I 7* VOLUME. ^9* LIVMISOK. ni <— »• REVUE ENCYCL0PEDIQUE7 ou ANALYSE RAISONNEE DES PRODUCTIONS LES PLUS REMARQUABLES DANS LA LITTERATUBE, LES SCIENCES ET tES ARTS. i". Poar les Sciences physiques et mathematiqiies ct les Art* industrids ; MM. Ch. DuEiH, CiiAPTAi., FouRirR, del'Institut; CogrxREL; Ferrv; Frakciccr^ Le Normand, professcurdetechnologie; A. Micheloi; Morbau he JoNsis; War- den, ancicn Consul des Etats-Unisd'Amirique, etc. 'j°. Poor les Sciences natitrclles: MM. DEliACEPiDEjGEOfFBor SAlNT-Hii-AinE, de rinititut; BoRr dp. Saint -Vincent, corres|)ondant dc riastflDt j DfiSMAaasT- A0DOC1N; Bfto«GiHAR.T fils ; G. Delafosse; Floijkens, D. M., etc. 3". Pour les Sciences medic-iles : MM. Adex-on, Baut, Dajcihoii, Deskociins, EsQiiROt,, Frjedlandeb., Georcet, Magekdib, Orpila, Pariset, D. M., etc. 4'. Poor les Sciences phiLosopkiques et morales, politiques et historigues : MM. LiNjoiNAis, del'Institut; M. A. Jullien, de Paris; de Gerando; Alex, dk la BoRDB, de rinititut; Agoub; Ann^k; Artacd; Avenel; Bertille, arocat; Barbie DU BocAOE, del'Institut; Champollion-Ficeac, correspondant do I'lnstitul; Citam- poLLio.s jcune; Depping; A. Dufrayer; Dcpad, Duvercier, Gdacet, avocals; JoMABD, del'Institut; Laffon de LadebaI; ALEX.LAUBTn; P. Lami; A. MAtrai.; Meyer, d'Amsterdam; Parent-RjSal; Eusebe Salvbrte; Simondb de Sisxokoi; SrAPFER; AlphonseTaillandieb; Varney, etc. 5*. Pour la T/itterature/ran^aise et etrangere, !a Bihliographie, VArcJieologie et iesBeaux-Artt ; MM. .■Vndriecx , Amaub y-Dutal, E.«eric David, Lbmercier, DE Seour, de I'lnstitut; Barbier, ancien consetvatenr des hibliothetjpps du Roi; J. P. BREs;ALPn.MABi:L;Pa.GoLBT;Ry, deColmariE. HLREAu;HENRicas;BABEY; M. Berr; Felix Bodis; Bi'chon; Chacvet; Chenedoli.i6 fib, de Liege; J. Droz; DuMERSis; Ed. Gadttier; Goepp; Hkiberc, Krapft; Lakcl*.s, de I'lastitut; V. Leclbrc; Liagno; Llorente; Mazois; NicoLo-Pocto ; Patis ; P^lhssier j DB Reiffenbero; de Stassart, de Bruxelles; Fr. Smlu; ScHweigh«bs£R fils, de Strasbourg; Lion Thiesse; Yehdikb, etc. ifARIS, AU BUREAU CENTRAL DE LA REVUE ENCYCLOPEDIQUE. Jtuc ii'Eiiler-Saint-.Vlichcl, n" i8; BT CHtz AttTHos Bkiitband, ruc Haiitereuille, n» 33; CoiLix DE FtA.NCY, rue Monlmarlro, n" lai; BosjAiTos pere, rue de Richelieu, n" 6o. LOJJDRES. — TeBuTTEi. bt Wubtz, Bossa.icb, Dvikv sx CoMiP. JANVIER 1823. fgllOTffifflfflfflfflTWwtffifffmfffffffCff OS It'mSADLMilh SB tUiSSJiS, KVZ DZ rAl'CICARD, x'' li. CONDITIONS DE LA SOUSCBIPTION. Depuia le mob de Janvier 1819 , il parait, parannt-e, douzc cabiors dc ce Rtcucil; cbaque cabicr, public le 3o du mois, se compose d'cn- Tiron douzc feuillcs d'iinprcssioD. On souscrit a Pari$, au Bxtreau central d'aiionnement ct d'expidilion indiquc- sur Ic titrc. Price de la Souicription. A Paris 4^ Tr. pour uo an ; 2.\ fr. pour six moie. Dans les d^partcnacns , 48 > 38. Dans I'ctrangiT. .... 54, 33. La diflercncR cntre le prix d'abonDetnoDt, d Paris, dans Ics dvfar- UmcTis ct dans I'elrangcr, devant 6tre proporlionnelle aux frais d'cxpc- dilioo park poste, a servi debase a la fixation d^riaitiveporleeci-de$sus. Le roonlant de la Souscription , cnvoye par la poste , doit 6tre adresse d'avaoce, fbakc de port, ainsi que la correspondance , au Directeur de la Untie Encyctopcditjue , rue d'EnferSaint-Michet, w i8. C'cst a la mcme adresse qu'on devra envoyer Ics outrages de tout genre et les gravures qu'on voudra faire annonccr, ainsi que les articles dont on de- sircra I'insertion. On peut aussi souscrire chcz les Directeurs des postes et chcz les prin* cipaux Libraires, a Paris, dans les dcpartemens el dans les pays etrangeis. Trois cahlers ou livraisons ferment un volume. Cbaque volume est termind par une Table des matieres alphabetique et aoalytique , qui cclaircit ct facilite les recherches. On souscrit sculcment d partir de deux epoques, de Janvier ou de juiUct. On troMve, au bcreao central, les eoUeetlont des annees 1819, 1820, 1821 tl 182 J, au prix de 4» ir. cbaque. «.t/V\«W%lVMAW% La Table des Matieres dn 16' volume est jointe ^ I'eii >oi du pr<3sent Cahicr. REVUE ENCYCLOPEDIQUE. DE L'lMPRlMERlE UK PLASSAN, RUE DE VAUGIRARD, W i5, nGHBlAoK l'oDKOR. ^. jcnyo , REVUE ENCYCLOPEDIQUE, OU ANALYSE RAISONNEE DES PRODUCTIONS LES PLUS REMARQUABLES DANS LA UTTERATCRE, LES SCIENCES ET LES ARTS, " PAR UNE REUNION DE MEMBRES DE L'lNSTITUT, ET D'AUTRES HOMMES DE LETTRES. 5 LA^M/itec^, j TOME XVII. PARIS,^ AU BUREAU CENTRAL DE LA REVUE ENCYCLOPEDIQUE, RUE d'enfer-saint-michel, in" i8; ET CHEZ AP.THUS BERTRAND, RUE HAUTEFEUILLE, N" 23. LONDRES. TRETJTTEL ET WCKTZ, BOSSANGE, ET DULAU ET C'^. JANVIER 1825. H I'uiiles Ics sciesccs sunt ies iiimei)u\ (runt: uieit'e i>ge. i> BituN. (( L'art n'cftt autre ciiose que ]e coutrole et Ic registre des ir.eillcurfs produc- tions A contrulcr les producliuns (et le.s acliou£>} d'un cUucun , il s'er- gcadra caviedes bimuc9 , ct mipris dcs mauTaises. » MONTAIOKE. <> Les Iiellcs-lcltrcs et lei sciences, bien etudiies et bicn comprises, snnt des JnstruBjena uuivciiels de raison, do vertu, de boiilieiir. n REVUE ENCYCLOPEDIQUE, ov ANALYSES ET ANNONCES RAISONNEES DES PRODUCTIONS LES PLUS BEMARQUABLES f)ANS LA LITTliRATURE, LES SCIENCES ET LES ARTS. I. MEMOIRES, NOTICES, LETTRES ET MELANGES. LETT RE A MM. les CoUaboraleui's et les CorrespondaJis de la Revue Encyclopedique , en FrancG et dans les pajs dtr angers (i). -n< Messieurs, All moment oil va s'ouvrir la ciNQuihsiE ank^e denos publications inensuelles , nous esp^rons qu'en apprdciant le plan et le but de cet ouvrage p^riodique, qui est main- tenant r^pandu dans toutes les contr^es du monde civi- lis6 , et qui compte un nombre toujours croissant de lec- leurs choisis dans la classe des amis ^clair(3S des sciences (i) Voyez, ci-des8us, T.I (1819), pag. 18-24; T. V (1820), pa;,'. 5ii; T. IX. {1821), pag. 5-25; et T. XIII (1822), pag. 5-i8. 6 ';f iB;ETTRp: ct dc rhiimanil6, vous conlinuerez d'y d^poser les fruits (Ic vos meditations, de Vos lectures et de vos recherches. Couiine les Prospectus que nous publions, au commen- cement de chaque annee , ont seulement pour objct de Pflppeler 5 raltonlion du public une entreprise dont le succes est deja consacre par des r^sultats positifs , el par d'honorables suflVages , il est peut-elre utile de repro- duire ici quelqucs observations qui servirout h mieux de- terminer la nature dcs communications que nous desirous oblenir. Les n/iDACTJiujis do la Reyup Encyclop^dique ont lieu d'etre satisfails de Tacciieil que Icur ouvrage a recu , de- ptiis qualre annces , dans le nionde savant et liltt^raire. Celle entreprise , dont les fondaleurs ont tach6 de pren- dre liabituellement pour guides les inspirations et les con- scils d'une douce pliilantropie et d'une sage moderation, propres c» rapprocher les hommes de tous les pays, a tra- verse jusqii'ici heur'eusement les orages poliliques et les ierritoiresdes etals soumis aux gouvernemens les plus op- poses par leurs maximes, leur tendance et leurs inierets. Les republicains d'Amerique et les seigneurs feodaux du nord de I'Europe , les hommes publics et les simples par- liculiers , les hommes instruits et les hommes du monde , les femmes elles-niemes, dont I'espritne paratt quelqtie- fois legcr et superficiel , que parce que leur education et leur instruction ont dih incompl6les on mal dirigees, irouventegalementnne lecture solide , agreable et variec dans nos Annates dc I'tnteUtgence humaine , qui sent en nieme terns un Bulklin General ct U7tivcrsel de nou- veltcsel d'annonccs scieatifiques , bibliographiqties , ar- clicolopques , (iitcrnlrcs , et unc sorle de galerie ou de A MM. LE5 COLLABORATEURS , etc. 7 pandrama des nations rapproch6es et comparees , dont les Iravaux les plus utiles deviennent I'objet d'un examen impartial , et souvcnt approfondi. I/a rfegle constanie des rddacteurs , qu'ils s'attacheront loujours h suivre , est un respect profond de la v6rit6 , et une observation scrupu- leuse des convenances g^n^rales et locales : Quid verum atque decens. Nos richesses inlellectuelles sent , h quelques 6gards , des productions du sol de chaque pays. Les fruits de I'l- inagination ont aussi leurs climats , et ne se d^robent point h rinfluence des latitudes ; les faits naturels sont produils ou modifies par des causes locales , propres h chaque contr^e ; et comme nos sciences se composent de fails, et nos lilteratures des produits de I'imagination , aucun peuple , quelque bien partag6 qu'il soit , ne peut 6tre assez riche de son propre fonds , pourse passer d'ua commerce d'^change. La Revue Enn/clop6dique est un moyen de rendre cc commerce plus actif et plus utile k lous. Les v^rites et les idees qui peuvent conduire h quelques d^couvertes , les faits dignes d'attenlion.lesouvrages nouveaux; enun mot, tout ce qui compose le domaine de la pensee , n'arrive ^ ce point central que pour 6tre mis en circulation. Les dis- tances sont franchies , le tems abr^g(5, les obstacles mo- raux ou politiques surmont^s , autant qu'il est possible. Ainsi , I'instruclion se r^pand , les arts se multiplient et se perfectionnent; et, ce qui est encore plus precieux, I'hom- ine devient meilleiir et plusdignede seshautes desiimies. L'act!vil6 naturelle de I'esprit humain , qui ne lui est pas moins n^cessaire que le mouvement Test pour le corps, se trouve dirig^e dans la sphere paisible des sciences , des 8 LETTHK arls indijslriels, de la litteralnre, des beaux-aits, des |)en- s«5es ot des vues bienfaisaales et fecondes ; ce qui la de- lourne indireclemenl de I'ar^ne des discussions poliliqiies du nionK^nt cl de la sphfire orageuse des passions. Tels sont, MM., I'esprit et le but de notre Ency- clopcdie piriodique ct proqressive , ^ la redaction de la- quelic beaucoup d'homnies (^ciaires et philanlropes de Ions les pays continueront sans doute h cooperer de plus en plus par d'uliles communications. Ce n'est pas seu- lement aux rddacleurs de ce recueil , qu'ils imposeront ainsi les devoirs de la reconnaissance rchacun d'eux, sui- vant la part qu'il aura prise h. nos travaux, s'associera aux bionfails de I'lnstruction que nous aurons pu repandre sur les points les plus eloignes. Les lieux oil vous etes, les phenom^nes qu'on y peut remarquer, robservation de I'homme et de la soci6l6 , les voyages scienlifiques et leurs resuUats, les r(5unions savantes et lilt^raires, les nienioirespublies sous leurs auspices, les prix qu'elles pro- posent ct qu'elles distribuent; les journaux et les ouvra- ges pdriodiques, et les fails importans qu'ils renferment, dc^gages des formes ou Irop techniques ou Irop leg^res sous lesquelles ils sont produits ; les progrfes morauxet in- tellcctuels, et les causes qui les d^terminent, qui les ac- celercut ou qui les retardent; la marche des sciences ct dc Tcsprit humain dans toules les directions; les fonda- lions d'elablissemens de bien public ; les theatres etl'in- fluence qu'ils excrcent sur le gout litteraire et sur le ca- raclcre moral des peuples ; les notices sur la vie et les Iravaux des hommesdistiugues et utiles, etc.; tous ces ob- jcls, qui appartiennent a noire plan , atlirent les regards du philanlrope inslruit, et n'^chapperont pas aux votres. A MM. LES COLLABOR4TEURS, e-.c. n Vous avez pu voir, dans notre Introdaction {tievue Encjctoptidtque , T. I, pag. S-iy), et dans nos cahiers de chaqiie niois, comment ies matiferes iuserees dans notre recueil sont divis6es en quatre grandes sections, c|ui ser- vent de complement Ies uues aux aulres : 1*. Memoites, Notices et Lettres sur des objets d'lui interet oiidancc absorliei^'.cDt unc trop grandc partie des fonds quo re- clanicnt les aulres dcpcnscs nt'cussaircs pour rcxecution et Ic succcs de noire dilTicilc enlrcprise. A MM. LES COLLABOIUTEURS , elc. ii Nous avons I'honneur, MM. , de vous recomman- der sp^clalement dc voiiloir nous transmeltre avec soin toules les nouvelles inl^ressanles et inslructives qui con- cernent les inventions, les d^couvertes, les perfectionne- mens en tout genre, les progrfes des sciences, la lill^ra- ture et les arts. Leur circulation a besoin de rapidite, non pour contenter une curiositd frivole , mais pour four- nir un plus grand nombre de fails aux esprits capables de les metlre en oeuvrCj et d'y chcrcher des vorites nou- velles. II est k desirer qu'au moyen de nos publications suc- cessives , chacun dc nos lecleurs, occup6 d'une branche des sciences, puisse facilement, sans quitter sa demeure, sans etre d^louin^ des objois habiluels de ses recher- ches , se meltre au courant des fails , des experiences , des ouvrages les plus dignes d'attention , qui sont rela- tifs 5 cetle branche , et s'approprier ain^^i les observa- tions et les Iravaux des aulres hommes qui la cullivent , sur quelqucs points du globe qu'ils habilent. De cclif! maniere, lous les produits de la pensde humainc sont inis en commun , et se fccondent les uns par les aulres: chacun observe, pense et Iravaille au profit de lous, et lous au profit de chacun ; et les forces individuelles s'ac- croissent el se multiplieat dans une proporlion presque illimilee (i). (x) Ce resullat si desirable, et auquel doivcnt puissamment concourir la publioation et la circulation presque universclle de la Revue Ennjcto- fidique, se raltacLe a la solution de deux pioWcnu'S imporlans, quipa- raissent devoir fixer I'attention des amis des sciences : « i° Conscrver a cliacuiiP tbute la force d'une meditation llbre et active au milieu des tresors dc la plus vaste (<)«rfiation moderne. ao NOTICE SLR IMS TKAVALX fixe les ilrolls (juc conserve le preveuu a Tegard ile la sociotc qui le pimil, el Ic veritable but du challment qu'elic croit de- voir lui iiilliger, L'alteution d'uue ("oule d'bommcs eclalres s'esl portee sur la situation des maisons de force. La Revue a presento pkislcurs extraits do rapports des socletes anglaises ct aniericaines, Coudees pour amoiiorer Icur regime, et pour ra- incncr les crinilnels a la verlu. Oil a pu suivre alnsi les suc- ces obteuus par les eraules de la respectable niadame Fry, et Yoir les regislresdecertaines prisons, de celle de Boston eulre autrcs, presenter cliaque annee uue diminution graduelle dans le uombre des detenus, et uue amelioration sensible dans leur conduilc morale. II est difficile de s'occuper du sort des INoirs, sans eprouver line emotion profonde. Ce mot seul rappelle des traitemens affrcux exerces par des liommes sur nne autre branclie de la grande i'amille bumaine, et une sorte de taclie pour cette ci- vilisation moderne, dout nous sommes justement ficrs a d autres egards. Nous avons mentionne, dans le cours de cette annee, les principaus actes et les ecrits qui peuvent concourir a Ta- holition absolue de cette infame traile, abolition proclamee par les rois, commeloi socialedu ig^siecle, mais que leurs con- seils appiiquent avec des lenleurs dont s'aflligent toutes les ames gencreuses. Nous avons retrace les travaux de cette Societc africainc , ;t Inqnelle se rattachent les noms cele- brcs de Clarkson et de Wilberforce, et Tetat de cette colonic de Siena-Leone, oiiuneville (Regents-Town), nous monlrc dejk alTrancbis et vivant lieureux de leur travail , sept cents de ces bommes , reduits nagucre a la destincc des plus viis animaux. La pbilantropie franoaise rivalise sur un point avec lapbi- lanlropie britannique et americaine : c'est renscigncment ili- menlaire. L'association qui le propage, compte dans ses rangs la plupart des bommes les plus distiugiics en France par dc SCIENTIFIQUES ET LITTERAIRES, eic. 21 sa'mes lumicres et par iin vral patriotisme (i). On s'est atla- clie, dans la Revue , acombalfre celle aversion si pea eclai- ree que mauifesle encore un grand norabre d'individns pour la Methode nouvelle , adoptee par Tassociation , et appliquce avee succes depuissept annees. On a fait voir combion, sous fe rapport de la double economie de terns et d'argent, elle a d'avantages sur les procedes employes par Ics anciennes con- gregations. L'extrait du curieux rapport de M. Jomard, lu a la seance publique annuelle de la societe pour Tinslrnction ele'- mentaire, a ctablidesresultals, a Tevidencedesquelsonnepeut sc refuser. Au surplus, malgre les injustes attaques dont il est lobjet , I'enseignenient imituel continue a prosperer en Fran- ce, et s'tntroduit dans plusieurs autres contrees de I'Europe. II faut y voir un des plus puissans inslrumens de civilisation (jui soient a la disposition des generations actuelles, et sen promellre une grande aTiielioralion dans lesort, Tinstruction, la nioralite et les babltudes des classes inferleures. Apres s'etrc occupee des iutercts generaux de I'liunianlte, la Revue Encyclopedique a di!i rechercber et signaler tout ce qui fonde ouaccroit la prosperito interieure des nations. Elle a oli'ert des analyses de divers ouvrages, qui considerent les elemens constitutifs du corps politique, et y determinent la distribution des forces d' action et des Jorces de resistance. Elle a recueilli precieusemcnt les documens statistiques, qui sont la veritable base de loules les (-ombinaisons dela politique. (1) MM. les dues de Duras , MatUieu de Montmorency, deTarente (marcchal Macdonald), A'Alhufera (marechal Sucbel), Temaux, Laf- jlttc, Laini, Lanjuinais , sont au nombre des principaux menibres de la Societe elahlie a Paris four I'amilioration de Vinstrxiction elcincn- taire, ct des souticns do rcxccUcnte meihodv d'cnsci^ncmcnt muluct, decriee par ccux-la seuls qui n'oat point pris lapclac d'cn ctudicr a fond Ics heurcux efTets. aa NOTICE SUR LES TRAVAUX L'annt'e iSaa oflre, a cot egartl, des renseignemens sur cer- tains (-tats (Ic riuiropt' vt dii Noin'eau-lMondc, qui servlronl a rectifier les erreurs uoiuljreuscs de plusicurs geographies elemeulaires. L' agriculture c\\i\ Tproi\i\\i , I' indiistrie qui expioite, et le commerce qui ocliauge , ces trois grandes brauclies de Teco- nomie politique, out cu cliacune, dans nos travaux, une part proporiionnr-e a leur irnporlauce. Cast avec uq vi( inleret que nous avons signale, esilre au- tres clioses relatives a I' agriculture, les utiles exporicnces de M. Teruaux , pour le depot et la conservation des grains , ainsi que pour la pr:'paralioa d'uue nonvelle substance ali- mentalre , exlraile de la pomme de terre. Celte substance , qu'on a appelce polenta, est, aiusi que la gelatine, sur laquelle un de nos collaborateurs, M. Miclielot, nous a fourni unnie- moire tres-di-veloppe , une de ces d -couvertcs dont on sent pen le prix dans les ann;'es d"al)ondance , mais qui peuvent conscrver la vie d'une population nombreuse aux epoques on la terre estavare de ses dons. C'est un nouveau bienf'ait de M. Cadet de Vaux , dont Tbouorable carriere a etf", comme celle de M. TcBuaux, constaniment vouee a Ijitilite pu- hlique. La Revue a cite avec soin toutes les inventions qui onl raar- qu!^, dans cette annee, les progres de I'industrie francaisc el etiangere. Eilc a raenlionne des essais meme inCructueux , parce quits peuvent oveiller de nouvelles idees, el produire de veritables decouvertes. Elle n'a perdu aucune occasion de provoquer, par de jusles enconragemens , Tinlroduction des precedes et des machines qui out eleve si haul la prosperite de Tindustrie briiannique. C'est ainsi quelle a recommande I enjploi de la machine a vapeur pour les usines et la navi- gation, Tappiicatiou des ielegrap/ies aux relations conimer- clales et individuelles , "usage du g^«2 dans Teclairage pu- SCIENTIFIQUES ET IJTTERAIRE^, etc. 23 blic cl domeslique, ramelioralloa c'os laiiics par le croise- nient, soil avec ces auimaux. (Ic la prrsquile lljerionnc clt)nt rintroductioa en France est dt'ja ancieaiie, soil avec ccux. que le zele de M. Amedt'e Jaubcrt a receniment ravis aux sotn- raets de la grande Bucharle. Ces recommandalions vcitcrecs ne sont pas inutiles dans un pays at dans un tems ou ce qui est nouveau est assure par cela seul d'avoir de nombreux de- tracleurs. I.es travaux de I'importaate Socidle pour I'encouragement dc, I'industrie nationale ont ete analyses avec soin; at les prix proposes par elle, menllonnes daus notre section des Nouvel- les scientijiques. Le commerce et la science ont aussi leurs nilssiounaires, Avec quel interet n'avons-nous pas suivi ces liardls voyageiirs qui explorent dcs contrees lolnlaines pour ouvrir de nouvel- les voles aux produits de I'induslrie, ou pour enrichir leur palrie d'interessantes collections, pour agrandir le domaiue des sciences, el arraclier a la nature quelques uouveaux secrets I Ici, c'esi une caravane septentrionale qui visite les montagnes Rocheuses, la cote Nord-Ouest et les rivages polaircs explo- res par Mackensic; la, une compagnie de marchands peuetre jusqu aux rives de TAfriquemcridionale, ou elleva former des relations. Deux Francais (MM. de Leschenaidt et Cailliaud) parcourent les iles du grand Ocean indien , ou vont recon- naitre, a la suite dun pacha, le cours dc VAslaborax et les ca- vernes des Troglodytes ; des Anglais descendent des rivieres dans la Nouvelle-HoUande ; des Russes traversent rimmense Siherie, et cherclient un isthme ou un detroit au nord du Kamtscliatka. Enfin , dans ce mouvement general des esprils, i! n'est pas un point inconnu du globe qui nesoit explore par une volonle fernie et audacieuse. En nous occupant dcs sciences physiques et nalarelles, et des sciences mathematiques , nous a'avons point oublie que a4 JSOTICE SUR LES TR.VVAIJX leurs progres devaient etre presentes dans la Rc^ne succinc- teincnt , luais loiitcfois de manlere a faire counaitre au leclour la inarclio gonerale dc I'esprit liuinain dans cetlc vasle car- riore. C est ainsi que nous avons cru devoir puhlier diverscs oLscrvalions sur i'electricile, la coloration de la mer , Ics aorolillios, et plusieurs articles ou rapports sur des ouvrages imj.ortnns, enlre aulrcs, ceux de MM. Cuvier ct Brongniart, siir la IMincralogic dcs awirons dc Paris; de M. Cuvier, sur les Jninumx fossiles , ct de M. Desmarets, sur le m^me sujet; lie M. Beudant, sur la Geologic et la Mineralogie d^. lallongrie; dc M. de Caudolle, snr la Botanique; deM. Ch. Dupiii, sur Divcrses applications des Mathcmatiques ; XA~ nalornif de I'liomine, de M, Jules Cloquet; la Pliytographie mcilicale du docleur Roques, etc. ; enfin, quelques notices ou annonccs dnuvrages sur la llevre jauue, cetle grande plaje de I'Kurope ni''ridionale , qui a etc recenimentpour la France line occasion d'acquerir un nouveau tilre de gloire , et sur laquelle ou ne saurait jeter trop deluuiicres, puisqu'elle ofFre une question qui parlage encore remplre medical. La p1iilosoj)iiie et riilstoire, la morale ct la politique, la lilteralurc, la bibliographie, les beaux-arls, les theati'cs, ont cu, dans Tannee , une part considerable a uos travaux. Les meillcurs ecrits, dans tous les genres, ont ete analyses , nou-i osonsledire, avec nne impartialite qu'on est d'autant plus satisfait de rencontrer dans cc recueil, qu'ellc dcvienl de jour en jour plus rare parlout ailleurs. La Revue, en apprccianf les production* de notre ccole de peinlure, comme les prin- cipaux dranics de notre scene, a cberche, par de sages con- seils meles a de jusles cloges , a prevenir le triompbe d un gout faux et bizarre; sans exclure ni condamncr d'aulres doVlrincs liilcraires , elle a conlribue a rafTerrair les priucipes qui ont produit tant de chefs-d'oeuvre. Elle a prescnte a ses Icclcurs Tanalysc des travaux de ITnsljlut, et des principalcs SCIEISTIFIQUES ET LITTER AIRES, eic. a5 societes savanles, francaises et clrangcres; rctablissement de plusieurs Jssocialions litieraires du meme genre , et la creation cle nouvelles Fcuilles pcriodiques dans les diverscs confrees de I'Europe , ont ete mentionnes comme ayant unc influence plus on moins immediate , mais tres-puissante , sur Tetat social et la marche de la civilisation : noire collection bi- bliographique s'cst enricliie denviron treize cents nouvelles annonces de livres iniprimesdans tousles idiomcscuropcens, et d'ouvragcs publies en Amerique et meme en Asie. L'Afriquen'apas ete non plus negligee. Nous pouvons citcr divers articles sur le fragment precieux de I'anlique Histoire ctEgypte, que le terns a respecte, et dont le zele de MM. Saulnier et LeLorrain ont enrichi la France; sur ce zodiaque qui a partage le monde savant et cree tant de systemes, dont la plupart semblent devoir etre renverses par la grande de- couverte archeologique de M. Cbampollion le jeune (i). Payer un juste iributa la memoire de ceux qui parcoururent avec honneur celte vaste carriere ouverte a I'esprit liuniain , et dont le genie fut uue source de bienfaits pour leur pajs , est un devoir que nous nous sommes impose , et que nous (i) Dans le cours de I'annie 182a, d'importantes dccouvertes ont ete faites en Egypte ft sur I'Egypte; et la Revue les a toutes signalees, et particiilierement les travaux de M. GliampoUion le jeune sur les diveisos ecritures epypliennes. II en a expose la tlieorie dans unc suite de Me- moires lus a I'Institut , et ce jeuue savant a montre ie rapport intime qui existait entre I'ecriture 4iierof/{>/plii BEAUX-ARTS. iN^OTiCE sur le tahleau de M. Gerard, representant COIVINNE AU CAP MiSENE, par M. SCHLEGEL. Cette Notice, qui est Iradulte d'un Journal des Arts pub!l6 en Allemagne , uous a paru devoir interesser vi- veineul uos lecteurs. D'abord , elle reproduit sous leurs ycnx, d'une maniere vivante et animde, I'un des chefs- d'oeuvre do M. Gerard , qui a 11x6 tous les regards h la dcrni^re exposilion (Voyez, cl-dessus, T. XIV, p. 486), et que la Socicte des amis des Arts fait graver ea ce mo- uient, avec rautorisation de I'auleur; puis, ellc est un double honunage, reudu par un litleraleur allemand jus- lement cil6bre, ij deux des talens sup^rieurs dont s'ho- nore la France : h la femme illuslre dont il fut I'ami cons- tant cl diivouu et radrairaleur sincere ; et au grand pein- tre , non moins dislingu^ par r^ievalion de sou genie, par la purelc de son goiit, que par la noblesse de son DE C0RD;KE, par M. GERARD. n() caracl^rc, qui soiitient si dignement de nos jours la gloire de I'dcole francaise. Nous alloas tracer une esquisse fidele duplus noaveaucliet- d'oeuvre d\ia grand raaitre, dont le gpnie salt, avec une rare Labilete, concilier robservatiou des preceptes les plus subli- mes de son art, avec les egards dus au gout delicat de son sie- cle, et que les suffrages ubanlnies , accordes a ses ouvra'ges dans loute I'Europe, doivent affranchir d'iaqulelude sur la du- r^e de sa renomraee. Nous remarquons dabord I'lieureux choix de sou sujel. 11 n'a pu echapper a qnicouque a visite, depuls un certain nombre d'annees, les expositions publiques dans les princi- pales villcs ou sont des etablissemens cousacres anx beaux- arts, combien les peintres sont emljarrasses pour trouver un sujet d'un style egalement favorable au deveioppement des moyens de Tart, et a la raison et au gout du siecle, qui recla- nient imperleuseraent Talliance du beau avec le vrai. Les sujets religieux paraissaient avoir ete epuises par Telile des peintres celebres; on les avail, en quelque sorte, frappes de defaveurj le sentiment s'en elait affaibli (cette doctrine ful menie, quoique sans succes, rrpandue en Allemagne). La Mytbologie, qui avait donne naissance a tant de chefs-d'oeu- vre, etaitdeveuue presque inslpide, par Tabus du genre alle- gorique, trop souvent employe dans les derniers siecles, et quavait fait ressortir plus d^sagrt-ablement encore le grand nombre d'Amours manieres et de Graces pleines d'affeterie dont quclques peintres avaient lassasie nos regards. On s'esl alors jetc dans le genre positif de Fhistoire ; et, vu la difficulte qu'offrait le costume prosaique du rnoyen age et des tems mo- dernes, dilGculte qui ne pouvait etre vaincue que lorsqu'ils a- gissail de retracer de grands evenemeus bistoriques, les bom- mcs de gout, dans Tinteret de i'art, donnerent gent^ralemcnt oo NOTICE SLR LE TABI.EAU la pivrrrcncc ;i I'liislolrc aMtioiuic. Mais Ics pcintrcs tie boa u- coup dVeolts, a la inaiiiere dcs rliclcurs, s'ccartcreiU tie la lK)nhe route, en siuiaginant que la peintuie pouvait expri- iiier ei^aleiueut bien loutes les actions, et ineme ties tliscours el ties alloculious soleniielles Ou a souveiit leoouim.iiuk' aux pciiUres de s'altacher aux poctes, Mais, pour riuielligence ties tpisotles tju'un poelepeut I'ouAiir, il Caul qu II soil universellenu ut connu ; et, parmi les ancleus, on ne peut gueic atliibuer eel avantage qu aux tleux princes des poctes, llomerc et Virgile. Mainte littcralure nio- dcrnc manque dua poete verilab'einent digue d alimeuter la peinlure, Kecouiii- aux poctes clraugers, a ses incouvcniens. En France, par excmple, il serait liasardeux de peindre des sujets tires ilu Dante ct du Tasse. Les pociues de notre siccle, pulses dans letat social de notre epotjue, et couformes a To- piniou et au sentiment de uos coulemporains , les romans, veux-je dire, peuvent avoir bcaucoup de mcrite, sans ofirir pour cela ties traits tavorables a la peiuture. M. Gerard, avec ce jugement supcricur, Tun des elemens du genie, qui le caracterise, s'est emparti dune exception qui s'est raremenl presentee. Corinnt, roman traduit dans toutes les langues, iuavec aviditt" dans toutes les classes, livre liavori de tousceux qui voyageut en llaiie, oftre en eliet uii magnl- (ique tableau, trace dune manierepittoresque, si ce n est tlans loutes ses parties, du moins dans bfaucoup tie scenes j et ie portrait de riieroiiie surtout prc^eute des traits caractt'risll- ques en menic terns tju une conception lout-a-fait ideale. Mais, dans lout iouvrage, a rexccpliou tlu triomplic au Ca- pitole, aucunc scene u'auralt t'U^ p:us propre a la peiuture que eelledont M. Gerard a {'ait cliolx : Corinne assise sur le- cap MiscTie, exprimanl, dans uii chant subtiine., i'inspira- tioii dont die est animce. J^es mervelUes de la nature, les vestiges des arts de Tanli- DE CORENKE, PAR M. GERARD. 5i quite, les charraes tin present, les souvenirs flu passe, qu'elle chante successivemcnl clans son Inmne. sont repandus au- tuur de Corinac. lille est assise sur des pierres couvertes de mousse, qu'un reste de leur ancienne forme fait reconnaitre pour des ruiaes. Derriere le premier plan qui figure un pro- moaloire, on apercoit !e golfe de Naples , qu'embrassent les moutagnes de Sorrente, etle Vesuve exhalantuue fumee ])leuo.- Ire. L'action se comprend parfaitemeut, sans qu'ou ait besom d'avoir lu le roman. On voit Corinne inspiree, qui, ravie du spectacle magnilique qui se deploie sous ses yeux, laisse en- tendre sa voix, et reunit autour d'elle des audlteurs qu'eilu enivre d'admiration. Le peiutre s'est rigoureuseiuent coulor- me au recit, et il a mis a profit jusqu'a la nioindie iutenlioa de I'auteur. La figure de Corinne respire a la fois une grace enchanteresse, une expression noble et sublime. Les formes du col , des cpaules et du bras sont fortemcat proaoncecs : oHesannoucent la vie dans louto sa figueur, sans cesser d'c- \veji;/ninines. La carnation marque , a dessein , plus de clialcur encore que de delicatesse. La noblesse de la pose, ie jet des drape- ries, riieurenx clioix de la coifl'ure , tout enfin peint Textase ravissante dans laquelie llieroiue est plougee. L'artiste a dis- pose le costume avec une finesse de conception qui ne sera jamais surpassee. On n'y remarqae rien qui appartienne a la arreier la marclie blen certaine des glaciers, leurs empielo- mens successii's , leiirs irresistibles progres qui ont dcja fnii disparailre des cultures et des habitations. Apres avoir aciieve Tesquisse des beaut^s aaturelles de ce pays , sans dissimuler aucnne de ses mauvaises qualites, M . Deloche parle du cbef-lieu de la vallee. « Le seal lerritoire de la cite renferrne de grands monuuieiis inedlts , d'autres peu ou mal connus. Sou sol est un vrai magasiu de medail- les, d'iuscrlptions, de vases antiques, etc. On n'a pas de peine a les decouvrirj mals ces objets ecliappeut presque toujonrs a Tobservateur. Ainsl perdus pour la science, ils le sont en- core plus pour rillustratlon du pays qui les recele.i) M. Deloche eiitreprend de prouver que Tancienne encein- te de la cite d'Aoste, le uMiibre el remplaccnient de ses por- tes, eic; , decelerit un camp romain. Cetie partle de son dk'- nioire es,'t trop eiendue et Irop etrangere a notre objet, pour ^ue nous enlreprenions den taire I'anaiyse. En passant a !a description des monumens encore debout et reconnaissablcs qui sont renfeFmes dans I'etroite enceinte de cette ville, il tious les montre en si grand nombre que rimaglnation s'en etonne. On dirait que celte ville ait ete foroiee expres pour devenir un musee d'antiqultes. Un grand temple, un amphi- theatre, un cirquu, des arcs de triomphe, des portcs ornees, des ponts, etc., tout le i'nsle que I'architecture diploic dans les capitales , se trouvait accutnule dans cetle valice des Al- pcs. Nous ignorons s'il y avait alors autant de cretins qu'au- jonrd'hul : ce spectacle affligoaut aurait trouble les amusc- mens du peuple rol; le fond des vallees etait peul-etre alors moinsnialsain, etM. Deloclie pense qu'il est possible de Tas- sainir assezpour faire disparaitre la plale du cre'tinisnie. Terminons cetle notice par quelques estrails de Teloge de IM. le comte Saint-Martin de Lamolle, par M. le professeur 48 sc^E^c;ES physiqles. Carena. En stiivant les pas du panegyriste, nous pourrions nous attachcr a pciQclre le savaut laborieux , a compter ses travaux , h Ics apprecier ; nous citerions ses experiences sur la cliutc des corps , ses recherclies sur relectrlclle galvani- que, etc. : mais nous nous bornerons a parler de lliouime de bien , du ciloycn devoue qui ne desespi'ra jamais de sa patrie, qui servit tous Ics gouverncmens auxquels cellepatric lut soumisc, parce que, sous tous ces gouvernemens, il etait possible d'operer quelque bien. Considerant toujours les sciences par rapport aux applications qu on peut en faire, il aarait consacre la fin de sa carriere an perfectionncmeut des arts. Sa vie Cut trop courle, non pour lui, mais pour nous : uae vie comme la sienne est toujours complete eu quelque moment quelle se termine. Get expose sommaire de la recolte scientiBqae dans une pe- tite portion de lltalie, donne la plus liaute idee de ce que tou- te la Peniusulcproduirait, si Milan etVenise voulaienl iaiiter Turin ; si Florence et Bologne reprenaient leurs travaux avec lour ancieune activite ; si Piome et Naples avaient I'ambition de se placer, a tous egards, au premier rang, et de contri- buer a raccroissement de nos ricbesses intellectueUes aussi- bien qu aux beaux-arts et a quclques brancbes d'industrie ; enfm, si Palerme exploitait les ricbesses de son sol classique, et tons les dons que la nature lui a prodigues. Les cultivateurs ne manqueront nulle part, si la culture est protegee, ou seu- lemeutpermise. Ferry. SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. LOI DE Moi'SE, oil SySTEME RELIGIEUX ET POLI- TIQUE DES Hebreux , par M. Salvadou ; nvcc cette epigraphe de Hossuet: « Toute cetle loi esljbnck'e sur la premiere de toutes les lois, celle de la nature , c'ext-a-dire, sur la droile raison et I'cquite naiurelle » (i). Voltaire avail observe que les Juifs sent les hommes du monde qui tlenueut le plus a leur religioa. Cependant, il se trouve parmi eux. , couime cliez les cliretiens , de francs ad- versaires de la croyauce rellgleuse dans laqueile ils sent nes. Tel nous semble etre , I'auteur de ce nouveau traite de la loi des Hebreux. II n'accorde a Moise d' autre avantage qu'une raisoa naiurelle perfecliounee par le genie de la meditation , la science physique des anciens , la science du comment on en imposait au vulgaire , enfiu le talent poclique et Tart de la politique humaine. II ne croit a d'aulre Messie, qu'a tel on tel general celebre parmi les Hrbreux ; bien different , eu ce point, des Juifs du tems de Pilate, qui, d'apres leurs li- vres , allendaient un Messie special , un prophele semblable a Moise , un Messie qui devait s'appeler Dieu avec nous el etre mis a mort , qui devait etre envoye , non-seulement pour les Hebreux, niais aussi pour toules les nations , enlin , que les deux malsons de Jacob devaienl rejeter, par aveuglement, el apres lequel elles devaienl demeurer sans temple, sans (ij Paris, 1822. RiJan, libraire. Un vol. in-S" de 625 pages. Prix , 7 fr. , et 2 fr. de plus, franc de port, dans toute la France. T. XVII. — Jam'. 1825. ft So SCIENCES MORALES sacrifices , dispersees par loute la lerre, el etie un jour coii- verlies el rplablies. II ne faul done pas s'etonner si M. Salvador a decouvert que , Moise scrnit effraji lui-meine des pri'juges attaches u son norn, et des abas qu'on a voulu consacrer par I'au- toritc de ses t^crils. On ne peul guere citer que la version et le coinmeutaire de M. F. d'O. sur la Genese ( 2 vol. in-4°), oil il y ait de prt'tendues decouvertes hebraiqaes, aussi etran- ges que celles de M. Salvador. Pour les apprecier , il ne conviendrail pas de trailer ici les graves questions grammaticales , l)istoriques , philosopiii- ques ct religieuses que Tauteur pose et decide legeremeiit , avec une rare confiance. On les trouve savamnient resolues dans les nombreux auteurs qui onl ecrit sur la Bible, sur les fondeinens de la religion des Hebreux et des cbreilens, Seule- ment, nous prenons acte de ce que, dans un systeme parli- cuHer de naluralisme prelendu mosaique, M. Salvador , plus modere que divers tlieistes, a bien voulu reconnaitre i'an- tlquite des Hebreux , Texistence reelle de Moise et Tautbeu- ticite du Peutateuque j de ce que, plus prudent que Dupuis, dansVOrigine des cultes , il admet la realite de Jesus-Clirist, se bornant a essayer Tapologie de la conduite des Juif's et de Pilate dans les scenes de la passion. Voltaire meine n'besi- tait pas a reconnaitre Texistence de celui qu il appelait lui- meme, notre inaitre et sauvenr Jesus-C/irisl ; mais , contve Tavis de M. Salvador, il ecrivait, dans d'autres ouvrages, que les Juifs sont une horde tres-moderne , le dernier des peuples , et que Moise nest qu'un personnage imaginaire. Ce n'est point la ce que nous irons consulter , quand nous voudrons , avec un esprit impartial et de suffisantes recber- ches , fixer nos opinions sur I'bistoire du genre buinaiu. En relrancbant du livre de M. Salvador , les paradoxes anti-judaiqaes et anti-cbrctiens , on y trouve une lecture ET I'OLITIQUES. 5i inleressaoie et utile. C'est le tableau assez complet de Vor- dre social etabli par Moise , et developpe dans plusieurs points par le grand Sanhedrin ou Tasseniblee nationaledes He- breux. Cette portion du livre convient surtont a ceux qui ne possedent point les grands ouvrages sur cette naatiere , ou qui veulent en avoir un memorial appuye de principales citations. Ce tableau est divlse en douze sections dont voici les titres : 1" Principes fondamentaux de la loi ; a° Fonctions publiques; 3° Richesses; 4°'J"s'ice; 5" Rapports exterieurs; 6° Force publique et guerre; 7° Famille; 8° Morale ; 9° Sante publi- que ; 10" Culte ; ii° Docteurs hebreux; 12° Conservation de la loi et du peuple. — Voici quelques traits qui peuvent ser- vir a justifier, en qudque sens, ce que dll Tauteur , que les Hebreux sont un peuple modele , un peuple immovtel, qui sera prohable.nient retabli et diu'cra , sous sa loi , autant que le genre liumain. 1°. Principes fondamentaux de la loi. « Le peuple He- brcu est un. Cette unite se nomme Israel. II se divise en douze tribus ou contrces , qui sont elles-raemes subdivisees. Tous les Hebreux sont freres et egaux devant la loi ; tons sont admis a toutes fonctions ; il y a parmi eux des serviteurs a tems; il n'y a point d'esclavage , dans le sens propre de ce mot. Les elrangers qui ont accepU' la loi deviennent Hebreux et citoyens. Les elrangers qui se Uouvent parnii eux , sans avoir adopte toute Tinstitution bebraique , Sont amis et traitos amicalement, selon le droit commun des Hf'breux. Le gou- vernement des Hebreux est le gouvernement de la loi ; c'est moins une ibeocratie qu'une nomocratie , un etat ou la loi est le seal souverain. I^a loi fondamentale est ce qui est present dansle Pentateuque; on y joint la loi secondaire on Texpres- sion de la raison et de rint('ret public, proposee selon le be- soin par quelque ancien, et adoptee par les representans ou b' grand conseil de la nation . 5a SCIENCES MORALES 2°. Fonclions pitlflif/ues. 11 y a deux corps representa- tils : Ic premier, cestle corps heredit.iire dcs Icvites et Ues j)retres, preside par ie premier Pontilie. II est conservateur des lois rotulamcutales recues par riulermi'diaire de Moise. Ce corps Cil charge do lire ces lois, de les expliquer pul)U- quement et daccompiir les sacrifices et les ceremonies du cuUe. Par uiie profession pariiculiere itppelee Nazireat , lout Hebreu , de I'ua ou de I'aulre scxe , pcul etre consacre au culte de Dieu pour servir dans Ie temple meme. L'autre corps repi-esealalit est electoral ; c'est Ie grand Sanliedrin , ou Ie grand conseil des anciens du peuple , qui fait les lois secondaires, decide les gyaudcj affaires nationa- les , et juge les crimes de lesc-couslitulion. 11 J a des administrations locales , composces dos ancieust, elus par chaque triliu et par cbaque ville. II y a des juges ordinaires et des officiers de police , des officicrs militalres , endn , des proplietes. L'auteur affecte de ne considerer ceux-ci que conime des oialeurs publics, tie libi'es organes de lopinion, sans donte fort etonnante. ,.[, Tous les I'onctlonnaires publics , Ie roi mdme , quand il y a un roi, sout direclement respoiuiibles de leurs actes. — La royaute, quand ellc exisle , se fonde sur un pacle socIaJ, — Le roi commaude les armecs , ("ail executer les lois en tou- tes clioses. II preside le grand conseil de la nation. — S'il or- doune quekpie cliose coutre la loi fondamentale , ou contre la decision du grand conseil national , on lui reiuse lobeis- sance. — II ne pent entreprendre une guerre, sans leconsen- tcuient de ce grand conseil. — li recoil des preseus pour Fen- trelien de sa maison ; mais les tends pour les depenses publi- ques sont deposes dans le tn'sor du temple, et ne doiventpas ctre detournc's de Icur destination. — Ce nest point le roi, c'est Jtliova seul que la loi appelle pirt du peuple; ainsi , nous lisnns dans lEvangile : «Ne donnez point le uom de pe- feX POLITIQUES. 55 re; vous n'avez (propreracnt) (ju ua pere qui est dans Ic cicL » La loi ilel'end au rol tie sVlever par orgueil au-dessus de ses frh-es , afia qu il regne, liii et ses descendaus, au milieu d'Isracl. Euiin , le grand conseil decide les dififerens sur la possession du troae ; et les Hrbreux jugeaient les rois apres leur mort , leur accordant ou leur refusaiit la sepulture rovale. 3". Agriculture. La loi fondamentale ne permet pas quil y ait de grauds proprietaires dans I'dlat. Ainsi , les Juifs etaieut exempts, comme on Test en Chine , du desordre des substitutions et de la plaie des majorats. 4°. Force inilitaire. L'armee ; ce sont les citoyens , les membres de la nation. A I'age de vingt aus , tout Hebreu est soldat. Les citoyens nonimeut leurs officiers ; le cbef de l'ar- mee les accepte et les institue; il eleve aux grades superieurs ceux qui se distinguent par ie courage et rintelligence. II y a dans la loi d'autres reglemens milltaires pleins de sagesse. Nous ne citerons que celui-ci : la juridiction militaire ne se deploie que pendant la guerre , au milieu des camps. Ainsi , 1 bomme purement civil u'etait pas, cbez les Hebreux , justi- ciable des liommes de guerre. Quel example pour des legis- lateurs de nos jours, dans cetle loi divine ! Finissons par un des trails qui prouvent le mieux la pro- fonde «agesse de la loi bebraique. Il est relatlf a la familU'. Chez les Hebreux, la femrae n'est ni proleclrice, ni protegee. Elle est pour rbomras une egale , une aide sembiablea hii. La jeune fille est rendue capable de lous les solus domesti- qucs. Elle doit etre un jour \7\ftmn1e firte du livre des Pro- verbcs ; il faut done qu'on Tinstruise de la loi; et les remnies, cOmme les horames , pr^tent le senuent de Tobserver. De- hora ful grand-juge de sa nation , ct guerriere et poete. Ainsi, la liberie et IVgalite , conscrv/'cs aux femmes des Hobreux , otalent le plus sur gage de la liberie et de Tt-galile nationales. 5i. SCIENCES MORALES Au contraire , daus presque loule TAsie , le despotisme public et prive a pour foademens la degradation , rhumiliation , liguorance forcee , Tabsurdc et hidouse oppression des femmes. Lanjuinais, de I'Institut. %«/WW«A/V%%'VM%l/V Selbstst^ndigkeit und Unabh^ngigkeit, oder PlllLOSOPHIE UND ThEOLOGIE, CIC... InDEPEN- DANCE ET DEPENDANGE, Oil LA PHILOSOPHIE ET LA THEOLOGIE CONSIDEREES DANS LEURS RAP- PORTS MUTUELs; Essai historique et critique ^ par F. E. Schulz (i). Par le coniple que j'ai rendu dans le Bulletin Bibliogra- pliiqiie de Tavant-dernier cahier (voy.Tom. XVI, pag. 55o) d'un Manutl de philosopliie destine aux colleges et aux scmi- naires , on a pu voir qu il y a des ecrivains partisans des pre- tentions du clerge, qui tendent actuellcmeut a ramener la phi- losopliie sous le joug de la tlieologie , et a subjuguer la rai- sou , on ce qui revient au nieme , a bannir tout raisonnenaent, el par consequent toute luraiere, pour y substituer le dognae de Tobeissance passive. Mais, tandis que Ton fait en France de tristes efforts pour repandre les tenebres dans I'instruction publique , il est satisl'aisant pour les amis de Thunianitc, d'ap- prendre que , dans les universitcs d'Allemagne qui exercent une si grande influence sur la nation , Tenseignement raain- tient celte noble independance dont il a besoin pour con- server cbez la jeunesse toute la dignite de Tame bumaine. Je ne veux ciler ici d'autrc temoignagne que le nouvel ecrit d'un (i) Giesscn, 1812; un vol. in-8*. ET POLITIQUES. 55 professeur de Giessen, M. Scliulz , actaellement a Paris, o\i il s'applique a Tetude des langues orieutales. En AUemagae aassl , quelques homnies out eleve des pretentions pour etendre le sceptre de la theologie sur les etudes philosophiques ; mais du luoins leurg pretentions ont ete euoucees avec moderation , et non pas comme des dog- mes, parce qu'en general IVglise protestante, en Allema- gne , est moderee el tolerante , ne hait pas les lumieres et ne crie pas sans cesse a Timpiete. M. Schulz s'est propose un hut utile et important, celui d'examiner quelles sont les homes de la theologie et de la philosophie, ce qu il y a de commun entre elles el ce qui les separe. Cette question a ete Iraitee par lui avec toute Tinde- pendance d'un homme eclaire qui ue chercho (ju«» 1p ^ral. J'essaierai d'analyser hrievement ce traite suljstantlel. Pour limiter le champ de la philosophie , il faul necessai- rement s'entendre sur la definition et le hut de cette science : c'est le moyen de prevenir heaucoup de discussions oiseuses. Tons les anciens et tons les modernes ue sc sont pas accor- des sur ce point ; cependant , on peul reduire a quatre le nomhre de problemes que, dans tons les terns , la philoso- phie s'est attachee a resoudre , ou , en d'aulres termes , qui ont e'te I'ohjet des recherches de I'esprit huinain. D'ahord , la raison de Ihomnie s'est occupee de la nature qui Tenyi- ronne , c'est-a-dire , du monde physique ; c'est par la que les peuples ont toujours commence , avant de porter leur atten- tion sur le second prohleme , le moi , ou I'existence de Thomme. Cette douhle elude conduit necessairement 'i la troisierae recherche , celle des motifs el des conditions de Texistence de tousles etres. Mais, sur ce poiul importanl . les opinions deviennent divergentes , et le doute on nous laisse la diversite des rrsultots de la pensee, amene le qua- trieme prohleme , celui de la realile des connaissances hu- 56 SCIENCES MORALES niaines , on la question de savoir ce qu'esl la verite el s'il est possibU- cle la coiuiaitre. Llioramc a deux uiovcns de resondre ces probleraos : il les resout par la force de son propre jugement, par Texer- cice de sa raison ; ou bien , pour se di'barrasser du doute, il admet uiie opinion loule faite qui lui est transraise comuie vraic. C'est ainsi que lenfance , incapable d arriver a la ve- rite par ses propres recberches, s'iustruil par la foi ; telle a ele aussi la voie par laquelle les peuples , dans Tenfance de leur civilisation , se sont instruits dans la pbilosopbie. Des bommes supcrieurs h qui la soif du savoir avail onvert le sancluaire de la science , des pretres deviurent les inslitu- teurs des peuples , dont rignorancc trouvaut en eux quelqne chuoo do diyin , rccevait Icurs paroles comme des oracles. Dans rOrlent, ou le despotlsme prolongea pendant des mil- liers d'annces Tenlance des nations , les traditions sacerdo- lales eurent un credit universel, ct la raison bumaine ne parvint jamais a s'exercer sur les bauies questions , que les prelres avaient resolues d'avanccj le peuple resla toujonrs sous leur lutelle. Son imaginalion dereglee enfanta des mo- numens gigantesques et des ouvragcs fantasliques 5 le beau et le vrai lui furenl loujours inconnus , et ils le sonl encore a ces nations resli'es clans lenlance. Il n'en fut pas de meme des Grccs, dont Tesprit actif , au lieu de s'altacber servilement k des traditions recues , em- plova ses laculles a parcourir rapidemenl le vaste cbamp du savoir buniain , et a cbercber les solutions des grandes questions qui se presenlent a tout peuple , lorsqu'il com- mence a penser. Aussi , les Grecs furenl pbilosopbes ; ils creercnt des cbefs-d'onuvre dnns les arts , et ils furenl li- bres : car, par une lieureuse barmonie etablie dans la na- ture , I'exercice de la raison conduit a toutes les jouissances Koriales qu'il est donno a riiomuic de gouter. ET POLITIQUES. 57 Cliez les Grecs , cliaque pliilosophe chercliait par lui- m^me et Ijbrement ces verites qui , comme je I'ai dit pius haul, occuperout les liommes dans tous les teras. Cetexer- cice de la raison est uu droit qui appartient a riionime; au- cune caste n"a le pouvoir de le lui iuterdlre. La tlipologie differe de la philosopliie , en ce quelle en- seigne des dogmes que la raison ne peut connaitre , et qui sout presentes a I homme comme des revelations divines. A Tepoque ou le christianisme , apres avoir ele d'abord reli- gion populaire , fut adopte par les classes instruites , une foule de savans eureut la mallieureuse idee de vouloir mettre d accord la religion nouvelle et la philosophie platoniqne, qui passait alors pour la qnintesseuce de toutes les recher- ches philosophiques faitcs jusoua ces tems. Cette pliilo- sophie elle-meme nVtalt pas pure, ayant adopte des traditions orientales , qui cerles u'etaicnt pas le fruit des meditations de la raison. De ce melange de la religion chretienne avec le platonis- me, resultcrent les amalgames les plus incolierens et quel- quefois les plus absurdes. On essaya encore de nouvelles com- binaisons , en mettanl la tbeologie en rapport avec la philo- sophie d'Aristole; et si Ton ne fut pas aussi absurde, du molns on fit nn travail egalement inotile. II est facheux que les res- tes de ces amalgames aient nui jusqu'a nos jours a la purete des doctrines de plusieurs sectes chretiennes. Mais enfin, dans les universitps protcstantes d'Allcmagne au moins , on a senti la necessite de separer deux sciences entierement distincfes : on y a reduil la tbeologie a etre une science purement histo- rique , celle des dogmes enseigues par le fondateur du chris- tianisme, el proposes an monde comme elant d'origine divine, tandis que la philosophie reste une science speculative comme elle la ete chez les peuples penseurs de Tanfiquite. M. Schulz prevoit le cas ou les deux sciences pourraient 58 SCIENCES MORALES se toucher , et meme se choquer en quelques points. On volt qae Tauteur a eprouve quelque gene , en parlant de cette difficulte. L'etat actuel des cultes en Europe Ini a impose a cet egard une reserve que je crois devoir imiter pour ne choqner personne. Quoique cet essai n'ait que quelques feuilles d'impression , il contient beaucoup de faits et de pensees ; Tauteur s'appuie des textes des philosophes grecs , et parait avoir bien niedite son sujet ; le traite qu'il a public pourrait servir d'introduction a toute liistoire et meme a tout cours de philosophic : car il serait bon que les professeurs , surtout dans les pays ou le clerge veut ctendre son aulorite sur les doctrines philoso- phiques , cherchassent d'abord a prouver comme M. Schulz, que la theologie n'a rien a demeler avec elle , et que leur enseignement doit etre libre et independant comme leur rai- son. Depping. VMV\IWIM\HIW\»IV%f*l API2TOTHAOT2 ttoAi-wwv za aw^onvvcc , etc. Ce qui nous reste de la Politique d'Aristote, corrige et publie par A. Couay , aiix frais de ses conci- tojens y pour le bien de la Grece (i). II y a trente ans queM.Coray, natif de Tile de Chios, consa- cre ses veilles, avec un succes toujours croissant, a des tra- vaux d'erudltion critique et de philosophic. En adoptant la France ^our patrie, il ne s'est pas cru delie des vceux et des devoirs de tout bon Grec, voeux nourris a la fois par les sou- venirs les plus nobles et par la contemplation des plus humi- (i) Paris, 1831; un vol. in-S", imprimcrie de J. M. Eberhart. Se trouvc chcz Fiimia Didot, p^re et fiU , rue Jacob, n" t.^. ET POLITIQUES. 59 liantes inforlanes. II appartient a la France et a TEarope par ses importantes traductions, et par les editions savantes de plu- sieursauteurs aacieas; mais il appartient specialement a laGre- ce par ses vigoureux ecrits, publies dans sa langae, et surtout par ses Prolegomenes, mis en tete de chaque volume de sa Bibliotlieque grecque ou de ses annexes. Ces Prolegomenes sent les plus belles actions de sa Tie, la plus belle couronne de son active vieillesse. Original dans son style, a I'aide dune etude approfoudle des vicissitudes de notrelangne.il a epure, rectifie, ennobli Tidiorae moderne, et I'a presque fixe au point ou le vnlgaire doit et peut s'approcher. Reveaus de I'espoir chimerique de faire revivre dans toutes ses formes Tancien grec, M. Coray nous a portes a penser et a ecrire d^ns la langue que nous posscdons , a cuUiver cette langue non niolns heu- reusement coustituee que sa soeur, en Timpregnant de la seve et de la grace des ecrits de nos ancetres, a etndier enfin ceux- ci d'apres un plan plus vaste et plus profond. Les sciences descendirent done a Temploi du langage vulgaire, mais de manicre a tendre la main au peuple, et k le faire remonter avec elles jusqu'au degre oii les taches de Tidiome moderne sont doucement effacees par le gout de I'atticisme antique. Telles sont en efifet les vues qui doivent presider h. la formation des idiomes populaires. Les Prolegomenes de M. Coray sont le re- sume de Texpcrlence des siecles et le resultat de ses propres meditations , sur la melhode d'enseigner et d'apprendre, et snr Tart de vivre ou sur la morale. II s'y montre a la fois un savant et un sagej et Thonncur d'avoir contribne a donner Fessor aux esprits en Grecc, lui reste sans contestation. li y eut neanmoins, parmi ses compatriotes, et memeparmi ceux qui residaient dans les pins savantes capitales de TEurope, de petits Zoi les qui lancerent contre ses ecrits et contre son carac- tere des diatribes ameres et virulentes. Si elles etaient de na- ture a TaflBiger pour qnelquesmomens, elles servirent aussi a Oo SCIENCES MORALES constaler leur ignorance el leur mauvaise foi. Ces sorTes de productions sont immodiatement condnmnecs a une morr lionteuse; cllos ne sortircnt du neanl que pour niieux ca- ractoriser IVpoque de leur victorieux antagonisle, precurseup des jjenies cr^ateurs que la Greoe attend poifr revivrc. Depuis que oc pays se trouve engage dans une lutle donl Ifi deno6ment ne pent e re que sa delivranrc, an moins partielle, ou sa ruine complete, M. Coray a publie, dans le coursd'une annectroisouvragesanciensappropriesauxcirconstances : ce sont, la Politique d'yiristote, sa Morale, et le Disconrs d'O- nexander sur les (jualite.s d'un general d'annee, Dans cet ar- ticle , il sera question du premier : nous nous reservons de faire connaitre plus lard les deux autros oovrages. Les Prolegamenes forment le tiers du volume. Le texle est precede dune gravure du buste d'Aristole. Snivenl les notes de reditcur, avec cellos deSclmeider et d'autres critiques, ainsi que les variantes; enfin, une table alphabctique des mols. M. Coray commeuce par exposer le motif qui I'engagea a entrcprendrc, dans les derniers jours de son grand age, Te- dition d'un ouvrage aussi difficile, a cause des mauvais trai- temens qu'il essuya de la main des copistes. C est le mou- rement inattendu dont la Grece est aujourd'bui le theatre. It fait voir Timportance de ce precieux morceau de rantiquite, dont la connaissance fut d'un si grand secours aux auteurs politiques moderues. « Il n'y a, dit-il , aucun deux, jusqua Maclnavcl, qui n'ait puise, presquemot pour raol, dans noire phiiosophe, les expediens conservateurs de la tyrannic; raais nvec cette difference, quArlstote, apres en avoir fait Thisloi- re, les qualiiic de barbares et de pernicieux, tandis que Ma- chiavel en a ree'.lement fait la doctrine et le calecliisnie des tyrans. » Pour faclliter rinlelligence de son auteur,M. Coray trace Tanahse de Touvrage d'apres Barllielemy {Voyages du jeune ET POLITIQUES. 6i Anacharsis , chap. 62), el il la divise en deux parties. La premiere traile des difterentes formes de gouvernement,ayant pour Iwse leur division ibadarnentale en nationaux et en spcciaux. Dans la seconde, Aristote euonce son opinion sur la ineillcure organisation politique. Telle est celle qui con- vient au caractere, aux interets de chaque nation, au climat quelle liabite, et aux autres circonstances dans lesquellesel- le se tronve. Il essaie cependant de presenter le type dan mo- de de gouvcrnement , intermediaire entre la democratie et I'oligarchie. C'estun systeme mixle, habilement combine, of- irant les avantages des deux formes, sans en laisser craindre lesinconveniens, oii la classe moyenne enfin exerce uue gran- de influence. II desigae ensulte les trois pouvoirssociaux, et entre dans plusieurs details reglementaires. M. Coray passe a Fexamen des malheureuses circonstances pour lesquelles nos ancetres ont perdu la liberte. Ses idees se pressent sous sa plume, et il u'a-pas le terns de leur douner un arrange- naent parfait. L'absence de la science socia'e eutraina les Grecs dans les discordes civiles, dont Socrate a le premier voulu apaiser les furears , en enseignant la morale. Aban- donne tantot a une populace grossiere soulevee par les dema- gogues, tantot a une ollgarcliie orgueilleuse corrompue par les sophistes, le vaisseau de IVtat etait constamment pousse vers I'abimepar Tincapacite deses conducteurs. Les Grecs iie s'etaient jamais fait une idee precise de la liberte. Pour etre durable, elle doit poser sur I'eqnite et la concorde. « L'amI sincere de la liberte doit done, non-seulement defendre la sienne, mais celle de tons ses concrtoyens, celle de sa patrie. Et s'il cherit veritablement ce!le-ci, ce nest pas dans ses murs seuls qu il doit vouloir restr^indre ce bien : il doit le soubaiter a toute la terre, a tout le genre bumain, etc. » L'education doanait aux anciens le funeste prejuge, que la nature produi- sait les esclaves et les Hommeslibres, comme les nains etles 6:1 SCIENCES MORALES geans; que ceuxquils appelaient Barhares etaient nes pour la servitude, etles Grecspouria domination. Ainsi, la guerre de- venalt une occupation louable et legitime. « lis croyaienlqu'en dellvrant les Barbares de leurs niaitres, lis acqueraient sur eux le m^rae droit que sur les autres possessions. » Aucun respect pour Ic droit des gens; mepris des artsraecaniques et de ceux qui les exercalent, et qui devcnalenl par-la les ennemis de leur patrie. La guerre exterleure amenalt les guer- res intestines et les changemens de constitution. Les Athe- niens cnltiverent bleu les arts et les sciences; mais, en nour- rlssant des esclaves, Us couservaient en eux-niemes un le- vain immoral, et le sentiment de Tequite fmit par s'eteindre dans tons les coeurs. Le perfectionnement de la science poli- tique futegalement coutrarie par rasceudant du polytbelsme, dontles legendes, subversives de tonle morale, corrompalent les caracteres par Tappat des plus dangereux exeraples. Les successeurs de Socrate poursuivirent avec zele Tocuvre de la reforme des moeurs; mais Us manquaient du seul moyen efficace pour ractiveretlobtenir, de rimprlmerle. M. Coray aurait pu ajouter Tabsence dun systeme federatlf fortement combine, celle du regime representatlf, et Terreur capitale des ancieas, d'apres laquelle Tobjet exclusif dune so- ciete llbre elalt Texercice des drolls politlques, au prejudice de la liberte civile et de rindustrie. Ajoutez TinOuence du cU- mat, qui a toujours donue a la nation grecque une bumeur vl- ve, Inqulete etremuante,et vous trouverez peut-etrel'expHca- tion de toutes ses lantes et de tous ses malbeurs. L'auteur des Prolegomtnes arrive a la question de I'orga- nisatlon politique des Grecs modernes : ses avis emanent de la connaissance pliilosophlque de Ibommc et de Tblstolre des gouvernemens; mais, pour lalre des applications plus sures, peut-elre lui manqua-t-il des donnees plus precises sur Tetat present de son pays.Toutefois, la tbeorle qui, pour ^tre bonne ET POLITIQUES. 63 et complete, a besoin de s'appuyer sur une longne experien- ce pratique, me parait devoir faire le premier fends du porta - feuille d'uii hommedVtat. C'est de sa hauteur que le boo sens pourra diriger la realite des clioses d'une manii-re large, juste et utile; op-^ration difficile a celui qui rampe, en se bornant a la routine de Templrisme journalier. M. Corny explique a ses concitoyens le sens des mots, bon- hear, vertu, loi, liberie; et appuye sur I'analyse ralionnelle comme sur les aulorites les plus respectables de la religion et de la philosophie, il les represente comme autant de modifi- cations de la justice et de la bienfaisance. Cesl cet esprit qui doit presider a notre legislation. Mais il ne suflit pas d'avoir de bonnes lois , il faut aussi en confier Texecution a des honames vertueux.Ildit quenous les trouverous dans la classe moyen- ne,sans s enquerir s'il y a reellement une ciasse moyenne par- mi nous, telle qu'il Tentend. Peut-etre devrait-il sen tenir a la seule condition possible, qu il donne lui-meme plus tard. « Pour nous, au contraire, eussions-nous ete autreiois ine- ganx, le joug de la tyrannie nous a egalises to.us. Affrancbis de ce joug, nous ne devons reconnaitre d'autre inegalite que cel- le de la vertu et des lumieres, suivant laquelle les charges publiques seront dounees aux meiUeures mains, etc.)> Ces meilleures mains sont les hommes capables de sacrifier ieurs propres interets a Tinter^t de la patrie, les hommes irrepro- chables dans leur vie privee, qui ne brignent pas les places, qui acceptent sans murmurer les moindres eniplois conleres par les suffrages de Ieurs concitoyens, Ici, il donne une idee du gouvernement representatif. Il recommande la modicite des traitemens des fonctionnaires publics, renconragement de Tagrlculture, les exercices militaires, I'instructiou elemen- 'aire de la jeunesse, dans laquelle il fait entrer la musiquejen- lin, Torganisalion du clerge. A ce dernier effet, II propose la formation d'un synode supreme, independant du patriar- 64 SGIKiNCES MORALES clie tie Coustant' lople, tanl que celui-ci se trouvera force- lueot sous I'autorite du tyran. Ce synode sera uommo libre- ment par le clergeet les laiques. Les prelres a Instiluer doiveut etre inslruits, dun certain age, et tous, s'il est possible , peres de tamille. H propose la construction d'un temple qu'on de- dierail a la Salute- Jusiice, et oil tous les magislrats rien- draient prctcr sornaent, avantdentrer en lonclion. II conseille li tolerance religieuse; mais il nous met aussi sur nos gar- des conlrc les pretentions et les empielemcns des mission- natres occidenlaux., ct surtout dcs capucins et des jesuites, doDt les machinations out souvent scinde la nation en deux, et ont produit les maux les plus deplorables. Enfm, apres plusieurs apostrophes louchanles adressees a toutes les classes de sa nation, M. Coray termine ainsi :« O ma chere patrie! i'cmotion que j'eprouve en ce moment, m'empeche daller plus loin. Ma main me desobcit, mes yeux sonl obscurcis par les larmes. — Je m'exilai votontairement loin de toi , revolte de te voir dochiree par Tiniquite des barbares. Dans les der- niers jours de ma triste vie, j'apprends inopineraent le gene- reux reveil de ta liberie, flelrie par les tyrans. Destine a un exii tres-procliain de cette vie, pcurrais-je espi'rer de voir les Iniits de les travaux? Jc les souliaite du nioins iiombreux et magnifiqucs pour tous mes freres, les eulausl Salut, 6 ma chere patrie! » On devient meilleur, en lisant ces passages inspires par les plus nobles senlimens. Il est loujours bou de (aire retentir le langagede la verite el de laverluauxoreilles des morlels, endormis dans une lache indolence, dussent meme ces lecons larder long-tems a fruclifier. Cest ainsi qu'on a juge Toa- vrage de M. Coray en Allemagne, oil Ton se propose de pu- blier incessammenl une Iraduclion de cos Prole'gomcnes . L'au- tenr aura done bien merite non-seu!(;uient desa patrie, mais de Thumanite tout entiere. Michvl Sckinas, Grec. LITTERATURE. Choix des Poksies originales des Troubadours, par M. Raynouard, memhve de I'Jnstitut de France (Acad, francaise, et Acad, des inscrip- tions et belles-lettres), secretaire perpetuel de V Acudemie francaise , eic. (i). Les poesies des troubadours forment une epoque dislincte dans la litterature du moyeu age , et se raltachent a 1 histoire trop peu connue des xii'' et xiii" siecles. Ecrites dans une langue , fille ainee du latin , et qui semble etre devenue a son tour la langue-mere des divers idionies du midi de lEurope , ces poesies offrent eucoj-e des documens precieux. qui doivcnt interesser vivement outre les savans francais, ceux d Italie , d'Espagneel de Portugal. La langue romane en effet seretrou- ve, pour ainsidire, vivante encore, saut'Ies modiGcatious ame- ncespar le tems, dans plusieurs contrees de ces royaumes. On salt egalement que plusieurs troubadours y ont pris naissance, el il nest pas douteux. que leurs compositions poetiques eurent une grande influence sur les diverses litteratures de ces dif- terens pays. Cependant, malgre celte importance litteraire et phiiolo- gique , les troubadours n'etaient guere connus que par une tradition vague , transmise de generation en generation , et venue jusqu'a nous, appuyee des eloges de Dante et de Pd- trarqxie. Quelques savans , il est vrai , out voulu pcnc trer dans (i) Paris, 1822, 6 vol. grand in-8°. Firmin Didot, roe Jacob, n" 24. Prix des 6 vol., 54 fr. ; et le double, papier velin. On peut se procurer eeparemenl la Gratnmaire des Troubadours, i vol. in-S" : prix , 6 fr. ; ninsi que la Grammaire cotnparie des languci de I' Europe ialine, i vol in-S": prix, 9 fr. T. XVII. — Taru'. iSaS. & (iG LITTERATURE. ce champ fertile ; mais leurs Iravaux indecis et sans perseve- rance n'out rien produit , et tons les essais publics jusqu'a ce jour n'avaient donne qu une idee bien incomplete et souvent faasse de ces poetes celebres , qui repandirent un si vif eclat dans le moyen age. L'ouArage que nous annoncons, reinpllt enfm cette grande lacune dans riilstoire litteraire de lEurope laline j et Ton ne salt d'abord ce qu| doit le plus elouaer dans ce bean travail , ou de Tesprit de melhode , de la pbilosopliic et de la critique eclairee quou y trouve, ou des immeuses difllcultes que M. Raynouard a si heureusement vaincues. En eflet , il fidlait , par une patience courageuse et par une Inla- tigable activite , conquerir, pour ainsi dire , cliaque forme, chaque regie, cbaque mot dune langue ensevelie depuis quatre slecles dans queiques manuscrits, la plupart mullles, presque tous incorrects , et dout les caracleres a deini effaces, les abreviations frcquentes, la fusion des mots ou leur sepa- ration continuelles , Tabsence de ponctuatlon , le maitque de fisite dans rorlliographe, et mille aulres difilculles pouvaient efirayer, et devaleul arreter a cliaque instant la passion meme du savoir. Telle est, toulefois, la tacbc queM. Raynouard s'est charge de remplir (i) , et il etait digne sans doute de Tacade- micien distingue qui vengea si eloquemment la memoire des chevaliers du Temple, d'arracher a un oubli injurieux la re- nommee des troubadours, et d'elever a la gloire de cesperes de KOtre ancienne litteratare un monument durable , qui ser- vira dcsormais a guider tous ceux qui voudront etudier les annates , les moeurs et riiistolre litteraire du moyen age. (i) M- Raynouard annonce qu'il a eu pour coilaboraleur de cetle belle coUcclion M. Pellissier, qu'il nomme arec un inlerct ct uae atFection qui honorent a la fois Ic palron et Ic disciple. Wous aimerions a repio- duirc ici les expressions mfimcs do M. Haynouard , si la modestie de M. Pelliisier, devenu I'un des collaboraleurs de la lievttti Encyclopediijue , ne Doui euipiichait de placer ii;i son eloge. Pi. D. R. LITTER ATU RE. 67 Remontant d'abortl a Toriglne de Tidiome roman , et pre- seulaat le tableau rapide de la decadence et de ralteratloa de la langue latiiie , M. Raynouard suit ces degradations succes- slves, qui foules deviennent autant de materlaux pour Fedi- llcation de la laague nouvelle. C'est a I'aide senl de ces de- bris epars , que le savant academicien a deconverts et rassem- bles , qui! recompose en quelque sorte cette langue , en etablit et en developpe les-principes , les t'ormes caracteristiques , en un mot, tout le systeme grammatical , dont il retrouve cnsuite les clemens principaux dans les autres iangues du midi de I'Europe , qui se sont formees a cette commune origlne. Ce dernier travail , que contient le vi* volume de la collection , est dune importance qui sera vivemeut senile par tous les savans philologues , sous le double rapport de Tetymologie et de la theorie generale des Iangues modernes. L'auteur y com- pai^, avec une profonde et ingenieuse saga cite , tous Iqs idiomes de I'Europe latine avec la granimairc des troubn- ilours , et partout on est frappe d'uue analogic et d une ideu- tite, resultat evident dune conformite d'origine que Thabile secretaire perpetuel de Tacademie francaise etablit pa* des rapprochemens naturels , des rapports nombrenx , et par nne foule de fails toujours appuyes d'exemples clioisis dans les an- ciens auteurs d^^ies divers idiomes ; genre de preuves le seul qui puisse veritablement convaincre dans la discussion des problemes pliiiologiques , et qui recevra de nouveaox deve- loppemens et un degre de plus d evidence dans les quatre vo- lumes qui restent encore a publier , et ([ui contiendrOnt le lexique de la langae romane, importante et deraiere clef de ce magnifiqae ouvrage. On sent aisement qu'il est impossible, dans une analyse suc- cincte , de donner une idee de cet immense travad, qui ne presente lui-m^me que des resultats , et dont toutes les parties sont coordonnees a «ue metbode qu'il faudrait montrer daus 68 LITIERATLIIE. son ensemble, poor en faire apprccier rexactitude et le merite. Nous allons done nous borner a quelques rellexions sur Tim- portance que doiveut avoir les poesies des tronliadours pour les souvenirs nationaux , ct sous le rapport des moeurs , des usages , des opinions , de Icpoque inleressante ou ils oulbrille dans les diverses conlrees doiit ils favorisereut la civilisiitioa. Les secousses violentes qui suivlrent le demembreuient du vaste empire de Cbarlemagne , avaient amene la barbarie du X' siecle, qui, malgre Tapologie de Leibnitz (i) , devra tou- jours etre regarde comme notre siecle de fer. L'age suivaut vit renaitre quelques etudes ; mals la science se reduisit alors a une value dispute de mots. L'ambition des grands, qui ne songeaient qua s'arroger de nouveaux. droits ; le clcrge, mairr tre du gouvernement, et osant juger les souveraius j la cour de Rome,, donnant I'exemp'.e du scandale et de la licence ; les papes , portaut dans llmmble cbaire de TApotre , Tesprit de domination et tous les prejuges qui regnaieut dans les cloitres: tcls soot les principaux traits qui caractcriseut le xi' siecle. Toulelois, les exces memes des souverains pontiles, la lutte Tiolenle du saccrdoce et de Templre , donnerent aux esprits une forte impulsion , quexcitait encore la chevalerie , bril- lante dberoisme el d'entbousiasme , et qu'augmenta bientut cette fievre religieuse qui produisit rexaltalion des croisades , et qui precipita TEurope barbare et guerriere sur TAsie paisi- ble et llorissante. Ce fut an milieu de ces desordres sanglans qu'apparurent les troubadours , dont les compositions offreul , dans Tbistoire des lettres , une classe a part, qui ne se lie en aucune maniere , soit pour les formes , soit pour les couleurs ou les pensees do- minantes , avec la litteratnre classiqae des anciens. Sans mai- (i) Daos la preface du CodtJc juris diplom, ^ent. LITTERATURE. 