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| Δ΄

4

Barbard College Library

FROM THE

CONSTANTIUS FUND

Established by Professor E. A. SoPnocLas of Harvard University for the purchase of Greek and Latin books, (the ancient classics) or of Arabic books, or of books illustrating or ex. plaining such Greek, Latin, or Arabic books.” (Will, dated 1880.)

REVUE

DES

ÉTUDES GRECQUES

Les réunions du Comité ont lieu à l'École des Beaux-Arts, à quatre heures, le premier jeudi non férié de chaque mois; tous les membres de la Société ont le droit d'y assister et ont voix consultative. Elles sont interrompues pendant les mois d'août, de septembre et d'octobre.

L'Assemblée générale annuelle a lieu le premier jeudi qui suit la fête de Pâques. .

La bibliothèque de l'Association (42, rue de l'Abbaye) est ouverte le jeudi de 3 h. 1/2 à 4 h. 1/2, et le samedi de 2 à 5 heures.

Les communications à l'Association, les demandes de renseignements, les ouvrages offerts à la bibliothèque doivent être adressés, franc de port, à l'École des Beaux-Arts, 14, rue Bonaparte.

Les manuscrits destinés à la Revue ainsi que [65 ouvrages envoyés pour compte rendu doivent être adressés à M. Théodore Renaca, rédacteur en chef gérant de la Revue, librairie Leroux, 28, rue Bonaparte.

Les membres de l'Association sont priés de bien vouloir envoyer le montant de leur cotisation, en un mandat de poste, à M. Henri LeBèGus, agent bibliothécaire de l'Association, 12, rue de l’Abbaye, vie.

Tout membre qui, après deux ans, n'aura pas payé sa cotisation, sera consi- déré comme démissionnaire.

REVUE

DES

ÉTUDES GRECQUES

PUBLIÉE PAR L'ASSOCIATION POUR L'ENCOURAGEMENT DES ÉTUDES GRECQUES

(Rocemnue établissement d'utilité publique par décret du 7 juillet 1869)

TOME XVI

ANNÉE 19083

PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

28, RUE BONAPARTE, VI°

1903

| HCROFILMED T HARVARD

ASSOCIATION

POUR L'ENCOURAGEMENT

DES ÉTUDES GRECQUES

EN FRANCE ©

τ

᾿ς 4

(Reconnue établissement d’utilité publique

SR MBRILCE ve par décret du 7 juillet 1869). ——_—_— '- ΄

STATUTS

81. OBJET DE L'ASSOCIATION.

Art. 4“. L'Association encourage la propagation des meilleures méthodes et la publication des livres les plus utiles pour le pro- grès des études grecques. Elle décerne, à cet effet, des récom- penses,

2. Elle encourage, par tous les moyens en son pouvoir, le zèle des maitres et des élèves.

3. Elle propose, s’il y a lieu, des sujets de prix.

À. Elle entretient des rapports avec les hellénistes étrangers.

5. Elle publie un annuaire ou un bulletin, contenant l'exposé de ses actes et de ses travaux, ainsi que l'indication des faits et

des documents les plus importants qui concernent les études grec- ques.

IT. NOMINATION DES MEMBRES ET COTISATIONS.

6. Le nombre des membres de l'Association est illimité. Les Français et les étrangers peuvent également en faire partie.

7. L'admission est prononcée par le Comité, sur la présentation d'un membre de l'Association.

8. Les cinquante membres qui, par leur zèle et leur influence, ont particulièrement contribué à l'établissement de l'Association, ont le titre de membres fondateurs.

li - . Q.Le taux de la cotisation annuelle est fixé au minimum de .dix francs. = 40. La cotisation annuelle peut être remplacée par le payement, une fois fait, d'une somme décuple. La personne qui a fait ce verse- sement reçoit le titre de membre donateur.

8 III. DIRECTION DE L'ASSOCIATION.

41. L'Association est dirigée par un Bureau et un Comité, dont le Bureau fait partie de droit. | 12. Le Bureau est composé de :

Un Président, Deux Vice-Présidents,

et de au moins :

Un Secrétaire-Archiviste, . Un Trésorier.

Il est renouvelé annuellement de la manière suivante :

41° Le Président sortant ne peut faire partie du Bureau qu'au bout d’un an;

Le premier Vice-Président devient Président de droit;

Les autres membres sont rééligibles ;

Les élections sont faites par l'Assemblée générale, à la plura- lité des suffrages.

43. Le Comité, non compris le Bureau, est composé de vingt et un membres. Il est renouvelé annuellement par tiers. Les élections sont faites par l'Assemblée générale. Les sept membres sortants ne sont rééligibles qu'après un an.

44. Tout membre, soit du Bureau, soit du Comité, qui n'aura pas assisté de l’année aux séances, sera réputé démissionnaire.

45. Le Comité se réunit régulièrement au moins une fois par mois. Il peut être convoqué extraordinairement par le Président.

Le Secrétaire rédige les procès-verbaux des séances; ils sont régulièrement transcrits sur un registre.

Tous les membres de l'Association sont admis aux séances ordi- naires du Comité et ils y ont voix consultative.

Les séances sont suspendues pendant trois mois, du 1“ août au 1°" novembre.

16. Une Commission administrative et des Commissions de corres- pondance et de publication sont nommées par le Comité. Tout mem- bre de l'Association peut en faire partie.

Il

17. Le Comité fait dresser annuellement le budget des recettes et des dépenses de l'Association. Aucune dépense non inscrite au bud- get ne peut étre autorisée par le Comité que sur la proposition ou bien après l'avis de la Commission administrative.

18. Le compte détaillé des recettes et dépenses de l’année écoulée est également dressé, présenté par le Comité à l'approbation de l'Assemblée générale et publié.

IV. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.

49. L'Association tient, au moins une fois chaque année, une Assemblée générale. Les convocations ont lieu à domicile. L’Assem- blée entend le rapport qui lui est présenté par le Secrétaire sur les travaux de l'Association et le rapport de la Commission admi- nistrative sur les recettes et les dépenses de l'année.

Elle procède au remplacement des membres sortants du Comité et du Bureau. |

Tous les membres de l'Association résidant en France sont admis à voter, soit en personne, soit par correspondance.

8 V.

20. Les présents statuts ne pourront être modifiés que par un vote du Comité, rendu à la majorité des deux tiers des membres pré- sents, dans une séance convoquée expressément pour cet objet, huit jours à l'avance. Ces modifications, après l'approbation de l'Assem- blée générale, seront soumises au Conseil d'État.

LA MÉDAILLE DE L'ASSOCIATION

Cette médaille, œuvre de notre confrère M. J.-C. Chaplain, membre de l'Institut (Académie des Beaux-Arts), porte au droit une tête de Minerve, dont le casque, décoré de fleurons, de feuilles d'olivier et d'une figure de Sphinx, rappelle à la fois les anciennes monnaies d'Athènes et les belles monnaies de Thurium. Le module est de 55 millimètres.

Elle pourra être décernée avec une inscription spéciale, par un vote du Comité, aux personnes qui auront rendu à l'Association des services excep- tionnels.

Le Comité a décidé aussi qu'elle serait mise à la disposition de tous les membres de l'Association qui désireraient l'acquérir. Dans ce cas, elle portera, sur le revers, le nom du possesseur avec la date de son entrée dans l'Asso- ciation. Le prix en a été fixé comme il suit :

L'exemplaire en bronze. . ... 40 fr. - en δΔέρεοῃῖ.. ... 80 --

Ceux de nos confrères qui voudraient posséder cette œuvre d'art devront adresser leur demande à M. Lebègue, agent et bibliothécaire de l'Association, 12, rue de l'Abbaye, Paris. Ils sont priés d'envoyer d'avance la somme fixée, suivant qu'ils préfèrent la médaille en argent ou en bronze, afin que l'on puisse y faire graver leur nom. Ils voudront bien, de plus, joindre à cet envoi l'indication des noms et prénoms qui doivent former la légende. Les membres qui habitent la province ou l'étranger devront désigner en mème temps la per. sonne de confiance par laquelle ils désirent que la médaille soit retirée pour eux, ou le mode d'envoi qui leur convient. Les frais d'expédition seront naturel- lement à leur charge.

SOUSCRIPTION PERMANENTE

POUR L'ILLUSTRATION DE LA REVUE

Les conditions de la souscription sont les suivantes :

ART. 4°. La souscription pour l'illustration de la Aevue est fixée au minimum de 100 francs une fois versés.

ART. 9. Les souscripteurs pour l'illustration de la Revue des études grecques recevront le titre de Membres fondateurs pour les Monuments grecs et l'illustration de la Revue (1). Leurs noms forme- ront une liste à part, qui sera imprimée en tête de chaque volume de la Revue des études grecques.

ART. ὃ. S'il y a des renouvellements de souscription, ils seront indiqués sur cette liste par la mention des années la souscription aura été renouvelée.

ART. À. Les souscriptions qui dépasseront le chiffre de 100 fr. seront naturellement l'objet d'une mention spéciale dans le rapport annuel du trésorier et dans la liste des souscripteurs.

LE COMITÉ DE L'ASSOCIATION.

Nora. Les souscriptions devront être adressées à M. Max. Egger, trésorier, 71, rue de Vaugirard.

(1) Par suite de l’achèvement des Monuments grecs, l'illustration de la Revue représente seule désormais dans l'œuvre de l'Association l'objet, si important, de la reproduction des monuments figurés légués par l'antiquité hellénique. Appelée à prendre sans cesse de nouveaux développements, elle appelle instam- ment de nouveaux concours.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 7 ΜΑΙ 1903

DISCOURS

PRONONCÉ PAR

M, SALOMON REINACH

PRÉSIDENT

MESSIEURS,

J'ai vivement ressenti la marque d'estime que vous m'avez donnée en m'appelant à présider notre Association. Je veux d’abord vous en dire ma gratitude; je veux ensuite remercier notre excellent secrétaire et les fidèles habitués de nos séances d'avoir facilité ma tâche ou point de ne m'en laisser con- naître que l'honneur. J’appartiens à plusieurs sociétés savantes qui jouissent d'une réputation enviable; mais celle-ci est peut- _ être la seule l'on est certain d'être écouté de tous quand on parle, les rappels à l'ordre et les appels au silence sont ignorés, les communications scientifiques sont presque toujours suivies d’une discussion qui apporte aux orateurs cette satisfaction plus précieuse que des éloges, la preuve qu'on les a suivis attentivement. Cela tient sans doute à ce que nos goûts individuels sont dominés par un goût plus général qui nous est commun et qui est notre raison d'être : la noble curiosité des choses de la Grèce, de toutes les formes et de tous les aspects de l’hellénisme. Assurément, il n’y a plus de savants qui puissent embrasser l'hellénisme tout entier, comme aux beaux jours de la Renaissance ; mais quel savant voudrait

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méconnaître les liens indissolubles qui en rattachent ‘toutes les manifestations? Quel est celui dont l'intérêt ne passe pas volontiers de l’une à l’autre, alors même que sa compétence est restreinte à une petite partie d’un aussi vaste domaine Nous sommes ici pour nous éclairer les uns les autres sur des questions qui nous attirent tous, bien que chacun n’en ait approfondi que quelques-unes. Si j'en juge par les séances déjà bien nombreuses auxquelles j'ai assisté, nous y réussissons fort bien. Depuis le jour lointain, où, en 1878, élève récem- ment admis à l'École Normale, je fus conduit ici par mon maître M. Paul Foucart, qui présidait alors l'Association, je ne suis jamais sorti de cette belle salle sans avoir appris quelque chose et, j'ajoute, sans avoir formé le dessein de mieux apprendre une chose que je savais mal. Mais le profit de nos réunions n'est pas réservé à ceux, Parisiens privilégiés, qui peuvent suivre nos séances et s'y instruire. Notre Annuaire d’abord, puis notre Revue, gardent de notre activité un sou- venir durable et nous autorisent même à en tirer quelque orgueil. Qu'on me cite, en France ou à l'étranger, une publi- cation périodique aussi propre que la nôtre à tenir informés ceux que réunit le culte de la Grèce antique! Inscriptions, papyrus, œuvres des arts plastiques, tout ce que met en lumière

le zèle des chercheurs de tous pays, nous est presque aussitôt _ présenté sous une forme claire, concise et attrayante. Faut-il rappeler que la Grèce byzantine et la Grèce moderne reçoivent aussi l'attention qui leur est due? Les correspondances d'Athènes, publiées dans la Revue des Études grecques, seront un jour considérées comme une source pour l’histoire de l’hel- lénisme moderne. Je n'ignore pas, Messieurs, qu'il reste des progrès à réaliser, que les ressources de notre Association sont encore restreintes, que l'illustration de la Revue pourrait être plus abondante; mais je ne crois pas céder à uneillusion en me faisant ici, sur les effets de notre activité commune, l'écho d'un sentiment qui a souvent été exprimé au dehors.

Quelle reconnaissance ne devons-nous pas à ceux de nos

VII

confrères qui, après nous avoir témoigné leur sympathie par un concours assidu, nous la prouvent encore par des bienfaits dont nous ne pouvons remercier que leur mémoire ! Dans les premiers jours du mois d'avril, M* André Faroux, notaire à Paris, nous avisa que M. Paul-Jules Pélicier, en son vivant archiviste de la Marne, décédé à Châlons, avait légué 6,000 francs à l'Association des Études grecques, sans autre condition pour elle que d’en disposer au mieux de la science. M. Pélicier était membre donateur depuis 1867; il avait versé, outre sa cotisa- tion, deux sommes de 100 francs; il était membre fondateur pour les Monuments grecs et l'illustration de la Revue. Tou- chante pensée, Messieurs, que celle de ce savant modeste, fami- lier, par ses fonctions, avec les sources de l’histoire de France, qui donne aux études grecques, non seulement une part de ses loisirs, mais de son aisance, et nous laisse libres de les hono- rer en son nom sans même l'attacher à la fondation d’un prix nouveau! Nous envoyons à M. Jules Pélicier un souvenir reconnaissant et ému; l'hellénisme mérite d'être aimé ainsi et votre président peut dire avec le poète :

Δέχομαι, φίλον γε δῶρον Ex φίλης χερός.

L'année 1903 a νὰ s’éteindre deux de nos doyens, MM. Alexandre Bertrand, membre fondateur, et Marius-Jean Dupuis, qui était des nôtres depuis 1881. M. Bertrand, ancien membre de l'École d'Athènes, avait débuté par des études de géographie et de mythologie grecque; puis ce fut la Gaule qui l'attira et j'ai à peine besoin de vous rappeler la grande œuvre de sa vie, le Musée des Antiquités Nationales, dont il m'a laissé la direction après y avoir guidé mes études. Ber- trand porta, dans les ténèbres préhistoriques et celtiques, la rectitude d'esprit et le goût de la clarté qu'il devait à son édu- cation d'humaniste. Il avait un peu oublié le grec, mais point la Grèce; au terme de sa vie, il se sentit attiré plus vivement vers elle et le Platon de Cousin redevint un de ses livres fami- licrs. M. Dupuis fut un proviseur modèle, en même temps

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qu'un des rares adeptes de la science hellène dans notre pays; la géométrie de Platon, qu'il tenta d'élucider par divers mémoi- res, l'occupait encore en ces derniers temps, alors qu'entré dans sa quatre-vingt-sixième année il venait prendre place à nos séances et discuter avec M. Tannery. À ces noms respectables j'ai le regret de joindre celui de M. l'abbé Follioley, ancien proviseur du lycée de Nantes, il a laissé, comme à Laval et ailleurs, le souvenir d’un pédagogue expert et d’un ami éclairé de la jeunesse. Permettez-moi de dire que cet homme excel- lent me témoigna, il y a plus de vingt-cinq ans, au début de mes études, une bienveillance qui a fait de moi son obligé.

Tout récemment, nous avons appris la mort d'un autre vété- ran, M. Gaspard, qui professa, pendant vingt-trois ans, la rhétorique au lycée Louis le Grand. Il a terminé dans le repos une longue carrière toute d'honneur et de dévouement à l’Uni- versité. Soixante-dix élèves, formés par lui, sont entrés à l'École normale supérieure; il élait ainsi le père d’une nom- breuse famille universitaire son souvenir et ses exemples ne périront point.

L’Association a également perdu M. Boucherie, ancien chef de bataillon de la légion étrangère, qui était sociétaire depuis 1881.

La mort, seul repos qu'il ait connu, a frappé le travailleur infatigable qui fit plus qu'aucun savant de nos jours pour éclairer les divers aspects de la Renaissance, notre éminent confrère Eugène Müntz. On dit {a Renaissance tout court, mais on entend celle de l'hellénisme. N'est-ce pas alors, et alors seu- lement, que l’hellénisme a commencé cette conquête du monde qu’il n’est pas loin d’avoir achevée aujourd'hui? Désormais, les limites de son empire seront celles de la civilisation elle- même; il régnera partout Homère et Platon trouveront des interprètes et des lecteurs. Un jour, des vastes contrées que la Grèce ne soupçonna point, il reviendra comme en pèlerinage vers la Grèce. Ainsi, l’on a vu les États-Unis d'Amérique fonder une école d'archéologie à Athènes, école dont le troisième

—… Y .....»

directeur, le professeur Van Benschoten, est un des confrères que nous avons perdus cette année. M. Van Benschoten était professeur de grec à l'Université Wesleyenne de Middletown (Connecticut). Pendant l’année qu'il passa à la direction de la nouvelle école, il obtint du Gouvernement grec la concession d'un terrain sur lequel s’est élevé l’édifice de la mission per- manente américaine. Vous savez tous ce que cette mission a déjà fait pour la science : des fouilles comme celles de l'He- raion d'Argos et de Corinthe suffisent à la gloire de la jeune institution et sont des gages assurés de son avenir. Quoi de plus flatteur, pour la vieille Hellade, que des hommages venus de si loin ?

Plusieurs Grecs de nationalité ou d’origine, amis de notre société et bons juges de ses travaux, figurent malheureusement sur notre long nécrologe : le prince Mavrocordato, ancien mi- nistre de Grèce, le prince Grégoire Soutzo, sénateur de Rou- manie, le peintre Xydias, M. Jean Scaramangs, consul de Bel- gique à Taganrog, M. Vucina, d'Odessa, qui avait écrit des articles remarqués dans un grand nombre de journaux grecs et fondé une école grecque à Odessa, il fut pendant vingt- cinq ans, à titre gracieux, consul général de son pays. Un des professeurs les plus distingués de notre Faculté de méde- cine, M. Panas, n'avait pas oublié son origine hellénique et comptait, depuis plus de vingt-cinq ans, parmi nos membres; il laisse, à côté d’une œuvre scientifique considérable, le sou- venir d’un infatigable dévouement.

La jeunesse, hélas! n'a pas été épargnée et c’est avec une profonde tristesse que je nomme, parmi nos membres décédés, M. Pierre Lebocq, licencié ès lettres, qui donnait à ses amis les plus belles espérances, et deux professeurs de notre Université, MM. Baron et Edet. M. Baron avait imprimé dans notre Revue des travaux ingénieux et solides sur la composition du Phèdre et la candidature politique à Athènes ; M. Edet, un des maîtres les plus aimés du lycée Henri IV, s'était fait honorablement connaître par son histoire sommaire, mais bien pensée et bien

écrite, de la littérature grecque, ainsi que par diverses publi- cations classiques qui témoignent de la sûreté de son goût. L'un et l’autre avaient pris rang parmi les philologues d'avenir et promettaient de compter parmi les meilleurs; nous adres- sons à leur mémoire l'hommage attristé de notre estime. Messieurs, e’est le douloureux privilège de votre président d'avoir ainsi à vous rappeler vos pertes et à indiquer, trop brièvement, les motifs qui nous les rendent plus sensibles. Il se console avec vous à la pensée des adhésions qui nous viennent et que l’on voudrait, dans l'intérêt des bonnes lettres, plus nom- breuses encore. Assurément, l'enseignement de la langue grecque est aujourd'hui menaeé en France, comme dans les autres pays; notre Association, en 1902, a faire une démarche pour le sauvegarder et a trouvé, dans cette occur- rence, auprès des pouvoirs publics, l'accueil sympathique qui ne lui a jamais fait défaut. Mais, quoi qu’il advienne, nous ne con- fondrons pas l'étude du grec, qui n’est qu'un moyen, avec celle de la pensée grecque, qui est un but. Désiré Nisard disait un jour : « Quel roman ne vaut mieux que Virgile lu en traduc- tion ? » Je ne sais si cette boutade vaut pour Virgile, et je crois au moins prudent d’en douter; mais, en ce qui concerne les pen- seurs, les poètes, les historiens de la Grèce, il me semble que leur influence civilisatrice est assez indépendante de la langue sous laquelle ils s'offrent à nous. Le livre qui a exercé la plus grande action sur l'esprit humain, la Bible, n'est-il pas surtout familier aux hommes dans des langues autres que l’hébreu ? Est-ce sous leur forme grecque originale que les Évangiles ont porté le christianisme à travers le monde? Or, l'hellénisme, lui aussi, est une religion, une religion de raison et de beauté ;ila eu ses apôtres dès l'antiquité, comme lorsque Dion Chrysostome le prêchait parmi les Gètes ; il en a retrouvé à Byzance, dans l'Italie de la Renaissance, dans l'Europe moderne ; alors même que le grec ne serait compris que de quelques doctes, il se trouverait encore des propagateurs de l’hellénisme, et de plus en plus, pour des motifs qu’on a dits mille fois et qui n’ont rien

XI ---

perdu de leur force. Les sociétés contemporaines, qu'elles le sachent ou non, sont toutes pénétrées d'esprit grec; elles vou- draient s’en défaire qu'elles n'y réussiraient point ; c’est le fond même et le ressort de leur vie laïque. Notre rôle, Messieurs, est de maintenir, d'élargir si possible le cercle de ceux qui peuvent remonter aux sources de la civilisation dont ils jouissent, tant pour en connaître plus exactement les origines que pour en seconder avec plus d'intelligence les progrès ; c’est un rôle modeste, mais utile et honorable, auquel nous ne fail- lirons pas. | Salomon Reinacu.

RAPPORT DE M. AM. HAUVETIE

SECRÉTAIRE

SUR LES TRAVAUX ET LES CONCOURS DE L'ANNÉE 1902-1903

Messieurs,

Un exposé de la grammaire comparée du grec, du latin et du sanscrit; une traduction française de l’Orestie d'Eschyle ; une étude sur l'architecture civile et l'habitation privée des Grecs pendant la période byzantine : tel est, cette année, le sujet des livres que votre Commission des prix a couronnés, et il se trouve ainsi, par hasard, que vous récompensez trois ouvrages du genre le plus différent, un traité de linguistique, un essai purement littéraire, un travail d'archéologie. Jamais occasion meilleure ne s'est offerte à nous, Messieurs, d'expri- mer publiquement notre reconnaissance envers nos généreux donateurs, Zographos et Zappas : grâce à eux, l'Association, tout en ménageant comme elle le doit ses propres ressources, a la satisfaction de pouvoir encourager, par l’attrait de récom- penses modestes mais enviées, le goût des recherches scienti- fiques, dans quelque domaine qu'il s'exerce, et la publication des livres qui contribuent en quelque manière au progrès des études grecques.

M. Hatzidakis, professeur à l'Université d'Athènes, n’a encore donné que le tome 1 de l'ouvrage qu'il a entrepris d'écrire sous le titre de Lectures académiques, ‘Axaônperxà

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ἀναγνώσματα (1). Mais votre Commission pouvait sans danger lui faire crédit du reste : en couronnant, il y a quelques années, le premier volume des Proverbes de M. Politis, nous savions que l'historien des traditions populaires de la Grèce ne s'arrè- terait pas dans la voie il s'’engageait, et nous avons vu depuis se poursuivre régulièrement une publication que nous pouvons être fiers d'avoir signalée dès le premier jour à l'atten- tion des érudits. M. Hatzidakis ne faillira pas davantage à la tâche qu'il a entreprise : pour mener à bonne fin ces leçons de grammaire comparée, qui s’annoncent comme une œuvre de longue haleine, il a le savoir (et c’est la première de toutes les conditions), mais il a aussi, comme M. Politis, le précieux concours de cette Bibliothèque Marasiy, qui compte déjà tant de bons livres, tant de services rendus à la Grèce. Aussi bien les six cents pages du présent volume contiennent-elles facile- ment la matière de plusieurs ouvrages : ce n’est que le début d’une grammaire, mais c'en est la base, l'exposé des principes, et le savant professeur a réuni dans ces douze chapitres quel- ques-unes des doctrines fondamentales de.son enseignement. Un résumé lucide et méthodique des théories grammaticales dans l’antiquité sert d'introduction, et c'est encore une sorte de préface que l'étude des sources anciennes. Dès ces premiers chapitres apparaît l'importance prépondérante que l'auteur accorde au grec, et cette tendance naturelle s’accentue encore dans la suite : si le chapitre IIL (Phonétique physiologique) a nécessairement le caractère d’une théorie générale, 16 chapitre suivant, sur la Phonétique figurative, développe avec complai- sance l'histoire de l'alphabet grec. S'agit-il ensuite des lois pho- nétiques, de l’analogie ou des phénomènes d'apophonie? Les exemples, empruntés à toutes les périodes de la langue grecque, se présentent à la mémoire de l’auteur avec une abondance et une variété qu’on ne trouverait dans aucun autre ouvrage du même genre. Les derniers chapitres enfin, et les

(1) Hatzidakis (G.), ᾿Ακαδημεικὰ ἀναγνώσματα. ᾿Ελληνικὴ, λατινιχὴ καὶ ἱνδικὴ γραμματιχή, t. 1 (Bibl. Marasly, 115-118), Athènes, 1902, χχυπι- 608 pages in-8.

plus considérables, ne regardent, pour ainsi dire, que le grec. esprit doux et esprit rude, accentuation, et surtout prononciation du grec ancien. Ne nous plaignons pas, Messieurs, de ce point de vue manifestement exclusif : si le grec est à bien des égards le plus pur des idiomes indo-européens, ne peut-il pas servir mieux que tout autre à la démonstration des lois qui régissent toutes les langues de la même famille? Et puis, écrites en grec, pour un auditoire d'étudiants à l'Université d'Athènes, . ces belles leçons de grammaire comparée ont encore un intérêt d'un autre ordre : c'est en Grèce peut-être qu’il est le plus nécessaire aujourd'hui de faire entendre quelques-unes de ces vérités scientifiques qui ne soulèvent plus d'objection dans nos écoles d'Occident. La prononciation du grec ancien est un de ces problèmes que trouble et ‘obscurcit encore dans l'opinion de nombreux Hellènes un amour-propre national bien excu- sable. M. Hatzidakis combat, sans trop le dire, les sentiments instinctifs de ses auditeurs, quand il démontre, suivant les saines doctrines, la transformation naturelle des sons et l’'évo- lution du langage à travers les siècles. Il multiplie les exem- ples, les arguments, à l'appui d'une thèse dont il veut faire éclater l’évidence ; et cette chaleur de conviction, cette élo- quence contenue, mise au service d'une juste cause, ajoute un singulier attrait à ces auslères leçons de phonétique. Pourquoi faut-il que l'auteur ait parfois cédé lui-même à des préjugés qui ne sont pas les siens? Cette prononciation du grec ancien, dite érasmienne, dont il justifie au fond le principe, il ne veut pas admettre que, dans l’histoire, elle soit née d'un progrès scientifique, d'une recherche plus exacte de la vérité, d'une connaissance plus sûre des origines, et 1] attribue en cette matière aux événements politiques du xv° siècle, à la prise de Constantinople, une influence décisive qu'ils n’ont point eue. Même si l'empire grec avait survécu, rien ne prouve que l'Occi- dent eût adopté alors dans ses écoles la prononciation moderne : la grammaire de Constantin Lascaris date de 1476, et Jean Lascaris apprit le grec à Budé bien avant que parût le traité

XVI

d'Érasme (1528). Regrettons aussi que, dans un livre de pure science, la polémique, mauvaise conseillère, ait trouvé moyen de se glisser, au moins dans une note; mais, ces réserves faites, proclamons bien haut que ce bel ouvrage, plein de faits intéressants, d'observations pénétrantes et d'idées neuves, comptera parmi les meilleurs que l’Association ait eu jamais le plaisir de couronner.

M. Paul Mazon, qui partage avec M. Hatzidakis le prix Zographos, est un helléniste bien informé, en même temps qu'un lettré délicat : ce double mérite donne à sa traduction de l'Orestie d'Eschyle (4) une valeur peu commune. Plusieurs d'entre vous, Messieurs, ont gardé peut-être, comme moi, l'impression d’une lecture qui leur révéla jadis, sur les bancs du collège, un Eschyle inconnu : la traduction Bouillet, assez récente encore quand j'étais en rhétorique, m'inspira d'abord, je l’avoue, une surprise mêlée d’admiration; c'était étrange, mais nouveau et attachant : les jeux de scène, les évolutions du chœur m'apparaissaient pour la première fois; les person- nages, minutieusement décrits dans leur attitude et leur cos- tume, se dressaient à mes yeux comme des êtres surhumains, et parlaient une langue assez conforme à leur aspect extraor- dinaire. Des membres de phrase heurtés, entrecoupés, et comme convulsifs: des inversions hardies, des alliances de mots bizarres, tout contribuait à produire une sorte de vision fantastique qui frappait étrangement l'esprit. Un peu plus tard il me fallut reconnaître que ces effets de style rappelaient de fort loin l'original, que ces hardiesses d'expression provenaient trop souvent d’une leçon fausse ou d’une interprétation fantai- siste, que ces prétendues évolutions du chœur n'étaient rien moins que démontrées, et que le costume et la mise en scène ne tenaient pas devant les découvertes nouvelles de la science. Une pareille déception n'attend pas les lecteurs de M. Mazon : si l'image qu’il évoque est moins saisissante peut-être, elle est

(1) Mazon (Paul), L'Orestie d’Eschyle, Paris, Fontemoing, 1902.

aussi plus près de la vérité. Il connaît Eschyle pour l'avoir étu- dié avec toutes les préoccupations d’un philologue, pour en avoir discuté le texte selon les règles de la critique verbale, pour avoir examiné aussi la question de la mise en scène d’après les données les plus récentes de l'archéologie. Il a enfin, pour comprendre le lyrisme du vieux maître, des con- naissances techniques de métricien qui s'associent heureusc- ment aux qualités non moins indispensables du lettré.

Ainsi préparé à sa tâche, comment M. Mazon y a-t.il réussi ? Je voudrais, Messieurs, pouvoir vous citer en entier le rapport que votre Commission des prix a entendu : permettez-moi du moins d’en détacher quelques passages. Après avoir loué les scrupules de l’auteur dans 16 choix du texte à traduire, dans la discussion des variantes, et dans la méthode à suivre en pré- sence de lacunes incontestables, le rapporteur continue ainsi : « Ces observations montrent déjà que nous avons ici affaire à un esprit qui possède à un haut degré le sens de la précision et du respect qu'on doit aux grandes œuvres. Ces qualités se retrouvent partout dans l'interprétation. Celle-ci, on peut le dire, est, d'un bout à l'autre, l'effort incessant d’une intelli- gence pénétrante et vigoureuse pour élucider jusque dans le détail les intentions du poète. On peut évidemment, en plus d'un passage, différer d'opinion avec le traducteur ; mais je ne crois pas que, nulle part, il soit possible de le prendre en fla- grant délit de légèreté ni de lui reprocher un acquiescement docile à la routine. Toutes les difficultés ont été aperçues, étudiées, et toutes ont été résolues d’une manière person- nelle, par des raisons qui méritent d'être prises en sérieuse considération. 11] en résulte que la traduction de M. Mazon a vrai- ment, au point de vue de l'interprétation, la valeur d'un com- mentaire très attentif, très serré, très précis, en outre à quelqu'un qui sait le grec et qui a un sentiment délicat de la poésie.

« Car il faut maintenant insister sur ce mérite, vraiment lit- téraire, et qui seul, à mon avis, pouvait donner aux autres

b

ΧΥΠῚ -

toute leur valeur. M. Mazon voulu faire sentir la force, la grandeur, la puissance d'effet de la poésie d’'Eschyle comme il les sentait lui-même, et il y a réussi dans une large mesure... Toutes les fois qu'il le peut, il rend l'expression synthétique du poète par une expression analogue en français, et il ne craint pas qu'elle soit hardie, pourvu qu'elle ne devienne ni barbare ni inintelligiblé. Sa langue est souple et forte, saine et vigou- reuse ; je n'ai rencontré, pour mon compte, dans ces trois tra- gédies qu'un bien petit nombre d'expressions que j'aurais voulu éliminer ou modifier. Lorsque les mots du poète, trop conden- sés ou trop hardis, ou trop purement grecs pour passer dans une autre langue, se refusent absolument à être traduits, M. Mazon se résigne à n’en donner, pour ainsi dire, que le con- tenu; mais il le fait toujours avec une adresse particulière, sachant être bref lorsqu'il paraphrase, et s'arrangeant pour nous donner en quelque sorte la compensation de ce qu'il ne peut reproduire exactement. La valeur des tours et des cons- tructions ne l’a pas laissé plus indifférent que celle des expres- sions. Autant qu'il le peut, il suit le mouvement de la phrase grecque, et il ne s’applique pas seulement à en faire sentir l'allure générale, à détacher ce que le poète a voulu mettre en lumière, et à laisser pour ainsi dire chaque chose à son plan, mais 1l essaie encore d’en marquer le rythme οἱ d’en reproduire dans une certaine mesure la mélodie. »

Un tel éloge me dispense, Messieurs, d’insister sur d’autres mérites par se recommande encore le travail de M. Mazon : nous attendons maintenant avec impatience la suite promise de cette traduction si bien commencée, et nous remercions l'auteur d’avoir largement contribué pour sa part à l’œuvre essentielle de notre Société, qui est de propager en France l’in- telligence et le goût des chefs-d’œuvre du génie grec.

Le prix Zappas est décerné à l'Habitation byzantine de M. le général de Beylié (4). Ce n’est pas ici l'ouvrage d’un érudit de

(4) Beylié (Général de), L'habitalion bysantine. Paris, Leroux, 1902, 1 volume

_ in-folio, avec supplément.

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profession, rompu aux habitudes de la méthode scientifique, soucieux de poser et de résoudre Îles problèmes avec une abso- lue rigueur. « Si notre étude, dit l'auteur lui-même dans son Avant-propos, ne satisfait pas complètement le spécialiste, elle pourra cependant être consultée avec fruit par les romanciers, les auteurs dramatiques et les artistes, qui auront ainsi sous la main une mine précieuse et condensée de renseignements peu connus ou inédits. » M. de Beylié est trop modeste : les histo- riens mêmes trouveront en lui un amateur curieux, avisé, perspicace, et, une fois avertis qu'ils n'ont pas affaire à un livre de pure science, ils jugeront équitable de féliciter l'au- teur de son zèle généreux pour l'archéologie byzantine, de le louer surtout du grand effort qu'il a fait pour rassembler et publier à ses frais tant de matériaux épars.

Ce n’est pas méconnaître l'esprit de cet ouvrage que d'en signaler d’abord la riche illustration. On ne saurait assez dire l'intérêt de ces planches hors texte (il y en a 100 dans le volume principal, 25 dans le Supplément) et de ces innombrables gra- vures qui se pressent à chaque page. Sans doute beaucoup de documents connus y figurent, et ceux-là même, il est commode encore de les trouver réunis en une sorte de Corpus; mais d'autres planches font connaître des choses vraiment toutes nouvelles. Je citerai en particulier les reproductions des minia- tures du Skylitzès de Madrid, exemple presque unique d'un manuscrit byzantin orné de peintures à sujets historiques. M. de Beylié a fait photographier toutes ces miniatures, et il a de mème subventionné la mission M. Chesnay a relevé en Macédoine la maison byzantine de Melnic. Vous ne serez pas surpris, Messieurs, qu'une collection ainsi formée offre un ensemble incomparable de documents, la série la plus com- plète et la plus instructive qu'on puisse désirer.

Que faut-il penser maintenant du texte lui-même, et de l'his- toire que M. de Beylié a racontée d’après ces documents ? Cer- tains chapitres ont une valeur qui sera durable, notamment la γ᾽ partie tout entière, sur la décoration et le mobilier. Dans le

-.. ἊΝ .-.

reste du livre aussi, l’auteur, au cours de son exposé histo- rique, a exprimé bien des vues intéressantes et justes, quelque- fois empruntées d’ailleurs à un travail encore inédit de M. Ga- bricel Millet, un manuel de l’art byzantin, dont il a pu consulter les bonnes feuilles. Mais on peut se demander pourtant ce que vaut, dans l’ensemble, la méthode ici employée. N'y a-t-il pas quelque imprudence à chercher des renseignements précis dans les architectures assez vagues qui décorent l'arrière-plan des mosaïques et des miniatures ? N'y a-t-il pas surtout quelque danger à reconstituer les maisons byzantines d'après les palais de Venise et du Kremlin D'autre part, s’il faut féliciter M. de Beylié de son zèle et de son habileté à interroger les monu- ments, avouons qu'un historien ne se fût pas aussi camplète- ment désintéressé des textes : il y aurait trouvé beaucoup à prendre, ne fût-ce que pour ce Palais impérial de Constanti- nople, que M. de Beylié décrit d'après l'ouvrage de Labarte, au lieu d'en faire lui-même une analyse personnelle. Ces lacunes ne laissent pas que de diminuer un peu la valeur des résultats de ce beau travail. Aussi bien une étude si délicate et si nouvelle demanderait-elle une connaissance que nous

n'avons guère de la date exacte des monuments, et un crité-

rium sûr du style de chaque époque durant celte longue période de l’histoire de l'art. Si quelque incertitude plane encore, même après le livre de M. le Général de Beylié, sur le sujet qu'il a traité, n'est-ce pas que peut-être il était bien hardi d'embrasser d’un seul et même coup d'œil toute l'habitation civile et privée des Grecs du vi° au xv: siècle ?

Je ne m'éloignerai pas, Messieurs, de cette période byzan- tine de l’histoire de la Grèce en vous entretenant de l’un des plus beaux ouvrages qui aient enrichi cette année notre biblio- thèque. Notre confrère M. Henri Omont ne nous oublie jamais dans la distribution des précieux volumes qu'il publie. Les Fac similés des miniatures des plus anciens manuscrits grecs de la Bibliothèque Nationale ont, comme toutes ses œuvres précé- dentes, un caractère scientifique : plutôt que de faire un choix

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parmi les miniatures les plus belles ou 168 mieux conservées du dépôt dont il a la garde, il a préféré reproduire intégrale- ment toutes les peintures qui décorent cinq de nos plus vieux manuscrits grecs. Aussi les soixante-dix planches phototy- piques qui composent ce magnifique album n'offrent-elles pas toutes des images également intactes : quelques-unes ont beau- coup souffert ; mais du moins la série est complète, et c’est ce qui augmente l'intérêt historique des pièces, fort nombreuses

‘encore, qui conservent, après dix ou quinze siècles, la pureté

Φ

de leurs lignes et l’éclat de leurs couleurs. L'Évangile de saint Matthieu, du νι" siècle, copié en lettres d'or sur parchemin pourpré, appartient aux plus récentes acquisitions de la Biblio- thèque Nationale ; trois autres manuscrits, le Psautier, le Saint- Grégoire de Naziance, le Saint-Jean Chrysostome proviennent des anciennes collections royales ; le Nicandre nous est venu en 1795 de l’ancienne abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Cha- cun de ces manuscrits est ici l'objet d'une description et d’une bibliographie rigoureusement exactes. En outre, dans une introduction des plus instructives, M. Omont met en lumière les efforts tentés par le grand érudit français Peiresc pour

reproduire par la gravure toutes les miniatures de la célèbre

Genèse de Cotton : ce manuscrit, que Peiresc eut trop peu de tempsentre les mains, fut détruit dans un incendie un siècle plus tard, et des 250 peintures qu'il contenait aucune ne nous serait aujourd'hui connue si Peiresc n’en avait fait exécuter des copies par le peintre Daniel Rabel. Deux de ces copies seule- ment subsistent encore, à notre connaissance, et ces spécimens inappréciables de la plus ancienne illustration de la Bible sont, Dieu merci, en lieu sûr, dans le fonds des manuscrits français de la Bibliothèque Nationale. M. Omont les a reproduits dans une planche hors texte qui a bien droit à une place d'honneur en tête de cette série si précieuse de documents iconogra-

phiques.

Combien d'efforts n’a-t-il pas fallu pour former, au xvn° et au xvin” siècle, ces collections royales de manuscrits et d'an-

tiques! C'est le récit de ces persévérantes recherches que nous donne encore M. Omont dans deux volumes intitulés : Missions archéologiques françaises en Orient : ce recueil de pièces et de lettres inédites, a presque l'intérêt d’un roman, du moins pour ceux qui, comme votre secrétaire, Messieurs, ont eu le bonheur de suivre, à un siècle ou deux de distance, les mêmes routes de Grèce et d’Asie-Mineure que Nointel, Paul Lucas, Four- mont et tant d'autres. Les conditions du voyage, les difficultés de toutes sortes n'ont pas beaucoup changé depuis lors; que dis-je? les mêmes noms se rencontrent, aujourd’hui comme autrefois, de familles françaises établies dans le Levant, et pro- fondément dévouées à la France : nous nous rappelons, M. Pot- tier et moi, l'accueil que nous fit, en 1879, à Mételin, le bon M. Roboly, et je n'ai pas été surpris d'apprendre dans le livre de M. Omont, qu'un autre Roboly, drogman du Con- sulat de France à Alexandrie, en 1751, avait, au prix de mille épreuves, assuré au Roi l'envoi de trois statues antiques. Une chose pourtant a changé, dont je n'aurai pas, Messieurs, le courage de me plaindre : jadis un de nos consuls au Caire, Benoît de Maillet, adressait mémoire sur mémoire à ses chefs pour effectuer le transport en France de la fameuse colonne - de Pompée, gigantesque piédestal destiné à une statue de Louis XIV; de nos jours, nos ministres vont inaugurer sur place à Delphes, au pied des roches Phédriades, le musée que décorent les magnifiques découvertes de l’École française d'Athènes! |

C'est que depuis longtemps la Grèce, rendue à la liberté, s’est acquis des droits, je ne dis pas seulement au respect de l’Europe, mais à l'estime et à la reconnaissance du monde savant tout entier. Chaque année nous apporte de nouvelles preuves d'une activité qui s'exerce dans la découverte et la conservation des monuments anciens, comme aussi dans [6 domaine de la philologie et de l'histoire. Les publications sa- vantes, ou du moins utiles à la science, se multiplient en Grèce : il nous en vient d'Athènes et de Constantinople, voire

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même des provinces et des plus petites villes de l’Asie-Mineure et des îles. Et, à côté d'écrits originaux, il en paraît d'autres qui font connaître au public grec les plus importants ouvrages de la littérature ou de la science occidentale : les livres clas- siques de Droysen et de Hertzberg sur l'hellénisme ont trouvé à Athènes des traducteurs éclairés, ainsi que l'Histoire d’An- gleterre de Macaulay, et l'Introduction aux éludes historiques de nos compatriotes Langlois et Sceignobos. En même temps, des écrivains fort différents les uns des autres s'appliquent à répandre dans le peuple des notions utiles, et les partisans du grec usuel ou vulgaire ne le cèdent plus sur ce terrain même aux défenseurs d'une langue savante ou puriste. Les œuvres

d'imagination, poésie, roman, théâtre, continuent à se produire .

volontiers dans cette langue populaire que des écrivains célèbres ont depuis longtemps consacrée, sans réussir encore à la fixer d’après des règles incontestées : un concours, à l’ini- tiative de notre confrère M. Psichari, nous a valu cette année la publication de plusieurs nouvelles (Διαγωνισμὸς γιὰ τὴ γλώσσα) qui joignent à leur mérite propre celui d'offrir un spécimen intéressant d'un vocabulaire, d'une morphologie et d’une ortho- graphe homogènes. L'exemple aura toujours plus d'effet que la théorie, et c’est bien en proposant eux-mêmes des modèles que les promoteurs du nouveau mouvement littéraire auront chance de se faire entendre et imiter. C’est ce que vient de faire M. Psichari lui-même, pour le théâtre, dans deux essais, un drame et une comédie, Γιὰ τὸ ‘Poualixo θέατρο, et, pour la « nouvelle », dans quelques pièces réunies sous le titre gracieux de ‘Péôa. À ces « roses » l’auteur a Joint, sous le titre de Μῆλα, une série d'articles divers, toujours précieux quand ils traitent de science pure, instructifs encore, comme documents, quand ils nous initient aux polémiques passionnées que soulève en Grèce, la question terrible et complexe du langage. C'est au même titre que l'Association a accueilli l'hommage d'un livre inspiré du même esprit : To γλωσσικὸν ζήτημα, de M. Ph. D. Photiadis. D’autres ouvrages encore dérivent du mème désir de

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créer une langue à la fois littéraire et usuelle pour l'expression des idées générales, historiques, philosophiques et religieuses : il me suffira de nommer ici la Grammaire de la langue ro- maïque de Philintas, le premier volume d'une Histoire de l'hel- lénisme romaïque, Ἱστορία τῆς Ρωμαιοσύνης, par Argyris Ephta- liotis, enfin, les traductions de Marchétis, Économie politique, Πλουτολογία, et de Pallis, le Nouveau Testament, objet de Mmémo- rables querelles...

Mais j'ai hâte, Messieurs, de quitter le terrain brûlant de l'actualité, pour vous signaler en finissant quelques bons livres d'histoire ou de littérature ancienne, offerts cette année à notre bibliothèque, et qui peuvent servir de modèle aux futurs lau- réats de nos concours. De M. Bodin, mon prédécesseur M. Paul Girard a déjà loué naguère un excellent choix des Orateurs attiques ; le même auteur nous a donné, en collaboration avec notre lauréat d'aujourd'hui, M. Paul Mazon, des Extraits d'Aris- tophane, qui méritent peut-être encore de plus grands éloges : à la correction du texte, à la finesse de l'interprétation, à la variété du commentaire, on reconnaît bien l'œuvre de deux agrégés des lettres, venus l’un de l'École normale, l’autre de la Sorbonne, mais formés en outre tous les deux à l'École pra- tique des Hautes-Études. C'est aussi à cette école de science désintéressée que nous devons une savante étude de M. Beasley sur le Cautionnement dans l’ancien droit grec, et les recherches de M. Haussoullier sur l'Histoire de Milet et du Didymeion. Les documents épigraphiques forment la base de ces deux ouvrages; car, si les discours des orateurs attiques, les lexiques ct les textes littéraires en général nous renscignent sur la nature du contrat qu'est le cautionnement, c’est dans les inscriptions que nous en saisissons la pratique, avec les différents termes usités selon les villes pour telle ou telle des opérations qu'il com- porte; et, dans la période s’enferme M. Haussoullier pour retracer l’histoire du sanctuaire prophétique d’Apollon Didy- méen, c’est-à-dire de l’époque d'Alexandre au 1°" siècle de notre ère, les détails feraient défaut, les grandes lignes même appa-

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raîtraient à peine, si des fouilles récentes, faites par M. Haus- soullier lui-même et ensuite par la Direction des musées royaux de Prusse, n'avaient mis au jour une série d'inscriptions singulièrement instructives pour l’histoire de la domination des Macédoniens, des Séleucides et des Romains en Îonie.

La numismatique est une source non moins abondante de renseignements historiques : notre dévoué confrère, M. Théo- dore Reinach a bien mis cette vérité en lumière dans plusieurs articles réunis en un volume sous le titre : L'histoire par les monnaies. Au lieu de se borner à décrire, classer, expliquer les monpaies antiques, il montre le moyen de les interroger sur tous les problèmes politiques, économiques, artistiques ou reli- gieux, que rencontre sur sa route l'historien de l'antiquité. Vous connaissez déjà, Messieurs, la plupart de ces articles, et je n'ai pas besoin d’en faire ressortir ici la haute valeur scientifique ; mais je tenais à vous signaler ce beau livre, orné de six planches hors texte et de nombreuses gravures. Tant de travaux person- nels, et la direction toujours si active de notre Revue, n'em- pêchent pas M. Théodore Reinach de continuer sa traduction française de Flavius Josèphe : le traité contre Apion, paru en 1902, par les soins de M. Léon Blum, fournit à notre savant confrère l’occasion de discuter en note les nombreuses ques- tions de chronologie grecque que soulève cet écrit sur l’ancien- neté du peuple juif.

Enfin, Messieurs, c'est aussi une traduction, mais une tra- duction accompagnée d'importants préliminaires et de notes critiques fort étendues, que vient de nous offrir notre secré- laire-adjoint, M. Puech. Le Discours aux Grecs de Tatien est une de ces œuvres que l’on entend quelquefois citer, que l’on cite volontiers soi-même, et qu’on lit peu. En elle-même pour- tant, et sans parler des informations intéressantes qu'elle con- tient pour l’histoire profane, elle vaut la peine d'être connue, et nous devrons à M. Puech de pouvoir désormais eu entre- prendre la lecture sous la direction du plus sûr des guides : parfaitement informé des difficultés philologiques que présente

XXVI

le texte, et non moins préparé par ses travaux antérieurs à l'étude de l’apologétique chrétienne au siècle de notre ère, M. Puech examine, à propos de ce discours, tous [65 problèmes qui se posent, et notamment le sens de cette désignation de Grecs, Ἕλληνες, qui embarrasse encore la critique. Auteur d’une thèse jadis remarquée sur Prudence, et, quelques années plus tard, d’un beau livre sur Saint Jean Chrysostome et les mœurs de son temps, M. Puech représente parmi nous, Mes- sieurs, un domaine important de l’hellénisme, et il apporte à ces études une largeur d'idées, une sûreté de connaissances, une impartialité et un talent, qui le placent parmi les meilleurs historiens de la littérature chrétienne des premiers siècles.

RAPPORT

DE LA

COMMISSION ADMINISTRATIVE

MESSIEURS,

La tâche du trésorier dans une société savante est bien déli- cate. S'il déclare que sa caisse est la meilleurcet la plus pros- père que l'on puisse souhaiter, s’il ne se plaint de rien, on l’ac- cuse de mollesse dans la défense des intérêts dont il est chargé. S'il ose dire que les temps sont difficiles et la caisse médiocrement garnie, s’il prêche l’économie, s'il cherche à capitaliser, s'il se plaint beaucoup, on l’accuse de troubler la fête et d'écarter les hommes de bonne volonté par son pessimisme. La sagesse lui conseille donc d’être sobre en ses discours et de se fier non seulement à l’éloquence des chiffres, qui le dispensera lui-même de tout effort oratoire, mais à l'esprit de ses audi- teurs et lecteurs, qui liront entre les lignes et les chiffres, et qui, dans le cas'actuel, puisqu'ils sont tous hellénistes ou phil- hellènes, ne sauraient manquer d'apporter à cette lecture la finesse de l'atticisme le plus pur.

Sans autre préambule, je vais donc vous présenter, Mes- sieurs, les tableaux habituels de nos recettes et dépenses avec notre projet de budget pour 1903, en y joignant tout au plus

ΧΧΥΤῚ quelques notules que je tâcherai de rendre aussi brèves et dis- crètes que possible.

I. État comparatif des Recettes en 1901 et 1902,

. A. Intérêts de capitaux.

1901 1902 je Rente Deville 3 0/0.............. . 500 » 7 500 » Coupons de 154 obligations Ouest. 2,212 12 2,212 15 Coupons de 18 obligations Midi.... 259 20 » 3,120 62 259 20 } 342 » 4o Coupons de 9 obligations Est...... 129 60 129 60 Intérêts du compte courant...... 49 70 | 20 05

B. Subventions οἱ dons divers.

Subvention du Ministère de l'Ins-

truction publique......,.....,... 500 » 500 » 70 Don de l'Université d'Athènes (500

drachmes)...............,....... 298 οἱ 9810 998 45, 198 45 Dons pour l'illustration de la Revue. 100 » » » Don sans affectation spéciale....., 100 » » »

C. Cotisations, ventes, recettes diverses.

100 Cotisations des membresordinaires. 3,110 » 3,947 80 119 Souscriptions de membres dona- teurs ........,.. sonne soc 200 » ? 4,344 85 200 » ? 4,472 75 12° Vente de publications et médailles. 264 85 304 95 139 Location d'une cave............... 10 » : 20 » 8,363 51 8,392 20

Il. É‘tat comparatif des Dépenses en 1901 et 1902. A. Publications.

190! 1902

“ππΠππ͵ Πρὸ, 49 Revue des Études grecques........ 4,181 30 ᾿ 2,504 » 99 Bibliographie (rédaction de la)... 800 "ἡ 81 30 opp , { 2708

B. Encouragements.

Prix Zographos.............. ... 41,000 » 1,000 » 4 Prix classiques........,.....,.,.... 94 50 » 1,394 50 88 30 1,088 30 ὅο Concours typographique........…. 300 » » »

-- χχιχ --

C. Frais généraux.

60 Impressions diverses............. 115 65 78 60 Te Loyer, impositions et assurance. 904 » 904 10 Service du palais des Beaux-Arts... 27 » 213 » 99 Indemnité de l'agent bibliothécaire. 1,000 » 1,000 » 10° Droits et frais divers à la Société générale .........,............. 33 20 34 90 119 Distribution de publications..... 532 14 » 3,223 33 469 64 » 3,251 50 12° Recouvrement des cotisations..... 148 99 101 90 130 Frais de bureau, commis, corres- pondance et divers.....,....... 216 40 211 46 14o Nettoyage, éclairage et chauffage. ΤΊ 85 ΤΊ 30 159 Médailles. .........,.............. 9 35 » » 16° Reliure de livres........... uses 158 75 100 60 8,999 13 1,043 80

III. Budget sur ressources spéciales ou fondation Zappas.

(La dépense affectée chaque année au prix Zappas est égale au revenu de Ja fondation pendant l’année précédente.)

Recettes en 1901 : 336 fr.

Dépenses en 1902 : 336 fr.

Recettes de l'exercice 1902 (encaissées seulement en 1903) : 337 fr. 50. - Montant du prix en 1903 : 337 fr. 50.

IV. Mouvement des fonds en 19092.

Solde en caisse au 15 janvier 4902...,......... 3,088 92

Recettes en 1902 (tableau ci-dessus D)....... 8,392 20 11,481 12

Sorties de caisse (tableau IT)...... 7,043 80

Prix Zappas...................... 336 »

7,319 80 7,379 80 Il reste donc en caisse au 31 décembre 1902, σπτΠΒ τ΄ -

solde à la Société Générale.

“- XXX

De tout ce qui précède, Messieurs, il ressort que notre exer- cice 1902, comparé à l'exercice 1901, accuse une plus-value de Recettes de 28 fr. 63, et dans les Dépenses une diminution de 1,955 fr. 33. Sur les Recettes, il faut vous signaler qu’en dehors des subventions habituelles du Ministère de l’Instruction publique et de l'Université d'Athènes nous n'avons encaissé aucun don, etque, si le chiffre des cotisations s’est relevé, c’est moins par une augmentation du nombre des membres que par une plus grande régularité dans l'apport de quelques cotisa- tions étrangères payées avant le 31 décembre 1902. Quant à la diminution des Dépenses, elle provient, pour 300 francs, de l'absence de concours typographique en 1902, ct, pour le reste, d'une diminution passagère et fortuite dans les frais d'illustra- tion et d'impression de la Revue, il est difficile d'éviter les retards et d’arriver à faire les paiements dans l’année pour laquelle ils ont été prévus.

Nous remarquerons aussi que, les Recettes s'étant élevées à 8,392 fr. 20 et les Dépenses à 7,043 fr. 80, l'exercice 1902 se solde par une différence en plus de 1,348 fr. 40, ou de 1,148 fr. 40 déduction faite de deux rachats de cotisations, ceux-ci étant toujours destinés en principe à être capitalisés ou mis en réserve pour parer à quelque dépense extraordinaire. Mais vous venez de voir que la cause principale de cet important reliquat est une diminution exceptionnelle dans un de nos chapitres de Dépenses. Il ne faut donc pas en conclure précipitamment que nous n'avons plus besoin d'augmenter nos ressources.

Voici muntenant de quelle manière nous vous proposons d'établir le budget de 1903.

V. Recettes prévues pour 1903. - A. Intérêts de capitaux.

Rente Deville 30/0............. 500 » Coupons de 154 obligations Ouest. 2,212 20 Coupons de 18 obligations Midi... 259 20

À reporter......... 2,971 40 2,971 40

Report........,........ 2,971 40 Coupons de 9 obligations Est. ... 129 60 Intérêts du compte courant....... 20 449 60 Pris sur le reliquat de l'exer- cice 1902.................... 300 »

B. Subventions et dons. Subvention du Ministère de l’Ins-

truction publique............ 500 » 702 Don de l’Université d'Athènes ! " (418 drachmes) (1)............ 292 »

C. Cotisations et ventes.

Cotisations des membres ordi-

DATES. .........,...........e 4,000 Vente des publications et mé- dailles. ..................... 250 » ΤΟΤΑΙ, 8,463 » VI. Dépenses prévues pour 1903. A. Publications. Arriéré de 1902 : impression du 67, supplément, brochage... 1,216 » Année 1903 : impression, moins le 9 956 dernier numéro de l’année..... 2,240 ν᾽ ? Illustration.................... 300 » Rédaction de la Bibliographie. 200 » B. Encouragement. Prix Zographos................. 1,000 » Prix classiques. ........ nos. 100 »}1,400 » Concours typographique......... 300 » À reporler........,...... . D,356 »

(1) Au lieu de 500 ; nous avons été informés que l'Université d'Athènes rédui- sait de 5 0/0 £oules ses subventions.

C. Frais généraux.

Loyer, impositions, assurance... 9140 » Indemnité del’agent-bibliothécaire. 1,000 » 10° Service du palais des Beaux-Arts. 120 » 11° Impressions diverses............ 67 » 12° Frais divers et droits à la Société Générale..................... 35 » 13° Distribution de publications..... 470 »\3.107 » 14° Frais de recouvrement........... 110 » 45° Frais de bureau, de commis, de correspondance et divers...... 220 » 46° Nettoyage, éclairage, chauffage …… 15 » 17° Reliure de livres pour la biblio- thèque....................... 400 » 8,463 »

Nous prévoyons donc pour 1905 en Recettes et en Dépenses un chiffre égal de 8,463 francs. Votre fidélité et votre zèle assu- reront et au-delà, nous n'en doutons pas, la réalisation des Recettes. Comptez d'autre part sur votre Commission adminis- trative pour assurer avec vigilance la bonne gestion et l'emploi judicieux de ce que vous nous confez pour l’encouragement et le progrès des études qui vous sont chères.

Pour les membres de la Commission administrative, Le trésorier, Max Eccer.

XXXII

MEMBRES FONDATEURS DE L'ASSOCIATION GG COTE D (4867) F fe

Ÿ MAR 9 1904

* ,

ΜΝ. | | CAMBRipge, MAS:

+ ADER, ancien professeur de littérature grecque à l'Académie de Genève, rédacteur en chef du Journal de Genève (1).

+ ALEXANDRE (Oh. membre de l'Institut.

BERTRAND (Alexandre), membre de l'Institut, directeur du Musée des antiquités nationales de Saint-Germain.

+ BEULÉ, secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts.

BRÉAL (Michel), membre de l'Institut, professeur au Collège de France.

+ BRUNET DE PRESLE, membre de l'Institut.

Burnour (Émile), ancien directeur de l'École française d'Athènes. CampAUx, professeur honoraire à la Faculté des lettres de Nancy. CaASSANG, inspecteur général de l'Instruction publique.

Τ DAREMBERG, conservateur de la bibliothèque Mazarine.

Τ Davi (baron Jérôme), ancien vice-président du Corps législatif.

Γ DERÈQUE, membre de l'Institut. |

DELYANNI (Théodore-P.), ancien président du Conseil des ministres à Athènes.

- Device (Gustave), membre de l'École d'Athènes.

+ Dinor (Ambroise-Firmin), membre de l'Institut.

Ι DüBnER, helléniste.

Duruyx (Victor), de l'Académie française, ancien ministre de l'Instruction publique.

+ Eccer, membre de l'Institut, professeur à la Faculté des lettres de Paris. .

+ EicaTHaL (Gustave d'}, membre dela Société asiatique.

GEL, ancien proviseur du lycée Condorcet.

GirarD (Jules), membre de l’Institut, ancien professeur à la Fa-

culté des lettres de Paris, directeur de l’Institut Thiers.

Gouxy, rédacteur en chef de la Revue de l’Instruction publique.

GUIGNIAUT, secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions.

Haver (Ernest), membre de l'Institut, professeur au Collège de rance.

Heuzey (Léon), membre de l'Institut, professeur à l’École des

Beaux-Arts. Hicnar», professeur à la Faculté des lettres de Lyon. HizLEBRAND, ancien professeur à la Faculté des lettres de Douai. Jourpan (Charles), membre de l’Institut.

LEGOUvÉ, de l’Académie Française.

(1) La eroix indique les membres fondateurs décédés.

XXXIV

LONGPÉRIER (Adrien de), membre de l’Institut. Maury (Alfred), membre de l'Institut. MÉLAS (Constantin), à Marseille. Mizzer (Emm.), membre de l'Institut. NauDeT, membre de l'Institut. À Parin, de l'Académie française, doyen de la Faculté des lettres de Paris. PERROT (Georges), membre de l’Institut, directeur de l'École nor- male supérieure. Ravaisson (Félix), membre de l’Institut. RENAN (Ernest), de l'Académie française. RENIER (Léon), membre de l'Institut. SAINT-MARC GiRARDIN, de l'Académie française. THENON (l'abbé), directeur de l'École Bossuet. | TauroT, membre de l'Institut, maître de conférences à l'École normale supérieure. VALETTAS (J.-N.), professeur à Londres. VILLEMAIN, secrétaire perpétuel de l'Académie française. VINCENT (A.-J.-H.), membre de l'Institut. WaADDINGTON (W.-Henry), membre de l'Institut, sénateur. Wiz (Henri), membre de l'Institut. WeEscHEer (Carle), ancien professeur d'archéologie près la Biblio- thèque nationale. + WiTTE (baron J. de), membre de l'Institut.

vers (Charles), membre de l'Institut.

|

SOUSCRIPTIONS EXCEPTIONNEELES POUR LES MONUMENTS GRECS & L'ILLUSTRATION DE LA REVUE

M. Zocraruos, déjà fondateur du prix qui porte son nom, a sous- crit à l'œuvre des Monuments grecs pour une somme de cinq mille francs. M. le baron DE Wrrte et M. G. ν᾽ EircaraaL ont souscrit cha- cun pour une somme de quatre cents francs. M. le baron E. DE RoTSCHILD, pour deux cents francs. M. BIRÉLAS, pour cent francs (outre sa cotisation). De même M. LAPERCHE pour cent francs. M. PÉLICIER, pour cent francs. M. Jean Dupuis, pour deux cent cin-

uante francs. M. Adolphe CRÉVRIER, déjà fondateur pour les Monuments grecs, a versé cent francs pour l'illustration de la Revue. M. Vasnier et M. Εἰ. D'EIcHTHAL, dans les mêmes conditions, ont versé chacun cent francs. Mlle Ponsor versé cent francs. M. le duc DE LOUBAT a versé neuf cents francs.

2

-- XXXV ---

MEMBRES FONDATEURS POUR LES MONUMENTS GRECS ET POUR L’ILLUSTRATION DE LA REVUE

Le Ministre de l'Instruction publique.

Le Musée du Louvre.

L'École nationale des Beaux-Arts.

L'Université d'Athènes.

Le Syllogue d'Athènes pour la propagation des études grecques. Le Syllogue littéraire hellénique du Caire. l'Union.

Le Gymnase A véroff à Alexandrie (Egypte).

MM. | MM. BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE. Lougar (duc de). Basizy (Demetrius). + Misro (H.-P.). BIKÉLAS (D.) NEGROPONTIS. BRAULT (Léonce). + OCHER DE BEAUPRÉ (colonel). BRUNET DE PRESLE. ARMENTIER (général). CARATHÉODORY-EFFEND: (Étienne). + PéLictER (P.). Τὰ Casrorcui (Euthymios). PÉPIN-LEHALLEUR. CaasLes (Michel). PERROT (Georges). VRIER Adolphe). PIAT (A.). CoziGNon (Maxime). PoTTIER (Edmond). CoROMILAS. + QuEux DE SAINT-HILAIRE (mar- Dmor (Amb.-Firmin). quis de) DRÊXE. REINACH (Salomon). + Dumonr (Albert). Reinacx (Théodore). ΐ Dupuis (Jean). + Ropocanacui (P.). Τ ÉGGER El. Rorascxii (baron Edmond de). 7 ErcaTHaL (Gustave d'). =? SaræoLos (Nicolas). ÉICHTHAL ἌΝ d'). SYMVOULIDIS. FoucarT (Pau Ι SYNGROS (A.). GRAUX Hour VANEY.

HAcuETTE et Cie, libraires édi- VASNIER.

teurs. VERNA (baron de). + HANRIOT. WiTTE (baron J. de). Heuzey (Léon). WynpxAm (Charles).

LAPERCHE. WynpHAM (George). + LAPRADE (V. de). ZAFIROPULO (E.).

LECOMTE (Ch.).

Zocrarnos (Christaki Effendi). LEREBOULLET (Léon).

«-

χχχνὶ --

ANCIENS PRÉSIDENTS DE L'ASSOCIATION

4867. MM. PATIN, membre de l’Institut. 1868. Id.

EGGEr, 1869. BEULÉ, Id. 1870. BRUNET DE PRESLE, 716. 1871. EGcer, Id. 1872. THUROT, Id. 1873. MILLER, Id. 1874. HEUZEY, Id. 1878. PERROT, Id. 1876. EGGEr, Id. 1871. CaAssANG, inspecteur général de l'Université. 1878. FoucarT, membre de l’Institut. 1879. GIbEL, proviseur du Lycée Condorcet. 1880. DARESTE, membre de l'Institut. 1881. EIL, Id. 1882. MILLER, Id. 1883. Queux-DE-SAINT-HILAIRE (marquis de). 1884. GLACHANT, inspecteur général de l'Université. 1885. JourDAN, membre de l'Institut. 1886. GRÉARD, Id.

1887. GIRARD 9 ules), 14.

1888. MÉZIÈRES, Id. 1889. CROISET (A.), Id. 1890. MASPERO, Id.

1894. RENAN (Ernest), Τά. 1892. Ηουύβϑϑαγε (Henry), 1893. COLLIGNON ( μὰν AN

Id

1896. BRÉAL M membre de l'Institut.

1897. DECHARME (P.), professeur à la Faculté des lettres.

1898. Croiser (M.), membre de l'Institut.

1899. HÉRON DE VILLEFOSSE, 16.

1900. D'ErcaTHAL (Eugène).

1904. GIRARD (P.), professeur à l'Ecole Normale supé- rieure.

1902. Renacx (Salomon), membre de l'Institut.

ΜΜ.

MM.

MM.

MM.

MM.

XXXVIL

MEMBRES DU BUREAU POUR 1905-1904

Président : M. POTTIER.

der Vice-Président : M. TANNERY.

® Vice-Président : M. GuIRAuUD. Secrétaire-archiviste : M. Am. HAUVETTE. Secrétaire-adjoint : M. Purcs. Trésorier : M. Max EGcEr.

MEMBRES DU COMITÉ POUR 1903-1904 Nommés en 1901.

BABELON. _ MM. Houssaye. BRÉAL. RUELLE. D'EIcHTHAL. MicRoN. - DARESTE. Nommés en 1902. CroIseT (Alfred). MM. Omonr. COLLIGNON. WEIL. GIRARD. BERNÈS. DECHARME. Nommés en 1908.

CroiseT (Maurice). MM. Lecrann (Émile). REINACH (S.). GLACHANT (Victor). SCALUMBERGER. ΒΟΡΙΝ. Monceaux (Paul).

COMMISSION ADMINISTRATIVE BIKÉLAS. MM. MASPERo. CRoISET {Alfred). PorrIER (E.). DARESTE. RuELLE (C.-Ém.). D'ErcarHar (Eug.). VASNIER. Houssaye (Henry).

COMMISSION DE PUBLICATION

BIKÉLAS. ᾿ς MM. Remacx (Théodore), rédac-

HAUSSOULLIER. teur en chef-gérant de la

HoussaYye (Henry). Revue.

MASPERO. Les anciens PRÉSIDENTS de :

l'Asssociation.

COMMISSION ARCHÉOLOGIQUE

CoLLIGNON (Max... MM. MaRTHA (J.

GUILLAUME. PERROT (G. |

HAUSSOULLIER. PoTTIER (E.).

HÉRON DE VILLEFOSSE. REINACH (TE, ).

HEuzEY (L.). SAGLIO.

HOMOLLE.

XXXVII

MEMBRES DONATEURS MM.

+ ACHILLOPOULO, à Paris. Apau (M"° Juliette), à Paris. ALPHERAKIS (Achille), à Saint-Pétersbourg (Russie). + ANQUETIL, inspecteur d'Académie honoraire, à Versailles. ANTROBUS (Fr.), à Londres. + ATHANASIADIS (Athanasios), à Taganrog. AuvrAY (l'abbé Emmanuel), à Rouen. + AVIERINO (Antonin), à Taganrog. BALTAZZI, député, à Athènes. BANQUE NATIONALE de Grèce, à Athènes. BARENTON (Arm. de), à Paris. + BARET, avocat à Paris. + Basranis (Hiéroclès-Constantin), à Constantinople. Βαβι (Michel G. Α.), docteur en droit, à Athènes. BassiA (Typaldo), avocat à la Cour suprême à Athènes. BEaupouIN (Mondry), correspondant de l'Institut, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse. Beer (Guillaume), à Paris. BERRANGER (l'abbé H. de), à Trouville. BERTHAULT (E. A.), docteur ès lettres, à Paris. BeuLé (Ernest), secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux- Arts. + BIENAYMÉ (Jules), membre de l'Institut. BIKÉLAS D à Athènes (1). ΒΙΜΡΟΒ (Th.) archevêque de Mantinée. Bisris (Michel-L.), à Corthion (d'Andros), Grèce. BLAMPIGNON (l'abbé), à Vanves. + Bounos (Élie), à Paris. BousquET (l'abbé), maître de conférences à l'Institut catholique de Paris. + BOUTROUE, à Paris. BraïLAs (Armenis), ministre de Grèce, à Londres. + BRAULT (Léonce), ancien procureur de la République, à Paris. BROSSELARD (Paul), lieutenant-colonel en retraite, à Vendôme. + BRUNET DE PRESLE (Wladimir), membre de l'Institut. BRYENNIOS ! Philothéos). archevêque de Nicomédie (Turquie). + CALVET-ROGNIAT (le baron Pierre), licencié ès lettres, à Paris. CARAPANOS (Constantin), correspondant de l’Institut, à Athènes. CARATHEODORY-ÉFFENDI {Ét.), ancien ministre de Turquie, à Bruxelles. CARTAULT Sr professeur à la Faculté des lettres de Paris. Casso (Μὴ, à Kischeneff (Russie). + CasrorcgIs (Euth.), professeur à l'Université d'Athènes. CERCLE HELLÉNIQUE d'Alexandrie (Égypte). CHAPLAIN (J.-C.), membre de l'Institut. + CHaramiS (Adamantios), professeur à Taganrog.

(1) Don d'une somme de 200 francs.

XXXIX

+ CHasLes (Michel), membre de l'Institut.

CHASLEs (Henri), à Paris.

CHASSIOTIS vi fondateur du lycée de Péra, à Paris.

CHÉVRIER (Ad.), avocat-général, à Paris.

CHÉVRIER Maurice , attaché au Ministère des affaires étrangères.

Caoisy (Auguste), inspecteur général honoraire des ponts et chaus- sées, à Paris.

+ CBRISTOPOULOS, ministre de l’Instruction publique en Grèce.

CHRYSOVELONI (Léonidas), négociant, à Athènes.

Crano (Costa), à Londres.

CLapo, docteur, à Paris.

CoLARDEAU, professeur à l'Université de Grenoble.

Cou (Armand et Ci°), libraires-éditeurs, à Paris.

CoMBoTHECRAS (Sp.), à Odessa.

ConsTaNTINIDIS (Zanos), à Constantinople.

Consras (H. Lysandre), directeur de l'Ecole hellénique, Odessa.

CorGIALEGNO (Marino), banquier, à Londres.

+ Coronio (Georges), à Paris.

f Coumanoupis (Et.-A.), correspondant de l’Institut, professeur à l'Université d'Athènes.

Courcez (baron Alphonse de), sénateur, ancien ambassadeur à Londres. CousTÉ (E.), ancien directeur de la manufacture des tabacs, à Paris. Couve (L.), professeur à la Faculté des lettres, à Nancy

Croitser (Alfred), membre de l'Institut, doyen de la Faculté des lettres de Paris.

Crorser (Maurice), membre de l’Institut, professeur au Collège de France, à Versailles.

CucaevaL (Victor), professeur honoraire au lycée Condorcet, à Paris.

DaLzMEYDA (G.), professeur au lycée Michelet, à Paris.

+ DAMASCHINO, professeur à la Faculté de médecine de Paris.

DARESTE (Rod.), membre de l'Institut, à Paris.

DECHARME (Paul), professeur à la Faculté des lettres de Paris.

DELLAPORTA (Brasidas), à Taganrog. ; :

DELYANNI (N.), ministre de Grèce, à Paris. DEMETRELIAS (C.), à Odessa. DessaRDins (Charles-Napoléon), membre de l’Institut.

DESJARDINS 9 veuve Charles-Napoléon), à Versailles (1).

+ DEvizze (Gustave), docteur ès lettres, membre de l'École fran- çaise d'Athènes. Device (M®° veuve), à Paris (2). Diniow, inspecteur général des ponts et chaussées. Dior (Ambroise-Firmin), membre de l'Institut.

Dinor (Alfred), libraire-éditeur, à Paris.

Dieux, professeur au lycée de Nantes.

+ Dorisas (rh à Odessa.

Dossros (N.), professeur à l’école commerciale supérieure de Iassy.

Don d'une somme de 150 francs. (2) Don d'une rente annuelle de 500 franes,

XL

Doupas Ge); à Constantinople. DouLcer (Mgr), évèque de Nicopoli, à Paris. Dozon (Aug.), ancien consul de France, DRÊME, président de la Cour d'appel d'Agen. Dumonr (Albert), membre de l'Institut. Dupuis, proviseur honoraire, à Paris. DürRBACH, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse. + Duruy (Victor), de l'Académie française. DussoucET, professeur au lycée Henri IV, à Paris. Écore Bossuel, à Paris. Écoce Hellénique d'Odessa. Écoces publiques orthodoxes de Chios. Éper, professeur au lycée Henri IV, à Paris. EGGEr (Émile), membre de l'Institut. ÉGGEr (M=° veuve Ém.), à. Paris. EGcer (Max), professeur au lycée Henri IV. EGGEr EVictor), professeur-adjoint à la Faculté des lettres de Paris. + ErcaTaaL (Gustave d”’), membre de la Société asiatique, à Paris. EIcHTHAL (Eugène d'), à Paris. ESTOURNELLES DE CONSTANT (baron Paul d’), député, à Paris. ExPErT (Henry), publiciste, à Paris. FALIEROS (Nicolas), à Taganrog (Russie). FALLEx (Eug.), proviseur honoraire du lycée Charlemagne. FALLIÈRES, président du Sénat, ancien ministre de la Justice et des ultes. + FERRY (Jules), ancien président du Sénat. Fix (Théodore), colonel d'état-major, à Paris. FoucarT (Paul), membre de l'Institut. Fournier (M®° veuve Eugène), à Paris. GENNADIUS (J.), ancien ministre de Grèce, à Londres. GEVAERT (F.-Aug.), directeur du Conservatoire royal de musique à Bruxelles. GIANNAROS (Thrasybule), négociant, à Constantinople. GIDEL (Ch.), ancien proviseur du Lycée Condorcet. GiLzLon (Félix), magistrat à Bar-le-Duc. ILLON (G.), à Paris. + GIRARD b ules), membre de l'Institut, directeur de l’Institut Thiers. GiRARD (Paul), maitre de conférences à l'École normale supérieure. + GIRAUD (Ch.), membre de l'Institut. + GLACHANT (Ch.), inspecteur général de l'Instruction publique. ŒLZER, maître de conférences à l'École normale supérieure. Gorranp (Léonce), avoué près la Cour d'appel de Paris. GorrAnD (Léopold), avoué près le tribunal civil de la Seine, à Paris. GozpscamiT (Léopold, à Paris. GonnET (l'abbé), docteur ès lettres, à Écully, près Lyon. GRANDIN (A.), à Paris. Graux (Henri), à Vervins (Aisne). : GRÉARD, de l’Académie française, recteur honoraire de l'Université de aris. Τ GRÉGOIRE, archevèque d'Héraclée, à Constantinople. Γ GUMUCHGUERDANE (Michalakis), à Philippopolis.

- XLI

GryPARIS (N.), consul de Grèce, à Sébastopol. GYMNASE AVÉROFF, à Alexandrie (Égypte). GYMNASE DE JANINA. HAcuETTE (L.\ et C!°, libraires-éditeurs, à Paris. + HaNRIOT (H.), professeur honoraire de Faculté, à Chartres. HauverTE (Amédée), maître de conférences à l'École normale supé- rieure. + HAvET (Ernest), membre de l'Institut, professeur au Collège de France. + HAver (Julien), bibliothécaire à la Bibliothèque nationale. HaveT (Louis), membre de l'Institut, professeur au Collège de France. HÉRIOT-BUNOUST (l'abbé L.), à Toulouse. + HEUZEY, conseiller à la cour d'appel de Rouen. HeuzeYy (Léon), membre de l'Institut. Hopçt ErFFENDi (Jean), conseiller d'État, à Constantinople. Houssaye (Henry), de l'Académie française. + INGzEssIS (Alex.), à Odessa. INGLEssis (P.), à Marseille. JAMOT (Paul), conservateur-adjoint au musée du Louvre. Jasonrpis, à Limassol (île de Chypre). Joanniis (Emmanuel), scholarque, à Amorgos (Grèce). ? JOLLY JUS" (D.-M.) au château de Crazannes (Charente-Infé- rieure). JornAN (Camille), membre de l'Institut, à Paris. JorET (Ch.), membre de l'Institut, à Paris. + Kazvocoressis (J. Démétrius), négociant, à Constantinople. KoNTOSTAvLoOs (Alexandre), ancien ministre à Athènes. KonrosravLos (Othon), à Marseille. KosTÈs (Léonidas), à Taganrog. Kounpourt (Panaghi), à Marseille. Krivrzorr (M°*°), en Russie. LABITTE (Adolphe), libraire à Paris. | Lacroix (Louis), professeur à la Faculté des lettres de Paris. LAFAYE (Georges), professeur-adjoint à la Faculté des lettres de Paris. LALoy, agrégé des lettres, à Paris. + Lamy (Ernest), à Paris. LANDELLE (Charles), peintre, à Paris. LAPERCHE, à Paris (1). LATTRY (A.), à Odessa. LaTrry (Georges), président du musée et de la bibliothèque de l'École évangélique, à Smyrne. + LATTRY (D' Pélopidas), à Odessa. LazzaRO (Périclès-H.), vice-consul des Etats-Unis, à Salonique. LEBÈGUE (Henri), chef des travaux paléographiques à l’École des Hautes Études. LE Brer (M®°), à Paris. LecaT, chargé de cours à la Faculté des lettres, Lyon. LEcouTE (Ch.), négociant à Paris.

(1) Don d'une somme de 100 franes,

XLII

LEGANTINIS GE) négociant à Odessa.

+ LEGRAND (Émile), professeur à l'Ecole des langues orientales vivantes, à Paris.

LEREBOULLET (D° Léon), membre de l’Académie de médecine.

+ Lessers (Ferdinand de), de l'Académie française.

LeunEeT (M*° Ve), à Piencourt, par Thiberville (Eure).

+ Leviez (Ernest), à Paris.

LouBarT (duc de), à Paris.

+ Lupcow (Th.-W.), à New-York.

Lur-SALUCES (comte de), à Paris.

MaAcniLLan (Georges-A.), éditeur, à Londres.

MaGclar (Octave), négociant, à Paris.

MAISONNEUVE (Jean), libraire-éditeur, à Paris.

+ MALLORTIE de), principal du collège d'Arras.

Manoussi (Démétrivs de), à Paris.

MANUSSIs (Conetantin de), à Athènes. MANZAviINosS (R.), à Odessa. MARANGO (Mer), archevêque latin d'Athènes. MARCELLUS (comte Édouard de), ambassadeur de France à Cons- tantinople.

+ MarTIN (Th.-Henri), membre de l'Institut.

ΜΑΒΡΕΒῸ (G.), membre de l'Institut, directeur général du service des antiquités et des musées Égyptiens, au Caire.

+ MauRICE (M° Ch.) née Vincent.

Maurice (Jules), associé correspondant national de la société des Antiquaires, à Paris.

Mavro (Sp.), à Athènes.

+ Mavrocorparo (le prince Nicolas), ancien ministre de Grèce à Paris.

MAVROCORDATO (le colonel Alexandre-Constantin).

MAVROGORDATO (Μ.), à Odessa.

MaAVROMICHALIS (Kyriacoulis Petrou), ministre, à Athènes.

Maxmos (P.), à Odessa.

+ MAZEROLLE (Joseph), artiste peintre, à Paris.

+ MELAS (B.), à Athènes.

MELAs (Léon), à Athènes.

+ METAXAS (Stavro), à Marseille.

MEYER (Paul), membre de l'Institut, directeur de l’École des Chartes.

Micuox (Étienne), conservateur-adjoint au Musée du Louvre.

MizieT (Paul), à Paris.

+ Misro (H.-P.), négociant, à Smyrne (1).

Μονοξαῦχ (Paul), professeur au lycée Henri IV, à Paris. MoncinoT (Alfred), professeur au lycée Condorcet, à Paris. MouRiIER (A.), vice-recteur honoraire de l'Académie de Paris.

7 NEGROPONTE (Michel), négociant à Paris.

NEGROPONTE (Démétrios), à Taganrog.

+ NEGROPONTE (Jean), à Paris.

NEGROPONTES NE) à Paris.

NicoLAÏDÈS (G.), de l’île de Crète, homme de lettres, à Athènes.

(1) Don d'une somme de 800 francs.

XLIII

NicoLaïpEs (Nicolas), à Taganrog.

NicocoPpouLo (Jean-G.), à Paris.

NicOLOPOULO Nicolas ἃ.) à Paris.

Nozuac (P. de), conservateur du Palais de Versailles.

Omonr (Henri), membre de l'Institut, conservateur à la Bibliothèque nationale.

PAISANT (A.), Président du tribunal civil, à Versailles.

PAPADIMITRIOU (Sinodis), professeur à l’Université d’Odessa. PARASKEvAS (Wladimir), à Odessa. PARISSI, à Paris.

PARMENTIER (le général Théodore), à Paris.

+ PASPATI (J.-F.), à Odessa.

PAspaT1 (Georges), à Athènes.

+ PATIN, secrétaire perpétuel de l'Académie française.

+ PÉLICIER, archiviste de la Marne, à Châlons (1). PERRARD (Emile), professeur au Collège Stanislas, à Paris. PERRIN (Ernest. PERRIN (Hippo te)

PErsoPOULO (N.), à Trébizonde (Turquie d'Asie).

+ PEsson, ingénieur en chef des ponts et chaussées, à Paris.

PEYRE (Roger), professeur au Lycée Charlemagne, à Paris.

+ Paarpys (Nicolas B.), à Samothrace.

Pispas (Dr. B.), à Odessa.

Ponsor (Mademoiselle), à Alfortville (Seine).

PoTTIER (Edmond), membre de l'Institut, professeur à l'École du Louvre, à Paris.

+ PsicHA (Étienne), à Athènes.

+ QuEux DE SAINT-HILAIRE (marquis de), à Paris

RAGon (l'abbé), professeur à l’Institut catholique, à Paris.

RAMBAUD (led) sénateur, membre de l'Institut.

REINACH (Joseph), ancien député, à Paris.

REINAcH (Salomon), membre de l'Institut, conservateur au musée gallo-romain de Saint-Germain.

REINACE (Théodore), directeur de la Revue des Études grecques, à

aris.

RENAULD, professeur au lycée, à Montauban.

+ ΒΈΝΙΕΒΙ (Marc), gouverneur honoraire de la Banque nationale, à Athènes.

+ RIANT (comte Paul), membre de l'Institut et de la Société des antiquaires de France, à Paris.

+ RICHARD-KŒNIG, à Paris.

Riper (de), professeur à la Faculté des Lettres d'Aix. RISTELHUBER, ancien bibliothécaire, à Strasbourg. RoBERTET, licencié ès lettres, chef de bureau au ministère de l'Instruction publique. RocHEMONTEIx (Mi de), à Paris. Ropocanacai (Th.-P.), à Odessa.

+ Ropocanacxi (Pierre), à Paris.

(1) Don d'une somme de 6,100 francs.

-- XLIV -

Ropocaxacai (Michel-E.), Marseille. + Romanos (J.), proviseur du Gymnase de Corfou. Rorascaip (le baron Edmond de), à Paris. RuELLE (Ch.-Émile), administrateur de la bibliothèque Sainte- Geneviève. SARAKIOTIS (Basile), à Constantinople. SARAPHIS (Aristide), négociant, à Mételin. + SaRIPOLOS (Nicolas), professeur à l'Université d'Athènes. SATHAS (Constantin), à Paris. SAYCE, professeur à l’Université d'Oxford. SCARAMANGA (Pierre-Jean), à Neuilly-sur-Seine. SCARAMANGA (Jean-E.), à Marseille. SCARAMANGA (Jean-A.), à Taganrog. SCARAMANGA (Doucas-J.), à Taganrog. Ÿ SCARAMANGA (Jean-P.), à Taganrog. SCARAMANGA (Stamatios), à Taganrog. SCHLIEMANN (H.), à Athènes. ScRLUMBERGER (Gustave), membre de l'Institut, à Paris. + ScLavo (Michel), à Odessa. SIBIEN (Armand), architecte, à Paris. SINADINO (Michel), à Paris. SINADINO (Nicolas), à Paris. SINANO (Victor), à Paris. Soxaxis (M° Hélène), à Paris. Soucau-SERVINIÈRE, à Laval. SouTzo (prince Grégoire C.), ancien sénateur de Roumanie, à Bucarest. | + SourTzo (prince Constantin D.), à Slobosia-Corateni (Roumanie). SouvanzoGLou (Basile), banquier, à Constantinople. + STEPRANOvIC (Zanos), négociant, à Constantinople. SULLY-PRUDHOMME, de l’Académie française. + Svoronos (Michel), négociant, à Constantinople. SYLLOGUE littéraire Hermès, à Manchester. SYMVOULIDÈS, conseiller d'État, à Saint-Pétersbourg. SYNGROS A+ à Athènes. FRE PR ), directeur de la manufacture de tabacs, à Pantin eine). + TARLAS (Th.), à Taganrog. + TELry, professeur à l'Université de Pesth. THEOCHARIDES (Constantinos), à Taganrog. TILIÈRE (marquis de), à Paris. Toucanrp (l'abbé), professeur honoraire au petit séminaire de Rouen. +TourniER (Éd.), maitre de conférences à l'École normale supé- rieure, à Paris. - TOURTOULON (baron de), à Valergues (Hérault). TRAVERS, directeur des postes et télégraphes, à Montpellier. TSACALOTOS (E.-D.), professeur à Athènes. UNIVERSITÉ d'Athènes (1).

(1) L'Université d'Athènes s'inscrit annuellement pour une somme de quatre cents francs.

VALIERI (Jérôme), Marseille. VALIERI (N.), à Odessa VALIERI (Oct.), à Londres. VASNIER, greffier des bâtiments, à Paris. + VENIERI (Anastase), ancien directeur de l'Institut héllénique à Galatz (Roumanie), à Constantinople. | VLasTo (Antoine), à Paris. + VLasro (Ernest), à Paris. VLasro (Et.-A.), à Ramleh San Stephano, Alexandrie (Égypte). VLASTO (Th.), à Liverpool. VouLISMAS ( δ, archevêque de Corfou. + Vucina (Al.-G.), à Odessa. Vucina (Emm.-G.), à Athènes. Vucina (J.-G.), à Odessa. WADDINGTON (W. Henry), membre de l'Institut, sénateur. WescHEer (Carle), ancien professeur d'archéologie près la Biblio- thèque nationale, à Paris. XANTHOPOULOS pen Ὁ), à Odessa. + Xypias (Nicolas), artiste peintre à Paris. Xyp14S (Sp.), à At ènes. ZAPPAS ( onstantin) fondateur du prix Zappas. ΖΑΒΙΡΗΙ (Geo rges) , négociant. ZAVITZIANOS, octeur-médecin, à Corfou. Zxro (L.), négociant, à Londres. ZoGrApxos (C ristaki Effendi), fondateur du prix Zographos, à Paris. + Zocrapgos (Xénophon), docteur-médecin, à Paris.

LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES AU 1* DÉCEMBRE 1903

Nora. Les astérisques désignent les membres donateurs.

MM.

ACKERMANN (l'abbé), professeur de philosophie au collège Stanislas, 51, rue Madame. 1892.

* Ana (M*° Juliette), 498, boulevard Malesherbes. 1883. |

ALBEAR (J. F. de), docteur, professeur de langue grecque à l'Uni- versité de la Havane, île de Cuba. 1894.

ALEXANDRE (le R. P.), du monastère Lavra, au Mont-Athos. 1891.

ALLÈGRE, professeur à la Faculté des lettres de Lyon. 1892.

* ALPHERAKIS (Achille). à Saint-Pétersbourg, Galernaïa 13. 1869.

ANDREADÉS (M"°), fondatrice et ex-directrice de la maison d'éducation franco-grecque du Caire, 9, rue Château-Fadaise, à Nîmes.— 1867.

ANTHONAY (d'}, ingénieur, 41, rue d'Assas. 1903.

* ANTROBUS (Fr.), oratory, ὃ. W., à Londres. 1879.

APOSTOLIDIS Gb à Constantinople. 1880.

ARDAILLON, professeur à la Faculté des lettres de Lille. 1899.

ASTERIADES, au consulat de Grèce à Salonique. 1893.

ATHANASSAKI (Jean), avocat, au Caire . 1880.

AupouIn (Ed.), professeur à la Faculté des lettres, 14, rue Le Cesve, Poitiers. 1895.

AUTIÉ (Fernand), professeur au lycée de Montpellier, 33, boulevard Louis-Blanc. 1893.

"AUVRAL, (l'abbé), curé de Saint-Joseph, à Rouen, 4, rue Bihorel. 1892.

BABELON (Ernest), conservateur au Cabinet des médailles, membre de l'Institut, 30, rue de Verneuil, 1890.

BAGUENAULT DE PUCHESSE (Gustave), docteur ès lettres, 156, rue Bannier, à Orléans. 1867.

BaizLy (Anatole), correspondant de l'Institut, professeur honoraire de l'Université, à Orléans, 94, rue Bannier. 1867.

* BacrTazz (Georges), député, 35, rue Acharnon, Athènes. 1895.

* BANQUE NATIONALE DE GRÈCE, à Athènes. 1868.

* BARENTON (Arm. de), 9, place du Palais-Bourbon. 1877.

BarTE (A.), membre de l'Institut, 10, rue Garancière. 1898.

* Basici (Michel G.-A.), docteur en droit, rue des Muses, à Athènes.

Βαβι (Alexandre de), 15, rue Lesueur. 1894.

* BASSIA (ΤΥρΑ 60), avocat à la Cour suprême, agrégé de l’Université, 23, rue Philhellènes, Athènes. 1895,

XLVI

BAYET (Ch.), directeur de l'enseignement supérieur au ministère de l'Instruction publique, rue de Grenelle, 110. 1875.

* BeaupouIN (Mondry), correspondant de l'Institut, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse. 1884.

BEu et C', libraires-éditeurs, 52, rue de Vaugirard. 1884.

BELLANGER (L.), docteur ès lettres, professeur au Lycée d'Auch. 1892

BéraRD (Victor), maître de conférences à l'Ecole pratique des Hautes Etudes, 58, rue de Vaugirard. 1892.

BERGER. professeur au Lycée Voltaire, 72, avenue de la République. 1896.

BERNARD (Camille), architecte diplômé du Gouvernement, 21, rue de l’Odéon. 1902.

BERNÈS (Henri), professeur au Lycée Lakanal, membre du Conseil δυρότιουν de l'Instruction publique, 127, boulevard Saint-Michel. 1893.

* BERRANGER (l'abbé H. de), curé de Saint-Mihiel, à Trouville (Calvados). 1869.

BERTRAND-GESLIN (M®° la baronne), 47, rue de Courcelles. 1899.

BEURLIER (l'abbé), docteur ès lettres, chanoine honoraire, curé de Notre-Dame-d'Auteuil, 4, rue Corot. 1886.

BÉvorTE (ὦ. de), 51, rue Duplessis, à Versailles. 1896.

Bisesco (prince Alexandre), 69, rue de Courcelles. 1888.

BIBLIOTHÈQUE ALBERT DUMONT, à la Sorbonne. 1890.

BIBLIOTHÈQUE de l'Université de Liège. 1894.

BIBLIOTHÈQUE de l’Université de Tubingue. 1900.

Bioez, professeur à l’Université, 39, boulevard Léopold, Gand.

BiGNAULT (Ed.), 74, rue de la Victoire. 1898.

* BIÉLAS (D.), 4, rue Valaoritis, Athènes. 1867.

*“ Brmpos (Théoclète), archevêque de Mantinée (Grèce). 1868.

* Bisris (Michel), ancien sous-directeur du Lycée hellénique de Galatz, à Corthion (d’Andros), Grèce. 1883.

* BLAMPIGNON (l'abbé), ancien professeur à la Faculté de théologie de Paris, 17, rue d’Issy, à Vanves. 1869.

BLANCHET (J.-Adrien), bibliothécaire honoraire au Cabinet des médailles, 40, avenue Bosquet, Paris, vr*. 1894.

BLocn (G.), maître de conférences à l'École normale supérieure, 12, rue d’Alésia. 4871.

Boni, agrégé de l'Université, professeur au Collège Stanislas, 1, rue d’Assas. 1894.

BoissiER (Gaston), de l'Académie française et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, secrétaire perpétuel de l’Académie française, au palais de l’Institut, 23, quai Conti. 1869.

BonNassies (Jules), Marina dei Ronchi Massa, provincia di Massa Carrara, Villa Anna (Italie). 1893.

ΒΟΡΡΕ (Auguste), consul général de France, à Jérusalem 1885.

BoRDEAUX (P.), 98, boulevard Maillot, à Neuilly-sur-Seine. 1894.

Boucé-LECLERCQ membre de l'Institut, professeur d'histoire ancienne à la Faculté des lettres, 26, avenue de la Source, à Nogent- sur-Marne (Seine). 1902.

-- XLVIN

Boupuors (Ch.-Henri), professeur au Lycée Henri IV, 12, rue du Sommerard. 1895.

BouprEAUx (Pierre), élève de l’école pratique des Hautes Etudes, 1, rue des Poitevins. 1904.

BouLAY DE LA MEURTRE (comte Alfred), 93, rue de l'Université. 1895.

BourcauzT-Ducounray, professeur d'histoire musicale au Conser- vatoire, 16, Villa Molitor, Paris Auteuil. 1874.

BOURGUET (Émile), maître de conférences de littérature grecque à la Faculté des lettres, à Montpellier. 1897.

* BousqueT (abbé), professeur à l’Institut catholique, 41, rue d'Assas.

1897. BourTuy (Émile), membre de l'Institut, directeur de l'École libre des sciences politiques, 27, rue Saint-Guillaume. 4870.

Bouvier, professeur de rhétorique au Lycée d'Orléans, 5, rue des Huguenots. 1

Bouvy (le R.-P. Edmond), docteur ès lettres, demi-rue à Louvain (Belgique) 1891.

BRÉAL (Michel), membre de l’Institut, professeur au Collège de France, 87, boulevard Saint-Michel. 1868.

BRENOUS (Joseph), professeur à la Faculté des lettres 36, boulevard du Roi-René, Aix (Bouches-du-Rhône). 1899.

BRÉTON (Guillaume), docteur ès lettres, éditeur, 79, boulevard Saint- Germain. 1898.

Brisac (le général), 8, rue Rougemont. 1898.

BRIZEMUR, professeur au Lycée d'Angers. 1903.

BROGLIE (duc de), député, 9, square de Messine. 1888. BRoSsELARD (Paul), lieutenant-colonel en retraite, officier de la Légion, d'honneur, 8, 8, grand Faubourg, Vendôme (Loir-et-Cher).

* BRYENNIOS (Fhilothéos), archevêque de Nicomédie, membre du synoge œcuménique de Constantinople, à Ismid (Turquie d'Asie). 187

BuISsoN Paule avc directeur du Collège Alaoui, Tunis. 1870.

BUREAU ( aul,, avocat à la cour d'appel, 59, rue de Turenne.

BuRILEANU, professeur à l'Université, 3 bis, str. Sevastopol, à Bucarest.

CAHEN, ancien élève de l’école d'Athènes, chargé de conférences à la Faculté des Lettres, rue du Quatre-Septembre, à Aix (Bouches-du- Rhône). 1900.

CAILLEMER (Exupère), doyen de la Faculté de droit de Lyon. 4867.

CaLzipoLiTi (Georges), docteur-médecin à Adramytte, Turquie d'Asie. 1893.

CALOGEROPOULO, député, à Athènes. 1891.

CamBas (N.), avocat, à Alexandrie (Égypte). 1904,

* CARAPANOS (Constantin), député, correspondant de l'Institut de France, à Athènes. 1868.

* CARATHEODORY-EFFENDI (Ét.), docteur en droit, ancien ministre de Turquie, à Bruxelles. 1872.

CARATHEODORY (Alexandre), chez M. Cazaubon, 151, rue Saint-Jac- ques. 1903.

XLIX --

CARATHEODORY (Télémaque), ingénieur des ponts et chaussées, à (Corinthe) Isthmie (Grèce). 1876.

Cara vias (docteur S.) Russie. 1894.

CARPENTIER (Paul), avocat, rue Jacquemart-Gielée, 35, à Lille. 41893.

CaRRA DE VAUX (baron), professeur à l’Institut catholique, 5, rue de la Trémoïlle. 1903.

* CARTAULT (Augustin), professeur à la Faculté des lettres, 96, rue de Rennes. 1875.

* Casso (M°), à Kischeneff (Russie). 1875.

CASTELLANI (Giorgio), 55, Via Palestro, Rome. 1895.

Carziëras (Cosmas\, négociant, 24, cours Devilliers, à Marseille. 1861.

Cavaicnac (Eugène), licencié ès lettres, 47, rue de Verneuil. 19083.

CERCLE de la librairie, représenté par M. Chatrousse, 147, boule- vard Saint-Germain. 1896.

* CERCLE HELLÉNIQUE d'Alexandrie (Égypte). 1903.

CHABANEAU, correspondant de l’Institut, professeur honoraire à la Faculté des Lettres, villa Marie, Montpellier. 1873.

Caacornac (C.), proviseur du Lycée de Rodez. 1895.

CHAMONARD (J.), agrégé de l'Université, professeur au Lycée de Marseille. 1895.

CHANTEPIE (de), administrateur de la bibliothèque de l'Université. 1867.

* CHAPLAIN (J το membre de l'Institut, graveur en médailles, à l'Institut. 1876.

Cuapor (V.), docteur en droit, ancien membre de l’École d'Athènes, 66, rue de Rennes vi’. 1899.

ΟΒΑΡΒΟΝ (André), sous-préfet de Boulogne-sur-Mer. 1893.

Cuasees (Henri), 34, rue de la Baume. 1881.

* CHASSIOTIS Cd professeur, fondateur du lycée grec de Péra, à Paris. 1872.

CuaTez (Eug.), ancien archiviste du département du Calvados, 5, rue Vavin. 1867.

* CRÉVRIER (Adolphe), conseiller à la Cour de cassation, 43 rue de Téhéran, Paris var. 1873.

* CHÉVRIER (Maurice), attaché au ministère des Affaires étrangères, 35, rue Jacob. 1880.

* Cuoisy (Aug.), inspecteur général honoraire des ponts et chaus- sées, 9, rue de Poitiers. 1867.

* CHRYSOVELONI (Léonidas), négociant, 4, place Saint-Denys, à Athènes. 1869.

CToLeux, professeur au Lycée du Havre, 6, 1872.

* Capo (docteur), 6, rue de Berri. 1894.

CLÉMENT (J.-Louis), docteur ès lettres, chargé de cours au lycée Saint-Louis, 52, faubourg Saint-Honoré. 1902.

Czerc (Michel), professeur à la Faculté des lettres, Château Borély, Marseille. 1893.

Cocorpan (Georges), directeur des affaires politiques au ministère des affaires étrangères 1873.

* CoLARDEAU, docteur ès lettres, professeur de littérature grecque à l'Université, 24, cours Berriat, Grenoble. 1894.

d

L --

* Cou (Armand et Ci), libraires-éditeurs, 5, rue de Mézières. 1891.

Coutn (Gaston), ancien membre de l'École française d'Athènes, maitre de conférences à la Faculté des lettres, Bordeaux. --- 1899.

CocarD (F.), professeur à l'Université, 109, rue de la Station, Louvain. 1879.

Cozcienon (Maxime), membre de l'Institut, professeur à la Faculté des lettres, 88, boulevard St-Germain. 1875.

* COMBOTHECRAS (S.-J.), rue Tyraspolscaya, à Odessa. 1873.

ConpoLéoN (Alexandre-Emmanuel), éphore des antiquités à Delphes, Grèce. 1901.

* ConsTAs (Lysandre H.), directeur de l'Ecole hellénique, rue Nadej- dinska, maison Schimiakine, à Odessa. 1885.

* ConsTANTINIDIS (Zanos), négociant, à Constantinople, Pera, 6, rue Journal. 1873. |

* CoRGIALEGNO (Marino), banquier à Londres, 53, Mount Street, Gros- venor Square, 1867.

Cosmao Dumanom (Marcel), avocat, 3, rue de la Néva. 1893.

Cossounis (Thémistocle), négociant, à Constantinople. 1868.

* CourcEL (baron Alphonse de), sénateur, ancien ambassadeur à Londres, au château d'Athis-sur-Orge, à Athis-Mons (Seine-et- Oise), et à Paris, 10, boulevard Montparnasse. 1886.

CRÉPIN (Victor), professeur au Lycée Lakanal, 2, rue Boulard, Paris.

891

* CRoISET (Alfred), membre de l'Institut, doyen de la Faculté des lettres, 13, rue Cassette. 1873.

*“ CRoiser (Maurice), membre de l’Institut, professeur au Collège de France, 26, rue Saint-Louis, à Versailles. 1873.

* CucaevaL (Victor), professeur honoraire, au Lycée Condorcet, 21, rue d'Aumale. 1876.

CumonT (Franz), conservateur aux musées royaux, professeur à l’Université de Gand, 75, rue Montoyer, à Bruxelles. 1892.

DALET (J.), professeur au lycée de Châteauroux. 1900.

* DALMEyDA (Georges), professeur au Lycée Michelet, 123, rue de la Tour, Paris-Passy. 1893.

* DARESTE (Rodolphe), membre de l'Institut, conseiller honoraire à la Cour de cassation, 9, quai Malaquais. 1867.

DARGENT (J.), professeur à l'Institut Catholique, 108, boulevard Vau- ban, Lille. 1898.

* DECHARME (Paul), professeur à la Faculté des lettres, 95, boulevard Saint-Michel. 1868.

DÉCHELETTE, conservateur du Musée, rue de la Sous-Préfecture, Roanne. 1902.

DELAcRoIX (Gabriel), professeur au lycée Condorcet, 4, rue de Sèvres. 1883.

DELAGRAVE, libraire-éditeur, 45, rue Soufflot. 1867.

DELAMARRE (Jules), 51, rue de la Pompe, Paris Passy. 1893.

DELISLE (Léopold), membre de l’Institut, administrateur général de la Bibliothèque nationale, 8, rue des Petits-Champs.— 1874.

* DELLAPoORTA (Bresidas), à Taganrog. 1873,

Li

DELyaNnI (Théodore-P.), ancien président du Conseil des ministres, à Athènes. 1867.

* DELYanNNI (N.), ministre de Grèce à Paris, 3, rue Anatole de la Forge. 1815. .

DEMARGNE (Joseph), professeur à la Faculté des lettres, 24, cours de la Trinité, Aix-en-Provence. 1903.

ΠΕΡΙΝΑΥ (Joseph), 81, rue de Miromesnil. 1900.

DEPREZ Michel), conservateur honoraire à la Bibliothèque nationale, 2, rue de Fleurus. 1888.

DERENSOURG (Hartwig), membre de l’Institut, professeur à l'École des Hautes Études, 30, avenue Henri Martin. 1890.

Descuamps (Gaston), ancien membre de l’École d'Athènes, 13, rue Cassette. 1901.

DESCHEMŒCHER (abbé Stanislas), professeur au Collège des Joséphites, Melle-les-Gand (Belgique). 1904.

* Dessarpins (M"° Charles-Napoléon), 2, rue Sainte-Sophie, à Versailles. 1883.

DEvin, avocat au conseil d'État et à la Cour de Cassation, 66, rue Pierre-Charron. 18617.

DezetMErISs (Reinhold), correspondant de l'Institut, 44, rue Vital Carles, à Bordeaux. 1869.

DIAMANTOPOULO (M!i), ancienne élève de l'Ecole normale de Fon- tenay-aux-Roses, au Pirée (Grèce). 1895.

* Dinor (Alfred), 56, rue Jacob. 1876.

DrœuL (Charles), chargé de cours à la Faculté des lettres de Paris, 67, rue de Seine. 1891.

DTEUDONNÉ (A.), attaché au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale, 41, boulevard de Clichy. 1898.

* Dieux, professeur au lycée de Nantes. 1889.

Diico (Jean-Micher). octeur, professeur de langue grecque à l'Université de la Havane, 110, San Ignacio, île de Cuba. 1894. Dorison (L.), docteur ès lettres, doyen de la Faculté des lettres de

Dijon, 4, rue Piron. 1894.

* Dossios (Nic.), professeur à l'école commerciale, strada Golia, 19, lassy (Roumanie). 1881.

DorrTi (Georges), docteur ès lettres, professeur-adjoint à la Faculté des lettres, 10, rue du Thabor, Rennes. 1897.

Doucet (Georges), ancien membre de l’école d'Athènes, professeur de rhétorique au lycée, villa Minerve, rue du Soleil, Saint-Barthé- lemy, Nice. 1894.

* DouLCET (Mgr), évêque de Nicopoli (Bulgarie), 83, rue de Lille. 1881

Draçouxis (Etienne), ancien ministre des affaires étrangères, à Athè- nes. 1888.

Dracoumis (Marc), ancien ministre plénipotentiaire à Athènes. —41896.

Drosinis, (Georges), à Athènes. 1888.

Droz (Alfred), avocat, 7, rue Saint-Florentin. 1908.

DucHATAUX, avocat, président de l’Académie nationale de Reims, 12, rue de l'Échauderie. 1879.

Ducuesne (Mgr), protonotaire apostolique, directeur de l'Ecole française d'archéologie, palais Farnèse, Rome. --- 1877.

LI

DurAŸ (Auguste), 54, avenue Hoche. 1896.

Durour (Médéric), professeur de littérature grecque à l'Université, 3, rue Jeanne d'Arc, Lille. 1904.

DuJanDin (P.), héliograveur , 28, rue Vavin. 1891.

ὈΟΜΟΝΤΙΕΕ, commandant du génie en retraite 75, rue de Rennes. --- 1882.

DurAND, maître de conférences à l'école Normale, avenue Galois, à Bourg-la-Reine. 1898.

DuRAND-GRÉ VILLE, 3, rue de Beaune, Paris. 1892.

* Dürrsacu (F.), professeur à la Faculté des lettres de Toulouse, 40, rue du Japon. 1892.

* Dussoucer, professeur au Lycée Henri IV, 12, rue de Tournon.— 1874.

DuvizLaR» (J.), ancien directeur du Gymnase de Genève, 24, Bourg de Four, Genève. 1893.

* Ecoce BoSsuET, représentée par M. l'abbé Balland, directeur, 51, rue Madame. 1890.

EcoLe DES CARMES, représentée par M. l'abbé Guibert, supérieur, 74, rue de Vaugirard. 1890.

* Ecoe HELLÉNIQUE d'Odessa. 1873.

ECOLE NORMALE SUPÉRIEURE, 45, rue d’'Ulm. 1869.

* ÉCOLES PUBLIQUES ORTHODOXES de Chios (Turquie d'Asie). 1893.

Epow, professeur honoraire du lycée Henri IV, 12, rue du Pré-aux- Clercs. 1882. .

* EGGER NT v'e Émile), 68, rue Madame. 1885.

* ÉcGrn (Max), professeur au Lycée Henri IV, 71, rue de Vaugirard.

* Eccer (Victor), professeur-adjoint à la Faculté des lettres de Paris, 12, rue d'Assas. 1872.

ΕΘΙΝΙΤῚΒ (M.), professeur à l'Université et directeur de l'observatoire royal d'Athènes. 1890.

* ErcaTaAL (Eugène d'), 144, boulevard Malesherbes. 1871.

ELÈvESs (les) de rhétorique du Collège Stanislas, rue Notre-Dame-des- Champs. 1869.

EumaANuEL (Maurice), docteur ès lettres, 42, rue de Grenelle. 1893.

ENGez (Arthur), ancien membre de l’Ecole d'Athènes, 66, rue de l'Assomption. 19083.

Enocs, professeur au lycée de Rochefort. 1899.

ERLANGER (Emile), banquier, 35, boulevard Haussmann. —— 1869.

ERRERA (Paul), avocat, 14, rue Royale, à Bruxelles. 1889.

* ESTOURNELLES DE CONSTANT (baron Paul d’), député, 131, rue de la Tour, Paris-Passy. 1872.

EumorroPouros (Nicolas-A.), 33, Gloucester Square, Hyde Park, London W. 1897.

*“ ExperT (Henry), publiciste, 97, boulevard Arago. 1900.

* FALIEROS (Nicolaos), à Taganrog (Russie). 1873.

* FaLLex (E.), proviseur honoraire du Lycée Charlemagne, 18, quai de Béthune. 1873.

* FALLIÈRES, président du Sénat. 1886

LUI

FEUARDENT, antiquaire, 4, place Louvois. 1871.

* Fix (colonel Théodore), 59, rue Boissière. 4877.

FLAMAND-DUVAL (Félix), 41, rue de Londres. 1894.

FLORISOONE, professeur au Lycée, 22, rue Charles Dubois, à Amiens. 886

Fossey (Ch.), docteur ès lettres, chargé de cours à l'Ecole des Hautes Etudes, 1, avenue de l'Observatoire. 19083.

Forius (Alcibiade), agent aux chemins de fer égyptiens, au Caire (Egypte). 1896.

* FoucarT (Paul), membre de l’Institut, directeur honoraire de l’École française d'Athènes, professeur au Collège de France, 19, rue Jacob. 1867.

FoucËREs, maître de conférences à la Faculté des lettres de Paris, 6, rue d Ulm, Paris, ve 1886.

FouicLéE (Alfred), membre de l'Institut, Villa Fouillée, boulevard de Garavan, à Menton (Alpes-Maritimes). 1884.

FOoURDRIGNIER (Ed.), 5, Grande Rue, Sèvres. 1904.

FOURNIER, maître de conférences à la Faculté des lettres, Bordeaux. 1903.

FRANCE (Anatole), de l’Académie française, ὅ, villa Saïd, avenue du Bois de Boulogne. 1897.

FRINGNET: inspecteur de l’Académie de Paris, 62, rue Claude-Bernard. 1885.

GACHON, professeur à la Faculté des lettres de Montpellier. 1893. GANDERAX (Louis), directeur de la Revue de Paris, 25, rue Galilée. 1891

GARDICAS (D.), professeur au gymnase Averoff, Alexandrie (Egypte). 1903. GarNAULT (Docteur), 64, rue de Miromesnil. 1003. GarorALo (Francesco), professeur à l'Ecole des Etudes supérieures de Madrid, S. Felice, alla Sanité, 26, Naples. 1901. Gaspar (Camille), docteur en philosophie et lettres, 61, rue Madame. 01

GAUDIER (Charles), professeur de rhétorique au Lycée, 75, rue Libergier, à Reims. 1893.

Gaucr (Ch.-Maurice), docteur en droit, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de Cassation, 75, boulevard Malesherbes. 1878.

* GENNADIUS (Jean), ancien ministre de Grèce, Londres. 1878.

ΟΕΌΒΟΙΝ, professeur au Lycée Henri IV, 30, avenue des Gobelins.

GEorGrou (Paléologue), directeur du Gymnase Averoff et de l'École Tossitsée, 12, rue Masguid el Attarine, à Alexandrie (Égypte).

GEVAERT (F.-Aug.), associé étranger de l’Académie des Beaux-Arts, directeur du Conservatoire royal de musique, à Bruxelles. 1881.

Gaexis (Georges), Turnul Severin (Roumanie). 1903.

Gaixas (Jean), professeur à Alexandrie (Egypte). 1899.

GizLoN {G.), 18, rue Malher. 1904.

GIRARD (Paul), maitre de conférences à l'École normale supé- rieure, 55, rue du Cherche-Midi. 1880.

LIV ---

GIRONDE (comte de), 25, rue François 1°". 1900.

GLACHANT (Paul-Gabriel), professeur au Lycée Condorcet, 34 rue Notre-Dame-de-Lorette. 1886.

GLAcHANT (Victor), professeur de première au lycée Louis-le-Grand, 90, rue d’Assas. 1884.

GLorTz (Gustave), professeur au Lycée Louis-le-Grand, 73, rue du Cardinal-Lemoine. 1895. |

GzyrTi (Georges), professeur au gymnase Averoff, Alexandrie (Egypte). 1902.

* GOELZER, maître de conférences à l'École normale supérieure, 32, rue Guillaume Tell. 1892.

* GorrAnD (Léonce), avoué près la Cour d'appel de Paris, 145, rue de Lonchamp. 1883.

* GoRAND (Léopold), avoué près le tribunal civil de la Seine, 8, rue d'Anjou, 1883.

* GozpscamIDT (Léopold), 19, rue Rembrandt, Paris. 1876.

* GonnET (l'abbé), docteur ès lettres, professeur à l'Institut catholique de Lyon, à Ecully, maison de Sainte-Catherine, près Lyon. 1878.

GounouIzHou, imprimeur à Bordeaux, 8, rue de Cheverus. 1893.

GRaAILLOT (H.), ancien membre de l'École française de Rome, chargé de cours à la Faculté des Lettres de Toulouse. 1898.

* GRANDIN (A.), 46, rue Lafontaine, 6, hameau Béranger, Auteuil. 1890.

* GRaux (Henri), propriétaire, à Vervins (Aisne). 1882.

GrAvaRIs (Gr.), docteur, à Salonique. 1902.

*“ GRÉARD (Octave), de l'Académie française, vice-recteur honoraire 30, rue du Luxembourg, Paris. 1867.

GRÉGORE (Henri), docteur en philosophie et lettres, Huy (Belgique). 1904.

GRoLLIER (de), 28, rue Godot de Mauroi. 1901.

GRoUSSET (Henri), 8, rue Laromiguière. 1887.

GRouvÈLE (Ὁ). 44, avenue de la Dame-Blanche, Fontenay-sous-Bois.

41898.

* GrypaARIS (N.), consul de Grèce, à Sébastopol. 1886.

GseLr, docteur ès lettres, professeur à l'École supérieure des lettres, inspecteur du service des antiquités de l'Algérie, à Alger. 1893.

GUILLAUME (Eugène), membre de l'Institut, directeur de l'Académie de France à Rome, 15, rue de l'Université. 1867.

GuirauD (Paul), professeur-adjoint à la Faculté des lettres, 30, rue du Luxembourg. 1891. ΕΞ

* GYMNASE AVÉROFF à Alexandrie (Égypte). 1891.

GYMNASE DE JANINA (Turquie). 12.

* HACHETTE et Ce, libraires-éditeurs, 79, boulevard Saint-Germain.

Haïras frères, banquiers, à Bucarest (Roumanie). 4904.

HaLcays (André), homme de lettres, 110, rue du Bac.— 1880.

HALPHEN (Eugène), avocat, 69, avenue Henri Martin. 1869.

HarMAND, (R.), docteur ès lettres, professeur au Lycée, 20 rue Grand- ville, à Nancy. 1892, |

HARTER, professeur au Lycée, Chaumont (Haute-Marne). --- 1898.

HaurY, professeur au lycée de Vesoul, 41, rue du Centre. 1883.

HaussouLuER (B.), directeur-adjoint à l'École des Hautes-Études, 8, rue Sainte-Cécile. —- 1884.

* HAUVETTE (Amédée), maître de conférences à l'École normale supé- rieure, 28, rue Racine. 1883.

* Haver (Louis), membre de l'Institut, professeur au Collège de France et à l'Ecole des Hautes-Etudes, 5, avenue de l'Opéra. 1869.

Hemerc (le d'J “Le professeur à l'Université, à Copenhague, 13, Classensgade. 1891

Henry (Victor), professeur à la Faculté des lettres, 95, rue Hou- dan, à Sceaux. 1884.

* HÉrioT-Bunousr (l’abbé Louis), aux soins de M. Stanislas Plonc- zynski, 33, rue de Cugnaux, Toulouse. 1889.

HÉRON DE VILLEFOSSE, membre de l’Institut, conservateur des anti- quités grecques et romaines du musée du Louvre, 15, rue Was- hington. 1872.

* Heuzey (Léon), membre de l'Institut, conservateur des antiquités orientales au musée du Louvre, 90, boulevard Exelmans, Paris- Auteuil. 1867.

HocarT, 22, rue de l'Église-Saint-Seurin, à Bordeaux. 1893.

Hoper ΕΡΡΕΝΌΙ (J.), conseiller d'Etat, 101, Grande rue de Péra, Constantinople. 1876.

HozLEeaux (Maurice), chargé de cours à la Faculté des lettres, 22, rue du Juge de Paix, Lyon. 1889.

HomoLce (Th.), membre de l'Institut, directeur de l'École française d'Athènes. 1876.

* HOUSSATE (Henry), de l’Académie française, 49, avenue Friedland.

86 -

Huserr (Henri), agrégé d'histoire, 14, rue Claude-Bernard. 4897.

σε (Paul), notaire, 83, boulevard Haussmann. 1814. |

Hurr (GR), docteur ès lettres, professeur honoraire à l'Institut ca- tholique de Paris, 74, rue Bonaparte. 1878.

HuMBERT (Louis), professeur au Lycée Condorcet, 207, boulevard Saint-Germain. 1875.

ΠΌΝΤΙΝΘΤΟΝ (Henry Alonzo), 7, rue Maurepas, à Versailles.

HyPÉRIDIS (G.-C.), directeur du journal 'AMAASEIA, Smyrne. 1903.

Iconomopouros (Léonidas-D.), ingénieur aux chemins de fer égyp- tiens, au Caire. 1890.

Iunoor-BLUMER (D° F.), correspondant de l'Institut, à Winterthur (Suisse). 1890. (Deux cotisations).

* INGLESSIS Een docteur-médecin, 58, cours Pierre Puget, à Mar- seille. 1888.

TSERENTANT, professeur de rhétorique à l'Athénée royal de Malines (Belgique). 1880.

Jacos (Alfred) maitre de conférences à l'Ecole des Hautes Études, This, rue Laromiguière, —- 1902.

LVI

. * JAMOT (Paul), ancien membre de l'École française d'Athènes, con- servateur-adjoint au musée du Louvre, 11 bis, avenue de Ségur, νη". 1890.

* Jasonis, à Limassol (île de Chypre). 1870.

JENKINS (M!!e), Paddenswick Road, Ravenscourt Park, London W (ἃ Paris, rue de Chevreuse, 4). 1899.

* Joanninis (Emmanuel), scholarque, à Amorgos (Grèce). 1869.

JonnsToN (M"° Nathaniel), au château de Beaucaillou, par Saint- Julien (Gironde). 1894.

* JorDAN (Camille), membre de l'Institut, 48, rue de Varenne.—1874.

* JORET (Ch.), membre de l'Institut, professeur honoraire de Faculté, 59, rue Madame. 1879.

Joux (André), ancien membre de l'École française d'Athènes, docteur ès lettres, professeur-adjoint à l'Université de Montpellier.

Joucuer (Pierre), maitre de conférences à la Faculté des Lettres, 1, rue du Sec Arembault, Lille. 1898.

Kann (Arthur), 58, avenue du Bois de Boulogne. 1893.

KaARPELËS (Μὴ, 143, rue de la Pompe. 1897.

KeBEDJY (Stavro-M.), à Athènes. 1868. |

Kinca (K.-F.), docteur, à Rhodes, postes françaises.— 1898. KoecgLiN (Raymond), 32, Quai de Béthune. 1898. |

* KonrosTavLos (Alexandre), ancien ministre, à Athènes. 1876.

* Kounpouri (Panaghi), 23, rue de l'Arsenal, Marseille. 1897. KRERS (Adrien), professeur à l’École Alsacienne, 89, avenue d'Orléans.

LABASTE, professeur de première au lycée de Tourcoing, à Paris, 48, rue des Abbesses. 1902.

* LAFAYE (Georges), professeur-adjoint à la Faculté des lettres, 105, boulevard Saint-Michel. 1892

LAFoONT (Charles), professeur de rhétorique au Lycée Louis-le-Grand, 13, rue du Cardinal Lemoine. 1901.

LAFoNT (M!i Renée}, licenciée ès lettres, 73, rue du Cardinal Le- moine. 41901.

LAGOUDAKIS (Socrate), docteur médecin, 103, avenue de Villiers, 1

* LALOY (Louis), agrégé des lettres, 33, avenue des Gobelins. 1897.

Lamsros (Spyridon), professeur à l'Université d'Athènes. 1873.

* LANDELLE (Charles), peintre, 17, quai Voltaire. 1868.

LAPRADE (Paul de), licencié ès lettres, avocat, 10, rue de Castries, à Lyon. 1884.

LAURENT (Joseph), maître de conférences à la Faculté des lettres, 12- 14, rue Jeanne d'Arc, à Nancy. 1895.

LA Vice DE Minmonr (de), docteur ès lettres, professeur à la Faculté des lettres, 30, rue de l'Eglise-Saint-Seurin, à Bordeaux. 1888.

* LazzARO (Périclès-H.\, vice-consul des États-Unis, à Salanique.

LE BÈGUE (Stéphan), architecte, 12, rue de Castellane. 1899.

* LEBÈGUE (Henri), chef des travaux paléographiques à l'École des Hautes Études, 95, boulevard Saint-Michel --- 1888.

LVII

“Le ΒΒΕῚ Madame), 148, boulevard Haussmann. 1899.

* LECHAT, chargé d’un cours d'histoire de l’art à la Faculté des lettres, 41, rue du Plat, Lyon. 1891.

* LECOMTE (Ch.), négociant, 5, rue d'Uzès. 1875.

LE Foyer (H.), avocat, 252, rue de Rivoli. 1892.

* LEGANTINIS -E.), négociant Odessa. --- 1873.

LEGENDRE (l'abbé), professeur au petit séminaire, 30, rue de Pon- toise. 1899.

LEGRAND (Adrien), agrégé de l'Université, 15, rue du Château, Neuilly- sur-Seine. 1890.

LEGRAND (Philippe-Ernest), docteur ès lettres, professeur-adjoint à la Faculté des lettres, 30, rue Duquesne, Lyon. 1892.

LELIOUx (Armand), chef-adjoint du service de la sténographie au Sénat, 21, rue de l'Odéon. 1879.

LEMERCIER, do en de la Faculté des lettres, 12, rue Sainte-Anne, à Caen. 1893.

* LEREBOULLET (D' Léon), membre de l'Académie de médecine, 44, rue de Lille. 1872.

Le Roux (Henri), ancien directeur des affaires départementales à la préfecture de la Seine, 7, rue de Passy. 1897.

LEROUX (Ernest), éditeur, 28, rue Bonaparte. 1887.

LEROY-BEAULIEU (Anatole), membre de l'Institut, 69, rue Pigalle.

0.

* Leuper (Me Vre), Piencourt, par Thiberville (Eure). (En hiver, 11, rue Longchamp, Nice). 1887.

LÉvY (Georges-Raphaël), 80, boulevard de Courcelles. 1888.

LrARD, vice-recteur de l'Académie de Paris. 1884.

LIMPRITIS, avocat, à Alexandrie (Egypte). 1877.

* LouBarT (duc de) 53, rue Dumont-Durville. 1903.

* Lur-SaLucEs (comte de), 10, rue Dumont-Durville, 1895.

LYcéE CHARLEMAGNE, 101, rue Saint-Antoine. 1896.

Lycée MoNTAIGNE, 17, rue Auguste Comte. 1885.

* MACMILLAN (George-A.), éditeur, St Martin’s Street London, W.-C.

1818.

Macnis (Constantin), rue Bertrand, 27 bis. 1904.

*“ MAGGIAR (Octave), négociant, 28, rue Saint-Lazare. 1868.

* MAISONNEUVE (Jean), libraire-éditeur, 26, rue Madame. 1875.

MaLcer (Ad.), chef du bureau de l'enseignement secondaire, au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, 83, rue Notre-Dame-des-Champs. 1897.

MALLINGER (Léon), professeur à l'Athénée royal, 26, rue de Saint- Pétersbourg, Ostende (Belgique). 1898.

* Manoussi (Démétrios de), à Paris, 4, rue Christophe-Colomb.— 1869.

MANTADAIS (P.), professeur au gymnase Averoff, Alexandrie (Égypte). À

MaNTZzURANY (N), professeur de langues, 15, rue Champollion. 1900.

*“ Manussr (Constantin de), à Athènes. 1869.

MarcBEIx, bibliothécaire de l'École des Beaux-Arts, 47, rue de Vau- girard. 1885.

MARESTAING, 17, boulevard Flandrin. 1902.

LVII

MARGUERITE DE LA CHARLONIE, ingénieur des arts et manufactures, 21, rue Bonaparte, 1903.

Marino (Miltiade), rue de Patissia, à Athènes. 1873.

MarTHA (Jules), professeur à la Faculté des Lettres, 16, rue de Bagneux. 1881.

MARTIN (Albert), correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté des lettres de Nancy, 9, rue Sainte-Catherine. 1887.

MaRTIN (abbé J.-B.), professeur aux Facultés catholiques, place de Fourvière, Lyon. 1897.

MaRTIN (abbé Fernand), professeur de grec au séminaire de Montlieu (Charente-[nférieure). 1903.

* Maspero (G.), membre de l’Institut, professeur au Collège de France, directeur général du service des antiquités et des musées Égyp- tiens, Le Caire. 1877.

MasqueraY (P.), docteur ès lettres, professeur à la Faculté des let- tres de Bordeaux, 36, rue Rodrigues-Péreire. 1893.

MATARANGAS (docteur), 42, rue Balagny, xvne. Paris.

MaucomLe (Émile), avoué honoraire, 2, rue Pigalle. 1876.

* Maurice (Jules) associé correspondant national de la Société des Antiquaires de France, 33, rue Whashington. 1902.

MaurouARD (Lucien), premier secrétaire d'ambassade près la légation de France en Grèce, 56, rue de Solon à Athènes, et 110 boulevard Haussmann, Paris. 1891.

Maury, professeur à la Faculté des lettres, 75, avenue de Lodève, Montpellier. 1894.

* Mavro (Spiridion), Athènes. 1873.

* MavromicHauis (Kyriacoulis P.), ministre, à Athènes. 1888.

MAvROYENI-BEY (Démétrius), ancien consul général de Turquie, à Marseille, rue Breteuil, 61. 1891.

. * Maximos (P.), à Odessa. 1879.

May, professeur de droit à la Faculté de Nancy, agrégé à la Faculté de Droit, Paris, 12, rue de Longchamp. 1904.

MazoN (Paul), agrégé des lettres, 18, rue du Vieux Colombier. —41902.

MÉGAcLES (Athanase), archevêque de Cyzique, Dardanelles, Turquie. 1895.

MELAS (Constantin), 67, cours Pierre Puget, à Marseille. 1867.

* MELASs (Léon), à Athènes. 1893.

MéLy (F. de), 26, rue de la Trémoïlle. 1894.

MENDEL (Gustave), ancien membre de l'École Française d'Athènes, maître de conférences à la Faculté des lettres de Bordeaux. 1902.

MENGoLA (D.), avocat, à Alexandrie (Egypte). 1887.

Messinesi (Léonce), 17, rue Hamelin, xvi*. 1903.

ΜΈΤΑΧΑΒ { erasimos), docteur-médecin, 4, rue Diendé, à Marseille. 1887. |

MEUNIER (l'abbé J.-M.), professeur à l'Institution Saint-Cyr, rue Jeanne d'Arc, à Nevers. 1895.

* MEYER (Paul), membre de l’Institut, directeur de l'École des Chartes, 16, avenue Labourdonnais. 1884.

MEYNIAL (Edmond), professeur à la Faculté de droit de Montpellier, 4, rue des Trésoriers-de-la-Bourse, 1893,

LIX

Mézières (Alfred), de l’Académie française, professeur honoraire de la Faculté des lettres, sénateur, 57, boulevard Saint-Michel. 1867.

MicuaELipis C. C. Esq., chez MM. Ralli frères, Liverpool. 1890.

MiciEL (Ch.), professeur à l'Université de Liège, 110, avenue de d'Avroy. 1893.

* Micuon (Etienne), Conservateur-adjoint au Musée du Louvre, 26, rue Barbet-de-Jouy. 1893.

M1GEoN (Gaston), conservateur au Musée du Louvre, 450, rue du Bois de eur Meudon (Seine-et-Oise). 1904.

MARAEIS ta. ) homme de lettres, 48, rue Pinacoton à Athènes.

MLLer (Gabriel), maître de conférences à l'école des Hautes Études, 34, rue Hallé, xiv°. 1896.

* MEET (Paul), 95, boulevard Saint-Michel. 1889.

* MonceaUx (Paul), professeur au Lycée Henri IV, 12, rue de Tournon. 1885.

MonFERRATO (Antoine), ancien ministre des cultes et de l'instruction publique, à Athènes. 1890.

MONNIER, professeur à la Faculté de droit, 15, rue Bardineau, Bor- deaux. 1893.

MonNIER (Jean), professeur à la Faculté de théologie protestante, 9, rue du Val-de-Grâce. 1902.

Monon (Gabriel), maître de conférences à l'École normale supérieure, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, 18, rue du Parc de Clagny, Versailles. 1869.

MORATTIS (Démétrius), professeur à Londres, 72, Ashmore-Road. 187

Monet (Alexandre), maître de conférences à l'école des Hautes Études, 114, avenue de Wagram. 1901.

Mossor, professeur honoraire, 20, rue de Verneuil. 1887.

Mor (Jean de), attaché aux musées de Bruxelles, au Musée du Cinquantenaire, Bruxelles. 1904.

Muriaux (E.), 66, rue de la Pompe, Paris-Passy. 1898.

NAVARRE (0.), docteur ès lettres, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse. 1895.

" NEGROPONTE (Dimitrios), à Taganrog (Russie). 1869.

" NEGROPONTES (Ulysse), 50, avenue du Bois de Boulogne. 1890.

* NicoLaïns (G.), de l'ile de Crète, homme de lettres, près de l’orphe- linat des ; A filles, à Athènes. 1868.

NICOLE, professeur à la Faculté des lettres 6, rue Petitot, Genève.

* NicocoPouo (Jean-G.), 66, rue de Monceau. 1884.

* NicocopouLo (Nicolas-G.), 66, rue de Monceau. 1884.

* Nozuac (Pierre de), conservateur du Musée national de Versailles, au Palais de Versailles. 1888.

NORMAND (Ch.), directeur de la revue L’ami des monuments et des arts, secrétaire général de la Société des Amis des monuments pari- siens, 98, rue de Miromesnil. 1889.

Onni(F.-F. }, professeur de langues, à Alexandrie (Égypte). 1880.

LX

* Ouonr (H.), membre de l'Institut, conservateur du département . des manuscrits de la Bibliothèque nationale, 17, rue Raynouard. 1884. OPPERT Quies), membre de l'Institut, 2, rue de Sfax. 1901. OursEL (Paul), Consul général de France, 144, boulevard Haussmann. 1867.

Paconis (C.-Th.) professeur au gymnase Avéroff, à Alexandrie (Egypte). 1899.

* ParSANT (Alfred), Président du tribunal, 35, rue Neuve, à Versailles 1871.

Paix-SÉAILLES (Charles) étudiant, 278, boulevard Raspail. 1896.

* PAPADIMITRIOU (Sinodis), professeur “ἃ l'Université d'Odessa. 1893

PAPAVASSILIOU (G.), professeur à Athènes. 1889. Paris (Pierre), professeur à la Faculté des lettres, correspondant de l'Institut, 26, rue Méry, à Bordeaux. 1894. | PARMENTIER (Léon), professeur à l'Université de Liège (Belgique). 1895.

* PARMENTIER (le général Théodore), 5, rue du Cirque. 1872.

PascuaLis (D.-P.), île d'Andros (Grèce). 1899.

* PasparTi (Georges), à Athènes. 1888.

Passy (Louis), député de l'Eure, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, 81, rue Taitbout. 1867.

PAToN (W.-R.), maison Camis, place Maze, Viroflay (Seine-et-Oise). 1896.

ῬΕΙ͂ΝΕ (Louis), professeur au lycée Louis le Grand, 5, rue Latran. 1894

PELLETIER (François), professeur à l'Université de Laval, Québec (Canada). 1902.

PEPIN-LEHALLEUR (Adrien), 7, rue Nitot. 4880.

PERDRIZET (Paul), maître de conférences à la Faculté des lettres 9, rue Désiles, Nancy, 1889.

PEREIRE (Henry), 33, boulevard de Courcelles. 1890.

PERNoT (Hubert), répétiteur de grec moderne à l'Ecole des langues orientales vivantes, 9, rue Galilée. 1900.

PERROT (Georges), membre de l'Institut, directeur de l'École nor- male supérieure, 45, rue d'Ulm. 1867.

PERSON (Émile), professeur honoraire au lycée Condorcet, 8, rue du Havre. 1877.

* PersopouLo (Nicolas), à Trébizonde (Turquie d'Asie). —1873.

PESSONNEAUX (Raoul), professeur au lycée Henri IV, 80, rue Bona- parte. 1888.

PETITIEAN (J.), professeur au Lycée Condorcet, 32, rue Ernest Renan.

93

PETRIDÉS (Dr A.), médecin à l'hôpital hellénique d’Alexandier (Égypte). 1903.

* PEYRE (Roger) professeur d'histoire au lycée Charlemagne, 18, rue Jacob. 1879.

PBARMAKOWSEY (B.), membre de la commission impériale archéolo- gique, Palais impérial d'hiver, à Saint-Pétersbourg. 1898.

Ῥβοτιαθὲβ (Etienne), À, rue Coray, à Athènes. 1900.

PicarD (Alph.), libraire-éditeur, 82, rue Bonaparte. 1879.

PicarD (Georges), 2 bis, rue de Benouville. 4903.

Picuon (René), docteur ès lettres, professeur au Lycée Henri IV, 142, boulevard Montparnasse. 1903.

PTERROTET (Paul), directeur de Sainte‘Barbe, place du Panthéon, v°. 1903.

Ρῃμετ- πα, (M: la comtesse), 33, rue Paucquet. 1904.

Pisanis (Jean), professeur à Alexandrie (Egypte). 1899.

* Pispas (B.), rue Richelieu, à Odessa. 1879.

Pocgro, avocat à Alexandrie (Egypte). 1899.

* Ponsor (Μ}}5), 5, rue de Vitry, Alfortville (Seine). 1901.

PoITRINEAU, inspecteur d'Académie honoraire à Rennes. 1869.

PozyParont Polyphroniou. Turnul Sererin (Roumanie). 1903.

* Porrr (Edmond), professeur à l'École du Louvre, conservateur- adjoint des Musées nationaux, membre de l'Institut, 72, rue de la Tour, Paris Passy. 1884.

Poyann., professeur honoraire au Lycée Henri IV, 14, rue de Tour- non. 1900.

PRAROND (Ernest), 42, rue du Lillier, Abbeville. 4871.

PrazzcA (Aristote), à Alexandrie (Égypte). 1904.

PRéÉvosr, professeur au Lycée de Constantine. 1904,

PROVELEGH10S (Aristomène), à Athènes. 1889.

PsicHari (Jean), agrégé de l'Université, directeur-adjoint à l'École des Hautes-Études, 16, rue Chaptal. 1879.

Puecu (Aimé), maître de conférences la Faculté des lettres de Paris, 9, rue du Val-de-Grâce. 1892.

QuizLanp (Pierre), homme de lettres, 40, rue Nollet, Paris. 1902.

RADET (G.), doyen de la Faculté des lettres, 7, rue de Cheverus, Bor- deaux. 1890. * RaGon (l'abbé), professeur à l’Institut catholique, 77, rue de Vau- girard. 1888. ΑΙ frères, négociants, 12, allées des Capucines, à Marseille. 7

* RAMBAUD (Alfred), sénateur, membre de l'Institut, 76, rue d'Assas. 1870.

Ravaisson (Charles), conservateur-adjoint au musée du Louvre, 39, rue Vital. 1898.

* Reiace (Joseph), ancien député, 6, avenue Van-Dyck.— 1888.

* ReINAcu (Salomon) membre de l'Institut, conservateur au musée gallo-romain de Saint-Germain-en-Laye, à Paris, 38, rue de Lis- bonne. 1878.

* REINACH (Théodore), directeur de la Revue des É'tudes grecques, 9, rue Hamelin. 1884.

" RENAULD, professeur au lycée, 11, rue Lasserre, Montauban.

REYNAUD, professeur au lycée Louis-le-Grand, 28, avenue de l'Obser- vatoire. 1893.

RaeinarT (Ferdinand, 14, rue du Regard, Paris. 1903.

---Ο͵χῖι

ΒΙΒΙΕᾺ (Eug. de), professeur au Lycée Janson-de-Sailly, 6, rue Sainte-Beuve. 1895.

Ricci (Seymour de), 30, avenue Henri Martin. 1901.

RicHARD (Louis), sous-bibliothécaire à la Bibliothèque Sainte-Gene- viève, 50, rue des Belles-Feuilles. 1888.

* Riner (de), professeur en congé à la Faculté des lettres d'Aix, à Paris, 22, avenue de Marignan. 1894.

ROBERT (A); professeur honoraire, 43, rue de l’Abbatiale, à Bernay.

* Ropocanacai (Michel-E.), négociant, 10, allées des Capucines, à Marseille. 1867.

RomaANos (A.), député, Athènes. 1894.

Rorascuin (baron Alphonse de), 2, rue Saint-Florentin. 1867.

* RorascaiLp (baron Edmond de), 41, faubourg Saint-Honoré. 1884.

RouIon (Henry), secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts, au Palais de l'Institut, quai Conti. 1904.

Rousseau (Paul), licencié ès lettres, étudiant d'agrégation, 79, bou- levard Saint-Michel. 1904.

Roux (Ferdinand), ancien magistrat, avocat, à Javode par Issoire.

7

* RUELLE Ch.-Émile), administrateur de la Bibliothèque Sainte-Gene- viève, 6, place du Panthéon. 1869.

SAGLIO (Edmond), membre de l'Institut, 85, rue de Sèvres. 1868.

SAKELARIDIS (Dimitri), à Alexandrie (Egypte). 1888.

SALA (M®° la comtesse), 22, rue Clément Marot. 1904.

SALVAGO (Pantéli), 433, boulevard Malesherbes. 4902.

SANSON (Ernest), architecte, 25, rue de Lübeck. 1888.

* SARAKIOTIS (Basile), docteur-médecin, à Constantinople. 1872.

* SARAPIS (Aristide), négociant à Mételin (Turquie). 1868.

* SATHAS (Constantin), boulevard Saint-Germain, 91. 1874.

SAVvAS-PacuA, 36, rue Desbordes-Valmore, Paris-Passy. 1892.

* SAYCE, professeur à l'Université d'Oxford, Queen's College. 1879.

SCARAMANGA (Doucas), à Taganrog, (Russie). 1870.

* SCARAMANGA (Pierre-J.), 36, avenue du Roule, à Neuilly-sur-Seine.

SCHLIEMANN 5), à Athènes. 1895.

* SCHLUMBERGER (Gustave), membre de l'Institut, 37, avenue d'Antin.

SÉGUIER (comte de), à Son Serra, Casa Rey, Palma de Majorque. 1895

SENART (Emile), membre de l’Institut, 18, rue François 1°". 1867.

SERRUYS (Daniel), ancien membre de l'Ecole française de Rome, 29, rue Saint-Louis-en-l'Ile. 1902.

SESTIER (J.-M.), avocat à la Cour d'appel, 24, rue Nicole. 1881.

SEURE, ancien membre de l'Ecole Εἰ Athènes, professeur au lycée Carnot, 135, rue Saint-Charles. 1904.

SÈZE (Romain de), 76, rue de Seine. 1893.

* SIBIEN (Armand), architecte, 14, rue du Quatre-Septembre. 1904.

SINOIR, professeur de rhétorique au Lycée de Laval. 1892.

- LXII

SIPHNAIOS (Jean), négociant, à Constantinople. 1868.

Sx1AS (André N.), 6, rue Cantacuzène, à Athènes. 1892.

SELIROS (Georges-Eustache), 289-291, Regent Street, à Londres. 1876.

SoririADiIS, éphore des antiquités et des musées, 24, rue Lucien, Athènes. 1902.

* Sourzo (prince Constantin-D.), officier du Sauveur de Grèce, à Slobosia-Corateni, district de Phimnic (Roumanie). 1888.

* SouvADZOGLoOU (Basile), banquier, à Constantinople. 1878.

SPANDONIDES (Pierre), boulevard Pake, 12, Bucarest. 1903.

STAMOULIS (Anastase), négociant, à Silyvrie (Turquie). 1874.

STEPHANOS ( D" Con 20, rue Solon, à Athènes. —— 1879,

STICKNEY Grumbas ), docteur ès lettres, Harvard University Cam- bridge, Mass. (Etats-Unis d'Amérique), Prescott Hall, 4. 1896.

STREIT (Georges), professeur de droit international à l'Université d'Athènes. 1894.

STRONG (Μη Arthur), 36, Grosvenor Road, Westminster 5. W., à Londres. 1899.

* SuLLY-PRUDHOMME, de l’Académie française, 82, rue du Faubourg- Saint-Honoré. 1883.

Svoronos (J.-N.), directeur du musée numismatique, Athènes. 1903. |

SwaRTE (Victor de), trésorier payeur général à Lille (Nord). 1903.

* TANNERY (Paul), directeur de la manufacture des tabacs, à Pantin (Seine).— 1885.

TERNAUXx-ComPaNs, député, 25, rue Jean-Goujon. 1878.

TERRIER, professeur honoraire au lycée Condorcet, 10, rue d'Aumale.

THALIS (le d' M.), à Athènes. 1890.

T&EODORIDÈS (Jean), docteur à Serrès. 1895.

ToucarD (l'abbé Alb.), docteur ès lettres, professeur honoraire au petit séminaire du Mont-aux-Malades, à Rouen. 1867.

* TounTouLoN (baron de), 43, rue Roux-Alphéran, Aix-en-Provence. * TRAVERS (Albert) directeur des postes et télégraphes de l'Hérault, à Montpellier. 1885. . TRAWINSKI (F.), chef du secrétariat des musées nationaux, au musé

du Louvre. 1898. . . TRÉVERRET (Armand de), professeur à la Faculté des lettres, 170, rue de Pessac, Bordeaux, 1869. TRIANTAPHYLLIDIS, 127, boulevard Malesherbes. 1894. : TSAcALOTOS (E.-D.), professeur au 1°" gymnase Varvakion, à Athènes * UNIVERSITÉ D'ATHÈNES. 1868. UNIVERSIEN LisrARY (représentée par M. Langton), à Toronto, Canada.

ν VALIERI (Octave), 2, Kensington Park Gardens, à Londres. * VASNIER, greffier des bâtiments, 20, rue de la Terrasse. 1894,

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LXIV

VENDRYÈS (Joseph), professeur à la Faculté des lettres de Clermont- Ferrand. 1903.

VENETOCLES ({ Dém.), directeur du Lycée grec, à Alexandrie (Egypte). 1879

VianEY (J.), docteur ès lettres, professeur à la Faculté des Lettres, rue Marcel de Serres, à Montpellier. 1894.

VipAL DE LABLACHE, professeur de géographie à la Faculté des Lettres, 6, rue de Seine 1870.

VIZERIE, 13, rue du Cherche-Midi. 1904.

* VLasro (Antoine), 104, avenue Malakoff. 1884.

* VLASTO (Étienne-A.), à Ramleh San Stephano, Alexandrie (Égypte). 1875.

VocüÉé (marquis de), de l’Académie française, ancien ambassadeur, 2, rue Fabert. 1875.

* VucINA (Emmanuel-G.), 1, rue Xanthippe, à Athènes. 1873.

WALLON (Henri), sénateur, secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, au palais de l’Institut. 1869.

WAaTEL, professeur honoraire au lycée Condorcet, 42, rue du Bras- d'Or, à Boulogne-sur-Mer. 1874.

WEIL (Henri), membre de l'Institut, maître de conférences hono- raire à l'École normale supérieure, 16, rue Adolphe Yvon, Paris- Passy. 1867.

WeiLe (Raymond), capitaine du génie, 23, rue Gay-Lussac. 1904.

WELTER (H.), libraire, #4, rue Bernard-Palissy. 1894.

* WESCHER (Garie ancien professeur d'archéologie près la Biblio- thèque nationale, 27, rue Notre-Dame des Champs. 1867.

* XANTHOPOULOS (Démétrius), rue Sophie, maison Mavro, à Odessa. * Xypias (S.), chez MM. Mavro, Valabrity, Athènes. 4873.

Zaïmis (Assemakis), à Athènes. 1891.

ΖΑΪΜΙ5 (Panaghiotis), officier de l'armée grecque, à Athènes. 1890.

ZasA (Louis), avocat, à Alexandrie. Egypte. 1880.

ZALOCOSTA (Pierre-N.), à Athènes. 1886.

Zantrl (Georges), chez M. Léonidas Zarifi, banquier, à Constantino- ple. 1902.

ΖΑΒ (Périclès), banquier, 20, allées des Capucines, à Marseille. 1867.

Zicavinos (Grégoire), archimandrite, 23, rue de la Grande-Armée, à Marseille, 1891.

LXV

SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES

Athènes.

École française d'Athènes.

Institut archéologique allemand.

Société archéologique.

Syllogue des amis de l'instruction, le Parnasse. Auxerre.

Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne.

Baltimore (États-Unis). John Hopkins University.

Besançon. Société d'émulation du Doubs. Boston. Archæological Institute of America. Bruxelles. Société des Bollandistes. Constantine. Société archéologique du département de Constantine. Constantinople. Syllogue littéraire hellénique. Le Havre. Société havraise d'études diverses. Londres. Society for the promotion of Hellenic studies. Montpellier. Académie des sciences et lettres de Montpellier. Nancy. Académie de Stanislas. Rome. École française de Rome. Senlis. Comité archéologique. Smyrne. Musée et bibliothèque de l'École évangélique. Washington.

Smithsonian Institution.

PÉRIODIQUES

échangés avec les publications de l'Assoeiation.

Paris,

Annales du musée Guimet.

Bulletin administratif du Ministère de l'Instruction publique. Bulletin critique.

Revue critique d'histoire et de littérature.

Athènes. ᾿Αγών. Διάπλασις τῶν παίδων. Ἕστία. Baltimore. American Journal of philology. Bordeaux. Revue des Études anciennes. Bruxelles. Revue de l'Université de Bruxelles. Bucharest. Ἶρις. Constantinople. ἙΚωνσταντινούπολις. Leipzig. Byzantinische Zeitschrift. New York. American Journal of Archæology. Padoue.

Rivista di Storia antica e Scienze affini.

Rome.

Bessarione. Bullettino dell’ Istituto di diritto romano.

Triesle. Νέα ἡμέρα.

LXVI --

PRIX DÉCERNÉS

DANS LES CONCOURS DE L'ASSOCIATION (1868-1903)

. Prix de 500 fr. M. Tourner, Édition de Sophocle.

Mention honorable. M. Borsség, 99 vol. de l'édition, avec traduction fran- caise, de Dion Cassius.

Prix de l'Association. M. H. Weuz, édition de sept tragédies d'Euripide. Prix Zographos. M. A. Barzcy, Manuel des racines grecques et latines. Mention très honorable. M. Bernanpauis, Ἑλληνιχὴ γραμματιχή.

. Prix de l'Association. M. Alexis PrerroN, Édition de l'Iliade.

Prix Zographos. M. PAPARRIGOPOULOS, Histoire nationale de la Grèce.

Prix de l'Association. M. Ch.-Émile RueLie, Traduction des Éléments harmoniques d'Aristoxène.

Prix Zographos. Partagé entre M. SatHas (’Avéxôota ἔλληνιχά, Χρονιχὸν ἀνέκδοτον Γαλαξειδίου, Toupxoxpatoupévn Ἑλλάς, Νεοελληνιχὴ φιλολογία, Νεοελληνιχῇῆς φιλολογίας παράρτημα) et M. VAaLETTAS (Δονάλδσωνος ἰστο- (a τῆς ἀρχαίας ἑλληνιχῆς φι ολογίας ἐξελληνισθεῖσα μετὰ πολλῶν προσ- κῶν καὶ διοοθώσεων).

. Médaille de 500 fr. M. Pozrris, Μελέτη ἐπὶ τοῦ βίου τῶν νεωτέρων Ἑλλήνων.

Prix de l'Association. M. Amédée Τάμοιευ, Traduction de la Géographie de Strabon, tomes 1 et II.

Médaille de 500 fr. M. A. Boucaerte, Ἑρμηνεύματα et Καθημερινὴ ὁμιλία, lexles inédits attribués à Julius Pollux.

Médaille de 500 fr. M. A. de Rocnas D'AIGLUN, Poliorcétique des Grecs; Philon de Byzance.

Prix Zographos. M. Couwanoupis (É.-A.), ᾿Αττικῆς ἐπιγοαφαὶ ἐπιτύμδιοι. Médaille de 500 fr. M. C. Sarnas, Bibliotheca graeca medii aevi.

. Prix de l'Association. M. C. Wescner, Dionysii Byzantii de navigatione

Bospori quae supersunt, graece et latine.

Prix Zographos. M. Émile Lecrann, Recueil de chansons populaires grecques publiées et traduites pour la première fois.

Mention très honorable. M. E. Frzceur, Histoire du siècle de Périclès.

Mention très honorable. M. Alfred Cnotser, Xénophon, son caractère et son talent.

Prix de l'Association. Partagé entre M. C. Sarnas (Mich. Pselli Historia byzantina et alia opuscula) et M. Perir De Juicevizes, Histoire de la èce sous la domination romaine.

Prix Zographos. Partagé entre M. Mrcranaris QEuraaërd) et M. Margaritis Drmrrza (Ouvrages relatifs à l'histoire de la Macédoine),

Prix de l'Association. Partagé entre M. Lazzier (Thèses pour le doctorat ès lettres : 19 De Critiae {yranni vita ac scriptis; 30 Condition de la femme dans la Jamille athénienne au νὸ et au 1v° siècles avant l'ère chré-

. tienne) et M. Phil. Bryxennios (Nouvelle édition complétée des lettres de Clément de Rome).

1883.

1884.

LXVILI

Prix Zographos. MM. Coumanouis et Casrorceis, directeurs de 1 ᾿Αθήναιον.

. Prix Zographos. MM. Bayer et Ducassne. Mission au mont Athos. . Prix de l'Association. Partagé entre M. Ausé (Restitution du Discours

Véritable de Celse traduit en français) et M. Victor Prou (Édition et traduction nouvelle de la Chirobaliste d'Héron d'Alexandrie).

Prix Zographos. Le Bulletin de Correspondance hellénique.

. Prix de l'Association. M. E. SacLio, directeur du Dictionnaire des antiqui-

tés grecques el romaines. Prix Zographos. M. P. Decuanue, Mythologie de la Grèce antique.

. Prix de l'Association. M. Ex. Caïzemer, Le droit de succession légitime

à Athènes. Prix Zographos. M. Henri Vasr, Études sur Bessarion.

. Prix de l'Association. M. F. Aug. Grvagrr, Histoire et théorie de la mu-

sique dans l'antiquité. Prix Zographos. M. A. CARTAULT, La trière athénienne.

. Prix de l'Association. Partagé entre M. Max. Coccioxon (Manuel d'archéolo-

gie grecque) et M. V. Prou (Les théâtres d'aulomates en Grèce, au siècle de notre ère).

Prix Zographos. Partagé entre M. 1. Marrua (Thèse pour le doctorat ès lettres sur les Sacerdoces athéniens) et M. P. GirarD (Thèse pour le doc- torat ès lettres sur l'Asclépiéion d'Athènes).

Prix de l'Association. Partagé entre M. Maurice Crorser (Essai sur la vie et les œuvres de Lucien) et M. Couar (La poésie alexandrine sous les trois premiers Ptolémées).

Prix Zographos. Partagé entre M. Coxros λωσσικοὶ παρατηρήσεις ἀναφε- ρόμεναι εἷς τὴν νέαν ἑλληνικὴν γλῶσσαν) et M. Emile Lecrann (Bibliothèque grecque vulgaire, t. I, II, IT).

Prix de l'Association. Partagé entre M. Max Bonxer {Acta Thomae, partim inedila) et M. Victor Henry (Thèse pour le doctorat ès lettres sur l'Ana- logie en général et les formations analogiques de la langue grecque).

Prix Zographos. Partagé entre M. Auguste Cuoisy (Études sur l'architecture

grecque), et M. Edmond Porrier (Thèse pour le doctorat ès lettres sur les cythes blancs attiques).

. Prix de l'Association. M. Salomon Reinacx, Manuel de philologie classique.

Prix Zographos. M. Olivier Ravyer, Monuments de l'art antique.

. Prix de l'Association. Le Syllogue littéraire hellénique de Constantinople.

Recueil annuel.

Prix Zographos. Partagé entre M. Amédée Hauværrz (De archonte rege; Les Siratèges athéniens. Thèses pour le doctorat ès lettres) et M. Boucnt- LECLERCQ L Traduction des ouvrages d’Ernest Curtius, J.-G. Droysen et G.-F. Hertzberg sur l’histoire grecque).

. Prix de l'Association. Partagé entre M. Albert Manrin (Thèse pour le

doctorat ès lettres sur les Cavaliers athéniens) et M. Paul Moncraux (Thèses De Comriuni Asiae provinciae et sur les Proxénies grecques). Prix Zographos. Partagé entre M. PapanopouLos KERAMEUS (Ouvrages divers

sur l'antiquité grecque) et Paul Taxwery (Ouvrages et opuscules sur l'his- toire de la science grecque).

archives de l’intendance sacrée à Délos. cris deliacis). Prix Zographos. Ἑστία, revue hebdomadaire dirigée par M. Cazdonis. Mention très honorable. M. Cucuez, Essai sur la langue et le style de corateur Antiphon; Œuvres complètes de l’orateur Antiphon, traduction rançaise.

Mention très honorable. M. l'abbé Rourr, Grammaire grecque de Koch, tra- duction française.

. Prix de l'Association. M. Homoze, Thèses peur le doctorat ès lettres {Les e

antiquissimis Dianae simula-

LXIX

1889. Prix de l'Association. M. Henri Omonr, Inventaire sommaire des manuscrils grecs de la Bibliothèque nationale.

Prix Zographos. Partagé entre M. Ch. DrenL (Études sur l'administration byzantine dans l’exarchat de Ravenne) et M. Spyridon Lamsros (Katé\oyoc τῶν ἐν ταῖς βιδλιοθήχαις τοῦ ᾿Αγίου "Opous ἑλληνιχῶν χωδίκων).

1890. Prix de l'Association. M. G. SCHLUMBERGER, Un empereur byzantin au siècle. Nicéphore Phocas.

Prix Zographos. M. Micraraxis, Νεοελληνικὴ γεωγραφιχὴ φιλολογία (1800- 1889).

1891. Prix de l'Association. M. Edmond Porræn, Les Statuettes de terre cuite dans l'antiquité.

Prix Zographos. Partagé entre M. SaxxéLion (Βιδλιοθήχη πατμιαχή), et

M. Laryscuev (Inscriptiones graecae orae septentrionalis Ponti Euxini).

1892. Prix de l'Association. Partagé entre M. Cosrouris (Livre XII d’Aétius inédit), M. P. Mnurr (Étu es sur les premières périodes de la céra- mique grecque), et M. A.-N. Sxras (Περὶ τῆς κρητιχῆς διαλέκτου).

Prix Zographos. Partagé entre M. l'abbé Barirro (Thèse sur l’abbaye de Rossano, et autres travaux de paléographie grecque), et M. Svoronos {(Numismatique de la Crète ancienne).

Prix Zappas. MM. les abbés Auvray et Toucarp (Édition critique de la petite catéc de de St Théodore Studite).

1898. Prix Zographos. Partagé entre M. Georges Raper (De coloniis a Macedonibus in Asiam cis Taurum deductis et La Lydie et le monde grec au temps des Mermnades. Thèses pour le doctorat ès lettres) et M. Jean Dupuis (Théon de Smyrne, texte et traduction).

- Prix, rep Pese M. Nicozz, Les scolies genevoises de l'Iliade et Le Livre du préfet.

1894. Prix Zographos. Partagé entre M. Tsounras (Muxñvat χαὶ puxnvaios πολι- τισμός) et M. CLerc “De rebus Thyatirenorum et Les Mélèques athé- niens. Thèses pour le doctorat ès lettres).

Prix Zappas. M. Cavvapras. (Γλυπτὰ τοῦ ἐθνικοῦ Μουσείου, κατάλογος περιγραφιχός, 1 et Fouilles d’Epidaure, Î).

1895. Prix Zographos. M. A. Barzcy, Dictionnaire grec-français.

Prix Zappas. M. V. Bénann, De l'erigine des cultes arcadiens (Bibl. Ec. fr. de Rome et d'Athènes, fasc. 61). Thèse pour le doctorat ès lettres.

1896. Prix Zographos. S. E. Hamnyx Bsy et M. ΤῊ. Rerxaca (Une nécropole royale à Sidon).

Prix Zappas. M. Paul Masquerav (De tragica ambiguitate apud Euri- idem et Théorie des formes lyriques de la iragédie grecque. Thèses pour e doctorat és lettres).

4897. Prix Zographos. Partagé entre MM. Dernasse et LecHAT (Épidaure, restauralion et description des principaux monuments du sanctuaire nee et M. Braucuer (Histoire du droit privé de la république athénienne

Prix Zappas. M. Maurice ἔμμανυει, (De saltationis disciplina apud Graecos et Essai sur l’orchestlique grecque. Thèses pour le doctorat ès lettres).

Médaille d'argent. M. De Ripoer (De rctypis quibusdam quae falso vocan- ἔων argivo-corinthiaca et De l’idée de la mort en Grèce à l’époque classi- que. Thèses pour le doctorat ès lettres) et Catalogue des bronzes irouvés sur l’Acropole d'Athènes.

1898. Prix Zographos. Partagé entre M. D. C. Hessezino. Les cinq livres de la loi (le Pentuteuque), traduction en néo-grec et M. Hilaire VanDAgLe, Essai de Syntaxe historique : l’optatif grec.

Prix Zappas. Le Δελτίον τῆς ἱστορικῆς καὶ ἐθνολογικῆς ἑταιρίας τῆς “Ελλάδος. 1899. --- Prix Zographos partagé entre M. ΑΚΌΛΙΠΠΟΝ (Les mines du Laurion dans

LXX l'antiquité. Thèse pour le doctorat ès lettres) et M. Ph.-E. LecraxD

(Etude sur Théocrile. Thèse pour le doctorat ès lettres).

Prix Zappas. M. Mairrarais Ἱστορία τοῦ βασιλείου τῆς Νιχαίας καὶ τοῦ δεσποτάτου τῆς Ἠπείρου. Ι

. Prix Zographos. Partagé entre M. Charles MicuxL, Recueil d'inscriplions

grecques, et M. Gustave Foucères, De Lyciorum communi et Mantinée et

’Arcadie orientale. Thèses pour le doctorat ès lettres.

Prix Zappas. M. PoLrris, Mehétar περὶ τοῦ βίου καὶ τῆς γλώσσης τοῦ ἑλληνικοῦ λαοῦ. Παροιμίαι. Τόμος A’ (fascicules 68-71 de la bibliothèque Marasiy).

. Prix Zographos. Partagé entre M. Navarre, Essai sur la rhétorique grec-

ue. Thèse pour le doctorat ès lettres, et M. Ouvré. Les formes litléraires la pensée grecque.

Prix Zappas. M. G. Miver, Le Monastère de Daphni.

. Prix Zographos. Partagé entre M. Couvreur, Hermiae Alerandrini in Pla-

tonis Phaedrur1 scholia et M. À. Jouix. La sculpture grecque entre les guerres médiques et l’époque de Périclès (Thèse pour le doctorat ès lettres).

Prix Zappas. M. Svoronos, ‘Epunvela τῶν μνημείων τοῦ Ἐλευσινιαχοῦ μυστιχοῦ κύχλου καὶ τοπογραφία ᾿Ἐλευσῖνος καὶ ᾿Αθηνῶν.

. Prix Zographos. Partagé entre M. Harzipauis, ᾿Ακαδημξιχὰ ἀναγνώσματα

T. 1. (Bibl. Marasly fascicules 115-118) et M. Pau d'Eschyle.

Prix Zappas. Le général pe Βευι, L'Habilation byzantine.

Mazon, L'Orestie

PRIX DÉCERNÉS PAR L'ASSOCIATION

DANS LES LYCÉES ET COLLÈGES

Année 19083.

CONCOURS GÉNÉRAL DES LYCÉES ET COLLÈGES DE PARIS, DE SCEAUX, DE VANVES, DE VERSAILLES (HOCHE).

Rhétorique (Version grecque). Vaillant (Casimir), élève du Lycée Henri IV. Seconde (Version grecque). Massigli (René), élève du Lycée Louis-le-Grand.

CONCOURS GÉNÉRAL DES LYCÉES ET COLLÈGES DES DÉPARTEMENTS.

Rhétorñique (Version grecque). Anglès (Raoul), élève du Lycée de Marseille

REVUE

ÉTUDES GRECQUES

\

L'ASSOCIATION POUR L'ENCOTRAGEMENT DES ÉTUDES GRECQUES cr.

TOME XVI

Ν᾽" 68-69

Janvier-Avril 1903

PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

28, RUE BONAPARTE, VI°

Toutes les communications concernant la Redaction doivent être adressées à M. Tuaéopork R£gINACH, rédacteur en chef-gérant, à la librairie Leroux.

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

RUE BONAPARTE, 28, PARIS (vit)

A. DE BOISSIEU. Inscriptions antiques de Lyon, reproduites d'après les monuments ou recueillies dans les auteurs. In-4.. ..... ses 40 fr. » R. CAGNAT, membre de l’Institut, L’Année épigraphique, Revue des pu- blications épigraphiques relatives à l’antiquité romaine. 1888-1902. 15 volumes

in-8..... tousse dose sers “τον ων css... 57 fr. 50 Inscriptions inédites d'Afrique. In-8.. ……... ss. 3fr. 50 Nouvelles explorations épigraphiques 6 et archéologiques en Tunisie.

In8................,........ . . νοι. 3 .ἔν. 50

A. CARRIÈRE. Inscriptions d’un reliquaire arménien de la collection Basilewski, publiées et traduites. In-8, 2 planches... ....,...... Sfr. » CH. CLERMONT-GANNEAU, membre de l’Institut. Recueil d’archéolo- gie orientale. Tomes I à IV. In-8, figures et planches. Chaque vol.. 25fr. » Η. οἱ J. DERENBOURG, de l'Institut. Les inscriptions phéniciennes du temple de Séti à Abydos, publiées et traduites. In-4, 4 planches... 5 fr. » CAPITAINE ESPÉRANDIEU. Recueil de cachets d'oculistes romains. In-8. . ΠΥ ss... 6 fr. » R. DE LA BLANCHÈRE. -- Histoire de lépigraphie romaine, depuis les origines jusqu'à la publication du Corpus. In-8. uses. 3 fr. » 8. REINACH, membre de l'Institut. Traité d'épigraphie grecque. Un fort volume in-8, fig. et planches... ..... ….... 20 fr. » LÉON RENIER, de l'Institut. Recueil des diplômes militaires romains. In-4. «ον ss. ses. 12$r. + MAX VAN BERCHEM. | Corpus inscriptionum arabicarum. Le Caire. Fas- cicules I à III, in-4, avec planches. Chaque................. 25 fr, » WADDINGTON, membre de l'institut. Inscriptions g grecques et latines de la Syrie. Index alphabétique et analytique, rédigé par J.-B. Chabot. In-4........ ..... os... os sus sus ses 4 fr. » Recueil des inscriptions juridiques grecques publié par MM. Dareste, de l’Institut, Haussoullier et Théodore Reinach. Première série, en 3 fascicules in-B. νννννν ον εν εν εν ενν εν νειν νυν γεν sense eee κεν νννννννννενννν 22 fr. 50 Deuxième série, fascicule 1. In-8.................. secs. 7 fr. 50 Recueil d'inscriptions grecques pour servir à l'étude de l'histoire et des insti- tutions de la Grèce ancienne jusqu'à la conquête romaine, par Ch. Michel, pro- fesseur à l'Université de Liège. Un fort volume in-8..............,... 20 fr. » Inscriptiones graecae ad res romanas pertinentes, auctoritate et impensis Acade- miae inscriptionum et litterarum humaniorum collectae et editae. Tomus pri-

mus. Britannia, Gallia, Hispania, Italia. Fasc, I, gr. in-8........ μόνου, 2 ἔν. 75 Tomus primus. Italia, Sicilia, Sardinia, Melita Insula, Pannonia, Dacia, Dalma- εἶα, Moesia superior et Moesia inferior. Fasc. 11, gr. in-8............. 3 fr. » Tomus tertius. Bithynia, Pontus, Cappadocia, Galatia. Fasc. 1, gr.in-8. 3fr. » Tomus tertius. Galatia. Lycia et Pamphylia. Fasc. 11, gr. in-8.... 5 fr. »

Revue épigraphique, publiée sous la direction du Capitaine Espérandieu. Tri- mestrielle. In-8. Abonnement..... ΠΝ Ψῃᾳ0.ῃ. vossossossss 3 fr. »

L'AGAMEMNON D'ESCHYLE

JUGÉ PAR GŒTHE () tr

\

À Monsieur le ministre d’État Humboldt (2) à Francfort sur le Main.

Tennstedt, le 4er septembre 1616.

Le grand ouvrage (3) auquel, très cher ami, vous avez consacré une belle partie de votre vie, ne pouvait me parvenir mieux à propos : il me trouve ici à Tennstedt, petite villégiature et station de bains de la Thuringe, qui ne vous est sans doute pas

inconnue, et je suis resté seul depuis que l'ami Meyer m'a quitté.

Je me suis permis d’abord une lecture rapide de la préface, puis de la pièce même, à me grande édification. Maintenant, après m'être délecté plusieurs fois à l’ensemble comme aux détails, je ne veux pas tarder plus longtemps à vous remercier.

(4) Cette lettre inédite de Gœthe a été publiée dans la Gazette de Francfort du 31 décembre 1902 par M. Bernhard Suphan. Elle doit être réimprimée dans le tome XXVII de la correspondance de Gæœthe que prépare M. Schüddekopf. On n'en possède que le brouillon dicté au secrétaire Schreiber.

(2) Guillaume de Humboldt (1767-1835). 11 était, à cette époque, membre de la commission siégeant 4 Francfort qui s'occupait du règlement des modifications territoriales résultant du traité de Paris.

(3) Æschylos Agameninon, metrisch übersetzt von Wilhelm von Humboldt, Leip- zig; 1816 in-4°. La traduction avait été composée entre 1196 et 1804. Elle est précédée d’une introduction considérable et suivie de Notes critiques, concernant l'établissement du texte, par Godefroi Hermann. L’exemplaire envoyé à Gœthe est conservé au Gœthehaus à Weimar.

1

2 J. W. GOËTHE

On beau passer sa vie à s’occuper avec un bienveiïllant inté- rêt de tout ce que l'antiquité ou les temps les plus modernes nous apportent de bon et de beau : lorsqu'un de ces géants du vieux passé se dresse devant vous, taillé en prodige, on en est tellement saisi, qu'il faut rassembler toutes ses idées pour être tant soit peu digne de l’affronter. Sous cette sensation immé- diate, on n’a pas un moment de doute : on se sent en présence de l’œuvre des œuvres, ou, si l'on veut parler avec plus de modération, devant un chef-d'œuvre du tout premier rang. C'est à vous que nous devons de pouvoir aisément faire cette constatation ; aussi votre effort, qui porte en lui-même déjà sa récompense, mérite-t-il de continuels remerciments.

La pièce me parut toujours une des plus dignes d'attention et me fut, grâce à votre entremise, plus vite accessible que d'au- tres. Mais aujourd’hui plus que jamais j'admire la trame de ce tapis primordial (1) : le passé, le présent, l'avenir si heureu- sement ourdis ensemble que l’on devient, à le lire, soi-même un voyant, c'est-à-dire semblable à Dieu. Et n'est-ce pas là, en somme, le triomphe de toute poésie dans ses plus grandes corame dans ses plus infimes manifestations ?

Si maintenant nous considérons à quel point le poète est maître de tous les moyens nécessaires pour produire un aussi prodigieux effet, nous ne pourrons nous défendre d'un profond respect. Avec quel bonheur sont mis en œuvre les éléments épique, lyrique et dramatique, de manière à nous amener, non par violence, muis par séduction, à nous intéresser à de si hor- ribles destinées ! Et comme les réflexions didactiques, d’ailleurs peu nombreuses, siéent bien au chœur! Tout cela dépasse tout éloge.

