This is a digital copy of a book that was preserved for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's books discoverable online.

It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that 's often difficult to discover.

Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book' s long journey from the publisher to a library and finally to y ou.

Usage guidelines

Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to prevent abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automated querying.

We also ask that y ou:

+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for Personal, non-commercial purposes.

+ Refrain from automated querying Do not send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine translation, optical character récognition or other areas where access to a large amount of text is helpful, please contact us. We encourage the use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.

+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each file is essential for informing people about this project and helping them find additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.

+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can't offer guidance on whether any spécifie use of any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner any where in the world. Copyright infringement liability can be quite severe.

About Google Book Search

Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full text of this book on the web

at|http : //books . google . corn/

Digitized by

Google

Digitized by

Google

Digitized by

Google

Digitized by

Google

Digitized by

Google

Digitized by

Google

REVUE DES PATOIS

Digitized by

Google

Digitized by

Google

?ev.aac^-l»'--- ^-^.c.M^^taa

1 , r r »-v .* t >> ^ * .

jm.^^ RECUEIL TRIMESTRIEL ^T ^^

CONSACRÉ A l'Étude des patois

ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANCK ET DES RÉGIONS LIMITROPHES

PUBLIÉ PAR

L. CLÉDAT

PROKBASErn K L\ FACUI.TK DKS I.KTTRBS DB LYON

TOME I. 1887

PARIS

F. VIEWEG, LlBRAlRE-ÉDITEUR

(E. BOUILLON ET E. VIEWEG, SUGGRSSEURS) 67, rue de Richelieu, 67

Digitized by

Google

Digitized by

Google

t^f..'. to

7^''^ -.-O -''^

f AMKÉE. K' 4. JANVIER- AVRIL 1837

Q^ RECUEIL TRIMESTRIEL y^ ÇX

CONSACRÉ A l'Étude des patois

ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANGE ET DES RÉGIONS LIMITROPHES

PUBLIÉ PAR

L. CLÉDAT

PBOFBSSEUBÂ LA FACULTÉ DBS LETTRES DE LYON

PARIS

F. VIEWEG, Libraire-Éditeur 67, rue de Richelieu, 67

Digitized by

Google

^

' SOMMAIRE DU PRÉSENT NUBiÉRO

I. Avertissement. II. L. Clédat : Les patois de la région lyonnaise.

III. E. Philipon : Le dialecte bressan aux XIII* et XIVb sièclesi

IV. Notices bibliographiques. V. Chronique.

LES PROCHAINS NUMÉROS CONTIENDRONT:

L. Clédat. Les patois de la région lyonnaise, série d'articles. Nizier da Puitspelu. Un conte en patois du commencement dzc

siècle. E. Philipon. —Phonologie et morphologie du patois de Saint-Genis-

leS'Ollières. Ch. Joret. Mélanges normands. Massip et Clédat. Compte du syndic de la commune de Tournon

pour 1459-60. Articles divers, notices bibliographiques, comptes-rendus, contes et chansons populaires, par MM, Ritter, Hegnaud, BrunoU Guigue, Fer- tiault, Gonnet, Favraud, inspecteur primaire à Ruffec (Charente), Tron- chon, directeur de l'Ecole Normale de Mâcon, Liotard, instituteur à. Beaufort (Drôme), Bourg, instituteur à Ruffieu (Ain), Martin, institutear à Sainte-Cécile (Saône-et-Loire), Combier, instituteur à Lyon, etc.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉDAT, professeur à la Faculté des lettres de Lyon.

Digitized by

Google

AVERTISSEMENT

Il existe déjà en France deux recueils périodiques consacrés aux éludes romanes, la Revue deê langues romanes et la Romania. Mais ces recueils s'étendent à toutes les langues néo-latines.

La Revue que nous fondons aura un domaine plus restreint puisqu'elle ne s'applique qu'aux patois et an- ciens dialectes romans de la France et des régions limi^ trophes. Par f régions limitrophes i, nous entendons la Suisse occidentale,le3 pays Wallons, et les régions de 11- talie et de l'Espagne dont les idiomes peuvent être ran- gés dans la même famille que les patois voisins parlés &a France. Il va sans dire que nous comptons étudier ces divers idiomes au point de vue littéraire aussi bien qu'au point de vue philologique.

Il est inutile d'insister sur l'intérêt qu'offrent les patois et dialectes, et en eux-mêmes, et par les éclaircissements qu'on en peut tirer pour Tétude scientifique des langues officielles. Nous ajouterons qu'il est urgent d'entrepren- 1re une enquête sur les patpis de France; car le dévelop-

lement si heureux de l'instruction primaire tend à leur 'uleverune grande partie de leur originalité en y intro- nisant chaque jour un plus grand nombre de formes et

e tournures françaises.

Notre désir eçt donc, de centraliser dans cette Revue

REVUE DKS PATOIS. 1. 1

Digitized by

Google

3 tlEVUE DES PATOIS

les travaux sur les patois de France qui sont en cours d'exécution, et d'en provoquer de nouveaux. Nous ac- cueillerons avec reconnaissance les études qui pourront nous être envoyées sur tel ou tel patois déterminé, les proverbes et dictons patois, les contes et chansons po- pulaires, les recueils de locutions, les notices bibliogra- phiques sur les publications locales, enfin les textes an- ciens en langue vulgaire que MM. les archivistes vou- dront bien extraire de leurs archives.

S'il convient de respecter absolument, sauf à l'inter- prèter,rorthographe des textes anciens,il n*estpasmoins nécessaire d'adopter, autant que possible, un système uniforme pour la notation des sons actuels, tout en tenant compte de Torthographe traditionnelle qui est en usage pour les patois de langue d'oc, et qui, il faut bien l'a- vouer, est beaucoup plus logique et plus raisonnable que notre orthographe française. Quant aux sons que le français ne connaît pas, au lieu de les noter par des caractères spéciaux, il nous paraît plus commode et plus simple de les écrire avec les lettres françaises qui s'en rapprochent le plus, sauf à souligner ces lettres et à les imprimer en italiques. Nous n'admettrons que les caractères spéciaux dont l'expérience aura démontré l'utilité, notamment dans les études qui auraient pour objet la détermination rigoureuse des nuances des sons.

En conséquence, voici quelques indications pratiques, que nous compléterons à Toccasion, et auxquelles nous prions nos correspondants de vouloir bien se confor- mer.

Il importe d'écrire exactement les mots tels qu'ils se prononcent. Il ne faut pas, sous prétexte de se rappro- cher de l'orthographe française, écrire des lettres qui ne se prononcent pas. Quant aux lettres finales qui ne se prononcent qu'en liaison, prière de les mettre entre pa- renthèses. Par exemple, écrire ainsi le pronom vous, s'il se prononce comme en français : vou(z).

Distinguer avec soin a tel qu'on l'entend dans le fran- çais patte (écrivez pâte), d'à tel qu'on l'entend dans pâte. Écrire par un a souligné Va intermédiaire entre a ei 0, qu'on rencontre dans certains patois.

Digitized by

Google

AVERTISSEMENT 3

Distinguer é fermé d'è ouvert, d'é très ouvert, et d'è souligné, intermédiaire entre è et a. Ne jamais écrire è ouvert par et ni par ai, comme on le fait souvent, la graphie ai ou a\j étant réservée pour la diphtongue Ton fait entendre réellement un a suivi d'un i semi- Yoyelle.commedansrinterjection aïe, dans «pa?/en» ou dans le provençal «pmre».

Le son que Ton entend dans les mots français utot» et «chàp^aîf» doit être écrit par ô, jamais par eau ni par m, la graphie au étant réservée pour la diphtongue l'on fait entendre un a suivi d'un lo anglais.

Dans certains patois, \e dit muet peut avoir l'accent Ionique. Nous demandons qu*on récrive alors : è. Ainsi, à Saint-Amour (Jura), dêre sera le mot qui traduit 1^ français dire.

An souligné sera le son intermédiaire entre an et on.

Le son que nous écrivons tantôt par m (fin), tantôt par en (rien), tantôt par ain ou ein (main, plein), est en réalité un è nasal. Prière de l'écrire en, la graphie in étant réservée pour le véritable i nasal, que connaissent beaucoup de patois.

Le son que nous écrivons en français par un est en réalité un eu nasal. Prière de l'écrire en, la graphie un étant réservée pour le véritable w nasal, qui n'existe pas en français.

Écrire toujours par an le son que l'orthographe fran- çaise rend tantôt par an (chantant) tantôt par en {ense- mencement).

Il n'y a pas d'inconvénient à écrire eu (de ceux) et ou (ie fou) comme en français. Ve et l'o suivis d'un ou semi-voyelle (ta anglais) devront être notés par ew et ou?.

Le son français oi (de roi, croit, etc.) devra être écrit u?a, la graphie oi étant réservée pour l'o suivi réelle- ment d'un i semi- voyelle.

La diphtongue composée d'un ou semi-voyelle et d'un è sera de même écrite wè.

Les patois de la région lorraine ont une gutturale très voisine du c/t allemand. Prière de la noter par A^, la

Digitized by

Google

4 REVUB BBS PATOIS

graphie ch restant réservée au son chuintant que Ton entend dans le français « cAant,c^val, etc. » Souligner le signe kh, quand il exprimera le ch allemand (iotio?.

Ecrire toujours par z V$ douce que Ton entend par exemple dans le français t ro«e. »

Écrire par r soulignée IV interdentale ou sifflante que possèdent plusieurs patois très éloignés les uns des autres.

Certains patois ont des sons analogues au th anglais. . Nous recommandons d'écrire par s soulignée le th fort et par z souligné le th doux.

L7 mouillée s'écrit en français tantôt par Z/, tantôt par t/, m ou même illi. Nous la rendrons par une / sui- vie d'un petit y placé en haut et à droite de la consonne : ly. Nous écrirons de même par n* ïn mouillée, et par ky, t9, etc., le A et le f mouillés que possèdent plusieurs patois.

Pour les sons que nous n'avons pas prévus, nous re- commandons de nouveau de les écrire avec les lettres françaises qui s'en rapprochent le plus, en les soulignant et en les expliquant.

Digitized by

Google

LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE

Sous le titre qu'on vient de lire, je me propose d'étu- dier les patois de France que M. Ascoli a rangés dans la classe des patois franco-provençaux, et ceux de quelques départements voisins de cette région. Ce sont les patois des départements de l'Ain, des Hautes-Alpes, de TAr- dèche, du Doubs, de la Drôme^ de Tlsère, du Jura, de la Loire, de la Haute-Loire, du Rhône, de la Haute- Saône, de Saône-et-Loire, de la Savoie, de la Haute-Sa- voie, des Vosges et du territoire de Belfort.

Les textes publiés dans ces différents patois étant in- suffisants pour l'étude méthodique que je désirais en- treprendre, je me suis adressé, avec le haut patronage de M. Michel Bréal, à M.Charles, recteur de l'Académie de Lyon, qui a bien voulu recommander mon entreprise à MM. les recteurs des Académies de Besançon, de Chambéry, de Clermont et de Nancy. MM. les inspec- teurs d'Académie, avisés par les recteurs, ont bien voulu, de leur côté, avertir de mon projet les institu- teurs de chaque département par Tintermédiaire des bulletins départementaux de Finstruction primaire, et m'envoyer les noms des instituteurs qui leur pa- raissaient disposés à me seconder. Enfin je me suis adressé à MM. les directeurs des Ecoles Normales primaires de larégion,pour obtenir le concours des élè- ves-maîtres de ces Ecoles. J'exprime ici à tous ceux qui m'ont aidé dans ces démarches préliminaires mes sen- iments de bien vive reconnaissance. Grâce au bien- eillant empressement de tous j'espère trouver au moins n correspondant pour chaque canton de la région, "ai envoyé un premier questionnaire aux insli tu- eurs qui m'étaient indiqués, et je commencerai mon Uude dès que j'aurai reçu un assez grand nombre de ré-

Digitized by

Google

6 REVUE DBS PATOIS

ponses.Voici les noms des correspondants qui m'avaient déjà répondu au moment ce numéro a été mis sous presse (1):

Département de TAin

Cinquante-trois élèves-maîtres de l'Ecole Normale de Bourg, directeur M. Marlot.

A7*rondîs$ement de Boui^g. MM.Charnay, instituteur à Fleyriat; Prost, à Lescheroux.

Arrondissement deNantua. MM.Pochet, instituteur à Saint-Germain de-Joux ; Lançon, à Izernore.

Arrondissement de Trévoux. M. Guédon, instituteur à Marlieuxi

Arrondissement de Belley. M. Bourg, instituteur à Ruffleu. M. Tronchon, directeur de l'Ecole Normale de Mâcon, a eu l'obligeance de m'envoyer des renseignements sur les patois de Gormaranche et de Hauteville.

Arrondissement de Geœ. M. Fricl^, instituteur à Gex.

Alpes (Hautes)

Arrondissement d'Emhrnin. M. Aubert, instituteur à Ghorges,

Ardèche

Arrondissement de Privas. MM. Gharrière, instituteur à Gras ; Roche, à Saint-Pierreville ; Teyssier, à Laville- dieu ; Gurnier, à Baix.

Arrondissemeyit de Largentière. MM. Villard, insti- tuteur à Vallon; Labrot,à Lablachère; Bertrand, à Payzac.

Arrondissement de Toumon, MM. Terrasse, institu- teur au Gheylard ; Avon, à Saint-Victor ; Ghambron, à Lachaumette; Verset, à Lachapelle-sous Ghanéac ; Merland, à Boffres.

Territoire de Belfort

Sept élèves-maîtres de TEcole Normale de Belfort, direc- teur M. Rouget.

MM. Gordonnier, instituteur à GrandviUars ; Ghenal, à Berraont.

(1) J'indiquerai à ia fm de la Chronique ceux dont les réponses me seront parvenues avant le tirage.

Digitized by VjOOÇIC

GLÉDAT. PATOIS DB LA RÉGION LYONNAISB 7

Doabt

Les élèves-maîtres de TEcole Normale de BesâDçon,direc- teur M. Gobin.

Arrondissement de Besançon. MM. Bretlllot, institu- teur à Âvanne ; Cretenet, à Nans-sous-Sainte-Anne.

Arrondissement de PontayHier. MU, Dros, instituteur à Bians-les-Usiers ; Vauchy, à Boujeons ; Longctiamp, à Fonrgs ; Moureaux, surveillant général au coliège de Cbàlon-sur-Saône ; Didio, à Lièvremont.

Arrondissement de Montbéliard.—M.YeTnerey, institu teur à Dampierre-sur-le-Doubs.

Arrondissement de Baume-les-Dames. MM. Gloriod, instituteur à Nancray ; Gulchard, à Geney ; Annequin, à Cour-les-Baumes.'

Drôme

Huit élèves-maîtres de l'Ecole Normale de Valence, direc- teur M. Jeannot.

Arrondissement de 'Die. MM. Faure, instituteur h Bouvières ; Liotard, à Die ; Liotard, à Beaufort.

A^'rondissement de Montélimar. MM.Plèche, institu- teur à Taulignan : Achard, à Sauzet ; Bayle, à Suze-la- Rousse.

Arrondissement de Vale^ice. MM. Didier, instituteur à Cbanos-Gurson ; Carron, à ChabQuil ; Jacquet, à Espe- luche.

Isère

Quatre-vingt-huit élcves-maîlros de TEcole Normale de ('• renoble, directeur M. Ablard.

Arrondissement de Grenoble. MM. Ney ton, institu- teur à Lans ; Durand, au MoUard de la Motte Saint-Mar- tin ; Rostaing. à Livetet Gavet ; Moutin, au Sappey,

Jura

Arrondissement de Lonsle-Saulniev. MM. Molard, instituteur à Quintigny : Gabet, à Bornay.

An^ondisseiiient de Saint-Claude. M.Pinsard, institu- teur à Saint-Laurent des-Prés.

Arrondissement de Dôle. M. Béchet, instituteur à La î^ye.

Digitized by

Google

EBVUB DBS PKrOlS

Loire

Réponses annoncées de trente-huit élèves-maîtres de TËcole Normale de Montbrison, directeur M. Liquier.

Arrondissement de Roanne. MM. Dervire, instituteur à Fourneaux ; Bretton,à Saint-Rirand ; Bergier,en retraite À Saint-Haon-le-Ghâtel.

Arrondisse)nent de Montbrison, M. Soulier, institu* teur à Rozier,

Haute-Loire

Réponses annoncées de deux élèves-maîtres de TEcole Normale du Puy, directeur M. Piquet.

Arrondissement du Puy. MM. Dedival, instituteur à Saint-Hostien ; Lagrevol, à Saugues ; Prunet, à Gayres.

Arrondissement d'Yssingeaux. MM. Dupau, institu- teur à Tence; Grousset, à La Ghapelle d'Aurec.

Arrondissement de Brioude. M. Moussier, instituteur à Pinols.

Rhône

Réponses annoncées des élèves-maîtrôs de l'Ecole Nor- male de Lyon, directeur M. Jarach.

Arrondissement de Lyon. MM. Mercier, instituteur à Lyon (pour le patois du canton de Belley, Ain) ; Pagnoz, à Lyon (pour le patois du canton d'Audeux, Doubs): Fougère, à Lyon (pour le patois du canton de Meyzieu, Isère) ; Hu- gonnet, à Lyon (pour le patois du canton deGonliège, Jura); Gombier, à Lyon (pour le patois du canton de Tramayes, Saône-et-Loire) ; Durand, à Lyon (pour le patois du canton de Domèvre en Haye, Meurthe-et-Moselle); Genesle, à Lon- ges ; Robert, à Doinmartin.

ArrondUsement de ^^7;^/'ranc/^e.—MM.Desmule, insti- tuteur à Vauxrenard ; Perrachon, à Lyon (pour le patois du canton de Belleville-sur-Saône) ; Gharrion, à Blacé.

Saône (Haute)

Vingt-Cinq élèves-maîtres de TEcole Normale de Vesoul, directeur M. Vallée.

Arrondissement de Vesout. ~ M. Gobin, directeur de l'Ecole Normale de Besançon (pour le canton d'Amance) ;

Digitized by

Google

GLÉDAT. PATOlg DK hK RÉGION LYONNAISE 8

MM. Simonot, instituteur à Storoy-le-Bourg ; Barthélémy, à Chantes ; Vircondelet, à Bouit ; Menneglier, à Navenne. Arrcmctissement de Gray^ —MM. Reverchon, instituteur à Autoreille ; Claudinot, à Montagney ; Michaud, à Germi- gney ; Goublet, à Dampierresur-Salon.

8a6ne-et*Loire

Réponses annoncées des élèves-maîtres de TEcole Normale de Mâcon, directeur M. Tronchon.

Arrondissement de Mâcon.— MM. Guillemin, instituteur à La Truchère ; Amiot, à Ameugny ; Martin, à Sainte-Cé- cile ; Vernettà Saint-Sorlin ; Merlin, à Tramayes.

Arrondissement de Charolles- MM Dessertine, insti- tuteur à Saint-Racho ; Jeannin, à Bourbon-Lancy ; Gha- chuat, à Sivignon ; Routhier, à Saint-Igny-de-Roche.

Ai^ondissement de Louhans. MM. Sarrazin, institu- teur à Savigny en Revermont ; Paccaut, à La Ghapelle- Thècle ; Parriaud, à Ormes; Veaux, à Vérissey ; Ghanussot, à Miroir.

Arrondissement de Chalon-sur-Saône. MM.GdLUthierj instituteur à Saint-Eusèbe ; Lebeaux, à Saint-Germain-du- Plain ; Marinot, à Marcilly-les-Buxy; Frémy, à Fontaines.

Arrondissement d^ A utun- —MM. Perrin, instituteur à Dezize ; Petitjean, à Charbonnat-sur-Arroux ; Jondeau, à Epinac.

Savoie

Arrondissement de Saint-Jean-de-MawHenne. M. Thimel, instituteur à Saint-Georges d'Hurtières.

ArroJidissement de Chambéry. M. Rey, instituteur à Grésy-sur-Aix.

Haute-Savoie

Arrondissement de Thonon. M. Vernaz, directeur de Ecole primaire à Thonon.

Arrondissement d^ Annecy. M. Berthod, instituteur à ♦leythet.

Arrondissement de Bonneville, M.Bouchard, institu- eur à Ghamonix.

Digitized by

Google

10 RBVUB DES PATOIS

Vosges

M. Haillant, avoué à Epiaal, qui veut bien être mon correspondant général pour les Vosges.

Trente-neuf réponses annoncées des élèves maîtres de l'Ecole Normale d'Epinal, directeur M. Graillet,

Arrondissement d'ÉpinaL —M. Bédon, instituteur à Saint-Laurent.

Arr(mdisse7nent de Saint-Dié. M. Noël, instituteur à Saint-Dié.

Arrondissement de Remireniont, MM.Godel, institu- teur aux Gliarbonniers-Saint-Maurice; Sidre, à Bonnefon- taine ; Pierre, àTrougemont ; Antoine, à La Chaume.

Arrondissement de Xetifchâteau. M.Barrat, institu- teur à Barville.

L. Clédat.

]

!

: "~ Digitized by

Google

LE DIALECTE BRESSAN AUX Xlir ET XIV' SIÈCLES

Le parler bressan appartient à cette branche de dia- lectes romans qui assourdissent en e Ta étymologique, lorsqu'il se trouve précédé d'un son palatal, et le main- tiennent intact, dans le cas contraire.De nos jours, il est vrai, \a non infecté d*yod a fait place à un o, mais outre que c'est un phénomène linguistique d'une nature toute spéciale qui n'infirme en rien l'influence de la pa- latale sur Ta originaire, ses premières manifestations sont de date relativement récente, puisque l'on n'en trouve pas trace dans les œuvres du poète bressan Ber- nardin Uchard, qui écrivait sous Louis XIIL L'idiome de Bresse rentre donc bien dans ce groupe dialectal, auquel M. Ascoli a donné le nom de franco-provençal^ parce que, participant à la fois des caractères de la langue d'oc et de ceux de la langue d'oïl, il sert, pour ainsi parler, de transition entre l'une et l'autre. Pour la phonétique et la grammaire, le dialecte bressan se rap- proche Tisiblement du dialecte lyonnais : comme lui, en outre, il présente cet intérêt tout particulier de former l'une des limites du nouveau domaine linguistique ima- giné par le savant romaniste italien.

Malheureusement, pour l'époque ancienne de son histoire, les textes littéraires font défaut; quant aux délibérations des communes, aux ordonnances de police, aux tarifs de droits d'entrée ou de péage et autres documents de caractère administratif, intéressant Bresse, je n'en ai jamais rencontré qui fussent rédigés dans la langue du pays.

Dans leurs rapports avec leurs sujets bressans, les comtes de Savoie se servirent jusqu'à la fin du latin comme langue officielle : c'est dans cette langue notam- ment que sont rédigées ces nombreuses lettres patentes

Digitized by

Google

12 REVUE DES PATOIS

qui venaient confirmer périodiquement des franchises, dont on se faisait payer le renouvellement à beaux de- niers comptants (1). Si parfois, à partir du xv« siècle, la chancellerie savoisienne abandonne la vieille langue liturgique, c'est pour la remplacer par le dialecte de rile de France, qui dès lors tendait à tout envahir (2).

Dans les villes de Bresse, à Bourg particulièrement, Tautorité communale emplo3''ait, elle aussi, la langue la- tine, et cela à une époque la commune lyonnaise y avait depuis longtemps renoncé. C'est ainsi que, le 5 juin 1498, les citoyens de Bourg s'étant réunis pour exa- miner la demande de subvention formée par une société d'archers, le procès verbal de leur délibération fut écrit en latin (3). C'est dans cette môme langue que les syn- dics des villes de Bresse s'adressaient à la cour de Savoie (4). Pour ce qui est des actes destinés à la publi- cité, tels que les ordonnances de police ou les tarifs d'octroi, ils étaient rédigés en français (5).

Les textes administratifs manquant tout comme les textes littéraires, force nous sera de nous contenter des seuls documents en dialecte bressan qui nous soient par* venus, je veux dire quelques chartes d'ailleurs fort rares et quelques papiers ou registres terriers, en petit nombre, eux aussi. Ces registres qui contenaient, ran- gée sous des cotes personnelles, Ténumération des rede- vances foncières dues à un bénéficier^ constituaient au

(1) Cf. leCartulaire de Bourg en Bresse publié par M. J. Brossard, Bourg, 1882. No* 18, 34, 38, 94 et les no» 45, 73, 93, 140, 141, 145, 151, 153. En 1501, sur requête des syndics de Bourgs, le duc Phili- bert le Beau rendit une ordonnance contre la falsification des vins : requête et ordonnance sont en latin. (//^td, 162). Voyez aussi le Re- cueil des franchises de la ville de Bourg, codifié en latin et approuvé pçir le prince, le 24 mai 1522. (Ibid. 165).

(2) Cf. J. Brossard, ibid. p. 148 : Ordonnance d*Amédée VIII sur la panification, donnée à Bourg, le 5 janv. 1423. Voves aussi 1q qoi 138, 170, 174, etc.

(3) J. Brossard, Ibid. 158. Cf. les nos 86, 96, 97.

(4) J. Brossard, Ibid. n* 56 : Supplique des syndics des principales villes de Bresse au comte Amédée VIII touchant Tadministration et réponsedu prince, datée du 20 juillet 1414.

(5) J. Brossard, /W(i. no» 127, 159,

Digitized by

Google

PHILIPON. DIALBGTE BRESSAN 13

profit de ce dernier un véritable titre de propriété : ils étaient dressés contradictoirement sur les lieux mêmes. Pour qu'on pût utilement les opposer aux débiteurs ré- calcitrants, il était nécessaire ou tout au moins désira- ble, qu'ils fussent rédigés dans Tidiome du pays. Aussi les archives du Rhône conservent-elles un certain nom- bre de ces terriers bressans dont aucun n'a encore été publié : j'en donne plus loin d'assez importants extraits qui serviront de base à l'étude que j'entreprends.

PHONOLOGIE

VOYELLES TONIQUES

Qu'il soit bref OU long, TA libre latin persiste en dia- lecte bressan de même qu'en provençal : chasal casa- lem maison iv 1, chassai vMO, quai qualem v4, quais q u a 1 e s i k, chenava *c a n a b a m, fr. chanvre rv 29, sennar seminare i 1, toriiar l (1), favro fabrum v, atilliare *artilliator v. Et à plus forte raison, lorsqu'il était protégé par l'entrave, soit en latin , soit en roman ; mas iv 10, taschi *t a s c a m v ; levagio *le v at i c u m il, gajo i 4, héritage iv 11.

La forme plaustro p 1 a s t r u m, vieux fr. piastre v 4, témoigne de l'ancienneté de la tendance qui a abouti de nos jours à l'assourdissement de Ta tonique en ô, dans les patois bressans.

Tandis que, dans les dialectes d'oc, le groupe atr a passé à air : paire pat rem, chez nous il s'est réduit très normalement a ar : para iv 12, v 1, fra^^o fra- trem-es n 28, v 1, /rar^ f rater ivl2, v, mare IV 12.

Devant n, A libre demeure aussi, sans autre change-

(1) J'indique par la lettre L la charte de Lent (1276), publiée par M. Valeotin Smith dans la Bibliotheca Dotnbensis, t. I, p, 474 c LorigÎDal se trouve aux Archives Nationales, P 1394, cote 572.

(i) Les §§ 29 à 43 du Terrier de Maillisola remplissent les f^ nou- ▼etax 12, 13 et 14. Ce dernier correspond au fo ancien 24; le folio- ttge ancien des deax autres a disparu.

Digitized by

Google

14 REVUE DBS PATOIS

ment que celui résultant de la nasalisation :pan p ane m IV iS, chapelan n 22, man manu m vl,4, chastelan V 18, A en juger par les parlers actuels, cette nasalisa- tion devait intervenir, même à la pénultième en roman, c'est, d'ailleurs, ce que, dans une certaine mesure, on serait autorisé à conclure de la graphie an a que présente le Terrier de Bàgé : anciannes, anciennes. Dans les autres textes, au contraire, la graphie an est à peu près constante : fontana iv 39, Fontanes ii 18, ancianes iv3, \\\z\%channo 'casnum rvSO.

L'A persiste,comme de raison,dans le suffixe en atum : prapratum iw passim^ i20,ii4,v7,pnora prieuré u.acostuma, conta computatum ivll, posa pau- satum 1 16, divisa iv30. De même dans les suffixes en ATUs et atos : juras j u r a t u s v f^ 13, p^^az 'p r a- tusvl3, /o^ latus ii3, IV 1, ô/a5 *ablatus ii 22, trovas turbatus ii 37; pra^ 'pratus-os iv passirn^ v 10.

Dans les finales en atam, l'A posttonique parait avoir été absorbé par Ta accentué, et Ton a eu, en bressan comme en lyonnais, des formes féminines en aicorrua corvée iv 13, noma nominatam iv 34, confina atam iv 18, achatat achetée ivl, char ra charre- tée V 1, 7 et toutes les mesures agraires: bichona iv 3> copa coupée vpa^j/wi, copela iv 8, nici/terav 7, ses. teira iv 39 ; quartella iv 19. Le pluriel atas est devenu ays dans les plus anciens textes, après avoir sans doute passé par aes : bicherays, bicherées, mesure agraire i passim, asigays adsediatas i 1. Ays s'est, par la suite, réduit à es, qui est la forme constamment em- ployée, à partir du xiv« siècle : dimes decimatas ii 25, confines iv 28, brulles, brûlées, iv 8, quartettes iv 11. corves corvées v 2, copes v po^., charres charretées IV, V 3, ânes as in atas ii 26, confesses v, cultives IV 9.

L'A libre, précédé d'une palatale d'origine latine ou romane.persiste lorsqu'il se trouve à la finale en roman : assegia •adsediatum— am il9,7, m^tïta medie-. tatem iv 3, 9, albergia atam iv 10, 14 paia payée iv, 12, i 7, meyta, moitié 1 11, 12. Il s'assourdit

Digitized by

Google

PHILIPON. DIALECTE BBESSAN 15

enay, e, dans le cas contraire : alhergies —a tus et atos IV 15, 13 chauchies *caIcatos, pressés, tas- sés, II 26. Cf. Ensy A in (= I a n u s = 1 1 a n u s), meitent *raedietanum iv 10.

L'entrave a protégé la voyelle originaire dans : channo * cas nu m iv 30, chanos v 15.

L'adoucissement de TA entravé en e intervient, par contre, même en dehors de toute influence palatale, de- vant le groupe r + consonne ; Bernert Be r n a r d u m IV oO, Bcrncrda iv. Les textes lyonnais du xiv» siècle ont de même : erbro ar bo r e m , heyres arrhas hav- rhes (1). Cet adoucissement est d'autant plus étrange que les patois actuels montrent une tendance marquée a élargir en a Ye, dans la même situation : tarra t e r- ram dans toute la Haute-Bresse. On trouve déjà au XHi* siècle, dans le Terrier de Mionnay, offarendes pour offereiide^ ii 25.

Suivi d'une palatale, ou, ce qui revient au même, d'une gutturale se résolvant en semi- voyelle, TA devient ay, ai.eione : aygues 'acquas iv 33, ayes aquas v, 3, \Q,say ecce hac i 8, cay v 2 ; czai iv 12, contrait contractum iv 21, Batailli iv 13; Bateilli iv 14, seint sanctum y passim ; melli 'metalleam, iîa- telH IV 13, l'i.

ARIUM, AlUAM =6'r, e^'i : Porter, chardoner, Masuer, colonber, chivaler, pelleter iv 1, 3, 12, 19, 26, 25, Meissoners il 1, Garner, Dorer, chareter m 2, 6, 10, nielpler néflier ii 14, buers * hoydLuns.escuers écuyers v, parersy tenementer (— arii) iv 20; i»Y(e/'t (*prata- riam), charreri rue, MasueH iv 19, 6, 12, perreri 1 8, Hveri ii 2 et v pas., chanaveri chenevière ii 40, Buy- seri iii 2.

A côté de la forme dialectale en er, eri, le Terrier de Bâgé emploie la forme française en ier, ieri bientôt contractée en tri : tenementiers^ aniers v 8, parier

(1) » Per m meysons en la charrieri de TErbro sec. > Arckiv. corn, de Lyon CC. 13, i, 15 v. « Je lovait 1 roucint pour alar a Maçon et balliayl d eires iv gros, puytes fui cootremandas et furont les hey* res perdues. » Àrcfi, corn, de Lyon, CC, 373.

Digitized by

Google

16 REVUE DES PATOIB

(— arii) co-propriétaires; tissiri, charriri, Anires^ auj. Asnières, platires.

Précédé d'une palatale ARIUM, ARIAM deviennent très normalement ie7% ievi : vachiers iv 3, Fuchiei* m 2 ; verchieri vervecariam (?) i 9, 12 et par contrac- tion verchiri v pas. Toutefois les finales en er, eri ont une tendance envahissante marquée : pasquer iv Jlfwr- ger iv 4, Bergers ii 80 ; vercheri ii 2, iv, Blancheri IV 5.

E et i

E long est représenté en bressan par e, ey, ei : hers heredes iv 32, iglesi ii 5,niullier iv G,mollef^iii eyr heredes ir 8, seir sérum iv 1, S, 'oeir verum Y.saveir iv, 1-4, met me i, borgeis burgensem iv 1, meis mensem ii 42, teises toises iv 19, treis très IV 3, sey se v, preveiro presbiterum ivl8, igleysi ecclesiam v 1; —-aveina iv 13et/Wnfœnum.

I bref a subi la même transformation : seit sitL , veis vice m iv 13; dime dimidium iv 9,septema septimam ii 19, novema *novi mam iv 30, dienws decimus ii 22, siseyma v 10.

E bref est devenu te, souvent contracté en i : Pieros IV 4, pieci piecci peti am 1 18, iv 16, v 10, nies nepos II 37, niecci iv 34, siet sedet iv 12, Michiel iv 3, en- trémie intermedium, mt^dt médium diem, mie careima iv 7, 3, 32 ; Pirro v 1, pici ii 17, nis neveu vmais aussi ne^ v, ttfl'n/onf tenent v l^tint tenet IV 12, V à côté de tient v.

En hiatus avec un U post tonique, TE bref rejette sur lui son accent : Matheus, Onceu, Deu Deum , Bertho- lomeu IV 20, 23, 21, 30, Bertholomeus, Andreus Ii8, 18, 33, Batholomeo m 5. Il s'est consonnantisé dans An- drios 1 10. Cette règle ne va pas sans un certain nombre d'exceptions : TE peut conserver son accent et à la place de ru disparu apparaît alors un r inorganique : Andrer uAndrers iv M^Juers Jud8BU6iv28;— Andriers v 5, Betholomiers v passim.

Un phénomène analogue à celui que je viens de cons- tater pour E bref en hiatus, s'est produit pour l'I long

Digitized by

Google

PHIUPON. DIALECTE BRESSAN 17

de ricuiH qui, mis eu contact avec la posttonique par la chute de la consonne intermédiaire, a rejeté son ac- cent et a donné ainsi naissance à la forme : rio 1 11.

EC + dentale et IC + dent. aboutissent, l'un et l'autre, à ei : dreti d i rectum iv 14, orendreit maintenant v 2 ; Beticit Be ne d ict um iv 7, Beneita iv 5.

ERlUM,avec un E bref, est devenu cr dans Merccnv 24 et ei'o dans cimitero cœmeterium qui est de for- mation savante.

o, AU et u.

0 long, U bref et la diphtongue AU se continuent en bressan par ou, o ou u. Les scribes emploient indiffé- remment Tune ou l'autre de ces graphies ; Tidentité du son qu'elles représentent est donc bien assurée : ce son est, de toute évidence, celui de o fermé (ou) (1) : loitr leur, serour, nevour iv 17, 20, 30, 6, 3, 14, v, floiir florem v, segnotir iv 26, sci^ours v, Sottnan Sa(g)ttnam y passim, foMotum, lor, plusors, sororsy nevors iv 1, 3, 7, %seignor\ pas,; does duas I 16, soa suam i 13, po paucum v, Pol Paulum m 5, Ost Au[g)ustum ii 42, choses v 1 ; lur II 28, siiai 7.

0 bref se diphtongue d'ordinaire en tie : lues locos IV 13, V 10, suet^s soror v, fues focus— os iv Si, y 1, fue foci V 10, J8^(;tt^, Beaujeu i, lueo locum i 3 et buec *boscum ou l'O n'était long que par position. A la finale en roman ue peut s'ouvrir en u^ : lua iv 1, fxia IV 17.

L'O bref a pris le son de o fermé dans les mots suivants : pot iv 38 à rapprocher de pout et puont *po- tunt IV, demof^e *demorat et bos boves ii 23, que les patois prononcent bous.

De nos jours 0 entravé s'est diphtongue en eu ou en ou : peurta portam grou grossum. Au xiv^siècle, son continuateur est représenté par un o qui pouvait d'ailleurs se prononcer ou : morta ypassim.

(1) Les patois actuels confirment ce que j'avance : ils prononcen en effet cour c<Bur, otcr au ru m, pouvro pauper. çhotisa chose.

Digitized by

Google

16 REVDB DBS PàTOlS

A la différence de ce qui s*est passé en français, Vu entravé prend en bressan le son d un o ouvert ; la preuve en est non seulement dans la façon de parler des patois actuels (1), mais aussi dans l'emploi exclusif que font nos textes de la graphie par o simple : josta juxta IV, Il 27, forchi furcam iv 13, soz, desoz s ub tus IV 12, II 32, ôrote, franc. brout(de Tangl. sax. brûstian, bourgeonner) iv 80, Bore Burgum iv 1, ros russum iv 3, boc *buscum m 1.

UL + cons. = ou : houtra ultra v passim.

La régression d'une palatale posttonique a produit la diphtongue ui : puis puteum ni,cruis crucem ir 8, V et chapuis TU parait avoir été long en b. latin. De même pour 0 long : tuit toti iv mais parrochi parrochiam v.

VOYELLES NASALES

EN sonnait in : Lorinz Laurencius v 4 et Lot^ent V 5.

ON et UN, Ces deux graphies sont employées indis- tinctement l'une pour l'autre : Marion et Mariun. ii 29, 80, maison et maisun iv, ii 33, 35, boiis et buns iv 13, 18, undo II 28 et onclo iv 2, on et un fr. on v, Lombars et Lumbars v, affermont iv 34 et du- runty se cuntint L. Le son qu'elles représentent pa- raît avoir été assez indécis, comme d'ailleurs il l'est encore dans les patois de la région, il tient le milieu entre on et an français. L'un des papiers-terriers de Mionnay l'écrit ami : Liann Lugdunum.

Sous l'influence d'un son palatal, cet an peut s'ouvrir en in : pigins pipiones ii 26, Cf. le v. lyon. inces un ci as, onces.

(I) Les Bressans disent en effet : $or pour Bourg, jor pour jattr, for pour four. Dans la PieéammioiT^ m vers bressans de Bernardia Uchard, éditée en 1619, je relève les formes: bor, secor secours, jor pp. 35, 28, 36.

Digitized by

Google

PHILIPOK. DIALECTE BRESSAN 19

VOYELLES POSTTONIQUES

L'A posttonique demeure sous sa forme latine : livra, fema, iv 3, 4, terra ii 1, iv, v, dama L, mesura ii 41, riva v3, houtra ultra v 1. Devant s de flexion, il s'adoucit en e : hones coshimes iv 1, choses v 1, vau- res *vauras, terres incultes iv 8, les tenues ii 41.

Précédé d'une palatale primaire ou secondaire, TA est remplacé par t. J'imagine que cet i n'est point le continaateur direct de TA latin : Tyod a d'abord adoucir cet A en e^ puis la diphtongue ie ainsi obte- nue s'est contractée en ?, de même que cela est arrivé à la tonique poarpim petiam devenu pid dans cer- tains de nos textes. Malheureusement les documents que nous possédons ne sont pas assez anciens pour qu'on puisse espérer y rencontrer des exemples de la forme intermédiaire. Quoiqu'il en soit de cette conjec- ture, l't est constant à la posttonique après la palatale : vercheri iv passim./illi filiam iv i,lS,piecci iv8, 16, igleysi v 1, riveri ii 2, grangi iv 19, forchi iv 13, tas- chi y passim^ talli taille v passim.

De même après r et s, lorsque la voyelle tonique est i : ciri iv 4, hisi bise iv 4.

ISe protégé, semble-t-il, par 1'^ de flexion, subsiste au pluriel : fillies iv 1.

E, I, 0, U. On sait qu'en français ces voyelles tom- bent pour être remplacées, la prononciation l'exige, par un e muet, d'origine purement romane.En bressan le même phénomène s'est produit, seulement la voyelle de soutien varie suivant les genres : c'est un o pour le masculin et un a pour le féminin: templo iypassim,pu' Mtconi5, ïYS.atro alterum iv 8, levago *levati- cum 1 1, mcayros L, Guillermo v 7, atros alteros »^ 34, talliablo v 7, Pirro v 1 ; Martins li Amples v 8,

^mo ulmum ii 8, usajo ii 17 ; terra talliabla v P

semblabla iv 34, 35 et peut être segla secalem (1).

(1) Segia pourrait aussi remonter à un type b. lat. *secaUim que ^rmettrait de supposer Tun des exemples cités par Ducange, Gi vo 'alum.

Digitized by

Google

20 HEVUE DES PATOIS

Telle est la règle générale; mais dans certains mots, la voj^elle originaire parait s*être perpétuée en roman : c'est ainsi que Yi posltonique a persisté dans atri al- teri IV 6, 12, 33 et Ve dans pare iv 12, frare ii 6, 27, IV 12, V, 7nare iv pas,, homent hominem iv 13, y pas, homcnt homines iv 3, 8, v pas, (Cf. pédestres pres- biter à côté à^ preveiro presbiterum dans le Ter- rier de Maillisola), Cette persistance de la voj'cUe la- tine a été contestée, on a prétendu que Ye ne se trouvait dans les mots que je viens de citer, que par suite d'une recherche d'orthographe étymologique et à l'appui de cette manière de voir, on a fait remarquer que les plus anciens textes présentaient les formes en o à côté des formes en e. C'est exact ^omt pare et frare, qui s'écri- vent parfois para et fraro^ vraisemblablement sous l'influence analogique des formes ou Yo atone remonte à un u latin posttonique, formes de beaucoup les plus nombreuses dans la déclinaison, mais on ne rencontre jamais ^nare écrit avec la voyelle d'appui du féminin : a.

D'autre part, et cela est à mon sens décisif, si Ton peut à la rigueur admettre que les notaires de Maillis sola et de Bâgé aient eu l'esprit hanté par des préoccu- pations d'orthographe étymologique,ce qui de leur part ne laisse pas que de surprendre quelque peu, il est bien évident que le peuple n'a pas été chercher des leçons de prononciation dans des documents qu'il ne lisait cer- tainement pas; si donc, ainsi qu'on le prétend, la forme para eût été la forme originaire, il aurait continué à s'en servir sans s'inquiéter autrement des tentatives faites par les lettrés pour réformer lorthographe pho- nétique. Or c'est précisément le contraire qui a eu lieu. Mes observations personnelles me permettent en effet d'affirmer que les patois actuels de la Bresse, comme ceux du Lyonnais prononcent /?(3r<?,/r(5r^ et non pôro^ frôro ; môre^ oindre et non môra^ oindra, lien est de même des patois du Bugey et notamment du patois de Jujurieux qui distingue très nettement les cas la voyelle finale remonte à un « latin de ceux ou elle re-

Digitized by

Google

PHIUPOK. DIALBGTB BRESSAN 2i

monte à un p : bravo, livra, âno et cindrè,parè,frarè, mare (1).

Aussi bien Tun des textes que je publie nous fournit la preuve qu'au xiv* siècle cette distinction, loin d'être purement orlhographique,n'était que le reflet d'une di- vergence très marquée dans la prononciation: le Terrier de Bàgé emploie en effet, à côté de la graphie frare. la gnphie frarey (M2), indiquant par très nettement le son d'é? ouvert (è) qu'avait le continuateur de Ve posttoni- que latin, à la diflërence du continuateur de Yu qui est constamment représenté par un o.

VOYELLES PROTONIQUES

A. La palatale développée par une gutturale trans- forme d'ordinaire TA libre protonique en ay, e : bychay- rais I I, 4, hicherays i 1, chemin ii 4, chenavos *ca- nabus n 22, verchcn m 7, gelina iv, v, sairement sacramentum iv 1. L'yod apparaît dans : bichierays I 2, reixhieri i 9, 12 ; mais suivant la tendance habi- tuelle aux dialectes de notre région, ir s'est le plus sou- vent contracté en i : chîmin m 4, iv 1, chivalrr iv 23, chifyrier v 3, chivilliart v, verchiri v p«5.. sayri- inent L, iv 12. Les cas la voj^elle persiste sous sa forme latine sont assez fréquents : chalcndes iv 1, chasal^ chasauz iv IS.chavalier v P 10, charain ii 28, 39, II, Borchanin Burgum caninum ï\ S.chajmisx, chanaveri ii 40, gallina n o.

E peut s'amincir en / sous l'action de la palatale : iglesi ecclesiam n 5, igleysi v 1, nigima *nec unam i.

I a passé à u ÙB.ns prumeriment n 1, 15, sous l'in- flaence de la nasale suivante. Cf. le lyonnais fuma fe- minam et le franc, fumier fi ma ri um. Est-ce à la ] îme cause qu'il faut attribuer le passage de I long à i contrairement à l'usage général en roman, dans de-

[1) La même remarque a été faile par M. Gillieron dans sa trt^s in- t -essante étude sur le Patois de la commune de Vionnaz, Paris, i ^, p. M).

Digitized by

Google

22 REVUE DES PATOIS

fenU definitns iv ^ 34 : le v. lyon. a de même fenis (Marg. d'Oingt p. 41).

Signalons la forme mel l due vraisemblablement à une transposition de voyelles : sael=:seal = seel = si- gillum. Cf. le v. franc, seax.

0 long persiste avec le son d'o très ouvert, parfois rendu par e : sorors iv 7 et serour iv 5. Marguerite d'Oingt a de môme les deux formes solouz et selouz soleil (pp. 58, 61).

Bref ou entravé, O protonique passe à o fermé, renda indifféremment par ou, o ou w : Mouner molinarium IV 3, mulin iv 21, codumes consuetudines l, cortil cohortilem i 16, curtil ii 3, iv 2, Meoiiay i 1, Meunay ii 22, Johan ii 25, Juhannet ii 27, 28. Il en est de même de u bref : Lovai louvetier îv 22, auj. Louvat, nom propre.

0 bref parait s'être comporté comme o long dans Bertholomeu iv 30, Bertholomier v.

U entravé est représenté par un o ouvert : Rossetes de russus auj. Rossettes annexe de Druilliat, copa cuppa + atam v pas., copeles iv2.

AU = ou, ooViU: Oudri franc. Audri iv 16, outreyo auctorico l. clouswav; Dorer m 5, Lorent v 5, closuraw; Mûris Mauricium m 4.

CONSONNES

Les faits à signaler sont peu nombreux, les conson- nes latines se comportant, à peu de chose près, de la même manière en bressan et en français.

L. Cette liquide persiste, lorsqu'elle se trouve à la fi- nale en roman : Oysel ii 12, cortil 1 16, curtil li 3, iv 2, chasal iv 1, v, /îZ v 7. quai v. Suivie d'une autre consonne et spécialement d'une s de flexion elle s'apocope ou se vo- calise : 1. atri alteri, atros iv 6, 34, fiz filius v, communaz v 13, sage salicem, saule v, quiz qualis v; 2. autriiv^, chasauz*CK^z,\e%iY :%, curtiuz IV 29, Moreuz, Michieuz ii 10, II, Oyse iz II 13, 7'iveuz, porceuz, aygneuz, veuz vitellos ii : 7, 22, 5'wat^z qua les uiV.fiouz filius v9.

Digitized by

Google

PHILIPOir. -«-' DIALBGTK BRESSAN 23

La permutation avec r se constate dans Guillermo ii 3, V 7, a^^^moyia aumône iv.

R est intervenu par épinthèse dans Trenplo Tem- plum que l'on rencontre une fois dans le Terrier de Maillùola 6) à côté de Templo qui est la forme habi- tuelle. Par contre il y a eu apocope de Yr dans atilliarey atillour armurier v.

Le passage de r à 2 se constate dans caltal, mais^ â côté, canal ii 16, 15.

Un r non étymologique apparaît dans nombre de noms propres remontant à un type latin en ceum : An- drer Andrseum iv 8, L, Bertholomier v, Amier Amedaeum iy, H Juers Judseus iv28.

NF = FF le/fant infantes v2, 9.

MN = NN : sennar seminare mais/fema ïTl, 29 : les patois disent fenna, sennôy etc.

C. Le son chuintant se développe devant a de même qu'en français : chimin iv 1, Borchanin iv 22, forchi IV 13.

C appuyé a passé â g spirant devant e dans sage saligem v.

Devant ^ ou i, C intervocal prend un son sifflant rendu par c, ce ou même ch : pieci 1 18, piecd iv 16 (cf. niecci IV 34) ; parochi parochiam ii 24 (cf. plachi place II 5). Devant u il s'est adouci en g : niguna nec unam L.

La gutturale s'est résolue en palatale dans : sayri- rnent sacramentum L^ivlS, avoy ab hoc iv 13, veray veracum iv 28, contrait contractum iv. G devenu final en roman se durcit en c : estanc sta- gnum i5, Bore Burgum iv que le français local prononce Bourque.

T appuyé s'est adouci en d dans codumes consuetu- dines L. Cf. le v. lyon. sanda santé.

Nos textes nous fournissent quelques exemples de t .lal non étymologique : Estient iv 3, 4, Dont do m i- um IV, homent ho mi ne m iv 3, 14, v. Ce f parasite

sparaît lorsque la déclinaison amène une s : Estiens

5, Donz IV.

Digitized by

Google

24 REVUE DES PATOIS

FLEXION

Je me bornerai à donner ici un tableau sommaire des formes flexionnelles, relativement peu nombreuses, que présentent les textes que je publie.

ARTICLE DÉFINI

Masculin Féminin

Sing. Nom. li ii 22, iv 1, 12, v 1. li 1 15, iv, L.

Gén. del 1 16, ii 17, iv, v 2. de la m 4, iv 1 ; de V m 2. Dat. ah II 22, IV, V 1. a la iv. Ace. io 1 1, II, ni, IV, V. la i— v ; V iv. Plup. Nom. li II 2. IV 12. v 2. les iv.

Gén. del i 17, ii 22, iv 5, de les ii 4, iv 1, v 1, l. 20 ; deux IV 16, doua m 8. Dat. aux iv, aus m 2, as a les iv ; al iv 28.

\ passim. Ace. los II 22,111 1, IV 19, les l\,v;le II .41. v9, Neutre : to Mercros iv 96. J?( = en lo I 8, IV 1, 19. Eux = en los iv 88 v.

SUBSTANTIF

Première déclinaison. Les prénoms et les termes toponymiqùes appartenant à cette déclinaison déplacent Taccent au cas oblique :

Sing. suj. Perenella, Hugueta, Jaqueta, Luca iv6,7. 21.

^g.Suguetan.Jaquetan, Estevenan, Marietan^Bemer- dan, Johannan iv 21, 6, 1, 29, 81, Jordaneian n 3, Eslevenetan v 7, Perronetan v 1 ; Mallisofaniv 16, Osan v 10, Sounan Sagunam v5et pas, mais aussi Souna.

Au pluriel Ta étymologique est remplacé par e : tau- res IV 8, choses v 2.

Deuxième déclinaison. La déclinaison est encore parfaitement observée, même dans le Terrier de Mailli- sola qui date du milieu du xiv* siècle :

Digitized by

Google

f

PHIUPON. DIALECTE BRESSAN 25

Sing. suj. Pieros iv 4. chape- Plur.suj. parer ix fèd^ée/iemen-

ïans II 21, Johannez ter iv 20, parier v

Landris v 8, tene- Ml.

menlei's iv 2i,chiva-

lers IV 26, ^6ne»>ten-

tiers V 8, /tie* 13. Reg. Peroni\4,chapelan Rag» parers i\ iiO, pariers

n 32. Johan Lan- v f* 12.

dri V, cliira^€?r iv28.

Troisième déclinaison. Suivant Tusage général en roman de France, le nominatif singulier prend d'ordi- naire une s, alors môme que le type latin en est dépour- vu; par contre cette s manque au nom.plur. : honz ho- mo IV 1, maisons iv5, mulliers iv 4 ; heir here- des IV 18, effant\%

Les mots pare, frare, mare font le plus souvent ex- ception à cette règle : pare iv 28, frare iv 12, mare iv ; et fraros au c. suj. plur. 1 17.

Dans les mots qui déplacent Taccent au cas oblique, le c. suj. singulier ne prend une s que lorsque le type latin en avait une:^erivl2, tutare 'tutator iv 28, atilliare v mais nies nepos ii 37, m;? v.

Y a-t-il eu déplacement d'accent dans homent hom i- nem iv 13, 3, v, ou bien Tn est-il à une sorte d'anus- vara venant nasaliser Tatone anale, comme cela a eu lieu, parait-il, dans le dialecte Lorrain ?(1) Le v. lyon. a de même: ordenz ordines, termen terminem et homens homines.

adjectif possessif

Sing. Suj. Masc. sos iv 3, 4, v Fem. sa iv

Reg. son II 27, iv 2. rai li 27, si iv 6, 17, v.

sa II 10. Plur. Suj. si IV 18.

Reg. SOS IV 2, 15, V 8. ses iv.

La troisième personne du pluriel /or, lonr^ hir iv 3,

(1) Cf. dans la Romania (t. i, p.320), Tarticle de M. F.Bonnardot : Vndoctimenten patois Lorrain (1337-38).

Digitized by

Google

26 REYUB DSS PATOIS

17, II 28, est iDcléclinable,sauf dans le Terrier de Bàgé l'on trouve lours au plur. fém.

Nos textes nous offrent quelques exemples de rem- ploi de l'adjectif possessif tonique : josta lo sin curtil IV 33 ; josta lo curtil sin iv f^s 34 et 85 : to sin part iv 9, Il 32, 33, 40 ; la ver chéri soa i 1. 3.

PRONOM POSSESSIF. Maac. plup. suj. li sin iv 18, 19. Fem. sing. reg. lassin iv32.

ADJECTIF DÉMONSTRATIF

Maac. sing. Reg. cest iv; cel ii Fem. cesta i ; cela ii 17,

17,v; 5cZii86; iv 41, cella l 2 ;

celui 1 4. y cella i S ; cillieg v 1.

Plur. SuJ. Iquetes i 4.

Reg. cetes iv S8. PRONOM DÉMONSTRATIF. - Masc plup. reg. ceu% iv 16. Neutre : czo eccehoc iv pas.

PRONOM PERSONNEL

Première personne.

Sing. Masc. et Fem. suj. jo L.

Reg. Ind. mey^ mei i.

Troisième personne.

Sing. Masc. suJ. Il iv, el u 31. Fem. illi ii 85, iv 4, L.

Reg. ind. li iv4, v. U iv 22.

Reg. dir. lo iv 14, l' iv 14. la iv.

Plur. Suj.iïiv2, v2.

L'omission du pronom personnel n'est pas rare : « La quai vercheri a aquîs, » iv 3.

Comme régime des prépositions, le Terrier de Mail- lisola emploie lui pour le masculin et lie pour le fémi- nin. Le Terrier de Bàgé emploie pour le masculin le pronom sey, au sens du français lui : « Lorinz est homz talliablos monseignor et tient de sey ii meyteres de terra, tant per sey quant per sa mulier. (§. 4) La forme du pluriel masculin est euz, ivfo35et ouzv f«4.

Le Terrier de Maillisola maintient très régulière- ment le pronom réfléchi des deux genres sey: « Perenez Leurons confesse qu'il deit , persei et per si se-

Digitized by

Google

r

PHILIPON. DlikLBGtB BRESSAN 27

TOUT » (|. 6) « Et czo confesse per sey et per lo dit

son mari. (S 4). Il en est de même du Terrier de Saint- Maurice (m 10, 11).

PRONOM RELATIF

Masc. sing. nom. qui iv fem. que i, v, qui iv

gen. de cui iv 14

aoc que iv, en que (in que, quey, quei u 4,

quem> iv. ii 82. iv 30, 29.

Plor. suj. quiîi 15, iva

Masc. sing. nom. liqitaz v 15 fem. U quauz iv 22.

gen. delqual iv de la quai i.

lto««aJil.iv3.v ), a quai tv 3, 15. ace. j«i3«a/ (=enloqual) i^Uniaqual ivS.

r 19, V 14. f

Plur. nom. les quauz iv 16. gen. delquauz iv 12.

ace. les quauz iv 14.

VERBE

PREMIÈRE CONJUGAISON. Verbes en ar et en ibr. Ind. près. 1 . confesso, outreyo L. 8. confesse i, iste w^affer- me IV 13, affermey v P 13. 6. affermont iv 84, 3, 8, du- runt V. Parf. 3. doniet, abergiet iv 14, 3, acheta v. P 14. Fut. 1. dareyh. Condit. 3. sennereit iv 34.

Infln. «. tomar l, sennar iv 1 . p. p«i^r i v 8, peschier y pas.

Parlic.pass. Masc.sing.suj. trovas ii 37 ; albergies IV 15.

Reg. confessa l, posa 1 16, divisa iv 30 ; aZ- bergia iv 10. Plur. Reg. 'divisas (cf. pra^ pratos iv, vlO); «/- bergiesvfl^, chauchies *calcatos ii 26. Fem. sing. confina iv 18 ; paia, albergia iv 12, 14. V\\ïv, dimes decimatas ii25, confines iv28; abergies v 18. L'irrégulier 'ator P aller, fait à la pers. du sing. de rind. prés, vayt 1 1 et vait iv 3.

Digitized by

Google

â8 REVUE DBS PATOIS

DEUXIÈME CONJUGAISON, A'erbes en eir. Ind. près. 1. volo. 3. deit l, iv, siet iv 13, pot iv 88. 6. deivont ii 38, ly.puontiy f«33.

Imp. 3. deveit iv 14. Parf. 3. eschaisit iv 18.

Fut. 6 verrunt L. Imp. du subj. 3. poiist L.

Inf. saveir iv, 14,

TROISIÈME CONJUGAISON. Verbes en re Ind. prés. 1 recognesso l. 3. s'ensettt. 6. prometont iv 13, faut fa- ciunt IV 19.

Fut. 1. vendHH L.

Inf. faire L.

Part. pass. fém. sing. faiti l.

quatrième CONJUGAISON. Verbes en ir. Ind. prés. 3. tint IV 1, V, tient y. 6. tinont iv 1, 15, tigniont v 1.

Fut. 1. partireyh.

Parf. 8. aqtiist iv 8.

Part. pass. masc. sing. suj. defenis iv 34*

verbes auxiliaires. Aveir. Ind. prés. i.ayL,3.a IV, /ta V. 6. antiv 18.

Imp. 3. rtf^îï L, Parf. 8. Ao/ v 9.

Fsti'e. Ind. prés. 3. ^s< iv. 6. sunt iv 8.

Imp. 3. ère iv.

Parf. 3. fut IV, 6. furont iv 2.

Impf. du subj. 8. fust l.

B. Philipon.

Digitized by

Google

TEXTES INÉDITS

TERRIERS DE MIONNAY

Ces terriers sont conservés aux Archive-s du Rhône, partie iiou inventoriée ; ils ont du être dressés dans cette paroisse de Mion- nay, sur le territoire de laquelle se trouvait la chartreusine de Pol- letins que dirigea, vers la fin du XIII* siècle, la mystique Marguerite d'Oingt, l'auteur des Visions.

I. Si est li servis del don GuUIeruo Vert

de Meonay*

Vers 1225

1. Primeriment Gnillermos Burdins deyt iiij copes de froment a la mesura de ^leonay (1) e . jx. den . vien. e la lîerci partia d'una gallina per la mayson e p^r la vercheri soa, asigia de las lo chamin per loqual on vayt de Meonay a Salliar (2). Item tint x blcherays de terra tachables asigaj's al lerritoiro de Siro (3) et ij copes per levago.Item v bychayrais de terra tachables a la Croys(4) de Meonay^, de las lo chemin pe/' loqual on vayt de Vi- inies a Monlluel (5). Item ij copes p^r levagio.

2. Item Isabel mollier de Martin Guigon de Meo- nay deit iiij copes de froment a la mesura meyma de Vi- mies e la lierci partia d-una gallina per cella meyma vercheri. Item v bicherays [de] terra tachables a Cru- ceus,de las lo chamin per quai on vajH de Meonay a Re- chaneu;et deit . ij . copes per levagio. Item vj bichierays

(1) Mionnay» Ain, ar. et c. Trévoux.

(2) Au N. 0. de Mionnay, la carte de TËtat-Major (feuille 159), in- dique un bois et un étang Saillard.

(3) C'est vraisemblablement le territoire qui a donné son nom au château de Sure, commune de S. André-Ie-Corcy.

(4) L*original porte cruceos qui a été exponctué : une main étran- gère a écrit en interligne : la croys. Cf. au § 2 Crucem.

(5) Vimies, petite ville du Franc-Lyonnais, aujourd'hui NeuviUe-s.* ^ne, ar. dd Lyon, ch . 1. c. Montluel, cl^. 1. c. de Tarr. de Trévoux.

Digitized by

Google

30 REVUE DES PATOIS

de terra tachables al territorio de Siro . ij . copes per le- vagio.

3. Item Peronella mollier d'Estienen Burdin say en arriers deyt iiij copes de froment a ycella meyma me- sura, jx d. e la tierci partia d'una gallina p^r la mayson e la v^rcheri soa asegael lueo desus dit.

4. Item Beatris mollier d'Unbert lo dit Clercs tint iiij bichayrays de terra thachables assegays a la Croys; les quais a en gago de Tienen Burdin. Item vj biche- rays de terra tachables al territoiro de Siro, lesquals a en gajo de celui Estienen Burdin. Et deit ij copes per lo levajo de la terra Cruceu e does copes fer Jo lovago de la terra de Siro.

5. Item Johannes, filius Stephani, tint vij bicheraj'^s de terra tachabla en la vaura, de las Testanc de Pelo- tens (6) e un bychiet comblo per lo levagio et deyt. ij. d. de servis per cela meyma terra e tachi.

6. Item Beneyti molier de Johan Viton tint vj bi- cherays de terra tachabla assiga de las lo champ de la Vaura e de las Tétanc; e deyt , j . bychiet comblo de levago et terra tachabla décima.

7. Item Peronella, fili de Martin Marion, deyt . j . bicheton de froment e .viij. den.vien.p^la mayson et la vercheri sua assegia las lo chamin p^r lo quai om vayt de Vimies a Montluel, e una gallina.

8. Item Etiene[taj li Perreri deit . j . bychiet de froment e . x . d. p^r la verchieri soa assigia de las lo chamin del quai om vayt de Vimies a Montluel.

9. Item Guill^rmo* Mosguigos deit . ij . copes de froment e la quarta partia d*una gallina per la mayson e la verchieri sua assegia en la marcelleri.

10. Item Andrios Guigos deyt una copa de froment, la tierci partia de una gallina p^r la meyma verchieri.

11. Item Peros Durandi deyt la meyta d'un bichi^^

(6) Pelotens, auj.Poii«tins, a donné son nom à la obarlreusine illus- trée par Marguerite d'Oingt. Le ms. des Visions de Marguerite écrit de même PeloUns que jVi remplacé à tort par Poleieins dans mon édition (pp. 90,91); la carte de Cassini écrit: PoUetin, et celle de rÉtat-major : PoUetins.

Digitized by

Google

t>HILIPON. DIALECTE BRESSAK 81

de froment per ona vercheri assegia de las lo rio de Meonay.

12. ItemGuill^rwo^DuranseJohansDuransfraros devont la meta d'un bichiet de froment p^r la verchieri soa assegia de las la verchieri Pero Durant. Item . xij . den . vien. per una terra assegia de las lo chamin per k> quai cm vayt de Lion a Yilars (1).

13. Item Johanna Clemenci deyt . xij . d . per la terra soa assegia en les Désertes,

li. Item Guillea^ma, li molier Martin Jordan, deyt . ij . sols p^r la verchî^W soa assegia en la mercelleri.

15. Item Bernars Verneys deit . vj . bicht^fe de se- gla a la mesara de Yimies p^r una pici de terra assigia de las lo pra de Pelotens. Item . xij . d. per son mas, al quai habite, e does galines. Item . viij . d. per lo cortil posa al dit mas.

16. Item Guill^rmos del Pins e Johans del Pins e Clemenci del Pins, fraros^tinont. vj , bicheraysde terra tacho&to ; e un bichiet e dimey del levage iper una t^rra de las lo mans d'Unber Verney. E est tachabla septima.

17. Item Johans del Pins deyt, xij . den. j. gallma, per nna pieci de terra assegia de las lo chamin p^r lo quai on vayt de Meonay aMontluel.

18. Item Guille^-mos Guigos deyt . v . d. i^er un pra assegia de las lo chamin per quai om vayt de Yimies a Moutluel.

19. Item Mathia, fili Unber Chanavet,. iij . d. per icel mémo pra.

II. CHABTA DE MEUNAY.

Ce papier terrier, dont je dois commanication à l'obligeance de H. G. Ooigae, date du milieu du XIII* siècle : il est conserv:* aux Archives du Rhône, partie non inventoriée. Le bénéficier était vraisemblablement Tabbesse de Saint-Pierre de Lyon, qui Jusqu'en 1789 nomma à la cure de Mionnay.

Ce est H servis del priora de Meunay 1. Prtimeriment Johans Meissoners de Yimies deit iij s, V d. per sa terra....

(1) Viilars, Ain, ar. Trévoux^ oh. l. c.

Digitized by

Google

^^i-

3^ RBV Ufi DES PATOIS

2. Item li eirGuilleniiet Aramos xij d. p^rlor inaî- son et per la vercheri, las la ri veri de Vimies.

3. Item li eyr Guillermo Burdin vj d. per lor maison. It. xij d. et . j . gallina per lor curtil qui fu Jordanetan. It. xij d. et . j . gallina p^r lor curtil qui est las lo cimi- tero

4. Item Peros Sornins viij d. et j dimei gallina per lor curtil de las lo puis. It. xij d. per la maison en que il iste et per la vercheri en que est li maison. It. vj d. et j . gallina per la vercheri que est desus sa maison. It. xij d. per la terra de les ragies que est las lo chemin de Monluel. It. xvj d. p^r lo pra de la plancheta.

5. Item Estevenez Boyet ij s. et ij gallines per la vercheri que est devant Tiglesi, las la plachi.

6. Item Estevenenz Chaltanej^s et sa suers li Chal- taneta. xviij d. per la terra que est las lo pra frare Martin.

7. It. Johanez del Fayet viij d. et dimey gallina per lo curtil de las lo puis. It. jx bichez de segla per la ter- ra de la vaura.

8. It Bertholomeus Sornins xviij d. yienneis et . j . bichet de froment per sa maison et per sa vercheri que est de las Tormo de la cruis.

9. -- It Gorons de la Lescheri vj d. per Tissua qu'il a desus Johannet Durant.

10. It. Peros Moreuz ij s. per sa maison en que il iste, a Montaneis.

11. - It. Michieuz Hatoz jx d. perla terra qte^ fut Bondet.

12. It. li eyr Guill^rmo Oysel ij s. xvj d. p^r la l<?rra q?i^ est las

13. It. Estevenez Oyseuz ij bichetz de segla per la t^rra que est las Eschays.

14. It. Estevenez Guigos vij bichetz de segla per la terra del Melpler et j gallina.lt. vj d. perla terra que est las la rêver [i.]

Ce sunt le terre a tachi del pri07^a de Meunay. 1.5. Prumeriment Peros Sornins tint una peci de t<?rra que est en la vaura San Pero, de las la t^rra Mai- gnin a tachi x et . j . cartal de lavajo.

Digitized by

Google

PHILIPON. DIALECTE BRESSAN 33

16. Johaiiuez del Fayet . j . peci que est las la terra de San Pero a tachi x, . j. caltal de levajo.

17.— 1 1. Este venez del puis .j . peci que est de las la vi de les ragiesa tachi x, . j . carta/ de levajo. It. a cela mei- ma taclii . j . peci que est las les riveuz de les ragies et la lerra del pra . j . cartal de levajo. It. . j . pici qve est en cel lua de las...., a cela taclii et a cel levajo. It. . j . pici que est entre les terres de Pelotens, a cel ussajo. It. . j . pici que est en Sjto. de las la terra Perron Sornin, a cel mémo usajo.

18. It. Andreus de Fontanes . j . pici que est el mas de Fontanes a tachi vu et . j . cartal de levajo et viij d.

19. It. Amours de les Eschiroles . j . pici que est las lo pra de Pelotens, a tachi septema, . j . car/aZ de levajo.

20. It. Estevenez Cuidoz tint p^r la confrari et per la luminairi . j . peci a taschi septema.

21. It. est li condamina et prateirolet li bues qui est en la vaura San Pero et li t^rra qw^est las les terres Es- tevenent Sornin et les terres Martin Cornet, que est al priera senz servis et senz tachi.

22. It. li diemos de Meunay del porceuz et de aj'^g- neus et de veuz et de toz los blas et del chenavos est tôt del priera, maque li seysens qui est al chapelan.

23. It. levé li chapelans xij gerbes en chacun jou de bos.

24. It. sunt les seputures de la parochi deis vj d. en sus al priera dimes.

25. It. les offarendes de Meunay, de la Tosanz et de Chalendes et del vendre Sant et de Pâques et de Pen- tecosteset de festa Sant Jehan Baptista, sunt dimes a la prioressa de Meuna3^

26. Summa de servis d'argent : lxiii s. vu d. Summa de froment : v bichez a la mesura de Vimies. Summa de segla : vu ânes a la mesura de Vimies. Summa d'aveina : iv cumblos Chauchies.

Summa de gallines : ix et m pigins.

Digitized by

Google

34 REVUE DES PAtOJS

GO EST LI SERVIS DE MEUNAY QtFI EST A MADAMA L*ABESSA DE SANT PERO

Ces reconnaissances^ passées au mois d'août 1817, près d'un siècle après les précédentes, Pont été, elles aussi, au profit de Tabbesse de Saint-Pierre de Lyon ; elles forment un petit rouleau en parchemin qui est conservée aux archives du Rhône, partie non inventoriée.

27. Peros Durant de Meunay deit a midama Tabessa dimey bichet de froment per . j . t^rra qui est josta la t^rra Juhannet Durant et Guillermet Durant, son fraro.

28. Juhannet Durant et Guill<?rmet Durant so fraro deivont dimey bichet de froment a la mesura de Vimies per . j . vercheri qui est josta la terra Pero Durant lur unclo. Item deivont mais xij d. per la terra del Pontet, josta lo chamin de Vilars.

29. Estevena li Paincta deit . j . bichet de froment a la mesura desus deita et x d. per . j . vercheri qui est to- chant las la maison a la âUi Martin Marion.

30. Peros Bergers qu'ite a Lechirolez et Peronella Savi qui fu fllli Martin Mariun deivont . j . bichet de fro- ment a la mesura de Vimies et xviij d. et . j . gallinaper j . maison et per . j . vercheri qui est josta la vercheri a la Perreneta.

31. Guiliermeta qui fu moller Esteven Vitondeit .ij . d. per . j . terra qui est a thachi josta la terra Be- neit Sornin.

32. Guiliermos Guigos deit . ij . copes de froment et les II pars de .j . gallina per lo mas en que élite. It. deit . V . d. et oboZa de wiemieis per la siu part d'un pra qui est desos la vila, de las Echais.

33. -- Andreus Guigos deit . j . copa de froment et lo tiers de dimey gallina per sella meyma vercheri qui est dita desus et .j . maisun qui est josta la maisunGuil- lermoGuigo.lt. deit mais .ij . d. et oboZa per la sin part del pra qui est dis desus, josta lo pra Guillermo Guigo.

34.— Guiliermos Burdins deit . iiij . copes de froment

Digitized by

Google

PHILIPON. DULEGTE BRESSAN 85

et .jx .d.et lo tiers de . j. gallinap^r samaisun etp^r sa vercheri en que el ite, josta la maisun al Peleter.

35. Peronella qui fu moUer Estevenet Burdin deit .jv. copes de froment et .jx. d. et lo tiers de .j. gallinaper sa maison et per sa vercheri en que illi este. It. p^r la maisun Guillermo Burdin.

36.— Isabel qui fumoller Martin Guigo deit . iiij . co- pes de froment et . jx. d. et lo tiers de . j. gallina per sel mémo mas qui est dis desus.

37. Juhanz Trovas de Lechirolez et Martins li nies qQ'ite a Montaneys deivont .xij. d. et dimey gallina per .j. terra qui est en Cornaues, josta la terra a laGuilkr meda et de Tautra Pero Marion.

38. Berners Verneis deit . vj . bichez de segla a la mesura de Vimies per . j . terra qui est josta lo pra de Pelotens. It. deit . xij . d. per son mas en que el este. It. deit .viij. d, et .j. gallina per .j. curtil qui est josta son mas.

39. Juhans del Puis deit .xij. d. et .j. gallina per 4. terra qui est assisa las lo chamin qui vait de Meunay a Montluel.

40. Matia Chanaveri deit .vj. d. per la sin part del pra qui est dis desus.

41. Benez Bataillart et JuhannaClemensi samoller deivont .j. bichet de froment a la mesura de Vimies per •j. terra qui fu al Gotus de Miribel, josta la vercheri Es- te venann Sorvina.lt. dei vont mais. x ij .d. p^r.j .terra qui est assisa en le Désertes, josta le terres de Pelote^ins et de Tautra lo chamin qui vait a Lia^in.

42- GuiU^rma qui fu moUer Martin Jordann deit -ij. sols de wienneis per sa vercheri qt^i est asissa en la merseri.

M et CGC et xvii, el meis de Ost.

III. TERRIER DE MIRIBEL.

Ce terrier, dont il ne nous reste que quelques fragments en rt mauvais état, est conservé aux Archives du Rhône, fonds aint-Paul, partie non inventoriée. A en juger par l'écriture, il'a & être dressé dans la première moitié du XIV- siècde : ce qu

Digitized by

Google

36 REVUE DES PATOIS

nous en est parvenu est relatif au Mariller, annexe de Miribel. et à Saint-Maurice de Beynost. Le bi^néflciaire des services énumé- rés était, suivant toute apparence, le chapitre de Saint-Paul do Lyon qui garda jusqu'à la Révolution la collation delà priccipale cure de Miribel, et à qui larchevèque Pierre I" avait donné, vers 1185, l'église de Saint-Maurice : ce même chapitre était, d'ailleurs, possessionné dans l'une et Tautre paroisse, ainsi que dans les pa- roisses voisines de Dagneux, Béligneux, Rigneux, Thil et Versail- leux (1).

A Saint Mûris (2)

1. Premeriment Johaneta et si enfant, losquauz

illi ot de Este vent Prostcey en areres son mari, dei vont iij oholes et una pogeysa p^r una pici de boc qui est as- sisa jota lo boc Martin Coillart d'una part et jota lo boc AIj^s Pasquala de l'autra.

2. It. Hugonins Merciers deit xvi deniers iper sa vigni qui est assisa en la Buyseri, jota la vigni aus en- fanz czay en areres Johan GarmT, d'una part, et jota la vigni CTuillerihet Fuchier de Tautra. (Paiet P. de Mei- simo) (3).

8. It. Aiys Pascala deit vu d. \ienneis per una sin vigni qîn* est assisa jota la vigni Johanin Guillot.

d'una part.etjotala vigni aus enfanz Pascal, de Tautra,

et jota la vigni dous enfanz Eslevent Prost. It deit mes li dita Alj's ix d. per sa vigni que siet jota la vigni de- vant dita, d'una part, et jota la vigni Mossi Jacelino, et jota la vigni Johan (iuillot, de Tautra.

4.— It.Martins d'Eschays (4) deit ij s. et .vij. d. per sa vigni qui est assisa jota la vigni Anthoynet Cuyday d'una part, et jota lo chimin publico] tendent de la vila de Sant Mûris vers Tiglesi de la dita vila, de Faulra.

(i) Polyptique de l'Eglise collégiale de Saint-Paul de Lyon, publié par M. C. Guigue, Lyon, ^ 875. Introduction, pp. XI, XVII, XIX et pp. 21,26, 46,49.89, 107, 117.

(2) Saint Maurice de Beynost, paroisse de rarchiprétré de Chala- mont, en Bresse, auj. commune du c. de Montiuel, arr. de Trévoux.

(3) M6ximieux,ctî. 1. c. arr. Trévoux.

(4) Les Echeix, commune de Tramoyes, marais, ancien lac (carte de Cassini). Cf. le Polyptique de S. Paul^ p. 21, il est question d'un <c Martins d'Ëschays. »

Digitized by

Google

PHILIPON. DIALBGTE BRESSAN 87

5. ItBarlholomeoBuiniat deît m d. per sa mayson qtii siet el Mariler a Miribel (1), jota la mayson dous se- rorsHumbert Dorer, d*una part, et jota la maison a TEs- poydeur,de Tautra, et jota lo chiminpublico tendant de la vila de Miribel versus la porta del Mariller,dè Tautra. It. delt mes xvi d. p^r sa vigni qui est assise en la Boy-

seri, jota la vigni czay en areresdeceluy Guillermet

de riglessi de Sant Pol de Lion, d'una part, et jota la vigni qui est aus hers Estient de la Vila (2) de Tautra.

6. Item Jaquemet Panosars deil xviii d. p^r sa ver- cheri qui est assisa jota la vercheri Johan Cuyday, d'unapart, et jota la vercheri Alys de Vila, de Tautra, et jota la vigni Mossi chivaler, de l'autra.

7. Item Peros Voz deit xvi d. per sa vercheri et per sa mayson assisa jota lo mas Perron d'Echaj's, d*una part, et jota.... d'Eschays, de Tautra, et jota la vigni Pe- rinet... , de Tautra.

8. Item Johanz de Clarafont deit jx d. et j'bichet de froment a la mesura de Miribel p^r sa vercheri qui est assisa a la Chanal, jota lo chimin tendant de Lion a Mi- ribel, de Tuna part, et jota lo mas dous hers ^lartin de riarafont. de Tautra.

9. Item Gilieta filli Machon Baratin deit ix d. vieu- neis per una mayson qui est assisa jota la vigni dous eufanz czaj' en areres Perron Violan.

10. Item Johanna Yvernona, fllli czay en areres Bernert Yvernon, deitp^rscj- et p(?rPei'onella si serour dimecopon de froment a la mesura de Miribel et una pogeysa et dime per una mayson qui est assisa al Buyat jota la mayson Guill^rmet Fuchier,de les dues parties. et jota lo chimin del Buyat, de l'autra.

11. Item Hugos Briais deit p6?r sey et Guillermet Martin et Estient sos fraros vin d. per jour vigni qui est assisa en la Buj'sseri, jota la vigni Martin Chareter,

(I) Miribel, Ain, arr. Trévoux c. Moulluel. Celait avant 17») un >ourg el marquisat de Bresse, archipr. de Chalamont, elect. et baill. le Bourg eo Bresse. Le Mariler, annexe de Miribel, est appelé Maril- let sur la carte de Cassini et le Mas-Riilier sur celle de Félat-major.

i2) La Ville, annexe de Miribel.

Dipitized by

Google

88 REVUE DBS PATOIS

d'tina part, et jota la vigni Guillermet Fuchier, de Tau- tr£(, et jota lo chimin de la Buyseri, de Tautra.

IV. Terrieb du temple de maillisola.

Dressé dans le courant de Tannée 1841, ce terrier contient le.- Aveux et reconnaissances des tenanciers de la maison de Maiiii- sola. Cette maison, après avoir appartenu aux Templiers, avait été réunie à l'ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, en vertu de la décision du concile de 1812 qui abolissait l'ordre da Temple. Elle était située sur la commune de Druillat, au lieu dit le Temple: c'était un des membres de la commanderie des FeaiJ- Ic^es. Ses possessions s'étendaient non seulement sur Druillat, mais encore sur Domplerre et Saint-Martin du Mont. Le terrier de Maill isola est conservé aux archives du Rhône, fonds de Malte, partie non inventoriée. C'est un registre papier, fort maltraité par le temps : il ne nous en reste plus que 21 feuillets désassemblés et dont un certain nombre sont déchirés par le milieu. Ses dimen- sions sont en longueur : 805 millimètres, et en largeur : 215. En nombre d'endroits l'usure du papier ou des taches d'eau ont rendu le texte à peu près illisible : partout ailleurs l'encre a pris une teinte jaunâtre qui se confond presque avec celle du papier; enfin le foliotage ancien a été remplacé au crayon par un foliotage nou- veau, souvent inexact»

Apud Rossetes ancien in parrochia de Durlia. ;1)

l.(M6e^nc^(?/^) Premerem^nt,Johanz deFontanes con- fesse estrehonz delà ditamaj^son de Maillisolaales bones costumes et confesse per son sairemcnt qu*il deit vin s. V. d. et pusa. per czo qu*il tint de la dita maison son chasal, sa maison et m?dt de les choses qui s'i ti- nont qu'il a aquis de plusors ; et pot tôt contenir v bi- chetes de segla ou froment a sennar el dit lua qui se tint et est assis tôt, et sa maison qwi i est, josta la ver- cheri Albert Porter et josta la maison a les Allies Jo- ha7met Odet tôt de vers la bisi d'una p^rt, et josla la vcrcheri Estient lo Bru?i de vers lo vent; quant per una sestei rade terra assis 1 josta lo buec de Maillisola, de vcrsseir, et josta lo chimin borgeis tendent de Bore a

1. Druilial, village et paroisse en Bresse, élection et baiUage de Bourg; aujourd'hui Druillat, Ain, ar. Bourg, c. Pont d'Ain. Cf. A^ mail, kistor, de Lyon pour 4789.

Digitized by

Google

PHnjPON. -- DIAUBQTB RRESSAN

YaranboD ; et ana gelina a Carementrant p^r lo fua et li remanens tôt a Chalendes. Item .j. bichetam bladi sili- gf»is,xx«* àenariùs, per la t^rra qu'il a achatat, las las- 8in del buec de Roeetas(l), del Tewplo. JOMORLLen.

2. Item confesse p^r Johan et p^r Estevenan sos ne- Tors, qai faront enfant Marietan Bella de Rossetes, qu'il deivont vi d. p^r .j . petit de curtil assis josta la ver- chéri al Tissot et josta le violet tendent vers Rossetes d*aval. Item deivont dimi livra de ciri sus .ij. copelesde terra ou près assises josta la vercheri al dit Johan son onclo et josta lo chimin de Borc.Et ezo confesse li diz Jo- hanz. jo.

3. Johanz li gros vachiers et Johanz sos fizsunt bo- rnent lige de la dita maison de Maillisola, et confessont qQ'il deivont a la dita maison totes bones costumes an- cianes ; et deivont xiiii d. bons a Chalendes paier et una geltn^ pcr an per lor curtil assis a Rossetes et pcr la maison qui i est assisa ; et est assis josta k> pra auz en- fans al Ros de la Rua, de vers midi, et josta lo chimin publico per lo quai on vait de la maison JohanrànChar- doner vcrslo fort de Rossetes, de vers la bisi. Item deit xiiii d. bons per sa vcrcberi assisa josta lo pra auz en- fans [al Ros] de la Rua (2j, de vers matin, et josta lo chimin publico tendent de la maison Guiilcrmeti Ro- celH et Johennin Chardoncr, de vers seir ; la quai ver- cheri a aquisde Johan Flandin et pot contenir a sennar per an treis bichetesde frome/it ou de segla. Item deit XX d. v, per una bichona de terra assisa josta lo chi- min per lo quai on vait de la Batailli ve»*sPoncins(8),de vers miedi, et josta lo curtil qui fut Michiel de la Rua rendu del Templo. Item deit n d. per la meitia d'una copela de terra assisa josta sa maison, de vers seir, la quai il aquist de Ëstient Brun, son nevour. Item deit viii d. de servis per les choses Jocerant, son nevour, qu'il .bergiet Item deivont mais un d. v. per lo qtiart d'una »pela de terra assisa a Rossetes josta lo pra Guillermo Ligues. joMORLLen.

1. Rossettes, annexe de Druilliat.

2. La Huas, hameau au N. 0. de Druilliat.

3. PonciDy Ain, ar. Nantua^ ch. )• o.

Digitized by

Google

40 REVUE DES PATOIS

4. (F® 16 vo) Bernerda qui fut filli. PeronOdet, mulliers Peron Bègues, fema ligi, confesse qu'illi deit xii d. pcr una bichona de terra assisa a Rossetes, josta la terra Estient Murger, devers lo vens,et jostala terra Blondet, de vers la bisi. Item deit li diz Pieros sos maris .j. livra de ciri et J. gelina a Carementrant, per son fua et per sa maison et per sa vercheri qui contint una bichona, assisa josta la terra Estient Murger et josta la maison et lo curlil a les goles. Et czo confesse per sej'^ et per lo dit son mari. joMORLLeri.

5. Estiens Murgers confesse estre honz liges de la dita maison a les bones costumes, et qu'il deit iiii d. v. et livra et dimc de ciri pcrsa maison et pcr sa vercheri en que siet li dita maisons, assis à Rossetes, josta la ver- cheriBeguet,de vers bisi, et jostalamaison etlavercheri â la Rocelli; quant perla vercheri assisa de las la ver- chéri Blondet et de las les terres Perenin Bo. Item deit un sols et dimey per la vercheri qu'il aquist et per Ipo déterra qui s'i tint, qu'il alberglet del segnors de la maison, assisa Rossetes, josta lochimin tendent de la maison a la Beneita a la Batailli, de ii parties, et josta la vercheri a la dita Beneita et josta la terra a ceuz de la Blancheri (1). joMORLLeri.

6. Perenez Leurons est bons liges de la dita maison a les bones costumes et confesse qu'il deit. ii s. vn d. per sei et per si serour, per lor maison et ve?*cheri assisa Rossetes, jo^^ta la charreri tendent de Maillisola al mulin et josta la terra Perenin Bo, de ve^^s miedi, et de vers la bisi,. josta la terra vercheri GuillermetBlon- det.Item deit ii s. vi d. per Jaquetan si muUier, per una vercheri qui contint I quartella de terra assisa josta lo buec del Trenplo, de vers la bisi et josta lo chimin tendent de Maillisola a Rossetes. Et czo confesse persai- rement et tuit li atri.

7. Perenella Hugueta et Jaqueta, qui furont Allies Johannan à la Gila de Rossetes, sunt bones femes et li- ges de la dita maison etdeivont ii sols, v, et .j. geUna a Carementrant per lo fua, per lor maison et vercheri en

1. Los Blanch^ros, hameau au S. 0. de Druilliat.

Digitized by VjOOÇIC

PHIL1P0N. DIALBGTB BRESSAN 41

que est li dita maisons, assis josta la v(?rcheri Pe- ron Beneit et josta la vercheri Peron Beguet. Item deit Il dita Hugueta, çer sey et per sos enfans, xii d. p^r una bichona de lé?rra assisa josta lo buec del Tewplo, la vi enlremie, de vers la bisi, et josta la charreri tendent del dit curtil vers la maison a les dites sorors. jomorl- Leri.

8.(f» 17) Johanneta Roceilliqui fut mulliers Guill^rmet Rocellio et.... dit Beneiton,sunt bornant a lesbones cos- tumes de Maillisola et dei vont, assi comme il confessont per lor sairem^nt, xix d. paier a Chalendes,p^r chascun an, et una gelina a Careimentrant, p^r lor vercheri as- sisa a llossetes, en la quai est lor maisons; et est assisa josta la vercheri GniUermet Bo, devers midi, et josta la vercheri Estient Murger, de vers la bisi. Item dei vont xu d. vienneis per I petit curtil assis josta locurlil Guil- lerwel Aines de Rossetes; quant per latro curtil assis josta lo curtil Peron Balando et josta lo curtil Guil- lei^mo Aygues ; qiiant per una piecci de terra assisa en les bonnes, josta la terra Guille^^^no Bo, d'una p^rt, et josta la terra Estient Blanchon ; quant per i pra assis josta lo pra Peron Brun et josta lo pra auz Fluris ; qt/é^nf per una atra terra assisa en vavres brulles(l), josta la terra Bernert Fluri, de u parties ; quant per I pra appella de Mal pertuis, assis josta lo chimin tendent de Rossetes vers Durlia et vers sant Andrer, et josta lo pra Guillermin Mortier ; quant per una terra assisa en Borchanin. josta la terra Estient Blanchon et josta terra Estient Alcuireu ;quantper Ibroci assisa en la vavra de Borchaniw, josta la brocci Estient Blanchon et josta la brocci Gristin de Rossetes. Et puont contenir les dites choses, qu'il tinont del mas al Fluris, xi bichones de terra ou près. .lOMORLLeri.

1' Du bas lat. vaura ou vavra q\i\ aie sens de terre inculte et cou- vertes de ronces. H existe un lieu dit La Vavre^ un peu au Nord de Rossettes : un peu plus au Nord, dans le canton de Ceyzériat, on rencontre une commune qui porte le nom de La Vavrette»

Digitized by

Google

42 REVaE DXS PATOIS

Aptcd la Batailli

. 9.Cf<»24v.) Guilkrm^ta,mulliers Johan filPeron Rosset de la Raa, flUi Ëstient del Besson, confesse, et II diz sos maris, qu'il deivont, p^r czo qu'il tinont de Ja dita mai- son, I bichet de segla et i bich^^ d'aveina, a la mesura d'Anbronnay, ii s. i p^r la meitia del mas qui fut Johan de la Batailli qui ère son paro, tant en terres cul- tives quam non cultives, quam bos et pras assis a la Ba- tailli. Item deivont mais i bich^ de segla et i bichet d*aveina et xxi d. per les choses qui furont acquises de Estient dit la Guignieta, tant en buec qt^am en terres, quatn en pras, qwi eontinont viii carteles de terra ou près, assis a la Batailli per tôt. Item deivont mais m bi* chetes de segla et iiii bichetes et dime d'aveina et ii s. VII d. V., conta la sin part del pan per les choses qwi fu- ront aquises de Guionnet Lanno, tant en pras qt^am en buec, quam en terres, assis tôt à la Batailli.

Soma VII bichetes de segla, x bichetes et dime d'avei- na, VI s. et V. d., per tôt.

10. Estevenez Conbez de la Batailli, bons liges de la dita maison, confesse qu'il deit primeriment viii d.per unapieca de terra en que est sa maisons et sa grangi assisa a la Batailli, josta lo chimin publico tendent de Poncins à Vilars, et josta lo chimin tendent de la Batailli vers Maillisoia, com per una terra assisa josta la terra dessus eonflna: et continont, les ii piecces, iiibichones ou près. Les quauz choses il aquist per si mullier d'enz Nerbonz. Item deit xviii d. et m d. per son dreit del pans, que il a albergia ai dit servis; et deit lo dit argent per dime lo mas qui fut Girert de la Batailli assis tôt a la Batailli; et en deit mais i bichet d'aveina et i bi- cheto de segla per les dites choses. Lo qtml mas il ot de Mosse Estient de la Batailli, son onclo, qui lo li doniet. Item deit vi d. per i petit curtil qu'il tint qui fut auz hers Michiel de la Batailli, de cui il l'aquist, assis el meitent de la vila de la Batailli. Item deit mais i bicheta et dime d'aveina, xvi d. et melli per lo mas qui fut a la Perreta

Digitized by

Google

PHILIPON. DIALBGTB BRESSAN 43

filli Pelin et a la Guillermetadita Cusina assis el dit mas de la Batailli.

11. (fr25 r.) Item deit mais xi d. v. de servis, conta soû dreit del pans et servis, dime hicheta de segla et lo sesein d'atra et una bicheta d'aveina p^r czo qu'il tint del héritage son paro et si mare, assis tôt el dit mas de la Batailli; et contint tôt iiii quartelles de t^rraoupres, assis en plosors lues, el dit mas de la Batailli. Jomorl- Len.

Somma v s. ii d. et melli, i bictieta de segla et dime bicheta et lo sesein d'atra bicheta de segla, v bicbetes et dime d'aveina. les corues et les gelines, assi com il est acostuma.

12.~ Perenella,suer del dit Estevenet Cowbet.deit una bicheta de segla et vi d. vien. per lo curtil en que siet sa maison a la Batailli, josta lo chimie de Viiars de v^rs bisi et josta lo curtil al dit son fraro com per m bichones de terra assisa josta la t^rra a la fllli al Masuer czai en arriéres et josta la terra al dit son fraro et a la fllli Estient Berson et sant les dites choses per son par- tage de son paro et de sa mare. Et deit paier per lie Es- tevenez sos frare atres costumes et totes gardes del se- gnoî's per tôt. Et sus czo, illi quitte lo dit son frare de lot partage de pare et mare. Et prometont en contra non venir per lor sairime?zt, présent Johan Boison, cler. Per czo dessus et per son cinquein de ii pras, del quauz li I est assis en les clés (1) de la Batailli et li atri soz la maison auz Bareilliars, josta lo praa la Masueri de totes parties, s'en tint de tôt per paia et Ten quitte, assi com dessus, JoMORLLeri.

13. Johanna qui fut mullier al Masuer, confesse, per Estevenan sa fllli qu'illi a del dit Peron Masuer home/it lige aies bones costumes, deit ii s. m d. ui bicbetes de segla. un bichetes et dime d'aveina per les terres et possessions qui furent Estient Veisons delà Batailli,tanl en terre[s] cultives qwan non cultives, plans, bos, pras, pasquers et totes (F^ 25 v*) choses assises el dit mas. Item deit mais vu d. dime bicheta et la sesta partia

(1) Cf. Ducange, GI,, vu Clavis, locus clausus.

Digitized by VjOOQIC

44 REVUE DES PATOIS

d'una bicheta de segla et una bicheta d'à veina paier al dit termo de la missetenbro ; et deivont corruade forchi ou de rastel una veis Tan et la geh'ua del fua p^r la sesema partia del mas qui fut Martin de la Batailli tam en ter- res cultives queLtn non cultives, pras, pasquers, bos et plans et atres possessions assises el dit mas en plusors lues. Item plus deivront lo quart d'un pan et lo sesein del tiers d*un pan paier a Chalendes. Et continont les dites choses et pont contenir x quartelles de t^rra,assi com il afferme p^r son saireme?it, ou près. Item deivont mais V d. et melli de servis p^r los diz pans albergies paier avoi lo dit servis chascun an p^rdurablament. Jomorl- Leri.

14. Item deit mais ii s. m d. m bichetes de segla un bichetes et dime d*a veina per les choses qui furont Ma- rion de la Batelli. tant en terres cultives qwamnon cul- tives, en pras, en bos. en pasquers et en plans assis tôt el dit mas, en laparrochi de Durlia ; les quauz choses do- niet Mosse Estiens de la Bateilli, prestres, al pare de la dita flUi Estevena, czo est asaveir, al dit PeronMasuer. Item deit mais un d. et melli pe/* son dreit del pans que deveit li dita chosa qui fut albergia al dit servis paier p«?r ... lo dit servis. Item deit mais viii d. per loboisou Estienent dit la Guignieta qwam per Millet son ne- vour. JoMORLLen. Sowima vi bichetes de segla et dime bicheta et lo sesein d'una bicheta de segla, x bichetes d'aveina, vi s. vu d.

15. Guieta qui fui fllli Johannan a la Breta de la Batailli confesse pcr sei et pcr Estevenet et pcr Johannan sos enfans, laquai Johanna illi ot de Estient Gabait son mari,quMldeivontiis.vien.,ibichet deseglaetles iipa;*s d'una bicheta de segla, iiii bichetes d^aveina, per les ii parties del mas qui fut Martin de la Bateilli, tant en terres cultives quam non cultives, quam en bos, plans, pras et pasquers, assis el dit mas ; les quauz choses con- tinont et puont contenir x quartelles de terra assises en plusors lues el dit mas. Item deit mais iiii d. v. per czo qu'illi deveit del pans per son dreit qui lor fut albergie^ al dit servis, JoMORLLeri.

Digitized by

Google

PHILIPOK. DIALliCTE BRESSAN 45

A la Tesferi

16. iP '^6 v). Guill^rmiiis Galanz, lions liges de la dita maison, co/ifesse qu'il deit tant p^r se^^ quant ^er ses niecces Johannan qui fut fllli Estient son fraro et Johan- neta/r qui fut fllli Peron son fraro. Et deivont una»^ quartafH silig/w/^ ad mensuram Anbronmcv", decem solidos et sex Aenarios yie^wenses, a paier lot a la rais- setenbro^et i geh'na a Caremewtrant, per czo i]ui s'en- seul : Premeriment per lor maisons assises a la Testeri et per la terra ou est assisa li dita maisons, de vers la bisi, et josta la terra de la dita maison de MailHsola, de vers lo vens, et josta lo chimin publico tendent de Dur- lia vers Mowtbego,de versmatin, et josta lo chimin ten- dent vers la Testeri, de vers seir, quant ^er una piecci de t^'ra assisa josta lo byez de Mallisolan, de vers seir, et josta la terra Perenet del Berson et la te>Ta auz Or- saz, de ve>'S matin, et josta lo chimin per loqteal on vait delà Testeri, ve;^ lo Berson, de vers lo vens quant per I pra assis a Boniunel, josta lo pra auz e>îfaiiz Estient de la Rua et josta lo pra qui fut Oudri de la Testeri.de vers malin, et josta lo buec a ceux "de Dompiero. de ve>-s lo seir,q«an<pe>*una piecci déterra qu\ futaquisa de Guil- le/'mo Cornet de la Rua assisa josta la te/Ta al dit Oudri, cler.et josta la terra Perenet del Berson et josta la terra auz enfans Bernert de la Rua,de vers lo venz.qieaufper una alra te/Ta assisa josta la terra auz diz enfanz, de vers la bisi, et josta la terra qui fut Mosse P... de la Rua, de verslo vens, quant per i curtil assis josta locurtil del dit Oudri de la Testeri, de vers la bisi, et josla lo curtil deuz diz enfans, de vers lo vens qui fut aquis del dit Cornet. Les quauz totes choses conixnoni, faiti leal esti- macion, xiiu quartelles de terra a la dita mesura, ou près. Et sunt tuit homent lige de la dita maison. Jo- MORLLeri.

17 (f»272). EstevenezOdez maris Jolianna>idel Ver- ney confesse per la dita Johannan si mullier qu'il doi- vent II s»v. et una gelina per lo fua; et czo deivon^per lour maison et curtil,en qtie est li dita maisons, qta con-

Digitized by

Google

46 RBVUB DES PATOIS

tint una bichona ou près assis el v^rney, josta lo buec del yerney qui est de la dita maison de Maillisola et josta lo chimin tendent a la rua, de vers la bisi.

18. Johannez 11 hors confesse pet* sey quant pei- mosse Estient son fraro, qu*il suwt bornent (sic) de la dita maison auz buns us et costumes et deivont xviii d. et dime biche< d'aveina et ii d. et pusa per lour paHia del pan per la meitia de lor maisons et de lor chasauz assis a la Tester i,ensenbla i petit curtil qui s'i tint,de vers seir,assit (sic) tôt josta la closura del curtil qui fut Oudri de la Testeri, cler, et josta lo dit curtil, do vers vens, et josta lo chimin tendent de Maillisola v^rsMonbeggo,de v^rs bisi, et josta lo curtil qui fut Paisel, de vers matin, et contint una bichona de terra, ou pt'es, quant p^r la meitia de v bichones de terra assisa josta la terra mosse Point delaRua,preYeiro,de versseir, et josta Io...aceux de la Testeri, de vers matin, qwanf perla meitia de v bi- chones de terra assisa josta la terra Estient del Besson, de vers seir, et josta la terra qui fut Paysel qui per la mort de lui eschaisit a la dita maison, de vers seir,qttanf per la meitia d'un curtil assis a la Testeri qui contint II copees de terra, assis josta la vercheri qui fut Oudri de la Testeri, de vers vens, et josta lo curtil mosse Point de la Rua,prestro,de vei^s bisi, quant per la meitia de n cartelles de buec assis josta lo buec del dit Oudri et Estient del Besson,de vers bisi, et josta lo buec auz ga- lans et lo buec del dit Oudri, de vers lo vens, quant per la meitia d'una q^/artella de terra assisa josta la terra Estient de Besson, de vers vens, et josta la terra qui fut Paysel, de vers la bisi, et en tôt czo dessus confina. Ant Tautra meitia Estiens, qui fut fiz Bernardin Lors, et 31 heir. .

19. Item deivont mais li davant dit fraro per Es- tevenan qui fut mulliers Peron Lors, lor paro, qui esteit assi lor mare quant en deivont czo qui s'enseut (f> 27 v.) czo est a saveir : xvx s.v. bons per an,los xii per les ter- res de Chillon et los un s. per les choses de vers la cha- pella, a paier tôt al dit termo de la missetenbro ; et czo deivont per czo qui s'en seut: premeriment,perlor mai- son assisa a Chillon,eûsenbla v bichones de terra qui b1

Digitized by

Google

PHILIPON. DIALEGTB BRESSAN 47

tinont de vers Orient, quant per una quartella de Wrra assjsa josta la terra Johan d'Âveines, de vers la bisi, et josta la t^rra del dit Estient de vers veas, lo chimin en- tremie, per lo quai on vait de Chillon vers los pras d'Es- peron, quant per u sestairies de terra d'Anbronnay as- sisa josta la terra mosse Jaque de Ghillon et a sos tiers, de vers seir, et josta la terra Estient del Besson, de vers matin, en la quai terra est assisa lor grangi quant per II sesteirte^ de terra assises josta lo chimin publicoper lo quai on vait de la Tester! vers la Chapella et vers lo pra d'Esperon, de vers miedi, et josta la terra del dit Es- tient del Besson, de vers bisi, qimnt per m bichone* de terra assises josta lo buecdit del vërgiel, de vers vens, et josta la terra Johan Pantier, de vers la bisi, quant per iiii copees de terra assises josta la terra Estient Colon- ber, de vei-s lo venz, et josta la terra Guillermet Malet et la terra Johan Pantier, de vers la hm,quant per i pra assis en la praeri d'Esperon, josta lo pra auz enfans Guille/-met Chapella que tint Oudris de la Tester! et li »in, de vers lo vens, et josta lopra Ogerdel Murcing,el quai pra se faut per an ii muel de fein de vi teises chas- cuns. Etczo confesse li diz Johanz per sey et per lo dit son fraro. JoMORLLeri.

Apud Durlia

20. (f«,35 V.) Pieros del Vergiel et Matheus di^ li gros flz confessent per euz et per lour parers qu'il sunt tenementerde la dita maison deMaillisola et deivoht communalment, et lour parer,ïx d.vien.per ii sestairies de terra, ou près, qu'il tinont assises entre la morta de Nocuiday et los pras del crins et josta la terra Guionét Rubout et josla la morta de Noncuiday devers midi. Et czo confessent per eux et per lor parer i^s] . JoMORLLeri.

21. (f« 36 V.) Estienz Oudris del Pont d'Ens tene- menterseoi^ fesse per Iluguetan si mullier filli Doulant [u'il deit per la dita si mullier vi s vien. per i pra assis lessoz lo mas de Pentpiel josta la riveri de Suran et josta ) mulin de Penpiel et josta les terres a ceuz de Pentpiel, nsewbla los pertinences et appendices ; el quai pra on

Digitized by

Google

48 REVUE DES PATOIS

fait \)er an m charres de fein, ou près ; loqual pra li dita Luca li a dona el contr-àit del mariage. Et czo a confessa. li dita Luca, présent Johan Boison cler de Maillisola. lo niercros après la festa Deu m.gcg.xli. JoMORLLen.

22. JohaMueta qui fut mulier al lovât del Pont d'Enz, confesse qu'illi deitxii d. v. p<?r unaemina de t^rra ou près assisa en longi fan,josta lochimin tendent del Pont d'Enz al pont de Prela et josta les terres a la Ri bouda ; li quauz chosafut acquisa del Blanc de Xo?2cuiday, el la li doniet a la dita si mulier.

23. Beneitons li Juers del Pont d'Ens confesse per mosse Philipo d'Onceu, chivaler,assi comme pe^* tulare de lui, qu'il deit ii d. et melli per ii quartelles de terra assisa en Morfontana, josta la terra Peron Rosset del Pont et de las la terra Humbert Pelleter.

24. Johans et Pieros Bogonz et Perenella lor suer, tenementer, assi deivont ii s. v. per xx quartelle^ de terra assisa en Morfontana, josta la terra auz hers Gui Ribout et josta la terra qui fut mosse Point de la Rua, (li quauz vaque a present),et josta la terra Humbert Pelleter.

25.— Estiens Rolez,tenementersdeit ii d. per una bi- chona de terra assisa el dit lua, en Morfontana, josta la terra al dit p>'eveiro et auz enfans Gui Ribout, qu'il aquist dez enfans Humbert Pelleter.

26. (f* 87 r.) Mosse Humbert de Montmaior, cbiva- 1ers tenementers, deit viii s. m d. v. bons per iv seslai- ries de terra ouchal assises outra la riveri d'Enz, josta la dita riveri et josta la terra del dit chivaler qu'il aquist de ceuz de Varey, et josta la chai auz hersPonczet Rai- nart et la terra mosse Johan de la Palu, segnour de Ri- chomont, et josta lo chimin publico tendent de la fin del Pont d'Enz vers Ambronnay et dure i petit outra la dita fin del Pont d'Enz.

27. I tempour vin sestairie^ de terra,ou près, assises en Morfontana, deczai la riveri d'Enstan, en terres cul- tives* quam non cultives, quamenjies assises josta la ri- veri d'Ens et josta la terra qui fut mosse Point de la Rua, pristro, et la terra Peron dit Rossi et Guillelmet mercer del Pont d'Eus et josta la terra Mosse Philipo d'On-

Digitized by

Google

PHILIPON. DIAI^EGTE BRESSAN 49

ceu chivaler et dita terra, tant que al curtil Este-

venet Escofier del Pont, près de la porta del Pont, devers Varanbon, et josta la terra auz enfans Hugon Pelleter.

V. TERRIER DE BAGÉ

A s'en tenir à Texamcn des formes graphiques, ce registre de reconnaissances a visiblement été dressé vers 1825 : c'était la date que Je lui avais assignée^ lorsque poursuivant ma Jecture, je ren- contrai une cote ainsi libellée : Jobannez Berciiars Juras, tint de monseignor £d[ouard] un pra que il achetit del mas talliablo de la fllli a la Rosa d'^Ennes. » (f* 14). Or il n'y a qu'un seul comte de Savoie qui ait porté ce nom d'Edouard, c'est le fils d'Ame V et de Sy bille de Bâgé, le vaincu de Varey, qui régna de 1^3 à lâ^ ; c'est donc entre ces deux dates, peu distantes l'une de l'autre, que se place la rédaction de notre terrier (1). Les aveux et reconnaissances qu'il contient se réfèrent pour la plupart à des teniires situées à Asniéres (An ires), Aisne (En nés). Saint-Laurent de TAin, Beplonges, Felllens, Mauziat (Mauziacum), Pont de Vaux (Pontem Vailium), Roz, Ozan et Gbevroux.

Les tenanciers du comte de Savoie et de Bàgé appartenaient à la classe ia plus misérable : c'étaient des serfs taillables et corvéables à merà. Sans parler d'une redevance fixe en argent et en nature perçue sur chaque feu et représentant ce que nous appellerions aajoard'hui la cote personnelle et mobilière, ils étaient assujettis à la tàcbe (2) ou droit de champart, qui leur enlevait une part no- table de leur récolte. Enfin au pied de chaque cote, le seigneur stipule expressément le droit de main morte. Cette main mise du seigneur sur la personne et les biens de son serf suivait celui-ci partout il allait; aussi notre terrier contienMl un certain nom- bre de reconnaissances passées par des tenanciers habitant Huri- gny, Saint Jean-le-Friche, Sennecé. Mâcon, sur la rive droite de la Saône, et qui sont imposés, non seulement à raison des biens qu'ils détiennent dans le comté de Bâgé, mais encore eu égard à ceux qu'ils possèdent dans le comté deMâcon. C'est pour la même raison que des terres situées « outre Saône > sont concédées par le comte de Savoie dont les domaines s'arrêtaient à la rivière : ces terres acquises par des serfs savoyards, avaient, par suite de l'exercice du droit de main morte, fait retour au comte qui en avait disposé, réserve faite des droits du roi de France, dont rele- vait alors le comté de Mâcon.

(1) Sur la réunion du comté de Bâgé à la Savoie, voyez l'Essai sur Vhistcire de Bourg que M. Ch. Jarrin a publié comme préface au Car- tulaire de Bourg-en-Bresse, p. XXV.

(2) Sur la tâche, voyez Ducange, Gl. V^^.Tasea 2, iachia et iâcfœ.

4

Digitized by

Google

50 REVUE DfiS PAT0Î8

Le terrier de Bâgé est conservé aux Archives de la Oôte-d'Or, sous la cote B. 570, Chambre des Comptes Bourgogne, châUlle- nie de Bàgé. C'est un long rouleau en parchemin de 11 m. de longueur sur 0 m. 226 de largeur : il se composait de 18 feuilles cousues à la suite l'une de l'autre et numérotées au bas ; la pre- mière est aujourd'hui perdue. Les extraits que je publie ici rem- plissent la presque totalité des folios 2 et 3.

[Apud Attires]

1. Johannez Donnez, Marlins Johanz et Esteveneta fraro sunt bornent taXUabto monseignor et tigniont de sey a Anires (1) un meyieres de t^rra et m charres de fein ; per les quaz choses il dey vunt monseignor la talli, les corv^5 et la taschî en ii meyter^^ et un copes de la dita terra ; et chascu?is fues i geh'na et m sols et ti de- niers pamî^ de renta. Item tint li diz Johanz per Per- ronetansa mullier del tinement Johan lo Pin, paro de cilliey Perronetan, x copes de t^rra et i charra de fein ; per les quaz choses il deit al dit monseignor la talH, les corvée et la tach/ de la dita terra ; et deit chascu7^s fues 1 gelina ; et deit de les choses desus dites xv d. par. de renta. It. tint assi per sa mullier de la dama delà Sala (2) houtra Souna (3), ii copes de terra, a vt d.par. de rewta. It. tint de Rëbutin Aimey benna en la riveri de Sounan, a xviii d. par. de renta. It. tint de Tigleysi de Seint Pirro de Mascon i copa de terra. Et ha mes sire maa

morta. .

2. Perrenins Girouz, llumberz et Johannez Girouz sunt bornent taillm&Zo monseignor et li eflfantcay en arieres Guienet Girout ; et tigniont de monseignor a Anires v meyieres déterra esiujeyuros ;d'A]nires et m charres de fein et i plaustro de pecheri en Fivoylgli ; per les quaz choses il dey vunt monseignor la taillî et les corves et la tachi de ni meyteres de la dita terra et nii sols et V d. par. ; encloses vni copes de terra,les quaz lintli dizllumbers es essarts; et deit chascuns fues i

(1) Asnières, Ain, ar. Bourg, c. Bagé-le-Châtel.

(2) La Salle, Saône-et-Loire, ar. Maçon, c. Lugny.

(3) Sur la rive droite de la Saône ». Les patois actuels disent Seurie.

Digitized by

Google

PHIUPON. DIALECTE BRESSAN 5i

gelina. Item li dit Perrenins et Johannez tignîont hou- tra Souna del seignor de Monbellet(l) i meyiera de terra et la syseyma partie d'una benna a pechier en Souna. It.lâquartapartie[d'unasey]assisa assi en Sounan.Item la qnarta partie d'una sey en Ossan (2) a ii s. et vi d. par. de renta. Et sunt orendreit m fue. Et ha messire man morta,

3. Johannez Landris est homz XsAliablos monseignor et tint de sey un meyleres et iiii co^es de terra et m charres de fein. It. i sey a pechier en Osan. It. i pecheri josta la riva de Sounam que est apelee la riveri Johan Landri ; per les quaz choses il deit al dit monseignor la talli, les cor\es et la taschî de ii meyteres et un cope^ de la dita t^rra et ii s. et ix d. par. de renta ; et deit chaseuns fues i gelfna. It. tint de monseignor Bertho- \omier Chivrier, i sey a peschier a vi d. par. de renta. It. tint de Johan de Felinz i meytera de terra a xviii d. par. de renta. Et ha mes sire man morta.

4. Lorînz est homz iailltablos monseignor et tient de sey II meyteres de terra, tant per sey quant per sa mul- lier, et ii charres de fein et una pecheri en la riverï de Sounan ; per les quaz choses il deit monseignor la talli, les corve* et la taschi en x cope^ de terra et xii d. par. de renta et i gelî»a per son fue. It. tint de monseignor HugoM de Felinz (3) chevalier dime// charra de fein a m d. de renta. It. de Tigleysi de CIugnî/(4), lo plaustrohou est assisa sa maysons en la quai il demore a i d. par. de renta. Et ha mes sires man morta.

5. AndriersRobelez est homz l^Wiablos monseignor et tient de sey m bichomes de terra et dimey charra de fein et la tierci partie de la pecheri a la Guori jusqwes al biede Osan et la syseyma partie d*una benna en la riveri de Sounan. Item la tierci partie es ayies, joste lo bos Lorent et Martin del Port. Per les quaz choses il deit n )nseignor la tallt, les corvée et la tasch? en la terra

i) MoQtbeliet^ Saône-eULoire, ar. Mâcon, c. Lugny. 2) Ozan, Ain, ar. Bourg, c. Pont-de-Vaux. ^) Keillens, AId, ar. Bourg, c. B&gé-le-Châtel. t) Cluny, Saône-et-Loire, ar. Màcon, ch.-l. c.

Digitized by

Google

52 REVUE DES PATOIS

desus dita et xxiii d. el m ]}ogeyses pami5 de renta et I gélhia pé?r son fue. It. tint del priour de Sancia (1) la tierci partie d'una charra de fein a un d. de renta. Et ha mes sire man morta.

6. Estivenz Boysonz d'Anir^^- est homz talliablos moHseignor et tient de sey m meyteres et dim^y delei'n et lo pra d'una charra et dimey de fein ; p<?r les quaz choses il deit monseignor la talW, les corves et la tachi de III meyt^re^ et dimey de la dita té?rra et xvi d. et obola pamî5 de renta et i gelina i^er lo fue- Item tintde Johan de Felinz iiii copesde terra, a x d. vien. de renta. Item de Tigleysi de Seint Pirro de Mascon i mey tera de terra a xvi d. par. de renta. Et ha man morta mes sire sus sey.

7. Guillermez de Tigleysi est homz talliaWo^ mon seignor et tient de sey m meyteres de terra, per les quaz il deit les corvée et la laschi d'una meytera(5tcî) de la dita terra et xvi d. par. de renta et i geh'na per son fue ; et de les dites m [meyteres] de terra, x cope^ sunt del mas taIliablo(^te) Johan Landri per lo mariage Este- venetan muUier del dit Gaillermet, ;fllli] del dit Johan Landri. Item tint li diz Guillermez perlo nomGuillermo, fil cay en arieres (ruille/'iTio al Arenbour, hon tàWîablo moHseignor, ix cope^ de terra et lo pra d'una charra de fein, per les quaz il deit monseignor la ta lli], les corve« et la tachi de la dita terra et xi d. par. de renta et i ge- lina per lo fue. It. tint del priour de Laysia (2), dimey cop« de terra a i d. torneis de re?ita. It. tint del seignor de Mo/ibelet ii cope^ de terra a vii d. et obola yKvisis de re?ita. Et a mes sire ma?i morta.

8. -— Martins li Amplos est tenementiers mon seignor et tient de sey es Neyvros un meyteres de terra et lo [pra] de vi charres et dimey de fen, en la praj^eri d'A- nires; perles quaz il deit monseignor la tachi de ii mey- teres un copes de la dita terra et les corves et m sols et IX d. parms de renta et i geh'na per son fue.

(1) Auj. Sancé, Saône et*Loire, ar. et c. M&cod.

(2) Laize, Saône-et-Loire, ar. et c. Màcon.

Digitized by

Google

PHIUPON. DIALECTE BRESSAN

9. Guillermez li flouz Johan Landri est homztallia- blos monseignor et tient de sej^ p^r Lorencin sa mullier et per sos effanz, los quaz il hot cay en arieres de Este- venan sa mullier, fllli cay en arriéres Vincent d'Osa, v meyteres de terra et de bos et lo p^'a de vi charres de fein en la praj^eri d'Anires ; item, dimey benna en la ri- veri de So[unan] ; per les quaz choses il deit mon sei- gnor la tallt, les corves et latachi en ni copes de la terra desus dita et ii sols et vi d. renta. It. tint de Tigleysi de Seint Pirro de Mascon et de la mullier cay en arieres

Estevenin del L m bichones de terra a xii d. par.

de renta. Et ha mes sire man morta.

10. Guillermez li Borgeis est homz tdAliablos mon seignor et tient de sey perlo nom de sa mullier del mas

taillablo a s bêlez sa mayson et v meytere^ de terra

en Anires, en divers lues, et lo pra de ii charres et dime de fein. Item la quarla p/z>'tied'ttna benna et la syseyma partie d'autra benna en la riveri de Sounan. Item la syseyma partie en i s[eij\en les ayies. Item la tierci par- tie d'unapecheri en Sounan, deis la pecheri qtei est ape- lee (foyri jusq?<es al bez d'Osan. It. tint de monseignor es ayies josta lo bos Lorent et Martin del port i petite pieci de bos. Per les quaz choses, il deit monseignor la tallî, les corve6* et la tachi en m meytere^ et i copa de la dita terra et iiii sols et iiii d. pami^ et id. torne/5 de renta ; et chascuns fues i gelfna. It. tint de monseignor Ilugon de Felinz, chevalier, xi cope^ de terra et lo pra de iiii charres de fein a v s. et vin d. par. de renta. Et prent Poncez d' Amoret, en les dites terres et pras, vi d. par. de renta. It. tint de la dama de la Sala lo pra d'una charra de fein a vi d.par. de renia. It. tint de monseignor I gélifia. Et a mes sire man morta.

11.— Estivenz Rubaz est homz tallia6/o^ monseignor, et tient de sey', tant per sey que per sa mullier, x copes de terra et lo pra] de ii charres de fein. Per les quaz choses il deit monseignor la tall?, les corves et la tachi en. V. copes de la dita terra et x d. par. de renia et i d. vien. et i gelfna per lo fue. II. tint de mon seignor Hu- gon de Felinz chet?aKer, per sa femma, lo pra de dime çharra de fein a j d. et obola et i pogeysa de renta ; et

Digitized by

Google

54 REVUE DB8 PATOIS

ha mes sire man morta ; et deit monseignor i gelina per lo fue.

12. Johannez Rubaz est homz monseignor tàlliablos, et tiat de sey en Anires i meytera de t^rra et lo pra d'una charra et dim^ de fein, p^r les quaz il deit mon- seignor la talh', les corves et la tachi de iiii copes de la dita terra, et i d. par. de renta, et i gelina per lo fue ; et a mes sire man morta.

13. Martins li Praz est homz tallmôZo^ monseignor, et tint de sey per lo now de sos efifanz i meytera de terra [et lo pra] d'una charra de fein ; per les quaz choses il deit monseignor la talU, les corvée, la tacht en iiiico- pes de la di[ta terraj et vi d. par. et i d. vien. It. del dit monseignor i copa de terra es Ney vros et la tierci par- tie en nu ande[nsj (1) de pra et la syseyma partie en la pecheri de l'ivoylgli ; per les quaz choses, il deit mon seignor la taschi en dues.... de la dita copa de terra et i d. vien. et o6o/a parm^ de renta ; et chascuns fues i ge- lina ; et a mes sire man morta.

14. Martins Alis d'Anires est homz taAliablos mon seignor, et tient de sey, tant per sey quant per safemma, III meyte/'e5 de terra et lo pra de m charres de fein ; item en Tivoigli lo plastro de n seis a peschier : per les quaz choses il deit mon seignor la talli, les corvée et la taschi en ii meytere^ et i copa de la dita terra et ii sols et IX d. de renta ; et deit chascuns fues i gelina monsei- gnor. Item tint de monseignor Hugon de Felinz, chet?a- lier, II cope5 de terra a vi d. par. de renta. Item tint del seignor de Monbelet una partie de terra a m d. par. de renta. Item tint del priour de Sancia lo plaustro el quai est assisa sa maysons a iiii d. par. de renta. Item tint de Tigleysi de Seiiit Vincent de Mascon, houtra Souna, V cope^ de terra a ii d. et latachi de renta ; et ha mes sire man morta.

15.— Lorenz del port est homz taWiablos mon seignor et tient de sey vi mey tere^ de terra et ii mey tere^ de bos et lo pra de... charres do fein et la lierci partie en i benna, en la riveri de Sounan.Item la meytie en i seisâ

(1) V. Ducange Gl.V»s. andellus, and€na2, et andeUus,endelluSfen' dens ; sous ces derniers mots sont cités des actes rêdigés daos les Dombes.

Digitized by

Google

PHILIPON. - DIALECTE BRESSAN 55

peschier en les ayes et sages et chanos joste(5tc) la dita seis. Item la meytie d'une (sic) seis a peschier dedenz lo pra Berfnert]. Item latierci partie d'una seis a peschier en Tivoigli. P^r les quaz choses il deit mon seignor la tall£, les corves et la tascht en m meyt^re^ de la dita terra, et deit dim^ copa de froment et vu s. et x d. par. de renta, et chascuns fues i geltna. It. tint del seignor de Monbelet m co^es de terrei et m andeinz de pra a ix d. et obola de renta. It. tint de cel mesmo seignor de Monbelet i copa de t^rra a vi d. et obola par. de renta. It. tint de la daaia de la Sala lo pra d'una charra de fein a xn d. par. et i gelina de renta. It. tint del priour de San- cie lo pra de dimey charra de fein a un d. et obola par. de renta. Et ha mes sire man morla.

Digitized by

Google

GLOSSAIRE

Ana, mesure de seiçle. en fran- çais local, une ànee, la charge d'un àne, ii 26.

Atideanz, andenz mesure de pré V 11, 13 et 18.

Ayes V f* 5 : « I sey a peschier en les ayes. (J)

Aygneus plur. c. reg., agneaux II 22.

Benna, sorte de nasse dont on se servait pour pêcher dans la Saône v. 1. Cf. dans le Glos- saire duMorvan pardeCham- bure : < henaston^ petite benne dont on se sert pour la vendange ou la pèche. » Voy cependant Ducange Gl.vi* Ben- na 8 et venna et Littré au mot hanneton.

Bichel II 88, 41, m 7, iv 15. by- chiel I 6, mesure de grains et notamment de froment et de seigle, en usage dans la Bour- gogne, la Bresse, la Dombes et le Lyonnais. A Dijon, le bichet était la moitié de l'é- mine et le double du quartal : dans le Lyonnais, il contenait 60 livres de froment, dans la Dombes, un peu moins. Cf. Ducange 01. bichetus»

Bicheta, mesure de froment et de seigle plus petite que la précédente (?), iv 15 et 3.

Btchona iv 8, v 5, mesure de terre ; c'est l'étendue de ter- rain capable de recevoir un bichet de grains de semence.

Bicherays, plur. i 6, bichay- rays i 4. mesure de terre, en- core en usage dans le Lyon- nais et de la même valeur que la précédente.

Boc II 1. buec IV 7, bois.

Broci, petit bois taillis, v. franc. hroce : per 1 broci assisa en la vavra de Borchanin ; » iv 8.

Brofa IV pas., c'est vraisem- blablement l'équivalent du franc, local brotteaux. Ce nom do brotteaux s'applique encor

aux pâturages qui longent la rivière d'Ain.

Ckanos plur. c. reg. chênes v 15.

Chapuia, chArpeniier, l.

Charra, charretée, mesure de foin IV 21 et v pas. C'est la carrada du polyptique d'Ir- minon que M. Guérard estime avoir été de la contenan<« d'environ quatre qnintaux métriques.

Charreri, rue de village, iv 7.

Chasal, chassai emplacement sur lequel on a élevé une mai- son : « Il tint de Tlgleysi de S. Estient de Mascon lo cha- sal de sa mayson ensamble, lo curtil.» vfo9 et v pas,

Chenavos, pi. c. reg. chanvres II 22.

Closura, cîousura v f»« 13 et 14, terre ou pré dos : « I clo- sura en la quai pot aveir yi charres de feln.

Condamtna, terre afTranchie des charges ii 21.

Copa. mesure de froment i 10, Il 82. La copa était d'ordinaire le tiers du bichet : à Bourg, la copa contenait 24 livres de grains. Cf. Ducange G1. cupa 8.

Copa, franc, local coupée iv. 19 étendue de terre, que rori peut ensemencer avec une coupe de grains.

Copela, IV 3. mesure de terre qui pouvait recevoir un copet- lus de semences. Cf. Ducange, Gl. copellus.

Copon, mesure de froment, m 9 : il fallait 24 copons jpour faire un bichet. Duc. Gl. >-<> cupa 3.

Cortil 1 15, curtil v fo 9, Jardin.

Cumhlo, mesure d'avoine : a summa d'aveina : iv cumbios chaucbies, » n 26. Chauchies dérive du bas lat. calcatos et signifie foulés, tassés. On sait

Digitized by

Google

PHILIPON. DIALECTB BRESSAN

57

que d'ordinaire le blé se me- sorait ad rasum et l'avoine ad combîum ; de le nom de comblo donné à la mesure d'avoine, qui n'était autre nue le biche! : iv comblas d'à- veina, cela signifie iv bichez comblas d*aveina,

Emina, mesure de terre iv 22 du b. lat herninata. C'est l'espace de terrain que Ton ensemençait avec une émine de erniins ; Vemina parait avoir été le double du bichet. Gf.DuciLNOE Gl. Hemina et Herninata.

(Jallina i, ii, gelina v, poule.

Gors masc plur. c. reg. pê- cheries. Cf. Duc. GI. goraus et Littré au mot gora.

Itoygli, ivoylgli, tvoylli, yvol- U V 14,18 et p<u^im. étang em- poissonné ? Dans la Bombes, on oppose Vévolage hVassec: révolage est la période pen- dant lanuelle les étangs sont pleins d'eau et donnent du poisson.

Levagio, levajo 1 1, ii 16, rede- vance en nature, consistant en une partie de la récolte.

Maignix iv 33, habitation ru- rale.

Mange de bas, lisière de bois. V. Cf. DucANGE, Ql. manica 6.

Mans 1 16, mas ii 88, iv 8, do- maine rural.

Melli, maille, iv 28, petite mon- naie.

Melpler, néflier, ii 14.

Meytera, mesure de terre, plus grande que la coupée, v pas,

forta, morte-eau. iv 20.

Muel plur. c. rég. meules de foin, IV 19.

MuUiers, uiollier épouse iv

^eyvras. v p-is (?); cest vrai- semblablementréquivalentdu V. franc, noeray, noue, prés bas, marécages, b. lat. noa, novium. CL Littré au mot noue.

Obola II 32, V 6, petite monnaie de la valeur d'un demi denier. Cf. DucANGE, Gl. quadrans 1.

Orendreit, maintenant v 8.

Ouchal (terra) terre laboura- b/e, IV 26.

Parier c. suj. plur. coproprié- taires V passim,

Pasquers. pâturages, iv 13.

Pigtns, pigeons, ii 26.

Plastro, plaustro iv 14. v 14. 4, emplacement de terrain sur lequel se trouvent les bâti- ments d'habitation.

Praiirrol, prairie ii 21. Duc. Gl. prataria, praterilia.

Pusa, poge 1 1, petite monnaie: La poge ou potse était la moi- tié de l'obole et le quart du denier.

Quartaly cariai iv 39, ii 19, mesure de grains. Cf. Duc. Gl. quartatlus et car taillis 2.

Quartellaw 6, mesure de terre nue l'on peut ensemencer à 1 aide d'un quartal de grains.

Ragies ii 17, 4, Souches (?;. Duc. GI. racha 3.

Rio ruisseau, lat. rivum 1 11.

Riveri v pas, plaine sur le bord d'un cours d'eau.

Sages, saules v 15.

Sets y pas., petit étang empois- sonne : c la meytie d'une seis a peschier dedenz lo pra Ber- nert, > v 15.

Sellion, mesure de terre, v.

Tepaf terre inculte v f* 15.

Taschi, lachi, terra lachabla V passim, 1 1, 5, 16. La tache était une redevance féodale analogue au champart.

Vaura ou vavra i 6, ii 15, iv 8. 32. terre inculte, couverte de ronces.

VercJieri, enclos attenant à la maison d'habitation, ii % iv 7, V pas*

Veux, veaux ii22.

Vi chemin ii 17, iv.

Vto?^^s>entler iv 2.

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES

Les notices bibliographiques qui suivent,eQ dehors des généralitéê, sont placées dans Tordre alphabétique des noms de dépariemeats et de pays. Nous y avons réuni, sur les publications relatives aux pa- tois, toutes les indications que nous avions sous la main, sans essayer de les disposer méthodiquement, et sans viser à réparer dès mainte- nant les omissions, qui peuvent être nombreuses. Ces notices biblio- graphiques n'ont donc pas la prétention d'être complètes, elles n^ont queTambition de le devenir. Nous les compléterons, tout en les tenant au courant, dans les numéros suivants, de manière & faciliter la tftche de celui qui entreprendra plus tard une bibliographie générale des patois.

Nous avons été obligé, d'après les titres, de classer les publications tantôt par départements et tantôt par anciens pays. Il en résulte que, si Ton veut savoir par exemple ce qui a paru sur le patois de la Haute-Garonne, il faudra chercher à la fois à Garonne {UmUe) et à Languedoc. Si l'on veut connaître les publications sur les patois du Languedoc, il faudra chercher non-seulement l'article Lan^tt^cto?, mais encore les articles de tous les départements compris dans le Langue- doc, et ainsi de suite.

Faute de place, nous ne donnons ci-après que les notices relatives au midi de la France et à la région lyonnaise. Les notices sur le nord du domaine gallo-iomain, sur la Catalogne et sur la Suisse, se trouveront dans le prochain numéro.

GÉNÉRALITÉS

Bibliographies et études générales, localisations dilaectales de textes anciens d'origine douteuse.

Dans les Mélanges sur les langues, dialectes et patois (Paris, De- launay, 1831), pages 432 et suiv., se trouve une collection de ver- sions de la Parabole de l'enfant prodigue,en divers idiomes ou patois de France (et régions limitrophes). Cette collection a été réimprimée, avec quelques additions, par M. Favre sous le titre de Parabole de VEnfant prodigue en 88 patois divers de la France (Niort, Favre ; Paris, Champion).

Schnakenburg. Idiomes populaires de la France, choix de mor- ceaiLv dans les principales nuances de tous les dialectes ou patois de la France (Berlin, 4840).

Digitized by

Google

NOTIGHS BIBU06RA.PHIQUES 59

SalfU à VOecUanie, imité de Florian, traduit en cent sept idiomes, la plupart d'origine romane {Monlpeïïier, Hamelin frères, 4886),

RoUaod. -^ Faune populaire de la France (Paris, Maisonneuve, 6 volumes). Cf. Remania, XT, 633.

Hormann. Sur la question des dialectes (dans Homanische Fors- chungen I, 428).

Pierquin de Gembloux. Histoire..,, bibliographique des patois (Techenerl84i;.

HebouL Bibliographie des ouvrages imprimés en patois du midi de la France et des travaux sur la langue rotnano provençale (dans Bulletin du Bibliophile 1877). D'après un petit article consacré à ce travail par M. Bauquier {liofnania, VU, 347), Fauteur suit pas à pas, pour la période moderne, Pierquin de Gembloux et Mary Lafon. Mais il y a de bonnes indications relatives aux Bouches-du-Rhône et au Var.

Dans le Jarbueh fur romanische Literatur (XII, 269). article de Bartling sur les dialectes du midi de la France. L auteur, dit M. Gas- ton Paris {Romania^ I, 263) a surtout un point de vue pratique, et ne se montre pas fort au courant des travaux faits dans ce domaine.

Notices et extraits de quelques ouvrages écrits en patois du midi de la France (par Gustave Brunet), Paris, Leleux, 1840.

Dans la Bévue des langues romanes (VI, 206 ; VU, 179, etc.), His- toire littéraire des patois du midi de la France au XVIlh siè-cle, par Noulet. Appendice bibliographique de cette étude dans Revue des \ençues romanes^ 2* série, III, 57.

Dans le bulletin de la ^^ciété archéologique, scientifique et litté- raire de Béliers (2« série, VI), se trouve un catalogue des noms de plantes dans les divers dii^lectes du midi, principalement en langue- <iociea, par Azaïs.

Dictionnaire provençal {Le trésor du Félibrige), de Mistral (Paris, Chaffl{ttOD, 1878-86), contenant des formes empruntées à un bon nombre de patois du midi.

Azaïs. Dictionnaire des idiomes romans du midi de la France (Paris, Maisonneuve 1877-81) Cf. Remania, V, 508.

Boucoiran. Dictionnaire des idiomes méridionaux qui sotU par- iés depuis Nice jusqu'à Rayonne et depuis les Pyrénées jusqu'au centre UlaFrance (Pari.«, Maisonneuve, 1875-84) Cf. Romania IV, r;8.

Tourtoulon et Bringuier. Étude sur la limite de la langue d'oc et de la langue d'M (dans Archives des missions scientifiques et litté- raires, 3e série, IIÏ, 544, et Maisonneuve, 1876). Cf. Romania, VI, 630.

Dans VArchivio gloiiologico italiano (III, 61^, se trouve un impor- UdI article de M. Ascoli, établissant un groupe de patois Iranco-pro- vençaux, intermédiaire entre le provençal et le français.

jauquier. Changement de ts final en es et en tgh dans les patois di midi {Romania VIII, 114).

Ihabaneau.— T final non étymologique en langue d'oc (dans Roma- ne , VIII, 110). Cf. les comptes-rendus de la Romania dans la Zeits- cl ifï fur romanische philologie (II, 492, et III, 304).

)u même : Notes sur quelques pronoms provençaux dans dif-

Digitized by

Google

60 EEVUE DBS PATOIS

férents patois du midi (Romania, W. 3:«: V, 232 et 372; VU, 329).

Bauquier. De quelques promtm provençaux fdans Rei*ue ttes langues romaties, 2* série, VI, 23).

Clédat. Le pronom personnel neutre dans le Forex-, le LyùmiaU et la Bresse (dans Romania, XI t, .346).

Nicoles. Ckule de l médiate dans quelques pays de langue d'oc (dans Romania, VllI, 392).

P. Meyer. Les troisièmes personnes du pluriel dans les patois du midi (dans Romania^ IX, 192;. Cf. Romaniaj XIIÏ, 293.

Roqiîe-Ferrier. Vestiges d^ un article archaïque roman conservés dans les dialectes du midi de la France (dans Revue des langues ro- manes, 3* série, II, il4 et même série, III, 145). Cf. Romania^ IX, 156.

P. Meyer. Du passage d'Sji à r et d'R à s,z dans tes dialectes du midi de la France (dans Romania, IV, 184, 464; V, 488). Cf. Revue des langues romanes (2^ série, IX, 148K

Thomas. Du passage d's,z an, etc. dans le Nord de la langue d'oc (dans Romaniay Vï, 261). Cf. un article du même dans le Giornale di filologia romanx^i, l, 205, et Romania, IX, 622.

Le même. en et na en provençal (dans Rowania^ XII, 585).

Sur les traces de Vi du nominatif pluriel latin dans les patois du midi, voyez Romania, XIV, 291.

Long article de P. Meyer (Romania, XÏV, 'j85) sur des manuscrits provençaux de la collection Libri à Florence.

Zemlim. Der nachlaut i in den Dialecten Nord-und Ost-Fran- kreichs. Cf. Zeilschrift fur romanisclie philologie, V, 446.

Sur la localisation dialectale des plus anciens textes français {Ser- ments de Strasbourg, Prose de Sainte-Eulalie, Fragment de Valen- ciennes, Paraphrase du Cantique des Cantiques), voyez Koschwîlz, Commentar xu den (ïliesten Franxôsischen sprachdenkmatern, qui renvoie aux travaux antérieurs.

Pour la Chanson de Roland, voyez les différentes éditions de ce poème, et Rominia, XI, 400.

Sur le dialecte auquel doit être attribuée la langue des troubadours, vovez Revue des langues rwnanes, série, 1, 157 et sui v., et /i(>ma;i ta, Vlil, 160.

NOTICES CLASSEES PAR DÉPARTEMENTS ET ANCIENS PAYS

Ain.

Dans la Statistique de VMn, publiée en 1808 par les ordres du pré- fet Bossi (Paris, Testu), se trouve une étude sur les patois, p. 318.

Le Duc. Notls Bressans et Bugistes corrigés sur les preifîi^res éditions (Bourg, Martin-Bottier).

Digitized by

Google

f

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES Gl

Le même : C/iansoM et lettres paloiseSy Uugeysiennes et Domhistes^ atec une étude sur le patois du pays de Gex (Bourg, Marlin -Bottier, 1881).

Le même : L'enrôlement de Tivan^ comédie bressane du XVII^ siè- cle (Bourg, Gromier, 1870>.

Pbiiipon. I^ patois de Jujurieux en Bas-Bugey (dans Annales de la Société d'émulation de VAin, XVII et XVIII).

Fables en patois hugeyaien, par le père Froment (Musy). Ont paru d'abord dans V Abeille de Nantua, Publiées à part, Nnotua, imprima- rie Arène, 18dO. Cf. Le Duc, Les Fabulistes de /'y^m (Bourg, impri- merie Villerranche« 1883), p. 47.

Oao6 la Géographie de VAin {{" volume), publiée par la Société de géographie de TAin (Bourg, imprimerie Centrale, 1885), se trou- vent deux études sur les chants populaires et les patois de la Bresse el du Bugey, par M. Jarrin. * Clédat. Le pronom neutre dans la Bresse (dans ïiomania,

XIII, 346).

Le même : Le patois de CoUgny et de Saint- Amour (dans Romania,

XIV, 549).

UAlmanach de VAin (Bourg, Victor Authier), qui en est à sa vingt- Iroisième année, publie des textes patois.

Alpes (Basses),

Damase Arbaud. Chants populaires de la Provence (Aix, Ma- kaire, 1862-64)-

Alpes (ffautes).

Voyez Vauiiois {pays).

Chabrand et Rochas d'Aiglun. Patois des Alpes Cottiennesct en particulier du Quey ras {Grenoble, 1877), contenant une grammaire» ao glossaire, des exemples de patois divers de la région et un recueil (le noms de lieux du Queyras et contrées contiguës.

Abbé Guillaume. Spécimen du langage de 8at?mcx (torcalquier, 1880. Publication de VAthénh de Forealquier), Cf. Bomania,

IX, mz.

Du même : Spécimen du langage parlé dans le département des Hautes- Alpes vers la fin du Xlle siècle (dans Revue des langues ro- manes, 3* série, V, 54). Cf. Romania, X, 441.

Du même : Le mystère de Saint- Eustactie (dans Reime des langues romanes^ 3* série, VU, 105, et numéros suivants). Cf. Bomania, XI, 168. Tiré à part (Paris, Maisonneuve, 1883).

Du même: Le mystère de Sant-Anthoni de Viennes (Paris, Maison- oeuve, 1884). Cf. Romania, XIII, 294.

Abbé Kazy. Le mystère de Saint- André (Aix, imprimerie proven- çale, 1883). Cf. Romania, XIII, 134. On trouve dans ce volume une nomenclature des documents en langue vulgaire connus dans les Hau- tes-Alpes.

A Ipes-Mantimes,

TosellL Rapport d*une eonversatiofh sur le dialecte niçois (Nice, CauTÎD, 1864).

Digitized by

Google

62 REVUE I>ES PATOÎS

Andrews. Essai de grammaire du dialecte MenUmais, (Nice, im- primerie Niçoise, 1875). Cf. Romania, IV, 492.

Du même : Vocabulaire français-mentonais (Nice, imprimerie Ni- çoise, 1877). Cf. Htmania, VI, 620, et Revue critique, 4878, 39.

Du même: Chanson recueillie à Menton (dans Homania, IX, 500), et Conte mentonais (dans Romania, X, 244).

Du même : Phonétique mentonaise (dans Romaniuy XII, 354).

Sardou. Vidiome niçois (Paris, Champion, 1878. Extrait des Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Mariti- mes). Cf. Romania, VIII, 456.

Chabaneau. Inscription provençale en vers du XY!* siècle con- servée dans V église poroissiate du Bar (dans Revue des langues ro - mânes, série, VI, 161).

Deux textes provençaux de Vence, communiqués par M. Blanc (Rcvtie des Sociétés savantes^ 6* série, II ï, 429).

Chanson populaire de Vence, publiée par M.olland dans Romania, XV, 122.

Ardéche.

Clugnet. Glossaire et grammaire du patois de Gilhoc (Paris, Leroux, 1883).

Vaschalde de Vais.— Anthologie patoise du Vivarais (Montpellier, 1875). Cf. Revue des langues romanes, série, III, dans la biblio- graphie du no 1 .

Du même : Dictons et sobriquets populaires du Vivarais (Marseille, 1874).

Du même : Nos pères, proverbes et maximes du midi de la France (1882).

Du même : Une inscription en langue d'oc du XV^ s. à Largentière (dans Rev. des langues romanes, série, t. IV, 57).

Le journal Le patriote de VArdèche publie depuis deux ans un al- manacfa en patois du pays, de Privas à Largentière,

M. Massip, archiviste de Privas,nous écrit qu'il n'y a dans ses ar- chives qu'un seul texte en patois. Il a bien voulu le mettre à notre dis- position, et nous comptons le publier prochainement.

Ariège,

Sur le dialecte de' l'Ariège, vovez Revue des langues romanes, II, 310.

Pasquier. Leudaire de Saverdun (dans Revue des langues roma- nes, 3» série, II, 105. Cf. même Revue, 3o série, III, 117.

Du même: Document de i^S3 {dBins Revue des langues romanes^ 3* série, VU, 55).

Louis Garaud,— Le latm populaire,., au point de vue de la phonéti- que dans le dialecte languedocien de Pamiers (Paris, Belin, 1885).

Extrait du cartulaire de Saint-Pierre de Lézat dans Meyer, Recueil d^ anciens textes, p. 169.

Digitized by

Google

NOTICES ÊIBLIOÔRAPHlQÛES 63

Armagnac.

Bladé. Proverbes et devinettes populaires reciteillis dans l* Arma- gnac et VAgettais (Paris, Champion). Un supplément à ce travail a p^m ddinslsL Revue de Gascogne, XX, 512, sous ie litre de: Poésies françaises poputaires recueillies dans le Bas-Amiagnac.

Aude,

Blrat. Poésies narbonnaises (Narbonne, Gaillard, 1862).

Achille Mir. La Canson de la Lauseto (Montpellier, 1876), pré- cédée d'ane grammaire.

Le même : Glossaire des comparaisons populaires du Narbonnais et du Carcafse% (dans Revue des langues romanes, 3^ série, IV, 277, et numéros suivants). Tiré à part.

Noulet. Le semen-contra de MounreaLy poésie du siècle der- nier en patois de Carcassonne (dans Reviie des langues romanes. Vil, 216).

Documents en langue vulgaire de Carcassonne (1370) et de Nar- bonne (1380, 1397, 1421), publiés par M. Alart dans Revue des lan- gues romanes, série, iV, p. 6, 8, 9 et 11.

Auvergne.

Bouillet Album auvergnat (Moulins, Desrosiers, 1853).

F. Mège. Souvenirs de la tangue d Auvergne (1861, Aubry).

DonioL —Les patois de la Basse- Auvergne (MontpeWler), C'est une publication de la Société pour V étude des tangues romanes. Cf. Roma* wa, VIII, 130.

Malval. Étude des patois de la Basse-Auvergne. Cf. Revue des langues romanes, série, V, p. 90 et suivantes.

Puilspelu. « Acala » en auvergnat (dans Romania, XV, 436).

Aveyron.

Durand. ~ Études de philologie et linguistique aveyronnaises (Pa- ns, Maisonneuve, 1879. Extr. des Mémoires de la Société des lettresj Sciences et Arts de V Aveyron). Cf. Romania, IX, 152 et 159.

Abbé Vayssier. Dictionnaire du patois de V Aveyron.

Desj&rdÎDS. ~ Cartulaire de Conques en Rouergue ('Paris, Picard, 1879). Cf. Revue des langues romanes, série, III, 277, en note.

Affre. Documents sur le langage de Rodez et de Millau du Xlh ottAT/* siècle (dans Revue des langues romanes, série, I, i). Cf.

mtiia, VIII, 295.

]onslans. Le livre de Vépervier ^Millau), Voy. Rouergue.

Béam.

'.espy. Grammaire béarnaise. (2» édit., Maisonneuve, 1880). )u même : Dictons du pays de Béam (Paris, Champion, 1875).

Digitized by

Google

G4 REVUE DES PATOIS

Couaraze «le Laa. Les Chants du Béarn cl de la Bigarre (Tarbes, i8GI).

Haloulel et l'icol. Proverbes béarnais (Paris, Frank, 1862).

Groeber.— Plainte funéraire béarnaise [WV^ siècle, dans la Zeils- chrifl liir romanisclie philologie, III, '3^),

Ancienne traduction béarnaise de la Disciplifia cUricalis, publiée par Milà y Fonlanals dans Revue des latufues romanes, 2^ série, II, p. 225 et suivantes.

Louis. Notes d'un vieux Béarnais sur le patois de son pays (dans Je Compte-rendu du Congrès scientifique de Dax, i^* session, mai 1882. Dax, Médan, 1883).

Mazure et Hatoulet. Fors de Béarn et d^Olorou, ~ Un extrait dans Meyer, Becueil d'anciens textes, p. 180.

Document béarnais (1411) publié par M. Alart dans Revue des langues romanes, 2^ série, IV, 10.

Alart. Acte de procuration de 1409 (dans Revue des langues romanes, VI, 68).

Lespy et Raymond. Récits d'Histoire sainte en béarnais, i'f. Revue de^s langues romanes^ série, III, 15 mai, et même série, IV, 291.

Les mêmes : Dictionnaire béarnais (Pau, Ribaut).

Raymond. Enquête sur les serfs du Béarn, X/K» siècle (dans Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau, série, VU, 121). Cf. Romania, IX, 488.

Barthety et Soulice. Calvinisme de Béarn, poème béarnais de J. H.Fondevi)le(Pau, Ribaut, 1880;. C'est un tirage à part du Bul- letin de ta Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau,

Bigarre,

Couaraze de Laa. Les C liants du Réarn et de ta Bigarre (Tarbes , 1861).

Bouches'du-Wiône.

Bonnes indications bibliographiques dans le Bulletin du Biblio- phile, 1877. Voyez ci-dessus Généralités,

Fr. Mistral. —Jean dou Porc, poésie enfantine en patois de Mail- lane (Romania, 1, 110).

G. Ravnaud. Un testament marseillais en 1316 (dans Romania^ VIII, 103).

Régis de la Colombière. Les cris populaires de Marseille (Mar- seille, Lebon, 1868).

Lieutaud. Lou Bouman d'Arle (dans Revue de Marseille et de Provefice, avril 1873, p. 169). Cf. Romania, II, 379.

Extrait du Cartulaire de Sl-Victor de Marseille dans Meyer, Be» cueil d'anciens textes, p. 158.

Règlements pour les courtiers et les portefaix de Tarascon, 1454, dans Meyer, Recueil d'anciens textes, p. 184.

Thénard.— Livre de raisofi d'un bourgeois de Marseille (dans les pu- blications de la Société pour Vétude des langues romanes^ Mont- pellier),

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES G5

Commingcs*

Victor Cazos. Massouquets de Sent Biach, (SUGaudens, 1852) . M Ces poésies, dit Tédileùr, peuvent ôtre regardées comme ua spéci- men exact de Tidiome parlé à St-Béat, à St- Bertrand et dans tout le CommingeB.

Corrèze,

Vialle. Dictionnaire du patois du bas-limousin ci plus particu- lièrtment des environs de Tulle, par Béronie (Tulle, 1828).

Chanson populaire du canton de Brives, publiée par Rolland dans Romania, XV, 112.

Abbé Joseph Roux. Sent Marsal a Tuln, poème en langage de Tulle (Montpellier, Haraelin frères, 1880).

Du même : Bernât de Ventadourn,en langage de Tulle (Montpellier, Hanfielin frères, 1881).

Du même: Peire Rogier, en même langage (Montpellier, Hamelin frères, 1881).

Creuse,

Thomas. Rapport sur une mission philologique dans le départe^ ment de la Creuse (dwas Archives des Missions, 3* série, V. 423). Cf. Homania, VllI, 460.

Dr Vincent. Etudes sur le patois de la Creuse, (dans Revue des langues romanes, série, Vi, 277). Cf. Romania, XI, 162.

Du même : Etudes sur le patois de la Creuse (dans Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, IV, 426, et V, 226). Cf. Romania XI, 451, et XIV, 619.

Da même : Le garçou que vai demanda no fillo en maridage, conte en patois de Ja partie méridionale du canton de Guéret (dans Revue des langues romanes, série, XI, 261). Cf. Revue des langues romanes, 3- série, XII, 219.

Da même: Le pitii tro de jau, en patois de Tarrondissemeut de BoQi^neuf (dans Revue des langues romanes, série, I, 105).

Dauphiné.

Ollivier. Esscd gur l'origine des dialectes vulgaires du Dauphiné, suivi d*une Bibliographie des patois de la même province par Colomb de Balines (Valence, Borel, 1838).

Abbé Moulier. Bibliographie des dialectes dauphinois, et docu- ments inédits (Valence, imprimerie valentinoise, 1885).

Gariel. Dictionnaire des patois du Dauphiné, de Chabrol (Gre- noble, Allier).

Lapaume. Recueil de poésies en patois du Dauphiné (Grenoble, Brevet, 1878).

Guichard. '— Une version dauphinoise de l^Escriveto (dans Revue des langues romanes, 3* série, XIV, 89).

5

Digitized by

Google

"

66 RBVOE DES P4T0I8

Du même : Lou vodou de San Brancaci, comédie dauphinoise (Montpellier, Hamelin frères, 1882).

Révillout. Las noças de Jausêi&u Roubî, comédie dauphinoise du commencement du siècle (dans Revue des langues romanes, VIII, 114).

Sainl-Remy. Lou siège de SolUem, poème dauphinois de Bois- sier (Extrait de la Revue des langues romanes).

Roman. Document dauphinois de la fin du XII^ siècle (dans Re- mania, Xin, 275).

Armagna Doufinen, (Valence, Lantheaume). Nous avons sous les yeux Falmanach de 1886, qui nous a été envoyé par M* Liotard. Il contient, suivant Tusage, des contes et des poésies. Il est entièrement en patois.

Le Bulletin de la société d* Archéologie de Valence a publié un cer- tain nombre de pièces patoises dont on annonce un tirage à pari.

La Petite Revue des Bibliophiles dauphinois a publié un certain nombre de textes en dialecte dauphinois. Cf. Romania, II, 379.

Attribution au Dauphiné de V Alexandre d'Âlbéric dit de Besançon, dans une dissertation de Flechtner. Cf, Remania ^ XI, 634.

Dordogne.

Chabaneau. -- Grammaire limousine, Voy. Limousin,

Chanabeau. Noël périgourdin (dans Revue des langues rammtêSy série, VII, 164.

Du même : Cantique périgourdin (dans Revue des langues rûmtmes, série, XII, 157).

J. Ciédat. La comtesse de MoniignaCf poème en patois périgowr din (Périgueux, VveRequier, 1873).

De Mellet. Ikux chansons populaires recueiUiês dans ta Dordogne (dans Revue des Sociétés savantes^ série, VU, 517).

Fragment d'une chanson populaire du Périgord, publié par Rol- land dans Remania, XV, 123.

Auguste Chastanet. Lous bouqueis de la Jano, poème périgour- din (Périgueux, imprimerie Dupont^ 1875).

Doubs,

Tissot. Le patois des Fourgs (1865).

Du même : Les Fourgs et les environs. Les mœurs, (Beean- çon, MarioD, 1873), ouvrage contenant des proverbes et des textes patois.

Humbert. Recueil de ^oëls anciens en patois de VanclanSj nou- velle édition revue par Journot (Besançon, Marion).

A.-B.-C.-H. La Crèche, drame populaire en patois de Besançon, recueilli d après les traditions orales, onzième édition (Besançon, Ou- thenin-Chalandre).

Recueil de Neëls anciens en patois de Besançon (Besançon 1804).

Belamy. Recueil de Noëls anciens eu patois de Besançon (Besan- sançon, Çintot, 1842).

Digitized by

Google

KOtlCB» BIBLtOC^RAPHIQUES 67

Mme Brun. Essai âun dictionnaire comtois-français (Besan- çon, 4753.)

Bouchot. Les Gandes, poésies patoises (Besançon, 1883).

Du même: Contes francs-conUois {Pwls, 1887).

CoQtejean. Glossaire du patois de Montbétiard, précédé d*une grammaire et suivi de textes patois (Montbélîard, imprimerie Bar- bier, 1876).

Recueil de quelques poésies en patois des envirofis de Montbéliard (Montbéliard, Barbier, 1885).

Chaque année, le 14 juillet, il se publie à Montbéliard un journal contenant des articles patois.

Drame.

Accarias. Actes de décès (XVI« siècle) à Saint-Paul-Trois-Chi- ieaux (dans Bévue des langues romanes, série, IV, 275).

Charte valencienne publiée dans Meyer, Recueil d*anciens textes, p. 159.

L'abbé Chevalier. Cartulaire de Saint-Paul de Romans.

Coutume de SaintValtier,ip\xb]\èe dans la Petite Revue de» bibliù- pkiles Dauphinois (1870), et dans Meyer, Recueil d'anciens textes, p. 173 et suivantes, en note.

Grivel de Crest. Poésies, théâtre, patois, mélanges (Valence, 1878).

Fore%.

Gras. Dictionnaire du patois Foréx,ien (Lyon, Brun, 1863), suivi d*uae grammaire, et d'une étude sur les patois du Forez avec des spécimens répartis sous 4 divisions : patois de la montagne, pa- tois forézien proprement dit, patois des villes industrlellles, patois du Roannais.

Glossaire d'Onofrio, voyez Lyonnais.

Clédat. Le pronom neutre en Forez (dans Romania, XII, 346).

Brunet. Le ballet forézien (Paris, Aubry, 1855).

Franche-Comté

Foereler. lyeit^r y«op^i(Heilbronn, Henninger), ^e*^^ attribué par lediteur au dialecte de la Franche-Comté.

Fallot. Recherches sur le patois de la Franche Comté, Lor- raine et Alsace (^Montbéliard, 1828).

Gard

Bigot. Li boutoun guéto, poésies patoises (Nîmeâ, Salles, 1850, édition).

Le môme : Li Bourgadieiro, en dialecte de Nîmes (Nîmes, Chau- lard, 1875, éd-tîon).

Fesquet. Monographie dusihii^ùUecte languedocien du canton de U Salle Sam^Pierre (dans Eevue des langues romanes, 3* série, XI, 54, 238, et XII, 53).

Digitized by

Google

68 BEVUB DES PATOIS

Du même : Proverbes et dictons recueillis à Colognac, arrondisse- ment du Vigan (dans Hevue des tatigues romanes, VI, 103). Cf. Ro- maniat II I, 499«

Mazel. Les proverbes du Languedoc, de Rtilman de Nimes (dans Revue des langues romanes f série, III, 42).

Chanson populaire de Lasalle, publiée par Rolland, dans Rmuania, XV, iU.

Aragon. Un poék cévenol, Laurent Cabanis (dans les Mémoires deVAcdémie de Montpellier,\,539). Cf. Romania,\lU, 115.

Roque-Ferrier. Les pluriels de l'article archaïque à Nimes (dans Revue des langues Romanes, série, IV, iO).

P. Meyer. R pour s, z àReaucaire (dans Romania, V, 488).

Banquier. Lettre sur la charte Alaisienne de 1200 (dans le Bul- letin de la Société scientifique et littéraire d'Alais^ VIII, 73^.

Tarif en langue vulgaire dressé par ordre de la Cour Royale et du Viguier de Xlmes (dans Revue des Sociétés Savantes, série, I, 53(5).

Charvet. Un épisode d'histoire locale sous le règne deCharks VI (dans le Bulletin de la Société scienUfique et littéraire d^Alais). Cet ar- ticle contient des fragments en langue vulgaire.

Du même. Deux quittances en langue romane délivrées par Uf abbesses du Monastère de Ste-Claire d'Alais au XIV^ siècle (dans Revue des langues romanes, IV, 403) .

Garonne (Haute)

Odde de Triors. Les joyeuses reclierches de la langue tolosatne, (1578. Réimprimé en 1847).

Roumeguère. Glossaire mycologique étymologique (dans les Mémoires de la Société agricole des Pyrénées -Orientales, XXI, 217). Cf. Romania, IV, 297.

Roque-Ferrier. L'article archaïque dans la vallée de Larboust (dans Revue des langues romanes, 'M série, III, 145).

Sur le parfait toulousain en egui, voyez De Tourtoulon, De quelques formes de Vancienne la)igue d'oc (flans Revue des langues romanes, V, 354), et Romania, III, 420.

Particularité du patois delà Haule-Garonne signalée dans /{omatiM, VIII, 116, ligne 9.

Sur le langage de St-Béat, voyez la notice bibliographique du Cof»- minges.

Noulet. Las ordenansas del Libre blanc. Cf. Revue Critique, 1878, no 109.

Du même : Notice sur c Le pàssolen^ moundi >, poème toulousain (dans Revue des langues romanes, série, XII, 133).

Charte des habitants de Villemur (1178), dans ïeulet, Trésor des Chartes, I, 120, et dans Bartsch, Chrestomathie provençale, 97.

Sur 1 école poétique de Toulouse, voyez les leçons de M. Couture, publiées dans le tome XXI de la Revue de Gascogne,

Gascogne

Luchairc. Recueil de textes de Vancien dialecte gascon, classés par régions (Paris, Mai8onneuve,1881). Cf, Romania^ XI, 135,

Digitized by

Google

r

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 69

M. Luchaire dans sa thèse latinô De Ungua Aquitanica (Paris, Hachette 1877), parle des rapports phonétiques du basque et du dia- lecte gascon.' Cf. Rœnania^ Vil, 440. Ce travail, refondu, a été pu- blié en français sous le titre de Les origines linguistiques de iVl^ui- tetiitff'Pau,f877).

Du même : Etude sur les idiomes pyrénéens de la r^igion française (Paris, Maisonneuve).

Bladé. Poésies populaires de la Gascogne {^m%^ Maisonneuve).

Couture. Quatre actes en gascon navarrais du X/Fe siècle (dans Bévue de Gascogne, 1874, p. 220).

Document gascon, publié par M. Marchegay dans la Revue des Sociétés saluantes, série, tome H, 421. Cr. liomania, YI, 156.

Gers.

Cénac-Moncaut. Dictionnaire gascon- fran^^ais, dialecte du dépar- tement du Gers {Aubry, 1863).

Coutume de Pouy-Can'éjelai-t {i^3) dans Archives historiques du département de la Gironde, tome XVÎÎ. Cf. Romnnia, VII, 475.

Gêcaudan,

Abbé Baidit. _ Glanes gèmudanaises (Mende, 1859).

Gironde,

L^abbê Caudéran. Dialecte bordelais (Aubry, 1862).

Meste Verdie. Œuvres complètes ("12» édition, Bordeaux, 1876).

Hérault.

Barthès. Glossaire botanique de Varrondissemant de Saint Poiis, précédé d'une étude du dinleclfi languedocien. Cf. Revue des langues romanes, IV, 700.

Atger. Poésies populaires en langue d'oc (Montpellier, 1875).

De Tourtoulon. Note sur une variété du sous-dialecte de Mont- ptHier (dans Revue des langues romanes, IV, 124).

Montel. Inventaire des archives de la commune clôture (dans Re- tne des langues romanes, II, 85 ; III, 9, etc.).

Du même : Le Mémorial des Nobles, de Montpellier (dans Revue des langues rotnanes, IV, 481 a VI,39).— Sur l'édition Germain du Mémo- rial des Xobles, voy. Romania, XIII, 160.

Roque-Ferrier. Les pluriels de Varticle archaïque à Lansargues, et le Pater .noster Monlpellierain du poète Gervais (dans Revue des langues romanes, série, IV, 40).

Espagne. Proverbes et dictons poptilaires recueillis à Aspwan [dans Revue des langues romanes, IV, 600).

Inscription de Béziers (1418), publiée par M. Noguier dans le Bul- letin de IdL Société archéologùfiue de Béziers (2» série, IV, 336), et par M. Soucaille dans la Revue des Sociétés savantes (mars-avril 1872, p. \2\K Cf. Romania. î. 504,

Digitized by

Google

10 MYCB DES FA.TOI8

Westphal-Castaloati. Termes de marine et de pêche usage à Ftàawu (dans Ikvue des langues ronumes^ série, IX, 130).

Chanson populaire de Ganges, publiée par Rolland, dans Romaniay XV, p. 118. P. 119, môme chanson en patois de Lodève. P. 120, même chanson en patois de Béziers.

Document en langue vulg<aire de Montpellier (1361), publié par M, Alard, dans Revue des langues romanes, série, t. lY, 5.

Extrait du cartulaire de Sainl-Gumem-du-Désert dans Meyer, Re- cueil d'anciens textes, p. 164 et 167.

Langlade. Lous las d'amour, poème en tango^ de Lansarguse (Montpellier, Hamelin frères, 1871)).

Azaïs. ^Amlbs de Barbastre, conte en langage de Béûers (M<mt- pellier, Hamelin frères, 1881).

A. Roux. Lou Vêle e Vanel, en vers de Lunel- Vieil (Montpellier, Hamelin frèr«^« 1880).

Langlade. MàUuin e Daudet, églogue en langage de Lansargues (Montpellier, Hamelin frères, 1881).

Du même : Vaulet e Gourgas, églogue en même langage (Montpel- lier, Hamelin frères, 1882).

Ghassary, Gautier et Vergne. Poésies languedociennes eo sous- dialecte des environs de Montpellier (Ibidem, 1882).

Donnadieu. Sonfo Mario del Scmkl, légende en vers biterrois (Ibidem, 1884).

Verses Bezieirencs de Jacques Azais (Montpellier, Hamelin frères).

Roque-Ferrier. Fragment d'un poème en langage de Bessan (extrait de la Revue des langues romanes).

Uiou de Pascal, armanac rouman, qui se publie chaque année à Montpellier (Hamelin frères), est entièrement rédigé en patois. Pre- mière année, 1881 .

Isère.

J.-J. Champollion Figeac. Nouvelles recherches sur les patois de la France et en particulier sur ceux du département de Vlsère (Paris, Goujon, 1800). Ce petit volume contient en appendice diffé- rentes pièces en patois de Grenoble, de VOgsan, de Trièves, des pro- verbes dauphinois, un petit vocabulaire des patois de Tlsère, et il se termine par une notice bibliographique des ouvrages imprimés en patois du département de Tlsère.

Rivière. Notes sur le langage de Saint- Maurice de fExil, canton d^ Roussiilon (âwas Revue des langues romanes, série, VI, 11). Cf. Romania, VIII, 132.

Le même. - Conte en patois de Saint-Maurice de VExil (dans Revue des langues romanes,2^ série, VII, 184). Cf. Romania, VIII, 133.

Italie.

Sur les patois franco-provençaux d'Italie, voyez Archivio glottoto- gico italiano (III, 61).

Montot. Histoire littéraire des Vaudoisdu Piémont (Paris, Firs- bacher, 1885). Cf. Romania, XIV, 319.

Digitized by

Google

NOTIORfi BIBUO0RAPHIÛnE8 11

Jura.

Pyol» SMûtiqtit générale du Jura (Lons-le-S&unîer, Courbet, 1838), avec une étude sur les patoÎQ, p. 373 et suivantes.

Gédal. Le patoU de Coligny et de Saint-Amour (dans Romania. XIV, 549).

Landee.

De Grateloup. Grammaire gasconne et française (1734), publiée 4aM Bêws des iangnes rofmnés, série, XVI, 5, et 4* série, I, 15).

Paul Meyer. Étude mr um charte landaise de i268 ou 1269 (dans Romania, III, 433, et IV. 462). Gf* Rev>ue des langues romanes, Vin, 10, M AmMMiia^ VIII, 401, note.

Languedoc,

Sauvages. Dictionnaire languedocien-français (Nîmes, 1785, et Aiais, 1820).

D'Hombres. Dictionnaire languedocien-frq^^çais (Alais, Bruguei- rolle, 1872). Cf. Revue des langues romanes, série, II, 293.

Jeux et soumetas du Bas-Languedoe (dans Revue des langues ro- manes, V, 185).

Recueil des proverbes météorologiques et agronomiques des Cèvennols (dans Annales de F Agriculture française, 2e série, XIX).

Monte! et Lambert. Chants populaires du Languedoc (ont paru dans la Refnse des langues roma$k9s)»

Lambert. Contes populaires du Languedoc (dans Revue des langues rvmmes, 3* série, XIII, 184, etc.)

Chanson populaire languedocienne, publiée par Rolland dans jRotna- nia, XV, 117.

Chabaneau. Néèi kinguedoeien inédit (dans Revue des langues ro- manes, 2' série, VII, 10).

Le môme : Ti interrogatif en Bas -Languedoc (dans Romania, VI, 442).

Sur la double forme de l'article et des pronoms en languedocien, voyez Romas^ia, V, 406 et 507.

E^iile Labroue. Mémoire sur le poète Anutud Daubasse (Toulouse, 1873).

LArmana de Lengado (continuation de VArmagna cevenou)^ qui se publie chaque année à Alais, chez Bruguei rolle et Cie (Paris, Thorin), est entièrement rédigé en patois.

Limousin,

Chabaneau. Grammaire limousine (Paris, Maisonneuve, 1876). }t excellent ouvrage, qui a d'abord paru dans la Revue des langues mânes, doit être recommandé à l'imitation de tous ceux qui veulent trepreodre des études de patois.

Foucaud et Richard. <- Poésies en patois limousin (Limoges, De- )urtieux, 1848-49).

Digitized by

Google

72 REVUE DES PÂT0I8

Ruben. Poésies de Foucaud, édition philologique (Didot frères, 4865).

Englent. Deux chansons pastorales limùusines (dans Zeitsehrift fur romanisehe philologie, lU, 397).

Colonie limousine en Saintonge Voy. Charente.

Clément-Simon. Proverbes recueillis dans le Bas-Limousin (dans Revue des langues romanes, série, III, 84).

Abbé Roux. Proverbes bas-limousins (dans Zeitsehrift fur roma- nisehe philologie, VI, 526).

Leroux, Molinier et Thomas. Documents historiques bas-latins, provençaux et français, concernant principalement la Marche et le Li*. mousin (Limoge, Ducourtieux).

Sermons limousins, publiés dans Mever, Recueils d'anciens textes, p. 40.

Annuari lemouzi per lou bel an de Dieu 1884 (Périgueux, Cassard frères), avec des textes patois.

Champeval. Deux lettres patoises de Baluse (dans le Bulletin de Brives).

Attribution du langage des troubadours au dialecte limousin dans la leçon d*ouverture du cours de M. Chabaneau à la Faculté des Lettres de Montpellier. (Revue des langues romanes, série, 1, 157). Cf. Ao- mania, VIII, p. 460.

Loire,

Coutume de Saint-Bonnet le Château, publiée dans la Mure, Histoire du Forez, III, pièces supplémentaires, p. 71, dans Meyer, Recueil ^an- ciens textes, p. 173, et dans VHistoire de Saint-Bonnet le Château, par Vincent Durant (Lyon, 1885, I, 74).

Œuvres complètes de Jean Chapelon (St-Etienne, 1837).

Consultez la bibliographie qui précède le Glossaire d*Onofrio.

Loire (Haute).

Abbé Payrard. Noèls telhves de Pabbé Cordât (Le Puy, Frev- dier, 1876).

Smith. Un alléluia pascal en Velay (dans Revue des langues ro- manes, 2e sérié, VI, 217),

Chassaing. Car/Mteir« des Templiers du Puy-en-Velay (Paris, Champion, 188>). Cf. Romania, XIII, 167.

Lot.

La chanson de Jean Renaud en patois de Sérignac (dans Romania, XI, 107).

Coutume de Montcuq, dans Meyer, Recueil d'anciens textes, p. 1«6.

Lot-et-Garonne»

Hoque Ferrier. Le lafigage de Villeneuve-d^Agen (dans Revue des langwH romanes, série, X, 261).

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUBS 73

Bladé. Proverbes et devinettes populaires^ecueillu dans l* A gênais (Paris, Champion).

Le même : Contes populaires agenais (Toulouse» Baer).

Delbès. Lou Ritchouné (2e édition, Agen, 1876).

Jasmin. Las papillotos. (Agen, Chairou, 1843-63).

Magen et Tholin. Archives municipales d*Agen. Cf. Revue cri' tique, 1877, 99.

Bebouis. Coutume de Clermont-Dessus en Agenais (dans Nouvelle revue historique du droit, 1^1, p. 45). Cf. Romania, X, 417.

Coutume de Pujols (1309) dans Archives historiques du département de la Gironde, tome XVH. Cf. Romania, VU, 475. .

Lozère.

Chanson populaire de la Lozère, publiée par Rolland dans l}oma- iita, XV, 115.

Lyonnais.

Onofrio. Essai d'un glossaire des patois de Lyonnais, Forez et Beaujolais, précédé d'une Bibliographie de ces patois (Lyon,Scheuring, 1864).

Puitepelu. Sur quelques particularités curieuses du patois lyon- nais (Lyon, imprimerie Pitrat, 1883. Extrait de la Revue lyonnaise, tome YI).

Du même : Des verbes dans notre bon patois lyonnais (Lyon, impri- merie Pitrat, 1883. Extrait de la Revue lyonnaise, tome VI).

Du même : Vieilles citoses et vieux mots lyonnais (Lyon, imprimerie Mougin-Husand, 1885. Extrait de la Revue lyontMise).

Du même : Très humble essai d i phonétitiue lyonnaise (Lyon, Georg, 1885). Cf. Revue des langues romanes, 3'' série, XIV, 149.

Du môme : Dictionnaire étymologique du patois du Lyonnais, Ire li- mison, A. Dardenna (Lyon, Georg, 1877), excellent ouvrage dont nous rendrons compte avec plus de détails.

Du même : Notes sur des mots lyonnais {antif*on, cala) dans Roma- nia, XV, 435 et 436.

Du même: Ambaissi, ambiorses en /i^onnaù (dans Revue d^s langues romanes, série, XVI, 309).

Monio. Etude sur la genèse des patois, et en particulier du roman OM patois lyonnais, avec textes patois (Paris, Dumoulin, 1873)

Philipon. Phonétique lyonnaise au XI V^ siècle {dd^ns Romania, Xllf, 542).

Clédat. - Le protunn neutre en lyonnais ^dans Romania, XII, 346).

Cornu. L'adjectif possessif féminin en lyonnais (dans Romania, XV, 134). Cf. Romania, même tome, p. 430 et 434 (Philipon et Puits- pelu).

Marche.

Leroux, Molioieret Thomas. Documents historiques, basUitius, provençaux et français, concei'nant principalement la Marche et le Li-

woiwt» (Limoges, Ducourtieux).

Digitized by

Google

74 RBVUB DBS PATOIS

Navarre Voy. Gascogne,

Provence,

Pellae. Dictionnaire provençal et français (Xvigùon, 1723).

Âchard. Dictionnaire de la Provence et du Comtat venaissin (Aiz, 1785).

M. G. *- Nouveau dictionnaire provençal-français (Marseille, Mas- vert et Camoin, 1823).

Avril. •— Dictûmi^re provençal-françaiM (Apt, Cartier, 1840),

Honorât. Dictionnaire provençal- français (Digne, Repos, 1846-50).

Mistral. Dictionnaire protT^a^/ran^aû (Paris, Champion).

Chabaneau. TI interrogatif en provençal moderne (daos Romania, VI, 442).

Sur l'article pluriel masculin dans le dialecte ancien et dans le pa- tois moderne de la Provence, voy. Romania, III, 115 et 420.

L*abbé Albanès. Inventaires de diverses églises de Provence (dans Revue des Sociétés savantes, série, I, 148). Le dernier de ces inven- taires est en provençal.

La chanson de Jean Renaud en patois prûvenetU (dans Romania, Xi, 106).

VArmana provençau, qui se publie chaque année à Avignon chez Roumanille (Paris, Thorin),e8t entièrement rédigé en provençal.

Quant aux œuvres des félibres de Provence, elles sont trop connues* et à juste titre, pour qu*il soit utile de les énuraérer ici.

Pwg-de-Dâme

Mège. Souvenirs de la langue d'Auvergne, essai sur les idiotiS' mes du département du Puy-de-Dôme (Aubry, 1861).

Cohendy et Thomas. Strophes au Saint-Esprit en dialeete auver^ gnat (dans Romania, VIII, 211). Le manuscrit de ce texte a été trouvé à Saint-Julien de Coppei, près de Biilom. CÎMevue des langues roma- nes, 3e série, II, p. 82 et suiv. L'origine auvergnate a été contestée.

Charte du Puy-de-Dôme publiée dans Meyer, Recueil ^anciens textes, 171.

Pyrénées (Basses)

Raymond. Un règlement pour la saison thermale des Eaux Chaudes en 1576 (d&ns Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau^ 1871-72, p. 111.) Cf. Romania, II, 506.

De Puymaigre. Chants populaires recueillis dans la vallée d*Os- sau (Eaux-Bonnes), dans Romania, III, 89.

Alart. Certificat délivré par les jurais de Pau (1411), dans Revue des langues romanes, IV, 515.

Bémont et Meyer. Charte du pays de Soûle (dans Rofmania, V, 367). Cf. Revue des langues romanes, série, II, no 11.

Digitized by

Google

NOTTGB8 BIBLIOGRAPHIQUES 75

Pyrénées {Hautes) Dejeanne. Contes de la Bigorre (dans Romania, XII, 566.) Querey

Devic. Variations phonétiques de la sifflante s dans le langue- docien parlé en Querey (dans Mémoires de la société de linguistique de Paris, III, 165).

Magen. Souvenirs d'une course en Querey (publication de la So- riétéd^agriculture, sciences et artsd'Agen), Cf. Romania, II, 276, et IV, 154.

Rkéne

Les CEuvres de Marguerite d'Oyngt, publiées par nôtre collaborateur M. Philipon (Lyon,Scheuring,i877).— Marguerite d'Oyagt,prieure de PoIletiDS, a vécu à la fin du X11I« siècle. Elle mourut probablement en 1310, diaprés Topinion de M. G. Guigue. Le manuscrit de ses œu- Très fait partie de la Bibliothèque publique de Grenoble ; il est dupre- mier quart du XIV« siècle. Le Bois d'Oingt, chef-lieu de canton de l'arroodisseoient de Villefranche, et le village d'Oingt, sont situés au N. 0. de Lyon. Le monastère de Polletins était situé de l'autre côté de la Saône, dans la paroisse de Mionnay, qui forme aujourd'hui une com- mune de Tarrondissement et du canton de Trévoux (Ain). Sur le mé- rite littéraire des œuvres de Marguerite d'Oingt, voy. J.Victor Leclerc, Hist. littéraire de la France, t. XX. Sur la publication de M. Phili- pon, voy. Remania VU, 42.

Pour le XIV» siècle, il faut citer les trois syndicats (procès-ver- baux d*èlections consulaires) de 1352, 1355, 1358, publiés par M. C. Guigue à la suite du Cartulairemunieipal de la ville de Lj^on, Lyon, 1876. On y remarque un mélange de français et de formes lyonnaises. Des firagmeats de ces syndicats avaient déjà été publiés par Godemard, dans \e& Documents pour servir à Vhistoire de Lyon, et par Péricaud dans les NoUê et documents pour servir à l'histoire de Lyon» De la même année que le premier de ces syndicats (1352) est une inscription en langue vulgaire qui fait partie du musée épigraphique de la ville de Lyon. Elle consacre l'institution d*une messe perpétuelle pour le re- pos des âmes d*une famille de Lyonnais dont plusieurs membres étaient morts de la peste en 1348. Cette inscription a été publiée par Artaud, dans la Notice des antiquités et des tableaux du musée de Lyon, par Comarmond, dans la Description lapidaire dumusée de Lyon, enOn par Onofrio dans la bibliographie qui précède son Glossaire (v. ci dessus, article Lyonnais),

Dans Lyon-Revue et dans la Revue lyonnaise, M. Georges Guigue a publié plusieurs textes lyonnais,et notamment le Livre de raison d'un bourgeois de Lyon au XI V^ siècle (Lyon-Revue), les Possessions du prieuré d'Alix (Revue Lyonnaise, 15 juillet 1883), le Carcabeau du péage de Givors (Revue Lyonnaise. 15 février 1883).

Philipon. Un Lyonnais à Paris au XIV^ s. (extrait de Lyon- Betme, 30 avril 1884). Cf. Romania, XIII, 476.

Digitized by

Google

76 REVUE DES PATOIS

Du même : La BernarduBuyandiri, tragi-comédie en patois Ifonnasi du XVIhsiéch (extrait de la Revue lyonnmse, Lyon, Georg, 1885). Cf. Rotnania, XIII, 319.