6t) tres et sans modeles , ces poetes courtois et guerrJers cele- hraient tour a tour la beaute et la valeur, el parcourant les chateaux et les cours , partout accueillis , partout honores , ils cliarmaient leurs hotes illustres par des chansons gracieuses ou par de brillans recits, et recevalent a la fois les favenrs et les recompenses que leur prodlguaient a I'enA'i les rois , les seigneurs et les dames. Les poesies des ti'oubadonrs se divisenten deux genres prin- cipaux : ceiles qui etaient destinees a etre chantees ; et celles qui n'avaientpoiut demusique, tellesque les sirventes ou sati- res, les t'pitres, les novellas ou contes, les romans ou poemes, Parmi les poesies lyrlques , il faut surtout distlnguer la chan- son, qu'ils drsignaient aussi sous le nom generique de vers , et sous celui de son, couplet , sonnet et chant. C'est princl- palement dans celte espece de poesie que les troubadours se creerent une lilterature nouvelle. Ignorant les allegories in- genieuses de Tantiquite , ils firent de Tamour un dieu clair- voyant mais soumis , et placerent dans le sentiment , dans le respect , dans le devouement le plus absolu , tout leur espoir, lout leur bonbeur , toute leur volupte. Toujours anime par celte courtoisie aimable dont ces poetes sout devenus les mo- deles, cbacun d'eux s'attachait plus particulierement a une cour ; la , il faisait le choix dune dame ; en elle il trouvait le sujel de tous ses eloges j c'etait pour elle que son imagination poelique empruntalt a la nature et au prinlems ces coulenrs fraicbes elbrillantes quianimaient ses descriptions; et , pour prix de tant d'amour , pour prix de cetle espece de culte que le talent rendait a la beaule , le poete regardait comme une faveur insigne qu'elle daignat agreer son bommage. Tour a tour delicat et tendre , craintif et rcsigne, 11 puisaitsouvent le motif de ses eloges dans les rigueurs niemes de sa dame ; ou , t\ dies lui an-achaieiit quelques plaiutes, il savaitalors, par une douce elTusion de seutimeut^ de respect et d'amour, af- 70 LITTERATURE. faiblir ses reproches , et ajouier encore h Texpression de sa tendresse. Mais ces poetes ne se bornerent pas a chanter les peines et les plalsirs de I'amour ; plusieurs consacrerent, par de justcs et lionorables regrcls , la memoire des princes et des grands oui avaiont merile leur reconnaissance on leur admiration , en nitiue terns qne leur muse severe poursuivait sans inena- genjent les exces el les desordres de leur siecle. liCS longs de- meles de la cour de Rome etde la niaison de Souabe, les guer- res presque conliuuelles de la France et de TAugleterre , les deplorables persecutions du Languedoc , les expeditions de la Terre-Sainte , les d<'bats souvent mearlriers de la t'eodalile , la licence et la depravation des inceurs , tout devint alors le domaine de la poesie. Les nns altaquerent le vice avec Tarme legere du ridicule ou de Tirouiejd'autres, plushardis, deuon- cerent liautement les fautes des princes, Tincondultedu clerge, Taveugle prodigalite des grands , leur peu de delicatesse et de retenue dans les moyens de s'enricbir , I'inqnietude petulante de la bourgeoisie ; en un mot , les vices et les execs de toutes les classes j et ces vers , souvent dictes par une francbise .ipre et andacieuse , fnrent presque toujours des lemons de justice , de prudence et de morale pour ceux a qui ils etaient adresses. Si tel est le merite des troubadours, et Ton peut s'eu con- vaincre par la lecture des pieces qu'offre le choix de leurs poesies parvenues jusqu a nous ; si telle fut leur influence pen- dant plus de deux siecles ; s'il est vrai , comnie il serait facile de le dcmontrer , que Ton doit a ces poetes la renaissance des leltres dans I'Europe latine ; si leurs talens , varies et feconds , adoucirent les raoenrs , corrigereut les abus , et haterent la ci- vilisation dans les pays si long-iems froisses par le choc des partis qui s'en dispnterent la possession , ne devons-nons pas a leur memoire une sorle de reconnaissance nalionale? et poHvons-nous separer ce noble sentiment des justcs eloges LITTERATURE. 71 que nierite le savaut distingue qui , par une Constance iufatl- ^able , piir uue ingenleuse et profonde investigation , olFre aujourd'liui a notre belle patrle des monumens de souvenirs et de glolre qui seront utiles a la fols a la science , a Thlstolre et aux lettrcs? P.P. «%«%WV%iWV%VWV Collection de Memoiues sur l'art duamatique, par line societe de gens de lettres. Premiere, se- conde et troisieme livraisons, contenant les Me- moires de mademoiselle CLAiROiy, publics par M. Andrieux; les Memoires de mistriss Bel- lamy, par M. Thiers 3 les Memoires sur Mo- liere, sur madame Guerin, sa femme^ sur Baron, et mademoiselle Lecouvreur, sur Gar- rick et Macklin, publics par M. Despres . enfin, les Memoires de Goldoni, avec une Notice de M. Moreau (1). Les Memoires sont les sources premieres de I'hlstorlen. Ecrlts pour la plupart par ceux meme dont Us racontent la vie , plus ou moins impregnes de I'esprit du tems oil Us fu- rent composes , ils sont un mlrolr fidele des opinions , des gouts , des passions de chaque epoque. La verlle , qu aucun deux ne presente pure et sans alllage , se trouve dans la com- paralson de tons ; leur reunion oflre les pieces dun proces (i) L'ouvrage Tormera la vol. in-S". Prix de chaque livraison de deux volumes, 12 fr. pour leg souscripteurs, et i4 fr. pour les non souscrip- teurs. On souscrit chez Ponthieu, librairc, au Palais -R oyal , Galerie de bois, n° aSa. yi LITTERATURE. coulradictoirc , tloiit 1 historicQ est le rapporteur , ct doat le Iccteur est le juge. A riutorct que prcseutc Tetuclc dcs mocnrs ct cles opinions conteniporaines , Ics Mi'-moircs joiguent encore rintcret puis- sant de la curlosite. Parfois ils ont Ic mcrile du roman ; quel- ciues-uns oflrent une peiuture naive et loucliante de la vie domesliijuc; dautres nous enseigncnt a pcnotrer dans Ic dr- dalc du coKur dc riioninie : ils nous monlrent la nature liu- mainc depoaillee de cellc enveloppe cxterieurc qui en dcguise \rs faiblesscs. La plupart, ferlilcs en piquantes indiscretions , nous recreent et nous instruisent par des anecdotes sur de liauts personnages , qu'ils nous represenlent dans leur uuditi'-. Nous aiuions a etudici' leurs ridicules , leurs travers ; a nous convaincre que la grandeur, la noblesse, les dignite's ne sont souvent que les voiles l)rillans de riguorauce el du vice. Celle decouverte console notrc orgueil. Jjes Menioires qui racontent la vie dcs pulssans de la terre, sont en general les plus attachans. Ceux qui devoilent des crimes politiques , dcs attentats centre les nations , ofirent en- core plus d'iuteret et d'instructlon. Toutefois, ces deux con- ditions ne sonl point indispensables ; il suffit qu'un homnie ail captive raltention publique , quil ait joui de quelque cele- brite , que ses rapports aienl ete tres-etendus , pour que Ton desire connaitre les details de sa vie privee. De tons les genres de celobrite , il en est un qui nest pas sans douie le plus solide , mais auqoel on ne pent refuser ])eauconp d'eclat ; cest celui du coniedien. Oblige par sa profession dexposer sans cesse sa personue en public , le co- medien attire sup lui tous les regards. Il nous interesse en rai- son ineme des emotions quil nous (ait eprouver. On veul con- naitre sa vie privee , ses bablludes ; les heros de theatre, in- terpreles necessaires des gens de leitres , deviennent le sujet habilucl lie leurs conversations ; le goiiic du poctc dramatiquo LITTERATLRE. ^5 a hesoin de lenr gonie pour nous charmer, et celie dependance mutuclle ou lis se tiouvcut les unit cnseiuble. Le talent , qui icmplil tons les intervnlles et lapproche toutcs les distances , est le lien comniun qui resserre leur iutimile. 1/liistoire lit- ii'raiie nous monlre, a toules Ics epoques, les artistes distin- ijiit's amis dcs grands I'crivains. Souvent, les pcrsoiinages les ]»!us eleves de leur tcms n'ont pas cru dcscendre, en les ad- iiiellanl dans leur (arailiarite ; un grand uombrc fut Tobjct de h protection de nos illustres dames ; plusieurs ont approclie (!c nos rois. U est vrai que, s'ils jouissent quelquefois dime ^;iande fareur pendant leur vie , on lenr dispute une tombe .iprcs leur mort; mais cetle injustice elle-meme ajoule a leur ci'lebrlte. Les Memoires des comcdicns inlprrsscnt encore par les anecdotes dont i!s abondent. Un injurtie prejuge les Isolant de la sociele , ils semblent s'ctre crce une existence partlculiere. lis ^ivent dans une spliere a part ; ils formeiit une classe dls- tincte qui n observe qu'nne portion des lols et des usages de la sociele, auxquels soni sonmises les aulres classes. Les co- niediens , alTraucbis d'une I'ouie d'observauces , de regies communes a tons les citoyeiis , olfrcnt Timage d"un etat po- jiulaire ; une liberte presque indc'finie regne dans leurs rela- tions mutuelles ; et, s'il en resu'tc quelqnes scandalcs , il faut jurtout Taltrlbuer aux lois cruelles et impolitlques qui les ont, pour ainsi dire , places en deliors de la civilisation. Get etat de choses , quelle qu'en soit Torigine , iuflue siu- leur vie en- tiere ; il rend leur histoire fertile en contrastes singuliers , en catasb'ophes souvent comiques, en aventures plalsantes ou iristes , riantes ou sombres. Leurs Memoires olfrent souvent les caracteres de la fiction; ils soni, eo general, une suite •le comedies d'iulrigue, une chaine non intcrrompue de si- tuations romanesqnes, qui en rendent la lecture a la (ols agreable el varlc'e. 74 LITTERATURE. Lear utllite, sous le nipporl tie Tart draiuatique, ii'a pas besom d'etre drmontree. De ionguos rliules , ua cxercice coatinucl dc la declamailon , uiie liabiludo constanle des ef- fels de la scene, rendeat les conukliciis excellens juges de Tarl inimique : pUisieurs d'enlreeux sont ties-capables d'ap- precier le merite dun ouvrage dramaliqiie. On aline a suivre Le Rain et mademoiselle Clalrou, dans leurs reflexions sur Tart du coniedien : Icurs opinions sur nos cliefs-d'oeuvre ne sont pas loujours dea riylcs sures : mais eiies sont au moins dignes dun examen apprt.fondi ; pour Tart de la declamation ct du gesle, ce sont des niaitres qu'il faut suivre; relalive- mcut a 1 art draniatiquc, ce soul des conseillers quil est utile de consuller. Les memes causes qui rendenl les Memoires des coine- dlens instructii's et piquans , assurent un interet reel a ceux qui sont I'ouvragc des auleurs draniatiques. Moins fertiles en anecdotes, ces derniers ollrent plus de connaissances posi- tives ; ils sont plus philosophiques , et peuvent devenir de meilleurs guides. Si les comediens sVgarent dans leurs juge- mens litteraires , s'ils apprecient mal telle ou telle piece qui n'offre point de role oii leur talent paisse briiler, les Memoires line expressloii quelquefois vague , et des tours soureut peiii- Jjles ; mais Tauteur est jeune , ses defauts s'effaceront , et son talent restera. Puisque j'ai parle de Memoires sur des auteurs anglais , jc passerai sans autre transition a la vie de Garrlck , traduite de Murphy, et a celle de Macklln, traduite de Rirkman. Garrick, toujours occupe des soins de son theatre , et de la composi- tion de plusieurs oinrages drama tiques, nogligea d'ecrire lui-raeme ses Memoires. U en laijsa le soin a plusieurs de ses amis, qui se sont acqulltefs religieuscmcut de ce devoir. I\iurphy, poelc et prosateur celcbre , e.st celui de lous qui a le mieux reussi a nous (aire connaitre Ic premier comedien de rAnglelerrc ; son travail meritait d'etre prefere par les editeurs de la collection. Ces Memoires n'offrent pas seule- mcnt des details sur Garrlck , le lecteur y trouve de nombreux renseiguemcns sur le th('-atie anglais ; il y voit se reprodnire les prejuges de nos rivaux a I'egard de nos grauds ecrivains, prejuges que, par uue fatalite singuliere , TAngleterre et I'Al- Icmagne sont parveuues a importer en France, aujourd'hui que des Welches nouveaux lout la guerre a lenr patrie, et ra- baissent Corneiile, Racine ct Voltaire, pour elever Shakespea- re, Schiller, et d'autres poetes de la merae ecole. Murphy sou- tient que Zaire nest qu uue suite de declamations, et que les Horaces de M. Whitehead laissenl bien loin derriere eux ccux de Corneiile. On doit savoir gre & M. Despres, qui s'est charge de la publication de la vie de Garrick, d'avoir fait, dans quelque notes, justice de ces irreverences britanniques. :S UTTER .\TLRE. LtEssai siir le Thcdire anglais, qui precede I'ouvrage , fail anssi beaiicoup diionneiir a M. Despres. Gai-rick , auquel les Anglais asslgnent piirmi leurs acteurs le meme rang que la France donne a Le Kain parmi les no- tres, cUiit lun des comedieus les plus passloiiues (pii aieul paru sur la scene ; une diction accenlurc , un geste plein do torce, uu jeu de ph ysionomie donl Texpressiou tenait du pro- dige , le rendaieut propre aux roles prolondeuient tragiques. Celui deRichard in clalt son triomplic. J/anecdotc suivanle, rapportee par M. Despr(>s, peint cci acteur raieux que toutes les notices apologc'tiques . Le due de Gaines , ambassadeur de France, elait allc voir lord Hedgeconib , son ami , a Twic- kenham , prcs de Londres, — Je n'ai pas oublie, lui dit ce seigneur , le d?sir que vous avez de connailre Garriok ; vous allez etre satisfait; Garrick est cbez moi depuis qaalre jonrs. Acbeminons-nous vers ce pavilion , il y prend du the. Le due tie Guines entre avec empressement dans le kiosque oii Gar- rick dcjeunait. Laissons-le parler lui-incme : a Je vois, dit- il, un petit horame d'une mine assez commune, etembnl du beurre sur son pain , avec une telle application , qu d ne se derangea pas quand nous pariimes. Mon cher Garrick, lui dit le lord , voila M. Tarabassadeur de France, ([ui selait un grand plaisir de vous voir et de causer avec vous. Garrick me fit uu salut assez leger , et continua sa benrrec. Je le rc- gardai sans parler. Ilrompit le silence : « M. Tambassadeur de France , dit-il en souriant assez finemcnt, a dans ce mo- ment unepauvre idee de Garrick. )> « Loin de la, lui repondis-jc; mais, je vous Tavouerai, je vous confrontais avec votre reputation ; je vous comparais a cette estampe ou , le polgnard a la main , Ttcil en feu , les cheveux herisses, vous m'avez fait Crissouner sans que je rous eusse jamais vu. — Vraiment oui , reprit Garrick , ces pei'n- tres nous tlattent. lis nous representent , tels qu'ils nous vdient LITTEKATLRE. 79 «ur la scene. lis nous donaent de l>eUes atliludes , des airs de lois ; et, redevenus nous-memes , nous paraissons ignobles k cote de notre portrait. En iiaeme tems , il se leva comme un hoiume en fureur. Il avail six pieds ; ses cheveax me paru- rent se dresser sur sa t(jte; ses levres tremblaienl: Texpressiou do sa figure entiere etait eflVavante. Je reconnus Richard III, lagravure, et surtoiit l'inimitab!ennage du Marckand de Vcnise , tragedie de Sbakespeare. Sliylock est un juif usu- rier , qui a prete une somme d'argeiit a un negociant venitien, avec la condition expresse , que , si son pret ne lui est pas rendu a une epoque fixee, reniprunteur le laissera se payer dune livre de sa chair. Get abominable traltc , sur lequel re- pose toute la piece, lui communique un iatcret d' une nature singuliere, Macklin s'etait acquis dans ce role une si grande- reputation , qu'on lui avail donue ie surnom de Shylock. Ce eomedien etait en meme tems auteur comique. Plusleurs de ses pieces sont restees au theatre ; il vecut jusqu'a Tage de 107 ans, et joua jusqu'a too ans environ. On remarqua, comme un phenomeue, quaTage dego aus, il tit representer, pom- la premiere fois , la meilleure de ses comedies {I' Homme du motide) , et ohtint ua succes d'enthousiasme dans le principal role. M. Despres a public , outre les memoires de Garrick et de Macklin , ceux que Grimarcst nous a laisses sar Moliere , un extrait des memoires de ]\I""' Guc'rin , veuve de ce grand homme, et une lettre de I'abbe d'Allainval sur Ba- ron et M"<= Lecouvreur. Ces trois morceaux sont suivis dune lettre sur la comt'die de Ylmpostenr [ Tailufi-) , atlribure 8o luteratlke. a Moliere Iui-m6me. Le tout est precede d'une suite de re- flexions de Tcdileur, sur !es ouvrages et le caractore de no- tre premier aiiteur comifjue. Griinarest vivait a la fin du xvil* siecle ; cVtuit un tn'-s- mauvais c'crlvaia ; mais il connaissiiit parliruHoremenl Baron, eleve de Moliere : et la plus graude pnriie de ses M^inoiros ont cle ecrits sous !a diclee de re comedien. lis obondcnt en anecdolcs peuconnues, et dont quelques-uncs, evidemmetu fausses , ont eu hesoiri d'etre rectifiees par ledileur : Griina- rest, cependant, donne ])eaHcoup de details curieux sur Mo- liere ; 11 inoulre ce grand liomme , poursuivi par le fanatisme au dehors , et malheureux dans son inlerieur ; victime d'une lemma caprit ieuso et coquette , et ne pouvanl cesser de Tni- mer. Si Moliere a joul d'une gloire immense pendant sa vie, ilne connut jamais k's plalsii's qui peuvent rendre Texisteiire douce et cliere ; la jalousie dticliirait son cocur ; I euvie noii- cissait son caractere et ses moeurs. Dun coto, les hesoins imperieux dcs comediens quit dirlgeait le I'orraient a multi- plier ses ouvrages , et la npcessiti^ d'atlirer la foule I'obligenit a sacrilier anx gouts populaires ; dcTaulre, il fallait , qu'aux ordres tout-puissans de la cour , son genie se pliat a iuvcntcr des ballets et des dlvertissemens pour recreer les yeux de Louis XIV. Moliere partagea , avec tous les grands liommes, le privilege du mallieur el de I'iniustice. La celebrile qu il ac- quit lui couta le repos ; sa gloire (luit par etre payee du sa- criiice de sa vie. La femme de Moliere, qul,apris avoir enipoisonne la viede cc grand pofete, s'en punitclle-nieme, eu epousantle comedien Guerin, dont le raraclire dcspotique vengea son trop faible predecesseur, a laisse des Mcmoires longs et difius qui etaieut tomhes dans I'oubli. Les edileurs de la collection ont eu I'heureuse idee d'extraire tout ce que ccs Memolres offraient d'interessaut. On leur saura ausji beaiicoup de gro d'avolr LITTERATLRli. 8« rJimprime une leltre sur la coniv-die cle Tavluft^ appele d'a- bord Panulplie, aiuibuee a Molierc lui-mcme. Celle lettre est uue rt'pouse t'-nerglque aux iulolerans , qal perse'cuterent a sa naissauce le cliel-d ceuvre de Ja scene iram aise. Je connais peu de morceaux doiit la lecture soil plus agrcable que la lettre de I'abbe d'AlIainval sur Baron el M"e Lecouvreur. D'AIlainval a peint au nalurel le Tufiere des comediens , qui preteudait que les actcurs devraient etre eleves sur les genoux. des priucesses, et recevoir IV'duca- lion que I'on douue aux enfons des rols. li n'a pas moins Fi^nssi dans le portrait qu'il a trace de cette jeune Lecouvreur, qui ne fit que paraitre sur la scene francalse , et dont le nom ne perira point; qui joignit a la sublimite du talent le cliar- rae de la bonle , et toutes les vertus de son sexe ; dont la niort plongea les muses dans le deull, et qui inspira,a la lyre de Vol- taire les accords les plus louclians qn'elle alt fait entendre. La mort daucune princesse ne fit verser aulaut de larmescua celle d'Adrienne Lecouvreur; et cependaat, le fanatisme lui refusa un tombean. II nous reste a parler des Mtmoires de Goldoni, dont le premier volume vient de paraitre. Cetail, pour ies editcurs , un devoir de rendre cet bommage a Tecrivalu qui cre'a , pour ainsi dire, Tart en Italie ; et qui, apres avoir merite le litre de premier poete comique de son pays , vint a soixante ans recueillir des applaudissemens sur la scone francaise. Goldoni composa plus de cent pieces ; soixante au moins obtinrenl le plus grand succes ; il vecut cependant dans la mcdiocrite; sa vieillesse s'eCoula en France, et il est penible d'avouer que I'iudigence assiegea sen lit de mort : les secours du gouver- nement ne precederent sa fin que dun .^eul jour. Ce (ut Clie- nier qui fit rendre, par la Convention nation:;!^' , une irop tardive justice a Goldoni : I'auteur de diaries IX ue se uou- " talt pas que le meme sort Taltendait a ses derniers inpraens , T. vvii, — Jimv. i8'<:^. 0 8a LITTERATURE. el qu'alors il ne devalt obteiiir , comme le poete objel de sos nobles n'-claiuations , que Ics secours dune insullaute pitie. Les Mcmoircs de Goidoni aboiideiit en details curleux , on anecdotes lutercssantes. L'ex.isteace de cet ecrivain fut conli- nueuCDKiil allacliee a celle des com;>diens ; iuitie dans le se- cret dc ieiirspctitcs passions, deleursj.ilonsies, de Icurspreju- ges, il iespeiut avec complaisance ; c'est un vieillardquic'ciit, il aime a conter : historien naii et sans pretention, il se inontre tel qu il iut, leger, inconstant, luais toujours honnete et mo- dere dans ses gouts; plein de cctle insouciance qui est le cachet du genie, vivant au jour le jour, sans ambition , et ce qui est pins rare , sans am oar-prop re. Goidoni parie de lui-meme avec franchise , jamais avec orgueil ; il ne sc pique ni de fi- nesse, ni de politique ; il avoue jusquaux cliaines qu'il porte ; il consent a se montrer attache a la Ibrtune d un entrepreneur de comedie, qui jadis avsit rte danseur de corde. I. travaille sous ses ordres, et, consciencieux. en tout, donne toujours plus qu'il n'a promis. Ne Kii demandez ni un caractere energique, ni une noble indrpendance; il ne vous eutendra pas. 11 a toujours vu le genie a la solde de Topulence, et il ne suppose pas que cela puisse ou doive elre autrenieut. Un compliment de Mesdames , tantes du roi , le transporle , et il ne concoit rien a Taversion de Rousseau pour es grands seigneurs. Tel est Goidoni : c'est un enfant , mais cet cnlant a du genie. Ses Memoires oii'rent Tanalyse de presque toutes ses pie- ces. La plupart t'lant pen counucs en France , celte partie de Totivrage mc'rite de iixer Tattention des lecteurs. Les poctes comiqucs dout le talent se borne a rhabiller d'anciennes idees, pourrcnt le consulter avec fruit. Le morceau litteraire qui precede Touvrs^ge , est du a la plume elegante de M. Moreau ; ilpn'senle, dans un cadre resserre, Thistoire de la comedie italieune, depuis son origine jusqu'ii Goidoni. Tels soul les Mcmoircs sur I'art iLtamatique pobiies jusqu'a LITTER iS^TURE. 83 ce jour. L'eatreprise a ele condulte avec uue activite que ie succes a recompense'e. Les amis de la lilteralure ont la con- llancc que celte activlle ne so ralcntira point : i!s attendent avec impatience les Meinoires de Le Kain, avec une uotlcf ecrile par Talma. On sera curleux de voir un acteiir illustre juge par le tragedien celebre qui a cree une ecole rivale de la sicnne. Les Memoires de Brandes el d'Iffland, celehres acteurs allemands , seront publics par M. Picardj M. Elienne nous fera connaitre ceux de Moid; M. Ourry publiera les Memoii-es de Pi-e\'ille el de Dazincourl; ceux de M"« Du- incsnil ti'ouveront dans M. Dussault un editeur aussi habile queclaire; M. Felix Bodin publiera les Memoires du celebre Alfieri; M. Merle, ceux de Dhennetaire ; M. Tbiers, ceux de Cibber et de Kemble; la plume exercee de M. Barriere ajoutera une notice aux Memoires de Larive. De tels noms promelleut un grand interet a cette Collection , qui deviendra un des monumens litteraires de notre t'poque , et qui prouvera que notre patrie n'abaudonne point , corame on semble Ten accuser , la litterature pour la politique. Nos couquetes so- ciales n'ont point suspendu le cours de nos couquetes intel- lectuelles; loin de se nuire, elles se pr^lent un niutuel sou- tieu. Le Francais va dujbruiii au tbeatre ; il applaudit tour a tour ses grands orateurs et ses grands ecrivains ; son genie suffit a tout; sa gloire ne s'affaiblit point en s'etendant : Te- tranger trouvera la France aujourd'hui telle quelle I'ut a toutes les epoques , spiriluelle et brave , inslrulte et genereuse ^ enfin , toujours digue de figurer a la tete de la civilisation europeenne. Leon Thiess:^. HISTOIRE DES BEAUX-ARTS. EssAi suR l'histoire de la musique en Italie, depuis les lems les plus anciens jusqu'ci nos fours J par M. Gregoire Orloff, senate u r de V empire de Eussie (i). M. le conile Orloff, qui nous a donne nagucre des Mc- moires sur It royaume de Naples {Foyez , T. XI , p. 5o6), Dous enlrelient aujourd hui de XHistoire de la musique en Italie. Apres avoir habile ce beau pays , il semble ne pas pouvolr Toublierj nous partageons volontiers avec lui ces doux souvenirs. Cost la, dit-il, que cet arl eucbanteur lui fit connailre toute sa puissance, et qu il concut le pro- jet de lui rendre une espece d'boinmage, en ecrivaut son histoire, en esquissant le tableau de ses revolutions, ci de ses prog res. Lauteur debute par une savante Iiitroduclion, doul louvra- ge memo pedt eire regarde conime une espece de cornmen- taire. Il aborde ensuite I'bistoire de la musique, en tacbaut dc nous donner quelque idee de celle des Grecs, des Elrusque* et des anciens Remains. Mais, comme il serait inutile de s'y arreter long-tcms, apres les discussions steriles et ennuyeuse& de ses devanciers,il se dol»arrasse bientot de ce sujet, pouren- trer dans une carriere oii Ton pent suivre celle blsloire avec plus de profit. II la reprend a cette epoque oii , privce de la faveur des dieux du paganisme , elle cbercbe un refuge a Tombre de la religion des cbretiens ; et suivanl ses vicis- situdes et ses progres, ilia montre relevce enfin parCons- (i) Paris, i8a2, 2Vol. in 8°. P. Dufart, libraire, quui Voltair?, n° tj; Chasseriau, libraiie, rue rieuvc-dcs-felitsCliauips, u' 5. HISTOIRE DES EEALX-ARTS. 85 tantin, puis reformee par saint Ambroise et par saint Gre- goire. Elle ne marche cependant que plus ou raoins lentement, jusfju'au ri" siecle, oii le celebre benedictin Guido d'A.rezzo inventa ou perfeclionna !a gamme. Des lors, la musique prif son essor, et lit pressenllr les grands avantages qu'on pour- rait tirer de cette feconde invention. Les Italiens en profitercat les premiers; et les etrangers se haterent d'imiter leur exem- ple. Ainsi Tecole de Gnldo, developpee de plus en plus, sur- tout par les travaux de Marchetlo, de Padoue, au xiii* sie- cle, se repandit et s'ctablit dans toute TEurope. Ou peut asr.i- i;uer a celte epoque la fondalion des ecoles musicales des au- tres nations. L'auteur croit roir ees nouveiles ecoles dans un elat de prosperite, tandis que Tancienue ecole ilalienue lui semble de- mearer stationnaire ou retrograde. C'est, d'ailleurs, Topiniou generale, que nous ne pouvons encore rii rejeter ni partager. Nous nous bornous a remarquericique,s'ilestvraique des e- coles etrangeres concoururent pendant quelque tems a faire sortir I'dcole ilalienne, leur mere commune, deTetat de deca- dence oil elle etait tombee au milieu du XV* siecle, celle-ci ac- qnitla bientot et tres-genereusement cette dette, que Ton a sou- vent trop exageree. S'etant degagee la premiere des entraves que la doctrine et Tautorile des anciens avaient , pour ainsi dire, consacrees, elle employa tons ses efforts pour s'ouvrlr de nou- telles routes, et fit de tels progres quelle obligea'toutes les aulres k reconnaitre sa superiorite et a observer ses Io!s. M. Orloff, apres avoir iudiqu6 les divers genres de musi- qne vocale et instrumentale, inventes dans les xa'^i' et xvii* siecles, nous ramcne a ces beaux jours oii cet art, purifie de la rouille des siecles precedens, brUle de toule sa spleudeur, priucipalement sur les dieatres d'Europe. Six epoques seni- blent marquer la naissance, les progres et le perfectioiine- ment de la musique the^trale : la premiere est Tinvention du 86 HISTOIRE rccitatif, sous les compositeurs Peri et Monteverdej la se- conde, ccUc tk\s airs, sous Civalli et Ccsti ; la troisieme , cel- le ilu rL'cUatif oblige, sous Scai-lalli et Peril; la quatriem^ cello de Y expression et de la veritc, portees au plus haul point de perfection, par Vinci, Porpora el Pergolese; la cinquiuinc, celle de la force el de la projbndeur, sous les plus grands mailres de Tecole d'Allemagae; el la sixieme cndn, ccile ou Haydn et Clierubini out introduit les eflcfs piquans de la syinphonie appelce dramatique. Tout en parcouranl ces epoques, Tauteur cntreprend de nousdonner la biographic des aulenrs qui, par leurs ouvrages didactiques , on par leurs compositions musicales , les out preparees, ou plus ou raoins prolongees. II semble s'eloigner de son objet, en nous donnant nue idee des ecoles de France, des Pa;ys-Bas, d'Auglelerre, d'AUemagne, d'Espagne. Mais pouvait-on se dispenser de faire ces excursions, dcpuis que la musique enropeenne se trouve liee, par taut de rapporls, a la musique italienne? Comment se former une idee juste ct complete de celle-ci , sans rechercher et indlqner I'in- iiueace qu'elle a exercee dans tout le reste de lEuropc? En entrant dans I'ecole ilalienuc, notre auteur regarde un moment, avec des yenx de pilie et d'indignation , ces voix jirtificiellcs qu'on designe du nom de soprano. Cen'est pas la seule fois que le despotisme et la barbaric ont cherclie a multiplier les plaisirs en les donaturant. U est peuible de voir quelquefois la religion elle-meme consacrer d'aussi criminels abns. Mais detournons les ycux de ces restcs de barbaric, deshouorans pour la nation ct la religion qui les tolerent ; et consolons-nous en vovant que les Ilalieus eux-nienics r^- clamenl, dcpuis long-terns, conlre eel attentat de Ihse-hu- manitc. L'ecole italienne est tellement riclie en mailres , en com- posileurs, en cliefs-d'ocuvre de Tart, que Ton sent la ncccs- DES BEAUX- ARTS. 87 site Jen faire piusleurs divisions, ou ecoles particulieres. On aurait pu signaler ces ecoles pai- la maniere et le gout propres aux maitres qui les out fontlees, et par le nombre et le nie- rite de leurs eleves qui les ont imites. Mais, comma la plu- parl des compositeurs italiens ont tant d'origiualite que cha- cun se distingue par un caractere lout partlculier , on serait oblige de compter autant d' ecoles que Ton rencontre de compositeurs. On aurait pu se borner a determiner un cer- tain degre de perfection, ou certains genres d'originalit^, dont pourrait se contenter I'histoire des progres de Tart Mais cette analyse comparative et severe aurait fait exclure beau- coup d'auteurs et d'artistes qui ont aussi le droit de figurer dans riiistoire de M. Orloff. II a done mieux aime elre simple liislorien , que de cbercber a etablir un systeme a grands frais. II a voulu avoir des egards pour tons ceux qui les out plus ou moins merites, sans cesser de les comparer et de faire ressortir les differences qui existent entre eux, Les ecoles que I'auteur distingue en Italic, recoiveut le nom du lieu, de la ville , ou de I'etat oii elles ont fleuri par le nombre des compositeurs et de leurs productions. Telles sont les KCOLES napolilaine , romaine et bolonaise , veni- tienne, lombarde , Jlorentine et pieinontaise. Soil par I'in- fluence de leurs circonstances locales , soil par d'autres mo- tifs, les Lombards semblent plus portes a raisonner de Tart qu a faire de la musique ; ils goulent plutot I'harmonie que la melodic. Ils ponrraient offrir plus d'ouvrages didactiqnes que de compositions musicales, et parmi celles-ci, plus de mu- sique dVglise que d'operas. L'ecole romaine, quoiqu'elle paraisse destinee, plus que toute auti'e, au service de la re- ligion, s'est plus signalee, d'apres notre bistorien, dans le style d^accompagnement. C'est ainsi que I'aulenr attribue le style madrigalesque a IVcole v^nitienne, et celui de concert h 1 ecole napolitaine. Mais, ce qu'on peut dire de pins precis 63 HISTOIRE sur le caracttre local de ccs ecoles, c'esl qu'ellos serabloiH plus disposees pour la tnuslque dramatique, et preferor la mclodie a riianuonie , a raesure quelles s'approcheut An Midi. On doit, sans doute, a I'ccole florentine la decouverie et les premiers essais de la moderne melopr-e ; mais elle s'est contentt e d'en donner Texemple et la premiere direction aux aulres ecoles, en leur laissaut Thonncur de perfectionncr soa 'uvention. liCS Irois ecoles romainc , Acnitienue et napolitaine se sout quelquelbis dispute celle glolre. Lcurs productions ont fait souvent croire qu elles auraient pu marcher toujours de pair dans la mcme carrlere. Mais i'ecole napolitaine , soil par le nombre de ses compositeurs , soit par la richcsse el I orii^irialile do leurs cliel's-d'oenvre , soit par les principes et la methode de leur euseignemeut, a jete taut d'eclat, quelle a cojipse toutes les aulres ; et parler aujourd'hui de I'ecole ifalie.iiie, c'est parler de Tecole de Naples. li n'est done pas etonnaut que M. Orlolf lui ait cousacre la plus grande partie de sou hisloire. Ko pouvant entrer dans tous les details de cet ouvrage , nous pouvons du moias assurer qu on y trouve les elemeus indispensabies pour riiislolre de Tart ; que Tauteur n'a epaigne ni reclicrches ni soins pour se procurer les reuseigneniens el les connaissances necessaires a son entreprlse j el que corame il cite les ecrivains les plus accredites dans la matiere ou'il traite, on doit pi>'sumer que tout ce qu il avance est de la plus gi'aude exactitude. Lors meme qu" on reuiarquerait quel- que U'gcres lautes, inevitables dans ua travail qui sc compose de tant do details minutieux , il faudrait s'en prendre plutol h ccux qui ont devance notre auteur dans la meme carriere, et qui , elrangcrs au pays et quelquei'ois a Tart dont ils s'oc- cupaieut. n'out pas su toujours rectifier les fails puises clans une tradition iucertaine. Nous crovons, au contraire, devoir DES BEAUX-ARTS. 89 atli'esser un reproche aux. Italiens eux-meaies , qui se sont tres-peu occupes de I'liistolre ur Tetat de la musique ilalienne anx XV' et XVJ" sioclcs , r't sur Torigine de la melopee moderne. Le comte Orlofl iui-meme me fournlt I'occasion et les moyeus d'esquisscr unepartie de cette hisloiie. quon n"a pas toujours traitre avoc la precision convenable. On a trop souvent repele ce que Louis Guiciardini , ne- veu du celebre Iiistorien du meme nom , avail avance de la seconde moitie du xvl* siecle, que, des cette tpoque, la mu- sique n eicellail guere que dans les Pays-Bas , et que c'e- (aieul les Flamands qui Texercaient et Teuseignaieut dans la piupartdes etals de TEurope , et meme dans I'ltalie. On a femarque aussi que Leonel , due de Ferrare , et Galeaz i-iorze, due de Milan, enlretenaient dans leurs cours des cnanleurs ultramontains, Il est incontestable que Tinctoris H Villaert , lous deux Flamands , cnsrignrrent , Tun 3 ^o nrstoiRE Naples, et I'antre a Venise. Mais cela suffit-il poor proavcr que les Italiens avaient oublie les doctrines de Guido et de Marchelto, et qu'ils ne connaissaient plus ua art dont ils sen- taient plus viveinent le besoia et faisaient plus d usage que les autrcs nations? Le concours d'artistes strangers n'exclut pas la coexistence des artistes nationaux ; il pent meme prouver que les uus accoaraient dans un pays ou Tart etalt mieax apprt'cic , oii le' grand uombre des cours, des viUes , des chapel ies attirait un nombre proportionne de professeurs et d'executans. Ce qui anrait ete suraboudant pour les Pays- Bas ou pour quelque autre pays, ne pouvait pas I'etre egale- uienl pour I'ltalie, ou il fallait entretenir des cbapelles et des ecoles dans la plupart des villes , telles que Milan, Venise, Florence, Rome, Naples, Palerme, Ferrare, Urbiu, Man- toue, etc. Au commencement du xvi^ siecle, le comte Castiglione nous assure que la musique faisait uue partie essentielle de I'education de tout bomme de cour. Les dames elles-memes, qui brilleront le plus dans ce siecle par leurs talens, culti- vaient surtout la musique instrumentale et vocale. Gaspara Slampa , Elisabetta Gonzaga, Tullia d'Aragona , Maria Car- dona, Tarquiuia Molza, etc., toutes dignes de servir de mo- dele par lenr esprit et par leurs talens, se faisaient egalemenl admirer dans la litterature et dans la musique. Qu'on ne croie pas quelle eta it un simple objet d'arause- nient pour les grands. Leon X, a qui Poliziano avait com- munique son gout pour cet art comme pour tous les aulJes, en faisait un objet d'rtude; il s'occupait souvent, et de sou hub (avori, et des theories les plus dilliciles de Tbarmonie. Or, quelle influence ne dut pas exercer le gout parliculier do ce souverain pontife sur les artistes et los savans de son terns? Li^onard do Vinci etait si habile dans la musique ins- trumentale et vocale, qu'on dobita que liouis Sforze Tavait DES BEAUX-AR'JS. 9» appelt'; a Milan pour quil exercat ce lalent a sa cour. Ce quily a Ae certain, c'estqu'il ctonnait lous les courtlsans ct ies ninsiciens, et meme ces clianteurs ultramoutaius queu- tretenait la cour de Milan. On sail anssi que ce fameux artiste nialhematlcien avail donne des formes nouvelles et mienx comblnees a sa lyre, a une viole et a un clavier. Vinci tut ensuile iniite par le Parmegianino , Cellini, le Tintoretto et Tun des Caracci, tous liabiles artistes et muslciens a la fois. On pourrait citer encore bcanconp de savans et de poctes qui cultiverent la musique avec une sorte de passion. RIais qui pourrait compter ceux qui en faisaient leur pro- fession specialc? F. A. Doni en a laisse line liste, dans son ouvrajje stir la Musique, el dans sa Bibliotlieque , qui n'ap- partieuneut tons qu'a la premiere moitie du XVI" siecle. F. Potrizi a fait mention d'uue partie de ceux#ui brillcrent dans I'aulre moitie. Signalons quelques - uus des plus ce- lebres. Francliino Gaffurio, contemporain el non ^'rve de Tine- toris, avail etudie la musique a Lodi, sa palrie, et a Mantone; et iorsqu'il se rendil a Naples, il n'y apprit rien de nouveau; il dispula ineme en souteuanl quelques-unes de ses theories, et publia, en 1 4S0, son premier Traitc siir I'harmonie {T/ieo- ricum opus harmonica disciplines). Depuls celle cpoque jusqua la fin du xvi*" siecle, le nombre des Iraitcs didactiques de ce genre est extraordinaire. II est vrai que Zarlino, ce premier restaurateur de la musique apres Guido d'Arezzo , iiloublier tous ses dcvanciers. Mais combien d'ouvrages ne fu rent pas encore publics d'apres son exempic? 11 serablail que la plupartdes savans les plus distingucs ne s'occupassenl que du perfectionnemenl dc la musique. Tcis Plaient sans, doute Orazio Tigrini, Lodovico Zocconi, TAleandro, le MauroUco, Vincent Galilei, pere du grand Galilee, F. Pa- tiizi , G. Mei, Artusi , Botrigari ct tint daufres , dont les pi HISTOIRE noms sont lionorablerasnt consacrcs dans lliistoire Iittcrair« cle ritalie. II est vrai que, pendant quelque terns, et cc ful peu ayant (iaffurio, vers la moitie clu XV sieclc , Tart «le la mosique llorissait chcz les Anglais, les Fraucais , les Espagnols, ct .-urloiU chez les Flaraands ; mais pourquoi u'a-l-on pas imprime leurs ouvrages , pendant qu'on ne cessait de reim- primer tant d'ouvrages ilalleus depuis celle ^poque? On n'a trouve que denx on trois exemplaires du Diclionnaire de inusique {Dcfinitorium, etc.) , de Tincforis, regardo conime \e premier livre de ee genre qnl ait ete imprime ; et, s'il ne /in pas compose avaut 1478, comme I'a remarqne M. Perne, il n'a devance que d'nn an I'ouvrage de Gaffurio, imprime a ^'apIes ea 1480. il existe encore nne Coutonne, ou recueil de messes ct «le motets, par d'ancieos compositeurs de musique ctrangers, public an commencement du xvi" siccle. Mais ccs morceaux niemes , tout en accordant a leurs auteurs les eloges qu'iis merilent, ne pourraient-ils pas nous faire penser, que, bien que leurs auteurs aient coucouru avec les Italiens a propager celte etude , ils out de meme contribue a corrompre I'art par des rechercbes el des entrelacemens laborieux. de contre- poiol, qui le rendirenl plutot un objet de travail que d'agre- ment? Nauraient-iis pas introduit dans la musique ce que les Grecs, venus en meme tems de Constantinople, avaieut introduit dans la pbilosopble? Du moins c'esl la , ce me s.emb!e, que s'arreta Fecole flaraande, ou plutot la musique rlrangere , tandis que lecole italienne prit bientot le carac- tere de son climal, et se developpa de plus en plus jusqu'a la tin du XVI* siecle. En effel, presque toutes les compositions musicales el didacliques de ce tems, portent le cacbet de cet esprit d'invention, qui cbercbej qui rcloime, qui cree. On le iroavc dins les drrouverles ou dans les essals de Vinci, de DES BEAUX-ARTS. cj3 Nicola VIcenlIno, tie Palestrlna , de Zarliao, de Galilei, etc. Et c est eufm a cet esprit qii'oii doit le developpenient de la nielopee. Je serai encore plus bref, en touchant cet autre objel si curieux dei'liistoire lilteraire d'ltalie. D'apres les farces , les mjsteres et les f^tes qu'on celebrail dans ce pays, et a peu pres parlout alileurs, la musique s'in- trodaisit, des la fin da xV siecle, dans tons les genres de representation theatrale. II semble qu'on devait chanter quel- ques morceaux de i'Orphee de Poliziano, premiere pastorale ilaiienue, jouee avant i485. Dans \E more Jhmineo , piece traglque du INolturno, pocte napolitain, on rencontre des stroplies anacreoullques, destinees sans doulea etre chanteesT Pendant le xvi' siecle, on employa souvent la iBusique dans des tragedies, des comedies etdes pastorales, meme en prose, mais seulemeut pour des Inter niedes, des choeurs, et tout an plus pour quelque trail isole dans quelque scene particuliere. I^a musique, faite pour le Sacrificio de Beccari, pour YEgle du Giraldi, pour plusleiirs tragedies, pour XAminta, le Pastor Fido , etc., ue fut jamais appliquee a toute la piece, mais sculement a quelques-unes des parties que nous veuons d'indiquer. Mais quelle fut la premiere piece qu on chanta tout eu- liere? Lors meme qu on accorderalt cet honneur a lOrphte de Zarliuo, et que Ton prouverait que les deux Pastorales , mlses en musique par Emilio del Cavaliere, furent chantees eutierement en iSgo , il reste toujours a determiner quel etait le caraclere de leur musique. Or, il est incontestable que cenetait que de la musique qu'on appelait madrigalestjue , el qui, approprice a de telles pieces , leur donnait la forme d'une suite continue de madrlgaux , donl la longueur faisait ressortir encore plu? la monotonie d'un style trainant et de- sagrcable. \1 AnjiparnaiO d'OrazIo Yecclii , pcete el mu.si- / 94 HISTOIRE DES BEAUX- ARTS, clcu, reproseale a Venisc avant iSg^, a ete regarde, par Muratori et d aulres , coinuie le premier oprra moderne ; mals on n"y trouve pas cette disclamation uoloe , ce chant expressil" et rapide qui coustilue le caractere de la moderne nielopi'c Celle docouvcrte date de la meme epoqiie ; uiais i hooneur eu est dii a lout autrcs compositeurs que ceux dont nous venous de citer les uoms. On avail di^ja reconnu que la tragedie grecque etait cban- tre lout cnlicre. Celui des savans du xvi" siecle qui avail dcniontre, on ne peat mlcux, cette verite, et qui delermlna ou devina le caractere de Tancienne melopce des Grecs, fut Fran- cesco Patrizi. V. Galilei elG. Mei s'unirent au comte Bardi et a Jacopo Corsi, tons deux poetes et musiclens, pour faire des essais , d'apres ce type ideal de melodic dramatique. Le jeune pocte Rinnccini, I'amant secret de Marie de Medlcis, composa la Daphne; Caccini et Peri en firent la musiquej et celte pastorale fut representee a Florence, en i594- 1^6 sac- ccs de ce premier essai en fit aussltot entreprendre un second} et la fable iVEuridice et Orpliee fut jouee , en 1600, avec beaucoup plus dVclat. C'est la que Ton pent reconnaitre cc nouveau chant qu'on nomma representntif ou recilalif, et que Ton aptu-colt menic quelt[ues traces des airs et des duos, que Ton marqua davantage dans VAriane, drame lyriqne, compose par Rinuccini, luis eu musique, d'apres les memes principes, par Claudio Monleverde, et represenle a Mantoue, en 1G08. Je n'ai fait que rapprocher et indiquer les principaux ob- jets des reclierches auxquelles le comte Orioff s'est livre. On trouvera les details dans son ouvrage, que les amateurs de Tart musical puurront lire et consulter avec un vif plaisir, el dont ce rapide extrait pent faire apprecier le caracti-re el le merite. Nous ne pouvons que savoir gre au comte Orioff des solns qnil prcnd pour nous inleresser a Thistoire des beaux- arts en Italic. F. Salfi. ARCHEOLOGIE. (Numismatique.) Description de medailles antiques, grecques et romaines, avec leur degre de rarete et lew estimation j outrage servant de catalogue a une suite de plus de vingt mille empreintes en soufre, par M. MiONNET, premier employe du cabinet des Medailles de la Bibliotheque du Roi (i). ' Les sciences ont plus ou luoins d'attrait pour les homines, suivant le rapport qu elles ont avec leur instinct moial tie bon- lieur, ou avec les jouissances de la societe, Les nnes tienaent a la litterature et aux artsj les autres, aux grauds interets de riiumanite. Quelques autres ne semblent offrir d'aliment qua la curioslte ou a la fanlaisle : mais il n'en est aucune qui ne se rattache par quelque point a la philosophic, etdout I'etude ne puisse etre utile a tons ceux qui aiment a generaliser leurs connaissances, et a n'etre etrangers a rien de ce qui peut a- grandir la sphere de leurs idces. C'est surtout a la Revue En- Kyclopedique qu'il convient de faire apercevoir cette chaine qui lie une science a toutes les autres. Nous avons deja insere, dans ce recueil, une Notice surla science des medailles ap- pliquie a la litterature et aux arts (2). Le vaste ouvrage de M. Mionnet nous fournit une occasion de rappeler toute Tim- portance de la numismatique, et Pinteret que son elude peut offrir aux litterateurs et aux artistes, dans tous les genres. Nous avons deja annonce Touvrage de M. M onnet (3), en (1) ScppLEMEKT, T. II. Paris, i8a-j. Debure, rue Serpente. Prix : I'ou- vrage complel, 6 vol. de teste et un vol. de planches, io5 fr. Supple- ment, T. I, 20 fr. T. II, avec fig., 4 fr. (2) Voyez, T. IX, pag. 42, I'article : Tai£«(fcs mimismatiques. (5) Voyez, T. 11, pag. /Jifi, rannonce da T. I, du SuppUment, et T. 5.VI, pag. 075, rannonce du T. II. 96 ARCHKOI.OGIE. le coiislderant com me ulilc a tous les Inivaux que Ton f oudfa entreprendre sur rapplicalion de la numismatique. En efTet, on peut Ic considtTcr comme classique, sous le rapport d«? rexcellcnle melhodc que Tauteur a suivle. I/esprll de metbo- de n est pas assez geueralement apprecioj saus lui, ccpendant, Touvragequi renferme les plus precieux malcrlaux ne serail qu'ua chaos, et Ton ue pourrail se former uue idee nette des choses que Tauteur n'aurait pas d'abord dispost'cs avec ordre el clarte. Les objcts les plus interessans, places coafusenient et sans ordre, ne lormeul qu'un mngasin; Icur arrangement methodlque en fait uu veritable musee. Celte disposition rai- sonnee evite a notre auleur une grande quantite de discussions et de notes. II reclifie les nombreuses erreurs de ses devan- ciers, et la place nieme qu occupe une medaille dans sou ou- Trage en dit suffisamment , par Tanalogie de ce monument avec ceux qui lentourent. U revieudra plus tard, dans sou ouvrage special , sur une quantite de mcdaillcs du Cabi- net du Roi, qui sont de nature a meriler une explication par- ticuliere. On Irouvc done, daus Touvrage de M. Mionuet, an lieu de notes nombreuses, qui Tauraieut rendu trop volumiueux, une application de ses connaissances positives. II a pousse 1 esprit de uietliode jusqu'aux subdivisions, ce quavaieut nt'glige les plus celebres numismalistes, tels que Vaiilant, Spanheim et Morel, et meme des auteurs plus modernes. M. Mionnet, apres avoir etabli sa classificalion dans le systeme goographi- que, iuvente par Pelleriu, perfectionne par Eckliel, et adople maintenant dans tous les cabinets, a range les mc'dailles de cbaque ville, selou Tanliquite presumce dont renl'ance et la gradation de Tart donnent les caracteres : puis , il range les magistrals par orclrc alphabelujue, et les t/npcreurs par or~ dre clironologique. Ses devauciers, s'an-claul la, avaieul jet', AnCHEOLOGlE, 97 pour alasl dire., pele-mele dans cliacuue de ces series , les types divers dont la classification sonmise a uii systeme regii- lier, dcvient inieressanle par le rapprocheuient des analogues, et commode pour facililer les recherclies. Dans la serie des medaiiles de chaque empereur ou de cha- que magistrat , M. Mionnet place d'aboid les types m.vlI:o- logiques , seloa leur importance , en prenant pour classes principales les dieux du ciel, ceux de la terre, des eanx, du leu et des eniers. Les diviaitc's allegoriqnes yieuneut ensu'.le et precedent Ihisloire heroique, qui est suivie des types hislo- riques, des syraboles vivans ranges d'apres les regnes de la nature, eteniin des symboles iuanimes. D'apres cette classiOcation, on voit qu'il est aussi aise de consulter cct ouvrage qu'une eucyciopcdie melhodique. Le pcintre qui veut representer uue divinite locale, avec les attri- buts qui lui conviennent el qui doivent caracteriser egale- uient I'^poque et le lieu de la scene ; Thistoriea on le Ira- ducleur qui vent verifier lenom dun peuple, celui dun ma- gistral, appuyer de Taulorite dun monument irrecusable uu passage sujet a discussion , y Irouveront, classees avec certi- tude , les medaiiles que cliacun deux sera it oblige de cber- cber dans dix ouvrages dont la pluparl ne lui sont pas meme connus, et dont M. Miounet a rectilie beaucoup d attributions. II a ri'sume, dans son grand travail, toulos les dccouvertes numismatiques faites depuis vingt-cinq ans. Les tables de ma- tieres, qui lormeront uu fort volume, conlicndronl, outre Irs noms des penples et des villes, les noms des magistrals, leuis litres divers, les types parliculiers des villes, et racme los symboles qui les accompaguent. Ce sera une espece de dic- tiounaire numlsmatique que i on pourra consulter avec fuci- iite,el a laide duquel on pourra expliquer sol-meme uue medaille, sans etre verse dans It'tude de la numismalique. Piusieurs journaux, en anaoucant cet ouvrage, ont rendu T. XVII. — Jam-. i8'i3. 'n (^ ARCHEOLOGIE. justice a son importance. Le MonUcur, cutre autres (a^ oc- tobre 1822), csl culrt- clans plusleurs tlotuils sur ces nouvcllcs alti'ibulious dountes a diverses mt'dailles, et particuiieieuient a celles do Tkasos, classees jusqii ici a Tile dc Lesbos {\). Les homes de eel article ne nous permellaut pas d eatrer dans la discussion, il nous suffira de dire que loutes ces attribu- tions sont appuyees des meilleures prcuves et de toute rcxpe- rience de I'auleur dans la pratique de la uumisiualique ; niais, puisque nous avons cite I'article du Moniteury qui pourrall avoir d'autaut plus de poids, qu il est redige par un amateur counu , possesseur lui-mcme d'un fort beau cabinet de me- dailies, nous combatlrous parliculicrement un point sur le- quel nous ne sorames pas d'accord avec lui, ct c'est precise- ment celui sous le rapport duqucl Touvrage de M. Mionnet estle plus generalemeut utile 5 je veux dire, les tilinuiUon'i des inedailles. C'ctait la Tecueil , dit Tauleur dc Tarticle. ten serait un, si les estimations t'taient failes sans bases cer- taines et saus dounoes ralsonnables , conime elles pourraient Tctre par des amateurs qui sont souveut cntraines, ou par 1? desir de la possession, ou par unc certaiuc f'aiblesse, dcve- nue quelquelois uue ve'rilable manie , qui nous fait atlacher un tres-baul prix a ce que nous posscdous. Les estimations des mcdailles doivent etre failes dans Tiu- teret de la science , en empechanl la destruction des monu- mens, et dans rinteret des grands cabinets qui les conservent d'autaut plus ulilement, que leur reunion augmente leur va- leur, etque la, les savans, les arlislcs, les amateurs et meme (i) On doit rcndre justice aux artistes i)ui ont execute ces plimchcs; M. Saint-Ange Desmaisons est un des dessinatcurs qui rendent le mieux les mcdailles antiques, et qui les gravent ciisuite sans en allerer le ca- ractere. M. Simonnct a grave celles de Tlinsos, d'apr^s les dessins dc M. Garson , avec bcuucouj) dc ta'.ct'. , et uue grande linessc dc burin. ARCHEOLOGIE. gg le public slmplcmeut curleux, peuveat eu Jouir de toules les manieres. Les admiuislrateurs d'lui musee doivent se garantir dcs passions qui peuveut exciter un amateur , ou un liomme a speculations. L'amaleur est ordiuairement ,- de tous les hommes , le moins philosoplie et le plus pgoiste; tcmoiu celni qui paya plusleurs miiie francs , un ognon de tulipe pour Fecraser, parce que lui seul avail le pareil, et qui! avail i' ambition d'etre seul possesseur dune fleur devenue unique par cetie destruction. Parmi les exemples de ces folies d'ama- teuis, on pent citer celni d'uia hihiiomane anglais qui aclieta, pour une somme tres-consid(5ral)le", un exemplaire exlreme- ment rare de Bocace, et qui le decliira parce que le sien de- venait unique par ce moyen. lia jouissance delainateur nest done pas toujours en raison de la beaute ou de Tutilite dun objet , mais eu raison de sa rarete. Les medailles sont un genre de curiosile qui ne pent etre assiiuile a aucua autre. On ne pent les comparer aux auU'es ouvrages de Tart, tels que les sculptures, les peinUires, les gravures en pierres fines, ni aux monumens, tels que les ins- criptions, qui sont toujours uniques, ou du moins dont il nV a qu un original. On ne pent pas supposer qu une medaille soil unique, par la raison qnon n'a pas encore vn la pareille. Une seule decouverte pent en faire trouver vingt semblables; et celle qui avail ete unique jusqu'aiors, perd de la valeur qu'on lui avail assignee. L'eslimation dune medaille doit done etre faite eu raison de Tinteret du sujet qu'eile represente, de Toccasion pour la- quelle elle a ete trappce, de la beaute du travail, de la nou- veaute ou de I'etendue de Tinscriplion : el sa veritable rarete doit etre calculee en raison de la duree du regne d'un prince, de sa puissance ou de sa ricbessc ; et si c'est une medaille au- lonouie, en apprticianl ! importance dnpeuple ou de la vili'e lOO ARCllEOLOGIE. qui I'a frappcc, et relentlue de ses relations cotnmerciales, qui dolvcnt avoir (ail rf'paiulre uno plus ou molus granilv,' quantiu* de scs inonnai<;s. M. Mionnet a du balancer toutcs ces considerations. Son ouyragc a deja rendu le plus grand service aux sciences et aux arts , en preservant de la destruction une grande quan- tile de monumens , cl en rcndant facilcs ies moyens de trai- ler, entre les vendenrs et les acquereurs de medailles, ou Ies amateurs qui vculcnt fairc des ecljangcs. II ny a pas, dans le Levant, nn consu' qui n'ait un exemplaire du Mionnet, ou un voyageur inslruit qui n'en lasse son vade mecum. II est bnn d'ajouter que eel ouvrage sen de catalogue a plus de vingt mille emprelntes de mt'-dailles que M. Mionnet a ropanducs dans lEui ope ; elles y ont pi opage le gout de la science et la counalssance de la numismaliquc ; et lous les grands cabinets , ainsi que plusieurs lyct'es et academies de TEurope, se sont empressi's de les acquerir. II serait utiie que cliaque bibliodieque publique, cliaque musee, ebaque uni- versitc possedat cette collection, avec laquelle oh pent sins- truire aussi bien qu'avec les medailles elles-nienies, et qu'on peut acquerir pour un prix mpdique, tandis qu'on ne peut reuuir des suites de medailles qu'avec beaucoup de terns et de depense, ct que, meme avec ces deux moyens, on est toujours hien loin de pouvoir former des st-ries completes. II serait inutile dinsister davantage sur le merite reconnu d'an ouvrage qui a sa place dans toutes les grandes biblio- ihoques, et donl les conservateurs des cabinets de medailles font un usage journalier . On ne peut qu'engager I'auleur a eon- linuer courageusement sa iongue cntreprise, et rendre justice a la perseverance et au talent avec lesquels il met en ocuvre ses connaissances positives dans la nuniismatique. DUMERSAN , Du cabinet dcsjnedailles de la bibliot'Uccjuc du roi. III. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. LIVRES ETRANGERS(i). AMER]QUE. ETATS UNIS. «, — Contideration upon the art of Mining , to which added reflec" tions on its actual stale in Europe, and the advantages which would result from an inlroduetion of this art into theUnit^d-States. Philadel- phia , i8ai, in-S". ^ L'auleur de cet ouvrage , M. KEATiKG,"de Philadelphie, qui a lu I'a- vantagc de suivre, pendant plusieurs aances, Its cours de I'Ecote des mines de Paris, ayant ete nonime, a sun retour aux Etats-Unis, prufesi- jcur de chimie au college de cette ville, a publie une dissertation trcs- inleressante sur I'txploitation des mines. Cette dissertation, dont nous venons de donner le tilre, se divise en trois parties. Dans la premiere, l'auleur Iraite du travail des mines, des sciences sur lesquellcs I'art du mioeur est fonde et de leur application. 11 rcpresente, dans la seronde, la nature des mines, et Timportancc de Part du mineur comparee a telle des arts en general. Dans la troisieme, il envisage I'elat actuel de» mines en Europe, et les avaatages qui resulteront pourles Elals-Unis, de Pintroduction de cet art, les obstacles qui s'y opposeront et la pos- sibilite deles surmonter. M. Keating fait observer qu'il n'existe pas aux Elats-Unis de loi sur les mines. La reserve du cinquierae de la mine d'or et d'argent, pour le compte de I'etat, ne peut etre con>ideree comme une' loi, raais bicn comme une restriction a sa venle. Cette reserve est, a mon avis, tres-impolitique, en ce qu'clle tend a paralyser I'expioita- tion de ces metaux, ou du moins a faire naitre de grands abus. II n'est pas a ma connaissaoce qu'elle ait jamais ete rnise en vigueur; raais, s'il arrivait qu'elle le fut, le mot ore (mineral) est tellement vague, qu'il ea resultcrait des di£Bculles sans nombre pour son application. II existe aux Etals-Uiiis des mines de toute espece : mais on ne s'y est encore serieu- (l) Nons inliquerons par an aslerisijue (') place a coti da litre de clia(|ne ou- vrage, ceux des livres etrangers on fraupais qui paraitront dignes dune attention parliculieie, et donl nous rendronsquelqiiefois compte dans la section des analyst?. 103 LI V RES ETRANGEBS. scmcnf occupe que dc I'exploitation du fer, du plomb el de la Iioullle. L'introduction de I'art du mineur ne peut done manquer d'avoir pour eux les plus heureux resultats. D'abord, ils nc scront pas dans la nuccs- gitu d'avoir recours aux autres nations pour les articles de commerce lc» plus indispcnsablcs; 2° ils se procurcront, a un taux plus bas, les subs- tances melalliques qu'ils firent aujourd'bui dc I'etranger; 5° I'augmen- tation de la quantile des metaux nc peul manquer dc fairc faire, aux Etals-Unis, de grands progres aux sciences el aux arls qui intercsseul le plus la civilisation. W — n. 1. C) — A journnt of travels in England, Holland and Scotland, ele. — Journal de Voyages en Anglcterrc, en Ilollande et en Kcosse , etc . en lho5 et i8o6; avcc des additions considerables, tirees principalement des manuscrils de I'autcur, Troisiemc edition, JVcw-Haven, 1820; 5 vol. in-ia d'cnviron 3oo pages chacun. En 1804, le college de Yale, aux Etats-Unls, consacra une somme a I'agrandissement de sa bibliotheque, a desappareils cbimiqiies et autres objets de sciences et d'arts, et envoya en Europe un conimissaire charge de fairc ces divers acbats. G'etait M. Sullivan, qui, s'elant impose ia loi de rcdiger jour par jour des notes defaillees de son voyage, les fit passer ^ucccssivement a ses amis en Amerique. Ellcs acquirent une telle publicite, qu'il dcvint bientot necessaire de livrer I'ouvrage a I'impres- sion. La premiere Edition, donnee en iSio, et la seconde, qui eut lieu deux ans apres , n'avaicnt chacune que deijx volumes. L'auteur, dans ia defiance ou il etait du jugement du public, avail modcslemenl fait su- bir il son manuscrit des retrancbemens considerables ; mais Ic succfcs surpassa ses csperances , de sorte qu'en dernier lieu il vient de reproduire sa relation , telle a peu pres que I'impression immediate des hommes el des cboses la fit echapper originaircment de sa pbune. Chaque voluma est divise en un certain nombre de numeros, qui sont separes cui-mc- mes par paragrapbes , presque lous reiuplisd'agrement ct d'instruclion. Sciences et arts, mocurs etcoulumes, gouverncmenl, antiquiles, elc. , tout est de son ressort, et les details qu'il presente dc cbacun de ces objets sont souvent mCles d'anecdotes curieuscs qui leur donnent un nouveau prix. Ce qui doit surtoul faire rccherthcr ces notes , c'cst Ic ton de candeuravec lequel dies sont ecrites; I'autcur dil libremenl toule sa pensee, comme un bomrae qui, en ecrivani , n'avait point en vue la publicite dc son livre ; mais son blame n'cst jamais du denigremenl, mSme dans Texamcn de ce qui lui est le plus anlipalbiquc dang let moeurs et les maniercs aetuelles des Anglais. On dcniele erttc indulgence Jju'inspire une originc commune, et un lien dc p;ilrie que rien n'a pn LITRES ETR ANGERS. lof) Wiisertout-i-fait. On dirait I'un des eiifans d'une grande famille, qui, iiprfes avoir passe une parlio de sa vie a la campagne , est souvent cho- qu^, i) SOD rclour, des habitudes et du train de la luaison paternellp, et le dit ingenument ; mais son amitie perce jusque dans ses repro- ches, eti'air de famiilc se fait toujours rcmarqucr dans sa physionomie. Entre milk" traits curieuxdont ce Voyage abonde, j'en citerai un seul qui m'a vivcmcnt frappe. L'auteur raconte avoir vu a Leicester la bifere de Richard III, coastruite en auge pou-r abreuver les chcvaux. Les peu- pies lie pourraient-ils pas s'arranger pour fletrir de meme, par quelque vil cmploi de leiir cercuell , la memoire de tous les tyrans? 11 me semble que cetle le^on , qui pourrait etre variee de cent manieres difTerentes, serait plus efficacc que toute autre, et parlerait plus pulssamment aux efprits. ' AiGNA!^, de I'Instiiut. 5. — Poems. — Poesies, par fVilliainfi.T.irrkv, Phiiadelphie, 182s; I vol. iu-S°. En 1S19, M. B. Tappau fit parailre un petit recucil de poesies, qui I'urent assez goutees du public americain. Ce premier succes I'encoura- gea , et il public aisjourd'hui ses nouvelles inspirations. Les plus remar- quablcs sent des P'ers sur (aSaintc-Aiiiance , el le Chant d'un guerrier du Chili. L. S. U. EUROPE. GRATVDE-BBETAGNE. /f. — t\ ature displayed J eln. — La Nature devoilec ; par le doctcur Stmco?i ScHAW, professeur de grammaire a Ilanlcy, Londres , 1822, 3 Tol. ornes de gravures. L'ouvragc de Pluche, sur ies Beautes dc la Nature, fut traduit en anglais des qu'il parut : dcpuis 1730 jusqu'en 1760, on en imprima plus de vingt editions a Londres. Les nouvelles decouvertes en histoire na- lurelle, en botanique, etc., oot fjit vieillir I'ouvrage; mais on en desi- rait un du meme genre qui put le remplacer. L'ancien elaif en 4 vol., et contenait beaucoup de puerililes : de plus, on y avail ajoute un sup- plement en 3 gros vol., qui n'avait aucun rapport a I'ouvrage, et qui acheva de le decrediler. M. Schaw a enlrepris de faire un choix dans les Beautes de la Nature de Pluche, el dans les roeilleurs naturaliste* moderues. 5. — A view of the structure, functions, and disorders of the stomach, arui alimentary organs of the hunuiniody, etc. — Examen de la struc- ture, des I'onclions et des maladies de Tcstomac, ainsi que des organcs 1 o4 U\\{ ES ETR ANGERS . ulimriitairi-s du corps humuin, suivi d'obscrvations pliysiologiqiics el dc reinarqucs siir Ics qualilcs ct Ics eficts dc la nouniture el dcs liqueurs fermenlees ; [t&T Thomus Hare, tnomlire du college royal tics chlrur- gicns. Londres, iSii, Longman; i vol. in-S" de 5oo pages. Boswcl rapporte, dans la Vic de Johnson, ce propos d'uno dame a laquclle il reprochait une tristcsfo sans motifs : « Ma foi , monsieur, notre bonlieur ici-bas depend dc lu maniere donl notre sang circulc.* .En adnu'ltant la vcritc de cclte assertion, comment se fait-il qii'on ne 9oit pas empressd de connaitre Ics moycns de s'assurer d'une jouissancc si facile f On lit ppu de livres de medccine , ct il en est qui serairnl dan- gercux; mais pourquoi nc pas t^coutcr ct suivrc Ics avis d'hommes sages, cclairi^s, qui onl coiisacre loule Icu'r vie au soulagemcnt de leurs scm- biables, et qui clicrchcnt a prevenir les maux qu'ils dc reussisseot pas toujours a guciir ? M. Hare est de ce nombre. Son ouvnige, rcmpli dc talent et d'l'rudilion , est simple, modcsle, et rcnl'crme de sages pro- ceplcs. Aprcs avoir examine et decrit la nature dc IV^toniac ct dc scs fonctioDs, il analyse Ics maladies de cct oiganc important, el remontant aux causes, il duiinc de salutaires royscii* pour s'cn preserver. Nous renvoyons nos Icctcurs, curicux d'etudicr Tinflucncc du physique surle moral, au livre de M. Ilarc; ils y trouvcront des idtics ncuvcs bieu presentees , dc I'obscrvation , du lalcnt , et surtout le dcsir de se rcndre utile aux hommcs, desir qui se manifeste achaquepagc, et qui n'est pas un des moindres titrcs dc I'ouTragC a Testime et a la bienvcillancs du public. L. Sw. Bblloc. 