Pardonnez-moi d'apporter des chouettes à Athènes en sacri- fice de grâces : je pourrais, en vérité, continuer indéfiniment sur ce ton et vous raconter ce que vous savez depuis longtemps mieux que moi.

(1) Das Gewebe dieses Urleppichs.

L'AGAMEMNON D'ESCHYLE 3

Par exemple, j'ai été de nouveau frappé par-ce fait que, à l'exception de Clytemnestre, enchaîneuse des fatalités (1), cha- que personnage a son Aristeia à soi (2); chacun remplit un poème entier et ne revient plus ensuite pour nous importuner à nouveau de ses affaires. Dans chaque bon poème on doit trouver toute la poésie; et celui-ci est un chef de file.

Ce que vous dites dans votre préface sur la synonymie est exquis (3) : puissent les épurateurs de notre langue s’en péné- trer ! Mais ne mêlons pas à des sujets aussi élevés 105 malheu- reuses aberrations par lesquelles la nation allemande est en train d’abîmer sa langue : désastre dont on ne se rendra compte que dans trente ans.

Quant à vous, mon bon ami, soyez béni à jamais pour le bien que vous nous avez fait. Votre Agamemnon ne me quittera plus.

Eu ce qui concerne le mérite rythmique de votre traduction, je ne puis en juger, mais je crois le sentir. Notre ami Wolf, si plein de mérite, de talent et d'esprit, mais que sa manie de contradiction est en train d’ensauvager (4),'est resté quelques

(1) Unheilverkelterin.

(2) Allusion aux chants de l'Iliade consacrés aux prouesses (ἀριστεία) d'Aga- memnon, de Diomède, etc. Gœthe ne veut pas dire que chaque partie de la trilo- gie d'Eschyle a un héros unique, mais bien chaque épisode de l'Agamemnon (Agamemnon, Cassandre, etc.). Le poète ne l'oublions pas, ne disposait que de deux acteurs.

(3) Humboldt avait développé cette thèse que chaque langue ne peut reproduire qu'une des « facettes » de l'idée contenue dans un mot et généralement une facette différente. Connaître plusieurs langues, c'est posséder plusieurs aspects d'une idée, et par conséquent en mieux pénétrer l'essence; d'où l'utilité des syno- nymes empruntés à des idiomes étrangers et les précautions à prendre dans l'épu- ration du vocabulaire. En 1816, par un contrecoup du réveil national de l’Alle- magne, le purisme sévissait à l'excès parmi les pédants, au grand regret de Gœthe. Sur ce point Schopenhauer partageait les répugnances de son illustre contemporain. « Der Deutschthümlerei, écrit-il quelque part, muss man keine Concessionen machen. »

(4) Der im Widerspruch verwildernder Wolf. F. A. Wolf, le fameux philo- logue. Gæthe se plaint à plusieurs reprises de sa manie de contradiction : « Tout ce qu’on dit, écrit-il, tout ce qui existe, Wolf le nie obstinément ; on a beau y être préparé, cela finit par vous exaspérer. Ce défaut s'aggrave d'année en année; il rend son commerce, qui pourrait être si instructif et profitable, inutile et intolérable. A la longue, on est soi-même contaminé de sa folie et l'on trouve plaisir à dire le contraire de ce que l'on pense. »

3. W. GŒTHE

jours avec moi et a fait le plus grand éloge de votre soigneux travail. Il sera instructif de voir comment se comporteront les gens d'Heidelberg (1).

Envoyez-moi encore un mot avant d'aller à Paris, et recom- mandez-moi à votre chère épouse. Combien j'aurais désiré vous voir cet été! Tant de questions s’agitent en tous sens, qu'il fau- drait des journées pour discuter ce qui vaut la peine d’être encou- ragé et comment. Heureusement pour moi, rien de tout ce qui m'est soumis ne mérite d'être désapprouvé complètement bien que tout ne soit pas commencé ni dirigé selon mes préférences. Et c’est justement ce mélange de douceur et d’amertume dont

on ne peut causer que de vive voix (2). J. W. GoETue.

(4)3. H. Voss (le traducteur d'Homère etc.) et ses fils. Humboldt l'avait cou- vert de fleurs dans sa préface, tout en ajoutant que la forme métrique introduite par lui était susceptible d'améliorations.

(2) La formule de politesse terminale manque ; elle a être rajoutée sur la copie, de la main de Gœthe.

L'ANNÉE DE MÉTON

Nous ne possédons qu'un seul passage antique relatif au com- mencement du cycle de Méton, c’est celui de Diodore de Sicile (XIT, 36) dont la teneur dans les manuscrits et les éditions est ainsi CONÇUE :

Er’ ἄρχοντος δ᾽ ᾿Αθήνησιν ᾿Αψεύδους, Ῥωμαῖοι κατέστησαν ὑπά- τους Τίτον Μενήνιον καὶ Πρόχλον Γεγάνιον Μαχερῖνον. "Ent δὲ τοῦ- των Σπάρταχος μὲν ἐν Βοσπόρῳ βασιλεὺς ἐτελεύτησεν ἄρξας ἔτη δεχάεπτα, διεδέξατο δὲ τὴν ἀρχὴν Σέλευχος καὶ ἐδασίλευσεν ἔτη τεσ- capäxovta. ᾽ν δὲ ταῖς ᾿Αθήναις Μέτων Παυσανίου μὲν υἱὸς, δεδοξασ-- μένος GE ἐν ἀστρολογίᾳ ἐξέθηχε τὴν ὀνομαζομένην ἐννεακαιδεχαετη- ρίδα, τὴν ἀρχὴν ποιησάμενος ἀπὸ μηνὸς ἐν ᾿Αθήναις Σχιροφοριῶνος τρισκαιδεχάτης. ᾿Εν δὲ τοῖς εἰρημένοις ἔτεσι τὰ ἄστρα τὴν ἀποκατάσ- τάσιν ποιεῖται, καὶ καθάπερ ἐγιαυτοῦ τινος μεγάλου τὸν ἀνακυχλισμὸν Aaubaver " διὸ καί τινες αὐτὸν Μέτωνος ἐνιαυτὸν ὀνομάζουσιν.

Quand commença l’année de Méton, Μέτωνος ἐνιαυτός

Dans ce passage, il y a une phrase qui depuis longtemps a confondu et déconcerté tous les commentateurs. Les mots : τὴν ἀρχὴν ποιησάμενος ἀπὸ μηνὸς ἐν ᾿Αθήναις Σχιροφοριῶνος τρισκαι- δεκάτης, « après avoir pris pour point de départ le treizième jour du mois que dans Athènes on appelle Scirophorion. » On & fait observer d'abord que les mots ἐν ᾿Αθήναις, « dans Athè- nes, » étonnent, que le vrai terme ᾿Αθήνησιν se trouve deux lignes plus haut et que la mention de lieu est au moins super- flue. Puis, comment expliquer que Méton aurait commencé son

6 J. OPPERT

cycle avec le treizième jour du mois? cela ne se comprend pas, Des éditeurs complaisants et très faciles à satisfaire ont suggéré que ce treizième du mois de Scirophorion était le jour la loi consacrant le nouveau système aurait été votée, c'est-à-dire dix-sept jours avant la fin de l’archonte d’Apseudès, et que le nouveau calendrier aurait été inauguré seulement sous l'ar- chonte Pythodoros. Cette façon d'expliquer les choses, quelque inadmissible qu'elle soit, a trouvé des défenseurs éminents, et cet expédient a été la cause de toutes les erreurs dont la ques- tion du cycle de Méton a été la victime. Jamais on ne date une ère quelconque du moment on s'est décidé à l'appliquer, mais on la commence avec son époque véritable, le jour même l'on inaugure son existence. Les calendriers julien et gré- gorien datent du premier janvier de l'an 45 avant J.-C. et du 15 octobre 1582, et non pas des dates l'on décida de pro- mulguer ces réformes; 6618 ne se discute même pas. D'ail- leurs, une pareille interprétation est en contradiction avec le texte de Diodore qui affirme énergiquement que le système de Méton a été appliqué dès l'archontat d'Apseudès (433 avant J.-C.), c'est-à-dire que le fonctionnement en coïncide entière- “ment avec celui de ce magistrat éponyme de la ville d'Athènes. L'assertion est formelle, ne soulève aucun doute, ne tolère aucune contradiction. |

Il ne peut donc être question ici du treizième jour du dernier mois de l’année, ni du terme bien embarrassant « dans Athè- nes ». Mais qu'est-ce qu'il faut mettre à la place de ces absur- dités ? La réponse est facile.

Le chiffre treize a une grande importance dans le calendrier lunaire, c’est le mois embolime ou intercalaire dont on se ser- vait, dès le cinquième millennium, pour égaliser les différences résultant des périodes incommensurables des révolutions men- suelles et annuelles. Méton avait trouvé bien établi l'emploi du treizième mois dans l'octaétéride -de Solon, qu'il entreprit de remplacer par un système moins imparfait : cette période de huit années ou de quatre-vingt-dix-neuf mois synodiques em-

L'ANNÉE DE MÉTON 7

ployait trois fois le treizième mois, dans la troisième, sixième et huitième année de chaque période octennale. Il s’agit ici du treizième mois et, au lieu de τρισκαιδεκάτης, il faut lire τρισκαιδε-- xärou, c'est-à-dire μηνός. Ce mois treizième était le Sciropho- rion, le dernier mois de l’année. Mais de quelle année s’agit- il? Certainement pas de la première année de son propre cycle, puisque celle-ci ne pouvait sous aucun prétexte être embolime, ear il manquait onze jours aux douze mois pour compléter l'année; le mois de Scirophorion n’y était pas le treizième, mais le douzième mois, par lequel on ne commence guère l'année. Ce ne put être que le Scirophorion, treizième mois de l'archontat précédent, celui de Charès, sur lequel il empiéta en le supprimant, pour égaliser le commencement de l'Héca- tombéon avec le cours du soleil, et pour faire reculer le com- mencement du premier mois de l’an; en effet, l’irrégula- rité de l'octaëtéride devait forcément faire retarder le mois d'Hécatombéon. Nous en donnerons plus tard les raisons; pour le moment il s'agit de savoir ce qu ‘il pouvait y avoir à la place des mots ἐν ᾿Αθήναις.

Évidemment, d’après tout ce qui précède, ces mots cachent l'idée du mois de l’année précédente, sur laquelle Méton devait prélever le retard causé par l'emploi trop prolongé de l'octaété- ride : c'était une expression peut-être insolite, à la place de laquelle le copiste ignorant mit les mots ἐν ᾿Αθήναις, vides de sens, Car, pour que le mot μηνὸς fut séparé de Σχιροφοριῶνος͵ il fallait une épithète exprimant la qualité de ce mois, peut-être ἐνιαυ- τοῦ ἐμπροσθίου ou ἄνωθεν, enfin un mot sur lequel nous revien- drons οἱ qui pouvait donner lieu à la corruption ἐν ᾿Αθήναις.

Le sens de la phrase était donc : |

« En commençant son cycle par le dernier mois de l’année précédente, le Scirophorion, le treizième mois. »

| " 8 J. OPPERT

IT

L'exactitude de notre traduction portera la conviction chez

tous ceux qui se sont rendu compte de la signification d’une réforme de cette nature et de celle de Méton en particulier. Une mesure de cette sorte impose ou l'addition d’un laps de temps, ou le retranchement d'un certain intervalle. Jules César dut corriger la négligence des augures romains en ajoutant quatre-vingts jours, Grégoire XIII supprima dix jours, pour pouvoir exécuter les prescriptions du concile de Nicée con- cernant l'époque de Pâques. Méton fut obligé de retrancher un mois du calendrier athénien. . Avant Solon, on comptait, à Athènes, par triétérides ou époques triennales de 37 mois synodiques. Ce laps de temps comprend {1,092 jours, 15 heures, 9 minutes, 45 secondes, tandis que 3 ans font 1,095 jours, 17 heures, 26 minutes, 27 secondes. Cette différence fait que dans la période triété- rique, les années solaires sont de 3 jours, 2 heures, 16 minutes, 40 secondes en avance sur les 37 lunaisons, et, si l'on ne compte que par lunes, on se trouve forcément en arrière sur les saisons de l’année; tous les trente ans la computation d’après la lune se trouve d’un mois en retard.

Pour remédier à cet inconvénient, Solon appliqua l'octaété- ride, ou 99 mois, égalant huit ans dont trois années embolimes de treize mois, les troisième, sixième et huitième années de chaque période. On obtenait ainsi 2,921 jours, 22 heures, 30 minutes, 30 secondes, pour la période solaire, mais 2,923 jours, 12 heures, 40 minutes, 45 secondes pour les 99 mois, soit un surplus, en faveur de cette dernière durée, d'un jour, 44 heures, dix minutes, 15 secondes; donc depuis l’année 593, l'on place généralement la réforme de Solon, on se trouva en avance de 31 jours, 19 heures, 25 minutes, 40 secondes, c'est-à-dire d’une lunaison, plus deux jours.

L'ANNÉE DE MÉTON 9

Nous avons tenu à donner aux chiffres la plus grande exacti- tude. Il est très probable que l'octaétéride fut en usage constant depuis la réforme de Solon, et le passage d’une inscription mentionnant un oracle de Délos, qui conseillait aux Athéniens d'insérer un second Hécatombéon doit se rapporter à une pé- riode antérieure; il ne peut s'expliquer pendant une période de cycle octennal, mais seulement pendant une époque l’ensemble des années restait en arrière sur les saisons. Le fait dont il est question dans l'inscription mentionnée ne peut donc être qu'une citation d’un fait ancien avant l'application de l’octaétéride, l'insertion d'un mois en surplus était complè- tement irrationnelle et ne pouvait que déterminer un désordre dans le calendrier. |

Dans l’année de Charès (434 à 433 avant J.-C.), l'année finit le 26 août, un mois seulement avant l'équinoxe d'automne, landis que dans la législation en cours elle aurait finir un mois après le solstice de l'été. C'est alors qu'intervint Méton fils de Pausanias. Géminus s'explique longuement sur les défauts de l’octaétéride que Méton réforma, non pas en réunis- sant deux périodes octennales, ce qui n'aurait fait que seize années, mais en introduisant, entre ces deux périodes, une troi- sième de trois ans seulement qui devait compenser le surplus des 198 lunaisons. Or, les deux octaétérides donnaient un surplus de 3 jours, 11 heures, 20 minutes, que le déficit de la période triennale compensait à 2 heures, 4 minutes près : tel est, en effet, le bilan de la période de Méton de 235 lunaisons, équivalant à 6,939 jours, 16 heures, 38 minutes, alors que 19 ans tropiques font 6,939 jours, 14 heures, 28 minutes.

L'astronome athénien combina les deux périodes octennales et la période triennale, de manière que celte dernière compen- sation changeât le premier surplus lunaire de 38 heures en défi- cit de 36 heures (38 74 36), et que les divisions furent exactes à deux heures près, en accord avec le cours du soleil, par la seconde octaétéride finale. Il eut soin de ne pas faire naître une avance de 76 heures, en faisant se succéder les deux octaété-

10 ΠΣ, OPPERT

rides, ce qui aurait obligé à compenser une trop grande difié- rence. Îl évita ce grand écart, en n'ajoutant pas à la fin, mais au milieu, la période triennale qui aurait seulement égalisé les années à l'extrême fin de son enneskaïdécaétéride. Cette sage précaution, méditée par le grand astronome, donna le système suivant ‘où nous exprimons les années embolimes par des chif- fres romains : 4, 2, III, 4, 5, VI, 7, VIII, 9, 10, XI, 12, 43, XIV, 45, 16, XVII, 18, XIX.

Cette suite des années intercalaires a été signalée par le P. Petau qui admet, avec raison, que les Juifs, qui emploient ce système, n'avaient fait qu'imiter l'exemple donné par Méton; il ne faut pas oublier qu'aucun passage antique ne nous a transmis l'ordre de Méton, et que beaucoup d’hypothèses erro- nées ont été émises à ce sujet. Ce qui confirme absolument la supposition du P. Petau, c'est la circonstance que le cycle pascal du concile de Nicée conserva les mêmes années embolimes que Méton, tout en commençant le cycle six ans plus tard, et obte- nait ainsi l'intercalation pour les années 2, 5, 8, 11, 13, 16 οἱ 19.

Pour comprendre l'agencement du cycle de Méton, il ne faut jamais oublier qu'il ne fut qu’un cycle purement lunaire, et qu'il ne s’occupa de l’année solaire que pour établir que 19 ans équivalaient à 235 lunaisons, ce que les Chaldéens avaient déjà observé. Son parapegma ou calendrier ne visa que la réparti- tion de 6940 jours en 235 lunaisons qu'il distribua en 19 grou- pes, dont douze avaient douze mois, et sept treize mois. Après ce laps de 235 lunaisons le soleil et la lune revenaient au même point, ils avaient opéré une apocatastasis. Mais 235 mois syno- diques ne sont que 6939 2/3 jours; ce que Callippe savait. Pour produire cette apocatastasis, il se contenta donc de diminuer la période de Méton de 6 heures, et établit un cycle de 76 ans ou 940 lunaisons ou 27759 jours, fondé sur une année de 365 1/4 jours, la longueur de l’année julienne.

Le grand Hipparque qui savait que l’année était plus courte que 365 1/4 jours, proposa un cycle de 304 années ou 3760 lunaisons, ou de 110,035 jours, quatre périodes de Callippe

L'ANNÉE DE MÉTON 11

moins un jour. 1] aurait retirer plus d’un jour pour égaliser 165 deux périodes : la vraie proportion serait d'établir un cycle de 334 années tropiques égalant 4131 lunaisons.

Nous avons insister sur le caractère absolument lunaire du parapegma de Méton pour faire comprendre l'absurdité du texie actuel de Diodore.

III

Nous allons voir que l'année de Méton étant l'archontat d’Ap- seudès, l'ordre des années embolimes est bien celui que nous avons fixé : 3, 6, 8, 41, 44, 17, 19. Nous n'avons pour résoudre ce problème que trois données, trouvées dans les auteurs, dont l'une même est contradictoire, mais les deux autres, incontes- tables, suffisent pour établir la vérité.

Aristophane, dans les Nuées (v. 584), parle d'une éclipse lunaire : σελήνη δ᾽ ἐξέλειπε τὰς ὁδούς. Le scholiaste dit que ce phénomène était arrivé sous l’archonte Stratoclès, au mois de Boédromion; ce fut la grande éclipse totale du 9 octobre 425 (9, 576), peu de temps après le coucher du soleil, ainsi que déjà Calvisius l’a déterminé et que les calculs modernes ont con- firmé. Le premier Hécatombéon coïncida donc avec la néoménie du 30 juillet, c’est-à-dire tomba à la date la plus tardive qu'il peut atteindre. Il s'ensuit de forcément, que l’année précé- dente, celle de l’archonte Euthymos (426-425), avait été une année embolime. Or, celle-ci fut ἐκ huitième année du cycle commençant avec l'archontat d'Apseudès; c'est donc la hui- tième année de l'anacyclismus (4) qui fut embolime.

B. La seconde donnée est celle de l'Almageste Ptolémée (IV, 10, 275 d'Halma) cite avec deux autres éclipses celle de

(1) On ne comprendra jamais pourquoi M. Auguste Mommsen, qui admet l’an-

née 433 comme époque de Méton, pu reléguer l'intercalation à la neuvième année.

12 J. OPPERT

l’archontat d'Evandre, du premier Posidéon. Donc, cette année fut embolime. Cette éclipse étant consignée dans les catalogues chaldéens utilisés par Hipparque, Ptolémée en donne l'équi- valence babylonienne : la nuit du 16 au 17 Choïac de l’an 367 de Nabonassar, équivalant au 12 décembre julien de 382 avant J.-C. (9, 619). Le P. Petau l'a déjà calculée, et évalue sa gran- deur à 17 doigts. Donc l’année 52 de Méton, ou l’an 14 du cycle, était embolime. Quant aux deux autres phénomènes, dont l'un fut invisible à Athènes, nous ne nous en occupe- rons pas.

C. La troisième donnée est relative à la bataille d’Arbèles livrée onze jours après l’éclipse lunaire totale du 20 au 21 sep- tembre 331 avant J.-C. (9,670). Arrien l'a placée sous l'archonte Aristophane, äu mois de Pyanepsion, ce qui est évidemment une erreur, Plutarque, dans la vie d'Alexandre, la place avec plus de raison en Boédromion. L'année avait commencé le 43 juillet et ce fut elle qui vit la correction du calendrier méto- nien exécutée par Callippe. La modification consiste d'abord à reporter le commencement de l'année avant le solstice d'été, tandis qu’elle débutait jusque-là postérieurement à cette époque, et de réduire d’un jour quatre cycles de Méton qui avait donné à sa période 6940 Jours au lieu de 6939 2/3 qu'elle dure effecti- vement.

Une inscription athénienne cite le second Posidéon de l’ar- chonte Néarque (320 avant J.-C. 9, 681). Cela aurait été la 19° année du cycle de Méton que Callippe avait modifié onze ans auparavant. Sans changer, comme le dit Geminus, l'ordre existant des intercalations, on est donc en droit de regarder ce témoignage épigraphique comme militant pour le caractère embolime de l’année 49 du cycle métonien. Nous avons donc les preuves matérielles que les années huit, qua- torze, dix-neuf avaient treize mois. Mais qui dit Auf ct qua- 0726 dit naturellement onze. près Autt, ou l’octaétéride accom- plie, voilà onze et quatorze, ou des triétérides consécutives dont au moins une devra se retrouver dans la première octaé-

L'ANNÉE DE MÉTON 43

téride du cycle métonicen, donc nous arrivons à trois. Resle- raient donc comme douteux soit cing ou six et seize ou dix- sept. Mais la vraisemblance (1) et la comparaison avec le comput pascal nous invitent à accepter six et dix-sept, et nous avons la série complète des années embolimes

3, 6, 8, 11, 14, 47, 49,

IV

Ainsi, et contrairement à la légende que le cycle de Méton aurait été appliqué d'abord au temps d’Alexandre, c'est à cette époque que le parapegma de Méton fut modifié. Aucun texte d’un autcur quelconque, aucune inscription d'aucun genre ne nous fournit même un commencement de preuve en faveur de cette légende. Pour achever la discussion et pour l’écarter à jamais comme une de ces inventions gratuites par lesquelles les esprits les plus distingués croient parfois faire impression sur des âmes plus candides, on a besoin de peu de mots. Tous les auteurs parlent de l’existence réelle et de l'application du cycle de Méton : Aristophane qui s'en moque, Geminus qui en montre les avantages et les défec- tuosités, Diodore qui insiste expréssement sur son application; on peut sans peine trouver d’autres témoignages concluants.

Cette invention gratuite de la non application du cycle de Méton ne fut pas la seule dont aurait pu se plaindre le grand astro- nome athénien. On a répandu le bruit que son calendrier ou parapegma aurait été gravé sur une table de marbre en lettres d'or, d'où proviendrait encore le nom de nombre d'or donné aux épactes du cycle pascal. Or, jamais un pareil honneur n'a été rendu à Méton : aucun auteur ancien n’en dit mot, et tout ce conte est d’une invention récente.

(1) En effet, 62 lunaisons sont de qualre jours 41 heures plus longues que cinq années tropiques.

14 4. OPPERT

Pour expliquer l'inobservation imaginaire du cycle de Méton, on se rabattait sur l'emploi de l’octaétéride qui est attesté au moins par un auteur de plus ou moins d'autorité. Africanus dit que les Juifs et les Grecs se servaient de l’oc- taétéride. Quels Grecs et quels Juifs? Ce n’est ni les Grecs d'Europe ni ceux de Syrie, qui se servaient du système des 49 ans. Si l'on devait prendre les passages du Talmud, de la Mischnah (Sanhedrin, I, 9) et de la Gemarah jérusalemi- taime (Nasser sch'ent V, 6) à la lettre, il s'agit de l'insertion des mois, parce que le calendrier aurait été en avance sur la nature, la naissance du bétail et la maturité des blés. Mais, en admettant la nécessité de l'insertion du mois pour égaliser l'état naturel de l’agriculture avec les dates du calendrier, pareille exigence n’aurait pu se produire avec l’octaétéride dont l'emploi aurait produit l'effet contraire : le calendrier aurait été en uvance sur la nature. Le sens de ces passages, comme l'indique d’ailleurs le texte original, est de permettre que des fêtes et autres institutions puissent, dans des cas déterminés et limités, être retardés d'un mois, de manière à célébrer la Pâque au mois d'Iyar, au lieu de Nisan, et la Pentecôte au mois de Thammuz, au lieu de Sivan. On ne touchait pas au calendrier qui était celui des Séleucides jusqu’à la réforme du Rabi Hillel en 363. Cette modification portait surtout sur l'introduction des jours prohibés, ordonnant que le preriier Nisan ne tombât pas sur un lundi, un mercredi ou un ven- dredi, et qu'un dimanche, un mercredi ou un vendredi ne ‘püt coïncider avec Le premier Tischri.

Admettre que pendant quatre siècles on se serait servi de l'octaétéride, c'est prétendre que les saisons furent en retard de quatre-vingts jours sur le calendrier; on devait alors retran- cher près de trois mois. Si l’octaétéride a été véritablement employée, cela n’a pu être que pendant une période relativement courte : Méton en avait déjà reconnu les grands inconvénients. Les Juifs qui fixaient le mois synodique moyen à une durée de 29 jours 6 heures 794 halagim, c'est-à-dire ἀξ minutes

L'ANNÉE DE MÉTON 45

3 1/3 secondes, étaient exacts à 4/9 de secondes près. Ils ne se _trompèrent donc pour la période octennale que de #4 secondes. Comme ils pouvaient savoir, par les découvertes d'Hipparque, que l’année était plus courte que 365 jours et un quart, ils pouvaient 86 rendre compte de l'écart de 38 heures 10 minutes entre 165 99 lunaisons et les huit ans tropiques. Cela suffira pour apprécier à sa juste valeur l'assurance que, cinq siècles après Méton, les Juifs et les Grecs se servaient encore de l'octaétéride.

IV

L'année d'Apseudès est également celle dans laquelle, selon Ptolémée, les écoles de Méton et d'Euctémon (οἷ περὶ Μέτωνα xat Εὐκτήμονα) observèrent l'époque du solstice d'été. Comme celte observation est complètement indépendante du commen- cement de l’année lunaire, qui devait primitivement être fixé après le solstice d'été, Méton ne pouvait pas se tromper sur le fait que la fin de son archontat tomba réellement vingt jours après cette époque qui avait précédé l'année du susdit archonte de trente et un jours. Callippe trouva cette date tardive, et rac- courcit l'an 331 en lui enlevant son mois intercalaire. Mais cela ne touche qu'indirectement la question du commencement du cycle de Méton ; l'Almageste mentionne cette circonstance, pour trancher-une question regardant l’année solaire seule et n'in- téressant en rien la fraction de l'année initiale du calendrier Janaire athémien. |

Cette année fut, on ne le peut répéter trop souvent, l’année d’Apseudès (433) et non pas l'année de. Pythodoros (432). L'’hy- pothèse contraire, qui est le πρῶτον ψεῦδος de toute la question, a été l'origine de toutes les fâcheuses bévues enfantées depuis deux siècles. En fixant à tort comme année initiale l’archontat de Pythodore, on était dans la nécessité de créer la théorie de la continuation imaginaire de l’octaétéride et d'émettre, sans aucune espèce de preuve, l'idée que le système de Méton n'au-

16 J. OPPERT

rait été appliqué que du temps d'Alexandre. Le cycle de Méton a été en vigueur dès l’archonte Apseudès, et c'est justement pendant le règne du grand Macédonien qu'il été modifié par Callippe.

Et faut-il chercher l’origine de cette erreur? précisé- ment dans la corruption du passage défiguré de Diodore de Sicile, dont personne, tout en le signalant, n'a voulu écarter l’absurdité. On s’est, depuis des siècles, ingénié à expliquer cette donnée insensée, sans se demander si elle était authen- tique. Cette manière de procéder rappelle la plaisanterie de Charles ΠῚ, roi d'Angleterre, qui demanda à une réunion de savants, comment il se faisait qu’un vase étant rempli d'eau jusqu'en haut et prêt à déborder, on en voyait baisser le niveau aussitôt qu'on y plongeait un poisson. On discuta, et chacun donna une raison différente pour rendre compte du phénomène surprenant. Un seul demanda si le fait était avéré. On mit un poisson dans le vase et l’eau déborda.

Le même fait s’est présenté au sujet du passage de Diodore. Comment expliquer cette phrase que Méton commença son cycle par le treizième jour du mois de Scirophorion ? Mais le texte en question disait-il réellement que Méton avait com- mencé son système en comptant par mots lunaires treize jours après la nouvelle lune et seize jours avant l'expiration de l’année ? On ne doit pas regarder comme authentiques les mots : τὴν ἀρχὴν ποιησάμενος ἀπὸ μηνὸς ἐν ᾿Αθήναις Σχιροφοριῶνος τρίσχαι- δεκάτης : le dernier mot doit se corriger en τρισκαιδεχάτου, et au lieu de ἐν ᾿Αθήναις, ce qui est vide de seùs, Diodore avait écrit une expression équivalant à « dans l’année précédente », soit ἐνιαυ- τοῦ ἐμπροσθίου, soit ἐν ἔτει τῷ ἔμπροσθεν, « après avoir pris pour point de départ le mois de Scirophorion, le treizième de l'année précédente. »

Tout le chapitre se traduit donc ainsi : « Sous l’archonte « Apseudès à Athènes, les Romains choisirent pour consuls « T. Menenius et Proclus Geganius Macerinus.

« Dans ce temps, Spartacus, roi du Bosphore, mourut, après

L'ANNÉE DE MÉTON 17

« avoir régné dix-sept ans ; Séleucus lui succéda et régna qua- « rante ans.

« Dans Athènes, Méton fils de Pausanias, célèbre dans l'astro- « nomie, établit la période nommée Ennéacaidécaétéride, après « avoir pris pour époque de départ le mois de Scirophorion, « treizième mois de l'année précédente. Dans le nombre « d'années mentionné les astres opèrent leur retour au même « point et reprennent leur cours cyclique, comme celui d'une « grande année quelconque : c’est pour cela que quelques-uns « nomment cette période l'année de Méton. »

Les astres revenant au même point ne sont que le soleil et la lune ; la grande année, dont parle Diodore, est une fiction plutôt mythologique que scientifique : Sextus Empiricus donne à chaque planète une grande année différente, et d'autres, tel que Cicéron (chez Tacite, De claris oratoribus, c. 16), nous donnent pour cette échéance le même nombre de 12,954 ans qui est également attribué à la période du Phénix, évaluée de différentes manières. La période de 19 ans est donc bien courte pour une « grande année » ; aussi cette expression n'est-elle attribuée par Diodore qu'à « quelques-uns »; M. Th. Reinach me fait remarquer qu’elle se retrouve chez Censorinus (c. 18).

Le commencement de l’année de la réforme métonienne tombe le mardi, 28 juillet julien, 23 juillet grégorien, de l'an 433 avant J.-C. (— 432 des astronomes), 9,568 du Comput myriadique (ou mieux 39,658), le 22 Pharmouthi de l'an 315 de Nabonassar, le jour de Scaliger 1,563,480, jour myriadique 14,452,056.

Jules ΟΡΡΕΆΤ.

- à ee

LES TRÉPIEDS DE GÉLON ET DE SES FRÈRES

Φημὶ Γέλων᾽ ἹἹέρωνα Πολύζηλον Θρασύθδουλον, παῖδας Δεινομένευς, τοὺς τρίποδας θέμεναι

ἐξ ἑκατὸν λιτρῶν καὶ πεντήχοντα ταλάντων δαρειχοῦ χρυσοῦ, τᾶς δεκάτας δεκάταν.

Telle est la rédaction la plus probable de l’épigramme, altri- buée à Simonide (4), qui aurait accompagné l'offrande du tré- pied, ou de l’un des trépieds consacré à Apollon Pythien par Gélon et ses frères, après leur victoire d'Himère sur les Carthaginois.

Le texte que je donne est celui de l'Anéhologie Palatine (2). Toutefois, au second vers, j’ai écrit avec le scholiaste de Pindare τοὺς τρίποδας θέμεναι, au lieu de τὸν τρίποδ᾽ ἀνθέμεναι. Car il y avait, sûrement, plusieurs trépieds. Φασὶ δὲ τὸν Γέλωνα, dit le scholiaste, ποὺς ἀδελφοὺς φιλοφρονούμενον (3) ἀναθεῖναι τῷ θεῷ χρυσοῦς τρίποδας ἐπιγράψαντα ταῦτα. Effectivement M. Homolle

(1) Τοῦ αὐτοῦ Σιμωνίδου ἀνάθημα (Anth. Pal.).

(2) Anth. Pal. VI, 214; Schol. Pind. Pyth. I, 155 (Le texte de l'Anthologie est reproduit depuis τὸν τρίποδα par Suidas 5. v. Aapstlou). L'épigramme porte le 141 dans Bergk, 83 dans Preger (Inscr. graecae metricae), 65 dans Hauvette, Épigrammes de Simonide. Elle a été commentée notamment par Hultsch, De Damareteo, Dresde 1862 (progr.) ; Bergk dans Verhandl. der 25ten Philologenvers. (Halle, 4867), p. 25-37; Hultsch, ib. p. 37 et suiv.; Holm, Geschichte Siciliens, I, 417. La controverse avec ces savants méuerait trop loin. L'évaluation du poids du trépied par Bergk est celle qui se rapproche le plus de la mienne.

(3) Mauvaise explication. En réalité, les fréres de Gélon étaient associés à son pouvoir : c’est la famille qui régnait, comme les Pisistratides à Athènes.

LES TRÉPIEDS DE GÉLON ET DE SES FRÈRES 19

a retrouvé à Delphes quatre socles de trépieds, deux en place; réunis sur un même soubassement, deux à quelque distance (1).

Ces quatre socles sont taillés dans la même matière (un cal caire noir bleu); ils sont du même type, mais de grandeur inégale. Sur l’un des deux plus grands on lit l'inscription : Γέλον Δεινομέν[εος] ἀνέθεκε τὀπόλλονι Συρααόσιος. Τὸν τρίποδα καὶ τὲν νίχεν ἐργάσατο Blov Διοδόρο υἱὸς Μιλέσιος. De l'inscription de la seconde base il ne subsiste que les lettres

veoc avelexe .ελ Ὠεπτα μναι

que M. Homolle restitue ainsi :

Ηιάρον Δεινομέ]νεος ἀνέθεχε - [μ]ελ- | . χε δὲ τάλαντα δέκα Ὁ] Ὠεπτὰ μναῖ, |

Si douteuse que soit cette restitution, il paraît au moins très probable que le second socle appartient bien à Hiéron ; les deux autres, de moindre dimension, auraient supporté les offrandes des deux plus jeunes Deinoménides, Polyzélos et Thrasyboulos.

Les offrandes de Gélon et d'Hiéron sont rappelées dans un texte d'Athénée, qui s’appuie sur l'autorité de Théopompe et de Phainias d’Erésos (2). L'une et l’autre, dit-il, consistaient en uu trépied et une Victoire d’or. Ce renseignement est confirmé, en ce qui concerne l’offrande de Gélon, par la base delphique ; il y a donc tout lieu de l'accepter également pour celle d'Hiéron. Si Hiéron n'avait consacré qu'un trépied, on pourrait croire

(1) Mélanges H. Weil, p. 206 suiv.

(2) Athénée VI, 231 F : ἱστοροῦσι γὰρ οὗτοι (Phainias et Théopompe, livre 40 des Philippiques) κοσμηθῆναι τὸ Πυθιχὸν ἱερὸν ὑπό τε Γέλωνος καὶ Ἱέρωνος τῶν Etxe- λιωτῶν, τοῦ μὲν τρίποδα καὶ Νίχην χρυσοῦ πεποιημένα ἀναθέντος καθ' οὖς χρόνους Ξέρξης ἐπεστοάτευε τῇ Ἑλλάδι, τοῦ δ᾽ Ἱέρωνος τὰ ὅμοια. Suivent les extraits de Théo- pompe (= FHG 1, 314) et de Phainias (ib. 11, 297), mais dans le premier il n'est question que de l'offrande d'Hiéron ct de la difficulté qu'il eut à se procurer l'or nécessaire (Ἱέρων δ᾽ Συρακόσιος βουλόμενος ἀναθεῖναι τῷ θεῷ τὸν τρίποδα καὶ τὴν πίχην ἐξ ἀπέφθου χρυσοῦ, etc.), dans le second il n'est question d'aucun des tyrans siciliens. On ne sait donc pas auquel des deux historiens Athénée a emprunté le renseignement sur l'offrande de Gélon.

20 THÉODORE REINACH

son offrande contemporaine de celle de Gélon et destinée à célébrer le même événement, la victoire d'Himère ; mais l’addi- tion d'une Niké me porte à croire qu'elle commémore en réalité la victoire de Cymé remportée sur les Etrusques (474).

: D'après Bacchylide, Hiéron aurait consacré à Delphes non pas un, mais plusieurs trépieds d'or :

λάμπει δ᾽ ὑπὸ μαρμαρυγαῖς χρυσὸς

ὑψιδαιδάλων τριπόδων σταθέντων πάροιθε ναοῦ, τόθι μέγιστον ἄλσος Φοίδου παρὰ Κασταλίας ῥεέθροις Δελφοὶ διέπουσι... (1)

On peut se demander s'il n’y a pas un peu de gasconnade et si le poète n'a pas fait honneur à Hiéron des offrandes de ses frères. Il est d’ailleurs possible que l’offrande de Gélon ne fût pas terminée au moment de sa mort (478) qui suivit de près sa victoire; si Hiéron l'avait fait achever et installer on pou- vait, sans mensonge, parler de trépieds au pluriel mis en place (σταθέντων) par lui.

Le trépied de Gélon est encore mentionné dans un texte très important de Diodore, qui parait emprunté à Timée. « Avec le produit du butin pris aux Carthaginois, dit-il, Gélon bâtit des temples remarquables à Déméter et à Coré, et ayant fait fabri- quer un trépied d'or du poids de 16 talents, il le consacra à Apollon comme témoignage de reconnaissance, dans le sanc- tuaire de Delphes (2) »

Il n’y a rien de surprenant à ce que la tradition historique eût conservé le poids exact du trépied de Gélon : les renseigne- ments de ce genre étaient notés sur les registres des temples; peut-être mème une inscription, aujourd’hui perdue, donnait-

(1) Bacchylide, ΠῚ, 45 suiv.

(2) Diodore, XI, 26, 6 : ἐκ μὲν τῶν λαφύρων κατεσχεύασε ναοὺς ἀξιολόγους Δήμητρος καὶ Κόρης, χρυσοῦν δὲ τρίποδα ποιήσας ἀπὸ ταλάντων ἐχκαίδεκα ἀνέθηχεν εἷς τὸ τέμενος τὸ ἐν Δελφοῖς ᾿Απόλλωνι χαριστήριον.

LES TRÉPIEDS DE GÉLON ET DE SES FRÈRES 21

elle le détail transmis pur Diodore; nous avons vu que la dédicace attribuée à Hiéron portait une indication analogue.

Mais ce qui a choqué tous les commentateurs c’est la contra- diction qui paraît exister entre le texte de Diodore et celui de l’'épigramme attribuée à Simonide : Diodore parle de 16 talents, l’'épigramme, de 50 talents et une fraction. On a longtemps cherché à concilier ces deux chiffres ; on n’y a pas réussi et comme le texte de Diodore paraît puisé à bonne source, on en a conclu que le renseignement de l’épigramme était erroné. Dès lors, les uns ont vu dans l’épigramme entière l’œuvre d’un grammairien mal informé; d'autres en ont supprimé simple- ment les deux derniers vers; d'autres, enfin, y ont substitué, malgré sa platitude et sa hâblerie, le distique qu'on lit à leur place dans le scholiaste de Pindare :

βάρδαρα νικήσαντας ἔθνη, πολλὴν δὲ rapuryeiv σύμμαχον Ἕλλησιν χεῖρ᾽ ἐς ἐλευθερίην.

ΠῚ semble pourtant, à la réflexion, que le distique de l’An- thologie porte en lui-même la preuve de son authenticité; je veux dire par qu'il est l'œuvre, sinon de Simonide, du moins d'un poète contemporain, vivant en Sicile. Comme l’a déjà remarqué M. Hauvetle, la précision ingénieuse avec la- quelle le poète a exprimé en vers une somme complexe rap- pelle l’épigramme 157 de Simonide :

᾿Αρτέμιδος τόδ᾽ ἄγαλμα * διηκόσιαι δ᾽ ἄρ μισθὸς δραχμαὶ ταὶ Παρίαι, τῶν ἐπίσημα τράγος.

ΤΙ aurait pu également rapprocher le 145, œuvre au moina contemporaine de Simonide : |

Ἕξ ἐπὶ πεντήχοντα, Σιμωνίδη, ἤραο ταύρους καὶ τρίποδας...

Ces tours de force arithmétiques sont comme une marque de fabrique. : ᾿

22 __’ THÉODORE REINACH

.‘ En outre, je ne puis concevoir qu'un grammairien alexan- drin, si savant fût-il, ait eu l’idée saugrenue d'exprimer le poids du trépied en talents et litres de Sicile, au lieu d'unités intelligibles pour le commun des lecteurs. Et par quel renché- rissement d'érudition, ce grammairien « mal informé » aurait- il su que dans des indications de ce genre les Siciliens énon- gaisnt la petite unité avant la grande, les litres avant les talents, particularité qui nous a été révélée par les tables de Tauroménion (1)?

. Enfin, il n'est pas jusqu'au terme δαρεικοῦ χρυσοῦ, corrompu | par le scribe .en δαρετιον (que lisait déjà Suidas), qui ne soit, à mes yeux, un nouvel indice d'antiquité, L'or « darique » c’est, dans la langue du ν᾽ siècle, l'or pur, l'or raffiné, ce que Théo- pompe, dans le texte cité, appelle χρυσὸς ἄπεφθος par opposition à l'or blanc ou électrum, alliage d'or et d'argent, le seul qui circulât couramment en pays grec. C’est dans les monnaies récemment frappées par Darius 1”, les famèux dariques, que cet.or pur avait, pour la première fois, été employé en quan- tités considérables, d'où son nom : οἱ Δαρεικοὶ ἀπὸ Δαρείου, dit Pollux, d'après Hérodote, ὡς ὑπ᾽ ἐκείνου ἀχριδωθέντος εἰς χάθαρσιν τοῦ χρυσίου (2). L'expression Δαρειχὸς χρυσός est donnée par le même auteur commesynonyme de ἄπεφθος (3). Elle se rencontre dans les comptes de la trésorerie athénienne, par exemple : Κυ[ζικηνό χρυσίο ἕχτ[αι] II δαρεχδί χρυ]σίο στατίέρες) H II (4). De- vant l’ensemble de ces témoignages, il me semble impossible de douter que la leçon Gapetxou, déjà proposée par. Otfried Müller (5), ne soit la bonne. Mais un « grammairien » n'aurait pas eu l'idée de s’ exprimer ainsi, et la preuve en est que le mot, incompris des copistes, a été altéré par eux.

(1) CISIt., 422-493.

(2) Pollux, ΠῚ, 87 (= Hérodote, IV, 166).

(3) VIL, 98: ἄπεφθος χρυσὸς, ἀχριδῆς, εἴλικρι 'νής, ᾿δκήρατος, ἀκραιφνής, Δ αρειχός, Γυγάδας.

(4) CIA I, 199.

, () Les corrections Δαμαρετίου (Bentley) Δαμαρέτου (Bergk) Δαρετίου (Meineke) me paraissent intolérables. Wesseling avait proposé Δαρείου, qui n est pas grec, mais qui a mis 0. Müller sur la bonne voie.

LES TRÉPIEDS DE GÉLON ET DE SES FRÈRES 23.

. Il ne reste donc, en somme, qu'une objection contre notre distique : c'est la contradiction avec Diodore. Mais cette con- tradiction n'est qu'apparente. Diodore parle du seul trépied de. Gélon, l'épigrammatiste parle des quatre trépieds consacrés par les fils de Déinoménès ; en outre, Diodore (Timée) s'exprime cer- tainement, selon l'usage, en talents attiques, l'épigrammatiste, comme le prouve la mention des litres, suit la terminologie et, le système pondéral des Grecs de Sicile. Admettons que les: trépieds avaient ou étaient censés avoir le même poids (1), hypo- thèse très plausible si l'on se souvient du rôle monétaire que le trépied joue dans l'Iliade et dans les inscriptions crétoises ; voyons si, dans cette hypothèse, en réduisant les talents de Sicile en talents attiques, nous arriverons à un résultat con- cordant. |

Nous savons, par les tables de Tauroménion, que le talent sicilien se divisait en 420 λίτραι, La λίτρα sicilienne vaut 12 οὐγ- χίαι (2), comme la Zbra italique 12 unctae : il est donc infini- ment probable que la Alpe sicilienne n’est pas autre chose que l'ancienne libra italique; elle pèse, en conséquence, à peu près 213 grammes, poids rée/ de celle-ci (3). Le talent sicilien, de 120 litres, pèse donc environ 32 kil. 75. Par conséquent, le poids des 4 trépieds des Deinoménides égale

50 talents à 32 kil. 75 ouenviron 14,637 kilos; plus 100 litres à 273 gr. ou environ 27 »

Total........ 1,664 kilos.

En admettant, comme je l’ai dit plus haut, que les trépieds fussent de poids égal, on obtient ainsi, pour chacun d'eux, le poids de 416 kilogrammes.

(1) Si les bases des offrandes de Gélon et d'Hiéron sont plus grandes que les deux autres, c'est qu'il fallait trouver place, outre le trépied, pour la Niké.

(2) Aristote fr. 476 Rose.

(3) C'est le poids moyen des plus anciens as libraux, les 5/6 de la libra nouvelle adoptée au me siècle. Cf. Nissen dans lwan von Müller, If, p. 886 suiv. On ne saurait admettre avec Mommsen et Hultsch que ces as ne représentent que 10 onces; la formule de Varron as erat libra pondo est décisive.

24. THÉODORE REINACH -

Or, le talent attique, comme on sait, vaut 26 kilos. Les 146 talents du Diodore valent donc 26 >< 16 ou exactement 416 kilos. |

La concordance, on le voit, ne saurait être plus complète. Elle confirme, du même coup, l’authenticité de l’épigramme et celle du renseignement de Diodore. Un seul détail reste sus- pect : c'est l'assertion que ces 1664 kilos d'or ne représentaient que le centième du butin fait sur les barbares, τᾶς δεκάτας δεχάταν! 1664 kilos d'or valent, en effet, aujourd'hui, poids pour poids, 4/2 millions de notre monnaie d'or; le butin total représenterait donc la valeur colossale de 550 millions. Malgré la description rutilante de Diodore, il est difficile de croire que le butin fait sur les Carthaginois s’élevât réellement à ce chif-. fre, même en faisant entrer dans le compte l'indemnité de guerre, 2,000 talents d'argent (12 millions), et la couronne de 100 talents d'or (8 4/2 millions) offerte par les Carthaginois à Démarété.

_ Théodore Reinacu.

LA GALATIE MARITIME DE PTOLÉMÉE

Dans sa description de l’Asie-Mineure, Ptolémée (V, 4) rat- tache à la province de Galatie non seulement la Paphlagonie intérieure, mais tout le rivage du Pont-Euxin depuis 61° Δ᾽ jus- qu’à 65° θ᾽, avec les villes d'Abonotichos, Sinope et Amisos. Cette indication impliquerait un changement considérable effectué au siècle dans les divisions administratives de cette région de l'empire. En effet, nous savons qu'auparavant la Paphlagonie était bien, comme du temps de Ptolémée, sou- mise au légat de Galatie, mais les villes grecques de la côte faisaient partie du κοινόν du Pont, qui formait la moitié de la province double de Bithynia Pontus (1). Il en était encore ainsi à l’époque de Trajan, l'on voit Pline intervenir en qualité de légat de Bithynie (4114-1414 ap. J.-C.) dans les affaires des cités de Sinope et d'Amisos (2). Il faudrait donc admettre, si les renseignements de Ptolémée étaient exacts, que peu après la mort de Pline, sous le règne d’Hadrien ou d’Antonin, la partie orientale du Pont fut détachée de la Bithynie pour être annexée à la Galatie (3).

Mais des raisons très sérieuses empêchent de croire à une pareille dislocation. Tout d’abord, les inscriptions prouvent qu'aux et im° siècles Amisos et Sinope n'avaient pas cessé de

(1) Cf. Rev. é£. gr., 1901, p. 139.

(2) Plin., Ep. ad Trai., 90, 92, 110.

(3) C'est ce que suppose Marquardt, Sfaatsverwaltung., 1, p. 351. M. Ramsar mieux informé, réserve son jugement (Historical geogr., p. 195}

26 FRANZ CUMONT

faire partie du κοινὸν Πόντου, fédération de dix villes dont la métropole parait avoir été Amastris (1). Or, si une province peut comprendre plusieurs κοινά, on n'a pas d'exemple, je pense, qu'un xotvoy soit partagé au point de vue administratif entre deux gouvernements. Cette unité religieuse était aussi indivisible au point de vue politique. On conclura de ceci que 16 Pont bithynien s’étendait encore au moment écrivait Ptolémée jusqu'à Amisos.

Mais on peut invoquer surtout contre Ptolémée le témoignage décisif d'un de ses contemporains (2) vers l'an 167. Lucien de Samosate fit une tournée à travers la Cappadoce jusqu’au Pont Euxin, et il faillit y périr victime d'un assassinat à l'instigation du pseudo-prophète Alexandre d'Abonotichos. Arrivé à Amas- tris, le sophiste se hâta de porter plainte auprès du gouverneur qui résidait dans cette métropole du Pont c'était alors Lol- lianus Avitus (3). Celui-ci, craignant de punir le devin d'Abo- notichos, personnage influent, se refusa à intervenir, mais il ne déclara pas que cette ville était en dehors de sa juridiction, il ne se récusa pas comme incompétent : c'est une liaison person- nelle qu’il invoqua pour excuse (4). Il s'ensuit qu'Abonotichos dépendait toujours alors de la province de Bithynia Pontus, et les expressions même dont se sert Lucien à plusieurs reprises. ne laissent aucun doute à cet égard (5).

Abonotichos, Sinope, Amisos n’ont donc jamais fait partie de la Galatie, et force nous est d'admettre une erreur ou plutôt une inexactitude de Ptolémée.

(1) Pontarque à Amisos en 209 ap. J.-C. (/nscr. res Rom. pert., III, 97), à Sinope (ibid., 95). Une dédicace d'Héraclée (ibid., 19), qui date au plus tôt de la seconde, moitié du ne siècle, mentionne le χοινὸν τῶν ἐν Πόντῳ πόλεων τ, On ne voit pas comment on pourrait arriver à ce chiffre en supprimant les villes paphlago- ajiennes.

(2) J'ai déjà signalé ce texte dans une étude sur Alexandre d'Abonotichos (Mém. Acad. Bruxelles, 1887, p. 11, note). °

(3) Prosopogr. Rom. IX, p. 293, 222, cf. Inscr. gr. r.R., 111, 84.

(4) Cf. Luc. Alez., 51, qui nomme le praeses : τότε ἡγούμενος τῆς Βιθυνίας καὶ τοῦ Πόντον Αὐεῖτος.

. (8) Lucien, ibid., α. 10 : ἐς πᾶσαν τὴν Βιθυνίαν καὶ τὸ» Πόντον χαὶ πολὺ πρὸ τῶν ἄλλων ἐς τὸ τοῦ ᾿Αδώνου τεῖχος, cf. ὁ. 1, c. 25.

LA GALATIE MARITIME DE PTOLÉMÉE 27

M. Ramsay (1) me paraît en avoir suffisamment expliqué l'origine. L'écrivain du 11 siècle a, comme 1] le fait souvent, combiné des renseignements de date différente. Il savait que la Paphlagonie ressortissait au /egatus pro praetore de Galatie (2), mais il a joint à tort à ce gouvernement tout le pays que ses sources géographiques désignaient sous lenom de Paphlagonie, bien que, au point de vue politique, des proportions considé- rables en appartinssent à la Bithynie. IL est fort possible, d’ail- leurs, qu'en certains endroits lu Paphlagonie se soit étendue jusqu’à l'Euxin entre les territoires des cités grecques éche- lonnées le long du rivage, comme l'étaient au moyen âge les villes hanséatiques le long de nos mers du Nord. Certaine- ment les géographes continuèrent toujours jusqu’à Constantin Porphyrogénète à parler d’une côte de Paphlagonie (3). Les anciens noms de pays ne persistent-ils pas de même aujour- d’hui N’imprime-t-on pas encore que Lille et Dunkerque se trouvent en Flandre bien que la langue administrative ne con- naisse plus de Flandre qu'en Belgique ?

Franz Cumonr.

(1) Hist. geogr., p. 68.

(2) Lucien aussi (Alex., 44) sait que les Paphlagoniens de l’intérieur sont justi- ciables du gouverneur de Galatie, à la différence des habitants d'Abonotichos. Un habitant du pays (τὸν δεῖνα Παφλαγόνα) dénonce ce légat (τῷ ἡγουμένῳ τῆς Fahatlas) ses propres esclaves qu'il rend responsables de la mort de son fils et ils sont condamnés ad bestias. Le passage est intéressant au point du droit cri- minel (cf. Mommsen, Sérafrecht, 630 s.).

(3) Arrien, Peripl. Pont. Eux. 20 avec les notes de Muller, Geogr. gr. min. 1, p. 385. Cf. Marcien d'Héraclée, Epit., 9 (Ibid., p. 510).

SUR LA DATE DE QUELQUES PASSAGES

DU LIVRE DES CÉRÉMONIES

Le Livre des Cérémonies, que composa vers le milieu du siècle l'empercur Constantin VII, a, on le sait, une triple importance : d'abord, pour la connaissance du cérémonial byzantin; en second lieu, pour l'étude de la topographie du palais impérial; enfin et surtout, pour l’histoire des institutions byzantines. De ce document fort considérable on s’est naturel- lement beaucoup servi : de viennent la plupart des descrip- tions pittoresques que l'on nous a faites de la cour des basilers, et c'est sur lui que se fonde presque entièrement la restitution que Labarte a tentée du Palais Sacré. Mais si l’on a fait grand emploi de ce livre, jamais on ne s’est préoccupé sérieusement d'en essayer une étude critique : or, c'est une grave et dan- gereuse lacune. Le jour qu'il faut espérer prochain l'on se décidera enfin à aborder sérieusement l'histoire des ins- titutions de Byzance, sans cesse il faudra revenir au Livre des Cérémonies ; et sans cesse, alors, si l'on n’a, au préalable, pris la peine de déterminer fort exactement la valeur critique de cette source, on s'exposera aux plus fâcheuses erreurs. Il y a donc quelque intérêt peut-être à montrer par quelques exemples pré- cis comment cette étude critique est possible et pourquoi elle est nécessaire.

SUR LA DATE DE QUELQUES PASSAGES DES « CÉRÉMONIES » 29

Quiconque a parcouru, même rapidement le Livre des Céré- montes, été assurément frappé de ce fait, que cet ouvrage est une compilation de fragments d'époques évidemment fort différentes. L'auteur au reste ne s'en est point caché. Dans la préface qui précède le premier livre, il explique qu’il a voulu rassembler dans son traité « tout ce qu'il a trouvé dans les écri- vains plus anciens, tout ce qui lui a été rapporté par des témoins oculaires, tout ce qu'il a vu lui-même et qui a été remis en honneur de son temps » (1). Pareillement, en tête du second livre, résumant dans une nouvelle préface le contenu du livre I, l’impérial écrivain expose qu'il a eu pour but de mettre en ordre « les usages qui se trouvaient déjà consignés dans quelque document écrit » (2), mais dont la plupart étaient mal connus à cause du désordre des ouvrages qui les relataient, ou étaient par l'effet du temps entièrement tombés en oubli; et opposant à ces informations, puisées à des sour- ces anciennes, le contenu du livre 11, Constantin VII déclare qu'ici au contraire, il n'a voulu apporter que des renseigne- ments inédits (3). Ce n’est point le lieu de discuter l'exactitude assez contestable de cette déclaration (4). Un fait est certain : le Livre des Cérémonies est plein de choses empruntées à des auteurs ou à des documents plus anciens que le siècle. Parmi elles, il en est d’ailleurs dont on sait fort précisément la pro- venance, que l’auteur lui-même a pris soin de marquer. Voilà longtemps que l’on a remarqué que les chapitres 84-95 du livre I sont extraits du traité περὶ πολιτικῆς καταστάσεως que com- posa, au temps de Justinien, le maître des offices et patrice

(4) Ed. Bonn, p. 4: ὅσα τε παρὰ τῶν παλαιοτέρων épeupéôn, καὶ παρὰ τῶν ἑωραχότων διηγγέλθη, καὶ παρ᾽ ἡμῶν αὐτῶν ἐθεάθη καὶ ἐν ἡμῖν ἐνηργήθη.

(2) P. 516. ὅσα μὲν αὐτῶν συγγραφῆς παρά τισιν ἔτυχεν.

(3) ὅσα δὲ À παροῦσα βίδλος ἐμπεριέχε: ἔτυχεν μὲν συγγραφῆς ὑπό τινος οὐδαμῶς.

(4) Cf. sur ce point Rambaud, Constantin Porphyrogénèle, Ὁ. 132 sqq.

90 CHARLES DIEHL

Pierre (1); semblablement d’autres morceaux (II, 27-30) sont empruntés à des sources du γι" siècle; d’autres (App. au livre I, . p. 498-508, II, 31-34) proviennent du ΙΧ’ siècle, et enfin la longue notice des dignités, qui forme le chapitre 52 du livre II, est datée avec précision de l'an 900 et donnée comme l'œuvre de l’artocline Philothée. Sans parler même des quelques addi- tions faites à l'ouvrage postérieurement à l'époque de Constan- tin VII (par exemple, I, 96), une conclusion donc s'impose, c'est qu’il convient, dans le maniement d’un livre fait de choses aussi disparates et diverses, d’user des plus attentives précau- tions. .

* Ces remarques générales, 16 le sais, ont été pour une part déjà faites dans le seul essai critique, d’ailleurs assez sommaire, auquel ait donné lieu le Livre des Cérémonies, j'entends les quelques pages que Rambaud, dans son Constantin Porphyro- génète, a consacrées à ce traité (2). Mais on peut et il faut les pousser plus profondément. Rambaud incline à croire que les chapitres que n'accompagne aucune indication contraire datent du siècle uniformément; il estime en particulier que les 83 premiers chapitres du livre 1 présentent « une remar- quable unité », unité de plan, unité d'époque (3). « Ils forment, dit-il, un tout homogène et harmonieux (4). Ils sont tous posté- rieurs à Basile le Macédonien » (5). On serait donc fondé, si cette remarque était exacte, à attribuer en bloc au siècle tous les renseignements que fournissent ces chapitres sur le céré- monial; la topographie ou les institutions, et on l’a fait souvent. Or, en Île faisant, on se tromperait, et on s’est trompé, grave- ment. Dans cette portion même de l’ouvrage, qui semble de tenue si homogène, on rencontre des morceaux d'époque assez différente. Les deux préfaces précédemment citées permettaient déjà de le conjecturer; mais on en peut apporter des preuves

(4) Krumbacher, Gesch. d. byz. Litt., p. 239. (2) Rambaud, loc. οἷέ., 128-136.

(3) Jbid., 130-131,

(4) lbid., 135.

(5) Tbid., 130-134.

SUR LA DATE DE QUELQUES PASSAGES DES « CÉRÉMONIES » 31

tout à fait formelles, qui permettront d'éviter quelques confu- sions regrettables.

Il

_ Si on lit avec quelque attention cette série de chapitres, on observera sans peine que les formules rituelles qui les remplis- sent ne datent point toutes du même temps. Ici (1, 19), la des- cription du cérémonial prescrit pour la fête de Saint-Elie appar- tient à une époque trois empereurs au moins μὲν μέγας βασιλεύς, dit le texte, οἱ δὲ μιχροί (4) étaient associés dans l'exercice du pouvoir. Ailleurs (1, 9, I, 38, etc.) deux empe- reurs seulement apparaissent comme exerçant l'autorité suprême (2); ailleurs, le trône est occupé par un basileus seule- ment. Il y a plus : il n’est point rare que, dans l'intérieur d’un même chapitre, dans l'indication de l'étiquette prescrite pour une même cérémonie, le rédacteur ait mis bout à bout des morceaux d'époque différente. Au chapitre 43 du livre 1, la pre- mière partie (3) du chapitre est empruntée à un document rela- tant la nomination simultanée de deux Césars ; la seconde s’ap- plique à des circonstances un César seulement fut désigné (4). Or, il se trouve précisément que dans ce chapitre 43 (ἐπὶ χειρο-

rovia καίσαρος) et dans le chapitre 44 (ἐπὶ χειροτονίᾳ νωῤελησίμου)

certuins détails particuliers peuvent être relevés, qui permettent de dater ces passages avec une absolue exactitude.

Il s’agit, dans la première partie du chapitre 43 (p. 217-222) d'une cérémonie solennelle, par laquelle, sur la terrasse du palais des Dix-neuf lits, l’empereur revêt de ses insignes, préa-

lablement bénis par le patriarche, le César nouvellement élu,

après quoi il le présente au Sénat, à l’armée et au peuple. Or,

(4) De Cerim., p. 118. (2) Ibid., p. 68, 194. (3) P. 247-222.

(4) P, 222-295,

32 UT CHARLES DIEHL

dans la description de cette cérémonie figurent deux empereurs associés, l’un que le texte appelle /e grand, l'autre qu'il nomme le petit (1), et l'on constate également que l'investiture est don- née simultanément à deux Césars (2). Enfin, le document four- nit une précieuse indication de date : la cérémonie dont il est question se passe le jour de Pâques, « le saint dimanche de la sainte Anastasis » (3). De ces faits très particuliers, de cette date très précise, 1] est possible, je crois, de tirer quelques conclu- sions.

Le titre de César ne se rencontre pas très fréquemment dans l’histoire byzantine. C’est un titre très élevé, que l'Empereur, avant le siècle au moins, confère d'ordinaire à l'héritier pré- somptif du trône ou à quelque personnage de la famille impé- riale. L'événement est donc assez considérable et assez rare pour que les chroniqueurs aient toujours pris soin d'en faire mention, et nous possédons ainsi la liste complète des actes de cette sorte. Y trouvons-nous un cas où, comme dans notre cha- pitre 43, deux Césars aient été simultanément proclamés par deux empereurs associés ?

J'ai rencontré, avant le milieu du x‘° siècle, trois exemples seulement d'une nominalion simultanée de deux Césars. Le premier se rapporte à la fin du vi° siècle (4). En 582 l'empereur Tibère éleva en même temps à la dignité de César ses deux gendres Maurice et Germanos. Mais, comme à ce moment il n’y avait qu'un seul basileus, Le fait ne correspond point aux don- nées du problème que nous essayons de résoudre.

Il en va de même pour le second exemple. Celui-ci date de l'époque d’Héraclius, En l’année 638, David et Marinos, fils de l'Empereur, furent simultanément proclamés Césars par leur père (5). Or, on sait combien Constantin VII s'est intéressé à

(1) p. 221.

(2) P. 219, 221. Προσκυνοῦσιν ἕν yévatov τοῦ καίσαρος τόῦ ἐκ δεξιῶν καὶ ἕν τοῦ ἐξ ἑἐυωνύμων.

(8) Ρ. 218.

(4) Théophane, éd. de Boor, p. 251-252.

(5) Nicéphore patr., éd. de Boor, p. 21.

SUR LA DATE DE QUELQUES PASSAGES DES « CÉRÉMONIES » 92

cette période de l’histoire byzantine. Au livre des Thèmes, dans le traité de l'Administration de l'empire, sans cesse il cherche des renseignements dans l’époque d’Héraclius, et dans /es Cérémo- nies même, on l’a vu, plusieurs chapitres (11, 27-30) nous repor- tent à ce temps. L'hypothèse est donc séduisante de chercher dans notre chapitre 48 la description de l’acte de 638; elle n'est point pourtant recevable. Quand David et Marinos furent pro-. mus Césars, le trône était occupé, en effet, non point par deux, mais par trois empereurs. Héraclius avait pour associés ses deux fils, l'atné Constantin, depuis 612 (1), l’autre, Héraclonas, qui avait commencé par être César, depuis 633 (2).

Le troisième et dernier exemple s’accorde-t-il mieux aux données proposées ? Je le pense.

Le patriarche Nicéphore (3) et Théophane (4) rapportent que le 2 avril 768, dans le tribunal des Dix-neuf lits, en présence du patriarche Nicétas, qui dit les prières rituelles, l'empereur Constantin V nomma Césars ses deux fils Christophore et Nicé- phore en leur remettant τάς τε χλαίνας καὶ τὰ χαισαρίχια περιχε- φάλαια. Or, à ce moment, Constantin V ne régnait pas seul; depuis 750, il avait associé au pouvoir son fils aîné Léon (5). Voilà donc bien deux basileis, un grand et un petit, et deux Césars simultanément nommés. Ajoutez que l'endroit se passe la cérémonie le tribunal des Dix-neuf lits —, certains détails de l'étiquette la présence du patriarche, l'indication des insignes césariens —, sont identiques dans notre chapitre et dans le récit que font les chroniqueurs de l'acte de 768.

(4) Théoph. p, 300.

(2) Id., p. 301, Niceph.., p. 23, 26. 11 y a peut-être même une raison plus décisive pour écarter cet exemple. Il semble bien, en effet, que le renseignement de Nicéphore soit inexact. Au livre des Cérémonies, 11, 27, il est question de l'acte de 638; or, d'après ce texte, Héraclius ne créa alors qu’un seul César, David (p.628). Son autre fils, que Nicéphore appelle Marinos, et qui porte au livre des Cérémonies le nom plus vraisemblable de Martinos, formé de celui de sa mère Martine, n'était que nobilissime (p. 630). Il faudrait donc dans l'édition de Boor (p. 21) corriger Mapivoy en Maprtivoy.

(3) Niceph., p. 71.

(4) Théoph., p. 443-444.

(3) Id., p, 426.

34 ! τ CHARLES DIEHE

“- “ὦ

ÆEnfin, la date est la même : Théophane et Nicéphore s'accordent à nous apprendre que les deux Césars reçurent le jour de -Pâques l'investiture des deux empereurs, -. Ce sont là, semble-t-il, de fortes raisons d'attribuer au vin* siècle le chapitre 43 du livre des Cérémonies. L'étude du chapitre 44 complètera, je crois, la démonstration.

Le titre de nobilissime, dont ce passage nous apprend com- ment il était conféré, datait du milieu du 1v° siècle. Zosime rapporte que Constantin le Grand, à la veille de sa mort, le donna à son frère Constance et à son neveu Hannibalien (4), et on le rencontre ensuite à plusieurs reprises au cours du même siècle. Plus tard, au vr° siècle, Justinien le reçut de son oncle Justin (2); Martinos, au vu siècle, l’eut de son père ‘Héraclius (3); on en trouve enfin également la mention au commencement du siècle (4). Pourtant, il apparaît assez rare- ment en somme dans l’histoire byzantine; et comme il n'était ‘guère moins considérable que celui de César, il y a lieu de “croire que nous pourrons non moins aisément découvrir dans ‘les chroniqueurs l’événement qui a fourni à l'auteur des Céré- -monies la description du chapitre 44. Aussi bien, cette fois -encore, peut-on relever dans le texte certains traits fort carac- téristiques. | |

De même qu’au chapitre 43, il s’agit d'une cérémonie solen- -nelle par laquelle, dans le tribunal des Dix-neuf lits, l'empe- ‘reur remet les insignes de sa dignité au nouveau nobilissime “et le présente ensuite au Sénat et au peuple. Deux basileis associés président à la cérémonie telle qu’elle nous est décrite (5), et à côté d'eux, y figurent deux Césars (6), c’est-à-dire préci- sément l'ensemble des personnages que nous avons tout à

(4) Éd. de Bonn, p. 105.

(2) Zonaras, éd. de Bonn, 11], p. 150. (3) De Cerim., p. 630.

(4) 1bid., p. 111, 726.

(5) P. 226, 228.

(6) P. 228.

SUR LA DATE DE QUELQUES PASSAGES DES « CÉRÉMONIES » 35

l'heure rencontrés au chapitre 43. La cérémonie, d'autre part, ne comporte la nomination que d'un seul nobilissime. Cette fois encore, comme tout à l'heure, il est aisé de retrouver le fait particulier qui remplit ces conditions réunies.

Reprenons les deux passages de Théophane et du patriarche Nicéphore. On y lit que, le même jour il proclamait Césars son second et son troisième fils (l'aîné était basileus associé), Constantin V éleva le quatrième de ses fils, Nicétas, à la dignité de nobilissime. Après quoi, ajoutent les chroniqueurs, tous ensemble, les deux empereurs, les deux Césars et le nobilissime se rendirent « processionnellement, selon l'usage (1) » du palais à la grande Église. |

La coïncidence des détails est trop exacte, ce semble, pour laisser la moindre place au doute. Le chapitre ἀξ comme Île chapitre 43 du livre des Cérémonies sont évidemment emprun- tés à des documents du vur° siècle, οἱ remontent, pour préciser davantage, à l’époque du grand empereur iconoclaste Constan- tin V. Un détail complémentaire assez curieux achève de le prouver. À la fin du chapitre 44 (2), le livre des Cérémonies prévoit le cas la promotion du nobilissime se fait le jour de Pâques : or, c’est précisément à cette date, on le sait, que Cons- tantin V éleva son fils Nicétas à cette dignité. Puis le texte prévoit le cas la cérémonie serait célébrée en quelque autre Jour de fête : or, ceci encore nous reporte à la même époque. Entre 768, en effet, et 775, Constantin V fit uu autre nobilissime, son cinquième fils Anthime (3), eten 776, au lendemain de son avènement, Léon IV conféra la même dignité au seul de ses frères, Eudokimos, qui ne fût encore pourvu d'autre litre officiel (4). C'est à la première de ces deux cérémonies que se rapporte le passage final du chapitre 44. L'acte qui y est décrit est présidé, en effet, par deux empereurs assistés de deux

(4) Nicéph., p. ΤΊ : Τῆς δὲ βασιλικῆς προόδου κατὰ τὸ εἰωθὸς... γενομένης. (2} P. 298. -

(3) Théoph., p. 450.

(4) Id. p. 449,, 450.

46 CHARLES DIEHL

Césars ; or, ces détails ne conviennent point pour 776, un seul basileus occupait le trône. |

On fera à ces conclusions une objection peut-être. Il se peut bien, dira-t-on, que les chapitres 43 et 44 du livre des Cérémo- nies aient été empruntés à une source du vin siècle. Mais il est certain aussi les faits et la notice de Philothée l'attestent (4) qu'au siècle encore les titres de César et de nobilissime “existaient à la cour de Byzance. Peu importe donc que, pour régler le cérémonial de son temps, l’impérial écrivain ait pris des informations dans des sources plus anciennes; les indica- tions qu'il nous donne conservent pour le siècle toute leur réalité historique, et alors rien ne prouve que nous soyons fondés à y chercher aucun renseignement utile sur les usages ou les institutions du vin* siècle. Raisonner ainsi, c’est, Je crois, méconnaître la façon dont procèdent Constantin VII et plus généralement tous les écrivains du moyen âge. Dans les recueils de formules occidentales que nous ont conservées le Liber Diurnus ou les collections de l'époque mérovingienne et carolingienne, le rédacteur s'est contenté d'ordinaire de repro- duire textuellement tel ou tel document particulier, en se bornant à effacer les noms propres qu'il rencontrait dans la pièce originale; il ne s'est jamais préoccupé d'établir, par la comparaison d'un certain nombre d'exemples, un type général de formule. Constantin VII a agi de manière assez semblable. Pour chaque description d'acte rituel il a cherché dans ses sources un ou plusieurs précédents, un ou plusieurs procès- verbaux de cérémonies ayant eu cet acte pour objet. Ila, sans y changer un mot, inséré ces procès-verbaux dans son livre, il ne s’est jamais préoccupé de les retoucher pour les mettre en harmonie avec les usages et les institutions de son temps. Cela est si vrai que d'une part on trouve dans son ouvrage nombre de répétitions assez inutiles, provenant de ce qu'il a mis bout à bout, sans se soucier de les fondre, des procès-verbaux qui se

(1) De Cerime, p. 111-712, 726.

SUR LA DATE DE QUELQUES PASSAGES DES « CÉRÉMONIES » 37

doublaient en grande partie (1) et que bien des fois, d'autre part, après avoir textuellement transcrit telle antique formule, l'auteur indique par une note additionnelle quels changements a depuis lors subi ce vieux cérémonial (2). Il serait vain, en conséquence, de chercher dans les fragments empruntés au patrice Pierre rien qui corresponde aux institutions du siècle ; ce qu’ils nous montrent, c'est l'état administratif de l’époque de Justinien. Il en va de même pour les morceaux empruntés à des sources du vur* siècle; dans ces formules scrupuleusement copiées par le compilateur du siècle, revivent les institutions et les mœurs de l’époque des empereurs iconoclastes, Et c'est pour cela qu'ils nous sont si précieux.

ΠῚ

De la démonstration que j'ai essayé de faire, on peut tirer, je crois, quelques conséquences d’une portée plus générale.

Îl est possible d'abord, en appliquant à d'autres passages la méthode que j'ai employée, de retrouver dans le Livre des Cérémonies d'autres documents de date plus ancienne. Il est visible, quand on examine la composition de ce premier livre du traité, que les chapitres 43 et 44 appartiennent à une por- tion bien distincte de l'ouvrage. Après que, du chapitre 1 au chapitre 37, l'auteur a énuméré la série des fêtes religieuses auxquelles doit assister l'empereur, il aborde au chapitre 38 et décrit jusqu'au chapitre 59 une tout autre suite de cérémonies.

(1) Pour les formules du mariage et du couronnement impérial, voici des exemples de ces répétitions :

Cer. 200-201 198. 202-206 = 207-212 (plus détaillé). 196-200 212-213 (plus abrégé). 204 205 Dans la formule de nomination du patrice, Cer. 239-240 251-252. etc. (2) De Cerim, 159, 201, etc.

38 CHARLES DIEHL

C’est le couronnement et le mariage du basileus, le couronne- ment de l’Augusta, le couronnement et le mariage de l'Au- gusta, ce sont les fêtes qui accompagnent la nomination d’un César, d’un nobilissime, d’un curopalate, la promotion d'un magistros, d'un patrice, d’autres dignitaires encore. Or, dans _ plusieurs de ces chapitres, on constate un grand nombre de répétitions partielles et de détails qui se doublent, Le cha- pitre 40 décrit un couronnement d’impératrice ; or, au cha- pitre ἀϊ!, un couronnement tout semblable est décrit, avec cette seule différence qu'il est suivi d'un mariage. Le cha- pitre 39 montre un mariage d'empereur, dont le rituel est presque identiquement répété au chapitre 41. Il y a deux for- mules assez semblables pour la promotion du magistros, deux et même trois pour celle du patrice. Tout cela n'est compré- hensible que si ces descriptions sont, comme nous l'avons démontré pour les chapitres 43 et 44, empruntées à une série de cas particuliers, qu’il serait tout à fait intéressant de déter- miner.

On peut alors se demander si ces cas particuliers ne provien- draient point peut-être de la même source qui a fourni à Cons- tantin VII les chapitres 43 et 44. Quelle était cette source? Il n'est point aisé de l'expliquer avec certitude. Était-ce une col- Jection de documents, de pièces d'archives datant du vin siècle? Était-ce, au contraire, un traité complet du cérémonial rédigé à cette époque? Nous pouvons entrevoir, par les fragments du patrice Pierre; ce qu'étaient les ouvrages de cette sorte, ces ταχτιχὰ βιόλία καὶ βασιλικὰ, comme dit ua chroniqueur (4) qui tenaient grande place dans la littérature byzantine. On y trouve deux sortes de choses : des formules pour la promotion des dignitaires et des descriptions d'avènements impériaux (ἀναγο- ρεύσεις), c'est-à-dire les matières mêmes que renferment les chapitres 38 à 59 du livre des Cérémonies; et c'est par une série d'exemples particuliers réception d’un ambassadeur perse

(1) Théopb. cont., p. 142.

SUR LA DATE DE QUELQUES PASSAGES DES « CÉRÉMONIES » 9389

par Justinien, élection de Justin, etc., qu'est expliqué 16, rituel à suivre pour ces différentes cérémonies, ce qui est pré-: cisément la méthode qui semble avoir été employée dans la, * source d’où provenaient les chapitres 38 à 59. Comme il est cor- tain en tout cas que Constantin VII a eu sous les yeux des: documents du vi siècle, il n'est point téméraire de supposer, quelle que soit la nature exacte de la source consultée par lui, que l’ensemble des chapitres en question a la même origine; et sans affirmer rien trop précisément, il vaudrait en tout cas la peine d'examiner si, dans les chapitres autres que ceux que’ nous avons étudiés, on ne relèverait point certains indices pour, appuyer notre hypothèse. | | - Le chapitre 41 du livre des Cérémonies (1), mériterait à cet égard d'attirer l’attention, Il s'agit, dans ce passage, d’une impé- ratrice qui est mariée à un empereur, associé au pouvoir d'un autre basileus : la cérémonie commence par le couronnement, : célébré dans l’Augoustcos, et la nouvelle Augusta est revêtue, par les mains des deux souverains, des insignes de sa dignité suprême; puis vient le mariage, qui a lieu dans l’église de- Saint-Étienne du palais. Or, si l'on consulte Théophane, on trouve qu’en cette même année 768, se passèrent les événe- ments décrits aux chapitres 43 et 44, au mois de novembre, Irène l'Athénienne, fiancée au basileus associé Léon, fut cou-- ronnée dans le triclinium de l’Augusteos par les mains de Cons-- tantin V, et que de elle se rendit pour le mariage dans l'église. de Suint-Étienne de Daphné (2). C’est l’ordre même des cérémo- nies décrites dans notre chapitre 41 ; et si l'on ajoute que dans- ce passage on constate l'existence de certaines institutions an-. ciennes, telles que ce χόμης τῶν ἀδμησιόνων (3) (comes admis- sionum), fréquemment mentionné dans haut moyen âge’ byzantin (4) et entièrement disparu au siècle, on peut se

(1) P. 207-214.

(2) Théoph., p. 444. Cf. Niceph. patr., p. ΤΊ. (3) De Cerim., p. 209.

(4) Ibid., 386, 387, Cf. 394, 404.

40 .: CHARLES DIEHL

demander, avec toutes les réserves nécessaires, si le chapitre &1 ne nous a point par hasard conservé le cérémonial qui accom- pagna le mariage de la grande impératrice Irène.

Mais, en dehors même de cette hypothèse, voici quelques conséquences, assez importantes pour l'histoire des institutions, que peut suggérer l'examen des chapitres 43 et 44, dont la date est certaine.

Dans la procédure suivie pour nommer le César et le nobi- lissime, plusieurs faits sont dignes de remarque. C'est l'inter- vention d'abord du Sénat et de l’armée, qui demandent à l’em- pereur de créer un César (αἰτοῦνται διὰ τὸν καίσαρα) (4); c’est ensuite la délibération des grands dignitaires sous la présidence du basileus, et l’accord qui se fait pour la désignation du nou- veau César (πάντων συναινούντων ἐπὶ τῇ χειροτονίᾳ τοῦ xaloapos) (2). Ce n’est donc point par un simple acte de la volonté impériale qu'est conférée cette haute dignité : il y a, en théorie du moins, une véritable élection faite par les grands. Il ya plus. Le peuple lui-même est appelé à participer à cet acte solennel : l'empereur interroge ses sujets (ὁ βασιλεὺς προσομιλεῖ τῷ λαῷ et τι βούλεται, καὶ εἴ τι ἔχουσιν ἀποχριθῆνα, λαὸς, ἀποχρίνονται) (3), et c’est en leur présence que l'investiture est donnée au César. Il en va de même pour le choix du nobilissime : ici aussi il y a délibération Jes grands (χελεύουσιν οἱ δεσπόται λαλῆσαι αὐτοὺς τὰ περὶ τοῦ vw6e- λησίμου, καὶ εἴ τι βούλονται ἀνταποχρίνονται) (4), et consultation du peuple (δ). Ce sont des usages très anciens, héritage des anti- ques formes romaines, mais qui vont mul avec le droit impé- rial tel qu'il s’était constitué au siècle. On les observait soi- gneusemement dans la Byzance du ν᾽ et du vi siècle (6); il est intéressant de les voir conservés encore et constamment appliqués au vin‘. Et ici de nouveau le Livre des Cérémonies

(4) P. 218. (2) P. 318. (3) P. 219. (4) P. 296. (5) P. 297. (6) P. 410, 424, 427, 432.

SUR LA DATE DE QUELQUES PASSAGES DES « CÉRÉMONIES » 44

s'accorde pleinement avec les renseignements que fournit Théo- phane. Quand, en 776, l'empereur Léon IV associa à l'empire son fils Constantin, ce fut sur la demande de l'armée et du peuple; selon l'usage (ὡς ἔθος τοῖς βασιλεῦσιν) (1), l'empereur harangua ses sujets, et l'acte fut accompli en présence du Sénat, de l'armée, du peuple de la capitale et des corporations ouvrières, qui tous jurèrent fidélité au nouveau souverain. De même, quand on découvrit peu après la conspiration du César Nicé- phore, le basileus réunit le peuple au palais de la Magnaure et Jui exposa les faits (ἀνέθετο τῷ λαῷ τὰ περὶ αὐτοῦ ῥηθέντα) et le peuple consulté prononça le jugement (οἱ δὲ ὁμοθυμαδὸν ἀνε- 66nsav) (2). Placez, comme on inclinerait à le faire si l’on accep- tait sans critique le témoignage du Livre des Cérémonies, de tels usages au siècle : on voit quelles graves méprises on s’exposerait à commettre dans l’histoire des institutions byzantines.

Assurément, pour l'histoire du cérémonial, qui ne varie guère de siècle en siècle, l'étude critique dont j'ai tâché de mon- trer la nécessité peut paraître d'assez médiocre importance ; pour la topographie du palais au contraire et pour l’exacte con- naissance des institutions, elle est absolument indispensable. Faute de l'avoir faite, Labarte s'est donné un mal infini pour placer dans sa restitution, ingénieuse sans doute, mais par tant de points inexacte et manquée, des édifices qu'il a crus simul- tanés, et qui sont plus d'une fois successifs. Faute de la faire, on courrait, en entreprenant l'étude des institutions de Byzance, le risque d'erreurs plus fâcheuses encore. C'est ce danger que j'ai voulu signaler et prévenir dans les présentes recherches; ct peut-être, dans la pénurie des documents que nous possédons sur l'époque des empereurs iconoclastes, n'est-il pas sans quelque intérêt aussi d’en augmenter le nombre par quelques textes authentiques et de date entièrement certaine.

Charles Duc.

(4) Théoph., p. 449. (2) Id., p. 450.

ΣΦΡΑΓῚΣ ΣΟΛΟΜΏΝΟΣ

La pierre gravée, ici reproduite, est conservée au Musée Impérial, à Constantinople ; je remercie Son Excellence Hamdy- Bey de m'avoir permis de l’étudier et de m'en avoir donné unc empreinte. Elle porte en caractères assez mal tracés, qui indiquent la basse époque impériale, l'inscription suivante : Σολωμῶν (1}eïxs * φύ(λγαξε, avec omission du À de φύλαξε, ce qui est une négligence du graveur et nullement la notation exacte d'une prononciation populaire. Il est bon de signaler ce petit texte, d'abord parce qu'il n’a été ni défini ni exactement trans- crit par M. Joubin dans son catalogue (Musée Impérial Ottoman. Bronzes et bijoux, p. 86, 246), ensuite parce qu'il est unique eu son genre parmi les phylactères au nom de Salomon. | Dieu, dit l'Écriture (III Rois, IV, 29 et suiv.), donna à Salo- mon une‘science et une sagesse extraordinaires... La science de Salomon dépassa celle de tous les Arabes et toute la science

(1) Σολωμῶν ou Σολομῶν est la forme grecque; cf. le nom romaïque Solomos. La forme Salomon, que le français a préférée, s'explique par la dissimilation. ΠῚ serait aussi fautif de dire en grec Zrhwuüv qu'en français Solomon; c'est la faute que font les byzantinistes quand ils parlent (cf. Diehl, L' Afrique ἀπ ας passim) du patrice « Solomon »,

ΣΦΡΑΓῚΣ ΣΟΛΟΜΩ͂ΝΟΣ 43

de l'Égypte ». « Chaque âge, dit Renan (Hist. du peuple d'Israël, II, p. 178), comprit cette science et cette philosophie selon la mode qui dominait. Salomon fut tour à tour paraboliste, natu- raliste, sceptique, magicien, astrologue, alchimiste, cabba- liste. » Je parlerai ici, d'après les sources grecques, de Salo- mon magicien, particulièrement de son pouvoir sur les démons, et du sceau merveilleux qui lui conférait ce pouvoir (1).

Un historien byzantin de la fin du xn° siècle, Nicétas de Chones, rapporte qu’une impératrice de Constantinople pos- sédait une βίδλος Σολομώντειος qui lui servait à évoquer les démons et à converser avec eux (2). Cette Bl6)os devait être un grimoire du genre de nos Clavicules de Salomon, ou du Salo- monis Schlüssel dont parle Gæthe (3). Nulle des βίδλοι Σολομών- reot en usage à Byzance ne nous est parvenue, que je sache ; en revanche, nous possédons de nombreux témoignages sur le

(1) Hubert, dans son savant travail sur la magie dans l'antiquité (Dicé. des antiq., art. Μαρία), n'a pu que signaler d'un mot (p. 1505, note 11) le rôle de Salo- mon comme magicien. J'ai trouvé beaucoup dans Frôhner, Bull. des antiquaires de Normandie, 1867, p. 2117, et Annuaire de la soc. fr. de numismatique, 1890, p. 237; J. B. de Rossi, Bull. arch. crist., 1869, p. 62; 1891, p. 133; 1894, p. 105; Dietrich, Proleg. ad pap. mag., p. 155 (N. Jahrb. f. Philol., suppl. XVI) et Abrazas, p.141; Heim, Incantamenta magica, p. 480 (N. Jahrb. f. Philol., suppl: XIX). Je ne connais le travail de Pelliccioni, Filalterio esorsistico in lingua greca (Modène, 1880) que par les comptes rendus du Burs. Jahresb., 1883, p. 150 et de Wessely, Bericht über griech. Papyri in Paris und London (Wien. Slud., 1886), p. 119. Je n'avais pas à traiter de Salomon dans la magie occidentale; on trouvera là-dessus des renseignements dans le Bibliophile Jacob, Les sciences occulles, p. 335, et surtout dans Le Blant, Rev. arch., 1892, I, p. 55, qui tous deux ont mis à profit la collection de grimoires de la bibliothèque de l’Arsenal ; cf. encore Brunet, Manuel5, 8. v. Hama; Maury, La magie et l'astrologie, Ὁ. 222. Le légende de Salomon en général serait un sujet fort vaste ; cf. Weil, Biblische Legenden der Musulmänner, 1845; G. Paris, La lilt. fr. du M. A., 20 éd., p. 84, 200, 219; Journal asialique, 1902, 1, p. 540; etc.

(2) Τοὺς συχοφάντας μέντοι μετῆλθε, χαὶ ἄλλῳ μὲν ἄλλην δίχην ἐπέθηχε, τῷ δ᾽ ᾿Ααρὼν ἐπέδρισε χαλεπώτερον, ταῖς οἰχείχις ἀρπεδόσι περισχοινίσασα. Μετ’ οὐ πολὺν γάρ τινα χρόνον ἁλίσχεται μαγείαις προσανέχων, xal προὔκειτο χελώνης ἔχφορον μίμημα, ἔνξον στέγο» τῆς χέλυος ἀνθρωπόμορφον εἴχασμα, πεπεδημένον ἄμφω τὼ πόδε καὶ τὸ στέρνον ἐληλαμένον ἔλῳ διαμπερές, ‘Exkw δὲ χαὶ βίθδλον Σολομώντειον ἀνελίττων, ἥτις ἀνχπ- τυσσομένη τε καὶ διερχομένη χατὰ λεγεῶνας συλλέγει χαὶ παρίστησι τὰ δαιμόνια, συχνά- κις ἀναπυνθανόμενα ἐφ᾽ ὅτῳ προσχέχληνται, καὶ τὸ ἐπιταττόμενον ἐπισπεύδοντα. περα- τοῦν, χαὶ ποοθύμως δρῶντα τὸ χελευόμενον. Nicetas Chon., De Manuele Comneno, lib. IV, p. 95 (Migne, Patr. Gr., CXXXIX, p. 489). , (3) Faust, 1% partie, scène du barbet.

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rôle de Salomon dans la magie grecque, non seulement à l'époque byzantine, mais à l'époque romaine.

Un clou magique souvent étudié invoque Salomon, le grand magicien des Juifs, en même temps que le Dieu des chrétiens, et que l’Artémis des gentils (1). Une tablette magique du Louvre invoque contre les démons de la fièvre, de l’épilepsie et de la rage la protection de Salomon et de Mechlis (2). Un phylactère chrétien porte l'image d'un hibou (symbole du démon) ‘ävec cette inscription : Vicif te leo de tribu Tuda radix David dominus Jesus Christus; higavit te brachius Dei et sigillus Salomonis. Avis nocturna, non valeas ad animam puram et supra, quisvis sis (3). Cette formule se retrouve en abrégé sur un autre phylactère (4). Une pierre gravée invoque Salomon avec Iaô et Sabaoth (5). Dans son commentaire sur saint Matthieu, Origène (vers 250) blâme les chrétiens qui, à l'imitation des Juifs, invoquent Salomon contre les démons (6). Plus ancien encore est le texte de Josèphe, il est dit que Salomou avait trouvé des exor-

(1) Ter dico, ler incanto in signo Dei et signo Solomonis el signo domna Arimix. Pour la bibliographie de cette inscription, cf. Heim, op. laud., p. 541-542, l'on trouvera l'indication d'un autre clou magique avec le nom de Salomon.

(2) Ἐπὶ τοῦ μεγάλου καὶ ἁγίου ὀνόματος τοῦ ζῶντος xupiou θεοῦ Δαμναναίου καὶ ᾿Αδωναίου καὶ Ἰαὼ καὶ Σαδαώθ, ὀρκίζω... πᾶν πνεῦμα πυρεχτιχὸν uai πᾶν πτωματισμὸν χαὶ πᾶν ὑδροφόθον χαὶ πᾶν βάσκανον ὀφθαλμὸν καὶ πᾶσαν ἐπαποστολὴν βιαίαν πνευμα- τιχὴν καὶ πᾶσαν φαρμαχείαν [μή] μου ἅψασθαι. Τὸν δρχισμὸν τοῦτον συντύχῃ πᾶν πνεῦμα πονηρὸν μντησθέντα τῆς διαθήχης ἧς ἕλοντο ἐπὶ δέει Σολομῶνος καὶ Μεχλέως τοῦ ἀγγέλον, ὅτι ὥμοσαν τὸν μέγαν καὶ ἅγιον ὄρχον. Cf. Frühner, Bull. des antiq. de Nor- mandie, 1861, p. 217; Bull. arch. crist., 1869, p. 62. Je n'ai pas vu Kraus, Ueber ein angebl. basilianidisches Amulet. |

(3) Bull. arch. crist., 1869, p. 62.

(4) Jd., ibid. : Vincil leo de tribu radix Davit Solomoni Davit filius Jesse.

(5) Matter, Hist. du gnosticisme, TI, p. 95; Longpérier, Œuvres, 111, p. 378; Chabouillet, Cat. des camées et intailles de la Bibl. Nat., 2028 ; Babelon, Guide au Cab. des médailles, p. 58. Longpérier mentionne une calcédoine avec l'ins- cription CHPATEIC COAGMAN KYPIOC NAIHT (Seigneur de Naioth, la ville David s'était réfugié pour échapper à Saül). Il signale aussi un cône de métal avec l'inscription COAOMAQ.

(6) Quaeret aliquis si convenil vel daemones udjurare : el qui r'espicil ad multos qui lalia facere ausi sunt, dicet non sine ratione fieri hoc. Qui autem aspicit Jesum imperantem daemonibus, sed eliam polestatem dantem discipulis suis super omnia daemonia, et ul infirmilates sanarent, dicet quoniam non est secundum poteslalem datam a Salvatore adjurare daemonia : Judaïcum est enim. Hoc elsi aliquando a nostlris tale aliquid fiat, simile fit ei quod a Salomone scriptis adju-

ΣΦΡΑΓῚΣ ΣΟΔΟΜΩΝῸΣ ἀδ

cismes contre les maladies : ἐπῳδὰς συνταξάμενος αἷς παοηγορεῖται τὰ νοσήματα καὶ τρόπους ἐξορχώσεων κατέλιπεν... καὶ αὕτη μέχρι νῦν παρ᾽ ἡμῖν θεραπεία πλεῖστον ἰσχύει (Ant. Jud., VIII, 2). Josèphe raconte même qu’un Juif du nom d'Éléazar délivra, devant Vespasien, plusieurs possédés par le moyen de l'une des racines dont Salomon avait fait connaître les vertus magiques : προσφέρων ταῖς ῥισὶ τοῦ δαιμονιζομένου τὸν δαχτύλιον ἔχοντα ὑπὸ τῇ σφραγῖδι ῥίζαν(() ἐξ ὧν ὑπέδειξε Σολομῶν, ἔπειτα ἐξεΐλκεν ὀσφραινο- μένῳ διὰ τῶν μυχτήρων τὸ δαιμόνιον... μηκέτ᾽ εἰς αὐτὸν ἐπανελθεῖν ὥρχου Σολομῶνός τε μεμνημένος, καὶ τὰς ἐπῳδάς, ἃς συνέθηκεν ἐχεῖ- γος, ἐπιλέγων... Γινομένου δὲ τούτου, σαφὴς Σολομῶνος καθίστατο σύνεσις καὶ σοφία, δι᾿ ἣν ἵνα γνῶσιν ἅπαντες τὸ μεγαλεῖον αὐτοῦ τῆς φύσεως χαὶ τὸ θεοφιλὲς. .. περὶ τούτων εἰπεῖν προήχθημεν.

Pour les non-civilisés, pour les gens superslitieux, la maladie est l’œuvre d’un esprit malin ; elle cesse si l’on peut exorciser cet

ralionibus solent daemones adjurari. Sed ipsi qui utuntur adjurationibus illis, aliquoties nec idoneis constilulis libris uluntur : quibusdam autem et de Hebraeo acceptis adjurant daemonia. Trad. latine du comment. sur saint Matthieu (Migne, Patr. gr., t. XIE, p. 1151). Sur cette trad., cf. Battifol, Anc. lit. chrét., 1, p.115.

(1) Quelle racine employait Eléazar ? Peut-être celle du polygonatum, vulgaire- ment « sceau de Salomon », en allemand Salomonssiegel ; la racine du poly- gonatum a encore aujourd'hui la réputation de guérir l'épilepsie (Dietrich, Abraxas, p. 142). Dioscoride (IV, 6) appelle cette plante πολύγονον. Dans le Dios- coride français de Martin Matthée (Lyon, 1559), p. 343, πολύγονον est traduit α signet de Salomon ». Le polygonaltum doit son nom vulgaire de « sceau » ou « signet de Salomon » non à sa fleur, comme on pourrait le croire d'après la forme en hexagramme étoilé, mais aux « cicatrices » du rhizome. Cf. van Tie- ghem, Traité de botanique, % Ed., p. 264, fig. 91. Mon collègue M. Gain, profes- seur de botanique à l'Université de Nancy, m'informe que Cæsalpin a donné les noms de sigillum Salomonis (cf. Bauhin, Pinax, p. 186) et de sigillum S. Mariae à deux hellébores, à cause des cicatrices qu'elles portent sur le bas de la tige. L'hellébore passait pour guérir la folie; peut-être la racine dont se servait Eléazar n'était pas celle d'un polygonatum, mais une racine d'hellébore.

L'idée de faire de Salomon le fondateur légendaire de la botanique médicale et particulièrement de la rhizo{omie, le grand naître de la science des vertus magiques des plantes, a sa source dans la Bihle, IIL Rots, 1V, 33 : ἐλάλησεν Σολο- μῶν περὶ τῶν ξύλων ἀπὸ τῆς χέδρου ἕως τῆς ὑσσώπου τῆς ἐν τῷ τοίχῳ. Salomon est souvént cité comme autorité dans les différents Physiologus; cf. Homuwel, Die dthiop. Uebersetzung des Physiologus, Leipzig, 18717, p. 101, et les travaux cités par Strzygowski, Der Bilderkreis des griechischen Physiologus, p. 4 et 53. C'est quoi Renan pensait quand il écrivait dans le passage cité plus haut : « Salo- mon fut tour à tour paraboliste, naturaliste, etc. »

(2) Tylor, La civilisation primitive, ἃ. 11, p. 161.

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esprit (1). Or, Salomon, par sa science profonde de la magie, avait tout pouvoir sur les démons. Le pèlerin bordelais, qui fit vers 333 le voyage de Terre-Sainte, a vu à Bethsaida le caveau le roi-magicien mettait les diables à la gène (1). C'est un fait connu que les démons sont naturellement couards (2) ; on avait donc chance de les mettre en fuite, particulièrement les démons qui.sont cause des maladies, rien qu’en les menaçant de Salo- mon, comme on fait peur aux enfants qui ne sont pas sages en les ménaçant du loup, ou de Croquemitaine. C'est, je crois, ce que fait le phylactère de Constantinople : Σολωμῶν εἶπε * φύλαξε (lisez φῴλαξαι, impératif moyen), Salomon a dit : « Prends garde à toi », prends garde à toi, démon méchant qui me veut du mal. De même, c'est de Salomon, d’ après le Pseudo-Pline (3), qu'il faut menacer le démon de a fièvre quarte : Ad quartanas : in charta virgine scribis, quod in dextro brachio ligatum portet ille qui patitur : recede ab illo Gaio Seio (4), Solomon te sequi- dur. « Sur un morceau de parchemin vierge (c'est-à-dire fait avec la peau d'un animal vierge) qu’on liera au bras droit du malade, écrire : Va t'en d'un tel, Salomon te poursuit. » . Souvent le phylactère, au lieu de consister simplement en . une phrase de menace adressée au démon, portail une image qui lui montrait ce qu’il risquait en s’attaquant à qui s était mis sous la protection de Salomon. On voyait Salomon cheval, perçant de sa lance une diablesse qui représentait la maladie contre laquelle le phylactère était censé prémunir. Depuis Mat- ter, on a publié nombre de phylactères de ce genre, la plupart monétiformes, avec ou sans inscriptions. Je décrirai seulement les plus typiques et les plus curieux :

1. Médaille talismanique trouvée à Cyzique. Au droit (fig. 1), l'ange Araaf, ailé, debout, et Salomon, nimbé, sur un cheval au ‘galop ; Salomon perce d’un coup de lance et renverse la dia-

(4) Est et ἰδὲ crypta ubi Salomon daemones torquebat (Tobler, Itin.Terrae Sanc- ae, Genève, 1871, t. I, p. 14).

(2) Sittl, Die Gebärden der Griechen und Rümer, p. 116.

(3) ILL, 15, p. 85 Rose. Cf. Le Blant, 750 inscr. de pierres gravées, Ὁ. 85.

(4) Noms quelconques, comme dans les textes juridiques Lucius Tilius, etc.

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blesse. Au-dessus du cheval, dans le champ, une étoile (y. a-t-il quelque rapport entre cette étoile et le pentagramme ou l’hexa- gramme dont nous parlerons plus loin ?). Un serpent rampe vers la diablesse. Au pourtour : φεῦγε, μεμισιμένι, XZolouôv σε διόκι (καὶ) ἄγγελος ᾿Αραάρ. Au revers (fig. 2), les bustes affron-

tés du Soleil et de la Lune, devant lesquels brûle une torche. Au dessous, un lion s’élance, la gueule ouverte, par dessus le cadavre de la diablesse, sur un grand œil, le βάσκανος ὀφθαλμός de la tablette du Louvre. Dans le champ, entre les deux bustes, le trisagion (ἅγιος, ἅγιος, ἅγιος) et cette suite de lettres : RPSSS. Au pourtour : Μιγαήλ, Γαδριήλ, Oüper À, Ῥαφαήλ, δισφύλαξον τὸν φοροῦντα (4). ee

2. Médaille talismanique provenant de l’Asie-Mineure (2). Au droit (fig. 3), Salomon à cheval, nimbé, perce d’une lunce cruci- fère la diablesse renversée. Au pourtour : φεῦγε, μεμισιμένι, Zohopñv σε διόχι, Σισίννιος Σισιννάριος (le nom du propriétaire du talisman, ou peut-être le nom d’un saint, cf. Cptes-R. de l’Ac. des Inscr., 1902, p. 541). Cette légende est précédée d’une croix, et terminée par un astérisque à 6 branches (l'hexagramme ?). - Au revers (fig. 4), le mauvais œil, avec son nom : Φθόνος. Il est percé de trois couteaux courte lame triangulaire, dits « cou-

(1) Sorlin-Dorligny, Rev. des Εἰ. grecques, 1891, p. 287; cf. 1892, p. 16 et ΤΊ. (2) Rev. des Et, grecques, 1892, p. 14; Heim, p. 481 (qui lit l'inscription de l'avers φεῦγέ με, μισουμένη); Bull. de corr. hell., 1900, p. 293.

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teaux de sacrifice »; cf. Dict. des antig., 1, fig. 2118 ; on trouve des couteaux de cette forme figurés sur quelques « mains pan- thées »), et attaqué par une horde de bêtes, deux lions, une

cigogne, un serpent, un scorpion. Au dessous, le cadavre gisant de la diablesse. Au pourtour : + Σφραγὶς ZoAouovos. ᾿Αποδίοξον πᾶν χαχὸν ἀπὸ τοῦ φοροῦντο(ς). :

3. Médaille talismanique trouvée à Carthage (1). Au droit, Salomon à cheval, transperçant la diablesse ; au dessus, de face, le buste du Christ entre deux anges; au pourtour : + Σφραγὶς Σολομοῦνος. Βοήθι Ἰωάννου. Au revers un ange, reconnaissable à ses ailes, frappe d'une lance crucifère un démon étrangement dessiné; au pourtour : +-weUye, μεμισιμένι, διόχι σε ἄγγελος ᾿ ᾿Αρ[αἀφ].

&. Médaille talismanique, trouvée en Lydie, la plus curieuse. peut-être, de toute la série (2). Au droit, Araaf, nimbé, debout, et Salomon à cheval, transperçant la diablesse, vers qui rampe un serpent. Dans le champ, derrière Salomon, l'étoile ; derrière l'ange, une croix monogrammatique avec À et Q. Au pourtour : + Φεῦγε, μισιμένη, ᾿Αραὰφ ἄνγελός σε διόχις«χι"» κὲ Σολομὸν ἀπὸ τοῦ φοροῦντ(ος). Au revers, en bas, le cadavre de Îa dia- blesse, vers qui rampe un serpent et bondit un lion. Au-dessus,

(1) Bull. des antiqg., 1897, p. 190 et 395. Ce n’est pas le seul monument de ce genre provenant d'Afrique : cf. Bull. arch. crist., 1891, p. 133. (2) Bull. de corr. hell., 1893, p. 638 (Millet); Bull. arch. crist., 189$, p. 105.

ΣΦΡΑΓῚΣ ΣΟΛΟΜΩΝῸΣ 49

3 bustes : au milieu, de face, celui du Christ, avec le nimbe crucifère; à droite et à gauche, les bustes affrontés du Soleil et de la Lune. Deux anges affrontés semblent se prosterner devant la figure du Christ. Dans le champ : Σαδαὼθ πλίοις οὐρανὸς καὶ γῖ τῖς δόξις (σου): c'est la suite du trisagion, les deux anges en adoration devant le Christ le chantent ; ces anges sont donc des séraphins ou des chérubins. Au pourtour : Σφραγὶς τοῦ ζὄντος Θεοῦ. Φύλαξον τὸν φοροῦντα, “Δγιος, ἅγιος, ἅγιος Κύριος.

5. Amulettes en forme de plaque oblongue. D'un côté (fig. 5), le groupe de Salomon et de la diablesse; au pourtour : Εἷς θεὸς

Fig. 6.

γικῶν τὰ xaxe. Au revers (fig. 6), le mauvais œil, et des inscrip- tions comme ‘law Σαδαώθ, "Αὔραξας. M. Schlumberger a décrit une demi-douzaine d’amulettes de cette variété (1).

6. Tous les phylactères décrits Jusqu'ici sont en métal. Une catégorie spéciale est formée par des phylactères en hématite rouge (2), en forme de plaque oblongue, qui portent d'un côté

(1) Rev. des él. grecques, 1892, p. 82. M. Jean De Mot me communique les empreintes d'une amulette conservée au Cabinet des médailles de Bruxelles. Elle est identique à celle que représentent nos fig. 5 et 6.

(2) Rev. des ét. grecques, 1892, p. 84. M. le professeur Gaston May a récemment acheté à Smyrne, et donné au Cabinet des médailles, un phylactère de cette catégorie. L'hématite rouge est ainsi nommée parce que, frottée sur un corps dur, sur de la porcelaine par exemple, elle laisse une trace rouge.

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(fig. 7) le groupe de Salomon et de la diablesse, parfois avec l'inscription : Σολομῶν, de l'autre côté (fig. 8) l'inscription : Σφραγὶς θεοῦ. Les phylactères de celte catégorie préservaient probablement d’une certaine maladie bien déterminée, peut- être des hémorroïdes ; ou peut-être elles régularisaient les épo- ques.

Ces phylactères au nom de Salomon n'ont pas encore été,

Fig. 7. Fig. 8.

que je sache, l’objet d'une étude approfondie. A défaut d’un travail complet, voici quelques indications.

Ce que ces phylactères ont évidemment de plus surprenant, c’est de nous montrer Salomon à cheval, et transformé en saint chrétien, monté comme un saint Georges, le nimbe en tête, en main Ja lance crossée. Cette lance crossée, ce nimbe, comme aussi le signe de la croix au début des légendes inscrites à l’exer- gue sont l’apport, pour ainsi parler, du christianisme dans ce syncrétisme. Mais pourquoi représenter Salomon à cheval? La Bible ne parle pas de lui comme d’un cavalier; du temps de Salomon, les rois, qu'ils fussent rois d'Israël, de Syrie, d'As- syrie, d'Égypte ou de Grèce, ne montaient pas à cheval pour combattre, mais en char. Je crois que l'idée de figurer Salomon à cheval n'est ni juive, ni chrétienne, mais païenne. Peut-être même doit-on préciser davantage. Ce sont les peuples thraco- anatoliens qui ont particulièrement affectionné le type du cava- lier pour la représentation de leurs divinités protectrices, Μάη,

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le θεὸς σώζων, le θεὸς Ἥρως ou Ἥρων. En fin de compte, ce doit être aux Anatoliens et aux Thraces que les Égyptiens, comme les Syriens (cf. C. R. de l’Acad. des Inscr., 1902, p. 130), ont pris l’idée de figurer à cheval leurs dieux et leurs saints natio- naux (cf. pour l’Egypte, Horus à cheval, Rev. arch., 1876, II, pl. 18; saint Georges, saint Phoebammon, saint Sisinnios, C. R., 1902, p. 541, pl. IV, 2). Sur une fresque copte de Baouît, saint Phoebammon paraît à cheval, avec la lance crossée, comme le Salomon de nos phylactères ; saint Sisinnios offre avec la représentation qui nous occupe une ressemblance encore plus frappante : il est à cheval et perce de sa lance une diablesse renversée à terre, A/abasdria, sans doute la diablesse d’Alabas- tra, la ville de l’albâtre, dans la Moyenne Egypte. Cette influence des religions thraco-anatoliennes en Egypte se conçoit mieux, ce semble, depuis la découverte, dans le Fayoum, d'un sanctuaire ptolémaïque du dieu thrace Héron (C. R., 1902, p. 355).

Qui est cet ange Araaf, ou Arlaf, ou Archaf car les trois formes APAA, APAAdD, APXA se lisent sûrement sur nos phylactères qui assiste Salomon dans sa lutte contre la diablesse? C’est une question que M. Schwab ne s’est pas posée dans son Vocabulaire de l’angélologie (1). D'après les légendes de nos phylactères et la façon dont il s’escrime contre la diablesse sur le 3, Araaf est un bon ange. Cette observation ruine la théorie de M. Sorlin-Dorligny, qui, lorsqu'il publia la première médaille talismanique connue au type de Salomon et d’Araaf, rapprocha du nom d'Araaf l’arabe rahafa « sang

(1) Mém. présentés par divers savants à l'Acad. des Inscriplions, 1re série, t. X, 2, p. 113. Puisque l'occasion s'en offre, je protesterai contre le mot angé- lologie, qui est de la fabrication de M. Schwab (Littré, comme Hatzfeld-Darmes- teter sont muets sur la question). La seule forme admissible est la forme syn- copée, qui est conforme aux habitudes de la langue; il faut dire angélogie, comme on dit minéralogie, et non « minéralologie », idolälrie et non « idololà- trie ». Maximilien et non « Maximémilien », χαλχόπτης et non χαλκοχόπτης. Cf. Eranos Vindob., p. 210. Quant à angéologie, que je trouve dans l'art. Anges de l'Encyclopédie Lichtenberger, c'est un véritable monstre.

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coulant du nez », d'où il concluait, en supposant qu'Araaf était un démon méchant, que c'était à lui qu'on attribuait les saigne- ments de nez.

Ici, que le lecteur me permette de risquer une conjecture dont je sens tout le premier la fragilité. |

Chacun lu, dans les Mille et nuits (1), 1 « Histoire du ρᾶ- cheur et de l'Efrit ». Un pauvre pêcheur retire de la mer une jarre scellée; il l'ouvre; il en sort un démon, un E/rit, qui explique au pêcheur comment il se trouvait dans la jarre; « Je suis un de ces esprits rebelles qui se sont opposés à la volonté de Dieu. Tous les autres Génies reconnurent le grand Salomon prophète de Dieu, et se soumirent à lui. Nous fumes les seuls, Sacar et moi, qui ne voulumes pas faire cette bassesse. Pour s’en venger, ce puissant monarque chargea Assa/, fils de Barakhia, son premier ministre, de me venir prendre. Cela fut exécuté. Assaf vint se saisir de ma personne et me mena malgré moi devant le trône du roi son maître. » « Assaf, fils de Bérékhia ou Béloukia, dit Loiseleur-Deslongchamps dans une note à ce passage, est, à ce que l'on croit, le même dont le nom se trouve à la tête de quelques psaumes et qui paraît avoir été un officier de la cour de David. Les Orientaux le considèrent comme le modèle de leurs vizirs. » Je me demande si Assaf, maître des chantres du roi David, n’est pas devenu l'ange Araaf ou Arlaf ou Archaf de nos phylactères, comme il est devenu grand vizir de Salomon dans les contes arabes. Salomon n'a pas subi dans la magie et dans la légende orientale des trans- formations moins surprenantes : les légendes persanes parlent, dit-on, de 40 ou de 72 Salomons préadamites, qui, revètus de formes monstrueuses, comme celles des dieux assyriens et égyp- tiens, armés d’une épée flamboyante, luttaient de père en fils contre les démons (2).

Le motif de la diablesse que Salomon transperce de sa lance et que son cheval foule aux pieds rappelle 1 ὑδριστής foulé aux

(1) Mille et une nuits, δὰ. du Panthéon littéraire, p. 25. (2) Rev, arch., 1816, IT, p. 398.

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pieds par Némésis (1), et mieux encore, les Géants vaincus des Gigantomachies, le motif d'Alexandre (2), ou d'un Empe- reur (3), ou d’un Saint chrétien (4), vainqueurs d'un fauve ou d'un monstre ; nous indiquions tantôt la ressemblance frappante qu'offrait avec le motif de Salomon transperçant la diablesse anonyme cette fresque de Baouît qui représente saint Sisin- nios transperçant la diablesse Alabasdria. On peut rapprocher encore un relief publié par Lajard (Monum. del l'Instituto, 1847, pl. 38, 4) qui représente un dieu oriental {le dieu de Doliché ?) foulant aux pieds de son cheval le cadavre gisant d’une femme.

Plusieurs de nos phylactères montrent le mauvais œil, l'oculus invidiosus (βάσκανος ὄφθαλμος, φθονερὸς ὀφθαλμός, ou sim- plement, comme dit l'un de nos monuments, φθόνος) cerné, attaqué par une horde de bêtes. La question du mauvais œil dans l'antiquité a été étudiée par Otto Jahn, dans un mémoire célèbre (5). Pour la question spéciale qui nous occupe en ce moment, pour l'attaque du mauvais œil par la horde de bêtes, on rapprochera de nos phylactères, outre les monuments étu- diés par Jahn, reliefs, médailles, etc., les monuments suivants, que Jahn n'a pas connus :

Un des phylactères publiés par M. Schlumberger (5). C'est celui qui porte au droit la légende : Εἷς θεὸς νικῶν τὰ χκαχά

(1) Bull. de corr. hell., 1899, p. 600, pl. XV-XVI.

(2) Babelon, Traité, t. I, col. 682.

(3) Rev. arch., 1876, Il, p. 398. Cf. encore les groupes dits de l'Anguipède, si nombreux dans la Gaule Belgique et dans les Germanies (Lehmann, Beifrdge, ΤΠ, p. 201).

(4) Cf. l'étui de scribe d'Antinoé, antérieur à 642, date de la destruction d'An- tinoé, publié par Omont, Bull. des antiquaires, 1898, p. 330, l'on voit Phi- Jothée, un Saint des Coptes, perçant de sa lance une diablesse à corps de serpent et à tête de femme; sur le bas de l'étui, des Ἐφέσια γράμματα. Pour l'époque à laquelle s'est formée Ja légende de saint Georges, cf. Amélineau, Les actes des martyrs de l'Église Copte, p. 311.

(3) {δον die Aberglauben des bôsen Blicks bei den Allen !{Berichte de la Société royale de Saxe, 1855). Cf. Stephani, Comptes rendus, passim; Tuchmann, La fas- cinalion dans Mélusine, depuis 1885, et Bull. de corr. hell,, 1900, p. 291 sq. Je ne connais pas l'ouvrage de Elworthy, The evil eye:

(5) Reg. él, pr; 1809, p. 80:

54 __ PAUL PERDRIZET

avec le groupe de Salomon et de la diablesse. Au revers, un lion courent et rugissant, et uñe inscription qui énumère quel- ques animaux considérés comme prophylactiques : ἵππος, μοῖλος (sic), εἴδις, ospouoxépndos, le cheval, le mulet, l'ibis, la girafe.

2 Une médaille d’or (1), uniface, l’on voit le mauvais œil cerné par des bêtes et attaqué par des gladiateurs, dont l'un est armé du trident des rétiaires comparer avec ceux de nos phylactères (2) le mauvais œil est cloué par un trident).

Une médaille de bronze (3), qui montre au droit la tête de Maximien Hercule (286-305) avec la légende IMP C MAXIMIA- NVS PF AVG, au revers, le mauvais œil cerné par les bêtes. Ce qui fait l'importance de ce phylactère, c'est que de tous ceux que nous passons en revue, il est le seul qui soit daté. M. Sor- lin-Dorligny faisait remonter jusqu'au 111 siècle la date du pre- mier phylactère connu au type de Salomon et de la diablesse. On voit qu'il pouvait remonter aussi haut, et que J.-B. de Rossi se trompait en voulant descendre jusqu’au vn° ou au viu* siècle (4). |

La mosaïque trouvée en 1889 à Rome, sur le Célius (BulJ. communale, 1889, pl. 1-11 ; Bienkowski, Malocchio, dans l’Era- nos Vindobonensis; p. 285-303), à l’entrée d'une basilique du siècle de notre ère, qui servait aux réunions d’une confrérie de dendrophores, c'est-à-dire de dévots de Cybèle et d'Attis. On y voit la chouette, symbole du Malin, et le mauvais œil, attaqué par la horde des bêtes.

La formule de conjuration : Φεῦγε, μεμισημένη, δεῖνά σε

(1) Rev. belge de numismatique, 1898, p. 372. C'est le phylactère que M. Mi- chaelis avait vu à Bruxelles dans la collection Robiano (Arch. Zeitung, 1814, p. 69; Journ. of hell. stud., 1885, p. 313; Eranos Vindobonensis, p. 288); il a été trouvé à Mayence, en 1862. Quant à la médaille talismanique, uniface, en or, publiée dans le même volume de la Revue belge de numismatique, p. 459, par M. le comte Albéric du Chastel, elle était connue depuis Caylus (Recueil, t. ΤΥ, pl. 38), et Jahn avait reproduit le dessin de Caylus (Bôse Blick, pl. IN, 2).

(2) Supra, fig. 6.

(3) Frôhner, Annuaire de la Soc. fr. de numism., 1890, p. 237.

(4) « Jo li stimmo tutti o quasi tutti posteriori al secolo setto o settimo: » Bull. ürch. crist., 1891, p. 138; |

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διώχει, été illustrée par Frôhner (1), Le Blant (2), et J.-B. de Rossi. Celui-ci, notamment, en a rapproché deux vers de l'hymne grec que le peuple de Rome, au commencement du moyen âge, chantait quand revenait le printemps :

φύγε, φύγε Debooudot Μάρτις σε διώχι (3).

Le mot μεμισημένη mérite explication. Remarquez que la formule de conjuration ne nomme pas de son nom le démon, mâlé ou femelle, qu'il s'agit de conjurer; c'est sans doute que nos phylactères devaient préserver le porteur contre n'importe quel démon, et non seulement contre tel ou tel (cette remarque est une nouvelle raison de ne pas admettre la théorie de M. Sorlin-Dorligny). C'est aussi qu'on ne savait pas toujours le nom du démon à conjurer: avis nocturna, quivis sis, dit un phylactère dont nous parlions tantôt; c’est enfin qu'on ne nom- mait pas volontiers le démon de son nom, pour ne pas pro- noncer un nom abominable ; on remplaçait donc le nom du diable par une périphrase qui avait le double avantage d’inju- rier le diable et de l’écarter, de le conjurer. Les Grecs d'aujour- d’hui le désignent ainsi : « Celui... hors d'ici soit-il! » (ὁ ἐξα- ποδῶ) ; les Byzantins l’appelaient le Réprouvé, μεμισημένος (4).

Plusieurs des phylactères au type de Salomon et de la dia- blesse portent au revers l'inscription : Zopayis Σολομῶνος. Que signifie-t-elle ? |

Il importe ici de dissiper une confusion, qu'a faite, par exemple, M. Babelon dans son dernier ouvrage. « Sous le nom de sceaux de Salomon, qui désignait ces phylactères (les mé-

(1) Bull. des antiquaires de Normandie, 1867, p. 229-230.

(2) Rev. archéol., 1892, 1, p. 55 sq.

(3) Bull. arch. crist., 1891, p. 135, d'après Fabre, Le polyplyque du chanoine Benoit, Ὁ. 30.

(4) Ainsi dit la colombe à Sainte Marine : καὶ ἀπέλυσε φωνὴν t, περιστερὰ λέγουσι. χαῖρε, Maplva, ὅτι τὸν μεμισημένον κατήσχυνας. Cf. Usener, Acla S. Marinae et S. Christophori, p. 30 (Festschrift für die fanfte Säcularfeier der Univ: su Heidelberg, Bonn, 1866);

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dailles talismaniques dont nous parlons), l'usage, écrit M. Babe- lon, en a passé aux Arabes (1). » C’est une erreur; les Arabes et en général les Musulmans n'ont pas de médailles talis- maniques analogues à celles qui nous occupent. Celles-ci por- tent des représentations figurées, et le Coran a interdit de représenter les êtres vivants. Il est vrai que dans les légendes et les superslitions musulmanes, il est souvent question du sceau de Salomon (2), mais ce que les Musulmans entendent par là, c'est, comme dans la magie blanche des Occidentaux, une figure géométrique en forme d'étoile (3). Ce que nos phylac-

(4) Traité des monnaies grecques el romaines, t. I, col. 689.

(2) « Le sceau de S. était le plus précieux de tous ses trésors ; il joue un grand rôle dans la fiction orientale. Il portait gravés les mots suivants : « Louange à Dieu ! Dieu est très grand! » Il avait appartenu à Adam avant son péché ; Salo- mon le reçut de l'ange Gabriel. Lorsqu'il le portait à son doigt, dit un auteur arabe cité par Sacy dans ses notes sur le Pendnameh, les bêtes féroces, les oiseaux, les poissons, les génies et les hommes obéissaient à sa voix et se ren- daient auprès de lui pour exécuter ses ordres » (Loiseleur-Deslongchamps, dans les Mille et une nuits du Panthéon littéraire, p. 25). Ce passage de l'auteur arabe est à rapprocher de nos phylactères, l'on voit toutes sortes de bâtes, et des plus sauvages, à commencer par le lion, conjurées contre le mauvais œil et contre la diablesse ; c'est Salomon, qui, par la vertu de son sceau, les a liguées contre le démon. « Quelques auteurs, poursuit Loiseleur-Deslongchamps, assu- rent que le sceau de Salomon ne portait pas de légende, mais représentait une figure composée de deux triangles, encadrés l’un dans l’autre, de manière à for- mer une sorte d'étoile ». « Cette figure, dit Reinaud (Monuments arabes, persans et turcs, 11, p. 55), est appelée par les Musulmans hexagone, et on la trouve souvent tant sur les pierres gravées que sur les monnaies [par exemple sur les monnaies marocaines] et autres monuments musulmans. Elle est surtout recherchée par les personnages du nom de Soliman. » Cf. au Cabinet de France un sceau juif avec l'inscription suivante : « Salomon, fils de Guedalia; il repose dans l'Éden » (Rev. numism., 1889, p. 426). Le peintre lyonnais Bernard Salomon (1540-1572) dessinait un pentalpha après sa signature (Natalis Rondot, Les peintres de Lyon du xve au ΧΥΠΠ 8. Paris, Plon, 1888, p. 97).

(3) Tantôt à 5 pointes, tantôt à 6, d'où les noms (qu'on s'étonne de ne pas trouver dans nos Dictionnaires de la langue francaise, par exemple dans Littré ou dans Hatzfeld-Darmesteter, de pen{alpha, pentacle, pentagramme; hexralpha, hexacle, hexagramme. L'histoire du pentalpha et de l'hexalpha serait longue à traiter; quelques indications suftiront pour le moment. L'hexalpha se trouve déjà sur nombre de monnaies mérovingiennes (Prou, Cat. des monn. mérov. de la Bibl. nat., p. cxin-cxrv), mais y figure-t-il comme figure talismanique, et ie mettait-on à l'époque mérovingienne en rapport avec Salomon ? Il paraît comme épisème du bouclier d'Athéna sur une aimnphore panathénaïque (Monum. dell' Instiluto, 1, pl. XXII.) Un pentalpha est dessiné dans un ms. médical latin (Cod. Sangall. 151, 441; cf, Heim, op, laud., p. 563-564) à la fin d'une recette ad mor:

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tères appellent σφραγὶς Σολομῶνος doit être tout autre chose. Mais quoi?

Remarquons d'abord que nos phylactères ne portent pas tous au revers les mots : σφραγὶς Σολομῶνος. Sur notre 4, on lit σφραγὶς τοῦ ζῶντος Θεοῦ, et sur les amulettes en hématile (n° 6) : σφραγὶς Θεοῦ ce qui permet de supposer qu'on croyait que Salomon tenait, de Dieu mème son pouvoir sur les démons, et que c'est au moyen d’un sceau reçu de Dieu même qu'il exer- çait ce pouvoir.

Une autre explication de ces expressions évidemment équiva- lentes σφραγὶς Σολομῶνος, σφραγὶς Θεοῦ, est possible. Rappelons- nous l'intaille du Cabinet de France mentionnée au début de cette dissertation, celle qui porte l'inscription IAW COAOMON CABAG. Matter, en la publiant dans son Histoire du gnosticisme. l'a trailée de « monument du genre le plus vulgaire ». En quoi il avait tort, car cette inscription, jusqu'ici, est unique. « Il élève, continue Matter, il élève Salomon, fameux dans la magie des bas temps au rang d’Iao et de Sabaoth. » Si vraiment Salo- mon est l'égal de [ao Sabaoth, c'est-à-dire de Dieu même, on

comprend que son sceau soit appelé indifféremment σφραγὶς Σολομῶνος, ou σφραγὶς θεοῦ. A l'appui de cetle hypothèse, on alléguera peut-être ceci :

bum porcorum; ce Ms. est du 1x° siècle, mais la recette est une addition posté- rieure, dont j'ignore la date. Aux xvie et xvu° siècles, le sceau de Salomon sert de talisman de bataille (Bull. des antig., 1899, p. 347). A la fin du xvre siècle, une dame lorraine, Diane de Dommartin, se compose un monogramme de ses deux initiales écrites à la grecque, deux deltas, et en fait un hexalpha (L. Germain, Bull. de la soc. d’arch. lorr., 1902, p. 230); un peu plus tard, Callot prend l'hexal- pha comme cadre du portrait gravé du médecin Delorme. Au xvmr siècle, Goe- the, grand maître ès arts occultes, n'ignore pas l'importance du pentagramme dans la magie blanche; cf. Faust, 1re partie, scène du barbet : Mephistopheles Verbietet mir ein kleines Hinderniss : Der Drudenfuss auf eurer Schwelle… Faust Das Pentagramm macht dir Ῥείη ? L'hexalpha est aujourd'hui le symbole de la brasserie (Ferdinand Reiber Études gambrinales, Paris, 1882, p. 69); c'est, je suppose, que l'art du brasseur: qui emprisonne dans les tonneaux et dans les bouteilles la force mousseuse de la bière, semblé analogue à la science de Salomon, qui par la vertu de son sceau mâgique, emprisonnait lies démons dans des jarres,

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Le plus ancien lexte grec il soit question du sceau de Salomon est un exorcisme Πρὸς δαιμονιζομένους contenu dans le grand papyrus magique de Paris, ligne 3038 et suivantes (1) : ὋὉρχίζω σε πᾶν πνεῦμα δαιμόνιον, ... κατὰ τῆς σφραγῖδος ἧς ἔθετο Σολομῶν ἐπὶ τὴν γλῶσσαν τοῦ Ἱερεμίου καὶ ἐλάλησεν. Ainsi le sceau de Salomon, imposé sur la bouche d'un démoniaque, le déli- vrait du démon. Mais le prophète Jérémie avait donc été pos- sédé? Et Salomon était revenu sur la terre, qui l'avait délivré? Si l'on admet, d’après la pierre gravée du Cabinet de France, que Salomon avait été identifié, par je ne sais quels gnostiques, à Jéhovah Sabaoth et c'est l’idée de Matter, de Longpérier, de M. Babelon (2), on expliquera ce passage étrange du papyrus magique de Paris en disant que les gnostiques qui avaient identifié Salomon et Jéhovah pouvaient bien avoir imaginé que Jéhovah-Salomon avait donné à Jérémie l'inspi- ration prophétique après l'avoir au préalable délivré du démon. Et l'on rapprochera de ce texte du papyrus magique un passage de Jérémie même (1, 9): καὶ ἐξέτεινε Κύριος τὴν χεῖρα αὐτοῦ πρός pe καὶ ἥψατο τοῦ στόματός μου καὶ εἶπε Κύριος πρὸς μέ" ᾿Ιδοὺ δέδωκα τοὺς λόγους μου εἰς τὸ στόμα σου.

Je ne crois pas que cette combinaison d'hypothèses ait chance de paraître satisfaisante. L'interprétation de la pierre gravée qui porte l'inscription IAW COAOMON CABAUD est-elle exacte On s’est généralement accordé à juger cette inscription gnos- tique. Il est bien probable que c'est une erreur. Autant que j'ai pu me renseigner sur cette épineuse question du gnosti- cisme (3), il n'a se trouver parmi les gnostiques personne

(4) Publié par Wessely, Griech. Zauberpapyri von Paris und London (Denkschr. d. ph.-hist. Klasse d. K. ΑΚ. ἃ. Wiss. zu Wien, XXXVI, p. 27 8q.).

(2) Je n'ai pas vu Münter, Odae gnosticae Salomoni tribulae, thebaice el latine, Copenhague, 1812 (cf. Brunet, Manuel5, s. v. Salomon et Matter, Hist. du gnos- ticisme, 11, Ὁ. 247), non plus que l'ode gnostique de Salomon (en copte) publiée par Uhlemann, Linguae copticae grammatica, p. 104, et citée par Amélineau, Le gnoslicisme égyplien, p. 100.

(3) Comme travaux français, cf. outre l'ouvrage de Matter, bien vieilli, antérieur à la découverte des Philosophoumena, les Origines du christianisme de Renan (t. VIl), l'Essai eur le gnosticisme égyptien d'Amélineau, et dans la Rev. de l'hist:

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d'assez inepte pour identifier Jéhovah Sabaoth avec Salomon. En général, il est permis de dire que certains archéologues ont abusé du gnosticisme dans leurs essais d'explication des monu- ments magiques; ils lui ont imputé bien des produits de la superstition la plus basse, dont le gnosticisme n’est nulle- ment responsable. Renan me semble, sur cette question, avoir écrit une page bien juste, qu'il faut citer : « Le monde, fatigué d’un polythéisme épuisé, demandait à l'Orient, et sur- tout à la Judée, des noms divins moins usés que ceux de la mythologie courante. Les noms d'Abraham, d'Isaac, de Jacob, de Salomon passaient en Égypte pour des talismans de première force. Des amulettes répondant à ce syncrétisme effréné cou- vraient tout le monde. Ces mots IAU, AAGWNAI, CABAW®, EAGWI et les formules hébraïques en caractères grecs s’y mêlaient à des symboles égyptiens et au sacramentcl ABPACAZ... Tout cela est bien plus judéo-païen que chrétien, et le gnosticisme représentant dans le christianisme l’aversion contre Jéhovah poussée jusqu’au blasphème, il est tout à fait inexact de rap- porter au gnosticisme ces monuments d'ineptie... Basilide adop- tait Abrasar comme tant d'autres noms sacramentels: mais rien de plus faux que d’appeler basilidiennes toutes les pierres on Jit ABPACAS. {πο n'est pas non plus une invention de Valentin. Pas un texte des Pères de l’Église ne mentionne chez les gnostiques de pareils talismans (1). » Une preuve que Renan a raison est donnée précisément par cette intaille qui porte l'inscription IAG COAOMON CABAU). L'inscription est gravée au revers de la pierre. Qu'y a-t-il de l’autre côté? Une Isis debout. Personne ne dira que les Gnostiques adoraient Isis. Renan a raison encore quand il désigne l'Égypte comme l'officine se fabriquuient la plupart de ces amulettes. C’est en Égypte que s’est formé le syncrétisme grossier dont elles témoignent. La croyance que Salomon avait été un grand magi-

des religions, mai-juin, juillet-août 1902, le travail en cours de publication de M. Faye, Introduction à l’histoire du gnosticisme aux 11° et 111 siècles; (1) Marc Aurèle, p, 141-143;

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cien, et qu'il était bon de l'invoquer contre le diable, est d'ori- gine juive; les Juifs de Judée l’avaient ; le texte de Josèphe le prouve. Mais chez les Judéo-Grecs d'Égypte, cette croyance était destinée à une fortune extraordinaire. L'intaille avec l'ins- cription [AG COAOMON CABAG est égyptienne, puisqu'elle porte l’image d’Isis. Parmi les bêtes prophylactiques nommées ou figurées sur nos médailles talismaniques, on voit le lion, la girafe, l'ibis ; le lion est un animal africain, qui abondait daus le désert libyque, aux portes de l'Egypte ; la girafe, animal de l'Afrique tropicale, n'a été connue du monde gréco-romain que par l’intermédiaire de l'Egypte; l'ibis enfin est spécialement égyptien. D'autre part le papyrus magique de Paris, qui met en rapport d'une façon si inattendue Salomon et Jérémie, est un document égyptien (4). Et 1] convient aussi de rappeler le rapprochement indiqué plus haut entre le Salomon de nos phylactères et le Saint copte Sisinnios de la fresque de Baouît.

Pour en revenir à l'expression σφοαγὶς Σολομῶνος, qui, dans le langage courant, désignait sans doute les talismans au type de Salomon à cheval transperçant la diablesse, on voudrait con- paître les légendes que les gens superstitieux qui portaient ces talismans se racontaient sur le sceau de Salomon. Quel usage, par exemple, Salomon, sa vie durant, avait-il fait de son sceau? De qui le tenait-il? Un curieux texte, publié par M. Usener (2), semble dire que le sceau qui rendait Salomon si puissant sur les démons était le propre sceau de Satan, que Salomon lui aurait ravi : un diable vaincu par Marine explique ainsi à la Sainte l’histoire des démons : μεῖς δὲ οὐ γινώσχομεν πόθεν ἔχομεν τὴν γένεσιν... And χρόνων (3) δὲ Σολομῶντος ἦμεν φυλαττόμενοι εἰς πίθους ἐγχεχλεισμένοι τῇ σφραγῖδι τοῦ Σατανᾶ. Ὅτε δὲ ἦλθον οἱ

(1) La mémoire de Jérémie a été entourée d'une vénération particulière par les Juifs d'Égypte. Jérémie s'était réfugié en Égypte après la prise de Jérusalem et il y mourut. L'Égypte tient du reste beaucoup de place dans son livre.

(2) Op. laud.

(3) ᾿Απὸ χρόνων Usener, d'après une version latine 18 phrase est ainsi rendue : nam Salomon in vitu δια inclusii nos in uno vase, ἴλχρις MS,

ΣΦΡΑΓῚΣ ΣΟΛΟΜΩΝῸΟΣ 61

BabuAwvor (1), ἡμεῖς ἐποιήσαμεν φλόγα ἀπὸ τῶν ἀγγείων * οἱ δὲ ἐνόμισαν ἰδόντες θησαυρὸν λάμποντα, καὶ ἐλθόντες ἤνοιξαν τοὺς “χαλ- χοὺς πίθους νομίζοντες χρυσίον εὐρεῖν " ἡμεῖς δὲ ἀπολυθέντες ἐφύγομεν εἰς τὴν ὑπ᾽ οὐρανόν (2).

Paul PERrDRizer.

(1) Les Chaldéens de Nabuchodonozor.

(2) Cette histoire, la même que celle racontée par l'Efrit des Mille el une nuits, a passé dans Jacques de Voragine (Vie de sainte Marguerile, vierge el martyre; cf. Wyszewa, La légende dorée, traduction française, p. 334); c'est dans Voragine que Bonaventure des Périers a puisé l'idée de sa x nouvelle : « Du roy Salo- mon qui fit la pierre philosophale, et la cause pourquoy les alquemistes ne viennent au dessus de leurs intentions. » Salomon, dit le conteur, força les démons à entrer dans une grande cuve de cuivre « bien plus grande que le bois de Vincenne. » 11 les y força par la vertu de la pierre philosophale. Il n'est plus question, dans Bonaventure, du fameux sceau.

LES PERSES DE TIMOTHÉE

I

Le poète Timothée de Milet n'était guère pour nous jusqu’à présent que l'ombre d'un grand nom. On savait par les témoignages des anciens qu'il avait été le rénovateur, ou selon d’autres le « corrupteur » de la musique grecque, le chef d’une nouvelle école et le créateur du style « varié » (ποιχίλον) ; on savait aussi la fécondité de sa longue carrière, presque sécu- laire, environ 450-360 avant J.-C. Virtuose, poète, compo- siteur de nomes citharodiques, d'hymnes et de dithyrambes, violemment attaqué à ses débuts comme tous les novateurs, mais encouragé et peut-être imité par Euripide, il avait fini par triompher de toutes les résistances. Archélaüs, roi de Macé- doine, l’appela à sa cour; Éphèse payait mille dariques son hymne à Artémis. Mort, il passa classique à son tour. En Arca- cadie, du temps de Polybe, les enfants apprenaient ses nomes par cœur. Une inscription d'une ville de Crète, Cnosse, qui date du siècle, remercie un virtuose de Téos d'avoir exécuté en public, aux sons dela cithare, les œuvres de Timothée et de Polyidos, ainsi que celles des vieux poètes crétois, « comme il convient à un homme cultivé » (2). Cependant, sous l'influence des critiques sévères de l’école d'Alexandrie, une réaction se

(1) Der Timotheos Papyrus, Lichtdruck Ausgabe. Leipzig, Hinrichs, 1903, in-£”. Timotheos. Die Perser... herausgegeben von U. von Wilamowitz Moetlendorff. Ibid., in-80.

(2) CIG., 3053.

LES PERSES DE TIMOTHÉE 63

produisit dens le goût des lettrés. Timothée et tous les poètes du 1v° siècle, les dithyrambistes du nouveau style, furent exclus du « canon » des lyriques. On ne daigna pas commenter leurs œuvres, qui cependant auraient eu bien besoin de commen- taire; bientôt même on cessa de les copier et de les lire; vint l'empire romain, et le théâtre lui-même, envahi par d’autres modes, leur fut désormais fermé. Les citations qui nous restent de Timothée, au nombre d’une trentaine seulement, sont toutes de deuxième ou de troisième main, elles sont en outre fort courtes la plus longue a six lignes et si elles suffisaient à faire entrevoir le caractère de son « écriture », elles étaient loin de donner une idée de ses procédés de compo- sition et de l'allure générale de sa poésie.

Tout cela est désormais changé par une heureuse, une admi- rable découverte. En explorant un cimetière de l’ancien empire dans un faubourg de Memphis Bousiris, aujourd’hui Abousir une mission, envoyée par la Société orientale allemande, a mis la pioche par hasard sur un groupe de sépultures beau- coup plus récentes, de la fin de l'époque perse ou du commen- cement de l'époque macédonienne. Le février 1902, dans une de ces sépultures, à côté d'un sarcophage d'occasion, s'était fait inhumer un grec, le consul allemand L. Borchhardt trouva un paquet d'objets semblant appartenir à un scribe (1), et un rouleau de papyrus long de 4 m. 41. Il suffisait d’entr'ou- vrir le rouleau pour en reconnaître l'importance : car l'écriture est parfaitement lisible et le poète se nomme lui-même dans les dernières lignes, Timothée le Milésien. On était en présence d’une notable partie du plus célèbre nome de Timothée, les Perses, celui-là même que chantait le citharède Pylade aux Néméennes de 207, en soulevant, dit Plutarque, l'enthousiasme de la Grèce assemblée, par l’éclat d'une voix appropriée à la pompe de la poésie. Le précieux manuscrit fut transporté à Berlin, déroulé, photographié, recollé, avec la diligence la plus

(1) Un petit sac en cuir, une éponge, un fer rouillé, un morceau de bois tourné. Paquet et sarcophage ont été transportés à Berlin et y sont exposés. .

δά T. R.

minutieuse. Le déchiffrement ct la publication en furent confiés à M. de Wilamowitz, assisté de M. Schubart : c’est assez dire la compétence et le soin qui ont présidé à ce travail. Un an après la découverte, nous avons aujourd’hui sous les yeux, d'une part l'édition en fac-similé, sept planches en phototypie d'une exécution parfaite, d'autre part, l’édition « littéraire », qui comprend une transcription en majuscule, puis une resti- tution dans les caractères usuels, avec la division en χῶλα, enfin, un commentaire très développé. Dans ce commentaire M. de Wilamowitz a épuisé ou amorcé toutes les questions relatives à son sujet ; on y retrouve la vaste érudition, le délicat sentiment littéraire, l'esprit fécond en aperçus, combatif et tranchant qui, doublé d’un style vivant et très moderne d'al- lure, impriment à toutes les publications du savant professeur de Berlin un cachet particulier, une σφραγίς originale. Il ne manque à cette belle édition princeps qu'une traduction ; mais M. de Wilamowitz déclare Timothée intraduisible en aucune langue moderne, et, au lieu de s'épuiser dans une lutte inutile, il a, par une fantaisie bien amusante d'érudit, préféré joinére au texte une paraphrase en prose grecque de sa façon, dans le genre des paraphrases antiques qui nous sont parvenues de Lycophron et d'Oppien. On a pu constater à cette occasion que M. de Wilamowitz manie aussi habilement la prose byzantine que le vers « alexandrin », dont il nous a déjà donné plusieurs jolis échantillons. Dans quelques siècles il arrivera à sa para- phrase le même sort qu’à 1᾿ ᾿Ολυμπιάδων ἀναγραφή de Scaliger, d'être prise pour un ouvrage antique.

J'ai peur cependant que cette manière d’éclaircir un texte grec difficile ne soit pas du goût de tous les lecteurs, et notamment des lecteurs français ; c’est à eux que j'ai pensé en joignant à la rapide analyse qu'on va lire quelques essais de traduction dont je ne me dissimule pas l’imperfection, mais qui rendront du moins un peu de la couleur et du mouvement de l'original à ceux pour qui le grec, et surtout le grec de Timothée, a des secrets.

LES PERSES DE TIMOTHÉE 6%

Il

M. de Wilamowitz dit avec raison que le papyrus de Timo- thée est, à l'heure actuelle, le plus ancien livre grec que l'on possède. À la vérité, la célèbre « imprécation d'Artémise », con- servée à la Bibliothèque de Vienne, paraît être à peu près de la même époque, fin du 1v° ou commencement du mu‘ siècle; mais ce n'est qu'un court document privé, en grec d'illettré. Le papyrus de Timothée est, au contraire, l'œuvre considérable d'un scribe de profession, encore qu'assez négligent (1). 1] se com- pose de six colonnes, dont la première, il est vrai, n'est qu'une ᾿ poussière de fragments minuscules et informes; la seconde, quoique très mutilée, peut être comprise et même restituée en grande partie ; les colonnes 3 à 5 sont presque parfailes, la ne contient que quelques lignes la fin du poème et un grand espace blanc : ce jour-là le scribe n'était pas en veine d'économie. Les colonnes sont d'une largeur tout à fait insolite, qui atteint jusqu'à 24 centimètres (sur 18 de haut) et dépasse souvent 50 lettres; le nombre des lignes varie de 29 à 26. Les formes des lettres sont celles des inscriptions, surtout des inscriptions peintes, du 1v° siècle finissant. On remarquera comme particulièrement caractéristiques le σόα à barre verti- cale (τὴ), le Π à branche droite très courte, la petitesse de o et de ὃ, le + à boucle triangulaire; seul l'oméga a la forme semi- cursive du papyrus d'Artémise, mais le sigma est épigraphique ct à branches divergentes, par une évidente affectation du scribe, car, dans l'écriture cursive, la forme lunaire avait certainement prévalu dès le rv° siècle.

Les lignes, de longueur très inégale, se terminent souvent au milieu d’un mot, mais non d'une syllabe. Les mots ne sont pas séparés, et il n'y a aucune trace d’accents, d'esprits ou de ponc-

(1) Le scribe s'est corrigé plusieurs fois en se relisant; dans les dernières colonnes, il a laissé ce soin à ses futurs éditeurs.

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tuation ; toutefois, les grandes divisions du sens sont marquées par l'alinéa et la paragraphos, et au début du finale peut- être la σφραγίς on voil en marge un très curieux signe en forme d'un oiseau à aigrette, perché sur une patte. Malheureu- sement, les notes de musique, signes mélodiques aussi bien que signes rythmiques, font également défaut : nous n'avons que le livret de ce qui fut une des plus célèbres « partitions » de l’antiquité. Que ne donnerions-nous pas pour avoir l'édi- tion complète !

Complet, le papyrus ne l’est pas non plus pour le texte. Non seulement, comme je l'ai dit, la première colonne est réduite en miettes, mais, à ce qu'affirment les éditeurs, elle porte la trace évidente d'une coupure à sa marge gauche : le rouleau actuel a donc été détaché d’un rouleau plus considérable, et il y a toute apparence que, même complétée, la première colonne ne nous donnerait pas le commencement du poème. Ce qui confirme cette hypothèse, c’est que des trois citations des Perses qui nous ont été conservées par Plutarque, aucune ne se retrouve dans le texte d'Abousir.

Ajoutons toutefois que l'identification ne saurait soulever aucun doute : le poème est bien de Timothée, qui se nomme en toutes lettres; il traite d'une bataille navale perdue par les Perses sous les yeux du grand Roi, évidemment celle de Sala- mine. Quelle vraisemblance que les Perses eussent un autre sujet ou que Timothée eût traité deux fois un thème analogue ?

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Plutarque nous a conservé le premier vers des Perses (1) χλεινὸν ἐλευθερίας τεύχων μέγαν Ἑλλάδι κόσμον et ce vers est

(1) Je ne saurais accorder à M. de Wilemowitz que le mot ἐνάρξασθαι (Plut., Philop., 11) ne désigne pas le début séfricto sensu et qu'il pût y avoir un proème auparavant. Quant au sens de ce vers, ainsi détaché du contexte, il est malaisé à déterminer. Le sujet peut être la bataille (ἀγών) ou Arès ou même (si le début avait un caractère d'actualité) Lysandre.

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un hexamètre. C'était, nous dit-on (1), l'habitude de Timothée, dans ses premiers nomes, de combiner l'hexamètre tradition-. nel avec les rythmes libres (λελὺ μένοι), qui pour nous, il faut bien l'avouer, ne se distinguent guère de la prose. Ce mélange n'était pas d’ailleurs de son invention : déjà Phrynis en avait donné l'exemple (2). Timothée ne s’en servit pas non plus seulement « dans ses premiers nomes », car les Perses, nous le constatons, sont une œuvre de sa maturité. Lui-même nous l'apprend (ν. 226 suiv.) :

ἐγὼ δ᾽ οὔτε νέον τινὰ

Ψ . ιν 6 οὔτε γεραὸν οὐτ᾽ ἰσήθαν y “« 1.6 [14 εἴργω τῶνδ᾽ ἑχὰς ὕμνων.

De nombreux indices montrent, d’ailleurs, que les Perses ont été composés entre la chute d'Athènes (404 av. J.-C.) et l'expédition d'Agésilas (396 av. J.-C.), on les citait déjà. Timothée, à cette date, avait environ cinquante ans.

Les Perses sont un nome citharodique, c’est-à-dire un long solo de chant exécuté avec accompagnement de cithare. L'hexa- mètre initial fait deviner que le poète musicien annonçait au début en vers pompeux τοῦ περὶ τὴν ποίησιν ὄγχου, dit Plu- tarque, le sujet de sa ballade. Deux autres fragments semblent indiquer que ce début avait un caractère très person- nel. Le poète s’adressait aux Grecs en son propre nom (τοὺς Ἕλληνας παρεχάλει, dit le même auteur), pour leur remémorer les hauts faits et les vertus de leurs ancêtres et les exhorter à les imiter ; il les mettait en garde contre la séduction de l'or et leur rappelait que la supériorité militaire était la vraie garantie de la puissance :

σέῤεσθ᾽ αἰδῶ συνεργὸν ἀρετᾶς δοριμάχου..... "Ἄρης τύραννος " χρυσὸν δ᾽ ᾿Ελλὰς οὐ δέδοικεν. Comment de ces réflexions morales et actuelles le poète pas-

(1) Plut., Mus., (8. 38 Weil Reinach). (2) Proclus, p. 245 Westph.

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sait-il au récit proprement dit qui formait le noyau, l'onpæioç de son poème ? C'est ce que nous ignorons et ce que les misérables débris de la première colonne du papyrus ne permettent même pas d’entrevoir; tout au plus convient-il d'y signaler la pré- sence du mot, ou tout au moins du groupe de lettres, ΜΟΥ͂ΣΑ (1. 18), qui semble encore appartenir à une invocation ἐσίο sensu; mais, dès La fin de cette colonne, d'autres débris (fr. 8) AINOIO .... TYIA ... semblent se rapporter déjà à la bataille. Elle est engagée certainement dès le début de la colonne II.

Le poète, sans aucun souci de la vérité historique, décrit celte bataille comme s’il s'agissait d’un combat de son temps, avec les engins perfectionnés et les manœuvres savantes qui s'étaient introduits dans la tactique nautique pendant le siècle de Péri- clès et la guerre du Péloponnèse, mais que les vainqueurs et les vaincus de Salamine ignoraient également. Les Grecs ont dis- posé, au-dessus de leurs navires, un parapet offensif (γεισόλογ- {0Y), dont les créneaux servent à la fois au choc et à la pro- tection des embrasures sont chevillées les rames; ces créneaux, le poète les appelle dents, ὀδόντες, sans doute parce qu'ils étaient peints en blanc. C'est par une métaphore analogue qu'il appelle plus loin « pieds montagneux » du navire (6pelous πόδας ναός, vers 104) les avirons en bois de sapin qui font mou- voir la galère (1). Ici, les avirons ne sotit pas les pieds, mais les «mains de sapin » : des machines placées sur le parapet arrachent les « mains » des navires ennemis à l’aide de têtes recourbées :

A nd \ ? στο... χαι δὲ χυρτοῖσι χρασὶν [ἀμφεστεμ)]μένα! χεῖρας παρέσυρον ἐλατίνας

(1) Dans ce passage, le poète décrit les navires barbares brisés contre des écueils, après avoir montré les rames tombant des mains des matelots, il ajoute : στόματος δ᾽ ἐξήλλοντο papuapopsyyeis παῖδες συγχρουόμενοι : « les enfants de la bouche, blancs comme marbre, sautaient en s'entrechoquant ». Ici encore M. de Wilamowitz (guidé par Diels) croit qu’il s’agit des dents (créneaux) du navire. Mais, outre que l'expression serait, même pour Timothée, par trop amphigou- rique, il semble bien que ce dispositif n'existât que sur les vaisseaux grecs (v. 4-5). Je crois donc plus simple de rapporter ce vers aux dents des rameurs que le choc fait sauter de leurs alvéoles. C'était, d'ailleurs, la première pensée de M. de Wilamowitz.

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: - Le mot mutilé doit peut-être se lire otovuyal pour στόνυχες, à tenailles »; c'est ainsi qu’on a parallèlement διωρυχή et διῶρυξ, La forme στονυχή, il est vrai, n'est pas attestée, mais on n'en 6st pas à compter les néologismes, ou tout au moins les ἅπαξ, dans Timothée. |

La mêlée est donc engagée, furieuse, mais la supériorité des -Grecs éclate immédiatement : hardis à l’abordage, habiles à se dérober aux contre-attaques de l'ennemi. Déjà, de tous côtés, flottent des navires désemparés, montrant à nu leur carcasse retenue par des ceintures de toile. Le choc foudroyant de l’éperon les achève, les coule à fond. Projectiles et brandons pleuvent dru comme grêle :

« Pareil au feu, Arès meurtrier jaillit de la main, la courroie (Zamentum) au flanc; il transperce les membres et son corps, ébranlé par son passage dans l'air, vibre dans la plaie. De lourdes masses de plomb portent la mort; l’étoupe enflammée vole, enfermée dans l’aiguillon toucheur de bœufs (avelines incendiaires). Les cadavres s'amoncellent sous le dard des dra- gons (?) empennés à la tête de bronze, que décochent les cordes. Et voici que la mer aux cheveux d'émeraude rougit dans ses sillons sous la sueur sanglante des nefs; clameurs et hur- lements retentissent. La flotte barbare reflue pêle-mèle en arrière dans le golfe enguirlandé de poissons, frangé d'ailes de marbre (/es falaises du golfe de Salamine) (1). »

À ce tableau de bataille, haut en couleur, succède un épisode

(1) 382 σμαραγδογαίτας δὲ πόντος ἀλοκαναίο:ς ἐφοί- νίσσετο σταλαγ[μοῖς, χρ]αυγᾶι βοὰ δὲ [συμ]μιγὴς κατεῖχεν. ὁμοῦ δὲ νάιος στρατὸς βάρθαρος ur αὗτις] ἀντ- ἐφέρετ’ ἐΐν ἰχ]θυ[σ]στέφεσ: μαρμαροπ[τέρ]οις χόλποισιν [᾿Αμφιτρίτ]ας(ἢ δ᾽ αἱ marqué 165 {enues probables que nécessite le rythme, mais on ne peut guëre en cette matière dépasser la vraisemblance. Ainsi βαρὄαρος au pourrait être un choriambe substitué au diiambe, et à la troisième ligne on obtiendrait plus d'effet en scandant. xpauyat ὅσα, etc.

J'écris, d'après une conjecture de M. Maurice Croiset, &\oxävzx/otç en un seul mot.

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de genre qu’on peut intituler : « Un homme à la mer. » Le commencement en est fort délabré. Autant qu'on peut deviner, il s’agit d'un riche Asiatique, gros propriétaire de la plaine, « maître d’un domaine qu'il faut un jour entier pour traver- ser » (1). Il est tombé de son navire fracassé ; maintenant, jouet des vents, il se débat avec les pieds et les mains, et le conti- nental, ajoute non sans humour le poète, est devenu un insu- Jaire ou pour mieux dire une 116 flottante (ἔπλει νησιώτας). La tempête le secoue, l'écume amère, « pluie insociable à Bac- chus » (2) pénètre dans son estomac, son « vase nourricier », τρόφιμον ἄγγος. À peine a-t-il réussi à la rejeter, nous le voyons grincer des dents comme pour mordre l'élément déchaîné qui le malmène et sa colère s'exhale en accents suraigus (3). Écou- tons cette imprécation ou plutôt cette menace qui ne manque pas de fierté : |

« Téméraire, déjà ton col rebelle a se ployer sous l’en- - trave aux liens de chanvre (le pont jeté par Xerxès sur l'Hel- lespont) ; maintenant mon roi, oui mon roi, enfoncera dans ton sein les pins fils de la montagne, et ses regards errants empri- sonneront tes champs navigables (4), vieille horreur piquée du taon de la folie, embrasseuse perfide du vent qui galope et bouillonne (5) ».

(1) Et non, comme l'interprète Wilamowitz (p. 59), « Herr eines Gebietes das KAUX eine Tagereise durchmass ». (2) ἀδαχχίωτος ὅμόρος. Cf. pour le sens le fr. 5 de Timothée : ἀναμίσγων. αἷμα ᾿ Βαχχίου νεορρύτοισι δαχρύοισι Νυμφᾶν. (3) 74. ἐπεὶ δ᾽ ἀμδόλιμος ἄλμα στόματος ὑπερέθυιεν 16. ὀξυπαραυδήτω: φωνᾶι παραχόπωι τε δόξαι φρενῶν χκαταχορὴς ἀπείλει Ὑόμφοις ᾿Σμπρίων μιμούμενος λυμεῶνι σώματος θαλάσσαι. Remarquez les dochmiaques, 16 suiv., qui ont une saveur tragique. (4) Le trône au pied de l'Aigaléos d'où Xerxés contempla la bataille (Hérod., VIT, 90). ᾿ς (δὴ) 90. οἱστρομανὲς παλεομίσημ᾽ ἄπιστόν τ᾽ ἀγχάλισμα χλυσιδρομάδος αὔρας. Je ne sais pas scander ces vers. L'orthographe constante παλεοὸ (cf. v. 120) ne perinet pas de scander v vu —,

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Cependant la flotte barbare s’est décidée à la retraite, mais cette retraite ou plutôt cette fuite apporte une nouvelle succes- sion de désastres. Navire sur navire se brise contre les écueils (σύρτις), les rames sautent des mains, les dents sautent des gen- cives ; la mer s'éloile de cadavres flottants et les rivages en sont alourdis. Le sort des vivants n'est pas plus enviable que celui des morts. Une lamentable cohue de naufragés, nus et grelottants de froid, s’entasse sur la plage, et les poitrines se frappent et la plainte gémissante s'élève. Ce chœur des naufra- gés, appel angoissé à la patrie absente, mérite d’être reproduit :

« vallons de Mysie, à la chevelure d'arbres, sauvez-moi d'ici les vents m'ont jeté. Jamais la poussière ne recevra plus ma dépouille, car voici, sous ma main, la grotte inacces- sible, antique berceau des nymphes.. (1) borne profonde de la mer. Enlève-moi, ramène-moi vers le toit solide que mon maître a bâti sur le courant navigable d'Hella (7 Hellesponi). Comment, sans cela, quittant le Tmole et Sardes, ville lydienne, serais-je venu repousser l'Arès hellène? Maintenant me tourner ? trouver le doux refuge, éviter la mort inévitable? Qui pourra me ramener à Ilion, me délivrer de mes maux? Toi seule, mère des montagnes (Cybèle), si je pou- vais tomber à tes genoux souverains que drape le chiton brodé de feuilles noires, et embrasser tes mains, tes beaux bras. Déesse aux boucles d'or, Mère, je t'implore! Délivre ma destinée sans issue. Encore un moment, et le fer habile à tran- cher la gorge m’achèvera, ou ce seront les brises, fondeuses de vagues, tueuses de nefs, qui m'anéantiront du souffle nocturne et glaçant de Borée, car la tempête sauvage a dépouillé mes membres de tous les tissus qui leur donnaient une forme. Ici je serai couché, lamentable festin offert aux voraces tribus des oiseaux. »

Cette plainte tragique sa grandeur, malgré l'abus des figures et quelque obscurité. On y sent l'Asiatique rivé à son

(1) Παλεονυμφαιογονὸν corrigé avec vraisemblance par Wilamowitz en παλεονυμ- payovov. On ne voit pas, en effet, ce que viendraient faire ici les nénuphars.

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dieu, on y sent passer aussi, pour emprunter le vers d'un de nos poètes :

Un peu du grand zéphir qui souffle à Salamine,

Seulement le zéphir est devenu un borée glacial, et c’est contre les Perses désarmés, nus et grelottants, qu'il souffle en tempête.

Per quel singulier goût des contrastes, immédiatement après cette scène pathétique, le poète passe-t-il soudain au ton de la comédie, pour ne pas dire de l’opérette? Tel est, en effet, le caractère du troisième discours inséré dans cette trame épico- lyrique. Un Grec armé de la « rame de fer » l'épée s’est saisi d’un Phrygien déshabitué des combats (ὀρφανὸν μαχᾶν), habitant de Célènes aux opulents troupeaux, et l’'emmène en le traînant par les cheveux. Le malheureux se jette aux pieds de son vainqueur et implore sa pitié. Dans son trouble, il mélange les mots grecs à son parler barbare; c'est un vrai petit-nègre, émaillé de barbarismes et de solécismes voulus, qu’il faut rendre par un bégaiement équivalent :

« 6... moi... toi... quément? quelle chose? moi plus jamais revenir. Aujourd’hui maître à moi m’emmena ici; mais à l'avenir, petit père, moi jamais revenir te combattre, moi rester tranquille à la maison. Moi pas venir ici contre toi, moi demeu- rer là-bas à Sardes, à Suse, à Ecbatane. Artimis, mon grand dieu, à Éphèse, me gardera! (4) »

Cette grotesque cantilène, accentuée sans doute par une mélopée phrygienne, ne rappelle pas seulement la chanson du Phrygien dans l'Oreste; Timothée out-euripids Euripid. C'est

(4) 162. ἐγώ... μοί... σοί... κῶς... χαὶ τί πρᾶγμα ; αὖτις οὐδάμ᾽ Ὥθω., καὶ νῦν ἐμὸς δεσπότης δεῦρό μ᾽ ἐνθάδ' ἤξε" τὰ λοιπὰ δ᾽ οὐχέτι, πάτερ, οὐχέτι μάχεσθ᾽ αὖτις ἐνθάδ᾽ ἔρχω, ἀλλὰ κάθω. ἐγώ σοι μὴ δεῦρ᾽, ἐγὼ ΕΝ κεῖσε παρὰ Σάρδι͵ παρὰ Σοῦσα, ᾿Αγδάτανα ναίων. ἤλρτιμις ἐμὸς μέγας θεὸς παρ᾽ Ἔφεσον φυλάξει.

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au galimatias du faux ambassadeur perse dans les Acharniens (v. 100 suiv.) qu'il faut plutôt songer ici, et nous comprenons maintenant ce que c'était que cet « air de Datis » dont parle Aristophane (Paix, 289) se lisait le barbarisme χαίρομαι. M. de Wilamowitz a parfaitement élucidé ce point et c’est avec raison aussi qu'il a rappelé que d'après Aristote (Poet., c. 2) le nome, aussi bien que l'épopée, pouvait « imiter » le laid et le grotesque aussi bien que le beau et l'idéal (1).

Toutefois, il ne fallait pas laisser l'auditeur sous cette impres- sion burlesque ; l'éthos soutenu du genre s'y opposait. C'est sur un tableau saisissant la débandade de l'armée perse après celle de la flotte, la plainte éplorée de Xerxès, le chant triomphal des Grecs vainqueurs que s’achèvera le corps du poème.

Le désespoir s’est emparé de l'armée barbare, ce ne sont plus que javelines jetées à terre, visages que les ongles ensan- glantent, robes arrachées des épaules, un gémissement aigu (σύντονος οἰμωγά) surgit de toutes les poitrines, et le cortège royal lui-même (πᾶσα βασιλέως πανάγυρις) s’abandonne à la ter- reur et aux hurlements devant le désastre imminent. Alors enfin entre en scène le Roi je ne dis pas Xerxès, car il n’est pas plus nommé que la Reine dans les Perses d'Eschyle. Il tombe à genoux et se déchire le corps. Et voici les paroles que lui arrache cette « tempête de malheurs » :

« Hélas! écroulement de ma maison! (2) hélas! nefs incen- diaires des Hellènes, qui avez ravagé la nombreuse floraison de mes jeunes guerriers ! Ma flotte ne les ramènera pas en arrière; le feu, rage ardente, le feu; corps sauvage, les consumera, et des douleurs gémissantes accableront la terre persique. O lourde fatalité qui m'a mené en Grèce!...…. Mais allons, point de retard. Qu'on attelle mon char à quatre coursiers; et vous,

(1) 11 peut être même question des Perses dans ce texte malheureusement altéré. La conjecture de Vettori ὡς Πέρσας (codd. ὥσπερ γᾶς) est bien séduisante.

(2) Ἰὼ κατασκαφαὶ δόμων (vers pris littéralement dans les Choéphores, 49). Com- ment M. de Wilamowitz peut-il écrire qu’il n'a pas relevé dans tout le poëine une seule réminiscence digne d'être signalée ? (p. 54). Je note rapidement Eschyle Perses 69 suiv. (= Tim. 85), 397 (— Tim. 96), 421 (— Tim. 108), 104$ (— Tim. 201).

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qu'on entasse sur les fourgons mes innombrables trésors; qu'on brûle mes tentes. Que rien de notre richesse ne profite à ces hommes ! »

Pendant ce temps les vainqueurs érigent à Zeus le temple qu'il préfère, un trophée, et entonnent le péan, en soulevant leurs pieds dans une haute danse cadencée (1).

IV

Il semble que le poème soit fini, et qu'après cette pathétique antithèse du dénouement il suffise d’une coda de quelques vers pour renvoyer les auditeurs satisfaits. Ainsi en usait Bacchylide dans ses « dithyrambes ». Mais le nome n'est pas le dithyrambe choral. La personnalité du poète-musicien sy accuse, encore plus franchement que dans l’ëmivtxwv pindarique ; elle y inter- vient d'autant plus directement, que c’est lui-même, en chair et en os, qui prend la parole. De même qu’au début des Perses Timothée, à ce qu’il semble, se faisait le conseiller politique et moral de la Grèce, à la fin du poème il revient à des sujets d'actualité, mais cette fois c’est de sa personne et de son art qu'il nous entretient ; il plaide pro domo, justifiant ses innova- tions contre les critiques violentes dont elles étaient l’objet de la part des conservateurs spartiates (2). Ce morceau Wila-

(1) 208 D ἀλλ᾽ ἴτε μηκέτι μέλλετε" ζεύγνυτε μὲν τετράορον ἵππων G ὄχημ᾽, οἵ δ' ἀνάριθμον ὅλ- G Gov φορεῖτ᾽ ἐπ᾽ ἀπήνας. D πίμπρατε δὲ σκὴν ἧς D μηδέ τις ἡμετέρου I γένοιτ᾽ ὄνησις αὐτοῖσι πλούτου. » D οἵ δὲ τρόπαια στησάμενοι Διὸς D ἀγνότατον τέμενος Παιᾶνα G ἐχελάδησαν, l'étov Ι ἄνακτα, σύμμετροι δ'ἐπεχτύπεον ποδῶν I ὑφψιχρότοις χορείαις. Alternance de χῶλα dactyliques, iambiques et glyconiques. (2) On connaît l'anecdote suspecte des cordes supplémentaires coupées par les éphores, et le décret falsifié conservé par Boëce, d'après Nicomaque.

LES PERSES DE TIMOTHÉE 75

mowitz voudrait voir la section du nome appelée σφραγίς, c'est- à-dire le « cachet » personnel du compositeur, est du plus haut intérêt :

« Mais à toi qui fais prospérer la Muse d'invention nouvelle, la Muse à la cithare d'or, viens à la défense de mes chants, Péan secourablel L’antique et noble peuple spartiate, grand chef (de la Grèce), débordant d'une jeunesse florissante, me déchire de traits de flamme et me poursuit d’une satire brû- lante parce que je fais fi de la muse ancienne pour courir à des chants nouveaux. |

« Mais non! je n’exclus de ces chants ni jeune, ni vieux, ni homme de mon âge : ceux-là seuls je les repousse, qui estro- pient les antiques muses, massacreurs de cantilènes, poussant au ciel leurs cris de hérauts (1) glapissants et braillards.

« Le premier, le fils de Calliope (Orphée), à la muse variée, inventa en Piéric le jeu des cordes sonores (2). Après lui Ter- pandre plia la muse à un joug de dix notes (3) : Lesbos l’Éo- lienne lui donna le jour, illustre enfant d’Antissa. Et mainte- nant Timothée déploie ses mètres et ses rythmes dans le chant d'une cithare à onze cordes (4) et découvre un trésor nouveau, riche en mélodies, que les Muses tenaient caché. Sa patrie, c'est

(1) Peut-être faut-il interpréter par cogs plutôt que par hérauts : c'est une idée que me suggère mon cher maître H. Weil.

(2) Il s'agit sûrement d'Orphée, mais on peut hésiter sur la correction des mys- térieux caractères OPIYEYN ἐτέχνωσεν. M. de Wilamowitz propose ᾿Ορφεὺς yéhuv, ce qui s'écarte terriblement du texte. J'ai pensé à xpouatv. Quant à ὀρχηστύν, paléographiquement préférable, il ne donne pas un sens satisfaisant.

(3) D'après la tradition ordinaire la lyre de Terpandre n'avaît que sept cordes : même en ajoutant la nète dorienne (octave de l'hypate), il retranche par compen- sation une des sept autres pour conserver le chiffre traditionnel. Timothée _ abuse de l'ignorance de ses auditeurs pour se donner un précurseur. Doit-on en conclure qu'à cette époque le règlement du concours spartiate admettait la _ Iyre à dix cordes ?

(4) C'est bien le chiffre que tous les textes lui attribuent, à l'exception de Phé- récrate (Plut., Mus., 30) qui parle de 12. Comme Timothée paraît se déclarer ici l'inventeur de la cithare a 11 cordes, il devient difficile d'attribuer à Ion de Chios (mort en 422) l'épigramme célèbre qui la vante déjà. M. de Wilamowitz pense maintenant à lon de Samos, contemporain de Lysandre, dont les fouilles de Delphes nous ont livré une épigramme (BCH, 1900, 681). |

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Milet, ville du peuple à douze murailles, premier des Achéens (1).

« Mais, Pythien qui frappes au loin, w viens avec le bonheur vers cette ville pieuse (2), envoie à ce peuple, pour son salut, la paix florissante et le règne des sages lois. »

᾿Αλλ᾽ ἑκαταδόλε Πύθι᾽ ἁγνὰν

ἔλθοις τάνδε πόλιν σὺν ὄλδωι πέμπων ἀπήμονι λα- Gt τῶιδ᾽ εἰρήναν θάλλουσαν εὐνομίαι.

Ce couplet final, l'épt/ogue du nome, rappelle de très près le refrain du péan delphique à Dionysos (1v* siècle), publié par M. H. Weil (3) :

ἼΣ Παιάν, ἴθι σωτὴρ

εὔφρων τάνδε πόλιν φύλασσ᾽ 9 4 Ν'

εὐαίωνι σὺν ὄλθωι.

On doit aussi en rapprocher la conclusion du péan d'Aris- tonoos et celle du deuxième hymne delphique à Apollon. Il y ‘avait évidemment des clausules de style dont l'origine remontait probablement très haut, et que Timothée lui-même s’est contenté de varier.

V

J'ai placé sous les yeux du lecteur les parties principales de la trouvaille d'Abousir. Elle fait revivre, on peut le dire, tout

(4) Les mots πρωτέος ἐξ ᾿Αχαιῶν sont trés obscurs. Wilamowitz voit dans +pu- τέος le génitif de πρωτεύς, princeps, inconnu en ce sens. La tradition orüinaire fait d'lon le frère d'Achéus, Timothée fait des loniens les colons des Achéens pour les éloigner d'Athènes et les rapprocher de Sparte. C'est de l'opportunisme mytholo- gique.

(2) Probablement Milet. En tous cas, les mots τάνδε πόλιν prouvent que la scène est dans une ville ionienne, et non pas, comme le croit Wilamowitz, au temple de Poseidon à Mycale, lieu de réunion des loniens.

(3) BCH., XIX, 393.

LES PERSES- DE TIMOTHÉE 11

un chapitre de la poésie grecque qu'on pouvait croire perdu à jamais : c'est son principal mérite. Comme le dit fort justement le premier éditeur, deux cents vers de Timothée ne valent pas deux cents vers nouveaux de Sophocle, mais ils nous apprennent davantage. Seulement, ce qu'ils nous apprennent n'est pas tout à l'honneur du poète et du public qui l'acclamait.