Du même : Chansom en patois lyonnais (dans Lyon-Remie, Le pre- mier article a paru dans le numéro de septembre 1886).

Puitspelu. Un Noël satirique en patois lyonnais^ Lyon, Storck, 1883. Notre collaborateur Puitspelu se propose de publier bien- tôt une édition corrigée de ce noël.

Consultez la bibliographie qui précède le Glossaire d'Onofrio.

Rouergue

Vayssier. Le dialecte rouet^at (dans Revue d^s langues romanes, III, 78, 354).

Aymeric. Le dialecte rouergat{â9Lns Zeitschrift fur romaniseke Phi- lologie, ÏIÏ, 322). —Cf. Romania, IX, 163.

Constans. Essai sur V histoire du sous-dialecte du Rouergue (dans les Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de VAreyron, t. XII). Cf. Rev. des langties romanes, 3e série, IV, 249, et V, 27.

Durand. Notes de philologie rouergate (dans Rev. des langues romanes, 3e série, VU, 62, 218; X, 157, 209; XI. 77, etc.). Cf. Romania, XI, 348.

Constans. Le livre de Vépervier, cartulaire de la commune rff Mil- lau, suivi d'autres documents relatifs au Rouergue, Paris, Maison- neuve (publication delà Société pour rétmle d£S langues romanes),

Mazel et Vigouroux. Le testament de Couchard, dialecte en vers rouergats du XV1I« s. (23« fascicule des publications de la Mainte- nance du Languedoc. Montpellier, Hamelin frères, 1882).

Saône {Haute)

Pratbernon . Restes des langues et coutumes anciennes . . . dans les noms propres des terres et des cantons parcellaires de la Haute-Saône (dans Mémoires de In commission d'archéologie de la Haute-Saône, t. I, fasc. 1.)

Dornier. Essai histonque et voyages pittoresques dans VarroH- dissementde Gray (3 vol., Gray et Besançon, 1836).

Saône-et-Loire

Ragut. Statistique du département de Saône-et-Loire (Màcon, 1838), contenant une étude sur les patois de la Bresse Chalonnaise.

Lhuilier. Nœls Macontmis, traduits par Fertiault la suite des Noièls bourguignons de La Monnoye).

Sa roi c

Bauquier. Une particularité du patois de Queige (dans Romania, V, 493). Cf. Romania, VI, 447. L'abbé Pont. Origines du patois de la Tarmtaise (Paris, Maison-

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 11

neuve, 1872), avec des échantillons des divers patois de celte région. Cf, iterw critique^ 1872, no 7.

Brachet. Dieiionnaire du patoig savoyard d' A Iber teille (Albert» viQe, Hodoyer). Nouv. édit, sous presse.

CoDstaotin. La muse sacoisienne au XV 11^ s. : la plaisante pro* nostiquaiion faite par un astrologue de Chambéry,acec la Moquerie sa- royarde (Annecy, imprim. Abry, i88i).

UAlmanath de Dian de la Jeanne f qui parait chaque année à Cbam- bêry (imprim. Ménard) contient à la fin quelques poésies patoises.

Savoie (Haute)

Constantin. Littérature orale de la Savoie, proverbes ^ devinettes, contes, etc. (Annecy, itnpri m. Dépollier et Cie, 1882). Contient un petit chapitre sur la prononciation du patois d*Annecy.

Le même : Chansons choisies de Joseph Béard en patois de Rumilly ^Annecy, imprim. Abry, 1866).

La Bévue savoisienne, publication mensuelle de la Société florimon- tane (Annecy, imprimerie Abry) en est à sa 28© année. Le dernier numéro (janv. i887) contient une chanson de Joseph Béard.

Tarn.

Couzinié. Dictionnaire de la langue roman o-castraise (Castres, Canlié, 1850).

L'abbé Gary. Dictionnaire palois-lrançais à l'usage du déparie'^ ment du Tarn et des déparietnetUs circonvoisins (Castres, imprimerie Pujol, 1845).

Chanson populaire de Brassac^ publiée par Rolland^ dans Boma- nia, XV, Ml.

Tarn-et'Garon^ie,

Trois versions dilTérentes d'une chanson populaire, publiées par Rolland, itowaiita, XV, 121 et 124.

Var.

Bonnes indications bibliographiques dans le Bulletin du bibliophile, 1877. Voy. ci-dessus Généralités.

Fragment du Cartulaire de Lérins dans Meyer, Becueil d'anciens testes, p. 162.

Giraud. Archives administratives ou Capitouls de la Cadière (Toulon, 1851). —Extrait dans Meyer, Becueil d'anciens textes, p. 192.

Vaucluse.

Achard. Dictionnaire de la Provence et du Comtat Venaissin (Aix, 1785).

Barjavel. Dictons et sobriquets patois des villes et villages du dé* parlement de Vaucluse (Carpentras, 1849).

Digitized by

Google

78 RBYUB DES PATOIS

Flore d^Àpif dans les AntuUe» dt la Société hûtoriqne d'Api, an- Dée, p. 86.

Sabatier. Chantons hébrateo-provençalei dê$ Juifs Contadins (Nîmes, Gatélan, 1874). Cf. Ronuinia, III, 498.

Lieutaud. Un troubadour aptisien deVordre de St-Françoie (da.ns Revue de MarseiUe et de Provence, 1874, p. 121.)— Cf. Romania, IV, 510.

Atari. DoeumetU en langue vulgaire d'Avignon (vers 4423), dans Revue des langues romanes, série, t. IV, p. 12.

Pierre de Marelles. Lou poutoun de la pnncesso, poème en sous- dialecte d*Avignon (Montpellier, Hamelin frères, 1884).

Vaudois (pays).

Rœsiger. Neu Hengstett, Gesehiehte und Spraehe einer Waiden- ser Colonie in Wûr ttemberg (OmhwM, Abel).— Cf. Romania, XII, 431.

Vienne (Haute).

La Chanson de Jean Renaud en patois de Limoges (dans Romania^ XI, 104).

Guibert. F^e livre de raison d'Etienne Benoist ^Limoges, Ducour- iieux, 1889. Cf. Romania, XII, 123.

Vosges,

Maillant. Flore populaire des Vosges (Epinal, chez Tauteur).

Du même : Essai sur un patois vosgien (Uriménil), comprenant une grammaire et un dictionnaire (Epinal, ohez Tauteur).

Du même : Concours des patois vosgiens à la détermination de Vori- gine des lieux-dits des Vosges (Ibid.).

Du même : Bibliographie vosgienne de 1883, 1884 (Ibid.)

Jouve. Noëls patois chantés dans la Meurthe et dans les Vosges (Didot frères, 1864).

Le méme,-^ Coup d'œil sur les patois vosgiens {Remiremoni, Leduc, 1864).

Le chanoine Hingre,-- ùeux poésies en patois de la Bresse (Vosges), Extr. des Annales de la société d^émulation des Vosges*

Le même : Légendes populaires, deux poésies en patois de la Haule- Moselotle (Extrait du Bulletin de la société philomatique vosgiemne, 1884-85).

Le môme : Monographie du patois de la Bresse (Vosges). Extr. du Bulletin de la société philomatique vosgienne, 1886-87.

Digitized by

Google

CHRONIQUE

Au moment nous mettons sous presse, on nous signale le pros- pectus d*uDe Revue des patois gallo-romans, qui doit être dirigée par M. Gilliéron. On pensera sans doute qu'il n'était pas très utile de fonder en même temps deux Revues de patois en France. C'est aussi notre avis. Mais M. Gilliéron était averti de notre projet, dès le mois de novembre dernier, par une demande de collaboration qui est res- tée sans réponse. Nous déclinons donc toute responsabilité dans la GODCurrence évidemment regrettable qui se produit.

Outre les articles de fond et les notices bibliographiques, nos prochains numéros contiendront: lo des Comptes-rendus détaillés des ouvrages les plus importants, 2^ des Mélanges^ comprenant des articles de peu d'étendue et des textes anciens ou modernes. Nous nous proposons notamment de publier des chansons patoises qui nous ont été envoyées par MM. Fertiault, Gonnet,Tronchon, directeur de l'Ecole normale de Mâcon, Liotard, instituteur à Beaufort (Drôme), Bourg, instituteur à RufQeu (Ain), Martin, instituteur à Ssûnte-Cécîle (Saône-et-Loire). etc.

Publications annoncées :

Alpes (Hautes). Istoria Pétri et Pauli, mystère en langue vul^ gaire du brianconnais, p. par Tabbé Guillaume (papier vergé, 6 fr. 50; dix exemplaires sur hollande à 20 fr. S'adresser au secrétariat de la Société éPètudes, à Gap).

DoRDOGNE. Lo libre de vita de Bergerac, texte du XI siècle, doit paraître dans la livraison mai-juin du Bulletin de la Société his^ torique et archéologique de la Dordogne.

Poitou. Grammaire historique du patois poitevin, par M. Favraud, inspecteur primaire & RufTec (Charente).

Savoie (Haute). Monographie du patois savoisien, par M. Fe- nouillet, instituteur à Desingy.

Vendée. Glossaire du patois de VIle-d^Elle^ par labbé Simon- neau.

Digitized by

Google

1

80 REVUE DES PÂTOïS

yoms des correspondunts dont nous avons reçu les rcpomcs avant le tirage de ce numéro :

MM. Bouleyre, instiluleur à Prddelles (Haule-Loire), Bourgeois, à Franois (Doubs), Martin, à Sainte-Cécile (Saône-et-Loire), Jean- selme, à Aspres-sur-Buec (Hautes-Alpes), Verdan, à Grésy-sur-Isère (Savoie), Frebillot, à Baudricourt (Vosges), Chambon, à Meugloa (Drômej, Labas, à Sevrey (Saône-el-Loire), Ghalendon, à Fay-le- Froid (Haute-Loire), Fcnouillet, à Desingy (Haute-Savoie), Mazei, à Lavoûtc-Chilhac (Haute-Loire), Plumerei, à Senonges (Vosges), Per- ron, à Abbenans (Doubs), Cornaud, à Barcillonnette (Hautes-Alpes), Sorgues, à Vitry-en-Charollais (Saône-et-Loire), Dégouiiles, à Sasse. nay (Saône et-Loire), Monnier, à Auxelles-Haut (territoire de Belforl), Chabert, àSaint-Lager (Rhône). Mourlot,à Rigney (Doubs), Lecolie, à Saint-Lager (Rhône), Dargaud, à Boisjean (Saône-et-Loire), V'ion- Delphin, à Lagnieu (Ain), ïruchot, à Sennecey-le-Grand (Saône-et- Loire), Boyer, à Craponne (Haute-Loire), Charpillet, à Broye-les- Pesmes( Haute -Saône), Chevalier, à Boëge (Haute-Savoie), Faivre, à Passonrontaine (Doubs), Carleron, à Grand-Combe-des-Bois (Doubs), Grenot, à OfTranges (Jura), Lassauzé, à Charnay (Rhône), Ménar«i, j^ Cussy en Morvan (Saône-et-Loire).

M. Catiilon, garde-forestier à la Chaume du Val-Pajol (Vosges).

Enfin MM. les directeurs des Ecoles normales de Lons-le-Saunier, de Privas et d'Albertville, m'annoncent les réponses des élèves-maî- tres de leurs Ecoles.

Le Gérant : F. Vieweg.

Lnval, inip. et stér. E. JAMIN, rue de la Paix, il.

Digitized by

Google

I" AIWBE. 2, AVRIL-JUILLET 1887

^1^ RECUEIL TRIMESTRIEL T^J^

CONSACRÉ A l'Étude des patois

ET ANCIE3NS DIALECTES ROMANS DE LA FRANGE ET DBS RÉGIONS LIMITROPHES

PUBLIÉ PAR

L. CLÉDAT

I»lfcOFE8SBna A LA FACDLTK DBS LRTTRBS DR LYON

. PARIS

F. VIEWEG, LlBRAIRE-ËDITEUR

(E. BOUILLON ET E. VIEWEG, successeurs) 67, rue de Richelieu, 67

Digitized by

Google

SOMMAIRE DU PRÉSENT NUMÉRO

I. L. Clédat : Les patois de la région lyonnaise. II. Nizier du Puitspelu : Un conte en patois du commencement du siècle.

III. Ch. Joret : Randonnée, Minette et la roulette.

IV. Mélanges et textes : Légende en patois de la Bolle (F. Brunot). Chansons populaires en patois de VAveyron (F. Fertiaalt). Chan- sons populaires en patois du Bois-d'Oingt (D' Gonnet). Chanson en patois deCormaranche (Tronchon), Conte populaire en patois de Germolles (Combier). La pauvre Dzone (J. Martin).

V. Comptes-rendus : Molsy. Dictionnaire du patois normand. Puitspelu, Dictionnaire étymologique du patois lyonnais.

VI. -^Notices bibliographiques.

VII. Chronique.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CUÈDAT, professeur à la Faculté des lettres de Lyon.

Il sera rendu compte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu un double exemplaire.

Prix d'abonnement à la

REVUE DES PATOIS J

FRANCE , . 15 francs. - :

UNION POSTALE 17 » ' l

Digitized by

Google

LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE

Nous avons indiqué dans notre premier numéro (pages 6 et suiv., et p. 80) les noms des correspondants dont les réponses nous étaient parvenues avant le ti- rage. Dorénavant, ces indications se trouveront tou- jours dans la Chronique.

Nous commençons aujourd'hui notre étude, et nous prions nos correspondants et nos lecteurs de nous adresser toutes les rectifications utiles (1). Car d'une part, il a pu nous arriver d'interpréter d'une manière inexacte les renseignements qui nous étaient fournis; d'autre part, ces renseignements ne sont pas toujours aussi abondants ni aussi précis que nous le souhaite- rions, et il serait important de pouvoir fixer plus rigou- reusement les limites des faits que nous établissons plus loin.

Notre premier questionnaire contenait une série de phrases dont les traductions patoises doivent nous per- mettre d'étudier : 1<> les formes de Tarticle défini ; 2^ celles de l'article indéfini ; 3* le dédoublement pos- sible en deux catégories des mots féminins qui se ter^- minaient en latin par un a ; i9 les caractéristiques du féminin et du pluriel; 5<^ les formes des pronoms per^ sonnels.

I. - L'ARTICLE DÉFINI

Nous nous arrêterons d'abord à deux particularités communes aux diverses formes de l'article placé de- vant les mots commençant par des voyelles : la réduc- tion de l'article singulier à /, et la sifflante de liaison au ^pluriel.

I) Nous avertissons nos correspondants du Rhône et de rAin, que, ce à la libéralité du Conseil général du Rhône et aux souscriptions intaires des bibliothèques de l'Ain, ils trouveront la Revue des Pa-

dans toutes les bibliothèques pédagogiques de ces deux départe-

Ls.

BIV, D. PATOIS 6

Digitized by

Google

â2 RSYUS DBS PATOIS

Réduction de t article singulier à V devant les voyelles.

Un fait commun à toute la France, c'est Télision de la voyelle de l'article singulier, masculin ou féminin, de- vant les mots commençant par une voyelle. Dans ce cas l'article est donc uniformément P.

Toutefois, nous avons à constater un phénomène cu- rieux, c'est la suppression apparente de l'article devant le mot qui signifie eau^ lorsque ce mot commence par un yod (t ou y suivi d'une voyelle). Pour prendre un exemple, dans la commune de la Truchère, canton de Tournus (Saône-et-Loire), « Teau » se dit : id ; « la cou- leur de l'eau » se dit : la couleur de iô. Voici comment on peut expliquer cette particularité : sous l'influence de Yyod qui commençait le substantif,le l qui constituait l'article s'est d'abord mouillé ; puis il s'est réduit i un simple yod, suivant la tendance naturelle qui pousse / mouillé à se transformer en yody et qui fait que beaucoup de personnes prononcent en français bataye au lieu de bataille, soley au lieu de soleil L'article ré- duit à y s'est ensuite confondu avec la voyelle initiale du substantif (1). On doit constater le même change- ment devant les autres substantifs, masculins ou fémi- nins,qui commencent par un t/oci>quand il en existe d'au- tres, à moins que le fait ne soit particulier au mot qui dé- signe l'eau, à cause de l'emploi fréquent de ce mot. Ce phénomène doit s'être aussi produit dans des patois ex- térieurs à la région lyonnaise. Je prie mes lecteurs de vouloir bien me le signaler partout ils pourront le remarquer.

Pour la région que j'étudie spécialement ici J'ai cons- taté cette réduction de l'article dans les pays sui- vants :

Saône-et-Loire. Arr. de Mâcon : La Truchère (c. de Tournus) ; arr. de Charolles : Vitry-en-CharoUais (c. de Paray-le-Monial), Bourbon-Lancy, Sivignon(c. de St-Bonnet-de-Joux), Les Guerreaux, La-Motte-St-Jean et

(1) Bien des gens suppriment le / du pronom personnel dans an cas semblable, et prononcent : « qu'est-ce qu'i y a », au lieu de « qu'est-ce qu'il y a. »

Digitized by

Google

L. CLÈDJlT. LES PAtOlS DE LA BËGION LITONNAISE 83

St-Agnan (c. de Digoin) ; arr. d'Autun : St-Bérain- sous-Sanvignes (c. de Montcenis), Cussy-en-Morvau (c. de Lucenay-rEvêque) ; arr. de Châlon : St- Jean-de- Vaux (c. de Givry), Sassenay (c. de Ghâlpn), Fontaines (c. de Chagny), Navilly (c. de Verdun) ; arr, de Lou- hans : Ormes (c. de Cuisery), Vérissey (c. de Montret), Authumes f c. de Pierre). Dans le môme département, mon correspondant de Bourg-le Comte (c. deMarcigny, arr. de Charolles) ne supprime Tarticie devant id qu'a* près la préposition de^ et inversement, celui de Senne- cey-le-Grand (arr. de Châlon) traduit « Teau » par yo, mais « la couleur de Teau » par la couleur de Vyo.

Jura. Arr. de Lons-le-Saunier : Quintigny (c. de Bletterans) ; arr. de DÔle : Offanges (c. de Montmirey), LaLoye (c. de Montbarrez), Chemin (c. de Tavaux).

Hautr-Saône. Arr, de Oray : Broye-les-Pesmes et Montagney (c. de Pesmes), Apremont (c. de Gray), Gé- ziers et Autoreille (c. de Gy), Villexon (c. de Fresne-St- Mamès) ; arr. de Vesoul : Raze (c. de Scey-sur Saône), Bonlt (c. de Rioz). Dans le même département, mes correspondants de Gennigney (c. et arr. de Gray) et de Bathiers (c. de Rioz, arr. de Vesoul) ne suppriment l'ar- ticle qu'après la préposition de.

DouBS. Arr. de Besançon : Avanne (c. de Boussiëres)» Franois (c. d'Audeux), Rigney (c. de Marchaux).

Par exception, bien que le mot qui signifie « eau » commence par un yod^ je trouve Tarticle r dans les ré- ponses que j'ai reçues pour les pays suivants :

LoiRR. Arr. de Roanne : St-Haon-le-Châtel, et, dims le canton de Gharlieu, Pouilly et Nandac.

Saônr-bivLoirr. Arr. de Mâcon : Ameugny (c de St-Gengoux-le-Natlonal) ; arr. d'Autun : Epinac, An- tolly (c* dAutun), Dezize (c. de Conches-les-Mines), Charbonnat(c. de Mesvres); arr. de Châlon : St-Ger- m *n-du-Plain, Sevrey (c. de Châlon), Marcilly (c. de B ry)^ St-Eusèbe (c. de Mont-St- Vincent).

article n'est jamais supprimé devant le mot qui si- g] le « eau », quand ce mot ne commence pas par lu fod.

Digitized by

Google

a kEVtjÉ DÉS I^ATOIS

La sifflante de liaison au pluriel.

Les formes de l'article pluriel se terminent générale- ment devant les voyelles par un s qui n'existe plus de- vant les consonnes, sauf dans quelques patois, et qui est un reste de s latin de « illos, illas ».

Ce s est ordinairement un s doux (z) comme en fran- çais. Toutefois, il est marqué par ss, et doit par con- séquent se prononcer comme un s dur, dans les ré- ponses que j'ai reçues pour deux cantons du départe- ment des Hautes-Alpes assez éloignés l'un de l'autre : Aspres-sur-Buech (arr. de Gap) et Chorges (arr. d'Em- brun). Mon correspondant de Chorges me dit d'ailleurs que le patois de Chorges est identique à celui de St-Ju- lien-en-Beauchêne, c. d'Aspres-sur-Buech, à 60 kilo- mètres de Chorges. La liaison m'est aussi indiquée par s dur, en Saône-et-Loire, aux Guerreaux, à La Motte-St- Jean et à St-Agnan, c. de Digoin, arr. de CharoUes (une seule réponse).

Le5 latin s'est transforméenr dans le patois de Cussy- en-Morvan, c. de Lucenay-l'Evêque , arr. d'Autun (Saôneet-Loire), les pluriels de « Tâne, l'oie (l'aile) » sont : lé-r-àne, lé-r-ôle (1). Ce fait est à rapprocher de la mutation de 5 en r signalée par plusieurs romanistes dans un certain nombre de patois (Voy. Revue des Pa- tois, L 60).

Dans une bonne partie de la Bresse (département de l'Ain, arr. de Bourg), 5 latin de liaison est devenu j* : à Salavre (c. de Coligny), àBoissey (c. de Pont-de-Vaux), à Lescheroux et à St-Julien-sur-Rej'^ssouze (c. de St-Tri- viers-de-Courtes), à Courtes et à St-Jean-sur-Reyssouze (même canton), à Montrevel, à Viriat (c. de Bourg). Mais tandis que mes correspondants de Viriat, de Montrevel et de Courtes indiquent cette prononciation comme générale (2), les autres font des distinctions.

(1) Toutefois, on m'indique la prononciation z dans « éz Ole » = aux autres,

(2) Toutefois, dans les phrases traduites, mon correspondant de Montrevel marque la liaison par z devant un mot commençant par eu.

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. ^ LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 85

Sur deux réponses que j'ai reçues pour Lescheroux, Tune dit que s final se prononce quelquefois comme j, par exemple dans t leu-z-éfants » (les enfants), mais elle indique le son j devant un autre mot commençant par é; la seconde réponse pour Lescheroux et la ré- ponse pour St-Jean-sur-Reyssouze indiquent la pronon- ciation 2 devant les mots commençant par é^ i, u ou eu, et j devant les mots commençant par a, o, ou, on ou ain. C'est en effet la loi que j'avais constatée dans le pa- tois de Poisoux, c. de St-Amour (Jura), à quelques ki- lomètres de Coligny (voy. Romania, XIV, 549). Sur mes deux correspondants de Salavre (c. de Coligny), l'an dit que devant a, ot«, on, ain, le s final se prononce toujours y, et tantôt z.taintbij, devant les autres voyelles ; le second indique la prononciation^ comme générale, avec cette réserve que t s final peut se prononcer z devant è, par exemple dans lez èfé = les enfants. » La réponse de Boissey me donne j devant a, o, ou, on, en, ;: devant e,i,u,--s devant ain, La réponse de St-Ju- lien-sur-Reissouze me donne z devant é^ i, u, —j de- vant eu, z,j (?) devant a, o, ou, on, s devant ain. Je sollicite, pour ces différents points, des réponses plus catégoriques, accompagnées d'exemples. D'ailleurs ce fait s'éclaircira quand nous aborderons la phonétique.

Dans la région des Dombes voisine de la Bresse (c. de Châtillon-surChalaronne, arr. de Trévoux), je relève les mentions suivantes : « s final en liaison, devant les mots commençant par é, i, u, eu, se prononce comme le z français ; devant les mots commençant par a, o, ou, on, ain, il se prononce comme le z, mais très doux, se rapprochant beaucoup du 7 » (Chaveyriat) « s final en liaison, devant les mots commençant par é, i, u, eu, se prononce absolument comme z; devant les mots commençant par a, 0, ou, on, ain/û se prononce comme un z très sifflant » (Neuville-les-Dames).

En dehors du département de TAin, nous retrouvons sporadiquement le changement de s final en j devant les voyelles : i^ dans Y Isère, à Pin, c. de Virieu, arr. de LaTour-du-Pin (1); 2* dans YArdèche, arr.de Privas,

(1) Pour Oyeu, même canton de VirieU| on m'indique la prononcisl-

Digitized by VjOOQIC

86 BBYUBDB8 PATOIS

& Baix, c. de Chomérac, et i St-Pîerreville(l); S'' dans la Drôme, arr. de Die, iDie et à Menglon (c. de Ghâtil- Ion). *• Dans la Haute-Loire^ arr. d'Yssingeaux, pour St-Voy et le Chambon de Tence (c. de Tence) on m*écrit que s de liaison se prononce comme dans le français, z^ mais en appuyant plus fortement, presque >. Une autre réponse pour la môme commune de St-Voy indique pu- rement et simplement le son^'.

Enfin s de liaison se prononce comme le th anglais à Grésy-sur-Aix^ c. d'Aix-les-Bains, arr. de Chambéry. Rapprochez ce que dit M. Brachet dans son Diction- naire du patois savoyard : < Dans certaines parties de la Savoie, on prononce la lettre z avec le bout de la langue sur les lèvres, comme on le fait pour le th an- glais devant une voyelle.

Partout ailleurs, dans toute la région étudiée ici, la liaison, lorsqu'elle se produit, se fait comme en français par un z. Mais certains patois paraissent supprimer (ou avoir une tendance a supprimer) la sifflante de liaison, tantôt d'une façon générale, tantôt après l'article fémi- nin, tantôt seulement devant un adjectif (par exemple dans auœ autres hommes, atuv autres femmes).

La suppression générale est indiquée : pour le Jura, i Bois d'Amont (c. de Morez (2), arr. de Saint-Claude); pour la Loire, dans deux cantons voisins, Tun apparte- nant àl'arr. de Roanne (Saint-Just-en-Chevalet, com- mune de Champoly), l'autre de Tarr. de Montbrison (Noirétable,commune de Saint-Didier-sur-Rochefort)(8).

tton J devant é^ t, «, eu, et % devant a, o, ou, mif ain, ce qui serait précisément Tinverse de la régie signalée plus haut. Pour La Cha- pelle-de-la-Tour, c. de La Tour-du-Pin, on m'indique la prononcia- tion j devant la seule voyelle t.

(1) A Paysac, canton de Joyeuse, arr. de Largentiére, il semble qu'il y ait une distinction analogue à celle que nous avons signalée ci-dessus pour Poisoux dans la Bresse. Mais la réponse que j'ai reçu'». n*est pas claire. Même remarque pour Charbonnat, c. de Mesvrei, e i Sadne-et-Loire.

(2) Dans une autre commune du môme canton, à Longchaumoir , toutes les liaisons sont marquées.

(3) Dans la réponse pour La Fouiilouse, c. de Saint Héaod, art. d i Saint-Etienne, la liaison est supprimée 5 fois 7.

Digitized by

Google

r

L. CLÈDÀT. LBS PATOIS DB LA lUtolON LTONNAISB 87

Il est vrai que, dans la réponse reçue pour Champoly, Tarticle féminin pluriel est toujours écrit les, mais la comparaison avec la réponse de Saint-Didier (qui écrit devant les voyelles) me porte à considérer cette ortho* graphe comme factice^ et due & l'influence du français. Pour le département de l'Ain, dans la réponse en pa- tois de Cressin-Rochefort (c.etarr. de Belley), sur huit exemples l'article pluriel est placé devant des mots commençant par des voyelles^ six ne portent aucune in- dication de liaison. Pour V Isère, suppression génér raie de la liaison & Saint-Paul-les-Monestier (c. du Mo- nestier de Clermont, arr. de Grenoble) (1). ■— Pour la Drame, même suppression à Montjoux (c. de Dieuleflt, arr. de Montéiimar) dans sept exemples sur huit. L'ex- ception est « lei-2-omei y = les hommes. Il n'y a pas d'exception, la forme de l'article pluriel étant aussi leï, dans la réponse que j'ai reçue pour Pont-de-Barret (même c. de Dieulefit) ; dans les autres patois qui ont la forme let^ la sifflante de liaison est constamment indiquée (2). Pour la Haute-Loire, la suppression générale de la liaison est signalée à la Chaise-Dieu (arr. de Brioude) ; toutefois, mon correspondant écrit « las ala»«=/«5 ailes. Si c'est réellement une exception^ il faut sans doute l'attribuer à l'euphonie : la ala serait trop dur, à cause de la rencontre des deux a.

Les patois qui suppriment seulement s de liaison de- vant les mots féminins commençant par des voyelles, sont : dans le Doubs, arr. de Pontarlier, Remoray (c. de Mouthe) et, dans le canton de Montbenoît, Gilley, Ville du Pont, Montbenoît, La Longeville, Maison du Bois, les Allemands (une seule réponse indiquant le patois commun à toutes ces localités). Dans le môme canton, la réponse pour la commune de Lièvremont mar- que partout la liaison. Dans la Haute- Savoie, les

(1) Dans une réponse pour La Motte -Saint Martin, c. de la Mure, arr. de Grenoble, suppression de la liaison dans deux exemples sur huit. Dans une autre réponse pour le môme endroit, une suppression sur huit.

(2) Excepté à Bouvières (c. de Bourdeaux, arr. de Die), elle est tantôt supprimée, tantôt maintenue, sans régularité*

Digitized by

Google

1

88 REVUE DES PATOIS

Houches (1) (c. de Chamonix,arr. de Bonneville).— Dans VAin, sur deux réponses reçues pour Cormaranche (c. de Hauteville, arr. de Belley), Tune supprime la liaison devant les féminins, l'autre la maintient partout. Dans V Isère, suppression de la liaison devant les fémi- nins (cinq fois sur six) à Champagnier (c. de Vizille, arr. de Grenoble). Parfois les patois qui suppriment la liaison devant les féminins, la suppriment aussi de- vant les adjectifs même masculins {A^n% aux autres hommes). Il en est ainsi dans le canton de Montbenoît et à Remoray (Doubs), et à Cormaranche (Ain) d'après Tune des réponses.

Enfin un certain nombre de réponses suppriment seu- lement la liaison devant les adjectifs (j'indique cette particularité d'après les deux seuls exemples : aux au- tres hommes, aux autres femmss (2) : dans les Vosges^ canton de Dompaire (arr. de Mirecourt) ; dans le terri- toire de Belfort, à Grandvillars (c. de Delle) ; dans V Isère, à Saint-Clair-de-la-Tour (c. et arr. de la Tour- du-Pin). La réponse pour Bermont (c. Bel fort) ne supprime la liaison que devant autres masculin. Il en est de même, en Saône-et-Loire, à Saint-Igny-de-Roche (c. de Chauffai lies, arr. de CharoUes) ; dans l'Atn, à Neuville-les-Dames (c. de Châtillon-sur-Chalaronne, arr. de Trévoux), dans une réponse sur deux, l'autre faisant la liaison partout ; dans YArdèche, â Payzac (c. de Jo- yeuse, arr. de Largentière) ; dans X^Drôme, à Baume- de-Transit (c. de Saint-Paul-Trois-Châteaux, arr. de Montélimar). Au contraire, on ne supprime la liaison que devant autres féminin dans les réponses que j'ai reçues pour les localités ci-dessous: Doubs, Pontets (c. deMouthe, arr. de Pontarlier) (3), Jura, Poulnay (c. de

(1) Mon correspondant des Houches a supprimé aussi la liaison devant quelques masculins.

(2) Comme je n'avais pas prévu la particularité signalée ici, je n'a- vais mis dans mon questionnaire que ces deux exemples d'articles devant des adjectifs.

(3) Dans une autre commune de Tarr. et du c. de Pontarlier, aux Fourgs, je constate aussi la suppression de la liaison devant autres fém., mais on a oublié de traduire la phrase contenant autres mas- culin*

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LES PATOIS DB Lk RÉGION LYONNAISE 89

Chaumergy, arr. de Dôle) ; Saône-et-Loirey Bourbon- Lancy (arr. de Charolles) ; Ain, Ruffleu (c. de Champa- gne, arr. de Belley), dans une réponse sur deux, l'autre faisant la liaison partout ; Isère, Saint-Michel-de-Saint- Geoirs (c. de Sain1rEtienne-de-Saint-Geoirs, arr. de Saint-Marcellin), Péage-de-Roussiilon (c. de Roussillon, arr. de Vienne), et la Chapelle-de-la-Tour (c. et arr. de la-Tour-du Pin) dans une réponse sur deux.

ARTICLE MASCULIN SINGULIER

L'article masculin singulier a d'abord été générale- ment lo dans tout le domaine gallo-roman. Puis il est devenu le dans le nord et lou dans le midi : mais il est resté lo dans une partie de la région intermédiaire que nous étudions. On retrouve aussi, dans cette région, les deux formes essentielles le et lou, et en outre quelques formes rares, telles que ël, ou le, lu (1). Nous allons passer en revue ces différentes formes, en commençant par les plus rares.

ou LE

« On trouve le, dit M. Adam {Les Patois lorraiyis, p. 49) dans l'angle sud-est du département des Vosges». C'est en effet la forme qui m'est donnée dans les répon- ses que j'ai reçues pour le sud-est de l'arrondissement de Remiremont: Le Thillot, Saulxures,et Basse-sur-le- Rupt (c. de Saulxures). C'est aussi la forme signalée par l'abbé Hingre dans ses études sur le patois de la Bresse (c. de Saulxures).

La forme m'est encore donnée pour le patois de Frangy (arr. de Saint-Julien) dans la Haute-Savoie.

Enfin la forme le m'est indiquée pour deux points assez éloignés du département de Saône et-Loire: Rigny- sur Arroux (c. de Gueugnon, arr. de Charolles) et An-

(1) Mislral {Dictionnaire, art. lou] signale une cinquième formci liouy dans le Veiay : mais aucun de mes correspondants du Velay ne la mention net

Digitized by

Google

M RKYUB DBS PATOIS

tuUy (c. et arr.d'Autun), et, concurremment avec te.ponx Chille, c. de Conliége, arr. de Lons-le-Saunier (Jura).

En dehors de notre région, je trouve dans les tra- ductions de la Parabole de TEnfant prodigue en patois d' « une partie de Tarr. de Confolens » (Charente) et en patois de Carcassonne, le dans une traduction en patois de la Haute-Garonne.

EL

La forme ël est signalée par Adam (/. c, p. 49) dans une partie du département de Meurthe-et-Moselle et dans les communes suivantes du département des Vos- ges (arr. de Neufchâteau) : Autigny-la-Tour (c. de Cous- sey), Vouxey (c. de Chatenois), Circourt (c. de Neufchâ- teau). Mes correspondants me la signalent aussi (tou- jours dans l'arr. de Neufchâteau) à Barville (c de Neuf- château) et dans le canton de Coussey ; mais on m'indi- que également la forme le pour le c. de Neufchâteau.

M. Adam attribue cette forme à une métathèse. Il ajoute que dans un assez grand nombre de communes, eul s'emploie concurremment avec le. Mais l'exemple qu'il cite pour le patois de Vouxey ne me paraît pas con- cluant : dans « chevit chas 1' pévè = il est tombé sur le pavé, » on peut se demander si l'apostrophe est bien placée et s'il ne faut pas écrire : c chevit chus '1 pévè. »

En dehors de la région que nous étudions, on trouve el dans le patois de Cambrai (Mélanges sur les langues^ p. 468).

LU

Cette forme est très rare. Dans le domaine de la lan- gue d'oc, elle a été signalée par M. Chabaneau pour la Dordogne et le Limousin, concurremment avec lou (voy. Grammaire limousine, p. 188. Cf. Mistral, JD/c- tionnaire provençal- français, 9iX\., lou et lu). Dans notre région, Gras {Dict. du patois forézien^ p. 155) la men- tionne pour le Forez, concurremment avec lou et /o, mais il n'indique pas dans quelle partie du Forez il l'a

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LB8 PATOIS NL UL RÉGION LTONNAISB 91

trouvée. Un de mes correspondants l'a relevée dans le patois de Cessieu, c. de La Tour-du-Pin (Isère) ; mais un antre me donne pour le même patois la forme lo, qai est d'ailleurs la plus répandue dans le canton de La Tour- du-Pin. Enfin, la forme lu m'est encore signalée dans trois cantons contigus de Tarr. de Valence : Bourg-de- Péage, Romans et Saint-Donat. On sait que les villes de Romans et de Bourg-de-Péage sont situées Tune en face de Tautre et ne sont séparées que'par llsëre. On dit lu à Boarg-de-Péage même, à Saint-Donat, et, pour le canton de Romans, à Triors (1) ; dans une autre partie du can- ton de Romans, à Châtillon-Saint-Jean, on dit le.

Nous verrons que lu est plus répandu comme forme de rarticle masculin pluriel.

LOU

La forme provençale lou est particulièrement en usage dans les départements les plus méridionaux de la région que nous étudions. Elle paraît occuper la presque totalité du département des Hautes-Alpes. Je la relève dans les réponses qui me sont envoyées pour Aspres- sur-Buëch, Saint- Julien-en-Beauchêne (c. d'Aspres-sur- Buëch), Barcillonnette, Ribeyret (c. de Rosans), dans Tarr. de Gap, et pour Chorges, dans Tarr. d'Embrun. Les traductions de la Parabole de l'Enfant prodigue en patois de Gap {Mélanges sur les langues, p. 533; réim- pression Favre, p. 123), d'Embrun (Patois des Alpes Cottiennes, p. 157), du Monôtier, arr. de Briançon {Ibidem, p. 155), la grammaire du patois du Queyras, c. d'Aiguilles, arr. de Briançon {Ibid., p. 10), nous don- nent aussi lou. Je n'ai trouvé une forme différente, le^ que dans le patois de Briançon (/6id.,p. 150). Cette ville est voisine d'une région dans laquelle la forme régulière de l'article est en effet le: la Savoie, et la partie italienne ( Bs Alpes Cottiennes. Le Salut à l'Occitanie.,,, traduit I % cent sept idiomes (Montpellier, Hamelin frères,

(1) Mon correspondant de Triors indique par le signe de la voyelle rêve» la brièveté de i*tt de lu. Mon correspondant de Saint-Donat I marque d'im accent grave.

Digitized by

Google

92 REVUE DES PATOIS

1886) donne des traductions da Salut d^ns les patois suivants des Hautes-Alpes : arr. de Gap, L'Epine (c. de Serres}, Veynes et Orpierre ; arr. de Briançon, Aiguilles, Arvieux-Queyras (c. d'Aiguilles), Vallouise (c. de Largentière) ; arr. d'Embrun, Guillestre, Bas- Champsaur (commune de Breziers, c. de Chorges). Partout j'ai relevé la forme lou pour Tarticle masculin singulier.

Lou occupe aussi la plus grande partie du départe- ment de la Drôme ; c'est la forme qui m'est donnée dans toutes les réponses que j'ai reçues pour les arr. de Nyons, de Montélimar, et de Die : dans l'arr. de Nyons, Nyons et le Buis-les-Baronnies ; dans l'arr. de Monté- limar, Suze-la-Rousse et Baume de Transit (c. de Saint- Paul-trois-Châleaux), Sauzet (c. de Marsanne), Pont-de- Barret et Montjoux (c. de Dieulefit), Taulignan (c. de Grignan) ; dans l'arr. de Die, Die, Menglon {c. de Ghâ- tillon). Bouvières (c. de Bourdeaux), Beaufort (c. de Cresl). Les traductions de la Parabole et celles du Salut à TOccitanie donnent aussi la forme lou pour les patois de Nyons et Buis, dans l'arr. de Nyons; de Die et de Luc-en-Diois, dans l'arr. de Die ; de Mar- sanne, dans l'arr. de Montélimar. Mais la traduction du Salut en patois de Lus-la-Croix-IIaute (c. de Châtil- lon-en-Diois) donne le.

Dans l'arr. de Valence, on a lou à Beaumont-lès- Va- lence (c. de Valence), Valence (d'après Mél. sur les langues, p. 529), Chanos-Curson (c. de Tain), Chabeuil et Montmeyran (c. de Chabeuil), Mirmande (c. de Lo- riol). C'est dans cet arrondissement que se trouve l'en- clave de « lu » que nous avons signalée plus haut. En outre, on rencontre les formes) lo et le dans la région voisine de l'arr. de Saint-Marcellin (Isère) : lo à Saint- Bonnet-de-Valclérieux (c. du Grand-Serre), le à Châlil- lon-Saint-Jean (c. de Romans) (1).

Le département de l'Ardèche est tout entier acquis à forme lou d'après les renseignements que j'ai reçus

(1) Dans le même canton, comme nous l'avons vu, on trouve la forme lu à Trior$«

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. ^ LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 93

pour Gras (c. de Bourg-Saint-Andéol), Saint-Pierreville, Lavilledieu (c. de Villeneuve-de-Berg), Baix (c. de Cho- mérac),Viviers, de Tarr. de Privas ; pour Vallon, Labla- chère et Payzac (c. de Joyeuse), Jaujac (c. de Thueyts) et Coucouron, de Tarr. de Largentière ; pour Le Chey- lard, Saint-Victor (c. de Saint- Félicien), Devesset (c. de Saint-Agrèye), La Chapelle-sous-Chanéac (c. de Saint- Martin-de-Valamas), BoJBfres (c. de Vernoud), de l'arr. de Tournon. Les traductions de la Parabole donnent aussi lou pour Privas {MéL, p. 515 ; réimp. Favre, p. 103), et pourAnnonay, del'arr. de Tournon {MéL, p. 516 ; réimpr. Favre, p. 104). Toutefois, M. Clugnet {Glossaire du patois de Gilhoc) indique lo et le (p. 47) pour Gilhoc (c. de La Mastre, arr. de Tournon).

Le département de la Haute-Loire est divisé en trois arrondissements disposés parallèlement de Touest à Test. Chacun de ces arrondissements contient dans sa partie septentrionale (1) une région l'on dit le (voy. ci-dessous). Partout ailleurs on a lou : à Pinols, dans Tarr. de Brioude ; à Freycenet-Latour (c. de Mo- nastier), à Pradelles, à Fay-le-Froid, â Saint-Hostien (c. de Saint-Julien-Chapteuil), à Saugues,à Cayres,dans Tarr. du Puy ; à Tence et à Saint- Voy (c. de Tence), dans Tarr. d'Yssingeaux. La traduction de la Parabole donne aussi lou pour les environs du Puy (MéL^ p. 514; réimpr. Favre, p. 101).

La forme lou occupe encore la partie méridionale de l'arrondissement de Grenoble, dans le voisinage des Hautes-Alpes et de la Drôme. Je la relève pour Mens, pour La Motte-d^Vveillans et La Motte-Saint-Mar- tin (c. de La Mure), Saint-Paul-les-Monestier (c. de Mo- nestier-de-Clermont), Monestier-du-Percy (c.de Clelles). Lou vodou de Sant-Brancassi, par G. Guichard, donne la forme lou pour le canton de Mens, et le Recueil de poésies eii patois du Dauphiné, par Lapaume, la donne aussi pour Sinard (c. de Monestier-de-Clermont). Nous verrons que Tarrondissement-de-Grenoble offre concur-

(1) Et aussi dans la partie occidentale de Tarr. de Brioude (Lavoùte- Chilhac).

Digitized by

Google

^

94 RËVtm DÈS PAtOtd

remment les formes lo et le. Le canton de Vizille est à peu près au centre de ces diverses formes ; aussi les ré- ponses que j'ai reçues pour plusieurs communes de ce canton, hésitent-elles tantôt entre lo et le, tantôt entre le et lou. L'hésitation entre le et lou se produit à Saint- Jean-de-Vaux. Il en est de même à La Garde, c. de Bourg-d'Oisans. Dans la traduction de la Parabole en patois de TOisan, publiée par Champollion, on a lou, mais plusieurs communes du canton du Bourg-d'Oisans disent le ; voyez plus loin.

Lou se trouve aussi dans le petit coin du département de l'Isère (arr. de Vienne) qui confine à l'Ardèche, à Péage-de-Roussillon (1), c. deRoussillon, et dans la partie sud de Tarr. de Saint-Marcellin, près de la région de la Drôme qui a la même forme, àPresles-en-Royans, c. de Pont-en-Royans.

En négligeant pour le moment, sauf à y revenir, les pays la forme lou est sporadique, et en remontant vers le nord, nous rencontrons, en Franche Comté, une région étendue acquise tout entière à l'article lou. C'est la forme qui m'est indiquée dans toutes les réponses que j'ai reçues pour le département du Doubs : arr. de Pon- tarlier, à Levier et à Bians-les-Usiers (c. de Levier), i Boujeons, Remoray et Pontets (c. de Mouthe), aux Fourgs (c. de Pontarlier), au Sauget et à Liévremont (c, de Montbenoît) ; arr. de Besançon, à Fertans, Re- franche et Nans-sous-Sainte-Anne (c. d'Amancey), à Epeugney (c. de Quingey), à Mamirolle (c. de Besan- çon), à Rigney (c. de Marchaux), à Franois et Ruffey (c. d'Audeux), à Avanne (c. de Boussières) ; arr. de Baume-les-Dames, à Nancray et Glamondans (c. de Roulans), à Abbenans (c. de Rougemont), à Courtetain et Passonfontaine (c. de Vercel), à Blassans et Geney (c. de Llsle-sur-le-Doubs), à Cour-les-Baumes (c. de Baume-les-Dames) ; arr. de Montbéliard, à Russey et à La Grand-Combe-des-Bois (c. de Russey), i Frambou- hans (c. de Maîche), i Dampierre-sur-le-Doubs (c. de

(1) Mon correspondant pour le Péage-de-RoussiUon écrit

ment km, qu*il fait suivre, une fois, de leu entre parenthèsee.

Digitized by

Google

ts. ÛLÉDAt. LB0 PktOXn M L4 BÉGION LYONNAlSB M

PoQt-de-Roide). Tous les textes imprimés en patois du Doabs que j'ai pu consulter concordent avec ces rensei- gnements directs. Je remarque seulement dans les pro- verbes en patois des Fourgs, publiés par M. Tissot {Les Fourgs, Besançon, 1873) la réduction fréquente de loukr, par exemple « Tfu », au lieu de « lou fu » Z^ feu.

Les trois arrondissements du département de la Haute- Saône sont disposés parallèlement de Touest à l'est, et chacun d'eux est borné au midi par le département du Doubs. Dans le voisinage du Doubs, c'est-i-dire dans leur partie méridionale, ces trois arrondissements offrent la forme lou : arr. de Gray, à Bonboillon (c. de Marnay), et & Autoreille et Géziers (c. de Gy) ; arr. de Vesoul, à Buthiers et & Boult (c. de Rioz), à Montbozon, à Noroy- le-Bourg, à Navenne et i Lavilleneuve (c. de Vesoul), à Raze (c. de Scey-sur-Saône) (1) ; arr. de Lure, à Viller- sexel, et & Coisevaux (c. d'Héricourt). La limite septen- trionale de l'article lou (2) décrit ainsi un arc de cercle qui coupe le département de la Haute Saône, englobant au centre la moitié environ de Tarr. de Vesoul, et s*in- fléchissant & droite et & gauche.

L'extrémité sud du département du Doubs est reliée à la partie septentrionale du département de l'Ain, qui est acquise aussi à l'article lou, par une bande de pays, offrant le même article, qui forme le sud du départe- ment du Jura. Le nombre relativement restreint des ré- ponses que j'ai reçues pour le Jura ne me permet pas de fixer exactement les limites de lou dans ce départe- ment. J'ai relevé cette forme sur les points suivants : dans l'arr. de Poligny, à Foncine (c. de Planches) d'a- près un conte patois publié par M. Tissot {Les Fourgs, p. 276) ; dans Tarr. de Lon8-ie-Saunier,à Domblans (c. de Voiteur) d'après une chanson publiée dans les Mélanges

[1) Dans le même canton, à Chantes, on a la forme le,

(2) En debors de la région que nous étudions, on trouve lou plus a nord dans une partie du département de Meurthe-et-Moselle : à 1 Jzéville, arr. et c. de Nancy, diaprés les Patots Lorrains d'Adam, e à OnyiUe, c. de GhamUey, arr. de Briej» d'après les traductions d la Parabole.

Digitized by

Google

96 ftEYUE DES PATOIS

sur les langues (p. 46), à Clairvaux, d'après la Statisti- que générale du Jura, de Pyot (p. 383), à Bornay (c. de Lons-le-Saunier), à Blye (c. de Conliège) (1), à Poisoux (c, de Saint-Amour, Voy. Romania, XIV, 551); dans Tarr. de Saint-Claude, à Grandvaux(c. de Saint-Laurent) et à Moirans.

Dans le département de F Ain, Tarlicle loit occupe l'ar- rondissement de Bourg, à l'exception de la pointe mé- ridionale, et le nord-ouest de l'arr. de Nantua. Nous l'a- vons relevé, pour l'arr. de Bourg, à Peronnas et Viriat (c, de Bourg), à Saint-Julien, Courtes, Lescheroux et Saint-Jean (c. de Saint-Trivier-de-Courtes), à Salavre (c. de Coligny), à Montrevel, à Boissey (c. de Pont-de- Vaux), à Saint- Jean (c. de Pont-de-Veyle),à Chavannes- sur-Suran (c. de Trefifort) (2) ; pour l'arr. de Nantua, à Bouvent (c. d'Oyonnax) et à Izernore (3). Dans la partie nord de l'arr. de Trévoux, sur les confins de l'arr. de . Bourg, on a lou à Chaveyriat et à Vonnas (c. de Châtil- lon-sur-Chalaronne).

Entre les deux grands domaines de lou que nous ve- nons de déterminer dans la région qui fait l'objet de notre étude, l'un au sud, l'autre au nord, on retrouve sporadiquement cette forme sur quelques points des dé- partements de la Loire et de l'Isère. On dit lou à Saint- Étienne (4) : voyez les textes cités par Gras {Diction- naire du patois forézien^ p. 255 et 258) et les œuvres des poètes du cru, les Chapelon, Philippon et Linossier. On dit aussi lou dans une partie du canton de Saint- Haon-le-Châtel (arr. de Roanne). Dans les textes cités par Gras pour le canton de Saint-Jean-Soleymieux (arr. de Mont-brison), on a tantôt lou et tantôt le. Dans l'Isè- re, en dehors des parties de ce département qui se rat- tachent directement au domaine méridional de lou,

(1) Nous avons vu qu'une autre commune du même canton aies formes le et le.

(2) Nous verrons qu'à TrefTort même, on trouve la forme lo.

(3) Nous verrons qu'une autre commune du canton d'Izernore a la forme lo.

(4) La réponse & mon questionnaire qui m'a été faite en patois do Saint-Etienne donne /^, mais j'imagine qu'il y a erreur.

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LES PATOIS ]>E RÉGION LYONNAISE 97

cette forme m'est signalée à Chaponnay et à Marennes (c. de Saint-Symphorien d'Ozon),à Roche (c. de La Ver- pillière), pour l'arr. de Vienne ; et à Saint-Didier-de-La- Tour, c. et arr. de La Tour-du-Pin (1).

LE

En dehors et à Test de la France, Tarticle le se ren- contre dans les parties alpines du Piémont (Oulx et val- lée de Pragelas, d'après le Patois des Alpes Cottiennes, p. 152 et 153) et dans la presque totalité de la Suisse française (voyez les traductions de la Parabole et les travaux de MM. Hœfelin, Cornu, Gilliéron). On ne s'é- tonnera donc pas que nous trouvions cette forme de Tar- ticle dans les départements de notre région qui confi- nent à l'Italie et à la Suisse. Nous l'avons déjà signalée dans un coin du département des Hautes-Alpes (Brian- çon). Elle s'étend sur la Savoie presque tout entière. Pour le département de la Savoie, nous la relevons à Saint-Georges d'Hurtières(c. d'Aiguebelle, arr. de Saint- Jean-de-Maurienne), à Mercury-Gémilly (c. d'Albert- ville), à Grésy-sur-Isère, à Beaufort, dans l'arr. d'Al- bertville ; à Grésy-sur-Aix (c. d'Aix-les-Bains), dans l'arr. de Chambéry. Toutefois, d'après les textes cités dans les Origines du patois de la Tarentaise,i^B.r l'abbé Pont, la forme lo occuperait la Haute Tarentaise (arr. deMoutiers). Pour la Haute-Savoie, on trouve teàMey- thet (c. d'Annecy) à Annecy même (d'après les Prover- bes publiés par M. Constantin), àRumilly (sous la forme apostrophée f , d'après les chansons de J. Béard), dans l'arr. d'Annecy ; à Desingy (c. de Seyssel) dans l'arr. de Saint- Julien (3); à Margencel, Authy et Sciez (c. de Thonon) et à Boëge, dans l'arr. de Thonon. Mais on me signale la forme lo à Bouches, c. de Ghamonix, arr. de Bonneville.

En continuant à suivre la frontière de Suisse, nous

(1) Dans ce même canton de La-Tour- du-Pia, nous avons déjà constaté Temploi de la forme lu, et nous verrons qu'on trouve auss les formes le et lo»

{2) Dans le même arr., nous avons signalé la forme à Frangy,

RBV. D, PATOIS 7

Digitized by

Google

1

08 HGVUK DBS PATOIB

arrivons au département de rAin. L'article le est seul employé dans les réponses que nous avons reçues pour l'arrondissement de Gex : à Gex même (1), à Challex (c. de CoUonges), à Versonnex, Vesancy et Thoiry (c. de Ferney). On le trouve ensuite dans la partie de Tarr. de Nantua qui confine à la Haute-Savoie en longeant le Rhône, à Arlod (c. de Châtillon de Michaille) (2), et dans celle qui confine à Tarr. de Belley, à Petit-Albergement (c. de Brénod)(3). L'arr.deBelley paraît presque tout entier acquis à la forme te. Nous la trouvons à Belley (4), Peyrieu et Cressin-Rochefort (c. de Belley), à Virieu-le- Grand, à Ruffleu et à Fitigneu (c. de Champagne) (5), à Sutrieu, àHautevilleet àCormaranche (c. d'Hauteville) (6), à Lagnieu (7), à Gorbonod (c. de Seyssel) (8). Pour i'arr. de Bourg, nous trouvons le dans la pointe méri- dionale, à Pont-d'Ain, Druilliat et Tossiat (c. de Pont- d'Ain). Enfin on remarque des traces éparses de te dans Tarr. de Trévoux, à Miribel (c. deMontluel,tout près du département de l'Isère) (9), à Rigneux-le-Franc (c. de Meximieux), à Reyrieux (c. de Trévoux). On a lo (voy. plus loin) dans d'autres parties des cantons de Mexi- mieux et de Trévoux. Pour Marlieux (c. de Villars) (8),

{{) Cf. Le Duc, Chansons patoises, p. 291.

(2) D*autre8 communes du môme canton, comme nous le verrons plus loin, ont la forme lo, qui est la plus répandue dans cet arrondis- sement.

(3) Sur un autre point du même canton, on a la forme lo ; voy. plus loin.

(4) Toutefois, dans les Noêls bressans de Le Duc, on trouve (ou et lo pour Belley, (p. 128); mais dans les Chansons patoises publiées par le même, on a /^ pour le même pays.

(5) Cf. Le Duc, Chansons patoises, p. 143.

(6, 7, 8) Sur d'autres points des mêmes cantons, on a la forme lo ; voyez plus loin.

(9) Dans le terrier de Miribel, publié par M. Philipon {Reime des Patois, I, 35), et qui appartient au commencement du xiv« siècle, la forme de l'article est lo. Mais on ne s'étonnera pas que, du xiv^ au XIX* siècle, elle ait pu passer de lo à le. La. persistance de lo dans les pays circonvoisins permet de croire que cette transformation est cente.

(10) Dans un texte présenté par Le Duc {Ch, patoises, p. 378) comme émanant de Marlieux, on rencontre la forme lou. Mais ce texte est un

Digitized by

Google

L. GLâDAT. USB PATOIS DE LA. RÉOION LYONNAISE 99

j'ai reçu deux réponses contradictoires, Tune donnant lo et l'autre le. Ailleurs, à Trévoux même, à Baneins (c. de Saint-Trivier-sur-Moignans). mes correspon- dants hésitententre le et lo, Ces hésitations s'expliquent sans doute par un son intermédiaire entre ces deux formes.

En suivant toujours notre frontière orientale, il faut sauter les départements du Jura (1) et du Doubs pour re- trouver le dans le territoire de Belfort, à Grand villars (c. de Délie), à Bermont (c. de Belfort; ce canton a aussi la forme lo), et dans le canton de Fontaine.

Tous les pays que nous venons de parcourir peuvent être considérés comme se rattachant, pour la forme de l'article, aux patois de la Suisse française. Si nous re- descendons maintenant du nord au sud, en suivant la limite occidentale de notre région, nous trouverons en- core l'article le dans une série de patois qui se rattachent au domaine du français central.

M. Adam, dans son étude sur les patois lorrains, cons tate la présence de le dans la région occidentale du dé- partement des Vosges: à Ménil en-Xaintois (c. de Mire- court), à Laneuveville-sous-Montfort et à Lignéville (c, de Vittel), à Saint-Baslemont (c. de Darney), dans Tarr. de Mirecourt ; à Trampot, Pargny et Landaville (c. de Neufchâ*eau), à Maconcourt, Vouxey et Houécourt (c. de Châtenois) et à Bulgnéville, dans l'arr. de Neuf- château. Dans le même arrondissement de Neufchâteau, cette forme nous est encore signalée à Dommartin-sur- Vraine (c.de Châtenois) et à Ainvelle (c. de Lamarche) (2) .

La partie occidentale du département de la Haute- Saône est également acquise à l'article le. Nous le trou- vons à Baulay (c. d'Amance), à Jussey, àBetoncourt-les- Ménétriers (c. de Vitrey) et à Chantes (c. de Scey-sur- Saône) (3), dans l'arr. de Vesoul; à Dampierre-sur-Salon,

article de journal, publié sous un pseudonyme, et dont la provenance est contestable.

(4) Nous allons revenir sur le Jura, qui offre le dans sa partie occi- dentale.

(2) On trouve aussi lo dans ce canton.

(3) Nous avons vu qu'une autre commune de ce canton avait lou

Digitized by

Google

iOO RBVUB DBS Ï>AT0I8

à Germigney et à Apremont (c. de Gray), à Montagney et à Broye-les-Pesmes (c. de Pesmes), à Vellexon (c. de Fresne-Saint-Mamès), à Oyriéres (c. d'Autrey) et à Ghamplitte, dansTarr. de Gray.

Môme forme dans la partie nord-ouest du départe- ment du Jura. Il y a unanimité dans les réponses que j'ai reçues pour Tarr. de Dôle (Tavaux, c. de Chemin ; Foulnay, c. de Chaumergy ; Offlanges, c. de Montnii- rey; La Loye, c. de Montbarrey). Ajoutez Quintigny (c. de Bletterans), dans Tarr. de Lons-le-Saunier (1).

Le se trouve dans toutes les réponses que j*ai reçues pour le département de Saône-et-Loire, à l'exception de deux cas de le, que nous avons signalés. Ces réponses viennent des pays suivants : St-Racho (c. de La Clayet- te), Oudry (c. de Palinges), Vitry-en-CharoUais (c. de Paray-le-Mouial), Les Guerreaux,La Motte-St-Jean,St- Agnan (c. de Digoin), Bourbon-Lancy, Toulon-sur- Arroux, LaGuiche, Collonges et Joncy (c. de La Gui- che),Bourg-le-Comie(c.deMarcigny),Sivignon(c. de St- Bonnet-de-Joux), St-Igny-de-Roche (c. de Chauflfailles), dans Tarr. de CharoUes ; wSt-Amour et Chânes (c. de La Chapelle-de-Guinchay), Clessé (c. de Lugny), La Tru- chère (c. de Tournus), Matour, Authumes (c. de Pierre), Ameugny, Malay, Sigy-le-Châtel (c. de St-Gengoux-le- National), Ste-Cécile (c. de Cluny), Sagy (c. de Beau- repâire), St-Martin-de-Senozan, St-Sorlin et Solutré (c. de Mâcon), Tramayes et Germolles (c. de Tramayes), dans l'arr. de Mâcon ; Cussy-en-Morvan (c. de Lucenay- TEvêque), St-Bérain-sous-Sanvigne (c, de Montcenis), Dezize(c. de Conches-les-Mines), Charbonnat-sur-Ar- roux (c. de Mesvres), Epinac, Issy-l'Evêque, dans Tarr. d'Autun ; Navilly (c. de Verdun), Mercurey et St-Jean- de-Vaux (c. de Givry), Sevrey et Sassenay (c. de Châ- Ion), St-Eusèbe (c. de M'-St-Vincent), St-Germain-du- Plain, Marcilly (c. de Buxy), Fontaines (c. de Chagny), St-Vallier (c. de Monceau-les-Mines), Sennecey-le-Grand, dansTarr. de Châlon; Bosjean (c. de St-Germain-du-

(1) Dans ce même arrondissement, nous avons vu que la réponse pour Chille, c. de Conliège, hésite entre le et iè.

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 101

Bois); La Chapelle-Thècle (c. de Montpont), Savignj^- en-Revermont (c. de Beaurepaire-en-Bresse), Branges (c. de Louhans), Ormes (c. de Cuisery), Vérissey (c. de Monlret), Le Miroir (c. de Cuiseaux), dans i'arr. de Louhans.

L'article le est généralement employé dans le dépar- tement dé la Loire, sous réserve d'une région assez res- treinte où l'on trouve to, comme nous le verrons plus loin, et de quelques enclaves de lou. que nous avons déjà signalées. On a Z^ à Renaison, St-Rirand et Am- bierle (c. de St-Haon-le-Châtel), à Pouilly et à Nandax (c. de Charlieu), à Belmont, à St-Cyr-de-Faviéres (c. de St-Symphorien-de-Lay), â Juré et à Champoly (c. de St- Jast-en-Chevalet), dans Tarr. de Roanne ; à St-Didier- sur-Rochefort (c. de Noirétable), â Ailleux (c. de Boën), i Boën même (d'après les textes qui suivent le Diction- flaire du patois forézien, de Gras), à Feurs (d'après Gras), à Moingt (c. de Montbrison), àMontbrison même (d'après Gras), à Chambles (c. de St-Rambert), à Rozier, Estivareille et Usson (c. de St-Bonnet-le-Château) (1), dans Tarr. de Montbrison ; à La Fouillouse (c. de St- Héand), à St-Ghamond et à Izieux (c. de St-Chamond), à Firminy (c. du Chambon), à Bourg-Argental, et, d'après Gras, à Jonzieu (c. de St-Genest-Malifaux), dans Tarr. de St-Elienne.

Le nord du département de la Ilte-Loire est égale- ment acquis à la forme le : La Chaise-Dieu et Lavoûte- Chilhac, dans l'arr. de Brioude; Craponne, dans l'arr. du Puy; La Chapelle-d'Aurec (c. de Monistrol), dans l'arr. d'Yssingeaux.

L'article le occupe donc la partie orientale et la partie occidentale de la région que nous étudions. Entre les deux, au centre, se placent les départements de risère et du Rhône, qu'il nous reste à parcourir.

Le département du Rhône se partage entre les for- mes lo et le, la première étant plus répandue dans l'arr. de Lyon, et la seconde dans larr. de Villefranche, no- tamment à St Bonnet-de-Bruyères (c. de Monsols),Pont-

(1) Usson, d'après Gras.

Digitized by

Google

103 RBVOfi PBS PATOIS

Trambouze (c. de Thizy), Charnay (c. d'Anse) (1), St-La ger (2), Odenas et Cercié (c. de Belleville),Quincié et les Ardillats (c. de Beaujeu), Blacé et Vaux-Rhône (c. de Villefranche).

Dans le département de Tlsère, on rencontre sporadi- quement l'article te,à St-Jean de-Bournay,àRevel (c. de Beaurepaire) (8), à la Côte-St- André et à Gillonay (c. de La Côle-St- André) (4), à Corbas (c. de St-Symphorien- d'Ozon) (5), dans Tarr. de Vienne ; à La Tour-du-Pin et à Vignieu (c. de La Tour-du-Pin), à St-Savin (c. de Bour- goin), dans l'arr. de La Tour-du-Pin ; à Vinay, dans Tarr. de St-Marcellin ; au Fréney-d'Oisans, à Auris-en- Oisans, Livet-et-Gavet et Villard-Reculas (c. de Bourg- d'Oisans), à Voreppe (c. de Voiron), au Guâ (c. de Vif), à Champ (c. de Vizille),â Chapareillan (c.du Touvet) (6), dans l'arr. de Grenoble. Joignons un coin du départe- ment de la Drôme, dans les voisinage de Tlsère : Châtil- lon St-Jean, c. de Romans, arr. de Valence.

LO.

La forme lo n'occupe pas de grandes régions com- pactes, comme il arrive pour lou et pour le, si ce n'est dans le nord. Mais on la rencontre par îlots plus ou moins étendus dans la plupart des départements que nous étudions.

Nous avons déjà vu que M. Clugnet {Glossaire du pa- tois de Qilhoc) signale l'article lo sur un point du dé- partement de l'Ardèche, à Gilhoc, c. de La Mastre, arr. de Tournon.

Un autre cas de to, qui paraît tout à fait isolé, est celui de Houches, c. de Chamonix, arr. de Bonneville, en

(\) Mon correspondant pour Charnay indique que la voyelle de Par ticie masculin singulier est entre o et e.

(2) Mon correspondant pour St-Lager indique que la voyelle de l'ar- ticle masculin singulier est entre e et eu,

(3, 4, 5) On a /o dans d'autres parties des cantons de Beaurepaire, de la Côte-St-André et de St-Symphorien-d*Ozon.

(6) D'autres communes du canton du Touvet ont lo.

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. •- LES PATOIS DB Lk RÂGION LYONNAISE 108

Hte-Savoie. C'est d'aillears la seule réponse que j'aie re- çue pour cet arrondissement.

Dans le département de la Drôme, lo m'est indiqué à St-Bonnet-de-Valclérieux (c. du G^Serre, arr. de Va- lence).

St-Bonnet-de-Valclérieux est i proximité de Tarr. de St-Marcellin (Isère). Cet arrondissement est presque tout entier acquis à la forme lo ; nous la trouvons à Va- tilieu, St-Paul-d'Izeaux, La Forteresse (c. de Tullins), à Sillans, Penol, St-Michel-de St-Geoirs (c. de St-Elienne- de-St-Geoirs), à St-Bonnet-de-Chavagne (c. de St-Mar- cellin). Nous avons encore lo à La Terrasse, St-Hilaire et La Buissière (c. du Touvet), à St-Pierre-d'AUevard, Pinsot et Moutaret (c. d'Allevard), i Bresson, Rovey- sieux. Le Sappey, St-Ismier et Bernin (c. de Grenoble), i Grenoble même (d'après les textes patois publiés), à Pontcharra (c. de Goncelin), à Noyarey (c. de Sasse- nage),à Méandre et àLans(c.de Villard-de-Lans)(l),dans Tarr. de Grenoble; aux Côtes-d'Arey (c. de Vienne), i St-Pierre-de-Chandieu et à St-6eorges-d'Espéranche (c. d'Heyrieux), à Beaurepaire et Pommier (c. de Beaure- paire) (2),â Semons et à Faramans (c. de La Côte-St- An- dré) (3), i Jons (c. de Meyzieu)(4), dans Tarr. de Vienne ; à Pressins et à Chimilin (c. de Pont-de-Beau voisin), à Charavines, Oyeu et Le Pin (c. de Virieu), aux Ave- nières (5) (c. de Morestel) (6), à La Chapelle-de-La-Tour, Crémieu et St-Clair-de-la-Tour(c.deLaTour-du-Pin)(7), dans l'arr. de la Tour-du-Pin.

(i) Pour une autre commune du canton de ViUard-de-Lans, Au- tranSy je constate une hésitation entre lo et le. De môme pour Cbampagnier, c. de Vizille.

(2, 3) Nous avons vu qu'on a /«dans d'autres communes des can- tons de Beaurepaire et de La Côte-St-André.

(4) Pour Meyzieu, même hésitation entre lo et le.

(5; Une autre réponse pour les Avenières m'indique non pas lo, mais c Um très adouci. »

(6) Pour Bouvesse-Quirieu, dans le même canton de Morestel, je constate une hésitation entre leeilo.

(7) Pour Faverges, dans le même canton de La Tour-du-Pin, je constate une hésitation entre le et lo. Nous avons vu, d'ailleurs, que le canton de La Tour-du<Pin offre aussi les formes le^ lou et lu^

Digitized by

Google

104 RBVUE DES PATOIS

Pour le département de la Loire, nous trouvons lo dans la partie orientale des arrondissements de Roanne et de Montbrison (1), entre le cours de la Loire et les monts du Lyonnais, à la limite du département du Rhône : à Fourneaux (c. de St-Symphorien-de-Lay) (2), & Ste-Colombe (c. de Néronde), dans Tarr. de Roanne; à Essertines-en-Donzy (c. de Feurs), à Viricelles (c. de St-Galmier), dans Tarr. de Montbrison. Enfin dans Tarr. de St-Etienne, on trouve lo à Rive-de-Gier (voyez les poésies de Roquille) sur les confins de la partie di| Rhône qui a la même forme d'article.

Le Rhône a to à Longes (c. de Condrieu), à Grezieux- le-Marché (c. de St-Symphorien-sur-Coise), à Mornant (d'après Monin^Patois lyonnais\ddLns Tarr. de Lyon (3); à St-Véran et à Létra (c. du Bois d'Oingt), dans Tarr. de Villefranche.

Dans le département de TAin, Tarr. de Trévoux offre un grand mélange des formes lo et le. Nous avons indi- qué les pays on dit le et ceux on hésite. On dit lo àSt-Maurice-de-Gourdans, Bourg-Sl-Christophe et Fa- ramans (c. de Meximieux), à Illiat (c. de Thoissey), à Neuville les-Dames (c. de Châtillon-sur-Ciialaronne)(4). Dans Tarr. de Belley, le domine, on a quelques exemples de lo : & Torlier (c. d'Hauteville), à Vaux (c. de Lagnieu), à Seyssel et à St-llambert (d'après les Noëls bressans publiés par Le Duc). C'est lo qui domine dans l'arr. de Nantua et dans la partie voi- sine de l'arr. de Bourg; nous avons relevé cette for- me â St-Alban (c. de Poncin), à Brion (c. de Nantua) et à Nantua môme (d'après les Noëls de Le Duc), à Cor-

(1) Je la trouve aussi (conjointement avec leu) à l'autre extrémité du département, dans les monts de la Madeleine, d'après une chanson publiée par Gras. Ce fait est à rapprocher de rattrit)ution de la même forme à l'Auvergne par Mistral (Dictionnaire, art. loii),

(2) Dans le même canton, on a le à St-Cyr-de-Favières.

(3) C'est aussi la forme de Tarticie dans les textes littéraires en pa- tois lyonnais du xviii' et du xix® siècle, et à plus forte raison dans les textes antérieurs.

(4) Rappelons que, dans une partie de ce canton, on a la forme loti»

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LES PA.TOIS DE LA. RÉGION LYONNA.ISE 106

celles (c.de Brénod) (l),à St-Germain-de-Joux et à Villes (c. de Châtillon-de-Michaille) (2), à Ceignes (c. dlzer- nore), dans l'arr. de Nantua ; à Grand-Corent, Geyzô- riat et Villereversure (c. de Geyzériat) et à Treffort (3), dans Tarr. de Bourg. En résumant les renseignements que nous possédons sur le département de TAin, nous pouvons dire d'une façon générale que lou domine dans la Bresse, le dans le pays de Gex et une partie du Bas- Bugey, to dansleBugey et le Revermont, et que les Dombes se partagent entre lo et le.

En remontant vers le nord, nous trouvons un îlot de l'article lo dans un coin du département du Jura voisin delà Suisse, à Longchaumoiset àBois-d'Amont(c. de Morez, arr. de St-Glaude).

Enfin la région la plus étendue qui soit occupée sans interruption par l'article lo, comprend le nord de Tarr. de Lure, dans la Haute-Saône, la partie voisine du ter- ritoire de Belfort (l'autre partie de ce territoire se ratta- chant au sud de Tarr. de Lure et au département du Doubs, qui ont la forme loti), et le département des Vosges presque tout entier, â l'exception de la partie orientale de l'arr. de Remiremont, Ton trouve lé, et du nord de l'arr. de Neufchateau, qui offre le et eicL Voici les villes et cantons de cette région pour lesquelles jai des attestations formelles de la présence de l'article io : Haute-Saône. Aillevillers (c. de St Loup), Bouli- gney (c. de Vauvillers), Melisey, Glairegoutte (c. de Champagne}^), Raddon (c. de Faucogney), Villers-les- Luxeuil (c. de Saulx), dans l'arr. de Lure, et un village de Tarr. de Vesoul qui confine à l'arr. de Lure, Mer- suay (c. de Port-sur-Saône) ; territoire de Belfort, le canton de Rougemont-le-Ghâteau, celui de Giroma- gny (notamment Auxelles-Haut), et une partie du can- ton de Belfort ; Vosges, Tendon (c. de Remiremont) et le canton de Plombières, dans l'arr. de Remiremont;

(1,2) On a le dans d'autres parties des cantons de Brénod et de CMtiilon-de-Michaille (voy. plus haut).

Ci) Dans une autre partie du canton de Treffort, on a la forme lou qui est la plus répandue dans Tarr. de Bourg.

Digitized by

Google

106 RBVUB DBS PATOIS

Gérardmer,Ies cantons de St-Dié (notamment Taintrux), de Senones (notamment Le Mont), de Fraize, Proven- chères-sur-Fave, Raon-l'Etape, Brouvelieures, dans Tarr. de St Dié; Moyemont et Roville-aux-Chônes (c. de Rambervilliers), Gmey-les-Surance (c. de Bains), Xer- tigny et Uriménil (c. de Xertigny), et les cantons de Châtel,de Bruyères et d'Epinal (notamment St -Laurent), dansTarr. d'Epinal; les cantons de Darney, de Dom paire et de Mirecourt (notamment Remicourt), dans l'arr. de Mirecourt ; et une partie du canton de La- marche dans Tarr. de Neufchâteau.

En dehors de la région que nous étudions, Tarticle lo s'étend encore, d'après M. Adam, sur la plus grande partie du département de Meurthe-et-Moselle. Je le re- lève aussi dans la traduction de la Parabole en patois d'Altkirk (Alsace).

Dans un prochain numéro, nous étudierons les formes contractes (français t du, au ») de l'article masculin.

L. Clédat.

Digitized by

Google

UN CONTE EN PATOIS LYONNAIS

DU COMMENCEMENT DU SIÈCLE

Lorsque, vers 1806, le bureau chargé de la direction de la Statistique de TEmpire résolut de recueillir des traductions de la parabole de VEnfant prodigue dans les divers patois de la France, Cochard était conseiller de préfecture du Rhône. Il fut chargé, en cette qualité, de rassembler les traductions pour le département. Co- chard avait le goût des recherches érudites et s'acquitta de sa tâche avec zèle et conscience. Notre dessein est de publier un jour l'ensemble des traductions qu'il a faites ou recueillies et dont plusieurs sont demeurées iné- dites (1).

Mêlé avec elles, nous avons rencontré un conte patois intitulé : Dialogue de deux hommes de la paroisse de... qui étaient au cabaret. La paroisse, c'est Saint-Sympho- rien-le-Château, aujourd'hui Saint-Symphorien-sur- Coize, gros bourg sur les limites du Forez. En effet, la Parabole en patois de S*-S. offre non seulement les mêmes particularités phonétiques et orthographiques, mais le manuscrit est de la même main que le conte (2), écrit de la même encre sur le même papier. Cochard avait certainement demandé la traduction à quelqu'un du pays, qui a complété l'envoi par le conte, lequel d'ailleurs, par sa physionomie populaire, est bien plus intéressant que la parabole.

Tous les contes de ce genre sont empruntés à un fonds commun, et l'on serait bien empêché de trouver à chacun son père, même putatif. Le nôtre a sa physionomie per- sonnelle, très française, voire très lyonnaise. On ren- contre bien dans les Kinder und Hausmàrchen, des frères Grimm, un conte {Les quatre frères adroits)^

(1) Nous en devons la communication à l'obligeance de M. Véricel^ acquéreur des manuscrits de Cochard.

(2) Cette main n*est pas celle de Cochard,

Digitized by

Google

108 REVUE DES PATOIS

fondé sur une idée analogue à la nôtre, mais la parenté est si éloignée que les cousins sont méconnaissables.

Dans le récit lyonnais un père a trois fils qui voyagent pour choisir un métier. L'un se fait maréchal-ferrant, Fautre barbier, l'autre maître d'armes. Dans le récit allemand les fils sont quatre ; Fun se fait voleur (1), le deuxième astronome, le troisième chasseur, le quatrième tailleur. Les deux auteurs font distinguer les jeunes gens à leur retour par des exploits extraordinaires. s'arrête la ressemblance. L'histoire des Grimm a tout rappareil féerique : fille de roi, dragon, enchante- ments, etc. L'histoire du paysan lyonnais est réaliste et narquoise et n'a cure des miracles. I^s exploits n'ont pas le caractère du merveilleux, mais celui de grosses gasconnades.

Toutefois, il existe de notre conte une version fran- çaise beaucoup plus rapprochée, que j'ai souvenir d'avoir lu dans ma plus tendre enfance, vers 18â7 ou 1838. Si, après tant d'années la mémoire ne me faut, c'était dans un recueil périodique, le premier, je crois, qu'on ait eu ridée de faire pour les enfants (2). Le Journal des En- fants, de 1887, était loin du Magasin d éducation. Les gravures ressemblaient assez à celle du Messager boi- teux de Berne, et le papier aussi. Je n'y puis cependant songer sans un souvenir de plaisir. parurent les Aventures de Jean-Paul Choppart et VHistoire de Robert-Robert et de son cousin Lavenette, de Louis Desnoyers, qui ont eu depuis tant de succès en librairie. Le conte n'était guère que le squelette du nôtre. Il y avait aussi des différences de détail. Le maréchal ferrait les quatre chevaux d'un carosse ; à Saint-Symphorien,

(1) Je remarque que le côté moral des contes allemands est en gé- néral fort négligé. C'est ainsi que Petit-Poucet se fait vendre par son père pour tromper les acheteurs et revenir chez lui. Dans le Roi- Grenouille une action fort méchante delà ûUe du roi est récompensée par la délivrance du prince enchanté et le mariage qui en est la con- séquence. Il y a loin de ceci à la recherche de moralité des contes de Perrault.

(2) C'est aussi que je lus pour la première fois le joli conte de Grimm, Les Musiciens de Brème,

Digitized by

Google

porrspKLu. UN conte en patois lyonnais 109

c'est seulement le cheval d'un postillon, ce qui est déjà suffisant, si Ton songe que c'était au galop. Le maître d'armes faisait un parapluie de son épée à sa mère, ce qui était plus édifiant qu'à Saint-Symphorien, c'est à lui-môme. Le père partageait son bien également entre ses trois enfants. Chez nous la question narquoise qui termine le conte est bien plus drôle. La mise en scène, le dialogue, le parler paysan, les réflexions d'une appa- rence naïve, les détails comiques, appartiennent tous à notre auteur, qui avait infiniment d'esprit, du moins de celui que nous aimons,'nous autres Lyonnais.

II avait moins de lettres que d'esprit, ce qui n'est pas lin mal, au contraire, quand il s'agit de littérature popu- laire. Sa version française a plus d'une faute d'ortho- graphe. Sa version patoise fourmille de fautes, non que Vauteur ne sût parfaitement « sa langue, i cela se voit de reste, mais il ne savait comment exprimer les sons, et a recours aux indications phonétiques les plus bizarres. 11 eût été facile de donner un texte rectifié, mais nous avons préféré une édition « diplomatique (!)», sauf à faire les corrections en note. Il nous semble qu'il en doit toujours être ainsi pour la première édition d'un document quelconque, afin de fournir d'abord une base rigoureuse à la critique.

L'auteur a joint au texte une traduction « littéraire », que nous donnons en regard.

P. S. Les lignes qui précèdent étaient imprimées en épreuves, lorsque j'ai pu me procurer une édition complète des Kinder und Hatumàrchefi. C'est celle de W. Hertz, Berlin, 1886. J'y trouve, sous le no 125, Die drei Brnder, le conte lyonnais dans ses principales %oes, à côté de celui que j'ai cité plus haut, Die vier kunstrcichen Brùder (n» 129). Celui-ci existait seul dans les éditions que j'avais eues entre mains. Je me permets de continuer à trouver le conte lyonnais très préférable aux autres sous le rapport pittoresque.

Dans le no 125, le père donne sa maison au troisième fils, le maître d'armes, ce qui me semble positivement une injustice envers les autres, et en tout cas, est infîniment moins comique que de laisser trancher la question par le lecteur. Il est vrai que les trois frères ha- bitent en commun la maison, et finissent par être enterrés dans la même fosse, détail édifiant dont le conte lyonnais ne s'inquiète pas.

Digitized by

Google

110 RKYUE DBS PATOIS

Dtalogo de doux honu» de la Dialogue de deux hommes de la

parochi de qu'eriant ou paroisse de ^t étaient

cabaret. au cabaret.

De ce que je bérons Pendant que nous boi-

cella chôpina, se vot (*) rons cette chopine, si

voglis (*), paure (•) Guil- vous voulez, père Guillot,

lot, je vots (*) racontarai je vous raconterai ce qui

ce que m'a étau diit lot m'a été dit le jour de la

jor àe la féri cabaret foire, au cabaret de la

de la Catin d'où (3) bor, Catherine du bourg, alors

a dont (•) que je flot P) que je fis le marcné de la

la pachi («) de la péri de paire de bœufs qui sont

bou que sont incor en encore dans notre écu-

noulron étroblot (•). rie. ! vous me ferez

(1) Fe),s en patois se prononce bref (rô). L'auteur ajoute un £ pour marquer le son bref. Le Lyonnais prononce brefs tous les o suivis d'un t : pot, mot, gigot, sot.

(2) Voglis, prononcez volki. L'auteur emploie la graphie gl pour marquer t mouillée, et il a soin d*en prévenir dans une note de la Parabole : « Gli se prononce comme gli en italien. » Il est probable qu il Ta fait sur Ja recommandation de Cochard, qui employait cette graphie.

(3) Pattrtf pour pore pat rem. L'auteur a trouvé que raccent cir- conflexe {ô) n'indiquerait pas encore suffisamment l'ouverture de la voyelle, et il emploie partout la diphtongue au; par exemple pour ô final (are) des verbes de la 1^ conjugaison. Voici encore une note de la Parabole : « U est aussi très difficile d'imiter en français le son des infinitifs et participes, amassau, donnau et cœteras {sic). La dernière syllabe de ces mots sonne comme un o, mais plus encore comme un au,

(4) Vots. Ici Tauteur a ajouté une s après le t pour marquer le plu- riel, ce qu'il avait oublié la première fois.

(5) Z)'où pour dou. Le mss. fourmille de ces incorrections.

(6) A dont pour adon ("vieux fr. adonc),

(7) Fiot i^iiv fio{s) . Ce 0 euphronique s'ajoute quelquefois a la Ira personne du passé défini des verbes en t, lorsque le mot est mono- syllabe : je dios « je dis » ; mais je fine « je finis ». Aujourd'hui, sous l'influence du français, ondit j> fis.

(8) Pachi pacta.

(9) 0 post-tonique, en lyonnais, a un son entre o et ^ muet. Pour l'exprimer, Tauteur n'a rien trouvé de mieux que d'ajouter un t k oi Mais on a vu (note 1) qu'il l'ajoute aussi à o tonique pour exprimer le son bref, ce qui « ajoute » surtout à la confusion. U faut donc lire étrôblo. Le mot est ici masculin. U en est de même à Rive-de-Gier, mais dans la plus grande partie du Lyonnais, il est féminin : étrobla stabula.

Digitized by

Google

PUrrSFELU. UN OOHTB BN PATQIS LYONNAIS iii

Dial (') paure Blanc, vots plaisir, père Blano. me faris plésit (•).

Je vot diirai (•) dont. Je vous dirai donc,si je

se je m'en sovenotbien, m'en souviens bien,qu'un

qu in certein (*) homo homme, qui s'appeloit

que s apelove Gliodot (') Claude Guy, avoit élevé

Gui,ayetelevaulrèsgar- trois garçons, qui fe-

çons que fesiant, mon soient, mon ami, trois

ami, très cholands (•) beaux jeunes gens. S'il

bien bragords ('). Se o falloit travailler, ils al-

(*) falet travaillit, ys alo- loient ferme, mais aussi

viant (») farmot, ils ne se faisoient pas

avouai, ys ne se fesiant prier pour manger la

pau praï par migit la sopa soupe et piquer la fricas-

et picau la fricassia. La sée. Le dimanche vous

diimingi (*®) vot lotz P*) les auriez vus bien mis,

ariaus vus bien farôs (*'; guetter les filles pour les

qu*apichayauviant (**j le amener faire Tamour; ce

(1) 2>ta/ C*e8t le vieux fr. dea. On dit habituellement dia ! ce qui est peut-être dia -f m agi s au sens affîrmatif.

(2) Plésit, lisez plési» L'auteur ajoute communément un t pour remplacer r tombée.

(3) Ùiirai. Voici encore une note de l'auteur : e Diisilj la pro- nonciation de ces prétérit {^sic) est très difficile à imiter. Elle tient du dz et du dj (cette observation est fort juste). Néanmoins il me semble qu^en appuyant un peu fort sur deux i on lui donne uue prononcia- tion assez ressemblante. » Ce n'est pas notre avis, mais voilà le lec- teur prévenu de la signification phonétique du groupe u, du moins lorsqu'il est précédé de d. Il en est de môme lorsqu'il est précédé de U

(4) Certein ; on dit généralement çartain.

(5) GLiodotiisez LtAvdo.

(6) Choland ou mieux chaulant n'est pas suffisamment traduit par c jeune homme ». Il a la signification particulière de garçon porté à Tamour. Peut-être de calere. Cf. un « homme chaud » pour un « homme porté à l'amour ».

(7) Bragords ; c'est le vieux fr. bragard, gentil, aimable.

(8) 0 est le pronom neutre, distinct du pronom personnel al.

(9) Aloviant ; on dirait aujourd'hui alliant,

(10) Diimingi y. note 3.

(li) Loiz pour lo(s). Je ne sais pourquoi l'auteur a eu la fantaisie e substituer un x à Vs accoutumée.

(12) Farôs. C'est Je faraud du fr. populaire.

(13) Apickayauviant ; deux remarques : lot s'est nasalisé aujour- Thui dans tout le Lyonnais. Apinchi adspectare (cf. pr, pinckina ectinare) ; 2o Le Dialogo et la Parabole ajoutent à l'imparfait des erbes de la Ir* conjugaison en i la flexion ôv par analogie avec les erbes en ô, plus une voyelle intercalaire. Chanta, je cliantùvo^ mais

Digitized by

Google

112 REVUE DES PAÏOIS

filles par le menau fre- qui fesoit gronder les

cautauO); ce que fesiet mères, qui ne jpou voient

brure (') le môres ('), que contenir leurs nlles dans

ne povant pau tegni le devoir, quand ces gail-

gloux (*) filles de rejuinl, lards les avoient appelées

p) quand cellots gail- par leurs signes. Ce jeu

laurds les ayant («) gui- dura quelque tems, mais

gnis.Stujuet durit coqui ensuite le père, oui se

(') tion, mais pu sen (*) sentoit quelques liards

lot paure, que se sintiet dans son tiroir, dit un

coqui liaurds den (•) sa soir à ses trois garçons :

lieta (*<>) diisit in se à sots Allons, vous autres, vous

très garçons : Assa ! vots voilà grands, il faut que

otrots (**), vots vequia vous appreniez chacun

frands ; o vots faut pren- un métier. Si vous êtes

re(**)chauquin inaçro- comme on doit être, et

fession. Se vots êtes que vous craigniez Dieu,

com'o se dé, et que vots vous ferez votre chemin,'

gardiis bien la craintii s'il plaît à Dieu et à la

C*) de DiiUjVotsfaris vou- bonne Vierge. Pour moi

Iron chamin, se plat a je vous aiderai de tout

apichi, fapich[ay]ovOf et à la personne du pluriel apichayauviatU suivant la graphie de l'auteur. Je ne sais si cela existe encore à St. Symphorien, mais dans la région lyonnaise en général, il n'y a pas de syllabe intercalaire : apincki, fapinchôve ; et aux 2<^ et 3* personnes du pluriel la flexion ov disparaît. Voici le paradigme complet à Cra- ponne : fapinchovo, t'apinchdve, al apinckôve, nosapinchôvons, voë apinchiôs, ù apinchiant.

(1) Fr^cflu/flufricare, avec sulT. fréquentatif o/d. Malgré letymo- logie un peu roide, le mot, sans être noble, n'a pas le caractère ob* scène,

(2) Brure, C'est le fr. bruire ; i est tombé comme dans essuire devenu essure,

(3) More. L'auteur, qui écrit paure, écrit môre, je ne sais pourquoi.

(4) Gloux prononcez liou (v, note 2).

(5) Tegni de rejuinty tenir joint, serré de près, que Tauleur tra- duit à la façon de Bitaubé par « retenir dans le devoir ».

(6) Les ayant, prononcez le-x-a-yanL

(7) Coqui pour quauqui qualisquam.

(8) Pu sen, prononcez pussin, paraît être la réunion de puis ains.

(9) DeUf prononcez din.

(10) Lielay contraction de layette au vieux sens de tiroir»

(11) Otrots pour autros « autres »

(12) Prendre, prononcez prindre.

(13^ Craintii, Les deux t sont ici pour marquer la prononciation particulière de ( (v. note 3, page 111) et non pour indiquer l'insistance sur t, qui est au contraire atone.

Digitized by

Google

PUITSPELU. UN CONTE EN PATOIS LYONNAIS 113

Diiuetla bona Viergie. mon pou voir. Quand vous

Per me, je vots édiirai reviendrez, celui de vous

tôt ce que je porai. Quand qui sera le plus habile

pu sen (0 vols tornarios, dans son art, sera mon

celuqui de vots très que héritier. En entendant

soura lo mi sa profession, cette injonction, nos trois

sera Theretiit (*), et a jeunes gens se levèrent

paussara lots otrots de et remercièrent leur pè-

lour (•). Stots très cho- re. lands, quant ys enten- diiront (*)yq[uiin O, se le- viront de suitii et remar- çayiront (*) gloux paure.

0 ayet in visin qu'ayet II y avoit un voisin qui»

de son lau (') très boglies de son côté, avoit trois

Oqae n'étiant pau dife- filles qui n'étoient pas

rentes (•) et qu'ayant C®) laides, et qui avoient

(t) Pu sen V. note 8, page il2.

(2) Heritii. Ici, à Pinverse de craintii (noie 13, page 112), les deux n marquent Tinsistance sur la voyelle tonique.

(3) De four de foris. L'auteur a omis de traduire le membre de phrase : « et il poussera les autres dehors ».

(4) Enlendiiront. prononcez à peu près intindgironL

(5) Yquiin^ prononc, iki-tHy avec h palatal, « ceci ». Il s'écrit or- dinairement iquien. Est-ce eccu'hunc?

(6) Remarçayiront, On dit aujourd'hui, dans le Lyonnais, rcmarci- rofU,

(7) Lau pour /olatus.

(8) Boglies, prononcez bol/U (v. note 2, page iiO). Le pluriel est hôlhe et non bolhis. De bagacula (?), du rad. bag qu'on trouve dans le T, pr. bagage, Fit. bapascia et le v. fr, baiesse. Dans 6o/Aton afait usage du suffixe ucula au lieu du suffixe acea qui est dans bagascia*

(9) Diferenies pour indifférentes, comme à Lyon manquablemêut ^UT immanquablement , Même locution en Berri. C'est bien à tort que Jaubert y voit une ellipse : « différent (de ce qui est bon) », car le mot, en ce sens, ne s'emploie qu'avec la négation. On ne dit ja- mais» une chose différente », et c'est au contraire iridifférent qui veut dire médiocre, ordinaire. « Une terre indifférente », une terre qui produit peu. Donc ici, trois filles qui n'étaient pas « différentes », ce sont trois filles qui n'étaient pas « indifférentes », et trois filles qui n'étaient pas indifférentes, ce sont trois filles pour lesquelles on n'é- tait pas indifférent. Cette dernière interversion des sens a des exem- ples. Cf. une rue passante » pour une rue il y a des passants, et ic avoir le fouet » pour être fouetté.

(10) Ayant, prononcez a-yant et non ai-yant.

Rfcy. D. PATOIS 8

Digitized by

Google

114 RBTUB DBS PATOIS

coqoi vês (*) frecaatau (') quelqaefois parlé d'a-

avouai noutrons cho- mour avec nos trois gar-

lands. Dretque (») lo sole çons. Aussitôt que le so-

comencit (*) aliure, ys ali- leil commença à paroître,

ront les (») apichit par ceux-ci allèrent les ffuet-

gleux(»)diire adiiu.Alse ter pour leur faire leurs

betiront à plourau, boni- adieux. Elles se mirent à

gens 1 Ç) quand al viront pleurer en voyant qu'ils

que glioux galand alau- alloient partir. Chacun

viant (•) mooau j^'). Cho- disoit â la sienne : Apai-

cuin de stosici disiet à la se-toi donc, il ne faut pas

sina : Caisis-te (*°) dont ; te chagriner ; aussitôt

o ne faut pau te chagri- ç[ue je saurai mon métier

nau ; je tornarai dret que je reviendrai et nous

jesourai ma profession ; nous marierons, et je

je nots mariarons ension veux que tu ayes la plus

(**)• et je volotque t'ayê- belle chaîne qui se soit

ses la plus bella chena vue dans la paroisse. Cela

que se set vu den (") la les faisait rire, mais ce

parochi. Yguien (*•) le fit nétaiii que d'un côté (sic).

rire una braisa (•*)» naé o Les pauvres filles, hélas !

n'ére que d'in lau. Le savoientbienquelesgar-

(i) F^jvicis.

{2) FrecatUau; en traduisant par « parler d'amour >, lauteur adoucit fortement son propre texte.

(3) Dret que ; « aussitôt que ». Drictum quod se prête mieux au sens et à la forme que trans quod.

(4) Comencit prononcez camincit.

(5) Les apichî est mal noté. Lisez le article, + % euphonique : le- %*apicki,

(6) Gleux prononcez lieu. Remarquez que leur, pronom possessif, se distingue de leur, pronom personnel. Nous avons vu que le pre- mier est liou ; le second est lieu.

(7) Bonigens prononcez bonigin! L'auteur n'apas cru assez litté- raire de traduire cette exclamation, qui est cependant charpiant^ : « bonnes gens 1 » et se prononce sur un ton de compassion analo- gue à celui du pêchaireàxi bas Dauphiné.

(8) ilauvianl. L'auteur a changé ici son orthographe (y. note 9, page 111).

(9) Modau pour modo motare.

(10) Caûû-t^ pour Quam-/^. QttaûtK se taire », formé sur qui es. (li) Ension prononcez insion; c'est du moins le mot d'aujourd'hui

in simul. On dit aussi insian.

(12) Den prononcez (im.

(13) Yquien. L'auteur change son orthographe. V. note 5. page 113).

(14) Una braisa. L'auteur, qui dit in unum au masculin, dit una au féminin. Je ne sais si c'est une faute. On dit aujourd'hui ina. Ina braisa, un tant soit peu, littéralement une miette.

Digitized by

Google

PmrSPSLU. TJN COMTE BK PATOIS LYONNAIS liS

poure flUes, bonigens ! çons font mauvaise fin

sayant assé que lots gar- {sic) des niaises qui se

çons font sovent (*) peta fient à eux. fin (*) de le nigaudes que se flont en elloux (^).

Apre qu'j'-s se firont (*) Lorsqu'ils se furent em-

Iretouts embrassit, lots brassés, ils allèrent droit

très eholands s'en agli- à Paris. En arrivant, ils

ront drètà Paris. En ari- allèrent se promener. Ils

vant, ys se firont bien regardoicnt la rivière,

poudrau(*),etysagliront lorsqu'il survint une on-

se permenau.'Ys avisau- dée qui fesoit courir si

viant la reviri quant o fort les dames et les mes-

vegni une (•) marcia C), sieurs que c étoit diver-

3ue fésiet tant codre le tissant â voir. Ils se reti-

ames et lots monsius rèrent pour se coucher ;

qu'o vere (*) joli de z-ou ils dormirent bien, et le

{!) Savent, liTononcezsov in,

(2) Petafin, Contraction de pute fin, Feire petafin d'une chose, rabîmer, la gâter. D'où plus souvent peiafinô, abîmer. Pute n'est pas ici puta, mais putida.

(3) Elloux, prononcez sans doute èlou, x paraissant ajouté par analogie avec celle du fr. eux. On dit dans toute la contrée de Mor- nant ellos, en faisant sentir s.

(4) Firont, souvent employé pour /iur(wi « furent ». Quand « j'avais des culottes de fromage blanc »^ ma mère me chantait souvent une chanson firons signifiait tour à tour « fûmes » et « fîmes », et qui m'impressionnait fort, non à cause de cette particularité phonéti- que, mais à cause du mot pôiû

Quand nous firons à San-Remy

Nous fierons feire in grous pôti,

D'ina groussa liure(bis) ;

Y a parte.

Y a par m6,

Y a par të, ma mia 1

(5) Poudrau, Cette particularité montre que le conte a été écrit à une époque presque contemporaine de celle Ton se poudrait les '•heveux.

(6) Une (v. note 44, page 114). La finale e au lieu de a est certai- ment un lapsus occasionné par l'influence du français.

(7) De (i m)- m e rsi a pour im-mersio, La forme primitive était me- ia^ dont e a passé à a sous infl. de r.

(8) 0 vere, lisez o-v-ére, c'est-à-dire 0, pronom neutre, et ère, im- jf&it du verbe « être >, reliés par un v euphonique.

Digitized by

Google

116

kJSVUË DES PATOIS

(') vira (»). Ys se reti- iriront par se couchit ; y dormiront bien, et lot ïendemon ('), ys chusês- siront chocuin gloux pro- fession. Lo plus vi (*) se fit marichaux, lot second se fit barbi, et lot Irésié- mot se fit mètre d'aurmes den-en (*) régiment.

Ici (') paure Blanc se sentiit lo gosit essu C) et se caisit un moment (^) par trincau avouai lot paure Guillot ; pus en (') arepregni comiquien 0^) la parola : 0 semble (**) que la niola (") est cofla ; al poret ben pissit (**). En tous caus, je sont ici à la souta, et après sta choçina, o n'en pot ve-

gni in autra (*^). Lo pore uillot repondiit : 0 ne

lendemain ils choisirent chacun leur métier. L'aî- né se fit maréchal, le se- cond barbier, et le troi- sième maître d'armes dans un régiment.

Ici père Blanc se sentit le gosier sec, et il se tut un moment pour trin- auer avec le père Guillot. Ensuite il reprit ainsi la

Farole : Il me semble que atmosphère est chargée et que nous pourrions bien avoir de la pluie. En tous cas, nous som- mes ici à Tabri, et après cette chopine il en peut venir une autre. Ho! dit le père Guillot, ce ne

(i) Z-oii. Ou représente le fr. y, et % est une liaison euphonique sans cloute parce que i'élisioD d'où ferait confusion avec l'article dou « du ». Quant à ou, c'est, je crois, hoc,

(2) Vira u voir ». Ce mot déroute toutes mes notions du patois. Partout Ton dit veire. Ce n*est cependant pas un lapsus, car l'auteur répète le mot plus loin.

(3) Lendemon lendemain ». Ce on anus n'appartient guère qu'à Rive-de-Gier.

(4) Vi « vieux ». Le lyonnais en général dit viu,

(5) Den-en prononcez din w'-m.

(0) Ici ; « ici » l'auteur semble avoir oublié le patois pour le français. On dit partout tgut. Pourtant il répète plus loin ici»

(7) Essu,pditi\c\ped'es8ure ex-sugere.

(8) Moment, prononcez momint,

(9) Pu sen^ (v. note 8, page 112).

(10) Comiquien lisez comm'iquien comme cela ».

(11) Semble, prononcez simble.

(12) iVto/anebula.

(13) PissiL On voit que l'auteur a traduit en style nobld. (14)i4tt/ra,on dit aujourd'hui outra. Peut-être est-ce un oubli de

lauteur.

Digitized by

Google

PUITSPELU. UN CONTE EN PATOIS LYONNAIS 117

sera qu'un grain (sic)^ qui ne nous empêchera pas de nous en aller. No- tre femme seroit en pei- ne, et ensuite elle gron- deroit. Mais nous avons encore le teçips de nous rendre et de venir à la fin de votre récit.

sera qu'ina foumassia 0) que ne nots empachira(«) pau de nots en alau. Se je nots amusayauviant trop taurd, noutra groussa (*) seret in pena, et ail (») bruret. j'ons in- core lo tion de nots rendre {^) et de vegni à la fin de voutron récit.

Et (•) ben dont, diisit paure Blanc, je vouai lot contenui. In jor que lot

Saure Gui ère ou pi 0 *ou fuet, pace que o fe- siet fret et qu'o ayet chut de ne, a vit entrau (•) soux très garçons. L'un (*) portove in martio, l'autrot in rasot et lot tré- siemot in soprot. Après qu'ys Turont embrassit gloux paure, et qu'ys gli ossiront devisau coqui momants, coma ys erians (*•) fatiicau, ys agliront

Et bien donc, reprit le père Blanc, je vais le continuer : Un jour que le père étoit auprès du feu, parce qu'il fesoit froid et qu'il étoit tombé de la neige, il vit entrer ses trois garçons. L'un

{>ortoit un marteau. Tau- re un rasoir, et l'autre un sabre. Lorsqu'ils eu- rent embrassé leur père et qu'ils eurent causé quelques moments avec lui, comme ils étoient fa- tigués, ils allèrent se cou-

(1) Foumassia « petite pluie fine et de peu de durée «>. On dit géné- ralement fumassia, de « fumée » avec suffixe péjor. asse- Une pluie très fine a quelque analogie avec de la fumée.

(2) Empaehira, prononcez impachira.

(3) Groussa \ c'est le terme familier qu'on emploie pour dire « notre femme ». A Lyon on dit la bourgeoise.

(4) AU ; fauteur écrit tantôt a/, tantôt ail u elle »>. Je doute que cette forme existe encore. Dans la plus grande partie du Lyonnais on dit 2^; à Rive-de-Gier i devant les consonnes, et il devant les voyelles.

(5) Rendre , prononcez rindre.

(6) Et, lisez eh !

(7) Ou pi d'où fuety littéralement « au pied du feu ». D'où, lisez dou.

(8) Entrau, prononcez intrâ.

(9) Uun, L*auteurfait la remarque suivante : < Ici un, substantif, e distingue d'in adjectif. » Et il ajoute assez naïvemement : c Celte listinction est en faveur de fharmonie »*, La vérité est que, pour la larlé grammaticale, la distinction existe dans tout le Lyonnais. Seu- lement « un », substantif, se dit, cette fois pour fharmonie, yun, à ^ve-de Gier yon. Cf. ailem. ein et einer, angl. a et one.

(10) Erians; érVidemment poui* ériant.

Digitizedby

Google

118

REVUE DS8 PATOIS

se couchi. Lot lendemant lot paure, que ne volet

fin d'orreur (M den sa ecision, assemnlit tota sa familli par iugi avouai elloux. Quand ys firont tous présents, lo parmi, qu'ère marichaux, vit in postillon que galopauve su in chiviô que n'a^'^et

fin de fers oux pis. A iisit: Lessis-me fere ; et a lot fari pendant qu'a galopauve. Ma flota (»), lot paure restii entu- nau, et a cru ben que son bien seret à stui-ci ; quand lot second vit una liura (•) que venait co- rant. A dont a diisit : Vots alau vira (*) lot qun de nots doux amerite d'être Théretiit, et a fit la borbaala liura pendant qu'ai coriet tant qu'ai ayet de chombes (•). Lot paure ne sayet que n'en diire, quand lot plus jouainot diisit: 0 raoglie; (*) totore C) voutres échi- nes seront trempes. Vots alau vira si je saî ma- neyit mon sauprot. In efat, a n'en joiit si bien

cher. Le lendemain le père, qui ne vouloit point d'erreur [sic) dans sa dé- cision, assembla sa fa- mille pour juger avec chacun d'elle. Lorsqu'il furent tous présents, le premier, qui étoit maré- chal, vit un postillon qui galopoit sur un cheval qui n'avait point de fers aux pieds. Il dit : Lais- sez-moi faire ; et il le ferra pendant qu'il galo- poit. Le père resta éton- né (sic), et crut que son bien seroit à celui-ci. Mais le second voyant un lièvre qui venoit en cou- rant, dit : Vous allez voir qui de nous deux mérite d'être l'héritier. Et il fit la barbe au lièvre pen- dant qu'il couroit tant qu'il pouvoit. Le père ne savoit qu'en dire, lorsque le plus jeune dit : Il pleut, et dans un moment vous aurez le dos {sic) trempé. Vous allez voir si je sais manier mon sa- bre. En effet, il en joua si bien sur sa tête qu'il ne tomba pas une goutte

(1) Orreur. Horreur est exigé chez nous pour « erreur ». J'avais un maçon qui mettait au pied de tous ses mémoires : « Horreur ne fait pas contre », bonne précaution pour indiquer qu'erreur ne fait pas compte.

(2) Ma ftotùy euphémisme pour « ma foi I » parce que e ma foi » était réputé un péché, « un serment prêté en vain ».

(3) Liura lepora. « Lièvre » est féminin chez nous.

(4) Vira, v. note 2, page 116).

(5) c< Courir tant qu'on a de jambes », expression pittoresque très usitée à Lyon,

(6) 0 moglie, lisez o moihe « il mouille », constamment employa pour «il pleut ».

(7) Totore u tout à l'heure » (ad) totam horaou

Digitized by

Google

PDITSPSLU. UN GONT£ KM PATOIS L.YONNAIS 119

SU sa tête, qu'o ne chayit

S au salament (') in degot e jplevi su sa roba (*). Devinaus vore ('j qun d'oux (*) tré lo pau- re baillit son bien ?

de pluie sur son babit. Devinez maintenant au- quel des trois le père donna son bien ?

PUITSPELU.

(1) Salament, prononcez salanUn, forme patoisée de « seulement ».

(2) Roba, comme en ital., esl pris au sens général de vêtement.

(3) Vore « maintenant : hora avec prosthèse d'un i; euphonique ; oertains endroits ont préposé y : yore.

(4) D'oux, lisez dous « des >».

Digitized by

Google

iaO REVUE DES PATOIS

RANDONNÉE

MINETTE ET LA ROULETTE

Si, comme jeux de Tenfance, les Randonnées pren- nent place parmi les traditions populaires, comme spé- cimen de nos idiomes vulgaires, elles n'ont pas moins droit de figurer dans les études de linguistique ; c'est à ce titre que je viens adresser à la Revue des Patois la Randonnée de « Minette et la Roulette », que j'ai enten- due autrefois dans le Bessin. Cette randonnée n'est rien moins qu'inconnue; M. E. Rolland Ta publiée en 1883 dans ses Rimes et Jeux de ï enfance-, M. J. Fleury en a également depuis donné une version dans son Essai sur le patois de la Hague (1) ; mais ces textes différent notablement de celui que Ton trouvera plus loin, non- seulement au point de vue phonétique, mais aussi pour la forme du récit ; chose qui ne doit pas surprendre, car Ton sait combien les contes populaires varient d'un pays à l'autre et même d'une commune à une autre, on pour- rait dire d'un narrateur à un autre narrateur.

Ne me fiant pas entièrementà mes souvenirs d'enfan. ce, je me suis adressé a l'instituteur de Formignj'-, mon village natal, et deux de ses élèves lui ont remis deux versions en patois qui ne sont pas entièrement sembla- bles, et qui diffèrent dans plusieurs passages de celle queje connaissais. J'ai reçu d'un de mes amis de Bayeux une version bien autrement différente et pour la forme du récit, tout y est au discours direct, et pour la langue, le français a fait place au patois. C'est aussi une version française que m'a communiquée mon compatriote et ami, M. Emile Legrand, professeur à l'Ecole des langues

(I) On en trouve également plusieurs versions dans le tome II des « Poésies populaifcs de la France »> qui se trouvent en manuscrit à la Bibliothèque nationale. Il faut aussi en rapprocher la Monlado de Tarn-et-Garonne, publiée dans le du 25 mars 1887 de la Revue des traditions populaires.

Digitized by

Google

GH. JORBT. RANDONNÉE 121

orientales, et originaire de Fontenay-IeMarmion, vil- lage de Tarrondissement de Caen. Il la écrite sous la dictée de Mme Legrand sa mère, ainsi que la plupart des chansons populaires si curieuses qui ont paru en 1881 dans la Romania. Enfin M. E.Rolland aeula com- plaisance de me donner un texte de « Minette et la Rou- lette » qu'il avait reçu de M.Picquot, instituteur à Gré- ville dans la Hague, texte différent de celui qu*a publié M. J. Fleury. Je donnerai en note les variantes les plus curieuses que présentent les diverses versions et je ferai suivre celle de Formigny qui est en patois de la version francisée de Fontenay-le-Marmion ; on aura un exem- ple des différences profondes que présentent si souvent, dans une même région, les monuments de la tradition populaire.

Je n ai qu'un mot à ajouter sur la manière dont j*ai reproduit ma randonnée; la version de M. Legrand étant en français, je la donne telle qu'il Ta transcrite lui- même ; quant a celle de Formigny, je me suis attaché à reproduire aussi fidèlement que possible les sons du patois ; j'y suis parvenu en me servant presque exclu- sivement des lettres de l'alphabet français ; je n'ai pas besoin de dire quelle valeur j'attribue à ces lettres, je ferai remarquer seulement que e précédé de d ou ô indi- que que ces voj^elles sont longues et qu'après une con- sonne cet e marque cette légère résonnance qui rend seule possible en français la prononciation des explosi- ves finales. Pour les autres signes,^' représente le son de Ye muet de que, c'est à dire o ; è, le son intermédiaire à e muet et à ^ fermé de des monosyllabes me (moi), te (toi), ainsi que de Ve devenu final par la chute de l'r, comme dans 7nè (mer), etc.; Il est 1'/ mouillé bas-nor- mand qu'on entend dans les groupes cZ, gh etc.

I. Version de Formigny (*). An rôli rôlân marôlette amôn («) cân, j'rencontri

(i) Je désigne par A et B les deux versions des élèves de l'école communale de Formigny, par J celle que j'ai entendue dans mon en- fance, F la version de Fonlenay-Ie-Marmin, G celle de Gréville, qui est en patois de La Hague, et X la version de Bayeux.

(2) A et B : anvô le cân.

Digitized by

Google

122 REVUE DBS PATOIS

Minette, qui m' prî (M ma rôlette, j' li (*) Minette, ran (') ma rôlette ; é m'dî que j'n'érée ma rôlette, avan (*) que j'n'li û donné crôtelatte H- J'm'ân fu trouvé ma mère por qu'é m'dônî (®) crôtelette ; é m'dî que je n'érée pas crôtelette, qu'é n'û cllée (du buf- fet) Ç). J'm'an fu trouvé man père por qu'i m'donî cllée ; i m'di qu*i ne m'ièdonnerè pâ, avan qu'i n'û hure de lou. J'm'an fu trouvé l'iou por qu'i m'donî d'sa hure; i m'di qu'i n'më don'ré d'sa hure qu'i n'û gambe (») de vée. J'm'an fu trouve Tvéepor qu'i m'donî d'sa gam- be; i m'dî que j'n'érèe d'sa gambe, avân qu'i n'û le d'vaque J'm'an fu trouvé la vaque por qu'è m'donî de san le; é m'dî qu'è n'm'an don'ré avân qu'é n'û d'I'erbe du prè. J'm'an fu trouvé l'prè por qu i m'donî d's'n erbe, i m'dî qu'i n'm'an doneré pâ, avân qu'i n'û l'cou dïâ (»). J'm'an fu trouvé faucôu por qu'i m'donî Tcou de fâ; i me qu'i n' don'ré l'cou d'fâ, avân qu'i n'û dular d'por. J'm'an fu trouvé i'por por qu'i m'donî

(1) A et B : rapi.

(2) B a passé toute cette proposition, A écrit « j'yin > pour t j'U. »

(3) A dit : cBarmè ma rôlette, » et ajoute t j'tè bal'rè crôtelette, » supprimant ainsi la réponse de Minette.

(4) G: d'vàn.

(5) Croûtelette, forme conservée par F.

(6) A : « bayî. > ainsi que partout à la place de < dont. i>

(7) A et B ne donnent pas de complément à cllée. (8) X : pied de veau. G : tchuêsse, cuisse,

(9) Telle est la version de A etB. Dans le récit que j'ai entendu dans mon enfance on disait, autant qu'il m'en souvient, et la version de Bayeux confirme ce souvenir incertain :' « I m*di qu'i n'më don>è dVn erbe avân qu'i n'fû fauqui ('ou fôqui) ; j'm'an fu trouvé la fi por qu'è fôquî Tprè, è m*dî qu'n'fôqu'ré prè avân qu'é n*û d'grèssedë por.» La version française de Bayeux. dit ici, je la donne teUe qu'eUe m'a été communiquée :

Je m'en fus trouver le pré.

Pré, donne-moi de ton herbe.

Tu n'auras pas de mon herbe

Avant que je ne sois fauché.

Je m'en fus trouver la faux :

Faux, fauche-moi de l'herbe.

Je ne faucherai pas d'herbe

Avant que je ne sois graissée.

Je m'en fus trouver le cocboDy etCt

Digitized by

Google

GH. JOBST. RJlMBONMÉB 138

d'son lar ; i me qu'i n'më don'ré de son lar, avân qu'i n'û du gllan d'quône. J'm'an fa trouvé Tquône por qu'i m'donî d'san gllan; im'dîqu'i n'm'an don'ré pâ.avân qu'i n'û du van d'ia mê. J'm'an fu trouvé la naè por qu'è m'donî d'san van ; é m'dî qu'è n'm'an don'ré pâ. avàn qu'è n'fû salée (').

Par bonheur et par chance j'avèe trèe grin d'sè dân ma manche ; j'ansali la mè, la m'anvanti; j'anvanti Tquêiie, Tquêne m'anglanti ; j'anglanti Tpor, Tpor m'anlardi; j'anlardi Tfaucôu, l'faucôu m'anfauqui (') ; j'anfauqui l'prè, le pré m'anerbi ; j'anerbi la vaque, la vaque manleti; j'anléti le vée, le vée m'angambi («); j'angambi Tlou, l'iou m'anhuri; j'anhuri man père, man ])ére m'ancllèti; j'ancllèti ma mère, ma mère m'an- crùti ; j'ancrôti Minette, qui m'randi ma rôlette(*).

II. VERSION DE FONTENAY-LE-MARMION

Rouli roulant

Ma quérette amont les camps.

J'ai rencontré Minette

Qui m'a pris ma roulette (').

Je lui ai dit : Minette,

Rends-moi ma roulette.

Tu n auras pas ta roulette

Que tu ne me donnes de la hure de loup («).

Je m'en fuseau loup :

(i) Dans la version de Grévilie comme dans celle de M. J.Fleury, la mer ne met pas de condition ; la version de M. J. Fleury commence la ritournelle : « la m envente », aussitôt après « que m'donnit d'son vent « ; la version de Grévilie ajoute : « 0 m'dî d'en prendre à banneiâ », mais elle supprime t la m'envente ».

(2) Ceci est la version de A et B ; celle que je croi:? me rappeler disait : « J'angrèssi Ja fâ, la m'anfôqui, j*anfôqui Ipré, l'pré m'an- erbi > ; la version de Baveux dit tout simplement :

J*engraissi la faux, la faux m'enherbi.

(3) X : m'empièti.

(4) F, on va le voir, ajoute : «Je t'avais tipas bien dit Minette, que tu me rendrais ma roulette».

(5) M. E. Legrand pense que roulette ici signifie « bourdelot », i< chausson > ; pomme ou poire cuite entourée de p&te.

(6) On voit que F transpose la place de la hure.

(7) il faut remarquer celte tournure qui n^9> d'analogue dans aucune auire yenion.

Digitized by

Google

124 REVUE DES PATOIS

Loup donne-moi de ta hure.

Tu n'auras pas de ma hure

Que tu ne me donnes croutelette (*).

Je m'en fus à ma mère :

Ma mère, donnez-moi croutelette.

Tu n'auras pas croutelette

Que tu ne me donnes les clefs de la huchette.

Je m'en fus à mon père :

Mon père, donnez-moi les clefs de la huchette.

Tu n'auras pas les clefs de la huchette

Que tu ne me donnes de la cuisse de veau.

Je m*en fus au veau :

Veau, donne-moi de ta cuisse.

Tu n'auras pas de ma cuisse

Que tu ne me donnes du lait de la vache.

Vache, donne-moi de ton lait.

Tu n'auras pas de mon lait

Que tu ne me donnes de Therbe de la faulx.

Je m'en fus à la faulx :

Faulx, donne-moi de ton herbe.

Tu n'auras pas de mon herbe

Que tu ne me donnes de la graisse de porc.

Je m'en fus au porc :

Porc, donne-moi de ta graisse.

Tu n'auras pas de ma graisse

Que tu ne me donnes du gland du chêne.

Je m'en fus au chêne :

Chêne, donne-moi de ton gland.

Tu n'auras pas de mon gland

Que tu ne me donnes du vent de la mer.

Je m'en fus à la mer :

Mer, donne-moi de ton vent.

Tu n'auras pas de mon vent

Que tu ne m'ensales.

J'avais par hasard et par chance

Trois brins de sel dans ma manche.

J'ensale la mer,

La mer m'en vente,

(1) Il est assez singulier que le loup demande [une croutelette* c'est à dire du pain et non de la chair.

Digitized by

Google

CH. JORET. RANDONNÉE 125

fenvente le chêne,

Le chêne m'englande,

J*englande le porc,

Le porc m'engraisse,

J'engraisse la faulx,

La faulx m'enherbe,

J'enherbe la vache,

La vache m'enlaite,

J^enlaite le veau,

Le veau m'encuisse,

J'encuisse mon père,

Mon père m'enclée,

J'enclée ma mère,

Ma mère m'encroûte,

J'encroûte le loup,

Le loup m'enhure,

J'enhure Minette;

Minette m'a rendu roulette.

Je t'avais ti pas bien dit, Minette,

Que tu me rendrais ma roulette.

Ch. Joret.

Digitized by

Google

MÉLANGES ET TEXTES I

LÉGENDE EN PATOIS DE LA BOLLE f VOSGES) («).

Ce conte a été recueilli par moi de la bouche de ma grand-mère, originaire du pays, et aujourd'hui âgée de 87 ans. Elle le tenait elle-même de sa famille. .

Dous jwône jans étènn Ranci

Eou si mâriè. I venèns à Sèn- chu lo prête pou s'fare pu- blié zio ban. I rekhèns ènswônn; Tom se pedë dé, se bèvès ; fou là, qu'ôs qu'il àrivë ? fel rènnalô to pvva à la Rôle. So chalan ne retreve pu, i rènnalë lo pwa lu. Quant i feu ô do rèn di Tièche, quéqu' chôze lo peur- nê, i n' sàrô demâle ç' que o'ièr ; i falë k'i sévës. Çâ lo rawanë à la r'vèr (2), à pièce pu méchante, qui s' hoche lo Trou Mwanô. Lo valà su lo bor r'vèr bien esbôbî, i rwati de tôt H coté pou war qui a ç'que Ta- vou amvvanè to là. I n'wayë rin. I retourne chu zio, il an fayë one màlèdé, il an mourë. Toutli jans do vilâtje dehône que c'ièr io diâb. Donc li jans dotënn si bin que pahwônn n aprekhô (3) môhon (4).

F. Brunot.

Deux jeunes gens étaient ftan- ces pour se marier. Ils venaient à St-Dié cliex, le prêtre pour faire publier leurs bans, llsressortaient ensemble ; V homme se perdit de sa jeune fille : cette {la) fois, qu'est-ce quil arriva? Elle s'en retourna toute seule à la Bolle. Son galant ne la retrouva plus, il s'en retourna tout seul. Quand il fut au haut de la côte des 7i- ges (4), quelque chose le prit^ il ne saurait démêler ce que c'était ; il fallait qu'il suivit. Ça le mena à la rivière à Vendroit le plus dangereux qui s appelle le Trou Moineau. Le voilà sur le bord de la rivière^ bien étonné, il regarda de tous les côtés pour voir qui est-ce qui L'avait amené là. Il ne voyait rien. Il retourna chez, lui il en fit une maladie, il en mou- rut. Tous les gens du ifillage di- saient que c'était le diable. Donc les gens craignaient si fort que personne n'approchait la maison.

(1) La Belle est un hameau situé à 3 kil. de Saint-Dié, dans Ja vallée du Taintroué. L'orthographe suivie pour la transcription de ce conte est conforme aux recommandations contenues dans Taver- lissement publié en tète du premier fascicule de la Revue des patois. Toutefois, notre patois employant les sons quelorthographe allemande rend par à et par ô, nous nous servons aussi de ces signes. Nous n'écrivons que les lettres qui se prononcent : on devra donc pronon- cer les mots doiiSyjanSj etc., en faisant sentira final, tout en faisant sonner le dernier t. Le n est redoublé quand la voyelle précédente, nasalisée, est suivie d'un n prononcé.

(2) Les Tiges, lieu dit sur la roule de Saint-Dié à la Bolle.

(3) La rivière dont il est ici question est la Meurthe.

(4) Dans dprekhë, kh a le son du ch allemand doux.

(5) La maison des Tiges est encore connue sous le nom de maison du PetitrSoroiar.

Digitized by

Google

r

IfÉLANORS BT TBXTB8

427

II CHANSONS POPULAIRES EN PATOIS DE L'AVBYRON.

Chanson à boire, Lou brabé hooime. Le brave homme.

Diou counserbé L aubre de lo combo torto ! 0 maioquél que lo ploDtat! SoQS oquéi iou serio muort ; L*ago aurio pouirét moun cuors

Et quon iou serai muort, Entéoiirés ploura les ousteses, Que crîdoran, o bras oubert : « Ai î lou brabé bomme Que perden ! »

Dieu conserve U arbre à 1^ jambe torte! Aussi celui qui l'a planté! Sans lui je serais mort ; Veau aurait pourri mon corps.

Et quand je serai mort. Vous entendrez pleurer les hôtesseê Qui crieront à bras ouverts : « Ok ! le brave homme Que nous perdons ! »

Ce-morceau, tout informe qu'il est comme vers, est jeté avec une verve remarquable. C'est un vrai cri d'i vrogne. Un poète de profession aurait mieux rimé, mais au fond n'aurait pas mieux dit.

Bourrée, chanson à damer.

Belle Vo t'au fatse,

Mie ; Belle To t'au fatse ! T'aujougat lou tour;.. Lou te lo jogue Cddajour î

On te Va faite belle, Amie^

On te ra faite belle !

On Va joué le tour ;. On te le joue Chaque jour.

Cette bourrée est encore dansée par les habitants de Laguiole (Aveyron).

Pierrounette.

1 Laltré jiour iou mo mariaij Diu lou ternis de la calour,

Pécaïro ! DÎQ lou lemts de la calo ur, M*omour I

L'autre jour je me marie. Dans le temps de la chaleur, Pécaire /«S^ Dans le temps de la ^chaleur, Mon amour /

Digitized by

Google

1

128

REVUE DES PATOIS

Ni pringaire un bieil renaïre Que renaïvo nuit et jiour,

Pécaîro ! Que renaïvo nuit et iiour, M'omour I 3 Dou gran moti mou criavo :

« Mi jounetto, lèva-vous,

Pécaîro ! Mi jounetto, leva-vous M'omour I » 4

Oun boulès-bous que gone? Es très houros d'avdnt jiour,

Pécaîro l Es très houros d'avant jiour, M'omour? » 5

t Tou fielouaras to fielouselto. Et iou forai mous poillossons,

Pécaîro ! Et iou forai mous poillossons, M'omour ! 6 Nous oun oren o lo fiaire 0 lo fiaire de Sain-Flour,

Pécaîro ! 0 lo flaire de Sain-Flour, M'omour! 7 Les bendren six yards la pièce, Aquo fora très sos*^ les dou s,

Pécaîro ! Aquo fora très sos les dous, M'omour ! 8 t N'i croumporen oune sometta Que nous nortero tous les dous,

Pécaîro 1

Que nous portero tous les dous,

M'omour 1 »

9

Si eren pas al mieto-costa,

Qu'é nous sevenet toutes dous,

Pécaîro I

Qu'é nous sevenet toutes dous,

M'omour!

10

Pierrounetto s'y coupal'espauletto

Laudinou s'y coupa Iou genôuil,

Pécaîro ! Laudinou s'y coupa Iou genouil M'omour I

2

Je pris un vieux grondeur Qui grondmi nuit et jour,

Pécaire ! Qni grondait nuit et jour, Mon amoar! 3 De grand matin (i/) me criait :

« Ma jeunette, levez vous ^

Pécaire ! Ma jeunette j levez-vous Mon amour ! > 4

« voulez-vous que faille ? Il est trois heures d'avant jour,

Pécaire! Il est trois heures d'avant jour. Mon amour! « o

« Ttt fileras ta quenouille. Et je ferai mes paillassons,

Pécaire ! Et je ferai mes paillassons^ Mon amour! 6 Nous nous en irons à la foire^ A la foire de Saint-Flour^

Pécaire! A la foire de Saint-Flour, M on amour ! 7 Nous le» vendrons sixliards la pièce; Cela fera trois sous les deux^

Pécaire !

Cela fera trois sous les deux,

Mon amour !

8

Nous en achèterons une mule

Qui nous portera tous les deux,

Pécaire ! Qui nous portera tous les deux. Mon amour ! » 9 ^ Nous n'étions pas à mi-côte Qu'elle nous fit tomber tous les deux,

Pécaire !

Qu'elle nous fit tomber totisles deux.

Mon amour !

40

Pierrounette s'y coupa V épaule,

Claude s'y coupa le genouy

Pécaire ! Claude s'y coupa le genou, Mon amour !

Digitized by

Google

MÉLANOfiS EX TEXTES

la)

il

c LeTa-vous,oia mignounetto, Noos oun oren o Son-Flour,

Pécaïro ! Nous oun oren o Son*Plour M*oinour ! 12 Ooufliporen rie yards d'emplastre ; Nous emplastreron toutes dous,

Pécaïro 1 Nous emplastréron toutes dous, M'omour! >

//

c Lev&^b-vûus, ma nUgnonneUe, Nous nous en irans à Saint-Fiour^

Pécaire !

Nous nous en irons à Saint-Flourf

Mon amour !

V2

iVbiM oeKèUronstliords d'emplâtre;

Nous noue empiâirerone loue tes deux

Pécaire t Nous nousemplâtrerontious les deux Mon amour ! »

Cette chanson, remarquable par sa naïveté, est chan- tée dans plQsiears contrées de rÂveyron,et particuliè- rement à Laguiole.

F. Fertiault.

III

CHANSONS POPULAIRES EN PATOIS DU B0I8-D*0INGT

(RHONE).

N* 1.

La chanson suivante se chante sur l'air du psaume In exitu Israël de JEgypto.

Dze Tooi vo tgaotô lou vépre de SaDt-ApoUomô, Le lut en ou, la tcîvre en b6.

Le itt dit à la tcivre : « Decèn dan bô. >

La tcl?re li repondi : « Dze ne si p6 si béte, te me mëndzeriô. »

Le lu li di : « Dze ne si Q de loa Jui :

Dze ne fai grô lou ven- dredi».

La tcivre fu si béte que le de- cèndi s6 b6.

Le lu la pri par la barbitce et Ilficriô:ô barbare o! (1)

Je vais vous chanter les vêpres de St-ApoUinaire,

Le loup en haut, la chèvre en bas.

Le loup dit à la chèvre : « Des» cends donc en bas»,

La chèvre lui répondit : (c Je ne suis pas si bête, tu me man- gerais. »

Le loup lui répondit : « Je ne suis pas (iU des juifs :

Je ne fais pas gras les vendre- dis. y*

La chèvre fut si bête quelle descendit en bas.

Le loup la prit par la barbiche et lui fit crier : ô barbaro o !

2.

jA chanson suivante se rapporte à la rivalité survenue, V ^rs 1880, entre deux cités voisines : le Bois-dOingt et S int-Véran. Le différend s'était produit à l'occasion

1) L'orthographe de cette chanson a été rendue conforme au sys- U 16 exposé dans TAvertissement de la Revue.

RCv/p. PATOIS. 9

Digitized by

Google

180 lUCVUE DES PATOIS

d'une jeune personne du Bois-d'Uingl, « la Dodon », re- nommée pour sa beauté, et qui avait été donnée en ma- riage à un jeune homme de Saint- Véran. Les jeunes gens du Bois-d'ûingt qui s'étaient tour à tour disputé sa main avaient conçu un vif dépit de ce mariage, et ils s'étaient promis de ne le respecter que si leur rival pré- féré leur faisait don d'une somme qu'ils avaient fixée. Malheureusement l'indigène de Saint- Véran qui avait admis, en principe, ce tribut, n'avait consenti à en paj-er qu'une fraction, et le dépit des autres s'était encore accru d'autant. De là, rivalité et haine entre les deux communes, dont les jeunes gens cherchaient toutes les occasions de se rencontrer pour mesurer leurs forces. C'était généralement dans les foires et dans les vogues que ces luttes avaient lieu, et la place restait générale- ment aux Fauvi (habitants du Bois d'Oingt)(l ), qui, plus nombreux, chassaient les Gorli (habitants de Saint- Véran) (2) de ces sortes d'assemblées.

La lutte entre les deux communes a duré près de 40 ans ; elle s'est terminée par la mort de quelques-uns, par la prison pour d'autres, et je ne jurerais pas que toute inimitié fût éteinte entre les deux bourgades.

La chanson célèbre la victoire des Fauvi sur les Gorli à la vogue des Grands-Ponts (commune de Légny), le jour du dimanche des Brandons (on a coutume de man- ger des bugncs à la vogue des Brandons qui attire une nombreuse population venue quelquefois de très loin i. Ce jour-là, les Fauvi postés sur le pont en avaient dé- fendu l'accès aux Gorli qui venaient danser à la vogue, puis il les avaient poussés dans la rivière, assez grosse a cet endroit et dans cette saison de Tannée, et les Gorli avaient la traverser, non sans se mouiller.

(1) Fauvi vient du mot « IV*ve » : il fuit allusion h un ancien usage du Bois-d'Oingt, d'après lequel, chaque année, le jour de la vogue, les jeunes gens deoelte commune distribuaient aux pauvres accourus de tous côtés une soupe de fèves.

(2) Gorli vient de gorle = coimje. C'était à cette époque la culture en honneur à Saint- Véran.

Digitized by

Google

MÉLANGES ET TEXTES

lal

Oq dit qu'à San Veran Y a lan na bel la feoa : Sa gaurdzi E d aiàmbi, Et son efHlô Comme on rôble de for.

On dit. qtià SI- Véran

H y a Hïie si belle femme :

Sii gorye

Est cotnmejune alambic,

Ei son net' effilé

Comme un rablede four, (')

Lou Gorli é la Doudon

Lontain se rapeleront

D*avai reçu la porsuili

La diumène du Braudon :

I-z-on passô la reviri

To dret à coutô du poni (bis).

Les Gorlis et la Dodon Lofigtemps se rappelleront D'avoir reçu la poursuite Le dimanche des brandons : Us ont passé la rivière Tout droit à côté du pont.

La granda Doudon de loin 1d se maneyant le groin Disôve : proni coraaze Mou brôve San Verani, Vo sole teeé tapadze In mindzant de bugne fci.

La grande Claudine de loin En se caressant le groin DisaU : prenez courage Mes braves 8t^ Véran, Vous seuls fere% tapage En mangeant des éugnes ici.

Celou de San Véranda Dansant bien Tallemauda, Le diumène du Braudon Sont venu à lou pont Danché un rigoclon Sin flttta ni tioIou.

Ceux de St-Véran

£ui dansent l'allemande, e dimanche des brandons Sont venus aux ponts Danser un rigodon Sans flûte ni violon.

To le monde é suprè De vai on paré affer De vai a plin de dzeur Tôle le gorle in fleur, EtTalitiduBoe Que Tau mu pe le vair.

Tout le monde est surpris De voir une pareille affaire, De vovr en plein jour Tant de courges fleuries, Et l'élite du Bois [d'Oingt) Qui est la haut pour les voir.

Celou de San Veran No reprotçon le fauve, On a vu lou Fauvi Tcharayé lou Gorli Dedin le bl, nadgé Sin sefére prié.

Ceux deSl'Véran Nous reprochent les feues, On a vu les Fauvis Porter les Oorlis Dedans le bief, nager Sans se faire prier.

La granda Doudon Drèti su le pont

;tchôve lou Gorli a riiameçon.

en, bien, sin seré bien lou Gorli revenôve à la nadze ;

len, bien, sin seré bien

loa Gorli ou nin fasse de marins;

La grande Claudine

Droite sur le pont

Péchait à l'hameçon les Gorlis.

Bien, ca serait bten

Si les Ùorlis revenaient à la nage ;

Bien, bien, ça serait bien

Si des Gorlismi faisait desmarins»

(i). C'est riustrument dont se servent les boulangers poup retirer « cendres du four.

Digitized by

Google

1

132 REVUE DES PÂT0I6

No 3.

Les couplets qui suivent se chantent le soir du 80 avril, lorsque les garçons du pays viennent à la lune recueil- lir de porte en porte une offrande dont le produit doit être employé, la nuit même, à payer les frais d'une pe- tite fête C).

Vetia veni le dzouli mai (*). Habitant, réveiUe, habitant réveille-loi^ Viens boire à ma bouteilie.

Si l'on donne quelque chose^ le chœur reprend :

Dans mon jardin je m*en irai, Un bon bouquet j'amasserai, Habitant réveille, habitant réveille-toi ^ Viens boire à ma bouteiHe.

^i Ton ne répond pas rapideçient, le chœur dit :

Si vous ne voulez rien nous donner, 11 ne faut pas nous retarder, Car la nuit s'en va Et le jour vient. Ah ! Joli mois de mai !

Enfin, si Ton ne donne rien, on est gratifié du couplet suivant :

Si vo ne voli rèn no donnô,

Dze von vo tçantô la deborrassaizon (•) :

Vetia veni le dzouli mai,

Le c... me deborasserai, deborasse :

Deman, a vutron dedzuno,

Vo mèndzerai le piourcé (*) !

Il y a une variante au début :

Vetia veni le dzouli uiai : Dzoune filles, veni vai,

Veni tôle vaire,

Vetia vos amants que vo venant vaire !

D' GONNBT.

(i) On trouvera plusieurs chants de quête analogues dans Le Duc^ Chansons pxitoises, p< 79 el suiv. (Note de la R.}.

(2) C'est-à-dire : Voici venir le joli mois.

(3) Cest-à-dire : Nous allons vous chanfer Véfilalion.

(4) Piourciz^peau,

Digitized by

Google

MÉLàKâBS Bt TBXtÈS ISft

IV PATOIS DE GORMARANCHB (aIN)

Traduction de la Benaïta de Brillât-Savarin (1)

Par M. Troftchon, dîrcfteor de l'Ecole normale de Màcoa

De felyes dou veladzo Noln Bénaîta ë laflror; \j*è grftD, Ix'è brft?a, ir'è sddze, E nia rèn sou sen onor. Per écawfé l7*é vairéntai irèré, méoà lo bwo ; La gran Di&na que se Téntè, porre la tegni co.

Tiè vÎD sarvi, ma fel/e, Ladetévè réoeourâ, Tre TÎvié dégèn ma famejje E mailressa (Z) Vfe saré. Oh ! non, réptede Bénaîta, Yomé faite irôd'ooor; Vo Tiré d*ég^ bénaîta, E Ire fft ma ou couor.

Ondior 86ôn oereiié

De BéUaî (Vn gran gorman

VoUévè la earessié

ElabalridèribaD.

0 crérè lârè & sa guisa,

Mat iraî, d'ôn gran pouèn,

Le foli degèo ]a cîsa {ou la saï)

E le fe nln A le grouèo .

Pltftanl ma Benaïta m*Amè, E be mo-z-a to ne. Bàslièo, Piaérro et Gaebftmè An-i-aou to traï lou pagué. D'or ôa empltrre na oéna Qu'on Tare p&s (mal) Cir cbO qu'a na brava lèna E pl7e retsso que le raî (3).

De$ filles du villaoe Noire Benoîte est la fleur ; Elle est grande, jolie et sage. Il n'y a rien sur son honneur. Pour battre le blé elle est taillante, Pour traire^ mener les bœufs ; La grande Jeanne qui se vante Ne pourrait lui tenir coup.

t Ches moi viens servir, ma fille ,

Lui disait le curé,

« Tu vivras dans ma famille.

Et maîtresse tu seras, »

I OA tt<m / vépondit Benoîte,

Vous me faites trop d'honneur.

Vous vivez d'eau bénite.

Elle me fait mal au cœur, »

L'autre jour, sous un cerisier.

De Belleu un grand gourmand

Voulait la caresser

Et lui donner des rubans.

Il erogait faire à sa guise.

Mais eUe,étun gramd eoupde poing.

Le jeta dans la haie (dse)

Et lui fit saigner le nez (yroin).

Pourtant ma Benoîte m'aime Elle me l'a dit tout net. Bastien, Pierre et Guillaume Ont tous trois eu leur paquet. D'or on emplirait une benne Qu'on ne l'aurait pas de moi : Celui qui a une honnête femme Est plus riche que le rot.

M). Cette chanson de Brillât-Savarin a été d*abord publiée dans le loniteur de VÀin, m octobre 1878. Elle fait partie âesChansons pa- to es, réunies par Le Duc.

2) Ou pluta mêtra.

)) Celte pièce, rapprochée de la chanson originale de Brillat-Sa^ VI n, pourra servir à comparer le patois de Cormaranche avec celui <l< Belley. Le traducteur a sacnfier qudquefois la rime à Fezacti- tu e de la traduction. L*accent circonflexe, sur une syllabe formée <!' " son nasal, indique que ce ?Otl 'loit ^Ire prolongé.

Digitized by

Google

Id4

REVUE DES PATOIS

conte populaire en patois de germolles (saône-et-loire)

Envoyé par M. Combier, insli tuteur-adjoint à Lyon

Y avô iûne voe on lou c'avo bian fan. A rencontre on renague se premenô le Ion de la revire. Al le demande c*man i fôdré fére pe trôva à mandzi. Le rena le répon :

M Avise itye dan la revire, c'man y-z-i a de poéçon ; te n*o qu'à mitre ta queuve dans l'éye, poéçon an fre, i van teu veni se caUi dedan, apré te Taratzerô é nôz en van mandzi nôton su. »

Le lou fayi c'man le rena l'avô de, é u de deuve-z-ure,

3uan le rena vi que y étô bian zela, a deci u lou :

« Tire, lou, tire, t'en amené biô »

Le lou teri tan que sa queuve aratzi.

On môroan aprë, i viran bredzi en trouin de bieulri de tzande.:

« Se noz alin trôva, que le rena deci u lou, demanderin on batron (i ) pe remitre à la pièce de ta queuve ? bin encô vré, ce que te di ! alins-y ! »

Quan le batron il étatzi, c' man y fayd bian fre» bredzi sôtin à la bourde (2).

« Se nôz y sôlin éri ? que \e rena deci. -^ Ma foe dze vu bin !

vêla que le feuve se miti u batron du lou. Al u biù cori, i ne !e tui pô, u contrére ; a

l

Il y avatt une fois un loup qui avait bien faim. Il rencontre un renard qui se promenait le long de la rivière. Il lui demande cofnment il faudrait faire pour trouver à manger. Le renard lui répond :

t Regarde ici dans la rivière, comme tly a des poissons; tu n*as ju'à mettre ta queue dans Veau, ^ es poissons ont froid^ils vont totés venir se cacher dedans, après tu la retireras et nous allons en man- ger notre saoul.

Le loup fit comme le renard lui avait dit, et au bout de deux heu- res, quand le renard vit que c'était bien gelé, U dit au loup :

« Tire, loup, tire, tu en amènes des beaux, »

Le loup tira tant que sa queue arracha.

Un moment après, ils virent des bergers en train de teiller du chanvi'e :

c St nous allions les trouver, dit le renard ofu loup, lioUs leur dematiderions une trêne pour re- mettre à la place de ta qiieue ? Cest bien encore vrai, ce que tu dis I A llons-y ! »

Quand la tresse lut attachée, comme il faisait bien froid, les bergers sautaient par dessus leur feu,

« Si nous y sautions aussi ? dit le renard au loup. Ma foi je veux bien. »

Mais voilà que le feu se mit à la tresse du loup. Il eut beau courir, cela ne réteignit pas, au contraire ;

: (1^ Un batron est une grosse tresse de chanvre.

(2) Une bourde est un çranH feu. Le deuxième dimanche de carê- me, tous les jeunes gens des deux sexes se réunissent pour faire une grande bourde autour de laquelle on danse.

Digitized by

Google

MÉLANGES ET TEXTES 135

côrô, y bnilô. Se bian qu*y le plus il courait, plus cela le bru-

banvi c'man on côtzon que lait. Si bien qu'il fut tout huclê,

vin 3e tué. comme un porc qu'oui vient de tuer.

bredzi se mitron a creyi : Les bergers se mirent à crier :

« 1 (J), le lou que W brulô, i « Le loup qui est tout brûlé, il ne

ne le tzoume pieu que do u pôe su lui reste que deux poiU sur le nez,

le nô, encor i le bian ! !ùî encore cela lui fait bien mal! *{^). : (2}.

VI LA PAUVRE DZONE

Chanson populaire en patois de Saint-Amour (Saône-et-Loire)

Envoyée par M. J. Martin, instituteur à Ste-Gécile.

U puvre Dzone avait on mauve La pautre Jeanne acait un maurain

[couteiUon.f/^e»] ^ , ^ cot^llomfîs)^

Crégin de ne lou po rontre, ^W«< ne pas Puse^, i i ; ^ ua-^^^

Aile ra pourté en inaesson, ^^ ^ « ^^^ «f mbmpa^. 'n.-. l

La puvre Dzone, Upami'e,^eii.pm^\\ . ;:■ .nl^^.n;,

Aile a pourté en maesson m^imM mmm9f^ .'■> -.:... /..-.

SonmovécouteiUon. ^ 'nf>f?'fi2fW«.^,^-^^f«Wv.j.o

La pu

Cregii

Aile! .

^.Bf?^^''^^iPR^?S!fTÇ,9fl;fr^,Hffl8ffe Mmm' h.^]^ne(^cm WKfromuf/

^..#Hv'^J?on^,a.n^su son , ,,^^.,^,^,;i,^ «,„^,;;;,,^;

Gara" -'

■Lat

LV «^...^ n.»>^«... , .' . , (f(jr plie a pris la [oUj\

^Tel^e liLsloiîé ç)u làuji eC rfu VeaarJ est 'fôtC féûrincIllèl'^Sy'elf A3îffl:i*fe^oa*rrdt«ir,'p' 414 ; Gras'; Pàtbïs f6rêz>>K p. '^^-'K^m-' nia, VIII, 133 et 596. [Note de la R.]

Digitized by

Google

196 RBVUB DES PA.TOIS

COMPTES-RENDUS

H. M018Y. Diotioimaire de patois normand indiquant piartioolièrement tous les termes de ce patois en usage dans la région centrale de la Normandie, pour servir A l'histoire de la langue française, etc. Caen, le Blanc-Hardel, sans date (1886). Id-8, de CXLVI, 701 pages. Prix 15 francs.

Voici un livre auquel il n*a manqué pour être excellent que d'être fait d*après une meilleure méthode ; fruit de longues et patientes re- cherches et du travail le plus consciencieux^ il semblerait devoir ré- pondre à toutes les exigences de la science ; malheureusement l'auteur a obéi, en l'entreprenant à une idée préconçue et fausse^et il ne s'est pas fait une idée exacte de ce que doit être un Dictionnaire de patois. Cétait déjà une pensée malheureuse que de vouloir faire v servir » l'étude du parler populaire d'une province c à THistoire de la langue » littéraire, et elle a porté M. H. M. à établir entre des formes nor- mandes et françaises des rapprochements forcés ; c'a été une pensée plus funeste encore que de prendre pour champ de ses études une région anssi étendue et aussi mal définie que « la région centrale de la Normandie », et encore si M. H. M. s'y étflit tenu ! Mais involon- tairement il a fait entrer dans son glossaire des mots qui appartien- nent, non au patois du centre, mais aux patois de TËst et de l'Ouest de cette province ; c'est môme dans des ouvra§;es qui leur sont consa- crés qu'il est allé le plus souvent chercher ses exemples : comment être surpris dès lors qu'ils soient en contradiction avec les formes qu'ils doivent prouver? et comment aussi la phonétique que M. C. a donnée pourrait-elle, dans ces conditions, être celles d'un patois normand déterminé ? Un autre défaut de son Dictionnaire^ c'est que les mots n'y sont point représentés comme ils se prononcent ; ils sont écrits un peu au hasard, avec une orthographe qui ne peut en donner une idée nette et précise et qui rappelle trop souvent les bizarreries et l'irrégularité de l'orthographe française. Dire que les étymologtes sont souvent aventurées, est chose aussi à laquelle il faut s'attendre : EniaUy par exemple, est donné comme « une forme corrompue de eiuie (issue) » et dérivé d^exire, quand les citations, données & l'appui de ce mot, pré- sentent la forme esseaulx, laquelle nous reporte à axicellus, etc.

Mais si j'ai ainsi largement fait la part de la critique, il n'est que juste que je fasse aussi celle de l'éloge, le Dictionnaire de M. H. M. est une mine de renseignements précieux sur le parler populaire de la Normandie ; par le nombre de mots qu'il donne, il l'emporte de bien loin sur tous les ouvrages du même genre qui l'ont précédé et ces mots sont en général bien définis. Ce n'est pas en vain non plus que M. H. M. a pendant vingt ans vécu dans l'intimité des textes normands ; on trouve dans les exemples si nombreux destinés à éclaircir ou expliquer les vocables de son Dictionnaire, les indications les plus curieuses^

Digitized by

Google

COMPTES-RENDUS 137

des allusions vraiment inappréciables à des faits historiqueii, à d'an« ciennes coutumes, etc. Enfin, un appendice étendu nous donne la dé- nomination de tout ce qui se rapporte en Normandie aux usages locaux, k la manière de vivre, aux traditions» aux métiers, etc.^ ainsi que les noms patois si curieux des animaux, des végétaux et des miné- raux : véritable encyclopédie normande du plus haut intérêt. On voit par quelle richesse d*informalions oiïre le Glossaire de M. H. M. ; aussi f malgré ses défauts, il est et restera longtemps indispensable à quiconque s'occupe non seulement du patois, mais encore de l'histoire de la Normandie.

Charles Jorbt.

N. DU PuiTSPELi'. ^ DietioBnaire étymologique du patois lyonnais, (Lyon, Henri-Georg, in-8o).

Le dictionnaire étymologique n'est pas entièrement publié encore, tant s'en faut ; la première livraison seule (A.-Dardenna) a paru. Il serait donc prématuré d'entreprendre un examen détaillé de Touvrage et de le dépouiller ligne par ligne pour y trouver à faire quelques observations, dont la liste, étant donné le soin et la science de Tauteur, serait fort maigre.

Cependant on peut déjà, d'après cette centaine de pages, juger que le travail de M. Nizier du Puitspelu sera une œuvre consciencieuse et considérable, beaucoup plus complète que la plupart des recueils de œ genre et particulièrement que le vocabulaire inédit de Cochard, qui date du commencement de ce siècle et auquel celui-ci ajoute une foule de mots. L'auteur, qui est un modeste, n*a cependant pas cherché à grossir son volume, et il nous annonce qu'il a élagué comme inutiles tous les mots qui ont une ressemblance trop grande avec le français. Pour ceux qui dérivent en effet du français, voilà qui va bien, mais tous les termes autochtones doivent, à notre avis, être mentionnés, fût-ce sans autre explication, de façon à pouvoir être retrouvés et signalés dans les comparaisons qu'on fait souvent des dialectes. S'en tenir aux mots absolument originaux de forme serait du reste fausser un peu la physionomie du patois lyonnais en la faisant trop particulière. Il sera bien facile à l'auteur de combler cette lacune dans les livraisons qui vont suivre; et de réparer dans son errata définitif les omissions de la première.

Ce qui lui a plus coûté, nous dit-il, que le rassemblement des mots, ce sont les études sur leur origine. Nous l'en croyons volontiers, et nous ne recommanderons pas son exemple à la masse des patoisants, r er faire un dictionnaire historique d'un dialecte, dans l'état sont < core en France les études romanes, est une témérité ; mais M. Nizier ( D Puitspelu qui n est pas, quoiqu'il en dise, un amateur, pouvait se 1 1 permettre et par conséquent devait la tenter. En effet, il nous a 1 mblé que même dans cette « recherche de l'impossible, » comme il i i, il n'a pas si mal réussi. Les élymologies nouvelles proposées dans I \ premier volume, peu nombreuses il est vrai, n'ont rien d'inyrai-

Digitized by

Google

488 REVUE DES PA.TOIS

semblable ; plusieurs des anciennes au contraire, acceptées jusqu'ici par tradition, sont justement discutées. L'auteur doit cette sûreté de jugement à l'habitude qu'il a de la méthode comparative et aux rap- prochements constants qu il fait entre son dialecte et les voisins. Il connaît également les exigences rigoureuses de la phonétique, qu*il a spécialement étudiée en vue de son patois dans son Très humble Essai de phonétique lyonnaise. Cet essai terme pour ainsi dre la base du Dictionnaire, aussi l'auteur a-t il l'intention de le faire réimprimer en tête du nouvel ouvrage. C'est une promesse à laquelle nous ne pouvons qu*applaudir.

Une réserve cependant. Puisque le lecteur aura sous la main à la fois les règles générales théoriques contenues dans cette introduction et les applications de ces mêmes règles éparses dans tout le diction- naire, pourquoi renvoyer sans cesse des unes aux autres, des mots aux paragraphes correspondants de la phonétique ? L'auteur a déjà restreint le nombre de ces mentions. Ne pourrait-on aller plus loin encore ? Quel intériH y a-t-il à trouver à presque tous les verbes en ô l'indication suivante : avec le siéffixe ô (14, iyOU 2, ou 4), Il vaudrait mieux, il nous semble, réserver ces références pour les cas particuliers.

11 suffira pour cela de faire avec et autour de la phonétique un bon résumé de toutes les observations générales^ d'y indiquer les parti- cularités de notre dialecte, leur géographie, et, s'il est possible, un peu de leur histoire. Ce sera la préface naturelle du livre, indispen- sable à tous ceux que le hasard n'a pas fait naître ou vivre autour de Saint-Georges. Nous la demandons, cette préface, à M. Nizier du Puitspelu, avec d'autant plus d'insistance que nous le savons capable de la faire très humblement, mais très bien, avec cette sûreté de mé- thode dont nous le félicitons et à laquelle on reconnaîtrait volontiers un romaniste de profession, si on ne savait que l'auteur s'est mis sur le tard, et depuis quelques années seulement, à ce genre d'études i) réussit si complètement. ^. ; ^y,,;

> •^•f. t. ; i Vw.'^-.- ..J. ..: ;■ ,.,., ,:• I

' ' r ' m.i. .(i h.- ' ,11 il*..?. :.r -'"'

'• •->. *ii; i

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGBAPHIQUES (i).

(..ÉNlPlR ALITÉS

Joret. Changement de nen s (z) et en dh dans les dialectes fran- rais (dans Mémoires de la Société de linguistique de Paris, HT, 154).

Bulletin bibliographique de ta langue d'oc pendant les années i^2^ i873 et 1874 (dans Revue des tangues romanes, VII, 428).

Lûcking. Die œlteden franzœsischen Mundarten (Berlin, Weid- inann, 1877). Cf. Romania,V\\, 111 \ Literarisches Centralblatt, 1878, 4 ; Zeitschrift fur romanische philologie, II, 152; lenaer Weratur- zeitung, 1878, no 21, et Revue critique, 1878, art. 210.

Meissner. » Le mélange des dialectes dans le français (dans Archiv fur das Studitim der neueren Sprachen, L, 191) Cf. Romania, II, 143.

Franzôsisches ai siatt des frûheren oi (dans Zeitschrift fur sienogra phie und orthographie, 1871 , 4) Cf. Romania, II, 144.

Sur le dialecte de V Alexis en vers octo-svllabiques, voy. Romania, VIII, 167.

Jaubert. Glossaire du Centre (Paris, Chaix, 1864, ot Supplé- ment en 1869). Ce glossaire embrasse : le Berry tout entier, le Niver- nais, y compris le Morvan, la partie septentrionale du Bourbonnais, jusqu*à Moulins et Monluçon, la lisière nord de la Marche passant rapidement au Limousin, la lisière du Poitou et de la Touraine, la portion du Blaîsois et de TOrléanais située sur la rive gauche de la Loire et comprenant leurs parts respectives de la Sologne. Il s'ap- plique ainsi aux départements du Cher, de Tlndre, de la Nièvre, du Loiret, de TYonne, de la Côte-d'Or, de Saône-ot-Loire, de l'Allier, de la Creuse, de la Vienne, de l'Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher.

Behrens. Grammatikalifche und letikalische Arbeiten ûber die lebenden Mundarten der langue d'oc und der languie d'oïl (dans Zeits- chrift fur neufranzôs, Spr, und Litt,, IX, 92). Bibliographie importante, qui servira à. compléter les présentes notices.

Ain

Valentin SmiUi et G. Guîgue. Bibliotfieca Dumbensis, Le 75 de Lyon-Revue (1887, p. 178) contient la traduction française d'un article consacré à cet ouvrage par M. Suchier dans le Literaturblatt fftr... romanische philologie. M. Suchier donne une liste des docu-

(IJ Noire collaborateur, M. BruDot, s'est chargé, dans ces notices biblio^ra- pbicpies. An d<ipoiii!lement des p^^riodiques allemands.

Digitized by

Google

140 REVUE DES PATOIS

ments el inscrîplions du département de PAin qui ont été imprimés.

Aune

Deux chartes de Soissons dans lievue des Sociétés savantes, sé- rie, I, 76. Cf. Romania, TV, 508.

Alpes (HauUs) (i)

Chaix (sous-préfet à Briançon, de iSOO à 1815). Préoccupations statistiqueSy géographiques ^pittoresques el synoptiques du département des Hautes-Alpes, 1 vol. in 12, 983 pages (Grenoble, AUier^ 1845). Cet ouvrage est devenu fort rare, les exemplaires ayant été poursuivis et détruits par le clergé. Le chap. XH (p. 312) est consacré à la linguis- tique avec divers exemples des xit , xiu et xiv« siècles, et contient un recueil de proverbes en dialecte vaudois.

Ladoucette. -~ Histoire^ topographie ^ antiquités, usages, diafe«Ues des Hautes- Alpes (3« éd. Pans, Gide et Cie, 1848). Sur les dialectes, voy. p.604.

Alsace '

Oberlin. Essai sur le patois des environs du Ban de la Roche. Voy, Lorraine.

Henri Lahm. Le patois de la Baroche (val d'Orbey, Haut -Rhin), étude publiée dans les Romaniscfie Studien, H, 7^ p. 1.

Anglo-normand

P. Meyer. Fabliau anglo-normand (dans Romania, I, 69).

Du même. Mélanges de poésie anglo-normands (dans Remania^ IV, 370).

Du même. La vie de Si-Grégoire le Grande par frère Angier, re- ligieux de Sainte-Frideswide (dans Romania, XII, 145).

Du même. Le manuscrit 8336 de la Bibliothèque de Sir Thomas Phillips (dans Romania, XIH, 497).

Vising. Etude sur le dialecte angUhfiormand du Xïh siècle (Up- sala, Edquist). Cf. Romania, XI, 461.

Du même. Versification anglo-normande (Upsala, 1884). Cf. ^- mania, XV, 144.

Stûrzinger. Orthographia gallica (Heilbronn, Henninger, 1884). Cf. Romania, XIII, 488.

Scheibner. Ueber die herrschaft der franicesischen Sprache in England, Cf. Literaturblatt fur germanische und romaniscfie phi- lologie, 1881, mai, col. 176.

Brekke. ~ Etude sur la flexion dans le voyage de 8t-Brandan (Pa- ris, Vieweg, 1885). Cf. Zeitschrift fiir rom. philologie, IX. 158.

Hammer. La langue du Brandan anglo-normand (dans Zeits^ ehrifl fur romanische philologie, IX, 75).

(I) Ces notes complémenUires sur les Hautes-Alpes nons gnt été obligeammeD^

fonrniett par M. de Cazenove.

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGBAPHIQUES 141

Boucherie. PepU traité de médecine en langue vulgaire (dans hemu de* langues romanes, VII, 62). Cf. Romania, IV, 4d5.

Sar la pronoDciatiôn de r médial à Jersey, voy. B<nnania, VI, 256.

La neuve annt^, almanach jersiais (Le Gros, édileup).

Méiivier. Dictiûnnaire franco-normand du dialecte de Guer- nesey (Londres, 1870).

Sur les caractères distinclifs des manuscrits écrits en Angleterre, Toy. Ramania, H, 1.

Stengel. Desputaison de l'âme et du corps (dans Zeitschrifl fur romanùche philologie, IV. 7i).

Du même. John Gower's Minnesang und Efte^iucfUbftchlein (Mar- burg, Friedrich, 1886). Cf. Romania, XV, 641.

La manière de langage qui e^iseigne à parler et à écrire le français , modèles de conversation composés en Angleterre à la fin du XJY^ siècle (dao8 Revue crilique^ numéros complémentaires de 1870). CF. Ramania, II, 368.

Scbiœsser. Die Lautverfiœltnisse der Quatre livres des Rois (Bonn, Georgî, 1886). CÎ.Romania, XV, 641.

Snchier. Ueber die Mathmus Paris Zugeschriebene Vie de seint Àuban (HaUe, Niemeyer, 1876). Cf. Remania, Vf, 145, et Zeitschrifl fur ronusnische philologie, II, 338.

Da même. —• Bibliotheca normannica. Voy. ct-dessous Sonnandie.

Àngoumois

Teodertng. Bas poiievinische KatfMrinenleben (Barmen, 1885). L'auteur conclut que ce texte appartient au sud de rÂngoumois.

Goeritch. «> Les dialeetes du Sud-Ouest de la langue d^oïl (tome III des Franzâsischen Studien de Koerting et Koschwitz. Heîibronn, HennÎDger).

Aiy'ou

Tardif. Coutumes d'Anjou (Paris, Picard).

Gôrlich. Die nordivestlichen Dialekle der Uuigue d'o'il, étude des dialectes de Bretagne, Anjou, Maine et Touraine (Heilbronn, Hennin- ger, 1886).

Aunis

Goeriicb. Les dialectes du Sud-Ouest de la langue d'oïl (dans le tome IH des Pranzoesischen Siudien de Koerting et Koschwitz. Heil- broDD, HenniDger)#

Auvergne

Il se publie à Clermont-Ferrand un Almanach chantant de VAu- 1 rgne, du Bourbonnais et du Velay, Nous avons sous les yeux Tan- 1 e 1885^ qui contient une poésie paloise, Le coq ou les deux paysans, ] r M. Symphorien Espinasse. C*est un spécimen du patois de la Li- 1 içne d'Auvergne.

Digitized by

Google

I't2 REVUE DES PATOIS

Bagnard. Voy. Valais (canton du).

Béarn

LamaysoueUe. Imituliou de Jésu-Chril iradmide en béarnés fPau, 1870).

Beaujolais

Dictionnaire crunolrio. Voyez rarlicle Lyonnais dansées NoUees do numéro précédent.

Bel fort (Territoire de)

Horning. Die ostfanx-osischen Grenz4ialekte ^wischen Met:i und Belfort. Voy. Lorraine.

Belgique

Sei)eier. Trouvères belges au MU' siècle. Cf. Zeitschrift fur ro- inanische philologie ^ II, 47t>. Voy, Wallons (pays).

Bessin, voy. Sormandie Bourgogne

Mignard. Histoire de l'idiome bourguignon (Dijon, Lamarche et Drofielle, 1856). Ce voliiine contrent un glossaire bourguignon, une grammaire comparée de Tidiome bourguignon, un chapitre intitulé (c Du rapport des dialectes à l'idiome et des dialectes entre eux », sont rattachés à l'idiome bourguignon les dialectes champenois, ni" vernais, iiiil< onoais, bressans, franc-comtois, lyonnais, un chapitre sur l'idiome lorrain, une bibliographie raisonnée de Tidiome bourgui- gnon, une bibliographie spéciale des nof^ls et en particulier des noëls de La Monnoye, et un recueil de poésies bourguignonnes.

Fertiault. La vraie lumière, noël en patois bourguignon (Mâcou, imprimerie Durand).

Du même : deu veigneron, diailogue antre Toma et Simon (Ma- çon, imprimerie Durand, 1884).

Mignard. Vocabulaire raisonné et comparé du dialecte et du pa- tois de la province de Bourgogfie, ou étude sur Vhistoire et les mœurs de cette province d'après son langage (Dijon, 1870, in-8).

La Monnoye (Gui-Barôzai). --Noëls bourguignons, traduits par Fer* tiault (Paris, Lavigne, 1842, Vannier, 1858; Bruxelles, Mertens, 1865).

P. Meyei'. Notice mr un manuscrit bourguignon (dans Homania, VI, 1 et 600). CL Zeitschrift fiir roman isc fie philologie, l, 450 (compte- rendu du 21 de la Homania).

Sur l'origine bourguignonne du ms. des Lorrains de Dijon, voy. Romania, III, 88.

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 143

Hretiiyuc

Sur quelques traits de phonétique bretonne, vov. Romaniti, JX, 446.

Oorlicli. Die nordwesllUhen Dialekte. Voy. Anjou,

Calvados

Jorel. Chanson normande du Calvados (dans Romania, V, 373).

Particularité du patois de Dozulé, signalée par M. -loret dans Ro- mania, XII, 591.

Fleurv. Quelques traits plioîiétiques du patois kaguais (dans Ro- mania, XIII, 426).

Du même. Essai sur le patois normand de la Uague (Paris, Mai- sonneuvp, 1886, 368 pages, in-8}. Cf. Revue critique, 28 mars 1687, p. 251, et un article de Gilliéron dans Literaturblatt fur,., roma^ nische philologie. Janvier 1887: (Ce livre contient une phonétique et une grammaire de 90 pages, un glossaire de 2,300 mots (200 pages) et un appendice on ne retrouve que des textes déjà connus ou des observations empruntées à 'd'autres philologues. Le glossaire est la partie la plus importante du livre, malgré un système de transcrip- tion défectueux. Toutefois il ne donne pas une idée exacte du patois étudié. L'auteur, originaire de Gréville, n'a guère devant les yeux que son propre patois; or il y a des différences importantes entre les dia- lectes du pays, aussi bien au point de vue lexicologique qu'au point de vue phonétique. On peut même dire que la Hague n'est pas une unité linguistique, il se parle sur certains points des dialectes plus voisins de celui du Val de Saire que de celui de la Hague. La pho- nétique et la morphologie ont peu de valeur, Tauteur n'a ni méthode, ni système, comme en témoignent des erreurs nombreuses et très graves).

Catalogne,

Cambouliu. Essai sur la littérature catalane (Durand, 1857).

Milà y Fonlanals.— Romancer illo catalan (2e édition.— Barcelone, Verdaguer). Cf. Romania, XI, 632.

M. Milà y Fontanals a publié dans la Hevue des langues romanes divers articles sur le catalan, notamment : Enigmes populaires cata- lanes (2« série, I, 22, et III, 1); Roman catalan en prose (2© série, II, p. 225 et suiv.), Mélatigesd<} Uitigue catalane (2*^ série, III, 225); Phonétique catalane (2« série. I, 146) ; Lo sermo d'enMuntaner (3« sé- rie. II, 218; 111,38, et V, 1).

Dans la même Revue (tomes UI et suiv., jusques et y compris le tome m de la série), M. Alart a publié une série de textes cata- lans anciens, et aussi des remarques sur plusieurs particularités de la langue catalane (2« série,IV, 15 septembre, et3e série, II, p. 15), sur le son catalan ny (VU, 446), sur des formules de conjuration (2® sé- rie, III, 9), De ces études est sorti un volume intitulé: Documents

Digitized by

Google

iU REVUE DES PAiOlÔ

sur la langue calalane des anciens comtés de HoussUlon el de Cerda- gne {Puris, 1881 ; 235 et 28 pages).

Dans le Jarbw^ fur romanische und engUsche Literasuriy)^ M. Mila y Fontdnals a publié un mémoire sur la poésie catalane des XIV« et XV« siècles.

Du même : Poètes catalans^ dans un volume de la Société pour rétude des langues romanes (Montpellier, 1876).

Du même, dans la Rewixensa, revista catalana (V, 3) : Quatre mots sobre Vortografia catalana.

Du même, dans Lo gay «a^r( Barcelone, 15 décembre 1879, p. 312): Un manuscrit del arxiu capUula$\ Cf. Bomania, IX, 168.

Du même : Estudios de lengua catalana (Barcelone, Verdaguer, 1875). Cf. Bomania, IV, 288.

Konrad Hofmann. ~ Ein Kalalanisches Thicfxpos von Ramon Lull (Munich, 1872). Cf. Remania, IIl, 111, Rivista difilologia romanza, II; 116, et JarbuchfûrrofnanUche Literalur, N. F., I, 368.

Amer. Genesi de Scriptura (Barcelone, Verdaguer, 1873, dans la Biblioleca catalana de Mariano Aguilo v Fuster). Cf. Romania, IV, 481.

Balaguer y Merino. Ordinacions y bans del conUat d'Empurias (dans Revue des langues romanes,3^ série, 1, 18 et 179^.

Du même : La traduccio catalana del Fias sanclorum (dans Bévue des langues romanes, série, V, 56). Cf. Bomania, X, 411.

Ch. de Tourtoulon. ~ Texte catalan du XIV» siècle (dans Bévue des langues romanes^ IU, 175). Cf. Bomania, I, 500.

P. Meyer. Traités catalans de grammaire et de poétique (dans Bomania, VI, 341 ; VIII, 181 ; IX, 51). Le même signale une particu- larité du catalan dans Bonumia, l, lOi.

Du même : Mélatiges catalans (dans Bomania, X, 223).

Du même : Nouvelles catalanes inédites (dans Bomania, XIII, 264).

Foerster. Dialogue de Bue et de son cheval (âKns Zeilschrift fur romanische Philologie, 1,79). Cf. Bomania, VI, 474, et XI» 126.

Chabaneau. Extrait d'une traduction catalane de la légende dorée (dans Bévue des langues romanes, série, VI, 214).

MMSSBÎidi, Die catalanische melrische Version der sieben Weùen Meister (Vienne, Gerold, 1876). Travail extrait du tome XXV des Mémoires de r Académie de Vienne. Cf. Remania, VI, 297, et XI, 123.

Puiggari. Dos flors Uiterarias de Vedat mitxana (dans La Be- naxcfisa, revista catalana, V, 21). Cf. Romania, IV, 155.

Pin y Solars. Poésies religieuses de la Catalogne (dans Revue des langues romanes^ VII, 226).

Manuel de Bofarull. Poesias religiosas catalanas (dans Bevista historic^'latina, Barcelone, tome II). Cf. Bomania, IV, 508.

Du même : Opuscules inédites del cronisla catalan Pedro Miguel Car- bonell (HsiTcelone, 1864-65).

Du même : Sistema grammatical y Crcstomalia de la lenyna catala-^ na (Barcelone, 1864).

Digitized by

Google

NOTICES BlBLIOaRAPHIQMES 145

Vidal y Valenciano. La Comedia di Dant AUighier traslatada m rims vulgars ccUhalans per N'Andreu Febrer (Barcelone, Verda- guer, 1878). Cf. Romania, VIII, 454.

RecuU de exempUs e miracles (Barcelone, Verdaguer, 1881, dans la Biblioteca calalana de D. Mariano Aguilo y Fuster). Cf. Romania^ X,277.

Baist. Version catalane de la Visio Tundali (dans la T^iischrifi fur romanische Philologie, IV, 319). Cf. Romania, X, 299.

Manuscrit d'un poème catalan sur la Passion et le Jugement der- nier, signalé dans Ramania, X, 449.

Maspons y Labros. La Rondallayre, contes populaires catalans (Barcelone, Verdaguer, 1871). Cf. Romania, I, 257.

Cornu. L'a prosthétique en catalan (dans Aomam'a, XI, 75).

Mariano Aguilo. Cançoner de les obretes en nostra lengua ma- terna mes divulgades durant los segles XIV ^ XV e XVI (Barcelone, Verdaguer). Cf. Romania, XI, 127 et 171, et aussi X, 499, note 2.

Pepratx. Comparaisons populaires en catalan-rousillonais (dans Bâvue des langues romanes, série, VI, 286).

Sanpere y Miquel. Un estudide toponomastica ca/aiana (Barce- lone, Verdaguer, 1880). Cf. Romania, XI, 430.

Du même : articles sur des questions catalanes dans Revista de aen- cias historicas de Barcelone. Cf. Remania, XI, 449.

Morosi. Uodiemo dialelto catalane d'Alghero (dans les Miscel- lanea in memoria di Napoleone Caix e Ugo Angelo Canello, p. 313. Firenze^ successori Le Monnier, 1886). Dans le môme volume, p. 373, se trouve une aubade catalane, publiée par Mila y Fontanals.

Libre del orde de Cavagleria de Ramon Lull (Barcelone, Verda- guer, 1879). Cf. Remania XII, 605.

Ortografia de la lengua catalana, por la real Academia de buenas letras (Barcelone, Jepus).

Thomas. Les proverbes de (iuylem de Cervera (dans Remania^ XV, 25).

Morel-Fatio. Fragment d'un conte catalan traduit du français (dans Remania, V, 453).

Du même : Sur un prétendu fragment inédit de Descîot (dans Ror mania, V, 233).

Du même : Mélanges de littérature catalane (dans Remania, X, 497 ; XII, 230 ; XV, 192). Cf. Remania, XI, 175.

Du même : Proverbes rimes de Raimond Lull dans Remania, XI, 188).

Du même : Poème barcelonais de 1473 (dans Remania, XI, 333).

Vidal. Documents sur la la langue catalane des anciens comtés de Reussillon et de Cerdagne, publiés dans la Revue des langues ro- manes. Les derniers articles parus sont dans le t. XVI de la 3* série (p. 257) et dans le 1. 1 de la 4* série (p. 59).

Franc. Pelay Briz. Gansons de la Terra, cants pepulars cata- lans (Barcelone, 1866-77, 5 vol.). Joehsflorals de Barcelona (Barcelone, 1859-82, 24 vol.). Cardona. IkU^ antica letteratura catalana (Naples, 1880).

REV. D. PATOIS 10

Digitized by

Google

146 REVUE DES PATOIS

Vogel Eberhard. Neucatalanische Studien (Paderborn und Munster, SchÔningh, 1886. 194 p. in-8). Cf. un article rie MoreU Fatio dans Literaiurblaii fur romanische philologie ^ Janv. 1887 : (L'auteur s'est trop hftté de publier le résultat d'études encore in- complètes. Son travail contient une grammaire avec une phonétique très développée, une bibliographie, une histoire littéraire, etc.. Le plan était bon, mais les recherches n'ont pas été poussées assez loin. Des livres essentiels sont inconnus à M. Vogel, ainsi la grammaire de Ballot, les Etudes de Mila, etc. La partie littéraire résume Tubino, auquel cependant sont ajoutées des observations sur la Rythmique de TAtlantida, de Jacinlo Verdaguer. Or cet auteur qui parle une langue savante et originale ne peut servir de base à des recherches sur le cata- lan. On trouverait sur la langue parlée des données beaucoup plus sûres dans les comédies de Serafi Fi tarra par exemple . -— Il y a aussi des erreurs philologiques, dont Tune sur Tétymologie de petit rapporté à pedi- lum + le suffixe it, Le travail de M. Vogel n'est du reste pas un mauvais début, Tauteur aura seulement besoin d'approfondir plus un sujet qu'il n'a traité que d'une façon un peu superficielle).

Champagne,

Tarbé. Recherches sur Vhistoire des patois de Champagne (Paris, Techener, 1851).

Introduction de formes champenoises ou lorraines dans un texte de rile de France, voy. Romania, I, 423.

Histoire queurieuse et terrible doou tems du monsieur du Malberoug (Paris, Techener, 1851),

Charente.

Boucherie. Une colonie limousine en Saintonge (Saint-Eutrope), dans la Reme des langues romanes, 2o série, f, no 5.

Côte-d'Or.

Bonnardot. La Chanson du Chevreau (Beaune), publiée dans Romania, I, 219.

Clément Janin. Sobriquets des villes et villages de la Côte-d'Or^ arr. de Dijon (Dijon, impr. Carré, éd. 1880).

Du même. Sobriquets des villes et villages de la Côte-d^Or, Beaune, Semur et Ch&tillon.

Créole.

Thomas. Grammaire créole. Cf. Revue critique , 1872, no 10.

Gaidoz. Note bibliographique sur le ci*éole français (dans Revue critique, 1881, n^SS).

Fortier. The French Language in Louisiane and the Negro-French Dialect (dans les Transactions of the Modem language Association of America, l, 96). Cf. Romania, XY, 635.

Saint-Quentin. Introduction à Ihistoire de Cayenne, suivie d'un recueil de contes, fables et chansons en créole (Antibes, 1872).

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 147

Voy. Maurice (île).

Dauphiné,

Abbé Moutier. Grammaire dauphinoise, dialecte de la vallée de la Dr^Jm^ (Montélimar, 1882).

Du même. Un braunché de Nouvèus doufmens^ parlarde Louriou, recueil de Noêls dauphinois (Montélimar, 1879).

Dordogne

A. Chastanet. Counteis e viorlas (Ribérac, Delacroix, 18T7).

Le Bulletin de la Société historique du Périgord a commencé à pu- blier (XIV, p. 104 et 194) le Livre de Vie de la ville de Bergerac, texte dialectal du XIV* siècle, que nous annoncions dans la Chronique de notre premier numéro. Cette publication, aussi intéressante pour l'historien que pour le philologue, est due à M. Ch. Durand.

Eure-et-Loir.

Desgranges. Mots ou langage de la campagne du canton de Bon» neoal (dans Mémoires de la Société des Antiquaires, II, 420).

Fribourg (canton de)

Dans le Jarbuck fur romanische undenglische Sprache undLttera tur (XV, 133, 267 et 407) : Recherches sur les patois romans du can- ton de Fribourg, par Hoefelin, comprenant une grammaire, un choix de poésies populaires et un glossaire. Publiées à part chez Teubner (Leipzig, 1879).

\J Introduction à C étude des dialectes du pays Romand de Ayer (Voy. Suisse] contient quelques textes en patois de la Gruyère.

Dans les Ilomanisehe Studien (I, 358), M. Cornu a réimprimé, d'a- près un système orthographique particulier, le Ranz des vaches de la Gruyère et la chanson de Jean de la Bollièta.

Dans Romania (IV, 195), Chants et contes populaires de la Gruyère parJ. Cornu, avec un sommaire des flexions et un glossaire.

Dans Romania (IV, 76), Proverbes patois du canton de Fribourg et spécialement de la Gruyère, ^tJ, Chenaux et J, Cornu.

(raronne (Haute-).

Noulet. Las Nonpareilhas Receptas, publiées d'après l'édition de Toulouse, 1555 (Paris, Maisonneuve, 1880).

Gascogne.

D. J. Documents pour servir à l'histoire des patois gascons (dans Heuue de linguistique, XVI, 163).

Genève (Canton de)

(Humbert). Glossaire genevois (Genève, Marc Sestié, 1820).

Humbert. Nouveau glossaire genevois (1856).

Dans le t. XIX des Mémoires de la Société d'Histoire de Genève,

Digitized by

Google

148 REVUE DBS PATOIS

Fe trouve un article de notre collaborateur M. Ritter, intitulé Re- cherches sur le patois de Genève (indications bibliographiques) Cf. Romania IV, 154.

[M. Philippe Plan, conservateur de la Bibliothèque de Genève^ mort à 58 ans, le 14 juillet 1885, était un littérateur aimable et dis- tingué. Il s*intéressait beaucoup aux patois, et il a publié deux textes de la fin du XYII® siècle, qui sans doute sontTœuvre d'un ecclésias- tique genevois :

La Chanson de Rocati (Mémoires de la Société d'Histoire de Ge- nève, tome XIX). Cette chanson est un récit de TËscalade de Genève (1602) ; elle est mutilée, le commencement ayant été déchiré dans le manuscrit que possédait M. Plan ; ce qui reste se compose de cent cinquante quatrains et d'un court épilogue.