6. — Two letters from M. Adair to the-Bishop of IVinoliester. — Deux Icttres de M. Adiih a I'Eveque de Winchester, en reponsc a unc accu- sation dc bautc traliison, etc. , Lotidres, 1827 , in-S''. F.n 1796 ct 1797, M. Adair, amide Fox, alorscUcfdc Top position dans le parlcmcnt , se rendil en Russie, et arriva a Pclersbourg prcsqu'cn meme cms que I'ambassadeur cnvoye par le ministere anglais. M. Adair fut presentc a la cour, y re^ut un accueil llattcur, et obtinl Ic memi! present que Ton Ct a I'ambassadeur accredite. M. Adair correspondit par chiffres «vec son ami ct parent Fox , el revint cnsuite dans sa patric. A son re- tour, Ics ministres jet^rcnt Ics hauls cris : ils pretendircnt que M. Adsir avail eu une mission formelle de Topposition , dout le but etail de de- jouer Ics projels du ministere, ct de delourncr la hussic d'une alliance avec le roi CJeorgc III. 1-e violent Burke fit euleiidre les mots de haute Irahison ct de crime. Fox fut oblige dc se justificr dans la chambre" des communes; et quoiqu'il refulat assez victoricuscment , cc nousscmble, li's acfiisations dcs ministcriels, ceux-ti ont persisic dnns Icur opinion, LITRES ETRANGKRS. io5 Hi loul icccn.mcnt levlque Tomline, qui s'est conslitue le blographe <]c PiU, a rcnouvcle Ics aociennes insinuations. Cost pour ropondre a CCS accuiOtions reproduitcs d'uii ton anodin , que M. Adair, rcnipli d'in- dignation, a pris la plume, et a ccrit losdoux letlres aunOncees cidessus. Monseigneur revfique lepdle tres-pitusement , d'apies Burke, que ies luis ct la coustitution du ruyaume conncal au rui scul le pouvoir de trailer svec las puissances etrangeres, et qu'au niepris de celte prerogative, M. Fox a juge a propos d'envoyer M. Adair en Bussie, comine son re- presentant, a I'effct de contrecarrer Ies negocialions du ministeie, en quoi il a cflectivement reussi en partic. Burke et monseigneur veulent hien convenir que ce n'etait pas tout-a-lait de la haute tralilson ; mais ils croient , sur leur arae et conscience, que le delit n'cn litait pas loin, et que du moins c'etait unc chose tr^s-punissable ct la plus inconstitution- rielle possible. De plus, I'eveque insinuc que Fox n'avait d'autve but, en ijisant ^chouerles ntSgociations ministerielles aPetershourg, que dc faire lomber le ministerc de Pitt, et de le supplanler. Voici d'abord com- ment , dans sa repouse, M. Adair caracterise le travail biograpliique Je i'eveque de Winchester : t A I'exemple de tous Ies faiseurs ordinalres dc biographies, qui sonf parvenus a kc procurer des papiers de famille , vous n'aviz choiiji que ceux qui, dans voire opinion, elaient propres a ex alter M. Pitt, ou qui pouv^ient presenter ses adversaires comme trai- trcs envers le roi et la patrie. Dans cetle operation, aucunc honte, aucun esard pour Ies vivans ou Ies niorls ne vous a retenu ; vous ne vous ctes ja- jiiais soucie de vous informer si ce que vous allie/. taire s'atcordait avec la morale, avec Ies !iiraat, etc. , etc. — : Les gouvcrnemens fcderes seront les suivans : Le Piemont avec Genes, Panne, Plaisancc et Guastaila. — Milan avec la Lntnbardie venitienne. — LaToscane avec Moilene et Lucques. — Los Etuts romains et napo- litains. — La Sicile, la Sardaigne et I'ile d'Klbe. L'auteur propose la transLition de la cour du pape a I'ile d'Elbc, ineiue avec des subsides. LITRES ETR:\r;GERS. i.,g «i ccla est neccssaire, pour le traitemeiit de ses cjidluaux. De mime, il Df voudrait, pour la Lorabardie, qii'un prince de la maison d'AutricIic, inais indepcnduni du gourerneoient autrichieti. II propoje encore que I'Anplelerre cide Ic Hanovre a la Hollande; la Hollande, les Pays-Bas a I'Autricbe, el I'Antrichc, le royaume Lombard -Venitien a I'Angle- terrc, a condition que le roi de la Grande-Bretajjoe noinme un prince independant pour le royaume Lombard-Venitien. Nous ne pouvons en- trer dans tous les details dc ce projet de constitution. On y pourrait de- sirer des dispositions plus claircs el plus precises, et un peu plus do correction dans le jlyle. Ou pent craindrc que I'auleur, en voulant me- nager tant d'intereta si contraires ou si divergens, n'ail fini par duplaire a tous les partis qu'il s'est peniblemeot efforce de concilier. Par crtm- ple, cette division de deux Ghambres, Tune cotntnunate et I'aulre ia- ronnale, et celle perspective de cor;70r(i kossaisir, et le mlssionnaire I'ayant fail battre sans misericorde, prit la crueile resolution de separer la mere des deux enfans qui avaient et« cnleves avec elle. Elle fut done envoyee sous escorte aux missions de Tlio-JVegro. Pendant la maaLe, elle rtussit a rompre ses lien*, se jeta iia LIVRF.S ETRAISGF.RS. dan- l'c;m , el iiagca jusqu'a ia rive gauche de l'Alatja|'o. Le rouninl la diiposaMiruo banc de roclios qui porte encore sou nom nujourd'liui. Elle se ri'fugia dans k-s bois ; mais, le soir memc, tile fiit retrouvec , riimc- nec jusqu'au roclier, oil on la I'usligea severcmcnt , et trainee, les mains liees sur le dos, jusqu'a la mission de Javita. La, ellcful jetce dans un caravanserail. C'etait a I'cpoque de la saisoii pluvicuse, et la nuit elait d'une obscurite complite. Des foifits, que jusqu'alors en avail crues im- pun^trablcs, la 6eparaient dc scscofans cheris, reslcs a Fernando, qui etait a vinglcinq licues de distance eo ligne droile. On ne connaissait d'autre cbeinin pour y arriver que la riviere, et aucun homnte n'avait encore essaye d'aller, par terre , mcme d'un village a un autre. Malgre son elal de faiblesse tt de tcrreur , elle parviul a couper ses cordes avec ses dents, disparut au milieu dc la unit , et le quatrieme jour, au soleil levant , on la vit a la mission do San-Fernando, errant aulour de la hulte oil ses cnfans ctaieni captifs. Le plus robustc Indien n'aurait ose entre- prendre ce que cetlc femmc executa. Dirigee par le cours des eaux , et passant a la nagc ies torrens dcbordes , elle travena des bois immenses , dans une saison ou le ciel est constamment convert de nuagus, et ou le soleil ne parait que peu dc rainufes dans la jouroee. Pendant les quatrc jours que dura son voyage, elle ne put trouver d'autre nourriturc que les grandcs fourmis noires appelees vachacos. Arrivec au lieu si desire, celte malbeureuse mere n'eul pas le leins de guerir de ses blessurcs. On la separa do nouvcau de ses ent'ans, et on I'envoya dans I'une des mis- sions du Ilaut-Orenoque. Ce futla qu'elle mourut, rel'usant loute especc de nourriture , comine le font les sauvages dan? leurs grandes calamiles. Le recit de celte afroce barbarie a fourni a M. Herbert des vers pleins de sentiment etdc poesie. Les descriptions du pays sont aussi furt remar- quables, par une coulcur locale qui ferait croire que I'auteur a vu les lieux qu'il decrit, ct oil il a I'art de transporter ses Iccteurs, coinmc par cncbantement. Les notes, qui occupent plus des deux tiers du volume, sont remplies d'informalions locales. M. Herbert previent le public, dan* son introduction , qu'il prepare un ouvragc plus etendu que celuicj, dont le style a de la ressemblante avec la Guahiba, mais qu'il compte modi- C( r, suivant la manierc dont on accucillera sa premiere production. Louise Sw. BBtLOc. i5. — First report, ttc. — Premier rapport lur Veeole de* arts , Edimbourg, i8ij, Archibald Constable; in 8" de i3 feuilles : prix i schcling 6 pences, et pour les etudians, 6 pences pour les I'rais d'im- pression. L'ecolc des arts d'Edimhourg est une institution naissanie, fondie ct i LIVRES ETRAMxEUS. lu". soutenue par I'csprlt public. En mars 1621, une conversalion tcnue da. is la boutique d'un horloger. sur rulilllo des etudes uialhemaliques , lit concevotr le projet de cflte belle in:-litulion. Le plan i'ul discute , arrelc, et re^ut son execution, au mois de mni ouivant. Peu a peu , les livres , k's inslrumens ct le uialeriel necessaire furent rassembles; un local fut dispot^i'i et au niois d'octobrc, I'ecole fut ouvcrte a 272 etudians. Des cours dc mallienialiques, de chimie et de physique, de mecanique, d'arcbileclure et d'hippiatrique furent suivis avec zele et succes ; el , a la cloture des cours, en mai 1822, les gouverneurs de I'ecole eurent a decerner plusieurs prix et a mcnfionner honorablement plusieurs eleves qui s'etaicnt distingues. La Table des matifercs de chaque cours est in- seree dans ce rapport : nous regreltons de ne pouvoir I'inserer ici. L'or- dre et le clioix des objets d'instruclion donnent une haute idee du talent des piol'esi^eurs. Lc pouvel etablissement doit aussi beaucoup aux solas du secretaire IM. Horner. Les eleves de I'ecole paient une Irfes-legere retribution pour I'entretien de la blbliotbeque; ce qui, dans ce pays, n'est pas onereux pour la classe laborieuse : on salt que les Ecossais de ;outes les classes sont recominandables par I'esprit d'urdre et la sage economie qui reglent leur vie privee. — Parmi les couiiaissances que celte ecole doit repandre , I'hippiatriquc tient une place remarquable. Le cheral est un des piincipaux instrumens des arts ; son emplol, sa conservation et son perfectioonenjcnt ne peuvent etre oublius dans une instruction tcchnologique. II est a desirer quenos ecoles imilent I'exeiu- ple de celle d'Edinabourg. II n'est ;iucun pays oil les chevaux soient aussi nialtraitcs qu'en France , et le defaut d'instruction contribue beaucoup a maintenir la pernicieuse maniere do les trailer. Les etrau- gers qui jugeraient le caractere du peuple fran9ais d'apres les cruautes insfnsees de quclques charretiers envcrs leurs chevaux, attribueraient a un vice de I'ame ce qui n'est que reffi-t de I'ignorance. Avec un peu d'instruction , on tirerait un meilleur service des chevaux, et I'on con- serverait ceux que les mauvais traitemens font perir. — Nous ne termi- nerons pas cet article sans exprimer le voeu qu'un etablissement aussi utile que I'Ecole des arts d'Edimbourg soit appuye sur une base solide, indepcndante de ces evenemcns qui afteignent les fortunes des parlicu- liers, et suspendent les Sravaux les plus honorables, lorsqu'ils iie sont alimentes que par des souscriptions. Les malades seraient quelquefois prives de secours, si les hopilaux n'avaient point de revenus fixes : faule dela meme ressource , I'Ecole des arts d'Edimbourg pourrait etre fer- mee , et meme ne plus sc rouvrir. T. XVII. — Tanw iSaS. 8 1 1 4 11 V RES ETR ANGERS . i4" — The Srolsman, etc. — L'Ecossnis, ou Journal poliliquc tt litterairc d'Ediinbo'irg, avec ceUe i-pigraphe, tiree de Jurcios : a II ne s'agit pas d'une faction ou d'uii parii , iii d'aucun intur^t particuliur , maig dc l'inter(^l cominun du tous le« Brctonti. t Edimbourg, 1K23, chez Abernetby et Walker, 166 high street : prix, 10 denieri) par num.8.) Ce volume, qui se compose des 9", 10", 11' et 12° livraisons des mois de mai et de juio, cootienl des articles fort interessans. INous allon-i donner a nos lecteurs un resume de ton conlenu. — Litteratueb. Ma- teriaux pour Vhistoire de la Utterature russe, par f^. Perevozlchikof. Get article, qui I'ait suite aux autres inseres dans les volumes preccdens, contient une notice detaillee sut Theopkane Proco-pavilch , archeveque de WoTogorod , ecrivain celfebre de la Russie , qui vivait du terns de Pierre- le Grand, de Calhcriiu' I, de Pierre H et d'Annc. On y trouve sa biographic, Penumeration de ses ouvrages llieologiques , historiques, poliliques ct pra^maliques; di' ses dlsours , eloges et oraisoas fuoebres , et une analyse de son Histoire de Pierre le- Grand , divisec en quatre livres, ct de ses Discours et Sermons, qui out ete publics au nonibre de cinquantc-huit. Cette histoire est une mine precieuse qu'exploiteront avec fruit les historiena futurs. Daus ses discours, on trouve une elo- quence male, des idees ingenieuscs et fortes, ainsi que des preiives convaincantes. Cette analyse est suivie d'exlraits de ces deux ouvrages, qui gervent a donner une idee du style de Thiophane Procopovitch, style deja vicilii et qui n'est plus en usage aujourd'bui. Ces raateriaux, etrils par f. Perevoztchihof , prol'esseur de lilteraturc russe a I'univer- site de Dorpat, deviendroni ud jour d'interessantes archives pour I'bis- loire litleraire russe. — AaceioLOGiE. 1° Des Monumens de Thebes , en Egypte. i" Notice sur Jean Theodora f, premier lyj)ographe russe, qui a imprime, en i564» Les Apolrcs, premier ouvrage qui ait paru en Itussie. Cet interessaut article, dans lequel On trouve des notions sur I'etat de I'imprimerie en Piussie a cette epoque, est dil aux recherchcs du savant archeologue C. Kaiaidovitoh. — Sciences. 1° Analyse, par M. yarnty, du nouvcl ouvrage de BonstelUn, intitule : Etudes de I'homme, ou iieclierelies sur les focuUes de scnlir et de pcnser, extraile de la Revue Eruiyclopedique (Tom. xiii,fevrier 1822, pag. 3oa), et tra- duile par Memnon. 2° Aphorismes tires de la philosophie moraic , ser- vant de compleaient a I'aualyse de I'ouvrage precedent. — (iKLLEs-LKT- XBEs. Prose. Chant du dernier Barde, poeine de IV uUer Scott. Poesie. i" Les adieux d'u?i Baschhir d sa hien-aimce , traduit de la langue des Baschkirs. 2° Chanson, pst Koudriachef. 7^° Fragment des Souvenirs , poeme de Legouve, traduil par GUioJ. 4° Epitre du conUe Khvostof a ii6 LITRES ETRAKGERS. Sieunin, librairc de Pcttrsbourg, sur la manie U'acheler les nouvpanx ouvraf^es. — Histuirk et PotixiQOB contemp bains de l'Eubope. i° De I'in/luence dc (a civilisation sur les ntceurs et le ionhcur des hahitans do l'l''cosse, lire tlu Pamiatnih i/^arszawski. 2" Mori du due de Ri- chelieu, istrait du Journal dcs DUiats. — Critiqiie. Analyse de deux ouvrages russes. — Mklanges. i" Letlres auvieillurd de Loujniki. La premiere dc ces Icltrrs , etrite par Th. Povinoukin a M. Kntoiicnovski, qui a pris plusieurs Cois, dans Ics liviainoiis de son Courricr, le nom de Vieillardde Loujnihi , conlicnl unc satire conlre les niueurs, et la »e- conde offre une analyse d'une nouvelle comedie de M. Zagoskin. a" Charades, o" NouVeUes politiques. 4° Anecdotes. On trouve dans ce volume une gravure representant la mudaille d'ur trouvec , en i8ai , pr6s de TcLeinigof. S. P-ir. DANEMARGK. 17. — Das Kieler Seebad darqesteltt und verglichcn mil andcm sceh&dcrn an der Ostsee und Nordsce. — Les bains dc Kiel , decrits et compares avec d'aulres bains de mer dc la Ballique et de la raer du Word , par Pfaff , professeur de medecine el de chimie a I'universite de Kiel; Kiel, 1823, in S". Les Journaux ont fait cunnaitre, I'annee derni^rc , I'etablissement de bains dc mer a Kiel; ces bains ont ele ouverts au public pendant {a saison qui vient de s'ecouler. M. le professeur Pfaff, I'un dc ceux qui ont confu I'idee de creer cette ressource sanitaire, en fait aujourd'hui la description. N^anrnoins, romme il ^crit pour le public, il se borne a des rcnullats giineranx , rapablcs de f.iire connaitre aux lecleurs les avantages de ces bains ci>mp;ires a ceux que presenlenl les autrcs, evi- tanl les details scienlifiques de scs recherclies cbiraiq'.iC'^ sur I'eau dc la mer dans cette baic On se tromperail, cependant, si I'on pensail que la science n'a aucune part a I'ouvrage de M. PfalT. Le medecin el lena- turalisle nc liront pas sans prifil les observations de I'auteur sur I'air de lamer, sur I'influence dcs vents, etc., etc. La beaute du site et la proximile dc Kiel assurenl un g^and succfes a ceux qui ont concu I'idee de cette belle el patriotique entreprise. Ph. Golbkby. ALLEMAGWE. 18. {') ^ T4ieoj>hrasl's Nnturqe-ichiefite, e«o. — Histnire naturelle des plantes. par Thbopbeastk , traduite et conimentee par G. Sprbrgkl , Al- ton a , 1822, Hammerich, 9 vol. inf"" : prix , 4i'ixd. Lc traducieur de eel ouvrage a mis les noros des plantes en allemnnd, LIVUFS ETRAN(5ERS. 117 toutes Ics fois que cela liii a cle po'^sible; ccux sur lesquels il avail des doutes sont re-.Jt's <'n grec. ig. (*) _ Deal schliinds fiuna. — Faune d'Allemague, par J. Stubm , 6« partie , Nurj-mbcig, 18 2. 20. — NeueAlpina. — NouvoUe Alpln'' , ouvrase d'liistoire natun-lle, dedie auxcultivalfurs dcs AlpLK; par J. R. Steinmulleb, Tom. i«', Win- tertbur, 1821, Stciner; in-8° avec Dg. : prix, 4 florins 45 kreulzers. On remarque dans ce volume iin article de M. Scheitiin sur la psycho- logic dcs animaux, ct deux de M. D. Meyer, Tun sur Its Alpes d'Ap- penzeli , et I'autre sur les mesurcs barometriqaes du Ilaut-Sainlls. ai. — Dcr Lebensprocess tin Dlutc. — Sur le principe de la vie dans Ic sang; examen fonde sur des decouverles microseopiques , par Cli. II. ScHi'LTz, Berlin, 1822 , Heirner, in S" avec fig. 2i. — Euscbii PamphUi ecclesiastics historiie, Wh. x. — Ejusdern de vita Const iinlini M. , lib. iv, etc. — Histuire ecclesiastique d'liusebe, suivie de la vie de Constantin; texte grec et version latine. Nouvelte edition, revue d'apres les ntunu-^crits , et pourvue de variantes, par Ernest ZttauEaiihKs , Francfort-sur ie-Mein, 18a >, in-S" de ij52 pages. Ce n est la que le premier voUmie d'une collection des Peres grccs , et oelte entrcpri» sunt complels, et I'impressioo est Ires-soignee. On desi- rerait neanmoins un volume d'observalions critiques , que I'on put ajou- ter a celui que son epaisseur force a relier en deux parties. Ce besoin se fait d'autant plus sentir, qu'un grand nombre de passages d'Eusebc ont recemment exerce les critrquos el les bistoricns. 23. — Arcliiv fur alle Geographic , Gachichtc und AlterthHiner insondcrtieit des Germanischen f Olherstilmme. — Archives de geogra- phic, d'bistoire, d'antiquites, principalement en ce qui concerne les Gcrmains, par Kbdze, cabier in ; Leipsick, 1822. Nous avuns annonce (/'oi/cz Tom. xvi, pag. i5o) le second cabier de ce Journal d'antiquites. M. Kruze avait promis de determiner, dans le troisieme, la position des villes nomutees par Plolemee. C'est ce troi- sifeme caliicr que nous avons sous les yeux ; il termine Ic premier volume de la collection, auquel M. Kruze donne encore le titrc suivant : Coup .i8 LIVKES ETRAIVGFRS. d'tBtl SUT Us aneiennes viUet et sur lei ancient j>euj)ies de la Germanic orivnlate, depuis Ic Danuhe jusqu'd la mer Baltique. Gc litre est bien niodestc pour un ouvrage aussi (eeond i-n decouvirtes , aussi profond par les reclicrches; il iaisse, d'ailleiirit, dans I'oulili phisieurs morceaux que Ics lecteurs apprecieronl : tels sont ceux qui onl pour oljjet la Bu- dofijis, ouvrage de M. Kruzi- , qui a vivcmeiit excite I'altentinD de« aniiquaires; tel est celui sur le vi'.laj^e de Gros Jena, qui remplil une Cjrande partiedulroisieme ealiier. Apres avoirdeiiKinlre. dans le second, que Plolemee avail, dans scs cartes , suivi principalemenl les rccits des voyageurs, et qii'il avail determine astronomiqueinent les distances in- Uiquees dans les ilineraires, M. Kruze elablit que loute difficulte dis- paratt, si t'on rameue ces calculs de Plolemee aux ilineraires d'ou il les a pris. Celapose, M. Kruze s'cnipare de deux routes militaires, qui partent, I'une, de Garnus (le <7arn,Mrienl le deruier, Ics dccouvprtcs intcresssnlej failes dans Ics ruined de Tyndaris, en Sicilc. Ailleurs, on volt avco plalsir M. Rruze Rccuciilir et signaler a scs compatrioles Ics travaux du DOS anliquaires franfais. Nous desiroos vivcmcot qu'ils s'attachent da leur cote a ecux de ccl estimable savant ; ils ne peuvcnt qu'iiclairer nos recherches : I'originc des peuplesel leurs uiigrutions ne penuctteiil pas de separcr la Gatilc dc la Germanic. s4- — Archiv der Gesetlseliafl furattere Deutsche Gcschiohtskunde. — Archives de la Soclele d'hijiDire ancienncde rAliemagnc, publiees pat Lambert BccBLKa el Charles Dumge, Tom. y et iii, Fraucfort, 1831- 182J, iu-S". Toule I'Allemagnc est d'accord sur I'excellcncc de celte cntreprise (cientilique. En Ir^s pen de terns. Ton a ohlcnu la connaissance de toules les sources historique^ qui se Irouvent dans les couvens de I'Au- triche a Vicnne, a Berlin, a Dresde, a Hanovre, a Cassel, a Stutlgard, a Garlsruhe, a Heidelberg, a Fulde, a Francfort , a Lubeck, a Breme, a Brcslau et dans les abbayes de la Suisse. Les bibliolheques de Rome et de Londres, de Cambridge et d'Oxford, ont aussi ete mises a con- tribution. On ne s'est pas borne a constuler I'exislcnce de ces sources; un grand norabrc d'anriennes editions el de nianuscritsont ete compares et copies, principalement a Paris, a Vienne et a Munich. En m^me tems, M. Hase a promis d'exiraire des auteurs byzantins tout ce qui concerne rhisloire d'Allemagne , et Ton cjpfere obtenir de scmblables travaux lires des sources d'ltalie et de Lombardie. Mais, ce que les amis de l'histoire atlendcot avec le plus d'impalience , c'est une reimpression critique des docuraens merovingiens et carlovingiens : une attaque ge- n^rale sur ce qui concerne cette epoque ne pourrait avoir que le plus grand sucres;. et, reuiiis sur ce point, les savans cullaboruteurs pour- raienl, dans la suite, s'occuper sans distraction desepoques postcrieures. 30. — Die Germanen und die Griechen , eine sprache ein f^ oth. — Les Germains et les Grecs, m6me langue, meme peuplc ; par Jean- f'Filliiim Kdithir, Hamm, 1812, in-S" de i 5o pages. Si jamais I'Allemagne n'a vu paraitre de {dus imporlantes recherches lao I.n'RFS ETRANCF.RS. sur I'originc dcs peuplcs (|iii I'liabitcnf, jaui:iis non plu-5, il faiil tn con- venir, file n'a vu faire plus de loins dc force pour soiilonir les plus eiranges paradoxes ct Ics assertions Ics plus liasardees. M. Kuithan nous assure qu'il n'y a pas un mot allemaod qui ne se rttrouve en grt'c. II se met de suite a la demonslralion. ntJp:t««, qui signific one tour, sc rapproclie assoz de iiurg , chateau fori ; il n'y a pas bicn loin d'a^Ts , ville, au mot sladt ; !i^i:( pent avoir la menu' origine que //frr. o;^aos est la Ibiile, la multitude, et les Allcmands appellent le pcuple voik. On voit que c'esl absolument la rnenie cliosc , el que pour peu qu'uu AllciTiand ait appris le grec, il no lui faut pas d'intcrprele pour le comprendre. On a done de grandes obligations a M. Kuithan, que Ton prie seultment de designer dans quelle contree les Grees et Ics Germains ctaicnt confondus, avant d'etablir quelques nuances dans la siguiflcation dc Icurs mots el de leur orthographe. 11 nous dira cela sans doutc lorsqu'il rcfcra le diclionnairc dc Schneider, en prenant pour base Ics langues moderncs de la Germanic, el surtoul le wtslplialien , plus grcc que Ics autrcs. 26. — Dili poesiound Beredsamkeit der Dcntsdien von Lutherszeit his zur Gcgciiwart. — De la pocsie et de I'eloquciicc cluz les Allcmands , dcpuis Lulher jusqu'a nos jours, par Francois Hobn, Berlin, 1822, in-S" de 35o pages. L'auteur n'cst el ranger ni a !a poesie ni a I'cloqucnoe : il a passe la plus grande parlie de sa vie a eludier la litterature de sa patrie, ct a la juger; et lors mfiuie qu'il s'egare , on ne peuts'cmpecher de rcconnaitic que ces ecaits memcs portent le cachet de I'erudition. Quel est le criti- que dont Ics jugemens ne sont pas influences par les doctrines de telle ou de telle ecole, de tel ou de fcl coryphee du Parnasse germain? Ce- pcndanl, si les ouvrages de Taulcur ne sont pas toujotirs recus par le public avec la mfime complaisance qu'il apporte a les lui oflTrir , il n'en doit accuser que le plalsir qu'il Irouve a se louer lui-m6me. iM. Horn ne laisse au Iccteur aucun ekige a lui donner, il le dcvance en tout , ct celte precipitation produit asscz geiieralemenl I'esprll de contiadlction. Quoi qu'il en soil, comuie la justice enl Ic premier devoir du critique, on ne peut s'cmpficher de reconnailre qu'avanl la publication de ce li- vre, I'dulcur avail donne a quelques recueils periodiques d'excellens morceaux. II imprima aussi, en i8o5 , une liisloire critique dc la poesic allcmande, oil il apprecia' parfaitement Ics poetes du ly' s'^cle. On re- marque, dans le volume que nous annon^ons, I'endroit ou l'auteur traile du passage dcs poiimes chevaleresques, ou romans heroVqucs en prose. CeluJ ou il est question de la naissauce du poemc didacjique LIVUES ETRAISGERS. lai laissc licaucoup a (Ic-sirLT. Plus dc ticntc paragraphes sont consarres a Lu- ther, cl Ton pcnse bien qu'ici on n'a point evitt; les lieux communs sur Ic proteslantismt! cl Ic calliolicisme. On voit dans ce qui conceini; It's troubadours et les chants populaircs de rAlicmagne, quo M. Horn a consacre de longues et solidcs eludes a cctle branche de la litteraturc. — La sccundc periode comprcnd les poetes de I'ecole siliisienne , parmi lesqucls on distingue Paul Flemming, Andre Gryphius et Frederic de Logau. Tout cc qui lient au raisonneinent, dans ce livre , est satibfai- sant ; tout ce qui licnl a I'hisloire est incomplet : les notices biogra- phiqucs et les iiidicalions d'ouvrages se ressentenl fort de ce delaul. M. Horn peche aussi centre les proportions , consacrant un grand nonibre dc pages aux objels ct aux hoitimes qui lui donneut occasion de deve- lopper SPs idees lavorites , et glissant legerement sur d'aulres beaucoup plus importans pour le lecleur. Comme 11 n'a donne encore que son premier volume , les observations (ks critiques , ses compatriotes , le trouveront peut fitre docile, et le public ne pourra qu'y gagner. 2". — De dramatis Griecorutn satirici oriqine disfutaiio. — Disser- tation sur le drame satirique des Grocs. par Gustavo PiNZCEa, Breslau, i8«2, in-S°. L'auteur commence par defendre Taulorite d'Herodote centre les at- taques du celebre Schneider et d'aulres pliilologues, qui veulent que eel hislorien se trompe , lorsqu'il altribue aux habitans de Sicyone dcs chceurs tragiqucs anterieurs a The:;pis. II s'appuie d'un passage dc The- mistius, et pense, avccSnidas, qu'Epigcocs de Sicyone est le veritable jnvenfeur de la tragedie, de cette ancienne Iragedie lyriquc si semblable au dilhyranibe. M. Pinzger rattache la fable d'Arion a celte origine dc la tragedie dans le Peloponese. Thcspis sarvint, et donna la forme dramatique a ccs chants lyriques. L'auteur soutient, avec beaucoup de sagaeite, que la Iragedie de Thespis etait serieuse et n'admettait point les choeurs saliriques ; qu'au contraire, ellc se rapprochalt encore du dithyrambe : selon lui, le draaie satirique est nti au milieu des rejouissan- ces populaircs consacrees aux fetes dc Bacchus ; il pense qu'on le doit :< Pralinas dc Phliunle, el il rapporte son origine a la 70 olympiade. En On, il donne quclqucs fragmens des Tetralogies de ce Pratinas , et il en fait I'cxamen critique. II y a quelques appendices a cct ouvrage : dans Tun, M. Pinzger contcste rauthenticite de quatre livres De Fita Conslnnlini , atlribues a Eusebe ; et dans un autre, il corrige Ic vers 259' de la coraedje dts Chevaliers d" Aris I ofhanf. Ph. Goiekry. I -2 J LIVRES ETRANGERS. ITALIE. »8. — Flora Veronensis quam in prodromum Flone Italiat soften- trionatis exhibet I'yrvs PotLiNios. Veroni-, iBja, Tom. i, in-S" aveo 2 planrlie!*. Ci'lle Flore etait , depuia quelque tcms , attenduo avcc beaiicoup d'impalii'tx'e par tons cfux qui cullivcnl U botaniqne , cI qui connais- sent If roeritf de M. Polliui. L'auk-ur a satisi'uit I'nlin ratli-ntc du pu- blic. II a couiprijt dans sa Flore, aon-spulcmi-nt \vi csp^ecs qui naissent darx If d^iiarleraent de Veroiic, inais cellfs aussi qu'on trouve dans le Tyrol italiea, dans It's departi'ineos de Vici-nce et de Padouc , el dant lea c iifins do terriloires de Rovigo, de Brescia el de Maiiloue. G'est ainsi qu'il oou^ priiseole le Prodrome de (a Flore ilidienne septr.ntrio- nalc. II lui donne le no 11 de Ver>ne, parce qu'il la re;;arde comine le centre de lous Its iieux ei-dessus indiques. Selon lui , cetle partie de rilalie se fait reiuarquer par la lorce et la ricliesse du sa vegelatiou. L'ouvr.ige est recommandicble, surlout par sa precision et par son ele- gance. On y trouve la description de z.'ioo pluntcs. 39. — Sullii scienza delta medioina , etc. — Essais sur la science de la medecine, par le professeur Giovanni Bmnchi. On a regarde I'auleur de cet ouvrage comuie un enncoai prononce de tons les medicing qui soutiennent la doctrine de Brown, ou celle de» eontreUimuiistes. II traile, i' des causes elnignees des mulailies; 2° de leurs causes prochaines; 5° de la veritable cause de leur guerison; 4° de» guerisons attribuees aux remedes; 5° du triomphe de I'antienne doi trine d'Hippocrate sur les deux nouveaux syslemes de Brnwn et des contre- ttiniutisies. L'auteur croil avoir conlribue au triompbe de I'ancienne doctrine, en lournanl en ridicule les parli»an» de la inoderne. Mais cette methode n'est pas loujours la plus raisoniiable ni la plus convaincanle. So. — Ciilechisino medico, etc. — Gatechismc medical, ou Develop- pement des doctrines qui concilient la religion avec la medecine, par ^n^e. Cet ouvrage semble avoir I'ait beaucoup d'impression sur les Napoli- lains. L'auteur porte le mfeme nom que le eelebre Marcello Scotti, execute en 171)9, et qui nous a laisse un ouvrage, tres savant sous quvl- ques rapports , intitule Ca<. Ce volume presente un tableau des progres de rislamisnie et de I'em- pire des Arabes , un precis de la doctrine de Mabomet, et le recit de I'eleetion du successeur de ce prophele. L'auleur remarque I'babiletc de ce legislaleur, qui , en soulenaut les droits de sa nation , les combioa avec les dogmes de son syslfeme religieux : il en exalte les qualiles mo- rales ct poiiliques. fin effet, Mabomet se servit des revelations les plus respcclables de ses dcvancicrs; il abolit I'idolStrie ; il perfectionna la morale publiquc; ilrecommanda la charite, I'amour fralernel , la con- ia4 J. IV RES ETRAKGERS. corde, les vcrfus socialcs, et surtoul Ics veuvts ct Its oiplidins. Enfin, il lie se coiUcnIa pas de rciidro scs sujcls ncluli's, il Ifs ri-nditau.ssi plus uiiis, plus lolls, plus iiKlc[)cndaus. Abul Bckr lul elu kalil', ou I'lieritier du propbelt-.Cc I'ut colui-ci qui init en ordie les eliupilres du Koran, et le repandit dans ses armets. JM. Rainpuldi en donne uo precis lies-turjeux. 11 y reronnait quelque? lois civiles du Code de Juslinien , divers article* de la Bible ef du Talmud, el plu-.ieur» opinions d'Arius , de Mestorius €t de Salieliius. C'est la aussi que Ton celebre beautoiip Moise, Jesus Cl sainl Jean-Baptisle , que Mahomet distingue comme Its proplii;les les plus eminens. Le Koran est legarde par les Arabes comme un modele de perfection en iait de style. Le ton de Maiioiiiet s'eleve surtout lors- qu'il parle de Oieu, de renlcr et du paradis. II elait si peoelrc de I'ex- cellcnce de son ouvragc , qu'il ne doutait point qu'il ne Jui fikt dicle par Dieu luj-meme. Nous ne pouvons suivre I'auteur dans les details de son kistoire ; mais , a ce qu'il nous semble, il a puise ce qu'il dit daus les ^crivains les plus counus, comme le prouvent surtout leg notes qu'il a uiscs a la fin de Touvrage. 54. — Biografia universale , etc. — Biograpbie univcrselle, ancienne el modernc, etc. Ouvrage que Ton public en France, et que Ton tra- duit pour la premiere I'ois en italieo, avec des corrections et des addi- tions. Venise, 1S22, vol. i, 11 el lu, in-8°. Nous avons deja annonce cette traduction ( /^oy. T. XVI, pag. Syg). Les auleurs se sont propose de rectiCer plusieurs articles de I'ouvraj^e original, el d'y en joindrc plusieurs aulres donl il mauquait. De tels ouvrages peuvent toujours admettre plus ou moins d'additions ou de rorreclions. Les plus parfails elant ceux qui en onl le raoiiis besoin , on a si^TQale qutlquesuns de ces nouveaux articles comme mieux rediges ; tels sont ceux A'Alciuti Andre, A'Aldrovandi Ulisse, des pa|)es Alexan- dre III, IF, A/ et f'll, d'Atfieri, de i'lint Ambroise, il'Andres, A'Appiani, etc. II est facbeux qu'on y rencontre quelqucs I'autes, que nous croyons devoir attribuer, non aux redacteurs, mais a rimprimcur. Nous recomniandons une plus grande correction aux edileurs , dans un genre d'ouvragc ou les noms alteres serait un des plus grands defauts. On s'esl plaint aussi que certains articles, tels que celui d'Aposloli, elaient trop longs pour des hommes qui n'tn nieritent aucun , ou du luoins n'en meiilent qu'un Ires court. II est vrai que les dictionnaires liistoriques peuvent 6lre plus indulgens, sous ce rappnrt , que tani d au- tres ecrils litleraires. iMais poiirrait-ou lolerer un abbe Ferloni , que ce- pendanl on a re^u dans la Biorjra'pliic fran^aisc ? On devrail condauintr LIVRES ETRAiNGERS. is>.5 a I'oubli cesfitrcs, qui ii'onl vecu que pour meritcr le tntipris de leurs contL'iiiporains. 35. — DMi ilngua comuned'ltaiia, etc. — Discours sur la languft commune de I'ltalic, sur I'Histoirc de Florence-, de B. Varchi; sur !a connais?ance que les anciciis avaient du conlre-poinl , avec un appcndicc au Galnlee de monstigneur de la Casa, par Andrea Mayeb, Venilien. Venisc, i.'aa. L'aiitfur renouvelle la question surannee, de savoir si la languo que les lUiliens emploient dans leurs ecrits , doit se nomnier loscuue , floren- tine ou italienne. Une telle discussion, interessante pour des homines qui ne trouient point a s'occuper plus ulilement, fait rouglr les vrais Italicns, qui ne voudraienl pas faire connailre aux elraiigcrs qu'il est encore chtz cux dcs gens qui s'euibarrassenl de futililes seinblables. Le second discours cs-t consacre a prouver le merile de rhistoire du Varchi. On a generakiiient rcconnu les defauls de cet hislorien, surtout sa pro- iixite , quelquefois ennuyeuse , que les elraugers impulent trop souvent a la plupart des Ilaliens, et que Ton pcut d'aulanl plus reprochur a Varchi, qu'il ne eherche presque jamais les causes ou la raison dis faits qu'il s'arause a circonstancier. II est bien loin de lessembler a Polybe et a Tacite , qu'il 3vait pri- , disait il , pour modelcs en eerivant. Malgre cela, on ne peut refuser a son style lemeiile do lu correction eldel'e- legance, et prineipalement ce caractere d'ingtnuile, et meme de fran- chise , avec lesquellcs il ose dire des fails el des verites que eeux memes qui le critiquent aujourj'hui n'auraient pas le courage d'indiquer. Dans le troisieme discours, I'auleur, d'apr^s un fragment que Macrobe nous a conserve de la liepwbtujuc de Giceron , croil pouvoiravancer que les anciens connaissaient le contre-poinl. Gi'lte recherche a\ail deja oecupe leP. Sacchi, et la plupart des savans i'aliens des i6' et i7«siecles. Le dernier discours est destine aux Venitieus, dont quelquos-uns, seloii I'au- teur , ne se monlrtnt pas assez rcligieui en fait d'lionnStete. 36. — Trngedie , etc. — Tragedies de Shakespeare, traduites en ila- lien, par ific/ie/e LtoM. Verone, 1X21 ; 12 vol. in-S". M. Leonl neeessed'cnrichirsun paysdes plus belles productions etran- gercs , soit en prose, soil en vers. Outre plusieurs autres, il a donne celles flu Voyagcur, ou Prosp.etus de sociitc , poeme de Goldsmith. Florence, 1817; de la Fenisc sauiac , ou unc Conspiration decouvertc j ibid; de I'Ecole de i8iy, iS'jo, etc. Mais, dc toutes lea traductions que I'auteur a faileis de laG LIVRFS ETRANGEB'S. I'angliiis, CI He qui lui fait plus d'honneur cut la Iraduclion dcs tragedies de SliaLesptarc. 11 on a public 12 Vdlumes, dont cliacuii i-ontient urif tra gedic pierede.' dii jugi mcnt qii'en a porte M. .Sclilcf;tl , dans son Cours dc Utiivuture drninaliqtie. Les deux dernieies pieces, inlilult'es Ic Roi Lonr I'l Hicliard II, sont traduili-s en prose; tuutcs le> aulrt's le sonl en vcis Ell traduisant ce [Kjfete souvent bizarre , et toujoiirs original, et dans la manicjre de pensi r et dans la maniere dc s'exprinier, le ttaductcur ne pent pas con.'crver la mfime egalite de style et de coldris. Mais M. Leoni, lors meme qu'il ne peul eviter cette irregulai ile, s'elndiea la temp^rcr, au nioyen de la rorreetion de son style et dc la beaut'; de sa versification. On rencontre souvent des mnrceaux heureusem nt traduits; les vers m6me sont parJ'i)is imitalifs, I't rbarincmie s'y unit a la pensic. Enfin, quel que soit le degre de Udelile du tradurleur, on lit du moins une traduction poetique, el I'on est ronlruint dc reconnailre la Hexibilite d'une langue qui, sans perdre sa propie noblesse, peut rcndrc les conceptions les plus origrnales des anciens el des ctrangers. Nous pourrions puiser plusicurs preiives de ce que nous avan^ions, surtout dans les tragedies ti'Olello , Slactclh, la Slort de Cesai; Hamtct, etc. . si de parcillcs citations nous etaient permi>es par le cadre de notre recueil. 3-. — FaiMahd^ ossia la Coscienza, diame de iM. Laya, tradult en italien. Florence, iHaa. Ce dratne a ete assez apprecie a Paris pour que nous n'en parlions pas davanliige. Ce qu'il ne laut pas negliger ici, c'est que la traduction est as- sez fidele et asser correcte. F. Salfi. ESPAGKE. 38. \') — Ciencia de (a Lcgislacion — La science dc la legislation, par Gaetano Filangikbi, tiaduite de I'italien, par J. de Ribeiba. Madrid, 1821; 6 vol. in-S". Une autre traduction ahregee de cet ouvrage, faile en 1787, et publico par don Antin Rubio , a ete condamnee au feu par I'ioquisilion. 39. — Diccionario h{slor!co de ios vias Ulustrcs professorcs de Mlas artes en Espana. — Dii tionnaire hi^torique des pluseelebres prolcsseurs des beaux ;.rts in Espagne; par don Auqustin db Lbon-Beumodez. Ma- drid, 1821, Imprimerie de rAcade.nic des beaux -arts, (i vol. in -12. 40. — Antijuedades arahes de Granada y Cordova. — Anliquites ara- bes de Grenade et de Cordnue, par don Paul Loiano. Madrid, 1821. Imprimerie de I'Academic des beaux-arts. In-4° a^ec 72 planches. PAYS-BAS. 41 . — AfOtheiers Woordenhoe^. — Diclionnaire du pbarraacien , par LIVRES ETRANGERS. la; J. VosMABR, ilocteur-mpdccin et profcssfur a Utrecht. Tome I"', avec figures. Zutplien , i8ij, Thiutne. In 8" de 617 pages. La siiTiplicile, I'ordre et la clarte caracttfrisenl la maniere d'enseigner de I'auteur et I'nuvrage qu'il public. 42. Elize, voon meisjcs. — Elisc, ouvragc destine aux jeuoes ricmoi- sellcs, par .1/. Swaht. Aiosterdam, 182 i, Btyerinck. Fn-S" de 228 f)age9. Le reverend Fordy e a fait un rerucil do sermons a I'u^age dfs jonnes personnes du sexe. Le pasteur M. Swart a imagine d<- lircr parii de ses sermons nu de fragmens de ses sermons, en les intercal-mt dans un mman mora! II se pourrait bien tjue ce melange de sarre et de profane n'obtint I'approbation ni des amateurs de sermons , ni dcs amaleur'< de rnman'*. 43. — Levenshcscbr^jving , etc. — Biographies de Jean et de Corneille Evcrlscn, lieutenants amiraux de la Zelande, par J. C. db Jokcr, ad- joint archiviste du royaumedes Pays-Bas. La Hayc, 1820; veuve Allart. In-8<> de 253 pages. II n'est point de famille qui ait fourni a la republique balave plus de marins distingues que celle dcs Evert.ien; ils sont au nombre de dix- neuf, doQt neuf snnt morls en comhaltant pour la patrie. Quand Jean Evrrtscn eut perdu son frereCorncilleau combat naval de 4 jours (du 1 1 au i5 juio i(i66y centre les Ansrlais, il redemanda du seivice aux elals deZe- lande, en leur ecrivant , qu'a I'exemple de son pere, do quaire de ses frferes et d'un de ses fils, il fetait jaloux de moiirir sur le lit d'honneur. II vit ses voeux combles, le 4 aout de la meme ann6e. II I'ut tu^ avec uii autre de ses frferes. M. de Jonge s'est honorablement acquitte de la tacbe qu'il a entreprise, II est a desirer qu'il n'en reste pas la. 44- — Poi'ty , etc. — Poesies d'Isaac Da Costa. Tome I. Leydc, 1821, Herdingli. In 8" de 180 pages. Des pifeces detachees avaient deja annonce M. Da Costa comme de- vant prendre un rang distingue sur le Parnasse bollandais. Le volume que nous annon9ons confirme ces esperances : les traits par Icsquels Ho- race se pljit a earacteriser le veritable poi;te, mens divinior, os maqna «(ma(upumj signalent M. Da Costa : il s"y ni^lc une teinte profondement melancolique , et peutetre un peu trop de morosite pour son 3ge. !Nou^ avons retrouve dans ce recucil une pitce remarquable, inlitulee Israel. Kile nc presageait pas I'accession prochaine de M. Da Costa, ne Israelite, a Tegli^e chretienne; cependant, M. Da Costa, son epouse, n(5e flelmont , et M. Capado.xe, jeune medeciu , ont, depuis peu, rc9U Ic baplfime a Leyde, des mains de M. le pasteur Egding.Ceyle conver- sion, que tout concourt a rendre inleressante, a fait une vivc sensjtion en Hollande , et nous avons cru devoir en faire ici mention. La muse ia8 LivRKs fhan<;;ais. originale de M. Da Cosia s'exerce egalement a Ues traductions, du la- tin, du tVan^ais, di; I'anglais, de I'alleraand el du portugais. II a rcpro- duit Ibrt heureuscment quelquea pieces du M. Lamartinc-. M. Da Costa manque parl'ois a rcupliouif ; scs riuies ne sout pas toujours cxaclcs ; tcliessoiitcellcsde Juiclicnul Gctmgen, ditns sonodciutituiec ilc Genie. Mais ce sent de legeri-s taclic:! que racLetent bien les bcaute^ donl biille :>a versification. Mauoon. LIV RES FRANCATS. 45. (*) — Traite de Mineralogies par M. Hauv. Seconde edition, revue, corrigee et considerablemcnt augmenlce par raiitcur; Paris, 182J, Ba- cheiier, successcur dc IM"i>^ Vtuve Courcier, quai des Auguslins, n" 55, 4 vol. in-S", avc'c un Alius dc plus dc 120 plancbes : prlx , 60 fr. , ct par )a poste , 70 I'r. 46. — (*) Muscologie , ou Traite snr les Mousses , par feu Pa hsot de Bbauvois, membre de rinstitut de France , etc.; Paris, 1822, Mf^ Hu • 7.ard Ccurclcr, rue du Jardinet-Sainl-Andre-des-Arcs, 1 vol. in-S", ac- conipagne dc 1 1 planches 10-4" : prix. It fr., et par la poste , 7 fr. Les biitanistes sunt divises d'opinion sur la maniere dont la nature op^re la fecondation el la reproduction des mousses. Les uns, avec Lin- nee, llaller, Adanson, etc., veulenl que ces pclifes boules remplies de poussiere, qu'on voil ordinairement au bout de certains filets et qu'on nomme urjics , solcnt des organes males, des espticcs d'nni/iej-cs , dont la poussiere va feconder les pistiles qui sontau milieu des rosettes dont ces plantcs sonl pourvues. D'aulres veulent au contraire, avec Iledwig et la plupart des botanisles modcrnes , que les rosettes soient les organes males dont la poussi6rc va feconder les grains ou ovules contenus dans les urnes. P.Jisot de Beauvois a emis an sentiment tout-a-fait dififerent de ceux qui viennent d'etre exposes; il pense que les rosettes des mous- ses ne sont que des esp^ces de bourgeons , des gemma , qui sont souvent proliferes, peuvenl reproduire la plante a la maniere des marcotles, mais ne constituent pas un organe sexuel; d'ailleurs, il est des esp^ces de inousscs qui sont privees de rosettes, ce qui exclut neccssairemcnt les suppositions dc Linnee et d'lledwig. Le veritable organe de fecondation est I'urne, que de Beauvois considere comme une fleur hermaphrodite : la puussierc est, suivant lui, ainsi que Linnee le pensait , une substance analogue au pollen des antlieres ; il place I'organc fcmelle dans un petit corps situe au centre de I'urne, la columelle , qu'Hedwig regardait com- me le placenta surlequol les semenres sont attachees. De Beauvois don- ne a cetto columalle le nom de capsule, parce qu'il la considere comme LITRES FRANgAIS. 129 eufcrmant )es graines. C'est dans la Muscologie qu'on pourra voir Ics prouvis appoitees par I'auteur en faveur de son systeme. L'amilie qui m'unissait ace savant, si rapidcint'nt enit-ve a Tclude de la naturf , m'avait mis a portee de connaitre et d'apprucier la I'orce des raisons qui Tavaicnt conduit a renverser k'S idees adiniics pour leur en subslitucr de nouvcUes; et, dans une question aussi obscure, ou, faute de diimons- tration.s, les analogies out lanl de puissance, cellcsqulse reuuisscnl eu faveur de Topioion de Palisot de Beauvois m'ont toujours semble con- vaincantes. Le public pcut prendre conuaissance, dans la Musiologie, de toules les pieces de cct inleressant proces. Cct ouvrage, public par les soins de la Sociele linneenrxe, est ornc de onze planches parl'uileinent dessinees el gravets, oil sont representees toutes les parlies des diverscs especes de mousses. Dans le Prodromus publie par I'auteur, il y a qucl- ques anniies, les planlcs sont divlsccs en genres; Ic nouvel ouvrage i'ait suite a cc dernier; il y reproduit les caracterts>gcneriques des mousses, et les planches sont deslinees a eclaircir toutes les difficulles de celte etude. Palisot de Beauvois etait Tun des collaborateurs do la Revue; nous prolilons de Toccasion que nous olfre la Muscologie, pour rendre hom- mage a m memoire. Ce savant etait du nombre de ceux qui, apres avoir passe leur vie enliere a I'etude, n'ont laisse que des souvenirs honora- i)les. Quelques I'autes deparent sa Muscologie, et il aurait etc a desirer quelesmembres de laSociete linneenne les eussenl I'ait disparaitre : I'au- teur se reservait sans doule de revoir son manuscrit avant de le publicr, et il y cut I'ait des corrections que les editeurs auraicnt aisement pu I'airc eux-meines. Au reste, les planches, qui Torment ia partie la plus ini- poilanle de cet ouvrage, out etc gravecs sous ses yeux et corrigees de son vivant. Frangoeub. 4-". — (*) Dc la puissance vitale, considiree dans scs fonctions pliy- siologiques cliez i'lioinme et chez tous les Circs organhcs , avec des rc- cherches sur les forces medicatrices et les raoyens de prolonger I'exis- tcnce ; par J. 3. ViRKV, D. M. Paris, 1822, Grochard', cloitre Saint-Be- noit , n" 16, I vol. in-S" : prix, 7 fr. , et 8 fr. par la postc. /|8. — Traili de I'orifjine des Glaires , de leurs effets, et de leur traitcment par I'usage de VElixir loniquc anti-r/tuireux. SixUmc edi- tion. Paris, i822,Oiilcs, pharmacieu ; in-S" de 60 pages. « Paraii les charlatans, dit le docleur Raige-Dclornie farticle oiabla- lAN , Dictloiinaire de inedccint,, en 18 volumes), les uns cou*rent les murs d'ailiclies, qui anuonocnt a cbaque pas ladecouvcrte de melho.dcs sOrcs pour guerir unc an'et;tion hontcuse; d'autres repandent avec pro- fusion certains llvrcs, dans lesqiiels lu science iiabillce en gro.'c.squc , T. xvji. — Janw i.'vj5. fi 1.0O LTVRES FRAN(;AIS senable mise a la portce de tout Ic mondc, ct dont le but evident (;st d'accreditCT les erreurs Ics plus grossiercs de I'Imniorisme, et de pro- curer un debit iniiuense au rcmede qui y est preconisu cuntre lous les genres de maladies Ce scralt ici le lieu de purler dcs pharmaciend qui, oubliant le8 deoirs de leur profession, sc placent dans les rang:) lie res charlatans Nous ignorons si M. le docteur Raige - Delorme avait present a I'esprit le Traite sur I' origins des Glaives, torscju'il a trace ces lignes ; dans tous les cas j il a part'uilemcnt signale le genre de charlalani^me qui a doanii I'idee a uii soi-disant medecia dc publier cet opuscule pour euricliir un apolhicaire. Faisons, avoc ce medecin , le vceu qu'un conscil dc discipline, iiidcfendanl do toute influence ctian- fj'ere, soil crec partni les ra^decins et par eu\ , pour diminuer ou de- truire les abus qui se commeltent dans I'exereice de la nicdccine. Gborgbt. 49. — Thcorie des retjles en usage pour <« cuhage des bois equarris, scies , en grume el sur pied, avec ou saus deduction de I'.iubior, de I'e- corce et du trait de scic ; ouvrage compose dans I'interit dcs esliina- teurs de I'utaie, des agens forestiers , dcs proprietaires etdes marcbands de bois : ])ar G. Koliu, inspccteur-guneral des ibrSts dc S. A. S. Mgr. le due de Bourbon. Paris, 1822. Mme veuve Gourcierj rue du Jar- dinet-Saint-Andre-des-Arcs, Bachelier, quai des Augustins, a" 55. In-8« de 75 p. Prix 2 I'r. , et 2 fr. 25 c. par la poste. Les melbodes de M. liolin sout celles que Ton enseigne dans la geo- metric elemcntaire. L'auleur ne prelend point publier une decouverte; il se borne a prouver a ceux qui persisteraient dans les t'ausses mctliodes employees dans le cubage des bois, qu'il nc lient qu'a eux de suivre des regies plus corrcctcs sans etre plus compliquecs. 11 est a regreltcr que I'auteur n'ait pas multiplie les exemples ou les resultats de la pra- tique routinierc auraicnt ete compares a ceux d'un calcul rigoureux. On trouve , dans cet ouvrage , une table destinec specialement au cu- bage, farapcrQU, des bois rouds et des bois sur pied. Cet opuscule repoiid bicn a son litre , et merite d'etre repandu et consultt;. Kn gene- ral , nos procedes , pour les mesures un peu compliqu<5cs , sout Irop peu soignes. Les rcproclies que meiilc le cubage des bois , peuvent etre adrcsses au jaugeagc des tonneaux , au tonnage des oavires, etc. ; et ne:ini)ioin3 , dans quclques-unes de ces evaluations, it ne s'agil pas seu- Icmcnfrd'eviler I'eneur, niais dc ne pas commcltrt une injustice. 5o. — Dcs Partisaiis et des corfs ivriijuiiers , ou Maniere d'employer avanlageusement les troupes legcres, quelle que soit k-ur denomination, partisans, volligcurs, compagnlcs Crancbes, guerillas, et gt;ni'r.aiciaent LIVRES FRANgAIS. i5i touto espi'ce de corps irreguliers conlrc dtn armecs disciplinees. Ouvrage utile dans le» gueires regulieros , et indispensable dans 'e caa d'unc in- vasion etiaiigere; mele de reflexions ct d'instructions sur I'art uiililaire , d'anecdoles et de citations analogues au sujct , precede d'une revue de tous ies peuples anciens et modernes , de notices sur la maniere dunl ils faisaient la guerre et terruine par des considerations sur Ies recoinpcu- scs nationalt's, et sur la creation dcs principaux ordres de clievalerie ; avec une lilhograpliie de M. Horace Vernet; par M. Lekierb de CoBVKif, officier superieur. Paris, i8a3, Ancelin et Pochard, rue Dauphine, n»9. — J A. S. Colin dePIancy, editeur, rue Moutmartre, n" 121; un vol. in-b" de 3o feuilUs el demie. plus la plaoche; prix : 6 fr. Jious avons transcrit en entier le tilie de cet ouvrage » afin que nos lecteurs pussent comparer I'immensite du sujct a la petitesse du volume. lis concluront sans doute que I'auteur n'a paij tout dit , ct que son ou- vrage aura besoin d'un complement ou d'un commentaire. Apies i'a- voir lu avec toute Tattention qu'il merite , on seta porle a pcnser que I'auteur s'enoDce assez clalremcnt, et on regretlera que I'ordre et le cboix dcs matieres ne soient pas tout-a-l'ait ce qu'il taudrait pour Tins- truclion. Au lieu d'une preface suivie d'unc introduction , qui u'appren- nent rien de plus que ce que Ton voit avec detail dans le litre, on scut qu'il cut ete possible de placer quelques observations sur Ies avantsgcs ct Ies inconveniens de I'emploi des. corps irreguliers, soit dans la del'irii- sive, soit dans Toffensive : on eiJlt pu ixaminer si ce melange de civilisa- tion it de barbaric ne retarde point Ies progrfes de I'art de la guerre , ou ce qui est peut-etre encore plus important, Ies progies de I'art social auquci tons Ies autres arts sunt subordonnes. Au lieu d'une notice Ires- superficielle sur I'elat militaire de quelques peuples anciens et modernes ( le litre promct une revue de tous Us peuples), n'auraitil pas ete plus utile de doiiner plus de details sur Ies Miquelets des I'yrenees, Ies 5o- inatenes de la Catalogne , Ics Gverillas de toute I'Espagne, Ics Cosaques de la Russie, et de comparer ceux-ci aux Kirguis et autres Tatars em- ployes dans Ies armeej russes? Avant de raettrc Ies J anissaires au nom- bre des troupes reglecs , et Ies Mamtouks parmi Ies corps irreguliers, n'elait-il pas necessairc d'entrer dans plus du detaili sur le service ct i.i soldc de ces deux troupes? Les lecteurs qui n'ont pas puise ailleurs Icur :'istruction sur ces divers objets, n'cu trouveront pas assez dans I'ouvrage de M. dc Corvey. Lorsque i'auteur entre dans son sajct, i! fait preuvc de talent ct d'iustruction ; pourl'inleret de »es lecteurs, on souhailerail qu'il n'en sortit jauiais. Lorganisaliyn des corps 1 0 parlijans, I'armcruer.t ct I'uquioi'mti.l . .:j LIVRES FRANgAlS, les luurqucs distinclivL's, sont traites d'uiie inaniere tr^s-satistaisanle ; on voudralt plus dp dtivoloppcincns dans Ics cliapitres sur Ic service de cc.h Iroupes. 11 ne suffil pas, par exemple , de cLissir k's dillcrenU-s Ibrnu-s du terrain, en pays de inontagnes, pays coupe, etc. : les tnontagnes dil- lertiil lellement les uiies des autres sous le point de vue militairc, que le niiquclet dca Pyrenees devra f'airc ucj nouvel apprentissage s'il est transporle dans les Vosges. En general, nuussomines accoutumes a une preci^ion dans les lerines dont les hons ecrivaiiis nous onl donn<5 des modeles et nous ont fait sentir les avantages. Plus dc detail, plus de longueur, s'il le faut ; mais surtoutj la clarle , et par consequent la jus- tesse de rexprcssioii. II seinble aussi que M. de Gorvey n'a pas assez coiisulle la carte de France; car, en I'cxaininant avec attention , iJ n'eOt point fail commuuiquer les Vosges avec les Ardennes. L'auteur s'est lais^e seduire ; disons le piot , il s'e^t lalsse egarer par des considerations de grande laclique eirangeres a son objet, et par une erudition trop peu coniplelc, pour qu'il diit s'y (ier autant qu'il I'a fait. II nous aurait appris beaucoup d'excellenles choscs qu'il sait tres-bien, s'il eOt voulu ne pas aller aii-dtla. Quelques-unes des maximes de notre auteur doi- vcntaussi subir une discussion tres-allentive, et ne pas 6tre adinises sans quelque restriction. On lui opposera, par exeniple, I'opinion de quel- ques generaux tris-cstiines, qui conseillent de ne pas compter sur le secours du fanalismc; , si ce n'est pour une action de peu de duree , et non pour une ou plusleurs canipagnes. M. de Corvey n'est pas de cct avis:il iniilerait volontiers quelques chefs anciens et modernes, qui ont use de ce moycn avec succes. Mais, apr^s avoir cree des superstitions et un I'analisnie pour les besoins de la guerre, qu'en fera-t-on a la paix? Certaincs fievres ont la proprlete d'augmenter les forces des malades : serait-il a propos de les donner aux ouvriers qui ont besoin d'une gran- de force musculairc? Enlin, pour epuiser la critique, on voudrait que cet ouvrage fut aussi nielhodique que la maliere le perniel. On sent bien qu'il ne s'agit pas de tralter ce sujet a la manierc des sciences exactes : niais on trouvc ici un melange de mali^res, et non pas une disposition siiivant une loi bien delermiu^e. Maintenant, on croira sans peine 4 la sincerile de nos elogcs, d'aulant plus qu'ils seront courts. On trouvera dans cet ouvrage quelques parties d'un bon traile sur les partisans, et on le lira tout entier, soit pour s'instriiirc, soil par curiosite : uu livre qui .-e fait lire avec inti-riSt , n'est jamais sans merite. Fkrby. 0 1. — PauiffjTique de Saint- ('^incenl de Paule , par M. de BoixocNe , pair de France, arclicveqiie de Troyes. Paris, iSaa, Rusan, rue de I'Ab- baye-Saint-Germain-des-Pres, n" 5, i vol, in-S". Prix : a fr. LIVRES FRANCAI5. i5n 5 J. (♦) — OEuvrcs conifUtes de Platon , traduites dsi grcc en JVan^ais, accoiTipauDces de notes, ( I precedees d'uiie Introduction sur ta philoso- phie de Platon ; par V. Cousin, ex-maitie dc conl'erencfs a raiicienne Ecolc nonuale, prol'isspur supplcanl de I'liisloire do la philosophic mo- derne a la I'aculie des lellrc> de I'Acadenaie de Paris. T. !"■, Paris, 1822, fiossange I'rerts, rue de Seine, n° 12. In^S". Piix, 9 fr. La France n'avait pas encore une traduction oompieto de Platoii. Da- cier, le P. Grou, Maucroix, ont, il est vrai, traduit quflquesdialosrues; inais, depui.s lors, la critique du texte de Piaton a fait, sous luus les rap- ports, de si grands progies, surlout en Allemagne, que les traductions anliirieures a ces vingt dernicres anuees sont aujourd'bui bien del'ec- tueuseji : d'aillcurs, tous ces travaux parliels n'embrassent guere plus que la moititi des cer.vres dc Piaton; et les dialogues non-traduiis sont precibument les plus importans et les plus profonds. Le I'arminide, le Sur le carsctere national, stw les lalens de I'c'pril el sur les ietlres, sont lei principalet matieres qui remplixsent celle frnisieme partie. On con- ^oit que des sujels «i nombreux et d'line si liauie importance ne peuvent 6tre qu'efileurc:* dans un ouvraj^e de si pcu d'etenduc, et il s'en faut hien qu'il salisreceux qui, ,'ne d'avance. On regietle que les editeur* aient tiopoublle que I'blstorien des nations estau^si le peinlre des fem- mes, et queles reflexions qu'clles lui onl inspirees n'aienl pas trouve place dans re recueil. Ce ne son! pas relies que la plus aimable nioilie de ses leoleuis y aurait vuesavec le moinsde plaisir. Mal^ro ce defautsi grave, malgre le clioix de quelques pensecs, ou Irop pen neuves, ou Irop sem- blables par le fonds et par la forme, rapport que le voisinagc rend en- core plus I'rappant, ce petit livre olFre a toutes les classes de leeleurs , avec de» lecons dont sans doule ils ne proGteront guere , un amusement dont lis s'empresseront de jouir. "*. 5h. — U Art dc se faire aimer de sa feintne. Paris, 1822 , Delaunay , au Palais-Royal, in-iH" de 2 leuillcs 5 quarts : prjx, 1 fr. 25c. Celle brochure est sans doute d'un excellent niari, mais d'un ecrivain Ires- mediocre. II onus apjirend qu'il jouit d'un bonbcur sans nuages avec sa belle et tendre Azemia, et qu'ils sont a la fois epoux , anians, amis, et ie modele d'un parfait menage. La purele des intentions de I'auteur, les sentimens qu'il expiimCj le but qu'il se propose, doivent desarmer la critique. Mais on peut regretler qu'il n'ait pas su tracer , iivec des couleurs plus seduisanlcs, le tableau de la felieile doiuestique au sein de I'union conjugale. M. A. J. 57. — De la liberie , eonsii/vrce dans ses rapports avec les institulions judiciaires, par le premier President de la coar roywle d'Ajac'io (M. Mezard). Pari», iSaS, 1 vol. in-8", Bechet aine, librairCj quai des Au- gustins, n" .57 : prix, 4 fr. joc. Cel ouvrage 'est que la reimpression, avec un nouveau litre, du Principe rnnscrvalcur , doni il a etc rendu un compte detaille dans la Revue Enijclopedique (Tom. ix, pag. 7a). Nous partagcons cntierement I'opinion de M. Oupin siir cet ouvrage de M. Mezard, et nous y ren- voyons ceux de nos leeleurs qui voudront cnnnaitre en substance les doctrines qn'oo y trouve, el les reflexions qu'elles ont suggerees a un jurisconsulle liabile. A.T. .'58. — Examen de t'Ordonnaitce du 20 novembre iHj! , conccriiant- i'ordre des Avocats, dedie a M. Dupin, avocal a la cour royale de Paris; par M. DiviEL, avocat a la cour royale dc Rouen. Paris, decembre i8;j2, rlicz les marcliands de nouveaiites, bruehure in-S" de 6j pages. L'ordonnance dont il s'agil abrogc lilteraiement Tordonnance du \i LIVRES FRANCAIS. iSy dccembre 1810; mais on se plaint qu'elle en mainticnne reei< a renseigneroent de ces tableaux, siiivant la melbode de rauteur. 65. — (') Histoire de V exj>edilion de I'ussic, par M**', avcc un Atlas, «in plan de la balailie de la Moakowa , et une vue du passage du Kiemen. Paris, 1820, Anselin el Pocbard, rue Daupliinc , n''g; 2 vol. in-8°, en- ."crable de 904 pag. , avec un Atlas separe , compose de 5 grandes cartes. Prix, l.Sfr. 64- — Intrndticlioii aux Sciences e.t aux Arts, coritenant des nolionv el des considerations inlroduclivcs .i la connnissance des belles-lettres, des beaux-arts, de la pbilosophic et de I'bistoirc, et une notice des li- vrcs les plus a I'usage du commun du monde sur ces diverses parlies des_ ronnaissances bumaincs, avec i4 planclies de figures relatives aux scien- ces et aux arts, 11 cartes de geograpbie et 2 tableaux cbronologiqucs .; par .1. IN. UiAL. Paris, 1829, I'auteur, rue de Miromenil, n" i4; ^ vol. i^o IJVRES FRANCAIS. in-8"> d'cnviron 20 fcuilles d'imprcssion cliacun : prix , 20 fr. , et 24 ^•• par la postc. L'ouviagc de M. Deal est un Cows d'ctudes, est non pasuiic Iniiodur- tion auoe Sciences et aux Arts. Cette expression de noire ptnsee n'est pas un eloge : preparer les votes et guider I'espril jusqu'a I'entrec dans la carriere, est uoe entreprise tres-diOiciie , el qui cxifje plus que de rinstruction. Pour elre en elal d'alleindre jusqii'aux plus bautes con- ceptions de riutelligence liumainc, ii faut ne pas s accoutuiner a la ine- diocrite. L'inconvenient de ces noinbreux trailes, qui portent le nom d'eleinenlaires parce qu'ils ne contienncnt qu'uu petit numbre de no- tions vulgaires, c'est qu'ils retretissent I'esprit, .et qu'ils le rendent pa- resscux. J 'ai fail tnes etudes , dit nn ignorant, en sortant des ecoles , et il n'apprend plus rien. 11 .semble que le licre de M. Deal ne merite point ce reprociie, puisquji avertit Ibrmcllemeut qu'il ne conduit point au bout de la carriere, et qu'il se contente d'en ouvrir I'er^tree ; mais, ■'upres avoir lu cette Introduction, ne sera - t - on pas tente de dire aussi : J'ai fait vies eludes? L'auleur a fini ks sieones, on sent que ses connaissances n'augnienteront plus ; mais les sciences ne sont pas sla- tionnaires; en ce teins menie , au milieu des orages poliliques, elle* avancent toutes, et a grands pas. 11 est done a desirer que les esprits s'accoutument a suivre ce mouveaient. Nous devons la v6rite a nos lec- teurs, aUx auteurs, a iiotre cansciencc : nous ne pouvons done nous dis- penser de tiire (jue I'ouvrago (le M. Deal ne convient qu'a ceux qui veu- lent se contenter d'eflleurer les sciences. Quant au style, on le connait deja par le titre. II serait a desirer que I'auteur se lOt abslenu de ccr- taines locutions d'unc trop grande trivialile, coinnie celle d'caoperiences bourgeoises , pour dire experiences communes. Le style .sii.iple a aussi sa (lignite. P- 65. — liechcrches srir ies AuUurs dans Icsquels La Fontaine a fu Prouvtr les sujets de ses Faiilcs; par M. Goillaome, des Academics de liesancon et de Dijon, avec cett« epigraphc : (I JVn lis (jui sont Jii Nord , ft qui sont ilii Xi'iAi, . . . )> Mon imitalioa n'est point un rsclavage. » Lafjnt MNr. , I'.pitre a Veveque d' Avranches. Besant^on, 18512; Paris, Deburc, rue Serpente , n" 7 , brochure in- S" de 55 pages : prix : i I'r. 5o c. M. Guillaumc s'est occupe long-terns a roclicrciier les sources ou La Fontaine a puise les sujets de ses fables; mais il a (jlti devance dans la publication de son travail par M. Guillon, qui a donu(i, en iHo5, La k LITRES FRANCAIS. i/[t Fontaine et tons ies Fahulistes; et par M. Solvct. a qui Ton doit des Eludes sur La Fontaine, publii'es en 1812. L'opusculc de M. Guillaumc n'a done plus pour but que de completer ties recherchcs de ces commen- tatcurs, et Ton doit lui savoir jrre du i-oia aveo lequel il I'a fait. 11 ne s'est pas borne a une simple noincnolature, ct il a extrait de plusieurs ancicns auteurs, dont Ies editions sont aujourd'hui tres-rares , des fables iraitees par notre illuslre fabuliste avec sa superiorite ordinaire. Parmi ces Auteurs, cehii dont le nom se trouve cite le plus souvent, est Gilbert Cousin (Gilbertu rbornmc <> qui, nagucre encore, ne voyail dans I'Europe cnti^re, qu'un iheitre Irop elioit pour sa gloire , o est luicux ecrit j!t inieux pense. E. II. 69. — Chansons par trois rojalisles non fanaliques. Paris, iS'jo ; imprimerie de Setiur, rue du Cimetiere-Saint-Andrc-dcs-Arcs, n" 7, Un vol. ia02 ; prix : 2 fr. Ce rucucil est compost de soixanle-deux chansoos , dues, s'il faut en croire le titre, a trois auteurs seulemenl. 11 ne faut pas alors s'etonner d'en trouver si peu dc remarquables , puisque nous connaissons des Chansonniers , oil figurent une trenlaine de noms, et qui n'oil'rent ricn de plus saillant que celui-ci. Les auteurs , pour rassurer Jes personnes que lour titre aurait pu eloigner, en leur faisant craindrc de ne trou- ver dans leur recucil que des chansons dictees par I'esprit de parti ou par la circonstance, ont pris pour devise : Uien , le roi , les belles , Le vin, la France, et la gaieti'. - lis se sontmontres Cdeles a ces objets de leur culte : leur pliilosoplue est douce et indulgenle ; trop indulgenic mfime , a en jugcr par le cou plet suivant : Se croire de VetofTe Dont on fait les li6ros. Porter en philosoplie Tout soa bieii sur le Hos, Courir a pied le raonde, Pour lo mieux observer, Seduire hruiie et blonde^ J^ t puis It's enlevcr. Sans etre rigoriste, on pouvait attendre une u:ora!e un peu mciins lelachec dc la part des auteurs de ce recueil. II est precede d'un dialo- gue, en Ibrmc d'inlroduction, entre un auteur de thaiisons et un fai- scur de meiodramcs ; c'est peutetre ce qu'il renlerme de meilleur. E. H. -o. — Phiiistis, reinc de Syracuse j Tragedie en cinq ;ictes , par M. bk Sack, maitre des requetcs , re^ue au SecondThealre Fran9ais , le 5i mars 1821: Paris, 1822 ; Dclauuay et Ponthicu, au Palais-Koyal. In-B" df 84 pages, avec une planche de medailk-s. Prix : 5 fr. ri. — T'hyeste, Tragedie en quatre actes et en vers , par M. IlcnarU Athanask. Paris, 1822; Barba , Palais-Royal, galerie du Tliealre-Fr:in- ^ais. InS° de 82 pages; prix : 2 fr. 5o. LIVRES FRATSCATS. i45 Voici deux ouvragesqui pourront bicn avoir le nietnc sort , qudiqu'ils n'aioot pas tout-a-lait Ic mtnie digrt; crinteret et df mtrilc. Le premier, apii.s avoir ele re^u unc premiere ibis par MM. Ics coniediens du Se- cond-Theaire-Francais , rcunis en coinile; puis, soumis a une nouvelie lecture, devant un nouve.iu comite, compose cnliercment de gens de Icllres; rccu une seconde fois, mais a coiTection , et enfin refu.ie a une troisi^me lecture , devail etre repre-enle sur Ic tlie'itre de Versailles : il parait que de nouveaux obstacles se sont rencoDlres pour M. de Saur, et que Ic public nc pourra juger sa piece que par la lecture. Le second de ces deux nuvrages a ete livre , par son auteur. a I'lnipre^sion , avaat d'etre pre.sente aux comediens ; uous ignorons meine s'il I'a ele uepais. M. Albanase a voulu pressentir auparavant le public sur le merile de sa tragedie; il a cru simpliQer ainsi k's demarches a faire pouria reception de cet ouvrage. Nous craignons qu'il se soil Uompe: le public Iran^ais n'cst pas encore murpour cettc innovation; il n'aime pas qu'on le prive du plaisir que lui cause la surprise, a la prcmiire repre^enlalion d'un ouvrage dramalique, dont il veut ignorer souvent jusqu'aux |)ersonna- ges. Tout ei) blamaiit Ics mauvais precedes que i'on parail avoir eus en- vers M. de Saur, nous n'osons condaroner cntiereinent Ic refus que I'on a fait de sa piete; mais nous oserions presque recommandcr a I'attenlion du jury dramalique de I'un de nos deux Theatres-Francais , celie de M. Albanase. Nous ne voyons que I'liorreur du sujet qui pourrait etre un obstacle a ce qu'elle ful n^ue par des gens d'un gout delicat ; mais, dcpuis quelqucs aiinc'cs , on semble vouloir nous familiariser avec des tableaux que Crebillon , le premier^ a ose montrer sur la scene francaise et pour ksqucis il a recu le surnom de noir. Sa tragedie A'Atrce et TItyestc a suggere a M. Albanase I'idee de la sicnnc. <■ Quoique la ramllle de Pelops, dit il dans son avant-propos , ait fourni, defiuis la vengeance d'Alree jusqu'a 1 expiation du crime d'Oreste , la matiere d'une suite de tragedies qui renfermeut , pour ainsi dire, une liistoirc complfcic de cette f'ainilie , il est a rcmarqucr que la chaine de celte bistoire est inlerrompun dans lun dc ses points. Les evenemens relalil's a la naissancc d'ligisle, ainsi que la mort d'Atree, sont tres-pcu con- nus. J'ai pris a tarlie de les mettie en sctne. u Le sujet que M. Albanase a clioi.'>i et dont il donne I'expose mytliilugique, avail deja etc traile, il y a prcs d'un siecle , sous le litre de Pclofce, par le lameux abbe I'elle- grin , duqucl on a dit : Le matin catlioliquc et le soir idolalre, II dine de I aalel ct soiipe du theatre. T. xvir. — Jauv. iSiJ. lo 1 40 I.IVRES FRAiSgAlS. Celle tragedic, oubliec depuisi long-tems, nc parait avoir de coni- muD que Ic sujet uvcc la piece de M. Atlianasc, qui est bien conduiteet purcmcnl Tersiliet'. Sidle est uii jour representee, peut elre son autcur ne dira-t-il plus, coniine il a ilit On- dine ct I'ingl-un ans , ou Ic Prisonnicr, 1 vol.; 12° les Nouvcaux ta- bleaux dc famille, que nous annon9ons, 3 vol. La neuvihne livraison sera composiie d'Oiivier, traduit de rallumand, de niadame Picoleb , 2 volumes. c Qui n'a pas lu avec attendrissement les Taitciux dc famille! Qui nc s'cst pas inleresse au bon minislre Bemrode, a son cxcellcnte iemme , a Icur tendre fille Elisabetli, a Iciir Clle Mina , si sensible, si spiriluelle ; a toule cette famille, heurcusc par I'amour ct par la vertu! • On a bcsoin aujouid'hui de s'appuycr d'une autorite reconnue, pour re- commander a des Iccteurs biases par des produelioos fausses et gigan- tesques, dcs ouvrages simples ct vrais, dans icsqucis on a cherche a pcindre, nou dcs caraclercs I'anlastiqucs, non des mwurs dc convention, mais les caracteres ct les nioeurs de la sociele. L'autorite que nous invo- quons ici ne sera pas facilemenl recusee ; c'est cellc de Clienler. La phrase que nous venons de citer en letc dc cct article, est extraile de son Tableau liitlorique de I'ctat el dcs lyrogris de la Lilteraturc fran- caise, dermis 1789. (V03'. Nouvctle edition in-i2, publi6e , en 1821, cliez les frercs Baudouin , pag. 274.) Cc critique ingcnieux et profond, en porlant un jugcmenl pcut-elre un pcu severe d'une dcs productions les plus remarquables de notre epoque (^(«i« , par M. de Cliateaubriant), ou Ton trouvc dc grandes beautes el reniprcinte du genie a cote de frc- quentcs infractions conlie le goOt ct le simple bon seas, prevoyait sans doute tout le mal que fcrail un jour a la litterature Timilalion maladroitc d'un ouvragc original, auquel on serail porte a rcndrc plus dc justice, s'il n'avail produit tant dc mauvaises copies. II vou'.ait prevcnir les jeu- ncs auleurs centre un genre faux qui avait pour eux I'atlrail dc la uou- vcaute, et crul ue pouvoir inicux faire pour y rcutsir queue s'armer du LIVRES FRANCJAIS. i49 ridicule, celle arme de tout tems si puissante en France. II faut bien qu'ellc ait un peu perdu de ce pouvoir , puisque nous avons vu , malgre la judicieuse critique de Clienier, une i'oulc de jeunes einules se preci- piter aveuglemeat dans la carriere qu'il voulait fermer, ou pour mieux dieux dire coalre les ecueils qu'il venait de signaler. Peut-etre objec- lera-t-on que, si le genre dont nous parlous n'avait eu pour lui que I'at- trait de la nouveaute, le tems en aurait deja fait justice , et qu'il serait aujourd'hui passe de mode. Sansdoule, il cffrait aux ecri%'ains un autre avantage , c'est cclui de la facilile. II ne demande que de I'imagination, et dispense de toutes les etudes necessaires pour regler et diriger cette faculle precieuse , qui n'cst qu'un moyen, et^ iion pas un hxit. II nc faut done pas esperer que les auleurs manquent a ce nouveau genre de litte- lature; c'est aux lecteurs a fairc justice de toutes ces productions, dans iesquelles on ne cherche qu'a seduire Icur esprit, et oil Ton ne dit rien a leur coeur ni a leur raison. Une preuve des bonnes dispositions du pu- blic a eel egard , c'est la reimpression des meilleurs ouvrages de nos moralistes. M. Artbus Bertrand aura contribue pour sa part a ramener le bon goiit, par sa Nouvelle edition des OEuvres compieles de Madame de Montolieu; il est trop bon speculateur pour 5'amuser a reimprimer une collection aussi considerable, s'il n'etait stir de I'accueil merile qu'elle recevra dans le monde. li. Hebeao. 75. — Conies et NouveUes de la jrand'mere , ou le Sejour au chateau pendant la neige; par Madame la Cnmtesse d'IIadtpoul, ornes de 1-2 jolies gravuref. Paris, iSa'l, Veuve Lepetit, rue Hautefeuilie , n" 3o, n vol. in- 12. Prix, fi fr. ; et, par l.'i poste, 9 fr. 5o c. Madame d'llautpoul, dont les beaux vers sont entre les mains de tous les amateurs de poesie, et qui partage aujourd'hui, en France, avec mes- dames de Genlis et de Souza , le sceptre du roman , se livre depuis quel- que tems a la composition de livrcs en faveur de la jeunesse, et specia- lemenl de celle de son scxe. II est singuiierement avantageux pour les progres de I'education et de la saine morale, qu'une personne d'un esprit aussi distingue coasente ase charger de la redaction d'ouvrages el^men- taires, trop long-tems abandonnee a des ecrivains mediocres ; ce dont il serait diEBcile d'apporter queUiue bonne raison, car rien ne demande a la fois plus de finesse, de jugcinent et de gout que !a composition de ces livres , destines a jetcr dans de jeunes cceurs les premieres idees d'oii pent dependre le sort dc 1,; vie entiere. ISous avons successivement annonce le Cours de iittirature d i'usagc des demoiselles, et les E- tvdes convenabtes aux demoiselles, de madame d'Hautpoul (voy. Tom. X[, pag. 188.) Ces ouvrages, qui n'avaient pas besoin dc nos I'jo r.ivRKs fhanc;ais. 1 elogrs , rint cii un trcs-grand succes. Loh Con/ci que nous Jiiinon^'on.s aiijourd'hui , nous paraisseot devoir obtenir unc (ie-lin«ie encore plus brilianle. Recites au coin du feu, pendant qne In ncige couvre la cam- pa^ne, its ont le iharinc des soirees dMiiver, passees au sein de la Paniille ; iU olFrenl la reuoion precieuse d'lin delassemciit agrcablr, ot d'une ins- iTuriion soiitlc et variee. Nous aun'ons ainfid a voir ce recuoil de Contee porter, pour second litre, Cours de Mor Lyniery. 1 vol. in-ia, de 352 pages, orne de S gravures. Get ouvrage deja co:inu a ele continiu-- jusq'i'en 1892, par M. dr 102 LIVKKS FRANCAIS. Propiac; II se tcrmiiie a la naissance du due dc Bordeaux , ct a la mort de Bona[iuite. Uii coup d'oeil siir la littcraturc, sur la sculpture, la pein- ture, rarcliitccture «l la gravure complelc le tableau de I'cpoque ac- tuelle. Le choiz dcs sujels est en general bien fail ; ecpendant, il s'est glisse plusieurs inexaclituJes dans le rccit des evenemens qui se sont passes de nos jours. L'historien doit toujours Clre vrai et impartial, sur- tout lorsqu'll destine son travail a I'enl'ance, qui ne doit recevoir que des notions justcsct precises. II est done i'aclieux que I'esprit de parti ait influence les jugemens de I'auleur ou de son continualcur : en se pla9ant a unc cenainc elevation de sentiinens et de vues , ils bussent observe avec plus de calme , et raconte avcc plus de verile. r8. — Lcs ptaisirs dc (a campac/ne, dedies aux jeunes demoiselles, par madanie iM. d'Avox, Paris, 1820; Chazal et Mongic; i vol. in 18 , dc 9.00 pages , orne de gravurcs. Unc jeune fiUe hiibituee aux brillans plaisirs de la ville, redoutelamo- notonie de la campagne, ou elle doit se rendre avec sa mere pour y pas- ser le printems. Blentot, elle decouvre dans les occupations champetrcs, des sources d'inlerel et d'amusement, d'autant plus attrayantcs, qii'elle n'en soupcunijait pas meme Texistence. G'est une plancbe dc tulipes qu'elle se plait a cultiver, et donl elle admire les riches couleurs, uue couvee de poussias qu'elle soigne avcc zele, une chasse aux papillons , Ja pecbe, la laiterie, la moisson, les vendanges , enlin, celle suite d'ai- mables occupations et de plaisirs qui se succedcnt si rapidement pendant les beaux jours. Ce gracieux et riant tableau est seme d'anccdoles qui se rattacbent a I'interet principal. Les descriptions sont remplies de Iraicbeur et de charmes. On pcut dire de I'auteur : Son gcuio embellit ics eaux ct les ombr.Tges; En pciele, il ressinit le cliarme dcs bociiges ; Et les voiles 3. ,5fi IIVRES FRANCAIS. Memoires et Rapports deSociites savmUes et d'al'dite publique. 