Le lyrisme de Timothée et ce qui est vrai de Timothée l'est sans doute aussi de Philoxène et des autres dithyrambistes est déjà un art factice. Ce n’est pas le langage naturel de la passion comme chez les vieux Lesbiens, ou l'expression imagée d'un profond sentiment moral et religieux comme chez Pindare. Je veux bien croire au patriotisme panhellénique de Timothée, mais, pas plus que chez Isocrate, ce patriotisme ne trouve les accents qui vont au cœur. Timothée a la défroque d’Eschyle, il n’en a pas l’âme. Et comment en eût-il été autrement à l'heure « la Grèce de la Grèce », Athènes, gisait abattue d'une chute profonde, le poète, qui avait au public athénien ses pre- miers triomphes, se voyait condamné par des considérations d'opportunité, par les préventions de son auditoire à chanter la victoire de Salamine sans prononcer le nom, je ne dis pas de Thémistocle, mais d'Athènes elle-même? Malgré tout, pour nous, lecteurs d'Eschyle et d'Hérodote, l'image de la grande cité plane sur la pièce et la remplit de son absence ; mais les Joniens assemblés au théâtre, frais échappés au joug pesant de leur prétendue métropole, ne devinant pas encore la banque- route nationale les conduisait le protectorat spartiate, les Joniens ont penser et sentir tout autrement.

La virtuosité prend donc ici nécessairement la place laissée vide par l'émolion. Les Perses de Timothée ne sont qu'une. succession habile de morceaux de bravoure, tableaux de ba- taille, scènes de mœurs barbares, discours pathétiques ou burlesques. Épopée, tragédie, comédie, tous les genres, tous les tons sont également mis à contribution. Le nome ainsi conçu est un véritable pot-pourri; l'on frémit à la pensée des multiples talents qu'il exigeait du poète, du compositeur, du

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virtuose réunis dans une seule et même personne. Rien dans l'art moderne M. de Wilamowitz en a fait justement l'obser- vation n'est comparable à un pareil effort; Wagner lui-même ne chantait pas ses opéras.

Le vêtement de ce corps composite, la langue poétique, est d'un bout à l’autre celle du lyrisme le plus échevelé. A cet égard, Timothée est le -eontinuateur d'Eschyle et de Sophocle, plutôt que d’Euripide, dont le lyrisme est souvent un peubour- geois. Le métaphore à jet continu, la formation indéfinie de nouveaux composés, l'accord de mots purement psychologique, qui se moque des relations grammaticales, tels sont les traits caractéristiques de ce langage auquel on ne s’habitue pas sans peine.

Déjà Aristote (4) avait signalé les composés, τὰ διπλᾶ, comme le propre du dithyrambe. Le nome de Timothée, s'il a peut-être un peu plus de calme et de tenue que le dithyrambe contem- porain, ne s’en distingue pas essenticilement par la diction. Chemin faisant, le lecteur a pu remarquer quelques-uns de ces composés à deux ou trois éléments forgés par Timothée. La facilité illimitée qu'offre à cet égard la langue grecque ne va pas sans inconvénient ; la tentation est dangereuse qui ne laisse d'autre garde-fou que le goût individuel. Aussi les hardiesses de Timothée ne sont-elles pas toujours heureuses. On peut admirer la Cybèle μελαμπεταλοχίτων qui évoque une peinture de vase grec, et la mer σμαραγδοχαίτας qui m'a fait ressouvenir des Fées de la Mer d'Alphonse Karr (2). Je savoure, comme il faut, les vallons de Mysie δενδροέθειραι et je consens à m’amuser des poétastres μουσοπαλαιολῦμαι. Mais, après le golfe ἰχθυσστέφης, je dis hélas ! et après la rame μαχραυχένοπλος, holà !

Les métaphores de Timothée sont proches parentes de ses com- posés et appellent les mêmes réserves. Il en fait un abus fatigant

(1) Poet., 22.

(2) Wilamovwitz note que c'est en date la première image sa connaissance} empruntée à une pierre précieuse. On sent l'influence naissante du commerce de l'Orient.

LES PERSES DE TIMOTHÉE 19

qui contraste avec l’exclusion presque complète de la lente com- paraison. Quant au mot propre il le poursuit d'une véritable horreur. 1] sait qu'une rame s'appelle χώπη, mais il se garde bien d'appeler un aviron ainsi : l'aviron, pour lui, c’est le « pied » ou la « main » du navire; χώπη n'est admis qu'en composition et par métaphore pour désigner l'épée : σιδαρόχωπος ᾿Ἑλλάν (1). De même, il sait que dent se dit ὀδούς, mais il n’emploie ce mot qu’en parlant des créneaux blanchis du pont d’un navire ; les dents proprement dites s'appelleront γόμφοι « chevilles », ou encore les « enfants marmoréens de la bouche », στόματος μαρ- μάροφεγγεῖς παῖδες ! Dans cette chasse aux images il ÿ a, certes, des trouvailles grandioses ou charmantes, car, après tout, Timothée est une nature de poète, mais il y a aussi des plati- tudes ct surtout bien des obscurités prétentieuses. Les « enfants mermoréens de la bouche » en sont un exemple, le « vase nour- ricier » (τρόφιμον ἄγγος) en est un autre, et aussi le « cachet perçant de la bouche » (διάτορον σφραγῖδά στόματος), pour désigner (si nous en croyons Wilamowitz) un langage intelligible. Ces laborieuses énigmes rappellent à la fois la « devinette primitive » chère aux Gaulois et aux Indous et annoncent déjà l'ombre menaçante de l'Alexandra : Eschyle, Timothée, Lycophron, autant d'anneaux de la chaîne qui va des Védas à l'abbé Delille en passant par l’Euphuisme et les Précieuses. Notre goût actuel répugne à ce maniérisme. Nous voulons, sans doute, des images éclatantes et neuves, sans lesquelles il n’y a point de poésie, mais nous les voulons rares et qui nous laissent respirer. Surtout il faut qu'elles semblent jaillir comme d’elles-mêmes d’une sensibilité vibrante qui transforme spontanément, suivant le mot de Taine, les idées en sensations, les sensations en images; dès qu’on sent le travail, l'effort, la recherche de l'es- _ prit, l'illusion est détruite et le plaisir s’évanouit; la splendide draperic de la pensée n’est plus qu'un oripeau défraichi.

(4) Dans ce composé, κώπη n’a certainement pas le sens homérique de poignée, car la poignée du glaive n'est pas en fer.

80 D Βχτι

. Le luxe d'images, la richesse du vocabulaire contrastent d'une manière frappante chez Timothée avec la pauvreté des tours, avec la monotonie de [a construction syntactique. Inver- sions et épithètes à part, toutes ses phrases sont comme jetées dans le même moule, celui de la simple proposition narrative, d'où le présent historique est rigoureusement exclu. Et ces phrases sont toutes soudées les unes aux autres par la sempi- ternelle particule δέ, très rarement ao (1). Ajoutons que si le style est encombré de trop d'images, la phrase est souvent encombrée de trop de mots. Pour dire que des naufragés se lamentent en se frappant la poitrine, Timothée écrira (v. 444):

auTg τε καὶ δαχρυσταγεῖ γόῳ στερνοχτύποι γοηταὶ . θρηνώδει κατείχοντ᾽ ὀδυρμῷ.

Je ne puis voir, dans cette accumulation oiseuse de termes quasi synonymes, qu'une faute de goût, dût-on invoquer le pré- cédent d'Eschyle. Quandoque bonus αογηιίαί... Æschylus.

Le peu de souci de la variété constructive, joint à une recherche extrême de la variété décorative, a son pendant exact dans la technique musicale de Timothée ; les deux phénomènes partent du même principe; ce sont comme les deux faces de ce que les anciens appeluient le style « varié » ou « bigarré », ποικίλον. À la pauvreté des tours correspond celle des rythmes, à la richesse des images devait correspondre celle de la mélo- pée. μὲν γὰρ γῦν φιλομελεῖς, dit un contemporain de Timothée chez Plutarque, οἱ δὲ τότε les vieux classiques φιλὸρ-

ρυθμοι (2). Nous pouvons encore aujourd'hui contrôler la vérité

de cette assertion. Les rythmes de Timothée, autant qu’on peut les restituer sans le secours des notes, sont faciles et coulants,

(1) Une fois seulement, j'ai eu l'espoir de voir une phrase commencer par καὶ, c'est au v. 186 Wilamowitz imprime χαὶ παλινπόρευτον ὡς ἐσεΐδς... Mais, en se reportant à la transcription en majuscules (col. IV, ligne 26), on voit que aussi le texte porte à δὲ παλινπόρευτον etc. Le fac-similé, quoique un peu brouillé, confirme cette lecture.

(2) De Mus., c. 31.

LES PERSES DE TIMOTHÉE 81

mais peu variés, rarement expressifs; l'iambe, entremélé d'un petit nombre de dactyles, de crétiques, de trochées, en fait à peu - près tous les frais ; c'est seulement dans les deux reprises finales qu’il cède la place au glyconien. Cette technique nous est fami- lière et n’a rien d'original; c’est celle des parties lyriques des dernières pièces de. Sophocle et d’Euripide. Que nous voilà loin des savantes architectures d’Eschyle, de Pindare et mème de Bacchylide! Mais cette indigeñce de rythmes était sans doute voilée pour l'auditeur par la variété de la rythmopée, c'est-à-dire en première ligne par l'accumulation fréquente de ‘plusieurs notes sur une seule et même syllabe, procédé qu'Aris- tophane raille chez Euripide qui lui-même l'avait sans doute émprunté à Ha nouvelle école lyrique (1). Surtout elle disparais- sait devant la richesse et la souplesse de la mélopée. | De nombreux textes, entre autres celui de Denys d'Halicar- nasse (2), nous apprennent que la mélopée du dithyrambe nou- veau, du dithyrambe du 1v° siècle, était essentiellement expres- sive et variée, c’est-à-dire modulante. Il faut donc entendre ‘cum grano salis la formule trop brève de Proclus qui assigne au dithyrambe, comme modes traditionnels, les harmonies phry- gienne ét hypophrygienne. Sans doute, c’étaient là, comme noûs le confirment d’autres témoignages, les modes cäractéris- tiques, principaux du dithyrambe, comme de la musique de flûte en général; mais il ne s’y emprisonnait pas, il savait à l’occasion, suivant l’éfhos ou le pathos de la situation, faire des excursions dans d'autres modes. Nous avons là-dessus le témoignage irrécusable d’Aristoxène (3), qui nous apprend que dans les Mysiens, un des dithyrambes les plus célèbres de Phi- loxène, le début disons l'ouverture, était en hypodorien, le final en dorien et en mixolydien, l'ombilic seul en phry-

(1) Voyez un rapprochement analogue chez Estève, Innovations musicales... à l’époque d'Euripide, p. 118.

(2) De comp. verb., 13. 11 y aurait quelques réserves à faire sur ce texte. Je ne crois pas, pour ma part, que dans une même composition on ait jamais associé .le chromatique et l'enharmonique.

(3) Chez Plutarque, Mus. 33. Confirmé par Aristote.

82 T.R.

gien et hypophrygien : cinq modes dans une seule composition. Or, ce qui est vrai du dithyrambe l’est aussi mutatis mutandis du nome contemporain, son frère jumeau. Ici encore le témoi- gnage de Proclus, qui attribue au nome le mode lydien, ou, selon la très vraisemblable correction de Westphal, éolien (c'est-à-dire hypodorien) (4), ne doit être accepté que sous d'expresses réserves. Sans doute le mode « citharodique par excellence » dominait dans le nome nouveau; mais il n’y était pas seul. Dans les Perses, par exemple, je crois infiniment probable que la prière grotesque du « bourgeois de Célènes » était harmonisée en phrygien, et la complainte funèbre des naufragés asiatiques en lydien ou en mixolydien. Et ce qui est vrai des modulations modales l’est aussi, à plus forte raison, des modulations de ton et de genre.

Sur ce point, d’ailleurs, nous ne sommes pas absolument réduits à des suppositions ; une lumière naît du rapprochement avec les hymnes de Delphes. Ces hymnes, qu'on a pris d’abord pour des compositions chorales, nous apparaissent clairement aujourd'hui comme des nomes citharodiques, comme des sortes de réductions des nomes à la Timothée. Une invocation aux Muses en forme le début, une longue narration l'ombtlic, un final lyrique appelle la bénédiction divine sur l'audi- toire et la patrie. Ces trois éléments se retrouvent dans le nome de Timothée, et la coda glyconique du deuxième hymne delphique offre avec celle des Perses une surprenante analogie. Eh bien, cette analogie, n'est-il pas naturel, légitime, de l'étendre également à la mélopée? Si les Perses nous aident à comprendre la destination et le mode d'exécution des hymnes delphiques, à son tour ceux-ci nous ont conservé un écho, très affaibli sans doute, de ce qu'a être la prestigieuse mélopée

(1) Nous savons, en effet, d'une part que l'hypodorien était le mode cithero- dique par excellence (Prob. Arist., XIX, 48), d'autre part que l'hypodorien n'est qu'un nom nouveau du mode éolien (Heracl. Pontic. ap. Athen., XIV, 625). Le commentaire de Wilamovwitz sur cette question (p. 95) me paraît tout à fait : manqué. Reste toutefois la possibilité que la source de Proclus ait confondu le mode avec le ton : la citharodie affectionnait le trope lydien.

LES PERSES DE TIMOTHÉE 83

du « rousseau Milésien » : modulations savantes, passages suraigus, notes hétérogènes hardiment empruntées à un autre ton (ἐξαρμόνιοι), diatonique sévère et archaïsant allernant avec le chromatisme le plus sensuel et le plus raffiné, bref tout ce qu'on pouvait déjà lire dans les vers fameux de Phérécrate, ou de l'auteur quel qu'il soit du Cztron :

ἅπαντας οὗς Λέγω παρελήλυθ᾽ ἐσάγων ἐχτραπέλους μυρμηκιάς, ἐξαρμονίους ὑπερθδολαίους τ᾽ ἀνοσίους καὶ γιγλάρους, ὥσπερ τε τὰς ῥαφάνους ὅλην χαμπῶν με κατεμέστωσε [ποιχιλωτάτων 7], xäv ἐντύχῃ πού μοι βαδιζούσῃ μόνῃ

. ἀπέδυσε κἀνέλυσε χορδαῖς ἕνδεκα (4).

L'heureux et brillant génie se fit pardonner d’avoir violé la Muse à force de lui faire de beaux enfants.

TR.

(4) J'écris maintenant avec Meziriac ἕνδεκα au lieu de δώδεκα des manuscrits, puisque Timothée lui-même ne s'attribue qu'une cithare à onze cordes : νῦν δὲ Τιμόθεος μέτροις ῥυθμοῖς θ᾽ ἐνδεκαχρουμάτοις κίθαριν ἐξανατέλλει, θησαυρὸν πολύυμνον οἴξας μουσᾶν θαλαμευτόν (v. 241 suiv.).

BULLETIN ÉPIGRAPHIQUE

Bien que les travaux résumés ci-dessous aient à peu près tous paru en 4901, ‘je dois annoncer dès maintenant le fascicule du Corpus publié en 1902. C'est le premier volume des Inscr. gr. du Péloponnèse : il contient les textes d'Égine, de Pityonesos, de Cecryphalia et d’Argolide, et il a pour auteur Max Fränkel., L'Asclépieion d'Épidaure y occupe les numéros 913-1533, les nouvelles décou- vertes d'Égine les numéros 1580-1595 et celles de Corinthe 1596-1606.

Les périodiques suivents ont été dépouillés pour le présent bulletin (le signe * désigne ceux qui l’ont été par M. Th. Reinsach).

France. Bulletin de corr. hellén. (BCH). Tomes XXIV (1900), p. 329-617 et XXV (4901), p. 1-240. Revue Archéologique (RA). Tomes XXX VIII (1901, 1) et XXXIX (1904, ID). Revue de Philologie (RPh) XXV (1901). Revue des Études Grecques (REG) XIV (1904). Revue des Études Anciennes. 11I (1904). Mélanges d'arch. et d’hist. (École de Rome) XXI (1901). * Revue biblique, X (1901). Académie des Inscriptions, Comptes rendus, 1901. * Bulletin de la Société nationale des Antiquaires, 1901. * Clermont Ganneau, Recueil d'archéologie orientale, fin du tome IV. Belgique. * Musée Belge, V (1901). Hollande. Mnemosyne XXIX (1901). Grèce. “-- Ἐφημερὶς ἀρχαιολογικχή, 1901. * ᾿Αθηνᾶ, 1904. Grande Bretagne. Journal of hellenic Studies (JHS), XXI (1901). Classical Review (CLR) XV (1901). * Hermathena, XI (1901). Palestine exploration fund. Quarterly statement (Pal. Quart.), 1901 et 1902. Italie. Monumenti antichi pubblicati dei Lincei, XI (1901), Bullettino archeol. della commissione municipale di Roma, 1901.

BULLETIN ÉPIGRAPHIQUE 85

* Nolizie degli scavi (Atti dei Lincei). Année 1904 jusqu’à juillet (inanque le mois de mars). [Sorb. P. 119]. Allemagne. Milteilungen des deutschen Instiluts. Athenische Ableilung (AM), 1901 (deux fasc. parus). Mitteilungen.. Rômische Abteilung (RM), 1901. Jahrbuch des deutschen archäol. Instituts, 1901. Berliner Philologische Wochenschrift (BPhW), 1901. Hermes, XXXVI (1901). Philologus, 1901. Rheinisches Museum (RhM) LVI (1901). Neue Jahrbücher, IV (1901). Byzantinische Zeitschrift, X (1901). * Deutscher Palästina-Verein. Mittheilungen und Nachrichten 1901 fasc. 1-2 seuls parus, 2 Zeitschrift tome XXTV (1901) [Sorb. H Æ 0 63 a]. Académie de Berlin. Abhandlungen, 1901. - Silzungsberichte, 1901. Académie de Saxe (Leipzig). Berichle über die Verhandlungen, 1901. Académie de Munich. Sifzungsberichte, 1901. Académie de Gôttingen. Nachrichten, 1901. Autriche. Jahreshefle des Gsterreichischen archäol. Instituts IV (1901). Académie de Vienne. Sifsungsberichte, 1901. États-Unis. " Harvard Studies in classical philology. Vol. XII (1904) et XIII (1902). * American journal of philology, ΧΧΤῚ (1901), * American journal of archaeology, V (1901). Suède. * Eranos Acta philologica suecana. Vol. IV (1900-1902!) fasc. 2-4. [Sorb. P 53791. Russie. * Jzvestya (Bulletin de l'institut archéologique russe de Constanti- nople). Sophia. V (1900) et VI (1901) [Sorb. P. 706].

J'ai essayé de grouper autant qu'il était possible d'après l'ordre géographique les remarques, ohservations, restitutions nouvelles et corrections proposées à pro- pos de textes déjä connus. Je dois signaler à part, comme intéressant l'histoire de l'épigraphie, la plaidoirie décisive de Wilhelm (Anzeiger der phil. hist. CI. der Wiener Akad., 1904, 20 juillet p. 9 et suiv. du tirage à part; cf. ἈΠ. M. 511 etsuiv.), qui a vengé Fourmont des reproches de négligence qu'on lui adresse trop souvent : les copies faites pour le Corpus ont été prises, non pas sur les papiers originaux, mais sur des copies déjà préparées sans doute pour l'impres- sion (1).

(1) Signalons encore l’article de G. ἢ, Chase, SAield devices of the Greeks (Harvard studies XIII, 61) qui intéresse par divers côtés l'épigraphie ; Waltzing, Musée belge, V, 62 et 126 qur les inscriptions corporalives romaines ; Drerup, ibid, V, 136 sur l’histoire des alphabets grocs locaux (insiste sur l'al- phabet corinthien qui aurait servi de pont entre l’alphabet iouien et les alphabets locaux de la mère pairie).

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ITALIE

Huelsen, RM, 193 : les inscriptions gravées sur les hermes représentant des Grecs illustres d'après les collections iconographiques de la fin du xvr siècle, et d’après les monuments. Additions aux IGS. et It : 34 Ὅμηρος, 42 Φιλημῶων et 68 textes faux ou suspects (28 Ἀριστοτέλης ἀριστος των φιλοσοφωνὴ..

Rome. Jardin du palais Barberini. Hartwig, RM. 366; sur un morceau

de marbre : Φιλόξενος ᾿Αθηναῖος ἔποηισεν (sic) : sculpteur néo-attique inconnu. © Via salaria. Nolizie, 1901, 16. Epitaphe de Kledoneios χαὶ Helladios par sa femme Ζουλιττα.

Forum. Bull. comun., 1900, 295. Funéraire de Seilikès yepouoidpyns et de sa famille.

Via Nazionale, Bull. comun., 132. Fragm. base, un débris de titulature impériale. Ze6aoth, θειο[τάτου] Αὐτοκράτο[ρος]....

Forum boarium. Bull. comun., 284. Tessère d'os, πτερὰ l', et le même nombre en chiffres romains, III. |

Pouzzoles. Cagnat, Ac IBL, CR 192. Nouvelle copie du texte publié, Nofisie, 1891, 161 (la pierre est en Amérique). L'an 204 de Tyr, le dieu Soleil d'Arcpta (Arefa) est venu par mer à Pouzzoles, apporté par Elim selon l’ordre du dieu.

Ph. Berger, ibid., 196 : la correction [Σ]αρεπτηνός dans ce texte est tentante, mais surtout il est difficile de voir dans HAstu un nom d'homme.

Clermont-Ganneau lit, au lieu de θεὸς ἥλιος : Θεοσέδιος Σαρεπτηνός ἤγαγεν Ἡλεὶμ κατ᾽ ἐπιτολήν. | | | .

Naples. --- Soccavo près Naples, Gabrici, Notizie, 1901, 298. Πομπ. Αθηνωδωρος τῷ Lôtw πάτρωνι. ᾿ Malte. Héron de Villefosse, Ac IBL, CR 11, complète l'histoire de l'inscrip- tion grecque et phénicienne, CI Semit.,.I, 122. :

SICILE

Gela. Orsi, Nolizie, 1901, 310, Pied de vase :

ΜΠΊνησομαι Nixaotev (?) ὑπὸ γαι[ας]. D'autres inscriptious de cette provenance sont fausses. ᾿

DALMATIE

Senj. Funéraire de M. Κλαύδιος Mapustavés, Νεικομηδεύς : Messager de la Soc. archéol. croate, 1898-1899, p. 173, d'après Cagnat-Besnier, RA, II, 471.

GRÈCE DU NORD

-

Thessalie. Larissa. ‘Ep. àpy., 1901, 193. κι, Témoignage d'un habi- tant d'Ascuria (ou Ascurion ?) et de trois habitants de Mopsion pour une limita- tion de territoire intéressant les habitants de Kondaia (?). Le texte ne paraît pas établi d'une manière définitive : on y relève des détails nouveaux sur la géo- graphie du pays au confluent du Pénée et de l'Europos (Titarèse). À noter, à Larissa, le sanctuaire d’Apollon Kerdoios. 3. Fragment d'un grand texte

BULLETIN ÉPIGRAPHIQUE 87

juridique il paraît être question de terrains en culture près d'un théâtre ? 8. Débris de proxénie (ἐπινομία καὶ πολέμοιο καὶ ipivac), avec les noms des ταγεύοντες. 14. Si la lecture de la 1. 11 est bonne, fragment de décret hono- rant plusieurs personnes qui ont rendu des services aux Rhodiens (?). 4,12, métriques. 18. Dédicace à Déméter φυλάχα et à Dionysos Κάρπιος. 19, à Milichios. 20-31, funéraires.

Velestino (Phères). AM. 237, dédicace de Δεινίας Γυρείτου Κρατιδαίας Τοφίνειος.

Démétrias. Holleaux, R. ét. anc. 111. Corrections à SylL, 790.

GRÈCE MOYENNE

Locride. Amphissa. Vollgraff, BCH 1901, 221-240. siècle. Fin d'un décret de proxénie, daté du nom du boularque, président non pas du conseil municipal, mais du conseil général du département de la Locride, τοῦ Aowpixoÿë æéhs0<. Décret pour un médecin Menophantos, Macédonien d'Hyrcanie (Lydie) : une lettre aux magistrats οἱ à la ville de Scarphée transmet les honneurs accor- dés.

Phocide. Delphes. L’E et les autres γράμματα δελφικά ont donné lieu aux - ξδιδικ avivants : Roscher, Philologus, 1900, 21; Lagercrants, Hermes, 1901, 411 : Roscher, Philologus, 1904, 81, et Hermes, 1901, 470 ; Robert, ibid., 490. Celui-ci pense que l'E archaïque en bois massif n'a rien à faire avec les maximes, c'est. une ancienne offrande qui n'était peut-être même pas une lettre et dont on a ignorer d'assez bonne heure la signification. Roscher persiste à croire que tous les γράμματα étaient gravés sur des tableaux de bois, au-dessus et des deux côtés de l'entrée du temple, l'E sur l'épistyle, les autres sur les deux colonnes à droite et à gauche du milieu.

A. Mommsen, Philologus, 25. Coup d'œil d'ensemble sur les résultats obtenus jusqu'ici pour la chronologie delphique : on est étonné de trouver encore, p. 41, dans la liste amphictionique de Charixenos-printemps, les quatre hiéromnémons attribués ä Alexandre.

Homolle, BCH, 1900, 447. Signature d'un « Apollon » archaïque : [Πολ)]υμέ- δες ἐποίεε Hapyslioc] = 6 ’Apystos. vie siècle, écriture rétrograde.

Homolle, Ac IBL, CR 668. Fragments, dont deux métriques, complétant la publication des bases de l'ex-voto Lacédémonien après Ægos-potamoi, BCH, 1897, 286. Décrets de proxénie postérieurs, pour des parents des navarques ; mentions. abrégées (xäpuE, Τροζάνιος) qui sont des repères pour le montage. Restitution du. nom [(Αύσανδρος] ᾿λρι[στοχρίτου] sur une de ces bases.

Homolle, ibid., 681. * Très belle épigramme de cinq vers, signée d'Ion de Samos; Lysandre consacre sa statue, témoignage de sa victoire sur Athènes et de la gloire qu'il a donnée 4 Lacédémone, Ἑλλάδος ἀκρόπολιν, καλλίχορομ πατρίδα. Cette statue est distincte de celle qui le représentait au milieu des navarques, et devait s'élever auprès du trésor des Acanthiens, non loin du grand autel.

Bourguet, BCH, 1900, 463. * Comptes des trésoriers sous l'archontat de. Caphis et celui de Theon.-— P. 464, 1. 6, B. Keil propose de lire Ὀλυμπιάδι, pour Olympias. L. 13-15, taux du change de la monnaie attique. Liste amphictio- nique : Φυρράγιος, ethnique nouveau (Pyrrha?); indication d'un édifice que les

88 ᾿ς ÉMILE BOURGUET

amphictions faisaient construire aux Pyles pour leurs séances. P. 472, texte

de Théon, mutilé. : les deux listes amphictioniques de l'archontat. Discussion .

sur la chronologie des premières années d'Alexandre : Dion sûrement en 336-5, Caphis en 331-0, Charixenos en 330-29 et Théon en 328-7 : la série Eribas-Maima- los vient ensuite. Lykinos et Bathyllos doivent être insérés entre Dion et Caphis, il reste dans cet intervalle deux places vides, 335-3, dont l'attribution à Etymon- das et à Thebagoras est probable. P. 504, fragments de la même comptabi- lité, datés d'années trés voisines.

* Homolle, BCH., 1904, 105-449, republie d'après l'original CIG. 1690; de plus, une plaque semblable, mais complète, et quatre fragments. L'archonte Theolytos doit sans doute être inséré avant Caphis en 332-1, et dans la liste proposée ci- dessus, il faudra exclure Thebagoras ou Etymondas (?). Ces textes contiennent l'énumération des versements opérés entre les mains des trésoriers par les loca- taires de 31 immeubles, terrains de culture ou constructions : ces immeubles sont répartis en trois séries, d’après la succession chronologique des contrats : baux primitifs; baux postérieurs (série première), et baux postérieurs (série addition- nelle). En capitalisant à 8 pour 100, H. obtient pour la valeur totale de ces pro- priétés 30,250 dr., ce qui ne représente évidemment qu ‘une petite partie du domaine sacré.

. Homolle, BCH., 1900, 541. Fin de décret de proxénie; archonte Euboulidas, quinze dernières années du 1v° siècle.

.Id., ibid., 581. Dédicace 1v° siècle ['A πόλις τῶν Δελφ]ῶν (ou un nom propre en ων) καὶ τοὶ πρυτάνιες Πανί,

Homolle, BCH., 1901, 104. Dédicace à Athéna Pronaia et signature de Céphi- sodote l'aîné (?). 1d., ibid. 136. Décret de Thèbes et, en réponse, décret de Del- phes sur le droit d'hospitalité dont les Thébains veulent continuer à jouir dans l'oixla τῶν 6. : le droit leur est maintenu (rr° 5.)

. Foucart, RPh., 91; base d'une statue d'Hérode Atticus qui porte les noms de ses deux grands pères Vibullius et Hipparchos.

Il faut mentionner ici le livre de Nikitsky, Recherches d’épigraphie delphique (en russe), Jurjew-Dorpat, 1901 : la partie la plus importante, sur la liste géo- graphique des proxènes, a paru depuis résumée en allemand par l'auteur dans les Travaux de l'Université de Jurjew-Dorpat (1902).

. Tithorée. Wilhelm, Jahreshefte, Beibl. 20. Epitaphe métrique du médecin Dorotheos d'Alexandrie, mort à Tithorée d'où la pierre a été transportée à Athènes.

Béotie. Acraephiae. Dragoumis, BCH., 1900, 530, corrige quatre vers de l'épigramme d'Eugnotos : ibid., 10.

: Danielsson, Eranos, IV, 187. Corrections à la même épigramme, V. 10 μάρν]ατο. V. 16, αἰστεα ἄστεα. |

. H. v. Gelder, Mnemosyne, 281. Dans les catalogues qui commencent par le nom de deux archontes, l'äpywv Βοιωτοῖς et l'archonte de la ville, les trois polé- marques sont du χοινὸν τῶν Βοιωτῶν. IGS., 1, 2716 est du commencement du mue siècle. Date des catalogues BCH., 1899, 92, 193 et suiv.; corrections à quelques noms de ces listes, et de celles du CIGS. La date de 180 (environ) hour 16S., I, 4135 et suiv., est confirmée.

BULLETIN ÉPIGRAPHIQUE 89

Tanagra. Solmsen, RhM., 475 : sur le mot ἐπιπατρόφιον, dérivé de l'ablatif- instrumental en φι(ν) dans le texte REG., 1899, 53.

Eubée. Chalcis. --- Ἔφ. dpx., 89. 4 : copie d'un décret d'Alabanda (νυ. plus loin Asiw-Mixeure, Carie). 15 funéraires, dont une du type ἐπὶ datif. 12 inscr. céramiques, noms propres, patronymiques, archontes et ethniques.

Attique. Athènes. Dragoumis, ‘Ep ἀρχ., 91, reprend après Kürte et Fou- cart, CIA, II, 1649. Les deux fragments et ne se rajustent pas comme l'a cru Kôhler, mais ils se font suite, c au-dessous de ὃ. Le graveur a répété par erreur six lignes; chaque ligne avait dix-huit lettres. On a ainsi la restitution assurée de !a suite des travaux accomplis, archontat après archontat, dans l’Asclépieion d'Athènes de 420 à 412. Noter le début nouveau : ἀνελθὼν Ζεόθε μυστηρίοις τοῖς μεγάλοις et la restitution ôté[xovov] au lieu de δράΐ κοντα].

Wilhelm, Anzeiger der phil. hist. cl. der Wiener Akad., 10 juillet 1904. Inscr. d'Athènes revues Paris, et dont W. donne de nouvelles copies : CIG, add. 175 (ne figure pas au CIA). épitaphe de Μάνννς (Μάσνης, Μάνης), mort à la guerre (du Péloponnèse). CIA, 1, 32 : 1. 5, il n'est pas du tout question de Péri- clès. Deux exemples, CIA, III, 23 (l'ordre vrai des deux dernières lignes) 6 l'intitulé de CIA, Il, 435, âttestent l'intelligente fidélité des copies originales de Fourmont.

En tête de CIA, I, 110, Wilhelm, Hermes, 449, restitue sûrement Θεοὶ [{ Aô]e[véa τύχε, comme dans I, 298 : la restitution des Θεοὶ ἐπικούριοι doit disparaître.

Kolbe, AM. 223 ; deux fragments nouveaux de CIA, I, 324. Sur l'un ᾿Αθεναῖοι ἀνέλοσαν ἐπὶ] E[ü]u{réposoc ἄρ. ἀρχ]ιτέκτίον ‘Apx]lhoyols ’Ayou]A@e(v] ; il y peu à tirer de l'autre : δραχμαῖν, ἐμ Μελίτει [hotxôv], χαλκον, χρυσος, etc. Le premier confirme l'opinion de Kirchhoff sur la date du texte, et aussi sur le rapproche- ment des fragments : l'inscription était gravée en neuf colonnes, l'en-tête avec le nom de l'architecte au-dessus de la 5mc colonne, celle qui correspond aux dépenses de la septième prytanie. Le travail de l'Erechtheion, repris en 409 avec Philocles, a été continué en 408-7 sous l'architecte Archilochos : on terminé le mur N., travaillé aux colonnes du portique E., et au toit. 1] semble que, pen- dant les dernières prytanies de cette année, on ait redoublé d'activité.

* Wilhelm, BCH, 1901, 93, rend au dême de Halai les deux textes CIA, 571 et 572, première moitié du 1v* siècle. 11 restitue avec une méthode très sûre le pre- mier : inauguration d'un système de contrôle dans les finances du dême : on mettra tous les mois dans le coffre officiel le bilan des recettes et des dépenses, et pour les εὔθυναι ce sont ces bilans mensuels qui seuls vaudront.

Wilhelm, Ἐφ. ἀρχ., 49, reprend CIA, 1V, 2, 407 e en l'honneur d'Aristocreon, neveu du philosophe Chrysippe, et publie un fragment d'un autre décret en l'hon-- neur du même Aristocréon, un peu plus ancien : l'archonte Chariclès est nou- veau (sans doute 239-8). À noter l'expression περὶ ὧν ἀπομε)μαρτυρήχασιν αὐτῶι κλε[ίους..., et la correction νέννος (oncle, frère de mère) naguère proposée par W. pour l'épigramme de la statue de Chrysippe, élevée par Aristocréon : le mot se retrouve dans une inscription gravée au-dessus d'un relief funéraire, probable- ment de Théra.

Wilhelm, Philologus, 486 : funéraire (fin 1ve-début τ 8.), avec le nom de Bpéuwv : étude des participes employés comme noms propres.

90 EMILE BOURGUET

AM, 4. Sur une lampe en terre cuite, en forme de trois personnages comiques : μιμολ(ό)γοι ὑπόθ(ε)σις Εἴκυρα (sic). ᾿ Foucart, RPh, 91, restitue CIA, III, 1333, grâce un texte de Delphes qui

prouve qu'Hérode Atticus a porté les deux noms de Vibuilius et d'Hipparchos.

Liopesi (Paeania). Castriotis, Ἐφ. ἦρχ., 158. Stèle (fin du v*, début du rv° 5.) : Διὸς φρατρίο, ᾿Αθηνάας ppat[plas] * οἵδε φράτερες. Suivent les noms des vingt mem- bres : plusieurs sont connus, ou leur père. Une note imprimée sur la couverture du fascicule prévient que le graveur répété l'A dans ’Aënvéac à cause d'un défaut de la pierre (!).

Pirée. AM., 235 : deux funéraires.

Phalère. ibid., 235-236 ; quatre funéraires.

Munichie. ‘Ro. ἀρχ., 81. Fragment d'un catalogue de navires (2° moitié γ 5.) chaque nom ἰΤαυροπόλη, Aavén, θέαμα) est accompagné de la mention δόκιμος καὶ ἐντελής. Wilhelm signale l'existence d’un fragment semblable, prove- nant d'une autre stèle, dans la collection Frôübner.

Éleusis. Foucart, RPh., 89, rapporte la seconde inscription ‘E?. &px., 1894, 207, non pas à Hérode Atticus, mais à Tib. Claudius Hipparchos, son grand-père.

PÉLOPONNÈSE.

Egine. ‘Furtwängler, Berl. Ph. W. 1002 et Berichte Munich, 372. Cf. Anseiger, 199; CIR, 473, 471; Ac IBL, CR 5% (85. Reïinach) : IGP, 1, 1580. ..«Ἐλ]εοίτα ἱαρέος ἐόντος τἀφαίαι οἶκος [ὠικοδομ]ήθη, χὼ βωμὸς χὠλέφας ποτεποιήθη, χὠ περίδολο]ς περι[εἸποιήθη. Lettres archaïques sur une plaque de calcaire. Cette construction, la maison sacrée de la déesse, est antérieure au temple connu, qui a été lui aussi consacré à Aphaia. C'est une divinité voisine d'Artemis, identifiée avec Diktynna et Britomertis.

Meister, Berl. PhW. 1088. Dans d'autres dédicaces, tipar vd ᾿Αφᾶι. ‘Apala τς ’Apda == ᾿Αφᾶ, comme ᾿Αθηναία == ᾿Αθηνᾶ.

Furtwängler, Berl PhW. 1597. Inventaire des sanctuaires de Mnia (Damia) et d’Auxesia : statue de Mnia en bois de cyprès, pas d'objet en métal précieux, c'est le mobilier simple d'un sanctuaire de campagne.

Argolide. Argos. Fränkel, Rh. M. 233, défend sa restitution de IGP, I, 556, modifiée sur quelques points de détail, cf. add. p. 380, contre Wilhelm, Jahreshefte 1900, 144.

Wilhelm, Rh. M. 571 confirme sa première restitution du même traité : les lignes sont plus longues que ne l'admet Frâänkel, le texte a sans doute été gravé στοιχηδόν, mais toutes les lignes n'avaient pas le même nombre de lettres. L'attribution de ce document, par lequel les Grecs confédérés refusent de soutenir les satrapes révoltés contre le grand roi, à l'année 362, est une découverte propre à Wilhelm.

James Dennison Rogers, Amer. 7. of archaeology, V, 159. Inscription boustro- phédon archaïque sur bronze découverte à l'Héraion d'Argos en 1895 nous repro- duisons ce texte important, malheureusement mutilé :

...pañpara " ταδε» " Ὠαγνοι... | xatavot?] he συνχεοι tac ἀρὰς * τὰς

BULLETIN ÉPIGRAPHIQUE 94.

φευγετο ex] γας * τὰς ἀργειας " τὰ δε παμαίτα χα[θ]ανατον * he αλλο τι χᾶσον " 5 ε] πι[τ]εχνοιτο s..1Fiobere * .0 ὃς * προγροίφ]ος " sExpua αἹ ι δε με δαμιιοίρ]γοι τις " ἢοις Apystac * wa hoc ἔοι εἰ. τὸ * τοι ἢυλες * axoôou 10 γας Apysiac γα * καταχᾷ tvov For soto * ποι τας H

Les suppléments très étendus de l'éditeur sont bien incertains. Il s'agit d'une loi sacrée avec une sanction énergique.

Epidaure. Cavvadias, Ἐφ ἀρχ. 51. Résumés, en 75 lignes d'un στοιχηδόν très irrégulier, des décrets de proxénie ou plus souvent de proxénie et de théaro- doquie ensemble donnés surtout à des. Péloponnésiens, à un Macédonien (Bepwaïoc), un habitant de la Cyrénaïque (Ταυχόριος), un Acarnane (si la lecture Δεριεύς est exacte), etc…., pendant dix-sept ans, peut-être avec des intervalles, et toujours au mois Apellaios. Commentaire sur le rôle politique des théaro- doques, le κατάλογος mensuel dont le nom sert dater, les quatre tribus subdi- visées en trente-deux phratries, et la date des Asclepieia : Apellaios, dernier mois de l'année épidaurienne.

Kayser, Musée belge, V, 65 et 235. Études sur les comptes de construction de l'Asclépieion, commentaire des termes techniques.

Ligourio. Fränkel, RhM. 493, lit après Kirchhoff et Kretschmer dans 1GS, I, 4249, (maintenant IGP, 1, 1611) ἔΑνφοξυν et non pas "Avppoëuv comme il est écrit dans le nouveau volume du Corpus —, nom de la divinité guerrière (— Athéna ?, redoublement d'été) que devait représenter la statuette, et il voit dans hsxpopos un nom propre pluriel (Ἕπροροι, Ἕπρωροι....), dème, phratrie ou thiase qui l’a dédiée.

Trézène. Haussoullier, RPh. 336. Les 1. 5-13 du texte publié par Legrand BCH 1900, 190 (maintenant IGP, 1, 752, cf. add.), s'expliquent par la transaction qui intervient aprés la razzia faite par les Trézéniens sur le territoire de la ville adverse : on règle les détails de la restitution.

R. Meister, Berichte Leipz., 21, voit dans ce texte un décret relatif au droit de représailles : il faut expliquer dans ce sens ῥυτιάζειν et ἀνεπιδασία. Le λόγος du trésorier Philocies est un inventaire, dressé par un magistrat Trézénien, des objets saisis. Les polémarques (de l'autre cité) réclament trois de leurs compatriotes à qui o2 paiera une indemnité pour leur liberté perdue.

Bechtel, Hermes, 610, admet avec Legrand, contre Meister, que les πεπεμμένοι de ce texte sont les détenteurs des biens saisis, mais il faut lire πεπαμμένοι pour πεκαμένοι.

Laconie. --- Gytheion. Hoileaux, KR. ét. anc., 113. Corrections à Le Bas- Foucart, 242 a.

Antikythera. Berl Ph W. 1628. Sur un vase :

H IA ἡμιαμφόριον 11. Χ Καὶ κχάόεας 20,

92 ÉMILE BOURGUET

Elide. Olympie. Foucart, RPh., 85, restitue à l'aide d'une inscr. de Mysie (en dernier lieu JHS, 1897, 216), l’inscr. d'Olympie 327 : dans toutes deux, les civitates d'Asie, les xoivé, ceux qui avaient reçu individuellement le titre d'amis du peuple romain et ceux qui voulurent prendre part aux dépenses célèbrent des fêtes en l'honneur de Q. Mucius Scaevola, στρατηγὸς ἀνθύπατος : statue éle- vée à Olympie.

Arcadie. Lousoi. Wilhelm, Jahreshefte, 64. Inscriptions sur bronze, plu- sieurs gravées en points. Proxénies pour deux Χαραδρεῖς, deux Κυπαρισσιεῖς, un Φαραιεύς d'Achaïe, un ᾿Αμφισσεύς et un Athénien. No 42. Liste de proxènes (sans ethniques, quelques noms remarquables Méôpos, BAdoac, Ilavñs) sur un disque de bronze. No 13. Décret reconstitué avec quatre fragments. 9, 45, 18. "Apreutx Ἡμέρα. Noter les remarques sur les cinq (?) démiurges, les hiérom- némons; l'emploi des lettres à formes rondes; et l'appendice sur l'habitude d'in- sérer des plaques de bronze inscrites dans les antes ou les montants des portes (φλιά, παραστάς).

Tégée. Herzog, Philologus, 440. Dans l'inscr. BCH XVII, 14; XXIV, 285, il faut probablement lire col. IL, au lieu de Μηδείαι, ᾿Αλεξάνδρωι, Cet athlète n’a donc rempli que des rôles tragiques il pouvait faire montre de sa force. On doit restituer à la fin le forme d'imparfait vulgaire Kyocav.

CYCLADES

Amorgos. Arcésiné. Holleaux, R. ét. anc., 116. Corrections à Syll. 643—BCH, XV, 589.

*“ Delamarre, RPh., 166, donne une copie beauroup plus complète de l'impor- tant contrat de location du domaine appartenant à Zeus Téménitès (R. Weil, premier éditeur AM, 1876, 343). moitié du 1v° siècle. Une étude très détail- lée du texte fait ressortir les détails nouveaux sur les cautions, le mode de cul- ture (terres arables, vignes et figuiers), la garantie des amendes, la fumure, l'enduit des toitures, l'époque de la plantation des vignes (au mois Εἰραφιών, nouveau : D. rappelle le Dionysos Εἰραφιώτης de l'hymne homérique), l'interdic- tion de faire pattre les bestiaux dans l'enceinte (ἐμδιθάσχεν, 1. 36), la délimitation des jachères, le paiement des amendes et de l'impôt, et les contestations.

Astypalée. Wilhelm, Hermes, 450, complète dans IG Ins. III, 212 le nom de Kleombrotos fils de Pheres, connu par une honorifique d'Epidaure (Fouilles, 267).

Céos. Holleaux, R. ét. anc., 115. Corrections à Syil. 241.

Délos. Ferguson, CI. R. 38 : observations sur le marbre Sandwich : les amphictyons athéniens sont énumérés d'après l'ordre officiel des tribus aux- quelles ils appartiennent. |

Wilhelm, Ac. Vienne, Anzeiger, 10 juillet 1901. Nouvelle lecture des 1. 1-27 de CIG 2274 : 1. 11 μετὰ τῆς τῶν "θεῶν εὐνοίας (Holleaux); 1. 22 πεφιλανθρωπηκχώς, lu aussi par Holleaux et que Wilhelm rapproche de Le Bas Wadd. 409, 10 : φιλανθρωπῶν.

Rhénée. Jahreshefte, Beibl., 17. Wilhelm reprend et explique l'épigramme Kaibel 214 : deux frères, Pharnace et Myron d'Amisos ont pu, dans une tempête, gagner Sériphos, les habitants les ont massacrés. Protos élève une stèle sur Île tombeau vide de ses amis.

BULLETIN ÉPIGRAPHIQUE 93

Jahreshefte, Beibl., 9. Wilhelm rend à Rhénée les deux inscriptions impré- catoires, l’une contre les assassins de Marthine, l'autre contre ceux de Héracléa, et qui se trouvent, la première au Musée d'Athènes (Le Bas, V, 185, 269), la seconde au Musée de Bucarest (Le Bas, 2054; Sy1l., 816). Date : fin du 11 siècle ou début du 1er avant J.-C. Les expressions θεὸς ὄψιστος, χύριος τῶν πνευμάτων καὶ πάσης σαρκός, τὸ ἀναίτιον αἷμα, χύριε πάντα ἐφορῶν καὶ οἱ ἄνγελοι θεοῦ, οἷο... attestent, comme le nom de Marthine, l'origine juive des deux textes.

Mélos. Hiller v. Gaertringen, Hermes, 305, identifie 1" ᾿Αλέξανδρος Μηνίδου, ᾿Αντιοχεὺς ἀπὸ Maiavôpou, sculpteur IGIns., III, 1241, avec le poète vainqueur à Thespies, 1GS., I, 1761. |

Naxos. Jahreshefte, 142. Krestchmer lit 1GA., 411 (BCH., IX, 495) Δωροφέα <Ka>Kapluv οἰφόλης, c'est-à-dire καταφερὴς πρὸς γυναῖκα (Hesych.), dérivé de l'olow des inscriptions de Théra et voit dans la charrue dessinée au dessous une allusion ironique aux rapports amoureux des esclaves Karion et Dorophee.

Paros. Hilier v.Gaertringen, Hermes 160, rapproche IGlns., Il, 1242 du texte conservé par Cyriaque (Riemann, BCH., I, 134), sur le sculpteur Antiphanes.

Hauvette, Bull. Soc. Antiquaires, 1901, p. 139. À propos de la prétendue men- tion d'Archiloque dans la Chronique de Paros.

Arthur R. Munro, CIR., 149 et 355. Sur le texte du marbre de Paros. Correc- tions aux restitutions de Bœckh; à noter 1. 23, rplonpoola ἐἸ]πρ[άχθη πρ]ώτη; 1. 32, αἱ χ[ρ]ε[ανομίαι) Auxdovos; 1. 56, Κροῖσος εἰς Δελφοὺς ἀπέπεμψε τὰ dvabñuata]; ]. 83, xatexdn δὲ τότε wall ἐν Δελφοῖς ναός], c'est-à-dire en 373, comme M. Homolie l’a pensé. Quelques iectures nouvelles d’après la pierre, par exemple 1. 60, Ἵππαρχον Πεισιστοάτου [διά]δ[οχ]ον.

Rubensohn, AM., 160 : fragment d'une dédicace métrique à Φρυγίη, épithète de la Mère des Dieux. 171 : Néotoc, dieu fluvial: ibid., métrique. 204 : pierre funéraire de C. Julius Magnus, τραγῳδογράφος de Laodicée de Syrie. 211 : fac- simile de le dédicace d'Erasippe. 212 : réédition de BCH., 1897, 16 et de Ran- gabé, 896. 217 : dédicace aux Nymphes ; 219, à Artémis d'Éphèse; 221, aux grands dieux de Samothrace.

Ténos.— Jahreshefte, 166. P. Quinctilius Varus, quaestor (ταμίας) de la province d'Asie vers 22 av. J.-C.

Hiller v. Gaertringen, BCH., 1900, 615, complète le fragment BCH., 1883, 2417, L. 4. [τὸ ἱερὸν... τᾶς ᾿Αμ]φιτρίτας, ce qui laisse définitivement ce texte à Ténos.

Théra. Hiller v. Gaertringen, Hermes, 113. Poids avec inscriptions : com- mentaire métrologique de Lehmann.

Hiller v. Gaertringen, Hermes, 134. Inscription archaïque rupestre, en deux trimètres iambiques, plus deux spondées :

᾿Αγλωτέλης πράτιστος ἀγορὰν hixdôt Καρνῆια θεὸν δείπνιξεν μοὐνιπαντίδα χαὶ Δαχαρτῶς.

« Agloteles, fils d'Enipantidas et de Lakarto (2), le premier dans les discours au peuple, a offert le 20 (Karneios) au dieu un festin pour les Karneia. » C'est le plus ancien témoignage de cette fête à Théra.

94 - ÉMILE BOURGUET

Hiller v. Gaertringen, Hermes, 444 : un Crétois (Ῥαύκιος) stratège des Ptolémées (milieu me s.). ᾿

CRÈTE G. de Sanctis, Mon. Ant., 473-550.

Provinces occidentales :

Polyrhenion. 1. Dédicace de συνευνομιωταί à Pan. 2. Jolie épitaphe métrique. 3, 4. Métriques. 5. Encore le nom ὉὈρύας. 7. et 14. Les noms ᾿Αὐδίας et Σῶσος. 18,19, 22... Listes de noms, le plus souvent gravés sans aucun soin, qui doivent avoir été ‘écrits par les pèlerins et visiteurs d'un petit sanctuaire. 1] faut ajouter, p. 333 : fac-simile du texte (avec la signature de Καλλίχριτος) pp. Myres, JHS., 1896, 183; p. 489, fac-simile de la lettre des Thébains aux Polyrhé- niens, Doublet, BCH., 1889, 68; p. 492, fac-simile de l'inscription de C. Cornelius Scipio Hispanus (Myres, 181), et p. 493, celle d'Auguste (ibid.).

Dikiynnaeon : p. 493, restes misérables du traité entre Polyrhénion et Pha- lasarna. *.

Kantanos : 28. Stèle funéraire : noms Μαάστοχλῆς et Δαμοκούδνς ᾿Αγησιφόω. 32, funéraire métrique. 33. Trajan : 1. 3, il faut lire sans doute ἐπιμε[λτιθέντος ve... ]Jpou ἀνθυπάτου. |

Hyrlakina. 35, K\fvovoa Tupéaiw. - 36, funéraire métrique de Pasimnasta Dspyauia (de Pergamos entre Kydonia et Polgrhenion?). 45, ᾿Αγησίφως ᾿Αδράστοι τῶι πατρὶ καὶ Γεροίτοι tôt νέννοι.

Poekilassos. 53, funéraire métrique. |

Anopolis. 64, gén. en v pour ov : ᾿Επίτονος Μαργύλυ.

Ile de Kaudos (Gozzo). 71. Dédicace à Zeus Καύδιος (Ὁ)

Aptera. Fac-simile d'une partie du texte pp. Haussoullier, BCH.. 1889, 429 : identification ἀ᾽ ᾿Αρίσταινος Δαμοχκάδηος ᾿Αχαιός avec [6 stratège achéen de 198-186.

Du centre de l'Île :

Lappa. 4, décret de proxénie pour ᾿Αγαθόδουλος Ἰάσιος (ἢ).

Soulia. 82, dédicace à ᾿Αθανᾶ Σαμωνία (du cap Salmonion ou Samonion, auj. c. Sidero).

Phaestos. 90, funéraire, avec l'interdiction habituelle : ἔπειτα μηθεὶς dviot (= ἀνοίγοι). P. 541, fac-simile de l’importante inscription métrique (temple de la Grande Mère) pp. Halbherr, Museo Ital. IIL, 735.

Lasaea. 92, remerciement à Isis.

Azxos. 94, fragment du traité avec Nicomède, probablement Nicomède IT. 95, très jolie épitaphe métrique d'une jeune fille morte à quinze ans.

Gortyne. De Sanctis, Am. 7. ‘for arch. V, 319. Le startos dans les inscriptions crétoises désignerait l'ensemble des cosmes d'une année.

Critsa. Hiller v. Gaertringen, Hermes 452, garde dans l’épigramme publiée BCH 1900, 241, le nom du dédicant Τίμων, et rend à Hermes son épithète de Κυλ- λάνιε. Reste Κυφαρισσιφᾶ, dont il fait une nouvelle épithète du même dieu Κυπαρισσιφάνης : le nom s'expliquerait par un ancien ξόανον en bois de cyprès qui

BULLETIN ÉPIGRAPHIQUE 95

aurait remplacé les arbres eux-mêmes, primitive résidence du dieu, comme objet de cuite.

Dragoumis, BCH 1900, 524, lit dans le même texte τιμῶν, retrouve aussi l'invo- cation au Κυλλάνιε, découvre dans Κύφαρις Σίφα le nom du dédicant et celui de son père, et restitue dans les derniers vers les offrandes que l'on consacrait au dieu des voleurs : fnxiov (agneau), σταίς (pâte de farine), βρυτίς (tisane d'orge); il semble que la restitution Bpuyis, indiquée en note, s'accorderait mieux avec les restes conservés.

Hierapytna. Deiters, Rh M. 587, complète, en établissant deux familles de copies, la restitution des premières lignes de CIG 2555 : c'est un fragment de l'ac- cord conclu entre les habitants de Hiérapytna envoyés comme colons à Praisos après la prise de cette ville, et la mère-patrie (peu après 146). 11 faut lire dans le serment Tfva Opétprov xal Tfva Διχταῖον.

Praisos. Halbherr, Am. j. of arch. V, 311. Fragments divers.

Haghios Ilias etc., Helbherr, ib. 398. Fin d'une dédicace boustrophédon : ..Acover 104 καί Τιλον[.] ἀνεθεκαν δε [ε]πι χοσμίοντον Θαμυνδαίρι]ος τὸ Τηλεγνοτο καί Πανταν- δριδα τὸ Νιχολαο. Οστις αποστεριδδοι τὸν τὸν ἐμᾶνιν μὲν αυὐτοι ταν) AGavztav. Autres fragments archaïques.

PÉNINSULE BALKANIQUE

Macédoine. Siatisia. Papageorgiou, Berl. Ph. W. 699 : ᾿Αρτέμιδι M4 Ma Μακεδόνος ἀπέδωχεν εὐχήν.

Id., ibid. 1666 : relief consacré à Apollon ἀπὸ προ[γραφῆς] ᾿Αλεξάνδρου ὑπὲρ υἱοῦ Παρμενίωνος.

Thrace. Traianopolis (Dedeagatch). Seure, BCH 1900, 574 : la borne du territoire continental des dieux de Samothrace, publiée par Pappageorgiou, Beri. PW. 699, est la même qui avait été donnée BCH 1900, 447. Elle été vue aussi par G. F. Abbott, CLR. 84.

Pappageorgiu, ibid. Base de M. Aurèle Antonin.

Selymbria. Jahreshefte, 201. F. v. Calice attribue Dumont-Homolle 62 c 10 à l’époque de Trajan.

Mossie. Singidunum. Jahreshefte, Beibl., 130. Fac-simile de CIL, III, 8. 13811.

Karadcha-Keui et Tchorlu (Dobrudja). Schuchhardt, Jahrbuch, 114. Trois textes du siècle : les murs de défense élevés par Anastase ont été restaurés par Nicéphore Phocas, Basile II le Bulgaroctone et Constantin VIII.

Abob. Ouspensky, Isviestiya, VI, 216, Époque bulgare : Κανὰς ὀδιγι Ὃμυο- τὰγ ᾿Οχσουνὸς ζουπὰν cap χανὸς θρεπτὸς ἄνθρωπός μου τον κὲ ἀπέθανε ἰς τὸ φοσᾶτον, ἦτον δὲ τὸ γένος αὐτού Κυριγήρ. |

Basch Bounar (près Bourgas).— Ibid. 444. Miliaire (?) bilingue d’Hadrien, 8%e puissance tribunitienne, légat propréteur Otinfius Rufus. |

Nicopolis. Ib. 445. Dédicace de la ville (Ulpia Nicopolis) L. Ælius César. ᾿ Autre à Gordien sous le légat Ju... (martelé).

Mesembria. Ib. 446. Dédicace à Gordien. Inscr. byzantines de la métropole.

06 ÉMILE BOURGUET

RUSSIE

Scythie. Olbia. Jahreshefte, Beibl., 51. Ἐς v. Stern et Karabacek reprennent l'épigramme sur Anaxagoras (cf. Bullelin précédent, p. 85) et compa- rent les résultats obtenus par les tireurs d’arc (colonnes de l'Okmeïdan à Constan- tinople).

Pays des Sauromates. Région du Kouban. Anzeiger, 56. Coupe (v° 5. trouvée dans un tumulus : ἀπολλωνος ἡγεμόνος εἰμι vou Φασι, 1] ne faut pas, d'après Kieseritzky, voir ici le fleuve et la ville de Colchide ; mais le Kouban se serait aussi appelé Phasis, cf. Esch., Prom. dél., fg. 185 Nauck.

ASIE-MINEURE

Troisième série des études d'I. Lévy sur la vie municipale en Asie-Mineure (Antonins) : archives, finances, monnaies, édilité, gymnasiarchie. REG, 350-371.

Villefosse, Bull. soc. antiqg., 1901, 233. DE polyédrique portant sur chaque face une lettre de l'alphabet (1).

R. A. I, 328. Cagnat et Besnier transcrivent trois textes publiés par Pridik, Journal du Minist. Instr. publ. (russe), 1900, et un autre donné par Cumont (Rap- port sur une mission en Asie-Mineure, Bruxelles, 1900).

Pont. REG, 138-141. Cumont : distinction des trois Pontarques ; identifica- tion avec ἀρχιερεὺς Πόντον.

Sinope. Yerakis, R. él. anc., 352. Cinq marques sur des anses de vases, avec le nom de l'éstuvouüv. Funéraire de C. Licinnius Frugi, προξενητής. 8. Un œpovtiothc? 10. Liste de noms propres : il faut lire 1. 5 (Μ)ῆτρι[ς Κ] αλλ[ι]χρά- tous et restituer sans doute [Καλλιχράτει)] Μήτριος Σινωπεῖ dans le décret de Del- phes, BCH, 1882, 225, le patronymique a été rétabli par Wilhelm, AEMO, 1897, 13.— 16. Honorifique pour un Claudius Ποτε.... qui avait organisé une chasse (κυνηγέσιον).

Paphlagonie. Vezir-Keupru. Cumont, REG., 26-45.

“Serment de fidélité exigé par Auguste des habitants de la Paphlegonie, avec les formules ordinaires d'imprécation contre ceux qui violeraient le serment. Identification définitive de Vezir-Keupru avec Phazimon-Neapolis-Neoclaudiopo- lis -Andrapa; fixation des limites du territoire, carte p. 34; l'ère de la province date bien de l'annexion, 6 avant J.-C. : 3 ans après, presque toutes les villes de la Paphlagonie ont un Augusteum l'on jure devant l'autel du nouveau dieu; le serment lui-même paraît être un héritage des monarchies militaires hellénis- tiques. |

Galatie. Ancyre. Mommsen, Sitzungsb. Berl. 24 : honorifique de la VIle tribu, Παχαλινή, pour C. Julius Severus, déjà connu : CIG, 4033, 4034 il faut lire Γ. 1. Dernières années de Trajan. Énumération des nobles parentés de Severus (rois, tétrarques et consuls), de tous ses honneurs et de ses charges : ποῶτος “Ελλήνων = ἐλλαδάρχης, ἀρχιερεὺς τοῦ χοινοῦ τῶν Γαλατῶν, σεθαστοφάντης. fit accueil aux troupes allant combattre les Parthes. C'est le Severus qui entra

(1) J'ai vu un pelit monument analogue à Thèbes d'Égypte (T. R.).

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au Sénat sous Hadrien et devint proconsul d'Asie : ce n'est pas lui dont parle Ælius Aristide. Le consul de 155 (CIG, 4029) était sans doute son fils.

Cappadoce. Ramsay, R. éf. anc., 219. Sidamaria (ville nouvelle). Dédicace d'un bain, C. Bruttius Praesens étant gouverneur de Cappadoce.

Bithynie. Nicomédie. Syllogos de Constantinople, 1900, p. 288 (d'après Cagnat-Besnier, RA, II, 144). Remerciements de deux soldats oxreipre ἔχτυης ἱππιχῆῇς à un ἐπιμελντὴς χτηνῶν Καίσαρος.

Mendel, ΒΟΗ͂, 1900, p. 361-426.

Brousse. 2, remerciement des mystes à L. Julius Frugi, et à Sérapis et Isis : les δεχατισταί sont ceux qui perçoivent les cotisations. ὁ, un soldat de la sixième cohorte équestre. 7, 9, épitaphes métriques de deux enfants et d'un guerrier nommé Myron.

Filadar. 12, jurisprudens = νομιχός.

Kios. 23, phylarque de la tribu Héraciéotis.

Bazar-keui. 27, intéressante épitaphe métrique, en deux pièces de huit vers chacune, de Ménas le Bithynien, mort à Coroupédion (fixe l'emplacement de cette plaine célébre).

leni-keui. 33, Zeus Astrapaios ; honneur à un Exôtxoc.

Keremed. 41, 49 année de Dioclétien. Maximien (288), honneur au fils d'un bithyniarque : remarquer ὡρολογιάζρχη,ς], βουδό[της}, οἰνοποσιάρχτς, le προθύτης à côté du γραμματεὺς τοῦ δήμου. |

Nicée. &4, ex-voto à Zeus Lidaios. Parmi les funéraires 72, datée de 62.

Goel-bazar. 18, honorifique, entre 102 et 114.

Atjilar. 90-91, dédicace métrique d'un aigle à Zeus ἀρχάγαθος ravuréptatos ; énumération des titres du dédicant, ἐνποριάρχτ,ς, οἰνοποσίαρχης, etc.

Bayat. 96, dédicace à la Mère des Dieux.

Déré-keui. 101, Apollon Κρελληνός (2). 103, 106, 107, Zeus Bronton.

Hammalar. 112, un λογχονόμος celui qui répartit le produit des offrandes (λόγχτν, " μερίς Hesych.). 114, un πράγματιχός. 117, dédicace métrique à Zeus.

Keur-oglou-devr'end. 140, funéraire : don aux Δαδοχωμῆται pour le ῥοδισμός.

Tchoukour-keut. 141, base de Septime-Sévère, 210-211.

Mendel, BCH 1901, 5-92.

Hadrianopolis. 144, Dédicace des Katoapeïs Προσειλτμμενεῖται au Θεὸς Νερούας. 145, Septime Sévère. 146, Constance. 147, C. Julius Scapula, légat en 138.

148. Antonin, par un irénarque. 154, 157, 158, funéraires métriques.

Samaïl. 160. Épitaphe en vers de la Romaine Thémis. 161, Zeus Κιμισ- τηνός, 163, Θεὸς ὕψιστος, 165, 166, funéraires métriques. 167, Zeus ἐπή- χοῦς.

Bartin (Παρθενία). ---- 171. milliaire de la route d'Amastris : Septime Sévère, Caracalla et Géta : propréteur Q. Tineius Sacerdos. 118, Ait μεγάλῳ Σδαλείτῃ. 184, 0 olxos τῶν ναυκληρῶν. 189, milliaire latin avec chiffre des milles en grec.

Héraclée du Pont. 192, dédicace d'une exèdre sous Marc Aurèle. 193, un décaprote.

. Akiché-chéir (Dia). 196, M. Aurelius Chrysenion Damatrios, pontarque et 7

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bithyniarque, ἐπιστάτης τῆς πόλεως (Dia), s'est occupé de l'éurôprov. 197, épi- taphe d’un habitant de Prusias ad Hÿpium. 198, agonothète, archonte (ἄρξας τὴν μεγίστην ἀρχήν), agoranome et τειμητήῆς.

208. Remerciement à la θεὰ ἴλνγιστις (Cybèle) au nom d'une σύνοδος. --- 205, legio I et II Parthica.

Prusias ad Hypium. 206, Sévère Alexandre, 207-213, Inscriptions en l'honneur d'archontes par les phylarques. Quelques titres intéressants, σεδαστό- Yruwatos, αἰτήσας τὴν πορφύραν χαὶ λαθών, ταμίας val λογιστὴς, τῶν σειτων: κῶν χρημάτων. L'expression ἐχ τῆς ὁμονοίας, dans les textes de ce genre, signifie quil Υ a eu entente, accord entre les deux collèges municipaux, archontes et phylar- ques. 214, cohors VI Lusitanorum. 215, ala 1 Thracum Herculania; Παιονία au lieu de Havwvovia; leg. XVI Flavia Firma. 219, la femme d'un ἀργυροκόπος. 223, δουχινάριος. | |

Beiouk-Dervend. 230, sarcophage d'un ancien fonctionnaire du palais, πα]λατίνων.

Nicée et environs. Koulakovsky, Zzvestiya, VI, 208. Inscriptions funéraires. (Au 7, ne faut-il pas restituer X]MT? et de même au 9). Remarquer la désignation répétée du tombeau par le nom de σχαφή (7, 12) comme dans CiG. 3151. No 14. Épitaphe métrique de Διλίπορις ᾿Άπφου (dans la transcription, le mot ζῶν a été omis) : ἐννεὰ γράμματ᾽ ἔχω, τετρασύλλαδος εἰμὶ νοιεῖσθαι αἵ τρεῖς αἱ πρῶται δύο γράμματ᾽ ἔχουσιν ἐχάστη λοίσθη τε τὰ τρεῖα, καὶ εἰσιν ἄφωνα τὰ πέντε. - ἔστιν ἀριθμὸς πενθεχατοντάχις ἡδὲ δὶς ἑπτά (514). 15. Un γερουσιαστής.

Troade. Skepsis. Kôhler, Sitzungsb. Berl. 1057. La lettre d’Antigone à la ville de Skepsis (Munro, JHS 1899, 330) est une note diplomatique, destinée à faire croire aux Grecs qu'Antigone n'a agi que dans leur intérêt. Par les condi- tions pénibles que Cassandre posait aux négociations de 341, il faut entendre qu'il demandait à être reconnu comme maître de 18 Macédoine jusqu’à la majo- rité de l'héritier du trône. Les vraies raisons pour lesquelles Ptolémée a été admis à ces négociations ne sont pas celles qu'Antigone indique. On fait jurer aux villes grecques le serment par lequel leur liberté a été garantie : c’est une manière pour Antigone de se déclarer leur protecteur. Dans leur réponse, les Scepsiens laissent éclater leur reconnaissance : c'est le plus ancien exemple d'un diadoque recevant les honneurs divins dans une cité grecque.

Dittenberger, Hermes 450, propose de lire dans ce même texte, 1. 22 πρὸς (ἃ) ἔπεμψαν (Cassandre et Lysimaque) Πρεπέλαον αὐτοκράτορα, ce qui rend la phrase intelligible ct vraisemblable.

J. À. R. Munro, JHS 235, fin de décret : on doit verser à des époques mar- quées certaines χαταδολαί, sinon ἀνχπωλήσει ταμίας..... 236, ἱερεὺς τοῦ Διὸς «τοῦ Ἰδαίου.

Mysie. Deux textes; Contoléon REG, 295.

Hadrianeia. = Munro, JHS, 229 : l'identification avec la ville actuelle de Balat est confirmée.

Pergame. Foucart, RPh. 87, propose une restitution nouvelle pour l’inscr. Perg. 268 et pour Le Bas Wadd. 1721 b; il voit dans la première une allusion à la fondation des jeux en l’honneur de Q. Mucius Scévola (cf. Olympie).

Cyzique. Wiegand, AM. 121; liste de prytanes, du type déjà connu : époque

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d'Hadrien. L'identification proposée par Bœæckh de l'äpyuv et du καλλιάρχων (ἄρχων τοῦ xaXAlov) est prouvée. Deux tribus encore ici exercent ensemble la prytanie : ce sont les Σεδαστεῖς et les Ἰουλεῖς, qui contiennent sans doute les Citoyens romains. |

Wachsmuth, RhM. 149, revient sur le décret de la province d'Asie, publié en dernier lieu par Munro JHS, 1897, 216. 11 faut lire 1. 3-4 οἱ εἰρημένοι (= ἡρημένοι) μεφέχειν... et le personnage honoré est sans doute le Hérostratos ami de Brutus.

Eolide. Pitfané et Nouv. Phocée. Quelques fragments: Contoléon REG, 295-6. |

Ionie. Mugnésie du Méandre. Holleaux, R. ét. anc., 119-130. Corrections

ljpublicetion de Kern; je n'en peux signaler ici que quelques-unes : 15 b (τὰ Fäpaxakoüpeva ἐπαχούσει); 61 (χρείας ... τῶν πρὸς δόξαν ἀνηκουσῶν) ; 62 (πιστεύομαι περί....}; 80 (τὰ διατείνοντα πρός...); 83 (Apollonis, veuve d'Attale I); 103 (τὸ ψήφισμα ἀναδόντες). |

Wilhelm, Jahreshefte, Beibl., 21-36. Corrections à 18 publication de Kern : il fut noter quelques restitutions. 14. W. découvre dans ces débris une loi sur la haute trahison, sur les attaques à la majesté des personnes royales et de leur entourage. 50 παράστασις τῶν δη[μοσίων) sc. ἱερείων. 90 διόρθωμα (κατὰ τὸ) μετά[πεμπτος δι]καστίς, 119 βαίτη, comme Mantinée. 273 νε]ανισχάρχου. Quelques lectures « redressées » : ἈΞΙΟΥ͂ΣΙΝ au lieu de APMOTEIN, ΑΥ̓ΞΕΙΝ au lieu de A:NEEAI, KAÏAAIA au lieu de KATANA.

Kern, Hermes 491-515, recueille dans les inscriptions publiées par lui les élé- ments d'une étude sur la fête des Leukophryena.

Erythrées. Weber, AM, 117. À, 3, 4, honorifiques. 2, πομπαγωγήσας. 6, 1, 8, funéraires.

Smyrne. Route de Sardes : mille. Borne milliaire, Fontrier R. ét. anc. 349.

Quelques textes d'Éphèse et de Smyrne; Contoléon, REG, 991,

Clazomènes. Wilhelm, Ac. Vienne, Anzeiger 10 juillet 1904, pense que CIG, 3184 doit venir de Clazomènes : en tout cas, il n'est nullement question de Smyrne. L'épyalx πόλις 1. 17 ne peut être que Colophon (cf, Inscr. Magné- sie, 53). ᾿ ι

Milet. --- Wiegand, Sitzungsb. Berl. 905. Nouveau fragm. de la décision de Strouses sur la querelle de frontières entre Milet et Myus. “Base de marbre : statue élevée par les Milésiens à Lichas, fils d'Hermophantos, vers 200 avant J.-C. Belle épigramme de six distiques : cf. Anzeiger, 196. Le bâtiment en forme de théâtre, à l'entrée duquel était la statue, y est indiqué comme bouleuterion. La même base a servi (2° moitié du Ier s. avant J.-C.) pour la statue du consul L. Domitids Cn. f. Ahenobarbus. 908. Le proconsul L. Egnatius Victor Lol- lianus. 910. Restes d'une prescription potr des sacrifices, vie 5. βουστροφγηδόν ! OjéAne πλακχ[οῦντα....» βὅν φερε...... 911 ‘Amendement à un décret sur les γέρεα de la prêtresse d'Artemis : si quelqu'un ne les donne pas, ἐχγραφέξω αὐτὸν πρὸς τοὺς πράκτορας κύριος τῆς ἱέρης ἐπαγγείλας ὀφείλοντα τὴν ζημίην τὴν γεγραμμένην (commenc. du τνὸ s. avant J.-C.).

Haussoullier, RPh. 338, rapproche du texte en l'honneur de Lichas, Milésien (Sitzungsb. Berl. 905), l'inser. Michel 480 ; et complète CIA IT, 442, 1: 20 : Λήχαντος,

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Didymes. Holleaux, REG, 92 : restitutions et traduction nouvelles pour les 26 premières lignes du décret RPh 1900, 243.

Haussoullier, RPh., 6 : titres d'une hydrophore d'Artémis Pythienne, descen- dante d'Hippomachos, le Milésien qui obtint l'intervention d’Antiochus II contre le tyran Timarchos. *“P. 9-10 : acte de vente (253 avant J.-C.), un lot du domaine royal près de Zéleia (Troade) est vendu par Antiochus II à Laodice (la reine). Ilion, Sardes, Samothrace, Milet et Éphèse appartiennent alors au royaume de Syrie. Arrhidaeos (1. 20) οἰκονομῶν τὰ Λαοδίχης est retrouvé par H. dans un texte d'Éphèse (Gr.inscr. Brit. M., 451). Les satrapes et les ὕπαρχοι; condition des terres cédées et des λαοί qui y habitent; limites du territoire vendu à Laodice, emplacement de Baris (cf. B. Καὶ], note sur Baris RPh, 123); importance du domaine royal en Troade.

Haussoullier, RPh., 126, Lettre de Séleucus [1 à la ville de Milet, qui lui avait envoyé en hommage, sans doute à son avènement, une couronne sacrée cueillic dans l'adyton de Didymes. Avec l'aide de deux inscriptions de Smyrne et de Delphes, H. trace un nouvel exposé des premières années de Séleucus II, jusqu'à la conquête de l’Ionie par Ptolémée III.

Tralles. ΑΜ. 231-240. 1. Honorifique. 3. Julius Philippos agonothète, CI. Méliton ἀλυταρχῶν. 4. Prêtre de Zeug Λαράσιος. Les textes publiés par Contoléon REG., 303 étaient déjà connus.

Carie. Alabanda. ‘E?. &py.,147, Wilhelm rend à Alabanda le décret CIG., -2152 que Bœckh avait cru d'Alexandrie, et un autre, tout semblable, dont un exemplaire assez incomplet a été retrouvé à Chalcis (Ἐφ. &px., 1901, 89). Noter dans celui-ci l'ingénieuse restitution ἐπληρ[ώθη), c'est-à-dire ἐδόθη τὰ χρήματα ct les exemples qui prouvent que le mot avait déjà ce sens à l'époque impériale.

Cousin, BCH., 1900, 329-347, achève la publication commencée dans ce recueil en 1898.

P. 337. Tchaltillar, épitaphe d’un Οἰνοανδεύς qui paraît avoir fait partie de l'ad- ministration des finances impériales χαθολ[ικῶν] κυριακῶν, a rationalibus. --- Ρ. 339. Statue de bronze à Aurelia Polycleia (cf. p.344) pour ses largesses, lors des ἀγῶνες (un θυμελικός et un γυμνικός), qu'elle a institués, mention des σεδαστοφόροι. Pp. 344 et 345, bases d'Aur. Onesiphoros et d'Aur. Onésimion, vainqueurs aux jeux.

Peppmüller, Berl. Ph. W., 1149, dans l'inscription métrique de Stratonicée, BCH. 1891, 430, défend xaudrov au v. 9. |

Iles Cariennes. Cos. Herzog, Anzeiger, 135 : ....wvos ... [δήμ]ητρι, base d'offrande dans un sanctuaire {peut-être le Δαμάτριον ἐν Σιτέαι, Syll.3 618).

Halasarna. Herzog, Sitzungsb. Berl., 413. Honorifique pour Diocles (Paton- Hicks, 10 et 45) qui repoussé une attaque, peut-être des Crétois de Hiérapytna en 201-200, et fait un emploi libéral de ses richesses (surtout envers le sanctuaire d’Apollon). 418, honorifique : le dème d'Halasarna notifie officiellement son décret à la πόλις (προστάται, βουλά, ἐκκλησία). 481. Liste chronologique des offrandes données à Hecate Stratia par le prêtre d'Apollon et les six hiéropes pendant leur année de charge. 483. Liste de prêtres, de 30 av. J.-C. à 103 ap. ; le décret qui ordonne la gravure de cette stèle est daté par le nom du monarque de Cos Regillus (18 ap. J.-C.). Le δᾶμος est inscrit deux fois comme prêtre, et le dieu

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6 ᾿Απόλλων trois fois. Le bâton aux serpents gravé à côté de certains noms de prêtres indique que ces années-là eurent lieu les ’Acxharia. 493. Base de Dru- silla, sœur de Caligula. 494. Philion, le même qui a élevé une statue à Hérode Antipas (Paton-Hicks, 75). |

P. Stengel, Hermes, 328 (cf. 615) : sur le mot Evôopx --ἐ σπλάγχνα dans les ins- criptions de Kos, et sur l'expression τῷ θεῷ διδόναι ou παρέχειν.

Rhodes. Hiller v. Gaertringen, Hermes, 440. Base de statue, avec la signa- ture de Phanias Rhodien (nouveau); sur la inême base, statue d'un phylarque qui a été chorège et triéraque. Un Ποντωρεύς prêtre d’Athéna Polias et de Zeus Polieus.

Jahreshefte, 459. Hiller v. Gaertringen, Inscription honorifique, rer 5, av. J.-C. Le renouvellement du conseil tous les six mois est prouvé : semestre d'été et semestre d'hiver. Aux associations religieuses d'équipages de navires, il faut ajouter les Παναθηναισταί de 1" Εὐανδοία. 2. Funéraire : un γραματεὺς δάμοσιος, un ou deux ὑπηρέται, et la femme de l’un d'eux, métèque de Cyzique. 3. (D'après les papiers du Suédois Hedenborg), partie de la base d'une statue pour Anaxibios fils de Pheidianax, honoré à Délos, qui paraît l'avoir adopté, ὑοθετήσαν[τος αὐτόν ?]. .

Clermont-Ganneau, Recueil, IV, 240. Anses d'amphores, rhodiennes recueillies en Palestine.

Lydie. Quelques textes d'Hypaepa, Koula, Magnésie du Sipyle et Thyatire; Contoléon, REG, 300.

Thyatire. Fontrier-Fournier, R. ét. anc., 265-268. Honorifique pour Julius Nicomachos, énumération de toutes ses charges. 3. Athenades vainqueur aux “Ρωμαῖα d'Éphèse.

Phrygie. Un texte; Contoléon REG, 305.

Ramsay, R. ét anc., 212-216. Environs d’Akmonia : lecture plus complète de l'inscr. juive {Cities and Bish., n. 559) : archontes et chefs de la synagogue. Testament de J. Praxias instituant un culte (roselia) en son honneur : le décret vaudra aussi longtemps que durera l'empire romain; mention de Zeus Στοῦμη- νός (ἢ). Honorifiques de L. Egnatius Quartus, officier, et de L. Claudius Julia- nus, agoranome. P. 276, σπείρα association religieuse.

Gordion. Fragments d'une coupe avec la double signature d'Ergotimos et de Klitias, Anzeiger 10.

Pisidie. Pogla.— Rostowzew, Jahreshefte, Beibl. 31. Inscription honorifique pour un personnage qui a été peut-être conducior du domaine impérial à Pogla. Remarques sur la constitution : d'une simple cominunauté (ἔτη xotvuvlas), les réunions de colons sont devenues des villes (ἔτη πολιτείας); distinction des citoyens en éxxAnotastal et en simple πολεῖται.

CYPRE

CL. Ganneau, Recueil, IV, 224 commente l'épithète ᾿Απόλλων Maysiptos connue par les inscriptions. Athénée XIV, 658 rapporte que Cadmus aurait servi comme cuisinier chez un roi phénicien.

Michon, Bull: soc: ἀπίΐᾳ. 1901, p. 185. Inscription provenant de Lapethos,

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récemment offerte au Louvre : c'est le psaume XV (cf. Perdrizet, BCH, 1896, p. 349). À ce propos, M. Michon étudie les inscriptions reproduisant des passages de l'Ecriture.

SYRIE

Antioche. Fœrster, Jahkrbuch 55. Rupestre, très basse époque : ὅροι (ὄρος ?) ᾿Αναστασίου Παλλαδίου.

Serdjilla. W. K. Prentice, RA I, 69. Six hexamètres incorrects au milieu d'un pavé de mosaïque en l'honneur de Julianus, donateur. Après le v. 4 est insérée la date de l'achèvement du λουτρόν, 184 de l'ère des Séleucides, 473 ap. J.-C.

Liban. Perdriset, Bull. Soc. Antiq., 1901, 110. Dédicace d'un A. Γάϊος Σόλων» πατὴρ χοινοῦ τῆς tptaxé6oç (== l'impôt du trentième ?). À rapprocher de CIL, II, supp. 6671 (commune tricensimae).

Phénicie. Qala αἱ Fagra. P. Ronzevalle, Ac IBL, CR 481 : Διὶ Ἡλιοπολίτῃ παρὰ Ἑρμοῦ.

Tyr. Villefosse, Bull. soc. antig., 1901, p. 228 et 323. Τ, Φουριωι Ονυικτωρεινωι | ἐπαάαρχωι Αἰγύπτου ἐπαρχωι πραιτωριου (tué en,167) Φορτουνατος Σεδαστίου)] απελ αρχιταὄδλαριος Αἰγυπτου καὶ ἐπιτοῦπος προσόδων Αλεξα[νδρειας]. On ne savait pas que Furius Victorinus eût été préfet de l'Égypte. Le titre d'architabularius Ægypti paraît nouveau.

Héliopolis. Dussaud-Macler, Voyage archéol. au Safd, p. 211. Dédicace de la κώμη Χάμων à Mercure, Msprouoiw δωμίνῳ : 484 de l'ère des Séleucides. Mention du prêtre, des ἱεροταμίαι, du secrétaire et de l'architecte. (D'après Perdrizet, R. ἐξ. anc., 264). |

Puchstein, Jahrbuch. 152. Sur un fragm. de caisson du temple de Jupiter, une figure ailée avec l'inscription : ...ovvæpoc καὶ Βριάρης. 157, épigramme (expli- quée par Diels) sur un δλχός (canal), Μουσῶν τείχισμα φυλάσσων, autour du temple rond : 742 de Père des Séleucides, 430 ap. J.-C. Lupus, décaprote d'Hékopolis, en fit les frais.

PALESTINE

Beersheba. Clermont-Ganneau; Pal. quart. 1901, 122. Epitaphe de Silvanus, homonyme du fondateur du monastère de Gerar.

Macalister, ib. 4902, 236 et CI. Ganneau, ib. 270 et 385. Fragment d'un édit impé- rial (?) donnant les chiffres de νομίσματα) imposés (?) à divers fonctionnaires et diverses localités. C'est peut-être un édit relatif à la répartition de l'annona mili- taire (cf. un rescrit de Théodore II au Code Théodosien).

Naplouse. Macalister, Pal. quart. 1902, 240. Épitaphe de Doxadia.

Gaza. Schumacher Millh. Pal. Vereins,1901, 12. Dans la mosquée el Kebir funé- raire avec chandelier à 7 bras : (héb.) Η (8) (8) y(a)h b(a)ry(a)hq(o)b ANA- NIA YIQ IAKQ(B).

Émèse etc. Lammens, Musée belge, V, 253. 65 petits textes presque tous funé- raires (le 41 paraît juif). |

Eleuthéropolis. Clermont-Ganneau, Ac. IBL, CR 109 (— Pal. quart., 1901, 116 ; Recueil, IV, 237), Σιμὴ καλὴ δοχεῖ ἔμοι ’Avxateiôn:, acclamation amoureuse

BULLETIN ÉPIGRAPHIQUE 103

qui remonte peut-être au μ19 8. av. J.-C. (cf. Macalister, Pal. quart., 1901, 14, fac similé). |

Clermont-Ganneau, ibid., 410. Deux anses d'amphores rhodiennes trouvées en Palestine Pal. quart., 1901, 114, CI. Macalister, Pal. quart., 1901, 25 et 124 qui en publie 307!

CI. Ganneau, Rev. biblique, X, 88 (— Pal. quart., 1901, 54; Recueil IV, 152). Dédicace à la reine Arsinoé (cf. notre précédent Bullelin, p. 93).

Jérusalem. Ciermont-Ganneau, Ac. IBL, CR, 225. Θεοδοσία et γεωργία sur une mosaïque byzantine d'Orphée = biens de la terre dus à Dieu. Cf. aussi Revue biblique, X, 439 et Strzygowski, Z. Pal. Vereins, 1901, p. 139.

Nécropole du Mont des Oliviers. Vincent, Revue biblique,, X, 83. Graffites divers, d'après CI. Ganneau, Archacological Researches, [, 349 suiv. Cf. Macalis- ter, Pal. quart., 1901, 22.

Route de Jérusalem à Naplouse. Rev. biblique, X, 96. Milliaire romain au nom de Néron et de Trajan.

Beit Sourik (2 1/4 heures au N. O. de Jérusalem). Rev. biblique, X, 445. Mosaïque avec une inscr. chrétienne mutilée : + ext tou [...ext] pavous Ἰαχω[όου.

Macalister, Pal. quart., 1902, 243. Épitaphe d'Arontius (sic).

TRANSJORDANIE

Medaba. Clermont-Ganneau. Pal. quart., 1904, 235. Notes sur la mosaïque de Medaba (— Recueil, 1V, 272).

Haouran. G. À. Smith, Pal. quart., 1901, 340. Qutre un curieux cartouche de Séti 195, l’auteur a copié quelques inscriptions grecques fragmentaires notam- ment, p. 354, une dédicace à Titus (?), une autre pour Antonin le Pieux, à la κυρία Artémis (Cl.-Ganneau), un texte bizarre d'un soldat congédié (p. 361). Ces textes ont été très heureusement amendés par Ci.-Ganneau, ib., 1902, p. 24 suiv. Le même auteur, dans Recueil, IV, 159, commente les inscriptions recueillies par Schumacher et Seltin ; ib., 1V, 364, il ratifie diverses lectures de Waddington.

Gerasa. Cl.-Ganneau, Pal. quart., 1902, 15 et 135. Dédicace (déjà plusieurs fois publiée) à Zeus ἅγιος Βεελχωσωρος (?) et à Hélios.

Schumacher et Rohrer, Mifth. Pal. Vereins, 1901, 17 suiv. (Gerasa). Tr. métrique. 7 (au N. de Gerasa), ὑπὴρ τῆς τῶν σεδαστῶν σωτηρίας... ρετεννια ἔχατον- τάρχης ἐπανελθ[ὼν) érméerionv ναὸν Διὸς ἐπιχαρπίου. [Μοι]ραγένης Μόλπωνος αὐτοῦ πατὴρ 4p….

Janssen et Vincent, Revue biblique, X, ὅ10. Petits textes provenant du Hauran, de Djolan, de l'Hermon, de la Damascène et de diverses villes du littoral. On notera les nos 4 (édifice bäti par la femime d’un σχολαστιχός), 10 (noms nouveaux Ourpsa et Zsnpac), 16 (βεερ..ς καὶ Αἰχνὴς uiot Avivou Σαλχμαίου TOUS κιονας εχ των ἰδιων avsbnxav), 20 (métrique), 24 (épitaphes de Joppé).

L'épitaphe de Gaza a été étudiée par Cl.-Ganneau, Pal. quart., 1902, 131.

Arabie. Chapot, BCH, 1900, 571.

Route de Philadelphia vers le N. Neuvième milliaire, Ἰουλιανὸς ἐνίχτσεν εὐτυχῶς τῷ χόσμῳ. M. 8,

Haouran. -- Funéraire Zuol6:a φιλόφιλε χαῖρε : datée de 321 (ère de Bostra) = 421 ap. J.-C.

104 ÉMILE BOURGUET

Naoua. Dédicace de l'äbis τοῦ ἡἐμισφερίου, mur en demi-cercle qui délimitait le chœur (?) : vies.

BABYLONE

BHaussoullier, RPh., 40, défend l'origine babylonienne du texte publié par Kôh- ler, Sitzungsb. Berl., 1900, 4100; le date exactement de 166 av. J.-C., et propose d'y voir la mention d'un concours ajouté par Philippos aux Χαριστήρια.

ÉGYPTE

S. de Ricci republie en fac-similé KR. AÀ., I, 304, le texte donné par Willrich (Archiv Papyrusf., 1900, 48) et T. Reinach (R. Εἰ. juives, 1900, 50). Ibid. , 301- 308, sur quelques textes donnés par Strack daus l'Archiv; le 26 «a daté du re s. ap. J.-C. d'après une inscription publiée par Sayce.

Musée du Caire. J. ἃ. Milne, JHS, 275. 1. Statue de Πολιεὺς Σάρατις (épo- que de Commode) élevée par un gymnasiarque de Xoïs. 5. Dédicace à Hermes- Heracles (80-69 av. J.-C.) : les deux dieux rapprochés de deux dieux lunaires égyptiens et fondus ensemble. 6. Tout une lignée d'agonothètes-gymnasiarques. ἀπὸ τῆς ἱεοᾶς θυμελικῆς καὶ ξυστιχῆς συνόδου. 7. Dédicace de deux médecins à Héra. 10. Quatre épigrammes sur les quatre faces d'un cippe orné de reliefs qui représentent des dieux grecs et, au-dessous, des dieux égyptiens. Plusieurs vers sont des citations des poèmes homériques. 11. Dédicace à Apollon ‘V'Aétrs, Artémis Φωσφόρος et ’Evoôia, Leto Edtexvoc et Heracles Kallinicos.

F. v. Bissing, Anzeiger, 199. Quelques textes gravés sur des stèles funéraires ou des statues : n. 11, fac-similé de l'inscr. J. des Sav., 1819, 470; ἢ. 21, signature d’’Appuwvioç ᾿Απολλοφάνου (= BCH, XX, 249).

Karnak. H. Weil, Ac. IBL, CR 201. Un certain Niger, marbrier (Ὁ), remercie les dieux de l'avoir aidé dans son ouvrage. :

Kôm-Ouessim. Grenfell-Hunt-Hogarth, Fayum towns, 1900, p. 33-34 : 3 textes : Néron, Vespasien, Commode (d'après Cagnat-Besnier, ΒΑ, II, 151).

Montpellier. Émile Bourouer.

BULLETIN PAPYROLOGIQUE"‘"

(Suite et fin)

PAPYRUS DE BERLIN.

W. Schubart, Neue Bruchstücke der Sappho und des Alkaios dans Silzungsber. Akad. Berl. 1902, pp. 195-209 avec une planche en phototypie.

M. Schubart a eu la rare bonne fortune de découvrir, dans les collections du musée de Berlin, un long fragment d'un ms. de Sappho. C'est un morceau de parchemin (P. 1922) acheté en 1896 et contenant les restes de trois colonnes en onciale penchée du vie ou du vu* siècle : en tout une soixantaine de lignes, bien wnutilées, mais qui nous conservent deux jolis fragments de deux poëmes de Sap- pho; l'identification est certaine, car trois vers cités par Athénée se retrouvent sur le parchemin de Berlin.

Dans le même articlé M. Schubart publie un papyrus de Berlin (P. 9569) du rer ou du siècle de notre ère, également très mutilé, mais dans lequel il reconnu le fragm. 23 (Bergk) d'Alcée avec scholies marginales.

On peut consulter sur ces deux textes :

Wochenschr. klass. Philol., XIX (1902), col. 110-111. d'après le Reichsanzeiger C... Bruchstücke des Liederbuches der Sappho dans Beilage zur allgemeinen Zei- tung 1902, 1, p. 319 (cf. ibid. p. 14 un article anonyme Neue Lieder der Sappho).

H. Jurenka. Die neuen Bruchstücke der Sappho und des Alkaios dans Zeitschrift für die üslerr. Gymnasien, LIII (1902), pp. 289-298.

G. Fraccaroli. 1 nuovi frammenti di Saffo nei papiri berlinesi dans Bollelino di filol. class., VIII (1901-1902).

T. R(einach). Nouveaux fragments de Sappho, dans Rev. des él. gr. XV (1902), pp. 60-10.

F. Solmsen, Die Berliner Bruchslücke der Sappho, dans Rh. Mus., LVII (1902), pp. 328-336.

F.Blass. Die Berliner Fragmente der Sappho dans Hermes, XXXVII (1902), pp. 455- 419, collationné avec Schubart sur l'original.

S. Nicastro et L. Castiglioni. Nuovi frammenti di Sa/ffo, dans Atenee Roma V (1902), col. 541-546.

- (1) Cf. Revue, XIV, 163-205; XV, 408-460;

406 8. DE RICCI

En 1900, M. Borchardt a acheté pour le musée de Berlin un fragment de papyrus trouvé à Achmouneïn et que vient de publier M. Kroll avec une brillante restitu- tion de M. Gercke.

G. Kroll. Analecta graeca : Wissenschaftliche Beilage zum Vorlesungsverzeich- niss der Universiläl Greifswald. Ostern 1901 (Greifswald, 1901, 8°), pp. 3-6 et 15-16

C'est un fragment portant au recto les restes d'une quinzaine de lignes très mutilées (1γ9 s. apr.) MM. Kroll et Gercke ont reconnu le début d'une cosmo- gonie en vers, rappelant l'exorde des Métamorphoses d'Ovide.

Au verso restes d'un contrat (9).

Tout le monde regrettera que M. Kroill ait enterré ce texte curieux dans un programme qui, chose incroyable, n'est pas compris dans le service des échanges universitaires (1).

C. Kalbfleisch, Papyri graecae musei Brilannici et musei Berolinensis dans le programme de Rostock, été 1902. [Rostock, 1902, 4°], pp. 14 et II planches. M. Kalbfleisch, qui paraît décidément tenir à publier ses travaux dans d'introu- vables dissertations, publie et commente dans cette brochure deux importants fragments littéraires du musée de Berlin.

Pp. 8-9 et pl. I. Copies de l'auteur, de M. Kroll et de M. Schubart. Restes de 18 lignes d’une jolie onciale du premier siècle de notre ère. Le texte est médical (Asclépiade) ? et concerne l’excrétion. Une bonne phototypie accompagne Île texte et nous rappelle que M. Kalbfleisch ne publie jamais un papyrus sans en donner le fac-simile : louable principe trop rarement suivi jusqu'à ces dernières années par ses compatriotes.

Pp. 9-14. photogravure (P. 1094), πὸ s. apr. Fragment intéressant pour la métro- logie et savamment commenté par M. Fr. Hultsch (pp. 11-14). Die Masse und Gewichle des Berliner Papyrus 7094. Ce fragment porte au verso les restes des 30, 49 et 5e lettres d'Hippocrate. Sera réédité plus exactement par M. Kaiïbfleisch.

M. Kalbfleisch nous apprend que le papyrus 6934 du mÂme musée contient la fin de la lettre et le commencement de la 11° et qu'il publiera sous peu ces curieux restes de la médecine antique. Compte rendu par C. O. Zuretti Bolletino di filol. class. IX (1901-1903), p. 30.

M. Wilcken publie dans l'Archiv (1, 1901, pp. 388-395 : Ein Polybiuslext auf Papyrus) deux fragments de papyrus récemment achetés par le musée de Berlin (P. 9570). I1s contiennent des parties du XI< livre de Polybe en onciales du 119 ou du ne siècle de notre ère. Malgré leur mutilation et leur faible étendue ils sont fort intéressants pour la constitution du texte. Quoiqu'en deux passages le papyrus contienne déjà le texte corrompu des mss. médiévaux, en huit autres passages il confirme des émendations conjecturales dues à Scaliger, Ursinus, Casaubon, Arcerius (et non Arcesius), Reiske et Schweighäuser, C'est ce que montre M. Wil- cken dans une discussion savante des variantes des mss. et des éditions.

M. Kenyon, Aristotle *A6. πολ, XIE, 2 dans Classical review, XIV (1900), p. 413, collationné sur l'original le fragment de 1᾿Αθηναίων πολιτεία que possède le musée de Berlin; on doit y lire [πέν]τε et non [τέτταρ]ας. Nous avons quelques rensei- gaements sur les papyrus littéraires inédits du musée de Berlin :

(1) Compte rendu par O. Apelt. Berl. philol. Wochenschr., XXI (1901), col. 1348-1349,

BULLETIN PAPYROLOGIQUE 107

Fragment des Actes des apôtres (Orientalislische Lileraturzeilung, 1, 1898, col. 94).

Fragment de la I[° épltre aux Thessaloniens, I, 1-11 (1ve-ve s.). Kenyon, Introduc- tion, p. 38; Gregory, Teztkrilik, 1, p. vi, qui le désigne par les lettres Τὰ PAUL.

Fragment de quatre cents vers de Timothée en dialecte Dorien (1v° 5. av.?) découvert en 1902 par Borchardt dans un tombeau à Abousir. Cf. O0. Rubensohn. Arch. Anzeiger, XVH (1902), p. 48 d'après + le Bericht de la Deutsche Orient Gesellschaft, p. 5. Sera publié par Wilemowitz. [Cf. supra pp. 62-83].

Fragments nombreux d'un papyrus Copte contenant un texte théologique inédit apparemment dogmatique ; achetés par M. Reinhard. Cf. Beilage zur Allgemeinen Zeilung, 1902, IT, p. 16.

Papyrus 9780 (119 4. apr.). Recto : 15 colonnes de scholies de Didymos sur les Philippiques de Démosthène. Verso : Ἠθιχῆς στοιχείωσις d'Hiéroklès en 7 colonnes. Décrit sommairement par H. Diels, Sifzungsber. Berl. Akad., 1902, p. 333.

W... Eos VII (1901), pp. 133-134, analyse les fragments d'Hésiode publiés par Wilamowitz. Cf. aussi W. Cronert. Archiv. 1 (1901), pp. 507-508.

ὟΝ. Schubert, Jahresber. Bursian CXI B (1901), pp. 28-35, rend à la mémoire de Fritz Krebs un hommage éloquent et sympathique en exposant avec simplicité les nombreux travaux scientifiques du jeune papyrologue.

H. Weil, La Ninopédie dans Études de litléralure et de rythmique grecque (Paris, 1902, 16°), pp. 90-106, republie avec une traduction le fragment du roman de Ninos que possède ie musée de Berlin (Haeberlin, n. 121).

W. Crônert, Archiv 1 (1901), pp. 517-518, analyse l'étude de M. Diels sur une élégie de Posidippe (planchette de bois du musée de Berlin).

IL a été publé des comptes rendus du petit catalogue des papyrus d'Erman et Krebs par W. Schubart, Juhresber. Bursian, CXI B (1901), p. 34; par L. Reinisch, Deutsche Lilleraturzeilung XXII (1901), col. 3167-3168 et par + A. von Premers- tein, Œsterreichisches Lileraturblult, 1900, p. 695.

M. W. Schubart a envoyé à M. Spiegelberg quelques renseignements sur un papyrus inédit du musée de Berlin (n. 8549), trouvé à Pathyris. C'est un contrat de vente comme on en connaît beaucoup de même provenance et de même époque (env. 100 av.). Cf. W. Spiegelberg, Die demotischen Papyrus der Strassbur- ger Bibliothek, p. 31.

Je n'ai pas encore vu un important ouvrage de M. Spiegelberg dont on me dit grand bien : Demotische Papyrus aus den Kôniglichen Museen zu Berlin (Leipzig, 1902, grand in-folio, Giesecke et Devrient), pp. 37 et xcix, planches en phototypie (100 mark). J'ai obtenu des photographies des papyrus latins inédits du musée de Berlin ; je les publierai sous peu dans mon petit Corpus papyrorum lutinarum.

Il a été publié au cours de l'année 1904, trois nouveaux fascicules (les 6e, 7e et 8e dut. IT) des B. G. U. (4egyptische Urkunden aus den Kôniglichen Museen zu Berlin). On y trouvera les nes 842 à 923 de cette imposante collection de papyrus. Disons tout de suite que les textes d'un intérêt capital brillent par leur absence et qu'â part quelques nouveautés assez intéressantes, comme les papyrus de Mendes, il y a surtout du déjà vu.

Les nn. 842-852 et 854-873 sont l'œuvre de feu Krebs, les nn. 815-883 sont dus à M. Viereck et les ms. 884-923 témoignent du zèle et de l'habileté de M. Schubart,

108 ‘8. DE RICCI

le nouvel attaché à la section des papyrus. M. Zereteli (n. 853) et M. Wilcken (n. 874) ne publient chacun qu'un seul papyrus.

Un erratum important des fascicules 5-8 (nn. 814-923) des B. G. U. a été donné par M. Wilcken, Archiv 1 (4901), pp. 554-557 et I1 (1902), pp. 136-139. Il y a inséré beaucoup de corrections importantes et, chose plus utile, il a pu faire contrôler ses corrections sur les originaux par M. Schubart.

Le fascicule 9 du tome III (nn. 924-968) a paru en 1902. Il contient outre les papyrus d'Herakléopolis (cf. infra, p. 112), quelques documents (nn. 959-968), publiés par M. Wilcken.

Voici la liste des documents publiés dans les quatre nouveaux fascicules.

N. 842 (187 apr.). Longue série de quittances administratives, provenant d'Her- mopolis et mentionnant Pomponius Faustinianus (sic), préfet d'Égypte.

Nn. 843-848. (165 et 119 5. apr.). Lettres privées. ;

N. 847 (182-183 apr.). Epikrisis reslituée par M. P. Meyer (Bert. philol. Wochen- schr., XXI, 1901, col. 244-245) et mentionnant un nouveau préfet d'Égypte, Vetu- rius Macrinus.

N. 848 (119 5. apr.). Lettre officielle.

N. 849 {ive 5. apr.). Ordre d'effectuer un paiement en nature.

N. 850 (env. 76 apr.). Lettre privée.

N. 851 (161-169 apr.). Quittance délivrée par l'érempnrhe γενηματογραφουμένων ὑπαρχόντων.

. 852 (443-144 apr.). Quatre chameaux sont déclarés par leur possesseur.

. 853 (119 8. apr.). Au recto un emprunt, au verso la vente d'une chamelle. . 854 (44-45 apr.). Souscription en grec d'un contrat de vente écrit en démotique. . 855 (147 apr.). Contrat par un tuteur.

. 856 (106 apr.). Contrat de dépôt d'une somme. Timbre rouge imprimé au verso. .851 (113 apr.). Prêt de 300 drachmes d'argent, s'ajoutant à des prêts antérieurs. . 858 (294 apr.). Repaiement d'une dette.

. 859 (μ᾽ s.). Vente d'un esclave.

. 860 (254-268 apr.). Offre de prendre un terrain en location. À noter le nom Saras et le toponymique χώμη Μαγδώλων Mipn.

N. 861 (re/-ur 5.). Extrait de la δημοσία βιδλιοθήχη.

. 862 (πὸ 8.). Offre de prendre des palmiers en location.

. 863 (re 5.). Fragment avec le nom du bourg de Karanis.

. 864 (44-45 apr.). Contrat de vente, mutilé.

. 865 (ue 5. apr.). Σύνθεσις. À noter la formule va ὡς χρηματίζει,

. 866 (n° 5. apr.). Extrait du registre des χαταλοχισμοὶ.

. 867 (re 5. apr.). Quittance délivrée par la πύλη ἐρημοφυλαχίας.

. 868 (ue 5. apr.). Pétition à l'idiologue, malheureusement très mutilée. On y reconnaît un démotique d'Antinoë Ματίδειος wat Καλλι[τέχνιος que je restitue d'après le papyrus 1164 de Londres.

N. 869 (155-156 apr.). Cinq chameaux sont déclarés par leur possesseur. Men- tion d'Archias, stratège de la partie Héraclide du nome Arsinoite.

N. 810 (ne 5. apr.). Extrait de la βιδλιοθήχη δημοσίων λόγων.

N. 874 (πὸ 5. apr.). Pétition mutilée.

N. 812 (v°s,?). Fragment d'un contrat:

222ZL2ZL'2LZLZZ

2

2222 "ἃ

BULLETIN PAPYROLOGIQUE 109

N. 813 (ve 5. ὃ). Prêt, mutilé.

N. 874 (ve 5. 3). Lettre privée.

Nn. 875-879 (146, 152, 158, 161, 164 apr.). Quittances pour prestations en tra- vaux de terrassement à Karanis.

N. 880 (197 apr.). Quittance délivrée par les πρεσδύτεροι κώμης.

N. 881 (154 apr.). Long recu de contributions délivré par les rp#xtopes ἀργυριχῶν.

N. 882 (115 8. apr.). ᾿Αντισύμδολον analogue à ceux publiés dans Fayüm {owns, an. 73 et 14. \

N. 883 (11° 5. apr.). Réédition du ἢ. 236 complété par un nouveau fragment. Contrat de vente d’uu terrain. Intéressant pour les formules, mais très mutilé.

Nn. 884-886 (11" s. apr.). Trois lettres privées écrites par un certain Theoktistos.

N. 887 (151 apr. daté par les consuls). Long papyrus écrit à Sidè en Pamphylie mais trouvé dans le Fayoum. Contrat de vente d'une esclave. Important à cause de la nouveauté de certaines formules.

N. 888 (160 apr.}). Sentence (ὑπόμνημα) rendue par un archidikaste. Mention d'un soldat de la σπεῖρα πρώτη ᾿Απαμηνῶν.

N. 889 et 890 {151 apr.). Listes relatives à la perception des impôts. Mention d'un soulèvement juif en Égypte en 1436/1317, inconnu jusqu'ici.

N. 891 (144 apr.). Cautionnement et promesse d'aller comparaître à Alexan- drie. Cf. Wenger, Rechtshistorische Papyrusstudien (Graz 1902, in-80), pp. 30 et 82.

N. 892 (111 8. apr.). Lettre privée.

N. 893 (u°/ure 5. apr ). Extrait très mutilé des procès-verbeux des décisions rendues par un certain Moderatus.

N. 894 (109 apr.). Liste de maçons : on y trouve des jeunes filles (παρθένοι).

N. 895 (137-164 apr.). Testament, peut-être écrit en Syrie. À signaler la φυλὴ ᾿Αστάρτης, la φυλὴ Ἔρωτος, les noms Ἔμμανω et Μαροέμμα.

N. 896 (161-169 apr.). Fragment de testament. Peut-être mention d’Antinopolis.

Nn. 897-898 (n° 5. apr.). Comptes d'impôts.

N. 899 (1v°s. apr.). Reçu délivré par un soldat στρατιώτης λεγίονως (sic) πέμπτης Μακαιδωνιχῆς τῶν ἐν Μέμφι διαχιμένων. ᾿

N. 900 (vr° 5. apr.). Contrat de location.

N. 901 (rre/inre apr.). Contrat de vente, mutilé.

Nn. 902-905 (161-173 apr.). Papyrus carbonisés de Mendes, les premiers qu'on ait encore publiés. On y trouve mentionnés (903, 1. 16), Bassaeus Rufus, préfet d'Égypte, dont la date est fixée à l’année 168/199 et (904, L. 45), un Sempronius. dont M. Schubart aurait pu restituer le cognomen Liberalis, puisqu'un préfet de ce nom est connu pour les années 154-158.

N. 906 (époque romaine). Vente d'un terrain. Papyrus intéressant à cause du développement des formules.

N. 907 (fin du 5. apr.). Document relatif à une hypothéké.

N. 908 (env. 103 apr.). Pétition relative aux sifologoi. Mention de Minicius Ita- lus, préfet d'Égypte.

N. 909 (359 apr.). Plainte contre un certain Arios, coupable de voies de fait et d'incendie. Daté par les consuls.

N. 910 (69-70 apr.). Contrat de vente d'une maison, rédigé en démotique avec des signatures en grec, suivi d’un prêt de 100 drachmes d'argent.

110 8. DE RicCI

N. 914 (18-19 apr.). Prêt de 84 drachmes d'argent.

N. 912 (33 apr.). Location d'une ânesse.

N. 943 (206 apr.). Deux papyrus, dont l'un très mutilé, écrits à Myra en Lycie. Diffciles à restituer.

N. 914 (113 apr.). Reçu délivré par la banque de Ptolemais Euergetis.

N. 915 (n° s.). Long document relatif à des terrains.

N. 916 (10-80 apr.). Contrat de location.

N. 917 (348 apr.). Vente d'une aroura de terre arable.

N. 918 (111-112 apr.). Baïl de terrains.

N. 9149 (rr° 5. apr.). Déclaration d'héritage. Mention du démotique Alexandrin [ΕἸὶρηνοφ᾽)λαχεί[ο]υ τοῦ χαὶ [Μ]αρωνέως.

N. 920 (180 8ρ1.). Bail de deux arpents de terre arable.

N. 921 (π’ 5. apr.). Comptes d'un chamelier.

N. 922 (286 apr.). Quittance d'impôt.

N. 923 (re° ou 115 8. apr.). Lettre privée.

N. 959 (448 apr.). Extrait officiel du cadastre de Soknopaiou nésos.

N. 960-n. 968 (v°-vre 5. apr.). Série de billets de Theon à Sambas ἐλαιουργός, l'invi- tant à livrer de l'huile à différentes personnes.

Peu de chose à signaler cette année comme articles relatifs aux fascicules antérieurs des BGU. | d'attirerai pourtant l'attention sur un article très important de M. Wilcken, Ein neuer Brief Hadrians dans Hermes, XXXVII (1902), pp. 84-90. Il s’agit du papyrus BGU, 140, bien connu des romanistes parce qu'il contient un mandalum impérial conférant aux enfants de soldats la bonorum possessio unde cognati. Il est republié par exemple dans Bruns, Fonles iuris romani (6° éd., 1893), pp. 381- 382 et dans Girard, Textes de droit romain (2° éd., 1895), pp. 157-158 (1). M. Wilcken montre qu'il est du règne d'Hadrien, non de Trajan et qu'il est adressé non à Gaius Flavius Sulpicius Similis, préfet d'Égypte de 101 à 109, mais à Q. Rammius Martialis, préfet de 118 à 120 (?). BGU 140 est donc du 4 août 119.

L. Lafoscade republie plusieurs papyrus de Berlin dans sa thèse De epistulis imperatorum (Lille, 1902, in-8°), passim [BGU. 19, 74, 140, 261, 288, 372, 4173, 646, 141].

N. Hohlwein republie BGU, 288 dans le Musée belge, VI (1902), p. 25.

0. Gradenwitz analyse longuement les fascicules 3 à δ du tome Ili des BGU et corrige un certain nombre de passages (Berl. philol. Wochenschr. XXII, 1902, col. 650-656). |

R. Cagnat, CR. Acad. Inscr., 1904, pp. 193-197, donne des traductions de BGU 22, 423 et 814.

Th. Mommsen vient enfin de publier avec la collaboration de MM. O. Hirschfeld et A. von Domaszewski, le dernier supplément du t. III, du Corpus inscriptionum

(1) Cf. encore cic-rrr, p. 2011 ; P. Meyer, Zeilschr. der Savigny-Stiftung, XVII (1897), p. 44, Jahrb. class. Philol. (1897), p. 511 et Heerwesen, p. 148; Mitteis, Hermes, XXX (1895), p. 614; Trommsdorf, Quaest. duae ad hist. legg. rom. spect. (1896), p. 15; Mommsen, Zeilschr. der Savigny-Stiftung, XXII (1901), p. 142; Lafoscade, De epislulis imperatorum (1902), pp. 8-9, ἢ. 14.

BULLETIN PAPYROLOGIQUE 414

lalinarum : Inscriptionum Orientis οἱ Illyrici latinarum supplementum Pars pos- lerior (Berlin, 1902, très grand in-4°), pp. env. 1000. Il y reproduit p. 2214. BGU. 265 et 324. H. Waltzing, Musée belge, VI (1902), pp. 82-87, reproduit BGU. 333. W. Crônert, Denkschrift, etc. (Bonn, 1902, 80), pp. 13-14 et 17-21 traduit BGU. 13, 22,27, 252, 333, 380 et le fragment du roman de Ninos. A. Deissmann, Bible Sludies (Edimbourg, 1901, 8°), cite des papyrus de Berlin. P. Viereck, Die Ostraka des Berliner Museums dans Archiv, 1 (1901), pp. 450-467 avec une planche autographiée. L'auteur a collationné tous les ostraka grecs du musée de Berlin et publie sa collation. La partie la plus intéressante de son article est celle 1] traite de la publication des ostraka : il pose des règles pré- cieuses par leur précision, nous ne manquerons pas d'en faire personnellement notre profit. | + C. Dewischeit, Griechische Tachygraphie in dgyptischen Papyrusurkunden aus den kgl. Museen zu Berlin dans Der Schriftwart, 1900, pp. 9-14 et 21-23. S'occupe de BGU, 303, 394, 310, 364, 366, 367, 619, 683-689 et 691. Cf. du même un autre article avec presque le même titre (Altgriechische Tachygraphie, etc.), dans l'Archiv für Slenographie, LI (1901), pp. 22-23. Th. Mommsen, Zeitschrift der Savigny-Sliftung XXII (1901), cite p. 142, BGU. 140 et p. 143, BGU. 261. St. Brassloff, Aetas legitima, ibid., pp. 169-194, étudie le début de Βαϊ). 611. R. Dareste, Les papyrus égyptiens de l'époque romaine dans Nouvelles éludes d'histoire du droit (Paris, 1902, 8°), pp. 176-213, republie Βαϊ), 326 (pp. 184-190), ° BGU, 641, latin (pp. 207-211) et BGU, 628 latin (pp. 206-207 et 211-213). Ι L. Wenger, Rechishisloriche Papyrusstudien (Graz, 1902, 80), passim, étudie BGU, 255, 401 et 581. HR. M., Revue critique, LII (1901), p. 461. Compte rendu trop court de BGU. II, fasc. 1. | 5. Sudhaus, Von zwei kleinen Leulen (Papyrusschnitzel) dans Rh. Mus., LVI (1901), pp. 307-309, republie BGU, 229. L. Mitteis, Zur Geschichte der Erbpacht im Allerthum dens Abhand. Säch. Gesellsch. Wissen, XV (1901), fasc. IV, p. 34, utilise BGU, 648. B.-P. Grenfell et A.-S. Hunt, The Amherst papyri, t. 11, passim (cf. p. 243), étu- dient BGU, 153, 337, 392, 426, 552, 553, 639. O. Gradenwitz, Zwei Bankanweisungen aus den Berliner Papyri dans Archiv 1I (1902), pp. 16-116, étudie minutieusement BGU, 813, 156 et 472.

FOUILLES DE M. WILCKEN

Conformément à la promesse qu'il avait faite l’an detnier, M. Wilckeh nous a fait connaître dans l'Archiv quelques-uns des papyrus découverts par lui à Herakleopolis (Ehnasie) et détruits, comme on se le rappelle, par un incendie en rade d’Hambourg (Heidnisches und Christliches aus Ægyplen duns Archiv, I, 1901, pp. 396-436). Ces τῇ êmes documents, M.Wilcken les a réédités dans les BGU avec d'autres textes de la même collection dans un fascicule qui forme le neuvième du tome III (1903) : ce sont les nos 924-958 (pp. 257-282).

112 8. DE RICCI

924 (ne 5. apr.). Lettre de la βουλή d'Herakleopolis. Mutilée.

925 (nr 5. apr.). Procès verbal d'une séance de la βουλή.

926 (romain). Court décret d'un ἐπίτοοπος.

927 (rrre 5. apr.). Lettre de deux χωμάοχ[α!ι].

928 (1115 5. apr.). Certificat d'un δημόσιος ἰατρός.

929 fire-rrre s.). Deux fragments; mention d'un basilicogrammate du nome Saïte.

930 (1ve 5. apr.). Recu de blé.

931 (ure-1v° 5. apr.). Reçu d'huile ἀπὸ ἀποθήχης τῆς μέσης, délivré à un πρινχιπάριος.

932, 933. Reçus de basse époque.

934 (1116 5. epr.). Début d'une lettre à un fonctionnaire.

935 (Π|15-1Υ 5. apr.). Fragment d'une pétition mentionnant les Μαστῖται et les Γωνιῶται.

936 (= Archiv, I, 1901, p. 408; republié aussi par Wenger, Rechishistorische Papyrusstudien, p. 41). Ἐγγύη de l'an 426, datée par les consuls et faite par ordre du μεγαλοπρεπεστάτω (sic) ....vioc ἐπαρχίας ᾿Αρχαδίας. Le titre mutilé me paraît être celui de [βαρῶ]ν[τ|ος comme dans BGU 836. Cet intéressant document nous montre qu'Oxyrhynchus faisait partie de la province d'Arcadie et qu'il y avait encore en 426 dans la Moyenne-Égypte des associations païennes (παγανιχαὶ συντελεῖαι).

937 (250 apr.). Vente d'un esclave Pontique âgé de treize ans.

938 (1v° 5. apr.), 939 (363 apr.), 940 (398 apr.). Contrats de location.

941 (376 apr.), 942 (240 apr.};. Recus.

943 (389 apr.). Prèt.

844 (rv°/ve 5. apr.) ἀκυρωσία (annulation d’un contrat).

945 (256 apr.), 946 (271 apr.). Fragments de contrat. Le ἢ. 946 est daté de l'an 2 d'Aurélien et de l'an 5 de Vaballathus : L ε τοῦ x[uplou] ἡμῶν Σεπτιμίου Οὐαδαλάθου ᾿Αθηνοδώρο[υ] τοῦ λαμπρ[οτάτου] βασιλέως ὑπάτου αὐτοκράτορος στρατηγοῦ) Ρωμαίων.

941 Fragment.

948 (1v°-ve 5. apr.), 949 (env. 300 apr.), 950 (byzantin). Lettres privées.

951 (byzantin), 952 (115-115 δ. ap.). Comptes.

953 (1e 1v° 5. ap.). Recette magique.

954 (vis s. apr.). Amulette chrétienne, contenant une prière très curieuse suivie d'un paler noster.

Déjà publié, Archiv, 1 (1901), p. 431.

955 (= Archiv, 1, 1901, p. 427). Début d'un document analogue.

956 (= Archiv, I, 19014, p. 420), τὸ 5. ap. Exorcisme paien.

957 (10 av.). Horoscope.

958 Six fragwents d'époque romaine ou byzantine.

On a peu publié sur le palimpseste de Chariton acheté à Thèbes par M. Wilcken et également détruit dans l'incendie d'Hambourg :

F. G. Kenyon, Archaeol. report, 1900-1901, p. 58.

S. A. Naber, Ad Charitonem dans Mnemosyne, XXIX (1901), pp. 92-99.

W. Crônert, Archiv, 1 (1901), pp. 529-530.

N. Fiesta), Il roman:o di « Chione » dans Afene e Roma, II (1900), pp. 325-328.

‘BULLETIN PAPYROLOGIQUE 143

PAPYRUS DE GENÈVE

_ C'est avec grand plaisir que nous avons vu dans le dernier fascicule de l'Archiv deux articles de J. Nicole sur les papyrus de Genève.

Il publie d'abord Un questionnaire de chirurgie (Archi Il, 1902, pp. 1-3) d’après le papyrus 111 de Genève (1119 5. apr.?) : on y lit au verso d'un texte non littéraire très effacé 22 lignes d'onciale, contenant une série de courtes questions chirur- gicales suivies de réponses (Exemple : τί ἐστιν διαχέντησις; [ἔστι]ν À διὰ βελόνης τῶν [σ᾽]ϊωμάτων vou). Les mots ἀποδορά, διαρραφή et Üroérax{po:] paraissent nouveaux.

Le deuxième article de M. Nicole (Archiv 11, 1902, pp. 63-69) est intitulé : Compte d’un soldat romain No IV des Papyrus Latins de Genève : supplément aux Archives Militaires du re siècle) (1). Ce n'est qu'un fragment de 27 lignes muti- lées, mais il est écrit en latin et M. Nicole montre qu'on peut le restituer en grande partie à l'aide du grand papyrus latin de Genève.

A propos de ce document, il peut être utile de faire savoir que M. A. von Pre- merstein compte publier cet automne dans les Beifräge sur allen Geschichle un article assez considérable sur ces Archives mililaires de Genève. Il est arrivé à établir un certain nombre de faits nouveaux. Il n'y a presque rien à ajouter à la bibliographie de ce papyrus telle que je l'ai donnée en 1901 [B. I, p. 196] :

_ Bull. de la Soc. des Antiquaires de France, 1901, p. 15 (analyse de l'article d'Espérandieu).

O. Schulthess, Neue philologische Rundschau, 1902, pp. 346-350.

C. Wessely, Hesiodi fragmentorum Genauiensium specimen dans Studien zur Paläographie 1 (1901), p. xx. Publie un fac-similé partiel, communiqué par M. Nicole, du célèbre papyrus Naville contenant des fragments des Travaux et des jours d’Hésiode (Haeberlin, ἢ. 38).

U. Wilcken, Archiv 1 (1901), pp. 553-554 publie une série de notes et correc- tions, relatives aux deux fascicules parus des Papyrus de Genève de M. Nicole. On sait que M. Wilcken a trouvé à Munich la moitié manquante du papyrus 21 de Genève : il la publie Archiv I (1901) pp. 484-491.

T. Reinach, Revue des études grecques, XV (1902), pp. 105-106, rend compte du T. Il du recueil de M. Nicole.

À. Olivieri, À proposilo dei due frainmenlti del Γεωργός della Περικειρομένη di Menandro dans Rivisia di flologia XXVIII (1900), pp. 447-455.

PAPYRUS DE TURIN

Des papyrus grecs de Turin sont cités par A. Deissmann, Bible Studies (Edim- bourg, 1901, 8). (Cf. supra).

Le papyrus n. I de Turin avait été traduit jadis en français par M. Dareste : Le procès d'Hermias (117 av. J.-C.) dans Nouvelle revue hist. de droit VIL (1883),

pp. 191-203: il vient de rééditer ce travail dans ses Nouvelles études d'histoire du droit {Paris, 1902, 8°), pp. 214-229.

(1) C'est par erreur que j'avais imprimé l'an dernier (Β. I, p. 196] Archives du τὸς siècle : c'est Archives Mililaires du 1er siècle qu'il faut lire.

18 8. DE RICCI

PAPYRUS DE FLORENCE

M. Schisparelli a profité d'un récent voyage en Égypte pour acheter une collec- tion de papyrus pour le compte de la Socie{à Italiana per la diffusione e l’incorrag- giamento degli studi classici. La publication de cette collection été commencée aussitôt par ὦ. Vitelli Da papiri greci dell’ Egitto dans Alene e Roma IV (1904), coll. 73-81 (cf. col. 231 et V, 1902, col. 592). Le papyrus de Florence n. 1 est un magnifique document parfaitement intact et qui coustitue un très bel exem- plaire d'un prêt d'argent (200 drachmes) à formules très déveluppées (153 apr.). M. Vitelli, qui traduit et commente ce document avec autant d'habileté que s'il était un vétéran de la papyrologie, n'a pourtant pas reconnu un démotique dans (1. 2) Σωσιχοσμίου τοῦ καὶ ᾿Αλθαιέως. On consultera sur le papyrus ἢ. 1 de Florence :

C. Wessely, Uber die lex commissoria pignorum im alexandrinischen Volksrecht dans Anseiger Akad. Wien, 12 juin 1901.

U. Wilcken, Archiv I (1901), pp. 557-558.

E. Costa, Sul papiro forentino num. 1 dans Bulletino dell Istitulo di Diritto Romano XIV (1901), pp. 47-50.

D. Comparetti, Frammento filosofico da un papiro greco-egisio avec deux planches en photogravure dans Festschrift für Theodor Gomperz (Vienne, 1902, 4°), pp. 80-89. Au recto restes de deux colonnes en jolie onciale (rr° 5. apr.). Frag- ment philosophique relatif à la φιλανθρωπία. Au verso, lettre d’Alypios à Herônei- nos (111 5. apr.) phrontistès de Theadclphia (aujourd'hui Harit). Comme le fait très justement remarquer M. Wilcken (Archiv, II, 1902, p. 163) MM. Grenfell et Hunt ont trouvé à Hartt une autre lettre du même Alypios au même Hérôneinos phron- tislés de Thrasô (Fayäm towns, Ὁ. 288, ἢ. 133). M. Comparetti publie une deuxième lettre (p. 87) du même au même; ajoutons que M. Théodore Reinach possède plusieurs pièces de la même correspondance et que M. Comparetti n'a pas publié toutes celles de la collection florentine. M. Wilcken (4. c.) améliore, sur quelques points, d'après une photographie, la lecture de M. Comparetti.

M. Comparetti m'écrit qu'il a trouvé dans les papyrus inédits de Florence « un protocole sont enregistrées des circulaires adressées à divers stratèges pour la réquisition des chameaux pour la πορεία annuelle ».

SOI-DISANT PAPYRUS DE VENISE.

Il n'est guère de bibliographe de la papyrologie qui n'ait reproduit une asser- tion de Montfaucon (Diarium Italicum p. 55) attestant l'existence à Venise d'un ms. de l'évangile de Saint-Marc sur papyrus. M. Haeberlin et il y a quelques mois à peine M. Deissmann paraissent l'avoir accepté sans contrôle. Il ne sera donc pas inutile de rappeler que ce fameux manuscrit n’est autre chose qu'un fragment d'un manuscrit sur parchemin en onciales latines, manuscrit dont d'autres parties sont conservées à Prague et à Cividale dans le Frioul. Ce fait a été

établi dès 1753 par Lorenzo da Torre et en 1878 M. Cesaro Paoli a insisté de | nouveau sur ce point (Paoli, Del papiro, Florence, 1818, 85, p. 60, note 3).

BULLETIN PAPYROLOGIQUE 115

PARCHEMIN DE ROME.

C. R. Gregory, Tertkritik des Neuen Testamentes, 1, p. 66 et 11 p. 549, n. 48, décrit assez longuement un parchemin gréco-copte (v°s.) de l'ancienne collection Borgia, conservé à Rome, au Vatican. Ce parchemin contient Luc XXII, 20- XXII, 20; Jean VI, 28-67 et VIT, 6-VIIL, 31. Publié par Aug. Ant. Georgius (Giorgi), Fragmentum evangelit S. Ilohannis Graecum Copto-Thebaicum saeculi IV

te... (Rome, 1189); + H. Alford, Novum Teslamentum graece, ἀρ éd. 1859; Gre- gory, Prolegomena, p. 391 (Ta); Scrivener-Miller, Inéroduction I, pp. 146-147. Une autre série de fragments contenant Mathieu XVI, 13-20 ; Marc, f, 3-8 et XII, 35- 37; Jean, XIX, 23-27 et XX, 30-31, vue jadis par Tischendorf à la Propagande, est décrite par Scrivener-Miiler, I, p. 148 ; Gregory, Prolegomena, Ὁ. 392 (Td.) et Text- krilik, 1, p. 61. En 1886, M. Gregory ne retrouva pas ces fragments.

PAPYRUS D'HERCULANUM.

M. Crônert continue à publier petit à petit les résultats de sa fructueuse mis- sion à Naples : ses articles, rédigés avec autant de soin que de compétence, comp- teront parmi les meilleurs échantillons des éditions de Volumina Herculanensia.

‘C'est d'abord un travail intitulé Die λογιχὰ ζητήματα des Chrysippos und die übrigen Papyri logischen Inhalls aus der herculanensischen Bibliothek (Hermes, XXXVI, 1901, pp. 548-5179). On y trouve publiés en tout ou en partie les volumina 300-9, 307,671, 861, 1003 et 1389, sans parler des nn. 1038, 1065 et 1421 cités seule- ment.

Herkulanensische Bruchstücke einer Geschichte des Sokrates und seiner Schule dans Rheinisches Museum, LVII (1902), pp. 285-300. M. Crônert a reconnu que le ἢ. 495 et 558, tous deux inédits, faisaient partie d'un même rouleau et que ce rou- leau contenait les restes lamentablement mutilés d'une biographie de Socrate. 1] publie tout ce qu'il a réussi à en déchiffrer.

Neues über Epikur und eintge Herkulanensischen Rollen dans Rheinisches Museum LVI (1904), pp. 607-626. Article important sont exposés les résultats de l'exa- men d'un grand nombre de volumina dont voici 18 liste : 98, 1117, 163, 176, 200, 253, 310, 846, 415, 419, 421, 452, 454, 465, 495, 634, 862, 986, 989, 996, 998, 1005, 1012, 1036, 1084, 1090, 1116, 1188, 1196, 1199, 1232, 1289, 1398, 1418, 1457, 1471, 1485, 4489, 1643, 1634, 1639, 1645, 1675, 1181, 1803. ΠῚ y a de précieux renseigne ments sur les fragments d' Épicure et de Philodème.

Hans von Arnim, Bemerkungen sum Index Sloicorum Herculanensis dans Sit- zungeber. Akad. Wien, CXLIII (1901), fasc. XIV, 80, pp. 13. On connait l'intéressant texte d'histoire philosophique contenu dans le papyrus 4018 d'Herculanum et désigné d'ordinaire sous le nom Index Sloicorum. Publié en 1875 par M. Compa- retti, étudié cette époque par MM. Bücheler et Gomperz, ce document précieux avait été depuis lors négligé (1). Il est heureux que l'attention de M. von Arnin ait été attirée de ce côté, car son étude, quoique courte, contient plus d'une contri-

bution intéressante au texte et à l'interprétation de ces curieux fragments,

. (4).M. Crônert en prépare une nouvelle édition.

410 9, Ricci

Qu'on me permette de signaler ici deux autres travaux de M. von Arnim qui paraissent avoir été trop peu connus dans notre pays : l'un et l'autre sont relatifs aux remarquables travaux de M. Sudhaus sur les œuvres de Philodème : De res- tituendo Philodemi de Rhetorica lib. ἢ] (Programme Rostock, hiver 1893, 49, pp. 14) et De Aristonis Peripatetici apud Philodemum vestigiis (Programme Rostock, été 1900, 40, pp. 13). Ce deuxième mémoire est relatif au vol. 1004.

F. G. Kenyon, The palaeography of the Herculaneum papyri dans Festschrift für Theodor Gompers (Vienne 1902, 49), pp. 373-380. Si l'on a peu étudié jusqu'ici la paléographie des papyrus d'Herculanum, c'est que l’on manquait de termes de comparaison. Les récentes découvertes de papyrus littéraires gréco-égyptiens nous ont depuis peu singulièrement enrichis : personne plus que l'auteur de la Palaeography of Greek papyri n'était désigné pour examiner sous le rapport des formes scripturales les papyrus d'Herculanum, d'abord sur les fac-similé publiés, ensuite sur les originaux : cette dernière partie du travail était d'autant plus nécessaire que nous ignorions quel degré de confiance méritent les dessinateurs napolitains. Les résultats des recherches de M. Kenyon sont des plus intéres- sants : les fac-similé, nous dit-il, nous présentent une écriture trop fine et trop élégante ; sur les originaux les traits sont plus lourds et plus épais, l'ensemble est plus sobre et plus massif; c'est une écriture petite et ferme qui a un air de famille avec l'Hérodas du British Museum. Les volumina Herculanensia parais- sent presque tous du 1°* siècle avant notre ère : ils rentrent dans le groupe des papyrus littéraires d'époque Ptolémaïque et les lettres Α et £, qui servent de cri- terium à M. Kenyon, y ont bien la forme que ce savant pouvait s'attendre à leur trouver : le £ notamment n'est pas écrit une seule fois sans lever la plume.

+ W. Crôünert, Abkürzungen in einigen griechischen litterarischen Papyri, mit besonderer Berücksichtigung der herkulanensischen Rollen, dans Archiv. für Stenor graphie LIV (1902) pp. 13-79.

Segofredus Mekler, Academicorum philosophorum index Herculanensis (Ber- lin, 1902, in-8°, Weidmann), pp. xxxv1-135 (6 mark). Un des papyrus les plus intéressants de la bibliothèque d'Herculanum est le volume 1021 qui contient un texte d'une cinquantaine de colonnes connu sous le nom d'index academicorum. M. Gompers avait réuni en vue d'une édition définitive une certaine quantité de matériaux dont il a confié la mise en œuvre à un de ses élèves, M. Mekler, qui s'est acquitté de cette tâche difficile avec un remarquable succès ; l'excellente monographie qu'il consacre à ce texte fait espérer qu'il traitera de même d'autres documents de l'inépuisable collection de Naples.

Douze colonnes de ce papyrus, conservées dans les dossiers Hayter à Oxford, sont publiées, si je ne me trompe, pour la première fois dans le travail de M. Mekler. Pour le reste du papyrus, existant encore à Naples, l'éditeur a pu profiter non seulement des copies de Naples et d'Oxford, mais encore des colla- tions de M. Gomperz, de sa propre copie et surtout de celle de M. Crônert qui a découvert un deuxième exemplaire très mutilé du même texte dans le volumen 168.

Les restitutions de M. Mekler ont fait faire au texte un réel progrès. Il faudra encore bien des années pour que tous les volumina Herculanensia soient édités avec un appareil critique aussi développé et des commentaires aussi documentés.

ἘΣ BULLETIN PAPYROLOGIQUE 117

U. Von Wilamowitz-Môllendorff, Lesefrüchte, LXXV, dans Hermes, XXXVII (1902), p. 305, corrige Philodème, de musica (édition Kemke), IV, 80,

C. von Jan, Jahresber. Bursian CIV (1900), pp. 25-26, rend compte de Philodème, de musica, édition Kemke.

J. Bidez, Revue critique, LI (1901), pp. 324-326, rend compte de Crônert, Philo- nides (quelques corrections) et Revue de l'instr. publ. en Belgique XLV (1902), Chronique, pp. 58-59, analyse l'article du même sur l'état actuel des volumina Herculanensia.

Cf. encore sur les Herculanensia, A. Deissmann, Bible studies (Edimbourg, 1901, In-80), p. 38, | PAPYRUS DE VIENNE

C. Wessely, Die griechischen Papyrusurkunden des Theresianums in Wien dans Studien zur Paläographie, \ (1901), pp. 1-5.

Dans cet article sont publiés, traduits et commentés quatre papyrus grecs com- pris dans une collection d'antiquités égyptiennes offerte par le Khédive à la Theresianische Akademie de Vienne :

1 (1e s. av.). Fragment d'une pétition écrite par une femme.

à (1ve s. apr.). Pétition mutilée à un préfet d'Égypte (?) Flavius..…

3 (1v° 5. apr.). Hermopolis magna. Début d'une lettre à Flavius Epiphanius, préfet d'Égypte (inconnu jusqu'ici). Mention d'un ταρσικάριος.

4 (1v° 5. apr.). Paiements faits à l'administration en or et en argent au poids. Intéressant pour l'histoire de la réforme monétaire sous Dioclétien.

On trouvera quelques remarques utiles sur ces papyrus dans U. Wilcken, Archiv IL (1902), pp. 140-141. Cf. aussi W. Crônert, Wochenschr. klass. Philol. X1X (1902), col. 57-58.

C. Wessely, Hesiodi carminum fragmenta antiquissima dans Studien zur Paläographie, X (1904), pp. m1-xxm et À. Rzach, Zu den neugefundenen Bruch- ‘stücken des Hesiod-Papyrus Erzherzog Rainer, ibid., pp. 11-16.

On connaissait, depuis 1887, l'existence à Vienne, dans la collection Rainer d'un important codex d'Hésiode sur papyrus (Haeberlin, n. 39). M. Wessely en avait. publié dès cette date quatorze fragments (Mifleilungen Raïner, 1, 1831, pp. 13-83) et M. Rzach s'était occupé à plusieurs reprises de la critique textuelle des deux cents vers qu'ils contenaient, plus ou moins mutilés. Depuis quinze ans,M. Wes- sely a retrouvé de nouveaux fragments en nombre assez considérable ; il les a joints avec les fragments déjà connus et les a donnés en fac-similé dans sa nou- velle publication.

Environ soixante fragments d'un codex sur papyrus du 1v° 5. en onciale pen- chée assez vilaine. Restes des vers suivants : Théogonie, 626-640, 658-673, 771-183, 811-817; Travaux et Jours, 179-185, 210-215, 243-248, 252-265, 214-296, 309-331, 344- 363, 491-494, 511-519, 527-528, 544-552, 686-828 fin ; Bouclier, 1-32, 350-354, 382-384, 426-440, 456-470. M. Rzach fait ressortir l'importance que présente ce papyrus pour le texte d'Hésiode (notamment Theog. 630-631, Trav. 812 et 278, Bou- clier 432 (4).

(4) Comptes rendus sommaires par C. H(ae)b(e)rl(iln, Literarisches Centralblatt

LIL (1904), col. 1722-1723 et W. Crônert, Wochenschr. für klassische Philol. XIX (1902), col. 60-64.

418 8. DE RICCI

C. Wessely, συνῆρμαι, dans Sfudien zur Paldographie 1 (1901), p. 5. Note de cinq lignes pour signaler cette forme du parfait dans le n. 23 du Corpus papyrorum Raineri qui ne serait pas un contrat de mariage, mais un acte de séparation ; c'est à la même conclusion qu'est arrivé M. Gregor Zereteli, qui a revu sur l'original, republié et longuement étudié ce papyrus dans un article en russe sur La donatio ante. nuplias dans un papyrus grec, paru dans le Journal du ministère russe de l'instr. publ., mai 1901, t. 335, section de philologie classique, pp. 63-75. Cf. Wil- cken, Archiv 1 (1901), pp. 556 et 551 ; II (1902), p. 154; Mitteis, ibid., I (1901), pp. 347-348 ; Grenfell-Hunt, Oxyrhynchus papÿri, IL, p. 239.

J'ai signalé plus haut (p. 414), une note paléographique de M. Wessely (S£u- dien, etc., 1, 1901, pp. 1-u), sur le papyrus latin, n. 23 de ses Schriftlafeln. C. Wessely, Die Epikrisis und das Ἰουδαίων τέλεσμα unter Vespasian dans Sfu- dien zur Paläographie 1 (1901), pp. 9-44, étudie, malheureusement sans en publier le texte, un papyrus important de le collection Rainer, provenant du même dos- sier que les papyrus 260 et 261 du British Museum. Ce document de l’époque de Vespasien est le premier à nous faire connaître dans le Fayoum l'existence de l'impôt de capitation frappant spécialement les Juifs; intéressant aussi pourl'ono- mastique juive et l'histoire de l'epikrisis. Cf. U. Wilcken, Archiv 11 (1902), p. 164; C. Wessely, Berl. philol. Wochenschr., XXI (1901), col, 475; W. Crônert, Wochenschr. klass. Philol., XIX (1902), col 59.

L. Mitteis, Zur Geschichte der Erbpacht im Allerthum dans Abhandl. Sächs. Gesellsch. Wissensch. XX (1901). fasc. IV, pp. 35-36, utilise le papyrus Rainer, 1, n. 19.

B. P. Grenfell et À. 8. Hunt, The Amherst papyri, Il, p. 109, corrigent le papy- rus Rainer, I, n. 39, 1. 18.

C. Wessely, Uber die lex commissoria pignorum im alerandrinischen Volksrecht dans Anzeiger Akad. Wien, 12 juin 1901, fasc. XV, publie un important papyrus inédit (4) de la collection Rainer (RNN 28) de l'an 229 de notre ère : c’est un prêt de 900 drachmes d'argent garanti par un terrain qui appartiendra au créancier en cas de non repaiement de la somme. Ce papyrus vient d'Herekléopolis.

C. Wessely, Neues über Diogenes den Kyniker dans Festschrift für Theodor Gomperz (Vienne, 1902, 40), pp. 67-74, publie un papyrus littéraire intéressant du er siècle avant notre ère, qu'il a découvert dans la collection Rainer. Restes de six colonnes d'environ 27 lignes. Série d'anecdotes relatives à Diogène le Cynique (ce qu'il répondait quand on lui demandait qui et d'où il était, Diogène et son bâton, Diogène chez le barbier, Diogène et Denys le tyran, Diogène au bain, Diogène et Ménandre). On peut, avec M. Wessely, rapprocher ce texte curieux de plusieurs passages de Diogène Laerte (2).

Le fragment célèbre du « Protévangile du Fayoum », dont on trouvera une bibliographie utile dans Haeberlin (n. 163), est republié par E. Preuschen Anti-

(4) Cité cependant par + Gerhard Alexander Leist, Die Sicherheit von Forde- rungen durch Ubereignung von Mobilien (Jena, 1889, 8°), pp. 66, n. 82.

(2) Comptes rendus déjà publiés :

X... Neues von Diogenes dans Beilage zur allgemeinen Zeitung, 1902, II, p. 440,

X.., Zu dem neuen Diogenes, ibid., p. 512.

BULLETIN PAPYROLOGIQUE 119

legomena (Giessen, 1901, 16°), pp. 19-20 et 118-119. M. Deissmann nous apprend (Encyclopaedia Biblica, t. III, col. 3560) qu'une réédition de ce texte avec un ample commentaire est préparé par M. H. Müller de Paderborn. |

C. R. Gregory publie dans sa Textknilik des Neuen Teslamentes, t. 1 (Leipzig, 1900, 8°), plusieurs fragments inédits de la collection Rainer dont M. Wessely lui a communiqué des copies; ce sont :

PP. 72-73, ΤΊ (Rainer 8024). Parchemin. Mathieu XVIII, 18-29.

PP. 73-14, (Rainer 8025). Papyrus. Marc XV, 29-38.

PP. 74-75, T' (Rainer 8020). Jean, 1, 29-32. ᾿

Ρ. 411, Evl. 848 (Rainer 8021), décrit seulement; évangéliaire sur papyrus publié ailleurs par Wessely (Haeberlin, n. 168). |

P. 418, Evl. 349 fRaïner 8023). Parchemin. Mathieu XV, 12-16 en grec et en copte (feuillet d'un évangéliaire).

Comptes rendus des Specimina Isagogica de M. Wessely :

K. Kaïbfleisch, Berl. philol. Woch., XXI (1901), col. 1331-1332 [quelques corrections].

U. Wilcken, Archit, I (1901), pp. 558-559 [quelques corrections].

W. Schubart, Deutsche Lilteraturzeitung, XXII (1901), col. 1689-1694.

F. B{lass), Liferarisches Centralblatt, LII (1901), col. 768-769.

J. P. Waltzing, Bull. bibliogr. du Musée Belge, V (1904), p. 68.

F. G. Kenyon, Arch. report, 1900-1901, p. 61.

3. Kohm, Zeitschr. für die üsterr. Gymn., LII (1901), pp. 304-306.

W. Weinberger, Neue philol. Rundschau, 1902, p. 251.

G. Fraccaroli, Rivista di filologia, ΧΧΙ͂Χ (1901), p. 333.

Signalons deux comptes rendus attardés de Wessely, Bruchstücke einer ank- ken Schrift über Welterzeichen, par À. Rehm, Berl. philol. Wochenschr., XXII (1902), col. 513-516 et par W. Crônert, Archiv, I (1901\, pp. 536-538.

Feu Carl von Jan a analysé les différents articles écrits depuis dix ans sur le fragment musical de la collection Raïiner, dans le Jahresbericht de Bursian (CIV 1900, pp. 5-8).

PAPYRUS DE GRAZ

Nous avons vu que Graz en Styrie était ornée d’un papyrologue émérite, M. Leopold Wenger : il s'y trouve aussi un papyrus grec fort curieux acheté à Echmouneïn par M. J. Strzygowski. On y lit neuf lignes de cursive grecque du vue siècle. Le document est un modèle de bail rédigé par un certain Flavius loannes σιγγουλάριος τῆς κατὰ Θηδαίδα ἡγεμονιχῆς τάξεως. Il remplacé le nom du fermier par δεῖνα ou 666; on y lit par exemple (ἰ. 3) Αὐρηλίω τῷδε ὑἱῷ τοῦδε γεωργῷ.

Le papyrus est publié par M. Wilcken, Der Grazer Papyrus dans Archiv, Il . (1902), pp. 183-184 (cf. aussi Wilcken, Archiv, 1, 1901, p. 468, note 2).

OSTRAKA DE SUÉDE

IL n'y a pas encore de papyrus grecs en Suède, du moins à ma connaissance mais il y a beaucoup d'ostraka grecs à Upsala, les uns dans le musée Victoria

420 ο 8, DE RICCI

les autres dans la collection de M. Karl Piehl, l'égyptologue bien connu. Deux d'entre eux sont déjà publiés :

O. Lagercrantz. Griechische Ostraka im Victoria-Museum zu Upsala dans Sphinx, V (1901), planche, et VI (1902), pp. 36-38, publie un ostrakon analogue au n. 1387 de M. Wilcken.

K. P{iehl), Ostracon Piehl n. 1 dans Sphinx, VI (1902), p. 60 et fac-simile en photogravure. Amulette chrétienne (vis vie siècle) de quinze lignes sur un éclat de calcaire trouvé à Thèbes, Très curieux.

PAPYRUS DU DANEMARK

Je disais l'année dernière [B. I, p. 201] qu'il n’y avait pas de papyrus au Dane- mark la lacune: est aujourd'hui comblée :

Chr. Blinkenberg. Un contrat de vente de l'époque ptolémaïque dans Oversigt over det Kgl. Danske videnskabernes selskabs forhandlinger, 1901, pp. 119-196, avec une planche en phototypie. 11 s'agit d'un papyrus acheté par M. H.-0. Lange eu 1900 pour le musée de Copenhague. C'est un contrat de vente en 12 lignes, parfaitement intact, écrit à Pathyris le 9 Epeiph de l'an XV de Ptolémée Alexandre et de sa sœur Bérénice (99 av.) : Sensouchis vend un champ à Pakoibios.

M. Wilcken (Archiv, I, 1901, p. 559) a apporté à la copie très soignée publiée par M. Blinkenberg quelques corrections de détail qui ont bien leur importance.

PAPYRUS DE RUSSIE

À la mort de l'évêque Porfiri Uspensky de Kiev, la Bibliothèque Impériale de Saint-Pétersbourg est entrée en possession (par voie d'achat ou d’héritage ?) de la riche collection de manuscrits formée en Orient par ce prélat il y a déjà un demi-siècle. Les fragments intéressant la papyrologie sont :

5. Petersb., ἢ. ccLviur. Papyrus. Première épitre aux Corinthiens, 1, 47-20; VI, 13-18; VII, 3, 4, 10-14.

Cf. + Tischendorf, Verhandlungen der Philologenversammlung zu Halle, 1861 (1868), pp. 44-45; Gregory, Prolegomena, pp. 434-435 (0) et Textkritik, t. I, p. 149; + Tregelles, New Testament, add. p. 1021.

5. Petersb.,gr.n. ccLxxv. Deux ff. de parchemin pourpre, écrits en or. Étaient en 1850 au Caire dans la bibliothèque du patriarche d'Alexandrie. Marc, IX, 14-18, 20-22 et X, 23, 94, 29. Publiés par + Porfri Uspenski, Voyage en Égypte el aux monastères du grand Saint Antoine el du bienheureux Paul de Thèbes, en 1850 (S. Petersb., 1856, en russe), p. 11 et Orient chrétien : Égypte et Sinaï (S. Petersb., 1857, en russe), pl. XIII et XIV, fac-similés ; + Tregelles, New Testament, add. p. 1019; Scrivener-Miller, Introduction, t. 1, p. 140, note 1; Gregory, Prolego- mena, p.384 (N a) et Textkritik, t. I, p. 59.

S. Petersb.,n. ccuxxvr. Parchemin rapporté d'Égypte (2) par Porfiri Uspenski. Matthieu, XIV, 19-34 et XV, 2-8. Cf. Gregory, Prolegomena, Ὁ. 392 (T c) et Tertkri- tik, I, p.67; Scrivener-Miller, Introduction, t. I, ἢ. 148.

- La Bibliothèque Impériale possède encore six feuillets rapportés d'Égypte (?)

BULLETIN PAPYROLOGIQUE 124

par Tischendorf (vi 8.), contenant Jean, 1, 25-42; IT, 9-1V, 14 et IV, 34-50. Cf. Tischendorf, Nolitia edilionis codicis Sinailici (Leipzig, 1860, in-4°), p. 50, n. If; Muralt, Catal. des mss. gr. de la Bibl. Imp., n. 1); Gregory, Prolegomena, Ὁ. 392 (T b) et Textkrilik, 1, p. 67; Scrivener-Miller, Infroduction, [, p. 148.

V. Iernstedt, Un papyrus prophélique (en russe) dans Journal du ministère russe de l'instruction publique. Section de philologie classique. T. 337, octobre 1901, pp. 48-55. Je ne sais malheureusement pas le russe, mais j'ai pu comprendre que M. lernstedt a réédité dans cet article d’après l'original, le très intéressant Catalogue de livres sur papyrus (Haeberlin, n. 138) publié en fac-simile par Muralt (1864) et déchiffré par Zündel (ΕΛ. Mus., 1866, p. 431). M. Iernstedt a réussi à déchiffrer bien plus de titres de livres que Zündel qui n'a travaillé que sur le fac-simile de Muralt. On sait que dans cette liste figure le titre [᾿Αρισ]τοτέλους ᾿Αθηναίων πολ[ι]τείας. Cf. les comptes rendus de + Εἰ. Kurtz, Byzantinische Zeitschr., XI (1902), p. 219 et de U. Wilcken, Archiv, IL (1902), pp. 163-164.

B. Turaieff, article en russe dans le Bulletin de l'Académie Impériale des sciences de S. Pétersbourg, 1900, VII, n. 3 (tirage à part, p. 8). Article que j'ai encore moins compris que le précédent : tout ce que je vois, c'est que M. Turaieff publie deux fragments liturgiques chrétiens fort curieux (viuc-xe s.?), l'un de la collection Golénischeff, l'autre de la collection de feu W. de Bock.

C.R. Gregory, Textkrilik, I, p.68, décrit trois feuillets de parchemin (vre-vrre 8.), trouvés en Égypte, appartenant à M. Papadopoulos-Kerameus, de Saint-Péters- bourg (ancienne collection fkonomopoulos au Caire) et contenant Matthieu, XX, 3-32 et XXII, 4-16.

H. Weil, La légende d’Ésope dans Études de littérature et de rythmique grecque (Paris, 1902, 16°), pp. 119-126, republie un article qu'il avait écrit jadis (Revue de philologie, IX, 1885, pp. 19-24) sur un papyrus littéraire de la collection Golénis- cheff (Haeberlin, n. 145).

PAPYRUS D'ALEXANDRIE

La + Vossische Zeitung a publié, sur les papyrus du musée d'Alexandrie, un article reproduit par la Deutsche Lilleralurzeitung, XXII (1901;, col. 2071. Cet article n'ajoute rien aux indications que j'ai données dans mon premier Bulletin [B. I, p. 203], sinon la mention de deux nouveaux fragments littéraires, l'un sur « l'histoire naturelle », l'autre «a un calendrier ancien ».

Le hasard d'un dépouillement au British Museum m'a permis d'exhumer fort à propos deux articles intéressants de M. Botti :

Due frammenti inediti della Iliade nel Museo d’Alessandria dans Rivista Egi- siana, VI (1894), pp. 126-128. Renseignements intéressants sur les papyrus d'Alexandrie, au nombre de plus de deux mille (envoyés par M. de Morgan) et publication de deux fragments homériques, Iliade, XI, 347-357 et 802-821, ainsi que d'un fragment d’argument en prose d'un chant de l'iliade.

Del futuro Museo Greco-Romano di Alessandria (deuxième article) dans Rivista Quindicinale, 111 (1891), pp. 245-247. M. Botti y publie six colonnes d'un parche- min latin du musée d'Alexandrie, contenant les comptes d'un banquier. Cf. aussi Botti, Notice des monuments exposés au Musée Gréco-Romain d'Alexandrie (Alexandrie, 1893, 165), p. 50, ἡ. 2919.

422 5. DE RICCI

La collection des papyrus grecs du musée d'Alexandrie est assez longuement décrite par M. Botti dans un autre ouvrage, Catalogue des monuments exposés au Musée Gréco-Romain d'Alexandrie (Alexandrie, 1901, 16), pp. 323-340, nn. 392- 676. Les contrats d'époque romaine sont assez nombreux. :

PAPYRUS DU CAIRE (Ancien musée de Gizeh).

Dans la bibliographie du ms. de l'Évangile de Pierre, de l'Apocalypse de Pierre et du livre d'Énoch, telle que je l'ai donnée l'an dernier [B. I. p. 204} se sont glissées deux fautes d'impression : 1. 28 lire Gymnasialschulwesen et |. 22 lire Badham The origin of the Gospel of Peter. De plus, il faut ajouter les ren- vois suivants :

H. B. Swete, The apocryphal Gospel of Peter : the greek lext of the newly dis- covered fragment (Londres, 1892, 8°), pp. 15, et Revised edition withsome corrections from the MS (Londres, 1893, 80); H. B. Swete, Euxyyekov κατα Iletpov. The Akhraim fragment of the apocryphal gospel of Saint-Peler, ediled with an introduction, notes and indices (Londres, 1893, 8°), pp. xuvinr-34 et 2 planches; Anonyme, The gospel according lo Peter by the author of « Supernalural religion » (Londres, 1894, 8°), pp. 139; H. von Schubert, Das Petrus evangelium : synoptische Tabelle nebst Uebersetzung und krilischem Apparat (Berlin, 1893, 80), pp. 31 ; H. von Schu- bert, Die Composition des Pseudopetrinischen Evangelienfragments(Berlin, 1893, 8°), pp. xu-196; + E. Piccolomini, Sul éesto dei Frammenti dell’ Evangelio e dell Apocalissi del Pseudo-Petro dans Rendiconti Accad. Lincei, VII- VIII (1899), pp. 388- 404 (Compte rendu par Harnack, Theol. Lileraturzeitung, XX V, 1900, col. 137-139).

E. Preuschen Antilegomena (Giessen. 1901, 16°), pp. 14-18, 48-51, 93-94, 114-118 et 140-142; H. B. Swete, The Psalms of Solomon wilh the greek fragments of the book of Enoch (Cambridge 1889 16°), pp. vu-50 (cf. p. vin et pp. 24-50); J. Rendel Harris, À popular account of the newly recovered gospel of St-Peter (Londres 1893 160), pp. vi-97. P. Lejay, Revue critique, XXXVII (1894), pp. 207-209. S. Reinach, L'évangile de saint Pierre (Paris, 1893, in-32), pp. 24 (extrait de la République Française, 5 janv. 1893); 8. Reïinach, L’apocalypse de Pierre (Paris 1893, in-32), pp. 18 (extrait de la République Française 15 janv. 1893); C. Wes- sely, Das Petrus Evangelium und der mathematische Papyrus von Achmtm, dans Studien zur Paldographie, 1 (1904), pp. xxxvn-xxxvirr; Stanton, The Gospel of Peter, ils early history aud character considered in relation to the history of the recognilion in lhe church of Lhe canonica: gospels dans Journal of theological studies 11 (1900-1901), pp. 1-25; les Bollandistes, Un fragment des actes de 5. Julien d'Anazarbe dans Analecta Bollandiana, XV (1896), pp. 13-16; A. Har- nack, Allchr. Liléeraturgeschichte, passim.

+ Je n'ai pas vérifié les renvois suivants : Baljon, Theol. Studien, 1894, p. 1 544: (et Utrecht, 1896); Funck, Theol. Quartalschr. 1893, p. 218 seqq; A. Harnack, Theol. Lileraturzeitung, 189$, col. 9 seqq.; Hilgenfeld Zeitschr. für wissensch. Theol. 1893, pp. 220 seqq.; Koch, Kirchliche Monatschr. 1896, pp. 311 seqq. ; J. Kunze, Das neu aufgefundene Bruchstück des sogenannten Petrusevangelium (Leipzig, 1893, in-8°), p.48; Robinson, The new world, 1894, pp. 680 seqq.; von Sodeu,

BULLETIN PAPYROLOGIQUE 123

Zeilschr. für Theol. und Kirche, 1893, pp. 32 sqq.; Zahn, Das Petrusevangelium, 1893; Zahn, Geschichle des Neulesiamentlichen Kanons, t. 11, pp. 768 seqq.; Die- terich, Nekyia, Beiträge zur Erklärung der neuentdecklen Petrusapokalypse (Leipzig, 1893, 8e), pp. vi-238 (cf. Drug, Liler. Centralblalt 1894 col. 386-387). À. Loisy, Enseignement biblique, 1893, chronique, p. 113, etc. etc.

B. P. Grenfell et A. S. Hunt, Pfolemaic papyri in the Gizeh museum. dans Archiv 11 (1902), pp. 79-84. Deuxième article. En attendant la publication de leur cata- logue des papyrus grecs du musée du Caire, MM. Grenfell et Hunt publient quelques documents ptolémaïques du ic siècle retirés par eux de cartonnages de momies. Ce sont respectivement :

N. 10250 (an 20 d'Evergète 1). Reçu de plus de mille artabes de blé, dressé par un Πέρσης τῆς ἐπιγονῆς (cf. aussi Amherst papyri 11, Ὁ. 53).

N. 10271 (an 24 d'Evergète I ou d'Epiphane ?) Lettre à Euphranôr sur un ὑπόμ- vnuz des cultivateurs de ricin (des βασιλικοὶ γεωργοί) du bourg de Philopator dans le nome Arsinoîïte.

NN. 40277, 10323, 40274 (an 14 d'un Ptolémée du 11 8.). Déclarations (äxcypapai) de maison et cour.

NN. 10295, 40307. Déclarations analogues décrites mais non publiées.

M. Hunt a fait savoir à M. E, von Dobschütz, par l'intermédiaire de M. ἢ. J. White, qu'il y avait au musée du Caire un papyrus contenant la correspondance apocryphe d'Abgar et du Christ. M. E. von Dobschütz espère pouvoir publier ce texte dont il signale l'existence dans la Zeitschrift für wissenschaflliche Theologie XLII, (4900), p. 427, note 1.

B. P. Grenfell et A. 8. Hunt, Thé Amherst papyri, t. II, pp. 169 et 180, citent des papyrus inédits du musée du Caire (nn. 40267, 10416, 10485).

J'ai signalé par mégarde l’an dernier comme étant à Chicago un papyrus du musée du Caire : c’est un fragment homérique portant au verso les restes très mutilés d'un texte non littéraire, et publié per E. J. Goodspeed, À papyrus frag- ment of Iliad E, 824-841 dans Amer. journ. philol. XXI (1900), pp. 310-314. Cf. Crô- nert Archiv I, (1901), p. 507.

Par contre le papyrus bilingue grec et latin édité par MM. Collinet et Jouguet dans l'Archiv n'appartient pas au Musée, mais à l’Institut Français d'Archéologie Orientale au Caire.

E. J. Goodspeed, Amer. journal of theology, V (1904), pp. 358-359, corrige d'après sa copie de l'original quelques détails du texte du papyrus 10263 du Caire publié en 1900 par A. Jacoby.

DAMAS

À l'heure tous les regards sont tournés vers l'Egypte, les philologues ne veulent pas écouter ceux qui leur parlent de chercher ailleurs des manuscrits : c'est tout juste si l'on ose encore songer au Sinaï M. Gardthausen n'a vu et catalogué, dit-on, qu'une moitié environ des manuscrits grecs. 11 y a.bien les jour- nalistes qui parlent de Moukden et des bibliothèques Tartares, mais cela ne parait pas sérieux (1). Plus intéressantes et moins connues sont les recherches de

(4) Cf. E. Bretschneider, Uber den Ursprung der Mukden’schen Bibliothek dans Beilage zur Allgem. Zeitung, 1901, n. 89, pp. 1-4.

124 8. DE RICCI

M. Bruno Violet dans la geniza de la mosquée de Damas. Il y a découvert, en quantités considérables, des fragments grecs, latins, syriaques, français, armé- niens, hébraïques et arabes. De tout cela il n'a encore publié qu'un ms. bilingue (grec et arabe) en lettres grecques du psaume LXXVIIT (var siècle) dans l'Or'ien- lalislische Lilleraturzeilung, IV (1901), col. 384-403, 425-441 et 475-488 : Ein zweisprachiges Psalmfragment aus Damascus (avec un fac-simile). Cf. des comptes-rendus Deutsche Litleraturzeitung, XXII (1901), col. 2951-2952 et Beilage zur Allgemeinen Zeitung, 1901, n. 275, p. 8, 1902, I, p. 120, et 1], p. 583, Ueber- wichtige Funde aller Handschriften der heiligen Schriften (d'après le Standard).

Nous devons à M. von Soden un intéressant article sur ces manuscrits que le Sultan vient de faire expédier à Berlin (cf. Orientalistische Literatur-Zeitung, 1901, col.) Ein Weihnachtsgeschenk des Sultans an die deutsche Wissenschaft dans die Christliche Well, xv (1901), col. 1247-1249. IL y énumère les textes grecs suivants :

a Fragments du Nouveau-Testament du rv°, du v* et peut-être du mr siècle.

b 25 feuillets d'un psautier en onciale.

c Long fragment patristique et fragments divers.

ÉTATS-UNIS

William C. Winslow, Distribution of papyri : a list of one hundred und eighteen papyri, presented in 1901 to American colleges by the Egypt Exploration Fund dans Biblia X1V (1901), pp. 45-53 avec un fac-simile d'Oxy. 211 sur la couverture.

Liste extrêmement précieuse et que je résume ci-après :

Université de Pennsylvanie à Philadelphie : Oxy. 2, 16, 29, 35, 45, 65, 88, 108, 168, 181, 194, 223, 237, 239, 245, 269, 290, 293, 327, 344, 348, 349; Fay. 29, 71, 88, 174, 196, 310, 349, 359.

Harvard : Oxy. 8, 46, 92, 109, 170, 480, 200, 209, 284, 314, 328, 362. Fay. 92, 157, 168, 197, 350, 360, 362.

Yale : Oxy. 10, 24, 115, 206, 216, 249, 282, 329, 351, 393; Fay. 25, 180, 211, 351, 361, 366.

Columbia : Oxy. 13, 226, 262, 317, 330, 345, 352, 358, 399 ; Fay. 42, 135, 164, 214, 352, 357, 365.

John Hopkins (Baltimore) : Oxy. 17, 25, 57, 114, 230, 296, 319, 331, 334, 353; Fay. 33, 75, 165, 353, 358, 363.

Princeton : Oxy. 19, 64, 244, 320, 332, 333, 357; Fay. 32, 16, 166, 216, 354, 364.

Hamilton college : Oxy. 14, 118, 369; Fay. 183, 355.

Vassar college : Oxy. 10, 169; Fay. 28, 176.

Rappelons qu'Oxy. 3 est au Haskell-Museum à Chicago depuis 1898.

M. Wilcken, Archiv. I (1901), pp. 551 étudie les reçus de Chicago publiés par M. Goodspeed.

ERRATUM

J'ai relevé dans mon premier Bulletin (Revue, XIV, 163 suiv.) quelques fautes d'impression et petites erreurs :

BULLETIN PAPYROLOGIQUE 128

p. 166, 1. 18 ajouter 8. Pétersbourg; 1. 25, lire, Greco-Egizi; p. 115, 1. 21, lire et des symbolae; p. 181, 1. 20 lire la vulgate; p. 181, 1. 26, lire petit in-folio; p. 188, 1. 14 lire ᾿Αρσινοείτῃ; 1. 4 avant la fin, lire le papyrologue; p. 195, 1. 6 lire pp. 76-11; 1. 13 lire, Sitzungsber. ; 1. 28, Lire 4900 ; p. 196, 1. 4 lire 1901: p. 200, 1.7 et 5 avant la fin, lire réunie ef importance; p. 201, note 2, 1.1 lire Dewischeit. Et dans mon deuxième Bulletin, XV, p. 408, n. 2, lire Lilerarisches ; Ρ. 435, 1. avant dern., lire : di filologia ; p. 436, 1.4, lire Fr. Mie; p. 441, 1. avant dern., lire ἡγεμόνες ; p. 446, L. 8 avant la fin, lire Manchester; p. 451, 1. 34, Lire que; p. 452, n. 1, lire Antinoou ; 1. 19, lire 1901; p. 453, n. 1, {fre Dewischeit; p. 458, n. 2, 1. 6, lire Strassburgo.

Paris, 145 août 1902.

Seymour pe Ricct.

COURRIER DE GRÈCE

Athènes, 11-24 février 1908.

L'événement le plus important qui se soit passé en Grèce, dans l'ordre politique, depuis trois mois, est assurément le renouvellement de la Chambre et l'avènement au pouvoir du Ministère Delyannis. Le chef du Cabinet promis de fonder la politique du nouveau gouvernement sur un système d’'écono- mies sévères et il vient de remettre à la Chambre un projet de budget qui comporte, en effet, quelques millions d'économies sur les chapitres des dépenses. Cette diminution ne peut être réalisée qu'après l'adoption d’un nombre assez important de projets modifiant certaines dispositions de la loi et réduisant non seulement le traitement de tout un ordre de fonctionnaires, mais encore le personnel des employés subalternes de l'admi- nistration et même le nombre des députés. Cette dernière mesure, quoique rationnelle, sera très certainement diflicile à obtenir du Parlement. Le Ministère dispose-t-il d’une majorité assez forte et assez compacte pour exécuter, au moins en par- tie, son programme ? C'est la question qui se débat dans la presse et dans le public depuis les élections. Manifestement M. Delyannis est le chef du parti le plus important dans l'as- semblée législative, mais ce parti seul ne peut lui donner une majorité indiscutable et il a s’adjoindre deux autres groupes secondaires et quelques députés indépendants. Cette majorité composite n'a pas encore été éprouvée par les débats. La Chambre n'a opéré jusqu’à présent que la vérification des pou- voirs et les premières discussions n'auront sans doute lieu que

COURRIER DE GRÈCE 127

dans une quinzaine de jours après les fêtes du Carnaval. Il est à souhaiter pour le bien de la Grèce que le nouveau Ministère reste aux affaires un certain temps; le pays a surtout besoin de stabilité pour refaire entièrement son crédit, dont le relèvement est en bonne voie et dont le progrès s’accélèrerait encore sous l'application d’un régime d'économies sérieuses. M. Delyannis a la réputation d’un homme habile ; il s'est chargé du Minis- tère des Finances ; souhaitons pour le pays et pour lui-même qu’il se tire d'affaire à son honneur.

Bien que professeur et prytane de l’Université d'Athènes, M. Cazazis peut être relié à la politique puisqu'il est en même temps, et depuis nombre d'années, président de la société « Hellenismos », porte-parole de la nation dans toutes les questions qui intéressent l’'Hellénisme en dehors du royaume libre. En cette dernière qualité, M. Cazazis a fait une suite de conférences très suivies sur la Macédoine. C'est, du reste, la question brûlante du jour, et les inquiétudes légitimes du peuple grec, au moment l'intervention de l’Europe et l'im- patience des Bulgares peuvent amener des complications dans une contrée que l'Hellénisme regarde comme sienne, ont fait de cette série de conférences un événement important.

Dans ces conférences l'orateur a rappelé l’histoire de la Macédoine depuis le roi Philippe, père d'Alexandre le Grand, jusqu’à nos jours; il a ensuite exposé l’origine et les différentes péripéties’ historiques des races qui se disputent la prédomi- nance dans la presqu'île des Balkans et l’antagonisme qui s’est élevé depuis quelques années entre les Hellènes et les Bul- gares, antagonisme qui est, du reste, un héritage commun aux deux nations depuis l'Empire de Byzance. C’est sur cette riva- lité, cette hostilité plutôt, que M. Cazazis appelle l'attention de ses concitoyens. Il leur montre la Bulgarie ne rêvant rien de moins que de mettre la main sur la Macédoine d'abord, puis sur la Thrace et enfin sur Constantinople. Pour les Grecs, la Bulgarie est l'avant-garde du Panslavisme et le Panslavisme c'est le flot qui engloutira tout l'Orient si les puissances euro-

128 3. GUILLEBERT

péennes ne se liguent pas entre elles pour soutenir l’Hellénisme et l'opposer comme une digue aux progrès incessants de Ja Russie.

Nous ne suivrons pas l'éminent professeur dans les dévelop- pements de sa thèse dont le but est de rappeler aux citoyens du royaume libre les droits historiques de la Grèce sur les pro- vinces européennes de la Turquie et de leur inspirer la foi patriotique qui soulève les montagnes. Nous nous contenterons de signaler cet éloquent plaidoyer en faveur des revendications helléniques sur la Macédoine comme un épisodé marquant dans l'actualité athénienne.

De l’Université au Théâtre, la transition est facile ; nous pas- serons donc de la tragédie vécue à la tragédie écrite. Nous signalerons comme un progrès important dans les fastes encore peu remplis du théâtre grec moderne le fonctionnement régu- lier de la jolie petite salle, édifiée tout récemment, aux frais de S. M. le roi de Grèce, et qui été inaugurée l'hiver dernier par les représentations de Madame Réjane, en tournée dans nos para- ges. Peu à peu, par les soins de la Commission d'administration du Théâtre-Royal, c'est le nom du nouvel édifice, une troupe convenable s’est formée, et aux traductions de pièces étrangères commencent à se mêler quelques œuvres des littérateurs du pays. Quand nous disons une troupe convenable, nous n'avons pas l'intention de marchander nos éloges aux comédiens ordi- naires de Κι, M. le roi de Grèce; nous reconnaissons tout 16 mérite d'acteurs qui se sont formés sans le secours d'aucune école et qui ne peuvent, dans de telles conditions, arriver à la perfection. Les professeurs sont assez difficiles à trouver, le grec moderne n'étant pas une langue très répandue. On nous annonce pour celte année une tentative de professorat que M. Truffier, de la Comédie française, a bien voulu entre- prendre, sans se dissimuler, du reste, les difficultés qui l'at- tendent, en raison justement de l'ignorance il est de la langue actuelle de la Grèce.