La conspiration de Compesières, poème en patois savoyard. Genève, lib. Cherbuliez, 1870, 98 pages, 8o. Ce joli volume 1(imprimé par M. Fick, dessins d'Alfred Da Moot), contient un poème en 181 qua- trains, suivis d'un court épilogue. Dans l'introduction, M. Plan a esquissé en quelques traits l'histoire de la disparition du patois à Ge- nève, et indiqué les circonstances historiques auxquelles il est fait allusion dans le récit de cette conspiration (imaginaire) de Compe- sières. Il s'agit d'une série de tracasseries que la petite République de Genève avait à supporter de la part de son puissant voisin, en 1695.

M. Philippe Plan avait projeté une réimpression du Cruel assiège- ment de la ville de Gais, qui a été fait et mis en rime par un citoyen de la dicte ville de Gais en leur langage. Lyon, 1594 (1). Ce mor- ceau, qui est ce qu'on appelle aujourd'hui un monologue dramati- que, trouvera peut-être sa place dans le Recueil des pièces de l'an- cien théâtre français, que MM. Anatole de Montaigion et Georges Picot se sont proposé de mottre au jour (Voir le Bulletin de la Société des anciens textes français, séances des 25 avril 1875, 13 janvier 1876, 22 mai et 26 juin 1878; rapports de M. Paul Meyer, 21 juin 1876 et 19 mai 1878).

Enfin, dans la Bibliothèque universelle de Lausanne (août 1872), M. Plan a publié un article : Le peintre Hornung et son livre {Gros et menus propos\ il donne des détails bibliographiques très com- plets sur les morceaux les plus remarquables qui, dans notre siècle^ aient été écrits en patois genevois.

Eugène Ritter.]

(1) Ce poème paraît être autre chose que celui qui est mentionné dans les passages suivants, et qui est d'une autre date : c Les troupes étrangères qui étaient à Genève (1567) donnèrent, en passant, l'alarme à Gex et à Versoix, dont les habitants prirent une ter- reur panique et abandonnèrent ces deux bourgs. C'est ce qu'on a de- puis appelé la guerre de Gex, aussitôt finie que commencée, dont ou a fait un poème en vers burlesques, en langage du pays. »

(Spon. Histoire de Genève, éd. de 1734. 1, 419.)

Senebier, dans le premier volume de \ Histoire littéraire de Genève, page '76, cite au milieu d'une liste de documents à consulter : La gazetia de la guerra Zay : Zay susay, Zay la vella et Zay la comba, 8o 1568. Cf. Bulletin de VlvstiixU genevois, XXV, 353.

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 149

Gruyère, voy. Fribourg {canton de),

Guemesey; voy. Anglo-normand. Hainaut.

D*Herbomez. Eitide sur le dialecte du Toumaisis au Xllb siècle (Touroay, Casterman, 1881. Extrait des Mémoires de la Société histo- rique de Toum^y). Cf. Romaniaf XI, 144.

Settegast. Ly histore de Julius César, de Jehan de Tuim (Halle, Niemeyer, 1881). Cf. Romania, XII, 380.

Schwalke. Versuch einer Darstellung der Mundart von Tournai im MittelaUer (Halle, dissert, de docteur).

Hérault.

J. B. Favre. Obras lengadoucianas (Montpellier, 1878).

Laurès. Lou càmpestre, poésies languedociennes suivies d'un glossaire, dialecte des environs de Béziers (Montpellier, 1878).

Roqueierrier. Quatre contes languedociens recueillis à Gignac (Paris, Maisonneuve, 1878. Extrait de la Revue des langues ro- manes),

Ile-de-France.

G. Raynaud. Poésies inédites de Jean Moniot, trouvère parisien du X//i« siècle (dans le Bulletin de la Société de V histoire de Paris).

Metzke. Der dialect von Ile de France im XIII und XIV Jahrhun- dert (Breslau).

Ilte-et-Vilaine.

Sébillot. Blason populaire de la Haute-Bretagne, Ille -et- Vilaine, contenant des dictons patois (dans Revue de linguistique, XIX, 324) .

Orain Ad. Glossaire patois du département d'Ille-et-Vilaine, suivi de chansons populaires avec musique (Paris, Maisonneuve et Leclerc, 1886, 224 p. 8»). Cf. GiUiéron dans Literaturblatt fur roma- nische Philologie, 4 avril 1887 : (Travail sans prétentions scienti- fiques. C*esl une collection de mots faite par un habitant du pays, avec un recueil de trente chants populaires, dont beaucoup sont char- mants, accompagnés de leur mélodie. Le travail philologique est loin d*étre irréprochable. La transcription, appuyée sur l'orthographe française, est mauvaise et ne peut servir aux recherches phonétiques. Les localités auxquelles appartiennent les termes cités ne sont pas non plus distinguées avec précision : le domaine qui leur est attribué est tantôt trop vaste, tantôt trop restreint. L'auteur eût s'attacher \ un dialecte particulier qu*il a entendu parler, et en noter les formes Bivec exactitude. Ce n'était pas très difficile, car le département llUe-et-Vilaine ne se distingue pas par une grande variété phoné- ique de formes ; les idiomes qu'on y parle soulèvent des questions {énérales curieuses, mais tout autres, et qui se rapportent au recul le la langue bretonne). Ce glossaire a d'abord paru dans la Revue le linguistique, t. XVH, XVIll et XIX.

Digitized by

Google

150 REVUE DBS PATOIS

Leroux. Le patois de la Mée. Voy, Loire-Inférieure.

Indre-et-Loire

A. Brachet. Vocabulaire tourangeau (dans Romaniay I, 88). J. Delaville-Lerouix. Registres des comptes municipaux de la ville de Tours (Paris, Picard).

Isère,

Rivière Bertrand. Traduction de Mireille en dialecte dauphinois ^ précédée de notes sur le langage de St-Maurice de l'Exil (Paris, 1881. Publication de la Société pour V étude des langues romanes^

Jersey, voy. Anglo-normand.

Jura.

U. Robert. Un vocabulaire latin-français du XIV siècle, suivi d^un recueil d'anciens proverbes (dans Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, XXXIV, 33). Cf. Romama, II, 273.

Liège.

P. Meyer. Rapport sur d'anciennes poésies religieuses en dia- lecte liégeois (dans Revue des Sociétés savantes, 5^ série, VI, 236). Cf. Romania, III, 432.

Horning. Etudes sur le wallon des environs de Liège (dans Zeitschrift fur romanische philologie, IX, 480).

Limousin.

L'abbé Roux. Sourcelages lemouzis, énigmes limousines (Mont- pellier, 1877).

Loir-et-Cher.

Talbert. Du dialecte blaisois (Paris, Thorin, 1874). Cf. Revue critique, iS15, no i3.

Loire-Inférieure.

Leroux Alcide. Marche du patois actuel dans l'ancien pays de la Mée (Haute-Bretagne), Paris, Lechevalier, 1886, 66 p. in-8. Cf. Gil- liéron dans Literaturblatt fur romanische Philologie,^ Q.Yn\iS81 : (Le domaine de l'ancien pays de la Mée est limité par la Loire, la Vilaine, PErdre et le Semnon, il touche aux pays de langue bretonne et a rétendue d'un département moyen. Il est impossible de considérer avec Fauteur le dialecte de ce pays comme une unité linguistique, il est plus impossible encore d'admettre qu'il s'étende depuis la Bretagne bretonnante jusqu'à la Mayenne (inclus.), de la Loire aux environs de St-Malo. Il y a sur ce territoire une foule de patois et aussi des idiomes qui ont le français et non le gallo-roman pour base. Le sys- tème orthographique est celui du français, au point que l'auteur écrit par exemple eu dans pasteur en avertissant que cet eu se prononce

Digitized by

Google

r

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 151

OU (patou). L'ouvrage commence par une introduction sur la pro- noDciatioD, puis Tiennent une grammaire et un lexique. Le lexique est iotéressant surtout parce qu'il fournit des mots qui ont appartenu à la langue littéraire. Mais leur domaine n'est pas assez exactement limité. Les tentatives étymologiques ont échoué, et l'auteur, qui n'est qu'un amateur, eût mieux fait de s'en abstenir).

Lorraine.

Oberlin. Essai sur le patois lorrain des environs du comté du Ban-de-la- Hoche (Strasbourg, 1775).

Clesse. Essai sur le patois lorrain (Paris, Berger-Levrault).

Gérard. Les patois lorrains (Nancy, 1877), discours de réception à PAcadémie de Stanislas.

Adam. Les patois lorrains (Paris, Maisonneuve, 1881).

Hentschke. Die Lothringische Perfekt-Endung « ont » (dans Zeitsckrift fur romanische philologie t VIII, 122).

P. Meyer. Notice d'un manuscrit lorrain (dans Bulletin de la Sa- ciété des anciens textes français, 1884, no 2).

Bonnardot. Le psautier de Metz (Paris, Vieweg), 2 vol., le se- cond contenant une grammaire, un glossaire et des variantes.

Apfelstedt. Lothringischer Psalter des XIV. Jahrhunderts (Heil- bronn, Heoninger). L'introduction est une grammaire élémentaire des principaux monuments anciens appartenant au dialecte lorrain.

Fallot. Recherches sur le patois de Franche-Comté ^ Lorraine et Alsace (Montbéliard, 1828).

Bonnardot. Document en patois lorrain relatif à la guerre entre k comte de Bar et le duc de Ijorraine, XIV® siècle (dans Romania, I, 328).

Du même. Variétés lorraines (présentées comme supplément au travail précédent, dans Romania, II, 245).

Du môme. Rapport sur une mission littéraire en Lorraine (dans Archives des missions scientifiques et littéraires, 3* série, I, 247). Cf. Romania, III, 126.

Du même. Chartes françaises de Lorraine et de Metz (Paris, Durand et Pedone-Lauriel). Cf. Revue critique, 1874, art. 44.

Du même. Dialogus aniine conquerentis et rationis consolantis, iraduction en dialecte lorrain du XU' siècle (dans Romania, V, 269 ; VI, 141). Cf. Zeitschrift fur romanische Philologie, I, 397 et 556.

Du même. Notice du ms. 189 de la bibliothèque d^Epinal (dans Bulletin de la Société des anciens textes français, 1876, p. 64).

De Bouteiller et Bonnardot. La guerre de Metz en 1324. Cf. ^ne des langues romanes, série, i, 220.

introduction de formes champenoises ou lorraines dans un texte ^ rile de France, voy. Romania, I, 423.

Horning. Etudes sur les dialectes des Vosges et de la Lorraine { ans Zeitschrift fur romanische philologie, IX, 497).

Du même : Die ostfranzôsischen Grenzdialekte zwischen Metz und J 'ifort, (Heilbronn, Henninger, 1887). C'est le Ve volume des Fran-

Digitized by

Google

152 REVUE DES PATOIS

zôsiscke Studien de Kôrting et Koschwitz. Nous donnerons de cet ouvrage un compte-rendu détaillé.

Les publications spéciales sur le dialecte Messin sont indiquées à Meurthe-et-Moselle.

Lozère.

Caïx. Romance dite de ClotUde, qui se chante encore dans les montagnes de la Lozère (dans Mémoires de la Société des Antiquaires, VIII, 225).

Lyonnais.

Puitspelu. Vieilles choses et vieux mots lyonnais, fasc. (Exlr. de la Revue Lyonnaise). L'auteur étudie les mots lyonnais sui- vants : arpelleur, alna, antraa, melin, bêche, boche.

Du même, dans la Revue des langues romanes, série, I, 156, notes sur les mots lyonnais bolhi ou bôye^ charat, maigna ou mei- gna.

Maine.

Gôrïich. Die nordwestlichen Dialekte; voy. Anjou.

Manche.

Romdahl. Glossaire du patois du Val de Saire (Linkoeping, 1881). Cf. Remania, Xïl, 125. Le Héricher. Des noms de lieu de la Manche, (Paris, 1881).

Marne.

Parabole de VEnfant prodigue dans Vidiome de Courtisols (dans Mémoires de la Société des Antiquaires, V. 347j.

Remarques diverses sur le patois de Courtisols dans le môme vo- lume de la même collection, p. 353 et 357. Voyez aussi Bomania, V. 407.

Piètrement. Le patois briard du canton d'Estemay (dans Revue de linguistique, XX^ no d'avril).

Marne {Haute).

De Waiily. Mémoire sur la langue de Joinville^ (tome XXVI des Mémoires de P Académie des inscriptions).

Du même. Addition au mémoire sur la langue de Joinville (dans Bibl^ de VE. des Chartes, XLIV, 12). Cf. Romania, XIII, 163.

Maurice [lie).

Bos. îiote sur le créole que Von parle à Vile Maurice (dans Ro- mania, IX, 571).

Bessac. Etude sur le patois créole mauricien (Paris, Berger- Levrault).

Voy. Créole.

Digitized by

Google

NOTICES BIBUOGRAPHIQtJES 153

Meurthe-et-Moselle.

Teissier. Recherchée sur Vdtymologie des noms de lieu et autres, dans Uksouspréfecture de Thionville (dans Société des Antiquaires^ IV, 420).

Quépat. Chants populaires Messins (Paris, BailUère).

De Puyinaigre. Chants populaires recueillis dans le pays Messin (Paris, Champion, édition).

P. Meyer. Notice d'un manuscrit Messin (dans Romania^ XV, f6<).

E. Rolland. Vocabulaire du patois du pays Messin, tel quil est actuellemenl parlé à Rémillyyancien département de la Moselle, canton de Pange (dans Remania, II, 437). Un supplément à ce travail, con- tenant des renseignements sur le patois de Woippy (près Metz) et de LandrofT (prés Faulquemont) a été publié dans Remania, V, 489.

Meuse.

Jacob. Cartulaire de Fabbaye de Sainte-Hoïlde (Bar-le-Duc, Constant Laguerre). Cr. Remania, XI, 631. Cordier. Coumédiesen patois meusien (Bar-le-Duc, 1878).

Morvan.

De Ghambure. Glossaire du Morvan, étude sur le langage de cette contrée comparé avec les principaux dialectes ou patois de la France, de la Belgique wallonne, de la Suisse romande (Paris, Champion). Cf. Remania, VIII, 144 et Revue critique, 1880, art. 170.

Namur (province de).

Vilmotte. Note sur le patois de Couvin (Gand, 1886).

Neuçhâtel (canton de).

Dans la Zeitschrift fur vergleirhende sprachforschung (1873, Neue Folge, I, 289 et 481) se trouve un article important de M. Hœfelin sur les dialectes suisses du Sud-Ouest. Cf. Romania, II, 373, et III, 422.

Normandie.

Gasté. Chansons normandes du XV* siècle (Caen, 1866).

G. Paris. « ri » signe d interrogation (dans Romania, VI, 438).

DelbouUe. —-Glossaire de la vallée d*fft/^r^5 (Havre, Brenier,1879). Cf. Revue critique, 1877, no 20.

Du même. Supplément au Glossaire de la vallJe d'Hyères. Cf. f me critique, 1878, 68.

-. Havet. iiNousr*et « on »en normand (ddins Romania,Vll, 109). < un article de M. Joret, dans Romania, VIII, 102, deux articles ( M. Fleury, dans Romania, X, 40^, et XII, 342, et les réponses de 1 Joret, dans Romania, XII, 588, et XIII, 424.

^'amhagen. Le c en ancien normand (dans Zeitschrift fur ro- 1 mischephUologie, III, 161). Cf. Remania, VIII, 625.

Digitized by

Google

154 REVDE DES PATOIS

Le Héricher. Ebauche d'une néréide populaire de Normandie (dans Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, IX, 174).

Du même. Philologie de la flore populaire de Normandie (Cou- tances, 1883).

Schulze. Betontes e -f- i und o -{- \ in der nôrmannischen Mundart (Halle). Cf. Romania, IX, 475 ; X, 258.

Strauch. Lateinisches oin der normannischen Mundart (Halle). Cf. Romania, X, 458.

Thierkopf. Der stammhafte Wecksel im normannischen (Halle).

Héron. Œuvres de Henri d^Andeli, trouvère normand (Rouen, 1880, publication de la Société rouennaise des Bibliophiles). Cf. Ro- mania, I. 204, et XI, 137.

Du môme. Chansons de Boger d'Andeli. Cf. Romania, XII, 428.

Du même. Les dits de Hue Archevesque (Rouen, Cagniard, 1885).

Joret. De quelques modifications phonétiques particulières au dialecte bas-normand (dans Borrania^ V. 490).

Du môme. Un signe d'interrogation dans un patois français^ et Emploi du pronom possessif à la place de l'adjectif démonstratif en normand (dans Bomania, VI, i33 et 134).

Du môme. Essai sur te patois normand du Bessin (Paris, Wie- weg). Cf. Bévue critique, 1881, art. 240, et la réponse de l'auteur à la suite du no 51. Cf. aussi Romania^ X, 456.

Du môme. Du caractère et de V extension du patois normand (Paris, Vieweg). Cf. Bomania, XII. 393, et XIII, 114.

Du môme. R bas-normand (dans Romania, XII, 591).

Du môme. R haut-normand (dans Romania, XIV, 285).

Du môme. Mélanges de phonétique normande {PdiT\s,V\evieg). Cf. Romania, XIII, 487.

Fleury. La littérature orale de la Basse-Normandie (Paris, Mai- sonneuve, 1883). Cf. Romania, XIII, 154.

Suchier. Bibliotheca normannica (Halle, Niemeyer), collection de textes normands. Cf. Revue critique^ 1880, art. 116. Liieraturblatt fur... romanische philologie, 1881, sept., col. 327. Romania, XIV, 598.

Moisy. JVom« de famille nortnands (Paris, Vieweg). Cf. Romania^ V, 251, et Revue critique, 1876, 6.

Du môme. Dictionnaire du patois no7*mand. Voyez ci-dessus, p. 136.

Reinsch. Les Joies Notre-Dame » de Guillaume Le Clerc de Normandie ^dans Zeitschrift fur romanische philologie, ÏII, 20 Ij. Cf. Romania, VIII, 625.

Voy. Anglo-Normand.

Orne.

Dubois. Etymologie et emploi des locutions ou des mots introduits ou conservés dans le département de l'Orne (dans Mémoires de V Aca- démie Celtique, V. 39 et 173 ; et Société des Antiquaires, IV, 226).

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUBS 155

Pas-de-Calais.

Notice sur les usages et le langage des habitants dw^aut-Pont, fau- bourg de Saint'Omer (dans Mémoires de la Société des AntiquaireSy III, 357 et 334).

Documents de Saini-Omer, dans Giry, Histoire de la ville de Saint- Onur. Voy. Picardie,

De Wailly. Recueil de chartes en langue vulgaire provenant des archives de la collégiale de Saint Pierre-d^ Aire (dans Bibliothèque de VEcoUdes Chartes, XXXI, 261).

Du même. Observations grammaticales sur des chartes françaises d'Aire en Artois (dans Bibl. de VEc. des Chartes, XXXII, 291).

G. Raynaud. Les congés de Jean Bodel, avec uue étude gramma- ticale (dans Romania, IX, 216).

Picardie,

Siemt. Ueber lateinisches c vor e und i im Pikardischen (Halle). Cf. Romania, XI, 462.

Sur différents caractères du picard, voy. Romania, II, 3, et XI, 530.

Haase. Dos verhœltniss der pikardischen und wallonischen Denkmœler des MiltelaUers in Bezug auf a und e vor gedecktem n. (Halle, 1880).

Boucherie. Fragments d*une anthologie picarde (dans Revue des langues romanes, 111,311). Cf. Romania, II, 138.

Le Preux. Chartes françaises du Vermandois, de 1218 à 1250 (dans Bibliothèque de VEcoUdes Chartes, XXXV, 437).

Neumaun. Laut und flexions-lehre des AUfranzœsischen, kaupi- sœchlich aus pikardischen Urkunden von Vermandois (Heilbronn, Henninger). Cf. Bibliothèque de V Ecole des Chartes, XXXIX, 351).

Raynaud. Chartes françaises du Ponthieu ("dans Bibliothèque de f Ecole des Chartes, XXXVI, 193).

Du même. Etude sur le dialecte picard dans le Ponthieu (Paris, Frank, 1876. A d'abord paru dans la Bibliothèque de F Ecole des Chartes, XXXVII, 5, etc.) Cf. Romania, VI, 614, et Jenaer literaturzeitung, 1878, non.

Giry. Histoire de la ville de Saint-Omer (Paris, Vieweg), con- tenant un grand nombre de documents en picard du XIII^' siècle. Cf. Romania, VIII, 468.

Horning. Origine picarde de Ts de la première personne du sin- gulier en français (dans Romanische Studien, t. V, 707). Cf. Romania, X, 307.

Tain = teneo en Picardie, voy. Romania, VII, 96.

Poitou,

upîn. Mémoire sur le patois poitevin (dans Société des Anti-

res, I, i95).

lansonde Jean Renaud en patois du Bas-Poitou (dans Romania, XI,

Digitized by

Google

1

156 RBVDE DBS PATOIS

Gœrlich. Les dialectes du sud-ouest de la langue d'oïl (dans le tome III des FranzcBsischen Studien de Koerting et Koschwitz. Heil- bronn, HenDinger).

Tendering. Phonétique et morphologie de la Vie de Sainte Cathe- rine en poitevin (dans Archiv fur dos Studium der neueren Sprachen^ LXVII, 269). Cf. Angoumois.

Gaidoz et Sébillot. Bibliographie des traditions et de la littéra- ture populaire du Poitou (dans Zeitschrift fur romanisehe philohffie, VU, 554).

Boucherie. Textes poitevins du XÏIl* siècle (dans Revue des lan- gues romanes, II, 118).

Du même. Le dialecte poitevin au XllU siècle (Paris, Duraod et Pedone-Lauriel). Cf. Goettinger gelehrte Anzeigen, 1874, no 45, Revue des langues romanes, VI, bibliographie du no 4, et VII, 443, Romania, IV, 145 et 156.

L'abbé Rousseau. Glossaire poitevin, éd. (Niort, Clouzot).

La gente poitevinerie, plusieurs fois réimprimée. La plus ancienne édition connue est de 1572. Cf. Literaturblatt fur germaniscke und romanisehe philologie, I, 1 (article de M. Picot).

Dreux du Radier. Essai sur le langage poitevin (Niort, 1866).

Le pseudo-Turpin dit poitevin. Voy. Saintonge.

Favraud. (Èuvres en patois poitevin, suivies d'un glossaire (Cou- ture d'Argenson, 1884).

Ponthieu, voy. Picardie.

Pyrénées (Basses). ,

Ducéré. Le gascon de Rayonne aux XIII* et XIV^ siècles (dans Revue de linguistique, XY, 80 et 162).

Romand, voy. Suisse.

Pyrénées (Hautes).

J. Portes. Lafontaine, fablos caousidos, libromen traduitos en patouis pyrénéen e enrichidos dous éléments de la grammairo d^aquéro lengo (Bagnères-de-Bigorre, 1857).

Rhône.

Puitspelu. Un no^l satirique en patois lyonnais^ 2* édition entièrement refondue (Lyon, Storck, 1887). C'est un noël composé en 1723 et rempli d'allusions aux hommes et aux choses de Lyon.

Saintonge.

Auracher. Le pseudo-Turpin dit poitevin (dans Zeitschrift fur romanisehe philologie, I, 259). Cf. Romania, VI, 627.

Langarenne. Notice sur le patois saintongeais (dans Revue des langues romanes, VII, 134, et 2* série, I, 44).

Dans In Revue de Saintonge et d^Aunis, VU, 176, nous relevons un

Digitized by

Google

r

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 157

article en patois sous le litre de : In jharbot de bouquet $atntanjhouê. Le même numéro (page 196) contient aussi des proverbes sainlon- geais, mais sous forme française.

Goerlich. Les dialectes du sud-ouest de la langue d'oU (dans le tome III des Franzoesisehen Studien de Koerting et Koschwitz. Heil- bronn, Henninger).

Saône (Haute).

Poulet. Vocabulaire de Plancher-les-Mines (Paris, Labure). Cf. Bevuê critique, 4879, art. 209.

Savoie (Haute).

Chacun des numéros de la Rexfue savoistenne que nous avons reçus depuis le commencement de l'année (le dernier est celui de juin<juillet 1887) contient des chansons de Joseph Béard, publiées par M. Cons- tantin.

Constantin. Etymologie des mots Huguenot et gavot (Annecy, Abry, 1887, tirage à part d'articles parus dans la Revue Savoisienne). L'auleur appuie Fétymologie eidgenossen pour huguenot, et explique par rinflueace des patois de la Suisse et de la Haute Savoie, les transformations subies par ce mot. Rappelons que dans le Dauphiné (voy. Mistral, Dictionnaire) on dit eiguenaud. Dans les environs de Périgueux, on dit aussi eiguenaw dans le sens de « impie », sans penser, aujourd'hui du moins, aux huguenots. Gavot a été le nom d'un pays compris entre le Valais et la Drance, ot borné au nord par le lac de Genève. L'auteur rattache ce mot au latin cavus.

Seine.

Nisard. De quelques parisianismes populaires (Paris, Maison- neuve, 1876). Cf. Jenaer Literaturzeitung, 1878, no 40.

Suisse

Recueil de morceaux en patois de la Suisse française (Lausanne, Cbantrens, 1842).

Àyer. Introduction à Vétude des dialectes du pays romand (Neu- cbâtjel, 1878). -- Cf. Remania, VllI, 458, et Zeitschrxft fur romanisehe PhUologie, III, 459. La brochure de M. Ayer contient quelques textes en patois de la Gruyère.

Bridel. Glossaire du patois de la Suisse romande (Lausanne, 1866, tome XXI des Mémoires de la Société d'histoire de la Suisse ro- moiuid). L'appendice contient des traductions de la Parabole de l'enfant prodigue, des pièces patoises et des proverbes, recueillis par L. Favrat.

Voyez Fribourg, Neuchâtel, Genève, Valais, Vaud {cantons de).

Touraine

Attribution à la Touraine de VEpitre farcie de la St-Etienne, dans Romania, IX, 155.

Digitized by

Google

158 RBVUB DBS PATOIS

Prononciation des mots en et enTour&ine, voy. Ramania, V, 494. Gôrlich. Die nordwestlichen Dialekte. Voy. Anjou.

Valais (canton du).

Cornu. Déclinaison de Varticle dans le Valais (dans Romania, VI, 253).

Le même : Phonologie du Bagnard (dans Romania^ VI, 359).

Gilliéron. Patois de la commune de Vionnaz (Bas- Valais), dans la bibliothèque de VEcole des Hautes études, 40« fasc.

Du même : Petit atlas phonétique du pays roman (Sud du Rhdne). Paris, Champion.

Vaud (Canton de)

Odin. Phonologie des patois du canton de Vaud (Halle, Niemeyer, 1886). Cf. Romania, XV, 639.

Callet. Glossaire wiudois (Cherbuliez, 1862).

Hofman. Le futur en m et la traduction d*Ezéehiel (dans Rama- nisehe Forsehungen, I, 437).

Cornu. Deux histoires villageoises en patois taudois (dans Ritntia di filologia romanza, I, 98).

Velay

Les chants populaires du Velay et du Forez, publiés par M. Smith dans la Romania (passim), contiennent un certain nombre de textes patois.

Vendée

Revellière-Lépeaux. Notice du patois vendéen (Niort, 1869).

Vermandois. Voy. Picardie.

Vionnaz, Voy. Valais (canton du).

Vosges

Attribution des Formes du ms. de Floovant au dialecte des Vosges, Ronumia, VI, 605.

Horning. Etudes sur les dialectes des Vosges et de la Lorraine, Voy. Lorraine.

Wallons (pays)

Rémacle. Dictionnmre wallon-français (Liège, éd., 1844).

Âltenbuch. Versuch einer Darstellung der wallonischen mundart (extrait du programme du gymnase d'Eupen). Cf. Romania, XI, 461.

Grand gagnage. Dictionnaire étymologique de la langue wallonne^ achevé par M. Scheler. Cf. Romania, VII, 350, XI, 630.

Scheler. La geste de Liège par Jehan des Preis. Glossaire (Bru xelles, Hayes, 1882).

Pasquet. Quelques particularités grammaticales du dialecte tral- Ion au XIII^ siècle (dans Romania, XV, 130).

Digitized by

Google

CHRONIQUE 159

Stûrzinger. -— Remarlis on the conjugation of the WalUmian Dia- lect (dans Transtwtions of the Modem Language Association of America^ I, 204). Cf. Romania, XV, 635.

Hugo von Feilitzen. Li ver del Juis (Upsala, 1883^.

El. B. et D. Choix de chansons et poésies wallonnes.

Observations utiles sur le patois wallon, et vocabulaire du patois du duché de Bouillon, dans les Lettres à Grégoire {Revue des langues ro- numeSy2e série, VII, 64 et 168).

Haase. Das verhœltniss der pikardischen und waUontschen Denktnœler Voy. Picardie,

Voy. Hainaut, Liège, Namur.

CHRONIQUE

Dans les chansons et contes en patois que nous publions sous le titre de Mélanges, on remarquera que nous respectons Torthographe adoptée par nos correspondants toutes les fois qu'il ne nous a pas été possible de nous entendre oralement avec eux. Nous recommandons à nos correspondants de l'avenir de se conformer, autant que faire se pourra, aux indications très simples contenues dans TAvertissement du premier numéro, et en tout cas d'expliquer par des notes bien précises la prononciation des lettres qu'ils emploient toutes les fois qu'elle diffère de la prononciation des mêmes lettres en français. Nous leur recommandons, en outre, de ne pas négliger de nous aver- tir lorsque les pièces qu'ils nous envoient ont déjà été publiées.

Nous avons dit que nous compléterions et que nous corrigerions, à l'occasion, notre système orthographique. Pour commencer dès au- jourd'hui, il nous paraît utile, après réflexion, d'écrire par aw le son composé d'un a et d'un ou semi-voyelle ; la notation au, que nous avions proposée, pourrait faire confusion, par suite de l'habitude que l'on a d'écrire ainsi en français la simple voyelle o. On nous fait re- marquer aussi que ai ou ay, pour le son composé d'un a et d'un yod, n'est pas sufBsamment clair, et qu'il vaut mieux mettre un tréma sur 1' : at.

" Notre correspondant et collaborateur, M. Haillant, vient d'obte- i une mention au concours des antiquités nationales, pour son Essai s -* un patois vosgien (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 8 mce du 24 juin).

[)ans le même concours, MM. Lespy et Heymond ont obtenu la

Digitized by

Google

160 RBVUE DES PATOIS

troisième médaille pour leur Dictionnaire béarnais ancien et mo deme,

A roccasion de TExpositioa Nationale de 1887 à Toulouse, M. Julien Sacaze a entrepris de réunir des documents sur les patois ac- tuels de la région pyrénéenne (départements des Pyrénées-Orientales, de l'Aude, de FAriège, de la Haute Garonne, du Gers, des Hautes- Pyrénées, des Basses-Pyrénées et des Landes). A cet effet, il a de- mandé à tous les instituteurs de la région une liste des noms topo graphiques de leur commune et une traduction patoise de deux courtes légendes. Nous souhaitons plein succès à cette intéressante entreprise, et nous émettons le vœu qu'on ne se contente pas de réu- nir les réponses en volumes et de les déposer dans la Bibliothèque publique de la ville de Toulouse, comme l'annonce la circulaire. On pourra trouver assurément dans ces réponses, après classement et triage, la matière d'une publication fort utile.

Noms des correspondants qui ont rempli notre pre^mier question-- noire sur les patois de la région lyonnaise, depuis la publication de notre dernier numéro :

MM. Planche, instituteur à Isieux (Loire), Fèvre, à Marcigny (Saône-et-Loire), Suavet, à Mercury-Gemilly (Savoie), Chanal, à Freycenet-Latour (Haute-Loire), Debize, à Quincié (Rhône), Roman, À Montjoux (Drôme), Drouillot, à Navilly (Saône-et-Loire), Alabrebis, à La Guiche (Saône-et-Loire), Giroud, à Solutré (Saône-et-Loire), Dégouilles, à Sassenay (Saône-et-Loire), Pelletier, à Versonnex (Ain), Charmoillaux, à Frambouhans (Doubs), Morain, à Sainl-Val- lier (Saône-et-Loire), Gabert, à Charavines (Isère), Brusson, à Cha- ponnay (Isère), Colin, à Fraize (Vosges), Dérobert, à Frangy (Haute- Savoie), Baux, à Bourg-de- Péage (Drôme), Desprez, à Ornans (Doubs), Tavernier, à La Chaise-Dieu (Haute- Loire), Ferlin, à Saint-Donai (Drôme), Morln, à Chanes (Saône-et-Loire), Méline, à Gérardmer (Vosges), Arnaud de TUbac, en retraite à Marseille, Teyssier, à Jau- jac (Ardèche), Gallin, à Longchaumois (Jura), Fléchère, à Challex (Ain), Nodon, à Coucouron (Ardèche^, Rochaix, à Belley (Ain), De- lolme, à Monastier (Haute-Loire), Poirson, à Remicourt (Vosges), La- rue, à Neuvy-Grandchamp (Saône-et-Loire), Tournery, à Petit-Alber- gement (Ain), Vernet, à Aubenas (Ardèche), Robelet, à Thoisaey (Ain), Hermand-Giraud, à Villard-Jullien (Isère), Possoz, à Séez (Sa- voie).

Le gérant : F. VIEWEG.

Laval. Imp. et atér. B. JAMIN, 41, rue de la Paix.

Digitized by

Google

r ANNÉE. a JUILLET-OCTOBRE 1887

>^_V RECUEIL TRIMESTRIEL T^^-x

ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANCE KT DES RÉGIONS LIMITROPHES

PUBLIÉ PAR

L. CLÉDAT

PllOPBSSBDB A LA FACULTÙ DES LKTTRES DB LYOX

PARIS F. VIEWEG, Libraire-Éditeur

(E. BOUILLON et E. VIEWEG, successeurs) 67, rue de Richelieu, 67

Digitized by

Google

SOMICAIBE DU PRÉSENT NUMÉRO

I. L. Glédat : Le patois de Coligny et de SainUAmaur.^ Gram-

maire et glossaire. II. Ccànbier : Contes en patois de Germolles. —Jean de la Jeanne

Le pou et la puce. La chasse au loup. Le lièvre ensorcelé, —Le loup et le renard.— Le coupent de Cluny,

Peton et sa femme. Les coups d'yeux.

III.— Poitspelu: 5ttr une dérivation populaire du participe passé. IV. P. Sébillot : Contes de la Haute-Bretagne : La bonne fem^me

aux cent écus. Peuçot. V. Devanne: Conte en patois de Prouvy* Laisse^là ma'lêle. VI. Blancbet : Proverbes limousins,

VII. Possoz : Chanson en patois de Séez (Savoie). Les trois sor- tes de garçons VIII.— Dépouillement des périodiques français consacrés aux tra- ditions populaires. IX. Notices bibliographiques. X. - Chronique.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉDAT. professeur à la Faculté des lettres de Lyon.

Il sera rendu compte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu un double exemplaire.

Prix d'abonnement à la

REVUE DES PATOIS

FRANCE r *• 15 francs.

UNION POSTALE -W

Digitized by

Google

LE PATOIS DE COLIGNY ET DE SAINT-AMOUR

GRAMMAIRE ET GLOSSAIRE (1).

Coligny {Couligna dans la langue du pays), dont le nom a été illustré par une grande famille de France^ est aajourd'hui un cheMieu de canton du département de r Ain (arr. de Bourg). Saint-Amour {Sét Amô), chef- lieu de canton voisin, appartient au département du Jura et à Tarrondissement de Lons-le-Saulnier. La lan- gue que je me propose d'étudier ici est donc celle de la partie sud-ouest du département du Jura et de la région Yoisine du département de l'Ain. Je n'ai fait dans ces deux cantons qu'un séjour de courte durée, mais j'ai pu interroger longuement une femme du pays, Clémentine Labranche, qui habite le bourg de Poisoux, canton de Saint-Amour, à quelques kilomètres de Coligny. Ce patois n'a encore fait l'objet d'aucune étude. Monnier seul en a parlé en lui empruntant quelques exemples pour son Vocabulaire de la langue rustique et popu- laire du Jura {Mélanges sur les langues^ Paris, Delau- nay, 1831),

SONS PARTICULIERS AU PATOIS DE COLIGNY ET DE SAINT-AMOUR.

Je dois commencer par quelques explications sur les sons particuliers à notre patois. On trouve d'abord trois consonnes que le français n'a pas : un r interdental, qui

(1) La première partie de ce travail (la grammaire) a déjà paru dans la homania (XIV, 549). Nous la réimprimons ici, en modifiant un peu, pour la simplifier, l'orthographe précédemment adoptée. Notre inten- tion est de donner à ceux de nos lecteurs qui ne sont pas des spécia- Jistes, non pas le modèle, mais l'exemple d'un travail que chacun d'eux peul facilement entreprendre sur le patois quMl connaît.

REV. D. PATOIS H

Digitized by

Google

162 llBVtTE DÈS PAtÔId

se prononce du bout de la langue, et deux spirantes qu'on prononce en blésant.

M. Cornu (Romania, VI, 370) a déjà signalé l'existence d'un r interdental dans le patois du Bagnard, et il mar- que ce son par un point placé sous un r ordinaire. Je n'adopterai aucun signe spécial. Il suffit de savoir que r a toujours ce son, dans notre patois, quand il est isolé entre deux voyelles. Notre r interdental doit se rappro- cher aussi du r signalé par M. Joret (Romania, XII, 593) dans le patois de la Hague occidentale, comme ayant une tendance à se transformer en spirante, en th doux anglais. En effet, lorsqu'on fait répéter ce son aux habitants de Coligny, le soin qu'ils mettent à le pronon- cer aboutit à le transformer en th anglais, et je retrouve dans mes premières notes sur ce patois des futurs que j'avais écrits « pourtefAa », par exemple, au lieu de « pourtera ».

Mais ce sont surtout les deux spirantes « blésantes » qui peuvent être assimilées au th anglais ; Tune a le son du th fort, l'autre celui du th doux. Ces deux spirantes existent aussi dans le patois de Vionnaz (Bas-Valais) (1). et M. Gilliéron note la première par un f, la seconde par un d, en plaçant un point sous chacune de ces lettres. Comme les sons français les plus voisins sont certaine- ment ceux de s dur et de z (s doux), il me semble préfé- rable de représenter ces deux spirantes par s et z itali- ques. Le premier de ces deux sons a été remarqué par M. Cornu dans le patois de la Gruyère (2), et il le note par un c cédille ; mais ce signe a l'inconvénient de prêter à l'équivoque, puisqu'il a en français une autre valeur.

M. Cornu écrit par un a surmonté d'un petit o. Va troublé, c'est-à-dire intermédiaire entre a et o. Je le note- rai par un a italique.

Quant aux sons de notre patois qui lui sont communs avec le français, je crois qu'il est naturel de les repré- senter par les lettres de l'orthographe française, toutes les fois qu'elles ne peuvent faire confusion. J'emploierai

(1) Bibliothèque de TEcole des Hautes-Études, 40 fisiscicule.

(2) Romania, IV, 199.

Digitized by

Google

t. CLKDAT. " Le PAtOiS Î)R OOLIGnIT ET DE S^-AMOUR 168

donc les signes ch, qu, eu, ou, avec leur valeur actuelle eo français. Je noterai aussi les voyelles nasales en les faisant suivre d'un n ; an italique sera Y a troublé nasal. Pour représenter nasal, je me servirai de la notation en, substituée aux graphies diverses du français ain, eiUy in.

En principe j'écrirai comme en français Ve labial, dit emuet ou e féminin. Mais dans les cas cette notation pourrait ne pas être claire, particulièrement quand Ve labial est tonique, il sera surmonté d*un tréma : ë.

Il convient aussi d'adopter un signe unique pour les différentes consonnes mouillées. Ce sera un petit y placé en haut et i droite de la consonne : &, ny, fty, fy.

J'emploierai l'accent circonflexe avec la valeur qu'il a en français dans pâte, tête, côte.

Enfin je mettrai entre parenthèses les lettres qu'on n'entend que dans les liaisons, comme s de l'article («). Il importe de faire remarquer que s flnal a deux valeurs dans les liaisons, celle d'un z ou d'un s doux, comme en français, et celle d'un y. Il a la première ▼aleur quand le mot suivant commence par é, t, u, eu^ et la seconde devant a, o, ou, on, en. On prononce vou- ;-ate (vous avez), el vouz-éte (vous êtes); léj-oumou (les hommes), et léz-écla (les éclairs), etc.

Bien entendu, les lettres italiques n'ont la valeur par- ticulière indiquée plus haut que lorsqu'elles se trouvent dans un mot dont les autres lettres sont en romain.

i. formes de la dâclikalson. l'abtiolb.

L'article défini offre les formes suivantes :

Moieulin.

Singulier lou, 1' {devant vo^eUe), Pluriel lé(8).

rêVMMH»

SimguUer la, V (dMoitl pcyOle). Pkmd lé(t).

Digitized by

Google

164 HBVDE DBS PATOIS

Les articles contractes sont : du (français du), u (fran- çais au), pour le singulier^ dé(s) et é(s) pour le pluriel.

Les formes contractes du pluriel ne servent pas,comme en français, pour le féminin. On dit de le majon (des maisons), et non majon.

L'article indéfini masculin est on devant les consonnes* on ou n' devant les voyelles. Le féminin est ena ou na^ avec a troublé. Exemples : on ami, ou n'ami (un ami), na majon (une maison),^ 7 ena fèna (c'est une femme).

LES NOBCS RT ADJECTIFS.

Pour les noms masculins et pour les féminins qui ne se terminent pas par un a atone, le pluriel est identique au singulier ; il n'y a pas trace de s, même dans les liaisons.

Les substantifs féminins qui se terminent au singulier par un a atone ont un e au pluriel : le{s) fêne (les femmes).

Dans les adjectifs, la voyelle atone qui correspond au français e est ou au masculin des deux nombres, a au féminin singulier, e au féminin pluriel : égrou (aigre, masc. sing.; aigres, masc. plur.) ; égra (aigre, fém. sing.), égre (aigres, fém. plur,).

ADJECTIFS DÉMONSTRATIFS.

Moiculin.

Singulier cheu, ch'l {devant voyelle).

cheli. Pluriel cé(8).

Féminin,

Singulier chela. Pluriel chelë(8).

On emploie aussi Tadjectif démonstratif ^<t, qui dérive évidemment par ceti, de cesti, cestui, forme connue en vieux français. Mais ce démonstratif ne s'est conservé que dans certaines locutions : sti oui (aujourd'hui), sti matèn (ce matin), sti châ (ce soir), sfeié (cette année), sVeiépôchô (cette année passée, Tannée dernière).

Digitized by

Google

t. GLÉDAT. LB PATOIS DE GOLIGKT ET DE 8*-AM0UR 165

PRONOMS DÉMONSTRATIFS.

Masculin,

Singulier cheiik^e^ celui, celui-ci.

cheuk^e -k^fi^ celui ci*

cheulà, celui-là. Pluriel cék^e, ceux, ceux-ci^

cëk^e -k^ô, ceux-ci,

céU, ceux-là.

Féminin,

Singulier lak^e, celle, celle-ci,

lak^e -kU, celle-ci.

lak^elà, celle-là. Pluriel lêsik^e, eelUe, ccllet-ci.

l&ôlà, cellet-là.

Le pronom neutre ch' correspondant an français c ce », ne s'emploie que devant le relatif : ch* que vous dëte « ce que vous dites ». Partout ailleurs il est remplacé par la forme neutre du pronon personnel (voyez ci- dessous).

Au français < ceci » correspond : « cèkye. « cela » « cela. »

ADJECTIFS POSSESSIFS.

Moiculin.

Singulier mon, mfin (devani voyelle). Pluriel më(8).

Féminin.

Singulier ma. Pluriel me(B).

Les mêmes flexions de genre et de nombre s'appli- quent aux adjectifs ton. chon, neutron^ veutron (ton, son, notre, votre).

(des deux genres) = leur jà(s) onjô = leurs*

Digitized by

Google

166 RBVU9 DBS PATOIS

PRONOMS P08SB88IFM.

Moiculin.

Singnlier lou mènnoa. Pluriel mènnoa.

Féminin.

Singulier la mènna.

Pluriel le mènne. i

Les mêmes flexions de genre et de nombre s'appli- quent aux pronoms loii tènnou, lou chènnou, lou neu- trou, lou veutrou.

Dans le pronom lou (le leur), l'article seul prend les flexions.

PBONOMS RELATIFS.

Qt^ « qui, que >, masculin, féminin et neutre. i)on«cdont >.

PRONOMS INTERROGATIFS.

Cui « qui ? ».

Par exemple, quand on dit : « / 'tarevô. Cui f », c'est-à-dire : « Il est arrivé. Qui ? » Mais quand il n'y a pas ellipse du verbe, on dit toujours : Cui 't eu que, « Qui est-ce qui ou que », et Que'teu que^ « Qu'est-ce qui ou que ? » On dit aussi en abrégeant la formule : ^T eu que.

Quâ « quoi ».

PRONOMS PERSONNELS.

Première personne.

Singulier ze (je).

me.

mA (mot). Pluriel aoii(i)

Digitized by

Google

r

L. CL&DkT, LE PATOIS DE GOLiaNT ET DE S*- AMOUR 167

Deuxième penonne.

SingmUer te {tu).

te.

ta (to»). Piuriel vou(8).

Troitième penonne {réfléehiê).

che (te), cbA (sot),

Troieième personne (non réfléehiê).

Masculin.

Singulier I (it) devant cantonne, 1 devant voyelle

Li (/tti) dalt^.

Lou (le, lui datif).

Lui (2«f\ aprée let prépoeitions)» Pluriel I (f2«) devant consonne, '1 d#vanl voy«l{«.

Lé(8) (les, leur).

Lézt (to»r). J6 (euûB).

Féminin.

U (M.

la (2a, <«t datif). l^À 0<<e» apr«c 2m prépositions). Pluriel le, V (elles).

lé(s) (les, Uur).

lézi (/eiir).

joule (elles, après les prépositions).

Neutre.

é (devant consonne), ^(devant voyelle), équivaut

à il neutre et à le neutre. eu {il neutre) après le verbe.

J'ai déjà signalé ces formes dans la Romania (XII, £2).

Le verbe « être », à la troisième personne du singu- 'er de l'indicatif présent, se supprime devant les mots

Digitized by

Google

168 BBVUB DBS PATOIS

commençant par une consonne. On dira donc, sans ex- primer le verbe : i bon (il bon) = il est bon ; le huna (elle bonne) = elle est bonne.

Devant les mots commençant par une voyelle, la même personne du verbe « être » se réduit à Y. On dira donc : i 't éreu = il est heureux ; le ï éreuja = elle est heureuse.

II. FORMES DR LA CONJUGAISON. INFINITIF.

Il y a cinq terminaisons d'inflnitir. Au suffixe latin are correspond la terminaison é

ouë

ôre â

ère re (1)

ire i

La terminaison ordinaire, pour les verbes de la con- jugaison latine en are est é. En effet, dans notre patois, à Va tonique latin suivi d'un r correspond le son éipére s=patrem), tandis que Va tonique suivi d'une autre consonne est devenue ô : pourtô = portatum, bantô as bonitatem. En se rapprochant de Bourg, dans le canton de Treffort, on trouve un traitement uniforme pour ces deux catégories d'à : pare «= patrem, pourtô = portatum et portare. Quant au suffixe è'(e labial tonique), on le rencontre après l'y, après les consonnes mouillées et les chuintantes, et dans terë (tirer) :

adyô

(aiier).

iarzé

(cKarger),

euiye

(ouiller) .

mëxé

{manger).

acouné

(aeerocher).

Yèzé

(venget).

PARTICIPE PRÉSENT ET GÉRONDIF.

Le participe présent de toutes les conjugaisons est en é. Car, dans la phonétique de notre patois, Va suivi de deux consonnes dont la première est un n, se change en é : gréy latin grandem. Le participe présent est

(1) Prendre et ses composés font à Tinfinitif : préde.

Digitized by VjOOÇIC

L. GLÉDAT. LE PATOIS DE GOLIGNY Si' DE S^-AMOUR 16d

donc identique à Finfinitif dans la conjugaison en é, et les verbes en a et en i substituent un ^ à ces deux suffi- xes. Cet é est précédé de la syllabe « o^ » (latin isc, français iss) dans les verbes inchoatifs : nuri (nourrir) fait « nura^é ». Toutefois plusieurs de ces verbes n'ont pas la syllabe inchoative au participe présent : choufri (souffrir) ei parti (partir), qui sont inchoatifs dans notre patois, font, au participe présent, choufré et parte. Les verbes veni (venir) et teni (tenir) ont le participe pré- sent en : verué, ten^é. Le verbe va (voir) fait au par- ticipe présent : vayé. Quant aux verbes en re, il y a, entre leurs infinitifs et leurs participes présents, des dif- férences très variées, qui résultent du déplacement de l'accent. En voici quelques exemples :

Infinitif. '

Participe présent.

rédre

{rendre).

rédé

{rendant).

préde

(prendre).

prenne

(prenant).

bàro

{boire).

buvé, beuvè

(buvant) .

cràre

{croire) .

crayè

(croyant)

lire

{lire).

leyé

(liiant).

rire

(rire).

reyè

(riant).

vivre

{vivre).

vive

(vivant).

meudre

{mordre).

mourdé

(mordant),

dére

(dire).

deyë ou dizé

(disant).

Le féminin du participe présent est en éta : « riante » 86 dit reyéta.

Au lieu du gérondif (dont la forme se confond avec celle du participe présent) on emploie souvent l'infinitif. On dit : é veni (en venir) aussi bien que : é venyé (en venant).

PARTICIPE PASSÉ.

Le participe passé des verbes en é est en d, et celui des verbes en è', en â :

trouvé (trouver) fait trouvé (trouvé). pourté (porter) fait pourtô. afroumé (a/fermer) fait afroumô. arevé (arriver) fait arevô, etc.

Digitized by

Google

470 REVUE DES PATOIS

D'autre part :

mëzé {fnanger) fait méz^• eul^é (ouiller) fait eul^d, drechô (âreuer) fait drechà. apourt é {approcher) fait apoortA. apouyfi {appuyer) fait apouyéL. araid {arracher) fait aratà, etc.

Les verbes de la conjugaison en i ont le plus souvent le participe passé semblable & Tinânitif : nuri (nourrir et nourri). Mais plusieurs ont le participe en u :

couri, comme t courir en français , fait couru.

crevi (couvrir) fait crevu (et autti crevi),

chônti {tentir) fait chôntu.

chourtl {iortir) fait chourtu, seurtu, {et auui chourti, seurti)*

Le participe de mûri (mourir) est meu, féminin meurta. Uvri (ouvrir) a deux participes : uvri et uvwa.tém. uvwarta : ce dernier ne s'emploie pas dans les temps composés.

Les verbes en â (= oir) ont le participe en u : voulâ fait voulu. Dans la plupart de ces participes, la consonne anale du radical est tombée, et la voyelle radicale s'est contractée avec la flexion :

pouvâ (pouvoir) fait pu {on dit aussi poui). chavâ (savoir) fait su. devà (devoir) fait à7u. va (voir) fait yu.

Plusieurs verbes en re ont aussi le participe passé ent^:

meudre (mordre) fait mourdu.

tondre fait tondu.

viyre fait vécu.

bàre (boire) fait byu.

coun^âtre (eonnaUre) fait coun^u.

ordre (croire) fait cru.

Le participe passé des verbes en re a dans notre patois, comme en français, dés terminaisons très variées :

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LB PATOIS DB GOLIGNY ET DE S^-AMOOR 174

dére [dire) faU de. fôre (faire) fait fa. prëde (prendre) fait pri. rire fait ri. plère (plaire) faitplë.

Les participes passés sont invariables ; ils n'ont aa- cnne flexion de genre ni de nombre, les liaisons n'en révèlent môme aucune trace. Cependant quelques par- ticipes forts ont un féminin : de (dit) fait dëta, pri (pris) fait prija. Ces féminins ont des pluriels en e.

INDICATIF PRÉSENT

A part les auxiliaires ^*r^(être) et at?ô (avoir), et quel- ques verbes irréguliers comme fére (faire), aie (aller), chavâ (savoir), voulâ (vouloir), la première personne de l'indicatif présent se termine toujours par un ou atone.

se peurtou (je parte), ze yayou (je vote),

ze bàvou (je boit). ze chéntou (je sens).

Aux deux autres personnes du singulier de Tindica- tif présent, les verbes en re, ceux en â, et les verbes in- choatifs en i n'ont pas d'atone après l'accent. Mais plu- sieurs des verbes en i non inchoatifs ont ces deux per- sonnes terminées par un e atone. Ce sont, comme en tmnçeLïB.crevi (couvrir), eufri{offnv),uvri (ouvrir), etc., et aussi quelques autres qui n'ont pas d'^ atone en fran- çais, comme dremi (dormir), qui fait :

te dréme (tu dors), i dréme {U dor().

Les verbes de la conjugaison en ^ ont toujours Tatone, comme en français ; ainsi pourté (porter) fait te peurte^ etc.

Les et le t qui caractérisent en latin les deux dernières personnes du singulier sont complètement tombés, et on ne les entend plus, môme dans les liaisons. Toutefois, dans les locutions interrogatives le prénom suit le

Digitized by

Google

172 RBVOB DBS PATOIS

verbe, on trouve, comme en français, un < à la troisième personne : pré t-i (prend-il ?). Ame-H (aime-t-il ?).

La voyelle du radical du verbe, telle qu'on la trouve à l'inânitif, est quelquefois modifiée, comme en français et pour les mêmes causes, à l'indicatif présent. Ainsi :

Pouvà (pouvoir) fait ze peuvou. Devà (devoir) fait ze dâvou. Voulà (vouloir) fait ze vu.

Cette catégorie comprend dans notre patois des ver- bes qui, en français, ont aujourd'hui ou ont toujours eu la môme voyelle dans toutes leurs formes :

Trouvé fait ze treuvou. Chourti (sortir) fait ze scurtou. Pourté (porter) fait ze peurtou.

Veni et teni ont la voyelle du radical de l'infinitif à la première personne de l'indicatif présent, mais la chan- gent aux deux autres : « zevenyou, te vèn, i vèn. »

En français, dans les verbes de ce genre, l'accent, aux deux premières personnes du pluriel, se transportant sur la désinence, la voyelle de l'infinitif reparaît au ra- dical : devoir et notes devons. Dans l'état actuel de no- tre patois, l'accent reste sur la môme syllabe à toutes les personnes, et le \erhe peurté (porter) fait au pluriel de l'indicatif présent : nous peurtèn, voi^ peurtô avec l'accent tonique sur eu. On dit bien aussi pourtèn, pourtô (moins que peurtèn, peurtô) mais avec l'accent sur le radical. Devâ (devoir) fait : nov^ dâvèn, voies date, avec l'accent sur â (1). Dans les verbes veni et tem,qui ne per- dent pas la voyelle de l'infinitif à la première personne, cette voyelle se retrouve au pluriel, mais tonique B,ViS&i : « ze venyou, te vèn, nous ven^èn. »

Quelquefois la vo3^elle de l'infinîtif est modifiée pour différentes causes à la première personne du singulier, et se retrouve aux deux autres personnes :

(1) Devèji et devâ, avec Taccenlsur la flexion, existent aussi, mais sont les formes régulières du pluriel de Timparfait. Cette observation ne s'applique pas à pourté y dont Timparfait est en Ôva.

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LE PATOIS DE GOLIGNY ET DE S^-AMOOR 173

rire fait te rij ri, et ze reyou.

crèodre fait te crèn, i crôn et ze cren^ou.

lire fait te )i, i li, et ze Icyou.

prède {prendre) fait te pré, i pré et ze pren^ou.

C'est le contraire pourrf^'re (dire), qui fait « ze deyou*, etc te di,i di.»

Dans tous ces verbes on a au pluriel la voyelle de la première personne du singulier.

Aux terminaisons on$ (ou ions) et eut des premières et troisièmes personnes du pluriel, qu*on retrouve dans presque tous les temps du français, correspondent des terminaisons en « en » (1) et < aji » atones : « nous peur- tèn (7WUS portons), i peurtan (ils portent) », avec l'ac- cent sur le radical. Au subjonctif, présent et imparfait, on dit : que nous peurtèn^ que nous pourtichèn, tou- jours avec l'accent sur le radical.

La deuxième personne du pluriel se termine généra- lement en ô dans les temps de notre patois aussi, et non iôy au subjonctiQ* Mais il y a des distinctions à faire pour plusieurs temps : nous en parlerons à propos de chacun d'eux. Â Tindicatif présent la deuxième personne du pluriel est en 6 (atone) pour les verbes de la conju- gaison en ^ :

TOUS peartô {vova portez), vous treuvô (vous trouvez)

Les verbes en i non inchoatifs font i (latin itis) : cet i est aujourd'hui atone.

vons dhjmi

(voui dormez).

vous mèti

{vous mentez)

▼DUS crëvi

(vous couvrez).

vous couri

{vous courez) .

vous vêni

{vous venez).

vous têni

{vous tenez).

VOUS eufri

{voue offrez).

vous uvri

{vous ouvrez)

vous chènti

{voui Mentez),

vous chourti,

seurti

{vous sortez).

Plusieurs verbes en re et un en â (voulâ) ont aussi la deuxième personne du pluriel en i :

(i) La première personne du pluriel est très peu employée. On la remplace généralement par la troisième personne du singulier pré- cédée de an.

Digitized by

Google

m

tlBVUË DBS PATOtS

vous vêli vous rédi vous tondi vous meurdii mourdi

(vous voHiex), {voui rendez), (vous tondez), (vous mordez)

vous prêni vous defédi vous créni

(vous prenez), (vous défendez), (vous craignez).

Beaucoup de verbes en re et en â ont la deuxième personne du pluriel en te (latin itis par i bref, fran- çais dites, faites) :

vous fête

(vous faites).

vous dëte

(vous dites).

vous rite

(vous riez).

vous vite

(vous vivez).

vous pléte

(vous plaisez).

vous conduite

(vous conduisez) .

vous bâte

(vous buvez).

vous lite

(vous lisez).

vous cràte

(vous croyez).

vous coun^âto

(vous connaissez )

vous Ate

(vons avez) .

vous vâte

(vous voyet).

vous date

(votu devez).

vous peute

(vous pouvez).

vous chôte

(vous savez).

Enfin tous les verbes à flexion inchoative, qui ont les premières personnes de l'indicatif présent en -âsou, -â, -â, (français w), ont la deuxième personne du pluriel en âte :

vous nurâte (voiis nourrissez), vous botâte {vous bâ- tissez). On dit aussi, mais moins : vous nura^ô ou nu- ra^i.

Plusieurs verbes ont l'indicatif présent irrégulier : avâ (avoir), être [être), fére (faire), chavâ (sdivoir), voulâ (vouloir), pouvâ (pouvoir), aie (aller). On trouvera plus loin la conjugaison complète d'ai?(îetdVfr^.Jedonneici rindicatif présent des autres verbes dont je viens de parler :

se feu

ye fai^).

se veu

{je vais).

te f6

(tu fais).

te t6

(tu vas).

i fa

(il fait).

i va

(il va).

nous fèn

(nous faisons).

nous alèn

(nous allons).

vous fôte

(vous faites) ,

vouB alô

(vous aUez),

i fan

(iUfont).

i van

(Us vont).

(1) Quelques-uns de ces verbes s^emploient parfois avec la flexion ô ; vous veiôf vous meurdô.

Digitized by

Google

t.. CLÉDAT. Lfi PATOIS DB GOUGNY ET DE S^-aMoXTR i%

ze chà

(je Mis).

ze vu

(je veux).

te chô

(tu iaU).

te vu

(tu veux).

i cb6, chà

{U taUj.

i vu

(il veul).

nous cbavèa

(nous iavotu.)

nous vêiyèn

(nous voulons).

chôvèn

vous v61i

(vous voulez).

vous ehôte

{vous savez).

i véiyan

(ils veulent).

î chôvan

(ils savent^.

ze peuvou

(je peux).

te peu

(tu peux).

i peu

{il peut).

L'accent tonique est sur le

nous peuvèn

radical à toutes les personnes.

vous peule

(vous pouvez).

i peuvan (ils peuvent).

PRÉSENT DU SUBJONCTIF.

La seule personne da présent du subjonctif qui se dis- tingue nettement du présent de l'indicatif est la premiè- re. L'atone caractéristique de cette personne est ou à l'indicatif, a au subjonctif : z^ peurtouei que zepeurta.

La deuxième personne du pluriel diffère aussi, en principe, dans les deux modes. Mais on se sert ordinai- rement de la forme de l'indicatif, quand celle-ci n'est pas en -te. Les formes propres du subjonctif sont : a (la- tin étis) pour les verbes en é, (latin atis) pour les au- tres : que vous treûva (que vous trouviez), que voies seurtô (que vous sortiez). On applique souvent, par con- fusion, aux verbes qui n'ont pas l'infinitif en é la termi- naison a : que vous vivâ, au lieu de que vous vivo.

Les verbes qui n'ont pas l'atone e aux deux dernières personnes du singulier de l'indicatif présent la prennent au subjonctif : i (il rend) et qu'i réde (qu'il rende).

Les verbes qui sont irréguliers à l'indicatif présent sont aussi irréguliers (quant au radical) au présent du subjonctif :

Infinitif.

indicatif.

Subjonctif.

Père.

ze feu.

ze fâcha.

Aie.

▼eu.

ala.

VoulA.

vu.

vél^a.

Pouvà.

peuvou.

puicha.

Gbâvà,

ehà*

•bàelM,

Digitized by

Google

176

REVDE DES FATOIS

IMPARFAIT DE L'INDICATIF.

Il y a trois formes d'imparfait. Les verbes en é ont rimparfait en 6va (latin abam)^ ceux en i et une partie de ceux eu re l'ont en iva (latin ibam), ceux en â et une partie de ceux en re Tout en â (latin ebam). Exemples :

pourtôva (portais). mézôva (mangeait), ad^ôva (aidais). trouvôva (trouvais). alôva . (allais).

teniva

(tenais).

yeniva

(venais)

nuriva

{nourriuais) .

couriva

(courais).

creviva

(couvrais).

dremiva

(dormais).

métiva

(meMais)

muriva

(mourais).

cûfriva

(olfrain).

uvriva

(ouvrais).

partiva

(partais).

chèntiva

(sentais).

chourliva (sortais.

choufriva

(sou/frais).

bléciva

(blanchissais),

bôtiva

(bâtissais).

sufriva

preniva

(prenais) .

rédiva

(rendais).

défédiva

(défendais).

vequiva

(vivais).

londiva

(tondais).

creniva

(craignais).

mourdiva (mordais).

avâ

(avais)

vajâ

(voyais).

devâ

(devais).

pouvA

(pouvais).

chavâ

(savais).

vul^à velJ^a

(voulais).

crajà

(croyais).

lijà

(lUais).

beuvà

(buvais).

conduijà

(conduisais).

cougnarà

{connaissais), pléjà

(plaisaU).

On voit, d'après cette liste, que l'imparfait en iva em- piète sur rimparfait en rî, puisque beaucoup de verbes qui, en latin, avaient la flexion ebam prennent la termi- naison iva, tandis qu'aucun de ceux qui avaient ibam ne prend â.

Les flexions de personnes sont les mêmes pour les trois terminaisons de l'imparfait :

Singulier !'• â. e. 3* e.

Pluriel l^* en.

an (par a troublé).

Dans les imparfaits en iva et en ôva, ces flexions sont atones ; elles sont toniques dans les imparfaits en â.

PRÉTÉRIT

La grande majorité des verbes a le prétérit en i ; quel-

Digitized by

Google

L. CLÊDkt. LB PATOIS DR COUONY BT DB S^-AHOUR 177

ques-uns l*ont en u. Les uns et les autres ont les trois personnes da singulier semblables entre elles. Les per- sonnes du pluriel sont :

l^e irèn ou urèn. ira ou urô. 3^ iron ou uron.

A la 2^ personne, à côté de ira et urô on trouve aussi les flexions ite et ute. Les formes telles que irèn et ira sont le résultat d*ane double analogie : 1^ avec la3« per- sonne du même temps, iron, avec les !'•■ et 2"* per- sonnes du pluriel de tous les autres temps. Le dialecte bourguignon, d'après Mignard (p. 173, 175, 179) fait wr^, ire, aux trois personnes du pluriel.

Tous les verbes de la conjugaison en é et de la conju- gaison en i ont le prétérit en i :

pourti (portât), ali (oiat). trouvi (trouvai),

mézl (mangeai),

GhèoU (sûntis), parti {partie). crevi (eouvrU),

méti (mentii). couri (courui). mûri (tnouruê).

chonfri (iouffrU). chourli ($orti$).

Ces derniers verbes ont le prétérit singulier sembla- ble à l'infinitif. Il n'en est pas de même de teni et de veni, qui font tènci et vend, formes dérivées de2«* per- sonnes latines telles que tensisti, vensisti.

Plusieurs verbes en â ou en re ont aussi le prétérit en i. Quelques-uns ajoutent simplement un i au radical : défédi Qe défendis), rédi Qe rendis), tondt (je tondis)^ mourdi (je mordis). Quelques autres ont des formes for- tes : pri (je pris), (je fis). Enfin plusieurs de ces pré- térits dérivent soit directement, soit par analogie, de secondes personnes latines en sisti (comme conduisis en français) : deci (je dis), leci (je lus), puici (je pus), veci (je voulus), conduici (je conduisis), pléci (je plus), crènci (je craignis), reci devis). Ajoutez vequi (je vécus).

La plupart des verbes en â et quelques-uns en re ont le prétérit en u :

u = eus yu =vis (de voir) dyu = dus su = sus cru =8 crus biu ss bus coun^u = connus

RBV. D. PATOIS. 12

Digitized by

Google

i78 KBVX7B BBS PATOIS

IMPARFAIT DU 80BJOHOTIF.

L'imparfait du subjonctif est terminé en icha : « Que ze pourticha » {que je portasse). Les flexions de per- sonnes, toujours atones, sont a, e^ e pour le singulier, en, ô, an par a troublé, pour le pluriel.

IMPÂRATIF.

La 2* personne sing. de l'impératif est généralement semblable à la 2* et à la personne sing. de Tindicatif présent, ou à la 8*, quand celle-ci diffère de la î2« : Te ou ipré (tu prends ou il prend), pré (prends). 2V ou t treûve (tu trouves ou il trouve), treûve (trouve). Te ou t nurâ (tu nourris ou il nourrit), nurâ (nourris). / va (il va), va (va).

Les verbes en t qui ont un e atone aux deux dernières personnes du singulier font Timpératif en a; drëma (dors), creva (couvre), eûfra (offre). Pour ce dernier verbe, il semble qu'on dise aussi eûfre.

La l^ et la 2* personne du pluriel sont semblables aux mêmes personnes de Tindicatif, et accentuées comme elles sur le radical. Toutefois, quand elles sont suivies d'un pronom personnel régime, Taccent reprend la place qu'il occupait jadis régulièrement sur la désinence. On dit : amô veûtron père (aimez votre père), avec l'ac- cent tonique sur a de amô, mais : amô m^ ou amô lou (aimez-moi ou aimez le) avec Taccent tonique sur ô. Dans ce cas, si le verbe n'a pas la même voyelle radicale à rinflnitif et à l'indicatif présent, Timpératif prend la voyelle de l'infinitif; on dit: pet^r^d (portez), mais : pouriô me (portez-moi).

Exceptions aux règles ci-dessus: voulâ, chavâ, avâ, étref empruntent les formes de l'impératif au subjonc- tif et non à l'indicatif. Nous donnerons plus loin la con- jugaison complète des deux auxiliaires. Voici l'impéra- tif de voulâ et de chavâ ;

Singulier vet^e ou vulje, ehâcha.

Pluriel vêl^èn ou mO^m, v«ii ou vuli,

Digitized by

Google

t. GLÉDâT. LE PATOiS tB OOLiaNir ET DB S^-AMOUR 179

L*aooent tonique est sur le radical à toutes les pér- sonnes.

FUTUR BT OONDITIONKEL.

Le fatar et le conditionnel ont les mêmes flexions pour les trois personnes du pluriel : M en, 6, an ».-«« iV(m$ pourterèn » signifie à la fois « nous porterons » et « nous porterions ».Au singulier le futur fait « ë, é, « », et le conditionnel « â, ê, ê. » Dans toutes ces formes l'ac- cent est sur la dernière syllabe :

ze pourterê (je porterai), ze pourterà (je porterais),

te pourteré (tu porteras). te pourterê (tu porterais)»

i pourtera (il portera), i poiirterê {il porterait).

Dans les verbes en é, les futurs sont en erë: trouvé, trouverë ; dans ceux en re^ ils sont en : dëre (dire) fait derë, rédre (rendre) fait rédrë,plére (plaire) fait plérë, Zire (lire) fait lire, préde {poxxr prédrê, prendre) fait préde, etc. La voyelle du radical change quelque- fois au futur : bare (boire) fait berë ; fére (faire), farë ; meûdre (mordre), m^vdrë. Dans les verbes en i non inchoaiifs la terminaison est en erë pu : uvri (ou- vrir), uvrerê\crevi{(^o\Ji\v'\t)y creverë^dremiiàovxmv), dremerë; méti {meniiT),méterë;chourti (sortir), c/k>w- trë (1) ; chènti (sentir), chèntrë. Les verbes inchoatifs ont le futur en atrë : nuri (nourrir) fait nuratrë. La flexion atrë dérive du latin isceràbeo, et le f s'explique, comme celui du français connaître (cougnatreA^ns no- tre patois), par le groupe de consonnes $r : un i s'est introduit entre ces consonnes pour faciliter la pronon- ciation, plus tard s est tombé et le t est restée Les ver- bes teni et veni ont, comme en français, un futur irré- -"ilier apparaît un d de même origine que le t de uratrë: tendre, vendre. Courir pour lequel on a aussi 'nfinitif coure, fait au futur coure. Les verbes en Dut une terminaison en : devâ (devoir) taitdevrëf

;i) Ici r du ndical est tombé devant (r«

Digitized by VjOOQIC

180

RBVU£ DBS PATOIS

(voir) fait verë. Pouvâ (pouvoir), c/tat?<î (savoir), avâ (avoir), perdent le v au futur : poùre.charë, are. Vould (vouloir) tdiitvedrë.

Nous donnons ci-après la conjugaison complète des auxilaires avâ et être, et de cinq verbes réprésentant les différentes formes de la conjugaison ordinaire.

Verbe avâ (avoir).

Pariicipe préêetU ei gérondif. Participe pauè.

ayé ayu.

Indicatif présent. Imparfait, Prétérit.

z' a

z' avà

Z* U

V ô

t* avë

t' u

1 a

'1 avé

'l u

novy en

nouj avôn

nouz urèn

voiq Ate

vouj avô

vouz ur6, ute

•1 an

1 avaii

'1 uran.

Préeent du tubjanetif.

Imparfait.

Impératif.

Que z* acha,

aya

Que z* ucha

Que t' ache,

aye

Que t' uche

acha, aya

Que 1 ache.

aye

Que 1 uche

Que nouj achèO;

, ayôn

Que nouz uchèn

œhèn, ayèn

Que vouj ochô,

ayô

Que vouz uch6

achô, ayô

acha

Que '1 ochan

ayan

Que *1 uchait.

Futur.

CondUionnel

z' are

z* ar&

t' are

t' arô

1 ara

'1 are

nouJ aréa

aot;g arèn

vouj arô

vouj arô

1 ara»

1 aran

Verbe être (être).

Participe présent <

it gérondif.

Participe passé.

été

ëtô

Indicatif présent.

Imparfait.

Prétérit.

ZQ si

z* éra

ZQ fU. fi

l' 6

V ère

te fu, ci

DigitizedbyGoOÇle

r

L. CLÉDAT. ^ LE PATOIS DE GOUGNT BT DE B^AMOUR 181

i 't

'1 ère

i fti, fi

noa cfadp

Douz èrèo

nou furèn, firôn

voaz été

V01U èrô

vou furô, Ûr6 fute, fite

icbofi

1 éran

i lùran, firati.

Swfouci^ prcMtil.

Imparfait,

Impératif,

Que ze ehaya

Qae se fùcha,

ficha

Qq6 te chaye

Que te foche.

fiche

chaya

Qo' i chaye

Qu' i fuche^

fiche

Qoenou chayèn

Que nou iùchèn,

fichèn

chayèn

Qnevou chayô

Quevou ftichô,

fichô

chay^

chaya

Qa' i chayan

Qu' i fuchafi

fichan

FtUur.

ze seré

ze 1

ier&

Ce verbe, aux temps composés, se conjugue avec lui- mdme ou avec avâ.

Verbe « «été » (chanter).

Participe priêeiU et gènmdif. Participe pané.

tètè tèt6

N.-B. Il y a des verbes de cette conjugaison qui ont rinflnitif en é*, et le participe passé en à.

InHeaiif préeent.

Imparfait.

PrétèrU.

ze Mon

ze fètôva

ze tèU

te tète

te fètove

te fétt

i tète

i fètôve

i féti

nou <ètèn

nou lëtôvèn

nou fétirèn

vou iéià

vou fètôvô

vou fétirô.fétite

i «ètan

i <èt6van

i féUrait.

Suhjonetif prnent.

Imparfait.

Impératif.

Que ze «èU

Que ze «éticha

Que te fête

Que te fétiche

fùle

Qu' i lète

Qu' i fétiche

Que nou «étdn

Que nou fètichèn

fètèn

Que vou <èU, lètô

Que vou fëtichô

fèt6

Qu' i fètan

Qu' i fétichan

Futur.

Conditionnel

ze iéierë

ze téiert

Digitizedby VjC

m

RRVOB DB8 PÂT0I8

Verbe rédre (rendre).

Participe pr««i< et gérondif. Participé

f paué.

rédé

rédu

Indicatif prècent.

Imparfait.

PriUrU,

ze rédou

ze rèdiva

ze redit

te rét

te rèdive

te rédi

i r6

i rèdive

i rédi

nou rédèn

nou rédivèn

nou rèdirèn

vou rédi

vou rèdivô

You rèdirô,rôdité

i rédan

i rédiva»

i rédiran

Imparfait,

Imipèratif.

Que ze réda

Que ze rédicha

Que te rëde

Que te rédiche

Qu* i réde

Qu' i rédiche

Que nou rédèn

Que nou rédichèn

rédén

Que vou rédô, réda

Que vou rédichô

rédi

Qu' i rédan

Qu' i rèdichon

FutfÊTs

OwWMfvwimvi

zerédH

zerédrà

Verbe devâ (devoir).

Participe préêcnt

et gérondif.

Participe pa$$i.

devé

d^u

Indicatif présent.

Imparfait,

PrHérit.

ze dàvou

ze devà

ze d^u

te

te deve

te d^u

i

i deve

i d^u

nou dàvàn

nou devèn

nou d^uràn

vou date

vou devô

vou d^urô, d^ute

i dàvan

i devait

i d^urayi

(1) Quelques verbes en re ont le prétérit en u it %e biu »> (je bus),

(2) Plusieurs verbes en re n'ont pas la même voyelle radicale aux trois personnes du singulier. Ainsi rtre fait 7^ reyou, te ri, i ri, nous reyèn, vous rite, i reyon. Ces verbes ont en général le participe pré- sent conrorme (quant à la voyelle radicale) à la !'• personne de Tin- dicatif: r^^ (riant).

Digitized by

Google

r

t. GLÉDAT. LE PATOIS DB COLIONT ET DE S^-AMOUR 18S

Subjonctif prêtent. Imparfait. Impératif.

Que ze d&va Que ze doucha

Que te dàve Que te douche dft

Qu' i dàve Qu' i douche

Que non dftvèn Que oou d^uchèn

Que vou dàyô, dâva Que vou d^uchô

dàrèn date

Qa' i dAran

Futur, te devrfi

Qu' i doucha»

Conditionnel, ze devra

Verbe cfiènti (sentir).

Participe prêtent et gérondif. Participe paué.

chèoté chèntu

N.-B. D'autres verbes de cette conjugaison ont le par- ticipe passé en t.

Indicatif prêtent.

Imparfait.

Prêtera.

ze chôntou

ze chèntiva ze

chènti

te chôn

te chèntive te

chènU

i chèo

i chèntive i

chènti

non chèntÔQ

nou chèntivèn non

chèntirèn

▼on chônti

vott chèntivô vou

ehèntirôyChentite

i chèntan

i chèntivan i

chèntiran

Imparfait.

Impératif.

Que ze chènta

Que ze chènticha

Que te chènte

Que te chèntiche

chèn

Qu' i chènte

Qu' i chèntiche

Que non chèntèn

Que nou chèntichèn

chèntèn

Que von chèntô, chènta

Que vou chèntichA

chènU

Qu' i chèntan

Qu' i chèntichan

Futur.

Conditionnel.

ze chèntrô

ze chèntiA

Verbe

nuri (nourrir).

nuratè

nuri

Indicatif prêtent.

Subjonctif prêtent.

Impératif.

S6 nurâjou

Que ze nurAi a

te nurâ

Que te nur&«e

nurft

î nar&

Qn' i nurâ«e

Digitized by

Google

lai

nou nuràfèn vou nur&te i Duràfan

RBVUE DES PATOIS

Que nou nur&fèn nurAiôn

Que vou nuràio, nuràfa nurftte Qu* i DurAian

Les autres temps se conjuguent comme ceux de chèntL

On remarquera qu'il n'y a pas de forme inchoative pour l'imparfait.

Plusieurs verbes sont inchoatifs dans notre patois, qui ne le sont pas en français. On dit : « ze partâsou (je pars) y ze choufra^ou (je souffre), ze murâ^ou (je meu7^) », etc.

GLOSSAIRE (i).

A, â, prép.

Abédouné, abandonner. A rin- dicatif présent, dans ahédou- nou J^abandonne. l'accent tonique parait être sur Vé.

Abatre, abattre,

Javulje, abeille.

Aberéy abreuver,

Acheûta, abri.

Absé, absent.

Akeû, aeeord,

Acourdé, accorder. La première personne de l'indicatif pré- sent est akeurdou, avec l'ac- cent sur eu.

Acourtë, aeeroeher,

Aculyi, aceueilHr.

Aieté, acheter.

Atevé, asuire, achever,

Admëtre, admettre.

Adouré, adorer,

Adôci, adoucir.

Adrechë, adreuer,

Afebli, affaiblir,

Afroumé, affermer, La première personne de l'indicatif présent est afreumou, avec Paccent sur 0tt.

Aftrôsou, affreux,

Agachë, agacer,

Arou, âae,

AJEenoul7ë, agenouiller,

Môton, agneau.

Agréti, agrandir,

Agrémé, aarêment.

Eglou, aigle.

Egrou, aigre.

Egô, aigu,

Olje. aiguille.

Effulyon, aiguillon,

Hémoulé, aiguiser. L'indicatif

i. Au momeot nous avons réuni les éléments de ce glossaire, notre vue principale était de recueillir des matériaux pour une phoné- tique du patois de St- Amour. G^est pourquoi nous avons rangé les mots patois dans Tordre alphabétique des mots français qui les tra- duisent. Cette disposition, que nous recommandons à nos correspon- dants, et qui peut d*ailieurs être complétée par un petit répertoire dans l'ordre alphabétique des mots patois, se prête mieux en eiTet aux recherches phonétiques.

Digitized by

Google

L. GLÉDÂT. LE PATOIS DE GOUQNY ET DE S'-AMOUR 185

présent, première personne, est rémeûlou.

AJre (mot féminin), ail.

Ola, aile,

Otralieû. aiUeurt,

Amé, aimer,

PJe vieû, aîné.

£tra« chueû, aire.

EJou, aise.

Azoumé, ajourner.

Ajouté, ajouter.

AJëna, akne.

Epréde, allumer le feu,

Amandre, amande.

Bamôcé, amaeeer.

Ama, âme.

Ama, amer.

Amitja, amitié.

Amwarô, fèm. amwarôsa, amou- reux, euee,

Abwilë ou amwijë, amuur,

Onoa, âne.

Gheûma, àn^ete,

Ansoo, ange

Effuela (avec Vaceent toniq;ue sur la première syllabe), anguille,

AniJDÔ. animal.

Enô, année, St'eié, celle année. St'elé pôchO, Vannée derniè- re.

£û, aoust.

Aprechevft, apercevoir,

Paratre, apparaître.

Creié, appeler.

Apoartë, approcher.

ApouyC appuyer.

AreoTeûla. araignée,

Abrou. arbre,

krzéf argent,

Araie, arracher,

krés^, arranaer.

Deri é , arriére en).

Arevé, arriver,

Areûzé, arroser.

Aséblé, assembler*

Cheté, asseoir.

Pro, assez.

Acheta, assietU.

Achoamé, assommer.

Baf& fmaseulin)^ auge.

Egmeté, augmenter.

Eumeûna, aumône,

Ona, aune.

Devé, auparavant.

Pré, auprès.

Acbe, aussi [suivi de que 9.

Etoa, aussi également).

Ghasteû, aussitôt.

Até, autant,

Otft, autel,

Oteû, auteur.

La tou, ]ou tou, u tou, autour.

Otroa, fém, 6tra, autre.

0 tramé, autrement,

Avaié, avaler.

Avéchou, avance.

Avéchë, avancer.

Devé que l'ôtrou, avant tautre. Avé-deri, avant-dernier. D'avô qu'yë, avant-hier.

Avârou, avare.

Avwâ, avec,

Aveni. avenir, .

Fourtëna buna, aventure (bon- ne).

Avarche, averse.

Averti* avertir,

A vu, aveu,

AvuIjou, fém. avulxe, aveugle,

Avulyë, aveugler.

AvUÔ, avisé.

Avoucft, avocat.

Avouyë, avouer,

Avri, avril.

BabeUë, babiller. Bakye inuuc,), bac, Badene> badiner, Bagàsou» bagage. B&gua. bague. Bagurëta, baguette, B&ffnë, baigner. B&Ire (masc), bail. Mftmé, baiser, Bftchë, baiuer, Ron, balai, Balanche, balance, Baléchë» balancer. Afakyë, balayer, Barcon, balcon, Bôla, balle. Béda, bande, Bédô, bandeau. Bédé, bander. Bédi, bandit. Bon-mère, bannière. Bédoulye, bandouillére. Bancarouta, banqueroute. Batijë, baptiser. Batémou, baptême. Bakyë, baquet. Bourieûre, baratte. Barba, barbe, Barbie barbier. Barboulrë, barbouiller, B&ra, barre. Barire, barrière. Baraca, barrique. Bô, fém. bôcha, bas, baue. Sôche (na), bas (un). Bôcha-cou, baue-cour. Bachën, bauin. Bachënye. bassine. Bachenrë. bassiner. BatÂlre, batailu.

Digitized by

Google

1

188

RBVaS DES PATOIS

Bôtà, bâtard,

Batô, bateau.

Bateli, batelier.

Bôtemé» bâtiment,

Bôll. bâtir.

Bôton, bâton.

Bâté, battant

Batemé, battement.

Bâtre, battre. Part, passé : « bain 9, indic. prés., pre- mière pers. : « ze bâton » ; imparf. : t bativa » ; prêt : c bâti ».

Bava, bavard.

Bava, bave.

Bavëta, bavette,

Biô, fém. bala, beau, belle,

Bié, beaucoup.

Biôtô, beauté

Bëca .féminin, bec,

Becâcne, bécane.

Bêcha, bêche.

Bécé, bêcher,

Bequé, becauetter,

Peguelyë, bégayer,

Bugnëta fém, , beignet.

Béleraé, bêlement.

BelëiSi, belette.

Benâ, benêt.

Benyatre, bénir Part, passé : benyu bén%i benâ bénit), be- nâte bénite .

Benati, bénitier.

Bequël^e, béquille,

BrI, berceau.

Gourté, bercer,

Va»i, berger.

Vwire, bergère.

Brezeri, bergerie.

Beràche, besace.

Bezougne, besogne.

Fôta, besoin.

Bâchon, besson,

Béte, 6ét<!.

Béterâva, betterave.

Bêlé, beualer,

Beûrou, oeurre.

Bié, &tats.

Bi^e, 6û;^.

Bén (lou), bien (le).

Bèn, bien, adv.

Bié, bén, 6im {beawoup).

Bènfa, bienfait.

Bén éreû, bienheureux.

Bén dasteû, bt>n((}(.

Bière, bière boire),

Bire, 6ièr« (cercueil).

Bigou, bigot.

Bila, &t7<!.

Gobilye, bille (d'enfant).

BelTë, W«e<.

Bené, biner,

Biqua, bique.

Blzt, bizarre,

Biagueû, blagueûsa« blagueur, euse

Blâmou. blâme.

Blamé. blâmer.

Blan, blanse, blanc, blanche.

B\és\, blanchir.

BIÔ, bU,

Blecbë, blesser.

Blechëra, blessure,

Bieû, bluza, bleu, bleue.

Bebëlre, bobine.

Bwë, bceuf.

Bare, boire,

Beû, bois.

Bàzi, boisé.

Bwâté, boUer,

Bwatô, bwatûja, boUeux, eu$e.

Bôl, bol.

Bon, buna« bon, bonne.

Buneû, bonheur,

Bunoumou, bonhomme.

Bonsou, bonjour,

Bounë, bonnet.

Bôr, bord.

Bourde, border.

Bourdëra, bordure.

Beumou, fém, beurna, borgne.

Beûna, borne.

Abeûné, borner.

Bouçu, bossu, bossue.

Bouta, botte.

Gueurze. bouche.

Beû^i, boucher, subst masc.

Beuverie, boucherie.

Beûjon, bouchon.

Boudeû, boudeûja,6ot4ilettr, -eu- se.

Budén, boudin.

Goulue, boue.

Boufu, bouffi,

Bôzë, bouger,

BulTé. bouillant,

Buli, bouilli.

Bôdre, bouij/tr. Indic prés,: cire bulTou, i bô.»— Imparf.: c bu- l^lva. »

BulTon, bouillon,

Bouléxi, -ire, boulanger, boulan- gère.

Boula^ boule,

Boulëta, boulette.

Bouleversé, bouleversé,

Boukië, bouquet.

Bourbô, bourbeux

Bourbl, bourbier,

Bourdouné, bourdonner.

Bou, bourg.

Bourgâda, bourgade.

Bourzà, bourgeois.

Bourache, bourrache,

Bourlë, bourrelet.

Boucha, bourse.

Digitized by

Google

L. CLÈDkT. LE PàTOIS DE COLIGNY ET DE S^-AMOUR 187

Basculé, hoMieulêr.

BÔja, bùuse.

Boutëlxe, bouteille.

Butêca. boutique.

Boutouné. boutonner.

Boutounire, boutonnière.

Boavi, -ire, bouvier, ièr$,

Bouyô, boyau.

Bracouni, braconnier.

Braira, Bralreû, brailleur.

Uzouné, bratre,

Brôja, braise.

BrsLnse, branche.

Palreû^ brandon.

Brélé. branler.

Bra, brat.

Brazi, brasier.

Brachâ, brassée.

Bràvou, br&va, brave (au sens de ôeou),

Br&Temè, bravement.

Môton. brebis.

Bredoulië, bredouiller,

Bràcbe» Bresse.

Bretâla, bretelle

Bricoula, bricole.

Brëda, bride.

Brpdé, brider.

BrelJé, bnllant

BrelTë, briller.

Brèn. brin.

Garon, brique,

Brikré, briquet.

Brou, broc.

Bour.të, brochet.

Boar^ta, brochette.

Bourde, broder.

Brouderi, broderie.

Bronze, broncher.

Broucha, broue.

Broucé, brouer.

Cevlre a reûva, bro%utte.

NTële. brouUlard.

Broul'ë, brouiller.

Brou ch aille, broussaille.

Breûté, brouter.

Brayë, broyer-,

Peliôtra. bru,

Brire, bruire.

Breyemé, bruissement,

Bri, bruit.

Brûlera, brûlure. ' Brë, bruna, brun, brune,

B«^uire, bruyère. ' ï «eron, bûcheron.

£ \7é,bucler. \ f ràchon, buisson.

E vabiou ou buvôblou^ buva-

C bana> eabane, C baré, cabaret.

C&ba, eabas.

Gadrouba, cabinet (armoire).

Cabrieûla, cabriole.

Cabrieûll, cabriolet.

Ga^ëta, cachette,

Cadé, cadet,

Oâ^e, cage,

Côl^e, caille.

Cal^â, caillé.

Caliâ, caillot.

Gal^eû, caillou.

Kéce, caisse,

Kéci, caissier.

Gaioulé, cajoler,

Calmou, calme.

Calmé, calmer.

Calcula, calotte.

Comarade, camarade,

Camà, eamard.

Camljeûla, camisole.

Can, camp.

Képafirnâ, 'gnkràSi, campagnard,

-arde. E^épâ^ne. campagne, Camu, camus. Canà, canal. Canâ, canard. Càna, cane. Cftna. canne. Canéla, cannelle. Capablou, capdblou, capable. Capote, capote, Caracaté, caqueter (se dit des

poules). Pre quâ. car, Carâfa, carafe. La carénma, carême (le). Carachë, caresser. «Sarugne, carogne. Carouta, carotte. Carpa, carpe. Caro, carré, -ée, Caryô, carô, carreau. Cariére. Oarire, carrière. Carieûla, car noie. Caroube, carrosse. Carta, carte. Câcé, casser. Cacereûla, casserole. Cacheû, casseur, Castonade, cassoTuide. Côja, cause. Keûcion, caution. Cavali, cavalire, cavalier, -ière. Côva , cave, Centura, ceinture . Le chèndre, cendres (les). Ce, cent.

Cétènna, centaine. Cétiëmou, centième. Cëpa, fém.,cep (de vigne), Cepédé, cependant, Chelyou, cercle.

Digitized by

Google

188

RBYUB DBS PAT0I8

Gheré, cercler (un tonneau), iSarfwà. cerfeuil Gharvala, cervelle, SôlJOn, jSôkrëna, chacun, cha- cune, iSagrèn, chagHn. 5ènna, chaîne. Ghala, chaise, Saled, chaleur, Samal^^ë, chamailler, iSambra, chambre. Ssok, champ.

Moucharon, champignon. /Sédftia, chandelle, Sézé, changer, iSéchon, chaneon. iSété, chanter. iSevenô, chanvre. Sapé, chapeau. Àap&la, chapelle, iSapon, chapon. Sôqne, chaque, Sk, char, iSarbon, charbon, iSercutié, charcutier. SaJtzon, chardon, Suriê, charger. Stanire, ekamière. iSarpéta, charpente. iSareta, eharette. iSaru, charrue, 5ache, ehaese. Sa» chat^ «ata, chatte. SôtAgne, châtaigne, Sôté, château Saieuë, chatouiller. S6, «ôda, chaud, -dtf. iSfôdlre, chaudière. ShTté, chauffer. Roula, chaume, Sôche, ehauuer, iSôchëta, chauaette. Âôchëra.iSôcheméta, chauaure. Pelô, chauve.

Rata voulftche, chauvetouris. Ghô, chaux. Semèn, chemin, Semenù, cheminée. iSemiJa, chemise. SùnOM, chêne. Kdi. chenet, SeikkUe, chenUle. Se, «ëra, cher, chère. SOMTChët chercher. Ghéri, chérir, Seretô, cherté.

Gheti, chetiva, ehétif,chétive. iSevô. cheval. â^evëUe, cheville. 5ëvra, chèvre. Brek'èn, e^^vr^au. Vé, e/MJz. jSèn, «ëna, cAten, cAtennf,

^ifrou, Mtifré.

Deurrê, choir.

Ghivazi, choisir,

iSepëna, chopine,

jSeûJa, c/^M.

â^ô. eAoïi.

GhieûtA, dumette.

Ghuiché, chuchoter.

Quyë, ci,

Girou, a«r^«.

E76Uquel7on fu), la) cime.

Cecëlxe, cil

Ghèn. dnq,

Ghènquiétëmou^ cinfiuantième.

Ghènquiëmou, einçuieme.

Cire, cirer.

Blu«ëta« maan.

Glabôdé, clabauder.

IjSl, iTÔra, «teir, claire.

ijaretA, clarté.

Lt6, cte/.

L'OUM^ cloche.

Jjonsi, clocher*

Epéra, cloison.

Eueûre, clore. Part, passé: l'yeû. Ind. près. : r%lreû- jrou, rél'eû^

Lieû, clou,

CkiyoUj cochon.

K^eur, kreû, ea

Ereûfrou, coffre.

Ason, cognée.

Gunyë, cogner.

Cwafé, bourlé, coiffer.

Cuën, coin.

Guèn, cotn^.

Goulôre, colère.

E'eûlëca, colique.

Eieûla, eotle.

E'eûlé, eolier.

Goulrë, cottiar.

Goulëna, coUine.

Ooulomba, colombe.

Goulëna, colonne.

Navëta, colza.

Gombatre, combattre.

Gombèn, combien.

Repli, combler,

Eemëdé, commander,

Eemé, comme, comment,

Eemeûdou, commode,

Eemèn, kemëna, commun, com- mune.

Gomplazé, comglazéta» com- plaisant, complaisante,

Gomplimé» compliment,

Gompeuzé, composer. Gompeu*

JÔ9 composé. Gompréde, comprendre. Gonté, comptant.. Gontou, compte.

Banca, comptoir. I Goncevâ, concevoir. Ind. près, :

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LE PATOIS DK GOLIGNV ET DE 8^-AMOUR 189

xe conceva^u, te conceva. Imparfait, xe concevi va. Par(. patte : con<u.

Goanrfttre, eonnaUre,

Gonsairé» comerver.

Conté, amient.

Gontrérou, contraire.

Gontranë, contrarier.

Contre^ contre. A contre k^eû, à contre cœur,

Gontrevé, contrevent.

Poale, coq.

Eeuqaël^e. coque, coquille.

&eû, cor (aux pieds).

Croabël?e, corbeille.

KjeuTûSLj cordé.

Goardon, cordon.

Kmrdaniy cordonnier,

&eama, corne.

GoaroëlTe, corneille.

Gouraë. cornet.

Kreû, corps.

Golidô, corridor.

Coriië, corriger.

&eu, corsage.

Kreatelëta, côtelette.

Kieûta, côte,

Lran, eôtè,

CoQtelTon, cotillon.

CoQton, coton.

06, cou.

Coié, (caw«e dans le Rêver- Moiil), coucher.

Ooadou, coude.

CO de pië, cou-^-vied.

Godre, coudre. Ind prés. : ze co- joa, i oO, TOUS COZi : Impar- fait : xe couzlva . Part. pas. : coazu.

Caaaa, couenne.

Goaleû, couleur.

Gô, coup.

Kreûgë, couper.

Gonperât coupure.

Goa, cour.

GonraroQ» courage.

Goaré, courant,

Gioabi, courber, Ind. Prés. : xe croabafoaj Imparfait : xe croabiva : Part passe : croubi.

Cîoure, conrl, courir.

Carda, courge,

Conrëna, couronne,

Coara, courroie,

Conreha, coursé.

Cuë, carta, court, courte.

Cazèn, cousin,

Cazëna, cousine,

Cuce, coussin,

Caté, couteau.

Kieûté; coûter.

Kreadëra. couture.

Couvô, couvée.

Couvé, couvent.

Guélrou, couvercle,

Crevu, couvert.

Guftrta, couverte, couverture,

CrevI, couvrir,

Gras&ra, crachat.

Gra^, cracher.

Grftya, craie,

Grènti, créntice, craintif, crain- tive.

Grlja, crampe,

Grépon, crampon,

Grftnoa, avare,

Gr&cbe, craue.

Grev&ta, cravate,

Grftyon, crayon.

Grë*e, crèche,

Eemôlyou, (masc.) crémaillère,

Grénma, crhne,

GrépL crépir.

Frija, crépu.

GrèncboD, cresson,

Gréta, crête,

GruUë, creuser,

Pron, pronda, creux, creuse, (dans le sens de profond),

Grev&che, crevetsse,

Gre^é, crier,

Greyâ, crey&rda, criard, criar- de,

Kreûblou, crible.

Grenire, crinière.

Grija, crise,

Grispé. crisper.

Gourxë, crochet.

Gourou, crochu.

Grâre, croire,

Grwajft) croisée.

Grwajë, croiser.

Grfttre, eroUre.

Grouqué, croquer,

Greûta, crotte,

Greûté, crotter.

GouIé, crouler.

Groupl, croupir.

Greûta, croiUe.

Grayablou, croyable,

Gru, creva, cru, crue.

Guli. cueillir. Ind. prés. : xe cuha^u.

Gulre, cuillère.

Gui, cuir,

GuirOf cuire. Ind, prés, : vous cuite* i cuëyan ; Imparfait : xe cuya ; Part, prés : cueyé.

Guzëna, cuisine,

Guzeni, cuisinier.

Guicbe, cuisse.

Gui, cuita, cuit, cuite^

Guivrou, cuivre.

Gulôta, culotte.

GurO, curé.

Digitized by

Google

\

190

Creyeû, creyeûja, ewrienx, cu- rieuse, Tëna, cuve. Cuvi, euvier.

D'abeû, d'abord.

Dényë, daigner.

D'ailleû, d^ailleun.

Dé, dai*.

Dama, dame.

Dan^ereû, dangereux.

Dé, dans.

Dèche, danse.

Dèchë, danser

Dècheû, danseur,

Dôba, daube.

D'ayétacou, davantage.

De, de.

Dayé, dé.

Débtirâ., débarras.

Débraye, déblayer.

Débourdé, déborder.

Débouté, débotter

Débeû^ë. déboucher,

K^épou, debout,

Débredé, débrider,

Débroul'ë, débrouiller,

Decba, deçà

DékTepé, décamper,

Dé^énné, déchaîner,

Dé^arzë, décharger,

Dé^arnô, décharné.

Décocha, déchaussé.

Déféré, déclouer.

Décôdre, découdre.

Décourazë. décourager.

Décourxë, décrocher,

Décreûté, décrotter,

Dedé, dedans.

Dédëre, dédire.

Dédroublé, dédoubler.

Dé'alTë, défaillir.

Défère, défaire.

Défédre, défendre.

Défècha, défense.

Déféré, déferrer.

Defeyé, défiant» défier.

Défourmé, déformer,

Défèn, défunt.

Dégage, dégager.

DéguTènné. dégainer,

Dé«ëlou. déael.

Dégour^ë, dégorger,

Dégurdi. dégourdir,

Dégrâchë. dégraisser.

Dégringoulé. dégringoler.

DéguenelTU, déguenillé.

Déjeû^à. déhanché,

Defeû, (Coligny : deyô ; dans le

Revermont : defou), dehors. Déjra, déia. P^nné, aéjeuner.

RfiVUB DBS PATOIS

De rôtrouHon, delà (parddà).

Délacbë, dÀlaisseTé

Délôcé, délasser,

Délec&, délicat.

Délaye, délier,

Délouzë, déloger.

Délé^ou, déluge,

Deman, demain,

Démanxouné, démancher,

Deméda, demande,

Demédé, demander.

Démézou (se), démange (je) ; *e

me démésou, yai dés déman^

geaisons. Demar^ë. démarche, Déménazë, déménager, Déméti. démenti, Demouranche, demeure, Deraouré, demeurer, Déraeûli. démolir. Déniée, dénicher. Dé, dent.

Dépaïjë, dépayser. Dépare, dépêcher, Dépédre, dépendre, Dépé, dépens, Déspécha, dépense. Déspéché, dépenser. Dépéri, dépérir, Déplayë, déployer, Dépeûzé, déposer. DépouUë, dépouiller. Depi, depuis Déracené. déraciner, Deri, derlre. dernier, dernière. Déroubé, dérober, Deri, derrière. Dé, dès.

Déjasteré, désaltérer. Déjapwéntu désappointé. Déchédre, descendre, Dézénouyë, desennuyer. Dézâ, désert. Dézarté déserter. Dézéspwâ désespoir. DéjabeUë. déshabiUer. Déjounoiirë, déshonorer. Dézl, désir Déjoulé, désoler.. Désert, dessert. Dechou, dessous. Desu, dessus. Dézuni, désunir. Détaxe, détacher. Déteré, déterrer, Détou, détour. Dëtou (masc). dette. Dië. deuil,

Deû (masc), douve (fèm,)^ deux. Deûjëmoa, deuxième. Deve, devant, DevenL devenir, Derà, devoir.

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. LE PATOIS i>E GOUONT BT DE S*-AMOUR 191

Dévouré, dévorer.

Die, Dieu,

Diablou, diabU.

Diferanche, différence,

Dimë^ dimanche.

Dènné, diner.

Dcre, dire.

T>i&[ÀréUe,duparaUre .

Dispéché, dupenur.

Dlspeûsé, diiposer,

DistaDCbe, dittance.

Déverti, divertir.

DéTizé, divieer.

Di. dix.

Dijëmou dixième.

Dizënna, dizaine.

D&, doigt.

Doméne, domaine.

Yalë, domestique ( valet).

Servéta, domestique (femme).

Damazou, dommage.

Don, donc.

Balrê, donner.

Douré, dorer.

Dremi. dormir.

Droublou, doublou, double.

Droabiëra, doublure,

D6cemé, doucement,

DOQlTë, douillet.

DouieCt, douleur.

Dô, dCcha, doux, douce.

Douje, douze.

Doujènna, douzaine.

Dra. drop.

Dreci. dreeser.

Drâ. droit.

Dr&» dr&t&i droit, droite.

Dreûlou, drôle,

Da, dura, dur.

Dnremé, durement.

Pftfô. duvet.

EgUTe, eau. Ebëna, ébéne. Ebourné, éborgner, Crepely u . ébo urriffé . Ebrélé, ébranler.

Ebrechë, ébrécher. Eiata, écatUe. Echarlouta. èekalotu. |<apé, échapper. «Ejarça. éckarpe. Kiôdé, éehauder. E^^'a, éehelU. Ej vëta, écheveau. Ej la, échine.

El lé, éciairt (faire des).

Al mé, éclairer (quelr]u*un ou

j aelque chose). |c leûta, écoU. « eûche, écorM. S< ift^^icoreher.

Dépelyouté, écosser. Ecuté, écouter.

Ëcrevichou (ma8C.}« écrevisse. Ecruéle, écrouelles. Coulé» s*écrouler, Ecuala, écueUe. Ekrëma, écume. EkTem^eûre, éeumoire. Efachè, effacer. E fraye, effrayer. Efrontô, effronté. Eli je, éalise Eloun^e, éloigner. Ebarachë, embarrasser. Ebarâ, embarras. Ebrachë, embrasser. Réraoulé, émoudre. S'éparé, s'emparer, Ëpa^ë, empêcher. Epli, emplir. Ëplwà, emploi. Eplayë, employer. Epronté, emprunter. E (n), en. (Enlever se dit élevé, tandis que élever se dit élevé). Encoure, encore. Ecrou, encre. Edrë, endroit.

Edra, endroit (d'une étoffe). Efé, enfant, Efâ, enfer. Egagë, engager. Egurdi, engourdir. Elevé, enlever. Enui, ennui. Eremé, enrhumer. Esenre, enseigner. Es blou, ensemble. Etédre, entendre. Etédu, entendu. Etétô, entêté. Eti, entier. Etre mi. entre. Etre, entrer.

Evà, envers (d'une étoffe). Evié, envoyer. Eviré, environ. Epé, épécha, épais, épaisse, Epôla, épaule. Eparvi, épervier. Epëna» épine. EpénUe, éfingle. Piemé, éplucher. F.peûzé, épouser. Epeû, épeûja. époux, épouse. Epréde,^j3r«ndr«(allu merle feu) . Escargou, escargot. Espère, espérer. Espwâ, espoir. Esuyë, essuyer. E, et. Et&, état. Etarnevé, étemuer. Ind, fri$*t

Digitized by

Google

Itô

RBVUE DBS PATOIS

s* étarnevou, avec Taccent

sur a. Etrezi, étranger, EtrèlTë, étrangler Etrènna, étrenne. Etrà, étrftte, étroit, étroite, Etudrë, étudier. EvelJë, éveiller, Lavieû, évier. Espligué^ expliquer. Expeûzé, exfwser, Espré, exprès.

Fôbla, fabU.

Fabrëca, fabrique.

Fô«ë, fâcher.

Facilou, facile.

FSiChan, façon,

Faffou, fagot,

Fftblou. faible.

Fftblacne, faiblesse.

Fan, faim,

Falft, falloir.

FamëlTe, famille.

Fatëfi», fatigue.

Chaye, faucher,

F6, fôcha, faux, fausse,

D& (mase.), faux.

Fôta, faute,

Fum&la, femelle.

Fëna, femme.

Fèdre, fendre.

Fêta, fente.

F&. fer,

Froumé, fermer.

Frémi, fermier.

Fêta, fHe.

Fwâ, feu.

Foulre, feuille,

Fôva, fève,

Fuvri, février.

Fich&la, ficelle.

Peyê, ^, verbe.

Fie. fiera, fier, fière,

Fëga, fyue.

Flvra, fièvre.

Fi, fil,

Fëlre, filU.

Garchon, fils.

Felreûlou, fiUeul,

Asuire, finir. Ind. prés. : ;3*asuë' you, t'asui. Part, passé : asui. Part, prés.: Asuéyê.

Fièula, fiole.

Frajoulë. flageolet.

Flanéle, fianelle.

Flaca, fiaque.

Elcreûcheû, fléau à battre le blé,

Fleû, fleur,

L^uri, fleurir.

Fle&ricê, florissant.

Pwft, foi.

Fwa, feyouy foie.

Fên, foin.

Fare, foire,

G6, fols,

Fontanna, fontaine.

Feûche, force.

Fourche, forcer. Ind. prés. : ze feûcbou, vous feûchd ; Im- pératif: fourcb6-lou.

Fourê, forêt,

Farje, forge.

Fourxeron, forgeron

Fourbe, forger,

Feû, feurta> fort, forte.

Tera, fossé,

Fô, foula, fou, folle.

Fwë. fouet.

Fwaté, fouetter,

FieiiTe, fougère.

Foula, foulard.

Foula, foule.

Fou, four.

Fourbe, fourche.

Fourxëta, fourchette.

Froumi, fourmi.

Fournéze, fournaise.

Fournô, fournée,

Fourarou, fourrage.

Fwa, foyer.

Fré, frêche, frais, fraîche.

Frôja, fraise.

Frôzi, fraisier.

Frecachft, fricassée.

Défriche, fruhe,

Frecachë, frire,

Fryë, friser,

Fra, frâde. froid, froide.

Troulîouné. froisser.

FroumaJ70U, fromage.

Frété, frotter.

Fuire, fuir*

Fumire, fumée.

Fumi, fumier.

GanTë, gagner. Guyé, Guiéta, gai, gaie. Guîé, gant. Gachon, garçon^ Gardé, garder. G^té, gâter. GA<e, gauche, iTelé, aeler Zênne, gêner, iTen&vrou, genièvre, Zenù, genou. Zé,gens. Jftrba, gerbe, L'ache, glace. ^ëvra, givre. LTê, gland. Liene. glaner. OonlTé, gonfler*

Digitized by

Google

L. GLEDAT. LB PATOIS DK G0LI6NY KT DR S^-AMO0R 193

Gueurse, gorge, Gouzi, aoiier. Groume, gourmand, Deû^, go%u$e. Goûta, goutte, Gran» grain, Granna, graine, Grèce, graine.

Gré, et gré, gréta, grand, gran- de. Grô, grôcha, grai, gra$$e, Grô, ^rrf. Gurni, grenier, GrëUe (/<ftn.), ^n7. Grel7on« grillon. Greva, grive, Greû. greûcha, gro9* Griijftiat grouille, GuenëJ^e, guenille, Gaéroa, guère. Gari, guérir» Gara, guerre.

jlchOQ» hache,

Chft, ikaie.

Fafleûla, haricot,

Azft, hoiard,

1l6, yôta. Afltt/, Aaufe. « » peut être considéré comme précédé d'une aspiration, car a ce mur est haut » se dit: c ce mu >, et non: < ce mu't j6. Voyez ci-des- sus, page 167-168.

i^rba, herbe,

Ora, heure,

£reû, éreCUa, heureux, heureuse,

Evâ, hirer,

Oumou, homme.

Epetd, hopUal.

Ourlousou {moêe,), horloge,

Eûca, ou ta, hotte,

Egrelou, houx,

Efou. huile.

Voue, huit.

Vouëtiëmott, huitième,

Imeû, /^Mineur.

InTuré, ignorer, Emôze, %mage, Epôcié, impatient. Epi» impie, Enpoarté, important, Epeûzé, imposer. EncoQnro, tit^oiinN. figrft^ ingrat. Enoaoé, innocent. Eqoiétou, inquiet, Erété, inventer. Evité, énvité, inviter,

RBV. D. PATOIS

Seû, seûla, ivre,

Zelo, zelôja, jaloux, jalouse.

iSamba, jambe,

Zapé, japper.

Gurti, jardin.

Jôïïoiït jaune.

Carte, jeter,

Judiy jeudi,

ZednovL Jeune et jeûne,

Bràvou, ;o/i.

^on. jonc.

ZëvSL, joue.

Zouyé, jouer.

Z6, joug,

Zouyl, jouir.

Zou, jour.

Zournô, journée,

ZMz^y juger,

JulTë, juUlet.

Jwèn, juin.

Gavaia, jument.

Tën que, jusque.

LédOU. laid.

Gayë, laie.

Lanna, laine.

L&chë, laisser.

Lé, lait.

Le mire, lampe,

Léchë, lancer.

Ruia (fém.), lange.

Lènga, langue.

Létama, lanten^.

Là. lard

Lar^ou, large,

Lô, lôcha, las, lasse.

Lavé, tarer.

Le5i, léger,

Lou lédeman, lendemain (le),

LouquôlOU, laquôla, lequel, la

quelle. Buya, lessive. Levé, lever. Lébé (nuttc). lèvre. Layë, lier. Lievrou, lièvre. Lënjou, linge. Léçu, linceul (drap). LTâ, lit, Louzë, loger. Que, lorsque, Afroumé, louer (un domesti

que), Luï, louis.

Leù, leûva, loup, louve. Demouranche, loyer. Llcftma, lucarne. Beluëyé, luisant. Lemire, lumière, Londi, lundi,

i3

Digitized by

Google

194

Luna, luné. Lunëta, lunette. Lizerne, luzerne.

Mftchë, mâcher,

Machan, maçon,

Mé, mai.

Mègrou, maigre.

Han, main.

Voure, maintenant

Mé^ mais.

MaJOD^ maison.

Métré, maître.

Métrëcha, maUre$$e,

Mo, mal. Môl a prepeù : mal propos.

Maladoa, malade.

Môladr&, maladroit.

Môlou, mâle.

Môl étédu, malentendu.

Môgrô. malaré.

■Maleû, malheur.

Mâle. malU.

Manze, manche.

Mèjë, manger.

Mèqué, manquer.

Mèté, manteau.

Marbra (fém.), marbre.

Mar^é, marchand.

Poutache, charva, mare.

Marmëta, marmite.

Marte, marteau.

Mâche, masse.

Matèn, matin.

Môchadou, maussade.

Môvé, môvëje, mauvais, mau- vaise.

Méconté, mécontent.

Mel^eû, meilleur, meilleure.

Mél7é, mêler.

Mémou, mime.

Mënnasou, minage.

Mandiyë, mendier.

Méchonse (fém.), mensonge.

MëkTeû, menteur.

Mèti, mentir.

Menizi, menuisier.

Mère (avec r français), mer.

Mécredi, mercredi.

Mère, mère.

Merëtou, mérite,

Mftrlou, merle.

Guenre couva, mésange (bouge^ aueue).

Mecha, meue. Mezëra, mesure.

Mikrë, métier.

Beté, mettre. BèQ betô^ bien mu.

Meùblou, meuble.

Meûla, metde.

Monni, meunier,

Ujàué, miauler.

RBVUB DË8 PKtÙJA

Miëta, mie de pain. Mi. mUl. Mieû« mieux. MigranDa, migraine. Mwàté, milieu. Mël^e^ mille. Mënçou, mince. Mena, mine. Mina, minuit. Meré, miroir. Mwâla^ moelle. Mwënou, moine. M&, mots. Mâchon, moisson. Muzl, moisir. Matyâ, moitié. Moumé. moment. Mondou, monde. Monnaya, monnaie. Monsu, monsieur. Montra, montre. Mouqué, moquer. Moucé, morceau. Meûdre, mordre. Meû, mort. Mou, mot. Meû^e, mouche. Mouxë, moucher. Mouron, moucheron. Mouxô, mouchoir. Môdre, moudre. Moul'e, mouiller, Mulin, moulin. Moucha, mousse, Môton^ mouton. Muvé, muer, Mouë^ muet. Mule, mulet. Mu, micr.

Mô^ môra, mûr, mûre. Môré, mûrir. Muzé, museau.

Naxe, nage.

Nétre, naître ; nécé, naieeant.

Qou\& de nô, narine.

Navë, navet.

Ne, ne.

Necëaérou, nécessaire.

Nëjse, neige.

Ny&, nerf.

Neûvou, neuf.

Neû neuf (9).

Neûviëmou, neuvième.

Nevô, neveu.

Nô, nez.

Nul, nid.

NIèche, nièce.

Nouche, noce,

Nouyé, noêl.

Nô, namd.

N&« n&re, %ùir, noire.

Digitized by

Google

L. GLÉDAt. LE PAtOlé bl GOLlONt ET DE S^-AMOUR 195

Pareûla, parole.

Pâ, part,

Parta^ou. partage.

Parti, partir.

Pô, OOJ.

Pose, paster,

Pôla, pâte.

Pata, patte,

CeucëlTe, paupière.

Peûvrou, pauvre.

Peùvretô, pauvreté.

Pîiyë. payer.

Va\»pay$

Païzan, paytan,

Pé, peau.

Péie, pêche.

Péci, pêcher.

P^ené, peigner.

Pènna, petne.

VéUe-mèUe, pèle-^nèlê.

Pôla, pelle.

Pelouta, pelote.

Pédé, pendant.

Pèdre, pendre.

Pesé, penser.

Péta, vente.

Prêche, percer.

Pawe, perche.

Padre, perdre ; perdu, perdu.

Ind. prés. : « ze pardou, te

pft >. Pedri, perdrix. Péri, pertr. Premetre, permettre. Pèrouqu'e, perroquet. Perëqua, perruque. Pechena, personne. Parta. perte Pézé, peeant. Pézé. peser. Pétâ, pétard. Petë, petëta, petit, petite. Petë gachon, petit^fUê. Peu, peu. Pô, peur.

Peut-être, peut être. Jaquréte, jne. Plêche, pièeê. Pïë, pied. Piàra, pierre. Pënjsou, pigeon. Pela, pile. Peliè, |)t/i«r. PelTë, pt7ter. Plouce, pioche. Pipa, ptpe. Pequé, piquer. Pequëra, pigûre. PI, 0M (adv.). Pwache, pis (de la vache) Pediâ, pitié. Plache, place. Piachë, placer.

Nron, nom. Nonmé, nommer. Noutérou, notaire. Nué, nouer. Nurce, nourrice. Nurson, nourrisson. Nouvé, nouveau. Piàra, noyau. Nayë. noyer. Nouyi. noyer (arbre). Nu, nu, nue, Nà, fittt^ L^outa, nuque.

Odeû, odeur.

Zu^œil.

Zue, œuf.

EÛTra, ceuvre (ouvrage).

Zemon, oignon.

Jou&zé. oiseau.

Emelëta, omelette.

On, oit.

Onl'e, oncle.

Onl^a, ongle.

Onje, onze.

Eûpeûzé, opposer.

Eu, or.

Eûdrou, ordre.

Ourël^e, oreille.

Eur^ou, orge.

Urtl. ortie.

jgTeû. 01.

Eûzé, oser.

Javan, osier.

Deûté, ôter.

U, ou.

U 't eu que, est-ce que.

Ebleyé, oublier.

Oui, Ywa (A Viilemotier, en

Bresse), oui. OU, outil. Otra, outre. Ouvrir ouvrier.

Pan, pain. Père, paire. Pàzibfou^ paisible. Pé, paix. Pôlou, pâle. Pani, panier. Papl, papier. Parpefion, papiUon. PôqUTe, Pâques. Paqu'ë, paquet. Pë(r), par. Prequà, parce que. Predon, pordo». Predoune, pardonner. Pare, pareil. Paré, parent. Parou«e, parinêêe.

Digitized by

Google

196

REVUE DES PATOIS

Plédayë, plaider.

PJé, plaie.

Plana, plaine,

Plàzi, plaisir.

Planta, plante.

Pla.plata, plat, plate.

Platéy plateau.

Plën, plënna, plein , pleine.

Bêlé, pleurer.

Ploava, pleuvoir. Ind. prés. : é pleû.

PJâ, pli.

PJaye, plier.

piété, plonger.

Plouze, pluie.

PJêma, plume.

PJë, plus.

Pie teû, plutôt.

Gafa, poche.

Cache (fém.y, poêle.

Pwèlou, poêle (pour se chauf- fer).

Pft, poids.

PunTa, poignée.

Pâ, poil,

Pwaleû, poilu.

Pare, j^ire.

Pft, j»OIS.

Pwsgon, poMoti.

PàchoUy poîMon.

Estoumft, poitrine.

Pâvrou, poivre.

Pouma, pomme.

Urson pore-épicn

Peurta, pwarta (Thoissia, dans la montagne à côté de St- Amour), porte.

Peûzé, poser.

Tepèn> pot.

Pieu. pou.

Pojffou, pouce.

Pôdra, poudre.

Pieûlreu, pouilleux.

Pouialre, poule.

Poule, pou(e^

Pô, pouls,

Pre, për deoani les voyelles,

pour. Pu ri, pourri. Prévu, pourvu. Pôcé, poiMier. Pocha, poussière. PuJ7ën, potiMtfi. Trô, poutre. Préli, prairie. Prô,»r«. Presse, prêcher. Prédi, prédire. Premi, premire, prei»»^, pre-

mière. Pré, »m. Preze, présent* Fréchô, pressé.

Prétou, prêt.

Curô, prêtre,

Preûva, preuve.

Préveni, prévenir.

Prayë, prier,

Prayire, prière.

PrOan, prison.

Pri, prix.

Proucé, procès.

Dispécheû, prodigue,

Proufi, profit*

Prouy pronda, profond, profon

de. Premené, promener, Premëtre, promettre. Prepeûzé, proposer. Peûprou, propre. Peûpretô, propreté. PTOuyé,prouver.Ind.prés. : c se

preûvou ». Davônre, prune. Dômô, pruneau. Davôni, prunier. Puse, puce. Pi, puis.

Picnque, puisque. Puicé, puissant. Pwajë, puiser, Pwâ, puUs.

Que, quand.

Qué(tK quant.

Quaréta. quarante.

Quk, quart

}uàrti, quartier.

juôzi, auasi*

juateâjcf quatorze.

^uatrou, quatre.

juatreyëmou, quatrième*

Que, que.

Que, quel, dans « que tén I que plouze

luôquTe, quelque.

luôqui^on, quelqu'un, quelques uns. Quôquyene, quelques- uties. Quôque cô, quelquefois. Couva, queue. Ouëlre, quille. Quènjëmou, quinzième. QuTetanche, quittance. QuTëtou, quitte* Qurëté, quitter. Quftqure, quoique.

Raba, rabais.

Rabachë ou rebachë, rabais

ser. Rabatre, rabattre. Remédé. rœommoder. Racour^, raccourcir.

Digitized by

Google

L- GLÉDAT. LE PATOIS DE COLIQNT ET DE S*-AMOUR i^1

Rache> race.

Baîeté, racheter,

Rôl^é, raeUr.

BeÏTésê, rafraUhir.

Rènge^ rage.

Râdou, raide.

R&y rate.

Rénzèn, roUin.

Bîdon, raieon.

Kajouné, raitonner.

Rajeuni, rajeunir»

Reléti, ralentir.

Bamô^, ramoner.

Répé, ramper.

Ré^ë, ranger.

Rèzft, rangée,

Rôpé, râper,

Rapoam, rapprocher.

Réroa, rare.

Rôzé, raeer.

Reùiô, rasoir.

Rachazi, raMaJt'er.

Raséblé, rateembUr.

Recheté, ra«teot>.

Ra, rat.

ILÔié, râteau.

Rdteli. râtelier.

RôlTé, râtiuer.

Rôlrou, Midi, rauque.

Rôva^ rave.

Raye, rayer.

RAyon, rayon.

Rebou, rf&ottr«.

Rechevft, recevoir. Ind. près : xe

rechavou^te recba. Part.pas.:

reçu. Bésodé, réchauffer. Recompansé, recompenser, Revën, regain, RegalOU, régal. Oatrë, regarder. Regré, regret, Kreûte, reins. Recârté, rejeter. Réboorsé, rembourser. RemëdoQ, remède. Remftchë, remercier. RéplU remplir, Ren&, rei»ard. Racontré, rencontrer, Gu7ëde, rénee. Rëtré, rentrer» Révresé, renrerier. Révié, renvoyer. Repô, repae. Repenti, repentir. Répondre, répondre. Repeû, repot. Demouré, rester. Retâ, retard. Reterë, retirer. Retoo, retour, RétrecL rétrécir.

Reûci, réussir.

Revëjsou, (masc) revanche,

Révou, rêve.

Révelyë, réveiller.

Revér, revers.

RabelTë, rerêlir.

Revourté. révolter.

Reûnou, Rhône.

Rëmou. rhume.

Rë^u, riche,

Re^Ache, richesse.

RedTo, rideau.

Rèncbë, rtfieer.

Revire, rtrière.

Ri, riz.

Rouba, robe.

Rou^e, roche,

Rou^i, rocher.

Reû;7ë, roflfncr.

RA, roi,

Ëron^e, ronce.

Reyon, reyonda, rond, ronde.

Reuzë, ronger.

Reûza, rofe.

Reû^ô, rosée.

Rouzi, rosier,

R6cbe, rosse.

Reusegneû, rossignol.

Ruti. rôtir.

Reûva, roue.

Rouzou, roit^e.

Rou^i, rouair.

RulTe. rouille.

Reûlé, rouler.

Reûvëta, roulette.

Rousi, rouseir.

Routa, roiOe.

Bëna, ruche.

Ruja, ruse.

La chôbla, lou chAblou, sable.

Gabeû, sabot.

GhAbrou, sabre.

Ghéi, sac.

Ghènjsou, sage,

Sémë, saigner,

Ghên, sain.

Gbèn, cbènte, saint, sainte. Ge-

pendant on dit Sét-Àmô

(St-Amour). GhAzi, saisir. GhAJon, saison. Gbaiada. salade. Ghôlou, sale. Ghalé, saler, Ghaloupé, salir. Ghalouperi, saleté. Ghalëva, salive. Sébadi, samedi. Ghan, sang, SéUfL, sanglier, Sésul, sangsue.

Digitized by

Google

108

RBVUfi DBS PATOIS

Se, tans.

Séto, santé.

Seûna, Saône.

Ghapèn, sapin,

FeÛChô, sarcloir.

Gh&l^é, sarcler.

Sarmé, sarment,

Chôche, sauce.

Se ne pô, sauf, prép.

Ghôjsou, saule.

Chô, saut.

Chôté, sauter.

Chôterftla, sauterelle,

Chôvé, sauver.

G bavé, savant.

Ghavata, savate.

GhavoD^ savon.

Ghëhe (fém ), seau.

Gherëta, scie.

Gheré, scier.

Ghë sëche, sec, sèche.

Sechë, sécher,

Sécon, second.

Ohek^eûre, secouer. Part. prés. : checouzé ; Part, pas.: che- couzu; Ind. prés. :i chek^eû^ ze chekTeûzoa; Imparf.: i ehe- couziva.

Ghecou, secours,

Ghecoucha, secouue.

Secré, secret.

Telon, sein.

Ghëze, seize.

Ghô. sel.

Ghelon, selon.

Ghenaille, semailles.

Ghemala, semelle.

Ghemanna, semaine.

Séblé, semblant.

Semé if^m.) semence.

Ghené, semer.

Ghenreû, semeur.

Ghan, sens.

Sétimé, sentiment.

Gha, sept.

Ghatiëmou, septième.

Sëriènga, seringue.

Serment, serment.

Sarpô, serpent.

Gberé, serrer.

Gherâlie, serrure.

GheralTl, serrurier

Sërvéta, servante.

Servlchou, service.

Serviëta, serviette.

Servi, servir.

GhôdelL seuil.

Ghoulë, choulëta, seul, seule.

Ghôva, sève.

Détrëyë, sevrer.

Ghe, fi. Chou, pour chevou, si vous

SI, 9i, particule affirmative.

Ghe, si (tant.)

Subie, siffler.

Subie, sifflet.

Semë, signer.

GheJron, sillon.

Gbënzou, singe.

Don bèn« sinon.

Ghastêu, sitôt.

Si, six.

Sijemou, sixième.

Sereû, sœur.

Gb&ya, soie.

Ghâ, soif.

Sunrë, soigner.

Gbwèn, soin.

G h à. soir.

Velia, soirée.

Ghwaséta, soixante.

Ghwasétrëmou, soixantième,

Ghôdâ, soldat.

Ghelô, soUil.

Ghombrou, sombre.

Ghouma, somme,

Sënou, sommeil.

Ereukrelron. sommet.

Ghon, son (a'une cloche).

Reprèn, son (résidu de mou- ture).

Ghon;70U, songe

Ghouné, sonner. Ind. près. : se chounou.

Ghounëta, sonnette.

Ghouci, sorcier.

Seur. sort.

Ghourti, sortir, Ind. prés, : ze seurtou.

Seû, sou.

Surla, souche,

Seûcl, souci.

Ghôdé, souder.

Seûl^é, souffler.

SeûlTë, soufflet.

Sufri, souffrir.

Sëprou, soufre.

Seû, seûla, soûl, soûle.

Seule, soûler.

Seulevé, soulever.

Ghoulâ, soulier.

Ghoumëtre, soumettre.

Ghoupa, soupe,

GhouDé, souper.

Gamele, soupière.

Seûlrou, soupir.

Seûlïé, soupirer.

Ghoucha, source.

Seucëlie ifém..)^ sourcil.

Ghoû, chourda, sourd.

Seûrire, sourire.

R&ta, souris.

Ghou, sous.

Seûteni, soutenir.

Seûterë, soutirer,

Seveni, souvenir.

Digitized by

Google

L. CLÉDâT. LE PATOIS DB GOLIONY ET DE S^-AMOOR ÏM

Chouvé, êouvetit,

Sabëta, nUniê*

Chulchë. sucer. Ind, pré$. : Me

cbuichou. Sëcrou, suere. TrOcbé, suer. Trôcbon, sueur. Surze, suie. Sapoarté, supporter, SapetUé, supposer, Desa, sur. Soi, sûr, sûre. E bén sui, sûremeM. nTon, surnom. Surprédre, surprendre. Surtou. surtout. Suspédre, suspendre.

Trôbla, table.

Devétl^ tablier.

Tase, tache.

T&yë, tâcher.

Dënnëta, taie.

TaJTë, tailler.

Che quftjë« se taire.

Barété, ché, tamis.

mieû, tant mieux.

Tanta, tante.

tèa. tantôt.

TA, tard.

Tar«ë. tarder.

Ta, tas.

Tôcba. tasse.

Tôté, tôter.

Tôpa, taupe.

Touré. toureau.

Tôlou, tel.

Temwën, témoin.

Tén, temps.

Tèndrou, tendre.

Tannou, terme.

Terèn, «errai».

Tara, terre.

Téta, tète.

Tiëdoa, tiède.

Til761e. (tlleul.

Terë. tirer.

Tijon. ^on.

Tijanna, fitane.

T&la, toile.

T&, loif.

Tomba, tombeau.

De a ne, tomber.

Touné, tonner.

Pancban, tonneau.

Toanéroa, tonnerr e.

TouMon, torchon.

Teûdre, tordre. Ind. prés. : ze

teurdou, i teû. Part. pat. :

tourdu. Teû, tort. Tourdu, tortue.

Teû, tôt.

Tou*ë, toucher.

Toutou, toujours.

Tou. tour.

Troumêté, tourmenter.

Tourné, tourner.

Tourta, tourte.

Teûcbèn, Toussaint.

Tusl, tousser.

Tou, touta, tout, toute.

Teû, toux.

Tracacbë, tracasser.

Trayl, trahir.

Trayijon. traMson.

Trèn, train,

Trènné, traîner.

Trére, traire.

Tré^ë, trancher.

Trèspourté, transporter.

Travalye. travail.

Travâ, travets.

Travesé, traverser.

Cbènfèn (en Bresse), trèfle.

Trese, treize.

Trèblô, trembler.

Trèpé, tremper.

Trèta, trente.

Trëcba^ tresse.

Trëyë^ trier.

TrounTon, trognon.

Trâ, trois.

Tràjemou, troisième.

Trou, trop.

Trouté, trotter.

Goulë, câpou, trou.

Troupa, troupe.

Gué, tuer.

KTëla. tuile.

Cournë^ tuyau.

Uni, unir. Ujajou, usage.

Ya^e, vache. YSLSU vacher, Yayé, vaillant. VachàJa, vaisselle. Vôlë, valet. Fonda, vallée. Valâ, valoir. Vé, veau. VëlTe, veille. Velya, veillée. Vènna, veine. Védé^e, vendange. Vêdre, vendre. Véjance, vengeance. Vé^ë, venger. Verèn, venin. Vé. vent. Vètrou, ventre.

Digitized by

Google

200

HBVUB DES PATOIS

Véppe, vépret.

Vârou, ver.

Vë, verda, vert, verte,

Yerze, verge.

Fi, verrue,

Vé, vert.

Versé, ver$er.

Vâvou, veut.

Yianda, vuindt.

Vëdxou, yëdra, vide.

Vedië, vider.

Via, vie.

Vieû. vielle, vieux, vieille.

Vi, vlva, vif, vive,

Yën^e* vigne.

Vel&2;ou. village.

Vêla, vilU,

Venégrou, vinaigre.

Vèn, vingt.

Vèntiëmou, vingtiènM.

ViouloD, violon.

Vijasou, vitage.

Vitou, vite.

Vitra, vUre.

Veû, voM.

Vëqura, voici, voUà,

Vizen, Yizena (avec l*aocent

sur i), voisin, voisine. Vatëra, voUure. Voulé, voler. VèlcTÔ, volet. Beûmi, vomir. Via^ou, vogage* Viaiayeû, voyageur. Va, vrai. Vrëva, vue.

Digitized by

Google

CONTES EN PATOIS DE GERMOLLES

(8A0NB-BT- LOIRE, CANTON DE TRAMAYES)

Recueillis par M. COMBIER (1).

DSAN DE LA DZOKE

Y*avô ènne vôe (3) ènn'ème que 8*apal6 Dzan de la DzOae ; Al ëtô on p*tTon nran san être bredën tôt an prèn.

Ai ètd garçon é atxômô avwi sa mère quétô vèeve dépi qaëqu'tan ; al avô on frère qu*étô ancôr u erÇ.

On COU que la Dzône partô a la mëee, le deci : « Dzan, te farô bian èntancion que le ç'ti ne i6 fftye afola» te le greu* cerô bian é te te b&yerô garde que moutze ne Tannouyèn pô, te virrô. »

Quao la Dzône fi parti, Dzan ali vue son frère,a aremô bian, moutze le corèn déçu le na. Dzan ali qu*ri ènne grouce nialetze : u Avwi san dze teuveré bèn ! »

A fouti on grou cou de ma- letze é moutze! Y*an tuï p't'étre bèn quéqueune» i tuï éri le

JBAIC DE LA JEANNE (2).

H y avait une fais un homme f fit Rappelait Jean de Jeanne, il était un peu bête (niais) sans être imbécile entièrement.

Il était 'garçon et habitait avec sa mère qui était veuve de- puis quelque temps ; il avait un frère qui était encore au ber* ceau*

Une fois que la Jeanne par- tait à la messe, elle dit : t Jean, tu feras bien attention que le petit ne se fasse pas de mal, tu le berceras bien, et tu te donne- ras garde que les mouches ne V ennuient pas, tu les chasseras.^

Quand Jeanne fut partie, Jean alla voir son frère, il dormait bien, mais les moudies lui cou- raient sur le nez. Jean alla chercher un gros maillet (de bois) : « Avec cela, je les tuerai bien. >

// donna un gros coup de maillet aux mouches! H en tua peut-être bien quelques-unes

i. Voyez Revue des patois, I, 134.

2. [Le type populaire de Jean de la Jeanne a fourni le titre d*un almanach qui se publie chaque année à Chambérv, Almanach de Dian de la Jeanna (Voy. Revue d^s Patois, l, 77). Ailleurs il est appelé Jean Béte (Voy. Romania, IX. 389), Jean le Diot (Voy. Sébillot, Lit- térature orale de la Haute-Bretagne, p. 89 et 393), Tcbampoilimaou (Voy. Annuari le mouzi de 1884, p. 43).] L. C.

3. L'orthographe de ces textes a été rendue conforme aux indica- tions de la Revue des Patois. Le son marqué àe est un o très puvçrt, suivi d'un e qui n'est ni fermé ni muet, mais entre les deux.

Digitized by

Google

HBVUB DES PATOIS

cadé avwi^ é qu&n la Dzône revend, son peti étô mour.

La Dzône bâyô sovan de bian bon consèy a son pouvre Dzan, i ne le sarvitzèn toudzô bian.

c Quan te varô le feuve dèn andrë, te courerô vite tzortzi de l'éye pe le tué. »

Quéque dzô aprô que sa mère Tu de san, le nanveye u meu- lin. Le monni étô apré tzarfa le fèr. Vite Dzan de la Dzône coure quVi ènne sèye qu*a rampntzi a réciuze, é a va la rotzi dan le for ; apré al an retourne tzôrtzi ènn^ôtre é a la vwide ancôr dan le fôr ; le monni arvi, preni on grou garô é se meti a tapa déçu Dzan que se sôvi an béian sa mère é a la raconti oe qu'étô arva.

« Mé, grou bredèn, i ne falô

K mitre de Téye dan le fôr ; ne ôtre vèè guan te varô quécon que tzarfera le fôr, ô yeu d*i mitre de l'éye, t'i mitrô du bou. »

Quéque dzô apré san, Dzan de la Dzône se trovi de vôe aneor ènn'ôme que tzarfô le fôr ; çTôme sorti du fomi p'ala vôe si se pan levèa bian. Vite mon Dzan se miti a fora de bou dan le fôr, al i miti le bou qu'a trovi : mociô pe fére mangue, d'ôtre pe fére déz ancené, anfèn tôt i pôci, é quan le métré arvi, i n'éto pieu tan !

Mon Dzan recevi ancôr quéque cou de fregon (1) de fôr,é quan al arvi sa mère al étô a môeti mourl

mais il tua Venfant avec, et quand la Jeanne revint, son en- fant était mort.

La Jeanne donnait souvent de bien bons conseils à son pau- vre Jean, mais ils ne lui ser- vaient pas toujours bien.

c Quand tu verras le feu dans un endroit, tu courras vi- te chercher de Veau pour Vé- tevidre.

Quelques jours après que sa mère lui eut dilcela,elle t envoie au moulin. Le meunier était après chauffer le four. Vite Jean de la Jeanne court chercher un seau qu'il remplit à V écluse , et il va le jeter dans le four; après, xi en retourne chercher un au- tre et il le vide encore dans le four, mais le meunier arriva, prit un gros bàlon, et se mit à frapper sur Jean qui se sauva en pleurant vers sa mère, et il lui raconta ce qui était arrivé.

« Mais, gros hête. Une fallait pas mettre de Veau dans le four; une autrefois quand tu verras quelqu*un qui chauffera le four^ au lieu (Py mettre de ieau, tu y mettras du bois, n

Quelques jours après cela, Jean de la Jeanne se trouva de voir encore un homme qui chauffait %on four ; cet homme était sorti du fournil pour aller voir si ses pains levaient bien. Vite mon Jean se met à four- rer du bois dans le four, il y mit tous le bois qu'il trouva : des morceaux pour faire des manches, d'autre pour faire des . (2), enfin tout y passa, et

quand le maître arriva, il n'é- tait plus temps. Mon Jean reçut encore quel-

Ï'ues coups de la perche du bur, et lorsguHl arriva vers sa mère, il était à moitié mort!

i. Fregon, grande perche qui sert à remuer la braise dans le four* 2. Je ne sais comment désigner en français ce morceau de bois qui»

partant du joug, passe entre les bœufs et s^attache par une oonlei

pour les faire tirer.

Digitized by

Google

GOMBIER. GONTSS EN PATOIS DE GBRMOLLES 203

La Dzône éiô bian anneuyi, Ja poudre fône avô biô se tzamon^i ne sarnlzô de guère èiiétôbènloudzëbredèD.

Quéque tan apré teu celé maleurp la Dxône ali a ènne f^ere adseté de fàye pe nanve-

L' 80D Dzan ao Ixan ; é le le i pe garda.

Quan sa mère fi parti, Dzaa al) a la côve au'ri èone bôtéye de yen é al ublêyi de remttre le guëfon (I) se bian que le Tèn t'aD ali td. Quao al i ?i, al n poa oue sa mère le bâte; c'maD fere pre dêre que le n'i Tare p6 ? À monti u greni, i xf afo aocor on sa de fardae^ al ie déçandi a la oôve ô a le seni déçu le vôn !

Qoan la DzAne revèoci, le vi bte totsttite a la miae de Dzan que y'étô arva quéqu'tzuse ; Tali Tôea la oôve ; c< A bèn ! su cou BO ion predzu, quéque no van déreni, i fôdra que no tzortzèa oMon pan ou bèn que meu- rèa de fan ! A que dz'é don de maleur d'avôe on garçon c'man un ! Aaueute Dzan, 06 son deu- bledzi ae noz an ala é de léci nèl* mwizon pusque n'an |Heu ran a manazi 1 Alon^partèn, tire la pourte deri tôe 1 » que deci la Dzône an s'n'alan. E le paKi devan p*on peti viol que va du coulé du bou. Dzan teri la pourte, al la teri se four qu'ai l'avanti ; é a se^ui sa mère avwi sa pourte deri son dou.

Quan yariveron u bou, i c'mao^a être on pet^on né. Vantandroo déz ôme, i cruran que y'étô voleur 1 San ran oên, la Dzône monte déçu on

La Jeanne était bien ennuyée^ mais la ffauvre femme avait beau se faire du chaarin, cela ne servait auère et il était tou- jours bien bête .

Quelque temps après tous ces malheurs, la Jeanne alla à une foire acheter des brebis pour envoyer son Jean aux champs^ et elle le laissa pour garder.

Quand sa mère fut partie^ Jean alla à la cave chercher une bouteille de vin, et oublia de remettre le bouchon de bois si bien que le vin se répandit tout. Quand il le vitt il eut peur que sa mère le batte ; mais comment faire pour (dire) qu*ellê ne le voie pas f II monta au gre- nier^ il y avait encore un sae de farine, il le descendit à la cave, et il le sema sur le vin!

Quand la Jeanne revint, elle vit bien de smte à la mine de Jean qu'il était arrivé quelqiui chose, elle alla voir à la cave : c Eh bien ! cette fois nous som- mes perdus, qu'est-ce que nous allons devenir, il faudra que nous cherchions notre pain ou bien que nous mourions de faim 1 Ah que j'ai donc du mal- heur d'avoir un garçon comme cela! Ecoule, Jean, nous som- mes obligés de nous en aller et de laisser notre maison puisque nous n'avons plus rien à man- ger I Allons, par tons, tire (ferme) la porte derrière toi, » dit la Jeanne en s* en allant. Et elle partit devafUpar un petit sen- tier qui va au côté du bois. Jean tira la porte, mais il la tira si fort qu'il l'arracha, et il suivit sa mère avec sa porte derrière sofi dos.

Quand iU arrivèrent au bois, il commençait à être un peu nuit, tU entendirent des hom- mes, ils crurent que c'étaient des voleurs. Sans rien dire, la

1. Bouchon en bois remplaçant parfois le robinet.

Digitized by

Google

204

REVtJE DES PATOIS

tzône, Dzan la si, toudzë avwi sa pourte deri son dou.

Y'étô bian voleur que y^avèn anlandu : i tôrztzën en n'andrS pe fére a sèpa. I vôn- ceron dzusteman u pëye du tz6ne q\ï6 étèn le Dzan é U Dzône.Y'alemeroQon grou feuve é i se mitron a fére pu de Trequi.

Pandan que voleur déme- nèn pu, Dzan de la Dzône preni anvëye de pici, al i de- yi a sa mère. « Pice don, çrou bredèn, pice don ! » E Dzan pici drë dan la fonte quevo voleur fayèn zieu pu. I dëye- ron teu: t Démené! démené, c*é la grâce de Dieu qui tombe dedan ! »

On moman apré^ Dzan qu'avô toudzë sa pourte deri son dou deci a sa mère : u A ! se te savô, ma mère, que celé pourte me tzardze. Mé, grou bredèn, léce-la don tzére ! »

Dzan léci tzére la pourte dzuste u m6man que le cuizeni

Î^ôtô pu é que léz 6tre vo- eur contèn l^ardzan qu'i venèn de vola ; é le tzéci (ou tzàyi) déçu le mangue de la menure, ce que fi cèpa la langue u pouvre (1) cuizeni san le fére pwèn d'ôtre !

voleur crâyeron que y'étô le diàbe que tzàvo déçu. I se sôveron teu, celu qu'àvô la langue cèpa le deri an breuyan c*man on viô, ce que fi ancô pou èz ôtre.

Quan le Dzan é la Dzône viron que voleur étèn parti de t)on, i déçandron de déçu zieu tzône, i ramôceron Tardzan que voleur avèn ublëyi é

rô- da

Jeanne monte sur un chêne^ Jean la suit, toujours avec sa porte derrière son dos.

C'était bien des voleurs quHls avaient entendus: ils cherchaient un endroit {une place) pour faire à souper. Ils vinrent juste au pied du chêne étaient le Jean et la Jeanne, ils allumè- rent un grand feu, et ils se mi- rent à faire des bouillies de blé de Turquie (nuOs).

Pendant que les voleurs muaient les bouiUies^ Jean la Jeanne prit envie de pisser, il le dit à sa mère. « Pisse donc^ gros bête! mais pisse donci » it Jean pissa juste dans le chaudron les voleurs fai- saient leurs bouillies. Ils di- rent tous : « Remuez ! Remuez ! c'est la grâce de Dieu qui tom- be dedans ! »

Un instant après, Jean qui avait toujours sa porte derrière son dos, dit encore à sa mère : c Ak ! si tu savais, ma mère,

Îue cette porte me charge. !ais, gros bête, laisse la donc tomber! »

Jean laissa tomber la porte juste à Pinstant le cuisinier goûtait les bouillies et que les autres voleurs comptaient Var- gent qu'ils tfenaient de voler y et elle tomba sur le manche de la spatule, ce qui fit couper la langue au pauvre cuisinier sans lui faire point d'autre mal (2).

Les voleurs crurent que éé- tait le diable qui leur tombait dessus. Ils se sauvèrent tous, celui qui avait la langue cou- pée, le dernier, en beuglant comme un veau, ce qui fit enco- re davantage peur aux autres.

Quand le Jean et la Jeanne virent que les voleurs étaient partis to}U de bon (réellement), ils descendirent de sur leur chê- ne. Us ramassèrent l'argent que

I . Dans le sens de mendiant, on dirait puvre.

nard

2. [Cet épisode rappelle le passage du Pèlerinage Renart, Ber^ ird rarchiprétre se laisse choir de son arbre sur les loups,] L. C,

Digitized by

Google

GOMfiIRR. GOMTBS EK l^ATOIS DB GERMOLLBS 205

y'uron pe vivre tranquileman la reste de zieu dzô.

LE PIC E LA PUZ6.

Tkxà ènne vôe on piu é èn- ne puze qa'ëtèD marëyi anson- èo. le piu mur é la puze piur.

Y*aTd a coûté du qu'ô la paze bélô ènne tzire ciue Tantan- di, le la deci : u Qu é que t'ô, puze, que tu piur? Â bèn, le piu é inour ! Pusque le piu é mour é que te piur, dze TE danei. » Le ban que se f rô- rd a coulé de la tzire deci : < Qu*é que t*ô, tzire, que te dan- ce? À bèn ! le piu é mour, la puze piur é m6e dze dan- ce! Môe, dze va m*écarque« rala ! n Le verou qu'étô a la poarte,que vi le ban que s'écar- quevalôyle demandi : « Qu*é que tô, ban, ^ue te t'ècarquevale? Le piu e mour, la puze piur, la tzire dance, é mèe dze m*ecar quevale. E bèn m6e dze va verota. » On meuyan que pôçd dan la c6r pe prandre eooe pôlàve demandi u ve- rou : » Qu que t'ô, verou, que te verôte ? A bèn le piu é moar..., etc. ! Pusque y'é sau, dziB va m'épieumaci ! » E le meuvan ali vova dan le pra, se puzl déçu le sôze qu*é da* coule la fonténe é se miti a >*épieumaci ! La fonténe que l'avisé fére le demandi : « Qu'é que t*ô, meuyan, que te t*épieu- Bttce?^Tè le piu qu'é mourja puze, etc. ! E bèn môe dze ^ séeti ! » (3)

La Twènnète que venô tzor-

)

les voleurs avatent oublié et ils eurent pour vivre tranquille' ment le reste de leurs jours.

LE POU ET LA PUCb(I).

H y avait une fois un pou et une puce qui él^Uent mariés en semble, mais le pou meurt, et la puce pleure.

Il y avait à côté du lit la puce pleurait, une chaise qui Ventendit^elle lui dit : c Qu'as- tu, puce, que tu pleures? Eh bien! le pou est mort! Puisque le pou est mort et que tu pleu- res, je vais danser, » Le banc qui se trouvait à côté de la chaise, dit : c Qu*as-tu, chaise, que tu danses ? Eh bien ! le pou est mort, la puce pleure et moi je danse ! Moi je vais trébucher (2) ! ^ Le verrou qui était à la porte vit le banc qui trébuchaU,lui demanda mQu as* tujbanc, que tu trébuches?— Le pou est mort, la puce pleure, la chaise danse, et moi je tré- buche. — Eh bien, je vais ver- rouiller ! » Un milan, qui pas- sait dans la cour pour prendre une poulCy demanda au verrou: M Qu^as-tu, verrou, que tu ver-- rouilles?^ Eh bien! le pou est mort,..,, etc... ! Puisque c'est cela, je vais me plumer! >> Et le milan alla là-bas dans le pré, se posa sur le saule qui est à côté de la fontaine et se mit à se plumer ! La fontaine, qui le regardait faire, lui demanda : c( Qu'as-tu, milan, que tu te plumes? Eh bien! le pou est mort^ la puce, etc..,. ! Eh bien, moi je vais tarir (ou sécher).

Antoinette qui venait cher-

i. [Cf. Romama, Vf, 244.] L. C.

2. u Trébucher ne donne pas le sens d*êquarquevala,<m[ veut dire «faire du bruit avec ses jambes comme un cheval qui tombe. »

3. La racine de sôeti est «dé = « soif » .

Digitized by

Google

â06

nsVUB DttS PATOtS

Ui de Téye pe fére le oan, demandi a la fonténe : « Qu'é que V6, fonténe que t*ô Bôeté?

A bèD le piu é mour... etc.

Pusque y'é san, dze va cr6yi tepèn. »> E la Twènnon crôyi se dou tepèn !

Quan le revènci a la mwizon, son père lademandi : «Twènnon, c'man qu'i que le ne m'apour- le pwèn d*éye?— A! le piu... etc...é môe dz'é côça tepèn ! A bèn si le piu .. etc, môe dze va rotzi ma pôle a la c6r. » E a rotzi sa pôle a la c6r!

LA TZACB U LOU

Ënn* an-néy a la fèn se- nâye, on lou mandzô teu mwiton u père Dzanou. On 86e Dzanou deci a sa fône : « I fôdra pretan éçàyi de tué celé soie béte ! E bon t'irô a l'és- pèr é te le teuverô. 0 ! te di Dèn, t6e, 1 m annouye de y'ala su, vèn avwi môe e pi cfz'yi- ré. »

La Marëye, mie n'étô pouruze, ali teu sôe a Tés- pèr avwi sVôme, i ne vi- ron p6 le lou ; é u b6 de ui dz6 le père Dzanou ne voli pôi retor- na.

Le san-madi, la Marëye Vali t6te suie, le trôvi le lou é le le tuï bian !

Quan le revènci, le révëyi vite s*n*ôme : « Live-te tôtzuite p*ala qu*ri le lou, dze vèn de le tué. »

Y'apourteron le lou a la grand- ze é 1 vènceron se cutzi. Dza- nou deci a sa fëne : « I ne f6 f»ô dêre que y'é sôe qu'a tué le ou, di don que y'é môé, pa ce que noté vôezèn,le père lôdon é léz ôtre me farèn trô anradzi. Alon ! s*i te se piézi, dze d*ré que y'é tôe que l'a tué. »

Le pouvre père Dzanou savO bèn que sa fëne deré bèn de

cher de l^eau pour faire le pain demanda à la fontaine : a Qu^ae* tujontaine^que tu as séché? Eh bien ! le pou estnwrt.... etc. ! Puisque c'est cela, je vais cas- sermespots! » Et Antoinette cassa ses deux pots !

Quand elle remnt à la maison, son père lui demanda : « Antoi- nette, comment cela se fait que tu ne m'apportes point éTeauf

Ah ! c'est le pou,.,, etc.., et moi f ai cassé mes pots! Eh bien site pou.,., etc.., moi je vais fêter ma pâte à la cour ! > Et il jeta sa pâte à la cour !

LA GHA38I AU LOUP

Une ànnée.à la fin des semait- leSf un loup mangeait tous les moutons du père Jean. Un soir Jean dit à sa femme : t H fau- dra pourtant essayer de tuer cette vilaine bête. Eh bien^ tu iras à Vaffât et tu le tueras!

Oh! tu dis bienAoifmais cela m'ennuie d'y aller tout seul, viens avec moi et alors j'irai! >

La Marie qui n'était pas peu- reuse alla tous les soirs à Voffût avec son mart, mais ils ne vi" rent pas le loup, et au bout de huit jours, le père Jean ne voulut pas y retourner.

Le samedi, la Marie y alla toute seule, elle trouva le loup^ et elle le tua bien !

Quand elle revint^ eUe éveil- la vite son niari: c Lève-toi toui de suite pour aller cher^ chérie loup ; je viens de le tuer.

Ils apportèrent le loup à la grange et ils vinrent se coudier. Jean dit à sa femme : *i 11 ne faut pas dire que &est toi qui as tué le loup, dis donc que c'est moif parce que nos voisins, le père Claude et les autres,me fe- raient trop enrager! Allons! si cela te fait tant plaisir Je di- rai que cest toi qui Cas tué. »

Le pauvre père Jean savait bien que sa femme dirait bien

Digitized by

Google

COltBlBR. CONTES SK ^ATOIS 1>B OfiRliOLLBS Wl

même que y'élô lëye qu'avô tué le lou, l*élô bèD éri c*inan lés dire, \% ne pevô ampétzi sa langue d'ala.

Pandan que la Marëye dre- mô, le père Dzanou se levi barman, al ali qu*ri on pyèn baçan d*éye q'ua vreci dan le yë, bian a coulé de sa fêne, é on petron déçu sa tzemize.

Quan i fi le matèo, que le se révëyi, le cru que l'avô pici Q : « Elà I n*6me,dz'é bian pici u y6, te n'i dero p6,léz ôlre me larèn bèn tr^ dévyi. Akeute, dse vu bèn nan ran dêre, le ne derô éri que y'étôe qu*a lue le loul N'àyepô pou, dze ne tu ran endëre! m

C^mansu dsô él6 èiin' diroanl- 16, le père Dzanou ali a la mëce. Al am u bôr on p'I'on trô de bonure, é a sa seli yova déçu le ban qu*é devan le père Dzàc : a le mili a raconta c*man al avè bian tué le lou 16 su. c Tendre le vôe apré la mëce, al é delé dan nôi* grandze, y'é on bio, dze ne pdyo côzi Ta- porta. »

Dzuste a su moman, la Ma- r^e j>ôç6éri qu'alô a la mëoe : « 0 que de van t que le deci. -*Alon, euize te don, sM zy'a de nn, y'a bèn éri otizuze dan ton 1 » que répondi le père

LA LIVIIR AN90RCKLA

Le père Françde éid on bon keoré, al émô on pHion Irô la Uaoe. Teute dimantze, &pré la méee^ a pron6 son fuzi é al alô fére on tôr du coûté de la Ruzire é du Bou de Rolze; é «OYan a n étô reveni pe dëre vépre,é tzantu élèn dobled- n de dëre su. I finitroo P*élre anneuyi de su métier.

tout de mime que c'était elle qui avait tué le loup, elle était bien, aussi comme les autres, elle ne pouvait pas empêcher sa langue d'aller.

Pendant que la Marie dor- mait, le père Jean se leva tout doucement^ il alla chercher un plein bassin d'eau quHl versa dans le lit à côté de sa femwe^ et un peu sur sa chemise, Quana ce fut le matin, qu'elle ^ éveilla^ elle crut qu'elle avait pissé au lit : « Hélas ! mon homme, fai bien pissé au lit, mais tu ne le diras pas, les autres me feraient bien trop endéver. Ecoute, je veux bien ne rien en dire^ mais tu ne diras pas nan plus que if est toi qui as tué le loup ! If aie pa* peur ! je ne veux rien en dire ! »

Comme ce jour était un di- manche, le père Jean alla à la messe. Il arriva au bourg un j)eu trop de bonne heure, et il s^assit là- bas sur le banc qui est devant le père Jacques ; il se mit à conter comment il avait bien tué le louptoutseul. « Vous viendrez le voir après la mes- se, il est là-bas dans notre gran- ge, c'est un beau l je ne pouvais presque pas l'apporter ! >

Juste à cet instant, la Marie passait aussi, qui allait à la messe : t Oh î Que de vent ! dit- elle l Allons, tais-toi, s'il y a du vent, il y a bien autre chose dam ton Ut ! » lui répondit le père Jean,

LE LlèVRB ENSORCELÉ

Le père François était un bon curé, mais il aimait un peu trop la chasse. Tous les dimanches après la messe, il prenait son fusil, et il allait faire un tour du côté de la Routière et du bois de Roches ; et souvent il n'était pas revenu pour dire les vêpres, et les chantres étaient obligés de les dire seuls* Ils /!•

Digitized by

Google

-^06

RBVUB DES PATOIS

Le père Benèe qu*étô on ma- lèn é que conTétzô bian se- gré, voli fére ènn* farce u keu- ré, a n'an deci ran a preçône.

La dimanlze apré, cman d*abilude le keuré va a la tzace a trouve ènu* grouce livre, al la fou on cou de fuzi, i ne la pwèn de ! A retzardze son fuzi, é on môman apré a vôe ancor la livre quétô s'ia déçu son eu é que se fAyô la barbe avwi se pâte de devan.

A s'annapretze ancôr on cou é la tire san la fére pwèn de mô. La livre ne se sôvi toudzë guère Ivvèn ! Anfèn le keuré fi se bian qu*al uzi tôte sa poudre san pevùe tué la livre. A vi bèn que 1 étô ansorcela. A revèn ci a la keure, retzardzi son fuzi é bénitzi le cou. Apré a retorni v6e la livre. L'étô toud- zë a pu pré a la même andrë : a s*an aprelze, lalini'e bian é sare le dzakyon. Su cou i la co-

{>i ènn' tzambe de devan. e se sôvi bèn toudzë é le keu- ré ne la revi pô.

Quan a san vènci, i latandèn pala vôe le père Benôe qu'étô côzi mour. Al y*ali tôtzuite. Le père Benôe élô an éfé bian malade, negueun ne savô ce qu*al avô! Le keuré le b&yi le deri sacreman,é an Ti bâvan, a vi qu*i le mancô on bra. A dévini bèn tôtzuite ce que

Îf'ètô que sa livre ansorcela! é e père Benôe le déci bèn éri avan de meuri que y'étô lui.

Dépi su tan le père Françôe ne retomi pieu a la tzace.

nirent par être ennuyés de ce métier !

Le père BenoU qui était un malin {rusé} et qut connaissait bien des secrets, voulut faire une farce au curé, mais il n'en dit rien à personne.

Le dimanche suivantj com- me d'habitude, le curé va à la chasse, il trouve un gros lièvre, il lui tire un coup de fusil, mais il ne lui fait point de mal! H recharge son fusil, et, un ins- tant après, il voit encore le liè- vre qui était assis sur son der- rière et qui se faisait la barbe avec ses pattes de devant, IWen approche encore une fois, et le tire sans lui faire point de mal. Le lièvre ne se sauva tou- jours guère loin. Enfin le curé fit si bien qu'il usa (brûla) toute sa poudre sans pouvoir tuer le lièvre. Il vit bien ju*il était ensorcelé. H revint a la cure, reclwrgea son fusil et bé- ntt le coup. Après cela, il re- tourna vers le lièvre. Il était toujours à peu près au même endroit : il s'en approche,le vise bien et presse la délente. Cette fois, il lui coupa une jambe de devant, mais il se sauva bien toujours, et le curé ne le vit plus.

Quand il s'en vint, on Vatten- daitpour aller voir le père Be- noit qui était presque mort^ H y alla tout de suite. Le père Be- noU était en effet bien tnalade, mais personne ne savait ce qu'U avait. Le curé lui donna le der- nier sacrement, et en le lui don- nant, il vit au'il lui manquait un bras. Il devina bien immé- diatement ce que c'était que son lièvre ensorcelé! et le père Be- noit lui dit bien aussi avant de tnourir que c'était lui.

Depuis ce temps, le père Fran- çois ne retourna plus à la ckas

Digitized by

Google

G03IBIBR. COMTEd ^ PÂT0t8( DE GERMOLLKS %^

LE SANTBGiNON.

Oo di6 dan ënne cetë^re co- mnoe, i se trôvi on Sanlen'on é doa nioncieu dan la même ôbèrdze.

A goûta, la cuizenire sarvit- xi antre ôtre tzuze on grou pôle è dou pèndzon.

Gou moncieu se sarvitron Je premi, i preneron tzacon on pèndzon. Le Santenron que léz avixô fére ne savô ancô trô que dëre, a ne répouri pô: « A ! y'é don tzacon s' n'wazîo?» É aa dran san a prenl le polé dan s'n* aciète é a le mandzi tôt an pyèn !

K'roan i n*avô gran ôtre fricô, dou moncieu feron bian alrapa, /avèn tour é i ne deyvtron ran. apré goûta, avân de prendre zîeu café,y*ale- roD à Tètrôb^e é i côperon la queuve du meule u Santen'on.

Paodan qu*i prenèn zieu café, le Santen'on ali éri vôe son meule. Quan a vi gu^al avô la queuve c6pa, a dévini bèn tôt- fuite que que Tavô fa san. A preni son k*tiO é a fandi lagour- uze é dou tzevô moncieu tanc que côzi a la cëme de la tête. Â retorni moncieu é a se miti a rire : t A ! a ! a ! se savô I voté dou tzevô an bèn tan ri de vôe que mon meule avô la queuve copa qu*i se son fandu la gueule tan qu*é deovez orëbe !

LB LOU t LB RElf A

^ Enne vôe le Lou é le Rena 8*aQtandron pe fére on viar de môeti. K'man su viar étô Iwén de

LE 8AU«T-IGN0N ^1).

Un jour dans une petite com- mune, il se trouva un St-Ignon et deux messieurs (2) dans la même auberge.

A dîner, la cuisinière servit entre autres choses un gros pou- let et deux pigeons.

Les deux messieurs se servi» rent les premiers, ils prirent chacun un pigeon. Le Saint- Ignon qui les regardait faire ne savait pas encore trop que dire^ mais il ne s'effraya pas: Ah! c'est donc chacun son oiseau ? » Et en disant cela il prit le pou- let dans son assiette et il le man- gea entièrement.

Comme il n'v avait pas beau- coup d'autres plats, les deux mes- sieurs furent bien attrapés, mais ils avaient tort et ils ne dirent rien. Mais après dîner, avant de prendre leur eafè, ils allè- rent à Vécurie et ils coupèrent la queue du mulet appartenant au St-Ignon.

Pendant qi^ilspi^enaient leur café, le Stlgnon alla aussi voir son mulet. Quand il vit qu'il avait la queue coupée, il devina bien de suite qui lui avait fait cela, il prit son couteau et il fendit la bouche des deux che- vaux des messieurs jusque pres- que au haut de la tète, il retour- na vers les messieurs, il se mit à rire : n Ha! ha! hat si vous saviez ! vos deux chevaux ont bien tant ri de voir que mon mulet avait la queue coupée, ^'ils se sont fendu la bouche pisqu'aux detix oreilles.

LE LOUP ET LE RBffARO (3).

Une fois le hup et le renard s'entendirent pour faire un éco- buage de moitié.

Comme cet éeobuage était

1. Sl-Ignon : habitant de la commune de St-Igny-de-Vers.

2. Probablement deux commis voyageurs.

3. [Cf. Bmania, VIU,596,] L. Cf.

BEV. D. PATOIS. H

Digitizedby

Google

âio

tlBVtnS BKS PkfOtB

zieu mwizon, i pourteron a goû- ta. I pourteron on tepèn de mi é ènne dôzon-ènne de gôfre.

Le Rena au'é fénvan égor- man fi bèn aastou 16. Via ce qu'a fi pe ne Iravà'i : a fi samb'an auequecoo lecrëye é répon : « !... A bèn dz*i Tal »

Le Lou demandi ce que y*é : tf 0 1 7*é mon frère Dzan que me crêye p*étre paron-èn, dze va vile y'aia, é dze revendre pe vi- te encdr A fi samb^an de parti, al ali dan ènne petëte cad6ie qu'Ôy*avèn mi zieu goûta, é a mandzi trèe gôfre avwi du mi.

Quan a revènci, le Lou le de- mandi k*man q^u*al avô apala son fiu : c Mimi premi ! »

Tôt é dou contineuveron de piéci, le Bena se lôci bian vite, é a fi ancore k*man le ore- mi cou : « ! A wi ! a Dèn dz*i va tôtzuite I » Ë a dêyi u Lou : « Y'é bian la fëne a no- ton Flebè quevèn d'acutzi,éi me cr6yan p*étre paron-èn !

E al ali ancôr vôe le tepèn de mi é gôfre. Çu cou, y étô on Mimi segon qu*avenô deba- tizi.

Enne trôezième vôe a retorni vôe le tepèn de mi.

Anfèn midi arvi é dou piéçu de viar aleron goûta, 1 ne tzômô côzi pieu de gofre é ancôr mwèn de mi.

Le Rena deci u Lou : t T*ô trav&yi que môe, mandze ce que tzoume, dz'atandré bèn! Matan que y'é premi t^e quéque tzèn que noz ara mandzi nô- ton goûta. B

Le Lou ne compreni qu'é qu^étô le voleur, é a gout'on a n dobledzi de se sara ancore la crépi re.

loin de leurt mations ils porté- rent à diner. Ils portèrent un pot de miel et une douzaine de gaufres.

Le renard, qui est fainéant et gourmand, fut bientôt las. Voilà ce qu'il fit pour ne pas plus tra- vailler. Il fit semblant que quel- qu'un rappelle, et il répond: HélEh bien, j'y vais ! »

Le loup demanda ce aue (fest : Oh! c'est mon frère Jean qui m'appelle pour être parrain, je vais vite y allerM je reviendrai

flus vite encore t 9 II fit sem^ lant de partir,mais il alla dans une petite cabane ils avaient mis leur dîner, et il mangea trois gaufres avec du miel.

Quand il revint^ le loup lui demanda comment il avait nom- mé son filleul : « Mimi (1) pre- mier \ »

Tous deux continuèrent de piocher, mais le renard se lassa oien vite, et fit encore comme la première fou : u t Ah oui! Mih bien, j'y vais tout de sutte î > Et il dit au loup : c C'est Men la femme de notre Philibert qui vient d^ accoucher, et ils m' appel- lent pour être parrain ! b

Et il alla encore voir le pot de miel et les qaufres ! Cette fois, c'était un Mimi {{) second qu'il venait de baptiser.

Une troisième fois il retour- na voir le pot de miel.

Enfin midi arriva et les deux piocheurs d^écobuage allèrent dîner, mais Une restait presque plus de gaufres et encore moins de miel.

Le renard dit au loup : « Tu as plus travaillé que moi, man- ge ce qui reste ,j' attendrai bien î Frobaolement que c'est par quelque chien qui nous aura mangé notre diner. »

Le loup ne comprit pas qui était le voleur ; et à goûter ^ d fut obligé de se serrer encore la ceinture.

U Pour rendre exactement il faudrait dire Miêl-n^ieL

/Google

Digitized by '

CiOlIfiteR. 0ONTS8 EN PAtOÎB DB âBRMOLLBS 2ii

LE COUTAN DR ClUIfl.

LE COUVENT DE GLUNY.

Légende

TàTÔ dan le tao on four cou- Ttn de mwèn-ne a la cême de Sèn RigÔ, é Sèn Higô élô yon de celé mwèn-ne.

A|>ré la mour de çu gran sèo, i vènci si tèleman de mwèn- ne dan çu couvan qu'i n'i pôyèn pieu teu leni.

Yon de celé mwèn-ne qu'élô maçon è que s^apalô Brenou deei : « I bôLi ènn*dtre cou- vai) î \Vi, qu ô qu'i le bôliî E bèn I dze va carâyi mon marUÔ ann^èr, é qu'ô a tzara bdtttran su noviô cou- nn. »

Brenou rotzt don son mart^'ô de maçon qu'ali tzére qu'ô é Ciani asture.

Awi dôzSz ôtre mwèn-ne^ i boUtron le couvan de Ciuni !

LE p'tON et la p'TONB

EnD*6me s'apalô P'ton é sa fene P'tône.

On dzô qu*i trftyèn de rave, le P*ton qu'ali fére a goula. Qoan le goûta fi pré» a crëvi la P*i6ne pe veni goûta, la P'tôae ne vènct é le irâyô toadzêde rave.

Le P*ton nanvri on lou pe fére pou a la P'tône ; le lou De voli pO fére pou a la P'tône, éle Myô toudzë de rave.

Le P*ton nannî on izèn pe mourdre le lou« le tzèn ne ▼611 mourdre le lou, le lou ne vôli fére pou a la P'tône, ^ le trftyô toudzë de rave.

Le P'ton nanvTî on bôton pe batre le tzèn ; le bôton 06 v6i) batre le tzèn, le tzèn

Il y avait dans le temps un grand couvent de moines a la ci- me du Saint-Rigaudf et Saint Rigaud était un de ces moines.

Après la mort de ce grand saint, il vint tellement de moi- nes dans ce couvent qu*ils n'y pouvaient plus totu tenir.

Un de ces moines oui était ma- çon et qui s*appetatt Bemou dit : c H nous faut bâtir un au- tre couvent t Oui, mais fautH le bâtir f - Eh bien, je vais lancer monmarteauen l'atr, et il tombera, notis bâti- rons ce nouveau couvent ! »

Bemou jeta donc son mar- teau de maçon, qui alla tomber est Cluny a Vheure actuel- le.

Avec douze autres moines, ils bâtirent Vabbaye de Cluny.

PETON ET fA FEMME

Un homme se nommait Peton et sa femme Petonne.

Un jour qu'ils arraehasent des raves, ce fut Peton qui alla faire à diner. Quand le Aner fut prêt, il appela sa femme pour venir dîner^ mais la PeUnme ne vint pas, et elle arrachait tou- jours des raves.

Peton envoya un Ump pour faire peur à Petonne, mou le loup ne voulut pas faire peur à Petonne, et elle arrachait tou- jours des raves.

Peton envoya un chien pour mordre le loup ; mais le chien ne voulut pas mordre le loup, le loup ne voulut pas faire peur à Petonne, et elle an*achait tou- jours des raves.

Peton envoya un bâton pour battre le chien; mais le bâton ne voulut pas battre le chienf k

Digitized by

Google

212

REVUE t)B8 PATOIS

ne Yoli...etc. .. é la P'tôDe tràyô toudzë de rave.

Le P'ton naDvn du feuve pe brûlé le bôton ; le Teuve ne voli brûlé le bôton, le bôton ne vôlî tapa... etc.. é la P'iône trâyô toudzë de rave.

Le Fton nanv^i de l'éye pe tué le feuve ; l'éye ne voli po tué le feuve, le feuve ne voli po, etc.... é la Ftône trftyô toudzë de rave.

Le P'ton nanvri dou bu pe bèere l'éye ; dou DU ne vôleron bôere l'éye, l'éye ne voli po tué le feuve, etc.. é la P*tône trâyô toud- zë de rave.

Le Fton nanvn on dzu é gu'on pe iftyi bu ; gu'on ne vôleron lâyi bu ; bu ne vôleron pô. etc., é la P'iône trftyo touazë de rave.

Quan le P*ton vi 8an,a nanv'i ra pe rondzi guron ; ra se mitron a rondzi gu'on , guron se mitron a Iftyi bu, bu a bôere l'éye, Vèye à tué le feuve, le feuve a brûle le bôton, le bôton a bàtre le tzèn,le tzèna mourdrele lou, le lou a fére pou a la Ftône.

La P'tone se miti a côri, é si dépi su moman le ne s'é arê- te, le cour encô toudzë !

cou DE ZfKU

Twèn-non étô on bon garçon, m^ a n'étô pe malèn. Ai ftv^ bian anvëye de se man^i, a ne savo k'man i falô fère p'ala cortizi. Son père le y anseunri : < Quan t'irô vôe fëye, te derô de petete bé- tize, n^anceri pe rére rire. »

Le même sôe mon Twèn-non ali vôe fëye, é a dëyi

ehien ne voulut,.,, etc,„et Pe' tonne arrachait toujoun des ra- ves.

reton envoya du feu pour brûler le bâton ; mais le feu ne voulut pas brûler le bâton, le bâton ne voulut pas frapper, etc... et Petmne arrachait tou- jours des raves.

Peton envoya de Veau pour éteindre le feu ; mats Veau ne voulut pas éteindre le feu, le feu ne voulut pas, etc.... et Peton- ne arrachait toujours des raves.

Peton envoya deux bomfs pour boire Veau ; mais les deux bœufs ne voulurent pas boire Veau, Veau ne voulut pas tuer le feu, etc.. et Petonne arrachait tou- jours des raves.

Peton envoya un joug et des cordes wmr Iter les bœufs; mois les cordes ne voulurent pas lier les bœufs; Us bœufs ne voulu- rent pas, etc.. et Petonne arra- chait toujours des raves.

Quand Peton vit cela, il en- voya des rats pour ronger les cordes : les rats se mirent à roti- ger les cordes, les cordes se mi- rent à lier les bœufs, les bœufs à boire Veau, Veau à éteindre te feu, le (eu à brûler le bâton, le bâton a battre le chien, le ehien à mordre le loup, le loup à fairepeur à Petonne.

Petonne se mit à courir, et si depuis ce moment elle ne s'est pas an^êtée, elle court encore toujours!

LES COUPS d'yBLTC

Antoine était un bon garçon, maisiln'était pas desplus rusés. Il avait bien envie de se marier, mais il ne savait pas comment il fallait faire pour aller cour-^ tiser. Son père le lui enseigna: < Quand tu iras voir les nlles, tu leur diras des petites bêtises, des niaiseries pour les faire ri- re». >

Le même soir mon Antoine alla voir les fUles, et il leur dit

Digitized by

Google

GOMBIER. CONTES EN PATOIS DE GERMOLLES

pelêle bétîze é nranceri. TO te 8ôe a deci : c De Q*lëve bétize, de nTanceri ! de Q*tëve etc.» féye rëyeron bèn, j lepreneron p*0D bredéo qtt*al étO bèn an éfé, é i se môqueron bian de s6e.

Le ]andemaD al i raconti a son père. « Mé, nran aue Té, i n^épôc'man san qu'i falôfére! di q\xi son brôve, que lézéme bian,D6 baye de cou dezieu.nô pènce teton, 1^ ambrace, é te va vôe qui t*è- meran bèn ! é qu'i se marëye* ran bèn avwi tôe. »

Twëo-QOD ne compreni p6 k^man i fald fére pe b&yi de cou de zieu é fôye : < Si dze r6tze méz ieu, dze ne va pieu Tôe ciar! > Ë v*ia ce qu*a ràyi: avan d*ala vëyî, al antre a Tëtrôbe é mwiton, son père avô ènne dôzon-èone de faye^ a léz avanti léz ieu a teute,* é a parti vôe fêye avwi ç'iéz ieu dan sa potze.Sû cou a n'ali u même andrê que la premire v6e.

Quan al arivi é qu*a fi s'ta» a se miti a san-yi séz ieu de fâ^e pandan qu*a dêyô é fêye ^u'i son bian brôve, au a léz eme bian ! quan a voli pènci teton a yeune, a pènci se four que le*se roili a crëyi, le se relôrni et le le fouti ônne zifle.Twèn-non fi dôbiedzi de se 6Ôva.

Pandi su tan, son père au*avô antandu se fftye que poucèn de cri k'man8*nô léz avôétran-yi, ali vôe ce que y'avèn, a preni èone lampe é al antri a l^étrôbre.

Quana vi que y*avén toute léz ieu avanta, a deci : « 0 ! le bredèn, y'é bian lui qu*m'a fa su cou. dze le leuveré quan a re- vendra. >

A preni on grou tracion, é a se catzi deri le portô pe lataa-

âiâ

des petites hètueê,dee niaieeriet. Tout le soir il dit : c Des petites bêtises, des niaiseries, des peti- tes etc. . . » Les filles rirent bien, mais elles le prirent pour un idiot qu'il était bien en effet, et et elles se moquèrent bien de lui.

Le lendemain, il le raconta à son père. ^Mais, niais que tu es, ce n'est pas ainsi quilfalUiit faire! On leur dit qu'elles sont jolies, qu'on les aime bien, on leur donne des coups d'yeux, on leur pince les seins, on les em* brasse, et tu vas voir qu'elles t'aimeront bien! et qu'elles se marieront bien avec toi, »

Antoine ne comprenait pas comment il fallait faire pour donner des coups ayeux aux ^lles : « Si je leur jette mes yeux, je ne vais plus voir elatrt » Et voilà ce qu'il fit : avant d'aller veiller, il entre dans l'ètable des moutons, son père avait une douzaine de brebis, il leur arracha les yeux à tou- tes, et il partit voir les filles avec ces yeux dans sa poche. Cette fois il n'alla pas au même endroit aue la jfremière fois.

Quand il arriva et qu'il fut assis, il se mit à jeter des couvs d'yeux de brebis pendant au il disait aux filles qu elles sont bien jolies, qu'il les aime beaucoup ! Mais quand il voulut pincer les seins à une, il pinça si fo/i*t quelle se mit à crier, elle se re- tourna et elle lui donna une gi- fle, Antoine fut obligé de se sau- ver.

Pendant ce temps, son père qui avait entendu ses brebis qui poussaient des cris comme si on les avait eniranglées, alla voir ce qu'elles avaient, il prit une lampe et il entra à l'ètable.

Quand il vit qu'elles avaient toutes les yeux arrachés, il dit: a Oh\ le bête (idiot), c'est bien lui qui m'a fait ce coup t je U tuerai quand il reviendra. »

Il prit un gros bâton, et il se cacha deninère le portail pour

Digitized by

Google

214 RBVUB DBS PATOIS

dra ! Sitou qu*al entri, ase miti a tapa decu, se four que cou pétèDK*maadécou d*éc6çu!

Twèn-DOD se sôvi, é dépi su moman dze ne se ce qu al é déveoi.

l'attendre. Sitôt qu'il entra, %l se mit à frapper dessus, nuHS si fort que tes coups retentis^ saient comme des coups de fléau, Antoine se sauva, et depuis ce moment, je ne sais pas c$ qu'il est devenu.

SUR UNE DÉRIVATION POPULAIRE DU PARTICIPE PASSÉ

Quand j'étais à Saint-Pierre*, j'avais mou camarade Ricot, lequel n*eut jamais de chance. Il n'avait pas plu- tôt remonté sa montre qu'elle était « arrête » ; voulait-il manger une pomme, il se trouvait qu'elle était « gâte» ; voulait-il aller à la campagne, il était sûr de recevoir un aval d'eau et de rentrer tout « trempe » ; mangeait- il seulement deux livres de flageoles, il avait l'estomac « gonfle » ; portait-il seulement trois ans une redin- gote, elle était « use » ; se trouvait-il deux minutes à un courant d'air, encore bien qu'il eût deux onces de coton dans les oreilles, il avait tout de suite la gaugne « enfle ».

J'ai cité mon camarade Ricot parce qu'il n'avait pas de chance, mais à part cela, à Lyon, nous disons tous comme lui.

Il n'y a rien sans cause, et les corruptions mômes ont leur logique. Je remarque que les six participes en question ont cela de particulier qu'ils sont de véritables adjectifs, c'est-à-dire qu'ils expriment un état, une qua- lité, et non une action. Ainsi Ricot ne disait pas : « Je

(1) [Il s*agit ici du palais Saint-Pierre, à Lyon, sont installés les bureaux de Tarchitecture municipale et Técole des lieaux-Arts. Notre collaborateur Puitspelu est architecte de profession, philologue par goût, et fantaisiste par dessus tout.] l. c.

(2) a Trempe > se dit un peu partout en France,

Digitized by

Google

PUITSPBLU. DÉRIVATION DU PARTICIPE PASSÉ 316

sois aime de ma colombe ». Gomme les puristes, il di- sait « je suis aimé ». Il ne disait pas : « Cette chanson est bien chante t,mais « cette chanson est bien chantée ».