85. — Stance futlique dc la Societe d'a()TicuUure ^ commerce et arts ilu difarlcmcnt dc la Mai'ne, tenue a Chalons, le 26 aout 1822. Cha- lons, Bonnin-Lamberl, in-8<> de 72 pages. Aprfesle Viscours d'ouverlure, que le president annuel, M. Th.Pein, a cunsacrc a retracer les avantagcs, ks piogrfes et les besoins de I'agri- culture , ce recucil nous offre le compte rendu, par M. le docteurPrtn, des travaux de la Societe fendant I'annee 1822. II s'ouvre par une question importantc sur divers accidens et maladies auxquels les che- vaux onl ele exposes, dans le departcment de la Marne , pendaffl la duree dis fortes chaleurs ; M. le rapporteur les attribue a I'usage habituel des loins provenant des prairies arlificielles , surtout lorsqu'ils ont etc recoites sous I'inQuence d'une temperature huraide cl pluvieusc. Une remarque I'aite dans le meme departcment, et qui vient a I'appui de son opinion, c'est la grande mortalite des abellles. Ne serait-il pas a cruindre, se demande-t-il, que Ic platre et les cendres dont on se sert comme engrais dans les prairies artificielles, cause dettrminante d'une vegetation trop raplde, inQuencat les plantes de maniire a les rendre s&chcs et arides? Ce fait ruerile toulc I'attenlion des agrlculteurs et des chimistcs. I.o meme rapport nous apprend que le ble de Taganrock a parfaitcment reussi dans le departement de la Marne, rcsultat que Ton devait attendre , puisque Ic climat de la mer Noire et de la mer d'Azof , observe fort bien M. Prin , est le meme que celui du nord et du centre de la France. La Societe a eu occasion de verifier aussi la precieuse dc- couverle que M. Benedict Prevost avail faite depuis quinze ans : elle s'est assuree que le vitriol bleu est le meilleur preservatil' contre la ma- ladie des bics, connue sous le nom decarie (i). — Un rapport du secre- taire de la Societe, M. Caquot, ayant pour titre : Des loisivs du soldat franrais en terns de paix (sujet du concours de 1822 ; Foy, Tom. xv, pag. 632), etqui a ete tire a part, suit immediatement le compte rendu des travaux de cctte societe. Ce rapport, sur une question fort interes- sante, etqui parait avoir donne lieu a plusieurs bons memoires, est fait avec beaucoup de talent et de gout; il y regne surtout une metbode analylique et une clarte que Ton ne saurait trop recommander dans ces sortcs de compositions. Les raisons qui ont guide la commission dans (i) Xlmidemi-Iivre lie sulfate decuivie, 011 vitriol bleu, fondu dans 5o litres d'cnj, sufTit, dit le roppoi't, pom- !e cliauKngc dr drnx licttolilres de bic. LIVRES FRANgAIS. ij^ la designalion dcs deux memoires a couronner, sont d'autant mieux de- duitcs et paraissent d'autant plus concluantcs aux yeiix des lectcurs , qu'il est evident que la justice et un sage discernemcnt ont preside a ce chois. Apres ce rapport, vient un Discours de M. Gihon, qui n'a peut-etre pas donne assez de devcloppement a la question qu'il avail entrepris de trailer, sur les changemens les j>(us remarquaMcs que notre iitteraturc a suhis depuis (e sieclc de Louis-ie-Grand , ct sur les ■princif ales causes n a I'agriculture, en accordant aux Bedouins la permission de prendre a bail les portions de terrain les plus proches du desert qu'ils liabitent, et de les ensemencer. Sous le gouver- neraent des Mamclouks, on leur avait refust! ce privilege. Eo les faisant ifiG FXROPK. laboufcurs, Ic pacha les a attaches au sol qii'ils devastaicnt aupi.ravant; il les a employes a mulliplier les recoltes , qu'ils nc pcnsaie:it qii'a de- truirc ; il a su lour inspiier de ramour pour un pays > quu i dcpuis long- Icms, ils etaient accouliimes a regarder comme cnnemi. — La pros- peril^ de I'Egypte depend prinripaleincnt de la conservation dcs ca- naux qui arrosent ct fertilisent ses terres ; aussi le pacha a-t-il ordonne, sous peine dcs cliatimens les plus severes , aux cacliifs et aux >hciks , dans les villages et dans Its districts, d'entretenir ks reservoirs, les ci- lernes , les canaux , d'agrandir ceux qui existent deja , el d'en i'airc ou- vrir de nouveaux partout ou le bien public Texige. La ferlilite du sol est immense : cependanl, I'agrieuUure serait plus florissante, si le culti- vateur etait aussi maitre de ses moissons qu'il I'est de son terrain ; si la volonle du pacha ou de ses olTuiers ne dcsignait pas, a cerlaincs £poqucs , d'une maniere absolue , les terres qui doivent etre ensenien- c^es, ce csu'elles doivent produire, a quelle epoquc le produit en doit eire vcndu, e! quel prix on en doit tirer. Les Egyptiens se trouveraient Irop heureux de payer un impot quelconque , en argeut ou en nature , si par re moyen ils obtenaienl la liberie de cultiver leurs terres comme ils I'enlendenl. Cette mesure qu'on attend de la sagesse et de la gene- rosite dup:icha, tourueraitau profit du pays et du bien public. — Moham- med-All fait en Egypte, pour le coranjerce, I'industrie et les arts, ce que la famille des Medicis fit autrefois enToscane : il les encourage par son cxemple, les prolege par son autoiite, ct les vivifie par ses propres si chimiste rxperimenle , a decouvert , dans ses experiences sur les alkalis, que toule espece de toile de lin , ou de colon , ainsi que I'indienne , la mousscline, etc., deviennent incombuslibles , lorsqu'ellos sont trem- pees dans unc dissolution de potasse de i34ou i5o grammes. 11a rc- connu egalement que lous les bois prenaicnt la memo qualite, quand ils elaienl satures d'une dissolution du meine alkali de ii\ ^ ou i5o gram- mes. II a deux inanieres de salurer le bois : premieremcDt , en laissant trempcr les planches dans la dissolution pendant trois ou quatre semai- nes , jusqu'a ce que la potasse ait parfailement rempii les pores du bois ; mais la inctlvode qii'il prelere coiisiste a se scrvir d'une machine au ELROPE. 1G7 moyen de laquelle il paivicnt a cxlraire la seve, cl a la rcmplaccr par I'alkali. II execute cette operation cq quelqucs hcurcs, ausiilot aprcs la coupe de Taibrc , et avaiit que 1 ecorce nc soit enlevee : clle a le double but de rcndre Ic bois iacombustible, et de Tenipticiier de tomber en poussi6re. La dissolution de potasse que M. Cook prepare pour pre- server du feu la loile et le tolon, etc. , est auasi limpide que la plus belie eau de source, sans aucune odeur, et n'allere pas Ics couleurs les plus I'raiches. Cetlc decouverte est d'une haule importance pour la societe en general ; niais sa valf ur est inappreciable pour les bois de construction qu'on emploie dans la marine et dans la cliarpente. M. Benjamin Cook a re^u une patenle, et fait disposer I'appareil necessaire pour former un etablissement ou Ton executeraces divers procedes, sous sa surveillance immediate. [Fotj. Tom. IX, pag. ig5, et pag. 207, les experiences de MiM. Gay-Lussac el de Hemftinnc , sur les scls qui rendeut incom- bustibles les etolTeset les bois.) — Musce ethnotjra'phique. — Le capitainc J. Benlliam a rappoMe de Madras une collection d'objets curieux, propres a donner une idee des mocurs ct de I'etat des sciences chcz les naturels de I'lnde : ce sout dts inslrumens d'agriculture , des voitures, des bateaux , des instrumcns de musique , des armes ; une serie de dessins repr^sentant les divers costu- mes des differentes castes, ucs Ggures d'artii^ans de cbaque profession , peinles ct sculptees; des poids, des mesures, des ornemcns portes par les femmcs de I'lnde; des divinities indieiuies ; quelques manuscrits ra- res (enlre autres , une traduction armeuienne du nouveau Teslauient, qui date de plus de 570 ans) ; plusicurs aocicnnes pieces de monnaies. Tous ccs objets reunis Torment une especc de musee a^ialique, que M. Eentbani parait dispose .i montrer au public. II a au.ssi rapporle u:i Cox- ■morania indien , qui cousisle en \o>{ dessins bistoriques extriiinement curieux. L, S. B. — Exercices de gymnast ique. — M. Clias, professeur de gymnastique a Berne, qui sc trouve maiulenant a Londrc^, y oblient les plus grands succcs. Voici I'exlrait d'une lettre qu'il a ecrilc, le 5 Janvier, au direc- teur de la Rtvuc Encyctopcdii/ue. o Vous apprendrez sans doute avec plaisir que la gymnaslique fait iri des progres rapides. II y a un mois que j'ai debute par les juodeles vi- vans de I'Academie depeiuture : afiu d'babituer ces hommes a prendre de belles attitudes et a les conserver long tems , ainsi que pour donner a Icurs muscles un plus grand developpement , je Icur enseigne tou.'; les exercices alhleliqnes des ancicns. Je leur apprends aussi a former des gioupes Dernieremcnt , a la fin d'un discours sur les action? ,08 KLROPK. inccuniiiucs tie riionimc, qui- pronon^a Ic professeur d'unaloin'K' a I'A- (adcinie royalc, dans la grande sallc d'exposiliou , j'imaginai dc faiie voir lout ce que Ic professeur veiiail de dire, en suivant une uiarclic prcrcssive des mouvciuens les plus simples aux plus composes, afiii (luc les spcclaleurs eussent la farilitede les suivre. C'etait en priSseuecde plus dc 5oo arlisles et mdJecins : tous inrs cxercices I'urent cxtremeniont goAles, surtout cc\ix du disque, oil le corps piesenle en clTel les plus bclks atliludes. L'entUousiasme de rassemblee devint tcl , tjue le presi- dent ^sir Lawbance) eut quclque peine a modercr les applaudlssemens. Pendant que je me reposais, le professeur d'anutomic profila de cc que je vcnais dc raontrer, pour faire rtmarquer a scs auditeurs que les an- eiens pouvaicot afoir eu plus de connaissances analomiques qu'on ne'e suppose; que la seulc inspection des muscles sur les corps vivans, dans les exercices de gymnaslique, pouvait suppleer a la dissection qu'ils ne pratiquaitnt point. « Au lieu, dit-il, dc s'enfermer dans iin amphi- theatre pour y etudier la nature morle et deformee, Ic medecin et I'ar- tistc v'silaienl Ivs faleslrcs : les heaux modeles de lous les ages elaicnt alors si uomniuns , qu'ils n'avaicnl que I'embarras du chcix...« Le pro- fesseur me prit par la main^ aif milieu de nouvcaux applaudisemens, ct me conduisit vers le president, qui me remerciade la maniere la plu? obligean»c, au nom de I'assemblee, Depuis cette soiree, le succes de la gvmnastique est decide en Angleterre. S. A. R. le due d'York , cliex lequci j'ai etc presente, apres un accueil tresflatteur, m'a prie d'introduirc ma metbode dans I'inslilut militairc de Chelsea. Les oCfi- ciers supesieiirs dc ce bel etablis.s\"ment , ou 800 gargons el /iw fi^es , enfans de milltaires, re9oivent I'eduralion dans deux ailes de batimens seraiTs, ont cu I'ordre de me fournir lout ce qui me serait nf cossaire, ct depuis huit jours, je suis orcuptS A former cent monileurs. Ma letlre pruchaine contlcndra de nouveaux details.... » Observation des ridacteurs. — Si Ton en jugcait par ce debut, les Anglais ne tarublies dans la Grande-Kietagnt, I'Espagne el la France, pour- vu qu'ils aicnt de I'analogie avec le plan du journal. a° Un tableau abrege des evenemens survcnus en Europe ct de sa situation politique pendant IMnlcrvalie ecoule enlre la publication de cliaque cabier. 5° Une no'.ice sur Its decouvcrtcs et les ])crfectionnemens dans les sciences ct dans les arts utiles, qui auront eu lieu pendant le meme tems. Cbaque cabier contiendra environ cent pages, et sera orne de douze gravures coloriecs, rcprcsentant des edifices publics, des pares, des paysages , etc., dont on donnera la description dans le textc. Le pre- mier cabier commenccra par une notice biograpLiquc sur Bolivar, ac- compagnec d'un beau portrait. — Acudemieroyaledemvsique. — Le but dccttleintilulion(Voy.'r.XV. p. 4oo,') est d'encouragcr Tetude de la musiquc, tu la lacilitant aux jeu- EUROPE. 170 liCs gens qui annoncpront d'hcurcuscs dispositions pour cet art, et eo procurant a ses Aleves des moyens d'lxislence honorables et lucratils. On rece%r3 quarante jcunts gens et quaiante juuncsfilles. Lcs fondatcurs de cettesociete esperent former unf- ecole de rausique dignede rivaliser avec ccllcs de France, d'ltalie et d'AUeraagne. LVtablissement doit etrc i'onde et soutenu par des souscriplions anuuelles et par des dons volon- tjires. Lfs souscripteurs sont divises en 4 classes , saivantqu'ils paicront 1° cent guinees , 2" cinqiiante-rinq, o" Irente-cinq , 4° enfio, douze. Les droits attribues aux actionnaires varicnt en raison de la somme. Aucun eleve ne sera aduis avant I'age de dix ans , ni apies qninze. II devra savoir passablement lire ctecrire. On survtillera I'instruction re- ligieuscet morale. On enseignera la gramraaire, la langue italienne, I'e- trilureet Tarithmetique , les diflerenlcs branchrsde la musiquc, parti- culiereraent I'art du chant, I'etude du piano, I'harmonle et la composi- lion. II y aura plusieurs concerts publics, par an, oil Ton enlendra les meilleurs clevcs. Aux examens publics, qui aiiront iieu les jours desi- _nt;s par le coniile, on dislribuera d's medailles et diflcrens prix d'en- 'juragement donl la valeur sera fixee par les membres du conseil. L. S. B. —Necrologie — Mistcss Garrick — Eve MarleVeigel, epouse ducelebrc comiJdien Garrick, est roorle a Londres, le 16 octobre, dans sa 99' an- nee. Elle etait nee a Vienne, en Atitriche, le 29 fcvrier J724- Elle an- nonca de Ires-bonne heure un talcntsi extraordinaire pour la daose, que sa f;imille consentit A la laisser paraitre sur le theatre. Son debut fut des plus brillansj et I'imperatrice Marie-Therese, qui I'honora d'une Taveur speciale, liii ordoona de porter a I'nvunir le nom de f'ei/chen (Violetle). Ce nouveau nom devint celui de la famille. En fjH, elle passa en An- gleterre , et sc monlra siir Ic theatre de I'opera de Londres. Elle fut ad- mise chez la comtesse de Burlington j qui fut charmee de .son esprit et de son excellente conduite. Ce fut dicz cetfe dame qu'ellc renconira Garrick : unc admirable conrormile dMiumeur , de lalens. de gout sur la lillerature el les arts, toutes les sympathies les rappro haii-ntl'ua de I'au- Ue. Mistress Garrick sut unir I'economie au bon emploi d'ane grande fortune, et a la bienfaisance. Oct heureux couple fit deux voyages en France, I'un en i^Si, et I'aiitre en i^GS. Seize ans plus tard, les pre- mieres douleurs qui cussent trouble cette union si bicn assortie, furent d'aulant plus vivcs , qu'ellcs etalcut nioins prevues: Garrick mourut, et sa veuve cut besoin de trouver dans lcs consolations de sesamis, la force de supporter une aussi grande pcrle. Malgre scs 55 ans, des prctcndans d'un rang t'leve et d'une grande foitune la solliciterent en vain. Lllit 17 i KfJUOl'K. Tccut dim uii ccick- d'ainis clioiiiii, cultiviiiU Ics IcllrCA c( leg :irli«, ru- pand.'int le bien autoiir d'clle. C'l-st ain«i qii'elle l'sI arrivdc au termc de va longui; carricrc. Kile ■'• qiiiltt la v!(.' suit* douluur: assise dans son fau- teuil, coin me 4 I'ordinairc, ct caugant avec sen amis — On an- nonce qu'.-iii printcms prochain , on vcndra a IVhchfcre , a Londrcs , la precieusc bil)liollii(|iif ct la collection dc tableaux dc Garrirk. La bi- bliolli&qiie se compose dc livrcs rares ct clioiiis, des plus belles cdiliong dc» aiiteurs classiqiies, ct des mei'lciirsauteurs anglais, friini^ais, italiens, etc. Parmi Ics tableaux , il y a des originaiix du Ponsifin, du Guide, d'Andre del Sarto , ainsi que les representations comiqucs d'une Election au parlemeni, representations que Ton rcgarde en Anglctcrre commc lc4 chcl's-d'ttuvre dc Ilo^artli. F. R U S S I E. Eclairage jmr (c gaz, liydrogine carLono — Unc maison ariglaisu \ienl d'obtenir le privilege dc r6clHiragc par le ga/., pour lojt I'tinpire, pcadant lO uns. SAiJiT-PKiBasBoiiHc —Art) induslrielt. M. Pl'lug, negociant de celte villc, a commandc en Anglclerre une machiiie, au moycn de laquclle ou peul f.iire par jour Ircntc cables a I'usage des vaisseaux. Enseii/ncmcnl muluct. — Exlrait d'wic Icllrc do M. Millard, secre- taire de id Socicle d'crtseignement niuluUy (i M. Jontard. — • M. Heard a ubtenu de I'empeieur I'autorisaiiou d'clablir, a Saint-Ptilersliourg, une licote tnodile qui g'cleve sous les plus I'avorablcs auspices. L'excellcnt ca- racl^re de cc jcunc inslilutcur, el les premiers guccvs qu'il a obtenus , ne pcrmettent pas de douler que la nouvellcmelhode ne s'etablissc dans cetle ville, el n'y procure dc grands avantages. Vous n'ignorez pas que no» le9onx deciilure ont etc publiecg , il y a deux ans, a Saint-Pelcrs- bonrg (i). OuB«sA. — Ilommage «u due Uc llichclieu. — Le la seplcmbrc i8«a, les ilfcvcs du lycee d'Odessa ont celebre I'anniversairc de la mort dc M. le due dc niclielieu. lis onl porte le deuil pendant trois jours. PiTKHSBOURR. — I'rogrcs de la UtUralui-e russc. — Le Conscrvateur , journal de cctte ville , conlient Particle suivant : • Depnis long-teuis la Russie lixe raltention dcg tlrangers, depuis long-lems ils la signalcnt (i) On sail iiii'il J a (inclijao Icnn, rniipcrciir do Russie avail cru ilovoir jiiji- |.riinor ronioigiioment mutnol n^ii ovait He inlruduil dans Ics ri-gimeii» i>ui let soiin (le M. Orlof. Cctli) disposiUoii ao Iruiivc dolruilc y.;rivains philosophes des autrcs pays, si cclui qui leur seinblait ue produire que du fer et des soldals, pcut offrir aussi son tribut et ses litres a la republique des lettres. Dcja, quclques litlerateurs frangais ont cs:>aye de naturaliser dans leur langue des fragmens de lilteralure et dc poesie russe. Si, d'apres I'idee attachee a toute traduction, ils n'ont pu conserver aux arbres transplantes toule leur sfeve et leur fraicheur , ils ont du tnoios, en agrandissanl le domaine de la litt^rature, bien inerile du pajs dont ils exportent les richesses littiiraires , et de celui auquel ils les communiquent. — Les Anglais , frappes des memes idees, oDt accueilli favorablement une entrcprise du tneme genre. 11 a paru, I'annee derniere, en vers anglais de divers racsures, one Anthologic russe, ou morceaux choisis des foetes russes ; traduils par M- Bowring » avtc des rcmarques et des notices biographiques. (Voycz T. X, page jj5). Saus purler un jugement iur ces e?bais, nous croyons , qu'en rai- son de la liberie de la langue anglaise, de sonsysleme de versification, tt de la reputation plusou moius merilee dont jouissent les traductions aa- ^laises des poetes classiques , tant anciens que modernes , cet ouvrage donnrra un jusle apercu de I'etat acluel de la poesie russe. SUEDE. STOCK.noLM. — Journaux. — On vient de supprimer une I'euillc poli- tique qui paraissait dans cetle ville, sous le titre A' Argus second. L'e- diteur avail fait des observations sur I'enorniite des impols, dont il de- mandait la diminution. — Si nous avons un journal politique de moins , on nous annonce en compensation une nouvelle feuille litteraire qu'un libraire allemand va publicr ^ous le litre dt: FcuUle pcriodique pour 4a lilteralure , les arts , le luxe et la mode. ALLEMAGNE. AoTHiCHE. — Histoire naturclte. — Insectes inconnus. — Au mois d'uoOl de celle annee, pres du ch3ieau de Schocnbrunu, il tomba, pen- dant une violenle averse, une immense quantite d'insecles inconnus en Autriche. Leur grosseur est celle des lianoetons, avec lesquels ils ont quelque ressemblance de forme; ils etaient couvcrts d'une esp^cc d'e- i7(> KIJROPK. caillc> tl uc se conscTvaifnl \ Ivans que dans I'cau, comme si c'cillcte leur element naturel. On a conjicturii qu'ils avaient ule apportes de quelquea pays L'loigiies, parunc Iroinbe d'cau. L. S. B. Leipsicx. — Societc des Sciences natiiretles ct inedicales. — Le iT) scplcmbie iSjj, plusieurs naturalistcs ct medecins se sont rcunis, sur I'invilaiion de M. Ic doclcur Oken. On a remarqu(^ parmi cnx M. le professeur BUimenbacli, de Goctlingen ; M. Frosricp , de Weimar; MM. Cams et Reichenbacli, de Drcsdf. Ces savan.s onl forme une So- ciete de naluralisles el do raedecins allemands, dont les regiemens ont tie air^les sur-le-champ , et dont le but princi|)al est de crecr, entre les savans de rAllcmagnc, des lelations persounelk's. Tout auteur d'un li- vre sur riiisloire nalurcUe ou sur la medecioe, en devicnl membrc de plein droit. Tons les ans, au i5 septembrc , il y aura une assemblee ge- Tierale des societaires, qui resleront reunis pendant plusieurs jours : un admiiiistrateur et ud secretaire resid<'ns sont charges de la correspon- dance et des affaires de la sociele, d'une session a I'aulre. 11 est dcfendu .de proposer aucun cliangcment aux regiemens, avant la sixiemc assem- blee generate. BsBLiN. — Academic des Sciences. — La ctasse de phUologie ct d'histoire avail , depuis 1817, proroge deux fois la question suivaute, rn doublant lo prix propose : Qitelle etait ia procedure, devont les Tri- ■bunaux d'Athcncs, lant dans les froccs quiini eressaienl i'ordrc public, i]ue dtins ccitx des parliculiers? Determiner, aulant que possible , la difference des formes suivics dans les uns et dans les aulres. Trdis dis- serlalioD'i sont enfin parvenucs a I'Academie, qui a decerne le prix a celle de RIM. Meyer et Schremann , tous deux de Greilswald. Munich. — Pwblicaiiuns nouvcUcs. — f'o;/iiges. — Depuis quelqucs annees, leBresil atliic loiite I'atltntion de I'Europe savante. Les Voyages de Mawc, d'KscliWcge, de Langsdorf, de Koster, et dii [irincc de ]Veu- vied, ont ete accutiilis avec beaucoup d'empressement, Aujourd'hui , plusieurs aulres ouvragcs vonl encore parailre sur ce sujet. Its sont le resullat des rccbcrclies et des voyages de MM. Mart!r)s ct Spix, incm- bres de I'Academie dos sciences de Munich, que le roi de Bavicrc a envoyes a la suite de I'ambassade d'Aulrichc, a I'occasion du mariage de la princesse Leopoldine. \l oij. Tom. IX, pag. i8fj.) Ces uaturalislis ont parcouru tout le Bresil, sous la protection speciale du gouvcrnenient. lis ont penetre jusqu'aux IVonlieres du Perou , et les objets qu'ils r.nt r;ipportes sont en si grand nombre , que, par une ordonnance royale, on en a forme une collection separee , sous le nom de Museum lirasi- lianum. La relation du voyage ct la description da ce musec vont ctre EUROPE. 177 publieca : line souscriplion est ouvertc a cet cffet. La relaliou aura 2 vol. in-4'', dont chacun sera accoinpagne d'un atlas lilhograpliie, contenaut dcs portraits, dc's carles et des vucs. Le premier volume, qui rcnCernifs ce qui est relalif a Rio-Janeiro, Saint-Paul, Goyai et Bahia, parjilra a Tcpoque de la foire de Puqucs. Le second, qui Iraile de Fernambouc, I'ianhi, Maranliao, Para et Rio - Negro , ne sera do'nue qu'en 18 j4- Ciiaque volume, avcc I'atlas, est du piix dc 5 louis ; sans I'atlas, de 4 florins. Outre cetle relation, on pulilicra , en latin, 2 eollei-tions , dont Tunc sera inlitulee : Animalia nova qiue in ilinerejussu ct auspiciif Max. Jos. Bav. regis, an. 1817 — 1820, 'per Brasiliuin sujccplo obscv- vavil et dtpinifi curavit Joannes dc Spix, Les mammiferes y seiunt represenles in -folio : 3r) planelies sout consacrees aux singes. La niuilie de cet ouvrage parailra a Paqnes i8j3 : le prix de chaque li- vrnison dc G a 7 plaiiclies, sera de 11 llorins. L'autre collection a pour litre : Plaritte nuvie quas in ilintre per Brasilium suscepto oLser vavit el deplngi curavit Carolus de Marlijis. Les deux premieres livrai- sons scront egalcment preins pour la lueme epoque : ctiacune, compostie de 25 planches , sera du prix de 25 llorins , avec les (igures noires, et de So Qorins, avec les ligures coloriees. Apres la publication de louvrago, les prix scront eleves d'un cinquieme. Ou impriinera la liste des sou;- cripteurs. Ph. GoLBiHv. — UniversiUs allemandes. — 11 a paru, en Allemagne, un ouvrage qui a excite la plus grande sensation. II a pour litre : « Des lionteux pro- cedes des Universitei , dcs Lycies et dcs Ggmnases uUeinands , ou Hi; - toire de la conspivalion des Ecolcs contra la roijaute , la clirclientc et In •propnete, par K. M. E. Fabbicius , bibliolliecairea Bruchsal. » Celivre, d'cnviruu 200 pages, est dedie a tous les fondateurs ct membres alle- niands de la Sainle-AUiance , a leurs ministres, et a leurs ambassadeurs pies la dicle. Kant, Fichle, Sehelling, Gampe, fiolflcr, Paulus, Kru'^, et une I'oulc d'autres ecrivains egalement eslimables, y sont denonces comme les corrupteurs et les seducteurs de la jeunesse; I'auteur ic-ar prodigue les noms de blaspLemateurs, d'bypocrites, d'inceudialres , qui ont forme, dit-il, dircctemcnt et indirectement , une association |iar laquelle tous les Irones sout menaces, ct d'ou decoulent loutes les rii- rolulions dont nous avons etc lenioiiis. iVI. Fabricius pretend connaiire eetle association ; il donne la lormule du scrment que font ses membres. II propose, en dcrniere analyse, d'aboiir loutes les unlversites, ou, . 1 a i 7« EUROPE. ct stvcrite, pour fairc rcssortir les mensonges ct Ics caloinnieii que I'iiTia- ginutlon malude dc I'autcur lui a fait cnvisagcr conime dcs fails bienr constates. L. S. B. Leipsick Histoire ct Philologie. — Notre Gazette lilteraircaunonce quK le public va jouir d'une dccouverte imporlanlo pour i'liistoire ct pour la pliilologie. On savait, par la Bibliotheca Kiclticriana, impriince a Lubeckcn i8 4 5 que rillustre Rciskc avail laisse cd portcfcuille d'ex- cellens Iravaux sur les Arabcs, ct notaininciit un ouvrage elendu, in- tiluli! : De rctus gcslis Arabum unto Mutiaininedcin. (De l''liisloiie de» Arabes avant Matiomcl.) On savait, de plus, pnrlc repertoire dTicliorn, ct toujours par Koeliler, autrefois I'clcvc et Tami de Rciske, que ce sa- vant possedail la copie d'un manuscrit arabe sur lea I'aiuilles arabes, ct qu'il en avail picpare unc traduotioii lalinc. Enlin, lieiske Uii-inemc, dans ses Prodidagtnala ad Had/fji. CtilifcB iibrum mcmorialcm , pu- bliecs d6s I'annee 17/17 ' P^^le avcc detail d'une Histoire des Arabes, dvpuis J csus-Christ ju-sijiia M ahoincl , coinuie I'ayant ecrile lui-meiiie. Keanmoins, eel ouvrage d'un dcs plus grands savans du siecle deinier n'a pas encore vu le jour, et seniblail condamne a demeurer I'tcinelle- incnt I'objct des regiclsdcs pbilolo};ues, lorsqu'cn iiSi4, M. Ilarlmann et M. Hclnrich, aujourd'liui profcsscur a Bonn, visitant ensemble la bibliolbeque de Lubeck, en retrouverenl une copie faite par Kochler. Le tilrc porte : Roishii primce iincce, rcgnorum Arabinorum , ct rerum ab Arahibus medio inter Chrisluin ct Muhammcdem tempore gestdrutn. On y lit ces mots : Scrifsi hmc hieme el vere atini 1747- Ce qui se rap- porte parfaitement a I'indication fournie par Ueiske lui-meme. A i:t manuscrit, compose de 076 pages in-4°, sont annexes t Rudiincnln hisforim cl cltronotogtw ante MuUammedem. (Eleniens d'liisloire el de chronologic avant Mahoinel.) Bientot M. Ilarlniann obtint qu'on liti remit ces ouvrages. Depuis, des circonslauces en ont cmpeche I'imprcs- sion, qui dcsorniais ue sera plus diift'ree. Outre Ilamzah , auteur du \' sifeole , .sur lequel Reiske s'appuie principalemcnt, il a pour cautions dt son histoire , Jbn-Doraid , Ii}n Kotaibah , Nuwairi , la Collection dcs yroverbes de Maidani , etc., etc. Le ptlit ouvrage est tire des nieinei .-ources, que Ueiske a cues longtems a sa disjjositioii; quil a menie copiecs pendant son relour en Ilollande, ainsi qii'il le dil dans sa vie, tcrite par lui-meme, et publiee a Lcipsick en 17S5. M. llartmann pro- met de donner dans la suite d'autrcs fragmcns, ct dc ne laisser dan.^ I'oubli aucuD fruit dcs veilles de Ueiske. Pn. Golbery. ViHNNE. — Journaux. — Les roesures prises par la censure aulri- chicnne out force Jcs r'jdactcurs de trois des nieiileurs ouvrages perio- EtmOPE. i7y diquis alUmands, d'en cesser la publication. Cos recueils soot: i" Pan- nonia , du comte Albert Festelizs ; i" Fatcrl&ndisclic.BldUcr fur den (Bstcrcichischen haiserstaat (Feuilles patrioliques pour I'cmpire d'Au- triche) ; 5° Conversations Matt. ^ — Stcttgabd. — 11 vient de parailrc, dans notre ville, une iiou- Velle feuille periodiqiie, sous le litre de Feuille constitutionnetle , doDt le but est d'opt'res hornmcs distingues par leur merite et par lour noble caiaclero, me sollicileot ue publier les principes de mon sysleme d'educatioa, et do faire connaitre le moycn d'en assurer les resultats dans toute leur cten- due; ils me pressent surtout de ue pas differer cctic publication . parce que, josqu'a ce jour, ricn de complet n'a encore paru sur cctobjct. Eii ^^dnsequciice , je n>e suis U<;lermiiic a rcdigcr uuu feuille { eiiodiquo. thc.s i8o EUROPE. laquellc jetSihcrai d'exposcr avcc claiteel precision, ce que doil *li«» I'educalion eleimntairc, quels sonf les moycns de devcloppcr graducl- Icmcnl Ics faouhes de riiouime, et le mode de hur application ; li» branchcii d'instruction dent le pprlectioiinenu-iit e»l aiiive a uii do;rie »atiiiiiiisant. Jc feiai voir coiiibicii reducalion elementairc est proprc a rciidic loulesa puissance a reducation dei'amillo. J'iiidiqiicrai dansccKc cducalion dcscnfans, la part qui apparticnt a I'aclivite naturclle S at Sijte , el que la vie inlerieure uiodific si divcrsemenl. Je cilerai des exi'in- ples frappans qui montrent jiisqu'a quel point Ics eni'aiis sonl capablcs , mcme dans I'age le plus lendre, d'envisager les objets qui inlercssent leur esprit et leur coKur, d'une luaniere qui soit en harmonic avec la marche naturelle du devcloppcmcnt progrcssjlde nos forces. — Je ni'at- laclierai a donuer une connuissance cxacledes raiiporls qui existent en- Ire les frincipcs et les moijens de I'educalion eliimentaire j et les fortna de I'enseigncmcnt mutuel : je prouverai que celles-ci doivcnt 6tre envi- sagics et employees couime moyen general pour I'edacalion morale ct intellcctuellc de I'liomme, et pour le rendre capable d'cKercerutiiement la profession a laquelle ilcst destine. J'appellerai rattention sur la neccs- site de reunir, pour le succis de reducalion, la force ct la douceur, la honte du coeur, I'ardeiir et rameiiile, un sens droit etrcdechi, la liberie tt l'obeissance,et par consequent les vertusde la viedomeslique , emanees de la Divinity meme. — Formes de la souscrlplion, Tous les Iroii rnois, on fera paraitre uu cabier de six a liuit fiuilles d'imprcssiou. Le prix dc la souscriplioii pour quatre cabier^ est de 8 francs de France : il sera con- siderablcment augrnenle, apr6s la premiere livraiaon. La traduclion Iran^aisc de mes ouvragcs sera aussi publiee par souscription.Un premier volnme rrnfjrmera le traile elementaire sur les rapports du ncrnbrc; prix, 4francsde France. Un autre volume , le^rail^ clementaire des for- mes et de [d grandeur , ou les eleniens de geometric avec figures; pri.t, 5 frauw. Chacun de ces volumes sera d'environ 4ot) pages. On conli- Duera de publler , par souscripliou, la suite de ces ecrits , ainsi que des traites sur diiTerens objets d'instructioneiementaire. Les nonis des sous- cripteurs, soit au recueil periodiquc, soit aux ddlercns traites, seront iuiprimes a la l6te de I'ouvrage. Le prix de ces ouvrages sera payo au moment dc sa livraison. Les personiies qui voudront favoriscr noire en- treprise sonl prices d'alTrancliii les Ictlrcs et paqutls, et deksenvoyer ,i celle adresse; Hi. Henry I'estalozzi , d 1 verdun, en Suisse. Les sous- cripteurs dc la Grande-Brelagoe voudront bien s'adrcsscr au reverend C Mayo, 2j , N ewornwndStrcet queens Square, d Londres , pour M. 11. rettaloF-zi a Yvtidun , en Suisse. (luuime jc pense que le paiiiolism* EUROPK. iRi n^- tessaires pour en maitilenir les resiiltals dans loute leurelendue , au-dt
  • o,ooo. IViilylenc 20,000. Scio (avant le massacre). 1 10,00 ■. Tino i5,ooo- Andro 12,000. JJaxie 10,000. Paros 2.000. Wio 5,000. Miio 5oo. 8-22, 5oo. PAYS. BABITANS. Report 822,500. Sanlorini 12,000. Samos 20,000. Hydria 25,ooo. Spezzia 10,000. Oele 120,000. Pclites lies 10,000. Insurpesdcsautrespays. i5o,ooo. Fugitils , etc 100,000. Total i,2fi9,5oo. Ainsi, toute la population grecque qui ose aspirer, noo pas a I'indcpca- dance, n>ais a un gouvernement tolerable, n'est pas nic-oie le quart dc celle dcs Elai>-Unis, au moment ou ils s'affranchirent du joug de la mc- tropole; ct cetle genereuse nation, reduitc a se debattrc stole conlrc ses bourreaux , et abandonnee de I'Europe cbretienne et civilisec, defend ayec succfes dcpuis deux annces ses droits ct sa liberie, en opposant a des tyrans barbare* une persei'^rance heroique qui rappcilc honorable- ment, de nos jours, les antiques veitus , le courage et la gloire dc ses anc^-lrcs. ITALIE. Fi'-BEWCE. — Litterature. — Pclrarque. — Lci articles du Joumai. des Deiats sur les Rime di Petrarca , ont excite beaucoup de ferinen-, t.^tion.parnii,Ies. Ilaliens. Les uns ont entrepris de soutenir que le redac-. EUROPE. 1 85 tcur tiesspiriluel de CCS arlii-lcs n'a point lu tout Ptlrarquc, ou qu'il ne I'a pas fnlitTfOient compiis. Lc-s aiitres ont cm voir les Italieiis c.ilom- viies par (les rcproches qu'ils sc prepartnt a rrlorquer contre icurs adver- saires. D'autres s'fii preiintnt a ccs pelrarqrislts exageres qui ont sou- vent prcsente comine des qualiles emirientcs les imperfections de I'etrar- que. La fcule apologic qui se soit (ait remarqner jusqu'a present, est une Lcttre de M. le marquis Ccsare Lucclicsini, adresseeau dirccteur de^'^n- l.oloyia de Florence. 11 y passe en revue toutes les . bservations que Ton :i trop legereraent faitcs sur les poesies de Petrarque. Fort des principes de la raison et du gout, et prot'ondemcnl verse dans \* langue el dans la lilliiralure italiennes, M. le marquis Luccbesini releve toutes les mepri- scs de I'ait et de tb^orie que Ton a debitees a cctte occasion; et ccla avcc un esprit de sagcsse et de moderation qui bonore I'auteur, et pcut scrvir d'exemple a ses conciloyens. F. S. ESPAGNE. Madrid. — Communications acceterees avec Londres. — Le gouver- nrment a donne, le 5 Janvier, son approbation a I'etablissement d'une dibgcnce anglaise de ^ladrid a la Corogne , et d'un paqiiebot a vapour de la Corogne a Falmoutb. Le colonel anglais sir Jobn Doyle, quia presente le plan de cette belle enlreprise , eijalemenl utile aux deux nations, s'occupe den preparer les moycns d'execution , pour que les communications si iaiportantes enire Madrid ct Londres soicnt promp- tes, regiilieres , frequenles et bien assurees. Tout ce qui tend u rap- piocber les peoples, contribue cssentiellement aux progres de la civi- li^atio n. — Arrivee de M. Liorcnte. — M. Llorenle, I'un des coUaborateurs de la Revue Encyclojiidique , dans laquelle il a etc chargti , depiiis la fon- dation dc ce rccueil, de tout ce qui est relalif a I'Espagnc, et qui continuera d'etre un de ses zeles correspondans, est arrive heurcuse- inent a Madrid, le 7 Janvier. L'accueil empresse qu'il a recu de ses compalriotes , le pluisir de se retrouver dans sa pa trie et d'y comparer Jes nobles elan-; de la liberie a I'etal d'oppression et de degradation oi les ames etaient plongiies sous le regne odieux de rinquisllion , et sous le sceptre impose par la conquete, ont amplement dedommage ce venerable vieillard des iniustices et des persecutions donl il a ete recemment viclimc, et des Catigues de son long et penible voyage. II eciit que le souvenir des marques de bienveillance et d'interetqui lui ont ele prodiguecs, sur une terre d'exil, par les citoycns d'une natioa •Smincniment liospitalierc elgenereuse , ne s'e(riici.ra jamais de son ame. t^ hinorii. PORTUGAL. LisRONNE. — Legislation. — Les Cortes out vote une mcd^iillc de !<♦ Taleur de 5o,ooo icis, pour I'aulciur du meilleur Code de commerce. — Ouvrage francais offcrt au.e Cortes. — La gazttte portiigaisc ( Dinrio dv Govvrro ) publiee avec celte epigraplie: • Jc vcux bicii ailmt'llre cliez moi unc dmice liberie, mais je ne puis en tolcrer Ta- bus , » aniioncc dans son N'Soli, du 24 decemhre 1822, que, dan» leur seance de la vtille, les Corles out lavorablement accueilli I'licni- mage qui Icur a ele i'ait par M. M. A. Jullien , de Paris, d'un Coup d'ocil general sur les Ituil premiers volumes de la Revue Encyclopedi- que, qui renfernient dcs maltriaux pour I'hisloii'e scienlijique et lit- leraire de tons les pays, pendant les aniivcs 1819 ct 1820. La collection di's i4 premiers volumes relics de ce recucil , el plusieurs articles deta- ches, ct imprimes a part, out egalemenl etc olTcrls aux Cortes, daus la nieme seanre. L'envoi d'une seconde colltclion dcs mfimcs volumes a ete fait a I'asscnihlee des Cortes d'Espagnc, qui ont ordonne , coranie les Corte» do Portugal, le renvoi a la secrelaiierie des Cortes et le depot a la bi- bliolheque. PAYS-BAS. Gand. — Soclete rogaic d'agricuilure ct de iotanique. — M. Fan- liulthem, president de cctte societe etablie a Gund, a eu , le 22 juitr dernier, I'honneur de remcttre, a la Ilaye, au prince Frederic d'O- Tange, la medaille d'or de cette societe , comme un gage de sa recon- naissance pour I'inleret actif que S. A. ne cesse de prendre au del'ri- chement des landes de la province de Drcnthe; ainsi qu'a une entre- prise du menie genre f'orniee dans la Campine, du cole de Hoogstratcn. Ces defrlcbemens sont pratiqvies avec succ^s en Ilollande , pour par- Venir a rexlinclion de la mcndicile. Amsterdam. — Inslitut royal des sciences, lettrcs ct hcauxarts. — La 0.' clfisse a inis au contours, pour cette aiinee, la question sui- ■vante : — « Qu'estce qu'on peut indiquer, surtouf d'apres des donuees liistoriqucs , relalivement aux ebangeinens que la suifacc da royauuie aclucl des Pays-B;is a siibis, sous le rapport dcs bois, lourbifcrcs, dunes, rivieres, lacs, et en general pour ce qui rcgarde !a parlie tcirestre ct aquatiquc ? > Leyde. — Societe Hlteraire. — « I)c quelle manierc et a quelle I'poque le tiers etal alii comnicnLc a avoir de rinfkience dans les F.UROPE. i85 asaires.) — Du y. — Un meinoire sur les verlus midicalcs de cerlaines plan- tes, par M. Pierre Joue, eat renvoye a I'exauien de M. Magcndie. — &'• Coquebert-Monlbret fail un rapport verbal sur I'ouvrage relatif au pro- gres des sciences, redige par racademie dc Stockholm. — M.M. Percy ct Pelletan font un rapport sur le Memoire de il/. I)ultau, relatif a la per- foration du tympan. « Ku voila assez, dit ea terminant M. !e rajipor- leur, pour faire cunnaitre a I'Academie le merile et rimporlauce du tia - tement special auquel se livre M. le docleur Ouleau, et pour lui faire de- sirer que ce mtidecia si rccoiaraaadable irouvs dacs la coatiancc publi- i$\> EUROPE. que, et duns I'eslime dcs amis ( Approuvc.) — M. Geoliroy Saiot- iiilaire lit une troisiime pwriie de son niei.Moire sur les monstres, inli- tult'e : de I' adherence du fietus avtc scs envcioppcs , considcrce coiiinie ■ 'ardonnee et i'uniqne cause dclamonslruosite. — Unlit, pour M. De^- iioulins , des obi-ei-i'alions sur ies rappurls cntre Venergie de la, vision et i itcndue dcs ncrfs opliijues et de ia retine. (MM. Cuvier, Dunieril et j\!ageiidie , cuuimissaires. ) — Du 3o. — M, Licent adrosse la description d'un picge propre d prendre toute cspece d'aniinaux. (MM. Bosc el Molard, commissaires. ) — M. Turban deniande a lire un nieinoire sur une maniire de dchar- rasser le cours de ia riviere. ( MM.^^Girard et Dupin , commissaires. ) — Rl. Morcau de Jonnes fail la coinmunicalion suivante : o L' Academic . vant paru dcsirer qu'on tint note des plienomencs qui pcuvent ap[)ar- tenir a I'histoire dcs aerolitbes , il avait ete recommande , aux Aotilles , d'ouserveratlcnlivemenlceux qui pounaientavoir lieu. En consequence, une kttre du Fort-Hoval de la Martinique , fait connaitrc que le i"' sep- tembre , a Luit heures du soir, lorsque le ciel etait convert par des nuages , qui se mouvaient avec une vitense extraotdinaire , il a paru im meteore lumineux , d'unc grandeur consideiable , se diiigeant de I'ouest a I'est, vers la cote de I'ile , et marchant avec une singuliere ra- pidite. 11 produisait un bruit qu'on a coaipare aux roulemens du lon- ncrru i mais, a I'instant qui a precede sa disparitinn , il a eclate , avec une detonation exl*emement violentc. On assure qu'on i'a vu, pendant plusieurs minutes, s'avancer au-dessus de la nier des Antilles. La fraycur qu'il a causee a ete si grande, que plusieurs personnes se sout ''vanouics , et que d'aulrcs en soiit loniliees malades. II est superllu du rappoiter les exageralions dont il a ete le sujct ; mais qui prouvent quo ce pLenoniene etait extraordinaire. li est a dcsirer qu'on I'ait observe atlleurs avec des details plus precis; on doit toutefois rcmarquer, qu'eit supposnnt que ce soit la chute d'un aerolilhe, ce dont il n'y a cncvire aucun exempli' dans I'AnieriquG insulaire , ou n- fesseur Rieherand , secretaire de I'Academie royale de medecine el de cliirurglc. — Le prix consisle en unc medaillc d'or de la valeur dc millc francs. Lcs mcmbrcs honoraircs et tituluires de I'Academie sent »euls exclus du concours. Socicte Linnicnn,e. — Scanoa puhlique du 28 dcccnii/re 1822, jour anniversaire de ia inorl dc Tournkfokt. — Ordre dcs lectures. — Dis- cours d'ouveiture , par fll. de Lacepcde, president. — Gompte rendu dcs travaux tie la Societe Llnneenne, pendant I'annee 182a, parM. ThiiibaiU de Bernaud, secretaire pcrpclucl. — JNotice sur dcs aras bleus, nes en France et acclimates dans le departement du Cavaldos, par M. La- luouroiiiic, correspondant a Caen. — Discours "iur lcs mnyens d'ariiver, (Jans les sciences nalurclles, a I'unite d'opinion , par M. Lcfciurc, membrcresidant. — Observations sur Ic natureldu elial,par ili. Charlies Lemesle, mcrabre audiletii:. — Eloge bislorique de Broussonnel , pre- EUROPE. ujj KiitT I'oudateur de la Sociele Linnctnne, par \c secretaire perpiituel. — Prix frofosc four ifizj. — Physiologie vcgitalc. La Sociele decer- ncia, tu sa seance publique du 28 decembre 1820, une medaille d'or, de la valeur de trois cents i'rancs, a I'aiiteiir du incilSeur niernoire dans lequel : • 1". OnexposcralcscousiSquencesquiresultent natureliemeni dcs observations el des experiences failes jusqu'.i ce jour snr les mouvemens de I'etat de )a s6ve dans loutes Jes pbascs de la vie vegetale et dans les divcrses saisons dc I'annee ; 2" On condrmera ccs resultats et on y ajou- tera, par des t'uits recens , par des experiences reilerees, des conside- rations nouvelks; 5" On oflVira, enlin , en evitant toute explication piircment hypollietique, une theorie de la marcbe des lluides ve^retaiix, ausi>i probable, aussi complete que le permet I'etat actuel de la science. » — Prix 'profoies four 1824. — i". Zooiogie. — Des observations, dont quelques-unes reposent sur des I'aits atlesles par des naluralistcs ins- tniits, scinblent prouver que , parfois , on decouvrc dans des masses de pierres plus ou moins durcs, dans des troncs d'arbres et nieme dans des couches de bouille, des fetres vivans, lels que serpens, crapauds, lezards, insectes, etc., sans qu'on puisse se rendre compte comment ils,y ont penetre , comment i!s y ont conserve la vie. — Le societe de- sireralt qu'ou rassemblSt tous les faits analogues qui ont ete rapportes par les ecrivains ; qu'on etablit leur dcgre reclproque de probabilile ou lie certitude, qu'un jugeat d'apres les lois de la pbysiologie les iliverses llieories emises sur ces pbenomenes, et qu'on eo dnnniit, s'il etait pos- Mole , une explication fondee sur ces lois. — Uue medaille d'or de truis ciiils francs, sera remise, en seance publique, le -jH decembre 1824, a eelui qui repondra, le plus complelcmeut possible, aux diflerentts (luestioiispn.posees. l^Voy.le programme.) La mellleure uionograpbic, qui satisl'era enlierenient aux vues de la premiere partic du programme, obtiendra, a litre d'encouragement, une s'lmiiie de deu.v cents francs. — a". Prix de hutanique. — Dans la vue de fixer invariablemenl co qu'il convient de nommer nectuire , la societe Linneenne de Paris Tail un appel aux botanistes et leur propose de re^oudre les questions suivantes : • Quel est l'or(/ane dans la fleur auquel on doit exclusivement donner le nom de neclaire ? A quel caraclere pcut-on le recnnnaitrc? Elde quelle importance estil pour Its vegvtaux qui en sont pourvus? » Une midaiilK d'or de irois cents fratu>s, sera remise , dans la seance publique du 28 decembre 1824, a I'auteur qui aura pleinement satisl'ait a loutes les conditions du concours. — Les memoires seront adresses a M. Tbihsaob BK Bkrkkaud, .secretaire perpetuel de la .SocieliS Linneenne de Paris, savoir : Pour le prix de pliysiohqie vijctaic, avaut io i" avril iSsj; T. Kvn. — fanv. 180",. jj •194 EUROPE. et pour Ics deux autres prix , celui de zootojie el cslui de botanique, flvanl le i''' juillf I 1824. La Socicte dc Geoejra'pbie a Icnu , le ag diiccmbic, sa deuxiuinc assi'mblee goneralc- pour I'anuie "822. M. Walckenaor I'a picsidcc en i'absence dc M. dc Laplace. Apres que M. Chapelier, notaire et Ircso- ricr de la Societe, a en rendu couipte de I'etat dcs i'onds, on a enlendu la lecture de la yolicc histovique des iravaux de (a Societe, pour I'an- *^ee 1822, par Rl. Malle Brun, secretairy-general dy la commission een- Irale. M. dc Frejcinct, capilainc de vaiss^au, a fait connailje les ins- tructions pcneralcs donnecs par la memo commission a IVl. Cochelet, voyagcur dej4 avantagcusemcut connu, et qui avail prie la Soci^lii dc Je diriger dans le voy.ige qu'il va enlreprendrc au Biesil. M. Jomard , (le rinstitut, a lu una iVoftcc stir le second vat/age de M. Frederic Cail- i.iaud, dans la NuUe et le royaume de Scnnar, accompagnti d'uiie carte, dont un exemplaire a etu rcmis a chaque membre present. Ces diverses communications ont ete reoues avec des applaudissemens rei- leres par une nombreuse assemblee, oil liguraicnt des hommes d'unc };raude distinction dans I'etat, dans les sciences, les Icttjes, le barreau et le commerce. — Paimi les iioms des donaleurs pai ticuliers , on a re- marque cclui dc M. Benjamin Delessert, qui a mis a la disposition dc la Societe un prix de 600 fr. , et cclui de M. le comte Romanzof , chan- celier de I'empire de Russic , qui a porte sa souscription annuelle a 25o I'r. M. le cnmtc Orlof, senateur de Russie, present a I'assemblee, a fait don a la Sncicle d'une somme dc 5oo fr., destinee a uu prix au clioixde la commission. — Suit laiN'o/vccdeM. Jomard, surle second I'oi/a- s]c de M . Firdcric CxiLUAvj), en !\lubie ct dans le royaume dc Scnnur : M. Frederic Cailliaud , parii de Marseille pour son second Voyage le 9 spptembre i8ig, avec M. Lelorzcc, uncien aspirant dc la marine, vienl d'arriver en France le 10 decembre dernier, apres aeoir parcoura toules les Oasis connues, suivi le cours du Nil jusqu'au 10" degre do latitude, et surmonte mille dangers. Le cours de cc Ueuvc etait assei biep delcrmint; depuis la nier jusqu'a Ouadi-Halla, au 32"= degre de la- titude, la ou se trouve la seconde cataracte en remontant le Nil. Depuis uf>eiieuri's de la Nubie; il elait sur Ic point d'y cnvoycr une expedition, coramaudee par Ismail Pacha, son Ills. Notre voya^ciir, connu depuis long-temps du vice-roi, eut la permission de se joindre a I'armee. Retenu d'abord par queiques contrarietes, il rcjoignit ensuite I'avant garde, lin novembrc 1820, il parlit de Daraou, etilarriva, le 5 Janvier de Tanu-jo suivaatc, a Dongolali; le 8 I'evrier, il etait au mont JBarkal, dansle pays de Chaguy : c'cst la qu'existent unc mullilude de mines , plusieurs tem- ples et des pyramidts en grand nombrc. Le nom dc Merawe, que poile cet endroit, fit croire mal a propos a plusieurs voyageurs qu'ils elaient ariives sur remplacement de la capilale de I'Ethiopie; il etait reserve a M. CalUiaud de dissipcr cette erreur. Par une exception speciale, et commc mineralogiste, il oblint la lavcur d'accompagner le prince Is- mail au-dela du pays de Berber, pour la recherche des mines d'or, et il se rendit a Chendy , en avant de I'armec. Apres avoir observe la po- sition geographique du confluent del'Albara, I'anciea Astaboras , il parviot a Assour, iion loin du ly" degre de latitude ; \a, il decouvrif une vilic antique , avec des mines considerables. La position du lieu coi.-cido parfaitcmentavec celle quclesauleurs anciensassignent a Meroe. Quatre- vingls pyiamides y sont elevees, el i! est a peu pres incontestable que c'cst la le siege de i'antique melropole des EtLiopieas, si long-terns cher- che par les voyageurs ct les geographes. Continuant sa route au sud , M. Cailiiaud arriva jusqu'a un point ansM inleressant pour la geographic , que la decouverle de Meroe etait iin- poftanle pour les anliquiles historlques. Entre le i5' ct le 16' dcgre de latitude, il reconnut rembouchurc du Bahr-tlAiyad ou le Kil blanc, dans le liahr-el-Azraq , ou la riviere bleue, apj)elce aussi I'Abaouy. Le premier de ces bras est le plus consi^lerable ; il vient de I'ouest , et tout aunoDce qu'il sort de hautcs regions appelees Montngncs de la Lunc , scion le rapport unanimc des anciens, des Arabes, et des habllans ac- tuels du pays. Le voyageur Browne avait recueilli, auDarfour, une tra- dition scmblabie en 1796, aussi-bicn que Maillot au commencement du i8« si^cle, et d'autres encore. Les rapports de 5L Cailiiaud la confir ment aussi , sans qu'on soit cepeadant en droit d'en conclure que le ]V 11 recoil les eaux du Niger; opinion fondee sur de pre!on'lus recits dis naturels, mais contraire ?ux lois de la geographic physique. ■ Apres avoir vu les ruines dc Soba, le confluent du Kahad (I'ancicn Astosaia) , cclui du Dender, la villc de Senuar, Iccours du Goiogo, le pays dc Fazoele, le labousse et le Toumat, autres afilucns du Nil, M. Cailiiaud parvint enfiu , en fiivrier dernier, a Sivjiii, pays situe enlre iqO liL'ROPK. les deux branches du fleuve ct habite par de« musulmans, quoiqu'il sc ttouve dcs paiens ou adoratcurs des arbres, de la lune ct des etoiles dans 4e royaume de Berlal , a 5o lioues plus au nord. Cost a SJDgiie que s'ar- rfifa le prince Ismail, ct cc fut aussi le tcrmc du voyage de iios conipa- triotis. Une maladie meurtriferc I'aisait dans I'aroiee les plus grands ra- vages; deja, huit Europeens y avaiinl succonibe; il avail lallu traverser des inonlagnes et des Ibrfets impralicables, souvent peuplees de betes I'e- roces; les babilans, non muins sauvages, upposaient aus Egypliens des diUlcultes sans cesse renaissantes ; I'on (ilail a plus de 5oo lieues de i'E- g)pte , et les navires de I'expedilion avaient a Irancbir 5o lieues de ca- taractcs. Tant d'obstacles firent renoncer Ismail Pacba au projet qu'il avail con^u d'abord me troura encore assez. dc force pour !a comprimer. La rel'orme de Lutlier, ou contraire, se manifcsta en Allemaijne, au inoiKciit I'avorable pourle succes, tandis (|uc la rigotucuse compression fpie subi.isalcnl encore les p;iys meridionaux, par suite de leur tenlalive iutVuclucuse, les empetha dc suivre le nicinc niouvement. De la France «:t del'Allemtignc, M. Mignct paste en Anglelerre, ou la reformc prit un earaclere politique qui liii fut imprlmc par Henri VIII , son priiici;)al aulcur. Mais lii , couimc ailleurs, elle subil des vicissitudes et dcs per- secutions ; et sous le icgne de Marie , elle eul ses martyrs. Les fuits doiit se coraposenl les diverses periodes lii-iloriquci retracees per M. Mignel , sont analyses dans son cours avec c!arte , avec metliode, et avec une parfaile justesse d'expression. Toulefois, on peut lui reproclier de les plicr trop absotument a son systeme. Son idee fondamcniale elle-meme, savoir, que la reforme est I'insurrcclion monle, ou rairrancbissement desfsprits, peut etre conleslec sous quelques rapports; niais le pro- fesseur avail certainement le droit d'exprimer sou opinion avec fran- cliisCj et mfirac avec encrgie. M. Felix Ijouin, auteur d'un licsume de i'Hisloire de France, qui a , sur sou .svslcine de Mnimotcchnic, ou melliode de inemoire artilicielle. Nous pourrons revenir sur ces deux iinportans sujets, quaad les deux proi'esseurs seroiit plu> avarices dans leur carriere. X. Gymnasc norinnl, inililairc et. civil. — Plusicurs ciiconslances , et dcs inserlions uigentes el nniltiplieos, nous ont fail retarder \a compte que nous voulions rendre de la dernitre .-eance publiquc dc cet ulile eiaMissenienl. Aujourd'hui tnfime, nous devons nous borncr a une lourte nolice sur la disltibulion des prix, qui fut faite le 20 sep- lembre i8.>.2, apres iinexcellent discoursou M. Amoros, diieclcur de I'e- talilissenu-ul, a?ail rappele lous les avanlagts de la g)'mnaslique , cl les cncourai-emens qu'elle a ohleniis en F,^^pagne et en Frauce. Cinq prix de premiere classe, et six de soconde classe, ont ele decernes a des sol- dais du a' regiment de la garde royale : dans le 5^ regiment dc la rn6uie garde, 5 premiers prix, et 5 seconds prix. Ce merae regimeiil a vu couronner de la main des dames I'un de ses caporaux, le sicur Pons, qui avail reniporle le prix de verlu , en montiant dans une scule aclion ce que pcuventle courage , I'liuinauile et la bienl'aisance. Jl avail sauve, an peril de sa vie, un pauvre eni'ant qui sc noyait , et il elait vcnu au secours de la famille a laqueile eel eni'ant appartenait. Des trails de courage et de force de meme nature ont valu a M. Alexis Dupuis, sol- dat du 2" regicneni, I'aceessit du prix de verlu : ce jeune militairc a porle dcs secours elilicaccs a trois personncs qui se noyaient. Les eievcs civds out obtonu 10 premiers prix, et 2 seconds: quatre eleves de VElahliiScment des apprcntis orphclins du faubourg Saint-Denis ont tile recompenses d'une maniere convenable, par dcs actions de bien- faisance sur la calsso do survivanre et d'arrroissement. On a deccrne la mfime recompense a un eleve de I'ecole clircliennc du Gros- CalUou. Enfln, dc tres jeunes elevcs opl aussi remporle des couronnts ; (|tu'l- ques-uns d'culre cuxs'etaicol fait reniarqucr par un courage, une force, une precisKin , une gr3ce d(! mouvcmens qu'on n'attendait ni de Icur taille, ni de leur auc. Cetl'O seance, ainsl que toules Ics prccedenUs, EUROPE. 20I ont pai f.iitcment salisfait Ics spectateurs. Parmi lis eleves couronnes , on rcniarquait trois dts jeunes fils du due d'Oileans. F. PiELicATiONS pBOCHAisKs. — Lc libraire Levrault, rue dcs Fo?ses-M.-]e- Princc, n" 55, doit publitr incessammi'nt : i" Memoire sur tes terrains dc sediintnt svperieurs cii(careo-trappecns du f'icentin, etsurquelques ter- rains d'llalie,de Fraaec, d'Allemagm.' , etc., qui pcuvenlserapporlcra la rnenie epoque, et qui presenteiit quclques parlicularites ; par y^ Bnos- c.MART, mtmbre de rAcademie royalc dcs sciences, ingenicur en chefau corps royaldes mines, prolesseur deitiineralogie au Jardin duRoi, etc ; i vol. in-^", avec6 plaiiclies. 2° Considerations generates siirles insectes , ou I'on traiie du lans; que les insectes paraissent devoir occuper dans i'eclielle dcs elres, de leur conlormalion , de leurs fonctions principa- les, de quelqucs-uncs de leius parlicularites interes?antes, dc leur clas- siifiealionct deleur distribution en genres, avecleurs caraclferescssentiels, ct culin des auteurs qui ont ecrit sur I'entomologie ; par M . A. Constant Domkbil; 1 vol. in-S" , avcc plus dc soixantc planches. 3° Ve ncrvi sijmpatlietici'tnimani f,i brier , usuet moi-bis , rommentatio analomico- pliysiologico-palhologira, uvctcTi; JohanncFrederico Lob^tein, medicin.r. prolessotis argenlinensis; addili tabulis lilliograpliicis et pictis X , in-4°< sur papier jesus (in. Prix, i5 I'r. 4° Rechcrches cliitniques sur ptusicurs corps qras d'origine anitnale ; par M. E. Chkvrecl, un fort vol. ii>-4°' — Histoire de ('administration du royaume d'ltalie. pendant (a domination francaise , precedee, 1'' d'un catalogue alpbabetique dcs Itaiitns et des Fran5ais au service de cc royaume, qui se sont fait rc- marquer par leurs actions, leurs ouvrages, ou par les places qu'ils ont occupecs ; 2° d'un index cbronologique des piincipaux eveneinens con- cernant ritalic, depuis 1794 jusqu'en i8)4; 3° d'unc introduction ou Ton examine la situation de I'ltalie au moment de I'invasion des Fran- 9.115 en I7'j6 , el I'etat de ce paj's jusqu'en i8o5 , epoqne de la fondation du royaume, terminec par une fable dcs noms et des matiercs, traduite de I'ilalien. Le prix de cet ouvragc, qui formera un fort vol. in-8°, et qui paraitra dans le courant de fevrier procbain, sera de 7 fr. On souscrit, 4 Paris, chez Audin , libraire , quai des AuguslitVs, n" 25 ; et Urbain CancI, libraire, rue Ilautcrcuille, n" 5. — Le libraire Fcrra va mcttre en vente /a Grcce , ou Description to- pogyaphiquc dc la Livadie , dc (a Morce ct de VArchipet , par M. Dep- piNc. Qualrc volumes in iS, avec une carte et des vues de la Grece. — Foyages de M. F. Cailliaud a Meroii, au fleuve Blancct dans les 2C2 EIJROPF: Oasis. — On s'orcnpe avcc arliviie de la publication dcs Voj-ages da M. Frederic Guilliuud dans la Nubic sup^ricurc , au royaump dc S<'UDiir el dans Ics pays du Slid. L'ouvragc paraiira par liviaisons dc cinq plan- tlies ; on es| ere pouvoir en donner unc ou deux par mois. La pri'iniere ))arai(ra Ic i" mars prociiain. La sousrriplion est ouverle dcs-a-preseut cliez M. Dclagarde, rue Mazarine, n" 3. — Ot'.uvrcs de P. L. Lacrctctle aine, membre dc I'ancien Institut, ct acluellemenl de I'Acadeniic friincaise, chez Hossange I'lfercs , libraires , lue de Seine , n" 12. — Un jirospeclus , i-crit par M. Lacrelelle, en son nom, annonce les CEuvres de cet homme de lettres , I'un de ceux , coinme il le remarqne Ini-meme , qui. c places sous de fecondcs inQuen- ccs, entre les liautcs impulsions du 18' siicle, el Ics grandes consom- roations du ig' , destines a marquer la transition de I'nn a I'aulre, par- ticipent ainsi de I'lntertil special d'une epoque cu il I'aut sc reporter pour l)ien saisir Ics liaisons d'uo grand passe et d'un grand avcnir. » Celtc edition se diviiera en qiiairo collcclions , dont la j)remuire, sur I'elo- quence jndiciaire ct la philnsoplticfeytslalive, 3 vol. ; la seconde, sur la ■/rhUosopliie cl (a iiUcralurc, 5 vol.; \d troisieme , smt Vorgunination dcs corps scicnlifiqucs et critique litlcraire, 3 vol. ; et la qualrieme , HIT ies elvdes dc la revolulion fianrnise, prccedees d'itudcs sur la po- litique gcnerale el la Icqislalion civile, 4 ^ol. L'auteur de VElogc dc Mcnlausicr et du Discours sur Ic pr^juge des pcincs infamantes , n'avait pas seulement merile des succes lilteraires; mais Tiniporlance du sujel dc ces deux compositions , I'ranchissant les portes du temple acadeniiquc , s'etail rcpandue en France et au dehors, ct avail assure- a M. Lacrctelle une place dislitiguee dans les rangs des litteralcurspiiilosoplies et dcs publiaisles-moralisles de I'Europe. La po- litique a ouvert dcpuis une nouvclle carriers a I'ecrivain, el il sera inle- ressant d'apprcndre comment k disciple de Turgot et I'ami de Males- herbes, cclui dont la deslinee a e!e de traverser tant de situations con- Iraires ct d'avoir eu a contcropkr tant de Frances diflerentes , qui se sont succede , en se marquaiit toujours par des contrastes plus tran- ches, aura apprecie la revolulion tout enl'erc , dcpuis son origine , jusques et y eompris I'epoque actuelle. Ce tableau n'aura pas exclusi- vcnient la couUur d'un parti , mais le caractere general qui lui convient, et il agrandira sans doutc une rcnomniee deja glorieuse au 18" siecle. La piemiere colleclion , qui a pour litre : Eloquence judiciaire et plnlo- sOphic legislative , est sous presse. Gette seconde edition des OEuvrcs judiciaircs de l'auteur, donl la premiere est epuist'c depuis dix ans, sera aujjracntee d'un volume , qui cunlient , entre autres objuts , lroi» F.UROPE. ao5 morceaux lie lL",'i.-Ialk)D ivcdits , redi'^es sous la direotion de M. dc Alalc^llcrbcs , tiie a la reine contre le ravisseur de sa Clle. Aiors Raleigh , pour siiuver Leice^fer, se pfe- seotc corame I'epoux d'Amy R(>b!. Le diorama , dont Ic nom est ciupruotc a la itidino lani;ue, est ud lieu oil I'on jouit scu- leraenl de deux vues , oii le speclateur a sous Ics ycux deux tableaux que It's auteurs out eu le bon esprit de varier. Ad rcsle , I'arlifice est a peu pr^s Ic meaic dans ces deux etablisscinens, t.auF queiques diffecences que je vais indiquer. Le panorama etanl unc toile circulaire, dont Ic speetateur doit occuper le centre , il faut neoessairement qu'il passe au- dcssous de celle toile pour venir an lieu qui lui est desllnfe ; autremcnt, il faudrait I'aire une ouverlure dans la toile, el meltre momenlanemcnt dis personnages vivans k cote des personnages represenles : mais les C- gures peiiiles ne paraissenl de grandeur naturelle que par reflet du plan oil la perspective les place. Les efl"i.'ts de cetle perspective et toule la magie du tableau di-parailralent done , s'il etait incossamment ouvert pourdoniur passage aux curieux. II faut meme observer que la lumiere qui frappe le tableau parail d'autant plus vive au speetateur, que, pen- dant le Irajel qu'il a purcouru pour venir de I'entree de relablissemcnt au sonaraet de redifice sur lequel il est cense place, il s'est trouve dans une ob.-curite presque compleie. C'est encore pour augraciiter cetle il- lusion, qu'un grand parajour est mis au-dessus de la tete du speetateur, a(in qu'il y ail une diUtTence ties-sensible enlre la dcmi-obscurite dans laquelle il est plouge, el Tintensite de la lumiere qui Irappe le tableau; cnCn, commece tableau, pour poiivoir produire I'eiJV'l desire, doit etre .necessaireuient mis a uni- cerlaine distance, une toile sombre s'elrnd des pitds du S|iectatcur jusqu'a la partle inlerleure du tableau, el lui derobe ainsi la vue de I'espace qui n'est pas compris dans cc tableau. Les auteurs du diorama n'ont point ea a vaiiicre toutes ccs diOicultes. Le speetateur monte par un escalier qui, toutefois, n'est ecla. re que par une lampe, et euire daii« une salle rondedecoree avec beancoup de irout, oil il y a des Ifiges et un parterre. Cette salle recoil le jour d'en haul, niodifie p;ir une vcla charmante. Devanl le speetateur est une I'enetrc qui d'inne sur riuterieur d'uuc egiise ; c'esl ta chcipelie dc la Trinile, la ■plus grandc dc tcijlise, de Canlorbh-^, inetropole de I'Angleterre : bienlot la salle dans laquelle il est plaoe tourne >ur elle meme, et il se trouve di'vant uoe autre feniitre qui donne sur /a valUe dc Sarnen, au canton d'Undcr-vaM, I'un de~ sites les plus dtiicieux do la Suisse. L'es- pacc compris entre la salle oil e«t le spectaleur, el chacuo de ces deux tableaux, est oecupe par une construction dont I'ouverlure est calculce sur la dimcnsiOQ des tableaux , et que Ton pourrait appeler un porle-vue. 11 eat evident que puisque la loile e.^t p'acee a ime distance que j'evaluc ctre de IrenK a quuranle pieds, il f.iut bien imagincr un moyen pour EUROPE. 2 1 3 cmpfichcr que I'ocil du speclateur ne puisse sorlir du tableau, rar jlors rillusioD disparaitrail; il auiail une (leinlure sous les yeux , mais il ne se croirait plus dans iin mouument, ou a une fenfilre donnant sur la cam- pague. Ccs deux tableaux , qui out qiialrevingts picds de targe sur qua- rante-cinq ficds do haul , sonl non-seuleinent eclaires du baut, comme Ics panoramas, mais encore de cole, a ce qu'il m'a paru. L'execulion CD est parfaito. A la vue de la chapelle de la Trimle , on eprouve un etooncmcnt qu'il scrait difficile d'exprimer : c'cst la nature, c'est-a-dire> le monument lui-raeme, qu'on a sous les yeux. Enfln, les effets dc la lumierc qui se joue au milieu de ces grands arceaux, sont rendus avee lant de verile , la perspective est si exacte, que chaque fois que j'y ai cle , j'ai fini par oublier que j'lilais devanf un tableau. L'auteur, M. Bou- ton , si connu dans I'ecole par ses interieurs , a suppose que des ouvriers sont occupes a raccommodcr les marches placees a I'enlrue de cetic cliapelle ; mais I'heure de la suspension du trav.-)il est arrivee, et deux d'cntre eux , coucbes et endormis sur ces memos mamhes^ servcul tout a la fois a donner une idee exacte de la dimension du monument el a completer rillusion. La vue de Sarnen oEfrc une plus grande variele d'effets. Le premier aspect indique un beau jour; la lumierc du soleil argente les flots du lac place au milieu de cetle vallec, et fait briller la neigc qui couvre le somr met de I'unc des montagnts forraant le fond du tableau : bienlol , dcs nuages obscurcissent le ciel , le jour est plus sombre, le lac perd son eclat, la monlague couverle de neige cessc de briller. Mais ces nuages s'entr'ouvrent, el ie solcil distribue successivement sa vive lumicre sur chacun des objets places dans cet admirable paysage. A droits et pre* du spectateur , un ruisseau , venant du lac , forme , en suivant une pente assez sensible, une sorte de petite cascade dont les mouvemens et reUel sont reproduils par une niecanique. Le diorama a attire ct attire encore la foule , ct puisque les autcurs promettent de changer leurs tableaux tons Ics trois mois , ils peuvent compter sur I'empressement du public. Qu'ilsjne permett<>nt, en ftnissant, d'exprimer un voeu. La France con- lient de beaux edifices, elle oflie une variele admirable de beaux aspects ; c'cst aux Fran9ais que ces deux artistes destincnl le fruit de leurs Ira- vaux ; ils sont eux-memes Frangais. II scmble done qu'un juste or- gueil de la palrie doive les engager a mettre sous nos yeux ce qui I'em- bcllil. Je dirai plus : c'est qu'en supposant que leurs tableaux soicnt des- tines a voyager en F.urope , Ics objels qu'ils represcnteront , s'ils appar- tiennent a la France, augmcnteronl la curiosile : ce beau nom de Franca n'est pas encore depouille de toute mtigie. 11 14 EnKor-E. — Sculpture. — Lpsailssnni^lent^lous lt"hio cclairiie ne puisse Ini I'airc dc graves reprorhcs: la revocation dc I'edit de Nantes, I'inccndie du Pala- tinat , sont des I'autes inelFa^ahles; inais quelles sont les desiinees liu- niaines qui n'aient tJprouve des revers ou nicrite des reprodies? Au resle. ce que la posterilc honore dans I-ouis XIV, c'est oo qu'il y a de vraiment d'gne d'clogcs; Ic resle est la part de riiumanile. Oo fut du vivant incme de ce prince qu'un simple particulicr, le marechal due de ha Fcuillade , enlrcprit de lui clever le moniimcnl qui a etc renvei-se le lo aout 1792. Pour parvenir a ce but, il lallut aclictcr los terrains qui fornient aujourd'hui la place des Victoires ; celte place fiit ha'ie par Mansard, aux frais de la ville de Paris, el le monument Cut inaugurd Ic 26 mars 168G. C'etail une figure pedestrfe, vclue des habits royaux, el foult'nt aux pieds un cerbere. Une victoire ailee, un pii'd pose sur un globe, mettait d'line main une couronne de laurier sur la l6lp du prince, et lenait de I'autre un t'aisccau de palmcs et de branches d'oli- vier. Ce groupe monumental , execute par Desjardios, elait dt plomb dore. Aux angles du piedesia! etaieut qualrc figures en bronze, de douze pieJs, reprcsentant des esclaves charges de chaines. Ces figures sont aujourtrhui placecs en avant de la facade dc I'liolel des Invalides; mais li's chainis ont disparu. La hauteur totale de ce monuuient elait de Ircntccinq pieds. On se rappelle que ces figures d'esciaves charges de chaines, et les inscriptions placees sur le piedestal , excilerent dcs mur- mures et des plaintes <;he/. les nations ciraugeres; le nouveau nmau- irient, dont rexe.cution a etc confice :'i M. Bosio, membre dc, I'Jnstitut, a ete con9u dans un systemc plus oonrornie a I'csprit du terns, et aux egards que les nations se doivcnt entrc cllcs. G'cst une statue cqueslre en bronze. Louis XIV, velu en empereur romain , la tele ceinle d'une couronne de laurier, est monte sur un cheval qui se cubre ; dune main il licnl le baton de commandement , ct de I'aulrc ia bride du che- val. l/aspert principal de ce monument est du cote de la rue Weuve- des-Pelils-Champs; il a bcaucoup dc grandeur et de hardiisse, et il n'y a qvi'un hommc d'un veritable talent qui ait pu concevoir et executei; EUROPE. 21 5 une scmblable poiisee. Mais ily a toujours des inconveniens, que celui qui sort le premier de la route trarce ne prut eviter, et je vais les in- diquer sans pretcndie en faire dcs siijets de reproches pour I'artisle ha- bile a qui I'on doit celte nouvellc production. Si Ton se place devant la statue, ilesteiident que, puisque le clieval, deja eleve de lo a la pieds au-dessus du sol, so cahre et s'eleve, il doit derober entierement au specl.'iteur la vue du cavalier , et tout le dessous du corps de I'aninial doit se dcveloppcr d'une maniere desaf;reable ; c'est ce qui a effi-ctivc- ment lieu. La vue prolongee d'uns pose, d'un mouvctnent, qui dans la nature ne sont et ne peuvent etre qu'inslantanes, a d'ailleurs quelque cbose de faligant. II semble que I'art slatuaire doive, dans dcs monu- mens sernblables surtout , adopter des poses plus tranquilles. Le parti adople par M. Bosio a exige un sacrifice qu'il est impossible de ne pas apercevoir. II I'allait Irouvcr un moyen de conlre-balancer I'lffort du poids de la partic anierieure du grojpe , et de la soutenir en I'air sans dauf^er. Pour y parvenir, le sculpteur a ele oblige de sacrifier le veri- table tnouvemcnt de la queue, ct au lieu d'etre a pcu pres borizontale , ainsi que cela a lieu cbez ks chevaux qui s'tmportent . qui se cabrcnt, ellc s'abaisse promptement , et vient s'accrocber au piedeslal. Pour dis- siniuler cet expedient, il a fallu donner a I'exlreinite de la queue une amplcur considerable et qui n'est pas natureile. Au reste , la hardiesse du mouvement du cbeval en fcra peut-ctre disparaitre les inconveniens aux yeux de bien des personnes; j'avoue que je ne suls pas du nombre. Je pourrais ajouter quelques critiques de detail relatives a ['execution , inais elles sout peu imporlantes , et j'aime mieux terminer par un eloge que jo crois meritti : c'est que M. Bosio a donne , dans rensemble do ce monument, une nouvelle prouve d'un talent tres-remarquable, et que le roi a justcment recompense, en donnant k cet artiste le titre de son ■premier scuiftcur. La statue equestre d'Henri IV, par M. Letnot, avail etc fondue d'un seul jet; celle de Louis XIV a ete Ibndue en trois parties. Les jambes de derriere du cbeval , sur lesquelles repose tout le poids de la statue, sonl en I'er corroye, et Tarroaturc inttirieure est en I'er Forge. P. A. INkckologie — Duchesne. — M. Henri-Gabriel Duchesne, conseiller referendaire honoraire a la cour des complcs, membre emerite de la Societe pbilomatique de Paris, est mort le 20 decembre 1822, a I'^ge de pres de 84. ans. Ce respectable vieillard a cultive les sciences avec succes; il est aulcur de plusieurs ouvrages estimes sur I'bistolre uatu- Helle. M. Duchesne avail ele, avant la revolution, archivisteduclerge de 2iG EUROPE. France, ct c'c9l en cetlc qualite qu'il a r^dig^ , depuU 1^74 jusqu'eii 1789, le recuril intitule la France ccdesiaslique. Wous cmpruntcrons au discours prononce sur sa lombe, par M. Alphonse Taillandier, quel- quis diStails sur les ouvragfs de M. Duchesne. « Des sa jeuncsse , M. Ducliesne cultiva Irs sciences. 