Dans le domaine de l'Art nous avons encore à signaler le

COURRIER DE GRÈCE 429

goût des expositions de peinture qui semble se développer rapi- dement dans la capitale; nous en avons eu jusqu’à trois à la fois cét hiver. Peut-être les artistes auraient-ils gagné à épar- piller moins leurs œuvres, et à nous montrer un ensemble de travaux plus nourris ; cependant, l'élan semble donné et, l'expé- rience aidant, nous espérons voir, à la saison prochaine, les salles d'exposition mieux remplies encore de tableaux et de visiteurs. Les peintres ne sont pas encore très nombreux en Grèce et ce sont toujours à peu près les mêmes noms que nous voyons figurer au bus des toiles, des aquarelles ou des pas- tels; cependant nous devons signaler l’apparition -de la pein- ture militaire au milieu des scènes de genre et des marines habituelles. M. Roïilos, un artiste très jeune encore et qui a étudié sous les premiers maîtres à Paris et à Munich, a exposé au salon de la Mairie d'Athènes une toile de très grandes dimensions sous la légende « Pharsala ». Le peintre nous a montré au milieu d'une plaine le prince-héritier de Grèce com- mandant en chef de l’armée de Thessalie, dans la dernière guerre, passant devant le front de ses troupes et entouré de tout son état-major. Îl y avait là, en outre de la disposition très pittoresque des masses d'infanterie, tout une série de por- traits très réussis etun groupe bien vivant d'officiers à cheval. Le même artiste avait déjà exposé il y a deux ans au Palais du Zappeion une grande toile rappelant un épisode de la bataille de Mati, aux frontières thessaliennes. C'est décidément une voca- lion et c'est la première de ce genre; il est regrettable que M. Roïlos n'ait pas eu une victoire pour s'inspirer mieux encore de la vie militaire de son pays.

Tous ceux qui tiennent une plume avec 5 quelque autorité dans Athènes se sont unis pour célébrer le cinquantenaire de M. Angelos Vlachos, c'est-à-dire le cinquantième anniversaire, non pas de sa naissance, mais de son entrée dans la carrière littéraire. M. Vlachos est, sans contredit, le plus actif des hommes de lettres de la Grèce. Penché depuis cinquante ans sur sa table, il a entassé, et il entasse encore manuscrits sur

130 δ. GUILLEBERT

manuscrits. Il a écrit des poèmes, des comédies, des articles de critique, des chroniques, des nouvelles ; il a même fait des dictionnaires. Ce n’est pas un créateur, mais un observateur de premier ordre. Ses traductions du français, de l'anglais ou de l'allemand en grec sont remarquables.

Les fêtes de ce cinquantenaire ont duré plusieurs jours : con- férences à l’Université, à la salle du Parnasse, et enfin grand dîner offert à l'écrivain par ses confrères dans la grande salle de l’hôtel de la Grande-Bretagne, assaisonné de nombreux et éloquents discours et couronné par l'offre d'un magnifique bronze dont l'acquisition avait été faite avec le produit d’une souscription publique, tel a été le programme de cette solen- uité jusqu’à présent unique en Grèce.

Quelques jours après cette fête, la ville d'Athènes inaugurait : éclairage de ses rues à la lumière électrique. La rue Hermès a été la première illuminée par les flots blancs de ce soleil artificiel et à la fin de mars toutes les rues principales de la ville jouiront du même privilège. C'est un nouveau progrès pour la capitale dont les quartiers se transforment tous les ans et s'em- bellissent de jolies maisons qui s'élèvent du sol comme par enchantement.

Je n'ai pas besoin d'apprendre à nos lecteurs l'existence du syllogue fondé il y a trois ans pour la propagation des livres utiles au prix unique de 0,40 lepta pour le public et 0,30 pour les membres de la société. M. Bikélas, président du syllogue, qui en a été le fondateur et l'âme, a pu annoncer avec une légitime fierté à la réunion générale des membres qui a eu lieu en janvier, sous la présidence d'honneur de son Altesse Royale Ja princesse Sophie, que l’œuvre des Livres Utiles a dispersé en trois ans plus de 400,000 petits volumes aux quatre coins du royaume.

On peut encore signaler comme un progrès dans la librairie la publication d’une revue illustrée, l'Orient, qui vient d'at- teindre sa dixième livraison, sans défaillance, au contraire. Les illustrations en phototypie sont parfaitement réussies et

COURRIER DE GRÈCE 131.

peuvent soutenir la comparaison avec celles des autres publi- cations européennes.

. Pour compléter tous ces symptômes de progrès matériel et moral, signalons une œuvre, entreprise depuis quelques mois déjà, et qui marche à grands pas, sous l’active direction d'in- génieurs français. Nous voulons parler de la construction du chemin de fer de Pirée-Larissa-Frontières, confié à la Com- pagnie française des Batignolles. Les travaux avancent littéra- lement à vue d’œil et la Compagnie concessionnaire pense livrer à l'exploitation, dans un an au plus tard, la section Pirée-Athènes-Livadia, près de Thèbes. La construction de cette ligne ne donnera pas seulement à la Grèce un moyen de communication rapide entre la capitale et les provinces du Nord; elle dotera encore Athènes de l'édifice qui est dans toutes les villes modernes comme le palais du progrès, c'est-à- dire d'une véritable gare de chemin de fer. De plus, quand la ligne sera achevée et reliée aux lignes turques, elle permettra aux étrangers qui craignent le voyage sur mer, de se rendre commodément au pied du Parthénon sans s'exposer aux bour- rasques de la mer ionienne ou au balancement un peu rude des vagues du cap Matapan.

Pour se moderniser plus vite, la ville d'Athènes a décidé d'ou- vrir une exposition internationale dans le palais du Zappeion au mois de mars prochain. Malheureusement, une exposition ne s improvise pas; il faut de l'expérience d'abord au comité organisateur, puis à l'entrepreneur chargé d'aménager le palais, toutes choses qui font généralement défaut ici une telle entreprise n’a jamais été sérieusement tentée. Enfin, il faut un capital. L'argent est le nerf non seulement de la guerre, mais encore des expositions, et nous voyons que de ce côté il n’y a point pléthore. En tout état de cause, on pourra organiser une exposition locale assez réussie, et c'est la solution à laquelle on se décidera sans doute étant donné le peu de temps qui reste avant l'ouverture. Il y aura certainement quelques exposants étrangers qui seront heureux de voir figurer parmi

132 J. GUILLEBERT

les effigies de leur médaillier le profil de Minerve accompagné du nom révéré d'ASHNA.

Nous ne pouvons terminer ce rapide exposé de la vie athé- nienne sans signaler la présence de deux éminents artistes fran- çais, hôtes en ce moment de la cité « couronnée de vio- lettes ». M. A. Brouillet, peintre parisien, que nous avions déjà eu le plaisir de voir l’année dernière à l'Acropole, il travaillait à son tableau « la Prière de Renan » destiné aux murs de la Sorbonne, est revenu cette année pour peindre le portrait de 5. M. la Reine de Grèce. Enfin, M. Coquelin est depuis deux jours à Athènes; il a donné hier Tartufe au Théâtre Royal devant une salle comble et donnera ce soir Le Gendre de M. Poirier et La Joie fait peur.

J. GuiLLEBERT.

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

La Revue rend compte, à cette place, de tous les ouvrages relatifs aux études helléniques ou à la Grèce moderne, dont uN exemplaire sera adressé au bureau de la Rédaction, chez M. Leroux, éditeur, 28, rue

Bonaparte.

Si les auteurs ou éditeurs désirent: faire hommage de leurs publica- hons à PAssociation pour: l'encouragement des Études grecques, ils sont priés de les adresser directement à celle-ci (12, rue de l'Abbaye); mais, en ce cas, il n’en sera rendu compte dans cette bibliographie que s'ils en envoient DEUx exemplaires, l’un devant rester à la Bibliothèque de l'Association, et l'autre devant être remis à l'auteur du compte rendu.

1. ALTMANN (Waller). Architectur und Ornamentik der antiken Sarco- phage. Berlin, Weidmann, 41902. In-8°, 112 p.

Ce petit livre est le développement d'une thèse latine, qui avait été favo- rablement accueillie. L'auteur est un élève de Carl Robert ; c'est dire qu'il a été à bonne école et que son opuscule, sous les auspices du maître, peut être à certains égards considéré comme une introduction ou un complément au monumental Sarkophagenwerk de celui-ci. Le mémoire se divise en deux parties : 19 l'architecture des sarco- phages; 29 leur ornementation. Dans la pratique les deux sujets sont si étroitement liés qu'il est difficile de les envisager séparément, et, de fait, chacune des deux parties empiète cons-

tamment sur l'autre. La même obser.

vation s'applique d'ailleurs aux chapi- tres entre lesquels M. Α. divise ses

« livres ». Ainsi, dés le début, les sar- cophages lyciens sont très malheureu- sement rattachés (p. 10) au chapitre des « anthropoïdes », alors qu'il con- venait de les réserver pour le chapitre suivant, celui des sarcophages en forme d'habitation. Les autres chapitres du premier livre traitent : des fhécas (parmi lesquelles M. A. range le sarco- phage du Satrape, malgré son intérieur anthropoïde, et le sarcophage d’Ale- xandre qu'il attribue hardiment à Abdalonyme, sans avoir pesé les nom- breuses raisons qui infirment l'hypo- thèse de Studniczka) ; des sarcopha- ges-lits; de la forme d'autel; des sarcophages à stries (Anvol); des sarcophages à colonnes. Dans le se- cond livre M. A. passe en revue Îles sarcophages à guirlandes, étudie les - caractères distinctifs des sarcophages grecs et romains sous l'Empire et ter- mine par un important chapitre sur les critériums chronologiques, au premier

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rang desquels il faut placer le mode de coiffure. L'opuscule est assez abon- damment illustré et quelques monu- ments y sont publiés pour la première fois : par exemple une κλίνη de Tosca- nella (p. 34) et un très curieux sarco- phage de Cnosse (p. 39 suiv.) l'on voit, au pied du lit, traité avec réalisme, un joueur de flûte, une larve funéraire, etc. La planche 11 (sarcophage d'Arles) anticipe sur la deuxième moitié (sous presse) du tome 11I des Sarkophagen- reliefs, dont M. A. eut communication en épreuves.

Le mémoire de M. À. est plein d'ob- servations de détail qui prouvent que l'auteur a beaucoup lu et beaucoup vu. On ne peut s'empêcher de trouver ce- pendant, que le sujet n'est pas suffi- samment digéré : c'est plutôt un cha- pelet de notes et de réflexions souvent judicieuses qu’un exposé systématique et complet de la matière.

X. Le Ba.

2. Annual of the British school at Athens. VII (1900-1). Londres, Mac- millan, in-8e, 190 p.

Le morceau de résistance est, cette fois encore, un rapport de M. Evans sur les résultats de ses fouilles au pa- lais de Cnosse pendant la campagne de 1901. Ils sont aussi étonnants que ceux de la précédente campagne et exposés avec la même intéressante lucidité. En dehors des données architecturales qui, pour être comprises exigeraient un dessin οὐ de longues explications, nous devons signaler comme des pièces de premier choix les restes de figures en plâtre colorié, notamment l’homme au collier de fleurs de lys (fig. 6), le cachet qui montre, auprès d'un autel cornu, un adorant devant une déesse, perchée sur un tertre sacré que gardent deux lions du type de la porte de My- cènes (fig. 9), puis encore es stéatites à l’archer (fig. 13) et au boxeur (fig. 31), la fresque si curieuse de la jeune fille

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

à l’accroche-cœur, avec un « nœud Watteau » derrière la nuque (fig. 17), le couvercle en albâtre avec le car- touche du roi Hycsos Khyan (fig. 21), enfin la grande plaque en ivoire doré, incrustée de rosaces, de barres en cris- tal et de merguerites en lapis lazuli, chef-d'œuvre de bijouterie que M. Evans a baptisé un peu hardiment peut-être « la table à jeu royale » (fig. 25). Les autres mémoires du volume sont : un rapport de Hogarth sur des fouilles de Zakro (péninsule étéocré- toise), à l'extrémité E. de l'ile : elles ont donné des fondations de maisons, des vases, des cachets au « Minotaure », des crânes étudiés par M. Boyd Daw- kins; un article de Wilhelm sur l'inscription CIA, Il, 410, récemment entrée à l'École anglaise d'Athènes. T.R.

3. DIETERICH (Karl). Geschichte der byzantlinischen und neugriechischen Litleralur. Leipzig, Amelang, 1902 (Die Lilleraturen des Oslens. IV, 1). In-8°, x-242 Ὁ.

Le livre de M. D. est le premier essai en Allemagne et peut-être ailleurs d'une véritable his/oire de la littéra- ture grecque moderne, conçue non pas comme une stérile nomenclature de noms d'auteurs et d'œuvres, mais comme une analyse raisonnée des dif- férents courants qui se partagent l'es- prit grec, étudiés dans leurs représen- tants coractéristiques.

Aprés un chapitre introductif l'auteur insiste sur les origines alexan- drines de la littérature byzantine et néo-grecque, la littérature byzantine est résumée en un bref chapitre (pour se conformer au programme de la col- lection). Un second chapitre étudie le passage du Byzantin au Néogrec et tout particulièrement les influences françaises, italiennes, orientales sur la formation de la poésie populaire. Celle- ci elle-même occupe le troisième cha-

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

pitre ilest beaucoup plus question des chansons d'amour et de mort (Charoslieder) que des chansons de klephtes. Le chapitre τν est consacré à l'école classique, considérée comme un dérivé du byzantinisme; À. Rhan- gabé, AI. Soutzos en sont les dioscures. Le dernier chapitre étudie avec une sympathie marquée l'école populaire, depuis Solomos et Valaoritis jusqu'aux poètes les plus récents. M. D. est, comme la plupart des linguistes, un ennemi décidé de la καθαρεύουσα; peut- être n'a-t-il pas assez approfondi les causes historiques, religieuses et natio- nales qui s'opposent jusqu'a présent au triomphe des « impuristes ». On peut aussi lui reprocher d'avoir limité trop étroitement la notion de littérature aux œuvres d'imagination : il nous semble que des orateurs comme Koumoundou- ros, des historiens comme Paparrigo- poulos et Sp. Tricoupis, pour ne parler que des morts, avaient leur place mar- quée dans un tableau de la littérature grecque contemporaine. Dans un au- tre ordre d'idées, M. Bikélas n'ob- tient qu’une sèche mention sous Île nom de Vikélas, que M. D. croit à tort (p. vu) d'origine romane ; cette ortho- graphe n'est pas plus correcte que celle de « Prudhom » (sic) pour dési- gner l'auteur du Vase brisé (p. 211). On pourrait chicaner M. D. sur d'au- tres points, notamment sur l'abus fati- gant qu'il fait du terme vague « orien- tal » pour caractériser tout ce qui est byzantin, alors que tant de: choses « orientales » ne sont au contraire que des emprunts à Byzance; ne va-t-il pas (p. 54) jusqu'à supposer que les chan- sons satiriques contre les empereurs sont d'origine « orientale », oùbliant les refrains que fredonnaient les soldats de Jules César derrière le char du triomphateur! T. R.

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4. GERCKE (Alfred). Abriss der grie- chischen Lautlehre. Berlin, Weiïd- mann, 1902, In-12, vi-86 p.

Cet abrégé s'adresse non aux lin- guistes, mais aux philologues ; l'auteur le présente lui-même comme une intro- duction aux ouvrages de G. Meyer et de Brugmann et ne prétend pas appot- ter du nouveau ; on notera pourtant ce qu'il dit($8) du remplacement spora- dique de la moyenne aspirée par une moyenne ordinaire, après une syllabe aspirée : φιδάχνη (= πιθάκνν), θάμδος, θρόμδος (ce dernier exemple peu sûr). Est-ce que l'explication ingénieuse de μοῦσα, mont-ja, par Bergfrau appar- tient à l'auteur? Une innovation assez hardie est le tableau chronologique de la fin sont résumés en quatre-vingt- quinze paragraphes, groupés par épo- ques, les changements successifs du phonétisme grec : l'auteur ne se dissi- mule nullement ce que cet essai a d'aven- tureux et d'incomplet, mais il est inté- ressant et pourra rendre service. Le reste du livre est un résumé clair, concis et bien ordonné des derniers résultats de la science; il paraît bien au courant {{) et mériterait peut- être d'être traduit, à la condition d'éli- miner quelques rapprochements par trop hypothétiques et d'adopter un style un peu moins télégraphique. L'impression aurait être mieux sur- veillée : dès la première page j'ai compté trois coquilles, et il y en a beaucoup d'autres.

H. GRÜBLER.

5. HANNIG (Franciscus). De Pegaso

(1) L'auteur emploie encore (p. 65 et passim) l'absurde expression More pour « temps pre- mier » qui ne trouve aucune justification dans les textes. Je ne vois pas comment l'orthographe Me Πιαμόρια peut se rattacher aux noms ca- riens (p. 31). P. 12. iourmenta de l'inscrip- tion du Forum n'a peut-être rien à faire avec

| tugum:

136 COMPTES RENDUS

(Breslauer philol. Abhandlungen, VIIT, 4). Breslau, Marcus, 1902. In-8°, 162 p.

L'ordre, la méthode, le bon sens, telles sont les qualités maîtresses de ce travail solide, mais un peu terne. L'au- teur s'occupe d'abord, très en détail, des mythes relatifs à la naissance de Pégase, et il insiste avec raison sur l'am- phore archaïque de Béotie ‘BCH, XXI, 455) qui nous a révélé la nature cheva- line de Méduse dans la tradition primi- tive. Poseidon Hippios lui-même a être adoré sous la forme d'un cheval. Quoi de plus naturel, dès lors, que la généalogie de Pégase ? Le second cha- pitre étudie l'association de Pégase avec Bellérophon ; M. H. la croit très ancienne, originaire de Grèce d'où elle aurait été importée en Lycie. Au con- traire, la combinaison de Pégase avec des sources est relativement récente ; primitivement le cheval qui d'un coup de sabot produisit Hippocrène est ano- nyme. Le nom de Pégase n’a d'ailleurs rien à faire avec #ryh ; il se rattache à πέγνυμι et signifie « solide ». Le cha- pitre le plus bref et le plus insuffisant est le dernier : de fabulae explicatione. L'auteur passe consciencieusement en revue les systèmes des mythologues anciens et modernes, mais arrivé à sa propre opinion il tourne court: nous apprenons seulement que Pégase est, comme Arion, un cheval divin, auxi- liaire de son maître. On s'en doutait. Un peu de folklore comparatif (M. H. en use par ci par là) n’eût pas été de trop à cette occasion.

A. Micuer.

6. IATZIDARKIS (George). ᾿Ακαδημειχὰ

᾿ ᾿γαγνώσματα, “Ελληνιχὴ, Λατινιχὴ καὶ Ἰνδικὴ Γραμματιχή, ὑπὸ Γεωργίου N. Χχττίξαχι. À. Ἔν ᾿Αθήναις, Βιδλ, K. λεέπέκ, 1902, Gr. in-8, κή-608 pp. (Bibl. Murasly).

À tous les linguistes de mon âge ce

BIBLIOGRAPHIQUES

livre en rappellera un autre, dont ils ont sûrement fait leurs délices autrefois, peut-être, comme moi, ils ont puisé leur première initiation : les Leçons sur la Science du Langage, de Max Müller. Même exposition abondante et variée; même agrément de forme, dont nous ont déshabitués les manuels plus concis et plus sévères de la nouvelle école : c'est bien le livre qu'il fallait à un pays neuf encore à la science lin- guistique, pour la lui enseigner en la lui faisant aimer. vrai dire, malgré le titre, c'est de grec qu'il est essentiel- lement question dans ce volume : de latin, fort peu, et de sanscrit, presque pas; mais, par cela même que le livre est écrit en grec, on ne s'étoune ni ne se choque d'y voir la grammaire com- parée envisagée exclusivement du point de vue du grec; et d'ailleurs, puisque le grec est à bien des égards le plus pur des idiomes indo-européens, il est d’ex- cellente méthode de le prendre pour norme. Nulle part, par exemple, on ne trouvera une accumulation de faits d'analogie helléniques comparable à celle que M. Hatzidakis a coiligée, du début à l'état actuel de sa propre langue, dans son chapitre VI (p. 197-233). Et son nom me dispense d'ajouter que les explications théoriques qu’il superpose aux faits sont toujours frappées au coin des plus saines doctrines.

Ce n'est pas à dire qu'il ne donne jamais prise à la critique. La bibliogra- phie, notamment, est bien incomplète. Ma Grammaire comparée est de 1888, il est vrai; mais la 5e édition est de 1894, et l'édition italienne, de 1896; ces détails ont leur importance dans une science dont les progrès sont si rapides. C'est avec raison quil cite trois excellents périodiques allemands ; mais jusqu'en Ablemagne on s'étonnera qu'il n'en ait pas trouvé à citer un seul français, non pas même les Mémoires de la Société de Linguistique ; l'American Journal of Philology partage cet ostracisme. Les transcriptions du sanscrit laissent éga- lement à désirer : passons sur des dis-

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

parates telles que devas et dhenu (p.27), bien qu'il soit expédient de citer tous les mots, suivant une méthode uni- forme, soit sous la forme thématique, soit sous celle du nominatif singulier; mais comment un auteur qui choisit pour la semi-voyelle palatale le sym- bole y (p. 188) écrit-il avec récidive le mot « Jajur-Veda » (p. 8%, etc.)? L'ac- cent grave substitué à l’aigu, la dentale à la cacuminale, l'omission du trait de longueur se rencontrent aussi çà et là.

Mais au contraire, et c'est le seul point qui importe, les inexactitudes de théorie sont, dans ce volumineux ouvrage, infiniment rares et relèvent beaucoup plus de la forme que du fond. P. 66 : la particularité assignée au pamphylien n'est pas intelligible. P. 83 : le z = 8 intervocalique n'est point un caractère des langues italiques à opposer au latin; on sait que l'owm- brien, lui aussi, rhotacise. P. 204 : je ne crois pas que le type épique φερό- utoûa puisse s'expliquer uniquement par l'analogie de φέρεσθε: cf. Mém. Soc. Ling., VI, p. 3. P. 228 : le sk. yundjmi n'a absolument rien à voir à la restitution théorique d'une forme grec- que "ζύγνυμι, qui d'ailleurs en réalité devrait être "ζυγνεύμι. P. 246 : la restitution d'une forme “néuolim, pour expliquer lat. nôlim, est inutile, puisque lat. eu devient ou, et tout à fait invraisemblable en présence de la pau- vreté de l'apophonie latine. P. 509 et 513, les mots lituanjiens ne sont pas tous exactement figurés. P,. 570 n., 1. 4, lire ἔστι. Dans ce chapitre, l'ac- centuation latine semble par trop sacri- fée à la grecque.

Ce tome Ie" comporte douze divisions. I. Introduction. II. Sources. III. Phonétique physiologique. IV. Phonétique figurative. V. Les lois phonétiques. VI. L'analogie grem- maticale. VII Les éléments d'em- prunt. VIII. Les apophonies, 1X-X, La prononciation du grec ancien. XI. L'esprit doux οἱ l'esprit rude. Xjl. L'accentuation.

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Parmi ces chapitres, tous excellents, la longue étude, critique, puis dogma- tique (p. 284-461), sur la prononciation, mérite une mention toute spéciale. Elle ne pouvait guère être écrite que par un savant grec : non seulement parce quil y apporte une double autorité; mais encore et surtout, parce que chez nous on se lasserait vite d'une aussi minu- tieuse réfutation opposée à chacun des arguments des antiérasmiens, pour la plupart si puérils et si ruisselants d'heureuse ignorance. Dans l'Occident, le procès est gagné, et même les velléi- tés reuchlinisantes d'un ministre ne le remettent pas un instant sérieusement en cause. Mais enfin, tant que les Grecs instruits persisteront à croire que, dans ce monde tout change, seule leur langue n'a pas changé depuis vingt-cinq siècles, la prononciation qui ne tient 50} compte des données de l'histoire et de la dialectologie et fausse les vers d'Homère et de Sophocle gardera à Athènes un support puissant et tenace. C'est pourquoi l'on ne saurait trop applaudir à l'œuvre de vaillance scien- tifique de M. Hatzidakis et à la péro- raison éloquente(p. 372), le mot n'est pas trop fort, dans laquelle il adjure ses compatriotes de ne point placer l'amour-propre national il n'a que faire et d'ouvrir les yeux à l'évidence.

V. Henry.

1. H. LECHAT. Au Musée de l’Acropole d'Athènes. Études sur la sculpture en Attique avant la ruine de l’Acropole lors de l'invasion de Xerxès. In-8e, 468 p., 47 fig. et 3 pl. A Lyon chez Rey, et à Paris chez Fontemoing, 1903.

Tous les archéologues ont lu les fines et pénétrantes études que M. Lechat a consacrées aux statues archaïques de l'Acropole dans le Bulletin de corres- pondance hellénique et c'est ici même qu'il a publié la notiocs sur le scul- pteur KEndoaios que nous retrouvons dans son volume. Tout le monde lui

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sera reconnaissant de la bonne idée qu'il a eue de réunir ses articles épars et de les grouper dans un ensemble qui en marque plus fortement l'enchaîne- ment logique. C'est une véritable his- toire de la sculpture attique depuis les origines jusqu'aux guerres Médiques : admirable matière, plus fertile qu'au- cune autre en réflexions sur la forma- tion du génie grec, sur la lente et patiente évolution de l'art, même. quand il se développe sur un 50] ineompa- rable. Personne n'était mieux doué que M. Lechat pour aborder ce beau et dif- ficile sujet. Nous n'avons pas à rappeler aux lecteurs de la Revue les nombreuses chroniques depuis 1895 ils ont pu apprécier les qualités d'esprit et de style de celui qui s'était chargé de les tenir au courant des découvertes et des publications récentes dans le domaine archéologique. Pour ma part, ce que je me plais à admirer le plus dans ces bulletins de M. Lechat, c'est la sou- plesse de sa science,” qui sait dans cha- que sujet aller droit aux idées intéres- santes, et la clarté toute française de son jugement. Tels de ses résumés sont des chefs-d'œuvre d'exposition lucide tout est mis en valeur, sans pédan- tisme, dans une langue alerte et gaie, et les réflexions personnelles du cri- tique montrent à quel point lui-même est informé sur les questions traitées dans les ouvrages qu'il analyse.

On connaîtra sous une autre face le talent de l'auteur, quand on aura lu son nouveau volume. C'est une science toute technique et plus sévère. On y sent le résultat de patientes méditations et de longues journées passées en face des chefs-d'œuvre que contient le Musée de l’Acropole d'Athènes. Beaucoup de gens les ont vues, ces précieuses corés que les fouilles nous ont rendues toutes pimpantes de couleurs poly- chromes; beaucoup de touristes sont venus saluer leur jeune et étrange beauté; beaucoup d'archéologues ont pris des notes sur leurs calepins en contemplant leurs visages osseux, éclai-

COMETES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

rés d'un naïf sourire, leurs- vêtements tout raidis de plis symétaiques,. Mais je ne crois pas qne personne. les con- naisse pour. les avoir étudiées. à foni comme M. Lechat.

Le priucipe qu'il a appliqué à ces sculptures est celui du catalogue, dont on ne saurait trop recommander la pra- tique aux étudiants qui veulent bâtir leurs idées sur un fond solide. Avant toute déduction historique, M. Lechat s'est astreint à cataloguer pour lui- même les détails de chaque seulpture, pièce par pièce. Il a scruté chaque boucle de cheveux, chaque ligne des paupières, il a disséqué les ouriets et les cartilages des oreilles, il a examiné une à une les étoffes du vêtement, il en sondé tous les replis, il a noté tous les vestiges de couleurs. C'est après cette énorme et minutieuse enquête qu'il a pris la plume pour écrire ses articles, comme un médecin qui n'écrit sur un cas pathologique qu'après avoir autopsié le plus de sujets possible. Il en résulte que les très petits détails abondent dans ses descriptions, mais qu'ils concourent à une idée générale, qu'ils soutiennent comme une ossature solide les raisonnements esthétiques. On voit comment se sont superposés, lentement, logiquement, le travail du bols, le travail de la pierre tendre, le travail du marbre. On suit l'histoire des gestes, l'élaboration prudente de chaque mouvement, si naturel et si facile qu'il semble, un bras porté en avant, une main saisissant le pli de la draperie, un pied avancé. On assiste aux ingénieuses « tricheries » des an- ciens sculpteurs pour dompter la ma- tière rebelle et lui donner l'apparence dela vie; on voit de combien de petits morceaux rapportés et patiemment cise- lés se compose une statue archaïque. Sous nos yeux la plastique grecque progresse sans bruit et sans secousse, comme une fleur s'ouvre au soleil. Enfin, quand l'évolution est terminée, quand tout un peuple de statues se presse autour du sanctuaire athénien:

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

J'archéologue revient de nouveau et les - passe encore en revue. Il détermine alors les ressemblances, il recherche les œuvres sorties des mêmes ateliers. C'est un nouveau classement et un nouveau catalogue. Les airs de physio- nomie, les sourires, les particularités du costume trahissent les parentés. C’est une psychologie subtile et raffinée qui intervient pour découvrir la main du même artiste, pour opposer Îles écoles indigènes ou insulaires, pour dater les œuvres. Ce n'est plus un ana- tomiste qui regarde, c'est un artiste et un historien.

Les illustrations nombreuses et en général bien réussies, soit en héliogra- vure soit en simili-gravure, permet- tent de suivre tous les détours du raisonnement. C'était une addition in- dispensable dans des études aussi mi- nutieuses. L'auteur a, de plus, modifié en plusieurs points les articles autre- fois publiés. 11] a repris, par exemple, l'étude du chitonisque et conclu dans un sens qui me paraît beaucoup plus juste, corrigeant une opinion il s'était laissé entraîner par la disserta- tion de M. Bœbhlau. Il a ajouté cer- tains chapitres sur des monuments publiés depuis ou mieux étudiés. Ce n'est donc pas une simple réimpres- sion de travaux anciens; c'est une nouvelle édition, plus soignée et plus abondante en documents.

Les observations que j'ai à faire sont peu nombreuses et ne portent guère que sur des détails. Je m'étonne par exemple que M. Lechat, en parlant des zoana (Ὁ. 9), n'ait rien dit des terres cuites : c'est que l’on trouve les documents les plus sûrs et les plus nombreux pour se faire une idée de ces primitives idoles de bois. Pour- quoi ne pas rappeler, à propos du tra- vail sur la pierre tendre au moyen d'outils à couper le bois (p. 13 à 25), que déjà les anciens prétaient au légen- daire sculpteur Dédale la scie, la ha- chette, le fl à plomb, la vrille et la 0116, c'est-à-dire tout l'appareil du

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menuisier (Plin., Hist. Nat., VII, 498)? Enfin, à côté du bois, les récentes dé- couvertes de Mycènes et de Crète pla- cent l'emploi d'une matière, le gypse, dont il faut tenir grand compte pour expliquer les progrès et la modification de la technique. L'auteur écrit à dessein kydriophore au lieu du vocable usité hydrophore (p. 19, 20, 22, 28). Mais est-ce une correction légitime” Car on ne porte pas de l'eau que dans les hy- dries; on peut en mettre dans des amphores ou tout autres récipients, surtout à l'époque archaïque l'hydrie n'a pas conquis sa forme définitive (Heuzey, Les figurines antiques du Lou- vre, pl. 9, 2). L'hydrophore est la por- teuse d'eau, non la porteuse d'hydrie. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'expliquer comme un rabat distinct et cousu au bord supérieur de la tuni- que, certains plis d'étoffe qui se voient dans quelques rares statues (p. 162-163). C'est, à mon avis, une variante de l'apoptygma formé normalement, en repliant l’étoffe horizontalement, mais beaucoup plus court, et ce qui couvre le reste du torse est le kolpos formé au moyen de le ceinture qui reste invisible par-dessous. 1] faut tenir compte des conventions ou des maladresses de l'exécution archaïque qui rend parfois comme un bord de l'étoffle ce qui est en réalité une partie repliée. Dans l'étude du costume, de la chevelure et des ornements (p. 158-263), il me seun- ble qu'une idée s'impose et je ne la trouve pas exprimée ou du moins mise en lumière suffisamment. C'est l'in- fluence de la plastique de bronze. On sait combien elle a été florissante dans lesiles aux vus et vie siècles, avec Glau- cos de Chios, Rhæcos et Théodoros de Samos. La base d'une statue de Théo- doros a été trouvée sur l'Acropole d'Athènes. L'œuvre capitale d'Anténor était le groupe en bronze des Tyran- nicides. Je me demande si les corés de l'Acropole ne représentent pas une réaction de l’art attique contre la préé- minence des bronziers. C'est une sorte

140 COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

de tour de force pour transporter dans l'admirable matière qu'est le mar- bre toutes les finesses et toutes les délicatesses méticuleuses du métal : elles en ont même gardé la sécheresse et la rigidité. Il me semble que c'eût été une comparaison à développer. M. Lechat note (p. 236) un compromis curieux : une statue de marbre qui aurait eu des boucles de cheveux rap- portées en métal. L'emploi du bronze doré pour les bijoux (p. 209 et suiv.) indique la même alliance des deux techniques : elle s'est d'ailleurs conser- vée pendant tout le ve siècle. Dans la figure 15 (p. 173), la brièveté de l'himation et l'épaisseur des plis sur la jambe gauche semblent prouver qu'il s'agit de la chlainè diplar, c'est-à-dire que l'étoffe entière du man- teau a été pliée en deux, avant d'être drapée sur le personnage; toutes les épaisseurs se trouvent doublées. Parmi les raisons qui expliquent l'em- ploi de la polychromie (p. 241), ne faut- il pas mettre au premier rang celle de la tradition ? N'est-il pas certain que le bois, plus encore que le calcaire, avait eu besoin d'être recouvert d'un enduit et que, quand commença la plastique de pierre, on était déjà habitué à peindre les sculptures ? Ici encore l'étude des terres cuites fournit de très impor. tantes preuves, car beaucoup sont con- temporaines des xoana de bois. Aux arguments iovoqués contre le sens de déesses, prêté parfois aux corés de l'A- cropole {p. 267), on peut ajouter celui- ci : dans une salle voisine du musée, on a rassemblé tous les ex-voto de terre cuite recueillis dans les fouilles et anté- rieurs au pillage des guerres Médiques. Il est très instructif de les étudier et de voir avec quelle sûreté les modeleurs ont su préciser le caractère des déesses qu’ils voulaient représenter : Athéna, Aphrodite, Artémis, soit par la coiffure et le vétement, soit par l'atiribut tenu en main. Pourquoi les statuaires au- raient-ils été plus impuissants que les industriels à exprimer leur intention?

Si elle est restée vague, c'est que l'of-

frande même de la coré, comme l'a.

soutenu le premier M. Lechat, et comme l'ont confirmé les formules de dédicaces elles-mêmes, devait conserver un carac- tère impersonnel d'ex-voto religieux. On pourrait rappeler encore l'imper- sonnalité voulue des bas-reliefs funé- raires du ve et du rv° siècles.

J'insisterai en terminant sur le carac- tère pédagogique de l'ouvrage. Je ne connais pas de meilleur modèle à re- commander aux étudiants qui veulent faire de l'archéologie, car il contient une méthode de travail. Tout est subor- donné à l'étude attentive et minutieuse du monument. En lisant l'analyse des frontons en tuf de l’Acropole et la critique des restaurations proposées, le chapitre sur « le travail du marbre » dans les corés, toute la partie sur les « essais de groupements », les jeunes gens se rendront compte que l'idée naît logiquement du petit détail, quand il est étudié par un esprit vigoureux et précis, et qu'il n'est pas nécessaire, pour écrire sur l'histoire de l'art, d'a- border de prime abord les sujets les plus généraux et les plus difficiles. A cet égard, ce n'est pas seulement un livre excellent d’archéologie; c'est un livre de doctrine et d'éducation.

E. Porrren.

8. Henri OMONT. Missions archéolo- giques françaises en Orient, aux xvn° et xvire siècles. 1902, Paris, Impri- merie nationale, 2 vol: 1237 p.

M. Omont est un infatigable travail- leur. ΠῚ y a peu d'années (1897), il nous donnait un bel Album sur Athènes au ΧΡ" siècle, avec des renseignements nouveaux sur l’auteur des dessins exé- cutés d'après les sculptures du Parthé- non. En 1901, il publiait des Fac-simi- lés de manuscrits grecs, latins et fran- çais du au xiv° siècle, d'après les originaux de la galerie Masarine.

L'année 1902 vu paraitre deux gros

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

volumes sur les Missions archéologi- ques en Orient et nous savons que, pour 1903, il a déjà préparé et imprimé un ouvrage il décrit et reproduit les plus belles Peintures des Manuscrits grecs, conservés à la Bibliothèque Na- tionale. C'est, coup sur coup, une série de grands travaux qui se succè- dent avec une remarquable et peu com- mune régularité.

Faire l'histoire des voyages et des missions archéologiques dansle Levant, pendant le xvu° et le xvir° siècle, c'est raconter la formation de nos grandes bibliothèques et en particulier du Dé- partement des Manuscrits. On com- prend ce qui a surtout guidé M. Omont dans cette entreprise. Maïs elle n’in- téresse pas seulement les bibliothécai- res et les paléographes. Toutes les branches de l'archéologie y trouvent profit : outre les livres et les manus- crits précieux, ce sont aussi les mon- paies et médailies, les pierres gravées, les inscriptions, les statues mêmes qui prenaient la route de la France. L'his- toire des musées et celle des grandes collections profiteront donc des textes publiés par M. Omont.

On admirera quelle impulsion intelli- gente des hommes d'État comme Ma- zarin, le chancelier Séguier, Colbert, ont su donner à ces recherches scien- tifiques. Les missionnaires religieux étaient naturellement mis les premiers à contribution. Le père Athanase au mont Athos, le père Wansleben en Égypte, le père Besnier à Constanti- nople, plus tard les abbés Sevin et Four- mont, dont l'ample récolte dans les pays helléniques servit de base au pre- mier Recueil d'épigraphie grecque, se montrérent d'actifs et zélés agents de la science française. À côté d'eux, des voyageurs comme Vaillant, Galland, Paul Lucas, des ambassadeurs tels que le marquis de Nointel, de Girardin, le marquis de Bonnac, le marquis de Vil- leneuve, les consuls et agents consu- Jaires de Maillet, Le Maire et Dussault, secondèrentde leur mieux ces patrioti-

141

ques entreprises. Il y eut une rare en- tente des services publics et des bonnes volontés disponibles pour mettre au premier rang les collections du roi de France. À cet égard, le présent n'a qu'à prendre leçon sur ce passé.

Mais la France, sur ce terrain, trou- vait déjà la concurrence des autres nations. Paul Lucas écrivait de Cons- tantinople, le 31 mars 1724 : « Je trouve ce pays-ci beaucoup changé de ce qu'il était autrefois. Les choses précieuses y sont fort rares; toutes les nations de l'Europe sont ici, qui cherchent des curiosités et des antiquités. » Le mé- tier n'était donc pas facile et il faut y joindre la difficulté des voyages, exé- cutés alors sur de mauvais petits bâ- timents, avec la crainte contiauelle des corsaires et des tempêtes. Les nau- frages ne sont pas rares dans les récits de ces hardis pélerins, qui prennent parti aisément de la perte de leur ba- gage, quand leur vie est sauve. Les maladies contagieuses, la peste, sans compter la mauvaise volonté des Turcs, ne sont pas des obstacles moins redou- tables. Enfin, il arrivait qu'après tant de fatigues et de dangers connus, l’ex- plorateur revenu Paris trouvait quel- que peine à tirer profit de ses trou- vailles lointaines. Il est stipulé dans les instructions remises à Paul Lucas que tout ce qui n'est! pas digne d'en- trer dans le cabinet du Roi lui sera laissé pour compte et qu'il rembour- scra lui-même l'argent employé à l'achat de ces pièces. Lucas fut ainsi réduit à ouvrir à Paris une sorte de magasin d'antiquités, pour se défaire des objets qui lui étaient restés. Four- mont, après le voyage en Grèce d'où il rapportait plus de deux mille ins- criptions et les dessins de trois cents reliefs, ne réussit pas à obtenir de Maurepas les fonds nécessaires à la publication du grand Recueil qu'il se proposait d'exécuter en quatre volumes in-folio, et dont Montfaucon avait dit que ce serait incontestablement « le plus ample, 18 plus beau, le plus exact

142 COMPTES RENDUS et le mieux exécuté qu'on ait jamais fait ». 11 mourut à la peine sans avoir rien publié. L'Académie des Inscrip- tions existait pourtant déjà; mais elle h'avait pas encore trouvé son véritable emploi. Nos missionnaires scientifiques sont aujourd'huiassurés d’un sort meil- leur : qu'ils n'oublient pas tout ce qu'ils doivent à leurs courageux et moins fortunés prédécesseurs. L'ou- vrage si utile de M. Omont est pour le leur rappeler. E. Ῥοττιξα.

9. SOPHOCLE. Électre traduite en vers par CA. CHABAULT, professeur agrégé des Lettres. Delagrave éd.

L'estimable et suffisamment exacte traduction en vers de M. Chabauit n'est pas tout à fait 4 la hauteur des terribles passions développées dans le drame de Sophocle. À de telles passions il faut un langage simple, mais nerveux dans ja simplicité; et si ce langage est en vers, il faut que la rime contribue par son relief à cette force de l'expression. M. Ch. a pris un parti que je ne blâme pas absolument, de ne pas pratiquer uniformément les « rimes plates » (AA.

BIBLIOGRAPHIQUES

BB..). Non seulement dans les parties lyriques, mais même dans les récits ou les dialogues, il rime les vers suivant un ordre irrégulier, qui évidemment procure une grande facilité au traduc- teur, et donne de l'aisance à la tra- duction. Ce parti est acceptable et a des avantages, mais à condition que l'irrégulerité des rimes soit compensée par leur richesse, en quelque sorte natu- relle. Ce n'est pas le cas ici. M. Ch. fait rimer des syllabes qui ont vraiment trop peu de rapports sonores, ou des adjectifs et des temps de verbes iden- tiques (infinitif avec infnitif, impar- fait avec imparfait, etc.), qui sont des rimes très faibles. Je relèverais des centaines de rimes de ce genre dans la traduction et c'est un grave défaut, que ne rachète pas la structure souvent molle et contournée de ses alexandrins. Nous ne pouvons pas oublier, malgré tout, que V. Hugo et Leconte de Lisle ont fait des vers français.

Je ne sais pas trop ce que signifie en tête du drame l'indication : « La scène se passe à Mycènes, sur une place publique, le Lycos (?) ».

E. d'EicatuaL.

Bon à tirer donné le 30 mai 4903.

Le rédacteur en chef-gérant, Tu. Reacs.

Le Puy-en-Velay. Imp. R. Marchessou, boulevard Carnot, 33.

Ἷ

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ich. In8. .…................ 0 fr. 50 E. RENAN, de l'Institut Inscription phénicienne et grecque dé- couverte au Pirée. In 8, pl... 1 fr. 50 S. DE RICCI

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Note sur une inscription d'Amiens. In-3. .... 0 fr. 50

Inscriptions déguirées. In8. . . 1. » Inscriptions de Germanie dans la cor- respondance d'Oberlin. In-8,fig. 1 fr. 25

F. SAUREL Une nouvelle inscriplion gauloise. ἴῃ δ. r.

L. VERNIER

Inscriptions métriques de l'Afrique ro- maine. In8. .............° WAILLE ET GAUCKLER Inscripiions inédites de Cherchel. In-f° r.

TABLE DES MATIÈRES

PARTIE LITTÉRAIRE

Pages. J. W. GŒTHE. L’Agamemnon d'Eschyle.............. Jules OPPERT. L'année de Méton..................... 5 Théodore Reinacx. Les trépieds de Gélon et de ses frères...........,.......... Ξ Ξ ΞἭ͵ΓΚ({Γ(ΨᾳΓᾳ0.Ε 18 Franz ΟΜΟΝΤΥ. --- La Galatie maritime de Ptolémée...... 25 Charles DiexL. Sur la date de quelques passages du Livre des Cérémonties.........................., 28 Paul PERDRIZET. ΣΦΡΑΓΙΣ SOAOMONOE ............... 42 T.R. Los Perses de Timothéa...................... 62 CHRONIQUE Emile BourGuEr. Bulletin épigraphique ............. 84 S. De Ricci. Bulletin papyrologique................. 105 J. GUILLEBERT, Courrier de Grèce................... 126 BIBLIOGRAPHIE

Comptes rendus bibliographiques ..................... 133

Le Comité se réunil le premier jeudi non férié de chaque mois, excepté en août, septembre et octobre. Tous les membres de l’As- sociation peuvent assister aux séances avec voix consultative.

La Bibliothèque de l’Association, 12, rue de l’Abbaye, est ouverte le jeudi de 3 ἢ. 1/2 à 4 ἢ. 1/2, et le samedi de 2 à 5 heures.

La Revue des Etudes grecques est publiée cinq fois par an.

Prix d'abonnement : Paris ...................,.... 10 » Départements et étranger.................... 11 » Un numéro séparé........................... 2 50

La Revue est envoyée gratuitement aux membres de l’Associa- tion pour l’encouragement des études grecques.

Le Puy, typographie R. Marchessou, boulevard Carnot, 23.

REVUE

DES

ÉTUDES GRECQUES

PUBLIÉE PAR \

L'ASSOCIATION POUR L'ENCOURAGEMENT DES ÉTUDES GRECQUES

TOME XVI

70

Mai-Juin 1903

PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

28, RUE BONAPARTE, νι

Toutes les communications concernant la Redaction doivent être adressées à M. Tuéonore ReiNAcH, rédacteur en chef-gérant, à la librairie Leroux.

its

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

RUE BONAPARTE, 28, PARIS (vie)

À. DE BOISSIEU. Inscriptions antiques de Lyon, reproduites d’après les

monuments ou recueillies dans les auteurs. În-4.. ............. 40 fr. υ R. CAGNAT, membre de l'Institut. L’Année épigraphique, Revue des pu- ᾿ blications “pigraphiques relatives à l’antiquité romaine. 1888-1902. 15 volumes

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Revue épigraphique, publiée sous la direction du Capitaine Espérandieu. Tri- mestrielle. In-8. Abonnement...........s....sse.sss sonne ΝΞ 3 fr. »

SUR LA DATE

D'UNE INSCRIPTION TROUVÉE A OLYMPIE

"A Εράτρα τοῖς αλείοις. Πατριὰν θαρρὲν καὶ γενεὰν καὶ ταὐτδ, αἱ ζέ τις κατιαραύσειε Ἐάρρενορ Βαλείο. ζὲ μέπιθεϊαν τὰ ζί- χκαια ὃρ μέγιστον τέλος ἔχοι καὶ τοὶ βασιλᾶες, ζέχα μναῖς κα ἀποτίνοι Ῥέχαστος τὸν μέπιποεόντον κα(τ)θυταὶς rot Ζὶ ᾽Ολυν-

B πίοι. ᾿Επένποι ζέ κ᾿ ἐλλανοζί κας, καὶ τἄλλα ζίκαια ἐπενπ- ἔτο à ζαμιοργία. Αἱ ζὲ μἔνποι, ζίφυιον ἀποτινέτο ἐν μαστρά- αι. Αἰ ζ|ε] τις τὸν αἰτιαθέντα ζικαίον ἱμάσχοι, ἐν τᾶι ζεκαμναίαι χ᾽ ἐ- νέχο[ιτ]ο, αἰ Εειζὸς ἰμάσχοι. Καὶ πατριᾶς γροφεὺς ταὐ[τ]ά κα πάσχοι, [αἴ τ]ιν᾽ [ἀζ]ικέο[ι]. ᾽Ο πίναξ tapèc ᾿Ολυνπίαι.

Cette inscription, trouvée Olympie sur une tablette de bronze et publiée par Kirchhoff en 1880, a été, depuis, éditée bien souvent (1) et bien souvent commentée (2), sans qu’on

(4) Kirchhoff, dans l'Archdologische Zeitung, XXXVIIL (1880), p. 66, 362 (cf. p. 68); Comparetti, dans les Ati dell Accad. dei Lincei, Mem. della classe di sci. mor., Ser. LIT, t. VI (1880-1881), p. 70 ss., et dans ses Iscrizioni di Olympia, 1883, p. 3 ss.; Daniel, dans les Beifr. de Bezzenberger, VI (1881), p. 243, 3; Rôhl, Inscr. gr. antiquissimae, p. 39, πο 112 (Imagines, éd., p. 37); Cauer, Delectus inscr. gr., 2 éd., 253 ; Blass, dans la Samml. der gr. Dialekt-Inschr., 1152; Roberts, Infrod. to gr. epigr., 1, Ὁ. 287-289, no 292 (cf. p. 364 ss.) ; Ditten- berger-Purgold, Inschr. von Olympia, 2; Michel, Recueil d'inscr. gr., 195.

(2) Voir G. Curtius, dans l'Arch. Zeit., l. c., Ὁ. 69 ss.; Ahrens, dans le Rheïin. Mus., XXXV (1880), p. 578-585, 631 (Kleine Schriften, I, Ὁ. 325 ss.); Bücheler, dans le Rhein. Mus, ἱ. c., Ὁ. 632; Gilbert, Handb. d. gr. Staatsallt., 11, p. 100-101; Th. Bergk, dans le Rhein. Mus., XXXVIIT (1883), p. 526-539; Th. Reïinach, dans la Revue critique, 1896, t. Il, p. 81-88; Danielsson, dans l’Eranos, 11} (1898), p. 80- 105 ; Bruno Keil, Ueber zwei elischen Inschr., dans les Nachrichten von der Gesellsch. der Wissensch. zu Güllingen, 1899, p. 154-164. -

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144 GUSTAVE GLOTZ

soit arrivé à des conclusions certaines. Quel qu'en soit exacte- ment le contenu, cette rhètra apparaît comme un document de premier ordre sur les institutions judiciaires de l’ancienne Grèce. Il importe au plus haut point d'en établir sûrement la date au moins approximative.

Au premier abord, on distingue une indication précieuse. Les lignes 5-7 portent ces mots : Ἑπένποι ζὲ χ᾽ ἐλλανοζίχας, Αἱ GE pévnot, ζίφυιον ἀποτινέτο ἐν μαστράαι. La mention de l'Hcllanodike au singulier fournit un renseignement précis. D'après Pausanias (1), le fondateur des jeux olympiques, Iphi- tos, fut seul à les présider, et le γένος des Oxylides, héritier de ce monopole, le conserva jusqu’à la olympiade (580). A ce moment, les Eléens nommèrent deux Hellanodikes. Ce nombre ne fit plus qu'augmenter par la suite : il fut porté à neuf dans la LXX olympiade (480), à dix dans la LXX VII° (472). Ainsi, notre monument est antérieur à 580. Telle était l'opinion du premier éditeur, opinion qui a été partagée par la plupart des épigraphistes (2). Je vais essayer de la défendre contre les commentateurs qui n'ont pas voulu accepter une date aussi reculée.

Comparetti (3) a donné le signal de la protestation. Pour lui, l'intervention d’un seul Hellanodike dans une affaire ne prouve nullement qu'il n'ait pas de collègue. Il rappelle que Pindare, à une époque les Hellanodikes forment sûrement un col- lège, représente « l’Hellanodike aux regards infaillibles qui, de son estrade, pose sur la chevelure du vainqueur la glauque

(1) Paus., V, 9, 4-5. Nous citons ici ce passage, base de toute la discussion : Ἴφιτος μὲν τὸν ἀγῶνα ἔθτχεν αὐτὸς μόνος * al μετὰ Ἴφιτον ἐτίθεσαν ὡσαύτως oi ἀπὸ Ὀξύλου. Πεντηχοστῇ δὲ Ὀλυμπιάδι ἀνδράσι δύο ἐξ ἁπάντων λαχοῦσιν Ἠλείων ἐπετράπη ποιΐσα: τὰ Ὀλύμπια... Πέμπτῃ δὲ ᾽Ολυμπιάδι καὶ εἰχοστῇ (ὕττερον) ἐννέα “Ἑλλανοδίκας κατέστησαν. Δευτέρᾳ δὲ ἀπὸ ταύτης ᾿Ολυμπιάδι προσετέθη καὶ 6 δέκατος ἀθλοθέτης. Pour les références qui confirment les assertions de Pausanias et pour le détail des faits mentionnés plus loin, je renvoie à l'art. Hellanodikai que j'ai publié dans le Dict. des antiquités.

(2) L'opinion de Kirchhoff (4. c.) est soutenue par Ahrens, Daniel, Rôh], Cauer, Blass, Dittenberger-Purgold, Michel, etc.

(3) Atti, p. 71-178 et Iscriz. di OÙ., 1. ο..

SUR LA DATE D’UNE INSCRIPTION TROUVÉE A OLYMPIE 145

parure de l'olivier (1) ». Aujourd'hui on pourrait encore citer en faveur de cette thèse certains vers de Bacchylide (2). Bref, selon Comparetti, non seulement on aurait le droit de ramener l'inscription en decà de 580, mais il y aurait lieu de l’attribuer au siècle.

Ce raisonnement porte à faux. (Comment comparer un texte législatif à un poème lyrique ? Ils ne comportent pas une égale liberté d'expression. Il y a plus : le poète ne pou- vait pas nommer les Hellanodikes au pluriel. Sans doute, la troisième Olympique a été composée à l'occasion de la LXXVI° olympiade (476) (3), c'est-à-dire quatre ans après la réforme qui fit passer le nombre des Hellanodikes de deux à neuf. Mais le personnage dont parle Pindare n’est pas l’un quelconque des Hellanodikes; c'est l'Hellanodike par excel- lence, le président du collège (4), ce dignitaire éponyme qui faisait fonction d'athlothète et, par conséquent, remettait de sa propre main Îles couronnes aux vainqueurs, Si donc notre inscription renfermait un singulier collectif, elle attesterait, chez le législateur d'Elis une plus grande imprécision de langage que chez le chantre des Olympioniques. Est-ce admis- sible ?

Les érudits favorables à la conclusion de Comparetti ont généralement senti la faiblesse de son argumentation. Ils ont soutenu que l'inscription désignait un membre déterminé du collège, investi d’attributions spéciales. D'après Théod. Bergk (5), qui bien mieux que Comparetti aurait pu invoquer Pindare, il s'agit de l’Hellanodike éponyme, à qui deit être assignée l'hégémonie du tribunal constitué par les démiurges. D'après

(1) OL, Il, 21-22.

(2) XI, 26 ss.

(3) C'est la date donnée par Bôckh. Elle n'a pas été démentie par le papyrus d’Oxyrhynchus (cf. C. Gaspar, Essai de chronol. pindarique, Bruxelles, 4900, p. 89).

(4) L'existence de ce président a été prouvée par Hugo Foerster, De Hellano- dicis Olympicis, Lips. 1879, p. 31-34, pour la période des dix Hellanodikes. Mais on peut, avec E. Curtius, Der Synôükismos von Elis, dans les Sifzungsber. der Berl. Akad., 1895, p. 800, l'admettre déjà dans le collège des neuf Hellanodikes.

(5) L. c., p. 535, n. 2.

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Rich. Meister (1), il s'agit de l'Hellanodike, quel qu'il soit, qui est compétent dans le cas prévu par la rhètra. Dans la dernière hypothèse, la constitution d'Elis aurait défini les pouvoirs de chaque Hellanodike, comme celle d'Athènes fixait les droits de chaque archonte; les rhètrai orinaires n'auraient plus eu qu’à mettre en mouvement l'autorité de l’Hellanodike, sans spéci- fier lequel.

Ces interprétations jumelles soulèvent d’abord une objec- tion grammaticale, celle que Comparetti fait à l'interprétation contraire : pourquoi l'article manque-t-il devant ἐλλανοζίκας ? Si jamais l’article est nécessaire, c’est dans le cas l’on désigne spécialement une personne dans un groupe. Indis- pensable si un seul et même Hellanodike préside toujours la démiurgie, l’article est indispensable et même insuffisant, si chaque Hellanodike peut être appelé à cette présidence dans les limites de sa juridiction. Et comment rapprocher les Hella- nodikes des archontes athéniens? Nous avons précisément conservé une loi athénienne qui enjoint aux archontes, ou plutôt aux magistrats en général, d'introduire une action cha- cun selon sa compétence (2). Il se trouve que cette loi a pour _ objet, comme la rhètra éléenne, de réprimer les voies de fait exercées par une partie sur son adversaire. Le législateur athé- nien se borne-t-il à dire : εἰσφέρειν ἄρχοντα, ou même : τὸν . ἄρχοντα Non, voici comme il s'exprime : εἰσφέρειν τοὺς ἄρχοντας, ὧν ἕκαστοι δικασταί εἰσιν. Il faut donc qu'on renonce à un rap- prochement qui crée plutôt un préjugé contre la thèse qu'il devait confirmer.

Historiquement, cette thèse n’est pas soutenable. Les attri- butions des Hellanodikes, à partir du ν᾽ siècle, ne nous sont pas si inconnues, et nous ne voyons nulle part qu’à pareille époque ils aient tenu la première place dans la justice ordinaire ou dans la gestion financière de l’État éléen. Pausanias (3) énumère, à

(1) Die gr. Dial., Gôtting. 1889, II, p. 16, 3. (2) Dém. C. Aristocr., 28, p. 629. (3) Paus., V, 21, 3-18; VI, 6, 5-6.

SUR LA DATE D'UNE INSCRIPTION TROUVÉE A OLYMPIE [47

propos des zanes élevés dans l’Altis avec le produit des amendes, une foule de condamnations prononcées par les Hellanodikes. Nous avons le relevé des arrêts les plus remarquables rendus par ces magistrats depuis la LXXV* olympiade (4), c’est-à-dire depuis l’année même (480) ils siégeaient pour la première fois au nombre de neuf. Tous ces arrêts, sans exception, ont été motivés par des infractions au règlement des jeux olympiques, telles qu’entente frauduleuse entre concurrents et manœuvres déloyales. Les Hellanodikes exercent une juridiction purement disciplinaire et momentanée ; ils envoient les alytes réprimer les contraventions à coups de fouet (2); s'ils infligent des peines pécuniaires, c’est qu’en Grèce les atiributions de police ne vont pas sans le droit de faire ce que les Athéniens appellent èm£ohas ἐπιδάλλειν. Tous les quatre ans, les Hellanodikes sont les maîtres techniques de l'Altis; pas le moindre fait ne permet de supposer qu'ils aient à titre permanent 18 haute main sur la justice ou sur le trésor de la république éléenne, qu'ils puissent ainsi infli- ger des amendes aux juges locaux et soient appelés à rendre des comptes ἐν μαστράαι.

Il est vrai que Pausanias décrit Olympie et n’est pas tenu de nous donner, même en raccourci, une espèce de Πολιτεία ᾿Ηλείων. Il nous parle des Hellanodikes en nous guidant dans l’Altis, en nous montrant la rangée des statues sur la terrasse des tré- sors, pourquoi aurait-il fait une digression sur le régime judi- ciaire et fiscal des Éléens? Le silence des documents sur les attributions ordinaires des Hellanodikes à Élis ne nous autorise pas à les nier, sans doute; mais si ces attributions probléma- matiques étaient incompatibles avec celles dont nous connais- sons l'existence? Si des occupations certaines excluaient la pos- sibilité d’occupations toutes différentes et hypothétiques? Depuis 480, les Hellanodikes furent toujours répartis, trois par trois, dans trois commissions, chargées respectivement d'organiser et de surveiller les courses de chevaux, le pentathle οἱ les autres

(4) 14., VE, 6, 5-6: 44, 4. (2) Id., VI, 2, 2.

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concours (1). Un pareil sectionnement serait-il concevable dans un collège chargé de la justice ordinaire ou des finances publi- ques ? Ces fonctions-là n’ont pu être par-dessus le marché. Admel- tons-le pourtant. les Hellanodikes auraient-ils pris le temps d’aller aux tribunaux ou de percevoir les deniers dûs à l'État? Dès leur entrée en charge, ils passaient dix mois, dans l’Hella- nodikéon, sous la direction des nomophylaques, à étudier le règlement. Sur le décret d’Iphitos, le fonds primitif, avait poussé une telle masse d'articles nouveaux, que de se débrouiller au milieu de cette végétation louffue, c'était déjà une besogne pas- sablement absorbante. Ce n’est pas tout. Avant le lever du soleil, les Hellanodikes se rendaient au gymnase, pour surveiller les courses, ils y retournaient à midi pour le pentathle. Quand ils en sortaient, c'était pour courir à l’agora, ils passaient la plus grande partie de la journée à suivre les exercices de l'hip- podrome. L’Hellanodikéon était situé en face du gymnase et avait vue sur l’agora, parce que ces trois endroits était le centre de leur activité (2). ils acquéraient les connaissances théo- riques et l'expérience dont ils avaient besoin pour classer et juger athlètes et chevaux. Durant les dix mois d'entraînement et durant les fêtes, ils nous apparaissent comme les régisseurs des jeux olympiques, les directeurs des concours, les juges du camp, etils ne peuvent pas être autre chose. Personne ne pré- tendra que, nommés pour la durée d'une olympiade, ils n'étaient pas les trois dernières années ce qu'ils étaient la première. D'abord, on ne saurait même pas dire si, les fêtes une fois ter- minées, les Hellanodikes conservaient leur titre, à plus forte raison, une fonction quelconque. Ensuite en quel pays la justice ou la perception a-t-elle vaqué une année entière tous les quatre ans? Ce n'est donc pas seulement dans l'état de nos documents et dans l'ouvrage forcément incomplet de Pausanias que les

(4) Id., V, 9, 5. Nous voyons une de ces commissions fonctionner encore à l’époque les Hcllanodikes étaient au nombre de dix, dans la XCVI* olympiade (Id., VIII, 45, 4).

(2) Paus., VI, 24 1-3.

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Hellanodikes n'ont rien à faire depuis 480 avec l'ensemble des citoyens éléens ; c’est encore dans la réalité des choses.

Que conclure de à? Que l'inscription est antérieure à l’époque des neuf Hellanodikes? Il ne vaudrait pas la peine de le démon- trer si longuement : Comparetti lui-même, touten se prononçant pour le ν᾽ siècle, ne parle pas d’une date postérieure à 480. Ce que j'ai voulu établir, c'est que la constitution qui régissait Élis en 480 n’a jamais pu confier aux Ilellanodikes de pouvoirs politiques ou administratifs.

Est-il possible de savoir à quel moment cette constitution fut établie ?

C'était une constitution oligarchique : les neuf Hellanodikes sont en relations évidentes par leur nombre avec les {rois tribus des Héraclides (1) et avec ces quatre-vingt-dix gérontes qu'Aris- tote mentionne en Élide comme les chefs de l’ancienne oligar- chie (2). Mais l’année 480 n’a pas pu marquer l'avènement de l’oligarchie en Élide. Huit ans après, dans la LXX VII° olym- piade (472), une révolution démocratique remplagçait les tribus patronymiques par dix tribus locales et fixait le nombre des Hellanodikes à dix, un par tribu (3). Il est inadmissible que

(1) Cf. 3. Beloch, Sulla costiltuzione politica dell’ Elide, dans la Riv. di filol., IV (1875), p. 225 ss., 230.

(2) Aristote, Pol., VIIL (V), 5 (6), 8, p. 1306 a : Καταλύονται δὲ xal ὅταν ἐν τῇ ὀλιγαρχίφ ἑτέραν ὀλιγαρχίαν ἐμποιῶσιν " τοῦτο δ᾽ ἐστὶν ὅταν, τοῦ παντὸς πολιτεύματος ὀλίγου ὄντος, τῶν μεγίστων ἀοχῶν μὴ μετέχωσιν οἱ ὀλίγοι πάντες. “Ὅπερ ἐν Ἤλιδι συνέδη ποτέ’ τῆς πολιτείας γὰρ δι' ὀλίγων οὔσης, τῶν γερόντων ὀλίγοι πάμπαν ἐγίνοντο, διὰ τὸ ἀϊδίους εἶναι ἐνενήχοντα ὄντας, τὴν δ᾽ αἵρεσιν δυναστευτιχὴν εἶναι καὶ ὁμοίαν τῇ τῶν ἐν Λακεδαίμονι γερόντων.

(3) Pour prouver le caractère démocratique de cette révolution, il ne suffirait pas d'invoquer le mot ποτέ, employé par Aristote ; il faut considérer les événeinents de 412 et les placer dans l’histoire constitutionnelle de l'Élide au veet au 1ve siècles. Vers 472, Thémistocle, banni d'Athènes par ostracisme, avait pris domicile à Argos, d'où il faisait des excursions dans le reste du Péloponèse (Thuc., I, 135). Il pré- para un soulèvement démocratique contre la domination de Sparte. Bientôt les Argiens allaient se donner des institutions populaires, en abolissant les souverai- netés locales et en créant des tribus toponymiques. Bientôt allait se faire, avec l'appui des Argiens et sur une base démocratique, le synœcisme de Mantinée (voir Busolt, Gr. Gesckh., IL, I, p. 113-116, 118-119 ; Fougères, Mantinée et l'Arc. Orient., p. 315-378). Les Éléens donnèrent l'exemple. Dés 480, après Platées, ils avaient banni leurs généraux, comme les Mantinéens (Hér., IX, 71), et remplacé l'aristo-

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le régime oligarchique ait été d'aussi courte durée. Nous savons qu'il subit de sérieuses transformations avant de succomber. Aristote invoque l'exemple d’Elis pour prouver qu’une oligar- chie est vouée aux rivalités intestines quand tous les grands n’ont point part aux charges, et qu’elle est perdue dès l'instant se forme en elle une autre oligarchie. Cette lutte pour les hautes. fonctions entre une caste restreinte et un groupe de familles plus étendu, ces dissensions entre deux factions oligarchiques ayant pour effet rapide la ruine de l’oligarchie : tout cela devient. très clair si l'on admet que [6 remplacement de deux -Hella- nodikes par neuf fit partie d’une mesure générale qui mettait en pralique le système de l’oligarchie large, et que cette réforme fut suivie dès 472 d'une révolution populaire. Mais ce n’est pas faire crédit d'une existence trop longue à l'oli- garchie éléenne, que de lui accorder un siècle entre la chute de

cratie étroite par une aristocratie plus large en nommant neuf Hellanodikes au lieu de deux. En 472, un synœcisme concentra pour la première fois une forte population dans la ville d'Élis (Diod., XI, 54, 4; Éphore, dans Strab., VIIL, 3, 2, p. 336), et les citoyens furent répartis en dix tribus (Hellanicos, fragun. 90, dans les Fragm, hist. gr., 1, p.51; Aristodèmos, dans Harp., 8. v. ᾿Ελλανοδίχαι). Ce synœ- cisme est évidemment de ceux dont on a pu dire : ἐκ τῶ, τοιούτων συνόδων συστρέ- φεται τὰ πλήθη καὶ διαλύει τὰς ὀλιγαρχίας (Anaximénès, Rhélorique à Alex., 2, Ὁ. 14 fin, éd. Spengel; voir Beloch, L. c., p. 227; Fœrster, Op. εἷξ., p. 25 ss.; Busoit, L. c., p. 116-118). Quant aux tribus, elles étaient toponymiques, puisque leur nombre allait désormais être proportionnel à l'étendue du territoire (Paus., V, 9, 5-6), et la substitution de dix tribus locales aux tribus patronymiques résulte clairement d'une influence athénicenne. Effectivement, à partir de 472, Élis apparaît, par sa politique extérieure comme une cité démocratique. Dans la guerre du Péloponèse, si elle se déclare d'abord contre Athènes, c'est malgré elle, sous la contrainte de Sparte (Paus., V, 4,1); dès qu'elle le peut, elle s'allie avec Athènes, précisément par le même traité qu'Argos et Mantinée (Thuc., V, 47; Xén., Hell., 111, 2, 21; Paus., L. c.). Quand Agis fait coup sur coup trois campagnes en Élide, de 402 à 400, il favorise les complots tramés par les chefs de l'oligarchie qui, loin d'être les maîtres, sont bannis depuis quelque temps (Xén., LL. c., 27ss.; Paus., ΠΙ, 8, 4 ss.; V, 4, 8). Il est vrai que l'État éléen fut longtemps encore déchiré par les factions rivales : on voit, par exemple, les démocrates bannis en 365 par l'oligarchie alliée à Sparte (Xén., Hell., VIL, 4, 15 55.); on voit La βουλή oligarchique renversée" défi- nitivement par Phormion, disciple de Platon (Plut., Préc. pour gouv. la rép., X, 15, p. 805 D; C. Cololès, XXXII, 8, p. 1126 D). Ces troubles, ces fluctuations rem- plissent une bonne partie du 1v° siècle (voir encore Dém., Sur la fausse amb., 260, p- 424; Paus., IV, 98, 4: Michel, 1334) : l'histoire d’Elis ressemble à celle de presque toutes les cités grecques. Mais l'oligarchie primitive n'en a pas moins été détruite en 472,

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la royauté et la réforme de 480. Il fallut bien du temps, dans ce pays de campagnards conservateurs (1), pour qu'après la victoire commune des γένη sur la royauté, quelques « dynas- ties » pussent en accaparer les bénéfices, pour que les évincés perdissent tout espoir d’entrer dans une gérousie les places étaient viagères, pour que le mécontentement grandit au point d'opérer un nouveau classement des partis et de décider la réussite finale de celui qui d’abord était le plus faible. En cher- chant à quelle date approximative l'Élide se donna des institu- tions oligarchiques, nous sommes donc obligés de rétrograder de la LXXV° olympiade aux environs de la L°, vers cette année 580 pour la première fois l'Élide choisit deux Hella- nodikes.

Ici le même texte de Pausanias qui nous a fourni les maté- riaux de notre démonstration semble nous présenter une objec- tion capable de la renverser d’un coup. 11 dit qu'à partir de la olympiade les deux Hellanodikes furent tirés au sort parmi tous les Éléens. Si la charge de l'Hellanodike primitif a été dédoublée par l'oligarchie victorieuse, les deux Hellanodikes n'ont pas pu être ἐξ ἁπάντων λάχοντες ᾿Ηλείων, dans le sens usuel que donne à ces mots la phraséologie politique des Grecs. Ce n'est pas le tirage au sort qui a de quoi nous offusquer. Il se concilie très bien, conformément aux idées émises par Fustel de Coulanges (2), avec cette αἵρεσις δυναστευτική, ce « choix dynastique » qu'Aristote donne comme le mode de nomination pratiqué par l'oligarchie en Elide et à Sparte. Mais comment expliquer que les noms proposés pour le tirage au sort puissent être ceux de tous les Eléens? On a déjà présenté deux solu- tions. Kuhn (3) voit dans le passage de Pausanias une allusion

(4) Polybe, 1V, 73, 8-10, prétend retrouver les vestiges du passé le plus lointain dans la vie sociale et paerticuliérement dans la vie judiciaire des ruraux en Élide.

(2) Rech. sur le tirage au sort appliqué à la nom. des arch. ath. dans Îles Nouv. rech., p. 147-179, surtout p. 158 ss.

(3) οὐ. die Enstehung der Städie der Alten, Ὁ. 86; cf. E. σαγίτα, Pelop., 11, Ρ. 98, ἢ. 21.

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à l’Hellanodike nommé précédemment par les Piséates : il comprend « tous les Eléens » comme s'il y avait « les seuls Eléens ». Mais ἁπάντων ne signifie pas μόνων. Foerster (4) sou- tient que Pausanias, parlant successivement de l'Hellanodike unique et des deux Hellanodikes, oppose le nouveau mode de nomination au privilège des Oxylides : il comprend « tous les Eléens » comme s'il y avait « les Eléens des autres familles ». Cette opposition existe, en effet, dans l'esprit de Pausanias; mais il a mis plus que cela dans sa phrase. Il a entendu les mots ἐξ ἁπάντων ᾿Ηλείων comme tout le monde les entendait de son temps, et l’on ne peut pas traduire ἁπάντων par καὶ ἑτέρων. Il faut donc toujours en revenir à ceci : Pausanias fait succé- der à un monopole héréditaire un tirage au sort qu'il croit démocratique. Comment sortir d'embarras ? Il suffit d'observer que Pausanias a écrit tout ce chapitre d’après des documents originaux qu'il tenait de première ou de seconde main (2). Avec son défaut ordinaire de sens critique, il a recopié les mots qu'il avait sous les yeux. À nous de leur restituer leur signifi- cation véritable. En 580, un Eléen, dans toute la force du terme officiel, ce n'était pas un habitent quelconque de l'Élide, mais un citoyen investi de tous les droits politiques, un membre des grandes familles (3). ἽΛπαντες ᾿Ηλεῖοι, ce n'est pas la masse de la population ; c’est la classe appelée par Aristote οἱ ὀλίγοι πάντες (4). Depuis la révolution de 580, tout membre

(4) Op. cit., p. 18-19; cf. E. Curtius, Der Synôk. von Elis, 1. c., p. 199. - (2) Ce qui prouve bien que la notice de Pausanias sur les Hellanodikes est écrite d'après des documents éléens, c’est qu'elle ne mentionne pas l'Hellanodike délégué par Pise à Olympie dès la XXVIIIe olympiade (Strab. VIII, 3, 30, p. 355; Hér. VI, 127; cf. Foerster, Op. cit., p. 10-16). En réalité, il y a eu deux Ilellano- dikes longtemps avant 580, dès 668, et l'on pourrait être tenté de placer notre inscription dans le premier tiers du vu: siècle. Mais il est naturel que les docu- ments éléens aient été muets sur ce point, d'abord par raison de patriotisme, ensuite parce que les rhètrai, aux termes mêmes de leur intitulé, sont faites τοῖς Εαλείοις et n'ont pas à tenir compte d'un magistrat nommé par une ville étrangère. Pausanias n'ignore pas que, de la XXVIIIe olympiade à la L°, Pise partageait avec l'Élide la direction des jeux (voir VI, 22, 2-4); mais il n'en dit rien ici, parce que sa source n'en disait rien.

(3) Cf. E. Curtius, L. c., p. 197.

(4) Thuc. II, 25,

SUR LA DATE D'UNE INSCRIPTION TROUVÉE A OLYMPIE 153

de l'oligarchie pouvait devenir Hellanodike : voilà ce que déclarait une loi que Pausanias transcrit sans la comprendre et sans donner de référence. Mais, en même temps, le tirage au sort laissait le champ libre à une αἵρεσις δυναστευτική : les « dynasties » ne se firent pas faute d'en profiter et, en fait, elles gardèrent pour elles cette charge, comme les autres, pendant un siècle. L'année 580 marque donc bien le début de la période oligarchique, le moment critique à partir duquel les Hellano- dikes ont été relégués dans la préparation et la présidence des jeux olympiques.

Dès lors, nous avons incontestablement une règle fixe pour dater les actes éléens il est parlé d'un ou de plusieurs Hella- nodikes. S'il est question des fonctions gymniques exercées à Olympie une année sur quatre, il peut y avoir doute; mais non, s’il s’agit de fonctions judiciaires ou financières exercées en permanence dans la république éléenne. Nous avons cons- taté que depuis 480 les Hellanodikes n'ont plus de place dans la vie publique de l'État éléen ; nous avons démontré que, s’il en était ainsi en 480, il a en être ainsi cent ans plus tôt. Tout Hellanodike investi d'attributions régulières et durables en dehors des jeux olympiques est un magistrat unique de la période antérieure à 580 (1). Donc notre inscription appartient aux premières années du vi‘ siècle, à moins qu'elle ne remonte au vu : elle est contemporaine de Solon, si elle ne l’est pas de Dracon lui-même. |

Gustave GLorz.

(1) Dans la période comprise entre 668 et 580, les Éléens, affaiblis par les luttes de la royauté contre les πατρίαι et les yeveal, menacés de se voir enlever définitivement la présidence des jeux olympiques, ont eu intérêt à maintenir le prestige de leur Ilellanodike, pour l'opposer à celui de Pise.

DÉCRETS RELIGIEUX D’ARKÉSINÉ

(AMORGOS)

I. L'inscription suivante est bien connue de la plupart des archéologues qui ont visité Amorgos. Baumeister (1), ἢ. Weil (2), Radet (3) l'ont copiée successivement. Mais le texte restait très obscur. M. Weil avait pensé qu’il s'agissait d'un règlement relatif au foyer sacré du temple de Héra. M. Homolle, qui a publié la copie de M. Radet (4), s’est borné à transcrire les premiers mols : πῦρ μηδένα καίε[ι]ν ἐν τῶι Ἡρα[ίωι}, déclarant la suite incompréhensible. Cette copie marquait pourtant un progrès sensible sur les précédentes. La lecture d’une ou deux lettres de plus à la fin de la troisième ligne aurait suffi à donner la clé de l'inscription. J'en reprends à mon tour l'étude d'après ma copie et mes estampages.

L'inscription est gravée en tête d’une stèle de marbre bleuâtre (1. 0,53, ἢ. 0,96, ép. 0,14) brisée en deux dans le sens de la hauteur. Les deux moitiés se raccordent exactement à la partie postérieure; mais, par devant, des éclats ont sauté, laissant une brèche de 0,06 à 0,17 de large. Le bord droit est légèrement écorné. La surface du marbre est très usée, et la

(1) Philologus, IX, p. 389. La pierre avait déjà été vue par Ross qui n'a publié que le décret gravé à la suite de celui-ci. Inscr. graec. ined., II, ἢ. 136.

(2) Athen. Mitth., 1 (1816), p. 352.

(3) Bull. de corr. hellén., XV (1891), p. 592 n. 12.

(4) Bull. de corr. hellén., ibid. (Les numéros 12-16 ont été intercalés par M. Homolle dans l’article de MM. Radet et Paris. Cf. p. 581),

DÉCRETS RELIGIEUX D'ARKÉSINÉ . 155

lecture présente de grandes difficultés. Il est à peine besoin de dire que ma copie, reproduite ci-après en fac-simile, n’est qu'un dessin schématique. J’ai voulu donner simplement une idéc de la forme des lettres et indiquer l'étendue des lacunes.

| FAIT IAHMAIO POI PYNPAMHAENARKAIÏIEN ATORAINOOIKOTHETIA OLSTOATKEICEANAE AAPA MAS

£ KAINIANOT: ΠΡ.

"Edobe[v τῆι βολῆι χ]αὶ τῶι δήμωι " "Op[e]-

σίλεως [εἶπεν] πῦρ μηδένα καίεν [ἐ]-

[y] τῶι Ἡρ[αίωι rod] τῦ καινῦ οἴχο τῆς γω[ν]-

ἰας χαὶ τὸ [ν]ε[ὼ καὶ πρ]ὸς τό Auxelo . ἐὰν δέ [τ|]- 5 ç καί[η]ι, ἀποτιζνέτω δέχ]α δρα[χ]μὰς [ἱερὰς]

[τὴ]: [Ἤ]ρ[η]-.

L'écriture o ete pour ou et et (fausses diphtongues) montre déjà que l'inscription est antérieure à la seconde moitié du iv* siècle avant J.-C. Les lettres y paraissent, d'autre part, plus anciennes que dans plusieurs inscriptions d'Arkésiné présentant les mêmes particularités. Elles gardent encore l'as- pect un peu archaïque et ne peuvent guère être postérieures au siècle.

156 2. DELAMARRE

L. 1-2. Pour l'intitulé, ma copie ne diffère en rien de celle de M. Radet. Il n’est pas besoin de répéter que la restitu- tion [ἐπὶ βα]σιλέως Ν[αυσσώλλου], proposée par M. Weil, est tout à fait impossible (4). M. Homolle a déjà montré que nous avons les restes d’un nom propre en -λεως, Il s’est abstenu de le restituer. Étant donnés les éléments qui en subsistent, on ne peut rétablir que ᾽Ορβθ[ε] σίλεως. Ce nom, je crois, ne s'est pas encore rencontré, mais il est régulier. 1] se trouve avec ᾿Ορθόλαος dans le même rapport que Πρωτεσίλαος avec Πρωτό- λαος, et tous deux sont formés, par analogie purement exté- rieure, sur le modèle des noms à premier composant aoris- tique comme ᾿Αρχεσίλεως, Ὁρμησίλεως, etc. (2). M. Weil avait cru distinguer ensuite le commencement du my qui lui suggéré sa restitution. Je verrais plutôt le bas d’un trait ver- tical. On peut hésiter sur le verbe qu’il convient de suppléer. Parmi les autres intitulés de décrets d'Arkésiné qui nous ont été conservés intégralement ou dont la restitution est certaine, dix-huit sont complets et contiennent : la formule de sanc- tion : ἔδοξεν τῆι βουλῆι καὶ τῶι δήμωι; le nom de l'orateur : δεῖνα εἶπεν ; le nom de l’épistate : δεῖνα ἐπεστάτει (3). Deux seulement sont abrégés : dans l’un la formule de sanction est omise, et le nom de l'orateur seul est mentionné (4); le second se réduit au contraire à la formule de sanction (5). L'intitulé de notre décret comprend la formule de sanction etun seul nom. Comme c’est de beaucoup le plus ancien, il semble qu’il faille le considérer, non comme une forme abrégée, mais comme une

(1) Cette restitution est encore admise par Swoboda, Die gr'iechischen Volks- beschlüsse, p. 25.

(2) Cf. Brugmann, Griech. Grammalik, p. 169.

(3) 11 faut remarquer de plus que dans les décrets antérieurs au siècle, au nombre de 11, le patronymique n'est jamais mentionné ; il figure toujours, au contraire, dans les autres.

(4) Décret en l'honneur d'Androtion d'Athènes, vers 355 av. J.-C. (Dittenberger, Syllogeï, 112).

(5) ᾿Αθήναιον, X (1881), p. 535. L'inscription est publiée en minuscules; mais lc patronymique indique qu'elle est postérieure au mnt siècle av. J.-C. Cf. plus haut, note 3.

DÉCRETS RELIGIEUX D'ARKÉSINÉ 157

forme antérieure moins développée (1). Le nom qui nous est con- servé est-il celui de l’orateur ou de l’épistate? L’intitulé d'un décret de l'île d'Ios, datant de la première moitié du 1v° siè- cle avant J.-C., ne contient que la formule de sanction .et le nom de l’épistate. Mais je n'en connais pas d’autre exemple. Peut-être a-t-on accueilli avec trop de confiance les leçons et restitutions de Ross. Elles ne semblent rien moins que certaines (2). Dans les autres intitulés qui nous sont parve- aus, lorsqu'il n'y qu'un seul nom mentionné, c’est tou- jours celui de l’auteur de la proposition. Il est donc très vrai- semblable que tel est bien aussi le cas dans notre décret. La restitution de εἶπεν, il est vrai, ne va pas sans quelque difi- culté, et il faudrait deux ou trois lettres de plus pour remplir Ja lacune. Mais l’hypothèse d’un vide après l'intitulé n'est nul- Icment impossible, et j'ai préféré l'admettre plutôt que de réta- blir un autre verbe moins usité. |

Le sigma qu'on lit après la lacune de la ligne 3, appartient nécessairement à la préposition régissant les génitifs suivants, et l’on ne peut guère restituer que [rp6j « du côté de », dont l'emploi avec le génitif est bien connu (3). La restitution γω [ν]ίας, d'autre part, est certaine (4). Remarquons, dès maintenant,

(4) Sur 16 développement de l'intitulé des décrets, en dehors de l'Attique, voy. Swoboda, ouvr. cité, p. 24 et suiv.

(2) Ross, /nscr. graec. ined., 11, 94 Ὁ. (= Ch. Michel, Recueil, 411) : Ἔδοξε, τῆι βολῆι [καὶ τῶι] δήμωι * Τιμοχλῆῇς [Κλεο]δήμου [rie] στάτε * πρόξενον εἶναι Ἰητῶν x. τ, À. (La leçon est également admise par Swoboda, ouvr. cilé, p. 25). Le texte épigraphique porte TIMOIHS. . . . AHMOT. Tout d’abord le génitifen οὐ est très sus- pect, en raison de l'écriture : o et ε οὐ et et {fausses diphtongues) qui est cons- tante dans le reste de l'inscription. Le décret étant antérieur à la seconde moi- tié du 1v° siècle avant J.-C., comme ces formes l'indiquent, la mention du patro- nymique dans l'intitulé ne laisse pas, d'autre part, d'être assez surprenante (cf. plus haut, p. 156, n. 3). Enfin la pierre est brisée à droite, et l'inscription gravée au-dessus, dont quelques restitutions sont certaines, montre que la lacune de la fin des lignes est d’environ 8 lettres. Dans ces conditions, il semble qu'on peut restituer avec quasi-certitude : Τιμο[κλ]ῆς [airs], Anuo[x..... ἐπ) ε]στάτε.

(3) Le sens primitif de cette préposition avec le génitif «en venant du côté de » (cf. cependant Brugmann, Gr. Gr.s, p. 450, 4) s'est affaibli de bonne heure dans ‘les inscriptions. Par exemple, dans les comptes de l'Érechthéion, πρός marquant la direction est employé indifféremment avec le génitif, le datif et l'accusatif.

(4) “EKAI Weil. £TOKAINOOKOTEZS" Radet. Le petit trait que M. Radet a pris

158 J. DELAMARRE

et il en est à peine besoin qu'on ne saurait traduire ces mots dans l’ordre donné. Le génitif [γωνίας] serait grammaticalement inexplicable. Il faut donc construire : πρὸ]ς τῆς γωνίας τὸ καινὅ οἴχο (1). Je lis ensuite, comme M. Weil, καὶ τ; mais, au lieu d'un À avant E, je distingue une barre verticale et un trait oblique, dessinant sur le marbre effrité la première partie d'un ny. Nous sommes conduit à restituer ve[w], ce qui entraîne le supplément : [καὶ πρ]ὸς τό Auxeio (2). Si l’on entend trois indi- cations topographiques différentes, on se heurte à de sérieuses difficultés. La plus grave est l'omission de la préposition devant ve, étant donné surtout qu'elle est répétée devant Auxelo. Il est de plus très étrange que l'angle il est interdit d'allu- mer du feu ne soit pas déterminé (3). Ne pourrait-on, dès lors, supposant une de ces tournures brachylogiques si fré- quentes en grec, faire porter γωνία à la fois sur τὸ χαινῦ οἴχο et τὸ vw, et traduire « l'angle formé par le bâtiment neuf et le temple » ou plus simplement et le français offre ici exactement l'équivalent du grec « l'angle du bâtiment neuf et du temple »? Les difficultés précédentes seraient écartées, et l'inversion πρὸς τὸ οἴχο τῆς γωνίας, un peu inattendue en style épigraphique (4), se trouverait motivée par la place de γωνία entre les deux mots auxquels il se rapporte (5). Le sens ne serait pas seulement très satisfaisant, mais nous comprendrions en même temps la raison de l'interdiction. Le danger d’incen-

pour le second jambage d'un pi est un défaut de la pierre. Le pi, dans cette inscription, est d’ailleurs un tiers plus large. L'ôméga, qui n'a pas été noté par les précédents éditeurs, est très distinct, même sur l'estampage ; et la lettre est trop caractéristique ici pour prêter à la moindre confusion. |

(1) Cf. Hérodote, I, 51 : ἐπὶ τοῦ rpovnlou τῆς γωνίης.

(2) ΟΣΙΟ Weil. OZTO ... KEIQ Radet.

(3) Dans l'exemple d'Hérodote cité plus haut (note 2), il est vrai, l'angle n'est pas non plus déterminé; mais le cratère dont il est question suffisait à le faire reconnaître. Ici le cas est différent.

(4) Voy. cependant, Dittenberger, Sylloge 3, 588 1. 6 : χύμα χρυσοῦν ἀπὸ τοῦ ᾿Απόλλωνος τοῦ ἀγάλματος (Délos).

(5) Les constructions de ce genre ne sont pas rares en grec. Voy. par exemple, Xénophon, Cyr., VI, 3, 8 : συνεχάλεσε,.. καὶ τῶν μηχανῶν δὲ καὶ τῶν σκευοφόρων τοὺς ἄρχοντας καὶ τῶν ἀρμαμαξῶν,

DÉCRETS RELIGIEUX D'ARKÉSINÉ 159

die était beaucoup plus gränd aux abords d'un tel recoin ; et précisément nul endroit de l’Héraion ne devait être plus pro- pice pour allumer du feu, à cause de l'abri qu'il offrait contre le vent. Il convenait, avant tout, de le protéger. D'autre part, l'épithète καινός jointe à οἶκος, la place de ces mots en tête de l'énumération, semblent indiquer que l'interdiction a été moti- vée par la construction neuve. Or, celle-ci était évidemment moins précieuse que le temple lui-même. Il y aurait donc sujet de s'étonner que la mesure n'ait pas été prise plus tôt, si l’on n’admettait pas que cette nouvelle construction y avait donné lieu en raison du danger que sa situation créait. On peut se demander enfin comment on aurait pu rendre autrement la même idée. La préposition μεταξύ (μεταξὺ τὸ otxo καὶ τὸ vew), par exemple, ne serait pas d’un emploi très exact, et, surtout, l'in- terdiction ne s’appliquerait plus aux abords de l'angle. Il eût donc fallu recourir à une longue périphrase peu en harmonie avec le style ordinairement si concis de ces sortes de pres- criptions. Mais ce n'est pas assez que tant de bonnes raisons recommandent l'interprétation précédente ; il faut encore que la grammaire l’autorise. Γωνία désigne proprement une partie d’une surface ou d'un objet. Si on le construit avec deux noms, le génitif ne saurait s'expliquer par un rapport d'appartenance, ou tout autre rapport exprimé par ce cas. Il faut supposer, comme 16 l’ai dit, une tournure brachylogique. Si elle ne s'est pas encore rencontrée, il n’y a pas lieu de s’en étonner, tant le mot est peu employé. Nous en avons, du moins, semble-t-il, un exemple analogue dans les locutions comme χατὰ μέσον τάφρου καὶ τείχεος (1). En effet, le mot μέσον --- et il importe peu que ce soit un adjectif pris substantivement signifie aussi, essentiellement, une partie d’une surface ou d’un objet; mais, par une transposition identique, il se trouve ici exactement dans le même rapport que γωνία avec les génitifs qu'il régit.

| (4) Homère, I!., V, 8 (exactement xà5 δὲ μέσον τάφρου xai τείχεος). Cf. Platon, Tim., 32 : ἐν μέσῳ πυρός τε χαὶ γῆς, etc. Collitz-Baunack 2010, 1. 43 : ἀνὰ μέσον τοῦ ναοῦ καὶ τοῦ βωμοῦ. Cf. 2049, 1. 48, etc.

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160 J. DELAMARRE

Ce rapprochement suffit, je crois, à justifier notre interpréta- tion. Je traduis donc : « Défense d'allumer du feu dans l’Hé- raion du côté (1) de l'angle du bâtimeut neuf et du temple, et du côté du Lykeion. » |

La nature de ce décret se trouve maintenant nettement déter- minée. Nous voici bien loin du foyer sacré auquel on avait songé. Il s’agit d'un simple règlement de police ; mais c'est pour ainsi dire le premier de ce genre qui nous ait été con- servé (2). À peine rencontre-t-on deux ou trois prescriptions analogues dans les règlements généraux concernant les sanc- tuaires de l’Acropole d'Athènes (3) et de Mantinée (4).

On a beaucoup discuté sur la destination des ἱεροὶ οἶκοι. On avait donné du mot une définition trop étroite, en l’appliquant exclusivement aux bâtiments étaient conservés les objets sacrés (3). Dans les inscriptions de Thisbé (6) et d'Égine (7), il désigne aussi un édifice abritant une statue de culte (8). La déesse poliade de Sparte, Athéna χαλκίοιχος, devait d’ailleurs

(1) On ne peut songer, à cause de l'exiguité de la lacune, à restituer 1. 3 [été] au lieu de [προό]ς.

(2) Ce travail était terminé, lorsqu'a paru, dans le dernier fascicule des Afhen. Mittheilungen, XXVII (1902), p. 223, une inscription qu'il faut placer maintenant à côté de la nôtre. C'est un fragment d'un règlement analogue, mais plus déve- loppé, datant du siècle av. J.-C., et trouvé par M. Rubensohn dans les fouilles de l’Asklépieion de Peros. L'exposé des motifs (]. 5) surtout est à noter : μὴ τὸ ἱε]ρ[ὸ]ν κινδυνεύει μηδὲ τὰ ἀναθήματα βλ[άπτηται]).

(3) Ch. Michel, Recueil, 810 Jahn-Michaelis, Arr Athen., Ὁ. 99, 1. 5 : μεδὲ τὸ πῦρ ἀν[άπτ]εν ; 1. 15 μεδὲ Ὠιπνε[ύεσθαι..1].

(4) Bull. de corr. hellén., XIII (4889), p. 284, 1. 21 : εἴ x’ ἐπὶ δόμα πῦρ ἑποίσε, δυόδεκα δαρχμὰς ὄφλεν, τὸ μὲν ἔμισυ τᾶι θεδι͵ τὸ δ᾽ ἔμισυ τοῖς πιερομνάμονσι.

(5) Kôhler, Athen. Mitth., VII (1882), p. 374. Telle est bien, cependant, la desti- nation de l'ofxos de l'Héraion de Samos : ibid., p. 311 = Ch. Michel, Recueil 832, L 44 : ἐνελίμπανεν ἐν τῶι οἴκωι χ. τ. À. (inventaire du trésor de Héra). Cf. Ditten- berger, Sylloge 3, 511, I. 14 (Chios); 588, 1. 155 (Délos), etc.

(6) C. I. G. Sept., 2233.

(T) Berl. philol. Wochenschrift, 1901, p. 1002 (Furtwaengler). Cf. Fraenkel. Rhein. Museum, 1902, p. 153; Furtwaengler, ibid., p. 252; Fraenkel, ibid., p. 544,

(8) Je crois qu'il faut rapprocher des textes précédents une inscription archaïque d'Arkésiné de la fin du vie siècle (Hoffmann griech. Dialekte, ΠῚ, p. 29 n. 54) : Δήμητρος Ο(ὐ)ρέης à οἰκίη. (C'est par erreur que le premier éditeur, M. Radet, a attribué ce texte à Minos. Bull. de corr. hellén., XII, 1888, p. 236, D. 9). |

DÉCRETS RELIGIEUX D'ARKÉSINÉ : 161

son épithète à l'oixos revêtu de plaques de bronze se trou- vait sa statue (1). Thucydide nous apprend qu'il était de petites dimensions; et c'est seulement en cela, semble-t-il, que l'oikos-sanctuaire se distinguait du temple proprement dit (ναός) (2). Pour revenir à notre inscription, l’oixoçs dont il y est question rentre vraisemblablement dans la première de ces deux catégories. Sa situation par rapport au temple paraît bien indiquer, en effet, que c'était une simple annexe.

La mention du Lykeion est nouvelle. Il est difficile de déci- der si cet édifice était simplement contigu au sanctuaire de Héra ou s’il en faisait partie. Dans cette dernière hypothèse, 1] faut admettre qu’il se trouvait tout à fait sur le bord. La prépo- sition πρός semble montrer, en effet, qu'il n'était accessible de l’Héraion que dans une seule direction. C'est également la pre- mière fois qu'il est question du culte d'Apollon Lykeios dans les inscriptions d'Amorgos. Je n’en connais d'autre mention pour les Cyclades que dans un texte de Paros tout récemment découvert (3).

Les dernières lignes (4-6) contiennent la clause pénale, en cas de contravention (4). Le taux de l'amende n'étant pas ordi- nairement énoncé en chiffres dans les inscriptions de ce genre, les traces de lettre qu'on distingue devant ὄρα[χ)]μάς ne peuvent appartenir qu’à un alpha. Le nombre rond [ôéxj« est dès lors le supplément le plus vraisemblable (5). La restitution ("Hjp[nt] est certaine. Cette forme se retrouve encore à Arkésiné dans un autre décret d'époque un peu plus récente (6).

(4) Thucydide, I, 434. Pausanias, IIT, 11, 2.

(2) Pausanias néanmoins se sert du mot ναός pour désigner Île sanctuaire d'Athèna yahxloruoc.

(3) Athen. Mitth., XXVI (1901), p. 213.

(4) L. 4 ΣᾺΝ Radet. L. 5 SIAKI/ ΠΟΤῚ Weil. L. 6 ΠΡΙΙΗ Weil. La copie de M. Radet s'arrête à la ligne 4.

(5) C'est également le chiffre porté dans un autre règlement relatif à l'Héraion, cité plus loin p. 162, note 1. A vrai dire, le chiffre rond est loin d'être un principe en pareil cas (cf. plus haut p. 160, note 4), mais c'est celui qui cadre le mieux ici avec les dimensions de la lacune.

(6) Dittenberger, Sylloge 3, 511 1. 42. Ce même décret contient en outre la forme rpobeauin 1.46, après [προθ]εσμίαν 1. 25.

162 J. DELAMARRE

Notre décret est le texte le plus ancien qui concerne l'Hé- raion. C'était, on le sait, le principal sanctuaire de la cité, celui l’on exposait les actes publics. Je ne rappellerai pas ici le décret bien connu, gravé précisément à la suite de celui- ci, mais environ d’un siècle postérieur, interdisant aux étran- gers d'y sacrifier et ordonnant de l'enclore (1). Un autre décret publié dans 1 ᾿Αθήναιον, en minuscules et sans aucun commen- taire, semble, au contraire, avoir passé à peu près inaperçu (2). Je veux profiter de l'occasion qui s'offre à moi de revenir sur ce texte intéressant. J'en reproduis la partie principale d'après ma collation.

Ἐπειδὴ Θεόδοτος Nixéou Πάριος πολλὴν φιλοτιμίαν ἐνδέδεικτα[ι) περὶ τὸ ἄγαλμα τῆς Ἥρας, ἐλθὼν ἐν τοῖς χρόνοις χαβὰ μολόγη-

D σεν πρὸς ᾿Αρκεσινεῖς, καὶ ἐχόσμησεν καλῶς καὶ προθύμως, ἐπιτρέ- ψας περὶ μισθοῦ τῆι πόλει * δεδόχθαι τῆι βουλῆι καὶ τῶι δήμωι, ἐπα:- γέσαι μὲν αὐτὸν φιλοτιμίας ἕνεκα τῆς πρὸς τὴμ πόλιν καὶ στε- φαγῶσαι θαλλοῦ στεφάνωι " ἀποδοῦναι δὲ αὐτῶι τό τε ἀνάλωμα τὸ ἐψηφισμένον δραχμὰς P : καὶ μισθὸν καὶ ἐπίχειρα τοῦ ἔργου

10 δραχμὰς H : τοὺς ταμίας (3)............. prrnsrosoresse

« Attendu que Théodotos, fils de Nikéas, Parien, a fait preuve de beaucoup d'empressement au sujet de la statue de Héra, en venant à l’époque dont il était convenu avec les Arké- siniens, et qu’il l’a mise en état avec zèle et avec succès, s'en rapportant à la cité pour l'appréciation de son salaire : plaise au Conseil et au peuple, on décernera un éloge à Théodotos pour son dévouement envers la cité, et on le couronnera d’une cou- ronne de feuillage. Les trésoriers lui remettront les cinquante drachmes de la dépense votée, et 100 drachmes à titre de salaire et de gratification. »

(1) R. Weil, Aéhen. Mitth., 1 (1876), p. 342, n. 10 (ΞΞ Ch. Michel, Recueil, 741 ; Dittenberger, Syllogei, 565). La nouvelle lecon ᾿Αγήνω[ρ] (1. 1) due à la collation de M. Radet (Bull. de corr. hellén., XV (1891), p. 592) a échappé aux deux der- niers éditeurs.

(2) Koumanoudis, ᾿Αθήναιον, X (1881), p. 534, 1. 25 et suiv.

(3) L. 8 : ἀνήλωμα Koumanoudis.

DÉCRETS RELIGIEUX D'ARKÉSINÉ 163

Ce décret est gravé sur la même pierre que trois décrets de proxénie : l’un en faveur d’un habitant de Théra, les deux - autres en faveur de Rhodiens. Les formes des lettres, à peu près identiques, montrent qu'ils sont contemporains. M. Ho- molle a placé tous ces textes à la fin du troisième siècle avant J.-C., ou au commencement du second (1). Mais le style de la gravure, qui est excellent, ne permet guère de descendre plus bas que la fin du quatrième siècle. Des données historiques nouvelles prouvent, d'autre part, que l'inscription sur laquelle reposent la plupart des synchronismes établis par M. Homolle date elle-même de cette époque (2). |

Le statue de Héra, dont il s’agit ici, est évidemment la statue de culte de la déesse, celle qui occupait le centre de la cella du temple. Le fait que l'ouvrier chargé de la mettre en état vient de Paros laisse supposer qu'elle était de marbre, et le prix relativement élevé du travail indique une œuvre impor- tante. Les monnaies, malheureusement, ne nous en ont pas gardé le type (3). Le verbe xosuet», 1. 5, semble pris dans un sens assez large. La χόσμησις ou γάνωσις, il est vrai, est une opération nettement définie, qui avait pour objet de rendre aux statues leur poli et leur éclat primitif. Nous en connaissons maintenant le détail précis grâce aux comptes de Délos (4). Elle consistait dans un lavage à l’eau étendue de nitre, et dans une friction à l'huile et à la cire parfumées. Le prix des four-

(1) Bull. de corr. hellén., XVI (1892), p. 269. Van Gelder a adopté également cette date pour les décrets en faveur de Rhodiens, Gesch. der allen Rhodier, P. 554, n. 86 et 87.

(2) Je réserve la démonstration pour une prochaine étude j’aurai l’occasion de revenir sur la plupart de ces textes.

(3) À Minoe seulement, on trouve sur les monnaies la tête de Héra (P. Lambros, Ἔφημ, &py. 1810. p. 356, n. 23 et pl. 54). Les belles têtes de marbre provenant d'Arkésiné montrent combien l’art y était florissant. (Max. Collignon, Bull. de corr. hellén., X1II (1889), p. 40 et pl. Χ et XL.)

(4) Les textes ont été réunis et étudiés par M. Homolle, Bull, de corr. hellén., XIV (1890), p. 497 et suiv. Voir aussi Holleaux, ibid., p. 185, l'on trouvera cités les textes d'auteurs. Il faut distinguer de cette opération la χόσμησις ayant pour objet la toilette et la parure de la déesse et dont le soin incombait aux femmes. Cf. Bull. de corr. hellén., ibid., Ὁ. 500, note 6 : εἰς χόσμησιν τὸς Ἥρας χαὶ ταῖς χοσμούσαις MI.

164 J. DELAMARRE

nitures varie entre 9 et 13 drachmes (1). À en juger par la

dépense, le travail de Théodotos n’a pu se borner là. Dans un

compte délien, pour la même statue, il est fait mention, à côté de la χόσμησις, d'une peinture à l’encaustique (ἐγχαῦσαι καὶ ἐπικοσμῆσαι) et d’une opération appelée κονίασις, consistant soit dans un polissage au sable, soit dans l'application d’un enduit destiné à recevoir la peinture (2). Pour l'éyxauors et la κόσμησις, qui ont été exécutées par le même ouvrier, la dépense com- prend 27 drachmes de fournitures et 96 drachmes de salaire. La κονίασις revient à 416 drachmes. Il semble que ce soient les opérations principales auxquelles pouvait donner lieu la mise en état d’une statue de marbre. La dernière, toutefois, est beau- coup plus rare. Les 150 drachmes de notre décret correspondent à peu près au prix des deux premières. Les inscriptions de Délos nous apprennent, d'autre part, que les ouvriers chargés de ces travaux étaient des spécialistes (χοσμηταῦ étrangers à l'île (3). Notre texte nous fait connaître le pays de l’un d’eux, et le renseignement est d'autant plus intéressant qu'il s'agit de Paros. |

Les cinquantes drachmes mentionnées à la ligne 9 : τὸ ἀνά- λωμα τὸ ἐψηφισμένον représentent les fournitures et autres déboursés de Théodotos. Nous voyons que le devis en a été approuvé par l'assemblée du peuple. On trouve également dans les comptes déliens la mention de devis et contrats pour les entreprises de ce genre. 1] me suffira de citer ici le texte auquel j'ai déjà emprunté quelques-uns des renseignements pré- cédents : ᾽οφελίωνι ἐργολαόδήσαντι τῆς ᾿Αφροδίτης τὸ ἄγαλμα...

. (1) Bull. de corr. hellén., XIV, p. 498, pour la χόσμησις de la statue d'Artémis : éponges 2 dr, nitre 4 ob. huile 3 dr. 3 ob. linge et cire 4 ob. parfum 5 dr.

(2) Bull. de corr. hellén., XIX, p. 499. La κονίασις était surtout usitée pour les monuments et consistait alors dans un crépissage. Ici ilne peut guère s'agir que d'un polissage antérieur à l'application de la peinture; la κόσμησις venait néces- sairement en dernier lieu. La χονίασις correspondrait ainsi à la première opéra- ration indiquée dans le texte de Plutarque οἱ λιθοξόοι τὰ πληγέντα καὶ περιχοπέντα τῶν ἀγαλμάτων ἐπιλεχίνοντες χαὶ γανοῦντες. (Discr. adul. et amic. 31 p. 14 E.)

(3) Bull. de corr, hellén., XIV, p. 500, note 1 : μηνὸς Γαλαξιῶνος ὅτε ἧσαν oi κοσμηταί,

DÉCRETS RELIGIEUX D'ARKÉSINÉ 165

ἐγκαῦσαι καὶ ἐπικοσμῆσαι χατὰ συγίγραφήν... (4). Comme, dans notre inscription, le salaire n'avait pas été fixé d'avance (2), il n'y a pas eu adjudication, mais contrat de gré à gré. IL est pro- bable que les délais dans lesquels le travail devait être achevé y étaient stipulés, et que les mots χαθὰ ὡμολόγησεν πρὸς ᾿Αρχεσινεῖς (L 4) font précisément allusion à cette clause du contrat. Le travail a naturellement été exécuté sous le contrôle des νεωποῖαι qui, dans le décret cité plus haut, étaient déjà chargés de sur- veiller l'établissement de la clôture de l’Héraion (3).

Cent drachmes sont allouées à Théodotos, à titre de μισθός et ἐπίχειρα, C’est la première fois, je crois, que le mot ἐπίχειρα se rencontre dans les inscriptions. Dans les auteurs, il semble _ avoir toujours le sens de récompense ou de châtiment (4), et

non celui de salaire, qu'indiquent également les dictionnaires. Dans notre texte, à côté de μισθός, ce mot ne peut signifier que « récompense ». Les deux termes ne sont donc pas syno- nymes, et le sens du second se trouve maintenant fixé avec la plus grande précision.

IT. Le décret dont il nous reste à nous occuper n'est pas non plus inédit. Il a été publié par M. Homolle, d’après une copie de M. Radet, en même temps que le premier. Mais il était également impossible d'en saisir le sens. Aussi bien l’inscrip- tion est dans le plus misérable état. Les lettres sont rongées par l'humidité, souvent très déformées et à demi effacées. Comme les traits résultant des éraflures ou des défauts du marbre ont naturellement subi les mêmés déformations, la difficulté de la lecture en est accrue d'autant. Dans ces condi- tions, je n'ai pas besoin de dire le très grand service que m'a rendu la copie de M. Radet malgré ses lacunes et ses erreurs.

(1) Bull. de corr. hellén., XIV, p. 499.

(2) Cf. Ch. Michel, Recueil, 328, 1. 12 : τοὺς μισθοὺς Adu6avev οὖς à δῆμος ἠξίου (décret d’Apollonia ? de Thrace en faveur de l'architecte Epikratès de Byzance).

(3) Voyez plus haut p. 162, n. 1. Sur les attributions des νεωποῖαι voir aussi Revue de Philologie, XXV (1901) p. 166.

(4) Platon, Rep., 608 ὁ. Aristophane, Vesp., 581,

166 : J. DELAMARRE ΤᾺ

Je n'ai pas tenu compte, dans la copie reproduite ci-après, des déformations des lettres. Ce n'est, comme la précédente, qu'un dessin schématique très imparfait (1).

« - «ον πποΠΡὲξῃ ——— σὰ - ee mate meme ee - . O Ν .

AVEE NTHIROYAHIKAIT: | ma KkY " CIPERATOANAASNIOZSEME!

LTAT FIEPSIAHHIEPEATHEANMAHTPO 1 TH£EA MOTE DO Y LEISATTEMEINNPO | TOYETP TAN PEPITOIEPONTE <AH AHTPOZOTIA Finn LIOYZ AI A ENTAIIEPMIKAIOTI. | -ENOITOENTAIIEPANI 7 N APKE £INEYÆIN \£EI | OZTOYEOEOVE EOY »

[8 e] of]. Ἔδοξεν τῆι βουλῆι καὶ τῶι δή]μωι" Κυ...... εἶπεν, ᾿Απολλώνιος ἐπε- στάτίε]ι " ἐπειδὴ ἱερέα τῆς Δήμητρος] 5 τῆς δ[η]μοτε[ζλ]οῦς εἰσαγγέλλει πρὸς] τοὺς πρ[υ]τάν[ει]ς περὶ τὸ ἱερὸν τῆς] Δή- [μ]ητρος ὅτι α[ΐ γυ]ναῖκες εἰσιοῦσαι ον νᾶννννννον ἐν τῶι ἱερῶι, καὶ ὅτι, [εἰ ἔτι] το[ὕ]το [γ]ένοιτο ἐν τῶι ἱερῶι, 40 [δεινὰ ἄ]ν [εἴη] ᾿Αρκεσινεῦσιν [ἀ]σε[6οῦ]-

(1) Bull. de corr. hellén., XV (1891), p. 593 n. 44. Voir plus haut, p. 134 note 4.

DÉCRETS RELIGIEUX D’'ARKÉSINÉ 167

[ouv......nplôc τοὺς θεοὺς (4).....

Quelques lettres encore intactes montrent que l'inscription

était gravée avec le plus grand soin. Le sigma, le my, le pi sont du meilleur style, et ce texte ne peut guère être postérieur au iv° siècle (2). * Les dix premières lignes seules nous ont été conservées. Elles suffisent cependant à nous indiquer le sujet du décret, et permettent d'en reconstituer le cadre. Nous apprenons d'abord (1. 4-6) qu'il a été proposé à la suite d’un rapport fait aux pry- tanes par la prêtresse de Déméter Démotélès, au sujet d'une impiété commise dans le sanctuaire de la déesse (3). Cette cir- constance déjà est d’un vif intérêt. Si les lois et règlements religieux nous sont parvenus en assez grand nombre, les textes relatifs à la procédure suivie en cas d'infraction sont extrème- ment rares. Ils se réduisent à quelques passages d’Aristophane. Dans les Θεσμοφοριάζουσαι, par exemple, lorsque Mnésilochos est reconnu au milieu des femmes réunies pour célébrer les mystères de Déméter, Kleisthénès se charge aussitôt d'aller dénoncer le fait aux prytanes (v. 652) :

τουτονὶ φυλάττετε

4 4 u (4 χαλῶς, ὅπως μὴ διαφυγὼν οἰχήσεται " ἐγὼ δὲ ταῦτα τοῖς πρυτάνεσιν ἀγγελῶ.

Un peu plus loin l’une des femmes reprend à son tour (v. 762) :

(4) L. 3, pour le nom de l'orateur, la copie de M. Radet porte KY.. AMO. Je n'ai pas reconnu l'alpha ; au lieu d'un my je verrais plutôt un ny. Mais tout cela est très incertain. J'indiquerai au fur et à mesure du commentaire les autres leçons de M. Radet. L. 4, il est à peine besoin de signaler la forme ἱερέα si fréquente dans les inscriptions. Cf. Meisterhans-Schwyzer. Gr. der att. Inschr., p. 40 et suiv.

(2) C'est par erreur que M. Radet a noté sur sa copie le my à jambages verti- caux, et le pi à hastes égales.

(3) L. 5 ΤΗΣΑΜΟΡΓΕΙΟΥ͂Σ (mais la plupart des lettres en pointillé), 1. 6-1 ΤΟΥΣ HP. TON .,.EUITO ..ONTI... AI | ..TPQ Radet.

168 | J. : DELAMARRE

ἀλλ᾽ ἐπειδήπερ πάρει φύλαξον αὐτόν, ἵνα, λαβοῦσα Κλεισβένη,

τοῖσιν πρυτάνεσιν πεποίηχ᾽ οὗτος φράσω.

Notre décret forme l'illustration précise de ces textes. La plainte ayant été portée devant les prytanes, c’est-à-dire les membres de la section permanente du Conseil (1), il en faut conclure que le sanctuaire en question appartenait à l'État. L'épithète Sr μοτελής ne s'était rencontrée jusqu'ici que dans un passage contesté de Démosthène (2) et dans une inscription de Karystos de très basse époque (3), elle est appliquée à Diony- s0s.On la considérait comme synonyme de δημόσιος et désignant une divinité qui recevait un culte de l’État, par opposition aux di- vinités de même nom des cultes privés (4). Nous avons ainsi une nouvelle preuve de l'exactitude de cette interprétation (5).

Les lignes 7-8 contiennent l'exposé des faits qui ont motivé la démarche de la prêtresse de Déméter : ὅτι αἱ γυναῖχες εἰσιοῦ- σα! | ...u,..,.,.. ἐν τῶι ἱερῶι, La lacune porte malheureuse- ment sur le verbe principal de la phrase. La pierre est brisée au milieu de la seconde lettre dont les traces m'ont paru trop incertaines pour être notées. M. Radet lit en outre MANTO.... Le my n'est guère possible. Ce serait le seul de l'inscription ayant les jambages extérieurs verticaux. L’estampage ne laisse voir qu’un croisillon peu distinct qui pourrait n'être qu'un

(1) Les prytanes, à Arkésiné, restaient en charge un mois (cf. Revue de Philo- logie, XXVIL (1903), p. 118, 1. 3), de même qu'à Aegialé (Bull. de corr. hellén., XXIII (1899), p. 395, 1. 37). Les inscriptions ne nous en font pas connaître le nombre. À Minoa, un texte inédit nous apprend qu'ils étaient six.

_ (2) Démosthène, XXI, 53.

(3) Dittenberger, Hermes, XXVI (1891), p. 414.

(4) Dittenberger, ibid., p. 416.

(3) L'adjectif δημοτελής ici à peine la valeur d'une épithète, et il est possible que le déese en ait porté une autre plus caractéristique. Cf. Dittenberger, Syl- loget, 513, 1. 5 : Διονύσκ Dur Βαχχίωι τῶι δημοσίωι (M. Dittenberger, il est vrai, préférerait supposer une omission du lapicide, et considérer τῶι ênuoslut comme un substantif. L'hypothèse est bien peu vraisemblable). Le culte de Déméter à Arkésiné nous est connu par d'autres inscriptions. Voy. plus haut, p. 460, note ὃ: Déméter Ouréa. Athen. Mitth., 1 (1816), p. 334, ἢ. 4 : Déméter, Koré, Zeus Eubouleus.

DÉCRETS RELIGIEUX D ARKÉSINÉ 169

défaut de la pierre. L’alpha est certain, mais le ny est bien peu probable : le second jambage descendrait trop bas et se trou- verait de plus engagé sous la barre du tau. Je π᾿ αἱ vu d’ailleurs que des traces très flottantes, et peut être n'est-ce Ἰὰ aussi qu’un défaut de la pierre. Le tau m'a paru, sur la pierre, d'apparence plus consistante,; sur l'estampage cependant 16 crois distin- guer en bas, à gauche de la haste, un petit trait horizontal qui ferait prendre la lettre pour un zêta; mais à l'envers la haste disparaît et on a l'illusion d’un epsilon. Ensuite je reconnais bien le cercle que M. Radet a pris pour un oméga ; mais je ne crois pas qu’il corresponde à une lettre. En résumé, ces lectures sont beaucoup trop douteuses pour servir de point de départ à une restitution, mais peut-être pourraient-elles permettre de vérifier une conjecture. Le reste de la phrase nous donne quelques indications qui ne laissent pas d’avoir leur prix. L’ar- ticle précédant le mot yuvatxes montre qu'il s’agit sinon de l’en- semble, tout au moins de la majorité des femmes de la cité. L'emploi du participe présent εἰσιοῦσαι, d'autre part, ne s'ex- plique que si l’action exprimée par le verbe principal a été répétée et cst devenue habituelle. Les actes d’un caractère individuel et ce sont les plus nombreux de ceux auxquels se rapportent les règlements religieux qui nous ont été conser- vés ne sauraient donc venir ici en considération (1). Le nombre des hypothèses possibles se trouve dès lors très réduit. Un décret du Pirée, relatif au sanctuaire de Déméter Thesmo- phoros, semble fixer les limites dans lesquelles nous devons nous renfermer, et nous fournit le commentaire le plus précis de notre texte (2).

[ἐπιμελεῖσθαι.... τὸν δήμαρχον) [μετὰ] τῆς ἱερείας [τ]ὸ[ν ἀεὶ δημαρχ] [οὔ]ντα τοῦ Θεσμοφοοίου, [ὅπως ἄν μ]-

(4) Par exemple, le règlement de Lykosoura relatif au culte de Despoina, Ditten- berger, Sylloge ?, 939, Cf. 560, 567, etc. (2) Ch. Michel, Recueil, 144.

. 470 J. DELAMARRE

[ηδ]εὶς ἀφέτους ἀφιεῖ μηδὲ θιά[σο]- [ue] συνάγει μηδὲ ἱερὰ ἐνιδρεύω[ν]-

[rule μηδὲ καθαρμοὺς ποιῶσιν μηδ-

[δ] πρὸς τοὺς βωμοὺς μηδὲ τὸ μέγαρ-

ον προσίωσιν ἄνευ τῆς ἱερέας, [ἀλ]-

λ᾽ ὅταν ἑορτὴ τῶν Θεσμοφορίων 10 καὶ Πληροσίαι καὶ Καλαμαίοις x-

αἱ τὰ Σχίρα καὶ εἴ τινα ἄλλην υἐ-

pay συνέρχωνται αἱ γυναῖκες κα-

τὰ τὰ MATRA. ...,......, ΝΠ

« Le démarque aura avec la prêtresse la surveillance du Thesmophorion. Ils veilleront à ce que personne n’y lâche de bestiaux, n'y réunisse de thiases, n’y établisse d'objets de culte (1), n’y fasse de purifications, ne s'approche des autels et du mégaron sans la prêtresse, en dehors de la fête des Thesmo- phories, des Plérosiai, des Kalamaia, des Skira et de tout autre jour les femmes se réunissent conformément à la tradition des ancêtres. »

La mention aveu τῆς ἱερείας (1. 8) permet déjà de saisir la por- tée qu'a dans notre texte 16 participe εἰσιοῦσαι. Le fait d'entrer dans le sanctuaire sans la prêtresse constituait vraisemblable- ment une première impiété. Reste à déterminer l'action prin- cipale. La lacune, d'une étendue de 10 à 12 lettres, peut être remplie soit par un verbe actif très court avec son complément, soit par un verbe neutre. Nous ne tiendrons compte, quant à pré- sent, que de l'alpha, qui est certain, et qui occupe la quatrième ou, à la rigueur, la cinquième place. Il ne peut donc être ques- tion de la restitution θιάσους συνάγουσι (ou. tout autre verbe) à laquelle on songerait tout d’abord. Le supplément [ἱεο]ὰ [ἱδρύον-

(4) Le verbe ἐνιδρδύωνται: (cette forme si ce n’est pas une erreur du lapi- cide au lieu de ἐνιδρύωνται, ne s'était pas, je crois, encore rencontrée) déter- mine ici le sens du mot ἱερά. Le sens propre de ce dernier mot serait « emplace- ments sacrés ». Ils pouvaient être très exigus, et un simple ὅρος sutlisait à les faire reconnaître. Mais il semble que le mot soit pris dans une acception plus générale, et désigne tous les objets ou signes extérieurs qui pouvaient manifester l'existence d'un culte, tels que statues, images, autels, etc.

DÉCRETS RELIGIEUX D'ARKÉSINÉ 411

ται) est matériellement possible. Mais ce cas est bien particulier, et je ne crois pas qu’il faille s’y arrêter. Avec [ὀργι]άζζουσιν] nous nous rapprocherions de la première restitution. Seulement le verbe est rare et s'emploie plutôt avec un régime. De plus l'hypothèse ne laisse pas d'être assez compliquée. Je crois la vérité beaucoup plus simple. L'importance que semble avoir ici le participe εἰσιοῦσαι ferait penser qu'il s'agit de réunions sans but déterminé, mais au cours desquelles la plupart des impiétés énumérées dans le décret du Pirée pouvaient être commises. Cette hypothèse n'est pas seulement la plus simple, c’est aussi la plus générale. Elle est d'autant préférable ici que la lacune est plus restreinte. On trouve dans un règlement de Knide : μὴ ἐξῆμεν καταλύεν ἐν τῶι ἱαρῶι ... μηδένα (1). Le supplément [κατ]α[λύουσι)] ne s’accorderait pas très bien, surtout à cause du lambda, avec les traces de lettres signalées plus haut. [Συν]α[γεί- povtai] s'en rapprocherait beaucoup plus, sans pourtant que la concordance soit parfaite. Le moyen, d’ailleurs, ne se rencontre guère que dans la langue homérique. Je n'indique donc cette restitution qu'à titre d'exemple et pour mieux fixer l'hypothèse à laquelle je m'arrête.

Avec χαὶ ὅτι commence une nouvelle période. L'optatif γένοιτο, après le présent εἰσαγγέλλει, montre qu'il ne s'agit plus des faits qui se sont passés dans le sanctuaire, mais d’une opi- nion exprimée par la prêtresse. Ici encore le commencement des lignes est très mutilé; mais, cette fois, les mots essentiels nous ont été conservés, et La suite des idées nous apparaît très claire. Des mots Yévouro ἐν τῶι ἱερῶι (1. 9), ᾿Αρκεσινεῦσιν, ἀσεῦ.... (L. 10), [πρ]ὸς τοὺς θεούς (1. 14), il faut conclure en effet que la prêtresse déclarait qu'au cas pareille chose se renouvelle- rait, le peuple entier serait responsable de l’impiété envers les

(1) Dittenberger, Sylloge 3, 661. Au lieu du supplément proposé par Bechtel et Dittenberger, 1. 12 : εἰ δέ [κα μὴ | &ys]ün[var τὸ ἱαρὸν.....], qui est bien peu satis- faisant, je préférerais rétablir εἰ δέ [κα καϊταλ]ύη τις À ποιμαίνηι, etc. La répéti- tion, dans la clause pénale, du verbe exprimant la défense est presque de règle. Notre premier décret nous en offre précisément un exemple : ἐὰν δέ τις καίηι (p. 155, 1. 4).

179 1. DELAMARRE

dieux. M. Radet lit au commencement de la ligne 9 .3. TONT. . EN x.t.À. Du sigma et du ny, je n'ai pu distinguer la moindre trace. Le tau, l’omikron et le second tau paraissent au contraire assez probables. La restitution =o[u]r{o] serait dès lors la seule possible. Il ne resterait de place que pour [εἰ ἔτι]. Α la ligne suivante, la copie de M. Radet porte . . ANIONI. Je n'ai reconnu que le premier ny. Tout le reste est extrêmement incertain. Peut-être pourrait-on songer à [δεινὰ ἄ]ν [ein] ᾿Αρκεσινεῦσιν ἀσεῤ[οὔ]σιν.... πρ]ὸς τοὺς θεούς (1). Cet avertissement solennel donné à la cité par la prêtresse est particulièrement digne de remarque. |

se terminait sans doute l'exposé des motifs. Venaient ensuite les mesures proposées par l’orateur pour prévenir le retour des actes incriminés et les peines applicables en cas de délit. Tel est précisément l'objet du fragment de décret du Pirée, cité plus haut. Les deux textes se complètent ainsi très heureusement. Le nôtre a surtout l'intérêt de définir avec pré- cision les attributions respectives des prêtres et des pouvoirs publics au sujet de la police des sanctuaires. 11 nous permet, de plus, de nous rendre compte de la formation du droit reli- gieux, et nous voyons que, s’il émanait, comme le reste de la législation, de la souveraineté populaire, il était dû, le plus souvent, à l'initiative des prêtres, représentants de la divinité.

Paris, avril 1903. J. DELAMARRE.

(1) TOZTOYKONOYTEME Radet.

Υ A-T-IL UN NOMBRE GÉOMÉTRIQUE

DE PLATON ?

Ξύμπας δὲ οὗτος ἀριθμὸς γεωμετρικός, lit-on dans le célèbre pas- sage de la République de Platon (VII, 546 c), et, par suite, on a considéré l'énigme qu'offre ce passage comme consistant à déterminer un nombre que Platon aurait appelé géométrique, et en même temps indiqué comme étant le total d'autres nombres précédemment désignés d'une façon plus ou moins obscure.

Or, si Platon avait écrit πᾶς δὲ οὗτος, cette idée ne serait cer- tainement venue à personne; tout le monde aurait immédia- tement compris que l’auteur de la République voulait parler de tous ces nombres précédemment désignés, pour lesquels il avait au reste indiqué une génération géométrique, et que c'était à eux tous qu'il attribuait le pouvoir de régler l'heure des nais- sances. Mais l'emploi du mot ξύμπας ne doit rien changer à cette conception; car il n'implique nullement l'idée d'addition, que Platon aurait formulée autrement; il signifie seulement que pour l'effet supposé, il ne faut pas envisager isolément les divers nombres en question, qu’il faut les considérer tous ensemble.

Je ne suis nullement le premier à faire cette remarque, car on peut la trouver, brièvement exprimée, dans la longue note de la quatrième édition de la Philosophie der Griechen d'Ed. Zeller (ΠῚ, 4889, p. 857-860), sur le passage de Platon dont il s'agit. Mais j'ai cru devoir insister sur ce point, parce qu’en dehors de toute autre considération, il y a là, à mes yeux, un

474 PAUL TANNERY

motif suflisant pour ne pas me rallier à la seconde interprétation proposée par notre regretté confrère M. Dupuis en 1882 et récem- ment reproduite dans la Revue des Études grecques (XV, 1902, p. 288-301). |

Si l’on compare cette interprétation à la dernière d'Ed. Zeller, on ne peut cependant nier que, depuis une trentaine d'années, un progrès décisif n'ait été accompli vers la solution de l'énigme. S'il subsiste en effet, cntre ces deux interprétations, des diver- gences irréductibles, il y a néanmoins, sur certains points essen- tiels, un accord remarquable, et l’on peut désormais regarder comme unanime et définitive l'entente au sujet de ces points. C'est ce que je vais essayer de faire ressortir.

Platon parle tout d’abord de deux nombres : l’un relatif au θεῖον γεννητόν et qualifié de parfait; l’autre relatif à 1᾿ἀνθρωπεῖον γεννητόν. Vient ensuite une phrase (ἐν πρώτῳ... ἀπέφηναν), qui est restée parfaitement obscure, et dont on peut seulement aflirmer qu'elle décrit l’un de ces deux nombres, le premier, suivant Ed. Zeller, le second, au contraire, d'après M. Dupuis. Tous les efforts (y compris, bien entendu, mon juvenile tenta- men de 1876) pour expliquer cette phrase d'un nombre déter- miné, n'ont, à mon avis du moins, abouti jusqu'à présent qu'à des interprétations qui ne sont pas réellement plus claires que le texte même.

Au contraire, sur la phrase qui suit (ὧν ἐπίτριτος πυθμὴν... χὐόων τριάδος), la lumière est à peu près complète désormais. Et cela est d'autant plus notable qu’à première vue cette phrase, à cause des expressions techniques qu'elle renferme, paraissait beaucoup plus incompréhensible que la précédente. Mais c’est qu'on ignorait le sens précis des termes mathématiques employés par Platon; peu à peu ce sens a pu être reconnu et déterminé sûrement, sauf pour le mot ἁρμονία, exception qui ne peut plus avoir d'influence sur l'interprétation.

Si, en effet, dans cette phrase, est indiquée l'existence de deux harmonies, l'une est sûrement représentée par le nombre 10,000 ; l’autre par l'ensemble de deux nombres non moins parfaitement

Y A-T-IL UN NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 175

déterminés, à savoir 4,800 et 2,700, dont la somme forme 1,500.

Voilà ce qui, en tout cas, est acquis; quelles sont maintenant les divergences sur cette partie de texte?

Ed. Zeller pense que les deux harmonies sont précisément les deux nombres du θεῖον γεννητόν et de 1᾿ἀνθρωπεῖον γεννητόν, hypo- thèse qui n'est pas susceptible de confirmation tant que la phrase antérieure du texte n’est pas éclaircie, et tant que l'on ne pourra pas affirmer avec une pleine certitude que, dans ὧν ἐπίτριτος πυῦ- μήν, le relatif ὧν désigne bien les deux nombres en question. Quant à la génération des deux harmonies (ἐπίτριτος πυθμὴν πεμ- πάδι συζυγεὶς δύο ἁρμονίας παρέχεται τρὶς αὐξηθείς), il l'explique, comme nous le verrons tout à l’heure, d’une façon satis- faisante.

M. Dupuis estime que le nombre du θεῖον γεννητόν est un nombre idéal, pour lequel Platon ne propose en fait aucune valeur déterminée; pour le nombre de 1 ἀνθρωπεῖον γεννητόν, ce serait simplement le nombre dix (1). Les harmonies n'auraient donc rien à faire avec les deux nombres dont Platon a parlé jusqu'alors; mais leur total constituerait un troisième nombre, le nombre géométrique, opinion qui, ainsi que je l’ai dit en com- mençant, a été pendant longtemps à peu près générale, mais que je considère comme erronée. |

Maintenant, pour retrouver ainsi un nombre dans lequel entre comme facteur celui de la période métonienne, 19, M. Dupuis a recours à une combinaison particulière. Il multiplie par 400 la seconde harmonie, soit 7,500, ce qu’il justifie en adoptant pour le texte une variante suspecte; il a ainsi 10,000 + 100 >< 7,500 160,000. D'autre part, il explique la génération des harmo- nies, en commençant par additionner un rapport et un nombre, chose absolument contraire aux habitudes de la mathématique

(1) En 1882, il proposait 40, tout en rappelant -une remarque que je crois avoir faite le premier, à savoir que la description restée obscure concorde, pour une partie des termes, avec celle que le fr. 13 Mullach de Philolaos donne du nombre dix. Bien entendu, j'admets aujourd'hui que le Ps.-Philolaos a emprunté ces termes à Platon, mais il n’est nullement certain qu'il eût le mot de l'énigme.

43

1106 PAUL TANNERY

grecque, et en donnant ensuite à τρὶς αὐξηθείς une signification tout à fait imprécise, alors que dans toute cette partie du texte, Platon emploie des expressions qui ne laissent aucun jeu pour des combinaisons arbitraires. Enfin, M. Dupuis se met en oppo- sition, pour celte interprétation de τρὶς αὐξηθείς, avec la phrase exégétique d’Aristote (Politique, V, 12, 1316 a), dont le sens est désormais parfaitement éclairci pour nous, grâce à la partie du Commentaire de Proclus sur la République, qui est connue seu- Jement depuis 1882 et qui a été comprise, en dernier lieu, dans l'édition de Kroll (Teubner, 1904).

D 36 À 64 C D. . 100

Prenons le triangle rectangle EDC dont les côtés soient dans les rapports des nombres 3, 4, 5 (ἐπίτριτος πυθμὴν πεμπάδι cubuyels).

Si du sommet D nous abaissons sur l’hypoténuse la perpen- diculaire DB, nous divisons ce grand triangle en deux qui lui sont semblables, dont les côtés se trouvent donc dans le même rapport. Si du sommet B nous abaissons dans chacun de ces triangles une perpendiculaire sur leur hypoténuse, nous le diviserons à son tour en deux triangles semblables entre eux et aux précédents. Si au contraire, dans la figure, nous partons de l'un des triangles extrêmes, nous obtiendrons, par deux opé- rations successives et pareilles entre elles, le triangle total.

Chacune des lignes de la figure s'exprime nécessairement par un nombre rationnel; mais pour que tous les nombres soient entiers, la première opération de construction, dans l'un ou l'autre sens, nécessite la multiplication de l’un des nombres

Y A-T-IL UN NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 471

linéaires 3, 4, 5 par l’un d'eux, et donne ainsi des nombres plans (c'est-à-dire composés de deux facteurs), suivant le lan- gage de l’arithmétique grecque. La seconde opération introduira à son tour, pour chacun des nombres représentant les lignes de la figure, un troisième facteur; les nombres seront donc solides. C’est bien ce que dit Aristote : λέγων ὅταν τοῦ διαγράμματος ἀρι- θμὸς τούτου γίνεται στερεός.

Les nombres ainsi obtenus par cette construction géométrique sont inscrits sur la figure, et l’on y retrouve tous ceux de Platon, avec cette différence toutefois que, pour une raison que nous ignorons encore, il a tout multiplié par 400.

Nous voyons en même temps sur cette figure que si l’harmo- nie 1500 est formée par la somme des deux nombres 2700 et 4800, l'harmonie 10000 est formée de la même façon par les nombres carrés 3600 et 6400. Enfin‘ Proclus nous indique éga- lement la génération arithmétique qui correspond à la géné- ration géométrique de ces divers nombres.

Entre 2700 et 6400, c'est-à-dire entre les centuples des cubes de 3 et de 4, intercalons deux moyennes proportionnelles. Nous avons les quatre nombres

2100 : 3600 : 4800 : 6400

desquels deux consécutifs quelconques sont dans le rapport 4/3, et si l'on prend deux termes séparés par un intermédiaire, on a un couple (2700 et 4800 ou bien 3600 et 6400) qui représente le rapport doublé 16/9 (1)

L'explication qui précède, pour la génération des nombres de la seconde partie du texte platonicien, est celle qu'Ed. Zeller a adoptée, sans faire d’ailleurs allusion au Commentaire de Pro-

(1) On sait que le rapport 4/3 est celui qui correspond à la quarte, et 16/9 celui qui existe entre les cordes extrêmes de deux tétracordes conjoints. Un tel sys- tème pouvait être qualifié d'harmonie au temps de Platon (p. ex. 1’ ἁρμονία ἰαστί dans Aristide Quintilien, éd. Meib., p. 22) aussi bien que le système de deux tétra- cordes disjoints ou l'octave. Est-ce bien l'explication du terme technique har- monie dans notre passage ? On peut en douter, mais le rapprochement mérite en tout cas d'être fait.

178 PAUL TANNERŸ-

clus, pourtant elle se retrouve exactement. Mais ce Com- mentaire paraît exclure l'hypothèse de Zeller, à savoir que l'une des deux harmonies soit précisément le nombre parfait du θεῖον γεννητόν. L’illustre historien de la philosophie grecque n'a probablement pas voulu attacher une importance majeure aux explications de Proclus, et il est certain que, pour la pre- mière partie du texte, ces explications ne sont point de nature à nous satisfaire. Il n'avait donc pas, par la tradition, une interprétation complète: mais du fait que, dans le détail, il nous fournit pour la seconde partie du passage platonicien des explications exactes et assez difficiles à inventer pour lui-même (notamment, pour le nombre 4800, celle que M. Dupuis a retrouvée le premier), nous avons un indice assuré qu'il dis- posait de sources anciennes dont la valeur n'est point négligea- ble. Aussi je considère comme encore passablement douteuses les conjectures de Zeller sur la première partie du passage, et j'estime que la première tâche à accomplir désormais, pour qui voudra poursuivre l'élucidation du problème, est de soumettre à un examen approfondi toute la partie du Commentaire de Proclus qui concerne ce sujet.

Quant aux conjectures de M. Dupuis sur l'interprétation de la phrase restée obscure, je les regarde comme peut-être aussi plausibles que celles de Zeller, mais comme n'étant pas assu- rées. En ce qui concerne la seconde partie du passage, la ques- ton me paraît désormais tranchée contre lui.

J'ajoute une dernière remarque tendant à écarter toute nou- velle tentative dans la voie suivie par M. Dupuis, c’est-à-dire ayant pour objet la détermination d'un nombre géométrique par la combinaison des deux harmonies. Platon a indiqué, pour celles-ci, une génération géométrique; mais on ne voit aucune raison pour ajouter les deux côtés de son grand triangle et lais- ser en dehors l'hypoténuse 12500 (ce qui donnerait 30000, un nombre d'Empédocle). Il ne faut plus chercher une énigme il n’y en a pas : c’est dans la description des nombres rela- tifs à 1 ἀνθρωπεῖον ou au θεῖον γεννητόν.

Y A-T-IL UN NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 119

L'hypothèse de Zeller repose au fond sur l'identification du nombre parfait du θεῖον γεννητόν avec la période de 10000 ans du Phèdre (248-249) ou avec celle du mythe Ἔν. Ce rappro- chement me paraît illusoire ; car pourquoi Platon aurait-il pro- posé une énigme sans but au sujet d’un nombre adopté par lui ? 11 est plus probable, à mon sens, qu'il aura seulement voulu faire une allusion à un écrit connu, mais d'un autre que lui- même. Si cette allusion est devenue inintelligible, c’est surtout parce que nous ne savons pas à quoi elle se rapporte. Les Muses qui sont supposées parler sont-elles de Sicile ou d’Ionie (1)? leurs harmonies viennent-elles de quelqu’autre contrée Nous lignorons. |

Naturellement, à cause de l'habillement mathématique du passage, on songe aux pythagoriciens, et ils ont incontesta- blement fourni certains éléments au moins. Muis une autre possibilité n'est pas exclue par même. L'incontestable affec- tation d'obscurité dans le langage de Platon ramène la pensée soit sur le ton des oracles, soit sur celui du ténébreux Éphésien. Dans la première de ces directions, nous n’apercevons aucun point de repère, mais nous savons qu'Héraclite avait parlé d'une grande année en des termes que nous ne connaissons pas bien, et le dernier fragment de lui que l’on ait retrouvé nous indique qu’il n’était pas, lui non plus, étranger aux combi- naisons mathématiques. Si peu probable que soit en réalité la chance de trouver la solution de ce côté, elle ne doit peut-être pas être absolument négligée.

Mais je π᾿ αἱ eu l'intention que d'exposer l’état actuel de la question, et je dois dès lors m'arrêter ici.

Paul TAnnery.

(1) Ἰάδες δὲ καὶ Σιχελαί τινες ὕστερον Μοῦσαι, Platon, Sophisie, 242 ἃ.

ee m5 61.

INSCRIPTIONS GRECQUES

I

ÉPIGRAMMES DE THASOSs.

4. Copies de M. Christidis. Bons caractères (Σ, 0).

Ἱκέσιον νούσοισι καταφθίμενον (τ)όδε [σῆμα ?] χέχρυφεν, Εὐθυχράτους υἷα τὸν εὐγενέτ(α)ν, (Zjusiun ἐϊν] μούσαισι πανέ(ξογχον ὅν ποτ᾽ ἔτιχτε μάτηρ, τρισσὰ τέχνων ἄνθεα γειναμένα᾽ 5 δύσμορος, (δ)ισσοὺς μὲν ἐλ(ε)ίπετο παῖδας ἐν οἴχοις εὐγενέτας, ἀγαθὴν ἄρσενα συνζυγίην | καὶ χοῦραν φιλάδελφον, ἀποφθιμένη δὲ πρὸς "Atôav πλουτίον (7) τέχνων λ(ε)ίπετο δωμάτιον : ἄλλους μὲν ζώσας ἀπενόσφισε δύσμ[ορος “Αιδης ou "Atn? 10 VU -- θνητοὺς μυρομένα στεναχάς, τοὺς γλυχεροὺς ποθέουσ[α...........0ὐννννν νιν

Copie. v. 4 : ιοδε, 2. euVevernv. 3. Σωσίιμη. €. μουσαισι πανεγὸν (8161). 5. λισσους. ᾿

V. 3. Joignez ἐν μούσαισι πανέξοχον, « excellent dans le culte des Muses ».

V. 6. ἀγαθὴν ἄρσενα συνζυγίην « un beau couple de mâles ? ».

V. 8. Les Laconiens disaient πλούτιον pour πλούσιον (Et. Mag.). Mais comment expliquer la quantité? Osera-t-on écrire πλουτεῦον ?

V. 10. Pour στεναχάς, cf. Kaïbel, Epig., 707, 6.

INSCRIPTIONS GRECQUES 181 2. Copie de M. Christidis. Basse époque (C, G)).

᾿Αντίοχον Σωτήραν | ὁρᾶτε, ὃς ἐνθάδε χεῖμε, |

ὃς πολλῶν ἄνορῶν ἔγ|[νων * νόον ἄστεα δ᾽ εἶδον ?]

5 οὕνεκα καί νο(ύ)σων [στυγερῶν πολλοὺς ἐσάϊωσα : ἄλλῃ, φαρμαχθεὶς, | Θασίων δ᾽ ἐμ’ ἐδέξατο γέ | α.

10 ᾿Αντίοχος καὶ ᾿Αντιγόνη [[᾿Αντιόχῳ υἱῷ καὶ Πρωτόκίτητος υἱὸς καὶ ᾿Αρτεμιδώρα σύμόιος ᾿Αντιόχῳ μνείας y[épev].

2. Faut-il corriger en ὁρᾶτέ (x)? ou avons-nous ici un exemple de l’hexamètre asynartète de M. Usener ?

3-4. La copie porte ETINOI NOYNEKA, etc. Une ligne a élé visiblement sautée soit par le graveur soit par le copiste, mais je ne sais que faire des lettres NOIN.

7. φαρμαχθείς est-il pris au sens propre d'empoisonné

10. La copie porte KAIKAMITONH.

Il

ÉeIGRAMMES D'ÉGvPTE.

1. Musée d'Alexandrie (non encore cataloguée) (1). Bons caractères du au siècle avant J.-C. Τὴ).

οὐχέτι δὴ μάτηρ σε, Φιλόξενε, δέξατο χερσίν, σὰν ἐρατὰν χρονίως ἀμφιδαλοῦσα δέρην, οὐδὲ μετ᾽ ἀϊθέων ἀν᾽ ἀγαχλυτὸν ἤλυθες ἄστυ, γυμνασίου συνετῶι γηθόσυνος δαπέδωι : 5 ἀλλά σου ὀστέα πηγὰ πατὴρ θέτο τεῖδε χομίσσας Καῦνος ἐπεὶ μαλερῶι σάρχας ἔδευσε πυρί.

Épitaphe du jeune Philoxénos, mort loin de sa ville natale, loin de sa mère, et dont son père a rapporté les os, après (1) [L'inscription a depuis lors été publiée par Wilamowitz dans les Sifzungabe-

richle de l'Académie de Berlin, 4902, p. 1047, et par Botti, Bull. de la Soc, d'Alexandrie, IV, 88.]

182 THÉODORE REINACH

avoir incinéré le cadavre. Quelle est la ville célèbre ἀγακλυτὸν ἄστυ --- dont il fréquentait le gymnase « intelligent » et il a été inhumé ? Je ne pense pas que ce soit Alexandrie, mais plutôt Rhodes. Le dorisme affecté du dialecte s'explique mieux ainsi. J'ai constaté au musée d'Alexandrie la présence de plusieurs marbres d'origine rhodienne.

Si Καῦνος est un nom propre d'homme, j'avoue n'en avoir pas d'exemple. S'il désigne la ville de Carie, la tournure du vers 6 devient bien amphigourique.

2. Gizeh, chez un antiquaire. Stèle de marbre blanc, couronnée par un fronton; hauteur totale 0 m. 62. Caractères du ou siècle avant J.-C. (ZroNA).

Τὸ πρὶν ἐγὼ ναίων Λιδύης πέδον ἐνθάδε κεῖμαι, Μάγνν,ς δ᾽ εἰμὶ γένος χοὔνομα Σωσίθιος,

Πλούτωνός τε δόμους xal Φερσεφόνης [κα]τ᾿ ἀναυ(γ)εῖς Μίνῳ σύνθωχος δ’ εἰμὶ παρ᾽ εὐσεόδέσιν.

᾿Αλλά σύ μοι, παροδῖτα, προσαυδήσας μέγα « Χαίρειν », μηθὲν ταρδήσας ἀσφαλέως ἄπιθι.

Épitaphe du Magnète Sosibios, de son vivant habitant de la « plaine de Libye », c'est-à-dire sans doute de la Cyrénaïque. Un Sosibios bien connu dans l'histoire fut ministre de Ptolémée Philopator; sa patrie est inconnue ; il est contemporain de notre Magnète et pourrait bien avoir été son compatriote.

La lecture des derniers mots du troisième vers est un peu incertaine en raison d’une cassure de la pierre. J'ai noté sur mon carnet || TANAYTEIS. Quoique ἀναυγής soit un mot nou- veau, je ne trouve pas de restitution plus convenable; il est synonyme de ἀναύγητος qu'Eschyle (Prom. 1028) emploie préci- sément en parlant de l'Hadès. Il aura été formé sur le modèle de τηλαυγής οἱ de l'adjectif εὐαυγής que les manuscrits ont si souvent altéré en εὐαγής (voir le Thesaurus 5. v.).

C'est le δὲ du vers 4 qui sert de copule avec le premier dis- tique, malgré son éloignement; le τς du v. 3 doit se rattacher

INSCRIPTIONS GRECQUES 183

à xat et forme simplement copule entre Pluton et Perséphone. Pour l’idée comparez l’épigramme 189 du recueil de Kaibel : ἐσθλὰ δὲ ναίω | δώματα Φερσεφόνας γώρωι ἐν εὐσεδφέων,

L'adjectif σύνθωχος est rare et notre épigramme en offre sans doute le plus ancien exemple. Faut-il vraiment l'entendre au sens d'assesseur? Platon avait associé aux juges des enfers ὅσοι τῶν μιθέων δίχαιοι ἐγένοντο ἐν τῷ ἑαυτῶν βίῳ (Apalog. {1 A), il n’était pas descendu plus bas que les demi-dicux. Peut-être notre Sosibios avait-il été de son vivant magistrat et ne pou- vait-il se figurer la vie bienheureuse sans le plaisir de juger. Perrin Dandin aux enfers !

3. Gizeh, dans le commerce. Mauvaise écriture d'époque romaine

Τὸν δύο πληρώσαντα καὶ εἴχοσι | πρόσθ᾽ ἐνιαυτοὺς Σαραπίωνα | νέον τε καὶ ἀρτιγένειον (4) ἐόντα || μοῖο᾽ ὀλοὴ θανάτοιο κατήγαγεν εἰς ᾿Αἰδαο μειλείχιον (sic) | πάντ[εσσ]ι καὶ ἥπιον ἀνθρώποισι.

Épitaphe du jeune et suave Sarapion, enlevé à l’âge de vingt-deux ans.

4. Nécropole de Thèbes (rive gauche), tombe de Rhamsès IX. Entre beaucoup de graffiti de toutes les époques j'ai noté celui-ci :

xal τόδ᾽ ἐγὼ (Κλεο)δουλιανὸς [μέ]γα θαῦμα νοήσας ἡγασάμην γαίης Δελφίδος ὧν ναέτης.

Cette inscription avait été notée par Deville (Archives des missions, II, 1865, p. 481, 220) à qui j'emprunte la leçon Κλεοθουλ'ανὸς (mon carnet porte Νεοδουλιανὸς); si je la repro- duis, c’est qu'il n'avait rien su tirer du deuxième vers il croyait apercevoir le mot ἀδελφιδῆς.

(4) Cf. Anth. Pal., IX, 219 (Diodore de Sardes): xoüooc ἔτ᾽ ἀρτιγένειον ἔχων χνόον.

181 THÉODORE REINACH

III Inscriprions DE RHones.

M. Abraham Galante, professeur au lycée ottoman de Rhodes, m'a communiqué la copie de quelques inscriptions récemment découvertes dans cette île. Elles occupent les deux faces d'un marbre qui été exhumé dans le voisinage d’un cimetière turc et transféré dans la cour du Lycée. Le marbre mesure 0 m. 55 de haut sur 0 m. 93 de large et 0 m. 50 d'épaisseur. Les ins- criptions sont gravées dans le sens de la longueur. Les lettres de la face A mesurent de 3 1/2 à 4 1/2 centimètres de hauteur, celles de la face B, 1 1/2 à 2 centimètres seulement. En l'ab- sence d'un fac similé exact, il est difficile de savoir laquelle des deux faces a été gravée la première; je croirais volontiers cependant que c'est la face B. Elle paraît antérieure à l'em- pire; la face À est sûrement d'époque romaine (1° siècle).

Face Α.

IOKAEIANTANKPA ABOYAAANTON ΦΡΟΣΥΝΑΣ ENEKA | KAAYAIONTIEPT MYOIAZTAZENITOAF TONKPATIZTON NANAPIAYTAZ®DAABIN MYOZAZTAZEIZ

EITOKPATIZTOKAITO MATEPA OTATANAIAIAYTONANT ΕΟΙΣ ΓΕΝΕΙΤΩΚΡΑΤΙΣΤΩ SEO OEOIZ I

‘A GouAx Δ]ιόχλειαν τὰν χρα- τίσταν σ]ωφροσύνας ἕνεχα καὶ πᾳρα] μυθίας τᾶς ἐπὶ τῷ ἀρ- DUREE lp ἀνδοὶ auras Φλαδίῳ

5 Ἑρμογέν]ει τῷ χρατίστῳ, καὶ τῷ ὌΝ Ἰοτάτῳ παιδὶ αὐτῶν ᾿Αντ- ὠνίῳ ...]γένει τῷ χρατίστῳ

Θεοῖς

INSCRIPTIONS GRECQUES 185

Il

‘A 6au}à ᾿Αντών[ιον...... Κλαύδιον Περγ[αμηνὸν τὸν χράτιστον [ἕνεχα παρα- μυθίας τᾶς εἰς [τὰν αὐτοῦ D ματέρα Θεοῖς

I, 5. On pourrait aussi restituer Μοιραγέν]ει, Un Φλαύιος Morpayévns Τιμοδίχου est quatre fois mentionné dans le grand calendrier des fournisseurs d'huile, Inscr. insul., 4.

L, 6-7. Peut-être ‘Avr. EppoJyévet.

IL, 1-2. Peut-être ᾿Αντών[ιον Φιλο]χλαύδιον ?

Face B.

Al... OIZAETIAAMIAAEAOTAI Z.......... YTEPMHNOANPOY OZ AIZ..-ETITPOTIEYZANTOZ AYTON

OEOIZ

ΤΗΝΩΝ AMIZHNOZ ΕΠΟΙΗΣΕ

ΝῊ [x?lur...... οἷς à ἐπιδαμία δέδοται εὐ σι νονόνννν, ὑπὲρ Μηνοδώρου στραταγήσαντ]ος (ἢ) δὶς [καὶ] ἐπιτροπεύσαντος αὐτῶν Θεοῖς Ζήνων ᾿Αμισηνὸς ἐποίησε.

Les deux inscriptions de la face À appartiennent à la classe bien connue des décrets de condoléance (1); mais le décret est réduit ici à une simple dédicace honorifique qui accompagnait

(4)S. Reinach, Trailé d'épigraphie, p. 432 ; Buresch, Die griechischen Tr'ostbesch- lässe, Rheinisches Museum, XLIX, p. 424-461.

186 THÉODORE REINACH

peut-être la consécration d’une statue. Je ne vois pas, d’ailleurs, quel lien existait entre les deux personnages honorés, l’un, Diocleia, qui a perdu son mari et son fils, l’autre Antonius Philoclaudius (?), qui a perdu sa mère.

Nous possédons déjà une dédicace rhodienne de ce genre (/nser. ins. 91); elle émane du peuple et du conseil et accom- pagne l'érection d'une statue signée par Euprépès de Laodicée.

L'inscription de la face B, quoique plus mutilée, est plus intéressante. Elle donne d’abord la signature d’un artiste nou- veau, Zénon d'Amisos. La statue était érigée à un certain Ménodoros par des personnes qui avaient obtenu l'epidamia. Les individus οἷς ἐπιδαμία δέδοται ou, comme nous pouvons les appeler pour abréger, avec l'inscription rhodienne 157, les ἐπιδαμιασταί, sont très souvent mentionnés. M. Foucart (1) et M. Clerc (2) ont cherché à montrer que les épidamiastes sont différents des simples métèques mentionnés dans quelques textes (382, 383) et des étrangers que ces savants assimilent à des métèques. Ils voient en eux l'équivalent des ἰσοτελεῖς athé- niens, des métèques exemptés du paiement de la taxe des étrangers. Je ne crois pas que dans l'état actuel des textes cette question puisse être tranchée.

Les mots ἐπιτροπεύσαντος αὐτῶν sont embarrassants. Il n’est pas probable que Ménodoros, qui a été magistrat (... ος δίς), ait servi de tuteur à ces étrangers (sens que pouvait avoir ἐπίτροπος. à Rhodes, Inscr. ins. 162, 1. 112). Il est plus vraisemblable. qu'il faut reconnaître en lui leur prostate. Le mot ἐπίτροπος me paraît avoir été employé dans ce sens à Athènes même, témoin le texte d'Aristote (Rhet.III,8)(3) : « ὥσπερ οὖν τῶν xnpÜxwv roohkau6avouot τὰ παιδία τὸ « τίνα αἱρεῖται ἐπίτροπον ἀπελευθερούμενος ; Κλέωνα. » Il n'est pas exact, en effet, comme on l'enseigne souvent, que l'affranchi athénien eût nécessairement pour patron son ancien

(1) BCH, X, 206.

(2) De la condition des étrangers domiciliés dans les différentes cités grecques. Revue des Universilés du Midi, 1898. P. 47 suiv. du tirage à part.

(3) Cf. Revue, V, 463.

INSCRIPTIONS GRECQUES 187

maître ; seulement, s’il en choisissait un autre (ἐὰν ἕτερον ent- γράφωνται προστάτην), il s’exposait à la δίχη ἀποστασίου ; s'il y suc- combait il retombait en servitude; vainqueur, il devenait absolument libre (τελέως ἐλευθέρους), c'est-à-dire délivré de toutes obligations (o/ficia) envers son ancien maître : c'est à l'occasion de procès de ce genre qu'ont été consacrées les φιαλαὶ ἀπελευθερικαξ (4). Les inscriptions de Delphes le manumissor impose à l'affranchi l’obligation de le choisir pour prostate (Collitz, n°* 2172, 2251) prouvent que dans cette ville également ce choix n'était pas imposé par la loi. A Thespies un acte d'affranchissement autorise formellement l'affranchi à choisir librement son prostate : ἐλευθέραν εἶμεν ᾿Απολλοδώραν κὴ avérapoy χὴ νεμέμεν [πο]οστάταν ᾿Απο[λλοδώραν δὴν κα [θέλε!}] (CIGS, I, 1778).

Le Ménodoros de notre inscription est peut-être identique au magistrat monétaire de ce nom qui figure sur des drachmes et hémidrachmes frappés entre 166 et 88 avant J.-C. (Br. Museum, Carta, p. 255 et 258).

IV Inscriptions d'Els.

1. Le bronze publié en 1898 par Szanto (2) et souvent repro- duit depuis est ainsi conçu :

Θεὸς * τύχα. Ταὶρ δὲ γενεαὶρ μὰ œuyadelnu made x- ur” ὁποῖον τρόπον, μάτε ἐρσεναιτέραν μάτε θηλυτ- Épav, μάτε τὰ χρήματα δαμοσιῶμεν. A δέ tip φυγαδ- είοι αἴ τε τὰ χρήματα δαμοσιοία, φευγέτω ποττῶ Δ-

ιὸρ τὠλυμπίω αἴματορ, καὶ χατιαραίων δηλομὴρ (sic)

(1) Voir en dernier lieu l'article de Marcus N. Tod dans Annual of the British échool at Athens, VIII, 197 suiv.

(2) Œsterr. Jahreshefte, 1, 191. Cf. Wilhelm, ibid. Beiblatt, p. 195; Meister, Berichle Sæchs. Ges., 1898, 218; B. Keil, Gô{{. Nachr., 1899, 136 ; Danielsson, Eranos, 111, 1899, p. 129; Bréal, REG, XII, 116; J. Schmidt, Sifzungsb. Berl., 1899, 302; Michel, Recueil, 1334.

488 | THÉODORE REINACH :

ἀνάατορ ἥστω. Ἐξήστω δὲ xai χα φυγαδεύαντι tôt ὃ- ἡλομένοι γοστίττην καὶ ἀττάμιον ἦμεν, ὄσσα χα ὑ- ? ? -Ὁ- 4 ? æ στάρ'ν γένωνται τῶν περὶ Πύρρωνα δαμιοργῶν. To- Lo δὲ ἐπ᾽ ἄσιστα μὰ ἀποδόσσαι (1) pate ἐχπέμψαι τὰ γχρ- 19 Ê ET AT τα M μ πε rs γί -- ὃς 4. U A A G 10 Auata τοῖρ φυγάδεσσι " αἱ δέ τι ταύτων πὰρ τὸ γράμ- μα ποιέοι, ἀποτινέτω διπλάσιον τῶ χα ἐκπέμπα χα- τῶ xx ἀποδῶται. At δέ τιρ ἀδεαλτώμαιε ταστάλαν,

ὡς ἀγαλματοφῶραν ἐόντα πάσχην.

« Dieu. Fortune. Nul ne prononcera la sentence d'exil contre les familles, quelque détour qu'il emploie, ni contre les mâles ni contre les femmes, et nul ne confisquere leurs biens. Qui- conque aura décrété ces familles d'exil ou de confiscation sera mis en accusation, au nom (?) de Zeus Olympien, comme cou- pable de sang, et tout venant pourra impunément jeter l'impré- cation contre lui (2). Même si on les bannit, les familles pour- ront, si elles veulent, revenir, sans être passibles d'aucune amende pour tous faits postérieurs à l’année Pyrrhon et ses collègues furent démiurges. Défense aux plus proches parents des bannis de vendre leurs biens pour eux ou de les leur envoyer; celui qui, sur ce point, agira contre le présent écrit, payera le double de ce qu'il aura envoyé ou vendu. Si quelqu'un efface la présente stèle, il sera châtié comme un voleur d'images sacrées (3). »

Cette traduction s'écarte de celles qui ont été données jusqu'à présent notamment par le sens que j'attribue aux mots (|. 4) φευγέτω ποττῶ Διὸρ τὠλυμπίω atuarop. Szänto et Keil inter- prétent : « sera banni du sanctuaire d'Olympie comme coupable de sang. » Mais φεύγειν suivi du génitif ne saurait avoir ce sens;

(1) = ἀποδόσθαι.

(2) C'est-à-dire, suivant l'interprétation que me communique M. Gustave Glots et qui est aussi celle de M. Dareste, « se porter accusateur ». J’incline mainte- nant à croire avec M. Glotz (et M. Dareste) que tel est aussi le sens de χατιάραυσις dans la vieille rhétra.

(3) Cf. Brit. Mus., 440 (Iasos) : Av δέ τις [τὴν στήλην] ἀφαν[ίξηι...} πασχέτω ὡς ἱεοόσυλος.

INSCRIPTIONS GRECQUES 189

il signifie « être traduit en justice en raison de», cf. par exem- ple Démosthène, C. Nausinicos (XXXVIIT), 20 : τοσούτων χρημάτων ἐπιτροπῆς φεύγων, ob éantam pecuniam petitus tutelae nomine (1).

L’accusation est faite au nom de Zeus olympien, et, par con- séquent, devant le tribunal qui siégeait dans ce sanctuaire. Dans un décret de naturalisation de Chaladra, cité éléenne (Inschrifien von Olympia, 11), il est dit : αἱ δέ τις œuhain, Fépny αὐτὸν (le naturalisé) ποτὸν Δία, εἰ μὴ δάμοι δοχεῖ. Le verbe Ἐέρ(ρ)ην signifie aller en justice comme demandeur, de même que φεύγειν signifie aller en justice comme défen- deur. |

La date exacte du texte ne peut être fixée; nous connaissons trop mal le détail de l’histoire intérieure d’Elis au rv° siècle. Les révolutions y ont été fréquentes (2). Dès l'an 400 les oli- garques s’agitaient pour détruire la constitution une démo- cratie tempérée alors en vigueur (Xén., Hell., III, 2, 27. Paus., LIT, 8, 4). Ils y réussirent, nous ne savons quand, car en 365, les démocrates essaient à leur tour, avec le concours des Arcadiens, un coup de main qui entraîne leur exil et leur mas- sacre à Pylos (Xén., VII, 4, 15-16, 26). Un peu plus tard nous ignorons encore la date un disciple de Platon, Phor- mion, renverse le Séuat oligarchique (Plut., Mor., p. 983 et 1377 Didot). La démocratie règne en 343, époque les bannis (sûrement oligarques) soudoyent les débris des bandes de Pha- læcos et tentent sans succès de rentrer dans leur patrie (Diod., XVI, 63; Démosth., Fals. leg., 260 et 294). Ensuite l'influence de la Macédoine devient prépondérante, et, en 335, à la nou- velle de la ruine de Thèbes, les Éléens s'empressent de rappeler leurs bannis, amis d'Alexandre (Arrien, I, 10). On peut suppo-

+ (1) C'est d'après ce texte et autres analogues (v. Thesaurus 5. v.) que Dittenber- ger a restitué dans le décret d'Olbia (Syllogeï, 546, 1. 12) psu]keïrat μὲν ἀποδό- μενος το[ῦ πωλουμέν]ου ἀργυρίου, etc., mais la leçon στε]ρήσεται me parait pré- férable.

(2) C'est bien à tort que Pausanias (IV, 28, 1) prétend que les discordes n'ont commencé en Élide qu'avec l'ingérence de Philippe.

190 THÉODORE REINACH

ser mais je ne donne cette hypothèse que sous toutes réserves que le bronze de Vienne a conservée la copie (l'original était gravé sur pierre, Ï. 12 ταστάλαν) de la loi d'amnistic rendue à cette dernière occasion.

Cette loi interdisait à l'avenir toute proscription de familles entières, étendant ainsi aux délits politiques le principe de la personnalilé des fautes proclamé par la vieille ῥήτρα du vu siècle en matière civile, comme l’a bien vu M. Glotz. Mais l'amnistie ne s'applique qu'aux faits postérieurs au démiurgat de Pyrrhon, c’est-à-dire probablement à la tentative criminelle de 343.

2. L'inscription fragmentaire qui porte le 4 des Inschrif- ten von Olympia doit, à mon avis, se restituer ainsi :

τῶι ζέ κα θεοχόλωι θά[ρο)ς ἔα (x) ὑτῶι καὶ χρημάτοις ὅτι [av- τ]ὦ γᾶ εἴη ποτ᾽ ἀλάθειαν. Αἰ δ᾽ ἀλότρια πωλοῖτο, πενταχ- ατίας χα δαρχ μὰς ἀποτίνοι χατά Féxasrov θεθμὸν ὅτι ἀδίχως ἔχοι καὶ πωλοῖτο ἀδίχως γα(γ) ᾿ γνώμα δὲ χ᾽ εἴη τ(ῶ) ἰ-

.ὅ ἀρομάο * τὰ δὲ δίκαια δίφυια, τὸ δίκαιον τόδε κα θεοχό- λος ἐπένποι «(αλοι» δαμιοργία τὸν δ᾽ ἀλότίρια πωλησάμενον 9] ἀποξελέοι x’ ἀπὸ μαντείας * τῶι δὲ un) ἔα (τ)ό(κ)ωι (??),

θορας (pour θάρρος ?) χ᾽ εἴη τοῖς χρημάτοις τοῖς ἐν Tai) Εοικίαι καχεμένοις χαὶ τοῖς ὑπαδυγίοις τοῖς αὐτῶ.

« (Celui qui vend un terrain au sanctuaire de Zeus) garan- tira au ‘héocole, en s’engageant de sa personne et de ses biens, que le terrain lui appartient en réalité. S'il a vendu la chose d'autrui, il paiera, pour chaque contrat, cinq cents drachmes d'amende, comme ayant possédé et vendu sans droit un ter- rain; la sentence sera prononcée par l’hiéromaos. Il paiera, en outre, les dommages-intérêts au double, dommages dont le montant sera fixé par le théocole. Enfin, les démiurges interdi- ront l’accès de l'oracle à celui qui aura vendu le bien d'autrui.

INSCRIPTIONS GRECQUES 194

S'il ne peut (payer en argent ?), on se dédommagera sur les meubles qui garnissent sa maison et sur ses bêtes de joug. »

D'après cette interprétation la loi a pour but de protéger le sanctuaire d'Olympie contre la fraude de particuliers qui lui vendraient des terrains ne leur appartenant pas. Le #kéocole est le plus élevé en grade des fonctionnaires du sanctuaire ; plus tard il y a un collège de 3 théocoles ; mais dans notre inscrip- tion, le théocole est unique comme l’hellanodique dans la rhétra Πατριὰν θαρρῆν, qui est de la même époque. De même l'Atéro- maos, encore unique ici, sera remplacé plus tard par un collège (n° 10 : γνῶμαν τὼς ἰαρομάως τὠλυμπίαι). Quant aux démiurges, dont il est également question dans la rhétra Πατριάν, il faut y voir une sorte de Directoire siégeant à Olympie et dont la compé- tence, restreinte d'ailleurs à des objets assez limités, embrassait toute la région éléenne, divisée alors en un grand nombre de com- munes (δῆμο:, πόλε!ς) autonomes. Ils subsistèrent, avec des pou- voirs sans doute agrandis, après le synoecisme de 472 : dans le traité de 420 (Thucydide, V, 47) ils figurent en tête des autorités éléennes. Gilbert veut y reconnaître le collège de 90 gérontes mentionné par Aristote (Polt., VIIT, 6). Mais ces gérontes sont viagers; or, dans le bronze Szanto, le collège des démiurges est annuel et il paraît l’avoir été dès l’époque (400 environ) du fragment 17 on lit : ἐνίχασαν ent... va δαμιοργῶν, c'est-à- dire ἐπὶ [τῶν περὶ Πύρρω]να (ou autre nom semblable) δαμιοργῶν. Il faudrait donc admettre ce qui d’ailleurs n’a rien d’im- possible que les pouvoirs des gérontes-démiurges ont été rendus annuels dès le siècle (4).

Au reste, à côté de la démiurgie centrale d'Olympie (plus tard d'Elis) on trouve des directoires locaux désignés sous le même nom. Nous n’invoquerons pas le décret de la ville de Chaladra (no 41), qui date du νι siècle, le naturalisé Deuca- lion est déclaré FisonpoËevos, ΕἸἰσοδαμιωργός, car cela pourrait

(1) On ne doit pas, en revanche, considérer les démiurges comme annuels dans la rhétra Πατριάν : la reddition de comptes (μαστοάα) ne paraît concerner que l'hellanodique.

13

192 THÉODORE REINACH

signifier à la rigueur « éligible aux fonctions de damiurge à Olympie » : les πρόξενοι sont, en effet, des magistrats d'Olympie (n°* 10, 13). Mais dans le décret organique réglant la constitu- tion de Scillonte (n° 16), décret qui date du milieu du siècle et émane du pouvoir central, les deux commissaires chargés de l'organisation de la ville soumise sont qualifiés de δαμιορνία.

Théodore Rernacu.

REMARQUES SUR LES PAPYRUS DE MAGDOLA

Les papyrus grecs publiés par M. Jouguet (Bull. de corr. hell., XXVI, 99-127) et provenant de ses fouilles de Médinet- en-Nahas, l'antique bourgade de Magdola au sud du Fayoum, ont apporté beaucoup de nouveautés de tout genre. L’explora- teur, voyant l'importance de la collection, n'a pas hésité à communiquer aussitôt que possible, en édition provisoire, une série de textes fort intéressants. Nous le félicitons de cette promptitude, et c'est pour lui témoigner notre reconnais- sance que nous allons proposer quelques remarques destinées à’ servir à la publication définitive.

1, 9 καὶ ἀπενηνεγμένοι εἰσὶ παρὰ πάντα δίχαια, lisez πάντα (τὰ) δίκαια, C’est une sorte d'haplographie assez commune dans les

manuscrits grecs.

48 περὶ δὲ τοῦ βεθιασμένους | [γεωρ]γοὺς κατεσπαρχέναι, ἐξ ὑστέ- ρου λήψομαι τὸϊν σπόρον] παρ᾽ α[ὑ]τ[ὦ]ν. Les restitutions de M. Jou- guet donnent un sens contraire à la pétition ; de plus ils con- tiennent une faute grammaticale (βεδιασμένους γεωργούς pour Bebtasuévous τοὺς γεωργούς). Il faut écrire πεοὶ δὲ τοῦ βεδιασμέ- γους [αὐτοὺς κατεσπαρχέναι, ἐξ ὑστέρου λήψομάι τὸ [δίκαιον] παρ᾽ α[ὐγτ[ὧ]ν. Sur le sens actif de la forme BeGtasmévous, voir Thes. Ling. Gr. Il 237 À, pour la phrase finale, cf. περὶ μὲν γὰρ τῆς ὕδρεως καὶ πληγῶν καὶ ὧν συντετελεσμένοι εἰσὶν εἰς μέ, μετὰ ταῦτα λήμψομα! παρ᾽ αὐτῶν Ov ἄλλης ἐντεύξεως τὸ δίκαιον ὡς χαθήχει, P. Par. 1445: ὑπέχειν χαὶ λαμδάνειν τὸ δίκαιον, Ρ. Tebt. 1 Sas, etc. Wilcken donné, dans l'Archiv für Papyrusforschung, I, 391, la même restitution.

104 __ WILHELM CRÔNERT

IT, 2 τοῦ γὰρ ἀνδρὸς Mayärou σταθμοδοθέντος ἐν xw[urt] Πηλου- σίωι καὶ διελομένου αὐτοῦ πρὸς τὸν Ποῶριν : suppléer τὸν σταθμόν, ou τὸν τόπον, Cf. ὁμολογοῦμεν... διειρῆσθαι πρὸς ἑαυτοὺς.. τὸ ὑπάρχον ἑκατέρω τέταρτον μέρος, CPR I 115 (108 après J.-Chr.), διειρῆσθαι [πρὸς ἑαυτοὺς τ]ὰ ὑπάρχοντα αὐτοῖς BGU 241: etc. D'ailleurs, Asia n'est pas la femme de Machatos : Μαχάτου appartient à un nominatif Ναχάτας, nom fréquent dans la Grèce septentrionale. Σταδμοδοθέντος au lieu de σταθμοδο- τηθέντος (Wilcken, I. c. 391).