Nous disons d'une pomme qu'elle est gâte, mais nous disons d'une pièce de soie, qu'elle est gâtée (par le ca- nut). Dans le premier cas la pomme a une qualité, dans le second la pièce subit une action.

Or je remarque encore que dans tous les adjectifs féminins français, la dernière syllabe est muette : cette boule est creuse^ cette femme est grosse^ cette fleur est rose. Dans c cette joue est enflée », il y a contradiction avec les autres adjectifs. Nous avons pris sur nous de la rectifier. Si nous avions pu, sur cette forme féminine, forger un masculin, nous n'y eussions point faillis mais, en présence de l'impossibilité, nous nous sommes bor- nés a faire di enfle, gâte etc. des adj. des deux genres, comme rose, colère, légitime. On dit « ce doigt est rose, cette fleur est rose », nous pouvons donc dire < ce doigt est enfle, cette joue est enfl£ ».

Cette analogie s'est appliquée d'abord aux participes d'un usage plus fréquent. Elle se serait certainement étendue, si l'instituteur n'y eût mis bon ordre. Je le regrette.

PUITSPELU. Lyonnais.

(1) [La formation d*adjectiliB sur le radical des vefbes est un vieux procédé de la langue française, et les adjectifs n*ont pas toujours la désinence féminine. Sur « asseûrer on avait fait « asseClr ». Plusieurs des mots signalés ici se retrouvent dans les dialectes du midi. Vo- yet le Didûmnaireà^ Mistral aux mots enfle, gaunfle, gaU, trempe,

KM.] !.. C.

Digitized by

Google

216 U£VU£ DE8 PATÛlâ

LA BONNE FEMME AUX CENT ECUS

CONTE DE LA HAUTB-BRBTAONB (1).

(inV avait eune fa eun jieiine gars et eune jieune fille, sa sœu, qui demeuraeDt o leu tante qu'été ben veille et qu'avait cent éçus dans D'un vieux bas danp le fond de son ormouére.

L jieune gars partit fère son tour de France et sa sœu restît o ta tante.

Quand le gars eut son tour y revègn (revint) et demandit à sa sœu eyou qu'été leu tante.

Ah mon pauv'frére, que dit la fille, ol est enterrée de cette mê- riennée (après-midi),

Et les cent écus?

Dam, mon gars, et les cent écus aussi, ol avé dit comme cela que quand o moûré o voulé que n'on mette les cent éçus o ielle dans sa ch&sse.

Ibécile, je n'té creyas pas si béte, tu aras ben mieux d'ies garder pour nous, et si cu*y renonce pour ta part> j'vas t'aller les chercher pour mo (moi).

Quand y fut nit (nuit), i'prit eune bêche et allit dans Tcimetière et déterrit la bonne femme et trouvit les cent éçus o tout (avec elle).

Durant qu'y travaillé, i'passi par cimetière, un voleu o iun pour- ciau eue (tué), qu'il emportait dans n'eune pouche. Quand y vit un homme qui travaillé la nit (nuit) dans le cimetière^ il eut poûe (peur) et j'tit (jeta) son fée (faix) et s'ensauvit. Quand c'est qu'laute vit la pouchée, il allit va (voir) c'qué c'était et quand y vit que c*té un pourciau :

Ah v'iè mon affére.

11 ôtit le pourciau de d'dans la pouche, mit sa tante à la place et s'en allit do (avec) l'pourciau sur son dos.

Queuque temps après, i'voleu s'dit qu'i' n'avé ren vu et que les môres (morts) n'ervenaint point. Fr'tournit dans l'cimetière et trou- vit sa pouche : « Ah ! j'étas-t'y béte, v'ià ben ma pouche i' avait ren du tout, c'qué c'est pas moins qu'la poûe !

r r mit sa pouchée sur son dos et s'en allit.

Quand il arrivit cez (chez) H, il dit comme cela à sa femme « Lève to et m'fé d'Ja soupe ; v'ià un pourciau, et quand la soupe s'ra faite tu m'reveilleras^ mo j'vas m'coucher. »

La femme se l'vit ben vile et s'mit à délier la pouche, mais un des bras de la morte que le gas avé plée (plié) de force pour le fère entrer

(I) Publié par le Vieux Corsaire (f« SoinMfato, janvier 1886 (Com. de M. Paul Sbbillot). Le même thème se trouve avec des variantes dans un autre conte du même pays intitulé : D'un vieux cheval et d'une vieille femme. Sébillot, Contes po/mlaires, i'» série.

Digitized by

Google

SÉBILLOT. - CONTES DE LA HAUTE-BBETAÛNE 21*?

dans la poucbe vergit (se déplia) et donnil eune bonne claque à la femme qui s'ébériit (s'écria) :

Âh mon pauv'homme, mée c^est un môre que tu as dans ta pouche!

Qu'in (tiens) s'il avé été vivant j'aras pas pu Tmetle dedans.

Mée vère mée (mais oui certes) c'est eune femme*

En dame ! à c'I'heure v'ià dans un vilain cas ; mée ça ne rin, n'y a not'vouesign qui dit comme cela que n'on Ty vole ses choux. J'vas t'aller metle la bonne femme dans son clos, accorée a iun pom- mier 0 iun chou sous l'bras, et jVas li dire après que gn'y a cor une bonne femme qu'est à i'y voler ses choux.

En elTé i* mit la bonne femme à teni' rin qu'un p'tit conte un pom- mier et allit cez (chez) son vouesign.

Eh, Turaud, v'ià cor la veille qu'est dans ton clos à te voler des eboux. 0 n'na cor iun sous l'bras.

Vlà Turau qui print son fusil et qui tirit sus la veille (vieille). La v'iàchftte (tombée).

Dame mon gars, te v'ia dans d' vilains draps, eu (tu) as eue la pauv'e bonne femme-là pour un chou, eu auras pas tirer d'sus.

A mon Dieu comment fère, j*vas être guillotiné.

Non (non certes), si tu veux m'donner tras (trois) cents francs, fvas ben t'en débarrasser.

Oh la oui, j'veux ben et j'n'en dirai rin.

Vlà not voleur qui prend la bonne femme sur son dos et la porte cez Monsieur Recteur. V tapit à la porte ben fort :

Monsieur Recteur, Monsieur Recteur, lev'ous (levez vous) ben vite ; v'Ià eune femme qui va mouri' à vot' porte.

Le pauv' prèle (prêtre) se levi (leva) ben vite ; mée i ne trouvi pas ses bannes (son pantalon) et asseyit (essayait) de pouiller ses jambes dans les manches de sa soudène (soutane)...

Mée dépéch'ous don ben vite ; o va mouri* sans confession et c'est vous qu'en s'rez l'auteur (la cause).

Enfign (enfin) quand c'est que l'voleur ouït l'recteur qu'arriv', i' laissit chà (laissa choir) la bonne bonne femme.

Ah Monsieur recteur ! la v'Ia morte, et vous v'ia dans un vilain cas, mée s'ous (si vous) voulez me donner Iras cents francs et votre vieux cheva' (cheval), j'vas v'zen (vous en) débarrasser.

Monsieur recteur li dit d'entrer en espérant (attendant) qu'y montî (montât) li chercher l'argent.

Le voleur vit dans le coin du fouyer (foyer) un vieux havet (espèce de petite fourche à deux dents dont on se sert dans les campagnes pour la cuisine) qui n'avé pus (plus) qu'une dent et le démandit au recteur.

Quand il eut son argent, il amouérit (arrangea) la bonne femme comme i' put sus l'cheva' et li (lui) lii (lia) le havet dans la main, de manière que quand Tcheva' bougeait le havet l'piquait et li donnit tras ou quatre bons coups d'fouet.

L'cheva' s'ensauvit au grand galop, et tant pus qu'i' courait, tant pus que l'havet l'piquait, de manière qu'y u'sarrétit qu'ben lin (loin)

Digitized by

Google

dis REVUB DBS PATOIS

et trouTÎt dans l'bout d'un clos (champ) eyoù (où) qu't* trouvtt une pouche pleine d'avouéne que les fermiers avaint lessée (laissée) durant qu'ils t*aint (étaient) à yen en) semer dans l'autre bout.

Quand ITermier vit Tcheva* manger l'avouéne, i' criit su' la bonne femme, et comme o n'ii répondait point i' li dit : a Vieille sorcière ! tu vas t'en aller do (avec) ton cheva' », et s'mit à couri' d'ssus, i' prît son fouet par le p'tit bout du manche et Py en donnit un massacré (fa- meux) coup su' la goule.

La bonne femme chéyit (tomba) et T*là tous ses ouvriers de H dire qu'il avait eu grand tort de cuer (tuer) la pauvre bonne femme-là, qu'allait a la forge fëre raccomoder (réparer) son havet pour doux tras (deux ou trois) goulées d'avouéne.

Via l'fermier point fié (fier) qui leux dit comme cela que s'inn' voulaint (s'ils ne voulaient) ren dire,is allaint s'en aller fncasser d'zeux (des œufs) et faire la noce toute la r'ciée (l'après-midi). Les ouvriers dirent qu'i* voulaint ben.

r r'greyit (il réinstalla) la bonne femme su' l'cbeva' et donnit au cheva' tras bons coups d'fouet*

Le cheva' partit et s'arrétit dans n'un pré et s'mit à pâturer (paître) ; une bonne femme qui passit par au so (au soir) eut poûe (peur) et s'en allit dire au primetère (presbytère) que l'diaube (diable) était dans n'un pré.

Monsieur recteur ne voulait pas crère (croire) ; mée la bonne femme li dit de v'ni' o ielle (venir avec elle) et qu'elle allé li Tmontrer (le lui montrer).

Quand i' furent là, le recteur crut aussi li (lui) quVétait l'diabe^ et dit à la bonne femme et de dire et de faire dire dans la paroisse que le lendemain matin gn'i' arait (il y aurait) eune procession pour chas- ser rdémon.

Dès au matign, vlà tout ce que nV avait de veilles bonnes femmes qu'arrivaint au primetère et quand n'i' eut hardi (beaucoup) de monde, les v'ià tous partis en procession.

Mée quand l'cheva' qui n'féesé (faisait) ren dépée (depuis) huit jours (jours) se mit à sauter et à couri' (courir), quand i' vit tant d'mpnde, les prêt' (prêtres) eurent poux et s*ensauvitent, et tous ceux qui pouvaint couri' les sieuvitent (suivirent) ; n'y avé pu par drére (derrière) que les bonnes femmes o lous (avec leurs) bâtons qui di- saint en se sauvant aussi ielles tant qu'o pouvaint : Eh pourquo (pourquoi) pas s'entr'attenre (s'entre attendre); et pourquo pas s'en- tr'attenre ? »

Et je n'sé pus c'quest devenue la bonne femme et Fcbeva* après cela.

Digitized by

Google

SÉBILLOT. GONTBS DE hk HAUTE-BRETAGNE 219

PEUÇOT

CONTB EN PATOIS D*iLLE'KT-yiLAiNB {Ercé, près Liffré),

Peûçoi était si p'tit, si p'tit, qu'an joû qu*i* pleuvait, i' s'cutit (1) soû eune feille de brou (2). Sa méère huchit (3) après li pour li don- ner sa graissée (4).

Eioù quTes, Peûçot ?

Soû eune feille de brou, quT dit, et i' sortit dessous.

Une aut' fais, la vache, respé d'vous, Tavalit, et i' restit tras joû's sans sorti* d'son vent*e.

Le trasième jou', 1' sortit, et il était si ordous qu'i* faisait don- gier (5) ; sa méère le démerdit o de l'ève (6), et il allit courre par les clos. Quand i* fut lassé, i s'mussil dans n*un treu (trou) de taôpe tout cont'e eune greusse roche. Gomme i' qu*mençait à dormi*, i' ouït i'ga- lop d*un cheva'; était sti d*un marchand qui s'en venait d*la faire, et qu*était do son chien. Comme i' faisait chaA et que Tendrait était ben ombré, i* descendit de dessus son cheva', Fattachit à eune grosse arb'e, et s'assit su' la roche. Y tirit sa bourse de ses hannes (7), et commençit à compter son argent : Eune, deùhe, trfts, quat', cinque, six. Quand i' tirit sa sixième pièce, i' oyait eune voix, quasiment comme ielle d'un guersillon (8), qui disait, aussi vilement qu'un tra- quât : Eune, deùhe, trfts, quat', cinque, six ! I' recommencit diqu'à tras fais à compter, et tras fais, i' ouit la p'tite voix de guersillon. Le marchand se colérit, et i' dit à son chien :

C'est-i* taï, mon chien, qu'es à t'gaosser d'ma? Si tu requ'- mences, j'vas t'écraboui'.

r se remit à compter sa pauv'argent, et Peuçot répétit cor après li. r quit son chien , et recommencit à compter son argent, crayant que la faïs-là, i' serait ben tranquille. Mais i' ouit cor la p'tite voix de guersillon, qu^avait la mine de s' fout'e de li.

Cest 1*, ta. mon cheva', qui t'amuses & t'gaosser d'ma! tais-ta, ou ben je t'qûrai (0) tout comme not' chien.

Le marchand se remit cor à compter sa pauv'e argent, et i' ouït cor la petite voix qu'avait la mine de s'fout'e de li. V quit son cheva» et . i' s'rassit, disant comme ça :

^ A. c't'heure, j'vas ét'e ben tranquille, pisqué je sais tout sou* ici.

r prit cor sa bourse et comptit : Eune, deùhe, tras, quat', cinque» six, sans se presser, et i' ouït le p'tit guersillon qui disait, quasiment aussi vite qu'un traquet : Eune, deùhe, tras, quat', cinque, six I

Du coup, i' se colérit si dusse, qu'i' s'en serait ben roulé dans la place, r tirit son pistolet d'sa pouchette et dit :

(1) Cacha. (2);Lierre. (3) Cria. (4) Beurrée. (5) Répu- gnance. — (6) Eau. (7) Culottes. (8) Grillon. (9) Tuerai,

Digitized by

Google

2d0

ilEVUE DSS PATOIS

Queue biab'e qu*est par ici ! si je l'ois cor eune fais, 'est ma que yvas quer. Eune... deuhe... iras... quatre... cinque... six !

Eune ! deûhe ! Iras ! quafe ! cinque ! six !

r tirit son coup de pistolet, et se quit. Quand Peuçot vit qu'il était mort tout né, i* sortit de son étaupinière, et i* prit la pauv* argent du marchand.

Paul Sébillot.

CONTE EN PATOIS DE PROUVY

(canton sud de valencibnnbs)

Recueilli par M. DEVANNE Elève-maître de l'Ecole Normale de Douai (1)

LA1CHB LA M TlBTE

Ed nou joun timps^ el chi- metière Samt-Roch, à Valin- ciennes, n'étot point si bin in- terténu qu'à ch'teur, et in trou- vot des ossiaux {aux a un son entre eu et au) d'morts ed tous les côtés. A ch' t'époque-là, Bon valet et Moucfueron étote in jour à d' viser in tiéte àtiéte avec m canette ed bière din Tcaba- ret k*in appelle el Café à guer- Doules. Mouqueron qui avot inn tiote zine. i racontot ses cam- panes conte les Bédouins et i clisot que rin au monde enn porrot li faire peur. < Hin ch'monte ichi, poussipe, qui dit Bonvalet, mais à m'mote que si véyot des gins ed 1 aute monde, tronneros dins tes maronnes. Tiens, j'parie .que n'oseros point tin d aller au chimetiére éche nuit ichi, à minuit, ramasser inn tiéte ed mort et iVapporter. Ej' parie qu'si, qui ait Mouqueron; kosce que nous parions ? Inn boutèle ed cbampane à boire au café à Guernoules. Cha m' va. verras in peu {eu a un son voisin de au en patois) si j'ai peur des r' venants. >

i. Ce conte, nous a été envoyé par M. Martin, professeur & TEcole Normale de Douai, à qui nous devons encore d'autres compiunicatioQS, que nous publierons ultérieurement.

LAIS8B-L\ MA TâTB

Dam notre jeune temps, le et- metière Sainl-Roch, à Valen- cïennes, n était pas si bien en- tretenu que maintenant (qu'à cette heure) f et on trouvait des os de morts de tous les côtés, A cette époque-lày Bonvalet et Mou- cheron étaient un jour à causer tête à tête avec un litre de bière dans le cabaret ou'on appelle le Café à grenouittes. Moucheron qui était un peu grisé, racontait ses campagnes contre les Bé- douins et disait que rien au monde ne pourrait lut faire peur. « Rien de ce monde ici, possible, dit Bonvalet, mais à ma mode que si tu voyais des aens de Vau- tre monde, tu tremblerais dans tes pantalons. Tiens, je parie que tu n'oserais foint aller au cifnetière cette nutt-ei, àminuit, ramasser une tête de mort et me la rapporter, Je pane que si, que dit Moucheron, pour quoi parions-nousf Unebou- teille de chamvagne à boire au café à Grenouilles,— Ça me va. Tu vefiras un peu si j'ai peur des revenants.

Digitized by

Google

BLANGUBt. PROVBRBÈS LIMOUSINS

221

Bonvalet, qui volot gagner sin pari, 8În va e'mucher dm Tchi- metière in attindant Mouque- ron. Ch'ti-chi arrife jusse quind Tguetteux d'Valinciennes son- DOl douze keu d'su l'cloque, et î cache après inn tiéte ed mort. Po bîn Ion d*duce que Bonva- let î étot mucbé, i io vot tro <|uaU. S'iD faire ni inn ni deux^ i in ramasse inn. Comme i rténot dÎQ ses mains, v'ià qu'i intînd inn vo qui crie su in ton lamîntabe : u Voleur, laicbe-là mTiéte. » Mouqueron est inter- loqué, i jette bin vite Tossiau în disant : «< Tiens, v*là, t*tiéte. » Pi, s'ermettant, i in ramasse inn eutte < Laiche-là m'tiéte, » qu*alle dit core el même vo « couyonnes, fieu,qui dit Mouqueron. ch^n'est mi poussipe éque t*euches deux tiétes.M Et i importe trioquilie- mint eV coloquinte du trépassé.

Bon valet a payé s'pari, mais i s*a bin gardé d*dire a Mouque- qu^ron oué ch*élot li qui avot crié dio Tchimetiére.

Bonvaletf qui voulait gagner son pari, s'en va ie cacher dans le Cimetière, en attendant Mou- cheron. Celui-ct arrive juste quand le guetteur de Valeneien" nés frappait douze coups sur la cloche^ et il cherche une tête de mort. Pas bien loin de Fendroit oii Bonvalet était caché, il en voit trois, quatre. Sans faire nt une ni deux, il en ramasse une. Comme tl la tenait dans ses mains, voilà quil entend une voix qui dit d*un ton lamentable : < Voleur, laisse-là ma tète, > Moucheron est interloqué^ tl jette bien vite Vos en disant: c Tiens, la voilà, ta tête ! > Puis, se remettant, il en ramasse une autre, < Laisse-là ma tête^ que dit encore la même voix. « Tu plaisantes, que dit Mou» cheron, ce n*est pas possible que tu aies deux têtes, > Et il em- porte tranquillement la eoloquin* te du trépassé!

Bonvalet apayé son pari,mats il s'est bien gardé de dire à Mou- cheron que c'était lui qui avait crié dans le cimetière.

PROVERBES LIMOUSINS

Recueillis par M. BLANGHET Instituteur à Sussac (Haute -Vienne)

O é passo di las vignas.

0 aémo à leva lou coudé.

0 a trapo in co soulé à

l'oumbro. 0 aimo maé pyinte qu*u yo.

0 é parti perlo gloiro.

0 é parti per las canas.

0 a préé lo cliao do tchamps.

Il est passé dans les vignes

(il a bu). Il aime a lever le coude (d

boire). Il a attrapé un coup de sa*

leil à Vombre (il a bu). il aime mieux pinte qu^un

œuf (il aime à boire). Il est parti pour la gloire

{il a ou). Il est parti pour les canards

(il a bu). Il a pris la clef des champs

{il s'est sauvé).

Digitized by

Google

sâs

RBVms t>B8 PATOid

0 creeu que tout loa pai est plan.

0 a sinit quoqué fuun.

Oaîotindi bnihundi quaoquo moucho.

0 a lou piao di lo mo.

0 est chao, ma io brCiIé.

Tu coumo St-Thoumas. 0 se coiiedgeo coumo las pou-

Jas. 0 se couedffeo quand uhn met

lou chis déforé. Passa inté lous maçous n*an pas

boucho. 0 é éto pié à lo migeo do po.

0 n*est pas no à Paris.

Garda so liboguo per mingea

dos cbos. Gratta sous peur et sa piosés.

Uhn n*est pas à rinterromin d*uncho.

G a quoquo après so soupo.

0 vo nous chanta las vépras.

0 é éto mettu à Therbo.

Cha Picard soun couégeo.

G n*in no païo l'ochado.

Y s'intindin coumo 2violounaé-

rés. Cliar coumo lo soupo

boudihn. Gardo tas couquillas per manda

tas fîUas. G n'o a pas culi dinh soun var-

gier. G n'est pas Tautour si lous cra-

paos n*an pas plumo.

Il croit que tout le terrain est plan (il ne doute de rien).

Il a senti quelque fUmée (il s'est douté de quelque cho- se).

Il a entendu bourdonner quel- que mouche (il a appris quelque chose).

Il a poil dans la main (il est paresseux).

Il est chaud, mais je brûle {il est adroit, mais Je le suis davantage).

Tu es comme St-Thomas.

Il se couche en même temps que les poules.

H se couche quand on met le chiens dehors la nuit).

Passer les maçons n'ont pas bouché.

Il a été pris à la mie du pain {en revenant pour manger a la maison).

Il n'est pas allé d Paris (il ne connaît pas les usages du monde).

Garder sa langue pour man- ger des choux.

Gratter ses poux et ses puces (se mêler de ses affaires).

On n'est pas à l'enterrement d'un chat (on n'a pas besoin d'être si sérieux).

Il a quelque chose à manger après sa soupe (il est riche).

il veut nous chanter les vê- pres (dire ce qu'U ne sait pas).

Il a été mis a C herbe (il a re- çu une punition).

Chez Picard sont couchés (il est trop tard).

Il en a payé la sauce.

Ils s'entendent comme deux violonistes.

Clair comme de la soupe de boudins.

Garde tes coouilles pour ma- rier tes filles.

Il ne Va pas cueilli dans son Jardin.

Il nest pas la cause si Us crapaiîds n'ont pas de ptu^ me.

Digitized by

Google

bLAKCâBT. PROVERBES LtMOtJSiKS 0 est sur lou tapis.

O est bélio à mingeo Pherbo. O est bétio à paîa patento. Quo vaé coumo lou sucré sur las

perras. 0 faro coufflo las nèplas.

Lous gendarmas los séghian

pas. Arer las deots longeas coumo

lou dé. Fa maé do qu'uhn n'o

boue. Perfa do fio faut do boue.

0 rit in boursade.

0 a po se négeadi in crachat.

0 se paégno pas in d*uhn

clio. 0 se mooho pas in le coudé.

0 a gu in piao blanc.

0 Bîro sage ciuand las cbabras

poundran aos yos. Que bessa Taégo. Changea 4 liards per in so.

0 findrio un piao per n'in ver lo

mpulo. O pavoro lo sinmano dos 3 di-

joa." Intra coumo n*anédinh in mouli.

Chercha lous venues di las ci-

réja». Ou*é no moucho dy no gorgeo

loup. 0 a plante lou pouro.

Régarda lou diable au périer. Tua lou diable à couos de

bounet. Fa Fane per ver ravéno.

O é coumo las roondrés, o TO ni heure, ni laissa beuré.

Faut passa per lo porto o per

lo fénétro. Qu'é bailla son noillas garda

au loup.

Il est sur le tapis (sur la sel

telle).

Il est sot à manger de V herbe. Il est sot à payer patente. Ça 9*a comme le sucre sur les

pierres. Il fera comme les nèfles {il

s'amendera en vieillissant)^ Les gendarmes ne le suivaient

pas (il n'était pas pressé). Avoir les dents longues com- me le doigt {en rougir). Faire plus de feu qu'on n'a

de bois. Pour faire du feu il faut du

bois. Il rit en boursée {par force). Il a peur de se noyer dans un

crachat. Il ne se peigne pas avec un

clou. Il ne se mouche pas avec le

coude, lia eu un cheveu blanc {il a

eu peur). Il sera sage quand les chè- vres pondront des œufs. C'est bêcher l'eau. Changer 4 liards pour un

sou. Il fendrait un cheveu pour

en avoir la moelle. Il payera la semaine des 3

jeudis. Entrer comme un âne dans

un moulin. Chercher les vers dans les

cerises. Cest une mouche dans la

bouche du loup. Il a planté le porreau {il

est tombé). Regarde^' le diable au poirier. Tuer le diable à coup de bon- net. Faire Cane pour avoir Va-

voine. Il est comme les ronces, il ne

veut ni boire ni laisser boi- re. Il faut passer par la porte

ou par la fenêtre. C'est donner ses brebis à gar

derauloup.

Digitized by

Google

224

HBVUE DES PiLtOtÉ

0 faro grands pas in ter-

ro mollo. Qu*é infila las perlas. A Todour uhn couné lo flour. Faut fa Bouna las cliochas.

0 é coumoloupapo.

Gnioro dos chapeux resto.

0 U a rendu lo mounudo so

péço. Per fa no mouletlo faut cassa

dos yos. 0 se fario pindré per in so.

u'é in prôto per in rendu.

' a servi plat dessert. 0 couneut lo dix-septièmo. Sérieux coumo un bounet

né. Quo se trobo pas di in pas

de vacho. Mettre quaocu à lo rason. 0 a déviro so chaosso gaocbo.

8

Ubn H forio dire qu*o no pas

chomiso. Uhn li forio créré que las lébrés

batissin surlou cboné.

Quand Tépino naé uhn couné

silo piquoro. Etre di l'ofi buiilin. Etre di in p!é sa rats.

Gno pertout no légo méchon

chami. Na pourta do à las poulas.

u'é lou diable à confessa, é fo pas li gratta doré Toreillo.

s

Co li amettu lo pisé di Toreillo.

Intré lou ceu et lo terro gno

dos arringeomins. Uhn po pas souna lo cliocho

et ségré lo proucessie. 0 faé coumo Vécrabisso. Naau boue sans serpo* Plégia soun proufié di no feuil-

lo persil 0 a chabo fa rire.

// fera bien de grands pas en terre molle.

C'est enfiler des perles.

A rôdeur on connaît la fleur.

U faut faire sonner les clo- ches.

Il est comme le pape {infail- lible).

Il y aura des chapeaux derett- te {il tombei*a des soldais).

Il lui a rendu la monnaie de sa pièce.

Pour faire une omelette il faut casser des œufs.

Il se ferait pendre pour un sou.

C'est un prêté pour un rendu.

Il a servi de plat de dessert.

Il connaît la dix-septième.

Séy^ieux comme un bonnet de nuit.

Ça ne se trouve pas dans un pas de vache.

Mettre quelqu'un à la raison.

Il a retouimé son bas gauche (pour évita" les sorciers).

On lui ferait dire qu'il n'a pas de chemise.

On lui ferait croire que les lièvres bâtissent sur les chênes.

Quand Vépine naît on con- naît si elle piquera ou non.

Etre dans l'huile bouillante.

Etre dans un plein sac de rats.

Il y a partout une lieue de mauvais chemin.

A liez porter du foin aux pou- les (vous m'ennuyez).

Cest le diable à confesser.

Il ne faut pas lui gratter der- rière Voreille.

Ça lut a mis la puce à V oreil- le (donné envie de faire).

Entre le ciel et la terre il y a des accommodements.

On ne peut pas sonner la clo- che et suivre la procession.

Il fait comme Vècrevisse.

Aller au bois sans serpe.

Plier son profit dans une feuille de persil.

Il a fini de faire rire {il est mort).

Digitized by

Google

BLANGHBT. PROVfiUBfiS LIMOCSINS

225

Si chaaué mercier pourlavo au roarcno soun panier per vea- dré sas peinas^olou lournorio.

Si quélo finno n'o pas d'négo di sous sers, lo n'in auro di sous buers.

Countin coumo no graolo qu'lm-

porto in calao. Mintar coumo n*arrachur

dints* Qu'é ta boun se sao que se sala.

Quand o n'i sirio pu, Fuhn lîorio pas lous I ios per lo que.

Quand Toillo a coumioço déna au blé, faut qu'élo y'ané

Quand io soupo est facho, faut

lo mingea. Quand lo poulo chanto, lo vo

pouné.

0 faro quoquo si las mou- cbas lou cuin pas à couo des pied.

Fopréné l'argîn per ço qu'o vao.

Téné lou di l'aégo à quocu.

Quo se nano in d'un bouri des favas.

O parlavo lasgrossas dinis.

Trapaquoqua au sao lo pisé.

faut pas tua tout ço qu'é gras.

faut pa5 tua toutas las mou- chas que piquin.

faut pas prené toujours lou chat per lo quoua.

N'estpas tin ferma Técurio quand lou chavao est parti.

Si chaque mercier portait au marché son panier pour échanger tes peines, il le rapporterait.

Si cette femme n*a pas d'eau dans ses seaux, elle en aura dans ses yeux (sera mal- heureuse).

Content comme un corbeau qui emporte une noix.

Menteur comme un atrc^cheur de dents.

C'est aussi bon sans sel que sans salaison.

Quand il n'y sef*ail plus, on ne lierait pas les bœufs par la queue.

Quand la brebis a commencé d'allei* dans le blé, il faut qu'elle y revienne.

Quand la soupe est faite, il faut la manger.

Quand la poule chante elle veut pondre [quand on parle de quelque chose, on le désire).

Il fera quelque chose si les mouches ne le tuent pas à coups de pied.

H faut prendre l'argent pour ce qwil vaut.

Tenir à quelqt^un le bec dans Veau.

C'est parti comme un brimbo- rion de haricots.

Il parlait des grosses dents.

Empoigner quelque chose au saut de la puce.

Il ne faut pas tuer tout ce qui est gras.

Il ne faut pas tuer toutes les mouches qui piquent.

Il ne faut pas prendre tou- jours le chat par la queue.

Il n'est pas tethps de fermer l'écurie quand le cheval est parti.

AEV. D. PAtOlS.

15

Digitized by

Google

âaft RBVtTB DES t>ATOÎ8

CHANSON EN PATOIS DE SÉEZ (SAVOIE)

Envoyée par M. POSSOZ, instituteur à Séez

LB8 TROIS SORTES DE GARÇONS

Volié-vo saveï vèro l'y a de

sorte (1) garçon dein ci paî ? teimpône, tranquiUo(2)

E poué d*emm6rU.

E Yoz atrë^ fille.

Que l'einvia vo maria»

Chouési su celié treï cliassé»

Prendé qo qui yo fa.

Lu tranquillo vo in veillé

Quant i fait bon tein,

I von quan net son lonxé,

I reston pa tan longtein,

Lo pi tar a dziz heure. I reston pa tan pli. Dés cou son sa rédui dein leu m^nazo,

Et bien sovein endroumi.

Luz emmorti sorteïchon Quant i cheinton santà. I von devan la porta lu vèré passa. Qnant i son devan la porta,

I cheinton la freï,

S'en retournon déré la couà

délie vacé Avoué lu peu tu dreï.

VotUe%-vous savoir cùmHen il y a de sortes

De garçons dans cepa^s f

Des turbulents^ des tranquil- les^

Et des endormis.

Et vous autres, fiUeSy

Qui ave% C envie de vous ma- rier^

Choisissez sur ces trois dos- ses^

Prenez ce quHl vous faut.

Les tranquilles vont aux veil- lées

Quand il fait bon tentvs.

Ils vont quand les nuUs sont lonaues,

Ils ny restent pas si long- temps.

Le plus tard à dix heures.

Ils restent pas tant de plus.

Des fois, (a cette heure là) ils sont dijà rentrés dans leur ménage,

Et bien souvent endormis.

Les endormu sortent^ Quand iU entendent chanter. Ils vont devant la porte Pour les voir passer. Quand ils sont devant lapor^

te, Ils sentent le f^oid. IU s*en retournent derrière la

queue des vaches. Avec les cheveux tout droits.

(1) Ve final des mots, sans avoir plus de valeur que l'e muet fran çais, se prononce comme aigu.

(2) Les 0 et les a finals des mots n'ont pas plus de valeur qu*en provençal et dans les langues méridionales. Dans le cas contraire ils portent un accent*

Digitized by

Google

r

POSSOZ. CHANSON BN t»ATOIS Dfi SÉBZ (SAVOIB) 927 Lq (eimp^né vont ia veillé

Les turbulents vont aux veil- lées,

Presque toutes les nuits.

Le matin arriver

Ils ne savent pas ce qu'ils ont fait:

Des bêtises devant les fenê- très,

Et des sottises dedans {dans la maison).

Voyez-vous ici ce qui arrive

Encore le plus souvent.

Si vous prenez un garçon tranquille,

Tout le monde est content.

Ils disent (on dit) : Voici une fille

Qui attrape bien.

Elle prend un garçon tran quille,

Elle sait bien travailler,

(Elle) sera une femme heu- reuse^

Elle aura de quoi manger.

Les indolents ont leurs ma- nières

Aussi pour travailler.

Et quand ils sont avec la (leu7') femme.

Ce n'est jamais pour s'amu- se7\

Et dans leurs manières

[Ils) wnt un peu trop pe- sants,

Et dans deux ou trois cam- pagnes (années)

Ils ont une nichée d*enfants.

Les lurons travaillent Toujours en s* amusant. Cest ce qu'il faut à la femme Pour lui passer le temps. Et elle qui est encore assez

contente Aussi de son côté : « Si j'avais pris un milHon-

natrCf Je n'aurais pas mieux attrU"

pé.*

(1) Campagne est pris ici dans le sens d'année. C'est un terme emprunté aux ouvriers émigranls.

Presque toté les net.

Lo matin amivé,

I savon pa ço qu'i on fai,

bôUsé devan fenésré

E soUisé didein,

Veï-vo ichi ço qui arruvé Inco lo pi sovein.

Si vo prénde on garçon tran-

quille, 10 10 mondo i é contein, I dion : Veï-vo ichi na Allé

Qui attrapé bien :

A prein on garçon tranquille,

A 8a bien travaillé, Sarà na fenna heureusa,

L'ara de que misé.

ha emmorti on leu magnèré

Aussi travaillé,

E quant i son avoué la fenna

L'é jamais s'amuger,

E deio leur magnèré

Son n'a vouera truë pesan,

E dein dave eu trei compagne

i on na nicha d'élan.

Lu teimpôné travaillon

Tpzor ein s'amujein,

^ qu'i fat à la fenna

Péln passa lo teim.

Et l^i qui é mai preû conteinta

AuBsi son la :

« Z'ari preï on millionairé,

« Z'arapa miu attrapa.»

Digitized by

Google

^28 RBVUE DES PATOIS

Vo poudé preud* esemplo

Su cilta sansoD.

L*é preu pas tan loozé,

n*a rien qu*ôn bocôn.

Lo coplet lo plus véritable (1)

I se trouvé esré lo déré :

Si vo vollié esré fenna heureuse,

Prendé lu teimponé.

Qaui Fa fai la sansônnetta

L*é un viu garçon

Ein se rétirein dln veillé,

Na net qu'ai éré pion.

L^ét alla demanda de veillé à

samaltressà, Lui a pa voUiu eûvri,

II a fait la sansônnetta l'eingriuzé pli.

Vous pouvez prendre exem- ple

Sur cette chanson. Elle n'est pas si longue. Elle n'a rien qu'un morceau. Le couplet le plus véritable Se trouve être le dernier : Si vous voulez être femme

heureuse. Prenez les lurons.

Qui a fait la chansonnette, Cest un vieux garçon. En se retirant des veillées^ Une nuit qu'il était saoul. H est allé demander de la veil- lée à sa maîtresse, {Elle) n'a pas voulu lui ou- vrir, Il a fait la chansonnette Pour Vagacer de plus {da- vantage).

{{) C*est-à-dire celui qui contient le plus de vérités»

Digitized by

Google

DÉPOUILLEMENT DES PÉRIODIQJES FRANÇAIS

CONSACRÉS AUX TRADITIONS POPULAIRES (1)

MéiwÊmlne.^Juillet 1887.— L'antropophagie (suite).— Notes sur Madagascar (suite), par M. Max Leclerc. Contes Haoussas (suite), par M. René Basset. La Haute Bretagne au XVI« siècle (suite), par M. A. de La Borderie. Corporations, compagnonnages et Métiers (tuile). Le Plongeur (suite). Bibliographie.

Août. L'antropopbagie (suite). Notes sur Madagascar (suite), par M. Max Leclerc. Corporations, compagnonnages et métiers (suite). Le monde fantastique en Haute-Bretagne, par M. Ad. Orain. Les trois Conseils de Salomon, par M. H. Gaidoz. Les contes populaires de M. Luzel, par M. H. Gaidoz. Chansons populaires de la Basse-Bretagne (suite). Les yeux arrachés (suite). Quelques idées de sauvages (suite). Bibliographie.

Septembre, L*antropophagie (suite). Alexandre-le Grand, par M. F. M. Luzel. Les rites delà construction, par M.Aug. Gittée. Corporations, compagnonnages et métiers (suite), Devinettes de la Météorologie (suite). Les oreilles^ par M. H. Gaidoz. Biblio- graphie.

BeYve de» Traditions populaires {2),— Juillet 1887.— Deux mythes sur Tours, par A. Lang. —Facéties normandes. lY. La lune prise au piège, par G. Sauvage.— Renaud et ses femmes, chanson wallonne, par A. Gittée. La légende de Didon. 1. Dans TExtréme- Orîent, par H. Cordier. Facéties populaires, par L. Brueyre.

(1) Nous nous proposons de donner régulièrement le dépouillement des périodiques français consacrés aux traditions populaires, sans préjudice de l'indication, dans les notices bibliographiques, des textes patois qui seraient publiés dans ces recueils.

(2) M. P. Sébillot a bien voulu relever pour nous les articles inté- ressant les patois qui figurent dans le premier volume de la Revue des traditioTM populaires. On en trouvera Tindication dans les Notices bi- bliographiques. Nous devons encore à M. Sébillot d'utiles complé- ments aux notices bibliographiques publiées dans nos deux pre- miers numéros. La Société dont la Revue des traditions popu- laires est Torgane, vient de faire paraître, sous le titre d'Anntwrire, UQ fort joli volume, nous signalerons notamment (p. 85) une biblio- graphie du folk-lore français en 1886, et (p. 97) des instructions très détaillées pour les collecteurs de traditions populaires.

Digitized by

Google

290 REVUB DES PATOIS

Les coquillages de mer, par P. Sébillot. Berceuses bretoDoes. I. Le roitelet, par Tabbé Abgrail. Les treize grains de blé noir, conte de rille-etVilaine, par 0. Havard. La sorcellerie et le mauvais œil dans la Cornouaille anglaise (suite), par Lach Szyrma. Sobriquets et superstitions militaires. V. Armée française, par M. Bayon. Ga- laiTre, légende bourguignonne, par L. Fontaine. La chanson du Sifflet, par F. Fertiault. Extraits et lectures, par A. Certeux. Bibliographie. Périodiques et journaux. Notes et enquêtes.

Août. La grande Ourse, par C. Ploix. La lille déguisée en dragon, chanson de la Franche-Comté, par C. Beauquier. Payer le tribut à César, conte breton, par F. M. Luzel. La légende de Didon. IL En Angleterre. Légendes parallèles, I, par P. Sébillot. Contes populaires flamands, par P. de Mont. La Ménagère et le Meunier, chanson du Périgord, par P. Mounet. Sobriquets et superstitions militaires. VL Le sort des flèches chez les Musulmans, par A. Cer- teux. — Les Roseaux qui chantent, conte de la Haute- Bresse. A propos de ce conte et des contes en partie chantés, par P. S. Les insectes malfaisants. Origine des insectes à piqûre, par L. Brueyre.

Origine des puces, des moustiques, des mouches et des poux, par P. Sébillot. Ivan, fils de paysan, conte russe, par L. Sichler. Nécrologie. Louis de Honchaud. Extraits et lectures : le roi boit, conte du Jura, par L. de Honchaud. ^ Bibliographie. Périodiques et journaux. Notes et enquêtes.

Septembre. Les héros d'Ossian, I, par L. Brueyre. Berceuses et rimaillettes bretonnes (suite), par Tabbé Abgrail. Sobriquets et superstitions militaires. VIL Le tirage au sort en Belgique, par A. Harou. Légendes chrétiennes de l'Oukraine, I, par E. Hins. Le poème de Kourrouglou, par L. Bonnemère. -> Faits de sorcellerie dans la Prusse orientale, par G. de Rialle. Les Mines et les Mi- neurs. IIL Les Génies des mines, par P. Sébillot. Le Blanc et le Jaune, conte poitevin, par R. M. Lacuve. Les Eaux thermales et minérales. II. Origine. III. La découverte des sources, par A* Cer- teux. — Contes populaires flamands (suite), par P. de Mont. Usages de moisson, par F. Fertiault. Extraits et lectures. L'enfant saint Simon (The nation)» Bibliographie. Périodiques et jour- naux. — Notes et enquêtes.

liA Tradition.— Juillet 1887.— Les anciens conteurs. IL Les aventures de Til Ulespiègle, par H. Carnoy. Media- Res, légende des Pampas, par J. Desplas. Poèmes de la Tradition. I. Le roite- let, par E. Blémont. ^ La légende des chats parlants, par C. Buet.

En revenant des Noces, chanson populaire recueillie, par C. de Sivry. La chanson de Marguerite, dans le Faust de W. Gosthe, par le D' Stanislao Prato. Les Sornettes de ma grand*mère« L Jean Jeannot, par L. Dauphin. La Retraite illuminée d'Auxerre, par M. Lorin.— La Pierre tremblante de Fairdhu, tradition écossaise par R. Mac Gwenlyne. A travers les Livres et les Revues, par E. de Warloy. Bibliographie, Henry Carnoy. Périodiques et journaux. Nptes et enquêtes,

Digitized by

Google

DÊPOUILLBMSNT DES PÉRIODIQUES 231

AoûL MoDsires et Géants. III. Lyderic et Phinaert, par A. Des- roasseaax. La légende de la Bergeronnette, nouveile, par G. Lan- oelin. Contes du vieux Japon. III. Momotaro, traduit par J. Dau- tremer. Ce matin je me suis levée, Chanson populaire, recueillie par C. de Sivry. Les Géants de la Montagne et les Nains de la Plaine, par A. Certeux. Horizons, poésie, par Ed. Guinand. Les Russes chez eux. La petite Russie. IL Kiev. Le RaskoL par Ar. Sinval.

Sonnets mythologiques. I. Aux pieds d*Omphale. II. Tantale. III. Prométhée, poésies par C. Fuster. La Chaire du Diable. Légende du Bocage normand^ par V. Brunet. Le Démon Mahidis, extrait des Choses vues, de V. Hugo. Vocero, poésie de A. des Essarts.

La Saint-Martin, chanson de la Bresse, recueillie par G. Guillon.

A travers les Livres et les Revues, par C. de Warloy. -^ Biblio- graphie, H. Garnoy. Notes et enquêtes.

Septeînbre. Le pécheur de Port-Miou, légende proveogale, par J.-B. Berenger-Féraud. Les Fées de France, nouvelle, par A. Dau- det. — Les trois Galants, chanson de la Bresse, recueillie par G. Vicaire. La fille du Geôlier, chanson populaire recueillie par G. de Sivry. Mœurs et superstitions japonaises. I. Le Renard, par H. Gamilly. La Dame de Montigny-le-Ganelon, par E. Maison. Fanchy, poésie de A. Millien. La littérature populaire. IL Opinion de Ch. Nodier. La Fiancée du Conscrit, poésie de Gh. Grandmou- gin. Le Père Licoquet, conte champenois, par F. Chevalier. ^ Quand on est marié, chanson du Bugey, recueillie par H. Bidault. Le Chat, roi des Forêts, légende russe, par H. Garnoy. A travers les Livres et les Revues, par C. de Warloy. Bibliographie, par A.Gittée.

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES

Ain

J. Tiersot. Les noces de l*alouette et du moineau (dans Revue des Trad.pop,, I, 3).

C. Guillon. Devinettes de la Bresse (dans Revue des Trad. pop., 1,20).

C. Guiiion. ^ La Saint-Marttn, chanson recueillie à CeyzemU (dans la Tradition, l, 157).

Alpes-Maritimes

J.-B. ÂDdrews. Giouan Braguetta, tkanson de jeux mentonnai^e (dans Revue des Trad. pop,, TI, 126).

AngUhNormand

Stengel. Onze nouveaux manuscrits du Brut en prose (dans Zeiis- ehrift fur romanische philologie, X, 278). Cf. Romania, XVI, 154.

Auvergne

Berceuse auvergnate (dans Annuaire des Traditions populaires, Paris, Maisonneuve, 1887, p. 33).

Les noces du pinson et de Valouette, chanson de V Auvergne (dans Revue des Trad.pop,, II, 110).

Bancharel. Les veillées auvergnates (Aurillac, Bancharel). Cf. Revue des Trad.pop.y U, 237.

Bretagne

P. Sébillot. Sur les limites du breton et du français (in-8o de 8 pages. Paris, Hennuyer, 1878. Extrait des Bulletins de la Société dan- thropologie).

Le même : La langue bretonne, limites et statistique (in-8o de 29 pages, avec 6 cartes. Paris, Leroux, 1886. Extrait de la Revue d'Eth- nographie, janvier- février, 1886.

Legonidec. Extrait du glossaire breton, ou recueil des expres- sions surannées ou rustiques usitées dans la ci-devant province de Bre- tagne (d&ns Mémoires de la Société des Antiquaires, t. IV, 1823, p. 322-337).

Pour la Haute-Bretagne, voy, aussi lUe-et-Vikine,

Digitized by

Google

KOTIGES BIBUOGRAPHIQUES SS3

Calvadoë

C*est par inadvertance que, dans le dernier numéro de la Revue des paioiSj p. 143, les études sur le patois de la Hague ont été placées sous la rubrique « Calvados ». Voyez ci-dessous Tarticle Manche,

Cantal

L. Farges. Froverbes et devinettes de la Haute-Auvergne (dans Itetme des Trad, pop., I).

Catalogne

Le poème barcelonais en Vhonneur de Ferdinand le Catholique (dans Komania, XVI, 92 ; article complémentaire).

Mussafia et Emile Lévy. Corrections au « Livre de Courtoisie » (dans Romania, XVI, 1Ô6).

La Zeitsehrift fur romanische philologie (X, 313), dans son compte- rendu du numéro de janvier 1886 de la Romania, fait d'importantes remarques critiques sur les Proverbes de Guilhem de Cerveyra,

Rubîo y Ors. Notieia de la vida y escritos Corrèze de D* Manuel MUay Fontanals (Barcelone, Jepus Rovizalta, 1887).

Corrèze

Cbampeval. Proverbes bas-limousins (Tulle, Damîen Serre). Cf. Revue des Trad. pop., II, 333.

Côte'd*(h'

A, Durandeau. ^ Chanson bourguignonne de 1604, chantée par les membres de Vinfanta^ie Dijonnaise (dans Revue des Trad, pop,, I, 204).

Le même : Poèmes bourguignons d*Aimé Piron, avec une préface de L, CrousU (Dijon, chez tous les libraires).

Côtes-du-Nord

Conie en patois du littoral des Côtes-du-Nord (dans Acta compara- tionis liiterarum universairum Clausembourg, no CXCI, 1886).

Créole

Voy. Hàiti^ Louisiane, Maurice (xle),

Dordogne. *

Œuvres de Pierre Rousset. Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée de pièces inédites, publiée par J. B. L. (liascoux), avec

1. Les présentes notices, relatives au département de la Dordogne, nous sont fournies par M. Michel Hardy, l'obligeant bibliothécaire de la ville de Périgueux.

Digitized by

Google

2S4 RBYUB DBS PATOIS

des notes et des éclaircissemeots » ; Sarlat, imp. Dauriac, 1839. In-8 de 110 pages.

t Lo Dispulo de Baceus et de Priajnu, coumpoùxado per lou s' Rous- sel, de Sorlat, et noubélomen publiado per J. B. L. (Lasooux) > ; Sar- lat, imp. Dauriac, 1841. In-8 de 8 pages.

c Lou jolous otropat ou los Omours de Floridor et d'Olympo, de Ro- zillou et d'Otneltto et lo margui^ couinedio coumpouzado per lou siour Roussel, de Sorlat, Tan 1645. » Première édition, Sarlat, Go- lombet, 1676. ~ éd., Sarlat, Robin, 1751. (V. Essai de Bibliogra- phie périgourdine, par A. de Roumejoux ; Sauvelerre, J. Chollet, 1882, in-4, col. 203. Recueil d'opuscules et fragments en vers pa- tois, extraits d'ouvrages devenus rares, par G. Brunet ; Paris, Gayet et Lebrun, 1839, p. 66. —P. Rousset aurait en outre publié à Sarlat, en 1676, des Comédies et une pièce de vers intitulée Le Solitaire^)

« Testomen dou Rey Louis sèzè » ; Périgueux, Faure impri- meur, s. d. 4 pages in-4. Traduction attribuée par M. Dujarric- Descombes à M. PaulEmèric Cellerier, ancien sous-préfet, décédé à Murât en 1837. V. Bulletin de la Soe. Areh. du Périgord, t. XIII, 1886, p. 254.

<c Îjo sauo dau paubrè > , Angouléme, imp. E. Grobot, s. d 3

pages in-16.-- Chansons patoises faites & Nontron sur M. de Sainte- Aulaire fils, candidat à la députation, 1845. (Note de M. L. Lapeyre).

li Martelouty lous rats cavo é tous commis de Voctroi lo t>illo Périgueux f en l*onnado 18 i4. Poémé en potois Perigourdi, coum- posa per J.-B^^. Morteyrol, qu'èro olors sécrétari en chef lo sous- préfecture Périgueux » ; Périgueux, imp. Dupont, 1847, in-8 de 15 p.

« Prumiéro eiglogo de Virgilo, verseii Périgourdino, suivont lou potois que parlen ô Excideuil é din sous envi rouns, » par J.-B. Morteyrol ; Périgueux, imp. Dupont, s. d. In-8 de 8 pages.

« Recueil de fables patoises , > par P. Lachambeaudle ; Périgueux, imp. Dupont, 1857, in-i6 de 11 pages.

c Tckonsou sur Var doou renard et doou courbeou^ par R. N. (Napo- léon Raynaud),déPérigueux,oroouco8ioudélovôto Goulougney»; Périgueux, imp. Faure et Rastouil, s. d. 3 pages in-8. Napoléon Raynaud, coiffeur à Périgueux» mort le 5 janvier 1858. (Note de M. L. Lapeyre).

« Première églogue de Virgile^ traduite en vers patois, suivie des imprécations de Gariou, par Guillaudoux de Marsaneix (Jules Perrot^»; Périgueux, imp. Rastouil, 1863, in-l6de 16 pages.

« Mousur Magno, poémé par un payson Périgueux (M. Sabin- Lacombe) » ; Paris, imp. Paul Dupont, 1866, gr. in-8 de 17 pages.

«( Lous bouquets de lo Jano^ pouème perigourdi couronnât pel la So- ciétat de las Lengas Roumanas, de Mounpeiher, lou 31 mars 1875 (Texte et traduction française), per Augusto Ghastanet » ; Périgueux, jrop. Dupont, 1875, in-8 de 30 pages '.

1. Nous avons déjà signalé cet ouvrage de M. Ghastanet, ainsi que le suivant.

Digitized by

Google

r"

NOTIGBS BIBLIOGRAPHIQUES 235

« Counteis e viorlas. Lou curet de Peiro-Bufiero. Un tour de Moussu Roumieu. L'auseû que parlo. Lou dous cuberts. La depousiciou dau Frisât. Davaut Moussu lou méro. Davant Moussu ]ou curet. Davant Moussu lou juge. Lou singe et lou ehal, par Augustou Chastauet, felîbre majourau ; Riberac, G. Dele- CToiz, 1877, in-8 de 31 pages.

« Loui paradis de Uu Belas-Mais, coumedio en un ate e en proso, qu*a outengut lou pris ou councours de la Soucietat felibrenco de Pa- ris, » par Auguste Chastanet; Montpellier, Hamelin, 1885^ in-8 de 33 pages.

K CouHieis e viorUu. Lou curet de Peiro-Bufiero è lou chavau de Batistou, per Augusto Cbastanet, felibre majourau > ; Périgueux, imp. Ronteix et Bonhur, 1886, in-8 de 20 pages, avec illustrations par L. Daniel.

« Lo depousieion dou Frisât, » par Auguste Cbastanet ; croquis par Zig-Zag; Périgueux, lith. Ronteix et Bonbur, s. d. (1886), in-8 de 7 pages.

Drame,

L. Gallel. Chanson de mai, de la vallée du Rhâne, Valence (dans Revue des Trad, pop., H, 200).

Eure.

Robin, Le Prévost, A. Passy et de Blosseville. Dictionnaire du patois normand en usage dans le département de T Eure (Ëvreux, Héris- sey, 1879-82). Cf. le compte-rendu de M. Joret, dans Romania, XVI, 128.

Gard.

De Quatrefages. Le jaloux, version eévennole (dans Revue des Trad, pop., II, 64).

Garonne (Haute-).

Alma-Rouch. Le chant du &oiit)fVr(daD8 Revue des Trad, pop., I, 373).

Hainaut.

Harou. Souhaits de bonne année en Hainaut (dans Revue des Trad. pop., II, 8).

Hatti.

D' Janvier. Berceuse haïtienne (dans Revue des Trad. pop. ,

1,21).

Ou mémo. ^ Conte criole (dans Revw des Trod. pop., l, 106).

Digitized by

Google

286 REVUE DES PATOIS

We-et-yHaiiie.

Decombe, Chansons popuhms de l'HU-el-Vilaine [Rennes, H. Caiilière, i884, in-i2 elzévir).

P. Sébillol. Traditions superstiiiovu de la HaïUe -Bretagne (Paris, Maisonneuve, 1882, in-12 elzévir).

Le même. Coutumeê populaires de la Haute-Bretagne (Paris, Maisonneuve, i886, in-12 elzévir). Cet ouvrage et le précédent con- tiennent beaucoup d'expressions patoises.

Le même. Essai sur le patois gallot, 21 in-8 (Extrait de la Revue de linguistique, janvier 1877).

Le môme. Contes populaires de la Haute Bretagne (3 séries en 3 vol. in-18. Paris, Charpentier, 1880, 1881-82). Le dialogue de plu- sieurs contes est en patois.

Le même. Littérature orale de la Haute -Bretagne (Paris, Mai- sonneuve, in-12 elzévir, 1881). L*un des contes est en patois, ainsi que plusieurs chansons, des formulettes et diverses pièces.

Article de P. Sébillot sur le Glossaire patois dllle-et-Vilaine de M. Orain, dans Revue des Trad. pop,, II, 44.

Italie,

Almanach de V agriculteur valdotain (4 années parues. Aosle, Louis Mensio). Cet almanach contient des proverbes dans le patois français de la vallée d*Ao8te.

Lot-et-Garonne,

Télîsmart Bernard, de Casseneuil (Lot-et-Garonne). Prumiè début d*un poéto gascoti. Dus tsours passais al eastel Birou, poème en vers patois (Périgueux, imprim. Dupont, 1869. ^ In-8 de 36 p. avec portrait).

Le même. Crime d' Haute faye... Horribles détails, poésie gas- conne (Périgueux, imprim. Gassard frères, 1871. In-8 de 20 pages.

Louisiane,

Compair Chivreil et eompair Torti, conte de la Louisiane (dans Annuaire des Traditions populaires, Paris, Maisonneuve, 1887, p. 60.

Compair Lapin et compair Bauki, conte nègre de la Louisiane (dans Revue des Trad, pop.^ II, 166).

Manche.

Voyez ci -dessus l'article Calvados,

Compte- rendu de V Essai sur le patois normand de la Hague de J. Fleury, dans Romania, XVI, 128.

Dans le numéro de juillet du Literaturblatt fur Romanische philolo- gie, M. J. Fleury, répondant à M. Gilliéron (voyez notre dernier nu- méro, p. 143) s'étonne qu'il veuille en remontrer à un homme qui a

Digitized by

Google

NOTICES BiBLIOORAPHIQUBS 237

vécu vÎDgt ans dans le pays de la Hague, alors que lui-même, son article le prouve, ne connaît pas le patois dont il parle. L auteur ex- plique ensuite qu'il n'a pas adopté de transcription scientifique, parce qu'il a voulu rester intelligible. Il n'a pas grossi son vocabulaire, parce qu*ii ne pouvait se résoudre à inventer des mots. Enfin il s'est attaché à certains détails, parce qu'illes a cru intéressants ; il éclaircit en particulier ce qu'il a voulu dire à propos des verbes en at (fr. oir) comme « pleuvai », et que M. Gilliéron n'a pas compris. M. Gil- liéron, dit la rédaction du Litei'aturblalt, renonce à répondre.

Maurice (Ue).

Cb. Baissac. Histoire Loulou qui voulé bourlé 9a femme (dans Retue des Trad.pap., I, 14).

Morbihan.

Fouquet. Légendes du Morbihan (Vannes, Cauderan, 18o7, in-18j. On trouve dans cet ouvrage des expressions patoises.

Nièvre,

A. Millien. Pourquoué que n*on dit que les chavaus c'est du monde (N« XVII des Contes des provinces de France de P. Sébillot. Paris, Cerf, 1884, in-18).

Noi'd.

Varmena d^Valineiennes, publication annuelle de la librairie Giard, Valenciennes.

Noi'niandie,

Sur le Dktionnaire de patois normand de H. Moisy, dont nous avons publié un compte-rendu dans notre dernier numéro (p. 136), voyez aussi Romania, XVI, 128.

Ch. Joret. Flore populaire de Normandie, Nous espérons pou- voir publier bientôt un compte-rendu détaillé de cet ouvrage.

Picardie.

Conte en patois du Ponthieu (Trop gratter cuit, trop parler nuit) dans les Conies des provinces de France de P. Sébillot (Paris, Cerf, 1884. - No LXII).

Poitou

MU* Poey-Davant. Conte en patois du Poitou (N« LVI des Contes des provinces de France de P. Sébillot. Paris, Cerf, 1884),

Prusse française,

P. Sébillot -^ Le folk-lore de Malmédy (dans Revue des Trad. pop.f 11,174).

Digitized by

Google

d38 tUIVim DBS PATOIS

Amumae wallon do fSamène, publié à Mtlmédy (Mâmdt, veave H. Sciofl).

Savoie (Haute-).

Lacroix. Le pays de Gaoot (dans Eefme savoUienne^ 28* année, p. 260). Conteste l'opinion exprimée par M. Constantin dans un tra- vail précédemment signalé (Voy. Revue de* Patois, l, 157).

Seine-Inférieure.

Inscription en vers français placée dans Véglise de Voules (dans Bulletin de la Société des anciem textes français, 1886, p. 93).

Suisse,

Voy. Vaud (canton de).

Tam^t'Garonne,

Mm« N. A.-E. ^ La mountado, randonnée de Tam-et Garonne (dans Revue des Trad. pop., 11, 131.

La même. Les transformations, version de Tarn-el-Garonné fdans Revue des Trad, pop.. Il, 208).

Vaud (canton de).

Odin. Etude sur le verbe dans le patois de Bhtiay (Leipzig, 1887).

Vienne.

Jean Brunet. La fontaine Saint^Martin, légende (dans Revus des Trad. pop., 1, 147).

Vosges.

Sur la Flore populaire des Vosges, de M. Haillant, récemment cou- ronnée par TAcadémie des Inscriptions et Belles-Lettres, voy. Roma- nia, XVI, 147.

Wallons (pays).

Sur les caractères dialectaux du Wallon, voy. Wilmotte, Compte- rendu du Poème moral publié par Cloetta (dans Romania, XYI, 118). Voyez Hainaut et Prusse française.

Digitized by

Google

CHRONIQUE

Orthographe des textes pcUois ^ La consonne l mouillé tend à disparaître de la prononciation courante du français. Sans s'en douter, 00 la remplace ordinairement par une simple mouillure (sans l), par 00 simple y. Ainsi on écrit u haillon *, mais on prononce le plus sou- reat « ha-yon. > On 8*habitue ainsi à écrire avec des / un son qui en réalité ne contient pas cette consonne^ et on transporte cette ha- bitude dans la notation du patois. Nous invitons nos correspondants à distinguer avec soin ^es deux sons, et à représenter le premier {l mouillé) par b, le second (simple mouillure) par y.

Les personnes qui écrivent du patois sont naturellement portées à employer des lettres parasites (qui ne se prononcent pas), analogues & celles qui existent dais l'orthographe française : par exemple on mettra un h devant le mot qui correspond à hiver, alors même qu'il n'y a pas d'asnirat'on, on terminera par nt les troisièmes personnes du pluriel, par s les secondes personnes du singulier, et les pluriels des ooms et des adjectifs ; si le mot qui signiOe « doigt » est da, on ré- crira non-seulement avec un t final, mais encore avec le ridicule g qui orne le mot français ((2a^< !!), on redoublera les consonnes en écrivant dette au lieu de dète, etc. On doit comprendre cependant qu'il vaudrait mieux n'écrire que les lettres qui se prononcent, si Ton veut rendre possible la comparaison des différents patois entre eux. Par exemple il y a des patois l'article féminin pluriel se dit las (en faisant son- ner « final), d'autres cet article est (a, sans «.Si, dans le second cas, on écrit aussi las, sous prétexte qu'il y avait s final en latin et que le mot français correspondant se termine par un s non prononcé, comment distinguera-t on les deux formes ? Toutefois, comme il y a une habitude dont nous n'espérons pas triompher du premier coup, nous supposerons toujours, à défaut de déclaration contraire, qu'on a'est conformé aux usages de Torthographe française, aussi bien pour les lettres parasites que pour la notation des sons réels.

Publications annoncées, La Revue des Traditions populaires, dans son numéro d'août, annonce que M. Félix Ârnaudin va publier incessamment un volume de chansons populaires de la Grande Lande (partie nord du département des Landes) et des régions voisines. Le même auteur fera paraître incessamment un volume de contes popu- laires recueillis dans la même région.

I. Voyez Revue des patois. Avertissement du premier numéro, et Chronique du Becond (p. 159).

Digitized by

Google

240 RBVUB DES PATOIS

Doit paraître au mois de Janvier prochain, dans la Bibliothèque de la Faculté des lettres de Lyon (tome IV), la Reproduction plioto- lithographique du Nouveau Testament provençal de Lyon, publiée avec une nouvelle édition du Rituel cathare par M. L. Ciédat (Paris, Leroux, xxvi-480 pages in-8, sur papier de Hollande teinté ; Prix : 50 francs).

Le Gérant : E. ViEWEG.

Laval. Imp. E. JAMIN, rue de la Paix, ii.

Digitized by

Google

l'* ANNEE. 4. OCTOBRE-DÉCEMBRE 1887

CONSA(RE A L ETUDE DES PATOIS

ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANGE

ET DES RÉGIONS LIMITROPHES

PUBLIÉ PAR

L. CLÉDAT

PROFBftSBUB A LA PACULTI4 DKS LVrrrRKS DE LYON

PARIS

F. YIEWEG, LlBRAIRE-ÉDITEUR

<E. BOUILLON ET E. VIEWEG, successeurs) 67, rue de Richelieu, 67

Digitized by

Google

SOMMAIREiDU PRÉSENT NUMÉRO

I. Le chanoine Hingre : Complainte en vieux patois d*' - j

Bresse (Vosges), II. E. Philipon : Le patois de Saint-Genisles-Ollières e' ' .' lecte lyonnais,

III. Compte-rendu. Ch. Joret: Flore populaire de la Nor-

mandie,

IV. Notices bibliographiques, V. Chronique,

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉDAT, professeur à la Faculté des lettres de Lyon.

Il sera rendu compte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu un double exemplaire.

Prix d'abonnement à la

REVUE DES PATOIS

FRANCE iS francs.

UNION POSTALE 17 ' »

Digitized by

Google

GRAN COMPIANCE

Fàle è vie patoi de Lai Bresse khu lai vie

Frèrk JEUSÈl^Hi:,

sàin eumite vètuon

GHANDË COMPLAINTE

Faite en vieux patois de La Bresse (Vosges) sur la vie de

Frêue JOSKPH,

le saint ermite de ventron

OBSERVATIONS PRELIMINAIRES

Comme son titre l'indique, le chant historique dont la Reçue commence aujourd'hui la reproduction intégrale, a été composé en vieux patois de La Bresse, commune des montagnes des Vosges qui tient la tête de la vallée de la Haute-Moselolte concurremment avec les bifurca- tions parallèles de Xouice (Cornimont) et Ventron.

Il nous paraît inutile de tracer une esquisse abrégée de rhistoire qui s*y déroule depuis la première strophe jusqu'à la dernière ; ce qui doit surtout exciter l'intérêt des lecteurs, c'est le dialecte particulier qu1l a le mé- rite de leur présenter dans sa pureté inaltérée, et avec une liberté d'allure égale à celle de la prose la plus dé- gagée des entraves de la versification. Une moHOjfra-

REV» D. PATOIS. 1 6

Digitized by

Google

242 RBVUB DBS PATOIS

phie de ce patois, qu'on regarde à bon droit comme le mieax caractérisé du nord-est de la France,a été publiée dans le « Bulletin de la société philomatique vosgienne » en 1887, et couronnée par la « Société d'émulation des Vosges. »

Bien que notre poème n*ait été composé qu'en ces dernières années, nous ne sommes pas moins en droit de dire qu'il est « en vieux patois de La Bresse », celui qui s'y parlait dans la première moitié de ce siècle, et de temps immémorial, avant la dégradation actuelle de son rare phonisme et de son précieux vocabulaire. Par les conditions de son existence, Tauteur n*a pu en par- ler ni en savoir d'autre ; mais aussi il Ta su et il le sait encore à la perfection. Nous pouvons donc renouveler ici l'assertion déjà émise dans la « Monographie » sus* dite, savoir, que nous donnons « une eau pure de roche « granitique puisée à sa source môme. »

La prononciation et l'orthographe sont basées en gé- néral sur l'usage français. Il y a néanmoins certaines différences essentielles dans la prononciation ; et l'or- thographe supprime, à trois ou quatre exceptions près, les lettres muettes et parasites, censées étymologiques. Ces particularités sont marquées dans le tableau sui- vant, que le lecteur voudra bien ne pas perdre de vue :

Dormantes ou intermittentes.

1^ L'^ sans accent est tout à fait muet ; ainsi : fe, me^ te^ se, dey ne^ = 1', m', t', s', d', n' ; bwadela babiller = bwadla, ken6k?ie connaître = knôkh'.

3*' L'/, dans les pronoms personnels el il, ils, ne s'entend que devant une voyelle initiale du mot Suivant ; ainsi : ^Z t?^ il va = è vé, el tête ils étaient = è têt' ; mais e{ a il est = èle, èl' a; el eukhte ils sor- tent == ële, 61' eokht'.

Digitized by

Google

rilNGRE. GOMPLAIMTB VOSGIENNB 24B

3^ Us des monosyllabies las, das^ mas, tas. sas, cas, nôs^ vos, lôs, nos, vos, lôs, etc. ne s'entend non|plus que devant une voyelle initiale du mot suivant : Las ôme— les hommes = iftz' 5m' ; las fôme les femmes == Ift f5m', etc.

kp Le t de^k conjonction et reste toujours muet, comme en français.

Voyelle-consonne lo.

Au commencement des mots, et au milieu après les liquides /, m^ n et w = vou ; en toute autre position, w = ou. Il forme toujours une diphthongaison.

Semi-voyelle y :

Elle n'est jamais qu'une euphonique, mouillant, ou diphthongant la voyelle suivante. Elle ne donne pas le son ai à Va qui la précède.

Nuances des voyelles e sonore et o :

é » % ouvert et bref,

^ "- e him^ et bref.

ê^e ottvtrt et long.

ê«e fermé M long.

ê = eu, toujours faible et bref.

c) BT o ouvert et brtt

6 = 0 fermé et bref.

d 8 o ouvert et long.

ô =: o fermé et long.

Différences de ch^ de g doux et j, des voyelles t et u

nasalisées et h, avec le français : (7/t,et^doux ou>, ne sont paa spirants et soutenus comme en français^ mais explosifs et amollis comme en

Digitized by

Google

244 B£VUB DES PATOIS

anglais, en espagnol et en italien, c*est-â-dire que ch » ch anglaiSycA espagnol, c (devant e et i) italien, = tch (sans toutefois laisser entendre le t) \ e\,g doux, j^g doux et; anglais, « g doux italien, == dge, dj (sans lais* ser entendre le d).

/garde le son pur dï, et u le son pur d'w dans les syllabes nasales tn, un. Toute m et toute n que ne suit pas une voyelle ou une apostrophe est purement nasale.

/f est toujours pleinement aspirée.

Articulation ou spi ration palatale et graphisme kh, qui n'existent pas en français :

ii/^s:: c/e allemand, cJi breton, ch latin, y espagnol, œ russe, 7. grec, hh de l'arabe et autres langues orien- tales.

Equivalences. Ai = ci = 6' s= et (conjonction).

Ain =s ein, lain = iein = icn.

G doux = j ; gea =ja ; geô =jO, etc.

Relativement à la versiâcation,la seule chose à noter, c'est que Ye muet n'entre pas dans la mesure du vers ; il ne pourrait y compter sans changer ce dialecte d'une si belle physionomie dans la bouche des indigènes, en un jargon ridicule, affreux, inintelligible. Il faut donc lire et prononcer :

« I ieu chanta lai saint' vie

« Frêr' Jeusèph' Vètron,

« Pou qu' eir seusse in sêvie

c Das kértië que lai khcoûtron.

« Se r tôr) mond' pieu lai sere

« Khu tele et tel' sas pw6,

« Chaiqui sré euhou di hlêre

« Çu qu' (= k') pou li sôn'ré bM^6. »

Digitized by

Google

IIIXORE. COMPLAINTE VOSGIENNB 245

Les vers sont de sept sy llabes,et de la structure la plus régulière sous les deux rapports de la mesure et de la rime.

La traduction française, aussi littérale que possible, placée en regard du patois, suffit rigoureusement pour donner Tintelligence précise même de tous les termes les plus étrangers au français. Quelques notes au bas des pages achèveront d'élucider ce que cette traduction pourrait encore y laisser de vague et de peu satisfaisant^ en même temps qu'elles aideront à mieux saisir le carac- tère propre du dialecte.

IIINGRR.

Digitized by

Google

GRAN COMPIANCE

Fftte è Tié patoi de Lai Bresse khu lai vie

Frêrk JEUSÊPHE

SAIN BRMITA YÈTRON

In mo ai çôs que vouron ouyé chanta mai compiance.

1

I ieu clianta lai sainte vie Frère Jeusèphe Vètron, Pou qu'elle seusse in sêvie Das kértiè que lai khcoûtron. Se le monde pieu lai sêre TrA pou trâ khu pu d'in pwô, Chaiqui sré euhou d'i hlëre Çu que pou li sèneré bw5.

Wa-ce que Frère Jeusèphe véné i monde ; se lignaige ; se jène t6 jukhqu*ai lai mwô de sai mère.

2

Dê-z-i â ! rcontaige Aihonche pwa dire l'umble audra Et ca le pore, brauve lignaige Vou-ce que me sain feu-t-ègenra ;

1-1. I-je devant une consonne ou une voyelle mouillée ; Ije ou je {= ij' f) devant une voyelle ordinaire, feu-veux ; inf. leureoM Vêla', ce verbe est encore plus'irrégulier en bressau qu'en français.

1-3. Seusse-soii, tout à la lois prés, et imp. du subj.

1-5. Pi>u-peut, mouillement semblable à ieu; inf. Pleure; il est aussi très irrégulier.

1-7. Euhou, oûse-Wbre, ayant la facilité de. . . ; lat. Otiosus. Hlire- démêler et choisir, lat. Eligere, fr. Elire dans le sens le plus étendu.

1-8. I^-lui, rég. dir. ; ti-lui, rég. indirect.

Digitized by

Google

GRANDE COMPLAINTE

Faite en Tieux patois de La Bresse sur la Tie de Frèrk JOSEPH, LS Saint bruits de tbntrok.

Un mot à ceux qui vaudront ouïr chanter ma complainte.

î

Je veuœ chanter la êainte vie De Frère Joseph de Ventron^ Pour quelle soit un peu suivie Des chrétiens qui Véoouteroni. Si tout le monde ne peut la suivre Trait pour trait sur plus d'un points Chacun sera libre d'y choisir Ce qui pour lui lui semblera bon.

est-ce que Frère Joseph vint au monde ; son lignage ; son jeune temps jusqu'à la mort de sa mère.

Dieu y ait part t Mon récit Commence par dire l'humble endroit Et encore le pauvre mais probe lignage Oi$ (est-ce que) mon saint fut engendré;

S-1. Dê-z-i à ! Dieu y ait part ! Vieille formule pour eonsaorer à Dieu toute besogne importante ; d*où le dicton : De-z-i âpà! qu'à- %^ihonche^ n'a mt /â-Dieu y ait part 1 Quand on commence, ce. n'est pas fini. Cette formule existe partout; c*eBt par elle aue débu- tent les chroniques de Froissart. La vraie forme de 2)9 est dée^ comme celle de A est â^ ; Teuphonie a déterminé ces modifications.

2-2. Aihonche<xmmenc& ; inf. Aihonché. Champ. Ahonchi. V. fr. Ahoncher-saisir.

Digitized by

Google

2\S KEVUE DES PATOIS

Peusqu'el fau niwciié lai diôre D'awé dcna in si fru Aille lai cwàre que vu khtiôre, Et cèle vou que Dée V6 rètru,

3

El ié, pou fàre lai sùme ronde, Cen-vinte-nieufe an aupdprê. Frère Jeusèphe véné i monde D5 le piain pèyi de lai Comte, Ai Lômontù, leù que se trove Khu lai paroisse Lèmon, Et de lai vile Herewô rlôve Pou Qu que rèwatte canton.

4

TiAne Fermé, que feu se père, Deukhi de lai vile Moulin ; 0 ne sai de wa-ce que veni sai mère Qu'ô dehi Anne-Caitltne Pèrin. se mété le pu ôrdinAre TiAnê fèyi das sadbô, Gaignan pwa sas peti sël&re que ti jeute vive p5.

Das bië de lai tierre s'el tête pore, El eûste au leû ine èfan

â-3. Et ca-ei encore ; ces deux conjonctions s'unissent presque tou- jours. Brauve n*a guère le sens de brave que comme synonyme de probe. VoU'Ce ^ue' comme H'a-c^^u^est une abrév. de Vou (où) a (est)- ce que, c'est-à-dire simplement ok,

2-5. Ifwelii^- partager par moitié. Di9re gloire et souvent vaine gloire. Bl fait 6/, cl fait ti (khtiôre). H fait /I, gl fait di, pi fait pi.

2-C. X^fna-donner se modifie en aorC aux 2c et p. s. et p. pi. de l'ind. ainsi qu'au fut. et au cond.

2-7. Cwâre-heu, localité, coin ; se retrouve partout. Khtidre-éelote, se nouer (en parlant des fruitsj.

2-8. A^/ni-recueilli et recouvré; infinitif: Bétrûre: le simple est Etrûrc

Digitized by

Google

HINGftB. COMPLAINTE VOSGIENNE ^9

Puisqu'il faut partager la gloire D'avoir donné un si beau fmit Entre le coin qui Va vu éclore Et ceint OM Bien Va rectmlli.

3

Il y a, pour faire la somme ronde, Cent vingt-neuf ans à peu prês^ Frire Joseph vint au mond^ Dans le plat pays de la ConUê, A LomonM, lieu qui se trouve Sur la paroisse de Lomont, Et de la ville d'Héi^icmrt relh>e Pour ce qui f^ai^l-e le cantûn.

4

Etienne Formet^ qui fut son père^

Soii4iit de la ville de Moulins (en Bourbonnais),

On ne sait d'où venait sa mère^

Qu'on disait (nommait) Anne-Catherine Perrin.

De son métier le jdus ordinaire

Etienne faisait des sabots.

Gagnant par ses petits salaires

De quoi tout juste vivre de peu.

Des biens de la terre y ils étaient pauvê'es, Ils eui*ent e%i compensation un enfant

d'ï, El ié'il y a; dans celle locution f-y se fusionne toujours comme diphthonguantc avec le verbe : cl té, et iawi, et ieûy el iairéf etc.

3-2. Frère Joseph naquit le 7 février 172i, à Lomontot, section de LomoDty dans le canton d*Héncourt. Lo poète reporte donc sa composition vers 1853.

4-1 . L'ancienne orthographe hésite entre Formel et Fourmet.

4-2. O^tiMi-sortir de, venir de, être issu, être originaire.

4-6 Sadlfô-esi une contraction de «ô/a-d^-^soulier de bois, égale- ment usité, de même que sadlceû, de sôla-de-heû-soulier de cuir. Les étymologistes français, et étrangers saas doute, ne savent que dire de sabot 1

5-2. Auleû'k la place, en compensation. V* fr. Enleu,

Digitized by

Google

360 RBVUB DSB PATOIS

Que valé meu que se pwé d'dre, Et que le pu rare diyaman. Insi que pwôte se batutÂre, El eu ai Piére-Jôsë ; Et pu ta., surnô de Frêre^ Si dou, si jeute et si bê.

6

sai mère lai gran idée Feu di forma èréemd D6 lai crainte et Taimou de Dée^ Et ca de sas sain cômaudmè. Etrèfaulaikhéjawère Da peti qu'el sêreu dra Et de haite sèté di dewère pu pôdan et le pu khtra.

7

0, peti èfan, et jène bwôbe,

£1 ne dôti que de f&re di mau.

Et de wakhta lai baie bianche robe

Rveukhtie i fou batismau.

L'ôbèissaoce lai pu khtrème

BrÂcyi tertôte sas action»

Et dan feurmi lai jème

D'in monde piein d'aimaulission.

8 ,

Que t'a baie, robe d'inôcence, Etére, s5 taiche, fau piô !

5-3. Pu^^-poids, veut dire aussi poil, brin; et encore poit dans le composé Pwé-de-seuque'^Qx^ de sucre, dragée,

5-6. Awé ai nô-avoir nom ; v. fr. Aûoir à nom ; Bret. Ano ; Gall. Anu),

6-2. Ër^niô-solidement ; £r^^-as8eoir solidement; £/i^tf-8olide, en règle ; rad. A^-règle ; v. fr. yî«7,Porr. Rée,

6-6. Da ta p^h'-dès tout petit ; ital. ùa faneiullo.

Ô-7 Dtlkatte'k grands pas, comme celui qui se hâte»

6-8. Pôdan-qm est en pente rapide ; B. lat. Pendent, méoM

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLilINTB V0S6IENNB 251

Qui valut mieux que mh poids d'or, Et que le plus rare diaiman. Ainsi que porte son acte de baptême^ Il etU (à) nùm Pierre Joseph, Et plus tard le sunum de Frère, Si doux^ si juste et si beau.

6

De sa nière la grande pensée

Fut de le former solidement

Dans la crainte et l'amour de Dieu

Et (encore) de ses saints commandements.

Et l'enfant laissa déjà voir

Dés tout petit qu'il suivrait droit

Et à grands pas le sentier du devoir

Le plus abrupt et le plus étroit.

7

Oui, petit enfant et jeune garçon,

Il ne craignait que de faire du mal

Et de salir la belle blanche robe

Revêtue aux fonts baptismaux.

L'obéissance la plus timorée

Dirigeait toutes ses actions.

Et devant lui fermait la barrière

D'un monde plein de mauvaises suggestions.

Qtie tu es belle, robe d'innocence,

Dans ton intégrité, sans tache, sans faux pli t

seDi. jrA/ra*étroit, Tait au fém. khtraite, comme Dra-droW, draite; Aa-roide, raide, etc.

7-1. 0-oui. V Tr. 0, Oc. Champ., Comt., etc, Ô. Bwôbe-gSLvqon est commun à une foule de langues et de dialecteB.

7-3. Wakhta, Bret., Gasc.» Gwasta. AngL Wasia.

7-b.Khtféme, bret. £«//am-crainte, £«/rami?((-eiïrayé.

7-6. Bràcié d'mger, faire virer ; v. fr. Brader,

7-7. 7^mtf-porte- barri ère \ B. lat. Aaeama, Agiama.

7-8. Aimaulmion-excilBLiion à mal faire ; AimauUre-ponsMr au voal ; AinutulissioU'Celm qui perle au mal.

Digitized by

Google

^^ RBVUE DBS FATOIS

tai màque démée pwarkhence Que t'a aiblan, (Hvtne fié ! 0 çou que 8ré lui jônaue Éda le main i qu'el tk ; Jeusèphe las jène 5naue Môtron le Sain qu'el sreu pu lA.

Mè-ce qu*é le jène ôme^aiprëlai mwô de ftai mère et rmai- riaige se père, nalé ai mAte.

9

Piére-J6sè ta ca biè jène qu'el rcié le cw5 d'in grô dieu, Ce que le pu deuillanmè rsiène Tote lai vie d6-d-in bwô lieu, Veila mwôte lai m5re si bw6ne Que de se khô rèkhaufié, Lai mère que s'é dena tan de pw6Qe Pou le neûri et TèdêUé.

10

Anne Caitltne ta mwôte aiprome Qu'Etiàne pwa conci6ce trôvé Qu'el faili pcnre eue aute fôme Pou le mou do lé-mùnie et se fo. Ma ce ne feu qu'ène dore mdrAte Pou ine èfan si ffonti

8-1. Hôbe se dit des vôlemeots des homoies aussi bien que des leni* mes.

8-3. Mâque est de tous les dialectes français, v. et mod. Pwar^ khenceAe lait de paraître ; Pirar/cAan- visible , Pwar^- paraître.

8-4. Aiblan, v. fr. BUind ; lat. Blandus, etc., etc.

8-6. Eda ou Eneda, épenth. de I^a^lès. iVam-matio, lat. Mane.

9-2. Dd-quand, v. fr. Datique ; Bourg. Dô. On dit également Da, Da que, Rcié.recui, inf. i^çûre; ce verbe a des formes bésitaotes, irrégu- Itères.

9-3. Dsitillamnô. adverbe ; DcrniV/an-douillet, sensible, donlou* reux.

Digitized by

Google

HINGRE. GOMPLJUNÏE VOSGIENNE 2Û3

Dans ta seulement demie apparence^

Que es ravismnis^ divine fleur !

On voit ce que sera la journée

Dès le iHolin au temps qu'il fait;

De Joseph les jeunes années

Montrèi^ent le saint qu'il serait plus tard.

Comment k ieune kofume, après la moii de sa mère et le rema- ria je de son père^ alla en dotnesticité maître) .

Pierre-Joseph était encore bien jetme Lorsqu'il recul le coup d'un gtvs deuil^ Celui qui le plus douloureusement résonne Toute la vie dans un bon cœur. Voilà motie la mère si bonfie Qui dans son giivn l'a réchauffé, La mère qui s'est donné tant de peine Pour le nourrir et Vàluquer.

10

Anne-Catherièie était motie à peine^ Que Etienne en (peu*) conscience ttvuva Qu'il fallait pre^idre une atUre femme Pour le mieux de lui-9netne d de son fUs. Mais ce ne fut qu'une dure marâtre Pour un enfant si gentil

0-4. Dô-dans, prend Teuph. d devant une voyelle.

9-6. Khdh^ron ; horv.klieâ, kkôn; Frioul. Séose ; Ali. Sahoss ; Gr. yoreâ-ie renferme. ' 9-8. Ed^^ie-former, éduquer ; v. fr. Endilier,

iO-l. Aipronte, se dit aussi Auprôme; v. fr. Oprunie, Oprinie; :hamp. Oprume, Oprome^ etc. ; Engad. Amprim, Lat. Ad primum.

10-4. Lé-môme ; cette forme môme n'est employée que jointe au ronom personnel; en toute autre position, on dit fnême comme le rançaîs.

Digitized by

Google

i54 RBVÛB DBS PATOlS

Qu'eu pu ché nala ai mftte Que de wére se pire n'aisseuti.

il

£1 n'aireu hmà Toukhu paite Pwa flértè, ou pou se wôg* ; penre d'aute voue que lai draite E demandan bwônemô congé :

< Pwa dekhu le gran biè d'ène dèchAge

< I vos frà lai rsote d'in Iwé ; « I n'a lai fwôkhe aivô Tàge ;

< KbMiè que ce n'a que me déwé.

42

Pftmwô, nala è mègnée,

Mo que ce seu c'a-t-âque fw3.

Se lai vie ! a gaignée.

C'a grSsse pwône et peti raipwo.

S6 mwarqua rgrè jôe,

Piein de cœure et de bwône vélôta,

Aichu in labourou de Rôe

Piére-Jôse feu se perzôta.

M5 que Frère Jeusëphe se khiqué ai mftte.

13

El s'i khiqué bwôbe tranquile^ . Bwô-n-èfan et bwÔ-n-ovré,

10-7. Awépu rA^ avoir plus cher, c'e8t*à-dire, aimer mieux. V. fr. Avoir plus cher, plus chier\ Mess, A meu cheu. Ai mâle ; Champ., Berr. en maire ^ en maître ; Gap. A mettre.

10-8. Kaisseuti ; le pron. en fait ne, n' devant uoa voyeUe, et é de- vant une consonne. Atsseuti, v.fr. Assotir, Assoler, etc./dial. divers. AissuU^ assoler^ assotir, etc.

11-1 . RmA fait Jémà après une syll. fin. muette.

11-2. Fierté ne veut pas dire fierté, mais colère*

11-8. Khonè^ inf. /iCAôTia-opiner, se passe ordinairement pronom à la première personne ae rindicatit présent. AU. Schemen-' sembler.

Digitized by

Google

HIN6RB. COMPLAINTE V0S6IBNNB 255

Qui aima mieux Mer en domesticité Que de voir son père en être tout vexé,

a

Il n'aurait jamais voulu partir

Par eoUre et pour se venger;

Ni prendre d'autre voie que la droite.

En demandant d'une bonne façon permission :

c Par dessus le grand bien d'une décharge

Je vous ferai la recette d'un loyer ;

« J'en ai la force avec l'âge;

<c Je pense que ce n'ed que mon devoir, »

i2

Néanmoins^ aller en condition^

De quelque manière que ce soit^ c'est quelque chose de

Si la vie y est gagnée, [fort.

C'est grosse peine d petit rappoH. I Sans marquer ni regret ni joie,

' Plein de courage et de bonne volonté^ i Chez un laboureur de Roye

Pierre^ Joseph fut se présenter.

Comment Fr, Joseph se comporta en conditon.

iS

Il s'y montra garçon tranquille ^ Bon enfant et bon ouvrier ,

iS-1. Pâmwô est daos beaucoup de dialectes. Effi^^n^S^-eo domesti- que est tout^aoalogue à Ai mate,

12-6. Coeurs se prend toujours au moral et yeut dire surtout con^ rage et noblesse de sentiment.

12-7. Roye, commune voisine de Lomont. Le cultivateur chez qui Fr. Joseph prit du service se nommait Grosjean, Fr. Joseph pou« Tait avoir 11 ans.

f 2-8. P^r»>ta-présenter ; la transposition de Ve dans per est fami- lière à ridiome.

13-1. Khiquè-omeTf parer: Se khiqui-w tenir, seoon^rter. Mess* Chiqui,Se chiqui. AU» SchicUn.

Digitized by VjOOQIC

L*ûO REVUE DES PATOIS

Ai lai besogne vife et-y-aubile, Vaula brauve et tocwé brr. Ma poukhou ei ta si saige Qu'aute hau-r*et bai ô se déhi: « Nos 5 in sain le véhnaige ! t Et 1*5 que di wére 5 le pérbi.

14

De tôte mèchan conipaignée El ne faureu mi li pwaula ; Ca mwo de bwayesse èkhùgnée Auto de pour l'èjôla. Douçou, pudeùre, modestie, Fèyëte qu'6 n'on hmà ouyé Eukhi de sai bwoche ène seutie, !n jeûrion, in grossie.

15

Insi que lui rligion Tei^sùgne. Las chaique j6 el aicoudi Lai périére aivô lai besogne. Que se-n-<^ta li comandi. Las diémôn'ge.. ce ta se délice mate è-n-ieuve sas bw6 lehé Aute et-y-aiprê las ôflce, Pou sas dévotion i môté.

13*3. AubUe-mii expédie la besogne vile el bien.

13-4. Kauta-valel» domeslique, a gardé un sens noble. Bré, toujours disposé à agir et à se dépenser. Bret. Bré, B^r-prompt ; Cornwal. l?ri^;&-courage ; Angl. Prtf-cliercher ; liai. 6rio-enlrain.

13-5. PoukhoUj V. fr. Porsolz, a un sens un peu vague el un emploi très-fréquent. Saige-pkux et irréprochable.

13-6. Autehau-r'^t bai-enire naul et bas, à demi-voix.

13-8. Di-de le ; de même mt-mele, H te le, sise le, nt-ne le.Pérhé* aimer (priser) ; prehéiu aimes, el pr^fie-ii aime.

14-1. ^«'c/ian^mauvaise. Tous les nàj, en en^ onf, sont invar, au fém., excepté Gran qui Tait grante après le subs«

Digitized by

Google

âINGRfi. COMPLAINTE VOSGIENNE 25*?

A la besogne vif et habile^

Valet probe et toujours prêt.

Mais suiiout il était si sage (et pieux)

Qu'à demi-voix on se disait :

« Nou^ avons un saint dans le voisinage f »

Et rien que de le voir on Vaimait.

14

De toute mauvaise compagnie Il ne faudrait pas lui parler ; Encore moins de fille empressée Autour de lui pour Venjoler. Douceur^ pudeur, modestie j Faisaient qu'on n'a jamais oui Sortir de sa bouche une parole obscène^ Un blasphème f un mot grossier.

15

Ainsi que la religion l'enseigne^

Les jours ordinaires, il accordait

La prière avec la besogne

Que son état lui commandait.

Les dimanches, c'était son délice

De mettre en œuvre (employer) ses bons loisirs

Entre et après les offices.

Pour ses dévotions à l'église.

(A suivre).

14-3. Bwayesse est d'une foule de dialectes.EilE^n^-empressé, c*est \ i-dire ensoi^, rad. soin.

14-7. StftOttf-paroIe obcène» comme le v. fr. Sotie, TAU. Zote, etc.

14-3. JeHrion-^role grossière Juron et blasphème.

15-2. Chaique'jô-iovit ordinaire, ouvrable, en semaine. Cette ma-> niëre de parler est commune à toutes les orovinces.

15-6. Ètvô'lehé-bon loisir; Vn tombée oie bivô se relève quelquefois pour Dreodre la place de VI dans lehë et faire dire bwô^é,

15-8. lfd<^4X)outier, église. Les premières églises du pays étaient des églises de monastères.

Digitized by

Google

n

LE PATOIS DE SAINT GENIS LES OLLIÈRES

LE DIALECTE LYONNAIS

INTRODUCTION.

Si Ton suit, au sortir de Lyon, la route de Bordeaux, on aperçoit,au bout d'une heure de marche, dominant,â droite,Ie plateau de Graponne, un mamelon stérile et nu que couronne un clocher aux formes massives. Tout autour de l'église, viennent s'élager des maisons en pisé, •dont le revêtement de plâtre éclate joyeusement au soleil et fait ainsi mieux ressortir la teinte sombre des roches granitiques, qui émergent çà et de maigres pâturages. C'est le village de Saint-Genis-les-OUières. Un peu en avant, du côté de Lyon, des ruines d'aqueduc se dres- sent au milieu des vignes, mettant dans la campagne lyonnaise comme un lointain souvenir des âges dispa- rus Dans le fond, et servant de cadre à ce paysage qui n'est pas sans grandeur, les premiers contre-forts des monts du Lyonnais déroulent leurs cimes boi- sées.

Ce nom de « les OUières » (ollarias) que porte notre village, atteste l'existence en cet endroit de poteries ou de briqueteries (1), dont l'établissement remonte, peut- être, à l'époque encore peu éloignée de la conquête, les Romains conçurent le projet d'amener à Lugdunu i les eaux de la Brévenne. Dans un temps les rout ;

(1) On sait que par suite d'extensions de sens successives, le vl t olla avait 6ni par signifier toute espèce de poterie, et notamment i tuile {imbrex). Cf. Ducange, olUi, K

Digitized by

Google

PHILIPOX. - TATOIS BE »AIMT GENIS LES OLLIÈKES 25D

étaient rares et difQciles, la nécessité s'imposait de fa- briquer, aussi presque possible du lieu des travaux, les briques destinées à la construction de ces gigantesques conduites d*eau qui devaient assurer Talimentation de la nouvelle capitale des Gaules ; il n*y aurait donc rien d'étonnant à ce que les architectes romains aiçnt eu ridée d'utiliser, pour leur œuvre, les couches argileuses qui abondent dans le sol de Saint-Genis.

Quoi qu'il en soit de cette conjecture, ce qu'il y a de certain, c'est que Saint-Genis-les-Oliières doit bien son nom & des Tabriques d'ouvrages en terre cuite, et non à des fabriques d'huile. Olearias eût donné en vieux lyon- nais olieres ; or, ce n'est qu'au XVP siècle, c'est-à-dire à une époque ou les formes dialectales avaient subi déjà l'influence délétère du français, que la désignation actuelle de « les OUières » commence à remplacer la dé- signation primitive de « les Oleres », qui était seule en usage, dans les textes des XIV«et XV' siècles, et qui, manifestement, dérive de ollarias (1).

Aussi bien, les noyers sont rares à Saint-Genis et y viennent mal, il est donc peu vraisemblable que l'on ait jamais établi des huileries dans ce pays la matière première faisait défaut.

Il existe d'ailleurs dans notre région d'autres localités qui visiblement ont emprunté leur nom à des poteries ou à des tuileries établies, sur leur territoire ; tels sont : Saint-Bonnet-les-Oules, dans la Loire, qu'un pouillé du XV« siècle appelle « Sanctus Bonitus les OUieres », et Oullins(AttWîns, Ullins),n,\x\ portes de Lj'On, non loin de l'aqueduc du Pilât (2).

Avant la Révolution, Saint-Genis-les-Ollières faisait

(1) Uecclesia Saficti Genesii les Oleres se trouve menlionaée dans

YobU de Laurent Juliea, chapelain perpétuel de Saint-Jean de Lyon,

[uel décéda en 13S0,et dans deux pouillés du diocèse de Lyon, Tun

XIV* siècle et l'autre de 1492. Lo premier exemple que j'aie relevé

remploi de la forme moderne « les Oiières », se trouve dans un

uillé de 1587. (M. C. Guigue, Ohiiuarium ccclesix lugduncnsis et

ig. Bernard, Cartulaires d'Aimy et de Savigny^ II, 934. 953, 981,

m, 1025).

{2) Aug. Bernard, loc. cit.. II, 965, 1033»

Digitized by

Google

260 RBVUB DBS PATOIS

partie de l'élection et de la sénéchaussée de Lyon. Son église se trouvait comprise dans Tarchiprêtré des su- burbes ; elle relevait des chanoines comtes de Lyon, qui en restèrent les patrons temporels jusqu'en 1789 (1). Sa population était, en 1726, de 236 habitants (2).

Aujourd'hui^ Saint-Genis-lesOUiëres est une des com- munes du canton de Yaugneray, arrondissement de Lyon : sa population, d'après le dernier recensement, est de 895 habitants (3) .

Bien qu'obligés d'aller chaque semaine & la ville, pour les besoins de l'industrie du blanchissage, à laquelle ils se sont adonnés depuis quelque quarante ans, ses habi- tants n'en continuent pas moins à se servir de leur vieil idiome, sur lequel le français n'a encore eu que fort peu de prise et qui est resté incomparablement plus pur et plus riche^en formes originales,que celui de nombre de communes du Bugey, de la Bresse ou de la Suisse» qui, elles, cependant sont bien plus éloignées de tout centre urbain.

J'avais d'ailleurs, pour faire du parler de Saint-Genis- les-OUières la base de mes études sur le patois lyonnais, deux raisons qui m'ont décidé : la première, c'est que voulant montrer ce que serait devenu de nos jours le dialecte parlé à Lyon au XIV* siècle, s'il n'avait été dé- possédé, depuis longtemps, par le français, il me fallait naturellement choisir comme terme de comparaison le patois d'une commune assez rapprochée de la ville pour avoir parlé, dans les temps anciens, un langage à peu près identique au langage urbain ; la seconde, c est qu'appelé à passer chaque année plusieurs semaines à

(1) Aug. Bernard, loc. cit., II, 953,981, 1008,1025; La Mure, Hist. ecclésiast, du Diocèse de Lyon^ pp. 230 et suiv. ; PouUlédu dUh- cèse de Lyon, en 1743, publié par la Société de la DiaDa, de MonU brison, p. 81. Un pouilié de 1492 estime à 15 sous la dtme perçue par le chapitre de Lyon sur Téglise de Saint-Genis-les-OIlières.

(2) Saugrain, Diclion, universel de la France, Paris, 1720. Le pouilié de 1743 Rxe à 150 le nombre des communiants de Saint-Genîs- les-Ollières, et Expiily, dans son Diction, géogr.' kistor, et polit, des Gaules et de la France (t. IV, 17Ô6), attribue à notre Saint-Genis, 52 feux.

(3) Dénombrement de la population, 1886, Paris^ Imp. nat. 1887»

Digitized by

Google

PHIUPON. PATOIS DE SAINT QENIS LES OLLIÊRBS 261

Saint-Genis, je pouvais à loisir retourner à la source de mes observations pour les compléter ou les rectifier, ce qu'en réalité, j'ai fait pendant plusieurs années de suite.

Quant à faire une étude d'ensemble des patois pariés dans l'ancienne province du Lyonnais, il n*y fallait pas songer : les caractères dialectaux ne coïncidant en aucune façon avec les divisions administratives, dont ils se sou- cient peu, il n'existe pas, à vrai dire,de patois lyonnais, mais bien des patois de telle ou telle commune du Lyon- nais. Vouloir embrasser dans une même étude les uns et les autres, ce serait donc se vouer par avance à l'inexactitude ou à la confusion.

Néanmoins, j'ai pu me convaincre de la ressemblance presque complète des parlers de Craponne, de Grézieux et de Sainte-Consorce avec celui de Saint-Genis ; de telle sorte que ce que je dis de ce dernier peut d'ordinaire s'appliquer aux autres.

Les sons en usage dans notre patois sont & peu de chose prés les mêmes qu'en français. Voici d'ailleurs l'explication des graphies que nous avons employées :

Voyelles. a est bref et ouvert.—a des terminaisons féminines est muet.

é est fermé ; è est un peu plus ouvert que fran- çais ; ë est presque muet.

t est long ; i des terminaisons féminines est muet.

0 des terminaisons masculines est muet ; ô est plus fermé que français.

u est Yu français.

L'accent grave placé au-dessus d'une voyelle suivie d'un y, indique la prononciation isolée de cette voyelle: pàyîy payer ; jôyî, jouer ; bùya, lessive.

Diphtongues. Ou est, de même qu'en français, une fausse diphtongue ; oi pourrait s'écrire oà;— oué ^\ouè sont des diphtongues.

Consonnes. Devant e et i, la gutturale sonore est rendue par gu comme en français.

s initiale, ss et c devant e om i ont la même valeur qu'en français.

ch sonne de même qu'en français.

Digitized by

Google

n

263 REVCE DES PATOIS

r médiate est interdentale.

k\ l\ n\ sont des consonnes mouillées.

cV' est un son écrasé qui n'a pas d'analogue en fran- çais.

Nasales. an a un son nasillard, très ouvert, qui se rapproche sensiblement du français am, sans cepen- dant se confondre avec lui.

en sonne ein.

on est très ouvert. C'est un son voisin du français an.

Les autres graphies ont la même valeur que celle qui leur est attribuée par le français moderne.

Digitized by

Google

PHONÉTIQUE

VOYELLES I. ■■ Voyelles toniques.

1. Qu'il fût long ou bref en latin, l'A libre accentué a fait place de nos jours à un o fermé (ô) :

n = ehàntô^ chanté— -ée, = pare, père. = c&ro, coin. = ekatôr, cheptel. == gingô^donner des [coups de pieds. = màncâf manquer.

Le vieux lyonnais donnait au continuateur de l'A latin un son fermé et long, que les scribes du XIV* siècle no- taient souvent, à la manière allemande, par un a redou- blé (aa) : Bemert Soillaart, (1) menaa m i n a t i, ovraa operatam, donaa donatum, pelaas *pilatus, apellaa appellatum, «a/aa sal a ti, ^oraïaa *diur- natam, etc. (2). Par la suite des temps, cet â dut s'as- sourdir de plus en plus et, dès la fin du XVIIP siècle, au plus tard, il a pris le son actuel que les textes patois de l'époque notent par a w d'une façon, il est vrai, encore sporadîque (3).

Nasum = nô^ nez.

Ganlatum

Fabam = fùm, féye.

Patrem

Pratum = |wd, pré.

Quadrum

Avanim = aoéro^ avare.

Capitale

Advisare = art«d,regarder.

De giga

Ugare = lié, lier.

Mancare

1. Arch. Com. de Lyon, CC. 61. Le registre CC. 60, qui n'est que ' copie de CC. 61, écrit Bernart Soliart.

2. Cf. mon étude sur La Phonétique lyonnaùe au XIV^ siècle, dans RoMANiA, Xlli, 543, et Tétude dont j'ai fait suivre la publication du )glement fiscal de 1351 (Lyon-Revue, 1883).

3. La ebanson de Reverony sur l'ascension aérostatique de Pilâtre iirosier qui eut lieu, à Lyon, en 1784, emploie indistinctement lagra- lie au et Ja graphie a : mctttm {monXer) fComplimenlau (complimen-

Digitized by

Google

264 REVUE DES PATOIS

On a prétendu que cette dégénérescence de Td primi- tif en 6, s'était produite dans les campagnes beaucoup plus tôt qu'à Lyon môme. Ce n'est guère probable. Si en effet, le langage des villes peut influer sur celui des campagnes, le contraire n'a pas lieu d'ordinaire. Aussi bien, le parler rural est, de sa nature, bien plus ennemi de la nouveauté, bien plus respectueux des traditions que le parler urbain; d*où il suitque si le sonâ a persisté plus longtemps ici que là, ce doit ôtre à la campagne et non pas à la ville. Enfin, la comparaison des textes écrits, pour ainsi parler, sous la dictée des habitants de la cam- pagne lyonnaise, aux XlIPet XIV« siècles, tels que les Terriers de Saint-Germain au Mont (T Or ^ de Roche- fort, de Sainte-Consorçe, etc. (1), avec les documents administratifs rédigés âLyon, à la môme époque, établit Tidentité du langage de la ville et de celui des campa- gnes environnantes. Cette identité, nous la constatons encore au XVIIP siècle, dans la Ville de Lyon en vers burlesques, l'auteur fait parler tour à tour des cita- dins et des paysans (2).

La vérité, c'est que l'assourdissement en 6 n'ayant acquis tout son développement qu'à une époque où, de- puis longtemps déjà, la ville avait abandonné sa vieille

ter), ravicolau (réconrorier), à côté de: resta (rester) et autres formes anaiogiXes. De inêroe,dans une cbanson^en patois lyonnais, intitulée : Dialogue entre deux fiabiianis du Mont-d'Or, oui date du premier em- pire et m*a été communiquée par M. Vericel : brauve bravum, aume animam et parla paraoolare, na nasum ; pas passum en rime avec la négation pau. Cette tendance de Va à se fermer en au, 6 s'était manifestée dès le Moyen- Age : frauria (confrérie^ dans un testament insinué à Feurs.à la fin du XIII* siècle^ fauvro fabr um dans un Ter^ rier de Saint Germain au Mont-d'Or (Revue Lyonnais», juin \9S5), plaustro{\, îrsLnc, piastre) dans le Terrier de Bagé (Revue des Patois, 1, 51), plautro plastrum dans le Carcabeaudujjéage de Givors de i22b, qui nous est parvenu par une copie de 1375 environ, et tauxa (taxe), dans le Règlement fiscal de 1351 (Lyon-Rivub, oct., nov. et déc. 1883).

2. Cf. Lés bénéjiees du chapitre de tS. Jean (de Lyon) à Saint-Ger- main au Mont'd'Or et à Poleymieux, dans la Revus Lyonnais», nu- méro de juin 1885 et la Romania, XK, 581 588.

i. Cf. La Eemarda-huyandiri et le Dialecte lyonnais au XVIb siècle dans la Rbvub Lyonnaibb, numéros de nor, et déc, 1884,

Digitized by

Google

PHILIPON. PATOIS DE SAINT GENIS LES OLLIÈRES 365

langue pour le français, les manifestations de ce phé- nomène linguistique ne se peuvent guère rencontrer et ne se rencontrent, en effet, que dans les parlers ru* raux.

2. L'A étymologique a persisté dans quelques cas, d'ailleurs assez rares, sous la forme d'un a ouvert (à) :

Qualem = quai, quel. Palam = pala, pelle.

Âlam = aluy aile. Sapam = iava^ séye.

Mais aussi :

AU. salo = tôloy sale. Rarum = rôlo^ rare.

Rapam =1. rôva, rave. Cicalam = cigôlay cigale.

3. Protégé par Tentrave, Ta originaire s'est maintenu jusqu'à ce jour dans un certain nombre de cas, mais l'assourdissement en ô tend visiblement à se générali- ser. Cette transformation s'accomplit un peu au hasard et sans qu'il soit possible de déterminer bien exacte- ment à quelles règles elle obéit. C'est ainsi que de deux mots placés dans les mômes conditions phoniques, il arrive souvent que l'un conserve \a étymologique, tandis que l'autre le remplace par 6, Tout ce que Ton peut dire, c'est que le sort de l'a accentué dépend, dans une certaine mesure, de la nature de l'entrave.

I. i4 persiste avec le son (ïun a ouvert

Lorsque le second élément de l'entrave est une semi- voyelle :

Glaciem = Poci, glace. Rabiem zz ragi, rage.

Caveam z= eagiy ca^e. *Liinacieniz= lumaci, limace.

Plateam zz piacij place. Faciem m faci, face.

Sapium = sajo, sage. *Ferraalias=/rowaZv,fiançailles.

Paleam paH, paille. Gutta+aleas^a^^o/a^éJ, fond d'un Dagula = dal^i, faux. [tonneau.

Âll. braccho + aliam = bracalyi, Castaneam =c/idtomi,chàtaîgne.

[personne qui se conduit mal. Montaneara=fA(mfanH, montage.

*Seminalia8 z= senatrey semaille. Minatiam menaeif menace.

Grôci grâtiam, alônji avellaneam, farrôhi ferraleam^ grôH graculam, corbeau, font ex- ception.

Digitized by

Google

1

c ^66 REVUE DES PATOIS

2f^ Devant une consonne redoublée suivie d'une semi* voyelle :

Cassiam z=ra«t,poëIeàfrire. De Mraginem= trènassi^ plante

Palca-|-accîara=pa/^a«n,corbeille. [rampante.

Bisacciam = heweiy besace. Beccum+aociam=^iba<n>béca88e. *Gras8iaiii = crasii, crasse. De *bacca =: horhassi, auge. Alliam = (i}yi, ail.

3* Devant CC ou C première consonne d'un groupe:

Vaccam zz mehi, vache. Pacla zz paehi, marché.

Saccum -zz sa, sac. •Placcaszr /> F/or/t^.nomdelîeu.

Maïs par contre : Ali. hacco =: ôchi, hache.

i!" Dans les finales en atigum : DamnaticumzKtatnajo^dommage. Silvaticum = sarvajo, sauvage. iEtaticum = ajo, &ge. Vilaiicum = vilajo, village.

*Ripaticttm = rtro/o, rive. Formaticum zz fnmajo, fromage.

Devant une dentale persistante en roman ;

Sapidum = $ado, savoureux. Ail. plaît =:pla/a, bateau à laver *Lattam =: lata^ latte. Pat.... zzpata, chiffon.

Maie habitum zz fHalado, malade. Gatla z= chata, chatte.

6^ Devant une liquide suivie d'une labiale : Palmam=:paniia,paume de la main. Arborem zzabro, arbre. Balmam=:6arf»a, terrain en pcnte« Marmorem = ma^ro^ marbre. Malvam = marra, mauve.

Orpa harpam et lôrma lac rj^ m am font excep- tion. 70 Devant PP :

Ail. krappen = craj^^ grappe. ? = fiafto, flétri.

Mappam = nopo, nappe.

II. Z/'A entravé s*assoî(rdit en 6 : V Devant RR ou R suivie d'une autre consonne :

Garrum = chôr, char. Tardum z= /dt-, tard.

Garricam = ehôrgi^ charge. AU. warten = garda, garde.

Lardum =: 1er, lard. AH. reginhart r: renâr, renard.

Arcam = ôrchi, coffre. Quartum = qnâr, quart.

Digitized by

Google

PHILIPON. PATOIS DE SAINT GEMS LES OLLIÈRBS 267

2* Devant SS ou S, première consonne d'un groupe :

Grassum = gf'o, gras. Asinum = ôno, kae.

Lassmn r= léy las. Pastam =: pôta, paie.

Bassani = bàua, basse. Plastruni =: plâtro. plftlre.

Arabe: tbâça= tôsm^ tasse. 'Repastum = repô, repas.

*Gasnuin =r châno, chéno. ^Tascam = tôchi, Uche.

Devant LL et L finale en roman :

CaHom zngôla, gale. Ail. baHen =: Mfa, corbeille^ ffi

PaUidam =:p(Uoy pâle. [local, haie,

Ganalem = chanô, cbenal. Salem zz sô^ sel.

Catala c a b a 1 1 a m et pala p a 1 1 a m, (franc, épaule)^

ont échappé à Tassourdissement.

\9 Devant CL :

Miraculom iz mtrM^o^ miracle. Maculam z= môt^i, maille. Basîculum =: rdc^'o, racloir. Quaquilamzr^^dN, caille.

Mais aussi tinahë tenaculas, franc, tenailles.

5<> Devant BL,BR:

Tabolam = U^la, table. Acer arborem = izeroblo^ érable.

Stabolam = Hr6bla, étable. Ail. sabel = sôbro, sabre.

Aroabilem = èmôblOj aimable. Rutabulam = rôblOf fourgon de Labrara = fôwrt, lèvre. boulanger.

Je n'ai qu'une seule exception à citer, c'est sabla s a- bu la m, franc, sable.

4. Suivi d'une nasale devenue finale en roman, l'A li- bre se nasalise en un son très ouvert (^n) qui se rappro- che sensiblement de la nasale in, sans toutefois se con- fondre avec elle. Il en est de même de TA entravé, lorsque le premier élément de l'entrave est une nasale :

Manum = màrty main. Campum =: chàn, champ.

Lîgamen = liÂHf lien. Plantam = planta, plante.

Panem =: pàn, pain. Graneam = gràtigi, grange.

Famem = /Vin, faim. Cameram = chànbt'a, chambre.

J'est un phénomène linguistique qui a ses racines I QS Tancienne langue, ainsi que le prouve Thésitation ise constate, dans les textes lyonnais du moyen-âge, tre les graphies an, ayn, ain^ en et in. C'est ainsi que n rencontre dans Marguerite d'Oingt fayn, maiuj

Digitized by

Google

268 RRVUR DES P4T0IS

mengier (pp. 42, 62, 67) à côté de semblanci, mans, pan et humans (pp. 46, 59-60, 67, 55). Les Textes lyonnais du XI V siècle, que j'ai publiés ou cités dans la Roma- nia (XIII, 542,590), écrivent, eux aussi, tour à tour : main, sain, efaynt infantes et man, san, sove- ran, grangi, changier^ etc. La même confusion se relève dans la Bemarda-Bupandiri, tragi-comédie en patois lyonnais du XVII* siècle,et dans la Ville de Lyon en vers bw^lesques, qui emploient indistinctement les deux notations: man^ pan^ fan et sm sanum cer- tain ; meingy, maingi et changi (changer). (1)

Dans le parler de Saint Genis-les-Ollières et des com- munes voisines, an a un son particulièrement na- sillard, assez peu harmonieux & entendre, et dont rien, ni en français, ni dans les patois de la Bresse et du Bu- gey, ne peut donner une idée exacte.

6. Contrairement à ce qui a lieu dans les patois bres- sans ou bugystes ainsi que dans la plupart de ceux de la Savoie et de la Suisse (2), la nasalisation de TA libre n'intervient pas à la pénultième en roman :

Se^iimaxiam zz semana, semaine. Campanam = campana,clochette. Lanam = lana, laine. Ramam = rama^rame.

Fontanam = fontana, gros robi- Flammam =: flamay flamme.

net en cuivre. Planum = piano, plan. Granam z;: gi'ana, graine.

Peut-être n'en était-il pas de môme en vieux lyonnais ; rhésitation est tout au moins permise, en présence de graphies telles que : lanna, semanna, campanna (3).

6. L'A accentué suivi de C, Q, ou G, s'amalgame en quelque sorte avec la palatale développée par la guttu-

i . Voyez mon édition de la Bemarda-Buyandiri, Lyon, 1885, V* par- tie, vers 27, 28, 15' ',198; II* partie, vers 8, 157, 125, 223 et 238, elles passages patois de la YilU de Lyon en vers burlesqties, vers 57, 160, 74 et 190 dans la Revue Lyonnaise, nov. et déc. 1884.

2. Voyez notamment : F. Brachet, Dict, du patois savoyarde^ Albert- ville, p. 12; A. Odin, Pkonologie des patois du canton de Vaud, p. 21 ; J. GilliéroQ, Patois de la commune Vionnaz (Bas Valais), p. 19 et mon étude sur le Patois de Jujurieux (Bas-Bugey), p. 2.

3. Romcmia, XIII, 543.

Digitized by

Google

PHIUPON. PATOIS DB 8ÀIKT OKNIS LBS OLLIÈHES 269

raie et se continue en roman tantôt avec un son è, nota- blement plus ouvert que celui que Ton entend dans le français aigle, par exemple, tantôt avec le son d'un e fermé {é) :

I. A est devenu è (ay) dans :

Laciem = lé^ ]ait. Aqailam =: égla, aigle.

Factam = fè, fait. Acinum = jèno^ marc da raisin.

lUàc = ilè, là. Plagam =r plèy plaie.

Trabacnlum = travèr, travail. Faginamzr fèna^ fouine.

Et dans un certain nombre de noms de lieux :

Vallem Neriacum =: Vaugneray, (?) = Bessenay.

Cabinacum = Chevtnay, Gaselliacttm = Chasselay,

Poloniacum = Pollianay. Gasiacum =: Chazay.

De même dans m agi s, davantage» et dans cuèna cutaneam, franc, couenne, la palatale remonte au latin.

È s*est atténué en ë dans nie n i d a c e m, niais, mais au féminin nièUt^ niaise.

II. Le son é se constate dans :

*Acrtini =: égro, aigre,

Facere

= fére, faire.

Macmm =r mégro, maigre

Factam

= féti, faite.

Fraxinam :^fréM, frêne.

Placere

= plére, plaire.

Acquam = égui, eau.

Putnacem

= punéf punais

Mafgjistrum = métro, mattre.

Tragere

= trère, traire.

7. L'A étymologique ^st devenu è dans :

Gamem= cher, chair.

Arrhas = ène, arrhes, v.f. errhes, Araarum = amer, amer.

Mais amara.où Tr estmédial, a donné amara, tandis que claram, placé dans les mômes conditions phoni- ques, a donné naissance i la forme cPèra. Par contre, **lors que claram est devenu amer, clarum est de- enu d'or (= clar dans la Bernard. Buy and.) Nous verrons plus loin que la liquide R exerce sur TA inique placé après elle, une influence palatale : iiri (ti- 3r), i?m (tourner) et à la posttonique : ciri ceram, hiri cathedram. Ici nous prenons sur le fait Tao-

Digitized by

Google

1

270 RfiVUS DBS PATOIS

tion de la liquide sur l'A qui la précède. Dans Tancieiine langue, cette action se faisait sentir plus fréquemment qu'aujourd*hui; en voici plusieurs exemples que je re- lève dans des textes lyonnais ou bressans du XIV* siècle : heyres a r r h a s (1), erbros arbores, erbro-sec (2), Bernerd et Bepvierda B e r n a r d u m (3), Ouichert Wichard(4), Evrert Everard, Berert Berard, Betmert Bernardum, erbaletier arbalétrier, Gi- reW Girard, gwer quartum cahier, (5), chairrere carrariam (CC. 1, P> 161. r), cerpes franc, carpes (6), c/it^r(carnem), gerha {2\\qxx\. garha), qu'il faut rap- procher de chano (c a s n u m) (7).

8. Dans les terminaisons en âliâm, àlëam, ânëam, la palatale s'est bornée à mouiller TL ou TN, sans jamais exercer aucune action sur TA qui la précède, comm3 cela paraît bien avoir eu lieu dans le v. franc. dai7te,&ai7ter, niontaigne^ compaignon et dans le franc, moderne : châtaigne, araignée^ baigner, v. franc. ôaflfna*. (8)

Paleam. =paW, paille. •Fermalia8=/ro»ia^e,fiançailIcs.

Talcain =: to/^i, taille. *Seininalias=<ena/3^e,seinaîlles.

*Alliam = alU, ail. Castaneam =:c^totiïi,ch&taigne.

Dagalam=(/<{^f,faux,v.franc.(/at7.*MoataneainsNio»)/aH-M*,montagne. Fcrrain+aliam=/arro/yi, ferraille. Avellaneam=a(d»yf, noisette.

Il en est de même du son mouillé développé par le groupe CL.

Maculam =: viôM, maille. Tenaculas == tinabe, tenailles.

Quaquilam = côlH, caille.

\. Archives municipales de Lyoa, CC. 373.

2. ConvefUiones Dominorum et B. de Yarey (Romama, XHI, 579) et Arch. mun. de Lyon: CC. 13, I, «5, v©; CC. 379 et CC.f passim.

3. Terrier de Bâgé (Archives de la Côte-d'Or, B. 570).

4. Arch. mun. de Lvon, CC, 60.

5. Arch. mun. de Lyon; CC. 1, {• 131, vo; CC. 13, no 1, foi 3 et , CC. 6C)etCC. 373, fos i9, 15.

6. Bèglement fiscal de 1351 (II, 16), dans Lyon-Revue, 1883.

7. Œuvres de Marauerite d'Oingt, p . 66 ; Tarif du péage de Lt/< « (1277-1315) publié à la suite du Carlulaire d'Etienfie de ViUeuve;te - rier de Bâgé{ï{E\vE des patois, I, 55).

8. Cf. Tburot.De la prononciation française depuis lecommencenu il du XVi^ siècle, diaprés les témoignages des grammairiens^ 1. 1, p. 32 \

Digitized by

Google

PUIUPON. ~ PATOIS DIS SMNX GËNIS LBS OLUKKBS 271

Le français local dit encore aujourd'hui avagnée (J) et non araignée^ châtagne et non cliâtaigne, etc. Il en était de même dans notre vieille langue : les Textes lyonnais du XIV« siècle écrivent en effet : palli, talli, salleytj sallians, chastannyesy polali poulaille, fu- tali futaille (2), feraUi.ferallieSy ferraille (8).

9. De même que ses voisins du Forez, de la Bresse et duBugey.le dialecte lyonnais appartient à ce groupe de parlers romans qui se caractérisent par les traitements divers qu'ils font subir à l'A latin, suivant que cet A se trouve précédé, ou non, d'une palatale.

Dans ce dernier cas, le Lj^onnais du XIV* siècle don- nait à Va un son fermé et long^queles scribes du temps, ainsi que je l'ai remarqué plus haut, rendaient flré- quemment par un a redoublé (aa). La palatale, au contraire, ~ qu'elle existât déjà en latin, ou qu'elle ne fût que le résultat d'un développement roman de guttu- rale, — a eu pour effet de donner à Ya un son ouvert : c'est ce dont témoignent, non seulement la prononcia- tion actuelle des patois, mais encore cette graphie aa réservée soigneusement aux seuls a continuateurs d'un type non infecté d'yod (4).

1. Cf. E. Molard, Dictionnaire grammatical du mauvais langage^ à ce root.

2. Cf. Ramania, XIII, 543, 5136, 568. On trouve aussi, mais beaucoup plus rarement : patify, saylet.

3. Arch. comm, de Lyon, CC. 373, l" 29.

4. L^auteur de la Beniarda-Buyandiri indique parfois le son ou* vert de l'a par Tadjonction d'un t final qui n'a rien d*étymoloçique : tiriat (tiré), oa/itfxiaf (baplisé), mepriz-iat (méprisée), mais aussi: dan- cia (dansé), logea (logée). Bernardin Uchara, dans la Piedmontoise en vers tressants (éd. G. Brunet, 1855), a recours au même procédé: baillât (donnée), déDOchat (dépéché), tailUU (taillé) (pp. 31, 30, 14) et par contre : (nez), cliartà (clarté), capitula (capituler) (pp, 1 1, 26,

■). Nicolas Martin, l'auteur des Noelz et cluinsmis nouvellejnent mpose% tant en vulgaire françot/s quesavoysien^ (Lyon, 1556)^ tait »s régulièrement suivre d'un %, Va continuateur d'un type infecté foâ^leschiaz (léchées), pechaz (péché), debochia% (débauchée), cor- ssiaz (courroucé), etc. (p. 65) et par contre : gra{gcé\ trova (trou- ;), escMpa (échappé)^ etc. (pp. 42. 68). Enfin, dans une chanson en ;oi8 qui date du commeocement du siècle et que m*a communiquée Vericel, pu^mi (poignée) rime avec la pers. siog. du futur : rç*. idraj l'a était bien certainement ouvert.

Digitized by

Google

372 HE V UB DK8 PATOIS

10. s'est arrêtée la transformation, lorsque par suite de la chute des consonnes finales, l'a s'est troavë occuper en roman la dernière place du mot : pidia pietatem, essaya, appareyllia^ otreya dans Marguerite d'Oingt (pp. 77, 63, 58, 61) ; meytia, marchia, sachia (le con- tenu d'un sac), seignia signatum, chia caput, dans les Textes lyonnais du XI V^ siècle; marchia, dans la Chanson du formulaire fort récréatif, (qui date de la fin du XVI« siècle) ; pitia, enragea (en- ragé), logea (logée), mingia (mangé) dans la Bemar- da-Buyandiri (II* part., vers 368, 260, 259; I'* partie, vers 129) ; maitia^ laissia dans la Ville de Lyon en vers burlesques ; chercha (cherché), coucha (couché) dans un Noël lyonnais du XVIIP siècle (1).

Le patois de Saint-Genis-les-OUières a de même : pid^a (pitié), bochm (bouchée), mèPa (moitié), uPa (ai- guillée de fil), sach'a (contenu d'un sac), Va se pro- nonce ouvert.

Au participe passé, l'analogie des infinitifs en ( (^ier^ de l'époque primitive) est en passe de troubler la déri- vation étymologique, et l'on a les doubles formes : co- minera et comincî, moVa et molH, etc. (2). La forme primitive en y a a une tendance très marquée à ne plus s'employer qu'au féminin

11. Si Va, adouci déjà par Tinfluenoe de la palatale, se trouve suivi d'une consonne persistant en roman, il pousse plus loin la série de ses transformations et s'at- ténue en e : travalyer, despleyer^ agenolier^ mengier^ aheissier (Marg. d'Oingt, pp. 54, 58, 59,67, 54); ballier^ paier, cfiangier, eydier (Textes lyonnais du XIV< siè- cle, publiés dans la Romania, XIII, 567) ; espachiez expandicatus, dennies dignatus, péchiez pecca-

i.ffoels en patois lyonnais publiés dans Lyon-Rbvcb (juillet-septem- bre 1885), Noël, V.

2. On trouve déjà dans la B^rmiriia Buyandiriimarchi m evchinm" p6c/itpeccatuin,àcôlé de «nnto^a inrabiatum,<?^n^aa cambia, tum, etc. (I, 105; II, 802 ; II, 260, 203).

Digitized by

Google

PUILIPON. PATOIS DIS S.VlKr GENIS LES OLLIÉRES 27\3

los. mesprisiez minus pretiatus (Marg. d*Oingt, pp. 37,65, 53, 38); ptei/^^plicatos, afaities •adfactatos (Textes lyonnais du XIV«s.); marchies mercatus,- atos, à côté de raarchia mercatum, -ati. dans le Rè- glement fiscal de 1351 ; chier carum dans Marg. d'Oingt (p. 56), c^te/*caput, chieora d^ins les Textes lyonnais (IV, 48; VII, 6) (l), chies casa dans le Syndi- cat lyonnais de 1352 (2).

12. Par la saite des tempsJa diphtongue ie s'est apla- tie en i {y) : arrachy arracher, eyrf^/ aider, dans la Che- muchée de VAsne de 1566 et mangy manger, dans la Chanson du Formulaire fort récréatif. Au XVIP siècle, la forme en f, y est constante : cachi cacher, nieingy manger, ctiivra chèvre, chia chien, dans la Bernarda-Buyandiri ; chiri chaise, dans la Ville de Lyon en vers burlesques. C'est elle que l'on retrouve dans les patois actuels du Lyonnais et notamment dans le nôtre, chier carum fait seul exception :

Galhedram = chiri, chaire. Caoem =: ekin, china, Ihicn,

Gapram = chitra, chèvre. chienne.

Casa = chi, chez. Jaculuiii = jicbo, couleuvre et

Scaiain = ëehila, échelle. Iraçoir de la charrue.

18. Il en est de môme à Tinfinitif des verbes de la première conjugaison TA tonique est précédé, soit en latin, soil en roman, d'une palatale.

I. 'La palatale remonte au latin :

Verbes terminés en :

CtLmhïvLTezzzchàngi, changer. Laubiare =%', loger.

'Inrabiarez: inragi, enrager. Niveare zz nJègi, neiger,

Abreviare=^ a6rSgfi, abréger. Ail. hring-Hiare=:an*tii(7i,arranger« Somniare= sôtigi, songer.

Romania, Xi il, 375, 584.

2. On donne le nom de Syndicats aux procès -verbaux d'élection des conseillers delà ville de Lyon; quelques-uns d*ealre eux sont écrits en dialecte Ivonnais. Ils sont conservés aux Archives de la ville de Lyon, Série 6B.

REV. D. PATOIS. <^

Digitized by

Google

1

274 RBVOE DES PATOIS

Verbes terminés en :

'Molliare = moM^ mouiller. Tâleare = taH, tailler.

Gatulliare =cJ^ol'i,chatouiller. = babit^i, babiller.

Goih. scalja = îchalH, écaler. Gandela-iare—e^mfi/ri, luire par zi piétri^ piailler. intervalles, en parlant dti soleil-

Bajulare == hahî, donner.

Et les dérivés patois : caboM écraser, degtieiiM dé- chirer, êboM éventrer.

Verbes terminés en n^î :

Balneare = ôan^l, baigner. ? = fromyi, aveogler.

Guneare =: comi, cogner. AH. sparen =eparnJt\ épargner.

AH. weidanjan = (^dAiî, gagner.

Elles dérivés patois: chanconH chercher querelle, pitronH (fréquentatif de pétrir)» se dejarfanH, se dé- battre.

Verbes terminés en :

Puteare = poè$iy puiser. Pretiare == prui, priser.

? =fim,rouir le chanvre. Gruciare =r croèii, croiser.

T =r ammU amuser. ^qualem =: igoHA, égaliser. All.bristan = frmt, briser. De guease =i%omI, injurier.

Verbes terminés en ssî :

Galciare = efctol, chausser. Esp.gozar ^r^teifM),' gausser.

*Texeare = iis$i, tisser. Ital.carezzare = earany caresser.

*Gaptiarez= cha$i\^ chasser. Ital. carcassa + iare = careaxÈi^

*Bassiare = hès$i^ baisser (1). tousser.

i. Les formes bèssi^ cabossl, dansl et autres analogues s'explî-

3ueQt, non pas, ainsi qu'on l'a avancé, par Finfluence de la sifflante ure, mais bien par Tinlerposition d*une palatale, àTépoque deforna- tien des langues romanes et par la création de types tels que *fras- siare, ^cabossiare, etc. La sifflante dure n*a pas d'action sur 1 A, uosî que le prouvent les formes suivantes : cnnfessar, pauar, pensar dans Marguerite d'Oini^ ; pa$êar dans le Compte de Jehan de Durehe que j'ai publié dans Un Lyonnais à Paris au XiV* siècle; passa dans la Ville de Lyon en vers burlesques. Le patois de S. Genis-les-OHières dit passôy cassôy lossô et non passi, cassi, lossi ; de même, à la post- tonique, tôssa (tasse), lôssa (lasse), bôssa (basse), grihsa (grosse), bessa (bécbe) et non pas iôssi, tôssi, bôssi, grôsii^ beui.

Quant à Tinterposilion d'une palatale, elle est bien dans le génie roman : captiare (chasser) est formé sur eaptum^ tradiare sur Iroc- tum^ direciiare sur direcium, minatiare sur minatum, ete.

Digitized by

Google

PHIUPON. PAtOlS DB SÀlNÏ ÛENIS L1SS OLLIÊRES 2^5

Contra... = eonlroMi^eontrarier. De Trac :=:iraea$it,io\innenier, 'DirecUare=:dr2fii, dresser. Prov« crotsarrr eroMi, bercer.

De bosse = eabossl, bosseler. *Qttatiare(?)r=«'aeaMi,s'accroupir« Onomatopée = pissl, pisser. Hirpiciare= arsl, herser.

Debraochiumr=:tft6ra<i{,embrasser Allem. = danêly danser.

Et les dérivés patois : possî téter, petassî mettre des pièces, raccommoder, ëborsî enlever l'enveloppe épineuse delà châtaigne.

Verbes terminés en cl :

Ninitiare z^menaci, menacer. *Âbanteare= avànci, avancer. Tractiare zz traci, tracer. Adnantiare=3afumci, anDonc«r.

Goniiiiitîare=::0o»ititc»,comineûcer. Lanceare r: làndf lancer Tricbeare =<rSrt, tresser. Galceare := cAdel, foolor.

Et le dérivé patois ; dêpillorcî, peler un fruit.

Verbes terminés en cHî, dî, mî, vI : * . .

Adpropiare=aproc^i.approcher. Vindenfiiarc^rotndénml^ vendanger . A4)atare r= èdi, aider. Scopa+iare:= couévi, balajer.

Verbes terminés en :

'Âdpratariarezraprdrâjfi, mettre *Adpodiare = opôjfî, appuyer. nne terre en pré. 'Radiare = rà^, épancher

De per = perci^ percer. *Leqaeare z^ laci, lacer. *Flateare z^plact, placer. 'Dcpetiare = dêp§ei^ dépecer.

1^ La gutturale qui la développe précède immédiate- ment la tonique : Verbes enaî :

BalUcare =: bougi, bouger. Mandacare = màngi, manger« Fabricare :=forgU forger. Carricare = chârgi, charger. Yindicare = tnngi, venger.

Verbes en chI :

Pnedicare :^ prèehU prêcher. Goiioeare ^zeouehU coucher. *Deroccare= dèrochi, tomber. *Marcare = marehl^ marcher. Masticare = môehî, mâdier. Lâxare = léehU lâcher.

Judicare = jtfgi, juger. Interrogare^n^rro^lfintorroger. Purgare => P^f^gU purger. Partem. . . =: partagî, partager.

Truncare =z tJ'ànchU ébrancher. Allem. := lichi, lécher. Exorticare = êeorehi, écorcher. Gircare = charchi. chercher. *Ad-buceare= aboehî, tomber en [avant.

Digitized by

Google

270 IIBVUE DES PATOIS

Siccarc = sèchi, sécher. *Ex-radîcare= araehi, arracher.

*lfticare = tnochi, moucher. De croc = aety)chi, accrocher. Pandîcarc = pànd^i, répandre.

Ajoutez : perchi (percher), tàchi (tâcher), torchi (tor cher), etànchî (faire une digue), fôchî (fâcher), piochi (piocher), dëfrichî (défricher), apinchî (surprendre), aguinchî (guetter).

Inpachi Mnpactare, empêcher, suppose la forme intermédiaire inpatcare. Cf. à la posttonique pachi pac ta, marché.

Verbes en \i :

Pacare = pàyt^ payer. *Hirpicare nar/KÎjfî, herser.

Necare = wâyJ, noyer. *Aptificare =atofàyî, élever.

Secare = sàyi^ faucher. Gampum-f-icare =:c^i»/NÎyi,mener Adplicare = aplÀyl^ atteler. paître.

Manicare = minàyi, manier. Jocare ==;V>y^ jouer.

Precare = priyl, prier. Locare ==%i, louer.

Mandicare= mandiyt, mandier. Exsuccare zz^f^Myi, essuyer.

Et les dérivés patois : blôyi, tiller le chanvre, rojàyi, se colorer en rouge, hleusàyî, se colorer en bleu.

Dans secôyi succutare,la palatale paraît s'être dé- veloppée au choc des deux voyelles mises en contact par la chute du t média 1. Il en est de même àzn^bateyi baptisare, qui nous offre un curieux exemple de la sjncope si rare de « entre deux voj'elles, et probable- ment aussi dans foilàyi (de follum), faire le fou, bar- màyi (de balma)^ terme du jeu de boule, intôyi (de tec- tum), mettre à Tabri, baràyî, travailler péniblement , sacràyij jurer.

2^ La gutturale se trouvait séparée de la voyelle ac- centuée par une autre consonne.

Verbes terminés en ssî, tî, :

Laxare,lacsare:=tol, laisser. 'Goctare =: coHètilu)^ se presser. Adpunctare z=apoiii(«, faire une Placitare ^ pUdi plaider.

pointe. Vocuilare = t?oWt, vider. (1) Adfeclarc =: afèti, vanner.

1. L'iafiailif votcii^r se trouve dans le compte des dépenses faites pour abattre le château de Nervieu (1350) (Arch. de la vtUe de Lyon^ partie non inventoriée).

Digitized by

Google

PHUJPON. PATOIS DE SAINT GEMIS LES 0LLIÊRE8 277

JU6, jeter, dérive vraisemblablement d'une forme giiare, qui n'est pas purement hypothétique (1). Jac- tare eût donné en lyonnais >t7t.

Verbes terminés eii VU NiÎ :

Adgennculare = a9«fio«^i> agc- ^Berylluculare = 6rt7'i, briller, nouiller. Goagulare =: eahl^ caiUer. Ad[Miricu1are=: aparthi, égaliser. Vîgilare = vti^t, veiller.

Trabaculare =/rawi/*î,travaiJler. Strangulare zdftrànlJi,éiTeLng\er. TorcQlare = trol^i, pressurer. Pectinarc = pin^i, peigner. Fodicolare = fulH, fouiller. De pugnum =: inpnnH, saisir.

Et un grand nombre de dérivés patois tels : botibi, se couvrir de petits nuages, ganbiPi^ boiter, gaboM, brasser l'eau, gassoVî^ agiter l'eau contenue dans un vase non rempli, barfoM, parler à la légère, cramahî^ écraser, grapiPî, grapiller, insorPî, assourdir, ëborPÎ, aveugler, sedëcortacomilH, se débrouiller, decharpiM, déchiqueter, se soriM. *s o 1 i eu 1 a r e, se chauflfer au so- leil, etc.

14. La liquide R précédée d'un E ou d'un I voyelle pa- rait exercer sur l'A accentué une influence analogue à celle de la palatale : remirer ^ •mi rare, dans Margue- rite d'Oingt {p. 44), ci7Her,*cer2ireyScelle7% dans les Gwnptes municipaux du XIV^ siècle^ retin (neerl. têren) dans la Bemarda Buyandiri (I, 166) (2), Hri dans un Noël lyonnais du siècle dernier.

Et dans notre patois :

Neerland.téren zz tiri, tirer. Ceraseam = eerfii, cerise (3).

All.skêrran =d?j;i«tri,'déchirer Virare =:rfri, tourner.

De même : veré, teré, dégueré dans le patois bugey- sien; 'ceryé dans le patois de Vionnaz (Valais); teri dans

1. Cf. Ducange, Gl. Gï/ar^. Les formes du v. franc. </^/e/*,</i7tfr, jtier, ne peuvent pas non plus dériver de jactare* qui eût donné ge- Uer, comme placitare a donné platdier et Macsare laissier. Enfin le mot jtto, pousse d'arbre, rejeton, lève tout doute ijacta edi donné en lyonnais jï^t.

2. Le développem.nt de Tyod par le groupe IR se constate mieux encore dans les formes participiales, telles que tiriai (tiré), viriat^ franc, populaire frottée (Bcm. Buyand,, 1, 79, 80).

^ 3. Voyez cependant, au sujet dc^ rétyn^oilogio de cerise, Puçangç,

Digitized by

Google

278 RBVITE DBS PAT0I8

les patoiB du canton de Vaud, tdrjér, tirjér dans le dia- lecte de Val Soana (1).

Ce phénomène parait étranger au vieux français qui a^ comme le français moderne, les formes virer ^ tiref\

1 5. L'entrave a protégé TA originaire contre Taction dm la palatale : chargiy carricam, dans le Carcabeau du péage de Givors^ channo, casnum, et chanos, cas- nu «• dans les Terriers bressans de Maillisoda et de Bâgé.

Et dans notre patois :

Gafnum =: cMno, chêne. Gattum^- am = chat, ckata, chat,

Ctmcàmzzchôrgitçbtirge, chatte.

Garrum =: ehôr, char.

Chèr^ carnew, et gerba {ii]em. garha) font excep- tion. Le français moderne présente la même anomalie : çhair^ gerbe et chary charge; mais le vieux français employait les formes régulières charriy char, c^rnem, et^arft^, tandis qu'en lyonnais, la forme cher était en usage dès la an du XIIP siècle, au plus tard (2).

16. La palatale développée & une époque relativement récente par les groupes CL et GL est restée sans in* fluence sur TA étymologique :

Clafem = clyâ, clef. Glaciem zz Uaei^ glace,

Glarum = etrôr, clair. 'Glasiicum ;= Pur, glas,

'Dejunculare = <féjotic/yd, dételer. zizpictfôf rejaillir.

Il est à noter aussi que II voyelle en contact direct avec l'Atonique n'exerce aucune action sur ce dernier : mariôt mari tare, liô, ligare, pariôy pariare, ^riô ('crldare), fiô ("fidare), mais oubliyî, oblitare.

17. Suffixe ARIUM, ARIAM. Ce suffixe avait donné naissance, en vieux lyonnais, à deux classes de mots,

1. B. Philipon, Paioii de la commune de Jujurieux (Bas-Bugey) ; Gilliéron, Pat, de la com. de Vionnat (Glossaire); Schizzi franco^pro'- venzalif dans VArchivio Glottolog.y t- III, put)t. I, p. 103; Nigra, Fonetica del dialetie di Val-Soana, n* 164. Gf. plus haut^ 7.

2. G'est celle qu'emploie Marguerite d'Oingt (p. 66). On la rencon- tre aussi dans Je Règlement fiscal de 1851 (Lyon-Rbvub, numéros d*oct, nev.et déc. ""^'

Digitized by

Google

PUUJPON. PATOIS DB SAINT 0BNI8 XES OLLIÈRES 379

les unsde formation savante^tels qae solairo, salarinoiy (CC. 873) essemplayro, commisseirOy necessero, les au- tres de formation populaire, Yu posttonique avait disparu sans laisser de trace, tels que sauners, salina- rios, p^/^er«,cA^nai?^r,canabarium, etauféminin: cudurery^ perreri, lumeri, luminariam.

Sous l'influence d'un son mouillé ARIUM devenait ré- gulièrement i^r: iiolier, tegularium,c/ocAîer, noyer^ preyeri. Dès le XIV* siècle, on voit cette diphton^ gaison s'étendre à des mots qui^ étymologiquement, n'y avaient aucun droit : prymierei derrierdms Margue- rite d'Oingt qui, d'ailleurs, écrit aussi primer et lumeri (pp. 41, 58, 40) ; drapier, escoffiery ferratiers^ taiyer- niers et tout auprès cuderers, dorerSy poters dans le Syndicat pour l'élection consulaire de 1856.

La forme en ie. dut se généraliser rapidement et flnir par tout envahir, car à la fin du XVI* siècle, la seule forme qui se rencontre dans les textes lyonnais est celle en (, tri, laquelle suppose nécessairement, à la phase précédente, la forme en ie, ieri, dont elle n'est qu'une contraction (1): poumyy pommier, dans la Chanson du formulaire fort récréatif et quarly, quartier, dans la Chevauchée de Vasne de i506.

De nos jours et dans notre patois, la forme en i, in, est de règle.

Operariam zz wwrly ouvrier. Tastarium = p^l, pâté.

Pomarium = /wml, poraraier. Vervecarium = har^, berger.

Paiiarium = panf , panier. Avelianeariuin = flU(mTf,noisetier.

Primarium p: ^rmi^ prsmier. Gloccarium ^ c<rocM, elocher.

Etauféminin:

Opefariam = oiwrtri, ouvrière. Bniyrariam = ftwrf ri , baratte . j^nmariam =;|KiniiW,première* Oaviculariam z=t^av$Mriytot^i 'Paaiariam zz^iri^ pétrin, Gramaculariam=ertttiia|rirt, cré*

t ' On peut citer quelques exemples, en fort petit nombre, il est vrai, de l'emploi de la forme conlraole. dès le aIV« siècle : eseuir ^eutarium, à côté d*^i^HÛr< dans Marg. d'Oingt (pp. 74, 75)» et

ÎT^emiri p rira aria m dans un registre de Comptes municipaux de •yon, qui va de Tannée 1369 à Tannée 1378.

Digitized by

Google

580 REVUE DKS PATOIS

Uipariain =: rertri^ rivière. maillëre.

VerVecariamzr hargiri, hergètc. De Buca = bùyandiri, lavandière»

18. A côté des formes en i, hn (= er, ierj - erU ieH de la phase antérieure)» le patois de Saint-Oenis* les-OUières possède un certain nombre de mots ter- minés en ero, è^n (= airo, ah% de la phase antérieu- re). Comme ces mo*s servent pour la plupart àdési- i^er soit des choses, soit des professions essentiel- lement rurales et que d'ailleurs, en ce qui concerne leur dérivation, ils ont obéi aux règles générales de la phonétique de notre parler, on ne saurait les consi- dérer comme étant de formation savante.

D'autre part, ces mots ont tous leur racine dans notre patois même et, sauf une ou deux exceptions, il n^existe pas pour eux de double forme en ?, fn. 11 n'y a donc pas de bonne raison pour se refuser à y voir des formes aborigènes.

Aparium = av^ro, essaim. Tectinarium = pimèro, pei* De gro]a r:r«<^o/^ro,savetier gneur de chaiiYre»

Démarra ziniarpro, terrassier *Bibarium zihefoèro, hviyt\a» patta r= pafèro, chiffon- De manducarc rrwiànjfro, èri,

nier. mangeur, mangeuse.

De mola zz amolèro^ remou- De secare = fàyèrOf M,

leur. fausbeur, euae.

De messem = meissanè?v, —èri, De lingam z:iltngnêro, êrt^ moissonneur, euse. bavard, bavarde.

Ail. bristan r= brisêro^ scieur de long.

Et le dérivé patois rapiacèro, savetier.

A côté de patèi^o et d'amolèro^ les doublesformes pati et amolandî continuent à vivre. Mànjèro et mànjèri s'emploient concurremment avec mànju, mànjusa et bevèro a perdu son féminin, si tant est qu'il en ait jamais eu. Quant à la substitution du suffixe ARIUM au suffixe ATOREM, à Taide duquel ont été formés les mots fran- çais correspondants, elle n'est pas plus surprenante que celle du suffixe ATOREM au suffixe ARIUM dans gri- maçu, franc. gHmacier, pirâyti petra + atorem, car- rier.

Digitized by

Google

PHILIPON. PATOIS DE SAINT QENIS LES OLLIÊRES 281

Le patois de Rive-de-Giers dit de même maraudera maraudear, patèro chiffonnier, regrolairo savetier (1).

Enfin le nom de lieu Fot^ero Forum Varii, Four- vière (CC. 191 et CC. 1, passim) nous donne un exem- ple ancien de la formation populaire en airo, ero (2),

{A suivre).

Ë. Philipon.

1. Œuvres complètes de G. Roquille, de Riue-decGiers (LoiTe), pp. 14, 39, 99. Rive-de-Giers appartenait, avant 1790, à l'ancienne pro- tÎQce du Lyonnais.

2. J*ai proposé et défendu cette étymologie dans un article relatif aux origines de Lugàunum, qui a paru dans Lyon-Revue, no de mars 1887. Elle a été adoptée par N. du Fuitspelu dans son Dictionnaire étymologiqtte du patois Lyonnais, vo Fourvières.

Digitized by

Google

COMPTE-RENDU

Flore populaire de la Normandie, par Charles Jouet» pro^ fesseur à la Faculté des lettres à'Aix, membre de la Scciété des Antp' qtuiires de Normandie. Caen, H. Dalesques. Paris, Maisonoeuve, 1887. In'8. LXXXIV. 328 pages.

Parmi les publications les plus propres à enrichir et à compléter la connaissance des patois il faut mettre au premier rang les Faunes et les Flores populaires ; si ces ouvrages jettent, on le sait, un jour inattendu sur les traditions et les légendes vulgaires, ils n^offrent pas moins dMntérét au point de vue linguistique, car le» dénominations si variées qu'on y rencontre comptent parmi les éléments les plus cu- rieux de nos idiomes ; j'ajouterai parmi les moins connus, parce qu'on ne les trouve que d'une manière bien imparfaite dans les dic- tionnaires même les plus complets. Il faut donc savoir gré à M. Charles Joret, à qui l'on doit déjà tant de publications sur les patois de la Normandie, de nous donner aujourd'hui la Flore populaire de cette province, et de nous la donner sous une forme aussi scientifi- que que nouvelle.

Cette Flore s'ouvre par une introduction de plus de 80 pages, l'on trouve résumée l'histoire des travaux dont la botanique populaire a été l'objet depuis Tantiquité jusqu'à nos jours, aussi bien au point de vue mythologique qu'au point de vue de la nomenclature vulgaire. Cette nomenclature a existé à toutes les époques ; mais que de causes l'ont changée et transformée! Influence savante sur le vocabulaire, modifications dialectales de la langue aux diverses époques de son dé- veloppement et sur les différents points du territoire elle est par- lée ; aussi, que de noms dissemblables portent parfois les mêmes plantes dans la même région ! La Flore populaire de la Normandie nous en offre de nombreux exemples ; c'est par centaines presque que Ton compte les vocables qui servent dans cette province à dési- gner les fruits de l'Epine blanche ou de l'Epine noire, ainsi que ceux de l'Eglantier ; que de dénominations différentes aussi on y rencontre, par exemple, pour le Coquelicot, la Renoncule, la Renouée des oi- seaux, le Gouet ou Arum, la Prêle des champs et des marais, etc.

Les noms vulgaires de la Flore de M. Charles Joret se trouvent d'a- bord rangés, suivant leurs analogies linguistiques, autour du nom scientifique et latin de chacune des 1200 à 1500 plantes qu'elle renfer- me; puis un index général de 60 pages à deux colonnes nous donne tous ces noms à la suite les uns des autres, mais par ordre alphabétique cette fois. Celte liste, qui ne comprend pas moins de 3000 noms vulgai-

Digitized by

Google

COMPTE-RENDU 288

res^ montre quelle est la richesse de la flore populaire d*une province dont le patois ne présente cependant que des différences assez peu considérables avec la langue classique : on n'avait encore pour aucune contrée ua recueil de noms vulgaires aussi étendu. Ce qui augmente la valeur de cette longue liste, c'est que tous les vocables si variés et si curieux que nous trouvons ainsi réunis n'ont pas été^ à de rares exceptions près, pris dans des livres^ mais que M. Charles Joret les a recueillis lui-même ou les a reçus de ses 150 à 200 cor- respondants. Il y a une garantie d*authenticilé que ne présente au- cune flore populaire publiée jusqu'ici, et cette enquête poursuivie sur une échelle aussi vaste explique en même temps la richesse surpre- nante que présente celle de la Normandie. Il faut ajouter qu'un long et précieux appendice comprend les noms des pommiers et des poiriers à pressoir ; leur liste comprend 40 pages entières ; c'est dire quel en est le nombre et la variété ; M. Joret ne croit pas cependant, et avec raison, en avoir épuisé l'interminable nomenclature ; mais ce qu'il nous donne dépasse de beaucoup tout ce qui avait jusqu'ici été tenté en ce genre.

On voit par ce qui précède quelles qualités distinguent la Flore populaire de la Normandiey et quelle contribution inespérée elle offre pour les patois de cette région. Qu'il nous soit permis en termi- nant d'exprimer le souhait qu'un travail pareil soit fait pour chacune de DOS provinces ; c*est alors que sera vraiment possible la Flore po- pulaire de la France que M. Eugène Rolland a entreprise et qu'on attend avec tant d'impatience.

V.

Digitized by

Google

BÊPOUILLEMEMT BES PÊUOBIOUES FRANÇAIS

CONSACRÉS AUX TRADITIONS POPULAIRES

Mélusine. Octobre 1887. L*anlropophagie (suite). La fascination (suite). En Indo-Chine, par M. H. Gaidoz. Recettes de vétérinaires, par M. H. Gaidoz. La fleur cueillie, par M. H. Gaidoz. Les trois conseils de Salomon, par M. Israël Lévî, Notes sur Madagascar (suite). Le salut et la politesse, par M. H; Gaidoz. Dictons gastronomiques (suite). La flèche de Nemrod, par M. René Basset (suite). Les facéties de la mer (suites). Les femmes qui accouchent d*animaux (suite). Le jeu de Saint-Pierre (suite).

Novembre. ^ Les conseils d*un père mourant, par M. F.-M. Luzel. La fantasmagorie, par M. E. Rolland. Les charmeurs de ser- pents, par M. E. Rolland. Croyances et pratiques de s chasseurs, par M. H. Gaidcz. Apparitions dont on fait p eur aux petits enfants, par M. E. Rolland. Les cheveux rouges, par M. K. Nyrop. Le salut et la politesse, par M. H. Gaidoz. Le folklore juridique des enfants. Bibliographie.

Décembre, Un nouveau traité de mythologie, par M. H. Gaidoz. A propos d'un livr e de médecine populaire, par M. J. Tuchmann. Les serments et les jurons, par E. R. -— L'enrance et les en&nts (suite). - Chansons populaires de la Basse-Bretagne (suite). La fraternisation 9 par M. H. Gaidoz. Le salut et la politesse, par M. H. Gaidoz. L'arc-en-ciel (suite). Bibliographie.

Rerue des traditions populaires.— Octobre 1887.— Les Pour- quoi. I. Pourquoi les chiens se regardent sous la queue, par G. Enaud. II. Pourquoi les chiens lèvent la patte, par A. Gittée. III. Pourquoi les chiens chassent, par P. Sébîllot. La chanson du silllet (suite), par C. Beauquier. ^ Iconographie traditionnelle. I. Eglises de Haute-Bretagne, par E . Hamonic. Alexandre en Algérie. II. Alexandre dans le Maghreb, par R. Basset. Une chanson bourbonnaise, par J. Tiersot. Les héros d*Ossian (suite et fln), par L. Brueyre. Le gras et le maigre, légende normande, par V. Brunet. Sobriquets et superstitions militaires. Vlh Le tirage au sort en Belgique (suite), par A. Harou. VIII. Les brimades, par A. Certeux. Les moines, conte du Poitou, par L. Pineau. Cou- tumes de pécheurs. I. En Ecosse, par VV. Gregor. La vigne, chan- son de vendange, par C.de Sivry.— Les Kédales et les Voinraux, conte lorrain, par N. Ney. I^s mines et le? mineur?. lîF. Les génies deg

Digitized by

Google

DÉPOUILLEMENT DBS PÂRIODIOUES FKANÇÂIS 285

mines (suite), par F. Sébillot. Extraits et lectures. Superstitions du xvii» siècle, par C. de Bergerac. Bibliographie. Périodiques et journaux. Notes et enquêtes.

Novembre. Légendes m ythologiques lettonnes, par Z. Wissen- dorf. La mariée et la brebis tondue, chanson d'Auvergne, par D- Pommerol. Quel]ues souvenirs des fées dans le Gard, par H. Roux. —Iconographie traditionnelle . Eglises de Haute-Bretagne (suite), par E. Hamonic. Les Pourquoi. IV. Pourquoi les chats n'ont plus de cornes. V. Pourquoi la mule est stérile. VI. Pourquoi la brebis ne parle plus. VII. Pourquoi le chameau a les oreilles petites. VIII. Pourquoi le bouc a mauvaise ode-jr, par P. Sébillot. Droit iblklo- riqoe. Le Tyndwaidde Tîle de Man, par VV.-S. Lach Szyrma. —Contes populaires flamands (suite), pir P. de Mont. leuK et divertissements populaires. Coutumes de moisson en Bresse. II. Prendre le Renard (suite) par Le Curieux. La chasse et les chasseurs. I. Supersti- tions de la Suisse romande, par A. Certeu^. Un conte populaire de Côme et conte turc, par S. Prato. Légendes de Mermaids du nord de l'Ecosse, par VValter Gregor. La demande refusée, chanson de la Franche-Comté, par C. Beauquier. Légendes chrétiennes de rOukraine (suite), par E. Hins. Coutumes de mariage. I. Le brû- lement du fauteuil, par H. Stiébel. Légendes du Bas Berry, par M. Sand. Extraits et lectures. I. Vampires contemporains, dans Journal de Saint-Pétershourg, Bibliographie. Périodiques et journaux. Notes et enquêtes.

Décembre, Les précurseurs de nos études. I. Histoire de quelques manuscritSy par A, Meyrac— Coutumes, croyances et superstitions de Noël. I. Suisse romande, par A. Certeux. IL La bûche de Noël en Lorraine, par F. Fertiault. III. Chanson chantée en Flandre, par A. Harou. IV. Traditions de la Basse-Bretagne, par L.-F, Sauvé. V. Croyances en Poitou, par R.-M. Lacuve. VL Redevance féodale en Bretagne, par P. S. VIL Les torches de la nuit de Noël, par G. le Calvez. La marchande d'oranges, chanson lorraine, par J. Tiersot. Le chemin de la mort, par L, Bonnemère. Le mythe solaire du du cheval dans une formulette de Livourne, par S. Prato. Les Pourquoi. IX. Pourquoi les roses ont leur couleur, par P. Sébillot. La sorcellerie en Angleterre (suite), par W.-S. Lach Szyrma. Chanson de mendiant breton^ par 1 ubbé J.-M. Abgrall. -^ Contes populaires flamands (suite), par Pol de Mont. Les souhaits de bonne année en Basse-Bretagne, en Haute-Bretagne, en Normandie, en Auvergne, etc., en Belgique, en Angleterre, par P. Sébillot. Souhait de bonne année en rébus, par P. S. Extraits et lectures. L L'élixîr de l'empereur Guillaume, par L. Katona. IL Fête de Saint Nicolas en Alsace, par Paul Ristelhuber. Bibliographie. Pério- diques et journaux. Notes et enquêtes. Table méthodique des matières. Table alphabétique et analytique.

La Tradition.— Oc^o^r^ 1887. ~ Essais sur quelques cycles légen- daires. I. Les guerriers dormants» par H. Carnoy. Le beau laurier de France. Ah ! mon beau château 1 chansons populaires recueillies par H^io C. Manon, Mon père a fait bâtir maison, chanson recueillie

Digitized by

Google

1

â86 RJBVUS DBS PATOIS

parC. de Sivry. Mœurs et superstitioaaj&ponatses. II. Tokio, par H. Gamilly.~La cloche de Saiat-Sulpice d'Amiens, légeade picaiîle, par C. de Warloy. Deux chaosoas. I. Pelile Sarah. II. Belle aux longs oheTeux, poésies de G. Vicaire. Trilby et le Drac, par H. Babott. La Maria, chanson de la Bresse, recueillie par G. Guillon*

Cont#da fées, par P. Ginisty. Es o cambio que t'espero, coate provençal recneèl^^ J.-B. Bérenger-Féraud. Le pécheur repenti, nouvelle du comte L. TohàtÂ^ traduite par E. Halpbérine. Antchar, poésie d'après Pouchkine, par A. Chaboseau. -^ A travers les livres et les revues, par C. de Warloy. Bibliographie, par G. Vicaire.

Notes et enquêtes.

Novembre, Les Busses chez eux. Ili. fin Oukraine. Mariage petit russien. Kabzars, par A. Sinval. La Bique, ehanson populaire de la Franche-Comté, recueillie par C. Grand mougin. ^^ Dans les prisons de fiantes, mélodie et chanson populaires recueillies par C. de Sivry. Les poètes semi-populaires. I. Gabriel Brottier» tailleur bourguignon, par C. Rémond. La Jacoumino, texte pro« vençal et traduction, par F. Gras. La barque du sultan Mahomet II, par J. Nicolaïdes. Les pois dans les souliers, conte provençal, par J.-B. BérengerFéraud. Les jarretières, coutume picarde, par E. Desombres. Les traditionnistes. IL Eugène Rolland, par G. de Warloy. Le romancero provençal, par G. Vicaire. La société de réforme ortografique, par P. Passy. La chanson des hirondelles, poésie, par E. Guinand. -* Les petites gardeuses de moutons, poésie de E. Ferré. -* Bibliographie, par H. ùirnoy.

Décembre. Frère Jean Gallet, par G. Vicaire. La légende du bœuf de saint Jacques, par C. Buet. Dans la Posada, légende espagnole, par C. Lancelin. Lou coutilhoun, poésie en dialecte de Gascogne et traduction de J. Salles. Malurette, poésie de G. Vicaire. Le irait ou le treizième, conte du bocage normand, par V. Brunet. Charmante Sylvie, chanson populaire de la Franche- Comté, par G. Grandmougin. Le diable et le soldat russe, par A. Sainval. ~ Monstres et géants. V. Martin et Martine, par A. Des- rousseaux« Le glas, poésie de R. Glneste. Un Voceri de Tile de Corse, par P. Bourde. Les anciens conteurs. III. Les anciennes éditions de Boccace, par H. Carnoy. Poèmes de la tradition. IL La légende maternelle, poésie de E. Blémont. -^ Dans les jardins d'moa père, chanson et mélodie populaires recueillies par C. de Sivry. Les monts de la Tsernagora. légende monténégrine, par le D' Cons- tantin Stravelachi. Le cœur mangé, légende de la Gascogne, par J.-F. Bladé. Une légende de l'Asie-Mineure, par J. Nicolaïdes. Contes du vieux Japon. IV. Urashima-taro chez l'ondine riugujo, par J.-J. Rein. Bibliographie. A nos lecteurs. Table des iières.

Digitized by

Google

r

SECTION BIBLIOGRAPHIQUES (*)

Généralités.

Rapports de Henri Grégoire sur la bibUograpkie, la destruction des patois et les excès du vandalisme^ rééditét par un bibliophile nor- mand (Caen, 1868; xvi, 139 p. ln*8).

Gazier. Lettres à Grégoire sur les patois de France (Pans, 1880. -- 353 p. iQ*8j. Extrait de la Revue des langues romanes,

Vioson. La langue française et les idiomes locaux (dans Revue de linguistique, XIII, 187).

A. Espagne. Des formes provençales dans Molière (dans Revue des langues romanes, XI, 70).

B. PoUach. -* Die Patoisfonnen in Moliêres Lutspielen (dans VAr^ ckiv de Herrig» 1884, p. 183).

J. MicbeL ^ Lei euphonique en provençal et en français (dans Bulletin de la Société Académique du Var, 1877, p. 101). Cf. Revue des langues romanes, XX, 301.

Le Hérîcber. ^ Histoire de deux préfixes à travers le vieux français $t les patois. (Avranches, Lelregnilly Qls, 1879. Ô4 p. in-8).

C. Gbabaneau. La deuxième personne du pluriel de Vindicatif, présent dans les dialeetes de l'Est (dans Revue des langues romanes, XXI, 151).

Borel. Dictionnaire des termes du vieu x françaistUonvéHe édition suivie des Patois de la France, recueil de chants, noelSf fables, dictons, dialogues, fragments de poème, composés en principaux dialeetes de la France, par L. Favre.

Lcspy. Le b et le y dans les idiomes du midi de la France (dans Revue d'Aquitaine, IV, 75).

A. Roque-Ferrier. Ut des infinitifs en langue d'oc (dans Revue des langues romanes, Xili, 180).

De Tourtoulon. Les prôtérits en «egui > dans la langue d'oc (dans Revue des langues romanes, I, 232£).

(I) Pour compléternos notices bibliographiques, nous nous sommes beaucoup servi du travail de M. Behrens (Voyez Revue des patois, î, 139).— Dans les Notices du dernier numéro de chaque année^nous men- tionnerons régulièrement, corn me nous le faisons aujourd'hui, les travaux et les textes publiés dans ie courant de Tannée par notre Revue.^On a pu remarquer que nous faisions âgurer, dans les Notices, des œuvres françaises du moyen-&ge composées par des provinciaux. Ces œuvres offrent un intérêt dialectologique par les provinciaiismes qu*on peut y relever.

Digitized by

Google

288 UEVUE DES PATOIS

Sur différentes formes du verbe c luer en provençal, voyez Retu^ des langues romanes, XXIV, 289, et XXVI, 49.

Rebou). Anonymes, pseudonymes et supercheries littéraires de la Provence ancienne et moderne (dans Bulletin de la Société d'études de la ville de Draguignanj\l,iB5).0L Revue des langues ronMnes,\X,96'

Savinian. Grammaire provençale, précis historique de la langue d'oc. Parties du discours pour les sous-dialectee marseillais, cévenol et montpelliérain (Avignon et Paris, 1882. xl, 197 p. in-12).

L.-L. Bonaparte. -^ Spécimen d'orthographe applicable aux dialectes de la langue (Tof^ (Londres, 1867, 16 p. in-i6).

C. Chabaneau. Sur une particularité de la déclinaison gallo-riy fnane, et « Dominus*^ et ^i senior > au féminin en provençal (dans Revue des langues romanes, 4* série. I, 437, 444, et 615).

GiUiéron. Mélanges gallo-romans^ consacrés : aux pronoms per* sonnels de la 1*^ et de la pers. du pluriel en usage dans les dépar- tements du Pas-de-Calais et de la Somme; 2o aux formels du français parlé en Picardie €Je trouviendrai, je prouviendrai »; 3^* aux dépla- cements d*accent en patois savoyard. Le numéro de septembre du Literaturblatt fur gei-manische und romanische philologie contient un article de M. Morf sur ce (ravail, qu*il analyse sans y ajouter beau- coup de remarques personnelles. II conteste cependant les conclusions de l'auteur sur le dernier point. L^article se termine parTannonce très élogieuse de la revue de M. Giiliéron. M. Morf engage le directeur à s*y servir de Talphabet scientiGque déjà employé par lui, en y ajoutant des caractères spéciaux pour marquer les voyelles toniques (i).

Sur Torthographe à employer pour transcrire les textes patois, voyez Revue des patois, I, p. 2, 159, 239 et 3l9.

L. Clédat. Patois de la région lyoufiaise, étude consacrée aux pa- tois de quinze départements (dans Revue des patois, I, p. 4 et 81).

Sur 01 du futur correspondant à ai de Tindicatif présent de « avoir » » voyez Rofnania, XVI, 635.

Mackel. Die germanisehen Eletnente in der franzôsisehen und provenzalischen sprache (dans Franzôsische stftdien, VI, I). Cf. Roma- nia, XVI, 609.

Sirand. Des patois bressan et bugiste comparés (dans Revue Lyonnais, 2e série, XXIII, 365).

Toubin. Recherches sur V argot des peigneurs de chanvre. Voyez Jura,

Ch. Guillon. Clianson en patois deCeyzéfiat (dans La Tradition, I, 212).

Philipon. Le dialecte bressan aux XUI* et XIV* siècles (à^xi^ Re- tue des patois, I, p. U).

Tronchon, Texte en patois de Cormaranche (dans Reçue des pa- tois,!, \33).

(I) Voyez ci-dessous, page 319.

Digitized by VjOOQIC

NOTICES BIBLIOGKAPUIQUES 289

L. Clédat. Le patoh de Colîgny et de Saint-Amour (dans Revue des patois, ]^\6\), Réimpression -- avec quelques modifications et l'adjonction d'un glossaire étendu - d'un travail qui avait paru dans ia Aomaitta.

Pbilipon. -^ L'a aceentué pt^éeédé d'une palatale dans les dialectes de la Bresse et du Bugey (dans Romania. XV 1, 263).

Aisne,

Mayeuz. Essai de glossaire local de l'arrondissement de Château- Thierry (dans Annales de la Société historique de Château-Thierry ^ 1875, p. 49).

Piette. Note sur le patois des environs de Veroins (dans Bulletin de la Société archéologique de Vervins, IX, p. 56).

Allier.

Texier. Lexique patois du canton d^Eseurolles (dans Bulletin de la Société d'émulation de V Allier, tome XI).

Alj)es (Basses).

Parabole en patois du canton de Seyne et en patois de l'arrondisse- ment de Castellane, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois di- vers, réimpression Favre (Paris, Champion), pages 135 et 146.

Rolland. Dictionnaire des expressions vicieuses.,. e<»nmunes dans les Hautes et les Basses-Alpes (Gap, AUierJSlO. in-8 ; viir, 366 p.).

Texte en patois de Forcalquier (page xi), de Yolonne (p. xiii)^ de Digne (p. xvii), de Digne-Sièyes (p. xviii), de Castellanne (p. xix), d'AUos (p. xx), de Pierrevert (p. xxxi), de Saint-Michel (p. xxxti), dans Salut à rOceitante, traduit en cent sept idioines (Montpellier, Hamelin frères, 1886).

Al}}es (Hautes).

Parabole en patois de Gap, dans Parabole de l'Enfant Prodigue en poids divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 123.

Rolland. Dictionnaire des ej^pi'cssions vicieuses.,, communes dans les Hautes et les Basses-Alpes. Voyez ci-dessus Alpes {Basses),

Lettres d'Erasme à Eugène ou Annimire du département des HaU' teS'Alpes pour 1808 (Gap, Allier, 1868) La lettre onzième aborde la question du langage.

Sur un mot du Donat provençal rattaché au dialecte des Alpes Cot- tiennes, voyez Revue des langues romanes, XIX, 62.

Long. Lettre à M. /. Qaicherat sur le sens dumot « bric^ dans les ^iùis des Alpes (dans Revue Archéologique, 1878, juillet). Cf. Revue !e« langues romanes, XY, 1 46. Jouglard.— Mots caractéristiques du patois des Hautes-Alpes, partl- ulièrement de Gap et du Champsaur (dans Bulletin de la société d'é- ud€S des Hautes-Alpes, I, 257 ; II, 69 et 224).

REV. D, PAT0Ï3. 19

Digitized by

Google

290 REVUS DES PATOIS

Sur le dialecte du Champeaur, et particulièrement de Saint-BooDet en Champeaur en 1825 et 1828, voyez les articles de P. G. dans le tome II du BulUtin de la Société d'Étudeê des Haute9-Alpes.

Le livre de Ladoucette sur VHutoire des Hautes- Alpes. (V^oyes Re- vue des patois^ \, 140) contient des textes en patois de Gap, Dévokiy, Veynes, Serres, et Orpierre, Queyras^ Monétier, Embrun, Cboq|M, Ribiers.

Allemand. SMe de mots patois du Champeaur el dm Gapençais (dans Bulletin de la Société d^ Etudes des RauU^Àifes, II, 224).

Lesbros. Liste de quelques mots vulfom» mités dans la commwne de Bruis et dans la vallée de VOule (dans Bulletin de la Société d^Étu- des des Hautes-Alpes, II, 525 ; IIl, 33S).

Lesbros. Ar^ de Montmorin (dans Bulletin de la Société dPEtu- des des Hautes- Alpes, IL 232).

Deux listes de mots vulgaires des Hautes-Alpes publiées dans le tome III du Bulletin delà Société d* Etudes des Hautes- Alpes,

Texte en patois de L'Epine (p. xxi), de Veynes (p. xxii), de Guillestre (p. xxiii), d'Arvieux-Queyras (p. xxiv), de la vallée du Queyras (p. xxv), de VaULouise (p. Lni),d'Orpierre (p. uy\ du bas Ghampsaùr (p. lv), dans Salut à VOccitanie^ traduit en cent sept idùh met (Montpellier, Hamelin frères, 1886).

P. Guillaume. Le mystère de Saint'Pons (dans Revue des langues romanes, série, i, 317 et 461) Cî. Romania, XI, 168.

Alpes-Maritimes.

Parabole en patois d'EscragnoUes^ dans Parabole de VEnfant prodi- gue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion; p. 151.

Rancher. La NemaÛa, poème niçard iNice, 1823, in-8;.

Giausep Miceu. 6frommoftca i\riMarda (Nice, i840.— in- 12).

Marie de Solms. Nice, avec un vocabulaire niçois (Florence, 1854).

Craig. —A handbook to the modem provençal (niçois) Umguage (London 1863) Cf. Revue Critique, 1866, p. 355, et ïahrbw^ de Lemcke, X, 173.

Sardou et (^Ivino. Grammaire de Vidiome niçois (Nice, Vis- conti, 1822. vi, 154, p. in-12).

Caire.— ^Oj^^io sttl dia(eWotifa;aar(io(SanRemo,1884.— 44 p. in-8).

Emm. Valeri. // dialetto nizzardo (Nice, 1885).

Sur une enclave italienne des Alpes-Maritimes, voyez Revue de Linguistique, XIII, 308.

Texte en Niçard dans Salut à VOeci tante, traduction en cent sept idiomes (Montpellier, Hamelin frères, 1886) p. xuii.

Andrews. Phonétique mentonaise, suite et On (dans Romania, XVI, 543.

Alsace.

Parabole en palois d*Altkirck. dans Parabole de VEnfant prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), page 28.

Digitized by

Google

^OtÎGES BIBLlOUH^PUiUUES 291

Gaidoz. Les géographes allematids de rAlsa4;e (dans Revue bleue , 2e série, II, p. 900).

Heim. La langue française en Alsace- Lorraine (dans Revue Alsa- cienne, III, 447).

Gaidoz et Sébillot. Bibliographie des traditions et de la littéra- ture populaire de V Alsace (SainUQueDtio, iroprim. Moureau etfilg 1883. 35 p. in-8). ExiTd\i à\i Polybiblion, 1882.

Oberlin. Observations concernant le patois et les mofurs des gens de la campagne. (Strasbourg, 1791, in-)8.

Roesch. Les patois de l* Alsace (dans Revue d'Alsace, lumier, mars juillet et septembre 1885).

Anglo-Normand,

MétÎYier. -^ Poésies guernesiaises et françaises (Guernasey, 1883). 8«r e devant a en anglo.normand, voy. Romania, XVI; 580.

Angoumois,

CasHijg»> ^ Six chansons populaires de l*Afigoutnois (Angouléme, Lefraîse, f856w ^ iii-8, 12 pages).

Anjou.

Loîseau. Rapports de te langue de Rabelais avec les patois de la Touraine et de l'Anjou (dans Mémoires de la Société Académique de Maine-et-Loire, XXI, p. 7Q).

Ménière. Glossaire ètymologigue et comparatif du patois angevin, ancien et moderne (Angers, Lachèse et Dalbeau, 1881. in-8; 374 pages).

Ardéohe,

Parabole en patois de Privas etderarrondissement(rAnnonay,dans Parabole de tEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 102 et 104.

Smith. La parabole de St-Luc et la passion en patois de Sf^-Eula- lie d'Ardèehe (dans Romania,\l,^.h!^). Complainte de S^-Madeleine en méioe patois (dans Romania, IV, 439).

Texte en patois de St-Marcel d'Ardèehe^ dans Revue des p. gallo- romans, I, 123.

Ariége.

Parabole en patois de Ramiers, de St-Girons, de rarrondissement de Foix et de l'extrémité de l^arrondissement de Foix, dans Parabole de l'Enfant Prodigue en patois divers, réimpression Favns (Paris, Champiou), p. 74, 76, 80 et 82.

lAinbert. Contes populaires de Belesla (dans Revue des langues romanes, 4* série, I, p. 565, 578, 586, 591, 593).

Digitized by

Google

^ REVUE DES PATOIS

Aube.

Debreuil. Ephémirideê de Groslsy avec des remarques importan- tes sur le patois de Troyes el un vocabulaire (Paris, Durand, 181 1 . 2 voK in-i2).

Des Etangs. Listes des noms populaires des platUes de CAube et des envirom de Provttis (dans Mémoires de la Société d^ agriculture, sciences et arts du département de VAube, 1841, p. 137).

Atule»

Parabole en patois de Carcasonne,dans Parabole de VEufatU Prodi- gue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion j, p. 90«

Cantagreh Notes sur le sousdialecle Carcassonnais et les sous- dialectes UmUrophes (dans Revue des langues romanes, I, 3i2, 315).

Sur les limites du catalan et de la langue d'oc, voy. Bulletin de la Société d'antfiropologie de Paris, 3' série, II, p. 68. Cf. Bévue des lan* gués romanes^ XXIII. ?49.

L. Lambert. -> Contes populaires de Narbonne (dans Revue des lan» gués romanes, S* série, I, p. 554. 568 et 571).

Aunis,

Favre, Glossaire, Voyez Poitou.

L. E. Meyer. Glossaire de VAunis (La Rocbelle, 1870, in-8).

Auvergjic.

Labouderie. Vocabulaire du patois usité sur la rive gauche de rAllagnoHf depuis Mural jusqu'à Malompise (dans Mémoires de la Société des Antiquaires, XII, 338).

Le même. ^ Le livre de Ruth en patois auvergnat (dans MéUmges sur les langues, Paris, 1831, p. 94).

Parabole en patois auvergnat dans Parabole de l'Enfant Prodigue en patois divers réimpression Favre (Paris, Champion), p, 4.

Gaidoz et Sébillot. Bibliographie des traditions et de la littéra- ture populaire de IWuvergne et du Velay (dans la Revue d'Auvergne, tome II. Tiré à part, Clermont-Ferrand, 1885, 31 p. in-8).

E. de Chalaniat. Catalogue des oiseaux qui ont été observés en Auvergne (dans Annales scientifiques et littéraires de V Auvergne, t. XIX et xx).

Brieude. Topographie médicale de la Haute- Auvergne (nouvelle édition, Aurillac, 1821).

Deribier de Cheissac. Vocabulaire du Velay et de la Haute-Auver^ gne. Voyez Loire {Haute).

Docteur Pommerol. Chanson d^ Auvergne (dans Revue des trad. pop. II, 487).

Digitized by

Google

NOTICES BIBUOCRAPHIOUES 293

AveywH.

Parabole ea patois de Rodez, dans Parabole de VEnfant Prodigue en paioig divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 67.

Iam eaUekitme roûergas (Rodez, 1656. 188 p. in-16) Cf. Revue des langues romanes y III, 82, et XVII, 140.

Les Quaire saisons, ou les Géorgiques paioises, avec un vocabulaire du dialecte du Rouergue (Villefr>:nche, Vedeilhié, 1781. in-8.)

Le Dictionnaire de l'abbé Vayssiera paru en 1879, chez Carrëre, à Rodez (XLIII, 656 p. in-4)Cf.i?erttf des langues romanes. XVIÏ,291,

Mazel. Dwn Guérin et le langage de Nant (dans Revue des lan- gues romanes, XXVI, 164).

FertiaulU Chansons populaires en patois de VAveyron (dans Re- vue des patois, I, 127).

Béarn,

Mazure. Histoire du Béarn et du pays basque contenant une étude sur la langue béarnaise (Pau^ Vignancour, 1839. in 8).

Schnakenburg. Ueber Spraehe, Gesânge und Sitten in Beam (dans Arehiv de Herrig, XIX, 317).

Vignancour. Poésies béarnaises (2e èdit. Pau, 1852-1860).

Trois Notes successives publiées à Londres, en 1878 et 1879, par L.-L. Bonaparte, sur le caractère pronominal du monosyllabe béarnais « que >.

Ung fUmquêtat eœlhut hens los Psalmes de David metuiz en rima bemesa per Arnaud de Salette, en Y meta MDLXXXIU (Pau, Ri- baut. 1878, in-8), ouvrage accompagné d*un glossaire, comme le suivant.

Segond fiowiuetot, etc. (Pau, 1880).

Belfort (Territoire de)

Parabole en patois de Girproagney dans Parabole de VEnfant Pro- digue en patois divers^ réimpression Favre (Paris, Champion), p. 90.

Corbis. Jjocutions partieuliéres à Belfort (dans Revue d'Alsace, 1879, ;>. 329 et 1883, p. 227).

Belgique.

De Reiiïenberg. Remarques sur les patois romans usités en Bel- gique (Bruxelles, 1839, in-8).

Le même. Nouvelles remarques sur les patois usités en Bel- gique (Bruxelles,1839.---in-8}.Extiait du Bulletin de l'Académie royale de Bruxelles, VI. Cf. Ai'ehives historiques et littéraires du nord de la France et du midi de la Belgique, nouvelle série, II, 307, et Annuaire de la Bibliothèque royale de Bruxelles^ année.