11 tourna ses regards vers la nature, ct culreprit de mettre ses admirables secrets a la porlee de tous, en pu- bliant un ouvrage 6lemcnlaire qui pOt facililer I'etude dcs phinomiines qui nous environnent; c'csl sous les auspices de I'llluslre Buffon qu'il publia son Manuel du naturnUste, Plus lard, agrandissant le cercle de ses recherchcs ot de ses travaux, il donna au public un diction- naire dans lequel il rassembla les principes dcs sciences physiques et uaturelles, et ceux des arts qui sont consacres a I'ulilite tt a 1' amuse- ment des hommes. Vous dire que cet ouvrage important eut plusieurs editions , sviffira puur vous attester le meritc d'une production destinee a populariser , pour ainsi dire, les dilTercnlcs branches des connais- sances buniaines. La litteralure re9ut aussi les liommages de M. Du- chesne: il sacrifia aux muses; ellcs daignirent quelquefois lui sourire, et c'est dans ces momens d'inspiration qu'il cntreprit unc traduction en vers de trois des comedies de Terence. II fit paraitre, en 1806, le recueil des six comedies de ce celebre poete latin, ayantajoule a celles dont il elait le traducteur, les trois dont la traduction etait due a La Fontaine ct a Baron. Eniln , pour couronucr une vie si pieine de travaux utiles, M. Duchesne entreprit,unetache qui, par rimmensiledc son etendueetles dinicultes qu'elle offrait , aurait ete susceptible d'tffrayer meme ces sa- vans religieux qui ont profite du silence et de la solitude des cloitrcs, pour donner a la France ces grandes collections qui nous sont enviees par les lilteratures etrangeres. M. Duchesne consacrales douze dernieres annces de sa vie a faire une analyse complete de tous les ouvrages du P. Kircher, c'est-a-dire, de I'un des plus laborieux savans qui aient cxiste. Pour vous donner une idee du courage qu'il fallut a M. Du- chesne pour entreprendre une semblable lacbe, je dois vous rappeler que le P. Kircbcr a laisse 22 vol. in-i'<= , u vol. in-4° et5 in-S". La plu- part de ces ouvrages sont consacres a prcsque toules les branches des connaissances humaines, a la physique, a la geographic, a I'archeologie. M. Duchesne les a tous lus et examines avec le plus grand soin ; il en a elaguc les inutilitcs et les redites , fruits d'uiie trop verbeuse eru- dition. Son Extrait des ouvrages du P. Kircher est renferme dans deux forts volumes in-f manuscrits; et sans doute, si un jour ils sont rcndus EUROPE. ai7 publics, ils feront apprtcier I'homme modeste auquel nous adrcssons DOS dcrniers adicux , qui culliva les sciences pour lui-ineme, et sans as- pirer a une reputatioD qu'il elait en droit d'obtenir. r, — Pommcreul. — Une nouvelle edition da M anuct d' Ejfiotetc , par M. de Pomincrcu! , venait de sortir dcs presses de M. Didot, lorsque le 'Savant auquil oous la devons tcrmlnait sa carrl6re. Qu'il soit permis de repandre quclqucs fleurs sur la fouibe d'un citoyen de la republique de» Jettres, nieme dans le pays ou sa vieillesse eut a supporter la proscrip- tion INe a Fougeres (deparleracnt d'llleet-Vilainc), le 1 1 decembre ly^S, M. de Fommereul entra fort jeune dans I'artillerie, et s'y dislingua par I'etendue et la variete de ses connaissances. En 17795 il fit paruiire une Ilistoircde Corse, ou le pbilosophe se fait aulant remarqucr que le ju- dicieux hislorien. En 1783, il publia I'un de ces ecrits qui auraient du reveler au gouvcrnement d'alors la disposition dcs esprits et les appro- ches d'une crisc politique ; cet ouvrage est intitule : liecherchcs sur I'o- rigine de Vesctavage reiigicu.v ct fotitique du feufle en France. Celte annee fut I'epoque des plus grandes occupations litteraires de M. de Pom- niereul : car il publia , d'abord , une premiere edition du Manuel d'Ejtie- tele; ensuite , ses Elrenncs au Cicrgc de France. Gcs etrennes n'elaient point flatleuses ; elles deplurent au cicrgc. En 1789 , M. de Pommereul fut occupe de travaux I'ort ctrangprs a la litteraluce : il fut rhargc d'aller organiser Tartiilerie napulitainc. La revolution eclata : i'auteur des Re- cberches sur I'esclavage du peuple demeura fidcle a la cause de ce peuple, la defendit par son courage et par ses talens, et I'honoru par ses vertus. Sa memoire est veneree dans tous les lieux oii il a rerapli des fonctions importantes. En i8s5, son nom fut porte sur la liste du 2^ juillet, ct cbacun s'en etonna. Pour attribuer quelquc motif a une proscription qui paraissait toutafait gratuitc, il fallut rappeler le souvenir des Etrennes au Clerge. Le vieillarj subil I'exil, et sur une lerre devenue elraugire, mais qui ne refusait point I'hospitalite aux Francais, il cultiva les lettrcs commedans sa jerjnessc , traduisit des poeles ai.ciens et modernes , et redigea un Essai sur I'Hisloire de t' Architecture. Ramenc en France a une epoque ou les proscriptions commen^aitnt a tombcr en desuetude, ses occupations furcnt a Paris ce qu'ellcs etaicnt sur la terre d'exil, des recherclies litteraires. C'esI aux travaux de M. de Pommereul que nous somnics redevables de la publication de plusicurs lettrcs dc I'ollaire, qui manquaient aux editions les plus completes des oeuvres du pbilosophe de Fernry, On pense bien qu'apres une telle vie la mort est un doux repos, et le commencement d'une existence plus hcurcuse. Cet homme de bien ai8 EUROPE. a cesse dc vivre le 5 janvicr i8a5; son ills, ancicn sous-prefet dc Cler- mont , ri ^ul la dernifere benediction dc son p6rc , ancicn prefct dc Tours ••t dc Lille. Lc nom dc Pommercul sera long-tcins cher 4 line parlie dc I'Auvcrgne , a la Touraine et a la Flandre. F. — Privost. — Les arts vicnncnt de faire une pcrtc difficile a reparer. ]M. Prcvost, autcur de plusicurs beaux panoramas et de quclques ta^ bleaiix dc paysagcs, avidement reclicrcbes par les coriiiaisseurs, a suc- combe a une maladie longue et douloureuse. M. Fruvost avait trouve Part dcs panoramas dans son enlanre, et I'a porte a un degre de per- fection dont on n'a pas encore approche dans aucun autre pays. Non moins ainie par son caraclere, qu'estime par ses talens , il emporle les regrets de tous les artistes. — Loiseaw ( Jean-Simoo ). — M. Loiseau , jurisconsulte , naquit dans le dopartement du Doubs, et fit sou cours de droit a Dijon, oil il cut pour guide le savant M. Prondhon. Apres avoir ete regu docleurcii droit, il vinta Paris, oil sa reputation s'etablit par sa cooperation a un journal de jurisprudence eslime, et par divers traites qui lui apparlienncDt cx- clusivement, I'un desquels, le Trailc dcs Enfans ncUurcls, jouit d'une grande eslime, M. Loiseau avail acbcte uii office d'avocat a la cour de cassation depuis 1807 ; il est raort a Paris le 22 decerabre 1822, age seu- Icment de 46 ans. On a de lui : 1° (avec M. Buvoux) Jv.ris'prudence du Code civil, in-8° ; ouvrage periodiquc, entrcpris en i8o4, et lermine en 1812 avec le 19"'. volume. — 2". Cause celiire. Enfant cgare dans ia Vendee. i8i MM. Collin de Plancy et compa- gnie, rue Monlmarlre, n" 1 2 1 , ou k M. Arlhus Bertrand, rue Hautefeuille , n" 20. Paris, le i5 Janvier 18-20. N. B. Lc prix de I'insertion des ArmoNCBsct PaosrECTos, daos le Bui* Utin svppli'incntaire , est fixe a ii c. par llgne. N° [".— Janvier i825. ANNONCES BIBLIOGRAPHIQUES ET PROSPECTl S nOUVRAGES NOUVEACX ET DE I'UBMCATIONS PRGCUAINES , Pour la France et les Pays Strangers ; liUIXETlN SUPPLliUlLNTA Rfi ninie.re a tn RL\ UE IXCYCLOI'liniQUE (i). OUTRAGES FRANCAIS. I. LESMILLEETUNE JVUITS, Oontes arabes , traduits en fran- ciiis par Gallakd , nouvelle edition, icvue . accompagiice de bcaiicoup dc Conies nouvcaux , liaduils pour la premiere lois des Jangiics orien- talcs, etc. , par M. Edguahd Galt- TiER , aux frais de la SociiiE nE TH»DucTiO!y ; sept vol. in-8° , oroes de ■i\ gravures. Avatii cctte belle reimpression , nous n'avions en France que des editions exlrcmcmcnt negligees des contes dc Gailand , qui d'ailleurs n'a pas Iraduit les tnanuscrits complets des MUle et unc Niiits. Les decou- vertes desAnjIais dansl'lnde nous ont recemment enriihis de plu- sieurs tresors dans la litterature oiicntale. Parnii les acquisitions que leiir ont procurees leursconquetes, oil a reiuarque surtoiit une Suite des Mille et une Nuits , que Jo- nathan Scott a traduite a Londres, et qui i'eraaussi parlic de notre edi- lion , a laquelle on a joint encore toutes les continuations au.hinti- ques qui en peuvcnt I'airc un ou- vragc complet. Quatre volumes ont deja paru. Cette edition , publiee par la So- cicte de Traduction , Ibrmc sept volumes in-S" , imprimes sur papier fin satine , par Firrain Didot, avec 2 1 gravures, gravees par MM. Ba- quoy , Dclvaux , Derly, Faucbery , Fischer , Godei'roy , Kteiiig , Ic Comte , le Jeunc , Kouarguc , Ruieres, etc-, d'apres les des.^ins de M. Chassclat. II y aura tiois li- vraisons de gravures. Le prix est maintenant fixe ainsi qu'il suit : Sept volumes papier fin satine ; le volume 6 I'r. Papier grand-raisin 12 I'r. Papier velin superfin , egale- ment 12 fr. Papier grand-raisin velin. ao I'r. Deux livraisons de gravures , la livraison 6 f. 5o c. Epreuves avanl la Icltre. 12 IV. Epreuves triples , papier de Chi- ne, elc 25 I'r. La troisieme livraison ne se paie point. (i)Les jugeincns litleraires, portes d'avaace sur les ouvrages anoonces dans ccBullelih, nc peuvent fitre atlribues aux Rcdacteiirs de \a Bevue Eiujrclope- diijue. — lis sont fournis par MM. les Libraires , Autcurs ct Editeurs, et uc iloi- vent pas clre ronfondus avec les annonccs des Ouvragos cutiercment publies , dont sc compose le DttUelin Pibliograiihitjue , qui f.iil purtic df th.tcuii tks ca- biers de la hwue. ( 2 ) Lcs Irois premiere volumes soiit CD vculr. 11 en parail un , tous lcs jiuiiH. Oil distribue des pruspectus ]iiiniculiers. 2. LA PERSE, ouvrage Iraduit , ou exlrait des relations les plus re- centes ; six vol. in- 18 , ornus du 6i gravurcs , faites d'apres des pein- tiircs pcrsanes originalcs , ou d'a- pic'S dps gravures aiithenliques. I'ris; 36 fr. Un grand nombre de relations nouvelirs publiees sur la Perse , par MM. Malcolm Drouville, Jau- bcrl, Ker Forter, Ouseley, rendaient deteclueux et incomplels les ou- vrages publics anlerieuremcnt sur la situation dc ce royaume que la sagcsse et les vertus d'un prince •jclaire font maiiitenant marclict 6 j;rands pas vers la ciiilisation curo- jieenne. Rien n'a ete neglige pour que Ic tableau I'Ot aussi iidcic qu'il tst inluressaiit ; un grand nombre de gravures execulees avec soin i'e- ront de cet ouvrage un des orne- nicns les plus conveoables de toules lcs bibliolbeques. Les six volumes parailront a la fin de fevrier. Outrages nouvcaux qui se publieni chez CoLLm de Plancy ct Compa- gnie , a Paris , rue Montmartrc, n" 121. SOliS PEKSSE. 3. L'ANGLETERKE,ou dtsciip- tion des iles de la Grande - Breta- gne ; par M. Deppi,\g , cinq ou six volumes grand in-iS, papier )j;rnnd-raisin Cn, oroes d'environ <]uatre-vingls carles, vues, sujets de luoeurs ; vignettes , etc. Prix dc cb.iqut volume 5 I'r. Li's deux premiers volumes, qui rontiendronl le pays dc Galles ct rirlaiide , parailroiit au conimen- ccmeiit de levricr 1823. Qiioiquo I'Anglcterre ait etc vi- silee leeemment par un grand nom- bre de voyageurs , doot les relations ixcilcnl en partie un vif inlerCt , el renlerment des renscignemens unporlans, il manque neanniuiiis un ouvrage qui fassc conn.tilic I'e,- tat acluel des provinces de la (iran- de-iJretagne dans lenr cnsemiile. G'cst a quoi est deslinec la descrip- tion redigec par M. Dcpping. Ellii doit prKsenter,d'unemaniererapido el sid)sfantielle, ee que chaque pro- vince offre dc plus interessant, sous les rapports topojraphique et hislo- riquc. Chacune de ses provinces sera trailee comme un ouvrage se- pare , mais le plan sera le mCuic pour toutcs. Le pays de Galles Cor- mera uu volume, TEcosse un autre, rirl;indeuntroisieme ; deuxou Irois volumes seront consacres a la des- cription de I'Angleterre proprc- ment dite. De petites cartes des comtes , dans le genre de celles qui ornent les Letlres sur la Frattee , accon),- pagneront cbacun des volumes , qui couiprendra cn outre des vues in- teressantes , et des gravures rela- tives aux mOEurs et coutumes. La description da pays de Guiles est sous prcsse : on y Irouvcra beau- coup de details neul's sur une pror vince peu connue cl pen visitce par les voyageurs , specialemcnt sur 1) langue et la litterature galloisc , les bardcs du pays , les coutumes des aiiciens Gallois, leur rausique, etc. Indcpendamment de la topogra- pliie des comtes dc Galles , le vo- lume est termine par une biblio- grapbie galloise , ou liste des ou- vrages publics sur le pays de Galles, ou dans la langue du pays. A la fin de la description de cbaque pro- vince , il y aura un aper^u biblio- graphique semblable. 4. CEUVRES COMPLETES DE MONTESQUIEU , nouvelle edi- tion , avec le commcntaire de VoL- TAiup. , mis cn notes au bas du texte; les re'narquesd'llE[,viTius,de Co^7 DoncET e! de Guvs; des notes ex - Iraites dc BI. Dkstuti- Tracy , dc Heccaria , de Sainip- - P'oi , ete. , etc., piecedees de I'elogede Mon- tesquieu par d'ALEMiiEBr , el or- nees dun beau portrait. Un vol. iii-S" , papier grand-raisin superlin, (M iniprirae sur deux colonnes. Prix , pour los souscripteuis a5 i'r. Quclqucs cxcmplaires sont tires sur papier grand-raisin velin , car- lonnes avcc soin , et ornes du por- trait sur papicrde Chine. Prix. 60 f. Un exemplaire , enrichi du des- sin original ct de trois epreuves de In gravure , se vendra 3oo I'r. Nous esperons , dans cette belle edition , qui nous occupe depuis plus d'un an , et qui nc paraitra qu'a la fin de fevrier iSaj , egaler ]a purete des Elzevir ct la correc- tion des Etienne. Le teste de notre reiinpression a ete coliationneavec le plus grand soin sur toutes les bon- nes editions ; it sera precede de I'e- loge de Montesquieu , ct de I'ana- lyse de V Esprit des Lois de d'Aleni- bert ; les notes d'Helvetius et de Guys , les observations de Condor- cet , les comincniaires ds Vollaire, desremarques cxtraitesdeBeccaria, de M. Destutt - Tracy, de Sainte- Foi , des notes inedites sur les Ict- tres persancs , par M. Collin de Plancy , quelques observalions cri- tiques relatives a I'Essai sur le goiit, tirecs du livre du Beau dans les arts d' imitation-, par M. Keraiby : tous ces accessoires iuiporlans met- tront sans cloute notie edition au- dessus de toutes celles qu'on a don- necs jusqu'a present. Nous avons encore fondu tou- tes les tables alphabeliques deMou- tesquieu en uneseule, qui se trouve A la lin du volume. Le portrait , grave nvcc Ic plus grand soin p.ir M. Faucliery , sur le dessin de M. Cbassclat , sera accora|)agne de la rare uiedailie que ies Anglais on), fait Trapper a la gloirc de Montes- quieu. On distribue le prospectus., particulier. Sous FRESSE , pour paraitre tris- prochainement chez Bechet aine , libraire-editeur , quai des Augus- lins , n" 57 : 5.ETAT DE L'ANGLETERRE AUCOMMENCEMENTDE 1823, fait par ordre du ministere anglais, traduit sur la 4' edition originate par les Iraducteurs de I'etat de TAn- glelerre en 1821 et 1822 , dont il a paru I'annee derniere trois Editions irancaises ; un vol. in-S". Prix. 4 fr- 6. LETTKESDE JUNIUS, tra- duites de i'anglais , avec des noles historiques et polltiques, par MPa- risot , ancien olficier de marine ; deux vol. in-S". Prix 12 fr. 7. LE SAVANT DE SOGIETE, 4e edition , revue corrigee et cbn- siderablement augmentee ; deux vol. in- 12 , avec de nouvelles et jolies figures. Prix 5 fr. 8. CONTES ET CONSEILS A MESFILS, imiles iibrement de t^otzehue, 2" edition , revue, cor- rigee el augmentee , par M. Char- rin ; deux vol. in-12, ornes de jo- lies vignettes. Prix. ... 7 fr. 5o c. OUVRx\GES GRANGERS. 9. a magazine in french, le muse!;: des varietes litt£raires. » On s'accoutume d bien purler » en lisant souvfnt ceux tjui out i> bien ecrit. » « La mere en pfescrira la lecture >. a saJiUe. » Le liuitieme n" de cc recueil a paru, Jc premier jiinvicr. — Le premier vo- lume est mainteiiiint complet. Prix , dix schelinys, six d. PROSPECTIS. Unnouvelouvrage ne]>arail guere sans preface ; nous adopfons avec plaisir uuc coutume consacree par I'usage prcsque universel des ecri- vains modernes , et nous en proli- terons pour oBVir le leuioignage de notre reconnaissance aux amis dont 1 encouragement a soulenu nos ef- forts , et au public dont le suffrage a confirme nos succes. L'ardcur generale avec laquclle on Lullive depuis quelq'jcs annecs la langue b'rau(,aise en Aiigleterrcj a douue aux editeurs la premiere (4) id^C da Mvsie : l«ur but a ete d'y reuiiir constammcnt I'ulile a I'a- grealdc, tl surlout d'cn cxcluro tout ce qui pourrait choqucr la inodcstic Ja plus scrupulcusc. I's soumctient Icur ouvrsgc sans crainte a I'examon du moraiistc le plus rigide, et quant a la mani6re dont iU ont rempli en j^eneral Ic but qu'ils sesont propose, I'acciois- sement progrcssif de la (.ircnlalion du Muscc est Ic temoignage le plus favorable qu'ils puissent oCfiir. Du teste , c'est au public a juger si les editcurs ont lenu parole et si lenr ouvragc correspond aux pro- messes contenues dans leur Pros- pectus. Dans la double intention d'en- courager et de faciliter I'etude de la iangue Francaise , de cede langue presque universelie, unc Societe de gens de Ictlrcs a cru le moment I'j- vorable pour entrcprendru du sup- pleer au desideratum qui manque a Paris mfime , eo publiaiit , a Londres , un ouvragc periodique Fran9ais , rudige nur le plan des prlncipaux 'magazines Anglais, ct qui passant leg^iemcat u..». Du grave au doux , du ))laisnnl puisse convenir a lous les goiils et a tous les ages. Du reste , Anglais par principes , par les ideeset paries sentimens , les ^dileurs s'engagent a n'y ad- mettre ni expressions j'quivoqnes ni opinif)ns dauj^ercuses , (|in-ls que soifut k'laicnl del'auteur, la uiagie dc son sl)lc,ou I'arl consoinineavec Icquel il saurait eacher le serpent sous les flcurs. Toute discussion politique est exclue du Musce des VaruUs Lil- tcraircs ; il njettc egalemcnt toule controverse iliiiologique; inais, dus- seiit les circunstani:es deniandcr que les lidileurs se prononcent d'»- ne maniore energique conlre des notions ridicules ou des documeus absurdes , ennemis de la religion protcslarjtc, ils s'emprcsseront dc repoiulrc a cet appel ; ils s'cn fe' rout un devoir. Apris avoir expose leursvuesct leurs intentions en tcrmes assez clairs pour ne laisser autun doule , il nc reste aux editcurs qu'a solli- ciliT I'attentiun du public au pre- mier louie dc iciir Musee, qui en dira plus que tout ce qu'ils poui- raienl ajoutcr ici , quand meme les limiles qu'ils doivent necessaire- nient se prcscrire ne s'opposeraient pas au dcvcloppement complet de leur plan. A Londres; Samuel Leigh , 18 , Strand; se tiouve aussi ebez Trect- TEI. el WiiKTi , q'KEOTIEL JuK. Ct liitnTEii ; DiiLAu et Conip. ; Bos- sAKGE ctConip. ; et Boosev et Fils. A Paris : Tbeuttel et Wurtz ; BossANGE pere ; et chcz tous les Li- braires des Pays etrangors. Avis ESSENTIEI.. — Ce BulletinSupplcmentaire d'Annonces Biblwgrnpliiqiies, oioute a la Revue EnQclopcdique, d'apres le desir cxpriiiie par plusieurs librai- res , editeurs et aulcurs , paiail devoir offrir a tous ceux cfui voudront y avoir recours, an mode de publication ct de circulation dc Icius Prospectus , a la I'ois general ct univcrsel , exijeditif , economique , et parlailement approprieau but qu'on se propose : en eflet , les Prospectus , annexes a notre Revue , au lieu d'etre lances au nasard en feuilles delachees , seront broclies et relies avec les cahiers d'un recueil qui est maintcnant repandu sur tous les points du (jlobcj ils iront ainsi directement dans les mains et sous les yeux d'un grand nomine de Iccleurs choisis qui s'occupent de sciences , dc beaux-arts , ct dc litteraturc. L'inserlion des Annonces et Prospectus , est tixce a -i't c. (a sols; par ligne. MM. les libraires , cdileurs et auteurs , de Paris , des departemens et des Pays etrangers , auxquels il conviendra de faire usage du moyen que nous niettons a leur disposition pour imprimer et repandre des Pmspecius et des Annonces d'ouvra^es , devronl les euvoyer , franc de port , au BUREAU cemral de la REVCE liNCVCLOPEDIQUE, RVE 1)'ENFER--Saim-Mu:IIFL , N" |8 , Oil I'on pent aussi soubcrire pour la Revue, moyeiinnnt /,7. fr. jxmrP.ais , /|8 IV. p.jur les de- paitcuiens , el j4 fr. pour Tetranijer. IMPKUyHiUlt; D'.iliEL LANOli. c/°Ce^Li/e CM/cijclope()uiLi/e^ Analj'se raisonne'e des productions les plus remarquables dans la Litterature , les Sciences et les Arts. KL^ivumiieMiej ouviiee. ^828. NOMS DES PRINCIPAUX COLLABORATEURS. 10. Pour les ScTEKCES physiques et mathematiques, et les Arts in- DBSTRiELs : MM. Ch. Diipiii, Fourriei', de I'lustitut; Coquerel ; Feriy ; Francoeur; Le Noj'ma/id. piofesseur de lechnologie ; ^. Michelol; Mo- reau de Jonnes ; ffarden, ancien consul des Etats-Unis d'Ameiique, etc. 2'. Pour les Sciences natdrelles : MM. DeLacepede; Geofffoy Saint- Hilaire, de I'liistitut; Borjr de Sainl-l'^incent, correspondant de I'lns- titut: jDesmaresl J Audouiii ; Brongniart, filsj G. DeLif'osse; Flourens, D. M. , etc. 30. Pour les SciEKCES medicales : MM. Adelon , Bally, Damiron , Desmouliiis , Escjuiix>l, Friedlander, Georget, Magendie, Orjila, Pa- risei, D. M. , etc. 4°. Pour les Sciences philosophiqdes et morales , politiques et his- TORiQUEs : MM. Lanjuinais , de rinstitut; M. A. Jullien, de Paris; De Geraiido,Alcx. de\La Borde,AeV\niBLinc,RAPHig€E, ou Catalogue choisi des principaux om>iages,J rimcais el eirangers, qui sont successivement publies, avec de courtes notices sur cliacun dVux , pour en faire .ipprecier le nicrite et rutilite. ( f!ette partie sei-\ant d'AppenUice et de complement a l.i section des analyses, on a pense quVlle devait la suivre imniediatement.) IV. iNocvELLES sciENTU'iQCES ET LiTTERAiBES, contenaii t : I", un apercu des travaux des societes savantes, litteraires, pliilantropiques, d"ap;ii- cullure, de niedecinc, d'liducation , d'encoiiragegient pour Tiudus- Irie, etc. ; 2". une revue des principaux etalilisseuiens d'utiKte publi- que en tout genre, et de leurs progres ; 3". les inventions, les decou- vortes et les perfectionneniens dans les sciences et dans les arts; 4". les mesures prises par les divers youverneniens en faveur de I'instruction publique et de I'industrie ; 5". I'indication des principaux Rccueils scientiliques et litteraires qui existent en France et dans les pays etran- gers ; ()". quelques notices biograpliiques ou necrologiqu<'s, sur le» hoinmes qui se sont distingucs par des vertus, des talens ou des services reudus a leur pays et a I'huniaiiite, etc., elc. CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. On souscrit, a Paris, au BtiiiEAtj central d'abonnement et d'expedi- tion, rue.'d'Enfcr-Saint-Michel, n". l8. Chez Arthus Bertrand, libraire de la Revue Encjclopedique , rue Haulefeuille, n<>. y.j ; chez Collin de Planct , editeur des ouvragcs publies. par la Sociele de Traduction, rue Montmartre, n". I2i ; et chez BossANGE pere, rue de Riclielieu , ii". 6u. A Londres, chez Treuttel ct Wcrtz , Bossange, DuLAn et comp. Chez les directeuis des posies et les principaux libraives, dans les de- partemens et dans les pays etrangers. II parait un cahier in-8°. de douze feuilles d'ini.pression, a la fin de chaque inois. Trois cahiers forment un Tolume de pres de ^oo pages. Chaque vo- lume , coniprenaiit un triiueslre, est suivi d'uue Table AlphabcLujue e.L Analyiiaue des inalietvs , tejlcment disposee qu'on peul rapprocliei et comparer a volonle, soil YelaL des sciences el des elemcns de la cii'itisa- lion Jans cluKjue juiys , soil les pays oux-niemes et les nations, sous les diUerens rapports sous lesqueJs ou a eu Toccasion de les considerer. Prix de la Souscriplion^ A Paris 4^- if''- pour un an, 24 fr. pour six inois. Dans les departeinens. 43 28 Dans I'ctranger 54 32 On pent se procurer, au Bureau central d'abonnement , les collecjjons des quatre annees precedentes , 1819, 1820, 1821 et 1822, f'ormant48 cahiers, ou 16 vol. in-S". d'enviion ^00 pages chacnn , avec quelques planches et giavures; quoique ces collections deviennent de jour en jour plus rares , et qu'on aitdii rcimprinxer plusieurs cahiers pour les com- pleter, on les luainlient au prix de 42 fr. par ann^e. I)E l'iMPRIMERIE nE FftASSAIC , nUE DE VAUOIRARD , H" if). AVIS ESSENTIEL Pour les Souscripteurs de la Revue Encyctopddlque (fui re&id&iit dans tes departemens et dans les pays etrangers. MM. les Souscripteurs actuels de la Hevnw Encyciopedique etablis dans les departemens et dans les pays etrangers, qui vcyudront coatiaucr leur abonnement tovh iSaS, font pries d'envoyer dircctcment au bckeaC CKSTR.li. (rue d'Enfer-Saint-Michet , n" 18) le montant de leur abonae- ment el leur adresse, afin que Je service des envois n'cprouve auciun retard. MM. les Libralres jouiront de la remise d'usage, et d'un treizienie esemplaire en sus de cbaque douzaine. AVIS POUR LES AMATEURS DE LA LITTIERATURE ANGLAISE. Un Anglais, homme de letlres, etabli a Paris, devcnu I'un de colla- borateurs de la Revue Encyciopidique , desirant, d'aprds le plan et le but de ce Recucil, faciliter les communications seientiDques ct litle- raires entre I'Anglelerre et la France, oEfce de faire parvenir a Paris les livres anglais qui lui seront deraandes, aux prir auxquelsils se vendcnt a Londres, augmente de 10 pour 100, pour frais de port, el deles four- nir du i5 au 20 de chaque mois , pourvu que les demandes aicnt et6 failes avant le 10 du mois pr^c6dent. Les personnes qui voudront se procurer des livres anglais par cette voie, devront joindre a leur de- mande, adresKee au Bureau ceiUral dc ia Revue Encyctop&tlique , rue d'Enfcr-Saint-Miciielj n" 18, le montant desouvragcs, et les faire re- clamer a la raeme adresse, dans le terme indique; dans le cas ou les ouvrages demandes ne seraient point arrives, I'argent depose serait rendu, a moins qu'on ne voulul attendre I'envoi du mois suivant. La Notice sur I'eteU actuel des Ejlises vaudotses protestantrs, par M. C/iartcs CoQMjREf,, se trouve a la librairie protcstante de Senles. •«'■ de I'Oraloire, n" 7. g«»r*IWW«WJWMHl Meaa«BBiBiwKniimi.wLa»jjii«i ^JlisiJiiiJi^mi < — 9S < — Wfc < — « < — *5; 1 — ss <— «; < — ^ h — ^ Llbraires chezlesqacls on peat souscrire dans Ics pays strangers. Londres, DuI.tu et Compagnic ; — Treutlc'l cl Wiirtz : — Bossange. Madrid, Dennee; — Peres. Milan, Gieglcr; — Visiiiara. Moscou , Gaulicr; — Bis. Pfajilcs, BtJJcl ; — Marrota (i Wansficndah. NeuchtUcl (Suisse), Grcsler. No%wcllc-Orif.ans , Jourdan. Palcrmc (Sicilc) , Pedonne et Mu- ' raturi. Veler$bourg , Saint - Florent; — Giaell'; — Wcyher. Tubingen , Gotta. Turin, Bocca. Farsovie, Glucksberg ; — Za- vadsky. Viennc ( Autriche ) , Ceroid ; — Schaumbour''. Aix-ia-ChofcUe, Laruelle, GIs. Amsterdami G.Dufour; — Dcla- chaux. Arau v'Suisse) , Sauerlendor. Ficriini Scbksiager. Berne, Clias , au cabinet litle- raire. Breitau, Th. Korn. Bruxeltes , Lecliarlier ; — Domaf . Bruges, Bogaert ; — Dumortier. Florence J Piaiti. Fridourg (Suiise) , Aloise Eggea- dorferr. Francfort-sur-Mcin , Sciiaeffer, Ginivc, J.- J. Pasclioud. Lausanne, Fischer. Leipsich , Grieshammer. Luge, Jalheau, piire. Lisbonne, Paul Martin. COLONIES. Guadeloupe, ( Fointe-a-Pilre) , Piolet aine. licdc-Fraiice (Port-Louis), E. Burdet. ONSOUSCRIT APARIS, An BuftEAu DB KEDACTioM , Tus d'Eofcr - Saiut - Micliel , n" )8, oil doivent 6tre envoycs, francs de port, les livres , dessins ct gravureu, dont oa desire I'annonce, et les Leltres, Memoires, Ko- tices ou Extraits destines a clre inserts dans ce Recueil; Chez TfiEOTiEr, bt WOrtz, rue de Bourbon, n° 17; Rey et Grjlyieb , quai des A,Muetins, n" 55 ; Bechet aine, quai des Augflsfins, n° 55; MoHGiE aine, boulevard Poissonniere, n" 18; EvMEBY, rue Mazarine, r° 5o; BoBET, rue PaviJe-Saint-Andre, n° 9; Bacheiieu, quai des Augustins , n" 55; GuissiaiA-c urlltCABT, me Meuve-des-Petits-G!iamps, n" 5; BAuuo!i:N f'reres, rue de Vaugiraid , n" 36; Dkladnay, P^LiciER, PoNTHiKCj au Palais-Rojal ; Madame Gamiixh-Dei-uknk, rue de la Karpe, n" io3, en face ^ du coUtigc Saiut-Louis. A LA Temte , CABinsr LiTTEBAUE , icnu par M. Gaoxier , ancicn militaire, Galerie de Boi$> n" 197, au Palais-Rojal; / Nota. J-es otivrages annoncy^dans la Rcvuc sc trouvent aus.si chez Ro- REx, rue Pavee Saiat-Andre des-Arc», u" 9. 5^' mi!!ffi!!!!M!!roi!I!!ro!!TOI!!ifIi!i!!!iIf!!ffi^^^^^ ly* VOLUMK. So* LiVRAISON. <— ^ imffittffifflaffl <— «; <— ss REVUE ENGYCLOPEDIQUE, ANALYSE RAISONNEE x^ DES PRODUCTIONS LES PLUS REMAJIQUABLES DANS ti. UTTERATtBE, LES SCIENCES Et LES ARTS. i". Pour le» Sciences physiques el mathematiques et le» Arti iiidustrieh : MM. Cn. Dt'PiN, Chaptai,, FovRiER, de I'lnstitut; C. CoQurRBt; FtRKv; Fhan- caCR; LsNoauAHD, proi'essenr de technologie; A. Michbujx; Moreau de Jouiiis; Wardbn , aucien Consul des jfetals-Unijd'Amirique, etc, a". Voailei Sciencet naturelles: MM. DEliACEpiDBjGEOFFROY SArsT-HtLAiRE, de I'InStitnt ; Burt de Saimt-Vincekt, correspondant de I'lnstilut ; DesmariiSt; Audouin; Broncniart fils; G. Delafosse; Flocrens, D. M., etc. 3", Pour les Sciences medicate) : MM. Adelon, Bai.i,y, Damiron, Dksmooi.ins, Bsqviroi., Friedlander, Gsorobt, Macemdib, Orfila, Parisbt, D. M., etc. 4". Pour 1*3 Sciences philosophiquet et morales , poUiiques et hisioriques : MM. LANJDlNAis.del'Institat; M. A. Juilibn, de Paris; de Geuando; AtBx. ue i.a BonoE, de I'lnstitiit; Agoub; Anm^e; Ahtaod; Atenei; BeaviLtE, avocat; BAiiBii Du BocAr.E, del'lnstitul; Chamtoi.i.ion-Fioeac, correspondant de I'lnslitul; Cham- FOLLiON jeune; Dbppinc; A. Dufraybr; Dufau, Duvercier, Guadbt, avocats; JoHARO, d«rinstitut-, Lafpon DF. Labbbat; Alex. liAMBTn; P. Lami; A. Mi^TRAt.; BIbver, d' Amsterdam ; Pareni-B^al; Pocr£ VAUUIKA»t>, N CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. DepuM le mois de Janvier 1819, il parait, par annd6, douu cahiers , au Bureau eentral d'aiioniununt et d'expiditioti indiqud sur le titrc. Prix de la Souseription. A Parif . .<;..... 4a fr. pour an an ; 34 Tr. pour six moi<. Dans les d^partemens , 48 1 »Si Dans I'ctraogcr 54i 3a. La difference entre le prix d'abonnement, d Paris, dans les dipar- lem^n* et dans I'Uranger, devant dtre proportionnelle aux frais d'expe- Hilioh par la postc , a servi de base & la fixation diSGoitive port^e ci-dessus. Lc niontant de la Souseription , cnvoye par la poste, doit ^trendressi d'avance, traiic db ?obt, ainsi que la correspondance , au Directeur de la Revue Eneyelopidique , rue d'Enfer- Saint- Michel, «" 18. C'cst a la meme adressc qu'on devra enroyer les ouvrages de tout genre et les gravures qu'on voudra faire anaonccr, aiosi que les articles dont on de- sircra I'intiertion. On peut ausii souscrire chez les Directeurs des postes et cliez les prin- ripaus Libraires, a Paris, dans les departemens et dans les pays etrangers. Trois cahicrs ou llvraisons forment un volume. Gbaque volume est termine par une Table des matiires alphab^tique et analytique, qni ^clnircit et facllite les recherches. On souscrit seulcment i partir de deux 6poquef , de Janvier on d« juiiift. Ontrouve, auhvitkv cei»t»al, les collectUnu des anness 1819, i8jo, ii»»i rt i8aa, »u prix de 4» fr. cLaque. REVUE ENCYCLOPEDIQUE, ou ANALYSES ET ANNONCES RAISONNEES DES PRODUCTIONS LES PLUS EEMARQUABLES DANS LA LITTERATURE, LES SCIENCES ET LES AKTS. I. MEMOIRES, NOTICES, LETTRES ET MELANGES. Notice sur la e^publiqiie d'Andorre, Placee au milieu des Pyrtndes, entre la France el I'Es- pagne. On a vu recemraent , dans presque tons les journaux , que les annees conslitutionQelles el les insurges cVEspague ont tour a tour respecte, dans leurs succes et dans leurs rcvers, tine vallee neutre, situee au milieu des Pyrenees. L'es.islence dune republlque independante entre la France et TEspagnCj restee jusqu'a ce moment presque inaperctie, est un fait singulier, quolque tres-autlientique. Des evonemens importans ayant attire les regards sur cette contree , nous croyons pouvoir placer sous les yeux de nos lecteurs Textrait d'une Statis- lique du dcpartemciit de L'Ariege, par M. Mercadier, au- trefois ingenieur en chef de ce departement ^ cet extrait con- tient les renseigneniens les plus complets qui existent sur la T. XVII. — ■/'W. 1823. i5 ^22 NOTICE Htpublique d' Andorre. Nous v avons ajontc qnclqucs parti - iiis. Chaque visuier nommait un bayle sur nne liste de six habitans qui Imclait donnee pai- ie conseil-general. Chaqrc bavle jugeait les affaires civiles en premier ressorl, et I on pouvait s'adresser indififererament a lun ou a rautre. Ces affaires elalent portees par appel devant uu jugc a vie, nom- ine altcrnatlTcraent par ie roi de France et par I cveque d"Ur- gel , et qui jugeait en second ressort. Ces mcmes affiiires ponvaicnt encore etre portees devant ua troisieme tribunal pour etre jugees en dernier ressort. CVtait au grand-conseil da roi de France oa a quelque conseil de Teveque dUrgel, suivaut que c'elait ce roi ou cet crdquc qui avail nomme Ie juge qui les arait jugees en second ressort. Ce pays avail des lois parlicniieres, notaramenl pour les successions. Les aines emportaieut presque tout, el il ne res- tait que peu de chose aux cadets. La police etail exercee par deux consuls dans chaque cora- mnnaate, qui etaient nommes par Ie conseil-general, et chan- ges tons les deux ans. Le pays dAndorre est extr^mement montagneux, et la plu- part de ses montagnes sont couvertes de forcts de pins. II est d'ailieurs pea fertile et hcrisse de rochers. Il est arrose par plusieurs rivieres qui y prennent Ictirs sources , parmi lesqueUcs I'Embalire, qui est la principale, recoil touies les autres et entre ensuite en Espagne, ou elle va se jeler dans la Segre. On y trouve une miniere de fer, situee a Ransol, com- munaute de Canillo , et quatre forges placees a Encamp, aux Caldes, a Ordino, et dans le territoire de la meme comnm- naule, au hameau de Serrat. On tire la mine pour ces forges de la miniere de Ransol, de celle de la Serrere , placee au pied du pic du meme nom dans le deparlcment de TAriege , au-dela dune des sources de la riviere d' Aston , commune des Cabam>es , el enfin de celle de la montague dc Puvmau- rin, dans la vallee de Girol , dcpartcmcut des Pyrenees- 224 NOTICE Orientales. Le liaineau des Caldes est encore remarquable par des eaus thennales qui y nalssent en abonaanco (i). Les luibitaus de rAndorie u ont piesque pas de terrcs la- bourabies, mais beaucoup de betail et de prairies ou de pa- turages. C'esl, en general, un peuple pasteur. II payait quatre cent qualre-viugls francs par an a Tevcque d'Urgel , et Ic double au pays de Foix. II avail le droit de lirer, tous les aus , de cc dernier pays dts-liuil; cents cbarges de selgle , pesaut vingt-un raille six cents niyriagrammes, et une cer- taine quantite de bestiaux de toute espece ; comme aussi d'y porter et den extraire , sans payer aucun droit, toutcs Ics marcbandiscs nou prohibees, de meme que les produits des mines. II euvoyait, tous les ans, le dimancbc avant la Saint-Jean , trois niemljres dn conseil-gi'-neial en deputation au village de Signer en France, oii ils prelaient, entre les mains de la niunicipalile, le serment d'etre fideles au roi de France. lis promettaient aussi de ue rien enlrcprendre contre les iute- rets de la coraniunaute, de Tavertir en cas de guerre, et do falre beberger pour leur argent dans la vallee d'Andorre les habitans du village qui seralcut dans le cas d'y voyager. Trois de ces babitans , indiqucs par le maire , faisaient aux deputes nn serment qui renfermait de semblables promesscs ; puis, ils jouaient ensemble une partie de quilles , et ceux qui la perdaieut payaient un cuivre , ou quinze litres de vin , quon buvait sur la place publique. On remarque que les Andorrans n'ont jamais gagne la partie. On leur donnait un repas , le soir de leur arrivee , et deux le lendcraain, Les meraes ceremonies avaient lieu dans le village de Miglos ; mais, ce qui paraitra plus singulier, les babitans des vil- (i) Voy. Rev. Encyd,, T. XIII, p. ?,68, la Notice swr les eaux tfier- tnates des Pyrenees. SLR LA TIEPLBLIQUE D'ANDORRE. aaS lages espagnols cl'Alins , cVArreu et de Tor cuvojaient, a peu pros aux. memes epoques, des deputes au village de Vicdessos, oil ils faisaient un parell serment, el ou ils etaient recns a peu pres de la meme nianiere , avec cette difference qu'on ne jouait pas aux quilles, qu'on ne dounait quun sou- per que les Espagnols payaient pour Ireize persounes, et qui se faisait a I'auberge; que les deputes et les ofliciers muuici- paux faisaient ensuile le tour du village en dansant, qu i!s re- venaient a I'auberge faire uue collation qiloique apres souper 5 que Ton continuait encore les danses pendant quelque terns , et qu'culin cliacun se retirait. Ces usages et d'autres sem- blahlcs, sur lesquels nous ne nous arreterons pas, rappellent bicn la simplicite des anciens tems. Les Andorrans ne payaient point d'imposilions ; ils affer- maicnt les moutagnes pour y faire paitre leur brtail , et le produit des fermes leur suffisait pour payer toutcs leurs charges. Leur justice, leur police et leurs finances etaient , pour le maintien du hou ordre, sous la surveillance de Tia- tendant de Perpignan. lis se gouvcrnent aujourdliui, commeanlrerois : mais, par un efliet de la revolution, ils sent devenus indepeudaus de la France; et des 1790, radministi'ation dcpartementale refusa de recevoir leur contribution de neuf cent soixante francs , quelle regarda comme un droit feodal , et ue leur accorda plus la faculte de venir cliercher des grains dans le departe- meut. La France ne leur donuc, ni viguier, ni juge civil j leurs aflfalres publlques ne sont plus surveiilees par aucun de ses niagistrats ; leurs differcnds particuliers ne sont plus portes par appel a aucun de ses tribunaax, ot ils u'envoient plus de deputes a Miglos ni a Signer. L'Andorre elait autrefois uae dcpeudance de la vicomte de Caslelbon, ou du pavs d'Urgelct qui faisait narlie du diocese 2^6 NOTICE cVUrgel (0. LVvcque de ce diocese et le coiiite de Foix. la poss('daient par indivis, et ses usages tirenl en jjartie leur origine de la decision donnee le 8 scplemhre 1278 par six arbitres, qui tormina les dilFerends qu avail Roger-Bernard, IX* comte de Foix, avec Pierre, eveque d'Urgel. La sentence arhilrale I'ut rendue en presence de Pierre, roi d'Aragon , uul en garanlit rexccution. II en resultait que i'eveque ct le comte pourraient i"elirer , tousles ans , ahernativenient , une taille de leurs sujets habitans de TAndorre , laquelle fut illi- mitcc pour le comte , et reduite pour Teveque a une sommo qu il ne pouvait depasser et qui fut fixee a quatre mille sols, monnaie du comte de Mergueil ; que Teveque aurait le quart, et le comte les trois quarts des emolnmens de la justice qui serait rendue en commun par les vigiiiers de Fun et de Tautre ; quo les jugemens de ces viguiers pourraient etre portes devant un juge d'appel, qui serait nomme par Teveque et le comte , et qui jugerait en dernier ressort ; et enfin, qiie les possessions du comte dans la vallee d'Audorre , seraieut im fief d'honneur qui ne Tassujettirait qua rhommageenvers I'evcque. Le comte et Teveque, depuis cette epoque, jouirent de TAndorre , suivant cette convention , jusqu'a ce que le comte de Foix fut reuni a la conronne de France par Hcu- rl IV, avec ses droits sur cette vallee. L'arrondissement de TAndorre forme une sorle de hassin. Ses hmiles ne suivent que des pics eleves ou des crelcs de montagnes, excepte en deux endroils peu consid;^rables, 1 un au midi vers TEspagne, au passage de la riviere d'Embalire, qui en est, pour ainsi dire , I'unique portej Tautre au levant, du cote de la commune de I'Hospitaiet , ou elles aboutissent (1) Voy. VHi^i aire generate du Languedcc. par Dom V;ussetle,T.lV, p. 28, et la Geografhie historiijue da meine, T. Vll, p- 343, ft.it. in- 1 3. SUR LA REPUBLIQUE D'ANDORRE. 227 dans la source de TAiiege , pour se confoudre avcc cettc riviere dans une etendue de plus de six mille meUes, ot re- brous&er easuite brusquement, en preuaut une parlie de sa rive gaucbe, jusqua ce quelles arrlvent au pic de Porlell. pour ne plus quitter les plus hauts sommets des montagues. Cette partle de la rive gauche de I'Ariege, qui est appelee la Soulaitc, forme uiie poiate a laspect du midi , couverle d'exceilens palurages. liile est si a portce de la commune de Mercns, qu elle a toujours tenle la cupidite des liabilans de cette commune, qui ont tache de sen emparer par la force : c est ce qui a occasione un proccs quon a poursuivi pendant long-tems au parlenient de Toulouse, et ensuite par-devant des juges d'attributiou uommes par le roi et pris dans le con- seil souverain de Perpignau, qui jugerent, vers I'au 176J, en t'aveur des communes d Encamp et de Canillo. Neanmolns, les habitans de Mcreus s'eni parent de ce terrain par le fait , ce qui peut donuer lieu a de nouvelles discussions (i). A. L. (1) Un dos derniers viguicrs d'Andorre a etc M. Pilhes , auteur du Bienfait anonyme, comedic en 3 actes et en prose, jouee pour la premiere fuis le 21 aoilt i;84- 11 parait que, depuis i8i4» les habitans de I'Andorre, suivant le mouvement imprime aux pays voisins , pour le re- labllssement des anciens usages, ont ecrit au niiD!:itre de I'interieur de France, afin de demander la confirmation de leur viguier. Le ministrc de I'interieur, ne sachant d'abord de quoi il s'agissait, consulta son col- legue le miuistre des affjires etrangtrcs, qui, apr^s avoir fait fouiller ges archives , retrouva tous les litres de suzerainele de la France. En con- sequence, une ordonnance a ete rendue, sur le rapport de ce ministre, portant nomination du viguier d'Andorre. Cctle ordonnance n'a point ete inseree au Bulletin des Lois. {N- d. R.) >j8 NOTICK Notice sur l'etat de la legislation relative a la TRAITE ET A l'eSCLAVAGE DES NJiGRliS , (lans IcS dcUX Amcriques. Pou traiiiu'cs sVcouleroutavantque le continent del'Aine- rique ne porle plus que des homhics libres, et la (raite des csclaves y est doja cousideroe comiiierim des plus grands de- lits contre riiumauite. En Europe, Ics questions do la traite ct o 3fOTICr. seurs pour faciliter renseignement , par F. L. Pbbhe, Prix marque, 60 fr. \\X%l'VVVVVVl%«%%%«Vi1A'V\«'\i\««\WVV\f\|MA/%VVV«V%/V\' VVV%\«'VVVVV\i V%/V\ V%/t/\«VVV^^ 11. ANALYSES D'OUYRAGES. SCIENCES PHYSIQUES. PhILOSOPHIE ANATOMIQUE.DeS MONSTRUOSIT^S nTJMAINES(l) , par M. le chevalier GEOFFRov-SAiisT-HiLAiRji, membre de rinstltut (academie des sciences), professeur-admi- nistraleur au Museum d'hisloire nalurelle, etc. La science de la nature prc»ente au philosopbe , dans son liistoire, un plicuomene bieu digne de ses m('>ditations. A sou origine , crece toot enliere par la fertile et brillante imagina- tion des Grecs de Plonie , on la voit commencer par quelqucs princlpes simples , dosquels naissent ouse developpent, cotnme sons la main de Dicu mcme, cetle varicte d'etres , de subs- tances , qui consliluent I'univers ; et , aprcs plus de deux mille ans , nous la retrouvons plus timide et plus sage , ne s'ap- puyant que sur des faits ; mais arrivant encore a cette simpli- clte de principes, a cette unite de cause d'ou elle etalt origi- (i) Ouvrage coutenant une classification des monslres; la desieription et la comparaison des principauii genres ; une histoire raisonoee des phe- nomenes de la monslruosite ct des fails primitifs qui la produisent; des Tues nouvelles touchaut la nutritioD du foetus, et d'autres circunslancex de son developpemenl ; ct la determination des diverscs parties de Tor- gane sexuel , pour en demonlrer I'unite de composilion, nonseulcraent cbez les monslres, ou I'alleration des lormes rend cft organe mccon- naissable , mais dans les deux sexes; et de plus, chez les oiseaux et chez les mammiferes. Paris, iSsa, chez I'auteur, rue de Seine-Saint-Viclor, 11" 33. Un vol, in-S" avec atlas. Prix, i-o fr., et lafr. par la poste. — JJous avons rendu compte du prenaier volume de cet ouvrage, Irailant des erjanes respiraloires. I'oy. Revue Encyclopedique, T. llI(iiSi9), pag. 32-40; et T. V (1820), pag. aiS.aoa. \ SCIENCES PHYSIQUES. 2^7 ualrement partle. II senible qirune force iuvincible porle ou ramene sans cesse i'esprit humain vers ce point unique et central, duquel lout eniane ou auqnel lout aboulit, dont le besoln parait etre Iul)erent a notre nature, 011 nous tendons par essence, comme vers uu repossans leqtiei tout est agita- tion, incertitude et malaise. Mais comme les pencbans les plus nobles el les plus legi- times ne peuvent nous faire arriver au bien , qu'aulant qu'au- cune passion ne nous egarc, de nieine celte tendance vers I'unite ne pent nous faire arriver au vrai , qu'aulant qu'un ju- gement sain nous guide et nous cclaire; or, si Ton en juge par la difference des resultats auxquels tant d'efforts diriges dans le meme sens ont conduit , soil qu'oa ait envisage la na- ture dans son ensemble ou seulcment da)is quelques-unes de ses parties , on est oblige de conclure que si la Providence a profonderaent grave en nous le sentiment du simple, ellc n'a pas ele a beaucoup pres aussi gencreuse, quant au sentiment du vrai. L'organisation des elres vivans est un des sujets qui ont le plus exerce les esprits , dans la vue de ramener a un type commun les formes innonibrables sous lesquelles elle se pre- senle a nous ; et c'est aussi un de ceux qui ont fait nailre ics idees les plus bet('rogpnes et les plus etrauges. Sans doute la matiere etait difficile ; mais Ics erreurs ou Ion s'est laisse cn- trainer , viennent moins encore de cette cause que dun vice de raisonnement dont les naturallsles se sont d'autant moins defies, que jusqua present, cbez nous du moins , ils avaient plutol procode par le moven de la generalisation, qui veutdes fails , que par cclui de Tabslractiou, qui se conlenle davantage de raisonnemens. lis ont pense qu'ils pouvai'ent regarder les speculations de leur esprit comme des rcaliles du meme ordre que les pbenomenes physiques ; que les consequences qui se deduiraient des unes, seraient de meme nature que celles a4S SCIENCES PHYSIQUES. qui sc di'duiraienl cles aiitres ; ct tie ratualgame qn'ils eu onl fait , soitt sortis ces Idf'es bizarros , cos sysleiues fantastK|ucs donl le niolndrc inconvenient est do sc'duire les esprlls laiblcs par une fausse apparence de prolondcur , ct de jeler snr la science uu ridicule qui pent uulrc a son influence et a ses succes. M. Geoffroy-Saint Hilaire, place si haul dans les sciences d' observation , par ses travaux zoologicpies pins propres quaucun autre a euseii;ner la valeur des fails el celle des rai- sonnemeus , nc pouvait louiber daus un p'^ge si dangereux pour ceux qui navaient ni la meiue penetration, nl la memc experience que lui. S;insdoule, lorsqu'il ne s'agit pas seu'ement dVtablir les analogies qui peuvcnt exister cnlre des organes , niais qu il s'agit de plus dc raniener a Tidentite , des parties qui , pour les sens , ont des formes , des fonctions et des rapports dif- ferens , le raisonnement doit d'abord jouer un role blea suporieur a lobservation ; mais, comme nous le montre M. Geofiroy, Texperience doit en definitif coutirraer le raison- nement. En eflfet , nous ne le voyons point penser que les fails nou- veaux sont inuliles a ses theories , et se borner a embrasser dans ses speculations , ou a classer plus ou moins arbitraire- ment, ceux que la science povsedait deja ; il 1 curichit sans cesse de fails nouveaux; ses abstractions les plus elevees , et en apparence les plus indepcndanles , ne sont jamais pour lui que des auxiliaircs qu'il emploie pour presser plus vivement la nature de lui devoilcr ses secrets, en un mot, que des mo- tifs d'exporiences et de rechercbes uouvelies. Le plus bel exemple que nous puissions donner du caractere qui distingue ses travaux , est le nouvenu volume de Pliilosopliie ancUoini- qut qu'il vient de publler, el donl nous allons rendre un eomple sommaire. SCIEISCES PHYSIQUES. 249 Oq sail que M. Geoffroy a eu deux objels principaux dans ses travaux anatomiques : d'abord , dc donner des regies ge- nerales propres a faire reconuaitre et ii olablir, dans tous les cas, ridentite dedeux orgaaes loadainentalenientsemblables; ensulte, de demontrer experimentalemeat rexactitude et I'u- niversalite de ces lois. Jusqu'alors on s'etalt aide, pour determiner Tanalogie et la ressemblance de deux organes , de ieurs parties , de leurs formes , de leurs fonctions et de leurs rapports ; mais M. Geof- froy, ayant reconnu que dans un meme organe, et suivant les circonslances oii il se trouve , les parties et les formes va- rient a rinfini , et que les fouctions cliangent , a ecarte ces trois premiers points de ressemblance, pour ne plus admctlre, comme fondamental et constant , que lu quatrieme et dernier, auquel il donne le noiu de principe des connexions. Cepen- dant , tout en reconnaissant que les sculs rapports des organes ne sont point susceptib'.es de cbangeniens, « qu'un organe, comme il le dit lui-meme , est plutot alterc , atroplile, aneanti que transpose, » il etait necessaire de donner aux organes une existence materielle bien circonscrlte ; il a done renferme cette existence dans leurs materiaux elementaires , entre les- quels seuls les analogies doivent etre recbercbees. C'est sur cette penseetjue repose la loi quil designe sous le nom de THEORiE DES ANALOGUES. Mais ces differens cbangeniens de parties , de formes etde fonctions qu'un organe peut eprouver, sont soumis a des regies necessaires, qu il etait important de reconnaitre et d'apprecier : autrement, on n'aurait pu se tirer de la confusion qui serait resultee dun pberiomene constant et que Tobservatlon demontre ; du passage des parties d'na organe aux organes voisins, pour en faire en quelque sortedes - sur-organes, ou de la reunion de quelques parties de ceux-ci en un groupe organique , que Ton pourralt designer par le nomde faux organe. Les lois de ces cbaugemens sont appelees 35o SCIENCES PHYSIQUES. par M. GeofTroy, affinites electives des elemens orga- NIQUES. Enlin , la qiiatrieme loi foadaiuentalc de la pldlosophie analoniique est Ic balancement des organes j c esl -a-dirc celle en verlu de laquclle uu oigaae n acquierl jamais ua de- veloppenient extraordiaaire quaux drpcns des orgaues voi- sins, clsur laquelle reposenl loutes les dillercnces qui s'obser - vent dans ic regne orgiuiique, et consi'queuiuieut tous les prin- cipes de la zoologie el de la bolauique, Dans son premier volume, publio en 1818, M. Geof- frov fit rapplication de ces lols a plusieurs org uies a I'elat normal ; et leur demonstration futa peu prcs complete. Mais il suffisait de quelques objecllons pour qu'll nc se conteutat. plus des preuves qu il avail fournies et lueme accuraulees ; et, atin de ne plus laisser de prise au doule, il sc donna a resoudre le plus difficile de lous les problemes : il s'occupa de ramcner aux lois nalurelles les organes les plus ano- maux, ceux qui se presentent a nous dans Tetat le plus ir- regulier , ceux qui, en uu mot, constituent les raonslres. C'est ce travail Important qui lait le principal objet du volume que nous annoncons. Onse iromperait toutelois beaucoup, si I'onpensait ne trou- ver dans ce nouveau volume, que le dcveloppemeat didoes deja etablles ; qu'un ti-avail destine seulement a convalncre les savans , dans I'esprit desquels les premieres demonstrations de M. Geoffroy u'auraient pas porte nne entlere conviction. II n'etait guere possible d'examiner , sous un point de vue nouveau, Tanimal a Tt'tat de foetus, se developpant dans le sein de sa mere, y joulssant d'une vie parfaite , mais d'une vie qui doit s'eteindre des qu'il paraitra au jour , des qu'il se trouvera dans d'autrcs conditions et sous d autres inlluences, sans etre conduit ii trailer plusieurs de ces questions unpor- tantes et difficlles , qui ont si souvent, ctjusqua ce jour si SCIENCES PHYSIQUES. a5i vaiaeuient, fait iobjct ties reclierclies de la physiologie. Ea eflel, outre lapplication ties lois dont nous ayons parle , aux cas parliculiers de quatie genres de moiistruosites , nous trou- vons ici les doctrines de I'aulour sur Ics droits que peuveut avoir a la pret-mineace , dans Torganisation animale , le sys- teme nerveux et le systerue osseuxj, sur I'importanGe des cas pathologiques pour la physiologie et Tanaloniie generate ; sar Taction reciproque du cerveau et de sa boite osscuse ; sur la nutrition intestinale du foetus , a laqnelle sc rattachent les vues les plus nonvelles, sur le mucus animal et la circulation des fluides assirailables , vues qui tendent a donuer une explica- tion de la nutrition dans I adulte , et des cbangemens qu'e- prouvent les matlcres alimentaires avant leur assimilation d('finilive. II tralte ensuite de Tinlluence du placenta dans le developpement du foetus ; du sysleuie de la preexistence des germes ; de la cause des monstruosites, etc. Mais on remar- quera surtout, dans cet ouvrage, une dissertation tres-delaillee sur les organes genito-urinaires desoiseaux et des mammife- res ; organes qui , malgre leurs nombreuses differences , sonf ramenes avec une parfaite justesse a leur type primltlf et com- mun . au moyen de rapplicalion de ces lois fondamentales dont M.Geoffroy a le premier fail la dt'couverte et rapplicatlon. Tous ces objets sonl envisages sous le point de vue le plus eleve. M. Geoffroy a de m<^me cousidere les monstres. Aussi a-t-il naturellement ete conduit k ne voir, dans les diverses tnonstruosltps organiques de i'espece humalne, que des mo- dilications naturelles dun type principal , analogues a celles qui, dans la zoologie , caracterisent les especes relativement a leur. genre, ou les genres relativement a leur ordre; et en consequence , il a classe celles de ces monstruosites , dont le caractere commun est une tele contre nature, et qui por- tent lenoui d ANOMOCEPHAt.F.s , en (/uiiizt genres , quil desi- .^ne de maniere a I'appeier lears caracteres distinctii? , et q^u il a5a SCIENCES PHYSIQUES. (it'crit ensuiie avec soiu. Par la il donne a cette branclie si iinporlanle de la pliysiologie , un ("ondeDient solidf , unc base fixe , saus lestjueis loiites ies recherclius sur les monstrescon- tlnueraieat a resler Isolees el sans utdite pour la science j elles sonl cependautdestiaeesaenaccroilre les ricliesses,coin- me le montrent si bien les observations de noire aulear sur la composilion deroccipilallmmain , dans son cxamen des pie- ces dont sc compose la lele du premier foelus antncepkale on sans cerveau , qu'il a eu a sa disposilion. II ne sulfirall ccpendanl pas du mode d'lnvesligalion qui est en usage dans lanatomie ordinaire , pour explorer le riche domaine des monstruosiles. Pour apprecior les pbenomenes de cet ordre , il (aut , corame pour tons les objels iiouveaux, apprendrea les envlsager,eta en faire une exacle analyse; au- tremenl ils seiaient mal vus, ma! approfoiidls, mal juges. C est pourquol M. Geoilroy a consacrt*a cesu\el(\es considerations d'ou sont di'duites des regies pour I'obser^'alion des mons- truosites etpour leur classijicalion; et immrdialemenl apres, 11 fait rapplicalion de ces regies a la description d'ua second fcetus tVanencephale , a celle dun foetus iX liyperetucephale ( dont le cerveau est sur Ic crane ) , et a ceile dun foetus de podencephaie , c'esl-a-dire dont le cerveau est porte par uu pedicule qui traverse la boite ccrcbrale. C'etait a Tauteur de ces observations qu'il appartcnnit den montrer loute la fecon- dite ; et Ton en trouve une preuve demonstrative dans leme- nioire qui contienl la dernlere de ces descriptions , mpmoire qui remplit a lul seul plus de la nioilie du volume , et qui conlient Texamen ou la solution de la pluparl des importanles questions que nous venons d'indiquer. Ce volume de Philosophic anatomique est accompagne de sept planches tres-riclics par le nombre des objets qu'cUes rcprosenlent el la beaule des dessins. Elles se rapportent aux monstres, dont elles font connailre les teles dans loutcs lours SCIENCES PHYSIQUES. 255 parties, el aux organes genilo-mlnaires qui font Tobjet du scptieme paragraplie de raAant-dernier meraoirc. Un ouvrage rempli de tant de fails, de tant d'apercus nou- veaux, dans lequel on s'est si fort ecarte des senllers battus , ne pent manquer d'exciter nn grand interet, ct de faire nai- trc de nonibrcuses et tIvcs discussions. On uariive pas non plus au .pouYoir dans les Sciences , sans avoir des combats a soutenir et des rivaux a vaincre. Celui qui veut eiitrer dans la lice du savdir , a aussi besoin de force et de perscA crance ; mais au nioius, dans ces combats pour la verile , tous les ef- forts sont utiles , tous tendent a la faire paraiire plus vive et plus resplfeudissante ; tous aussi , sans avoir des droits egaux , en ont d'incoritcstables a Testimc eta la reconnaissance. Dans ces sortes de debats, c'est le terns qui eclairc, et la posterlte qui juge ; et s'il est quelquefois permis de la devancer pour applaudir , c'est lorsque les auteurs , aiusi que M. Geoffroy, rendent anx sciences d'eminens services , et se consacrent ex- clnsivement a r Z7<«7ue . Telle est en efTet I'epigrapbe iitilitati' de Touvrage dont nous venons de donner unc rapide analyse. ' Frederic CuviER. \/%/V\lV%/V\/\j%/\/\H/%/\f%t DeLLA MANIERA DI FONDARE , DIRIGERE , E CONSERVARE UN INSTITUTO BALNEO-SANITARIO, CtC. De LA MAMkRE DE FOKDER , DE DIRIGER ET DE CONSERVER UNE INSTITU- TION BALNEO-sANiTAiRE, avcc dcs observations cliniques sur plusieurs maladies ;, par M. Pierre Paganini, D. M. directeur de V Institution Balnea -sanitaire d'Oleggio (i). Cet ouvrage rt'pond parfaitement a I'objet que Fauleur s'est propose. II merite d'etre connu, non-seulenient des mcdecins, (i) Turin, 1822. Un vol. )n-8° de 584 pages avec un portrait et Iroii tableaux. Dc rimprimerie royale. T. XVII. — Fev. 1 81 5. 17 j54 sciences physiques. iiiais aussi flc tons ceux qui voudraient fonder ou diriger line maison dc bains. On y vcrra sur quel pied une grandeinsli- lulion dc <*e genre doit etre etablie, ct quels seeours uu me- decin habile pent esperer, tant de I'emploi des bains simpk's, sous le rapport de la temperature et de rarlion de I'eau , que de i'usage des eaux mincTales les plus cotinues , ou que I'ou pourrait fabriqner ou modifier, soil qu'on les administre a linterieur, soil quou les emploie exti'rieureuient, avec ou sans le secours des puissances raecaniques. M. Paganiui a sii tirer parti des dccotivertes les plus iiuportautes , qui out ete laites en France, en Anglelcrre , en Allcraague, sur la com-' position des eaux miuerales artificielles les plus accreditees, et sur toules les machines qui out ete imaginees pour les dou- ches, les aspersions , les pluies , les rosees , les rapeurs , le» gaz; il a meuie fait des additions tres-avantagcuses a la grande machine de Dingier, qui , dans son etablissement, « chaufle toutes les eaux et les boues, et fournit ea m^me tems des va- peurs simples dans les caisses de Damp'kisten , a des degre* marques d'iuteusite, et sulvant la direction qui convient h la partle malade. n Pour injecler les eaux medicamenteiises dans le tube intestinal, il a imagine une machine analogue a celle de Triayre pour la .matrice. II remplace souveat les caisses du docteur Gales, par des chemises qn'H a su rendre iunpermea- bles a la vapeur du soufre par uii vernis, etc. Dans cet ouvrage, M. Paganiui donne une idee complete de son otablisseoient a O'eggio ; el si Ton en juge par la des- cription quilei;i fait, cet elab!issemenl est un des plus beaux et des plus complets de toule I'Europc. Lemplol de ses eaux luiaiourni loocasion de (aire des observations nombreuses ct importantes, qui, dans plusieurs clrconstauces , pourront di- riger Ic medecin dans le choix des eaux les plus convenables a Tetal particuiier de ses malades. Il seraita desirer que la lec- ture de rouvrage fut queiquefois mqios fa,li§ante, et que, pour SCIENCES PHYSIQUES. aSS <^noncei' des choses simples ou fort communes, raiUeur ii'em- plojatpas ua style dUTus et proli3.e;cles paragraphes de quinze ou vingt ligoes , des snperlalifs sans fin , et dcs mols de six pieds. Cette maniere d'ecrire , dans un ouvrage du genre dc celni de M. Paganlnl, et dans la position dans laqiielle se trouve Tauteur Inl-meme , est d'autant plus desagrcable , qu'elle pourrait faire craindre qu'Il n'ait d'autre but que d'ac- credltcr sa marchandlse. M. Paganlui n'a pas besoia de ce moyen pour faIre valoir un etabllsseraent qui rcunit tous les avanlagesqnepeuventfournir los bains frolds, les bains cbauds ou temperes, les bains de vapeurs ou les bains sees, ceux d'eaux minerales et de boues , ceux prepares avec des subs- tances vcgelales ou animates , et qui presente enfiu tous les secours qu'on pent esperer de toutes les pratiques accessoires anx bains. Aussi, il n'est pas surprenant, qu'en dirigeant lul- meme I'appllcation de tous ces moyens , dans les differenles maladies , il en ait obtenn des resultats tres-avantageux, com- me on peul le voir par les observations cliniques qu'on trouve a la fin de I'ouvrage. Les matieres qui soul employees pour la confection des eaux, des gaz , etc., et celles qui sont adminls- trees comme medicamens a Finterieur, se preparent a la phar- macle et au laboratolre de chlmie de re'labllssemeut. C. J. L. SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Exposi Dv DROIT PUBLIC DE l'Allemagine , par E. H. DE S. (l). Les lois conslitutivcs de I'empirc cVAilemagne ont donne lieu a line foule de compilations ct de cominentaires, dont les litres seuls pourraient remplir plusieurs volumes. En effet , taut dc cliaugemcns sont intervenus dans le droit public dcs provinces germaniqnes, depuis le fameux traito de Verdun en I'annee 854, jusqn'au congres de Viehne, eu 181 5, qu'il n'cst pas etonnanl qu'un grand nombre de publicistes aient ecrit sur tons les documeiis diploiuatiques qui lormenl Tensenible dcs constitutions deTempire. II fut un tems oii Ton pensait qu i! clait utile d'eleudrc beaucoup les compilations destiuces a conlenir les lois et les pieces relatives au droit public; ainsi lorsqu'on lit lesbibliograpbiesallemaudes, on y voit quel'un des moindres ouvrages concernaut ce sujet est le Corpus Juris publici Romaiio-Germanici , de Pleflingerius , imprime a Goiba, en 5 vol. in-f" (i^Sq). Aujourd'lmi , nous sommes peut-etre tombes dans Fexces oppose ; les longs ouvrages nous efTraient; il nous suflit de la substance des actes, et il est fort rare que Ton reunisse dans leur integralite les pieces poliliques, surtout si clles dolvent embrasser une longue serie de siecles. L'auteur de Touvrage dont nous allons entreteuir nos Iccleurs , a done connu ct servl le gout de ses contempo- rains, lorsqu il a reuni en nil scul volume les elemens qui composent le droit pnlj.ic de I'Allemagne, D'ailleurs, il a pu imiter un trcs-])on niodele : M. Ebrlen avail aussi fait con- (1) Geneve, 1821. Un vol. in-S». Pasrhoud , libraire ; eta Paris, me- memaison de commerce , ruedc Seine, n" 48. SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. 2^7 teriir en ua seul voliimo ies principes de I'nncien droit puljlic allemand. Cet ouvrage a ete traduit cii fmacais par M. Ge- rard de Rayneval (i) , et la lecture du nouvel Expose da droit public de I'AUeinogne ne doit pas dispenser de prendre connaissance desrech arches de M. Ehrlcn. Un auteiir qui ecrit sur le droit public , croirait negligcr line partie importante de son sujet , s'il n'entreprenait de re- monter a Torigine des societcs , pour y otudier la source des pouvoirs , la nature des gouvernemens et la theorie des lois. M. de Schwarzkopf, qui nous pardonnera sans doute de de- cliirer le voile dont il s'ctalt couvert en gardant lanonyrae, expose aussi dans son ouvrage, sa maniere d'envisager le con- trat social. Quoique cette partie de son livre ne renferme rien de bien neuf , nous devons cependant examiner ses doctrines, avant de passer a la portion la plus essentielle de Y Expose du droit public de I'Allemagnc, L'ouvrage commence par la definition du droit public , que I'auteur considerc avec raison comme Tensemble des rapports publics et polifiques d'un Etat. Pour acqiu^rir cette science , il faut posscder de vastes connaissances anterleures , sur la politique, I'bistoire , laslatistlque, le droit prive, etc. L'auteur passe ensuite a I'examen de TElat et de ce qui le cosistitue. II y distingue deux clemens essentiels : Tautorite supreme ou le gouvernement , et Ies gouvernes ou Ies sujets. Le gouver- nement a diverses formes 5 tantot, il est sous rinfluence im- mediate du peuple , soit que celui-ci exerce lui-raenie Ics fonctions du pouvoir executif et judlciaire , ou plutot qu'il nomme, comme souveraiu , Ies magistrats, etalors, cette forme de gouvernement s'appelle Democratic. Lorsque le gouvernement est partage entre un petit oombre d'hommes (i) Itisliiuliom av, droit jniMio cf'^^^emtz^nc : Leipsick , 1766. Un vol. in-S". u58 SCIENCES MORALES rtahlis aulrcment que par le peuple enticr , rctle forme pretu! \ e noriMl'^ risCocrtilic. Eufin, lorsque Ic gouvernemeut est concentre dans les mains (.Vun seul , cclte troisieme s'appelle Monarchic. Siiivant que ces divers modes d'autorite souve- raiue s'ccarlci ont plus ou moius des splu'-rcs que nous venons de distinguer, ils s'appelleiont Ochlocraliv , Oligarchic, Despotisme . On voit que I'auteur n'a fait que suivrc la classification dc Montesquieu et dequclques aiUres publicistes. Ilnoussemljlc qu'on a mieux caracterise les diflerens modes de gouverne- ment, en les distinguaul par deux, grandes divisions: les g^ofi- vernemens speciaux , et les gouvernemens tiationaux , selon qu'ils sont etaMis dans I'interet'd'une seule classe de citoyens , ou dans I'lntcrct general, 11 nous serait difficile de suivre M. de Schwarzkopf dans les developpemens auxquels il se livre pour exposer les res- sorts qui font mouvoir un etat. Mais nous ne pouvons re- sister au plalsir de citer un passage du chapilre intitule : Des cliangemtns au droit positij' d'un peuple . II conlieut une doc- trine qui ne saurail trop elre proclamce ; car, si les gouverne- niens ne Tavaicnt pas si souvent meconnue , ils auraient sans doute epargne bieu des mallieurs a I'humanite. « La personnc morale dc Tt'tat, dit Tauteur, tout comme riiomme iudividiu'l, ue cesse dc subir un coulinuel developpemeut; et conunc tol regime, excellent pour Tcnfance, ne serait plus qu'un regime absurdeet inlquepourl'agc mur 5 demcnie, telles institutions, bonnes pour une nation dans les premiers ages et dans des rapports donm's , cesseront ueecssairemcnt de Tetre, dans la suite des siecles et dans d'autrcs circonstanccs. On peul dire, en un mot , que la constitution d'uu peuple doit toujours etro dans uu accord inlime avec ses mocurs, Tt'teudue de son ler- ritoire, les progres dc ses lumleres, el enfin avec toules ses re- lations internes ct cxtcrncs. La force nicme des clioscs s'accov- ET POLITIQUES. i5g ^ ici avec la regie; car toute institution deplacee deses rapports naturels , cliangera elle-meme tot ou tard ; rien de ce qui est contrairea Tesprit dusiecle ne pouvant snbsister qu'artiliclel- lement, ni elre de longue duree, n (p. 53.) Dans sonexamendes Interets dupeuple ou des admlnistrcs, notre auteur reconnait que les publicislcs s'accordent a re- garder I'egalile comme le veritable element de la justice et de la prosperile des tlats. Les divers tncmbres d\ine societe politique doivcnt etre cgaux, sinon en droit , da moins Je- vant le ciroil; c'esl-a-dire , qu aucun ne doit elre soumis a des lois dont d'autres seraieut affrancliis. « Mais , ajoute-t-il , les publicistes sontaussi d'accord qu'une telle egalitene peut avoir lieu dans Tetat actuel des societes. » ( p. 3i . ) Si M. de Schwarzkopf est de la meme opinion que les publicisles dont il parle et qu"il ne nonime pas, ilesttout- a-fait daus Terreur. Nous croyons , au contraire , que Fetal actuel de societe reclame , par tout ou il nest pas etabii , le sys- teme d'egalite, qui lend a garautir les mcmes droits a tons les ciloyens dune meme nation ct a les soumeltre anx memes devoirs. Ce principea ete soleunellement reconnu eu France , dcpuis trenle ans , et la Cbarle de i8i4 la consoiidc, en le placant a la lete de notre droit politique. L'article premier est ainsi concu : « Tous les Francais sont tgaux devant la lot , quels que soient d'ailleurs leurs litres el leurs rangs. » IS'est- ce pas la le systeme d'egalite que les publicistes indiques par notre auteur reconnaissent , mais qu ils ne croienl pas , selon lui , compatibles avcc Tetat actuel des cboses? Je soupconae qu un de ces publicistes est M. de Haller , dans sa Restau- ration de la science politique [^i). Mais, quels que soient (i) licstauratton de la science folitiquc, ou Theorle de I'ordre so- eial naturel, oppose a la chimerc de I'elat civil laotice. Wintersthur. iSi'S-iSai, 4 vol. in-b". a6o SCIEINCES MORALES los aateurs qui out adopte celte opinion , je peus(! cjue Ics rai- sons emises dans Ic paragraphc ciU' plus IiaTil, sur les clian- gemens qui s'oporcut dc grci ou do Torcc dans le droit posilit dun penplc, lorsquehi nature dcs cliosesn'-clame ces change- mens, pourraicnt bieu lairc Irouver rint'galile devantla lol en contradiction avec Tetat acluel de la societc, par ceux qui sont les viclimcs de cette iuegalite j et des-lors , subslituer ii la vieille division des trois ordrcs , rogalite raisonnable , re- conuue par la Cbarte de France. Nous arrivons ala partie qui traite du droit public de I'Al- lemagne. La confederation Germanique n'est plus actuellcmeut ce qu'clle etait autrefois ; le pouvoir, aujourd'hui souverain, des etats qui la composent n'etaitalors que secondaire, subor- donne al'autorite imperiale, etdesignepar lenom de superio- rite territorlate. Celte autorite imperiale residait dans la per- soune d'un Empercur electif, qui I'cxercait coujointcmcntavcc les etats de TEinpire. L'assemblce des etats ou la Dietc , se composait de trois col- leges : celui des Electturs , celui des Princes , y compris les prelats et les eomtes , et celui dcs villes impcriales. Les deci- sions etaieut prises a la majorlte de cbaque college , et la reu- nion des trois majorltcs etait exigee de droit pour foiiner un projet de loi. On volt, par cet apercu , que la constitution dc I'Erapire etait ccUe d'une mouarcliie elective , devenue par le fait un veritable systeme d'etats federes , oii le pouvoir souverain re- sidait dans le corps entier. Chacun des etats , ainsi joints Tun ii I'autre par un lien fede- ral,etait regl par une constitution particuliere .Plusieurs avaient un goHvernement monarchique; d'autres etaieiit depetltes re- publiques (jui portaient le nom dc villes impcriales libres, etla superiorlte lerrlloriale appartenait au corps de lours bourgeois* ET POLITIQllES. 261 Les constilutions des auciens elats allemands reposaicnt sin- tie vieilles coulunies , sur des lois emanees du gouverne- mentmeme, ot sur des conventious conclues cntre le gou- vernement et les etals du pays , ou eutre le seuat et le corps des bourgeois, L'adoptiou du droit romaia au XVP siecle ayant sape i'autorite des coulumes, les etals tacherent d'oh- tenir de leurs princes respectits des titres solennels de leurs anciens droits , dont une grande partie n avait ete sanctlonnce jusqn alors que par Tusage. Les constitutions avaient encore pour fondement les dispositions de certains codes etrangers adoptcs en Allemagne , tels que celui de Justinien , et ceux qui conlieuuent le droit feodal-lombard et le drolt-canon. Elles reposaient aussl sur des pacles et sur des lois de famille, dans les maisons regnantes, sur les lois de Tempire relatives a I'e- tendue de la superiorlte terrltoriale et a son exercice , sur des privileges, des jugemens renduspar les tribunaux delempire, et des traites conclus avec les etats-confederes ou avec d'autres puissances. Cet antique edifice compose, comme on voit, d'clemens lie- terogenes , fut entierenieut delruit, en 1 80 1 , lors de la paix de Luneville, conclue eutre la France et lEmpereur. En vertu de ce traite, toules les provinces situees sur la rive gaucbe du Rhin ayant ete cedces a la France, ce fleuve devint la fronticre de rAlleniague. Par suite decet e'vcnement, les etats ecclesiasti- ques furent secularises, a Texceplion de Tordre teutouique et de celui de Saint-Jean de Malte; Augsbourg, Nuremberg, Francfort-sur-Mein, Breme, Hamboorg et Lubeck furent les seules villcs imperlales qui conserverent leur independancej enfin, la constitution de TEmpire sublt plusleurs cbangemensj il ne rcsta des electeurs eccleslastlques, que I'electeur archi- cbanceller. Les anciens electeurs seculicrs furent redults a cinq, ceux de Bolieme^^ de Saxe, de Baviere, dc Brandebourg^ i6a SCIENCES MORALES el de Hanovre. II en fut creequatre nouvcaux, ceux dcBado, tie Wiirlemberg, do Hesse ct deSalzbouig. La guerre de i8o5, que I'Aulriclie soutiat contre la Frau- ce, sans Tassistance de TEnipire, araena de nouveaux cliange- mens; le traite de Presbourg declara rois les electeurs de Ba- viere, de Wurtcraberg, et grand-due celui de Badej ct leta- blissement de la confederation du Rliin porta le dernier coup au Saint-Empire romaiu, qui s'ecroula apres dix siecles d'cxis- tence. Les premieres bases de la confederation du Rliin furenl posees dans la convention conclue a Paris le 12 juillet 1806, entre la France et seize membres de lEmpire (i). Cetacte lut presente a la diete le i*"^ aout sulvanl, el appuye par M. Ba- clier, ministre de France, qui declara que la puissance qu il representait n'entendait plus reconnailre desormais I'Euipire germanique. L'effet Iinmediat de celte gi-ande mesure politique etait de rendre aux cbefs des diflereus elals qui venaienl de s'enianci- per, le droit de sonverainete, debarrasse de toutes les restric- tions dont leur supt'riorite territoriale etait restpe jusqualors artectee sous Tancien ordre decboses. La suzerainete de TEm- pereur etait aneantie, el le fantome feodal qui avait traverse les siecles du mojen age et une partle de ceux de la civilisa- tion, etait renyerse de fond en comble et rcduit en poussiere. Les rapidcs succes des armees frannaises elenciirent la con- federation du Rhin jusque dans le nord de rAllemngne, ct (i) Les rois de Baviere et de Wuricmhcrq, Vcicctcur archi-chatice- lier, I'electeur de Bade, le due dc Berg, le landgrave de HcsseDarms- tadt, les princes de Nastau- IFcilbouri) et de Nassau-Usingen, les prin- ces de IJohcnzoltern-Jlechingcn, ct de HohcnzoUern-Sigmnringen, les princes de S aim S aim et da Sahn-Hyhourg, \n due d' Aremherg , ic prince d'Iscmbourg-Birsten, Ic prince dc Licti ten stein, ct le comie do Ley en . ET POLITIQLES. 