5 ἐπισυντελέσαι τὸν τοῖχον, ἵνα μὴ ὑπερδατὸν ἧι εἰς τὰ μέτερα, οἵ. ἵνα μὴ εὐυπέρθατον ἧι τὸ ἐλαιούργιον, Fay. towns, 1109 (94 apr. J.-Chr.). Selon toute apparence, il faut lire ἵνα μὴ ὑπερδατὸς ἦι, car 1] n'est pas vraisemblable que ὑπερθατόν ait été écrit dans le sens de ὑπέρθασις.

ΠῚ, 4 Θεόδοτος, Γαδδαῖος, [᾿ΟἸνίας : c'est une conjecture heu- reuse de M. Jouguet de supposer que ces trois personnages sont des Juifs. Les noms composés avec θεός sont assez fréquents dans la nomenclature des Juifs hellénisés. Parmi les « soixante- dix interprètes », par exemple, on voit trois Θεοδόσιοι, puis ὑπ Θεόδοτος, un Θεόφιλος et un Δοσίθεος (Arist., Epist., 47-50; le nom ‘Opvixs, cap. 47, doit être remplacé par ᾿Ονίας). Les papy- rus de Tebtynis nous ont fourni la mention d'une chapelle juive (προσευχὴ Ἰουδαίων) au faubourg d’Arsinoë (86 18, 19, 29). Voir aussi Wilcken, 1. c. 390.

5 πλὴν ἀδρόχου καὶ καταθρόχου : au lieu de κατάδροχ ος (terre inondée), les papyrus de Tebtynis parlent d'une (γῆ) ἔμ. 6poyoc. Sur la clause, cf. ἐὰν δέ τις ἄδροχος καθ᾿ ὕδατος γένηται, παραδεχθήσεται ἡμεῖν τὸ ἐχφόριον P. Lond. II 193,2.

ΙΝ, 3 ἐγχλ]είσαντες εἰς τὰ μυρίκινα [σηχώματα,

V, 4 ἀργώμεθα : lisez : κατ]]εργώμεθα, ν. Χ, 3.

9 ἐν δὲ τῶι [μεταξύ..

12 καὶ εἰς τὸ γή]]διον κατῆγον. δὲ αἰσίθόμενος ἤδη καταῦε- δλῆσθαι τὸ] σπέρμα.

10 ἐπι]σκεψάμενον.

21 ἐπὶ τὸν λοι] πὸν χρόνον,

REMARQUES SUR LES PAPYRUS DE MAGDOLA 195

VI, 4 προσπηδ[ήσαντες] vois?

καὶ ἐχομισάμην | [ὕστερον, Τούτου οὖν ἕνεκα ἀἸπέδωχα xt.

10... οὗτος δὲ «οὐχ» ὁμοίως χρησάμενος Cette restitution se recommande par le sens; on aimerait encore mieux : οὗτος δὲ ἀλλοίως χρησάμενος.

12... (μησαι wpw ... ρήσασβαι : on serait tenté de restituer παρὸν τιμωρήσασθαι ἀμελήσαντα τοῦ τιμωρήσασθαι,

VIE, 8 τούτου γεν(ομένου).

VIII, 2 Θευδότης : ce n'est pas un nom exclusivement ionien. Les Rhodiens de l’époque hellénistique contractaient aussi eo in eu, Cf. Inscr. insul. 1. L'influence rhodienne sur la nomenclature des Grecs de l'Orient sera étudiée dans mon ouvrage sur les noms doubles grecs.

3 οἰκησάντων γὰρ ἡμῶν ἀμφοτέρων [ἐν τῆι σημαινομένηι χώμηι χαὶ ἐχείνων μ]|εθ᾽ αὑτῶν (ΞΞ ἡμῶν αὐτῶν d’après l'usage de la χοινὴ).

[τῆς γυναικός μου τὸν Bllov καταλυσάσης, ὑπαρχόντων δέ μοι σχευ[ῶν τινων ἐν οἷς χ]αὶ δρέπανον.

8 [ἐν ht...

9 ἃς καὶ παρέδει[ξα ἐκείνοις ἐν παραθήκηι " ἐπὶ δὲ το]ύτοις χτλ.

10 ὅπως ἀπαγ[γέλλω τοῖς ἐκεῖσε τὴν κατ[άλυσιν

11 ἀναχάμ[πτοντός μου πάλιν οἴκαδε] χτλ.

12 τῶν σχευῶν ἐδούλετο ἀποσ]τερέσαι,

18 ὑπερ[ιδεῖν με ἀδιχούμενον, ἀλλὰ προστάξαι Διο]φάνει χτλ.

Il est clair que l’action incriminée fut occasionnée par la mort de la femme du plaignant (cf. sur la phrase χαταλύειν τὸν βίον un papyrus de Londres : ἐπὰν τὸν Slov.. χκαταλύσω P. Lond. I 233,4 de l’ép. byz.). Celui-ci va à Bacchias pour annoncer cette mort à certaines personnes, mettant quelques objets précieux en dépôt auprès de l'accusé, mais après son retour il réclame en vain sa propriété.

X, 3 ἐφ᾽ ὧι xatwoyouelax : bien que M. Jouguet ait donné la leçon χατωργώμεθα comme certaine, le papyrus offre sans doute χατεργώμεθα (= χατεργασόμεθα, οἵ, la grammaire de Kühner- Blass IT 109), comme le témoigne un papyrus de Tebtynis : ἐφ᾽

196 WILHELM ΟΑΟΝΕΚΤ

ὧι κατεργᾶται 1 10ς͵ De même plus haut V, il faut lire xa]|eo- yo pee.

5 θ[ἐσθ]αι μοι ἀ[ντίγραφον αὐτῆς (Ὁ συμδέδηκεν αὐτὸν] ἐκχλεῖσαί με τῆς μετοχ[ῆς, Cf. ἐξεκλήισαν τῆς μετοχῆς Herodot. I 144.

9 θέσθαι μοι τὴν συγγραφὴν τὴ[ν συμπεφωνη μένην ἀποτεῖσαι τὸ βλάδος.

XI, 3 παρὰ τὸ ἐγγὺς εἶναι τὸν ᾿Αρσινοΐτην, παρὰ τὸ μὴ δύνασθαι τοῖς ἱστίοις ἔτι χρῆσθαι, 13 παρὰ τὸ μέγα εἶναι τὸ πλοῖον : usage assez remarquable de παρὰ τό au lieu de διὰ τό.

18 μηδὲ ἱστίοις [εἶναι] Ofuvardy τὸ]μ [πλοῦν εἰς] τὴν πόλιν) On attendrait plutôt εἶναι δυνατὸν πλεῖν ἐπὶ τὴν πόλιν.

XII, 8 οὐδὲν α[ὑ]τὸν ἐποιήσατο, « ils ne l'ont pas du tout res- pecté ».

XIIL, 1 To..sos, verso 2 Τρεγτος : nom macédonien dont la lecture paraît incertaine. On peut choisir entre plusieurs noms, cf. par exemple Τρῆτος, Τρέμιος, Tpônos, Τρόμιος, Τρώγιλος (contrée macédonienne selon Steph. Byz. ; cf. le nom de famille Τρωγιλίδης à Téos, CIG 306435).

XIV,5 συγγράψασθαι αὐτῆι δανείου (δραχμὰς) (μυρίας), cf. συγγραψαμένων μοι.. δανείου [χαλ]κοῦ τἀλ(αντα)ς Ρ. Par. 8, (an 131 av. J.-Chr.).

9 ἐὰμ μὴ φαίνηται [χυρία] τοῦ ἀργυρίου γεγενημένη.

XV,1 βασιλεῖ Πτολεμαίωι χαίρειν. [Παρυώτης Αραν κουρεὺς ἀδι]χοῦμαι πτλ,

2 τουτονὶ γὰρ] τεθεραπευχὼς ἀνεγκλζήτως ἔναγχος εἶδον ἀγεοχό]με- γον πρὸς μὲ χλαίοντα μά[λ᾽ οἰκτρῶς. Malchos paraît avoir refusé de payer la somme due à Paryotes.

XVI, 4 παρ᾽ ἐμοῦ οὐκ ἔφη ἀποδώσειν τὴν] ὄνον.

XVII, 1 ἀδιχζοῦμαι...εἰσδεδωκὼς] ἔντευξιν Διοφάνγει.

2 ἐνέφα[ινον ὅτι..

3 οὐκ [ἀπέδωχεν " δ᾽ ἐπεὶ συνέταξεν Πολυχρά]τει.

X VIII, 1 γάο : peut-être παρ[έλχει

XIX, 3 τζεναμουνι : lisez Τζεναμοῦνι. C’est un nom égyptien : « fille d'Ammon ».

T τυχεῖν αὐτὸν τῆς προ[σηχούσης ἐπιπλήξεως, τῆς δὲ προσαγγελίας] ὑπογραφὴν ποιήσασθαι ?

REMARQUES SUR LES PAPYRUS DE MAGDOLA 197

XXI, 1 sans doute Gupoxonnouyfes],

2 ᾽Οξόρυγχα : cette forme nous rappelle la graphie ὀξόβαφον ὀξύθαφον (οἵ. Thes. Ling. Gr. V 2051°), cf. 0Ë66apx BGU. 781, ὃς, etc., puis ὀξόγαρον ὀξύγαρον (Thes. V 20532).

3 ὑπὸ τῶν [κυνῶν καὶ τ]ῶν χοράχω[ν διαδεθρωμένην, ὡς | καὶ] τοῖς κτλ.

6 περὶ το[ῦ πράγματος, καὶ ἐὰν ἧι | τὰ] διά «TA.

ἀποδο[ῦναί μοι χωρὶς ἀντιλογίας] τὴν χτλ.

XXII 6 ουπούουλον : Αὐτόδουλον La lecture des lettres ΥΠῸ me paraît incertaine.

Bonn, le 18 mars 1903.

Wilhelm CRÔNERT.

TROIS STATUES ANTIQUES

PROVENANT DE SMYRNE

DANS L’ANCIENNE COLLECTION DU ROI

L'histoire des antiques de l'ancienne collection du Roi, aujourd'hui en majeure partic réunis au Louvre, est, sauf quel- ques rares exceptions, presque toute à faire (1). Des statues qui en formèrent le premier fonds, nous ne pouvons guère désigner que la Diane à la Biche : encore la tradition ne s'appuie-t-elle que sur le témoignage très postérieur de Sauval qui indique que la statue passa de Rome en France sous François [°* (2). Jusqu'à une date voisine peut aussi, semble-t-il, être reporté le don fait au Roi du Bacchus dit de Richelieu (3), qui, aliéné pendant deux siècles et demi, est rentré sous la Révolution dans nos collections nationales (4). Si des premiers antiques nous passons à ceux réunis sous le règne de Louis XIV, qui

(1) Voy., sur quelques-unes des statues de la collection du Roi trouvées en France, mon étude sur les Séalues antiques trouvées en France au Musée du Louvre, extrait des Mémoires de la Société nationale des Antiquaires de France, t. LX.

(2) Frôhner, Notice de la sculpture antique, Ὁ. 124. Il n'est pas vraisemblable en tout cas que la Diane ait fait partie des marbres achetés en Italie par le Primatice pour le compte du Roi.

(3) Catalogue sommaire des marbres antiques, ne 81.

(4) Envoyé sans doute en France en 1550 avec les Esclaves de Michel-Ange, donnés au Roi par Robert Strozzi, le Bacchus Richelieu a partagé leur sort depuis le xvre siècle jusqu'à la Révolution (Bulletin de la Société des Antiquaires, 1894, p. 168-174; 1901, p. 274-296),

TROIS STATUES ANTIQUES PROVENANT DE SMYRNE 199

fut comme le second créateur de la collection, nous ne sommes pas, dans l'ensemble, beaucoup mieux renseignés. Rappeler le don de la Vénus d'Arles et celui, plus que problématique, de la Vénus Genitrix, prétendue trouvée à Fréjus (1), celui enfin du Jupiter dit de Versailles, l'achat du Jason et du Germanicus, c'est, peu s'en faut, dresser la liste des statues jusqu'ici recon- nues au Louvre comme remontant à cette époque. Mais combien d’autres acquisitions resteraient à étudier et des plus impor- tantes, ne füt-ce par exemple que celle d’une partie des marbres de la collection Mazarin (2). La fondation de l’Académie de France à Rome, de son côté, eut comme conséquence l'envoi de bien d'autres statues que le Jason et le Germanicus, no- tamment un Bacchus envoyé par le sculpteur Théodon (3) et un groupe d'un Centaure marin enlevant un Silène, don du prince Alexandre Albani (4). Aux missions archéologiques entreprises en Grèce et en Orient, enfin, missions qu'inaugure le minis- tère de (Colbert, sont dûs de nouveaux enrichissements. M. H. Omont, dans les deux savants volumes qu'il vient de leur consacrer, a relevé avec soin, en même temps que tout ce qui touche aux manuscrits, médailles et pierres gravées con- servées à la Bibliothèque nationale et dont je ne veux point m'occuper, les documents plus rares car ne fut jamais le but principal assigné aux missionnaires relatifs aux acquisi- tions de sculptures (5). Ici, nous rentrons dans le domaine

(1) La provenance est en réalité très incertaine (Slatues antiques trouvées en France au Musée du Louvre, p. 4-11) et de même le don fait à Louis XIV.

(2) 1] s'en faut de beaucoup que les indications portées au Catalogue sommaire des marbres antiques correspondent au nombre des statues du Louvre ayant réellement appartenu au Cardinal. Il ne faut pas oublier, en outre, que quatre Caryatides provenant de la collection de Mazarin, cédées en 1815 en vertu d’un échange au prince Albani, sont aujourd'hui conservées à la Glyptothèque de Munich (Furtwängler, Beschreibung der Glyptothek, 305, 306, 371 et 372).

(3) Sans doute le 113 du Catalogue sommaire des marbres antiques.

(4) Placé d'abord daus le grand escalier des Ambassadeurs du Palais de Ver- sailles, le groupe avait été plus tard transporté dans le jardin du Grand Tria- non. Il a été récemment cédé au Louvre par le Musée de Versailles.

(5) H. Omont, Missions archéologiques françaises en Orient aux xvus et xvine siècles, dans la Collection de documents inédits sur l'histoire de France publiés par les soins du Ministère de l'Instlruclion publique, 2 vol., 1902.

200 ÉTIENNE MICHON

assigné aux études de la Société et je voudrais, en m'appuyant sur une lettre de Galland à l’abbé de la Chambre, publiée par M. Omont (1), signaler brièvement trois statues découvertes à Smyrne dans les tout dernières années du xvr° siècle et trans- portées à Versailles.

Trop souvent, hélas, les documents d'archives ne fournissent à l’archéologue, en quête d'identifications, aucun secours. Ou bien il est parlé seulement Δ᾽ « antiques », sans aucun rensei- gnement précis : telle, par exemple, une lettre du P. Bracon- nier au ministre, datée de Constantinople le 30 septembre 1710, et: qui n’est, dit-il, « que pour accompagner les antiques dont j'ai eu l'honneur de parler à votre Grandeur (2) ». Ou bien, tout en contenant quelques indications moins vagues, d'autres let- tres laissent dans le doute un point capital, qui est de savoir si les monuments ont été réellement expédiés : il en est ainsi de « deux statues d’un fort beau marbre blanc, d'environ six pieds de haut... se ressemblant à croire qu'elles représentent le même objet, le nez un peu mutilé et le couronnement endom- magé » et d’une Vénus à demi nue découvertes par un drogman d'Alexandrie en 1750 ou 1751 et dont furent longuement entre- tenus non seulement le ministre, mais le directeur général des bâtiments, M. de Tournehem (3). Ou bien encore l'envoi a été fait, non pas au Roi, mais à un ministre personnellement ou même à quelque grand personnage amateur, comme tel « bas- relief de six figures, avec une inscription grecque, pesant plus de 60 livres », donné en 1715 par l'ambassadeur de Constantinople au comte de Pontchartrain (4), ou tel marbre antique adressé par un Français fixé à Smyrne, Jean Guérin, de Marseille, pourvu d’un brevet d'antiquaire du Roi, au premier président du Parlement de Provence, Le Bret (3). L'intérêt du document n'en est pas, à coup sûr, diminué et l’on m'’excusera de citer

(1) Ibid, t. I, p. 209-240. (2) Ibid. t. I, p. 278.

(3) Ibid. t. 11, p. 801-804. (4) Ibid., t. I, p. 359-360. (5) Jbid., t. IL, p. 124, n. 1.

TROIS STATUES ANTIQUES PROVENANT DE SMYRNE 201

encore, parce qu'elle peut sembler comme un premier écho de l'ingénieuse théorie exposée ici-même par M. Pottier (4), la des- cription faite par Charles de Peyssonnel, chancelier de l'am- bassade de Constantinople, dans une lettre à M. de Caumont en 1739, d'une espèce de patère acquise par lui dans l'île de Ténédos : « il y a autour du disque une bande de deux tra- vers de doigts, sur laquelle on voit des figures humaines qui ont quelque chose de grotesque ; elles sont noires, l’articula- tion des muscles est marquée par des linéaments blancs... ; il semble qu’on a voulu peindre des ombres et des spec- tres (2) ». Mais il est clair qu'il n’y a point à chercher d'iden- tification au Louvre.

Ilest temps d'arriver à la lettre de Galland à l’abbé de la Chambre dont j'ai parlé. Elle est datée de Smyrne le no- vembre 1680 et ainsi conçue : « Le lendemain de mon arrivée Smyrne), je vis chez un marchand hollandois deux grandes statues de marbre assés belles, l’une de Jupiter et l'autre d’une femme, à qui la teste manquoit ; elle estoit vestue et la drape- rie estoit admirable. Mais je ne pus voir que le dessein d’une statue d'Apollon Phythien, qu'il avoit envoiée en France par un vaisseau, parti depuis pour Marseille sous l’escorte du vais- seau du Roi (3) ».

La description, on le voit, est bien sommaire et du seul Apollon Galland dit qu’il a été ‘envoyé en France : les trois statues, néanmoins, je voudrais le montrer, peuvent être recon- nues avec certitude.

M. Omont a indiqué en note pour l’Apollon la référence sui- vante : « aujourd’hui au Musée du Louvre, 73 du catalogue Frôhner (4) ». Mais l’Apollon Pythien 73 de cette Notice est

(1) Le dessin par ombre portée chez les Grecs, Revue des Études grecques, 1898, Ρ. 355-388.

(2) Missions archéologiques françaises en Orient aux xvu* el xvuie siècles, t. II, Ῥ. 142-743.

(3) Ibid., t. I, p. 209-210.

(4) Ibid., t. I, p. 210, n. 1.

202 ÉTIENNE MICHON

une petite statuette dont la présence en France remonte peut- être en effet à une date antérieure à la Révolution, mais qui n’a jamais fait partie de la collection royale (1). Il se pourrait, au surplus, que l'erreur ne fût due qu'à une faute d'impression et que M. Omont ait voulu renvoyer, non au 73, mais au 75, l’'Apollon dit Lycien, qui est venu au Louvre de Versailles (2). Il ne resterait alors, car c'est bien de cette statue qu'il s'agit, qu'à fournir la preuve : plusieurs étaient en effet certainement les Apollons dans l'ancienne collection royale et il en reste à Versailles qui en ont faire partie (3). La dénomination de Lycien, remarquons-le tout d’abord, au lieu de Pythien, employée dans la lettre de Galland, ne saurait faire obstacle. Notre Apollon, que M. Collignon a fait reproduire dans son Histoire de la sculpture grecque (4) et qu'il déclare avec raison un excellent spécimen du type, est une de ces figures d’Apollon au repos, ramenant languissamment le bras au-dessus de la tête, dont il attribuerait volontiers la création à Praxitèle, tant l'attitude semble habilement combinée pour donner à la figure humaine tout ce qu'elle peut recevoir de morbidesse et d’élé- gance (3): à la gauche du dieu un grand serpent s'enroule autour d’un tronc d'arbre, et c'en est à coup sûr assez pour que Galland ait pu qualifier le dieu de Pythien. L'essentiel pour nous est que dans la marge de la lettre, conservée parmi les manuscrits français de la Bibliothèque royale de Munich, est

(1) Il a été indiqué dans le Catalogue sommaire des marbres antiques comme provenant du château d'Écouen, mais l'attribution, due à une confusion avec le 533, ne repose sur aucun indice certain (voy. nes Noles sur quelques monu- ments du Louvre, extrait des Mémoires de la Société des Antiquaires, t. LVII, p. 41, n. 31).

(2) Catalogue sommaire des marbres antiques, 928.

(3) H en est un, notamment, dans le Bosquet de l'Étoile, qualifié d'Antique (Soulié, Notice du Musée nalional de Versailles, éd. de 1881, partie, p. 519), mais qui n'est que la reproduction d'un Apollon du Musée du Capitole : la statue, il est vrai, se présente aujourd'hui sous un aspect tout différent, mais la copie de Versailles nous est un témoin de la manière dont il avait été primitivement restauré (Clarac, Musée de sculpture, t. 11], pl. 490, 954 et 483, 928 A).

(4) T. 11, p. 303, fig. 154.

(5) Jbid., L c.

TROIS STATUES ANTIQUES PROVENANT DE SMYRNE 203

inscrite la mention : « ceste statuc est présentement dans la galerie de Versailles (1) », mention qui va nous donner la clef de l'identification.

Il y avait dans la grande galerie huit statues, deux à chaque extrémité de part et d'autre de l'entrée des salons de la Guerre et de la Paix, quatre se faisant vis-à-vis deux à deux dans les niches placées vers le milieu de la longueur. Le nombre a tou- jours été immuable. Ces huit statues, toujours les mêmes, les différentes éditions de la Description de Versailles de Piganiol de la Force, aussi bien que le Versailles immortalisé de J.-B. de Monicart, nous les signalent ainsi qu'il suit : du côté du salon de la Guerre, la Vénus d'Arles et le Bacchus (2); au centre, d'un côté le Germanicus et la Vénus connue sous le nom d’Aphro- dite de Troas (3), de l’autre la Faustine mère, dite Crispine, en Pudicité, venant de Bengazi (4), et la Diane à la Biche; du côté du salon de la Paix l’Uranie et la soi-disant Vestale restaurées par Girardon (5). Il n’est pas, on le voit, question d'Apollon et il pourrait sembler que la mention portée en marge de la lettre de Galland dût être inexacte. D'ailleurs, dans le parc non plus, aucun des Apollons qui y sont placés n'est l’objet d'une men- tion particulière, et ce n’est que par M. Frihner que nous appre- nons que l’Apollon Lycien, lorsqu'il fut apporté au Louvre à l'époque de la Révolution, était placé dans les jardins près du bosquet de la Colonnade (6). La solution du problème n'est pourtant pas impossible à trouver. La première édition du guide de Piganiol ne date que de 1701. Avant cette date, les statues de la Galerie avaient pu n'être pas celles qu’il indique. Piganiol lui-même parle d’une statue de « Sénateur », de son temps dans la demi-lune près du bassin d’Apollon,

(1) H. Omont, Missions archéologiques françaises en Orient aux xvue et xvure siècles, t. 1, p. 210, n. 1.

(2) Catalogue sommaire des marbres antiques, 622.

(3) Jbid., 315.

(4) Ibid., no 1130.

(5) 1bid., nos 444 et 918.

(6) Notice de la sculpture antique, p. 99.

204 ÉTIENNE MICHON

comme ayant été autrefois dans la Galerie (1). Il y a plus. Il est une des huit statues énumérées plus haut, la Faustine en Pudicité, envoyée par le sieur du Sault, consul de la nation française à Tripoli, dont, en 1701, l'arrivée était encore toute récente : signalée à M. de Pontchartrain en 1693, embarquée dans les derniers jours de 1694, débarquée à Toulon en janvier 4695, elle n'était pas encore parvenue à destination au mois de juillet de cette année (2). 1] fallait donc que, avant cette date, une autre eût occupé dans la Galerie la place qui lui fut ensuite attribuée comme à « l'antique la mieux conservée qui soit en Eu- rope (3) ». Que cette figure füt précisément notre Apollon Lycien, on peut l'établir, grâce au Recueil des statues, groupes, fontaines, termes, vases et autres magnifiques ornemens du Cha- teau et Parc de Versailles publié, en 1695, par un ancien pen- sionnaire de l'Académie, Simon Thomassin, graveur du Roi, d'après des dessins faits en l’année 1689 (4). Après une pre- mière planche consacrée, aux armes du Roi, on y trouve, dans les huit planches suivantes, n°" 2 à 9, le Bacchus, la Vénus d'Arles, le Germanicus, la Diane, un « Bacchus nu, figure antique de marbre, qui est accotée sur un tronc d'arbre » (5), la seconde Vénus, l’Uranie et la Vestale. Il est facile de cons- tater que, au second Bacchus près, qui tient la place de la Faus- tine non encore à Versailles, la liste en concorde avec les indi- cations de Piganiol. Le catalogue qui précède les planches a soin d’ailleurs, à la suite de la Vestale, de nous avertir que « ces huit figures antiques cy-dessus nommées sont dans [ἃ

(1) Nouvelle description des châleaux et parcs de Versailles et de Marly, éd. de 1704, p. 212.

(2) H. Omont, Missions archéologiques françaises en Orient aux xvii® el xviue siècles, t. 1, p. 310-312. Puget lui-même fut invité à venir de Marseille à Toulon pour la faire encaisser « avec le soin qu'elle mérite », de même qu'en 1821 Révoil, peintre de Madame, était officiellement chargé de se transporter à Toulon pour présider au débarquement et à l'expédition de la Vénus de Milo.

(3) Nouvelle description de Versailles et de Trianon, p. 96.

(4) Il en été fait une réédition à La Haye en 1123, d'après laquelle sont faites les citations suivantes.

(5) P. 42.

TROIS STATUES ANTIQUES PROVENANT DE SMYRNE 205

grande Galerie (1) ». Mais, d'autre part, l'examen dela planche, tout infidèle qu'elle soit et retournée comme toutes les gra- vures de Thomassin (2), permet de reconnaître dans ce pré- tendu Bacchus, appuyé sur un tronc d'arbre autour duquel s'enroule un serpent, notre Apollon.

Il faudra donc désormais rendre la provenance de Smyrne à l’Apollon Lycien du Louvre; mais, de plus, il est non moins certain, quoique Galland ne le dise pas, que le Jupiter et la femme drapée dont sa lettre fait aussi mention sont également venus à Versailles. Un premier indice résulte de ce que, dans ce même recueil de Thomassin nous avons trouvé l'Apollon, figurent précisément un « Jupiter tonnant, antique (3) » et une « Junon reine, antique (4) », visiblement restaurée pour lui faire pendant avec un diadème et une grenade dans la main droite, mais dont la gravure elle-même suffit à attester que la tête est moderne. Dès la première édition de 1701, en outre, la Description de Versailles de Piganiol de la Force indique un Jupiter et une Junon trouvés à Smyrne (5). Il est vrai que sur ces questions de provenance, Piganiol est sujet à caution. Il n'hésite pas, par exemple, à donner comme découverts à Besançon (6) le torse de Jupiter dit de Versailles et le buste de Junon du palais Granvelle, offerts l’un et l’autre à Louis XIV après son séjour en Franche-Comté (7), alors que nous savons pertinemment que le Jupiter, au moins, conservé à Rome à la villa Madama et envoyé au cardinal de Granvelle par Margue- rite d'Autriche, vient par suite des fouilles faites à Rome ou aux environs (8). Il est clair, toutefois, que désormais la

(1) Zbid., 1. c.

(2) PL 6.

(3) PI. 43.

(4) PL 20.

(5) P. 204 et 225.

(6} P. 341.

(1) Catalogue sommaire des marbres antiques, n°* 10 et 460.

(3) Voy. Statues antiques trouvées en France au Musée du Louvre, p. 11-14. Il est permis de croire:que c'est à ce Jupiter que fait allusion Félibien, dont l'assertion

206 ÉTIENNE MICHON

lettre de Galland donne au renseignement l'autorité qui lui manquait.

De ces deux statues, la Junon est encore aujourd’hui à Ver- sailles sur le côté nord du Tapis vert. M. Soulié, dans son cata- logue, la décrit ainsi : « Junon; statue antique en marbre. Piganiol dit que cette statue a élé trouvée à Smyrne. La tête et les bras sont de Mazière, indication, remarquons-le, qui se trouve d'accord avec le renseignement donné par Galland que la tête manquait. Elle tient un sceptre de la main gauche et une grenade de la droite (1). » Le Jupiter, au contraire, y serait cherché vainement, mais il n’est autre que la statue colossale de Jupiter de la salle des Caryatides au Louvre (2). Ni M. Früh- ner (3), ni Clarac, tant dans son catalogue (4) que dans le Musée de sculpture (5), ni Bouillon dans son Musée des antiques (6), ne fournissent, il est vrai, sur ce Jupiter aucun renseignement de collection ou d'origine. Les procès-verbaux du conserva- toire du Museum central des arts m’avaient en revanche déjà permis d'y reconnaître un Jupiter qui fut pris pour le Louvre à Versailles, sur le Tapis vert, à droite, en descendant, à l’époque de la Révolution. La mention « Jardins de Versailles » a été, en conséquence, inscrite dans le Catalogue sommaire des marbres antiques. Sur ce point, la comparaison avec la plan- che 13 du recueil de Thomassin ne laisse aucun doute. Il était bien indiqué aussi, dans les procès-verbaux, que ce Jupiter

par suite devrait être corrigée, lorsque, à propos de la « vigne Madame », il écrit que « ce palais était rempli de très belles statues antiques, entre lesquelles il y avait un Jupiter qui fut envoyé à François ler. » Entretiens sur les plus excel. lents peintres anciens et modernes, éd. de 1685, t. I, p. 389.

(4) Notice du Musée national de Versailles, partie, p. 510.

(2) Catalogue sommaire des marbres antiques, 13.

(3) Notice de La sculpture antique, 188.

(4) Description du Musée royal des Antiques, 32.

(5) T. III, p. 42, 683.

(6) T. 111, statues, pl. 1, p. 1. Le texte de J.-B. de Saint-Victor, qui indique inexactement que la tête, le torse et le bras gauche sont seuls antiques, recon- naît, d'autre part, à la différence de Clarac qui déclare la statue très médiocre de pose, de dessin et d'exécution, que ce Jupiter, placé dans une niche près de la porte extérieure du Musée, mériterait plus que beaucoup d'autres monuments une place honorable dans l'intérieur.

TROIS STATUES ANTIQUES PRÔVENANT DE SMYRNE 207

avait été trouvé à Smyrne, évidemment d’après le témoignage de Piganiol de la Force, mais le fait, aujourd'hui certain, n'avait pas paru assez établi pour être inscrit au Catalogue. Debout, la jambe gauche légèrement fléchie et reportée en arrière, enveloppé à la manière d'Esculape d’un manteau qui couvre les jambes et dont l'extrémité, ramenée sur l'épaule et le bras gauche, laisse toute la poitrine à découvert, le dieu a reçu du restaurateur seul un bras droit levé armé du foudre (1). Il n'est donc pas même certain que la statue ait été celle d'un Jupiter tonnant. Mais la tête, avec sa longue chevelure tom- bante en boucles ondulées, témoigne d'un bon modèle et se rat- tache, à coup-sûr, à un type de l'époque proprement grecque. La statue, de toute manière, est loin d'être indifférente et, en la marquant pour le Louvre le 14 frimaire an VIII, les délé- gués du Museum n'ont pas seulement grossi d’un numéro, ils ont vraiment enrichi sa collection d’antiques. La Junon restée à Versailles, entièrement drapée, vêtue d'une longue tunique et d'un ample manteau, par cela seul que la tête est refaite, est évi- demment de valeur beaucoup moindre ; mais, trouvée à Smyrne en même lemps, ayant fait partie du même envoi, marquée de même pour le Museum le 14 frimaire, an ὙΠ], il est permis de regretter qu'elle n'ait pas suivi jusqu'au bout le sort du Jupiter et d'émettre le vœu que, remplacée dans le parc de Versailles, elle trouve elle aussi un jour asile au Louvre.

Etienne Micuon.

(1) Piganioi de la Force (p. 204) indique que la statue a été restaurée par Granier.

14

DEUX PLAIDOYERS

SUR LA QUESTION DE LA LANGUE LITTÉRAIRE EN GRÈCE

La question de la langue littéraire en Grèce intéresse trop le présent ct l'avenir d’un peuple qui nous est cher à tant de titres pour laisser indifférente notre Association.

À plusieurs reprises déjà cette question été traitée dans nos publications; il suffira de rappeler l’article de M. Psichari sous forme de commentaire d'un poème de Solomos (Revue, I, 192) et celui de M. A. Dozon à propos de l'émotion produite par le Ταξίδι de M. Psichari lui-même (/bid., 11, 66).

Depuis celte époque, la controverse ne s'est pas apaisée, bien au contraire. En novembre 1901, par un malheureux concours de circonstances, la querelle de la langue, compliquée d’une question religieuse et de délicates susceptibilités nationales, a même provoqué une émeute sanglante dans les rues d Athènes. Nous nous sommes abstenus à ce moment d'intervenir, fût-ce comme narrateurs, dans un conflit trop violent pour que la voix de la raison pût s’y faire entendre. Aujourd'hui que de part et d'autre 168 passions soulevées par cet incident semblent s'être un peu calmées, sans que les convictions respectives aient rien perdu de leur ardeur, l'heure nous paraît venue de mettre les lecteurs de la Revue au courant de la phase actuelle du débat linguistique.

Il va sans dire que nous n'avons pas, en tant que rédaction ou organe collectif, à prendre parti dans la controverse ; notre

DEUX PLAIDOYERS SUR LA LANGUE LITTÉRAIRE EN GRÈCE 209

tâche se borne à en exposer complètement et sincèrement les éléments. Pour cela, à défaut d’un arbitre incontesté, planant au-dessus des luttes des écoles et dont le verdict, ou tout au moins le résumé, püt s'imposer comme celui de la postérité, nous croyons bien faire en donnant successivement la parole à deux champions autorisés des opinions en présence.

Pour représenter les partisans de la langue « épurée », notre choix ne pouvait se porter sur un avocat plus habile et plus savant que M. Hatzidakis. À ses éminentes qualités de linguiste, le professeur d'Athènes joint le singulier mérite d’avoir le premier en Grèce créé l'étude scientifique de la langue popu- laire et de lui avoir par témoigné et valu d’utiles sympathies, qui n'auraient pas fait prévoir en lui l'adversaire passionné de son emploi dans la prose littéraire. M. Hatzidakis, malgré ses multiples occupations, s'est prêté volontiers à notre désir ; l'ar- ticle qu'on va lire résume et condense les arguments qu’il a, depuis plusieurs années, semés sur ce sujet dans de nombreuses publications.

Quant à la thèse contraire, au moment nous étions en quête pour elle d'un porte-parole non suspect de plaider pro domo sua, l’infatigable et brillant organisateur des études byzantines M. Karl Krumbacher entrait en lice avec un mémoire retentissant qui, sous sa forme première, a été lu dans une séance publique de l’Académie de Bavière. Ce dis- cours, qui a fait sensation (1), coordonne avec tant de clarté, fortifie de raisons si ingénieuses les arguments des vulgaristes que nous n'avons pas cru devoir chercher plus loin. L'autorité de l’auteur en cette matière n’a pas besoin d’être démontrée : dès le début de sa carrière d'érudit, ses Beiträge zu einer Ge- schichte der griechischen Sprache l'ont classé parmi les historiens de la langue, et depuis lors 1] n'est pas un seul de ses travaux qui n'ait attesté son souci constant du côté linguistique dans

(1) Das Problem der neugriechischen Schriflsprache. Festrede gehallen... am 15. November 1902. Munich, Académie, 1903. Un extrait sommaire avait paru dans l'Allgemeine Zeitung des 15 et 17 novembre 1902,

210 te ΞΕ GEORGES HATZIDAKIS

l'histoire littéraire de la Grèce médiévale et moderne. Comme le mémoire était trop long pour être communiqué intégralement à nos lecteurs, nous avons demandé à l’auteur d'en extraire lui- même, à leur usage, les parties qui lui paraissaient les plus topiques et vraiment essentielles. Ce sont ces pages, fidèlement traduites, reliées par de brefs sommaires des morceaux inter- médiaires, que nous plaçons sous leurs yeux à la suite de l'ar- ticle de M. Hatzidakis. Il va sans dire que ceux qui désireront se faire une idée vraiment exacte de l’ensemble, si fortement coordonné, de l'argumentation de M. Krumbacher, devront re- courir au document original.

. Nous n'avons pas à préjuger les conclusions que nos lecteurs adopteront sur le fond du débat, après avoir pris connaissance de ces deux plaidoyers. Il en est une pourtant que nous croyons pouvoir énoncer dès à présent en leur nom; c’est celle que le chœur antique exprimait en ces termes : εὖ γὰρ εἴρηται διπλῇ.

La RÉDacTIoN.

LA QUESTION DE LA LANGUE EN CRÈCE

À M. le Rédacteur en chef de la Revue des Études grecques.

Monsieur et honorable confrère,

- Désireux de renseigner les lecteurs de la Revue sur ce que nous appelons la « question de la langue », vous m'avez demandé de vous faire connaître, et par vous au public fran- çais, quelle est mon opinion sur ce sujet. Je me conforme volontiers à votre désir. Convaincu que de parcils problèmes ne peuvent se résoudre qu’à la condition d’en éclaircir l'origine ét l'évolution, je me propose d’écarter tout d'abord certaines

LA QUESTION LA LANGLE EN GRÈCE 211

erreurs scientifiques qui encombrent le terrain, puis d'exposer les faits dans l'ordre historique, | |

Ι, —- Points à éliminer.

La question de la langue, quoique discutée chez nous depuis des siècles, l’a rarement été sous son vrai point de vue. Tantôt on la rattache à des considérations qui lui sont étrangères, tantôt on la sépare à tort de problèmes étroitement connexes. Autre chose, en effet, est la question pratique de l'emploi de lu langue écrite, autre chose l'examen historique et scientifique du grec moderne étudié sous le rapport de la régularité et de la “purcté plus ou moins grandes de ses formes. La science des langues est bien postérieure à leur emploi littéraire. Ce dernier ‘intéresse tout le monde et dépend d'un grand nombre de volon- tés; au contraire l'examen scientifique intéresse peu de per- sonnes et relève de la pure théorie. Les problèmes qu’il soulève peuvent être résolus par un petit nombre de savants, quel- quefois par un seul. Aussi les solutions théoriques peuvent-elles varier facilement ct rapidement: il n’en est pas de même des solutions pratiques, qui dépendent de tant de monde.

Tel mot, telle forme, d’une étymologie claire, d'une forma- tion régulière, seront pourtant rejetés du langage écrit, et inversement un terme d’origine inconnue, de formation irré- gulière y sera adopté (exemple : θά, ἀκόμη etc.). On peut appro- fondir la phonétique, la morphologie, la syntaxe, le lexique d'un dialecte sans pour cela en faire, ou chercher à en faire, la Jangue écrite d’un peuple ; exemples : le dialecte homérique, le lithuanien, le celtique. Au contraire, la plupart des langues des nations civilisées se sont formées comme langues écrites avant d’avoir été examinées scientifiquement.

La régularité, la simplicité, la facilité de l'étude sont assu- rément des qualités précieuses qu'on désirerait trouver dans toute langue parléc ou écrite. Mais notre rôle, à nous Grecs du xx° siècle, n'est pas de choisir une langue et de la construire

212 | GEORGES HATZIDAKIS

selon les règles de l'art. Nous avons hérité une langue de nos pères ; nous n'avons jamais cessé de nous servir de cet héri- tage ; notre vie intellectuelle y est si intimement liée que nous ne pouvons plus l'échanger contre une autre pour donner satis- faction à des desiderata de régularité dans les formes et dans les sons. Par conséquent, alors même qu’il serait vrai, comme je le crois (1), que notre langue parlée est plus régulière dans sa phonétique, dans sa morphologie, dans sa syntaxe que notre langue écrite, ilne s’en suivrait point que nous dussions substi- tuer celle-là à celle-ci. Aucune nation n’a jamais procédé ainsi ; tout: au plus a-t-on cherché à régulariser, ou plutôt à épurer la langue écrite en expulsant les éléments étrangers. Le mélange et l’irrégularité des formes ne sont point des défauts qui sutt- sent à faire rejeter une langue; c'est un fait qu'atteste suffisam- ment toute l'histoire de la littérature grecque. Homère, Pin- dare, les tragiques, Xénophon, Théocrite, Polybe emploient tous des langues diversement mélangées d'éléments anciens et modernes. On rencontre chez eux des formes mixtes ou analo- giques qu'aucun dialecte n’a jamais connues : σύρισδες (00 éolien, ε dorique), ἰδοῖσα, λαδοῖσα etc. Ce caractère hétéroclite est encore bien plus accentué dans les langues modernes; l'uniformité des lois phonéliques y est violée à chaque instant par la juxtaposition de mots d'origine populaire et d'origine savante. Voyez en français altérer à côté de autre; extérieur à côté de setier; penser et peser ; respecter et lait, lutte ; accepter et route ; scolaire et école ; testament et téte, etc.

Assurément, au point de vue glossologique ce mélange de formes incompatibles est un défaut, mais les linguistes ne sont pas chargés de créer ou de régenter les langues; leur rôle se borne à les comprendre et à les expliquer. C’est en sortir que de nous écrier par exemple que telle langue est « un étrange jargon bâtard, capable de faire grincer les dents d’un linguiste », de l'appeler « l'incroyable jargon des pédants », « un monstre.

(1) Voir ce que j'ai dit dans 1᾽ ᾿Αθήναιον,͵ X (1881), p. 14 suiv.

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 213

qui n'est ni chair, ni poisson, ni volaille, ni même un hareng rouge » (1). En présence de ces métaphores virulentes il est bon de rappeler cette sage remarque d’un savant allemand : « En matière d'usage ce n'est pas la voix du linguiste, c’est celle de l'artiste, celle de la nation qui est souveraine »: et 16 même savant ajoute : « Le mélange de termes étrangers qui altèrent la langue maternelle est presque la règle chez les nations civi- lisées » (2). Ce mélange de termes étrangers est très sensible dans notre langue populaire; il est rempli d'inconvénients. Les mots italiens, turcs, etc. dont elle fourmille sont comme des corps étrangers enfoncés dans un organisme qui rappellent les jours malheureux de notre pays (3). A la vérité, ces mots étrangers, une fois qu'ils ont reçu droit de cité dans notre langue, une fois déclinés conformément aux nôtres, ont acquis extérieurement une forme grecque; ils n’en restent pas moins obscurs, faciles à confondre, et se prêtent difficilement à la formation des déri- vés; on ne peut pas d'un de ces radicaux étrangers tirer, comme d'un radical purement grec, une famille complète : nom, adjec- tif, verbe, adverbe, etc.

Enfin, un dernier point, qui a été introduit à tort dans Île débat, c’est la richesse comparée des deux idiomes. On a lon- guement soutenu la thèse que la langue populaire est très riche, et cela à cause du grand nombre de ses mots, supérieur dit-on, à celui de la langue française. Mais la richesse d’une langue ne consiste pas seulement dans l'étendue de son voca- bulaire ; il faut encore tenir compte de la facilité qu'offrent les mots à un emploi figuré, de leur souplesse syntactique, de leur aptitude à former des phrases toutes faites. D'ailleurs, richesse pour richesse, notre langue écrite l'emporte infiniment sur la langue parlée.

Dans un autre ordre d'idées, on a fait fausse route en com- parant l'histoire du grec à celle d’autres langues qui se sont

(1) Psichari, Revue des Revues, 1902, p. 21. (2) Gabelentz, Sprachwissenschaft, p. 62. (3) Voyez mes Études glossologiques, p. 340 et 359.

914 GEORGES HATZIDAKIS

développées dans des conditions toutes différentes, et l’on

| tiré de cette comparaison des conclusions qui pèchent par la

base. Le grec moderne, a-t-on dit, est dans le même rapport avec l’attique et la κοινή que l'italien avec le latin; de même donc que les Italiens ont abandonné le latin pour créer une langue écrite nouvelle qui s'en distingue sous tous les rap- ports, ainsi, dit-on, les Grecs modernes devraient suivre cet exemple au lieu de tâcher de rapprocher leur langue moderne de l’ancienne, de s’attrister des différences qui les séparent,

d'espérer que peu à peu elles disparaîtront, de s'épuiser enfin à

ramener la phonétique, les formes, la syntaxe, le lexique, ἰὰ phraséologie du grec moderne au type de Xénophon et d'Iso- crate, procédé aussi absurde que si les Italiens d'aujourd'hui voulaient ramener leur langue au latin de Cicéron. La compa- raison ainsi exprimée semble irréfutable ; à l'examiner de près, on verra combien elle renferme d’inexactitudes et d'exagéra-

tions.

C'en est une d’abord que de prétendre que les Grecs d'au- jourd'hui s'efforcent de ramener le phonétisme de leur langue au type de Xénophon et d'Isocrate. Dans la langue écrite comme dans la langue parlée nous prononçons tous les sons à la moderne. Les diphtongues ne sont plus des diphtongues ; nous ne connaissons plus ni l'u « ni ἡ, longs distincts de ε οἱ brefs. De même que les français prononcent sireté et sécurité avec z et non avec l’ou lalin, ainsi nous prononçons αἰ comme aussi bien dans αἰτία, ἀπαιτῶ que dans (ἐ)παινῶ, ἐπαίτης. A la vérité nous avons rétabli dans la langue écrite le ν final et quel- ques combinaisons de consonnes perdues dans la langue parlée telles que χθ, of, xt, xs, of, sy, v0, y, γλ, γξ, ud. Certains lin- guistes s’en indignent. Ils oublient que tous ces groupes, pro- noncés et entendus pendant des siècles à l'église et à l'école, étaient parfaitement connus de tous les lettrés ; ils oublient aussi que le français a pareillement emprunté au latin certains mots dont il a conservé les sons intacts, quoique dans la langue populaire ces mêmes groupes eussent subi des trans-

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 215

formations. Un autre phénomène qui allriste les linguistes intransigeants c'est la réintroduction dans la langue de formes anciennes prononcées à la moderne, d'où sont résullés des phonèmes inconnus aussi bien à la langue ancienne classique qu’à la langue populaire ; exemple : βασιλεύς, βασιλεῦ, εὔμορφος, πεπαιδευμένος, ἕνδεχα, ἄνδρες. Cette indignation ne prouve que l'ignorance de l’histoire. Ces prononciations, on ne saurait en douter, ont, en effet, toujours été en usago parmi les lettrés depuis la période post-classique jusqu'à nos jours, et il en est de même de πτέρνα, χθές, φθάνω, χτίστης, σχολεῖον, ἀσθενής, Αἰσ- ""ὖλος, τὸν ἄνθρωπον, ξανθός, ἔπεμψεν, τὸ καλόν, τὸ καχόν, etc. Une tradition aussi longue confère à des formes pareilles des droits historiques si sérieux qu’à celles de la langue purement popu- laire car, comme le dit Gabelentz, « chez un peuple sachant lire, la langue écrite est vraiment une seconde langue popu- laire ». Aussi, l'emploi actuel de ces formes ne blesse ni notre oreille ni nos organes phoniques, et il n'y a pas plus de néces- sité de changer Αἰσχύλος en Αἰσχύλος que de prononcer en fran- 0815 auterer (pour altérer), tétament, estraordinaire.

Voilà pour la phonétique. Quant à la morphologie, il n'est pas non plus exact de prétendre que nous calquons les formes anciennes aussi servilement que les lettrés italiens du moyen âge continuaient à employer celles du latin. Nous ne nous ser- vons plus ni du parfait, ni du plus-que-parfait, ni de l'infinitif, si ce n’est parfois avec l'article. Le futur monolectique ne sur- vit que dans ἔσται, l’optatif dans μὴ γένοιτο, la troisième per- sonne de l’impératif dans ἔστω et θεωγηθήτω. L'aoriste moyen en -&unvest d’un emploi très rare ; de même le datif pluriel de la troisième déclinaison (πατράσι, θυνατοάτ!) est ordinairement remplacé par une périphrase formée d'une préposition avec l'accusatif. La plupart des verbes en ut (οημί, εἶμι, ovivnut), ctc., sont hors d'usage; quelques-uns seulement sont em- ployés et cela sous une forme nouvelle (eux: εἶσαι, pour etui et; ἀφίνω, ἀοίνεις pour faut, ets) ou ne subsistent qu'à la voix moyenne (ἐχτίθευαι, ἐπιτίθεμαι, προτίθεμαι, srauat, ἐπίσταμαι, xoë-

216 GEORGES HATZIDAKIS

μαμαι, δύναμαι). Les Italiens du moyen âge, quand ils écrivaient en latin, ne connaissaient pas de pareilles limitations; ils ne connaissaient pas non plus des formes modernes comme celles que nous avons substituées aux anciennes, quand nous écri- vons θέλω ou ἔχω γράψει (ou γραφῇ), elle νὰ ἔλθῃ, etc.

Arrivons enfin au vocabulaire et la phraséologie. Ici encore, il est évident que le rapport entre notre langue écrite et l'an- cienne χοινή est bien différent de celui du latin savant du moyen âge avec la langue de Cicéron. D'une part, nous créons con- tinuellement des mots nouveaux (16 dictionnaire de Kouma- noudis en renferme plus de 60,000) et nous employons quan- tité de mots anciens dans une acception nouvelle. D'autre part, nous avons entièrement rejeté les figures de grammaire de l'ancienne langue, telles que l'attraction, la prolepse, la syn- taxe attique, etc... En général, nous construisons notre phrase plutôt sur le modèle des autres langues modernes qu'à l’imi- tation de la langue ancienne. L'usage actuel, le sentiment glossique nous guide au moins autant que le souvenir de celle-ci.

Pour achever d'écarter cette comparaison, rappelons qu’au moyen âge le latin n'était connu et compris que d’une mino- rité; chez nous, au contraire, tout ce qui est écrit dans la langue moderne et Dieu sait combien nous avons de jour- naux est lu de tous ceux qui savent lire, tandis que les publications écrites dans la langue dite populaire ne trouvent point de lecteurs. Les journaux et périodiques rédigés dans cette langue (Ἑστία, Πατριώτης, Τέχνη, etc.) n’ont eu qu'une exis- tence éphémère. Qu'est-ce à dire sinon que la langue écrite est à la fois plus claire et plus chère à la majorité de la nation que cette langue vulgaire nouvellement fabriquée ?

Avec la comparaison que nous venons de réfuter doit tomber la conclusion qu’on en tire d'ordinaire. Cette conclusion, on le sait, c’est que notre langue écrite doit se détacher complète- ment du grec ancien et se constituer avec autant d'indépen- dance que l'italien, 16 français et les autres langues romanes.

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 217

Formuler cette prétention au nom de la linguistique, c’est oublier la sage maxime « comparaison n’est pas raison ». De même que la propagation d’une langue parlée dans un pays peut être due à des faits historiques (conquêtes, émigrations, etc...) tout à fait indépendants du mérite de cette langue, ainsi de la formation et de la prédominance d'une langue écrite. Si l'attique est devenu la langue commune du monde hellé- nique, si le latin s’est répandu sur l'Italie, la péninsule ibé- rique, la Gaule etc..., si le français du nord a conquis toute la France, ces résultats sont dus non pas à quelque supériorité proprement glossique, mais à des causes politiques et litté- raires. L’historien d'une langue ne doit donc jamais perdre de vue l'histoire générale du pays elle s’est développée ; cette histoire offre une physionomie très variée et conditionne dif- féremment l’évolution de la langue. Négliger l’ensemble de ces faits pour s’en tenir à une analogie superficielle, c'est commettre une profonde erreur.

IT. Développement historique de notre langue écrite.

Chez les nations romanes la langue latine n'était pas aussi profondément enracinée ni aussi intimement liée avec tout leur passé que le fut la langue grecque chez les Iellènes. Ces peuples, conquis par des étrangers barbares, divisés en divers états, ne tardèrent pas à tomber dans une profonde ignorance. Longtemps les conquérants montrèrent le plus grand mépris pour la littérature et la civilisation de leurs sujets romains. La tradition de la civilisation ancienne fut interrompue, et par voie de conséquence celle de la langue, qui en esl insé- parable. Ajoutons que la languc latine est de sa nature extrè- mement variable: elle subi depuis les temps anciens de nom- breuses modifications; 6116 en subit de plus profondes encore quand elle se propagea chez des peuples étrangers. La résul- tante de toutes ces causes fut que l’ancienne déclinaison latine

218 GEORGES HATZIDAKIS

disparut en grande partie, que les mots et la syntaxe se trans. formèrent et s’écartèrent de plus en plus du type classique, Quand plus tard conquérants et sujets se fondirent ensemble et recommencèrent à cultiver les lettres, le latin classique n'était plus compris des peuples; aussi les savants, après avoir essayé à plusieurs reprises de faire revivre cette langue éva- nouie, se virent-ils enfin obligés d'adopter eux-mêmes le nou- veau type de langue parlée en usage dans chaque pays. Chaque nation développa d'ailleurs une variété nettement caractérisée de ce nouveau latin. On y composa bientôt des œuvres litté- raires remarquables et ainsi la nouvelle langue, soutenue par la grande masse du peuple et par des chefs-d'œuvre de plus en plus nombreux, prévalut définitivement sur le type ancien.

Les choses se sont passées tout autrement chez les Grecs. La langue hellénique était vraiment nationale, profondément gra- vée dans les âmes de ceux qui la parlaient depuis un temps immémorial, inséparable de tout leur -passé. Les barbares d'Égypte, de Syrie et de la Haute-Asie, qui depuis Alexandre avaient plus ou moins appris le grec, le désapprirent depuis la conquête musulmane; le grec ne fut plus parlé que par des Grecs d'origine ou par des peuples depuis longtemps helléni- sés, si l’on excepte l'intérieur de l'Asic-Mineure (Cappadoce, etc.) où, précisément parce qu'il était parlé par des hellénisés de fraîche date, le grec s'est beaucoup altéré.

1] est vrai que les Grecs ont été subjugués par les Romains, mais la conquête ne les a ni divisés ni rendus barbares ; tout au contraire, la nation, autrefois morcelée en un grand nombre de royaumes et de républiques, se trouva réunie en un seul corps, les conquérants peu à peu s'hellénisèrent, et de bonne heure le grec devint la languc officielle dans la moitié orientale de l'em- pire. Aussi l'étude de l'ancienne langue et de l’ancienne civili-

sation ne fut-elle jamais interrompue ; [ἃ tradition se mainlint et ne cessa de rejeter comme un idiome vulgaire toute nouvelle forme de la languc. |

Ce n’est pas tout. En raison même de leur décadence poli-

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 219

tique, les Grecs tournèrent avec admiration leur regard vers leur passé glorieux. Impuissants à le faire revivre dans leurs institutions, ils cherchèrent du moins à le ressusciter dans l’art, et surtout dans l’art du discours. De naquit l’atticisme ; depuis Denys d'Halicarnasse, pendant une longue série de siè- cles, on ne cessa d'admirer et d’imiter cette langue du passé immortalisée par tant d'admirables monuments. La conserva- tion de cette langue fut considérée comme un devoir national ; l'antiquité devint la règle : toute innovation fut condamnée comme erronée et vulgaire. Toutes les fois qu'un écrivain semble violer cette règle devenue sacrée, il le fait soit par igno- rance, soit parce que certaines choses ne lui paraissent pas sus- ceptibles d’être exprimées en langage attique; de tant de termes nouveaux chez Malala, Théophane, Porphyrogénète, Kékauménos, etc... Plusieurs d’entre eux s'en excusent (4); d'autres, tels que Théodore et Hilarion Prodrome multiplient les emprunts à la langue contemporaine dans le but de provo- quer le rire.

N'oublions pas non plus que dans la littérature, comme dans les sciences et dans les beaux arts, la Grèce romaine et byzan- tine n’a pas produit un seul génie digne d’être comparé aux anciens. Îl ne pouvait donc pas être question de mettre les œuvres modernes en balance avec celles du passé, à plus forte raison de leur accorder la préférence. L'ancienne langue con- tinua dès lors à régner en souveraine, avec son orthographe, ‘sa syntaxe, sa morphologie et son lexique.

Α ces raisons historiques vient s'ajouter une raison pure- ment glossique : c'est que la langue grecque a de tous temps été naturellement conservatrice; aucune n’a gardé aussi fidè- lement le système des voyelles, des diphtongues, des déclinai-

(1) Καλὸν yho ἐπὶ τούτοις κοινολεχτεῖν (Porphyrogénète). Ἐπιτιμήσει δὲ ἡμῖν οὐδὲ εἷς τῶν καὶ μιχρὰ λογίζεσθαι δυναμένων ἐν τῷ παρόντι πονήματι ὀνόμασί τε καὶ ῥήμασι τῶν ἐξ ἀγορᾶς καὶ τριόδου διειλτμμένων χεχρημένοις δρῶν ᾿ οὐ γὰρ ἄγνοια τῶν... βαρ- βάροις ὄνομασι καὶ διεφθαρμένοις ἔστιν ὅπῃ κεχρήμεθα (Théophane Nomios, I, De la Dièle). Cf. mon Einleilung, p. 112 et 283 ; ᾿Αθηνᾶ, VIII, 361.

920 | GEORGES HATZIDARIS

sons indo-européennes. Ce caractère conservateur s'est aflirmé.: dans la langue grecque jusqu'à l'heure présente. La cause en est dans 16 remarquable développement qu'ont pris chez nous toutes les conditions propres à retarder l'évolution glossique : grande et riche civilisation, séjour constant sur le même sol, persistance des façons de vivre, liaison de la langue avec les formes du culte, perfection inaccessible de la littérature clas- sique. |

De tout cela il est résulté que la langue communément par- lée aujourd'hui dans les villes diffère moins de la langue com- mune de Polybe que cette dernière ne diffère de la langue d'Homère. Notre grec a conservé quatre cas sur cinq du grec alexandrin, les formes essentielles du verbe actif et passif, presque tous les sons et les mots. Même les éléments linguis- tiques, qui peu à peu tombaient en désuétude dans la langue des ignorants, continuaient à leur rester compréhensibles, parce qu'ils ne cessaient de les entendre employés à l'église, à l'école et en général dans toute société lettrée. Il n'y avait donc qu'une désuétude relative, distinction trop souvent méconnue.

Après la prise de Constantinople, d'abord par les Lalins, ensuite par les Turcs, quand la plupart des savants grecs se furent réfugiés en Italie, le peuple grec tomba dans la plus profonde ignorance. L'empire absolu de l'ancienne χοινή com- mença alors à s'ébranler, et, tandis que la langue parlée sc développait tous les jours ct divergeait davantage de la langue écrite, celle-ci devenait de moins en moins compréhensible au grand nombre. Pourtant, mème dans ces circonstances, on n'est pas arrivé à créer une nouvelle langue écrite. Les tenta- tions n’ont pas manqué (par exemple de la part des despotes ilaliens et français en Crète et à Chypre), mais elles ont échoué : d’abord parce que les œuvres de ces novateurs (qui d'ailleurs respectaient l'orthographe traditionnelle) étaient écrites dans les idiomes crétois οἱ chypriote, nécessairement obscurs aux lecteurs originaires des autres parties de la Grèce;

LA QUÉSTION ὉΒΊ LA LANGUE EN GRÈCE 291

ensuite et surtout parce que ces œuvres ne sc distinguaient ni par le nombre, ni par la valeur, ni par le caractère national. Par surcroît ces îles furent occupées et dévastées par les Turcs, qui mirent en fuite les Muses timides. Ainsi, même après la prise de Constantinople, la nation grecque resta sans autre langue nationale reconnue que l'ancienne χοινή; d'où une grande anarchie, les uns employant et préconisant la langue ancienne, les autres quelque dialecte local, d'autres enfin un mélange des deux systèmes.

Cependant l’asservissement général de la nation grecque par les Turcs fortifiait le sentiment de son unité. De plus en plus on éprouvait le besoin d’une langue commune à toute la nation, à la fois compréhensible aux ignorants ct tolérable aux lettrés. Comment réaliser cette unité linguistique ? Aucun dia- lecte local n'avait produit de chef-d'œuvre qui s'imposât et l'imposât, comme ce fut le cas du toscan en Italie; d'autre part, il n'existait pas de langue vulgaire comprise et parlée partout. Le fait a été nié; Solomos, par exemple, prétend avoir eu des domestiques provenant de Mani, de l’Élide, du mont Olympe, de Chio et de Philippopoli avec lesquels il s’entendait facile- ment; de même, il comprenait sans peine tout ce que lui disait des gens originaires de Missolonghi et de Constantinople. L'argument ne vaut rien, car, parmi ses interloculeurs, les uns avaient voyagé en pays divers, les autres avaient reçu une certaine instruclion, et, par conséquent, plus ou moins renoncé aux expressions de terroir. J'ai moi-même plus d’une fois remarqué le fait contraire, et chacun peut faire la même obser- vation (1). C'est donc par nécessité que l'on a suivi la voie imposée par l'histoire de la nation et par celle de la langue.

Dès le commencement du moyen âge, à côté de la langue écrite atticisante, on faisait souvent usage d'une langue plus simple, débarrassée autant que possible des termes trop anciens, et se rapprochant du langage des masses; c'est la

(1) Cf. mes Éludes glossologiques, p. 282.

299 GEORGES HATZIDAKIS

langue que parlent les papyrus, les lettres de l'empereur Héra- clius, la Chronique Pascale, Malala, Théophane, le Porphyro- génète, Kékauménos, divers recueils de Vies de Saints, Pacôme de Ronsano, elc. IL y avait donc une tradition déjà ancienne que l'on s'est contenté de suivre. On a pris pour base de la langue commune celle qui, de tout temps, avait été en usage à l'église et à l'école, avec son orthographe, ses formes grammaticales, sa richesse lexicographique ; d'autre part, cédant aux exigences des temps, on a éliminé de ce langage certains éléments devenus étrangers aux masses ignorantes, et on les a remplacés par des formes de la langue parlée communes à tous les dialectes, ou du moins au plus grand nombre. Ainsi s'introduisirent dans la langue écrite les νά, θά, εἶναι, etc, et se constitua un langage mixte dans lequel furent composés jusqu'au milieu du xvui° siè- cle plusieurs livres intelligibles à tout le monde tels que Damas- chinos, ᾿Αμαρτωλῶν Σωτηρία, et d'autres. C'est cette langue qu'écrivait Righas, de Phères, ce martyr national que personne n'osera qualifier de pédant.

Les choses en étaient lorsque, d’une part, apparut Coraiïs, et que, d'autre part, éclata la révolution grecque. Coraïs était un vrai savant, nullement pédant, qui a beaucoup écrit contre le mauvais enseignement de la grammaire. Voulant s'adresser à tout le monde, il ne pouvait employer ni la langue ancienne, incompréhensible au plus grand nombre, ni un dialecte quel- conque, puisque aucun n'était capable d'exprimer ce qu'il vou- lait dire à la nation; il garda un juste milieu et écrivit une langue claire pour tous et qui fut généralement acceptée. Les chefs de la nation, guerriers aussi bien que savants, suivirent son exemple. C’est dans cette nouvelle langue littéraire, dite aussi épurée (χαθαρεύουσα) parce qu’elle évite les mots étrangers et les idiomes, que furent rédigés à cette époque les journaux, les lettres, les chartes, les lois, tous les actes officiels de la révo- lution.

Dès ce jour, il fut déclaré que ce serait un malheur national si l'on voulait ressusciter chez nous la langue ancienne; dès ce

LA QUESTION ὈΒ LA LANGUE EN GRÈCE 223

jour les Grecs montrèrent par des faits que la langue de Xéno- phon et de Platon était étrangère à leurs besoins et à leurs habi- tudes d'esprit. C’est donc à tort qu'on a prétendu dernièrement que « la Grèce moderne s'éveille cruellement au fait que, pour elle aussi, comme pour le reste du monde, la langue grecque ancienne est une langue morte », et il n'est pas moins inexact de prétendre que, « il y a une vingtaine d'années, l’atticisme régnait en maître à Athènes : on ne se servait que de l’attique le plus pur » (1). D'une part, il est faux que la langue grecque ancienne soit aussi complètement morte pour les Grecs d'au- jourd'hui que pour les autres hommes. L'identité fondamentale, qui existe sur tant de points entre la langue classique et la nôtre, nous met à même d'apprendre, de sentir et de com- prendre la langue ancienne plus facilement qu'aucun autre peuple ; d'autre part, cette prétendue domination du pur attique dans notre langue écrite est une fable : pas un journal, presque aucun livre n’a fait usage de cette langue. Je ne me rappelle guère en ce moment que les Φιλολογικὰ Πάρεργα de Philippos Ioannou, les commentaires de Vassiadis sur Démosthène, ma lettre à Théodore Reinach, certaines dissertations de Pantazi, et quelques autres livres d’érudition, qui correspondent à ceux que les savants français ou allemands écrivent en latin.

La preuve que cette nouvelle langue écrite n’est pas, comme on l'a prétendu, la création de quelques maîtres d'école pédants, mais au contraire la résultante d'une longue tradition histo- rique, c'est qu’elle n’admet, comme la langue simplifiée du moyen âge, que des éléments de l’ancienne χοινὴ à l'exclusion de tous éléments épiques ou dielectaux, éléments qui abondent au contraire dans une languc fabriquée, comme celle d'Hermo- niaque. Ajoutons que c’est en pleine connaissance de cause que Coraïs et ses amis ont constitué cetle langue moyenne, à un moment la langue ancienne οἱ les idiomes populaires avaient, les uns et les autres, leurs partisans chaleureux. C'est la force de l’histoire qui a guidé et soutenu leur choix.

(1j Psichari, Revue des Revues, janvicr 1902, p. 22.

224 GEORGES HATZIDARIS

Comme la langue littéraire traditionnelle forma le noyau de la nouvelle langue écrite, on fut naturellement amené à ortho- graphier et à décliner, suivant les règles de cette langue, les éléments empruntés à la langue parlée; on écrivit donc et l'on prononça θεωρῶ, χλέπτω, ὁμιλῶ, πταίω, νύξ, etc. À plus forte raison a-t-on conservé la forme antique des mots que l'on em- pruntait au grec classique ; agir autrement serait les rendre méconnaissables. Tel n'est pas l'avis de quelques-uns qui, par exemple, écrivent περικεφαλιὰ au lieu de περικεφαλαία, et qui nous rappellent doctement que, lorsque des français ou des ila- liens empruntent des mots au lalin, ils laissent de côté les formes de la déclinaison. Parler ainsi, c'est méconnaïtre les différences profondes, rappelées plus haut, qui existent entre l'histoire de notre langue et de notre civilisation et celles des nations romanes. Transformer de quelque façon que ce soit les mots cmpruntés à la langue ancienne, ce serait élever, à notre grand détriment, une muraille de Chine centre la littérature ancienne et nous: ce serait aussi créer mille difficultés aux jeunes gens qui, dans nos écoles, étudient la langue ancienne. On peut s'en rendre compte par ce fait que souvent des élèves, en écrivant le grec ancien, remplacent l'infinitif εἶναι par la forme εἶνε, orthographe fautive du moderne εἶναι (— ἐστί). ΤΙ fallait donc ou renoncer à puiser dans le trésor de la langue ancienne, ou conserver intacle la forme de ces emprunts. Ajoutons qu’en conservant à ces mots anciens leur orthographe historique, il devient facile de les reconnaître el de les cher- cher dans les dictionnaires du grec ancien; il en serait tout autrement s'ils revêtaient la forme vulgaire. On trouve πόλις, δρῦς, τὸ δάχρυον, etc., on ne trouve pas à πόλη, δρῆς, τὸ δάχρι, ἀδγή, ἀφτός, etc. |

Avec ce dernier système, il aurait fallu composer tout d’abord des dictionnaires ad hoc seraient inscrits sous leur habit nouveau tous les mots de la langue ancienne introduits dans Ju nouvelle; et comme il est impossible de connaître d'avance tous les emprunts qu'exigeront les besoins de tous les

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 225

moments, c'est le trésor entier de la langue ancienne qu'il serait nécessaire de transcrire et de déformer. Bien entendu, ceux qui ne reçoivent que l'instruction primaire se contente- raient d'apprendre une seule déclinaison et une seule ortho- graphe la moderne ; tandis qne les élèves des écoles secon- daires auraient à en apprendre deux; voit-on d'ici la confusion et les difficultés de tout ordre qui résulteraient de ce système ?

Au surplus, la tradition séculaire de l'Église ct des milliers de lettrés ne se serait jamais résignée à un changement aussi radical. Ne voit-on pas qu’en Angleterre même, les nova- teurs n'ont à lutter ni contre une tradition aussi longue, ni contre une supériorité aussi écrasante du passé, toutes les ten- tatives, si nécessaires, dit-on, de réformer l'orthographe ont misérablement échoué? On peut augurer par du sort qui attend toule tentative similaire chez nous. C'est le culte d’un immense passé qui nous a fait sortir de la tombe; c’est lui qui continue à régler notre vie ; s'il arrivait qu'un jour nous aban- donnions notre langue écrite actuelle pour adopter je ne sais quel dialecte populaire, la force même des choses, j'en suis persuadé, ne tarderait pas à nous ramener à une forme de langue plus ou moins pareille à celle d'aujourd'hui.

Cette langue, en effet, constituée d’une manière uniforme (4), s’est entrelacée à toute notre vie intellectuelle : elle est devenue l'organe du gouvernement, de la juslice, de l’armée, des écoles, des livres, des journaux, bref l’agent de la civilisation et de l'éducation nationales. Elle est le lien de cohésion entre tous les Grecs qui savent lire, depuis Chypre et Trébizonde jusqu'à Philippopoli et Corfou. Sa prépondérunce a rabaissé les dia- lectes locaux au rôle d'un langage de paysans et d’ignorants ; quiconque s’en écarte démesurément en reçoit un brevet de vulgarité. C’est ainsi déjà que les Atticistes (Phrynichus, Pol- lux, etc.) et même Théocrite dans ses Adoniazusae jugeaient les vulgaristes de leur temps.

ον (4) « Les mots pris un à un ont une couleur ancienne, c'est-à-dire qu'ils ont conservé l’ancienne orthographe ». Psichari, Revue des Revues, 1902, p. 23.

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À la tendance des vulgaristes s’est opposée de honne heure celle des archaïsants. Elle cest née de l'enthousiasme que la guerre de l'Indépendance et le réveil des études classiques ont suscité pour notre passé; elle est née aussi du sentiment durable de la beauté et de la justesse de la langue ancienne comparée avec l'insuffisance de la langue moderne, qui n'avait pas encore fait ses preuves. Les archaïsants, si imprégnés d'at- ticisme qu'ils fussent, n'ont d’ailleurs jamais prétendu nous ramener au pur idiome de Xénophon et d’Isocrate ; mais ils se sont efforcés d'enrichir ou, comme on disait, d'épurer la langue moderne par l'introduction de plus en plus abondante de mots, de formes, de tournures syntactiques empruntés à la langue ancienne.

M. Contos lui-même, qui est considéré comme le chef de cette école, n’a jamais écrit en attique ni même dans l’ancienne χοινή: il a continué à faire usage des vx, a, εἶναι, etc., et à exclure les infinitifs, les futurs monolectiques, les optatifs, les parfaits. Il en est de même des autres lettrés : ŒEconomos, Doucas, Soutzos, Aospios, Chrysoverghis, D. Bernardakis, Livadas, Therianos. Em. Rhoïdis, etc... Les contestations entre eux portent sur le plus ou moins d'éléments anciens quil convient d'incorporer à la langue moderne ; aucun d'eux n'a réclamé le rétablissement pur et simple de l'ancien grec, ou inversement l'adoption comme langue écrite de quelque dia- lecte. Rhoïdis lui-même, qui a composé en langue épurée tout un livre contre les puristes, n'a jamais demandé en somme que épuration », ou si l’on veut la modération, de la langue épurée.

Il faut reconnaître que dans tout ce travail régnaient pas- sablement d'idées bizarres; on jugeait de la justesse de notre langue moderne d’après celle de la langue ancienne : le passé servait d'étalon au présent ; tantôt on faisait appel aux monu- ments écrits, tantôt à l'usage parlé. Pour comprendre et excu- ser ces incohérences, il faut se rappeler qu'il n'existait aucune langue populaire parlée partout et différente de la langue écrite

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 227

traditionnelle. Nos savants n'avaient aucun sentiment de la langue vulgaire : toute leur éducation s'était faite dans la langue mixte ; en fait de grammaire, ils ne connaissaient que celle de la langue ancienne; la langue vulgaire ne leur paraissait pas même susceptible d’un examen grammalical et d'une régle- mentation. Ainsi s'explique la prépondérance qu'ils ont accor- dée forcément aux règles anciennes dans la constitution de notre langue écrite. S'ils n'avaient pas procédé ainsi, on n’au- rait jamais obtenu l'unification de la langue; nous aurions été condamnés au flottement perpétuel de l’'hérésie. Ajoutons que les excès d’archaïsme commis par quelques-uns des parti- sans de Coraïs n'ont été qu'un phénomène passager. Les géné- rations formées depuis quelques dizaines d'années possèdent actuellement le sentiment vivant de la langue écrite, devenue leur langue naturelle et pour ainsi dire maternelle; en re- vanche, la langue populaire leur est devenue complètement étrangère. Je puis apprécier ce changement dans ma propre famille. Dans mon enfance, j'ai appris d'abord les mots popu- laires étrangers, et c’est par ceux-ci qu'on m'expliquait les mots de la langue écrite. Aujourd'hui, au contraire, les enfants de mon frère Jean me demandent constamment la signification de mots étrangers ou populaires prononcés par des ignorants et je dois les leur expliquer par les mots correspondants de la langue écrite. En d'autres termes, la langue épurée, à force d'être écrite et enrichie, a pris une forme déterminée, des habi- tudes régulières et stables, appuyées sur des monuments écrits, qui excluent le trouble et la confusion des débuts. IL s'est formé un bon usage et un sentiment glossique.

C'est faute d'ignorer ce changement que les personnes qui vivent depuis longtemps loin de la Grèce adressent à la « langue de la société » des reproches imaginaires. Nous l'apprenons, prétendent-elles, des livres et des maîtres d'école; personne ne l'entend parler par sa mère ou par sa nourrice, personne ne s'en sert ni dans ses discussions, ni dans ses achats et ventes, ti lorsqu'il exprime soù aïhour; ni enfin lorsqu'il pense, Si le

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but de toute langue est d'exprimer :ou de susciter des senti- ments, notre langue littéraire, dit-on, est presque aussi inutile que les hiéroglyphes. Ce: réquisitoire pèche par la base : sans doute, les jeunes gens qui arrivent de leur village, ou du fond d’une province, ont besoin d'apprendre cette langue de société soit à l’école, soit par la conversation; mais les enfants nés dans les villes l'apprennent tout naturellement de leur mère ou de leur nourrice; c’est dans cette langue qu'ils expriment leur colère, leur: joie, leur amour ; c'est dans cette langue qu'ils pensent et qu’ils rêvent, et non dans un jargon expédié de France ou d'Angleterre. À qui fera-t-on croire qu’une langue employée à La Chambre par les orateurs, aux tribunaux par les avocats, aux écoles par les maîtres, et, d'une façon un peu plus relâchée, par tous les gèns du monde dans les salons, à qui fera-t-on croire que cette langue est privée de toute force et de toute vertu, qu’elle ne peut ni exprimer, ni soulever des passions, qu'elle est incapable de familiarités ou de plaisante- ries, bref, qu’elle cest aussi morte que des hiéroglyphes? Si

nous parlions une pareille langue, nous serions donc un peuple

de trappistes! |

« On est venu, nous dit-on, à l’adoption d'une langue mixte 1l y a de tout; du classique, du moderne, du byzantin, des gallicismes, des anglicismes, et domine un certain grec macaronique qui date du moyen âge. Cela est proprement hideux (4). »)

Voyons quelle est la portée véritable de ces reproches. On nous fait un crime d'emprunter des mots à la langue attique, à la κοινή, au byzantin, au dialecte moderne. Mais si nous nous én tenions au vocabulaire classique, comme faisaient quelques ultras d'autrefois, c'est pour le coup qu’on nous traiterait de pédants ! Si, au contraire, nous voulions nous borner au grec populaire, comme son lexique est notoirement insuffisant, nous serions obligés de prendre tout ce qui lui manque à des langues

(1) Psichari, Revue des Revues, loc. cil., p. 22-23,

" "1

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 229

modernes étrangères; alors, notre langue perdrait toute homo- généité. Pour ma part, je ne vois que des avantages à prendre notre bien nous le trouvons, dans le grec de toutes les périodes, à l'exclusion toutefois des mots poétiques ou dialec- taux. C’est ainsi que le grec vulgaire nous donne ἐγγίζω, διαιω- νίζω, ἀσμενίζω, φορτικότης, le byzantin δικηγόρος (bien préférable au stérile ἀδοχᾶτος), d'où nous formons δικηγορῶ, δικηγοοικός, δικηγορεία; etc. L'abondance d'éléments verbaux que nous trou- vons dans toutes les périodes de l’histoire de notre langue nous a permis de constituer en très peu de temps, sans recourir à des langues élrangères, un vocabulaire à la fois très riche et très flexible, suffisant à tous nos besoins, et qui trouve dans une homogénéité relative l'élégance et la clarté. Les composés nouveaux eux-mêmes, que nous avons été amenés à former, puisent leurs éléments aux mêmes sources et ne déparent pas l'unité de l'ensemble.

D'autre part, de quel droit nous reproche-t-on d’avoir façonné notre discours sur le modèle du français, de l'allemand et de l'italien? ou encore d’avoir, dans beaucoup de mots anciens, substitué à la signification primitive un sens nouveau que ces mots avaient pris dans une autre langue européenne? Ce sont des faits qui ne sont pas propres au grec seul, mais com- muns à presque toutes les langues modernes ; il faut y voir un résul{at nécessaire de l’histoire et des communications interna- tionales. Les Romains ont imité les Grecs, les Allemands [68 Français, et ainsi de suite, aussi bien dans la construction du discours que dans la sémantique. Nous aurions adopté pour langue littéraire la pure langue populaire, que des phénomènes analogues se seraient produits.

On reproche encore à notre langue écrite d'avoir été cause de notre stérilité littéraire pendant les siècles: passés, et l'on s'imagine que son remplacement par la langue vulgaire serait le signal d’une floraison nouvelle décrits classiques. Je crains qu’il n'y ait de grandes illusions : ce sont les malheurs poli- tiques de la Grèce, et non pas la forme de sa langué écrite, qui

230 GEORGES HATZIDAKIS

expliquent que pendant tant de siècles nous n'ayons pas pro- duit de chef-d'œuvre, non seulement en littérature, mais dans tous les arts en général. L’idiome populaire a été écrit à Chypre et en Crète pendant des siècles : en est-il résulté une seule œuvre vraiment nationale ? Les vulgaristes depuis le xvin° siè- cle, et ceux de ces dernières années, en ont-ils davantage à leur actif?

On nous accuse enfin de confondre la question de la langue écrite avec celle de notre descendance des Grecs anciens, ct aussi avec celle de la prononciation véritable du grec classique. Sur ces questions, dit-on, nous nous laissons hypnotiser par notre vanité nationale. Je répudie complètement, au moins en ce qui me concerne, cette double accusation. Il y a vingt-deux ans déjà, j'ai séparé publiquement la question de la langue et la question d'origine (4). De même j'ai soutenu énergiquement contre M. Papadimitracopoulos et ses partisans que la pronon- ciation de la langue grecque a subi de profondes transfor- mations (2). Je ne sache pas d’ailleurs, en fait, que personne chez nous ait Jamais solidarisé cette question avec celle de la langue.

Tout ce que je viens de dire ne s'applique guère qu'à l'his- toire de la prose ; quant à la poésie, il faut distinguer. La poésie Iyrique trouvé, de bonne heure, dans le trésor des chansons populaires un modèle excellent, véritablement national, qui a cruellement manqué à la prose; aussi voyons-nous Athanase Christopoulos recommander l'emploi de la langue populaire dans la poésie lyrique, et après quelqués vains efforts pour introduire dans ce genre la langue épurée, nous voyons, à par- tir du milieu du xix° siècle, dominer dans notre lyrisme, soit le pur langage des chansons populaires, soit un mélange très libre de celui-ci avec la langue écrite (Terzétis, Zalocosta, Valuo- ritis, les frères Paraschos, ctc....) Malheureusement la poésie populaire nc fournissait de modèle ni pour le drame, ni pour

(1) ᾿Αθήναιον, tome X, p. 1 suiv. (8) ᾿Αναδὴμεικὰ ’Avayvuouata, ἴ, 284 suivi;

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 231

l'épopée, ni pour l’épigramme (1). Ceux donc qui ont cultivé ces genres ont presque tous cu recours à la langue écrite. Quant aux contes et aux romans, ceux qui s'y sont essayés avec le plus de succès se sont scrvis d’une variélé relâchée de la langue écrite, fortement imprégnée d'éléments populaires (Skylitzis, Vikélas, Drosinis, Kampouroglou, Damvergis, οἷο....), et c’est cette langue des nouvellistes, moins épurée que celle des historiens, qui est devenue peu à peu la vraie langue de la société, l'organe de la conversation, l'idiome national que tous les Grecs parlent ou comprennent.

ΠΙ. Une tentative de révolution dans la langue écrite.

Nous avons vu que par la force des choses, et malgré les exagérations des puristes, la langue écrite, depuis cinquante ans, s’achemine graduellement vers une observance plus lâche des règles anciennes et un emploi plus large des mots de la langue parlée; le conflit violent des premières années du xix° siècle s'apaisait peu à peu et aboutissait à une transaction ration- nelle. C'est alors qu’il nous est venu de Paris un cri de guerre, une sommation faite au nom de la linguistique, de reprendre la lutte, ou pour mieux dire de jeter à la mer notre langue nationale, celle où, depuis bientôt un siècle, nous rédigcons nos lois, nos contrats, nos journaux, nos livres, nos actes pri- vés et publics, celle que parlent les députés à la Chambre, les avocats au tribunal, les instituteurs à l’école. Α sa place on nous. convie à adopter une autre langue, soi-disant parlée, constituée, dit-on, selon les règles de l’art. On fait litière de l'histoire et de la tradition, on nous intime l'ordre de créer un langage écrit, comme si nous étions des barbares frais éclos sur la scène du monde, et qui n'en avaient jamais eu.

A la vérité cette langue nouvelle qu'on veut nous imposer,

(1) On voit ce qu'il y a d’erroné dans la formule de M. Leaf : Most people think that if a language is good enough for poetry, il is good enough for anything, even fer hislory, science or scholarship, etc:

232 GEORGES HATZIDAKIS

ses créateurs la présentent non comme une innovation, mais simplement comme la reconnaissance officielle de la véritable languc nationale : « Le dialecte psicharien, l’hérésie psicha- rienne, a-t-on écrit, consiste tout bonnement à dire et à écrire ψωμί, κρασί, νερό comme tout le monde (1) ». Cette prétention a été vivement contredite par l'immense majorité des criti- ques : « La langue de Psichari, écrit l'Éphéméris de Coro- mila (2), n'est point la langue populaire des Grecs modernes, et s’il l'enseigne comme telle à ses élèves français, il égare des hommes qui n'ont aucune connarssance des faits ». Et de même (3) : « M. Psichari, dans son petit livre, a mêlé le patois de Constantinople avec celui de Chio ». Pareillement le Ronmiios (n° 205) :

δὲν μπορῶ, παρὸλ vrovéo, τὴν γλῶσσά σας νὰ νοιώσω, χι᾿ αὐτὰ θὰ πάθωμεν κι᾽ ἐμεῖς οἱ Ἕλληνες ἀπτοί, ἂν ἕνας λογιώτατος purowvn χάθε τόσο μὲ ἰδικό του λεξικὸ καὶ γλῶσσα Ὑωριστή μὲ ἰδ' . χωριστή... CA 4 ? καὶ va πετᾷ ᾽ς τὴ μέση σας χύριος Ψυχάρης μιὰ γλῶσσα ποῦ τὴν ἐννοοῦν μονάχα᾽ στὸ Παρίσι

καὶ ἂν δὲν θέλετε καὶ σεῖς va ξεχασθῆτε, va μάθετε τὴν γλῶσσά σας εἰς ἕνα παπαγάλο καὶ ἴσως κατορθώσετε νὰ συνεννοηθῆτε.

Et dans son 216, s'adressant au prince héritier de Grèce :

xal μάθε τὴν ὀγρήγορα μαζί σου va μιλῇ... τὴν γλῶσσα τὴν Ἑλληνική, καὶ ὄχι τοῦ Ψυχάρη.,

Rappelons encore M. Gennadios écrivant dans le Times du 10 janvier 1902 que cette langue est « a jumble of every and any local idiom, leavened mainly with the Perote Greek in use

(4) Manchester Guardian, 4 février 1902. (2) N°252 de 1888. (3) 61 de 1889.

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 233

among Levantine Franks, and moulded into an amorphous and congruous whole ἐν some new glosso-logo-mathematical pro- (6585. » ,

. Le journal Astrapi du janvier 1902 qualifie cetle langue de ἀλαμπουρνέζικη (eharabia). Le saint synode de Constanti- nople la proclame un idiome « abortif et monstrueux :», et déclare que « de l’aveu de tout chrélien sensé c’est un crime impardonnable, une action abominable et horrible que de tra- duire la Sainte Écriture dans cet idiome ». A la Chambre des Députés d'Athènes, les représentants les plus éminents Étienne Dragoumis, Lconidas Deligeorgis, Constantin Papamichalo- poulos, Théodore Delyannis, Théodore Philaétis, dont pas un n'est un philologue de profession, ont tenu un langage ana- logue. M. Papamichalopoulos en particulier, dans la séance du 29 janvier 4902, a insisté sur l'intensité du soulèvement national qui s'était produit en noverabre 4901 contre la tenta- tive de vulgariser la langue de l'Évangile. Ce mouvement d’in- dignation et d'appréhension, a-t-il dit en substance, a retenti jusqu'au fond de l'Asie Mineure partout l'on parle et l'on aime l'immortelle langue grecque, et l'orateur flétrit, aux applaudissements de ses collègues, la tentative de « deux ou trois douzaines d’hérétiques, qui veulent imposer comme langue nationale à sept millions d'Hellènes un jargon, dans lcquel ils n'arrivent même pas à se faire comprendre les uns les autres ». Enfin, dans la séance du 11 février 1902, le ministre de l'instruction publique, M. Momferratos, a formel- lement déclaré, à propos du texte d’un projet de loi, que la langue hellénique était une, et que par il fallait entendre la langue épurée, et non la langue vulgaire.

À côté de ces démonstrations en quelque sorte officielles il ne manque pas d'arguments de fait pour établir que cette prétendue langue nationale n’est qu’une fabrication person- nelle de quelques individualités. Si peu nombreux qu'ils soient, les adeptes de la secte ne s'accordent pas entre eux; chacun prétend que lui seul a le secret de la vraie langue populaire, ce

234 GEORGES HATZIDAKIS

qui ne l'empêche pas d'en changer la forme tous les ans. Le chef de l'école n’a pas craint de déclarer que nos femmes ne parlent pas bien la langue, mais emploient un idiome incon- grûment mêlé d'éléments anciens et modernes. Il s'est mis ainsi en opposition avec le sentiment unanime des peuples, qui a toujours vu dans la langue parlée dans les salons par les dames le type par excellence de la langue nationale.

Les criliques dirigées par les nouveaux vulgaristes contre la Jangue écrite actuelle ne sont pas autre chose que la répétition pure et simple des arguments formulés avant la révolution par Katardji, Philippidis, Vilaras, Solomos et autres ; mais, tandis que ces polémistes combattaient non sans raison l'usage intran- sigeant de la languc ancienne, on applique mal à propos leurs critiques à l'emploi de la langue mirte, qui est devenue notre idiome national. Solomos, grand poète, mais médiocre connais- seur de l'histoire de Ia langue grecque, s'exprimait avec une singulière violence, méconnaissant les services des hommes éminents que l’histoire a proclamés les maîtres de notre nation; il écrit : « Si quelques pédants croassent, ou si quelques Turcs aboient car pour moi les deux se valent » ; et encore : « Je combats les savantissines qui se sont donné pour tâche d'aveu- gler la nation ». Nos sophistes d'aujourd'hui ne font que répé- ter ces vieilles injures quand ils écrivent; « ποιοὺς πολεμοῦμε ; τοὺς Toupxous καὶ τοὺς δασχάλους... διγλωσσία φθείρει τὸν ἐθνιχὸν χαραχτῆρα...»

Les arguments n'ont pas manqué contre cette révolte soule- vée au nom de la linguistique; nous allons en rappeler quelques-uns :

La vieille prévention, en faveur de la beauté, de la jus- tesse et de la noblesse des formes anciennes, 16 sentiment d'in- suffisance et de vulgarité qui s'attache aux formes modernes ou étrangères, sont toujours fortement enracinés dans l'âme de la nation entière ; l'usage des mots purement grecs caracté- rise l'homme bien élevé, celui des formes vulgaires provoque le dégoût et la répugnance. Nos réformateurs n'ont tenu aucun

LA QUESTION ὈΒ LA LANGUE EN GRÈCE 235

compte de ces sentiments. Dans leurs écrits, ils admettent sans hésitation comme sans nécessité une foule de mots turcs, ita- liens, français, slaves, etc. ; et les mots grecs eux-mêmes, ils les déforment, en vertu de lois morphologiques et phonétiques, qu'ils ont souvent imaginées.

De là, une impression esthétique désastreuse dont ils sont seuls à ne pas s’apercevoir, sans doute parce que, vivant à l'étranger, ils n’ont pas suivi l’évolution glossique qui s’est élaborée chez nous depuis trente ans. Seuls, les gamins des rues et des gens de la dernière grossièreté pourraient employer, même en parlant, des mots et des phrases comme ceux-ei : κατα- λαδίγκος, ἐπῆρεν διάδολος τὸν Χριστόν (formé sur le juron νά πάρῃ διάδολος), etc. On a loué M. Pallis d’avoir, dans sa traduction de l'Évangile, pour rendre le terme d’énesse, créé une forme nouvelle sur le modèle des formes populaires. Mais cette forme nouvelle, ὄνισσα, est aussi mal imaginée que possible. Dans la langue populaire, le féminin des noms d'animaux, se forme, en ajoutant au radical, soit la terminaison α (σχύλλα, xouve).ha, γαϊδάοα) soit ἵνα (Baplaxiva, λαφῖνα, vepaxive, xxboupiva, crétois xaboïva, λαγῖνα, crétois λαγουδῖνα, πουλλῖνα, προδατῖνα) ; jamais on n’emploie le suffixe ἰσσὰ qui ne sert à former que des termes de gentillesse, de nationalité ou de dignité (6asiktoou, πριγχί- πίσσα, μαστόρισσα, γειτόνισσα, Μοραΐτισσα, etc.). Le terme ὄνισσα témoigne donc, aussi bien chez celui qui l’a forgé que chez ceux qui le prônent, de l’absence d’unc véritable connaissance scientifique du grec.

M. Psichari assure n'avoir pas écrit un mot ni une seule forme grammaticale qu'il n’ait examinés préalablement pen- dant des heures, ou même des années. N'est-ce pas condam- ner lui-même l’idiome qu’il a fabriqué? Une langue écrite, des- tinée réellement à servir aux besoins de la nation, ne doit pas, au moment du travail, exiger beaucoup d’études et de médita- tions ; elle doit couler de source et, pour ainsi dire, inconscie m- ment : là-dessus l'avis des véritables linguistes est unanime (1).

(1) Gabelenz, Sprachwissenschaft, p. 63; Principien, p. 382.

236 ᾿ GEORGES HATZIDAKIS

8 C’est notre long et brillant passé qui nous a réveillés du sommeil de l'esclavage; nous fixons les yeux sur lui comme sur notre étoile polaire; c'est dans sa langue que nous trou- vons notre unité nationale. Nous avons fait ainsi de tout temps; pourquoi donc donner aujourd’hui à notre langue écrite une direction et une forme qui nous éloigneraient plus qu'il n'est strictement nécessaire de la littérature ancienne, source de {ant d'instruction pour nous? L'histoire nous apprend que l'oubli de notre unité nationale, ethnique ou religieuse, a toujours coîïn- cidé chez nous avec l'emploi des idiomes vulgaires. Pendant la dominalion franque, chaque district employait son dialecte particulier; les Grecs qui avaient embrassé le catholicisme fai- saient de même, abusaient des termes étrangers, et impri- maient souvent leurs livres en caractères latins; de même ceux qui passaient à l’islamisme s’efforçaient de rejeter ou de déna- turer la langue grecque. |

ἀο Comme l'a fait observer Denys d'Halicarnasse, dans l'ex- pression vulgaire « il n’y a ni clarté ni distinction ». Les mots de notre langue écrite, d'un usage commun depuis longtemps, sont comme des monnaies d'un cours très répandu, connues οἱ acceptées de tous; au contraire, les termes forgés ou cxhumés “par nos novateurs sont souvent obscurs et incompréhensibles pour l'immense majorité des lecteurs : il faut, pour en deviner le sens, en chercher l'étymologie et les traduire par leur équi- valent dans la langue épurée. C'est ainsi qu'il m’a fallu du temps pour comprendre que τὸ περασμένο signifiait le passé (παρελθόν) et que ἀπέθαντος signifiait immortel, alors que le mot classique ἀθάνατος est connu du peuple de tout temps (cf. locution ἀθάνατο νεοό). M. Psichari a déclaré lui-même que l'in- telligence des œuvres de la secte n'est pas à la portée du pre- mier venu; il aurait se souvenir de l’adage d'Euripide, qu'il faut appeler savant ce qui est clair et non ce qui est obscur.

Si la langue populaire n’a pas réussi à triompher de la tra- dition du passé, même pendant une époque de servitude, d'ignorance, de ténèbres et d'affaiblissement du sentiment

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 237

national, comment peut-on espérer qu’elle puisse prévaloir aujourd'hui, après la fondation de tant d'écoles dans tous les pays habités pas des Grecs; après l'usage incessant de la languc mixte dans les journaux, dans les actes, dans les livres; après sa propagation, sous une forme plus simple, dans tous les recoins du monde grec, elle est devenue l'organe commun de la conversation, et a rabaissé les dialectes locaux au rang de patois vulgaires ?

Jamais un peuple n’a quilté sa langue écrite pour adopter un idiome simplement par des raisons glossologiques, c'est-à- dire pour la régularité de sa morphologie et de sa phonétique; ce ne sont pas des considérations décisives dans le choix d’une langue écrite, à plus forte raison chez un peuple aussi solidement attaché aux traditions de ses ancêtres que le nôtre.

Quand les novateurs prétendent qu'ils écrivent la langue populaire parlée et comprise de tous, ils ne disent point la vérité. Il n’en faut pas d’autres preuves, outre celles que j'ai déjà données, que la réaction singulière dont leur tentative'a été l’origine. Leur fanatisme contre la tradition a provoqué un fanatisme pour la tradition. Plusieurs, qui naguère considé- raient comme inoffensive la violation d'un certain nombre de « règles », ont maintenant changé d'avis. L'introduction dans le discours écrit d'éléments populaires est considérée comme suspecte; le nom de μαλλιαροί (les « chevelus »), adopté par les novateurs, est devenu une raillerie; celui de ψυχαριστής une injure. Au mois de novembre 1901, le second jour des troubles, lorsque j'essayai de calmer les étudiants surexcités en leur repré- sentant que nos pères avaient versé des flots de sang pour la liberté et la franchise, et qu'eux, serviteurs de la vérité et de la science, ne devaient empêcher personne de dire et d'écrire ce qu’il lui plaît, parce que la science vit de la discussion et meurt de l’inertie, un jeune étudiant m'interrompit pour me jeter, comme une injure qu’il croyait sanglante, ces mots : εἶστε κύριε buyaousris! Comment ose-t-on, après cela, prétendre que les professeurs de l'Université ont élé les instigateurs de ces trou-

238 GEORGES HATZIDARIS

bles, et, cela, dit-on, faute d'argument meilleur pour com- battre les progrès de la langue nouvelle : « They abandoned argument and appealed to prejudice ; riot was called in to crush reason. » Ainsi s exprime M. Leaf (Times du 11 décembre 1904). Comme si les professeurs de l’Université avaient jamais accueilli autrement que par le silence et le dédain les nombreux écrits de la secte, antérieurs à 1901! Comme si, dans le cas ils auraient réellement voulu ameuter l'opinion, ils ne l’auraient pas plutôt fait à l'occasion de la traduction populaire des épo- pées d'Homère ! Ce qui a mis le feu aux poudres, ς᾽ été la ten- tative audacieuse faite sur l'Évangile : cette version malencon- treuse qui en corrompait de plus d'une manière l'esprit et le texte, qui mettait dans la bouche du Sauveur des mots et des expressions que nul Grec qui se respecte ne profère aujour- d'hui. C'est alors que la presse de Constantinople s'est soulevée la première et dénoncé le sacrilège ; le Saint Synode s’est associé à son -indignation, et c’est par les étudiants originaires de Turquie, notamment par les étudiants en médecine, que le mouvement s'est propagé à l’Université, à la ville d'Athènes et au royaume tout entier.

En dénonçant la langue épurée comme un mélange informe et sans grâce, les novateurs me rappellent le médecin du proverbe : ἄλλων ἰατοὸς αὐτὸς ἕλχεσιν βρύων. Leur connais- sance très insuffisante de la langue grecque leur a fait à la fois blämer des formes parfaitement correctes et en introduire bon nombre qui ne le sont pas (1). Quant au charme littéraire de leurs écrits, l'opinion, juge souverain en pareille matière, en a fait justice en refusant de les lire jusqu'au bout, et là-dessus, comme le dit Aristote, χρίνουσιν ἄριστα οἱ πολλοί.

Il est parfaitement vrai que certaines formes de la langue écrite ne s'emploient pas dans le langage parlé de tous les jours, et réciproquement. Mais c’est un phénomène qui n'est ni

(1) Cf. mes Études glossologiques, p. 211 et suiv. sur le rejet de la forme excel- lente ἐγγίζω prise à tort pour une traduction du français « approcher », sur les gallicisnes impropres σήχων φόρους, νὰ μᾶς γελάσῃ μὲ γύρους etc.

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particulier à la langue grecque, ni nouveau dans cette langue : on en trouve déjà la description bien nette chez Sextus Empi- ricus, Adversus mathematicos, I, p. 651, Bekker. « Il y a, dit-il en substance, des habitudes de langage qui diffèrent suivant les pays et les milieux. Quand un mème objet peut s'exprimer par plusieurs noms, nous devons nous efforcer de choisir celui qui ne fera pas rire l'assistance. C’est ainsi que ἀρτοφόριον a [6 même sens que πανάριον, σταμνίον que ἀμίδιον, ἴγδις que θυΐα. Néan- moins, dans la vie courante, pour ne pas faire rire les domes- tiques qui nous servent, nous disons raväptoy, quoique ce soit une forme harbare, et non ἀρτοφόριον, σταμνίον et non &u{ôuov, θυΐα et non ἴγδις. Inversement, dans la discussion soutenue, en considération de l'assistance, nous éviterons des termes vul- gaires pour nous en tenir à l'usage lettré et de bon ton : ὡς γὰρ φιλολόγος (συνήθεια) γελᾶται παρὰ τοῖς ἰδιώταις, οὕτως ἰδιω- τιχὴ παρὰ τοῖς φιλολόγοις ». On trouve des observations toutes semblables chez Diogène Laërce, VIIE, 58; chez Démétrius, De Interpretatione, δὰ 717, 173, 234; chez Denys d'Halicarnasse, Sur Démosthène, ©. 1, V, Vi, XV, XVIII, XXIX, xxxv; enfin chez Pollux, πὶ, 18, qui rejette la forme παππεπίπαππος (aïeul de l’aïeul) comme δεινῶς ἰδιωτικόν, Combien de formes populaires de ce genre sont condamnées par les atticistes Phrynichus, Mæris, etc. ! Ce dualisme existait dès l’époque attique. Euri- pide écrit une langue archaïsante qui a pour base le dialecte attique du temps la tragédie fit sa première apparition. Aristophane écrit dans le Plutus : τοῖσιν ἀνθρώποιδιν, τοῖσι λόγοις, ποίοις ὅπλοισι alors que le datif pluriel en οἷσι avait disparu des inscriptions, par conséquent de:la languc usuelle, dès 444 envi- ron. Thucydide emploie θάλασσα, πράσσω, “χέρσον, θάρσος, ἐφθάρα- ται, ἐτετάχατο, toutes formes inconnues à l’attique parlé de son temps (1). Déjà dans les poèmes homériques, il est question de certains mots usités chez les dieux, tandis que d'autres termes synonymes l’étaient chez les hommes (A 403, B 813, Ξ 290

(1) Cf. ᾿Αϑηνᾶ, VIII, 272-214. 16

210 GEORGES HATZIDARIS

Y 74). Les formes μελισσάων, ἀδινάων, ᾿Ατρείδαο, θεά, Ναυσιχάα n'ont pas pu coexisler dans le langage parlé avec πυλέων, νυμ- φέων, ᾿Ατροείδεω, γενεή, Δανάη, ni λόγοιο, θεοῖο avec λόγου, θεοῦ.

On voit donc que de tout temps chez les Grecs, même depuis Homère, la langue littéraire différait plus ou moins de la languc parlée. Les anciens se plaisaient à cette différence et savaient en tirer un parti esthétique. Le même phénomène sub- siste aujourd'hui, et le public, loin de s’en choquer, prend plaisir aux ouvrages littéraires la langue mixte est employée . avec convenance. Ceux-là seuls s’insurgent contre cette diglos- sie qui, esclaves aveugles du principe d’analogie, exigent qu'en grec, à l'exemple de ce qui se passe en France, en Angleterre, en Allemagne, il n'y ait qu’une forme unique de grammaire et de lexique pour la prose, la poésie, la conversation.

On nous traite de sots et de pédants parce que nous résis- tons à leurs sommations ; alors, il faut appliquer les mêmes noms aux anciens, qui dans leur poésie lyrique et dramatique employaient un langage si différent de celui de la conversation. C'est une tradition qui n’a rien de plus choquant que la cou- tume de s'habiller autrement à la maison ou pour sortir, ou encore les jours de semaine οἱ les jours de fête. Nous avons une sorte de luxe linguistique et nous nous y plaisons. On nc voit pas de quel droit les étrangers nous en blâment : ils pour- raient tout aussi bien nous reprocher d’avoir trois genres et deux futurs alors que les Français n'ont que deux genres et un futur; ou encore d'avoir deux passés contre un seul en alle- mand, trois articles contre un en anglais. Et que dire alors des Javanais avec leurs trois langues graduées suivant le degré de respect qu'on porte à l'interlocuteur, des Japonais qui évitent le mode actif en parlant à des personnes de qualité, des Anglais eux-mêmes, qui emploient de préférence les mots d'origine française dans le langage administratif etles mots saxons dans la vie privée ? Toute critique de ce genre serait absurde, car, ainsi que l’a enseigné Humboldt, toute langue forme une espèce de microcosme, qui veut ètre étudié et jugé en lui-même sans

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 241

que l’on doive chercher à modeler les langues les unes sur 165 autres.

Il y a sans doute du vrai dans l'observation que notre langue est difficile à apprendre, parce que pour tant de notions elle offre deux formes ou deux mots différents; mais ce mélange d'éléments hétérogènes se rencontre plus ou moins dans tous les idiomes de l'Europe : tous requièrent étude et exercice pour être maniés correctement. Le nôtre ne présente pas de difficulté si exceptionnelle puisque des Journalistes, qui ne sont pas des philologues de profession, arrivent sans trop de peine à s'en servir correctement. On pourrait plutôt soupçon- ner de paresse nos révolutionnaires qui se sacrent réciproque- ment « Tourguenief » et « poètes nationaux de la Grèce » et qui, pour s'éviter la peine d'apprendre et de respecter les lois, en ont forgé de nouvelles à leur usage.

Le legs du passé, l'élément conservateur dans la langue, dont d'éminents linguistes ont si souvent signalé l'importance et l'uti- lité (1), on voudrait en faire litière, et cela précisément pour une langue qui doit tant à son grand cet glorieux passé. On oublie que, grâce à la couleur tant soit peu archaïque de notre langue écrite, notre littérature actuelle est accessible à tous ceux qui ont appris le grec ancien dans les collèges de l'occi- dent, avantage immense qui a fait entrer de plain pied notre production savante dans le grand courant de la civilisation euro- péenne. On oublie encore que, grâce à cela, nos jeunes gens qui ont appris la langue écrite à l’école peuvent sans peine arriver à comprendre les auteurs classiques les plus simples, surtout ceux de l’âge d'argent ; de ce sentiment puissant de la con- tinuité et de l'unité historique de la langue grecque prise dans son ensemble, sentiment qui a trouvé son expression dans la séance du parlement du 14 février 1902, lorsque la tentative de séparer les langues en Grèce a été flétrie officiellement comme une impiété. Et cette affirmation de l’unité fondamentale de la

(1) Gabelenz, Loc. cil., p. 141; Whitney, Forlesungen, Ὁ. 230.

912 GEORGES HATZIDAKIS

langue grecque n'est pas seulement une vérité oflicielle; en fait, le répertoire de l’ancienne κοινή et celui de la langue vul- gaire se sont intimement mélés. Tous les jours nous entendons dans les rues des personnes tout à fait ignorantes employer des expressions telles que τῆς πόλεως, τῆς κυδερνήσεως, δὲν δύναμαι. Il y ἰγοὶβ ans il m'est tombé entre les mains le manuscrit d'un condamné interné dans le pénitencier dit Averoffion ; il y avait inscrit tout ce que lui avait enseigné l’aumônier de l'établisse- ment ; le manuscrit était plein de fautes contre l'orthographe et la syntaxe, mais Iles formes grammaticales étaient presque toutes anciennes. Or ce jeune homme était entré au péniten- cier absolument illettré : on lui avait enseigné seulement à lire et à écrire : c'est lui-même qui s'était formé spontanément une morphologie mixte, semblable à celle de la langue épurée sous sa forme simple. Et c'est un phénomène de tous les jours, qui tend à faire de cet amalgame 18 langue usuelle de [8 nation.

Si l'étude de la morphologie classique n'offre à nos ‘élèves que peu de difficultés, il n’en est pas de même de celle de l'orthographe historique, avec son luxe de diphtongues, de voyelles longues et brèves, d'accents et d'esprit variés, de con- sonnes simples et composées. Toutes ces distinctions, ne cor- respondant à aucune différence réelle dans le langage actuel, constituent un outillage singulièrement encombrant et que les écoliers doivent s'approprier machinalement. On peut s'étonner du silence que nos novateurs gardent sur cette plaie. Depuis longtemps, des essais ont été faits pour y porter remède. Les Crétois, sous la domination vénitienne, employaient souvent l'alphabet latin; Vilaras avait composé une grammaire ‘Pouén- χης γλόσσας il employait uniformément n pour tous les sons ent, o pour oetw, e pour ε et αι; d'autres réformateurs ont supprimé les esprits ou les accents; quelques-uns le iota sous- crit; d'autres ont proposé d'écrire, selon le cas, αὖ, εὖ ou ay, pour αὖ εὖ (1). Il n’est pas douteux que si ces réformes avaient

(1) Voir sur tous ces projets ᾿Αθηνά, XI, 157 suiv.

LA QUESTION DE LA LANGUE ΕΝ GRÈCE 243

prévalu, l'enseignement de la langue serait devenu beaucoup plus facile ; pourtant elles ont misérablement échoué, parce que le saut par lequel l'orthographe arrivait ainsi à s’accorder avec la véritable prononciation était trop vaste; or, comme le dit Gabelenz (4), « l'histoire tolère difficilement les sauts, et on lui arrache de force des changements brusques, elle sait se venger ». Mais, je le répète, est-il raisonnable de laisser sub- sister le plus grand obstacle à l'étude de notre langue, celui de l'orthographe, et de faire tant de bruit pour une difficulté beau- coup plus petite celle des formes?

40° Il ne sied point à des écrivains aussi pou familiers avec les éléments de notre languc de vouloir régenter leurs con- frères. Quant on écrit des mots tels que καμπήσιος (pour ἀγρο- 71x06), ψώφια, συχαίνομαι, θὰ σείρω, τούπα, λύπες, στηλώσῃη, γλυσ- προῦσαν, etc.) (2), on est mal venu à se poser en législateur du langage.

* CE

Tous ces arguments et bien d'autres ont été déjà oppo- sés à nos novateurs ; mais, quoique prétendant parler au nom de la science, ils n'yont jamais répondu, ou du moins n'y ont ré- pondu que par des affirmations triviales ou inexactes. Par exem- ple, ils nous enseignent doctoralement, ce que nous savons depuis longtemps (3), que la langue vulgaire n’est que le développement naturel de l’ancienne κοινή; ils nous accusent de mépriser notre langue pariée comme barbare et corrompue, alors que, en ce qui me concerne, Je n'ai Jamais employé de pareils termes et crois avoir autant fait pour l'étude scientifique de cette langue que ses panégyristes actuels. Et puis, brochant sur tout cela, on nous chante la régularité de sons et de formes que présente la langue nouvellement fabriquée, et on accable de reproches, généra- lement immérités, notre langue écrite nationale. Enfin, on

(1) Op. cit., p. 142. 12; Voir mes Études glossologiques, Ὁ. 258 et 218; 43) Cf, ᾿Αθήνχιον, tome X:

244 __ GEORGES HATZIDAKIS

écrit sans rire (Manchester Guardian, 27 février 1902) que per- sonne n'a réfuté les arguments de la secte, oubliant aïnsi que les thèses des Essais (1, p. 235-288) ont été réfutées dans l'Ephéméris de Coromila, la Berliner Philologische Wochen- schrift, et l'Etnleitung in die Neugriechische Grammatik. Εἰ de même 1] n'est pas resté grand’chose des Εἴδωλα de Rhoïdis après la critique publiée dans ᾿᾿Αθηνὰ (VIE, 185 suiv.), à tel point que M. Pernot a convenir que les « Idoles » étaient, non un livre de science, mais une œuvre d'art! .

IV. Que faire?

Notre histoire d'un côté, les circonstances actuelles de l’autre, nous prescrivent, ce semble, clairement notre voie. Nous sommes fortement attirés par la civilisation et la langue an- cienne, par notre passé glorieux, par la conscience de notre solidarité nationale avec nos aïeux. Mais nous le sommes éga- lement par la civilisation actuelle avec ses multiples besoins. Il y a une sorte de Kulturkampf analogue à celui que les sciences physiques et les langues modernes livrent en Occident aux études classiques. Mais, si les peuples latins et germaniques eux-mêmes ne peuvent pas sacrifier celles-ci à celles-là, à bien plus forte raison cela nous est-il impossible, à nous qui n’avons ni une langue tout à fait indépendante, ni une littérature vrai- ment digne d'attention en dehors de celle d'autrefois. Les occidentaux cherchent à résoudre ce conflit d’un côté en restreignant l'étude des langues classiques, tout en tirant des civilisations antiques tout le profit possible; d'autre part, en développant l'étude des sciences physiques et des langues modernes pour satisfaire aux exigences du temps présent. C'est un compromis; nous aussi, nous devons nous acheminer vers un compromis semblable, dussions-nous encourir une fois de plus les longues railleries dont M. Psichari a rempli un cha- pitre de son livre. Ce compromis consistera à réduire à de sages limites l'observation des règles anciennes, et à fortifier de plus

LA QUESTION DE LA LANGUE EN GRÈCE 245

en plus le nouvel usage jusqu'à ce que les deux éléments deviennent si intimement amalgamés qu'ils soicnt réellement inséparables, ou, pour mieux dire, que les parties conservées de la règle ancienne ne soient plus qu'un élément intégrant de la langue moderne. Combien de temps prendra cette évolu- lion pour s'accomplir? Je ne veux pas imiter la suffisance de nos μαλλιαροί, qui, prophètes après Jésus-Christ, nous prédisent qu'il ne se passera pas cinquante ans avant que leur langue ne règne sur toute la surface de la Grèce. Pour moi, je me con- tente de dire que la consolidation plus ou moins rapide de notre langue écrite dépendra du mérite des écrivains qui vont paraître, des progrès de l'instruction, et en général des desti- nées de notre nation.

Le lecteur, qui m'a suivi dans les développements qui précè- dent, reconnaîtra, je l'espère, qu'aucune erreur scientifique n'a été commise dans l’évolution de notre langue littéraire. C'est par une inéluctable nécessité historique qu’elle s'est formée telle qu’elle est aujourd'hui, et si même nous acceptions comme point de départ la langue de nos « chevelus », nous ne tarde- rions pas à en revenir au même état. Cette campagne tapageuse n'a donc pour raison d'être que l'ignorance du public étranger, et le désir immodéré de gloire et de controverse chez quelques personnes qui semblent avoir pris pour devise : « θέλω δόξα καὶ γροθὶες ».

Je souhaite plutôt que je n'espère qu'elles finiront par reconnaître l'erreur, l’absurdité et l'injustice de la tâche à laquelle elles 86 sont vouées.

Georges N. Hartzinaxis.

246 KARL KRUMBACHER

LE PROBLÈME DE LA LANGUE LITTÉRAIRE NÉO-GRECQUE

I

L'uttitude hostile de l'énorme majorité des lettrés à l'égard de l’idiome populaire a des raisons diverses et très discutées. J'ai déjà indiqué qu'il s'y mêlait aussi des motifs de derrière la tète qu’on ne se décide pas à avouer officiellement ou du

(4) Dans la première partie, purement historique, de son mémoire, M. Kruin- bacher, après avoir esquissé l'état actuel de la philologie du grec moyen et nou- veau, pose le problème de la langue littéraire moderne et en caractérise l'im- portance scientifique et psychologique. Il définit la diglossie grecque actuelle ct montre comment elle diffère, à la fois en degré et en nature, des phénomènes analogues signalés dans d'autres langues. A cet effet il cite de nombreux exem- ples tirés soit du vocabulaire, soit de la phonétique, de la morphologie et de la syntaxe. La langue quasi-classique, sont rédigés les quatre-vingt-dix-neuf centièmes de la production littéraire hellénique, lui paraît une « mystification », mais cette mystification s'explique historiquement. Et à ce propos il étudie les origines lointaines de cette langue, la formation de la κοινή littéraire antique, les trois mouveinents de « réaction linguistique » qu'on peut distinguer dans son histoire (au rer siècle avec les Atticistes, au x1° avec les humanistes du temps des Comnènes et des Paléologues, au xix° avec les créateurs de la langue litté- raire actuelle). l'histoire de la langue artificielle s'oppose celle de la langue « naturelle », sortie elle aussi de la χοινή par la disparition des dialectes anciens et d'importantes modifications intimes, dont M. Krumbacher relève le caractère spontané. 11] passe en revue les documents Jittéraires trop rares qui nous rensei- gnent sur son évolution, tant ceux elle est employée pure que les échantillons du style « macaronique ». Il arrive ainsi à la renaissance de l'hellénisme, renais- sance intellectuelle à la fin du xvur siècle, politique et nationale au xixe οἱ il montre quelles raisons historiques expliquent le triomphe de la langue artifi- cielle à l'époque de Coraïs et de ses successeurs. Mais si la χαθαρεύουσα a des rai- sons d'être historiques dans le passé matériel et intellectuel du peuple grec, il ne s'ensuit pas qu'elle représente une solution définitive de la question de la langue. M. Krumbacher rappelle les tentatives de réaction populaire qui se sont pro- duites contre elle dès le commencement du xix° siècle ; il étudie les productions poétiques et les théories grammaticales de l'école ionienne (Solomos, Valaoritis, Vilaras, Konemenos), puis il arrive tout de suite au mouvement inauguré depuis quinze ans par Psichari, dont il qualifie l'action de « vraiment libératrice » (wahrhaft erlôsend). Il raconte brièvement la querelle soulevée par la traduction d'une partie de l'Évangile de Pallis et publie à ce sujet en appendice de très euricux documents. Ici sc termine (p. 63) l'exposé historique:

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moins pas devant l'étranger. Ce que l’on reproche à la langue populaire, c'est son caractère barbare et grossier, son incor- rection, son manque de règles, sa pauvreté, ses mots étrangers, et surtout sa prétendue absence d'unité. Tous ces reproches dénotent une familiarité insuffisante avec la vie de la langue naturelle, une connaissance défectueuse des lois du développe- ment des langues écrites, une mauvaise information au sujet de l’histoire des autres littératures et des autres langues. Cela nous mènerait trop loin d'entrer dans le détail de tous ces reproches et de les réfuter à fond à l’aide de l'appareil considé- rable que nous fournissent la philologie et la linguistique. Je veux seulement mettre en lumière quelques points essentiels. Presque tous les arguments contre la langue populaire ont un point de départ commun : c'est l'idée erronée que la langue grecque ancienne est l'idéal absolu pour tous les temps. Parce que la littérature ancienne, ou, pour mieux dire, une partie de cette littérature, a atteint la plus haute perfection artistique, et, autant que nous en pouvons juger, une valeur impérissable, on en conclut qu'il doit en être de même de la forme linguis- tique de cette littérature. On oublie qu’une langue ne peut convenir à la littérature que d'un certain peuple et pour un certain temps, et qu'elle perd ses facultés littéraires dès que sa corrélation intime avec l’époque et ke peuple se trouve relâchée à l'excès. On oublie que les beaux monuments littéraires sont des œuvres d'art indestructibles et inaltérables, mais qu'au contraire la langue des hommes est un organisme incessam- ment modifié sous l'influence de mille facteurs. Une forme lin- guistique peut avoir fait ses preuves à merveille dans une cer- taine littérature, elle n'en garde pas pour cela la même force dans tous les âges futurs, lorsque la langue parlée aura changé, lorsque des révolutions profondes se seront produites dans la civilisation, les conditions politiques et religieuses, les moyens intellectuels et matériels, la science, l’industrie, le commerce, etc... On peut appliquer à la langue la phrase de Taine : « Il faut faire autrement que nos ancêtres ct louer ce que nos

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ancêtres ont fait. » Ce préjugé étroit de la valeur « absolue » de la langue grecque jusqu'à un certain moment de son existence, et de son caractère barbare à partir de ce moment, était répandu également en Occident; il l'est même encore en partie. Le grec moyen et nouveau étaient souvent qualifiés de lingua graecobarbara, et encore tout récemment un philologue appliquait au grec moderne cette sévère critique : « idiome comprimé par d'obscurs barbarismes de tous genres. » C’est ce que pensait aussi ce philologue de Bonn, arrivé à une gloire imméritée, qui repoussait avec indignation l’étude du néo-grec par ces mots : « comment s'occuper d'une langue ἀπό régit l'accusatif? « Ce n’est que dans les dernières années que l’on semble peu à peu se rendre compte que la langue naturelle qu'ont parlée les Grecs à chaque époque a la même raison d'être, et que le grec qui se parlait du temps de Périclès dans les rues de la ville couronnée de violettes n'était pas d'un che- veu plus distingué que la prétendue linqgua graecobarbara s'entretenait sous les Commènes la foule avide de spectacles qui encombrait l'hippodrome de Constantinople.

Le reproche d'incorrection et d'irrégularité part du même principe. Il faut insister sur ce point : en formulant ce reproche on n'a pas en vue l'idée scientifique de la correction linguis- tique dans les limites d'une certaine période de le langue ou d'une certaine espèce de style; on considère les formes nou- velles comme incorrectes parce qu’elles sont en contradiction avec le schéma attique ou hellénistique, et l'on écrit des dis- sertations lourdement érudites pour prouver qu'il faut bannir . telle ou telle forme introduite dans la nouvelle langue écrite. On parle d'absence de règles parce que certaines formes pré- sentent des fluctuations dialectales, et parce que le système grammalical et l'orthographe ne sont pas encore catalogués aussi commodément, paragraphe par paragraphe, que dans la langue ancienne; sans compter que les jolis paragraphes de la grammaire scolaire du grec ancien renferment souvent bien des trésors imaginaires ou arbitrairement choisis. En réalité,

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il n'existe pas dans une langue vivante de formes incorrectes dans le sens ce mot est employé par les puristes grecs. Ici s'applique cum grano salis la phrase de Hegel dont on a si souvent abusé : « Tout ce qui est réel est rationnel ». Sitôt qu'une forme est adoptée par la majorité, elle acquiert droit de cité. Au sens des puristes grecs, chaque échelon d'une langue serait incorrect comparé à l'échelon qui le précède, par conséquent l’attique ne le serait pas moins que le grec moderne.

Ce que les pédants nomment « incorrection » est insépa- rable de la vie même d'une langue; c’est le sel nécessaire au renouvellement de son essence, à l'élimination de substances devenues incommodes ou inutiles, au développement de forces nouvelles, en un mot à la création de nouvelles langues. C'est à ce phénomène que nous devons toutes les langues modernes. L'Italien, le Français, l'Espagnol, ne sont que la somme d’une accumulation énorme, sans cesse croissante, de fautes contre la grammaire latine et le lexique latin, devant lesquelles un grammairien de la Rome antique se serait arraché tous les cheveux de son crâne pensif. Personne pourtant ne considère aujourd’hui ces langues comme des idiomes barbares; personne ne voudrait les échanger, elles et leurs littératures, contre un latin poli, stéréotypé, correct, même pas pour le plus pur latin de Cicéron.

Si l'on fait comme A. Rh. Rangabé, dans sa prétendue gram- maire néo-grecque, l'indémontrable hypothèse que le grec antique, le grec pur, n'a jamais disparu de la bouche des let- trés et que, scule, la langue de la populace a « dégénéré », ce sera nier toute l’histoire de la Grèce dans les derniers millé- naires, si fertiles en cffroyables fatalités et en péripéties mer- veilleuses, en succès brillants et en mortelles défaites. Exiger des Grecs d'aujourd'hui qu'ils écrivent, mieux encore, qu'ils parlent comme Xénophon, c'est nier qu'ils descendent des mal- heureux raïas de l'époque turque, par eux des Byzantins, par ceux-ci des Grecs des siècles romains et alexandrins, οἱ par

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ceux-là seulement des glorieux Dix mille de Xénophon sans compter tout ce qui s’y est glissé de sang étranger. C'est faire d'eux une race momifiée qui n’a jamais été capable de tirer de son cerveau desséché de nouvelles formes et de nou- velles idées. C’est remplacer la vie par la fixité immobile de la mort. C’est croire que depuis Platon οἱ Aristote le peuple grec n'a plus ni vécu, ni travaillé, ni surtout pensé. C’est croire enfin que la langue grecque a dormi pendant deux mille ans le som- meil de la Belle au bois dormant et que maintenant, réveilléce tout à coup, elle se frotte les veux avec étonnement.

Raisonner ainsi, c’est commettre dans le domaine de la langue ct de la littérature la même erreur qui a si longtemps obscurci les idées des Grecs, et hélas! aussi de nous autres « Sages de l'Occident», dans le domaine de l'histoire, erreur qui consistait à faire un sa/to mortale depuis Marathon, Périclès οἱ Alexandre jusqu'à l'époque de Kolokotronis et du roi Othon, et de condamner, par le mépris, tout ce qui remplissait l'in- tervalle.

Les griefs que je viens d'examiner concernent principale- ment la phonétique et la morphologie. D'autres s'adressent de préférence au lexique. On déplore la pauvreté du néo-grec, la grossièreté de bien des termes, l’immixtion de mots étran- gers. En fait, on ne saurait contester que la langue naturelle d'aujourd'hui ne soit insuffisante pour l'exposé de questions scientifiques et techniques, ct surtout qu’elle nous laisse sou- vent en plan quand il s’agit d'exprimer des idées abstraites et les nuauces un peu fines des processus psychiques. Mais c est une indigence commune à toutes les langues populaires tant qu'elles ne servent que pour les besoins de la vie populaire et tout au plus pour la poésie. Chaque fois qu'une langue na- turelle est appliquée sans une élaboration préalable à des sujets scientifiques, de grandes difficultés se produisent. Il n'y pas d'idiome populaire qui puisse, du premier coup, se mouvoir d'un picd assuré sur le parquet glissant de la seicnce ct de l'abstraction. Quiconque est familier avec l'his-

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toire des langues romanes ou du nouvel haut-allemand, sait que aussi il a fallu créer à nouveau ou transférer d'un sens concret primitif au sens abstrait une foule de termes nécessaires à l'expression des idées scientifiques, et que d'in- nombrables mots au son d'abord grossier ont été ennoblis en passant au creuset de l’usage. Les mêmes scrupules qu ex- priment aujourd'hui, en Grèce, des esprits timorés contre l'in- troduction de la langue naturelle dans la littérature scientifique se sont produits aussi, à l’époque de la domination du latin, contre l'italien, l'allemand, etc... Mais si l'on veut savoir avec quelle vitesse une langue naturelle, pourvu qu'elle ne soit pas cn- travée dans son expansion par des préjugés pédantesques ou des routines grammaticales, peut arriver à satisfaire aux exi- gences les plus variées et les plus élevées de la littérature, on peut s'en assurer en étudiant le chemin parcouru dans les deux derniers siècles par les langues slaves, d'abord le russe et le tchèque, en dernier lieu le serbe et le bulgare. A la vérité, l'appropriation d'une langue à de pareils emplois exige un labeur assidu, la conscience du but poursuivi, une Joie créa- trice, hardie et jeune. Il est plus commode d'aller chercher des mots dans le vieil arsenal et d'en nettoyer un peu la rouille des âges, que de tailler dans la matière brute de la Jangue nouvelle et vivante les instruments qu'il faut aux idées et aux raisonnements étrangers à la vie journalière. Si l'on tient compte des conditions historiques singulières s'est constituée la langue écrite des Grecs, on ne leur fera pas un crime d'avoir pris cette tâche un peu à la légère, bien que dès à présent ils disposent d'un bon nombre de jolis néologismes. Mais on doit espérer, .qu'à l’avenir, ils dépenseront plus de travail et plus d'originalité pour accommoder la langue de Ja science à l'esprit et au sentiment glossiques modernes.

Ce ne sont pas les moyens qui leur manqueront. Quelque indigente en effet que soit la langue naturelle pour l'expression scientifique, aussi grande est sa richesse pour la traduction des idées concrètes et des relations de la vie journalière. 1] suffit de

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lire l'excellente dissertation d'Hatzidakis Zur Wortbildungs- lehre des Mittel-und Neurigechischen (1) pour se rendre compte de Ja fertilité de la langue populaire actuclle en termes concrets, de sa richesse en suffixes significatifs. C’est une langue qui suffirait aux tableaux de genre, si hauts en couleur, d'un Zola; quelle pitié si cette matière façonnable ne trouvait pas un emploi littéraire ! Il finirait par arriver au peuple grec tout entier ce qu'on observe souvent sur des Grecs individuels : ils perdent le contact intime et vivant avec leur .peuple, ignorent presque Îa richesse de ses proverbes, de ses locutions expres- sives, de son vocabulaire original et ne trouvent point de com- pensation pour cette perte dans la langue littéraire, lourde et ossifiée, qu'ils lisent dans les livres et les journaux; finalement tout leur être intellectuel et verbal tombe dans la maigreur et dans l’anémie.

Outre sa pauvreté, on reproche à l'idiome populaire la masse de mots non helléniques qu'il renferme ainsi qu'un certain nombre de suflixes étrangers. Dans la langue « épurée » la crainte des mots étrangers joue un grand rôle ; déjà la prin- cesse Anne Commène les évitait à tout prix; même en énumérant des noms propres exotiques, elle s'excuse de désho- norer son histoire par des termes barbares! De mêm et beaucoup d’autres Byzantins aiment mieux devenir obscurs et même incompréhensibles que d'employer des mots non hellé- niques. C'est un classicisme aussi exclusif qui est la source principale de la terreur aveugle qu’'inspirent aujourd’hui aux puristes les mots étrangers. Les mots italiens, turcs, etc., leur paraissent incompatibles avec la noblesse et la pureté de leur langue (2)

Une autre question est de savoir si les Grecs d'aujourd'hui

(1) Bysantinische Zeitschrift, 11 (1893), p. 235 suiv.

(2) M. Krumbacher signale des tendances analogues chez les puristes germa- nomanes de l'Allemagne actuelle. Il montre que les termes étrangers introduits dans la langue grecque sont le résultat nécessaire de l’histoire et des échanges de civilisation et ne peuvent presque jamais être remplacés par des termes pure- ment helléniques équivalents ; exemple touvéx:, πόρτα.

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doivent, pour exprimer des idées de création nouvelle emprun- ter le mot étranger ou le traduire par un néologisme hellénique. En pareille matière il faut Je crois se réserver une certaine la- titude de mouvement (1)... |

Quelques partisans de la langue naturelle sont allés beau- coup trop loin dans l’ardeur de la lutte contre les mots momi- fiés et sont devenus plus vulgaires que le vulqus. Pourquoi les Grecs, par exemple, se laisseraient-ils imposer le vilain mot italien σταμπαρία, puisqu'ils possèdent le mot τυπογραφεῖον, formé d'éléments grecs et répondant à la terminologie de la plupart des nations civilisées ? Pourquoi l'italien μπάγχα au lieu du mot τράπεζα qui, universellement connu et déjà populaire, est l'appellation stéréotypée de toute banque (p. 6. τράπεζα τῶν ᾿Αθηνῶν) et n’est nullement en contradiction avec la morpho- logie moderne? De mème on a heureusement remplacé « posta » par le joli composé =xyuôpouetov. D'ailleurs le néo-grec ne pourra pas non plus sans violence nuisible se soustraire à la loi formulée par Victor Ilehn : « il y a commerce de civili- sation, il y beaucoup de mots étrangers ; ils ne manquent que règnent l’exclusivisme et la stagnation à la chinoise. »

IT

Un grief beaucoup plus sérieux que les arguments discutés jusqu’à présent est celui qui consiste à dire que l’idiome popu- laire ne se prête pas à la littérature parce qu'il est composé d’une quantité de dialectes différents et ne forme pas une langue commune. G. N. Hatzidakis en personne a amplement prouvé, à la lumière de son incomparable connaissance des dialectes néo- grecs, que beaucoup de notions sont exprimées dans les dialectes par des mots différents, et que les mêmes mots ont une certaine signification dans tel dialecte, une autre dans tel autre ; il en

(1) M.Krumbacher signale ici la difficulté de rendre en grec les suffixes abstraits des langues romanes -aéio, -ilas, etc.

------....-.ὕὌῸ Ῥ.. .-... .

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conclut que la langue populaire ne saurait être la base conve- nable d’une littérature intelligible à tous. Il ne faut donc pas s'étonner que cet argument tienne une large place dans la discussion.

À cela je réponds : qu'une langue naturelle commune existe chez les Grecs d'aujourd'hui aussi bien que chez les Allemands, les Français, les Italiens et les Russes ; que les différences dialectales réunies par Hatzidakis et d’autres ne changent rien à ce fait, et sont parfaitement indifférentes pour l'emploi littéraire de la langue populaire. Pour peu qu’on ait voyagé en Grèce et en Turquie et qu’on sache vraiment le grec, on me concèdera que dans toutes les grandes villes telles que Constantinople, Smyrne, Athènes, Patras, Syra, etc., on parle un idiome à peu près similaire et que tout Grec, ou tout étran- ger possédant le grec moderne, se fait comprendre sans la moindre difficulté, même s’il ne tient pas compte des particula- rités locales. Même dans de petites localités isolées, la popula- tion comprend cette langue commune sans difficulté et sait s'y exprimer. J'ai pu m'en assurer bien souvent dans un voyage de huit mois que j'ai fait il y a 18 ans et qui s'étendit notamment sur l'Asie Mineure, les îles orientales et Constantinople, et dans un petit voyage tout récent au Péloponèse et dans les Cyclades. ΠῚ est absolument certain que la compréhension réciproque est beaucoup moins troublée en Grèce par des dilférences dialec- tales, notamment sur le terrain de la phonétique, que par exemple en Allemagne ou en Italie.

Les différences que Hatzidakis et d'autres ont alléguées sont surtout d'ordre lexicographique et je n'ai jamais compris qu'un savant aussi éminent ait pu leur attribuer aucune impor- tance dans le débat. C’est un fait pourtant bien connu que de pareilles variations existent même chez les nations qui ont depuis longtemps une langue écrite sortie de l'idiomc popu- laire (1).

(1) M. Krumbacher cite l'exemple de l'Allemagne le lexique offre, selon les dialectes, des différences considérables, qui, loin de nuire à la formation d'une

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Rien n'est plus inexact que la critique à courte vue, inspirée d'un esprit de magister, qui condamne un style enrichi de néologismes individuels et d'expressions dialectales, dédai- gneux de la tradition classique. Le besoin de créer, en litté- rature comme en art, de nouvelles formes d’expression, est si profondément enraciné dans l’âme humaine, qu'il s'impose même dans les circonstances les plus difficiles. Dans la langue littéraire française et italienne règne moins de liberté qu'en allemand, et cela pour des raisons que je ne veux pas exposer ici, mais ici aussi on est souvent remonté avec le plus grand succès à la source du langage populaire, et ici aussi le purisme soigneusement entretenu par la serre chaude acadé- mique rendu très pressant le danger de platitude et de mono- tonie. Lorsque Manzoni fit paraître pour la première fois ses Promessi sposi, ses nombreux « lombardismes » choquèrent les sévères critiques toscans ; Manzoni se laissa intimider, émigra à Florence « pour rincer ses loques dans l’Arno », et la seconde édition du livre parut, netloyée de ses taches lombardes, mais diminuée en fraîcheur et en force vitale. Et combien, depuis cette époque, la Toscane a-t-elle perdu de place dans la litté- ralure, et combien la langue littéraire a-t-elle été enrichie par les grands écrivains non toscans d'éléments empruntés à d’autres dialectes ! Il en est des néologismes comme des expres- sions dialectalés. Tant qu'il ne s’agit pas d'expressions tech- niques ou imposées de force par une autorité, on peut dire que les néologismes sont bons lorsqu'ils subsistent et mauvais lorsqu'ils sombrent d'eux-mêmes; la languc aussi exerce une espèce de sélection naturelle.

En France comme en Italie, beaucoup ont rejeté le joug aca- démique, bien que la centralisation de toute vie intellectuelle à Paris paralyse la libre concurrence des éléments dialectaux et que tout doive s accorder plus que de raison sur le diapason

langue littéraire, lui ont fourni de précieuses ressources; témoin le récent roman Slesvigois de G. Frenssen « Jôrn Uhl » dont l'immense succés est en partie l'emploi artistique et judicieux de termes de terroir.

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de la capitale. Il en résulte un danger de stagnation et de marasme qui n’a pas échappé à la clairvoyance de certains Français, danger qui n’est atténué que par le courant vivifiant de forces intellectuelles nouvelles ct originales qui, des pro- vinces et des pays voisins de langue française, affluc conti- nuellement vers Paris. Si enfin on prend comme point de com- paraison l'ultra-conservatrice Angleterre, on n’a qu'à rappeler le contingent puissant dont George Eliot dans Adam Bede, R. D. Blackmore dans Lorna Doone, Rudyard Kipling dans Plain tales from the Hills, etc, ont enrichi la littérature anglaise en puisant sans crainte dans le trésor des dialectes provinciaux.

L'exemple de la littérature allemande devrait servir de leçon aux Grecs et dissiper leurs scrupules mesquins. Comme on pourrait m'objecter que les choses se présentent autrement en Allemagne qu'en Grèce, je veux encore exposer les raisons générales, indépendantes de toute question de lieu et de temps, qui font que la différence des dialectes ne constitue pas un obs- tacle sérieux à l'emploi littéraire de la languc naturelle.

La différence la plus forte, et qui frappe le plus dans la pra- tique entre les dialectes, ne réside pas dans la flexion ou dans le vocabulaire, mais dans la phonélique, ou, pour parler vul- gairement, dans la prononciation. Qu'on me permette un exemple. Que l'on réunisse cinq paysans provenant respecti- vement de la Prusse orientale, du Mecklenbourg, de la Haute- Bavière, de la Suisse et du pays Rhénan, ct supposons que par un miracle on puisse obtenir qu'ils s’accordent complètement dans l'emploi des mots et des formes grammaticales, tout en conservant leur prononciation particulière : je mets en fait qu'ils n'arriveront qu'avec la plus grande peine à se com- prendre. Au contraire, que par un autre miracle nos cinq pay- sans acquièrent tout à coup la même prononciation ef ne con- servent leur individualité dialectale que dans la flexion et le lexique : il leur arrivera sans doute de dresser l'oreille en cntendant tel mot, telle forme insolites, mais dans l’en-

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semble 115 ne tarderônt pas à se comprendre à merveille et deviendront vite amis. Les différences colossales que présente la phonétique des dialectes et mème des individus restent géné- ralement peu connues au profane, parce qu'il ne peut pas débarrasser sa conception de l’image visuelle du mot écrit avec des lettres, si nous pouvions construire un appareil phoné- tique mille fois plus sensible que ceux d'aujourd'hui, et si nous pouvions obtenir que nos cinq paysans de tout à l'heure y enregistrent un mot quelconque, tel qu'ils le prononcent dans le commerce journalier, sans aucune préoccupation psycholo- gique, il en résulterait des courbes qui n'auraient pas un point commun hormis l’origine, et le non initié ne pourrait pas croire qu'elles traduisent le mème mot.

Cependant, si fortes que soient les différences phonétiques, dans l'écriture ordinaire, et par conséquent dans la littérature, elles ne trouvent aucune expression ou une expression tout à fait inadéquate. Voilà pourquoi l'individu s’assimile bien plus vite une orthographe déterminée qn'une prononciation déter- minée. Par se trouve évidemment et heureusement éliminé le principal obstacle que la variété dialectale oppose en appa- rence à la formation d’une langue littéraire uniforme. Pour le néo-grec, cette proposition s'applique encore plus sûrement que pour l'allemand, par exemple, car les différences phonéliques des dialectes y sont beaucoup moins fortes. Les particularités lexicologiques et morphologiques sur lesquelles insistent les adversaires de la langue populaire, n’occasionnent, comme je l'ai montré, aucun trouble sensible. Elles aussi, d’ailleurs, sont, comme les divergences phonétiques, moins nombreuses ct moins compliquées en néo-grec qu’en allemand, en italien ou en français, et le néo-grec a sur ces langues encore un autre avantage : tandis qu'en Allemagne, en France et en Italie la langue littéraire est née de la prépondérance d’un dialecte unique, les Grecs, eux, n’ont pas besoin de se raltacher à une forme dialectale déterminée en faveur de laquelle 115 écarte- raient les autres. Dès à présent, en eflet, ils possèdent une

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langue naturelle commune dont le type le plus parfait est la langue de la conversation athénienne, et qui leur fournit une base solide pour une langue littéraire capable de vie.

C'est donc une véritable politique d'autruche que de fermer obstinément les yeux à ces faits comme le font les pédants, et de s’acharner à nous démontrer que le morcellement dialec- tal ne permet pas à la langue littéraire de se modeler à l'idiome du peuple (1).

ΠῚ

Quand même on arriverait à rendre la langue artificielle d'un accès encore beaucoup plus facile et à élever l'instruction popu- laire à un tel degré qu'elle devint intelligible même aux couches profondes de la nation, on n’y aurait pas encore gagné grand'chose. La simple transmission mécanique d'un certain contenu n'épuise pas la tâche d'une langue écrite; sans cela l'idéal rèvé par tant de gens d’une langue universelle pourrait peut-être se réaliser, qu'il s'agisse du latin, de l'anglais ou du volapuk. Une langue littéraire capable de vie doit être apte à des tâches plus élevées; elle doit être si vivante qu'elle soit non seulement comprise mais sentie ; si vivante, qu'elle jaïllisse de l'âme et « prenne d'assaut les cœurs de tous les auditeurs »; si vivante, qu'elle sache façonner artistement la matière. Elle doit s'entrelacer si étroitement avec les fibres de l'âme natio- nale, qu'elle puisse exprimer sans déformation les sentiments les plus grands et les plus profonds qui émeuvent le cœur de l'homme dans la tourmente de la passion. Avant tout, elle doit être quelque chose de si plastique et de si souple que la. personnalité de l'écrivain y trouve une expression claire et sincère, qu'elle puisse servir à la création d’un style origi-

(1) L'auteur passe ensuite à l’examen des vertus et des vices de la langue arti- ficielle. 11 rend justice aux services qu’elle a rendus pour la propagation des idées et des institutions modernes, mais s'arrête sa capacité.

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nal, et qu’un grand esprit puisse s’en servir de manière à entraîner avec fui tout un peuple vers un idéal plus élevé. Devant de pareils problèmes la langue « épurée » défaille, et elle doit défaillir, parce qu'elle est en grande partie le produit d'une élaboration artificielle à coups de grammaire, de dic- tionnaire et d'exercices d'école; parce qu'elle dépend dans une trop large mesure de la mémoire mécanique et du raisonne- ment logique; parce qu'elle n'a pas été sucée avec le lait maternel, apprise dans les jeux de l'enfance, développée dans le feu de la jeunesse, associée avec l'éducation intérieure de l’homme, avec les multiples expériences de sa vie, avec ses vœux, ses aspirations, ses espérances. La καθαρεύουσα est une « langue en papier » dans le pire sens du mot ; elle réglemente les fuyants sentiers de la pensée et les subtils tressaillements de la sensibilité au lieu de s'y plier elle-même. La spontanéité absolue, la sincérité ressentie de l'expression idéal de tous les grands écrivains se heurtent à la roideur de ses formes pétrifiées. La « sainte folie » de l'inspiration artistique se perd et s épuise dans le maquis des règles et des exceptions.

La tentative d'insufler à cette langue artificiellement galva- nisée un vrai souffle de vie est un labeur de Sisyphe. Pour don- ner à l'expression un vêtement classique, tantôt on remplace des mots populaires par des synonymes tirés de l'ancien grec, tantôt on se borne à les archaïser par diverses opérations chi- rurgicales : on recolle des syllabes initiales tombées, on com- plète des terminaisons mutilées, on « rétablit », on « corrige » des voyelles ou des consonnes disparues ou altérées. Dans tout ce travail de laboratoire se fait jour non seulement la tendance au classicisme, mais l'obscure espérance qu'avec le temps, grâce aux soins assidus de la clinique livresque, on réussira à ressusciler les mots el les formes depuis longtemps endormis, et à rapprocher d'autant la langue naturelle du vieux grec.

Pour qui ne connaît pas le néo-grec, on peut rendre intelli- gibles les procédés employés à « l'épuration » de la langue par un exemple tiré des langucs romanes. Essayons, par quelques

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tours de vis, de ramener le début de la Marseillaise au latin, en substituant à chaque mot français la forme latine qui lui corres- pond étymologiquement : A{/ons enfants de la patrie Ambu- lemus infantes de 1lla patria, Le jour de gloire est arrivé Ulud _ diurnum de gloria est adripatum. Voilà qui n'est ni du vieux français ni du latin, mais du français nouveau refondu d’une manière toute mécanique dans le moule latin. Une pareille ‘langue, sous cet aspect, n'a jamais été vivante à aucune époque ; ce n'est qu’une expérience linguistique, qui peut illustrer gros- sièrement l’origine des mots individuels, mais qui néglige tous les éléments intermédiaires et le développement si varié dès formes. Même l'académicien le plus conservateur ne considé- rerait pas un pareil jargon comme du français amélioré, ramené in pristinum splendorem. Il était réservé aux grecs de prendre au sérieux ces rétrogressions artificielles ; c'est en principe de cette façon qu'ils procèdent (bien entendu moins radicalement) quand ils « corrigent » les formes modernes d'après le modèle antique.

Toutes ces améliorations sont de la peine perdue. C'est un des résultats les plus certains de la science linguistique, que J'on n’a jamais réussi, qu'on ne réussira jamais, par des pres- criptions grammaticales, et par l'emploi obstiné en littérature, à réintroduire dans la langue naturelle une syllabe initiale tom- ‘béc, une terminaison raccourcie ou toute autre forme altérée. On aura beau imprimer des millions de fois dans des livres ou dans des journaux ὀμμάτιον (ou même ὀφθαλμός) au lieu de μάτι, ψωμίον (ou même ἄρτος) au lieu de ψωμί, πατήρ pour πατέρας, ἐλθέ pour ἔλα, οὕτως pour ἔτσι οἷα...., le peuple, οἱ même le lettré, le savant, quand 1] parlera spontanément, reviendra toujours aux formes naturelles, proscrites par la langue écrite. Un élément morphologique disparu, s'agit-il même d'une seule lettre, est aussi impossible à ressusciter qu’il est impossible à la médecine de nous recoudre un doigt coupé qui est resté pendant un an dans l'alcool. Tout ce qu'on peut ‘obtenir, c'est la réintroduction artificielle d’un mot ancien dans

LE. PROBLÈME DE LA LANGUE LITTÉRAIRE NÉO-GRECQUE 9264

quelque terminologie officielle ou technique ; mais cela même ne peut réussir que si la forme du mot n'est pas en conflit avec la morphologie nouvelle (1).

IV

Un des procédés les plus instructifs pour l'appréciation du problème du néo-grec est l'examen comparé de l'histoire d'au- tres langues littéraires ou littératures. Malheureusement ce moyen a été peu employé jusquà présent en Grèce; c'est ce que montre par exemple un article récemment publié par Hat- zidakis (2). Après avoir insisté avec raison sur l'importance du point de vue historique, dans toutes les sciences et dans les arts, il continue en ces termes : « Et maintenant, je le demande à tout homme raisonnable, a-t-on jamais vu dans l'histoire un seul exemple d'un peuple qui, possédant une langue appro- priée à sa législation, à la rédaction de ses traités, aux besoins de son parlement, de son administration, de ses écoles, à ses jourhaux, à ses livres, à la correspondance ct aux relations de toute espèce, l'ait abandonnée pour s'en façonner une autre à son usage ? Pour ma part, je n’ai jamais rencontré de pareil exemple, quoique j'aie blanchi dans l'étude de l'histoire des langues. » En présence de ces affirmations, signalons tout d'abord le grand exemple des nations romanes. Ces nations, et principalement les Italiens, dont l'évolution offre le parallèle lo plus exact, ont soutenu des luttes semblables à celle des Grecs d'aujourd'hui pour la conquête d'une langue littéraire viable. En Italie aussi, il existait jusqu’au xne siècle une langue «appro- priée » aux besoins de la justice, de l'administration, de l’école, des livres, de la correspondance, etc... Cette langue paraissait

(1) M. Krumbacher met ensuite en parallèle l'attachement passionné des Grecs lettrés à la langue artificielle avec leur préjugé également enraciné en faveur de la prononciation nto-grecque du grec ancien. Il félicite Hatzidakis d’avoir rompu avec une superstition d'école devenue en Grèce une sorte de dogme intangible.

(2) Τὰ Πάτρια, 42 octobre 1902.

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alors aux lettrés aussi bien « appropriée à leurs besoins », aussi « distinguée » que la langue « épurée » le semble à ses parti- sans grecs d'aujourd'hui ; et pourtant, les Italiens ont aban- donné cette langue et ont organisé à sa place unc langue nou- velle.

Il importe peu pour la portée instructive de ce parallèle qu il faille en éliminer les notions de la presse ct du Parlement, et que le processus se soit accompli en Italie sept siècles plus tôt. En revanche, il est intéressant de constater que le moment les Italiens et les autres nations romancs ont secoué avec l'ar- deur d'une force juvénile le lourd carcan d’un latin pétrifié, elles ont tiré du langage populaire un nouvel idiome littéraire, est précisément l'époque ces peuples, après de longs siècles obscurs, s’élevaient à une nouvelle et haute civilisation: car la véritable Renaissance de l'Italie et, dans un certain sens, celle du monde roman tout entier, commence au xm° siècle avec l'affermissement et le développement complet des idiomes nationaux. Cette Renaissance-là a été bien plus grandiose comme phénomène historique, plus saine dans son essence, plus durable dans ses fruits que la Renaissance au sens étroit, qui a consisté principalement dans le retour au classicisme et au puganisme. Les Grecs sont aujourd'hui mutatis mutandis au point se trouvaient les Romans au xn° siècle ; puissent-ils saisir dans toute sa portée le grand enseignement historique de l'occident! puissent-ils se représenter dans toute sa réalité concrète quel eût été le sort des nations et des littératures ita- lienne, française, espagnole, si l'on n'avait pas, à cette époque, jeté sans scrupule le bon Donat au débarras et si l’on s'élait contenté d'un compromis analogue à celui de la langue « épu- rée » des néo-Grecs, consistant à écrire par exemple : Nessu- nus maior dolor quam recordari se de illo tempore felice in illa maiseria (1).

(1) Hatzidakis conteste (Παναθήναια, 1902, XXXV, p. 217 ss.) la justesse du parallèle entre la χαθαρεύουσα et le latin médiéval, « διότι ἡμεῖς δὲν ἀκολουθοῦμεν δουλιχῶς τοῖς ἀογαίοις ποοτύποις, ὅπως οἱ τοῦ μέσου αἰῶνος Αατινισταὶ ἐποίουν, ἀλλ᾽

LE PROBLÈME DE LA LANGUE LITTÉRAIRE NÉO-GRECQUE 263

Si l'on voulait contester la force probante de ce parallèle parce qu'il date d'une époque l'imprimerie, si importante pour la constitution d’une littérature, n'était pas encore inven- tée, et régnaicnt, sous bien des rapports, des conditions dif- férentes des nôtres, il est facile de citer d’autres exemples lirés de temps plus modernes. Nous les trouvons chez les Slaves, si souvent, mais si injustement méprisés par les Grecs, qui

pourraient apprendre d'eux tant de choses. La Russie n'a renoncé qu’au commencement du xvin° siècle à sa vieille langue littéraire, pétrifiée dans les formes du slavon ecclésias- tique, et c'est seulement depuis cette époque que sa littérature nationale a pris ce puissant essor avec lequel, au courant du xix° siècle, elle a fait une entrée si grandiose dans la littérature universelle. Ni la langue fine et clarifiée d'un Pouchkine ou d’un Tourguenieff, ni les puissantes peintures psychologiques d’un Dostoïewsky, ni le style lapidaire d'un Tolstoï, ni la dic-

ὅτι καὶ νέα πλάττομεν χαὶ ταῖς ἀρχαίαις λέξεσι νεωτέραν στιμασίαν δίδομεν καὶ χαθόλου χρῆσις τοῦ παρόντος μετὰ τῶν ἀρχαίων προτύπων χαταρτίζουσι τὸν χανόνα τοῦ λόγου ἡμῶν. On sait pourtant que les Latins du moyen âge ne suivaient pas ser- vilement leurs modèles, inais que, tout comme les Grecs d'aujourd'hui, ils intro- duisaient des mots nouveaux, employaient des mots anciens dans un sens modi- fié, et de toutes façons développaient la langue en l’adaptant aux besoins nou- veaux. S'ils n'avaient pas procédé ainsi, Du Cange n'aurait pas eu besoin d'écrire son énorme Glossarium ad scriplores mediae el infimae Latinilatis, qui daus le remaniement de Henschel forme sept formidables volumes. Donc, au moyen âge, le latin demeura vivant jusqu'à un certain point; ce n'est que lorsque les humanistes voulurent se rattacher directement à Cicéron, que le latin devint une langue complètement morte et incapable de servir désorwais aux besoins uni- versels des rapports scientifiques et commerciaux, ainsi que l'a justement observé H. Paul (Prinzipien der Sprachgeschichte, éd., 1898, p. 383). Même de nos jours dans un pays il fut longtemps l'organe des publications otlicielles, et parfois même privées, en Hongrie, le latin a bénéficié de beaucoup d'enrichisse- ments et d'un développement ultérieur. On peut s'en assurer en feuilletant le Glossarium mediae et infimae latinitatis regni Hungariae (Leipzig, Teubner, 1901) récemment publié. Je ne soutiens pas, bien entendu, que le latin médiéval se soit développé par des néologismes etaccommodé à son époque au même degré que la langue littéraire néo-grecque; mais la différence provient moins d'une dissemblance intime des deux moyens d'expression que du fait qu'au moyen âge, pour mille causes extérieures, un développement aussi rapide et aussi mul- tiple que celui de la καθαοεύουσα n'aurait pas été possible. En principe il n'en subsiste pas moins une grande analogie entre le latin médiéval et la langue savante néo-grecque.

264 KARL KRUMBACHER

tion populaire, dans le meilleur sens du mot, d’un Tchekhov et d'un Gorki ne seraient imaginables si la littérature russe n'avait secoué en temps opportun les étroites entraves de la langue d'église.

C'est plus tard encore que les Serbes ont réussi à procurer à leur langue naturelle droit de cité dans la littérature. Jusqu'au commencement du xix° siècle régnait dans la Serbie orthodoxe une langue archaïque, peu intelligible au peuple, mélange de slavon d'église et de serbe; l’idiome populaire était méprisé et déclaré indigne d’un emploi littéraire, mais bien entendu les ouvrages rédigés dans la langue archaïque ne pouvaient péné- trer dans les couches profondes de la nation. Ainsi s’explique le peu d'influence de l'ouvrage historique en quatre volumes de Jean Raïc (mort en 1804), dont le centenaire a été récem- ment célébré. Il en fut de même des odes de l'évêque Mous- chicki (mort en 1837), finement ciselées, mais dans une langue sans. vie. C'est aux grandes collections de chansons populaires de Vouk Karadjik que la littérature serbe a se ressaisir ; le pseudo-classicisme fut vaincu par l'épopée populaire. Ici encore la poésie a précédé la prose et lui a frayé la voie, comme chez les Romains et les Néo-grecs, et sans doute aussi dans la cons- titution de toutes les langues littéraires:

Ce que les Serbes ont conquis, les Bulgares ont encore à le conquérir. Leur littérature en est encore aujourd’hui au même point que la littérature serbe avant Vouk : « D'un côté, disent Pypin et Spasovitch (4), la tradition littéraire, un riche bagage de formes et de mots d'origine russe ou paléo-slave, auxquels malheureusement le peuple ne comprend pas grand chose, de l'autre la langue vivante qui a besoin d'être façonnée et comme recréée. Dernière difliculté enfin : « dans la langue vulgaire même, il règne une extrême incertitude à cause de différences de prononciation et de dialecte, les règles de l’orthographe même sont loin d’être fixées. »

(1) Histoire des liltéralures slaves (traduite en francais par Ernest Denis, Ῥ. 115).

LE PROBLÈME DE LA LANGUE LITTÉRAIRE NÉO-GRECQUE 265

Il ne sera pas inutile de jeter également un coup d’æil sur une nation qui, aujourd'hui, n'appartient pas au cercle de la civilisation européenne, mais qui autrefois a eu avec elle les rapports les plus étroits, et qui habite aux portes de l'Eu- rope, et en particulier du monde grec : je veux parler des Arabes. Ils se contentent aujourd’hui d'une langue littéraire emprisonnée dans de vieilles formes mortes toutes semblables à celles du néo-grec « épuré », et jusqu'à présent il y-a peu d'espoir qu'ils réussissent à organiser une langue littéraire. vraiment moderne. L’obstacle principal provient de ce que les dialectes arabes, qui sont parlés sur une immense étendue, depuis Mossoul jusqu'à Maroc, ont divergé peu à peu les uns des autres dans des proportions bien plus considérables que les dialectes néo-grecs. Peut-être cependant cet obstacle pour- rait-il être surmonté si l’on adoptait comme base de la nouvelle langue littéraire un dialecte qui occupe géographiquement une situation centrale et intermédiaire, dans un pays relativement civilisé; j'ai nommé l'arabe d'Égypte. En fait on a proposé d'ériger le dialecte du Caire à la dignité de langue littéraire, et un Égyptien a traduit en langue populaire quelques comédies de Molière; toutefois ces projets de réforme sont restés fort isolés et n'ont point prévalu. 1185 rencontrent sans doute un grand obstacle dans l'infériorité de la civilisation actuelle des Arabes et dans Ie remarquable affaissement de leur res- sort intellectuel. Je n’ai pas à rechercher les causes de cette décadence, mais certainement les Arabes ne réussiront pas à entrer réellement dans la sphère de la civilisation moderne tant qu'ils ne se seront pas formé une nouvelle langue litté- raire viable. Ajoutons toutefois que chez les Arabes le mal est quelque peu atténué par les particularités de la notation écrite. « Le système d'écriture, m'écrit Nældekc, qui ne note pas les voyelles brèves masque de nombreuses différences et permet par exemple de lire correctement des phrases entières à volonté dans la langue ancienne ou dans un dialecte moderne. Aussi le besoin d’une création nouvelle n'est-il pas aussi pressant ici

266 KARL KRUMBACHER

que chez les Grecs. Il faudra pourtant, dans le cours des siècles, se décider à le satisfaire. »

L'immixtion artificielle d'éléments anciens se fait sentir d’une manière non moins préjudiciable dans la langue litté- raire néo-arménienne. Dans l'introduction de sa grammaire de cette langue, N. Fink s'exprime ainsi : « Ce qu'enseigne le présent livre, c'est la langue de l'Arménic orientale, fondée sur le dialecte d'Érivan, mais fortement influencée par des éléments, artificiellement maintenus, de l’arménien ancien. Cette langue mixte, qui a eu pour initiateur Abowéan, a reçu sa forme actuelle principalement de Stéphan Nasaréan, Michel Nalbandéan et Raphaël Patkunéan. Elle n'est sans doute pas librement maniée par tous les Arméniens orientaux, mais elle est généralement regardée comme exemplaire, et elle est ainsi devenue l'organe d’une littérature digne d’attention. Elle per- met, même dans les cercles de gens qui ne parlent que les dia- lectes, une conversation commune, qui répond aux besoins de la vie journalière. » De curieuses tendances archaïsantes se rencontrent également chez les Turcs, les Syriens et, comme me l’apprend mon collègue Kuhn, dans les littératures néo- indiennes, par exemple chez les Cinghalais.

Une conclusion bien nette ressort des faits énumérés qu'une connaissance plus approfondie des langues orientales permet- trait sans doute de multiplier et de préciser. Parmi les nations européennes et leurs voisins immédiats d'Asie et d'Afrique, les Grecs, les Arabes, les Arméniens orientaux, les Turcs, les Syriens, et quelques tribus hindoues, forment, au point de vue de leur langue écrite, un groupe archaïsant; leur trait carac- téristique est une prédilection excessive pour des éléments lin- guistiques morts et disparus depuis longtemps, un dédain de grand seigneur pour les ressources de la langues naturelle ou l'incapacité de les approprier à l'expression littéraire. Si les puristes grecs, si fiers de la patine antique de leur langue, n'ont pas peur de rester mèlés à cette compagnie orientale, il n'y a plus rien à faire pour eux. Faut-il croire que l'infiltration

LE PROBLÈME DE LA LANGUE LITTÉRAIRE NÉO-GRECQUE 207

de l'Orient dans le caractère byzantin et néo-grec est devenue si prépondérante que, même en matière de langue et de litté- rature, les Grecs aiment mieux imiter le formalisme pétrifié des Orientaux que de répondre à l’appel alerte au progrès que leur adresse l’Europe occidentale ? (4)... |

V

Une question étroitement liée à celle de la relation psycholo- gique des Grecs avec leur langue « épurée » est celle-ci : doit- on, et jusqu'à quel point, considérer la langue « épurée » comme une langue vivante, et inversement quelle languc, opposée à celle-là, doit être considérée comme naturelle? Au fond, ce ne devrait pas être des questions; mais l'assertion que la langue « épurée » constitue la langue néo-grecque véri- table et vivante est répétée tous les jours dans la discussion, et tout récemment un auteur grec éminent m'écrivait que le nœud du problème résidait dans la définition du concept « Jangue naturelle »; je dois donc examiner aussi ce côté du problème. A cet effet, le meilleur moyen consistera à placer en regard l’une de l’autre deux séries de phrases rédigées l’une dans la langue naturelle (groupe A), l’autre dans la καθαρεύουσα (groupe B). Sur la rédaction des exemples A, il ne saurait s'éle- ver aucun doute : elle représente la langue vulgaire naturelle telle qu'elle est parlée dans le commerce journalier à Athènes, par 999 habitants sur 1,000, à moins qu'ils n°’ « archaïsent » dans une intention particulière, par exemple par une bienveil- lante considération pour un philologue étranger en voyage. À Smyrne, à Constantinople, etc. quelques formes se présente- raient sous un autre aspect; mais aussi, tout homme du

(1} M. Krumbacher examine ensuite la question délicate du « rapport psycholo- gique » des Grecs avec leur langue littéraire; il voit, dans l'emploi continu de cette langue, la source d’un dualisme psychique, la cause d'une déformation du goût, qui s'attache aux beautés conventionnelles et aux élégances factices.

268

RARL KRUMBACHER

peuple comprendrait immédiatement nos phrases sous la forme indiquée. Dans le groupe B un critique grincheux pourrait trouver fort à redire, car la langue « épurée » est, comme l’on sait, une formalion assez flottante et qui dépend largement du caprice individuel. Je fais donc observer, pour couper court à d’inutiles chicanes, que les grandes phrases ne sont pas de ma façon, mais ont été empruntées à des publications de ces

dernières années.

A Langue populaire :

1. πατέρας μας πέθανε.

2. Τὸ σπίτι τοῦ πατέρα ou χάηχε.

3. Ἐχαρίσαμε ᾿ς τὸν πατέρα (ou bien τοῦ πατέρα) μου ἕνα σπίτι.

4, “Eva σκαλοπάτι ἔσπασε.

5. Ῥῖξε φαῖ᾿᾿΄ς τὶς κόττες.

6. Κανεὶς ὁὲ βρίσκει τὸ δίκιο του σὲ τοῦτο τὸν χόσμο.

t “- y 7. γυναῖκα, ποῦ παντρεύτηχε.

8. Τότε συνέταξαν διαβθήχην, ὁποία ἄνοιξε αὐτὸν τὸν ἀγῶνα.

9. Εἰς τὴν Κέρχυραν ἐχάθισα μο-

y ρ 2". PA 4 vaya μίαν ἑῤδομάδα χαὶ

μ᾿ ᾿ 3 » 6 Α ἔτσι δὲν μ᾽ ἔφτασε χαιρὸς, va ἐξετάσω τὴν τοπογρα-

? 4 Α ? 4 φίαν καὶ νὰ γνωρίσω τὸν χοινωγιχὸν βίον τῶν χατοί-

KXOY.

B Langue savante.

πατὴρ ἡμῶν ἀπέθαι

ν τὴ nl ÿ ie AVE. 3 -. ᾿ 9 7? Η οἰκία τοῦ πατρός pou éxar,.

Ἐδωρήσαμεν τῷ πατρί μου οἰκίαν.

Μία βαθμὶς τῆς κλίμαχος ἐθραύσθη.

'Ρίψον τροφὴν εἰς τὰς ὄρνιθας.

Οὐδεὶς εὑρίσχει τὸ δίκαιόν του εἰς αὐτὸν τὸν κόσιλον (ἐν αὐτῷ τῷ χόσμῳ).

γυνή, ἥτις ἐνυμφεύθη (dans la langue scientifique aussi : ἔγημε).

Τότε συνετάχθη διαθήκη n τὸν πα- ρόντα ἀγῶνα καταστήσασα.

Ἐν Κερκύρᾳ διέμεινα ἐπὶ ἑόδομάδα μόνον, ἥτις εἴνε χρονικὸν διάστημα βραχὺ πρὸς τοπο- γραφιχὴν ἔρευναν χαὶ γνῶ- σιν τοῦ χοινωνικοῦ τῶν χα-

τοίχων βίου.

=

LE PROBLÈME DE LA LANGUE LITTÉRAIRE NÉO-GRECQUE 269

10 "Hoÿe τηλεγράφημα ἀπὸ τὸ

Αἰτωλικό, πῶς προχτὲς τὴ νύχτα ᾿ς τὴ θέση Κόντου- 4 0 4 L pos ἐσχοθώθηχε μὲ τουφέχι (ὅπλο) A. Παπαφώτης, φύλαχας τὰ χτήματα τοῦ Καρδέλη. φονιάδες εἶναι ζωοχλέφτες χαὶ πῆγαν ἐκεῖ γὰ χάμουν τὴ συνειθισμένη τους δουλειὰ (ou bien τὸ ἐπάγγελμά τους) καὶ πάγγελμά Tous } qua L = 4 [An e β = TOUS EUTOOLTE 0 απαφωώτης,

Τηλεγραφικῶς ἠγγέλθη ἐξ Αἰτωλι-

΄“«, a 4 A χοῦ, ὅτι τὴν προχθεσινὴν

, “- [4 γύχτα ἐν τῇ θέσει Κόντουρος ἐφονεύθη δι᾽ ὅπλου φύλαξ τῶν χτημάτων KapbéAn, À.

? - Παραφώτης. Οἱ φονεῖς εἶναι ΄ς

ζωοχλέπται, μετέδησαν δ᾽ 4 -- \ 9 -- ἐκεῖ πρὸς ἐξάσχησιν τοῦ ἐπαγγέλματός των καὶ ἐμπο- δισθέντες ὑπὸ τοῦ Παπαφώτη. 4 U 4 4 9 - ἐπυροδόλησαν καὶ τὸν ἀ»ῇ,- χαν ἄπνουν.

ἐπυροδόλησαν καὶ τὸν ἀρῇ- χαν τοῦ τόπου. 41. Ὡς τόσο δὲν ἠμπόρεσα νὰ Ἔν τούτοις δὲν ἡδυγήθην νὰ συγ- χρατήσω τὴν ἀνατριχίλα, χοατήσω φρικίασιν ἀναλογισ- ὅταν ἐσυλλογίστηχα, σὲ θεὶς τὸν κίνδυνον, ὃν διετρέ- ποῖον χίνδυνο εὑρισκόμαστε. χουεν. 12. « Παποῦτσι ἀπ᾽ τὸν τόπο sou Προτίμησον ὑπόδημα Ex τῆς πα- χι ἂς εἶν χαὶ μπαλω μένο » τρίδος σου ἔστω καὶ ἐμδαλω-

(proverbe). μένον.

Quiconque possède une connaissance même superficielle de l'histoire du grec et des principes de la linguistique reconnaîtra sans peine que la forme « épurée » de ces phrases correspond à un slage morphologique et lexicographique essentiellement différent de leur forme populaire, et qu'il est impossible que deux formes de langage comme celles que j'ai mises en paral- lèles soient réellement vivantes en mème temps. Or, laquelle des deux est vraiment vivante? C'est un point qu'on ne peut discuter, car dans les classes les plus hautes comme les plus basses de la population, c'est seulement le premier groupe de formes qu'on entend employer. Malgré cela beaucoup de Grecs prétendent que les deux formes sont réellement vivantes; toute la différence, disent-ils, c'est que le groupe A appartient au

La

270 KARL KRUMBACHER

langage de la canaille, tandis que le groupe B serait le langage des gens cullivés. Cette coexistence de deux formes de langage l'une inférieure, l'autre supérieure, serait quelque chose d'ana- logue à la coexistence du patois de Berlin ou de Munich avec la langue commune usitée dans toute l’Alllemagne. En somme, les formes anciennes seraient simplement un peu « mutilées » en passant par la bouche du peuple ou « défigurées » par une pro- nonciation rapide ; au fond, elles seraient restées vivantes οἱ inchangées.

Lo raison de cette conception erronée doit être cherchée dans l'organisation de l’enseignement scolaire, et dans son prolon- gement pratique par la presse, la littérature, etc. A l'école on enseigne exclusivement la grammaire de l’ancien grec; les mor- ceaux choisis, les exercices sont presque entièrement conformes au modèle ancien, tant pour la flexion que pour le lexique; c'est encore cette forme de langage découpée à l'antique que les adultes retrouvent dans les journaux, dans les livres, etc... Ajoutons que jusqu’à présent beaucoup de notions et d'idées abstraites ne peuvent s'exprimer commodément et sans équi- voque qu'au moyen de la langue artificielle. Par le long pro- cessus de l'instruction scolaire, composé d'une infinité de phé- nomènes psychiques, par l’habitude que donnent la lecture et la production écrite, il s’est formé peu à peu chez les lettrés et les demi-letirés l’idée obscure que la langue « épurée », dont on leur a inculqué les formes et les mots depuis l'enfance, n'est pas seulement la langue normale de la littérature, mais encore une langue vivante et naturelle. Inversement, la langue vraiment vivante et naturelle leur paraît constituer un mode d'expression inférieur, pauvre et incorrect sinon pour l'usage oral, du moins pour l'usage écrit bref une forme de langage de second ordre. À force de n'avoir en vue que les formes de la langue artificielle, on perd la faculté de distinguer les formes, les moyens, les limites de la langue naturelle; et ainsi s'explique la question de mon ami grec. « Qu'est-ce que la langue natu- relle? » J'ai indiqué la manière d'y répondre par le parallèle

s

LE PROBLÈME DE LA LANGUE LITTÉRAIRE NÉO-GRECQUE 274

donné plus haut. Il est impossible à toute personne scientifique- ment documentée, sachant s'affranchir de la puissante influence de l’école et des habitudes littéraires, d'y répondre autrement. Il est impossible de considérer comme la langue naturelle des Grecs actuels un type de langue que caractérisent πατρός, σὺν τῇ διαπλάσει, τῶν ὁμοφρονούντων αὐτῷ, μετατραπέν, ἐξελεύσονται, a μεταδώσουσαι (exemples pris au hasard dans un article que j'ai sous les yeux). Croire que cette langue soit vivante ou qu'elle puisse jamais le devenir est une erreur, une erreur néfaste, car, séduite par cette chimère, la jeune nation poursuit des fan- tômes inaccessibles et perd de vue en attendant le but qu'elle pourrait atteindre.

Étant donné l'expérience que nous fournit l'histoire des langues et des littératures humaines, on peut affirmer aujour- d'hui avec une absolue certitude que la χαθαρεύουσα, en tant qu’elle se compose de formes et de mots inutiles de l’ancien grec, ne s'identifiera jamais à l'âme du peuple au point de compter comme langue naturelle, ni au sens le plus large du mot, ni en une manière quelconque encore inconnue et non définie par la science (1)...