Grandgagnage. Etudes sur quelque» nomsd^' lieux situés en Belgi'*

Digitized by

Google

^9k REVUE DES PATOfS

que. Extrait des Annales de la Société archéologique de Namur. Voyez aussi les Mémoires couronnés de t Académie royale de Belgique^ tome XXVI.

Le mérna. ^ Voe(^mlaire des ancwu noms de lieu» de la Belgique orientale (Liège, CaroDanne, 1869. in-8).

[Poyart]. Frandrictêmes, fcallonûmeê, fautes que eommetteni fréquemment les Belges, \2» édition, Bruxellea» Bampdlbergha, ftSil. in-i2 ; xir, 2W pages.

Flaoux. •<-' Mémoire en réponse à la question proposée par rAcad^- me raifale de Bruxelles ; quelle est l^origine de h différence qui existe, par rapport à la langue, entre les provinces dites flamande», et celles dites wallonnes? (Bruxelles, Demat, 1825, in-4| 112 pages)*

Voy, Luxembourg, Liège, Br(^nt, Namur, Hainaut, Wallons (pays).

Berne {canton de)

Parabole en patois de la montagne de Diesse, de Bieone, de Cour- telary atde MooU^r-Granval dans Parabole de VBf^ant Prodigue en patois divers, réimpresaioo Favre (Paris, Champion), p. 128, 153, 166, 157.

Parabole en patois de Delemont, dans Mélanges sur les Ismguse, Paris, 1831, p. 6»0.

Berry.

Labonna. *-« Beeveil de mots et expressions qui, employés par Ra- belais, sont encore en usage dans le Berry, <Cbatâaurout, 17 p., in*8). Extrait de la Revue du Centre,

Coudereau. Sur le dialecte berrichon (dans Mémoires de la &>- ciété (Tantropologie de Paris, série, I, 336).

Tissier. Dictionnaire berrichon (Paris, Ghio, 1884. xi, 106 pages).

Bouches du Hhône.

Parabole en patois du quartier Saint-Jean & Marseille et en patois de Marseille; dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 109 et 150.

De Villeneuve. Statistique du département des Bouches-du- Rhône (Marseille, 1821 29. 4 vol. in-4).

Morel. Lou Galoubé, pouésios prouvetiçalous (Avignon, 1828).

[Laugier de Chartrouse]. *— Nomenclature patoise des plantes des environs d'Arles (Arles, Dumas et Dajre, 1859, vin, 69 p., in-8).

Gros de Marseille. Recueil de pouésiés prouvençalos (deux édi- tions, Marseille, 1734 et 1763}.

Gelu. ~ Chansons provençales (2* éd. Marseille, Lafflte et Rou- baud, 1856, in-12).

Le même. Mesle Àncerro, chanson provençale (Marseille» C((- moin^ 1863).

Digitized by

Google

N0TIGB8 BlBLIOGRàPHIQCJBS 995

Le même. Lou Garagai, chanson provençale (Marseille, Camoin, 1872. 62p.,in-8).

Feraud. -- Le Saint Evangile selon Saint-Mathieu, traduit en pr<h vençal marseillais moderne (1866).

La Bresco, de Crousillat, avec une préfa(îe de Mistral (Àvrgnon, 1866).

CaunUfs dau village en parler de Marseille (Marseille, Boy et fils, ^869.^ 116p„in-8).

R^uia. Nomenclature franco-provençale de* plantes qui crois* sent dans notre région (dans Mémoires de r Académie d'Aix^ X\),

Texte en patois de Saint-Savoumin (p. xxxiv), de Maillanne (p. xxvii), des environs d'Âix, (p. xlyi), d*Aix, (p. xux, et p. l) dans Salut à POccitanie^ traduit en cent sept idiomes (Montpellier, Hame- lin frères, 1886).

Bourgogne.

Glossaire alphabétique pour VintelUgence des mots bourguignons et autres qui peuvent avoir besoin d'explication dans les Noëls de Gui Bar&zai (Dijon, 1720. in-8, 297 pages).

Wolienberg. Sur le soi-disant idiome bourguignMt (dans Archiv. de Herrig, XXVIII, 259).

Brabant*

Marchai. Traduction de la Parabole de CEnfant Prodigue en patoi» wallon^ parlé depuis Viviers àPOie jusqu'à Wavre (dans Mémoires de la Société des Antiquaires^ nouvelle série, II, p. 234).

Bresse.

Chansons en patois du pays de Bresse (dans Mélanges sur les langues, Paris, 1831, p. 144).

Bretagne.

Qaidoz et Sébillot. Bibliographie des traditions et de la Htté- rature populaire de la Bretagne (dans la Aevue celtique, V, 277).

Calvados.

Gourgeon. Gtossain^ du langage de Condé-sur-Noireau (Caen, 1830. ^in-8;.

Lecœur. ~ Esquisses du Bocage normand, avec des remarques sur le patois (Condé-sur-Noireau, 18^3. in-8).

Gh. Joret. Mandonnée en patois de Fùrmigny (dans Hevue des Patois, l, 120).

Digitized by

Google

300 UEVCE DES PATOIS

Canada,

A. Marshall Elliol. Speeek Mixture tu French Canûâa (dans Tranêoetions of tke Modem Language Asgoct'ation of Âmerka^ II, f8d6).

Cantal.

Parabole en patois d\\uri«lac,dans Pambolede VEnfant Prodigue en patois divers^ réimpression Fa?re (Paris, Champion), p. 66.

Textes en patois deMolompise et de Salers, dans Rertêe desp, gallo- romans, T, 124.

Catalan.

Parabole en patois catalan, envoyée par un membre du lycée de Tarbes, dans Paroto^ de VEnfant Prodigne en patois dfrer«,réimpres- sion Favre (Paris, Champion), p. 190.

Jaubert de Passa. Rechetrhes historiques sur la langue catahfie (dans Mélanges sur les langues, Paris, 1831, p, 297).

Morel-Fatio. Note sur l'article dénvé de ipse dans les dialectes catalans (dans Mélanges Renier, Paris, Vieweg; page 0).

Charente,

Parabole en patois poitevin (p. 42) et en patois limousin (p. 58} de l'arrondissement de Confolens, en patois angoumoisin (p. 48) et en patois périgourdin (p. 54) du canton de La Valette, et en un troi- sième patois des environs de La Valette (p. 43), dans Parabole de r Enfant Prodigue en patois dii^ers, réimpression Favre (Paris, Cham* pion).

Texte en patois de Julienne,dans Revue des p. galto romans, 1, 1S5.

Charente-Inférieure,

Parabole en patois de Saintes, de La Rochelle et de Marennes, dans Parabole de VEnfanl Prodigue en patois divers, réimpression Fa« vre (Paris, Champion), p. 44, 46 et 48.

M. Glossaire du patois Rochelais (Paris, Didot, 1861).

Gautier. Statistique de la Cha/i'ente»Inférieure, avec des remar- ques sur le patois (La Rochelle, 1839).

Kemmerer. Du langage dans les campagnes de Vlle-de-Ré (dans le \o\iTïi9\ La Charente-Inférieure, 1865).

L'abbé Rainguet. Du dialecte romano'saintongeais de Jonzac(dans Congrès scientifique de France, 23* session, tenue à la Rochelle, p. 404).

Les catalogues de la librairie Moquet, de Bordeaux annoncent comme devant paraître incessamment un Glossaire saintongeais, par Eveillé (prix : 12 fr.).

Texte en patois de Pons, dans Revue des p. gallo-romans, 1, 126.

Fariboles saintongheaises, purnal patois publié à Saint-Jean d*AngèIy de 1878 à 1881,

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIOUES SÎT/

Cher.

Texte en patois de Saiot-Hilaire, dans Revue des p. gaUo-rofmns,!, 127.

Corrèze.

Chanl de noce en patois de Tulle, dans Romania, IX, 568. Texte en patois de la campagne d*Us«el, dans Revue des p. ffalUh' r&maus^ 1, 128.

CôieS'dU'Nord

Plusieurs des ouvrages relatifs aux patois de la Haute-Bretagne, qui sont cités à Tarticle lUe-et-Vilaine, s'appliquent aux patois du dépar- tement des C6te8-du-Nord.

Dauphiné,

Âbbé Bourdillon. Des produeiions diverses en patois du Dauphiné et des recherches sur les divers patois de cette province et leurs dtffé renies origines (dans la 24^ session du Congrès scientifique de France j t. II, Grenoble, 1858).

Dordogne,

Parabole en patois non tron nais et en patois sarladais, dans Para- hoU de l'Enfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 55 et 56.

Périgueux. Les périgordinismes can^gés (DanedCf 1818.— in-8u P. Mounet. La Ménagère et le Meunier, chanson du Pèrigord (dans Revue des Trad, pop,, II, 363).

Doubs,

Parabole en patois de Besançon,dan8 Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers^ réimpression Favre (Paris, Champion), p. 38.

Beauquier. Vocabulaire étymologique des provincialismes usités dans le département du Doubs (dans Mémoires de la Société d'èmulati4>n du Doubs, 18 décembre 1879),

Texte en patois de Bannans, dans Revue des p. gallo-romam, 1, 132.

Dialogue en patois d'Aiiiancey et de Deservillers^ ibidem, p. 133.

Ch. Banquier. Fot*mulettes en patois du Doubs ("dans Revm des Trad. pap., II, 437),

Drame.

Ollivier. Essais historiques sur la ville de Valence, avec des notes et des pièces justificatives inédites, (Valence, Borel, 1831. in-8).

Bellon. La linguistique au service de l'histoire (dans Bulletin de la société archéologique de la Drame, 1, 189; II, 48 et 142). Henseigne-

ments particuliers sur le patois dp Charpey.

Digitized by

Google

n

d96 REVUE DBS PATOIS

Boissier.— G^oMatre du patois de Die (Valence^ 1874. in-8, 47p.)«

Moulier. Grammaire dauphinoise, (Voyez Revue des patois, l, 147, article Dauphiné).

Parabole de l'Enfant Prodigue ea patois de Crest,daas Ollivier, Bi* sais historiques sur la ville de VaUnce (Voy. ci -dessus).

Parabole en patois du Buis, de Nyons, de Valence et de Die, dans Parabole de VEnfant Prodigué en patois divers, réimpression Favre, (Paris, Champion), p. 114, 116, 120 et 121).

Texte en patois de Luc-en-Diois (p. lvi), en dialecte moyen-dauphi- nois de la Drônie (p. Lvri), en patois de Lus-Ia-Croix- Haute (p. lviii), dans Salut à VOccitanie, traduit en cent sept idiomes (Montpellier, Ha- melin frôres, 1886).

Eure,

Parabole en patois normand du pays d'Ouche, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre, (Paris, Cham- pion), p. 85.

Vasnier. Petit Dictionnaire du patois normand en usage dans l'arrondissement de Pont-Audemer (Évreux, 1862. in-8 ; iv, 76 pages).

Eure-et-Loir.

Texte en patois de Crépainville, dans Revue des p. gallo-romans, l, 135.

Franche-Comté,

Dartois. Coup d'œil spécial sur les patois de Franche-Comté (dans Académie des sciences^ belles-lettres et arts de Besançon, 1850, p. 139).

Monnier. VocaMaire de la langue mstique et populaire de la Se» quanie (dans Annuaire du département du Jura, 1857, p. 268,et 1859, p. 205).

Fribourg (Canton de).

Parabole en patois roman de Gruyôres^dans Parabole de l'Enfant Pro- digue en patois divers, réimpression Favre (Paria^ Champion), p. 14X« Grangier. Glossaire fribourgeois (Fribourg, 1864. in-12).

Gard.

Parabole en patois du Vigan, dans Mélanges sur les langues, Paris, 1831, p. 520.

Parabole en patois de Nimes, d'Uzès et d'Alais, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Cham- pion), p. 106, 108 et 140.

L'abbé Séguier. -- Dictionnaire de la langue cévenole, publié par- tiellement dans Revue des langues romanes, XVI, 279.

Le marquis de La Fare-Alais. ^ Las CastagnùdoSy poésies langui-

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 299

doeienneê, avec notes et glossaire (2« éd. Alais, 1851. jn-8, 501 p.).

Sur les caractères du dialecte d^Alai?, voy. Revue des langues r(mta' nés, 1, 70.

Sur les caractères du dialecte d'Avèze, voy. Romania, VIII, 115«

Fesquet. Le provençal de Nimes et le languedocien de Colognac (dans Revue des langues romanes, \Y, 250%

Texte en patois de Beaucaire (page lxv), de Ntmes (p. lxvii), des environs de Ntmes (p. Lxvni), de Vauvert (p. lxix), de Saint-Jean de Serres (p. lxx>, d*Alais (p. lxxi), dans Salut à rOrcttanie, traduction en cent sept idiomes (Montpellier, Hamelin frères, 1886).

Textes en patois d'Aramon, de Rrouzet et de Pouzillac, dans Revue des p, gallo romans^ ], 137 et suiv.

Oaronne (Haute).

Doujat. Le ramelet moundi, avec un dictionnaire de la langue toulousaine (Toulouse, différentes éditions, en 1631, 1637, 1638, etc).

La doueirino crestiano meso en rimos, avec des remarques sur la prononciation et rorlbographe (Toulouse, 1642, in-12).

[Le P. Amilha]. Le tableu de la bido del parfet crestia (Tou< louie, Jacques Boudo, 1673 < .

Parabole en patois de la Haute*6aronno, dans Parabole de V Enfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 78.

A. Abadie. Las regiouns del cel, traduction del franees en toulou- sain (Berlio, Knickmeyer, 1883. )n-8).

Poumarède. Manuel des termes usuels (Toulouse, Veuve Sens, 1860. ^ in-8; XX, 488 p.).

Noulet et Chabaneau. Deux manuscrits provençaux du XIV* siècle, contenant des poésies de l'école toulousaine (Montpellier, Hamelin frères, 1888). Cest une publication de la Société des langues romanes. Voy. Revue des langues romanes, série, I, 623.

Gascogne.

A. du Mège. Statistique générale des départements pyrénéens, contenant une étude sur les dialectes de la région (Paris, Treuthel et Wurtz, 18:88-29, 2 vol.— in-8).

Cénac-Moncaut. Voyage archéologique et historique dans les an» ciens comtés d'Astarac et de Pardiac, ^secdes textes patois (I856,in'8).

Note philologique sur ^i} et Vodans l'idiome ^o^ron (dans Revue d'A* quitaine, VII, 55i).

JVoïiw donnés en Gascogne aux bêtes de labour (dans Revue d'Aqui- taine, VII, 557).

Du Peyrat. Mémoire sur les idiomes du midi de la France en gé- nérale sur celui du centre de la Guienne en particulier, et Glossaire, (dans Congrès scientifique de France, 28* session tenue k Bordeaux en Septembre 1861, t. V, p. 299 et 413).

Digitized by

Google

300 REVUE DES PATOIS

Bïschoff,^ Voyage en Gascogmd'Aqen à Aw:h (Auch, 4866.- in-i2)« Cf. Aerué de Gofcogne, VII, 338.

Différents articles de MM. Couture, Noulet, Dulac, de Larroque, Balencie, dans Revue de Gascogne^ passim ; X, 475 et 527 ; XII, 236, 309; XVI, passim ; XIX, 49 et 487 ; XXIII, 91 et 366.

Causerie littéraire sur les patois (Bordeaux, Soriano, 4879— in-iS).

J. Daste. Essai sur les cariictêres de la langue gasconne (dans Revue de Gascogne, XII, p. 309, 462, 548).

Luchaire. Aquitains et Gascons, réponse à If. Paul Meyer (dans Rei^c de Gascogne^ XIX, 53 et 161).

Genève {Canton de).

Parabole en langage genevois dans Parabole de V Enfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 133.

Gers.

Sur le patois du département du Gers, voyez la réponse aux ques- tions posées par i'Abbé Grégoire, dans Revue des langues romanes, VIII, 92.

Cazeaux. Annuaire pour Van XU, avec des détails sur le patois de i'Armagnac (Auch, 1803. in-4).

Parabole en patois gascon du département du Gers, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion) p. 72.

Documents en patois du Gers,publiés par Duceré dans Revue de Linguistique, XIII.

Texte en patois de Lectoure, dans Bévue des p. gallo-romans, I, 142.

Girofide,

Parabole en trois patois de Tarrondissemeut de la Rcole, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), page 50, 52 et 71.

Mourot. •:- Dictionnaire du patois de La Teste (La Teste, 1870).

G. D. Essai gramnMtical sur le gascon de Bordeaux (Bordeaux, Degréteau et Poujoi, 1867. 17 p., in-8).

Document en patois de Bordeaux, publié par Duceré, dans Revue de linguistique, XIII.

Dans le ms. de .la Bibliothèque de l'Arsenal, à Paris, n* 3548, se trouvent trois chartes de Tabbaye de Sainte-Croix de Bordeaux en langage du pays (p. 129).

Grisons (canton des).

Parabole en patois de la Haute-Ëngadine et de la Basse-Engadine, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 136 et 138,

Digitized by

Google

NDÏIOKS lilBLIOGUAPHlQUES oOl

Haimiut.

Parabole en patois des environs de Mous, dans Parabole de VEn- fant Prodigue en fatoU divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. H.

H, Deimothe. Scèfies populaires mofUoises, avec un glossaire (Mens, Hoyois, 1841).

Essai ^une pkonètonomie du Hainaut (Mons, Dequesne-Masquillier, 1868. in.8).

Sigard. Glossaire étymologique nionloi» (Bruxelles, édition, l«TO. in-8. 408 pages).

UcraulL

Parabole en patois d^Agde, de Lodève et de Montpellier, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 92, 93 et 09.

Barthès. Prumié Bouquet, poésies languedociennes avec un avant-propos de Mari us Bourelly et des notes sur Torthographe et la prononciation languedociennes (Montpellier, Hamelin frères, 1878. in-12 ; 475 p.).

F.*R. Martin. Les loisirs d'un languedocien, (Montpellier, Se- valie. 1827.— in-8, 308 p.).

Ch.de Tourtoulon.— iVote sous le dialecte de Montpellier (dans Ikvue des tanguas romanes., \, 119-125).

Loret et Barrandon. Flore de Montpellier (Paris, Delahays, 1876. in-8; XLVin, 920 p.).

A. Roque-Ferrier. Poésies languedociennes de Guiraldenc (dans Revue des langues romanes^ XVII, 220; XVIII, 90; XXII, 80 et 281).

Le môme.— Le vin du purgaloiref conte inédit en vers loftgue- dœiens^ avec des remarques linguistiques (dans Revue des lan- gues romanes, XXVI, 177).

Le même. Fouines extraites de ta deuxième satire de Perse traduite en vers lodévois, par M, Motimer (dans Revue des tan- tfues romanes, XIX, 24).

Westpbal-Casteloau. Termes de marine et de pêche en usage au grau de Palavas (dans Revue des langues y^oman^^, XX III, 130).

W. Mushacke. Gesehichiliche Entwickelung der Mundart von MontpelUer(}\e\\hToniï, Henninger,l884.— in-8, 166p«,dans les F^nzdsisehe Studien, I\', fasc. 5). Cf. Romania, XVI, 608.

Texte eo patois de Lansargues dans Salut à VOceitanie tradmit en cent sept idiomes (Montpellier, Hamelin frères, 1886}, p. lxxii.

Lambert. Conte en patois de Montpellier (dans Revue des langues romanes,i^ série, I, 588;.

Espagne. Inscriptions languedociennes contemporaines rcr cueilUes à Montpellier {dfins Revue des langues romanes, 4* série, !,«»).

Digitized by

Google

302 RSVUE DKS PATOIS

Ille-et-Vilaine.

Le Mièr» QiiPt|.> LùU alphabétique de quelques mois en usage à Rennes (duamMàsÊÊmt» 4t la Société des Antiquaires, VI, 235, et dans Mélanges sur k^kmn^mi^ Paris, 1Ô31, p. 235).

Texte en patois de Saint-Méloir-de«-Owii»^iBs Eemêedes p-gal-^ lo-romans, I, 144.

P. Sébillot. Contes en patois de 5am/-ifeto H 4f Avrf (dans lUvue des patois, I, 216 et 219).

Laisnel de La Salle. De quelques traHtionSy préjugés, dic- tons et locutions populaires de V arrondissement de La Châtre (dans le Moniteur de Vlndre^ octobre-décembre 1853).

Indre-et-Loire.

De Croy. ^ Etudes statistiques sur le département d[ Indre-et- Loire, avec un chapitre sur ridiome Tourangeau (Tours et Paris, 1838. in-12).

Isère.

Vallier. Sur l'origine des noms de l'Isère et de la Tarentaise (dans Petite revue dauphinoise, 1880, p. 17).

Texte en patois.de Corps (p. lix), des environs de Grenoble et de la vallée inférieure de l'Isère (p. lx), en dialecte nord-dauphinois de l'Isère (p. Lxi), dans Salut à VOceitanie traduit en cent sept idiomes (Montpellier, Hamelin frères, 1886).

Italie.

G. Piolti. Petit glossaire du patois français de Cesana Tori» nese (appendice IV d'une brochure intitulée : Nei dintomi di Ce- sana. Extrait du Bulletin du Club alpin Italien, XX, 53. Turin, 1887).

Gaidoz. Les vallées françaises du Piémont (dans Annales de l'Ecole Ubre des sciences politiques^ H, 53. Cf. Aomanta, XXI, 632.

Jura.

Monnîer. Vocabulaire de la langue rustique et populaire du Jura, précédé d^observations grammaticales et de chansons (dans Mélanges sur les langues, Paris, 1831, p. 30 et 150).

Toubin. Recherches sur la langue bellau, argot des pei- gneurs de chanvre (dans Mémoires de la société d^Emulation du Douas, 6 juillet 1867).

Digitized by

Google

306

^ Beqmeiques coutumes y pi^verbes et locutions du de SaHns (dans Mémoires de la société d'Emulation du Ifmtàs, 1868, p. 283).

Gascon. Quelques expressions et locutions usitées en Fran- che-Comtë et particulièrement à Dole (dans Mémoires de la société d'Emulation du Doubs, 1870-71, p. 101)-

Landes,

J. Beaurredon. ^ Etudes landaises^ contenant un Essai de phi- lolagie landaise (Pau, MenHière, 1877. in-8).

Documents en patois des arrondissements de Dax et de Mont-de- Marsan, publiés par Duceré, dans Revue de linguistique, XIII.

Languedoc.

La bibliothèque de Nimes contient différents manuscrits de Tabbé Séguier et de Ruiman sur le languedocien. Voy. Gard.

[Astruc]. Mémoires pour C histoire naturelle de la province du Languedoc, et en particulier du langage de cette province (Paris, 1737).

De Belleval. Nomenclateur botanique languedocien (dans Annuaire de la société d'agriculture du département de VHé- rault, Montpellier, 1840).

Roque-Ferrier. De la substitution du à à Tl (dans Bévue des langues romanes, XXIV, 187). Cf. Rùmania, XIII, 177.

Germain Encontre. Una coursa de bioous, poème en quatre chants en vers languedociens (Nimes, 1839).

Liège.

Lejeune. ^ Flore des environs de Spa (Liège, Duvivier, 1811- 12. in-8, 2 vol.).

Parabole en patois de Liège, dans Parabole de VEnfant Prodi- gtif* en patois divers, réimpression Pavre (Paris, Champion), p. 6.

Simonon. Poésies en patois de Liège, précédées d^une disser- tation grammaticale sur ce patois et suivies dPun glossaire (Liège, Oudard, 1845).

L. M[icbe6lsJ. Grammaire élémentaire liégeoise (Liège, F. Renard, 1863. in-8; vi, 160 pages).

Forir. Dictionnaii'e liégeois-français (Liège, 1875. —2 vol. in^).

Limousin.

Sauger-Préneuf. Dictionnaire des locutions vicieuses usitées dans le midi delà France, et particulièrement dans la ci-devant province du Limousin (Limoges^ 1825. 264 p., in-12).

Digitized by

Google

â04 RëVUë des PA.TOiS

Loire.

Complainte populaire eu langage de Saiut-Genest-Maliifaux^ dans Rùmaniûy II, 474, de Fraisses, ibid.. H, 475, et IV, 116, de Marihes, ibid., II, 65, et IV, 116 (textes recueillis par M. Smith).

Loire (Haute).

Gaidoz et Sébillot. Bibliographie des tradiliotis et de la lilté- rature populaire de V Auvergne et du Velay. Voy. Auve)*gne.

Parabole eu patois des environs du Puy, dans Parabole de l'En- fant Prodigue en patois divei% réimpression Favre (Paris, Cham- pion), p. 101.

Deribier de Cheyssac. Description statistique du département de la Haute-Loire (Paris et le Puy, 4824,— in-8). Renseignements dé- taillés sur les patois.

Le même. - Vocabulaire du patois du Velay ef de la Saule- Auvei'gne (dans Mémoires de la Société des antiquaires de France^ IX, 361).

Arnaud. Flore du département delà Haute Loire (dans An- nales de la Société d'agriculture du Puy^ XVIII, 373).

Moussier. Catalogue des Ofiimaux vertébrés de la Haute- Loire (dans Annales de la Société d'agriculture du Puy, XVIII, 373).

Pomier. Manuel des locutions vicieuses les plus fréquentes dans le département de la Haute-Loire (Le Puy, Pasquet, 1835).

Textes recueillis par M. Smith :

lo Complaintes populaires de St-Homain-le-Chalm et de Vorey en français mélangé de patois, dans itomanta, II, 473. et IV, 109/

2o Chants de quête en patois de Chamalières, dans Bomania, II, 59 en patois de Dunières, ibid,^ H, 63, en patois de St-Just-Malmont, ibid,f II, 64, en patois de St-Germain-Laprade, ibid,^ II, 66.

3^ Chansons populaires en patois des Beaux, près Yssingeaux^daos Bomania, VII, 71, en patois de Rosières, ibid., VII, 80.

Noëlsen patois de St* Pierre Eynac et de Vorey, dans Romania^ VIII, 414, en patois de Retournaguet, ibid., VIII, 446, en patois de PolignactWd., VIII, 421.

&^ Chant de noce en patois de Vorey, dans Bomania, IX, 568.

6^ La PorcheronnCy avec des couplets en patois de Vorey, dans BomantUy X, 584.

Loire- Inférieure.

Eude). —Les locutions nantaises y avec une préface par Charles Monselet (Morel, 1884).

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGIIAPIIIOUES £05

Loirei.

HuoU Elude sur le langage des riverains de la Loire- Moyenne (flaos Congrès scientifique de France, dix-huitième ses- sion^ tenue à Orléans, t II, 200).

Boucher. Deux Mazarinades en patois orZeanai« (édition nou- velle, Orléans, Herluison, 1875. -- xxin, 96pajes).

Lorraine.

Parabole en patois lorrain, dans Parabole de V Enfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 23.

Jouve. Bibliographie du patois lon*ain (Nancy, Lepage, 1866. in-8).

Michel. Dictionnaire des expressions vicieuses usitées notam- ment dtms la ci-devant province de Lon'oiwe (Nancy, 1807.— in-8).

L. M. P. Dictionnaire patois-français de la Lorraine et parti- culièrement des Vosges.

Marchai. Poésies populaires de la Lorraine (Nancv, Lepage, 1854).

Sur la langue Trançaise en Alsace-Lorraine, voy. Alsace»

Lot-et-Garonne,

LafoDt-du-Gujula, le père. —Notice sur le langage des habitants du département de Lot-et-Garonne (dans le Deuxième recueil des travaux de la Société d^agnculture, sciences et arts d^Agen, 1812, p. 154).

Poati. Dictionnaire de la langue romano^agenaise.

L'^zèt*e*

Parabole en patois du département de la Lozère, dans Parabole de VBnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 97.

La romance de Clotilde, signalée ci-dessus, p. 152 a été publiée de nouveau dans l{omania,y\, i31.

Luxefnbourg.

Parabole en patois ardennois entre Neui'chàteau et Bouillon, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 20.

hBsnoY.-^Dictionnaii^e wallon-français à r usage des habitants de la province de Luxembourg et des contrées voisines (Neufclm- teau, ches l'auteur, 1856» in-12).

Stronck. HistorischphilologischeStudienùber desbelgische Gallien.,.,mit besonderer Berucksichtigung des luxemburgisehen

BEV. D. PATOIS. 20

Digitized by

Google

306 REVUB DBS PATOIS

Dialekts (dans Publications de la Société historique de F Institut, Luxembourg, 1869, page 271).

Beauvois. Les langues et les littératures française et alle- mande dans le grand duché de Luxembourg (dans Polybiblion^ 1880, p. 167, 351 et 448).

Sur le patois du duché de Bouillon, voy. Revue des langues ro- manesy «■ série, VII, 64 et 168.

Lyonnais.

Sur c ambaissi, ambiorses » en lyonnais (Cf, Revue des Patois^ I, 73), voy. Revue des langues romanes, série, I, 309.

Puitspelu. « Orolhi, graula » en lyonnais (dans Revue des langues romand, 4* série, I, 311).

Le même. Le lyonnais « gratoDs, griatons » (dans Revue des langues romanes, h série, I, 435.

Pbilipon. L'a accentué précédé dune palatale en lyonnais (dans Romam'a, XVI, 263).

Maine»

De M[onte8sonJ. Vocabulaire des mots usités dans le Haut- Maine (2e édition. Le Mans et Paris, 4859. 500 pages).

Chardon. Etudes sur le dialecte et le patois du Maine (Le Mans, 1869. in-8, 34 pages). Extrait du Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe.

Manche.

La Marche. Extrait dun Dictionnaire du vieux langage ou patois des an^ondissements de Cherbourg, Valognes et Saint-Lô (dans Mémoires de la Société académique de Cherbourg, 1843, p. 125, et dans Notices et documents publiés par la Société archéolo- gique de la Manche, tome I. première partie).

Joly Sénoville. Le patois parlé dans la presqu'île du Coten- tin (VaJognes, 1882.— in-8,48 p.).

Sur VEssai sur le patois de la Bague de J. Fleury, voy. Litera- risches Centralblatt fur Deut^chland, 4 juin 4887, et Revue Criti- que, 4 juillet 1887.

Marne.

Hubert. Notice sur la commune de Courtisais (dans Annuaire de la Marne, 1820, p. 226).

Recherches nouvelles sur le patois de Courtisais (dans Mélan- ges sur les langues, Paris 1831, p. 219).

Chalette. Précis de la stastique du département dz la Marne (1844), Remarques sur les patois.

Digitized by

Google

kOTIOBS BIBLIOaRAl>ÛlQUES 307

Saubinet. Vocabulaire du bas langage rémois (Reims, Bris sarl-Binet, !845. in-18, 116 p.). GaleroD. Variétés rémoises (Reims, BriBsart-BinetjiSoS.—in-U).

Marne {Haute), Mulson. Vocabulaire langrois (Langres, Dafay, 1822).

Mayenne.

Verger. Notice sur Jublains, avec un vocabulaire des vieux mots en usage dans le départeraeot de la Mayenne (2* édition, Nantes, Mellinet, 1833).

Meurthe.

Jouve. Recueil nouveau de vieux noëls en patois de la Meur- the et des Vosgts. Voy. Vosges.

Meurtkz-et'Moselle .

Parabole en patois d'Onville, ancien canton de Gorze, dans Pa« rabote de l'Enfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 21.

Parabole en patois de Vaudemont dans Parabole de V Enfant Prodigue ei» patois divers, réimpression Favre (Paris, (Champion), p. 25.

GrîllA de B«OMlin. —* Rapport sur les monuments historiques des arrondissemeiUs de Nancy et de Tout, avec des textes patois (Paris, 1837. in-4). Dans la Collection des Documents inédits sur Vhistoire de France.

Glesse. Le patois lofram de Fillières (dans Mémoires de F Académie de Stanislas, i"* série» VIII, 308). Cf. Annales de la Société d émulation des Vosges, 188!i.

Le Lorrain peint par lui-même, almanach curions et émuzant, avec des textes patois. C^est dans cette publication qu'ont paru en 1833 et 1854 les Vocabulaires patois du j ays Messin de Jaclot de Saulny, publiés à part (Paris, Borani et Orox,1854.*-in-12, viii, 60 p.)

Daras. Remarques sur quelques valeurs phoniques du pays Mesein (Metz, Rousseau- Pallez, 1861. iD-8).

Lorrain. Glossaire du patois Messin ç!îfincY, Sidot, 1876. in-8, 63 pages.)

Le livre d* Adam, Les pa/oû lorrains, (voyez ci-dessus, p. 151) con- tient des textes en patois des localités suivantes de Meurthe-et-Moselle: Domgermain, page 309 ; Mailly, p. 408 et 409 ; Diarville, p. 412 ; Serres, p. 432 ; Landremont, p. 436 ; Lachapelle et Thiaville, p. 437 ; MolneviUe, p. 440 ; EinviUe, p. 445 ; Fraimbois, p. 447,

Digitized by

Google

3U8 UEVUK DES PATOIS

Meuse,

Denis. Du patois de la Même (Commercy, 1806).

Cordier. Vocabulaire des mots patois en usage dans le dé- partement de la Meuse (Paris, Duvergier, 1833, in-8 et Mémoii^es de la Société des Antiquaires. X, 416).

lAbourasse, Glossaire patois de la Meuse (1887).

Horning. La diphtongue aw dans deux patois du Batrois fdaiis Revue des p, gallo-romans, 1, 29).

Morvan,

Parabole en patois du Morvan dans Parabole de l'Enfant Pro- digue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 10.

Namur.

Parabole m patois de Namur, dans Parabole de l? Enfant /Pro- digue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 9.

Ghavée.— Français et wallon{P&ns et Bruxelles, 1857.— in-12; Vf, 224 pages).

Glossaire namuivis- français, publié par le journal La Mannile depuis mars 1883.

Neuchatel (canton de). A. G. Glossaire tieuchat^lois (2« édition, Neuchatel, 1858, 350

'parabole en patois broyard dans Parabole de C Enfant PfiHiigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 126.

Xord.

Lebeau. Tf*adu€tion de la Parabole de VEnfant Pi^odigue en patois de C arrondissement dPAvesnes (dans Mémoires de la So- ciété des antiquaires, X, 470).

Parabole en patois de Cambrai dans Parabole de VEnfant Pro- digue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 12.

Escallier. Remarques sur le patois (Douai, Wartelle, 1856. -in-8, XII, 660 pages.)

Hécart. Vocabulaire rouchi-françau (3« édition, Valencien- nes 1834. XVI, 504 pages).

Yseux. La langue d'oïl et le tvallon roucM (dans Revue ca- tholique de TUniversité de Louvainy 1879, p. 25^ et 349).

Laigle. Causerie sur le patois et les provincialismes de Var- rondissement de Valendennes ( Valenciennes, Henry, 1885. in-8).

Legrand. Dictionnaire du patois de Lille et de ses environs ff édition. Lille, Vanackère, 1856. -~)n-i2 ; xviii, 455 pages).

Digitized by

Google

NOTICES BiBLlOGRAPHlQUES 300

Vermesse. Vocabtdau'â du patois lillois (Lille, Béiiague, 1861. in- 12; xviii, 155 p.)

Le même. Dictionnaire du patois de la Flandre française (1867). Cf. Revue antique, 1867, art. 225. et Revue des Sociétés savantes, 1869, 4e série, U IX, p. 398.

Debuire du Bue. Glossaire lillois (Paris et Lille, 1867. in-8; 87 pages). Le même auteur a publié des Chansons en patois de LiUe.

[Al. Faidherbe]. Bluette grammaticale à propos au patois (dans les Mémoires de la Société d'émulation de Roubaix, t. VII), Tiré à part.

Deerousseaux. Chansons et pasquilles lilloises (nouvelle édi- tion, 1865,4 vol. in- 12).

GîUiéron. Le suffixe « ellum » dans les patois du nord {dans Revue des p. gallo-romans, 1, 33).

Devanne. Conte en patois de Prouvy (dans Revue des patois, 1,220).

Nonnandie,

Parabole en patois du centre de la Normandie, dans Parabole de ^Enfant Prodigue en patois divans, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 148.

De Gervâle. Recherches sur les anciens noms de lieu en Normandie (dans Mélanges sur les langues, Paris, 1831^ p. 224j,

Edélestand et Alfred du Méril. Dictionnaire du patois nor- mand (Caen, Mancel, 1849).

Julien Travers. Glossaire du patois normand, de Louis Du- bois (Caen, Hardel, 1856. - in-8, xl, 440 p.)

Le Héricher. Histoire et glossaire du normand (Avranches et Paris, 1862. 2 vol. in-8).

Du même. Littérature populaire de la Normandie (dans moires de la Société archéologique d" Avranches et de MotHain, tome VII).

Levarasseur. Remarques sur quelques expressions usitées en Normandie {Cuen, LeBlanc-Hardel, 1878. in-8, 108 p.). Extrait de Tannée 1878 de VAnauaire Normand»

H. Moisy. De quelques modes de prononciation usités en pa- tois no}jnand (dans Revue histofique de r ancienne langue ftan- çaise, 1877).

Deux articles de M. Joret sur quelques expressions normandes dans les Mémoires de la Société de linguistique, III, 417 et VI, 273.

Remarques sur la Flore populaire du Bessin, par Pluquet, dans Mémoires de la Société linnéenne du Calvados, 1824, p. 272.

Pluquet. Contes populaires, préjugés, patois, pi^verbes, noms de lieux de Varrondisscment de Bayeux (2* édition, Rouen, Frère, 1834. xiu, 163 p., in-8).

Decorde. Dictionnaire Au patois du pays de Bray (Rouen, 1852. - in-8, 140 p.).

Digitized by

Google

diO HEVUE DES PATOIS

sur e devant a «n normaod, troy« Beets, 0 Irntf ch vor lateinis^ chen A (Darmstadt, Otto, 1888). Cf. Romania^ XVI, 560.

docteut A. » Mot$ paloU recueillis dan» le canion de Crenpy (in*8, s. I. n. d.).

Gilliéron. Le suffixe « ellum > dans les patois de l'Oise (dsDs Rm)ue desp,ffallo^omans, ], 33)«

Ortie.

Chrélien. Usages, proverbes et anciens mots de Varrondiêse- ment di" Argentan (Annuaire A rgenténois, 1835).

Pas'de Calais.

Advielle. Le patois artésien et les chansons de la fête d'Ar- ras (Paris, Caix, «882.— in-8. 16 pages).

Grammaire artésienne (Saint-Omer, 4772. in-12; 107 p ) Cf. Revue des langues l'omanes, XV, 64, à propos des réponses aux questions de Tabbé Grégoire.

Deseille. Glossaire du patois des matelots boulonnais (Paris, Picard, 1884. in-S, 436 p.).

Sur une particularité du patois picard du Boulonnais, vo/. Roma- ma, Xlli, 422.

Parabole en patois du canton de Carvin, et en patois de la ville de Saint-Omer, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois dir divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 16 et 18«

Gilliéron. Le suffixe « ellum >< dans le patois du Pas-de^ Calais (dans Revue des p, gallo-romans, I, 33).

Edmond Edmond. Lexique Saint- Potois (dans Revue des p. g allô -romans, \, 54).

Le même. Chanson en patois d'Berlin-le-Sec. Une scène de l'ancien carnaval de Saint-PoL Fragment de seimon en patois de Wavrans. - Conte en patois des faubourgs de Saint-Pol (dans Revue des p, gallo-romans, I, 97, 99, 105, 107).

Perche.

Ach. (îenty. Les œuvres poétiques en patois percheron de PieiTC Genty (Paris, 4863. - in-12; lxxu, 70 pages).

Vailerange. Le Clergé, la Bourgeoisie, le Peuple, etc. (Paris, Passard, 4864). Ce livre contient, page 423 et suiv., un glossaire per- cheron.

Picardie» Satire d'un curé picard (Avignon, Claude Lenolume,17o4.— in-12).

Digitized by

Google

NOTICES BIBUOQRAPHIQUES 811

Grégoire d'Esaigny. Mémùité sur CoHgiHi et earaeîèfe$ de la langue picarde (dans Magasin encyclopédique de MilliH^ f6ii,t. V, p. 116 et 841).

Corblet. Glossaire étymologique et comparatif du patois pi^ tard ancien éi moderne (Va^fiBi 1851. ^ in-S, 619 p.). Extrait des MémoiTH de la Société dés antiquaires de Picardie, t. XL

Paris d'Amiens. Note sur l'orthographe picarde (Londres, 1862).

Jouadcoux. Essai sur VOrigine et la ft)rmation du paî0is pi* card (1873, 64 p., in-12).

Le âiéme. ^ Btudes pour sérier à un glossaire étymologique du patois picard, (Paris, Picard» 1880, in'4 ; m, 294 pages). Cf. Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 1880, p. 631).

Sur c detant a en picard, voyes BeeU, 0 und G H vor latHnis* ehen A (Dannstadt, Otto, 1888). Gf* Romania, XVI, 580.

Poitou,

L. Favre. Glossaire du Poitout de la Saintùnge de l'Auniê

(Niort,1867.— in-8;LXxxiv. 356 pages). Et Supplément aux glossai- res du Poitou publiés jusqu'à ce Jour (Niort, 1881 .— in-8, 52 pages).

Hichard. Les ouvres de Jean Drouhet (Nouvelle édition, Poi- tiers, Druineaud, 1878).

De la Fonteuelle de Vaudoré. Recherches sur la lariaUé poi- tevine (dans Èulktin ta Société d'agriculture, belles-lettres et arts de Poitiers, lit, 33 et 201).

Pressac. Poésies patoises de Vabbé Gusteau, suivies d'un glos- saire poitevin (Poitiers, Oudin, 1861. in-12).

Dugast-Matifeux. Traduction en vers poitevins de la pre- mière églogue de Virgile (dans Revue des provinces de VOuest, VL 233).

Différents articles de Rondier dans Le Mellois, 2, 9 et 16 juin, ei 28 juillet 1861.

De Gennes. Sur Vœuvre du patois poitevin (Poitiers, Dupré, 1863. - in-8, 29 pages).

Lalanne. Glossaire du patois poitevin (Poitiers, 1868. in-8, XL, 264 pages). Cf. Revue des Sociétés savantes, 4* série, ix, 405.

Lévrier. Dictionnaire étymologique du patois poitevin (Niort, Mercier, 1867. in-8, 195 pages).

DuvaL Etudes antiques sur les patois poitevin (Niort, Mer- cier, 1867. - in-8, 12 p.).

Sglogues poitevines par feu Messire Jean Babu (Nouvelle édi- tion, Niort, Favre, 1875. - in-i2, 404 pages).

Poëy-d*Avant. De ^influence du langage poitevin sur le style àe Rabelais {P&r'is, Techener, 18i')5. - in-8). Extrait du BtiZ/e/m rftt Bibliophile, 1855, p. 2H.

Provence,

Ornithologie ou dénomination provençale française de tous les

Digitized by

Google

B12 REVUE DLS PATOIS

oiseaux connus en Ptwence^ par un amateur (Marseille, Rousian, i76Ô. 8 p. in-i).

Achard. Syntaxe de Vidiome provençal (dans Revue des lan- gues romanes^ XIII, 13).

M. G[arcin] a publié deux ouvrages sous le titre de Nouveau die- tionnaire provençal français. Le second a paru à Draguignan, chez Fabre, en 1841 (2\ol. in-8).

Grammaire françaUe expliquée au moyen de la langue pro- vençale (Marseille, Camoîn, 1826.— viii, io2 p., in-S). Cf. Bévue Cri- tique, 1866, p. 404.

J. B. Reynier. Les provençalismes corrigés (2« éd. Marseille, chez l'auteur, 1878. ^ 188 p. ia-8.)

Gabrieli. Manuel du provençal ou Les pt^vençalismes corri gés (2e éd. Marseille^ chez l'auteur, 1878. 188 p. in-8).

J. J. Castor. L*inlei*prète ptx>vençal, contenant un choix de 45000 tomes provençaux (Apt. Clauzel, 1843. xvni, 292 p. in-12).

Roumanille. ~ Li provençalo, recueil de poésies diverses, précé- dées d'une introduction par M. Saint-René'Taillandier, et suivies d'un glossaire (Avignon, Séguin, 1852. xlv, 437 p. in-12).

Prusse française.

Parabole en patois de Malniédy dans Parabole de VEnfanl Pt^o- digue en patois divet'S^ réimpression Favre (Paris, Champion), p. 7.

Gaidoz. Malmedy et la Wallonie prussienne (dans Je Cor- respondant, 10 septembre 1886). Spécimens de patois.

Puy-de-Dôme,

Parabole en patois de Saint- Amand-Tallende, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divef*s, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 64.

Pyrénées (Basses).

Fablas causidas de Lafontaine en bers gascouns (Rayonne, Fauvet-Duhart, 1776). Contient un Diccionnariot gascoun é fronces.

Lagravère. Poésies en gascoun (Bayonne 1865).

Duceré. Petit vocabulaire en pur gascon bayonnais (dans Bévue de linguistique, XIII, 395).

Documents en patois divers de Tarrondissement de Bayonne et de Tarrondissement d'Orlhez, publiés par Duceré dans Bévue de linguis- tique, xin.

Pyrénées (Hautes),

La Boulinière, Itinéraire descriptif et pittoresque deH Hautes-

Digitized by

Google

KOTiCES BlfiLlOGRAPHIQUES 313

Pyrénées, avec un chapitre sur le langage, et des poésies du Bigorre (Paris 1825, 3 vol. in-8).

Cordier. Dictionnaire des patois du Lavedan et de Bigorre (dans Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau, octobre 1876).

Cordier. Etudes sur le dialecte du Lavedan (Bagnères, J. Cazeneuve, 1878).

Pyi*énéeS'Onentales,

Parabole en langue catalane des Pyrénées-Orientales, dans Para- àùle de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 83.

Quercy.

Adrien Paxes. CoV de floitos é coV d'estuflols, avec un glos saire (Paris, 1884.— 216 p., in-i2).

Rhône.

L. Clédat. Saint'Jaqueme (dans Lyon-Bevue, décembre 1882 et janvier 1883). Il faut prononcer Jakme et non Jaquême.

Puitspelu. Un conte en patois de SaintSymphorien sur- Coise, du commencement du siècle (dans Revue des Patois, I, i07).

Dr Gonnet. Chansons populaires en patois du Bois-dOingi <dans Revue des patois, \, 129)

Philipon. ~ La naissance de Lugdunum (dans Lyon-Revue, 31 mars 1887). Dans cet article^ M. Philipon explique le nom de Four- vîères par « forum Varii. »

Philipon. Etude sur le patois de Saint-Genis-les-Ollières (dans Retme des patois, I, p. 258).

Puitspelu. Sur une dérivation populaire et lyonnaise du participe passé (dans Revue des patois^ I, 214).

Bouergue.

J. Daw9à.^ P7*overb€s patois (dans Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de CAveyron, V, 437^.

Sur la limite du tch, dj, ou j, vis-à-vis du tz et dz, voyez Durand, De Vinfluenee des milieux sur les caractères de race chez Vhom- me et les animaux (Paris, Germer-Baillière, 1868. 60 p., in-8).

De nouvelles Notes de philologie rouergate, par M. Durand (voy. Revue des patois, T, 76) ont paru dans la Bévue des langues ro- maneSj IV® série, I, p. 296.

Digitized by

Google

314 REVUE DBS PATOIS

Saintonge.

Favre. Glossaire. Voy. Poitou,

Burgaud des Marets. Ùiclionnaire Saintongeais (Paris, Didot, non mis dans le commerce).

Jônain. Vestiges du langage saintongeais (dans Union répu- blicaine de Saintes, 1849).

Le même. Dictionnaire des patois saintongeais (Royan, Niort, Paris, 1869. in-8, 432 pages).

L. C[outure]. Patois saintongeais en Gascogne (dans Beuue de Gascogne, XVI).

Boucherie. ^Patois de la Saintonge [dans Bulletin de ta Sodéii archéologique de la Charente, série, 1, 157).

Saône {Haute).

Parabole en patois de Champagney, de Vauvilliers, de Yesoul et de Cliamplille, dans Parabole de PRnfUnt Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 31, 33, 34 et 36.

Ch. Grandmougin. Chansons populaires en patois de Neurey- en-Vaux (dans La Tradition, ï, 232 et 274).

Saône-et-Loire.

Simonet. Vocabulaire des patois d'Ùchon (Paris, 1859).

Guillemin. Glossaire du patois de l'ancienne Bresse châlon-^ naisè, et notamment du canton de Saint Germain-du- Bois (dans Mémoires de la Société archéologique de Châlons-sur-Saône^ IV, p. 129).

Combler. Contes populaires en patois de Germolles (dans Revue des patois, I, 134 et 201).

Martin. -— Chanson populaite en patois de Saint-Amour, Saône-et-Loire (dans Revue des patois, 1, 135).

Savoie,

Vallier. Sur l'origine des noms de r Isère et de la Tarentaise, Voy. Isère.

iN. Martin. Noêls anciens en patois de la Maurienne.

Despine. Recherches sur les poésies en dialecte savoyard (dans Revue savoisienne, 1864).

L'abbé Brunet. Essai sur les patois des arrondissements d'Albertville et de Moutiers (dans Recueil des Mémoires de l'Aca- démie de la val d'Isère, Moutiers, 1867).

L'abbé Pont. Vocabulaire du Tetratsu de la Tarentaiês (Chambéry, 1869).

Gilliéron. Importation directe du français à Villard-de- Beaufort (dans Revue des p. gallo-romans, I, 30).

Digitized by

Google

N0TIGB8 BIBLIOGRAPHIQUES 815

Le même. Ltf êUffixe « ellum n en Savoie {dune Revue den p. galUhromanê, I, 41).

Possoz. Chanson en patois de Seez (dans Revue des patois, 1,226).

Savoie (Haute).

Pait^ de Martine et de Saint-Paul en i792 et 1880 (dans Revue savoisienne, février 1880).

Seine.

Agnel. Observations sur la prononciation et le langage rus- tique des environs de Paris (Paris, Schlesioger et Dumoulin, 1855.

118 p., in-»2).

Le même. De Pinfluence du langage populaire sur la forme de certains mois de la langue française (Paris, Dumoulin, 1869.

182 p., in-8).

Ch. Nisard. Etude sur le langage populaire ou patois de Paris et de sa banlieue {V2s\s, Franck, 1872).

0. Jespersen. Troch af det fHÈrisùke vulgœrsprogs grammatik (dans Kort Udsigt over det philologisk-histonscke Samfnnds Virksom- Kêd, Kjabtinbftttl, 1880, p. 93).

Slede. ^ Sfntaktfsehe Eigentûmlichkeiteri âer Umgangsspimhe tceniger gebitdeter Pariser (Berlin. 188q).

Seine-et-Marne .

Bourquelot. Paioiê du pays de Provins. (Meaut, 1870). Des Etangs. Flore populaire de VAube et des environs de Pro- vins. Voyez .4 ube.

Seine* Inférieure.

Chassant. Muse normande de Louis Petit, de Rouen, en patois normand du XVIP siècle. fRouen, 1853).

De la Querière. Traité de prosodie normande (Houen, 1826, in-8), Extrait des Prorès-rei'baux de la société d'émulation de Rouen, année 1826, p. 32.

CoUen-Castaigne. Essai historique et statistique sur la ville de Bolbec, atec un rocabulaire cauchois (Bouen, 18;^).

De Ffesnay. Mémento oit recueil courant de divers mots, expres- sions et locutions tirés du patois du pays de Caux, et partieulièrement du canton de Tôtes (Rouen, 188. . in-8, 300 p.».

Sèvres (Deux),

Beauchet'Filleau. Essai sur le patois poitevin du canton de Chef-. Boutonne et des communes voisines (Alelle, 1864. in 8, 296 p.).

Digitized by

Google

316 RE V Lit DES PATOIS

Ronde en patois de Mazières, dans Revue des p. gaUo-nmMiMf î, 130. Une note dit que la prononciation êeule (?) est de Mazières.

Sotnme,

André de Poilly. Coup d'oeil sur Vidiome picard de l'arrondiue- ment d'AbbetiUe (dans les 91 maires de ki Société d^émitlatUm d^Ahbe- ville, 1833, p. H8).

Giliiéron. Le suffixe « ellum » dans les patois de la Somme (dan? Revue des p. gallo-romans, I, 33).

Suisse .

J . L. M. Bibliothèque romane de la Suisse, ou Recueil de morceaux écHts en langue romane de la Suisse occidentale (Lausanne, 1856).

Morf. « Manducatum > =s ^manducatami^ en calaisan et en vandotg Mans Romania, XVI, 278).

Tarn.

Parabole en patois du département du Tarn, dans Parediole de /'£it« faut Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 95.

Daubian. Le Misanthrope converti, comédie en cinq actes, en vers |Mito» (Castres, Rodière, 1797.— in-8).

De Clausade. Poésies languedociennes et françaises é^Auger Gailla^iL (Albi, Rodière, «843. in-lS; \liii, 326 p.).

Tarn-et'Garonne,

Parabole en patois de Montauban, dans Parabole de V Enfant Prodi- gue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 69.

J. H. Lacoumbo. Las lamhruscos de la lengo d* Aquitanio, Kvec un glossaire (Montauban, 1879).

Touraine.

Loiseau. Rapports de la langue de Rabelais avec les patois de la Touraine et de l'Anjou (dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, XXI, p. 70.)

Valais (canton du).

Parabole en patois de Saint-Maurice dans Parabole de VEnfani Pro- digue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 1^.

Digitized by

Google

NOTICES BIULIOGHàPHIQUI S 31/

Var,

Parabole en patois provençal du déparlenent du Var, dans Para- bole de VEnfarU Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 411 et en patois génois de Mons, ibidem, p. 151.

Texte en patois de Roquebrune-lès-Fréjus (page xuv), du Loup (p. xLv), dans Salvi à VOccitanie traduit en cent sept idiomes (MontpeU lier, Hamelin frères, 1880).

Vaucluse,

Parabole en patois d'Avignon et du canton de Cadenet, dans Para- bole de i Enfant Prodigue en divers patois, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 113 et 118.

Réguis. Synonymie provençale des champignons de Vaucluse, (Marseille, Bérard 1886. 14i pages in- i}. Cf. Hevue des langues ro- tnanes, XXXI, 96.

Texte en patois de Sainte- Anne (page xxxiu), de Tlsle (p. xxxv), d'Avignon (p. xxxvi), de Saint-Roman (p. xxxviii), de Malemort (p. xxzix), dans Salut à VOccitanie traduit eyi cent sept idiomes (Mont- pellier, Hamelin frères, 1886).

Vaud {canton de).

Parobole en patois de Muatreux,dans Para^oied^ l* Enfant Prodigue en divers patois, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 131.

DeveleY.^Observationssur le langage du pays de Vaud (Lausanne* Lacombe, 182i. -< io-8).

Vaudeis {pays).

Grûzmacher. Waldensische Sprache (dans Archiv deHerriy, XVI, 369).

Mu8ton« Aperçu de Vantiquité des Vaudois des Alpes diaprés leurs poèmes en langue romane (Pignerol, Chiantore et Mascarelli, 1882. in-8, 2 p.).

Montet. Histoire littéraire des Vaudois du Piémont, (Voyez fie- vue des patois, I, 70).

Vendée.

C. Poèy-Davant. La mouété de quene, conte. Exemple de patois des environs de Fonienay-le-Comte, orthographié d'après la prononciation (dans Revue des provinces de VOuest^ 1858).

Aude. Du langage populaire en Vendée (Napoléon- Vendée, 1858. in-8, 31 pages). Extrait de VAnnimire d'émulation, 1857,

Digitized by

Google

31^ RBVUE DKS PJLtOlS

Vienne {Haute).

Parabole en dialecte limousin de la Haute-Vienae et en patois de rarrondiseement de Saint-Yrieiz, dans Parabole de P Enfant Pro- digue en patoii divers, réimpression Favre (Paris^ Champion), p. 60 et 62,

LamberL Conte populaire de Saint-Paul d'Byjeaux (dans Revue des langues romanes, 4* série, I, 582).

Blanchet. Proverbes limousins (dans Revue des patois, I, 221).

Wallons (pays).

Thomassin. Mémoire statistique du départemeùt de VOurU,

Cam brésier.— i)ic^fonnaire wallon-françau (Liège, 1787.— in-8y 197 pages).

Martin Lobet. Dictionnaire wallon-français (Vervier», Nautet- Hans, 1854. in-S).

Hubert. -r-Dictionnaire wallon- français, (i!«édition,Liège,i868).

[GrensonJ. Versions wallonnes de la Parabole de ÇEnfant Prodigue (Liège 1870. <- in-8). Cf. Bulletin de la Société liégeoise , t. VIL

Henaux Etudes historiques et littéraires sur le wallon (Liège, Oudart, 1843, 96 pages in-8).

Vierset. Essai d'orthographe wallonne d'après la méthode Ghavée (Namur, \Vesmel-Charlier,4887.)

[G. Golhm]. Dictionnaire français-wallon (Uëge^J, Goltrier, <879. in-12, iv, 239 pages).

Capitaine. Rapport sur la bibliothèque de la Société liégeoise de littérature wallonne (Liège, 1859).

Articles nombreux et importants dans le Bulletin de la Société liégeoise de littérature wallonne.

Wil motte. Phonétique wailone, commencement d'une étude sur le patois du canton de FexheSlins, province de Liège, et de six communes wallonnes du Limhourg {ânns Revue des p. oallo-romàns^ I, 23).

Defrecheux. Dialectologie wallonne ;dans Revue des p. gallo* romans, l, 153^. Nous avons emprunté à oe travail diverses indica- tions.

Voy. Belgique^ Luxembourg, Liège, Brabant, Namur, Eainaut^ Prusse française.

Digitized by

Google

r

CHRONIQUE

Les deux premiers numéros de la Revue des patoùgallo-ramanê (1), pdbliée par MM. Giliiéron et Rousselot, viennent de paraître en un seul fascicule. Nous signalons ci-dessus, dans nos Noiicei bibliogra^ phiquesi les articles et les textes contenus dans ce fasciculeXes direc- teurs de la nouvelle Revue ont fait fondre un grand nombre de carac- tères spéciaux, pour arriver à une notation rigoureusement phonéti- que des patois. Plusieurs de ces caractères avaient déjà été employés ou proposés isolément. C'est ainsi que nous avions nous-méme proposé $ fi % pointés en dessous, pour rendre les deux th anglais (2), au iieu de téi d pointés* dont M. Giliiéron s*était servi précédemment dans son étude sur le patois de Vionnaz. Aujourd'hui MM. Giliiéron et Rousselot présentent un système général très étudié, très déve- loppé, et qui leur fait assurément honneur, ainsi qu'à leur maître, M. Gaston Paris, à qui la Revue est dédiée. Mais nous craignons que le résultat pratique ne soit bien au-dessous de l'effort déployé. On ne peut s'empêcher de remarquer que le travail si important d'Ascoli sur les patois franco-provençaux repose tout entier sur des textes patois écrits avec l'orthographe française, et que, sans le secours de toutes ces distinctions graphiques, on a publié d'excellentes études dia- leGtologiques,qui ne manquaient pas de précision. Sans doute il est utile de rendre la transcription des patois plus phonétique. Mais était- il nécessaire d'inventer en quelque sorte un alphabet (3), dont la com- plication est telle que les exemples cités sur la couverture de la Re- vue comprennent quarante-deux signes nouveaux, ajoutés à ceux de l'alphabet français, et ce ne sont que des exemples ! D'ailleurs, en voulant rendre chaque variété de son par un signe spécial, on se hoîirte & l'impossible ; car, à ce compte, le système graphique de MM. Giliiéron et Rousselot, malgré Fa complication et sa louable élasticité, est lui-même très incomplet^ et ses inventeurs sont obligés de le re- connaître. La rigueur du système ne va pas non plus sans certaines contradictions dans l'application : on refuse à deux lettres juxtapo- sées le droit de représenter un son simple, mais on l'accorde à deux

1. Voyez la Chronique de notre premier numéro, p. 79.

2. Voyez Romania, XIV, 550.

3. A tout le moins serait-il désirable que les partisans de la multi- plication des signes spéciaux s'entendissent entre eux. Or les caractè- res dont l'imprimerie de la Romania vient de se munir ne sont pas conformes à ceux qui sont employés dans la Revue dei patois gallo* Tontans.

Digitized by

Google

320 REVUE DES PATOIS

lettres superposées, collées eoseuible, ou enclavées Tuoe dans l'autre. N'y a-t-il pas quelque puérilité ii écrire le son du ch français par un c renfermant un petit h ? Quelle que soit la taille de iVtJa graphie nou- velle n*e8t pas plus logique que la graphie française, et elle est assu- rément moins claire pour le commun des lecteurs, dont il faut bien se préoccuper un peu dans une entreprise Ton fait appel à toutes les bonnes volontés. Les textes écrits d*après le nouveau système ont une apparence extrêmement bizarre et cabalistique ; nos pauvres patois français ressemblent, sous ce déguisement, h quelque langue de sau- vages, et, singulier résultat, tous à la même. Ce résultat, en contra- diction directe avec le but poursuivi, provient de la difficulté qu'on éprouve à faire de cette écriture une lecture courante, difficulté qui, par elle-même, n'est pas un des moindres inconvénients du système, surtout pour les documents quiont une valeur et un intérêt littéraires.Pour goû- ter les spécimens de littérature populaire que nous donnera la Revue de MM. Gilliéron et Rousselot, quelquefois même pour en tirer commo- dément des conclusions philologiques, le premier soin devra être de retranscrire les textes en bonne écriture ordinaire, et de remplacer tous les signes diacritiques, suscrits et souscrits,qui hérissent chaque caractère, par deux ou trois remarques sur les lettres qui ne reprèsen* teront pas exactement le même son qu'en français. D'autre part, un semblable système ne peut être employé que par des spécialistes, ou par un petit nombre d'amateurs^ particulièrement doués, et aux- quels on aura pu expliquer oralenietit tous les rouages du nouveau mécanisme graphique. Or il faut compter sur le concours d'un grand nombre de personnes de bonne volonté, si l'on ve>it recueillir à temps ce qui reste encore de nos vieux patois. Combien voudront ou sauront appliquer le système ? Ceux qui essaieront de s*en servir,et qui cher- cheront le < fin du fin > dans les sons et dans les signes diacritiques, courront grand risque de s égarer, de prendre ou d'écrire un son ou un signe pour l'autre, en un mot de s'embrouiller et de nous em- brouiller. En résumé, le système graphique de MM. Gilliéron et Rousselot nous paraît devoir être souvent inapplicable, quelquefois dangereux,rarement utile. Au demeurant,il est fort ingénieux. L. C.

Le Gérant : E. VIEWEG.

Laval. Imp. et stér. Ë. JAMIN, 41. rue la Paix.

Digitized by

Google

r"

TABLE DES MATIÈRES '

Pages

Atet'tiwment 1

L. Clédat. Les Patois de la région lyonnaise 5,81

E. Pbilipon. Le dialecte bressan aux XIII* et XIV* siècles 11

Nizîer du Puitspelu. Un conte «n patois lyonnais du commence- ment du siècle 107

Ch. .Tore t. Randonnée normande : Minette et la roulette 120

P. Brunot. Légende en patois de la Bolle (Vosges) 126

F. Fertiault. Chansons populaires en patois de l'Aveyron 127

D' Gonnet. Chansons populaires enpatois du Bois-d'Oingt (Rhône) ^ 129

Tronchon. Cfianson en patois de Connaranche (Ain) 133

Combier Contes populaires en patois de Germolles (Saône-et-

Loire) 184,201

J. Martin. Chcmson populaire en patois de Saint-Amour (Saône-

et-Loire) 135

L. Clédat. Le patois de Coligny(Ain)et de Saint- Amour (Jura),

grammaire et glossaire 163

Nizier du Puitspelu. Sur une dérivation populaire du participe

passé. *>| 1

P. Sébîllot. Contes de la Haute- Bretagne 216

Devanne. Conte enpatois de Prouvy (près Vaknciennes) 220

Blanchct. Proverbes limousitis 221

COMPTES-RENDUS :

Moisy. Dictionnaire du patois normand (Ch. Joret) 136

Puitspelu. Dictionnaire étymologique du j^f^lois lyonnais (F.

Brunot) 137

(/h. Joret. Flore populaire de la Normandie (V.) 282

Dépouillement des périodiques français consacrés aux traditions po- pulaires 229,284

N0ÏICK6 BIBLIOGRAPHIQUES 58,139.282,287

Chronique 79,159,239,319

1 Lesaotios bibliographiques du dernier nuDiéro de Tannée conticmnent une

table analytique du tome I, on les articles sont classtïs par départements et pays-

LAVAL. IMPRIMERIE E. JAMIN, RUE DE LA PAIX^ 41.

Digitized by

Google

Digitized by

Google

r

REVUE DES PATOIS

Digitized by

Google

Digitized by

Google

^ ^

« DES p

RECUEll. TRIMESTRIEL

tP

CO^SA^RK A L ETUDE DES PATOIS

ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANCE

ET DES RÉGIONS LIMITROPHES

PUBLIÉ PAU

L. CLEDAT

PBOPBSSEl'R A LA FAOlJLTft DEfl LETTRES DE LYON

TOME II. - 1888

PARIS

F. VIKWEC, Libraire-Éditeur

(E. BOUILLON KT E. VIEWEG, KSi'CTESSKrRS)

67, Rue de irieholieu, 67

Digitized by

Google

Digitized by

Google

ANNÉE. N^« 1 KT 2. JANVIER-JUILLET 1888

^m.^^ RECUEIL TRIMESTRIEL ^T ^^

CONSACRÉ A l'Étude des patois

ET ANCIEN!? DIALECTES ROMANS DE LA FRANGE KT DES RÉGIONS LIMITROPHEfi

PUBLIÉ PAR

L. CLÉDAT

PBORSSSBCB A LA PACULTÛ DRS LKTTRKS DE LYON

PARIS

F. VIEWEG, LiBRAIRE-ÉDITEUR

(E. BOUILLON ET E. VIEWEG, suggesskurs) 67, rue de Richelieu, 67

Digitized by

Google

SOMMAIRE DU PRÉSENT NUMÉRO

I. L. Clédat: Les patois de la région lyonnaise (suite). II. E. PhilipoQ: Le patois de Saint-Genis-îes-OUières et le dialecte lyonnais (suite).

III. Hingre : Complainte en vieux patois de la Bresse (Vosges),

(suite).

IV. Oi). Joret et Morice; Etude sur le patois du Bocage Virois

septentrional. V. J. Fleury : Le patois norjnand de la Eague et lieux cir-

convoisins. VI. A. Simonneau: Glossaire du patois de Vile d'Elle {Ve^idée). VII. A. Thomas: Co interrogatif dans le patois de la Creuse. VIII. Puitspelu : Contes en patois de Mornant (Rhône). IX. Comptes-rendus:

A. Horning : Die ostfranzôsischen Grenzdialehle zwi-

schen Metz und Belfort (Ferdinand Brunot>. C. This: Die mundart der fanzosischenOrtschaften der Kantons Falkenberg (F. B.)

X. Notices bibliographiques .

XI. Chronique.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉDAT, professeur à la Faculté des lettres de Lyon.

Il sera rendu compte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu un double exemplaire.

Prix d'abonnement à la

REVUE DES PATOIS

FRANCE 15 francs.

VNÏON POSTALE 17

A

Digitized by

Google

r

LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE

[Suite.)

Avant de commencer l'étude des formes contractes de l'article, je vais donner des indications nouvelles sur l'ar- ticle devant l'yod et sur forme propre de l'article mas- culin singulier, indications qui me sont fournies par les réponses que j'ai.reçues depuis l'impression du fascicule 2 de la Revue des Patois.

I. Bien que le mot qui signifie « eau i commence par un yod, l'article est maintenu à Neuvy-Grand- Champ, canton de Gueugnon, arrondissement de Gha- roUes ('Saône-et-Loire), et à Demigny, canton de Chagny, arr. de CMlons-sur-Saône. Il est au contraire supprimé à La Fretle, canton de Montrât, et à Marcilly, canton de Buxy (môme département).

II.— L'article (1) m'est signalé dans le patois d'An- dilly, canton de Cruseilles, arr. de St-Julien (Haute- Savoie). En outre, dans la réponse que j'ai reçue pour Versonnex, canton de Rumilly, arr. d'Annecy, l'article est écrit devant cAz::f/ianglais,mais f partout ailleurs.

III. Nous avons dit que Tarticle lou était répandu dans tout le département des Hautes-Alpes, à l'exception de Briançon qui a < le ». Il faut ajouter à cette exception le patois de La Salle, canton de Monêtier, arr. de Gap.

Aux communes du département de la Drôme qui di- sent < lou » il faut ajouter La Chapelle-en-Vercors, dans l'arr.de Die; à celles du département de rArdèche,Béage canton de Montpezat, arr. de Largentière ; à celles du

(1) Dans mon précédent article {Revue des patois, I, page 89, ligne 13 avant la fin), il faut corriger en lé.

Digitized by

Google

1

2 REVUE DES PATOIS

département de l'Isère, Cornillon, canton de Mens, arr, de Grenoble.

IV. Nous venons de voir que le patois de La Salle (Hautes-Alpes) dit le. Dans le département de la Savoie, je constate cette forme à Montgilbert, canton d'Aigue- belle, arr. de St-Jean-de-Maurienne, à Grignon, canton et arr. d'Albertville, et, pour Tarr. de Chambérj^ à Pla- naise, canton de Montmélian, à St-Girod (1), canton d'Albens, à St-Jean-d'Arvey, canton de Chambéry, et à St-Oflfenges Dessous, canton d'Aix-les-Bains. Dans la Haute-Savoie, on a aussi le (écrit V) à Pers-Jussy, can- ton de Reignier, arr. de St-Julien, et à Versonnex (2), canton de Rumilly, arr. d'Annecy.

Pour le département de TAin, dans l'arr. de Nantua. canton de Brénod, j'ai signalé la forme « le » à Petit- Albergement. Ajoutez Brénod même, et, dans l'arr. de Gex, Divonne les-Bains, canton de Gex.

Pour le département de Saône et-Loire, ajoutez aux patois cités page 100,ceux de Neuvy-Grand-Champ, can- ton de Gueugnon, dans l'arr. de Charolies, de LaFrette, canton de Montrêt, dans l'arr. de Louhans, et de Demi- gny, canton de Ghagny, arr. de Châlons-sur-Saône.

Dans le département de la Haute-Loire, « le » est em- ployé à Frugières-le-Pin, canton de Paulhaguet, arr.de Brioude. Enfin, dans le département du Rhône, nous constatons encore cette forme aux Chères, canton de Limonest, arr. de Lyon, et. pour l'arr. de Villefranche, à Chamelet, canton du Bois-d'Oingt (3), à Liergues, can- ton d'Anse, et à Gharentay, canton de Belleville. Mon correspondant pour Liergues spécifie que e de « le » se prononce en ouvrant bien la bouche, et celui de Gha- rentay écrit leu.

(\) Mon correspondant pour St-Giroil écrit V.

r2) Mon correspondant pour Versonnex écrit /*. En outre il donne à Tarticle la forme (^ devant c/t = //t anglais ; voyez ci-dessus.

(3) Dans une autre partie du canton du Bois-d'Oingt on dit « lo >. Voyez Revue des Patois, I, p. 104.

Digitized by

Google

L. GLÉDAT LEd PATOIS DE LA tlÉQION LY0NNAI8B 3

V. J'ai signalé Texistence de Tarticle lo à Houches (Haute-Savoie). Ajoutez, dans le même département, Doussard^ canton de Faverges, arrondissement d'An- necy, et, dans la Savoie, Séez, canton de Bourg-St- Maurice» arr. de Moutiers (1).

Dans le département de TAin, il faut ajouter Mogne- neins, canton de Thoissey, arr. de Trévoux, et, dans le département des Vosges, arr. de St-Dié, Plainfaing, can- ton de Fraize, et La BoUe près St-Dié.

FORMES CONTRACTES DE L'ARTICLE MASCULIN SINGULIER.

Pour rétude des formes contractes correspondant au français « du » et c au », nous ne pourrons trouver que peu de renseignements dans les traductions de la Para- bole de VEnfant Prodigue^ et dans celles du Salut à rOccitanie; car le second texte ne contient aucun exem- ple du génitif ni du datif de l'article singulier, et le pre- mier n'a au que par exception. D'autre part, la forme du » manque dans un certain nombre de réponses de mes correspondants, le questionnaire que je leur avais adressé n'ayant cette forme que devant le substantif mur », et ce substantif étant souvent traduit par un mot féminin analogue au français c muraille » ou « paroi ». Heureusement cette lacune dans mes renseignements ne s'est guère produite que pour Une région il y a corrélation entre les traductions patoises de du et celles de au, et on peut conclure de l'un de ces articles à l'autre.

On trouve dans nos patois, pour exprimer le daiif auy des formes très variées. Ce peut être l'une des diphton-

(1) D'après l'abbé Pont {Origines du patois de la Tareniaise), la forme « lo » occupe en eiïet la Haute-Tareiitaise (arrondissement de Moutiers).

Digitized by

Google

4 IlEVDB DBS PATOIS

gues awy ow^ eto, eïy ou Tune des voyelles a, é, i, o, v, ou, eu, ou même la voyelle nasale on. A la plupart de ces formes correspondent des génitifs (= français du) qui n'en diffèrent que par le d initial: daw^ dow, dex, dé, di, do, etc.

Les limites géographiques de ces diverses formes ne coïncident presque jamais avec celles que nous avons déterminées pour les différentes formes de l'article non contracte.

Aux génitifs daw, dota, dew, dei\ dé, deu, dd corres- pondent toujours les datifs mo, ow, ew, et, é, eu, 6, à la réserve des exceptions suivantes, dont une seule est sûre : dans une région très-limitée, correspond à on, et, dans un cas douteux, à eï-, dans les réponses que j'ai reçues, deï paraît correspondre une fois à iei et une au- tre fois â ou. Quant aux génitifs di, du, dou, chacun d'eux correspond à la forme de datif qui s'en rapproche le plus,i, w, ou ; mais en outre, chacun d'eux correspond parfois au datif o;duet di peuvent correspondre à â, et du à ou (très rarement à eu et à é). Enfln dou (rare) cor- respond à 6.

Si nous reprenons le groupement en sens inverse, nous verrons qu'aux datifs aw, ow, ew, eï,é, eu, u, i, cor- respondent toujours les génitifs daio, dow, dew^ deïy dé, deu, du, di, à la réserve des exceptions suivantes : keueiké correspond rarement le génitif du, à plus rarement encore le génitif do. Quant au datif on, très ra- re, il correspond régulièrement à dô, Enfln chacun des datifs a et 0 se partage entre les génitifs du et di, ô peut en outre correspondre à dou, très rarement à de et don, et le datif ou se partage entre les génitifs dou et du.

Voici maintenant, dans l'ordre alphabétique des dé- partements de la région, les formes que l'on rencontre pour chacun d'eux :

Ain : du et u, du et eu, deu et eu, di et i, dou et ou, et peut-être du et ou.

Alpes (hautes) : daio et aïo, dow et owy dou et ou^ deietei,{i)eiô.

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. LES PATOIS DB LA RÉGION LYONNAISE 5

Ardbche : data et aïo^ dotv et ow, dd ei à, deï et ei, di et t.

Belfort {Territoire de) : le génitif est toujours di,\e datif ô OU a.

DouBs : du et u, du et 6 (?), di et 6.

Drôme : dow et ow, dou et ow, drf et à,

Isère : dfai/? et aw, dow et oi^, et ^ (rare), dd et d, dow et ow, di et i (rare).

Jura : du et w, dw et ô, dw et a, dou et «5.

Loire : dew et ett? (rare), rfd et d, d^w et eu, du et w, dw et 6 (rare), dou et ow, et ^.

LoiR£ (haute): deï et eï, dt et t, daw et aw, dew et eu, dou et ow.

Rhône : dow et ow, dw et w, d^ et ^ (rare).

Saône (haute) : le datif est partout <5, sauf un coin il est d. On trouve du et<J, dow et d, di et d, et d, d<5

Saône-et-loire : le génitif est partout dw, sauf un coin il est dL On trouve du et w, dw et <5, du et ow, dw et é^du et d, di et t.

Savoie : dw et w, dow (?) et ow, di et t.

Savoie (haute) : dw et w, deu (?) et ew.

Vosges : et on, et d, dow et d, de et d, dt et t, dt et d (rare), et d, dow et d.

Nous serons heureux des rectifications qui pourront nous être envoyées pour ce tableau, ainsi que pour la suite de notre étude.

Nous allons maintenant essayer de localiser aVec plus de précision ces différentes formes dans Tordre suivant:

1<* dow et owy daw et aw.

dew et ew.

3* deï et et.

et é.

5<> dew et eu.

6<> et d.

7<> dd et on.

Digitized by

Google

REVUE DES PATOIS

80

dou et ou.

dou

1 et <).

lO» di

et t.

11»

di

et 0.

120

di

et a.

13»

du

et tt.

14«

du

et 0.

15»

du

et a.

16»

du

et ott.

Les combinaisons plus rares seront signalées, d^i* et ieiy deïet ou, do et ei, sous le n* 3, du et ^ sous le 4, du et eu sous le n<^ 5, deul et a/, et les génitifs don et de sous le 6, dt et on sous le 7.

le Formes « dow » s= du, et « ow =5 ati ou « daw » et t avr n.

La partie la plus méridionale de la région que nous étudions traduit généralement du par doo? do suivi d'un ou semi-voyelle), et au par ow. Toutefois, dans les Hautes- Alpes, toutes les réponses (1) me donnent om pour le datif, à Texception de Tun des deux correspondants d'A.spressur-Buech Carrt. de Gap),qui écrit oou, c'est-à- dire ow{2). Le génitif manquant dans les réponses, on peut supposer qu'il est dow ou dou, suivant que le datif est ow ou bien ou. On trouve aussi exceptionnellement dans les Hautes-Alpes les datifs o et ei, que nous signa- lerons à leur place.

Dans la Drôme, toutes les réponses pour Tarrondisse- ment de Montélimar (3) donnent le datif oow, c'est-à-dire ow. De même, pour l'arrondissement de Die, à Menglon

(1) Voyez Ténumératioa des localités dans mon article précédent {Revue des PatoiSy I, p. 91).

(2) A Monétier, chef-lieu de cantonde Tarrondissement de Briançon, on a le datif aw d'après Chabrand, Patots du Queyras,

(3) Voyez Bévue des Patois, 1, 92.

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 7

(canton de Châtillon),à Bouvières (canton de Bourdeaux), à Die même, le son est noté oô, et, pour Tarrondisse- ment de Valence, à St-Bonnel de Valclérieux (canton de Grand-Serre), à St-Donat, à Mirmande (canton de Loriol), à Chabeuil (1). Les autres formes du départe- ment de la Drôme sont : on (rare) et o. La forme du gé- nitif qui correspond à ow paraît être quelquefois dou au lieu de dow : à St-Bonnet de Valclérieux (canton de Grand-Serre) et à St-Donnat.

Dans FArdèche, la forme ow (notée oou) est donnée par toutes les réponses de Tarrondissement de Privas (2), à l'exception de Gras (canton de Bourg-St-Andéol), on a f . Ow est aussi la forme de Jaujac (canton de Thueyts) dans l'arrondissement de Largentière, et de Cheylard, chef-lieu de canton, dans Tarrondissement de Tournon. Dans ce dernier arrondissement, les réponses de Lacha- pelle-sous-Ghanéac (canton de St Martin de Valamas) et de Devesset (canton de St-Agrève) donnent aWj écrit aou. Mais il y a vraisemblablement peu de différence entre les sons marqués aw et ow.

Les génitifs sont respectivement dow et daio. Les autres formes du département de TArdèche sont i, ey et ô pour le datif, avec les génitifs correspondants.

Dans un arrondissement de la Haute-Loire (Yssin- geauxj, on trouve daw (génitiQ et aw (datif), pour le canton de Tence, à St-Voy et au Chambon de Tence, c'est-à-dire à proximité de la partie du département de l'Ardèche qui offre les mêmes formes. Le reste du dé- partement se partage entre les formes i, ou, eïeteuy comme nous le verrons plus loin.

Dans Tarrondissement le plus méridional du départe- ment de l'Isère (Grenoble), et dans la partie sud de cet irrondissement, on trouve le datif aïo à La Motte-St- klartin et La Motte d' Aveillans (canton de la Mure), à

(1) On trouve aussi Ô dans une autre partie du canton de Chabeuil.

(2) Voy. Reme des patois, I, 92,

Digitized by

Google

8 REVUE DES PATOIS

Gua (canton de Vif), et le datif oto à Monestier-du-Percy (canton de Clelies), à Cornillon (canton de Mens) (1), et à Livet-et Gavet (canton de Bourg d*0isans)(2).

t Dèw » et èw ».

Je n'ai rencontré dew (écrit deou), et ew (écrit eou), qu'à Estivareiile, canton de St-Bonnet le Château, dans Tarrondissement de Montbrison (Loire), Dans un texte en patois d'Usson, près d'Estivareille, texte publié par Gras (Patois forézien), on trouve aussi : dèta etèio notés déuy eu.

<c Dél » et c éï »

Le génitif déï et le datif (prononcés en diphtongue, ne formant pas deux syllabes) ne se trouvent que dans le département des Hautes-Alpes, et dans une partie du département de la Haute- Loire et dans la partie voi- sine du département de l'Ardèche.

Pour les Hautes Alpes, c'est dans le canton d'Aiguille, arrondissement de Briançon, que l'on trouve les formes dei etei, concurem ment avec dou et OM(Voy. Chabrand, Patois de Queyras.)

Pour la Haute-Loire, on me signale ces formes, dans Tarondissement de Brioude, à La Chaise-Dieu (chef-lieu de canton), et, dans l'arrondissement du Puy, â Pradel- les(3) (chef-lieu de canton) et à Freycenet-Latour (4) (can- ton du Monastier). Mon correspondant pour Monastier-

(i) A Mens même on aurait o, si la réponse que j'ai reçue est exacte.

(2) Dans le même canton de Bourg-d'Oisans, on a aussi o et ou.

(3) Mon correspondant de Pradelles écrit dei et ei sans tréma, maïs il ne me paraît pas y avoir de doule possible pour la prononciation.

(4) J'ai deux réponses pour Freycenet-Latour ; Tune des deux donne le datif ou au lieu de ei, probablement par erreur.

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 9

St-Gazeille (canton du Monastier) donne dey pour le gé- nitif, et iey (1) pour le datif. Enfin à St-Hostien (can- ton de St-Julien-de-Chapteuil, arrondissement du Puy), on m'indique déy (gén.) et ou (dat.)

Pour TArdèche, je constate déï et é% dans deux can- tons de l'arrondissement de Largentière : & Payzac et Lablachére (canton de Joyeuse), et à Béage (canton de Montpezat). Enfin, à Coucouron (chef-lieu de can- ton, môme arrondissement), on m'indique do (gén.) et 4% (dat.)

4<> ( > et c é •.

Les formes et é occupent dans la Loire une bande de pays qui coupe, de l'ouest à l'est, l'arrondissement de Roanne, et empiète un peu sur le département du Rhône. On les trouve en effet dans une partie des can- tons de St-Haon-le-Châtel St-IIaon môme) et de St- Symphorien-deLay) à St-Cyr de Favières), et a Pont Trarabouze (Rhône, arrondissement de Villefranche, canton de Thizy).

Sporadiquement, on rencontre encore les formes et é dans l'Isère et en Saône-et-Loire : ce sont celles qu'on me signale dans le canton est de Grenoble, au Sappey. Dans le même canton, à St-Ismier, au datif ^correspond le génitif du ; il en est de môme à Antully (Saône-et- Loire, canton et arrondissement d'Autun) et à la Gui- che (Saône-et-Loire, chef-lieu de canton de l'arrondis- sement de CharoUes). On a aussi le datif <^ à Charbon- not (2) (canton de Mesvres, arrondissement d'Autun) : la forme du génitif est douteuse dans la réponse que j'ai reçue.

(1) Peut-être IV initial est-il simplement euphonique, le mot qui précède, dans l'exemple choisi, se terminant par une voyelle.

(2) Mon correspondant de CbarbonQot écrit : ex.

Digitized by VjOOQIC

10 BEVUE DBS PAT0I8

5* « Deu > et < en. >

Ces formes se rencontrent dans trois communes de la Haute-Loire et de la Loire, placées sur une ligne légè- rement courbe qu'on dirigerait du sud-ouest au nord- ouest : Craponne (1) (chef-lieu de canton de l'arrondis- sement du Puy), Rozier (Loire, arrondissement de Montbrison, canton de St-Bonnet) et La Fouillouse (Loire, arrondissement de St Etienne, canton de St- Héand). Pour La Fouillouse, la forme du génitif man- que dans la réponse que j'ai reçue.

Le datif eu est le seul qui me soit signalé dans tout l'arrondissement de Gex (Ain). Il correspond au génitif deu à Vesancy (canton de Gex) et à Versonnex (can- ton de Ferney), et au génitif du à Gex même, à Thoi- ry (canton de Ferney) et à Challey (canton de Col- longes).

Enfin le datif eu m'est également indiqué, dans la Hau- te-Savoie, pour Les Houches (canton de Chamonix, ar- rondissement de Bonneville).

6o > et « 6 >, « » et < ô >

Dans l'Isère, l'arrondissement de Grenoble, entre la partie méridionale qui est acquise aux formes dow, ow ou daw, aw (2), et la partie septentrionale l'on ren- contre duy u (voyez plus loin), contient une bande de territoire, aux bords très découpés, Ton m'indique tantôt dou, ou, tantôt dô, 6, et où, selon toute probabili- té, les formes réelles doivent être souvent intermédiai- res entre et dou, entre ô et ou. Quoiqu'il en soit, on

(1) Mon correspondant de Craponne écrit : « dœu, œu. >

(2) Tout à fait au midi^ à Mens, on aurait aussi les formes dô, ô. Mais j*ai déjà formulé un doute sur l'exactitude de ce renseigne- ment.

Digitized by

Google

r

L. GLÉDA.T. LES PATOIS DE LA. RÉGION LYONNAISE 11

me signale « » et « ô » (écrit o ou au) à Champ, Vi- zille et St-Jean-de-Vaux (canton de Vizilie), à Lans et Méandre (canton de Viiiard de Lans) (1), & Freney d'Oi- sans et Auris en Oisans (commune de Bourg d'0isans)(2).

Dans le même département, les parties des autres ar- rondissements qui ne sont pas acquises aux formes du et u se partagent aussi entre et ô, d'une part, dou et ou d'autre part, sauf Tarrondissement de Vienne les formes et 6 ne paraissent pas se rencontrer. Dans Tarrondissement de Vienne, ce sont au contraire et ô qui l'emportent (3), notamment à Presles-en-Royans (canton de Pont-en-Royans),Vinay (chef-lieu de canton), St-Bonnel de Chavagne (canton de St-Marcellin).La par- tie centrale de l'arrondissement de la Tour-du-Pin est aussi acquise éidô, ô : La Tour-du-Pin, St-Claïr de la Tour, La Chapelle de la Tour, St-Didier de la Tour, Cessieu (canton de la Tour-du-Pin).

Chacun des départements qui bornent l'Isère au sud (Hautes-Alpes, Drôme, Ardèche) a un arrondissement, le plus septentrional, se rencontrent les formes et d. Dans les Hautes-Alpes, ô m'est signalé à La Salle (canton de Monétier, arrondissement de Briançon). Dans la Drôme,arrondissement de Valence, on didô eiô à Bourg -de-Péage (chef-lieu de canton), à Beaumont-les- Valence (canton de Valence), à Chanos-Curson (canton de Tain), à Montmeyran (canton de Chabeuil) (4). Je trouve dou et 4 à Triors (canton de Romans) (5). Dans l'Ardèche, arrondissement de Tournon, on a dô, ô, à St-Victor (canton de St-Félicien), et dou, ô, à Boffres (canton de Vernoux).

De l'Ardèche, suivons les formes dô, ô dans la Loire.

(1) Dans ce canton, on trouve aussi : cfou, ou, et dow, ow.

(2) Dans le même canton, on trouve les formes dou, ou (voyez ci* dessous.)

(3) On trouve aussi, mais exceptionnellement^ di et t.

(4) A Chabeuil même on a dou; et ow.

(5) Dans le même canton, je trouve aussi dou, ou.

Digitized by

Google

12 REVUE DES PATOIS

Pour le département de la Loire, à l'exception des pays assez rares l*on trouve deto et ew, deu et eu, et é^ formes que nous avons déjà signalées et localisées, à rexceplîon de la pointe nord-est de l'arrondissement de Roanne, qui offre du et u, comme nous le verrons, et enfin delà partie orientale de Tarrondissement de Mont- brison, qui adow et ou, on peut dire que les formes habi- tuelles du génitif et du datif de l'article sont do, et o (écrit ô ou au). On nous signale le datif 6 à Saint-Etienne, à Bourg-Argental (chef-lieu de canton), à St-Chamond et Izieux (canton de St-Chamond), à Firminy (canton du Chambon), à Jonzieux (canton de St-Genest-Malifaux, d'après Gras), dans Tarrondissement de St-Etienne ; à Moingt ipanton de Montbrison), à Ailleux (canton de Boën), à St-Didier-sur-Rochefort (canton de Noirétable), à St- Jean-Soleymieux (d'après Gras) et à Feurs (d'après Gras), dansTarrondissementde Montbrison ; àSt-Rirand (canton de St-Haon-leChâtel)(l),àChampoly et Juré(can- ton de St-Just-en- Chevalet), à Fourneaux (canton de St- Symphorien-de-Lay) (2). La forme du génitif manque dans les réponses que nous avons reçues pour Bourg- Argental, St-Etienne et St-Ghamond. A Fourneaux, le génitif serait du. Partout ailleurs on trouve dô.

Pour retrouver maintenant les formes eW et o réunies, il nous faut sauter partie centrale de la région que nous étudions, et arriver dans le nord de la Haute-Saône. On a dd et d à Mersuay (canton de Port-sur-Saône, près du canton d'Amance) dans l'arrondissement de Ve- soûl, et à Aillevillers (canton de St-Loup) et Bouligney (canton de Vauvillers), dans Tarrondissement de Lure.

Dans les Vosges, à l'exception de l'arrondissement de Remiremont qui est presque entièrement acquis aux formes di, i, et d'une bonne partie de l'arrondissement de Neufchâteau Ton trouve dou, 6, et à l'exception des quelques cas particuliers que nous signalerons bientôt,

(1) A St-Haon môme, en a : tî^, é.

(2) Dans une autre partie de ce canton, nous avons trouvé : dé, é.

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LES PATOIS DR LA RÉGION LYONNAISE 13

ce sont les formes do et ô qui dominent ; on les rencon- tre notamment à Âinvelle (canton de Lamarche) dans Tarrondissement de Neufchâteau ; dans toutes les localités de l'arrondissement de Mirecourt pour lesquel- les j'ai des réponses : Mirecourt et Remicourt (canton de Mirecourt), Charmes, Dompaire, Darney, chefs-lieux décantons; àEpinal,Châtel (chef-lieu de canton), Gruey- les-Surance (canton de Bains), dans l'arrondissement d'Epinal ; à Saint-Dié, Taintrux, et La Belle (canton de St-Dié), à Mont et Senones (canton de Senones), à Fraize et Plainfainz (canton de Fraize), à Raon-l'Etape, Gérardmer et Provenchères-sur-Fave, chefs-lieux de cantons, dans l'arrondissement de St-Dié. Il faut remar- quer seulement que, dans l'arrondissement de St-Dié, l'o de do et o paraît être généralement ouvert et bref, com- me semblent l'indiquer les graphies et ot que jetrouve dans un certain nombre de réponses ; mais le fait n'est présenté comme tout à fait sûr qu'à Gérardmer.

M. Adam {Patois lorrahis) indique dans les Vosges deux autres formes de génitif, de et don : de^ joint pro- bablement à <î, à Hennezel et St-Baslemont (canton de Darney) et à Lignéville (canton de Vittel), dans l'ar- rondissement de Mirecourt (1); don, joint probablement à 0, dans l'arrondissement de Neufchâteau, à Pargny et Landaville (canton de Neufchâteau) et à Autigny-la- Tour (canton de Coussey). Enfin à Coussey même, on me signale les formes deul et al (??).

7o c D6 )) 6t <c on >

C'est dans une partie de l'arrondissement d'Epinal qu'on trouve le génitif dô, uni au datif on : à St-Laurent (canton d'Epinal) (2), à Uriménil et Xertigny (canton

(1) Rappelons que les formes habituelles de Tarroadisseoient de Mirecourt sont et 6,

(2) A Epinal indme^ les forines sont et d.

Digitized by

Google

14 REVUE DÉS PATOIS

de Xertigny). A Moyemont et Roville-aux-Chênes (commune de llambervillers), les formes sont di et on.

« Don » et ou >

Le datif ow ne dépasse pas, comme limite nord, le dé- partement de TAin. Je le trouve d'ailleurs dans tous les départements qui sont partiellement ou totalement au sud de l'Ain, à l'exception de TArdèche.

Pour la Savoie, je renvoie au 16«, le datif ou parais- sant y être associé au génitif du.

Dans les Hautes-Alpes, doit et ou sont les formes les plus répandues. On les trouve, arrondissement de Gap, à Gap même (d'après la traduction de la Parabole), à Ribeyrel (canton de Rosans), à Barcillonnette, chef- lieu de canton, à St- Julien en Beauchêne (canton d'Aspres sur Buech (1) ; arrondissement de Briançon, à Briançon même (d'après Chabrand, Patois du Queyras), et dans le canton d'Aiguille (d'après le même livre), on rencontre aussi les formes deï et et ; arrondisse- ment d'Embrun, à Embrun même (toujours d'après Pa- tois du Queyras) et à Ghorges, chef-lieu de canton.

La Drôme offre dou, ou, sur les limites du départe- ment de risère, à la Chapelle en Vercors, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Die, et à Châtillon-St- Jean (canton de Romans) (2), dans l'arrondissement de Valence.

Nous avons délimité, sous le n* 6, la partie de l'I- sère où l'on trouve tantôt d, et tantôt dow, ou. Ces dernières formes me sont signalées, dans l'arrondisse- ment de St-Marcellin, à St-Michel-St-Geoirs (canton

(4) Pour Aspres-sur-Buech même, j'ai déjà fait remarquer que j*a vais deux réponses contradictoires, donnant l'une le datif om% l'au treott.

(2) Je rappelle que, dans ce même canton, on trouve aussi dou^ d.

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 15

de St-Etienne-St-Geoirs) (1) ; dans rarrondissement de Grenoble, à Autrans (canton de Villard-de-Lans) (2), à Lagarde et Villard-Reculas (canton de Bourg d'Oi- sans) (3) ; dans l'arrondissement de La Tour-du-Pin, à Faverges et Vignieu (canton de la Tour-du-Pin) (4), à Hières (canton de Grémieu), à St-Savin (canton de Bour- goin) ; dans Tarrondissement de Vienne, à Côtes d'A- rey (canton de Vienne-Sud), à Meyzieu et Jons (canton de Meyzieu), à St-Pierre-de-Chandieu (canton d'IIey- rieux), à Giilonnay,LaCôte-St-André,Faramans (canton de St- André) (5), à Revel et Pommier (canton de Beau- repaire), à Corbas et Chaponnay (canton de St-Sympho- rien d'Ozon), à Péage-de-Roussillon (canton de Rous- sillon). Je dois dire que, pour un certain nombre de ces communes, la forme du génitif manque dans les répon- ses que j'ai reçues: si je me suis trompé en supposant qu'elle devait être do w, je prie mes correspondants de m'adresser les rectifications utiles.

La Haute-Loire offre les formes dou, ou, au sud-est et aunord-est : dans l'arrondissement du Puy, à St-Hostien (canton de St-Julien-Chaplein), à Fay-le-Froid, chef- lieu de canton, à Freycenet-Latour (canton de Monas- tier) (6) ; dans l'arrondissement d'Yssingeaux,à La Cha- pelle d'Aurec (canton de Monistrol).

Pour la Loire, on trouve dou et ou dans le sud-est et Test de l'arrondissement de Montbrison : à Chambles (canton de St-Rambert), à Viricelles (canton de St-Gal- mier), à Essertines en Donzy (canton de Feurs) (7).

Mêmes formes dans le sud de l'arrondissement de Lyon, à Grezieux-le-Marché (canton de St-Symphorien sur Coise), à Longes (canton de Condrieu).

(1) Dans une autre partie du même canton, on a du, u.

(2, 3, 4) Dans les cantons de Villard-de-Lans, de Bourg-d'Oisans et de La Tour-du-Pin, on trouve aussi les formes do, ô (Voy. ci-des- sus).

(5) Dans une autre partie de ce canton, on a du, u.

(6) Dans le même canton on a aussi : deif e'L

(7) Â Feurs même, ou a dô, d.

Digitized by

Google

16 KËVUE DES PAtOIÔ

Enfin dans TAin, ce sont les arrondissements de Bel- ley et de Nantua qui offrent les formes dou et ou. Ces arrondissements paraisssent se partager à peu près éga- lement en dou, ou, d'une part, et du, u, de Tautre. On trouve dou et ou à St-Germain de Joux et Villes (cantonade Châtillon-de-Michaille), à St-Alban (can- ton de Poncin), à Brénod et Corcelles (canton de Brénod), à Ceignes (canton d'Yzernore), dans l'arron- dissement de Nantua ; à Virieu le Grand, cheMieu de canton, à Lagnieu et Vaux (canton deLagnieu , à Lu- trieu (canton de Champagne), à Hauteville, Cormaran- che et Corlier. (canton d'Hauteville), à St-Rambert, chef- lieu de canton (d'après les Noëls publiés par Le Duc) dans Tarrondlssement de Belley. Comme nous le ver- rons plus loin, plusieurs de ces mêmes cantons offrent aussi, sur d'autres points, les formes dUy u.

9o « Dou » et « 6 »

On trouve sporadiquement le datif d joint au génitif dou dans plusieurs communes de deux départements méridionaux (Drôme et Ardèche) et de deux départe- ments septentrionaux (Jura et Haute-Saône) de la région que nous étudions. Ce sont:

Pour la Drôme : Triors (canton de Romans, arrondis- sement de Valence).

Pour TArdèche : Boffres (canton de Vernoux,arrondis- sement de Tournons.

Pour le Jura : Offlanges (canton de Montmirey, arron- dissement de Dôle), et, près d'Offlanges, dans la Haute- Saône, une bande de territoire allant du sud-ouest de l'ar- rondissement de Gray au centre de l'arrondissement de Vesoul : Montagney (canton de Pesmes) (3), Bonboillon (canton de Marnay), Autoreille (canton de Gy) (3), Raz

(1) On trouve aussi, dans ce canton, les formes du^ ô.

(2) Le même canton a aussi les formes di^ Ô.

Digitized by

Google

L. GLÉDA.T. LS8 PA.TOIS DB LA. RÉaiOK LYONNA^IâB 17

et Chantes (canton de Scey-sur-Saône) et Lavilleneuve (canton de Vesoul).

lO* c Di > et i »

Les formes di et i se rencontrent au sud-est, au sud- ouest, au centre et au nord-est de notre région.

Dans le sud-est, on me les signale sur deux points iso- lés du département de la Savoie : à St-Jean d'Aryey (can- ton de Chambéry-nord), et à Mercury-Gémilly (canton d'Albertville).

Dans le sud-ouest, à l'extrémité méridionale du dépar- tement de TArdèche, on les retrouve dans deux cantons voisins, l'un (Vallon) appartenant à l'arrondissement de Largentière, l'autre (Bourg-St-Andéol, commune de Gras) appartenant à l'arrondissement de Privas. Ajou- tons le sud-ouest du département de la Haute-Loire : Cayres et Saugues, chefs-lieux de cantons de Tarrondis- sement du Puy, Pinols et Lavoûte-Chillac, chefs-lieux de cantons de l'arrondissement de Brioude.

Au centre, dans le département de l'Ain, arrondisse- ment de Trévoux, c'est le patois de Bourg-St-Christophe et de Faramans (canton de Meximieux) qui offre les formes di et i, que l'on retrouve encore sur un point du département de Saône-et-Loire^ à La Ghapelle-Thécle (canton de Montpont) dans l'arrondissement de Lou- hans, et sur un point du département de l'Isère, à St- Paul d'Izeaux, canton de TuUins, arrondissement de St-Marcellin.

Enfin au nord-est, dans le canton de Yercel (Doubs, arrondissement de Baume-les-Dames), on a di et i à Pas- sonfontaine et à Courtelain, et, dans le département des Vosges, l'arrondissement de Remiremont semble acquis dans son entier au génitif dh datif i. Ce sont les formes qu'on me signale pour Saulxures-sur-Moselotte, Basse- sur-le-Rupt, La Bresse (commune de Saulxures-sur-Mo-

RBV. PATOIS 2

Digitized by

Google

18 RBVOB DBS PA.T0I8

selotte). Tendon (canton de Remiremont), et pour le canton du Thillot. Cependant, à Plombières, on m'indi- que le datif à côté du génitif di. Nous trouvons encore di et t dans une bande de territoire qui, partant de la pointe nord de l'arrondissement de Remiremont, se di- rige du sud au nord à travers les arrondissements d'E- pinal et St-Dié : elle comprend notamment Bruyères (l), cheMieu de canton de l'arrondissement d'Epinal, et Brouvelieures, cheMieu de canton de Tarrondissement de St Dié. Nous avons déjà vu qu'à Ramberrilliers (ar- rondissement d'Epinal), on a di et on.

iio « DI » et c ô

Le génitif t/i joint au datif ^ occupe une région com- pacte qui comprend la plus grande partie du départe- ment du Doubs et du territoire de Belfort, et une bonne partie du département de la Haute-Saône.

Dans le Doubs, il n'y a que l'arrondissement de Pon- tarlier et une petite partie de l'arrondissement de Be- sançon qui soient acquis aux formes duy u, comme nous le verrons plus loin. Partout ailleurs, à l'exception de quelques cas de di, â, de dUy ô, et de dt, i (ce dernier déjà signalé), on a uniformément di, à, notamment i Fertans (canton d'Amancey) (2), & Rufifey (canton d'Au- deux) (8), à Mamirolle (canton de Besançon-sud), à Ri« gney (canton de Marchaux), à Epeugney (canton de Qainguy), & Avanne (canton de Boussière), dans l'ar- rondissement de Besançon ; à Grlammondans et Nan- cray (canton de Roulans), à Cour-les-Baumes (can- deBaume-les-Dames), à Âbbenans (canton de Rouge*

(I) Mon correspondant de Bruyères écrit te au datif, mais je pense qu*ii a voulu noter ainsi un t long, comme dans les finales françaises en te. <2) G* est dans le canton d'Amancey qu'on trouve aussi du, u* (3) C'est dans le canton d'Audeux qu'on trouve aussi du, ô.

Digitized by

Google

L. GLÉDAT. LES PATOIS DK LA RÉGION LYONNAISE 19

mont), dans Farrondissement de Baume-les-Dames ; à Russey et Grand-Combe-des-Bois (canton de Russey), à Frambouhans (canton de Marche), dans Tarrondisse- ment de Montbéliard.

Le territoire de Belfort se partage entre di, â, et di,â. On trouve dt, a> à Rougemont-le-Château, et à Giroma- gny et Auxelles-Haut (canton de Giromagoy).

Dans la Haute-Saône, Tarrondissement de Lure, à l'exception des cas de dâ, ô, déjà signalés.et d'un cas de di, â, est acquis entièrement aux formes di, 6. On les trouve notamment à Raddon (canton de Faucogney), à Viliers-de-Luxeuil (canton de Saulx), à Clairegoutte (canton de Champagney), à Mélisey et à Villersexel, chefs-lieux de cantons.Dans l'arrondissement de Vesoui, les formes les plus communes sont du, d, et rff , d. On a di, d, à Buthiers et Boult (canton de Rioz), à Navenne (canton de Vesoui), et à Noroy-le-Bourg etMontbozon, chefs-lieux de cantons. Enfin, bien que les formes domi- nantes dans l'arrondissement de Gray soient du, d, et plus rarement dou, ô, on trouve di, d, à Géziers (canton deGy)(l).

On trouve aussi di, d, dans un coin du département des Vosges voisin de la Haute-Saône, à Plombières (ar- rondissement de Remiremont).

12* « Di » et « a

Le génitif di Joint au datif a, se trouve dans les mô- mes départements que di et d.

Dans le Doubs, on me signale ces formes à Giney et Bussans (canton de Llsle, arrondissement de Beaume- les-Dames), et à Dampierre sur le Doubs (canton de Ponl-de-Roide, arrondissement de Montbéliard) (2).

(1) Dans le même canton on a aussi : dou d. (2j Mon correspondant de Giney a écrit «à >,eL celui de Dampierre: à »,

Digitized by

Google

RBVUB DBS PA.T0I8

Dans le territoire de Belfort, on a di, â, à Belfort et Bermont (canton de Belfort), à Grandvillars (canton de Délie), et à Fontaine.

Enfin, dans la Haute-Saône, les mêmes formes se trou* irent & Goisevaux (canton d'Hèricourt, arrondissement de Lure).

Le pays Ton a di, â, forme donc une petite enclaye dans la partie orientale de la région l'on a : ô.

18» Du > et « tt ».

Le datif t^ ne se trouve pas dans les départements les plus méridionaux de notre région (Hautes-Alpes,Drôme, Ardèche, Haute-Loire) Cette forme est au contraire fré- quente dans risère : elle occupe la partie nord de Tarron- dissement de Grenoble: Bresson, (canton de Greno- ble-sud), Bernin (canton de Grenoble-est) (1), Roveys- sieux (canton de Grenoble-nord), Noyarey (canton de Sassenage), Voreppe (canton de Voiron), La Terrasse, St-Hilaire et la Buissière (canton du Touvet), Pinsot et St-Pierre d'Allevard (canton d'AUevard), Pontcharra (canton de Goncelin) ; la lisière méridionale et orientale de Tarrondissement de la Tour du Pin : Pin, Oyeu et Cbaravines (canton de Virieu-sur-Bourbre), Chimilin et Pressins (canton de Pont*de Beauvoisin), Bouvesse^ Quirieu et Aveuières (canton de Morestel) ; la partie sud- est de Tarrond. de Vienne : St-Jean de Bournay (chef- lieu de canton), et Semons (canton de la Côte St-André) ; enfin la partie de Tarrondissement de St-Marcelin qui borde les arrondissements de Vienne et de la Tour<-du- Pin et vient se rattacher à l'arrondissement de Greno- ble : La Forteresse (canton de TuUins), et Sillans (can- ton de St-Etienne-St-Geoirs) (2).

(i) Dans une partie du canton de Grenoble-est, au Sappey et & St- Ismier. on a ^ (Voyez ci-dessus)« (2) Dans le même canton on a la forme ou à St-Michel-St Geoirs.

Digitized by

Google

L. GLiDAT. LBS PA.T0T8 DE LA. RÉGION LYONNAISE 81

La forme u parait être de beaucoup la plus répandue dans les deux départements de laSavoie.Dans les répon- ses que j'ai reçues, je n'ai relevé que quelques exem- ples sporadiques de i St-Jean d*Arvey et Mercury- Gémilly), de ou St-Georges d'Hurtières), et de eu Houches). OudiU pour toutes les autres localités énumé- rées dans mon premier article {Revue des Patois, 1, 97), en y comprenant Frahgy, arrondissement de St-Julien. Ajoutez, pour la Haute-Savoie, Versonnex (canton de Rumilly, arrondissement d* Annecy), Doussard (can- ton de Faverges, môme arrondissement), Pers-Jussy (canton de Reignier, arrondissement de St-Julien), et, pour la Savoie, Grignon (canton et arrondissement d'Al- bertville), Montgilbert (canton d'Aiguebelle, arrondisse- ment de St-Jean-de-Maurienne), Séez (canton de Bourg St-Maurice, arrondissement de Moutiers), St*0£Fenges- Dessous (canton d'Aix-les-Bains, arrondissement de Chambéry), St-Girod (canton d'Albens, môme arrondis- sement) et Planaise (canton de Montmélian, môme ar^ rondissement).

c » est aussi très répandu dans le département de TAin. Nous le constatons dans toutes les localités que nous avons citées dans notre article précédent {Revue des Patois, I, p. 96, 98, 104), à l'exception de Tarrondis- sement de Gex, qui paraît être acquis tout entier à la forme eu, d'un coin de Tarrondissement de Trévoux on at, comme nous Tavons vu sous le n^ 10« et d'une par- tie des arrondissements de Nantuaet de Belley, Ton trouve ou (Voyez ci-dessus, n* 8). D'après une réponse nouvellement reçue, nous pouvons ajouter, pour la forme u, Mogneneins (canton de Thoissey, arrondissement de Trévoux).

Même fréquence de « u » dans le département du Rhône. Je relève cette forme aux Chères (canton de Li- monest, arrondissement de Lyon), et dans toutes les lo- calités de l'arrondissement de Villefranche citées pré- cédemment {Revue des Patois, I, p. 101), en exceptant

Digitized by

Google

23 RBVUE DES PATOIS

Pont-Trambouze (canton de Thizy)où Ton dit «^ >,mais en ajoutant Létra» St-Véran et Ghamelet (canton du Bois d'Oingt), Charentay (canton de Belleville), Liergues (canton d'Anse). Nous avons vu qu'une partie de Tar- rondissement de Lyon avait la forme ou.

Le département de la Loire n'a la forme u que dans la pointe nord-est de Tarrondlssement de Roanne, qui s'a- vance entre les départements du Khône et de Saône-et* Loire, à Belmont, chef-lieu de canton.

Le département de Saône-et- Loire a la forme u sur la lisière du département du Rhône, à St-Igny de Roche, canton de GhaufTailles, arrondissement de CharoUes, et, pour l'arrondissement de Mâcon, à Matour (chef-lieu de canton), à Tramayes, St-Léger et SUPierre (canton de Tramayes),à Chanes et St-Amour (canton de La Chapelle de-Guinchay), à Solutré (canton de Mâcon-sud), à St- Sorlin et St-Martin de Senozan (canton de Mftcon-nord. On rencontre encore u dans un coin de l'arrondisse- ment de Louhans voisin du Jura, à Miroir (canton de Cuiseaux).

Les arrondissements méridionaux du département du Jura ont aussi « u », celui de Lons-le-Saunier à Bornay (canton de Lons-le-Saunier), et à Blye (canton de Gon- liège) (1), et celui de St-Glaude à St-Laurent et Grand- vaux (canton de St Laurent), et à Moirans (chef-lieu de canton). Ici « u » coïncide exactement avec l'emploi de Iqu au lieu de le.

Enfin le département le plus septentrional de notre région l'on constate la forme u, est celui du Doubs. Nous la relevons dans tout l'arrondissement de Pontar- lier (Voyez pour les noms des localités, la Revue des Patois, I, 94), et, dans l'arrondissement de Besançon, & Nans-sous-Ste-Anne et à Refranche (canton d'Amancey).

Tous les patois qui disent u au datif singulier, disent du au génitif.

(1) On a 0 dans une autre partie du canton de Conliége.

Digitized by

Google

L. CLÉDA.T. LES PATOIS DE LA RÉOION LYONNAISE

140 a du» et « 6 »

Les formes du et 6, c'est-à-dire celles mômes du fran- çais (car ô équivaut à au), ont un domaine compacte ; elles se rencontrent dans la partie nord du Jura, dans la partie sud de la Haute-Saône, avec un crochet dans le département du Doubs, et ce sont elles qui dominent dans le département de Saône-et-Loire, elles l'em- portent sur duy u, et sur du, â.

Dans l'arrondissement le plus septentrional du Jura, celui de Dôle, on ne trouve guère que dUy 6^ notamment à Foulnay (canton de Chaumergy), à la Loye (can- ton de Montbarrez), â Tavaux (canton de Chemin). Une seule réponse m'indique dou, d, pour Offlanges (canton de Montmirey). Quant à Tarrondissement de Lons-le-Saunier, il semble se partager entre du, w, et duy ô. On a du, ô, à Quintigny (canton de Blette- rans), à Chille (canton de Conliège) (1).

Pour la Haute-Saône, du et ô dominent dans l'arron- dissement de Gray, et sont fréquents dans celui de Ve- soul. Nous trouvons ces formes, dans l'arrondissement de Gray, à Dampierre-sur-Salon, â Géringney et Apre- mont (canton de Gray), à Broye-les-Pesmes (canton de Pesmes)(2), à Vellexon (canton deFresnes St-Mamès),à Oyrières (canton d'Autrey), à Champlitte-la-Ville (canton de Champlitte); dans l'arrondissement deVesoul, àBe- toncourt-les-Ménétriers (canton de Vitrey), à Jussey, chef-lieu de canton, et à Bauley (canton d'Amance) (3).

Pour le Doubs, on ne rencontre du et 6 que dans un coin de l'arrondissement de Besançon, à Franois (can- ton d'Audeux) (4).

(i) Dans le même caDton, on a aussi du, u.

(2) Dans le même canton, on a aussi dou et 6,

(3) Dans le même canton , on a aussi dô, ô,

(4) Dans le même canton, on a aussi di et Ô.

Digitized by

Google

24 RBYUB DES PA.T0I8

Pour le département Saône-et-Loire, c'est dans Tarrondissement d'Autun que les formes du et ô sont le plus rares, les formes dominantes étant du et â. On les trouve cependant à Saint-Bérain-sous-Sanvignes (canton de Montcenis). Dans Tarrondissement de Châlon, on a du, ô, partout (1). Dans l'arrondissement de Louhans, ré- serve faite de La Chapelle-Thècle, qui a di, i, et de Mi- roir, qui B,du, u, toutes les localités citées dans mon pre- mier article {Revue des Patois, I, p. 100-101) ont du^â, et il faut y ajouter Sagy (canton de Beaurepaire en Bresse) et La Frette (canton de Montret). L'arrondissement de Mâcon se partage entre du, u (voyez ci-dessus), et du^ ô, que Ton trouve à Authumes (canton de Pierre), & La Truchère (canton de Tournus), à Ameugny, Sigy-le- Châtel et Malay (canton de St-Gengoux-le-National), à Ste-Gécile (canton de Cluny). Enfin, dans Tarrondisse- ment de Charolles, les formes du et ou, duetu, du été sont rares, tandis qu'on B,du et o à Vitry-en-Charollais (canton de Paray-le-Monial), à Bourbon-Lancj% à Sivi- gnon (canton de St-Bonnet-de-Joux), à Rigny-sur-Ar- roux et Neuvy-Grandchamp (canton de Gueugnon), à Collonges-en-Gharollais et Joncy (canton de La Guiche), à Bourg-le-Comte (canton de Marcigny),à Palinges (can- ton d'Audry), à Toulon-sur-Arroux (2).

16* « Dq > et c a »

Nous venons de voir qu'en Saône-et-Loire, dans l'ar- rondissement d'Autun, les formes qui dominent sont du et a; on les trouve à Issy-l'Evôque, à Epinac, à Dezi- ze (canton de Conches-les-Mines), à Cussyen-Morvan (canton de Lucenay-rEvêque).On les trouve encore, dans

(i) Voyez rénumération des localités dans Remte des Patois, I, p. 100. Toutefois, dans une réponse nouvelle^ pour Demigny, canton de Chagny je trouve dt», d.

(2) Mon correspondant pour St-AgnansurLoire (canton deDigoin) donne le génitif du et le datif aul (?)

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. LES PA.T01S DB LA RÉGION LYONNAISE 25

rarrondissement de Châlon, à Demigny (canton de Gha-

gny)-

La réunion du génitif du et du datif a se rencontre en outre isolément dans le département du Jura, à Bois- d'Amont et Longchaumois, canton de Morez, arrondis- sement de St- Claude.

16*€Da» et c ou M

La réunion du génitif du et du datif ou est très rare et sporadique. Elle est probable à St-Georges d'Hurtiè- res (canton d'Aiguebelle) en Savoie ; le datif y est ou ; quant au génitif^ la forme manque dans la réponse que j'ai reçue, mais la forme ordinaire du génitif en Savoie est du. On trouve encore du et ou dans la Loire, à Ste- Colombe, canton de Néronde, arrondissement de Roan- ne, et en Saône-et-Loire, arrondissement de Charolles, à St-Racho (canton de La Clayette). Enfin pour les dépar- tements de FAin et du Jura, la forme du génitif man- quant plusieurs fois dans les réponses que nous avons reçues, nous avons conjecturé qu'au datif ow correspon- dait régulièrement le génitif (iou : il est possible que, dans quelques cas, le génitif soit réellement du.

(A suivre).

L. Clédat.

Digitized by

Google

LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES

EST

LE DIALECTE LYONNAIS

{Suite), i

19. E long est représenté en lyonnais par un e ou- vert (è), noté et dans l'ancienne langue (2).

Telam = tèla, toile. Sérum = se, soir.

Stalem = etèla, étoile. Très zz trè, trois.

Habere = avè, avoir. Me = mè, moi.

Sapera = savè^ sa?oir. Mensem =z met mois.

Debeo = dèvo, je dois. Prehensum, am = prè, prèsa, pris

Credere=: crère, croire. prise (3).

Trebium= trèvoy carrefour.

Dans arietem^ TE a été traité comme long ; ce qui a produit la forme are, bélier (4).

20. Lorsque, par suite de la chute d'une consonne intermédiaire, TE s'est trouvé en contact avec la voyelle posttonique, une palatale s'est développée au choc des deux voyelles et est venue donner à Ve un son plus ouvert encore :

Credo = crètfo, je crois.

1. Voyez Revue des patois , l, 258.

2. CL pueyr poiere y corteis curtensis^dans Marg. d^Oingt (pp. 53^ iA)etmeis mensem, peis pensum, deveir debere, tomeis tu- ronenses, dans les textes lyonnais du XlVe siècle (Romania, XIII, 544). La Bernarda Buyandiri se sert indistinctement des quatre gra- phies ey, si, ay, ai, pour représenter le son du continuateur de TE long.

3. Cf. francheises francus + esias dans le Tarif du Péaqe de Lyon, 1277-1315 (Cart. d'Et. de Villeneuve, publié par M. C. Guigue, p. 409).

4. Cf. le provençal arieth, aries, aret; voy. Raynouard, Lex, Ro- man, à ces mots.

Digitized by

Google

PHILIPPON. PA.TOIS DE SAINT GBNIS LKS 0LUÉRK8 27

De nos jours, cet s'est même le plus souvent élargi en a:

Metam = mâ^, meule de foin. Fœtam = fà^^a^ brebis.

AU XIV* siècle, cet élargissement ne semble pas en* core s'être produit : feyeSy fœtas, dans un tarif d'oc- troi lyonnais de cette époque.

21. Devant N finale en roman, TE se nasalise :

Frenum =: frèny frein. Racemum i= raiièn, raisin.

Plénum = pUn, plein. Venenum = verèn^ venin.

Fœnnm z= fèn^ foin.

22. Si la nasale est suivie d'une voyelle qui persiste en rçman, Ve^ continuateur de TE long, se prononce long et très ouvert [ê).

Ayenam z= avèna, avoine. Vindemiam = tnn(i^t>endange.

Pœnam = j)^na, peine. Domeni(c)am=Kitiim^f, dimanche

Plenam = pUna; pleine.

Mais garina warenna, garenne Vi parait au voisinage de la liquide. Cf. ciri ceram, cire.

23. Précédé d'une gutturale, E long permute avec î :

Placere = p/èsi, plaisir. Mcrcedem = meciy merci.

Pagensem = pdi, pays. Geram = cîrt, cire.

*Descensa zzdecûe. Je sens du cou- Ecclesiam = el^isi, église, rant, le fil de Teau (1).

De même, s1l est suivi d'une palatale, primaire ou secondaire :

Pejor = pire, pire. Scx = «i, six.

Apothecam = boiiéa, boutique. Sanctum-GenesiumzzSatfU-fifenti.

24. Un certain nombre de verbes qui suivent en latin la seconde conjugaison ont passé à la quatrième, comme cela leur est d'ailleurs arrivé en français : mt^mucere, moisir, at?oH ab h orr ère, prendre en dégoût, poWputrer e, pourrir, tenî tenere, tenir, etc. Ce sont des permutations qui relèvent de la mor- phologie plutôt que de la phonétique.

1 . Ce mot est employé» à Lyon, par les bateliers de la Saône.

Digitized by

Google

28 RBYUB DES PATOIS

25. L'E des finales en ETTUM ou ITTDM qui,

en français, est représenté par un e ouvert {et) : duvet, poulet, a pris dans notre patois un son mi-muet :

*Dubetum z= duvî, duvet. De pulla = polêf coq.

Bichetum zzbichêf bichet,(me* ? =cotitë,nnqaeJnnc,

sure de grains). local, cotioet.

De malleum =i mal% maiUet. De gallinaz= gelefiê, geai

Goth.gretan =z regre, regret. De robin = robihêy robinet.

De serpullum=farpofê, serpolet. De solus = sole, seulet.

Dans les finales en ETTAM, au contraire, Ye ouvert originaire a persisté :

Bichetam = bichitaj la moitié du De pisum zzpesèta, pesette.

bichet. De ruga = ruèta, ruelle. De solam =: soUta, seuleite.

26. E bref était représenté par ie dans la langue du XIV« siècle: siecho sedium, sieclo saeculum. pf^ pedes, liere le gère, dans Marguerite d'Om^rf (pp. 65, 76, 48, 38), espieces species.pieci petiam, piera pe- tram, entieri ïniegTdLmMegre sequere, <ry^i?o *tre- bium, carrefour, dans les Textes Lyonnais du XIV* siècle. Deux siècles plus tard, la diphtongue s'était apla- tie en t, y : py pedem, dans la Chevauchée de Vasne de 1566; py pedes, fivra *tehrB,m, entiry integram dans la Bernarda Buyandiri (1,65; II, 72 et 4); pice pe- tiam dans la Ville de Lyon en vers burlesques, et Piro Petrum dans un Noël Lyonnais du XVIII' siècle. (1)

De même dans notre patois :

Petiam pîci, pièce.

Levium

= lijo, liège.

*Febram = fivra, fièvre.

Petram

= pira, pierre.

Lepor+am = tivra, lièvre.

Integram

= intirt, entière

Pedem =: pi, pied.

Sequere

zz sigre, suivre.

Hederam = ila, lierre.

Bedum

= H, bief.

Le nom propre Bertholomie BB,Ttholome}im, que Ton rencontre souvent dans les Comptes municipaux de Lyon au XIV* siècle, est devenu Bartholomî. (2)

1 . Cf. mon édition des Noëls Lyonnais (Lyon-Revue, numéros de juillet, août, sept. 1885, Noël VI),

2. Ci. notamment CG. 13, n* 1, fo« 9 et suiv. des Archives commu- naUs de Lyon,

Digitized by

Google

PHILIPON. PATOIS DK SAINT GBNIS LES OLLIÈRES 29

27. La diphtongue originaire a persisté dans :

Gelum = cterciel. Fel z=/Ser, fiel.

Mel = mt'tfr, miel. Feram= fier, fier.

Heri = ter, hier. *Ferere= /S^re, frapper.

28. Devant N finale en roman, TE bref se nasalise :

Bene = bèn^ bien. Genus = gèn, point.

Yeni = oèn, viens. Tene =: tèn, tiens»

Rem = rèfij rien.

La forme diphlonguée bien, vien a-t-elle existé en lyonnais ? C'est possible ; mais dans ce cas elle dût dis- paraître de très bonne heure, car les plus anciens textes que nous possédions ne paraissent pas la connaître : tein et bin dans Marguerite (ïOingt{pTp. 39, 40) ; ren et beins dans les Textes Lyonnais du XI V^ siècle ; ben, ven veni et vin dans la BemardaBuyandiri etc.

 la pénultième en roman, E bref suivi d'une nasale, prend le son d'un e mi-muet : Teneo =: têno^ je tiens. Yenio =: vêno, je viens.

29. L'Ë bref s'est consonnantisé après avoir rejeté son accent sur la syllabe suivante :

Deam = B^u, Diea. Nebulam = wôla, nuage.

Melius = m'tt, mieux. Ego = jo, je.

Sébum = fin, suif Bartholomeam=: Bartolom^a, Bar-

Medullam =: mWlay moelle. thélemie.

Tegulam = Voula^ tuile.

Les formes du possessif masculin et féminin min, tin sin, s'expliquent de môme. En ce qui concerne le fémi- nin, tout d'abord, ïe de meam a rejeté son accent et s'est changé en semi-voyelle ; cette semi-voyelle agissant sur Ta, dès lors accentué, l'a transformée en ^ ; de une forme mien, bientôt réduite & min. (1) Pour ce qui

1. Le Terrier de la Gommanderie de Chazelles-sur-Lyon, q^ui porte la date de 1290, nous présente la forme iS. (Ja/urtn SvmphoriaQurn, in est biea évidemment pour ien de la ghase antérieure. De môme dans un tarif de l'octroi de Lyon pour 129o : Saint Saphorin, et dans le Règlement fiscalde 1351 : Ùzebatin Sebastiauum. De nos jours, les finales en ianum donnent régulièrement des finales en in : Saint» Julin.

Digitized by

Google

90 RBVUB DBS PilTOIS

est du masculin, voici Texplication qu'on en peut don- ner : meum est devenu mitim ; puis obéissant à une tendance qui a acquis dans les patois actuels un grand développement, la nasale un a passé à in (1) ; d'où la forme mtm qui dut aboutir bien vite à min (2).

80. Le sort de ï E entravé dépend de la nature de Tentrave. Devant SP, ST, SC, il prend le son d'un e fermé :

Mespilam = népla, nèfle. Festam =z fêta, fête.

Vespam =: guépa, guêpe. Bestiam = W<t, bête.

•Testam iz téta, tête. 'i1&timum=z èmo, esprit.

Fenestram= fenétra, fenêtre. *Fre6eiiiii = fré. fréchi, frais, *E8sere =z être, être . fraîche.

Bessam =: béssa^ bêche. Vesperam = «ifvo, soir.

SI. Devant une labiale, TE entravé prend un son mi-muet :

Feminam = fena, femme. Flebilem = fêblo, faible.

Semino = seno, je sème. Tepidum = tyêdo, tiède.

32. Devant M ou N, suivie d'une autre consonne, il se nasalise et sonne en (écrit anciennement en^ ein ou m), de môme qu'en vieux français et en provençal (3) :

Ventrem = vèntro^ ventre. Serpentem = tarpèn^ serpent. Frumentum = fromèn, froment. Vendere =z vendre, vendre. Dentem = dèn, dent. Tempus = tin, temps.

Teneram = tendra^ tendre. Temporum =: tènplOf tempe.

33. Devant RR, TE latin est représenté en patois comme en français par un e ouvert :

1. Sur le passage de un à in, cf. inces un ci as, dans un texte lyonnais du XIV* s. (Àrch, du Rhône, Arm. Abram., vol. 25,n» 4), et dans notre patois : lindi (lundi), in unum, comin communem, etc.

2. Cf. la note que j'ai publiée dans la Rovania (XV, 430434), sur le possessif toniijue du singulier en lyonnais,

3. La graphie ein n'était pas rare dans les anciens textes : tems tempus, seins sine dans le Terrier de 5. Germain au Monl-éPOr (tS ^^ ^^ ^)« publié par la Revue Lyonnaise (juin 1885, p. 428), bein bene dans Mara, d'Oingt (p. 39), fein fœnum dans un Tarif d'octroi du 4 déc. 1358 (Romania, XIII, 545). Sur le son de en en vieux fran- çais, voyez Tarticle de M. Meyer sur AN et EN toniques dans les Mémoires de la Société de linguistique, l, 2i4, et Rouania, II^ 247.

Digitized by

Google

PHILIPON. PATOIS DB SAINT QSNIS LES OLLIÈRES 31

Ferrum = fèr^ fer. Serram = terra, serrure.

Terram zz terra, terre,

Si l'entrave est fonnée paraae R saivie d'une autre eonnone» FE prend en patois on son très oaT»rt qui ie rapproche de celui de a, sans pourtant se confondre avec lui :

Herbam = irba, herbe. Perdere = ^re, perdre.

Yernam z= vèma, aulne. Pertica == pèrchi, perche.

Coopertum = covèr, toit. Hibernum = ivèr, hiver.

Neryum = nèTj nerf. Gooperculum=cii«rc^o, couvercle. Gerulam == gèrla^ cuvier.

Au Moyen-Age, TE se changeait fréquemment en a devant les liquides : sarges se ri cas, Marsal Marcel- lum, AftcAa/Michaelum, dans les Textes Lyonnais du XIV* siècle, {Romania, XIIL 545) ; halla bellam dans \2l Bem.'Buyand'y covarte (coopertas) dans un Noël Lyonnais du siècle dernier {Lyon-Revue, août 1885, Noël IV). Dans le parler de Saint-Genis-les-Ollières, cet élargissement n'est plus que l'exception :

Sericam = $argi, serge. Servam =r tarva, réservoir.

Et luizôr lacertum, lézard, l'a secondaire a passé

34. Si la première consonne de l'entra ve est une gut- turale, TE devient ë, lorsqu*il se trouve à la finale en roman^ et è, dans le cas contraire (1) :

Directam = dr9, droit. Grescere, crecsere =or^<re,crottre

Lecium = l^, lit. Directam = driti, droite

L'E placé dans la même situation phonique a permuté avec i dans :

Pectinum = piffio, peigne *Segalam = àWa, seigle.

Teclam = vWt^ vieUle.

i. Cet assourdissement de eit (=ectuin) en é doit être de date ré- cente : Marg. d^Oinft écrit en effet leit et iieMectum (pp. 47, 53), et je relève dans deux textes lyonnais du XIV* siècle les formes tupiel suspectum eiprofet profectum, qui impliquent la pronon- ciation ouverte de Te. EoÛn la Ville de Lyon en vers burlesques, qui date de la fin du XVII* siècle^ècrit encore dret directum,/tenec- tum, et je lis dans un Noël imprimé à Lyon en 1744 (Noël V) : endret, endroit.

Digitized by

Google

32 RBYUB DBS PATOIS

Cette transformation était déjà un fait accompli au XVII« siècle : la Bemarda-Buyandiri^ nous fournit en effet les formes mZZi/ veclam et pigne pectinat (II 106, 1 3.)

35. ERIUM, ERIAM, avec un E bref, donnaient en vieuxLyonnais des finales en ier.eriimestiers^merders et maneriy merceri, materi, Rua Marchere, charreri carreriam, rue. On trouve, d'ailleurs, dès le XlVe siè- cle, des exemples de la diphtongaison de eri en ieri et môme de la réduction de ieri à iri : charrieri. Rua Marchieri et Marchire, à côté de Marchere (1).

Les formes aplaties en t, iri sont les seules qu'em- ploient les textes patois des XVI« et XVII* qui nous sont parvenus : éguiry aiguière, dans la Chevauchée de VAsne de 1566 \ charriridw[islB,Bern.'Buyand. (1,75), et mety métier, dans la Ville de Lyon en vers hurles-^ ques.

Notre patois n'en connaît pas d'autres :

Ministerium = metif métier. Carreriam n charîri, rae.

Gœmeterium=6«n^tir9,cimetière Gongeriem = conxiri, amas de Merceriam = marcirt, mercière. Deige.

ERIAM, avec un E long, est devenu èri : fèH feriam foire.

36. Dans les finales en ELLAM, TE étymologique est représenté en roman par un e ouvert :

*Ramellam = ramèUi, mauvais Beliam = hèla, belle, couteaa. Sellam = tèlay chaise.

La finale ENNAM a été traitée de même: ct^èna cutis + ennam, couenne.

Dans les finales en ELLUM, TE mis en contact avec le produit de la vocalisatton de TL, s'est consonnantisé et a rejeté son accent. De des formes telles que aignius agnellos, naviouz qui se rencontrent dans un Texte

I. Cf. Romania, XIII, 555, et Àrchiv. Camm. de Lyon, CC. 13, 1, f. 2 et CC. 1, foi 168 v., 1Ô3 r. et passim.

Digitized by

Google

PHILIPON. PATOIS DB SAINt GËHIS LB8 0LUÈRB8 83

Lyonnais du XIV« siècle {Romania XIII, 568). A partir du XVIII* siècle, peut-être sous Finfluence des formes françaises analogues, tu est devenu tau : biaUi coutiau, piau d^ns Ih Be^^arda-Buyandiri; toniaUy mantiau^ noviau dans les Noëls Lyonnais (Lyon-Revue, JuilL- Sept. 1885.) De même dans notre patois :

Gultellam == eoUô, couteau. Sitellum = s?d, seau

Martellum zurnarVô, marteau. Peilum = p'd, peau.

Bellum = M, beau. Paxiilum= paits^ô, échalas. Ramellum = ramfôy rameau.

Faits anormaux. L'E a quelque tendance à passer à u devant les labiales : fume feminas. dans la Bern.- Buyand., (1, 193), fuma dans la Ville de Lyon en vers burlesques (1) ; nublo ne bu lu m, sombre et duto debi- tum dette dans notre patois. (2) Il est devenu o dans quore quaerere, chercher.

87. 1 long est traité différemment suivant qu'il est ou qu*il n'est pas à la anale, en roman. Dans ce dernier cas, il persiste sous sa forme latine, comme d'ailleurs dans tout le domaine roman :

Spinam =z dpina, épine. Tinam = tina, cuve.

Librum = livro, livre. Servicium = sarvicio, service.

38. Dans le cas contraire, et c'est un fait bien digne de remarque, il se change en e fermé (é).

Nidura =z n^, nid. Mantile = màtUé, nappe.

Apricum = atré, abri ? =: bréy bruit.

1. J'en û publié les passades patois dans la Revue Lyonnaise^ Duméro de déc. 1884 (pp. 671-685) ; fuma se trouve au vers 245 de ces extraits.

2. Cf. ritalien tt^drto^ ebriacum, ivre, ru^dto rebellis.

RKV. D, PATOIS 3

Digitized by VjOOQIC

84 HBVXJlft DES t»ATOtâ

Et tous les infinitifs des verbes qui suivent la qua- trième conjugaison : vené venir, ouvré ouvrir, dorme dormir, fine finir, musé mucire,*" moisir, etc.

Il existe toutefois à cette règle un certain nombre d'exceptions : amî amicum, filum.

Notre patois emploie d'ailleurs concurremment avec les formes en é que je viens de citer, des formes en î qui semblent même en passe de déposséder les premières : ni nid, avrî abrî, finî finir, dormî dormir etc.(l).

Le passage à ^ de 11 long devenu final en roman pa- raît bien spécial aux parlers de notre région ; les patois de la Bresse (2), du Bugey,de la Suisse romande et de la Savoie conservent l'I étymologique en cette situation : furni fournir, t?^m venir, en Bressan ; veni venir, corti cohortilem, peni punir, en Bugeysien ; Kœrti jardin, dremi dormir, ni nid^ dans le patois de la commune de Vionnaz ; manti mantile, senti sentir, dans le canton de Vaud ; empli, remplir en Savoisien. Il en est de mê- me des patois Foréziens : suvegny souvenir, ra- juégny rajeunir, à St-Etienne, manti à Montbrison. (3) Aux confins du Lyonnais, à Rive-de-Giers,la forme en i paraît seule en usage ; c'est du moins la seule qu'em- ploie le poëte Roquille : vegni venir, contegni conte- nir, figni fini etc. (4)

39. L'I long de pisum a été traité comme bref, de mô-

(1) La forme en é paraît, au contraire, être seule en usage, à Crar penne et à PoUionay .

(2) Cf. Les Noels Bressans publiés par P. Leduc, Bourg, 1845, pp. Q et H ; mon élude sur le Patois de Jujurieux (Bas-Bugey) Paris, Vieweg, p. 8 ; Gilliéron, Patois de la commune de Vionnaz (Bas- Valais), p. 30 ; -- A. Odin, Pkonologiedu canton de Vaud, Halle, 1986 60 ; Sansons rime et flanfioume de Dian de la Jeanna, Gham- bery 1878, p. 24. Le v. franc, finer finir, mourir, n'a rien à voir ici ; il s*explique par le b. lat. finare dont rezisience est établie par le provençal flnar, finir, cesser, mourir. Cf. Raynouard, Lex. Roman, IIi; 329.

(3) Œuvres complètes de Babochi, St-Etieune, «878 p. 143 ; P. Gras, Dictionnaire du Patois Foré%ien.

(4) Roquille, Œuvres complêteSy St-Elienne, 1883, pp. 137, 139,

Digitized by

Google

PHILIPON. PKtOlS t)E SAINT OENIâ LES OLUÊRBS SS

me que cela lui est arrivé en français et en provençal, et l'on a eu la forme : pois.

40. Devant N finale en roman, I se nasalise :

Gaminum zn chumtn, chemin. Vicinum zzvèsirif voisin. Caninum(?)=:c/iantn,désagréable. Album spinumzzardtfpm^aubépinc

La nasale in a dans notre patois un son notablement plus ouvert qu'en français.

41. Lorsque par suite de la disparition d'une consonne intermédiaire» 11 s'est trouvé en contact avec la voyelle suivante, il a rejeté son accent et s'est consonnantisé :.

Lixîvium =: liss^u, eau de lessive. Tartitam z= parPa, partie. Rivum i=v.ljron,ryM ruisseau(ij. Finitam = fin^a, finie. Urticam =orfya, ortie. *Advertitam rzacar^ya, avertie.

*Spicam = efa, épi. iBvidiam =z tn^a, envie.

Vitara ^^-Va^ vie.

Par contre, à l'infinitif de quelques verbes appartenant en latin à la 4<» conjugaison, l'accent a été rejeté en arrière, puis l'I long a été traité comme bref et l'on a eu les formes sôtre^ syôtre, sôrtire, sentre sèntire, viendre vènire.

42. I bref devient è :

Vicem =: vè, fois. Piperem = pètro, poivre.

Nigrum-am=: nô, nf ri, noir,noire. Vitrum = vèro, verre.

Nivem = n^,neige,v.lyon.n«^. Trivium =: trèvo, carrefour. Sitim =• «è, soif. Juniperum == ginèvro.

Pilum :=. pèf cheveu. Tonitrum z= tonèro, tonnerre.

Sanctam Fidem = Sainti - Fèr, Recipere = v. lyon. reeeyvre^

Sainte Foy. recevoir (M.O. p. 62). fiibere = hère, boire.

43. Ve ouvert est devenu muet dans :

^[iveam = nJègi, neige. 'Ficatum iz fèjo^ foie.

Picem =: pêgi, poix. *Garpinam = charpena, charmille.

In picem =r inpêzo, empois.

(1) Dans le Terrier de St-Germain au Uont-â^oTy § 16. (Revues Lyonnaise, Juin 1885). Cf. dans les Nommées de 1388 {A^chiv, de Ljfon, ce. 1, fo 178> : rm d*Yseron» De môme, en bugeysien : Hie% rivum ruisseau qui se jette dans l'Ain, un peu en amont du Pont d'Ain (rive gauche), et les noms de lieu formés sur viens : Vieux d'Izenave et Saint Jean le Vieux S diu dus Jo ha unes a vico^ dans l'arrondissement de Nantua.

Digitized by

Google

"1

36 RBVUB DES PATOIS

44. La nasalisation s*est produite dans : Minus = mêfiy moins. Sine = sèn, sans (1).

45. 1 entravé a subi des traitements très divers. Il s'est changé en e fermé lorsque la première des consonnes de l'entrave était une S.

Aristam = aréta, arrête. Uaptisma = halémo, baptême.

Cristam i= eréta^ crête. *Genistum zz gim, genêt .

Pareillement : mémo metipsimum, même.

46. Suivie d'une gutturale ou d'une palatale, il a pris, à la finale en roman, le son d'un e mi-muet et, a la pénul- tième, celui d'un e ouvert (è) : (2)

Frigidum zz /të, froid. Digitum zz dé, doigt.

Strictum "=■ eire^ étroit

Frigidam = frèdi, froide. Rigidum, am = rèdo, rèdi^ raide. Strictam zz etrètiy étroite. Benedictam = Benèti, Benotte.

AH. cribbia crépi, crèche.

47. IcuLUM, icuLAM Ont donué en patois des finales en ù, îVi :

Soliculum =z xo/^, soleil. Pariculum =par(fry pareil.

Articulum zz artè^ orteil.

Apiculum =: av\lH, abeille. Pariculam zz pavil^i, pareille.

Lenticulam zz UntWi^ lentille. Caniculam = chanilH^ chenille.

Gorniculum zz cornibi, plante Trichilam zz irllH, treille, grimpante.

De même :

Vigiliam zz vibi, veille. 'Mirabilias zi v. l^*on, tneravilles,

Filiam zz fibi, fille. merveilles.

48. Devant N, l'I se nasalise :

Ginerem =: cindre, cendre. Linguam =i lingUy langue.

{{) Menz et senZy seyns, seins en vieux lyonnais (ftomanm XIIIy546).

(2) Cet assourdissement était inconnu de la vielle langue: beneyt be- nedictum, estreyt^ dei digitum, freyi frigidum dans marg, d'Oingt {pp. 49, 75,45, 47), dey d i gi t o s, /r^^f frigidum dans la Bemarda-Buyandiri (II, 320, 401); la freia dans le Noël IV.

Digitized by

Google

PHILIPON. PATOIS DE SAINT GENIS LES OLLIÈllES 37

Inter = tntre, entre. Cingolam z= einln, sangle.

De-intu8 = din. dans. Lineum = Itnjo, linge.

Findere = findre, fendre.

49. Ll étymologique s*est maintena dans t?t7a villam conti-airement à l'usage du Bressan et du Bugeysien il a fait place à un ^ : vêla. Mais, en vieux lyonnais, il- lum a donné el (Marguerite dOingt p. 51), qui de nos jours s'est élargi en al.

L'atténuation en ë s'est produite dans lëira litteram.

50. IR suivie d'une autre consonne est devenu art après avoir passé par er :

Yirgam vargij verge. Circalum =: carclw, cercle.

Firmum = farmo, ferme. ^Viridam = varda^ verte.

Mais aussi : ersi hirpicem, ver viridem, nerta myrtam, myrte.

51. L'I s'est inorganiquement transformé en u :

Cippa = çupa, cep. V. h. ail. Iwa =: uif, if.

yîduum z= vuvo, veuf.

Dans /wyi filicam fougère, Yu peut être le résultat de la vocalisation de 1'/ : on aurait eu alors la série : fel- gif feiigi, fugi.

o

52. En vieux lyonnais l'O long prenait le son d'un o fermé {ou) que les scribes rendaient indifféremment par ow, 0 ei u: gloriosj gloriosa et glorious, gloriousa dans Marguerite d'Oingt (pp. 43, 40, 39, 47), ora ho ram et aura, Ornaciu (Ornacieux, dans l'Isère) et preciotcs précieux, (Ibidem pp. 41, 60, 66, 73, 19); nevous neveu à côté de nevus dans le Terrier de St-Germain et de Po- leymieux; lours^melliour ei valur; vendors, vendeurs

Digitized by

Google

n

38 REVUE DES PATOIS

et menurs dans le Règlement fiscal de 1351 ; touz et toz totos ; peysour pensatorem et mellior meilleur, segniours et segnurs^ segnur, menurs, hures ho ras; lor et lur\; boitus et boytoux dans les Textes lyonnais du XIV^ siècle (Romania XIII, 546).(1) Au XVII* siè- cle, vraisemblablement, ou s'était déjà aminci en u [û) devant R et devant S : querelu querelleur, hura heure dans la Bern.-Buyand. (I, 252; I, 19, II, 64); amoiru dimonreux^peraizu paresseux ,/Uriitôa furieuse, peraizuze (Ibidem, I, LU, 305, 1, 70,11, 301) (2); curiusa curieuse dans le Noël VI.

53. En règle générale, dans le parler de Saint-Genis- les-Ollières, TO long latin suivie d'une R ou d'une S est aujourd'hui représentée par u.

C'est ce qui se produit :

V Dans les Anales en ATOREM :

Messionem+atorem zz mèssoî^u^ De capere ziacflpartt,accapareur.

moissonneur. Petra+atorem i= prdyu, carrier.

Grola-fatorem=:r«flfro^ savetier Necatoreni (?) == négu, boucher.

Habilis-|-atorem=ra6f77u, rebou- Manducatorem = mànju, mangeur

teur. Picem+atoremzzp«;tt,cordonnier-

Mais mocàr moqueur, ramonàr ramonneur et piro- rou *parollatorem, chaudronnier.

Dans les mots formés à l'aide des suffixes ORIUM, ORIAM qui sont devenus en patois u, uri : (3)

Muccatorium mmoehu, mouchoir. •Passatoriam = poseur t, passoire Affectatoriumzz afètu, crible. •Gollatoriam z= coluri, filtre. De vocuitare i=det?ottedu, dévidoir. V.h.all. scûmzz cwmttri.écumoire De directum zz dr'èssu, dressoir. De *batere zz baturi, baratte. De*Succutare zz SecôyUy panier à De ductile zz dol^uri, douille . [salade. [de la faux.

(i) De même à la protonique : correour et courreour, escoffer et escoufier, codurier et cudnrier, couvreour et recuvrour, mounier et mugnier, dorier et dourier^ rua rue et Romarcheri rue Mercière.

(2) Cf. mon travail sur la Beitiarda-Burandiri et le Dialecte Lyon-- nais au XVII* siècU (Revue-Lyonnaise, VIH, 636).

(3) Orium donnait en v. lyoïmsûs our: ovraor et Aoi^rootiroperato- rium ouvroir dans le Bêglement fiscal de 1351. Ovreour, ovrour, ter- rour territorium, aberour, abreuvoir, dans les Nommées de ! 388 (Archiv. Corn, de I^fon, CC. 1, pauim,)

Digitized by

Google

PHnjPON. PATOIS DB SAIMT GEKÏS LES OLLTÊRES 39

*Jitatorium n jùn, poche à long De plicare = plàyuri^ cheville

manche, dont se servent les la* [du timon,

vandières. De ^affanare = afanure, salaire

•Fossatorium=z/?««M, fossoir. [en nature.

De cosse = lcoH$Uf fléau.

Et en général tous les mots qui en français se termi- nent en oir : rasu rasoir, inbochu entonnoir, lavu la- voir, agotu égoutoir, aburu abreuvoir etc. Mèmouéri mémoriam et dalouéri doloire font exception.

Notons aussi la double forme passouéri qui comme les deux autres a vraisemblablement subi Tinfluence du français.

30 Dans les mots formés à l'aide des suffixes OSUM OSAM:

Gandiosam rzjà%fu^ joyeux. Godiosam njV^tMa, joyeuse.

Pietosum =:^td)^u,compatissant. Pietosam=piJ7t««a,compatissante Cinerosum = cindru, couvert de Ginerosam = ctndïtwo, couverte [cendre. [de cendre.

Pigr)tiosum=j9ar0Mtf; paresseux. Pigrîtiosam= pareMtata^ pares-

[seuse.

Et les dérivés patois: barfoh'u^ barfol^t^a, brouillon, brouillonne ; &cy M, bojvsa^ gonflé, gonflée; cabomu, cabomusa^ creux, creuse ; inbitionuy inbitionusa, ambitieux, ambitieuse ; barbelu radotteur etc. Il en est de môme pour les féminins des substantifs enATOREM: relevusa accoucheuse, acapartisa, mànjusa et mocusa moqueuse.

Zelosum^ zelosam, ont de même qu'en français, subi un traitement spécial et sont àevervi^ jalon Jalousa.

40 Dans un petit nombre de mots terminés en OREM, ORAM.

Melîorem z= mil^u, meilleur. Horam =: t»ra, heure. * Seniorem == morutu, monsieur. Ploro = fluro, je pleure, lilorum = itt, leur.

54. Dans les substantifs en OREM Vo a pris le plus souvent un son très ouvert [à) :

Calorem = chalàr, chaleur. Golorem =: colàry couleur. Dulcorem zz douçor, douceur. Gantorem = chàntôr, chanteur.

Digitized by

Google

40 RBYC7E DES PATOIS

MsLispou pavorem, peur.

Au XlVe siècle, cet o paraît s'être prononcé tantôt ou- vert, tantôt fermé ,suivant qu'il sejtrouvait libre ou en- travé, en roman.

C'est du moins ce que Ton est, à mon sens, en droit de conclure de ce fait que, dans Marguerite d'Oingt, la graphie ou est constante devant r finale en roman, tan- dis qu'au contraire Vo persiste très régulièrement sous sa forme latine toutes les fois que la déclinaison amène une s : doucour, amour, honour et doucors, amers j dolors, savors, (1) Dès le milieu du XIV* siècle, cette distinction délicate semble tomber en désuétude et le son fermé commence & se généraliser : c'est ainsi que dans le Règlement fiscal de 1357, notamment, je relève les formes vendeurs, làberours, acheteurs à côté des formes primitives conseilors, vendors.

Vo fermé (ou) ne paraît pas avoir joui longtemps de son triomphe, car dès la fin du XVP siècle, il est rem- placé dans les textes patois par la diphtongue eu qui devait se prononcer très ouverte et correspondre au son à de notre parler : seigneur dans la Chanson du For- mulaire fort récréatif \percureur, fureur dans la Ber- narda-Buyandiri (II, 24, 56).

55. Dans un certain nombre de mots, l'o fermé de l'ancienne langue se prononce aujourd'hui ouvert:

Nos z= no, nous. Totum = to, tout.

Vos = vo, voas. Horam = vore, maintenant.

Gelt. boc =: ho, bouc.

Dès le XV? siècle^ dans la Chevauchée de Tasne, on trouve no et vo à côté de nou et vou, La Ville de Lyon en vers burlesques^ ne connaît que les formes avec o simple : no, vo, /o^ totum, te toti.

Parfois au contraire, ou s'est fermé en u :

Nepotem = nevu, neveu. Nodum = nu, nœud.

(1) Cf. Rmania XIII, 546.

Digitized by

Google

PHILIPON. PATOIS DE 8A.INT 6BNI8 LES OLLIËRBS 41

Ailleurs, enfin, il devient 6 :

VoIat=: voUy il vole,

56. Devant une nasale devenue finale en roman, 0 se nasalise :

Ericionem = urision, hérisson. Piscionem = pèsson, poisson. De palea = paPasêon^ corbeille. Pipionem = pinjon, pigeon.

A la pénultienne en roman, Vo suivie d'une nasale se prononce ouvert :

Personam = parsona, personne. Pomam zi poma, pomme.

St. O BREF. Dans l'ancienne langue, TO bref persistait d'ordinaire avec le son d'un o ouvert : ovra operam, moles molas, for foras, bo bovem, pot potest. (1)

Au XVIP siècle, Yo ouvert a fait place à un o fermé : demoura demeure, bou bœuf, écoula scholam, pou po- potest. (2)

Le parler de Saint-Genis semble hésiter entre les deux sortes d'o : il s'en est tenu à Vo fermé dans :

Bovem = bou, bœuf. Diem Jovis = dt/oi», jeudi. *Deforas = defou, dehors. Rotam = roua, roue. Rosam = rousa, rose.

Operam Molere Trifolium Potest

= ouvra, ouvrage. = moudre, moudre. = tHoulo, trèfle. = pou, il peut.

Il est revenu a Yo ouvert dans :

Molam z= mola, meule. Volo =: volo, je veux. Probe = pro, assez. De propago = prova, provin.

Scholam No vu m Probam De moror

= dcola, école. =,novo, neuf. = pnwa, preuve, zi dwwwo, je demeure

•Poteo = pôyo, je peux.

L'O du suffixe OLAM a été traité de môme :

Filiolam z= filiola, filleule. Gurtilem+olam =: cort^ro^, cour Fabeolam = fiéjola, haricot. tilière.

(1) Cf. Bomania XIII, 547 et le Règletnent fiscal de 1351 (Lyon-Re- vue, Nov. 1883, p. 244).

(2) La BemardO'Buyandiri et le Dialecte lyonnais au XVih siè- cle (Revub-lyonnaisb, t. VIII, p. 637).

Digitized by

Google

42 REVUE DES PATOIS

Dans le suffixe OLUM, la vocalisation de TL explique la forme : rossignoii lusciniolum, rossignol.

Ou s'est réduit à u dans filiu filleul, acouéru sciu- riolum, v. lyon, ecoyriouz (Romania, XIII, 576), écureuil, arliu ordeolum? orgelet. (1)

58. En vieux lyonnais TO bref se diphtonguait volon- tiers en wo, ue : cwor cœur, ctiors chœurs ;ruello rotu- lum, pueblo populum, huelo oleum, suers sœur, cuer cuir, Fuer Forum. (2) Il en est de même aujour- d'hui encore, dans notre patois :

Soror = suer, sœur. Solum = iuêr, aire.

De dolere zz duèr, deuil. Corium z= cttèr, cuir.

La diphtongue ue de la phase primitive s'est réduite à u dans puploy v. lyon pueblo populum, peuple, publo peuplier, mublOy mobilem, v. lyon. mueblo.

Dans uilo oleum, il y a eu régression de la palatale posttonique.

59. Suivi d'une gutturale, 0 bref se diphtongue en un son qui tient le milieu entre ua et ue et que je noterai par :

Neerl. nocke = n«e, nuque. Jocum =: ;tte, jeu.

Focum = fué, feu. Gael. tore, troc = trwèy truie.

Orwm,dont Yo long a été traité comme bref dans l'en- semble des dialectes romans, a donné de même œuf.

Cette diphtongue u^ n'est que l'atténuation de la diph- tongue ua de la phase antérieure : fua focum, lua lo" cum, Bornua Burgum no vu m, dans Marguerite d'Oingt{^^, 51, 40, 76) et dans les Textes lyonnais du XIV siècle. Ua s'atténuait dès cette époque en ue lors- que la déclinaison amenait une 5 à la finale en roman : /tie^locus,locos, /tu^^ovos (3).

(Ij Sur cette étymologie. voy. Littré au root orgelet et Ducange Gl. ordeolus,

(•2) Romania XIII, 547.

(3) Cf. Romania, XIII,547et le Règlement fiscal de 1351 dans Lyon- t\evue{Noy. 1883, p. 241).

Digitized by

Google

PHIUPON. PATOIS DE SAINT eSNTS LES OLLIÈRES 43

Il faut voir la résolution de la gutturale dans :

Hoc n ùua, voua, v. lyon. oy, oui. *Trocuin = troua, pressoir. Vocem=: voua, v. lyon. voys^ voix. Apud hoc=awtt2,v.lyon.at?oy,avec.

Suivie d'une palatale primaire.O bref devient w^,ott^;

Hodie, = vue, aujourd'hui. Foriam =: fouéri, flux de ventre.

60. O BNTRAVB. En vieux lyonnais 0 entrave avait pris un son ouvert : forz fortes, porg porcum, porc, otos hospites, parochi parrochiam dans les textes du XIV« siècle (1) : porta, cor corpus, fort dans la Bem. Buyand. (1, 154, 38 ; II 304); sauf devant s, il sonnait ou : groics grossum dans un compte lyonnais de 1364-65, grou^ plutou plutôt, (2) noutron nostrum, voutro dans la Bemarda Buyandiri.

Dans notre parler 0 entravé a subi trois traitements divers: d'ordinaire, il a fait place à un o ouvert, mais il s'est fermé en ô devant r et en ou devant s :

0 entravé o ouvert dans :

Roccam = rochi, roche. Torculam = trobi, tourteau.

Propiam i=prochi, proche. Parrochiam rzparochif paroisse.

Gopulam = eobla , attelage h Ab oculuin = avolfo, aveugle, deux.

Mais aussi fôlH foliam, feuille.

O entravé = ô devant R :

Portam = porta, porte. Corpus = car, corps.

De tortain=: tôrchiy torche* Sortem = sdr, sort.

Fortem = for, fort. Porcum = par, porc.

Mortuum = môr, mort. Mordere m môdre, mordre.

*Retortam= rtôta, lien fait d'une Sortire =■ sôtre, sortir,

branche tordue. Ordinem = ôdre, ordre.

Les formes poucio p o 1 1 i c e m, fou f o 1 1 u m et recourta recollectam, récolte, s'expliquent par la vocalisation del'L.

O entra vépar S + consonne = ou :

(1) Romania XIII, 547 et Lyon-Revue, nov. <883.

(2) Revue Lyonnaise, VIII, 638 et Archiv. munie, de Lyon GC. 373.

Digitized by

Google

44 REVUE DBS PATOIS

Grossam,-ani = grou, grousM^ Fossam zzfouxsa^ fosse.

gros^ grosse. EleemosjDamzi ottmattfui,aumÔDe Gostam = coûta, côte. 'Plus tosto z= plutou^ plus tôt

Ossem =: o«, 08. *Bene tosto = bientou, bientôt.

Proposituin = parpou, propos. Vostrum = voutron, Totre.

Le français fantôme p hantas m a est en patois /«n- touma.

61. Devant une gutturale suivie d'une autre consonne 0 devenait ue ou oi, oy dans l'ancienne langue :

Bt^^cboscum, huet octo, huel ocnVupues *pocsum puis, et coiti coctam, cuite, coysi coxam, cuisse, 7ioyt noctem, boyta 'boxidam dans Marguerite dOingtei les Textes du XIV^ siècle{l); boy boscum dans la Bem. Buyand,, (II 85).

Dans notre parler, VO placé dans cette situation a donné naissance & la diphtongue oué :

*Bocsuin = bouè^ bois. Coxam = eouéssiy cuisse.

Coctum =z couéf cuit. De coctare =z a la eouétt\ & la

Goquere = couére, cuire. hâte.

Angl.sax. Sdtig = souéfty suie. Neerl.nocke=ztum^et nwè) nuque.

Ajoutez couévo scopeum, balais, la palatale remonte au latin.

Oué s'est réduit à é dans noctem et à w dan pu,Y. lyon. pues, puis.

!7f octo est à rapprocher du v. lyon huet. Quant à {z)iu oculum, Marguerite d'Oingt nous offre les formes in- termédiaires : huel, heuz et iiouz (pp. 52, 61, 39).

62. Lorsque la première des consonnes qui forment rentra ve est une N, TO se nasalise en un son qui se rap- proche de celui de an et que je noterai on pour éviter toute confusion :

Frontem = fràn, front. Hlac montem zz lômàn^ haut.

Goncham=côtk;Ai, table de pressoir:

Si la nasale est suivie d'une palatale primaire ou secon- daire, on se diphtongue en uin :

Somnium = suin, sommeil. Longe = luin, loin. (i) Cf. Romania XIII, 547.

Digitized by VjOOQIC

PHIUPON. PATOIS DE SAINT GENIS LES OLLIÈRES 43

De même en vieux lyonnais : acoindes adcognitos, parents.

u

63. U LONG. Il persiste d'ordinaire :

Nudam = nu, du. Murum = mur, mur.

Cnidum = cru, cru. Lunam = Iwia, lune.

Celt. druth = dru, dru. Plumam zzftluma^ plume.

Pertnsum =paWti, trou. It.presura= prépara, présure.

Yendutum = vendu, vendu. Cuculum =r cocu, coucou.

Ina unam et comina ^communam, s'expliquent par rinfluence des formes masculines m et comin.

64. Lorsque par la suite de la chute d'une consonne médialeJ'U s'est trouvé en contact avec un A posttonique, il s'est élargi en ou :

Nudam = noua^ nue. Rugam = roua, rue.

Grudam = croua, crue. Sanguisugam = «àtMoua, sangsue.

Druth-am = droua, drue. Vendutam = cèndoua, vendue.

Crescere + ulam 1= cmsot4a,crue Carrucam = charoua, charrue, d'eau.

Il en est ainsi, comme de raison, pour tous les parti- cipes passés en UTAM : mordoua^ pardoua, etc. Au pluriel TU reparaît avec sa sonorité celtique :

Nudas = nûe, nues. Yenduias = veindûe, vendues.

Sanguisugas = sànsiie, sangsues. Mordutas =: mordue, mordues.

65. L'attraction de la palatale posttonique dans la S3'l- labe accentuée explique les formes qui suivent :

Salmuriam=rarmoii/rt,sanmure. Lacryma + usiara =z lartnouèsû *Minutias = menuése, petits mor- petit lézard gris (1).

ceaux de porc.

Dans admr^ ad du ce re, amener etmmre ex sugere, faire sécher, la palatale développée par la gutturale est

(i) G^est le vieux fr. larmot, specie di iucertola {Dict. d'Oudin & ce mot), et le provençal Lagramma^ Larmusa (Honnorat, DicL provem, franc).

Digitized by

Google

1

46 RBVUft DBS PAtOiS

Tenue, elle aussi, se fondre ea quelque sorte dans la to- nique. Il en est autrement dans bùjfa *bucam, ce qui peut faire naître quelque doute sur le point de savoir si la palatale remonte bien au C latin,ou si au contraire, le C médial étant tombé, elle ne s'est pas développée au choc des deux voyelles.

66. Devant M ou N, Y U long se nasalise en in:

De fumare = parfin, parfum. Gommunem = comin, commun. Unum =: in, un. . . .Dunum =:Mon Verdin, M* Verdun*

Mais aussi dilon diem lunse.

Unum est devenu an dans Lian Lugdunum Lyon. C'est un fait qui n'est point nouveau; Marguerite d'Oingt écrivait déjà Lyan (p. 91), et la forme Lian se rencontre très fréquemment dans les textes du XIV* siècle (1). Cf. à la protonique anbuni umbilicu m, nom- bril.

67. U bref devient ou :

Lupum = tou, loup. Lupam ^ toua^ louve.

Nebulas zz woule^ nuages. Tegulam =r Vouiay tuile.

Guprum = ▼. lyon.cotti?ro,cuivre. Sébum =: T.ljon.Mou,<you,suif.

De nos jours le son ou de la phase primitive s'est aminci en u dans :

Deum = D'tt, Dieu. Sébum = xm, suif.

Melius = mfu, mieux Jugum = ju, joug.

Duas = dtt«, deux. Cubai = eue, elle couve.

68. Sous l'influence d'un son mouillé, U bref s'est diphtongue en oué : (3)

Nucem = noué, noix. Puleum = pauè, puits.

Buxum = 6011^, buis. *Fenucum = fenoué, fenouil.

•Gutter = gouétro, goitre. Grucem z= crué^ croix.

Mais plèvi pluviam pluie.

(i) Homania XIII, 548. Cette forme Lian est celle qu*emploie une inscription de 1352, écrite en lyonnais et conservée au Musée lapi- daire de la ville de Lyon.

(2) Cf. nuys, nuces (luyvo fluvium et croys cruoem dans Tan- oîenne langue. (Romania XIII, 548).

Digitized by

Google

PHILIPON. PAtOIS DK SAINT GltNlS LES OLUÈRES 4?

69. U bref s'est nasalisé ea on daûsTadject.poss. tnon^ ton^ son, et en in dans le pron. poss. : min meum {-s^miin de la phrase antérieare), tin,sin, mien, tien, sien.

70. U ENTRAVÉ. Long par nature, il persiste sous sa forme latine :

Locustara =z ^uto, sauterelle. Cultrum = cutro, coutre de la Fustam = futa, bareille. charrue.

Butyrum = buro^ heure. Pulicem = puzi, puce.

Judicem = jujo, juge. Sulphurem =: supro, soufre. Justum = S. Ju, S^-Just.

L'U long entravé s'est adouci en e dans inclyeno in- cudinem, enclume; il s'est ouvert en o dans porna prunam.

71. Bref par nature, l'U entravé a passé à o ouvert:

Pulpam Grastam

Furnum

nporpa, viande sans os.Furcam

= grota, morceau deburgum

pain béni.Gursam

=. for, four. Bursam

zzforchiy fourche. = 6or, bourg. = corsa, course. = horsa, bourse.

Brustum Buccam

= brOf jeune pousse. = bochiy bouche.

Diurnum Gurtum

=:jor, jour. = cor, court.

Russam

= roêsay rousse.

Bullam

= bola, boule.

Guttam De snbtufl •Stuplum

= gota, goûte. = dittOj dessous. = êirohlOy chaume.

Gubitum Stuppas Bucculam

= caàOf coude. = ^tope, étoupes. i=6od7a, boucle.

Rubeum

= rojo, rouge.

Ouchi ulcam,taille,dow,dowddulcem,pow(ira pul- verem s'expliquent par la vocalisation de l'L. Quant a la forme rou russum, c'est probablement un reste de l'an- cienne langue, l'U bref entravé était représenté par 0 fermé (ow). Les graphies cours cursus et jour que Ton rencontre à côté de jor dans Marguerite d'Oingt ne laissent pas de doute sur ce point. Au XVII» siècle,le con- tinuateur de ru bref entravé est encore ow : bouchiy four, mouchi, hourça, roujou dans la Bernarda-Buyandiri (11,340, 175, 841 ; 1,57; 11,192). A partir de la fin de ce même siècle, ou tend de plus en plus à s'éclaircir en o : tor, tour, cor cour, jor jour dans la Ville de Lyon en vers burlesques.

Digitized by

Google

48 REVOE DES PATOIS

72. L'U entravé a passé à ô dans :

Luriduin,-am = ldr,/^rda, lourd; Ulmum =t ài^mo, orme, lourde. Juvenem = jôno, jeune. Gurgitem zz gârgi, gorge.

73. Suivi d'une gutturale, U entravé prend générale- ment le son d'un o ouvert:

Ductilem = dolH, douille. Ranuculain=</rano/J't,grenouille. Coluculam =:co^H,quenouille. Bulgam z= ^t, grand sac. De succuiare = bassoln', boue.

Mais uH acuculam et pm peducul um pou.

La palatale a été attirée par la syllabe accentuée dans :

Pugnum zi poin, poing. Punclain = pointi, pointe.

74. Devant M ou N, TU se nasalise en un son sut ge- neris qui se rapproche de celui du français an :

Truncain = trômhi, tronc. Profundum iz pt^àn, profond. Columbamzz colônba, colombe. Ramicem = rônzi, ronce.

AU

75. Au devient ow:

Glaudere = chourty clore. De pausare =z repou^ repos.

Pauperem = pouro, pauvre. Causam = ckousa, chose.

Inclausum = incUou, enclos. Paucum = pou, peu.

Raucam =: roucki, rauque. *Saumam =i sauma, ànesse.

Gaudam coua, queue. Alterum = outro, autre.

Oya aucam, «oflrtsalviam, sauge, 5oyt sabucam su- reau, s'expliquent, à la rigueur,par l'influence de la patatale ; mais comment expliquer ora auram vent, or aurum et cadola catabulam, hutte ?

L'ancienne langue transformait de même AU en ou contrairement à Tusage du français: chousa dans le Syn- dicat lyonnais de 1368 ; Montour Montem de auro; cloîitre claustru m, cloître, reclouz reclus dans les Nommées de 1388 {Archiv. de Lyon, CC 1) ; repou^ pouvroy pou peu, coua queue, chousa dans la Bem. Buyand et dans la Ville de Lyon en vers burlesques (1).

AU d'origine latine ou romane est devenu 6 dans pôso pauso,LT(5doClaudum, lôiia lagunani,5(yosalicem.

(1) Romania XUI, 548 el Revue Lyonmise VIII, 640.

Digitized by

Google

PHILIPON. PATOIS DB SAINT GENIS LES OLLIÈRBS 49

Dans un prochain arlicle, nous étudierons lo traite- ment des voyelles atones et des consonnes.

E. Phiupon.

KBT. D. PATOIS.

Digitized by

Google

GRAN COMPIANCE

Fftte è vie patoi de Lai Bresse (Vosges) (SuiU)

16

S el vé, lai semaine, ai masse, Biè loQ que ce sâe di bedu, Lai besogne se rparé d'ène basse Qii'el s'5 fré ca pu que le du. Et setô que las Ange s'6 malête Pou meu répara Taire ; khûre que sas mate ô tête Pwa das menée tô-t-aidmiré.

17

praclaige das geè Ténoue;

El 8'6 ttre aidraitmô fieu.

Auleû d5 lé-môme el oue

Das secrète parole di Bon-Dieu.

Pou rôrdinâre sé-n-ètûde

Ta de pwaula le mwô qu'el pwayi.

lai totale solitude

Ène gran èvie rqwéyi.

18

El aimi tan lai périére Qu'el sawi trôva le mouyè

16-2. Sde-Boii, forme ancienne qui peut se remplacer par Seusse comme i4^-ait par eusse.

16-3. Hasse-xoTce déployée, fougue, etc. V. fr. Hausse. Ali. Heise. Mess. Haxe. Bret. ffas. B.lat. As. Gr. ilûs^faire effort. Hebr. HazaS'îorce.

16-5. Seiô^ expression conjecturale, difficile k exp1i(]uer.

16-7. Khûre, m. k m. de sûr ; on dit aussi Di kkûre, Pau te khûre.

Digitized by

Google

GRANDE COMPLAINTE

Faite en vieux patois de La Bresse (Vosges)

(Suite)

16

S'il va, dans la êemaine^ à (la) meiêe^ Bien loin que ce soit du temps perdu, La besogne se reprendra d'une telle vigueur Qu'il s'en fera encore plus que ce qui est dû. Et peut^tre que les Anges s'en mêlaient Pour mieux réparer l'arrêt. C'est chose sûre que ses maîtres en étaient Par moments tout saisis d'admiration.

17

Le jabotage des gens l'ennuie ;

Il s'en tire adroitement dehors.

A la plaee^ en lui-même^ il entend

De secrètes paroles du bon Dieu.

D'ordinaire son étude

Etait de parler le moins qu'il pouvait ;

De la complète solitude

Une grande envie le recherchait.

// aimait tant la prière Qu'il savait trouver le moyen

16-8. Menée ou B^^e-temps d'une action, iluimir^-étonné, ômer* veillé ; cette forme passive est assez commune.

17-1. Praquela (lé praquèieyadMwx, jaser. Lorr. Praquè, Prôquè ; hngi. Prattle. Praquelé,Praquèleh9LV&td, arde.

17-4. Bon Dieu, forme française ; Dée est la forme vraie du patois, qui dit aussi bwô Dée,

Digitized by

Google

53 REVUE DES PATOIS

D*5 rèpe sai vie tôte entière Sè-z-eukhi di cômuQ riè. Périé de j6 ne pieu li suftre ; Périé de neû ni pieu lassa. Ti a ce que saireu nos dtre Las neû qu'el i é passa t

19

Conte las n9he et las fwQ khcousse

Das trôhe ènemi di salu

El heuchi ai sai rècousse

Lai jûne et le pain das élu.

El pu d'in tamwô khûre

Qu'é vu et qu'é raipouta i

Qu'el jéhi sevô khu lai dure j

Laikhan se lée ou le fw5 de cota.

Sêvan sas pérmasse ai se père,

El li pw^te, ai lai sôhon,

se léwé lai sème ètêre

Aivô das piaihan rôhon :

c Sinse khûre qu'aichi mas bw5 m&te

M Ije & tertô çou qu*el me fau.

c El a d6 jeute que mas rfAte

Prôfi teste ai çôs de l'eutau. »

21

Jène geô, que parfâ modèle Frère Jeusèphe vos é môtra !

18-4. At^-sillon creusé par les roues des charriots sur un chemin ▼icinal •; RU se forme sur nieûroue.

18-6. Ni, conlraclion régulière de ne le.

18-7. Ti qui, n'est qu*inlerrogalif. Prov. Tt-qui ?^ ^

19-1. iVô/<6 -chicane, noise. V. fr. Nose, Noxe. Fwo-îoti, invar, pour les deux genres.

li)-4. Jûfi« (fénî.)-jeûne. V. fr.. Champ., Langd.,etc, June.

19 7. Jere-giv, coucher. Coik;/i^-coucher est toujours act. ou pron. Le part, passé de jêre est J? ou Ju.

Digitized by

Google

COMPLAINTE 53

D'en remplir sa vie toute entière Sans sortir de la commune ornière. Prier de jour ne peut lui suffire ; Prier de nuit ne le peut lasser. Qui est-ce qui saurait nous dire Les nuUs qu'il y a passées f

19

Contre les noises et les fortes secousses

Des trois ennemis du salut

Il appelait à sa rescousse

Le jeûne et le pain des élus.

Il y a plus d'un témoin sûr

Qui a vu et qui a rapporté

Qu'il couchait souvent sur la dure.

Laissant son lit^ ou le foin^ de câté.

20

Suivant ses promesses à son père.

Il lui porte, à la saison,

De son loyer la somme entière^

Avec d'agréables raisons :

« Soyez sûr que chez mes bons maîtres

« J'ai tout ce qu'il me faut,

« // est donc juste que mes recettes

Profitent à ceux de la maison, »

21

Jeunes gens, quel parfait modèle Frère Joseph vous a montré t

19-8. Lée-Wi, V. fr. Leis, Lorr., Champ., Lée. Comt., Bourg., Norm.,'L^, Norm. 2*, Prov., Lie. Fwô-hin^ comme Pwô- poing, Pwé- point.

» 20-3. LémAoYer, ferait Lwé à la suite d'une voyelle sonore ou d'une syllabe nasale (v. 11-6).

20-1, Rfiteproûl, gain. Lorr., Mess., Rfale.

20-8. £tt/au-logis, maison du domicile. Il est, sous des nuances di verses, de tous les dialectes français anc. et mod.

Digitized by

Google

54 RBYUB DES PATOIS

Et ne déhi mi qu'el khteincèle Si haa qu'6 n'i pieu èfira. S'el a maulauhan ai 86re D*in khioQ khu terta las pw6, Vos i ë de même ai hlêre Tôpien âque et de bw5.

Frère Jeusèphe ai l'armée.

tlrié pou lai milice

Veici qu'el fau je le grô jeu,

Et chaingé se pwahou service

Conte tne aute pu hèreugeû.

MA pou se dèdûre ai Tarmée

El aire das bw6 soutien :

C'a, aivô lai waude Dée,

Lai Bw&ne-Ieuge, et se-n-ange gardien.

23

Ai se père saige conscri dône D'in cœure khélan et jayou Sai peice d'ène masse fàte essône Pou rs5ti las mauchanceou. pinça bénisse poûssêre Qu'el é tu penre ô brayan Dékhu lai fosse sai mëre Sré tertô se-n-ôre et se-n-agen.

2i-.3. Khtemcelè (té, el ^/i^tn^ê^^-étinceler, briller ; kkieineèle- étincelle.

21-4. J5/ra-arriver et pénétrer par effort. Bret, Dt/fra-avancer ; Dif- froea-pressev; E/Treis-Tompu. Alt. £i/)cm-8'emporter.

21-6. KAtVm-sillon, tÂche ; D'in khion-loui d'une suite, & la suite, sans interruption. *

S2-2. /^-jouer, fait jue aux 2^ et p. de l'ind., au fut. et au coo^ dit.

22-5. DÀiârtf-déduire, conduire ; Se dêdûre-s^ tirer d'affaire, é^en bien tirer.

Digitized by

Google

GOMPLAINTB 55

Et ne dites pas quHl brille Si haut qu'an n'y peut arriver. S'il est malaisé à suivre Sans lacune sur tous ses points ^ Vous y avez tout de même à choisir Beaucoup {de choses) de beau et de bon.

Frère Joseph à l'armée.

22

De tirer (au sort) pour la milice

Voici qu'il faut jouer le gros jeu^

Et échanger son paisible service

Contre un autre plus orageux.

Mais pour se bien tirer d'affaire à l'armée

Il aura de bons soutiens ;

C'est^ avec la garde de DieUy

La Bonne-ViergCy et son ange gardien,

23

A son père le sage conscrit donne D'un cœur coulant et joyeux Sa part d'une masse faite ensemble Pour dédommager les malchanceux. La pincée de bénite poussière Qu'il a été prendre en pleurant Sur la fosse de sa mère Sera tout son or et tout son argent.

22-7. Waude-garde; dans ce subst., comme aux personnes carac- téristicrues du verbe Wada-ghTder, le rad. Wa se change en IVau par l'enet de Taccentuation.

23-2. Khelan, part.- adj. du verbe ^A^^a-fendre, couler, filer, siller, écosser, etc.; se dit de celui qui ^^i coulant en affaires.

23-4. Asôtt-donner un soultCf une compensation. Le simple sàti si- gnifie/Inimir de,,,

23-6. Brayan, inf. Brdre-pleurer. (Faire attention que Yy . ne change pas le son de Va, non plus que dans /ayem, etc.; prononcer toujours: ayan, ayé^ a-you, etc.)

Digitized by

Google

1

56 RBVUB DBS PATOIS

El feu aussi bw5 soudAre Que wadazwan bw5 vaula. I pu khtrô d'eue tôte fw8 gare El deû se wère aidé mala. In'ô kènekhè mi le dètèe; El peu mÂque ête ai Fontenai, Ene fameusemô rude baitèe Qu'ô-z-ècrâyon las Anglai.

25

train de lai vie militaire,

Aihaisi de màhe ôcausion,

féyé mi ai déchaîre

Sai vertu sai rligion.

d'oûre qu'el é campôse

Aute las exercice di meté,

El ne 16s passe ai rô-n-aute chose

Qu'ai visité las môté.

26

Môté, chaipèle, leû de pélnaige, C5re sain, côvô rligeou, Oflce aivô chantaige, Veila çu qu'el n'a kériou. Biè sevô rtîrié dô-d-ène cwAre, Wa-ce qu'el ne sré mi tairbusté^

24-2. Ififufaswan-auparavant se décompose ainsi ; Wa-^a-z-wan, c'est-à-dire, vers -dès-avant.