265 Jos seize mcmbres dont ellese composa clans rorlgine, se vi- rciit portes successiveinent a plus dii double de ce nom- Lre (i). Mais rexistence de cette confederation nc devait ctre que de courte duree. Les evenemens desastreux de i8i5 en detacherent successivement les ctats qui la formaient, a me- sure que les armees de la coalition s'avancaient A'crs la Fran- ce. L'article 6 du traite de Paris, du 3o mai i8i4, declara que les etats allemands resteraient independans, mais reunis par un lien fedcratif, etque le prochain congres deVienne e- tablirait plus solidenient les rapports constitutlonnels de TAl- lemagne; nous allons voir quelles fureut les disposllious de ce congres, relatives a Tancien empire germanique. Les grandes puissances reunies en congres a Vienne s'en rapporterent aux soins des nionarqucs et princes allemands pour statuer sur le sort de I'aucicnue confederation. En con- sequence, TAutriche, la Prusse, la Baviere, le Hanovre et le Wurtemberg commencerent par envoyer des plenipotentiai- res charges de former un comite particulier pour convenir prealahlemeul des principes fondamentaux dc la constitution (i) L'elecleur de TVurtziourg , sous le tilre de grand -duo ; I'electcut de Saxe, sous le litre de roi; les dues de Saxe-lV eimar , de Saxe- Gotha, dcSaxe-Meiningen, deSaxe-HUdhurgausen, AeSaxe-Coiourg; les princes de Sciiwarziourg-Sondershausen , de Schwarziourg-Rudols- iadt , d'Anhalt-Dessau , A'Anhalt-Bernhourg , (TAnhalt-Kutlien, dc Lippe-Detmotd, de Lijipe-Schaiimhourg , de Reuss-Greiiz, de Reuss- Loheinstcin , de Reuss-ScMeitx , de Reuss-Eiersdorf, et de fValdeh^ La paix de Tilsitt (7 et 9 juillet 1807 J donna naissancc au royaume da TVestphalie, lequel fut de suite ajoute a la confederation. Ce royaume i'ut compose en partie des provinces cedees par la Prusse , et principa- lement des elals de Hanovre, de Brunswick , de II esse-C asset, el d* Nassau-Orange, conquis par la France. La Confederation du Hhiniat porlee a sou plus liaut point d'extension , le i5 levrier 1808, par I'ac- cession des dues de Meklembourg-Schwerin, de Mekleniourj-StretUt i't de HoUtcin-Oldcmtourg . 264 SCIENCES MOFxALES gcnnaniquc. Cc comiU" uciit que ircize seances. L'opposilion coastanle de la Baviere el du Win tcnibeig ameiia 1 inlennip- tlon de ses travaux. Daulres entravcs s'opposerent encore ii la reussite des coafereuees dont uous vcuons de parlcr. Les aulres elats allemauds, jaloux de leurs droits, formerent bleu- tot a leur tour une assemblec sc'pareej ils declarerent qu lis ne reconaaitr.ilcnt quuae constilution a laqucUeils auraientdon- ne Icur libre adhesion. Les cliels des differens gouvernemens, pour lueltre un ter- rne a ce choc d opinions, sc rcunireut en une assemblce ge- nerale, et anelereat la redaction dune charteconstitutionnelle pour TAIleiuagne, qui, sous le titrc XacleJidiraL, en reunit tons les etats, sous lenom de confediration Gtrmanicjae. Ccl actc I'ut signe par tons les membres de la reunion, le 8 juin i8i5, ;i Texception cependant de Bade et de Wurtembcrg , quin'yaccederent que dans les mois de juillet et descplembre suivant; 11 fut insere textuellemenl dans Facte final du congres de VIenne, approuve et garanti par toutes les puissances eu- ropeennes, « L'acte federal, dit M. de Schwarzkopf, est un veritable pacte fondamental, auquel la confederation Germanique doit a la fois son existence et son importance politique. II est divise en viugt articles. Les onze premiers sonf intitules : Dispositions geiierales, et contienncnt les rapports de la confederation comme corps, en tant qu'ils fixent le pouvoir coliectlfde Tu- nlon, cl les droits et obligations de chaque membre vis-a-\is d'ellc. L'article douze el les suivaus , inltlules : Disjiosilion.i parliculicres , se rapportent lous a la conslilutlon intcrieurc des diflerens etats confederes. En conformile de ce nieme acle, les plenipolcntlaires des difi'erens etals allemauds appeles a I'oi'mer la nouvelle diele Germanique, s'assemblerent a Francfort-sur-Mein,dans i'au- fomuc de i8iG, Apres cinq conierences prellminaires (du i i ET POLITIQUES. 265 au 1 4 octobre) pour s'eatenclrc prealaLlement snr les rapports fie la ville de Fraucfort avec la tlicte, sur le mode de transac- tion et sur quelques autres niatieres f^enerales, la diete ou- vrit solennellement, le 5 novembre iSi6. L acte federal ne contenaut que lesprinclpes fondamentaux des rapports de la confederation, avail laisse ;i la diete le soia de les completer el de les consolider. Celie-ci s'occupa done - quirent de cruellcs rcprpsallies. Mais il ne tarit pas sur les torts de la revolution ; il ne lui fait grace d'aucune veritei Instrult mieux que personne des fails publics importans ar- i'ives sons son second rainislere , il s'est an moins donne de garde d'accnser, par exemple, Ic club forme a Versailles, par les deputes brctons et francomtois ; ce club lant calomnie par le vulgaire des ecrivains d'nn parti; ce club, ou neanmoius les Mounier, les Maury raeme aimaient a se trouver, oili ils ctaient bien recus, et 011 jamais on ne put rcmarquer d'anfre licence d'opinion , s il faut ainsi parler aujourd Imi , que la manifestation conslante dunevolonte ferme et paisible d'ob- tenir la constitution monarchiqne et representative, objct de toutes les esperances. Retire definitivemcnt en scptem- bre i']'iO, M. Necker eut le bonbeur de ne pas voir les tris- tes journees du 20 juio , du 10 aoiit 1792, des 3i mai , i" et 2 juin 1795, ni les 18 mois de la convention mutilee de loo membres ct plus, ni les terribles scenes des 19 mai ct 4 octobre 1795. Nul ecrivain n'a encore expliqiie assez clairc- ET POLITIQUES. ^yf, ment, asscx completement les vraies iinpulslons ndes destinees auxquelles il pnuvait s'slever, en de- ▼Cnanf I'liomme du sieclc, riiomme de la civilisation, le fondaleur des gou- vernemens reprdsentatifs , le Wabhington dela France; qui clmrcherent i le delourner di' la fausse gloire dcs conqiieles, en lui presentant avec inergie, • les gi:erres d'ambition com nc repoussees par Topinion publi- que, reine des rois, et commc devant le conduite , au bout d'uue lonjjue avenue dclauriers, dans un gouffre ensangldolc ou la Fiance seraitpru- 294 SCIENCES MORALES force; il n imagine que des imitations et des parodies de Tau- cien regime , que les ressources d'une politique commune , astucieusc et machiavelique : ce qui explique comment , avec un ascendant qui dominait I'Europe , son gouvernement uc presentait que ia pliysionomie la plus etrange , la plus capri- ciease et la plus inquietaate ; ce qui explique encore i admi- ration de ceux qui ne voyaient que sa puissance , en meme lems que IVlognement , le degout et la haine de ceux qui ne jugeaient que ses raoyens » 11 n'avait pas concu Tide'e de vaiucre TEurope par I'ascen- dant des institutions • il cliercha done , au milieu de tons les liasards et de tons les perils , un autre moyen de subjuguer TEurope, moyen commun, moyen vulgaire , et trop souvent criminel, celuide la force » Quelle depense d'intelligence , de caractere ct de genie , pour aller monrir sous le joug dun eunemi , etsur un roclier perdu dans de vastes niers ! » Qui ie croirait? TEurope, dans ce moment , est dans I'etat le plus penible, precisement par suite de la meme erreur qui a perdu Napoleon Bonaparte. Les gouverneraens de TEurope seU'ompeut, comme il lavaltfait, sur les iiommes etsur les rlioses, en voyant des revolutions dans les idees les plus salu- taires et les pins honorab'es , el des revolutionnaires dans les cipilee a vec lui i> (txpiessions employees, en 1800, dans une conversation particulierc avec le premier consul) : ce» hommes genereux et sincfcres, venlables representans d'une nation condamnie alors au silence de la servitude, furent disj^racies, etouflfes, proscrits , repousses de loute es- pece de carriere ou leurs vues de bien public auraient pu se manifester et contre-balanccr Tindueoce des courtisans et des flatleurs.Voyez, entreau- tres pieces rernarquables sur ce sujet , plusieurs meraoires renii.s a Bona- parte, placesau commencement du T. IX du Reciieil de pieces officiti- o2 LITTER ATURE. Bienlot, Dandolo part avec vingl uavires pour scmparer do Phinopolls, place impoitaute oii se (abriqucut dcs amies pour Byzance. Rosalba de Montmorency, luTomc I'lancaise (nii pourrait fouiuir au poele le siijtt dc brillans ("pisodc;! , s'il ne s'etaJt pas borne a en ("aire uae heroine, perce du- ne flecbe le i^<'"nt'ral enneuii, et la villc lombe an pouvoir des croises. Des pigeons coiirriers, detaches de Phinopolls, en annoncenl bienlot la prise a MurzulTlc. On sail que ces oiseaux dans lOrient sont frcquemment dresses pour cet usage. Quand la jeune colomhe, aux creneaux des sept lours Suspendant sa demeure et flxant ses amours , Voit iciore au priatems sa famille nouvelle, El rasscmblc ses fils sous I'aile malernelle; D'agilcs oiseleurs, par ses chants avertis, Vent surprendre la mere aupr^s de ses pelils. On I'emportc , elle part pour la rive etraog^re : Attacbee aux barreaux de sa prison leg^re, Dcs Ills qu'elle a quiltes elle s'occupe encor. Au milieu de I'exil, rendez-lui son cssor: Loin drs lieux oil vos mains la reltennenl captive, Elle fuil comme un trait, elle vole, elle arrive Aux murs qu'elle a couvcrts de $a posterite, Et ramene la joie a son nid attriste. Les Gi'ccs veulent surprendre a leur relour ies croises commandes par Baudouin. Mais GodciVoi de Bouillon lul apparaiten songe et le previenl du danger. Baudouin altaque lui-nieme les ennemis , qui ne peuvent soulenir son choc terrible. Le seul Paleologue, arrStant ses succes, Rtisistc vainement aux bataillons fran^ais; Tel qu'un chenc orgueilleux , qu'effeuilla la tempfile, Sur la cime des monis leve sa noble tete, Et, cnnjurant les coups des autaos furieux, De son i'lont coucoune menace encor les cieux. LiTTERATURE. 5u3 li succoiulje enfiu, apres uiic lougue balaille, ilans le recit de laquelle ou peut remarquei- Tart tlescriptil' du poete , et I'interet qu'a I'exemple d'Homere , il sail attaclier a la des- tince de ses guerriers. Le croises soat vaiaqueurs et rega- gnent libreiuent leur caiup. Nicetas, Taiicieu ami d'Ales.Is, a ele force de (uirEvzancej mais il a leluse de servir ies croises , et D'ouvrir i I'ctranger I'acces de son pays. II a choisi pour relraite un lieu voisin du champ de bataille : seconds par des anges de paix dcguises ea bergers, il va se- couiir Ies blesses , Et, tels qu'aux premiers feux de la naissaote aurore, ConaiEcncent Ies (ravaux du vigilant glaneur, Qui, suivaot jusqu'au soir Ies pa« du moissonneur, Recolte avideraent, pour nourrir sa famille, Quelques rares epis qu'oublia la faucille : Sur ces guerets sanglans, tel on voit JNicetas Recucillir Ies blesses echappes au trepas. BiciUol il Ies rauiene vers Byzance, et apporte quelque con- solation dans cette vlUe , occupee alors a pleurer la fleur de ses guerriers, et a celebrer la pompe funebre de Paleo- logue, leplus grand de ses defeuseurs. Tandis qu une partie des Latins revenait par terre, Dandolo s'est cmbarquo sous Ies murs de Pliinopolis. Mais le prince io LITTER ATL-RE. dislinchon de seclc. Cel liomme, aussi bienfalsaiU qneclairr, s'occupc da sort dcs JulKs , et d'abord de ceiix qui liabiteut ses terres. Leyba est rccu et honore dans la societe du comic ; Tauleur en avail bcsoin pour arrive r au donoumenl. Le jeune Tenezyn force les rabbins a lever ranatlienie prononce centre Leyba , et tire Slora du lieu ou elle elail reieuue. Cette prisoa etait une de ces mauvaises auberges tcnues par les Juifs po- lonais , et qui , par boulieur, se trouvait dans les douiaines du comte. On pense bien que Leyba ne tarde pas a rejoindrc son cleve et son amante. La colere et I'esprit de vengeance font faire tant de sottiscs au docte Jauquiel , qu'il sert luiv nieme , sans le savoir , les projets du comte pour Tunion des deux amans. Le rabbin saisit ses redoutabics armes; il lance ses anatbeaics , non-seulemcnt conlre Leyba etSiora, mais centre tons leurs parens , et conlre son propre pere. Ainsi , reffet de ees loudres religieuses etant de rorapre toute com- munication avec ccux qui en sont (rappes , les speculations de commerce eulreprises par Mocbequau et le pere de Jan- quiel manquent totalement, et ils eprouvent des pertes enor- mes. Dela, une rupture, et enfin Tunion des deux amans, desiree et aflendue par les lecteurs. Aprcs avoir fmi ma tacbe de narratenr, il me reste a faire la part de la critique. Je n'ai pas dit que Tauteur a fait du comte Tenezyn un rival de Leyba ; que le protecteur n'a pu voir sa belle protegee sans eprouver le pouvoir de ses char- mes. II me semble que cellc idee u'est pas beureuse , parce qu'elle n'amene aucune situation nouveile , et que le comte impose silence a sa passion , aussitot qu'il est instruit de celle de Leyba. II est vrai que I'auteur avail le dessein de trailer une question tres- delicate , eelle de la conversion des Juils j mais il eul ete plus sage de ne pas Taborder. J'aurais desire aussi que I'auteur ne conseillat point de bruler tons les eom- raentaires du Talmud j non que je prenne un grand interet a LITTERATLRE. 5n ce llvre, non plus qu'aa Safer, au Jecirci , etc. ; nials parce que je n'aime auciin autodq/t. Au i-esle , M. NIemcovvicz iie les aime pas plus que moi. Je connais trop blen son caractere et son palriotismc , pour penser qu'oQ le trouve jamais dans les rangs des persectiteui's. Jo ne puis me dispenser, par amour de ma palrie, de re- Jever une Invraisemblance que notre auteur s'est permise, et qui pourrait donuer une idee fausse des moeurs polonaises. On croirait, d'apres son rrcit, que, dans quelques families dislinguees de noire pavs , Teducatlon des demoiselles est con- fiee a des etrangercs , qui leur laissent ignorer tout ce qui regarde la Pologne , et meme notre langue. Rien nest plus eloigne de ia verite (i) , et c'est exceder les bornes de la fic- tion , que de nous montrer la soeur du comte de Tenezyn recevant de la juive Siora les premieres notions de la langue polonaise. Appliquons la meme remarque au portrait du comte Fadowicz (des fadaises), bomme tout occupe de sa toilette, de ses cbevaux, de ses cliiens; qui ne trouve aucua sens aux mots de patriotisme, de vertu ; qui n'aime son pays que lorsqu'il en est eloigne ; et qui , dans son pays , ne songe qua imiter des moeurs clrangeres : I'original de ce portrait nexiste point en Pologne (2). Comme je I'ai dit en comraencant, et comme cette analyse I'a prouve , la fable de ce roraan est tres-simple. Point de grandes aventures, rien de romantique; I'auteur sait inte- resser , sans rcconrir a des moyens communs ou bizarres. II nous ofTre des tableaux de moeurs , et cboisit des scenes qui (1) L'auteur et son critique, quoique d'avis opposes, peuvenl avoir egalemcnt raison , et se tromper egalement , I'un en generalisant trop UD fait partjculier dont il a ele temoin, et I'autre en niant tous Its faits ^c cette nature, parce qu'il n'en a vu aucun. (N. d. R.) (a) Voyez la note ci-deesus. 1 5 12 LITTERATDRF. seraienl raal renleau dc la situation de I'ancien ct du nouveau mon- de, tableau dans lequel notre vieillo Kurope n'est pas flattee. Si celte peinturc est fidele, nous ne gagnerions pas plus, nous aulrcs Europcens, a fitre observers de loin, qu'a etre vus de pr6s. En Amerique, on est sur- pris que les redacteurs rcpublicains n'aicnt pas juge la tentative insenstic d'llurbide comme on la juge en Europe, ct qu'ils aient presume qu'un imitatcur de Bonaparte ou de Christophe pilt fairc le bonbeur dii Mexj- que. Le gouvernement des Elats-Unis est loue convenablement, quoique la prosperite de ce pays soit exageree, el qu'il ne faille nullement s'at- Icndrc a raccoinplissement d'une prediction exprimee dans ce prospec- tus, qu'a la Cn du sifecle, les etats de TUnion conticndront 120 millions d'habitans. Le premier et le second cahicr sont rcmplisj en grande par- tic, par une histoire tres-bien faite de la reunion de la parlie espagnole de Saint-Domingue, et des observations tr^sjusles sur les resullals de cette formation d'un etat unique, et sur les garanties qu'elle donne a I'indepcndancc bai'licnne. Aprcs le recit des trois negociations infruc- tueuses, essayees pour engager les Hai'tiens a reprendre leurs fers, I'au- teur s'exprime ainsi : a Les destineos des peuples snnt dans le sein dc dieu et de I'avenir, et la sagesse bumaine lit difiicilcinent a travers lu voile qui les couvre.Si le Tout-I'uissant a decrete que le non\ du peuple lia'itien serait raye du livre de vie , quo son auguste nom soit beni ; nous nous inclinons avec un respect cgal devant les signes de sa misericorde, ou les cbjtimens desa justice. Mais nous ne desesp6rerons ni de sa bonle, ni de sa protection, tant que nous lirons dans notre ame et dans la nature qu'il est notre pere, et que nous sommies ses enfans : nous croirons 6lrc invincibles, tant que I'esprit d'orgueil et de verlige presidera les conscils de nos ennemis, tant que I'^nergie de notre volonte , I'elasticite de nos muscles et les battemens de notre cceur nous avertiront que nous som- racs des hommes: nous le serons, tant que nos mornes conscrveront Icur cscarpement, nos plaines leurs baliers impenetrablcs pour d'aulre? que pour nous, tant que le solcil tropical nous conservera les faveurs de ses rayons paternels, et dardera ses fureurs au visage de nos ennemis. » Dans ks autres numeros, 11 senibie que les r(5dacteurs attacbcnt trop d'iinportancc aux discussions de notre tribune, et surtout aux ucrits des LITRES ETRANGERS. • 5ib anciens colons. Heureusement, its ne les connaisscnt pas tous; car, s'iU en avaicnt le recueil sous les yeux, ils renoiiceraient i les refulcr, dans la crainte d'etre condamnes a les lire. Get arsenal de brochures est tres-inoffensif; que les Haitiens cultiventen paix leurs champs, les let- tres et les arts de la paix, tant qu'ils n'auront pas d'autres ennemis a re- douler. Quant aux attaques d'une autre nature, I'experience du passe les liendra suffisamnient avertis; s'lls se laissent prendre au depourvu, ce ne sera pas la fortune ou leurs destinees qu'ils devronl accuser. — JV'attris- tons pas iios lecleurs par les horribles details des supplices auxquels de malhcureux negres furent condaranes a la Martinique, en i8i5. Que des juges aient pu condamncr unc mere a fitre temoin de la mort de son fils; que des femrues aient ete envoyees aux galferes, etc., ces extravagantes atrocit^s nepeuvcnt etrereprochees a des Fran^ais.Lcs homraes capables de tels forfaits n'apparliennent a aucune nation ; ils sont Colons, — Dans le sixieme cah'er, I'ecrit de M. Sevigny, intitule : iT/emoirc stir ie rita- idissctnent des rafports polilitjues et commerciaMX entra la France et Saint Domingue, est discute avec sagesse, etendue et clarte. On indique les verites que ce menioire contient, et ce qui manquait a I'auteur pour traiter avec plus de succes le sujet dont 11 s'est occupe. Tirons d'une autre dissertation, quelques passages qui nous concernent, et qui peuvent faire nailre quelques pensees utiles, o L'imaglnation de cot liomnie qui fut pendant viiigt ans la terreur ct I'admiration de I'Europe, s'arrelait avec complaisance sur cette epoque de I'age futur, oil la population an- glo-aniericainc couvrira de nombreuxhabilans toutesles terres qui s'eten- dent du Mississipi aux lacs du Haut-Canadaj et de la mer Atlanliqueau grand Ocean. Sa physionomie prenait I'expression de la trislessc, lors- que, se transportani par la pensee sur les plateaux du Mexique, dans les vallees des Curdiliercs, sur les bords de I'Amazone, il voyait des millions d'bommes y perpetueria gloire et les souvenirs de I'Espagne et du Por- tugal. Si je n'y mets ordre, disait-il, la France sera bien peu de chose ! Etranges effets de la I'aiblessc humaine ! La France n'a point jete de ra- cines sur le sol americain ; elle n'y possede qu'une partie de la Guyane, 5oo anecdotes que promet son tilre. On va publier incessamment line traduction IVan^aise de eel ou\rage, ou plutol un cboix de ce qu'il con- lient dc plus inleressant. Comme peinfuie des moeurs nationales, des u^ages et del'cspiil anglais, ce livre ne peut manqucr d'interesscr beau- coup dc lecleurs, d'autant plus que le Irndiiclcur corapic I'mrichir d« particulariles cuiieuscs cl d'anccdoles inconnues jusqu'a present. L. S. B. LIVRES ETRAiSGERS. 3i.j (jj, — Philosophical magazine. — Lc Magasin philosophique, redigc par /ikxandreJiLLOcn, Loodrcs, 1822. Ce journal , dont nous avons dejii parle , se rccommande toujours par une grande variete de matieres , cl par des memoires sur presque toutes les parties des sciences nalurclies. La plupart des recucils peiiodiqucs anglais consacres aux sciences out cet avaiilage sur les nolres, qu'ils accueillent des discussions sur piesque loules les sciences, depuis la medecine <:t la botanique, jusqu'a rastronomie et aux mathunriatiques pures. Le lecteiir abonne qui recoit un seal de Icurs Magasins phi- ioscphiques , est tenu au courant du progres des connaissances scientiti- ques en general. — Dans les numeros que j'ai sous les yeux, je reraarqucrai surtout celui d'Avr'd, qui conlieiit un memoirede M. William Gurney de Gosport, sur ses oiservations meteorotvgiques ; ce mumoirc me parait un nioJele d'observation, et mdme un cbel'-d'ceuvre de patience. J'indique- rai les divisions du regislre meteorologique annuel de cet inl'atigable pliysi- cien, sans citer les nombres, qui n'oi:t d'iutiiret qu'autant qu'on les ratta- che au grand probleme de la temperature com puree des pays et des ban- des isotbermes. Pour I'etat uioyen annuel du barometrc, il donne : 1° le maximum de Lauteur; 2° le minimum; 3° I'iutervalle entre ccs deux points; 4° la hauteur moyenoe annuelle; 5° la hauteur moyenne des 170 jours pendant la declinaison suit de la lune ; 6° i ^o'- tJi". ) Londres, 1822. Lupton Helfe , edlteur; Long- man , etc. ; prix , 2 schellings le caliier. — Ce rccueil parait tous les mois par cabier de lOO a lao pages in 8". Six cabiers forment un volume orne de gravures , qui parait a deux epoques de I'annee, au i'^"' Janvier et au I"' juillet, et dont le prix est de i5 schellings 6 pences, demi-reliure. Ce rccueil, qui merite une mention particuliire , se fait eslimer par I'impartialile de ses critiques, par ie bon choix dc scs articles, ct par ses annonces raisonnees des principaux ouvragcs anglais et etrangers. Lc cahicr de novembre rcnferme, entre autres morceaux iiiteressans, 1° une Notice sur Canova , accompagnee du portrait parfaiteraent resscmblant de ce grand artiste, et d'une liste dc ses ouvrages : a° VFlislolre de la naissance, dc (a marche ct des progres de i'art dramattque, morceau ou Ton trouve dcs details curieux et quelques reflexions judicieuses, mais dans lequel I'auteur parait souvent domine par d'injustes prejuges con- tre la lilterature fran9aise, qu'il ne semble pas bien connaitrc ; 3" le Saionde iccture, ou la bibliolheque publique , critique spirlluelle de la manic des compilations, qui domine partout ou la librairie a bcaucoup d'aclivite, Cbacun veut speculer sur I'espiit des autres; de la, eette mul- LIVRES ETRANGERS. Sat tJplicitc d'ecrils qui n'ont rien de ncuf ni d'original. 4° Esqiiisses de la wciete et ties mceurs a Londrcs ct d Paris. Cet ecrit se compose de dotix icilrcs , oil un Anglais fait pari a un Ii'r;in9ais voyageaut a Loiidres, des ridicules qu'il remarque aParis. CcKii-ci lui communique en echange 8C3 ob'^ervalious sur les moeurs Initanniques. 5° Analyse de trente let- trcs sur quciquesuns des cantons suisscs. G'est un tableau exact de rHelvelic, tulle qu'elle est aujourd'liui, dc ?es lois, de sa repiesenta- tion nationale, de sa force militaire , etc. L'auteur, en rappelaut les an- tiques souvenirs de gloire des Ilclvetiens . le.ur donne quelques sages conseils sur les moyens d'assurer et de conseiver ieur independance. 6° Sur le <)cnie de Spencer, et sur I'ecole dc poesie qui porta son noin. Cet arlicle renfermc plus de mots que d'idees ; il est d'ua grand admi raleur du vieux poele anglais. Dans la seric des nouvslles etrangeres, scienlifu|ties et lilleraires, une IS'otice sur !e Zodiaquede Dendera tient le premier rang. Au nombre des ouvrages.qui out paru sur ce sujct, le redacteurcite avec eloge la notice de RI. Francoeur, inseree dans la Revue Encyptopedique de septembre 1822. [V. T. XV, p. 433. ) 11 cite avec eioges ce recueil , dont il fjit coiinaitre I'esprit et le plan. Les nouvelles scieotifiques, en petit nombre, sont en parlie originalei , en partie cmpruniees aux journaux anglais et etrangers. Une lisle de publications prochaines termine le bulletin. Viennent easuilc les bcauxarls, les iicuvellcs qui s'y rapporlenl; les inslilulions , les ihealres; enflu, la politique elrangere, un rapport sur le commerce; un autre sur I'agricul- lure; une liste dc patcnlcs, dc banqueroutes, etc. 9.5 (') — The London literary qazetle , and Journal ofielles letlrcs, arts and sciences. — ^ Gazette litleraire dc Londresj Journal des belles- lettres, des arts ct des sciences ; publiee toutcs les scmaines par livraisoq d'une feuille d'in?pretsion in-4°. Au bureau de la. Gazette, cliez Scrii)ps, editeur. Londres, 1822; prix , 8 pcnces (16 sous) le cahier. Ce journal est enlierenient lilterairc, comrae I'Jndique son tilre; il ne Iraite point de politique ni des sujets qui s'y rattachenl; il se borne a donucr des annonces critiques et des analyses des ouvroges qui onf paru dans la seraaine. Le savoir el rimparlialile de ses redacteurs luj cut vjilu reutime du public. Cet eloge s'applique a la parlie litteraire; les beaux-arts no sont pas, a beaucoup pres, aussi bien Iraites. Nous n'avons pu lire sans elonnement I'srlicle du samedi 7 decern bre, inti- tule ; le Couronnement de Nnpoi'on, par David. La description qu'etj donne !q journalislc ferait croirc qu'il u'a vu qu'une detestable copie de ce chef-d'oeuvre du plus grand maitre de TEurope ; ear comment expli- quer, sans citle suppoeilion, lea coiiiparaisons outragranles qui revitn- "25 LIVRRS FTRANGF.RS. rent it chaquc li^'nc? F.'niitcur n'liesilc pas a «oufonir q\ic Ics plus mau- vaises cnseigiies dc cabant de I'Anglelerrc sont fort au-drssus dcs tfites i|ui Cgurcnl dans le tableau de David ; il mfile aussi 4 ses critiques dcs I'trsoniialitL's toujours dcplacties, surtout dans I'txamen des productions d'un lionimc dc genie. La mauicre dont it i-Ieve aussi rt'cole dc peinlurc anglaise aux depens de I'dcolc fiancaisc, n'annoncc pas un amateur cclai- re ct impartial, encore moins un artiste. Gependant, il faut reunir ces deux qualiies pour bien pailer des arts. Nous ne prelendons pas venffcr M. David de ces outrages; sa gloire est Irop europeenne pour qu'on puisse la diuiinuer ou en obscureir I'eclat; nous n'avoos voulu que don- ner un avis a I'cditeur de la Gazette litteraire, sur I'errcur commisc p:ir cclui des redacteurs qui est charge de la panic des beaux-arts. Nous ajoutons avcc plaisir que les autres articles du journal sont rediges avec esprit, clarie ct melbode. 96 (*). — Refository of arts, lileralure, fashions. — Reglstre ou Anna- les des arts, de la litteraturc ct des modes, ouvrage public tous les, mois par cahiers dc 60 a 70 pages in-S". Novembre et decern bre 1822. N° LXXXIV, vol. 14. Londrcs, 1829.. Ackcrmann; prix, 4 scbellings le cahier, ornc de plusicurs gravures coloriecs. Ce journal, compose dc morccaux choisis dans diOerens ouvrages , dc conies originaux, de nouvellcs, etc. , est plus specialement consacr6 aux modes. Deux gravures soiguees offrcnf, tous les inois, une represen- tation Cdele du costume du jour. On y trouve aussi des dessins de bro- drrics et de mcublcs riches et nouveaux. La partie litteraire n'cst pas aussi soignee. Des vues dc Londrcs ct dc differentes parties des posses- sions britanniques, ornent chaque cahier. On donnc resplicalion des pravures dans le texte. On en remarque une dans le cahier de decembrc rcpresentantle College de I'Eveque (Bishop's college), pres d« Calcutta, destine a recevoir les niissionnaircs du pays, les catechumenes, les pro- fesseurs dc theologie , etc. Get edifice a ele elevti en partie aux frais dc la Secicle four la fropagation dei'EvavgHe dans tes fays etrangcrs , et aux frais de la Sociele frotcstante des missions. Ellcs out donne cha- cune cinq mille louis. L'eveque de Calcutta a obtcnu du gouvcrneur- gencral le don d'une portion de terrain propre a I'institulion, siluee sur les bords de la riviere Hooghly. Le batimcnl a ete commence au mois de decembrc 1S20 ; on espere qu'il sera tcrmlne a la fin decetle annec ou au commencement dc iSaS. II est d'un bon style d'architecture , alliant le gothique au maurcsque. Une ou deux salles seront reservees |)our les cours publics. Au mois d'aout i,5 mis a la voile, le premier pour allcr remplir la place de principal du . college, avec un salairc de mille louis : et le second, colic de premier profcsseur, avcc stpt cents louis d'emolumens. Le college eat a environ Irois milles anj.'lais de Calcutta. Le recueil uuquelnous empriinlons ces details, se public depuis qiiatorze ana avcc succfes, ct I'editeur se pro- pose d'y f<>ire encore de nouvelles ameliorations pour 1820. 57. — The vuiqio lantern, or world as it goes. — La lanterne magl- que, ou le Monde comnic il va, representant des Muettcs de toule es- pecc. Ouvrage periodique, n"' 1 et 2, orncs dc caricatures coloriees. Londres, 182J, Johnston, 98 chcapside : Prix, 2 schellings cLaque cahier. Get ouvrage est du genre saliriquc. ITprescnte, sous une forme pi- quante, les evencmens poliliquos, el tourne en ridicule Ics acteurs le plus en evidence sur le grand theatre du monde. Le mot anglais huh- hie, que nous avons traduit, dans le litre, par le mot hiuette, ne peut guere se rendre en fran^ais , quoiqu'il indique tres-bien le but et le genre de cc nouveau rerucil. Newton Ic definit a une petite bulle de savon »; Bacon : « tout re qui manque dc solidile et de Icrmeti » ; Swift : « une illusion, une faussc apparence » ; Prior: 0 la personne trompee ou du- pec. » Ce sout ces trois derniercs definitions que les redacteurs de la Lanterne Tjia^t^ue semblent avoir adoptees. Dans un article du premier cahier , ils jouent encore sur ce mot , en pa riant des bruits de I'etrangcr, qui font liausser ou baisser les fonds publics. Les morceaux les plus pi- quans sont : le Isouilbn de la cour ct pcs associes ; une Rumeur politi- que; un apergu de I'Enfer; la Pairie et les Comnmnes. — 51. Canning ct le ministere. — Le nouvel acte dc Mariage et ses fatals ciTets. — La statue de Hyde-Park defendue, etc. — Le second cahier renferme plu- sieurs j)ersonnalites, et des hlstoircs scandaleuses, telles que celles qui ont pour litre : Le lieutenant F. "* et la sirene de Weymouth; Mariage BEnr.. Copenhague, 1822, L. F. Popp, in-12 dc i')5 pages. L'autcur, qui est de la religion riifomiee, soutient ici , contre les bisloriens qui appartienoent a celte meme religion, que I'apolre saint Thomas a ete vraimenl le fondateur de I'autique eglise chrelienne du Malabal", devenuc depuis ncstorienne, et parliellement reunie a I'e- glise catholique, a la fin du 16' siecle. Get ouvrage est brillant de criti- que ct d'lirudilion. ^' LIVRES ETRANGERS. 5a5 101. — RetsCj elc. — Voyage dans quelques parties de f Aileynagne, de la France, de I'Jngieterre, et dci'ItaHe, par Chretien Mohsucn, Copenhague. x" vol., 1820, 1' vol., 1821. In-8°. La lecture du premier volume de ce voyage, doot j'ai annonce la publication dans ce recueil (Voy. Tom. XIII, pag. 159) , ayant peu sa- tisfait a mon attente, je pris en main ce second volume^ avec une pre- vention peu favorable pour I'auteur ; mais j'ai ete, jc I'avoac , fort agreablement delrompe , et je I'ai lu dcpuis le commencement jusqu'a la fin, avec le plus grand plaisir. Sans doute, ce voyage ne renfcrme rien de neuf pour les peuples des pays que I'auteur a parcourus ; ilsy trouveront meme quelques erreurs; mais elles sont du genre de celles qu'un voyageur evite difficilement, quand il ne s'arrele pas longtems dans les conlrees qui sont I'objct de sa curiosite. Je crois cependant que la nation a laquclle I'auteur a destine son ouvrage , y trouvera une lecture a la fois amusante ct instruclive. La premiere moilie de ce se- cond volume complete les observations do M. Molbech sur la France; I'autre luoitie est consacree a I'ADgleterre. 11 me semble que, dans ses reflexions sur tout ce qu'il a vu dans les deux pays, I'auteur fait preuve de justice et de sagessc. Ses critiques , aussi-bien que ses eloges , por- tent, selon moi, Tenipreinte d'une grande impartialite, de sorte qu'au- cune de ces deux nations rivaJes ne pourra lui reprocher une admira- tion exclusive pour I'une on pour I'autre. Le troisieme volume contien- dra le voyage de I'auteur en Italie , et son rclour en Dancmarck, par I'Allemagne. Je roe ferai un plaisir de I'annoiicer, aussitot qu'il aura paru. Comme pendant son sejour a Paris, M. Molbech a eu de frequen- les occasions d'apprecier la politesse exquise ct la grande bienvtillance, surtout covers les etrangers, qui distinguent les administrations de tous les depots scientiliques et Htteraires de cctte capitale , il faut espcrcr que, proCtant de I'exemple qui lui a ete donne, surtout par le respec- table M. Van Praet, il fera introduire a radmioistralion de la bibliothe- que royale de Copenliague, dont il est sous-bibliothecalre, des formes un peu plus polies que celles auxqueiles jasqu'ici les litterateurs danois ont ete obliges de se soumetlre dans leur patric. Heibhbc. 102. — Traite des formes grammaticales de la langue danolie, par J. L. Heibebg, profcsscur de langue et dc litlerature danoise, a I'universile lie Kiel. Altona, 1822; Hammerich. Un vol. in-8" (en allemaud). L'auteur developpe, dans ce livre, une nouvelle branche dc connais- fances , dont, suivant lui, la decouverte lui appartient. II pretend que, dans les langues liuraaines, tout se reduit a deux elemens , la maiiire ct la forme. Par la matiere, il eatend les mots; par la forme, les rigles r)2t) LIVRES ETRANGERS. que suit une languf, tant dans la composition dcs mols qur; ilansleiir fleoc-ion. L'auleor cioit que la graramaire gt-neralc av s'csl jusqu'a pre- sent occupee que do la mntierc dcs langues, et qu'clle a prcsque tou- jours neglige Irs r.nnes. En cITet , dans tous les tiailcs de grammaire genirale, on trouve des rcclierclies sur Ics classes dcs niols,sur Ics ^ noins, les %'erbes, etc., laiidis que la (lenion granimaticalc, malgre tout ce qui a el6 dit sur telle ou telle I'orme en parlicuiicr, n'a point cte con- sidiirec sous im point de vuc general. C'est cctle partic de la gram- maire que I'autcur appelle tnorphologie graminaiicale, et duut, apres en avoir trace les principes , il I'ait I'applicaliou a la languc danoise. Son *3'steme est a peu pres celuiei : La languc huniaitie se devcloppe d'apifesles menies lois que riiomme lui-meme; clle passe par les memes ages, et partout elle lienl aux in£mes conditions. Dans son enlancc, c'est I'arbilrairc qui la gouverne; mais c'est en grandissant qu'cllc commence i> sc rcndre compte de sa destination ; sa raison s'eveiile; cofin, elle sc soumet a des lois raison- nablcs. Par consequent , les premiers mots d'une languc, les racincs, sent arbllraircmcnt foiniees. C'ostavcc ellcs, commc raati6rc primitive, que la langue commence, pour ainsi dire, a penscr. Mais cc n'est encore qu'un cnromcncemcnt. Elle sent v.iguement la necessile de f'or- njcr de nouvcaux mols , pour en angmcntcr sa malierc, ainsi que celle de flecliir ceux qui sont deja formes. Pour ccs deux operations, il so forme des tyfes (i), qui se piesentcnt d'abord a I'usage comrae des idees vagues qui licnnent encore a I'arbitraire, mals qui se develop- pent peu a pcu , acquieicnt de la forced deviennent des lois generalcs donl tous ceux qui parlent la meme langue convienncnt facilemenf. On lira pcuteire avec interet le passage suivant, relativcment a la /maniere dont se font les lois d'une languc : a Ce ne sont nl les gram- maliiens, ni les auleurs qui font ces lois ; c'est la langue, souveraiue d'elle-meme. Les auteurs sont ses deputes ; ils sont en possession de son plein pouvoir; et voila pourquoi ils onl I'apparcnce d'en etre les legis- laleurs. Mais , celuila scrait un mauvais mandataire qui ferait valoir sa volonte particuliere aux depens de celle de ses commctlans, au lieu d'observor la volonte geocralc , cl de la faire priisidcr a la formalion dcs (i) L'auteurtachcdcpronve-qncl.T nati;re. dans toutcs ses creations , procedc selon des types, oh dcs modelcs , dessinfs par elle-mime dans le sens el dans la di- rection dcs idees siipcrieures qui la gouvcrnent. II en fait rapplicatioii a la langue IiiiRiainc, nn'il considcre coinme one cr6.ilion de !a nature, siijctte aux monies loij gue toiites ses autrcs productions organiques ct vivantcs. I.IVRES ETRA:SGERS. 027 Ioi». Quant aux grainmairiens , lis ne .sont que Ic pouvoir executif qui lie doit jamais se meler lie faireaussi dcs lois; leur seul devoir est d'ap- prendre a les connailrc et do veiller a leur execution. Mais voila jusle- iDcnt lu difllculte. Meme en supposant que les auteurs et les grainmai- riens cussent la meillcure volonle , le genie leur manque assez souveut. II y a des auteurs incapables de saisir I'esprit de leur lapguc, quelque prononce qu'il soil, comme il y a des grammairiens qui ne sauront jamais se fairc une idee generalc et juste de i'etat de la legislation dc leur langue. Si a ces obstacles nous ajoulons ceux occasiones par les ambitieuxet les intrigatis, dont toutes les demarches tendent a usurper le pouvoir legislatif dc la langue, nous ne pouvons assez nous etonner de la Ibrcc avec laquellc la langue marche par tout ce qui voudrait I'ar- reler , et nous y verrons avec satisfaction une nouvelle preuve de la verllc, que partout la nature rejettc I'arbitiaire, et se soauiet a des lois invariables. » Apres avoir indique tons les types de la langue danoise , et apres avoir raontre qu'ils derivent fous de la langue islandaise, I'au- teur procede a la recherche des lois generales dont eraanent ce-- types. Or, le premier but dc la langue etant la coramunication des idees hu- maincs, ou la vcritc; maistoute idee, dans I'accepllon philosophique du mot, ttant en nifime terns (lorsqu'elle est rcpresentte d'une maniere queleonque, parexemple, par des paroles) plus ou nwins hellc, ils'cn- suit que d'un cote la 'precision ou la ciarte, (ille de la verite; de I'au- tre, Vcufhonic, Cile de la beanie-, sont les lois principales de la langue, et qu'ellcs ont dvi presider a la formation des types. Mais voici I'essen- tiel : de ces denx lois et de la collision de leurs types enire eux, I'auteur deduit aussi bien toules les pretendues anomalies de la langue, qu'il en a etabli les regies. Un petit norobre de veritablcs anomalies est reserve pour I'inlluence de I'arbitraire, dont les langues ne se debarrassent que successivement, et jamais tout-a-fait. Ensuitc, comme dans ce sysl^me, les regies grammaticales et leurs exceptions derivent egalement dcs memes lois, I'auteur compare sa methode a celie de I'astronomie , qui, danssa partie physique, explique les perturbations des corps celes- tes, par cetle meme loi de la gravitation qui determine leurs mouve- mens reguliers. 11 pretend que cette melhode peul convenir a toutes les sciences, quclquc dill'crentes qu'elles soient; ct il prouve que c'cst celle dont il s'est servi dans son traite grammatical, puisque les trois parties de I'ouvrage, savoir : i' les cicmens de ta iangve, •>' ia forma- tion des iyfcs , et 3" les anomaiics des lyfes, sont analogues aux trois partie!) de i'aslrononaie. riiS I.IVRES ETR ANGERS, ALLEMAGNE. io3. — Eratostheniea eomposuit Gothofredus Bernhardy. — Fragmenremiere dissertation , far Frederic Lachmann, Goeltingen , 1822; in-4''. Ce n'cst pas la premiere ibis que nous annon9ons un semblable tra- vail; deja Strabon et Plutarque avaient subi I'examen de M. Flceren ; Justin avait r^pondu de ses assertions au meme savant ; enfiu, avant lui, le c^lebre Hcyne avait applique ses rccherclies ii Diodore, a Vir- gile et a Pline. Tout historien qui n'a pas ecrit les fails doni il etait lui- mfeme temoin, est interroge par les Allemands : il faut qu'i! leurmontre de quels autres auteurs il s'est appuye; sur quelle tradition reposent ses recits. On dirait, a voir la severite de cet exaraen, qu'il s'agit d'un 6crivain de nos jours, auquel on demanderait, par exemple, quels sont les memoires qui lui ont servi a raconter le siecle de Louis XIV. Nul hislorien ne presentait, i cet egard, autant de difficultes ni autant d'in- ter^t que Tite • Live. Son ouvrage parconrt sans interruption toute 33o LIVRKS ETRANGERS. riiisloire (les rois el ccUe dc la rcpubliqtie. II est maintenant, pournous, cuiiinie ces afiuetlucs inajustueux , rompus en plusicurs cndroits, raais •qui, ilans leurs parties, coriseivent enrore toule la niajcsle dc li'ur en- semble, et la perfection de leurs details. Cettc liisloire marque encore parini toules les autres, conime X'Hiade parnii les poeincs epiques , cumine la Fenu$ de Medicis parm! les cliefs-d'a-uvre de la sculpture. Des modcrnes euont attaqiie la fidelite : ils ont surlout Irailc de fiction toute riiistoire dcs roi-'. L'illustrc et savant Nicbuhr, dont jc prepare une traduclion, est a la tele de ces incredules. 11 ne vo!t , dans ce que lea ancicns nous discnt des rois, qu'une serle de poemes epiques dont il ne faut point s'ecarter, de peur de ne leur subslituer qu'uuc apparence d'bistoire sirhe et decolorce. JViebubr a porte dans ces terns obscurs une I'aible lueur, a laide de laquelle il a retrouve les acles de naissance de quelques peuples, presque ignores de la vieille Italic. Mais Tite- Live manquait encore d'un travail special , qui eclairfit toule sa rnarche; Glareanus, Perizonnius, Dodwell n'en ayant, ainsi que Wachsmuth et Niebubr, louche que quelques points isoles. M. Laclunann n'a pas craint d'cntreprendre celle taebe difficile, et il a execute son plan avec melhode. D'abord , il s'occupe de savoir quel usage Tile-Live a fait des irionuraens, dcs annales et des docuniens publics et particuliers. Apres avoir ainsi jele un coup d'oeil general sur son sujet, M. Lacbmann suit Tile-Live, livre par livre. Pour le premier, il s'ultache a montrer quel parti son bisloricn a su tircr de Pison et de Fablus. Et nous regrettons que le defaut d'cspace ne nous permelle pas de donner une idee de la discussion qui comprend, dans le premier cliapitre , toute la premiere decade. Dans le second, I'auteur exaiuiuc comment Tile-Live a use de scs autoriles, quel isprit de critique il a apporle dans le cboix de scs maleriaux. On ne lira pas sans fiuit les remarques de M. Lacbmann, et nous ne craignons pas d'affirmcr que sa di>serlalion doit enlrer desor- mais dans la collodion des livrts necessaires a Tetudc de I'bisloire ro- mainc. 106. — Neue Untersuchungen des Kclllic7illiums. — Nouvellcs recber- cLes sur la race Celle, pour servir a Thisloire primitive des Allemands, par IvADLOF, professeur a Bonn. Boiin, 18^2; in-8". L'auteur atlaque avec vigueur, dans sa preface, lessavansquine ticn- nent aucun comptede ce que les Grccs nous ont transmis sur les Celtes et sur les Germains, et qui se bornent a recueillir les renseigncmens epars ct en pelit nombre que Ton doit a Cesar el mux Roaiains. II s'eleve en- suite contre I'opiniou qui regariie les Ctnuaius comme des barbares Venus de I'Asie. Voici Ica Uisscitations dual la scrie compose sa preniitiic LITRES ETRAKGERS. 53 1 pnrtie : i" sur Ics Ilypcrboreens. Scandia est indiquee comme etant Jeurpatrie; I'oracle de Dclpiies, scion M. Radlof, atile fonde pardes prfi- lics hyperboieeos, qui, les premiers, enseignerent a la Grccu le dogme de riinmorlaiite de I'ame; 2" sur I'origine tt le nora des Gelles; 3» sur Ic pays des Celtes, avant Cesar; melanges des Celtcs aux autres peuples; ctat des connaissaiices des Grecs et des Eoniaiiis sur le pays des Celles, avant Cesar; 4° sur quelques expeditions des Celles^ mal jugees jusqu'a ce jour; Btllovese et Sigovese ; les Senones conire Iiome; Brennus cen- tre Delplies. 5° Sur la diflerenec a i'aire entre les Celles et les Gaulois ; ti" pays des Celtes, sous Jules Cesar; 7" depuis Jales-Ce.^ar ; 8" dVs Germains, avant ct depuis Cesar. Telle est la premiere partie de cet important ouvrage. La seconde, consacreeaux langues, ne presente pas un moindre interet. D'abord, I'autcur s'occupe do la langue des Celtes en general; il cliercbe a demontrer sou idenlite avec celle des Germains; il eulre ensuite dans le detail de ses dialectes, ct donne unegrande col- lection de mots celtiques. Dans une autre subdivision, M. Radlof traite de la langue des Gaulois , do celie des Trevirois et des Beiges. II levo- que en doule les caracteres germaniqucs des deroiers. Oil vuit combicn son livre conticnl de choses utiles et essentielles a I'etude des premieres epoques de nos annates; mais on a pu s'aperccvoir aussi, quoique cet article suit a peu pres une table de mali^res, que de nombreux para- doxes sont Venus se placer sous la plume de I'auleur. Toulelbis, corame il appuie toutes ses assertions de rechercbes erudites, il n'est riea dans lout eela qui ne merite un serieux examcn ; et la reiutation de quelques erreurs peut bonorer celui qui saura combatire avec des armes egales. Ph. Golbery. 10" (*). — Friedrich von SehillersLehen. — Vie de Frederic de Schiller, par Henri Doering. Weimar, 18:^2, in-S". M. Doering appellc le heros de sa biographic M. de Schiller, comme si le celebre poetc avail besoin de la parlicule devant son nom pour 6lrp illustre. Pcrsonne ne s'informe de sa noblesse ; c'est son genie qui a fait son illustration. L'editeuraurait done pu se dispenser de le trailer comme iin noble vulgaire et obscur. Outre les sources oil avaient puise les autres biographes de Schiller, M. Da-ring a profile de la correspondance entre Schiller et M. de Dalberg, qui a ete publico en 1819, ct conticnt des details inltressans sur la vie , les travaux et les opinions du poete tragi- quc. L'editcur a insere beaucoup d'anecdotes, mais il y en a plusieurs donl la verite a ele contcslee dans les journaux allemand>. On a trouve aussi trfcs-faible la partie de la biographic consacrce a I'analyse des ouvrages pottiquts de Schiller. En France, on esl habitue a regarder '3:'. LITRES ETRAiNGERS. ce poele comme ayant voulu renverscr la poetique d'Aiislotc. Voici comment Schiller s'exprirae dans sesleltres a ce sujet : • J'ai lu , il y a quelque tcms , la poelique d'AiistoIc. Loin de me decouraj^er el de me gdncr, die m'a ioililic el soulage. A en jiiger par la contiainle que lea Fran^ais liii attribuent , on s'altcnd a voir en lui un leglslatour bien froid, bien roide, mume anti-liberal , et Ton est ctonne de Irouvcr lout le conlraire. II insistc, d'une manicre fcrme et prouoneec, sur I'essence de la tragedie ; mais quant a la forme, il est aussi relarhe qu'il est pos- sible de TelrcCe qu'il cxige du poetc, cclui-ci I'exige de lui-mfimc, pour pen qu'il sacLe ce qu'il veul; ce sent des conditions inlicrcnles a la na- ture des choses. La poelique de I'auleur grcc traile presque exclusive- mcnt de la tragedie , pour laquelic il a plus de predilection que pour les autres genres de pocsie. On voit qu'il parle d'apr^s une grandc expe- rience, et qu'il avail die temoin d'une grande quantite de representations tragiques. II n'y a, dans son livre, ricn de speculatif, et pas la trace d'une theorie; tout est le resuliat de I'cxperience : mais le grand nom- bre de cas qu'il cite, el I'beureux choix de modules qu'il a en vue , donne a sts observations experimentales la qualite de lois. » A I'egard du roman incomolel du yisionnairc , qu'oa a receramenl traduil en franoais, et qu on a annonce dans les journaux de Paris comme quelque chose de trt:s-neuf, quoiqu'il ful traduil depuis vingl ans , M. Dcering pense que ce furent les avenlures myslcrieuses de Cagliosiro qui inspi- rerent a Schiller le projel de ce roman ; mais M. Dcering ne nous ex- plique pas bien la raison pour laquelle Schiller s'arre la au moment oil la curiosile du lecteur etail le plus exrilee , et pourquoi I'auleur n'ochcva jamais son roman. D — g. 108 (*). — Pauius wber den Urs'prung der alt-ttebraischen Litcralur. — Df I'origine de I'anciennc litlerature hcbraVque. Heidelberg, 1822. Tn-8" de 200 pages. C'est la seconde livraison d'un ouvrage public par Ic savant M. Pauius, sous le litre de TheotogisehExegetisches conservalorium, et qui contienl un choix de remarques, jusqu'ici eparses, sur les docuraens religieux soil de I'ancien , soil du nouveau Testament. Le but de I'auleur est ici de montrer que les premiers pas de la litlerature bebraique sont dus a riustilulion, a la I'ois politique el religieuse, des ecoles du propliele Sa- muel. M. Pauius examine d'abord le Ciraclere dt- Samuel dans ses duve- loppemens; a cette occasion , il (raile du livre des Juges. Schiller avail deji fait connaitre ce niorceau dans sa Thalia. Samuel y est plus juge comme persounage hislorique que d'aprfes les idees iheologiques. Apres ce debut, vient unc notice .-ur I'inslitulion de Samuel pour I'tfJucalion LIVRES ETR ANGERS. 333 dos propht;les : il ne voulait pas que cps chefs du peupic fussent livreg a leur seule inspiration naturellu , les arts devjifnt Ics ^cLirer. On le- marque ici I'usave de recrilure dans uiie haute antiquite. En troisieme lieu, le lectcur trouvera unc dibsertation sur rcnseniblf des idecs rcli- gieuses qui determinferent I'etat politique dcs Ilebreux, depuis Atirabam jusqu'a Samuel. Le quatrietne morceau est uoe demonslr.ilion sur cc que JVloise, le premier, aurait diabli pour Ics prophelcs la liberie de la parole. Cc morceau est accornpagne d'une traduction et d'une interpre- tation philologique d'un passage reraarquabte du Deuferonome (18, t)-a2 ), On trouve ensuite un txanien de ce que sont, d'aprfcs les id6es bibliqucs, le propbfete et la propbelie. De la , I'auleur passe aux mots Jieriih et Diathehe; viennent apres cela des remarques sur le livre de Josue , pouvant servir d'introduclion a I'histoire des Suffetcs et de i'a- inuel, un coup d'oeil sur le livre des Jugcs, un autre sur deux appeh- dices du livre des SufTetes. On voit quel intcret I'ouvrage de M. Faulus presente a la ibis aux bistoriens et aux theologiens. La pliilologie a aussi profile de ses savantes rechercbes. Pu. Golbery. 109. — Goethe's seohs radierte Handccichnungen, clq. — Six dessins de Goethe, graves a I'eau-forte et publics par ScHWEEDTGiiBtBxH. Wei- mar, 182.!, in-fol. Lc celebrc Goethe s'est amuse autrefois, a I'cxemple de ia plupart des voyageurs, a faire quelques croquis de paysages qui lui avaient plu; c'et.iit un ornement bon pour le portefeuille du voyagcur, propre a lui rappeler ce qu'il avail vu. Un de ces editeurs qui s'iniaginent que lout ce qui vicnt d'un homme celebre appartient de droit au public , a tourmente I'auteur pour lui permeltre de graver ces croquis , et M. Goc- ihe a ele assez laible, non-seulcnient pour laisser graver c s dessins in- signifians, mais pour les accompagner meme de vers qui n'ont guere plus d'importance , et que par hurnilite, sans doute, il a fait imprimer sur la couverture du cahier qui contient Ics gravures. Ce recueii est, en general, une production mediocre, et il est facbeux quele Dom de Goe- the y soit entre pour quelque chose. D — c. 110. — Zeitschrift , etc. — Journal pour avanccr la science du jii- daisme , par le docteur ^dkz. Pranier cahier. IJerlin , 1822. In-S° de 200 pages. Partouit on semble s'occuper de I'instruclion des juifs , et de rcchcr- ches 8ur tout ce qui concerne leur religion, leur philosophic, ieur le- gislation, leur lilterature. On public des recueils sur cet unique sujet , « Paris, a Londjes, a Berlin ; mais aucun n'ouvre un champ plus vaslti T. XVII. — Fcr. i8n3. in 534 LivRES Strangers. que le journal dc M, Zuijz. On trouve, dans ce cahier, un mimoire sur r,e qu'il faul comprendrc sous le nom de science du judaisme ; ua autre sur I'ctat des juifs scion le droit remain; une leltru sur la lecture dc la Bible; des rcclierches sur I'histoirc dcs juil's dans Ic nord de I'Eu- ropc, cl d'abord en Anglelerre; un memoirc sur les noma de lieux ea Espagne , dans les ecrils des juifs modcrnes; cnlin, un autre sur deux caliiers de I'Orie^it iibtir/ue , journal publie par M. Fjeysumanji , ct iin- priaiu it Munich. L- SUISSE. 111. — Les iccons de la parole de Dicu sur la divinitc du Rcdcmp* teur de i'homme , par C.-E.-F. Moclinik , pasleur de (ieneve, ct meni- bre de I'Acaddmie de Besan^on, Geneve, i8a2, Paschoud ; Paris, Treutlel et W'Urlz. Un vol. io-S" de 55o pages. Lorsque d'Alcmbcrt publia Tarticle Geneve, dans I'ancienne Ency- clopedie , il cxprima le soup9on que la plupart dcs minislres genevois penchaient vers le socinianis-me : rien n'est plus propre a delruire ce prejuge del'avorable que I'ouvrage de M. Moulinie. La difinittj de J.-C. vest etablie d'apres les textes de I'ancien et du nouveau Testament, ct meme d'apres la tradition universelle. Get ouvragc , doclcnicnt et for- tement raisonne , elegamment ecrit en franrais, fait suite au traite du meme auteur sur le peclie originel, intitule : Lecons de la parote dc Dieu sur I'iicnduc et I'origlne dumal. (Geneve. Uu vol. in-8°.) LANJClNilS. 112. — Grammaire allemande, a I'usage des commen^ans, contenant les principales rfegles de la langue allemande, suivie de themes alle mands et francais , et de modeles d'ecriture ; par C. T . Ruffee. Gene- ve, i8io , Paschoud; Paiis, Bossange freres ; in-12. Qnacree, depuis quelques annees, a Geneve, une ecole publiqtie de langue allemande, dont I'enseignement a ele confii a I'auteur de I'ouvrage que nous annon(;'Ons. Cette grammaire est done le fruit de i'txperience, et I'on doit convenir qu'ellc est bien superieure a la plu- part de cellcs qui I'ont precedec, par I'ordre, la melhode, et surtout la clarte avec laquclle sont presentees les diflerenles regies de synlaxe et de construction particulieres a cette langue diEGcile. Le nombre des grammaires alleraandes n'est pas, a beaucoup pres, aussi grand que ee- lui dcs gramrnaires anglaiscs et italiennes ; nous n'cn posseJons pas tnemc qui soicnt assez raisonnecs , ni assez etenducs , pour faire cou- naitre d'une manieic complete I'usage de Particle, la conslruclioo dcs pronocns inditermin^s , Ics regies iur le regime direct el indirect , cellos LIVRES ETRANGERS. 355 surlout qui ont rapport a I'emploi de ces nombreuses parlicules qui donneot a rallcmand un avantagc marque sur les autres langues vivan- tcs. C'cst pourquoi nous aurions desiie que M. Ruffer eOt sacrifie plu- sic'urs dt:luiis de gramiBuire geni'rale, qu'il eut restraint le nombre des modeles de declinaision des pronoms tt dcs adjectifa, pour expliquer plus complctement les diflerentcs parlies que nous venons d'indiquer. Nous aurions voulu que, dans certains cas, comme a I'egard des ver- bes irreguliers, il eAt plus comple qu'il n'a fait sur la memolre des el6- ves, ct que, dans d'autres , lels que les declioaisons des pronotns (qui «e decliuent tous sur Tarlicle), il ne s'en flit rapporte qu'a leur jugc- incnt. Celte grammaire, fort estimable, niais qui peut fitre encore per- fcclionnec sous les points de vue deja indiques, est une nouvelle preuve de I'inferet que M. RiilTer prend aux progr6s des jcunes gens qui lui jont confifes. II a fait paraitre , en 1819, un P'ocabutairc allcmand- francais, contenant, dans un ordrc graduel , les inols les plus neces- saires pour parler les deux langues, et il annonce encore un supplement , ou un second cours, qui servira, sans doute, a completer les priiicipcs qu'il a developpes, d'uuc manicre si distiuguee, dans la partie que nous aanoncons. L. V. 1 13. — Annates de Legislation et d'Economie politique, par MM. BsLLOT, Dlmoht, Mevhier, Rossi ct de SisMOKBi. Geneve, 1822 ; Tom. I , n" I , in-8" de !o3 pages d'impression. — II parait une livraison tous les trois mois ; deux livraisons formeront un vol. Le prix de I'abonne- raent pour I'annee est de 20 fr. pour Geneve, et de 25 fr. pour Paris et la France. On souscrit, a Paris, cLez Bossange p6re, rue de Richelieu , n" 60. Kous avons eu plusieurs fuis occasion d'annoncer les Annates de Le- jislation et de Jurisprudence, publiecs a Geneve (/'o^/. Tom. VIII, pag. 1 23; Tom. IX, pag. i52, ct Tom. XII, pag. i45-) Kous avons signale , dans ce rccueil, d'excelltns articles sur diverses matieres du droit pu- blic et criminel, et sur I'Listoire de la legislation romaine , pendant le moyen age. Aujourd'hui, les redacteurs des Annates, etendanl leur cadre, sc proposent d'tntrelenir leurs lecteurs non-seulement de legis- lation, mais encore d'economie politique, c'est-a -dire, de toutes les sciences qui traitent des plus hauls iulerets de la societe; car nous ne suppusons pas qu'ils adoptent la dclinilion donnee a ce(te science, qu'on a confondue mal a propos avec celle que Ton appelle economie •puMique, science qui traite de la production, de la circulation et de la consommalion des richesscs Le prcnriicr cahier de la nouvelle publi- talion dcs Annaks est d'uu au^^'jie fuvor-ble pour ceux qui doiveut 536 LITRES ETRANGERS. miivre. 11 contient un article important de M. liossi, sur la question dc9 deux cliambrcs dans un gouvcrncincnt represenlatif ; un cxamen dcs circonstances qui influent sur la condition dcs classes ouvriisres, ct sur la depreciation du travail agricole dans les teins moderncs, par M. d«t Sisiuondi ; des remarques fort judiciouscs de M, lieUot, sur le manage, considere sous le rapport du pouvuir auqucl il appartient d'en regler les formes et les conditions. On sail que cette question a ete souvent agitee ; les meilleurs csprils se sont trouves d'accord pour considercr le mariage comme un contrat purement civil, et M. Bellot vicnt aug- nienter, de tout le poids de son autorite, la sulidite d'une doctrine in- contestable pour tout homme instruit. Enfin , le cabier est termiue par des observations de M. Dumont , sur les pre«omptions anti-judiciaires, entre demandeur et defenseur , entre accusateur et accuse. On voit com- bien un paicil cadre est riche, surtout si Ton songe qu'il peul etre rem- pli avcc toute rindependance que permet un ctat libre. Neanmoins, les redacleurs se sont impose I'obligalion de se tenir constammenl cloignes de I'csprit de parti, lis so placent au-dessus des circonstances , et traitent ces importantes questions avec la bonne foi qui est le carar- tfere des vcritablcs publicistes. Nous ne doutons pas que leur recueil n'oblienne un succcs merite aupres des liommes inslruits de lous les pays, et nous les engageons a poursuivre leur marche avec la meme ar- deur et le memo courage. A. T. , avocat. ITALIC. n4. — M. TuUii Ciccronis de RcpuilicA qum supersunt. Eome* 1822. Get ouvrage contient le resultat de la plus belle decouverte qu'alt faite M. Mai en manuscrits anciens. Ce traite precieux de la Rejjuili- que, par Cicerou, avail ete cbcrche vaiaement par Petrarque , par lu Poggio , et par d'autres. Depuis le 12' siecle, on le regardait comm« perdu, a I'exccplion du Rive de Scipion, qui en I'orraait une partic, et de quelques fraguiens qui existent disperses en divers livres. M. MaS conjecture que le manuscrit qu'il a trouve ne comprend a peu pres que la quatrienie partie du lexle entier. Tout I'ouvragc est divise en six li- vres. La plus giandc partie du manuscrit appartient aux deux premiers livres. Le j' nc comprend que 4o pages. Les plus grandes lacunes se reucontrent dans les 4" ct 5' livres. L'editeur croit les avoir plus ou moins remplies , au moyen des Iragmens nombreux que nous en pos- sedions, et surtout du Rcve de Scipiun, qui I'ornie presque lout le C" cf JwriiJei- livre. On sail que la plupart de cc» fragmens nous out ete con- LIVRES ETR ANGERS. 3^7 porves par Marrobe, Lacfance, saint Augustin et Nonius Marcellus. Le Scjonius et d'autres s'etaient deja occupes de recueillir ces debris epars. L'ouviage public a Paris, en 1807, sous ce litre : M. Tuitii Ciccrpnis de rcpubUcd, sen de oplimo genere status, liiri VI , quo fragmenlorum ope et (diorum. aucloris scrrptorum reslitucndos curavit I. C. D. B., est bien dilferent du travail que vicut de publier M. Mai. ISon-seule- inent il a rtcueilli un plus grand norabre de ccs fragmens; il les a, de plus, corriges et co-ordoniies avcc beaucoup d'art et d'iotelligence. Ayant examinu ia forme des caracleres du manuscrit , il croit qu'il apparlicnt a I'lipoque des derniers Cesars ; et I'ouvrage qu'on avail ecrit dessus, et qui est un commenlaire de saint Augustin sur les Psaumes , lui sem- ble avoir ele copie avant le lo" siecle. Ce palimsexte apparlenait jadis au monastere de Saint-Colombano, de Bobbio. Probablement , il fut transporte au Vatican, avant le regne de Paul V, au 17= siecle. Pour ce qui regarde Touvrage de Ciceron, I'auleur I'avait enlrepris dans sa niai- son decampagne, a Curacs, a I'age de 54ans, apres avoir compose son Iraitc : De Oraiore. 11 voulut examiner quelle est la meilleure forme de rtipublique, et donna a son traite, ainsi qu'a la plupart de ses ouvrages, la forme de dialogue. Les interlocuteurs sont les personnages les plus res- peclables du tems de Scipiou Emilien, et ce celebre citoyen roniain y joue le premier role. On a cni, pendant longtems, que ce traite de. CicLTon n'elait qu'une imitation de la RcfuUique de Plalon ; mais il semble que Ic but de I'un et de I'aulre ecrivain est lout different. Ce n'est pas le plan d'une republiquc ideale que Ciceron avail imaginec, il voulait ramener ses contemporains degeneres aux beaux tems de la republique romaiue. 11 debute par faire sentir les grands avanlages que la societe et le gouvernemtnl pcuvent retirer des lettres et de la phi- losophic; mais le point le plus important de sa longuc discussion , est de determiner quel est le mcilleur gouvernement, du monarcbique, de Taristocratique ou du dcmocratique. 11 les croit tous plus ou moins to- Icrables, mais non parfails, et il donne la preference au gouvernement qui resulte de la combinaison la plus convcnable des trois formes indi- quees. La mouarcbie lui scmblc loujours inferieure au gouvernement. mixte, et surlout a celui de I'ancienne Rome. L'auteur retrace, dans le II'' livrc , une bisloire raisonnee de la republique romaine , depuis soa origine jusqu'au lems des interlocuteurs qui Cgurciit dans son dialogue ; il y releve tout ce qui est le plus digne de consideration. II depeint la lioqte des ancicns rois de Piome, et la lerocite do Tarquin , qui merita. d'fitre cbas.s^ de cefle ville, ct fournit aux Remains I'occasion d'abolir Iq monarchie. Dans ]e 111= livrc, il s'attacbe a prouver la nccessite ds,. y>s r,iVRF.s etraN(;ers. la justice. Lc IV', ct probablement Ic V', vtaicnt consacrcs a la morais piibiique el aiix vcrtus Ics plus necesijaires a la piospcrile dc lu sociole ; niais il lie ru.sle qu'iini- Ircs-pelite parlic de ces deux livres. lout ce que rciileriue le VI' ct dernier livrc elait dtija coiinu. Quclles que soicnt Ics lacuncs ct Ics imperfections de cet ouvrage, il est toujours de la plus haute inriportancc, et sulFirait seul pour rcndrc immorlel Ic nom dc Rl. MaV, qui vicnt de le decouvrir ct dc Teclaircir. Dans une preface dc 4o pages, le savant editeur s'occupc de determiner Ics epoques ou • Ciceron composa son ouvrage, celle oil il suppose rentretien dcs inter- locuieurs , ccllc oii Ton copia Ic manusrrit, et dc marquer d'aulres cir- constances relatives a i'ouvrage et a sa decouverlc. II donne aussi la paleographie dc son texte, cl fail beaucoup dc romarqucs utiles pour rcux qui aimcnt a s'occuper de ce genre d'etudes. On rencontre aussi dcs annotations liistoriques , critiques et comparatives, qui facilitent rintelligence du lextc, ii5. — La Pia, Leygendarotnanlica, clc. — lin Pia, Legende roman* que de li. Sestini, Rome, 1S22. Cc pelit poiJme nous fail encore plus regretter la perte de son auteur, que nous regardions commc un des plus beureux improvisateurs italiens, ft qui serait aussi dcvcnu un des meillcurs pottcs de I'ltalie, si une mort prematuree ne fvit venue !e frapper. M. Seslioi , bien plu8 0ccup« de la gloire de son pays que dc scs proprcs interfits, scntil la ni-ccssile de celebrer Ics fastcs du moyen ago de i'ltalie, et d'augmcnier le nom- bre de ses legendes poctiques, genre qui, pour nVtrc pas entitircment ncuf sur le Parnassc italien , n'est pas non plus aussi cultive qu'il devrait rCtre. Le premier sujct qu'il sc proposa de trailer, est le sort de I'inno-' cente Pia, dont le Dante nous a lalsse le souvenir dans son dernier quatrain du 5« cbant du Purgatoirc. La Pia, dame siennoise, avail epou- se JJello de la Pietra, qui c^usa sa mort, dans un acces de jalousie. G'csf dans ccttc tradition vulgairc que le poele a pris le sujct dc son poeme, qu'il a divise en 3 livres, en ottava rima. La Pia est calnmniee par cclui qui avail en vain tente de la sednire. Son mari, tropcredule, la fait ren- Jcrmer dans un chateau aux Marcrmne de Siennc. La Pia y mcurt de «'.ha;;rin. Avant de mourir, cllc parvicnt a conraincre de son innocence un saint ermitc ; celui-ci recucillc un ji.ur dans son erraitage le inalheureux Nello, quierrait, dcscspere,dans les forfels, et il vient a bout de le desabuser; le calomnialeur lui-memc , surpris par des loups qui le bicssont mortellement, avoue son dclit dans son dernier momenf- I^iilo et Termite courent aussildt delivrer Tinnocente victitne ; mals lis arrivent pour la voir porter a Icglisc, et de la dans le dernier asile. LIVRES ETRANGERS. f)5<) Ntlio meurt, en pcu de jours, de chagrin et de remords. Les episodes, its dfsciiplions, les plaintes, les recils, et surtout I'ensemble el le plan, sont du plus grand inter«it. On pourrait y desirer un pen plus de conci- sion ; mais on doit pardonner cette fecondite a la jeunesse dc I'auteur, et en i'aveur du merile de son poiime. Tout cela nous prouve encore plus que, si M. Seslini avail acbeve sa carriere poei.iquc, il aurait fait bientot oublicr ces improvisateurs dont la celebrite est souvcnt due a toulc autre cause qu'a Icur talent. F. Salfi. iiG. — Bibliothcca. — Bibliotheque germaniquedeslettres, des scien- ces et dcs arts. Tom. Ill, n" 5, Padoue, 1822. Le cahicr de septembre el d'octobre que nous annonnons ici, conlient plusicurs articles inttrcssans : sur le Mithridate d'AoELUNG ; VHistoire- du droit romain , dans Ic moyen age , par Savign y ; la Statistique com- plete de I'empire d'Aulriche , parLicnTENSxEiN; la Cliimie appliques avx arts., par Meinkhi:; la Transpiration des vcgetaux, par Tbeviha- KDs; X'Etat de I'art de fabriquer tc fer, chcz les Grecs etchezlesRo- mains , par Harsman, etc. PORTUGAL. 1 17. — Galcria dos depulados das Cortes, etc. — Galcriedesdcpulesaux Corlfes extraordinaires et constituanles de la nation portugaise, insfallees L" 26 Janvier i82i,(epoque i"^^ ), Lisbonne, 1832; imprimerie de Rol- land ; petit in-4°, 072 pag. Ge Kvre doit eveiller la curiosile, a one epoque oil un interet si vif s'altache a tout ce qui conccrne les peuples libres da inidi de I'Europe. Les collaborateurs de cette biographic annoncent qu'elle sera divisee en quatre epoques , formant autaiit de volumes. La i"^' epoque s'etend dcpuis I'installation des Cortes, lea') Janvier 1821, jusqu'au/| juilletde la meme annee , jour du debarqucment a Lisbonne du roi Jean VI, et de • son sermcnt solennel , libre et spontane , aux bases de la constitution. C'est la seule qui soit encore pubtiee, du moins a notre connaissance; celles qui suivronl, atteindront successivcmcnl jusqu'a la fin de I'assera- blee constituante de I'cmpirc porlugais. Chaque article de cette biogra- phic contient : i" une indication chronologique des travaux et opinions de chaque depute au scin du congres; 2° leurs votes dans les prin- cipaux appels nominaux; 5» le nombre de fois qu'ils ont manque d'as- sister aux seances; 4° un jugcment critique sur leurs principes et leur conduite.Ce plan est, comrae on Ic sent, pcu favorable a I'agrement du lecteur, et il coniirme une observation qui commence a acquerir parmi les gens de Icttres la force de chose jugee ; savoir, que les Fran9ais pos- V 3io LIVKES ETRAKGERS. i-edcnt presqiie cxclusivcmcnl I'art 4e faire un livrc. Les princip;iux appels noniinaiix ]ioilcal sur It's queslioiis siiivanlcs : — Yaiira t-iluni'ou •k'lix cliambre>? — Uue immense nrjjorite s'esl prononcee pour une cham- bic unique. — Lc roi aura-til un veto absolu? — Decide negalivenicnt a unr- forte majniitc. — Auia-t-il un veto suspensif ou d'aucunc sorfe? — Decide qu'il aura ua veto suspensif. — Y aura-t-il un conseil-d'etat? — Oui. — Sera-t-il nomme ou propose par les Goites? — Nomme : en E^^pagne, il est sim; lemeut propose. — Les deiits de la presse , comrais conlrc les particuliers, sent soumis a des peincs peciiniaires; ccux con- Ire I'etat sont punis d'uo cmprisonncmcnl dont le TOaximum est dc dix linnt'es, ce qui cerlainement est excessif. Parini les deputes, on remar- que plusieurs eveques qui se sont excuses. On sait aussi que le patriarchc dc Lisbonne a refuse de prfiler serment u la constitution. Cette resistance de la part du clerge catholique est deplorable, ct ne peut qu'amentT des resultals egatement I'acbeux pour la religion et pour la nation. L'ar- tide du depute Fcrnandes-Thomas, I'un des principaux auteurs du mouvcment qui eclata a Oporto, le 24 aoiit 1820, el qui consomma la glorieuse revolution du Portugal, est uu des plus devcloppes. Ce grand ciloyen etanl decedc le ly novcmbre i8aa , sa biograpbie sera traduite en frangais, el publiee dans VAnnuairenecroiogique que redige un des collaborateurs de la fievue. A. M. PAYS-BAS. n8. — Erhardti. Enci/doptrdiajihilosopha Vertit F. J. Dcmbeck. Lovanii, 1S22 ; Cuelens. Un vol. in-S". M. Duuabeck, professeur de runivtrsitc de Louvain, a traduit aveo beaucoup de talent I'ouvrage d'un philosophe celebre de rAlIemagne, sur un sujet qui a occupe, depuis Bacon, tant de penscurs profonds, lels que Diderot et d'AIembert, Dcstutt-Tracy , etc. On y Irouve i'arbre genealogique des coauaissances humainr-s , avec loutts ses ramifica- *'Of's. DE R— G. i'9 {')—Mciiget cn-sooned foezy, etc.— Poesies melees, elTbealrede Samuel (fils d'l/wr) Wiselius , mcmbre de I'lnstilut de Hollande, ct secretaire de sa deuxieme tlassc, etc., T. V. Amsterdam, 1821 ; be- riliers Gartmjn et Vander Hey. In «» de LXXX et 2o5 p. La Revne Encycfojwdique adeja plus d'unt fois menlionnehonorable- menl le recueil de iVl, Wisilius. Elle doil la meme justice a ce 5"^ volume, qui sera probablemeut le dernier. 11 se compose dune pr fjcc etendue, Ct dc I'eux tragedies, I'une in titulee Z^on Carlos, t:t I'autre Arnoud de, /5Me Les premieres livraisons de ce recueil exposcnt lc but, les moyens et l'organi«alion dc la Societe. La pensee se plairait a contempler ces reunions d'hommcs qui se devoucnt au bien dc I'buma- nite, si les motifs qui les detcrminent dtaicnt moins allligeans. Ces pro- vinces de Ja Belgique ont vu decroilre Icur ancienne opulence , parce qu'elle etait f'ondee sur une induslrie et sur des relations commerciales qui ont change dc cours. Beaucoup dc bras sont inoccupcs, ct lc fleau de la mendicile menace d'etcndre ses ravages. Les observations locales , une etude suivie et bien dirigee de toules les rcssources el dc la maiiiei'e de les employer, ont fait naitre I'cspoir d'arrdter le mal, et pcutctrc m^me de le guerir radicaleraent ; c'est de I'agricullure que Ton attend vn remade elllcace. Les colonies agricoles, fondecs par la Socieiti de hienfaisance dans les provinces du nord , oil Ton a reuni, en 4 ans, zSoo indigene , ct oii Ton a forme un etablissement pour 1000 mcnitians, nc peuvenl laisscr aucun doutc sur le succes d'une entreprise pareille sur un sol encore plus favorable. Ces colonies du nord sout un modele d'ordre, d'aisance , de bien-6lrc, de prosperity. Le sentiment de cettc heureuse situation a produit son eCFet ordinaire, une regeneration morale tr6s- remarquable. Une planchc annexec a la premiere livraison , montre I'en- semblc des maisons , des terres, des plantations , des routes , etc., qui formcnt une de ces colonies; il serait a desiier que nos villages fussent aussl bien disposes , et pr6sentassent un coup d'oell aussi satisfaisant. Si nous voulons imiter nos voisins, nous ne manquerons pas de iandes, sous un climat encore plus favorable, et dont le sol est peut-etrc encore plug fertile que cclui de la Campine. Une parlie de la Touraine est encore !i defricher ; le Herri est a peu pres dans lc mcme etat ; et dans les lieux m6me oii le cultivateur est lc plus aclif , de grands espaces de terrains at- tcndent encore la culture. A mcsurcque les livraisons du Philantropcstwont paru, nous nous { LIVRES FBANCAIS. H'y empresscrons de rendre compte a nos leclcurs de cette oeuvrede veritable bienlaisance, si digne d'exciter I't'inulalion , d'aulant plus qu'clle est en meme terns la plus fecoude et la plus economique. La Socicle ne fait , ou n'est censee faire que des avaoces, ct plusieurs colons les remboiir- «ant clTettivement, devienncnt ainsi des fermierii intelligcns , labo rieux, attaches a leurs termes, et soigneux pour les intcreti des propiit- taires. '• LIVRES FRANCAIS. 