VI

Quel sera l'aspect de la langue littéraire grecque dans cent ou deux cents ans, nul mortel ne saurait le dire aujourd'hui. Je

(4) Dans les pages suivantes l'auteur montre le caractère incurable de la diglossie et énumère ses effets funestes : dans l'enseignement devenu purement formel et passif, dans le droit, l'armée, l'église, la vie nationale en général, la lit- térature, etc. Il esquisse ensuite un tableau du nouveau mouvement de réforme et des fruits qu'il a déjà portés dans les livres comme dans les journaux; il ana- lyse l'état des théories grammaticales et du dictionnaire néo-grec et passe enfin à l'examen de la question du « compromis ». Sur ce point il condamne le radica- lisme de Psicheri et son dogmatisme intransigeant fondé exclusiveinent sur des considérations linguistiques; un compromis est nécessaire, mais il y a compromis et compromis. Le seul, selon M. Krumbacher, qui soit viable, est celui qui aura pour base la langue naturelle (vulgaire), tout en acceptant des formes et des mots

de la langue savante consacrés par l'usage ou la nécessité ; l'orthographe histori- que devrait être maintenue.

18

"272 | ᾿ς KARL KRUMBACHER

n’ose pas croire à une victoire complète de la langue populaire sur tous les domaines littéraires. S'il n'intervient pas d'une manière imprévue quelque puissant facteur, comme, par exemple, un écrivain de génie, l'évolution se fera peut-être ainsi : dans l’ensemble de la poésie et de la prose d'imagination régnera une langue littéraire fondée sur la langue naturelle, mais sensiblement éloignée du radicalisme vulgariste de l’école de Psichari; ce qui n'empêchera sans doute pas, même dans un avenir reculé, des auteurs isolés de composer en langue distinguée un poème ou un conte pour leur plaisir personnel, tout comme aujourd’hui quelques têtes désœuvrées forgent des vers grecs ou latins.

De cette façon se formera une littérature vraiment néo- grecque, constituée d'éléments glossiques néo-grecs authen- tiques, et reflétant les particularités de la vie et du caractère du peuple grec moderne; littérature qu'ont heureusement déjà commencée il y a quelque temps, dans le domaine de la poésie, Solomos, Christopoulos, Valaoritis et d'autres, et que tout récemment, dans le domaine de la prose, Psichari et ses amis immédiats d’une part, les hommes groupés autour de certains journaux d'autre part, ont efficacement préparée. Par contre il est à supposer que la science, l’État et l'Église, conserveront encore longtemps 18 χαθαρεύουσα, bien que sous une forme tempérée. Malgré ce rapprochement de la langue savante vers le peuple et de la langue populaire vers les savants, les deux formes glossiques n’arriveront pas à se rejoindre, comme on l'a pensé, pour se fondre en une seule. La diglossie se main- tiendra, non pas toutefois dans l'ancienne äâpreté, οἱ les domaines des deux langues délimiteront leurs frontières avec une précision toujours croissante. Dans cette évolution, quelque désavantageuse qu’elle soit pour la langue naturelle, le champ le plus important pour la civilisation nationale sera sauvé : celui des belles-lettres.

La grande tâche serait singulièrement facilitée si le Dante ou le Luther néo-grec depuis longtemps attendu venait à surgir

LE PROBLÈME DE LA LANGUE LITTÉRAIRE NÉO-GRECQUE 9212

pour doter la nation d'une langue littéraire moderne, grâce au poids irrésistible d’une grande création littéraire. Beaucoup prétendent même que sans l'apparition d'un ou de plusieurs écrivains de génie le retour à la nature n’est plus aujourd'hui possible, parce que la langue « épurée » ἃ. déjà pris trop solide- ment racine (1). Peut-être ces pessimistes auront-ils raison ; mais ce serait un manque de conscience si les Grecs, dans l'attente confiante de ce Messie problématique, se croisaient tranquillement les bras. D'abord, il n’est pas absolument cer- tain que la création d'une langue littéraire praticable soit impossible sans l'intervention d'un auteur génial : il existe des langues littéraires que n'ont fondées ni un Dante ni un Luther; la langue littéraire néo-russe, par exemple, a été formée non par un grand mais par beaucoup de petits auteurs, et lors- qu'enfin, dans la deuxième moitié du xix° siècle, parurent les puissants écrivains russes qui remuèrent le monde, l'instru- ment littéraire était en somme déjà achevé. Ensuite, il faut considérer que cette idée courante de la création d'une langue littéraire nouvelle par Dante ou Luther doit être entendue cum grano salis : eux non plus n’ont pas tiré leur création dun néant. L'œuvre de Dante avait été préparée depuis le début du ΧΙ" siècle, soit depuis environ cent ans, par les troubadours

(1) Malgré tout on doit se réjouir qu'un adversaire aussi décidé et aussi con- sidérable que G. N. Hatzidakis considère comme indubitable l'introduction de la langue naturelle dans la littérature, sous la condition indiquée du « génie ». I dit dans le Λεξιχὸν ἐγχυχλοπαιδιχόν 5. v. "EXAnvxh γλῶσσα, (Athènes, 1893), III, p. 806 ss. : « Voilà pourquoi la langue des chansons populaires nous paraît plus mâle et plus mélodieuse (que la xaôzxpetouoa). Et il n’est pas douteux que si aujourd'hui des hommes de la valeur des anciens Athéniens composaient dans cette forme de la langue nouvelle des œuvres d'art équivalentes aux leurs, c'est cette forme qui deviendrait la langue littéraire de tout le peuple. » (Τούτου δ᾽ ἕνεχα φαίνεται ἡμῖν τῶν γνησίων δημοτιχῶν ἀσμάτων λόγος ἀνδροποεπέστερος καὶ εὐφωνό- τερος. Οὐδεμία δ᾽ ἀμριδολία ὅτι ἂν σήμερον ἄνδρες ἔχοντες τὰς ἀρετὰς τῶν ἀρχαίων ᾿Αθηναίων συνέτασσον ἐν τῇ νεωτάτῃ γλωσσικῇ φάσει ταύτῃ φιλολογικὰ καλλιτεχνήματα ἀντάξια τῶν ἀρχαίων, αὕτη θὰ χαθίστατο f, γραπτὴ γλῶσσα τοῦ ἔθνους ὅλου.)

Il ressort de ses observations ultérieures que Hatzidakis ne croit d'ailleurs pas à la’ possibilité de l'apparition de pareils Athéniens néo-grecs. Je considère ce pessimisme national comme mal fondé : ce qui n'existe pas aujourd'hui peut naître demain.

274 KARL KRUMBACHRER

italiens et autres amateurs doués du dolce stil nuovo; de même Luther a eu de nombreux devanciers qui ont commencé l'édifice achevé par son énergie géniale. Il ne faut pas s'attendre à ce que le Luther néo-grec jaillisse comme Minerve du cerveau de Jupi- ter. Si les éléments propres à la formation d'un tel homme dor- ment au sein de la matière humaine de l’hellénisme actuel, ils fleuriront et mûriront d'autant plus facilement que le sol aura été ameublé auparavant par le labeur et l'abnégation de pauvres tâcherons. Il serait donc bon que tous ceux qui sont théorique- ment convaincus de la nécessité d'une réforme y travaillassent aussi pratiquement dans la mesure de leurs forces en écrivant des essais, en favorisant les organes de la langue populaire, en faisant de la propagande verbale, etc. Chaque obole par laquelle on y contribue peut rapporter plus tard de riches inté- rêts au bien-être national.

L'avenir seul pourra trancher certains détails d'orthographe et de lexicologie ainsi que beaucoup de questions de morpholo- gie. n'est pas l'intérêt ; il importe peu de savoir s’il faut écrire αὐτὸς ou ἀφτός, si un mot savant peut risquer ou non un génitif en -ews, si tel ou tel mot sera reçu dans les salons ou non, etc. Ce qui importe, c'est la décision de principe, seule féconde. Doit-on enfin rompre une fois pour toutes avec la tradition archaïque et byzantine, ou doit-elle aujourd'hui encore, que le peuple grec, délivré d’une longue servitude, peut se développer sans obstacles, être maintenue et traînée comme un boulet jusqu'à la fin des siècles? Est-ce que la langue naturelle d'aujourd'hui, telle que l'a élaborée un progrès de 2,000 ans, continuera à être traitée comme un méprisable idiome de paysans ou doit-elle enfin être installée dans la posi- tion qu’elle a bien conquise? Est-ce que les écoles, les tribunaux, l'administration, l'armée, l'Église renonceront pour jamais à l'elixir de vie qui s'appelle une langue vivante, ou doit-on enfin accorder au peuple grec le plus sacré de ses droits celui de la langue maternelle? Est-ce que la nation, émancipée et

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fortifiée, doit rester indéfiniment enfermée dans les lisières d’un système de formes vieillies, ou doit-elle apprendre à mar- cher avec ses propres forces?

Karl KRuMBACHER.

COURRIER DE GRÈCE

Athènes, 6/19 juin 1903.

Il n'est guère possible de tracer une esquisse, même vague, de la situation en Grèce sans aborder la question politique. J'aurais cependant voulu l'éviter; il n’y a rien de satisfaisant à en dire. C’est un sujet d’étonnement et en même temps d’espoir pour tous ceux qui aiment la Grèce, que de constater le progrès matériel de ce pays malgré les fautes des partis appelés succes- sivement à le gouverner.

Depuis plus de quatre mois le Gouvernement est à l’état de crise chronique. M. Delyannis, le chef du Cabinet actuel avait promis de réformer de fond en comble le système financier du royaume; de plus, il devait réorganiser l’armée qui est encore dans la situation fâcheuse l'avait trouvée la guerre de 14897. Comme premier point de cette rénovation, il s'était fait fort d'enlever à S. À. R. le Prince-Héritier le commandement géné- ral de l’armée qu'une loi proposée par le Ministère Théotokis lui avait conféré. Le Princc-Héritier n’a sans doute pas la voca- tion du martyre; il ne s'est pas laissé exécuter sans protester et pour sauver le Cabinet le Ministre de la guerre, qui avait présenté le projet, a se retirer. Quant aux réformes finan- cières, l'échec est aussi complet. Le Gouvernement, mal sou- tenu par une majorité très faible et encore plus indécise, n'a pu, en une session de cinq mois, faire voter une seule des lois sur lesquelles il avait appuyé les bases de son budget. Natu- rellement ce budget lui-même.est resté perdu dans les profon- deurs de l’ordre du jour et nous en sommes au sixième dou

COURRIER DE GBÈCE 271.

zième provisoire. L'âge d'or financier est donc encore loin de. s'ouvrir. Le Ministère s’est vu dans l'obligation de recourir à une session extraordinaire qui s'annonce mal; la crise chro- nique menace de passer à l'état aigu, et l'on entrevoit déjà la constitution d'un nouveau cabinet (1).

Pour nous consoler des déceptions de la politique, nous nous tournerons vers les triomphes de la science. L'inauguration du. musée de Delphes et la remise du terrain des fouilles par l'École française d'Athènes au Gouvernement hellénique ont été, pour l'archéologie, pour la Grèce et pour la France, une fête sans amertume et une victoire sans vaincus. Le matin du 2 mai, le golfe de Corinthe retentissait des salves d’une véritable flotte ; bâtiments de guerre, yachts et paquebots, mêlant aux trois couleurs françaises le pavillon bleu et blanc de la Grèce, débar- quèrent sur la plage ensoleillée d'Itéa le Ministre de l’Instruc- tion publique de France (M. Chaumié), deux ministres de Grèce, l'ambassadeur de France à Constantinople, le Ministre de France à Athènes, des députés français, de hauts fonction- naires de l’Instruction publique de France et de Grèce, tous les directeurs des Hautes Écoles et des Instituts archéologiques et une foule d'invités de l'École française, choisis dans tout ce que la Société d'Athènes compte de notabilités.

Pour gravir les pentes assez escarpées du Parnasse et atteindre le plateau à la fois gracieux et sauvage s'élevait jadis le temple d’Apollon, tous les moyens de locomotion avaient été requis : landaus vénérables, carrioles rustiques, chevaux de bât et mulets s’échelonnaient sur la route en lacet et après plus de trois heures de montée sous un soleil ardent, les Ministres ét leur cortège mettaient pied à terre devant le Musée de Delphes. Les paysans des villages voisins, la plupart vêtus de la blanche fustanelle et de cnémides de flanelle, les

(1) Depuis que ces lignes ont été écrites, la catastrophe prévue par notre cor- respondant est réalisée. Le ministère Delyannis, mis en minorité, a cédé la place à un nouveau ministère Théotokis, qui, à son tour, æ êté remplacé presque aussitôt par un ministère Rhallys; (La πόα.) ᾿

218 J. GUILLEBERT

femmes en costume national, saluaient les visiteurs de vigou- reux : ζήτω ! accompagnés de la grosse caisse οἱ de la flûte traditionnelles.

Dans une des salles du Musée, les discours se succédèrent, puis M. Th. Homolle, directeur de l'École française, pour qui ce jour fut une véritable apothéose, fit les honneurs du Musée et ensuite des ruines rendues à la lumière sous sa direction par les soins de l’École française.

Après cette visite les invités reprirent des forces dans le théâtre de Delphes un déjeuner copieux avait été servi ; au champagne, les villageois de Castri dansèrent le συρμό auquel se joignirent la plupart des visiteurs, M. Chaumié, Ministre de l'Instruction publique, en tête. La fête se termina par une joute de vitesse dans le stade, et le prix, une coupe de Sèvres, offerte par M. le Président de la République, fut reçue aux cris mille fois répétés de : ζήτω n Γαλλία ! ζήτω Ἑλλάς !

N'oublions pas avant de quitter Delphes de rappeler que c'est à la générosité de M. Syngros, un riche hellène décédé depuis quelques années, qu'est le Musée qui offre un abri convenable aux débris archéologiques retrouvés dans les fouilles de Delphes. Un buste du donateur, œuvre d’un artiste parisien et placé dans la salle centrale du Musée, a été inau- guré en même temps que l'édifice.

Après maintes péripéties et plusieurs ajournements, l'Expo- sition d'Athènes, dont je vous parlais dans mon précédent courrier, enfin ouvert ses portes au public le juin, ou plus exactement le 31 mai (anc. st.) L'inauguration a eu licu en présence du Roi accompagné de toute la famille royale, des membres du Gouvernement, des autorités municipales ct du corps diplomatique. Cette Exposition se compose d'une section hellénique et de plusieurs sections étrangères. Comme je vous l'avais fait pressentir, tout l'intérêt se concentre sur les pro- duits du pays; de l'étranger 1] n’est venu rien de bien remar- quable et, du reste, cette partie est bien en retard. Les remises successives de la date d'ouverture ont déconcerté quelque peu

COURRIER DE GRÈCE 279

les exposants étrangers et un ou deux mois se passeront encore avant que tout soit agencé de ce côté.

L'Exposition d'Athènes n'a rien de l'aspect des grandes foires internationales ; la saison serait, en tous cas, mal choisie pour attirer un grand nombre de visiteurs. Elle n’en est pas moins extrêmement remarquable en ce sens qu’au premier coup d'œil, le touriste qui a déjà visité la Grèce constate un progrès immense dans plusieurs branches de l'industrie locale. L’arran- gement des vitrines indique à lui seul un goût plus épuré; le pin des premières exhibitions a été remplacé par le métal nickelé, le verre commun par les glaces. A côté des industries depuis quelque temps déjà florissantes, telles que la prépara- tion des vins, la fabrication des eaux-de-vie, la cordonnerie, le tissage de certaines étoffes indigènes, nous voyons appa- raître la fubrication des fleurs artificielles, des plumes, des chapeaux de feutre et de paille; il y a même une exposition de carrosserie et une bicyclette fabriquée à Athènes. Pour qui connaît cette partie de l'Orient et qui sait combien lente- ment l’industrie y a pris naissance, il se dégage de ces salles une impression de surprise réconfortante.

La lithographie en couleurs qui n'avait fait ici jusqu’à ce jour que de timides essais, saisi l'occasion pour risquer un pas décisif. Nous avons vu avec surprise sur 168 murs de la ville une affiche de l'Exposition, de grandes dimensions, tirée en plusieurs couleurs, qui ne prêtait point trop à la critique. Au moment de l'ouverture une seconde affiche a été placardée qui constituait un progrès sur la première. Depuis quelque temps déjà on constatait une certaine recherche dans la con- fection et dans l'illustration des boîtes à cigarettes, débouché le plus important pour la chromo-lithographie. Le développe- ment de la fabrication des eaux-de-vie beaucoup favorisé cet essor'et vraiment les étalages des marchands de tabac et des négociants en vins ct alcools ont un aspect tout à fait européen, comme on dit en Grèce. Le Gouvernement, en renonçant au monopole des cartes postales, vient encorc d'encourager le

280. ες J, GUILLEBERT

développement de l'initiative locale dans cette industrie qui touche l’art de si près. A côté des reproductions de monuments antiques, qui constituaient à elles seules toute la ressource du hthographe sur ces petits carrés de papier devenus d'un usage universel, commencent à apparaître des scènes de mœurs, des groupes de costumes, des paysages ensoleillés; ces mille petits tableaux de genre iront porter jusqu'aux confins du monde une image vivante de la Grèce actuelle. encore si peu connue.

Les attractions, selon l'expression consacrée, sont peu nom- breuses autour de l'Exposition. Un petit théâtre français d'opérette, une tarentelle italienne, un cinématographe, c’est tout et c'est assez. Rien ne peut rivaliser dans ce coin privi- légié avec le spectacle du soleil se couchant derrière le Par- thénon, avec la magie des tons changeants, du rose pâle au violet foncé, que prennent au crépuscule les pentes de l'Hymette et avec la clarté laiteuse de la lune qui inonde à certains soirs les bosquets et les jardins du Zappeion.

Une Exposition industrielle au pied de l'Acropole, voilà qui jure un peu avec nos impressions littéraires; mais que dirait un élève de cinquième classique si on lui apprenait que la société Victor Popp établit un poste de télégraphie sans fil sur les collines qui bordent la baie de Munÿchie? Ce poste sera en communication avec d’autres postes établis sur les cuirassés de la flotte.

Les touristes attirés cette année par l'Exposition d'Athènes pourront enfin contempler dans toute sa majesté le portique ouest du Parthénon; les travaux de consolidation du fronton sont enfin terminés et les affreux échafaudages, qui nous voi- laient depuis plusieurs années cette partie de l'édifice, ont enfin disparu. Ils ont émigré en face, au-dessus du temple d'Erechthée et de la tribune des cariatides. La ville d'Athènes a voté les fonds nécessaires à la restauration de ce gracieux monument que nous verrons surgir des ruines, comme autre- fois le temple de la Victoire Aptère. Le mème conseil muni-. cipal a en outre décidé de reconstituer à Delphes le Frésor.

COURRIER DE GRÈCE 281

des Athéniens, dont les parties principales ont été retrouvées dans les fouilles.

Dans le domaine du théâtre, je vous signalais dernièrement une tentative faite par M. Truffier, de la Comédie Française, pour jeter à Athènes les bases d’une sorte de Conservatoire ou tout au moins d'école de déclamation. Cette tentative a plei- nement réussi. Après trois mois d'éfforts de toutes sortes, le sympathique artiste a pu reprendre le chemin de la France en laissant derrière lui un noyau de professeurs imbus de bons principes d'enseignement et qui continueront l’œuvre dont il n'a pu qu'esquisser les premières lignes. Nous espérons le revoir bientôt dans la capitale de la Grèce pour jouir du résul- tat de sa peine-et pour fortifier par quelques conseils les adeptes de la bonne diction qu'il formés. La présence de M. Truffier à Athènes a eu un autre résultat heureux : il a pu indiquer les pièces du répertoire français dont la traduction en grec. scrait le plus profitable au théâtre encore si jeune de la capitale.

J. Guizceserr.

Post-scriptum.

Un « Congrès hellénique d'éducation » se tiendra à Athènes au mois d'avril 4904. Il sera complété par une exposition scolaire. Les travaux du Congrès porteront sur les sujets suivants :

a) Questions spéciales discuter en sections).

Enseignement élémentaire. Expansion de cet enseignement, diminution du nombre des illettrés.

20 Enseignement moyen. Formation pédagogique du personnel enseignant.

Enseignement des jeunes filles. Modification des programmes dans un sens conforme à la tradition et aux exigences de la civili- sation moderne.

Enseignement technique et professionnel. À organiser.

b) Question générale discuter en assemblée générale) :

Amélioration des ouvrages d'enseignement au point de vue de la composition et de la forme extérieure.

Le président du Comité d'organisation est notre ami D. Bikélas, le secrétaire, M: G, Drosinis,

ΟΘΟΝΡΤΕΝ RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

La Revue rend compte, à cette place, de tous les ouvrages relatifs aux études helléniques ou à la Grèce moderne, dont UN exemplaire sera adressé au bureau de la Rédaction, chez M. Leroux, éditeur, 28, rue

Bonaparte.

Si les auteurs ou éditeurs désirent faire hommage de leurs publica- lions à Association pour l’encouragement des Études grecques, ils sont priés de les adresser directement à celle-ci (12, rue de l'Abbaye) ; maïs, en ce cas, il n’en sera rendu compte dans cette bibliographie que s’ils en envoient DEUx exemplaires, l’un devant rester à la Bibliothèque de l'Association, et l'autre devant être remis à l'auteur du compte rendu.

10. BEVAN (Edwyn-Robert) The house of Seleucus. London, Arnold, 1902. 8°, 2 vol. de 330 et 333 p.

L'histoire des Séleucides n'avait pas fait l'objet d'une monographie depuis Frôlich (1744); le livre de M. Bevan comble donc une véritable lacune et il la comble avec savoir et avec agré- ment. Assurément l'auteur n'a ni méconnu ni cherché à dissimuler les énormes trous de la tradition. Depuis l'heure nous quitte Diodore la veille d'Ipsus) jusqu'à celle nous retrouvons Polybe (vers 220), c'est-à- dire pendant 80 ans, le naufrage des documents est complet, et les rari nantes ne suffisent pas à un récit suivi. Aussi M. Bevan, après avoir raconté tant bien que mal ce qu'on sait de la politique « anatolienne » des premiers Séleucides, a-t-il groupé ensuite dans une série de chapitres,

disposés suivant l'ordre non plus chro-

nologique mais géographique, nos mai- gres renseignements sur les autres provinces de leur vaste empire. La narration reprend ensuite avec Antio- chus III, Antiochus 1V ct leurs succes- seurs ; les derniers règnes m'ont paru un peu écourtés. Un chapitre final rassemble le peu que nous savons sur le gouvernement, la cour et l'armée. L'auteur a renoncé, faute de docu- ments, à exposer le système financier ; peut-être n'a-t-il pas assez insisté sur le développement de l'autonomie urbaine, favorisée par les Séleucides qui, sur ce point, ont été imités par les Romains.

M. Bevan cherché naturellement à compléter l'information littéraire par celle que fournissent les inscriptions et les monnaies. Il m'a semblé qu'il n'a pas tiré de ces dernières tout ce qu'elles peuvent donner, même au point de vue économique : on cherche en vain un chapitre sur le système monétaire des

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

Séleucides, le développement si curieux de la frappe du bronze sous Epiphane, la concession du droit de monnayage aux cités émancipées, etc. Les sicles juifs ne sont même pas mentionnés! En épigraphie, l'auteur possède bien son « Michel », mais il est loin d'avoir dépouillé avec un soin suffisant tous les recueils périodiques. Sans doute le volume de M. Haussoullier sur Milet a paru trop tard pour qu'il pût encore l'utiliser, mais la plupart des inscrip- tions avaient été déjà publiées dans la Revue de Philologie et M. Bevan ne les a pas toutes utilisées (par exemple le texte si curieux sur la δίοα de Milet). En parlant de Philoclès roi de Sidon (p. 235) ignore les textes décisifs qui ont perinis de fixer l'époque de ce per- sonnage, et il n'a certainewent pas lu mon mémoire sur la dynastie de Com- magène, ni mon article et celui de M. Isi- dore Lévy sur Antiochus Cyzicène, ni l'article de M. Holleaux sur Josèphe, Ant. XII, 455, ni les dernières découver- tes sur la dynastie pontique. J'ajoute que l’auteur montre peu de disposition à approfondir les questions controver- sées et à se former une opinion per- sonnelle, par exemple sur un point aussi essentiel que l'autorité respective des deux livres des Macchabées. A tous ces indices on reconnaît un travail u

peu hâtif (1).

T.R.

1. Tome Ier p. 25 au milieu. σου pour Ara! est une regrettable coquille, P. 29 « the son still unborn of Roxane, if if proved to be son » n'est anglais en aucune langue. P. 76. Le plateau de l'Asie est « un Iran en miniature ». M. Bevan ne se souvient-il pas d'avoir lu cette phrase quelque part? P. 80. Ne pas contester que les drachmes d’Ariarathe aient été frappés à Sinope. P. 90 et 96. Mithridate n'a régné à Cios qu'après la chute de la monarchie perse. P. 154. Ne pas écrire Ariamnès pOur Arariam- nès. P. 186, l'interprétalion géographique du papyrus Petrie Il, 45 est très contestable. Plu- sieurs savants placent toule l'action en Cilicie. (cf. Koehler, Sitzunysb. de Berlin, 1894, 445) P. 225, parmi les illustrations littéraires d’An-

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11. Abbé À. BOXLER. Précis des insti- tulions publiques de la Grèce et de la Rome ancienne. Paris, Lecoffre, 1903. In-12°, 422 p. illustrées.

La partie de ce petit manuel consa- crée aux institutions grecques nous a paru à peu près exacte, mais bicn séche, bien bourrée, et surtout bien dénuée de sentiment historique; par exemple, la constitution de Dracon, à laquelle personne ne croit plus, est résumée sans un mot de réserve (p. 61). Que dire aussi d'une phrase comme celle-ci (p. 1): « Chaque cité (grecque) suivait son système propre dans la supputa- tion des années, prenant pour point de départ certains événements qui avaient fait époque dans son histoire ? » Ces « ères locales » (avant l'époque ma- cédonienne avancée) sont un simple mythe. P. 165, παραχχαταλογή est tra- duit par « récitatif », ce qui est faux, si M. B. prend le mot récitatif au sens propre. Notre récitatif est une mélopée sans mesure ; 18 zx. est exactement le contraire, c'est un rythme sans mélo- die. M. B. rapporte la fameuse anecdote de l'acteur Hégélochos qui se trompe sur l'accentuation de γαλέν(η) dans un vers d'Euripide ; il aurait s'en sou- venir en corrigeant les épreuves de son volume les fautes d'accentuation grecque sont nombreuses, D'autres coquilles ou négligences déparent la Bibliographie placée en tête de l’ou- vrage. Des indications comme « Unger, Chronologie. München (sic !), Nissen, Metrologie. München » sont inutiles; Lubker ne s'appelait pas Lübkers, ni Eckhel Eckel, ni Daremberg Darenberg (N. B. 16 dictionnaire est en cours de publication depuis 1877 et non 1881); « Inscriptiones Siciliac depuis 1892 » est

tioche l'auteur oublie Archias. P. 325. À propos dos Ayparchies ciler l'article de Cumont sur le serment de Vezir-Keupru.

IL. P. 155. Le mot Wicéphore n'est pas grec au sens matériel.

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inintelligible ; Dareste et Haussoullier ont eu un collaborateur pour les Ins- criplions juridiques, etc.

H. G.

12. BREWER (Heinrich). Die Unler- scheidung der Klagen nach attischem Rechte etc. Vienne, C. Gerold, 1904, 8°, 111 p.

L'objet direct de ce travail est d'éta- blir l'authenticité de deux lois citées dans la Midienne : la loi sur la violence ($ 47) et celle sur la corruption des juges ($ 113), mais pour arriver à ce résultat l'auteur a exposé et défendu un système nouveau de classification des actions en droit athénien, système qui se résume ainsi : les actions (δίκαι lato sensu) sont civiles (ôtxn s{riclo sensu) ou criminelles (γραφή). A la diffé- rence du droit moderne, chacune de ces catégories comporte une subdivi- sion en actions privées ou publiques, selon le caractère du poursuivant. En particulier, il faut distinguer les γραφαὶ ἴδιαι (privées), qui sont le cas général, et les γραφαὶ δημόσιαι qui sont au nom- bre de deux seulement : l’sicayyehix une autorité constituée se porte plai- gnante elle-même (le nom s'applique aussi à la proposition qui lui est faite de se porter plaignante) et la προδολή un citoyen demande au peuple à être investi de la mission de porter plainte en son nom (contre les perturbateurs des fêtes et les sycophantes). Cette clas- sification, dont plusieurs détails soulè- vent des objections sérieuses (1), per- mettrait, si elle était acceptée, d'écarter les doutes dont le 8 47 de la Midienne a de tout temps été l'objet. Quant au 8 118 M. Brewer cherche à montrer qu'il s'accorde à merveille avec les cir-

(1) M. Glotz me fait observer que les actions pour meurtre, assurément criminelles, sont tou- jours restées des δίχαι, ouvertes aux seuls pa- -rents de la victime. Lo Recueil des inscriptions Juridiques (11, p. 21) est à rectifier sur ce point.

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

constances a été prononcée l'éro- λογία δωροδοκίας de Lysias; il ne se pro- nonce pas sur l'authenticité de la loi différente sur le même sujet qu'on lit dans le deuxième plaidoyer contre

Stéphanos, p. 1131. T.R.

143. BRITISH MUSEUM. Catalogue of the greek coins of Lydia by Barclay V. HEAD. 1901, Longmans etc., in-8°, cz-440 p. 1 carte et xiv plan- ches (autotype).

Ilest bien tard pour parler de ce beau volume dont on peut résumer l'é- loge en disant qu'il est digne de ses aînés. L'introduction qui ne compte pas moins de 150 pages est une histoire très complète du monnayage lydien, depuis les premières émissions en électrum des rois Mermnades les plus anciennes : monnaies du monde jusqu'aux derniers bronzes si nom- breux et si variés de l’époque. ro- maine, soit pendant une durée de prés de mille ans. M. Head n'attribue expres- sément aux rois Lydiens, en fait de monnaies d'électrum, que les pièces aux types de la protome ou de la tête de lion; il propose très ingéuieusc- ment de reconnaître dans certaines pièces, le type se borne à un con- tour très rudimentaire, des imitations cimmériennes. Il considère enfin comme des « estampilles de chan- geurs » les petits poincons appo- sés sur certains spécimens ; mais il faudrait prouver qu'il y a quelque relation entre ces poinçons et le titre des pièces ainsi marquées. Sous ces réserves on peut admettre les raisons données par M. H. pour la substitution (au temps de Crésus) du monnayage en or et argent purs à celui d'électrum. Le monnayage lydien s'éclipse pen- dant la domination perse, pour repa- raître à l'époque héllénistique avec les ateliers de cistophores (au nombre de six) et les bronzes locaux (quatorze ate-

COMPTES ΠΒΕΝΌΓΒ BIRBLIOGRAPHIQUES

liers avant l'empire). C'est à partir de Trajan qu'on assiste à un grand dévelop- pement du monnayage municipal dans la Lydie du Nord (autour de Thyatire) ; le magistrat responsable y est réguliè- rement 16 premier archonte (ou stra- tège) tandis que dans la Lydie méri- dionale c'est le secrétaire.

Le monnayage de chaque cité est étudié à part et M. Head a dressé des listes très utiles, très instructives des noms de magistrats qu'il considère comme certains. On notera qu'il se range maintenant à l'opinion d'Imhoof sur la provenance lydienne de toutes les monnaies de Germé (p. 11]. Parmi les textes relatifs à Masgvrc-Maxcons on pourrait citer Plut. De Mus. c. 1. M. Head a naturellement tiré grand parti des travaux de Ramsay, Radet, Imhoof, Clerc, Buresch sur diverses parties de son sujet, mais il sait les contrôler et les corriger au besoin par les données des monnaies ; c’est ainsi qu'il montre très bien que ἱππικός sur les monnaies de Thyatire ne désigne pas un magis- trat, mais un titre romain (eques) porté par certains stratèges. À chaque ins- -tant, en parcourant soit l'introduction, soit le catalogue, on saisit sur le vif l'alliance de plus en plus intime et féconde des différentes branches de l'archéologie.

T.R.

14 Archaeological instilule of America. Investigations at Assos... by Joseph T. CLARKE, Francis H. BACON, Robert KOLDEWEY... Cambridge (Massachusetts). Archaeol. Institute, 1902. Part I. in-f°, album de 74 p.

Ce n'est pas sans quelque surprise

que l'on voit paraître en 1902 seulement la preruière livraison d’un ouvrage por- tant sur des fouilles exécutées de 1881 à 1883, c'est-à-dire il y a vingt ans. Les explications données à ce sujet dans la Préface sont un peu vagues; elles semblent mettre en cause M. Clarke qui

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avait été chargé primitivement de l'en- treprise et auquel on doit le rapport préliminaire publié dès 1882 et Île mémoire sur le Temple d'Assos imprimé dans la Classical series de l'Institut archéologique américain (1898). La publication actuelle est dirigée par M. Francis Bacon; elle compren- dra cinq fascicules qui ne se vendront pas séparément : le prix de souscription est fixé à 25 dollars, ce qui est relative- ment raisonnable. Ce premier fascicule comporte un résumé de l'histoire d'Assos et un historique de t'expédi- tion, dus à la plume de M. Clarke; puis la description (par M. Bacon) de l'agora, de la stoa et du bouleutérion, ainsi que des inscriptions et bases trouvées sur l'agora. L'illustration comprend un grand nombre de vues en phototypie très bien exécutées, une réduction pho- tographique (illisible) de la carte de Kiepert, un plan général et plusieurs plans de détail dus en partie à l'archi- tecteallemand Koldewey, un géométral de l'agora « restaurée », d'une fantaisie assez amusante, enfin d'excellents fac- similés des inscriptions les plus impor- tantes. La traduction et le commentaire des inscriptions sont la reproduction pure et simple du mémoire de Sterrett, publié il y a vingt ans (Papers, tome Icr), procédé qu'on ne saurait approuver. Un texte aussi important, par exemple, que le serment des Assiens à Caligula (Dittenberger, éd. 364) aurait être transcrit en minuscules et commenté ; en tout cas il fallait indiquer la biblio- graphie postérieure à 1882. Au 19 le patronymique Prodicos a été omis par le traducteur. Le commentaire du 20 ignore les livres de Sonne et de Bérard; celui du 22 l'article de Perdrizet etc., Au n°95 le fac-similé a ΠΑΞΙΑΙ, la trans- cription en minuscule Νάξιαι, T.R.

15. ACTA APOSTOLORUM APOCRY- PHA,N.2. Λεία Philippi et Acta Tho- mae; accedunt Acta Barnabae ; edidil

‘286

M. Bonnet. Lipsiae, H. Mendelssohn 19083.

M. Bonnet peut être fier de l'œuvre qu'il vient de mener à bonne fin. Le nouveau volume de l'édition générale des Actes apocryphes entreprise par lui avec Lipsius est de tous points admi- rable par la conscience et la préci- sion des recherches qui l'ont préparé, et par la méthode avec laquelle les matériaux y sont mis on œuvre. Il comprend les Actes de Philippe, 168 Actes de Thomas etles Actes de Barnabé. Les premiers avait été édités partiel- lement d'abord par Tischendorf, puis plus complètement par M. Batiffol dans les Analecta Bollandiana. Ils se lisaient d'ordinaire par récits séparés, et le Vaticanus 824, découvert par M. Bonnet, utilisé pour la première fois par M. Batiffol, est le seul qui nousles ait conservés à peu près en leur ensem- ble (il nous manque cinq numéros, de 10 à 14.) Le texte de la nouvelle édition provient pour les récits 1 et 3-9 de cette source unique; pour la de trois manuscrits; pour la fin, à partir du 15 (la partie la plus lue, parce qu'elle comprend le martyre), M. Bon- net n'a pas consulté moins de quinze manuscrits, et il nous donne concur- remment le texte du Vaticanus 824 et celui du Parisianus 881. Les Actes de Thomas sont la pièce capitale du vo- lume; on sait que de tous les actes apocryphes, qui ne nous sont parve- nus que dans des rédactions expur- gées, ce sont ceux qui, en l'état nous les avons, ont conservé le plus de traces d'un original gnostique. M. Bon- net les avait déjà publiés en 1383. Ici encore, les divers récits étaient le plus souvent transcrits isolément, et, pour sc débrouiller dans le chaos de la tra- dition que représentent les vingt-un manuscrits utilisés, il fallait autant de pénétration que de patience. Ajoutez que le texte grec doit être confronté avec la rédaction syriaque éditée et traduite par Wright en 1871, et que l'on

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

a beaucoup discuté sur le rapport de l'un et de l'autre. M. Bonnet, qui pen- sait autrefois, comme beaucoup d'au- tres, que le grec était l'original, se rend aujourd'hui (page xxt) à l'argumenta- tion de M. Burkitt, et admet qu'il pro- vient d'un original syriaque, plus com- plet du reste que celui qui nous est par- venu et surtout la tendance gnos- tique était mieux respectée; il se de- mande toutefois encore (p. xx11) si, en dernière analyse, le syriaque ne remon- terait pas lui-même à une rédaction grecque primitive. Parmi les mor- ceaux gnostiques que ces Actes nous ont conservés, le plus long et le plus curieux est celui qui est connu sous le nom d'Hymne de l'âme (on l’a attribué notamment à Bardesane), et qui est d’ailleurs extrêmement obscur ; il n'é- tait connu qu'en syriaque, jusqu'a ce que M. Bonnet l’eût retrouvé en grec dansun Vallicelanus du xr° siècle. Les Actes de Barnabé sont beaucoup moins intéressants, mais ne sont pas publiés avec moins de soin.

M. Bonnet a joint à son édition des index très précieux, qui seront aussi utiles aux philologues et aux grammai- riens qu'aux théologiens, et qui de- vraient bien servir de modèles.

A. Puscs.

16. GILDERSLEË VE (Basil L.}. Problems ingreek syntax. Tirage à part de l’Ame- rican journal of philology, t. XXHI. Baltimore, Johns Hopkins press, 1903. in-8°, à pagination intermittente.

Les problèines qu'effleure cette char- mante plaquette se rapportent à la structure de la phrase, à l'emploi des cas, de l'article, des modes, des temps et des prépositions. Rien de moins aride que ces recherches sous la plume du savant philologue américain. On y retrouve partout cette profonde et fine connaissance de la langue grecque qui met M. Gildersleeve au tout pre- mier rang des grammairiens contem-

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

porains. Une idée mattresse relie d'ail- leurs ces pages détachées; c'est qu'il n'y pas une syntaxe grecque, mais des syntaxes grecques ; chaque époque, chaque genre littéraire, chaque grand écrivain la sienne ; par l'étude de la syntaxe se rattache à celle du style ou plutôt n'en est plus qu'une face ; de la pure philologie nous passons à la psy- chologie. Il y a, en effet, dans M. G. un psychologue délicat, attentif aux moindres nuances et habile à tirer le bilan des plus abstruses statistiques; il y a aussi «un poète mort jeune » à qui le grammairien survit. Ce poëte n'est pas tout à fait mort; il se révèle à chaque instant par un style prégnant et pittoresque, auquel l'austère muse de la grammaire nous peu habitués . parfois même, comme le Calchas de l'opérette, on se surprend à penser qu'il y a vraiment un peu « trop de fleurs Η. G.

17. G.-N. HATZIDAKIS. Rapport sur le concours de la Société de linguis- tique d'Athènes (en grec). Athènes, 1903, 32 p., in-8°.

Pour la première fois cette année, la Société de linguistique récemment fon- dée à Athènes avait à distribuer des prix. Le concours institué par elle a donné de brillants résultats. Vingt-trois concurrents y ont pris part, avec des mémoires manuscrits parfois très éten- dus. Dix d'entre eux ont été jugés

dignes d'être couronnés et la Société a

décerné les récompenses suivantes : au nom du Syllogue pour la propagation des lettres grecques, deux prix de 250 drachmes à des études sur la langue de la Thesprotie (Epire) et d'Oenoé (Pont); au nom de Μπι de Riancowrt, un prix de 300 drachmes à une étude sur le dialecte de Kastoria. La Société disposait elle-même de 1,600 drachmes, qu'elle a ainsi réparties : premier prix (800 drachmes) par moitié à des travaux

287

sur les parlers de Lesbos et de Leu- cade ; second prix (500 drachmes) à trois mémoires de linguistique ou de folk- lore; troisième prix (300 drachmes) par moitié à un recueil de noms propres et de chansons populaires de Phigaleia et à une collection de mirologues du Magne. On voit que l'initiative privée continue à travailler pour le bien de la Grèce et de la science. Il serait dési- rable que le gouvernement hellénique la suivit dans cette voie et créât enfin à l'Université d'Athènes la chaire de langue et de littérature néo-grecques que réclame, une fois de plus, le rapporteur et, avec lui, le monde savant. H. P.

48. W. HELBIG. Les ἱππεῖς athéniens. Extrait des Mém. de l'Acad. des Ins- criptions, XXXVII. Paris, Imp. nat., 1902, in-4°, 112 p.,2 pl., nombreuses zincogravures.

M. Helbig a eu l'idée excellente d'étudier les vases archaïques au point de vue des renseignements qu'ils four- nissent sur la cavalerie athénienne. Le résultat le plus net de cette enquête d'accord, d'ailleurs, avec le texte classi- que d’Andocide c'est que jusqu'au milieu du siècle la cavalerie athé- nienne n’est pas une véritable cavale- rie : ce sont des fantassins montés qui se transportent à cheval jusqu'au ter- rain du combat, puis en descendent pour combattre, comme jadis les héros Ἦο- mère descendaient de leur char. L'ho- plite très riche a deux chevaux, l'un pour lui, l’autre pour son valet; celui de moyenne fortune n'en a qu'un seul ; le valet suit à pied ou monte en croupe. Pendant la bataille 1 ὑπηρέτης devient garde-cheval ; mais il prend part à la poursuite, exceptionnellement même à la lutte. Ces résultats paraissent aussi bien assurés qu'ingénieusement établis et copieusement illustrés. P. 54 l'in- terprétation du nom des ζευγῖται est au-

19

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jourd'hui contestée, avec raison, ce me semble. T. R.

19. (TATIEN). Aimé PUECH. Recherches sur le Discours aux grecs de Tatien suivies d'une traduction. Paris, Alcan, 1903 (Bibl. de la Faculté des lettres, XIII). In-8°, vur-160 p.

IL est difficile d'analyser un livre dont la plus grande partie se compose de discussions critiques très serrées, très sagaces, mais aussi très minutieuses. M. Puech possède à fond son Tatien, ille possède si bien que sur certains points il ne craint pas de contredire l'opinion d'un maître aussi autorisé que Harnack et, ce semble, avec succès : c'est ainsi qu'il établit que l'Oratio ad Graecos n'est pas, comme on l’a cru, de très peu postérieure à la conversion de Tatien ; elle daterait environ de 170, peu d'années avant sa rupture avec l'Église. M. Puech montre ensuite à quel point l'influence de la sophistique contempo- raine se fait sentir dans le style très artificiel et jusque dans les rythmes de l'auteur, il analyse ses sources, ap- précie sa méthode saccadée de discus- sion, enfin il nous conduit dans les arcanes de la théologie et de l'anthro- pologie si bizarres du futur hérétique. Deux très intéressants chapitres étu- dient les rapports de Tatien avec Justin d’une part, avec Josèphe de l'autre; la chronologie de Tatien dériverait uni- quement d'Apion et de Ptolémée de Mendès : « on peut considérer comme certain qu'il ne dépend pas de Josèphe ». Dans toute cette étude, il est inutile de dire que M. Puech cite et met à profit les savants allemands qui, presque seuls, se sont occupés sérieusement de Tatien dans ces derniers temps (1), mais il est

(1) À propos des εὑρήματα il aurait fallu mentionner et surtout utiliser l'excellente disser- tation de Kremmer. À propos du ch. 19 la Citation du vase d'Herstal s'imposait.

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPBIQUES

loin de se laisser absorber par eux, il conserve toute son indépendance cri- tique et en fait souvent un judicieux usage. Les mêmes qualités distinguent la traduction complète de l’Oratio dont M. Puech a fait suivre son étude; le texte de Schwartz est pris pour base, mais dans bien des passages M. Puech se tient plus près de la lecon des manus- crits et il hasarde même quelques con- jectures originales (ch. 11, πενέστεροι, δὲ μετριώτατος; ch. 14). TR.

20. HICKS (E.-L.) and HILL (G.-F.). A manual of greek historical inscrip- tions. New and revised edition. Oxford, Clarendon press, 1901. In-8°, xxx1V-341 p.

Le recueil de M. Hicks, dont la pre- mière édition a paru en 1882, s'estrecom- mandé aussitôt à tous les épigraphistes et à tous les historiens par le choix ju- dicieux des textes et les excellents com- mentaires qui les accompagnent. La présente édition ne sera pas moins bien accueillie, On regrettera sans doute que l'accroissement de matière, aux dé- couvertes d'Athènes, de Délos et de Delphes, ait obligé l’auteur à retrancher toute la partie postérieure à la mort d'Alexandre; mais ce qui reste a fait l'objet non seulement de nombreux enrichissements mais encore du rema- niement le plus attentif. Outre la col- laboration précieuse de M. Hill, le dis- tingué numismate du British Museum, M. Hicks a pu profiter du concours obligeant de M. Wilhelm qui fourni de nouvelles lectures pour plusieurs marbres athéniens et entr'ouvert les tré- sors de son érudition bibliographique. Une innovation d'un intérêt un peu dis- cutable est la liste des archontes athé- niens de 500 à 34, avec références nombreuses mais incomplètes. J'au- rais préféré une table de concordance avec les principaux recueils. Voici encore quelques desiderata. Les auteurs

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES 289

répètent je ne sais pourquoi que la dé- | épuisé le problème et l'on aimerait au dicace du casque d'Hiéron (Michel | moins savoir quelle valeur M. Hill as- 1084) est métrique et ils ne laissent | signe à la liéra de bronze sicilienne. pas percer le plus léger doute sur l’au- | Nulle part, il n'indique même combien thenticité de la lettre de Darius à Gada- | d'onces il y avait dans une litra, ni tas (Michel 32). Parmi les inscriptions | l'exact rapport de valeur entre 18 litra -qu'on regrette de ne pas trouver, je | d'argent et l'obole. Je regrette aussi nommerai le décret d'Olbia sur le | que l'auteur ait cité ou reproduit si peu change des monnaies et surtout le pré- | de spécimens du médaillier de France. cieux document CIG.15441, l'un des plus | Des pièces comme l’hémilitron de Sy- importants que l'on possède. racuse au saccos (Luynes), le penton- TR. kion archaïque (Paris, 1049), etc. méritaient une mention. T.R. 81. HILL(G. F.). Coins of ancient Si- cily. London (Westminster), Consta- ble, 41903, in-8° illustré, 256 p. | 22. JERUSALEM (Wilhelm). Der Bil-

XVI planches. dungswert des altsprachlichen Unter- richts und die Forderungen der Ce beau volume tient le milieu entre Gegenwart (Conférence). Vienne, la science pure et la vulgarisation. 11 Hœlder, 1903, in-8°, 35 p. donne, sans aucun appareil d'érudition, une histoire très suffisamment com- Éloquente et ingénieuse défense de

plète du monnayage antique de la Si- | l'étude des langues antiques et particu- cile, divisée en cinq périodes, précédée | lièrement du grec dans les écoles. On d'une introduction sur l'histoire de | sent que l'auteur est un psychologue l'île et suivie d'une bibliographie et d'un | de profession. Par une analyse très appendice sur les monnaies de Malte et | fine et des exemples heureusement de Pantellaria. M. Hill fait ses | choisis, il montre tout ce que cette preuves comme savant; il se montre | étude apporte de profit à l'éduca- ici écrivain non moins agréable que | tion historique, « formelle », esthéti- bien informé des choses d'art. L'illus- | que, morale des jeunes esprits. Il cite tration seize admirables planches | souvent Wilamowitz ; quand il le com- « collotypiques » et quatre-vingt vi- | bat, il nous paraît avoir généralement gnettes dans le texte ajoute infini- | raison, du moins au point de vue pra- ment, est-il besoin de le dire? à l'intérêt | tique. On apprendra non sans surprise de l'ouvrage et le recommande aux lec- | en lisant ces pages que ni le Phédon, teurs même étrangers à l'archéologie; | ni aucune tragédie d'Eschyle n'ont en- s'il est un livre capable de répandre | core pénétré dans l’enseignement des dans le public lettré le goût des mon- | lycées autrichiens. On est aussi un naics antiques et des études qui s'y | peu étonné de constater le peu de place, rattachent, c'est donc assurément ce- | ou pour mieux dire la place nulle, que lui-là. semble occuper dans cet enseignement

Malgré le caractère quasi-populaire | l'exercice doublement utile de la ver- de ce volume, je regrette que l’auteur | sion; il n'est guère question que de la ne se soit pas un peu plus étendu sur | lecture et de l'erplication orale des les questions économiques et notam- | auteurs, que M. J. désire d'ailleurs la ment sur la veratissima quaestio du | plus approfondie possible. IL semble rapport de valeur des trois (ou plutôt | que les lectures « cursives », « abat-" qualre) métaux monétaires usités en | tage » des textes, si prônés, il Sicile. Je suis loin de croire que j'aie | quelques années par nos germano-

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manes, commencent à tomber en dis- crédit même au bord de la Sprée et du Danube.

H. G.

23. D. JORDELL. Répertoire bibliogra- phique des principales Revues fran- çaises. Année 1898 (paru en 1900), 272 p. in-8e. Année 1899 (paru en 1901), 359 p. Per Lamm (Nilsson). Répertoire bibliographique de la li- brairie française, 1902. Per Lamm, 1903, 164 + 96 Ὁ.

Le travailleur infatigable, à qui l'on doit la continuation du Répertoire de Lorenz, nous donne ici deux précieux instruments de recherche, surtout le premier le Répertoire des Revues que nous nous reprochons de ne pas avoir signalé plus régulièrement à nos lecteurs. Le nombre des Revues analysées est constamment en progrès (257 pour 1898, 346 pour 1899) et il n'y a pas un périodique vraiment important qui n'y figure. Ce répertoire est divisé en deux parties, l'une par ordre alpha- bétique de sections, l'autre par noms d'auteurs; c'est à la seconde qu'iront plus volontiers les auteurs pour en contrôler l'exactitude, mais c'est la pre- mière qui leur rendra le plus de ser- vices. Le classement des sujets y est excellent ; l'impression, quoique fine, est d'une parfaite netteté. Je conseille- rai à l'auteur, pour augmenter encore l'utilité de cet inventaire, de subdiviser un certain nombre d'articles trop éten- dus. Ainsi sous la rubrique Archéologie on trouve énumérés, en 1 colonnes, en- viron 300 articles portant sur toutes les branches, toutes les époques de l'ar- chéologie ; il y aurait avantage à sous- distinguer au moins quatre grandes sec- tions : archéologie en général, archéo- logie classique, archéologie médiévale, archéologie orientale. Je souhaite vivement que le Répertoire des Revues trouve assez d'abonnés pour vivre et se développer encore; il fait honneur à la

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

librairie francaise en même temps qu'il

apporte une image intéressante de la

fécondité intellectuelle de notre temps. T.R.

24. (ARISTOXÈNE). MACRAN (Henry). ’Aotatoëévou ἁρμονιχὰ στοιχεῖα. Texte grec avec introduction, appareil cri- tique, traduction anglaise et com- mentaire. Oxford, Clarendon Press, 1902. In-8°, 303 pp.

M. Macran prend pour point de dé- part le texte de Marquard et le classe- ment des manuscrits établi par le même savant: il ajoute dans l'appareil critique les lecons des manuscrits H (manuscrit du Séminaire protestant de Strasbourg, détruit en 1870) données par Westphal d'après M. Ruelle, et quelques lecons de S (Seldenianus), dont il a fait une nouvelle collation : comme on pouvait s'y attendre, cette collation ne nous apprend rien de nou- veau sur ce manuscrit que M. Jones (Classical Review), VII, 10) rattache avec raison au Vaticanus (V). La divi- sion en trois livres, donnée par les manuscrits, a été conservée; on sait que Marquard la considère comme er- ronée, et voit dans l'ouvrage une ag- glomération confuse d'extraits aristoxé- niens; Westphal y reconnaît au con- traire les restes de quatre ouvrages différents qu'il essaye de reconstituer. M. Macran trouve cette tentative trop hardie, sans toutefois en condamner le principe; mais, en attendant, il ne tente rien pour sa part. Le texte a été amélioré en quelques endroits : P. 22 Meib. 1. 32 : οὐγ est supprimé avec rai- son. P. 27, 1. 11, βαρυτάτης pour παου- πάτης est une bonne conjecture. En revanche, la dernière phrase du pre- mier livre reste inintelligible et bar- bare, même et surtout avec le dépla- cement de ὦν.

Le commentaire se recommande par des qualités de clarté et de bon sens : les profanes, auxquels s'adresse spécia-

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

‘lement M. Macran, trouveront à s'y ins- truire. Par contre, il y aurait degraves réserves à faire sur la théorie des modes exposée dans l'introduction.

L. L.

25. MÉLANGES PERROT. Recueil, etc., dédié à Georges Perrot à l'occasion du 50° anniversaire de son entrée à l'École Normale. Paris, Fontemoing, 1903. In-80 jésus, 343 p. οἱ 5 plan- ches.

Personne ne méritait mieux que le vir bonus scribendi perilus qu'est M.Georges Perrot l'honneur d’une couronne de « mélanges », et par la variété comme par l'intérêt des feuilles qui la compo- sent, l'offrande est digne de l'honoré. Nous ne nous occuperons que des arti- ticles les plus nombreux d’ailleurs consacrés à l'antiquité grecque, bien qu'il nous en coûte de ne pas mention- ner des mémoires signés de MM. Heu- zey, Helbig, Boissier, Bérard, Martha, Gsell, Michon, de la comtesse Lovatelli, etc. L'article de M. Bréal, malgré sa généralité, touche, en revanche, assez aux études grecques pour être signalé ici : il s'occupe du curieux phénomène linguistique pour lequel l'auteurinvente le terme d'aulomimèse. L'exemple le plus saillant qu'il en cite est l'emploi homérique des verbes en σχὼ : quand une de ces formes, favorisées par le mètre, fait son apparition, on peut être sûr que d'autres ne sont pas loin. Che- min faisant, M. Bréal explique le mot ἀνδράποδον pour ἀνδράπεδον par l’analo- gie de δάπεδον, οἰχόπεδον.

Dans le peloton archéologique, l'er- ticle de M. Treu se détache du lot. Étu- diant une statuette récemment acquise par le musée de Dresde, il y reconnaît avec raison une copie de la célèbre Mé- nade de Scopas. La statuette est mutilée (M. Treu restitue un chevreau sur l'épaule gauche et un glaive dans la main droite) et le travail sommaire, mais dans le mouvement hardi du

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buste renversé, dans la draperie ou- verte et défaillante, on retrouve le style des têtes de Tégée et de l'ama- zone du Mausolée, ce style vibrant et passionné, sans déclamation, qui fait de Scopas le plus tragique des sculpteurs.

La période archaïque de l'art est re- présentée par plusieurs articles. M. de Ridder publie deux fragments d'ampho- res béotiennes de la Bibliothèque, dont l'un donne une des plus anciennes re- présentations connues du mythe d'Eu- rope. Ua fin aryballe, à tête de femme, du Louvre, fournit à M. Pottier l'occa- sion de remarques utiles sur la péné- tration réciproque des styles locaux même avant les guerres médiques : M. Joubin, on le voit, fait école. L'alabas- tos du Musée britannique comments par M. Murray,avec ses scènes de dres- sage de chevaux, annonce déjà la frise du Parthénon. M. Perdrizet étudie un groupe de monuments se rapportant au culte d'Athéna Ergané. Le relief archaï- que d'Athènes (Wolters, 417) serait du nombre : Athéna rend visite à un artisan qui lui tend l'ouvrage qu'il vient d'achever. Le joli petit bronze du type des Apollons nus, publié par M. Ho- molle, est un travail original et qui me paraît un peu plus ancien que la date (410) proposée par le savant éditeur. M. ΠΥ, à propus de la face du monument des Harpyes, des femmes héroïsées recoivent l'hommage, rappelle le texte d'Hérodote (1, 173) sur la haute situation sociale des femmes en Lycie. M. Percy Gardner publie un bas-relief en terre cuite de Géla, conservé au Mu- sée d'Oxford, Aphrodite tenant un petit bouc : charmant spécimen de l'art ar- chaïque, M. Gardner trouve un reflet cypriote et M. Lechat une saveur flo- rentine.

Nous arrivons à la période classique avec M. Furtwängler. Je l'approuve de défendre contre Wernicke la date tra- ditionnelle du Zeus d'Olympie, mais je ne puis le suivre dans sa tentative de rattacher à ce type placide, peu copié

292.

des anciens (1), le type consacré du Christ. On n'aperçoit pas le lien, et, de plus, je crois que les premiers sculp- teurs qui ont représenté 16 Christ ont vu en lui un sage plutôt qu'un Dieu et se sont inspirés des types traditionnels des philosophes et des penseurs.Jamais non plus on ne me fera croire que Cé- cilius ait désigné le chef-d'œuvre de Phidias par le nom de « colosse man- qué ». On lira avec intérêt les obser- vations de M. Studniczka sur l'admi- rable relief du Pirée (les acteurs chez Dionysos) qu'il assigne à la fin du ve siècle, et celles de M. Lechat à propos du front « athlétique » de l'Hermès de Praxitèle : c'est un trait particulière- ment attique, et le développement de de ces protubérances s'explique par le combat front contre front des lutteurs.

C'est à l’âge d'argent qu'appartiennent les monuments publiés par MM. Colli- gnon (tête funéraire de Tralles au Lou- vre, cousine éloignée oh combien! de la Déméter de Cnide), Joubin (sta- tuette de femme drapée de 18 collection Arndt), Jamot (ex-voto thespien à Dé- méter et Héraclès). La stèle lycienne de M. Benndorf est un souvenir de la Ty- ché d’Eutychidès. M. Salomon Reinach démonte pièce à pièce la Vénus de Médicis et ne lui laisse guère que le torse et l'amorce des bras; c’est peut-être un peu excessif et je ne saurais admettre, pour ma part, l'interprétation donnée p. 287 du témoignage d'Aldroandi. M. Graillot communique un médaillon de Cybèle avec des attributs inusités qui accuseraient le caractère funéraire de cette déesse. L'étude intéressante de M. Michaelis sur les basiliques de l'épo- que hellénistique aurait gegné à pou- voir utiliser la précieuse inscription de Didymes publiée par Haussoullier (Étu- des sur Milet, p.34) : c'est actuellement

COMPTES RENDUS

(1) M. Furtwängler exagère cependant ce point. Chose curieuse, il oublie (comme Overbeck) la célèbre copie du colosse, en grandeur naturelle, qu'avait fait faire Antiochus Épiphane (Amm. Marce!l. XXIL, 13).

BIBLIOGRAPHIQUES

le plusancien exemple connu d'une στοά offerte par un roi (Antiochus Ie”). L'ori- ginalité des Pergaméniens s’en trouve un peu compromise.

M. Carl Robert se tient, comme tou- jours, à cheval sur la littérature et l'ar- chéologie : ses remarques sur un vers d'Euripide (Electre, 416) qui lui rappelle un poignard damasquiné genre Mycè- nes, sur le vase de Cratès (Arch. Z., 1861, p. 184), qui prouverait l'authen- ticité de 6 185, sont encore plus ingé- nieuses que convaincantes.

Passons à la géographie. M. Doerp- feld donne d'assez bonnes raisons pour contester que l'Ithaque d'Homèéère cor- responde à l’Ithaque actuelle; mais il explique moins bien la prétendue trans- position de noms qu'il suppose (l’Itha- que homérique serait Leucade). Le texte Od., IX, 21 conduirait plutôt à identi- fier l’Ithaque d'Homère avec Céphallé- nie. M. Bourguet s'occupe du faubourg de Delphes qui s’est appelé successive- ment Θνῖαι, Güotiov, Pylaea; M. Radet . cherche à identifier le château des Mar- mariens forcé par Alexandre en 334 (Saradjik ?)

La diffusion graduelle du nom des Hellènes fourni à M. Bloch la ma- tière d’un article qui ne m'a pas con- vaincu, ni son interprétation de Thuc., I, 3, ni son identification des Ἕλληνες et des Σελλοί ne me paraissent admissi- bles, et il ignore ou méprise à tort l'ar- ticle de Bury dans le J. H. S. de 1901. Je ne puis en revanche qu'applaudir à l’article de M. Guiraud et au nouvel ar- gument qu’il a trouvé contre l'authen- ticité de la prétendue constitution du Dracon : l’allusion à l’hypothèque est, en effet, un anacbronisme manifeste. M. Decharme a très heureusement com- menté la « loi de Diopeithès »; elle vi- sait surtout les théories des météorolo- gues sur la constitution physique des luminaires célestes, détrônés de leur rang de dieux. Très intéressant aussi l'article de M. Foucart sur la déesse thrace Bendis introduite à Athènes vers 420 et les deux thiases thraces auxquels

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

(par une exception unique) étaient con- flés son culte et l’organisation de sa pro- cession annuelle. M. Ph. Legrand défend ingénieusement contre Joël l'authenti- cité de l'oracle de la Pythie sur Socrate, sans prétendre toutefois que le texte ori- ginal s'en soit conservé; dans la version iambique qui nous en est parvenue il corrige avec trop d'esprit Σοφοχλῆς en Περικλῆς. M. Holleaux a raison de s'ins- -crire en faux contre le texte de Polybe -qui semble faire remonter à l'an 306 l'alliance de Rome et des Rhodiens; mais il n'a pas réussi à expliquer la genèse de l'erreur. Enfin, M. Bou- ché-Leclercq discute la question des κάτοχοι du Sérapéum, il voit à bon droit des reclus, non des possédés.

Si plusieurs des travaux précédents utilisent déjà les inscriptions, en voici d'autres qui appartiennent plus spécia- lement à l'épigraphie. M. Cavvadias pré- sente une nouvelle « stèle des guérisons » de l’Asclépieion d'Epidaure. M. Haus- soullier explique par une inscription de Suse la « Séleucie de l’Eulaios » d'une inscription de Magnésie : c'est le nom hellénistique de Suse elle-même. M.Fou- gères brûle ce qu’il a adoré : converti par Mommsen, il identifie désormais le lyciarque et l'archiprêtre des Augustes en Lycie; il aurait pu se rappeler que cette opinion a été soutenue ici même contre les arguments qu'il y avait oppo- sés (XII, 408). M. Wolters énumère les mentions, dans les copies épigraphiques d'actes légaux, des cachets apposés sur les originaux ; il a sans doute raison de rattacher à ce groupe les emblèmes individuels mentionnés dans les tables d'Héraclée, mais les sigles restent inexpliqués.

La numismatique, Cendrillon de l’ar- chéologie, brille par son absence dans ce Recueil. L'histoire littéraire, en re- vanche, y est bien représentée. M. Hau- vette cherche à expliquer par une série de réminiscences d’Archiloque les sin- gularités de la 11" Pythique. M. Paul Girard corrige deux passages d’Aristo- phane ; dans le vers 605 des Chevaliers

293

il lit βρώματα, pour στρώματα : dans Plutus, 535-541, il essaie de déméler l'enchevêtrement de deux rédactions consécutives. Le Ménéxrène, selon M. Al- fred Croiset, est un cousin du Phèdre : Platon y a voulu donner aux rhéteurs une leçon d’éloquence philosophique et Isocrate s’en est souvenu dans le Panégyrique. M. Maurice Croiset res- serre en quelques semaines de juillet 349 les trois Olynthiennes. M. H. Weil remet sur pied des distiques mytholo- giques tracés par un écolier égyptien sur une tablette de cire du Louvre. Enfin M. Th. Reinach publie ce qu'il appelle «16 roi des ostraka » : un frag- ment de mime érotobacchique écrit sur un tesson de Thèbes; ce texte est à rapprocher de la Plainte de l'amante abandonnée découverte par Grenfell. R. T.

26. PHILON DE BYZANCE. Le livre des appareils pneumatiques et des machi- nes hydrauliques, édité d’après les versions arabes d'Oxford et de Cons- tantinople et traduit par le baron CARRA DE VAUX. Tiré des Notices et extraits des MSS. Paris, Klinck- sieck, 211 pages gr. in-4°.

L'orientaliste qui, il y a dix ans, nous donnait la première édition et la premiére traduction des Mécaniques de Héron d'Alexandrie, vient de tirer des manuscrits arabes un autre monument de la science grecque. On connaissait déjà, par une version latine et médié- vale faite sur l'arabe, à peu près un cinquième des Pneumaliques de Phi- lon. V. Rose avait édité en 1870 cette version dans ses Anecdola (II, p. 299- 313), et elle a été mise en français par M. de Rochas (Revue archéologique, 1881 ; cf. de Rochas, La science des phi- losophes εἰ l'art des thaumaturges, 1882). M. Carra de Vaux a trouvé dans les mss. 3113 et 2755 de Sainte-Sophie de Constantinople un texte arabe com- prenant 65 chapitres, à savoir: les 16

9.

de la version latine; 26 autres dont l'ensemble constitue, dans le manuscrit arabe 954 de la Bodléienne d'Oxford, le Livre des Pneumatiques de Philon ; les 8 derniers chapitres d'un Recueil anonyme qui en renferme 15 et se trouve dans le même manuscrit d'Ox- ford ; enfin 17 chapitres intercalés dans les trois séries précédentes et qui, jusqu'à présent, ne sont connus que par les manuscrits de Sainte-Sophie, dont le second est une copie du pre- mier.

M. Carra de Vaux a publié ce texte arabe, en l'accompagnant d'une tra- duction francaise; il a ajouté en Appendices : 1, deux descriptions de pompes qui se trouvent en tête du inanuscrit d'Oxford; II, les sept pre- miers chapitres du Recueil anonyme de ce même manuscrit.

L'authenticité générale de l'ouvrage attribué à Philon par les Orientaux est hors de conteste; il est clair qu'en revanche on ne peut être assuré de l'exactitude de la version arabe, et que dans un recueil technique analogue aux Pneumatiques bien connus de Hé- ron d'Alexandrie, tel ou tel chapitre peut avoir été interpolé. La tradition manuscrite, dont les dates ne peuvent étre précisées, est malheureusement trop incertaine pour porter à cet égard un jugement d'ensemble. Je me con- tenterai donc de faire remarquer que l'ancienne version latine paraît avoir été faite sur un texte assez différent de celui du manuscrit de Sainte-Sophie et, semble-til, moins fidèle en général ; que des 17 chapitres spéciaux au dit manuscrit, et dont l'authenticité parait à priori moins garantie que celle des autres, plusieurs sont certainement tirés de bonnes sources grecques ; je citerai notamment le 59 (le dragon buveur et le Paniscos) et le 63 (roue pour les ablutions ; cf. Héron, Pneum. I, 32). Ce dernier appareil est une com- binaison d'un περιρραντήοιον avec les roues mobiles de bronze que les Egyp- tiens placaient à l'entrée de leurs tem-

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

ples (cf. Aristote, Mechan. 1) διὰ τὸ δοχεῖν τὸν χαλκὸν ἀγνίζειν. Mais la roue de Héron duit être mise en mouvement avec la main pour que l'eau coule ; celle de Philon est au contraire action- née par un écoulement d'eau continu. Cet exemple peut indiquer la façon dont Héron modifie le plus souvent les appareils de Philon pour donner à son propre recueil un caractère relative- ment original. Le début du chapitre, dans la traduction faite sur l'arabe, montre en même temps comment les Orientaux prenaient avec le texte grec certaines libertés, tout en en rendant l'esprit assez fidèlement.

L'importance de 18 nouvelle publica- tion de M. Carra de Vaux ne saurait être estimée trop haut pour l'histoire de la science grecque ; souhaitons que les travailleurs en tirent le plus tôt possi- ble tout le parti qu'on en doit espérer.

Paul ΤΑΝΚΕΆΥ.

27. POSSENTI (G. D.). Il re Lisimaco di Tracia. Turin, Paravia, 1901. In-89, 184 p.

L'Italie a emprunté à l'Allemagne la coutume de ces consciencieuses mono- graphies qui, même lorsqu'elles n'ap- portent pas grand'chose de nouveau (comme c'est ici le cas), ont l'avantage de fixer l’état de nos connaissances, sur unc question. Le premier chapitre sur ies sources de l'histoire de Lysimaque m'a paru le plus intéressant sinon le plus concluant. Parmi les auteurs con- temporains de Lysimaque, il faut nom- mer en première ligne Hiéronyme de Cardia et Duris de Samos : le premier, dont Lysimaque détruit la ville na- tale, lui eat hostile, le second favorable: les récits de seconde main (Diodore, Justin, Pausanias) sont un composé des deux traditions, dont M. P. essaie de doser le mélange. Les chapitres sui- vants racontent avec sobriété et pri- cision la carrière de Lysimaque,comme satrape, puis comme roi, avant et après

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

Ipsus. Il est difficile de rester clair en détachant ainsi un lambeau d'une his- toire qui veut être étudiée dans son en- semble et, par la force des choses, M. P. a souvent débordé son cadre. Mais ne nous en plaignons pas, car dans ces di- gressions il y a parfois des remarques intéressantes, par exemple à propos de l'itinéraire de Démétrius Poliorcète dans sa fameuse campagne de 286. Nous croyons très plausible l'identification proposée du Lycus avec l'afluent de l'Iris. P. 89 il faut lire ἱερὸν τῶν Καλ- χτδονίων et non Καλχηδόνων. P. 150, Comana n'a jamais été la « capitale » du Pont. Parmi les rois qui ont imité la monnaie de Lysimaque il ne fallait pas oublier "Axa ou "Axns dont ie Bi- bliothèque nationale possède un sta- tère d’or (publié à part par Chabouillet en 1886). C'est tort, selon moi, que Imhoof et Head attribuent cette pièce au 119 siècle : je la crois du 15, T.R.

28, Francesco RIBEZZO, Nuovi studi sulla origine e la propagasione delle favole indo-elleniche, communemente dette esopiche. Napoli, Giannini, 1901, 1-243 p., in-8°.

Cette intéressante étude appellerait la discussion sur la plupart des points examinés par l'auteur, qui est presque partout un fidèle disciple de Max Mül- ler, en un temps l'école anthropolo- gique attaque si vivement tout ce sys- tème. M. Ribezo rattache Ja fable grecque aux légendes indiennes pa- raissent tant d'animaux symboliques : le dragon, image de la foudre, le cha- cal, l'aigle et le hibou, qui représentent respectivement Indra, le ciel brillant et le démon des ténèbres. En un mot, la fable n’a pas d'autre origine que le thé- riomorphisme primitif; elle remonte à une époque les hommes, divinisant les forces de la nature, concevaient leurs dieux sous une double forme, animale et humaine. La rencontre d'une

‘295

bête fut représentative d'une interven- tion divine; puis vint un temps les apologues furent des sortes d'énigmes dont le « devineur » tirait quelque prin- cipe religieux, métaphysique. Tel est le fond de la théorie de M. Ribezzo. Ses rapprochements paraissent, en plus d'un endroit, bien forcés. 1] retrouve dans la légende d'Elien, relative à

l'alouette huppée (Hist. anim., XVI, 5),

celle de Yayäti, rapportée par le Mah4. bhârata; la huppe fait de sa tête, qu'elle se coupe elle-même, la sépulture de ses parents, et le fils de Yayäâti donne sa vie pour allonger les jours de son père. Or, dans la mythologie aryenne primi- tive, le soleil est souvent conçu sous l'aspect d'une tête, et c'est ce que l'on retrouve, vaguement indiqué, dans le mythe de Kephalos. La fable de la huppe et l'histoire de Yayâti figurent donc, pour M. Ribezzo la permanence du vieux soleil dans le soleil qui renaît au matin suivant. Nous voilà, semble- t-il, bien loin des fables et de la morale toute pratique et railleuse que prêchent la plupart d’entre elles. 11 est bien dou- teux que l'apologue sorte entièrement de la religion, surtout de celle des Brahmanes ou du Bouddha. L'homme et l'animal n'y sont pas comparés dans Jeur essence, mais dans quelques-unes de leurs attitudes ou de leurs tendances intellectuelles. Ne faudrait-il pas cher- cher l'origine de 18 fable dans les mé- tamorphoses ou dans les contes d’ani- maux que l'on rencontre partout et qui ont fait les délices de tous les peuples, de toutes Îles générations? Nous nous permettrons de signaler à M. Ribezzo deux livres qui ne traitent pas de la Grèce, ni de l'Inde, mais dont la lecture eût pu modifier plusieurs de ses idées : la thèse de M. Bédier sur les Fableaux (Paris 1895; et le petit manuel de la Lit- ltérature française du moyen dge, par. Gaston Paris. Nous reprocherons encore à l’auteur de n'avoir pas déter- miné avec précision la date à laquelle remontent les divers épisodes des épo- pées ou des « prières » de l'Inde. D'ail-

290

leurs le quatrième chapitre il com- pare entre elles les diverses rédactions grecques ou indiennes de sujets sem- blables ou analogues, en y ajoutant les opinions de Halm, Wagener, Weber, Benfey et Keller, sera d'une grande utilité pour ceux qui reprendront après lui l'étude de cette difficile question. R. Hanmano.

29. Mikhaïl STEPHANIDIS. Πεοὶ τῶν ποτίμων ὑδάτων παρὰ τοῖς ἀοχαίοις ὑπὸ φυσιχὴν vai χημιχὴν ἔποψιν. Athènes, Sakel- larios, 1901 (Extrait du tome XIII de

- l'Athena, 90 pp. in-8.)

L'auteur, professeur de sciences na- turelles à Mitylène, s'est proposé de réunir tous les passages de la littéra- ture ancienne il est parlé des eaux potables dans un sens qui intéresse tant soit peu la science. Pline est mis à contribution et paraphrasé, aussi bien qu'Aristote ou Plutarque, dans cette nouvelle xotvñ, dont le caractère le plus saillant n’est pas, à mes yeux, l'emploi d'eivat pour ἔστι, ni l’abréviation de quelques mots très usuels, mais bien l'introduction, encore trop peu régu- gulière, de l'alphabet latin pour repro- duire les noms propres, par exemple. M. 5. cite même dans son texte toute une phrase en francais, et, bizarrerie du sort, c’est une phrase de Coray ! Au reste, et on doit l'en féliciter, il a évité de donner à sa compilation une allure pédantesque, et on peut la lire avec beaucoup plus d'intérêt qu’on ne serait, tout d’abord, tenté de le supposer. Quelques sobres explications techni- ques, empruntées aux connaissances modernes, éclaircissent divers textes dont le sens précis est obscur à pre- mière vue. Les deux derniers chapitres (épreuve des eaux, moyens de corriger celles qui sont trop dures) sont ceux qui m'ont paru fournir le plus de ren- seignements utiles.

T.

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

30. WEICKER (Georg). Der Seelenvo- gel in der alten Litteratur und Kunst. Leipzig, Teubner, 1902. In-8°, 218 p. et fig.

C'est un très bon livre et d'autant plus méritoire que l’auteur vit loin des musées, loin des grandes bibliothèques, dans la très petite ville d'« Annaberg im Erzgebirge » il est professeur au gymnase. Qu'on me cite beaucoup de nos régents de collège qui entrepren- draient dans de telles conditions un travail d'érudition philologique et ar- chéologique de pareille importance ! On aurait mauvaise grâce à reprocher à M. W. quelques erreurs d’interpréta- tion à peu près inévitables pour un archéologue autodidacte et quelque peu novice ; il reste vrai qu'il a non seu- lement réuni tous les témoignages littéraires sur les sirènes, mais décrit et publié une longue série de mo- numents figurés, dont quelques-uns inédits et très intéressants : pierre gravée dont l’empreinte seule est cuon- servée à Bonn (fig. 2), mastos corin- thien du musée d'Athènes (fig. 8), ary- balle de Carlsruhe (fig. 15, vase rho- dien de Londres (fig. 38-39), etc.; sur 103 figures que comprend l'ouvrage, la moitié environ sont inédites. La théorie mythologique de l'auteur, déjà esquissée dans sa thèse latine de 1895, voit dans la sirène et les figures congénères une conception purement hellénique : l’oi- seau-âme, représentant primitivement l'âme humaine, ou plutôt le « double » humain, dégagé par la mort. Mais cette idée primitive a subi dans la suite des temps de nombreuses transformations; de curieux contre-sens, dont l’auteur suit la trace d'abord dans la littérature antique, ensuite dans l'art. Assurément M. W.n'’a pas résolu tous les problèmes et, dès les premières pages, il passe trop vite surcelui de la pluralitédesErinyes, je ne suis pas non plus très convaincu de l'étymologie grecque du nom des Sirènes, pour laquelle il se prononce

COMPTES RENDUS

(p. 84); mais dans l'ensemble, comme

dans les détails, on doit rendre pleine

justice à sa méthode et à son jugement. T. R.

31. Francesco RIBEZZO. Saggio de Mi- tologia comparata. La discesa di Or- feo all inferno e la liberazione di Eu- ridice. Napoli, Giannini, 4901, 4-103 p. in-8e.

La première partie de cet opuscule est un excellent essai de littérature comparée; on y trouve une étude ap- profondie du célèbre épisode de Virgile, de celui d'Ovide (Métamorphoses, X, 1- 85), des fragments de Philétas et d'Her- mésianax, des analyses d'Apollodore, 1,3, 5 et de Pausanias, IX, 30, 1-9, des allusions d'Euripide (Alceste, 357; avec la scholie de Lucien, X, 23, 3, et de Plutarque, Moral. 931, 7 Didot). Enfin le beau récit des amours de Ruru et de Pramadvarä est traduit et commenté avec soin. Les sanscritistes connaissent le dévouement de Ruru; celui-ci, pour obtenir d’Yama le retour de sa fiancée, que la morsure d'un serpent a fait des- cendre aux enfers le jour même de ses noces, ne craint pas de donner en échange au dieu sombre Ja moitié de sa vie. Le reste de la dissertation, dont les spécialistes pourraient discu- ter la méthode et les conclusions, tend à découvrir sous cette légende un mythe solaire. Qu'il s'agisse de Ruru et de Pramadvära, de Satyävat et de βάν), d'Admète et d'Alceste, de Céphale et de

BIBLIOGRAPHIQUES 297 l’'Aurore, ou encore des Dioscures, c'est toujours la lutte d'Indra contre Ahi ou Vrtra qui est ainsi représentée; par- tout, dans la mythologie aryenne, les dieux solaires combattent le monstre de l'obscurité, qui tient emprisonnées les eaux et l'Aurore. Orphée symbolise donc le dieu du soleil et de l'aurore; il est très analogue à ceBhraspati du culte brahmanique qui, « cherchant la lu- mière dans l'obscurité, a fait apparaître l'aurore»; le texte du Pseudo-Eratosthène et les arguments qui nous restent de la trilogie d'Eschyle, intitulée « Orphée », nous montrent en lui un grand-prêtre d'une religion apollinienne, pure, lumi- neuse, sereine, opposée aux mysté- rieuses angoisses du culte Dionysien. Son nom même ἀ᾽ Ὀρφεύς, qu'il faut sans doute rattacher à ὄρφνη, fait allusion à ses prières, à ses incantations magi- ques, auxquelles il se livre pendant la nuit pour ramener la lumière. R. HaARMAND.

Simple note en réponse à la ques- tion posée dans le n°68-69 de la Revue, p- 135, col. 2.

L’explication, non seulement ingé- nieuse, mais presque sûre, de μοῦσα, par mont-ia « Oréade », qu'on songe à l’'Hélicon et au Parnasse, appar- tient, comme nombre d’autres étymo- logies aussi sûres qu'ingénieuses, à M. Wackernagel, K. Z., XXIII, p. 571.

V. Hexay.

Bon à tirer donné le 24 juillet 4903. Le rédacteur en chef-gérant, Tu. ReInacs.

Le Puy-en-Velay. Imp. R. Marchessou, boulevard Carnot, 23.

ERNEST LEROUX, EDITEUR

28, RUE RONAPARTE, PARIS, VI‘

J. DE MORGAN

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MISSION SCIENTIFIQUE EN PERSE

Géographie, ethnographie, archéologie, linguistique.

5 volumes in-4, richement illustrés, accompagnés de cartes, planches en rhototypie et en héliogravure, et clichés dans le texte.

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Publiés sous la direction de M. J: de Morgan, délégué général.

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TABLE DES MATIÈRES

PARTIE ADMINISTRATIVE

Pages. Statuts de l'Agsociation.....................,.,.....,.. ï La Médaille de l'Assoctiation............ ............. IV Souscription permanente pour l'illustration de la Revue. V Assemblée générale du 7 mai 1903............... por. VI Discours de M. Salomon REïINACH, président........ VI Rapport de M. Au. HAUVETTE, secrétaire............ ΧΙ Rapport de la Commission administrative........... XXVII PARTIE LITTÉRAIRE Gustave GLoTz. Sur la date d’une inscription trouvée à Olympie .................,..................... 143 J. DELAMARRE. Décrets religieux d'Arkésiné (Amorgos). 154 Paul TANNERY. a-t-il un nombre géométrique de Platon?......................,...,,............ 173 Théodore RernaAcx. Inscriptions grecques............ 180 Wilhelm CRüNERT. Remarques sur les papyrus de Magdola ....................................... 193 Etienne MichoN. Trois slatues antiques au Louvre.... 198 Deux plaidoyers sur la question de la langue littéraire en Grèce. ....... ses εν νεν νειν νον ο νον ον 208 George HaTzinakis. La question de la langue en Grèce............... ses secs esse 210 Karl KRUMBACHER, Le problème de la langue litté- raire néO-SreCu8 ............ ses 246 CHRONIQUE J. GuiLLEBERT, Courrier de Grèce................... 276 Post-scriptum. Congrès pédagogique d'Athènes......... 281 BIBLIOGRAPHIE

Comptes rendus bibliographiques ..................... 282

Le Comité se réunit le premier jeudi non férié de chaque mois, excepté en août, septembre et octobre. Tousles membres de l’'As- sociation peuvent assister aux séances avec voix consultative.

La Bibliothèque de l’Association, 12, rue de l’Abbaye, est ouverte le jeudi de ἢ. 1/2 à 4 ἢ. 1/2, et le samedi de 2 à 5 heures.

La Revue des Etudes grecques est publiée cinq fois par an.

Prix d'abonnement : Paris ........................ 10 » Départements el étranger..............,...... 11 » Un numéro séparé.....................,...., 2 50

La Revue est envoyée gratuitement aux membres de l’Associa- tion pour l’encouragement des études grecques.

Le Puy, typographie R. Marchessou, boulevard Carnot, 23.

REVUE

ÉTUDES GRECQUES -

L'ASSOCIATION POUR L'ENCOURAGEMENT DRS ÉTUDES GRECQUES ce,

TOME XVI

71

Juillet-Octobre. 1903

| PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR . 28, RUE BONAPARTE, VI°

Toutes les communications concernant la Redaction doivent être adressées à M. Taéonorg REINACH, rédacteur en chef-gérant, à la librairie Leroux.

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

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Mémoires de la Délégation en Perse, publiés sous la direc- tion de M. J. de Morcaw, délégué général.

Tome I, Fouilles à Suse en 1897-98 et 1898-99 par J. de MorGaw, G. LAmPRE et JÉQUIER. In-4°, planches en héliogravure et en chromotypographie.............,.......,......,....

Tome 11. Textes élamites-sémitiques, par V. Scueiz, O. P. Première série. In-4°, 2 planches en héliogravure. ..............

Tome III. Textes élamites-anzanites, par V. Scueix, O. P. Première série. In-4°, 33 planches, hors texte....................

Tome IV. Textes élamites-sémitiques, par V. Scueir, O. P. Deu- xième série. In-4°, 20 planches hors texte....,..........,

Tome V. Textes élamites-anzanites, par V. Scueiz,, O. P. Deuxième série. In-4, 20 planches hors texte (sous presse).

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DE L'ORIGINE .…

e

-ὄ«ς- -- παρα eve τα

DU TYPE DES PLEUREUSES

DANS L'ART GREC (1)

On sait que les tombes grecques de l'époque classique ont livré des figurines de terre cuite dont le caractère funéraire n’est pas douteux, et auxquelles paraît bien convenir le nom de pleureuses. Certains types, comme celui de la femme assise au pied de la stèle dans une attitude de deuil (2), procèdent de la même conception d'art que les pleureuses de marbre destinées à décorer le tombeau, et dont les statues de Ménidi nous offrent des exemples bien connus (3). Ces figurines ne sauraient être interprétées comme l'image de la morte. Ce sont des femmes en deuil, et leur présence dans le tombeau prolonge pour ainsi dire, auprès du mort, l'écho de la lamentation funèbre qui a retenti à l’heure des derniers adieux. Il y a quelque intérêt, . oroyons-nous, à rechercher, dans les monuments les plus anciens, l'origine de ce type figuré, et à essayer de déterminer les conditions dans lesquelles il a pu prendre naissance.

(1) Ce mémoire a été lu au Congrès international des Sciences historiques de Rome, séance du 3 avril 1903.

(2) Musée de Berlin, Furtwaengler, Coll. Sabouro/ff, vignette à la fin de la notice de la pl. XV-XVI-XVII. Musée d'Athènes, 4720. Cf. Hamdi-bey et Th. Reinach, Une nécropole royale à Sidon, Ὁ. 244, fig. 65.

(3) Furtwaengler, Coll. Sabouroff, ibid., Arndt-Bruckmann, Denkmaeler gr. und roem. Sculptur, pl. 534.

20

900 MAX. COLLIGNON

Voici une série de terres cuites appartenant au Musée natio- nal d'Athènes et au Musée du Louvre, et qui, classées dans l'ordre chronologique, nous mettent sous les yeux le développe- ment du type de la pleureuse debout. Avant d'examiner les

questions que soulève l’étude des monuments, j'en donnerai d'abord la description. 1. Louvre, Salle L, vitrine C (MN B, 535). H. 0 m. 24. La provenance indiquée est la Béotie, et probablement Tanagre (fig. 1). La figurine représente une femme, la tête relevée, la main gauche posée sur la tête, la droite ramenée sur la poitrine avec un geste de douleur. Le modelé du visage, des bras et du buste est tout à fait rudimentaire. Le buste se soude à une partie inférieure évasée en forme de cloche, façonnée au tour, et fermée à la base. Le vêtement, évidemment un chiton à cein- ture, est peint au brun rouge avec des traces de couleur jaune (1). 2. Louvre, Salle L, vitrine C (C À, 295). H. 0 m. 175. Tanagre (fig. 2). Une femme, les deux mains ramenées sur la tête, fait les gestes de la lamentation. Les cheveux sont coupés courts. Le costume est le même que dans la figurine précé-

Fig. 1. Terre cuitc du Louvre

(1) J'ai vu un type analogue dans la collection archéologique de l’Université de Wurzbourg. -

DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 9301

dente; mais le modeleur a indiqué plastiquement les courtes manches du chiton qui est peint au bistre. Bien que le style soit aussi archaïque que dans le 1, 16 visage est exécuté moins sommairement.

Fig. 2. Terre cuite du Louvre. Fig. 3. Terre cuite du Musée national d'Athènes.

3. Musée national d'Athènes, 4157. H. 0 m. 25. Largeur de la base, 0 m. 08. Provenance inconnue, l’objet ayant été con- fisqué (fig. 3). Pleureuse faisant les mêmes gestes que la précé- _ dente. Même technique et même indication des courtes manches du chiton, peint au bistre. Mais il faut noter l'exécution très réaliste du visage, qui a une expression étrange avec ses grands

302 MAX. COLLIGNON

yeux farouches, son nez saillant et pincé, et sa bouche en coup de sabre. Les cheveux sont coupés courts. Le type est certaine- ment celui d'une vieille femme, et le coroplaste a souligné ce caraclère en donnant au visage une coloration brun rouge. Le

Fig. 4. Terre cuite du Musée national d'Athènes.

même détail se retrouve dans une terre cuite primi- tive de Dresde représentant un vieillard dont la barbe et la chevelure sont blan- ches, tandis que le visage et les mains sont peints au brun rouge foncé (Jahrbuch des arch. Inst., 1891, Arch. Anseiger, p. 163, fig. 6.

&. Musée national d’Athè- nes, 4563. H. 0 m. 20. H. de la base, 0 τι. 046. Provenance, Tanagre (fig. 4). Femme debout, vêtue d'un chiton avec diploidion à peine indiqué. La jambe gauche, un peu fléchie, est portée en avant. La main gauche est ramenée au- dessus de la tête; le bras droit est tendu, mais il est modelé avec une telle né- gligence qu’il a l'aspect d'un moignon informe. Le visage

a déjà le type régulier propre au style sévère de la fin de l'archaïsme. est peint d'un ton brun rouge, sur lequel tranche le ton clair des yeux et de la chevelure. L’exécution est négligée, mais la figure appartient sans doute au premier quart du

γ᾽ siècle.

5. Musée national d'Athènes, 3953. H. 0 m. 20. H. de la

DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 303

base, 0 m. 016. Provenance, Tanagre (fig. 5). Pleureuse, les bras relevés et ployés, les mains réunies et posées à plat sur la tête. Elle est vêtue d’un chiton avec un long diploïdion. La tête a les caractères de l'archaïsme avancé, le nez droit, le menton fort, la chevelure ondulée, et elle trahit un certain

Fig. 5. Terre cuite du Musée national d'Athènes. Fig. 6. ie se du Musée nalional iènes.

désaccord avec la rudesse d'exécution du reste de la figure. Les proportions du corps sont ridiculement écrasées, et les bras, modelés sommairement, articulés à angle droit, sont d'unc lon- gucur démesurée. Mais ces fautes grossières d'exécution n'im-

304 MAX. COLLIGNON

pliquent pas nécessairement que la figurine soit d'une date très ancienne. C'est la forme du costume et le type qui doivent surtout être considérés. La base fait corps avec la figurine.

6. Musée d'Athènes, 3957. H. 0 m. 335. H. de la base, 0 m. 045. Provenance, Tanagre (fig. 6). Une femme vêtue du chiton à diploidion. Les bras élevés et ployés, elle tient les deux mains posées à plat sur la tête. C’est le type de la figure. 5, mais avec des progrès de style évidents. Le visage, avec ses traits réguliers, la chevelure divisée en bandeaux, offre tous les caractères du style postérieur à 450. En faisant porter le poids du corps sur une jambe, tandis que l’autre est légèrement fléchie, le modeleur a donné à la figurine un rythme qui est courant dans la grande sculpture. Mais, ici encore, l'exécution n’est pas d'accord avec le style, et le modelé des bras, des mains et du cou laisse fort à désirer. |

Répartie sur un assez long espace de temps, cette série de monuments nous permet de suivre le développement d’un type unique, celui de la pleureuse exécutant les gestes consacrés de la mimique funèbre. Les terres cuites dont la partie inférieure est modelée en forme de cloche paraissent succéder immédia- tement aux plus anciennes productions des ateliers béotiens, aux idoles en forme de cloche à décor géométrique étudiées par M. Holleaux (1), et aux pappädes qui représentent déjà une ornementation « orientalisante » (2). Elles se placent donc vers le νι" siècle, environ. Les plus récentes nous conduisent jus- qu'au v* siècle. Il faut ajouter qu’elles proviennent toutes de fabriques béotiennes. Il y a par suite quelque intérêt à recher- cher : comment le type s’est formé, et quelles en sont les origines ; dans quel rapport il se trouve avec le rituel funé- raire béotien.

(1) Monuments Piot, 1, Figurines béotiennes en terre cuile, pp. 21-42. (2) Boehlau, Jahrbuch des arch. Inst., III, pp. 342-344. Cf. la bibliographie citée par M. Holleaux, art. cilé, p. 28, note 2.

DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 305

S'il faut en croire certaines théories, il conviendrait de remonter fort loin, jusqu'à la civilisation mycénienne, pour retrouver, dans des essais de plastique tout à fait rudimen- taires, comme l’ébauche du type de la pleureuse. On connaît les figurines trouvées à Mycènes, à Tirynthe, à Chypre, et qui offrent souvent [ἢ image sommairement modelée d'une femme vêtue élevant les deux bras (1). Elles ont été le plus souvent interprétées comme des divi- nilés. M. Maximilian Meyer est le pre- mier à ma connaissance, qui ait pro- posé une autre explication (2). Pour lui, l’époque mycénienne aurait ignoré le culte des dieux, et le culte des morts serait seul en cause. Ces prétendues idoles, dont plusieurs semblent se livrer à une mimique expressive, se- raient des pleureuses ; déposées avec le mort dans sa sépulture, elles perpé- tucraient le souvenir des lamentations qui l’avaient escorté pendant l'éxvopa. M. Reichel a soumis à un examen Fig. 7. Idole de Chypre

. . (Musée du Louvre). critique la théorie de M. Maximilian Meyer, et il en a restreint la portée (3). Si quelques-unes de ces figurines, caractérisées par les gestes des bras relevés, lui paraissent avoir des droits au nom de pleureuses, les autres

(4) Voir, par exemple, Schliemann, Mycènes, p. 131, fig. 94, 96; p. 140, fig. 111. Les mêmes types se sont rencontrés sur l'Acropole d'Athènes (Arch. Anzeiger, 1893, p. 140, fg. 1). Cf. pour les figurines de provenance chypriote, Heuzey, Fig. antiques de terre cuile, p. 148; Cesnola, Cyprus, pl. VI. Nous reproduisons ci-joint une des figurines chypriotes du Musée du Louvre (fig. 1).

(2) Max. Meyer, Mykenische Beitraege, 11, Jahrbuch, 1892, p. 189. Cf. 8. Reïnach, Chroniques d'Orient, Il, p. 234.

(3) Reïichel, Ueber vorhellenische Goelterculte, 1897, p. 68 et suivantes,

906 MAX. COLLIGNON

seraient, non pas des imitations de statues de culte, mais des simulacres d’idoles religieuses, spécialement destinés au culte des morts.

Ainsi limitée à une série de figurines, l'interprétation de M. Reichel nous paraît encore douteuse. Le geste des bras levés n'est pas nécessairement l'expression d’un sentiment pathétique et il reste permis de l’interpréter soit comme un geste d’adoration (4), soit simplement comme une attitude indiquant le caractère divin de

:

FR Îh l'idole (2). Cette dernière hypothèse (æ\®) .| 8 pris beaucoup de force depuis que TZ ] des découvertes récentes ont ap-

|

| | porté de nouveaux termes de com- AI ΕἾ paraison. M. Sam Wide a publié

᾿ς des idoles mycéniennes trouvées par M. Halbherr à Prinias, au sud de l'Héraion d'Argos (3). L'une d'elles, caractérisée par la forme cylindrique de la partie inférieure du corps, à laquelle se joint un buste féminin, est certainement une divinité: or, si l’un des bras est brisé, l’autre, relevé vers la tête, ne laisse pas de doute sur l'attitude qu'il convient de lui restituer : c’est celle des prétendues pleureuses de Mycènes et de Tirynthe. Il faut ajouter que des types de divinités aux bras relevés ont été découverts en Crète, d'abord à Gournia, dans un hiéron de l'époque mycénienne (4), ensuite à Cnossos, dans une chapelle

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Fig. 8. Idole de Cnossos.

(1) Cf. une terre cuite de Chypre (Louvre, vitrine E. Heuzey, Catalogue des figurines antiques, 20, p. 149).

(2) Cf. Tsountas et Manatt, The mycenaean Age, p. 291; Perrot et Chipiez, Hist. de l'art, VII, p. 148. Schmidt pense que ces figures peuvent représenter des orantes; Jahrbuch, 1898, Arch. Anzeiger, p. 125-1926.

(3) Sam Wide, Mykenische Goetlerbilder und Idole, Ath. Mittheil., XXVI, 1904, p. 247-257, pl. XIL

(4) Sam Wide, ibid., p. 249,

DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 907

consacrée au culte de la double hache. L'une de ces dernières, publiée récemment par M. Evans, est remarquable par la forme cylindrique de la base, et par la pose des bras relevés, une main vue de face, l'autre de profil (1) (fig. 8). Voilà donc tout un groupe de monuments de même style, découverts dans des conditions qui ne laissent aucun doute sur leur caractère d'idoles, et sur la valeur du geste qui nous oc- cupe.

Enfin je rappcllerai que cette sorte de formule plastique à survécu à l'époque mycénienne. On la re- trouve dans des terres cuites de Chypre appartenant à la période

archaïque, témoin la figurine du εὐ μὴ Louvre que nous reproduisons et ET

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qui la forme d'un cylindre aplati, : 34 muni d’une tête, et de deux mains TR “2,2 }

ouvertes « sortant brusquement du 47

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corps de la colonne (2) » (fig. 9). LT L’attitude, ajoute M. Heuzey « rap- 5 pelle, par la position des mains, une τ. ς . ἔν classe de simulucres dont l’Artémis “ZA 4 μ, , . ΄ Α d'Éphèse est l'exemple le plus cé- 7 lèbre; cependant il ne serait pas “TA ΓῚ Γ . A impossible d'y reconnaître aussi un ‘. D Sd

geste d’invocation ou de prière ».

ΕΞ ᾿ : Fig. 9. Figurine de Chypre Qu'elle ait également le sens d'un (Musée du Louvre). geste divin, c'est ce que tendrait à prouver une autre terre cuite du Louvre, d’origine tana- gréenne, montrant une divinité coiffée du polos, et vêtue d'un ample himation qui recouvre deux bras, ou plutôt

(4) A.-J. Evans, The palace of Knossos (extrait de l'Annual of {he British School at Athens, VIII, 1901-1902), p. 99, fig. 36. (2) Heuzey, Fig. ant. de lerre cuile du Musée du Louvre, p. 49.

308 MAX. COLLIGNON

deux moignons, relevés exactement comme dans les idoles mycéniennes (4).

En réalité, il semble bien que le geste des bras relevés n'ait pas le sens précis qu'on serait tenté d'y chercher. Je partage tout à fait les idées exposées par M. Salomon Reinach sur le peu de valeur expressive qu'il convient d'attribuer à la mimique dans les figures primilives. « Nous pensons, écrit-il, que dans tous les arts primitifs, le geste est chose indifférente, c’est-à- dire qu’il se produit une certaine quantité de types, indépen- dants de toute conception psychologique, l'attitude des bras et des jambes n'est qu'un effet de l’inexpérience de l'artiste, de son désir d'être compris de tous, et de sa tendance naïve à la symétrie (2) ». M. Cecil Smith arrive à des conclusions iden- tiques en analysant les phases par lesquelles passe la plastique primitive, pour aboutir au geste des bras ramenés sur la poi- trine, tel qu'on l'observe dans une statuctte de bronze trouvée à Melos (3). En ce qui concerne le geste de la main ramenée vers la tête, on se tromperait fort si l’on voulait y reconnaître à tout prix, dès les origines de l’art, l'attitude caractéristique de la lamentation. On le trouve reproduit dans de petits bronzes découverts en Crète, dans la grotte du Dicté (4). Or le lieu de la trouvaille indique qu'il s’agit ici de simples figures votives.

Il faut donc renoncer à l'explication proposée par M. Maxi- milian Meyer. Les idoles de Mycènes et de Tirynthe ne sont point des pleureuses. Est-ce à dire cependant que l'art mycé- nien ait ignoré le type de la pleureuse et qu’à cette époque on ne trouve aucune trace du rite funéraire que nous font con- naître nos terres cuites béotiennes ? La question s’est posée au sujet d'un monument très familier aux archéologues. Nous voulons parler de la figurine de bronze du Musée de Berlin

(1) Elle a fait partie de la collection d'Olivier Rayet. Salle L.

(2) S. Reinach, La sculpture en Europe (extrait de l'Anthropologie, 1894-1896), p. 74-15.

(3) C. Smith, Excavations at Melos (extrait de l'Annual of the British School at Alhens, 1896-1897), p. 28 et pl. II.

(4) Hogarth, Annual ofthe British School, VI, 1899-1900, p. 497, pl. X, fig. 5 et 8.

DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 309

représentant une femme en costume mÿcénien, une main ramenée sur la poitrine, l'autre étendue à la hauteur des yeux (1) (fig. 10). Pour certains savants, c'est un geste rituel d'orante ou de prêtresse ; pour d’au- tres c’est bien l'attitude de la la- mentation (2). Cette seconde hypo- thèse nous paraît la plus juste. M. Furtwaengler l’a confirmée par le témoignage d'autres monuments qu’on peut rapprocher de la figure de Berlin, une terre cuite de Crète (3), et un fragment d'un bronze mycé- nien trouvé dans les environs de Smyrne, la main gauche est ramenée vers le front par un geste très caractérisé (4). Si le nom de pleureuse convient réellement, comme nous le croyons, à ces figures, on remarquera qu'elles se EM ἃς τ distinguent bien nettement des, NES idoles. Ce ne sont plus, comme pig. 10. Statuelte de bronze | (Musée de Berlin).

celles-ci, des images convention-

nelles; ce sont des représentations d'être réels. Ces femmes portent le costume d'apparat qui nous est connu par les intailles et les ivoires; leurs longues chevelures flottantes sont traitées

(1) Jahrbuch des arch. Inst., IV, 1889; Arch. Anzeiger, p. 94, fig. 1. Cf. Perrot et Chipiez, Hist. de l’art, VI, fig. 349, 350. Helbig, La question mycénienne (extrait des Mémoires de l’Acad. des Inscr., t. XXXV, 1896), p. 315, fig. 17° 11°. Furtwaen- gler, Berl. phil. Wochenschrift, 1896, pp. 1519-1520.

(2) M. Perrot, ouv. cilé, p.751, y voit « un geste rituel dont la signification nous échappe faute d’un texte qui l'explique ». Le monument a été interprété comme une figure de pleureuse par Furtwaengler, Jahrb., 1899, loc. cit., p. 94; Max. Meyer, Jahrb., 1892, p. 121. Cf. Hamdi-bey et Théodore Reinach, Une nécropole royale à Sidon, p. 244, note 3.

(3) Monumenti antichi dell Accad. dei Lincei, VI, p. 171, 173, fig. 3,4.

(4) Furtwaengler, Neue Deukmaeler antiker Kunst, Sitzungsber. der bayer. Akad., 4900, p. 580, fig. 1.

910 MAX. COLLIGNON

avec un curieux réalisme. Comparées aux idoles mycéniennes, elles accusent la même recherche de vérité que trahissent nos terres cuites béotiennes les plus anciennes, si on les rapproche des pappâdes dont le style s'est si lentement transformé. Il y a, d'une part, un type traditionnel, qui n'échappe pas, il est vrai, à l’évolution de l’art, car il est difhicile de méconnaître dans l'idole de Cnossos limitation sommaire du costume mycénien, mais dont les étapes se reconstituent aisément ; de l'autre, un type observé pour ainsi dire sur nature, et créé en dehors de loute convention. C'est donc dans la civilisation mycénienne que nous trouvons, sous sa première forme, le type plastique de la pleureuse. On admettra facilement que ces figures étaient déposées dans les tombeaux.

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Pour l’époque qui suit les invasions doriennes, les poèmes homériques nous renseignent suffisamment sur le rôle dévolu aux pleureuses dans les cérémonies des funérailles. Il est à peine besoin de rappeler les textes qui mentionnent le thrène funèbre οἱ la lamentation des femmes (γόος) (1). On sait d'autre part que, pour la période qui s'étend du 1x° au vu® siècle, les grands vases du Dipylon nous mettent sous les yeux tout le cérémonial funéraire des Attiques, et que la lamentation des femmes y tient une large place (2). Nous ne reviendrons pas sur des questions souvent traitées, et nous n'avons pas à décrire ici le type bien connu des pleureuses, représentées nues, les bras ramenés au-dessus de la tête, par un gesle mécanique et uniforme, et alignées en file auprès du lit servant à la mooûéo, ou derrière le char funèbre. Nous ne rouvrirons pas non plus

(4) Iliade, XXIV, vers 721 suiv. Sur le rituel funéraire à l'époque homérique, voir Helbig, Zu den homerischen Bestaltungsgebräuchen, Silzungsber. der bayer. Akademie, 1900, pp. 199 et suivantes.

(2) Voir Hirschfeld, Annali, 1812; Kroker, Die Dipylonvasen, Jahrbuch. des arch. Inst., 1, 1886, p. 125.

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DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 944

le débat auquel a donné lieu l'explication de la nudité des pleureuses. Pour M. Helbig, elle pourrait avoir été suggérée aux peintres attiques par l'imitation de motifs étrangers, tels que les figurines nues désignées sous le nom d'Astarté, décou- vertes dans les tombes mycéniennes (1). Pour M. {Kroker,

Fig. 11. Statuettes chypriotes en pierre calcaire (Musée du Louvre.)

on retrouverait l'influence des modèles égyptiens les contours du corps féminin se dessinent sous une étoffe trans- parente (2). Ces théories ont été combattues (3), et l’on est

(1) Helbig, L'épopée homérique, trad. Trawinski, p. 41. (2) Kroker, Jahrbuch des arch. Inst., 1, 1886, p. 105-106. (3) 8. Reinach, Rev. arch., 1895, I, p. 367-394; Pottier, Catal. des vases ant. du

Louvre, p. 226; Perrot, Hist. de l’art, VIL, pp. 174-175. Cf. Furtwaengler, Arch. Zeilung, 1884, p. 136.

312 MAX. COLLIGNON

aujourd’hui d'accord pour reconnaître dans cette prétendue nudité une pure convention de style.

Je dois cependant signaler des monuments qui, au premier abord, sembleraient apporter des arguments en faveur de l'hypothèse de M. Helbig. Le Louvre possède une série de trois figures en calcaire, provenant de Chypre et dont l’une est sim- plement ébauchée (1) (fig. 11). Ce sont des femmes nues, aux larges hanches, tenant les mains posées à plat sur la tête dans l'attitude des pleureuses du Dipylon. Le corps est coupé à la hauteur des genoux par une section nette, comme si les figu- rines étaient destinées à être posées sur le sol. Faut-il voir ici les prototypes de ces pleureuses nues dont se seraient inspirés les peintres du Dipylon? Je ne le pense pas. Tout d’abord la date des figurines de Chypre paraît être relativement basse, et, en outre, cette conception s'explique par une évolution de style qui semble avoir été localisée dans la plastique chypriote. Il est facile de reconnaître le motif d’où dérivent les pleureuses de Chypre; c’est celui de la déesse nue appuyant les deux mains sur ses seins pour les presser, et qui a été souvent qualifiée du nom d’Aphrodite orientale. On sait combien ce type est fréquent dans les figurines de terre cuite (2) ; le Louvre en possède un exemplaire en pierre calcaire qui peut être rapproché des statuettes de pleureuses (3). Si l'on songe au rôle de protection funéraire que les Chypriotes attribuaient à ces images (4), on ne s’étonnera pas de voir ce même type de divinité passer dans la décoration des sarcophages; nous re- trouvons, en effet, quatre figures analogues sur un des petits côtés du sarcophage d'Amathonte (5). Je croirais volontiers que, sous l'influence des idées grecques, ce type a perdu graduel- lement son sens primitif, et que le caractère de divinité pro-

(4) Acquises en 1889, AM, 171-119.

(2) Heuzey, Fig. ant. du Musée du Louvre, pl. IX, 4, 5. Cf. Perrot, Hist. de l’art, ΠῚ, p. 450, fig. 321, p. 555, fig. 319.

(3) Perrot, ouv. cité, p. 555, fig. 380.

(4) Heuzey, Catal. des fig. ant., p. 151.

(5) Perrot, Hist. de l’art, 111, p. 610, fig. 417

’ART GREC 913

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DE L ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L

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314 MAX. COLLIGNON

tectrice a pour ainsi dire passé au second plan, pour ne laisser en évidence que le rôle de pleureuses attribué à ces figures. Cette évolution, sans doute postérieure à la date se placent les vases du Dipylon (1), n’intéresse en rien la formation du type des pleureuses attiques. Elle ne saurait être invoquée comme un argument pour expliquer la nudité des figures qui prennent part au cérémonial funéraire. Nous le répétons, cette nudité est une convention de style. Il faut ajouter qu'elle est particulière aux ateliers attiques, car sur un vase béotien représentant une scène funéraire, évidemment imitée d’un modèle attique de style dipylien, les pleureuses sont vètues, et l'on reconnaît sans peine la forme du costume qui est la même que dans les plus anciennes de nos terres cuites (2). Les monu- ments que nous publions nous permettent d'apporter un nouvel argument en faveur de l'origine purement grecque du type des pleureuses figuré sur les vases du Dipylon. Il est, en effet, remarquable que le geste caractéristique des bras relevés et des mains posées à plat sur le haut de la tête se retrouve dans deux terres cuites béotiennes (n°* 4 et 6) (3); ainsi les peintres attiques du vim° siècle ont déjà reproduit exactement une mi- mique funéraire qui reste en usage à l’époque classique. On peut même dire sans paradoxe qu'ils ont introduit dans le type de la pleureuse plus de variété que ne l'ont fait les coroplastes, car les femmes qui se lamentent sont tantôt debout (4), tantôt assises (5), tantôt agenouillées auprès du lit funèbre (6). Sur le

(4) M. Perrot fait justement remarquer que la figure de Chypre en pierre cal- caire représentant une divinité se pressant les seins est postérieure aux terres cuites du même type. Hist. de l’art, 111, p. 355.

(2) Pottier, Vases antiques du Louvre, pl. 6, À, 11, et p. 5. Cf. Perrot, Hist. de l'art, VI, p. 215, fig. 95.

(3) Οἱ. le geste de la femme qui assiste au départ des guerriers dans la peinture du vase de Mycènes, Furtwaengler et Loeschcke, Myk. Vasen, pl. XLII.

(4) Mon. inediti, IX, pl. 39-40.

(5) Rayet et Collignon, Céramique grecque, p. 21, fig. 19.

(6) Sam Wide, Jahrbuch, 1899, p. 281, fig. 69. Collignon-Couve, Catal. des vases du Musée national d'Athènes, 200. Nous donnons ci-joint un fragment conservé au Musée d'Athènes. Perrot, Hist. de l’art, VII, p. 51, fig. 5.

DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 345

fragment que nous reproduisons, deux pleureuses sont accrou- pies devant la couche du mort, tandis que les autres se tiennent

debout pour faire les gestes commandés par le rituel (fig. 12).

Il est à remarquer que les tombes attiques de la période du Dipylon n'ont pas livré de figurines de terre cuite représentant des pleureu- ses (1). La raison en est sans doute que les tombes les plus riches, celles autour desquelles le deuil avait été mené avec le plus d’apparat, étaient ornées de ces grands vases qui formaient le σῆμα ἐπιτύμδιον, et sur la panse desquels se déroulait la re- présentation de la πρόθεσις et du cortège funèbre. Les pleuréuses peintes sur les flancs du vase suffisaient à assurer la durée de la com- mémoration du deuil.

Chose curieuse, on ne

trouve guère, à ma connais-

Fig. 13. Loutrophore attique (Musée de Berlin).

sance, le type de la pleureuse figuré plastiquement que sur une loutrophore de Berlin, postérieure à la fabrication du Dipylon, et rappelant par la forme et le caractère oriental du décor le

(1) On connaît bien aujourd'hui le mobilier funéraire des tombes du Dipylon (cf. Brückner et Pernice, Athen. Mittheil., xvin, 1893, p. 144 et suivantes). Or les figurines ne s'y rencontrent que par exception. Les statuettes d'ivoire publiées par M. Perrot (BCH., 1895 p. 273-295, Hisé. de l’art, vu, Ὁ. 142-145, et pl. III) nous paraissent être des œuvres d'importation orientale plutôt que des produits

indigènes.

21

316 MAX. COLLIGNON

style des vases de Vourva (1) (fig. 13). L'anse, modelée en relief, représente une femme tenant les bras levés, avec un geste de désolation. Les peintures n'ayant aucun caractère funéraire, on comprend que l'image de la pleureuse se soit insinuée dans l'ornementation, sous la forme d’une figure modelée. En réalité, le céramiste a eu recours à un procédé connu, et dont nous trouvons de nombreux exemples dans la céramique de Chypre.

L'idée de compléter le décor du vase par l'addition d'un buste ou d'une figurine ajustés sur le col du récipient apparaît en effet de bonne heure, et dès les origines, dans la fabrication chy- priote. 1] est même possible que les potiers de Chypre aient parfois attribué à ces figurines un caractère funéraire, témoin celle dont nous donnons le dessin ci-joint, et qui appartient au Louvre (fig. 14). C’est, pour emprunter les termes de la descrip- tion de M. Heuzey, « une petite figure en forme de double cylindre, munie de deux bras qu’elle porte à la tête en signe de deuil (2) ». On pourrait être aussi tenté de retrouver comme la première et lointaine ébauche d'un geste familier aux pleu- reuses de l’époque classique dans la figure qui orne un vase chypriote du Louvre, certainement antérieur au xu° siècle (3) (fig. 15). Une femme, dont le buste seul émerge du vase, sou- tient de la main droite le bras gauche qui semble ramené vers le menton. N'est-ce pas l'attitude si souvent prêtée à la femme en deuil par les sculpteurs des stèles attiques du ν" et duiv° siècle? Pourtant, si séduisante que soit cette conjecture, il serait imprudent de s'y arrêter. Les vases de Chypre nous offrent souvent de ces figures modelées dont les gestes sont dépourvus de signification. Tel est le cas pour un autre vase du Louvre décoré d'un buste de femme (fig. 16). Il n’y a aucune

(4) Jahrbuch des arch. Inst., 1892, Arch. Anzeiger, p. 100.

(2) Heuzey, Catal. des figurines en terre cuite, p. 141.

(3) Pottier, Vases antiques du Louvre, pl. 6, À, 71, et p. 6. Notre dessin et les figures suivantes reproduisent des photographies obligeamment communiquées par M. Pottier.

DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 317

intention à chercher dans l'attitude; elle relève simplement de ces conventions primitives dont nous avons déjà indiqué le caractère spontané et dénué de toute recherche d'expres- sion.

L'examen de la loutrophore attique de Berlin nous conduit

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Fig. 14. Figurine de Chypre (Musée du Louvre).

Fig. 15. Vase de Chypre (Musée du Louvre).

encore à considérer une autre classe de vases chypriotes les figurines modelées sont des femmes tenant à deux mains une cruche appuyée contre leur corps. Ce sont les œnochoés au

318 MAX. Ÿ COLLIGNON

type de la « verseuse » (4). Notre figure 17 reproduit un frag- ment qui se trouve au Louvre. La figure a-t-elle un sens funé- raire? Faut-il y voir, suivant l'ingénieuse hypothèse de M. Heuzey, un personnage divin, et songer à « la déesse égyp- tienne Hathor, versant aux défunts l’eau céleste ? » Ou bien, en restant dans le do-

maine de la vie fami- lière, faut-il y recon- naître une proche pa- rente des pleureuses, c’est-à-dire une femme jouant son rôle dans le rituel funéraire, et versant l'eau du bain du mort? Je crois, pour ma part, qu'il n’y a guère qu'une transformation d’un décor plastique dont l'idée est fort an- ciennc. Nous la trou- vons déjà réalisée dans un curieux vase de la Troade, conservé au musée d'Athènes: le vase lui-même a la forme d'un personnage qui soutient à deux mains une coupe posée contre sa poitrine (2). Il est donc fort probable qu’en ajoutant aux vases ces figures de « verseuses », les potiers chypriotes n’obéissaient qu'à une préoccupation d'ordre artistique. M. Pottier a déjà fait observer

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Fig. 16. Vase de Chypre (Musée du Louvre).

(1) Pottier, Catalogue, Ὁ. 113. Cf. Heuzey, Gas. arch., 1889, p.1-6. Herrmann,

Das Graeberfeld von Marion auf Cypern, p. 53-58. (2) Collignon-Couve, Catal. des vases peints du Musée national d'Athènes,

14.

DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 349

que la destination funéraire de ces vases n’est pas nettement établie (1).

Il reste acquis néanmoins que les Attiques ont utilisé, pour la décoration des loutrophores, cette sorte de formule plastique. Mais ils ne l'ont guère fait qu'à titre d'exception. Les loutro- phores à décoration orientale, comme celles de Berlin, appar- tiennent en effet à une époque de transition. Bientôt la peinture céramique à figures noires va revendiquer le privilège qu'elle

Fig. 17. Fragment d'un vase de Chypre au type de la « verseuse » (Musée du Louvre).

avait possédé à l’époque du Dipylon, celui de retracer les épisodes du cérémonial funèbre. Les pleureuses vont retrouver leur place, soit sur les plaques de terre cuite peintes offertes au mort, soit sur les loutrophores, véritables monuments funé- raires destinés à être placés sur le tombeau (2).

(4) Pottier, Catalogue, p. 113. (2) Voir notre article Loutrophoros, Dict. des Antiquités gr. et romaines.

320 : MAX. COLLIGNON

III

Aux vim* et γι" siècles, le rituel funéraire des Béotiens semble offrir des caractères un peu différents de ceux qu'on peut observer en Attique. Les ateliers béotiens ne fabriquent que par exception, en copiant d’ailleurs des modèles du style dipylien, ces grands vases reproduisant des scènes de funé- railles qui sont si fréquents à Athènes (4). Par contre, les tombes de l'époque dorienne livrent en grand nombre des terres cuites représentant des sujets familiers, et offrant d'étroites analogies avec celles qui se rencontrent dans les plus anciennes nécropoles de Chypre, antérieures à la période mycénienne. Boulangères pétrissant le pain, femmes faisant cuire des aliments, coiffeurs accommodant leurs clients, scribes écrivant, laboureurs, tels sont quelques-uns de ces sujets dont M. Pottier a publié plusieurs spécimens appartenant au Musée du Louvre (2). Dans ce mémoire, l'auteur a finement analysé la signification de ces scènes de genre, en les rapprochant des scènes familières qui décorent les parois des hypogées égyp- tiens. Qu'on admette ou non des influences égyptiennes, per- sonne ne contestera les conclusions exposées par M. Pottier. La présence de ces figurines s'explique sans aucun doute par la croyance à la vie matérielle qui subsiste dans le tombeau, ct tout ce monde d'artisans, de serviteurs, pour mission de sub- venir aux besoins du mort. N'est-ce pas, sinon la même idée, au moins une préoccupation très voisine de celle-là, qui porte les survivants à déposer dans la tombe des figures de pleu- reuses? Elles ont, celles aussi, uu office à remplir auprès du défunt: elles l'entourent dans sa sépulture, comme elles l'ont entouré pendant la cérémonie des funérailles ; elles témoignent qu'il n’a pas été enseveli ἄχλαυστος, et elles perpétuent le sou-

(1) Ainsi le vase déjà cité, Pottier, Vases antiques du Louvre, pl. 21, À. 575. (2) Pottier, BCE, XXIV, 1900, p. 510-523, pl. IX, X, ΧΙ. Cf. un type analogue publié par miss Hutton, Greek lerracotta Slaluettes, fig. 3.

DE L'ORIGINE DU TYPE DES PLEUREUSES DANS L'ART GREC 921

venir du deuil des survivants. Le mort a son cortège de pleureuses, comme 1] a près de lui tout un petit monde de serviteurs.

M. Pottier a justement remarqué que ce fonds d'idées est commun à la Béotie et à l’île de Chypre. Pour cette dernière région, on en trouve déjà l'expression à une date très lointaine, antérieure aux influences mycéniennes. Nous ne remontons pas aussi haut en ce qui concerne la Béotie; mais je croirais volontiers que, Îà aussi, la tradition est fort ancienne. M. Sam Wide a fait observer que, dans ce pays, on constate, au point de vue des choses religieuses, plus d'une survivance de la civili- sation mycénienne (1). Il est fort possible que nos figurines de pleureuses, si nettement caractérisées par l’évasement en forme de cloche de la partie inférieure du corps, gardent ainsi le souvenir des idoles à base cylindrique qu'on trouve à Prinias, à Gournia et à Cnossos, à moins qu'on ne préfère les rattacher aux pleureuses mycéniennes de bronze dont il a été question plus haut.

Suivre dans l’art grec, à des dates plus récentes, l’histoire de ce type plastique dont nos terres cuites nous montrent l'origine, ce serait une tâche qui excéderait les limites de ce travail. Je me propose de le faire dans une étude d'ensemble. Remarquons seulement que, sans quitter la Béotie, nous voyons le type se développer d’une manière ininterrompue jusqu'au siècle. La série que nous avons formée permet de saisir toutes les phases de l’évolution. Tandis que le progrès des idées morales, en épurant les conceptions relatives à la vie future, conduit à l'abandon des sujets familiers faisant allusion à la vie matérielle du mort, les pleureuses gardent leur place dans la tombe. Elles la conservent longtemps, au moins en Béotie, témoin les terres cuites tanagréennes du iv* et du siècle représentant une femme assise au pied de la stèle dans l'attitude du deuil (2). Mais, avec les progrès de l'art,

(4) Sam Wide, Afhen. Miltheil., 1904, p. 250. (2) Hawdi-bey et Th. Reinach, La nécropole royale de Sidon, p. 244, fig. 63,

322 MAX. COLLIGNON

cette conception est adoptée par la sculpture funéraire et elle y fait une rapide fortune. Les pleureuses sortent de l'obscurité de la tombe, pour paraître au grand jour; elles font partie de la décoration extérieure de la sépulture. Devenues tantôt des statues de marbre, comme les pleureuses de Ménidi, tantôt des figures de bas-relief, comme dans le célèbre sarcophage de Sidon, elles jouent le rôle de gardiennes du tombeau, ou for- ment le chœur douloureux et charmant qui nous offre Ia plus pure image du deuil silencieux et recueilli.

Max. CoLLiGNon.

OBSERVATIONS SUR LES PERSES

DE TIMOTHÉE DE MILET

Le long fragment des Perses de Timothée de Milet, récem- ment publié par M. de Wilamowitz-Moellendorff, d'après un papyrus égyptien (1), est un morceau littéraire dont il ne faut pas exagérer la valeur, mais qui, assurément, mérite l’atten- tion. Le premier éditeur a fait une œuvre digne de sa haute réputation d’helléniste en le déchiffrant, en lui rendant sa structure métrique, enfin, en l’expliquant et en le commentant avec une intelligence pénétrante et une grande sûreté d'érudi- tion. Le meilleur hommage qu'on puisse rendre à son travail est d'essayer de le compléter, ou peut-être de le corriger et de l'améliorer sur quelques points. Cette tentative, déjà commen- cée avec succès, est destinée à se poursuivre peu à peu (2). Je voudrais y apporter, comme contribution, quelques observa- tions, qui ont surtout pour objet d'étudier Timothée en tant que poète.

(1) Timotheos, Die Perser, Leipzig, 1903 ; et Der Timotheos-Papyrus, Facsimile- ausgabe, Leipzig, 1903.

(2) En France, M. Théodore Reinach a publié, dans la Revue des Études grecques, t. XVI, p. 62, une étude pleine d'aperçus, le texte est en partie analysé, en partie traduit; il en avait déjà donné communication à l'Acad. des Inscriptions (séance du 27 mars 1903). Si j'avais pu la lire plus tôt, j'aurais abrégé ma propre étude. Je la donne telle qu'elle a été écrite, pour éviter un remanie- ment. J'ai profité aussi de la traduction très étudiée et fort bien annotée qu'a donnée M, Paul Mazon dans la Revue de Philologie, t. XXVII, p. 209.

324 MAURICE CROISET

Commençons par rappeler dans quelles circonstances semble avoir été composé le nome des Perses, bien qu’à vrai dire presque tout l'essentiel ait été déjà dit sur ce sujet.

Ce nome est le seul, de nous connu, qui traite un sujet em- prunté à l'histoire nationale. Cette observation, fût-elle isolée, nous induiraità penser qu'il a être composéen un temps une certaine exaltation du sentiment patriotique devait suggérer au poète cette dérogation à l’usage. Or, Plutarque, danssa Vie d'Agé- silas (c. 14) rapporte, probablement d'après Éphore, qu'Agé- silas, étant à Éphèse (en 396-393), prêt à entreprendre l'attaque décisive contre le roi de Perse, c'était un agréable spectacle pour les Grecs d’Asie que de voir les satrapes alliés, autrefois arrogants et fastueux, trembler devant ce soldat au manteau uni et à la parole brève, et qu'ils répétaient un vers de Timo- thée : « C'est Arès qui est le maître; quant à l'or, la Grèce ne le craint pas. »

4 Sn" L , "Apns τύραννος * χρυσὸν δ᾽ Ἑλλὰς δέδοιχε.

Ce vers, nous savons, par un autre témoignage (Miller, Mélanges, 363), qu'il provenait des Perses. Pour qu'il s’offrit de lui-même aux esprits, en cette circonstance, il fallait que le poème fût récent. Nous voici donc amenés à conclure qu'il a être composé durant cette courte période, Sparte, en possession de l'hégémonie, se voyait obligée, un peu malgré elle, de revendiquer la liberté des Grecs d'Asie, c’est-à-dire entre 400 et 396. Timothée devait avoir alors une cinquantaine d'années; et cela concorde avec le passage du papyrus il se classe parmi ceux qui nc sont ni jeunes, ni vieux (v. 226, tor6av, un rival de mon âge, opposé à νέον et à γεραόν). Évidem- ment, le chant pourrait, à la rigucur, être plus ancien. Mais il semble qu’il aurait eu peu d'à propos, s’il eût été composé pendant que la Grèce était déchirée par la guerre du Pélopon-

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 395

nèse. D'ailleurs, le vers 220, le peuple de Sparte est appelé μέγας ἁγεμών, fait clairement allusion à la situation créée par les événements de 404. Bergk, en un temps l'on ne connais- sait que trois vers des Perses, avait cru pouvoir préciser davan- tage (P. L. Gr., éd., t. IIT, p. 622, fr. 10, note). Il rappelait que vers l’année 395, Tithraustès, satrape dévoué au grand roi, envoya en Grèce le Rhodien Timocrate pour exciter les villes à se liguer contre Sparte, et que celui-ci y répandit l'or à pleines mains. Le vers de Timothée sur l'or serait unc allusion à cette tentative. Ce que nous connaissons aujourd'hui du poème se prête mal à cette combinaison trop ingénieuse. Le ton n'est pas celui d'un homme qui aurait cherché à se mêler aux choses du jour, ni à dire du mal de personne. Mieux vaut donc nous en tenir à une approximation qui, après tout, peut être regar- dée comme suffisante.

Quant à la ville pour laquelle le nome des Perses fut com- posé, M. de Wilamowitz pense qu'elle est indiquée par le poète lui-même. Mais, sur ce point, il m'est impossible d'accepter son opinion. Les vers sur lesquels il s'appuie sont les derniers, et peuvent être traduits ainsi : « Mais, dieu pythien, qui « lances tes iraits au loin, viens dans cette cité sainte, appor- « tant avec toi la prospérité, et donne à ce peuple, en le pré- « servant de toute souffrance, la paix, qui fleurit sous l’auto- « rité des lois. »

249 "AV ἑκαταδόλε Πύθι᾽, ἁγνὰν ἔλθοις τάνδε πόλιν σὺν ὅλ- όῳ, πέμπων ἀπήμονι λα- τῷδ᾽ εἰοήναν

θάλλουσαν εὐνομίᾳ "

Selon M. de Wilamowitz, les mots « cette ville » (τάνδε πόλιν) et « ce peuple » (λαῷ τῷδε) désigneraient Milet et le peuple de Ja dodécapole ionienne, dont il est question dans d’autres vers qui précèdent immédiatement : il en conclut que le poème a être chanté pour la première fois à la fête panio-

326 MAURICE CROISET

nienne de Poseidon à Mycale (p. 63). Rien ne me paraît moins probable. Α cette date, quand toute la Grèce d'Asie rêvait d’affranchissement et se préparait à la guerre, comment ald- mettre que le poète eût terminé ce chant, qui était, par son sujet même, un appel au sentiment national, en souhaitant à l'Ionie, non la liberté, mais la paix ? Ajoutons que les mots τάνδε πόλιν se traduisent bien plus naturellement par « la ville je suis » que par « la ville dont il vient d'être question ».

Malheureusement, à cette conjecture, qui parait devoir être écartée, il est bien difficile d'en substituer une autre, qui ait quelque solidité. |

On peut, il est vrai, éliminer, avec peu de chances d'erreur, quelques-unes des grandes villes du continent grec. Le poème n'est certainement pas fait pour. Athènes : car il raconte la victoire de Salamine sans prononcer le nom des Athéniens ; dans une fête athénienne, cela eût été plus qu'une maladresse, presque une impertinence. D'ailleurs, nul poète alors n'eût songé à faire résonner à des oreilles athéniennes cette quali- fication de μέγας ayeuwv, décernée par lui au peuple spartiate. Sparte est également hors de question. Si Timothée, vers la fin, fait à cette cité de grands compliments, il parle cepen- dant, avec liberté, du blâme dont elle poursuit'ses innovations. Cela ne pouvait être dit dans Sparte même, devant les magis- trats qui étaient les auteurs de ce blâme : le poète aurait paru les censurer. 1] me semble qu’il faut exclure aussi Thèbes. Argos et Corinthe; les deux premières, à cause de leur rôle dans la seconde guerre médique, qui ne pouvait leur rendre le souvenir de Salamine fort agréable; la troisième, parce que l'éloge retentissant de Sparte et l'affirmation de sa supériorité n'étaient pas pour lui plaire à ce moment.

Mais ces quelques villes éliminées, il en reste beaucoup d'autres, entre lesquelles le choix serait trop hasardeux. Tout au plus pourrait-on dire que l’invocation finale au dieu pythien et la qualification de sainte (ἁγνάν), attribuée à la ville en question, permettent de songer à Delphes. Si l'on admettait que

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 921

le poème y a été chanté à une des fêtes du printemps, à l'épo- que du retour annuel d'Apollon, on ne s'étonnerait pas de l'expression ἔλθοις τάνδε πόλιν : et, d’autre part, bien que le nome ne fût pas spécial aux fêtes delphiques, on ne peut oublier qu'il yaété en grand honneur. J'ajoute que l'on pouvait souhaiter aux Delphiens une paix profonde, sous la garantie de leurs lois, tout en les associant, par le choix du sujet, à l’idée d'une entre- prise dont Sparte était la tête. Mais il faut reconnaître qu’au- cune de ces raisons n'est décisive, et que même la mention assez surprenante des Achéens et de la dodécapole, au vers 247, se comprendrait mieux si Timothée avait composé son nome pour une ville d’Achaïe, telle que Patras ou Pellène, ou pour une colonie achéenne, telle que Metaponte (1). Rési- gnons-nous donc à rester dans l'ignorance sur ce point.

Il

L'ensemble de la composition, sa structure générale, a été bien déterminée par M. de Wilamowitz-Moellendorff (p. 16 et suiv.). D’après un témoignage bien connu de Pollux (IV, 66), le nome citharédique de Terpandre se divisait en sept parties, ἀρχά, petaoyé, κατατροπά, μεταχατατροπά, ὀμφαλός, σφραγίς, ἐπί-

. (4) Le texte du papyrus porte : Μίλητος δὲ πόλις νιν & θρέψασ᾽, & δυωδεκατει- χέος λαοῦ πρωτέος ἐξ ᾿Αχαιῶν.

M. de Wilamowitz paraphrase ainsi : Μίλητος... À τῆς δωχεχαπόλεως τῆς πρω- τευούσης τῶν ἐξ ᾿Αχαΐας ἀποίκων. Pour arriver à ce sens, il faut créer un adjectif πρωτεύς, inconnu jusqu'ici, dont πρωτέος serait le génitif. Il serait vraiment bien surprenant que, pour exprimer une idée aussi courante, aussi simple, Timothée se fût permis de créer un mot. En outre, la phrase est mal faite, tratnante et tombante; et l'idée est peu satisfaisante, car, au lieu de glorifier Milet, le poëte glorifie ses rivales, les villes de la dodécapole. Il me semble que le véritable texte doit exprimer par un mot connu la primauté de Milet. Je corrigerais donc le papyrus, et, au lieu de πρωτέος, je voudrais lire πρώτευσεν, qui aurait pour sujet 4. Le sens est alors : « C'est Milet qui lui a donné le jour, Milet qui, parmi le peuple des douze cités, tient des Achéens la primauté ». Le vers est un iambique trimètre.

9328 MAURICE CROISET

λογος. Il n'est pas douteux que le texte retrouvé ne représente la plus grande partie de 1᾿ὀμφαλός ou morceau central, la σφρα- γίς ou finale, et l'éxihoyos. Ces trois parties s’y distinguent net- tement; la première est un récit descriptif; la seconde, une sorte de déclaration toute personnelle; la troisième, une prière. Nous apprenons ainsi qu’il n'y avait aucune égalité entre les parties du nome; car l'épilogue n’a que 4 vers; la σφραγίς en 33; l'oupahôs, aujourd'hui incomplet, devait en compter plus de deux cents. Il est permis de conclure de que les quatre autres parties, constituant ensemble l'introduc- tion, n'avaient qu'une étendue médiocre.

C'est à cette introduction qu’appartenaient les trois vers anté- rieurement connus des Perses.

Plutarque nous a conservé le premier vers de l'acyé, qui, naturellement était aussi le premier du poème entier (4). raconte, d'après Polybe, qu'aux Néméennes de l’année 207-206, Philopæmen, alors stratège de la ligue achéenne, entra dans le théâtre, entouré de soldats et d'officiers. « Comme ils « venaient d'entrer, ajoute-t-il, par hasard le citharède Pylade, « qui chantait les Perses de Timothée, entonna le prélude (ἐνάρξασθαι) :

Κλεινὸν ἐλευθερίας τεύχων μέγαν ᾿Ελλάδι κόσμον. »

Et il nous dit qu’aussitôt tous les regards se tournèrent vers Philopæmen. On pouvait jusqu'ici supposer avec vraisem- blance que ce vers s’appliquait à Thémistocle. Cette hypothèse se soutiendrait mal aujourd’hui. Car il est clair que la glorifica- tion d’un homme, et surtout d’un Athénien, est inconciliable avec la tendance générale du poème. 1] semble donc que le sujet de la phrase ainsi commencée devait être un dieu, probsa- blement Zeus libérateur ou Apollon, et la pensée dès lors se restitue à peu près ainsi : « Fondant pour la Grèce la liberté glorieuse, qui est sa grandeur et sa parure, déjà, du temps de

(1) Plutarque, Philop., 11. Cf. Pausanias, VIIL, 50, 3.

LE

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 329

nos pères, à dieu sauveur, tu as chassé l’ennemi de notre patrie. Sois-nous propice, quand nous rappelons ces souvenirs, prêts à combattre encore pour la liberté. » En tout cas, le poème débutait certainement par un prélude en hexamètres, dont la forme même rappelait le nome primitif, et qui se dis- tinguait du reste par un caractère de majesté religieuse. Cela nous donne quelque idée de ce qu'était, au début du 1v° siècle, le prélude d’un nome citharédique.

Nous ne pouvons rien dire des parties suivantes, μεταρχά, χατατροπά, μετακατατροοπά. 1] n'est même pas sûr qu'il y ait lieu d'y rapporter les deux autres vers qui sont actuellement sans domicile, à savoir :

, 9 Ἰὼ + 4 σέδεσθ᾽ αἰδῶ, σύνεργον ἀρετᾶς δοριμάχου οἱ "Apnç τύραννος * χρυσὸν δ᾽ “Ελλὰς οὐ δέδοικε

Tous deux semblent provenir d'un discours, probablement d'une exhortation (1). On peut donc admettre qu’au commence- ment de son récit, Timothée mettait en scène des chefs grecs, peut-être sans les nommer, et qu'il les représentait exhortant leurs concitoyens. Ces vers ont une fermeté de ton et une cer- taine beauté de sentiment, que nous ne retrouverons pas dans le reste du poème, et qui font regretter vivement que la pre- mière moitié nous manque encore.

Passons maintenant au texte qui vient de nous être rendu.

(1) M. Théodore Reïinach (art. cité, Ὁ. 61), interprétant littéralement les expres- sions dont se sert Plutarque (Τιμόθεος... τοὺς Ἕλληνας παρεχάλει) dans le passage il cite le premier de ces vers (De aud. poet., 16, p. 82 d), pense que Timothée s'adressait aux Grecs « en son propre nom » pour leur recommander le culte de l'honneur. Je ne crois pas que le texte de Plutarque autorise cette conclusion : car, dans le même passage, il attribue à Homère une exhortation que celui-ci met dans la bouche de Sarpédon, et à Eschyle un jugement qui appartient au messa- ger d'Étéocle. Nous sommes donc libres d'interpréter Plutarque moins stricte- ment; or, j'admettrais difficilement qu'un ehanteur, tel que Timothée, ait eu assez d'autorité personnelle pour donner en son nom un tel conseil aux Grecs réunis. Ne confondous pas Timothée avec Pindare ou Simonide.

:390 MAURICE CROISET

III

Pour apprécier littérairement le poème de Timothée, 1] serait bon tout d'abord d'en déterminer l'originalité. Par malheur, nous ne pouvons le faire qu'imparfaitement, faute des éléments les plus indispensables. Essayons cependant de présenter au moins quelques remarques à ce sujet.

Les Perses d'Eschyle étaient un modéle dont l'influence devait nécessairement s'imposer à un poète traitant le même sujet. Or, il ne paraît pas douteux qu'en effet Timothée ne se soit inspiré, ou souvenu, de l’œuvre du grand tragique, dans plusieurs passages de sa composition.

Naturellement, nous ne pouvons rien dire de la première partie du combat, puisqu'elle n'existe plus dans le papyrus. La mêlée des vaisseaux est aussi trop mutilée pour que les rappro- chements précis y soient possibles. Tout au plus pourrait-on suggérer que Timothée a mis à profit l'indication générale don- née par Eschyle :

99

278 οὐδὲν γὰρ ἤρχει τόξα, πᾶς δ᾽ ἀπώλλυτο στρατὸς δαμασθεὶς γαΐοισιν ἐμθολαῖς

et 336 μάχην συνάψαι ναΐοισιν ἐμθολαῖς

Le poète tragique avait aussi mentionné le choc des éperons d'airain et leur rupture :

408 εὐθὺς δὲ ναῦς ἐν νηΐ χαλκάρη στόλον ἔπαισεν...

Et il semble bien qu'il soit question de quelque chose de ce genre dans les débris de vers par commence ce qui nous reste du récit de Timothée.

Un peu plus loin, notons chez Timothée un trait descriptif frappant,

v. 35 xpauyg βοὰ δὲ συμμιγὴς χατεῖχε

OBSERVATIONS SUR «[Ε8 PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 334

Cela rappelle de fort près le v. 426 d'Eschyle,

.. οἰμωγὴ δ᾽ ὁμοῦ

- 6. χωχύμασιν χατεῖγε πελαγίαν ἅλα.

Toute la description du naufragé, ballotté sur une épave, et ses invectives contre la mer, sont, bien entendu, absolument étrangères dans leur ensemble à Eschyle. Cela est purement dans le goût nouveau, dont Timothée se fait honneur. Pour- tant, la mention du pont de bateaux jeté sur l'Hellespont éveille quelques réminiscences. Eschyle avait dit admirable- ment: v. 12 ζυγὸν ἀμφιδαλὼν αὐχένι πόντου. Timothée dit à son tour, avec moins de force d'ailleurs :

v. 83. ἤδη θρασεῖα xal πάρος λαδρὸν αὐχένα ἔσχες Eu πέδᾳ καταζευχθεῖσα λινοδέτῳ τέον

passage dans lequel se mêle au souvenir indiqué celui du v. 68 des Perses, λινοδέσμῳ σχεδίᾳ πορθμὸν ἀμείψας. Aussitôt après, la métaphore πεδία πλόιμα, appliquée à la mer, n’est pas sans analogie avec l'expression δελφινοφόρον πόντου πεδίον, que nous relevons dans lc fragment 150 d'Eschyle. Notons encore, à la fin de cet épisode, v. 96, les mots βρύχιον ἅλμαν, d'autant plus remarquables qu'ils n'ont guère de sens; car βρύχιος signifie « profond »; comment ce naufragé peut-il rejeter de sa bouche « l’eau profonde », ἐπανερευγόμενος στόματι βρύχιον ἅλμαν 2 N'est-ce pas simplement parce qu'Eschyle avait écrit au v. 397 ἔπαισαν ἅλμην βρύχιον « ils frappèrent de leurs rames l'eau profonde »? L’adjectif βρύχιος est extrèmement rare. Il sera resté dans la mémoire de Timothée, ainsi attaché au mot ἅλμη, qui l'a ramené au jour avec lui.

Les ressemblances deviennent un peu plus précises dans la description de la fuite. Nous lisons dans Timothée :

v. 97 φυγᾷ δὲ πάλιν ἱέτο Πέρσης στρατός βάρόαρος ἐπισπέρχων.

22

339 | MAURICE CROISET

Eschyle avait écrit :

v. 422 φυγῇ δ᾽ ἀχόσμως πᾶσα ναῦς ἠρέσσετο ὅσαιπερ ἦσαν βαρδάρου στρατεύματος.

Timothée nous montre les vaisseaux qui, en se pressant dans le détroit, se heurtent et brisent mutuellement leurs rames : « Le mouvement d'un vaisseau, dans la longueur « étroite du passage, brisait un autre vaisseau, et des mains « des matelots s’échappaient les rames, taillées dans les arbres « des montagnes. » |

v. 99 ἄλλα δ᾽ ἄλλαν θραῦεν σύρτις μαχραυχενόπλους, χειρῶν δ᾽ ἔγόαλλον ὀρείους πόδὰς ναός (1).

Cela rappelle de près la description d'Eschyle :

« Comme la multitude des navires s’était entassée dans un « défilé resserré, ils ne pouvaient se prêter un mutuel secours, « mais ils se frappaient les uns les autres de leurs éperons « d’airains et brisaient tout l’assemblage de leurs rames. »

V. 3 ᾿ οὡς δὲ πλῆθος ἐν στενῷ νεῶν ἤθροιστ᾽, ἀρωγή γ᾽ οὔτις ἀλλήλοις παρῆν, αὐτοὶ δ᾽ ὑφ᾽ αὐτῶν ἐμδολαῖς χαλχοστόμοις παίοντ᾽, ἔθραυον πάντα χωπήρη στόλον.

(1) Le texte de Wilamowitz porte une virgule après σύρτις. L'adjectif μαχραυχε- νόπλους se rapporte alors à πόδας ναός, c'est-à-dire aux rames; il est composé dans ce cas de ὅπλον. Mais la construction est pénible et le sens du composé n'est rien moins que satisfaisant. Je ponctue après μαχραυχενόπλους, et je fais de ce mot un adjectif qui se rapporte à σύρτις, et dont le dernier élément est le substantif πλόος. Je traduis σύρτις μαχραυχενόπλους par ναῦς διὰ μακχροῦ αὐχένος συρομένη, « le vaisseau entraîné à travers le long col du détroit ». Pour αὐχὴν, pris dans le sens de défilé, cf. Hérodote, VII, 233 (Therinopyles) : ..ëç τὸ εὐρύτερον τοῦ αὐχένος.

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 333 Timothée ajoute :

v. 102. esse. TTOHATOG δ᾽ ἐξήλλοντο μαρμαροφεγ- γεῖς παῖδες συγχρουόμενοι

Vers fort obscurs, mais qui, rapprochés des précédents, ne me paraissent pouvoir désigner qu'une nouvelle mutilation de quelque autre partie des navires. Je traduis donc : « De l'avant se détachaient en s’entrechoquant les figures qui y étaient sculptées, décoration éclatante ». Et je me souviens du vaisseau grec, qui, au vers 410 d'Eschyle, « brise et fait sauter d'un coup d’éperon tous les ornements de la proue d'un vaisseau phénicien ».

ο.χἀποθοαύει πάντα Φοινίσσης νεὼς χόρυμθα (1). La flotte a fui. Timothée nous découvre l'aspect de la mer parsemée de cadavres et des rivages qui en sont chargés :

v. 405 κατάστερος δὲ πόντος ἐχ λιποπνόης ψυχοστερέσιν ἐγάργαιρε σώμασιν,

ἐύρίθοντο δὲ ἀιόνες.

Eschyle, avant lui, avait évoqué le même spectacle :

v. 419 ....θάλασσα δ᾽ οὐκέτ᾽ ἦν ἰδεῖν γαυαγίων πλήθουσα καὶ φόνου βροτῶν. ἀχταὶ δὲ νεχοῶν “χοιράδες τ᾽ ἐπλήθυον.

Ceux qui ont échappé à la mort, réfugiés sur le rivage,

(1) Les κόρυμδα, selon Hésychius (s. v.), étaient aussi bien les ornements de la proue que ceux de la poupe, ἐστι χατὰ τὶν πρύμνην καὶ κατὰ τὴν πρῷραν. Quant au mot στόμα, il est appliqué à la pointe des lances (Iliade, 15, 589 ξυστὰ κατὰ στόμα εἰμένα χαλχῷ); il me semble qu'il peut convenir aussi bien, sinon mieux, à l'avant du vaisseau qu'au bordage latéral. Cf. pour xôpuu6a, 1l., IX, 241, στεῦται (Ἔχτωρ) νηῶν ἀποχόψειν ἄχρα χόρυμδα, et Schol. ABD.. ἐπειδὴ ἐπὶ τῶν ἀκροστολίων ἦσαν ἀγάλματα καὶ εἰχόνες θεῶν.

334 MAURICE CROISET

gémissent et prient. Toute cette longue lamentation est étran- gère à Eschyle. Il en est de mème, bien évidemment, des sup- plications effarées de l’homme de Célènes. Nous devons donc arriver jusqu’à la plainte du roi pour retrouver certains sou- venirs du poète tragique. Le premier cri qui lui échappe (Ἰὼ χατασχαφαὶ δόμων) ne provient pas des Perses, mais il est textuel- lement emprunté aux Choéphores (v. 49). Seulement Eschyle le met dans la bouche du chœur qui gémit de voir la maison des Atrides renversée; il convient moins à Xerxès, dont la puissance sans doute est fort ébranlée, mais dont la maison en tout cas n'est pas renversée. Suit une malédiction sur les vais- seaux grecs :

ν. 192 σείριαί τε νᾶες λλανίδες αἵ χατὰ μὲν nAux’ ὀλέσαθ᾽ ἣ- Gay νέων πολύανδρον.

Il semble que deux passages des Perses d’'Eschyle aient ins- piré ces vers. D'une part, les vers célèbres du premier stasimon :

V. D61 νᾶες δ᾽ ἀπώλεσαν, τότοι, γᾶες πανωλέθροισιν μθολαῖς.

D'autre part, ceux du dernier kommos :

v. 922 γᾶ δ' αἰάζει τὰν ἐγγαίαν « μη Nav Ξέρξᾳ χταμέναν.. πολλοὶ φῶτες, χώρας ἄνθος, . τοξοδάμαντες, πάνυ ταρφύς τις μυριάς ἀνδρῶν, ἐξέφθινται.

Ou encore v. 670 : γεολαία γὰρ ἤδη͵ κατὰ πᾶσ᾽ ὄλωλεν. Enfin le cri de désespoir que Timothée prète au roi, ν. 204,

βαρεῖα συμφορά, se trouve être la répétition d’un cri des vieil- lards perses d'Eschyle, v. 1043, ὀτοτοτοτοῖ, βαρεῖά γ᾽ ἅδε συμφορά.

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE ΡῈ MILET 335

Ces rapprochements, comme on le voit, ne paraissent pas résulter d'une imitation réfléchie. Ce sont des réminiscences fort naturelles, le sujet traité étant le même. Elles montrent simplement combien Timothée avait la tête pleine de fragments de .vers, d'expressions, d'images, qui venaient à l'occasion s’insérer dans sa poésie, et qu'il acceptait parfois sans beaucoup de critique.

Outre les Perses d'Eschyle, d’autres œuvres poétiques auraient pu lui fournir des occasions d'emprunts plus ou moins volon- taires; par exemple, le poème épique de Chærilos (Περσικά), ou la tragédie de Moschion intitulé Thémistocle. Chærilos, en parti- culier, avec son goût pour les expressions étranges et son style tourmenté, avait peut-être de quoi lui plaire. Il est très regret- table assurément qu'il ne nous reste aucun fragment des Per- siques qui permette de comparer les deux poètes.

Il semble qu'Euripide ne pouvait exercer aucune influence directe sur Timothée, traitant un sujet auquel lui-même n'avait pas touché. Pourtant, un passage du poème retrouvé éveille si naturellement le souvenir d’un morceau célèbre de l’Oreste, qu'il est difficile de n’en rien dire. À la fin de cette tragédie, Euripide, comme on le sait, a mis en scène un eunuque phry- gien, qui fui du palais, au moment Oreste et Pylade levaient le fer sur Hélène et se saisissaient d'Hermione. Épou- vanté, il se précipite sur la scène, et là, dans une monodie étrange, il raconte ce qui s’est passé. Tandis qu'il chante, Oreste apparaît brusquement et fait mine de vouloir l'égorger. Le Phrygien se jette à ses pieds, demande grâce, déclare tout ce qu'on veut pour être épargné, et enfin obtient la vie. Euripide, évidemment, a cherché à plaire à son public, en lui donnant le spectacle presque comique de la lâcheté du barbare. Or, à la fin des Perses de Timothée, nous trouvons une scène qui ressemble à celle-là. Un Phrygien aussi, un non combattant (ὀρφανὸς μαχᾶν), probablement quelque valet d’armée, y est représenté comme saisi par un Grec, qui le traine par les che- veux, et qui se prépare à le tuer. Le barbare pleure, supplie,

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s'excuse, atteste qu’il n’est pas venu volontairement, et jure qu'il n’y reviendra jamais ; tout cela dans un langage composite et baroque, car il essaye de parler grec et n'y réussit qu'à moitié. À coup sûr, le Phrygien de Timothée diffère de celui d'Euripide, Outre que son rôle est beaucoup plus court, il est plus franchement comique. Le Phrygien de la tragédie a de l'esprit, tout épouvanté qu’il est. Celui du nome ne sait que crier et se débattre; il est encore plus près de la nature que son prédécesseur. Malgré cela, il serait surprenant qu'il n'y eut pas un souvenir. Nous savons que l'Oreste, joué en 408, eut un succès durable. Il est possible que le Phrygien y ait con- tribué. Timothée, une dizaine d'années plus tard, a pu se croire autorisé par un si glorieux exemple à mettre en scène, lui aussi, devant l'imagination de ses auditeurs, son Phrygien peureux et ridicule.

Ce Phrygien eut-il du succès? Peut-être est-il permis de le croire en restituant un témoignage mutilé d'Aristote. Au cha- pitre u de la Poétique, ce philosophe distingue, parmi les diverses formes d'imitation poétique, celle qui représente les hommes meilleurs qu'ils ne sont et celle qui les représente pires.' De cette seconde sorte d'imitation, 1] cite comme exemples les parodies d'Hégémon de Thasos et la Déliade de Nicocharès; puis il ajoute : « Il en est de même dans les dithyrambes et les nomes, « cela s'applique aux un nom mutilé)..., aux Cyclopes « de Timothée et de Philoxène ». “Ὁμοίως δὲ καὶ περὶ τοὺς διθυράμ.- 6ouç καὶ περὶ τοὺς “νόμους, ὥσπερ ...γας, Κύκλωπας Τιμόθεος καὶ Φιλόξενος. On voit que le mot dont il ne reste que la syllabe finale γας doit être un nom propre et désigner une création de Timothée. Il est fort tentant aujourd'hui de restituer Φρύγας. La phrase signifierait alors : c'est dans cet esprit que Timothée et Philoxène ont créé leurs Phrygiens, leurs Cyclopes. Après tout, il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'une invention aussi peu conforme à la tradition du nome que celle de cet épisode comique n'eût point passée inaperçue.

M. de Wilamowitz, appréciant l'originalité de Timothée quant

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 397

au style, écrit : « Incontestablement, Timothée n'est pas un « grand artiste original en matière de style. Mais s’il fait usage « des ressources qu'une langue poétique pratiquée pendant des « siècles mettait à sa disposition, il est cependant original en ce « sens qu'il n’est pas imitateur ; je n'ai trouvé aucun écho d'un « passage déterminé, qui mérite d'être signalé. » (Timotheos, p. 54). Bien que les observations qui précèdent n'aient pas porté précisément sur le style, elles confirment, je crois, cette appré- ciation dans son ensemble, tout en corrigeant ce qu'elle a d'un peu exagéré. Il y a plus de réminiscences chez Timothée que le jugement de M. de Wilamowitz ne le donne à entendre ; mais il reste vrai que Timothée n’est pas un imitateur de profession. Même lorsqu'il se souvient, il conserve sa manière propre, bonne ou mauvaise, et, par suite, il y a quelque intérêt à essayer de la définir.

IV

Toute mutilée qu'est la description du combat, il me semble qu'elle laisse apercevoir, sous la recherche et la bizarrerie des expressions, un tour d'esprit naturellement prosaïque. On y est frappé, en effet, de la multiplicité des détails techniques, et aussi du procédé analytique, qui décompose les mouvements. M. de Wilamowitz a vu surtout dans cette description une sorte de lieu commun, la reproduction d'un type de combat naval, qui, justement vers ce temps, tendait à devenir classique ; et il l'a rapprochée, fort à propos, d’une narration qui se lit dans Diodore (XIII, 45), et qui paraît provenir d'Éphore; c'est celle de la bataille de Cynossema, livrée en 411. La ressemblance générale est assez sensible en effet. Mais elle me paraît tenir justement à cette tendance analytique que je signale.

Eschyle, en nous racontant le même événement, avait une toute autre manière de faire. En grand poète qu'il est, il procède par larges touches. Il dégage de la confusion des choses quel- ques faits saillants, par exemple l'apparition de la flotte grecque

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s'avançant au lever du jour et le chant du péan entonné à l'unisson sur tous les vaisseaux à la fois. Cela est saisissant. La mêlée elle-même, bien qu’elle ait duré tout le jour d'après son propre témoignage, est décrite en douze vers. La seule explica- tion de la déroute des Perses, c’est que l'étroitesse du bras de mer ne leur permet pas de manœuvrer; elle est donnée en deux vers. Du reste, le poète se contente de nous montrer les Grecs enveloppant leurs ennemis; à peine, deux ou trois détails des- tinés à suggérer à l'imagination quelques indications précises, le choc des éperons, les rames brisées; mais, en dehors de cela, nulle curiosité technique; et, en revanche, des images simples et fortes, des impressions ou des visions soudaines, qui de- meurent dans l'esprit : « Les coques des navires se renversaient; on ne voyait plus la surface de la mer, remplie d'épaves flot- tantes, et regorgeant de carnage (v. 418-420) ». Ce que je veux remarquer ici, ce n'est pas la puissance originale du génie, c’est la disposition innée qui fait le poète, le don de synthétiser sous des formes concrètes.

La prose procède tout autrement ; et elle y est tenue par sa nature même, car elle vise d’abord à faire comprendre, par conséquent à expliquer. Les narrations de Thucydide sont les modèles en ce genre. Or, elles attestent des manières de penser nouvelles, qui tendaient à déposséder la poésie de quelques- uns de ses domaines, en particulier de la description historique. Manifestement, à la fin du siècle, on voulait qu'un récit ne visât pas seulement à donner des impressions, mais qu'il éclairât les faits. Et quand le narrateur ne les comprenait pas lui-même, il devait du moins se donner l'air de les comprendre, en les expliquant. Ce fut là, si je ne me trompe, le cas d'Éphore, quelques années plus tard, et c’est aussi celui de Timothée. Il est fort probable que ce chanteur de Milet ne s’est fait aucune idée nette de la bataille de Salamine, ni d'aucune autre bataille navale. S'il eût été simplement et vraiment poète, ce n'eût été qu'un très petit malheur, à moins que ce ne fût un bonheur. Car il aurait peint alors à grands traits, avec

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 339

son imagination, naïvement ; et, à défaut de renseignements, qu'on ne fui eût pas demandés, il nous aurait donné des émotions. Mais quoi! de son temps, 1] fallait avoir l'air de savoir les choses dont on parlait. Aussi, paraît-il avoir pris son rôle de stratège très au sérieux. C’est même un stratège doublé d'un ingénieur. Et voilà comment, si sa description nous eût été conservée en bon état, nous y verrions sans doute divers appareils d'attaque et de défense, des mouve- ments compliqués, de front et de flanc, en avant et en arrière, beaucoup d’espèces de projectiles, enflammés ou non, des aiguillons garnis d'étoupes et des serpents aux têtes d’airain. En réalité, cela ne nous apprendrait rien du tout; mais cela aurait l'air d’être très instructif et très documenté. Or, cette préoccupation du document, ou de l'apparence du document, n'est-ce pas l’essence même de la prose historique?

Et il me semble bien que l’étrangeté du style de Timothée, son horreur du mot propre, son goût pour les périphrases qui ressemblent à des énigmes, tiennent justement à ce prosaïsme fondamental. C'est quand la pensée est prosaïque qu'on éprouve le besoin des expressions compliquées, qui la dissimulent. Le poète comique Anaxandridas s’est fort joliment moqué de ce travers de notre auteur, dans un passage que nous a conservé Athénée. Il y mettait en scène un personnage qui racontait les apprêts d’un repas et qui disait : « Le cuisinier dépeça la viande « très proprement, puis 1] domptait lu résistance des filets en « les plongeant dans un récipient façonné au feu. C'est ainsi, « Athéniens, que s’exprimait Timothée; je suppose qu'il « voulait parler d’une marmite. » (Anaxandr., chez Athénée, X, 455 F.).Je le suppose aussi, sans en être autrement sûr, et je me l'explique par la raison qui vient d'être donnée. Lorsque les choses dont on parle sont poétiques par elles-mêmes, lorsqu'on peint comme Homère la vie naïve avec naïveté, on peut nom- mer les instruments de cuisine par leur nom; mais lorsqu'on fait figurer les marmites dans des descriptions laborieuses, il faut bien les appeler des « récipients façonnés au feu ».

340 MAURICE CROISET

Cette tendance froide à l'explication analytique ne se montre pas seulement chez Timothée dans la composition ; elle appa- raît aussi çà et dans certains traits vraiment amusants. Ins- piré par Eschyle, comme je l’ai noté tout à l'heure, il écrit, en affaiblissant d'ailleurs son modèle : « la mer pullulait de corps flottants » ἐγάργαιρε σώμασιν. Simple poète, cela lui aurait suffi; mais le prosateur était là, qui voulait glisser son explication, et il ajoute : « .. pullulait de corps, qui avaient perdu la vie par - défaut de respiration » ἐκ λιποπνόης ψυχοστερέσιν. Le substantif λιποπνόη est nouveau pour nous. Mais s’il l’a pris quelque part, c'est probablement chez un des médecins de son pays. En tout cas, l'explication dénote une préoccupation plus médicale que poétique.

Un autre trait me frappe dans le style de Timothée : c’est la verbosité. Il y a, dans le fragment qui vient de nous être rendu, des exemples tout à fait étonnants de l'art de dire peu de chose en beaucoup de mots. Je n’en citerai qu'un seul, à titre d'échantillon : celui qui commence au vers 109 : « Les autres, sur le rivage marin, assis nus et raidis, avec des cris, avec un gémissement mêlé de larmes, se frappant la poitrine, pleureurs lamentables, s’abandonnaient à la plainte. » Non seulement, dans une série de dix mots qui se suivent, l’auteur a épuisé tous les substantifs et tous les adjectifs qui marquent l'expression de la douleur, ἀυτά, δαχρυοσταγής, γόος, στερνοχτύπος, θρηνώδης, ὀδυρμός, mais encore il en a répété un par deux fois, sous deux formes différentes (γόος, yontal). Cette verbosité vient de la pauvreté du génie créateur. Il y aurait donc lieu peut-être d'y rattacher d’autres défauts de même provenance. On pourrait noter les expressions impropres ; j'entends par celles qui affaiblissent ou dénaturent l'idée à exprimer (70, ἐπεισέπιπτεν; 74, ἐχεῖτο; 84, αὐχένα ἔσχες ἐμ πέδᾳ; 118, ἀήταις φερόμεθα; 129, Ἕλλαν᾽ ἀπέρξων "Aon; 442, ἀποίσεται; 145, διαραίσονται; 177, ἔριπτον, etc.); ou encore les mots répétés à satiété, comme les quatre composés παλίμπορον v. 174, ταχύπορον v. 175, παλινπόρευτον v. 186, ὀπισσόρευτον v. 196, accumulés en une vingtaine de vers.

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 944

Mais il faut ici prendre garde. Tout à l'heure, en signalant le prosaïsme de Timothée, nous notions un état d'esprit qui inté- ressait l’histoire littéraire, parce qu'il caractérisait une époque. Si nous nous laissions aller au contraire à étudier les faiblesses de langue qui lui sont personnelles, nous serions responsables du ridicule des futurs philologues qui, dans quelques siècles d'ici, pourraient être tentés d'étudier sérieusement le style de Scribe dans le Prophète ou dans les Huguenots.

Mieux vaut donc, avant de quitter ce sujet, appeler l'attention sur les qualités de la langue de Timothée. Car il importe de dire, après ce qui précède, qu'il a des qualités de langue, et même de remarquables qualités; et, pour le dédommager d'un rapprochement injurieux, je dois déclarer qu'à mon avis ce sont justement celles qui manquent le plus à Scribe; elles peuvent se résumer en un mot : la langue de Timothée est musicale.

Je n’entends pas par qu'elle était spécialement adaptée à une certaine mélodie. Évidemment, nous avons toute raison de le croire, puisque le chanteur, écrivant lui-même ses vers, ne pouvait pas ne pas les composer en vue des effets de chant et de cithare qu'il avait en vue : mais enfin, si nous le croyons, nous n'avons plus aucun moyen d'en juger. Mais ce que nous sentons très bien, c'est que ses mots et ses phrases ont des qualités par- ticulières de sonorité, de couleur et d'éclat. Le vers hexamètre du début, cité plus haut, fera bien comprendre ce que veux dire

Κλεινὸν ἐλευθερίας τεύχων μέγαν ᾿Ελλάδι χόσμον.

Si l'on s'attache au sens, cela est plutôt faible οἱ banal; les deux adjectifs accumulés sont usés et de médiocre valeur; mais, comme effet musical, le vers .est superbe; il met les grands mots en belle place, ἐλευθερίας au commencement, Ἑλλάδι et xoouoy à la fin ; il se développe sur un rythme de dactyles, ample et calme, avec une sorte de majesté. Et Plutarque ou Polybe en a très bien senti l'effet, lorsqu'il a écrit : « Ému par la voix

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« claire du chanteur et par la noblesse de la poésie dont l'éclat « s'associait à celui du chant, le théâtre tout entier porta ses « regards vers Philopæmen. » Or, ces qualités, nous les retrou- vons d’un bout à l’autre du morceau; et, chose remarquable, elles sont peut-être particulièrement sensibles dans les passages que nous critiquerions le plus chez un écrivain proprement dit. Je rappelle un de ceux que j'ai traduits tout à l'heure sur le choc confus des vaisseaux perses, qui se heurtent les uns les autres dans le détroit, et qui se détruisent mutuellement. Personne à coup sûr ne sait vraiment ce que cela veut dire, et j'estime que personne ne Île saura jamais. Mais on soupçonne que cela veut dire quelque chose de terrible, et il n’en faut pas davantage pour être ému : car, une fois averti, l'auditeur n'attend plus du chan- teur que des impressions poétiques et musicales ; or, ici, elles se pressent en images frappantes, en mots nouveaux et mer- veilleux, en coupes à effet, en une phrase habile qui jette çà et des lueurs éclatantes et vient s'achever sur un mot dun grand effet :

ἄλλα δ᾽ ἄλλαν θραῦεν σύρτις μαχραυχενόπλους, χερῶν δ᾽ ἔγδαλλον ὀρείους πόδας ναός" στόματος δ᾽ ἐξήλλοντο μαρμαροφεγ- γεῖς παῖδες συγχρουόμενοι.

Et, s'il faut aller jusqu’au bout dans cette réparation offerte à Timothée, reconnaissons qu'un autre passage, signalé tout à l'heure comme le type d’un prosaïsme scandaleux, a bien pu être un de ceux, qui, au son de la cithare et au frémissement d'une voix puissante, ont arraché des pleurs ou des applaudis- sements. Je fais allusion à ces trois vers :

105 χατάστερος δὲ πόντος ἐχ λιποπνόης Ψυχοστερέσιν ἐγάργαιρε σώμασιν.

OBSERVATIONS SUR « LES ΡΕΆΒΕΒ » DE TIMOTHÉE DE MILET 343

A serrer de près les mots, cela est détestable ; mais qui ne sent à quel point ce composé λιποπνόης se prête à l'expression vocale de la souffrance et de l'angoisse, el combien ces ter- minaisons fines et pénétrantes des deux datifs rapprochés jettent sur cette brève apparition de la mort quelque chose de sinistre ?

Je dirai donc, pour conclure sur ce point, que Timothée me paraît avoir écrit deux fois en musique. Les paroles étaient pour lui une première mélodie, qui appelait la seconde, ou qui naïis- sait avec elle. Je suis convaincu qu'il s’est chanté à lui-même les Perses, à mesure qu'il les écrivait, et dès lors j'ai conscience que nous n'avons réellement pas le droit de le traiter comme s'il eût parlé ses vers et s'il les eût faits pour être lus. S'il irrite en nous un goût formé par la lecture, passons notre colère sur ce scribe d'Égypte, qui, copiant l’œuvre d'un musi- cien, cru pouvoir se dispenser de copier la musique.

Mais, après la manière de penser, il nous reste à étudier rapidement le sentiment ; et, ici, nous aurons moins à craindre de faire fausse route, puisque le sentiment est l'âme même qui devait donner à la musique ses qualités propres.

y

L'esprit qui anime le poème peut être caractérisé par une seule remarque : le rôle attribué aux Grecs, dans l'action racontée, est à peu près nul.

Il est vrai que nous ne possédons que la dernière partie du récit, le tableau de la déroute des Perses et de l’anéantisse- ment de leur flotte. Mais enfin, dans une déroute, il y a des vainqueurs et des vaincus. Ici, nous ne voyons que les vain- cus, les vainqueurs sont absents. Un seul combattant grec nous est montré. C'est celui qui a saisi par les cheveux le Phrygien de Célènes et s'apprête à l’égorger (v. 155). Encore est-il qu'il n'agit pas : il est uniquement pour justifier la terreur du

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Phrygien. L'armée victorieuse n’apparaît qu'un instant, tout à la fin, pour célébrer son triomphe. Or ce thème si brillant, si fécond, si riche en émotions puissantes, le poète le traite en cinq vers, fort sèchement : « Les autres (ot δέ), ayant dressé des trophées, sanctuaire très saint de Zeus, firent retentir le nom de Péan, seigneur secourable, et, en mesure, ils frappaient la terre de leurs pieds en forment des danses ‘bruyantes. » Voilà tout. Il était impossible vraiment de faire moindre part à l'or- gueil national.

Quelle est l'explication de ce fait étrange ?

S'il ne s'agissait que d'Athènes, elle serait très simple. On comprend aisément qu'après la guerre de Péloponnèse, lorsque la domination athénienne venait d’être abattue, lorsque Sparte victorieuse dominait la Grèce, le grand rôle d'Athènes à Sala- mine ait été passé sous silence, volontairement, par un poète soucieux de ne pas déplaire aux puissants du jour. Mais qui l'empéchait de mettre en scène les Spartiates, les Éginètes, les Corinthiens, ou, si l’on veut, les Grecs en général, sans nom- mer particulièrement aucune cité ?

Ge qui l'en a empêché, ce n'est pas une raison politique, mais c’est tout simplement, je crois, l'inintelligence de la grandeur morale, jointe à un goût prédominant pour le pathé- tique facile. Les sentiments héroïques, l'exaltation du patrio- tisme, tout ce qui remplissait l’âme d’Eschyle quand il compo- sait ses Perses, tout cela était étranger au virtuose de Milet. Il n'éprouvait plus lui-même ces grandes émotions, el son art aurait été impuissant à les traduire.

Ce qu'il savait faire, c'était d'exprimer par le chant et la musique, le trouble profond de l’être humain, dont la vie est en jeu : la plainte éperdue, la menace furieuse, la colère vaine, l'angoisse de la peur, la prière haletante et désespérée. Sa poésie, comme sans doute sa musique, avait besoin, pour produire les effets dont elle était capable, de se renfermer dans ce domaine un peu étroit, la sensation se mêle au sentiment, à moins qu'elle n'y supplée. Une sorte de sensibilité plus musi-

-

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 945

cale que poétique, passablement artificielle, assez vulgaire au fond, voilà ce qui dominait en lui. Tous ses personnages ont été créés à sa ressemblance.

Le premier, autant qu'on peut le deviner à travers un texte très mutilé, paraît être un riche seigneur perse, autrefois propriétaire de grands domaines. Le poète nous le montre, dans le naufrage des vaisseaux, jeté à la mer, et là, réfugié sur une épave quelconque et ballotté au gré des. vents et des flots. Le voilà, dit-il par une antithèse d'un goût médiocre, le voilà devenu « insulaire ». La description même de sa lutte contre les flots est à peu près perdue. Mais, entre deux vagues, nous l’entendons pousser des cris de colère, et, dans une sorte de délire, injurier la mer. « Lorsque l’eau salée, rejetée par lui, s’élançait de sa bouche, alors, d'une clameur suraiguë, dans l'égarement de son esprit, il ne se lassait pas, en grinçant des: dents, de menacer la mer détestée (1), qui allait le détruire : « Tout insolente que tu es, s'écriait-il, tu as déjà soumet- « tre ton cou indompté au joug du pont que serraient des liens « de chanvre. Et maintenant encore, mon roi, oui, le mien, te « bouleversera avec ses vaisseaux, faits des pins de nos monta- « gnes ; il fermera l'accès de tes plaines navigables par les « courses errantes de ses marins (2). Elément furieux, je te hais « de tout temps, mer trompeuse, qu'embrasse le vent, quand il « accourt en soulevant les flots. » Cette colère d'enfant, mêlée d’emphase et d’afféterie, est, il faut l’avouer, moins émouvante que ridicule. |

Puis, c’est le tour de ceux qui se sont réfugiés sur les rochers de la côte. Nus et à moitié glacés, ils poussent des cris, pleurent, se frappent la poitrine, gémissent ; le poète n'a pas assez de mots pour répéter cette unique idée autant qu'il le voudrait. Ceux-là invoquent les vallons de la Mysie, ils se

(1) Le texte μιμούμενος me paraît certainement gâté ; je propose de rétablir μισουμένῳ que je rapporte à λυμεῶνι (cf. v. 90 παλεομίσημα).