24-3: khtrô fém. khtrôsse, serré; I pu khlrô-siu plus serré, épais, oppressé. Ce mot est voisin de A:A/ra- étroit.

24-4. ilid^-maintenant; signif. primitive qui 8*étend jusqu'à celle de toujours , sans cesse.

24-8. Ecràyé accabler et écraser. V. fr. Acrailler»

24-5. / khènekh4-'}e connais, A*e/7Ô-tu connais, t kènekhée-yt con- naissais, ^noA^-con naître, kenu^usse-aoniïM^}!^,

25-2. Aihaisi, i^- encombré, rembli de choses à balayer. V fr. champ., etc., ii^auar-immondices; it. Basq. Ahatza. JVâ^mauvais,

Digitized by

Google

HINGHB. COMPLAINTE VOSGIENNE Ô7

24

Il fut aussi bon soldat Qu'auparavant bon domestique. Au plus épais d'une très forte guerre Il dût se voir sans cesse mêlé. Je n'en connais pas le détail ; Il put seulement être à Fontenay, Une fameusement rude bataille Ou l'on écrasa les Anglais.

25

Le train de la vie militaire, Encombré de mauvaises occasions, Ne fit pas (à) déchoir Sa vertu m sa religion. Le peu d'heures qu'il a congé Entre les exercices du métier, Il ne les passe à rien autre chose Qu'à visiter les églises.

26

Eglises, chapelles, lieux de pèlerinage, Reliques, couvents de religieux, Offices avec (de) beaux chants^ Voilà ce dont il est curieux. Souvent retiré dans un coin, il ne sera pas tarabusté.

fém, Mûhe, ou Mâkhe. suivant la consonne qui suit. V. fr., Mais, aise ; Lat. Malus, d*où mais, mus, ma,

2&-5. CampOse, lat. CamposAes champs, la clef des champs, congé, moment de loisir ; cet ancien terme de m vie universitaire s'est glissé dans un grand nombre d^idi ornes populaires.

26-<5. Core sain-corps saint, relique ; et surtout corps de Saint re- trouvé intact dans son tombeau.

26-4. Çu qu'el n'a ce dont il est... La tournure moderne du français est inconnue à notre patois.

Digitized by

Google

58 RBVUB DBS PATOIS

0 le daitô se gran rôsÂre Périé Dée et médité.

27

Sas chèfe tamwô d'ène saigeasse

Si khtarque aimeu tan de dongé,

D'ène vertu que ne pié ne lasse,

Li dôn'te in totÂle congé.

Di service di ra t'a quite f

bwô militaire que t'a,

srô ca in miô ermite ;

c te fàre sain ai tai velôta. »

28

D6 piaihan ôrdônance Dènaue dan qu'el n*i eusse dra, El rkénô lai providence Que le mwône sêvan sas bwô gra. El rmèkhte duemô sas m&te, Et peu di gélemô aidieu Ai sas pu brauve cômaràte gré de le fon di tieu.

Frère Jeusèphe se rbôte ai mate pour sôrvéquè se père juqu'ai lai mwô.

29

D6 que khu las dou jeûhe el bàhe Père et mère aiprè tan de tô,

26-7. Daitô, epenthèse de ^tïô-avec, ne se dit que de la cause ios- trumentale, et le plus souvent est suivi de la prép. de : aitô se pau- avec son bâton, v. fr. A tout ; s'est conservé dans toutes les provinces. gran rôsâre-le grand rosaire de quinze dizains.

271. Saigeasse-sa^esse^ c'est-à-dire, piété et conduite exemplaires.

27-2. khlarque-ûroiifferme^ inébranlable. Ang\. Starch \ Bvei. Star l; AU. Starck ; fsl. Slyrkia&ïîennxT.

27-5,6,7,8. La tradition a conservé ces paroles comme ayant été dites à peu près textuellement à Frère Joseph, qui fut licencié avant son temps, aussitôt après la guerre anglo-hanovrienne.

Digitized by

Google

r

HINGRE. COMPLAINTE YOSOIENNE 59

On le voit, avec son grand rosaire^ Prier Dieu H méditer.

27

Ses chefs témoins d'une sagesse

Si inébranlable parmi tant de dangers,

D'une vertu que rien ne plie ni ne lasse ^

Lui donnent un total congé.

c Du service du roi tu es quitte.

ff Tout bon militaire que tu es,

c Tu serais encore meilleur ermite ;

M Va te faire sain à ta volonté.

28

Dans leur gracieuse ordonnance

Donnée avant qu'il n'y ait droit,

Il reconnaît la providence

Qui le mène suivant son bon gré.

Il remercie dûment ses chefs (m. à m. maîtres)

Et puis dit gaiement adieu

A ses plus honnêtes camarades

Très en regret de lui dans le fond du ccmr.

Fr. Joseph se remet en service pour fournir de quoi vivre à son père jusqu'à la mort.

29

Quand sur les deux joues il baise Père et mère après tant de temps,

28-1,2. Le service des miliciens était ordinairement de six années ; Fr. Joseph fut congédié par faveur au bout de (rois.

28-4. Sas bwôgra-ses bons grés; on emploie aussi le singulier, comme en français.

28-8. Gr^qui reerette une personne, une chose éloignée, perdue ; invar, au féminin. Il est d'une foule de langues indo-européennes. Subst. Gré-regret.

29-1. 7fi^-quand, m. k m., dés que; on dit aussi Da que, et le simple da. Dkm-deux, fait douse devant une voyelle, et dousse pris ab* solument. JeUhe^pue ; B. lat. Geusia.

Digitized by

Google

CO nSVOB DBS PATOIS

Ine èf an se se pu d'àhe ;

Ça-z-eû leû ai Lômontô,

que Piére-Jôsë vené sôrpenre

Las sée mi mwè rèjuyé

Di rwôre tôcwé aussi lenre

Pou lAs piÂre et lôs atdié.

30

Fran di service ai lai gàre. service ai mate ei rprô Pou sôrvéquè se sêlàre Se pore père que ne pu rô. Ai-y-in brauve ôme Citôre Échat le bwônoûre de i'awé. Ça se dèré mate bai khu tierre. Et pou n'eukhi dose mwé.

3i

Tiànê ta déveni ciéne ; ramela et ca de seufri El avî sai mesure tôte piéne ; El ne dagé pu wau de meûri. Sai peurmëre fôme i cèmetêre L'aitôdi ja depeu déhe an; Conte lée 5 le béton jêre Pou dreumi le som di gongan.

29-6. S^-sien, sienne ; de même mée-mien, tée-iien ; on a aussi adopté la forme française, laquelle répond à Tall. mein, dein^ sein, tanais que la patoise répond au latin ntéiu, tûns, sûus.

29-7. Tôcwé'\.ou}o\ir?>, est en réalité tout-coup, comme le Narb, Toui'Cop ; on devrait régulièrement dire Tôctob.

29-8.Pwre-plaire,se prend encore plus souvent à l'actif qu*au neutre.

30-3. Sort'^tié-sustenter, défrayer comme par survivance. V. fr. Sorvisquer (= sorviqué).

30-5. Cti^r^-Citers, commune des environs de Lomont.

30-7. Bai khu tierre- m. à m. bas sur terre, formule correspondante à celle de Hau i ciéle haut au ciel ; les adj. 6ai-bas et /tau-haut ont être amenés par le geste qu^ils accompagnent.

Digitized by

Google

HIKQRE. COMPLAINTE VOSGIENNE 61

Vn enfant ne se sent plus (Taise;

Cela eut lieu à Lomontot

Lorsque Pierre-Joseph vint surprendre

Les siens non moins réjouis

De le revoir toujours aussi tendrement disposé

Pour leur plaire et les aider.

30

Affranchi du service à la guerre,

Le service à maître il reprend

Pour sustenter de son salaire

Son pauvre père qui ne fait plus rien.

A un brave homme de Citers

Echoit le bonheur de Favoir.

C'est son dernier nuûtre (bas) sur terre.

Et pour en soHir dans douze mois.

Si

Etienne était devenu tout décrépi et languissant ;

De prendre peine et de souffrir

Il avait sa mesure toute pleine ;

// ne tarda plus guère de mourir.

Sa première femme au cimetière

L'attendait déjà depuis dix ans.

A côté d'elle on le mit coucher

Pour dormir le sommeil de la mort.

30-8. Ifto^mois, comme fwè'foij fois ; tr^-vois^voit ; ptc^-poix, poil» poids, pois, etc.

31-1. CUfée-lhugaissiLni ei près de mourir. Bret. clen, clan, clin; elenved, clenuet-mB.Mie.

31-7. 0 lebôton-on le mirent, pour: on le mit. 0-on veut le verbe à la 3* pers. du ptur. quand celle-ci sonne on.

31-8. som di gongan-le sommeil du glas funèbre. Gongan est l'onomatopée de la sonnerie pour les morts ; c'est la berceuse chantée par les cloches pour endormir les morts dans la tombe ; de là, som di jfon^/in-sommeil du glas funèbre, Pètu di gongan-creux (Tossej du glas funèbre.

Digitized by

Google

62 REVUE DBS PATOIS

32

Lai Tue das ôsse Anne-Gailltne se bw6 rmue aukhtaa le tien QaéTreu lai mwô sôryéntne M&que auprôme, ou niea. larme el airôse lai tète È lai tenan aute sas dou main, c I te wadrà, qa*el di, pou m'ête ff Insi qu'ène érlique sain ! n

M6 que PiéreJôsê Formé se bote ermite, et qu'el vie peur- mêrmô s*aijêre î Mèni, et peu qu'el wandèle ai Bussan.

33

El ne pemi mi lai parole :

c te fàre sain m6 que te vouré *

Pou ène mèchauquS fafiôle,

D'in rûheû legé dtrë.

c C'a ciéte, qu'el posse, Dée lé-môme,

c Que te heuche ai lai vr& sainteté.

Dée di tô-t-ai-y-aume ;

c Ai ti d'6 f&re ène virtè. t

34

Note Seigneure pr5 se pu hau r&me, Face qu'el ieu-t-ète biè khcoûta,

32-1 . Las d$$e Anne-Caitline : le aom du possesseur suivant celai de robjel possédé oe prend pas la prép. de quand il est nom propre.

32-i. ta nieu de tout nouveau, au lieu de tout de nauveoM ; Mais on pourrait dire de nôve, comme en français.

32-7,8. Cette tête chérie et vénérable fut pour Fr. Joseph un véri- table trésor dont il ne se sépara jamais. Elle se voit encore à rermi- tage de Ventron.

Tf'atu/tf^-changer, transporter; et neutral., changer de domicile, transporter ailleurs ses pénates; changer de maison, en parlant d*un domestique. Comt., Porr., \andelé-se rendre &. . .; AU. Wandeln.

33-1. P^mi-prenait ; inf. penre; ind, pr. t pemé, pré, el pré; fut., 1 para; part.^ pW, the.

33-2. Mèchauque-(ne) me chaut quel; subst., Mècluiuqué{né) me chaut quoi,; adv. de mode, mèthauquemô'(ne) me chaut comment ;

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLAINTE YOS0IBNNS 63

32

La vue des osêemenU d'Anne-Catherine

De son bon fils émeut autant le cœur

Que ferait la mort survenue

Seulement à cette heure mime^ ou tout de nouveau.

De larmes il arrose la tête

En la tenant entre ses deux mains,

c Je te garderait dit-il, pour m'êlre

« Comme une relique de saint, »

Comment Pierre-Joseph Formel se met ermite^ et quUl vient tabord se fixer au Ménilf et puis qu'il se transporte à Bussang.

33

Il ne prenait pas la parole :

I Va te faire saint comme tu voudras

Pour une je ne sais quelle faribole,

D* un gai farceur le léger propos,

« C'est certes, pense-t-iL Dieu lui-même^

« Qui t'appelle à la vraie sainteté ;

« Dieu ne dit i*ien tout à l'aventure ;

« A toi d'en faire une vérité, »

34

Notre Seigneur prend sa plus haute voiXy Parce qu'il veut être bien écoulé^

adv. de lieu, fn^(;/iatt2£;ar(m (ne) me chaut où, c'est à-dire, vers ; la particule ne a disparu dans le pronom me. Fa/i2)/f-fanbole, parole en Tair, insignifiante. V. fr. Fafellue ; Engad. Faviola,

33-4. A4Aèô etotf'goguenard et plaisantin. V. fr. (H. de Valenc.) enruAtr-reodre goguenard et entreprenant. Diri-dire, propos ; ▼. fr. DUerel.

33-6. Heuché-^pDéier, prend beaucoup de formes dans le ▼. fr. et dans les divers dialectes provinciaux.

33-7. Tô-t-ai-y-aume-ioui à conjecture, sans précision, sans réflexion sans direction, sans raison, ilum^-appréciation, estimation, conjec- ture ; Attffia-supputer, présumer ; El n'ié pwà d'aume ai lé, ai çou qu*el (il il n'y a pas à faire fond sur lui, sur ce qu*il dit, c'est un homme qui açit, qui parle tout à Taventure

34-1. fbtiTi^-voix, timbre de voix, puissance de la voix. Sur ce rad., le fr. a formé ramage, que notre patois n*a pas.

Digitized by

Google

64 REVUE DES PATOIS

Pou nos hwa de sauva note &me E' tônan le rèkhe cota. Jeusèphe é l'auhôce et le cœure, Mêtnan que se vie père a mwô, sêre tô-t-ai lai rigueure In aussi jeute que fw5.

85

Aibandnan sé-n-iritaige Et que qu*el eusse, ai sai kheu, poutan pou baugaige Qu'in live, ène ieuge, in bondieu^ Ëne tête mwô, in rôsàre ; S5 maule arou di londmain, Libre et gàe qu'in ouhê de Tare, El pr5 se viô dewa nos montain.

36

El vie di peurmé s'aijêre Khu lai paroisse di Mèni, M& pou cwôran nala blêre Pu oute lai cwache se bwô ni. E rqwéyan d5 lai contraue Aque ai se-n-aub6ce, el é vu Ene cbaipèle mau rècoutraue Kbu lai cômûne DèmVu.

37

Ma, qu'el ne pwaulésse ai pwakhéne, Surtou qu'el ne démandésse rè,

34-3. Hwa-cnev; ihwé, houe, el houe, etc. imp. t hwée ; fut., i houerâ,

34-5. i4u/(ôc^-aisance, facilité ; pièce d'habitation.

35-4. Bomft^tf crucifix ; c*estle seul terme propre; Crucifi oa CrisU est du néologisme.

35-6. Mau/e-mauvaise, maie, ne se dit plus qu*en composition. i4roti-inquiétude, se prend toujours pour une crainte, une sollicitude pénible. V.fr. Aroue; Lat. Auguriumf

36-1. Di pu^tw^-premièrement, du premier. S'at/^r^-s'abattre ; se poser pour gfter.

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLAINTE VOSGIENNB 65

Pour nous crier de sauver notre âme,

En tournant le reste de côté.

Joseph a la facilité d le cceur^

Maintenant que son vieux père est mort,

De suivre tout à la rigueur.

Un mot aussi juste que fort,

35

Abandonnant son héritage.

Et quoi (que ce soit) qu'il ait, à sa sœur ;

Ne portant pour tout bagage

Qu'un livre, une vierge, un crucifix.

Une tête de mort, un rosaire ;

Sans pénible sollicitude du lendemain^

Libre et gai comme un oiseau de Vair,

Il pi^end son vol vers nos montagnes.

36

Il vient tout d^ abord se poser et se fixer Sur la paroisse du Ménily Mais pour bientôt aller choisir Plus outre la cachette de son bon nid. En cherchant dans la contrée Quelque chose à sa convenance, il a vu Une chapelle mal entretenue Sur la commune de Demrupt.

37

Mais, qu'il ne parle à personne. Surtout qu'il ne dem^ande rien,

36-2. Le MéDil, près de Bamonchamp, paroisse composée des deux communes du Ménil et de Demrupt.

36-3. Cwôran-bienlôt, c'est à dire, courant, encourant. V. Ir. Tôt curant. Tôt tatani.

36-4. bmà nîAe bon nid, le petit coin l'on se trouve tout-à- fait tranquille et à l'aise.

31-i. Pwakhêne-per^onne, n'est que pronom. Mess., Péclioune; Champ., Petchoune, Pessunne; Wall., Pechaune.

RBV. D. PATOIB. 5

Digitized by

Google

66 RBVOB DBS PATOIS

Dépcu ja dousse ou trô semaine, Coula se nnwarque et sôrprô. le monde s'aijàle et grauhèle Ai la vue Tètraingé Énasa d6 sai chaipèle, S5 prêque jémâ b bougé.

38

Wa le t5-la ce ne ta mi rare

wôre cromié das bérgan.

Pou cè-ci, r6 de meu ai f&re

Que de s'5 dèneûkhenè tô-de-gran.

I dayè 5 denon l'èchàge

Di khcoûre et dl dèganda.

Mi s5 khcrainche, ma sô-s-aid&ge,

gran cwô feu hasarda.

39

vie soudàre é deû rire

È lôs wayan si khpèvreû ;

, « Ma tan vite et s5 dtre

pore novice vende leû. . Ai lai waude-Dée else rbéte Pou nala pwa dekhu las hau Juqu*ai de Tante cota de Fôrgôte Trôva in pu khûre eutau.

M5 que Frère Jeusèphe passé dousse ou trôhe an d6-d-ène heute et in khébe bô, khu lai haute montain aute Bussan et Vètron.

37-5. Avd/i-mettre en éveil et étonner. V. fr. Galtr, Agalir» Laogd., £fi;otte/ia étourdir ; £n;aouri étonné, éperdu. Gra«/i^/a-gazouiller, murmurer, jaser, caqueter. Langd., Grajel(U' ; Comt., GrezU; Engi L, Carschlar.

37-7, S'énasa-se blottir et rester immobile. Rad. As^-ruche < j- beilles.

38-2. Cràmié {té crômieyAWev et venir par circuits, par détot -s. V, fr., Lorr., Acramier, Ewcr^t^-entortiller.

38-5. Dayi^-crieur public, celui qui proclame les loie^ les arrêts, e. V. fr. Dayer-assembiée ; Lorr. Daitileur-crieur, Dot/^-proclani *;

Digitized by

Google

HINGRE. —COMPLAINTE VOSGIENNB 67

Depuis déjà deux ou trois semaines,

Cela se remarque et surprend.

Tout le monde prend F éveil et jase

A la vue de l'oranger

Blotti dans sa chapelle

Sans presque jamais en bouger.

38

Vers ce temps-là, ce n'était pas rare Devoir circuler des brigands. Pour celui-ci rien de mieux à faire Que de s'en débarrasser immédiatement. Au crieur officiel on donna la commission De le secouer H de le faire déguerpir. Non sans crainte^ mais sans retard Le grand coup fut hasardé.

39

L'ancien soldat à (manqué de) rire

En les voyant si peureux ;

Mais bien vite et sans mot dire

Le pauvre novice vide le lieu.

A la garde de Dieu il se remet

Pour (Mer par dessus Us hauts (soumets)

Jusqu'au delà de Forgoutte

Trouver un plus sûr logis.

Comment Fr. Joseph passa deux ou trois années dans une hutte d un bois creux^ sur la haute montagne entre Bussang et Yen- tron.

Basq. Dda-proclamatioD, fonction d'avocat, etc. En voulant parler français, on traduisait Dayè par Doyen (dèyen).

38-7. Khcrainche-api^téheïïsïofï ; ibAcratTi^/i^-craindre, appréhender, marcher en clopinant par crainte de la douleur ; V. fr. Crainser-îrls- onner, se crisper ; Ital. Sgranchiare.

39-1 KtV-vieux, est très-souvent synonyme d'ancien^

39-2 Khpèvreû, eiî<e-peureux ; Itaf. Spauroso ; Lat. Expavére.

39-3. Tan vtV^-bien vite, m. à m. tant vite, le plus vite possible.

39-5. Waude-Dëe'girde de Dieu ; entre de un. de Wande^eid initial le Dée, la préposition de s*efTace ordinairement.

39-6. Las hau-les hauteurs, les plus hauts sommets des montagnes.

Digitized by

Google

68 RBYUB DES PATOIS

40

Grâce ai Dée 1 D5-d-ène ékhpwakhe Que pwakhène n'i bôie las pié, El sré cwaché si d'aifwakhe Qu'5 ne varon pu le harboûssié. S'i càsè, ç'a-t-ène aifâre Que ne pieu mi trô aibaubi L'ôme eusè de jêre, ai lai g&re, Emeu le leû das gran baivi.

41

Dan tôte auie chose el s'èkhègne lova et d'airôgé, Aitô de lai môsse et das frôgne, Ene baie ronde heute pou se logé. Et pou se mate neû biè khaipe Das mâhe bête et di grô fra, El chave in tron vie saipe, Qu'el peûsse takhe i-y-5tra.

42

El n'airé pw5 d'aute keuhfne Que cèle das ouhê di cié : Moûre, ambre, amerèle.. neû, fôyîne, Fraîse, bélue et graîne d'ailié ;

40-1. Grâce ai Dée-f^r^ce À Dieu, expression tràs fréquente de con- tenleroent, et de réussite, k^ptcakhe-fourré, comme qui dirait épaisse; prend un é épenthétique quand b mot précédent a sa finale en e muet.

40-3. i4 t/tra/c/i^-attache, solidité; D*a7/trdc/i^-bien, très- bien, très- solidement, beaucoup, etc; Fu^a^Ae- vivacité, feu, action vive, fois ; ^//i£7a/c/i^-attacher fortement; Comt. Fouace; Irl., Feich; Proi Fou(M«i>- beaucoup ; V. fr. S/a6*/ter-attacher, Esp., Fajar (sz fakha Aniçl., Fasten (= fasen),

^0-4. Harboûssié'AèrB.nger sans cesFe, vexer el malmener ; V. f/ar^- fatiguer ; Baûssié est une variante de Boûssa^ un fréquentât d'où Hare-Boussié,

40-6. ffrau^t-effrayer vivement ; le part. prés, adject. Ebaubi s\g

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLAINTE VOSGIENNE 69

40

Grâces à Dieu! dans un fourré

personne ne met les pieds,

Il sera caché si bien

Qu'on ne viendra plus le malmener.

S y caser, c'est une affaire

Qui ne peut pas trop effrayer

L'homme accoutumé de coucher y à la guerre.

Ou cela se trouve de grands espaces de temps

41

Avant tout autre chose il s'empresse D'élever et d'arranger Avec delà mousse et des branches de sapin Une belle ronde hutte pour se loger. Pour être, de nuit, mieux à l'abri Des méchantes bêtes et du gros froid. Il creuse un tronc de vieux sapin, Quil puisse de flanc y entrer.

42

Il naura point d'autre cuisine

Que celle des oiseaux du ciel :

Mures, framboises, merises, noisettes, faine,

Fraises, myrtiles et graines d'alisier ;

(le étonné, stupéfait. Ce mol est usité dans tous les dialectes, môme dans le français moderne.

-40 7. Eusè-êehsihlivié, qui a Vusage.

40-8. £m^u-parmi ; v. fr., Emmi; Emeii le leû-hu beau milieu de la place, l'on se trou v :. //aivi-espace de temps; AU., Ewig-éier- "el : Lat., 6Ki;Mm-durée indéterminée.

41-2. Lôva-lever, se dit spécialement pour la charpente d'un b&ti-

ent.

41-3. Frôgne^bnnche de sapin; v. fr.. Freigne ; il donne plusieurs îrivé» matériels et tropologiques.

41-5. KlMipe-sBMÎ, échappé, A l'abri.

41-8. takhd'ile travers, sur le côté, de flanc ; v. fr. En tasche ; ret., Dastaz.

Digitized by

Google

70 RfiVOB DBS PATOIS

Et seto ca, pwa dekhu lai rcrute Qu*el pieu fâre d5 lai montain, Quique légume et das sache frute Qu'el vireu qwêre è-n-Almain.

43

C'a lai jùne que le raissasie; Lai périére a se-n-autértiè; Pou se rpo de lai neû el vie ; L'aimou de Dée a tertô se biè. Sai bwône, sai vrâ noûritûre, Ç*a lai sainte grÂce di Bon-Dieu Que rèpe sé-n-&me simple et pure. Et de rèj5e keukèle se tieu.

44

El é ca pu d'ène aute sièce Pou ressevi Taidmiran besô Que l'aitatne fÂre pènetôce jô, lai neû, sô. Fasse coudlate, rude ciliée, Chaîne hursiée d'airou piquion, D*in continuèle suplice Rnôvelête khu se côre lai Paussion.

45

El ne saireu f&re se gémw5ge Qu*el ne dèkh5désse ai Bussan.

42 5. Bcrute-recrue, récolte, bénéfice, gain.

42-7. 5a, ache-sec ; khâ, âkhe-sec et friable, aride, tout-à-fiut des- séché pax la chaleur.

42-8. i4Imatn- Allemagne, c'est-à-dire, Alsace, ou pays de langue allemande en j^énéral. La forme Almain correspond exactement & celle de Ifon^ain-montagne.

43 3. Vie (té vie)- veiller, faire la veille de prière ou de charité^ pour toute autre espèce de veille on dit Loûrié {té loûrie), rad, Loûre-veïMée.

43-8. Bèfoe grande joie ; subst. de Rèjuyé-Tèiomv. Keukelé (té keu-

Digitized by

Google

HINORE. COIfPLAINTB VOSOIBNNB 71

Et petd-étre encore^ far dessus le produit Qu'il peut (se) faire dans la forH, Quelques légumes^ et des fruits secs Qu'il irait chercher en Alsace.

43

C'est le jeûne qui leyassasie;

La prière est son entretien ;

Pour son repos de la nuit il veille ;

V amour de Dieu est tout son bien.

Sa bonne, sa vraie nourriture.

C'est la sainte grâce du bon Dieu

Qui remplit son âme simple et pure

Et de joie comble délicieusement son cœur.

44

n a encore plus iune autre industrie

Pour assouvir le merveilleux besoin

Qui le presse de faire pénitence

Le jour y la nuit, de toute façon.

Verge (faisceau) de cordelettes, rude cilice,

Chaine hérissée d'affreux aiguillons,

D'un continuel supplice

Sur son corps renouvelaient la Passion.

45

Il ne saurait faire son dimanche Qu'il ne descende à Bufsang.

kèleyremplÏT délicieusemcot. Langd. Acoucoulat. V fr. Gogue-meis recherehés ; Goguelu-gros et gras, dodu.

44-1. Siôce est le même terme que science, mais se prend dans sens plus restreint de moyen habile, stratagème, secret pratique.

44-2. i4idmtran-admirable ; Aidmirè'émerveiWè.

44-4. Sôsens, manière, côté, façon, direction.

446. Fasse-yerge. V. fr. Faisse. Esp. Haz. B. lat. Fassium. Lat. ^ascis. Fasse cou/f/a^^-discipline.

45-1. G^mtix5^e-dimanche ; on dit également Gémwôn'ge, Diémôge, Hémàn*ge.

Digitized by

Google

72 REVUE DES PATOIS

Ma d6 le vouyaige el s'airôge

Pou s'èkhquivè das passan.

El demoûre, gran de lai jôDaue,

I môté khtêle qu'in stAtu ;

Et khu le ta, pwa das tônaue

El rgaigne è cwache se rètu.

46

El prô waude que sas manière faiste ai hmeûre las sôpcion ; même parmeu sas périére N'aitîre khu l'ailenlion. n'a mi, qu'ô pôsse, in père, MA putô in saiquê senau Qu'é le monde è ha et se bore Ënaiprêqu^que raibêgau

47

Foû ? wée, i fau de nos aute I Lai folie que sauve las sain, C'a, gaige ! ène rôhon pu haute Que cèle que pié las mondain. pu eûrou ce bai monde, C'a ce que tona dèyé ; D5 lai lai pu parfonde El khae ja las j5e di cié.

48

Ma soin qu'el seûsse i mate mare l'eu cworan sara

45-5. Le gran\e long.. En bressau, long ne se dit que gran, anle.

45 6 khlèle-sWencieux et immobile; il veut dire encore probe, non voleur. AH. Sh7 silencieux ; Stehlen-dérober,

45-8. Rètu asile, retraite, refuge. Angl. Tattoo-veinxie, Kymr. Tu cacher.

46-2, Sôpcion, est du féminin. Hmeûre- h\re commencer, mettre mouvement. Lat. Emovére,

46 6, Saigi^']e ne sais quel, abrév. de I-ne-sai-que également usi Sai^w? prend le pronom in-un, in saique, l'on peut voir i-ne^Boi-qt

Digitized by

Google

HINGRE. -* COMPLAINTE VOSGIENNE 73

Mais dans le trajet il s'arrange Pour f esquiver des passants. Il demeure le long de la journée A l'église tranquille comme une statue. Et sur le soir par des voies détournées Il regagne en cachette son asile.

46

Il prend garde que ses manières

Ne fassent naître et circuler les soupçons.

Rien même dans ses prières

N'attire sur lui Vattention.

Ce n'est pas ce) qu'on pense^ un pauvre.

Mais plutôt un je ne sais quel original

Qui a le monde en haine et le houde

A la suite de quelque pénible revers.

47

Fou ? oui. au faux sentiment de nous autres!

La folie qui sauve les saints

C'est sans doute une raison plus haute

Que celle qui perd les mondains.

Le plus heureux de ce bas monde.,

C'est c^elui qui l'a tout*né derrière ;

Dans la paix (a plus profonde

Il goûte déjà les joies du ciel.

48

Mais tel soin qu'il sache y mettre Le maire l'eut bientôt mis en demeure

tout simplement, ^nau- un peu fou, bizarre, qui s'applique en origi- * \ des œuvres d^art sans profit. i-7. Bora-bouder. Ital. ^oriare-s'enorgueillir ; Irl. Borr- orgueil ; r'flfii-s'enfler.

7-1. Foû n'a pour féminin que sàte. 7-3. Gaige î'gSLf^e ! n'est-ce pas?.cerlainemeot ! -4. Piédepevdre, transforme son radical en be quand celui-ci n'a ! !*accent tonique: nos bedô-nous perdons, i bedée-'^e perdais ; elle é-eWe perdit, etc. -8. «Aay^essayer, goûter. On dit également ^Âr^ay^.

Digitized by

Google

74 REVUS PBS PATOIS

se fàre ai knôkhô tiaikhe et nate,

Ou ne jéin& pu se môtra.

El rvé d5 se leû ène èpôce^

Et peu rviè duemô sôti

Das bwè paupié rkèn'khôce

Qu'è dra 5 li rèpêti.

48-2. Sarà'Sener^ veut dire encore sommer, mettre en demeure. 48-5. Se leU'Son lieu natal. EpôcCf s. f., espace, qui ne se dit guère que de la durée. 48-6. 5^h'-muni, assorti^ pourvu»

Digitized by

Google

HINGRE. GOMPLA.INTB VOSGIENNB 75

De faire connaître clair d net,

Ou de ne plus jamais se montrer ^

Il retourne dans son lieu natal un espace de temps,

Et puis revient duement muni

Des bons papiers propres à le faire recownaitre

Qu'en droit on lui réclamait.

(A suivre)

HiNORE.

48-7. Paupté rkèn'khàce, m. à m. papiers de reconnaissance, pour reconnaître l'identité de Quelqu'un. 48-8. H^ptf^^repéter, veut aire surtout réclamer.

Digitized by

Google

1

ETUDE SUR LE PATOIS DU BOCAGE VIROIS SEPTENTRIONAL.

Le petit travail qui suit m'a été adressé, il y a sept ans, par M. Morice, instituteur communal au Mesnil- Auzouf (Calvados), alors que je faisais mon enquête sur Les caractères et t extension du patois normand; il me frappa par l'eiicactitude des faits qui y sont signalés et par les aptitudes linguistiques qu'il révèle chez son au- teur .On peut le considérer comme donnant une idée juste et suffisamment complète du parler populaire de la par- tie septentrionale du Bocage virois. Il montre donc que sans préparation spéciale et en se bornant à noter scru- puleusement et fidèlement les sons, il est possible de faire la phonétique d'un patois, â ce titre il m'a paru digne d'être publié.

Je n'ai trouvé qu'une lacune véritable dans c«3 travail; il ne parle pas du changement de ce^ ci en che, chi, qu'on rencontre cependant dans certains mots comme cauchon, cauchetle. Il présentait un certain nombre de redites ; je les ai fait disparaître, ainsi que deux ou trois confusions; j'ai ajouté quelques notes pour signaler des lacunes ou éclaircir des points obscurs ; j'ai aussi effacé quelques exemples qui m'ont paru douteux ou inutiles et changé Tordre ou la disposition de deux ou trois paragraphes. C'est dire qu'il fallait peu de modifi- cations pour rendre cette étude presque irréprochable ; leur petit nombre est la meilleure preuve de sa valeur réelle.

Charles Joret.

Digitized by

Google

MORICE. PA.T01S DU BOCAGE VIROIS

77

A MESNIL-AUZOUF, ON DIT;

é(i),è

pour oi ou oy.

Yée

» voir ou vois.

véyons

» voyons.

pour doit ou dot'gt.

véyous

» voyez-vous.

moi.

voulé

» vouloir, etc.

mée

mois.

toi.

se

soi.

qu ou

k pour cil.

/btfdansmafé.

ma foi].

arquet

pour archet.

fré

fioid.

camp

» champ.

adré

adi'oit.

ca

» chat.

apercévé

apercevoir.

canevire

» ehènevière.

avène

avoine.

cambre

» chanvre.

avé

avoir.

caôffé

> dhauffer.

assée

asseoir.

ca<!)dron

chaudron.

besson (2)

boisson.

caôsse

» chausse.

hère

boire.

caOchon

» chausson.

crére

croire.

caôchette

» chaussette.

croire

croître.

faôqui

» faucher.

de que

de quoi.

queù

» chez.

être

étroit.

queû nous

» chez nous.

endré

endrott.

quien

» chien.

étéle

étoile.

quièvre

» chèvre.

ercévé

reteooir.

quéruo

» charrue.

pée

pois.

quérette

» charrette.

pétrenne

poitrine.

querpcnti

charpentier.

pesson

potsson.

quône

» chêne.

père

poire.

quainne

» chaîne.

péri

poirier.

qu 'mince

» chemise.

pré

poiré.

quérouagne

» charogne.

que

quoi.

équicllc

> échelle.

sécante

soixante.

équelon

» échelon.

se

soif.

perque

» perche.

se savé

soir, savoir.

perqui bùquetle

» percher. . bûchette.

léle

toile.

terbùqui

» trébucher.

fli

toilier.

terbuquet

> trébuchuet.

véture

voiture.

branque

» bi'anche.

vésin

voisin.

banque

» hanche, eic.{3)

1. Au lieu de é il faut plutôt, à la fin des mots, un e intermédiaire entrée muet et è ouvert.

2. On s'attendrait à la ibrme béckon qu'on rencontre dans le Bessin et le Cotentin ; mais le patois du Bocage a déjà s(s) pour ce (i) comme en Traoçais. On trouvera aussi plus loin caôsse, il est vrai, k côté de caôclion, caôchelte.

3. Il manque ici un chapitre sur ch pour ç, s français, forme qu'on rencontre parfois, on vient de le voir au milieu des mots, mais dont je r/ai pas d'exemple au commencement ; c'est peut-élro pour cela que M. Morice ne l'a pas notée.

Digitized by

Google

78

RBVXTB DES PA.TOIS

gue pour j.

guerbe poapj«r6e.

gambe » jambe,

guéret » jarret.

gante > jante, etc.

ao pour eau.

pour au.

siaô > êeau.

riaô » l'eau.

pîaô » ««au

biaô * oeau*

biaôcou > 6eai«eotfp.

viaô > oeatc.

jaône > jaune.

saôce » «atice.

épaôle » épaule, etc.

é pour eau final.

agné

bauQé

coûté

chape

gâté

marte

mante

ouaizé

russe

tore

tropé

tonné (4)

pour agneau.

> banneau. » couteau. » chapeau. » poteau.

> marteau. » manteau. * ot'seau.

> ntfMeati. » toureau.

» troupeau.

> tonneau, etc.

à pour au, aux, aud.

ch&

h&

s&

crap&

cisià

ch>à

chapià

martîÀ

toriÀ

pour chaud.

haut.

» /aux.

» saule,

» crapaud.

» ciseaux,

> e/^et>auff.

» efcapeauo?.

» marteaux.

» taureauj;

pour oir.

arrosoû pour arrosoir.

battoû > battoir.

démôloû > démêloir.

entonnoû » entonnoir,

éteignoû i étei^noir.

saloû > satotr, etc.

OU8 pour TOUS.

dépêchons pour dèpkhez-vms. hfttous > hâtez-vous.

▼'•eus > venez-vous.

Téyous > voffez-vous.

trouvons > IrvwMS-cottC

kérious » croyes-vom^ëL,

Suppression de la coBSonne finale.

hopita

chva

camava

ma

mié

miche

noé

se

fi

sui

du

mu

su

dormi

fini

T'ni

sali

pour hôpital.

> chival.

» camefoal.

» mal.

> miel.

» miehel.

» nàèl.

> sel,

» fil.

» suif,

» dur.

> mtlr.

«ur (aigre).

» dormir.

» finir.

» centr

et de même pour tous verbes en ir.

i pour er ou é (5).

à l'infinitif et au participe pas- sé des verbes de la lr« con- jugaison.

4. Il semble qu'il faudrait plutM touné.

5. Il faudrait dire ier ou ié, car les verbes qui suivent^ont en ité leur infloitif et leur participe, ce que n*a pas remarqué M. Moi (e, respectivement en ier et ié^ ainsi laissier, cnerchié, etc.

Digitized by

Google

MORIGK. PATOIS DU BOCAGE YIROIS

79

aitaqui pour

épelogui

faôqui

r'cherchi

penchi

apperchi

laissi

bllaissi

adersi

harangaî

distingni

embarçiui

aitaqui

travailli

habilli

étranllife;

agaci

annoDci

arrançi

changi

poi-i

cherchi

changi

corrigi

i pour er.

méti

poli

horlogi

écoli

ouvri

boulangi

bergi

monni

cordonni

osi

gosi

coUi

escali

guerai

pani

papi

chandeli

pi

cuilli

chi

permi

demi

(Utaeher ou at- taquer], éplucher, faucher, rechercher, pencher, approcher, lauser, blesser, adresser, haranguer, distinguer, embarquer, attaquer, travailler, habiller, étrangler, agacer, annoncer, arranger, changer, payer, cherché, changé corrtgé, etc.

ier^ ien.

pour métier, potier, horloger, écolier ouvrier', boulanger, berger, meunier, cordonnier, osier, gosier, collier, escalier, grenier, panier, papier, chandelier, pied, cuiller, chier, cher, premier, dernier.

bi combi

> bien.

> combien^ etc.

ire pour ière..

soupire

cafetire

couturire

dérire

Tolire

écolire

tabatire

barrire

caruassire

pour soupière.

> cafetière.

9 couturière,

» derrière,

> volièi*e, 9 écolière, tabatière » barrière.

» camassièrcyel^.

ie pour ée.

dragie

boucbie

branquie

kérouisic

fricassie

onilie

aragnie

coucbie

laissie

changie

embarquie

pour

dragée.

bouchée.

branchée.

croisée.

fricassée

onglée,

araianée.

couchée.

laissée.

changée.

embarquée.

eu pour eur.

batteû

couYreû

faucheû

relieû

tanneû

moqueû

trompeû

leû

pour batteur.

> couvrir. » faucheur. » relieur.

tanneur,

> moqueur. » trompeur. » leur, etc.

Ime pour ième.

deuzime troislme

Suatérime ixtme quinztme quarantlme

pour deuxième. » troisième. f quatrième.

> aixième.

> quinzième, quarantième.

Il représente ici, comme plus loin, l mouillé ; dans le patois du Bessin, au lieu de élranlli, on dit étrangi, avec chute de 17, tandis que dans ëtranUi^ il y a eu chute du g.

Digitized by

Google _

80

REVUE DES PATOIS

n

in pour i ou ins pour ig

mins minse lain-me que-min se lapin- ne racîn>ne t«rrin-ne ain-né

fȎtrin-ne in-gne min-ne

pour mts. » mise, » lime,

eliemise,

lapine.

racine.

terrine,

aine.

ntrine. ^ne. tnine.

ieUy i ou u pour ui.

nieu

min-nîeu sieuvant nieure iiculc relieure (?) gueusse g]]ieu ou llieu

pi

appié essié (?) ennué

pour

nuit.

minuit,

suivant,

nuire,

tuile.

reluire,

cuisse.

glui.

puits,

appuyer*

essuyer.

ennuyer, etc.

6 pour où.

crôte pour croûte, crôton » croiUon.

brôter » brouter.

» joue, etc.

er pour re.

ergaiQ

erbut

erpos

ertourné

ercherché

ercévé

erfaire

pour regatn.

» rebut.

» repos.

» retourner.

» rechercher,

» recevoir,

» refaire, etc.

eu pour VLf el, ou.

plleurae pour plume,

plleumage » plumage.

voleuine » volume.

leune » lune,

feumi » fumier.

légueume > légume,

queuque > quelque,

reùe (8] » roue.

ueu, ue pour eu, ieu. bueurre pour beurre,

les groupes dans les pa

. 3ocago est ailé plus 1

que ces derniers; dans le groupe gl, l'explosive est tombée et il d

resté que 17 mouillé, tout comme dans l'espagnol llano de piano,

8. Dans le patois du Bessin et de la Plaine de Gaen on dit

11 mouillées pour 1 simple, au commencement et au mi- lieu des mots (7).

blleu

bllé

bilan

bllo

bllon

elle

elle

cllérement

cllenche

cllô ou llô

éclléré

fllambé

fllétri

filée

verllà

llané

lland

lieu

llace

onllie

pilant

pliante

pllaindre

pllanche

pllanchi

pllafon

pllàtre

plleuré

pi lai si

pli ace

pliât

slluffé

sllouffé

llerce

pour bleu, blé.

blanc.

bloc,

blond.

clef.

clair.

clairement.

clenche,

clos.

éclairer.

flamber.

flétrir.

fléau,

verglas.

glaner.

gland.

glui.

glace.

onglée.

plant,

planter.

plaindre.

planche.

plancher.

plafond.

plâtre.

pleurer.

plaisir.

place.

plat.

siffler.

soufAer,

cercle.

7. Il s'agit du changement de / en //(mouillé) dans cK fif gl; plj changement qu'on rencontre également ( du Bessin et du Colenlin ; mais le patois du Bocage es

Digitized by

Google

MORIGE. PATOIS DU BOGAiJE VIROIS

81

fueille efTueilli saeu vueû

feuille, effeuiller, seuil [9]. [10].

» vieux

bep pour br. oer pour cp. fr pour fer.— guer pour gr. per pour pp. ter pour tp. pel pour pi. bel pour bL

berielle

bérioche

berbis

bérouette

bérière

cabériolet

catervin

sttkérier

catérlme

dersi

derlin.

venderdi

éterne

éterné

fériand

fôriandise

férouèse

guériotte.

guernadi

guerdin

guerni

guernouille

gucrzi

kéruel

kéroi

kéroisée

kérion

mékerdi

périère

permi

perzeni

perpos (à)

rapperchi

tcrpi

lérouite

termaine

termue

terpas

terzor

térouéc

téruelle

détéruirc

pour

bretelle,

brioche.

brehU,

brouette.

bruyère.

cabriolet.

quatre-vingts.

sucrier.

quatrième.

dresser.

drelin,

veyidredi.

étrennes

etrenner,

friand.

friandise.

fraise.

gnotte.

grenadier.

gredin,

guernier.

grenouille,

grésil,

cruel,

croix,

croisée.

crayon.

mercredi.

prière.

premier.

présent.

propos (à).

rapprocher.

trépied,

truite,

trémaine{trèfle)

trémie.

trépas.

trésor.

trois.

truelle.

détruire.

Insléruirc

oubélié

oubéliette

iabélié

empélié

suppélié

pélié

pélion

» instruire.

> oublier. » oubliette. » tablier.

> employer. » supplier. » plier.

» pltyon, etc.

Contpactions et

m'n pour

m'n éfant

Vn

t'n homme

t'n argent

1 , ej tiens

no

vo

i

i no dit

i no-z aime

vo dites

i mangent

co

Fopmes ou locutions papti- culièpes.

aphépèses.

mon, devant une vovelle. mon enfant, ton.

ton homme, ton argent.

je tiens, nous, vous, il, ils. il nous dit. il nous aime, vous dites. iU mangent, encore.

do

do

itou >

itou »

0 >

0 chante »

0 rit » 0 no-z ennuie »

0 dansent » ol

ol' appelle > ol' emportent»

H >

c'est li >

men >

men kien »

ten »

ten cllou »

leû [z] »

no >

pour avec.

> avec inoi.

> aussi. » moi aussi. elle, elles. » ( lie chante. » elle rit.

elle nous ennuie elles dansent, elle, elles, dev. une voTclle. elle appelle . elles emportent lui.

c*est lui. mon,

mon chien, ton.

ton clou, nous, leur on.

9. Deuil, au contraire, se réduit seulement à deu, sans diphtongai- son d'eu.

iO. Mieux, lui^ n*a pas pour équivalent mueû, mais simplement, meû ; dans le patois du Bessio il s'est réJuit à mû.

REV. D. PATOIS 6

Digitized by

Google

82

REVUE DES PATOIS

j'aTOQS l'disOQS

leû dire leû-z aindi no-z-est no TO di vi-t*en

▼i-t*en do vi-t*en qucu li v'noù-z en do nous

pour nous avons.

» nous disons,

9 leur dire.

È leur aider.

» on est.

» on pous dit.

> viens ou viens fen. » viens avec moi.

> viens chez lui.

venez-vous en avec nous, etc.

Mesnil-Auzouf.

L'instituteur : MORIGB.

Digitized by

Google

r

LE PATOIS NORMAND DE LA HAGUE ET LlIiUX CIRCONVOISINS.

Les habitants de la partie péninsulaire du départe- ment de la Manche et des îles anglo-normandes voisi- nes parlent un langage qui, pour les nuances de la pro- nonciation et le vocabulaire, diffère dlle à île, de can- ton à canton et même de paroisse à paroisse, si bien que les habitués s'y reconnaissent tout de suite, mais qui présente des caractères communs très précis par lesquels il se distingue non seulement du français et du haut normand, mais du bas normand parlé dansTAvran- chin, le Bessin et même la partie méridionale du Co- tentin.

Ce patois suit les lois générales du bas normand à Tendroit dn '* dur et du c doux (cat, chat; chendre^ cendre ; tchieiii, chien) ; les sons oi et ui lui répugnent et il préfère à ces sons les diverses nuances de Ve {mé moi ; fréi froid; péire, poire ; seu, soif, li et ttei, lui, masculin et féminin) etc.

Mais il présente aussi des caractères spéciaux :

1. A côté de ri aigu du français et du haut normand, il emploie un i grave. Il y a entre ces deux i le même rapport qu'entre aigu eiïè grave. Cetf, inconnu au français, est très commun en polonais, il s'écrit y, et en russe, il s'écrit h.

2. A côté de IV gutturale des Parisiens, de IV roulée des Granvillais et des Méridionaux, ce patois possède une r très faible, postdentale, qui s'emploie toujours '"'"tre deux voyelles et souvent ailleurs. Ce son, étran-

.T au français et à l'allemand, est fréquent également ez les Polonais et chez les Russes, entre deux voyel- 3 et ailleurs, comme en baguais. Les Russes appoi- nt cette lettre r molle et la figurent ainsi pb. Dans

Digitized by

Google

84 REVUE DES PATOIS

mon Essai sur le patois de la Hague, je la représente par un r avec point souscrit.

3. Ce langage place souvent après les voyelles et les diphtongues un petit ë enclitique^ qui lui est particu- lier : « amôuë », amour ; « afôuërquieî », aflfourcher.

4. An se prononce tout autrement que en ;

An haguais se prononce comme âo portuguais ; ce son se compose de deux nasales an et on, formant une syllabe unique.

5. i4w,pro venant du latin ou de lallemand au, se pro- nonce en diphtongue, rfow, comme dans ces deux lan- gues^ et jamais o.

6. La plupart des diphtongues sont accentuées sur la première voyelle, comme en allemand, et non sur la seconde comme en français : « fraise », fraise ; « môuëre», mure; « lûëre », lire : « devaldë », descendre, etc.

7. Les dipthongues commençant par i font parfois exception, cet i ne servant que d'une sorte d'appui pour la voyelle, h'i d'appui se place aussi devant les diphtongues, dont il fait des triphtongues ; iàou, eau ; liàon^ lien. Ces mots ne sont que d'une syllabe et Ton y entend les trois voyelles.

8. Mais quelquefois Vi initial est accentué et il se produit alors une triphtongue forte ; lei : trachiei^ cher- cher ; sdongliei, meurtriei : giieiy triei ne forment qu'une «yllabe : Sanglier ^meur trier n'ont eu de même que deux syllabes en français jusqu'au commencement du XVIP siècle. Il est probable qu'à cette époque la prononciation de ces anales se rapprochait de celles qu'elles ont en normand, c'est-à-dire .que Ye, au lieu d'être ouvert, tendait vers T*. Il est à peu près impos- sible en effet de prononcer meurtrier en deux syllabes avec final ouvert.

9. La diphtongue ùë est aussi spéciale à ce patoi Dans son savant ouvrage sur les Caractères et textes sion du patois normand, M. Joret place, par erren notre région parmi celles qui changent o -+- c, ^ +

Digitized by

Google

FLEDRY. LE PATOIS NORMAND DE LA HAGUB 85

(g) w, du latin en iéy iè. Cette transformation est à peu près étrangère à la région ; o -f- c, e-i- g (g) u suivis d'une voyelle, deviennent généralement : « ûè » : OculuSj ûë ;jocus, jûë ; locus^liié ; nocere.niiére ; sequere, sûëre ; légère, lûére, etc. Suivis d'une consonne, ces groupes donnent lieu à des formes variées : pocca, pouque : bocca, bôuëche ; noctem^ niei, etc.

10. L est généralement mouillée après les labiales et souvent après les gutturales ; blleu, bleu : flleu (fa- rine), gllé (gelée de viande), etc. Vers le sud de la ré- gion, cette/ mouillée prend parfois le son qu'elle a à Paris: bieu, fieu, etc.

H. Les mots composés et un peu longs ont généra- lement deux accents, un faible et un fort, comme en allemand ; afôuërquiei (aflFourcher).

Ces caractères et quelques autres de moindre impor- tance sont communs à toute la région insulaire et pé- ninsulaire.

Mais il y a aussi entre les diverses parties de cette région quelques différences notables.

La plus importante repose sur la forme qu'a prise Va latin des infinitifs en are, des participes en atus, des substantifs en atem.

Après une consonne molle, ch, g[i). /(mouillée), cette voyelle est devenue uniformément iei dans toute la région ; « trachfei », chercher, « môuëgfeî, magiei», manger, etc.

Mais après une consonne forte cet a est devenu, sui- vant les pays: ei: «lavëi » (laver); ô,<(lavô)) ;àë, «lavâë», bountei, bountô, bountâë.

La première prononciation est celle d'une toute petite région, qui comprend Jobourg en pleine Hague, et une langue de terre au bord de TOcéan entre Les Pieux et Barneville.

La seconde est celle qu'on entend à l'extrême pointe de la Hague et dans tout le Val de Saire.

Digitized by

Google

86 REVUE DBS PATOIS

La troisième, la plus répandue, règne dans la plus grande partie de la Hague et du Cotentin, et dans les îles anglo-normandes : Aurigny, Serk, Guernesey et Jersey.

Deux de ces prononciations remontent à une époque reculée et ont leurs dates.

La prononciation ei était usuelle au XIIP siècle pro- bablement dans les localités on la rencontre au- jourd'hui. Nous en avons la preuve dans un poème en « Hague langage », sur un thaumaturge du XIIP siè- cle, Thomas Hélie, poème qui a être écrit peu de temps après la mort du personnage. Dans ce poème, tous les mots de la catégorie indiquée sont écrits par ^i: jureir, procur<?ir, nomm^y, sant^y, vilt^y, etc. Cet- te prononciation s'est maintenue dans une petite ré- gion, au milieu de populations qui en ont une autre.

La prononciation des finales susdite en « âë w est attes- tée à une époque plus andienne encore. On la rencon- tre à la fois dans les iles an glo -normandes et la plus grande partie de la péninsule. Or ces îles ont été sé- parées de la France en 1106, et depuis lors leurs rela- tions avec le continent ont é»é sensiblement restrein- tes.

Il n'est pas possible d'admettre que les Haguais, qui n'ont pu imposer leur prononciation à Jobourg,for- mant une enclave au milieu d'eux, aient pu l'imposer aux trois grandes îles dont la mer les sépare ; il n'est nullement admissible non plus que ces îles aient pu l'imposer au continent. Il faut donc admettre que cette prononciation que nous trouvons générale aujourd'hui, était également générale avant la séparation, et qu'elle remonte par conséquent aux premières années de '. langue.

Quant à la prononciation o, je ne connais aucune d te ancienne qui nous la montre en faveur. On coa prend du reste qu'elle a pu facilement sortir de !'<

Digitized by

Google

r

FLEURY. LE PATOIS NORMAND DE LA. HAQUE 87

Dans la partie méridionale de la région, aux environs de la Haye-du-Puits, par exemple Va de « » tend sen- siblement vers 0. Cette même tendance se remarque également chez les paysans des environs de Paris.

Mais cet a qui domine dans la majeure partie de la région, d'où provient-il ?

Va latin, dans les mots en question, est devenu e en français : il est devenu e aussi en certains cas dans no- tre patois ; amare, ^màë ; carruca, qu^ruei, etc. tandis qu'il est resté a dans toutes les autres langues roma- nes. Faut-il admettre que, dans les finales en question, cette voyelle a passé par e. et qu'après être devenue e, elle a eu le temps de devenir a,avantle douzième siècle, bien qu'aucun témoignage précis ne vienne à Tappui ? N'est-il pas plus naturel au contraire d'admetlre quô, dans cette partie isolée delà France du nord, l'a se soit maintenu aussi bien qu'en italien, en provençal, en es- pagnol, en portugais, en roumain et en divers autres patois français ? et qu'il a suivi la règle générale des patois romans au lieu d'entrer dans l'exception du fran- çais du nord ?

Deux influences extérieures ont même contribuer à la conservation de cet a, au moins dans les infinitifs. On a parlé autrefois celtique dans ce pays comme dans le reste de la Gaule. Or la plupart des verbes du bre- ton, héritier du celtique, ont l'infinitif en a.

Les Scandinaves sont venus dans le pays, ofl ils ont laissé leurs traces dans divers noms de lieux et surtout dans cette grande fortification, le Haguedik, dont le sol garde le souvcnir.à défaut de l'histoire.Or la grande majorité des infinitifs suédois est également en a.

On semble donc en droit de conclure : l'a existait ins les infinitifs latins, il existait dans dans le baguais i douzième siècle, on l'y voit figurer encore aujour- tiui ; donc il n'en est jamais sorti. Ce qu'il faudrait expliquer historiquement, ce n'est

Digitized by

Google

1

88 REVUE DBS PATOIS

pas la présence de » àë >, et de « <^ » dans ces finales, c'est celle de ei.

Quoi qu il en soit, ces variétés dans certains détails de prononciation n'ont qu'une importance secondaire dans la constitution du langage. Leur rôle est tout au plus celui des variétés de pelage ou de couleur dans le règne végétal ou animal. Elles n'empêchent pas le pa- tois de la région de former un genre, un genre unique et bien déterminé, dans la famille des patois nor- mands.

Jean Flbury.

St-Pétersbourg, 4/16 décembre 1887.

Digitized by

Google

r

GLOSSAIRE DU PATOIS L'ILE-D'ELLE (VENDÉE)

L'Ile-d'EUe est un pays de Saintonge, ou d'Aunis, dentelle avait toujours fait partie jusqu'en 1791, elle fut détachée par un décret spécial du département de la Charente-Inférieure. Ses relations principales sont encore avec la Saintonge ; les rapports officiels seuls la portent du côté de la Vendée ou du Poitou.

J'indique par « L. F.» M. L. Favre,auteur du Glossaire du Poitou, de la Saintonge et de fAuniSj et par « J.G. » M. Jules Guérin, correcteur à rimprimerie F. Didot, auteur de poésies en patois de Tlle-d'Elle. Je tiens en outre à offrir de vifs remerciements au même M. J. Guérin et à M. Jeanty Billaud le Bourgnassou pour l'aimable concours qu'ils m'ont prêté, en m'indiquant un grand nombre de termes et de significations.

On trouvera quelques indications sur la prononcia- tion page 89, note 1, page 90, n. 1 et 2, page 91, n. 1.

i4.Pron.pers.3« pers.du fém.— Elle. S'emploie au sing, ou auplur. devant une consonne : A vendrai, a vendront. Al se met de- vant une voyelle : Al êrat, al êront. L. F.

Aba d*aive. S. m. Averse.

Abeehai. Y. a. Faire manger.

A^el^aite, S. f. Grande euphorbe.

A 4lonce. S. f. Faiblesse, pâmoison. Chère d'abilonce, tomber de fai- blesse.

A onichulai, ou plus rarement il6atchtt/af (i ). Y . n . Faire la bascule.

[i) Tch rend une palatale légèrement aspirée, qui se produit en ap- p yant la langue sur la racine des dents supérieures, comme le tcha Si usent.

Digitized by

Google

90 REVUE DES PATOIS

Abopèn. s. m. Aubépine.

La fl^ur de Vabopèn

La bâté de ma mie ». (Chamon). Ahotai (S\) S'accroupir. Aboté. Adj. Accroupi. « L'éiion iretouz abotéx dtour d'en béa

▼rèzah de fu. » Abotéa (1). S. m. Bàtardeau, digue.

c Ah t qui me souvèns bai de tos petit batéas,

Dos quenards, dôs foussés, dds pèns, dôz aboiéas, >

(J. G. Aux Nelluats), Aboul^ôdai (S\) V. pron. Se réunir en foule. Abourai, V. a. Mettre une couverture capable de réchauffer ; don- ner de la litière aux bestiaux. c Tchô bUonchè m'aboare

bai. > Abourde. S. f. Béquille. Abourolé, Adj. Couvert de boutons éruptifs. « Mon drôle é tout

abourolé de picote. » Abramai. V. a. Dévorer tout à la fois. Abre, S. m. Arbre.

Abrenoncio ! Exclamation de frayeur, de dégoût. Abriau V. a. Couvrir. Abrial^. S. m. Couverture. Abriqw. S. m. Abri.

« Lés dés me tronsounont ; lés m^ns dons ma belvuze,

I voudrè me mètre à VaJbHque vont. »

(J. G. VHiver), AbuU(mnai{S^,) V. pron.— Prendre du ventre.— t L*é tout abut^aunè^

crère que l'a le caréa. » Aburai. V. n. et a. Couler lentement; décanter doucement un li- quide. — « L'aive chézèt si tèlemont qu*al aburèt dons mon

jagouèt. » Acahami (S\) V. pron. Se courber de vieillesse. « Quème (2)

tch^X orne s'at acabasé depi qui Favè vu. > Acachai» V. a. Presser fortement. Acache, Adj. Pressé. « Tehô pèn et acache. » Acadai (S*) V. pron. Se calmer. t Tchô malon quemoènce à

9*acadai, > Aearôdai {S\) V. pron. Se flétrir. AcMimai. V. a. Abimer, écraser. « Le s'avont jetés su H, e i i-

vontocostm^. »

(1) £eta forment uaediphthoague.

(2) L*acceQl tonique affecte fréquemment l'e muet^ je l'écris dans « cas par : 6.

Digitized by

Google

SIMONNEA.U. GLOSSAIRE DU PATOIS DE l'ILE-D'ELLE 91

Aeoiinai. V. a. Démolir, réduire à rien. Vieilli.

Achalai, V. a. Echauffer.

Aehalai (S*.) V. pron. S'échauffer. « Si Je pérèt s'achalai, le

serët gari on en vire-mèn. > Aduii, V. a. Placer un appât soutenu par une broche. Aeke. S. f. Appât, broche. Aehenau. S. m. Chenal, canal. Aehé{t). S. m. Ver de terre employé pour la pèche.

Dos pibolous alont avec en grou viu bot

Qu'ri dôz achès pre la yremaje. >

(J. G. Aux NelUzais). Achoya (On), Loc.« Rester on œhoya », rester inacheyé. Açhoyai. V. n. Abandonner son nid, son ouvrage. « Si te mes la

mën dons le niq de fcAel ozéa, te feraz achoyai la môre. > Actmontai. V. a. Assaisonner.

Aeotai. V. a. Appuyer. « I se sûr de chère, si te m acote pas. > Aeoichinai, V. a. Gâter par des petits soins. Aeoichinad (S*.) V. pron. S'accoutumer aux petits soins. Acaiemont, S. m. Appui. Acauai. V. a. Attacher à la queue. Acaursé. Adj. Achalandé, accoutumé. < A serètbé ioni accour^aye

6 manège, si al étèt vigilonte. » Acouzinai (S*.) V. pron. « Dos couzèns remés de germèn qui

s'acouzinont pu anit, qau sine ét-ô tchu ? > Aeoyâs. S. m. pi. Corniche d'appui, courant au sommet d'un mur. Acremaù V. a. Recommander. « L'a paz odju l'ënme de s'émoyai

de lés mèndes, i li avè pretont aeremé. > Acremonce. S. f. Injonction. AcrochaL V. a. Enlever, mettre en fuite. « Qu'a venge ïtchi djé

mondai, ol et ma qui l'acrocherai de ma ci^arté ! > Adarai (S'.) V. pron. Se ralentir, rester en arrière. A-de-grou. Adv. Pénible. « G li sera à de-grou, si l'ét gêné de

vivre tout seil. » A-de-mau. Adv. Chagrinant, regrettable.— c Quond Fera pu que de

Taive à bouèrc, o li serat à-de-mau. » .4djef (D') (1). Loc. De guet, en se cachant. t Le venèt d*adjèt,

sûr pre noz atrapai. » A ,»nat, V. a. .A^gacer. « Quond en chai jél^e de la goule, o 3t pas Vadjinai, »

) Dj est la prononciation douce de tch, ayant la valeur du dja îcrit.

Digitized by

Google

92 REVDB DES PA.TOIS

Ad}uxai, V. a. Aiguiser. « Tèré pu vite à détrechen'ai après qu'i

éré fèt adjuxai mon détrau. > iidjtuott. S. m. Aiguiseur. « Pas de pu alrapou quême in adjuzou

de cizéas. > Adoubage. S. m. Assaisonnement. c Ine famé ménagère ne

met pas trop d*adoubage dons le fricot. > Adoubai. V. a. Assaisonner. < Non dèt adfmbai l'amelète aTont

qu'a sèt tckèie. > Ad(nuii (S*.)V. pron. Contracter une alliance illégitime. t 0

fèt levé le tcher, le s'adouont anit quéme dds chais. > Adonnai, V.n. S*accorder. t 01 y on avètpasyèn pre faire odoitMi

ses ditèns quême le défènt Toguenèt. » Aferie, S. f. Hachis de légumes et de lard. « Non met donsTaferie

dôz us, de la vinète, dôs jutes, o dèn chou-ègre, pis

non fèt tehure 6 fou. > A fiai. V. a. Propager un plant. « Pr* arwar muau, i'é afié dds

violais pre léz abél^es. > Afilaye, S. f. Suite. Tout d'afilaye, sans interruption. Afinai. V. a. Tromper finement. « Le m*a afiné pre le pouèsèn

d'avrel'. » A f rouai. V. a. Chausser de guéret le pied d'un légume. « Si le

Telont avwar fremont lésboquèns sont gênés deTafrouai tout

quême lés pataquès. > Agâ(t). S. m. Dommage. c Lés drôles fézont souvont pu d'agàt

que lés baltes. > Agease, S. f. Pie. < Pre te netiai le tia de la gorge, crèt-mou,

avale en niq d'ageaxe. » Agease -Batrèse. S. f. Pie-grièche. Ageasèn. S. m. Petit de la pie. Ageonçai. V. a. Balayer. « Vageonce ma phace d'ositout qu'i é

pris ma corsclète et mon cotel^èn. » Ageonçures. S. f. pi. Balayures. Agravai {S\) V. pron. Se fatiguer les pieds jusqu'à engorgement.—

« I pou pas bougeai, parce qu*i me se agravé on route. » Agrouai. Y. a. Réunir sous ses ailes, couvrir avec soin.

« Bon sèr dèn, léz amis!... agrouéz vos cosès. »

(J. G. Aux NeUeiais).

Agougeaù V. a. Introduire la nourriture avec une palette dans le f sier des volailles. t Ta à faire d'agougeai tous tel i petros. »

Agou{t). S. m. Egout ; infirmité aux jambes, abcès.— < L'a in ago à ine jambe qui li amènra rèn de bèn. »

Agoutai, V. a. Egouter.

Digitized by

Google

8IM0NNBAU. ~ GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'ILE-D'ELLE 93

Agralon{t), Adj. AfTable. « Al atirc pas à lé, parce qu'ai a pas

le TÎsage agraloDt. )> Agrapôdai (S'.) V. pron. S'accroupir en se ramassant à l'instar

d'un crapaud. Agrapinai (S',) V. pron. Grimper en employant les pieds et Jos

mains. «In goret qui vut s'agrapinai avec ses sotel^es et

sûr de rutelai. > Agrenal^s. S. m. pi. Sédiments, restes épars. 01 et pas la pêne

de prondre le toulot de cl^as pr'avwar rèn que dôs agrenal^s. » Agrenau {ToiU à V), Loc. adv. A découvert. « Quond i si malade

Uchi dons la quarte o me fisquèt de me confésai tout à l'agre*

nau. > Agroli. Adj. Durci et réduit en petites mottes ; pain mal cuit. Agntselé. Adj. Couvert de boutons, d'insectes à l'instar de gro- seilles. -— < Le mosiu et la dame on étiont agruzeUs. > L. F. Aguel^aye. S. f. Aiguillée. Aguebre. S. f. Aiguille. « Et-ô en chaniô, o be dèn en c&bl^e

épisouné, qu'ol et malézé de calai pre le cha d'ine aguel^e ? > Aguel^èn. S. m. Aiguillon. « Le bon Dju ne vut que non gibe con- tre Yaguebèn. » Aguenèt (A l\) Loc adv. « Etre à Vaguenèt », c'est être surmené

d'affaires.

Le pôvre à la mondreUe et à l'agucnèt,

A mode qu'o dizèt le défènt Toguenèt. »

(J. G. Aux Nellezais).

Ahè9. S. m. pi. Broussailles. « 01 et rèn que dôz akk, non pèt pas

s'on acrochai. » Ahèraù Y. a. Crier baro sur quelqu'un pris en faute ou suspect. Ahulai, V. a. Insulter, couvrir de bonté. t Le l'avont tont ahulé

que le s'at aboté sous la mot. » A\:fa{t), Adj. Pressé et gluant. Se dit du pain manquant de fermen*

iation. APon. S. m. Gland.

« E dôs fc^arpéas à pbens furés

Ë dôz allons pre vos gorès. >

(J. G. Genvrdi 1874).

APou. Adv. Ailleurs. Aive. S. f. Eau.

c Dôs pibhes de sus la levaje

Qui se miriont dons Taive d bord Contrebôt. >

v(J. G, Aux Nellezais).

. Aasai. Y. a Mettre en liassse oignons, aulx, échalotes. . [i\z). Adj. Non levé, c Pèn ail. »

Digitized by

Google

94 RBVUE DES PATOIS

Alizé, S. f. Gâteau ou galette de Pâques. Tous léz ont de

Valize pre Pâques pis maU pre le prévale, velà la manière

de Nèle. » Alotai{S',) V. pron. Se marier. Tchés febes seront dos

courlis jusqu'à ton qu'a séchont alotayes, > AnuUounai, V. a. Diviser en petits pelotons. c Le li a copé It

fièyre avec dds romèdes que li'avèt amatounés on boulètes. > Amatounai (S\) V. pron. Se diviser en petites boules. Amérôde, S. f. Lutin chanteur. Amirolét. S. m. Môme sens.

« Venez tretous chontont gués quéme amirolès,

Venez su lés hôturés. »

(J. G. Le Prèvail).

Amôdurai (S*.) V. pron. S'apaiser. « Quond Fa odja bioté, le s'al en petit amôduré. »

Atnondel^èn, S. m. Surplus que le marchand ajoute à titre gra- cieux.

Apetôdai. V. a. Accoutumer.

Anit. Adv. Aujourd'hui. « Alènz i m'aprecèt qu'ol et assez pr'ant/ É que lés paseréas qui n'émont poènt la nit Sont déjà jouqués dons la barge ! »

(J.G.AuxNelUzais),

Apaciai. V. a. Apaiser. « Dos tondes dresayes, Lavour non servira pr apaciai vos sas. Dos tases de café pu pis que dôs basas.

(J. G. Le Prévail).

Apilotai. V. a. Réunir en monceau.

Apistolai ou AfUtolaù V. a. Ajuster.

Apl'onjure, S. f. Fixation d'un plan, d'un projet.

Apouai. V. a. Appuyer. t Quond on a péché in ome qui

quemoèncët à nigeai, o fôt li apouai la talte pu bas que les

pés. » Apouaye. S. f. Action d'appuyer.

« Lés petis ozil'ons (6»)

Ont fët luz apouaye, là,

Ont fèt luz apouaye, lalir lonfa » [Chanson).

Aprayai. V. a. Convertir en prairie.

Aprênquai (S*. ) V. pron.— Saisir un objet pour se hisser. Qr d on ne sét pas de s aprênquai^ on et trejou quèlche»

Digitized by

Google

8IMONNEAU. GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'ILE-D*ELLB d5

Aquet'ai. V. n. Faire tomber à plat un palet. t Le pèt pas faire

aqaehai quond le joue ô palet A fesai ; ol et pas adrèt. > AqueVmi (S'). Y. pron. S'associer pour avoir moitié. Aquenuson{t), Ady Gounaisseur, industrieux. Arafe. S. f. Labour A la charrue. < Le monge quême en bouai

qui ya A Varaye, > (Loc. prov.)» Ard^ua. S. m. Composition aromatique pour laver un fût, un vase. c In adjtca doune en bon goût A n-ën fût, o A n*èn charnai. > Are {on), Adv. En arrière. Plus tard se dit : « on are dd tons, on

are-sézèn. » Airehéncha(t). S. m. Pellicule qui se détache A la racine des ongles et cause de la douleur. f Lés archènchas me tchuzont quême fu. > ArdêPèn, S. m. Pointe d'une boucle^ d'une agrafe; petit bouton sur le bord de la paupière. < 0 se dit que /cÂau qui a ardeUèn a c... dons le chemin prêtre. » Arétaude, S. f. Epinoche, petit poisson blanc, muni d'arêtes ai- gués.

« I te dis, mon béa fah, que l^'at dons son grabo Ine umre ! d moèns ine arètaude, »

(J. G. Attx Nellezaish Argardai ou Agardaù V. a. Regarder. Argrèncé. Adj. Aigri. c In drôle qui fët ses dons éttrejou ar-

grèncé. » Arjau. S. m. Graminée, dite hordeum murinum. u Lés petis chemines sont trejou pl'èns d'arjau. »

(J. G. Aux Nellezais). Arimage. Sm. Visage disgracieux. Arimai. V. a. Faire accorder, c Pr'arimai tchés ditens A pu près quême o faut > (J.G.)* Arolai Y. a. Mettre au cours. Arondéa. S. m. Petit de l'hirondelle. ArùndèU, S. f. Hirondelle. c Léz arondèUs sont léz ozéas

bbn Djiïy o n'a que lés chétis qui lu fézont dd mau. > Arondèn {lïin}. Loc. adv. Tout-A-coup, précipitamment. Arantelai, Y. a. Oter les toiles d'araignée. t 01 y at tout l'urmes dons le todiën qu'o fôt tous lés jouz arontelaû » yntêle. S. f. Toile d'araignée.

onteUm. S. m. Long manche surmonté d'un balai qui sert A ôter 3S toiles d'araignée. aaû Y. a. Tondre ras l'herbe d'une prairie*

Digitized by

Google

1

96 REYUB DES PATOIS

AroucUyai (S*). V. pron. Faire le cercle autour d'un objet. Arouchaû Y. a. Repousser violemment. « Dis dèn fehe, si ichù

gaz aprêche arouche-lou loèn » . ArounyoMt (S*). V. pron. Se courrir de rogne. Aroutai. V. n. Donner beaucoup de lait. « Ta vache aroutera

mu, si te ses bai acachai su ses chès ». Arsèn. Âdj. Brûlant. I crèt que nêtre fêhe a mau ô dedons

parce qu'ai a demi le tons le tckèr arsën ». ArUfalHs, S. f. plur. Toutes sortes d'objets de ménage et de bar- des. Artifabé. Adj. Habillé d'une manière singulière. Arioupon. S. m. Mauvais garnement. Aiegrh-e (S'). V. pron. Se persuader. t A pèt pas «'on asegrère,

ol Ta étounée. » A'Sh\ Adv. Hier soir. Asial^. S. m. Siège. t 01 a fet si grond chau que l'avont rais dôs

péarcs souc la treize pre servi d*asialT ». Asion, Adv. En son séant: on sen asion. Asir? [S'). V. pron. S'asseoir. « I pèt pas niasire, parce qu'omo

lent dons le mounrau dôs fèses. » Asont{D'). Loc. adv. D'accord. t L'alont atelai tchés ^ènes mèn-

des ; le sonttretous d'asont ». Asoulasai {S\), V. pron. Se réunir en groupe.

Ah ! vène, courèns dèn voyés quême on pasont

Le mènde yen à yen là-bas s^asouUuont, »

(J.G. Le Prévail).

^tchat S. m. Acquêt, achat.

Aichétai, V. a. Acheter. t L'avont béodju de la réussite, pisque ÏBLtchéioni tous les jous. »

Aidmmai. V. a. Combler. t A^c^uraèns vitemont nêtre pahai, parce qu'i crôt qu'i avèns de la tounère. >

A-tchti rouliau. Adv. A c. nu. (Expression commune, non dépla- cée).

f Ëpre lés écoutai lés fêlées on boubau Vont-èles quèntre zu s'asire k-tchn rouhau Ë lés mens dons la migabère. »

(J. G. Aux Nellezaxs).

Aichutai (S'). V. pron. S'asseoir sur ses talons. Si ve voyez lés babël^es s'a/c^utai, ol et pre levai la péa à tchuquez-ènz. »

Auves, S. pi. Etincelles.

Avéa. S. m. Caprice toléré chez un enfant. « Teli donnes trop d'aria, lèche-lou reni grond, te vwèras. >

Digitized by

Google

SIllONNBiU. GLOSSAIHE DtT PAÏOIS DB L'ILB-D'ELLB 97

Avexai. V. a. Façonner. *- « Tehèle chombréra et poènt étourdie, te

l'éras tout avezée à tés tripotages. » Aviat. V. a. Allumer le feu, Texciter. « Tchô bwas s'éprond pas,

mes dën de la remêUe pr'aoïai le fu. » Avialu, S. f. Allume : petits morceaux de bois que \t boulanger met

a la gueule du four pour éclairer et entretenir la chaleur. Avèndre. Y. n. S'ajuster bien. « Ses étures sont quême ses

bardes, a H avenont pas. » AvionU Adj. Très sec. « Tchfi tons et rëde aoiont, » Avizai. V. a. Apercevoir d'une manière douteuse. « M'ét avis

qu'i avizé dons le boul^^au. » Amzièn, S. f. Vision, avertissement mystique. c 01 et sine

de («/raque chouze ; depis que lu garcèn et nallé, Tavont odju

dôs avizièns. > Avoltm. V. n. Prospérer. c Le sont nit é jou à Taguenèt, Ta-

voluont pas béacot. > Avonge. S. f. Avance, promptitude. Avongeai Y. n. Avancer, aller vite. « 01 et en nigeasèn qui

n'awmge a rèn. > i4ooure? Adv. Dam quel endroit ? Atrazai. Y. a, et n. Embraser ; être brûlant. t Uavraze dons

sèn lit, ol et l'onroumure o ine punézie. > Avutrai. Y. a. Aveugler. AtulJe. S. m. Aveugle.

Bachetai. Y. n. Se comporter.

Babelwchai. Y. a. Ramasser les restes.

Babigeot. S. m. Lait battu.

Bacu{t). S. m. Petit tonneau.

Badaù Y. n. Avoir un air hébété. t 01 et pas grond'chouze de

lé, al et bonne qu'à hadai. > Badau. Adj. m. Qui a Tair hébété. Badouère. Adj. f. Môme sens, au féminin. BadroU. Adj. f. Niaise. Bagoulfage, S. m. Loquacité. « In bagoulrage qui ébobe tout le

mènde, lue longue à tout dire. > Bagoulfai. N. n. Parler sans réflexion. Baiue* S. f. Partie basse d'une prairie. « L*aive quemoèncèt a

barbayai dans la hais»e de la Grenol'ère ». Bajat garde, Y. n. Prendre garde.

REV. D. PATOIS ^

Digitized by

Google

^

96 WVUK 0K8 P4T018

Babëi, V, a. Donner. ^^ BaJiéi-moa ce qne T'avéi^ é i re goneiw

nend jusqu^à Yélre deeèz. Bal^arge. S. f. Orge à denx rangs,

BtU^argeau, Adj. Se dit d'on champ enaenieneé de hmlktr^ê, Bal^oH. S. m. Instrumeai pour tenir la bonche onverte. Bat^ote. S. f. GuTe. ^ Pre la baaje i avèns ine pone, ine balfote

et trop petite pre chez nous. » BalaL \, n. Se tenir sor leau. « I eréi qo'i Ta chère malade, î

baie dons mes hardes. > Balasêém, S. m. Lange doublé, rempli de halle on cosse d'avoine. BiUe, S. f. Enreloppe légère do grain, particulièrement de l'aToine. Balère. S. f. Lit de balle on de cosse d'avoine. ^ Bonnes geons 1

le Gonchont sa la baie ou dôs balères, pas moyen d'avwar de

cooaite >. Baléi. S. m. Passage converti sorte de hangar, ^ « 01 y a encore

anit dôz églMzes qui avont en balèt & l'ontraye. » Balinèt, S. m. Petit balai. Balôdaù Y. n. Flotter sur Teau, Balot. S. m. Lèvre. c TcAèle fél^e serèt pas mal avenonte,

ol et qu^al a le grou haloi, » Balwar. S. m. Etre au halwar^ c'est flotter surTeau. Bâqnemèn. S. m. Corset sans manches. i Anit le hàquensèn

n'ét pu à la mode, al ayont le dare fèt quême en gardou. > Barahai. V. n. Parler à grand éclat de voix ; Mre des efforts pour

ouvrir une serrure et sans pouvoir y parvenir. Baroêseriee. S. f. pi. Objets sans prix. Barate, S. f. Angélique, plante ombellifère. Barbayai. V. n. Flotter sur les bords. * D'ôtre fouez i fèziens de

la trompine de boulot, dons ine gronde nuuarine vour que le

vèn barbajèt. » Barbot. S. m. Blatte, insecte coleoptère ; sorte de haricot ditpejtfoh

bar bot. Bardai (Se), V. pron. ~ Manger ou boire à l'excès, se gaver.

L'avont moyen d*ôtre on are ; ol et in omci qui pèt alai k la

fwère sons veoi sou é bardé » . Bardéa. S. m. Battoir de laveuse. Bardelat, V. a. Former un cordon de terre pour hausser une levée.

c I noz avèns levé tckèiù nit pr'alai bardelat la levée dOs

franges. > Bardjinai. V. n. Hésiter, s'y prendre à plusieurs fois avant de fai

quelque chose. Éare. S. f. Filet de de morve, qui pend. Baré, Adj. Bigarré. < Tckès mèndes trouront pas à mariai

fébe parce qu'ai a la figure baraye t.

Digitized by

Google

r

8IM0NNEAÛ. ^ ât088i.7RE PATOIS DE L'ILE-D'ELLE 90

Barge. S. f. Meule de foin de forme allongée. c Lés soulën« sont

quêine lés passeréas, ol et à la barge que Talont se jooquai. » Baricot. S. m. Petit fût. Bavou, Adj. Qui a la morve pendante. Boisayèns, S. m. pi. Groupe de petites boites le tisserand met

les pelotes pour ourdir le fil. Boêsoi, S. f. Auge. t Quond le sortont de rôçunai la phace et ôs-

si nète quême ine boMos, > Biuse-couète, S. f. Oiseau des champs qui agite souvent la queue. Batou. S. m. Gros bftton rond ou plat pour faire tomber la graine

du lin ou du chanvre. Bazt, V. n. Disparaître ; s'affaiblir. t I étés bazie, ma chère,

i*avës si grond fèn qu'i èrèz chèt tout quëroe rèn. » Béa, bile, Âdj. Beau, belle.

« Lés onciéns m*o-z-avont trejou dit : mon béa fah,

Dons tous léz onvirènz o n'ét point de preval'

Si béa que tchô de Nèle. »

(J. G. Le Prévat'D. Beaeot, Adv. Beaucoup.

Becot. S. m. Chevreau iRèn de si bèn quême ine tckuse de becoi,^ Beda. S. m. Cochon gras ; un gros homme. « 01 et en grou

beda qui n'ét semont pas capabhe de se virai tout sel^. » Bedaye, Loc. Tout de bedaye, tout droit. Bedouis. S. m. Boue ou matière liquide brassée. < 01 et en vrè

bedouis de vont la porte de tches mèndes^ en goret y nigerèt. » Bedouque, S. f. Lit (fam.). Begassai. V. n. Bégayer. « Le begasse tout qu'ol i fét élwadai

lézehs. » Bêlai, V. n. Pleurer avec cris. ~ t Ton drôle s*at égarguenètë à

bêlai. > Behard, Âdj. Bancal. Bel^arde. S. f. Houlette de berger.

I swète ô brejaiz étbrejères

Dos belyardes^ dos djilwères.»

(J. G. Genvraii^A).

Behe S. f. Bouture. < I voudrez afiai dâs dalias, le dizont

qu'o prend pas de behe. » BeNte. S. f. Petit morceau de bois servant de bouton. D'ôtre

foué l'étiont poènt si beflmqués quême anit ; la tchnloie étét

atachaye avec ine ganoche é la gilet avec dôs belUtes. » ^elinèU. S. f. Petit gâteau ayant la forme d'un belin ou mouton.

zlàdaù V. n. Criailler. iel^ot. S. m. Billot. \elot. Adj. Bellot, vimx franc. Terme de tendresse adressé à un

enfant.

Digitized by

Google

100 RBVUB DES PATOIS

c Amenez vos onfons» tchés béas petis belots Mengeront dos drajayes ».

(J. G. Le Prevail).

Bénédique. S. f. Epinoche.

Bén^et, S. m. Pâte frite. c< I mongens dôs crêpes, lés bêwrês sont

pre lés mosius. » Bèn$. S. m. pi. c Etre dans ses bêm », c'est être par hasard bien

disposé. Beque. S. f. Chèvre. Bequen^ai. V. n. Bêler, en parlant d'une chèvre; rire souvent et

sans cause. «A sont dôs onfontilonges, a fazont que bequemcu.^ Bi rai. Loc. Bien vrai (prononciation altérée pour vrai). Bessèn. Adj. m. Jumeau. Bis9ounai, V. n. Accoucher de deux enfants. c Quond mènme sa

famé a bessouM, le dit que )*a pas pau de la mizère. > Bmoune, Adj. f. Jumelle. Betai. V .n. Se flger. Beié. Adj. Figé. Besaque. S. f. Mauvaise boisson. c Le vèn de Ichèie anaye et

encore pu chéti, o sera que de la bezaqtte.* Bezekti, V. a. Solliciter instamment. Biai, S. m. Marché ; Lieux -dits. Biaisai. V. n. Jeter de petits cris confus (Onomat). c 0 biaise de toute manière, Onrère ! 0 Télwade, o fèt dôs chalèns, » Alèns !

(J. G. Les Begnous). Bios. S. m. pi. Boyaux. « I fazèns boucherie, vèns dèn nos èdai

à démêlai lés bias. » Bibl^ai, V. a. Fatiguer d'instances. « Le m'avont tout bibl^é qu*i

crayès que le m'ériont araché la maule de la taite. » Bielrai. Y. a. Loucher.— c I me doute qu' al a pas le vaèn drèt,

souvent de fouéz a regarde on bicUont. > Bicbard. Adj. Qui louche. Bie, S. f. Cruche. ^ « Si le broc de la bie n*a pas de petis crus,

ol et dongéru parce que n*on pourèt avalai en grapau.» Bigourne, S. f. Loup-garou femelle. « Ine hèle demwèzèle de

Niort, qui avèt été cbongeaye on bigourne venèt tous léz onr

bequcn^ai dons Tédiale de la cabane de Soulise. » Bime, S. m. Sorte d'osier.

« ... De béas garcènslés pés, dons lés gasoils

Devont Sébastopol trepen^iont dons la brîme

Sonz le moèndre cossèt de polên ne de bînie, »

(J. G. L'Hiver).

Digitized by

Google

SIMONNBAU. GLOSSAIRE DU PATOIS DB L'ILE-D'BLLE 101

Bine. S. f. Gros morceau.

Binéa, S. m. Même sens.

Biôgeaù V. n. Fourmiller. -- < Dos camés qui biôgeant. >

Biégère S. f. Amas d'animaux ou d'enfaats en remuement.

M Quu biégère de drôles I si o passe ine voènture, al et sûre d'on ébrenai <cAuquez-èns. » Biot, S. m. Biberon, bec d'un vase. ~ « 0 n'a que si la mère pèt

pas lés nouri qu'on dèt mètre léz onfonz ô biot, » Biotai. V. n. Boire au biberon. Birot^ai Y. a. Inspecter fixement. « 01 et djère béa de birohai

léz autres quême te fès. > BUel^ai» V. n. Agiter souvent les paupières. Bitquai. V, n. Etre vexé. < Térai pu réçunai chez li, parce que le

m'a ènvité rèn que me faire bisquai. » Bisque. Adj. Aigre. BUtrô. S. m. Petit domestique. Elirai, S. f. Epoque des semailles. Bl^ondUt. S. m. Gilet de laine qu'on place sur la chemise.

t 01 y avèt d*autre foué dus modes de blyonchèt, yen on futène,

Tautre on moletèn. » Boguèt. S. m. Pelle en bois concave. « 0 poènt qu'i se rondu, i

n'é pu qu'ine atonde : la pale é le bùguèt. » La pale é le boguèt^

entendez : la sépulture. Bôkii, y. n. Crier longuement comme des chiens dans la nuit.

c Le bôliont si fort qu'i crayès qu'ol étèt dôs baites qui preniont

la foudre. » BôHnes. S. f. pi. Bas grossiers. Bombé. Adj. Enflé ; ivre. Bombibe. S. f. Toute espèce de viande. Borde. S. f. Tige nue du lin, du chanvre ; arête de poisson.

« Dos bordes de Ion fèt,dds bordes de pouéssèns, vour-to qu'o de

Tènt tchô mot? » Boisis. S. m. Partie élevée d un terrain. < Olét su lés bosis que

n'on quêUe^le pu béa pissenlit. > Bot. S. m. Sabot ; lieu-dit signifiant chemin de limite. . « l'avès de béas bots ferez é cabochéz,

Ah t qu*i me fézès ontondre su Ickés paras. > {Chanson), Bouai. S. m. Laboureur. < In boua.i et tchô qui tènt la charie, pis

le toucherèn mène lés bus. » Bouaite S. f. Botte. Boucouén. S. m. Boudeur. Bouèle. S. f. Houe à fer très mince, à semer lin et chanvre.

< Avec la bouèle non a de béa garèt de menuzé. »

Digitized by

Google

102 REVUE DBS PATOia

Bouète. S. f. Petite ouverture ou niche dans un mur. « Dons fcbd

tons lés mézènz avlont dôs bouètes o dôs fenêtres grillon-

naies. » Boubê. Ad). Boursoufflé; Esp. buba pustule. 01 et marque que

lés geons de Nèle avont quasimont le ntènme parlonge que le

mènde de rEspanre. Botûtelèn. M}. Légèrement enflé. Bouchard, Âdj. Barbouillé. —< Lés drôles 6ouc^r(i« sont sine que

lus mères sont ddz sôgrénes. » Bouché. S. m. Engin tendu pour la pèche ; lieux-dits. c Les pu

bonnes ongucl^es sont tc/ièies Bé^uc^-dôs-Mélais. * Boucon. S. m. Réprimande. Bouètouzai, V. n. Boiter. « Babèn de Laudèrie bouétouze si bai

dôs dus coûtés que n'on dirèt que le palote dôs dus mens. > Boufie. S. f. t Ampoule. « 0 li a Tenu ine sigrousse boufle su

le nai que n'on çrêrèt que ba dus taites. » Bougeai, V. n. Se mettre en mouvement. Boulmu. S. m. Groupe. « Qu'étô qu'ol y a dons la rue? Tchn

bouhau de mènde qui vouét. » Bouhaie, S. f. Réunion de rejetons. < Quond Taront fèt la

fuhaie ïtchi pre le mwas de mè, le li avont dressé toute ine bon-

l^aie de cotchne. > Boulot. S. m. Petit pain rond.

« l'avèns chôfé le fou, ve-z ôréz dôs bouloU.

(J. G. Le Prevatl) Boulotai (Se). V. pron.— Se rouler. Bourèn. S. m. Ane.

Bouraie, S. f. Herbe marécageuse servant k faire la litière. Bourèn Boura. Loc. En désarroi. Bouriche, S. f. Petit panier rond. 01 et en petit penai quemode

pr'alai qu*ri dôs porUëns càléas. BourwoMai. V. n. Fabriquer des engins d'osier.

t Qu'ét-Ô qu'i va ve dire anit pre quemoènçai?

Lés garcèns Tc^éréa alont-el^s bourn^Mai De tchô tonz à la soulal^ère ? >

(J. G. Aux NelïeMis). Boum^assou, S. m. Ouvrier qui fabrique des engins d*osier. Bournai, S. m. Ruche.

« 0 brou met, o subl^èt, brenère I Onrère ! Tout quême )n bournai de melèns, Alèns! »

(J. G. Lés Bégnous).

Digitized by

Google

SIMONNEAU GLOSSAIRB DO PATOIS DE L'ILE-D'ELLE lOS

Boui-nai. Y. a. Frapper aur un objet creux. u Le Ta tout

boumé que le li fését frelassai la pire. > Boumre S. f. Sorte de manne pour porter les anguilles. Bourivrèns, S. m. pi. Gros pantalon.

« Ma mère li a fèt faire

De béas petits bourn^èns bUus;

E pis dôs soûlais,

A la mirdondéne. » (Chanson).

Baurole, S. f. Engin d osier.

« Ë dôs melènz é dôs citroles.

E dôs pibaus dons vos bouroles. »

(J. G. Genvi-at 1874). Boursète, S. f. M&che, plante, « La boursète vent pretout,

ichèle que n'on scne dons lés vrejais vent pu grousse.» BoufSTur. Adj. Sournois. Bouiaû V. n. Menacer de la corne. < La vache houte ; a serè

bonne sons tchu ; ol et en môvëz rcnèn. » Bouietfèn. S. m. Panier d'osier. Le profite pas qu'in u dons

n'en houtelrèn, » (Prov.) Boutên-d'or. S. m. -La renoncule des prés. « Dôs boutèn-d^or su

lés bras devers le poun^èt, o cope la fièvre quême o fau.» Bout-gtienelrou. Loc Gouri le bout-guenelroUf alai de tous coûtés

sons savwar vour. BouzalJ. S. m.Gros ventre.— < Tchn bouzah | ol et poènt le june qui

on et cause. » Bouziai, S. m. Celui qui a un gros ventre. Rradjète, S. m. Fermeture particulière du pantalon. c L'onciène

mode, ol étèt dôs fc/iulotes à trape, à-ceture ol et dôs tchulotez à

la bradjête. > Broffuenaye. S. f. Charge de foin ou de paille portée sur des per

ches. Braguenèa, S. m. Perche pour porter le foin ou la paille.

< Pre se faire regoulai n*on met son dons ira goule, n'on dit on

Néle qu'o serèt mu de se calai en bragwnéa I > Braguenô. Loc. Saint-André braguenô trwas jous é trwas seménes

avontwô. (Dicton.) Braiehe, S. f. Rayon de miel. t Le pu savent de tretouz ol et i^hwà qui pèrèt faire ine braiche ossi bai quême lés abel'es, >ur ét-el» ? »

(/^at. V. n. Crier fort et longtemps, (yai . V. a. Broyer le chanvre, le lin. i|fe. S. f. Instrument à broyer le chanvre, le lin.

Digitized by

Google

104 BEVUE DES PATOIS

t Voui si doreDavonl ine fën de chôdraje

Ye prenèt» mon vwèzën, eharchéz dons tchô salou,

Si fremé là-baz à coûté de la 6;'ay0.»

(J. G. VHiver). Brayèn, S. m. Bandage. Brayounèt. S. m. Petit bandage. Brîehe. Adj. Qoi a perdu des dents. « Depis qui se hfiehe i fèt

pu que matrouUai. » Bredauai, Y. n. S*occuper à des riens, bavarder. Bredaue. S. f. Femme sans soin.

Bredk'hredoe. Loc. Bruit qu'on fait avec des sabots trop grands. Brébai. Y. n. Crier avec amertume et sanglots. Brelau, S. m. Bélier ; ver des cerises.

c Lés brelauSy lés gorès, lés poulèns, lés grapaus. >

(J. G. Aux NelUêait), Brebèn, S. f. Petite servante. « La hrel^èn dét fremogeai lés tés

de walres é agougeai lés peros. «

Brelère. S. f. Anse d'un seau, d*une marmite. Brelôdai. Y. n. Courir follement. Brelondinai. Y. a. Publier indiscrètement.

c I m'on va pu loèn tout contont Souque vètrc nai Ye brelondinai :

I se pretont poènt ine montouze. >

(J. G. La Goule DjiahlH), Brenauat, Y. n. S'appliquer aux soins de la cuisine. Brenas$erie$, S. f. pL Soins de la cuisine. Brenaye, S. f. Pâtée des chiens, des cochons. c Dos pataquès,

dôs navèas, dôs citrolcs, pèn chobeni, pis bron, velà de

la brenaye. » Brènbalai (Se) . Y. pron. Se balancer. Brènbale, S. f. Balançoire. Brènboty Brevot. S. m. Yase à boire. >- c Avwar trejou le brènbot ô

nai. > (Loeut.). Brenère I Interj. Exclamation de dégoût. Brèngalu$, S. f. pi. Menus bois. . « Quond Tavont éremehé, o

rechte dons lés ferais fcAuques hrèngabe^ de bwas pre

pôvres. » Brenique ! Interj . Exclamation de dégoût. Breniquotère ! Id. Môme sens. Brenoncio t Interj. Terme exprimant l'horreur. Brêteî Interj. Expression terminale inspirée par Tennui. Breièn. S. m. Etincelle.

Digitized by

Google

SniONNSAU. OL088AIRB DU PATOIS DE L'ILE-D*ELLE 166

Breievèles^ S. f. pi. Choses vaines et futiles. A Noirmoutier, Ver-

teê-velles, esprits follets, jetant des cris sur les vagues et attirant

les marins dans des passes dangereuses. « V'amuzéz dën paz à

lé, a ne dit que dôs bretevèles. » BreUmmu. Y. n. Jeter des étincelles. Brevochai, Y. n. Perdre son temps à boire. Bri. S. m. Argile laissée par la mer. c On Nële oi y at cènq

tuileries vour le fézont avec bri dus tubbes é pis dôs

caréas. » Brimai. Y. n. Tomber de la brume. Brimassai. Y. d. Diminutif du précédent. Brime, S. f. Brume. Brvnk. Adj. Dépéri ("en parlant du blé).

c Que Tchù qui tènt, élève, abime,

Garde vêtre bhé de la Mme. >

(J. G. Gentrai 4874). Brôliai. V. n. Délirer. Bron. S. m. Son. Btùunai. Y. n. Mugir.

« 0 broumètf o subl^èt, brenère ! »

(J. G. Lét Begnoui). Broutelièn. S. m. Fagot à un lien. c A la mode de ^cAolèn,

chaquèn porte son brouUUèn. * Brunite. S. f. Drap mortuaire. « Si ine fêlre moure, ol et ine

brunète bhonche que le li dounont. » BrmstU. Y. a. Brosser. Bualie, S. f. Chaume laissé après la moisson.— « Le de la pahe

qui rechte après que Tavont copé le bhé, ol et la bualH, > « Buaye* S. f. Lessive. c La buaye, ol et la gronde lessive qui

se fèt donz ine pone voûr que le coulont lés bardes. > Budau, S. m. Jeune veau. Budêt. S. m. Même sens.

c Dos badès é dôs jemonléas,

Dôs vaches é dôs chcvolahes^

Dôz us, bure, dôs volal^es. * .

(J. G. Genvrai 1874). Buehebaù Y. n. Ramasser des branches mortes. « Anit si n'on

buchêl^c dons lés bwas on et sur d'être harôdé & moèns d*avwar

la premissièn. » Bufai, Y. a. Souffler.— « tons qu*i étés petit ol y avèt poènt du

bufêt dons lés mézens; n'on bufèt avec sa goule pr'aviai le fu. > Bufe. S. f. Souffle.— c Tétièns dare èa terai de bwas, i soutiens ni

vont ni bufe. »

Digitized by

Google

n

106 RBVUB DR8 PA.T018

Bulèt, S. m. Soufflet. Bulai, V. n. leter de loDgues clameurs. Bubie. S. f. Gros ventre. Buor, S. m. Oiseau de proie voisin du héron. Buréa (Saute-), Jeu qui consiste à faire des cabrioles. Burri^ai. V. n. Se heurter.

Buzèn» S. m. Buse, oiseau de proie. c 01. et quéme la chonsèn buzèn.o ne unit jamais.— Jône quême la pâte buzèn.n (Pro?.).

Cabau, Adj. Sombre et calme. « Tons eabau »

Cabo(t), S. m. Pied d'ail.— « Le cabot et tout le de Talr, pis lés

petits mourcéas sont dôs gousses. » Caboumai, V. a. Frapper. Cabourne, Adj. Creux, caverneux. « trouvé ine cosse eaôotini^

qui étèt toute pl-^ène de muau d'abébes. » Cacaxsard, Adj. Bègue (Onomat.^.

Cadenète, S.f. Petit objet pendant,comme le givre aux tuile8,comme des parures aux cheveux. « AFavèt de bêles cadenètes qui étiont atachéez à ses pl'au. »» Cadrètê, S. f. Jeu de cartes. Cadru. Adj. Triste et pensif. « L'a pas bougé coin fouai,

l'aétéoadrtt toute la journaje. » Cafen^èn, S. m. Mauvais café.

Cagoubai. Y. a. Produire un gargouillement ; se dit des hruits in- testinaux. CagoulH, S. f. Bulle de gaz s'échappant avec bruit d'un liquide. Gâtasse. S. f. Pie, envisagée comme douée d'inspiration. Cal^. S. m. Le mâle de la caille. Courcaillet, cri des cailles. Calai, V. n. S'enfoncer dans Teau. I É dôs batéas calés sous le pèn de Marons. »

{i.G.AuxNellesais), Calât. V. a. Introduire. c N'on cale son dons sa chausse, son bras dons sa manche, sa taite dons son bonnet^ pis le sôr n'on se cale dons son lit. » Caban. S. m. Caillou. Calau. S. m. Plongeon.

« Brête ! la bonde toute entére, Onrère, Tout quême en soûlas de pirèns,

Alènz, Féssit en béa calau, ma chère. >

(J. G. Lés BegnoHs).

I

Digitized by

Google

SIMONNEAU. GL08SATRB DU PATOIS DR L'ILB-D'BLLE 107

Calé, Adj . Chauve, dépouillé. < Tchô pôvre orne et tout calé. Ta

pas mu de pl'aus qu'îne péa de tombour. » Caléa, S. m. Noix.

Cal^ebotes, Sf. pi. Lait réduit en caillots. Calot, Adj. Qui a une tache blanche à la tète. « A4u pas vu que

Uh6 jène gaz et eaht, le sera pu facile à troure si le se péard. » Cal^odai, V. a. Atteindre avec des cailloux. CaMré. Adj. Fou momentanément) troublé. Camit. S. m. Ver du fromage, de la viande, des fruits. « I mon-

gerès paE de tehù fremage, Fa dôs cameU qui quemoènçont à

aYwar de la léne. )• Canéle. S. f. Burette employée au service de Tautel. « 0 li avënt

bai de servi la maisse pre surtout quond le donne lés canèiet 6

prêtre. » Canigeat (Se), Y. pron. S'enfoncer dans un lit, dans un nid.

c 0 fët grond frëd, mes béas petis menyèUK, ve seréx mu

quond ve serez canigez dons vêtre liti > Canfou. Adj. Honteux, lâche. Canuiièns. S. m. pi. Caleçons.

< ... Ve pévéz me crëre su parole, Qu'on me fézont djilai sur le l'a dôs russèns, Téralèz ma tchixloie é pis mes eanu9sèn$,yi Capot. S. m. CoifiFkire de femme. Capot, Adj. Humilié, honteux. ~ < Le Tavont pas convié de s'assire^

ol et li qui a retourné capot. » Caqueté, S. f. Dent, terme enfantin. Carau, S. m. Fragment de poterie. ** N'on pèt pas prézimai

quême le sont malérus, Tavontque dôs caraw pre se servi. » Carbau, S. m. Charbon allumé.— u Charbèn ol étfc^ôqui et étènt

carbau, ol et tchô qui et alumé.» Carealjèns (A), Loc. En écartant les jambes. Carne. S. f. Charogne. « Tchô mënde a tchuquez agous, le

pue quême ine eame, » Caroê$e. S. f. Caisse en bois dans laquelle les laveuses s'agenouillent

pour laver. Carpoussat (Se), V. pron. Se pousser, se tirailler brutalement. Casiéa, S. m. Morceau de vase cassé. C nne, S . f . Petite maison misérable. - « Tc^èle mézèn et mal

relaie, ol et ine vrée cassine. » Ci 'n. S. f. Poupée en étoffe ou en carton. ~ c Al a la taite brôl^aye

e le sur, à s'amuze avec ine eatèn^ quême ine dralaisse. » Ci MU. y. n. S'amuser avec une poupée. Cl ^. S. f. Femme de rien. Cl -ai. V. a. Réprimander vertement.

Digitized by

Google

n

106 REVUE DES PATOIS

Cènce. S. f. Linge pour essayer.

Cènçwarai, V. a. Passer rapidement an linge à l*eau.

Cerne, S. m. Arc-en-ciel. < 01 y avèt en cerne dons le ions, pis

dare ine négreté your qu'ol élwadët. » Cha, S. m. Trou d'une aiguille. Cha (A), Loc. prépositive. Par. A cha yèt», un par un ; à cha

dus, deux par deux. Chacot. S. m. Peine d'esprit. « Al a péardu son budau, velà ce

qui fët son ehacot. » Chaeotai. V. n. Donner des coups répétés. « Si te continues à

ehaeotai quême hier te seras pas surpris qu'i t'onvwèrai ine

sunificatiôn. » Chafam, S. m. pi. Echafaud. « Lés crus de ehafaus éUonl plèns

tchèie anaye de niqs de mwênéas. » Chafouèn, S. m. Petit quadrupède Carnivore. Chafaurai (Se). V. pron. Se couvrir çà et là. « Tavèns bron- ze dons le tons, le quemoënce & se chafourai ». Châfre, S. m. Résidu, écume. c Nos braiches avont odjn béaeot

de châfre, mu de cire que de muau. » Chai. S. m. Chien. « 01 adoune mu que ché battu.» Chah, S. m. Banc de cailloux. Chabèn, S. m. Petit caillou. Châma, S. m. Nuque, chignon.— a Ses phauz étiont pbajéz on

dus, ë le li pondrelnont su le châgnâ cou quêmc ine poupée

de lèn. w Chanjaye. S. f. Chênaie. Change. S. m. Chêne.

c Que pre contai lés tours de tous les Tc/iéroléas, Pre ve dire combai de groles, de groléas Lés hutiais tuont dons lés chànies.

(J. G. Aux Nellesais). Chalaù V. n. Se décourager et mollir. « On premai le se dépéchei

rède, su la fin ol étét voyabbe que le chalet. > Chalai. V. n. Frissonner par suite du froid ou d'un coup violent.—

c I sens rondus dons la quarte, te crèrès pas que lés dés me

chaliont, pondont le passage de tchés vimères. »

Chalén. S. m. Eclair phosphorescent.

« 01 élwade, o fèt dôs chalèns,

Alèns ! >

(J. G. Lés Bégnous).

Chahngeai.Y, n. Subir des retards.

Chamarai (Se). V. pron. Se couvrir de nuages. « l'avèns ie

Paive pre le certèn, le tons se chamare coûté de la galéarn< n

Chapetii-Chapiva. Adv. Tout doucement.

Digitized by

Google

SDfONNEAU. GLOSSAmB DU PATOIS DE L*ILE-D'BLLE 100

Chapbe. S. m. Inflammation qai cause le dépérissement des bras oa

des jambes. ^ f AUou on noume chapPe grou sablée, que lés

macènz prenont prc faire mortié. » Chapuzai, V. n. Travailler le bois. « 01 étét le pu béagossou de

tdiôlèn, l'èmèt béacot à chapuzai. » Charet', S. m. Petite lampe. Chez nous les famés filiont à la

chondèle de rousine, ommonchayé dons n*èn bwas fondu qui se

noumèt la l^ube, é léz omes traval^iont o charelK > Ckatse-Galery. S. f. Cortège de chasse fatidique. Galery étèt in

oncièn nobl^e qui chassit le dimonche pondont la grond maisse ;

l'a passé ine foué on Nèle, à la crwasaye Moulèn-Rouge, ol y

a lontons^ l'avèt avec li tout en soûlas de chais, qui jabro

Mont. 01 et en bourn^asou qui m'o-z-a dit. » Ckâielèt. S. m. Dévidoir. ChéUèn. Adj. Nom surtout donné aux bœufs roux. Chatèn. S. f. Fleur de l'osier. Chataunai. V. n. Faire ses petits, se dit de la chatte. Chaiaunère, S. f. Trou pour faire passer un chat. « Si la misère

passe pas pre le cru de Tedjai, a passe pre la chatounère* » Chavéue. S. f. Chouette. Chavont. S. m. Chat-huant. « Al et poènt jolie, al a dôz el^s de

chavont. » Cheminé, Adj. Qui travaille sur les chemins. Chenéa. S. m. Petit chien.

Chèntrai, V. a. Faire pattre sur la lisière d'un champ cultivé. Chènire. S. f. Lisière de terrain autour d'un champ, « D'ôtre

foué les riches douniont la promissièn de menai les vaches su

lés chéntres, anit pu rèn. » Chentichai, Y. n. Pleurnicher. Chèrage, S. m. État de la chair. « 0 serêt tons de lés vendre, a

sont on bon chèrage. » Chère ou Chure. V. n. Tomber.

« Prée. indicatif: I chèt, te chèt, le chèt, i chézens, ve chézez,

le chézont ; Imparf. ind. : I chézès, etc. ; Passé dèf. : I chézis, etc.

Fui»: I chôrai,te chôras, etc. ; Subj. : Qu'i chèche, etc. ; Imp. :

Qu'i chézisse^ etc. Cherewas, S. m. Corps d'animal. « D'ôssitout qu'i serai mort, le

lécheront pas tchô chercwas souc lu nai. » Chéront. Âdj. Qui vend trop cher. « l'érèns pas de bénéfice à

agetai chez li, l'ét trop chérant. * Cherpèn. S. m. Charpie. Cherve. S. f. Chanvre. « Depis qu'ô se sëne pu de cherve, lés

famés avont pas tout d'ouvrage, é pis léz aives sont pas si pou

ries. »

Digitized by

Google

110 BBVUB DES PATOta

Chét, S. m. Le trayon de ia vaobe. « La pis de la vache, n'en

qaenui pas ce qu'o-y-ai, le ehéi^ i savëns ce qu'o ?ai dire.»

Chèt. S. m. Pièce. t Le sont à lus èze, Favont quatre o cènq

chèts de baites dons lu tét. > Chèt. Part, passé du verbe chère» Tombé. Chétiverie, S. f. État de langueur. < L'a de la chéliverie^ o serét paz ine bonne marque, i garontis que l^e s'en va son petit chemèn. » ChêvÔ-MaUL S. m. Cheval fantastique. 01 et en galoue qui prond su li in oiiie qui et on route, é s'on va le faire nigeai dons en grond gasoli" ; le nige pas si le fôt en sine de crvra. n Chevolal'es. Sf. pi. Espèce chevaline.

« Dos vaches, é dôs chevolal'es, Dôz u, bure, dôs volabes. »

(J.G. GenvratiHU), Cliewlèt, S. m. Instrument à broyer le lin. Si léz oncièns rêve- niont, le quenutriont pu l'ondrèt, pu de lèn, pu de eberve, pu de mal'au, pu de chevolèt, » Chès. S. m. Cellier. « Tc^ôlèn, le celai ol et Tondrèt vour qu'oD met le vin pre la mézèn, pis le chez et pre teni toute la récolte. Chicot S. m. Petit chien. Chicotai. V. n. Mettre bas, se dit d'une chienne. Chie-mâle. Adj. Lâche,- perdu, bon à rien, en parlant d'un fruit, Chie-moulue. S. m. Jeu qui consiste &se pousser le long d*un mur. Chiquèt. S. m. Petite quantité. « Le poye pas ses dètes rongé*

mont, l'o donne à cha chiquèt, » Chirouai, S. m. Latrines.

Chôbardat. V. n. Se réjouir de l'humiliation qui arrive à autrui. Chobeni, Adj. Moisi.

il 01 et ine sèzèn qui n'a jamès fini Pre tous <c/iés charche-pèn que ve voyez veni, Grèpes, la jale ôs dés, ompMssontla penère De ^oÀuques vjus lopèns de boulots ekobenù. >

(J. G. l'Hiver). Chôdê'baude. S. f. Air de feu flambant.

Chô'de-bouUure, S. f. Éruption produite par la chaleur. « Tcka frèd, brenèrel Lés petis drôles n'atraperont pas de châ-di- bouhure, » Chôdraye. S. f. Anguilles, poissons à sauce aromatique* « Venez, pre rôçunai. Tout quême i ve-2-o dis, l'ôrèns de la chôdraye, et pis dôz échôdis. »

(J. G. Le Prevail). Chola (Pu), V. n. NUmporte.

Digitized by

Google

8IMONNBAU. GL0S81ÎRE DU PATOIS DE L*ILE-D*ELLE lU

Chompii, Adj. Enfant illégiiinQe. « L'a jamès quenod/u ses

parons, ol et en chompis. » Chope. Adj. Mûr et mon. *- c Pre dire que lés frutagcs sont mou- ques, i layèns pas queipont faire, fût dire que le sont o^pes.» Chopem. V. n. Mûrir et mollir.

Chusèn. S. m. Petit insecte ailé qui bourdonne autour des lits, pendant la nuit, au printemps.

H E pre ye garonti dôs ehutèni, dûs musôs, Tirez bai tos ridéas de sarge. >

(J. G. Aux NelUtaU). Chusounai, V. n. S*occuper de petites choses. Cihale. S. f. Toute petite anguille blanche. <• Vour qu'ol on ai, i'érèns fricot, lés marchondes de cibales huchont dons lés mes. » Ctfabot Adj. Creux, malade d'une affection interne. Cbaboiai, V. n. Sonner creux, t quême in u qui ctf aboie, » Clraehê. S. m. Herbe marécageuse, affectée aux paillasses de lit,

parce que les souris ne s*y logent pas. C^rtai. V. n. Éclairer.

Cbavét, S. m. Crochet pour peser ; anneau rois au grouin d*un porc pour l'empêcher de fouiller. « Nos mèndes avont mis en cl^avèa k la goret, i crayiens que le lés èret mongés. » d'à». S. m. Glas; fléau k battre le grain. « Quond o soune en el^az i devrièns nos mètre on l'idaje que nêtre tour sera bétout ▼ena. » d'en. S. m. Porte k claire-voie. « Le chontèt quême en goret

pris dons n'en d'en. » (Prov.) Clèréa. S. m. Espace d'eau claire parmi les herbes marécageuses. t J'é bu dons n'en clèréa qui étèt propre quême en mirouai. » CMue. S. f. Clisse. CUcmibai. Y. n. Flamber. CUrnnhe. S. f.

d'os. S. m. Trou laissé par le pas d'un animal. c Si te vas chèntrai ta vache vers le Bwas-Priou, vour qu' ol y a dûs chos, tâche de pas calai ton dedons. > Coeassiai. S. m. Marchand d'œufs. Coeatri. S. m. CDuf avorté. « Fôt crëre que ^c^èle poule et trop

veille, aramêne pu que dôs cocatrù. » Ci 'Jtel'as. S. m. pi. Boyaux de boeuf.

« Ve souvènt-o^ lés gas, de tehè\e gronde anaye, Que Toguenët mongit tout de codebel'as. *

(J. G. UHiver). Ci ùnge. S. m. Coiffure. « TcAés taites de famés coûtent Hr avec tous tché^ coéfioiiges qu'o fût si souvent apistolai. m

Digitized by

Google

*. *jm

ii2 kBVttB DBS PATOIS

Coèfiê. S. m. Même sens.

Cofine- S. f. Vase de bois.

Cofinéa. S. m. Vase de bois pour façonner la paie.

CofinèU, S. f. Vase de bois plus petit que les deux préeédents.

Camprewmère. S. f. Intelligence. « L'a pas la comprenowre

ôverte. » ÇondriPe» S. f. Mésange, oiseau.

« Le pènsèn é la çondrél'e

Veliont se mariai^

Le veliont faire dôs noces,

L'aviont rèn à lu dounai,

De Hrète é là. Ion là, De arapés,

Vy on ôra. »

{Chamon),

Conviott. S. m. Celui qui fait les invitations pour une noce. «On

Nèle lés convious portont en ribon à lu coûté, pis le chontont,

pis le hdpetont, pis le mongeont é le bouévont pretont. » Cùrche, S. f. Plante marécageuse.

Cordante, Adj. Nulle personne. rèn vu, ol j avèt cof-dom^. » Cornai, V. n. et a. Jouer de la corne ; signaler un coupable. Cornue. Adj. Loucbe. « Al et cornue, al a le balot de lèvre, pis

léz UHses on pwèls de pourcéa, a serèt bêle si an (1) avèt pas

tout tchu, » Corpegeau, S. m. Courlis, oiseau. « Quu mode d'ozéa ét-au le

courlis? i n'o sèt pas, lés prunes corpegeau avont la péa ossi

dure quême ine péa de sabarèn. » Corporofice» S. f. Corpulence. Cortelète. S. f. Corset. « A se machont lés coûtez avec lus eane-

lètes ; tout tchu, o\ et pre faire virai les galonts. » Coêiarde, S. f. Ëpervier, oiseau de proie. c Le noumont oncore

cossarde ine famé qui a pas Ter agralont. » Cosse. S. f. Bûche.

Combai dôs Tapèns jusqu'à do Bochai Lés rudes fagotous pouriont ve-z arachai Des tchés bêles cosses do franges.

(J. G. Afêx Nellesais). Cossèt, S. m. Racine de bûche. Cot S. m. Ëminence, terme du jeu de marbre. « Tchô qui dit

cot assez tout, pèt mètre su en petit poènt la marbre que le vut

poquai. »

1. L'euphonie demande la substitution de n à / primitive. [Ne serait* ce pas plutôt la négation n' précédée du pronom personnel tel qu'on le trouve devant les consonnes ?]

Digitized by

Google

SIMONNBAU. OLOSdAiRB PATOIS DE L'ILE-D'BLLB ll3

Cotai, V. a. Toucher.

Cotchtt. Adj. Mari trompé.

Coichue. S. f. Giguê. Emblème des maris trompés.

Coll. y. n. Se piquer, sentir mauvais. « Le lèngc saré humide

et sûr de coti. » Couat. V. a. Couver. « Pr'alé djère vite, le disont qu'ol et ôssi

lëng quéme in poule k couai, > Cauai. S, m. Vase de bois le faucheur met sa pierre à aiguiser. Couatie. S. f. Lit de plume, coite. « TchvL tons frèd 1 quême o

corne dons la cheminaye ! Qu'o fèt béa canigés donz ine C(maite

surge ! » Coubl^aû V. a. Accoupler. « Via le moumont de coubbai tchés

drôles prc la coumin'èn, o sera béa si o n'a pas de choqueries.> Coudèn. S. m. Coing. Coudinai. S. m. Cognassier. Coue, S. f. Queue.

Coue'de-pwavre, S. m. Menthe poivrée. Couèn, S. m. Petit oiseau, dernier de la nichée ; c'est toujours un

mâle, à ce que l'on assure. Couèî. S. m. Mèche de cheveux. « AI et jamais couéfaye, al a

trejou dôs couèU qui sortont de desous sa toque. > CotftI. S. m. Œuf qui s'est gâté au moment de l'incubation. Couinai. Y. n* Grogner. Goulag, S. f. Etroite pièce de terre : tènement. Coulou, S. m. Couloire. Coupémbre, S. m. Concombre.

Pre parlai de tout tchu coupèmbre 6 rifau, Pr'arimai tehéa ditens k pu prez quême o fau, Ton e pr'ine rabinaje. >

(J. G. Aux Nellemis). Coureahet, S. m. Cri de la caille; forme d'un tissu relAché qu'on dit

tomber en coureat^et,

« Ma chausse chezit tout ontére,

Onrère !

On courcaUèt su mes talens»

Alènst 9

(J. G. Lés Begmw).

Caurontai. V. n. Exécuter une marche l'on se tient par la main. « I m'on souvèns, tons qu'i étés petit, léz omes es lés famés lé- cbiont luz ouvrages é l'aliont courmUai su lés chèntres Priôté^ le jou mardi-gras. »

Courante, S. f. Marche dans laquelle on se tient par la main.

Coure. Adv. Quand.

Courèt. S. m. Cordon de cuir pour attacher les souliers ou la poi- gnée d'un bâton.

iUEV. D. PATOIS 8

Digitized by

Google

m RIVU8 DBS PATOIS

Courge, S.f. Bâton encoche pour porter double fardeau. €N*on se

sert djère anit de la courge que pr'alé tirai lés vaches, é pre

portai dus sellas de lèt, » CourgMye, S. f. Charge d'une courge. Courlaste. S. f. Ëcorce ; grosse toile ; herbe en forme de tissu.

c Gourlasse, petites erbes qui sont quénie ine tèle su lés motes,

quond Taive et n'alaje. » Courlis, S. m. Femme qui est toujours en course. Courpewén, S. m. Saillie des hanches.— « L*aatrapé dd mau dons

le eourpenJèn^ le pét pas se virai ; i crét qu'ol et lés gorèns. » Courtouère, S. f. Couvercle de la marmite. « Lés chapéas de tehès

madames à ceture, sombl'ont tout quëme dôs courUméres. » Couêêin, S, m. Artison^ ver qui pique le bois. Coussouné. Adj. Piqué parles artisons. Coutèn. S. m. Nervure d'une feuille, tige d'une plante. Contre, S. m. Couteau placé, la pointe en bas, en avant du fer de la

charrue. « Le coiUre fèt ine trace dons le sel^én, vour que le

soc dôt passai. * Coutrèt, S. m. Charge de vendange. Comyèu, S. m. Nigaud, malavisé. Couyounai, Y. a. Tourner en dérision. Cos, S. f. Pierre à aiguiser du faucheur. Crabosêèn, Adj. Abattu, rabougri. Crante, Adj. Fier. « Vwa dén quême le porte la jombe réde» é

quême le porte sa casquéte on crante, > Cremelfou, Ad). Désireux, avide. Crenên. S. m. Petit réduit. Crèntite, S. f. Grande pitié. Crère, V. a. Croire. t En grond montou a béa asurai ce que le

dit, 0 n'a que lés fébl'es de cervéa qui le crayont, > Crét. S. m. Cheptel ; inondation. « Si o continue à mouhai d'à-

bat, i*érénz en crèt, pit-être dus, tchô de Niort étc^ deFontené.» Crie. S. f. Cruche. t Le dizont bai : ossi sourd quême ine erie,

i sèt pas preca. > Croie, S. m. Vase de bois pour piler le sel. Cri*. S. m. Trou.

Crucel^au, Adj. Maigre. -^ «Prunéas crucel^au. » Cruge, S. f. Excavation. Crugeaû V. a. Faire un trou. ^ « 01 y a tout de fal'ètea dons

la iéare de nêtre ondrét, n*on sèt pas jusque vour crugeai,

pr'apouai lés premères péares. » Cntstehaù V. n. Croustiller. Cruslêlye, S. f. Cartilage du nez, des oreilles. ^ m TM pôvre orne

a chèt à bas, le s*a cassé la erutièUe nai. »

Digitized by

Google

SUfOKNËAU. GLOSSAlRB DU PATOIS DE L*ILE-d'SLLB 145

Cumai (Se). Y. pron. Se heurter.

Cufi^e, S. f. Contusion. ^ « On ontront tout de bedaye Toure que

le met son bwa, le s'a calé la taite contre en maUèn, le s'a fèt

ine ctm^e qu'o li a passé su le Uhèr. » Cu)a> S. f. Plante qui produit la calebasse. ^ « Chez nous n*on dit

paz ine calebasse ine gourde, o bai ine boutele' de ewa, »

D

Da. S. m. Urine. ~ << Le surgièn a vu son da, le crët pas que l'èche

la pièrc, que Ta /c^uque chouze d*onvrimé dons le dedons. » Dalf. S* m. Faux.— « TcAuqu'èn qui dirèt ine (6s passerët pre faire

d<>z étures, o faut trejou dire en dal^ à la mode de fc/iôlèn. » Délaye, S. f. Grande émission d'urine. Daltai, V. n. Éprouver un frémissement. c Le chontët de si bon

ichér, qu'o le fézèt dallai, > Danu. S. m. Gêne» dommage.— < L'a pas mu d'ènme qn'in onfont,

le quenut pas vour que le fèt danu, » Dare. S. m. Derrière. < On companraye lèse tènt dare léz autres,

parce que l'ét bontou, l'ét poènt on are pre s'on alai. n Dé, S. m. Doigt. <* » L'o-z a tout expl^iqué 6 è h YeV, n'on pou

Tèt pas se trompai. Déa f Interj. Particule intensitive. c Vèndra-t-el^ dia f Débouchardai, Y. a. Débarbouiller. « I déboucharde mes drôles

tous lés matèns. » Débouquai (Se), Y. pron. Cesser de bouder. Dèburaù Y. n. Couler à petites gouttes. «La chaa étèt si forte

anit que la suou deburêt de ma taite jusqu à téare. » Décalufré, Adj. Dépouillé. Déçondou,S, m. Talier sur lequel s'enroule la toile, à mesure qu'elle

se fabrique. Décourompre» Y. a. Interrompre. c Le s'avont mahéz, é quond

le mère a velu léz amounôtai, pre lu prêchai le bon drèt, le

FaTont décourompu. » Décrapitai. Y. a. Critiquer cruellement. Décroehetounai. Y. a. Décrocher.

Défruôhi, Y. a. Démolir. « L'a défruchi toutes tchés mazures. > Degraboul^ai, Y. a. Découvrir, éventer. Delènquai. Y. n. S'affaiblir. 0 saute & la vue que le delànque,

le Youdrèt paz o faire quenutre. » Délivres, S. m. pi. Décombres* « Le velont pu qu'i mèchèns lés

délivrée dons lés rues, vour lés métrenz-i» pisqu'o n'a pu de

tèrèn. >

Digitized by

Google

116 REVOE DES PATOIS

Delâdaû Y. n. Faire une pluie fine.

Déluré. Adj. Dégagé, dégourdi.

Démode on démode. Loc. De degré en degré.

Demalat (Se). V. pron. Se plaindre.

Démên {A lo). Loc. Du mauvais côté, à l'écart. c Ine chouze loèo,

n'on dit qu*al éi à la démèn. » Démenuzai. Y. a. Ëmiettcr. « Si ve veléz apaciai Têtre sa, déme-

nuzéz pèn dons babigeot, o dons de la piqueté. » Demiocre. Adj. Médiocre.

Demuronee.S. f. Habitation. -— « N'on dirèt que Tét venu pu grou depis que Ta <c^uque chouze de mu que son père, o li faut ine pu bêle demuronce. » Dèn. Conj. Donc. Dénigeaû Y. a. Dénicher. « Quond le s'on éra dons Touche de

bAl^e-bec, le léchera dare li en béa niq à dénigeai. » Dénongeai (Se). Se débarrasser, par exemple, de la vermine, des mauvaises herbes. « Lés polies, lés piozes, lés urn'es lés de- vouront, quemont s'on détwngeai ? » DenJot. Adj. Dégoûté, délicat. Dépeçai, Y. a. Hacher. Dépeçât (Se). Y. pron. S'agiter. '< Le sedepéce pre faire crèrc que

Tét tchnqae chouze de bèn : l'érèt béa on jurai. Deque f Adv. De quoi ? Déquenal^aL Y. a. Prendre pour parrain ou marraine. « Déque-

nal^ai /c^uqu'èn, c'ét le prendre pre pérèn. » Deraiy derère. Adj . Dernier.

Déroctai. Y. n. Sortir de Tornière, suspendre une occupation. Derougeai. Y. a. Ronger autour. « sûr que lavèt la frèngale,

le 8*a jeté su in ous, le Ta derougé quéme en chai. » Deroumai. Y. a. User. « Quemont fès-tu dèn, mon béa petit faly,

pre deroumai si vite tes bos, tés sabarènz é tés pôtens ? > Déeod^ue. S. f. Insu. « 01 y a dôs frèzes é dôs gruzèles dons mon

vregeai, i tu pas que t*on pronges k ma désod^ue. » Désourdine (A la). Loc. En cachette, À la sourdine. Dêl. S. m. Lavoir, —e Ta caresse é pis ton bardéa montrent que te

vaz d dét, » De'tapounai. Y. a. Oter le bouchon.

Détourne. S. f. Plante mystique qui produit un mirage et fait per- dre son chemin et la connaissance des lieux à celui qui l'a ren- contrée. Détrau. S. m. Grande cognée. Détrechenraî. Y. a. Défricher. ce Après que n'on a araché les

cosses, n'on d^trechenye on arachont lès cosses. » Délreciré. Adj. Renversé et inanimé. « Léz el^s détrevirés.

Digitized by

Google

SIMONNBAU. ÛL0S8AIRE DU PATOIS DB L'ILE-D'BLLB 117

Détriai. V. a. Serrer. Détrôt^ai. V. a. Dérouler du dévidoir. Devalaù Y. n. Descendre. Devalajfe. S. f. Descente.

te Quond à la fén de vos béas jous,

Ve-z éréz à la devalaye,

Que dons son paradis iretous

Djvi ve mèche dons la gronde alaye. >

(J. G. Genvrat 1874). Devers. Prépos. Aux environs.

c A raatèn dons lés bwas devert le Gru-qui-boul^e, L*aive grond foussèt gelèt su ma piloul^e. »

(J. G. UHiver). Dévéisaye. S. f. Raclée. « 7c Au dévétaye que l^a od/ue parce que

Tavèt paz été lu faire ine visite pre le tiremont garcèn. » Dèvirai. V. a. Écarter du chemin. « En petit drôle venèt dons la rue, t*as paz odju Tèume de dévirai tés vaches ; en petit mu aie Fériont ébrené. » Devontau. S. m. Tablier de cuisine.

cTon devontau Ma chambrière, Ton devontau, Que Tét salau ! >

(Chamon). Devouêdai. V. a. Dévider.

DevouèdoH. S. m. Dévidoir.— » Pu de lonfèt, pu àedevouédm. » Devouêdouêrê. S. f. Même sens. Dézabriai. V. a. Découvrir quelqu'un qui est couché. « I se rède

quêmc en troie, paz étounont, dézabrié toute la nit. » Dézaehalai. V. a. Délivrer de la chaleur. Dézaniai (Se). Y. pron.— Cesser de fréquenter un lieu; quitter son

nid. Déxèrai. Y. a. Mettre hors de la bonne voie. Dichquetai. Y. a. Critiquer, Distoui. Adv. Aussitôt. Divrèn (jour). Adv. Ouvrable (jour). D}émondai. Y. a. Quémander. « Rèn de pu nivront, o d/émonde

sons caisse. » Ujèndai. Y. n. S'enfuir en hâte et honteusement. D}ind}èn. Adj. Boiteux, terme de mépris. Dj«ndjifiat. Y. n. Boiter par suite d'un accroc, d'un coup. D'jèndou. S. m. Espèce de guigne douce. Djènêêèn. S. m. Clou pour ferrer les sabot^, Dj^re. Adv. Guère,

Digitized by

Google

118 RBVOK DES PATOIS

Djffat. V. a. Guetter. c l djéié, k s'on rontera pas. »

Diichaye, S. f. Petite quantité d'un liquide.

Djichou. Adj. Trop sensible, chatouilleux.

D}ilai. y. n. Glisser.

D'}ile, S. f. Rigole sur un plan incliné l'on le fait glisser.

Diilénue, S. f. Cérémonie du premier jour de l'an, empruntée aux Gaulois. Ce sens est perdu ici, il ne reste plus que celai de < que- relle. »

Ditlwère, S. f. Même sens que djile.

« I swète d brejaiz é brejëres, Dos bebardes, dôs djilwères É dôs grelës dons lés coutaus.

(J. G. Genvrat 4874).

Dj tnai. S. m. Cerisier à fruits acides.

Djmtf. S. f. Guigne. « I re-s o diz, fézéz-^ous de la confiture de djinet, mebou que la tabaraje de prunes. »»

l}}%nètê. S. f. Coquille d'hélice servant de jouet aux enfants.

Djur^'. Adj. Salé à l'excès. c Vos fricos sont djurés. Te ferez onchéri la sau. >

Do. Art De, du, des.

Dodinai. V. n. Faire des muufements de tête. « De la vwar de mènme dodinai de la tête o donne le virounéa. »

Dompis. Prép. Depuis.

Dormirie, S. f. Penchant au sommeil.

Doi^mitwère, S. f. Même sens.

Domaye, S. f. Plein giron.

Dorne. S. f. Giron. t A dèt être atchumaye, dus drôles 6 pon« drehau, in autre dons sadom^.i

Dotai, y. n. Sommeiller. « La vel'e fôt que dotai, al a pu de re- marque. >

DoubUai, S. m. Bissac.

Dottô. Adv. Dehors.

Doutonce. S. f. Soupçon, doute non arrêté.

DrâUisse, S. f. Fillette.

Drapéa. S. m. Linge dans lequel on enveloppe un enfant au maillot.

Drelinai, V. n. Résonner (Onomat.)

Drèt, Ad?. Directement, en face. « Le dévire djère de sa route, le dimonche si le sort, le s*on va drèt o cabaret.

Drigaly, S. m. Objets de ménage.

Drôle. S. m. Enfant, garçon.

Drolé.Ady Ajusté.

Drosses. S. f. pi. Rebut de grains.

Drouim. S. f. Sorcière, femme nomade. « Tehé% drouinêi me fézont tronsi, i sèt pas vour qu'a prenont ce qu'a dizont. t

Digitized by

Google

SIMONNEAU. OLOSSAmB DD PATOIS DE L'ILB-D*ELLE 119

LMssou. S. m. Vaisselier.

LhÊimèt. S. m. Duvet.

JDupe. S. f. Happe.—- c Le s'a miz ine dupe k son bounèi, a li pon-

drélre jusqa'ô courpen^èn. » Dupé. Adj. Huppé. Lhoarau V. a. Salir en laissant des traces. « Tehé% drôles quond

l'avont mongé de la marmenade, lu mens, lu goule, luz bardes

on sont toutes dwarayeê, »

Éarse (On). Loc. adr. -*En action. < Lresont trejou on èaru. »

Éhafè. Adj. Ébahi.

Éba^é, Adj. Étonné extrêmement.

Ébaloui. Adj . Énervé par la chaleur. c Le pouvèt paz uvri' lés,

tout que U'étët èbeUoui par la chau. » Éhebai. Y. a. Détacher un rejeton. Ébelai (S*). V. pron. S'écrier par surprise. Éhelis. S. m. Cri non réfléchi. « Tchu pau! tchuz ébelist » ÉbPukii. V, n. Avoir des éblouissements. Ébobai.Y. a. Hébéter.

Ébobé. Adj. Hébété. « L'étèt ébobè. Ta rechté la goule ôverte. » Ébourai. Y. a. Ébaucher. « Si te pèt pas épenigeai ton ménage,

é^our^-lott 6 moèns. » Éboumigeai. Y. a. Secouer à la hâte. « Dons la quarte o tôt tout

juste o-z éboumigeai. » Ébouzeifaù Y. n. Tomber en désordre. « Tous tchés chontiés que

Ta quemoèncéz avont ébouzel^é. » Ébrahai [S'), Pousser un grand cri. Ébrai^is. S. m. Grand cri. Ébrenai.y. a. Écraser.— c Dis dèn, sès-tu que lacariole ô bouchai a

ébrené Louise Mimaude? » Ébrivai. Y. n. Travailler avec élan et se relâcher ensuite. Ébrivaye. S. f. Action de faire un effort et de se ralentir. « 01 et

poènt en bon traval^ou, le marche que prV6rt'oaye. Ébroquewai, Y. a. Ébrécher. t 01 et on venont poué qu'ai

a ébroqueifié ses dus bos pis sa bie. » Ébrwa. Adj. Qui a trop de jeu par reff3t de la dessication : se dit

surtout d'un fût. Jé&i*ifi/. Adj. Essoufflé.

ÉcaifargeaiiS'). Y. pron. Marcher en écartant les jambes. Éea'narai{S^). Y. pron. Porter un pied au large en glissant.

Digitized by

Google

120 RBYUE DBS PATOIS

Éearqualrai. Y. n. Écarquiller, écarter lea jambes.

Échafrai. Y. a. Effacer. « A force de savën lés taches s'on alont,

qoond l'ounur et onchouté pas moyen d<Vz échafrai, » Éeharhoi, S. m. Hanneton. Éeharbotai, Y. a. Battre, secouer.

« Ye souYènt-o, lés gas, de tchèle gronde anaye Qu'ol odjit tont de neige é tont de givrehas, Que nêtre bonne, yehe é courajuze armaye Écharbotèt si bai lés Russiènz on Grimaye. »

(J. G.L'Hirer), Éehardai. Y. a. Oter les écailles. Écharde. S. f. Écaille de poisson. « Pre faire chère léz échardes

n'on raclée avec en coutéa le pouéssèn à l'onrebourque. » Écharebé, Adj. Chassieux comme la mèche d'un chareiL < I crèt

pas que le sèche en môvès garcèn, Ta dôz el's éeharelrés. > Éeherpinai, Y. a. Réduire en charpie. Éehôdissim. S. m. Marchand d'échaudis.

« De Fuaule o vendra béacot d'échôdissous Ë d*autres marchonds qui Tondront pre dus sous Dos gàtéas, dôs b'iinètes. »

(J. G. Le Prevail). Échôdis, S. m. Gâteau sans levain. Éehôgruai. Y. a. Passer à l'eau chaude. Éehuméa. S. m. Coupe de la meule de foin.

« Ë bai, dompis tehô tons su lés taites d'uméas, Ye-z avez vu t*ô pas poussai pu d'ine ful^e Ve-z avez ontouné dôs béaz échuméas. »

(J. G. L'Htver). Éeidmi. Y. imp. Se produire une subite contraction d*un muscle. « 0 m'a éciclUy à malén, dons le rÀtéa de l'échiné, açure i pèt pa groupai. > Écichure. S. f . Contraction subite. ÉeUèrzie. S. f. Aube, point du jour.

^corcA^-tchtt. S. m. Églantier. « Su la fèn, léz écorche-Uihu venont chopes, l'avont on dedons d<)s grênes qui sombbont à dôs polrs. > Écramonti. Y. a. Écraser. Éeriole. S. f. Imbécile. Éewaraî. S. m. Éclat, copeau sans valeur qu'on détache d'une

bûche. Ectcarau, S. m. Stupide. t Ah ! ah ! Vécwarau qui nous regarde.»

[ChantttH). Éà\ai. S. m. Évier de cuisine, Éfarvoyé. Adj. Effrayé.

Digitized by

Google

SIlfONNSAU. ~ GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'lLE-L*fiLLE i2i

É/ownelaû Y. n. Tirer le chanyre femelle.^ « 01 y a mènde qui

pouvont paz éfoumelai parce que l'odur de la cherve lés nivre. » Éfourâehai. Y. a. Effaroucher. Éfournia. S. m. Petit oiseau qui quitte le nid.

« Ye-z ayez dénigé dons lés niqs de mwènéas Pu d'in éfoumia qui n'aYèt que la bul^e. »

(J. G. UHivef'). Éfùumiai. Y. n. Quitter son nid et voler péniblement. Éfrazis, S. m. Grand cri. Éfuhage. S. m. Démonstration. Égab. S. m. Rosée.

ÉgaUai. Y. a. Mouiller & petites gouttes. Égalrai (S*). Y. pron. Se mouiller en marchant dans l'herbe. Égarguenèiai{S^), Y. pron. Crier jusqu'à suffocation.— «Le poupën

s'at égarguenèté à bêlai ; o le fézët rongoul^ai ; l'on étèt nègre. » Égarjombai, Y. a. Enjamber. Égalai. Y. a. Polir. « Tchô mènde et mal ègolè ; ses bardes

sont tout de travéars su li. » ÉgouuaL Y. a. Retirer les pois de leurs gousses. c Le dizèt que

le yelèt m'égoussai léz ei^s avec en vire-brectchén ; tchu n*a poènt

la taite pli^onge. » Égrafinai. Y. a. Ëgratigner. Égrafinure. S. f. ÉgraUgnure. Tapez su li avec en trwa ;

pas ^égrafinure, o ve serèt trejou renaqué. » Égrème. S. f. Gouttelette de larme. ^ 0 li a touché en petit le

tckèr, léz égrèmes li veniont d-z ebs. > Éjombaye. S. f. Enjambée. Éloekaù Y. a. Tuer les limaces ou les loches, ÉUmrdi. Y a. Étourdir. Éltoadai, Y. n. Faire des éclairs. Élicade, S. f. Éclair. - « Quême i sens tout veziqués, la vie de

tehë mènde passe quême ine élwade, » Émégai (5*). Y. pron. —Tourner, en parlant du lait. Émenai. Y. a. Essayer. c In vitemont qui n'a poènt été émené

fét trejou tehuques rolès.» Émogeai. Y. a. Oter les tripes à un poisson. Émorchai. Y. a. Nettoyer k demi un objet. ^mouekal^, S. m. Instrument pour chasser les mouches. . )mouliUm. S. m. Remouleur. « L'émoulitou aad/uzé mon razou,

le li a fèt dos donts tout quême à n'en fébèt. » . )numtt\ Y. a. Aplatir une chose molle. « Tavès tout en plèn

doubl^ai de malles, al étiont tout émouties à men arivaye. > . imouvat, Y. a. Mettre en mouvement, en inquiétude. , 'moyai (S*). Y. pron. S'informer. « Le dizont que la foudre

Digitized by

Google

Idd RBVUB DBB PATOIS

s'a mis dons lés baltes à la fwère de Marons, émojés ye-z-on

dèn. » Emwaselai. V. a. Amaigrir. Enm, S. m. Agneau. Ènme. S. f. Intelligence, idée. « L'a pas mu d'Mtii^ qu'in on-

font. » Énôlai. V. a. Tirer la graine du noyau, le corps d'un mollusque.

« Énôlai lés pinéas de patches, lés moucl^es, lés soardèas, etc. Ènses, S. f. plur. Phalanges des doigts. -^ i I te feré petai les

ènses, si te fës dôs chélivetés. » Épalacre, S. m. Large plaie dont la vue fait horreur.

« Tchnz épalaere ! abrenutio ! o fèt pau. » ÉpaU. S. f. Épaule. ~ « Etre pas large d*épales, vut dire avariciu. » Épalérê, S. f. Partie du ?étement qui couvre les épaules. Épapenatsè. Adj. (Vêtement) quia trop d'ampleur ; qui fait du ta- page. ÉfMraû V. a. Etendre du chanvre roui, du lin, etc. Éparaye. S. f. Jonchée. Éparou, S. m. Séchoir. « I vèns lavou, i'étons su léz épanms

tous méz harnicages. » Éparpalyai. V. a. Éparpiller. Épéalaû V. a. Dépouiller de la peau. « Si tchô gas vut me bini,

i'é bonne onvie de l'épéalai ! » Épèle, S. £. Trame.— « Ine épèle se met dons la navète tisserén su

ine aguel'e. » ÉpeneN. Adj. Pauvrement vêtu de loques légères. Épénîgeai. V. a. Examiner minutieusement'; chercher avec le bec,

avec les doigts. Épihossai, Y. a. Même sens. Épiozai. V. a. Tuer les puces. « Fdt épiozat tous lés matèns, si

on vut se dénongeai. » Épirahai (S*). V. pron. S*épuiser à crier. c Le s'at tont épirol'é,

qu'i crâyès que l'avèt le rouméa. » Épisioumi. V. a. Entrelacer les fils de deux cordes. Êpl^aeré, Adj. Absolument semblable. Épl^èL S. m. Profit. « La tèle on aune fèt pu d'épl'èt qu'ê

mètre, ol a moèns de gavênye. » Épontaù y. a. Épouvanter.— « Si ve-z épofUés lés drôles, ol lés rond

quel'ots. 9 Épopluchai. Y. a. Yisiter avec soin, nettoyer. Épurait^ S. m. Ëpouvantail. « 7c^ mènde et ôssi béa quême in

épâralJ ! » Éprederiai, Y. n. Faire s'envoler de tous les côtés à la fois comme

une volée de perdrix.

Digitized by

Google

SnfONNBAU. GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'ILE-D'ELLE 123

Éprederié. Part, passé da verbe éjn^edei^iai.

Épwèzou, S. m. Instrument pour épuiser le bateau, écoppe.

Érage. Adj. Qui est d'une certaine origine, en mauvaise part.

« Érage de canne, sot et malën. » Éralai. V, a. Déchirer. On passont à travéars en bwéssèn le s*at

éralé in usse. » ErbeUôdai. V. n. Brouter une herbe rare. Érboulagês. S. m. plur. Mélange d'herbes. ÉremeUai. V. a. Recneillir le menu bois. Ergalisse. S. f. Réglisse. Ergwane. S. f. Champignon brun. a Gombé d'êrgwanei qu'ol y

avèt d'ôtrefwé vers la cope navire. » Érènde. S. f. Ronce.

t Qu'o ne venge paz ine érènde Dons vos grons chons baUarjaus, Ni de jaguenal^, ni d'arjaus. »

(J. G. Genvrai 1874). Értpoulat{S*), V. pron. S'égratigner en glissant. Éronehé. Adj. Qui a une marche irrégulière. - c Depis que Ta

odjn ine ataque^ Tét tout èronché, » Ésaquat, V. n. Éclater. Eteofiaûy. a. Subtiliser. c SiTavèt pa2 odjxx Ton vie de m'esco-

fiai tc^uque chouzc, le m'ôrèt pas tont gréssé la pâte. > Éséartai. V. a. Mettre en lambeaux. « Léz épèngl'es, ol et bèn

que pr'ésseartai, parléz-mou dôs bel^ètes. » Éségai. Y. a. Épuiser. Ésermounai, Y. a. Donner un surnom. Ét9è». S. m. Reste de pâture devant les animaux. Éuolai. Y. a. Détacher un fragment en tirant. « Bournéx lés

drôles, luz éuolez pas lés orèl'ea. > Éssolei. S. m. pi. Même sens qu'éssès. Éuorai. Y. n. Sécher à moitié. Éuore. S. f. Air sec. Éssorêtai, Y. a. Couper les oreilles,rendre soret, « Le li a roumé

lés plans si près que n'on crérèt que le l'a Msorété, » Ésgoumai, Y. n. Répandre une odeur agréable ; essaimer, en parlan t

des abeilles qui s'échappent. Ksquèntai, Y. a. Éreinter de fatigue. ^stofe. S. f. Espèce de tissu de laine.

Ssiopai, Y. a. Raccommoder un vêtement. -^ u Le surgièn li a estopé la goule, parce que le s'avét copé le balot. » IstounuUique. Adj. Asthmatique, qui a la respiration gênée. itelai. V. a. Fendre du bois. ^,tènte. S. f. Souffle.

Digitized by

Google

A REVDE DES PATOIS

Étreci. V. a. Rétrécir.

Étrebou, S. m. Instrument k déyider.

Étures. S. f. pi. Grimaces, façons ridicule. Angl. e$ture,

ÉvaL V. a. Arroser.

Évaye. S. f. Inondation. « Tchns malus qu'ol odjii l'anaye de la

grond évaye! » Éviscarié, Adj. Endommagé, estropié. ÉvonireUai, V. a. Avoir en désordre les jupons, les culottes. Évou, Adj. Aqueux. « Lés frutages sont évoM, » Évrèden, S. m. Mouvement spontané et subit. Évrel^odé. Adj. Éveillé, réjoui. Ézifumee. S. f. Commodité.

Fanre. S. f. Fange. (Peu usité.)

FanJoa. Adj. Fangeux. (Resté dans Terré-Fagnou, village de Saint Jcan-de-Liversay ; d'ailleurs presque inusité).

Fab. S. m. Fils.

« Mes cherz amis de la Vondaye , I ve swètc la boune anaye, A vos famés, vos fahz ôssi, Douze béas grons mwas sons souci. >

(J. F. Genvrai 1874).

Fabète. S. f. Défaut dans un tissu.

Faramine (Bête), S. f. Animal fantastique. « Pondont le jou le se cache dons léz ers tons, pis pondont la nit le dévale su la téare pre mongeai dôs serpons, pis pre faire avwar pau ôs drô- les. 01 et rèn de bèn tchèXe bai te- faramine. »

Farcis. S. m. Mélange d*herbes hachées. « TcAèle de chez nouz a fét farcis avec dôs chouz-égres pis de la vinète, i m*on se rolé. I

Farfadet. S. m. Lutin niais qui descend par la cheminée et s^assied sur un trépied. »

Fams, S. m. Paille de fève.

Febau, S. m. Filleul. « 0 fera racordai ses mandes, si le babes en nôlèt à ton febau, pre le premai de l'on. »

Febaude, S. f. Jeune fille. c< Tckés felmudes anit, pr*avv^ar de bêles nipes a metriont tout laréonsu. »

Febâtre. S. f. Belle-fille.

Fèn, S. m. Foin.

Feivètrai. Y. n. Courir ç& et dans un appartement.

Digitized by

Google

BIMONNSAU. GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'ILE-D'ELLE 125

Fènttze. S. f. Finesse. t T*és sûr d'être queiché parce qu'ol et en

gas qui joue pre fèntize, » Ferait. Y. a. Curer un fossé. Fhse. S. f. Perche.

Féuèle, S. f. Moule à beurre^ à fromage. Féuou. S. m. Gaule d^osier^ employée par les hourgnoiious. Fi, S. m. Verrue, c 01 et en mau qui se garit pre segrèt avec de

la Come-de-cerf. » Fi'Choneru. S. m. Boulon cancéreux. « 01 et en fi'Chonci*u que

l'a ô balot. » Fie, S. f. Figue.

Firvoléa. S. m. Toute petite anguille. Fùsèn, S. m. Dard des abeilles, des reptiles.— < se défiai de lé,

sa longue et en vrè finèn de serpont. » Fissounai, Y. n. Agiter le dard. FPàche. Adj. Défait, ramolli. Ft^a$quai. Y. a. Repasser du linge. Fl^asque, S. m. Fer à repasser. « Lés gardous de vaches anit

pouvont pu sorti, si l'avont pas dès chemizes pasquayets, » Fôfen^ai, Y. a. Fouler aux pieds. Fogué, Adj. Rempli et pressé. Foniêzie. S. f. Colère. « Le s*a mis donz ine si gronde fontèzie

que le trepèt dôs pés. » Fâpi. Adj. Chiffonné.

FarctablTe. Adj. Travail au-dessus des forces. Foreiu. Adj. Fort. « In ome forciu pourèt o faire, li, l'ét

trop guenëlye. » Formonee, S. f. Forme, formation. Fortin, S. m. Légume à saveur piquante. Fôssi, Adj. Rempli, jusqu'à fausser les portes. Fouai. S. m. Foyer. Fougeai, Y. n. Fouiller la terre. Foumaû S. m. Fumier. Fourâehe, Adj. Yolage, sauvage.

Fourehèt. S. m. Perche fourchue servant à conduire le bateau. FoiUai{Se). Y. pron. Se moquer. Fouiau. Adj. Fatal. Foutu, Adj. Perdu, condamné. J râi^aye. S. f. Nom de localité, lieu planté de frênes. J rânie, S. m. Frêne. J ratrês. S. m. Barbier. i "èchèn [Sentir le). Loc. Odeur de viande franche, et par extension,

de poisson de marée, de lieux humides* ^ « Tout ce qui sont le

frèchèn me fet huti. »

Digitized by

Google

1

126 RBVUE DBS PATOIS

Fredet^au. Adj. Frileux.

c Mon Dju ! tchn tons ! l'hivéar, tehn trichte choaxe ! Quême en chat fredehou su la çondre de bouze> I m'on va m*acourpi quèntre tchô contrefont. »

(J. G. LHiver). Frelassai, V. n. Produire un mélange de petits bruits. c L^

cous que le li a donnés deyion bai 11 faire frelouai la pire. > Frétasse, Adj. Bruyant. c Les poumes frétasses avoDt dôs pinéas

qui fasont brut. > Frelèngat V. n. Résonner avec éclat. FreUnguêtes. S. f. pi. Choses sonores. Frelinai, Y. n. Faire un petit bruit répété. Fremeeofre, S. m. Cloporte. Fremièi'e. S. f. Fourmilière. Fremiolai, V. n. Éprouver une sensation semblable à celle causée

par les fourmis. Fremogeai. V. a. Enlever le fumier d'une étable. « Si ve vêlez

avwar de bêles baites, fremogezAtà é brussez-lai tous lés matèns.» Frèndre. V. n. Répandre le blé sur Taire. Frèngale. S. f. Boulimie. Frèngea%,y, n. Mollir. _ « Pre qu'ine paiche sèche boune o fôt qu'a

irènge. » Frenicl^e. Adj. Sensible, chatouilleux. Fréraickes. S. m. pi. Frères et beaux-frères. Freichèt. S. m. Écumoire. t N'on se sert frêtckèt pr'éto^umai

le pot, pre tirai le pwèssèn pélén» etc. > Frézè, S. f. Orfraie. «La frézè a chonté toute la nit su la chemi-

naje, ol et sine que le delènque. » Fricot. S. m. Mets. c Le fricot le mel^ou ol et de la gogae fri-

cassa je avec fortèn.» Friolèt, S. m. Petit plat à queue dans lequel on fait une sauce

piquante. c 01 et le friolet vour non met ine sauce A Tal' pre

mongeai dôs pataquès o dôs lumas. » Fruire. Y. n. Se servir, cl monge pèn sec A mon réasunaii

parce qu'i avèns rèn à fruire, > Fuau, S. m. Fiel. «< Amer quême dùfuau, > Fubfaye. S. f. Feuillage mis à la porte des jeunes filles la nuit da

!<*' mai. c Le li avont douné ine/W/'aye de su, de colcAue é et

pussènte pre la rondre can^ouxe. > Fuméa, S. m. Respiration affaiblie d'une personne expirante. -*

« L'ét à boutj Ta pu que le fuméa. > Fumerote. S. f. Gourtiliôre, insecte. Fumai. Y. a. Dédaigner* r- « Tehés mèndes sont c(;'ère quéme

0 fau, l'avont fèt que me fun'ai.È

Digitized by

Google

SmONNEÂU. 6L038ÂIRE DU PATOIS DE l'ILE-D^ELLB 127

Furg<ti^tti. V. a. Pousser ça et les tisons. Furguèn. S. m. Instrument pour remuer le feu. Futeme. S. L Goût aigri d'un fût.

Gabegie. S. f. Tromperie.

Gabelou. S. m. Douanier.

GabôdaUes. S. m. pi. Gamins. c 01 et en soûlas de ^ofroda/rcs. >

Gabuzai. V. a. Chicaner, houspiller.

Gdche. S. f. Brouillard qui surprend quand le blé est en Taire

Via en vimère qui se lève ô vouz aporte la gâche. » Gaeipotai, V. a. Remuer et mêler divers objets. Gadrô, S. f. Femme sans soin. Gadrobe, S. m. Tablier. c In gadrobe ompaiche d^onchouti le

cotel'èn. » Galai. V. n. Pousser des gaules. « La végne gale^ gare ô geo

blonc. » Gale. S. f. Gaule. Galéarne. S. f. Nord-ouest. -— « Vonts de haut, de bas^ de bize,

de galéarne. » Galipote. S. f. Lutin femelle qui a la forme d'un chien-lévrier, c Ah ! quême ôtour fu tous lés fuzéas viriont ! Quême tchès gas on grond soûlas couriont. Lés grond galipotes barajes ! »

(J. G. Aux Nellesais). Galouc, S. m. Sorcier changé en loup.

c 01 étèt le béa tons dôs galoucs, dôs sorçais ; Tout quême 6 jour d'anit U ontondiont ramissais Toutes les nits dons lés venèles. »

(J. G. Aux Nellem$). Ganoehe. S. f. Bouton à deux têtes» sur la supérieure desquelles on met une pièce et on tire pour la renverser : c'est le jeu de la ganoehe. Ganot {Marcher à la) Loc. Les pieds dans l'eau. c L'aive barbajèt

dons lés prés, i sens venuz à la ganot. » Gapébe. S. f. Femme qui n'est pas ménagère. c La pu chétivt

famé qu'ol y èche ô mènde, ine gapèlfe. » Garayoi. Y. a. Attaquer sur plusieurs points, sans reléche. Gardou. S. m. Gage ronde en osier pour garder le poisson dans

l'eau. Gari. V. a. Guérir.

Digitized by

Google

i2d RBVÙE DBS PAfOIS

Garoehat. V. a. Lancer des pierres. c Les drdles de Nèle sont

môfazoot pre garoehai, » Garoul'. S. m. Epi du mais; le maïs. Ga$$ol^, S. m. Petite flaque d'eau. « Tehù béa petit menyèn, l'a

uigé dons n'en gassol^, > Gaven^ai, V, a. Perdre, gAcher. Gavênye, S. m. Perte. « In talmr qui quenut pas la tal^e fcl

souvent gavenie. » Geale. S. f. Engelure. Geamai, V. n. Germer. Gearfièn, S. m. Germe. Geau. S. m. Coq.

c Chez nouz i'avienz en geau

Qui s'apelèt Lubën, (bis)

L'a pris sa ?olaje

A la gronge Moulèn.

La frelèn tèntène

Le frelèn tèn tén. »

(Ckafuon). Geau-hbonc, S. m. Gelée blanche. Gécol (On). Loc. Mettre un gilet en geeol^ c'est le jeter comme un

manteau sur les épaules. Gème, S. f. Brai, goudron pour calfater. GemelaL V. n. Faire des gémissements saccadés. GèmpaUai, V. a. Joncher. Gèngeolai, V. m. Etre mal ajusté, avoir du jeu. Genok, S. m. Genou. « Pre faire sa prière, o fôt semèire àgeoDl^

pis junai lés mens. > Geôlên. S. m. Manne d'osier dont on couvre le pain sur la table. Geôzèle. S. f. Poule d'eau. Gerguèt. S. m. Corset. Gibai. V. n. Huer. Gibe. S. f. Ruade.

Gigouniai. V. n. Remuer la jambe, la gigue. Gigue. S. f. Jambe, patte, gigot. c 01 y érat ine gigue d'en»»,

obé dên ine fcAusse de becot. Girèn, S. m. Le pied de veau, arum, L. F. GivreUas, S. m. Givre. Godai. Y. n. Faire des plis, bAiller au lieu de s'adapter comme il

faut, en parlant d'un vêtement. Godêle. S. f. Lame de couteau. Chez nous le mènde se servent

poènt de fourchète ; le péchont le fricot avec la godèle. » Godelis. S. m. Pli au bas des vêtements. Godrai. V. n. Se couvrir de tâches de boue.

Digitized by

Google

8IMONNEAU. GLOSSAIRE DU PÀTOlS DE L^ILE-D'eLLE 139

Godrou Adj. Taché de boue.

Gogue. S. f. Ragoût fait avec du sang, du lard, et des oignons.

Gondèn, S. f. Femme insouciante.

Gorai. V. a. Tromper, voler. « 01 et in atrapou, Tét sûr de te

gorai si t'es pas adrèt. » Garèns, S. m. pi. Engourdissement des reins.

Gréyéz mou, n'aléz paz atrapai lés gorèns ! Acouté tout le mènde é piz ses onvirèns Ne valont pas quatre cenèles. »

{J. G, AuxNellesoîsy Gorgia. S. m. Orifice du gosier. t L*a mouru pr'èn purèt qui li a

fremé le gorgia. » Gosêai. V. a. Travailler le bois. G0S8OU, S. m. Ouvrier qui travaille le bois. Françwas Delafèn

qui fèt dôs boguèt^, et le pu béa gossou de tchôlèn. > GouguênH. S. f. Femme malpropre. Goulags, S. f. Bouchée. Goule. S. f. Bouche.

« On dit pretout vour i'é passé Que ma goule et en tamis precé. >

(J. G. La Goule Djablre). Gouhtage, S. m. Cancan. Gouletaï. V. a. Faire des cancans. Goumèn. S. m. Double menton. Coupe» Adj. Insensible. « L'aive étët gelaye, i'avés lés mens

goupes, on venont dèt. > Gourd. Adj. Engourdi. '

Gtmrgondine, S. f. Coureuse, femme de conduite suspecte. Gourvelf. S. m. Privation de sommeil. Govrvelrai, V. n. Se priver de sommeil. c I'é gourvelré cette nit,

vel& preca i'é alrapé frèd. > GouspeUai. V. a. Couper en menus morceaux. Grabot. S. m. Ovaire qui renferme la graine du lin. GrabotaL V. n. Se mettre en grumeaux, en parlant du lait. Gi-aboié. Part. pass. Tourné en grumeaux. Grâlai. V. n. Griller. Te vendras nos troure le se de vel'aje,

piz i ferèns grâlai dôs chatêgnes. > Grâlou. S. m. Gril pour fraire griller les châtaignes. I atéa, S. m. Bardane. c Lés boules de gratéa prenont si dons

' es phaus qu'on pèt pas lèz acrochai à moèns d'amenai lés pl^aus. >

Uèn. S. m. Grillon, viande fraîche de porc frite.

wt. S. m. Atteint de langueur, maladie déférée à S. Graut, du

.anjon, invoqué pour les enfants étiqucs.

ivai. V. a et n. Monter. \vaye. S. f. Montée.

RKV. D. PATOIS. 9

Digitized by

Google

190 RBVUB DES PATOIS

Grègue. Loc. Remuer, s'agiter.

Grêle. S. f. Crible.

GreUt, S.m. Grillon.

Gremel^in, S. m. Grameau. -- « Lés drôles avont ramassé lés gre-

mebens. i Grewau. S. m. Grignoo.

Grenevéa, S. m. Plante de prairie, sorte de roseao. Grenevèle. S. f. Petite grenouille . Grènguenassai (Se). Y. pron. Se disputer. Grenigeai. V. a. Remuer un monceau. « L'avonge à rèn, le fet

que grenigeai. > Grenotai, V. n. Jeter du grain devant la charrue. Gr^/»e.Adj. Celui qui a Tongléc. ~ c l'étès si grèpe qu i quenussès pas

si avès tchuque chouze dons mes dés. « Grève. S. f. Ligne ou raie qui partage les cheveux. « Tchô mènde

fèt son crame, le porte la grève quême en drôle. > Grezel^ai. V. n. Avoir la respiration gênée par les glaires. Grezelién. S m. Respiration glaireuse, gênée. « Al a le grezet^èn,

tchu qu^al et estoumatique. » Grimau. S. m. Le diable (popul.). c Le dizont qu'ol et Grimau qui

li bal^c de Targeont. Grossai. Y. n. Faire de petits cris avant de couver, (poule). Groussalre. S. f. Grain ou farine d'orge, de baillarge. « I sens

mu anit, i mongôns pu groussal^c, de béa pèn de minot. » Grousseries. S. f. pi. Grosse filasse. Grwa. S. f. Terre calcaire. Grwal^ai. V. n. S'agiter doucement. Grwaye. S. f. Couvée, groupe. « Grwaye de poules, de drôles, de

feUaudes. > Guedai (Se). Y. pron. Manger plus que de raison. Guedé. Adj. Rassasié à l'excès. c L'étiont à n'en récunai de

mossius, l'étiont tretous guedés quond l'avont sorti. » Guebau. S. m. Ensemble de grains de raisins, qui, dans une grappe

forment une petite grappe autour d'une secondaire. Gulèl^e. S. f. Petite grappe, objet très petit, un rien. « Il y on

avèt pas ine guêtre k luchai. > Guèn. S. m. Regain. Guenai. Y.n. Grogner, hennir. Guenassai. V. n. Soupirer souvent. Guenasse. S. f. Gène qui excite une petite toux fréquente. Guenèn, S. m. Asthme.

(A suivre J Auo. Simonneau

Digitized by

Google

nr^

PATOIS DE LA COMMUNE DE LÉTRA

CANTON DU BOIS-D'OINGT (RHONE) (1).

I

Recueil de mots patois n'ayant aucune ressemblance avec leurs correspondants finançais.

« Abôtchié, » mettre dans la position a boson (2). Afanô, » verbe, gagner par un travail assidu. « Agouigé, t V., rendre pointu, a Alancha» » n. m., églantier, a Alogni, » n. f., noisette. « Arnold, » V., aiguiser. Anbôsseu, » n. m., entonnoir. « Anbriri, » n.f., plante ligneuse grimpante, clématite viorne.

1. [Nous publions, sans y rieo changer, l'intéressant petit travail

3ue nous a envoyé M. Chaberl, instituteur à Longessaigne. Sans oute plusieurs des mots qui sont signalés comme u n'ayant aucune ressemblance avec leurs correspondants français » s'en rapprochent au contraire très sensiblement, mais ils n'offrent pas, pour cela, moins d'intérêt. Sans- doute aussi, dans la « liste des mois patois n*ayant pas le môme genre qu'en français », il eût mieux valu ne pas comprendre ceux qui ne se rattachent pas à la même origine, comme a «oussi n (franc, chausse) opposé à bas. Mais toutes ces formes sont, par elles-mêmes, utiles à connaître, et nous serions heureux de rece- voir souveot des recueils de mots et d'expressions aussi soignés. D*aprës les indications de M. Chabert, IV en italique est une s très dure ( vraisemblablement le th dur anglais), le z en italique est un z dur Ufi doux anglais ?) ; dans le groupe sL^ on perçoit très bien l'i, I iis 1 5, au lieu or être produite par le sifllement de l'air entre les i iisives, est produite entre les molaires de gauche. R en italique est i 3 r interdentale. Les voyelles en caractères gras sont les voyelles t liques].

t. Voyez plus loin, aux expressions patoises. Les formes du pa- t ; de Létra sont à rapprocher des formes recueillies par notre colla- I ateur Fuitspelu dans son excellent Dictionnaire étymologique du ] tois lyonnais.

Digitized by

Google

132 REVtIR D&Ô PATOIS

« Aobrô, » osier.

« Anbutô, » n. f., plein quelque chose; une bonne poi- gnée. « Ândiri, » n. f., ustensile de cuisine que l'on suspend à

à la crémaillère et qui soutient la poêle au-dessus

du foyer. Français : landier. « Angorlô, » n. m., houx, arbrisseau. « Anperui, » sorbier. « Aparo, » verbe, s'apprêter à recevoir, à attraper un

objet lancé d'une ceriaine distance ou plutôt d'une

certaine hauteur. « Apleyé, » v., atteler ensemble deux vaches ou deux

bœufs. « Apondré, » atteindre. « Arapô, » V. etadj., coller, adhérer. « Aremé ou arimé, » adv. aussi : mode-tu aretnéf

(Pars-tu aussi ?) Dans certaines localités on dit

« ari, » dans d'autres « éri ». « Arri, » adv. Ari de, dans la propriété d'un tel. « Aventô, » retirer, arracher, sortir. « Avôrri, » v. tr., se dégoûter d'un aliment. « Banseyé, » v., défoncer un terrain pour planter la

vigne, « Barbyan, » maladie des chèvres qui réside dans la

bouche et qui fait qu'elles ne mangent pas. On lève

le barbyan en leur frottant la langue avec une

tranche de pain, frottée d'ail et saupoudrée de sel et

de poivre. « Bariln, » n. f., tonneau de la contenance de 221) litres,

son contenu. « Barma, » n. f., talus couvert de buissons au fond d'un

champ, au bord d'un chemin. « Blé,» adj., qui n'est pas dur, principalement en pari? t

d'un fruit très fait. « Boémô, n. m., câlin, personne qui aflfecte des manié. 5

douces et aimables, cachant un fond parfois r -

chant et pervers. « Bôron, » n. m., gerbe de paille.

Digitized by

Google

CIIABERT. PATOIS DB LÉTRA (UHONE) 133

« Bôzi, n. f., plante de la famille des joncacées dont les tonneliers se servent pour calfeutrer.

« Bozi, » grand sac à farine.

« Bretan'i, » n. f., dans une cuisine de campagne, plaque de fonte, fixée au mur et devant laquelle est le foj'er.

« Bricola, » n. f., quelque chose de peu de valeur, de peu d'importance.

« Buia. » (bu-ia), lessive.

« Bo^i, » n. f., (bûche), brin, plus spécialement fétu de paille.

« Bu5/i6, » v. et adj.Voy. Crénsî. « On fa busliô lou keyon canti son san^^é. »

« Cabryon, » n. m., fromage de chèvre.

« Cakil'on, » n. m. petit tonneau de 40 à 50 litres.

« Careyé, » v., jeter.

« Garni, » n. m., sac de cuir que les chasseurs portent en bandouillère.

« Cassi, » n. f.. la poêle, ustensile de cuisine.

« Gavé, » n. m., gui, plante parasite.

« Combien, » (pron. comme en français), beaucoup.

« Conziri, » n. f.. amas de neige formé par le vent.

« Côrô, n. m , rextrémitê, le bout, la fin.

« Gorsi, 1 V., craquer.

« Crènsi, » v. et adj., brûlé à demi : « Fère crènsi lou seveu, la boura, lou marèo, un'èbro. »

« Gruizi, » n. f., coquille de noix, de noisette.

« Culoté,n. f. p., pantalons, s'emploie presque toujours au pluriel.

« Gulron, » oreiller, traversin.

« Gwètié, cwètié (se). » v. pron., se dépécher.

« Gwèvié, » balayer.

« Cwèvô, » balai.

DaW, » n. f., faux (pour faucher).

« Damu, lômu, » adverbes désignant un lieu en contre- haut. Damit désigne un point relativement proche, tandis que lomu, se rapporte à un lieu plus éloigné.

Digitized by

Google

n

134 REVUE DES PATOIS

« Dava, lova, » adverbes désignant un lieu en contre- bas. Même distinction à faire que pour les précé- dents.

« Darô, » tout de suite, àTinstant môme.

« Dènsi, » n. f., dents agacées. « Lou frui var fon la dènsi, » les fruits verts agacent les dents.

« Derontré, » donner la première façon à un « vîarô.»

« Devalô, » V., descendre.

« Devanti, » n. m., tablier.

« Dgiatô, » donner des coups avec un bâton flexible, un fouet, une corde.

« Dgiôvri, » adj., couvert de givre.

« Duèla. » n. f., chacune des planches qui composent un tonneau, une cuve.

« Ébordgié,» v., répandre le fumier régulièrement à la surface d'un champ.

« Ëcôssea, t n. m., fléau à battre le blé.

« Écôtô, tailler un arbre.

« Émô, » n. m., intelligence, savoir faire; avoir de Tesprit.

c< Ènbôcônô. » empoisonner, empester, faire sentir très mauvais.

« Ën^aplô, » afller une faux au moyen d'un marteau et d'une petite enclume spécialement aifectée à cet usage et appelée c ènsaplô. »

« Èntèn,» n. m., petit têtard de chônequi marque la sépa- ration dans un bois taillis entre deux propriétaires.

« Èn2:itô, » V., se dilater sous Tactioa de l'humidité.

« Él^ênô, » verbe, et « él-ô:iô, »adj. Lorsqu'un récipient en bois est longtemps sans servir, les cercles et les planchent qui le composent se disjoignent et laissent répandre les liquides. On a qu'il a «él'ênô,» qu'il es* « él^ônô. »

« Épalèj'é, » V. tr., abîmer (un être vivant). S'épaleyé s'estropier.

« Épul^i, » éclore (se dit des œufs).

« É^arasson, n. m., échelle à un seul montant.

Digitized by

Google

CHABBRT. PATOIS DE LÉTRA (RHONE) 1c5

f É^rbôtô, » V., emmêler du fil.

t Étrigé (s'), » V. pr., se distendre les muscles après un engourdissement quelconque, en bâillant et en al- longeant les bras en Pair.

f Été, aussi. Synonyme de aremé.

Etrôl'i, n. f., champ après la moisson.

« Etrol'on,! partie inférieure des tiges de blé que la fau- cille ne peut pas atteindre et qui reste plantée dans le sol après la moisson.

Étw6,> « Fére étwô na tina,na 2:arla,on ^arlo i etc. plonger dans Teau un récipient en bois pour que, Teau faisant dilater le bois, il puisse garder un li- quide. Voy. « él'ônô » et « ènzitô.

t Elira, » n. f.. le vent.

ft Évadi, » V. intr., digérer. En faisant une longue course, en restant longtemps sans manger, on a bien le temps d'évadi.

« Farnô, » se faire, en parlant des fruits, des fromages.

« Fenêrié, » faner le foin, répandre pêle-mêle.

« Fèya, » brebis.

« Fiëru, » adj., blessé légèrement.

« Fran, » tout à fait, absolument, complètement : « fran vré, fran fini. »

« Fromal^i, » n. f., dragée.

« Frômôdgié, » v., ôter le iumier de letable; faire un grand nettoyage.

« Futa, » n. f., futaille, tonneau.

« Gabo, » n. f., flaque d'eau sur un chemin.

tt Gabôlyè, » manipuler un liquide.

« Gaboln, » n. f., boue.

« GanbiW, » courir la prétantaine, faire beaucoup de chemin inutilement.

« Gôgnan, » nigaud.

« Gôiôrda, » n. f., serpe.

« Grabôtô, » équivaut à gratter, mais n'en est le plus souvent qu'un diminutif.

« G6r, » endroit d'une petite rivière ou d'un ruisseau l'eau est très profonde.

Digitized by

Google

136 RBVUB DBS PATOIS

« Grafln'é, » égratigner, principalement avec les ongles.

« Grôla, » n. f., corbeau.

« Grola, » n. f., durillon, épaississement de répiderme aux pieds et aux mains.

« Grupô, » adj., gourd (se dit des doigts).

« Grwassi, » n. f., poule qui couve ou qui a des pous- sins.

« Grwô, » couver.

« Gwè, » n. m., serpette à tailler la vigne.

A Gôrgôsson, » n. m., aigreurs d'estomac.

« Kèyon, » porc.

« Leugareu, » loup-garou ; autrefois, au temps des sor- ciers et des revenants, on appelait ainsi un homme qui, lorsqu'il endossait la peau d'un ours, devenait un être féroce complètement sous la dépendance du diable et effrayait les populations des campagnes.

« Malèn, » méchant.

« Maneta, » n. f., manche, poignée.

« Marèn, » n. m. pi., vêtements, matériaux, choses.

« Marge, » n. f., pie.

« Mé, » plus, davantage.

« Mèya, » gros tas de gerbes ou de fagots en forme de cône.

« Mèyossa, » fraise.

« Môdô, » V., partir.

« Môlon, » n. m., mie de pain.

« MôrnwZia, » mucosité qui coule du nez.

« Môzoia, » fourmi.

« Mwar, » un tas.

« Nîula, » (le niulé, au pi.), brouillard épais.

« Oca, » n. f., guêtre.

« Panô, » n. f., gifle.

« Parô, » verbe, barrer le passage, empêcher.

« Partuzèla, » n. f., étui en bois qui contient une pier à aiguiser la faux et que les faucheurs porte suspendu à la ceinture.

« Pata, » n. f., morceau d'étoffe de peu de valeur.

Digitized by

Google

GHABBRT. PATOIS DE LÉTRA (RHONE) 437

« Pôchou, » échalas.

«c Pelossa ou pelossi, » prunelle (fruit sauvage).

« Pêssôleuri, » n. f., rame (jardinage).

« Petafinô, » endommager, se gâter.

« Picôlon, » n. m., petit point.

« Piè^ô, » tronc d'un arbre.

« Pitron'è, » pétrir.

« Pouô, » tailler la vigne.

« Poustônada, » racine jaune, carotte.

« Prèn'iri, » n. f., en été, intervalle entre midi et trois

heures ou à peu près. « Fére prèn'iri », dormir, se

reposer après dîner, faire la sieste. « Prion, » profond. « Paie » ( pu-io), un poussin. « Ragota, » n. f., petite racine sèche, arrachée. « Rê, » n. f., sillon tracé par la charrue. « Revartchié, » retourner, rabattre une partie sur l'au- tre : revartchié la terre, les couvertures, la peau. « Rôpi, » n. m., boisson qui s'obtient en faisant tremper

dans Teau du raisin, des sorbes, des cerises, des

prunelles, etc. « Rfci, » cuscute, plante parasite. « Rwô, » n. f., nom de certains chemins à pente rapide

et très profonds. « Ru, » ruisseau. « Rutia, ») n. f., tartine. « Saléta, » n. f., oseille. « /Sanbarota,» (marcher) en sautant sur une seule jambe

(litt. jambe cassée, de Titalien rotta, rompue). « Sanpota, » tonneau contenant une demi barihi. « Sarpimé, » fouler aux pieds, piétiner, c Sarva, » pièce d'eau, mare. i avô, » verbe intr., déprendre Técorce d'avec le bois

lorsqu'au printemps l'ascension de la sève facilite

cette opération. < 'ayon, » (sa-ion), n. m., intérieur, partie comestible

desamandes,noiK, noisettes, etc.

Digitized by

Google

138 REVUE DES PATOIS

« Serinô, » n. f., raprès-midi.

« Seveliri, » longue bandelette d'étoffe.

« Sevelô, » n. f., haie vive.

« Sèyé, » faucher.

« iSZiapi, » perdre sa fraîcheur, se flétrir, en parlant d'une planto, d'une fleur.

« Sliei^ô, état de ce qui a « sliapi ».

« SZiavelîri, » vrille, instrument du menuisier.

« Sômu.» le lieu Ton est lorsqu'il est plus élevé com- parativement qu'un autre. « Sôva, » au contraire, lorsqu'il est plus bas. « Delé, dessé, » lorsqu'on est au même niveau. Voy. damu, dava.

« Sonbô, » adj., peu profond.

« Sôtia, » charrue.

« iSuô, Swè, » pomme de terre, mais la tige, non les tu- bercules, ni les racines.

« Swa, » n. m., aire en plein air, l'on bat le blé.

« Talô, » verbe et adj., meurtrir par un choc : « lou frui se t6lon en tonbàn. »

« Talion, » tranche de fruit.

« Tarné, » tresses de paille dont on confectionne les chapeaux.

« Tchiôké, » n. m., hoquet.

« Tchioulô, » glisser sur une pente.

« Tina, »> n. f., cuve.

« Tineri, » n. m., bâtiment sont logés le pressoir et les cuves.

« Tôna, » n. f., petite guêpe.

« Tôpina, » terrine destinée à recevoir le lait.

« Tôpinon, n. m. (litt. petita topina), théière.

« Tôtw^é, » équivalent de tôtaleuraytont à l'heure, pa$sé ou à venir.

« Tracola, » n. f., certain système primitif de fermetu -e d'une porte au moyen d'une cheville ou d'un loqu 3t en bois; personne lente, peu expéditive.

« Trô, » n. m., chevron, poutre.

Digitized by

Google

GHABERT. PATOIS DE LÉTRA (RHONE) 189

ce Trôl'é, » pressurer (^ns propre).

« Yalén, valën, la val^, » à la descente, sur la pentes

€< Varvi, » n, f., verrue.

« Viarô, n. m., terre inculte depuis plusieurs années.

Ve ou vé, » vers, chez, t Var se,» chez soi ou chez Iuh

« var iélô, » chez eux; « var iéla », chez elle, f Viè2:6, » On vièzô, une fois. *

Violé, » n. m. Sentier, Voré, > à présent, maintenant. Quelques-uns disent:

vôrèndrô». Vnrô, » adj., se dit d'un terrain très meuble, t iTarla » , n f . cuvier, cuve à lessive, t Zarlo, » n. m., petit cuveau de la contenance de 15 à

25 litres, servant à divers usages et spécialement à

vendanger. « ZeLsM, » n. f., petit éclat de bois qui entre dans les

chairs, c Zèn, > point, pas un seul. « Zengô, » V. neutre, lancer des ruades. Zigogné, » V., se dit de quelque chose qui branle

faute d'avoir été solidement fixé.