121. (') — Mimoircs du Mushim d'liistoirc nalureUe, par les pro- fesseurs de eet L-tablisscment ; ouvrage orne de gravures. Quatrieme annee, ou i4' des Annates du Museum, Tom. VIII. Pans, 1822; Be- lin, rue des Mathurins- Saint- Jacques, hotel Cluny; in^", 49" P^S*^-"' avec 23 planches et une table des articles. Prix de la souscription pour I'annee cntiere, formaat 2 vol., 60 fr. , et franc de port pour les depar- temcns, 66 fr. Celte collection precieusc, comraencee depuis quaire annees, est deja composee de 8 volumes in-4'' , el le premier cahicr du IX' volume est publie. Plus heureuse que la plupart des entreprises scienliliques ou lillcraires , celle-ci peut compter sur une durec ausbi prolongee que celle de retablissemeot oii elle a ete fonnee, et sur des maleriaux aussi ine- puisables que la nature elk-meme. Nous n'entreprendions point de dormer une analyse complete de tout ce que MM. les professeurs du Museum ont publie pendant I'annee dernlere; plus de 20 Memoires sur des sujets iraporlans reclameraient egalement notre allealioo, et de pourraicnt elre bien apprecies que par des exlraits assez elendus. Nous nous bornerons done a ceux qui ont le plus d'analogie avec le plan et le but de ia Rcvuc Encyetopedigue , c'est-a-dire, a ceux qui font le inieux connaitre I'etal actuel de la science, les progres qu'elle a fails, et ceux qui sont prepares (1). Tel est le travail de M. Lalreille, sur I'originc et les progres de rculomoiogie; son Memoire est le discours nienie que le professeur a pronouce a rouverlure du cours qu'il a fait au Museum d'histoire naturelle , comme suppleant de M. Delamaik. L'auteur a consid'ire son objet sous un aspect pbilosophique, et pai (1) Voycz, ci-fles5u», Tome 111, pag.5-3i,le crmpte rendu par M. Ji'llien, de linteressant in^mojro :Vei".I. DE LAC£pi;jDE : Kue ginerale des progres deplmUurs iranc/us dis scierict. > iiti turelics, depuis le milieu du dernier siecle. ■^44 IIVRLS FRA!\(^.AIS. consequent, il dcvail eloigner lus details d'erudition qui auraicnt fait pcrdrc do vue le grand ensemble qu'il voulait exposcr. II parlage I'liis- toire de renlomologie en sept periodes rcmaiquables , A parlir de la. secondc, par une amelioration loujours croissante de I'etat dc cello, science. La premiere periode est Fort obscure , commc ccUc dc nos cob-. naissanccs, de nos ails, el niemc cclles des societc's et dcs nations. Lcs ecrits d'Arislote Cxent la secondc periode. Les crrnursde ce naturalistc ne i'urcnt point rccliliecs par Pline, Le iS" siccle vit enfin I'aurore des beaux jours qui elaient destines a I'liistoire naturelle, ainsi qu'aux let- trcs, aux sciences , a toules les conceptions de lintelligcnce Lumaine. JBclon et RoncUicl parureut en France; Gesner merita le nom de Pline de rAlleraagne; Aldrovandc joignit unc erudition immense a ses con- liaissanccs zoologiqucs;i)/ou//i;(publiason7'/u;«iG rJVRFS FRANCAIS. genre, norame condytocarpon; M. Lesoficnaull de-Laiour donne utie notice sur le cannellicr de Ccylan, sur sa culture et sur sos pioduits; M. liichard, un Mcmoire sur une nouvellu i'ainillc de planless Ics iialano- •pUories; M. Poileau, une ciposilion plus rxactc du genre ludovla, et propose retablissemenl d'une nouvelle fanillle, lew cijciantlwcs (cycian- tliciB]; M. Vauquclin fait ranalysc chiniiquu des fruits Huhaohah adan- sotiia. — ZooLOGiK. — M. F. Cuvier fait de nouvelles observations sur le santjlicr a masque et surges fliacochocrcs; el, dans un autre Memoire, il Iraite du genre jyaradoxarc , etde deux espeecs nouvelles qui s'y rap- portent. M. LatrciHc, outre les Memoires dont nous avons parle, en public trois aulres, le premier sur Torgane musical des cri^ucts el des trti.vaics; un autre sur I'origine et Tissue cxtcricure de la cire dans les abeilles, et le dernier, sur les habitudes de I'araignee aviculaire. M. Cliahrier a fait un travail tres-etendu sur le vol dcsinsecles, dont il ex- pose le mecanisme. M. Huzard (ils deciit une valvule spiralc, a I'extre- inite de I'ouverture cardiaque de I'esloniac du cbeval, dont I'effit est de priver ces aoimaux de la lacult6 de vouiir. M. Geoffroy Saint-Hilairc rend compte des experiences qu'il a faites sur des poults condamnees au iuppliee de ne pouvoir poudrc les ceufs qu'ellcs eontiennenl tout formes , ou dans dillerens degres d'accroissemcni. Un des resultats qu'il a ob- serves lui fait craindre que la sensualite de quelques Apieins nioderne* ne profile des decouvertes de la scii'nee, et ne mutlle de malheureuses poules pour se procurer un mets plus savourcux. On doit a M. Dtivm'noy une description des organes du mouverarnt du phof/uc commun. — Geoi.ooie. — M. Doriigny donne une notice sur quflques especes nou- velles de moUusqucs fossiles, trouvees dans le dcparlcinent de la Cba- rente-lnferieure. Tclssonl Ics produits d'un travail d'environ buit mois. On peut juger par-la de cc que cette collection de Memoires promet aux naluralistes a venir. Fehby. i-22(*). — Dictionnairectassiqued''histoircnatureUe,pavMi/[.AvBov{r(, DkCANDOLLE, KDV\'AnDS, GkOFFEOY-SaiNT-HiLAIBE, LATBBILLE,elC.,elB0BY DE Saint-Vihcknt; ouvrage dirige par ce dernier collaborateur, et dans lequel on a ajoute, pour le porter au niveau de la science, un grand nombre de mots qui n'avaient pu faire partie de la pluparl des diclion- naires anterieurs. Tom. II, et untc livraison de plancbes; Paris, decetn- bre 1822. Rey et Gravier, quai des Augustins, n' 55, et Baudouin, ruede Vaugirard, n° 3G; prix, 12, fr., avecles planches. Peutetre serait-il a desircr qu'on ne fit commoncer I'imprcssion dun dictionnaire scientillquc, que lorsqu'il serait compose en entier; alors, vn aurait la certitude que tons les articles sent au niveau des couoai.- LIVRES FRANCA IS. ^ojy sances actuelles , ct qu'ils ont une elendue proportionnec a leur impor- tance respective. En attcoduDt que nous puissions readre un compte detallli^ de ce bel ouvrage, nous indiqucrons, dans celtc liviaison, les articles ascariites , aspalax, attirie , alias, aliiiosplicrc, auricule , autruchc, avoitc- nicnt , tacillaridcs , hac/uUlc, iialanciers, 'balmc, ialeine, ■bambou, 4)arbUj hasatte, bassins, htiUara, hatracicns, iccasseau, boa , hoeuf, hois, iiotryocepliule, louclic, hruyire, cachaiot, etc., qui ont particulieremeut fixe notre atleulion. Les planches nous ontparu cxecutees avec la mcme perfection que les prfecedentes. Ge n'est qu'apifes ia publicalioa d'uQ certain nonibre de volumes, que nous pourrons t'aire apprecier a nos lecteurs les avanlages que \c Dictionnaire ctassique parait avoir jusqu'i present sur ceux qui I'ont precede. A. M — t. 1 20 {*). — Essai geognostique sur Ic gisemcnt des roches dans les dcujt himisphcres, ^slT Alexandre do llvjf&ohoi; Paris, 1820. F. G. Levrault, rue des Fosses-M.-le-Prince, n" 3i; Strasbourg, rue dcs Juifs, u'oj. Uu ▼ol. in-8° de 079 pag. Prix , 7 fr. La description des couches mine'rales du globe, I'examen reflechi de» rapports conslans qu'elles presentent, a des distances considerables, quelques generalites qu'on en pent deduire sur la marche que la nature eemble avoir suivie dans la creation, tels sont les divers resultats oil fend la geologic moderne. I'ien diffcrente de ccs speculations hasardees que I'ou decorait autrefois du nom de geologic, et dont rimaginalion I'aisait tous les frais , celfe branche nouvclle des connaissanccs humaines est devenue une science positive, une science d'observation. Mais cet Leureux cliangeincnt s'est opere depuis si peu d'annees, que les fail* entierement mis hors de doute sout encore en bien petit nombre. Eq consequence , un traite general sur ce sujet offre les plus grandes di£fi- cultes, et ne pent pas etre une histoire complete de tous les terrains qui iorment la croute solide de notre planete, mais seulement un classc- tnent methodique de ce qui est connu, de mani^re que Ton puisse de- j.i etablir quelques lois theoriques. L'ouvrage de M. de Humboldt at- leint parfaitement ce but; il donne une idee complete de ce qui a ele f.iit, et pourtaol I'erudition n'est pas son principal merite. Ilest, sans contredit, bien plus remarquable encore, en ce qu'il fait connaitre une foule d'observations iuediles, fruit precieux dcs longs voyages de I'au- leur, et surtout en ce qu'il porte un caraclere philosophlque jusque dans 1 etude des details. — Aprts des considerations d'un haul interet pour la science, I'auteur examine successivement, dans I'ordre de leur age relatif, le$ tetraios de I'ancien coutincnt ; il les compare a ceux qu'il a . 348 MVRES fran(;ais. observes dans le Nouvcau- Monde ; il prouve leur analogic, c.t conCrnid par-la ce principu, aujourd'hui generalcment adoptt; , que Ics terrains no changent pas, conamc les animaux ou lis plantes, avec les cliniats; mais qu'au contraite, ceux qui sc rapportcnl a uiic memo cpoque de Jbrination sent Ics milmes paitout. II termiiie, ca preseutant des con- siderations toul-a-fait neuvcs sur une designation des terrains par de8 caraclircs pasigraphiques, ct donne ainsi le nioycn d'cxpriaier Ics arran- gemens Ics plus compliques des rochcs d'une maniere simple, facile et que Ton peutsaisir au premier coup d'ceil. Ad. be La J. 124. — Suited I'OpinionsurlcsJachereSj par Paul Aibolles, conscillct de prefecture de I'A'ide, etc. Carcassonne, 182a. Laban. In 8", 20 pag. Kous avons parle de I'opuscule dont cclui-ci forme la suite {(''oy. Tom. XIV, pag. 588 ); nous avons ditque le butde M. Airolles est de comballre, au moins quant a son departeaient, le sysleme de la suppres- sion absolue du repos des tcrrcs; nous avons expose les principaux motifs qu'il allcgue eu faveur de son opinion. 11 parait que sa bioclmre a fait quelque sensation; car, d'un cole, elle a donne lieu a dis discussions contradictoircs assez vives, au sein de la Socieic d'agriculture do I'Aude, donlM. Paul Airolles est un des membres les plus eclaires; de I'autre, nous voyons que M. Rongier de la Bcrgcrie en a pris assez cliaudement la'defense , dans le Cours d'ac/ricudurc fratique qu'il publiait. Un jour- nal politique, le Piloto, a critique aussi VOpinion sur les jacheres. 11 n'est done pas surprenant qu'au milieu de tout ce bruit, auquel sans doule il s'altendait peu, M. P. Airolles se soil decid6 a reprcndre h plume, et a s'engager de nouveau dans des recherchcs qui ne j-euvcut tourner deCnitlvement qu'au profit de la noble science d(! I'agriculture, celte branclie si essentielle de la fortune el de la prosperite publiijue. Dans son dernier opuscule, I'agfononie meridional presentedeuouvclles dillicultes a I'applicalion du systfeii»e de la suppression absolue des ja- cL6res. Quelque specieux que soient ces raisonnemcns, nous ne pou- vons pas nous dissimuler qu'il* oot OOtttre eux une aulorite imposanle, celle de la Societe centrate d'agr'ttnllure, adversaire decide du repos des terres, f!t dont rinfluence a valu jusqu'd ce jour toulcs sortcs d'elogcs ct d'encouragemcns au sysleme des assolemens. Toutcl'ois, nous devons engager les agriculteurs A prendre connaissance des pieces de cet loie- rcssant proces, et a prononcer enSuite, d'aprfcs ce que leur dirteialebon sens et surtout leur experience. En matifere d'agriculture, moins qu'cn toute autre matiere, il serait peu sage de juvcr in verba macjlstri. Quoi- quele style soit une chose bien secondaire dans les ecrils decc genre, nou« ne sa.utiona nous eropfcUer de remarquer, dans celui de M. Airolles, hoc LIVRES FRAINCAlS. 049 coiileiir de vtluste, poassee jusqu'a rcxageration. On dir.-iit que poui- lui la languc fraofaise s'cst arrelee a la prose du sieole de Louis XIIT. Kst-ce que M. Airoiles dedaignerait Ips ecrivains du xviii= et du xix" siecle? Nous ne le pcnsons pas. M. Airoiles n'est point un bomine a prejuges; il se plaint quelque part, avec autant de justesse que d'ti- nergie, du despotismc de fcr du gouvcrnement imperial : cc qui pcrmet de supposer qu'il compte aujourd'liui dans les rangs dcs amis de la li- herte. X. 125 (*). — Anatomic de i'liomme, ou Description et figures lilhogra- phiees de toutes les parties du corps humain; par MM. Bkclard et J. Cloquet; publiee par M. dk Lasteyrie. 9 — i I'livraisons, Paris, 182?.; impriinerie do i'edilcur, rue du Bac, n° 58, in-f° avec planches; prix, 9 fr. chaquc livraison. {Voy. Tom. XVI, pag. 5o, un article d'analysc sur cet ouvrage. ) 126. — Formulaire des hdpltaux de Paris. I'aris, iScso. Bailliire, rue de I'EcoIe de Medccine, i\° 16. Un vol. iu-ia de^So pajjys; prix 3 IV. 5o c, et 4 fr- par 'a poste. Les nombreux hopitaux de la capitate presentent aux yeux de I'obser- vateur dcs differences notables enire les modes de traitemens, differen- ces qui naissentdu genre de maladcs que Ton admet dans chacun de ces etablissemcns, et des opinions propres a chaquc praticien. Aussi, cha- que hopital, chaque salle meme a son formulaire particulier, dont la connaissance ne peut etre acquise que par une etude spL-ciale, une at- tention soutenue, que rendent souvent inulilcs les f'orvnoles abregecs u- sitees pour its prescriptions. Les raedecins ct les eleves, ceux-la surtout qui vont puiserdans les bopitaux une instruction solide, scntaicnt le bc- soin d'un ouvrage qui put leur apprendre ce que la pratique de chaque niedecin doit leur offrirde remarquable, et les initier des I'abord aux se- crets de prescriptions inconnues. Ce travail, qui semble facile au premier aspect, neccssitait pourtant de longues et nombreuscs observations. Un niedecin, avantageusement connu par divers travaux qui ont etc annon- ces dans la Ptevuc E ncyclopediquf j s'cst charge de cette tache difficile ; ct il I'a executee dc maniere a s'en faire un tilre .i I'estime de ses confre- res. M. Ratier a fait precedcr son Fonnuiairc dcs hupitaux civUs, d'une esquisse rapide et fort bien tracee de I'etat de la pratique dan« ces divers etablissemens. II a ensuite prescnte, dans leur ordre natu- rel, avec choix et melhode, les nombreuses prescriptions communes a tous les hopilaux, ou propres a chaque medecin en particulicr, et il y a joint une note clairC ct preci-;e sur le mode d'adminislration. M.^is ce T. XVII. — Fc<,\ ib25. u5 35o LIVRES FRANCAIS. qui rend surtoul cet ouvrage prccieux , ce sont dcs nolcs communiqucc-* a I'auteur par les praliciens los plus distiiip;ue$ de la capitale, parini)es- quels on pcut citcr MM. Dupuylrcn, Esquirol, Faxiquier, Jadelot, etc. Ces communications, t'ailcs par des Lummcii aussi celebrcs, sont un \i- moigaagc suHisaot de rutilite que presente a leurs yeux rouvrage que nous annongons, cit le recommaudent niieux que tout ce que nous pour- rions en dire. Georret. 1 2-. — L'enscignement mulucl applique a Ceiudedcs principes elemen- tal res de la irwdcchie ; par J. P. Rel'i.lac, D. M. P. Paris, Bechet jeunc, place de rKcoie de Medeciuc. In 8». Kous nc croyous pouvoir micux laire connaitre cette brochure que pat J'exlrait suivant du rapport de MM. Hippolyte Ctoquct ct Brichcteau a la Soeieli medieale d'cmulalion : « Le memoire de M. Reullac coiile- iiant une nouvelle application a I'ctude de la medecine, d'une metliodc devenuc celebre par les attaques de scs enncmis ct par I'active defense de ses nombreux partisans, nous proposons a la soci^ti de mcttre ce mti- moire a la disposition de sa commission des Iravaux , dans la persuasion que les souscripteurs de son Bulletin y reconnaitront une nouvelle preu- ve de sou zele a porter a leur connalssance ce qu'il peut y avoir d'utile, de curieux et d'interessant dans les progres el les ameliorations dont I'enseignement medical est susceptible. i> 1 28 ('). — Dictionnaire chronologiquc et raisonne des decouvertes, etc., en France, dans les sciences, la litlerature et les arts, de 1789 a la fin de 1820; ouvrage redigi d'apres les notices des savans, des lilteralcurs, etc., par une societe de gens de Icttrcs. Tom. IV et V. Paris, 1822 et 1820. Colas, rue Dauphine, n° J2. Prix de la souscriplion, 7 fr. Le succfes qu'obtient cet utile dictionnaire, est une juste recompense do Tcxactitude avcc laquelle Tedileur rcmplit ses engagemens. Dcpuis I'aDnonce que nous a^ons I'aite des trois premiers volumes, les auteurs se sunt associe deux jeunes chimistcs deja connus par des travaux impor- tans, et qui traitcront, avec tout le soin qu'ellc raerite, une science que Ips Francais ont crcee, et qu'ils continuent a enrichir de si belles decou- Tcrlcs. Les quatrieme et cinquieme volumes rcnfprment, comme les pre- cedens, des articles du plus baut interet, parnii lesquels nous nous bornerons a citer ceux qui sont intitules corps gras, corps iigneux (con- version en Sucre), cor/JS crufa^^isM (double relraction) ; costumes des an- ciens, coton (culture, teinturc, macliines a filer) ; couleur jaune minC' rale, courans etcclriqucs , crdnc humaln , crislamx, crocodile, cuirs, cures enploTni), danphin , declamation, Dendira, denteUe, dents, dia- tnant, digUale, dilatation, disliUation, drops, eau, eau d» mcr (distil- V J,IVP.ES FRArsgAIS. 35 1 latinn), ciiu-de-vic, cau oxigcnde, eaux viineraies, echappemen.f, eciuse^ ecotcs, ecirvisscs, ccurenil, Edfou (temple d'}, bgt/pte, vlectriciU. Nous Kvons neglige, dans nntre premiere annoncc, de relever line erreur rela- tive a I'iDvenlion des bateaux a vapeui-. Lcs auleurs du dictionnairc re- veudiquent celle deeouverte en faveur de M. deJouffroy; mais s'ils veu- Jent consulter Ips Essais hydratdiques dc Ducrest, ils se convaincroot Icur auteur : ce bont surtouc ccux de la Bienvcillance , de la T'erite ct des Lunettes. ■ I'J. G. i35. — Tiouvcaux Contes moravx , pour servir a ramusement et a I'iDStruclion dc roniaDcc, Iraduiis liiireinent de ralieniand, par M. Paul DB Sbguk, cleve en quatricme au 6 Liviuis fiian(;ais. ))inaison assqz compliquce , tllu divise Its avocats en plusieurs series on lolonnos; di'.>ignc les ilcux plus ancions (Jc cliu>|ue coioono commc mcmbrcs du conscil ; inais abandonnu la i'ormalion arbitralru des colon- iics au consc-llsorlant, avcc i'aculle de icluire lous les Irois ans ces co- loiines mobiles : cequi permct d'ecarterindelioinifiil lesavocals que I'oa iraindrait de voir colrcr au consril a letir rang d'ancicnnete. — L'autcur c'e cetle brochure, apres avoir expose Ie$ variallons siiccessives de la le- gislation, jiescnte lui-mtime queJques idees doni, sans doule, on ihcltra la justesse a profit, lorsqu'oii remplaccra Tordonnaace de i8'22, par cclle que scinblait promelire le rapport qui Taccompagnc. 11. lo8. — Dlscotirs d'ouvcrture du cours des Pundectes, elabli dans la faculte de droit de Paris, sur fulililodccetlcchaire et lamaniere d'ero remplir I'objet ; prononce par M. Cotellk, profcsseur, le i8 novembre 1822. Paris, 1822. linprimcriedc Cello t; in-S" de 29 pages d'impression. Nous avons annonci les changemcns survcnus dans I'Ecole dc droit dc Paris (T. XV, pag. ojg). En rcgrcllanl la suppression dc plusieurs cours utiles, nous avons applaudi a la crcalion d'une nouvellu cbaire deslinec a coniplelcr I'eascignemcnt du droit romain. Co couis des PantUctcs a tie confie a M. Colelle, et c'cst son discours d'oiiverlure que nous an- iir.n^ons aujourd'hui. Le cadre de notre recueil nc nous pcrmet point d'cntrcj- dans des details sur la manierc dont le profcsseur a envisage lu plan ct le but de rimportant cours des Pandectcs ; r.ous nous contenle- rons de recommander cc discours d'ouverlure aux eleves, qui pourronl s'y jpanetrer de la marche que M. Cqtelle se disposi a suivre. A. T. , avoctU. . iSg. — Machiaicl , ou Slorceaux clwisis et Pensees de cet ecrivaiii. On y a joint une traduction nouvelle et complete du Prince, pay M. L. II. Paris, 1823. Hubert, au Palais-RoyaU 2 vol. in-12 : prix , 3 francs. Voici la deuxienie ibis que Ton public una nouvelle traduction du Prince, depuis quclques mois ; en outre , on nous annonceune traduc- tion complete des OEuvres de Macbiavei , qui doit paraitre cbez L. G. Micbaud. Jamais le Florentin n'a dte autant en Lonnf-ur ; esperons quu son credit ne s'elendra pas au-dela des boutiques de libraires. — Le petit ouvrage que nous anoon9ons n'est rcmarquablc que par VEssai s%ir la vie ctles cerils de Macliiavcl , qui se trouve en tete du premier volume ( 5 ^ 74)- Cc morceau de litterature est ecrit avec goilt : on y trouve des idees sages et bien expriuiecs ; mais I'auleur, en le composant, s'est mal- hcureusenient propose un but qu'il ne pouvaif atleindre. lia youlu reta- biir la reputation dc Machiavel. Oeaucoup decrjvains I'avaient enlrepris avanl lui.. J[c i'avouerai, j'ai peine a mcxpliquCr cc diisir de rcsla.nci.- LIVRES IRAJSgAIS. 367 unc statue que la raison publique a mutilee. Siua ecrivain s'etalt altir6 par qiitlejucs phrases obscures ct mal intcrprelees uq blame qu'il ne me- rilait pas, j'applaudirais a quicooquc eiUreprendiait de le venger; mais, (juand un liomme a avarice claiiemcnl les priocipes les plus odieux , il fuut lui laisser porter le prix dc sa fautc ; car la justice est autant dans la condamnation du vice que dans I'eloge dc la vertu. Je vois, dans Ma- chiavel , le triste fruit d'une ei)oque de demoralisation , ou I'esprit etait partout , la force de caractere et la moralile nulle part. Son genie bril- lant, excite par les grauds bisloriens de raotiquile, lui montra le yrai cbemiu qui conduit a la gloirc. II y marcha quelque tems; mais, trop faiblc pour suivre I'impulsion de sa conscience, la crainte le poussa dans des erreurs-quc sou esprit desavouait. L'cxil et la torture , toujours pre- sens a sa menioire , lui dicterent \c Prhicc. Je le plains d'avoir vecu dans un siecle ou les hommes ne savaient plus res^isler a la violence; mais , en excusant ses ecrits , on ne les rend pas meilleurs. A. Beugnot. lijo. (') — Choix de raff oris , opinions et discours prononces a la tribune nationale, depuis 1787 jusqu'a ce jour, recueillis dans un ordre cbronologique et historique, avec cetle epigraphe : Foxpopuli, vooo Dei. T. XVIII , XIX et XX (dernier). Paris, 1822, Eymny, rue Maza- rine, n° 00. Trois volumes in-8» : prix de chaquc volume, 5 francs et 7 francs avec 6 portraits. (Voy. T. VIII, pag. 276, et T. XV, pag, 71 , deux premiers articles d' Analyses, sur cet ouvrage.) — La table ge- nerate est sous presse , ainsi qu'une addition importaute au premier volume. Elle paraitra avec le premier volume de la deuxieme sene , qui compreudra I'histoirc des cent jouis et la thambre de l8i5 , amsi que ks sessions subsequentes. Gelle seconde serie formera six volu- mes jusqu'en 1820 : prix de I'ouvrage entier, 20 volumes in-S" , lao francs; avec 120 portraits des orateurs les plus celebres , iGo francs; en veliu le double. Les volumes de la deuxieme serie ou des sessions, 6 fr., ou 8 fr. avec portraits. Cet important ouvrage vitnt d'etre terniine par le Tome XX, qui compreod jle 1809 a i8i4 inclusivemcnt, c'est-a-dire , depuis la paix de Vienne jusqu'a la restauration ; il presenle ainsi un vaste tableau histoiique. La guerre, la diplomatic, les cvenemens de I'inlerieur vien- ucnt sc grouper dans les narrations pour donner uae nouvelle vie aux dis- cours de la Iribunc. Les evenemens de 1810 et de i8i4occupent une grande place dans cc volume. ■ i4i. — Epoi/ues reniurquauics de I'hisloire universeiie , ou Morceaux cxlrails des bisloiicns ancieas et modernes, rtcueillis et publics par / 358 J.IYRES FRANgAIS. Massow, fi!s ainc. ( Histoirc romalne. — Histoiie du Bas-Dmpirc. ) Paris, i8a2. Masson fils, i'dilour, nuui Malaquais, n° i3. Deux volumes in- la. Prix , 5 fr. chaque volume. Ces extruils ue I'orment point unc fiisloire; car une histoire est cssen- tiellemenl liee dans toutes ses parlies, alio que Ton puisse v reconnailrc Irs rclalioDS des evenemcns enlre vux , rinllncnce qu'ik oot exercee, ct parvenir, aulant qu'il est possilils, a distinguer les causes ct Ics effots. Mais les recueils, tels que celui-ci . lorsqu'ils sont fails avec disccrne- metlt, peuveiit servir iVnide tnetnoire, et ils ont I'avantage de ne pas exigcr une lecture suivie , de nieltre quelquefois a profit pour I'lnstruc- tion un tems qui eul ete perdu. Dans le volume qui conlii nt des extraits de VHistoirc romainc^ M. Massoii ne I'ait que peu d'cmprunls a Rollio, et il a raison. Rollin est sans contredit un ecrivain tres-diijne d'eslime , mais dont les Perils sur i'liistoire ne conviennent plus a la disposition generale des esprils. On peut y apprendre les fails; mais on n'y trouvc rien qui provoque la pensee et qui porle a la meditation. On pent aussi faire le meme repioche a Millot, dont on Irouve ici quclques morceaux, qu'il ei'it mieux valu prendre dans Sallu;ite. Ainsi , parcxemple, dire que Jiigurtlia mouruC en piison , apres avoir servi d'ornement an triom- phe de Marius, cen'est pas faire con naitre la fin terrible de cetusurpaleur souille de tantde crimes. Les notices snr les auleurs latins sont tirees ou desmeilleurs interpreles que ces auleurs aient eus duns noire langue, ou des cours de lilterature les plus estinies. — L'llistoire du Bas-Eitifire ne peut devcnir plus interessante dans le livre de M. Masson , qu'elle ne Test dans les auleurs qu'il cite, qu'elle ne Test dans la realite ; la vieillesse et la decadence d'un grand etat ne peuvcnt etre comparecs a la ■vieillcsse et d la fin de I'liomme. Les elals ne sont point coniiamnes par la nature a subir le sort des etrcs organises; ils conserveraient toujours la vigueur de la jeunesse, si les institutions et les hommes qui les regis- sent etaicnt toujours au niveau des connaissances acquises , el si quel- ques inlerels parliculiers n'etaient jamais substitues aux interets des ^ nations. Ce fut par une longue suite de crimes, de fautes et d'hieptics que I'empire romain fut detruit. On lit avec plaisir, daus ce volume, un portrait de Maboiuel, ps.r Cvndqrcel. Plusieurs exlraits de Gibbon affermiraient encore la reputalirm de cct hislorien , si la traduction etait meilleure; M. Masson nous aura peut-fetre rendu Ic bon oOke de pro- voquer une traduction nouvelle de I'auteur anglais. Dans ee volume, quelqucs recils exrileront la curiosite; mais la pensee s'arrfitera plus long-tems sur les observations de Montesquieu, de Mably, ct des ecri- vains qui ont considiire l'llistoire sous un point de vue pbilosophique. LITRES FRAN(;;x\IS. 55o M. Masson y puise des articles fort Lien clioisisi. Ses Icclcurs lui en saiiront gre. F- 1 4.2. — Tahlcau chronologique de I'histoire du moycn age , pour survir a relude et a renscigneraeot de I'liistoirc gL-nirale. et parliculieroment de rhistoire de France, dans Ics colleges de riinivcrsile ; par M.-C. Desmiciikls, professe'.ir d'histoire an college de Heori IV, Paris , iS23. L. Colas, libraire, rue DaupLine, n" 32. Un vol. in 8° de 17a pages. Tiix , 5 IV. So c. ; et par !a poste , 4 fr. a5 c. L'ctablissement des cours d"hisloire dans les colleges de I'Universile , quuique assez rt'cect encore et contra rie par cet esprit de routine qui re- pousse tuiite efpece de pcrfeclionnement , a deja produil une parlie des lieurcux resiiltals qu'on devait tn attcndre. Les personnes appelees par la nature de leiirs Ibnctioos a apprecier les progrfes de I'inslruclion pu- blique, ont puse convaincre que les eleves de iios «'coles doivent a cet enseignemenl special des idees plus positives, plus elendues , plus com- pletes que celleV qu'ils pouvaient recueiliir dans des lectures , abandon- nees jusqu'alorsau basard, faites sans ordre, sans suite, et par consequent sans profit. Ce n'est pas que , dans le court espace de tems laisse a I'etude "de cette science., ils puissent rapprolbndir : ce serait s'abuser beaucoup que de i'esperer ; mais , ne devra-t-on pas s'applaudir, s'ils rapportcnt du college cctto connaissance des fails generaux , qui leur permeltra de classer sans efTortj dans leur esprit, les faits nouveaux que leur decou- vrira, dans la suite , une connaissance plus parliouliere des Uiverses epo- qucs dc I'bisloiie ? C'est vers ce but que senible dirige i'enseiguement Lisluriquc de nos ecoles. Deja, les professeurs habiles auxquels il est confie dans les colleges do Paris, ont compose pour leurs eleves des ouvrages elem<,'r>taires rediges dans cet esprit. Hous croyons faire une chose agreable ^ nos lecleurs , en rappelaiit ici les litres de ces produc- tions utiles et estimahles, qui ne font pas/noins d'bonneur a I'Universile qui les a comniandees, qu'ii leurs auteul's : 1" Tableau chronologiqiie. pour servir a i'etude de I'bisloire ancicniie , par AJM. Poiuson et Caix ; 2° Tableau oliipnologique\>o\u servir a I'etude de I'bistoirc romaine, par M. DiiHozoin; 5" Tableau iominaire pour servir a I'etude de I'liistoire nioderne, par MM. TROGNOiv et Desmichi}i.5 ; 4" Tables sgncttronu/ucs a I'usage des cours d'bisloire ancienne et moderne, par Rl. Boismii.on. M. L. Colas , libraire. cbez lequel se trouvent ces divets ouvrages, an- nonce, en outre, la prochaine publicaiion d'un Tableau clironologipw dc I'llisloirc wodernc, depuis la prise de Constautinople jusqu'a la re- volution , par M. Rago™. L'ouvrage que nous annon^ons complete cello oolltction de precis elemcntajres. M. Desniichels, qui avail deja pj\e 3;3o LIVRKS FRANCAIS. sontribnt , en s'onciipant avcc M. Trognon de facililer aiix cleves IVliide do I'hisloirc niodfrnc, s'esl reinis de nuuvf.iu a I'oiivragc avec un zele bien digne d'cloges, et a loiisacrc scs cflbrls a ranger, dans un ordre clair el inetliodlquc , Ics annates confuses du moycn Sgc; il y a parf'ai- tement reussi. Lcs fails si multiplies du cetic cpoqui; se trouvcnt classes dans son livre de la maniere la plus lieureuse , ct toujours accompagnes de leur date precise. Le developpcment succcssif des institutions, le mouvement dcs idees , le progres des lumieres , la inarche de la civilisa- tion , sent retraces avec une brievcte pleine de sens dans des resume* generaux, places a la suite du tableau des fails de chacunc des periode* de cette hisloire , et qui donncnt beaucoup de prix a I'ouvrage. Quoiquc destine specialement a renseigncmcut dcs ecoles, il ne sera pas coasultc sans fruit par Ics gens du mondc qui veulent eludier le moyen age. G'est une excellente table des inatieres d'une histoirc, qu'on ne peut trop engager M. Desmichcis a composer. P. 145. — Devx decrels rendus far (e jirefet d'hgypte, sous les r&gnes de Claude etde Galba; publics par M. Letronne. Paris, i8a3; iinprimcriu royale, in-S", 3i pag. Lcs deux decrels que nous faisons connaitre, sont graves sur le tem- ple d'El-Kbargch, d;ins la giande Oasis d'lilgyple ; ilsont etc decouvcrls par M. Frederic Caiiliaud, de Wantcs, cl font parlie du recueil d'ins- criptions que nous avons indique , en rcndant comple ([T. XIV, pag. SiS ) du premier voyage de ce courageux Francais, public par M. Jo- mard. Le savant academicien lcs ayant cumununiques 'a son confrere M. Letronne, cet babiie critique vient deles pubiier. Sa reputation ga- lantit sa Cddlite et son exactitude dans sa restitution du lexte grec qui precede la traduction frangaise. Comme ?a dissertation ne icra pas raise en venlc, ct que ccs deux decriets, ainsi qu'il le fait rcmarquer, peuvent etre regardcs , des a present, comme de precieuscs sources liisloriques, nous croyons fairc une chose agrcable a iios lictcurs,. en leur donnant la traduction, faile par M. Letronne, de ces deux decrels qui eclaircissent- filnsieurs points d'hisloire d'un hautinleret, ct donnent sur I'adminis- t ration publiquc des anciens, et sur la jurisprudence romalne en EgypICi des eclaircisseniens aussi pre(;ieux que nouveaux. Decrct de Cnmus VirtjUius Capiton,prefct de Vhgyple.; ■precede d'une IcUre do ce prefet, datce du ^ mcchir dci'anIX durognodcl'etnpc- reur Claude ( I" filvrior de fan /(/) de noire ere ). "•Moi Posidonius, stralegede I'Oaiiis de Thtibaide, j'iii mis sous vos yeux Its copies de la ktlrc quem'a envoyee le seigneur prdfel [de I'E- LIVRES FRANgAIS. 56 1 gyptc ]j et du dccret qui la suivait, afia qu'eo ayant prls connaissance, vous ne puissiez eprouvcr rien qui ne soil legal et coavenable. Letlre du ■prcfel. • La neuvicme annec de Tibfere Claude Cesar Au- gusle, L-mpereur, Ic 7 dc mecliir, Caieus Virgilius Capilon a Posidonius, sliatege de I'Oasis, salut. Je vous ai eijvoye de la ville (1) ce decret que j'ai rendu, ef jc veux que les elhnarques, non-seulement dans la mclro- pole du Dome, mais encore dans cbaque ville, I'txposcnt publiquement en caracttres nets et bicn lisibles, aCn que cbaque babitant connaissece que j'ai resolu. Decret (2}. « Cnaeus Virgilius Capilon dit : « Depuis long-tems j'ai enlendu dire que des gens (5), qui font un usage arbitraire et bonteux de leur aulorilc, exigent injustement que les parliculiers iburnisscnt a des depenses qui ne doivent point etre a leur cbarge ; mais, en ce mo- ment, des depositions formelles m'apprenncnt (4) que plusieurs, prin- cipalenient dans la Libye, exeiccnt impunement a leur profit des vexs- tions el des rapines, sous prelextc qu'on est oblige dc fournir a leur cntrcfien ct aux frais de leur route, ce qui n'cst point et ne doit pas itre. Des vexations analogues ont cu lieu, a litre i'angaries. En con- sequence, je defends a ccux qui traversent les nomcs, soil fantassins ou cavaliers, soil tnctatores, centurions, tribuns ou tous autres, de rien prendre des parliculiers, d'exigcr d'cux aucune corvee quelconque, a moins qu'ils ne soient munis d'autorisations de ma part; et ceux-la xneme o'onl droit qu'au logement durant leur passage, et aucua babi- tant n'cst oblige de rien faire au del?, de ce qui a ele fixe par Maximus. Alais, si quelqu'un (5) fait une fouinilure [au-delade ce qui est pres- ent ], ou bien porte en coniple ou impose [ sur le nome ], corame ayant tte failc, une fourniture [ qui ne I'aurait pas ete reellemcct ], je I'obli- gerai de payer le decuple de la somme imposee ; et celui qui I'aura denonce en aura le quadruple, pris sur les biens du delinquant. Que les greSiers royaux, ceux des bourgadeset des villages dans cbaque no- me, aient le soiu de tcnir rcgistre exact de lout ce que les nomes (1) D'AlexancIrie. (2) Ce decret n'cst point applicable a la seule Oasis ; il concerne , a ce qu'il pa- rait, toule la haute iigypteduTliebaide, ct peut-elre I'Egyple eutiire : dansceca';, il a du etre envoj'4 a tousles stratcges ou jiomarques , accompagiiii dune lettre cii- culaire, dout cellequi pricede nous a conservi leprotocolc. {O) Ceci s'sppli^ue peut-etrc iadirecteineut aux strateges eux-memes. (4) Oabicn ,J'aj}pic-nds , suriout par les depositions des Lil'^mis. etc. (J) Encorsicl, le sirategc j^wruit indirccU-meiil dcii-Tic, S62 1,1\RF.S TRA^rMS. paient a tort ou a raison , et (ic quclque inaiiiero que Pcsoit; sinoo, qu'ils paient ciixniLincs soixanle deniers en sus [ de la somme qo'ils n'auront point cnrcgistree ]. Que ceux du la Tlicljaidc vUileiit Ics bu- reaux dc reci'tle, lous les quatre mois, el qu'ils rcnvoient par-devaiit Ba^ilide, I'airranchi do Cesar, et tout cc qui conccrne leur bureau, ct les receveurs cux-niemcs, afin que, dans le cas ou quelque soramc au- rait ete portee en comptc ou perdue injuslement, je puisse egaleineut remedier a cet a bus. » Dccret rendu far Tiberixis Julius Alexandre, frcf>:t del' Eijijfte; date du \" Phnophi de Van II da ixgne dc fempcrcur Gaiha {28 siplcrn' hrr. dc Van G8 de noire ere ). Avcrtisscmcnt du siralctjc. nSloi, Julius Dcaielrius, stralegc do rOasis de TliebaVde, j'oi mis sous vos yeux la copic du decret que ma envoyii le seigneur prcj'et Tiberius Julius Alexandre, aGn qu'en ayaut pris conuaijsance, tous jouissiez des dispositions bicnliiisantes qu'il con- tient. Dccret. a La secnnde annee de Lucius Livius Auguste Sulpicius Galba, empereur, Ic 1" de pliaoplii, Julie Aufjuste{i), Tiberius Alexandre dit : • Gomme je aicts tous mes soins 4 ce que la ville (2), continuant a joulr dcs bienfails qu'tllc tient dcx Augustcs, demeure dans I'elat qui con- vient, et a ce que I'Egyple, au sein de la tranquillile el de la pais, cencoure avec zele a la prosperite, a la felicite trois fnis tres-grande des terns actucls , n'etant point grevee de charges nouvclies et injustes; d'autre part , conime je ine suis vu assiege, presque en mellant le pied dans la ville, de reclamations nombreuses qui m'etaient adressees, soit isolement, soit en corps (5), paries gtns Its plus dislingues du ])ays, et par les cultivateurs, lesquels se plaignaient tous des vexations qu'on leur avail fait subir recemment : je n'ai pas cess^ de redresser, autant qu'il elait en inoQ pouvdr, les abus donl la repression ctait urgentc. Mais, afin que, prenant desormais plus de conliance, vous conceviez le juste espoir d'oblenir du bienfaileur Auguste, empereur, Galba ( qui brille a nos yeux pour le sauit du genre humain ), tout ce qui tient ii voire surele et aux joui-sances de Id vie, et afin que vous connaissiez loute ma soUicitude pour cc qui pent vous etre utile, j"ai iiris dcs arreles (i) Jour epnnjme deLiric, femme d'Aiiguste. (Vojez le Journal des Sai/ans, i8si, pag.5o8-5io.) (0) D'Alexamlric. (o) Ces expression* no renJ.-nt [ins bien \e grec; mais je n'en trouve pat J'aalrcs. LIVRES FRAN(JAIS. 5f.3 formels rclativcment aux objels de vcs dcmandcs sur Icsqueis il m'est permls dc prononcer et d'agir. Quant a ccux d'uiie iraporlance plus grande, dont la decision nc saurail enianer que de la puissance et de la inajcste de rempereur, jc les iui Icral coiinaiire en toufc verite, Ics dieux ayant reserve, pour ce terns ties-saint, d'assurer a la terre le rcpos et la seciirite. J'ai reconnu avant tout comme trcs - Condee votre dcmandc lendiinl a ce que personne ne soil force, contre I'usage gene- ral des provinces, dc prendre mal^re soi la ferine des iai[)6ts ou d'uu- Jrcs proprieles publiqiies. J'ai reconnu aussi qu'on jivait singuliercment nui aux aii'aircs, en obligeant beaucoup de parliculiers, sans experience dacs ce genre d'opcralions, d'y entrcr inalgre eux, en les chargcant du paiement des impels. C'est pourquoi je n'ai pour ma part force ni ne jbrceral per&onne de se charger, soil de la ferme d'un impot, soil de toutc autre ferme. sacbant combicn il est utik aux interets du fisc que ce genre d'afi'aircs soit entrcpris de plein gre , avcc empresscment meme, par ceux qui en ont les inoyens : mais, de plus, je suis persuade qu'a I'avenir aucun [ prel'et ] ne contraindra pcrsonne a se faire publl- cain ou fermicr ; qu'au contraire, tous tiendront a n'affernier qu'a ccux qui se presenleront volonliers et de leur propre inouvement, et qu'ib aimeront mieux se conformcr a I'habitude coustante ct invariable des precedens prefels, que d'iralter I'iojuslice momcntanee de quelqu'un d'ctitre eux. Considerant que plusieurs , s'etant fait concedcr des creanccs elrangerts, ont, sous pretexte de ilelle envers le fisc, traduit des parliculiers dans le practorium ou dans d'autres maisons d'arret, que, par cela mfime , j'ai juge a propos ri'abolir (i). Aun que les ac- tions pour deltcs alleignent L's biens, non les pirsonnes, conforme- luent a la volonle du divin Augusle, j'ordonne que nul [employe pu- blic] ne se I'era conceder, sous pretcxle de Tinletet du fisc, des crean- ccs de sommes qu'il n'aurait pas lui-memc prelees des I'origine, et je defends que, sous aucun motif, on iacarcere des pcrsonnes libres dans une prison quelcouque, a moins que cc ne soicnt des malfaiteurs, ou dans Ic praclorium, cxcepte les debitei'.rs du fisc ; ct afin que le pretexte de dette envers le fisc ne puissc scrvir a gener ct a troublcr les transac- lions entre parliculiers, et que nul ne puisse comprimer ia confiance publique, en faisant valoir abusivement le tilrc de detle privile'giee pour des affaires ou le privilege ne saurait avoir lieu , j'ai pris e'galement un arrelt formel a I'egard de cb privilege. Car, plusieurs fois, on m'a fait [i] I'eut-eiie : ijuej'al lu avoir elc clablies uni'jinmeni a Cct eJ/\ I. 5G4 LIVRES FRANCAiS. voir que deja ccrtainrs gens out Icnte d'annnlcrdcs lijpoth^qucs fondecs l^galcmetit , d'enlcver de force a des crc-ancicrs I'argcnt qii'ils avaicnt re^u de Icurs dehiteurs, ct d'annulei- des marclitis, en depouillant les ac- queteurs de Icurs biens, «ous pieltxie qu'ils avaicnt contractu avcc des personnes, soil sfratcgcs, soil cmpir yes dans Tadministration des finan- ces, .soil lous aiilies, qui, ayant obtenu des delais, etaicnt leliquataires envers le fisc. J'oi-donne, en consequence, a quiconque fait ici I'onclioii de procuieur de C^sar on d'dconome, s'il a des soup^ons .sur quelqu'un des employes publics, d'engagcr le nom dc cet individii, ou de del'endre de conlracter avec lui, ou de retenir dans le tahularium les deux tiers de ses biens, coiunie caution du reliquat dc sa dctte. Apres ccia, si quel- qu'un des susdils eniployds dont le nom n'cst point engage ni les biens n'ont soulTert aucune rcleniie, a prete sur bypollieque legale, ou est par- venu a rentrer daus ses i'onds, ou cnlin aclietc une propriele, son nom n'elarit point engage ni son bien retenu, on ne pouria I'inquieteren ri<'n. Quant aux dots, comme elles ne sent point la propriele des maris qui les ont reoues, le divin Auguste et les prefets ont ordonne qn'elles fus- scnt readues par le fisc aux femmes ; car il I'aut conscrver intact leur pri- vilege dotal. Relativemeiit aux exemptions et auxdiminuiions d'impot?, dans lesqueiles sont compris aussi les impots en nature, j'ai recu des re- clamations de particuliers qui demandent qu'elles soient mainlenues sur le pied lixe par le divin Claude, dans la lettre qu'il ecrivit a PostutAus, pour qu'on fit remise [des detles anierieurcs]; ils se plaignent que, pos- lerieurement a eeltc Icttrc, on a infirme des transactions faites par des particuliers dans I'intcrvalle de tenis qui separe I'epoquc des condamna- tionsprononceesparFlaccusaccsujet, decellesdes remises accordees par ]e divin Claude. En consequcnce,comme Ralbillus et Vestinus ont effectue les remises dont il s'agit, je vcnx mainlenir les decisions de ccs deux pre- fets, qui cux-memes n'onl fait que metlrc a execution la volonle biep- faisanle du divin Claude; en sortc que je remets toules les sommcs qui n'auraient point etc payees par les debiteurs du fisc; bien entendu que je conserve pour I'avenir [sur le meme pied] les exemptions et dimitiu- tions d'impots. Quant aux terres vendues par le fisc a des particuliers, dans rintervalle dc terns ci-dessus indique, ct qu'on avail frappees de redevauces, comme Vestinus a ordonne qu'on ne paierail au tresor que ce qui serait prescril par la loi, je jirononce aussi la dispense de payer ce qui restc a percevoir dc la part du fisc, et je veux qu'a I'avenir les droits demeurent fixes comme ils doivcnt I'etre; car il est in juste que ecus qui acbetent des biens ct en ont ))aye le prix de leurs deniers, soient traites comme des agriculteurs tenant a fermc des terres du Iresor, ct LIVRES FRAKgAIS. 3!i5 qu'oii exige dcs redcvunces de ccllcs qui leur appartiennent en toute propriety. 11 est conforme aux bionfaits accordes par les Augusles, qui; Its Alcxacdrins uatifs, ct habitant la ville (i), oil ils deploienl leur indus- trie, ne soicnt assujellis a aucuiie autre charge que culles qui sont cta- hlies. Vouo avez {2) in outre recIam«S souvcnt pour que les Alexandrins natifs fussent exempts des charges imposees aux habilans du pays ; e'est encore un point sur lequel je porte une attention constante. J'aurai soin egalenienl de ne conlerer que pour trois ans la place de stratege, et apr&s avoir dcmande comple de la geslion precedenic : mais toutcs les fois qu'un [stratege] cite par-devant un prel'et aura ete renvoye de la plainte, on ne pourra Ic ciler une seconde I'ois ; et quand deux prelets auront ete du meme avis sue la geslion d'un stratege, il I'audra punir le receveur des finances, qui, en I'obligeant a rcndre encore une fois scs comptes sur le meme objet, n'a pu avoir d'autre but que de se manager, pour lui- mfeme et pour ics aulres employes du Csc, un raoyen de gagner de I'ar- gent. Aussi, beaucoup de[slrateges] ont-ils deniande de preference I'ex- propriation de leurs biens, disant qu'ils avaient depense au-dela de la valeur de ces biens, parce qu'a cbaque fois qu'ils rendaient leurs cuiup- tes, on intentait un nouveau proces sur les points deja decides. Appii- quant la meme disposition aux alfaires du domainc prive, j'arrete que si, en vertu d'une sentence des juges, le prepose au domaine prive a pro- nonce ou est sur le point de prononcer la liberation d'une delte fiscale, il ne lui sera plus desormais pcrmis de se porler accusattur ou d'inten- ter une poursuilc juridique [pour Ic meme objet] ; celui qui agira ainsi sera puni [d'une amende] sans remission : car il n'y aura jamais de terme aux delations, si les afl'aires decidees favorablement sont renvoyees cou- tinuellement a la justice, jusqu'a ee qu'il se trouvc quelqu'un pour pro- noncer une decision defavorable. La ville ayant ele deja rendue presque desertc, et toutcs les faraillei* ayant ele plongees dans le trouble el le de- sordre par la multitude des delaleurs, j'ordonne expressement que si quelque employe du domainc prive, se portant accusateur au nom d'une tierce persoone, intenle un proces, il doit fairc comparaitre aussi cette personne, afin qu'elle ne puisse rester a I'abri des suites de la procedure. Que si, ayant en son propre nom intenle Irois proces, il ne prouve pan [une des accusations sur trois], il lui sera defendu desormais d'accuser per- sonne, et de plus, la moitie de son bien stra confisquee; car il est do (1) Aiexandric. (2) Icileprcfet s'adressc aux Alexandrins eiix-meuies. T, xvii. — FJv. 1825, ' 2-4 5(;o LiVRiiS fi\an(:ais. loule iojuslicc cjue cclui qui nit't en peril la fortune et I'lionneur d'une multitude ilc pcrsonnes, n'ait lui-nioinc aucuuc poursuitc 4 redoutcr. Aussi j'ordonnerai expressenicnt a I'iuspectfur du domaine privc dc faire cesser, coiiformenient au ducret foiinel que je me propose de rcndre a ce sujel, toute innovation contraire aux graces ancoi dees paries Augus- tes; mais [en attendant] j'ai deja pKiaicurs Ibis puni, coinmc il convc- nait de Ic faire, les dclateursi qui m'ont ele denonces. D'aillcurs, n'igno- rant pas que vous mctlei (i) une grandc sollicitudc a ce que I'Egyple re»le dans cet etat prospfere qui est pour vous la cause de tant et de si grandes resAOurces, je me suis atlachei rcdresser autanl d'abus qu'il m'a cte poasible. Car bien souvent les cuUivateurs, dans loute I'etcnduc du pays, ont reclame aupres de moi , et m'ont fait voir qu'on les avail cou- damnes a payer de nombreuses et fortes contributions jusqu'alors in- connues, 4ant en ble qu'en argent, quoiqu'ii ae soit pas pcrmis a qui buu terable d'iiriposer aiusi, de sa propre autorile, des charges toutes nou- velles : or, de tels actes arbitraircs ont eu lieu, noii-seulcmenl dans la Thebaide et dans les nomes de la basse Egyple (iloignes [d'Alcxandric], iTiais memc dans les environs de la ville, savoir, dans ce qu'on appellc le fays Alexandrin et le name Mareolique. J'ordonne en consequence aux straleges, dans cliaque nome, que si,durant les cinq annecs qui vien- nent de s'ecouler, il a ete etabli arbitrairement , au prejudice des nomes ou dc8 toparcbies, des droits, soit generaux, soit locaux et parlicls, qui n'avaicnt jamais ete payes auparavant, ils aient a letablir les choses sur I'ancien pied, en renoncant a la perception de ces nouveaux droits; et, quant ^ moi, je n'accordcrai point liberation de comple a ceux qui, ap- peles i rendre compte de leur gestion , scraicnt accuses de ce genre de malversation. J'ai deja auparavant reprime le pouvoir exorbitant des re- ceveurs des finances, parce que tout le monde reclamait fortement con- tra ee qui leur a procure les moyens de s'enrichir en ruinant I'Egypte; et maintenant encore, je leur defends de dans au- cun cas, a moins que le prefet ne I'ait juge bon. Je defends egalement aux slrateges de rien recevoir des receveurs de finances, sans le conseutc- ment du prefet. Quant aux aulres employes [dans les finances], si I'on en liouve qui aient fait une declaration sur leur registre fausse ou illegalc, ils seront obliges de rendre aux parliculiers tout I'argent qu'ils leur au- ront estorque, et d'cn payer autant au tresor. Je rcgardc encore comme une de ces pratique* condamnables, ce qu'on appelle la •perct'ption sy- twptique, laquelle s'etablit , non pas sur la vraie inondation du Ueuve du (i) li s'agil eucore ici ilea Alexaadiins. IJVRES FKxMSCAIS. ^67 ISil, inais par comparaison avec une anricnnc iuondation prisR entre quelques autres ; tandis qu'il n'esi rieo de plus juste que de prendre !a verite elle-ni6me pour base unique. Voulant done encourager le peuple a habiter et a cultiver avec le meme cmprcssenifnt toute I'etendue du pays, j'ordonne que, desorruais, la perception de I'impot sera etabiie sur rinondation reelle du (leuve, et d'ypres la quanlite de terrc qui aura ele inond^e, et non pas d'apres la friponncrie do ceux qui Que si quelqu'un est convaincu de faussete a cct cgard, il paiera au tre- sor le triple [de ce qu'il aura marque de trop]. Quant a ceux qui ont pris J'alarme en entendant parler d'une mesure des terres dans le pays alexan- ^rin, quoique I'ancienne evaluation ait toujours ele inainlenue, et que jamais la chaine de I'arpenteur n'ait ett portee sur les terres, qn'ils na nous adressent point de suppliques la-dcssus ; elles seraient tout-^-fait inutiles, puisque personne n'aura la hardiesse ni ne permettra de renou- veler la raesure terriloriale; car vous devrz joiiir des avantages de celle qui a ele faite de toute antiquite. Je preiids l^s memrs resolutions rela- tivcment aux augmentations d'impot tout-a-f'ait nouvellco; de maniere que rien ne soil innove a cet egard. Mais, rclativcment aux anciennes contributions annuelles, sur lesquelles, malgrc vos reclamations urgen- tes, les receveurs des finances ont souvent regie la perception des im- pels, en sorte qu'ils n'ont rien fait autre chose qu'cnrichir les gens dii fisc au detriment des laboureurs, j'en ecrirai a Cesar Augusle, empereur, et jc lui ferai connaitre les plus importans des autres abus que lui seul pcut detruire radicalement; car deja vous avez eu une preuve de ma l-onstanle et bienveillante sollicilude pour le bonhcur de vous tous, la premiere annee du regne de Lucius Livius SulpiciusGalba Cesar Augus- te, empereur, le 12 d'epipbi.« M. Letronne ajoute , en terminant : 0 Je me contcnierai de faire ici une seule observation gen^rale. II est evident que ccs dcus decrets n'ont rien de particulier a la grande Oasis oil ils ont etc decouverts; le second surtout embrasse I'Egypte entiere, et le prefet s'adresse ea plusieurs endroils aux Alexandrins eux-rnemes : ce decret a done et^ expedie a tons les stra leges de I'Egypte, avec uue Icttre circulaire semblabte a celle qui est en fSte de celui de Capiton (i). On peul, d'apres ce fait certain, concevoir I'esperance de decouvrir le lexte d'au- tres edits du mfinie genre, en faisant des fouilles dans les temples prin- cipaux de I'Egypte; car, comme i! elail prescrit aux stratcgcs d'exposer ces edits dans un lieu frequenfe, et de cboisir une place bien en vue, ccs (1) Slip, a. (jag. lu. 568 LITRES FRAN(;;AIS. roagislrals clioisissaienl Ics tcniplps a cet cfTct : quand ccs edifices conlc- naicDt quclquc pyloric non convert de jiculpturcs, ils faisaicnt graver Icj) edits surla parlic nue; autrcment, ils les exposaienl sur dcs steles dont plusieurs doivent ctre cnfouics sous les decombics qui recouvrent le sol dcs onceinlcs sacrees, dans les Icmples egypliens. d 144' (*) — Hisioirc, inavrs ct cotitnines dcs nation^ indicnnes qui habilaient autrefois la Pensjlvanic cl ics etats voisivs , p.ir le reverend ./c(i7i IIbckev>'ei.der , iTiii-sionnaire raorave, traduit de I'anglais par lu (hcvalier Du Ponckau. Paris, 18512. L. Dcbure, rue Guent'gaud , n» 27. Un vol. in-8» de 58o pages d'imprcssion; prix, 6 fr. Les differens peuples disstraines sur la vasle etenduc de rAnierique ' scptenlionale , n'elaient connus jusqu'iui que trfes-impjrfailemerfl par dcs relations plus ou niolns veridiques. II etait reserve; a un rcapeclablo ini.^sionnaire qui a passe 4o ans au milieu dcs nations indienncs, qu'il elait appele a convcrtir a la religion cliretienne , de nous fuire connailre leurs iiaoeurs et leurs coutunies, Icurs vices et leurs verlus. La grande reputation de savoir et de veracite dont jouissait geueraletuent M. Hec- kcwelder , cngagea la Sociclc fhiioso'phiijue d'Amerique, elablie a Phi- ladelpbic, a jeter les yeux sur lui pour oblenir tous les renseigncmens qu'il avail recueillis sur ccs peuples, pendant le long sejour qu'il avail lait pariiii eux. 11 s'acquilla de cetle commission avec succes, et son nom est cite avec eloge, dans un rapport fait en 1818 a la Societe plii- losophiquc. Cette histoire, imprimee en 1819, jouit d'une grande estime en Amcrique. Kile contient beaucoup de notions precieuses , ct plu- sieurs anecdotes tresiuleressantcs, enlre aulres la maulerc dont les Alohingans ct les I)elav\'ares furenl fails fcmmes par les Mingoues, dans un con^cil tenu autour d'un grand feu, et consenlircnt a cnlerrcr le casse-tfite (c'esl-a-diie a ne plus i'aire la guerre). M. Du Punceau, ami inlime de I'auleur dc cet ouvragc , et qui, ayant fait un long sejour aux Elats-IJuis, a acquis une connaissance parlalle de la languc anglaise , elait plus en ^lat que tout autre de traduire cette histoire, que nous reconimandons a nos Iccteurs, comme digne, sous tous les rapports, de fixer leur allenlion. i^f*. (*) — Histoire ct Dcscriftion des itcs ionicnncs , depuis les terns fabuleux et beroiques jusqu'a ce jour; avec un nouvel atlas con- tenant carles, plans, vues, costumes et medailles, par un ancien officier Kuperieur en mission dans ces ilcs; ouvragc revu , et precede d'un dis- cours preliminaire , par M. le colonel BoBy-DE-SAiNT-VmcRNT. Pans, iSao; Dondey-Dupri", rue Sainl-Louis, n" 46, au Marais. In 8» de 4iS pages : Prix, aS fr. papier fin, ct 56 fr. papier vcliu. LIVRES FRANgAIS. 069 1 4c. ( *) — Collection des memoircs relatifs a la rivotul ion iC.lnijlclcrre ; 8cconi()agi)L-edenoliccseld'ecliiirci3semeDshistoriqucs,elprt'cedeed'une introduction sur I'liistoire de la revoliilion d'Angletcrre, par M. Guizox , a5 vol. in-8°, publiec par souscription, et par livraisons de deux volu- mes, de deux niois en deux mois. Prix de cliaque livraison, pour Ics souscripteurs, 12 fr. , et i5 (r. franc de port pour la proviucc. On sous- crit a Paris, chez Bechet, libraire-editeur, quai des Augustins, n" 5-. Le succes constant et inerile dc la Collection des niemoires rctatifs d la revolution francaisa , que publicnt MM. Berville et Barritre, a fail concevuir I'idee de cette nouvelle enlreprise, qui s'en rapprocbe sous beaucoiip de rapports. Qiioiqu'elle nous toucbc moins directeuient que la revolution de France , la revolution d'Aogleterre ne doit pas moins fitre envisagee conime I'une des plus importantes epoqucs de I'bistoire jnoderne. l-'inducnce que ses resultats ont exercec sur la liberie des deux mondes , rend son etude indispensable, non-seuletnent aux hom- ines d'etat, mais a lous les citoyens qui s'inlercsscnt an succes de la cause de la civilisation et de la philosopliie ; ct c'cst particulierement dans les memoircs contemporaios, ecrits par des bommes distingues de lous les partis, que cetle etude pent elre faite d'une maniere a la fois convenableet sOre. Qui pourralt , en effet, oifrir une peintureplus vraie des scenes effrayanles et varices de ce dramc terrible et prolonge, que ceux-la nienies qui remplirent les principaux roles, que Ton vit lour-a- tour vainqueurs et vaincus, acteurs et viclimes? Ges idees que nous ne pouvons qu'iodiquer ici, et auxquellcs nous reviendrons plus tard , dans une analyse delaill6e, paraissent devoir faire pressenlir le puissant in- teret de la Collection publiee par 51. Guizot. La premiere livraisou re- pond a ce qu'on devait altendre du nom de I'editeur ct des promcsscs du prospectus. EUe se compose des Memoiresde sir Philippe J-Farwick, loyaliste fervent, et du premier volume de VHistoiredulong parlcment , par le celebre Thomas May, secretaire du parlement. Leon Thibssk. 147. — Esquisses hisloriques , ou Coup d'oeilrapide sur quinze annees de noire histoire naliunale , pour servir a I'apprecialion exacte des Inte- rets anciens et nouveaux en France; par J.F. Simonot, ancien aide-de- camp. Paris, 1823. Ponthieu, au Palais-Royal, galeriesdebois. 2 vol. in-8'. Prix, 10 fr. La lutle enlre les anciennes pretentions et les interets nouveaux oc- cupe peut-etre un peu trop les esprils; il est a craindre qu'elle ne fasse perdrede vue des droits beaucoup plus anciens, imprcscriptibles, fondes sur Ic code imnuiablede I'equite naturelle. L'ecrivain quientrcprcnd de disculer et de juger les reclamations de I'ancien etat des clioscs et c.ellcs 570 LIVRES FRAPsCAIS. de Machiavel est le livrc des republicains, a dit J. -J. Rous- seau; on peut dire, dans un autre sens, que les ecrits des amis dc Li liberie sont mediles avec plus d'attenlioo par leacalihicls que paries peuples. Celui dc M. Bignon ne sera point neglige de quelqucs lecteurs auxquL'ls i! n'est pas adresse ; mais peut elre n'occupcra-t-il pas assez I3 LIVRES FRANCAIS. 071 pcnsee dc ccux dont il defend les droits ct Ics intcrcls. Lcs pcuplcs ont I'babilude de laisser fjire , ct piu d'espoir de ricn obtenir; Its gouver- nans rcdoiilent de perdre un peu de pouvoir, ct ils ont nialjilude d'uno gurveillance ombrageusp. D'un cote, quelqiics lumiercs j ct de Tinerlic; de I'autrc , beaucoup de prejugds, mais dc I'activile. II est dans la na- ture dcs choses qu'une population nombrcuse et bomog^ne acquiere dcs counaissanccs auxquclles Ics corporations isolees et peu nombrcuses ne participcnt point. Nous autres simples particiiliers , donl les interels se confondent avcc ccux de la nation franraise , laquclle ne separc point sa cause de ccUe dcs autres nations, nous comprenons aisement M. Bi- gnon , parce que nous ne cherclions pas dans ses ecrits autre cbose que cc qu'il y a mis; d'autrcs le liront dans d'aolres intentions, et I'eDten- dront autrenicnt que oous. Mais, quels que soient les sentimcns, les opinions et Ic but des diffiirens lecteurs dc cet ouvrage, tous convien- dront que ce n'est point une brochure epbemerc, et qu'il devra etre oonsulle par ccux qui, dans dcs teens plus heureux , voudront ecrirc I'histoirc dc notre epoque. En efifet, ce n'est que par des veritcs histo- riques que Ton pent resoudre les questions politique?; et, dans les apr- plications dc cettc nature, I'liistoire fuurnit a la fuis les donnees et lea xnethodes dc raisooncmcnt. C'est done principalement coinme recueil dc materiaux pour I'histoire, que nous allons considerer I'ouvrage de M. Bignon. L'auteur I'a divise en Iiuit chapitres , outre une introductioa oil il fait I'aoalysc de son travail. II a dii remonterplus haut que )8i5, et observer la disposition generate des esprils aux dilTertnles epoques de la revolution i'rancaiseet a Iravers les evenemensqui Font suivic. Dans les deux premiers chapitres, M.Bignon traile un sujct trfes-diflicile, celui dc la Sainte-Alliance. Nous ne le suivroos point sur ce terrain glissant; , nous serons piusaffurmis au troisieme chapitre, oii il s'agit de I'etat po- litique dc I'AUemagne. L'auteur pense que le cabinet autrichien consi- dere aujourd'hui cette vaste con tree comme le pivot de la politique eu- ropeenne ; que tous ses efforts tendent a la maintenir telle qu'cUe est , s'il n'est pas possible de la rapprocbcr un peu plus de son ancienne orga- nisation; que la crainte de voir cet edifice peu solides'ecrouler parl'enet de la plus legere commotion, est peut-etre Ic principal motif qui a fait abandonner lcs Grccs, dc pcur de paraitre cncouragcr une insurrection. 11 traite avcc ctendue les afTaires de la Gr6ce, et leur consacre trois chapitres. Dans le premier, il recapitule lcs calamites qui ont afllige ce malheurcux pays depuis six siecles; il eiit pu ne pas s'arrcterla , et joiu- dre une partie dc I'histoire du Bas-Erapirc a ccUe dc la domination dcs Turcs. Le second chapitre depeint la situation de la Grece .Tvant I'insur- o'l LIVRliS FRANgAlS. reclion acluelle : la Hyalite dc cct elat est d!scut£e, suivnnt le sens lit- idral dc ee wot , ct.il'apics Ics maximcs eternellc-s dc la justice et dc riitinianite. Eufin , la Gi-icc est considcriic dans scs rMpporls avcc la lUisiiic. Quoique I'autcur ai't donne beauconp do soins a cc ihapilre, il csl loin d'avoir epiiisc la maticrc ; mais co qu'il en dil siiflil pour que Ics Jccteurs puissent apprecier cc qu'il ajoute sur la conduite de la Sainle- Atliancc relativenient aux Grecs, et sur les resolutions du congres de Vcrone. Lc chiipitre suivaut est le resunne de la i^ilualion respective des pcuples ct des cabinets. M. Bignon ue (Iqtte pas les peuples, ses ta- IJeaux sont un pcu sumbrcs. Kniin , le dernier cbapilre , lc plus long dc tous, est consacre an congres de Veroue, et le sujet exigcait bicn letle etcndue. Nos lecteurs conaaissent asscz les principes etia conduite politiques de M. Bignon ; il est superllu de leur dire quel jugemcnl il porte sur Ics acie< de ce congres dont I'lnflueDce, ou salutaire , ou de- sastreuse, s'cxcrcera peut-eire luoins en Espagnc que sur Ics autres elats de rEurope. Un j)ost scriptuin expose I'etat des aB'aires jusgu'aux pre- miers jours de Janvier de cclte annee. A cetto epoquc, M. Bignon ne croyail pas a la guerre avec I'Espagne , puisse-t-il nc s'felrc pas trompe ! Si Ton jijgeait cet ouvragc comme composition lilteraire, on y voudrait de terns en tcms un pcu plus de vigucur. Le style, quoique toujours correct, ne semble pas constaniment a la hauteur du sujct. Mais ii faut se rappeler que I'autcur n'a pu lui donner que pcu de tcms , et que , dans cc cas, il valait micux faire vile que d«.fairc avcc plus de perfection. F. 149. — De la conlre-rivolulion tn France , ou De la restauralion de I'ancicnne noblesse cl des anoiennes superiorites socialcs, dans la France nouiel'e: par M. Ganiih, dtfpute du Canfal. Paris ct Rouen , 182Ji.Be- chet aine; in-K", xvi, et 240 pag. : prix, 4 'r- 5o centimes, et 5 I'r. aS cen- times par la poste. Cet ouvragc doit occuper un rang distingue parmi les ecrits poliliques de notre epoque. Cest une Iieureuse excursion hors du champ dc I'cco- nomic politique tt de la science financiere, ou I'auteur s'e.-t acquis de- puis longtcms unc brillante reputation. M. Ganilh definit d'abord ce qu'est , en France, dans I'eta' actucl , le parti de la conlre-revolution , il deteioppe ses dogmes et ses argumens , qu'il refute I'uu apres 1 autre; il demontre I'impossibilite de son triomphe definitif, niais non pas drs desaslres qu'une lutte imprudente pourrait provoquer. Lc chapitrc qui traite dc la Sainte- alliance, sera lu avec inleret, surtoul dans I'etranger; il est impossible dc disculer, avcc plus i!c mosure ct dc force a la lois , uuc question bicn simple au fonds , mais sur liuiuclle Ics positions socia- LIVRES FRANCAIS. 5-^5 les comttjandcnt certain meaa^etnent. L'idce domiiiante du Uvrc dc M. Ganilli , c'est que le progres dca luniieies ct de I'induslrie a fait reellc- ment de la France une democralie combinue avec Ics formes monarchi- ques. Pour la rdformer, ce n'e.st pas seuleraent les iustilutions qu'il fau- drait allcrer, mais son ordre social acluel , la propricle , I'iodustne , tons les sentimens genercux , la pensee publique ; or, cc n'est rieo moins que cela que Ic parti de la conlre-rcvolution osc enlreprendre. Une question fort delicate a ete abordec par Tauteur, dans un cliapitre tipecial : c'est ccUc dc Vindctnnile reclamee j)our les emigres; il'se prononcc pour la negative. II est impossible d'etre plus moderc ct plus juste que M. Ga- nilhs'cst montre dans cettc parlie de son travail; nous croyons pourtant que le sujet etait susceptible d'etre creuse da vantage. X. i5o. ( * ) — Etat lie V Angle Icrre au commencement dc iSaJ ^ icrit officiel public par le ministire de S. M. britannique; traJuit sur la 4^ edition anglaisc , par MM. P. A. Ddfau et J. Guadkt , traducleurs de YElat de I' Jngleterre en 1822. Paris, 1825. Bechet aine, quai des Augus- tins, n° 57. Un vol. in-S" : prix, 4 fr. j et 5 fr. franc do port. i5i. ( *) — Sjsleme de V administration hritannique , en 1822, con- sidere sous les rapports des finances , de I'induslrie , du commerce et de la navigation, d'apres un expose ministericl ; par M. Charles DvriV , membrede I'lnslltut. Paris, 1823. Bachelier, quaities Augusiins, n° 55. In-H" : pri» , 5 francs. \j Expose des actes de V administration iritanniijuc durant le cours de 1822, traduit en fran^ais ct public simultanementpar deux traducleurs rivaux^n'a pas produit moins d'impicssion sur les esprils en France qu'en Anglcterre. II manquait a cet expose un cxamen fait par un hom- nie accoutume aux considerations d'economie gentSrale et industriclle , verse dans la connaissancc des institutions brilanniques, et qui connut bien I'inlerieur du pays. Cet cxamen est i'objct de I'ouvrage que nous annon^ons. L'auteur s'est occupe spccialement des i/iesures prises pour ameliorer les finances del'elat, les manufactures , le commerce ct la navigation. Dans le desir de voir adopter les consequences d'utilile ge- nerale qu'il deduit des actts dont ilentreprcnd I'cxamen, il s'esl fait une loi d'ecartcr les discussions politiqucs et les considerations relatives aux relations diplomatiques de la Grande-Brctagne avec les puissances du continent europeen. Son ouvragc, rcduit a ce cadre, est egalement digne d'etre medite par les hommcs de toutes les opinions et dc tous les sys- tfemes. lis y Irouvcront d'importans documens presentes avec cette clarte, ccltc concision et ccttc vigueur de pensee qui caracterisent tous les ecrits dus a h plume dc M. Cbarlcs Dupin. On reconcait dans cet 074 LIVRES FRANgAIS. ouvrage la euperiorite des vues, Ics connaissances acquisos el la slriclo impartialile dc I'auteur des Vonages dans la Grande- Brctnyno^ ou- vrajjc que le njiDislerc el I'opposition britanniquc s'accordent maintc- nant a cilercnmme unc autoril^, sur Icuis institutions et leurs travaux niilitaires et marilimes.C'e&t ainsi que, dans I'Expost: publie par le gou- vcrnement sur I'etat florissant des affaires de la Grande-Bretagne en 1822, pour donncr unc idee de la perfection des travaux executes dang les arscnauz ctsuria flolte, le minislere secontente de citer le jugement qu'en a porle M. Dupin , en traitant dc la force inilitaire ct dc la force navale de TAnglcterrc. 0 Dans un ouvrage fran9ais ( Voyages dans la Grande-Bretagne : i"'' partie, force militaire; et a" parlie, force nava- le), publie recemment , ct qui jouit d'une reputation bien mcritee , dit rbistorien du rnlnist^rc britannique, on etabiit avcc justice que oos arsenaus niilitaires presenlenl la perfection mcme des travaux de mcca- nique et d'architeeturc navale. » 162. — Diorama dc Lotidrcs , nu Tableau des itioeurs britanniques, eu 1822 ; par M. £. i*. 5. AaciBu, traducteur de lord Byron. Paris , i8j3; F. Louis, rue Hautefeuille, n" 10. In-H" de pres de 5oo pages : prii, 7 fr. 5o c, tt par la poste, 9 fr. • Ce n'est qu'a i'age adujte , dit I'auteur de cet ouvrage, que Ton com- mence a voyager; a cetle epoque de la vie, I'csprit a conlracle des ha- bitudes ainsi que le corps, et c'estselon le plus ou le moins d'iiarmonie des usages de la contree qu'on visite, avcc ces habitudes, qu'on la de- clare s'approchcr plus ou niuins de son propre pays. On a lant de peine a se departir des idees acquises, qu'on ne comprend pas d'abord qu'il puisse y avoir diverses voies pour arriver au inerae but; de la, cette coulume moutonnicre de n'apprecier un ctablissement ou un edifice public, qu'en le comparant a I'analogue qu'on a vu dans sa patrie. » Cette ob^ervaliun tres-jusle de M. Arcieu , pour elre adressee commc rcproche a la plupart des voyageurs, ne doit pas ettc prise dans ua sens enlierenient ab.-iolu. En general, la meilleure inaniere de proceder est de juger par coinparaison, par analogic; mais, pour etre juste, il faut s'alFranchir de tout prejuge , comme il parait avoir reussi a le faire. L'a])preciation exacte et judicicuse que fait I'auteur des avanlages noni- hreuK que nos voisins d'outre-mer pourraient nous disputer, sous quel- ques rapports, ne fait pas perdre de vue au lecleur , et ne lui fait pas oublier a lui-ineme sa qualite de Fraujais. 11 le prouve dans plusieurs endroils de son livre, et surtout dans le cliapitre qui a pour titre : Le houciicrde IVcllinglon, present destine par la nation aoglaisc a ce ge- neral , et dont le prix est , diton , de 16,000 livrcs sterling (4oo,ooo Ir.). LIVRES FRANgAIS. 