(2) Νομάσιν αὐγαῖς n'offre aucun sens, quoi qu'en dise M. de Wilamowitz. Je suppose que le texte original devait être νομάσι ναύταις.

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voient d'avance privés de sépulture, 115 s’écrient : « Emmène- « moi au loin, où, sur les eaux navigables d’Hellé, mon « maître bâti un pont solide, passage qui conduit sûrement « au loin. Sans cela, jamais 16 n’aurais quitté le Tmolos ni la «cité lydienne de Sardes, jamais je ne serais venu pour « repousser la force guerrière du Grec. Et maintenant, fuir « la mort qui m'étreint, trouver l'asile désiré? Une seule « puissance pourrait me conduire vers Ilios et mettre fin à mes « maux, celle de la déesse Mère, habitante des montagnes, « dont la tunique est brodée de feuilles noires, si je pouvais «me jeter à ses genoux augustes, et embrasser ses belles « mains. Délivre-moi, déesse aux boucles d’or, mère, je t'en « supplie, sauve ma vie du danger inévitable! car un vain- « queur, à l'instant, va me couper la gorge de son fer habile . «au meurtre, ou bien encore les vents, destructeurs de vais- « seaux, les vents qui épuisent les flots, me feront périr, la « nuit, au soufile glacial de Borée. Le flot sauvage a déjà « détruit la forme et le tissu de mon corps. C’est ici que je « resterai abandonné, pâture misérable, au peuple des oiseaux « qui dévorent les chairs crues. » Si la recherche n'est pas moindre, le sentiment est peut-être plus sincère ; il y a dans ces vers de la détresse et de l’angoisse; mais ni cette détresse ni cette angoisse n'ont rien qui leur prète quelque beauté morale.

Suit une troisième lamentation, la plus misérable de toutes : celle du Phrygien de Célènes, qui balbutie sous l'épée levée au dessus de sa tête. Éperdu de terreur, il essaye de parler la langue du vainqueur pour le fléchir. « Un Grec, tenant son « glaive à la poignée de fer, le traînait par les cheveux ; et lui, « s’enlaçant à ses genoux, il suppliait, mêlant la langue de « l'Asie à celle de la Grèce, d'une voix perçante, essayant de « rompre la gêne qui scellait sa bouche et d'attraper le lan- « gage ionien (41). » Sa prière est un bégaiement confus,

(1) Je ponctue après διάτορον, auquel je laisse son sens naturel, « d'une voix perçcante ». Le sens proposé par M. de Wilamowitz pour le vers suivant ne me

OBSERVATIONS SUR « LES PERSES » DE TIMOTHÉE DE MILET 347

se mêlent et s’entassent sans règle des mots estropiés, joints en dépit de la syntaxe et de l'usage. Ici, par la volonté du poète, le pathétique dégénère en comique. Ce qu’il nous présente, c'est l’image visible de la peur, dégradant l'être humain, au point qu'il n’excite même plus la pitié.

Reste un dernier groupe, le roi et son entourage. Quatrième lamentation. Celle-ci a nécessairement plus de dignité. Elle traduit brièvement, mais avec une certaine force, laccable- ment douloureux et la prostration morale du chef, écrasé par son désastre : « Ο renversement de ma maison, vaisseaux des- « tructeurs des Grecs, vous avez anéanti cette jeunesse floris- « sante, la multitude de mes compagnons ! mes vaisseaux ne la « ramèneront pas sur la route du retour, mais la flamme « ardente, dans sa force sauvage, les consumera, et il n’y aura « pour la Perse que douleur et gémissements. O lourde infor- « tune, qui m'as conduit en Hellade! Allez, ne tardez pas, « attelez mon char à quatre chevaux, portez sur les chariots « les trésors innombrables, et mettez le feu aux tentes, pour « que du moins nos richesses ne profitent pas à nos ennemis. »

En somme, dans toute cette partie conservée du poème,

nous n'avons entendu que des lamentations et des pleurs. Sans les quelques mots de conclusion cités plus haut, nous pour- rions oublier qu'il s’agit d'une victoire des Grecs. Ce chant qui veut être un appel au sentiment hellénique est une longue plainte, à laquelle ne répond mème pas, dans le lointain tout au moins, un chant de triomphe. Et ainsi, Timothée est arrivé involontairement, il est vrai à réaliser cette chose vrai- ment étrange, un poème national, dans lequel il n’y a pas trace, non seulement d’un sentiment patriotique, mais même d’un sentiment énergique et viril.

Une dernière observation, pour conclure. A cette sorte

d’affaiblissement moral de la poésie correspond l'effacement de

semble pas acceptable; σφραγίς implique l'idée de scellement; σφραγῖδα... στό- ματος, C’est ce qui ferme sa bouche, ce qui l'empêche de parler, à savoir l’inexpérience de la langue ionienne.

348 MAURICE CROISET

la personnalité du poète. Lorsque les lyriques de l’âge anté- rieur, Simonide, Pindare, Bacchylide même, se faisaient nar- rateurs, ils intervenaient dans les choses racontées, pour les interpréter, pour les juger, pour en tirer des leçons. Ils se considéraient eux-mêmes comme investis d’une autorité morale, qu'ils devaient à leur génie, et au nom de laquelle ils avertis- saient ou exhortaient leurs auditeurs. Rien de tel chez Timo- thée. Si ‘celui-ci parle en son propre nom, c’est en qualité d'artiste ; il se défend contre les critiques, mais seulement comme musicien. Quant à philosopher sur les grands événe- ments qu'il rapporte, il n’y songe même pas. Et s’il s’en abstient, c'est incontestablement par un sentiment juste de sa situation. Si un citharède de ce temps s'était avisé de faire de la morale, il est très probable que le public l'aurait chassé en se moquant de lui. | Maurice Crorser.

POUR L'HISTOIRE DE LA COMÉDIE NOUVELLE ‘”?

3. LA COMPOSITION ET LA DATE DE [1 Ἑαυτὸν τιμωρούμενος DE MÉNANDRE.

On s’est souvent demandé si l’Heautontimoroumenos de Térence reproduit, dans sa composition générale, la comédie homonyme de Ménandre, ou si c’est une pièce « contaminée ». J’estime qu’en reprenant les conclusions d’un récent article, et en en rapprochant une donnée connue depuis peu, nous pou- vons augmenter les vraisemblances en faveur de la première opinion.

Mais d’abord quelles raisons ont fait croire que l'Heautonti- moroumenos de Térence était « contaminé » ?

Les unes sont tirées du prologue. M. Skutsch les a présentées avec chaleur dans quelques pages du Philologus, tome XIII (1900), p. 1 et suivantes. Térence, aux vers 16-21, s'excuse d'avoir emprunté à plusieurs originaux la matière de telle ou telle de ses pièces; 1] s'excuse en rappelant que de bons auteurs lui ont donné l'exemple de pareille liberté. Si la comédie qu'il va faire jouer était imitée d'un original unique, se contenterait-il, dit M. Skutsch, d'alléguer cette circonstance atténuante? ne signalerait-il pas, pour fermer la bouche à ses ennemis, que cette fois il n’a suivi qu'un modèle ? A lui seul, le fait qu'il ne dit rien de semblable prouverait la contamination ; mais il y plus ; le vers 6 (duplex quae ex argumento facta est simplici), si

(1) Cf. Revue, 1902, p. 357 suiv.

350 PH.-E. LEGRAND

on le comprend bien, contient un aveu explicite ; car le sens doit en être celui-ci : « d’une pièce simple j'en ai fait une « double », c’est-à-dire une pièce « contaminée ». Tels sont les arguments de M. Skutsch. Ils ont été combattus à l'avance par tous ceux qui, comme M. Leo (4), attribuent au vers 6 une signification précisément contraire, et croient y lire la déclara- tion même que M. Skutsch réclamait du poète : « cette pièce « a été faite ce qu’elle est, une pièce à double intrigue, avec ce « qu'a fourni un seul original ». Le problème se ramène donc à ceci : lequel des deux systèmes de traduction convient le mieux au vers 6 (2)? Pour ma part, je préfère le second. L’expres- sion « fabula duplex » serait, me semble-t-il, peu exacte pour désigner une pièce contaminée au sens le plus large du mot, telle que l'Eunugue ou les Adelphes, dans quoi l’adjonction de quelques scènes tirées d’un original secondaire ne menace point l'unité de l'intrigue. Une « fabula duplex » doit être bien plutôt une pièce dans laquelle l'intrigue est double, deux ques- tions se posent, l'intérêt se partage entre deux entreprises ; de ce genre est l’Heautontimoroumenos, puisqu'il s’y agit à la fois de savoir si Clinia sera réuni à Antiphile et 91 Clitiphon possédera Bacchis; de ce genre avait été aussi la première œuvre de Térenee, l'Andrienne, où, auprès des amours de Pam- phile, les amours de Charin sont en question ; et c’est en son- geant à l'Andrienne que le poète écrivit le vers 6 (3). Une note très précise de Donat nous apprend que Charin et Byrrhia ne figuraient pas dans l’’Avôoia de Ménandre; probablement Térence les a tirés de quelque autre pièce grecque, et les a associés par contamination à l’action de sa comédie. Fut-il bien

(4) Analecta Plautina II (Gôttingen, 1898), p. 22.

(2) Dernièrement, M. Schôll a proposé une troisième traduction, dont, à la rigueur, nous pouvons nous accommoder : duplex ferait allusion, d’une façon générale, au talent de combinaison dont Ménandre aurait donné le preuve dans son Ἑαυτὸν τιμωρούμενος (Rh. Mus., 1902, p. 48-49). Nous croyons préférable d'attribuer à duplex une valeur plus déterminée.

(3) On admet assez communément (cf. Schanz, Geschichte der rômischen Litte- γαίων, 13, p. T1) qu'entre l'Andrienne et l'Heautontimoroumenos Térence ne pro- duisit qu'une comédie, l'Hécyre, laquelle ne put être représentée.

POUR L'HISTOIRE DE LA COMÉDIE NOUVELLE 351

inspiré en agissant ainsi ? cela n'est point certain ; en tout cas, on comprend que des détracteurs aient pu soutenir qu'il avait commis une faute, et prétendre que l'introduction d'un second amoureux ruinait l'unité du modèle. Le vers 6 leur répond. Pour quiconque était au courant des critiques formulées par Luscius et consorts, le vrai sens de la phrase, malgré l'am- biguité de la tournure « facta est er argumento » —, pouvait et devait être immédiatement saisi: sous couleur d'annoncer sa nouvelle comédie (quae esset), Térence, en réalité, commençait l'apologie de l’ancienne; avant d'excuser la contamination, telle qu'il l'avait pratiquée dans son premier ouvrage, par des arguments de tradition et par l'exemple des comiques anté- rieurs, il insinuait qu'au point de vue esthétique elle ne méritait pas qu'on la blâmäât si fort; car ce à quoi elle avait abouti, une « fabula duplex », était admis déjà chez les Attiques. Certes, le rapprochement n'était pas sans réplique : on pouvait objecter que, dans la pièce grecque prise comme exemple, 1 'Εαυτὸν τιμωρούμενος, ---- les deux intrigues étaient mieux amal- gamées qu'elles ne le sont dans l’Andrienne, et les deux amou- reux plus également intéressants; mais qui s’étonnera si Térence, plaidant sa propre cause, a fermé les yeux de parti pris sur ce qui lui était défavorable ? En somme, l'interpréta- tion de M. Skutsch, tout à fait convaincante pour ce qui est du vers 5, l’est beaucoup moins sur le point principal; du prologue de la comédie latine elle ne fait pas ressortir, à l'appui de l'hypothèse d’une contamination, un témoignage formel et péremptoire.

Il y a donc lieu d'examiner ce que vaut une raison d'une seconde espèce, invoquée elle aussi pour prouver la contami- nation, raison qui est fournie par la composition de la pièce. Cette composition est loin d'être parfaite. Peut-être, après l'avoir longtemps trop admirée, l'a-t-on trop dénigrée ces temps derniers, par réaction (1); il n’en reste pas moins que, sans

(1) Il n’y a pas de contradiction entre les vers 596 suiv., Syrus expose à Chrémès le plan qu'il a formé pour duper Ménédème, et les vers 190 suiv.,

352 PH.-E. LEGRAND

pousser la rigueur à l'excès, on y peut relever un grand nombre de fautes. Ainsi, il n'est pas vraisemblable que Méné- dème et Chrémès soient des étrangers l’un pour l'autre si leurs deux fils sont des amis d'enfance ; il ne l'est pas non plus que Clitiphon accueille dans la maison de son père l’amoureux Clinia et y mande la maîtresse de celui-ci, le tout sans l’aveu de Chrémès ; ni que Syrus, renchérissant sur l’impertinence de son jeune maître, se permette d'amener chez le bonhomme, en plus de la discrète Antiphile, la bruyante Bacchis; ni qu'il entame une mystification aussi audacieuse sans savoir com- ment il s’en tirera (v. 512-513); ni qu'après la reconnaissance d'Antiphile il escompte la mansuétude de Ménédème, lequel est à ses yeux un homme sévère (v. 402, 526-528), en transportant chez lui Bacchis et toute sa suite; ni qu'il se risque alors à jouer un double jeu, quand il serait aisé de gagner la partie plus simplement, Clinia feignant d'abandonner Bacchis, et

Chrémès lui donne sans protester les mille drachmes soi-disant dues Bacchis (sic Herrmanowsky, Quaestiones Terentianae, Diss. Halle 1892, p. 26, note) : ce que, dansjle premier passage, Syrus présentait comme une « fallacia » (v. 596), ce n'est pas l'histoire tout entière d’Antiphile, c'est seulement l’idée de faire pas- ser celle-ci pour une captive carienne, riche et de grande maison (v. 608 suiv.); ce qui précède, bien que tout aussi mensonger, est donné pour vrai à Chrémès. Il ne faut pas non plus reprocher à Chrémès d'être hors de son rôle lorsque, aux vers 610 et suiv., il fait des objections au projet de Syrus (Herrmanowsky, 0. L., p. 27) : il n'a pas avoué à Syrus que Ménédème est prêt à se laisser tromper, de quelque manière que ce soit; il est donc naturel que, pour écarter tout soup- çon de collusion, il raisonne d'abord comme si le voisin était ce que pense Syrus (v. 526), un vieil avare sans entrailles ; si l'arrivée de Sostrata n'interrompait pas l'entretien, Chrémès feindrait sans doute de se laisser convaincre par Syrus, et finalement lui promettrait son concours. On a relevé comme inexacte une expression des vers 842-844, Ménédème se félicite de voir son fils Clinia venu à résipiscence (te intellego resipisse); et en effet Clinia n'a point renoncé son ancien amour (Rôtter, De Heautontimorumeno Terentiana, progr. Bayreuth 1892, p. 12); mais ce dont Ménédème lui sait bon gré, n'est-ce pas uniquement d'être rentré au pays ? D'ailleurs, l'expression serait-elle sans excuse, je ne saurais y voir la preuve d'une contamination maladroite ; dans une pièce l'intrigue est aussi compliquée que celle de l'Heaulontimoroumenos, l'auteur ou, si l'on veut, l'imitateur latin a bien pu avoir un moment de distraction, et faire parler Ménédème comme si on lui avait conté réellement ce que Syrus dit lui avoir conté (v. 112-714). Quant à conclure des vers 666 suiv., 835 suiv., que, dans le modèle grec, Chrémès n'avait pas de fils (Rôtter, o. L., p. 11-12), c'est, je crois, forcer le sens des mots.

POUR 1, ἨΙΒΤΟΙΒΕ DE LA COMÉDIE NOUVELLE 353

celle-ci, moyennant les dix mines que Chrémès paye sans diff- culté, faisant le bonheur de Clitiphon; ni que Clinia, qui se trouve chez Chrémès lorsqu'on y reconnaît Antiphile, ait assez d'empire sur lui-même pour cacher ses vrais sentiments, et qu’il attende d’être hors de la maison pour se laisser aller à une joie délirante (v. 690 suiv.). Α ces invraisemblances d'ordre psychologique, ajoutons plusieurs incohérences ou maladresses de mise en scène : le théâtre laissé vide entre les vers 170 et 471; l'isolement dans la pièce des vers 171-172, auxquels rien ne fait suite, si même certains autres détails (ainsi le vers 211) ne les contredisent pas ; l’équivalence de durée admise, contre toute vérité, entre des monologues de quatre ou de cinq vers (v. 502-507, 949-952, 996-999) et des actions forcément assez longues, visites à des voisins ou explications de famille ; des entrées en scène injustifiées, comme celles de Chrémès et de Clitiphon au vers 562, de Sostrata et de la nourrice au vers 614, de Chrémès et de Sostrata au vers 1003, etc. Sans doute, presque aucune de ces imperfections n’est spéciale à l’Heautontimoroume- nos; on en peut relever d'autres exemples dans le répertoire de Plaute et de Térence, et même dans la partie de ce répertoire qui est ou qui semble être imitée de Ménandre; l'accumulation de tant de fautes dans une pièce demeure toutefois une chose assez frappante ; certains en ont été frappés si vivement, qu'ils n’ont pas pu se résigner à croire que Ménandre fût responsable: ils ont déclaré la comédie latine « contaminée » pour sauver l'hon- neur du poète grec. Un pareil raisonnement, s'il ne constitue pas une pétition de principe, manque à tout le moins de rigueur. Peut-être nous faisons-nous de Ménandre considéré comme dramaturge une idée trop avantageuse; et d’ailleurs, tout en lui attribuant une comédie mal construite, il y a moyen de le faire dans de telles conditions qu'on n’insulte pas sa mémoire.

M. Bethe a montré le chemin (1). Du vers 117 de l’Heauton-

(4) Die Zeit des Heauton timorumenos und des Kolax Menanders, dans l'Her- mes, 1902, p. 278-283.

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timoroumenos (in Asiam ad regem militatum abiit, Chremes), aucun nom propre n'accompagne regem, et du vers 194, Athènes est dite « incolumis », il a conclu que le modèle suivi dans ces passages avait été composé avant la mort d'Alexandre (printemps 323) et les malheurs de la guerre Lamiaque (323- 322). Ménandre était alors un tout jeune homme, presque un adolescent ; à quelque degré de perfection qu'il dût s'élever par la suite, on peut croire que ses débuts ne furent pas exempts de faiblesses ; un ancien atteste expressément qu’au point de vue du style la différence était grande entre ses premières œuvres et celles de son âge mûr (1) ; selon toute probabilité, le progrès se fit sentir aussi dans le domaine de la composition ; si M. Bethe a bien interprété les vers 117 et 194, les plus fer- vents dévots du grand comique ne sauraient plus refuser d'ad- mettre que la même pièce Térence a puisé ces deux vers lui servit de modèle pour l’ensemble de son ouvrage (2), quelque défectueuse que soit la conduite de celui-ci ; le scrupule qui les retenait d'imaginer l’‘Eaurov τιμωρούμενος original d'après la pièce latine doit céder aux leçons de la chronologie. Il importe donc de rechercher si, dès avant la mort d'Alexandre, Ménandre écrivait déjà pour le théâtre. À première vue, cette hypothèse semble nettement contredite par ce que nous savons de ἴδ bio- graphie du poète. Ménandre, dit un anonyme (3), fit représenter sa première comédie, étant éphèbe, sous l'archontat de Dioclès : ἐδίδαξε πρῶτος (L. πρῶτον) ἔφηδος ὧν ἐπὶ Διοχλέους ἄοσχοντος. AuCUN Dioclès n'ayant été archonte dans la seconde moitié du 1v° siè- cle, le mot Διοχλέους ne peut être gardé; on lui a substitué Φιλοχλέους ; les débuts de Ménandre se trouvent ainsi placés dans la année de la 114° olympiade (322/1); d'après une phrase d'Eusèbe (4), qui est peu claire, quelques savants les

(1) Plut., Compar. Aristophanis et Menandri, 1], 2-5.

(2) Je dis pour l'ensemble, et non pas pour tous les détails. En particulier, il est difficile d'accorder avec le plan de la pièce latine le fragment de la pièce grecque (146 Kock) il est question d’un déjeuner (ἄριστον).

(3) CF. Kaibel, Fragm. Comic., I, p. 9, 3 11.

(4) OI. 414, 4: Μένανδρος χωμιχὸς πρῶτον δρᾶμα διδάξας Ὀργὴν ἐνίχησεν. Πρῶ- τον peut être rattaché soit à δρᾶμα διδάξας soit à ἐνίκησεν.

POUR L'HISTOIRE DE LA COMÉDIE NOUVELLE 355

retardent même jusqu’à l’année suivante, OI. 114, 4 ( 321/0). Pour accorder avec ces données ce qu'il déduit des vers 417 et 194, M. Bethe suppose que Ménandre a travaillé pendant deux ou trois ans à son ‘Eaurov τιμωρούμενος ; représentée seulement en 321, sinon en 320, la pièce aurait été rédigée en partie au plus tard en 323 ; et, lorsqu'enfin elle fut mise sur la scène, l’auteur, par négligence ou par indifférence, y aurait laissé subsister des allusions devenues inexactes. Je doute fort que cette conjecture réunisse beaucoup de suffrages ; mais la conci- liation peut être essayée, il me semble, d'une autre manière avec plus de succès.

L'action de l'Heautontimoroumenos se passe à la campagne. Térence ne dit pas ; Ménandre était plus explicite. Un frag- ment que M. Reitzenstein a publié en 1890 (4) nous apprend que chez lui le lieu de la scène était Halai, c'est-à-dire sans nul doute Halai Aixonides, dème voisin d’Aixoné, entre les caps Colias et Zoster ; à la place des vers 63-64 de la pièce latine (agrum his regionibus meliorem neque preti majoris nemo habet), on lisait dans l'original :

soso. καὶ τῶν ἐν ᾿Αλῆισι χωρίων χεχτημένος χάλλιστον εἶ νὴ τὸν Δία

ἐν τοῖς τρισίν γε, καὶ τὸ μαχαριώτατον ἄστικτον.

Ces détails ne sont pas indifférents. Que Ménandre ait situé son drame à la campagne, cela peut ètre motivé comme le Dyskolos, par les dispositions d’un des principaux person- nages : en ville, Ménédème ne pourrait pas mener la dure vie de labeur qu’il s’inflige pour faire pénitence. L’intrigue exigeait d'autre part que cette campagne il peine et gémit ne fût pas trop éloignée d'Athènes ; car, dans le cas contraire, Bacchis, la délicate et dédaigneuse Bacchis, refuse- rait de s’y transporter ; Halai Aixonides, à moins de deux

(1) Inedita poelarum graecorum fragmenta, ind. lect. Rostock 1890/1, p. 8.

‘350 PH.-E. LEGRAND

heures de la ville, dans une région jadis très habitée (1), était une des localités rustiques qu'une personne aussi élégante pouvait condescendre à visiter ; localité, d’ailleurs, connue probablement de tous les Athéniens, et dont le nom à lui seul évoquait pour eux, autour de Ménédème, un décor suffisam- ment précis. Jusqu'ici tout s'explique, dans la phrase de Ménan- dre, par des raisons de convenance dramatique ou par des intentions pittoresques. Il n'en est plus de même, à mon avis, pour les mots ἐν τοῖς τρισίν γε. Ces mots font allusion, je pense, à quelque chose de réel, à trois domaines réputés dans Halai comme les meilleurs du pays (2). Mais ces trois domaines excellents étaient-ils célèbres jusqu’en ville? Cela est peu vraisemblable ; pour les citadins d'Athènes, le trait ἐν voi τρισίν γε, dès le τν siècle, n'était sans doute pas plus intelli- -gible qu'il ne l’est aujourd'hui pour nous. Aussi bien croirais-je volontiers qu’il ne fut pas destiné aux oreilles des citadins. Aixoné, le dème voisin d’Halai, possédait un théâtre (3); dans .ce théâtre, à l'époque de Ménandre, avaient lieu des concours de comédie (4); pourquoi ne serait-ce pas là, non loin d’Athè- nes et non loin du Pirée (5), dans un dème les solennités locales pouvaient attirer une nombreuse assistance, que le jeune poète, avant d'affronter les concours dela ville, produisit ses premiers essais ? Il est digne de remarque que l’action de l'Heautontimoroumenos se déroule au moment des Dionysies (6); les Dionysies dont il s'agit ne sont, bien entendu, ni les grandes

(1) Voir le texte explicatif joint aux Karéen von Allika de Curtius et Kaupert (Milchhôfer), 1125 Heft, p. 29.

(2) C'est le sens que paraît préférer M. de Wilamowitz, Neue Jahrbücher f. Philologie, 1899, p. 526. En publiant le fragment, M. Reitzenstein songeait à une locution proverbiale τὰ τρία ἀγαθά, d'ailleurs sans exemple, qui se fût opposée à l'expression courante τὰ τρία xaxä,

(3) CIA IT 579, 585 ; IV? 584 D. .

(4) CIA II 585 (décret du dème d'Aixoné, daté par l’archontat de Théophrastos, 313/2), lignes 14 suiv. : ᾿Ανειπεῖν δὲ χαὶ Atovuaiw/ τοῖς κωμωιδοῖς τοῖς AlEuvr:otv ἐν tui θεάτρωι ὅτι χτλ.

(5) On sait que Ménandre, et peut-être son père avant lui, possédait une villa au Pirée, il séjournait volontiers (Alciphron, II, 3, 4; 4, 16-11).

(6) V. 162, 733.

POUR L'HISTOIRE DE LA COMÉDIE NOUVELLE 357

Dionysies ni les Lénéennes; ce sont les Dionysies rurales, celles mêmes qui donnaient lieu, àAixoné, aux représentations dramatiques ; si l’on se rappelle avec quelle complaisance les poètes de la comédie nouvelle placèrent l’action fictive de leurs drames à l’époque réelle des représentations (1), on reconnaîtra que ce détail, inutile au point de vue de l'intrigue (2), pourrait bien n'être pas sans valeur au point de vue de la chronologie. Les Dionysies κατ᾽ ἀγρούς se fêtaient en Posidéon (décembre- janvier). En Posidéon 323/2 Alexandre était mort depuis plus de six mois et la guerre Lamiaque battait son plein ; consé- quemment, c’est au plus tard en Posidéon 324/3 que fut repré- senté, à Aixoné, l'Heautontimoroumenos. On ne doit pas s’éton- ner si les biographes du poète ne parlent point de ce premier essai : ils travaillaient en effet sur des documents didascaliques, les concours de la ville étaient seuls enregistrés ; ce qu'ils disent de la carrière du poète laisse donc le champ libre à notre hypothèse. Je ne crois pas, d'autre part, que la date à laquelle on rapporte parfois la naissance de Ménandre, date au demeu- rant conjecturale (3), permette d'élever contre cette hypothèse

(1) Pseudolus, v. 59-60. Cf. Dziatzko, Rh. Mus., 1899, p. 505, note.

(2) On même prétendu, ce qui est sans doute excessif (cf. Nencini, De Terentio ejusque fontibus, Ὁ. 14), que cette indication d'un jour férié ne se concilie pas avec un autre passage de la pièce, celui Chrémès dit être convoqué pour une opération d’arbitrage (v. 498 suiv.).

(3) L'inscription I. G. Sic. 1184 est le seul document qui date la naissance de Ménandre: ἐγεννήθη ἐπὶ doyovros Σωσιγένους (— 342/1). Mais, aussitôt après, elle dément elle-même cette assertion. Elle dit effectivement d'accord avec Apol- lodore et le biographe anonyme que le poète vécut 52 ans (ἐτελεύτησεν ἐτῶν ν᾿ καὶ βΊ, et qu'il mourut sous l'archontat de Philippos, dans la 32° année de la βασιλϑία de Ptolémée Soter (ἐπὶ ἄρχοντος Φιλίππου, χατὰ τὸ β΄ χαὶ À’ ἔτος τῆς τοῦ Πτολεμαίου τοῦ Σωτῆρος βασιλείας). Ces deux dernières indications déterminent une époque très précise. Pour des raisons tout à fait indépendantes de la biogra- phie de Ménandre, l'archontat de Philippos a été fixé en 293/2 (voyez, en dernier lieu, les calculs de M. Kirchner, Hermes, 1902, p. 438-440) ; quant à la prise de possession de l'Égypte par Ptolémée, elle eut lieu l'année même mourut Alexandre (chronique de Paros, dans les Afh. Mittheil., 1891, p. 187, lignes 8-9 : ἀπὸ τῆς ᾿Αλεξάνδρου μεταλλαγῆς. καὶ Πτολεμαίου Αἰγύπτου κυριεύσεως ἔτη MA, ἄρχοντος ᾿Αθήνησιν “Hynaiou - 324/3), nécessairement vers la fin de l’année, puisque Alexandre est mort en mai ou juin (Niese, 1, p. 186) ; la 32° année dela domination de Ptolémée Soter ne coïncide donc avec l'archontat de Philippos que pendant

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une objection bien solide. Si Ménandre naquit sous l’archontat de Sosigénès, c'est-à-dire en 342/1, il avait, dans l'hiver 324/3, environ dix-huit ans ; à coup sûr, c'était débuter jeune ; mais l'histoire des lettres grecques, et celle même de la comédie attique, nous offrent d’autres exemples d’une aussi surprenante précocité : Aristophane, lorsqu'il écrivit ses Tagénistes, était encore près de l'adolescence : σχεδὸν μειραχίσχος ὦν, dit le scholiaste, au vers 502 des Grenouilles.

A. L'ORIGINAL Du Poenulus DE PLAUTE.

Voici un autre cas des considérations de date et d’origine me paraissent pouvoir être alléguées contre l'hypothèse d'une contamination. Je veux parler du Poenulus de Plaute.

On admet aujourd'hui communément que cette pièce est formée de scènes ou de portions de scènes prises dans deux originaux (1). L'un et l'autre auraient eu ceci de commun :

un court espace de temps, quelques semaines d'été ; et cette précision même dans l'établissement du synchronisme me paraft garantir qu'il est sûr et sincère. Ainsi, ce doit étre en juin 292 que Ménandre se noya, au cours d'une baignade estivale. Mafs alors, s'il avait 52 ans révolus avant la fin de l’année 293/2, c'est qu'il était en 345/4 ; auquel cas il eût été âgé, en Posidéon 324/3, de 21 ans environ. Si la phrase ἐτελεύτησεν ἐτῶν v’ χαὶ β' veut dire qu’il mourut dans sa 52° année, il aurait eu encore, en Posidéon 324/3, à peu près 20 ans. Il est vrai qu'en ce cas il ne méritait plus, sous l'archontat de Philoklès (322/1), d'être appelé un éphèbe. Mais peut-être le biographe anonyme a-t-il associé fautivement, à la date de la première pièce jouée à Athènes et mentionnée dans les didascalies, une indication d'âge fournie par un autre document et concernant les débuts d'Aixoné. Ou bien, au lieu de corriger chez lui ἐπὶ Atoxhéous en ἐπὶ Φιλοχλέους, faut-il lire ἐπὶ ᾿Αντιχλέους Antiklès fut archonte en 325/4.

(1) Voyez principalement : Langen, Berliner Sludien, V (1886), p. 181 suiv. ; Leo, Plautinische Forschungen (1895), p. 153 suiv.; von Wilamowitz, Neue Jahrbächer, 1899, p. 519 et note 2; Karsten, Mnemosyne, 1901, p. 364 suiv. ; Calonghi, Rivisia di storia antica, VI (1901-1902), ἢ. 4317.

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que l'action s’y passait un jour de fête, le jour des Aphrodisies: qu'on y voyait deux sœurs, esclaves d'un même prostitueur, et ᾿ de caractères différents; que l’aînée des deux sœurs était re- cherchée par un jeune homme bien pourvu d'argent et libre de ses actes, mais que le prostitueur écartait par des prétentions excessives ; enfin, que l’amoureux, assisté d'un esclave malin, jouait le prostitueur et conquérait sa belle sans bourse délier. Dans l'un des deux originaux, intitulé Καρχηδόνιος, l'esclave du jeune homme apprenait d'un esclave du prostitueur que les deux sœurs étaient des enfants volés, de naissance libre, et, comme son maître lui-même, d’origine carthaginoise ; il déci- dait de les faire revendiquer εἰς ἐλευθερίαν, au besoin en provo- quant de faux témoignages; l’arrivée opportune d’un vieux Carthaginois, père des jeunes filles et oncle du jeune homme, assurait d'emblée le succès de la combinaison. Dans lautre original, on introduisait chez le prostitueur un esclave de l'amoureux, travesti en soldat mercenaire et porteur d’une forte somme d'argent; le prostitueur se trouvait ainsi compro- mis, bon gré mal gré, dans une affaire de recel et de vol, et devait composer avec son ennemi. Le premier de ces deux complots est le seul qui soit annoncé par le prologue du Poenu- lus. Mais, comme l’a remarqué un des partisans mêmes de la contamination (1), cela ne prouve point que ce complot ait jamais fourni à lui seul la matière d'une comédie entière; l'objet d’un prologue, en effet, n'est pas de résumer d'avance tous les événements de la pièce; c’est de faire connaître aux spectateurs les événements antérieurs à l’action, et principa- lement ceux dont aucun personnage n’est informé ; de ce genre sont, dans le Poenulus, les relations de famille entre le jeune homme et les jeunes filles; mais ces relations n'ont d'intérêt que pour la réussite d’un des complots; il est donc naturel que le prologue reste muet sur l’autre; et de son silence on ne saurait conclure que l'épisode de l'esclave travesti soit étranger

(4) Leo, o. L., p. 191.

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au Καρχηδόνιος, Ce qui, aux yeux des modernes, a paru déceler la contamination, ce sont, d’une part, des inconséquences dans la description des personnages ; et, d'autre part, dans la fable, des contradictions et des vices de structure. Tous ces défauts ne suggèrent pas avec la même force l'hypothèse d'une pièce contaminée : quelques-uns seulement peuvent sembler l'im- poser, et méritent qu'avant d'aller plus loin nous nous expli- quions sur leur compte.

De ce genre est d'abord la différence de condition et d'état civil qu'on a cru discerner entre les jeunes filles du premier acte et les jeunes filles du cinquième; si cette diversité était flagrante, il n’y aurait pas lieu de discuter davantage : présenter les mêmes personnes ici comme des personnes de naissance libre et comme des personnes d'origine incertaine, les don- ner ici pour des courtisanes expertes et ἰὰ pour des élèves- courtisanes qui n'ont pas encore débuté, c’est en effet une con- tradiction comme il en peut subsister, à la rigueur, dans une pièce issue d’un mélange, mais telle que le plus médiocre dra- maturge, inventant son œuvre toutes pièces, ne l'aurait cer- tainement pas admise. Arrêtons-nous donc sur ce point. Il est incontestable que les filles d'Hannon, lorsque leur père les retrouve, ne sont pas encore des courtisanes. Mais les jeunes personnes qui traversent la scène au premier acte sont-elles plus avancées dans la carrière ? On allègue le mépris qu'elles professent pour les prostituées de bas étage (v. 265 suiv.), jalousie de métier apparemment —, la science qu'elles font paraître de ce qui plaît aux hommes (v. 240 suiv., 304 suiv.), le discernement avec lequel elles savent choisir l’heure la plus favorable pour se montrer au temple (v. 264 suiv., 319 suiv.). Sont-ce donc des sentiments, des connaissances, qu'Adelpha- sium et Antérastilis n'aient pu acquérir qu'au prix de leur vertu? Élevées chez un prostitueur, destinées dès l'enfance à être des courtisanes, rien d'étonnant à ce qu’elles possèdent, avant même le jour des débuts, quelques notions théoriques sur leur future existence. Mais, dit-on, à l'acte premier Antéras-

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ülis s'exprime en courtisane qui a de la pratique lorsqu'elle se plaint de trouver tout au plus quelques chétifs amoureux (v. 236 : vix aegreque amatorculos invenimus) ; et Adelpha- sium parle de la pureté comme d'un état qui ne lui est plus habituel (v. 350 : pura sum, comperce amabo me attrectare, Agorastocles). J'avoue que ces propos, dont on s’alarme, ne me donnent pas trop d'inquiétude. Les chétifs amoureux que dédaigne Antérastilis n’ont pas nécessairement fait brèche à sa pudeur; ce peuvent être des soupirants à qui le prostitueur essaie de vendre ses esclaves encore vierges, et par qui celles-ci espèrent être ‘affranchies avant de se voir livrées au caprice d'amants passagers (1). Quant à la pureté qu'Adelphasium tient à conserver en se rendant au temple, il semble bien, d’après le vers 405, que pour la lui faire perdre il suffirait d'un baiser; elle a donc pu la perdre plus d’une fois sans être devenue une vraie meretrir (2). Ses agaceries à l'adresse d’Agorastoclès (v. 335 suiv., 349 suiv., 359 suiv.), le ton gaillard sur lequel elle lui parle (v. 344, 346), l'intérêt qu’elle affecte en sa présence pour la fête des Aphrodisies (v. 337, 339-340), ne prouvent point qu'elle ait dès lors l'âme d’une coquette professionnelle ; ces traits attestent simplement sa résignation, qui apparaît bien mieux à l'acte V (v. 1174 suiv.), dans une scène imitée du Καρ- χηδόνιος. Enfin, on s’est étonné de ce que, au début de la pièce, Adelphasium, morigénant sa sœur, ne dise mot de leur nais- sance libre. Mais fallait-il qu’elle eût toujours à la bouche sa

(4) Agorastoclès n'a jamais possédé Adelphasium (v. 281, 292, 343-344); et celle- ci, attendant l'effet de ses promesses, n'a pas cherché ailleurs quelqu'un qui la délivre (v. 362). Vis-à-vis d'Antérastilis, l'attitude d'Antamoenidès, à l'acte V (v. 1288 suiv.), peut paraître un peu bien familière ; mais, dans le cas même d'une contamination, il serait peu probable que le passage compromettant provint de la pièce anonyme; dans la première partie du Poenulus (v. 491-498), Antamoeni- dès semble en être, vis-à-vis de la sœur cadette, au même point qu'Agorastoclès vis-à-vis de l'atnée.

(2) Est-il besoin de rappeler qu'en soutenant, à cause du vers 1139 (hodie earum mutarentur nomina), que, dans le Καρχηδόνιος, les jeunes filles devaient porter encore des noms carthaginois, Langen a commis un contre-sens ? Le vrai sens de la phrase est donné par Ussing : « pro virginibus meretrices fierent ».

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famille, ses malheurs, sa liberté perdue? De cela, les deux sœurs font mention à l'acte V parce que la prédiction de l'ha- ruspice a réveillé dans leurs cœurs une espérance assoupie (1); aussi, et surtout, parce que leur père est qui les entend, et que l’auteur croit bon de préparer la scène de l'anagnorisis ; ni l’une ni l’autre de ces raisons n'existait au moment du pre- mier entretien; dans ces conditions, pour que les jeunes femmes . de l'acte 1 soient différentes de celles de l'acte V, il ne suffit pas qu'elles ne disent point les mêmes choses; elles devraient dire des choses nettement contraires, et parler d'elles-mêmes comme de personnes nées dans la servitude; ce qu’elles ne font pas.

Une seconde faute qui, d’après les modernes, prouverait péremptoirement la contamination, se remarque à l'acte IV. Aux vers 817 et suivants, Milphion ignoré, contre toute vrai- semblance, le succès d’une ruse qu'il a tramée ; aux vers 923 et suivants, il parle comme de choses à venir d'événements qui sont accomplis. D'après Langen et ceux qui l'ont suivi, nous aurions des raccords mal faits entre les intrigues de deux pièces différentes. Mais cette explication me semble insufii- sante : pas plus qu'un auteur original, le plus négligent des « contaminateurs », le réviseur le plus sot, ne peut avoir écrit les vers 923-929 pour la place nous les lisons aujourd’hui. Sur ce point, je me rallie à l'opinion de Gôtz, dont les critiques de Langen et autres laissent subsister, à mon avis, l'essentiel (2). Dans la rédaction primitive du Poenulus, l'acte IV, sans les vers 947-922, devait suivre le vers 503 ; la transposition est pro- bablement l'œuvre d’un correcteur maladroit, qui, pour plus de clarté, isola l’une de l'autre les deux entreprises dirigées contre

(1) L'haruspice leur a annoncé qu'elles seraient bientôt libres en dépit de leur mailre (v. 1201 : invito domino); cette prophétie excluait l'hypothèse d'une ces- sion amiable, consentie par Lycus aux soupirants des jeunes filles.

(2) Gôtz, De composilione Poenuli Plautinae, ind. schol. lena 1883/4 ; cf. Langen, o. L., p. 187-190. Le tort de Gôtz été de soutenir que l'acte IV venait primiti- vement avant l'acte II, plutôt qu'après ; en le plaçant à la suite du vers 503, on évite une des critiques de Langen.

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le prostitueur ; prononcés par Milphion pendant qu'Agorastoclès est à la recherche de témoins, les vers 817 suiv., 923-929, ceux-ci remplacés, lors du remaniement, par le couplet 917- 922 (4) —, n'avaient rien du tout de choquant.

Ces deux griefs principaux écartés, la composition du Poenulus prète encore à mainte remarque défavorable. D’après M. Karsten, presque tous les acteurs, de la première à la deuxième partie, changeraient de caractère : Adelphasium deviendrait plus honnête et plus digne, Antérastilis plus mali- cieuse, Agorastoclès plus rassis, Milphion moins spirituel ; autant de métamorphoses que, pour ma part, je n’aperçois pas bien. Plus sûrement, dans la pièce considérée d'ensemble, l'unité d’ac- tion fait défaut ; la correction de Gôtz a pour unique effet d'en- trelacer, si je puis ainsi dire, les deux entreprises de Milphion ; en dépit d'elle, et malgré l’unité de victime, qui s'affirme surtout à l'acte V (v. 1342-1353), chacune de ces deux entreprises demeure indépendante (2). Les imperfections de détail sont nombreuses. Lycus est représenté tantôt comme ayant seule- ment dans sa maison Adelphasium et Antérastilis, tantôt comme possédant, en outre, d'autres esclaves : son attitude vis- à-vis d'Agorastoclès n'est pas clairement expliquée, non plus que les raisons qui empêchent celui-ci de libérer sa maîtresse ;

(1) À la place qu'il occupe dans la pièce remaniée, le vers 919 {satine prius quan unumst injectum telum jam instat alterum?) n’est pas intolérable : l'action judiciaire contre Lycus a été préparée, elle ne sera engagée que le lendemain (v. 807); on peut donc dire que le coup n’est pas encore « injectum ».

(2) Le même défaut existe dans le Miles, la contamination est discutable (Hasper, Festschrift der 4éten Versammlung deutscher Philologen, Dresde, 1897, p. 335 suiv.; Trautwein, WocA. für kl. Philol., 1903, p. 519-520). Observons que, dans le Poenulus, ja succession de deux entreprises indépendantes est une faute contre l'art dramatique, mais non pas, ainsi qu'on le répète, contre la vérité psychologique. Qu'après avoir recu les confidences de Syncérastus, Milphion n'abandonne pas une ruse dont l'effet paraît sûr (v. 183 suiv.) pour engager son maître dans une affaire douteuse (v. 971-974), rien de plus naturel. Qu'il conseille néanmoins à Agorastoclès de tenter, en faveur des deux sœurs, une ἀφαίρεσις εἷς ἐλευθερίαν, cela aussi se comprend, pour peu qu'il veuille du bien aux victimes de Lycus : car, pour celles-ci, c'était tout autre chose d’être simplement arrachées à leur maître, ou d'être reconnues pour ce qu'elles sont réellement : des filles de naissance libre.

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au premier acte, Milphion improvise un complot avec une célérité qui étonne; il reste en scène, après le vers 197, sans que l’on sache pourquoi; plus loin, il n’est pas vraisemblable qu'Antamoenidès, enfermé chez Lycus, n’entende rien de ce qui s’y passe ; il ne l'est pas non plus qu'on le laisse tout seul, et que, sans s'occuper de lui, les gens du prostitueur fassent lu sieste (v. 803-804); l'apparition de Lycus, au vers 746, n’est aucunement motivée; rien n’explique comment les exta, que Collibiscus au vers 804 dit avoir avoir trouvés et dévorés, ont été rapportés du temple; etc. L'origine de presque toutes ces fautes, contradictions, oublis, invraisemblances, a été cherchée d'un seul côté : presque partout on a voulu reconnaître les méfaits de la contamination. Avec quel succès, et par quelles voies différentes, nous n'’entreprendrons pas de l’examiner en détail. Il nous suffira de constater ici qu'aucune des dites fautes n’est tellement grossière, tellement singulière, qu'elle n'ait pu trouver place dans une œuvre composée d'un seul jet ou imitée d'un seul original. Voyons maintenant si ce qui est possible n'aurait pas quelque chance d’être vrai.

Le faux soldat est présenté avec insistance (v. 663-665, 719, 110, 780) comme un mercenaire venant de Sparte, quelque chose de grave s'est passé ; 1] était là-bas au service d’un roi que l'écrivain latin appelle le roi Attale (nam hic latro in Sparta fuit... apud regem Attalum); il s’est enfui au moment la ville était prise (inde huc aufugit, quoniam capitur oppidum), non pas sans doute par l’armée de son roi, car, à ce compte, sa fuite n'aurait pas de raison —, mais évidemment par l'armée ennemie, après une défaite du « roi Attale » et la ruine de ses affaires. Que veut dire tout cela? D'après M. Hüffner (1), la men- tion d'Attale et aussi celle de Sparte auraient été introduites par Plaute; le poète, croit-il, songeait à une guerre contem- poraine, la guerre de 195, entreprise par Eumène, de concert

(1) De Plauli comoediarum exemplis alticis quaestiones maxime chronologicae, Diss. Gôttingen 1894, p. 34-35 et notes.

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avec Flamininus, contre Nabis: Attale, mort en 197, serait nommé par inadvertance à la place d'Eumène son successeur. Cette exégèse ne me satisfait point. Elle implique, contraire- ment au sens le plus plausible du texte, que le mercenaire servait non pas parmi les défenseurs de Sparte, mais parmi ses vainqueurs ; elle admet que les mots oppidum capitur sont dits par à peu près, car en 195 Sparte n’a pas été prise ; elle attribue à un contemporain une confusion, surprenante de sa part, entre Attale mort et Eumène vivant ; elle suppose le public romain plus attentif que de juste à de menues hostilités lointaines, sans gloire et sans grande importance. Répétée comme elle l’est à plusieurs reprises, la mention de Sparte et des choses de Sparte doit provenir de l'original; mais, comme jamais Attale n a fait la guerre dans la région de Sparte, il faut croire que le nom d’Attale fut ajouté par l’imitateur, ou substitué à un autre; cherchons donc comment peut s'expliquer cette adjonction ou cette substitution. Si je ne me trompe, le problème est aisé à résoudre, pour peu que l’on identifie avec exactitude les événe- ments visés par l’auteur grec. Quand eut lieu la prise de Sparte qui a mis Collibiscus en déroute? Avec raison, M. Hüffner renonce à la placer lors de l'expédition du Poliorcète dans le Péloponnèse en 294, ou lors de à campagne de Gonatas en 285. Α la date, plus ancienne, à laquelle songe M. Dietze (1), en 331, après la défaite du roi Agis sous Mégalopolis, Sparte ne fut pas prise, ni même, autant que nous pouvons savoir, en danger d’être prise. Mais descendons plus bas, beaucoup plus bas, dans la suite des temps. Après la bataille de Sellasie, Antigone Doson occupa la ville de Lycurgue ; la chute de Sparte dut alors faire grand bruit dans le monde hellénique ; et, même chez un pros- titueur, le récit annoncé par Collibiscus (v. 719 : narrabo tibi res Spartiaticas) pouvait être accueilli avec avidité. Le vaincu de Sellasie, auprès de qui servaient des soldats mercenaires, était le roi Cléomène. Supposons que, dans son modèle grec,

(4) De Philemone comico, diss. Gôttingen 1901, p. 81.

.“-----»---.

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Plaute ait lu le nom Κλεομένης, ou même nous justifierons cette forme dialectale Κλευμένης. N'a-t-il pas pu confondre ce nom, qui ne lui disait rien, avec un autre nom plus familier aux oreilles romaines, celui d'Eumène Εὐμένης que portait le frère d’Attale I‘, qu'avait porté son père et prédécesseur ? et, s'il écrivait le Poenulus, comme je le crois, avant 197, au nom d'un roi inconnu, qu'il prenait pour un Pergaménien, n'a-t-il pu substituer, par une fantaisie d'actualité et sans souci de la vérité historique, le nom du roi régnant, Attale, l'allié de Rome (1)? Ainsi s’expliquerait l'étrange combinaison que présentent les vers 663-665.

Après les conditions de temps, examinons les conditions de lieu. Le Poenulus se passe en Étolie, à Calydon. Cette localisa- tion est affirmée non seulement dans les scènes provenant à coup sûr du Καρχηδόνιος, mais aussi dans celles que les modernes croient tirées d'un autre original (v. 621). Une seule phrase, dans la pièce entière, inviterait à situer l'action ailleurs : le vers 372, Milphion dit à Adelphasium, en parlant d'Ago- rastoclès : « te faciet ut sis civis Attica atque libera ». Mais cette phrase ne saurait être traduite du grec : car à Athènes les esclaves affranchis ne devenaient pas d'emblée des citoyens (2). En prêtant à Milphion les paroles qui viennent d'être trans- crites, l’imitateur ajoute au texte qu'il imite, comme il y ajouta aux vers 474-475 du Persa (3); dès lors, il y a tout lieu de croire que la mention d'Athènes est de son crû. Cette constata-

(1) Quelque chose d'analogue s'observe au vers 339 du Persa (mirum quin regis Philippi causa aut Attali | te potius vendam quam mea, quae sis mea). Je ne crois pas d'ailleurs, avec M. Dietze (0. L., p. 81), que le nom d'’Attale ait remplacé un autre nom, celui de Darius : le parasite n'avait pas de raisons, comme en a l'avare dans l'Aululaire (v. 85), pour nommer côte à côte les deux rois de l'argent; il nommait le roi Philippe parce que Philippe, père d'Alexandre, régnait de son temps en Macédoine et préoccupait fort les Athéniens (nous dirions de même en français : pour le roi de Prusse); Plaute, profitant d'une homonymie, a entendu le nom de son contemporain Philippe V, et il y a joint le nom d'un autre roi avec qui les Romains d'alors avaient affaire.

(2) Cf. G. Foucart, De libertinorum conditione apud Athenienses, p. 49-50.

(3) Cf. Wilamowitz, De tribus carminibus lalinis, ind. schol. Gôttingen 1893-

1894, p. 30.

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tion n'est pas sans intérêt. Pour une fois que Plaute nomme le lieu de l’action probablement son modèle ne le nommait point, il nomme, au mépris du contexte, la ville les intrigues comiques se déroulaient d'ordinaire : Athènes. Com- ment donc le même homme, si étourdi ou si indifférent au vers 372, eût-il songé, au vers 621, à introduire le mot Aetoli, sinon à remplacer par lui un autre ethnique, au cas où, dans l'original, l'aventure du faux mercenaire ne se fût pas passée en Étolie? Le plus vraisemblable est que, chez l'auteur grec, cette aventure, comme celle du vieillard Carthaginoïs, était localisée en pays étolien, à Calydon; et une aussi frappante similitude m'est déjà une raison pour croire que les deux épi- sodes ont toujours fait partie de la même pièce. Mais ce dont je voudrais surtout tirer parti n’est pas tant cette unité de lieu; c’est le nom même de Calydon.

On s’est demandé plusieurs fois pourquoi les intrigues de cer- taines comédies, faisant exception à la règle habituelle de la véa, se développaient hors d'Athènes. L'opinion de M. Hüff- ner (4), approuvée par M. Leo (2), est qu'on les exila de la sorte pour ménager l’amour-propre de spectateurs athéniens : la plupart en effet comportent la présence d’un enfant volé; or les citoyens d'Athènes, ville εὐνομωτάτη, ne voulaient pas que leur patrie fût présentée sur le théâtre comme une cité recéleuse. Certes, de la part d'un public athénien, de pareilles susceptibilités n’ont rien d'invraisemblable; on ne doit pas, néanmoins, les croire plus intransigeantes qu’elles n'étaient. A l’acte IV du Persa, nous voyons fort bien un marchand, ‘patronné par un citoyen d'Athènes, vendre à Athènes une jeune fille volée (3); il est vrai que, dans l'espèce, le marchand est un pseudo-marchand, et que l'acheteur est aussitôt puni ; mais ces circonstances particulières, fruits de la malice d'un esclave, n'infirment pas la possibilité du marché, laquelle seule inté-

(1) O. L., p. 23-24, note. (2) Plaut..F., p.199, ἢ. 3. (3) V. 149-150 ; 380 ; 522; 545; 715,

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resse le bon renom de la ville. Inversement, si un prostitueur, comme c’est le cas pour Lycus (1), après avoir acheté à l’étran- ger, d'un étranger, des enfants volés à leur famille, vient s'établir avec eux dans une cité quelconque, je ne vois pas pourquoi l’honneur de cette cité serait en péril ; et le patrio- tisme le plus chatouilleux ne saurait, 1] me semble, s’offusquer d'une telle hypothèse. En vérité, le cas d’Antidamas est plus compromettant : Étolien, il a acheté en Étolie, d'un pirate peut-être étolien, un jeune Carthaginois de naissance libre (2); mais on doit observer que sa conduite, comme celle d’un autre Étolien du répertoire qui achète des prisonniers de guerre, l'Hégion des Captifs, ou mieux encore comme celle du ravis- seur de Ménechme, est jusqu’à un certain point excusable et excusée : Hégion poursuit la délivrance de son fils, prisonnier lui-même des ennemis (3); Antidamas et le ravisseur de Ménechme, qui n'ont ni l’un ni l’autre d’héritiers de leur sang, pratiquent vis-à-vis des enfants d'autrui une espèce d'adoption forcée (4). Ajoutons qu'Agorastoclès n'a jamais éprouvé à Calydon aucun mauvais traitement; son père adoptif l'a fait riche; si l’auteur l'eût voulu, l’action d’Antidamas pouvait être présentée comme un trait de « philanthropie ». Nous ne sau- rions donc nous en tenir à l'explication de M. Hüffner. Elle peut être la bonne pour certaines pièces; d’autres fois, l’in- trigue fut plus probablement localisée hors d'Athènes pour des motifs le patriotisme athénien n'avait rien à voir. Rappe- lons-en un, signalé jadis par Dziatzko (5), et dont, à notre avis, on tient trop peu de compte. Il tombe sous le sens que toutes les productions de Ia νέα ne furent pas destinées aux seuls

(4) V. 896-897 : illas emit in Anactorio parvolas | de praedone Siculo ; v. 81 suiv. : eas qui surripuit, in Anactorium devehit, | vendit 685... homini... cui Lyco nomen siet. | 15 ex Anactorio, ubi prius habitaverat, | huc commigravit in Caly- donem hau diu. ΄

(2) V. 72 suiv.

(3) Captivi, v. 98-101.

(4) Men., v. 59 suiv.; Poen., v. 15, 904, 1058-1059.

(5) Rhein. Mus., XXIV, p. 574, n. 8.

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théâtres d’Attique ; les grands comiques eux-mêmes, qui habi- tèrent Athènes, durent travailler parfois pour le dehors; si Ménandre, qui en moins de trente-cinq ans composa près de cent dix comédies, les avait toutes fait jouer dans son pays, il aurait, quel que fût son talent, fatigué ses concitoyens; j'aime à croire que, plutôt que d’en courir le risque, il donna quelques- : unes de ses œuvres à l'étranger ; à plus forte raison, des poètes de deuxième ou de troisième ordre, comme nous savons, par le prologue de l’Asinaire, que Plaute n'a pas craint d'en imiter —, écrivirent pour des scènes secondaires. Mais alors, dans des drames destinés au théâtre de telle ou telle ville, pourquoi les écrivains auraient-ils considéré l’Attique comme le lieu obligé de l'action? J'admets que quelquefois la tradition les y ait décidés; le plus souvent sans doute ils situèrent tout bonnement l'intrigue de leur comédie dans la ville même allait avoir lieu la représentation (1). Ainsi s'explique au mieux que l’action de la Cistellaire, il n’est pas question d'en- fant volé, se passe cependant loin d'Athènes, à Sicyone (2); et peut-être, pour l’une ou l'autre des pièces que M. Hüfiner

(1) Pour la plupart des comédies de Plaute dont l’action se passe hors d'Athènes, et pour celles-là seulement, le lieu de la scène est indiqué dès le prologue. Admet- tons que, chaque fois, cette indication provienne du modèle grec. Il y a une grande différence entre les prologues elle est présentée à part comme une chose qui ne va pas de soi tels sont les prologues du Rudens (v. 32-33), du Miles (v. 88), des Ménechmes (v. 12 suiv.) et ceux elle est donnée en pas- sant, au cours d'une narration tels sont les prologues du Poenulus (v. 12, 94), des Captifs (v. 24; la phrase du vers 94 « nam Aetolia haec est », superflue après le prologue et comprise dans un passage embarrassé, est de provenance incer- taine), de la Cistellaire (v. 156, 190) : les pièces du premier groupe ne furent probablement pas jouées dans la ville elles sont censées se passer ; les autres ont pu l'être. Alors même que le lieu de l'action et le lieu de la représentation coïncidaient, il n'était pas sans opportunité, dens une petite ville négligée d'ordi- paire par les poètes, de signaler cette coïncidence aux spectateurs, qu'elle pou- vait bien disposer; n'oublions pas d'ailleurs qu'une des pièces la scène est hors d'Athènes, le Curculio, nous a été conservée sans prologue, et que peut-être elle n'en a jamais eu.

(2) M. Hüffner propose non sans réserves une autre explication, qui n'explique pas grand chose (0. L., p. 24, note) : « an docta est (Cistellaria) « dum Athenae obsidebantur, ut Menander ejus argumentum alia in urbe agi « maluerit? »

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avait en vue, est-il inutile de chercher une explication plus subtile.

Revenons au Poenulus. Calydon, l'intrigue se déroule, n’a jamais été célèbre, que je sache, comme un lieu de plaisir ; ses _ fêtes d'Aphrodite ne sont connues que par Plaute (1); on voit donc assez mal pourquoi un poète comique aurait songé à cette localité, s’il n'avait pas y faire jouer sa pièce (2). On ne voit pas non plus, du moins je ne vois pas, pourquoi la pièce n’y aurait pas été jouée. Calydon, vers la fin du 11 siècle, était encore une cité prospère (3); nous ne savons pas positivement 1 6116 ait possédé un théâtre; mais, ne connaissant rien ou presque rien de la topographie intérieure de la ville, nous res- tons libres de le supposer (4). A vrai dire, le peuple étolien ne semble pas s'être beaucoup soucié des divertissements litté- raires; toutefois, quelque belliqueux et rudes qu'ils aient été, les Étoliens de l’âge hellénistique n'étaient plus les demi-sau- vages dont a parlé Thucydide, et tout porte à croire qu'ils valaient mieux que ne le dit Polybe, leur ennemi. C’est chez eux que naquit, dès la fin du 1v° siècle, un des premiers poètes alexandrins, Alexandros de Pleuron ; durant le siècle suivant, leur ingérence constante dans les affaires de Delphes ne leur permit pas d'ignorer plus longtemps les lettres et les arts de leur époque (5); on sait, par Polybe même, qu’en 218 leur sanctuaire fédéral regorgeait de statues; un peu plus tôt,

(1) Cf. Pauly-Wissowa, s. v. Aphrodite, p. 2745.

(2) Lycus, l’infâme Lycus (v. 89-92), vient d'Anactorion, c'est-à-dire d'Acarna- nie. On sait qu'Étoliens et Acarnaniens se détestaient cordialement. Peut-être l'auteur du Καρχηδόνιος a-t-il nommé Anactorion comme les poètes attiques, en pareille occurrence, aimaient à nommer Mégare (cf. Persa, v. 137) pour flatter chez son auditoire les passions de mauvais voisinage.

(3) Woodhouse, Aetolia, p. 100-102.

(4) Sur les ruines de Calydon, cf. Woodhouse, o. L., p. 95-100. Au me siècle, la ville n'avait pas de port à proprement parler (0. L., p. 102-106, ; on pouvait cepen- dant débarquer à proximité (ibid.); les vers 650 suiv. du Poenulus ne contiennent donc pas d'erreur topographique.

(Ὁ) Des artistes étoliens sont nommés plusieurs fois dans 165 listes des Soteria : Coilitz, 2563, 1. 43; 2564, L. 46, I. 66 ; 2565, 1. 17,1. 68 ; 2566, 1. 35. Aux Soteria de 226 ou 225, un citharède étolien est vainqueur : Collitz, 2568, 1. 9.

POUR L HISTOIRE DE LA COMÉDIE NOUVELLE 371

Nicandre était venu séjourner parmi eux clavait recueilli leurs anciennes légendes, ce dont ils le récompensèrent en lui fai- sant avoir la proxénie delphique (1). Nous ne croyons donc pas flatter les Étoliens du πὶ" siècle en supposant qu'ils pou- vaient trouver quelque plaisir à voir représenter des comédies. Ils le pouvaient surtout, nous semble-t-il, à l’époque que paraissent indiquer les vers 663-665, c'est-à-dire au lendemain de Sellasie, vers 221 : l’Étolie, en effet, venait de traverser alors chose rare dans ses annales plusieurs années consécu- tives de paix (2); après la mort de Démétrius l'Étolique, les hostilités contre la Macédoine s'étaient terminées heureuse- ment; depuis, et durant toutes les guerres de Cléomène, la ligue était demeurée neutre entre les combattants, non sans profiter des circonstances pour accroître son territoire (3); cette exceptionnelle quiétude, à quoi font peut-être allusion, dans la bouche des advocati, les vers 524-525 (praesertim in re populi placida atque interfectis hostibus | non licet tumultuari), devait favoriser le goût des distractions (4). Aussi bien le Poenulus n'est-il pas la seule œuvre de Plaute qui fasse naître la pensée d’une production comique en Étolie. L'action d’une autre pièce, des Captifs, se passe dans une ville étolienne. Elle suppose un état d’hostilité entre les Étoliens et les Éléens ; étant donné la forme des mots AZis, Alei, que les Romains n'écrivaient pas ainsi, il ne saurait être douteux que ce détail provient du modèle grec ; il doit donc contenir une allusion à quelque événement historique. Or, des guerres entre l’Étolie et l'Élide ne nous sont attestées qu'à une époque relativement

(1) Collitz, 2653. .

(2) Niese, Gesch. der griech. und maked. Staaten, Il, p. 301, 331, 408.

(3) Niese, o. L., p. 324-395.

(4) Une allusion au faste d'Antiochus III comme celle que contiennent les vers 693-694 (ubi ego curer mollius | quam regi Antiocho oculi curari solent) n'a rien d'invraisemblable en Étolie dès 221. Antiochus était monté sur le trône vers 223 (Niese, o. L., p. 112 note 4 et p. 366); les Étoliens, d'autre part, étaient, surtout par l'entremise de Delphes, en relations avec les Séleucides (Niese, o. ἰ.. p. 408 et note 2).

312 PH.-E. LEGRAND

ancienne (fin du rv° siècle et début du m°) (1), trop ancienne, semble-t-il, pour que la pièce, pourvue du prologue que l'on sait, puisse y être rapportée avec vraisemblance (2). Aussi, plutôt qu'à aucune d'elles, songerais-je volontiers à quelque guerre oubliée, guerre éphémère, guerre d'intérêt local, comme le siècle, imparfaitement connu, en vit sans doute naître et cesser beaucoup. Mais une telle guerre ne dut pas avoir de reten tissement en dehors des pays intéressés et de leur entourage immédiat (3) ; et, parmi ces pays, celui les Captifs pouvaient plaire le plus est à coup sur l'Étolie. Récemment, étudiant l'onomastique de Plaute, M. Schmidt insistait à bon droit sur les formes As et Ales Ce sont, disait-il, d’incontestables dorismes; qu'on en rapproche les noms Colaphus, Tyndarus, dont le premier se trouve chez Épicharme, dont le second a des similaires (Τυνδαρίων, Τυνδαρίδας) en Sicile et en Italie ; et l'on sera en droit de soupçonner que l'original des Captfs fut com- posé quelque part en Grande-Grèce (4). Mais l'argument tiré de deux noms propres, dont l’un est un sobriquet, dont l'autre n'appartient pas aux légendes siciliennes ou italiotes, a évi- demment peu de force (5). Quant aux formes ἴΑλις et ᾿Αλεῖοι, elles furent d'usage courant, au siècle, en Étolie aussi bien qu'en Grande-Grèce. Tout en approuvant M. Schmidt d'avoir tiré parti des traces de dialecte conservées par l'onomastique pour déterminer l’origine de la pièce, nous pouvons donc con- clure autrement qu'il n'a fait. C'est ici le lieu de revenir sur une forme dialectale que nous avons supposée, sans justification, dans le modèle grec du Poenulus : la forme Κλευμένης. Les

(1) Hüffner, o. L., p. 41-42 ; Dietze, De Philemone comico, Ὁ. 18.

(2) Wilamowitz, De tribus carminibus latinis, p. 13-14 ; Neue Jahrb.,1899, p. 520; cf. Leo, Plaut. F., p. 126. | "

(3) Non plus d’ailleurs, il me semble, qu'aucune de celles dont les auteurs nous parlent.

(4) Hermes, 1902, p. 618-619.

(5) M. Schmidt lui-même (0. !., p. 196) nous en fournit un autre, de nature identique, qui peut lui être opposé : le nom de Ménarchus, le médecin éléen chez qui Philopolémus est prisonnier, est un nom porté en Étolie.

POUR L'HISTOIRE DE LA COMÉDIE NOUVELLE 3173

textes étoliens ne fournissent aucun équivalent : on n'y lit pas de nom qui commence par Κλεο- ou par Κλευ-; et, dans un cas analogue, plusieurs présentent des formes non contractes : Θεόδοτος, Θεόδωρος, Θεόλυτος. Mais les contractions initiales Θευ- Κλευ- se rencontrent dans des régions voisines de l'Étolie et parlant à peu près la même langue (1) : en Épire (2), en Acar- . nanie (3) le nom Κλευμένης figure sur une funéraire , en Phocide (4); on les relève très fréquemment à Delphes, quelquefois dans les noms de personnages étoliens; à côté d’un Κλεώνυμος, les inscriptions delphiques connaissent des Étoliens qu’elles appellent Θεύδοτος. Θεύδωρος, Θεύφραστος. Il ne me semble donc pas que, dans une comédie jouée à Calydon en 221, Κλευμένης soit inacceptable.

Après une période de splendeur, la comédie nouvelle a lon- guement végété ; en dehors des grands centres littéraires, elle dut pousser des rejetons médiocres. C’est ce qu'on oublie, je crois, trop aisément, lorsqu'à travers telles ou telles pièces de Plaute on cherche à entrevoir les originaux grecs, et qu'on exige pour ceux-ci, sans savoir de qui ils sont les œuvres ni quel temps les vit naître, un certain minimum de perfection dramatique. Une pièce comique, dont le Poenulus restauré comme l'a conseillé Gôtz serait la copie, je ne dis pas exacte de tout point, mais cependant voisine et fidèle dans l’ensemble, aurait été une pièce mal construite, je n'en disconviens pas ; c'eût été une pièce indigne du théâtre athénien, indigne de l'époque de Ménandre, je l'accorde; mais rien ne nous oblige à tenir les yeux attachés sur Athènes, sur l’Athènes de Ménandre, d’Alexis, de Philémon (5); et c'est en d’autres termes, à notre

(1) Cf. Boisacq, Les dialectes doriens, p. 8.

(2) Collitz, 1352, 1. 4.

(3) Collitz, 13179, 1. 2; 1397, |. 4.

(4) Collitz, 1352 B, 1. 5. |

(5) On a proposé d'identifier le Καρχηδόνιος que Plaute a imité soit avec la pièce homonyme de Ménandre (Leo, Plaut. Ε΄, p. 143, 190 ; Geffcken, Siudien zu Menan- der, progr. Hambourg 1898, p. 5, note 1; von Wilamowitz, Neue Jahrbücher, 1899, p. 517, note) soit avec celle d'Alexis (Dietze, De Philemone comico, p. 82); et l'ori-

314 PH.-E. LEGRAND

avis, que la question se pose : en 221, sur la scène de Calydon, une pièce telle que nous la concevons était-elle quelque chose d’impossible? Lyon, juillet 1903. Ph. E. Lecranr.

ginal des Captifs a été attribué à Philémon (Dietze, o. L., p. 49); le tout, sans rai- sons convaincantes.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS

ACCUSATION DU PATRIARCHE MICHEL CÉRULAIRE DEVANT LE SYNODE

(1039).

Au commencement de novembre 1059, le patriarche de Cons- tantinople Michel Cérulaire s'était retiré dans le monastère des Neuf Ordres, situé hors de l'enceinte de la ville, afin de s'y pré- parer, suivant l’usage, à célébrer la fête des Saints Archanges. Depuis quelques mois ses rapports avec l'empereur Isaac Com- nène devenaient de plus en plus difficiles. Le patriarche ne cessait de critiquer les actes de l’empereur, voulait qu'il fit droit à toutes ses demandes, proférait des menaces contre lui et se montrait en public, les pieds chaussés des sandales de pourpre, insigne de la dignité impériale. Résolu d’en finir, Isaac Comnène profita de l’imprudence que Michel Cérulaire avait commise en sortant de Constantinople. Par son ordre, des Varangiens de la garde impériale cernèrent le monastère, arrétèrent le patriarche, le conduisirent aux Blachernes et l’em- barquèrent sur un navire (1), qui le conduisit dans l'ile d’Im- bros (2). Là, 11 fut en butte aux sollicitations et aux menaces

(1) Michel d'Attalie (éd. de Bonn., p. 63). . (2) Psellos, Mecatuv. βιό, IV, p. 362.

316 LOUIS BRÉHIER

de l’empereur, qui mit tous les moyens en œuvre pour le faire abdiquer (1). Α la suite de son refus obstiné, Isaac Comnène résolut de le traduire devant un synode, qui fut convoqué par prudence dans une ville de Thrace. Psellos fut chargé de com- poser le discours d'accusation, et le patriarche se rendait par mer devant ses juges quand les courants entraînèrent son navire dans l’Hellespont ; l’exilé fut débarqué à Madyte et y mourut de fatigue et d'émotion (2).

Le réquisitoire qui devait être prononcé devant le synode est contenu dans l’un des manuscrits de Psellos conservé à la Bibliothèque Nationale (Gr. 1189, f°, xm° 5. Bombyc. 132 recto à 149 recto) (3). Ce manuscrit, acheté par Mazarin, fut examiné au xvu° siècle par le père Combefis : il prépara même une édition de Psellos que la mort l’empécha de publier (4). La copie qu'il avait faite de l’Accusation du Patriarche nous a été conservée (Bb. Nat. Supp. gr. 593, xvn° s. pap. pages 1-49). Ce texte est resté inédit et M. Sathas n’a pas cru devoir le publier avant l'Oraison funèbre de Michel Cérulaire dont il forme la contre-partie (5); cet érudit en a seulement tiré un texte fort intéressant de Proclus (6) et les éléments de l'étude biographique qui précède son édition de Psellos (7). Le discours de Psellos contre le patriarche n’est connu jusqu'ici que par une traduction abrégée en langue russe, publiée avec une étude critique par Bezobrazov (8).

(1) Michel d'Attalie, p. 64-65, Psellos, p. 370.

(2) Zonaras, XVIII, 5. Anon. Synopsis Chron., Μεσαιων. f16., VII, p. 164. Psel- los, 1b., IV, p. 313-4. Mich. d'Att., p. 65. Je me permets de renvoyer le lecteur à mon étude sur « le Schisme Oriental du x1e siècle ». Paris, 1899, in-80.

(3) Sur ce manuscrit et ses origines, voir Sathas, Μεσαιων. f16., t. V, p. νη΄.

(4) Pagi. In Ann. Baronii 1058, p. 209. Ceillier, Hist. des Auteurs Sacrés (édit. de 1151], 1. XX, p. 586. Niceron, Mémoires... t. ΧΙ, p. 194.

(5) Μεσαιων 816., IV.

(6) Bull. de Correspond. Hell., 1811, p. 316-18.

(7) Μεσαιων B16., IV (Introduction). Ce morceau a servi aussi à Bezobrazov (Psellos, homine d'état et historien. Moscou, 1890). J'ai eu moi-même l'oc- casion d'en faire souvent usage dans mon étude sur Le Schisme Oriental du ΧΙ" siècle.

(8) Journal du Ministère de l’Instruction publique de Russie. Saint-Pétersbourg

PE ne .

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 377

Ce morceau, qu'un mauvais sort semble avoir poursuivi jusqu'ici, nous a paru digne d'être offert au public à cause du jour curieux qu’il jette, et sur la société byzantine du xr° siècle, et sur les préoccupations intellectuelles de Psellos. Notre édi- tion a été faite d’après l'unique manuscrit connu, auquel nous avons comparé la copie du père Combefis.-Cette copie n’est pas une reproduction rigoureuse du texte; elle vise à donner plus d'élégance au style de Psellos par la suppression d'articles ou de mots jugés inutiles. Nous avons noté celles de ces inexacti- tudes qui semblent voulues, ainsi que les corrections, peu nom- breuses d’ailleurs, que Combefis propose d'apporter au texte.

L'Oraison Funèbre et l'Accusation du Patriarche diffèrent autant l’une de l'autre qué les Anecdota des autres ouvrages de Procope. À quatre ans de distance (4059-63) Psellos a tenu un langage si opposé et s'est infligé à lui-même un si formel démenti, que, dès le xvur° siècle, des doutes ont été jetés sur l'authenticité de l’Accusation (1). Il a paru impossible que le même homme ait pu composer, à si court intervalle, un pam- phlet aussi haineux et un éloge aussi éclatant. D'après l’un, il faut mettre Michel Cérulaire au rang des pires criminels : d’après l'autre, il est un saint, presque un martyr. Malheureusement pour la mémoire de Psellos, il est impossible de considérer [6 premier de ces ouvrages comme moins authentique que l’autre.

Les chroniqueurs du x1° siècle, Michel d’Attalie, Skylitzès, Psellos lui-même, dans leurs réeits de la chute de Cérulaire, ne mentionnent pas le discours d'accusation. Mais comment s’en étonner quand les mêmes chroniqueurs ne donnent nul détail sur un événement aussi important que le schisme de 1054 et

Année 1889, troisième trimestre. Matériaux pour servir à l’histoire de l'empire byzantin, IV, p. 32-15 (en russe), la traduction est suivie d'une étude critique (p. 76-84).

(1) L'ouvrage ne figure pas dans le Catalogue des ouvrages de Psellos qu'a dressé Allatius (Fabricius. Biblioth. Gr. éd. 1807, t. V). Montfaucon, dans sa Bibl. Bibl. l’attribue à Psellos, mais l'auteur du Catal. des mss. gr. de la Bibl. du Roi, dressé au xvue 5., t. Il, p. 239, le regarde comme apocryphe. (Fabric. Id., t. X, p. 76.)

918 LOUIS BRÉHIER

montrent, d'ailleurs, à l'endroit de Cérulaire une réserve vou- lue? D’autres chroniques, en revanche, sont plus explicites. Zonaras raconte, qu'avant de juger le patriarche l’empereur « fit rassembler, par Psellos, des griefs aussi nombreux « qu'étranges, qui sont contenus et groupés dans le discours « qu'il composa contre lui, τῷ Ψελλῷ αἰτιαμάτων πολλῶν καὶ « ἀλλοχότων συναγωγεῖ, & ἐν τῷ κατ᾽ Exelvou λόγῳ συνήθροισε τε καὶ « συνεγράψατο » (1). La chronique anonyme de Sathas, qui date du x‘ siècle, signale aussi « l'éloge et la satire, ἐγχώμιον καὶ ψόγον » que Psellos composa sur le patriarche (2). Nul doute que le discours du manuscrit de Mazarin ne soit celui dont parlent ces deux chroniques.

À défaut de ces preuves, il suffirait de parcourir ce morceau pour y reconnaître, à chaque instant, les procédés littéraires et la marque de Psellos. C'est le même goût pour la rhétorique, la même recherche du trait, la même affectation d'enjouement, la même emphase que dans les Lettres ou les Oraisons Fu- nèbres. C'est le même désir naïf d’étaler sa connaissance de l'antiquité profane, qui en fait un précurseur des savants du xvi* siècle; c'est surtout la préoccupation de traiter toutes les questions, même les plus minces, d’une manière philo- sophique. Si l’on passe de l’Accusation à l’Oraison Funèbre, on reconnaît la même langue et les mêmes habitudes d’es- prit. Bien plus, si l'on considère les faits qui sont avancés dans les deux discours, on ne voit pas qu'il y ait entre eux de contradiction fondamentale. Dans l'Oraison Funèbre, Psellos insiste sur les origines de Michel Cérulaire, sur son éducation, sur son arrivée au patriarcat ; dans l'Accusation il n'avait fait à toutes ces circonstances que des allusions brèves et pleines de réticence pour ne mettre en lumière que quelques points, et en particulier le rôle joué par le patriarche dans la révolte de 1057. Les deux discours se complètent donc l’un par l'autre

(4) Zon., XVIIL, 5. (2) Μεσαιων. βιό., t. VIT, p. 164.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 319

et, s'ils diffèrent, c'est par leur forme, par leur inspiration, beaucoup plus que par les faits positifs qu’ils avancent (1).

Enfin, une autre preuve nous paraît encore plus décisive : si en laissant de côté le fond même du discours, on étudie les motifs de développement qui y reviennent sans cesse, on voit qu'ils se rapportent tous aux études et aux recherches de Psel- los ; il a saisi avec empressement l'occasion d’étaler devant les. membres du synode sa connaissance des doctrines les plus abstruses. La première moitié du discours est en réalité un exposé de la philosophie néoplatonicienne, dont Psellos arrive, par des prodiges de subtilité, à faire de Cérulaire un adepte. En lisant ces longs développements, on se demande ce qui domine chez lui, de la préoccupation de perdre l’accusé aux yeux des juges ou du plaisir d'exposer devant un auditoire d'élite les doctrines qu’il avait résumées dans ses traités sur les Chaldéens (2). De même, il s'étend avec abondance sur la recherche de la pierre philosophale entreprise par le patriarche, mais il oublie de dire qu'il s'est fait le principal complice de l'accusé en réunissant pour lui la collection des anciens alchi- mistes et en lui adressant une lettre sur la fabrication de l'or (3). Psellos seul était capable de développer avec ce goût des matières si étrangères en apparence à son sujet.

Les circonstances expliquent d'ailleurs, sans la justifier, la _palinodie de Psellos. En faisant arrêter le patriarche, l'empe- reur s'exposait aux vengeances du peuple qui voyait en Cérulaire

(1) L'Oraison funèbre, comme l’Accusation, prouve que Michel Cérulaire a pris, malgré lui, l'habit monastique et regretté plus tard cette contrainte (Msoxtwv. f16., IV, p. 319-20 et Accusation LVIIT). Ce n'est qu’un exemple choisi entre plusieurs.

(2) Ἐξήγησις εἰς τὰ Χαλδαϊχὰ λόγια. "Exec... τῶν παρὰ Χαλδαίοις δογμάτων. Édit. Migne, Ρ. G. CXXII. |

(3) V. Ruelle, Revue des Études grecques, 1889, p. 260. Berthelot, Les Ori- gines de l’Alchimie, Ὁ. 110 et suiv. Le développement de l’alchimie (Accusation LXV) vient confirmer l'hypothèse de Ruelle sur la dédicace de la Chrysopée à Michel Cérulaire. De même (Accusat. LXIV), Psellos étale sa science des pierres précieuses dont il a donné un exposé (περὶ λίθων δυνάμεων. Migne, Pat. Gr. CXXII).

25

380 LOUIS BRÉHIER

le représentant de l'indépendance religieuse vis-à-vis de Rome ; les hauts fonctionnaires comme Psellos, auxquels le patriarche avait fait souvent sentir le poids de son autorité, étaient dans des dispositions tout autres (1). Psellos lui-même malgré les bons rapports qu'il a pu avoir avec le patriarche était au nom- bre de ces ennemis secrets. Il y avait trop d'opposition entre ces deux esprits pour qu'ils pussent s'entendre, et dans une des lettres qu'il lui adresse (2), Psellos raille l’aversion qu'il témoigne pour la philosophie, dans des termes presque analo- gues à ceux qu'il emploiera plus tard dans son discours d'accu- sation. Il est donc vraisemblable qu'il accepta sans résistance la mission de rassembler, comme il le dit lui-même (3), les griefs qui s'amassaient depuis de longues années chez les hauts fonctionnaires contre le patriarche. Il est à peu près certain que s’il fut une fois sincère, ce fut plutôt dans l’Accusation que dans l'Oraison Funèbre. Puis ce discours dont les termes sem- blent si révoltants ne fut probablement jamais prononcé, puisque Michel Cérulaire mourut avant de comparaître devant le Synode (4). Resta-t-il inconnu des contemporains de Psellos ? Il nous est impossible de le savoir, mais du moins cette cir- constance nous explique que quatre ans plus tard Psellos ait pu sans exciter trop de scandale prononcer l’Oraison funèbre du patriarche en présence de l’empereur Constantin Ducas et de l'impératrice Eudokia, la propre nièce du patriarche.

Tel qu’il nous est parvenu, et qu'il ait été connu ou non du public de Constantinople, le discours de Psellos est un exem- ple curieux de ces pamphlets qui tenaient dans la vie politique

(1) Voy. ses démêlés avec le lombard Argyros qui essaya de s'opposer au schisme, et plus tard avec les conseillers de Théodora et de Michel VI.

(2) Lettres, éd. Sathas, Μεσ. βιό. V, p. 506. Ce mépris de la philosophie paratt avoir blessé profondément Psellos, car il est affirmé à la fois par la lettre citée, par l'Accusation (LXIV) et même par l'Oraison Funèbre (Mes. βιό. IV, p. 312). Sur ce désaccord entre le patriarche et les philosophes voir les détails donnés par M. Dräseke (Johannes Mauropus von Euchaïta. Byzant. Zeit., 11, 485 et suiv.).

(3) Accusat. LXVIII : ἐγὼ δὲ τὰς ἁπάντων συνειληχὼς φωνάς...

(4) Voy. plus haut.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 381

des Byzantins une place analogue à celle du journalisme dans nos sociétés modernes, et dont nous avons conservé de trop rares spécimens. Il suffit, en effet, d’être un peu familier avec l’histoire byzantine pour reconnaître quelle importance avait à : . Constantinople l'opinion publique ; les empereurs les plus auto- ritaires devaient compter avec elle. Cérulaire l'avait eue comme auxiliaire dans sa lutte contre l'Église romaine et cette force insaisissable avait suffi et devait suffire dans la suite à empè- cher toute tentative de rapprochement avec le pape. C’est à elle que s'adresse le discours de Psellos, bien plus qu’au synode lui- même ; il constitue un véritable manifeste par lequel Isaac Comnène essaye de justifier la déposition de ce patriarche si populaire et cherche habilement à répudier le concours qu'il a reçu de lui en 1057 pour renverser Michel VI. Psellos y établit que Michel Cérulaire était à la fois l'ennemi de Michel VI et de Comnène ; il l’accuse d’avoir déchaîné la populace de Cons- tantinople et rejette sur lui tout l'odieux de la révolte. Il se garde bien, par contre, comme il le fera dans l'Oraison funè- bre (1), de parler des démélés du patriarche avec Rome : c’eût été lui donner un titre à l'admiration de ses juges. L’'Accusation n'a donc d'autre valeur historique que celle d'un pamphlet, mais Bezobrazov est allé trop loin en essayant de réfuter toutes les allégations de Psellos pour faire une apologie à outrance du patriarche (2). L'habileté du pamphlétaire consiste justement à laisser surnager quelques faits exacts au milieu des mensonges, et certains des traits qu'il attribue au caractère de Cérulaire sont confirmés par d’autres sources. L'intérêt de ce morceau vient surtout de ce qu'il nous fait pénétrer intimement dans cette société byzantine du x1° siècle, dont la complexité est un sujet d'étonnement lorsqu'on la compare à la rudesse des Occi- dentaux de la même époque. L'histoire de la voyante Dosithée et des moines de Chio, ses acolytes, le récit de leur réception

(4) Νεσ, βιδ, IV, p. 348. (2) Op. citat. p. 76-84.

nn,

382 | LOUIS BRÉHIER

par le patriarche, celui de l’émeute de Constantinople l’on voyait des moines en armes mêlés à la foule, la description de la vie menée par Cérulaire dans son palais, ses rapports avec les aventuriers et les marchands d’orviétan, ses. études d’alchi- mie, constituent comme des tableaux de genre dont quelques-uns semblent pris sur le vif. Le style est alerte et plus digne d'un pamphlet que d'un réquisitoire devant le Synode ; les apostro- phes, les exclamations, les prosopopées, tous les procédés d'une rhétorique savante sont employés et prodigués. Malgré la lon- gueur de ses développements, malgré le.pédantisme et l'em- phase qui le déparent, ce discours est un rare spécimen d'un genre littéraire qui fut très vivant à Byzance, mais dont les monuments nous sont parvenus en moins grand nombre que les traités théologiques ou les lourdes encyclopédies.

Louis BRÉRIER, Professeur à l'Université de Clermont-Ferrand.

SOMMAIRE (1).

Exorde, divisions et précautions oratoires (I-III).

1°" grief : L'impiété. Réception des moines de Chio et de Dosithée (IV-VIT). Leurs doctrines : l’hellénisme (VIII) ; le chaldaïsme (IX). Leur condamnation sous Théodora (X). Leur réhabilitation sous Isaac Comnène (XI). Développement des doctrines de Proclus et

des néoplatoniciens (XII-XIV). Opinions hérétiques de Dosithée

sur la Vierge (XV). Protection accordée par le patriarche aux hérétiques (XVI-XIX). Du mélange de vérités et d'erreurs con- tenu dans les hérésies (XX). Retour sur les doctrines de Dosithée (XXI) et sur le peu de zèle du patriarche à les combattre contraire- ment aux lois civiles et religieuses. (XXII-XX VIII). Résumé de la première partie (XX VIII-XXX).

(1) Nous avons adopté avec plusieurs modifications la division en paragraphes qui se trouve dans la copie du P. Combeñs.

ven

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 383

2e grief : La tyrannie. (XXXI). Récit de l'avènement d'Isaac Comnène (XXXII-XXXIII). Dictature du patriarche à Constanti- nople (XXXIV-XXX VIII). Abdication de Michel VI (XXXIX). Jugement sur la conduite du patriarche (XL-XLIV).

grief : Le meurtre (XLV-L).

grief : Le sacrilège. Destruction de l’église Saint-André (LI). Violation des sépultures (LIT-L VII).

be grief: L'indignité. Les antécédents et le caractère du patriar- che (LVIII-LXII). Sa dureté envers ses serviteurs (LXIIT). Son ignorance de la théologie et son amour pour les charlatans (LXIV). Ses études d’alchimie. (LXV-LX VI.)

Péroraison adressée à l'empereur, aux juges et au patriarche (LXVII-LX VIT).

Πρὸς τὴν Σύνοδον κατηγορία τοῦ ἀρχιερέως. (Bib. nat. Mss. gr. 1182. f χιπ’ 5. Bombyc.)

I. ‘O μὲν τοῦ λόγου σχοπὸς, θεία καὶ ἱερὰ σύνοδος, ἀληθείας po 432 re, ἐστὶν βάσανος καὶ ἐξέτασις - μᾶλλον, εἰ δεῖ τἀληθὲς ἀναχεχαλυμ.- μένως ἐρεῖν, ἔχθεσις καὶ ἀπόδειξις ἐξωμολογημένων καὶ χοινῶν ἐννοιῶν. Οὐ γὰρ ἑτέροις ὧν ἐπιχεχείρηχα, ἀλλ᾽ ὑμῖν χρήσομαι μάρτυσι * καὶ οὐχ ἀφαιροῦμαι ὑμᾶς τὸ τοῦ διχάζειν ἀξίωμα, ἀλλὰ τοσοῦτο(!) ποιοῦμαι σεμνότερον, ὅτι μὴ φωναῖς ἀλλοτρίαις, ἀλλ᾽ οἰκείαις γνώσεσί τε xal χρίσεσι πρὸς τὴν ψῆφον ἐλεύσεσθε. μὲν οὖν σχοπὸς τοῦ λόγου τοιοῦτος * τὸ δὲ τέλος χαὶ πρὸς πάντα συννένευχε, χαθαί- ρεσις μὲν ἀσεδείας͵ ἐπίδειξις δὲ εὐσεδείας, καὶ χαινῶν μὲν δογμάτων καὶ ὧν οὐχ ἴσμεν στηλίτευσις, τῶν δὲ συνηθῶν καὶ ἀληθῶν ἑδραίωσις καὶ βεδαίωσις. Εἰ δ᾽ ἐπὶ τούτοις ἀρχιερέως χαταψηφίζεσθε, θαυμάζειν οὐ χρή. γὰρ βασκαίνων τῷ τοῦ δόγματος λόγῳ, ὥσπερ ἐξ ἀχροπό- λεων τῶν προχαθη μένων, κατατρέχει τῶν ἡμετέρων ψυχῶν. Καὶ ὥσπερ εἴ τις τὰ τῶν ποταμῶν ἐπίσγχειν ἐθελήσειε ῥεύματα, αὐτὸν ἀποφράττει τὸν ὀφθαλμὸν τῆς πηγῆς, τὸν αὐτὸν λόγον εἴ γε καὶ μᾶς χρεὼν ἐπέχειν τὰς ἐπιῤῥοὰς τῶν αἱρέσεων; τὴν γένναν αὐτὴν ἄνα-

(Ὁ) An τοσούτῳ ? (T. R.).

AA

Fe 132 ve,

384 | LOUIS BRÉBIER

xontéov, ἀφ᾽ ἧς τὸ θολερὸν καὶ ἄποτον ῥεῦμα τοῦ πονηροῦ δόγματος προελήλυθεν. Εἰ γὰρ καὶ ἀνεῖλε τὸ μεσότοινχον τοῦ φραγμοῦ πρῶτος καὶ θεῖος λόγος, καὶ συνῆψε τὰ διεστῶτα, ἑαυτὸν λίθον ἀχρό- γωνον ἐχθαλὼν, ἀλλὰ καὶ πῦρ ἦλθε βαλεῖν ἐπὶ τὴν γῆν, καὶ ἐπισπεύδε: τὴν ἄναψιν͵ καὶ διαιρεῖ τὰ γένη ὑπὲρ πᾶσαν δίστομον μάγαιραν, καὶ τὴν τομὴν ἐμδαθύνει ἄχρις ἐννοιῶν χαρδίας καὶ μυελῶν ψυχῆς. Ti τοῦ λόγου δηλοῦντος ἐν ἑκατέροις; ᾿Ἐχεῖϊ μὲν τὴν τῶν ψυχῶν περὶ τὴν πρώτην ἕνωσιν σύμπνοιαν καὶ τὴν τῶν πρώτων καὶ δευτέρων συνα- φήν - ἐνταῦθα δὲ τὴν τῶν ἀλλοτρίων μελῶν ἐκχοπὴν καὶ διαίρεσιν καὶ τὴν ἀνάλωσιν τῶν πονηρῶν ἕξεων * ἀλλότρια δὲ μέλη εἰκότως ἄν ὑμῖν νοοῖντο, ὅσα μὴ συγχεχάλλυνται πρὸς τὴν τῶν παραδεῦο- μένων δογμάτων παραδοχήν. Κἂν εἰ χειρῶν οὖν ἐπέχοιεν λόγον, ἀπο- χοπτέσθωσαν * χἄἂν ὀφθαλμῶν, ἀποδεύλήσθωσαν - χἄν εἰ χεφαλῆς

ἀξίωμά τις πρὸς ἡμᾶς ἔχοι, διεστραμμένως δὲ dpôn, χολοῦὰ

. καὶ ἄναρθρα φθέγγοιτο, ἐχτεμνέσθω. Κατ᾽ ὀλίγον ῥητέον δὲ ἡμῖν

καὶ πατέρων, χαὶ τῶν ἔτι ποῤῥωτέρω γενῶν, ἔνθα Θεὸς τὸ χινδυνευόμενον.

IT. Ἐγὼ γοῦν οὐ τῷ πατριά ἀπεγθανόμενος τὸν παρόντα λόγο

. ΥΩΎ D πατριάρχῃ ἀπεχϑαγνόιλενος τὸν παρόντα λογον

ξυγγέγραφα, οὐδὲ οἰκείων ἕνεκα ὑποθέσεων τὴν γραφὴν εἱλόμην ποιή-

σασθαι " ἀλλὰ πάλαι τοῦτον ἑωραχὼς οὐ πάνυ τι τῇ εὐσεδείᾳ προσχεί- μενον, καὶ μήτ᾽ ἐξαχριδοῦντα τοὺς τῶν πατέρων κανόνας, καὶ ὁμιλοῦντα μὲν οἷς ἱερὸς νόμος μὴ δίδωσι (1), κοινωνοῦντα δὲ ὧν ἀπείργει. ἀναμιγνῦντά τε ἀδεῶς τῷ καθαρῷ καὶ διαυγεῖ χαὶ καρδίαν εὐφραίνοντι τῶν θείων δογμάτων πόματι τὸ ἐξίτηλον καὶ ὑδαρὲς καὶ εὔωνον τῶν αἱρέσεων, καὶ τὴν ἄχραντον μῶν πίστιν ἐπιθολοῦντα καὶ καπηλεύοντα, 3 9 « 3 “- Ν 4 , ε ἀσεδείας αὐτὸν ἐγραψάμην * καὶ προῆγμαι, εἴ γε βούλεσθε, σὺν ὑμῖν τούτου κατηγορεῖν. Μέλλων δὲ αὐτῶν τῶν ἀγώνων ἐφάπτεσθαι, τοτοῦ- τον ὑμῖν προλέγω καὶ διορίζομαι, ὅτι πολλῶν ἐγχλη μάτων τὸν ἀρ1::- ρέα τέως γραφόμενος, ἀσεδείας, τυραννίδος, φόνου, ἱεροσυλίας, πρὸς δὲ χαὶ ἀδιαφορίας καὶ λόγων καὶ πράξεων χαραχτῆρας αὐτοῦ ποιού-

3 3 | σ ? 2 ν᾽, γὼ ? ἣν μενος, οὐχ ἀναμὶξ ἅπαντα τίθεμαι, ἀλλ’ ἰδίᾳ xaf' ἕχαστον τῶν χεφαλαίων ἐπέξειμι " xal ἵνα γε κατὰ λόγον ἡμῖν Ὑραφὴ προχωροΐῃ,. τὸ περὶ τῆς αἱρέσεως πρῶτον ἐξεταζέσθω χεφάλαιον.

(1) Δίδωσι μή ms.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 385

ἯΙ. ᾿Αξιῶ δὲ ὑμᾶς μὴ μετὰ τῶν ἰδίων προλήψεων ἐπὲ τὴν χρίσιν τοῦ λόγου ἐλθεῖν, μηδ᾽, εἴ τι παρ᾽ ἐκείνου ἕκαστος εὐηργέτησθε, τοῦτο ἐνταυθοῖ προθέντας εὐνοίᾳ τῇ πρὸς ἐχεῖνον δεχάσαι τὰς ψήφους, χαὶ ἀνθρώπῳ χαριζομένους κατολιγορῆσαι Θεοῦ - νῦν γὰρ ὑμῶν poun ὥσπερ ἐν ῥοπαῖς πλαστίγγων ἐξετασθήσεται. Οὐδὲ γὰρ οὐδ᾽ αὐτὸς ἐπὶ τὴν χατηγορίαν ταύτην ἐλήλυθα, εἰ μὴ πρότερον τοὺς οἰκείους ἐξακριδωσάμενος λογισμοὺς, ἀδεκάστους πρὸς τὸν λόγον χεχίνηχα, Ὁρᾶτε τοίνυν ὡς ἐπιστημονιχὴν καὶ ἀχριδεστάτην τὴν εἰσα- γωγὴν τοῦ πρώτου κεφαλαίου ποιήσομαι * προθήσομαι γὰρ, ὥσπερ οἱ γεωμέτραι, κοινὰς ἐννοίας τῆς εὐσεθείας χαὶ ἀξιώματα, ἵνα πρὸς ἐχεῖνα τοὺς τῶν αἱρέσεων λόγους ἀντεξετάζητε.

IV. Εὐσέθεια τοίνυν ἐστίν, ὡς ἐν ὑπογραφῆς λόγῳ, ὁμολογία τῆς ἁγίας καὶ μαχαρίας Τριάδος καὶ πίστις τοῦ εὐαγγελικοῦ καὶ θείου χηρύγματος " καὶ πιστὸς ἐχεῖνος ἐστὶν, οὐχ ὃς τὰ (4) μὲν παρεδέξατο τῶν δογμάτων, ὧν οἱ πατέρες παρέδοσαν, τὰ δὲ (2) ἀπώσατο, περὶ δὲ ὧν ἦν ἀμφισδήτησις (3), ἀλλ᾽ ὃς τοῖς ἄνωθεν ἡμῖν παραδεδομένοις ἀπό τε τῶν εὐαγγελικῶν κηρυγμάτων, ἀπό τε συνόδων ἱερῶν xx χανόνων, ἀχρειθῶς καὶ ἀνενδοιάστως ἐστοίχησε. Πρὸς δὲ τούτοις, xal τοῦτο χοινῇ διομολογησόμεθα, ὅτι δεῖ τὸν εὐσεθεῖν ἀληθῶς ἐπαγγελλόμενον οὐ περὶ τὰ πρῶτα μόνον καὶ τελευταῖα τῆς θεολογίας ἀδιάστροφα δόγματα ἠχριδωμένην ἔχειν τὴν ἔννοιαν, ἀλλὰ καὶ πάντων ἁπλῶς τῶν πατρικῶν ἐθῶν καὶ νομίμων ἔχεσθαι. Εὐσεδείας δὲ ὑποληπτέον, οὐ τοὺς μὴ σαδελλίζοντας μέν, ἑλληνίζοντας δὲ - οὐδὲ τοὺς μὴ ἀρεια- γίζοντας μέν, τὰ δὲ Χαλδαίων πρεσόεύοντας. Καθαρεύει γὰρ τῆς ἐχχλησίας περίδολος, οὐ τῶν ἐν αὐτῇ μόνον διαφθαρέντων, ᾿Απολινα- ρίων φημὶ καὶ Νεστορίων καὶ Εὐτυχῶν καὶ τῆς λοιπῆς σειρᾶς τῶν αἱρέσεων, ἀλλὰ καὶ ἰουδαϊκῆς σχιαγραφίας καὶ ἑλληνικῶν λόγων καὶ ὅσα τῶν Χαλδαίων φιλοσοφία περί τε χρησμῶν καὶ πνευμάτων διαφορᾶς καὶ χατόχων καὶ θεῶν διαιρέσεως ἐμυθολόγησεν ἀναπλά- σασα. Τούτων οὖν οὕτως ἡμῖν ἐχχειμένων καθαπερεὶ αὐτοπίστων ἀξιωμάτων, εἰ μὲν ἐπιδείξω τὸν νῦν εὐθυνόμενον τῷ λόγῳ ἀρχιερέα

(1) τάδε μὲν cod. Correx. Combeñis.

(2) τάδε cod. (3) Non intelligo; aut ἐν ἀμφισόττήσει scribendum, aut (quod malim) verba περὶ

δὲ ἀἠμφισδήτησις ante τὰ δὲ ἀπώσατο reponenda, (T. R.) ,

Fe 133 το.

386 LOUIS BRÉHIER

μέρη τινὰ τούτων παραδεξάμενον καὶ τιμήσαντα, xal προσδιαφθαρέντα τοῖς τῶν τοιούτων ἀσεδημάτων εἰσηγηταῖς καὶ γεννήτορσιν, οἰχειω- σἀάμενόν τε τούτους οἷα δὴ προστάτας τῆς ἑαυτοῦ ψυχῆς καὶ τῆς mo τὴν πίστιν χαινοτομίας χαγόνας χαὶ διδασκάλους, εὐθὺς ἀναστήσαντες χαταψηφίσασθε - εἰ δ᾽ οὖν ἀλλά μοι τὴν ἀμφισδήτησιν ἐν γράμματι δότε, ἵν᾽ παύσωμαι μηδὲν ἀχκριδῶς τῶν θειοτέρων εἰδὼς, διαλύσω- μαι τὸ ἀμφίδολον, ἀρχομένῳ δέ μοι τῆς ἐξετάσεως τῷ λόγῳ συμμαρτυρήσατε, ἵν᾽ εὐθὺς ἔχω τὸ ἀνεπίληπτον.

V. Οὐχ ἅπαντες ὑμεῖς σύνιστε, οἱ πλείους ὑμῶν, ὡς oùdeuts μερὶς πρὸς Θεὸν τοῖς Χιώταις ἐστὶ μοναχοῖς, τῷ τε Νιχήτῃ χαὶ τῷ Ἰωάννῃ, nept ὧν τὰ ὦτα ὑμῶν πολλάχις διατεθρύλληται (1); ὅτι τοὺς μὲν τῶν πατέρων κανόνας παραδεδήχασι, καινὰ δὲ ἔθη xai νόμιμα περί τε ἐνεργείας πνευμάτων καὶ ἐχχλησιαστικῆς τάξεως πρῶτα μὲν τοῖς οἰκείοις μυστηρίοις ἐχαινοτόμησαν, ἔπειτα δὲ καί τισιν ἄλλοις" τελευταῖον δὲ καὶ τῷ μεγάλῳ ἡμῶν καὶ θείῳ ἀοχιερεῖ τῆς τῶν ἀσεῦη- μάτων λύμης μεταδεδώχασιν (2). Οὗτοι γάρ, ἵν᾽ εἰδότας ὑμᾶς ὑτο- μβνήσω, διεφθορότα τῇ φυχῇ συλλεξάμενοι δόγματα, καὶ τὸ μὲν θεῖον παρωσάμεγοι πνεῦμα, πονηρὸν δέ τι καὶ γυναιχεῖον ἀναπλασσόμενοι καὶ πρεσδεύσαντες, θεαγωγίας τέ τινας καὶ ἀῤῥήτους ἀνακινήσεις χαὶ ἀναθαχχεύσεις θαυμάσαντες χαὶ τιμήσαντες, μέ χρι τῆς ζώνης ἴσως καὶ τοῦ ἐνδύματος, ἵν’ αὐτοῖς ἀπὸ ῥοπάλου μόνου ii δέρματος Ἡραχλῆς, εἶτα δή τινα θεσπιῴδη (3) καὶ προφῆτιν Ex τῶν

(4) Les moines Nicétas et Johannès avaient vécu longtemps en ermites sur une montagne de 1116 de Chio avec un troisième compagnon nommé Joseph. Is furent en relation avec Constantin Monomaque exilé à Lesbos, et celui-ci, devenu empereur en 1042, fit élever pour eux Je monastère de Nea Moni dans l'île de Chio. L'église existe encore et a été étudiée par Strzygowski (Byzantin. Zeit. V). Ces détails sont connus par la chronique de Nea Moni rédigée en 1804 par 16 moine- diacre Nicéphore (Venise, 1804, et édition à Chio, 1864). Voir les extraits de cette chronique dans Miklosich et Müller (Acta et diplom. gr., V, p. 445). Voir aussi dans cette collection les chrysobulles de Constantin IX et de ses successeurs en faveur du monastère de Néa Moni (p. 1 et suiv.).

(2) Il est important de noter que Psellos n'avait pas toujours eu si mauvaist opinion des moines de Chio. 1l leur a adressé une lettre conservée dans w manuscrit de Florence il leur demande leurs prières et les considère comme des saints : ἀλλ᾽ ὄμνυμι τὴν ἱερὰν ὑμῶν εὐχὴν καὶ ἀγάπην τὰ πλείω χαὶ ἐπκιλέλησμσ ἐμαυτοῦ χαὶ μάλιστα ἐμδαθύνων τοῖς τῶν ἐμῶν χαχῶν ὑπομνή μασι..... Ὑμῖν..... τὴν στενὴν τῆς ἀρετῆς ὀδεύσασι τρίδον... ἵν’ ἐν τῷ μέλλοντι αἰῶνι πᾶσα ὑμῖν τῆς apetis ἀποταμιευθείη ἀντίδοσις (Bezobrazov, Op. cit.).

(3) Vox ignota.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 387

τριποδιχῶν, ὡς ἄν εἴποι τις, λεδήτων εἰσποιησάμενοι xal Ex τοῦ θεάτρου θεοποιήσαντες, ἔπειτα δὴ καὶ πρὸς τὸ ἀνδρικώτερον σχημα- τίσαντες, καὶ θεοφοοίαν καὶ ἐπίπνοιαν σχεδιάσαντες, τὰς χώμας περιΐε- σαν καὶ τὰς πόλεις συναγυρτεύοντες ταύτῃ, καὶ τῆς μαντείας προχα- ταρχόμενοι, ἵν᾽ αὐτοὶ μὲν εἶεν ᾿Απόλλωνες, δὲ ὑποφῆτις καὶ θεοπρόπος μονονοὺ τῷ στομίῳ περιχαθίσασα, καὶ πρὸς τὸ ἐνθεάζειν ἑαυτὴν ἀνερεθίσασα καὶ ἀναδαχχεύσασα.

VI. Τὸ μὲν οὖν τοὺς πολλοὺς ἐντεῦθεν ἐξαπατᾶσθαι, οὐ πάνυ θαυμάζω * τὸ γὰρ τῆς ἐπιπνοίας καινὸν καὶ ἀσύνηθες ἐχπλήττει τὸν ἰδιώτην, καὶ θαυμάζειν καὶ πρεσόδεύειν ποιεῖ τὸ δεικνύμενον * ἀρχιε- pet δὲ τοῦτο πῶς δώσομεν γεγυμνασμένῳ τὰ αἰσθητήρια (1) καὶ διάχρισιν εἰληφότι χείρονος καὶ βελτίονος, ὅς γε ἕν οἷδε μόνον πνεῦμα θεῖον. προφητικαῖς καρδίαις ἐγχαινιζόμενον, χκατάρχον, οὐ καταρχό- μενον, δεσπόζον, οὐ δεσποζόμενον, οὐ συνθήμασί τισι καὶ κινήσεσιν εἰσπνεόμενον, ἀλλὰ νοῦ μετρούμενον καθαρότητι καὶ ψυχῆς ἐμφαινόμε- γον τελειότητι; ᾿Αλλ᾽ μέγας τῆς ἀληβ[είας] (2) φωστὴρ καὶ τὸ τῆς διαχρίσεως εἰληφὼς χάρισμα, τὴν καινοτομίαν ταύτην τῆς πλάνης μεμαθηχὼς, οὐκ ἀνεῖλεν εὐθύς, οὐχ ἐθριάμόευσεν, οὐ τοὺς περιδε- δεγμένους ἀπώσατο, οὐ τοὺς λυμανθέντας ἰάσατο, οὐ τὸν καινὸν τοῦτον ἑλληνισμὸν καθεῖλεν ὡς ἀθεΐας ἀρχήν * πολλοῦ γε καὶ δεῖ, ἀλλ᾽ ὥς τι μέγα καὶ λαμπρὸν ἕρμαιον εὑρηκὼς, ὅλην εἰσποιεῖται τὴν πλάνην καὶ ταῖς ἑλληνιχαῖς εὐθὺς θεαγωγίαις ἁλίσχεται. Καὶ ἵνα δὴ πρῶτον ἐντρυφήσῃ τοῖς ὀφθαλμοῖς, τὴν χρησμῴδη (3) εἰσκαλεῖ * καὶ τοῖς περὶ αὐτὴν τὸ ἑαυτοῦ ὑπανοίγνυσιν ἄδυτον " καὶ τὸ μὲν ἀσελγὲς ἐκεῖνο καὶ μανιῶδες εἴσεισι γύναιον τοῖς τελετάρχαις χειραγωγούμενον, παρ᾽ ὧν καὶ μέγας ἐπαιδοτριόεῖτο πατὴρ ἐπὶ τὰ Μίθρου μυστήρια * καὶ τοῦ μεγάλου ἐπόπτης καὶ θεατὴς πνεύματος, μετὰ τῶν ἀρχαγγέλων ἱστάμενος καὶ μετὰ τῶν σεραφὶμ τὸν τρισάγιον ὕμνον ἀναφέρων Θεῷ, θεωρὸς τοῦ μεγάλου καὶ ἀρχιερέως καὶ θύματος. ... ᾿Αλλὰ πῶς ἄν ὑμῖν τὰ ἄῤῥητα διηγήσομαι ; Πῶς δὲ μὴ χρανθήσομαι τοιαυτὴν éEr- γούμενος τελετήν ; ᾿Αλλὰ γὰρ ἀνάγχη λέγειν, ἐπειδήπερ εἰς τοιούτους

(1) Comparez à ces expressions celles que Psellos emploie dans une lettre à Michel Cérulaire pour caractériser l'autorité patriarcale (Lettre 207. Sathas, Meo. Βιβ. V, 5, p. 505).

(2) Cod. ἀληθ... (3) Deb. χρησμῳδόν (T. R.).

388 LOUIS BRÉHIER

λόγους ἐμπέπτωχα. τοίνυν τῶν θείων λαμπτὴρ καὶ τῶν τελουμένων φωστὴρ, ὥσπερ ἐν Δελφοῖς ἑστηχὼς, ὑποφρίσσων εἱστήχει τὴν μαντώδη ἀναμένων φωνὴν καὶ σεδόμενος τὴν προφήτιδα * οἱ δὲ μυσταγωγοὶ ἑχατέρωθεν πρὸς τὴν θεαγωγίαν αὐτὴν παρεσχεύαζόν τε καὶ ἄνε- θάχχευον, ἄνω τὰς βλεφαρίδας ἐγείρειν προτρέποντες, δευρὶ τὴν χεῖρα κινεῖν ἀλλὰ μὴ δευρὶ, οὕτω συμόιδάζειν τὼ πόδε. δὲ τέως μὲν ἐμαλθαχίζετο, λεπτοτέραν ἀφιεῖσα φωνὴν, καὶ ἐδυσχέραινε τὴν ἐπίπ- votav * ἐπεὶ δὲ πᾶσα ἐτελέσθη παρασχευὴ, ὑπεσείσθη τε ἀθρόον, ἴσως οὐχ ἐνεγχοῦσα τοῦ πνεύματος τὴν παχύτητα, καὶ ἄφωνος εὐθὺς ἦν, ὡς δέ φασιν οἱ τὰ ἐχείνων σεμνύνοντες, καὶ μετέωρος. Εἶτα δὴ τὴν γλῶτταν κινήσασα, Babar τῶν πλάνων λόγων καὶ ληρημάτων!! χίνησιν

“γὰρ τοῦ παντὸς κατεψεύδετο, καὶ μελλόντων πρόῤῥησιν, καὶ οὐρανίων

κατάλογον τάξεων : προφῆται δέ τινες παρήεσαν ἐπὶ τούτοις καὶ μάρ- τυρες, καὶ γυναικῶν ὁσίων χορὸς, καὶ πρὸ πάντων ᾿Αχερσεχόμης, οὕτω τὸν Πρόδρομον λέγουσα μετὰ τῆς ὀρείον δασύτητος χαὶ τῆς τοῦ προσώπου τραχύτητος ᾿ καὶ ἐπὶ πᾶσιν τοῦ Λόγου μήτηρ, ἣν ὥσπερ ἀποιχτιζομένη « πολύπονον » ἀπεχάλει, ὠδῖνας αὐτῇ καὶ ὀδύνας βλάσφημος γλῶσσα περὶ τὴν τοῦ Λόγου γέννησιν καταψευδομένη καὶ λέγουσα. Καὶ ταῦτα οὐ λόγος, ἀλλ᾽ ἅπαντα μὲν οἶδε τὸ περὶ αὐτὴν δορυφοριχὸν xat οἰκίδιον, οἶμαι δὲ xal ὑμῶν τοὺς πλείους μὴ ἀγνοεῖν, ἀλλὰ καὶ τὸ τοῦ πατριάρχου συγγενὲς, ὅσον τε εἰς τὴν γυναυεωνῖτιν ἀνήχει χαὶ ὅσον εἰς τὸν ἀνδρῶνα, πάντες χοινῇ συνομολογήσαιεν (1) καὶ συμφωνήσαιεν.

VIL. Καὶ τὰ πλείω δὲ παρῆχεν λόγος, τό τε μῆχος τῆς γραφῆς ὑφορώμενος καὶ τῇ αἰσχύνῃ τῶν πραγμάτων ἐπαισχυνόμενος. Ets μὲν οὖν οὕτω ταῦτα, καὶ πάλιν Κασταλία ἀνεχινήθη πηγή, καὶ τὸ λαλοῦν ὕδωρ μαντικῶς ὑπερήχησε, καὶ δελφιχὸς τρίπους τὴν ἀρχαίαν ἀνεκαλέσατο δύναμιν, καὶ τῶν θειοτέρων μυσταγωγὸὺς ἀτεχνῶς ἑλληνίζων καὶ τοῖς Χαλδαίων λόγοις ἑπόμενος. Ὑμεῖς μὲν οὖν οἰήσεσθέ με πλείω τῶν πεφυχότων εἰπεῖν * ἐμοὶ δὲ ἔλαττον τῆς ἀλη- θείας εἰρῆσθαι δοχεῖ " οὔτε γὰρ τοὺς σχηματισμοὺς τῆς βακχείας etonxa, οὔτε τοὺς ὕθλους τῆς μελαγχολώσης γλώσσης ἐκχείνης, οὔτ᾽ ἄλλο τι τῶν ἀπειρημένων ἐμοί, ἐχεΐνοις δὲ διαδεόοη μένων καὶ τιμωμένων. Τῶν

(1) ἄν omissum (Τ. Ἐ.).

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 389

μὲν γὰρ πρώτων ἀτοπημάτων ταχ᾽ ἄν τις αὐτὸν παραιρήσηται, ὅτι μήπω δημοσίᾳ τὸ ἐχείνων δόγμα κατέγνωστο * ὑπὲρ δὲ τῶν δευτέρων, τίς ἂν ἐκείνου ὑπεραπολογήσασθαι ἐπιχειρήσας, οὐχ ἄν πάσαις ψήφοις ἁλοίη ; Εἴτα καὶ (4) τοσοῦτον αὐτὸν πρᾶγμα διέλαβεν, ὡς οἴεσθαι πάντας ἀγνοεῖν, ἐκείνους μὲν ὅτι ἠσεδήχασι͵ τοῦτον δ᾽ ὅτι ταῖς αὐτῶν ἀσεθείαις συνέθετο. ᾿Αλλ᾽ τῶν προῤῥήσεων τοῦτον ἀπάτη θηράσασα καὶ n τῶν μελλόντων ἐλπὶς οὐ περὶ τὰ φιλούμενα μόνον ἐτύφλωσεν, ἀλλὰ καὶ πρὸς τὴν τοῦ συμφέροντος σκέψιν τε καὶ διάγνωσιν " καὶ τοσοῦτον αὐτὸν τῆς ἀσεδείας ἔρως κατέσχεν, ὡς μὴ ἐκ διαστημάτων τὴν ὁμιλίαν τού- τοις ἀφοσιοῦν, ἀλλ᾽ εἴχετο τούτων ἀπρὶξ ἐν ταῖς προόδοις, ἐν ταῖς εἰσόδοις, ὅπου δ᾽ ἄν φοιτῴη, ὅθεν ἐξέλθοι, ἐν τοῖς ἱεροῖς, ἐν ταῖς θυσίαις, ἁπανταχοῦ. ᾿Εγὼ μὲν οὖν οὐδένα τῶν πάντων οἴομαι Fe 488 ve. τούτοις ἀντερεῖν, μὴ προφανῶς ἀσεθεῖν τὸν ἀρχιερέα, ἀντιλογίαν τινὰ πρὸς τὴν προφανεστάτην ταύτην πλάττειν ἀλήθειαν * εἰ οὖν ἔστι, φανήτω, ῥηξαίτω δημοσίᾳ φωνήν, ὑπεραπολογησάσθω τῆς ἀπάτης, καὶ πρὸς τοῦτον αὖθις ἀντιστησόμεθα. Πρὸς δὲ τοὺς ἀμφι- ὀάλλοντᾳς ὡς ἄν φανερῶς ἠσεθήχασιν, ἀλλ᾽ ἐξηπάτηνται, ἐπεὶ μηδὲ εἰς ἰδικὴν πλάνη ἀνήνεχται αἴοεσιν, μήτε μὴν τῇ πάσῃ συνόδῳ καθήρηται, πρὸς ταῦτα διηρημένως καθ᾽ ἑξῆς ἀπολογοῦμαι ταυτὶ, ὅτι καὶ ἑλληνισμὸς ἄντιχρυς καὶ χαλδαισμὸς ἐκείνης δόξα χαθέστηχε ᾿ κἄν νεστοριάζειν αὐτούς τις φαίη, οὐχ ἂν ἅμαρτοι.

ΥΠ|. Ὅτι μὲν οὖν τὸ ἐνθεάζειν ἑλληνικῆς δόξης, εἰρήκαμεν φθάσαν- τε[ς] * δέ γε ἑλληνισμὸς (2) ἀρχαία τις καὶ τρίτη καθέστηχεν αἷρε- σις, καὶ τὰ ἐχείνοις δόξαντα τῇ ἐχχλησίᾳ ἀπείρηται - καὶ νῦν δὲ αὖθις σμικρὰ ἄττα τῶν παρ᾽ ἐκείνοις παρεξετάσωμεν ὅπως ἄν γνοίητε" ὅτι τὸν ἕνα καὶ μόνον ἐκεῖνοι Θεὸν ἀτιμάσαντες, τὸν ἐν τρισὶν ἀχτῖσιν ἀειφανῆ ἥλιον, θεῶν δὲ χαὶ δαιμόνων πλῆθος ὑποστησάμενοι, νεώς τε αὐτοῖς ἀφιδρύσαντο, καὶ μαντείας κατεσχευάχασι, τελετάς τε περιέργους γενομίχασι, καὶ παρασχευὰς ἐφευρήκασιν " ἱεοείας τέ τινας καὶ τῆς ἑστίας προπόλους συνηγηόχασι ᾿ καὶ μαντωδοὺς (3) καὶ κατόχους ἐπέστησαν, θηλείαις ψυχαῖς καὶ ἁπαλοῖς σώμασι τὴν ἐπίπνοιαν πιστεύσαντες (4)

(4) Verba corrupta (Τ. R.).

(2) Sur l'accusation d'hellénisme ou de paganisme comparez le dialogue de Philopatris.

(3) Vox alioquin ignota (T. R.).

(4) Scripsi; πιστεύσαντος cod. (T. R.).

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τοῦ μάντεως αὐτοῖς καὶ θεοῦ. Καὶ ἵνα δὴ τοὺς ἄλλους παρῶμεν συλλήπ- τορας ἡμῖν τοῦ λόγου καὶ μάρτυρας, αὐτὸν δὴ τὸν πρῶτον ἐχείνοις δεσμὸν, καὶ οὗ πάντες ἐξήρτηνται, Πλάτωνα φημὶ τὸν σοφόν, τῷ λόγῳ παραληψόμεθα, ᾿Εχεῖνος γοῦν καὶ πανταχοῦ μὲν τῶν ἑαυτοῦ διαλόγων τὸν περὶ τῶν θεῶν χαὶ τῆς αὐτῶν διαχατοχῆς ἐχθειάζει λόγον " ἐν δὲ τῷ Φαίδρῳ καὶ μάλιστα ἐπιδείκνυσι " τὰ γὰρ τοῦ Λυσίου παραξέων τοῦ ῥήτορος, ὁπόσα ἐχεῖνος τὸν καλὸν Φαῖδρον ἐσχη ματίσαιτο, μεμηνότα μὲν τὸν ἐρῶντα δεικνὺς, σωφρονοῦντα δὲ τὸν μὴ ἐρῶντα --- ἐπειδὴ μὴ διέστειλε τὴν τῆς μανίας ὁμωνυμίαν (4) " καὶ οὕτω που ἐν τῷ διαλόγῳ φησίν * « Εἰ μὲν γὰρ ἦν ἁπλοῦν τὸ μανίαν χαχὸν εἶναι, καλῶς ἄν « ἐλέγετο * νῦν δὲ τὰ μέγιστα τῶν ἀγαθῶν ἡμῖν γίγνεται διὰ μανίας͵ « θείᾳ μέντοι δόσει διδομένης. τε γὰρ δὴ ἐν Δελφοῖς προφῆτις, αἵ τ᾽ « ἐν Δωδώνγ, ἱέρειαι μανεῖσαι μὲν πολλὰ δὴ καὶ καλὰ ἰδίᾳ τε καὶ δημο- « σίᾳ τὴν Ἑλλάδα εἰργάσαντο, σωφρονοῦσαι δὲ βραχέα οὐδέν. Κἄν « δὴ λέγωμεν Σίδυλλάν τε καὶ ἄλλους, ὅσοι μαντικῇ χρώμενοι ἐνθέῳ « πολλὰ δὴ πολλοῖς προλέγοντες [εἰς] τὸ μέλλον ὥρθωσαν, μηκύνοιμεν « ἄν δῆλα παντὶ λέγοντες. » (2) Εἶτα δὴ βραχέα περὶ οἰωνιστικῆς εἰοη- κὼς, ἐπιφέρει ταυτί * «᾿Αλλὰ μὴν νόσων γε καὶ πόνων τῶν μεγίστων, « δὴ παλαιῶν ἐκ μηνιμάτων ποθὲν ἔν τισι τῶν γενῶν, à μανξα ἐγγε- « vouévn χαὶ προφητεύσασα οἷς ἔδει ἀπαλλαγὴν εὕρετο, χαταφυγοῦσα « πρὸς θεῶν εὐχάς τε καὶ λατρείας, ὅθεν δὴ καθαρμῶν τε καὶ τελετῶν « τυχοῦσα ἐξάντη ἐποίησε τὸν ἑαυτῆς ταῦτα ἔχοντα (3) λύσιν τῷ ὀρθῶς « μανέντι καὶ κατασχομένῳ τῶν παρόντων xaxüy εὑρομένη. » Ta μὲν οὖν τοῦ Πλάτωνος ταῦτα " τί γὰρ δεῖ τὰς τελειοτέρας μανίας ἀπαοιῦ- μεῖσθαι; ᾿Αρχεῖ γὰρ τέως μαντυκή “ἐγὼ δ᾽ ὡς οἶμαι, εἴ γε προεγε- γόνει τοῦτο, καὶ ταῦτ᾽ ἄν γενναίως ἀπεμνημόνευσε, χαὶ μετὰ τῶν ἐν Δελφοῖς ἀπηρίθμησε μανεισῶν γυναικῶν, Σίδυλλαν ᾿Ερυθραίαν τιθεὶς μόνον οὐχ ἑξατόνῳ μέτρῳ τοὺς λόγους ἐντείνουσαν. Ὑποπτεύω δὲ καὶ τὸ « δόσει θείᾳ » παρὰ Πλάτωνι χείμενον, μὴ ἐντεῦθεν n Δοσιθέα τὸ ὄνομα εὕρατο. "Ap” οὖν ἔχει τις εἰπεῖν διαφορὰν τῶν ἑλληνιχῶν ὕθλων πρὸς τὰ παρ᾽ ἐχείγοις τελούμενα; τε γὰρ παρ᾽ ἐχείνους ἐμε-

(1) Hiat oratio. (T. R.) (2) Platon, Phèdre, XXIL 244.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 394

μήνει προφῆτις, καὶ αὐτὴ παρήλλαχτο * τελετὴ ἴση “ἡ βαχχεία ὁμοία * ἀπαράλλαχτος À παραφορά, κατοχὴ, ἐπίπνοια " ἰσόσταθμα πάντα καὶ ἰσομέτρητα, πλὴν ὅσον μὲν ἐν Δελφοῖς καὶ ἐν Δωδώνῃ ὠργίαζε παρὰ Κροίσῳ τῷ Λυδῷ, παρὰ τῷ τοῦ Λαύδάκου Λαΐῳ, παρὰ Σόλωνι, À δὲ ἐν τοῖς ἱεροῖς ἡμῶν ἐμεμήνει, ἐν τοῖς δεσποτιχοῖς ἀδύτοις, παρὰ τῷ μεγάλῳ ἀρχιερεῖ. Πόσῳ ταῦτ᾽ ἐχείνων μανιωδέστερά τε καὶ βαχχικώτερα !

ΙΧ. ᾿Αλλὰ μὴ πλείω τὰ τῶν ᾿Ἑλλήνων ᾿ ὡς γὰρ εἰδότων ὑμῶν, τἄλλα σιγῶ - μετρῶ δὲ καὶ τὸν λόγον πρὸς τὴν ἀχρόασιν ἵνα μὴ φορ- τιχὸς ὑμῖν δόξω καὶ πλημμελής * τῆς δέ γε Χαλδαίων ἱερατικῆς τέχ- γης, οἶδα μὲν ὡς οἱ πλείους ὑμῶν ἀνήχοοι καθεστήχατε. ᾿Αρχαία γὰρ αὐτὴ καὶ πρεσδυτέρα φιλοσοφία καὶ τοῖς πλείοσιν ἄγνωστος * τὸ γὰρ σέδας τούτων μυστηριῶδές τε καὶ ἀπόῤῥητον. Ἰουλιανὸς δέ τις ἀνὴρ ἐπὶ Τραϊανοῦ καλῶς ἐν ἔπεσι (1) τὰ τούτων ἐξέθετο δόγματα, δὴ καὶ λόγια φασὶν οἱ τὰ ἐχείνων σεμνύνοντες * τούτοις [ οὖν φιλόσοφος F 134». ἐντυχὼν Πρόχλος, ἀνὴρ κρείττονος μὲν τετυχηχὼς φύσεως, πᾶσαν δὲ φιλοσοφίαν ἠχριδωκὼς, Ἕλλην δ᾽ ἄντικρυς, χαλδαΐσας ἀθρόον τὰ ἐχείνων ἐπρέσδευσε, καὶ τὰς ἑλληνιχὰς ἀποδείξεις « Δόγων καται- γέδας D ὠνομαχὼς, ὡς Γαζαῖος Προχόπιος ἱστορεῖ (2), ἐπὶ τὴν ἱερα- τικὴν ἐχείνην τέχνην ὅλοις ἱστίοις ἀπένευσεν (3). Εἰ μὲν οὖν ἀπιστεῖτε τοῖς λεγομένοις, ἀλλὰ πῶς τοῦτ᾽ ἄν εἴποιτε, σχηματίσεσθε οἷ συνει- δότες τῷ πράγματι; εἰ δ᾽ ὅλως ἀποχριθείητε, ἀλλὰ τὸ περὶ ἐκεῖνον οἰκί- διον πάντες συνίστορες, οἱ κατευναστῆρες, οἱ δορυφόροι, οἱ τὰ ἄῤῥητα πεπιστευμένοι. "Ent τούτοις ἡδέως ἄν πυθοίμην ὑμῶν ποτερὸν ἔξεσ- τιν ἱερεῖ τοιούτοις μυστηρίοις τελεῖσθαι καὶ τοιούτων ἀξιοῦσθαι τῶν τελετῶν, καὶ τὸ λέγειν ἄντικρυς βλασφημία καὶ ἀσεδείας ἀρχή ; Τίς ὃέ ποτε τῶν ἀρχιερωσύνῃ τετιμημένων γυναικί τινι βδελυρᾷ, τῶν χθὲς καὶ πρώην ἑταιρούσων, τὸν ἑαυτοῦ κοιτωνίσχον ἠνέῳφξε, καὶ μυστηρίων ἀῤῥήτων ἄδυτον τὸ ἴδιον πεποίηχεν οἰκητήριον; Κἄν γὰρ Σωσάννα τις

(1) Sur Julien et les Oracles Chaldéens, v. Sathas, Bull. de corr. hellén., 1871, p. 310, et le Commentaire de Psellos sur ces Oracles (Migne, P. G., CXXII, p- 1123-54).

(2) Le titre de « Adyuv καταιγίδες » avait été pris déjà par Porphyre et Jamblique (Sathas, op. cit., p. 319). V. Stiglmayr, Die Streitschrifl des Prokopios von Gaza gegen den Neuplatoniker Proklos (Byzant. Zeit., VIII, 265).

(3) Videntur deesse aliqua (Note de Combefis).

392 LOUIS BRÉHIER

nv τὰ θεῖα ἐπαγγελλομένη μυστήρια, χἄν τοῦ Σαμουὴλ μήτηρ, κἂν τοῦ Ζαχαρίου ᾿Ελισάδετ, ἔδει μὴ οὕτως τὴν προφήτιδα εἰσδέξασθι. μηδὲ συγγενέσθαι, μηδὲ ἐν ἀποῤῥήτῳ τελεσθῆναι, μηδὲ ἐντὸς τοῦ θείου γαοῦ βδελυρὸν εἰσαγαγεῖν γύναιον * ἀπομεμέρισται γὰρ ἑκατέρῳ γένει χλῆρος ἴδιος. δὲ θεῖος ἀρχιερεὺς, ὥσπερ ἐπιλελησμένος τῆς εὐαγγε- λικῆς πολιτείας μηδ᾽ εἰδὼς ὅτι φωνοίη τὰ εὐαγγέλια, κατὰ πολλὴν ἀλογίαν τῆς τῶν χρειττόνων συνέσεως, φύρειν (1) τὰ θεῖα τετόλμηχε καὶ τὰ ἄμικτα μιγνύειν ἐπιχεχείρηχεν. Εἰ δέ τις ταῦτα μὲν εἰδοίη, τὰ μὲν εἰδώς, τὰ δὲ τῶν ἐλέγχων ἀχούων, περὶ δὲ τῆς πλάνης ἀμφισδητοίη, ὥστε μὴ ἡγεῖσθαι ταύτην τῆς περὶ τὰ θεῖα δόξης διαφθοράν, οὔ μοι δοχεῖ (2) φιλοσόφως προσομιλῆσαι ἑλληνικαῖς τε δόξαις καὶ ἔθεσι τὰς ἀχριθείας τῆς καθ᾽ ἡμᾶς πίστεως. ᾿Εχεῖνοι γὰρ τοῖς ἀπατηλοῖς δαίμοσι τὸ τοῦ Θεοῦ ἐπιφημίζοντες ὄνομα, ἐκεῖθεν ἐμυοῦντο τὰς ἀῤῥήτους ἐχείνας ἃς ἴσασιν ἅπαντες τελετάς * καὶ οἵ μὲν ἐς ἼΛμμωνος, οἵ δὲ ἐς ᾿Αμφια- ρέω, οἵ δὲ ἐς Δελφοὺς ἐφοίτων * τοῖς δὲ Βάχις χαὶ Σιθύλλα φωνὰς ἠφίεσαν μαντιχάς (3). ᾿Ἐρωτῶ οὖν ὑμᾶς, πότερον χρεὼν ταύτην τὴν τελετὴν παραδέχεσθαι, καὶ ἀχριδῶς ἑλληνίζειν καὶ προσαγέχειν τοῖς πνεύμασι τοῦτο, οὐδ᾽ ἄν μαινοίμην, φήσαιεν "πῶς οὖν παρὰ πάντων καὶ πᾶσιν ὑμῖν ἀπείρηται, ταῦτα πρὸ πάντων καὶ ἀντὶ πάντων ἐπρέσ- θευσεν μέγας ποιμήν ; ᾿Αλλ᾽ μέν τέως ἐν ἀποῤῥήτῳ εἶχε τὴν τελε- τὴν, χαὶ τῶν πνευμάτων διὰ τῆς κοινωνίας μετεῖχε * νῦν μὲν τῷ Δερ- γαίῳ, νῦν δὲ τῷ Ἰάχχῳ, νῦν δὲ τῷ Σαράπιδι, νῦν δὲ τῷ ᾿Απόλλωνι διὰ τῆς Δοσιθέας τελούμενος γυναιχός.

X. Οἱ δὲ χρησμοὶ διεδίδοντο καὶ αἱ προῤῥήσεις τὴν πόλιν πᾶσαν ἐπεπορεύοντο. Καὶ ἦν διαδόσιμον τὸ καχὸν, καὶ οἱ πλείους τῆς λύμης ἀπέλαυον " καὶ πατριάρχης ἀλόγιστος τὴν ἀσέδειαν πρόφασις (4). ᾿Αλλ’ ἔμειναν ἔτι τοῦ δεινοῦ πόῤῥω, ὅσοι μήτε τῷ Βεελφεγὼρ ἐτελέσθησαν, pnte τῇ εἰκόνι προσεχύνησαν τῇ χρυσῇ, μήτε τῇ Βάαλ ἀπατηθέντες τεθύχασιν * οἱ δὴ καὶ τὴν τηνικαῦτα τὰ σχῆπτρα Ρωμαίων ἰθύνουσαν, Θεοδώραν αὐτὴν, τὸ τελευταῖον τοῦ Βασιλείου γένους λείψανόν τε xai

(1) φύρειν Combefis ; φέρειν Codex.

(2) Combefñs : οὐχ οἶδ᾽ ἐκεῖνος.

(3) Combefis : Σαρματικάς (sic).

(4) Locus corruptus (T. R.) An καὶ πατριάρχης ἀλόγιστος τῆς ἀσεδείας πρόφασις (L. B.)

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 393

ζώπυρον (4), χινδυνεύοντι τῷ ἁληθείας λόγῳ πεπείκασι βοηθεῖν, καὶ τὴν ἀπάτην ἐλέγχειν καὶ τοὺς προστάτας τῆς ἀσεῤείας εὐθύνειν, καὶ κατα- στρέψαι μὲν τὸ χρηστήριον, ἀνελεῖν δὲ τοὺς χρησμοὺς, καὶ τῶν πονη- ρῶν πνευμάτων καταλῦσαι τὴν δυναστείαν. Ἔδει μὲν γὰρ τὸν τοῦ ὀρθοῦ προϊστάμεγον δόγματος, χαὶ τῶν λογικῶν θρεμμάτων φροντίζοντα, καὶ τῶν ψυχῶν πεπιστευμένον τὴν προστασίαν, τοὺς τοιούτους ἐλαύνειν θῆρας ὡς ἀθρόον ἐπιπηδῶντας καὶ τὴν λογικὴν ποίμνην ταράττοντας. Ἐπεὶ δὲ ποιμὴν τοῖς θηρίοις προσέθετο, τὸ εὐσεδὲς καὶ θεῖον βασί- λειον ἀντὶ τοῦ θηρὸς ποιμένος μᾶλλον τοῖς θρέμμασι γέγονε " « καὶ « χριτήριον ἐχάθισε φοδερόν, τὸ τοῦ Δανιὴλ φάναι, καὶ βίόλοι ἀνεῴχ-- « θησαν * μὲν οὖν παλαιὸς τῶν ἡμερῶν ἄνω δικάζων ἐχάθητο " οὐχ « ἐλάττους δὲ τῶν ἄνω μυριάδων καὶ κάτω χιλιάδες παρειστήχει- « σαν, » (2) ὅσοι τε τῆς ἐχκρίτου βουλῆς, ἣν δὴ γερουσίαν Ῥωμαίων φωνὴ χαλεῖν εἴωθε, καὶ ὅσοι τῆς δευτέρας μετ᾽ ἐχείνους εἰλήχασι, καὶ οἱ μετὰ τούτους καὶ ἄχρι τῶν ἐσχάτων κατάλογος τοῦ χοροῦ * ἐπὶ τούτοις καὶ ὅσον οἰκεῖον Θεῷ, οἱ τῶν τῇδε ἀπάραντες πρὸ τῆς φυσικῆς μεταθέσεως μονασταὶ καὶ οἱ τούτων καθηγεμόνες * οὐχ ὀλίγοι δὲ καὶ τῶν ἀρχιερέων, ὅσοις μὴ διεφθάρη παρὰ τοῦ ἀπατήσαντος δαίμονος τὰ χινήματα. Οὗτοι μὲν οὖν χατὰ τὰς οἰκείας τάξεις περ'εἰστήχησαν " ἀνεγινώσκοντο δὲ τὰ μαντεύματα, καὶ n ἐπίμικτος ἐκείνη θεολογία, Ι Εὐθὺς οὖν ἅπαντες ἠρυθρίασαν, μᾶλλον μὲν οὖν ἠλάλαξαν ταῖς Po 134 ve, φωναῖς, καὶ τῶν ἐξάρχων τῆς ἀσεδείας κατεψηφίσαντο, καὶ τὰς συγγρα- φὰς βλασφημίας κατωνομάχασι,͵ καὶ πίστεως ἀλλοτρίωσιν τὴν ἐχείνων δόξαν ἐνόμισαν, καὶ συνοδικῇ ἀποφάσει τὴν κρίσιν ἀνέθεσαν. Γράμμα- σιν οὖν εὐθὺς τούτων ἐνεσημάνθη κατηγορία “καὶ ὑπαγορεύσας τὰ πρῶτα τῆς λογιότητος, καὶ n γραφὴ ἐννομωτάτη καὶ ἀσφαλεστάτη, καὶ χλεὶς ἐπετέθη τῇ ἀσεδείᾳ, καὶ ὡς λαΐλαψ τυφῶν ἀθρόον καινὴ δόξα ῥοιζηδὸν διακχινηθεῖσα διεπνεύσθη καὶ διεσχεδάσθη. Ἔδει μὲν οὖν τότε μὴ τοὺς ἀρξαμένους μόνον τοῦ ἀσεδήματος, ἀλλὰ καὶ τὸν χοι- γωνήσαντα τούτοις τοῦ δόγματος τὴν αὐτὴν ὑποστῆναι κατάχρισιν, ᾿Αλλ᾽ μὲν διαιρεθέντες ὑπερόριοι ἀπηνέχθησαν * δὲ μέγας ἀρχιερεὺς εἰς

(1) Théodora, fille de Constantin VIII, associée à l'empire en 1043, régné seule après 18 mort de Constantin Monomaque (1055). Son règne a duré dix-huit mois (janvier 1055-août 1056).

(2) Daniel, VII, 9-10.

394 LOUIS BRÉHIER

ἐγχόλπιον ἐφύλαττε τὴν ἀσέδειαν, οὐ παρρησιαζόμενος μὲν τὸ πονηρὸν δόγμα, τρέφων δὲ ὅμως ἐν τῇ ψυχῇ καὶ ἐπιθυμῶν ἀναῤῥῆξαι ποτὲ τὸν ἐγχεχρυμμένον αὐτῷ βασιλίσκον κατὰ τοῦ θείου τῆς ἐχκλησίας πλη- ρώματος (4).

XI. Καὶ ἵνα τὰ ἐν μέσῳ ἐάσω, ὁμοῦ τε μέγας ἡμῶν αὐτοχράτωρ (2) τῶν βασιλικῶν σχήπτρων ἐπείληπτο καὶ ἀρχιερεὺς πρώτην ὑπὲρ ἐχείνων ἀφῆχε φωνὴν, τὸν χαιρὸν τῶν φροντίδων ἁρπάσας, καὶ πείσας ἐξ ἐφόδου τὸν αὐτοχράτορα -" οὔπω γὰρ εἰδὼς ἦν οὔθ᾽ ὅτι δοξάζειν χαχῶς εἵλοντο, οὐθ᾽ ὅτι ἐντεῦθεν τῆς πόλεως ἀπελήλαντο. Πάλιν οὖν διαιρεθεὶς ποταμὸς εἰς μίαν ἀμάραν τῆς ἀσεθείας συνέδραμε, καὶ πρὸς τὴν πηγὴν ἀνεχύθησαν ὅθεν καὶ ἀπεῤῥύησαν. ᾿Εγὼ δὲ οὐχ οἷδα τίνος πρώτου χατηγορήσω, τῆς τοῦ ἀρχιερέως τόλμης τῆς τοσαύτης ἀναισθησίας * ἄμφω γὰρ ἴσα τὸ μέγεθος καὶ τὴν τάξιν. Μὴ γάρ μοι τὸ μέτρον τοῦ ῥήματος παρατρέχοιτε * ἀλλ᾽ οὖν νοεῖτε τὴν δύναμιν χαὶ οὐχ ἄν εὑρήσετε διαφοράν. "Atomov οὖν εἰ μὲν ἴΑρειος, ὅτι διύρει καχῶς, ἠθέτηται - καὶ Σαδέλλιος, ὅτι οὕτω συνήρει καὶ Νεστόριος͵ ὅτι τὸ θεῖον ἐφάνταζε " χαὶ Εὐτυχὴς, ὅτι τὸν ἄνθρωπον ἐσχημάτιζε " καὶ Ἕλλην ὅτι ἀγέννητον τίθεται τὴν ψυχὴν καὶ τὸν χρόνον συναΐ- διον τῷ Θεῷ * καὶ Χαλδαῖος ὅτι πνευμάτων ἐπενοεῖτο χάθοδον δὲ μέγας χαὶ θεῖος ποιμὴν ταῦτα πάντα συνειληχὼς ἐν μιᾷ τῇ ἑαυτοῦ ψυχῷ οὐκ ἀπελαθήσεται τοῦ καταλόγου τῶν ἱερῶν ! Καὶ μὲν τοῦ Βεη- pelu Ὥσηέ (3) ἐγχκατάλειψιν τῷ Ἰσραὴλ ἀπειλεῖ τοῦ Θεοῦ, οὐχ ὅτι σεσυλήχασιν ἄλλο τι πεπαρῳνήχασιν, ἀλλὰ τὴν αἰτίαν τιθείς, ἐν συμθόλοις, φησὶν, ἐπηρώτων καὶ ἐν ῥάδδοις αὐτοῦ ἀπήγγελλον αὐτῷ" χαὶ ἵνα μή τις τὴν τοιαύτην ἐπίπνοιαν ἐχ πνεύματος θειοτέρου ἡγήσε- ται, πνεύματι, φησὶν, πορνείας ἐπλανήθησαν - ὡς δ᾽ ἄν τις γνοίη ὅτι διάστασίς ἐστι τοῦτο ἄντικρυς τοῦ Θεοῦ, ἐξεπόρνευσαν, φησὶν, ἀπὸ τοῦ Θεοῦ αὐτῶν * οὐ γὰρ ἁπλῶς μετάστασιν ἀπὸ τοῦ χρείττονος τὴν τοιαύ-

(4) D'après la Chronique de Nea Moni citée par Bezobrazov (Op. ciéat., p. 18),

les moines furent calomniés auprès de Théodora par un habitant de Chio. Un des ministres de cette princesse les envoya en exil et dépouilla le monastère de ses privilèges. Plus tard, Isaac Comnène, mieux informé, les rappela et promuigua le chrysobulle dont Psellos parie plus loin (Acta et diplom. gr. med. ævi, V, p. 445).

(2) Isaac Comnène, empereur depuis 1057.

(3) ‘Qoné Combefis (’Ashp codex). Cf. Osée, IV, 12.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS "395

τὴν οἴεται τελετήν, ἀλλὰ μεμηνυῖαν, καὶ πορνικήν * μὲν οὖν προφή- τῆς, ὡς κορυφὴν τῆς καχίας ἀνάγων τὸ πρᾶγμα, ἀλλοτρίωσιν ἀπὸ τοῦ Θεοῦ, τὴν πρὸς τὰ ὑλιχὰ πνεύματα προχώρησιν (4), ὑμεῖς δὲ οὐκ οἶδ᾽ ὅτι σοφίζεσθε περιττὰ πάντως καὶ ὑπὲρ τὸν λόγον.

ΧΙ. μὲν οὖν ἐπὶ τοῦ εἴδους τῆς αἱρέσεως λόγος οὕτως ὑμῖν διηχρίδωται, καὶ οὐκ ἄν ἔχοι τις περὶ τούτου τὴν γλῶτταν κινεῖν. Τὸ δ᾽ ἐπεὶ οὐ συνοδικῶς οἱ ἄνδρες καθήρηνται, διὰ τοῦτο ἐξῆν τῷ μεγάλῳ ἀρχιερεῖ καὶ πατρὶ ἀδεῶς τε τούτοις συνεῖναι, καὶ χρῆσθαι ὅσα θείοις πνεύμασι καὶ αὐτόπταις τοῦ Δόγου καὶ κήρυξι, χαὶ τὴν ἡμιφανῶς τέως ἀποδεδειγμένην αὐτῶν αἵρεσιν, θεῖαν ἡγεῖσθαι διδασκαλίαν, --- καὶ τοῦτό σοι ῥᾶστα διαλυσόμεθα. Πρῶτον μὲν γὰρ ἐκεῖνο ἐροῦμεν, ὅτι τὸ κατ᾽ αὐτῶν συγχροτηθὲν δικαστήριον οὐδὲ τῆς συνοδικῆς μερίδος ἐστέ- ρῆτο ᾿ ἀλλ᾽ ἦσαν τινὲς xal τῶν ἀρχιερέων ἐπιμεμφόμενοι τε τοῖς λόγοις ἐκείνοις, καὶ ὡς παρέγγραπτα καὶ νόθα τὰ γεγραμμένα διαπτύονγ- τες δόγματα. δὲ: μέγας ἀπεδεδημήχει πατήρ; εἰκότως ᾿ καθ᾽ ἑαυ- τοῦ γὰρ ἄν ἐτίθει ψῆφον, τι τῶν καινῶν δογμάτων ἡθέτει * γὰρ τὴν τούτων μέθην προπεπωχὼς, πῶς ἄν ὡς ἐμέσαντας τούτους τὸν ὕθλον διέγνωκεν; Εἰ δὲ καὶ μὴ τὸ τῆς συνόδου μέρος τῇ συγχλήτῳ βουλῇ συντετέλεχε, μηδὲ τοῖς ἐχχρίτοις τῶν Ναζιραίων, καὶ γὰρ οὐδ᾽ n μερὶς αὐτὴ τῆς χοινῆς ἀχροάσεως καὶ χρίσεως ἀπελέλειπτο * ἀλλ᾽ οὗτοι γε διέσεισάν τε τοῖς Χιώταις τοὺς σαθροὺς θεμελίους τῶν λόγων, καὶ πᾶν ἀσεθείας καταλελύχκασιν ὕψωμα * ἄνδρες τούς τε γνησίους ἡμῶν λόγους ἀνεγνωχότες καὶ τὰ τῆς ἀληθείας ἠχριδωχότες δόγματα καὶ πολλοῖς περὶ τούτων βιθλίοις προσομιλήσαντες, τά τε παρέγγραπτα καὶ νόθα, ὥσπερ οἱ ᾿Ασχληπιάδαι τὰ δηλητήρια καὶ οἷ φιλόσοφοι τὰς σοφιστείας, ὁμοῦ πε γνόντες ὥστε μὴ ἀπατᾶσθαι καὶ τῶν εὐγενῶν καὶ οἰχείων ἀπο-- διελόμενοι λόγων - ὑμεῖς δέ μοι καὶ διασπᾶν δοχεῖτε τὸ μέγα σῶμα τῆς ᾿Εχχλησίας͵ ὅπερ Χριστὸς τὸ μεσότοιχον ἀφελόμενος συνεόδίόασε καὶ συνήρμοσεν. Εἰ γὰρ καὶ τἄλλα οἱ τῆς συγχλήτου διῴρηνται πρὸς τὴν σύνοδον, ἀλλ᾽ οὐχὶ καὶ τῷ λόγῳ τῆς εὐσεόείας * οὐδὲ νόμος μὲν οὗτοι γνοῖεν, ἀθετεῖν ἐχείνους, ὧν δὲ ἐκεῖνοι καταφηφίσαιεν, τούτους δοξάζειν τε ταῦτα χαὶ προιστᾶν τῷ λόγῳ. ᾿Ερήσομαι δὲ ὑμᾶς βραχύ τι ἐρώτημα. Οὗτος τὴν ἐξηγητικὴν εἰς ἄκρον ἀχριδωσάμενος δύναμιν,

(1) Deest verbum. An φησὶν (T. R ).

Fe 135 ro,

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τὴν τῶν ἐπῶν διαλύει συνθήχην καὶ λόγῳ πεζῷ τὰ ἐχείνων ἐχτίθησι δόγματα. Τούτων οὖν ὀλίγ᾽ ἅττα τοῖς κατηγορουμένοις γυνὶ παραθήσο- μαι, ὅπως ἄν γνοίητε ὅτι παλαιὰν καὶ πολλοῖς χρόνοις χατασιγασθεῖσαν ἀσέδειαν μέγας τῆς ᾿Εχχλησίας φωστὴρ καὶ νέος δογματιστὴς τοῖς Εὐαγγελίοις συνήνεγκεν.

XIIL. Εἰρηχὼς γὰρ οὗτος περὶ διαφορᾶς τῶν καλουμένων θείων δυνά- μεων, ὡς a μὲν ὑλικότεραι, al δὲ ἀυλότεραι, καὶ αἵ μὲν ἵλαραί, αἵ δὲ ἐμδριθεῖς, καὶ αἵ μὲν μετὰ δαιμόνων, al ὃὲ χαθαρῶς περιγίνονται, εὐθὺς ἐπιφέρει περὶ καιρῶν καθ᾽ οὗς καλοῦνται, καὶ περὶ τόπων ἐν οἷς, καὶ περὶ τῶν ὁρώντων τὸ θεῖον φῶς ἀνδρῶν γυναιχῶν, σχημάτων τε τούτων καὶ θείων συνθημάτων, καὶ μέτεισιν οὕτως ἐπὶ τὰς ἐνθεαστιχὰς θεαγωγίας, « ὧν, φησίν, al μὲν ἐπὶ ἀψύχων εἰσὶν, al δὲ ἐπὶ ἐμψύχων" « καὶ τούτων af μὲν ἐπὶ λογιχῶν, at δὲ ἐπὶ ἀλόγων " καὶ γὰρ ἄψυχα, « φησί, πολλάκις πληροῦνται θείου φωτὸς, ὥσπερ τὰ χρησμῳδοῦντα « τῶν ἀγαλμάτων ἐξ ἐπιπνοίας θεῶν τινὸς δαιμόνων ἀγαθῶν ᾿ χαὶ « ἄνθρωποι δὲ χάτοχοι γίνονται χαὶ δέχονται πνεῦμα θεῖον, οἵ μὲν êx « ταὐτομάτου, καθάπερ οἱ λεγόμενοι θεόληπτοι, χατά τινας περιόδους « τοῦτο πάσχοντες, καὶ ἀορίστως ὁπότε τύχοιεν, οἱ δὲ ἀνακινήσαντες « ἑαυτοὺς πρὸς τὸν ἐνθεασμὸν ἔχ τινος προαιρετικῆς ἐνεργείας, ὥσπερ « ἐν Δελφοῖς προφῆτις περικαθίσασα τῷ στομίῳ, καὶ ἄλλοι μαντν- « χοῦ πιόντες ὕδατος. » Εἶτα εἰπὼν δεῖ ποιεῖν αὐτούς͵ ἐπάγει * « Καὶ « τούτων προσγινομένων ἐνεργῆσαι δεῖ τὴν θεαγωγίαν καὶ ἐπέπνοιαν « γενέσθαι καὶ παράλλαξιν τῆς διανοίας - ἀλλὰ καὶ τούτων τῶν ἐνθεασ- « μῶν μὲν γίνονται παντελῶς ἐξισταμένων τῶν χατόχων καὶ οὐδα- « μῶς ἑαυτοῖς παραχαλουθούντων, οἵ δὲ θαυμαστόν τινα τρόπον μετὰ « παραχολουθήσεως * ὅπου γε δὴ καὶ εἰς ἑαυτὸν δύναται τῇ θεαγωγίᾳ « χρῆσθαι, καὶ αὐτὸς εἰσδεξάμενος τὴν ἐπίπνοιαν εἰδέναι τίνα τε ἐνερ- « γεῖ καὶ τί φθέγγεται καὶ πόθεν δεῖ ἀπολύειν τὸ κινοῦν ᾿ παντελοῦς « γὰρ τῆς ἐκστάσεως γινομένης, ἄλλου πάντως χρεία τοῦ ἐφεστῶτος « τοῖς κατόχοις καὶ γήφοντος, » Εἶτα δὴ πολλὰ εἰρηχὼς περὶ διαφορᾶς θεαγωγιῶν, ἐπὶ τῷ τέλει ἐπάγει " « Προχαταστέλλειν δὲ πάντα τὰ ἐμπό- « δια χρὴ τῆς θεῶν ἐπιφοιτήσεως καὶ ἠρεμίαν ἐπιτιθέναι τῶν περὶ « ἡμᾶς πᾶσαν, ἵν᾿ ἀτάραχος καὶ μετὰ γαλήνης παρουσία γένηται « τῶν καλουμένων ὑφ᾽ ἡμῶν πνευμάτων. » Ἐπὶ τούτοις xal ταῦτα τίθησιν, ὅτι « ταῖς παρουσίαις τῶν θεῶν πολλάχις συγχινεῖται καὶ

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« ὑλικὰ πνεύματα, ὧν τὴν ἐπιφοίτησιν καὶ τὴν χίνησιν μετά τινος « βίας γινομένην οὐ φέρουσιν οἱ ἀσθενέστεροι δοχ εἷς » (1).

XIV. Τὰ μὲν οὖν τῶν Χαλδαίων καὶ τοῦ Πρόχλου, ὡς ἐκ πολλῶν ὀλίγα ἐρεῖν, ταῦτα * καὶ οἶμαι ὡς ἀδιάφορός ἐστιν ἣν ἐξετάζομεν νῦν θεαγωγίαν τε καὶ ἐπίπνοιαν πρὸς τὴν ἰδικὴν ταύτην καὶ ἀπηγορευμένην τῶν Χαλδαίων αἵρεσιν. Οὐ γὰρ θεαγωγία τὸ γινόμενόν ἐστιν, ὡς δηλοῖ τοὔνομα, ἀλλὰ πνευμάτων ὑλικῶν ἐπιφοίτησις, οἷς ἐκεῖνοι τὸ τοῦ Θεοῦ ἐπιτιθέασιν ὄνομα. τοίνυν τοιούτων ἑαυτὸν ἐξαρτήσας πνευμάτων, χαὶ τοιαύτην πρεσδεύσας ἐπίπνοιαν, καὶ θαυμάσας μὲν τὴν τῆς γυναι- χὸς χατοχὴν, καὶ ὥς τινα τῶν χρειττόνων αὐτὴν ἐχπλαγείς, τιμήσας δὲ καὶ τοὺς ἐξαρχοὺς καὶ μυσταγωγοὺς τῆς αἱρέσεως, πότερον τῆς ἡμετέ- pas αὐλῆς ὧν τυγχάνει τῆς ἑλληνικῆς καὶ χαλδαϊκῆς συμμορίας; Καὶ πότερον χρεὼν τὸν οὕτως κατὰ τοῦ θείου ἀπεουθριάσαντα δόγματος τὰ πρῶτα τῶν ἀρχιερέων εἶναι καὶ δογματίζειν, οὐχ οἶδ᾽ ὅθεν τὰς ἀρχὰς τῶν δογμάτων ἀνΞίληφεν (2), καθαιρεῖν τοῦ θρόνου καὶ τῆς ἐχτλησίας ἀπελαύνειν μαχράν ; Εἰ μὲν γὰρ χοινὰ ἡμῖν πρὸς τοὺς Ἕλληνας καὶ τῶν ἐκείνων ἀρχῶν ἡμεῖς ἐξηρτήμεθα τῶν ἡμετέρων ἐκεῖνοι, πρεσ- δεύσομεν χαὶ τὴν ὕλην ἀγέννητον καὶ τὰς παρ᾽ ἐχείνοις ἰδέας καὶ τὸν δημιουργὸν μετὰ ταύτας καὶ τοὺς ἐλευθέρους θεοὺς καὶ τοὺς ἐν ζώναις " εἰ δὲ τοσοῦτον ἡμῖν πρὸς αὐτοὺς τὸ διάφορον, ὅσον ἀλήθεια πρὸς τὸ ψεῦδός ἐστιν, τί μῖξιν τοῖς ἀμίχτοις ἐπινοοῦμεν; τί δεχόμεθα τὴν τοῦ δράχοντος χεφαλήν ; δέος γὰρ μὴ καὶ λοιπὸς αὐτῇ. συνολισθήσῃ ὁλκός.

XV. Εἰ δέ τις ἀχριδοῦν ἐθέλοι, ἔχεται καὶ τῶν γνωρίμων “ἡ δόξα τῶν αἱρέσεων. Τὸ γὰρ πολύπονον ἀεὶ τῆς τοῦ Κυρίου μητρὸς παρ᾽ αὐτοῖς γεγραμμένον, ἐν χεφαλαίῳ τὴν τοῦ Νεστορίου συνείληφεν αἶρε- σιν * ἐχεῖνος γὰρ σχετικὴν τὴν ἕνωσιν δογματίσας τῶν φύσεων, οὐ Θεὸν σαρκοφόρον ἀλλ᾽ ἄνθρωπον θεοφόρον τὴν Παρθένον τεκεῖν ἀποφαί- γεται, ἵν᾿ ἐντεῦθεν αὐτῷ καὶ χωρὶς ἀνδρὸς κύησις καὶ ἄνευ ὠδί-- γων λοχεία καταλυθῇ. Εἰ γὰρ φυσικοῖς πόνοις Παρθένος ἀπέτεχε, χεγὸν μὲν ἡμῶν τὸ μυστήριον, κενὸν δὲ τὸ θεῖον καὶ ἱερὸν εὐαγγέλιον, κατέστραπται δὲ μῖν πάντα * χαὶ χεχράτηχε παρὰ μὲν τῷ Νεστορίῳ σχετικὴ ἕνωσις, παρὰ δὲ τοῖς Χιώταις πολύπονος τῆς Παρθένου

(1) Ce passage de Proclus nous est connu uniquement par Psellos. V. Sathas, Bull. de Correspond. Hellén., 1871, p. 316-318. / ‘alim ἀναλαδόντα (T. R.).

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ὠδίς. Εἰ γὰρ καὶ βραχὺ τὸ τῆς ὀδύνης περὶ τῆς μητρὸς τοῦ Κυρίου λεγομένης ὄνομα, ἀλλὰ πάσας διασείει τὰς τῆς ἐχκλήσιας χρηπῖδας, εἰ γε παραδεξόμεθα " καὶ εἰ περιώδυνος Μαρία, οὕπω τὸ τῆς οἰγονομίας ἐτελέσθη μυστήριον, ἀλλ᾽ ἱλήχοι τῷ Λόγῳ Θεός * οὐ γὰρ οὕτω Θεὸς τὸ τεχθὲν, ἀλλὰ ψιλὸς ἄνθρωπος ὀδυνήσει τὴν ἀποφορτίσασαν τὴν μήτραν τοῖς ὀλισθήμασι. Τὸ δ᾽ ἐφεξῆς τοῦ λόγου ὑμεῖς καὶ συλλο- γίίσασθε] καὶ συλλέξατε * οὐ γὰρ ἄν αὐτὸς οὐδὲν κατηγορίας λόγῳ χατὰ τῶν οὕτως ὑπειληφότων τὰς τῆς παρθενίας σφραγῖδας τῇ Θεοτόχῳ διασαλεύσαιμι. Πολύπονος τοῦ Λόγου μητήρ; τοῦ καινοῦ λόγου γχαὶ τῶν τῆς ἀσεδείας δογματιστῶν, καὶ τῆς θεσμοθέτιδος ζαχόρου xx ἱερείας, καὶ πρὸ τούτων τοῦ πονηροῦ πνεύματος! Πολύπονος ἄντ᾽ ἄλλου τινὸς προοιμίου ἄγγελος τοῦ Λόγου τὸ « χαῖρε » προστέθειχε; Περιώδυνος τὰς τῆς προμήτορος Εὔας ὠδῖνας συνδιαλύσασα καὶ ἀντεισενεγχοῦσα τῆς μὲν παραχοῆς τὴν ὑπαχοὴν, τῆς δὲ κατακρίσεως τὴν ἀνάῤῥησιν, τῶν δὲ ὠδίνων τὴν ἄπονον καὶ μαχαρίαν ζωήν ! Ag’ οὖν εἴ τις ὑμῖν ὑποληφθείη μὴ καλῶς δοξάζων περὶ Θεοῦ, ἀπὸ σχη μάτων φημί τινων καὶ ἐθῶν, μὴ μέντοι δοίη λόγους ἐν συνεδρίῳ, μηδὲ EAey- Mein πρεσδεύων παρὰ τὸν λόγον, μηδὲ χαθαιρεθείη συνοδικῶς, ἀδεῶς τούτῳ συνομιλήσετε, τὴν ψυχὴν ὑποθήσεσθε, μαθητιᾶν αὐτῷ ἕλοισθε ; Οὐχοῦν ἄτοπον εἰ ἅπερ ὑμεῖς ἀχριδοῦν ἐθέλοιτε, ταῦτα τῷ πατριάρχῃ κατ᾽ ἐξουσίαν παραχωρήσετε ; Πῶς δὲ ἐχείνῳ διδοίητε ὡς ἔννομα καὶ εὐσεδῆ, παρεγράψασθε τότε καὶ διεσύρατε; Πῶς χαὶ rive τρόπον μὴ συνομιλοῦντες τοῖς Χιώταις μετὰ τὸν χοινὸν χατ᾽ αὐτῶν ἔλεγχον, ὅτι μὴ πάσῃ ἀνάγχῃ ἀδουλήτως αὐτοῖς ἐντυγγάνοντες, μήτε ταῖς οἰκίαις παραδεχόμενοι, ἀλλὰ καὶ τὸν ἀρχιερέα χαταμεμφόμενο: ὅτι μετὰ τηλικαύτην χρίσιν καὶ γνῶσιν οὐδ᾽ οὕτως ἀπωθεῖν ἐκεένους ἔγνω καὶ ἀποστρέφεσθαι, διὰ τί δὲ μὴ καὶ σύνοδον τηνικαῦτα κατ᾽ αὐτῶν συγχεχρότηχεν, οὕτω διαδληθέντος αὐτοῖς τοῦ λόγου, καὶ τῶν δογμά- τῶν διασεισθέντων; Ἔστω γὰρ ἔτι μὴ καθέρηχε τούτους ἐννόμως 5 σύγχλητος. ᾿Αλλὰ πῶς ἀφῆχε τὸ ἐλλελειμένον σύνοδος ; Εἰ μὲν va αὐτοτελῆ τὴν συγχλητικὴν κρίσιν μέγας δεσπότης ἡγήσατο, πῶς αὖθις συνῆλθε τούτοις καὶ συνωμίλησεν, καὶ τοῖς μεγάλοις συνηρέθμει πατράσι, καὶ τὸν ἑαυτοῦ ἀμφορέα ἐκ τῆς ὠχεανίτιδος ἐχείνων ἐπλήρουν πηγῆς ; Εἰ δ᾽ οὐ συνεχώρει τούτοις διχάζειν περὶ δογμάτων ποιουμέ- vous τὸν λόγον, διὰ τί μὴ δευτέραν αὐτὸς ἔθετο χρίσιν καὶ τοῖς ἀν αι...

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τὰ καινὰ ἐξιχνίασε δόγματα χαὶ χαγονιχὴν ἀπεφήνατο τὴν διάχρισιν ; TH γὰρ ἑαυτὸν μόνον ὀρθὸν οἰόμενος δογματιστὴν τὸ λοιπὸν μέρος τῆς καθ᾽ ἡμᾶς πόλεως, μᾶλλον δὲ ἁπάσης τῆς οἰχουμένης, διεστραμμένον περὶ τὸν τοῦ δόγματος λόγον ὑπείληφεν; μᾶλλον, ὅπερ καὶ ἀληθές ἐστιν, ἡμεῖς μὲν ἑδραῖοι ἐφ᾽ ὧν παρειλήφαμεν δογμάτων βεόδήχαμεν, οὗτος δὲ παραλλάξας τοὺς πόδας πρὸς τὴν κοημνὸν τῆς ἀπωλείας κατώ- λισθε " καὶ ὅτι μὴ τέχνη λόγων περὶ τούτων ἀπόδειξις, αὐτὰ βοᾷ τὰ ἐχείνων συγγράμματα, οἷς ὥσπερ λογίοις προσεῖχε καὶ ὡς θείους ἐτίμα χρησμούς.

XVI. ᾿Αλλὰ τὰ πλείω τούτων κατὰ συγχώρησιν ἡμῖν δέδοται, ἐπεὶ, εἴ γε τἀληθῆ σχοπεῖν ἐθέλοιμεν, οὐδὲ πάντα τῶν δογμάτων ὅσα διαδέ-. ὄληται νῦν συνοδιχῶς ἀπηλέγχθη καὶ ἐν συνεδρίοις πατέρων ἀπεχρίθη τῆς εὐσεδείας, ἀλλὰ τά γε πλείω τῷ τοῦ Εὐαγγελίου λόγῳ παραβάλ- λοντες καὶ συγχρίνοντες ὡς διεστραμμένα, τῆς ἑαυτῶν ψυχῆς ἀπωσά- μεθα. Αὐτίκα, τὰς πλατωγνιχὰς ἀναμνήσεις καὶ τὴν ἑλληνικὴν μετεμψύ- χωσιν καὶ τοὺς τελετάρχας θεοὺς καὶ τὴν μεσότητα τῶν ψυχῶν καὶ τὴν χατυκὴν δύναμιν καὶ τοὺς χοσμαγωγοὺς δαίμονας καὶ τὰς ἀγγε- λικὰς Κῆρας, ποῖοι τῶν πατέρων, πότε ἐν χοινῷ συνεδρίῳ διέσεισάν τε καὶ χαθῃρήχασι ; τὰ δὲ αἰθέρια στερεώματα καὶ τὸν ἐχπύρινον νοῦν καὶ τὸν ἅπαξ ἐπέχεινα καὶ τὸν δυαδικὸν Θεὸν, καὶ ἀγνοῆσαι οἴομαι τοὺς ἄνωθεν τῆς εὐσεθείας μυσταγωγούς. Τὴν ὃὲ ᾿Αοιστοτέλους θεολογίαν καὶ τὴν ψυχογονίαν τοῦ Πλάτωνος καὶ τοὺς καινοὺς ἀριθμούς καὶ τὰς ἀναπλάσεις τῶν δογμάτων καὶ τὴν δαπάνην τοῦ μεριστοῦ, τίς ποτε τῶν πάντων διέχρινε ταῦτα χαὶ συνοδικαῖς γνώμαις καθήρηχεν ; ἾΑρ᾽ οὖν ὅτι μὴ συνοδικῶς τὰ δόγματα διεδλήθησαν, ἀθασανίστως ἐχδεξόμεθα τῇ ψυχῇ, καὶ ἀπολονίαν ἕξομεν τοῦτο τῆς ἡμετέρας κακοδοξίας ; Πολ- λοῦ γε καὶ δεῖ. Καὶ γὰρ οὕτως, βέλτιστοι, ἀληθὴς λόγος διαιτῴη τοῖς πράγμασιν - ἀλλ᾽ ὅσα μὲν τῶν δογμάτων πατρικαῖς ἄνωθεν καὶ συνοδικαῖς διαγνώσεσιν ἐξελήλεγχται, αὐτόθεν ἡμῖν ἀποχέχριται, τὰ δὲ ἄλλα πρὸς τὸν τοῦ εὐαγγελίου κανόνα παραμετροῦντες ἡμεῖς ἀποχρί- γοιμέν τε αὖθις καὶ ἀποχρινοῦμεν, ἔστ᾽ ἄν τῆς παραδλαστήσεως λόγος ἀποφύῃ τὴν ἄκανθαν, Οὐ τοίνυν ἀπὸ τῶν λαιῶν τῆς ἑχάστης μερῶν ἀπογεννήσομεν τὴν ψυχὴν, ὅτι ἐμφύσημα Θεοῦ ταύτην ἀπὸ τῆς γρα- ons μεμαθήχαμεν, οὐδ᾽ ἀπὸ τῶν δεξιῶν αὐτῆς λαγόνων τὰς ἀρετὰς ἐρεῖν οἰησόμεθα, ἀλλ᾽ ἄνωθεγ ἀπὸ τῆς πρώτης πηγῆς; εἰπεῖν δὲ καὶ τῆς

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ἡμετέρας Ὑνώμης καὶ τῆς ἐπαμφοτέρου αὐτεξουσίου ῥοπῆς * οὐδὲ τὸν Θεὸν ἀμεθεχτὸν ni, δοξάσομεν, κἄν πολλὰ Ἕλλην περὶ τούτου διισχυρίζοιτο, ὅτι ἐγοικεῖν μῖν καὶ ἐμπεριπατεῖν παρὰ τῶν τοῦ Λόγου φωνῶν ἀχηχόαμεν * οὐδὲ τὴν ἐκ τῆς διοπτείας ἀφετηρίαν πύλην ζωῆς ὀνομάσομεν, ὅτι μὴ τὸν Χριστὸν μόνον παρ᾽ οὗ καὶ τὴν πρὸς τὸν Πατέρα προαγωγὴν κατὰ τὸν ἀπόστολον ἐσχήχαμεν. [[ Οὐ τοίνυν οὐδὲ τὸ παρὰ τοῖς Χιώταις πνεῦμα παραδεξόμεθα, ὅτι ἕτερον τοῦτο παρὰ τοῦ Εὐαγγελίου δεδέγμεθα, Πατρὶ συναριθμούμενον καὶ Υἱῷ καὶ ὁμοτιμίᾳ τιμώμενον : οὐδὲ τὴν ἐγγαστρίμυθον ἐχδεξόμεθα, οὐδ᾽ εἰ ἀναθιθάζει τὸν Σαμουὴλ χάτωθεν, εἰ καὶ μέγας πατὴρ καὶ εἰσῳκίσατο καὶ τεθαύμαχε xat πολ- λοῖς ἡλίοις συνδιημέρευσε * δέδοικα δὲ μήπου καὶ συνωργίακε συγχο- ρυθαντιῶν αὐτῇ, καὶ τοῦ καινοῦ συμπληρούμενος πνεύματος.