II

Expressions patoises.

« A su pu, a s6 ion, » (1) peu à peu, un à un.

Fére piacuta, » (litt. pied à cdte), faire courte échelle.

t A grôbôsson, » accroupi.

t A bôson » (2).— Un objet est à boson lorsque le dessus ou la face principale est tourné en dessous ; Toriflce d'un vase, par exemple. Son opposé est t a la ran- varsa. »

1. Latin ad cato paucum^ ad cata unum. Cf. Romania, ir, 80.

2. Sens primitif: sur la bouche, sur la face. Comp. la signification lyonnaise et genevoise du verbe aboucher, signalée par Littré à Té- tymologie de ce hiot.

Digitized by

Google

1

140 REVUE DES PATOIS

Fére 16 cokil'on, 16 canbôrlé, i rouler sens dessus

dessous.

t Allô caré {autrefois keri), aller chercher.

Tan qu'à, » jusqu'à.

A Tabada, > en liberté, surtout en parlant des ani- maux domestiques.

c In ^an, > en champ, en parlant des bestiaux qui vont paître.

« A mètre » (être) en condition.

Fwé du ciel, » la foudre, t De corsa, vivement.

« De rènsi, » tout d'une suite, sans s'arrêter.

« Fére vô, montrer {faire voir).

« De tra^Zia, » de travers.

Fére la boba, » faire la moue.

A refachon, a sa refachon, (manger) à son aise, sans cérémonie, jusqu'à complète satisfaction.

Pani a l'énpeta, » hotte de chiffonnier qu'on porte sur le dos à l'aide de bretelles.

Fére la calète, » glisser sur la glace.

« De vôlô.i —Lorsqu'on veut faire tomber un arbre, on le scie aux trois quarts puis on le tire sur une corde attachée le plus haut possible. On tire par élans, et lo vélo, c'est-à-dire la force acquise par le poids de l'arbre, contribue beaucoup à le faire verser. Plus il est haut ,plus il a de vélo.

Dire na raènson^i, au lieu de mentir.

Digitized by

Google

GHABERT. -- PATOIS DE LÉTRA (RHONE)

141

III

Liste de mots patois n'ayant pas* le même genre qu'en

français.

FRANÇAIS

PATOIS

Bas, masc.

iSoussi, fém.

Centime,

Santima.

Cep,

Supa.

Charivari,

iSalivari.

Chiflfre,

iSifra.

Corbeau,

Grôla.

Crémaillère,

Crôma.

Écrevisse,

Écrevîssô.

Enclume,

Èns/ienô.

Encre,

Èncrô.

Encrier,

Èncriri.

Étable,

Etrôblô.

Faucille,

Vôlan.

Frêne,

Frôn^i.

Froid,

Fré.

Gaufre,

Gôfrô.

Gramme,

Grama.

Groseille (fruit),

Grôzula.

Hameau,

Vôzinô.

Horloge,

Orlo2:6.

Haricot,

Fièjula.

Huile,

Uilô.

] lée,

Idé.

: etit lézard gris,

Larmouizi.

J ie.

Ali.

; ièvre,

Livra.

! [aïs,

Trôkèya.

Digitized by

Google

1

442 RBVUK DES PATOIS

Mensonge,

Mënson^i

Mie (de pain),

Môlon.

Ongle,

Onln.

Rang,

Rèn^i.

Sable.

Sôbla.

Seau,

Sôhi.

Seigle,

Sôl'a.

Sel,

SÔ.

Serpent,

Sarpèn.

Sommeil,

Soin.

Taupe,

Darbon.

Ciseaux,

Sijou.

Vipère,

Vipère.

Vis,

Vissô.

Chabert

Instituteur à Longessaigne.

Digitized by

Google

CO INTERhOGATlF ET EXCLAMATIF

- DANS LE PATOIS DE LA CREUSE

M. Gaston Paris a très clairement exposé (1) l'origine et l'histoire en français de la particule interrogative et exclamative ti, dans les phrases populaires, comme : Votes y êtes-ii ? ou Je suis H bête ! L'emploi de co dont e veux dire quelques mots se rattache au même ordre d'idées et a la môme explication psychologique.

Ce mot est le pronom démonstratif bien connu du provençal classique, dont la forme complète est aco ou açt/o, démonstratif qui fait souvent les fonctions de pro- nom personnel neutre. Voici, empruntés au patois de St-Yrieîx-la-Montagne (Creuse), quelques exemples de ce qu'on peut appeler son emploi normal (2) :

De k* et eo? en français populaire : De quoi c*e$t'tt ?

Vaico? Çava-tif

Pléu eo? / pleut'H ?

Ke tat faicot (Que fait-on ici ?)

Lai fozyo eo brave ? Ça y faisait ti joli ?

Syi lai somtuè eo ! Ça s'y amusa-ti I

Dans tous ces exemples l'emploi de co est très régu- lier et très rationnel ; le patois de St-Yrieix-la-Montagne n'en connaît pas d'autre. Il faut noter seulement le grand usage que Ton y fait de la construction impersonnelle, usage commun d'ailleurs au français populaire où, dans les phrases affirmatives, ça traduit exactement co : co lai s* ei omusô = fr. pop. ça s'y est amusé =: français on ^y est amusé. Cette construction affirmative appelle naturellement la construction interrogative : lai s' eico i atisô ? que le français populaire ne peut rendre qu'à 1 ide de ça et de H combinés : ça s^y est-ti amusé ? De l i s'ei co omicsô ? à : lai vou siè co omuso ? il y a exac-

I) Eomania, i877, p. 438. 542.

l) Comparez Chabaneau, Gramm, limousine, p. 179, 185.

Digitized by

Google

n

144 KEVUB DES PATOIS

tement la môme distance que de : ça s'y est-ti amusé ? à : vous vou^ y êtes-ti amv^é ? Si le patois de St Yrieix ne Ta pas encore franchie, les patois des communes voi- sines ne Tont pas tous imité.

J'avais remarqué depuis longtemps la phrase : 1 sai co, me ? (Je sais-ti, ynoi ?) dans la bouche de personnes originaires de Savennes (can'on deGuéret). J'ai entendu bien souvent dire : Nou lai s^omusèren co (1) / (Nous nous y amusâmes'ti !), Vou siè co biètyio (Vous êtes- ti bête!) par une personne de Chavanat (canton deSt- Sulpice-les-Champs). Voici maintenant qu'il m'est tombé sous les yeux un article de journal en patois de la Creuse {rara avis !) imprimé, ou plutôt réimprimé, dans la Démocratie du Centre du 25 janvier 1882, et je re- marque plusieurs exemples de cette curieuse construc- tion. Ce texte paraît provenir d'une commune située en- tre Ahun et Aubusson, pas très loin sans doute de Cha- vanat. Voici ce que j'y relève :

D'ante vènet co doun ? = D [tu] viens ii donc ? Le counemei co te? = [Tu] le connais ti, toi ? Ou lai ei co? =1 II y est-ti ?

Ces exemples nous montrentqu'il s'est développé dans une certaine région, que je ne puis préciser davantage, une nouvelle forme de conjugaison interrogativeet ex- clamative, co joue absolument le même rôle que ft* en français : ily a une coïncidence curieuse au point de vue psychologique qui m'a paru mériter d'être signalée.

Antoine Thomas.

(1) Phrase doublement curieuse en ce que le -pronom de )a troisième personne du pluriel est employé comme réfléchi du pronom de la pre- mière. A St-Yrieix on dirait : lai nous omusèrenl Toutefois cet emploi de se au lieu de nous et de vous n'y est pas absolue it inconnu.

Digitized by

Google

CONTES EN PATOIS DE MORNANT (RHONE)

Mon bon monsu Cliéda,

Vos m'ayi domandô de vos u dire in petit brizon de le z'histuéres de ma mdre-grand% adon quand j'équins pilit, que j'équins pôs grand. Je vos z'u dire d'abô que ma môre-grand' équièt ina Couillôrd (vo z'u ayi be- toubin cognussu los Couillôrds ? 0 y équièt ina bona familli de Mornant, qu'i z'èquiant cuzins avoue los Bra- gôrds). Ma môre-grand' ayèt mariô mon pore-grand', qu*équièt de Lyan, mes qu'arièt binfait in bon flfro (1) tôt de mémo.

Adon, par vo z'u continué, je vo z'u dire que vèquia quôques vés que je disiins à ma môre-grand' : « Mo- re, contô-me don in conto Et ma more grand' me disièt comm'iquin : <c Calile (2), de lo tian que le bé- ties(3) parliant (y a bin pro de tian ; o y équièt davant la grand' Révolution), o y ayèt ina vés in bou, in chi- viau et in chin que faisiant causett' insian.

0, more, et qu'équièt qu i disiant ?

0 y ayèt lo bou que disièt comftilquin : a Tua-më, minge-më ; je sus la Paix !

Et lo cbiviau disièt : « Sella-më, monta-më, je sus la auerra Et ma grand* s'arretôve.

Les ffeos de Mornant sont surnominés les Fifros. ^ Calite en patois = fr. Clair vil. (3; Lisez. Béties.

RKV. D. PATOIS 10

Digitized by

Google

146 REVUE DES PATOIS

0 môre ! Ei lo chin, que disièt-të ?

Leva la coua ; bica dessos !

In' outra vés, je disiins à ma grand' ; c More, baiUi- don ina rutia(l) de cràsi de burro(2); pussin vos me dire in conto !

Le me disiet : « Caille, vole-të que je disio(3) lo conto dou Curô et dou Vitrayî ?

0 môre, que je faisié, dites-le-me don 1

0 y ayet ina vés lo curô de vais chiz nos que se jubôve (4) avouai lo vitrayî, drèt bin in bôs dou Bor- Chanin(5), tant qu*i z'ayantde mogne(6).

0 môre ! parqué don que lo curé et lo vitrayî se jubôvontfère?

0 y avet lo curô que voliet pôs se laissî betô ina vitr' u eu.

In outra vés, vos n'in dire d'outrés.

PUITSPBLU.

(1) Rutia^ tartine.

(2) Résidu du beurre qu'on a fait fondre. (3| Lisez dii^o.

(i) Se jubôf se battre.

(5; Bourg-Chanin, quartier de Mornant. Beaucoup disent lo Bor Charin, (6) Mogne, force.

Digitized by

Google

r"

COMPTES RENDUS

D' Adolf Horning. Die ostfran%ôsi$chen Grenzdialekte zunschen Metz und Belfort (Tiré des Franzôsische Studien, Heilbronn, Hennin- ger, 1887).

M. le professeur Horning nous dit lui-même que son livre est le ré* sumé de trois années de recherches. Commençons par reconnaître que ces trois années auront été bien employées pour la philologie ro- mane et que le nouvel ouvrage du professeur de Strasbourg, digne de ceux qui lui ont fait un nom honorable dans la science est appelé à compléter très heureusement les études générales déjà publiées sur les patois lorrains par l'Académie de Stanislas. Les renseignements fournis par M. Horning, recueillis par lui-même ou sur les lieux ou auprès de personnes originaires du pays, notés directement et immé- diatement dans un alphabet complété par un philologue de profession, ont le précieux avantage d'être sûrs, tandis que ceux qu'on trouve dans le volume de M. Adam, soit par la faute des compilateurs, soit par celle des auteurs eux-mêmes, sont souvent erronés. Nous ne dou- tons donc pas que le travail de M. H. ne contribue utilement à l'étude des dialectes de l'Est.

Ces éloges faits, avouerai-je que je ne suis parvenu à comprendre ni l'idée maîtresse ni la méthode générale de cet ouvrage ? L'auteur nous avertit le premier qu'il n'a pas eu pour but de fixer la frontière linguistique des deux langues française et allemande. Soit, mais alors qu'a-t-il voulu faire au juste? Etudier un certain nombre de patois mal connus, mais pourquoi les choisir épars sur une si vaste étendue, de terrain ?

L'enquête devait perdre en profondeur ce qu'elle gagnait en étendue.

Les localités observées sont trop distantes les unes des autres ; il y a

loin de Metz à Belfort, et s'il ne faut pas s'arrêter dans 67 localités

pour faire la route, il faudrait à notre sens beaucoup plus de 67 étapes

pour noter les variétés dialectales qu'on rencontre de Courcelles-

Cbaussy à Mon treux- Vieux. Les réseaux à mailles si claires peuvent

embrasser la largeur des rivières, mais ils laissent passer de fort beaux

poissons.

Ajouterai-je que M. Horning, bien que résidant à Strasbourg, m'a

iru connaître insuffisamment le terrain qu'il allait étudier. Non pas

l'il ait été aveuglé par les préjugés, comme on pourrait le craindre :

\ contraire, il n'a tenu aucun compte des démarcations artificielles

iblies temporairement entre la France et l'Alsace, et il a englobé de

nne grâce dans ses études des localités aujourd'hui déguisées sous

I noms de Geistkirchen, Bliensbach, Schnierlach, mais qui conti-

lent à parler français tout comme si elles s'appelaient encore Juve-

Digitized by

Google

148 nEVDB DBS PATOIS

lize, Blancherupt ou La Poutroye. M. Horning a fait preuve ûnsi d'une impartialité scientifique que je me plais à reconnaître, et qui est non seulement honorable pour lui, mais précieuse pour nos études, un Allemand pouvant seul aujourd'hui se promener librement des deux côtés des poteaux Trontières.

Ce que je lui reproche seulement, c'est- de sembler s*étre avancé au hasard, plutôt guidé par le tracé des routes que par i étude préalable de la géographie- linguistique et même physique du pays.

Ainsi, je parierais qu'il est venu de Strasbourg à Schirmeck, limite extrême du français, que de là, après avoir rayonné dans les enn- rons, il a pris la route de St-Dié par Fouday, St-Rlaise-la- Roche, Saales, Provenchères, Vanifosse^ Neufviller, Ste-Marguerite, et il s*est évidemment imaginé avoir suivi, à partir de Saales, le cours de la Meurlhe, comme le prouve sa carte, aussi mal faite du reste qu*une vieille carte de Meissas et Micheiot. Or, la rivière qu'il a suivie est la Fave et non la Meurthe. La méprise est sans importance en soi, deux si gros fleuves pouvant être confondus même par des géographes à outrance, comme le sont les Allemands. Ce qui est grave, c'est que ritinéralre de M. Horning s'en est trouvé faussé. Des villages situés sur la haute Meurthe je ne trouve plus indiqué que Fraize, ce qui est insuffisant. Les patois si intéressants de Habeanrupt, du Valtin, et, sur l'autre bras de Clefcy, de Ban-sur-Meurthe, qui font la transition avec celui de Gérard mer, sont omis.

Et on pourrait faire beaucoup d'autres observations analogues. M. Horning s'attache de préférence aux patois de Textréme frontière, c'est son but. Pourquoi sauter alors de Raon-sur-Plaine à Belval en ne mentionnant que Senones ? La vallée du Habodeau remonte vers l'Alsace beaucoup plus haut que Senones vers Moussey et Prayé ; mais la route passe à, Belval pour aller de Senones à Rothau, et M. H. l'a prise. Seulement, les particularités linguistiques ne suivent malheu- reusement pas le trajet des diligences.

J'en viens maintenant aux observations mêmes, à propos desquelles je ferai encore à l'auteur le reproche d'avoir voulu trop embrasser. Il reconnaît lui-même que les notions de morphologie et de syntaxe quUl apporte sont très incomplètes, alors pourquoi nous les donner avant d'avoir poussé plus avant ?

Il eût fallu tout au moins classer ces éléments d'une façon sérieuse, et je les trouve à certains endroits dans un véritable désordre. Les pronoms démonstratifs : Vôtsi, lot'lat, sosi, sola, sitel >, étudiés dans différents patois, sont pêle-mêle, des formes sont oubliées, ainsi: lo me- tin le qui s'oppose à lo metin si comme « ce matin -là > à « ce matin-ci.» Aux adjectifs il n'est pas question de pluriel, etc., etc.

La phonétique est beaucoup meilleure et j'y reviens avec plaisii pour terminer comme j'ai commencé par des éloges. Rien, en effet, n'- pêche que par les défauts généraux de l'ouvrage que nous avons si gnalés. Mais les observations faites, autant que nous avons pu les rifieo sont justes et témoignent d'une grande finesse d'oreille etd*un grande entente des nuances. La notation, un peu rébarbative à Tœi en est assez simple, enfin la classification des faits, les principes

Digitized by

Google

COMPTES RENDUS 149

néraux de comparaison sont très scientifiques et prouvent une connais- sance approfondie des métliodes et des travaux de la dialectologie mo- derne.

En somme, le travail de M. Homing est la base d'un ouvrage qui sera excellent si l'auteur veut bien combler les lacunes que nous lui indiquons, c'est-à-dire reprendre les faits de syntaxe et surtout de morphologie qu*il a laissés de c6té^ et se remettre en marche Tété prochain pour des localités qu'il n a pas visitées, mais dont le site est charmant et qu'il aura plaisir à voir.

Fbrdimand Brunot.

Dr Constant This. Oie Mundart der franxosischen Ortsckaften der Kantons Falkevberg {Kreis Bolchen in Eothringen). Strasbourg, Ed. Heite, 1887, 80 p.

Le dialecte étudié dans cet opuscule est celui des localités du canton de Fauquemont, qui fait aujourd'hui partie du cercle de Boulay ( Alsace-Lorraine}«Les voici telles qu'on les rencontre duS.-Ë. au N.-O.: Thonvilie, Thicourt, Chémery, Many, Araincourt, Holacourt, Herny, Arriance, Vatimont^ Han-sur la-Nied, Adaincourt, Vittoncourt, Voim- haut.

Situées au N.-E. de Metz, ces localités sont placées sur l'extrême frontière du français le long d'une chaîne de col'ines boisées qui for- ment la ligne de partage des eaux de la Nied française et de la Nied allemande.

Font-elles partie de la Lorraine linguistique, comment se rattachent- elles au dialecte messin, forment-elles un groupe dialectal? autant de questions que Tauteur s'est refusé et à trancher et à poser. Son travail nVst donc pas une source d'idées, c'est, comme tant d'autres,une simple collection de faits, phonétiques d'abord (10-44), morphologiques en- suite (45-74). Un court index termine le tout.

Il y a dans cette phonétique. du reste rigoureusement classée,quelques observations contestables. A la page 43 par exemple, M.This dit que le w allemand s'est conservé dans des mots comme ivep^ (guêpe), mais se prononce-t-il v, comme dans l'allemand wespe ? Il y a aussi des lacunes, et en revanche des explications inutiles de faits bien connus (Voir celles qui concernent le X) empruntées souvent à des ouvrages qui sont dans toutes les mains comme celui de Brûcke.

Mais ce sont des vétilles. Le travail est dans l'ensemble utile et intéressant, il dénote un esprit très méthodique, sinon très hardi.

F. B.

Digitized by

Google

n

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES

(0

GÉNÉRALITÉS

£. Brissaud. Histoire des expressions populaires relatives à Vana tomie, à la physiologie et à la médecine, Paris, Chamerot, lX-348 in-18. Cf. Revue des trad, pop. ,111, 347.

D'Arbois de Jubainville. La langue latine en Gaule (dans Revue des p. gallo-romans. 1, 16i et 264).

Horning et Gilliéron. De V extension géographique des sons ch (allemand), ch (français) et h,'], répondant aux sons français ys et yz (daDS Revue des p. gallo-romans, I, 256).

Puitspelu. -— Pouacre, polacre, poulacre^ étymologie (dans Revue des langues romanes, XXXII, 43).

S. Prato. Les formules finales des contes gascons, languedociens et catalans (dans Occitania, I, 36).

L. Clédat. Le Nouveau Testament traduit au X/lï* siècle en langue provençale, reproduction photolithographique du manuscrit de Lyon, précédée d'une préface et d'une nouvelle édition du rituel ca- thare (Paris, Leroux, 1888, XXV-482 p. in-8). Opinion de M. Chaba- neau sur la langue de ce manuscrit : c Le manuscrit de Lyon présente

1. Dans le dernier numéro de la Remania (XVII, 320), M. P.Meyer critiaue nos Noticea bibliographiques, sans avoir pris la peine de lire les quelques lignes d'introduction qui en expliquaient le carac- tère (V. Revue des patois, 1, 58). « Nous avons réuni, disions -nous, toutes les indications que nous avions sous la main, sans essayer de les disposer méthodiquement, et sans viser à réparer dès maintenant les omissions qui peuvent être nombreuses. Ces notices bibliographiques n'ont donc pas la prétention d'être complètes, elles n'ont que l'ambi- tion de le devenir. Nous les compléterons, tout en les tenant au cou- rant, dans les numéros suivants, de manière à faciliter la t&che de ce- lui qui entreprendra plus tard une bibliographie générale des patois.* Nous mettions donc à la disposition du public les notes bibliographi- ques que nous avions prises pour notre usage personnel ; nous n'a- vions aucunement la prétention de donner dès l'abord une bibliogra- phie complète et î-aisonnée des publications sur les patois de France, comme celle que M. Behrens publiait un' peu après l'apparition de notre premier numéro, et à laquelle nous avons rendu pleine just'*** (Voy. Revtœ dcb patois, \, 139, et 287, noie 1). Nos notices, queh modestes qu*elles fussent, ontd'ailleurs fourni à M. Behrens la mati d'un petit supplément à son excellent travail. Comme nous av< nous-même largement profité, dansnotre quatrième numéro, des r geignements recueillis par M. Behrens, la réunion des notices de quatre premiers numéros constitue aujourd'hui une bibliographie peu près complète des travaux importants parus sur les patois ga

Digitized by

Google

r

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 151

un grand nombre des traits dialectaux propres à la région qui com- prend l'Aude et le Tarn, et partiellement la Haute-Garonne et rAriôge, région qui est justement celle les Albigeois étaient le plus répan- dus. >

Paul Vœlkel. Sur le changentent delenn (Berlin, 1888, 48 p. in- 4). Travail très étudié sur les conditions de vocalisation de /.

Sur le Salut à l'OccUanie traduil en cetit-sept idiomes, voy. un ar- ticle de Suchier dans LiteratûrbUUt filr.,» romanische philologie^ mars 1888.

Aisne.

L*abbé Torlet. Texte en patois de Sains (dans Revue des p. gallo- romans^ I, 281).

Allemagne (Colonies gallo-romanes d*).

Sur la colonie française de Friedrichsdorf près de Francfort, voyez la Tradition, W, 161.

A. Roque- Ferrier. Les Provençaux d'Allemagne et le langage de Pinacke-Serres (Wurtemberg), dans Ocdtania, 1, 5. Article plein de renseignements intéressants.

Alpes (Hautes-)

Fr. Pascal. Sant Jan e les fuec de sant Jan dins les Aup (parla dou Gapencès) dans X<m Felibrige, I, 73, 85. 100, 141, 149.

F. Pascal. Vlliado d'Oumero (cant quatreii) revirado en i»'rla dis Aup (Gap, Richaud, 1888).

romans, et nos lecteurs et collaborateurs y trouveront, croyons-nous, la plupart des renseignements qui leur sont utiles avant d'entrepren- dre une étude quelconque de dialectologie. Parmi les erreurs qui se sont glissées dans le classement, forcément h&tif, de nos notices, nous en avons rectifié quelques unes ; mais il en est plusieurs autres que nous n'avons pas même cru nécessaire de signaler. Le poème barcelonais, publié par M. Morel-Fatio, figure à tort sous le titre Ca- talogne: ceux qui s'occuperont du dialecte catalan se rendront facile ment compte de cette erreur en se reportant au numéro de la Roma- nia auquel nous avons renvoyé, et notre lapsus ne trompera personne. Quant au mélange des noms de pays et des noms de départements dans notre classement alphabétique, nous l'avons expliqué, tout en le regrettant, dans les lignes suivantes que nous nous bornons à repro- C lire : « Nous avons été obligé, d*après les titres, de classer les pu- I cations tantôt par départements et tantôt par anciens pays. Il en ré- [ Ite que, si l'on veut savoir^ par exemple, ce qui a paru sur le patois 4 ! la Haute-Garonne, il faudra chercher à la fois à Garonne (Haute-) { à Languedoc. Si Ton veut connaître les publications sur les patois < Languedoc, il faudra chercher non seulement l'article Lanauedoc, 1 lis encore les articles de tous les déparlements compris dans le Lan- I edoc, et ainsi de suite. »

Digitized by

Google

152 REVUE DES PATOIS

Alsace.

L'abbé Simon. Texte en patois de la Poutroye (dans Revue des p. gallO'tomans, 1,201).

Sur le livre de C.This, dont nous avons donné ci-dessus un compte- renduy voyez ZeUschrift fur romanùche philologiey XI, 259.

Ardèche

Vincent d'Indy. Chanson de quête en patois du Haul-Vivarais (dans Bévue des trad, pop., 111, 255).

Ariêge.

L. Lambert. Le roi des poissons^ conte en patois de Belesta (dans Bévue des langues romanes^ XXXII, 24). P. Boulanger. Chanson de Gaston Phœbus {dB,ïis la Tradition^ II,

23).

Béam.

G. Boulanger. Cantique Béarnais de Notre-Dame (dans la Tradi- tion, II, 189).

BoucheS'dU'Bhôfie.

F. Delille et F. Clément. Sièis-Four, sirvente patriouli en parla literàri d'Arle (Avignon f Roumanille,i887, 24 p. in-8).Gf. OccHaniot 1,52.

Poésie inédite d'Auguste Verdoty avec une notice sur ses ouvrages, ÔB,nsOccitama, 1,71.

Catalogne.

J. Verdaguer. Les fills del Canigô, avec traduction provençale (dans Lou Felibrige, I. 173).

Charente.

L'abbé T...— Texte en patois de La Chaise, canton de Barbezieux (dans Bévue des p, gallo-romans, 1, 281 ).

Charente-Inférieure .

P. Mar«ut, !n jharbot de bouquet saintonghoué (Paris, Ghio^ Cî. Bévue des p. gallo-romans, I, 230.

Digitized by

Google

r

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 153

Carrèxe.

Poésies en patois eT Argentan^ dans OccUania, I, 79. Ce patoîB se distingae en particulier par le maintien de Va comme finale féminine au singulier et au pluriel des substantifs et des adjectifs féminins.

Côte-d'Or.

P. Lejay. Le raton et la ratotle, conte en patois de Pontaiilier- sur-Saône {à^ns Revus des p. gallo-romans^ I, p. i98).

L'abbé Rabiet; Le patois de Bourberain (dans Revue des p, gallo * romans, I, 241).

lyauphiné,

A. Roque-Ferrier. Le langage dauphinois de Pinache-Serres en Wurtemberg, Voy, Allemagne {Colonies gallo-romanes d').

Garonne (Haute-).

D' Noulet et C. Ghabaneau. Deux manuscrits provençatix du XIV^ s. contenant des poésies de Raimon de Cornet^ de Peire de LadUs et fP autres poètes de l'école toulousaine (Paris, Maison neuve et Le- clerc, 1888, LVI-259 p. in-8). Ce livre, que nous avons déjà si- gnalé, commence par une copieuse introduction, donnant tous les ren- seignements utiles sur les deux manuscrits publiés, sur les trouba- dours toulousains et sur leur versification. Après les poésies viennent des notes, une étude grammaticale très précieuse et un glossaire. Il résulte de Tétude grammaticale que la langue des deux manuscrits est à très peu près celle des Leys d^amors. Le volume se teràiine par un appendice (contenant le Doctrinal de trobar de R. de Cornet et la glose de Jean de Castelnou sur cet ouvrage) et des additions et correc- tions. Cf. Revue des L romanes, XXXIÎ, 46.

D' Noulet, Œuvres de Pierre Goudelin, publiées sous les auspices du Conseil général de la Haute-Garonne (Toulouse, Privât J 887; LVIIL XX et 507 pages). L Avertissement, II. Notice biographique sur Pierre Goudelfn, III. Notice sur le buste et les portraits de Goudelin (en télé du volume le portrait de Goudelin d*après le tableau de Nico- las de Troy conservé au Musée de Toulouse). IV. Bibliographie des Œuvres de Goudelin. V. Lb ramelet moundi, avec d'abondantes notes. •— VI. Glossaire, « Afin de donner à mon glossaire, dit M. le O*" Noulet, un caractère uniquement pratique, en conformité du pro- § imme qui m'était tracé, j*ai évité toute digression, toute trace d'é- r Jition, non sans regretter d'avoir ainsi à renoncer à faire usage des r berches longuement accumulées qu'un Dictionnaire raisonné de l liome toulousain m*eût fourni l'occasion de produire. > Nous sou- fc tons vivement que le Dictionnaire raisonné de Vidiome toulousain G soit qu'ajourné. Il serait fort regrettable que M. le D' Noulet a mdonnàt un projet qu'il est mieux que personne en état de réaliser.

Digitized by

Google

154 HEVDB DBS PATOIS

Grùûru.

Ulrich. Textes de la HatUe Engadine (dans Archivio GloUol&gico itoitano, VIII,129et263).

UérauU

L. Lambert. Le petit mas, conte en patois de Montpellier (dans Revue des langues romanes, XXXII, p. 35).

A. Roque-Ferrier. Le conte de Jean de VOurs en patois de UonU- pellier et en patois de Lansargues (dans Oceitania, I, 28).

E. Marsal. Las Erbetas, cansou mount-peUèirenca (Moatp^ier, Combes, 1887, 6 p. in-4). Cf. Occitania, I, 49.

J. Soulet. Las Ajustas â Cela, pouème lenguadoeien dins lou parla de Céta (Cette, imprimerie Cros, 1887, 16 p. in-8).

A. Tandon. Fables, contes et autres pièces en vers patois de Montpellier (2e édit. Montpellier, Renaud, 1813, XXIV, 200 p. in-8).

Pièce en patois de Bédarieux, dans Occitania, I, 86. « C'est à notre connaissance, dit M. Hoque-Ferrier, la première poésie bétari- cienne qui ait été imprimée jusqu'ici. »

lUe et'Vilaine.

J. Gilliéron. Patois de Louvigné-de-Bais (dans Revue des p> gallo-romans, 1, 174).

Italie

G. de Gregorio. Fonetica dei dialetti gaUo-italici de Sicilia (dans Archivio glottologico italiano, VIII, 304 et 406).

Landes.

Arnaudin. » Contes populaires recueillis dans la Grande-Lande, le Born, les Petites Landes et le Morensin. Paris, Lechevalier, XIII- 3(2 p. in-18. C'est le volume que nous annoncions daos notre avant-dernier numéro {Revue des patois, 1, 239). Il contient une étude sur le patois grand-landais. L'auteur annonce la publication pro- chaine de chansons populaires du même pays. Cf. Revue des Trad, pop,, m, 125, et La Tradition, II, 62.

La Rebiste gascoune, journal populaire, paraît à Dax tous les deux mois.

Liège,

Doutrepont. No^ls en patois de Liège (dans Beoue des p, gc romans, I. 184 et 265).

Compte-rendu de l'article de A. Horning sur le patois de Liège (V Revue des patois, I, 150)^ dans Revue des p, gallo-romans, I, 22^.

Digitized by

Google

r

NOTIGBS BIBLIOORA.PHIûnBS 155

Limousin.

A. Thomas. -— Poésies complètes de Bertran de Bom (Toulouse, Privât, 1888, LII-212 p., petit in-8K Dans cette édition accompa- gnée de notes et d'un commentaire historique et suivie d'un glossaire, M. Thomas a unifié l'orthographe et c s'est attaché à donner les formes de ia langue provençale telle qu'on la parlait sur les frontières du Lâmousin et du Périgord à l'époque de Bertran de Born. »

Loir-et-Cher,

L*abbé Pelle. Texte en patois de Couffy, canton de St-Aignan dans Revue des p. gallo-romans, 1, 202).

Lorraine,

Voyez ci-dessous, à Tart. Vosges, le compte-rendu du Bulletin de la Société philomatique vosgienne,

Lot,

L'abbé Pouget. Conte et dictons en patois de Sénaillac, canton de la Tronquiére (dans Revue des p. gaUo-romans, l, 203).

Lyonnais

Sur Tadjectif possessif féminin en lyonnais, voyez les remarques de W. Meyer dans Zeitschrift fur romanische philologie , XI, 149.

Puitspelu. Dictionnaire étymologique du patois lyonnais. Le et le 3* fascicule (Damayat-Ponoman) sont dignes des éloges que nous avons accordés au premier (Revue des patois, I, 137). Nous reviendrons sur cet important ouvrage quand il sera terminé.

Le même. Vadou en lyonnais (dans Romania, XVII, 287).

Marne.

L*abbé Adam.— Texte en patois d'Essart-lexrSézanne, canton d'Es- temay idans Revue des p. gallo-romans, I, 205^.

Maurice (île).

C. Baissac. Le folk-lore de Vile Maurice, texte créole et traduc- <i^~ française, Paris, Maisonneuve, XIX - 466 p. in-8. Cf. Revue d 'rad. pop., III, 237, et La Tradition, II, 157.

Mayenne,

Ltin. Notes sur le patois de Monljean (dans Revue des p. gallo- ri ins, I, 172).

Digitized

by Google

156 REVUE DES PATOIS

Pas-de-Calais,

E. Edmont.— Nattas propres Saini-Polois (dans Revue de p. gaib- romans, I, 289. A suivre.)

Puy-de-Dôme.

L'abbé Saby. Texte en patois de St-Romain^ canton de Satnl- Anihème (dans Revue des p. galb-romans, I, 282).

Prusse française

Article sur les Remarks mi the Conjugation of the toaHonian Diakd de J. StûrzÎDger, dans Revue des p. galto-romans, I, 225.

Pyrénées (Basses),

L'abbé Gasteig. Texte et proverbes en patois des environs de Pau (dans Revues des p, gallo-romans, l, 284).

Pyrénées Orientales,

Michel Aymar.— La formulàri de laspreguaris (Perpignan, 18S8), livre de prières en roussiilonnais.

Rhône,

Devaux. Etymologie de Ver y a du patois de St-Genù-les-OUièrei (dans Revue des p, gallo-romans, 1, 261).

Saintonge, .

Eveillé (A). Glossaire saintongeais des deux Charentes (Paris, Champion, in-8, X-413 pages).

Savoie.

J. Gilliéron. Conservation des consonnes finales dans le patois de Bonneval, de Lanslebourg et de Séez (dans Revue des p, galio-romoMi I, 477).

Savoie (Haute),

A. Constantin. La Marion su on pommi, chanson en patoi ie Thônes (dans La Tradition, IF, 56).

Le même. Chansons de Joseph Béard (Suite), dans Revue a- voisienne, 28« année, p. 30J et 333.

Pascaléin. . Des mots savoyen, savoyard et savoisien (dans Re te Savoisienne, 28« année, p. 325, 353, et 29» année p. 25 et 41).

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 157

Sur une nouvelle plaquette savoyarde, voyez Revue Savoistenne, 29« année, p. 149.

Semelnférieure.

L'abbé Lebarq. Texte en patois de Hautot-Saint'Sulpice, canton de Doudeville, avec variantes de Fécamp et d'Offranville (dans Revue des p. gallo-romans, l, 286).

Somme,

Ph. Riquebourg. Texte en patois de Cayeuœ, canton de Moreuil (dans Revue des p. gallo-romans, I, 287).

Suisse, Voy. Vaud {Canton de).

Tarn,

Aug. Fourès. Les Grilhs (Paris, Maisonaeuve et Leclerc). Cf. Revue des langues romanes, XXXII, 104.

Var.

Maurice Viei. Recherches étymologiques sur les noms propres des habitants d'Hyères (dans Hyères-joumal ,1888).

Vaucluse.

F. Gras. Le romancero provençal (Paris, Savine). Cf. Revue des langues romanes, XXXII, 104.

Vaud {Canton de)

Sur « Odin, Elude sur le verbe dans le patois de Blonay,n Voy. Lite- raturblatt fur germanische und romanische philologie, février 1888.

Vosges.

Parabole en patois de Gérardmer, daos Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. «.

ichard. Extrait d'un glossaire des différents patois en us je dans le département des Vosges (dans Mélanges sur les la gués, Paris, 1831, p. 117).

e même. Liste en patois de Dommartin près de Remire- m 2t de 309 mots proposés pour être traduits en patois (dans M ^ anges sur les langues, Paris, 1831, p. 137).

Digitized by

Google

n

158 BEVUE DES PATOIS

Jouve. Epkre en patois^ adressée par les habitants de Ge- rardmerau ministre de l'intérieur en 1809 (Remiremont, 1866. in-12).

Le même. Recueil nouveau de vieux noëls en patois de la Meurthe et des Vosges (dans Mémoires de la société d'archéologie lorraine, série, t. IX).

Le môme. Chanson en patois vosgien (Epinal, 1876).

Thiriat. La vallée de C leurie {Remiremoni, 4869).

Le livre de L. Adam « Les patois lorrains » (voy. Hevue des PcUoù,\, p. 151) contient des textes en patois des localités suivantes des Vosges : Sainte-Barbe, page 402 ; Landaville, p. 404 ; Docelles, p. 410; Val-de-Champ près Bruyères, p. 416; de ThoIy,p. 419; Va gney, p. 426; Gérardmer, p. 429 ; Charmois l'Orgueilleux, p. 434.

F. Brunot. Légende en patois de la Bolle (dans Revue des patois, 1, 126).

Le chanoine Hingre. Complainte en vieux patois de La Bresse, Vosges (dans Revue des patois, 1, 241).

[Le XIII* bulletin de la Société philomalique vosgienne (1887-1888), qui vient de paraître à Saint-Dié(Humberty imprimeur), contieot diffé- rents renseignements intéressants pour Tétude des patois locaux.

Notre collaborateur, M. le ohanoine Hingre, y a noté les « cris et chants traditionnels des Patres de la Bresse. > C'est un document de plus fourni à ceux qui voudraient compléter ou contrôler les travaux que M. H. a déjà publiés sur ce patois, grâce à lui bien connu aujour- d'hui.

Ajoutons, bien que ceci sorte uo peu de notre sujet, qu'il y a parmi ces chants étranges une petite ronde que sa grâce recommande aux amateurs de poésie populaire.

Page 291 du même recueil, nos lecteurs trouveront un très impor- tant travail de M. Gaston Save sur le costume lorrain. Nous n'avons pas à considérer Tintérêt historique de ces recherches, mais elles nous fournissent à nous une très précieuse énumération de mots peu con- nus qui désignent ou désignaient dans les diiïérentes localités lorrai- nes toutes les parties du costume, de'la bambtllotte (gland du bonnet) au sârd'keu (soulier).

M. Save, qui n'est pas un linguiste de profession, mais un ar- tiste de talent et un archeologue.de passion, aurait s'abstenir peut- être de quelques conjectures étymologiques peu fondées. La nomencla- ture et la description des objets suffisait à rintérêt.

Cette nomenclature paraît, du reste, fort complète. M. Save en a recueilli les éléments non seulement dans ses excursions, mais dans des documents conservés à la Bibliothèque de Nancy et qui méritent d'être énumérés:

10 Un recueil de 265 mémoires originaux provenant de l'enquêf de r Académie de Stanislas (1877) et qui n'ont pas tous été utilisé*" i^ 341-346) ;

2o Les mss. originaux d'une enquête de 1808 sur le patois de r- rondissement de Saint -Dié ;

3o Une étude de 1778 sur les mêmes patois, accompagnée de t( ^s en vers et en prose ;

Digitized by

Google

r

NOTICES BIBLIOGRÂPHIOUES 159

Uq glossaire lorrain en fiches par Lerouge (326-329) ;

5*> Un glossaire de quelques patois lorrains par Gérard (330-340) ;

&" Des observations sur les patois lorrains par Tabbé Jeaunin (no 768).

Des indications éparses dans tous ces recueils, M. Save a tiré une foule de curiosités. Malheureusement les noms relevés ne pourront servir qu'à compléter dans l'ensemble les vocabulaires lorrains, ils ne fourniront aucune indication linguistique précise. Pris pêle-mêle dans difTérents patois, ils ne se rapportent à aucun d'eux en particulier et il ne faudra par chercher dans leurs formes des renseignements pho- nétiques.

Tel quel cependant Tarticle de M. Save est encore un document, Don-seulement pour les historiens, mais pour les lexicologues.] F. B.

Wallon.

Nous avons signalé {Revue des patois, I, 238) le compte- rendu qu'a fait M. Wilmotte du Poême^ moral publié par M. Gloetta. Une polémi- que s'est engagée à ce sujet entre l'éditeur et le critique, dans Rotna- nia, XVII, 306.

Yonne.

Comat. Dictionnaire du patois en usage dans le centre du département de V Yonne (dans Bulletin de la Société archéologi- que de Sens, 1851, page 296).

Jossier. Dictionnaire des patois de i Yonne (Auxerre, 1882. in-8, 119 pages).

Ch. Moiset. Les anciens noëls chantés dans les pays qui for- ment aujourd huile département de V Yonne (Auxerre, Rouillé. Extrait du Bulletin de la Société des Sciences de C Yonne) Cf. Bévue des trad. pop., II, 479.

Digitized by

Google

1

CHRONIQUE

Dorénavant, au lieu de donner le dépouillement complet des p^ riodiques français consacrés aux traditions populaires, dépouillement qui nous prenait malheureusement trop de place, nous nous borne- rons à signaler dans les Notices bibliograpkiqueê les articles de ces périodiques qui intéressent directement les études dialectologiques.

Enquête sur let patois de la région lyonnaise, Aux listes de collaborateurs que nous avons déjà, publiées (Voy. Revue des patois^ I, p. 6, 80, 160), il Faut ajouter les personnes dont les noms suivent :

F.Bonnardot, archiviste-paléographe; F. Brunot, professeur à la Fa- culté des Lettres de Lyon, pour les patois de Plainfaing et de la Bolle (Vosges); Hingre, chanoine à Saint-Oié, pour le patois de la Bresse (Vosges) ; Larue, instituteur à Neuvy-Grandchamp (Saône-el- Loire); Tournery, à Petit-Albergement (Ain) ; Vernel, à Aubenas (Ardèchc); Robelet, à Thoissey (Ain) ; Hermand, à Villard-Julliendsère;; Possoz, à Séez (Savoie) ; Fermond, à St-Donat (Drôme),

Le gérant :iE. Vieweq.

Lavai. Imprimerie E.JAMIN, 41, rue de la Paix.

/Google

Digitized by '

i

2* ANNBK. 3. JUILLET-OCTOBRB 1888

^W RECUEIL TRIMESTRIEL ^^

CONSACRÉ A l'Étude des patois

KT A>CIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANCE RT DES RÉGIONS LIMITROPHES

PUBLIÉ PAR

L. CLÉDAT

PROFESSEUR k LA FACULTÉ DES LETTRES DE LYON

PARIS

F. VIEWEG, Libraire-Éditeur

(R. BOUILLON KT E. VIEWEG, Successeurs)

67, Rue de Richelieu, 67

Digitized by

Google

SOMMAIRE DU PRÉSENT NUMÉRO

I. E. Julben : Quelques mots de la langue vulgaire chez

les agronomes latins i 61

II. Hingre : Grande complainte en patois vosgien (^sniie) 161

III. Fr. Bonnardot : « Tant mieux! Tant pis! » dia-

logue populaire en patois de la plaine de Beaune, . lîrt

IV. F. Fertiault : Conte de VAunis 19!

V. E. Philipon : Le patois de Saint-Genis-les-Olliéres et

le dialecte lyonnais (suite) \%

VI. F. Mistral : La chèvre de maître Raphaël, conte en

patois de Maillane 21S

VII . L. Clédat : La chanson du Pauvre Jean, en patois des

environs de Pèriguev^, avec musique 2î'

VIII. Vwxis^Qhx: Rôffolesinpatuais liyonnais (Jl] *3?&

IX. NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES. Comptbs-rbndus de : Victor, Phonetische Studien ; Mîtiet, Etudes lexico graphiques sur l'ancienne langue française; Baudouin, Glossaire du patois de la forêt de Clair- vaux ; Constantin, Recueil complet des chansons

patolses de Joseph Béard, etc 2ÎT

X. Chronique 240

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÈDAT, , professeur à la Faculté des Lettres de Lyon.

Il sera rendu compte de fous les our rages dont la rédaction aura reçu un double exemplaire.

Prix d'abonnement à la REVUE DES PATOIS :

FRANCE 15 francs

UNION POSTALE 17 >

Digitized by

Google

QUELQUES MOTS DE LA LANGUE VULGAIRE CHEZ LES AGRONOMES LATINS

Les Romains qui ont écrit des traités d'agriculture ont montré autant de prétention au beau langage que les orateurs ou les historiens de leur temps. Ils parlaient la même langue, ils avaient été instruits par les mêmes maîtres, ils s'adressaient au même public. Seul, le vieux Caton, qui vivait dans un âge encore peu cultivé et se piquait de mépriser les savants, semblait devoir faire exception à la règle commune ; mais le traité qui porte son nom a été rajeuni après sa mort; il a été ramené à des formes et soumis à des lois qu'ignorait le rude censeur. Les agronomes latins s'exprimaient donc tout autrement que ces paysans dont ils s'occupaient et qui ne les lisaient pas : ils parlaient des occupations de la campagne avec le style des hommes de la ville-. Mais, quelle que fût leur passion pour le langage poli et raffiné, ils ne pouvaient toujours la satisfaire pleinement; il y avait des choses que les rhéteurs et les grammairiens n'avaient pas nommées, qu'ils ne connaissaient pas, qu'ils étaient bien loin de soupçonner. Quand un terme manquait à la langue littéraire, il fallait, bon gré, mal gré, le demander à la langue rustique ; on ne présentait cet intrus, ce déclassé, qu'avec des précautions infinies, mais enfin on le présentait, et la nécessité lui faisait une place quelquefois importante. Aussi on a pu relever dftns les traités d'agriculture un grand nombre d'expres- sions qu'on ne trouve pas ailleurs ou seulement dans

Digitized by

Google

162 REVUE DES PATOIS

les inscriptions. Ce sont les premiers vestiges d'un idiome encore méprisé, la première manifestation d'un patois qui donnera naissance aux langues novo-latines. De bonne heure, ceux qui ont étudié les origines du français ont tourné leurs regards de ce côté ; ils doivent beaucoup aux traités d'agriculture. Mais si patientes, si consciencieuses qu'aient été leurs recherches, on peut encore je crois, glaner après eux. Je voudrais indiquer ici quelques mots qui semblent leur avoir échappé et qui se sont maintenus dans notre langue.

On fait généralement venir guéret de « vervactum » ; cependant cette étymologie est contraire aux règles or- dinaires de la dérivation ; la disparition de v dans le groupe rv ne s'explique pas. On échappe à cette grave dif- ficulté en rattachant le mot à vëtèrètum (*) qui est souvent employé par les agronomes et a exactement le sens que « guéret » a dans notre prose. Ainsi Columelle dit, (I, 3) : « Ideoque postreges exactos Liciniana illa jugera... ma- jores quœstus retulere quam nunc nobis prœbent am- plissima vetereta. » Il a môme déjà le sens très étendu et très général qu'il a pris dans la poésie; ainsi le même auteur dit encore (II, 10): « Si veteretum erit in valle situm. » Cf. même livre, 12.

Le mot français voie a un sens spécial dans quel- ques expressions toutes faites. Ainsi on dit: une voie de charbon, une voie de bois, etc. Pour celui qui emploie le terme, c'est le nom d'une mesure. Littré cependant le rattache à via chemin, avec lequel il n'a aucun rap- port de sens ('), bien que la dérivation soit régulière.

(i; [Il est beaucoup plus difficile de tirer guéret {guarait dans la Gh. de Roland) de veteretum que de vervactum- Les mots en etufn ont passé en franijais sous une forme féminine en aie: « saulaie, aunaie ». En supposant une substitution de suffixe, iWwm pour etufn, on obtiendrait Dien la forme actuelle guéret; mais l'orthographe ancienne guarait exige un mot latin en actum. Le rapprochement entre veteretum et guéret est d'ailleurs intéressant]. L. G.

(2) [Il y a un rapport de sens assez naturel, et que Littrè indique : « ce qui peut être porté dans un seul voyage. »]

Digitized by

Google

JDLLIKN. LA LANGUE DES AGRONOMES LATINS 163

Tout devient clair et logique, si on remonte au mot latin vèhem, qui était le nom d'une mesure, mais d'une mesure variable, parce qu'elle indiquait le contenu d'une voiture. Ainsi Columelle lui donne différentes valeurs : pour le fumier, dit-il (XI, 2), « vehis autem ster- coris una habet modios octoginta. » Elle varie même avec les différents bois (XI, 2): « Materies si roborea est, ab uno fabro dolari ad unguem per quadrata débet XX (il s'agit de pieds); haec erit vehis una. Pinus autem V et XX pedum œque ab uno expeditur. » L'auteur continue cette énumération et ajoute: « atque omnes hae mensurae similiter vehes appellantur. » (Cf. II, 149). On ne peut rien trouver, ce me semble, qui explique mieux le sens du mot français, ni qui satisfasse mieux aux exigences de la dérivation (*). L'étymologie me paraît incontestable.

Il n'en est pas de même de celle que je proposerais pour le mot enter. Je ne la donne que comme une hypo- thèse, mais cette hypothèse est au moins plus vraisem- blable que celle qui a prévalu. Le mot classique qui désignait cette opération agricole était inserere; quand les gens instruits faisaient usage d'un mot aussi fran- chement latin, est-il possible que les paysans se soient avisés de recourir à un mot grec ? C'est . ce qu'ont cependant admis Diez et Littré : suivant eux, ce terme vient du grec âjAçurov, qui serait devenu en latin impota, mot qu'on ne trouve nulle part dans ce sens, même dans le dictionnaire de Du Cange. Ne semble-t-il pas plus légitime de le faire venir de amùem, qui signi- fiait « perche, branche. » Columelle, (IX, l)dit: « Deinde per transversa laterum cava transmittentur amites, qui

(1) [Pour iivQT voie diQvehem, il faut supposer une forme populaire eu a, 'veham^ et admetlre pour Ve bref de ce mot la même transfor- mation exceptionnelle que dans meam qui a donné le vieux français « meie, moie ».]

Digitized by

Google

164 REVUE DES PATOIS

exîtus ferarum obserent. » Horace (Epod. 2, 33) l'avait déjà employé dans le même sens:

Aut amite levi rara tendit retja Turdis edacibus dolos.

L*élymologie, satisfaisante pour le sens, ne Test pas pour la dérivation; mais on sait avec quelle facilité la langue vulgaire formait des verbes tirés des noms et quelle prédilection elle avait pour les verbes en are. Un verbe amitare, qu'on trouve aussi peu qu'impota^ mais qui est plus légitime et plus vraisemblable, a pu donner ente, comme piscari a àonné pêche ^ qui n'a point de correspondant en latin. Il n'est pas impossible d'ailleurs que la langue vulgaire qui altérait volontiers les finales ait eu, à côté de amitem^ une forme amitam comme elle avait sementiam à côté de sementem.

Le grec, auquel on a décidément recours dans les cas embarrassants, a fourni encore une autre étymologie non moins contestable. Le mot serpillière qui, d'après Littré, désigne « une toile grosse et claire qui sert à différents usages et entre autres à emballer les marchandises » viendrait, d'après le même auteur, de ^7)pajjL7:£>.tvoc, feuille morte : c'est la couleur qui aurait fourni le rapport entre deux idées aussi éloignées. Il n'est pas de ceux qui frappent ; en dépit des intermé- diaires que Littré cherche à établir, tout cela, je le crains, paraîtra étrange et bizarre. Les agronomes latins connaissaient un mot bien plus voisin du nôtre par le sens et par la forme, c'est le mot scirpictda (qu'on écrivait aussi sirpiculaei surpicvlà). Il désignait un grossier tissu de joncs dont on faisait des paniers, des nattes, des corbeilles à fleurs fVarr. de Re R. II, 2 ; Colum. X, 30S . Plante, Capt. IV, 2,37 ; Pomponius chez Ribbeck, II p. 243). Le mot n'appartient pas seulement à la langue vulgaire ou comique, car Properce (IV, 2,40) l'emploie aussi :

Sirpiculis medio pulvere ferre rosam.

Digitized by

Google

i

JULLIKN. LA LANGUE DES AGRONOMES LATINS 165

Serpillière, qui représentait chez les anciens comme il représente chez nous un tissu grossier, vient de scirpicula par la forme régulièrement dérivée scirpicidaria.

Ces exemples, recueillis au hasard des lectures, mon- trent quels services pourraient rendre encore aux langues issues du latin les ouvrages agronomiques. Malheureuse- ment, nous n'en avons pas d'éditions faites dans un esprit vraiment critique, et on sait quelles facilités on prenait jadis avec les textes, combien on était prompt à changer tout ce qui paraissait étrange ou contraire à l'usage ordinaire de la langue. Je ne doute pas qu'une révision attentive des manuscrits ne permît d'augmenter la liste déjà étendue des mots rustiques qui ont survécu. Les patois surtout profiteraient de cette étude ; plus sem- blables au latin rustique, langues vulgaires comme lui, ils en ont mieux conservé les éléments. C'est une obser- vation qu'il est facile de faire. Pour ma part, quoique je sois fort peu familier avec les idiomes. populaires, il m'est arrivé souvent de ne comprendre la langue des paysans du Dauphiné qu'à travers celle des paysans ro- mains. Il y a là, ce me semble, une veine, non pas nouvelle, mais bonne encore à exploiter. La science de la syntaxe elle-même, si corrects que veuillent ôtre les agronomes latins, ferait plus d'un profit. Des phrases comme celle-ci qui est de Varron (De Re rust. II, 2) « Cum calores aut frigora se fregenint » prouvent bien que notre manière d'exprimer le passif par un verbe pronominal remonte à une haute antiquité ou plutôt qu'elle a toujours existé dans la langue populaire. A force de vivre avec les paysans, les lettrés subissaient, sans s'en douter, l'invasion de leur idiome.

Em. Jullien.

Digitized by

Google

GRAN COMPIANCE

Fâte è vie patoi de Lai Bresse khu lai vie

Frbre JEUSÈPHE

sain brmite vètron

(Suite)

M6-ce que l*Ermite feu trova sai heute.

49

Dépeu qu'el a fieu de méfiance Êne ou douse anaue on sena Qu'ô ne sai ca mi sai demoûrance lai vie qu'el pieu mwôna. Dée dècwaché lai lemêre Et lai mate i hau chandlé, Dreûvi pou nos le fâre ai 1ère In live das marwae lé.

50

El iawi i vilaige

Ine airée et geinge kértiè,

Çou que ieu dire, brauve et saige

Sevan lai mote das anciè.

40-2. j4waue-année,8e dit concurramment avec ônaue, Sena-soiiner a la rad. siè quand celui-ci porte l'accent tonique \ siène-Xu sonnes.

49-5 Dècwaché-dëcoxLyr'iT, c'est-à-dire dérocher, manière de parler tout à fait semblable à celle de rfe-cowrnV. I/emdre-lam inaire, clarté, et non lumière en général, que se dit jô-jour, comme les ténèbres neû-nuit.

Digitized by

Google

r

GRANDE COMPLAINTE

Faite en vieux patois de La Bresse sur la vie de Frère JOSEPH

LE SAINT ERMITE DE VENTRON

(Suite)

Comment Fr, Joseph fui trouvé dans sa hutte.

49

Depuis qu'il est hors de suspicion, Une ou deux années ont sonné Qu'on ne sait pas encore sa demeure Ni la vie qu'il peut ?nener. Dieu va découvrir la luinière Et la mettre au haut chandelier , Ouvrir^ pour nous le faire lire^ Un livre des jnerveilles de lui.

50

Il y avait donc au village

Un solide et vrai chrétien.

Ce qui veut dire, tout probe, pieux et sage,

A la façon des anciens.

49^. Chandlé-hdiwi chandelier en l)ois et à pince qui portait les bandelettes de hêtre à éclairage appelées Lemôre.

50-4. D'J-donc, a Tinconvénient de signifier encore dans^ dès (avec que), et dent.

50-2. Geinge-8^in, non dénaturé, non frelaté, pur et sans altération de sa bonne essence primitive, lat. Genuinus.

50-4. Sôtan lai m(5/e-suivant la mode, à la façon habituelle.

Digitized by

Google

168 BEVUE DES PATOIS

D'ène fainile tô-la khêriée, Jean-Jàque Valrôfe ta se bwô nô, El n'é deukhi ène airiée Que de sai rligion n'a rai senô.

51

Donte ène fwé que le brauve Valrôfc Sôkhèle aipre das khtérbi, El sôrprô l'Ermite se khôfe, Et ti doussebiè-n-ébauLi, L'in, wôre vou-ce que se rètate L'ôme dasdiém«>ge si kenu, L'aute d'ete pri sai cwachate,.. Ma dehô las chose pwa le menu,

52

Jean-Jâque oue ène voi que térlande

Parmeu lai bihe in be chan.

Tô-t-èjâli, el se démande

Se ce n'a camiquique bérgan.

È jèdan nieu las arae,

El i dèmale âque devO :

« Bérgan chante de pwarae,

Qu*el se di, vé-t-ô wôre in pô. »

53

veici pre d'ène caibnate Qu'ène piékhe feumàe pâkhe ta ,

50-5. Khêrié (.s'<?>s'Hcarter bien loin. Les uds disent uue celle famiUe était originaire de la Suisse, les autres de la Lorraine allemande. Elle a perdu le souvenir précis de son origine.

50-6. Bwn nô, le nom vrai et officiel, par opposition au surnom ou sobriquet.

50-7. Aên>V?race, descendance ; nature, naturel, v. fr. De bonne aire-de bonne nature, de bonne race.

50-8. Senô^ adv., qui se prend adjectivement, et veut dire : sans cela^ sans la chose en question, sine hoc.

51-1. Sôkhela^ forme diminutive de 5e«c/ie-cheicher lentement et qui correspond au b. lat. Sorire, à Tall. Sùchen^ à Tangl. Seek, etc. Khtérbi-peiMs arbres brisés et morts ; ail. Sterben- mourir ? .Çfrrt:«^//7-hérissé en forme de buisson? Ital. 5<tf?7>o-brous- saille ?Lat. .SVtVp^-racine î d'où ^jciarôare-ren verser, fr. Extirper f

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLAINTE VOSGIENNE 169

D'une famille venue de loin, Jean-Jacques Walroff était son propre nom. Il en est sorti U7ie lignée Qui de sa religion n'est pas dépourvue,

51

Donc, une fois que le brave Walroff Cherche ça et des arbres morts. Il surprend l'ermite dans son chalet, Et tous les deux bien étonnés, Uun^ de voir se réfugie L'homme des dimanches si peu connu. L'autre, d être pris dans sa cachette,.. Mais disons les choses par le menu.

52

Jean-Jacques entend une voix qui fredonne

A travers la bise icn beau chant ;

Tout en émoi, il se demande

Si ce n'est pas encore quelque brigand.

En tendant mieux V oreille

Il y distingue quelque chose de pieux ;

c Brigand ne chante rien de pareil,

a Se dit-il, va-t-en voir un peu. »

53

Le voici prés d'une cabanette

Dont une fumée bleuâtre perce le toit,

51-8. KAô/'^-cyiaume. cbaumine, chalet, habitation champêtre toute primitive, habitation d'été sur les sommets. V. fr. Hooe; b. lat. Ho fa, Iloha, Hove, Hobe, etc : anc. sax. Uofe; fini. Hove; flam, lùfce ; lomb. liove ; arabe et hébr. Havah-

Ô1-5 Rètata (séj-se réfugier ; voir Rètu, 45-8.

.')2-l. Téi'landa-fvedojïner, chanter longtemps la môme chose. Il touche à Térlauda, comt. Landdiy Jura Zan(2é-battre la campagne.

52-5. Jede-joindre ; jède las arac-dresser, joindre les oreilles, nage prise du cheval dont les oreilles se dressent et se rejoignent our mieux écouter.

53-2. PiV, êA^^-bleu, v. fr. Pers, perse.

Digitized by

Google

170 REVUB DBS PATOIS

Ma el ne trôve eukbe meussate Pou Tôtraue d'aucun cota. El ène khâde aute dou brance, Hblùte dire, et rkénô L*ôme que li rirâce lai rmôbrance, I môté, d'insain ai hnô.

54

El prô piaihi, ène menée, Di kbcoùta et di khpiyé ; Et que, sai cantique fînée, L'Ermite se rbôte i périé Déconte se feû que khpétie E kbtian lai feumâe pwa hbron, bwô hlùnou s'èhaidie hwa traiviê lai tioûhon :

55

« Jène ôme, dreûve Teukhe te-n-auhôce

Ai-y-in que n'é mi veni trô hau

Pou le piaihi de fàre lai kènekhôce

a D'in kértiè si c5me el fau ! »

a Bénian sinse-vôs ai cwôraige ! »

Rèpon le jène ôme ; vos wayi

Qu'i n'a qu'ène sèle me raéfhaige ;

« Perni-la, et se vos khaufyi.

56

Lai soûle et fameuse khayére Qu'el perzôte si galanmô,

53-3. Meussate-pRsssige étroit pour se glisser, pour se meussié, V. fr. se musser, comme une souris.

53-5. Khâde-fente étroite, ouverture en long très étroite ; khadesse- brèche (par ex. dans la denture;. kW.Schade, et Scheide,

53-6, if6/û^è-observer curieusement à distance.

58 8. 5am-saint, veut dire aussi toute représentation par le dessir et la sculpture.

54-2. Khpiyé, quoique identicrue matériellement ù épier, n'en a p^s le sens particulier et défavorable.

54-3. Cantique a été féminisé par analogie.

54-4. Se rbôte i périe-ae remet au prier.

54-5. Khpëtié {té kh2)ètie)-i)èiiilei\ veut dire aussi répandre et dis

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLAINTE VOSGHENNE 171

Mais il ne trouve porte ni étroit passage Pour l'entrée d'aucun côté. Il fait une séparation entre deux branches. Observe sans rien dire, et reconnaît L'homme qui lui retrace la ressemblance, A l'église, d'une statue à genoux,

54

Il prend plaisir, un certain temps y A l'écouter et à le considérer; Et lorsque, son cantique fini, L'Ermite se remet à prier A côté de son feu qui pétille En jetant la- fumée pour bouffées. Le bon observateur s'enhardit De crier à travers la cloison :

55

t Jeune homme , ouvre la porte de ton habitation « A quelqu'un qui n'est pas venu trop haut t Pour le plaisir de faire la connaissance a D'un chrétien si comme il faut ! » « Bienvenu soyez- vous en visite ! « Répond le jeune homme; vous voyez a Que je n'ai qu'une chaise dans mon ménage, f Prenez- la, et chauffez-vous ! »

^&

La seule et fameuse chaise Qu'il présente si courtoisement,

tribuer par petites parcelles, comme le Wall. Spiter, l'Angl. Spalter; le V. fr. disait 5peci«r mettre en petites pièces»

54-6. JT^ron-jaillissement, bouffée, éruption, flot. etc. Celt. JBorn; Ail. anc. et mod. Born, Burn, Brunn, Brunno, Brunnen^ etc. Hbron a conserTè la prép. e, ex qui exprime mieux le sens radical.

5i-7. Hlûnè^^i syn.de Hblûtè, Norm. Luné; bret. Lugna,

>6-3. /nse prend aussi très bien pour quelqu'un,

•6-5. jB«'«ïa«-bien venant, v. fr. hiem-teignant ; c'est une formule ( ligatoire envers un arrivant qu'on n'a encore jamais reçu ou qu'on I L pas reçu depuis longtemps; on dit en guise d'aimable reproche : J faureu vas fàre hénian-W faudrait vous faire bienvenant ! 1 nvenu I

6-1, Khayérese dit aussi sèle^khianjùre, aikhianjùre.

Digitized by

Google

172 BBVUB DBS PATOIS

Ce n'a qu'ène grosse vilaine piére

Pôsaue 16-Ia mèchaukmô.

Pré di feù Jean-Jàque s*aikhéte

fàre mi di le facenou ;

Et de lètùneniô vou que ça le khéte

El demoûre ène bénêe possoii.

57

\!à el rprô cwôran le discoOr#*, Khlaqiie se fàre ai-y-espliquè Mô-ce que et secoure Ine ôme jue insi vequè. Frère Jeusèphe, que ne sai mi feinde ca penre d'as fau dètô, Se cond*khô H dèpeinde pu grô, se ne mi le tôrtô.

58

Même sai gèle li feu motraue.

El le mwône déconte se khôbe tron,

Rote lai khcwOkhe que freume l'ôtraue,

Et, l'ai jOe raileman kbu se fron :

tf 0 n'i se pieuge ;

« Et s'el i geale, c'a tôti,

« Aivô me bondieu et mai ieuge

a Ije i so è pairaidi ! »

59

Jean-Jâque érviè khu se fauteue. Et le fon di tieu tôché

56-Ô. S'a/A/ie^è-s'asseoir, s'entremêle avec ses syn- S'aikhaire ei ^'aikhayé.

5f>-f>. Facenou, oii^e-façonnier, qui fait des façons exagérées, in- tempestives.

56 8. Pos.soUf oû5e-pensif et silencieux. V. fr. Pensieu, Pensieux ; prov. Pensiu,

57-2. Khlaque-By'i^Q, passionné Angl. StoMC/i-in.!lination. Irl. Slu- caim-avaier.

57-3. rô-sausrien, ou riens, avec le sens de res-

Digitized by

Google

HINGRB. COMPLAINTE VOSGIENNE 173

Ce n'est qu'une grosse (et) vilaine pierre

Posée n'importe comment.

Près du feu Jean-Jacques s'assied

Sans faire aucunement le difficile ;

Et de Vétonyiement ça le jette ^

Il demeure un instant pensif et silencieux.

57

Mais il reprend bientôt le discours. Avide de se faire expliquer Comment sans rien et sans secours Un homme peut ainsi vivre. Frère Joseph, qui ne sait pas feindre Ni prendre de faux détours, Condescend à lui dépeindre Le plus gros, si non {ne pas) le tout.

58

Même son gîte de nuit lui fut montré. Il le mène à côté de son tronc creux, Ote Vécorce qui ferme Ventrée, Et, la joie éclatant sur son front : tt On n'y sent ni vent ni pluie ; a Et s'il y gèle^ cela ne fait rien; « Avec mçn crucifix et ma vierge a J'y suis en paradis ! i>

59

Jean- Jacques revient sur son fauteuil. Et, au fond du cœur touché,

57-4. Juyè'Xn. à m., jouir, ne veut dire que pouvoir, venir à bout de... Il a les pers. caracl. de l'ind. pr. et par suite le fut. et cond. homoph. avec les mômes de jé-jouer.

57-7. Se condkhôfi'de-se prêter à..., un peu malgré soi; Amyot : i Se condescendirent à le suivre. »

58-3. Rôta- oier. Le simple, qui serait ota, n'existe pns. Feurma- ermer fait freumB.vL\ pers. caraclôristiquesde l'ind. pr., au fut. et au ond.

58-4. Railemè (ratlèmeyhrxWeT, se refléter, etc.

58-6. Ça <da-c'est tout un, cela n*y fait rien, n*importft; Froissart:

C'était pour lui tout un. »

Digitized by

Google

1

174 REVUE DES PATOIS

Se khtiore das larme ai sas eue

Qu'el ne pieu raissêre toché.

a 0 ! khcoûti me, pore et bwô Frère !

a C a-t-ène folie demoûra

a Tô-ci dô-d-ène te misère 1

« khùre vos i périra 1 »

60

« Vos ate braumô l'èreûre ! « Khu çou que vos pwa si airou M Bôti-me in po pu de ferveùre, a I srâ Tome pu eûrou. « Mé-n-aifàre a raisônaue, « Peusqu'i Ta de rèkhe èkhayé a D'eviè to de même que d'ônaue, « Et que biè-n-àhe i n'a juyé. »

61

Ène si khcàbreûsse existence le sujè d'in gran dèdu ; Ma rine i piê sai lôquence Tan Taute ai se-n-idée tiè du . Jean-Jâque, pou quitè TErmite, tainé si pérhanmô 11 rôn'de ai se visite, Qu'el n'obténé Tègaigemô.

Mô-ce que Frère Jeusèphe feu ai cwôraige aichi Jean- Jàque Valrôfe.

62

busnè rvéni de Forgôte, se tieu ne bote pu rwala

59-3. Khtiôre-éclore, se dit aussi du fait de ne pouvoir plus retenir ses larmeSf delà nue qui finit par se fondre en pluie. Comp, h. écluse.

59-4. Raissêre, ou JRaw^ept-suivre à la tâche, au fur et à mesarf

59 5. J.J. Valroff cesse de tutoyer Fr. Joseph à cause du resp '^ dont il est pénétré après ce qu'il vient de voir et d'entendre.

60-1. iîraMWÔ-beaucoup, est commun au v. fr. et à tous les gat is de France.

60-2. Ptoarc-paraitre, est irréc. et défectif. I pioarkhéje parai ; i pioarkhée-ie paraissais / pioarX/ia«-apparent.

Digitized by

Google

IlINGRE. COMPLAINTE VOSGIENNE 175

Sent affluer et s'exprimer des larmes à ses yeux

Qu'il ne peut suffire à essuyer,

M Oh/ écoutez-moi, pauvre et bon Frère !

« C'est une folie de rester

a Ici dans une telle misère ;

« Certainement vous y périrez! »

60

Vous êtes tout à fait dans l'erreur;

« Sur ce qui vous 'paraît si affreux

Mettez-moi un peu plus de ferveur,

« Et je serai l'homme le plus heureux.

û Mon affaire est raisonnée,

« Puisque Je l'ai de reste essayée

« D'hiver tout de même que d'été,

a Et que bien aisément f en suis v>enu à bout,

et

Une si scabreuse existence Fait le sujet d'un long débat; Mais l'un y perd son éloquence. Tant Vautre à son idée s'opiniâtre, Jean-Jacques, pour quitter V Ermite, Le pressa si affectueusement De lui rendre à son tour visite Qu'il en obtint l'engagement.

Comment Ft , Joseph fut en visite chez (les) Jean- Jacques Walroff.

62

L'homme de Bussang revenu de Forgoutte Dans son cœur ne cesse plus de ruminer

60-8. Biè-nrdhe-h\QXi à Taise, bien aisément.

jMyé-réiissir à, prend le régime avec de , cî-en, /i*-en. C'est le môme terme matériel que le fr. jouir.

01-2 Dérfii-débat, jeu bruyant, comme le v. fr. Desduit.

61-3. Lôquence, cette forme contracte est de toutes les provinces.

61-4. Teni dw-tenir dur, c-à-d., ferme, d'une manière opiniâtre i ébr-anlable. '

Cvoôraige-vSaXie pendant le jour ; cwôrgé (ctoôrgieycoaYerser en " site, passer un certain temps en visite.

52-1. Busné, ^/^-habitant de Bussang.

Digitized by

Google

176 REVUE DES PATOIS

ca d'awé khu las pôle Çou qu'el é vu hau-pwa-la. D'aiprë sas tôchan rnôvelaige le monde se rèjue tôpien Aichi lé, et le véhnaige, pwaula i nôvê sain.

63

diémôge main el wartete Pou quV) le waureu hbeuni. Lé, passe tôna lai tête Maugra çou qu'é tu conveni. Tôte-nate dèsauma, Jean-Jàque Jukhqu'i môté cwô aiprê ; L'ôme Dée se sôgni màque Qu'6 H hôqui ja le cotre :

64

« Ma, bwô Frère, et vote pérmasse ? « A-ce que vos Tairin reuyè ? »

« Nôna I C'a pou aiprê masse ;

« Dée d'abôre ; qu'el le mérite biè. »

« Nos parin pou ène injure a rfu d'ôtra aichi nos ! »

a Ij'i vira khûre 1

« Trô de bonta I Rmèkhiésinse-vôsl »

62-2. HOfa-coHsei\ Lorr. Houtè. Mess. Hotë. Angl. Hait (= haut)' AH. Ilallen. 7?ica/a-relourner en tous sens. V. fr. Roeler, Revolver- Champ- Retolver. Angl. Revolve, Wallow. Bret. Rvoilla, Vutlha- Esp. Vuelver. B lat. Rev olver e-exsiminer, étudier. Lat. Mente re- volver e.

62-8. P<)<e-lèvre, est de tous les dialectes romans .

62-4. HaUrpioa-la-haLiit parla, pour par là~haut.

62-5. Rnôvelaige-T^conidi^Q, ce qu'on renouvelle.

63-1. TTar^^-giietter, épier. AH. Warien^ Teut Ouarta. Irl, Varth. Basq. Oartus-}e maperçois. B. lat. tFarda-sen tin elle. C'est matériel- lement le même terme que Garder, en l)res.sau ; Wada.

63-2. Wariapou do gra^-guctter pour quand, être aux. aguets pour quand. Hbeuni-se montrer dans le lointain et se rapprocher. V\ fr. Ehané-qui commence à sortir et h se montrer. Gr. Enibainâ-msiTcher et monter.

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLAINTE VOSGIENNE 177

Ni d* avoir sur les lèvres Ce quil a vu par là-haut. D'après ses touchants récits Tout le monde se réjouit beaucoup Chez lui et dans le voisinage Déparier au nouveau saint.

63

Le dimanche matin ils épiaient

Pour le voir apparaître et approcher .

Lui, passe sans tourner la tête

Malgré ce qui avait été convenu:

Tout à fait déçu et déconcerté, Jean-Jacques

Jusqu'à Véglise court après (lui).

L'homme de Dieu se signait à peine

Que déjà en lui poussait le coude.

64

a Mais, bon Frère, et votre promesse ? « Est'ce que vous l'auriez oubliée f »

« Non ; c'est pour après (la) messe; « Dieu d'abord ; qtiil le mérite bien ! »

« Nous prendrions pour une injure Le refus d'entrer chez nous. »

« J'irai^ rien de plus sûr.

« Trop de bonté! Remercié soyez -vous t »

625. Dèsauma-ivom^ et déconcerté ; le simple est il uma-suppater, conjecturer, etc.

63-8. -ffrîgua-heurter doucement, surtout au bras, de manière ordi- nairement a faire dévier la main. v. fr. bloquer, Zoquer. Côtrê coude du bras. V. fr. Coûte, Coter el, Coteré.

64-2. Reuyè (reMe)-oublier Gérardmer ; Reuillè, Vosg. Reubliè, Mess. Raur)%é. Suisse rom. Reuhia.

ôâ'S. Nônanon pas; v. fr. Non est l cela n'est pas; A^d-n-a-non- est.

6i-7. khûre-àe tout sûr, très sûrement. On dit aussi Di ta khùre-àvi tout sûr, et Di A/itire-du sûr.

64-8. Trô de bonla-trop de bonté, pour : c'est trop de bonté. Bonta ; un assez grand nombre de subst. fem. que le fr. termine en et le lat. en as-ate, ont cette forme ta comme en italien. Rmèkhié sinse- r(}5-remercié soyez-vous; diverses formules de souhait ou de malédic- tion ont cette tournure.

2'

Digitized by

Google

178 REVUE DES PATOIS

65

Aipre masse, aute èbeuroùre ; Sai dévotion l'é-t-èvoûla D5 las hbron d'in te bwônoûre Qu'el ne songe pu wau d'ô nala. I môté Jean-Jàque értône Pou de même l'ô dèmâyé ; Et l'aute, preque hontou, s'ètône Que Toûre eusse autan khpiôtîé.

66

El ne sai que dire, vou se mate, Do qu'è venan ai lai mwôhon, El la petite fête qu'a prate Et las bénian qu'ô li fon. Aipre rpreuge qn'el se fèyésse Pée que le pu klitrème ai tainè, El fau biè qu'el s'ètauyésse Aivô lôs pou dèjunè.

67

El airote trô d'èkérkhance

S'el lôs rfusi tô-t-ai-fà ;

sôpe, pwa compiaihance

El aivale doù-trô seupâ.

Sai règle ô ta ja kérnêe

Pu qu'ai se-n-idée elle dewi.

65-1. Èbetiroùre-ohsiaclo, empêchement ; rad. ôewre-barre pour étayer, affermir ; è^^'wrè-appuyer, affermir avec une longue et forte barre ; V. fr. Abarrer.

65-2. i?poîi/a-envelopper et «aveugler, comme dans la fumée, dans la poussière volante, dans l'eau ; se dit aussi bien au neutre qu'à l'actif ; Nàs écoula le poussa, lai feumâB,

B5-4 O nala-Q\\ aller, pour s'en aller. Wn tombée de d-en s'est relevée pour s'agglutiner à ala et faire nala,

65-8. Khpiètié-^Wf^r vite en besogne. V. fr. Expleiter, Expleitie\ Berr., Champ., Anj., olc, Epletery Apleter.

6()-4. Las béniaji'les bien venant, compliment qui consiste à dii héyiian ! bien venant, bien venu !

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLAINTE VOSaÏENNE 179

65

Après la messes autre obstacle :

Sa piété Va inondé

Des effluves d'une telle félicité

Qu'il ne songe plus guère de s'en aller,

A l'église Jean-Jacques retourne

Pour aussi bien l'en arracher ;

Et Vautre, presque honteux, s'étonne

Que l'heure ait autant marché.

66

Il ne sait quoi dire ni se mettre

Lorsquen arrivant à la maison,

Il voit la petite fête qui est prête

Et les compliments de bonne venue qu on lui fait.

Après le reproche qu'il se fasse

Pis que le plus timide^ iinportuner,

Il faut bien qu'il s'attable

Avec eux pour dîner.

67

Ils auraient trop de chagrin

SHl les refusait tout à fait ;

De leur soupe par complaisance

Il avale deux ou trois gorgées.

Sa règle en était déjà échancrée

Plus qu'à son sentiment elle ne devait,

66-8. D^/u-dlner; le déjeûner se dit Lépeti dèju; et le dîner, qui est le principal repas de la journée, gran dèju, et simplement dèju.

67-1. Èkérkhance-j^&inQ de cœur, fingad. Increchamentûm ; ital- Increscimento, Bret. Encrez. Correspond le v. imp. et en même temps pronom. Ècrakhe : el me n'ècra, el me nèkér khi, etc. Engad. Encrescher ; iiol. Increscere, et V3.d}. Increcioso ; hresa^yi Ekcrkhan, Ekérkhou \ b. \2X.Increscere ,

67-4. .Se i/]?fî-p alite quantité de liquide humée et absorbée d'une Korgee. V. fr. 6'Mper-humer, aspirer, qui! se retrouve dans tous les dialectes romans et dans toutes les langues indo-européennes. Doù- <r<>/ie-deux ou trois, synérèse de Dou ou trôhe.

Digitized by

Google

1

180 REVUE DES PATOIS

Pace que hmâ lai maitnôe Lai manre chose el a'èkhayi.

68

El le vélete soti de vitèe

Et ca d'in oudouse auhmô

Que li varote pu ai tèe

D6-d-in si crOe dènuemô.

C'a de lai basse tertôte bédue ;

El rfûse nate lôs charité :

« N'inse pwô;d arou 1 Dée m'aidue

« qu'eln'ié lai nècistè. »

69

Vos aira biè-n-auhé de craîre Çou que da la manqué rai, Qu ai tôhmâ Jean-Jàque et le Frère Feuste ène pare bw6-n-aimi. L'aute-cite, pou n'ete vu de pwakhône N'awi pu besô de précaution. Et peu veni chaique gêne Fàre i moté sas dévotion.

70

<c vos laikhé si minable.

Que Jean-Jâqus li dehi chaique fwé,

a Ce n'a pu ete raisônâble ;

« D'i mate ordre el ié-t-in dewé I »

a J'aimerO de môme ène chaipèle

a Pou mai ieuge et ca me bondieu -,

(f rèkhe n'a qu'ène bagatèle ;

a Pou mi-môme j'â çou qu'i ieu. »

68-2. Au/imd-ustensile, vase, objet de ménage. V. fr. Aùcemant. Gomt. Aisema, Asement. Prov. Aùima. Langd, Aisino, B. Ut. Eisiamentum.

68-3, Véni ai tèe-Yen\r à taille, à propos, être utile.

68-4. Cr<îe-âpre, sévère, difficile à supporter ; se dit spécialement du pain mal feiit, désagréable à mâcher et difficile à avaler. Gomt. Crwaïou, croïou, cruïou. Suisse rom. crouyo, croïou, croi. liai. crojo, Eiet. crai. Gall Croyvo»

Digitized by

Google

HINaRE. COMPLAINTE VOSGIENNE 181

Parce que jamais dans la matinée La moindre chose il ne goûtait.

68

Ils voulaient le fournir de victuaille.

Et encore d'un ou deux ustensiles

Qui lui viendraient le plus à propos

Dans un si sévère dénuement.

C'est de la peine toute perdue^

Il refuse net leurs charités :

« N'ayez poi7it d'inquiétude I Dieu m'aide

« Quand il y en a (la) nécessité. »

69

Vous attirez bien aisé de croire Ce qui dès lors ne manqua pas (d*être), Qnà tout jamais Jean- Jacques et le Frère Furent une paire de bons a)nis. Celui-ci y pour n'être vu de personne N'avait plus besoin de précautions. Il put venir chaque jour sans gêne Faire à l'église ses dévotions,

70

« De vous laisser si misérable,

« Lui disait Jean-Jacques chaque fois,

« Ce n'est plus être raisonnable ;

(f D'y mettre ordre il y a un devoir, »

a J'aimerais tout de même une chapelle

« Pour ma vierge et mon bondieu;

« Le reste n'est qu\ine bagatelle ;

« Pour moi-même j'ai ce que je veux, »

69-2. Da Zo-dès lors; on dit aussi Ba tô-la,

69-5. X'auf e-ct<e-celui -ci, m. â m., l'auire-ci. La particule ci est devenue cite par attraction.

70-1. Afmd&Ze-misérable, plongé dans la misère ; on dit encore minâhe^ suivant la tendance du dialecte à supprimer 17 dans toutes les terminaisons analogues.

70-2. Que li dehi'<iMQ lui disait ; c'est la syntaxe de tous les patois français.

Digitized by

Google

1

182 REVUE DES PATOIS

71

sas fwokhe Jean-Jâque traiwae Pou-z-ô fâre ai hmeûre Taivi. Ma ène dote értiè le consae Et se dètône di sévi ; C'a que lai deraoûrance chaingésse, In sreu-t-él, d'aubitan ; Qu'aipre le Frêre elle dévenésse Lai casslne quique bérgan.

Pouqué et mô-ce que Frôre Jeusèphe passé Bussan ai Vètron.

72

Trô gran ônaue d'exercice Khu-d-in chani si khtraitmô tiô On forma de rèkhe novice pu aubile et le pu fvs^o. Aipre le rude aiprentissiaige, Lai baie et haute profession 1 Ma Bussan é khapa le gaige D'ène mou rare bénédiction.

73

Ai santifiyé las Bute

Frère Jeusèphe ta destiné ;

El s'i rôn'de ai Foûre du te

Que Dée li é-t-aissinè.

veici I Grâce et louange

As brauve-geô qu'on s'eû le gaigné I

Saluô-le-aivô le bwô-n-ange

Qu'é châge de l'aicompaigné !

71-4, Et se dètône-ei se le détourne; celte particule, puremen* explétive et affirmative, lient toujours lieu du pronom personnel qn pourrait s'exprimer formellement devant un second verbe énoncé ih même sujet.

71-6. In sreu-f'él'Un jour serait-il, pour un jour viendrait, Pouquépoiivquoi, de même que mrj-comment, veut être suivi dt que : Pouqué qu'ai passe, Mô-ce qu'el passe.

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLAINTE VOSGIBNNE 183

71

De {toutes) ses forces Jean-Jacques travaille

Pour en faire promouvoir l'avis ;

Mais une crainte retient le Conseil (municipal)

Et le détourne de le suivre :

C'est que la résidence ne change^

Un jour vieiidrait^ d^ habitant ;

Qu'après le Frétée elle ne devienne

Le i^epaire de quelque brigand.

Pourquoi et comment Fr, Joseph passa de Bussang à Ventron.

72

Trois longues années d^exercice

Sur un champ si étroitement clos

Ont formé de reste le novice

Le plus habile et le plus fort.

Après le rude apprentissage,

La belle et haute profession.

Mais Bussang a laissé s'échapper le gage

D'une bien rare bénédiction

73

A sanctifier les Buttes

Frère Joseph était destiné .

Il y viendra à l'heure dite

Que Dieu lui a assignée.

Le voici ! Grâce et louange

Aux braves gens qui ont su le gagner !

Saluons- le avec le bon ange

Qui a charge de V acrompagyier !

TZ-7. X/iapa-échappfT, se prend à l'actif aussi l»ien qu'au neutre.

7ÎÎ-3. Oure dute-ïmure dite^ ou due. Au premier cas, il y aurait altération, presqu'inouïe dans le dialecte, a'z en u: au second cas, Taltération serait de ne en uie, car partout ailleurs le fém. de dit est due.

Digitized by

Google

184 REVUE DES PATOIS

74

Lai paroisse, alore piantoûse

D'ôme d'aif wakhe et-y-èkhtîmè,

Pwayi-t-ete surtou diorioûse

D'in qu'à dehi Peti-Tômè.

Parmeu le train d'ène grosse mwétrasse

El aipemi sas èfan

Ai mate è-n-ieuve lai saigeasse

Qu'el awete ja reçu le san.

75

Ore, in qu'el mwône sas vaiche Paitûrié khu lai montain, hmâ songé qu'el i dèche Wêre i meté lai vie d'in sain, Sai bv^ône chance brâcie jeute Las rètôniesse se trôpe Wa lai khpwakhe et dan lai heute Que creûvete âque si be.

76

Aipre lai peurmere sôrprîhe Et le d'in po se rèwaîtié. Lin Taute se trovte ai guîhe Et se liete fine fran aimitié. El n'a pv^aula le cwôraige Au te las dou nôve aimi, Que de lai vie qu'aucun couraige poureu tôcwé sôteni.

74-1. Piantouj oû^e-avant en abondance ; Piantou{s. f.)-abondance; V. fr. Planté.

74-2. D'aiftcakhe-m-km,, d'atlache solide ; Orne d*aifwak7ie-\iommb solide, sur qui on peut compter sous tous les rapports. Rad. Ftcakhe (voir 40-8).

744. Jn-un, et quelqu'un.

74-7. Mate è-n-ieuv e-meitre en œuvre, pratiquer, faire passer dans la pratique.

74-8. Avoir dans le sang, être dans le sang, se dit de toute qualité morale ou disposition congéniale.

75-3. Beioé-deyo'ir est fort irrégulier, et a plusieurs formes pour le même temps, par ex., le subj.

Digitized by

Google

HINGRE. COMPLAINTE VOSGIENNE 185

74

La paroisse, alors bien fournie

nhommes de valeur et estimés

Pouvait être surtout fière

De quelqu'un qu'on appelait Le Petit-Thomas.

Parmi le train d'une grosse métairie

Il apprenait (à) ses enfants

A pratiquer la sagesse et la piété

Quils avaient déjà reçues dans le sang.

75

Or, un jour qu'il mène ses vaches

Pâturer sur la montagne.

Sans jamais songer quHl y doive

Voir sur le (au) métier la vie d'un saint.

Sa bonne chance dirige tout juste

Les circuits capricieux de son troupeau

Vers le fourr> et devant la hutte

Qui couvraient quelque chose de si beau.

76

Après la première surprise

Et le temps d'un peu se considérer,

L'un l'autre se trouvent à leur goût (guise),

Et lient une franche amitié.

Il n'est parlé dans la longue conversation

Entre les deux nouveaux amis

Que de la vie qu* aucun courage

Ne pourrait toujours soutenir.

75-6. Rètôniesse est le subst. de Rètonié» comme Toniesse de rônfe'-faire des tours et détours, tourniller ; il y a aussi les fréq. Tàniaige, Rètàniaige.

76-3. Etre à la guise de quelqu'un, c*est lui plaire et lui convenir parfaitement.

764. Fran-franc, invariable au fém. par analogie avec les autres ad j. an<, and, e/i^ qui font ante^ ande^ ente, au fém., en français, mais non en patois.

Digitized by

Google

1

186 BEVUK DES PATOIS

77

Que que TErmite khu le pwô-la dehésse,

Tômè ne saireu sôpouta

Qu'è leù de kértiè ô le laikhésse

Dô-d-in si minable èta.

El fau que Vètron eusse pu de cœure

Que ne n'on môtra ços de Bussan !

Vètron de se fàre ène ôneûre

Tawé pou-z-aubitan 1

78

Aivô las ôme di véhnaige

Hmeû pwa sas tôchan rôhon,

C'a cwôran di lOvaige

D'ène chaipèle et d'ène mwôhon,

Mâque trave et de piainche breuchée,

Pou-z-aitôn'de que khu chasau

0 faisse âque pu èrée Aitô das piére et de lai chau.

79

vrà, in bàtiemô de piére Rèpiaiceré pu ta ce de bo ; Et pou-z-aissevi sai câriére Frère Jeusèphe aire rpO :

1 ieu dire qu'ai-y-ène aute piaice El ne sré pu fôrcié de wandela , Pace qu'autérmô, pou bwône peice El é ca dukhe ai ramela.

80

Ai Vètron, bwône et douce fôte Léjôqu'è rmèkhian braumô

77-3. Leû-lieu^ pays, endroit, localité, etc.

77-7. Oîieùre-honuQiiry est fém. en patois , à aussi bon droit «e humeur, ferveur, etc. en français.

77-8. Auhitan-hsh'û'iini, signifie surtout celui qui a domicile fixe w les privilèges de citoyen dans une localité.

78-4. Lovaige se dit spécialement du fait d'élever la charpente d ae maison.

Digitized by

Google

HINGEK. COMPLAINTE VOSGIENNE 187

71

Quoi que V Ermite sur ce point-là dise, Thomas ne saurait supporter Qu'en pays chrétien on le laisse Dans une si misérable situation. Il faut que Ventron ait plus de cœur Que n'en ont montré ceux de Bussang ; Ventron doit se faire un honneur De l'avoir pour habitant,

78

Avec les hommes du voisinage . .

Mis en mouvement par ses touchantes raisons,

C'est bien vite fait d'élever (du levage)

Une chapelle et une maison.

Seulement en (de) solives et en planches clouées

Pour attendre que sur fondements

On fasse quelque chose déplus solide

Avec des pierres et de la chaux,

79

De vrai, un bâtiment en pierres

Remplacera plus tard celui de bois ;

Et pour achever sa carrière

Frère Joseph aura le repos ;

Je veux dire qu'à une autre place

Il ne sera plus forcé de transporter son domicile ;

Parce que autrement pour longue durée

Il a encore fort à travailler.

80

A Ventron bonne et douce fête

Le jour qu'en remerciant beaucoup

78-6. CA^5aw-fondements* d'une maison creusés jusqu'au crassinou à la roche; se dit aussi de l'emplacement simple d'une maison. C'est le mot Casai, Casale, etc. (rad. Case, Casa), commun à tout le domaine gallo- roman.

79-(5. Wandela (Wandèle) se prend à l'actif, et au neutre ou abso- lument pour changer de domicile. 79-7. BtDône peice-m. à m. bonne pièce, de temps (sous-entendu). 79-8. Dukhe-aur ; et adv. fortement.

Digitized by

Google

1

188 REVUE DES PATOIS

L'ôme Dée vie penre sai gete As Bute pOre lôgeraô. Ma c'a jeute contrâre Aichi las dôtile fiusnè, Aigré de çou qu'el n'on seû fâre Dôtance d'etemau aivéhnè.

81

Ma Tôneûre pou la Hau-de-Fôrgôte

Tav^é tan de cv^aché

s'é mi khconcié tertôte :

po qu'el n'é raicreuché

C'a le « Tête TErmite »

Qu'el pwote ca i d'aineû,

Et lai piaice lai guérite

Qu'ô-z-i on mwarqua d'ène creû.

80-7. ^{(^r^ regrettant, à regret, en regret, ne change pas au fémi- nin, peut-être à cause qu'il est au fond une formule adverbiale. V. fr. Engrois. Engroès, Angl. Angry.

81-tJ. Khconcié (/t^co/>c0)-s'eflracer et disparaître. V. fr. Esconser. Khconcié {Khconcïej-(aL\re disparaître, anéantir. V. fr, Conchier ; Ital. Conciare.

Digitized by

Google

HINGRK. COMPLAINTE VOSGIKNNE 18^

L homme de Dieu vient prendre son gîte Aux Buttes^ dans leur pauvre logement. Mais c'est tout juste le contraire Chez les craintifs Bussenets Regrettant fort ce quil nont su faire Crainte d'être mal avoisinés.

81

Cependant r honneur pour le Haut-de- For goutte

De ravoir tant de temps caché

Ne s* est pas évanoui tout entier ;

Le peu quil en a raccroché,

C^est le nom de « Tête de C Ermite, »

Quil porte encore au jour d'aujourd'hui.

Et la place de la guérite

Quon y a marquée d'une croix.

suivre) HINGRE

On était vers Tautomne de 1751. Fr. Joseph avait passé trois années, étés et hivers, dans une hutte de branchage et dans un sapin creux, au sommet d'une haute montagne la neige tient de quatre à cinq mois. Il avait 27 ans quand il vint se fiiier déanitivement aux Buttes deVentron. Il y mourut âgé de 60 ans.

Digitized by

Google

1

leO REVUE DES PATOIS

TANT MIEUX ! TANT PIS !

DIALOGUE POPULAIRE EN PATOIS DE LA PLAINE DE BeAUNE

CCôte-d'Or) (1).

Bon jdr, Jan ! Y n'm'èpeul pu Jan, i seu mèrié. E bin, bon ! 0 ! p'ancor tan tan bon : y'é pri eun'fôme ki mïè bin anrèjé. Elâ ! Tan ! 0 ! p'ancor tan tan : il m'é èpourté in biâ sac de bié. E bin bon !

0 ! p'ancor tan tan bon : â santo Téchôfé. Elâ ! tan pè. 0 ! p'ancor tan tan : y an é neurî in grô couchon. E bio, bon ! 0 ! p'ancor tan tan bon ; an Imeunant bèn^é, â s'a nèyé. Elâ ! tan ! ( ) ! p'ancor tan tan : an le rtiran, y'é rëniené in grô poèsson. E bin bon ! 0 ! p'ancor tan tan bon : an iïyan fri (2), mi Tfeu è le mâyon. Elâ ! Tan pè!

0 ! p'ancor tan tan : fdme étd d'dan !

Cette manière de complainte m'a été dite par ma grand-mère. Les reprises ou refrains « E bin boni Ela ! tan ! O ! p'ancor tan tan bon, tan tan ! » se disent avec beaucoup d'expression et avec la mimique appropriée. Le rôle du compère « E bin bon ! Ela ! tan ! » peut aussi être dit en chœur par l'assemblée, tandis que Jan fait nécessairement solo.

Je conjecture que te début du morceau est altéré: je le donne comme je l'ai toujours entendu, bien que foîi n'ignorât pas la signification morale du mot « Jean » appliqué à un nouveau marié, témoin le die ton populaire:

Ki s'niôrl rvanderdi A Jan rsémedi.

Fr. Bonnardot.

(1) Bien que le village de Demigny, ce dialogue a été recueill" appartienne au dèparioment de Saône-el-Loire (arrondissement ( Châlon, canton de Chagny), cependant sa situation topographiqu sa langue et l'affinité naturelle des lieux et des intérêts le ratlachei

Èlulot à la région de Beaune. Il fait face, de l'autre côté de 1 HiiHine, à Meursault, puis, sur le second plan, à Pomard et Volna (Gôte-d'Or).

(2) « En le faisant frire ».

Digitized by

Google

CONTE DE L'AUNIS

Recueilli par F: FERTIAULT

(Texte) INB RUSB DE PÉSAN

Voés-tu, Liaumet qu*o di- sait le père Boessas à son drôle, quand n'on a fait hieuque (1) ehoûse à l'envers, o faut pas s'en ébaflfer, moun émit; mes o faut s'y prendre coume le bor- dier (2) à Mon sieu de Grimont.

Et qu'est-ô, sti, qu'o fazit?

-* M'est avis que tu zou as rebachë déjà mes de vingt foès, qu'o dessit la Boesselle.

Tés-toi, la femme, sti qui dit ; îne femme, ol a mes d'ine langue, mes ol a pas d'oreilles.

Voué, stelle (3); si j 'avons pas d'oreilles, o y at dés hou- mes qui n'en avant trot.

Veux-tu te tézer, criyit l'autre, ou ben j 'allons t'en trouver.

(Traduction) VyE RUSE DE PAYSAN

VoiS'tu, Liaumet, que di- sait le père Boessas, à son gar- çon, quand on a fait quelqtte chose à l* envers, il ne faut pas s* en époumoner, monam.i;mais il faut s'y prendre comme le métayer de monsieur de Gri- mont,

Et qu'est-ce, dit-il, qu'il fit?

M'est avis que tu l'as ra- bâché déjà plus de vingt fois, que dit la Boesselle.

Tais-toi, la femme, dit-il qti'il dit; une femme, elle a plus d'une langue, meus elle n'a pas d'oreilles.

Oui, dit-elle ; si nous n'a- vons pas d'oreilles, il y a des hommes qui en ont trop.

Veii.x-tx( te taire, cria l'au- tre, ou bien nous allons t'en trouver.

(1) Hieuque, hieul, hieu sV»crivont i^^alement Tieuquc, tieul, tieu. La rononclatlon du /t est trèsgutiupalo, et donne presque le siMi du t. (5). Bordier se traduit par métnyer ; mais il a néanmoins une uanoe parllculi^re : le boraier est le métnyer des borda du domaine. Borderie comporté par conséquent l'acception analogue. C8). Sti, stelle, dont j'ai conservé la forme communiquée, devraient 'écrire : c^Vi, c*Véle, contractions de deasîti, dessit-éle (dit-il, dit elle).

Digitized by

Google

1

192

REVUE DES PATOIS

Voyons, mon père, qu'o dessit Liaumet, qu'est-ô donc- que fazit hieul houme ?

Eh bin, dessit Boessas, je disis donc qu'ol était le bordier à mon sieu de Grimont, et il avait ine fameuse borderie, ma M 1 mes de deux cents journal de prés, et dés champs, et dés mottes, et dés gâtines, quoé ! 01 é qu'oy en avait dés cheû (i) de bêtes : dés beûs, dés va- ches et dés bédet, des petites tores qui veniant coume la sar- madelle, sans compter lés naur- rins, et les oueilles, et lés ignas... Eh b'n ! femme, n'est-ô pas vré que tu rouilles les œils ?

Si fait, si fait ; finis tanse- ment toun histouêre.

Zou fazis-j'y pas ?... qu'i rè- pounit. Eh b*n ! partant, le bor- dier i s'en voulait n'aller, pas'- qu'i voulait tous lés agrains (2), et que le mon sieu zou voulait pas, et s'asticotiant c'me hieu.

A ine fouére, voure qu'i za- viant été vend* leu bétiére, le mon sieu dessit au bordier :

Allons-nous-en boére in cot et manger in mourcas, que je nous arrangions.

L*aut' zou voulait pas, pas' qu'il était censément in paure houme; mes, n'ostant, mon sieu

Voyons mon pore, que dit Liaumet, qu'est-ce donc que fit cet homm^e f

Eh bien ! dit Boessas, je disais dmic qu'il était le mé- tayer de monsieur de Grimont, et il avait unefamerise métairie, ma foi /plus de deux cents jour- naux de prés, et des champs, et des jardins, et des terres en friche, quoi! C'est qu'il yen

avait des débutes : des bœufs,

des vaches et des veaux, des pe- tites truies qui venaient comme le chiendent, sans compter les cochons de lait, les brebis, et les agneaux,,. Eh bien! femme, n'est-ilpas vrai que tu roules les yeux f

Si fait, si fait; finis tant seulement ton histoire.

Ne le fais'je pasf,,. qu'il répondit. Eh bien ! pourtant le métayer, il voulait s'en aller, parce qu'il voulait tous les agrains, et que le monsieur ne le voulait pas, et (ils) s'astico- taient comme ça,

A une foire, où, ils avaient été vendre leur bétail, le monsieur dit au métayer :

Allons-nous-en boire un coup et manger un morceau, qu^ noîis nous arrangions.

L'autre ne voulait pa^ parce- qiiil était censément un pauvre homme ; mais , nonobstant ,

(I). J'ai laissé le mot cheû sans traduction. J*ai consulté trois glc saires locaux, inutilement, et Je n'ai pas de gens du pays sous la mai Il doit y avoir erreur de copiste. Cheû veut dire ce, ou chei. Ce n'< point ce qu'il faut à notre phrase. Je soupçonnerais coue ou coi* (queue ou couoée) pour signifier grand nombre, ribambelle,

(î). Agrains ne peut guère se traduire que par une périphrase ; sont les criblures de céréales destinées aux volailles.

Digitizfed by

Google

FERTIAULT. - CONTE DE l'aUNIS

193

de Grimont, qu'était pas fier, zou voulait, et i z'y fussiant et se mettiant à tabye.

Quand le fricot fut bâzit, lés qui les fésiant manger empor- tiant tout, les plats et lés assiet- tes. Le bordier créyit-ipas qu'ol était finit, et i frmist son coûtas, ine méchante goudrelle, mes qui copait coume dau feu, et i la saquit dans sa poche.

Mes v'Ià bin ine aute chouse. Lés aubergistes qui se séguiant, rhoume et la femme, avec ine devantière sur leû jarde, apor- tîant un gigue d'oueilles, et dés ozâs routis, avec ine salade de doucette, et ine petite chopine de vin, qui était cliair, fiche ! comme si il'aviant mis rafine- zit :

Malhureux 1 Je c*neCissis pas hiélé manières ! qu*o dessit tout bas le bordier.

Il avait pas trot mal mangé ; mes il était pas guedé. I cou- mincit à tirer tout doucement son coûtas en faisant dévaler sa main le long de sa queùsse ; mes c'ment le duvrit ? Le mon sieu, qui avait musse sa gani- vette (1) au biâ mitan de la gi. gue, disait c'me hieu :

Y é b'n, Toinet ; pusque tu veux les agrains, moé je veux le pré des Etlers, voure qu'o n'y avait quasiment pas de foin.

Bon ! qu*o dessit le bor- ier, m*y v'ià... \h ! voué, mon

monsieur de Grimont, qui n'é- tait pas fier, le voulait, et ils y furent et se mirent à table.

Quand le fricot eût disparu, ceux qui les faisaient manger emportèrent tout, les plats et les assiettes Le métayer ne crut-il pas que c'était fini, et il ferma son couteau, une méchante alu- melle, mais qui coupait comme du feu, et il la fourra dans sa poche*

Mais voilà bien une autre chose. Les aubergistes qui se sui- vaient, l*hom,me et la femme, avec un tablier sur leurs vête" ment s, apportent un gigot de brebis, et des oiseaux rôtis, avec une salade de mâche, et une pe- tite chopine de vin, qui était clair, fichtre/ comme s'ils l'a- vaient mis à clarifier,

Malheureux! Je ne connus pas ses manières ! qv£ dit tout bas le métayer.

Il n'avait pas trop mal m,an- gé; mais il n'était pds rempli. Il com,m,ence à tirer tout douce- ment son couteau en faisant descendre sa main le long de sa cuisse; mais comment l'ouvrir? Le monsieur qui avait fiché son grand couteau au beau milieu du gigot, disait comme ça :

C'est bien, Toinet ; puisque tu veux les agrains, moi je veu^ le pré des Etiers, où. il n'y avait presqve pas de foin.

Bon ! que dit le métayer, m'y voilà,.. Ah ! oui monsieur,

(i), Ganieette a une forme trompeuse de diminutif ; c* traire, le plus grand couteau du boucher.

'est, au con-

Digitized by

Google

1

194

RBVUR DBS PATOIS

sieu, n'y avait pas de foin 1 0 y en avait de quoi fore mangé à toutes nous bétes, sou vout res- pet, et, dans lés foussiés, de quoi leû fére du soutre à tre- tous... Pas de foin, malpeste I il était si épés qu'o foUait pas tenit le dail coume hieu, mes coume hieu...

Et, p'r faire le dail, il avait défrraé son coûtas, et i le gue- nigeait de ci de su la tabye.

Et après ? qu'o dessit le quenaille.

Oh ! sti qu'i dit, quand il oyut duvrit son coûtas, i put duvrit le bet (2).

n*y avait pas de foin ! Il y en avait de quoi faire manger à toutes nos bêtes, sauf votre res- pect, et, dans les fossés, de quoi leur faire une litière à tous,,. Pas de foin, m alpeste ! Et il était si épais qu'il ne fallait pas tenir la faux comme çà, mais comme ça...

Et, pour faire la faux, il avait défermé (1) son couteau, et il le remuait de-ci de-là sur la table.

Et après f que dit le jeune garçon,

Oh ! dit-il qu'il dit, quand il eût ouvert son couteau, il put ouvrir le bec.

(1). J*al conservé affermé, trè8 compréhensible, et bien plus naïf q\ rouvert, qu'il nrreût fallu prendre et qui n'a pas la môme saveur.

(2) Ce conte, copié d'un manuscrit, a été envoyé du midi de I Charente-Inférieure.

Digitized by

Google

LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES

ET

LE DIALECTE LYONNAIS

Suite (1)

IL Voyelles posttoniques

76. Les règles qui ont présidé au traitement des voyelles placées après la voyelle accentuée sont les mêmes, dans notre parler, qu'en provençal et en français ; je me bornerai donc à rechercher ce que sont devenues, dans le patois de S'-Genis, les posttoniques qui per- sistent en roman.

A POSTTONIQUB

77. Cette voyelle demeure sous sa forme originaire, à moins que, soit en latin, soit en roman, elle ne se trouve précédée d un son palatal. Dans ce dernier cas, elle fait place à un i atone.

Ceti toutefois ne remonte pas directement à l'A latin. A l'époque préhistorique du dialecte lyonnais, TA adouci en e, par TefTet de la palatale, dut former avec cette dernière la diphtongue te qui, par la suite, se sera réduite à i, (après avoir passé par n), de même que la diphtongue tonique ie de l'époque primitive s'est, vers la fin du XV' siècle, au plus tard, amincie en / (2) ; seule-

(1) Voy. Revue des patois, I, 858 et II, 26.

(2» Ce n'est point une pure hypothèse ; on trouve encore quelques traces de la aiphtongue originaire dans les textes lyonnais du xrv« siècle. C'est d'abord le Tarif de Voctroi de Lyon du 4 déc. 1358 {Romania xiii, 575) qui emploie le pluriel bettes bestias à côté du singulier beti. C'est ensuite le Règleme?it fiscal de 1351 y les

Digitized by

Google

196 REVUE DES PATOIS

ment la réduction s'est opérée plus tôt dans un cas que dans l'autre ; si bien qu'alors que, dans les Textes lyon- nais du KIY*" siècle, ie subsiste encore à la tonique, il s'est déjà laissé remplacer par 2, à la posltonique : mengier, travalyer, abeissier, eforcier et blanchi , preyerz, aigui, lentilli dans Marguerite d'Oingt; chievra, changier, eydler et beti, lanci, vergi dans les Textes administratifs lyonnais,

78. En règle générale, l'A étymologique se main- tient à la posttonique :

Bursam = horm, bourse. Lanam = lana, laine.

De mai us ^3 mayossa, fraise Avenam = a t>èna, avoine,

des bois. (1) Feminam = fêna, femme.

Bassam = bôssa, basse. Tabulam = trôbla, table.

De pannus=: panossa, chiffon. Portara =: /xîr^a, porte.

* Gursam = corsa, course. Rotam =: roua, roue.

Arabe : thâça = tôssa^ tasse. Malvam = marva, mauve.

Fossam = foussa, fosse. Palmam =i parma, paume de Horam = ura, heure. la main.

Ficam = figa, ûgue.

79. Précédé d'une palatale, TA originaire a fait place à un i ( = ie de la phase antérieure).

formes archaïques : pelletet'ii, draperiiy friperii, telaterii, chêne- raterii, potei'ii, se rencontrent à côte des formes nouvelles: peletery, drapery^ irepery, telatery, chenevatery, mercery, etc.

Dans les cfialectes placés à l'orient du notre, la chose est encore plus sensible : la diphtongue originaire ie persiste après certaines consonnes ; ailleurs, la palatale, après avoir adouci Ta en e, s'est tantôt consonnantisce, tantôt fonoue, en quelque sorte, dans la consonne précédente dont elle a modifié la nature : aveWe aï)iculam, çâtanve castaneam, hctve bestiam, égVe acquam et pièce plateam, vaçe vaccam, dans le patois de Jujurieux (Bas-Bu^cy); aranVe araneam, beitye bestiam; artse arcain, fese filiam, dans le patois de Vionnaz (Bas- Valais) ; felVe filiam, aranffe araneam, béive bestiam, égUe acquam; grandze graneam, dans les patois Vaudois. (Cf. mon élude sur le patois de jujurieux, p. 13 ; Gilliéron, Le patois de la commune de Vionnas (Bas- Valais) p. 41 etOdin Phonologie des patois du canton de Vaud, p. 77).

(l) Cf. le prov. majofa fraise, le languedocien majhoufô et ie forézien mailloiissa, mayoussa.

Digitized by

Google

PHILIPON. LE PATOIS DE SAÏNT-GENIS-LBS-OLLIÈRES 197

I. La palatale existait déjà en latin.

Lanceam = lànci, lance. Ceraseam (2)= Cf?rt5i, cerise.

*Glaciam =: lyaci, glace. Bestiam = bèti bête.

Exeorticeam = cdrci, écorce. Pullaleam i= /)o/aW, poule. Gratiam = grôci, grâce. Filiam =: fHH,^\\\Q.

Tri.cciamz= trêci, tresse. Castaneam= chôtanH, châ-

Cassiam=i cassi, poêle à frire. taîgne.

Paleaceam (1) = pal'Jaci, cor- * Congeriam:^: con^frt, amas

beille à pain. de neige.

Ecclesiam = êlyisi église.

De même dans les suffixes en ariam, eriam, oriam.

Ripariam=i: rerîW, rivière. Feriam =: fèri, foire.

Vervecariam == bargiri, ber- Merceriam =:: marcîrt, mer-

gère. cière.

Operariam =r ouvriri, ou- *Passatoriam z=;)asswrt, pas-

vrière. soire.

Rapariam zrratJÎri, champ de ♦Colatoriam =: coluri, filtre

raves. pour le lait.

II. La palatale s'est développée en roman :

Concham=: cànchi, table du Lenticulam=: Zcn^iV^e, lentille,

pressoir. Apiculam =i avil^l, abeille.

Furcam =: forchi, fourche. De pugnum rziponH, petit gà- Buccam = bochi, bouche. teau.

Vaccam = vachi, vache. Nigram =: nêre, paresse.

* Pactam = pachi, marché. Diem Dominicam =r diumèni, Filicam =: fugi, fougère. dimanche. Carricam =r chôrgi, charge. Directam n^ drèti, droite.

* Picam =i= pl^gi, poix.

(1) Cf. Ducange, Gl. paleaceiis, stramineus.

(2) La forme cerasea n'e.st pas hypothétique, elle existait en b lat. Of. Ducange, édition Didot, au moi cerasea. Ce mot est tiré duchap. 95, du livre de l'ordre de Saint- Victor de Paris, sont énumérés les

ignés qui pour les moines, voués à un silence perpétuel, remplaçaient j langage parlé. Voici notamment les signes par lesquels on aésiguait 'îs poires, les pommes et les cerises : « Pro signo pomorum, maxime yri vel mali, poUicem cnm aliis digitis conclude. Pro signo zraseariitn, adde, ut digitum subtus oculum ponae. » (Dur,, gl. sifl?ium, 9).

Digitized by

Google

198 RKVUB DES PATOIS

80. Le passage à i peut aussi se produire après les combinaisons ER, IR et IL(1): iri iram, illi illam dans Marguerite d'Oingt, ciri ceram, dans le Règlement fiscal de 1351 -

Et dans notre patois : Ceram =: ciri, cire. Cathedram = chîri, chaire.

Choléram = colôrij colère.

81. La palatale adventice, je veux dire celle qui se développe au choc de deux voyelles rapprochées par la chute d'une consonne médiale, reste sans influence sur la posttonique :

Metam = màyat meule de Fœtam = fàya, brebis.

foin. Àu(c)am = ôya, oie.

Bu(c)am = biiya, lessive (2). Liberatara =^ livràya, flamme V.h.all.gâki 1= gàya,gsi\e. de rubans, livrée.

Et les dérivés patois : càga truie, Trocàya maïs. Il en est de môme de celle qu'à une époque relative- ment récente, les groupes romans gl et cl oni engendrée:

Bucculam rz: bociva, boucle. Rasiculum = rôclya, racloir. *Segalam z=sil'^a, seigle. *Junculam=: jouclva, lanière

= ricl^a, diarrhée. du joug.

82. Lorsque par suite d'un rejet d accent, un t accentué s*est transformé en semi-voyelle, cette semi- voyelle n'exerce aucune aclion sur l'A qui la suit :

Vitam = î?Vû, vie. Urticara = ortya, ortie.

Partitam = parf^a, partie. *8picam = ep^a, épi.

De même en vieux lyonnais : conpagnya compagnie, departia departitam, via vie, endiirmia endormie, sevelya sepelitam (il/ary. d'Oingt, pp. 79, 36, 77, 92).

(1) Ce phénomène a été signalé par M. Nigi-a dans le dialecte de ^ Soana, (Ponetica del dialetto di Val sonna, 58, dans VArckh glottologico t. m, punt. I«). Je l'ai relevé moi-même, dans le pat de Jujurieux (Bas-Bugey) qui dit cire ceram et çère cathedram

(2) De même dans la liern, Buyand. (II, 152) : buya.

Digitized by

Google

PHILIPON. LB PATOIS DK SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 199

83. L'A posttonique des finales en atam, qui subsiste en français sous la forme d'un e muet : aimée^ changée, a été, dans notre dialecte, comme attiré et absorbé par TA accentué: /«yalavatam, jorna diur- natam, chargia carricatam, apoia ^adpodiatam dans les Textes diiXI\'' siècle; niatina matinée, entra entrée, estona étonnée, b?'u/a brûlée, logea logée, dans la Bernarda-Biiyandiri, Et dans noire patois:

Cantatam irr chàntô, chantée. De saccum = sachya, sachée,

Ligatani =: liô liée. le contenu d'un sac.

Intratam =: intrô, entrée, Molliatam = mol^a, mouillée . De bucca = bochya, bouchée.

Livràya liberatam flot de ruban», est le seul exemple que j*aie à citer de la persistance de TA posttonique en cette situation. Quant aux terminaisons participiales en iTAM, UTAM, nous avous eu déjà l'occasion de constater que le T médiat étant tombé, l'accent s'était porté sur TA, qui, dès lors, dut prendre le son mi-fermé qu'il a de nos jours ; vèndoua vendutam, fin^a finitam.

84. Il s'est passé, pour TA posttonique, ce que nous avons eu l'occasion de constater plus haut, à l'occasion de TA tortique atténué en a ouvert, sous l'influence de la palatale : suivi d'une S de flexion, l'A des terminaisons féminines s'est adouci en e (1), et l'on a eu des pluriels tels que: ai^mes animas, choses causas, letres litteras

(1) Cette influence de 1'^ finale sur la voyelle précédente, suppose nécessairement qu'à l'époque à laquelle remontent les formes citées au texte, cette consonne se faisait entendre dans la prononciation; ce qui n'est pas pour nous surprendre, puisque deux siècles pins tard, Vs finale se prononçait encore en français « partout on s'arreste. » (Robert Estienne, 1549). Deimier ^1610) après avoir constaté qu' « on

dict bien souvent tu pensoy^ tu disoy^ tu faisoy, etc. » ajoute

qu3 Ton dit aussi « en ceste façon tu pensais, tu disais^ tu faisais, etc. comme Ronsard Ta pratiqué. » En ce qui concerne spécialement les terminaisons féminines, il est vrai que Vs s'y faisait peu sentir, dès le second quart du xvi* siècle, mais c'était làiin vice de prononciation que Tory (lô29) reprocha aux dames de Paris, et vers la fin du siècle (1596\ Lanoue écrira encore dans son Dictionnaire des rimes fran- çoises, que les noms (/races, délices, prémices^ indulgences , etc., «ne se peuvent prononcer î<ans5. » (Gh. Thurot, De la prononciation française depuis le commencement du XVI* siècle, d'après les témoignages des grammairiens. II, 2i, 35, 36 et I. Introduction).

Digitized by

Google

200 RETL'B DES PATOIS

(Marguerite d'Oingt pp. 41, 30, 36); otT^5 *operas, portes portas, estopes stuppas (Textes Lyonnais du XIV^ siècle); de même que l'on avait eu dt^s formes participiales telles que : espachiez expandicatus, mesprisiez minus pretiatus, péchiez peccatos {Marg. d'Oingt, pp, 37, 38, 53), pièges plicatos, afaities adfactatos [Textes lyon. du X/P s.) et marchies mer- catus^-atos, à côté de mârr^Aia mercatum, dans /e Règlement fiscal de 1351 . (i)

85. Quelle était en vieux lyonnais la prononciation de Ve féminin ? Cet e avait il le son « un peu obscur, » mou et « a peine perceptible, » que les grammairiens Français duxvi* siècle s'accordent à lui reconnaître (2); ou bien, au contraire, ne se prononçait-il pas ouvert à la façon de l'italien corone, anime! Etant donnée l'absence d'accentuation dans les manuscrits, c'est là, on le conçoit, une question à laquelle il est bien difficile de répondre d'une façon absolument précise. Je n'ai pas non plus rencontré dans les textes lyonnais de ces notations complexes telles que et ou é»î, par exemple, qui permettraient de conclure sans hésitation au son ouvert de Ve féminin (3). Force nous est donc de nous en tenir aux indications que nous fournit la prononciation actuelle des patois.

Or les parlers de notre région, et j'entends par non seulement les parlers du Lyonnais, mais aussi ceux

(1) Gf fua focum, Zwa locum et lues locus, \oco^, Bot-nua Burgum novum et hues ovos. dans Marg. d*Oingt{p^. 51, 40, 7G; el dans les Textes lyonnais pu))liés par IdiRomania (xiii, 547)

(2) Gh. Thurot, loc. cil. I, 1G2 et suiv.

(3) Dans les nombreux textes en dialecte lyonnais du xiv« siècle que j'ai copiés ou consultés, je n'ai relevé qu'une seule fois la ç[raphie et pour es (= lat. as). (Vest dans un fragment de registre non inventorit- conservé aux Arcniv»'S de Lyon et qui se rapporte à l'année lîît.î*^ : « Item que a le Chalendet MCC(.1LX[I furont belle per conseliour do la vilade Liontt si qui s'ensegont isy après. . ». A^'isiblement, l'auteur de cette note n'était pas un lettré, il écrivait comme l'on parlait autour de lui, fort peu soucieux de respecter l'oi Ihographe étymologique, mais c'est précisément pour cela qu'au point de vue "je me place, le fragment dont je parle est précieux â consulter.

Digitized by

Google

PHILIPON. LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 201

du Bugey, de la Savoie et de la Suisse romande, donnent en général à Ve féminin un son plus ou moins ouvert, suivant les lieux, mais se distinguant nettement de Ve muet français. Dans le Bas-Bugey, à Jujurieux notamment, Ve des termmaisons féminines du pluriel est bien décidémenl un e ouvert (è) : âlè al as, fènè feminas; il en est de même en Savoie, à Albertville : let fennet les femmes, frizet cerises et, en Suisse, dans le canton de Vaud, le second e de fene est identique à Ve final de Titalien sette. (1)

Dans la commune de Vionnaz (Bas Valais), cet e se rapproche de Ve muet sans cependant se confondre avec lui (2). Au Bouveret (Valais), j ai eu moi-même l'occasion de relever le son nettement ouvert de Ve féminin : fènè feminas. Dans le Forez au contraire, du moins dans les parties du Forez qui appartiennent au domaine franco-provençal, j'emploie cette expression brevitatis causa^ cet ^ a un son fermé : fenné (P. Gras. Dict. du Pat. Forézien p. 153).

A St-Genis-les-OUières, Ve des terminaisons féminines du pluriel tient le milieu entre Ve muet et Ve ouvert ; je le noterai par ë : Rosas zzr r(yusC\ roses. Plantas = plante, plantes.

86. Tandis que, au singulier des substantifs fémi- nins où Va posttonique se trouvait précédé d un son

(1) Cf. mon étude sur le patois de la commune de Jujurieux, (Bas-Bugey). p. 13. Voyez aussi ; Brachet, Dictionnaire du patois savoyard tel qu*il est parlé dans le canton d* Albertville^ pp 48 et l^',-^ PL.Oàiw, Phonologie des patois du canton de Vaud, pp. 16,76. Si Ton s'en rapporte à la graphie adoptée par l'auteur de la Conspi- ration de Compesières, poème en patois savoyard (lisez ge?ievois) de 1695, édité à Genève en 1870, Ye des terminaisons féminines du pluriel aurait été un e fermé {é) : aie ailes, lettré lettres, oreille oreilles, mais il faut se rappeler qu'une grande incertitude a régné jusqu'au milieu du xviii» siècle, dans la notation graphique des différentes espèces d'e: c'est ainsi qu'à la fin du xvii» siècle, Richclet marquait encore par un accent aigu, Ve ouvert (accès, excès, procès); il n'y aurait donc rien d'impossible à ce que les é de notre poëme ne fussent, eux aussi, des e ouverts. Cf. G. Thurot loc. cit., 1 37-45 et Introduction, l\v.

'(îi; Gillieron, Patois de la commune de Vionnas (Bas-Valais), p. 15.

Digitized by

Google

n

202 REVUE DES PATOIS

palatal, la diphtongue ie de Tépoque primitive s est résolue en i : forchi fourche, grôci grâce ; au pluriel, au contraire, \e qui s'était en quelque sorte attaché à 1'^ finale, dont il facilitait la prononciation, a été sauvé par cette consonne d'une ruine complète (1) et c'est le premier élément de la diphtongue qui a disparu : blanchesy mervilles, matières manières, dans Marg. d'Oingt (pp. 38, 47, 53), lances, espieces épices, vaches dans les Textes lyonnais du X/P siècle, et dans notre parler :

Vaccas = vache, vaches. Lenticulas = Ventile, lentilles.

87. Terminaisons en AT AS. Dans les plus anciens textes lyonnais et bressans, atas est devenu ays après avoir sans doute passé par aes : bickerays bicherées, asigays adsediatas, dans une charte deMeonay(Mion- nay), de 1226 environ (2). A partir du xiv* siècle, ays fait place hes : achetés *adcaptatas, chargies carricatas dans les Textes lyonnais du XIV^ siècle ; crées creatas dans Marguerite a'Oingt (p. 40); corves corrugatas, ânes SisinsiidLS^ cultives cultivatas dans les Terriers Bressans publiés par la Revue des Patois (I, 14. 29 et suiv.) ; marié maritatas dans la Beimarda-Bayandiri,

II en est de même des terminaisons ates et a\t:s : c/flr/e.$ claritates, rf«y^m/^.ç diversitates dans Mar- guerite d'Oingt (pp. 4i, 11); libertés libertates, c/e^^ claves, dans les Syndicats lyonnais de 1352 et 1355.

Dans notre paler axas est devenu é : Cantatas = chanté, chantées. Ligatas = lié, liées.

(1) Nous avons constaté au sujet de Ta bref un fait analogue : d'ordinaire, la diphtongue ie {= k href) de l'époque primitive s'est, de nos jourà, écrasée en t ; piciy v. lyon. pièce; pira, v. \yon, piera; mais elle a persisté hon second élément était utile à la pronon- ciation d'une consonne finale : fier fiel, ier hier, niier miel.

(•2) Cf. la Revue des Patois, I, 14 et 29.

Digitized by

Google

PHILIPON. LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 203

Le pluriel du participe féminin des verbes en { (= ter de la phase antérieure) se termine en en avec l'accent sur ré';

Cuminitiatas=i:co»imcz(?, com- Carricalas = chargië, cliar- mencées. gëes.

Dans les terminaisons participâtes en itas, utas, l'A posttonique, au lieu d'aller se perdre, pour ainsi parler, dans la syllabe accentuée, s'est maintenu distinct sous la forme d'un e mi muet qui aujourd'hui porte l'accent :

Finitas = finie, finies. Yend\iiSiS=: vendue, vendues.

88. E, I, O, U posttoniques.

En règle générale, les posttoniques autres que A ne persistent en lyonnais, de même qu'en français et en provençal, qu'autant qu'elles sont nécessaires à la pro- nonciation des consonnes qui les précèdent.

Marguerite d'Oingt, qui écrivait à la fin du xm* siècle ou au commencement du siècle suivant, distingue encore fort nettement ces diverses posttoniques et fait subir à chacune d'elles un traitement spécial : frare^ orne, noble, autri alleri, aulros s,\ier os, aiitro alievum, livro librum (pp. 37, 41, 43, 39, 46, 36). Un tarif du péage de Lyon, qui date des premières années du xiv" siècle, écrit Vendresy (iu e ris et cercla c i rculum(l).

Mais cette distinction délicate entre les différentes posttoniques, ne tarda pas à s'effacer ; Yo finit par devenir la désinence masculine habituelle et s'étendit à des mots Tétymologie ne l'appelait pas : fraro fratrem, reyalmo royaume, Vehidros Veneris etc., dans des Textes lyonnais du XIV siècle.

De m^me dans notre patois :

Ventrem r= vèntro, ventre. Piperem = pèvy^o, poivre Hominem = omo, homme. Salicem =r sâjo, saule.

(1) Cf. H Oman ta, xiii 554, 568.

Digitized by

Google

204 BBVUB DBS PATOIS

L'E étymologique a cependant persisté dans an certain nombre de cas :

Patrem =pôre, père Fratrem = ^r6re, frère.

Matrem = môre, mère. Ordinein= ôdre, ordre.

De même que Vo est devenu la désinence ordinaire du masculin, Va et Vi sont devenus celles du féminin : Pulverem := poudra, poudre. Daclile = dolH^ douille.

O et U posttoniques sont représentés en patois par un

o atone :

Populum z= pu^/o, peuplier. Asinum = <5no, âne. Bopulos =z publo, peupliers. Asinos =: ôno, ânes.

Et les formes verbales : chànto canto, volo, dèvo etc.

89. Dans les finales en ium, les deux posttoniques persistent d'ordinaire, la première sous forme de semi- voyelle :

Servitium = sarr c^o, service. Mauricium = MoricVo, Mau- Praecipitium = precipic^o, rice.

précipice. Spatium = espôc^o, espace.

L'hiatus posttonique apparaît même dans des mots il n'existait pas en latin : con/'ocomputum, poncho pollicem, mirôcPo miraculum, cf/ercAo couvercle.

La consonnantisation de la semi-voyelle originaire Ta fait disparaître dans chànjo cambium, change.

90. Les textes anciens nous offrent de nombreux exemples de ce phénomène linguistique: P5pario,/>ro/>r/o, contio dans Marg, d'Oingt (pp. 55, 73, 76, 6\),prejti' dicio, officio,exetcicio,ctiangio cambiu m, «A/Va^ios de- meures, y/ârJ^o demeure, con/io computum, estrangios extraneus dans les Textes lyonnais du xiv* siècle (1).

La langue de cette époque conservait encore un petit nombre de proparoxitons : ordenos ordinis, ordre y/wayp/«^7 imaginem, image (3/ary. rf'Omy/, pp. 73, 78) amandoles amygdalas, amandes dans le Carcaheau d\ péage de G h ors,

1) Romania xiii, 054: LyonRetue nov. 1883 p 245.

Digitized by

Google

PHILIPON. LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 205

III. Voyelles protonîques.

91. L'accent tonique divise le mot en deux parties dont la première porte un accent secondaire. Les voyelles placées après cet accent sont, en général, traitées de même que celles qui viennent après Faccent principal ; en d'autres termes, les deux parties du mot obéissent aux mêmes règles quant à la persistance ou à la chute des voyelles qui entrent dans leur composition. Ces règles, communes à tout le roman de France, sont trop connues pour qu'il soit nécessaire de les rappeler ici; je me bornerai donc à rechercher ce que deviennent, dans le parler que j'étudie, les protoniques qui persistent.

L Protonîques initiales ou entravées

92. A se maintient d'ordinaire en patois, avec le son d'un a ouvert :

Aparium = avéro, essaim.

Articulum = artë, orteil. Damnaticum =: damajo, dom- mage. Avelaneam =z alonvi, noisette. De sapa = savô, détacher l'ècorce d'une branche. Marcare = marchî, marcher.

Ranaculam = granolH, gre- nouille. Parabolare = parla, parler. De lacryma = larmouési petit lézard gris Trabaculare = tra-oalvî, tra

vailler. Passare := passa, passer Quassare= cassô, casser.

93. Le passage à 6 est fréquent

Carricarei=: chôrgi, charger. Fabricare =: fôrgî, forger. Masticare=: môcM, mâcher. Pastarium =: pâti, pâté Laxare = lôchî, lâcher. V. h. ail. hadil^zd/i'on, haillons,

Hastellarium z=: ôteli, atelier.

Tascare UkM, tâcher. De pallidum = pôlî, pâlir. Asinarium = ôn^i, boueur.

* Taxitai-e = tôtô, tâter.

Digitized by

Google

206 REVUE DES PATOIS

La permutation avec o ouvert est rare :

Lassare = lossô, lasser. AIL krappen = gropô, saisir.

Quadratum = corô, carré.

Dans les textes anciens, l'A protonique persiste presque toujours sous sa forme latine. On peut cepen- dant citer un petit nombre de mots il a fait place à au ou o : tauxacion^ taussacion, solairo salarium et so/frans shimn. (1)

94. Précédé d'un son palatal, primaire ou secon- daire, TA est devenu i, après avoir, suivant toute apparence, passé par ie. Cette réduction de la diphtongue primitive était déjà un fait accompli au xvi* siècle : les textes de cette époque nous en présentent en efifet un assez grand nombre d'exemples : chival, chimin, chi- valyers^ gisir jacere.

Dans notre patois, ce passage à i, de TA protonique suivant un son mouillé, est au demeurant assez rare ; le plus souvent Va se maintient sans changement.

Caballum = chtvô, cheval. * Canepum (2) = chinèvo,

chanvre. De canis chine, chenets. De casellum=:/rtn-8'yd, présure.

Mais par contre :

Canalem = c/îano, chéneau. Caniculara=:c/iantW, chenille

Caninura = chanin, maus- De cava ^n chavô, creuser,

sade, désagréable. v. fr. chaver.

De scala = charasson, échelle Caponem = chavon, provio

à un seul montant. de la vigne.

Canonem = chanon,éim. Caseariam =- ckasiri, cage à

fromages.

La persistance de Va, après la gutturale, étaitplus fré- quente encore dans la vieille langue ; chavalier, c'-i- vauz, chanever, cliamin, chayuis charpenlier, chav ^t

(1) Romania XIII, 549.

(8) Sur cette étymologie voyez Diicange Gl. "^^canepa^Z. Can r- hum eût donné chantio en lyonnais.

Digitized by

Google

PHILIPON. LE PATOIS DE SAINT-GBNIS-LES-OLLIÈRES 207

chevreau, chavouchour etc. dans les Textes lyonnais du XIV® siècle (1).

Entravé, TA persiste presque toujours sous sa forme

latine :

Capitale = chatôr, cheptel. Gallinarium = jalenî, pou- lailler. Captiare = chassî, chasser. Carpinam = charpena, char-

mille. Capulare = c/iap/d, hacher. Carricare =chargî, charger.

Je ne connais que deux exceptions : achiiô acheter qui é\A\iachatar en vieux lyon. eijiclyô jaculare, rejaillir.

95. A + palatale = é :

Adjutare = èdî, aider. De lactem z= lêiva, petit lait.

De fascis = fèssèla, moule à Taxonem = tesson, blaireau,

fromage. *Maxiriaire= mèsselôr, mo- Paxillutn = pêss^ô, échalas. laire.

96. Devant N première consonne d'un groupe, A se nasalise en un son très ouvert qui se rapproche sen- siblement de in et dont j'ai déjà eu l'occasion de parler, à propos de TA tonique ;

Cantare = chanta, chanter. Manducare = màngî, manger. Sanitatem = sàntô, santé. Extranearium=é^ràn^î, étran-

ger.

97. Faits anormaux. A s'est changé inorgani- qucmenten u^ après avoir vraisemblablement passé par ou i :

Araneariam = uranHri, arai- Caminum =: chumin, chemin.

gnèe. Cramacularium = crumaiyîri, De lacertum =: luizôr, lézard . crémaillère,

Churo s'explique par la vocalisation du v : Chivro = chiuro = churo.

Ui de la phase intermédiaire a persisté dans : pirorou paroUalorem, chaudronnier, piregloriu compère loriot, iserôblo acer arborem, érable.

(1) Romania xiii, 549.

Digitized by

Google

208 REVUE DBS PATOIS

E

98. Il se maintient d'ordinaire, avec un son à peine plus marqué que celui de Ve muet du français (1):

Veritatem = veritô, vérité. De directum == dréssîri, che- Debere -n devè, devoir. min de traverse.

Venire m veni, venir. Ecclesiam =: el^isî, église.

Seminare = senô, semer. Bessare = bëssô, bêcher.

Elevare := êlevô, élever. * De junculare =. dejoncl^ô. Mercedem r= mect, merci. dételer.

Leviarium =: legl, léger. Pensare = peso, peser.

E = é :

Aestimum=(f)»o, intelligence. Restare ^zréstô, rester. Praedicare = précM, prêcher. Necatorem(?)=:n^^M, boucher.

E est devenu è :

De mes-rem = mèssonôy mois- Prehensionem z=zp7'è8on, pri-

sonner. son.

Glenare = l^ènô, glaner. Medietatem =: mèt^a, moitié.

99. LV de Tépoque primitive s'est élargi en a dans:

Secare = sàyî, faucher. Necare := nàyî, noyer.

Obedire = obàyî, obéir. Benedicere = benàyl, bénir.

De creta z= <7rày on, crayon . Picem resinam = ;>a ravina,

poix résine.

Le passage à a se constate encore dans : jalô gelare, ja/fri gelée eija/ou zelosum.

100. Devant R première consonne d'un groupe, e a permuté avec a (2) ;

Perdutum z=:/)arc?u, perdu. Viridiarium = t?ar;?/, verger. Verecundiam m vargon^i, Serpentera n: sarpèn, serpent, honte.

(1) Afin d'éviter toute confusion, je note Ve muet par ê quand il se trouve dans une situation le français n'admet pas d'e muet, c*est- à dire au commencement du mot, comme dans elevô franc, élever et lorsqu'il est suivi de deux consonnes, comme dans drëssire, bë. etc. Mais en réalité é et e ont dans notre patois la même vale celle d'un e mi-muet.

(2) Déjà au XIV» siècle : Sarpent serpentem, Dalphin Dauph varay veracum, allisan eligant, pa/e<i>r5 pelletiers {Romat XIII, 550) et dans la Bern, Buy and, : gramarci grandmerci, m^ aussi perteny parvenir, perce que parce que (II, 61, 10.; I, 413)

Digitized by

Google

PHIUPON. LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRBS 209

De hîbernum = ivarnô , hi- De serpuUum = sarpolëy ser-

verner. polet.

De versum = tnvarsô, cou- De terra = éarraci, terrasse, cher, renverser.

101. L'amincissement en i intervient sous l'in- fluence d*un son mouillé :

Pectinare = pinMÎ, peigner. De frescum = frisqvs, frais. Lectionem = licion, leçon. Genista = ginê, genêt.

Tenaculas = ^ma^i'e, tenailles Lecken = h*c/iî, lécher . S. Genesium = v. lyon. Saint- Ginez.

102. Lorsque, soit en latin, soit en roman, Ve s'est trouvé en contact direct avec une voyelle suivante, il s'est changé en semi-voyelle: nMoule nebulas, t^oula tegulam, agr^ôblo agréable.

103 Suivi de N première consonne d'un groupe , E se nasalise :

Intendere= m^ènc?re,enteodre Sentire = senti, sentir. Lenticulam = lèntilH^ lentille.

104. Faits anormaux. E a passé à ti dans urisson ericionem, fumèla femelle, fumella dans la Bera. Biiijand (II 303) (1), ardupin{y. fr. aubépin).

Il s'est changé en o dans le v. lyon. domonstrances demonstrantias(lfâ5rp'. d'O. p. 72) et dans le patois /ro- ma/^^fermalias fiançailles, caboma cavernam grotte. Cf. ritalien domandare demander et domani demain.

Le passage à i devant r se relève dans iritô haere- ditare, hériter. Cf. à la tonique c2V2ceram, cire.

I 106. I long demeure:

* Mirellum = mir^ô, miroir. Iinaginem = imôgi, image.

*"^aculum=^ miroclyô y mi- Desiderare = rfestrd, désirer, racle,

ripa = ar 2 v<5, arriver. Signa re =sm<5, stn^l, signer.

pen8are= dispensa y dépen- * Advisare = arnsô, regarder, ser.

) Cf. le franc. iMweaw geraellum et le v. fr. frumail fermail.

4'

Digitized by

Google

210 REVUE DES PATOIS

106. Bref, il devient e :

* Minare = mena, mener. De picem = tnpesô, empeser.

De minor = menacl, menacer. Minutias = menuèse, petits Siccare =sec/if, sécher. morceaux de porc.

.Minores = v. lyon. Menours. Tricheare = tréci, tresser.

mineuis. Pirarium = per?, poirier. De pisurm = peseta, peselle.

De bibere = 6erèro, buveur. De pigritiam = se perèsf, fai- Timorem = v. lyon. temour, néanter.

crainte. (1) Defrigidum=/rerfo/u,frilleux

Il passe à è dans :

Pisci onem =j)èsson, poisson. Vicinum = rèsm, voisin. Misculare =mèclifô, mêler.

Ue ouvert de la phase primitive s'est élargi en a :

WicsiTe = plàyi, plier. (2) Persicarium =/)ersày!, pêcher

Picem resinam = pa rasina, Hirpiciare = arpàyî, repàyî^ poix résine. herser.

De * bricare = rebràyusa, re- broyeuse.

Suivi d'une gutturale, è s'est aminci en i: viMyigi- lare veiller(3j.

107. Le groupe I R + consonne est devenu ar, après avoir vraisemblablement passé par er :

Hirpiciare = arsî^ herser. Viridicariam = varchiri,

Circare =c/iarc/if, chercher. enclos.

Virtutem= vartu, vertu. De virga = vargèta, brosse,

Mirabilia = marvèlyi, mer Silvaticum = sarva;o,8auvage. v^lle.

(1) Œuvres de Marg. d'Oingt, p. 61.

(2) Au XIV" siècle, cette transformation n'est pas encore accompUe desplcyer dèplover, oirei/ei auctoricavit dans Marc. d*Ohig(,\i 5«, 01, pièges pl'icatos dans le Tarif d'octroi du 4 dec. i338.

(3) Cet amincissement était inconnu de la vieille langue ; veylla*\ vigilans, dans Marg, d'Oingip» 62.

Digitized by

Google

r

PHILIPON. LB PATOIS DE SA.INT-GENIS-LES-OLUÈRIÎS 211

108. La nasalisation intervient devant N suivie d'une autre consonne.

Intrare = tntrôy entrer. Cumini tiare = comincî, com-

Singalarem^: singl^ô, san- mencer.

glier. Vindicare := vingt y venger.

* Cinerarium = cindri, cen- Vinderaiare =: vmrfènm!,ven-

driér. danger.

109. Faits anormaux. I a passé inorgani- quement à ii dans (1) :

Limaciam = lumaci, limace. Viperum rz: "ciupero, vipère.

Fimarium = fumî, fumier. Nec unûra z=z nuguin, nulle Vicinura z=. vusin, voisin part.

la montagne) . Umbiliculum = anbuni, nom- Sibilare = sublô, siffler. bril.

Adfirmare nr afrumô, affer- mer.

Primaniim est devenu prom/ (2) et le v. h. ail. Kiefer a donné yo^a joue, v. fr. gifle, même sens.

O

110. Long par nature, il passe habituellement à ou :

Nodare = nonô, nouer. De pavorem =: pouriu, peu- Sponsare^i: ëpoiifiô, épouser. reux.

AUembôzen := bousi^ô, pous- Ob\\ia.re :^ onbfiyl, oublier.

ser, v. fr. bouter. De forratura ■=: fourô, fourrer.

^ Cos tare = rou^d. coûter. Costatum rz: co?/^(5, côté.

El roiist rosarium, l'O bref a été traité comme long.

111. Ou s'est aminci en u dans :

Plorare = plurô, pleurer. *Cosinum = cusin, cousin.

Floriacum= Fluriu, P'ieu- * Florire ^ /Zwr^?, fleurir.

rieux. De *crosum:= C7n<s($, creuser. Ail. Kausj an = c/u4sc, choisir.

(1) Cf. le prov. prumier et le franc, fumier.

(8) Cf. promerimefit dans GC. 373 (Arrh. com. de Lyon).

Digitized by

Google

212

REVUB DES PATOIS

112. Suivant une marche contraire, ou s'est élargi en ô dans àvô ovare, pondre.

Poursuivant la série de ses transformations, il s'est éclairci en o dans :

Golare = cola, couler.

De costuma r= acotumô, ac- coutumer. Torculare ^=:troM, presser. De boscus i^: boquâ, bouquet. Portare z= porto, porter. De rorem = arosu, arrosoir.

♦Abhorrererr avori, prendre

en dégoût. De corda = cordici, lien du

joug Grossarium = grossi, grossier. OUarias = ol Itères, v. lyon. Oleres poteries.

Cette tendance de Vo fermé {ou, de l'époque primitive) à s'ouvrir en o n'est pas très ancienne ; la langue du XVII* siècle ne connaît guère que la prononciation fermée : vouleur voleur, sourciri sorcière, courdiri cor- dière, e/J^ourcy eSorcez, pourtave portabat, mourciau morceau, soulete seules, dans la Bern. Buyand. (I 25, 145,205,378; II 200, 390, 286.); coutillon cotillon, dans le couplet patois de V Entrée magnifique de Bacchus en la ville de Lyon, 1627. A partir du milieu du XVIII* siècle, au contraire, la notation o se généralise : tochi toucher, solamem seulement, porta porter, retonieran retourneront, dans la Ville de Lyon en vers burlesques, édition de 1750. (1).

113. Devant les nasales, l'éclaircissement est de règle :

Donare ^=don6, donner. Talponariam r=rz darboniri,

Communem := comin, com- taupinière.

mun. Carbonarias = Ckarbontre,

Pomarium =:poml, pommier. Charbonnières.

Il ne parait pas en avoir toujours été ainsiw On trouve, en effet, au xiv siècle, les deux notations o et u^ employées dans les m^mes textes ; or la graphie u représentant bien certainement le son ou, ducour et

(l) Cf. Revue-Lyonnaise, nov. 1884 p. 64î^et la note.

Digitized by

Google

PHILIPON. LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIERES 213

doiicoîir dsins Marg. d'Oingt (pp. 51, 42), moutons et mutons dans les Textes lyonnais^ o devait lui aussi se prononcer fermé (ou) : comunal et cumunal{\), donar et dunar sonnaient donc coumunal^ dounar. Aussi bien, et cela est décisif, le continuateur de l'O suivi d'une nasale, est noté ou dans la Bernarda-Buyandiri : proumy promis, nouma nommé, douna àonn^v^ froumageotiîvO" mage. (HH, 53, 182; II 104). La tendance de ou à s'ouvrir en o se manifeste, au reste, dès le commence- ment du xvni* siècle : raisomia raisonné, promi promis, dans la fi/le de Lyon en vers burlesques»

114. Bref, 0 se maintient en règle générale avec le son d'un o ouvert.

Probare = provô, prouver. De fodera := foryô, fourreau.

Volere = fo/è^ vouloir. Coronam -^ corona, couronne.

Colorera r= color, couleur. Molinumzz: malin, moulin.

Potere = ;)orè, pouvoir. Colaphare r= copô, couper.

Apothecam i= botica, bouti- ♦Copertum = covcr, toit.

que. Detrifolium=r triolv, trèfle.

Bovarium = 6ot?f, bouvier. De s:)lea -rr solôr, souliers.

Locare r= /ôyf, louer. Jocare = j'ô.vf, jouer.

Dans la vieille langue, o bref, de même que o long, avait donné naissance à un o fermé que les scribes notaient tantôt par o, tantôt par ou, tantôt enfin par un u qui, je Tai constaté déjà, sonnait bien certainement ou: ovrar operare, poer potere, overt à côté de ouvras et de/?wé»r, uvert^ ouvrir etc., dans les Textes Lyonnais du XIV* siècle (2). Le son originaire s'est maintenu jusqu'à nos jours dans 02/vr/ ouvrier, probablement, d'ailleurs, sous rinfluence du français.

(1) Romania xni, 551.

(2) Cf. Romania xui, 551 et P. Meyer, Phonétique Provençale, O, ians les Mem. de la Soc. de linguistique I, 151. Pour ridentilé pho- nique des trois gi-aphies o, ow, et t€ cf. plusors et plusours, codurer itcudurery, doucoiir ei ducoifr, moutons et mul07is diins les texles yonnais du Moyen âge.

Digitized by

Google

^

214 HKVUE DES PATOIS

116. Ou de Tépoque primitive s'est de nos jours aminci en u dans :

Morire = mûri, mourir. Coquinam cusina, cuisine.

De girare=:^trwè^a, girouette. De cooperire = cuerclMo cou- Fodiculare = /'w/i'î, fouiller. vercle.

UO de focarium placé dans les mômes conditions pho- niques que celui de locare n'en a pas moins subi un traitement différent : au lieu de s'éclaircir en o apr^s avoir passé par ou^ il a suivi une marche inverse et s'est aminci en n : fuyt, foyer.

116. Dans les mots qui suivent, la diphtongaison s'explique par la vocalisation de IV :

Collocare = cowr/i?, coucher. Solidare = soi«i<5, soudi^r.

Ou s'est aminci en u dans :

Colligere ^nculH, cueillir. De olla = IJUin, Oulins.

Molinarium = mun\, meunier.

117. Suivi d une patale, 0 se diphtongue en oué :

* Coctare = .se cou(5<e, se bâter Vocuitare = t?ot«îrfî, vider.

* Scopeare:= cowdvf, balayer. De vocuitare =:rfet30u^du, dé-

vidoir.

La Bernarda Buyandiri nous présente les formes analogues: ^oi/fl//îV/ cofeatam, coiffée et ç'woiry, balayer (II 200, 238).

118. L'O s'est atténué en e dans un certain nombre decas et cela dès le xiv® siècle :,ç^row;' sororem eiserors dans les Textes lyonnais, seloiiz soleil à côté de solouz dans Marg. d'Oinc/t (pp. 61, 58), abetiquairou apothi- caire, prefon profundum dans la Bern, Buy and, (II 2io, 333). De même dans notre parler :

* Solamente =: selambn, seu- Cochleariam = kelviri, cuil-

inent. Hère.

I)econdire=rA-yèwrfwra, assai- De seopeare = equevil^e, ba- sonnement. layures.

Poussant plus loin encore la série des ses transfor- mations, 0 est devenu i dans Brityd, Urotteaux.

Digitized by

Google

PHILIPON. LE PATOIS DK SAINT-GRNIS-LES-OLLIÈRES 215

Mis en contact par la chute d'une consonne médiale avec la voyelle qui le suit, TO s'est atténué en e, puis on î, et enfin s'est consonnantisé :

Profundum = pr^on, profond. De locustan: /''w^dr, sauterelle- Rotundum = ryon, rond.

Marguerite d'Oingt (p. 62) emploie déjà la forme rionda.

119. Devant N suivi d une autre consonne, 10 se nasalise et prend un son qui se rapproche sensiblement de la nasale française an : Bonitatem = bdntô. De frontera r= efrontô, effronté.

U

120. Long par nature, il persiste pur :

Fumare =: fumô, fumer. Perustulare = hrulô, brûler.

Mucire = muse, moisir. Butyrariam =: buriri, baratte.

Jejunarezr junô, jeûner. De bustum ~ buclyô, flamber

Quand par suite de la chute d'une consonne médiale. Vu s'est trouvé en contact avec une autre voyelle, il tend à s'élargir en ou :

Sudare = ,stt<5 et soi^, suer. * Stupare = ëtouô, rendre * Tutare = touô, tuer. étanche.

L'U long a été traité comme bref dans :

Furunculum = foronclyo, fu- Mutare = modo, partir, ronde.

121. Bref par nature, TU est aujourd'hui devenu o :

Gubernare=:^ot?am<3,gouver'. De cuneum = conH, frapper.

ner. Nutrire =: noH, nourir.

Cuculum = cocu, coucou. Gustare = gotô, diner.

•Buticulam = botilyi, bouteille De genuculum =r/^eno^^?,age- ^ De gutta = agotô, égouier. nouiller.

De mustum = moterda, mou- Bullengarium =:: bolèngi, bou- tarde. langer.

Digitized by

Google

216 REVUE DES PATOIS

De currere = coratô, courir. Pulnionem=pormon, poumon Subinde = socm, souvent. Cubare = corô, couver. Cucumerem =: cocombro, con- combre.

En contact direct avec un voyelle suivante, il s'élargît

en ou :

Putare = pouô, tailler la vigne. Cubare = couâ, couver.

122. La vocalisation de TL a donné naissance à doucor *dulcorem douceur, adouci adoucir et bougi bouger.

Ou de la phase primitive s'est aminci en u dans : muton, mouton, biilH bouillir et la double forme bugi bouger. De même dans sufrô soufrer.

L'éclaircissement en o se relève dans : acotô écouter, cot^ô couteau.

123. Dans l'ancienne langue, u bref protonique était représenté par ou\ mais dès le xvii" siècle cet o fermé tend à se laisser remplacer par un o ouvert : molerda^ bogressa à côté de couva couvé, goûta dans la Bern, Buyand. (I 76, II 398, I 53, 94). Quant à la réduction de ou à t/, elle se constate dans bul^on bouillon, ascuta auscultare, puciri poussière, c'est-à-dire dans des mots Vu étymologique se trouvait suivi, en latin, d'une /qui s'est vocalisée en roman.

124. Sous rinfluence d'une palatale, u bref se diphtongue en oué :

Puteare = pouésî, puiser. Lucidere z=z louèdî, s'illuminer Cruciare =: crouésî, croiser. d'éclairs.

Sciuriolum = acouéru, écureuil

Mais pugna poignée, inpunH empoigner.

125. U a passé à i dans :

Juniperum = ginèvro, ge- Unionem =: in^on, oignon, nièvre. lyon. huntom

Curculionem = gorguil^on , Brugariam =: brîri, bruyèi charançon. (=britri).

Digitized by

Google

PHILIPON. LE PATOIS DB SAINT-GENIS-LES-OLLIERES 217

Il s'est atténué en e dans ipeluè (angl. sax. pullian) poulie. Cf. incl^eno incudinem enclume, à la tonique.

126. L'U protonique se nasalise devant N en un son qui se rapproche de an :

\ olunX^Xem^= voldntô, volonté. A.dbund3ive— abonda, abonder.

Le son an s'est décidément produit dans anhuni, umbilicum, nombril.

AU

127. AU d'origine latine ou romane devenait généralement ou dans l'ancienne langue : outreyon auctoricant^ ounour alenatorem, fouceta falsita- te m, souner salinarii, deffroudar fraudare dans les Textes lyonnais duXIV^ siècle ; outar al tare dans Marg. d'Oingi(p.55)^poureta pauvreté dans la Bern. Biiyand^ (I, 226).

De même dans le parler de Saint-Genis : "Fraudare =: fraudé, frauder. Ausare = ousô, oser.

Paupertatem == pouritô, pau- vreté. Âlmosnam = oumouna, au- mône.

AU est devenu d dans :

Haustare = ôtô, ôter. Mauricium = Môriçyo.

AU = d :■

Pausare z=zposô, poser. Auriculam =:ortlyi, oreille.

AU = u :

De A(c)uculain = ul^orij aiguillon.

AU = e :

vicellum = ijyô, oiseau.

{A suivre).

* Salmam =: souma, ânesse. Paiicum:= poM, peu.

Saltare = sôtô, sauter.

Gaudere = rejà^î, réjouir. Vallem neriaci =: Von^erê , Vaugneray.

Ail. Kausjan= chusé, choisir.

V. h. ail. Kraûsel = grise 11, groseillier.

E. Philipon.

Digitized by

Google

218 REVUR DES PATOIS

CONTE EN PATOIS DE MAILLANE Recueilli par F, Mistral

TEXTE

LA CABRO DE MÈSTE RAFÈD

Mèste Rafèuavié sèt enfant em'uno cabro, que li piciiot anavon garda. E quand aquésti demaniavon à la cabro s'èro proun sadoulo, aquesto respoundié :

Siéu bèn sadoulo^ Siéu bèn redouno : Aqiiéu que me môuseira Sèt oulo de la Me trouvara.

Mai la cabro, uno les qu'èro à l'oustau, se levavo lou la, et quand mèste Rafèu venié pèr la môuse, elo îé disié :

Siéu pas bèn sadoulo, Siéu pas bèn redouno : Quati me tnôuseira Pas uno de la Me trouvara.

Digitized by

Google

K. MISTRAL. CONTE KN PATOIS DE MAILLANE 219

CONTE EN PATOIS DE MAILLANE Recueilli par F. Mistral (*)

TRADUCTION

LA CHÈVRE DE MAITRE RAPHAËL

Maître Raphaël avait sept enfants avec une chèvre, que les petits allaient garder, et quand ceux-ci demandaient à la chèvre si elle était assez repue, celle-ci répondait :

Je suis bien soûle. Je suis bien ronde : Celui qui me traira , Sept pots de lait Me trouvera.

Mais la chèvre, une tois qu'elle était à la maison s'ôtait le lait, et quand maître Raphaël venait pour la traire, elle lui disait :

Je ne suis pas bien soûle. Je ne suis pas bien ronde : Qui me traira. Pas un pot de lait Ne me tx^ouvera.

(1) Mistral nous écrit qu'il a recueilli ce conte de la bouche de sa nipre.

Digitized by

Google

^

220 REVUE DES PATOIS

Mèsle Rafèu, de la maliço, tiiè à-de-rènq si sèl enfanl, mai aguënt à la fin dessouta Tengano de la cabro, Tespeiè iouto vivo, e^m'acô la cabro s'anë'scoundredîns iou trau d'un loup, ounte fasié pou en tôuti, en ourlant :

Siéu la cabro de ènèsie Rafèn Que rCa ni car ni pèu^ Un banihoun dessus Vesquino: Aquéu que me irouvara L'amo dôu cors iramblaraf

Quand Iou loup retourné à soun trau, de veire aquéu bestiarî, aguè' no pou dôu diable, e'm'acôs'encourreguè, e rescountrèlo reinard e digue:

Dins moun oustau, oh ! queto laido bèsti!

r a 'no bèsti sènso peu

Que vau pas uno lamo de coutèxt.

E*m*aco lis abiho, en pougnènt la cabro, la faguèron sourti dôu trau, e Iou loup la mangé.

Digitized by

Google

p. MISTRAL. CONTE EN PATOIS DE MAILLANE 221

Maître Raphaël, de colère, tua l'un après l'autre ses sept enfants ; mais ayant à la fin découvert la ruse de la chèvre, il Técorcha toute vive, et ensuite la chèvre alla se cacher dans le trou d*un loup, elle faisait peur à tous» en hurlant :

Je 8utp la chèvre de maître Raphaël Qui n'a ni chair ni peau. Un cornichon sur l'échiné : Celui qui me trouvera, L'âme du corps lui tremblera/

Quand le loup retourna à son trou, en voyant cet ani- mal, il eut une peur du diable, et aussitôt il s'enfuit, et il rencontra le renard et lui dit :

Dans ma maison, oh! quelle laide bête!

C'est une bête sans peau.

Qui ne vaut pas une lame de couteau.

Et ensuite les abeilles, en piquant la chèvre, la firent sortir du trou, et le loup la mangea.

Digitized by

Google

222

RBVUB DBS PATOIS

PATOIS LES ENVIRONS DE PÉRIGUEUX

LA CHANSON DU PAUVRE JEAN

Andantitio. A

Lou paw-brè Zon Ch'éDTaî toa-zour groan-don. Vaï

B

sa chouD a-vou - cà, qu'èï pér ché coun-chur-tà. Diw chyâ. Mou-

A tempo.

chur, é Diw é de boun-zour, vé-nè coun-chur-là d'un o-fà

Presser un peu.

Je - li - - - cà, be - - léw zo-mai, Mou - chur, u'èn aw - rià J~~Tr«MiôÏ8 I â* fois j

E - lai Mou-chur quan you ve-Dé dôw tro-baî, que moun lyè n*èï

faîy m'en pou-dé mai, you chéT, etc. I I

^ Lou pawbi'è Zon Ch'èn vaï touzour groundon. Vaï sa choun avoucà, Qu'èï pèr chè counchurtà.

Le pauv7*e Jean S'en va toujours grondan Va chez son avocat. C'est pour se consulter.

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. CHANSON EN PATOIS DE PÉRIGUEUX 223

B Diw ch^â, Mouchur, E Diw è de bounzour, vènè counchurtâ D'un ofâ dèlicâ : Bèlèw zomaï, Mouchur, N'en ôwr^â vou plèïd^â.

B Notrèï vèjî Chè rijèn entré i, De chô que n'aï troubà Unô fènn'6 moun grè, [De chô que n'aï troubâ Unô fènn'ô moun grè.]

B_Mèdijèntou,

Qu'èï pèr m'en dèitournâ :

E chi tu rèïpoujâ,

Tu n'en chirâ cournàr l

Vou, dijà mè, Mouchur,

Chir^ô qu'un chègur.

II

L'avoucâ li rèïpoundè (1) :

^ Elâ I moun pawbrè Zon , Tu chèï bien maw pènson. Tu for^à bien mèl^our De dëmourà tou choul.

H Tu pôçôr^à

Toun tèn en dègouciw,

Tu for^â toun cholu, 'u chir'à coucu, Tu for^à toun cholu,

"u chir^â coucu.]

Adieu, Monsieu7^, Et Dieu et de bonjour^ Je me viens consulter Hune affaire délicate : Peut-être jamais^ Monsietir, N'en auriez-vous plaidé.

Nos voisins

Se rient entre eux.

De ce que je n'ai trouvé

Une femme à mon gré,

[De ce que je n'ai trouvé

Une femme à mon gré.]

Ils me disent tous.

C'est pour m'en détourner :

Si tu rép.useSy

Tu en seras cornard!

YouSy dites-moi. Monsieur.

Si ce serait un coup sûr.

II

L'avocat lui répondit :

Hélas I mon pauvre Jean, Tu es bien mal pensant. Tu ferais bien meilleur De demeurer tout seul.

Tu passerais Ton temps en dévotion^ Tu ferais ton salut, Tu serais pas cocu^ [Tu ferais ton salut, Tu serais pas cocu.]

(1) Ces mots sont parlés, de même que « Ion Zon li rpïponndè » et Tavouca li dichè » un peu plus loin.

Digitized by

Googîè'

n

224

RBVUB DBS PATOIS

Lou Zon li rèlpoundë :

c Elâ ! Mouchur, Quan (you) vènè dùw trobaï. Que moun nëï faï,. M*èn poudë de inaï.

^ You chèï ni çaw.

Ni countën ni chodour,

You ne trôbè dègun

Per moun golëtoun,

You m'opèlè louzour

Lou pawbrë Zon tou choul.

Le Jean lui répondit :

Hélas ! Monsieur^ Quand je viens du travail j Que mon lit n est pas fait ^ Vous ne m en pouvez pas [davantage,^

III

L'avouca li dichè :

A Ela l moun pawbrè Zon, You vèjè toun pènçon, Ew moridâ, Tu t'en pwèï garda.

B Chi tu pourtâ, Ela chè vèïron pâ, E [chi tu pourtâ, Ela chè vèïron pâ] : Tu chirâ dôw troupèw, Per fè, dôw pu bèw.

Je ne suis ni chaud ^ Ni content ni saoul, i Je ne trouve personne Pour faire ma galette^ Je m'appelle toujours Le pauvre Jean tout seul.

III

L'avocat lui dit :

Hélas/ mon pauvre Jean,

Je vois ton penchant,

Il faut te marier.

Tu t'en peux pas garder.

Si tu les portes,

Elles se verront pas,

Et [si tu les portes.

Elles se verront pas] :

Tu seras du troupeau ^

Par ma foi, des plus beaux.

Cette chanson est en patois des environs de Périgueux côté du .Change. Les o et les on correspondant à des a e, à des an du français représentent des sons intermédiaires entre a et o d une part, entre an et on de l'autre, mais

Digitized by

Google

L. ( LKDAT. CHANSON KN PATOIS DE PÉRIGUEUX 225

très voisins de o et on français. Un est Vu nasal, et non le un français fqui est en réalité un eu nasal) ; in est Vi nasal, et non le in français (qui est en réalité un è nasal, et que nous écrivons en) S (ou ç) et z, ch et j, représentent des sons qui ne sont pas exactement ceux des mêmes lettres en français \ s ei z sont plus chuintants qu'en français, (*h et y le sont moins, si bien que s et ch patois se rap- prochent beaucoup Tun de Tautre, et de même z et,;.

J'ai écrit la chanson du Pauvre Jean sous la dictée de mon père. Elle comporte trois phrases musicales, que nous désignons par A, B, C, et qui reviennent dans Tordre suivant : 1* A, et B trois fois, 2' A, B, C, et B (en terminant par la mesure finale), 3* A, et B (en terminant par la mesure finale). L'ensemble de la chanson se compose donc de trois parties, la troisième sensiblement plus courte que les deux premières. Les vers sont de six syllabes, à l'exception du premier de chaque phrase musicale, qui est généralement de quatre, mais deux fois de six, et une fois de cinq. Il en résulte que pour la 2' et la 3' partie, la première mesure de A doit être écrite

^^T"^ i_

ainsi =-g^^^g^^llJ.iiz^^ , et que pour la 3* partie,

E- laîmoun pnw-bré

la dernière mesure de A doit être écrite =s

dâ. Chi lu

J'ajoute que pour la 2* et la 3* partie, la seconde note de la troisième mesure de A est do au lieu de la.

Les « bis » étant placés sans symétrie, et n'étant pas la répétition de la même musique, nous récrivons entiè- rement les vers répétés, en les mettant entre crochets. Les vers assonent entre eux deux par deux, mais il arrive plusieurs fois que l'assonance fait défaut, ou qu'elle est approximative.

Je remercie mon excellent collègue, M. Victor Loret, q a bien voulu m'aider à noter la musique.

L. CLÉDAT

Digitized by

Google

22G ItKVUlî DES PATOIS

ROFFOLES C) IN PATUAIS LIYONNAIS II

MON BON MONSU CLIKDAT.

Je vo-z-u dire qu'o y aviet ina vés (') îna joulia bôyi (3) de vais chiz nos (*) quH lli disîant Parnon (5), bien bravona, nié in pitit brizon (*) niéci (7). O v'est parqué sa môre lli (^) disiet tojors : « Mé, Parnon, quand Tant së-z-lans {^) su lo eu, le bôye sant pôs tant bétonnes romm'icinqui (*0) !

Véquia quin vépro la Parnon allôve in champ le vaches (**J. Don, bien sûr, o y avié la Bardelia, la Fro niinla, la Bayetta (}') et lo chin Faraud. Don, de Taffére, que la Parnon rincontrô monsu lo curô que lli disit conim'iquien : Bon sai, Parnon ! Bon saî, monsu lo curô! Comint que te vos? Marci bien, monsu lo (uu'ô, et vos mémo? Marci bien, Parnon. Avis vos fait bona vindémi Q^) ? - Marci bien, monsu lo curô, et vos mémo? Mes, Parnon, los curôs faut pôs de vindémil (lomint que va ta môre? s'est-eir accuchia (**) Marci bien, monsu lo curô, et vos mémo ? Mes, Parnon, les curôs ne s'accuchiout pôs! Te véquia bien grandetta, Parno, que Tajoque t'ôs? Së-z-ians, monsu lo curô. Sé-z-ians! O v'est pôs possible! Védes vos-mémo, monsu lo curô, rebrique la Parnon, in trossant cotf et chamisi par darri, védes vos-mémo, ma môre disiet qu'o y étôve écrit iqui !

PUITSPELU, io cujsin.

(0 Rùiftyles « Balivernes, sots contes C'est la suite de la série ('()inmenc<>e sous le Htre de Contes en patois de Mornant ftievue def pot ai fi. 11, 145.)

(2) Ina vés « une fols •.

V\) Bôyi a jeune fille ».

il) De caifi chiz nos « de chez nous ».

(5) Qu'iUi distant Parnon* qu'on appelait Pernon ».

(li) In pitit brizon « un tant soit peu ».

(7) Nieci « sotte ».

(8) Le cousin Puitspelu n'est pas ferré sur l'orthographe de la Re^ c des P(ttois ; Hi doit se prononcer Wi.

(9) Se s-inns seize ans ».

(10) Tant bétonnes comnVicinqui « aussi bêtes que cela ». (M) Allôce in champ le caches « faisait paître les yaches >.. (\2 liardella etc noms propres de vaches »

J3) Vindêmi « vendangre » ÎU S'arcnrhi « aeeniieher ».

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRiPfflOUES

GÉNÉRALITÉS

Sur Torigine méridionale des mots elme et osberc tels que les offre la Chanson de Roland, voy. un article de M. G. Paris «lans Romania, XVII, 425.

Victor. Phonetische Studten. M. Wilhelm Vietor en- treprend la publication d'une nouvelle Revue dont nous avons reçu les trois premiers fascicules (1887-88) et à laquelle nous souhaitons le meilleur succès. Elle a pour titre : Phonetische Sttidien, Zeitschrift fxir wissenachaftliche und prakttsche Pho- netih (Marburg, Elwert). D'après Tidèe générale qui a présidé à la fondation de la Revue, ceux des collaborateurs qui s'occupent du français ont principalement pour but de simpli- fier l'étude de notre langue en réformant l'orthographe. Us partent naturellement d'une étude rigoureuse de la qualité des sons vocaux, et visent à représenter chacun d eux pa un signe spécial et unique. Le système graphique qu'ils proposent peut être utile pour certaines études dialectologiques; il est plus simple que celui de MM. Gilliéronet Rousselol. Nous signa- lerons, dans les fascicules que nous avons reçus, les articles suivants : Paul Passy. Kurze darstelluYKj des franzœsis:hen laiUsysiems (pages 18, lL5et 245). Ch. Lévêque. Des encli- tiques en français (p. 157 et 262). - Hambeau et Kûlm^ Comptes-rendus de divers ouvrages sur le français phonétiqve (p. 79 et 178)

Université de Nebraska. University Studies (Lincoln^

Nebraska). Le premier fascicule de cette revue universitaire

vient de paraître (juillet 1888, p. in-8). Il contient une étude

de 66 pages, par M. Joseph A.. Fontaine, sur les Verbes auxi"

^ 'aires dans les langues romanes, notamment en français et en

Tovençal. J'ai traité rapidement le môme sujet, pour le fran-

ais, dans ma Grammaire historique du français (Paris,

arnier frères) pages '^U et suivantes. Pour les formes réflô-

hies qui équivalent à un passif, il faut tenir compte de

Digitized by

Google

•2'2H HV.WK iH'.S l'ATOlS

l'exemple latin «le Varron, elle par notre collabor.Ueur M, Jul- lien dans le prèseuL numéro (p. loj). M. Fontaine se propose de continuer s jn travail en étudiant les mêmes phénomènes dans les autres dialectes romans, et notamment en catalan.

E. Rolland. Varfjot en 1790; ouvrafjes sur l'argot. Doctf- )n(''i}t pour VètvfJc de l'arijot. (Dans les Variétés bib(iof/ra- phlquesy organe de la librairie Rolland, n" i et 2).

Le même. (rlaiiures lexirofjraphiqiios, termes fie c«rr.«^f',< dans Varirtès bibliographiques, n"!).

Le même. Supplément à la faune populaire. Noms de In chaure-sovris dans les diverses langves et patois (dans les Va- riiHôfi bibliographiques y n" '2, col 35). M. Rolland fait précéder ce supplément des lignes suivantes : a Nous avons publié chez Maisonneuve, éditeur, 25, quai Vokaire, un ouvrage en 6 vo- inmes in -8, sous le titre de Farine populaire de la France, Noms vulgaires, dictons, proverbes, contes et superstitions. IS7T-1883. I^ous avons recueilli depuis sur le même sujet des matériaux dont nous voulons faire prollter les lecteurs des Var, bibl. Le supplément que nous donnons ne sera ni tiré à jiart ni réimprimé en volume. «

K. Mackel. Die gernianischen clémente inder fran^a-si}^ r' trn und prorcu.-alisrhen sprarhe. \ oyez Siuv cet ouvrage, qui» nous avons déjà signalé (Revue des Patois, I. 28^), un articli- d(» M. W. Meyer dans IJterafurblatt fur... romanischc philo hufic, juillet 18^8, col. 30i?.

Hermann Sternbeck. Unrirhtige Wortaxifstellung und Woridcntungcn in Raynouards Lexique roman. Cf. Revue da^ langues romanes XXXII, ^U.

(î. Paris. ÎM littérature française au moyen-àge (Paris, Hachette, 18iS8 ; YII-292 p.) Dans cet excellent ouvrage, nous relevons le passage suivant, relatif aux dialectes de France (p.ige 3) : « Dans le domaine gaîlo-roman se parle à l'origine une langue à peu prés identique, ou au moins facilement eoni- prébensible à tous, le latin vulgaire, qui, même d'un bout de la Gaule à l'autre, ne présente pendant longtemps que des nuances insensibles. Peu à peu, dans cette unité se marquent desdilférenciations locales. LesS<?rmew.^s échangés àStrasbourg en 842 ont déjà des traits qui appartiennent au français '^u nord et qui sont inconnus à celui du midi ; d'autres, qui devr t produire une séparation bien plus grande, n'y apparaiss it pas encore. Entre les divers dialectes du nord, les diffèrent s au IX' siècle sont déjà sensibles, mais non telles qu'elles t i

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 229

pèchent de se comprendre. Ces différences vont par la suite en s'accusant de plus en plus; mais ces dialectes ont entre eux tant de traits communs qu'ils restent toujours assez voisins, et que les œuvres écrites dans Tun d'entre eux peuvent èlre lues ou entendues dans la région se parle l'autre, et facilement, quoique souvent très grossièrement, accommodées par les copistes à leurs parlers respectifs. A partir du XTI^ siècle, la prépondérance littéraire du dialecte français proprement dit, ou de ceux qui lui ressemblent le plus, est tout à fait dessinée et toutes les œuvres littéraires la subissent plus ou moins. >

Sur le Nouveau Testament provençal de Lyon (Revue des Patois, II, 150) et le dialecte auquel il appartient, voyez le comple-rendu de la Noble leçon (édition Montet) par M. Foerster dans Gœttingische gelehrte An^seiijen, 1888, n- 20-21, pages 76*? et su[v.

Heinrich Sabersky. Zur provenu al Isch en Lautlehre : pa- rasitischesi und die damit ^usammenhan/jenden erscheinun- f/en (Berlin. Mayer et M aller, 1888 ; 1' 0 p. in-8 . Etude compa- rée de ri parasite dans le provençal des troubadours et dans les p^fois actuels du midi. Nombreux exemples, méthodique- ment classés.

Le D^ A. Millet. Etudes lexicographiques su7' l'ancienne langue française à propos du dictionnaire de M, Godefroy (Paris, Leehevalier, 188>^, 71 pages in-S). L'auteur est trop sé- vère pour M. (lodefroy, dont le dictionnaire a rendu et conti- nuera à rendre de très grands services. Comment s'étonner qu'il y ait beaucoup à critiquer dans une œuvre aussi consi- dérable? Bien des lacunes viennent des conditions mêmes de la publication; d'autres sont presqm' impossibles à combler dans l'état actuel de la science, ot nmr eureusement, parmi ces dernières, il faut compter pour ((uelquc temps encore celles qui sont relativt^s aux différcnciarions dialectales précises. Les critiques de M. le D«" Millet sont d'ailleurs très judicieuses, très utiles et souvent amusantes. Il paraît être au courant des tra- vaux les plus récents de philologie française. On peut cepen- dant relever quelques erreurs assez graves, connue la mention (p. 29) d'une prétendue chute de 8 intervocal issu d'un c latin, et es intervocal issu d'un ?/(!) : qui ne voit que dfspaiablc se ra ache il payer et despaisablc ii paix, desaloscr à /as et dcsa- lo rr à louer? Le préfixe mes, dans mesqucranre (p. 45), est ti iuit à tort par maie, au lieu de minus. Kcvcne(\). 14) doit pi bablement être lu Kèrene. « Chief » ne signifie pas svcccfi (l 16), mais bout, d'où le sens particulier de la locution

Digitized by

Google

230 REVUE DBS PATOIS

t venir à chief » := venir à bout, réussir. Ce qui frappe le plus dans le travail de M. Millet, c'est la netteté de son esprit et la rigueur de sa méthode, qualités précieuses pour un lexicographe. Aussi attendons-nous avec une vive curio- sité le « Glossaire des mots omis par M. Godefroy » qu'il se propose de faire paraître quand M. Godefroy aura terminé sa publication. Il indique en excellents termes, dans sa conclusion les qualités que doit avoir un bon dictionnaire maniable du vieux français, et on ne peut que souhaiter qu'il entreprenne lui môme ce livre, dont il voit si bien Timpor- tance, les difficultés et les conditions essentielles.

Jean Psichari, Quelques observations nur la jthnnHiqi^e des patois et leur i)ifli'cncesur les layvjues communes (doxi^^ Revue des p. yallo-romans, II, 7).

NOTICES CLASSÉES PAR DÉPARTEMENTS ET ANCIENS PAYS

Ain

'Ch. Guillon. Lm Quenouille, chanson recueillie à Cey^è- riat (dans la Tradition, juillet I88S, page 200).

Le même. La servante du curé, chanson brcssmte recueil lie à Ccy sériât (dans la Tradition, août 1888» p. 251).

Le môme. La Bourbonnaise, chanson en patois de Ceyjé- riat (dans la Tradition, sept. 188 i, page 283). Cette chanson est à rapprocher de la Pauvre Jeanne, en patois de St-Amour (8aône-et-Loire), que nous avons publiée {Revue des Patois, l, 135).

Al})es (Basses)

V. Lieutaud. Ordonnance municipale de Digne sur 's impôts indirects (dans Revue des langues romanes, XXX . 167). Ce texte, dit M. Lieutaud, est Tunique document i langue vulgaire qui se trouve dans le Livre noir des archi> s municipales de Digne, et peut-être dans toutes ces archive .

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOORAPHIQUES 231

Alpes (HauteaJ

P. Criiillaunie. —Fston'a Petriei Panli, mi/sfrre du .W^sièc/f* (Gap, 1887,XX-236 pages in-8).

E. Montet. La noble Leçon, arcoinpaf/née d'une traduction en patois moderne de la vallée du Qneyras Voy. Vaudois (Pays),

Anbe

A. Baudouin. Glossaire du /patois de la forH deClairvaur (Troyes, Lacroix 1887, 337 pages in-8. Extr. des Mémoires de la Société Académique de l'Aube, 1885-86-87). Travail excellent, très consciencieux, très fourni, bien que Tauteur se propose déjà d'y ajouter un supplément. Le système graphique prête seul à la critique. Nous passons condamnati >n pour l'emploi des lettres parasites, cet emploi n'offrant pas d'incon- vénient grave quand il est entendu que les lettres parasites sont les mêmes qu'en français. Mais pourquoi écrire plaice, clou, entjlouti des mots qu'on prononce piaice, quiou, en- ijuiouti"! Pourquoi employer tantôt IV muet, tantôt l'accent circonflexe (ce dernier est bien préférable) pour marquer l'allongement des voyelles ? L'auteur est surtout embarrassé quand il s'agit d'exprimer le son de l'y après l'accent tonique; tantôt il supprime toute trace de ce son, comme dans pote, qu'il faut prononcer po^^e ; tantôt il l'exprime par une l : faible qu'il faut prononcer faib'Je. En se servant, comme nous faisons, d'un petit y en indice, on évite toute difticulté et toute confusion. On pourrait aussi relever beaucoup de locutions inexactes, comme : « a français se changeant en ai patois » au lieu de « ai (è) patois correspondant à a français. » Mais M. Baudouin ne se pique pas d'être philologue, et son œuvre, sans préten- tions scientifiques, n'en rendra pas moins de ser^•ices à la science.

Aude

X Mir. Lot', lutrin de Lader, avec glossaire (Paris, Maisonneuve).

Digitized by

Google

232 HE vu 15 DES PATOIS

Bouches du Wiônc

Le chanoine Trichaud. U7ie famille arlésienne, poème en huit cha7its (Arles, Mlle Serre, 1887).

Catalogne

A. Pages. Notice sur les travaux (et en particulier sur les travaux catalans) de Joseph Tastu (dans Revue deè langues romanes, XXXII, 127;.

Vidal. Documents sur la lanf/ue catalane des anciens comtés de Roussillonet de Cerdayne {Suite , dans Revue de^ langues romanes j XXX II, 146).