XVII. Πάλαι μὲν γὰρ, οὕπω τοῦ τῆς εὐσεδείας φωτὸς καθαρῶς ἀνα- λάμψαντος, οὐδὲ τοῦ εὐαγγελικοῦ χηρύγματος πάντα διειληφότος τὰ πέρατα, οὐδὲ τῆς τῶν δογμάτων ἡμέρας ἀμιγῶς ἀπὸ τῶν τῆς νυχτὸς διαχοιθείσης, ἀλλ᾽ ἔτι ἀναμὶξ τῶν διαφόρων οὐσῶν νοήσεων ὑπὸ τοῖς ἐπιστήμοσι χαὶ, ἵν᾽ οὕτως εἴπω, λογογνώμοσι, τά τε διαυγῆ τῶν δοξασμάτων καὶ τὰ κίόδηλα καὶ ὑπόχαλχα διεχρίνετο. Διὰ ταῦτα πατέ- puy ἁπανταχῆ ἐπὶ τῇ διαχρίσει τοῦ λόγου συνέδρια συγχεχρότητο, χαὶ παρὰ τούτοις μὲν Αρειος, παρ᾽ ἐχείνοις δὲ Μακεδόγνιος, καὶ παρ᾽ ἀλλοῖς Λίδυς Σαδέλλιος τῆς ἐχχλησίας ἐξωστραχίζοντο, χαὶ ἀρχιερεῖς μόνο! τὸν λόγον τῆς χοίσεως ἐπιστεύοντο. Νῦν δὲ τῶν γνησίων χαὶ γόθων σπερμάτων διακριθέντων καὶ τοῦ φωτὸς χαθαρῶς τὴν γύχτα σχε- δάσαντος χαὶ πάντων ὑπὸ μεγάλῳ φωστῆρι τῷ ὀρθοτόμῳ λόγῳ τίς ἐχχλησίας πολιτευομένων, τίς λόγος μὴ ἄλλως τοὺς τῆς ἀσεῦείας μυσταγωγοὺς τοῦ τῶν εὐσεδῶν χαταλόγου ἀποχηρύττεσθαι, εἰ ur πατριάρχαι τούτους ἀποχρίνοιέν τε καὶ ἀθετήσαιεν ; Γλρ᾽ οὖν εἴ τις ἴδοι τινὰ χατὰ νότου τὴν τοῦ ἡλίου πεποιημένον ἀνατολὴν καὶ πρὸς τὴν ἑσπέραν ποιούμενον τὴν εὐχήν, χοινωνήσει τἀνδρὶ τοῦ σχοποῦ μέχρι τῆς πατριαρχικῆς χρίσεως καὶ ἀδιάφορον ἡγήσαιτο τὸ εἶδος τῆς προ- σευχῆς ; εὐθὺς ἐχκλίνοι καὶ γνώμονι ἑαυτῷ πρὸς τὴν διάχρισιν χρή- σαιτο; ἴΛτοπον τοίνυν εἰ μηδὲ πολλὴν ἐπισύρεται τὴν διαβολὴν ae ἑαυτῶν διαπτύοντες, πεοὶ τῶν πάντη XATEYVUOUÉVOY καὶ αὐτόθεν ἀπελέγχτων καὶ ἀποθλήτων, συνοδικῆς γνώμης δεησόμεθα. Εἰ τοίνυν σαδελλίζοντά τινα vvoinuev τήμερον, χαὶ τὰς ὑποστάσεις ἐν ποοσώπῳ

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ἀναλύοντα, αὐτόθεν ἀποπεμψόμεθα, συνδοξάσομεν μέχρι ἄν σύνο- δος χρίνοι τὸν ἄνδρα καὶ χαταχρίνοι ; ᾿Αλλ᾽ οὐκ ἄν εἴποιτε, εἰ μὴ προ- δήλως ἀσεύεῖν βούλοισθε. Πῶς οὖν τοῦτο διδόντες, πικρῶς ἡμᾶς ἐξε- πάζετε ὅτι τὰς τῶν Χιωτῶν δόξας διαπεφεύγαμεν μὴ παρ᾽ ἡμῶν (1) εἰληφότες τῆς διαστάσεως τὸ ἐνδόσιμον; ᾿Αλλ’ οὐχ οἶδα τίς ἡμῖν περὶ τούτου ὑπολέλειπται λόγος ὅπως τούτοις οὖσί γε τηλικούτοις διαμφισ- δητεῖτε πρὸς ἀλλήλους καὶ ὑπερήμερον τίθεσθε τὴν ἀπόφασιν. Δεῖ μὲν γὰρ εὐλαθεῖσθαι καὶ μὴ ῥᾷστα τῶν ἀρχιερέων κατηγορεῖν, ἀλλ᾽ ἔνθα μὴ Θεὸς τὸ ἀτιμαζόμεγον. ᾿Εγὼ δ᾽ εἰ μὲν ἁπλῶς ἑώρων τὸν ἄνδρα τὴν πλάνην παραδεξάμενον, ἀλλὰ μὴ εἰς τὸ βάθος τῆς ἑαυτοῦ ψυχῆς ταύ- τὴν χαταχολπίσαντα καὶ βαφέντα, ὡς εἴπειν, δευσοποιά τε καὶ ἀγαπό- γιπτα, οὐκ ἄν οὕτω θερμότερον κατηγορήσας, ἀλλὰ λόγοις ἑτέροις διορ- θωσάμενος, μετεδίδαξα - ἐπεὶ δὲ οὐχ ἀπὸ τῶν ἡμετέρων μᾶλλον τῶν λήρων ἐχείνων τὴν ψυχὴν ἐποιώθη, χαὶ τῶν καινῶν δογμάτων ἀντε- ποιήσατο ὡς μιχροῦ δεῖν καὶ νομοθετεῖν περὶ τούτων, διὰ ταῦτα τὴν παροῦσαν ἐνεστησάμην γραφήν. ᾿Αξιῶ δέ μοι ἐνταῦθα προσέξειν τὸν γοῦν * χἄν μὲν ἀληθῆ καὶ δίχαια λέγω καὶ μετὰ πάσης, ὡς εἰπεῖν, ἀπο- δείξεως, αὐτόθεν ἐπενέγκατέ μοι τὴν τομήν * εἰ δὲ περινοοῦμαι τι τῷ λόγῳ σοφιστιχαῖς πιθανολογίαις πρὸς τὸν ἔλεγχον χρώμενος, μηδὲ φωγῆς ἀνάσχοισθ᾽ ἐμοῦ.

XVIIT. Ἐπειδὴ γὰρ n τῶν Χιωτῶν ἀπάτη ἐλήλεγχται χαὶ τὰ τῆς ἀσεδείας αὐτῶν κατεγνώσθη συγγράμματα, μέγας ἡμῶν πατριάρ- χης δεινὸν ἄλλως ἡγεῖται, εἰ μὴ καὶ αὖθις τὰ ἐχείνων ἰσχύσειε καὶ τὴν ἧτταν τούτοις ἀναχκαλέσαιτο. Καὶ σχοπεῖτε ὅπερ ὑπούλως ἐνταῦθα καὶ δολερῶς τὴν ἀρχὴν πεποίηται τοῦ βουλήματος * ἑτέραν γὰρ τρεπόμε- γος, ἑτέραν αὖθις ἐτράπετο. Τῷ γὰρ μεγάλῳ προσιὼν ἡμῶν αὐτοχρά- τορι, οὐδὲν οὔπω μεμαθηχότι περὶ ὧν ἐκεῖνος κατελιπάρει τε καὶ ἐδεῖτο, ὑπὲρ εὐσεδοῦς δῆθ[εν ἴστ]ατο (2) πράγματος, ἵν᾿ ἐκεῖθεν ἁρπάσῃ ὥσπερ ὠρυόμενος λέων ἐν σχοτομήνῃ κατατοξεύσῃ τοὺς εὐθεῖς τῷ καοδίᾳ, καὶ ὀλιγωρίαν μὲν τοῖς προδεδασιλευχόσι τοῖς ἱεροῖς ἐγχαλεῖ, κοινώνησιν δὲ τῶν καθηγιασμένων Θεῷ, καὶ ἀσέῤειαν ἄντιχρυς ἐν σχή- ματι εὐσεδείας οὕτω κύχλῳ τὸν λόγον περιδαλλόμενος, εὐθὺς ἐφο- δεύει τὸν λόγον, καὶ πολιορχεῖν πειρᾶται τὴν ἀχατάτειστον τοῦ βασι-

(4) ἡιαῶν Cod. ὁμῶν Combefis, (2) Combeñs,

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λέως ψυχὴν. "Ent τούτοις γὰρ οἱ Χιῶται χαὶ κατ᾽ αὐτῶν πεῖρα, χαὶ βάσκανος δαίμων, καὶ ἐφ᾽ ἑχάστῳ δαχρύων, καὶ τελευτῶν ὅτι τοι ὅπερ ἐδείμαντο μοναστήριον (4) χαὶ Θεῷ μόνῳ δεσπότῃ ἀνέθεσαν καὶ γράμμασιν ἰδίοις τε καὶ βασιλικοῖς τὴν γνώμην αὐτῶν ἐμπεφανί- χασι καὶ ἐχύρωσαν, καταψηφισαμένη αὐτῶν βασιλὶς ἀφείλετο μὲν

Θεοῦ, ἑαυτῆς δὲ ἐποιήσατο, μήτε χρυσοδούλλου γραφῆς φεισαμένη,

μήτε τῆς τῶν μοναχῶν ἐπιστραφεῖσα βουλήσεως " « ἀλλ᾽ αὐτός, φησὶν, ἀντὶ πάντων τοῖς ἀνδράσι γενοῦ, xal τῷ Θεῷ φέρων ἀπόδος τὸ μονατ- τήριον, δὴ καὶ παρὰ τῶν δειμαμένων καθαρῶς χαθωσίωτο. » Εἰ μὲν οὖν οὐδὲν ἕτερον ὑπὸ τοῖς λόγοις τούτοις ἐκρύπτετο (2), ἀλλ᾽ ἁπλότητος ἦν γνώμης δέησις, οὐδὲν ἄν αὐτῷ ἐν τούτοις προσετρίδετο ἔγχλημα. Ἐπεὶ δὲ, ὥσπερ οἱ τυραννοῦντες, [| ὥσπερ ἐξ ἀχροπόλεως ἐπειρᾶτο κατατρέχειν ἡμῶν, τοῦτό ἐστι τὸ παρ᾽ ἡμῶν αὐτῷ ἐγκαλούμενον. Σχοπεῖτε γάρ - πείθεται τοῖς λόγοις τούτοις βασιλεὺς, καὶ πῶς γὰρ οὐχί ; Ζηλοτυπεῖ περὶ τοῦ Θεοῦ, καὶ οἷα δικαστὴς χρείττων τὴν λαχοῦσαν αὐτῷ κληρονομίαν ἀποκαθίστησιν ἐπὶ τούτοις τὰ εἰωθότα " βασιλικῶν γραμμάτων ἔχθεσις καὶ αὐτόχειρ ὑπογραφή, καὶ ἐπίση- μος καὶ συνήθης σφραγὶς τὸ κῦρος διδοῦσα τῷ πράγματι. Ἐντεῦθεν τὸ προσωπεῖον ἀνακαλύπτει πατριάρχης ᾿ καὶ ἐπεγγελᾷ ἡδέως τῷ χατορ- θώματι * xal δεδίττεται τοὺς πολλοὺς τῇ γραφῇ ᾿ xat ἣν ἐλελέξατο πλάνην πέπωχεν, ἀχρατῶς ὅλην ἐν ὑπομνήμασιν ἐξεμεῖ - καὶ παῤῥη- σιάζεται τὴν ἀσέδειαν οὕπω τολμήσας πρότερον " καὶ προφῆτις δεξιά, χρυσόθδουλλος γραφή, καὶ βασιλέως ὑπογραφή.

XIX. ᾿Αλλ᾽ οὐ περὶ τῆς ἀσεδείας, βέλτιστε σύ, ἵνα τι καὶ διχανι- χότερόν σοι προσενεχθήσομαι, ἀλλὰ περὶ τῆς τοῦ μοναστηρίου χαθιε- ρώσεως ! Σὺ δ᾽ ἐξ ἑτέρας ἀρχῆς εἰς ἑτέραν μεταδαίνεις ὑπόθεσιν - χαὶ χρυσῇ κεφαλῇ χεῖρας καὶ πόδας καὶ τὸ λοιπὸν σῶμα προπλάττεις (3) πάντα χαλχᾶ " ὡς δέ σου ἡδέως ἄγαμαι καὶ τὸ ἐν ὑπομνήματι τοῦ χαλοῦ ἐγχώμιον * οὗ μὲν γὰρ τὸ ὅλον ἀντέχεται χαὶ τὰς κοινὰς φροντίδας ἀχθοφορεῖ, κατολιγωρεῖς χαὶ σχώπτεις ἄντικρυς * οὗ δέ σοι δοκεῖ συμ- δεδλῆσθαι πρὸς τὸ βούλημα τῆς ψυχῆς, ἄγασαί τε καὶ τέθηπας - καὶ ὥσπερ οἱ σοφισταὶ τὸν νόμον ἀναγινώσχων, ἔπειτα ἐπαινεῖς χαὶ θαυμά-

4). Le Monastère de Nea Moni à Chio. V. l'introduction.

(2) ἐκρύπτιστο cod. Corr. Combefis. (3) Malim προσπλάττεις (T. R.)

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ζεις χαὶ τοῦ νομοθέτου τὴν γνώμην ἀνακαλύπτεις, Τί δέ σοι τὰ πολλὰ ταυτὶ πρὸς τὴν τοῦ βασιλέως γραφὴν γέγραπται; Ἐχρῆν γὰρ, εἴ γε καὶ ἀσεδεῖν βεθούλησαι, εἴ γε καὶ ἐχρῆν τὴν περὶ τοῦ μοναστηρίου θεῖναι ὑπόθεσιν, ὡς πρὸς Θεὸν τὸν λόγον ποιούμενον καὶ μηδενὸς ἑτέρου πρὸς μνήμην ἐλθεῖν. Σὺ δέ , ὥσπερ ἐξεπίτηδες ἐγχωμιᾶσαι τοὺς Χιώτας βου- λόμενος, γενιχῷ προσέχεις τῷ λόγῳ, γενεαλογῶν αὐτοὺς ὥσπερ οἷ᾽ ῥήτορες, καὶ μονονοὺ μαιεύων καὶ ἐξ ἐπαγγελίας προσάγων τῷ βίῳ. Εἶτα δὴ ἀνάγων ἐν παιδείᾳ καὶ νουθεσίᾳ Κυρίου, καὶ τὰ λοιπὰ προστι- θεὶς, κἂν ἀπώχνησέ τις Γρηγορίῳ καὶ Βασιλείῳ προσμαρτυρῶν, τοῖς γνησίοις τοῦ Λόγου κήρυξι χαὶ μεγάλοις τῆς ἀληθείας ἀγωνισταῖς * εἶτα τὰ πολλὰ ἐχεῖνα, xal ἐπὶ πᾶσιν ἀναχηρύττει ὡς στεφανίτας, τῆς ἀτοπίας τοῦ λόγου ! Εἴ γε διῶκται μὲν ἡμεῖς, οἱ τῆς εὐσεδείας προστά- ται, οἱ δὲ προφανῶς ἀσεδήσαντες μάρτυρες καὶ ἀναῤῥήσεως ἄξιοι! Στεφανῖται οἱ τὸν τῆς πίστεως ἡμῶν ὅσον τὸ ἐφ᾽ ἑαυτοῖς ἀφελόμενο!: στέφανον καὶ καταδαλόντες ἡμῶν τὸ ἀξίωμα καὶ τὸ ἁπλοῦν τῆς πίσ- τεως τυρανγήσαντες [ Στεφανῖται οἱ τοῦ θείου καταφρυαξάμενοι πνεύμα- τος καὶ πνευμάτων ἑτέρων ἑαυτοὺς ἐξαρτήσαντες καὶ τοῖς ἀῤῥητοτάτοις πιστεύσαντες! Εἶτα οὐχ ζσχύνθης τοῦ ῥήματος τὴν ἀσέδειαν ; ᾿Αλλὰ βασκάνους μὲν ἀποχαλεῖς τοὺς δημοσιεύσαντας τὴν ἐκείνων ἀσέθειαν ᾿ στεφανοῖς δὲ τούτους τῷ λόγῳ καὶ ἐν μέσῳ θεάτρῳ ἀναχηρύττεις, καὶ ἀναγορεύεις τῷ διαδήματι, xaxetvor μὲν, ὁπηνίκα τὴν δίκην ὑπεῖχον τοῦ ἀσεδήματος, ἀσεδεῖν οὐδὲν ἧττον τῶν ἄλλων ὡμολογήκχασι * σὺ δὲ κήρυκας θεολογίας ποιεῖς καὶ προμάχους ἀληθείας καὶ μάρτυρας ! ᾿Αλλὰ τί μοι πρὸς τοῦτον λόγος; Ἐγὼ δὲ ἡδέως ἄν καὶ πάλιν πυθοίμην ὑμῶν, εἴ γε εὐσεδῆ ταῦτα͵ χαὶ πρὸς μηδεμίαν τῶν μετέρων φωνῶν. ᾿Αλλ᾽ οὐδεὶς ἄν εἴποι εἰ μὴ μελαγχολᾶν ἄντιχρυς σχιαμαγεῖν βού- λοιτο. Εἰ τοίνυν τις ὑμῶν γνοίη τῶν ἄλλων τινὰ Νεστορίῳ ἐχείνῳ ξυν- τιθέντα ἐγχώμιον ᾿Απολιναρίῳ προσθέμενον, ἄρ᾽ οὐχ ἄν εἰκότως ἀγα- ναχτήσειε, καὶ ἀσέδειαν ἐγχαλήσας τῷ γράψαντι προσχειμένῳ ἄλλως, πόῤῥω τῆς ἐχκλησίας ἐλάσειεν ; Οὐχοῦν ἄτοπον εἰ κατὰ μὲν τῶν τοιού-- των εὐλόγως ἄν ὀργιεῖσθε, κατὰ δὲ τῶν νέα καινοτομησάντων δόγματα καὶ τῶν ταῦτα παραδεξαμένων ἐλάττονα τὴν ὀργὴν ἕξετε;

XX. Εἰ δὲ τοῖς τούτου συγγράμμασι καί τινα εὐσεδείας ἀναμέμιχται ῥήματα καὶ θεολογικαὶ ὑποτυπώσεις, θαυμάζειν οὐ χρή * πᾶσαι γὰρ ai διεφθαρμέναι δόξαι αἷς ἐπαρώμεθα νῦν, ἀπὸ μέρους τῶν χαθολικῶν

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δογμάτων ἀσεδεῖν εἵλοντο * καὶ ὡς εἰδότων ὑμῶν πλέον τι προσεξ- ἐργάζομαι, εἰ μὴ ὅσον εἰκός. Αὐτίκα γοῦν Ὠριγένης ἐκεῖνος, œuvax- μάσας Πορφυρίῳ τῷ φιλοσόφῳ, καὶ τῇ καθ᾽ ἡμᾶς θεολογίᾳ προδέθδηχε, χαὶ τὴν οἰκονομίαν ἐδέξατο, ἀλλὰ ταῖς αἱρέσεσι πάσαις τὰς ἀργὰς ἐχεῖνος ἐνδέδωχε * κατὰ δὲ Κέλσου πολύστιχον ποιησάμενος σύγγραμμα, σεμνύνει μὲν τὰ ἡμέτερα, ἐνιαχοῦ δὲ τῶν μερῶν καὶ θεολογεῖ xaûa- ρῶς. Καὶ ᾿Απολινάριος δὲ Πορφυρίου χαταδραμὼν, ἐστὶν ὅπου ταὐτὰ τοῖς ἀχριδῶς θεολογήσασι φθέγγεται * καὶ Εὐνόμιος, τὸ σύγγραμμα τῆς ἀσεόείας ὑφαίνων, ἐχ τῆς ἀνωτάτω xat πρώτης οὐσίας τὴν ἀρχὴν τοῦ λόγου πεποίηται * Νεστόριος δὲ χαὶ λανθάνει πολλοὺς ὅτι ἀχριδῶς ἀσε- Get, ταῖς ὁμωνυμίαις τοὺς ἁπλουστέοους παραχρουόμενος. Οὐ τοίνυν εἰ

Πατὴρ καὶ Υἱὸς καὶ Πνεῦμα, κένωσίς τε καὶ σάρχωσις, xal τἄλλα τοῖς

τῶν νέων δογματιστῶν ἐμφαίνεται γράμμασιν, ἀποδέχεσθαι χρή, ἀλλ' εἰ περὶ ἕν τι διημαρτήχασι, τὸ πᾶν ἀπολώλασι. Κἄν βραχύ τι ἁμαρτα- γόμενον ἧ, καινοτομία τὸ διαφέρον καθέστηχε δόγμα. Οὐ γὰρ πάντες, πρὸς οὗς διαφερόμεθα, τὰς συγχύσεις τὰς διαιρέσεις ἐπρέσδευσαν. Ti γὰρ χοινὸν ὕλῃ καὶ ἰδέαις πρὸς τὰ ἡμέτερα δόγματα ; ᾿Αλλ᾽ ἐπειδὴ ταύτας [ μὲν Πλάτων εἰσήνεγχε, τὴν δὲ ὕλην ᾿Αριστοτέλης ἄναρχον ἀπεφήνατο, τῆς ἐχχλησίας εἰκότως ἀλλοτριοῦμεν. Καὶ τὴν μὲν Στοὰν διασείομεν ὅτι μηδὲν ἀσώματον παρεδέξατο * καὶ τὴν ᾿Εμπεδοκλέους ἀνάγχην, χαὶ τὴν ἩΗραχλείτου εἰμαρμένην, καὶ τὸ ἄτομον (1) ᾽'Ἔπι- χούρου, καὶ Πυθαγόρου τὴν μετεμψύχωσιν καὶ τὴν ἄλλην ἑλληνικὴν περθρείαν ἀποδαλλόμεθα ᾿ καὶ οὐχέτι πολυπραγμονοῦμεν εἰ ἔννους χόσμος, καὶ οὐρανὸς ἔμψυχος * ἀλλὰ χἄν ἀποδειχνύειν δοχῶσι, χἄν αὐτὰ τὰ πραγμάτα φέροντες δειχνύωσι, τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐπιμύομεν. Εἰ τοίνυν αἱρέσεις τὰ τοιαῦτα ὀνομάζομεν δόγματα καὶ αἱοεσιάρχας τοὺς τούτων εἰσηγητάς, τοὺς τὸ ἀξίωμα τοῦ Πνεύματος ἀθετήσαντας, οὐδὲν ἧττον Μακχεδόνιος, τίνος ἄν ἀξιώσαιμεν τῆς προσηγοοίας: τὸν τούτοις χεχοινωνηχότα δεσπότην ποίας θήσομεν τάξεως, ποΐαις τοῦτον εὐφημίαις ἀναδησόμεθα ; οὐ δῆλον αἷς οἱ μυσταγωγοὶ τούτων χεχόσμηνται;

XXI. ᾿Αλλ᾽ 6 με μικροῦ διέλαθε, τοῦτο προσθήσω τοῖς εἰρημένοις, ὁμολογουμένην ἀρχὴν εἰληφὼς ὅτι πᾶς δαίμων καὶ σκότος ἐστὶν, καὶ φῶς

(1) Combeñs ; τὸ αὐτόματον.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 405

ὑποχρίνεται, καὶ εἰς ἑαυτὸν περιπέσσων (1) τὸ τοῦ σεθάσματος χοάτος οὐ παῤῥησιάζεται τὴν βλασφημίαν, ἀλλ᾽ οἷα δὴ τε νίτης καὶ σοφιστὴς ἄντιχρυς μεθοδεύει τὴν ἐπιχείρησιν καὶ ἐπικαλύπτει τὴν χκακεντρέ- χειαν, ἵν᾽ ἔχοι τὴν πρώτην τῶν ἀπατωμένων, εἶτα δὴ, ὡς εὐχαθαίρετον τειχίον πολιορκήσῃ καὶ παραστήσηται, Θεοῦ γοῦν τὰ πρῶτα ὁμολογεὶ, καὶ ἄναρχον ἀρχὴν τίθεται, τὰς οἰκείας καὶ συνήθεις τοῖς προσαγωγοῖς φωνὰς ἀφιεὶς, ἵν᾿ ὡς γνησίῳ τῷ ἀλλοτρίῳ προσδράμωσι, καὶ τῆς ἐχεί- vou διδασκαλίας ἑαυτοὺς ἀναρτήσωσι * τῇ δὲ μητρὶ τοῦ Λόγου χαὶ μάλα μαχόμενος, καὶ τῷ σταυρῷ πολεμῶν δι᾽ οὗ καταλέλυται, ἐχείνην τε σεμνύνει τῷ λόγῳ καὶ τούτῳ ἑαυτὸν καταγράφει, Οἶδα γὰρ ὡς οὐχ ἄν ἄλλως παραδεχθείη τῶν ἀπατωμένων ταῖς ἀχοαὶς, εἰ μὴ τοιαῦτα πρῶτον σοφίσηται. Εἰ μὲν οὖν ἔχοι τις τὸ τῆς διαχρίσεως χάρισμα, καὶ γεγύμ- νασται τὰ τῆς ψυχῆς αἰσθητήρια πρὸς τὴν χατανόησιν τοῦ χείρονος καὶ βελτίονος, ἔγνωχέ τε τοῦτον εὐθὺς χαραχτηρίσας χαὶ τοῖς εἴδεσι καὶ τοῖς σχήμασιν * εἰ ἐμμένοι τούτοις, εἰ παραλλάττοι, εἰ τίθησιν ἱλαρὰν τὴν τοῦ προσομιλοῦντος ψυχήν, καὶ ᾿ἀπελέγξας αὐτῷ τὴν ὑπόχρισιν πόῤῥω τε γίνεται καὶ τὴν ἀπάτην ἀποδιδράσκει ᾿ εἰ δ᾽ οὖν τὸ τοῦ δόλου χκαταπιὼν ἄγχιστρον ἑάλωχεν ἔσωθεν, καὶ ἀπὸ τῆς ψυχῆς ἤρτηται ἀσπα- λιέως ἀγχυροθολίοις ἐχκρεμασθεὶς, τοῦτο γοῦν οἱ Χιῶται καὶ Δοσι- θέα καὶ μέγας δεσπότης καταπεπώχασι καὶ ἀπηωρη μένοι χάτωβεν ἡγνοήχασιν. ᾿Ἡπατήχασι γὰρ αὐτοὺς οἱ μάρτυρες παραγόμενοι, καὶ τὰ χλαυθμυρίζοντα γήπια, καὶ εὐαγγελιστὴς Ἰωάννης χειραγωγῶν τὴν μητέρα, καὶ τοιοῦτον μὲν τῆς ἀπάτης τὸ δέλεαρ, τὸ δὲ χῦρτος, τὸ δὲ ἕρκος, πολύθλιόος μήτηρ, καὶ n ἁγία Τριάς, πᾶσαν φυσὶν Ônutoup- γήσασα τόπῳ περιγραφομένη, καὶ τοῖς θεαταῖς ἐγγύς που προσδαίνουσα, χαὶ n τοῦ Λόγου μήτηρ, τὰ μὲν τὸν υἱὸν λιτανεύουσα, τὰ δὲ ἐπαγγελ- λομένν,, τὰ δὲ τῷ μύστῃ διδοῦσα καὶ πατριάρχῃ. ᾿Αλλ᾽ οὐ τοιαῦτα, βέλτιστε σύ, τὰ τῆς θεοφανείας μυστήρια, οὐδὲ οὕτως ἀνθρωπιχά τε καὶ φλύαρα, μᾶλλον δὲ χοινά τε καὶ χαμερπῆ * οὐδὲ τοιαύτας Παρ- θένος καὶ Μήτηρ ἀφίησι τὰς φωνάς - ἑταιρίδων γὰρ μᾶλλον παρθένου τὰ τοιαῦτα ῥήματα ταῖς ἐν γειτόνων προσφθεγγομένων « εὖ ὑμῖν τὸ περίορθρον - ἀῤδάσκαντά σοι * διημερεύσοις χαλῶς " ἐμφύσησον δὶς τῷ κυπέλλῳ * ἀγαθόν μοι ὅτι τὴν σεληγὴν ἰδοῦσα μηνοειδῆ εὐθύς σε τεθέα-

(4) πεοιπέσων (sic) cod. Correximnus.

Fo 437 ve,

406 * LOUIS BRÉHIER

pas. » Τοιούτων ἀποζεῖ λήρων τὸ τῆς Δοσιθέας μυστήριον, χαὶ μή γέ τις ἐπιγελῴη μόνον τοῖς ῥήμασιν ὡς γραώδεσι " ταῦτα γὰρ ὑποτρέ- χὼν πονηρὸς κατὰ τῶν ὑποδεξαμένων ψυχῶν τὰ τῆς πλάνης ἵστησι τρόπαια.᾽

XXII. Βούλει τὴν καθαρὰν γνῶναι καὶ ἀκχίόδηλον Beopévetav; “Axoucov τοῦ ᾿Ησαΐου φωνοῦντος περὶ τοῦ θρόνου τοῦ ὑψηλοῦ τε χαὶ ἐπηρμένου, καὶ τοῦ ἐν αὐτῷ καθημένου (4) " γνῶθι τὰς χερουθιχὰς χαὶ σεραφιχὰς πτέρυγας, τὴν τοῦ ἀοιθμοῦ τελειότητα, τὴν συμθολιχὴν τοῦ προσώπου συγχάλυψιν, τὴν ἐντεῦθεν περιστολὴν τῶν ποδῶν, τὴν μέσην καὶ ἐλευθέραν πτῆσιν. Κλῦθι τῶν θείων φωνῶν " τρὶς γὰρ εἰρη- χότα τὴν τοῦ ἁγίου φωνὴν, εἰς μίαν τὰ διῃρημένα συνηρμόχασι χυριότητα, ἵν᾿ ἐχεῖσε μὲν τὰς ὑποστάσεις δηλώσωσιν, ἐνταῦθα δὲ τὴν θεότητα. Βούλει καὶ ἑτέραν ὀπτασίαν ἰδεῖν; ἰδέ μοι τὸν Παῦλον αἰρόμενον καὶ ἄχρι τρίτου ὑψούμενον οὐρανοῦ, εἶτ᾽ ἐχεῖθεν εἰς τὸν παράδεισον μεταγόμενον, χαὶ θείων μὲν ῥημάτων ἀχούσαντα χαὶ θεαμάτων παραδόξων καταπολαύσαντα, ἄῤῥητα δὲ πάντα φυλάξαντα καὶ ἀνέχφορα. ᾿Αλλ᾽ οὗτος μὲν ἴσως βάσκανος ἦν καὶ ἐφθόνησέ σοι τῶν οὐρανίων φωνῶν * δὲ Δοσιθέα, ἀφειδὴς καὶ φιλότιμος. Διὰ ταῦτά σοι χαὶ τοὺς μάρτυρας ἐχχαλύπτει, ἠχρωτηριασμένους ἴσως ἰδοῦσα καὶ στιγματίας, καὶ τοὺς ὁσίους παραδειχνύει σοι ἐχτετουχω μένους τοῖς ῥάχεσι, καὶ τὸν Πρόδοομον ὑπεμφαίνει σοι λάσιον ταῖς θριξὶ χαὶ ἐχχεχαυμένον τὸ χρῶμα, Οὐκ οἶδα πότερον σοι ἀναισθησίαν, ἀσέδειαν ἐγκαλέσαιμι! Εἰ δὲ πᾶσαν ὅρασιν ἀδιαφόρως δέχῃ, τί μὴ καὶ τοῦ Τρισμεγίστου Ἑρμοῦ, ἣν Ποιμάνδρου (2) δαίμων δὲ οὗτος τούτῳ παρέδειξε; καχεῖνα γὰρ φοδερὰ χαὶ παράδοξα τὰ ὁράματα, ἀχλὺς καὶ ζόφος βαθύς, καὶ φῶς ἐχφαινόμενον, καὶ Πατὴρ καὶ Υἱὸς δεικνύμενοι χαὶ θεολογούμενοι. Τί μὴ καὶ τὸν ᾿Εμπεδοτίμου μετεωριτμὸν, ὃν ἕτερος δαίμων τούτῳ πεφιλοτίμηται δι᾿ οὗ τὴν τῶν ψυγῶν μυεῖται ἀθανασίαν; Δέδοικα μὴ καὶ τὴν σὴν Δοσιθέαν ᾿Ερωτύχην Κασόθαν "Ἕπταχις εἴ τις ἄλλος δαίμων ἀπατηλὸς παραχρουσάμενος δελεάσας ἐπὶ τὰς

(1) Esaïe, ch. vi.

(2) Ποιμάνδρτς (Pasteur d'homme). Nom sous lequel on avait placé l'un des livres hermétiques (Ménard, Hermès Trismégiste. Étude sur l'origine des livres her- métiques, p. xLv et suiv.). Psellos était au courant de ces écrits et avait composé un traité Εἷς τοῦ Ἕρμοῦ τοῦ Τρισμεγίστου Ποιμάνδρην. (Migne, P. G,, ΟΥΧΗ, p. 1153-56.)

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 407

, ἀτόπους ταύτας ὁράσεις μετήγαγεν ᾿ ὃς δὴ καὶ τῇ σῇ βασκαίνων ψυχῇ; ἵνα μὴ λέγω ἐμπαράσχευον αὐτὴν εὑρηχὼς, τὰς τῆς ἀσεύδείας παρα- φυάδας ἀναδενδράδας ἐν ταύτῃ πεποίηχε, πρῶτόν γε ταύτας τοῖς σοῖς διδασχάλοις νοθεύσας τε χαὶ παρραῤῥιζώσας, χαὶ συνεγχεντρίσας αὐτοῖς ὡς τοῦ λόγου δογματισταῖς.

ΧΧΠΙ, ᾿Αλλ᾽ ἀπωμόσαντο, φησὶν, τὰς δόξας αἷς συνεφθάρησαν. Πηνίχα, βέλτιστε, καὶ πῶς τοῦτο πεποιημένοι; ΓΑρά γε πρὸ τῶν εὐθυνῶν; πρὸ τῆς εἰσαγωγῆς; πρὸ τῆς πανδήμου καὶ χοινῆς ἐξετάσεως; ἐπὶ τῆς τῶν λόγων χρίσεως τὸ ὑλικὸν πνεῦμα φωράσαντες καὶ τὸ εἶδος ,διαπτύσαντες τῆς ἐμπνεύσεως ; Εἰ μὲν γὰρ τὰ ἐχείνων παραθαλόντες τοῖς ἡμετέροις γνώμοσι, τὴν βδελυρὰν τελετὴν τῷ μυστηρίῳ τοῦ λόγου, τὴν βάκχην τοῖς αὐτόπταις τῶν ἀῤῥήτων καὶ κήρυξι, τὴγ ἐκείνης ἀσχή- μονα χίνησιν τοῖς σώφροσιν ἡμῶν σχήμασι καὶ κινήμασι, τὴν τοῦ δαί- μονος εἰσφθορὰν τῇ καθόδῳ τοῦ ἡγεμονικοῦ πνεύματος, τοὺς λόγους τοῖς λόγοις, τοῖς καθεστηχόσι τοὺς μεμηγνότας, --- εἰ οὕτω ταῦτα πρὸς ἄλληλα τ᾽ ἐπιστη μογικῆς παρα μετρήσαντες χρίσεως, ἔπειτα τὸ παράλλακτον, πρὸς τοὺς γενομισμένους κανόνας ἐφευρηχότες, τῶν πραττομένων ὡς ἀτόπων καταψηφίσαντο, καὶ τοῖς τῶν δογμάτων μυσταγωγοῖς δημο- σιεύσαντες, τὴν ὑπόνοιαν τὴν πρὸς τὸν λόγον διχόνοιαν ἡτιμάχασι, τότ᾽ ἄν ἐδεξάμην αὐτῶν τὴν τῶν ἐγνωσμένων ἀποψήφισιν, καὶ μετὰ τῶν κατηχουμένων ἠρίθμησα, ἔπειτα δὲ καὶ τῇ τελειότητι τῶν μυστηρίων προσήνεγχα. Εἰ δὲ ἐπ᾽ αὐτοῖς τοῖς δεινοῖς τῶν λογιστῶν ἐφεστηχότων, τῶν δικαστῶν πιχρῶς τὰς ὑπολήψεις ἐξεταζόντων, τοῦ γραμματέως τὰς ἐγγράφους δόξας χηούττοντος, τῶν τὰς φωνὰς ἀποσημαινομένων τῆς θέμιδος πικρῶς καταψηφιζομένων τῆς θεσμοθέτιδος, μονονοὺ τῶν χολα- . στῶν τὰ ξίφη θηγόντων, καὶ παντὸς εἴδους ὑποση μαινομένου κινδύνων, περὶ ὧν ἐδόξαζον ἡμφισδήτησαν, πότερον ἀχοιδῆ κρίσιν τὸ πράγμα ἡγήσομαι ἢ, ὅπερ ἐστίν, ὑπονενοημένην ὑπόχρισιν, καὶ γνώμης ἀχρίόειαν ἀνάγκης ἐπίδειξιν; Οἱ γὰρ θεοφόροις ἀνδράσι διαπιστήσαντες ἐν περιό- ὃοις ἡλίου πολλαῖς καὶ ἐπὶ τοῦ πατριαρχικοῦ θεμελίου τὰ ἑαυτῶν ἐμπε- δώσαντες, οὕτως ἐν βραχεῖ πρὸς ὀλίγους τοὺς συνεξηταχότας τὰς οἰχοδο-- μὰς τῶν δογμάτων διέσεισαν " εἰ μὲν γὰρ ἀμύητοι τῶν καθ᾽ ἡμᾶς λόγων ἐτύγχανον ὄντες, καὶ παντάπασιν ἀχατήχητοι τῶν μυστηρίων τοῦ πνεύ- ματος, τάχ᾽ ἄν τῷ φωτὶ προσελθόντες, τῆς ἀχλύος τὸν ζόφον ἐγνώχα- σιν ᾿ ἐπεὶ δὲ μετὰ τῶν τοῦ λόγου ὕρεμμάτων συναριθμούμενοι, εἰς

Fo 138 ro.

408 LOUIS BRÉHIER

θηρίων μορφὰς ἑαυτοὺς μετεποίησαν (4), καὶ πᾶν εἶδος ἐπαγγελλόμενοι γνώσεως καὶ διαφορὰν πνευμάτων εἰδέναι οἰόμενοι, τοῖς χείροσιν ἕαυ- τοὺς εἰσεποίησαν, πῶς ἄν εὐθὺς εἰς τὴν xpeltrova μερίδα μετέθεντο, ὁπότε καὶ τηνικαῦτα ἐξεταζομένου τοῦ δόγματος συνηγόρους τοὺς ἢμε- τέρους ταῖς διεφθαρμέναις αὐτῶν δόξαις ἐπήγοντο ; Ἢν δὲ βούλει γνῶναι ὅτι μηδέν τι τῶν δεδογμένων ἀπηλείφασι τῆς ψυχῆς, ἐπελθέ μοι πολ- λάχις τὸ μέγα τοῦ δεσπότου περ' τούτων ὑπόμνημα, ἵν᾿ ὁμοῦ καὶ ἐνχω- κίων γνοίης ὑπερδολὰς καὶ ἀγώνων ἀναῤῥήσεις μαρτυρικῶν στεφανοῖ γὰρ αὐτοὺς ἐκεῖσε πολλάκις ὥσπερ διηγωνισμένους τὸν πένταθλον, καὶ ἀναμιμνήσχει τῶν παλαισμάτων καὶ τῶν κατὰ νόμους ἀθλήσεων. ᾿Αμφο- τέρωθεν οὖν τῆς δόξας ἄρνησις ὕποπτος, καὶ δεσπότης καὶ τοῦ δόγματος καὶ τοῦ χηρύγματος μέτοχος, τότε μὲν ἀλείφων πρὸς τοὺς ἀγῶ- γας τοὺς ἀθλητάς, νῦν δὲ βραδεύων τὰ γέρα καὶ τὴν κεφαλὴν ταινιῶν καὶ ἀποσεμνύνων αὐτοῖς τὴν μάντιδα καὶ τὸ καινὸν πνεῦμα τιμῶν, ὑπὲρ ὧν μὲν ἠθλήχασιν, δὲ ἐστεφάνωσεν.

XXIV. Οὕτω ποτὲ καὶ τῆς μανίας ἐπώνυμος Αρειος, τὴν οἰχείαν δόξαν ἐν ὑποχρίσει ἀπομοσάμενος καὶ τῇ ἐχχλησίᾳ παρεισφθαρείς, τῇ καθαρᾷ τοῦ Κυρίου αὔλακι καὶ τὸν σῖτον χαρποφορούσῃ τῆς πίστεως σπορεὺς τῶν ζιζανίων ἐγένετο. Καὶ εἰ μὴ θᾶττον τῆς φθορᾶς ἀπολελαύχει τοῦ καινοῦ δόγματος, ῥῆξιν ἀθρόαν ὑποστὰς καὶ ὁιαί- θεσιν, ἐφ᾽ οἷς ἀνεῤῥήγνυ τὴν μίαν τῶν τριῶν φύσιν, καὶ διέρει καχῶς τὴν |] θεότητα, διέφθειρεν ἄν με (2) πάντη καὶ ἐλυμήνατο. ᾿Αλλ᾽ ἐκεῖνον μὲν ᾿Αλεξανδρείας ᾿Αλέξανδρος (3) ὑπώπτευέ τε καὶ θαμὰ τῆς ἐχχλήσιας ἀπήλαυνεν " καὶ τελευτῶν, ἐπεὶ μὴ ἀντισχεῖν πρὸς τὴν ἐκείνου βίαν οἷός τε ἦν, ἱκετηρίαν θέμενος πρὸς Θεὸν, διασεέει τε αὐτῷ ἀθρόως τὰ σπλάγχνα καὶ τῶν ἔνδον χκενοῖ. Τοὺς δὲ νῦν θῆρας αὐτὸς μέγας ποιμὴν καὶ μέτερος ἀσμένως εἰσδέχεται καὶ τοῖς θρέῳ- μᾶσιν ἐπαφίησι, μᾶλλον δὲ σὺν αὐτοῖς ἐπιχειρεῖ θοινᾶσθαι τὸ ποίμνιον! Ἐγὼ δὲ θαυμάζω ὅτι πάλαι μὲν, οὔπω τῆς τοῦ Χριστοῦ ἐκχλησίας ἐκκαθαρθείσης, εἴ πή τις ἀκανθώδης παραφυὰς ἐδλάστανεν, εὐθὺς ἀπετέμνετο, καὶ ἀπηλαύνοντο οἱ τῶν ἱερῶν θρόνων πρόεδροι, οἱ περιθόητοι καὶ τοῖς ὀνόμασι καὶ τοῖς πράγμασιν, εὐσεδῶν αὐτοχρατόρων

(1) μετεπεποίησαν cod. Corr. Combeñs. (2) us corruptum. An ys? (T. KR.) (3) Il faut probablement lire ᾿Αθανάσιος.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 409

χαὶ τότε τὰ σχῆπτρα εὐθυνόντων, Κωνσταντίνου τοῦ πάνυ, Θεοδοσίου, τῶν ἄλλων, ἵνα μὴ καθ᾽ ἕκαστον λέγω, οὐχ ἐπὶ καινοῖς δόγμασιν, οὐδ᾽ ἐπ᾽ ἀσεδείαις τισὶν, ἀλλ᾽ εἰ παρὰ τὸν λόγον τινὰ τῶν ἐπὶ τῆς ἐχχλησίας ἀφώρισαν, εἰ κακῶς εἶπον, πληγὰς βαρυτέρας ἐπήνεγχον, --- νῦν δὲ τοῦ λόγου τῆς ἀληθείας διασπαρέντος ἁπανταχῆ, δυσανασχετοῦμεν εἴ τις πατριάρχης ἀσεδήσας καθαιρεθήσεται.

XXV. Εἶτα δὲ καί τινες ὑπὲρ τούτου συνηγορήσοντες πάρεισιν, ὑπὲρ ὧν αἰδοῦμαι * μᾶλλον δὲ δέδοικα μὴ. ἄλλων ἐξελεῖν ἀναιμωτὶ τὸ βέλος προῃρημένοι, ἐκείνους τε μᾶλλον διασπαράξωσιν εἰσδεδυχυιῶν τῶν ἀχίδων, καὶ ἀτέχνως ἐφελχυσάμενοι, ἐφ᾽ ἑαυτοὺς ἐμδαθύνωσι καὶ οὐδαμῆ τοὺς ὑπερμαχήσοντας ἕξουσι, πάντων σωφρονισθέντων τῷ παρα- δείγματι * οὐ γὰρ ὑμεῖς μὲν συμπεπόνθατε τῷ ἀρχιερεῖ xal περιπαθῶς συνηλγήκχατε, ἡμεῖς δὲ οὕτως ἐσμὲν ἰταμοὶ καὶ θρασύσπλαγχνοι, ἀλλ᾽ οὐδὲν ἔλαττον τὸν ἄνδρα καὶ αὐτοὶ ἀσπαζόμεθα (1), πρὸ πάντων καὶ μέγιστος ἡμῶν αὐτοχράτωρ, ὅς τε καὶ οἷα θείῳ πατρὶ προσεῖχε τούτῳ τὸν νοῦν, καὶ πολλάχις αὐτῷ καὶ τὴν κεφαλὴν ὑπέχλινε, καὶ τὴν ψυγὴν θεραπεύειν ἐδίδου, καὶ τῶν μεγάλων ἐκείνων, ὧν ἴστε πάντες, ἠξίου. ᾿Αλλὰ τῶν μὲν ἄλλων τοῦτον προίστη, τούτου δὲ μᾶλλον οἷδε τιμᾶν τὸν Θεὸν + φούεῖται δὲ καὶ τὴν περὶ τούτου τοῦ λόγου ἐξέτασιν ἵνα μὴ τῆς τῶν ἄλλων ἀσεδείας αὐτὸς εὐθύνας ὑφέξοι. Εἰ γὰρ δεχόμενος ποοφήτην μισθὸν προφήτου λήψεται, ἐχ τοῦ ἐναντίου καὶ μείζονος δεχόμενος ἀσεθῆ ποινὴν λήψεται ἀσεδοῦς, καὶ μάλιστα πατριάρχης καὶ τὸ μέγιστον βασιλεύς. μὲν γὰρ πᾶσι μεταδώσει τῆς λύμης χαὶ ὅλον διαφθερεῖ τὸ ποίμνιον * οὗτος δὲ, ἀπείργειν δεχόμενος, τίνα ἄν τὴν ἀπολογίαν πρὸς τὸν ἀδέχαστον πλάσαιτο δικαστὴν, τί δ᾽ ἄν εἴποι προφασισάμενος ; εἰ μὲν οὖν τὰ ἐληλειγμένα, μᾶλλον ἐχτε- θειμένα, μὴ κοινῇ δ'ωμολογημένα ἐτύγχανον ὄντα, ἀλλ᾽ εἶχέ τινα ἀμφισδήτησιν, πᾶσαν ἄν ἡμῖν τὴν πολιτικὴν καὶ ἱερατικὴν νομοθεσίαν συγχινήσας συνήγαγον * ἐπεὶ δὲ γυμνὰ τὰ πράγματα ἔχκχειται χαὶ τῶν κατηγορη μάτων ἀχούσας εὐθύς τε ταῦτα τῷ χατηγορηθέντι ἐπιμαρ- τύρεται, καὶ οὐχ ἔχει τισὶν ἄλλοις τὸ τούτων ἐξισώσειε μέγεθος, τάς τε τιμωρίας οὐχ ἀγνοεῖ ἃς ἑκάστοις τούτων οἱ νομοθέται προσήρομοσαν, διὰ ταῦτα καὶ αὐτὸς τὰ πλείω τῶν νόμων καὶ τῶν κανόνων παρείς,

(1) ἡσπκαζόμεθα coni. T. R.

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410 LOUIS BRÉHIER

ὀλίγα ἅττα ἐξ ἀμφοτέρων ὑμῖν ἀπομνημονεύσας τῶν δέλτων, ἐκεῖνο σαφὲς ὑμῖν παραστήσω, ὅτι τοσούτων νόμων ἀποτρεπόντων καὶ ὁντινα- οὖν τοῖς τοιούτοις συναναφύρεσθαι δόγμασι χαὶ τοσούτων ἐφεστηκότων χινδύγων τοῖς ἐπιδαίνουσιν, ἀμφοῖν δεσπότης καταπεφρόνηχε χατὰ πολλὴν ὑπεροψίαν ἑκατέρων τῶν νόμων τοῖς ἐπιρρήτοις τελούμενος. XXVI. Αὐτίκα τοίνυν πολιτικὸς νόμος πᾶσαν παῤῥησίας θύραν ἐπιζυγοῖ τοῖς ὅσοι τὰς ἐναντίας ἡμῖν δόξας πρεσδεύουσιν * ἀλλ᾽ 5 + δέσπότης καὶ ὑπεζευγμένας τὰς θύρας διέστησεν, καὶ ὥσπερ τι ἔρυμα καρτερὸν ἀφελὼν, ὁδὸν τῷ πονηοῷ ῥεύματι δέδωχε. Καὶ ξύμπασα μικροῦ δεῖν τῆς ἐχχλησίας χατεχλύσθη περιοχή, ἔξωθέν τε ἀχα- τασχέτως ἐπιῤῥεόντων τῶν ποταμῶν, καὶ πατριαρχικῆς πηγῆς ἔσωθεν τῶν διεφθαρμένων δοξῶν ἀναδλυζούσης τὰ νάματα. τοίνυν νόμος τῷ μὲν ἀρχιερεῖ περὶ τῶν οὕτως ὑπειλημμένων ταῦτα ἐπιχελεύεται" ἡμῖν δὲ περὶ ἐχείνου προτρέπεται ἀπείργειν αὐτῷ τὰς εἰς τὰς θεία: αὐλὰς ἐπιδη μίαν καὶ παῤῥησίαν. δ᾽ αὐτὸς καὶ τὰ Πορφυρίου καξεσθαι προστάττει συγγράμματα (1) * ἀλλ᾽ μέγας δεσπότης εἴ τί που τῶν ἐκείνου ἡμίφλεχτον εἶδε, καὶ παρὰ τῇ αἰθάλῃ χρυπτόμενον, ἐπιμε- λέστερον ἀναγινώσχει, καὶ ὅσα τὸ πῦρ ἐλυμήνατο, ταῦτα οὗτος ἐζω- πύρησε χαὶ τὴν πᾶσαν ἐχείνου βίόλον ἐχαινοποίησε * καὶ ἐπανήγαγεν αὖθις ἡμῖν τὰς βαχχείας, τὰς ἁγιστείας, τὰ ὄργια, τὰ μυστήρια, τὰς κατοχὰς,͵ τὰς τελετὰς, τὴν πᾶσαν τῶν δαιμόνων διαπλοχήν, ὥστε πάλιν δευτέρας ἡμῖν δεηθῆναι πυρκαϊᾶς, ἵν᾽ αὖθις ἀναλωθῇ τὰ τοῦ véou Πορφυρίου πονήματα " καὶ τὰ μὲν κέκαυται, τὰ δ᾽ ἔτι λείπεται, ζώπυρα τῶν ἐχείνου χαχῶν χαὶ τῆς τοῦ ἀρχιερέως ψυχῆς ὑπομνήματα. Καὶ μὲν νόμος τοὺς τὰ Νεστορίου φρονεῖν βουλομένους, ἐπισχόπους μὲν ὄντας, τῶν ἐχχλησιῶν ἐξωθεῖ * τοῖς δὲ τοῦ ἑτέρου λεὼ καὶ ἐπαρᾶσθαι πᾶσι παραχελεύεται, δὲ θεῖος οὗτος ποιμὴν τὴν δόξαν σδεσθεῖσαν ἀνῆψε λαμπρῶς [| καὶ τὴν τοῦ Κυρίου μητέρα ἐν εὐθύναις αὖθις πεποίηχεν * καὶ τοῦ πονηροῦ πνεύματος διὰ τῆς χατόχου τὴν φωνὴν εἰσδεξάμενος, ὀδύνας αὐτῇ καὶ πόνους ἐπιμαρτύρεται. Καὶ αὖθι: τοῖς μὲν τὰ Ἑλλήνων τολμῶσιν ἔγχλημα προστρίδει δημόσιον, χαὶ τοῖς ἐλευθερίαν τούτοις διδοῦσιν ἔχπτωσιν τῆς ἀξίας ἐπανατείνεται.

(4) On ne sait à quelle loi Psellos fait allusion ; peut-être la lecture des livres de Porphyre a-t-elle été interdite par le synode qui condamna les moines de Chio sous Théodora (V. Sathas, Bull. de corr. hellén., 18717, Ὁ. 320, ἢ. 1)?

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS ai

δὲ τῆς ἱερωσύνης φωστὴρ τὴν ἑλληνικὴν τερθρείαν διαλυθεῖσαν συλλέ- γεῖν αὖθις ἐπικεχείρηχε, καὶ πρῶτος αὐτὸς τελεσθεὶς καὶ τοῖς ἄλλοις τῳρανοίγνυσι τὰ αυστήρια. Κἄν γὰρ μὴ Πυθῶδε βεύάδιχκε, μηδ᾽ εἰς Δωδώνην δεδράμηχε, μηδὲ προσέδαλεν τῷ ἠχείῳ τὴν ἀχοὴν, ἀλλ᾽ αὐτὸ τὸ μαντεῖον εἰς τὸν θεῖον νεὼν μετεχόμισε * τὴν ζάχορον αὐτὴν καὶ δαδοῦχον ἐκ τῶν Δελφῶν ἀφελόμενος, ἐντὸς τῶν ἀδύτων πεποίηχεν * αὐτὸν τὸν τρίποδα ἐπὶ τὴν ἐχχλησίαν μετήνεγχεν * αὐτὸ τὸ πνεῦμα, τὸ τὴν ἐπίπνοιαν χορηγοῦν (4) ἐπὶ τὸν θεῖον νεὼν ἐφειλκύσατο ἀπὸ τοῦ ἐν Δελφοῖς στομίου, ἀπὸ τῆς ἐκεῖθεν πλάνης, ἀπὸ τῶν τριόδων καὶ τῶν βαράθρων - τὰς νυχτερινὰς φαντασίας μερινὰς αὐτοψίας πεποίηχεν * ὑπερεῖδε πάντων νόμων, χανόνων, ἐθῶν - πάντων ὁμοίως χαταπεφρό- γηχεν. Καίτοι ὥσπερ τοῖς ὠσὶν αὐτοῦ ἐφεστηχὼς νόμος ἐδόα͵ « μηδεὶς τὰ βέδηλα διδασκέτω μανθανέτω », καὶ πάλιν ἑτέραν ἠφίει φωνήν * « αἱρετικὸς δὲ πᾶς ὃς καὶ υιχρῷ ὑποδείγματι παρὰ τὸ τῆς καθολικῆς ἐχχλησίας δόγμα τῆς εὐθείας ἐφάνη παρατραπείς, » ᾿Αλλ᾽ μὲν ὑπερηχεῖ τούτῳ τὴν οἰκείαν φωνήν τῷ δὲ ἐξέδυστο τὰ ὦτα ὥσπερ ὑπὸ χυψέλῃ παχείᾳ, καὶ οὐδεὶς τῶν λόγων εἰσέῤῥει παρὰ τὴν μήνιγγα " ἀλλ᾽ αὐτοῦ που ἐθυραυλεῖ ἐνειλούμενος τῇ τοῦ αἰσθητηρίου χοιλότητι, ὅθεν τὰ βέδηλα μανθάνων ἐδίδασχε. Καὶ ὁρῶν ἀπεθαύμαζε - καὶ τὴν τῶν πνευμάτων ἐνέργειαν, μᾶλλον δὲ πλάνην καὶ τερατείαν, θείαν ἡγεῖτο ὀμφήν * καὶ τὴν μαντικὴν πομπείαν, λατρείαν ἡγεῖτο πνευματικὴν * καὶ τὴν βέδηλον τελετὴν ἔντιμον ἑορτῆς. Καὶ οὐ βραχεῖ τῷ ὑποδείγματι δόγματος τινὸς τῇ ἐχχλησίᾳ ἀποπεπλάνητο, ἀλλὰ τὸ τῆς εὐσεόείας ἅπαν σχῆμα μετήμειφεν * οὐ τῆς εὐχῆς τὸ εἶδος ἀλλάξας, οὐδὲ τὴν περιδολὴν μεταθεὶς, ἀλλ᾽ ἑλληνικοῖς νομίμοις προσθέμενος, καὶ ἀπὸ τῆς ἐχχλησίας ἐπὶ τὴν σχηνὴν μεταθέμενος. Καὶ μὲν νόμος καὶ πᾶσι μὲν αἱρετικοῖς τόπον προσευχῆς ἀποχλείει, τοῖς δέ γε μανιχαίοις καὶ μάλιστα, οὗς δὴ καὶ ἐξελᾷ πόλεως * δὲ τὴν ἀρχὴν αὐτοῖς τῆς πλάνης ἀνανεοῖ τὸ γυναικεῖον τὸ Μοντανοῦ πνεῦμα ἀναπλασάμενος, χαὶ ὥσπερ Πεισίστρατος τοῖς τυραννουμένοις τὸ προσωπεῖον ἐπιφέρων τῆς ᾿Αθηνᾶς (2).

ΧΧΥΙ͂Ι. Καὶ τί δεῖ με πάντας μετατίθεναι τοὺς νόμους, ἐν τῷ μεμε- τρημένῳ τούτῳ ξυγγράμματι, οὗς δὲ καὶ πολλοὺς καὶ πολλαχοῦ τῶν

(4) χορηγοῦ cod. Correximus.

(2) Herod., I, 60.

27

412 LOUIS BRÉHIER

βιδλίων οἱ νομοθετήσαντες ἔθεσαν; ᾿Εγὼ γοῦν ὑμῖν ἐχ χοινῆς διομο- λογίας διεφθαρμένον αὐτὸν ἐν τοῖς χατὰ Χριστὸν λόγοις παρέστησα : ὑμεῖς δὲ τὰς στήλας θεᾶσθε, ἵν᾿ εἴδητε οἷα δὴ ἐνσεσήμανται ταύταις χατὰ τῶν οὕτως ὑπειλημμένων ἐς πόδας ἐκ χορυφῆς γράμματα. Μήποτ᾽ οὖν μὲν πολιτικὸς νόμος πικοός ἐστιν καὶ αὐθέχαστος, δέ τε ἱερατικὸς, οἷον ἐλαίου ῥεῦμα ῥέων ἀφοφητί ; ᾿Αλλ᾽ οὗτός γε καὶ μάλιστα βαρύτερος ἐχείνου πολὺ, καὶ περὶ μὲν τὴν ἀχρίδειαν τῶν ἐθῶν λεπτότε- pos, περὶ δὲ τὴν ἐπαγωγὴν τῆς τιμωρίας ἀποτομώτερος. Τῷ γοῦν ἐπισχόπῳ μητέρα ἀδελφὴν μόλις που συγχωρεῖ, οὕτως ἐξαχριδοῖ ταῦτα * ἀλλ᾽ ἡμέτερος καὶ μέγας ποιμὴν, ἧττον τοῦ κανόνος πεφρον- τιχὼς, τῇ καινῇ Ἐριφύλῃ, καὶ νέᾳ Σαπφοῖ͵ Διοτιμᾷ, ᾿Ασπασίᾳ, πυθαγοριχῇ Θεανοῖ ἀναίδην προσύει * μᾶλλον δ᾽ ἐχείνην ἐντὸς τῶν ἑαυτοῦ ἀδύτων [ἐἸπεποίητο, βιαζόμενος ὥσπερ τὴν ἐγγαστρίμυθον Σαοὺλ, οὐ τὸν Σαμουὴλ ἀνενεγκεῖν κάτωθεν (4) ---- ἧττον γὰρ ἄν τοῦτο τὸ δεινόν —, ἀλλὰ πνεῦμα ὑλαῖον ἐχ τοῦ ἀφανοῦς ἐπιδείξασθα καὶ παρα- γυμνῶσαί τι τούτων τῶν ἀποῤῥήτων, ἵν᾽ εἴη Παῦλός τις ἄλλος ἐπιχθό- γιος, οὐ μετέωρος (2), ἔγγειος ἀλλ᾽ οὐχ ἐπουράνιος, τῶν ἀθεάτων αὐτόπτης xal τῶν ἀῤῥήτων αὐτήχοος. Νάτην ἄρα τούτῳ χαὶ πολύα- θλος ᾿Αθανάσιος ἐν μιᾷ τῶν συνοδικῶν αὐτοῦ ἐπάγει ἐπιστολῇ μετὰ βουλῆς πάντων πράττειν κατὰ τὰ θεόπνευστα λόγια χαὶ μετὰ πάσης ἀχριδείας τὴν ἐφ᾽ ἅπασι τοῖς πραχτέοις ποιεῖσθαι διάσχεψιν. Πολλοῦ γὰρ ἐδέησε τούτῳ τῶν σοφωτέρων ἐνίοις συνδιασχέψασθαι περὶ τῆς καινῆς ταύτης πομπείας τῶν μυστηρίων + ὅς γε πυθαγόρειον βίον ἐξη- λωκὼς, ἑαυτῷ γνώμονι πρὸς τὴν μετάληψιν ἐχρήσατο τοῦ χαχοῦ, καὶ σὺν τοῖς δυσὶ τελετάρχαις τῇ καινῇ ταύτῃ ἐδᾳδούχησε τελετῇ, τολμή- σας ἀναίδην τῶν Ἑλλήνων τοῖς πλείοσιν ὑπὸ σχότῳ τεθρήσχευτο. Καὶ τῶν μὲν πάλαι χρησμῶν οἱ πλείους διέλαθον, τὰ δὲ τῆς καινῆς μαντώ- δους͵ ὥσπερ τῶν Αἰγυπτίων ἀστρολογία τὸ πρότερον, ἐν χαλκαῖς καβα- περεὶ στήλαις ἐνεσημάνθησαν. Καὶ τὰ μὲν εὐσεδείας ἐχόμενα λόγια χαὶ συγγράμματα, ἀμφισδητήσιμα δὲ πατράσι χαθεστηχότα, À τοῦ Ἠλίου βίδλος ἀπόῤῥητος, Λεπτὴ γένεσις, Ποιμήν, τοῦ ᾿Αδὰμ βίος, τοῦ καταλόγου τῶν διωμολογημένων ἀθετεῖται καὶ ἀποχρίνεται " δὲ μέγας πατὴρ, εἴ τι φλύαρος καὶ ἀσελγὲς γυναιχὸς ὑλικῷ πνεύματι

(4) L'Rois, ΧΧΎΠΙ, 7-20. (2) 11 Corinth., XII, 25.

UM DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 443

᾿ em

ἐλαυνόμενον ἁπλῶς οὕτως συνεῖρέ te καὶ ἀπήμεσεν, εἰχοστότριτον τοῦτο σύγγραμμα οἴεται, μᾶλλον τῶν τότε πάντη μεδαπῶν καὶ τῶν τοῦ νόμου καὶ τῆς σχιᾶς μέσον τίθησιν, ὥσπερ τινὰ λίθον ἀκρογωνιαῖον τὰ δοχοῦντα διιστῆναι συνδέοντα. ᾿Εχεῖνος δὲ πῶς ἠγνόηχεν pe 139 re, παρὰ τῶν ἐν Γάγγρᾳ συνελθομένων ἁγίων πατέρων νενομοθέτηται; «Εἴ τις γὰρ, φησὶ, γυνὴ διὰ νομιζομένην ἄσχησιν μεταδάλλοιτο « ἀμφίασμα, καὶ ἀνδρεῖον ἀναλάδοι, ἀνάθεμα ἔστω » (4). ᾿Εξαίρω μέντοι τοῦ λόγου, εἴ τινες δύο τρεῖς τῶν ἁγίων (2) γυναικῶν τοῦτο καὶ τετολμήχασι, καὶ ἀνάλωτοι τῇ ἀρᾷ μεμηνήχασι δι’ ὑπερδολὴν ἀρε- τῆς καὶ ἀσχήσεως. δὲ περιώνυμός σοι προφῆτις Δοσιθέα οὐχ οὕτως σοι πεπλησίαχε τὴν στολὴν μεταμείψασα, καὶ τῇ ἀναδολῇ καταπλή- ξασα * χἀχείνη μὲν ἀγυρτεύουσα πάλαι καὶ μηδὲν τὸ νενομισμένον εἰδυῖα τῇ μεγάλῃ ταύτῃ χατεδικάσθη ἀρᾷ * δὲ μέγας ἀρχιερεὺς ἔλατ- τόν τι ταύτης ἀποίσεται, τόν τε νόμον εἰδὼς καὶ μὴ ἐλέγξας εὐθύς --- πολ- λοῦ γε καὶ δεῖ ἀλλὰ τιμήσας καὶ σεδασάμενος, ὥσπερ τοῦ Ναυῆ τὸ πάλαι Ἰησοῦς τὸν τοῦ Κυρίου ἄγγελον, ἐπὶ στρατιωτικοῦ θεασάμενος σχημάτος; μὲν οὖν μέγας ἀπόστολος καὶ περιφανῶς δογματίζει περὶ τοῦ τῆς κεφαλῆς ἀμφοῖν τοῖν γενοῖν σχήματος * καὶ τὸ μὲν χκατα- λύψας εἰσάγει, τοῦ δὲ ἀφαιρεῖται τὸ κάλυμμα, δειχνὺς μέντοι καὶ ἄλλο τῶν βαθυτέρων, ἀλλ᾽ οὐδὲ τὸ φαινόμενον τοῦ λόγου ἀπόδλητον ᾿ εἰ γοῦν ὀλίγα φροντίζων τῶν τῆς Δοσιθέας χρησμῶν, τὰ πολλὰ ταῖς τοῦ ἀποστόλου προσομιλεῖς ἐπιστολαῖς καὶ τῶν ἐξετασμένων περὶ τὴν τού- των σύνεσιν θαμὰ ἐπύνθανες τὰς βίδλους ἐπανεγίνωσχες, οὐκ ἄν πάσῃ οὐδὲ παντὶ προσωμιλήσεις, οὐδ᾽ ἄν τοιούτοις λόγοις ἔνοχος χαθεστήχεις. ᾿Αλλὰ ταῦτα μὲν ἐν παραδύστῳ ἴσως που κείμενα καὶ ἐν ὀλίγοις τοῖς ὑπομνήμασιν ἀγνοεῖν σκήψαιο ἀχοιδὴς τῶν κανόνων ἐξε- ταστῆς * τοὺς δὲ περὶ τοῦ μὴ συνεῖναι αἱρετιχοῖς συγχοινωνεῖν παρὰ πάντων πατέρων ἐχδεδομένους κανόνας, πῶς ἀγνοεῖν φήσεις; οὐ γὰρ οὗ μέν, οἵ δὲ où, οὐδ᾽ ἅπαξ εἰπόντες ἀπεσιώπησαν, ἀλλ᾽ ἅπαξ ἅπαντες χαὶ πάντων τῶν χανόνων, οὕς τί δεῖ κατὰ μέρος ἐπιφορεῖν καὶ τὰ ὦτα ὑμῖν ἀποχναίειν, εἰδότων ἀχριθῶς, καὶ οὐ δεομένων τοῦ ὑπομνήσοντος; Οὐ τοίνυν ἐξ ἀγνοίας τὰ πονηρὰ εἰσδέδεξαι δόγματα, ὥσπερ οὐδ᾽ εἴ τις

(1) Canon du Concile de Gangres (Canon 13 et Lettre synodale). Mansi, II, p. 1097 et 1102. (2) ἀκλῶν coni. Combeñs.

414 LOUIS BRÉHIER

ἀφεὶς ἐν μεσημόρίᾳ τὸν ἥλιον, τραπεξη πρὸς τὴν σχιὰν, ἀγνοεῖν εἴποι τὸ φῶς. Ἐρεϊ γάρ τις αὐτῷ * « βέλτιστε, ἀλλ᾽ οὐχ ὑπὸ τῷ Παρνασῷ τῷ Παγγαίῳ ὄρει ἐκέχρυπτο " ἀλλ᾽ ἤρχει βραχύ τι στραφῆναι xai τῶν αὐτοῦ ἀπολαύσαι. »

XXVIIT. ‘Ab’ οὖν ἐπὶ τούτοις ἐγὼ μὲν εἰσῆλθον χατηγορήσων, ὑμεῖς δὲ πρὸς τὸν λόγον ἀγωνιούμενοι, τίνα σοφίαν nyvooupévry ἐσχηκότες ἡμῖν wat’ ἐκείνην ἀντεμδάλλειν τοῖς παρ᾽ ἡμῶν εἰρη- μένοις καὶ λύσιν τοῖς ἀλύτοις ἐπινοήσασθαι: ᾿Εγὼ γοῦν πολλάχις Ex ἐξουσίας εἰς ἀντιῤῥήσεις γυμνάζων τὸν ἐμὸν λογισμόν, πρὸς οὐδὲν τῶν κατηγορουμένων οἷός τε γέγονα ἀντισχεῖν, πολλοὺς τῶν ἡττόνων λόγων ἐχμελετήσας, καὶ τοῖς χρείττοσιν ἴσους πεποιηχώς. Οὐ γὰρ μέσην xal ἀμφιῤῥεπὴ ὑπόθεσιν ὑμῖν προδεόλήχαμεν, ἵνα πρὸς τὴν τοῦ γράφοντος δύναμιν μεταδάλλῃ αὕτη τὰς πλάστιγγας, ἀλλὰ κοινὴν x ἀληθεστάτην, καὶ οἷα τὰ τῶν ἐπισήμων πέφυχεν ἀξιώματα. Καὶ τουτὶ μὲν τὸ δικαστήριον καινότερόν μοι τῶν ἐκ τοῦ πάντος αἰῶνος δοχεῖ. Ἔγώ τε γὰρ λέγων, ὑμεῖς τε οἱ ἀχούοντες, τάξιν κατηγόρων ἔχομεν, γχαὶ τὸ ἀγτιπίπτον οὐδὲν, εἰ μή τις ἐριστικῶς ἐθέλοι φωνεῖν. ᾿Ενταῦθα δὲ τοῦ λόγου γενόμενος, ἀριθμήσασθαι βούλομαι τὰ διηγορευμένα, ἵν᾽ ἔχοιτε ἀθρόα καὶ ὥσπερ εἰ χεφαλαιώδεις ἐπιτομάς,

XXIX. ᾿Απήλεγξα τοῖς Χιώταις τὴν ἀπὸ τοῦ θείου λόγου διάστα- σιν, χοινὰς καὶ παρ᾽ ὑμῶν ἐννοίας λαθών " τὸ εἶδος τῆς διεφθαρμένης αὐτῶν δόξης παρέστησα. Εἰς ἰδικὰς τοῦτο αἱρέσεις τῶν τε πάνυ γνωρί- μὼν ἡμῖν καὶ τῶν ἀγνώστων τισὶ συγχρίνας ἀνήνεγχα ἑλληνικὴν αὐτῶν τὴν ἀπάτην ἀπέδειξα, χαλδαίζουσαν, ἀτεχνῶς ἀπατηλὴν προσ- χειμένην χαὶ πονηροῖς πνεύμασι, τοῖς Πορφυρίου λόγοις ἀχριδῶς éot- χυῖαν, τῆς τοῦ Νεστορίου λύττης τὴν μανίαν ἀπειχονίζουσαν - ὑμῖν ἀφῆκα συγχρίνειν αὐτὴν τοῖς τῶν Μασσαλιωτῶν (1) δόγμασι - τὴν θήλειαν αὐτοῖς θεὸν ὑπηρέτιν θεοῦ ἐκ τῶν ἀδύτων ἐξήνεγχα ᾿ παρή- γεγχα δὲ καὶ τὸν μέγαν ἡμῶν δεσπότην καὶ λαδαῖς πάσαις ἀνάλωτον, ἑαλωχότα καὶ τῶν δογμάτων αὐτοῖς, καὶ τῶν νομίμων, καὶ τῶν ἐθῶν, καὶ τῆς ἡμιθέου καὶ μάντιδος - καὶ τοὺς μὲν ἐν μέσοις καταχολπίσαντα

(1) Les Massaliotes ou Massaliens (terme syriaque synonyme d'Euchites, ceux qui prient), hérétiques du 1ive siècle qui chassaient par des prières continuelles le démon qu'ils croyaient cohabiter avec tout homme et arrivés à (ἀπάθεια, croyaient voir la Trinité face à face.

UN DISCOURS INÉDIT DE PSELLOS 415

στήθεσι καὶ ἐγχολπίους πανταχοῦ φέροντα, τὴν δὲ ἔνδον τε τοῦ θείου πεποιηχότα νεὼ μετὰ τὴν γνῶσιν τῆς ἀσεύείας, καὶ εἷς τὸ Σίναιον ὄρος ἀναδιθάσαντα, καὶ τῆς νεφέλης ἔνδον εἰσαγαγόντα, καὶ μετειληφότα τῶν μυστηρίων, καὶ τῶν ὀργίων αὐτῇ κοινωνήσαντα * ἐξέφρασα ὑμῖν τὸ εἶδος τῆς μαντώδους, τὴν ἐχ τοῦ θήλεως εἰς τὸ ἀῤῥένωπον μεταποίησιν, τὴν ἀναδολὴν, τὴν χουρὰν τῶν τριχῶν * ἐξεικόνισα ὑμῖν μονονοὺ xal τὴν χατοχὴν, καὶ τὴν τοῦ πνεύματος αὐτοῦ μετοχήν, τὴν κίνησιν τῶν μελῶν, τὴν ἔχστασιν τῶν φρενῶν, τὴν ὑπόχρισιν τῶν ἐθῶν, τὴν τῆς διανοίας παράλλαξιν * εἶπον ὑμῖν καὶ τοῦ δεσπότου τὸ θάμθος, τὴν μετὰ δέους παράστασιν, τὴν τῶν ποδῶν συστολήν, τὴν τῶν χειρῶν συμπλοχήν, ὡς ἐξεθείασε τὰ ἐχείνης, ὡς ἐτελέσθη, ὡς ἐμυήθη, ὡς μετέσχε τῶν νέων ᾿Ελευσινίων, ὡς ἅπαντα ἐγεγόνει τὰ τέως pe (20 vo, θρυλλούμενα, Δελφιχὸς, Δωδωναῖος, ᾿Απολλωνιαχὸς, Διογυσιαχός. Πρὸς τούτοις καὶ τὴν τῆς ἀπάτης ὑμῖν ἀνεχάλυψα δημοσίευσιν * τὸ θεῖον χριτήοιον, τὴν ἐπαγωγὴν, τὸν τῆς ἀληθείας βάσανον, τὴν τῆς εὐσεδείας εὕρεσιν, τὴν εὐθῆ (4) χρίσιν, τὴν συνεγνωσμένην χατάχρισιν, τὴν ἀπαγωγὴν, τὴν δικαίαν ὑπερορίαν, τὴν ἐπὶ τοῖς διδασκάλοις τοῦ μαθητοῦ καὶ δεσπότου φροντίδα καὶ συντριδὴν, τὴν μετὰ ταῦτα ἐπίνοιαν, τὴν ἐμπερίθολον πρὸς τὸν μέγιστον ἡμῶν αὐτο- χράτορα ἱχετηρίαν καὶ ἐχλιπάρησιν ὡς ἐπολιόρχησεν, ὡς βέδληχε χάραχα, ἵνα κατασείσῃ τὴν ἐχείνου ψυχήν, ὡς ἄλλο προθέμενος ἕτε- ρον εἴληφεν. Ἐπὶ τούτοις ἐπήγαγον τὴν τῶν διδασκάλων ἀνάκλησιν, τὴν εὐγνωμοσύνην τοῦ μαθητοῦ, τὴν ἀπολογίαν τῆς ὑπερθέσεως, τὴν παρρησίαν τῆς ἀσεύείας, ὡς οὐχέτι ὑπὸ τὸν μόδιον πυρσὸς αὐτῷ τῆς αἱοέσεως ἐκέχρυπτο.

XXX. ᾿Αλλὰ μετὰ τῆς γλώττης καὶ χεὶρ τὸ ἀσεδὲς ὑπεσήμαινεν " εἶπον τὴν χαινὴν ὑπὲρ ἐχείνων γραφὴν ἅμα καὶ εὐφημίαν, ἣν χἄν τις τῶν ἠλιθιωτέρων ἀπώχνησεν * ἀλλ᾽ συνετώτατος δεσπότης χαὶ περὶ τὰ πραχτέα λεπτότατός τε καὶ ἀχριδέστατος πᾶσαν ὑπὲρ αὐτῶν ἐβθάῤῥησε συγγραφήν. Ταῦτα δὲ κατὰ μέρος ὑμῖν διελόμενος, ἐφ᾽ ἑκάστῳ τοὺς τῶν θεοφόρων πατέρων κανόνας προσήρμοσα ᾿ πέτραν δ φασι ποὸς στάθμῃ τιθείς, ὅπερ ἐστὶν ἀπευθύνων τοὺς λόγους πρὸς τοὺς ἐκείνων ὡσανεὶ γνώμονας " βίαιον δὲ τεχνικὸν νόημα, ῥητορείαν ἀγχύλην, ποι-

(1) Scilicet ab εὐθής, forma alexandrina,

416 LOUIS BRÉHIER

χίλην καὶ συνεστραμμένην κατασχευὴν οὔτε αὐτὸς οἶδα, οὔτε ᾿ἴσως εἰδὼς τοῖς τοιούτοις ἐνταῦθα ἐχρησάμην ἐπιχειρήμασιν. ᾿Αλλ᾽ οὐδὲ δεινὸν καὶ φορτικὸν τὸν λόγον πεποίηχα, τὰ νοήματα ouveoxlasa, ἀλλὰ καὶ τὴν φράσιν διέλυσα χαὶ τὴν ἔννοιαν ὑμῖν (4) ἀπελάμπουνα, ἵνα μηδεὶς ὑμῶν ἐχοίη λέγειν ὡς τοῦτο μὲν δεινῶς χκατεσχεύασται, ἐκεῖνο δὲ ποικιλώτερον διηρμήνευται " οὐδὲ τὸν λόγον εἰς ὕψος ἐπῆρα, μετεω- ρίσας οἷς οἶδε μετεωρίζεσθαι, ὥστε μηδένα τῇ δυνάμει τῆς τέχνης, ἀλλὰ τῇ τῶν πραγμάτων ἰσχύει τὴν ἀπόδειξιν οἰηθῆναι προδήσεσβαι. Καὶ τέθεικα οὐχ ὑπὸ τῷ νέφει τὸν ἥλιον, ἀλλὰ διαυγῆ χαὶ ἀνέφελον, ἵν᾽ εἴ τις λέγοι μὴ βλέπειν τὸν δισχὸν, βλέπειν μὲν, μὴ καθαρὸν δὲ, λογίζοιτο αὐτὸς εὐθὺς ἐγχεχυμένος τὰ ὄμματο. Σχοπεῖτε γοῦν τὰ ἡμέτερα καὶ πρὸς ἔπος τῶν εἰρημένων τὴν ἀντιλογίαν, ὅπερ οὐχ οἶμαι, ποιήσατε, ἵν᾿ εἴδω εἰ τοσοῦτον τῆς ἀληθείας καὶ ἀχριδείας φροντίσας, ἢγνόησα τὴν ὑμετέραν ἀντίῤῥησιν. ᾿Αλλ᾽ ὑμεῖς μὲν ὅπερ ἄν ἐθέλοιτε διασχέψασθε - ἐγὼ δὲ τὰ πολλὰ ταῦτα διαλέγομαι πρὸς ὑμᾶς, οὐχ ἐπίδειξιν σοφίας ποιούμενος, οὐδ᾽ ἐμαυτὸν κχατασχευάζων κχαὶ χαλλύνων χαβθαπερεὶ ἄγαλμα, ἀλλ᾽ ἀποδεικνὺς ἀποχρώντως ὅτι προδήλως καὶ ἀναχεχαλυμμένως πατριάρχης Ὥσέδηχε " καὶ οὔτε βουλομένοις τισὶν ὑμῶν, οὔτε περὶ ἐκείνου σπουδάζουσιν, ἔξεστιν ὑπε;- ἀπολογεῖσθαι ἐχείνου καὶ πρὸς τοιούτων ἐλέγχων ἐπιμύειν μαρμαρυ- γήν - βραχὺ δέ τι τῷ λόγῳ προσθεὶς, ἐπὶ τὸ δεύτερον τραποῦμαι, τὸ περὶ τῆς τυραννίδος χεφάλαιον.

(1) ἡμῖν cod. Corr. Combefis. suivre).

LE PREMIER PROFESSEUR DE LANGUE GRECQUE AU COLEÈGE DE FRANCE JACQUES TOUSSAINT

(1829).

On sait que c’est en 1530 que François [* nomma les deux premiers professeurs de grec au Collège de France, Pierre Danès et Jacques Toussaint (1). Toussaint, venu jeune de Cham- pagne à Paris, avait reçu les premières leçons de grec de Guillaume Budé : « Ex eruditis Jacobum Tusanum eximie dilexit, dit son biographe Louis Le Roy, suæ disciplinæ alum- num... Hunc græce docere non est gravatus, propterea quod ei linguæ propagandæ aptissimum esse cernébat » (2). Lié d'une amitié étroite avec son maître, qui, dès 1520, l’entre- tenait du projet d'établissement du Collège de France (3), il était devenu, quelques années après, le familier d’un prélat protecteur des lettres, l’évêque de Bayeux, Lodovico Canossa (4).

(1) Voir Goujet, Mémoire historique et littéraire sur le Collège royal de France (1758), t. 1, p. 14 et 405-419; Lefranc, Hisfoire du Collège de France (1893), p. 117, etc.

(2) G. Budaeï vita (1540), p. 40.

(3) Goujet, op. cit., p. 407-408.

(4) NE à Vérone, légat en France, auprès de Louis XII, des papes Jules II et Léon X, évêque de Bayeux en 1516 : « Doctos viros impense fovit, disent les auteurs de la Gallia chrisliana, sibique addicere curavit, qualis est Erasmus,

418 H. OMONT

Il était auprès de celui-ci, lorsque François I‘, à l’instigation de Guillaume Budé, le choisit pour professer la langue grecque au Collège de France et écrivit à son sujet, le 29 novem- bre 1529, la lettre suivante à l’évêque de Bayeux (4).

H. Omonr.

Lettres du Roy à Mons’ de Baieux pour recouvrer de luy ung homme qu’il a en son service, sçavant en langue grecque, pour faire les leçons grecques publiques que ledict s' entend fere fere en son. nom à Parts.

Monsieur de Bahyeulx, deux ans ou environ que ayant esté adverty par Guillaume Budé, maistre de mes Requestes, que Jacques Tusan estoit tout tel et de la sorte qu'il le me failloit pour me servir au Colliege, que je veuil faire et entendz fonder en ceste ville de Paris, je luy feiz dire par ledict Budé que je le retenois pour ung des lecteurs et precepteurs de lan- gue grecque, et pour ce que je veuil donner ordre au comman- cement dudict Colliege, j'ay ordonné estat et sallaire tant audict Tusan que aucuns aultres doctes et sçavans person- naiges (2). Et comme, depuis quelque peu de temps en çà, vous avez retiré en vostre maison ledict Tusan, pour vous servir de luy en l'exercice de lettres, à ceste cause je vous prye, en pre- ferant le bien publicq au particulier, comme je suis seur que vous vouldrez bien faire, vous soiez contant me laisser ledict

cui annuum censum 200 ducatorum vix factus episcopus Bajocensis obtulit idibus novembris 1516. » Il se démit de son évêché en 1531 et mourut peu après à Vérone. Voir Gallia christiana, t. XI, col. 385-386; et Maffei, Verona illustrata, p. 11, col. 165-166.

(4) La lettre de François Ier à Lodovico Canossa a été conservée en copie dans un formulaire de lettres à l'usage d'un secrétaire du roi, du temps de Charles IX, récemment acquis pour la Bibliothèque nationale; ms. français nouv. acq. 20256, fol. 69 vo-70.

(2) Dans un extrait de comptes, du 27 mars 1530 (1531), publié par M. Lefranc, op. cit., p. 394, on lit : « A Me Pierre Danès et Jacques Toussac, lecteurs en grec, cc escuz d'or soleil, »

LE PREMIER PROFESSEUR DE LANGUE GRECQUE 419

Tusan pour mondict College, vous advisant bien que, pour l'amour de vous, je le feray traitter de sorte qu'il aura occasion de s’en contenter. Si vous prie le vouloir ainsi le faire, et vous me ferez bien service en ce faisant. Et à Dieu, mons' de Bayeux, qui vous ayt en sa garde. Escript à Paris, le xxix° jour de novembre 1529.

. NOTES ET. ADDITIONS

M. Hiller von Gaertringen veut bien me communiquer une note au sujet des inscriptions rhodiennes publiées p. 184 suiv. de la Revue. D'une copie qu’il possède de ces textes, il résulte qu'à la ligne If, 2 on doit lire Κλαύδιον Περι[γένην]. Ce même nom doit donc être rétabli dans I, 6-7 : παιδὶ αὐτῶν ᾿Αντ[[ὠνίῳ Περι]γένει etc. Bien pro- bablement le père s'appelle aussi Φλάδιος Ilepryévnc. J'ajoute que je crois avoir mal interprété le texte II. La statue est érigée au fils (Ant. Claudius Périgénès) pour consoler sa mère survivante, [ἕνεκα παρα]μυθίας τᾶς εἰς [τὰν αὐτοῦ] ματέρα.

T.R.

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

La Revue rend compte, à cette place, de tous les ouvrages relatifs aux études helléniques ou à la Grèce moderne, dont uN exemplaire sera adressé au bureau de la Rédaction, chez M. Leroux, éditeur, 28, rue

Bonaparte.

Si les auteurs ou éditeurs désirent faire hommage de leurs publica- hons à lAssociation pour l'encouragement des Études grecques, ils sont priés de les adresser directement à celle-ci (12, rue de PAbbaye); mais, en ce cas, il n’en sera rendu compte dans cette bibliographie que s'ils en envoient DEUx exemplaires, l’un devant rester à la Bibliothèque de l'Association, et l'autre devant être remis à l'auteur du compte rendu.

39. COLARDEAU (Th). Étude sur Épictète. Paris, Fontemoing, 1903, in-8°, 354-x11 p.

La partie la plus importante et la plus nouvelle de l'ouvrage de M. Colar- deau est consacrée à l'étude d'Épictète éducateur. On y voit que, comme Socrate, Épictète voulait la philosophie militante, ne se contentant pas de spéculer sans fin marquée, mais cons- ciente de son devoir de faire des hommes. Et comment remplir cette tâche ? Considérer comme vaine toute connaissance ou soi-disant telle anté- rieurement acquise, faire table rase dans l'esprit de l'élève, et sur ce ter- rain débarrassé de tout obstacle, édifier la construction nouvelle, la seule so- lide, car seule elle reposera sur la base des vérités, qu'Épictète, comme plus tard Descartes, considère comme évidentes et permanentes en chacun de nous; puis « n'avancer rien qu'on

n'ait soigneusement mesuré », définir

et relier aux précédentes toute notion .

nouvelle. De l'importance de la logique dans son enseignement, non pas une logique purement formelle il l’abandonne aux sophistes non pas la logique de Gorgias mais celle de Socrate; elle empêchera toute faute de conduite, celle-ci pouvant le plus souvent se ramener à une erreur de jugement « on ne désire que ce qu'on a jugé être un bien, et on ne fait que ce qu'on a jugé convenable de faire »; il faut donc savoir juger pour savoir vivre et si Épictète encourage ses disciples à l'étude de la logique, ce n'est pas comme tant de faux philo- sophes, dans une fin littéraire ou mon- daine, mais dans une fin essentielle- ment morale, essentiellement pratique; la logique, pour lui, ne doit être qu'une préface à l'éthique et celle-ci est toute la philosophie : « La philosophie est avant tout d'ordre moral, la morale

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

est avant tout d'ordre pratique ». Voilà les deux idées autour desquelles gravite son enseignement ; de son mépris pour tout ce qui est théorique et dialectique ; il voudrait avoir formé l'esprit de ses élèves de telle sorte, que sans qu'aucune démonstration soit nécessaire, la vérité apparût à leur intelligence « comme à l'intelligence divine, avec une évidence immédiate, afin que la morale fut réduite à la pratique ». Aussi est-ce à la pratique qu'il demande la sanction de son ensei- gnement ; il ne parlera pas mais agira; c'est par l'exemple et non par le dis- cours qu’il convaincra ; il se bornera ces sentences qui se gravent si pro- fondément dans l'esprit telle la fameuse trinité qui résume pour lui toute la vie morale ἀπέχεσθαι, ἀνέχεσθαι, συνεργεῖν et ces sentences, ce n'est pas en en discutent savamment la portée qu'il en montrera l'excellence à ses élèves, mais en y adaptant sa vie, en leur demandant d'y adapter la leur. Sitôt que, grâce à « l'exercice moral », cette hygiène excellente de l'esprit, il lear aura appris à juger toute chose d'aprés les quelques principes qu'il leur aura communiqués à l'école (tout ce qui ne dépend pas de la volonté n'est pas un mal; on ne peut consi- dérer comune mal que ce que le juge- ment et la volonté bien employés eussent pu éviter; tout le reste doit être indifférent, etc.), il se gardera bien de les retenir, inutiles, à ses côtés, mais les lächera aussitôt dans le monde « qui deviendra pour eux comme un prolongement de l’école, une véritable école d'application, ce n'est plus le maître, c’est la vie elle-même qui pose les questions ». Quelle sera leur tenue dans le monde? Comment le Stoiïcien se comportera -t-il dans la Répu- blique (1)? 1] ΒῪ mélera activement,

(1) Cette question est longuement examinée par M. C. dans son chapitre la « Rentrée dans le Monde » (p. 170-203) et dans des passages du chapitre intitulé ; « l'Exercice Moral », il semble

421

ne dédaignant rien, mais fermement résolu à tenir toujours la tête haute, fixée invariablement sur ses prin- cipes; rien ne le fera plier ni s’humi- lier, et toujours, à la fausseté des biens de ce monde, il préfèrera la dignité de sa conscience et l'intégrité de ses prin- cipes. Tout le monde, d'ailleurs, n’est pas capable de se soumettre à la rigueur d'une éducation qui fera un stoïcien digne de ce nom; il faut renoncer à tout désir, abdiquer toute passion, dépouiller entièrement le vieil homme. et revêtir un personnage tout nouveau fait à l'image du maître, d'Épictète, de Socrate, de Diogène. Épictète se rend compte que tous ne peuvent pas venir à son école; il ne tient pas à la quan- tité mais à la qualité; il se contente d'un petit nombre, mais ces quelques disciples seront dignes de l'enseigne- ment du maître ; Marc-Aurèle a prouvé qu'il ne se trompait pas. On ne saurait demander quelque chose de plus cons- ciencieux et de plus détaillé que toute cette étude sur Épictète éducateur, qui n'avait été qu'esquissée par Martha et Thamin (1). Il était utile d'avoir sur ce point une étude circonstanciée qui manquait; pourtant bien des passages en eusssent pu être supprimés sans grand dommage ou remplacés par quelques vues synthétiques qui ne laissent pas de se faire parfois désirer. On en peut dire autant des 10 pages de la 119 partie et des 130 pages de la qui encadrent et complètent la partie capitale. La première expose sans grande originalité, d'après les travaux de Schenkl, ce qu'on sait de la vie d’Épictète et quel degré de fidé-

que ce dernier chapitre eût précéder immé- diatement celui de la « Rentrée » et que celui qui le précède, « L'Étude de la Logique », eût être placé avant « l’Kxercice moral ».

(1) Nous ne laissons pas d'être étonné que M. C. n'ait même pas cité les aperçus, si remar- quables pourtant, que Guyau a donnés des doctrines d'Épictète, dans les préfaces et com- mentaires de son édition et de sa traduction chez Delagrave.

4922 COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

‘lité on doit attribuer aux κα Entretiens »

et au « Manuel ». Ce dernier, composé, ‘par Arrien de pièces et de morceaux, ‘pour la vulgarisation de la doctrine, . nous donne une image fort médiocre.

de l’enseignement d'Épictète ; au con- traire, les « Entretiens » sont des notes très peu travaillées prises par Arrien au cours des lecons de son maître; « rarement les lecteurs ont été aussi près de ressembler à des audi- teurs. » Dans le chapitre sur la « Doc- trine d'Épictète », prise dans son en- semble, se fait sentir plus qu'ailleurs le défaut de toute vue synthétique : Épictète n'y est aucunement mis à sa place dans l'évolution philosophique qui mène de Socrate aux Pères de l'Église et son rôle, si important pourtant, dans cette longue histoire est singulièrement négligé. Remar- quons cependant une tentative origi- nale et qui se poursuit durant tout le cours de l'ouvrage : chaque fois qu'est citée une opinion d'Épictète, elle est comparée (si possible) avec celle de son « maître Musonius » sur le même sujet; ces rapprochements continuels ten- draient à transformer considérable- ment la conception qu'on se faisait généralement d'Épictète comme d'une individualité puissante et ayant tiré presque toute sa doctrine de ses propres réflexions. Une transformation aussi complète eut mérité d’être étudiée de plus près. Quelle est exactement l'ori- ginalité d'Épictète ? Qu'y a-t-il dans la doctrine de son propre fonds et qu'y a-t-il d'hérité de quelqu'autre L'im- portance exceptionnelle qu’on attache encore son œuvre provient-elle sim- plement de ce que nous ne connais- sons pas celle de ses maîtres et pré- décesseurs? On voit quelle mine de questions nouvelles M. C. a indiquée; elles sautent tellement aux yeux les moins prévenus qu’on s’attendrait à ce que la 39 partie (au lieu d'être consa- crée à un examen sans grande origi- nalité de l'humilité, l'indulgence et le dévouement, du sentiment religieux et

de la forme, chez Épictète) fût remplie par leur étude, Sachons gré à M. Co- lardeau d’avoir indiqué la possibilité de cet intéressant travail, tout en regrettant, qu’il n'ait pas su l'entre- prendre lui-même à côté et comme complément de sa bonne étude sur Épictète éducateur, qui restera la par- tie la plus intéressante de son ouvrage. | À. 3. ReINACH.

33. F, A.GEVAERTetJ.C.VOLLGRAFF. Les problèmes musicaux d'Aristote. Gand, Lhoste,1903, grand in-8, XXIII- 423 p.

Nous félicitons cordialement M. Ge- vaert et son collaborateur de l'achève- ment du grand ouvrage dont ici même (XII, 18) nous avons apprécié le pre- mier fascicule. Ce n'est pas seulement une édition remarquable d'un des textes les plus importants que nous possédions sur la musique grecque; c'est encore, grâce aux commentaires de M. Gevaert, un exposé systématique et, à bien des égards, nouveau de cette musique elle- même, comme on peut s'en assurer par un coup d'œil jeté soit sur l'index, si clair et si instructif, soit sur la table des matières. Dans huit chapitres, grou- pés autour des problèmes principaux, M. Gevaert étudie la théorie musicale et l'acoustique avant Aristoxène, les ac- cords consonants, l'échelle type, l'exé- cution vocale, l'accompagnement des mélodies, la structure des sept modes, le développement historique de la mu- sique vocale, enfin, l’esthétique musi- cale d'Aristote; un chapitre final qui constitue l'appendice, reprenant une idée ingénieuse de Fortlage, essaie de restituer le système préaristoxénien des genres, tons et modes d’après l'ana- lyse de l'écriture musicale des Grecs.

M. Gevaert est un musicologue trop original et trop hardi pour qu'il puisse espérer rallier tout 16 monde à ses opi- nions souvent versatiles. Nous aurions des réserves graves à faire sur plusieurs

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

doctrines exposées dans cet ouvrage, no- tamment en ce qui concerne lastructure des octaves modales, le sens et la fonc- tion dela mèse, etc. Mais ce sont des questions trop délicates pour être étran- glées dans un bref compte rendu. Nous . 8&vons seulement voulu dire ici à nos lecteurs le profit qu'ils trouveront à étudier ce beau volume, le plaisir que nous y avons trouvé nous-même (1). T.R.

(1) [οἱ quelques notes portant exclusivement sur le dernier chapitre de l'ouvrage. Je ne crois pas (p. 359 noto) que les tons d’Aristoxène compris- sent le proslambanomène (M. G. écrit ἴα proslam- banomène). Son disgramme de 13 tons n'aurait pas, dans ce cas, pu avoir l'étendue attestée (Théon, 64) de 2 octaves et quart, il allait depuis l'hypate des hypates de l’hypodorien (Sol 1) jus- qu'à la nète des disjointes de l'hypermixolydten (Ut 3). P. 363, il est inadmissible que dans le système primitif de la notation on ait déjà noté le tétracorde suraigu (hyperbolées), soit hypodo- rien, soit dorien. L’appellation de ton « fonda- mental » pour désigner « hypodorien » (hypo- lydien d'Alypius) ne se justifie pas davantage. De plus, dans aucun des deux systèmes décrits par Âristoxène (37 M), le ton hypodorien n'était d’un demi-ton au-dessous du dorien (M. G. mo- difie arbitrairement, et sans prévenir, le texte), et ce n'est sûrement pas cette position qui lui aurait valu son nom, le mot ὑπό n'ayant pas, à celte époque, le sens de « au grave de ». P. 367. Ptolémée, Harm., Il, 6, en parlant des 3 τόνοι primitifs (lydien, phrygien, dorien) a en vue non les « échelles transposées » mais plutôt les modes de ce nom, quoiqu'il amalgame les deux notions. P. 369. Je ne vois pas M. G. a trouvé que le phrygien et le lydien enharmoni- ques ne subdivisaient le demi-ton que dans un seul tétracorde. De même tout ce qui estdit (p. 372 6.) sur l'exclusion de telle ou telle chroa des harmo- nies lydienne ou pbrygienne est singuliérement affirmatif. P. 372. Je ne puis admettre que les distances indiquées par Aristoxène (37 M) entre les sons initiaux des auloi hypophrygien, hypodorien, etc., fussent motivées par « un respecl aveugle pour le signe écrit ». L'explication de M. G. confond ici encore les tons et les modes. P. 375. Aristoxène (Plut., Mus., 11) ne dit nullement que les mélodies d'Olympos présentaient la succession d’un tétracorde dia- tonique et d'un enharmonique. 'Au contraire, cette gamme primitive avait deux tétracordes

423

34. H. A. HAMILTON. The Negative Com- pounds in Greek, Baltimore, 1899, in-8, 62 p.

Dans cette dissertation, l'auteur étu- die les mots grecs pourvus de l'à pri- vatif, et subsidiairement ceux en νη-.- Il a relevé, dit-il, 4,029 composés en ἀ-, ἀν- (971 dérivés), dont 10 seulement lui paraissent d'origine indo-européenne. Les autres se sont formés au long des siècles, pendant toute la durée de la littérature grecque, depuis Homère, qui en présente 226, jusqu'aux écrivains byzantins, qui en fournissent 1,522 nou- veaux. Après Homère et avant la pé- riode alexandrine, les auteurs qui sem- blent en avoir introduit le plus grand nombre dans la langue sont : les poètes tragiques (Eschyle, 143; Sophocle, 123: Euripide, 100), les philosophes (Platon, 137; Aristote, 167) et Hippocrate (150), tandis qu'Aristophane ne figure dens cette liste que pour 39, Hérodote pour 53, Thucydide pour 48, Antiphon pour 23, Démosthène pour 20, etc. Ces ren- seignements nous sont donnés dans des tableaux d’où il ressort encore, entre autres choses, qu'à toutes les époques et chez tous les auteurs, les types pré- férés sont : 19 &-, &v- + adjectif verbal en-vos (1631); 2 adjectifs formés de d- ou ἀν- + racine verbale (ex., ἄτριψ) ou + substantif (ex. ἄθυμος, ἀναίμων 883); parmi les dérivés, les noms abstraits (561).

On voit par ces chiffres à quels ré- sultats sûrs et précis aboutit l'enquête

similaires, τὸ ἐχ τῆς ἀναλογίας συνεστηκὸς σύστημα. P. 383. M. G. ne tient aucun compte du renseignement d'Alypius sur le trait diacrilique qui distinguait la lichanos chro- matique de l'enharmonique, et il tort d'affirmer « qu'il est superflu de démontrer à des personnes tant soit peu compétentes » que Île fragment d'Oreste doit être interprété chromatiquement. P. 391. M. G. n'a pas aperçu que la gamme mixte du premier hymne delphique n'est pas autre chose que le véritable mixolydien, avant Lamproclès. J'ai exposé cela dans le Congrès d'histoire de la musique de 1900.

424

de M. H. Si elle ne nous apprend pas beaucoup de nouveau, elle donne aux notions connues des fondements plus solides et parfois une valeur scientifi- que. On peut regretter seulement que M. H. n'ait pas publié leslistes des mots sur lesquelsila travaillé. Il aurait faci- lité ainsi le contrôle de ses conclusions, et surtout il aurait dispensé d’un lourd labeur les travailleurs qui auraient be- soin, après lui, de dresser un inventaire semblable.

J'ai insisté sur cette statistique, parce qu'elle m'a paru prouver de la facon la plus frappante l'utilité des monogra- phies de ce genre. Mais ce n'est qu'une toute petite partie de l'ouvrage de M. H. Il étudie l'origine, la forme, la signifi- cation, l'emploi, la « stylistique », et jusqu'aux substituts possibles des com- posés négatifs. La diversité de ces points de vue et le grand nombre des obser- vations ne permettent pas un compte- rendu détaillé et suivi. D'autre part, il serait parfois aussi difficile d'admettre que de combattre les assertions de M. H., parce qu'il lui arrive de les avan- cer sans les appuyer d'une façon suff- sante. Ainsi, nous lui concédons volon- tiers que la dénomination tradition- nelle d’à privatif (au lieu αὐ ἀν négatif) n'est pas heureuse ; que les com- posés pourvus du préfixe &-, dv-, s'op- posent souvent à la fois au simple dont ils dérivent (xaxéc) et à son contraire (4γαθός), bien qu'il ne nous en donne que cet unique exemple d'äxaxos. Nous admettous encore que l'introduction de composés négatifs nouveaux est due le plus souvent au besoin de précision, puisqu'on en pourrait dire autant de presque toute création de mot nouveau. Mais quand il ajoute que beaucoup (many) de mots négatifs ont été primi- tivement des euphémismes ou des lito- tes, en se contentant d'affirmer, sans renvoi à aucun texte, que la litote se sent encore dans dxaxoç, ἀμειλίχιος, ἄἀλαμπίς, ἀδόκιμος, nous reconnaissons que cela est possible, probable même, mais indubitable (doubtless), non pas.

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

M. H. a-t-il cédé ici, comme pour les chiffres signalés plus haut, à un désir exagéré de faire court ? Est-ce indiffé- rence fâcheuse à la pleine rigueur scien- tifique ? On pourrait le craindre, malgré les précautions oratoires dont il s'en- toure, quand on le voit (p. 6 sq.) expli- quer l'origine du préfixe négatif par le son nasal que ferait entendre un enfant fermant la bouche et se refusant à pren- dre un aliment. Que M. H. nous par- donne de lui chercher ces querelles. Sa brochure n'en est pas moins fort inté- ressante et d'une incontestable utilité pour l'histoire de la composition nomi- nale en grec. Léon Jos.

35. KRAUSE (Ernestus). De Apollodoris Comicis. Diss. inaug. Berlin, Ebering, 1903, in-8°, 38 p.

M. Krause démontre, contre Kaibel, qu'il y a bien eu deux poètes comiques du nom d'Apollodore, l'un natif de Géla, contemporain de Ménandre, l’autre na- tif de Caryste et plus célèbre, qui a fleuri au temps de Posidippe, vers 280. Outre les textes littéraires, qui sont déjà assez concluants, M. K. a tiré un heureux parti du nouveau fragment du Catalogue ΟἿΑ, 1, 977, publié par Wilhelm (Œsé. Jahreshefte, I, Beiblatt, Ὁ. 46). Il en conclut notamment que Apollodore II a triomphé deux fois aux grandes Dionysies et trois fois aux Lé- néennes. La dissertation de M. K., détachée d'un travail plus considérable, ne traite pas un sujet bien important, mais la méthode en est excellente, elle annonce un philologue de bonne école et qui continuera l'œuvre de ses maîtres (1) H. G.

* (1) P. 9, L 2, βιδλίοι est une faute déplaisante

pour βιδλία.

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES 425

36. RADFORD (Robert Somerville). Per- sonnificalion and the use of abstract subjects in the atlic oralors and Thukydides. Part. I. (Diss. John Hopkins). Baltimore, 1904, in-8°, 52 p.

On reconnait dans ce consciencieux travail la méthode vivifiante de Gil- dersleeve, dont Radford s'honore d'être l'élève. La statistique montrant la pro- portion chez les différents auteurs de sujets abstraits employés avec les verbes d'action est par elle-même déjà fort instructive; elle nous enseigne que ce procédé de style, environ deux fois plus fréquent dans les discours de Thucydide que dans Eschine ou Démosthène, est encore trois fois plus rare chez les maîtres de l'orafio lenuis, Isée et Lysias ; mais M. R. ne s'est pas contenté de ce résultat général : il dis- distingue et sous-distingue suivant qu'il s'agit de forces naturelles person- nifiées (ici lamythologie donne la main à la grammaire), ou d'expressions légales, ou de métaphores oratoires, ou de périphrases; il note quels sont les verbes et les noms qui se prêtent le mieux à cet usage et partout il fait ressortir, en s'appuyant sur la tradition des rhéteurs antiques, l'effet varié et très conscient qu'ont poursuivi les auteurs. Parmi les synonymes de λόγος, peut-être fallait-il mentionner μῦθος et rechercher l'origine de la phrase stéréotypée des fables ésopiques : μῦθος δηλοῖ ὅτι. Il me semble que dans ce cas (comme dans les exemples cités p. 20, b) le récit est réellement personnifié. H. G.

31. REUTHER (Paulus). De Catonis De agri cullura libri uestigiis apud Graecos ; dissertatio inauguralis. Lip- siae, 1903, typis F. Mitzlaffii. 53 pp. in-80.

Le premier chapitre pour sujet : De Catonis uestigiis in Geoponicorum corpore. Une partie des enseignements de Caton sont parvenus à ces compila-

teurs grecs probablement par l’inter- médiaire de Celse. Outre Celse, M. Reu- ther étudie les points de contact que peuvent avoir eus avec Caton, Colu- melle, Palladius et Apulée. Le deuxième chapitre de la dissertation traite un point particulier : De brassicae Catonis commendatione (cf. Caton, De Agric., 156 et 157). Une grande partie des opinions de Caton sur le chou se retrouvent dans Oribase. M. Reuther rejette l'hypothèse d'une influence di- recte ou indirecte de Caton sur Oribase. Pour lui, Oribase et Caton ont pour source commune un auteur grec. Cette conclusion amène M. Reuther à for- muler quelques hypothèses sur Mné- sithée, qu'Oribase désigne comme au- torité. Paul Lejay.

38. ROEMER (Adolph). Studienzu Aris- lophanes und den alten Erklärern desselben. 1 Theil. Das Verhältnis der Scholien des Cod. Ravennas und Venetus nebst Beiträgen zur Erklä- rung der Komôdien des Aristophanes, auf Grund unserer antiken Quellen. Leipzig, Teubner, x1v-196 p. in-8°.

Cet ouvrage considérable, et qui est appelé à modifier sur bien des points les opinions généralement admises, établit la supériorité des scholies du Venetus sur celles du Ravennas ; elles sont plus étendues, plus claires, moins mêlées de gloses et d'interpolations maladroites; elles remontent, en un mot, à une tradition plus pure, à une école de commentateurs alexandrins qui avaient étudié avec finesse l'œuvre d'Aristophane. M. KR. ne se contente pas d'aflirmer; on ne peut lui repro- cher aucune allégation qui ne s'appuie sur une étude minutieuse des faits et des textes. Certains chapitres (sur les gloses du Ravennas ; sur la valeur du Venelus au point de vue de l'explica- tion même des comédies d'Aristophane, ne sont guère que des analyses, con- duites avec beaucoup de critique et de

426 COMPTES RENDUS science Nous adresserons cependant un double reproche à l'auteur : le ton, très personnel, très vivant, pourrait être plus sérieux; certaines railleries, certaines allusions nous paraissent lé- gérement déplacées. Ce défaut même se rattache à un autre : l’auteur laisse percer quelque dédain pour les « phi- lologues du bon vieux temps » et les travaux de ses devanciers ; Rutherford et son estimable édition des scholies du Ravennas trouvent rarement grâce à ses yeux. Un pareil mépris n'est pas digne d'un vrai savant, comme M. Rô- mer : la science est en progrès conti- nuel, ce n'est pas une raison pour railler ou ignorer les efforts de ceux qui nous précèdent. Signalons aussi l'omission d'une étude importante, an- térieure de quatorze ans aux travaux de Rutherford : nous voulons parler de la publication que M. Albert Martin a fait en 1882 des Scolies du manuscrit d'Arislophane à Ravenne (Paris, Tho- rin, 1882) ; elle aurait être citée au

moins en note. R. Hannmanr.

39. WEIGL (Ludwig). Studien zu dem unedierten astrologischen Lehrgedicht des Johannes Kamaterds. Würzburg, Stürts, 1902, in-8°, 58 p.

Jean Kamateros est un grammairien du temps des Comnène, auteur de deux poèmes astrologiques, l'un en vers iambiques et en langue savante qui a été publiée par Miller (1872); l'autre en méchants vers politiques et en

BIBLIOGRAPHIQUES

langue « mixte » qui est encore inédit et dont M. Weigl prépare la publica- tion, d'après les manuscrits qui n'en renferment chacun que des fragments. Dans la présente dissertation, M. W. tâche d'abord de déterminer les sources de ce poème : cesont tantôt des ouvrages conservés (Héphestion, Lydus, Ptolé- mée, Pseudo-Eratosthène, Maximus), tantôt des auteurs perdus que Kama- téros cite nommément (Teucros Rheto- rios, etc.) K. est un compilateur ignorant et sans critique, mais ses paraphrases, souvent littérales, ne sont pas sans utilité pour l'établissement du texte des auteurs qu'il copie. Toute- fois le principal intérêt de son poème est dans la langue ; elle offre un très curieux mélange de formes classiques et vulgaires dont M. W. donne d'abon- dants spécimens bien classés. Les accusatifs du type πατέραν conduisant à des nominatifs comme νύκτα, des formes comme τώρα, μας, ἐσένα, Îles formes apocopées de αὐτός, les noms de nombre comme τριάντα, σαράντα, la conjonction va, de nombreux diminutifs en outt:xoc, ττζης, etc., les pluriels de la 3e personne en ouv, la rareté du datif, l'emploi de ἀπὸ avec l'accusatif, les mots d'emprunt albanais, slaves, etc. et de nombreux néologismes caracté- risent la diction de Kamateros et jus- tifient le labeur que M. Weigl, un élève de Krumbacher, a consacré à cet

auteur oublié. T.R.

Bon à tirer donné le 7 novembre 1908. Le rédacteur en chef-gérani, ΤᾺ. Renacn.

Le Puy-en-Velay. Imp. R. Marchessou, boulevard Carnot, 23.

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PARTIE LITTÉRAIRE

. Pages. Max. CozLiGNon. De l’origine du type des pleureuses dans l'artgrec..:................... perverse 299 Maurice CRrorseT. Observations sur « les. Perses » de Timothée de Milet esse. 323 Ph.-E. LEGRAND. Pour l'histoire de la comédie nou- velle..................... eee 349 Louis BRÉHIER. Un discours inédit de Pgellos.......... 375 H. Omonrt. Le premièr professeur de langue grecque au Collège de France............................ 416 Notes et additions ................: ..... ἰφε νον ννννννοςν 418 BIBLIOGRAPHIE

Comptes rendus bibliographiques ................. ΕΝ 419

Le Comité se réunit le premier jeudi non férié de chaque inois, excepté en août, septembre et octobre. Tous les membres de l’As- __ sociation peuvent assister aux séances avec voix consultative. La Bibliothèque de l'Association, 12, rue de l'Abbaye, est ouverte le jeudi de 3 ἢ. 1/2 à 4 h. 1/2, et le samedi de 2? à 5 heures.

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LES ŒUVRES DES ÉGYPTOLOGUES FRANÇAIS

dispersées dans divers Recucils et qui n’ont pas encore été réunies jusqu’à ce jour, publiée sous la direction de M. G. MASPERO, de l’Institut.

[, II. G. MASPERO. Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes. 1n-8. Tomes I, If. Chaque volume.....................,........,.,,....., 12 fr. 1, M. DE ROCHEMONTEIX. Œuvres diverses. In-8, planches. 15 fr. IV. THÉODULE DEVÉRIA. Mémoires et fragments. Première partie. In-8, portrait, dessins, planches en couleur et en phototy pie............... 20 fr. V. Deuxième partie. In-8, figures et planches ...................... 16 fr. V1. JOLLOIS (Prosper), ingénieur de l'expédition d'Égypte. Journal et notes archéologiques. Un volume in-8, avec portraits.......,.............. 7 50 VIT, ΝΠ]. G. MASPERO. Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes. Tomes AL, 1V. 2 volumes in-8, fig. Chaque....................,..... 45 fr. 1X, X, XI. CHABAS (F.). Œuvres diverses, publiées par G. MaAsrero, de l'Institut. Tomes I, 11, 111. Trois volumes in-8, avec portrait et planches. Chaque..................... esse ss sosesesesessesesessesssse 15 fr. XIL. CHABAS (F.). Œuvres diverses. Tome IV (sous presse). XIII, XIV. MARIETTE-PACHA. Mémoires divers (en préparation). XV, XVI. E. DE ROUGE. Mémoires divers (en préparation).

BIBLIOGRAPHIE ANNUELLE

DES

ÉTUDES GRECQUES

(1900-1901-1902)

PAR CH.-ÉM. RUELLE

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Σύλλογος πρὸς διάδοσιν ὠφελίμων B:6kiwv. Athènes, Impr. Raphtané-Papageorgiou, 1901-4909. 95 : Μάρτυρες τῆς ἐπιστίλης. 26 : Ῥωσσία. 21 : ἐθνικὸς πλοῦτος, β΄. 28 : Μέγας ᾿Αλέξανδρος, 29 : τὸ δένδρον. 30 : ᾿στορία ἑνὸς πλουσίου. 31: Πρῶται βοήθειαι. 32 : υἱιχρὸς Πλούταργος, Γ΄. 33 : ᾿Ανέκδοτα ζῴων. 34 : τὰ Ir. 35 : Βενιαμὶν Dpayxhivas. 36 : βίος τοῦ Ἰησοῦ Χρίστοῦ.

VLACHOYANNIS, J., ᾿Αρχεῖον τῆς νεωτέρας ἑλληνικῆς ἱστορίας. T. I. Athènes, Vlasto, 1901.

VLASTO, Et. A., Φιλοσοφιχαὶ μελέται. Alexandrie, Lagoudaki, 1902, p. ins. χαι, 467 p.

CORRESPONDANCE

Liverpool, 9 novembre 1903.

MonsIEUR LE RÉDACTEUR,

Dans sa lettre qui paru dans le 10 de votre Revue sur la question de la langue en Grèce, M. Hatzidakis me met personnellement en cause, et je fais appel à votre sentiment de justice pour permettre que ma réponse y paraisse aussi.

« On a loué M. Pallis, écrit M. Ilatzidakis, d’avoir, dans sa traduction de « l'Évangile, pour rendre le terme d'ânesse, créé une forme nouvelle sur le « modèle des formes populaires. Mais cette forme nouvelle, ὄνισσα, est aussi mal « imaginée que possible. Dans la langue populaire, le féminin des noms d'ani- « maux se forme en ajoutant au radical soit la terminaison a (σχύλλα, χουνέλλα, « γαϊδάρα), soit ἵνα (Βαρθαχῖνα, Aupiva, γεραχῖνα, καδουοῖνχ, crétois xa6piva, λαγῖνα, a crétois λαγουδῖνα, πουλλῖνα, προδατῖνχ) ; jamais on n’emploie le suflixe 1o5a quine * « sert à former que des termes de gentillesse, de nationalité, ou de dignité « (βασίλισσα, πριγκίπισσα, μαστόρισσα, γειτόνισσα, Mupzitiosa, etc.) Le terme « ὄνισσα témoigne donc, aussi bien chez celui qui l'a forgé que chez ceux qui le « prônent, de l'absence d'une véritable connaissance scientifique du grec ».

Dans ce paragraphe M. Hatzidakis affirme que le suffixe :o52 ne sert à former que des termes de gentillesse, de nationalité vu de dignité. Mais voilà que nous avons les mots ἀκαμάτισσα (— paresseuse) et χολαχεύτρισσα (= flagorneuse) qui, au contraire, sont des termes injurieux. Je puise ces mots dans un livre dont M. Uatzidakis ne peut pas contester l'autorité, dans l'Einleilung in die Grie- chische Grammatik, écrite par lui-même (p. 26 et 27). Je citerai aussi un autre terme d'injure de la dernière force, φόνισσα ! « assassine! » (voir Vlachoyian- nis, Προπύλαια I, p. 25 « δὲ μιλᾶς, μωρὴ φόνισσα »).

Ensuite, M. Hatzidakis dit qu'on n'emploie jamais la terininaison en question pour former le féminin des animaux. Mais voilà encore que nous avons le mot γάλισσα, féminin du γάλλος (italien gallo) « dinde » qu'on peut voir dans le Dictionnaire de M. Vlachos. C'est un terme, du reste, tout à fait courant, et quiconque a visité Athènes doit avoir souvent remarqué des vendeurs de dindes qui, une perche à la nain, chassent devant eux leurs troupeaux en criant « γάλ- λισσες ! yiAkages! ».

C'est ainsi que M. Hatzidakis blâme aussi le mot χαμπήσιος (p. 243), mot qui, pourtant, se trouve enregistré dans le même Dictionnaire de M. Vlachos.

484 ALEX. PALLIS

Plus loin (p. 238) M. Hatzidakis écrit : « Comme si les professeurs de l'Univer- « sité avaient jamais accueilli autrement que par le silence et le dédain les nom- « breux écrits de la secte antérieurs à 1901 ! ». Ici encore M. Hatzidakis se trouve dans l'erreur. Dans une conférence qu'il a donnée, en 1897, au Syllogue « Parnassos », sur « les femmes chez Homère », M. le professeur Lambros a lu, devant l'élite de la Société athénienne, le fameux dialogue entre Hector et Andro- maque, et c'est d'après ma traduction qu'il l'a récité. De même, les premiers écrits de M. Eftaliotis, qui datent de l'an 1889, ont paru dans la « Hestia » du temps que M. le professeur Politis, Le savant auteur des « Proverbes », en était l'édi- teur, et je crois pouvoir dire que M. Politis se félicite d'avoir été le premier à discerner la grande valeur de ce romancier charmant. Et il faut noter que tout aussi bien M. Lambros que M. Politis ne sont pas de simples grammairiens, mais des littérateurs très distingués qui, de plus, écrivent en langue puriste.

Agréez, M. le Rédacteur, l'expression de ma considération la plus distinguée.

Alex. PaLLis.

COURRIER DE GRÈCE

PREMIÈRE LETTRE

Athènes, 15:-14 septembre 1903.

La crise ministérielle que mon dernier courrier laissait pressentir n’a pas tardé à éclater. A peine ma correspondance était-elle en route qu'à la Chambre hellé- nique dix députés se séparaient avec éclat du parti Delyannis. A la suite de cette défection, un orateur de l'opposition mit en demeure le Gouvernement de poser la question de confiance ; 114 voix contre 95 se déclarèrent contre le Ministère. I} ne restait plus à M. Delyannis qu'à prendre son chapeau, comme il en avait tant de fois menacé la Chambre, ce qu'il fit aussitôt.

M. Théotokis fut chargé par le roi de former un nouveau Cabinet. Il prit pour lui-même le portefeuille des Affaires étrangères avec la Présidence du conseil, donna les Finances à M. Simapoulos, l’Intérieur à M. Lévidis, la Justice à M. Caloyéropoulos, l'Instruction Publique à M. Lombardos, la Guerre M. Grivas et la Marine à M. Stéphanopoulos.

Ce Ministère ne devait pas vivre longtemps ; il était sous une mauvaise étoile. Depuis quelques semaines les populations viticoles du Péloponèse étaient en effervescence. La production du raisin, dit de Corinthe, qui constitue la principale ressource du sol hellénique, souffre depuis quelques années d'une crise assez grave. Le commerce de ce produit avait connu des jours très prospères, lorsque la France, ravagée par le phylloxéra, était réduite à recourir aux raisins secs pour la fabrication de ses vins. A cette époque on élargit imprudemment la zone de culture ; toutes les terres, propices ou non, des éparchies viticoles se couvrirent de ceps. La demande était tellement importante que les prix se main- tinrent quelque temps à un cours élevé, malgré l’augmentation considérable de la récolte offerte. Mais quand les vignes françaises furent reconstituées, le Gou- vernement de la République frappa d'un droit élevé l'importation du raisin de Corinthe pour encourager la production des vins naturels et les cours du raisin sec, en Grèce, en furent profondément affectés. Depuis, ils ne peuvent se relever, d'abord par suite de l'énorme disproportion entre l'offre et la demande, puis en raison de la qualité inférieure d'une grande partie de la récolte, la viticul- ture, étendue aux régions moins favorables, n'ayant pas été restreinte. La gêne

486 J. GUILLEBERT

d'abord, et la misère ensuite, succédèrent à l'aisance dans ces contrées ; de là, les plaintes continuelles des habitants auprès du Gouvernement auquel on demandait des lois protectrices ou des exemptions d'impôts.

M. Delyannis crut habile de satisfaire d'abord ces populations qui forment le principal point d'appui de sa politique. Dès son avènement au pouvoir, il signa avec une Société constituée à Londres une convention relative à l'éta- blissement d'un monopole sur la vente des raisins de Corinthe. La Société s'en- gageait acheter toute la récolte de chaque année à des prix fixés par qualités et par régions. Naturellement cette convention fut accueillie avec enthousiasme par les producteurs et combattue avec non moins d'énergie par les exportateurs et les intermédiaires. L'animosité qui s'était déclarée entre les deux camps à l'annonce des négociations se reproduisit à la Chambre, les députés étant pour . ou contre la convention, selon qu'ils représentaient une circonscription de pro- duction ou un centre de négoce. En outre, le texte de la convention présentait des obscurités et même des difficultés d'application qui paraissaient, à première vue, insurmontables. Enfin la constitution de la Société concessionnaire n'offrait pas toutes les garanties de crédit et de solidité indispensables à une entreprise aussi vaste. Aussi M. Delyannis n'osa-t-il pas la défendre à la Chambre et la ratification en avait été renvoyée aux calendes locales, quelques jours avant la chute du Ministère.

En prenant possession du gouvernement, M. Théotokis, interpellé sur f'ave- nir de la convention du monopole, déclara à la tribune avec sa franchise ordi- naire que la convention n'existait plus, puisque le projet des statuts et les enga-. gements de garantie, que la Société s'était engagée à soumettre au Gouvernement dans un délai fixé par ladite convention, n'avaient pas été fournis. A cette décla- ration, les habitants des régions de production, qui avaient cru voir le salut dans l'institution du monopole, se soulevèrent; il y eut à Pyrgos et dans quelques villages voisins des manifestations armées, que les autorités ne surent ou ne purent contenir. Pris entre la nécessité de se maintenir par la force ou de 86 retirer, M. Théotokis opta pour le moyen le plus facile et présenta sa démission au roi qui l'accepta. M. Rhallis fut aussitôt chargé de former un Ministère.

M. Rhallis, député de l'Attique, avait déjà présidé le Gouvernement en 1891, après la chute de M. Delyannis. Il s'était toutefois rallié au parti de ce dernier lors des élections législatives, à la fin de l'année dernière. C'était donc en réalité le retour de ce parti aux affaires, mais avec l'appui des groupes Théotokis et Zaïmis, ses adversaires habituels. Nous avons eu ainsi pendant quelques jours le spectacle, rare en tous les pays, d'une Chambre sans opposition. Il était à pré- voir que, dans de telles conditions, le Gouvernement ne pouvait mettre en dis- cussion que le budget et des projets de lois tout à fait secondaires; toute délibé- ration sur une loi de politique générale eût amené un vote défavorable des alliés conditionnels et la chute immédiate du Ministère.

Dans ce Cabinet, M. Rhallis, président du Conseil, détenait le portefeuille des Finances et celui des Affaires Étrangères; M. Mavromichalis est Ministre de l'In- térieur, M. Merlopoulos cumule la Justice et l'instruction Publique, et M. Cons- tantinidis la Guerre ct la Marine. Depuis, l'Instruction Publique a été confiée à M. Pharwacopoulos. Quelques jours après sa formation le Gouvernement fut

COURRIER DE GRÈCE 487

contraint de demander un décret royal ordonnant la prolongation de l'assemblée législative en session extraordinaire, les six mois de la session ordinaire s'étant écoulés sans qu'aucun travail parlementaire sortit des délibérations. Cette ses- sion fut close, sinon offciellement, du moins de fait, huit jours après son ouver- ture. Quelques amendements à la loi sur le Commandement Général de l’armée et le budget de 1903 y furent votés avec quelques projets de lois secondaires ; Ic pays vivait depuis sept mois sous le régime des douzièmes provisoires.

Les députés avaient à peine quitté Athènes qu'une campagne s'ouvrit dans ja presse pour la dissolution de la Chambre. M. Delyannis déclarait que M. Rhallis n'avait consenti à prendre le pouvoir qu'à la condition d'exiger du roi un décret de dissolution avec la date en blanc. Ceux qui suivent de près les événements politiques du royaume sont persuadés que M. Delyannis se fait de grandes illu- sions à cet égard. Le roi de Grèce ne se serait pas décidé à faire son voyage d'été habituel s'il avait laisser derrière lui la porte grande ouverte à une crise parlementaire.

En dehors de la politique intérieure, la préoccupation principale de l'opinion publique se concentre sur les événements de Macédoine. La rivalité entre les Hellènes et les Bulgares, qui remonte aux temps de l'Empire de Byzance, est entrée dans une phase aiguë depuis que la Bulgarie, érigée en principauté, a recouvré sa liberté et surtout depuis qu'elle a tenté avec succès son coup de main sur la Roumélie orientale. Cette réussite a mis en goût les patriotes bulgares qui ne révent plus que la conquête de la Macédoine. Pour arriver à la réalisation de ce rêve, ils ont à vaincre d'abord la Turquie et ensuite à combattre, à éliminer même, si cela est possible, l'élément grec indubitablement prédominant dans la partie méridionale de cette province. Contre la Turquie, les Bulgares ont entre- pris de révolutionner la Macédoine dans l'espoir que la répression du mouve- ment serait opérée par les autorités turques de facon à soulever l'indignation de l'Europe et à amener une intervention arméc des Puissances. L'attitude paci- fique de l'élément grec déjoué en partie ce plan et, malgré les efforts des comi- tés et des bandes bulgares, l'agitation s’est bornée aux violences souvent crimi- nelles accomplies par les conjurés de nationalité bulgare.

La défense des Hellènes contre les prétentions de la Bulgarie a surtout porté sur la réfutation des statistiques fantaisistes pübliées par les comités révolu- tionnaires touchant le dénombrement des populations macédoniennes. Je vous ai déjà signalé dans ma correspondance de février la série de conférences faites à Athènes par M. Cazazis, alors prytane de l'Université, sur la situation respective de l'élément hellène et de l'élément bulgare en Macédoine et en Thrace. M. Ca- zazis, qui est aussi président de la Société « Hellénigmos », a continué l'étude de la question dans le bulletin mensuel de cette Société d'une façon très complète ; il a cité à l'appui de ses arguments les statistiques établies par différents auteurs étrangers sur la population de la Macédoine propre et qui prouvent clairement la prédominance de l'élément hellène. Cette étude est trop complète et elle embrasse un ensemble de questions trop large pour trouver place, même en résumé, dans ce courrier. D'ailleurs, les revendications formulées par l' « Hellé- nisnos » comprennent presque toute la Turquie d'Europe, sans en excepter natu- rellement Constantinople; c'est un projet idéal qui ne saurait encore être exa-

488 J. GUILLEBERT

miné au point de vue d’une réalisation prochaine. Je préfère donc vous signaler ici le mémoire rédigé à ce sujet par le Syllogue Macédonien d'Athènes, œuvre plus politique que littéraire et par conséquent d'un plus grand poids auprès de ceux qui s'intéressent au développement du royaume hellénique.

Le Syllogue Macédonien, en ce qui concerne les réformes à appliquer aux pro- vinces européennes de la Turquie, déclare s'intéresser exclusivement à la Macé- doine; et, pour lui, la Macédoine proprement dite ne doit se composer que des vilayets de Monastir et de Salonique, défalcation faite d'un tiers du Sandjak d'Ei- bassan et de la province de Kossovo (Uskub) dominent, d'un côté l'élément musulman, et de l’autre l'élément slave. On ne saurait appliquer dans ces contrées la même réorganisation administrative que chez les populations hellènes. Cette division a encore un autre avantage; elle laisse aux Bulgares et aux Serbes toute la partie septentrionale et orientale de la Macédoine la population est en majeure partie slave d'origine, de religion et de conviction ; elle donne aux Hellènes le centre et le midi les populations,élevées pendant des siècles sous l'influence des ins- titutions et des mœurs grecques et sous le patronage de l'Église grecque, offrent en général une homogénéité assez grande pour rester soumise à une organisation uniforme sous la souveraineté du sultan. La politique bulgare tend au contraire à soumettre l'administration macédonienne à des fonctionnaires bulgares, et pour obtenir dans ce but la majorité dans le pays, elle a demandé la première avec insistance la transformation des trois vilayets macédoniens en une province autonome. Cette réunion des trois vilayets en une grande circonscription sous un inspecteur général fait l'objet des réformes contenues dans le projet austro-russe. L'union de ces trois vilayets est indispensable à la réalisation du but que se pro- pose la politique bulgare, car, si l'un d'eux en est retranché, c'est-à-dire le vilayet de Kossovo, l'élément bulgare, loin d'avoir la majorité, sera réduit à la minorité d'un tiers par rapport à l'élément grec dominant dans les deux autres vilayets.

A l'appui de ce desideratum le mémoire du Syllogue Macédonien donne les chiffres suivants puisés aux statistiques officielles de l'Administration ottomane :

Population des deux vilayets complets de Salonique et de Monastir, en chiffres ronds :

Grecs Bulgares Musulmans Divers . Totaux Salonique 350,000 200,000 433,000 50,000 1,033,000 Monastir 309,000 174,000 344,000 23,000 850,000 | 659,000 374,000 771,000 73,000 1,883,000

Population des mêmes vilayets en retranchant les parties septentrionales et orientales slaves.

Grecs Bulgares Musulmans Divers Totaux Salonique 350,000 130,000 397,000 50.000 927,000 Monastir 289,000 107,000 230,000 11,000 637,000 639,000 237,000 ‘627,000 61,000 1,564,000

À côté de ces moyens pratiques et raisonnables de revendication nationale, un autre Comité a voulu organiser une grande réunion publique sur l'emplacement du femple de Jupiter Olywpien, pour protester contre les atrocités bulgares. Cette réunion ne pouvait avoir d'autre résultat que de soulever une effervescence

COURRIER DE GRÈCE 489

inutile et dangereuse parmi la population de la capitale. Heureusement les habi- tants d'Athènes s'abstinrent de répondre à la convocation faite par la Presse, et les membres du comité en question ne se virent entourés sur l'immense place que par un millier de personnes presque exclusivement prises dans les derniers rangs du peuple. |

En résumé, les événements de Macédoine n'ont soulevé aucun tumulte dans le public. Les classes laborieuses du royaume commencent à marquer une indiffé- rence de bon augure à l'égard des agitateurs politiques. On déplore générale- ment la mauvaise posture qu'a créée à la Grèce, au point de vue de la politique internationale, la malheureuse guerre de 1897, mais l'ère des coups de tête ne paraît pas prête à se rouvrir. Au plus fort de l'émotion produite par ces événe- ments, un groupe de 150 étudiants russes est arrivé en Grèce pour visiter les antiquités. Certains journaux, toujours prêts à exciter les passions populaires, avaient conseillé de huer ces jeunes slaves à leur passage. Ces conseils n'ont pas été suivis ct les étudiants russes ont parcouru les rues de la capitale sans être plus inquiétés que Les touristes ordinaires ; le Gouvernement a même mis à leur disposition les éphores des antiquités pour leur faciliter la visite des stations archéologiques du royaume.

DEUXIÈME LETTRE

Athènes, 24 novembre/7 décembre 1903.

Depuis trois mois toutes les discussions politiques roulent sur ce thème unique : la Chambre sera-t-elle dissoute ? La réponse se fait attendre aujourd'hui encore. Les organes du parti Delyannis tiennent toujours pour la mort sans phrases, c'est-à-dire pour la dissolution immédiate, sans tenter même une entente entre les divers groupes pour soutenir le Ministère. Les théotokistes, leurs adversaires, prétendent que le Cabinet Rhallis peut trouver une majorité sous certaines conditions. Quant à M. Rhallis, il semble pencher vers ce dernier moyen; mais sera-t-il suivi par ses collègues? C'est un second point d'interro- gation qui est venu depuis peu s'ajouter au premier.

Pour attendre le retour du roi et aussi pour se donner le temps de sonder les dispositions des députés influents, le premier Ministre a obtenu un Décret Royal qui proroge de quarante jours l'ouverture de la session parlementaire que la Constitution fixe au 1°" novembre. Sa Majesté est rentrée depuis une dizaine de jours et la situation n’est pas encore éclaircie, au contraire. 1] faut toujours s'attendre à une crise ministérielle, tout au moins partielle, car deux Ministres sur cinq sont manifestement hostiles à- la convocation de la Chambre actuelle. Donc, convocation, dissolution, crise ministérielle 1 ou remaniement du Ministère,

1. C'est cette troisième hypothèse qui s'est réalisée à la mi-décembre; le cabinet Rhallis a été remplacé de nouveau par un cabinet Théotokis (N. de la Réd.)

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telles sont en ce moment les quatre hypothèses entre lesquelles s'agitent les amateurs de pronostics politiques.

Dans les preiniers jours de septembre la Grèce a renouvelé ses conseils muni- cipaux et les maires ct adjoints de ses dèmes. Pour la première fois peut-être l'élection du maire d'Athènes s’est faite en dehors de toute pression politique. M. Mercouris, le maire sortant, avait réellement fait pour la ville, dans ses quatre années d'exercice, tout ce que permettaient les ressources du budget municipal. La quantité d'eau mise à la disposition des habitants été augmentée, l'arro- sage des voies publiques est plus fréquent et plus régulier ; de jolis squares ont remplacé sur les places publiques les fondrières et les dunes de poussière d'an- tan , le marché en gros des légumes qui se faisait en plein vent avec un éclai- rage rudimentaire, s'abrite maintenant sous une halle toute moderne. Enfin la capitale du royaume prend rapidement l'aspect d'une grande ville. Ces résultats n'ont pas empêché le parti Delyannis de susciter un concurrent à M. Mercouris. M. Delyannis, lui-même, prononcé un discours du haut de son balcon légen- daire pour recommander aux électeurs d'Athènes la candidature d’un de ses partisans, député de l'Attique ; malgré l'éloquence du doyen des orateurs hel- lènes, M. Mercouris a été réélu à l'écrasante majorité de 5,000 voix sur 16,000 votants.

Puisque nous parlons des embellissements d'Athènes, n'oublions pas de signa- ler l'érection prochaine d'une statue équestre en bronze de Colocotroni, le fameux chef des armées du Péloponèse pendant la guerre de l'Indépendance. Cette sta- tue représente le héros revêtu de la fustanelle nationale et coiffé du casque quil avait l'habitude de porter en campagne. Elle s'élèvera sur le côté de la Chambre des Députés, en haut de la rue du Stade. Les ouvriers sont actuellement occupés à élever le piédestal qui doit recevoir le bronze. Une statue du même modéle, wais en marbre, a déjà été érigée à Nauplie, il y a trois ans. L'inauguratiou aura lieu très probablement dans le courant du mois de janvier prochain.

Cette inauguration suivra de très près celle de la section Pirée-Athènes-Thébes- Chalcis sur la ligne de Pirée-Larissa que construit en ce moment la Société française des Batignolles. Les travaux d'art et de terrassement sur cette section sont complètement terminés et on n'attend plus que la matériel roulant pour livrer cette partie du chemin de fer à l'exploitation. 5. A. R. le Prince héritier déjà fait usage de cette voie pour se rendre à Chalcis et de en Thessalie, lors de l'inspection de cette division militaire.

Une autre inauguration : le Syllogue si florissant du « Parnasse » a prété cette année encore sa grande salle des fêtes à l'exposition des Beaux-Arts dont l'ou- verture a eu lieu à la fin d'octobre en présence de toute la haute société athé- nienne. Certainement les chefs-d'œuvre n'y abondent pas encore, mais il ya de belles marines, de jolies natures mortes et quelques tableaux de genre assez réussis. Les grands peintres grecs exposent plutôt leurs œuvres au Salon de Paris et dans les expositions d'Allemagne. Toutefois ces fêtes artistiques, de plus en plus fréquentes à Athènes, sont un encouragement pour les peintres et les sculpteurs fixés dans la capitale et un enseignement pour le public.

La question de langue passionne cependant plus les Athéniens que la peinture. Nous avons eu, ces jours derniers, un soulèvement de l'opinion publique contre

COURRIER DE GRÈCE 494

la représentation de tragédies antiques traduites en néo-grec, dans la langue dite populaire. La « Nouvelle Scène », théâtre nouvellement fondé sur la place Homonia, a donné « Antigone » de Sophocle. Malgré la belle diction des acteurs, la langue qui se parle à l'Agora n'a pas paru convenable dans la bouche des rois et des grands de l'antiquité; là, cependant, le public s'est contenté de rire ironi- quement et de battre le plancher du pied en signe de désapprobation. Mais au Théâtre Royal les choses ont failli tourner au tragique. Cette scène est considé- rée comme le théâtre officiel de la Grèce et toute attaque à la langue officielle y prend une apparence d'encouragement par les autorités du pays elles-mêmes. Le Directeur de ce théâtre s'est obstiné à faire représenter plusieurs fois de suite, malgré les protestations de la presse et des étudiants, « Orestia », traduction éga- lement en langue populaire de la trilogie d'Eschyle. Α l’Université, M. Mistriotis professeur de philologie, a prononcé une violente philippique contre ceux qu'il appelle profanateurs de la langue nationale et traîtres à la patrie, et les étudiants se sont, à la suite de cette conférence, livrés à des manifestations tumultueuses telles qu'il a fallu faire disparaître « Orestia » de l'affiche. L'émotion, produite par cette affaire, dure encore; quelques étudiants ont été maintenus en état d'arres- tation à la suite d'une bagarre entre les manifestants et la police appuyée par la force armée. Des poursuites vont être intentées contre certains journaux qui ont jeté de l'huile sur le feu.

Pendant cette saison d'automne, la famille royale de Grèce a célébré le mariage du prince André, quatrième fils de S. M. le Roi, avec la princesse Alice de Battenberg. C'est un événement heureux pour la dynastie du roi Georges qui voit ainsi son prestige s'aflirmer d'année en année par d’heureuses alliances. Malheureusement cette fête de famille a été suivie d'une grande inquiétude. A son retour à Saint-Pétersbourg, S. M. Ja Reine Olga a été prise d'un mal subit qui a nécessité une opération immédiate dont le succès a été complet. Le 93 octobre (anc. st.) dans l'Église métropolitaine d'Athènes a été célébré un service d'actions de grâces pour le rétablissement de la reine et en même temps pour le quaran- tième anniversaire de l'élévation du roi Georges au trône de Grèce.

ὅδ. GUILLEBERT.

ACTES DE L'ASSOCIATION

8 janvier 1903. Présidence de M. S. Reinach.

Membre décédé : M. le docteur Panas.

M. Oppert donne lecture d'un travail il cherche à déterminer la date de l'établissement à Athènes du calendrier de Méton.

M. Am. Hauvette communique une étude sur le proverbe grec πάλαι ποτ᾽ ἦσαν ἄλχιμοι Μιλήσιοι, et se demande notamment dans quelle circonstance historique ce vieux dicton populaire a pu être appliqué aux Milésiens; il tend à accepter le témoignage de Didyme, suivant lequel ce vers se trouvait déjà sous cette forme dans Anacréon, c'est-à-dire antérieurement à l'époque de la révolte ionienne et de la destruction de Milet.

février 1908. Présidence de M. 8. Reinach.

Membres décédés : MM. Charles Baron, Grégoire C. Soutzo et Vucina.

Membres nouveaux : MM. René Pichon, Polyphroni Polyphroniou, Spando-

“nidis, et Ghekis.

M. Edm. Pottier expose les résultats d'une étude qu'il a consacrée à deux vases du Louvre, inédits, en forme de têtes de femme. Ces deux vases plastiques, du genre improprement appelé rhyton, datent de la fin du vr* siècle avant notre ère, ou du début du ve, et ils offrent cette particularité, que, sortis du même atelier, ils portent une signature : Ἐπίλυχος ἔγραψεν καλός. Or, ce nom d” ᾿Επίλυχος, ou Ἐπίλυκος καλός, se rencontre sur d’autres vases grecs, que M. Wernicke signalés au nombre de 6 en 1890. M. Pottier a pu en étudier 13, et, de l’examen approfondi qu'il en a fait, il résulte que le nom ἀ' Ἐπίλυχος, sauf sur les deux pièces inédites du Louvre, ne saurait être une signature d'artiste : tous les vases qui portent ce nom propre sans le verbe ἔγραψεν trahissent un style sensible- ment distinct de celui qui caractérise les vases plastiques du Louvre.

M. Tannery donne lecture d’une note sur l'histoire des mots analyse et synthèse dans la langue des philosophes et des mathématiciens grecs.

M. Th. Reinach présente les photographies d'un sarcophage trouvé en Asie- Mineure, dans la ville ancienne de Sidamaria, et transporté aujourd'hui à Constantinople.

mars 1903. Présidence de M. S. Reinach.

Membre décédé : M. Mavrocordato.

ACTES DE L'ASSOCIATION 493

Membres nouveaux : M. le ἢ" Matarangas; l’Universily Library de Toronto, Canada.

M. Michon donne lecture d'une communication sur trois statues antiques provenant de Smyrne, dans l'ancienne collection du Roi.

M. Vasnier présente quelques observations sur les marques inscrites sur les murailles de Thasos.

M. Vasnier donne lecture d’une autre communication sur l'importance rela- tive et l'attribution des peintures de vases grecs. M. de Ridder a résumé, dans le dernier bullctin archéologique de la Revue, l'étude de M. Furtwängler qui retire à Euphronios la paternité des peintures de vases signées érofnoz, et non ἔγραψεν. M. Vasnier conteste que des variations de style, qu'il ne nie pas d'ailleurs, suffisent à légitimer les conclusions de M. Furtwängler : il signale dans certains vases comme la coupe de Thésée, la différence de facture entre la décoration intérieure et la décoration extérieure ; il estime que les céramistes attachaient plus d'importance à la forme même des vases qu'à leur décoration picturale, laissant peut-être exécuter celle-ci par des artistes de valeur secondaire.

M. de Ridder maintient que les observations de M. Furtwängler gardent leur valeur.

M. Th. Reinach fait observer que les potiers ne considéraient pas les peintures comme sans importance, puisqu'ils les signaient ; il ne croit pas non plus qu’ils se soient directement inspirés des grandes œuvres de la peinture contemporaine.

M. Pottier admet, avec M. Furtwängler, qu'il faut distinguer les vases qui portent la mention ἐποίησεν de ceux qui portent la mention ἔγραψεν; mais il conteste que l'expression ἐποίησεν ne soit qu'une marque de fabrique générale, n'indiquant pas que le signataire ait mis lui-même la main à l'œuvre. Il fait remarquer aussi que, même après l'étude de M. Furtwängier, il reste à Euphro- nios, auteur incontesté de trois coupes très intéressantes, une assez belle part.

M. Maurice Croiset se demande si la formule δεῖνα ἔγραψεν ne désignerait pas l'auteur du dessin, du modèle, sans que l'artiste lui-même eût exécuté la peinture.

2 avril 1903. Présidence de M. S. Reinach.

Membres décédés : M. Jean Dupuis, M. G. Edet.

Membres nouveaux : MM. Cavaignac (Eugène) et Hypéridis.

M. Edm. Pottier donne lecture d'une étude sur le sens du mot sinis{er en latin et sur la différence qui se marque à ce sujet entre les Grecs et les Romains. On saisit dans la langue latine une contradiction flagrante entre le sens favorable et le sens défavorable de sinister. Le premier est rituel et traditionnel ; l’autre est usuel et littéraire, sous l'influence des Grecs. En effet, pour les Grecs, c’est la droite qui est favorable. Le Grec qui prie se tourne vers le Nord et invoque les dieux ayant à sa droite le Levant, la région des heureux présages. Au con- traire, le Romain, se conformant aux traditions étrusques, regarde le Midi, etil a par conséquent le Levant à gauche. De sont nés deux rituels différents, et en apparence contradictoires. En remontant à la source grecque, on trouve peut- être l'idée, naturelle à tous les peuples primitifs, que la droite est le côté agis- sant et fort; la guerre rend naturellement les hommes droitiers. En remontant à la source étrusque, on trouve plutôt l'adoration du soleil par les peuples orien-

494 ACTES DE L'ASSOCIATION

taux. Toutes les statues égyptiennes, dans l'attitude de la marche, portent le pied gauche en avant: il paraît en être de même pour les œuvres chaldéennes et phéniciennes. Chez les Latins comme chez les modernes, c'est le sens grec qui a fini par triompher.

Μ. Th. Reinach entretient le Comité de la découverte du nome fameux de Timothée, intitulé les Perses : il expose, et discute sur quelques points, le travail récemment publié de M. von Wilamovwitz sur ce sujet.

Séance générale du 7 mai 1908. Présidence de M. S. Reïinach.

M. 8. Reinach exprime ses confrères les sentiments qu'il éprouve en quittant le fauteuil de la présidence, et rend hommage à la mémoire des membres décédés dans le courant de l'année.

Le secrétaire présente, au nom de la Commission des prix, le rapport sur les travaux et les concours de l’année. Le prix Zographos a été partagé entre MM. Hatzidakis et Paul Mazon, auteurs, l'un, d'une grammaire comparée du grec, du latin et du sanscrit, parue sous le titre ᾿Αχκαδημειχὰ ἀναγνώσματα, l'autre, d'une traduction de l'Orestie d'Eschyle. Le prix Zappas a été attribué à M. le général de Beylié, pour son ouvrage sur l'Habitation Byzantine.

Le secrétaire-adjoint donne lecture du rapport sur le concours de typographie grecque, qui eu lieu cette année, comme il y deux ans, à Paris et dans les départements.

M. Egger donne lecture, au nom de la Commission administrative, du rapport sur l'état des finances de l'Association.

Le scrutin est ouvert par le renouvellement du bureau et du tiers sortant des membres du Comité. Sont élus : 1 Vice-Président, M. Paul Tannery ; Vice- Président, M. Paul Guiraud; secrétaire, M. Am. Hauvette; secrétaire-adjoint, M. Puech ; trésorier, M. Egger. Sont nommés membres du Comité pour trois ans : MM. Maurice Croiset, S. Reinach, Schlumberger, Monceaux, Legrand (Émile), Glachant (Victor) et Bodin.

4 juin 1903. Présidence de M. Edm. Pottier.

Le Président remercie M. 8. Reinach, président sortant, et annonce au Comité que M. le duc de Loubat a mis à sa disposition une somme de mille francs, afin de devenir membre donateur de la Société et membre fondateur pour l'illustra- tion de la Revue. Des remerctments unanimes sont adressés à M. le duc de Loubat.

Membres nouveaux : MM. Carathéodory (Alex.) et Pelletier (François).

M. Tannery, rendant compte des travaux du congrès international des sciences historiques, tenu à Rome en 1903, signale un vœu formulé par ce congrès, pour la publication d'un recueil général des écrivains byzantins (philosophes et savants) de la Renaissance. M. Tannery a déjà lui-même appuyé ce vœu dans le Congrès. L'Association donne volontiers son adhésion un projet qui intéresse au plus haut point la science.

M. Delamarre donne lecture d'un mémoire sur plusieurs décrets religieux d'Arkésiné (Amorgos).

2 juillet 1908. Présidence de M. Edm. Pottier. Membre décédé : M. Patrocinio da Costa.

ACTES DE L'ASSOCIATION 495

Membres nouveaux : MM. Brizemur, Demargne, Engel, Fossey, Marguerite de la Charlonie, Messinési (Léonce), Picard (Georges) et Vendryès.

M. Maurice Croiset donne lecture d'une étude, critique et littéraire, sur les Perses de Timothée. |

M. Ch. Huit détache d’un travail plus général sur Ballanche quelques pages relatives aux idées de cet écrivain sur l'Alexandrinisme.

M. Oment a eu la bonne fortune de découvrir récemment, dans un formulaire d'un secrétaire du roi François Ier, une lettre royale, datée de 1529, et relative à l'organisation du premier cours de grec au Collège de France, cours confié au savant helléniste Toussaint. M. Omont donne lecture de cette lettre, adressée à l'évêque de Bayeux.

5 novembre 1903. Présidence de M. Edm. Pottier.

Membres décédés : MM. Botti et G. Larroumet.

Membres nouveaux : MM. Carra de Vaux, Droz (Alfred), Fournier (Paul) Rheinart et V. de Swarte.

M. Bréal fait part à l'Association d'une interprétation nouvelle qu’il propose de donner au mot διάδολος. On explique généralement ce mot, d'après l'étymologie, par « le calomniateur », ou « l'accusateur, » ou « le trompeur ». Aucun de ces sens n'est tout à fait satisfaisant. Hérodote présente un emploi du mot διαδάλλειν qui permet, ce semble, une interprétation meilleure. 11 s'agit de la longue scène que décrit l'historien entre Aristagoras de Milet et le roi de Sparte Cléomène. Le tyran de Milet a déployé tout son talent, toute la puissance de son éloquence persuasive, pour entraîner le Spartiate à la conquête de l'Asie, lui promettant monts et merveilles. Α la fin, cependant, malgré toute son habileté, il échoue lorsqu'il a l'imprudence d'avouer que la ville de Suse est à trois mois de la côte : τἄλλα ἐὼν σοφὸς καὶ διαδάλλων ἐχεῖνον εὖ, ἐν τούτῳ ἐσφάλη (V, 50). Aristagoras, dit M. Bréal, ne « trompe » pas Cléomène, il l'enjôle, le tente, le séduit. Διάδολος, c'est le séducteur.

M. S. Reinach n'admet pas que Satan, dans les parties anciennes de la Bible, soit le « tentateur ». Il est « celui qui s'oppose », ou bien « l'adversaire en « justice », « l'accusateur ». Le sens de « tentateur » date du temps de saint Paul.

M. Alfred Croiset estime que le sens. de « tromper » convient bien à διαδάλλειν dans le passage d'Hérodote, et il incline à se contenter de ce sefs, puisque dans aucun autre texte ne se rencontre le sens de « tenter ».

M. Th. Reinach rappelle que le sens de « tromper » donné à διαθάλλειν est signalé par Hésychius comme un ionisme.

M. Bréal n'est pas ébranié dans son opinion par ce fait, que le sens proposé est unique dans la littérature : bien d'autres emplois de la langue populaire peuvent nous échapper. D'autre part, il considère que, sans aucun doute, dans le récit de la Genèse, le serpent joue le rôle de « tentateur ».

M. Th. Reinach étudie deux actes d’affranchissement gravés sur un autel, à Orchomène (Arcadie).

3 décembre 1908. Présidence de M. Edm. Pottier.

Membre décédé : M. Émile Legrand.

Membres nouveaux : MM. d’Anthonay, Deschemæcher, Grégoire, Macris, Martin (Fernand), May, Migeon, Roujon et Weil,

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496 ACTES DE L'ASSOCIATION

M. Omont lit une note sur deux miniatures du manuscrit grec 2832 de la Bibliothèque nationale. Ces deux miniatures, qui semblent inspirées des tradi- tions de l’art antique, se trouvent à la suite d'un recueil des Jdylles de Théocrite, copié à la fin du xrv° siècle, et qui a appartenu au célèbre Jean Lascaris ; elles représentent, l'une, Dosiadès, offrant à Apollon le petit poème intitulé l'autel (βωμός), l’autre, Théocrite, offrant à Pan le poème dont la forme rappelle celle de la flûte (σύριγξ).

M. S. Reinach pense que la représentation de l’Apollon debout sur un trépied est d'un grand intérêt, et que l'original dont ces miniatures procèdent peut remonter au 1er ou au ne siècle de notre ère. M. Diehl se prononce également dans ce sens. M. Th. Reinach est d'un avis opposé.

M. le capitaine Weil présente un moulage du vase de Phæstos, trouvé en Crète dans les fouilles dirigées par M. Halbherr et discute l'interprétation donnée par MM. Halbberr et Savignoni de la scène représentée sur le pourtour de ce vase. On y voit se dérouler, derrière le personnage principal, une procession ces deux savants ont cru reconnaître une armée en marche. M. le capitaine Weil propose une interprétation toute différente : l'instrument que portent ces pré- tendus soldats n'est pas une arme, mais un instrument agricole, une sorte de fourche ou de faux ; nous sommes en présence de moissonneurs, et le défilé est un défilé rituel, dont le chef est probablement un prêtre. Cette scène rappelle de très près certaines œuvres égyptiennes, en particulier un bas-relief de Médinet- Habou (Maspero, Histoire de l'Orient, ἃ. 11, p. 463). M. Weil croit que ce vase établit un trait d'union entre le monde carien et le monde égéen, et peut servir d'argument à l'appui de l'opinion, qu'il s'est développé, à l'époque dite mycé- nienne, dans les îles de la mer Égée et en Asie-Mineure, une civilisation parti-

. Culière, qui n'était ni égyptienne, ni indo-germanique.

M. S. Reinach applaudit à la découverte de M. Weil, et y voit une con8&rma- tion que l'art de la Crète n’est ni un reflet de l'Égypte, ni l'œuvre de mystérieux Phéniciens.

M. Pottier fait quelques réserves sur le costume du chef des prétendus mois- sonneurs : il se demande s'il ne faut pas y reconnaître une cuirasse.

MM. Vasnier, Th. Reinach, Tannery et Michon présentent diverses observations sur le même sujet.

M. Diehl commence la lecture d'un mémoire sur les origines asiatiques de l'art byzantin, d'après l'ouvrage de M. Strzygowski, Kleinasien, ein Neuland in der Kunslgeschichte. Cette lecture sera continuée.

Le Secrétaire, Am. Hauverre.

OUVRAGES OFFERTS

A LA BIBLIOTHÈQUE DE L'ASSOCIATION

dans les séances de janvier-décembre 1903.

Général de BEYLIÉ, Supplément à L’habitation byzantine, Paris, 1903.

LANGLOIS et SEIGNOBOS, Introduction aux Études historiques, trad. en grec par M. Sp. Lambros (Bibliothèque Marasiy).

MACAULAY, Histoire d'Angleterre, trad. en grec par Rhoïdis (Bibl. Marasiy).

HERTZBERG, Histoire de la Grèce sous la domination romaine, trad. en grec par Karolidis (Bibl. Marasly).

MARCHETI, Πλουτολογία, Athènes, 1901.

MILIARAKIS (A.), Ofxoyévsta Mauwv& Athènes, 1902.

MILANI (Luigi AÀ.), I vaso François (estratto dail' Afene e Roma, ottobre 1902).

ravnyupic τῆς ἐν!ΠΠανόρμῳ Σύμης ἱερᾶς μονῆς τοῦ ταξιάρχου Μιχαὴλ τῆς ἐπιλεγομένης τοῦ Πανορμίτου, Samos, 1901.

ΒΙΟΕΆΘΕΟΕΝ (R.), De sonis dialecti Rhodiacae, Upsal, 1902.

MELTEN (G.), De Jus fabula, Upsal, 1901.

HJERTEN (1.), De loco Poeticae Aristoteliae, 1449b 13-16 cum tragædiis coilato, Upsal, 1904.

BEASLEY (W.), Le cautionnement dans l’ancien droit grec (143. fascicule de la Bibliothèque de l'École des Hautes-Études).

OMONT, Missions archéologiques françaises aux XVIII: et XVIIe siècles, 2 vol.

PUECH (A.), Recherches sur le discours aux Grecs de Tatien (XVIIT- fasci- cule de la Bibliothèque de la Faculté des Lettres de l'Université de Paris, Paris, Alcan, 1903.

LOMBARD, Études d’histoire byzantine, Constantin V, empereur des Romains (XVI° fascicule de la même Bibliothèque), 1902.

DOSSIOS, Ελληνιχαὶ ἐπιγραφαὶ χαὶ ἐλληνιχὰ χειρογαφὰ ἐν ἸἸασίῳ Jassy, 1903.

PERNOT (Hubert), 1.110 de Chio, Paris, Maisonneuve, 1903.

RINONAPOLI, La discesa d’Ischtar all’ Inferno, éd. Cagliari, 1903.

Investigations at Assos (Expedition of the archæological Institute of America), Part. 1, 1902, gr. in-folio.

498 | OUVRAGES OFFERTS

PSICHARI, Γιὰ τὸ ῥωμάιχο θέατρο, Athènes, 1904. -- Ῥόδα χαὶ μῆλα, {.1, 1902. -- -- ἀπόσπασμα, 1902.

ΒΟΙΑΤΖΙ, Πίναξ τῶν χαταλήξεων τῶν ῥημάτων τῆς λατινιχῆς γλώσσης, Athènes, 1901.

BEIS, Χρονογραφικὰ σημειώματα ἐκ τῶν κωδίχων τῆς ἐθνιχῆς Βιδόλιοθήκης τῆς Ελλάδος (extrait de 1" ᾿Αθηνᾶ).

ARVANITOPOULOS, ἔφηδος τῶν ᾿Αντιχυθήρων, Athènes, 1903.

TROPEA, Studi sugli Scriptores historiae Augustae :

IV. Ælio Cardo, vita frammenti, Messine, 1900. VI. Intorno alla patria di Adriano Imperatore Padova, 1903.

De RIDDER, Catalogue des vases peints de la Bibliothèque Nationale, t. Il.

KRUMBACHER, Das Problem der neugriechischen Schriftsprache, Mün- chen, 1903.

CARRA de VAUX, Le livre des appareils pneumatiques et des machines hydrauliques, par Philon de Byzance, édité d'après les versions arabes d'Oxford et de Constantinople, et traduit en français, Paris, 1902.

POLITIS, Παροιμίαι, t. IV, 1902.

ELEUTHERIADIS (N.P.), à ἀκίνητος ἰδιοχτησία ἐν Τουρκίᾳ, Athènes, 1903.

CHAVANON, Étude sur les sources principales des Mémorables de Xénophon (Biblioth. de l'École des Hautes-Études, fase. 140).

BLINKENBERG et K.-F. KINCH, Exploration archéologique de Rhodes (fondation Ny Carlsberg) (Académie royale des Sciences et des Lettres de Danemark, extrait du Bulletin, 2, 1903).

PHARMAKO WSKY (Β.), Monuments de culture antique, trouvés en Russie. I. Pierre gravée de l'époque romaine. IJ. Main votive en bronze (extrait du Bulletin de la Commission impériale archéologique de Saint-Pélersbourg, livr. 1902 (en russe).

Fragment d'une coupe en terre cuite d'Olbia (en russe).

Hypogée d’Heurésibios et d'Arété à Olbia (en russe). EURIPIDE, Iphigenia auf Tauris, éd. par Reiter, Wien, Tempsky, 1903. APOSTOLIDES (Dr), Origine asiatique des inscriptions préhelléniques de

Lomnos, Le Caire, 1903.

PALLIS (Alex.}, À few notes on the gospels according to St. Mark and St. Matthew, based chiefly on modern Greek, Liverpool, 1903.

MEUNIER (abbé), Prononciation du latin classique (extrait de la Revue du Nivernais).

TSAKALOTOS, trad. en grec moderne des Commentaires de César, Athènes, 1903.

GEVAERT et VOLLGRAFF, Les problèmes musicaux d’Aristote, 1903.

KRUMBACHER, Das Mittelgriechisch.

PAPADIMITRACOPOULO, La tradition ancienne et les partisans d’Érasme.

OMONT, Notice du manuscrit nouvellement acquis Lat, 763 de la Biblio- thèque nationale.

COLARDEAU, Étude sur Épictète, Paris, 1903.

POLITIS, Τὰ Πραξιτέλεια ἀνάγλυφα τῆς Μαντινείας (tirage à part).

HESSELING, ‘EhAnvixai καὶ ὁλλανδικαὶ παροιμίαι (tirage à part).

A LA BIBLIOTHÈQUE DE L'ASSOCIATION 499

BEIS, "Exppaotc κχώδιχος τῆς μητροπόλεως Νοδεμθδασίας xal Καλαμάτας.

STEPHANOPOLI (Jeanne), Grecs et Bulgares en Macédoine (extrait).

Βουλόδημος, Δοχέμιον περὶ τοῦ ἰδιωτιχοῦ βίου τῶν ἀρχαίων Ἑλλήνων, t. II.

ZANOS (Panayoti), 8éarpoy ξἑλληνικόν, 3 vol. Athènes, 1903.

STICKNEY, De Hermolai vita, thèse latine, 1903.

KASASIS, L’hellénisme et la Macédoine, 1903.

Comptes rendus de la Φιλεχπαιδευτιχὴ ‘Etatpæsiæ, Athènes, 1900-1, 1902-1.

SERVI, Per l’ubicazione del forum Allieni, Padoue, 1903.

I dominio mamertino nella Sicilia, Messine. 1903.

REINACH (Th.), Le sarcophage de Sidamara, deux fascicules tirés à part des Monuments Piot, Paris, 1903.

Périodiques divers.

TABLE DES MATIÈRES

PARTIE ADMINISTRATIVE

Statuts de l'Association ................,.................. pnsssossose Ε La médaiïlle de l'Association ......................, sus. ἈΝΕ Souscription permanente pour l'illustration de la Revue....... css Assemblée générale du 1 mai 1903............. ΝῊ sommes .

Discours de M. Salomon Reinach, président.............,........ .

Rapport de M. Am. Hauvette, secrétaire ........,.,......,....,,.., Rapport de la Commission administrative.......................... Concours de typographie.......................,....... cnsoseosve Membres fondateurs de l’Association......... ΝΥ Membres fondateurs pour les Monuments grecs et l'illustration de la

Bureau, Comité, Commissions........................ ΝΆ EEE . Membres donateurs................... sonores νον ον ον σον οοοοο σον “90 Liste générale des membres au 1°" décembre 1903 Sociétés correspondantes, périodiques échangés....................,.. Prix décernés dans les concours de l'Association ................ ve... Prix décernés par l'Association dans les lycées et collèges .....

0006020909 %.. 0505.

PARTIE LITTÉRAIRE

Louis Bréhier...... Un discours inédit de Psellos Max. Collignon .... De l'origine du type des Pleureuses dans l'art grec. Maurice Croiset. ... Observations sur les'Perses de Timothée de Milet.. Wilhelm Crônert... Remarques sur les papyrus de Magdola

Franz Cumont..... La Galatie maritime de Ptolémée.....,............. J. Delamarre. ..... Décrets religieux d'Arkésiné (Amorgos)............ Charles Diehl...... Sur la date de quelques passages du Livre des

Cérémonies...... .......,......,.........s... . Gustave Glotz...…. Sur la date d'une inscription trouvée à Oiyrpie- ..

ὁ. W. Gœthe...... L'Agamemnon d'Eschyle.........

502 TABLE DES MATIÈRES

George Hatzidakis.. La question de la langue en Grèce...............,. 210

Karl Krumbacher.. Le problème de la langue littéraire néo-grecque..…. 246

Ph. E. Legrand .... Pour l'histoire de la comédie nouvelle............. 349

Étienne Michon.... Trois statues antiques au Louvre.................. 198 H. Omont......... Le premier professeur de langue grecque au Col-

lège de France.................,.....,........... 416

Jules Oppert....... L'année de Méton ..........................,.,,... 5

Paul Perdrizet...,. ΣΦΡΑΓῚΣ ZOAOMQNOS....,........................ 42

Théodore Reinach. Les trépieds de Gélon et de ses frères............. 18

Les Perses de Timothée............................ 62

-- Inscriptions grecques.........................., 180, 419

Paul Tannery...... Υ e-t-il un nombre géométrique de Platon ?........ 173

CHRONIQUE

Bulletin épigraphique (Émile Bourguet)................................. 84

Bulletin papyrologique (S. de Ricci)..................................,.. 105

Actes de l'Association ...................,......... ue cesse 492

Courrier de Grèce (J. Guillebert)...................... soso 126, 276, 485

Congrès pédagogique d'Athènes .................................s...s 281

BIBLIOGRAPHIE Bibliographie annuelle des études grecques (C. E. Ruelle) .......... vos. 421 Comptes rendus bibliographiques ...........,..,................. 133, 282, 420 CORRESPONDANCE Lettre de M. Al. Pallis.................,,........,...,.......... soon 483

Bon à tirer donné le 20 janvier 1904. Le rédacteur en chef-gérant, Théodore Rermacu.

Le Puy-en-Velay. Πρ. R, Marchessou, boulevard Carnot, 33.

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

28, RUE BONAPARTE, PARIS

HISTOIRE DES LAGIDES Par A. BOUCHÉ-LECLERCQ Membre de l’Institut.

Tome I. Les cinq premiers Ptolémées (323-181 av. J.-C.). Un volume in-8.................................... 8 fr.

IUSTINKXE NN ET LA CIVILISATION BYZANTINE AU VI: SIÈCLE Par Ch. DIEHL, correspondant de l’Institut. Un beau votume gr. in-8, illustré de 200 dessins et 9 planches

hors texte......................................... 25 fr. Couronné par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (Prix Saintour).

HISTOIRE LITTÉRAIRE DE L’AFRIQUE CHRÉTIENNE DEPUIS LES ORIGINES JUSQU'A L’'INVASION ARABE Par P. MONCEAUX Deux volumes in-8............................,....... 15 fr.

I. Tertullien et les origines. II. Saint Cyprien et son temps.

LA LOI DE HAMMOURALES (VERS 2000 AVANT J.-C.) Par V. SCHEIL

Un volume in-18, avec planche........................ 2 fr.

CODEX BORBONICUS

MANUSCRIT MEXICAIN DE LA BIBLIOTHÈQUE DU PALAIS-BOURBON (Livre divinatoire et Rituel figuré)

PUBLIÉ EN FAC-SIMILE, AVEC UN COMMENTAIRE EXPLICATIF

Par E.-T. HAMY, membre de l'Institut Un volume grand in-4° oblong, en un carlon.......... 200 fr.

L'ART COPTE ÉCOLE D'ALEXANDRIE ARCHITECTURE MONASTIQUE SCLLPTURE PEINTURE ART SOMPTUAIRE- Par A. GAYET

Un beau volume grand in-8, richement illustré......... 20 fr.

TERTULLIEN

ÉTUDE SUR SRS SENTIMENTS A L'ÉCARD DE L'EMPIRE ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE Par Ch. GUIGNEBERT, docteur ès-lettres.

Un volume in-8 de xx1v-616 pages..................... 12 fr.

TABLE DES “MATIÈRES

PARTIE ADMINISTRATIVE

Pages Membres fondateurs de l'Assoctiation .................. XXXHI Anciens présidents de l'Association ................... XXXVI Bureau, comité, commissions......................... XXXVII Membres donateurs................................... XXXVIIT Liste générale des membres au 195 décembre 1903 ...... XLVI Sociétés correspondantes, périodiques échangés........ LXV Prix décernés par l'Assoctalion................,....... LXVII

PARTIE LITTÉRAIRE

Bibliographie annuelle des Études grecques, par C.-Ë.

RUELLE .................4 44444 esse sos 427 Courrier de Grèce, J. GUILLEBERT................... 486 Lettre de M. Alex. Pallis.......................,.,.... 483 Actes de l'Association. Ouvrages offerts..... eosssessses 492 Table des matières du tome A V1...................... 501

Le Comité se réunil le premier jeudi non férié de chaque mois, excepté en août, septembre et octobre. Tousles membres de l’As- sociation peuvent assister aux séances avec voix consultative.

La Bibliothèque de l'Association, 12, rue de l’Abbaye, est ouverte le jeudi de 3 ἢ. 1/2 à 4 ἢ. 1/2, et le samedi de 2 à 5 heures.

La Revue des Eludes grecques est publiée cinq fois par an.

Prix d'abonnement : Paris ........................ 10 » Départements et étranger.................... 11 » Un numéro séparé........................... 2 50

La Revue est envoyée gratuitement aux membres de l’Associa- tion pour l’encouragement des études grecques. Ÿ

Le Puy, typographie R. Marchessou, boulevard Carnot, 93.

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THE BORROWER WILL BE CHARGED AN OVERDUE FEE IF THIS BOOK IS NOT RETURNED TO THE LIBRARY ON OR BEFORE THE LAST DATE STAMPED BELOW. NON-RECEIPT OF OVERDUE NOTICES DOES NOT EXEMPT THE BORROWER FROM OVERDUE FEES.

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