Charente

L'abbé Fourgeaud. Grammaire du patois d^ Puybarraud , commune de Genouillac, canton de Saint-Claud {dans Récite des p. gallo-romans, II, 54. A suiv7'e).

Dauphinc

Puilspelu. Le mot lyonnais a carcabeau » (dans Romauia, XVII, 437). Cet article s'applique également aux patois du Daupliiné. Voy. ci-dessous Lyonnais,

Do7xlognc

C Chabaneau. Chanson inédite du troubadour Peire dcl Vern (dans Revue des langues romanes, XXXII, 171). Je publie cette pièce fort insignifiante, dit M. Chabaneau, la seule qu'on ait conservée de son auteur sur lequel nous ne savons rien, à titre de complément de mon recueil des Poésies inédites des tt^oubadours du Pcrigord; non pas que je puisse assurer (pie Peire del Vern était Périgourdin il aurait pu être Quercinois comme je l'ai supposé ailleurs —, mais seulement parce que la localité dont il a tiré son surnom peut être identifiée, plus vraisemblablement qu'avec aucune autre, ave« la petite ville de Vergt, arrondissement de Pèrigueux, don le nom, défiguré par la graphie moderne, se montre dans le? documents du moyen-Age sous la forme de Vern ou Verni (lat. Verniutn) ».

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUKS 233

Compte-rendu du Livre de Vie de la ville de Bergerac publié par Durand (Revue des patois , I, 147) dans Revue des langues romanes, XXXII, 215.

Eure-et-Loir

Sur le bouloty pâtisserie de Chartres, voy. Variétés biblio^ f/raphiques, n* 2, col. 43.

Gascogne

Isidore Salles. La feuille et la racine, poésie en patois du pays de Gosse (dans la Tradition, juillet 1888, page 202).

Le môme. Le cantonnier, poésie gasconne du pays de Gosse (dans la Tradition, août 1888, page 2.i3).

Poésies gasconnes (dans Revue des Basses-Pyrénées et des Landes, juin 1888).

Grisons {Canton des)

Jacob Ulrich. Susanna, ein oberengadinisches Drama des XVI Jahrhunderts (Frauenfeld, Huber, 1888, in-12, VI-140 p.) fc L'édition de ce texte est accompagnée, dit M. G. Paris, d'une utile esquisse phonétique et morphologique, et d'un court glossaire étymologique, le tout fort concis, mais fait avec grande intelligence. »

Annalas délia Societad Rhaeto-romanscha {V^ année, 1886; 2" année, 1887). Cf. un compte-rendu de J. Ulrich dans Liiera- turblatt fur romanische philologie, août 1888, col. 363.

Landes

J. de Laporterie. Texte en patois de St-Sever \j)roverbes et dictons du pays deChalosse (dans Rvvne des p. f/allo-romans, U, 109).

Liège

M. Wilmote. Les vay^iétés du CH allemand, dans les patois lu nord-est de la Belgique fdans Revue des p. qallo-romans, I, 38).

Digitized by

Google

234 REVUE DES PATOIS

Limousin

Sur rèdition de Bertrand de Born par Thomas, que nous avons signalée dans notre dernier numéro (Revue des Patois, II, 155) voyez le compte-rendu de C. Chahaneau dans Rerve de^ langues romanes, XXXII, 20«.

Lorraine

Constant This. Die deutsch-franzœsische Sprach*jren^e in Lothrinr/en /dans Beitrœge sur Landes-und volkeskundv von Elsass-Lothringen, l«r fase., Strasbourg, Heitz et Mûndel, 1887 ; 34 pages, avec une carte). Cf. Revue des p. gallo-romfmji, II, 158).

Lyonnais

Puitspelu. Le mot lyonnais Carcabeau (dans Romania, XVIT, p. 437). A propos du mot carcabeau, dérivé de carta^ bcUinn, M. Puitspelu établit pour le lyonnais et le dauphinois une tendance phonétique qu'il exprime ainsi : « Lorsque, dans un mot roman, il se trouve une gutturale dure et une dentale dans deux syllabes contiguês, il y a tendance à assimiler la dentale à la gutturale.

Le môme Lyonnais « huguo •. Lyo'nnais « échantillon, chcnevoite » (dans Revue des langues romanes, XXXII, 197 et 11)8). Corrections, faites par Tauteur lui-môme, au Dicdotinairc étymologique du patois lyonnais.

Meurt] le

Sonienclature alphabétique des termes techniques agricoles, usités dans la presque totalité des départements de la Meurthc et des Vosges (Extrait de la Feuille du cidtivateur de Tan 4, dans les Variétés bibliographiques, n* 2, col. 43).

Meuse

René Stiebel. Dayure meusienne, recueillie par M. Im- hovrasse (dans Revue des Trad. pop., septembre 1888. page 508). La dayure esi une chanson dialoguée entre garçons et filles.

1

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 235

A. Jeanroy. Quatre contes meusiens, de MàngienneSy conton de Sjiincourt j^dans Revue des p. gallo-romans, II, 97). L*^ premier de ces contes (Le renard et le pot de crème) doit- être rapproché d'un conte deGermolles, que nous avons publié ici-même (Revue des patois, T, 209)

L'abbé Delabar. Texte en patois d'Ornes, canton de Charny, arv, de Verdun fdans Revue des p. gallo-romans, II, ilO).

Nord

Sur le chansonnier lillois Alexandre Desrousseaux, voyez un article de M. Léon Sichler dans la Traditiony août 188"^, p. ^25.

Ch. Bonnier. Ueher die fran::oesischen Eigennamen in (dter und neuer Zeit, besonders in Gebiet zwiscfien Douai und Lille (Dissertation de docteur. Halle 1888, 34 p. in-8). Etude sur les noms propres de personnes dans la région de Douai.

Pas-de-Calais

Dans le manuscrit de la bibliothèque d'Arrasn" 307, M. Paul Meyer {Romania ^\ll, 369) signale une Vie de saint Vast, comme contenant des traits artésiens en assez grand nombre.

Pèrigord

Compte-rendu du Bertrand de Born de Thomas. Voy. Limousin,

C. Chabaneau. Chanson inédite d'un troubadour du PMgord. Voy. Dordogne.

Provence

C. Chabaneau.— Parnasse provençal du P. Bougerel {Suite, dans Revue des langues romanes, XXXII, 182). Ce supplément au Parnasse provençal est une liste alphabétique des auteurs de la Provence propre qui ont écrit dans leur idiome de l'an 1500 à l'an 1800.

Sur la brousso, espèce de fromage provençal, voy. Variétés bibliographiques, n" 2. col. 45.

Don Savie de Fourvier. Licantico prouvençau (Avignon, Aubanel, 1887). Cf. Revue des p. gallo-romans, U, 158.

Digitized by

Google

236 IIEVIIE DES PATOIS

Pyrénées Orientales

Vidal. Documents sur la langue des anctejis comités de Roussillon et de Cerdag7ie (Voy . Catalogne),

Savoie

J. GilUéron. Mélanges savoyards : I Siccum, siccam ; //. Geyitiana (dans Revue des p, gallo-i^omans, II, 31).

Savoie {Haute)

M. Constantin, le zélé secrétaire de la société llorimontane d'Annecy, vient de publier à part le /?ec^/^^7 complet des chan- sons patoises de J. Béard, dont nous avons déjà signalé la publication par fragments dans la Revue Savoisiennc. Le système graphique de M. Constantin est ingénieux et généra- lement fort simple. Nous n'aurons que quelques remarques à faire : 1* L'auteur représente le th dur des Anglais par çk avec une cédille sous le c, et le th doux par^'A. Nous préférerions, pour ce dernier son, la notation xr/i, car le th doux est au th dur ce que le ^ est au f ou à Vs dure, et non ce que le j est au ç. "i" Il y aurait avantage, ce nous semble, comme nous l'avons proposé dès notre premier numéro, et comme le font plusieurs de nos collaborateurs, à représenter la mouillure, particulière- ment après l'accent, par un petit y placé à droite et en haut de la consonne dont il indique la mouillure. Vy ordinaire fait confusion, car on prononcera instinctivement bâtie (comme 7'ôtfc) un mot qu'on verra écrit bétyô. 3" Ce qui nous parait le plus contestable dans le système, c'est remploi des con- sonnes finales parasites, quand les mômes consonnes ne sont pas parasites (c'est-à-dire quand elles se prononcent) dans les mots français correspondants. Ainsi M. Constantin écrit fort un mot qu'il fîiut prononcer ! Nous sommes avertis, il est vrai, que lorsqu'une consonne de la fin des mots se prononce, elle est suivie d'une apostrophe. Mais c'est une bien grande complication. Nous comprenons à la rigueur que, pour mieux marquer l'identité entre un mot français et un mot patois de même prononciation, on conserve les lettres parasites de l'orthographe française; mais il est exagéré d'écrire des lettres qui ne se prononcent pas en patois, quand elles se pro- 7\ on cent en français.

Digitized by

Google

NOTICES BlttLtOOKAPHlQUKS 237

Sèvres (Deux)

Jacquett (Ed. Lacuve). Le Masureau de Coudray-Sal- hart, relation en patois poitevin d'x^no excursion aux ruines du château 5aZ6aW (Melle, Ed. Lacuve, 1888, 14 pages in-8. ïii'é à 25 exemplaires numérotés à la presse).

D. Bourchenin. Texte en patois de Lezay (dans Rerne des p. gallo-romans, II, 106).

Vaudois (Pays)

E. Montet. noble leçon, accompagnée de traductions en patois ntodcrtie de In ralUe du Queyras, et en patois mo- derne du val St'Martin. (Paris, Firschbacher, 1888). Cf. un compte rendu trés-étendu de W. Foerster dans Goetting'sche gelehrte Anseigen, 1888, n*' 20-21. Ce compte-rendu renferme des remarques importantes sur la langue des pays vaudois.

Vosgeif Konienclature dos termes agricoles, Voy. Meurt he.

Wallons (Pays)

A. Doutrepont. Nofls loaUons (dans Revue des p, gallo- romans, II, 65). Voy. Liage.

Yonne

L'abbé Girardot.— Les sons ch et j=:iss et is français y dans le patois de Thory, canton d'Avallon (dans Revue des p gallo- romans, II, 46).

Le môme. Chanson des vignerons auxerrois, patois de Ver menton (ibidem. II, 93).

Le môme. Dialectologie du département de l'Yonne (ibi- dem, II, 155).

L'abbé Méry. Texte en patois de Villiers-sur-Tholon, canton d'Aillant (ibidem, II, 112^.

Digitized by

Google

238

RETUB DBS PATOIS

LISTE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS

dont leê onrraffes ou articles font VobjM d'un compte-rendu ou sont simplement mentionnés dans les Noficcs hibliofjra- phiquesde ce numéro.

Baudouin 'A.)

m.

Att6<?

' Lëvéque (Ch.)

w.

Généralités

Bèard (Joseph;

»

Savoie C/ï^«)

Lieutaud (V.)

»

Alpes^Bas )

Bonnier (Ch.)

»

.Vorrf

MackeHE.)

»

Généralités

Bougerel (P.)

»

Provence

Méry

»

Yonne

Bourclienin

»

Sèvres (D.)

Meyer (W.)

»

Généralités

Chabaneau (C.)

»

Dordofjne

Millet (D'A.)

»

Généralités

Limousin

Mir(A.)

»

Aude

Provence

Montet (E.)

»

VaudoisfP.)

Constantin

»

Savoie{H**)

Pages (A.)

»

Cataloffne

Delabar

»

Meuse

Paris (Gaston)

»

Généralités

Desrousseaux

»

Sord

Passy (Paul;

»

Généralités

Doutrepont

»

Walloïis{P.)

Psiehari (J.)

»

Généralités

Durand

»

Dordogne

Puitspelu

»

Lyonnais

Foerster :W.)

»

Généralités

Rambeau

»

Généralités

Vaudois{P.)

Rolland (E.)

»

Généralités

Fontaine

*

Généralités

Sabersky(H).

»

Généralités

Fourgeauci

»

Charente

Salles (Isidore)

»

Gascogna

Gilliéron (J.)

»

Savoie

Um ii fmmt.

»

Proreticc

Oirardot

»

Yonne

Sichler (Léon)

»

Sord

Godefroy

»

(Généralités

Sternbeck

»

Généralités

Guillaume (P.)

»

Alpes(H.)

Stiebel (René)

»

Meuse

Guillon (Ch.)

»

Ain

Tastu (Joseph)

»

Catalogne

Jacquett

»

Sèvres {D )

This(C.)

»

Lorraine

Jeanroy

»

Meuse

Triehaud

»

Bouc.-^.-R,

KQhn "

»

Généralités

Ulrich

»

Grisons

Labourasse

»

Meuse

Vidal

»

Pyrèn.'O.

Lacuve (Ed.)

»

Sèvres (D.)

Wilmote

»

Liège

Laporterie

»

Landes

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 239

LISTE DES REVUES

Dépouillées ou mentionnées dans les Notices bibliographiques de ce numéro.

Annalas délia Socieiad Rœéo-romanscha, 4'« et 2* année.

Gœttingische gelehrte Anzeigen, 18S8, n* 20 et 21 .

Literaturblatt fUr romanische Philologie, juillet-sept. 1888.

Mémoires de la Société académique de VAube.

Phonetische Studien. fasc. 1-3.

Revue des Basses Pyrénées et des Landes , juin 1888.

Revue des langues romanes j mars-avril 1888 .

Revue des p. gallo-romans, n" 5-6.

Revue des traditions populaires, juillet-septembre '888.

Revv^ Savoisienne, juillet-septembre 1888.

Romania, juillet 1888

Tradition ^/a^l, juillet-septembre 18SS.

University Studies p. by the University of Nebraska, n* 1.

Variétés bibliographiques, n'« 1 et 2.

Digitized by

Google

CHRONIQUE

M. Ed. Laeuve ^Jaequett), dont nous signalons ci-<lessas (art. Devr.'Sèrres) une plaquette patolse, va publier par soos- cription des « Fables en patois poitevin, pour la plupart imitas de La Fontaine » . Chaque fable sera ornée d'un frontispice satirique. I^ prix de sous<!ription est de 6 francs, 10 francs sur papier de Hollande. (S'adresser à M. Ed. LACr\'K, Grande -rue, à Melle, Denx-Sèrres). Le volume, de format in- i^, aura 250 pages au moins.

Le journal Lovk felibrtge II, p. 87) annonce la publication prochaine à Marseille, sous la direction du fêlibre Auguste Marin, d'un Armana marsihés, contenant des poésies, contes, nouvelles et chansons en dialecte marseillais.

Le môme journal (II, 93) annonce la fondation à Toulouse d'une Assoi'iatinn pyrénèeyine, <|ui a pour but d'étudier et de faire connaître les Pyrénées au point de vue lin(jvistiqfu\ géographique, historique, etc. Celle Société publiera une revue illustrée, qui sera sous la direction de MM. Julien Sacaze et F. Garrigou. Nous avons déjà eu l'occasion de parler de M. Julien Sacaze. à propos de l'eufiuéte sur les patois de la région pyrénéenne (Voy. Revue des Patois, I, 160). Nous sou- haitons le meilleur succès à la nouvelle Revue.

Enfin on nous promet la publication par M. Pasquet, dans les Mémoires de l'Académie toyale de Belgique, d'un recueil de sermons wallons du XIII^ siècle.

J^e Gérant : K. Viewkg.

Erratum

Dans le dernier numéro, p. 146. ligne 4, au lieu de crasi, lisez crassi (crasse).

I.YrtN. rMPBIMKRIR STORCK» 78, «HE I>F. L'HOTRr.-DE-VtU.E

Digitized by

Google

ANNÉE. 4. OCTOBBE-DKCBMBRE 1888

/^^^ RECUEIL TRIMESTRIEL ^^^

CONSACRÉ A l'Étude des patois

ET anciens dialectes ROMANS DE LA FRANCE RT DES RÉGIONS LIMITROPHES

PUBLIÉ PAR

L. CLÉDAT

PROFESSEUR K LA FACULTÉ DES LRTTRES DE LY

ON

PARIS

F.. VIEWEG, LlBRAIRE-ÉDlTEUR

(E. BOUILLON BT B. VIEWEG, Successeurs) 67, Rue de Richelieu, 67

Digitized by

Google

SOMMAIRE DU PRÉSENT NUMÉRO

I. L. ClMat: Compte municipal en p&toiê' de Tour non

(mai î459-mai Î461) 241

II. k. Rivière: Notes sur le patois de Saint-Maurice de

VExil (hère) 274

III. - Bruyère: Chanson populaii^e on patois de Grèsieu-le-

Marché {Rhône) 289

IV. A. Reydellet: Chanson en patois du Grand-Aberge-

mcnt (Ain) * 590

V. L. Clèdat : Phonétique française: I. Les noms de lieu en ai; IL mestier et mosttbr ; III. Le suffixe

lEK = AklUM * 294

VI. Hanriot ; Quelques motê du patois de Bercenay-en-

Othe(Aube) 29Ô

VII. J. Durandeau ; LE vaigneron, chanson en patois de

la Côte d'Or. . ^ 3(M^

VIII, Vmtspelxi : Rôffbles in patuais liyonnais (III). . . . 302?

IX. NOTICES BIBLIOGRAPHIQuisS ET COMPTES- RENDUS SOMMAIRES 303

X. Chronique . 31â

XI. Table des matières du tome II de la Ret ne des Patois. 317

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉJDAT, professeur à la Faculté des Lettres dn Lyon,

Il sera rendu cottipte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu un double exemplaire.

Prix d'abonnement à la REVUE DES PATOIS :

FRANCE 16 francs

UNION POSTALE. . . . * . 1^ r

Digitized by

Google

-;^:^>m^'-'7^s^^^

' ''•i,3

COMPTE MUNICIPAL EN PATOIS DE TOURNON MAI 1459 MAI 1461

C'est à Tobligeance de M. Massip, ancien archiviste de Privas, que nous devons la communication du compte que nous publions ci après. Il nous est signalé comme le seul texte en langue vulgaire que possèdent les archives de Privas. Nous nous bornons à donner aujourd'hui le texte de cet important document, réservant pour un prochain article les observations historiques et philo- logiques qu'il comporte.

J'indiquerai seulement comment j'ai résolu les abréva- tions.

Il n'y a guère d'article du compte ne se trouve, au moins une fois, l'un des mots dit ou dita figuré par un d et un signe abréviatif. On peut avoir Tidée d'écrire ces mots, comme on les rencontre souvent à cette époque, avec un c devant le i. Je n'ai pas adopté cette forme parce que du se trouve exceptionnellement écrit en toutes lettres dans les articles 163 et 213 (1); ditz, cas régime pluriel, dans rarticle 1 ; inditz, cas sujet singulier, dans l'article 3; indiia (2) dans le même article et plusieurs autres fois.

Voici un certain nombre d'autres mots dont j'ai résolu les abréviations d'après les passages ils sont écrits

(1) J'ai numéroté tous les articles du compte, pour rendre les renvois possibles.

(2) On a cependant dicta (ou dittaf) dans Tart. 13.

Digitized by

Google

242 KEVUK DES PATOtS

sans abréviation : sirvent (écrit notamment en toutes lettres dans l'article 136) ; sirgent (en toutes lettres, art. 132); chescun (art. 180); appart (art. 141), appar (:îOj et apar (37); la. \)vèpos\i\on per (ilù}, primet/rament f3); recepta(li)\ les noms propres Pei/re (\S9)yAnt/ioni (157 j. AndreoH (204) et Andreo (47), Matheo (84), Marsal (101 K Frances (176), Beatrix (69), Biberet (112), Marcouc riic\.

Le mot yowr est écrit de différentes manières, et notam- ment yor (rarement) etyowr. Quand on a a jo' », ce qui indique une abréviation, je Iranscris^oî/r.

On a une seule fois ententes lettres écrit soma, (art. lOj, le mot qui désigne la charge d'une bête de somme, latin saumata, provençal aaumada, hançais sommée , Quand il se trouve en abrégé, je le transcris somaa d'après Tusage général pour les mots analogues, qui sont le plus souvent écrits dans notre texte par deux a : Joitmaa, rarement journa.

Le prénom de l'auteur du compte est écrit Beriho ou Bartho avec un trait abrévialif au-dessus. Je transcris Beriholomeou et Bartholomeou , La diphtongue finale de ce mot pourrait aussi être écrite eo (d-après Afidreo, Matheo, à côté d'^Andreou. Voyez ci-dessus).

J*ai lu avec quelque hésitation merchntnt (et non mar- chant), demy(ei non dimy),SpeHt {e\, non Spvnt),

Enfin j'applique les règles de la déclinaison aux noms abrégés dont la lettre finale n'est pas formellement in- diquée ; car ces règles sont généralement observées par l'auteur du compte.

Le fac-similé ci-joint reproduit le verso du folio 13 (art. 161-165).

L. Clkdat.

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. COMPTE MUNICIPAL DK TOURNON 243

-f- JheSliS

(1) Lo compte de mj/, Bertholomeou de Senenlaifsa, lo quai entende de rendi^e a la univevsita dol luoc de Tornon on aux auditours et conseillera d'aquella, dol rèfjimen et rjouvernament qtie you ay fait durant lo temps de dos ans, accommenssaas a la fesia de Pandecoatas corrent Van mil iiij*^' lix, et lo primier Jour de may, et finissent a la dita fesia de Pandecosias corrent Van mil iiij^^ Ix'" et ungf, los qualx ditz ans ay ista sindics et pro- curoi^^ de la dita unioersita^ et prior de la confreyria dol Saint Sperit au dit luoc de Tornon acoustumaa a faire, isiant avoy my sindic, pt'rx:uror et prior de la dita confreyria Glaudo FaurCy dol dit luoc de Tornon ^ an quai compte entende rendre rayson tant de touias receptas per my faytaSy comma pai/amens per my faits tant dois fogaiges que an arju cours los ditz dos ans durans coj^tma dois aultres négocia de la dita universita, an protestacion que si en mon dit compte avia mes chausa que non fus de mectre, que non me sia repputaa, et sia per non meaaa^ qtiar non entendo rendre sinon i^eal compte. Et si avion leyssa chausa a mectre, que me sia licit a la y mectre.

(2) Et primeyrament s^enset ly recepta dois fofjaigea que an agu cours los ditz dos ans durans :

(3) Primeyrament es veray que lo primier an consent fnil iiij*^mœ, fut inditz lo fogaiges reals, et per lap^rt et porcion dol dt luoc de To7vion a payar fut indita una ialha au dit luoc de Tornon de xxij meys et demi/, que fut beyllaa a levar a Artus le Mein\ dont n'ay recept dol dit Artus per la dita talha lasumma de

ij^ Ixxxxvij Ib.v s. vij d.

(4) Item lo segond an corrent mil iiij^ /jc"» fut endita una aultra talha de fogage au dit luoc de Tornon, de xxiiij meySy la qualla talha me fut beillaa a levar, et

Digitized by

Google

J244 REVUE DES PATOIS

monta la dita talha, dont en faite recepta, rebatus deduc- cions et mos gaiges de la levar

iij^^ xvij Ib. xvij s. vit; d, t.

(5) Autra recepta per my fayia per lo fait comiin l'an mil iiij^^ lix, et lo vf jour dejuing :

(6) Et primeyrament es veray que ly dita universitas de Tornon era actengûa a Johan de la Balma niet^hant de Valencia en certana summa a causa de certana quan- tiia de salper luy beillaa; et per so que la dita universitas non avia de que ly payar, fut advisa per los conseillers, soes assaver per Johan BerthalaySj Johan Mestral, Peyre Lussatj Peyre Beciac, Stene Briode et plusours aultres, que Vom preses dol dit Johan de la Balma des somaas de salper aver argent a ly payar ^ et furon presas, et costava ly somaa de la dita sal unze flor, et seys gros, et non se poguit vendre ly somaa sinon dex flor, et huet gros, et per ainssi y a agu de tara seys lyoras et sinq sos, et per ainssi non ay agu de la dita sal^ rebaiu la dita tara, sinon quatre vintz lioras tourn,, dont en fauc recepta iiij^ Ib,

(7) Item ay recept^ lo xxiij jour d*ost Van mil iiij^ ILcy de Frances de Varenna per en diminucion de certana talha de fogageper luy levaa au dit luoc de Tour non, dont a rendu compte, so es assaber ij Ib, t,

(8) Item ayplus recept de Margarita Bacona, en dimi- nucion de certana summa en que fut mestres Thomas Chirols son senher era obligaas a la dita universita, l'an dessus et lo xij jourt de mars iij Ib. xv s. t,

(9) Item plus ay receu de Pierre de Berc pour la reste de sa parcelle, qui monte ij Ib, t,

(10) Item plus per doas somas de vin de Guichari Grangier, et une de Guige Barbey r on, monte, de la confrairie ij Ib, t,

(11) Item ay plus recept per la venda dol doble desme dol vin de las vendesmas dol dit an ?nil iiij^^ lix, vendu f desliura a Venchant public de la court dol dit luoc ? Tornon, a Glaudo Fau7*e comma plus et darrier offre ,

per lopres de cent septanta lioras tourn,, de lasquals fa r recepta c' Ixx Ib

Digitized by

Google

L. CLBDAT. COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 245

(12) liemay recept lo ix*jourdemay Van Ix^^per x so- maas de sal que nous fey beillar Johan Mestral^ a Va/en- cia, et non nous fey gis de près de la dita sal y mas la nous prestava per adonc,et se vende a Johan Mondo de Mercurol nou flor. et nou gy^os peiiia monea ly somaa, et ainsi non ay recept de la dita sal en monea Rey si non la summa de locf"" et v Ib,

Et fut délibéra per los conseillers en aquo de mestre Reymond dol Boysson,

(13) Item plus ay recept dol dit Johan Mestral, Van dessus dit et lo xiiij^ jour dol meys dejuing, en sinq so- maas de sal que nous prestet lo ditz Johans Mestrals a Valencia,et fut fait per la deliberacion dois conseillers per aver argent per los affayres de la villa, et se vendet ly dicta sais a Johan Mondo ly somaa ix flor, et demy petita mo- nea, et ainssi non ay recept en monea de Rey si non la summa de xxxj Ib. xiij s.

(14) Item plus ay recept per lopres et venda de xij so- maas de sal de la mensura de Tornon, agûas et receopûas dol coynandament dois ditz conseillers, so es assaver Johan Berthalay^ Johan Mestral, Peyre Gonot, Peyre Beciac, Stene Briode, Johan Boneyro, mestre Raymond dol Boysson et Michalo Forn^ ly quai sal fut beillaa per Jeronime de la Columbeyra per lopres de chescuna somaa de xij flor, viij gros, et peux futvendua tant per payar lo pvimier carto dol fogage de Van /a?'" co7nma aultres negocis de la dita universita, et fut vendua a Loys Baronat d'Anonay chescuna somaa per lopres de xij flor., et ung franc sus lo tout, monta ly dita sal so que n'ay agu, dont en fauc recept a c' ta? Ib,

(15) Item ay jolus recept per la venda dol doble desme de las vendesmas dol territori de Tornon de Van Ix^^ , vendu a V encha^it public de la dita court de Tournon al dit mon compayre Johan Mestral y comma plus et derrier offrent^ per lo près de ij^' Ib. t.

Somma gboss. la beceta : mil ij""^ iiij''lb. xj s, iij d. t.

(16) S'enset ly misa de la talhareal indita Van lix:

/Google

Digitized by '

246 REVUE DES PATOIS

(17 J Et primeyrament ay pzyaper lo mandament de la diia taUuiy que înonta v s. l.

(18 J Item plus ay paya per la feysao de la parcella endita lo dit an, que rqonta vij s. vj d, t,

(19) Item ay paya a mestre Vidal Vincent, dit Masada, comis per Andreo Brissonnet, recevor gênerai en Virares, aussi que apar per sa buleta Van lix lo xxiij dol tneys de Juillet, que monta l^ ij Ib, vij s. iij d.

(20) Paya per la policia x d. t.

(21) Item ay paya au dit Masada Van et lo jour dessusscrips ainssi que apar per sa bulleta, que mon- ta xxxvj Ib, xij s. ix d.

(22) Paya per la policia œ d. t.

(23) Paya per lo port au dit Masada^ que monta v s. t.

(24) Item ay plus paya a unrj nonna Guillem Monier, que port ava poyssanssa dol recevor ainssi que appar per nota receptaper mestre Johan Gros sus Van lix et danner

jour dol meys d*ost, que monta xix Ib. t,

(25) Paya audit Guillem Monter per sapena v s. t.

(26) Item a y jiaya a mestre Johan Gros, tant per la policia de la dita summa per luy recepia, commaper una obligance recepta contra lo dit Monier de la dita summa de gardar de damage la dita villa, que monta xv d. t.

(27) Item ay plus paya au dit Masada, Van lix et lo xij jour d'octobre, ainssi comma [jiar'] per policia, que monta xxxiiij Ib. i.

(28) Paya per la policia x d. t.

(29) Paya per lo port v s. /.

(30) Item plus ay paya a monssenhor lo juge de Vivares, per una deschar j a a luy beillaa per Eymav Sabbatier, ainssi que appar per sa policia sus Van lix et lo vj' jourt d'octobre, que monta xv Ib. '

(31) Item plus ay paya au dit Masada, lo dit an et xij*^ jour d'octobre, ainssi comtna appar j^r sa polici , monta vj Ib,

Digitized by

Google

L. CLEDAT. COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 247

(32) Item ay plus paya au dit Masada, Van et lojour dessus scriptz^ ainssi coînma appar per sa policia^ mon- ta xj Ib. t.

(S'S) Item plus ay paya au dit Masada, l'an et lo jour dessus ditz^ ainssi que apar per sa policia, mon- ta vj Ib.xv s, t.

CS4) Item plus ay paya au dit Masada, l'an dessus et lo œxij de novembre, ainssi que appar per sa policia, mon- ta X Ib, t.

(35) Paya per la policia x d, t,

(36) Paya per lo port v s. t,

(37) Item ay plus paya au dit Masada que ly portet Glaudos Faures ou Bourc Saint Andiol, ainssi que apar pe7^ sa policia sus l'a?! lix et lo œxv jor de janvyer, mon- ta xxiiij Ib, t,

(38) Paya per la policia x d, t.

(39) Item ay paya. Van et lojour dessus ditz, a Glaudo Faure per portar lo dit argent ou Bourc Sant Andiol, et lay istet très jou7^s, que valon a x sos per jour la sununa de j^ Ib. xs,

(40) Item plus ay paya au dit Masada, lo xxiij de mars Van dessus, ainssi que apar per sa policia, que mon- ta XV ij Ib, vj s. viij d.

(41) Paya per la bulleia ou per lo poî^t, que mon- ta vj s, iij d, t,

(42) Item aypaya a Nicolau de Fontana, sirvent de la cort de Tcrnon,per fayre la cria per la villa per assemblar lo dit c(.mun per mectre sus la dita talha, monta x d. t,

(43) Item ay paya per unas leclras que ajiey impetrar de la court de Boceu contra los officiers de Tornon, que non avian pjas volgu senhar la comission de la dita pai^cella endita Van lix, que montan las ditas lec- tras ij s. vj d, t,

(44) Item plus ay paya a mestre Loys Chan'o,per una chartra per luy recepta d'una requesta scrita per los BÎndirs a Johan Biberet, baille de Tornon, que el agues a

Digitized by

Google

248 REVUB DMS PATOIS

9enhar la comission pei^ exhigir et levar loa den. de la diia ialha, de la quala chausa elles fut i^ffusana, et ay paya de la diia requesta ij 8. vj d. t

(45) Item ay paya que demande per masjournas de my et de meatre Reymond del Boijsêon, que fûmes en Boceu a lajournaa, que GaiellaSy procurors de Monssenhor de Tornon, s'era opposaas contt*a las lectras que noue avian agu de Bocieou per exhigir et levar los den . de la diia ialha, demande per nosiraa journaas dessus x s. i.

f 46 J Item ay paya a Loys Charroti, per escrire unas certanas memorias dey tas per lo dit mesire Reymond dol Boysson per tenir la diia journaa^ monta xv d. i.

(47) Item ay paya a Andreo Brossa, per remenar ou addobar certanas goieyi^as do cuber t de la gleysa de Si-Julia , Van lix et ter s jour de feorier^ monta ij s. vj d. t.

(48) Aultres payamens faitz per my, Bertho- lomeou de Seneclausa per lo fogage de Van Ix'*^ :

(49) Et primeyrament ay paya pei* lo mandament dol dit se gond fogaige, lo xxjour de may l'an dessus dii, que monta iiij s. vij d. t,

(50) Item ay paya per la fasso de la parcella dol fogage dol dit an, que monta vij s, vj ûf. t,

(51) Item ay paya au dit Vidal Vincent, dit Masada, per lo primier carto dol dit fogage^ lo segont jourt d'ost l'an dessus dit, comma costa policia de sa man, que monta so que ly ay beilla Ij Ib, xv s. t,

(52) Item plus ay paya au dit Vidal Vincent, dit Masada, per la surmisa de la diia ialha. Van et lo jour dessus ditz, costa policia, monta xlviij Ib, i. v s, t.

(53) Item plus ayj^aya per las doas policias j s. viij d. t.

(54) Item plus ay paya au dit Masada, per lopm^t de la dessusdiia summa vij s. vj d.

(55) Item aypaya au dit Masada, loxxv' jour d'octobt l'an Ix^^ , per lo dit fogaige, costa per sa bulleia, qi monta Ixaf^ Ib.

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. COMPTE MUNICIPAL DE TOUKNON 249

(56) Payaper lapolicia x d, t.

(57) Payaper lo port ij s. vj d. i.

(58) Item plus ay paya au dit Masada per lo dit fogaige^ lo xv' jour de décembre Van dessus dit, costa per sa bulleta, que monta so que ly ay paya xliiij lb,x s, t,

(59) Paya per la policia x d, t.

(60) Paya per lo port de la dita siimma iij s, ix d, t,

(61) Item ay paya au dit Vincent Masada a Viviers, lo xxix Jour de mars mil iiif^xjl ^per lo darrier quarto dol dit fogaige, meyan la quai summa me a dona quic- tansa gênerai de tout lo fogage, inclusas toutas aultras policias, que monta so que ly ay paya xxvj Ib.xvs, ij d, t,

(62) Paya per la policia ij s, vj d,

(63) Item ay paya a mestre Peyre Fores, luoctenent de monssenhor lojuge de Tornon^per faire senhar laparcella dol dit fogagCy que monta v s. t.

(64) Payamens faitz per my, Bertholomeou de Seneclausa, dol fait comun:

(65) Et primeyrament fut delibei^a per los consillers de la dita tmiversita que l'on trameses Glaudo Faure a Paris devers 7ness' Jolian de Marcoux, per so quel era istas menas per certans comissaris, affin que Von soupes de Vistat de mess' Johan de Marcoux.et lo ditz Glaudoslay anei per lo comandament dois conseillers^ you beilley lo xviij jour de may mil iiij^^ lix, quant partit per s'en anar, comma costa policia dol dit Glaudo Faure, que monta xj Ib, ij s, vj d,

(66) Item plus fut ordenna per los ditz conseillers que you anesso en Desani devers mess*' Bart^peraver conseilh nmVel sur so que mestre Chanialros, per unas lectras de

ey, volia fayre compellir los ditz habitans de Tornon *r lo pontonage de DouXy devers lo quai mess' Bart you ly Van dessus dit et lo xxix jour de n:ay^ demande per as j ornas ,r s. t.

Digitized by

Google

2^0 RBVUE DES PATOIS

(61) Item ay paya a ung sirgeni real per son salaria que vengiiit exequiar la dita universita a la itistancia de Gabriel Ponhet de Villanova de Berc^perhuet lioras iorn . que demandava a la dita villa de Tornon per certafis procès receps per mesire Johan Ponhei son payre ou iempsi passa sus lo fait de las talhas dol pays^ lo qualx sirgeus aguit per son salari v s. t.

(68) Item ay paya per la copia de las leciras dol dit Gabriel Ponhet en las qualx me oppousey, que monta so que n'ay paya x rf. /.

(69) Item ay paya a Jacque Blanc Peal^ lo xxvj jour de may Van lix^per exequtar unas lectras al nom de la villa contra Colin Beatrix, et eysso per so que lo ditz Beatrix a agu ung taxa contra la villa en la court de Bociou, lo quai taxa volia far exequtar contra my coma sindic de la dita villa, et octenguiou lectras a rencontra de luy a veyre revocar lo dit taxa, et ly a y dofina per sa pena, monta xv d. t,

(70) Item ay paya a mestre Johan Gros notari habitant de Tornon^ Van lix, per la pena et emohnnent de una obliganssa que avia recept de Johan de la Balma de Valencia, de certana quantita de sal que avia beilla a la villa lo dits Johans de la Balma, que monta so que ly ay paya xv d, t,

(7ÎJ Item ay paya a Gabriel Ponhet de Villanova de BerCy lo septième jour de juing fan lix, per lo procès de que fut faits a causa de certana repparacion de extima sus lo fait de las talhas dol pays j dol quai procès deman- dava per la cota et porcion de Tornon lasumma de vj Ib., et fut accorda ou lo dit Gabriel per certans dois conseillers et mestre Raymond dol Boysson, ainssi que appar per policia faita de sa man, que monta ij Ib, xv s. t,

(72) Item ay beilla a Glaudo Faure, lo noveme jour de juing Van lix, per tramectre a monssenhor lo juge d Vivares que era a Paris, et eysso en diminucion de S' que ly villa ly poya estre actegûa dol temps passa, et fu beilla a Frances Cheyssùni de Chalanco per ly portar^pe la deliberacion dois conseillers, que monta so que It heylley .rij Ib. vij s. vj d. t

Digitized by

Google

r-

L. CLÉDAT. COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 251

C73J Item ay paya a Piero Tardiou^ lo œij' Jourt de juing Van lix, on quai fui donna après faitper reffar la poster la de la gleysa de Saint Julian devers Verba, et nay paya que monta j*^ Ib, ij s. vj d. t.

f74J Item ay paya, per so que fut des libéra per los con- seillers que you et Stene Briodes anessan a Valencia per achatar de sa l per los affaires de la villa, et en achatemos de Jehan de la Balma la sal de que fay mencion sus en ma recepta, et fut Van lix et lo vj^ jour de juing, de que demando per nost ras jour naas x s, t,

(75) Item ay paya a mestre Anthoni Giraud, altrament Dolmas, l'an lix et lo xviij^jour d*ost, pei' aver la copia donnas lectras de comission dol Re y contra los taverniers , et fasian exequtar chescunz comma si fussan taverniir public, et payey per aver la copia de la comis- sion ij s . vj d. t,

(76) Iton ay paya a Jame Torrolhon, lo xxij dost Van lix, per lo paii que la villa ly dévia de Van lviij\ ainssi 'que apar 2)er policia de sa m an, que mon- ta ij Ib. t,

(77) Item a y jtaya a Janin Chivalier, sirvent de la court de Tornon, quant acommenset de criar lo doble desmCy que monta v d, t.

(78j Item a y paya a mossenhor Durant Penier, cura de Tornon, per doas torchas que nous prestet per faire lo gait de la feyra de Saint Julian, Van lix et lo xxvij jour d*ost, monta vij s. x d. t,

{79) Item ay paya a mestre Huguet de Perrici, per una procuracion per luy recepta per tramectre a Nimes, lo ters jour de septembre Van lix, en la causa de Colin Beatrix, que monta iij s. ix d, t.

(80) Iton ay beilla dol comnndament dois conseillers, lo XXV jour de septembre Van dessus, a fuess*" Johan de Marcoux,per certanas causas contenguas dedifis la cedula, per so qu elles avia recobra ung sac ou non de la villa que era en parla?nent a Paris, sus lo fait de la pleydeyaria dol capitanage, aiiissi que apar per policia de sa )nan, monta so que n'ay paya iiij Ib, xij s, vj d, t.

Digitized by

Google

252 REVUE DES PATOIS

C81) Item aypaya pei'' la copia d'unas leciras de par la- ment de Paris, impeiras per lo noble Glaudo de Chasiel Non contra la dit a comima a causa de las talhcLsdolRey, et fut lo XXV j de septembre Van lix^ que monta v «. t.

(82) Item ay paya per la copia d'unas lectras^impetras de la court do seneschal per Colin Beatrix a causa dol doble desme, que monta so que n'ay paya x d. t,

(83j Item a y paya a Nicolau Fontana, sirgent de la court de Tornon^ per far comandar aux pontoniers de Doux que aguessan a tenir garny lo port de Doux de navey^ înonta v d, t.

(84) Item a y paya a mestre Matheo Torr^olhon^ lo xiij jort d'octobre Van lix, per la copia d'unas lectras de comis8ion,impetraas a la instancia de mossenhor de Tor- non de la court de parlament de Tholosa per fayre in for- maciofi contra la villa sus so que disian que nous avian ouy los comptes de Johan Foires et de Glaudo Faure^ que monta so que n'ay paya ij s. vj d. i,

(85) Item plus a y paya au dit Torrolhon, per la copia d'unas aultras lectras y vnpetras a la instancia de mess^ Bart de la court dol seneschal, feysaiii menssion que non ly aguessan gis far payar de doble desme, et fui Van lixj que monta so que n'ay paya j s, liij d. i,

(86) Item ay paya a Peyre^ lo masson, per si et per son varlet, lo xvj^ Jour d'octobre Van lix, pei^ addobar la voûta de la grant porta de Saint-Julian^tant per tours journaas comma 2^er lo fer que y an bouta, que monta ix s, t,

(87) Item ay 2)aya a Girard Breybant, lo xx jour d'oc- tobre Van dessus dit, per la copia d'unas lectras impetras per monssenltor de Tornon de parla7nent de Tholosa contra ladita villa, et eysso affin que nous non aguessan a meyllar ny empeytar de la causa de Johan dol Senlms ny de lu y tant a Tholouza coiu?na a Nimes, que monta so que n'ay 2Jaya j s, viij d, t

(88) Item ay paya que ay beylla, lo ocvj^jourt d'octobr Van dessus dit, per la copia d'unas autras lectras impetrc per Vabayessa de Bella Comba et de Johan Doron comm

Digitized by

Google

L. CLEDAT. COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 253

son procurer , traitas de la court de Tornon contra la dita villa a causa dol dohle desme, que monta j s. viij d

(89) Item plus a\j paya que ay beilla a Johan de la Mota,clierc de mess*' Johan deMarcoux^lo xxiij dol me y s d'octobre Van lix, quant anet a Tholoza devers son mestre, et fut deslibeva per los conseillers que Von ly beilles sex lieras per aver ung relevament en cas d'appel contra lo noble Glaudo de Chastel Non a causa de las lectras que nous avia fait inhibir de Paris, et ly ay beilla, présent Glaudo FaurCy tant per solicitar nostras causas aue a ly dita villa a Tholoza cotmna per las ditas lectras^ que monta vj Ib. t,

(90J Item ay paya, lo xxiiij jour de novembre Van dessus dit y a mestre Jame Torrolhon,per la copia d'unas lectras impetras en Bociou a la instancia de Colin Beatrix, per so que nous fey adjornar en Bociou a per se g re (la) la causa que la villa lay a contra luy^ monta j s. viij d, t.

(91) Item a y paya lo xrn jour de novembre a Artus lo Meur, sir yen t real, per inhibir unas lectras de Bociou contra Johan Doro jier lo fait dol dohle desme de ma dama de Bella Comba, que non lo avia pas paya de las vinhas de las moinas, monta xv d. t,

(92) Item j^lus ay paya per la copia d'unas aultî^as lectras impetras a la instancia de Philibert Monaud de la court de Bociou, que disia que non dévia pas payar lo dohle desme, et fut lo sinqueme jour de décembre Van lix xv d, t,

(9 3) Item fut ordenna et a my comanda per losditz con- seillers que quant lo ditz mess^ Johan de Mai^coux fut vengus de Paris, que Von ly donnes per son benvengu aucun servisiy et furon doas torchas et quatre fromage de Crapona, lasqualx torchas et fromages ly donney lo xxiiij jour de décembre Van lix, et n'ayj^dya j" Ib. x t,

(94) Item ay payajo tersjour de Chalendas Van dessus dit y tant per lo dinar dois pontoniers de Doux, que lour deou donar lydita villa, et ung gros per ivar, comma per lapena dois ditz pontoniers de mect7*e las planchas sus la

Digitized by

Google

^

254 BEVUE DES PATOIS

riviera de Doux ^ dol temps passa jusgues au Jour présent^ monta 80 q\ie n*ay paya j^lb. ija. vj d. f,

Costa policia,

(95) liem^lo quatre jour de feorier l'an lûr, per la deli- beracion doLv conseillers^ you fuy a Valencia per reyre ai nous poyrian a ver de sa! de Johan de la Bahna^ per arer argent a souvenir oiw a/fars de la villa ^ et non poyuy gijt a ver, demande per nm journaa v s, t

(96 J Item ay paya, lo vj' jour de feorier l'an //.r, que heyley a preffait a ung pavissor de pavir la toyra dol pertus de la piorta de Maires, et se monta so que ly ay paya audit pavissor xvj s, iijd.t.

(97 J Item aypaya lo viij^jour de feorier l'an de^ssus dit a Jame Doso, sirgent real, per sa pena et sala ri d'anar exequtar unas lectras inhiùitorias, impetras per la dita villa tant contra monssenhoi* de Rochabona co?na conti^ Hugo Symond, sirgent real, lo qualr James Doso fui tant a Rochabona comma a La Mastra per faire la dita exequcion, de que ly ay paya, conta la copia de las diias lectras per beillar a las partias, que monta so que n*ay paya xix s. ij d, t,

(98) Item ay paya, lo i.i* jour de feorier Van dessus dit, a mestre Huguet dePerrici notai^i^ per una auctoria faita per my et per lo dit Glando Faure, .sindics et procurount de la dita universita de Tornon, per pjrtar a Tholosa, recepta per lo dit mestre Huguet r .v, ^

La quai auctoria a j^orta Glaudos Faures a Tholvusa,

(99) Item plus ay paya, pter la deliberacion dois con- seillers, que ay beilla a Glaudo Faure quant anei a Tholoza, et partiguit lo novesme four de feorier l'an liv^ et fut fait merrhas avoy luy a xij s, et vj d, per jour, et lay istet xxxvj jours que valon, a x gros per jourt,xxij Ih. et demya, et beillet a nostres advocats et procurors, primeyrament a nostre advocat mess* Laurel ij Ib., item a nostre aultre adoocat mestre Peyre Doux, per so que deytet certanas lectras ou non de la villa, ij Ib., et au jjrocu7*or dol Rey ung escu, item a mestre Vidal Farjon nostre procuror ung escu, item a mestre Estienne

Digitized by

Google I

L. CLKDAT. COMPTE MUNICIPAL DR TOUKNON 255

Durand nostre procuror aussi ung escu . « I^em plus doney au clierc de fiostre procta^or, affin que me feses de î^equestas per donnav a Messenhors per Vespedicion de nosire pi^oces, que monta ccv s. t. Item plus donney a mestve Albain^ que donnaca nostras requestas a Mes- senhors, X s. t. Item plus fesy assemblar Jiostves advocatz et procu7*ors, et lour donney a dinar en aquo de mon hoste, in forma decenti^per consultar las lect ras contra Mossenhor de Chastel Non, que monta so que me costet le diiz dinars ij Ib.j s, vj d. t, j> Et per ainssi monta tout en summa so que ly beyley^ au dit Glaudo Faure^ la summa de ccxxiij Ib. xix s.

Ainssi que par per pdicia de sa m an,

(100) Item plus ay ji<^y^ ^i beilla a mess'' Johan de Marcoux juge de Vivares, lo ix^ jourt de feorier Van dessus dit, en diminucion de so que la villa ly pot dever, etper sajiena et travail h de las causas de la dit a vil la ^ et se monta so que ly en ay paya x Ib. t.

Costa poli ci a.

(101) Item ay payalo xiij jour de mars Van dessus dit a Marsal Chivalier, per addobar la porta et sarralha dot tour Palhassier, que non se poya sarrar^ monta so que n'aypaya ly s, xj d. t,

(102j Item plus ay paya au dit Massai C/nvalier per dos coingz de fer per lu y faitz^ que furon mes en la porta de la gleysa de Sant Julian, Van et lojour dessus ditZj monta xv d, t,

(103) Item ay paya lo xoiij' jour de mars Van dessus dit a Peyre de Guiot, escoffier de Tornon^ que anava a Tholoza, et ly beylley unas lectras per portar a Mossenhor lojuge^ et ly donney per sa pena ij s, vj d, t.

(104) Item aypaya, lo xxf'jour de mars Van dessus dit, per lo salari d'ung sirvent que nous tramesit Masada contra la dita villa per so que Von ly dévia encora dol / faige^ monta iij s. ix d, t,

105) Item plus ay beilla et paya, per lo comandament a !s conseillers de la cilla, lo xxiij^ jour de julhet Van l , a Glaudo Faure, pro lo tramectre a Tholoza, et par^

Digitized by

Google

n

256 REVUIÎ DES PATOIS

tiguit de Tornon lo jourt dessus diij et lay isiei xxxij jours^ et fut fait merchas avoy luy a x gros pev jourt, que monteron sas ditas jornaas xx Ib, tourn., et beillet ainssi que me reppof^tet per son compte a vostres advocas et procurors et en acquello que donnava las requestas a Messenhors j)er la expedicion de nostre procès» et don net au clievc de )nestre Vidal Farjon per fayre far de requestas vjs. t-j d, t. Et per ainssi monta so que a donna aux advocas ou procuf^ors ou cliercs ou sollicitors, tout ensumma, ?wu Ib, t., de que se monta tout so que ly ay beilla ou per sas journas ou per las aulims chausas déclaras dessus, ainssi que appar perpolicia de sa man xxix Ib, t.

(106) Item ay paya lo xxx jour d'octobî^e l'an lixa Johan de Mofitaut, sirgent real de Nimes, lo quai nous tramesit inestres Vidais Geneys contra la dita villa^per la resta dol procès que ly deviu ly villa de Monssenhor de Tornon j^er lo fait de la reppara^ion de la villa, que monta so que ly ay paya ij s, vj d, t,

(107) Item plus ay paya a Janin Chivalier lo darrier jour d'octobre l'an dessus dit,]^^^ "'*« execucion faitaper lo fait de la villa, monta v d. t.

(108) Item ay paya et beilla a Marti de Monteilhs, clierc de mestre Johan Gros de Tornon, per lo viage que fey a Nimes, tant per saoer en ques termes et*a ly causa de Colin Beat rix com ma 2)er 2^ortar d'argent a mess^ Loys Roux, procuror de la dita vil la ^ et fou lo segond jort de 7iovem.bre Van lix, monta /* Ib. x s, t,

(109) Item ay 2)aya au dit messire Loys Roux, perla pencion que la villa ly fay a procurar las causas de la dita villa, ly ay paya per las mans dol dit Marti, que monta tj^ Ib. xv s i.

Costa jjolicia,

(110) Item plus ay paya a messenhors los chanonis ^e Sant Julian de Tornon, per la pencion que ly villa le r fay chescun an, et aquo per l'an lix viij Ib. v, s .

Costa policia .

Digitized by

Google

L. CLKDAT. COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 257

(îîlj Item plus ay paya a inesireLoys Chanson noiari, per la feysso d'unas lectras impetras de la court de Boceo contra Johan Dora, procuror de madama de Bella Comba^ a caxisa dol doble desme j s, xj d, t.

(112) Item jjIus ay paya^ lo xxt; de noveinbre l*an dessus dit, do/ comafidament dois conseillers niesirc Raymond dol Moysfton^ Estene Briode, a Johan Biberet, baille de Tornon^ per lo décret mes en la deslioranssa dol dolde desme de Van dessus dit et aultres accjvda an luy jusques au jour d'uy, costa per sa policia ij" Ib, t.

(llSj Item ay paya a Anthoni Tornay nAari et fermier de la court de Bociouy la xxiiij' de novembre Van dessus ^ a causa dol jjroces ayu per la dita villa amb'aquellos de Malves en Bociou, monta so que ly ay beilla iiij Ib. t.

(114) Item ay paya a Glaudo Faure^sindic et procuror et prior de la confreyria dol sant Sperit, per sos gages de l'an liœ, que monta so que ly ay paya xv Ib. t.

Costa j^olicia,

f 1 15) liom ay paya a Loi^ens Champel, factour de Johan Plovier de Valencia^ lo vj' Jour dejuing Van mil iiij'^^ Ix a causa de resta de sril que ly villa ly dévia dol tetnps pa-Hsay laquai la sal aoia près Peyre Beciacs, Stenea Briodes^ comma sindics, et que monta so que nay paya vj Ib. xty s. t.

Costa policia,

(116j Item plus ay paya et rendu a Johan de la Afota, clierc de mess^ Johan Marcoux, que nous avia presta a Tholoza lo xxiij d*octobre per aver unas lectras en cas d'appel contra monssenhor de Chastel Nou, que monta so que ly en ay retourna j^ Ib. t.

(117j Item ay paya lo xxiiij jour dejuing Van Ix'^ a J^cque Blanc Peal, per la copia de las lectras per las- q ilx avia fait assignar los ditz sindics de Tornon Guiot ! rdi en chancellaria a Paris a causa de las talhas, que ) nta so que n'ay pay t xv d, t.

^118) Item ay paya lo xviij jour dejuing, Van dessus

8*

Digitized by

Google

258 \i\^\m DKS PATOIsi

dit davreyranient scrij^i^a Jeronirne Chapiiis de Condriou per causa de ceriana resta de sal que ly villa ly dévia doi temps passa, que avia près Stenes Briodes commasindics per adonc, que monta so que ly en ay paya vj Ib. t.

Costa policia dol dit Jet^onime Chappuis.

(119) Item ay paya lo xxix jour de juing Vanla^n mossen Johan Silic, que recspt au nom de Matheo Torrolhon, per lo pati de la court de Tournon que la rilla donna aux fermiers ainssi que es de coustuma, et eysso per lo pati de Van Ix^ ainssi que appar per policia de sa man^ monta so que n*ay paya iiij Ib. t.

(120) Item plus ay jmya lo scgond jourt de juinfi ran Ix^^ a Glaudo Faure, consindic, per so qu'elles mna heilla a mestre Vidal Gettes a Nimes per aver la sentencin donnaa contra Monssenhor de Tornon en favour de In ni lia, touchant lo fait dois murs de la villa, et lo dit: (tlffudos FnurcH ht p(àviot a Tholoza^ oosta policia do dit

Vidal Geneya j Ib. t.

( 121 j Item plus ay paya a mestre Anthoni Tomnif lo j-xij'^jourde /nai's l'an /.f*'", a causa dois procès d*acijueUf*i< de Maires, que an ayu au la villa nus lo fait de la rpjipfi- racioti et ejtimn dnU ierritovia^ ainssi que nppnr y«.<' policia de sa inan, que nionta Hj Ib. i.

(122) Item plus ay beilla a Johan Lochet, lo xxrlij de mars Van Ar"*, en déduction de la tallui de mes^ Johan de. Marcoux, la qud non fut pas desduita al dit Lochet quant on fesit la visitacion de la tallia, et ly en donnet roui son arrest, que monta so que ly en ay paya, ainssi que apjjar per policia de sa m an ij Ib, xij s. 17 d.

(123) Item j^las ay paya lo xxviijjour d'abrial l*an /.r", per la copia d'unas lectras impetras de chancellaria pei* Guiot Tardi contra la dit a villa, et eysso sus lo fait de no quel se volia exemptar de payar la talha dol Rey et aul- très subsidis delà dita villa comma uny des habitans, que monta -^^ à- ^•

(124) Item ay paya, lo xx^ jour d'abrial Van Ijd^, n mestre Raymond dol Boysson per la pena que jiresit de

Digitized by

Google

L. CLÊDAT. COMPTE MUNICIPAL DK TOUKNON 259

fav xina cediila per la villa per rçspotidre a Benest Lan*- sart, luoctenent de baillioii, a causa de las lectras dessus ditas, que monta x s. t,

rt^^) Item plus ay paya au dit mestre Raymond, l'an et jour dessus ditz, jjer faire certains articles sus V appel- lacion de la villa que fut faita en aquo de mestre Beneyt Lftnssart, touc/tant lo fait de las lectras dessus nommas, oev tramectre a Tholoza, que monta rj s. iij d. t,

(126) Item ay paya lo awij Jour d'abrial Van dessus, que fut ordenna per Los conseillers que Vom trameses Peyre de Guiot a Tholoza per anar querre unas inldbitoria^ en ca^ d*appel contra lo dit Guiot Tardif et monta so que heilley au dit Peyre de Guiot iij Ib, j s, xj d. t.

( 127) Item pltis ay paya per botar a exequcion las ditas lectras, que Pieros de Guiot apporte contra Guiot lo manesc/tal et Beneyt Lanssart, et ay donna au sirgent real que era de Chalanco, que sappella Arpadayna, que monta *V *• ^^ ^- ^•

(128) Item plus ay paya a mestre Gouin Brenas^ per so qu'elles avia fait la relacion de las lectras dessus scriptas, que monta so que n*ay paya, ij s, vj rf. t,

ri29) Item plus ay paya, lo xxvj de tnay, per faire la copia dol sindicat de m.y et de mon compaignon Glaudo Faure, pjer tramectre a Nimes en la causa de Colin Beatrix, que monta ij s. vj d, t.

ri30) Item ay paya a Jame Boissonet, lo xxiij de may Van dessus, per far la copia de las lectras contra monS'^ senhor de Citas tel Non, et per las far portar en Bociou, que monta ij s. vj d, t.

(131) Item ay paya a Janin dut Monestier, lo xxix dt' hiay Van dessus dit, per sapena et salari per anar exequ- tar et assignar monssenhor de Chastel Nou a Tholoza a persegre Vappellctcion si bon ly sembla, que monta so que ly aypaya j^ Ib, t.

(132) Item aypaya lo dit jour a Johan Galland^ sirgent de Rey, per la copia d*unas lectras de Nimes exequtas a la instancia de mestre Vidal Geneys contra la dita villa per

Digitized by

Google

260 RHVUB DBS PATOIS

la resta dot pi^oces que la villa a agu an Monssenhor de Tornon, que monta j s, itj d, t.

fl3SJ Item ay pay i lo xxvj jour de may Van /.c'*, ;>er ^1/19 8omaa8 de hla que ay achaia per far Cohnona de la confreyria dol Saint Sperit, qn*es arcontumaa de fayve chescun an a Tour non, que monta .vo que nay paya a dos flor. la somaa, monta tout vij Ib. .r*. /.

rî34j Item ay paya per fayre dire una messa dol Saut Sjyerit lo diluns de Pand^rostas Van dessus dit, mon- ta j .9. iijd. t.

(135J Item «v payi a Plero Paiw^tt, pestrc, per coyir lo jHin de la dita holmona de Pandecostas Van desaus dit, monta j* Ih.t.

( 136 J Item j^lus ay paya lo viij^ jour d'octobre Van lù\ }t€r lo fsalari d'ung airvenl que nous trames Eymars Sab- batiers contra la dita villa per resta dol fogage de Van lw\ et ly ay donna per sa penna ij s. vj d. i

(^137) Item plus ay paya a Janin ChivaUer, sirgeni fie la court de Tournon^per sa pena de criar lo doble desme dol vin de Van lix, et lo xxoiij jour de septembre, mercha fait an luy, que monta x s, t.

(138) Item ay paya a Glaudo Faure lo xxix de julhet Van lix^per anar en Bociou per impetrar unas lectras de la court dol Rey sus lo fait de la talha dol fogage dol dit an^per so que ly officier de Alonssenhor de Tournon non volian gis senhar de exequtoria per levar et exhigir las ditx den, de la parce lia y monta v «. i.

(139) Item ay paya per las lectras de la dita comisson, que portet de Bociou ij s, vj d, t.

(140) I ton plus ay paya au dit Glaudo Faure, per una jornaa que fut en Bociou per so que madama de Belfa Comba non volia pas payar lo doble desme de las vin^att de las moinas, et ly officier de Tornon avian ordena ^ \ie Von ly tournes la rendesma fjue Von a via près d'ella et fut appel la ]>er la villa en Bociof/, dont ay }mya per a ar a la jorhâa, monta v f t.

Digitized by

Google

L. CLBDAT. COMPTE MUNICIPAL DIS TOUKNON 2H1

fî4t) Item plus ay paya au dit Glaudo Fauve per una aultra jornaa que fou Anonay^ lo xxiiij jourt d'abinal Van /x"*, /5e?' saher si poyria fiaar argent ou si poyria vendre de sal per aver argent per los a (fars dt la diia villay que monta sa journna vs. t,

(142) Item plus ay paya, Van Ix^'^et lo xxv dol meys d'ost, que ay conta an los pontoniers de Doux, tant dol dinar que la villa lour a accohstuma de donnar a Pande^ costas, comma per la liora d^ung confrayre et per los dos gros de Pasquas^ et oussi per so quelly avian mes, per avant, sinq ves las planchas en Doux, dont nay conta amb*ellos de tout so, que se monta so que n'ay paya aus ditz pontoniers, enclus tout, que monta ij Ib, x s, t.

(Î4SJ Item ay paya a Johan de la Balma, merchant de Valencia, per x somaas de sal que nous avia beilla per la villa Van lix et lo vj jourt dol mes de juing, de la quai sal you era oblîgas commua principalx et nobles Johans ÏA)ng et Johan Berialays comma fi ansas, comma par per policia de Peyre Mura, faciour de Johan de la Babna, sus lo doux de la dita obligance.que monta so que n*xy paya nij'"' vj Ib. v s. t.

(144) Item plus ay paya Van lix et lo xoc' jour de feorier, per xiij escus nous et quinze sos tournes, au quai la dita villa era actengùa a mess'' Johan de Marcoux, ly quala summa fut bcillaa a Johan de la Moata, clierc dol dit mess' Johan de Marcoux.ainssl que appart per policia sus lo dos de la dita pbligance de la man dol dit Johan, que monta -Tviij Ib. xij s, vj d, t,

(145) Item fuy en Desani Van lix et lo x' jour de no- vembre, per la deliberacion dois conseillers^ per aver con- seilh an mess' Bart de las lectras que avia empêtra Cha- malroux contra la villa de Tornon a causa dol ponto- uage de Doux, demande per ma jornaa x s, t.

(146) Item aypaya lo vij"*'' Jour dejulng Van lix a Johan le la Bal ma y merchant de Valencia, per certana sal que ly villa ly dcvia dol temps passa jusques au jour présent, 7ue Glaudos Faures et mestres Raymond dol Boysson

Digitized by

Google

262 REVUE Dli.S PATOIS

eran sindic de la dita villa, et eran obliga comma sindic avecques certans dois conseillers envers lo dit Johan de la Balrna en certana sxnntna de sal, ainssi que apar per jjo- licia de sa man, que monta ly siimma que ly ay paya ivij Ih. t.

47 J Item ay paya a Estene Briode lo xxiiij de jan- Dyer Van /.r'", per so que ly villa ly era actengûa a causa de la reddicion de sos comptes, endiminucton de soquely villa ly poyria dever^ ainssi que apar per polie ia de sa man, que monta j^ Ib, x s. t.

(148) Item ay paya a Loys Charron, notari de Tournon, lo xxix jour dejanvyer mil iiij^ /.r'", per certanas scrip- turas que a fait lo diiz Charros a la dita villa, et eysso en diminucion de so que l'on l y poyria dever a causa de las ditas scripuiras, que monta j^lh. xviij s. ix d, i,

Costa policia dol dit Charron.

(149) Item ay paya a messenhors les serviteurs de Si- Julian de Tournon, lo xv jour de may mil iiij^ l:&^, per la pencion que ly villa lour fay chescun an, que monta so que n'ay paya riij Ib, xv s, t,

Costa jiolicia,

fl50) Item plus ay paya a mcstre Peyre Gros, d'Ar^la- bosc^ a causa de son patrocain fait en la court real de Bociou tant contra Colin Beatrix comma Johan de la Charité, ainssi que appar per policia de sa man l'an lue et lo ser/ond jourt de novembre, que /nonta ij Ib. v s. t.

flol) Item plus au paya a Guiot lo maneschal, lo xxij jour d'abrial Van lj:"^,per unq quintal de fer que me fey pendre et desltorar a mestre Benest Lanssart, luocieneni de beilliou de Vivares. per certanas lectras realx impe- tras a la instancia dol dit Guiot Tardi contra la dita villa, et per so que ly cilla ly av la près sa vendesma per lo doble des/ne, lo qualx fers valia per addonc j Ib. x s. t,

f 152) Itetn ay jmya a mestre Vidal Geneys, notari de Ni mes, per h) procès de appel lacion agu contra Monssen- hor de Tournon en la court présidai a Nimes an la villa a causa de la repparacion de las muratlhes, ainssi que apar

Digitized by

Google

L. CLKDAT. COMPTi-: MUNICH'AL 1>M TULKNON 2(Ju

par policia dol dit Vidal Gène y s lo xxiij jour de julhet Van liTy que monta so que n'aïf paya ij Ih. t.

Cl 53). Item ay paya a Peyre de Montpeyroux, sirgeni de la court de Monssenhor de Tour non ^ lo xij jourt d'ost Van Ix^^ , per so quel assigne certans garens per produire contra mestre Peyre Foreys a causa de la plassa dois hunhons davant son hostal, que monta vj d. t.

flo'ij Item ay paya per la copia de las lectras de que lo ditz mestre Peyre Fores ?ious fey deffendre la dita plassa lo Jour dessus dit, que monta vj d, t.

f J55J Item ay paya lo xxiij jour d^ost Van dessus dit.perunas lectras que avian tirait de la court de Bociou, per fayre inhibir a acquellos que avian tomba las mura- Ihas velhas de la villa près de la tour de la Aluyia^ monta ij s, vj d. t.

rJoG.) Item ))lus ay paya lo ditjora Jacques Blanc-Peal, sirgent de la court de Tornon, que fey comandament oux homes de Toryion que anessan addobar los chamins en la (ira ni Costa ^ que monta j s. vj d. /.

f lî\7 .) Item plus ay paya^ lo primier jourt de sepieinbre fan /.r'<» , a mestre Anthoni ToDiay, a causa dol procès que ly villa a agu an Colin Beatrix en Bociou^ connnapar per jjolicia de sa man, que monta j^ Ib- x s. t.

(I58J Item plus aypaya [a] Art us Lo Meur^ sirgeni real, per exequtar las lectras dessus ditas, impetraasde Boceou contra acquellos que avian tomba la muralha et y f avian porta lapeyra^ et MossenJiers de Tournon se oppouset a la exequcion de las ditas lectras, et ly ay paya de la dita exequcion, que monta Hj s ix d. t.

(159.) Item plus aypaya, lo quatreme jourt de septembre, per anar a la journaa de la assignacion de las ditas lectr^as, et lay anet Glaudos Faures consindics^ et ly ay paya per sa journaa Van dessus dit v s. t,

(160.) Item plus ay paya, lo sinquemejour de septembre ^ per far addobar lo pont de la porta de Malves, et ay fait

Digitized by

Google

■k

26-f RKVUli DES PATOIS

mecire una pessa de rore que y falhia, que monta 80 que nay paya ij s,vj d. t.

(161.) Item ay paya lo xij jour de septembre a Glanda Faure, r nsiudir, per la joiirnaa que fut en Boceo.et eysua contra acquellos que avian rout las muralhas dessus ditas et n an porta las peyras, et eyra ly causa a ordennar si Mofissenhers pendria la causa on si acquelly que Vavian routa vendrian respondre en persona, monta ^ -'*• ^•

(162J Item Van dessus dit Lv^^ aguiou (aguiou cor- rigé en a JoJiannes) de juossen Vencura de Tornon doas torchas per accompanJtar lo gait de lafeyra de Saut Julian^ et ay paya de so que en gastemos per acom- panhar lo dit gait, que monta iiij s. t

(163J Item aypaya, lo x.w jour de septembre Van Ix'", per una journaa que fut Glaudos Faures consindics en Boceo, quar pendia tousjours a ordennar comma dessus es dit, que monta v s. i,

(16 Ij Item plusay j)aya^ lo ters jour d'octobre Van l.i:'^, n mestre AnUfoni Boysson a causa dol procès que ly villa a agu an PerriUton Barres et son filh Didier, et eysso sus lo fait de la i^epjtavacion de las tal/tas de la villa, ainssi que appar per polie ia de la man dol dit Boysson, que monta j*^ Ih. t,

(lOoj Item ay paya a Jacques Blanc Pcal, lo quatveme jour d*octohre Van que dessus, j)er so que ella a cria lo doble desme de Van Le'" jusques que fut deslictres, q^te ly ay paya per sapena, mercha fait aroy luy, que monta .rs, t. !

(lOOj Item ay paya, lo vj^ jour de novembre Van /.r", que ay beilla a monssen/ior lo juge dol Rey de Vivares, alias mess^ Johan de Marcoux, per so qu'elles nous acia presta a Tholoza ou beilla per nous en 7iostras causas de . la villa, tant en aquella que ly villa lay a contra Rocha- bonna a causa de las talhas reals, comjna contra Guiot lo manes^/ial, et las aultras causas que ly villa lay a, que monta so que nous avia presta, ou per sa pena, que

Digitized by

Google

[

r^

u

Digitized by

Google

Digitized by

Googk

L. CLÉDAT. COMPTK MUNICIPAL DR TOUUNON 265

ly (lij paya comma par per policia senhaa de sa man crj Ib, xij s. vj d. t,

(167) Item plus aij paya, lo vje jour de novembre ran ix"*^ que ay beilla a mess* Johan de Marcoux, juge Vivareys, quant s'en anet a Tholoza^per portar a iiostres advocas et procurors^ et autras chausas certanas et nec^ cessarias a la dita ril/a, romma par per policia de sa tnan^ que monta x Ib, t.

(108) Item plus ay paya lo xv jour de novembre Tan dessus dit a Marti de Monteilhs, clierc, per copiar las lectra^ que aportet Guiot lo maneschals a des franchises que ont les comessals dol Rey en cest présent i^ealnw », la^squallas apportet lo ditz Guiotz en sa favour quant venguit devers lo Rey, monta ij s, vj d, t.

(100) Item plus ay paya a mestre Vidal Geneys, notari de Nimes, lo xxiiij* de novembre de Van dessus dit, tant pei* las exportulas de la examinacion dois gare ns produit z per la villa contra Colin Beatrix en las causas de Nimes, que monta so que nay paya, comma costa policia dol dit Geneys v Ib, xv s. t.

f 170) Item plus ay paya au dit mestre Vidal Geneys, lo xxiiij jour de novembre Van dessus dit, en la prese?icia de mestre Raymond dol Boysson et de Glaudo Faure consindic, en Vostal de mestre Beneyt Lanssart, per la resta dol procès grossa de la causa d'appel que a agu Monssenhers de Tournon an la villa a Nimes, a causa de la repparacioti, loqual procès a pointa a Tholoza lo ditz Glaudos Faures consindics, car lo ditz mossenhers de Tournon avia appella de Vordennanssa que fut faita en la dita causa per la dita villa, vint et sinq sos tournes, dont non a y agu point de policia quar lo ditz Geneys mesit la dita summa ou pe dol dit procès comma savon ly dit Raymond dol Boysson et Glaudos Faures, que nonta j^ Ib. v s, t.

(171) Item plus ay paya lo xxiiij* jour de novembre a Marti de Monteilhs, clierc, per fayre la copia d*unas ectras que fey exequtar contra la dita villa mestres

Digitized by

Google

26(> REVUE DES PATOIS

Dragones Burys a causa decertafis enchans contra la villa per Otachi Chalo x d.t.

fî72J Item ay fAus paya^ loxxLv jour de novembre ran dessus dit, a Glaudo Faure consindic, per sapena d*anar quérir mestre Raymond dot Boysson vers las jninas jier faire las probanssas dois articles contra Colin Beatrix en la causa que avia contra la villa a Nimes, que monta iij s. ùc d. t.

(173) Item plus ay paya, per la deliberacion doh r07isillers, que fu appointa que lo ditz Glaudos Faures anessa devers lo Rey per impetrar unas lectras de provi- sion contra Guiot lo manescJml que se volia exemptar de payar las ialhas, et lo ditz Glaudos anei quérir las ditas lectras a Borges, ont era lo Reys, et lay istet allant ou venant xiiij Jours, et ly donavan per jour dix gros, que montan sas ditas journas viij Ib, vx s. t. viij Ib. xv s. t

(174) Item ay mays paya au dit Glaudo Faure, per las ditas lectras impetras contra lo dit Guiot Tardi, que furon pourtas a Tholoza,car lo dit Guiot s'en appellet de la exequcion d'aquella-'^^ que consteron las dita^ lectras ij Ib, xr s, t.

(175) Item plus ay paya au dit Glaudo Faure, que avia dona au clierc que fey las ditas lectras affîn que la-^ expedigues plus tost, que mo7ita ij s. vj d. t,

(17 G) Item ay paya a Johan Mestral, lo xxvij dejan- vyer Van /x'", en dimimœion de so que ly villa ly poyria estime actengùa, que ly ay déduit tant per la resta de sa talha nomma d*aquella de monssen Frances Mayne, et aquella de Johan de la Chalin, ainssi que apar per policia de sa man iiij Ib, ij s, vj d. i.

(177) Item plus ay paya l'an et lo jour dessus ditz au dit Johan Alestral, que ly ay conta tant per sa part dol doble desme de Van lix comma d'acquelle de Van M^, et eysso per x somaas de sal que avia beilla a la dita villa, q f monta so que ly en ay paya, comma costa policia de \ man ou dos de la obligance iiij xvij Ib, x s.

(178) Item plus ay paya Van et lo jour dessus ditz t

Digitized by

Google

L. CLÉDAT. - COMPTK MUNICIPAL DE TOUttNON 267

dit Johan Mesiral, en dimînucion de so que ly villa ly era actengûa, comma par per una obligance faita de la man de mestre Huguet de Perrici^ en que era obligas mestre Raymond dol Boysson et Glaudos Faures comma sindic^ aifissi qite apar per policia faita de sa ynan ou dos de la obligance^que monta so que n'aypaya liiij là. iij s, iiij d, t,

(179) Item plus ay paya lo xxvij de janvyer au dit Johan Mestral, per quinze somaas de sal que nous avia fait beillar a Valencia per los affaires de la villa ^ comma par per policias sus los dos de las obliganssas de sa man^ recepta l'una de la man de mestre Rei^mond dol Boysson et l*autra de la man de mestre Antkoni Astier.que monta tout en summa so que n'ay paya en monea Rey c, v Ib .t,

(180) Item plus ay paya^ que fut deslibera per los consiliers que Glaudos Faures ânes a Tholoza per veyre en ques termes eran nosti^as causas, et fut Van /a^** et lo Joij^' Jour de feorier que partiguit^ et fut fait merchas an lo dit Glaudo Faures a xij sos et vj d, tournes per jour, et lay istet xxvj jours, que valon a z gros per jourt pcvj Ho- ras sinq sos tournes, et donnet a nosires advocas et pj'o- curors, so es assaber mess^ Loret et mestre Peyre Doux nosires advocaz en parlament, a chescun ung escu, et don- net a mestre Stienne Durant et a mestre Vidal Farjon, nostres procurors en par/atnent, a chescun ung escu, et per ainssi monta la summa que ay beilla au dit Glaudo Faiire, ainssi que apar per sa policia, que mon- ta XX j Ib. xiij s. iiij d,

fl81j Item fuy Annonay lo xxv jour de julhet Van Ix'^ y per vendre xij somaas de sal que nous avia beilla Jeronimes de la Columbeyra per los affaires de la villa, et las vendey a Loys Baronat d' Annonay^ comma cosia en ma recepta, demande per ma journaa x s, t.

(182) Item ay paya, per far revet'sar las ditas xij fl naos de sal tant ou mesurors comma en acquellos que l n porta la dita sal en ma botiqua, ont la presit en plu- â ^irs feys lo ditz Loys Baronat, quen 'ay paya xs.viij d.t.

^i8S) Item ay paya a mestre Huguet de Perricij lo .n oitr de feorier l'an Ix^^ ,/>^r fayre nostra auctoria per

Digitized by

Google

268 REVUB DBS PATOIS

tramecire a Tholoza pet* far las preseniacions ouxjoun ordinaris de la seneschaussia de Belc fyre per las causai de la diia villa^ que monta v s, t.

(184) Item aypaya au dit mestie Huguei^ que aria fait per auti^as certanas scripturas per la villa, per tramecire a Tholoza y monta v s. t.

(185) Item ay paya a mestre Jame Torrolhon, lo xxij jourt de feorier l'an dessus dit, per lo instrument de la indicion dol doble desme^ per tramectre a Ximesper lo produire en la causa de Colin heatrLr, que inonta xo que n*ay paya ib, vij ,?. vj d. t.

fl8V)) Item jt lus a y paya, lo xaiij de feorier l'an dessuf! dit, a mestre Huyuet de Perrici, per la feysso et scriptu^n et actestacion de la ordennanssa que fey Mossenhor de Tour non et sos conseil hs an la villa sus la industria dois habitans de la dita villa, ly quai actestacion fut tra- messa a Xi mes j^^r produire en la causa de Colin Beatrix, monta .rvijs. vj d. t.

(187) Item ay paya, lo xxiiij jour de feorier l'an Lv"' , per lo comandament dois conseillers, a mcss^ Johan de Marcoux, quant anet a Tholoza per far solicitar las causas de la dita villa et unioersita de Tornoti, et affin que n'agues melhor souvenanssa, ainssi que appar per policia de sa man, que inonta so que ly ay beilla xx Ib.i.

(188j Item ay paya, lo xf"^ jour de mara l'an hv^^ .n mestre Huyuet de Perrici, per una procuracion per luif recepta per tramectre a Ximes en la causa de Colin Beatrix, que monta r s. t.

(iSUj lient a y paya a Sivnr Briodc, lo xc*" jour d*' décembre l'an que de.s>ius, p '/• ffirc .sfj drspen.sa quant anet a Obenaas, pf^r so que lay cra ayus ass'iqnas en proprin jtPrso)ina al non de la vilht a causa de f<o que demanda n inonsxonJmv de Foys- cerianu snnuna d^ftryent ou payf^, *' l'an Irj que le dit: Briodcs rra sindirs ci Pcyre Boci '. et ansKi per lorifiyr qtCcl fut a Vinicrs qtf^ut s'i teuf/uer n ly très istat per coytar la talha dol Rey, et y fui p r

Digitized by

Google

L. CLÉD.Vr. COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 269

acquêt la causa niestna, et tij ay payât tant per los dos viages commapev sas jour naas iiij Ib. xij d, t.

Costa polie ia de sa man.

(190) Item ay paya a Marti de Monteilhs, clierc de nionsen Johan Gros^ per far la copia de l'ordennanssa que fut fayta antiquarnent per los officiers reals ou siège de Boceo a causa dois euwlumens dois euchans, que demandava uiestre Dragones Bu ris per Hostachi Chaton^ et fut tramessa H dita ordemianssa en Boceo per en in- formar los diiz officiers dol temps présent , monta so que nay paya ij s. vj d, t.

(191) Item ay paya per pajner que ay employa, tant jier mos comptes comma per autras scripturas^ que fnonta ij s. t,

(192) Item ay paya lo darrier jour d'abrial l'an lœj^ per ung message que tramesi a Valencia, per so que las tnayas volian danssar al sementeri ^ et n*aguio remedi devers )nonssen]ior Vofficial, que nonyaguessan a danssar ftus pena d*escuminiamenty monta ij s, vj d. t.

(193) Item ay paya lo xxvj de deconbre l'an Ar'" , per lo dinar que ly [villa] a acoustuma de donnar aulx pontoniers de Doux lo segond jourt de Chalendas^ et aussi per l'argent que Von lour donna per ivar et per mectre las planchas sus la rivière de Doux per doas fes, que se monta 80 que lour en ay paya, enclus lo dinar et las planchas^ monta /<* Ib. x s. /.

f 194) Item ay plus ptaya et rendu a Artus Lo Mcur^ levor de la talha dol Rey de l'an lix, en laqualla talha Johans B ibères era trop talhas et aussi inossen Anthonis Fireys et ly héritier dol Litnosin comma il moustre- ron, et fut vegu per my et Glaudo Faure, consindic, sus lo papier dol possessori^ et fut trouha qu*elly eran trop entalha que non devian, et lour fut desduit, que se monta so que n'ay paya al dit Artus xv s. t.

fl95j Item ay plus paya a Stene Briode, al quai ly villa era actengûa, et eysso en diminucion de so que H dita villa ly poyria cstre actengùa tant per la y^csta de sos romptes commn per nultros rhausas, ainssi que apar per

Digitized by

Google

270 REVUE DES PATOIS

policia de sa man sus lo xxiij de may l'an IxJ, que monta lb,xijs.i.

ri9Gj Item ay paya a mesire Pons Chanabatier, fermier de la court de Tournon, per la Testa dot pati de Van Iviij comma per lo instrument dol sindicat dol dit an et autras scriptui^as per luy faitas al noyn de la dita villa, comma par per policia de sa man sus xvij dol meys de janvyer, que monta ij Ib. viij s. ix d.

(197) Item ay paya als po7itoniers de Doux, per lo dinar que ly villa lour a acoustuma de donnar lo jourt de PandecostaSy et aussi per lo compes que Von lour a acos- tuma de donnar, et per los dos gros que Von lour dona a PasquaSy et aussi per mectre las planchas quatre ves sus la rivière de DouXy de que non avianpas ista paya deseos Chalendas jusques au jour présent, que fut lo xxiiij jourt de may Van Ixj, costa policia de la man de mestre Johan Gros, monta j^ Ib. xviij s, ix d. t.

(108) Item fut délibéra per los consillers que Vom trameses Glaudo Faure a Tholouza per anar veyre en ques termes eran nosti^as causas et per pourtar d'argent a monssenhor lo juge^ ainssi qu*el nous avia manda per una lectra fyiissojna qu*el nous avia presta certana summa d'argent per beillar a nos t ras causas, et lay istet le diiz Glaudos Faures xxiiij jours, et fut fait merchas avofj luy a ix gros per jour, que montan sas ditas jour- naas, ainssi que appar per policia de sa man, monta xiij Ib. /. x s, t.

Cli)9) Item pins beilley au dit Glaudo Faure per portar a monssenhor lo juge, ainssi que fut deslibera per lom conseillers, et per so quelles treyssit unas lectras de chansselaria a cansi dol doble desme contra acquellos que non volian p'ryar, que monta so que ly ay trames per lo dit Glaudo Faut^e, ainssi que apar per una lectra mis- soria que me a trames per lo dit Glaudo Faure, monta xix Ib, x s.

(200) Dont rebaten de (corrigé en Conta ung escu en) l summa dessus dita xxvij s. et vj d., losqualx lo dit Ghudos Faures avia beilla a mfs!^^ Loys Roux ainsjii qi

Digitized by

Google

r

L. CLKDAT. COMPTE MUNICIPAL DE TOUBNON 271

appar per policia de la man dol dit mess* Loys Roux, a causa de la pencion que ly villa ly dofinava chescun an j escu.

(201) Item ay paya a Humhert Chasalet, lo xvij de may l'an Ixj, per lo procès qu*el receopit sus lo fait de la plassa dois hunhons el portai de l port de Roy, ainssi que apar per policia de sa ^nan, que fnonta j^ Ib, t.

(202) Item ay paya a Johan Lochet per so que ly vil la, en la reddicion de sos comptes, non ly avia pas desduit la ialha de mess* Johan de Marcoux per una colleta comuna quel avia leva, et la villa la ly dévia desduire, que ly ay payasoque montava lidita colleta per la part et porciondol dit mess* Johan de Marcoux, comma costa policia de la man dol dit Johan Lochet, que monta ij Ib, xvj s, t.

(203) Item ay paya al dit Lochet, a cuy ly villa era actengûa a causa dol bla de l'olmona quel avia fait far luyistant sindic, l'an liiij, et ly ay paya en diminucion de so que Von luy poya dever, ainssi que appar per policia de sa man faita lo viij* jour de novembre Van lix, que monta iij Ib. t.

(204) Item ay paya a Andreou Brossa, per so qu*el hostet los teolles dol cubert dessus la crota de la porta de Malves, affin que noyi se rompessan, quar lo cubers 7ion valia ren, et fut lo xij jourt de novembre Van Ar'" , que monta ijs.vjdj.

(205) Item demando j^er mos gaiges de Van lix que ay servi la villa my istant sindic, monta xv Ib, t

(206) Item plus demande per mos gaiges de Van W^ , que fuy sindics et priors de la confreyria do Sa7ii Sperii avec lo dit Glaudo Faure, et fu deslibera per los conseil- lers tous ensemble en aquo de mestre Reymond dol Boysson que, si nous voulian servir la dita villa comma avian acoustuma lo dit an comma dessus, que nous aguessan de gaiges, actendu que nous enpoyan pas forssar de set^vir la dita villa si nous non voulian, et fut ordena que aguesson de gaiges, losqualx eran accoustuma de donnar antiquament, affin que nous servigtiessan la dita villa, que son xv Ib. t.

Digitized by

Google

272 REVUE DES PATOIS

(207) Item Van mil iiij^^ Iviij et lo xij jour d'abrial, qiieera fiindics mestres Reymonds del Boysson et Glaudos Fauves, fut ovdenna per los conseilleras en aquo de mess' Johan de Marcoux que Von beilles a Johannes^ clierc de inonssenhor lo juge, per so qu'el anava a Tholouza, la summa de très lioras, et James Valleta senher de Glaudo Fauve dévia furnir lo dit argent al nom dol dit Glaudo Fau re per povtav a Tholoza a nostrea advocas et procurors, et lo ditz Ja)nes Valleta non aguii jyas de que furnir lo dit argent, mas folguit que you et Pieros Gonos beillessan lo dit argent per lo vouler dois conseillers, que demando per so que ay heilla, qw non aij pas istas payas, que monta j^^b, xs. t.

(208) Item plus ay paya, lo prunier jour de Jiovemljve Van Ixj, a niestre Reymond del Boysson^ et eysso per causa qu'elavia vacqua sinq jours en fasent las probasper la villa contra Colin Beairix quant mestre Vidal Geneys v^enguit examinar los garens ou nom de la villa contra h dit Colin Beatrix, que m nHa so que lyay beilla, ainssi par per policia de sa man j^ Ib. xij s, t.

(209) Item plus ay paya lo xxxj de mars Van lxj,jier certana sir a que beillcy a Glaudo Faure et a Bartholomew Sarzier per fayre lo siri pasqual dol dit an, de que y a de resta de la dita sira, que uionta so que nay paya viij s. t.

(210) Item plus ay paya jter la resta de las fervoyr^ dv las campanas de Sant Julian, et per la resta d^una somna de bla que ay beilla a mestre Guilhemi lo chappuis a causa de la feysso dois botz de las ditas campanas, et fut lo ix jour de feorier Van lix, que monta Ij/ dita resta ij Ib. iiij s. iiij d. t.

(211) Item 2ilus a\j paya Van Ixj et lo xv jour de may, per far coyre lo pan de Volmona^ a Peyre Painot, boulon- gier de Tournon, monta j^lb, t.

(212) Item plus ay paya lo xxv jour de may Van Ixj a Glaudo Faure, consindic avoy my, et eysso en diminucv de SOS gaiges de Van Lé^ que a servie istant luy sindic < my, la dita villa, ainssi que apar per policia de sa ma que monta vj Ib.

Digitized by

Google

L. CLBDAT. COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 273

(213) Item plus demande pei* la resta de sept journaan que istey a Viviers a causa del pariiment de la talha, ainssi que fo ordenna per los conseillers que you lay anesso, et fut dit per lo conseilk dois sindics de las villas que Con non demandessa point de gaiges per la causa dois grans offres extraordinaires que y eran^ et fut appointa que you aguessa per payar n:on hoste quatre lioras, et ainssi me demorarian devent una liora et sinq sos a xv sos per jourt 7" Ib. V s. t.

L'an mil.iiij^' Ir^^ et lo viij'^jour d'abrial .

(214) Item plus ay paya a Artur lo Meur, per certanas exequcions que el a fait per la villa, ainssi que el desclayra per una policia fait a de sa man sus Van mil iiij^^ Icc*^ et lo vj^^ jourt de feorier, que monta so que n'ay paya xvs. t.

(215) Item plus ay paya per la copia d\inas lectras que me fey exequtar lo ^Bretons, que se volia deffendre que non payes pas la talha real, que monta j s. iij d, t.

1216) Item plus ay paya lo xjour d'abrial Van /.t"» a Piero Tardiou, chappuisde Tornon,per addobar la porta dol tor Palhassier que era rompua devei^s lo pe, que se monta so que ly en ay paya vj s, iij d, t,

(217) Item plus ay paya a Jehan Lochet^ que ly estoit actenue la dite ville tant a cause de la reste de la taille quil avoit levée comrne pour la parcelle de monseigneur le juge ^ comme aussi pour la i^este que ly de voit la dite ville a cause de la confrérie du Saint Esprit, monte comtfie apert police octroya par laMargaHleMontaichiere^relessa du dit Lochet vj Ib. vj s. iiij d. t,

SOMME GROSS. DE TOUTE LA MISE DU PRESENT COMPTE MONTE : xii;^^ ij Ib. xviij s, ,cj d. t.

Et par ainsi reste devant la dite ville, veu la recepte et \ mise, qui monte xxij Ib. vij s. viij d, t.

lO»

Digitized by

Google

NOTES SUR LE LAiNGAGE DE SAINT-MAURICK-DE-L'EXIL

Saint-Maurice-de-rExil, canton de Roussillon (Isère), est un petit village composé de trois ou quatre hameaux formant ensemble une commune de mille habitants environ. Le village est à douze cents mètres du Rh6nc. entre les stations des Roches et du Péage (chemin do fer Paris-Lyon-Méditerranée).

Les vingt-et-une communes du canton, sauf quelques variantes, ont à peu près le même patois; cependant il y a des expressions singulières dans quelques villages, ainsi on dit: rfVmro^// (provençal anciièi), i)our « aujour- d'hui » ; vorendré, pour « maintenant >», et i/iorp à St-Maurice.

Dans larrondissement de Vienne, les habitants disent en parlant de leur village : .1 MoidL iquiet van i mizou (te troii dp cier cueme do soidoué (1 ) = à Moidieu, Ton mange des morceaux de viande gros comme de-^ lampes.

A Saint-Maurice on dirait : A Moidsé^ iquiet vani mijon de trou (ou motirciô) de char etieme de chonln. mais avec un accent très différent.

Aux Roches-de-Condrieu, l'idiome est très harmo- nieux, il se prête admirablement à la versification, el les expressions sont douces et agréables, on dit :

Onte vaïtse ? (où vas-tu).

Vetse^ esqiiiglïe ! (vois-tu, j'ai glissé).

\)Chould, à Saint-Maurice : chelu. h Lyon : el ralèu, en Provence

Digitized by

Google

M. RIVIÈRE. LANGAGE T>E S'-MAURICK-DE-l'BXIL 27o

A Saint-Maurice :

Van véise ?

Vàtsp, coulo !

PRONONCIATION

Toutes les lettres se prononcent comme en français, sauf dans les cas suivants :

L'o a deux sons différents. Le premier est le son bref, par exemple à Tinfinilif des verhes de la premi^^re con- jugaison :

Omo, chanto, ploùro, trouva, etc. Aimer, chanter, pleurer, trouver, etc.

De môme au participe; dans Tun et Tautre cas, on écrit habituellement Yo sans accent :

chanto^fé onio^fé ploùro^ etc.

Toutefois Vo bref s'écrit avec tin accent grave à la fin des noms ou adjectifs : majestô^ majesté, poiiretày pauvreté ; mais on ne met pas d'accent sur les mono- syllabes : po, pas, no y nez, etc.

L*a prononciation de \o est longue dans :

ApotrcnKy i\)irou, Incvtre, quoque, etc. Apôtre, l'autre, encore, quelque, etc.

LV sans accent est toujours muet. Ainsi on dit persévérance^ au lieu de pèrsécérance,

(Remarque : Taccent grave sur ànce ou anse comme dans France^ danse, etc., indique qu'à Saint-Maurice on appuie fortement en prononçant cette syllabe).

On dit : vierge ^ per^ verge, par e muel, au lieu de : vierge, pèr, vèj^ge.

Ou a deux prononciations très distinctes et très impor- tantes : la prononciation française d'abord; l'autre, qu'il faudrait entendre pour bien la saisir, et qui ressemble de loin à la prononciation parisienne, se trouve par

Digitized by

Google

276 RSTUB DBS PATOIS

exemple dans le pluriel de Farticle: /ot/(les). On écrit cet avec un accent grave.

Ou se prononce de m^me dans quelques substantifs, adjectifs et verbes :

Lou roussi gnioù, loù roussigniov. Le rossignol, les rossignols.

Il y a donc une grande différence de prononciation entre la première syllabe du mol roiissignioù et la der- nière, c'esl-à-dire la mc'^me différence qu'entre Farticle lou au singulier et loù au pluriel.

Pour ou, moiiriou.

Pauvre, maure. : même remarque.

Je ploùrou, je pleure. )

Ou remplace Te muet français dans les verbes à la première personne du présent de Tlndicatif :

Je chàntou, je bogliou, je travagltou, j'omou, etc. Je chante, je donne, je travaille. j'aime, etc.

De même dans quelques substantifs et adjectifs:

Coùtrov, poùrou, cronou, brot^ou. Contre, pauvre, rrâne, brave.

r^^ joue un grand rôle dans la prononciation. Il est presque impossible d'en saisir le son, même en l'enten- dant : à peine Vu se fait sentir, à peine Ye se prononce, ce qui donne un son intermédiaire difficile à expliquer, (jette diphtongue se rencontre fréquemment : elle rem- place i français le plus souvent : MvEreglie (l) = .Vlireille.

Le son que les patoisants écrivent ig/ie se prononce comme 2//<? dans « fille, feuille, chenille, famille, etc. > = figlie^ fouoglie chanigiie, famiglie, etc.

(1) Les deux derniers e sont muets.

Digitized by

Google

M. RIVIÈRE. LANGAGE DE S*-MAUR1CE-DE-l'EX1L 277

ARTICLE

L'article se décline ainsi :

Nom, le Lou Gén. du Dellou

Masculin singulier { Dut. au Allou

Ace. le Lou Abl. du Dellou

^ Les Lait Masculin pluriel , ^^^ _ ^^^^^^^

Féminin pluriel

[ Les Aile I Des Dellc

PRONOMS POSSESSIFS

Les anciens disaient pour les pronoms possessifs :

Masc. siNG. Louman, lou tan, Ion san, lou nontrou, lou voùirou^ loti f/liow\

Masc. plur. Loù man. loit tan, loii san, loù nontrou, loù voùtroii, Ion gliour,

Fém. sing. La miay la tsa, la sia, la nontra, la rôti ira, la gliour ,

Fém. plur. Le miuet, le tsuet, le siuet. h nontre, le voùtre, le gliour.

On dit maintenant :

Masc sing. Lou fuiénou, lou tsénou, lou siénou, lou noiitrou, lou voùtrou, lou gliour.

Masc. plur. Loh miénou, loù tsénou, loù siénou. loù noùtrou, loù vontrou, loù gliour.

Fém. sing. La miéna, la tséna, la siémt, la noùtra, ï voùtra, la gliour.

Fém. plur. Le miéne, le tséne, le siéne, le noùtre, » voùtre, le gliour

Digitized by

Google

278 REVUE DBS PATOIS

A (ilonas, on dit:

Masculin singulier et pluriel

Ijou minoUy loù mînon, lou tînou, loù ttnou, Le mien, les miens, le tien, les tiens,

Féminin singulier et pluriel

etc, etc.

Lci La

mina,

mienne,

mîne.

la iina, la tienne, le tlne,

Les miennes, les tiennes.

la sina, etc. la , sienne, etc. le sine, etc. les siennes, etc.

PRONOMS PERSONNELS

Je

Tu

Il ou elle

Nous

Vous

Ils ou elles

Je Te

Oùf oùUc, aile

Ne Vouii

/.

alla

L*^ des pronoms oùlle, alle^ au singulier s'élide devant un verbe quand il commence par une voyelle : mais aile au pluriel ne change pas. On ajoute un z : « aile z*anl va » = elles ont eu.

PRONOMS DÉMONSTRATIFS

Ce

Que

Celui-ci

Quèquict

Celui-là

QtœWiqaief

Celle

QiœlVèquiet

Cette

Quella

Ces

Qiœlloù ou quelle

Ceux-là

Quelloù z'iquiet

Celles-là

Quelle s'iquiet

DES VERBlflS

Dans la première conjuj^caison, la terminaison er c rinfinitif français est représentée par o, qui se pr nonce à peu de chose près comme Fo du mot sort :

Digitized by

Google

M. RIVIÈRE. LANGAGK DE S*-MAURICE-DE-L'EXIL 279

Otno, aimer; chanto, chanter; allô, aller; trouva, trouver; devueno, deviner: mémo, ruminer; etc.

Un certain nombre de verbes de cette conjugaison ont l'infinitif en ié, yé^ou é :

Dansiè, lèssié, nctteyi\ sei/iK mouche, bcujliâ. Danser, laisser, nettoyer, fauolier, moucher, donner.

La seconde conjugaison est en / au lieu de h* :

Ftij}n\ vetpti, reteyni, pariH*gni, ètregni. Finir, venir, retenir, parvenir, éternuer.

Il y a enfin les verbes en re :

Rendre, vâre, apoxerre, pouére, courre, etc. Rendre, voir, apercevoir, pouvoir, courir, etc.

Nous donnons ci-après la conjugaison des deux auxiliaires, du verbe aimrr, et d'un certain nombre de verbes irréguliers.

VERBE ETRE

Indicatif Présent

Je se

T^sse I ou air uet

Ne son

Vous ésso 1 ou aile sont

Imparfuit (1)

J'érou T*ére I ou aU'ère Ne z'éron Vous érc» on aile zÏTaii

Autre Imparfait

J'étsin

T'étso I ou air élsê

Ne z'étson

Vous étso 1 ou aile z'étsau

Passé Défini (2;

Je fuet

Te fuet nu aile fuet

Ne tiron

Vous firo 1 ou aile liran

(\) Cet imparfait cl le suivant (2) S'emploie très rarement parce uni trôs-usités. (pi'il t^o confond avec le verl)e

« faire ».

Digitized by

Google

280 RliVUK DES PATOIS

Passé Indéfini Conditionnel présent

J'èéto T'o èto ou t'ésse éto Oûll' ou air a éto Ne z'ont éto Vous éde éto I ou aile z'ant éto

Je serin

Te serio ou aile seruet

Ne serion

Vous serio I ou aile serian

Passé Antérieur

J'ossuet éto T'ossuet éto Oùir ou aile ossuet éto Ne z'osstron éto Vous ossîro éto I osRtran èto

Plus-que-Pa rfa it

J'ayin éto

T'ayio éto Oûir ou air ayié éto

Ne z'ayion éto

Vous ayio éto I ou aile z'ayian éto

Futur

Je sera Te seré Oùir ou aile sera Ne seron Vous seri I ou aile serai!

Futur Antérieur

J'arin éto

T*aré éto Oûir ou air ara éto

Ne z'aron éto

Vous ari éto I ou aile z'aran éto

Passé

J'arin éto

T'ario éto Oûir ou air aruet éto

Ne z*arion éto

Vous ario éto I ou aile z'arian éto

On dit aussi ; (i)

J'ossiou éto

T'ossieéto Oùir ou air ossie éto

Ne z'ossion éto

Vous ossio éto I ou aile z'ossian éto

Impératif

Seye Se von Seyez

Subjonctif Présent ou Futvr

Que je seyou Que te seye Qu*où seye Qu'aile seye Que ne seyon Que vous seyez Qu'i seyon Qu'aile seyon

(i) Peu usité.

Digitized by

Google

M. RIVIÈRE. LANGAGE DK S'-MAUK1CE-DE-L*KXÎL 281

Imparfait

Que je fèssou Que te fesse Qu'où fesse Qu'aile fesse Que ne fésson Que vous fésso Qu'i féssan, ou qu'aile f^ssan

Autre Imparfait

Signifiant aussi faucher (Les deux sont également usités)

Que je seyiâsou Que te seyiâse Qu'où seyiâse Qu'aile seyiâse Que ne seyiâson Que vous seyiâso Qu'i seyiâsan Qu'aile seyiâsan

Pafisv

Que j'ayiou étn Que t'ayie éto Qu'oui r ayie éto Qu'air ayie élo

Que ne z'ayion ètu Que vous ayio éto Qu'i ayian éto Qu'aile z'ayian éto

Plus-que-Pa rfait

Que j'ossiou éto Que t'ossie éto Qu'oùir ossie éto Qu'air ossie éto Que ne z'ossion éto Que vous ossio éto Qu'i ossian éto Qu'aile z'ossian éto

hi finit if Présent Etre

Passé .Vvè él(j

P(i rt iripc Prèsen t Etan

Passa

Ayan étu

VERBE AVOIR

Indicatif Présent

J'é T'o

Oùir a Air a Ne z,ont Vous éde I ant

Aile z'ant

Imparfait

Jayin T'ayio Oùir ayié Air ayié Ne z'ayion Vous ayio I ayian Aile z'ayian

Digitized by

Googlç.-- à

2H2

REVUE DES PATOES

Ptifisé Défini

J'ossuet T'ossuet Oùll' ossuet Air ossuet Ne zossîron Vous //osstro I osstran Allé z'ossiran

Passé Indéfini

JV* z'îi T'o z'à Oîiir a Air a Ne z'ont z'à Vous ède z'à I ant z'à Aile z\'înt z'à

Passé Antérieur

J'ossuet z'à T 'ossuet z'à I ou air assuet z'à Ne z'ossiron z'à Vous ossiro z'à I ossïran z'à Aile z'osstran z'à

Plus-que-Parfait

J'ayin z'à T'ayio z'à Oùir ayié Air ayié z'à Ne z'ayion z'à Vous ayio z'à I ayian z'à Aile z'ayian z'à

Futur Jcirà T'aré Ouïr ara Air ara

Ne zaroii Vous ari I aran Aile z'aran

Futur Antérieur

J arà z'à Taré z'à Oùir ara z'à Air ara z'à Ne z'aron z'à Vous ari I aran z'à Aile z'aran z'à

Conditioyincl J'arin T'arlo Oiiir aruet Air aruet Ne z'arion Vous ario I arian Aile zarian

Passé

J'arin z*»1 T'ario z'à Oiiir aruet z'à Air aruet z'à Ne z'arion z'à Vous ario z'à I arian z'à Aile z'arian z'à

On dit aussi :

J'ossiou z'à T'ossie z'à Oùir ossie z'à Ne z'ossion z'à Vous ossio z'à I ossian z'à Aile z 'ossian z'à

Digitized by

Google

M. UIVIKKK. LANUAGK Impératif

Aye

Avon Ayez

Subjonctif Présent on Fuivr

Que j'ayou Que t'uye Qu'oùir aye ou j|u'allc aye Que ne z'ayon Que vous ayo Qu'i ayan Qu'aile z'ayan

Imparfait

Que jayiâsou Que t'ayiàse Qu'oûir ayiàse Qu'ail ayiàse Que ne z'ayiAson Que vrms ayiAsu Qu'i ayiàsan Qu'aile z'ayiAsan

Passé

Que j'ayiou zM Que t'ayie z'X

DK s'-maurici:-1)K-l'e\il :.^83

Qu'oiiir ayie z'à Qu'aile ayie z'â Que n'ayion z'A Que vous ayio z'A Qu'i ayian z'à Qu'aile z'ayian z'î\

On dit fréquemment ;

Que j'ayAsou zVi etc.

Plus-que-Parfait

Quej'ossiou z'à Que t'ossie z'â Qu'oùir ossie z'â Qu'air ossie z'à Que ne z'ossion z'à Que vous ossio z'à Qu'i ossian z'à Qu'aile z'ossian z'à

Infinitif Prèsen, Avé

Passé Avè z'à

Participe Présetit Ayan

Passé Avé z'à

VERBE AIMER

Indicatif Présent

J'OHIOU

ï'ome

Oui Tome

Air orne

Ne z'onion ( 1 )

Vous onio (2;

I omon (3)

Aile z-omon (4)

^1,3. 4) Première syllîibe lonj^uo Qtdeuxipuio brève 2 Xe pus s'ar- rêter sur la première syllabe.

Imparfait

J'omnVOLi

T'oniove Oiill ou air omove

Ne z'omovon

Vous omovo I ou aile z'omovan

I*as.<é Défini

J'oniuet Toniuet

Digitized by

Google

284

REVUB DKS PANTOIS

Oûll' nu air omuet Ne z'omtron Vous onitro I ou aile z'omtran

Passé Indéfini

J'é émo

T'o omo Oùir ou air a 01110

Ne z'ont )mo

Vous éde omo I ant ou aile z'anl omo

Passt^ Antcricnr J'ossuet omo ï'ossuet omo Oùir ou ail' ossuet omo Ne z'ossîron omo Vous ossîro omo I oit aile z'ossîran omo

PI us-q uc-Parfa il

.Payin omo

T'ayio omo Oùir ou air ayié (uiio

No z 'avion omo

Vous ayio om<» I on aile z'ayian omo

Futur

J'omarâ

T'omaré Oûir ou air omara

Ne z'omaron

Vous omari I ou aile z'omaran

Futur Antcriei r

J'arâ omo

T'aré omo Oiiir OH air ara omo

Ne z'aron omo

Vous ari omo I OU aile z'aran omo

Conditionnel Présent

J'omarln

T'omario Oùir ou air omaraet

Ne z'omarion

Vous omario I ou aile z'omarian

Passé

J'arln omo

T'ario omo OùU'ou aU'aniet oim»

Ne z'arion omo

Vous ario omo I ou aile z'arian omo

On dit aussi: (1)

J'ossiou omo

T'ossie omo Oùir ou air ossie omo

Ne z*ossîon omo

Vous ossio omo I on aile z'ossian omo

Impératif Orna Omon Omo

Subjonctif Présent ov Futur

Que j'omou

Que t'ome Qu'oûir ou qn'air ome

Que ne z'omon

Que vous omo Qu'i ou qu'aile z'omon

Imparfait

Quej'omàsou

Que t'omâse Qu'oùir ou qu*air omâse

Que ne z'omàson

Que vous omAso Qu'i ou qu'aile z'omâsou

(i) Peu usilé

Digitized by

Google

M.

RIVIÈRE. LANGAaE DE S'-MAURICE-DR-l/EXri. 2H5

Qu

Passé

Que j'ayiou omo

Que t'ayieomo Qu'oùlF ou qu'air ayie omo

Que ne z'ayion omo

Que vous ayio omo Qu'i ou qu'aile z*ayian omo

On dit encore et fréquemment :

Que j'ayiàsou omo

Que t'ayiâse omo Qu'oùir ou qu'air ayiàse omo

Que ne z'ayiàson omo

Que vous ayiàso omo Qu*i ou qu'aile z'ayiàsan omo

Plus-que-Parfait

Que j'ossiou omo Que t'ossie omo oùir ou qu'air ossie omo Que ne z'ossion omo Que vous ossio omo Qu' i ossian omo

Ivfinitif Présent Omo

Passé Avé omo

Participe Présent Oman

Passé Ayan omo

VERBES IRREGULIERS

CONJUGAISON en 0. VERBE ALLER, a//o.

Indicatif : Je vo, te vé, va, aile va, ne von, vous

allô, i van, aile van. Imparfait : J'allovou, l'allove, oùirallove, airallove.

Ne z'allovon, vous allovo, i allovan, aile z'allovan. Passé déf. : i^Ww^i, t'alluel, oiiiralluel, aU'alluet, ne

z^allîron, vous allîro, i allîran, allez'allîran. Futur : J'érâ, l*éré, oiill'éra, all'éra, ne z'éron, vous éri,

i éran, aile z'éran. Condit. prés. : J'érin, t'ério, oùiréruel, airéruet, ne

z'érion, vous ério, i érian, aile z'érian. Impératif : vé, allon, allô.

Conjugaison en ié, verbe envoyer, envoyé.

Indicatif : J'envouoyou, l'envouoye, oùirenvouoye, ali'envouoye , ne z'envouoyon, vous envouyé, i envouoyon, aile z'envouoyon.

Digitized by

Google

286 RKVUB DES PATOIS

Imparfait: J'envouyiovou, t'envouyiovc», oùirenvou-

yiovo, aile envoiiyiove, ne z'envouyiouvon, vous

envoiiyiovo, i envouyiovan, aile z'envoiiyiovan. Passé déf. : J^envouyuel, t'envouyiiet, oùirenvouyuet,

aU'envouyiiet, ne //envouyîron^ vous cnvouyîro,

i envouvîran, aile z'envouvîran. Futw : J'enverrà, l'enverré, oiiirenverra, aU'enverra,

ne z'enverron, vous envorri, i enverran, aile

z'en verra n. Cond, prés. : J*enverrin, l'enverrio, oùlKenverruet,

all'enverruet, ne //enverrion, vous enverrio, i en-

verrian, aile z'enverrian. Impératif : Envouoye. envouyon, envouyé.

CONJUGAISON en /. VKRBE MOURIR, nipri ou mare

Indicatif prés, : Je mârou. te mar, mar, elle mar, ne

màron, vous merâ, i mâron, aile mâron. Imparfait : Je meréssien, te meréssio, meréssuet^ aile

moréssuet, ne meréssion, vous meréssio, i méres-

sian, aile meréssian. Passé déf. .Je merucl, tu meruet, oùmeruet, allemeruet,

ne merîron, vous nierîro, i merîran, aile merîran. Futur : (i) Je merrà, te merré, merra, aile merra,

ne merron, vous merri, i nierran, aile merran. Conditionnel : ic merrin, tu merrio, merruet, aile

merruet, ne merrion, vous merrio, i merrian, aile

merrian. Impératif: Mar, ... (|u'i mâron.

VERBE von<, t)orp,

Indic. prés. : Je veyou, te va, va, aile va, ne veyon vous veyez, i veyon, aile veyon.

(1^ Le Futur ot \e Conditionnel exigrent inipf-rieusement deux r pour satisfairp à la prononciation.

Digitized by

Google

M. RTVTERR. LANGAGE DE S'-MAURICE-DF.-l'eXIL 287

Imparfait : Je vésieii, ie vésio, oii vésié, allé vésié, ne vésion, vous vésio, i vésian, aile vésian.

Passé déf. : Je vuel, te vuet, vuet, aile vuet, ne vîron, vous vîro, i vîran, aile vîran.

Futur : Je verra, te verre, verra, aile verra, ne ver- rou, vous verri. i verran, aile verran.

Condit, préspnt : 3e vevrin, tu verrio, verruet, aile verruel, ne verrion, vous verrio, iverrian, aile verrian.

Impératif : va, veyon, veyé.

Remarque importante. A la première personne du pluriel (lu présent de l'indicatif de tous les verbes, Taccent tonique porte sur le radical et non sur la terminaison o/j, qui est atone.

Maurice RIVIKRE

Digitized by

Google

'^

28R REVITE DES PATOIS

CHANSON POPULAffiE

EN PATOIS DE GRÉZIEU-LE-MARCHÉ (RHONE) Gr)mniuniqiiée par M. BRUYÈRE

TEXTE

i*"^ couplet. Quand lo ptclii Jean vole se mario^ ol allove to (1) braies.

fio manches] (bis- Il allayanttous dous ensions^ semblove dou-z-aoges; 1 ne fuyonl po plus tou mario Qu'i ne poyant plus s'accordo.

2e couplet. 1 n'uyont po demoro trais seraanes entchires (bis Qu'i pregnant se mancheto, faisyant crevo de rire ;

La parniiri mancheto,

Lo ptchi Jean ailii vair à bo.

3^ couplet. Quand lo ptchi Jean se vit à bo, a borlove sa more : (6f u Eerilli vito à mo parens qu'i me venessyant quorre.

Et fête vito mo paques.

Je ne volo plus demor' avouai se. »

4^ couplet Quand sa more fi-t-arrivo, a 111 contove so doutes jbis A crillove comme in sorci : « Le m'a crevo le coûtes.

Et lëLe vito mo paques.

Je ne volo plus demor' avouai se. «

5* couplet,

« 0 more î ne lo plegni po tant, a n'é po tant malado ; /t/.-» Auparavant que je lo battessin, a ne vole rien fére ;

A fara mi inn'autra vai Ce que j'y commandarai. »

couplet.

« Ne fais-jo po to ce qu'o faut, ne vais-jo po quorre d*éga^ (6( Lo demadjin à mon levo, je beto la char coaire ;

Le-z-ecuèles et lo tranche, J'ou ranjo to-t'ou dresso. *

(1 ) « Tout culotte, tout manche, » bras dessus, bras dessous.

Digitized by

Google

CHANSON POPULAIRE EN PATOIS DE GRKZIEU-LE-MARCHK 289

CHANSON POPULAIRE

EN PATOIS DE GRÊZIEU-LE-MARCHÉ

Communiquée pai- M. BRUYÈRE

TRADUCTION LITTÉRALE ic couplet.

Quand le petit Jean voulait se marier, ça allait bras dessus,

[ bras dessous, ] lu allaient tous deux ensemble; ils semblaient deux anges .'

Ils ne furent pas plus tôt mariés

Qu'ils ne purent plus s'accorder,

couplet, Il9 n'eurent pas demeuré trois semaines entières Qu'il s prenaient à se msnicheitiv (battre), faisaient crever de rire,

A la première manchetée (dispute),

Le petit Jean alla voir à bas.

couplet. Quand le petit Jean se vit à bas, il pleurait sa mère :

« Ecrive j vite à mes parents, qu'ils me viennent quérir ;

Et faites vite mespaquets^

.Te ne veux plus demeurer avec soi. »

couplet. Quand sa mère fut arrivée, il lui contait ses doutes. Il criait comme un sorcier : « Elle m'a crevé les côtes.

Et faites vile mes paquets,

Je ne veux plus rester avec soi, »

5e couplet.

o O mère ! ne le plaignes pas tant,il n'est pas tant malade. Avant qu^je le batte, il ne voulait rien faire ;

Il fei^a mieux une autrefois Ce que je lui commanderai. »

6'c couplet,

•Ne fais- je pas tout ce qu'il faut, ne vais- je pas quérir d'eau f Le matin à mon lever, je mets la chair cuire ;

Les écuelles et le tranchoir.

Je le range tout au dressoir. » (1)

(1) La chanson est yisiblement incomplète.

11«

Digitized by

Google

?90 KKVIR DRS PATOIS

CHANSON

EN PATOIS DU GRAND-ABERGEMENT

CANTON DE BRÉXOD (Ain)

Cette chanson est (rorigine bressane. Apportée au Grand-Abergement par des personnes qui avaient vécu longtemps en Bresse, elle fut d'abord chantée en patois brçssan. Puis ceux qui l'apprirent de seconde main, ignorant le patois bressan, Unirent par y substituer le patois même du pays. Néanmoins toute trace de son origine n'a pas disparu. Par exemple, dans le refrain, « Men'arga » est bressan et signifie « mon âme ». « Men'arga voua » signifie donc : « mon àme oui >\ c'est-à-dire « certes oui ». C'est une façon de renforcer l'affirmation. De même encore, au 2^ couplet, quelques personnes disent « on mj » = « un mal », en donnant à Va un son intermédiaire entre a et o, tandis qu'au Grand-Abergement on prononce « m^ ». Au second couplet, au lieu de « Jàne Marié qu'évo don ? » on a la variante « qu'avijvo-don ? » qui n'est pas bugeysienne.

Si la forme « men'arga » n'existe pas au (irand- Abergement avec le sens qu'elle a dans celte chanson, elle se retrouve pourtant dans une autre locution. Toute femme, qui parle de son mari mort, dira toujours : << Men* omo, bon Dieu ày senarma », littéralement: « Mon homme, que le bon Dieu ait son àme 1 »

Nous avons dans cette chanson des sons inconnus au français : nous les notons par les lettres italiques 5 et r. Le premier correspond au th dur anglais, le second au th doux. Dans les mots comme m^aw = mieux, et me/^aw = meil/etn% on prononce ^aw d'une seule émis- sion de voix, de sorte que les trois sons, i.a.ou^ ne for-

Digitized by

Google

CHANSON EN PATOIg! DU GRANDrABKRGEMENT

2^1

ment qu une syllabe. Les enfants rendent très bien ce son quand ils imitent le cri du chat. De mOme voua ^= a oui » se prononce d'une seule émission de voix, et ne forme qu'une syllabe.

L'^, accolé au haut d'une lettre, indique simplement une mouillure de celte lettre. Et à ce propos, on peut remarquer que les lettres mouillées ont toutes subsisté, et se sont très bien conservées dans ce patois, ce qui n'est pas toujours arrivé dans le français, d'où /mouillé a complètement disparu. En effet paille se prononce au- jourd'hui pa-ye.

Nous devons ajouter que les mots patois féminins dont la finale a subi l'influence d'une palatale ^q termi- nent en e muet au lieu de a. Or, dans cette chanson, le mot « bora^a = bourrache » paraît faire exception. En réalité, il n'en est rien. Le mot patois est bien « bo- rate », mais Va final est mis pour la rime avec voua. De m^me, au 8* couplet, « la téta so la guel% », au lieu de « ... so la gueli'e. »

A. Reydellkt.

TEXTE

Piéro, s'inreveni'ant du boue, Trouvé sa féna soula.

Voua, Ma fày voua, men'arga voua. Trouvé sa féna soula,

Voua.

TRADUCTION LITTÉRALE

1'

Pien'e, s'en revenant du bois, Trouve sa femme soûle.

Oui, Ma foi oui, mon âme oui! Trouve sa femm,e soûle.

Oui.

II Jane Marié, qu'évo don i

Z'ay on gran ma téta.

Voua, Ma fày voua, men*arga voua, Z'ay on gran ma téta,

Voua.

Jeanne Marie, qu'avez vous [donc ?. J'ai un grand mal de tète.

Oui, . Ma foi oui, mon âme oui, J'ai un grand mal de tùte, .

Oui.

Digitized by

Google

'29^

REVUB DBS PATOIS

III

E faut alla u médecin. U mel^àw la vêla.

Voua, Ma fày voua, men'argavoua, U mel»à\v la vêla,

Voua .

IV

Quan le médecin fu venu, Con^u la maindia.

Voua. Ma fày voua, men'arga voua, C.ini'ula maladia,

Voua.

V

E faut la faré on bon beli^on, On beli'on borasa.

Voua, Ma fày voua, men*arga voua, On beli'on borasa.

Voua.

VI Z'amari mi'aw na sopa de vin

Qu'on belJ^on borasa.

Voua, Ma fây voua, men'arga voua. Qu'on belï'on borasa,

Voua.

VII

Se ae ven^evo à meri Met ta din la cava.

Voua, Ma fày voua, men'arga voua, Metta din la cava.

Voua,

// faut aller au médecin, :4m meilleitrâe la ville.

Oui,

Ma foi oui, mon âme ow*. Av meilleur de la ville.

Oui.

Quand le médecin fut venu, (II) connut la maladie.

Oui, Ma foi oui, mon âme oui. (Il) conmté la maladie.

// faut lui faire un bon bouillon. Un bouillon de bourrache.

Oui, Ma foi oui, mon âme oui I Un bouillon de bourrache.

Oui.

J'a im cra is m ieux u n e soupe a u [vin.] Qu'un bouillon de bourrache.

Oui, Ma foi oui, mon âme oui. Qu'un bofdllon de b(nn*rache.

Oui.

Si je venais à mourir, Mettes^-moi dans la cave.

Oui, Ma foi oui, mon âme oti», Mettez-moi dans la cave.

Oui.

Digitized by

Google

CHANSON BN PATOIS VU 0RAND-ABBRGBMENT VIII 8

293

Lo pià contra la meral^e, La tôta so la guel^a,

Voua> Ma fày voua, meu'arga voua. La tôta so la guei^a,

Voua.(l)

Les pieds contre la muraille, La tète sous le fausset.

Oui, Ma foi oui, mon âme oui, La tète sous le fausset.

Oui,

(i) Comparez Ph. le Duc, Chansons et lettretf pfttoises, p. 21.

Digitized bydOOÇlC"'

294 REYUB DBS PATOIS

PHONÉTIQUE FRANÇAISE

I

LES NOMS DE LIEU EN llû

En règle générale, lorsqu'une voyelle tonique du lalin était séparée tVun u posttonique par une gutturale, cette gutturale est tombée, et Vu a formé diphtongue avec,)^ voyelle tonique précédente. C'est ainsique/a^w//ia pro- duit le vieux français fou (hêtre). En conséquence le suffixe acum aurait produire un suffixe ou, et Came- nicum devrait être représenté par Camhrou et non par Cambrai (i). Pour se tirer de cette difficulté, M. Schwau suppose que les noms de lieu en acian s'employaient au génitif, et explique Cambrai par Cameraci. Mais aci aurait fait ais et non ai. Cf. /is de fect. Ne serait-il pas plus simple d'expliquer le suffixe ai par ac sans flexion? (iC sont les noms communs et les noms de personnes (|u'on avait intérêt à terminer par les flexions latines, pour la distinction du sujet et du régime. On ne peut m'objecter i/lac produisant /«, car ce mot a été traité, d'après son emploi le plus fréquent, comme proclitique. (Cf. pccehoc donnant f o, ce) et la chute du c se justifie an besoin par Tunion habituelle de illac et de ubi, le c tombant devant u (Cf. sr//;* de 'spcunmi). D'ailleurs on a aussi lai,

il Mestier et moslier

Il nous parait impossible de séparer mesticr, métier, de la forme menesiier^ qu'on trouve dans la prose de Stc-Eulalie. Mai.s il est des cas IV français corres- pondant à une voyelle atone du lalin est tombé très an- ciennement : cf. ait pour airf, de /labeat^ et eit por- eiet, delà flexion ebai de l'imparfait. Je crois donc q

(1) Le suffixe adjectif acum (très rare) a donné ai probablem sous l'influence du féminin acam qui donne régulièrement aie.

Digitized by

Google

L. CLBDAT. PHONÉTIQUE FRANÇAISE 295

e atone du très vieux français placé entre n et 5/ est tombé vers la même époque que e atone de aiel et de eiet. Dès lors ;î, arrivant en contact avec 5, a disparu aussi, comme dans le latin 77ie(7i)sem, etc, et dans le français ai(n)siiéy mo[n)siew\ Dans cette hypothèse, mostier (*monistei'inm) aurait été également précédé d'une forme moneslier, contemporaine de menesiier = ministerium, Qîiant à chanestel, c'est un diminutif de chaneste ou chaaestre, comme ménesirelesl un diminutif de menestre. Ue du mot çonestable a pu être protégé par le sentiment persistant de la composition de ce mot, entre le subs- tantif e^/^ô/^. Cet e est d'ailleurs tombé quand le mot a passé en Angleterre : anglais constable. Ajoutons que menestier et monestier, étant plus populaires et plus souvent employés que conestahle, étaient plus exposés aux modifications phonétiques.

III

LB SUFFIXE iersssarmm.

L rt tonique latin placé entre deux palatales, dont Tune tend à le changer en ai et l'autre en eV, a donné i dans (/ist=>jacet. Mais lorsque cette voyelle était placée entre une palatale et une nasale, le même phénomène ne s'est pas produit, et la palatale a seule agi : de chien et non chin, de cœiem, bien que dans ce mot comme à9M%jacet Va fût sollicité par deux influences contraires. C'est aussi l'influence de la palatale précédente qui Ta em- porté lorsque le suffixe aritim .qui, à lui seul, donne air dans ra/r, de variiim) était précédé d'une palatale, par exemple dans verc.ier, de r/r/rfîVzrew/n, berc.ier. de vervecarinm. etc. Le suffixe ter ainsi formé (ou, plus anciennement, le snl'fixe i'/riifm) ii été appliqué h tous les mots qui avaient on latin le suffixe ariiim, même non précédé d'une palatale. 11 s'est substitué ultérieuremenl au suffixe er dans les mots tels que sangler et bacheler, qui se rattachent au latin ffrem. h. CsLmxj

Digitized by

Google

296 REVUE DES PATOIS

QUELQUES MOTS DU PATOIS DE BERCENAY- EN-OTHE (AUBE)

Recueillis par M. Hanriot

Arriée Encore, à nouveau.

AôtUat Petit puceron rouge, presque imperceptible, qu i

pendant les mois (Vaoût et de septembre, se trouve en abondance sur berbe A cochon », et se répand sur le corps des personnes en provoquant des démangeaisons fort désagréables.

Areindre (\) Un livre est placé sur le rayon le plus élevé

d*une bibliothèque ou au fond d*un placard : on |)eut,ou on ne peut pas, Vareindre. D*où : prendre, tirer de.

Baloquer Quand un essieu de voiture est mal ajusté dans sa

boite, la roue baioque, avec bruit.

Bas^er (par a bref) Agiter le liquide contenu dans une bouteille.

BeHftuder Rêver en parlant, dire toujours quelque chose, mais

sans bruit, avec nonchalance. Le substantif dérivé est « berlaudeux )i, celui qui beHaiide.

Bitri Une mère appelle ainsi familièrement le nombril

de son petit enfant.

BUer Embrasser, familièrement ou non-

Bouquin Bouc. D'où bouquiner^ faire couvrir une chèvre

par un Jx>uc. (Employé grossièrement pour les personnes).

bomln Maison publique-

Brandiller {se) Se balancer. BraïuHllou, balançoire.

^^/e Bonnet de femme; plus souvent, ooilte de couleur

qui se met sous le bonnet. [Voy. aussi Llttré;.

Came Terme injurieux, d'une violence extrême, employé

contre les animaux et quelquefois cxsnire les ijer- sonnes, pour indiquer lout ce quMl y a de mauvais et de malfaisant.

Casgiitie Habitation misérable.

ChôLdron Vase en terre, percé de [jelits trous au fond et sur

la paroi cylindrique, dont on se sert ix>ur UlIth^ CKOutter le ))elit lait contenu dans la crême culte et transformée en fromage mou.

rhnfioiif/inner Un enfant diagoucUnne un morceau de bois, quand

il le coupe et le fend à tort et & travers, soit maladresse, soit mauvais état du couteau.

:i) Le mot est dans Littré.

Digitized by

Google

HANRIOT. PATOIS DE BKROKNAY-BN-OTHE 29T

Charoiuo Grosse toile qui recouvre le linge à couler dans le

cuvier, et sur laquelle on verse les cendres et le lecliu.

Chance «Chanvre», mot féminin en patois. Indique le

champ ou la récolte.

Cfiéyu Pièce en fer rectangulaire, avec ressort sur l'un

des longs côtés, dans laquelle on engnge le seau pour le descendre au puits. D*où : déchéytUer le seau.

Citre Cidre.

Clamart CImellère.

Clei/iner Très usité, pour dire : i^nclier, incliner. On cleigne

une Jwuteille à moitié vide ; Tèpaule cleigne d'un côté.

Cochet ... Robinet ix)ur tonneau .

Cogneau Pain long et doré (T) qu'un parrain ou une mar- raine donnaient Jadis, au jour de l'an, à leur . filleul. Cognctte, gâteau soc fait avec des rognures de pâte (de galette, par exemple^.

CoiUouife Couloirc dont les femmes se servent pour cow/er

le lait qui vient d'être tiré.

Courre Courir, au sens ordinaire. Aller courre, aller

passer son après - midi chez quelqu'un. Une jeune fille ca courre chez une voisine ; elle tra- vaille avec elle, à du crochet par exemple, elle bavarde, etc.~Se dit d'un garçon quand ildescend le dimanche soir, c.a.d. qu'il va retrouver ses camarades à l'auberge ou â la danse.

Coupiau Copeau.

Corps tuyau (de drainage, par exemple) .

Cbiica Poule qui cou ve.

Corner Une vielUo coutume veut que, dans chaque

village, pendant la période du carnaval, les Jeunes gens cornent l'homme et la femme qui ont eu des rapports illicites. ~ Les corneux s'en vont le soir, vers dix heures, dans le bols le plus rapproché de la maison du cornard ou cornée et font le plus de bruit qu'ils fieuvent, avec des cornes surtout.

Couaintier Se dit en parlant d'un moutard qui crie bêtement.

Crôler Une i)OUle qui s'étrangle crûle. Familièrement.

une i)ei"sonne a le rrdlat, quand elle est très enrouée.

CréUtule Crédule

C/'i (qu'rl) Très usilé, aller chercher.

Dépiauter un lièvre, lui ôter la piau (peau\

Deecendre (Voir courre).

ih'rne Un agneau est t/e/ve, quand il a le tournis. - On

cdernc quelqu'un, quand on lui donne sur la lèto un coup qui l'assomme.— Je suis rfefvje, c. a. ci. j'ai mal à la tête, la tète me tourne.

Descendée Descente d'une colline. « Montée et descendee. »

Dores en acant Encore employé par quelques personnes âgées.

Drapiau4B \ . . . . Drapeaux» petits linges (usés^ dont on enveloppe

les nouveaux -né$.

Digitized by

Google

1

298 RKVUB DES PATOIS

Échadre... Écharde.

ÉgUfffier Faire sauter de Tcau ou de la boue sur une per- sonne* soit avec le pied, soit a%'ec un bftton.

Émieyer du pain, le ml u ire en miettes.

Épeui*er Faire [«ur.

Épipgale Très petit poisson long, dans la Vanne.

Équeuechée Se dit d*une plume dont les pointes s«>nt brisées un

r^eu, ou détériorées.

Kstrayot Escargot.

Écouter (8*) S*accroupir.

Érerrer Agacer, taquiner (un serpent, par exemple,, maifc

à distance par crainte du danger.

Farce Adjeclif.qui signifie: drôle, risible, divertisîsanl-

Faîte (la) .Nom du liêlre Faienne, la faine. (Cf. Maine et

Mayenne).

Faraud Xoni [X)rtè par lieaucoup de ctlievaux (Carubi,

autre nointrês fréquent). Farrtuder, fsilre\e b«iu. ' Voy. faraud dans Littrél.

Filiaux Filleul.

Flûtat Sifflet, fait avec une l»ran<!lie de saule.

FleiUré CDU café) bien filtré.

Fratrés Barbier.

Fra 'i>ar « bref).. .. Se dit du IjoIs qui se casse facilement, san* v- tordre.

Folndre Faiblir. Foiudre de la Jambe.

Gauyi^. Un seau d'eau qui remonte du puits contient quel- quefois des gauyts^ c. a. d. de petits débris de bois, d*herbe, etc.

Cruénet* «La mère aux guênes, tr^s usité. C'est l'éfiou-

vantail (Ijête ou vieille sorcière) dont on se -sert pour empêclier les ]>et ils enfants de s'a pîH'orher des ptuits.

Guenneton Hnaneton.

fitierlette Vieille Oerbis (brebis) maigre et efflanquée.

Graisseiuc Câlin, patelin run cliat une ]>ei*sonnc ub

enfant).

Goguenette Fleur du narcisse.

Heurter Hurler se dit surtout de la vache.

HMer Appeler de loin une personne, en criant très fort.

(verl)e actif et neutre).

Jnterlat Mot rare, mais dont les 8onneui*s se servent pour

désigner la ï»artie intérieure de la cloche on s'accroche le battant, et même pour désigner la (•ourroie qui le suspend.

Mâfart C^naivl domestique mal**.

Maujranc Cheval qui n'est pas franc du collier.

Mettrons Mûres des l)Ols.

M en ter Le Très usité.

Mec, nteffud. Ne i»lus Jamais.

Moult Très usité dans loulo la Cha m ivign»*.

Mouton Hallant (le la cU»che.

Nota: (du genou) . . Rotule.

Patouillat Flaque d'eau, dans une ornière par exempt»

Pétoi^e Grande peur. « Flanquer la pétrisse ».

Perrière ... Carrière de pierre.

Digitized.by

Google

r

HANRIOT. PATOIS DK BEKCENAY-EN-OTHE :^9

Pertuyer Perdre son temps A Touvrage, autour de Tou*

vrage.

Poison A gardé le genre de potio.

Pqffbr . . Éclater avec bruit ; se dit d*un sac gonflé d*air sur

lequel on applique un coup de poing.

Pcfouise Seringue l'aile en bois de sureau (Jouet d*enfant).

Pu Laid, vilain (très usité).

Sqffy-e Gourmand, voraco.

.SaWe.H (par a bref). . Cercles.

Sâcler Sarcler.

Sanoêtise Sangsue.

SettUlat.. Petit trou plein d'eau (!■ qu l"50 de large), au

milieu des bois, dans lequel viennent se désaltérer les animaux et les oiseaux. Cest que ces der- niers sont souvent pris avec des pièges.

SeûUlou Sureau.

Siau Seau.

Sinôt Grenier è foin.

Sinelle Petite baie i>ouge sur Pépine.

Seuter, »euiier Deux cultivateurs, n*ayant chacun qu'un cheval.

mais ayant besoin de deux chevaux pour leurs labours, seûtent ensemble, c. a. d. se prêtent leur cheval muluellemenl,— l'un est )*eutier(le l'autre.

Digitized by

Google

300 RBVUB DES PATOIS

VAIGNERON

CHANSON EN PATOIS DE LA CÔTE D*OR

Cette chanson des Vignerons nous a été remise par une institutrice. Nous avons respecté rortliographc dont elle se sert. Ce chant parait être une composition tout à fait populaire ; nul auteur proprement dit n'y a mis la main. Le patois est c^lui des environs de Brâzey-en- Piaine(Côle d'Or). C'est la peinture d'une journée de vigneron ; mais tous les jours se ressemblent dans cette vie à fleur de terre. Montaigne n a-t-il pas dit : « Un Jour c'est iousjours! » Cf. Le Réveil bourguignon, 1" année.

n-11.

I \h ! que niétei d* galeire

D'être vaigneron 1 Tôjo égailai lai teîre Dan tôte chàgeon (les saison*' ! J' gaignon de Tergent Tôt queman nôbieu fnobhsh Q' man z-aivôca !

DIro-t-on pa Voï(ooiy) dénôblillon? Ç'â vaigneron (I) ! (bis)

II L* maitln, j' peurnon no gliaude(2),

Et no gro z-outiou (outils). Et peu j'enfillon no biaude

Et no gro saîbou ; Et peu j'aillon bouère in' gôtte

Anco po si lia (six liards) ; Çai no fait cassai ine crôte, Çai chaisse brouilla, (bis)

{{) Ces derniers vers doivent être le i*efralo de la chanson.

(2) Couteaux fabriqués à Saint-Claude. C'étaient de petits couteaux très répandus parmi les villageois de la Côte-d'Or. t cause de leur bon inarclié : rarement leur prix dépassait 4 snus. Ils étalent d une gram simplicité: une lame en fer et un manche de buis rond les corn salent. Dans les St Claude de luxe, le buis, A son extrémité, était perroi de telle sorte qu'il formait sirtlet (un stlllo, selon le mol des Boni ffulffnons). Le borget mouvait i*ailer (siffler) son ckcin içhlen) tTali (avec) son St-Claude. Tous ces couteaux avalent de plus (iraversant manche) un trou assez pros pour y passer une ficelle, en sorte que précieux Instrument, attaché par ladite ficelle (dont l'autre \xiui eU noué à lu poche du pantalon), pendait le longr de la Jambe des i^eli bemers et ne se perdait pas facilement.

Digitized by

Google

DURANDEAU. CHANSON DE I.A COTE-D'OR 30i

m

Ai meldi, chaicun aipoutieu (apporte)

In' bressie de coupiau ; J' beurlon c' qui en guige d* moutieu (1).

El peu j'on chau. J*entaimôn lai politique Qu'man z-aivôca; Poin d' nôlair' qui no z-esplique

Le loi de TEta (bis).

IV L'soi, en revenan veigne,

Anco pa Irô «ar, J'aiparcevon dan lai plaigne

Inépâ broùillar(2): Ç'â d' no conibuse ferneire

Que von s'enfiammai.

Et nos cambuseire

Que fon not' soupai. (bis)

V

Oh ! que repa délëctabîeu

Po vaigneron! pomm* de tarr' su lai tabieu,

Ine bone sôpe au z-ôgnon I Du picton piein ine creuche

Anco gadié(3}. péchô (paisseatix) an guige de beuche

Po no réchauffé !

Peu, j'von no couché!

J. DURANDRAU

(1} Nous brûlons cela en guise de mottes.

^2) Couplet vraiment poétique. Il a un grand air de parenté avec la nn de la première ôgrlogue fie Virgile. Tmduisons-le : « Le soir, en rece- txani des oignes Encore pas trop tard, - Nous apercevons dans la plaine --Un épais brouillard: —Cest de nos demeures les feux Qui cont s'enjlammer, Et nofi femmes Qui font notre souper. » Cani' btise signifie : chétive maison ; comme la femme reste d'ordinaire dans la cambuse, elle est Justement appelée cambuseire. (8; Le piclon (est encore) bien conservé. Le picton ou la piquette, petit vin clairet et aigrelet. Dans mon jeune temps on cliantait ce refrain :

Encore un p*tit coup dV picton

Pour vous r' mettre [bis] Encore un p'tit coup d' picton Pour vous r* mettre à la raison.

Digitized by

Google

30.^ REVUK DK^ PATOIS

ROFFOLES IN PATUAIS LIYONNAIS III

MON BON MONSU CLIÉDAT,

0 faut que je vos diise qu'o y ayet mou Quzin, lo Tuéno (•) de Saint-Sorlin, qu ayet niariô la Françon, ina joulia bùyi (-) de Saint-Anduer P), don que vos savi qu'i diont comm'iquin f *) :

La voga (^) de Saint-Ânduer, Onte le fille chayont à l'invers.

Adoiî, par vos en revegni, i firont la fêta; i flront pelA los potarras (*), los cops de fusi, de pistolé : pin, pan, pin, pan, pou, pou! que vos ariôs disit qu'o y èquiet tota l'ar- mèya (7) de la guerra que faisié la batailli. Àdon. par vos en revegni, lo Tuéno et la Françon mangiront bien, i bevi- ront bien, i dansiront bien; pouaisin (S) i z aliiront se cuchi. Los ménôs {^) fesiant la rutia (*^), qu'i z*aviant betô (**) dedins ina pléna tabassiri (*^). Stapindant (^^) la Françon disiet à s n homo : « Tuéno! faut-o que je buge? Y en a qu'amont qu'on buge, d'autres qu amont pôs.

Et lo Tuéno, al equiet bin bien content de veire qu'ai ayet ina fëna de si bon command (**J, que vos savi, mon bon monsu Cliédat, que le fënes sont si tant malines. que le se reljiffont comme de jicles (*5j.

Et lo Tuéno, al a vivu bien liurux, avouai sa bona féna, qu'equiet tojors de bien bon command.

PUITSPELU, /o CUSf'n,

(I) Tuvno, Antoine. (2) Bôf/t, Jeune nile i^) Saint-Atuluer, Saint- Andéol, village.— (4) / dion comm'iquw, on dit comme cela (en proverbe).

(5) Voga, fére du villaiçe. (6) Potarras, français du crû boites, sort<^ de petits mortiers sans affût, qu'on tire aux fêtes. (7) Arméffa, armée

(8) Pouaisin, puis ensuite. (9) Los mt^nOs, les garçons du pays. - (10) Rutia, trandies de [«lin dans du vin sucré qu'on porte aux mari< pendant la nuit de noces, —(il) Betô, mis. —^12) Taffa^siri, t^itiatièn Cest une aimable plaisanterie que de mettre du poivre, du talxac, df cendres ou autres ingrédients dans le vin sucré des époux. (\3^Slapii fiant, IKîndant re temps-là. (II) De si tx)n command, si docile, si faci» A commander. (15) Jtcle, couleuvre à collier, qui a la réputation de n pas être de bon command. On dit en proverbe A Lyon : niaUn comm un jfrle, se rebijrer comme un jicle.

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES

GÉNÉRALITÉS ET ÉTUDES DE PHILOLOGIE FRANÇAISE

Nous avons signalé dans notre avant-dernier numéro {Revote des patois, II, 151) l'étude de P. Vœlkel sur le change- ment de 17 en ti. Cf. Literaiurhlatt fur,., romanische philo- lo(f%ey octobre 1888, col. 451 (article de W. Meyer> et novembre 1888, col. 557 (réponse de M. Vœlkel).

Sclimidt. Uebcr die Endungen des Prœsens im Alipro- vensalischen (Dissertation de Strasbourg, 1887, 34 p. in-8). Cf. LiieraturblaU fûr,„ romanischc philologicy octobre 1888, col. 454 (article de E. Lévy).

Sur la Revue des p. gallo-romans (II, 1 et 2), voyez deux articles, un de M. Schuchardt, l'auîre de M. Morf, dans Utero,- iurblatt fur, . romanische philologie, novembre 168i, col 481 et 503. Voy. aussi Phonetische Studien (II, i08, article de Ch. Levôque).

Louis Meigret. Le tretté de la grammére françoèze, nou- velle édition par W. Foerster, xxx 211 p., 1888. (Dans Snmnihing franjsœaischcr Nendrvcke, de K. Vollmœller).

Peretz..— Alt prônons alische Sprichicœrter (Erlangen, Dei- chert, 1887, 49 p. in-8). Voy. l'ouvrage suivant.

Cnyrim. Sprichicœrter. . ,bei den prot^ensalischen Lyriketm, Marburg, Elwert, 18S8, 75 p. in-8 (dans Ausgaben und Abhandlungen ans dem Gcbiete der rom. Philologie, LXXI). Sur cet ouvrage et sur le précédent, voy. Literatvrblatt ffir,., romanische philologie, décembre 1888, col. 537.

Franz Beyer. Franjsœsische phonetik (Cothen, Schulze, 188S). Cf. Phonetische Studien, II, 90 (article de 0. Jespersen) et Romania, XVII, 6i9.

E. Koschwitz. Neufranzœsische formenlchre nach ihrem Laufstande (Oppein und Leipzig, 1888, 34 p. in-8). M. Kos- chwitz s'est attaché à noter scrupuleusement la prononciation

Digitized by

Google

304 REVUE DES PATOfS

de toutes les formes grammaticales françaises, et nous ne doutons pas que son livre ne rende les plus grands services pour lôtude du français en Allemagne. Cf. Phonetische Studicn, II, 9i (article de 0. Ba<lke) et RevM des p gallo- romans, II, Î33 (article de J. Gilliéron).

Puitspelu. Le peuplier dans les langues romonea (dans Revue des langues romanes, XXXII, 289^.

Signalons dans la Revue des langues romanes (XXXII, 292 et 303) deux articles importants de M. Castets sur la Littéra- ture française au Moyen-Age de G. Paris, et sur Les pari ers de France du môme auteur.

J. Fleury. L'invasion des barbares et la formation de^ langues romanes (dans Revue Savoisienne^ oct.-nov. 1888. p. 313). Article très suggestif.

Maspëro. Le patois français d'un copte du XIII* siècle (dans Romania, XVII, 48l).

Sur le dialecte du Brut de Munich, voy. Romania, XVII, 5i3.

Tobler. Vermischte Beiirœge sur fransœsischen Grarn" matik, nouvelle série, /(dans Zeitschrift filr romanische phi' lologie, XI, 433). Cf. Romania, XVII, 621.

Schwan. Sur les plus anciens textes français, et Sur les féminins de la 3* dècL (dans Zeitschrift fur romanische phi- lologie, XI. 46> et 551). Cf. Romonia XVII, 62i.6>3.

Le môme. —Zur Lehre von den fransœsischen Satjrdopj^clfor- men (àaws Zeitschrift fur romanische philologie, XII, 192). Cf. Romania, XVII, 624, et. pour les suffixes ier et ai, cî-dessus Revue des patois, II, p. 294 et 295.

Beyer. Die Londoner Psalterhand,^chrift Arundel 280 (dans Zeitschrift fur romanische philologie, XI, 513, et XÎI, 1).

W. Meyer. Labial isierun g von Gutturalen in Nordfràn- jfœsischen (dans Zeitschrift fur romanische philologie, XI, 538) Cf. Romania, XVII, 622.

Horning. Die Schicksale von EN -f- Kons. und A.N 4- Ko im Ostfransœsischen (dans Zeitschrift fur romanische phii logie XL 542;. Cf. Romania, XVII, 623.

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOQRAPHIQIIRS ;JOv")

Appel. Prjv, ilh{eUe), dans Zeit.^chrift ff*r roinanisrho p/n'lnloffic, XII. ?6:^.

Sur l'rt aecentm* précédé d'une palatale en franco-provençal, voyez ZeiMirift fur romanische philologie, XII, Î"î0.

D'Ovidio. Ricerchc sut pronomi per^onaii e poss essivi ncolatini (dans Archivio glottologico italiano, IX, ,25). Cf. Romania, XVII, 626.

D'Arbois de Jubainvilie. Le suffixe lACup (dans Biblioth. de r Ecole des Chartes, XLVII, 633) Ct ibidem, XLVIIL 357.

Grœber.— Grundiss der romanischen philologie (^irasboixvg, Trùbner). Cet important ouvrage contient (I, 561) un article de M. Sucliier sur le français, le proven(:al et leurs dialectes. Gt. Romania, XVII, 635.

Scheler. Dictionnaire d'élymologie française, 3* édition (Paris, Vieweg 1888, gr in-8, xii-527 p.) Cf. Romania, (XVII, 636) et Litcratvrblatt fvr... romanische philologie, mai 18.?8, col. 213.

Glanures lexicographiques. Noms donnés aux ricochets. Noms de la chiquenaude, (dans Variétés bibliographiques, oct. nov. 1888, col. 65, et dèc. 1888, col. 97).

Document sur l'argot, dans Variétés bibliographiques, oct. nov. 1878, col. 79, et déc. 1888, col. 99.

Rolland. Supplément à la Faune populaire (dsiïia Variétés bibliographiques, déc. 1888, col. 102).

D. Behrens. Ueber reciproke metathese im romanischen (Greifswald, Abel, 1888, 119 p. in-8) Cette étude, consacrée â un phénomène phonétique très restreint, est faite avec le plus grand soin, et nous parait épuiser la question.

H. Morf. Die Untersuchung lebender Mundarten fdans Zeitschrift fur neufranzosische Spr, und Litt., X, 187^. Consi- dérations générales sur les recherches dialectales, présentées

Tec beaucoup d'autorité.

L. Clédat. Les patois de la région lyonnaise. Suite (dans ^4fvuedes Patois, II, 1 et 160}.

Le même. Phonétiqtœ française : les noms de lieu en ni;

12»

Digitized by

Google

306 REVUE DES PATOIS

mesticrct mostier ; le suffixe ier •=. arium (dans Revue des Patois, II, p. 2ù\),

E. Jallien. ^ Qiiolques mots de la lanQue vulgaire chej^ len agronomes iatins ^dans Revue des Patois t II, lOl).

NOTICES CLASSÉES PAR DÉPARTEMENTS ET ANCIENS PAYS

Ain

Reydellet.— C/ï anson en patois du Gr and- Abbergement (dans Revue des Patois, II, p. 290).

Alpes (Hantes)

P. Guillaume. Le mystère de Saint- Pons (Suite et fin, dans Rsjvue dus langues romanes, XXXH, "259). M. P. Guil- laume nous fail espérer la puhlicatton'd'un dictionnaire de tous les mots contenus dans la série des mystères des Hautes-Alpes. Cf. Romanta, XVII, 620.

A n glo-Nor m and

Werner Sœderlijelm. De Saint- Laurent^ poâme anglo-nor- mand du Xll* siècle, publié pour la première fois d'après le manuscrit unique de Paris (Paris, Welter, 8i8), Cf. Litera- turblatt fur.,, romanische philologie, octobre 13^8, col 452 (article de H Suchier; et Romania XVII, 610 (article de Gas- ton Paris).

Emil Busch. Laut-und Formenleh^e der Anglonormannis- chen Sprache des XIV Jahrhunderts (Dissert, de docteur, Grdfiswald, Àbel, 188;). Cf. Romania, XVII, 636. '

Anjou

M«« G. Cormeray. La fille du labouroux, chanson d l'Anjou {dans Revue des Trad, pop., III, 6^2).

Digitized by

Google

NOTICES fiIBLIOGBAPHiQUES 807

Ardèche

L. Clédat. Compte municipal en patois de Tournon (dans Revue des patois, II, 241.)

Aube

Hanriot. Quelques mots du patois de Bercenay-en-Othe (dans Revtie des patois, II, p. 296). » >

Aude

Lambert. Conte en patois de Nar bonne ("dans Revue des langues romanes, XXXII, 238).

Bouches-dU'Rh âne

A. Marin. Armcma marsihès pèr 1889 (Marseille, Sardau, 92 p.).

F. Mistral. La chèvre de maître Raphaël, conte enpatois de Maillane (dans Revue des patois, II, 2 -S).

Calvados

Ch. Joret et Morice. Etude sur le patois du Bocage Vi- rois septentrional, Mesnil-Aujstouf {dans Revue des patois. Il* 76).

Catalogne

Pau Bertran y Bros. Rondallistica, estudi de literatura popufar abmostres catalanes inédites (Barcelone, imprimerie La Renaixensa, lo88, 106 p.). ^e livœ contient des contes, randonnées et propos rustiques, avec Tindication furt utile du lieu chacun d'eux a été recueilli. Plusieurs de ces contes sont bien connus (comme sujet), d'autres sont plus originaux^ mais tous sont intéressants Nous souhaitons que Tauteurnous donne bientôt les trois nouveaux volumes de contes qu'il annonce.

Digitized by

Google

JUS RRVUK DES PATOIS

Pierre Vidal. MèlcuKjr.s dliistoire, de littérature et de pJti- lologie catalane, I-XII (dans Remie des langues romanes, XXXTF, 333. A suivre). Le premier article de cette série donne des renseignements intéressants sur la langue de Ramon Lull. Ces autres articles sont consacrés à des textes divers en cata- lan de Perpignan.

R. Otto. Wer tcar der Vcrfasser des katalanisch-pro'cen^- alischen Gedichtes Lo conquerimbnt dk matlorcha. ? (dans; Zeitschrift fUr romanische philologie, XIÎ, 261). Cf. Romania SVII, 1)25 en note.

Guarnerio. // dialetto catalano d*Alghero (dans Archivio glottologico italiano, IX 26i). Cf. Romania, XVII, 62ti

Article de M. Morel-Fatio sur le catalan dans le Grundrtsé de Grœbei' (Vovv ci-dessus, page 305), I, 669.

Charente,

Emile Nadau4. La parabole dp l'enfant prodigue en patois du canton de Saint- Amant (dans Revue des i. romanes, XXXII, 321). Ce n'est pas seulement une traduction du texte biblique. M. Nadaud a eu l'heureuse idée de développer le récit, de manière à présenter un plus grand nombre de formes et de tournures patoises. L'auteur est embarrassé pour noter Ve féminin devant plusieurs consonnes comme dans chcrchit. Pourquoi ne pas écrire chcrchit 'f Je ne comprends pas la distinction entrée, es et e^ : en français, porté, portés et porter se prononcent de môme; et au contraire a le son de ouvert. J'écrirais- donc mésouei non meison. Quanta 17 mouillée, dans les cas le français ne remploie pas ou la note dune manière équivoque, la meilleure notation me parait être /*.

- Chorevte-înférieurc.

V. Fertiault, Colite de /M»/î?s (dans Revue des patois, îl> 191). Cf. ciHlessous, p. 315,

C arrête. Transaction entre les habitants et le seigneur de BeaxUi\

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOaUAPHlQUES 309

éitrMénoit\s (ôans Architcs liistoyHqucs de la Marche ci du Umousin, I, 274). Cf. Romania, XVII, 6*31.

Côte-d'Or.

Un nouveau journal, hebdomadaire, vient de paraître à Dijon sous le titre de Réveil Bourguignon. Il se propose de donner une large part aux patois et aux traditions locales.

J. Durandeau. Le vaigneron, chanson on patois de la Côte-^'Or (dans Revue des Patois, II, p. 300).

Fr. Bonnardot. r- « Tant mieux! tant pis! » dialogue po- pulaire en patois de la plaine de Beaune (dans Revue des patois, II, 190;.

Creuse.

A. Thomas. •— co inierrogatif et exclamatif dans le patois de la Creuse (dans Revue des patois y II, 143).

Dordogno,

L. Clédat. La chanson du Pauvre Jean, en patois des environs de Pèrigueux (dans Revue des patois, II, 222). A pro- pos de cette clianson, M. Weber, le critique si a\itorisé du Temps, fait les remarques suivantes, que nous reproduisons pour ceux qu'intéresse spécialement la partie musicale des chansons populaires : « J'ai reçu une livraison de la Revue des Patois contenant une chanson populaire d'un genre que je n'avais pas encore rencontré, du moins quant à la musique. La versification n'est pas à couplets réguliers. II. a donc fallu, faire un air à trois fractions qui alternent; si on les désigne par a, bt c, la succession se fait ainsi : «, trois fois, 6, a, fr, v, a/b, A y regarder de près cependant, on voit que les trois: frac- tions se réduisent à deux. La première a huit mesures. à. deux temps formant deux phrases parfaitement régulières. Le deuxième fragment est construit de la même façon ; le nombre de mesures s'élève à douze par la répétition de la seconde phrase du premier fragment pour terminer ; par une petite irrégularité la durée de la huitième mesure est abrégée dVj moitié. Le troisième fragment ite sert qu'une fuis et nVs'

Digitized by

Google

•310 REVUE DES PATOIS

qu'une altëraiion de ia première phrase du second fragment. La mélodie en généfal est simple, mais .nullement vulgaire.»

Gard.

De Boislisle. Communication sur de9 fragmenta de tivre$ de raiêf^n, de Guillaume et d* Antoine de Bagnofê sur Cèze (dans Bulletin historiqii.e et philologique du Comité des ira vaux historiques; 1886, p. 209).

Le marquis de la FarcAlais (179 1--1846), dans Occitania, t. I, p. 60.

Lou sant-evangèli d'après Sant Marc y parla de La Salle Saint-Pierre (Loundros, Societad biblico per la Orand Bre- tagne e per Testrange. 1888, 75 p. in-16). Livre de propagande religieuse, dont les philologues feront leur profit.

Garonne (Haute),

Sur les Œuvres de Pierre Goudelin publiées par M le I> Noulet (Revue des patois, II, 153), voy. Revue des langues romanes, XXXTI, 466,

Gascogne.

G. Lefévre-Pontalis. Petite chronique de Guyenne (dans Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, XLVII, 53).

Grisons (Canton des),

Buck. Documents rhéto-romans des Vllh, I^ et X' siècles (dans Zeitschrift fUr romanische philologie, XI, 107).

Decurtius. Reetoromanische Chrestomathie, I, 1 (dans Romanische horschungen de K. Volmœller). Eplangen, Dei- chert, 1888, 2 -8 p. in-8. Cf. Literaturblatt fCir.., romanische philologie, octobre 1838, col. 461 (article de Th. Gartner).

Sur Tédition de Susanna par Ulrich {Revue des patois, I 223). voyez Zeitschrift fur romanische philologie, XII, 21 (compte-rendu de Gartner), et Archivio gloitologico italian ÎX, 107.

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGUAPHIQUïïS 311

Article de M Gartner sur les dialectes rétoromans dans le Grundriss de Grœber. (Voy. ci-dessus, page 305), I, 461.

Hérault,

Lambert. -• Contes en patois de l'Hérault (dans Revue des langues romanes, XXXU, 234, •^4*2).

Sur Diogène G^îraldenc, poète montpellièrain, voy.. Occi- tania, I, 121 (article de A. Uoque-Ferrier, avec des noteis philologiques. Tiré à part).

Sur Germain Encontre, poète de Marsillargues, voy. Occù tania, I, 1 î8 (article de A. Roux).

A. Langlade. L'estanc de l'Ôrt, poème languôdocien &n quatre chants (dans Occitania, I, 146. A suivre).

Isère.

Georges Boncieux. La chanson de la Saint-Jean, environs de Bourgoin [d^ns Revue des p, gallo-romans, II, 2U5).

Italie.

Sur les dialectes gallo-italiques de la Sicile, voy. Archivio glottologlco italiano, IX, 4.J7.

Liège.

M. Wilmotte commence par le Dialecte liégeois au XII^ siècle ses Eludes de dialectologie wallonne dans Isl Remania (X\ll, 553j. Il publie en appendice 24 chartes liégeoises.

Lorraine.

Compte-rendu de A. Horning, Die ostfranjsœsischen Gn^ina- dialekte^wisrhen Metj uvi Bjlford (F. Brunot), dans Revue des patois, II, 147.

Compte-rendu de C. T»iis, Die Mundart (fer froiuœsischen Ortschafteiidor Idntons FuUconbcrg (F. Brunot), darts Revue des patois, II, 149.

Digitized by

Google

312 REVUE DRS PATOIS

Lot-et-Garonne,

J. F. B. Loti Simoun de Hautocom (dans La Tradition, novembre 1888, p. 345).

Manche.

J. Fleury. Le patois normand de la Hagiw et lieux cir- convoisins (dans Revue des patois. II, 83).

Marne (Haute).

(t. Saige. Une charte française de JoinviUc en doxible exemplaire scellé (di^ns Biblioth, de i' Ecole des Chartes, XLVII, 5).

Nord,

Desrousseaux. Mœurs poptUaires^ de la Flandre française (Lille, L. Quarrè, ?889. Deux volumes). Nous ne saurions trop recommander ces deux excellents volumes à l'imitation des amateurs d'études locales. Ils contiennent les i*enseignements les plus abondants et les plus curieux sur les fêles, les amu- sements, les jeux de lenfance et de la jeunesse, les rondes et chansons, les berceuses, les formulettes, les friandises, les carrillons, les danses, les superstitions, les célébrités de la rue, etc. L'auteur a beaucoup desprit, ce qui ne gdte rien, et son érudition n'ennuie pas, ce qui est rare. Naturellement, on ren- (îontre, chemin faisant, une foule de locutions et de mots patois. Un chapitre tout entier (tome II, p. 205) est consacré à la bibliographie patoise de la Flandre française,

Picardie,

(^ Chabaneau. Li romans de Saint Fanuel, suite et lin (dans Reçue des lamjaes romvicsy XXXII, p. 3G0). L'ensemble du travail de M. Cuabaneau vient de paraître en tirage à part.

Provence.

C. Chabaneau. Parnasse jrrovençal du P, Bougerel, suit< et fin (dans Revue des langues romanes, XXXII, 209).

Digitized by

Google

NOTICES BIBLIOGKAPHIQUES 313

F Donnadîeu. Les précurseurs des Fèlibres, 1800-1855 (Paris, Quaiitin, 188S, ia-8, 354 p.). Cf. Occitania, L 173 (article important de A. Roque-Ferrier).

Sur le Dictionnaire français méridional de M. L. Piat, voy. Occitania, I, 198.

Sur la suite du Salut à l'Occitanie traduit en cent sept idiomes, qui doit bientôt paraître, voy. Occitania, I, ?33.

Pyrèyiées-Orientales.

P. Vidal. Mélanges de philologie catalane, Voy. Cata- logne,

P. Vidal. Documents sur la langue catalane dos^ anciens comtés de Roussillon et do Cerdagne, Suite (dans Revue des langues romanes, XXXIl, HO)

Rh&ne.

Pliilipon. Le patois de Saint'Gcnis-leS'OUières et le dia- lecte lyonnais, Suite (dans Revue des patois, II, 26).

Chabert. Patois de la commune de Lètra (dans Rernc des patois j II, 131).

Puitspelu. Rôffoles in patuais liyonnais, I, II, III, (dans Revue des patois, II, 145, l>-?6, 30?).

Bruyère. C/ianson populaire en patns do (irèsieu-le-Star' r/*c (dans Revue des Patois, II, 288).

Saône (Hante).

Jeanroy. Los trois bonnes commères, chanson recueillie à Saint-Loifp'Sur-Lémouso (dans Revue des p. gallo-romans, II, 193).

Saône^ct'Loire.

Le p' (eu ou Vesiau de Vrogesson (Vergissoni, légende patoise (Mâcon, Protat, 1888, 21 p. in-8. Extrait des Annales de l'Aca- démie de Màcon), Récit amusant, et d'une allure bien popu- laire, qui remonte au milieu du siècle dernier.

Digitized by

Google

314 UEVUB DES PATOIS

Savoie,

J. Gilliéron. Le lo tjormanique en Savoie (dans Revue des p, gallo-romans t IIi 176)-

A. Lecoy de la Marche. Le mystère de Saint- Bci^nard de Mentit on (P^r'ia, Didot, 1888. xxxr 199 p. Publication de la Société des Anciens textes français), u Non seulement, dit M. Lecoy de la Mardie, l'auteur était un religieux du Mont- Joux, mais c était aussi un enfant du pays: la langue dont il s'est servi est en effet Tidiome litléraire de la Savoie, du Valais et du Val d'Aoste. C'est du français quelque peu mitigé par l'introduction de certains mots ou de certains lours de phrase appartenant au dialecte local. »

Savoie (Haute) .

A. Constantin. A. Bèard et sas œuvres (dans Revue Savoisienne, oct. nov. et dèc. LS'^B, p. 310 et 342).

Vendée.

Abbé Simonneau. Glossaire du patois de Vile-d'Elfe, Vendée (dans Revue des patois, II, 89).

Vosges.

Le chanoine Hingre. Grande complainte en vieux patois de la Bresse, Suite (dans Revue des patois, II, f»0 et 16ti).

Wallotis (pays).

M. Wilmotte, Etudes de dialectologie icallonne (dans Romania, XVII, 542. A suivre).

Horning. Zur icallonischen Lautkhre (dans Zeitschr.'ft fur romanischc philologie, XII, 2 5\

Emmanuel Pasquet. Sermons de carême en diahcU walhn, texte inédit du Xllh siècle (Bruxelles, Hayez, 1588, 48 p. in-8). Extrait du tome XLI des Mémoires de l'Académii royale de Belgique.

Digitized by

Google

CHRONIQUE

A nos collaborateurs. L'obligation de ne pas trop mor- celer les articles étendus e' de grouper autant que possible les textes par ré^çions nous empêche de publier aussi vite que nous le voudrions les communications que nous avon$ reçues. Nous prions nos corraspondants de nous- excuser. Les prochains numéros contiendront : Combler. Chmison», ronfios et dictons en patois do Gcrmo'les (S^ônc-ct-Ijoire); Ferliault, Contes et chans-^ns en patois divers ; Liotard, Chanson patoise ; Dubois, Mot^ patois de Franclié-Comtè ; Espinasse. Textes en imtois auvergnat ; Robelet, Chanson en patois ç?e Mo- gnereins; Foumier, Patois de Frugières-ie-Pin; Mairesse» Co7ite en patois de Bertry (Nord); Guidez, Conte en patois d'Ivouy (Nord) ; Lantoine, Conte en patois du Pas^erCalais ; Decamp, Dialogue en patois de Ligny (Nord) ; E. Martin^ La limite du flamand et du roman dans le département du Nord ; Rodicq, Etude philologique sur le patois de la Meuse ; Hingre, Observations sur les chuintantes; M. Rivière, Textes m patois de Saint-Maurice dd Exil, etc.

Double rectification. -- M. Fertiault. en publiant un conte de TAunis dans notre dernier numéro (page 192), déclare ne pas connaître le mot c cheu ». M. l'abbé Simonneau, auteur du Glossaire du patois de l'Ile-d'EUe dont nous donnerons prochainement la Un» nous écrit à ce propos : « Le mot cheu existe dans notre patois. J*aurais le mettre dans mon glos- saire Il signifie : pièce, chef. »

Nécrologie. Les études romanes viennent de faire une grande perle en la personne de M. Arsène Darmesteter. pro- fesseur à la Faculté des Lettres de Paris. Jeune encore, il avait contribué plus que tout autre, si Ton excepte M. Gaston Paris, son matlre, aux progrès de la philolog e française. Il avait en préparation un Dictionnaire historique do la langue française, auquel il travaillait passionnément depuis de longues années, et qui était fort avancé. On nous fait espérer qu*un ami dévoué et des plus compétents mettra la dernière

Digitized by

Google

31H BEVLB DES PATOIS

main â cette œuvre capitale, et pourra bientôt la donner au public.

La Roiiuutia consacre â M. V. Vieweg la notice suivante :

Nos lecteurs savent que depuis Tannée dernière, \nRomania ainsi que toute l'ancienne maison k. Frank a passé aux mains de MM. E. Bouillon et E. Vieweg, gendre et fils de F Vieweg. Ce dernier setait retiré des affaires, contraint moins par l'âge, dont son esprit actif supportait vaillamment le poids, que par le douloureux état de sa santé. La maladie, contre laquelle il luttait depuis longtemps. Ta terrassé bientôt après la résolution qu'elle lui avait imposée; il est mort le 16 mai dernier dans la petite maison qu'il occupait aux portes de Paris. Nous éprouvons le besoin d'adresser un adieu sympa- thique â rhomme aimable et intelligent qui nolis a aidés à fonder la Romania, il y a dix-sept ans, comme il y a vingt- trois ans la Revue Critique. F. Vieweg appartenait à une race d'éditeurs qui a toujours été rare et qui semble destinée à le devenir de plus en plus. Il ne regardait pas les livres et les journaux qu'il publiait comme un simple objet de commerce, il les lisait, il les appréciait, jouissait non seulement de leur succès, mais de leur valeur. Il aimait très sincèrement la science et la critique, il en comprenait les conditions, et il avait fait ce que bien peu d'autres auraient fait, en laissant traiter avec la dernière sévérité, dans la Revue Critique qu'il signait comme gérant responsable, des livres qui avaient paru dans sa maison. Aussi, malgré les diflicultés que nous avons eues parfois avec l'éditeur, avions-nous pour l'homme, comme il avait pour nous, une cordiale amitié, qui nous a fait res- sentir douloureusement, quelqu'attendu qu'il fût, le coup qui l'a enlevé pour toujours aux siens. Si on fait quelque jour l'histoire de la tentative de renaissance des études historiques et philologiques qui s'est produite en France depuis une tren- taine d'années, le nom de cet allemand naturalisé frani^ais depuis 1865 méritera assurément d'y occuper une place. »

Publication nouTelle. M. J. B. Rousseau, libraire à Clermont-Ferrand, vient de publier un Almanach dès paîsans auverr/nais pour 1889, qui contient plusieurs x>Jèces patoises, et se vend seulement 10 centimes.

Le Gérant : K, Bouillon.

Digitized by

Google

TABLE DES MAT]^';RES "^

PavM.

L. Clédat. Les pntoia de la région lyonnaise (Suite), . 1,160

E. Philipon. Le patois de Saint-Genis-les-Ollières et le dialecte lyonnais {Suite) 26,195-

Hingre. Complainte en vieux patois de la Bresse ros- gienne (Suite) 50,166

Ch. Joret et Morice. Etude sur le patois du Bocage Virois septentrional 76

J. Fleury. Le patois normand de la Hague et lieux circonvoisins 83

Sinionneau. Glossaire du patois de Vile d'Elle (Ven- dée) . . . 89

Chabert. Patois de la commune de Létra (Rhône) 131

A. Thomas. Co interrogatif et exclamatif dans le pa- tois de la Creuse 143

Puitspelu. Raffoles in patuais liyonnais 145,226.30?

E. Jullien Quelques mots de la langue vulgaire chez

les agronomes latins , 161

V\\ Bonnardot. « Tant mieux ! Tant pis ! » dialog^ie

populaire en patois de la plaine de Beaune 190

F. Fertiault. Conte de l*Aunis 191

F. Mistral. La chèvre de maître Raphaël, conte en pa- tois de Mailla.ne 218

L. Clèdat. La chanson du Pauvre Jean, en patois des environs de Péri gueux, avec musique 222

L. Clédat. Compte municipal en patois de Tournon (mai 1459 - mai Î46Î) 241

M. Rivière. Notes sur le langage de St'Maurice-de- l'Exil (Isère) 258

Bruyère. Chanson popxdaire en patois de Grézieu 288

(t) Les notices bibliographiques du dernier numéro de Tannée con- tiennent une table analyMquo los articles sont classés par départe- ments et pays.

Digitized by

Google

318 REVUE DES i'ATOlS

Reydellet. Chanson populaire, en patois de GranH-

Abergement (Ain) ?9 »

L. Clùdat. Phonétique française : l. Les noms d-lieu

en AI. IL Mestier et Mostikr. ///. Le svffixe ibr = arium 294

Hanriot. Quelques mots du patois de Bercvnay-cn-Othe. 296

Durandeau. Chanson des viijnerons (Côte-^'Or) 300

COMPTES-RENDUS : D' Adolf Horning. Die ostfransœsischcn Grcnsdialekte

swischen Mets und Bel fort (F. Brunot.) 147

D' Constant This. Die Mundart der franaosischen

ortschaften der Kantons Falkenbenj (F . B.) 149

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES i50,?27,3a3

Chronique iG0,?40,3i5

Ouvrages ou articles qui lont Tobjet d^nn compte-rendu sommaire dans les Notices bibliographiques <1).

Argentan (Poésies en patois d') i53

Arnaudin. Contes populaires recueillis dans la

Grande-Layide, le Born, les Pet ites- Landes et le Moren-

sin .. 154

Baudouin (A.) Glossaii^e du patois de la forH de

Clairmtux .' 23^1

Bàard (Chansons de Joseph). Voy. Constantin.

Bcdaricu (Pièce en patois de) 154

Belirens (D.) Ueber reciproke metathesé in rama-

nischen . i . i 305

Bertran de Born (Poésies de). Voy. Thomas.

Bertran y Bros (Pau.) Rondallistica 307

Bovfjcrel [Le Pm^nasse provençal du P.) Voy. Chaba-

nean, Chabaneau(C.) Chanson inédite du troubadour P cire

del Vurn 232

Chabaneau (C.) Le Paumasse provençal du P. Bon-

gerel 235

Chabaneau et Noulet. Voy. Noulet.

Clédat (L.) Le Nouveau Testament provençal de Lyon 150,^29

Clédat (L.) La chanson du Pauvre Jean en patois de

Pèriijneux 30Î

Constantin. Recueil des chansons patoises de J. Béard 23'

0) Nous ne ferons pas figurer dans cette liste les ouvrages qui son simf>lonient cités dans les Xotices.

^

Digitized by

Google

TABLK DES MATIERES 319

Desrousseaux. Mœurs populaires de (a Flandre fran- çaise 31^

Fleury (.1 ) L'invasion d^fS bçirbareset la fondation des

lan-fUJS, romanes 304

Foerster (W.) Compte rendu d'une édition nouvelle de

la Noblei Le-on, 237

Fontaine (J.- A.) Les verbes auxiliaires dans les lan- gues romanes , 227

Godefi'oy (Dictiorinairc de) \0Y Millet Goudalin (Œuvres de P.) Voy. Noulet,

Grœber. Gruniriss dar romanischen philologie 305

Gulllon (Ch.) La Bourbonnaise, chanson en patois de

Ceyjièriat 230

Hinjçre(« e chanoine). Cris et chants traditionnels des

pâtres de la Bresse vosgicnne 158

Jeanroy (A.-) Quatre contes meusiens 235

Koschwitz (E.) Neufran^œsische formenlehre 303

Lecoy de la Marche (A.) Le mystère de St-Bernard-de-

Mcnthon 314

Lieutaud (V.) Ordonnance municipale de Digne 230

Millel (D') Etudes lexicoijraphiques sur Cuncienne lan- gue française à propos du dictionnaire de Al. Godefroy 229

Munlel (E.) La Nobh Lcçm 237

Morf (H.) Die untersuchun'j lebender Mundarten 305

Mystère de St-Bernard-de-Menthon (Le), Voy. Lecoy de la

Marche. Nadaud (Emile). La parabole de Venfant prodigue en

patois du canton de Sain*.- Amant 308

Noulet (D'). Œuvres de Pierre Goudelin 153

Noulet et Chabaneau. Deux manuscrits provençaux du

XIV' siècle 153

Nouveau Testament provençal de Lyon (Le), Voy. Clédat. Paris (Gaston). La littérature française au moyen- âge 22S et 304

Peire del Ver n {Chanson inédite de) \oy, Chabaneau.

P'teuou l'esiau de Vregasson (Le), légende patoise 313

Puitspclu; Dictionnaire étymologique du patois lyon- nais (2« et 3* fascicules) 155

Puitspelu. Le mot lyonnais « carcabeau » 234

Rolland E.). Supplément à la faune populaire 228

Ro.'(ue-Ferriei\ •— Les provençaux d'Allemagne et le lan- gage de Pinache- Serres 151

Sabersky (H.). Zur provensalischen Lautlehrc :para8i tisches i 229

Digitized by

Google

320 REVCIE DRS PATOIS

Sant-Eranf/cli d'après Sant Xîarc, en parla fh La Saife-

Saint-Pi rn* :U!«

Save (Gaston). Le costume lorrain 158

Thomas ( A.. ) ■- Poé-^ibe complètes de Bertran de Born.., 155. ^34 Ulrich (Jacob). Snsanna, ein obère nffa<ttnischesi

Drama 233

Vidal (P.) Afë/an/yffs d'histoire, d^ littèrjturc ci df

philologie cataUme, i-xii 308

Vietor. ~ Phonetische Studicn 227

Voelkel (Paul). Sxir le changemevi de l en a 151

Liste alphabétique dos périodiques cités ou analysés dans les Notices blblio^n^phlques :

Annalas délia Societad Rœto-romanscha, Annales de V Académie de Mâcon, Archives historiques de la Marche et du Limousin. Archivio glottologico italiano, Biblio- thèque de V Ecole des Chartes. Bulletin de la Société dei^ Sciences de l'Yo7ine, Bulletin de la Société historiqtte et archéologique du Périgord. Bulletin de la Société philo- ma tique Vosgienne. Bulletin historique et philologique du Comité des Travaux historiques , ^ Felibrige (Lov), Gœt- tingische gelehrte an^eigen. s Litcraturblatt ffir romanis- chc philologie. Mémoires de l'Académie royale de Belgique, Mémoires de la Société Académique de l'Aube. Occita- nia. Phonetische Studicn. Revue des Basses- Pyrénées et des Landes. Revue des langues romanes. Revue des po^ tois gallo-romans, Revue des traditions populaires. Revue Saroisienne. Romania. Tradition {La). Unî- versity Studies. Variétés bibliographiques . Zeitschrifi fur neuframœsische Sprache und Littérature. Zeitschrift fur romanische philologie.

I YON. iMPBiMEniK STORCK, 78, hik nK l'hotel-de-viij.e

Digitized by

Google

F* yiEWEG, Libraire- Édlteut'

E. BOUILLON BT E. ViEtVEG, successeurs

DICTIONNAIRE D'ÊtYMÔLÔGIE FRANÇAISE

diaprés les 7'éauliat^ de (u science moderne Par Auguste SCHELER Troisième édition, revue et augmentée. Un fort volume gr. in-8 de^» 540 pages à 2 colonne*. Prix : 18 fr.

CONTES POPULAIRES DE LORRAINE

t^ômparés avec tes contes des autres prorinces de France et des pays étrangers et précédés d'un essai sur l origine et la propagation descentes populaires européens

t>ar Emmanuel GOSQUIN

Deuxième tirage. Ouvrage couronné par Tlnstitut de France, Premier prix Archon-D«spérouses, 1887.

2 volumes in 8 raisin.— Prix : 12 fr,

MONOGRAPHIE DU PAÎÛlS DE LA BRESSE

(VOSGES) ■■ ■■ 'i-

Par M. HINGRE

Chanoine de St-Diè Membre de la Société de Linguistique de Paris . .

En Vente chez TAutenr. Prix franco : 2 fr. 50

. Ce travail a été couronné par la Société d^Emulaiion des Vosges, sur un rapport du Secrétaire perpétuel-, M. Haillant, ijui résumait ainsi ses appréciations :

« L'œuvre de M. Hingre est dans son genre une des plus approfondies que nous connaissions. Elle nous dévoile d'une façon très exacte et très complète un dialecte patois des plus originaux et des mieux caractérisés, non seulement des Vosges, mais encore de tout le nord-est de la France n.

I . . .

f ^ DigitizedbyCiOOÇlC

I

AmiA

RECUEIL TRIMESTRIEL

^^ \CRÉ > ' 'cTiinp DES Lh Littératures romanes MM. p. MEYEK et G. PARIS

MEMBBES DK l/lNSTITCT

Pauis. 20 francs: Union posta lk. 22 f:

REVUE CELTIQUE

Fondée par M. GAIDOZ

Publiée sous la diroclion «le

H. D'ARBOIS Je JUBA INVILLE

y«;?.bre de rinsiitut, ^

J. LOT H

Cirgé de cours & It Faculté des W'jts (îe Rennes.

E. ERNAULT

G. DOTTIN

Secrétaire de la Rédacti Prix u .^.M^.M.Liiiriii : Paris, 20 francs; U«iu.-» funuii^K. 4^ irancs.

LA TRADITION

p^j^ii^ n^n^rale des Contes y Légendes, Cha> Traditions et Arts populaires. Paraissant le 15 de chaque mois

vraUons grand in-8 de 02 à 48 pages, avec

Directeur : M. Henry CARNu\

Professeur au Lycée Louis-le-Grand. Abonnenionl : 15 franr .1. DU PRET, éditeur, :i

Lyon. Imp. Storck. rue fie rH6tel-<lô-VIII

Digitized by

Google

Digitized by

Google

Digitized by

Google

Digitized by

Google