375 Farrai les anlrcs cliapitres, un des plus intiiressans est sans doutc cclui sur la CUamhrc des comnvtmcs , que I'autt'ur visita, sous Ics auspices de M. Hutchinson, I'un de ses meuibres les plus distingues. Laissons par- ler un instant M. Arciuu lui-m6mc : « Un Ires-grand nombre de mcm- Lres de la chambrc, dit-il, se rcndcat aux seances en veste de cheval, en eperons et la cravache a la main. Lord Londonderry, ct plusieurs autrcs mcmbres dcs divcrscs opinions, etaient en guetrcs noircs, en paatalon , en redingote et en cravale noire. Tous avaient le chapeau Rur la tete, comme les juifs dans la synagogue; et si quelqu'un se de- couvrait, cc n'etait qu'en demandant la parole au president, ou bien en pronon9ant un discours. Sous ccs rapports, je crois que la chauibre des communes ferait bien de faire quclque cmprunt a notrc cbainbre des deputes, ou Ton se tient au moins ciiapeau bas, tant que le presi- dent est sur son siege; mais il en est plusieurs autrcs pour lesquels nos deputes devraient se modeler un peu plus sur les membres du parlement britannique. Dans cette assemblee , la majorite n'est jamais pressee d'e- touffer les discussions; chacun est libre de soutenir son opinion , et de la motiver aussi longuement qu'il lui plait, sans crainte d'etre interrompu par des cris, par des menaces ou par des personnaliles. Les minislres font plus que de promcttre de repondre, quand on les interpelle; ils repondent en effet, A la vurite, ils ne sont admis a la chambre qu'en qualite de deputes, cc qui rend plus parfait le pied d'egalite sur lequel I'opposilion pcut traitcv avcc eux. La voie de I'opposition n'est jamais etouffee par les demandes : aux voix! la cloture! ou par la sonnelte-du president; car les masses, qui nes'expriment qu'en monosyllabcs, n'en prononcent jamais que pour approuver {hear, hear : ecoutez, ccoutez)^ et le president n'a pas de sonnclle » L'auteur fait observer, ailleurs, que le Code d'instruclion criminelle est, en Angleterre, la premiere et la plus forte sauvegarde de la liberie, tandis que certains points du Code civil font la force de Taristocratie, et s'opposent, par consequent, a 1 introduction de I'cgalite dans les lois et dans les moeurs brilanniques. • Mais combieu , ajoute-t il , a du me parailrc admirable de voir la baine niinislcrielle s'arretcr a la porle des tribunaux! C'est surtout dans les debals publics qu'cclale la beautu de la legislation criminelle d'An- gleterre. Loin d'intimidcr I'accuse , au point de le priver d'une partie de scs moyens personnels de defense, la solennite des formes judiciaires est calculee de maoiere a I'cncouragc'r. » Je regrelle d'etre oblige de m'arreter; cc n'est que par des citations que Ton pcut bien fuire con- nailrc un ouvrage du genre de celui de M. Arcie.u. Maintenant , si Ton |ne demande un jugement sur cet ouvrage , je dirai que j'ai etc surnris , 3^(> LIMIES FRANgAIS. apn'-s tanl ilVcrils sur I'Angli'lcrre, dc trouvcr dans ctlui ci un aossi grand nombrc dc dclails nciifu et iiitervssan^; j'uurais desire sculeinent que I'auluur clit I'aulorite. Son style, souvcnt spi- rituel, ne parait pas non plus assez pur pour un ouvrage destine a enscigncr i'art d'icrirc et dc yaricr franrais. P. i5y. [') — Granimaire de lu liiiigueiirmenlenne, rcdigee pour leselc- ves de I'ecole royale et specialc des langues ori;utales vivanles , pres lit bibliollieque du Roi , par J. Ch. Cibbicd, Armecien , prol'esseur dc LIVRES fra]sx:ais. 579 langue armenlenne i ladite ecolc. Paris, iSzS; Everat, imprimeur- Ubrairc , rue du Cadran, n° 16; Barrois aine , rue de Seine, n° 10. Ua vol in-S" de hxjiij ct 820 pages, plus uq tableau de Talphabcl. Prix, 3o fr. 1 58. — L'Enlivement d'Helene, poeme de Colothds, revu sur Ics racilleures editions critiques, traduit en irancais, etc., par Sla7uslas Jdlier; ouvrage dedle a M. Gail. Paris, 1825, Debure, et Trcultel ut Wiirtz. Un vol. grand in-S" : Prix, i3 fr. 5o c; papier velin, 26 fr. Parmi les poetes qui, dans la decadence de Tempire grec, cssajerent de renouvelcr I'ancienne gloire de la muse epique, on a toujours remar- que , du moins pour le style , Quintus de Smyrne , Coluthus ct Try- phiodore. Ces trois poetes, qui voulurent celebrcr encore la guerre de Trolc ct marcber sur les traces d'Homerc, sans songer que la Grecc, daus les plus beaux jours de sa lltterature, n'avait pas comple un seul rival ue ce grand genie , se (latterent peut-etre que les mols de la langue homerique, arranges avec plus ou moins d"art dans des vers hexametres, RufiQsaient de leur terns pour merlttr quelque reputation ; et lis ne se tromperent pas, puisque leurs ouvrages sont parvenus jusqu'a nous. lU sont presque toujours imitateurs, souvent plagiaircs. Les faux brillans et le roauvais godt deparent leurs compositions; mais ces faules sont rachetees par quelques pensees ingenieuses et par quelques vers har- monicux. Leurs ecrits n'eussent-ils que I'avantage de servir de monu- mcns pour I'histoire des nombreusts variations de la langue grecque, on devrait encore s'applaudir de les avoir conserves. La traduction de M. Tourlet a fait connailre Quintus de Smyrne. M. Slanistas 3vLit:n, jeune hellenlsle, plcin de courage ct de zele, public aujourd'hui Co- luthus, et ilnouspromet Trypblodore. L'ouvrage qu'ilfait parailre nous garantit qu'il pourra tenir d'une maniere honorable toutcs les promesses de ce genre qu'il voudra bien nous faire , et que ni I'ardeur du travail, ni I'instruction , ni I'amour, je dirai presque renthousiasme de Terudi- tion , ni le d^sintercssement , ne lui manqueront pour executer ses pro- jets. Coluthus, petit poele assez mediocre de I'empire d'Anastase, se- rait fort etonne du luxe philologique et lypographique dont il est raaio" tenant environne; il serait fier de sa nouvelle gloire , et ne saurait com- ment I'expliquer. Nous I'expliquerons , nous, par I'amour des lettres ; «l tous ceux qui parcourront cetle edition , seront persuades qu'il n'y avail que ce sentiment qui ptlt inspirer a I'auleur Ic plan qu'il a con9u. Apres une jolie gravurc , exlraite des feintures homeriqucs de Tisch- fcein , et un avant-pritpos , beaucoup trop court et trop modeste, nous trouvons uac notice des editions et des traductions de Coluthus , que 58o I.1VRES FRANCAIS. le nouvel uditcur a consulttics. Vient ensuite le tcxtc grcc, augmcntii des vers publics par M. Bfkker , de Berlin, d'aprcs le tnnnuscrit de Modenc; et tn rogurd du tcxte, la nouvclle traduction franraisc, ccrilc d'lin style eli'gaiit el Tacilc. Elle est suivic ( pag. 4" ) d'unc traduction latine, cgalcment nouvclle, et (pag. 55) des qolc-s critiques, litleraires , graninialicales, geographiqucs , etc., sur le tcxte de Colulhus. Coni- incncent alors les Index : pag. iSg, ceiui de tous Ics mots grccs; pag. 17J, celui des mots cxpliques ou dignes de remarqucs; pag. ifij, celul des autcurs cites, expliqucs ou corriges, des pcrsonncs et des clioses. On trouve enUn, pag. 200, les scholies de Colulhus; pag. 202, la col- lation compifete des deux manuscrils de la hlbliollieque du roi ; pag. 207, une liste des encurs a corriger dans la collation des deux manuscrils de Paris, donnec par Lennep et par M. Bckker; et a la suite de tous ces Iravaux , pag, 211, les traductions de Colulhus en vers anglais , italiens, espagnols J cf en prose alleraande. Ce n'est pas tout; voici peut-ctre ce qu'il y a de plus remarquahle dans ce rccueil : cc sont Ics deux manus- crils de la bibliotheque du Roi, fid^lement transcrils, par Ics procedcg litliographiques, de la main du Iraducleur lui-meme, Les ornemens, la forme des caracleres, les ligatures, les Ic90ns inedites , tout, jusqu'a la couleur du papier et aux nuances de I'cncrc , se trouve ici exaetement reproduit avcc une patience dont il n'y avail pas encore d'exemple. II est curieux de voir les moyens que fournit la lithographic appliques avec autant de succfes aux ouvrages d'erudition, et deux manuscrils, dc plus de 4oo vers cliacun , rt'pandus aiusi dans tout le monde savant , pour y. facililer les eludes paleographiques. Thus ces sacrifices nous prouvcnt assez que, dans ce siicic dc calculs, les devouemcns de la science uo sont pas impossibles. Les personnes qui altachent raoins de prix a ce qui charme les savans, trouvcront , dans le pueme dc Colulhus, une lecture agrcahle, et ren- dront justice au merile du Iraducleur. Nous regrcllons de nc pouvoir citer le jugenient de Paris, que Guiliaume Canter, dans son Commcn- taire sur la Cassandrc de Lycophron, regardait comme I'cndroil le micux ecrit de Coluthus, et sarlout les plainles d'Hcrmiimc apres I'en- levement de sa mere; mais le debut seul du pocme suffira jiour donnor une idee de la maniere dont il est trajuit : • Nym[ilies de la Troade, lilies du Xanthe , qui laissez souvent sur le rivage patcrncl vos voiles ct vos jouets sacres pour aller former des danses aux sommels dc I'ld-t, sortez du sein bruyant des ondes, et revdlez-raoi les pcnsees d'un pas- teur appele a juger les dieux, Elranger h I'art dc JVeptune, pourquoi estil descendu de ses raontagnes pour sillonncr la mcr, eel element si LITRES rRANOAIS. *-,8i nouvcau pourliii? Quel bcsoiii un lierger avait-il de vaissenux, s'il ne clevait s'cn scrvir que pour troubler la terra ft I'onde? Quel fut le germo do cet antique dillcrend, ou I'ou vit un pStre prononcer enlre des irn- mortclsf Quel fut son jugeinent, et comment put-il apprcudrc le nom de la priucesse d'Argos ? Eclaircz mon esprit , tous qui avez vu , au pied d'ua des trois sommets de I'lda , PSiis assis sur son tribunal cbampfitre, ct Venus, la reine des graces, s'applaudir du triomplie de sa beaule. » J. V. L. iSt). (•) — Collection des rotnans grecs , traduils en francais, avcc des notes, par MM. CorsiEB, Labcheii ct autrcs hcllenisles. Paris, iSaS, Merlin, quai des Aiiguslins, n° j. — Conditions de la souscripiion : la eol- lection I'ormera i5 volumes in-i6. Cbaque livraison dc 2 volumes co\l- Icra, sur papier Cn satine, 7 fr. , sur papier velin, figures avant les n"', 12 fr.; el sur grand j)apier velin, lig. avant la lettre, 24 fr. — On souscrit sans rien payer d'avaoce, ehez Merlin, quai des Augustins. L'execution typograpbiquc ct I'addition des gravures ne sont pas les seuls avaulages qui distinguent cftle jolie co'lectioo; clle se recora- mande aussi par le merite des litterateurs qui y donnent leurs soins. L'un des volumes de cette premiere livraison contient les deux pre- miers livrcs de Theagene et Cliarictee, traduction d'Amyot, avec des notes de M. Courier, savant belluniste, qui, par une connaissancc ap- profondic de notrc vieux langage, s'estcree un style energiquc, piquant et original. Dans i'autrc volume, se trouvent les A ventures d' amour de Parthenius deLincee, dont les recils, puises dans des conteurs plus au- cienSj peuvent nous donner une idee de ces fahlcs Milesicnnes si van- til'cs dans I'antlquife; 2" quelques no7'rattons exlraitcs de Conon; 2° jRvcnenicns iragiqucs causes par I'amour, opuscule de Plutarque. En tele de celtc collection, I'on a mis un Essai UHiraire sur les ror mans grecs, par M. Villemain. Dans ce morceau, digne de la plume ele- gante dc I'ingenieux acaddmicien , Ici amis des grecs liront avec plai- sir un passage eloquent sur le sort acluel de la patrie de Pericles et de Sopbocle. A. 160. — Etude liltiraire sur la fartie historique du roman de Paul ct Virginie, aecompagnee des pieces officielles relatives au naufrage du vaisseau le Sainl-Geran : par E. E. Lkmontev, de rAcademIc fran9aise. Pjiris, 1823; Ain>6 Andre, quai des Augustins, n" Sg. Opuscule iu-8° dc Si pages. Prix , 1 fr. 5o c. , ih-i8 , i fr. 26 c. Un fait obscur, une circoustance vulgaire, une rencontre for(uile, une inspiration iuattendue ont souvcut donne naissance aux plus heu- T. XVII. — Fcv. 1 8^5. u3 5fci LIVRES FRANgAIS. reuses conceptions. La chute d'une pomme a fait prcssenlir a Newton ces giandes dticouverles qui devaient immortaliser sou noui, el, de ce plienomene trivial, son inti lligeiicc jt'c&t clancec vers les plus haules speculations dc la science. C'esta un mjstere jouesur dcs tr^leaux italien^i que Milton , vojag^ur, dut la premiere idee de son Faradis perdu. — ■iToujours, dit spiriluelleiucnt I'autcur dc I'Essai que nous aunon^'Oii.-<, toujour* quelque cliose de reel sc tient sous reuveloppc des I'ables; et rimagination la plus folic en apparence a eu besoin, comme I'oiscau, de toucher la terre pour prendre son essor. C'est une curioslte bien naturellc, que cellc qui recherche le point de depart du genie, afin de mesurer son vol et de mieux juger la hauteur oil il s'est clevd. Qucique- fois il daigne nous mcttre dans sa confidence, bien s>ir de n'y rieii perdrc ; plus souvcnt, il efface a dessein ses traces , et nous derobe Ic chciiiin qu'il s'est frayii du monde reel vers le mondc ideal. Rousseau a toujours laisse ignorer si la fiouvelle Huloi'sc etait une pure tiction; et M. de Saint'I'ierre, son.ami et son disciple, a jcte adesscia sur lapartie liisloi'iquc de sa belle Pastoral«* un voile mjstericux, qu'on a souvcnt cherche a pcrcer ct que le leias seul pouvait lever enlicrcment! 11 y a prfes d'un siecle qu'un vaisscau de la compagnie des Indcs se perdit sur les alterages de I'ile de France ; du nombrcux equipage qui k monlait , neuf honimcs sculs se sauv^rcnt ,ct iircnt, separemcnt, uu tribunal de la colonic le recit de leur naufragc. Le commandant de Tile Bourbon a recemment decouvert celle procedure dans la puussiere d'un greffe, et s'est empresse de la faire parvenir en Europe, ou I'autorile lui a aussitot doune place dans son journal des Aimales maritimes. On s'^loune, sans doute , ajoute M. Lemontcy, qu'aprfestant d'annees rattcnlion pu- biique soil aiusi appelee sur un accident mallieureusemcnt trop coni- niua. Mais cc bStimcnt naufragiS sc nommait le Sainl-Gcra7i, et c'cst sur ie Saint Geran que M. Bcrnardin de Saint-Pierre a place la mort sublime ct touchante de Virginic. o M. Leraonley fait voir, avec beau- coup d'csprit et de talent, comment quelques circonstances de ce nau- frage, conscrvees par la tradition dans I'ile de France, sont devenues, entre Ics mains d'un grand »icrivain, le germe d'une ccuvre admirable. fUne jeune demoiselle montait en effet le Saint-Geran ; ellc y peril, ct aupr^s d'clle un jeune officier de marine qui voulut parlager son sort. Le scrupulc bizarre d'un capitainc de vaisscau, qui refusa de quitter ses ve- temens, disant : qu'il ne convlcndrait pas a la deccncc de son clat d'ar- river a terre tout nu, ct qu'il avail des papiers dans sa poche qu'il ne devait pas quitter, transport^ par I'auteur k la jeune Cllc dont il faisait J'beroine de son naufragc, lui a fourni la plus forte et la plus neuve (.b.* LIVRES FRANCAIS. 585 situations de son poiime ; on peut lui donncr ce noni. Ea substituant renthoiisiasme d'une jeunc vierge a la susceplibilUe d'uu honime de mer, il rendlt sa fiction moralcmcnt plus vraie que la verile elle-menic. Voila comnie un esprit supericur lait passer Icsclioses dumonde rie I dans le domaine de rimagination, et devieot crealeur aulant que la faculle en a ele donnee a I'liomine. » Telle est rinstruction generale auc; 31. Lemoniey lait sor(ir de cctte question parliculiere de critique lille- raire. 11 renvoie uos jeunes ecrivains a I'iraitalion de la nature, et vou- drait les arrachcr a celle des copies, a Les incendies, dit il, les pestes, les batailies , les inpndations ont leur programme hereditaire; et tous les eleniens savent , pour aiiisi dire, d'avance le role qu'ils ont a jouer dans un naufrage classiquc. II faut voir combien de details neufs el interessans iburniraient a I'imagination les depositions de ces pauvrcs matelols, doni qiielques circonstanrcs ont si heureusement inspire i'au- teur de Paul et Virginie. » Tout cela est dit en peu de pages, avec ce tour concis et spiriluel, particulier a M. Lemontey. 11 trouvc le terns, chemia I'aisant, de juger avec beaucoup de goOt le talentde M. de Suint- Pierrc et de comparer son cbtf-d'teuvre avec la pastorale do Longus. Ce paralli'le avail deja ele fait, I'annee dernicre, par un des collegues de M. Lemoniey, M. V'illemain , dans un Essai sur les romans grecs , lu a I'Academie francaise, ainsi que I'a ele reccmment I'opuscule qu: nous occupe, ct qui sert de preHice a I'une des deux collections de ro- maris grecs qui se publient en ce moment. Je regrelte que I'espace ne me pcrnietle pas de rapprocbcrces deux morceaux remarquables, ou les deux eciivains ont expriine des idees assez semblables, avec le ton d'es- pril qui est proprc a cbacun deux. Je me conlenle de recommandera ceux de nos lecteurs qui en auront le loisir , cet exercice litleraire. Pativ. i6i (*). — OEuvres de F. G. J. S. Andjiieux , tnemhre de t'lns- iitut {Academic francaisc), Paris , i8?.5. Imprimerie de P. Didot. ]Vc,n'eu, passage des Panoramas, n" 26. Six volumes in-fi", enseinbli; de cinquanletrois fcuilles el demie, et un portrait. Prix, 12 fr., et i5 fr. par la poste; en papier velin, 24 l'r.,el 2- fr. par la poste. Nos 61oges n'ajoulcront rien a la reputation de M. Andrieux. Ses oit- Trages sont connus de tous ceux qui aiment la bonne lilleralure. L.i purete de son style a presque rendu ses comedies classiques. Nous avons deja rendu comple de la premiere edition de cet ouvrage {f^oy. ci des- suSjT. VII, pag. 5o5-522 ); nous y reviendrons avec plaisir, en ap- pelant I'attenlion sur celte seconde edition trcs-soignee , que son prix met a la porlec de tout le moude, et particuliferement des cloves da 584 LIVRES FRANgAIS. M. Andrieux, dont rafllucncc augmcnle tous Ics jours a son cours dii litteratuie. 162, — Fautt, foiimc dramatique , traduit dc rallemand en prosn rt en vers, par Albert Stapfkii, faisant parlie du Theatre ciioisi de J. ff'. GoBTRK, Tom. IV. ( Les irois derniers volumes ont parii; le premier, avecla notice, paraitra incessamment , cc qui completera I'ouvrage.) Bo- bee, rue dc la Tablelterie, n" 9. Prix, 5 Ir. par volume pour Ics sous- cripleurs, ct G pour Ics non souscriplcurs. Gelouvrage rcmarquablc dcCioclhc, inalgru sa longueur cl I'irrcgularile des scenes, se rapproche biauconp plus dc cc que doit ctrc unc piice do tlt6tUre, que la plupart dcs produclions dramatiques de rAllemagiic.Oii y trouvc, rn cffct, unc vcrilable unite de conception, dcs situations qui sc succedcnt avec rapiditc, mais avcc inetliode, une idee fondamcutalc ct philosopbique qui plane sur I'cnscmble, el surtout un caraclerc principal quirestc au premier plan. Lc doctcur Faust, apres avoir cpui»e loulcs les connaissauces de la pbysiquc, dc la thcologic et de rimmense scolastique, se degoutc de toutsavoirhumain. Use persuade que toule science n'abou- tit qu'a I'inccrtiludc et au ncanl; cl uii^me il se lassc de la sotte admira- tion de la multitude. Ccpendanl, son ume ardente ne peut se resoudrc it doutcr, et il finlt par sc jelcr lete baissec dans la magic ct les sciences oc- cultcs. Chcmin faisant, il rencontre un diablc d'assez bonne coinpcsilioo, aimant les plaisirs , grand raisonncur cl memc un pcu philosopbe. Cc mauvais giinic, auqucl Faust se livrc, lc rassasic jusqu'a satietc de jouis- sances matericUcs. G'est une lics-beUe conception de I'autcgr allcmand, de faire voir qu'alors memc que Faust epuise la coupe dcs plaisirs, ricQ nc pcul le salisfaire encore, et que les voluptes laissent dans spn cueur un plus grand vide que les values sciences dont il s'elait tant fatigue. Eniln, le pauvre docleur a unc tresniauvaise fin ; mais cctte catastrophe n'arrive qu'apres un long enchainement de situations el d'aventurcs tr^s- originalcs. Disons quelque chose de la traduction, qui par., it avoir iitt; faite en conscience. Un tres-grand nombre des plus belles scenes de Goelbe sont traduites avcc bcaucoup de bonheur. M. Albert Slapfer a rendu en prose les scenes dialoguees et rimees de Goethe, ct en vers les nombreuses poesies dont la piece est paisemee. J'ai compte, dans la tra- duction, plus de mille vers sur toulcs les mesures. Le style poelique du traducteur est, on general, facile ct quclquefois memefort elegant. J'ai reraarque surtout -an chceur d'csfrils, en vers dc cinq syllabcs d'unc ex- cellenlc facture. M. A. Stapler parail avoir un taleni flexible, (jui sur,- monle Ics dilllcuUcs de la coupe dcs vers et gouvcrnc la rime. II a mis unc giande attention a rcproduire fidclement le style de Goethe; et c'est LIVRES FRANC A IS. 58"; line Icijon qu'il a donnee aux tiailuctcurs qui fourmillunt aujourd'liui , ct qui iiiifjligent beaucoup trop Ic soin d'une fidelitc scrupulcusc , qui est ccpen-laut leur premier devoir. Gliose remarquable, quoiqiic M. A. Slaplcr ait rendu tres-Cdulcmcnt les idces et Ics figures de Goetlie, on est clonnti de nc pas trouver dans ses vers des coniparaisous mystiques ou fades qui efl'raient le bon gout. Queiques pertionnes prelcndeut que I'aulcur de Werlher s'est corrige. Quoi qu'il en soit, ce serait induire ea erreur les amateurs du romantismc, que de leur recommander une traduction qui, en general, est sagement ecrile. Ricn de plus gracieux et de plus chaste que le tableau des amours dc Marguerite, jeune vierge que Faust seduit; rien dc plus original et de plus singulier que la des- cription d'une nuit de sabbal , oil I'auteur lance luille epigrammcs con- Ire les metaphysiciens ses lenebreux compalriotes, dont il peinl les sys- leiiips en queiques vers. A la fin de I'cuvragc, le traduclcur a donne des exto-aits tres-piquans d'un iivre rare ou I'auteur a ])uise la premiere idee dc son poeme : Ilisloire ■prodi()ieus6 et lamcntaMe dc Jean Faust, et sa vie ejwuvanlaMc. On apprendra sans doule avec plaisir qu'il se propose de joindre au dernier volume des traductions, des poesies fugitives de Goethe. II est a regrctter qu'il n'ait point traduit en vers quelques-unes des plus belles scenes dialoguees dc Taustj surlout un monologue tres- leniarquable du premier acte. M. A. Stapfer a lout ce qu'il faut pour bien traduire ces morceaux difficiles ; et nous lui recommandons do s'en occuper, autant pour lui que pour ses iecteurs. Charles Coqvubel. i6j (*). — Fahles de M. Le Bailly. Quatridmc edilion, suivie du Gou- vcrncment des animaux, ou I'Ours reformateur, poeme episodique. Paris, 1820; Briere, rue Saint-Andrc-des-Arcs, n" 68. Un vol. in-S", pa- pier vdlin, orne d'une lithographic. Prix, 8 fr. Si , par la nature de son plan , la Revue Eneyclopcdique ne devait pas reserver exclusivenient la section des Analyses a I'examen des ouvrages nouvcaux , j'aurais aime a profiler de celte reimpression des fables de M. Le Bailly, pour essayer de combattrc I'opinion ^■mise^)ar des esprits trop positifs, que les charmcs de la poesie nc peuvent s'unir aux bienfaits de la civilisation ; j'aurais surlout cherche i devclopper les idees que j'ai deja cu I'oceasion d'indiquer ailleurs, contre cette autre erreur qui pros- crit la fahle conime une creation des siecles d'ignorancc, comme un genre dcvenu desormais inutile, depuis que la verile peut se montrer sans voile aux yeux des grands de la terre. Mais, sans m'arrfiler meme a relevcr le Kcritc de M. Le Bailly, qui a ele generalement bien apprecic par les critiques de divcrses epoques et de differentcs opinions, je dois iri hater d'arriver aux observations que Ic Iccteur vcul trouver dans Ic .ISf) LITRES FRANf^AIS. tompte rendu dc toute nouvcllo ediiion d'ouvrage. Jc commenccrni par fij;naler K's corrections »uccc•^sivc■,s quf I'auleur a fait subir a ^nn rcciieil : «'llrs iioiit notnl)rcuscs; et, on general, on nc peut qi)c ftllidlcr M. Le B.iilly dii courage ct du govlt dont il a fail prciive,Pn suivant Ic prt^i-cple dc liiiilcau. Les personnis qui voudront cssayer la compaiai'ion , que j'ai i'ailc trcs attcnlivcmcnt , des tables pul)lie<'.s dans le reulllcton du Jour- nal de {'Empire, el des memcs I'abies reproduiles dans eelte qualrieme idition, seront, je crois , demon avis. Parmi Ics trentc-six pieces nou- velles qui Cgurent dans celto edition, et qui sonl dif^ncs de leurs ai- necs, j'ai reinarque principalemenl ks siiivanles: Lc Prcceple de Muiio- met, V Election d'un roi parmi ics animanx , I'Oronsion manqvie; VHomtne, le Singe, le Vcr et la Pomnie; I'Histoire ct la Fable; I'E- tolier, i'Ermitc et ics Abcilles; le Glund ct le Champignon , etc. On y Irouve la grace, la naivete et le nature! qui ont Tail soup^onncr I'auleur d'avoir un peu de I'insouciance du Bonhommc, Je vais en transcrire un« ici, pour prouver que son talent n'a ricn perdu avec I'age. LE GLAND ET LE CHAMPIGNON. Toinbe da hiut (Tun rlienc , un gland , par aventurc, Eliiit f^isatil siir la verdure. Cole a cote d'un champignon. c( Faquin ! dit le premier, d'ou le vient cetle andace, T)e me trailer ici de pair a compagnon? .'*i pres de raa personne occnper nne place ! r.lil qui t'a done permis de croltre dans ces licux^ Que, depuls deux miUe aos, jlluslrent mes a'ieux, Toi , race de fumier? — Je ne suis qu'unc beic, Repond le chainpignon, son chapeau sur ia tele; Dire d'od je viens , qui je suis , IVancheinent , je I'ignore, et n'ai qu'une tnanicro, C'est dejuger de I'arbre par les fruits : Or, j'ai des quatit^s , soit dit sans vous deplaire , Que prisent les gens d6Iicats; El ces qualiUs-la, vous neles avez pas. — Comment, maraud !... — Tonl doux, moins de coKrc. De Ihorame sensuel je flatte le palais; Point de lestins oil je ne brille ; A la table des rois on admet ma famille, Etl'on vient me cliercher jusqu'au fond des forels. Maintenant, rfepondez, bean sire, Vous, si ficr, vous, si gloricu.t , I Vi>ns ttc le r6^.il dc qui?... Faut-il Ic Giic? i> A ce root. le gland iuricux Allait a son voisin insuller Jc phis helle , Quand, pour Cuir celle granile qiierellc, Don (lourccau , qui rodait [.ar la , Saisit !e gland et I'avala. Ilonneur aux rejetous d'une famille antique , Lorsqn'cn gloire, en vertus, ils sjvent legnlcrl JUais, sails ce double litre , a quoi sect d'claier Un arbre genealogique? Je hasarderai, au sujct de cette fable , unc critique dont I'aulcur con- tcstera pcut-elre la justesse, mais que je crois foudee. Elic repose sur cette plirase : Je nc suis qu'une bele, Rdpoad Ic champignon , son chapeau sur la idte. Le mot est joli ; il a pu seduire M. Le Bailly, il seduira peut-etre quel- ques leclcurs; mais il n'est pas moins hors du genre de la fable, qui ex- ciut toute recherche d'esprit. En y reflechissant bien, on ne verra plu.s ici qu'un jeu de mots; et les jeux de mols doivent elre proScrits de la fable telle que je la concois, et telle que I'a confue M. Le Bailly lui- meme, qui a toujouvs marche sur les traces dc La Fontaine. — L'espace mc manque pour developper roon opinion sur le Gouvememenl des ani- tncvux; I'idee ne m'en parait pas Ires-heurcuse. En gcnt'ral, I'csprit se plait a ces ebauchcs aimables, a ces fictions legercs qui lui presentent une morale douce et indulgente; mais il se lasse bientot a cherrher et a sulvre le sens d'une longue allegoric, d'une suite de tableaux essentiel- leraent lies les uns aux aulres, tt quo I'on ne pent separer sans perdre de vue le but phllosophique de I'auteur. — Cette edition ne laisnc rien a desirer, sous le double rapport de hi beaute du papier et des caracte- res, el de la correction lypograjhique. Ellc sort des presses de M. Jules Djdol. E. IIerkau. i64. (') — EfUre a Hubert Robert, ancienmembre del' Academic roya- ie de pcinture, avee des notes historiques ct critiques par Foi'rmeb Db- soRMEs. Pjri.s, 1822; Persan, rue de I'Arbre-Sec, n° 22. Un vol. in-i8. Prix, 2 fr. Hubert Robert , mort a Paris, il y a douze ou quinze ans, dans un age asscz avance, avail d'abord annouce du talent pour la peinlure histori- que; il la quilta cnsuite pour se livrer plus parliculierement aux ta- bleaux de ruines el d'architecturc. II travaillait avcc une extreme faci- lile. La galcrie du Louvre nc possede que deux ou trois dc ses tableaux. 588 LIVRES FRAiNCAIS. pnrmi Icsqiicls le plus remarquable est, jc crois, celui qui rrpresento un portique sous IfqucI s'tilcvc uDC stjitue cqucsire en bronze. M. Four- niir Dcsormcs a voulu payer un tribut a la m^moire de son ami, en lui adressant une cpttre en vers , ou il rappclle avec eloge ses travaux. 11 a Ifcbc de corrigur, par la varieic, la froideur qui s'altache Iropsouvent an gtnrc didactique. Un des plus jolis passages est cclui oil le potle a ca- raclerise Ics plus lanieux paysagistes , Claude Lorraln, lel'oussin, Ber- gbem, Duisdai-l, elc. Nous en citerons quelqucs vers: Sujvant (es passions que Ion sujet oxpriiuc. Ton pinceau , lour-a-toiir, gai, louchant on sublime, De nos mailres fameux sou vent heuvenx rival, JV16nie en les imitant se montre original. Vcux-tu parlor an coeur? A notre iime attcndrlo 1'es crayons dii Potissin rappellent le g^nie. Peins-tu des souteirains ia vasle profondeur ? J admire tout liembrand , en sa sublime liorrcur: C'est sa toucbe si large, ct sa couleur si (ierc. Tanl6t, auivant Lortain dans sa vaste carricrc, Ta t'6leves a lui, qunnd d'un trait radieus II enflamtne les airs , rt la lerrc et les cienx : Oettc plaice d'azur, qu'un vcntlcger balance, M'etale sa grandeur et sa magnificonce; Et tantot sur les pas du sombre Salvator, Dans un desert afl'rcux , mais ou Ton voit encor Quelqucs rayons 6pars de la clarl^ fcconde, , Je le suis en trenibianl aux limites dn mondc. Kous regrcltous de nc pouvoir inserer tout cc passage, o« raulcnr, a la fois poetc harmonieux et connaisseur judicieux en peinfure, signalo les divers genres adoples par un grand nombre de peiotres nioderncs, et caracterise avec impartialile les qualiles distinclives qui leur sont propres. Du rcstc, M. Fournier Desormcs, qui professe loujours Ics prinripcs d'un bomme de goiit, se prononce avec raison centre ce Cni minutieux qui, sacriQant aux plus petits details, trop souvent au prejudice du I'en- scoible, am^nerait infailiiblement la decadence de I'art. Les notes nc sont pas la partie la moins inleressante de ce petit volume. Une, entre aulrcs, renferme des anecdotes curieuses sur Vcnict, le peintrc de ma- rines (i). , A. (i) M. FouHNIeii-Uesormbs est lepetit-rilsdu celebrc Fournier li-jc'ine, auleur i^a Manuel typusraphiqtie et d'autres ouvragcs , ct dont Ic talent cufoudcric et LITRES FRANgAIS. 58o i6u. —Mcs souhaits dujour dc i'ari MDCCCXXIIl, poerac fugilif cu un chant. Taris, iSiS ; iii-i8, 45 pages. Prix, i Ir. Id., papier rose on pa- pier bleu, ou papier velin blanc, tires chacun a 25 excmplaires, a fr. Ce badinage poetique ct satirique est d'un aoonyme, qui se donne, dans sa preface, pour un etudiant licencie de la i'cue faculte de mede- cine dc I'aris, prit a parlir pour ia Grcce. Mais nous croyons devoir aver- tir qu'il serait imprudent d'ajouter une f'oi trop exprcsse a ccs details personnels. Cette satire, ecrite en vers de huit pieds, avcc toute la li- berie et merne la licence que le genre coniporte, seru certainement re- cliercliee des bibliomanes; car elie oll're un iivre curieux par le fonds et par la forme. Les notes ne sent pas la partie la moins agreable a lire; files rappellent quelque peu les faceties Ac Mon oncle Bazin, dc feu Je- rOma Carre, et autres pseudonymes de Voltaire. X. 166. — Ipsihoi, par M. d'Ablincoust, Paris , iSaJ. Bechct aioe , quai des Augustins ; 2 vol. in-S", prix , 10 fr., ct par la poste, 12 fr. Fernand Bozon, roi legitime de la Provence, a ete chasse du trone par Raymond, et il est mort dans un cloitre. Mais il a laisse une femme, qui a jure de le venger et de retablir un jour son CIs, encore enfant , sur le tr6ne.de ses peres- Cette ferame, c'est Ipsiboe, enlhousiaste en polilique comme en religion, bizarre dans ses vetemens conime dans scs discours, habitant au milieu des marais, etchercbant la pierre philosophale. Pour reiissir dans scs desseins contrc I'usurpateur, elle s'est associe les ressen- timens d'une foulc de seigneurs qui, sous le nom (Vhivisiblcs, conju- rent la ruvne du tyran el le refablissement de la monarchic legitime, mais modifiee, et comment? Ipsiboe s'exphque elle-meme sur ce sujcl: 0 Si la monarchic est relevee par nos cll'orts, plusieurs pouvoirs en equi- libre, elablis par un pacte auguste, la raffermiront sur ses bases, et de- fendant les droits du prince, souliendront aussi ceux du peuple. » Une constitution au tcms des croisadcs ! qui s'en serail doule, apresce qii'on a vu jusqu'a la fin du dernier siecle? ajouterons nous ret apresce qu'on voit aujourd'hui? Malheureusement, ce n'est point une constitution , ce n'en est qu'un projet qui avorte; mais I'avenir sera plus heureux , et conime dit Ipsiboe : La pensee mere s'est fait jour. Elle ne fait pas con- en grnviirc ont illiistrii I;i typographic frnnf.-ise. M. Fournin-Desoinics a clci'o- luve ct I'.inii ill! noire Z>f/i7/c. Coniinc peintre , il s'est distinijiie p.ir des pnysagcs historiqucs qui out I'.nit parlic pcndant, a i-n- ttndre »es execrations conlre Ics Maniclieons, qu'cllc cOt ailuus I'cgale protection dcs cuitcs. Quant a la morale de I'usurpateur, il prend lui- indine iu peine dc la re»uuicr en cos tcrmcs : a Sans ma permission sou- veraine, nul on doit pcnser dcvant moi; s'il lose, du raoins, qu'il se taisc. • On n'a pas ele plus loin de nos jours. Ipsiboe a confie autrel'ois un jeune orphelin a la generositt! du seigneur d F.ral. Ce jeune homme, abaudonne a ! li-mfime par suite de la mort dc son bienl'aileur, vicnt ditnander a Ipsiboe qui il est. Ellc lui rcmet une Ictlre qui lui revelera sa naissance, et lui demandc de jurer liaine immortelle a Zena'irc, fiUe dc rusurpaleiirj qui rfegne a la place dc son pete. Alamcde ptrd la Ittire, devicnt tpcrdument amoureux de ^Ze- nai'rc, el se fait cliasser de sa presejice pour avoir ose, lui ecuyer indigne, baiser la main dc la princcssc. Sans aucune ressource, il se souvient d'unc Ictlre qu'il a re^ue d'ljjsiboe pour un invisible. II se prescnte: on le suluc du nom de comte Edgar, on lai offre argent, palais , riches velcmens; il accepte le tout gracieuscment. On le conduit a I'assem- blce dcs invisibles, qu'il est supplie de presidcr, el il s'assied au fautcuil. II perorc, sans savoir qui il est, ni a qui il parlc; il pose Ics questions, sanssavoir de quoi il s'agit, etlaisse I'assemblee emerveillee du sens pio- I'ond dc cerlaines phrases emphaliques, qu'elle n'a pas plus comprises que lui qui les a debilees. Jlais ce qu'il entend clairement, c'est utt complot qui se I'orme conire Zenairc, qu'on veut enfermer dans un cloi- Ire. 11 vole au palais, defait ses ravisscurs, et tombe pcrce de coups aux pieds de la princesse qui I'aime, et n'ose le lui dire. Alamede, gucri de ses blessures, retrouve Ipsiboe. Elle lui declare qu'il est lils de Fernand Bozou, qu'elle est sa mere, et qu'aujourd'hul meme, appuye des secours d'un prince eiranger, il va chasscr I'usurpatrice et remonter sur le trone. Mais, en vrai heros de loman, il sooge a sa belle maitrcsse : une cabane et son coeur! ce sont la tous ses voeux. II juge les grandeurs liumaines avec tout autant de dedain que Bossuul, sinon tout-a-lait dans le memo lang.igc. « Le sceptre dcs rois est un hochet sur dcs puignards, la gloire des heros une lumde sur dcs ruines, et la renomraco dcs grands hom- mes, un vague tintement dans le vide. » II s'enfuit dune avec ZeoaVre, et Lien a propos; car son allie, une fois enlre dans la capilale, trouve doux de garder pour lui sa conquete, et cherche le prince legitime pour Ic I'aire perir. Enlin, aprcs mille dangers, apres avoir echappd aux Ma- nicliecns, a un incendic, et a un seigneur felon, ils disparaisscnt dc la scene; et, foinmc dans nos tragedies, Ipsiboe vient nous apprendre. I.IVRES FRANCAIS. 091 dans on rucit, quelle a elela fin de I'intrigue. Je n'ai pas besoin d'ajou- ttr qu'on y trouve I'indispensablc mariuge, el le boolieur de deux eiioux au sL-!n d'un muluel amour. < Co roman, dit M. d'Ailincourt, diPTere, par le genre et par le style, du Solilaire et du Rcncgat. Ces deinicrr, elaienl d'une couleur sombre C't severe; celui-ci est d'une couleur riante et satirique. » En eCl'el, 1 in- tealiuD critique de I'auteur se montre a chaque instant dans les details. Scs sarcasmes tombent surtout sur le terns present. 11 s'egaie snr I'enor- mite du budget, sur le depot de nos quaraiite-cinq niille lois, sur le caU me el Tunion de nos asseniblees deliberantes. II censure jusqu'aux aca- demiciens, jusqu'uu diclionnaire de I'Academie, et pour cause. Sesplai- Banteries s'exercent meme sur des sujets, ou un auteur qui parle plu- sieurs fois de la religion avec une veuerati a profonde n'aurait pas du la laisser penetrer. « Les saints et patrons proven9aux , dit-il , avaient passe a I'ordre du jour, sur la requele juste ou non, des suppleans desap- pointes. » Enfin, pour derniere preuve d'bunicur satirique , on lit en toutes lellres dans Ipsiboe : o Quel est ee nouveau genre d'ouvrage ? Des notes sonorcs ont souvent iVappe men oreille ; inais jo n'ai pu saisir en Icur pompc harmonieuse , aucunc suite et nulle idee. Quel brillant vague, et quel beau vide! » Je n'interprete poiat, je n'appliquc point, je ne fais que oiler. En resume, teux qui onl lu les premiers ouvrc- ges de I'auteur (et qui n'a pas lu (e Solitaire, dans unc de scs dix editions, au moins dans un des melodramcs qui nous I'ont donne par lambeaux, 6u moius dans les c.\lraits du Miroir?) trouveront, dans le style de celuici, de notables cbangemcns. lis y verront sans doule des inversions forcees , des senlimens exageres, des paroles empiiatiques; M. d'Arlincourt ne pcut pas tout d'un coup depouiller entieromcnt Ic vicil bomme. Mais ils verront aussi, dans cet ouvragc dont les caractferes auraicnt pu etre quelquel'ois plus vrais et I'intrigue plus atlacbante, de grands progres sons le rapport c!u gout et de la raison. Je crains que ee qui est ici un sujel d'elogc, n'en soil pas un de succes aupres de cette partie du public a luquelle s'adressaient les autres productions du memo auleur; et a moins d'une dispariliou miraculeuse, je doutf bcaucoup que ce nouvel ouvrage arrive seulenient a !a moitie de la ceiebrile el des editions de scs aines. ....r. Memoires et rapports des Socictes savanles. 16-. — Buttetin de la SocicU de (jeografltic. T. 1 , n°' i , 2 , 3. Paris, 18. .5; au sccr(5larlat de Ja Sociele , rue Taranne, n° 12. Imprimerie d'Everat , imprimeur de la Sociele , rue du Cadran , n° 16. Trois caliiers "9^ LIVRES FKAISCAIS. Jn-iS", formant rn tout 120 pages. Prin de I'abonnemcnt poui les doii^c cahiers dc I'annee, C Ir. (Ao>. ci dcssus, T. XVI, p. 418. ) Ou lie s-uiiait voir avcx indilluicnce la publicalion faite par la com- iTiissioii ccniralc de la Societv dc gcograjyliie , d'un journal destine a re- paiidre la connnissaiicc de ses Iravaux ct les nouvelles relatives a In science, qui iui sonl adrcssecs. Gettc hctircuse idee , niise en avant par quelques meinbrcs dc la Societe , et appuyee par un rapport de la section dc publication, ne pouvait qu'fitre agreablc aux inembrcs de cetle h.i- ijorable institution. Les premiers numeros d'un scmblable journal ne pouvaient et ne devaient pas renfermer encore des rcnseignemcns bicn precieux pour la science; les documens olTiciels sur retablissoment de la Societfc devaient en occupcr les premieres pages. Aussi le numdro 1" nous oUVel-il des pieces imporlantes sous ec rapport, puisqu'il contient Ic reglement de la Societe , une liste des membres fondateurs de la So- ciete, couvertede plus dc aoonoms recommandables dans louteslcs pro- fessions. Cctte liste, augnientee dc celles portees dans les numeros 2 et 5, prouvel'idee favorable que Ton a con^uede I'inslitution, en meme tcms que son accroissement. Lesproces-verbaux des seances, puislesdocuinens ou pieces justlllcatives, forment les deux grandes divisions de ce Bulle- tin. Dans la premiere, on voit souvent des propositions utiles, et dans Ja seconde, des documens importaus. Le s<'(und numero relate une pro- position I'aile par un membre de la commihaion ccntrale, M. Lapie, sur la publicalion de mcmoires ; mais le rapport de M. Eoux sur celte question, place a la suite de la proposition, est au moins dilaloire. II pourrait eire, cepcndant, de I'inleret de la commission ccntrale de tran- cber celte ditllculle. Ce numero contient encore une proposition inte- rcssante cl developpee, de M. Mnlle-Brvn, qui aurail pour but de redigcr <'t publier une inslriiclion generale sur les iacuncs acluelles de In geogra- phic el sur tcs mogens de les rcmplir, en faisant suivre cetle instruction d'une serie de questions tanl ginirales que particuliercs, felativcs a ton- ics les liiiinclies de III geographic. Kous prendrions. si nous I'osions, acle de cctte propoailion ct de son adoption en principe, pour reclamer son execution. La Societe a publie, dans ce meme numero, les Irois sujcts de prix qu'cllc a mis au concours. (Fog. T. XIII, p. 701 .) A cole dc cos su- jcts de prix , on aime a voir un Fran^als genereux , M. Benjamin Deles- scrt , accorder sa bienvcillante cooperation a la Societe, en I'aisant les foods necessaires pour I'un d'eux. Nous remarquerons , rclalivcment au troisieme numero, que I'intei-et nous scmblc aller en croissant. Ce nu- mero renl'crme des lettrcs curieuscs de MM. Fauvel, Honorc I'idal et G. CaiUiaud, qui donnent des renseigncmens iinportans sur Afheues , LIVRES FRANCAIS, 5()o Labvlone, cl sur la Nubie, ct un tableau du denombrement dc la popu- lation dcs Etals-Unis d'Amerique, communique a la Society par M. War- den. Une di's Ittlres de M. Vidal fournit au geograpiie de precicux indices sur les sinuosites du cours du Tigre. Quelqucs obscrvalions sur Ics phenomenes de raiguillc aimanlec nous auraicnt paru demandir peut-fitre plus de developpeinens. Le rapport de MM. de Humboldt, Eyries et Maile-Brun (rapporteur, M. Malle-Brun) sur la Carte du Scindinavic dc M. Haijeislam, est d'un grand inleret , en ce qui! nous apprend la veritable importance d'un document semblable bicn I'ait, peutetre un peu surcbarge de details, mais qui, a lui seul, vaut uu volume. IVous regrellons que la langue suedoise, dans laquelle tous les renseignemens sonl rediges , empScbe ce travail de M. Hagelstam d'etre a la portce de tout Ic mondc. Pious emettrions presque le voeu de le voir traduit et publie par la Societe. A. B. Ouvrages Periodiques. iG8. — Petit Album frano-comtois. K" i.Dole, 1822 ; deccmbre. In-8". II serait a desirer que toules les villes dcs departemens cuisscrt leurs feuilles qui offrissent aux lillerateurs et aux savans des provinrrs le moyen de s'exercer et de dcposcr les fruits de leurs recherches. I.e Pitit Alium franc-comtois , qui nc fait que commcnccr, contient, dans son premier numero , I'expose d'un voyage litteraire de Frnncbc-Comte, doot il promet de donner la relation dans les numeros suivans, et unc description inleressanlc dcs sources du Lison , par M. Monnier. La Franche-Gomle ne s'esipas signalec jusqu'ii present par des ouvrages pe- riodiques. Nous dcsirons que le Petit Album soil soulenu par les Iiajii- lans, el redige avec loute Tindepcndance necessaire pour induer utlle- ment sur I'csprit de la populaiion. D — c. Livres en Icmgues ctrangires, publics en France. 169. — Inrecentcm Scholac- normatis occasum. — Ode sur la suppression rccente de I'Ecole noruiale. Paris, deccmbre i AFRIQUE. Caf nE BoNKE-EsPKRANCE. — Legislation finale, — Le gouverncur- T. X.\ll, — Fcv. I'd'iJ. 25 ^98 AStE. general anglais du cap dc Bonno-Espcrantc a fait executor la senlcnce* dc moi't prononcee par Ics tribunaux cuntrc un Ilollandais, fds d'oit proprielaire, qui avait fait mourir un csclavc en lui infli^cant dcs piini- tions excessivcs. Le suppiicc d'un bianc, pour une cause semblahlo, et;iit une nouveautc dans cetlc colonic. Lc gouverneur a declare qu'il pla^ait sous sa proteclion Ics esclaves qui ont dej^bse conlrc le nieurlrier; il a aussi annonce qu'il publicrait inccssamincrjf un nouveau regl<'mcnt sur les cliutiniens domcsliqucs qu'il sera permis d'infliger aux esclavcs. Sierra- Lkoke, — Dccouve.rtcs dans Vintcrlcur dc V Afvique. ( Extrait dc ia Gazelle dc Sierra- Leone, du 3 novcmhro 1H22. ) — Lc capilaiiie Alexandre Gordon Laing.du regiment rjoyal-AIVicaind'infanterie Ieg6rc, est dc retonr, dcpuis le 29 dernier, dc son voyage dans I'intericur de I'AI'rique. Charge par le gouvcrneur de la colonic anglaisc, sir Cliarlcs ftlac-Carlhy, d'une mission prcs le rol de la nation Soulimana, il s'elait mis en route, le 16 avril 1822, avec une caravan?, que plusieurs ncgo- cians anglais, profitant dc Toccasion, avaient expedicc pour former dis •liaisons commerciales dans les pays par lesqucls le capitainc Laing de- vait passer. Ayant parfaitcmcnl reussi dans sa mission, il quilta Talaha , capitate de Soulimana, lc 17 septcmbrc , et revint le long des bords de la Rockclle, sur une route fortcoramode, qui olTre actucUenicnt au commerce anglais un nouveau debouclie aussi sur que hicralif. — En passant par le pays des Kourankos septentrionaux, le capilaine Laing fut pvescnte au roi Ballansama, et oblint de lui la permission , pour les habitans dc Sangara , qui aiment les voyages et le commerce, de traverser le Icrritoirc de sa domination. Jusqu'alors, on les avait em- pecbes, par des raisons politiqucs, dc s'ap)>rocber du bord de la mer, ct ils s'elaicnt trouvcs dans la necetsile d'cciianger Icur or et leurs etof- fes conlrc des marchandises europeeunes, dans les pays de Soulimana el dc I''oulali. Plusieurs commer^ans de Sangara, qui se trouvaient avec le roi Ballansama, ont accompagne la caravanc. Le roi lui-mcmc a envoye nn de ses fds et son frire unique, pour cxprimer au gouverneur sir Charles Mac-Carlby, le desir du prince ct de loute la nation des Kourankos, d'ctablir avec la colooie anglaise des relations inlimes. lira Cls du roi de Soulimana et plusieurs habitans de ce pays font, dans la meme vue, partie dc la mission anglaise. ^ — Tout le cours de la bran- che principale de la Rockclle est actuelleraent connu. Le capltaine Laing place fa source a 9° 4^ m. de latitude scptentrionalc, ct a lo* 5 m. de longitude occidentalc. Ses eaux etant considerablemcnt ati^- mentees dcs lc comrncnceraenl , cette riviere scrait dcja navigable a trentc millcs anglais dc sa source, si son lit n'clait pas rcmpli d'uu EUROPE. Th)C) gtand nombrc de rochers. — Le capilaioe Laing a fait aussi des obser- vations sur la source du JV'iger, qui, dans le pays, porte le nom de Temite. Le mont Loma, d'oii ses caux dcroulent, forme le commen- cement d'une cbaine de niontagnes, ct est situe a 9" i5 m. de la- litude septentrionale, et a 9" 56 ni. de longitude occidenlalc. Celte riviere trace la limite entre Sangara et Soulimaua , le premier de ces paj's elant a sa droile et I'aulre a sa gaucbe. La Camaranca, autre riviere, prend sa source a deux jouraecs de marche a Test de celle du Niger; ct aprcs s'elre appiocbee de la Rockelle, a deux ou trois milles de distance, elle diiige son cours vers I'occideut en traversant le pays des Kourankcs, la plusvasle contree connuedans cetle parliede rAfriquc. — Une autre riviere dont le capilaine Laing fait mention, est le Mungo, qui se jette dans I'Ocean, a3'ant une embouchure commune avec la riviere connue sous Ic nom de Scarcies. Mais cetle derniere est uioins considerable que le Mungo, qui prend sa source pres de Beila, ville dans le pays des Foulahs, a deux journees de marcbe au sud de Tiin- Lo, capilale de ce pays. Dans le pays de Limba, le Mungo revolt les faux de la Kabba, riviere d'environ cent verges de largeur, et qui prend sa source a vingt milles au sud de Timbo. Notre voyagcur place cetle ville a 10° 02 m. de latitude septentrionale, et a 10° 34 m, de longi- tude occidentale. — Telles sont les particularites jusqu'ici connues de la mission importantcdont le capitalne Laing s'est acquitte avec autant d'hu- bilete que de succes. Le public doit atlendre de sa plume exercee, des ilelaiis aussi curieux qu'iuslructifs, et de I'etendue de ses connalssanccs, desrenseignemcnsscienliCques exacts sur lapartie de I'Ai'iiquequ'il vient de parcourir. Cette mission sera peut-etre bienlot suivie d'une autre ex- pedition du mfime voyagcur aux sources du Niger, pourdescendre celle riviere jusqu'a I'eudroit iuconnu encore ou elle se terminc. H— s. EUROPE. ILES BRITANNIQUES. Edimbocrc. ^ Qliimie. — Cojwposition du tulenag , ou cuivre tlanc cliinois. ( Extrait du Sournul |)hi!osophique d'Eilimbourg. ) Cc celebre alliage a ele analyse par le docteur Fyse, qui a trouve les pro- portions suivanles : Cuivre. 4o 4 Zinc 25 4 Nickel 5i 6 Fer 2 6 100 o 4o6 EUROPE. ylrts du coilcur el du, tnouteur. — Colle de riz, — On n'ciiiploic (la; ci'auire colle a la Ciiine ct au Japon, que ccllc qu'on I'ait avcc dc la faiioe dc riz; elle est firt'clivcmenl lort supeiicurc a la colle de laiine ordi nairc, par sa solidile ct sa propietc'. On tes, des bas-reliefs, des vases antiques, elc, qui sont susccptiblcs de recevoir un Ires-beau poli, dh» qu'ils son! sers, ct qui se coiiservenl tort long-lems. Lisle des ilrevets d'invcntion , de fcrfcctionrtcment, etc., accorded ipemdant les mois d'ooiobre et de noveinhre- 182a. — Pcrl'ecrujnnenu'nt des macliines a vapcur : Thomas Leach. — Wouvclleancre a I'usage de la mariae :' IF .Pifper. — Macliine pour neltoyer et laver les elulfcs de laine : Alfred Flint. — M^ihode pour preserver le bois de construction de» Ters et de toutes series d'insecles : John Oxford. — Perftctionne- luent dans la coustruelion des potits, etc. : J. Dowitt Maxon. — Per- fectionncment des fourreaux de pislolels, gibernes, elc. : Fr.Deakin. — Perfeclionnement des bains de vapeur, et raoyens de les rendre plus portalifs : John Jckill. — Metier de tisserand perfeclionnii : liwharU Roberts. Nouvcau fvocide four tanner le wttV. — ■ Un jeune cbimiste anglais a invente uue nouvelie inelhode, au moycn de laquelle les peaux sont parfaitemeut tannees en moins de six semaines, landis que^ jusqu'ici, on etait oblige de les laisser douze mois dans la fosse. Les frais sont diminues de plus de moitie. II faut que cctle decouvcrle soil d'unc tres- haute importance, puisqu'un speculateur a donne a I'inventeur, pour son secret, la summe de i5,ooo liv. steil. ; el lui a, en outre, assure ur.e rente viagfere de 1,100 liv. slerl. par an. {Journal dc la iitlcrature elran- gere. Dec.) Canal Caiedonien. — Apres 19 ans de travaux, et unc depense d'un million de livres slcrling, cette grande et belle enlrcprise vicnt cnlin d'etre terminee. En ouvrant uue cummunicalion directe et facile enire la mer du A'ord et Tocian AtlantiquCj ce canal permct aux vaisseaux d'evilcr la navigation daiigcreuse du canal de Sainl-Georgcs. Le 5o oc- tobre 182a, Ic paquebot a vapcur de Lochncss, accompagne de deux bateaux, est parti de Muirtown , pour parcourir le canal. Son depart, annonce par le canon , a eu lieu dcvant un grand concours de fpecta- teurs, au bruit des fanfares et des cris de la multitude. L'acle du par- lement, qui a ouverl c«lle uavigatiou interieure , est du a jnillet 180'. FXROPE. /,oi Liic ligne de lacs el de rivieres formec par la nature, dans la meme di- lectioii , serablait ioviter a cieuser un canal. Les commis*aires nommes pour siirveillcr Its travaux s'assemblerent pour la premiere fois le 3o juillet, ct firenl coinmencer Ics travaux dfes le lendemain. Le canal part du lac Beauly, qui fait parlie du j^olfc de Murray , et se termine au lac Eil, qui communique , par le delroit de Mull , avec la mer occiden- fale. II a 20 pieds de profondeur, So de large au fond, et no a la surface. Les fregates de 52 canons peuvent y passer, ainsi que les plus gros vaisseaux marchands. On avail em d'abord le projel de creuser le canal de manij:re a recevoir les fregatos de 4i canons; mais, outie que la depcnse cut ete presquc doublee, il n'elail pas certain que I'eau flit asscz profonde dans le lac Beauiy , pour que ces frcgales pussent tou- ji urs passer stircment ct comroodemenl. D'allleurs, les plus gros vais- seaux qui naviguent dans la met lialliquc nc tirenl que 19 pieds d'cau. Ce canal passe au pied de tres-liautcs montagnes, ct scs bords fsont cx- Iremcnient piltoresques. On a deja conslruit plusieurs punts en fer, pour le traverser dans le voisinage des villes.On avail crainl que les mon- tagnes , aiT^tant I'aetion du vent, n'y rendi~sent quelquefois la naviga- tion difficile; mais ii parait que celte craintc elait sans fondement. D'ailleurs, on n'a besoin de vent que pour traverser les lacs. LotfDHBS. — Musee brilannique. — Dibliolheque. — Le roi vient de faire don au Musee brilannique de la bibliotheque particuliere formee par Oeorges 11 [, son pere. Elle consisle en (,0,000 volumes. II est a re- marquer qu'a I'epoque ou ce monarque monti sur le trone, en 1760, les rois d'Anglelcrre u'avaient pas un seul volume qui leur apparlint en propre. Baux-arls. — Peinture. — Portrait du roi , par sir Thomas Law- rence. — On parle bcaucoup de ce portrait, qui est rrgarde comme le chefd'ceuvre de sir Lawrence, nomme president dc I'Academie de pein- ture, en remplaccment de M. West. II est b'en compose, et remarqua- ble surtout par la res^emblance, par le coloris brillant, et la grice qui ont fait la reputation de rartisle ; mais le dessin n'cn est pas asscz etudie : les formes sont un peu vagues : les o<, les muscles, etc. (ce qu'on nom- me en ptinture les dessous) , ne sont pas assez iudiques. Ge defaut , qui est celui de Tecole anglaise , vient de ce qu'en general clle neglige trop I'cxecution, pour ne s'appliquer qu'a rendrc les pensees; le tra- vail du pinceau est ea peinture ce qu'est le style en lillerature : il a aussi sa purete el son elegance ; mais il doit surlout briller par la verite. L. S. B. 1\' ccrotorjic — Jcmicr. L'humanite vient de perdtc un de ses plus 4o2 rtROPK. grands bicnfuilcurs : le doctinir Jennrr, aulciir de la docouverle dc la vaccine, est mort le dimnuclie aC janvicr, aptes uiie courtc uiuladic, a sa inaison dc Berkeley, n I'agc de 74 31'' (•)• — La cclebre niislriss Badcliffe, aiiteiir dcs Mijstires d'Udolpbc, et d'un grand nombre d'aufres romans, traduits dans les piincipales lan- fjues de {'Europe, vient de mourir d'linc fluxion de poitrine, a Pimlico, I'un dcs faubourgs de Londrcs, leG levricr, ague d'cnviron 60 ans. EUSSJE. Statistique. — TaMcau conifiaratif ties naissanccs ct marts dans Li viUe de Saint-Pctcrsbourg, ftndant I'annee 189.1. 11 est ne, dans cetti; villc,4^69 cnfans males et 4ij6 filles , total, 85o5 cni'ans (097 de plus qu'en 1820). Dans ce nombre, iio5 des conv munions catholique et protcstante, ou plus de la 8" partic ; 5 de la reli- gion armeuienne, et laoa ou la 70 partic, bors du mariage. Le plus grand nombre des naissances (707 do la communion grecque) a cu lieu au mois d'octobre, ct le moiudre nombre (556), aux mois d'aoOt ct de sep- tembre. Le nombre dcs naissances des protestans est a c.'hii des catho- liques, comme 5 et dcmi est a 1, — II est mort 633o hommes, et ol>-(j femmes; en tout 9706 iudividus (919 deplus qu'eniSao). Ainsi le nombre des deces surpassedei202 celui des naissaiicesj et dans ce nombre, i iCS, presque la 8" parlie appartiennent aux communions calholiques el evan- geliqucs. Le nombre des protestans morls est a celui des calholiques , comme 5 3/4 est a i. Sont morls par accidens 365; dans ce nombre, 61 noyes , i3 qui se sont pendus (I'annee derniere 5); 16 qui se sout coup»5 la gorge, 2 qui se sont brule la cervelle, et 8 enfans trouvis morls. — Ues pleuresies ou des convulsions ont emporte 2184 enfans, presque lous en has age : la Cevre putridc a donne la mort a 1796 individus ; la consomp- lion, a i55o; des accoucliemens malheureux, a 45; la pclile verole, a 4o8. Xe mois de mai est celui ou il y a cu le plus de d<5ct;s (81 1 de la religion grecque); fevrier et orlobre sontceux ou ily en a eu le moins(6iiS etfiaS). — 11 est mort, avant I'age de Sans, 3170 enfans, presque la 3" patlie; do I'age de 5 a 10 ans, 98; de 10 a i5 ans , Sg; de i5 a 20, 268; de 20 a 25 ans, 1 25; de 35 a 3o, 494; i que ptiur Ic passage des rivieres par les troupes. Des experiences reiteree.< onl prouve qu'on pouvaif par- courir, avec cet appareil, une distance d'en«iron cent vingt pas en unf iniaule. — Puhlications prochaines. — M. J.U. Nicmcexviez va publier , a Varsjovie, unreciieil dedocumeus ineditsconcernant I'ancierine Pologne. La premifere parlie sera divisee cd 5 volumes. Le prix de la souscription sera de 6 rxd. — Manuscrit de Bonaparte. — Un journal de cette ville annonce que le comle Dzialinski a rappoile de Paris un manuscril tres-inlercssant. C'est un volume , petit in-f'olio , de trentea quarante pages , entiercraenl I'rrites par Napoleon. L'idcniite de I'ecrilurecst garantie parun certlCcal signe par JIM. de MonlLolon, Mounier et de Bassano. Ce volume con- tient plusieurs documens curicux relatifs a I'lilsloire de France et d'Euro- pe. II y a aussi un niemoire sur le peifeclionncment de I'arlillerie tur- que , ct divers fragmens de ia campagne d'llalie ; mais ce qui estsurlout digne d'attt nlion , c'est un plan de la premifere campagne d'Espague . dicle par Bonaparte an due d'Abranles, el sur la marge duquel sent plusieurs notes. Enfin, quelques documens inconnus jufqu'ici, conte- nanl dilTerens projels secrets, rclalirs a la limitation de» fiontiferes cntre la France el I'AuIriihe, cnmpletent ce maouscrit. L. S. B. SUEDE. •Stockholm, 'aS Janvier iS-AO.—^Travavx pwutics. — Nous aimons a rcciK-illir, dans ctiaque pays, tout ce qui annonce quclque pcrleclion- nemcnt ou quelques projjies dans les mnyens pratiques d'ameliorer la condition des individus et celledes peuples.Ko'is sommes loujourspretsa faireconnaitre eta signaler a la reconn»issanre publique lous lesacles des gouvernemcns qui ont une tcndauce honorable el utile. Si nous parlons i W raremcnt de h Suede que des autres cootrecs de I'Europe , ce n'csl /loG T.UROFF.. pas sans ficutc que la nation suudoisc, ft en particulicr son monarqisc , lians Icqiict la Franco aiiiie toujours a compter im dc scs aDcicns pt de scs plus illustrcs {^ucnicrs, ne pussrnt nous Iburnir sourent dcs mate- riaux inleres^sans pour iios Tahiettes univcrscdcs deta civilisation corn- force. Mais la diQicull6 dcs rommunicalions , et peut ctre aussi la negli- gence dc plusicurs ciiir avec nous dcs relations riigulieres et suivics, et qui u'ont point tenu leurs promesscs j quelqucs-uns, par des circonstaoccs. independantcs de leur volontc, nous obligent a recourir a des exlrails de journuux IVanCj-ais et elrangcrs , pour ces contrees eloignees, aGn qu'ellcs nc sc trouvont pas enticremcnt omises dans notre catalogue des nations, et coinme bannies dc nos archives. En attendant que notre correspondance avec le nord de I'Europp soit redcvcnuc plus active , nous allons extraire le passage suivant du discours prononce par le roi de Suede, a I'ouverlurc des Elats-gcneraux , le 2'y Janvier 1820. « Les ouvragcs pour joindre la Baltique avec le lac de Ma- laern, par Ic canal dc Socdcrtelje, ont etc termines a la fin de 1819. Lc commerce des provinces d'Upland, de Wcstiuannie , dc Sudermanie et dc JMericie, doit s'accroilrc par suite de cclle nouvelle coniiiiunication. La jonetion des lacs d:,- Wcnern et de Wettern , si ardemmcnt desiree par les provinces iolerieures du royaume, a ete achevec en 1822. Des cotes de la Smaiande cl de I'Ostrogothie, la navigation est ouverte jus- qu'.T la mer du Nord ; cl les liavaux ont ele continues du Wetlern a la Baltique. Ce grand monument , qui date de I'epoque oii la Suede elait roenacee de perdre meme son noni, altestera, en passant a la posterite, les conceptions hardies dcs homnies qui porterent leur pensee jusqu'a la reunion dcs deux mers.... Les resultats que doit araener I'acbevement de ce? travaux , se lient avec la digniie de la nation et la perseverance qui la distingue. » ^'' A. J. Upsal. — Seitnccs., litUrniure et hcaux-arts. — Univcrsile. — D'ajircs son programme, cette universite elait, au 1'^ octobre deruier, composco ainsi qu'il suit : Favidle dc iheolcgie, 5 profcsseurs, 3 adjoinis et 5 a- greges (decenten). FacuUi dc droit , 2 profcsseurs, 2 adjoints etau- tantd'agreges. Fucnllc de niedccine, 5professeurset5 adjoints. Enfin, /"«, euHidesheUesktlrcs ■, 10 prolesscurs, Sadjoinlset laagregcs.— Leroide Suede a fait I'acquisition du fonds de Tedition de la Botanique suedoisc, et a chargii I' Academic des sciences a Stockholm de conlinuer ccl ouvrage. ■ L' Academic a conlie ce travail a I'un de ses mcmbres les plus distingues ,, le docUur Wahlccberg. Cc savant a cntrepris, I'ete dernier, un voyage ErROPE. 407 en Sraiilc pour composer la flore de celtc province. M. Illfingcr a I'ait, vers le uieine tciiis , un ^oyage geolo^ique pii ^'orvl'ge. Lcs cotes du nord-ou(-st du memo royauine out tile visilees par Marklin, savant en- totiiologiic. L'astronome Cronslxdt s' -st transporle dans les provinces moyciiues de la Suede, pour continuer les levees liigonooietriques eii- troprises pour toute la Scandinavie. aux frais du gouvernement. Deux aiitres savans ont I'ait ues voyages arclieologiques, M. Scliroeder en Su- dcrmanie, et M. Wallmann en Smaoland. L'orientaliste HallcnbiMg a public unc savante description , en 2 vol. in-8° , des monnaies cnfiqucs, ton.servces au musee royal de Suede. A la fin de Touvrage, I'auteur decrit douze monnaies zodiacalcsdu mume cabinet; elles viennent de iVl. Tliun- berg, qui les arapporlees del'Inde. Le jeune conite Ilealmar Miurner a envoye en Suede un bel ouvrage avec gravures qu'il a fait s Rome , sous le titre do II Carnevalc di Rovia. A rexemple dc M. Landoo , a Paris, le baron Boye public le Musie royal de Suede, coulenant descaux-lbrles des plus beaux tableaux, ainsi que des statues du musee de Stockhohu. Le i' cabier vient de paraitre. L'babile graveur Forscll , qui, depuis quclqucs annees, a quille Paris pour retourncr dans sa putrie, a grave, dans le format in-1'olio, un superbe portrait du roi Charies-Jean. La pre- cietise blbliotbeque du cbevalier Thara a ele vendue aux cncberes , a Stockholm, au printcms dernier. 11 a'y trouvait plusieurs curiosites bi- bliographiques. Un diplomate de I'elranger a acquis YAtlanliea de I'ludbcck, en 5 volumes imprimes, avec un quatricmc volume manus- crit. D — c. — I'uMications procliaines. — M. Zetterstedt , professeur de bota- iiique a I'universite dc Lund , connn par plusieurs Irailes d'bistoire na- turelle, va publier deux ouvrages Iresinleressans : le premier sera com- pose de scs rcmarques dans le cours d'un voyage fait a pied, pendant i'ete de 1821, et dans lequel , remontant le fleuve Tornea et se dirigeant vers les cotes dc la mer Glaciale jusqu'au Cap-Nord, il a traverse, par des cbemins non frayes encore , les Lapoiiies norvegiennc et sucdoise. Le second ouvrage que veut donner M. Zettersledt est un Prodromtis fauna; insectoruin lafonicee ; carila decouvert dans ses courses plusieurs especes nouvelles, et I'universite de Lund lui doit I'accroissemeDt de ses collections d'bistoire naturelle. ALLEAIAGNE. Beblik. — yicademie des sciences. — La classe de pliysique a propose, pour su jet de |>rix , la question suivante : « Determiner la mesure des an- i;!es dans un ou plusi'.-urs syslemcs dc cristailisalions, soit a I'aide des 4o8 r.UROPE. goniomelros rcceinnicnt appliques, soil u I'aido dc tuut autre instrument capable do preciser la niesiirc par minutes. • La Socii'tR cxigc qu'on de- crive I'inslruinent , cl qu'on rcnde coiiiple des moycns enipiovw pour s'iissurci- df son exactitude. On rcroit)ui.Tnde surtout a r.itlcniion dos concurrt'ns, Ics syslemes des quarts, des spalh, des topazes, du {rypse, des augites, sans ccpendant excKire les systcmes re|;uliers. La clasic de- sire aussi que les coneurrcns s'appliquc nl a I'aire un bon choix des su- jeis; Ifs cri-taux de petit volume (.cmblent devoir tlreadoptes dc prefc!- renro. L'Acadeniie verrait avcc plaisir qu'on lui communiquatces Ji<_;>/s eux-m^nies. — Le '24 Janvier, la meine Academic a tcnu une seance pour celcbrir I'annivei.saire de la naissanredu grand Frederic. M. le baron Alexandre de Humboldt a lu un mt'inoire Ires-inleressaiit sur lex votcans. — Voici le sujet du prix propose, pour 182/1 , par la Classc dc phi(o(o- gie : lieeherolier, dans les sotirces, I'elat da la civilisation et cics arts chez les Elrusques en general, et determiner, entrelcs diverges bran- ches d'indusirie, cetles (jui ont M surlout florissantcs chez ce "peuflc riU1)re. (Nous avons deja indiqui; cc sujet dans notrc cahier de dcccm- brc; nous y ajoutons quelques details sur la maniere dont I'Arademie veut qu'il soit Iraite, dans le cas oil quelques savans fran9ais seraient ten- ths de concourir.) — L'liistoire politique est exclue du sujet. L;i Societe nc veut pas non plus qu'on lui presente soit des idecs vagues sur I'origine des Elrusques , soit de values etymologies. Ellc desire qu'on ecarte les Lypollu'ses. La religion est un des points esscnliels a trailer; mais, a cet egard , rAcademic veut que les renseignemens ecrits soient prePercs aux objets d'arl figures, non que ceux-ri ne soient Fort utiles dans ce travail, mais parce que la plupart des savans nc les ayant pas sous les yeux en original, ils sont souvenl obliges dc s'en rapporler a d'infideles copies. Les memoires ecionl re^us jusqu'au 3i mars 1824. Le prix, qui est de 5o ducats, sera decerue dans la seance du 3 juillel. — Le roi vient d'approuver retablissement d'une Societe bihliquc cliar- gec de la distribution graluile des livres saints, sans notes ni commen- taires. Cette Societe est autorisee a fonder des societes aOiHees. — On a clabli dernierement , d.ins cclte vllle, une Societe four le fcr- fectionnement du jardinngc, dans le genre des deux Socieles hortioui- turales de Lnndrcs el d'Edinibourg. 11 est a desirer qu'Il s'elablissc des rapports de corrcspondancc cnlre les societes de difterens pays qui se propoicnt un but analogue, et qui peuvent s'eclaircr ct s'aider mutuel- Icmcnt par Icurs communications. WiBTEjiBEBG. — Socicti d'agricuttwc. — Gette Societe, dans le EUROPE. 4^9 cahicr d'avril de son journal, fail uo appei a lous les botanibte^ du royaume, pour en obleoir ua catalogue des plaotcs dei lieux qu'ila habiteot, avcc indication du Teodroit oil dies ont etc trouveis, dcs noins vulgaires ct de Tepoque de la floraisoo. La Sociele s'occupe d'unu Flore du Wurtembcrjf; elle possedc diijii plus de i4oo especes. Ph. G. fiiviEBE. — VuBZBoi'BG. — Mcdccinc. — Justilut or'hopcdiquc. JVous voyons se realiser tous les jours les cspiirances qu'avait fait conccvoir I'iaslitut ou elaLlissenicnt d'or(/iO/Je^ie du ceiebrc W. Heine. L'e.'ipe- licncc a compielement rassuie sur les craintes qu'avait fait naitrc, quaiit a la sante, Ic traileraent qu'il fait subir a ceux qui >e conlient a ses soin.-i. Un grand nombre de ptrsonnes estropiees ont trouve cbez lui leur gut- rison et la sante; ceux qui n'onl pas elti guer.s, ont du luoins obtenu line grande aoielioratiuu daus leur elal. II reussit surtout dans la gue- risoii de la deviation de I'epine dorsale. Le moyen qu'il emploie cousislt dans ['extension. (Le lualude e.«t tendu sur un lit saus chevet et iegerc- uient incline. La tension se fait par la tete et les reins ; elle e;.l graduellc, et par cctte raison pcu penible; on s'y babitue facileicent. Outre I'ex- tension, on fait usage de friclious qui forlillent les luuscleei, el aident siuguiierement a la guerison.) II parYient , par ce precede , a redresscr la colonne vertebrale, et a lui Pairc reprendre sa direction nalurellc. Cist dans eel inslitut que I'evequ^ de Hobenlohe a voulu faire dcs mi- racles, et ravir au medecin pbilanlrope une parlie de la gloire atla- ebee a ses nobles travaus. Le roi, appreciant les services rendus a I'bu- inanile par M. Heine, lui a concede en entier la jouissance d'un ancien couvent; c"isl une uial.son superbe, situee a I'une des extremites de la villc, et dans une positiou lout-a-fait appropriee a sa nou^elle deslina- lio;u(;cltc maison est aujourd'bui remplie par un nomhrc considerable de nialadcs venus de toules les parties de TEurope. Par un rescrit du i5 aoiit dernier, S. M. a autorise iVl. Heine a douner a son iostitut le noiri de la rcine. Ainsi, ce precieux etablissement porte maialeuant le noia d'lTutitut dc Caroline. PoaE.-*. — Ecole d'industrie. — Grace aux soins du luinist^re du com- merce, il a etii elabii dans cctte ville une ecole d"indu;.trie, dont Tou- verture a eu lieu le 5 Janvier. II s'y trouvait cent eleves. SoDseulemei t i'juslrucllun est gratuite , mais on loarnit encore mUX eleves , aux frais de I'ctal, des plumes, du papier, des livres. ViKKNE. — Ilistoirc dc Pologne. — « iMonsieur, j'ai lu , dans voire cabier A'avril 1822 (Tom. XIV', pag. 196) , sous la rubiique de Ham- iourg , une question relative a Thistoire de Russie, proposee par M. de Siruve, couseilltr- d'etat russe, et inseree dans les jouroaux litterair^ * %tb KUROl'E. dc rAllemngnc. M. dc Slruve engage les personnes qui font uue cludtf parliculicrc de cctte histoirc , 6 lui ciivoycr dcs t'claircissemcns sjr le point suivanl : « Les chroniqucs russcs des aniii-es i i3o ot i iT)] parlcnt • d'un Posadnih de Novogorod, qu'ellcs notnmcnt Pelrillo , et qui pa- »rail avoir joui d'uiie haute consideration. Son noin, ccpendant, porte a ■ cioire qu'il n'l'lait pas Russe , que peut-6trc il etait Italian. D'un autre »c6!e (dit M. de Struvc) , la constitution on les statuls de Novogovod , • et SOS rapports avec le prince, semblent s'opposer a celle conjccIure.» i.cs Posudnits etaient les premiers magistrals, noaimes par Ic souve- rain ou lilus par le peuple; et ii c»t difficile d'admeltre qu'un eiranger, surlout un Ilnlien , ait pu etre invcsli , a I'epoque dont il s'agil , dc celte fonrlion suprc^me a Novngorod. I/C commerce de cctte ville avec les villcs anstiatiques y allirait bcaucoup de ncgocians aliemarids; plusieurs de ces ncgociaus y etaient fixes. Bien plus, il y en cut dc cctte nation qui, scion les anciennes chroniqucs russes (i) , avaient accorapagne Vsevolod, prince de Novogorod, dans son e.^pedilion contre Souzdal, cntreprisc en ii34 *"' ii35. Ccpcndaotj I'histoire ne nous fait con- naitre aucun Allemand qui ait parlicipe au goiivernement de la villc. Comment supposer que cet honncur cut pu filre accorde a un Italicn ? 11 serait peut 6tre possible de fairc bcaucoup de reclicrches , dc recucil- lir bcaucoup de citations pour rdsouure la question proposee par Ii. de Slruve, soit affirmativement , soil n6gatlvem<'nt. IMais toulc recherche sur ce point dcviendrait inutile, si Ton parvenait a demontrer que \i: Posadnih PetriHo n'ctait pas du tout eiranger, et que son nom , malgre sa resscmblance avec les noms italieiis , est parfailement russe. Or, j'cn suis persuade, et voici mes raisons, puisees dans YHistoire de Russic , par M. Karamsin. (Tom. II, notes, pag. 444» 44''» 447-) »Dans I'anncc ij5o, qui I'lait la 5" du goiivernement I'c Vsievolod a Novogorod, un certain Petrito, ou Pclril, I'ul clxi Posadnik de cette Tille. II avait remplace Daniel, qui, I'annee prccedenip, avail etc en- luoyo de Kid", par le grand-due Mslislaf, pere dc Vsevolod. Fn ii5a, le peuple dc Novogorod «51ut Ragnuilo pour Posnitni^ ; mais la Chroni- que do Novogorod nous apprcnd, qu'cn ii54, au retour de Vsevolod de son expedition conire Souzdal , Ic peuple diiposa la Posadnit Pctrilo , et elul a sa place Ivanhn Pai'tinvilcli. 11 parail done que Pctrilo avail ele elcve deux Ibis a la suprfime magislrature de Novogorod. Un pcu (i) \ctyc7.\n C/ironigue de Nicon, cil<';c par Karamsin , Ilisioire de Htissic , Tom. H, note 261, pag. 448, tie la prcniiore iilition ntssc. Mime on v rage, triiOuo- t«oa IVincaiac, Tom. U, cU.ip. g, pig. 2il). EUROPE!. 4,1 pins tar J , la mfime chrouique rapporte la niqrt dc Pelrilo, qui fut lui: en meme tems que le Posadiiik Ivanio, lors de la scconde expedition de ceus de Novogorod conlie Souzdal, au commencement dc u35. Mais, a cette occasion, la chronique I'appele Pelrilo Miloulizitz oa Mikoullchitck. Ce nom patronimique , qui est inoonlestablement russc, suffit pour piouver que Pelrilo n'etait point elranger a Novogorod , »t il serait inutile d'en cliercher d'autres prcuvcs. Lc noni ))ropie menie de PelrUo, dont la termiiiaiion ilaiienne a i'ait naitre les doutes de M. dc Struve, est toutiirfait russe, et derive du uom de Pctr , on Pierre (i). D'autres noins , qui figurent a cette meme epoque dans I'histoirc de Russie, peuveot nous fournir des exempies de semblables changemens. C'est ainsi qu'on trouve ceux de Micliatko , au lieu de Michael , ou Mi- chel; Ae FassHio , au lieu de Fassili, ou Basile; d'lvanio, au lieu d'lvan, ou Jean • Un Russe de vos aionnes , St — ki. N. B. Cette lettre sembie resoudre la question proposee pai" M. >]<• Struve, et peut-^tre n'cst-il plus possible aujouid'bui d'en trouver un<; autre solution. La seule objection que I'on pourralt faire a I'opinion de M. de St — Ki, c'est que le Pelrilo dont il s'agit elait peut-etrc d'une famille onglnaire d'ltalie , mais naturalisee a Movogorod. On sait que , depuis le lo" sifecle, plusieurs avtnturiers veniliens et genois se repau- Le prix est de i5oo livres d'llalie. Tous les savans italiens et etrangers, hormis les membres dc I'lnstitut, sont admis au concours. Us pourront eciiie leur raeraoire en italien, en latin, en allcmand et en Irancais. Les memoires seront envoyes, a la secnilairerie de I'lnstitut, a Milan, jusqu'au 7 juia 1824. F. S. (1) Visile nortmne <]iie le-i jeunes gfns font, dans ies campagnes siirtoulj aus jeniies Bllcs, du lonscntcnicnt des parens, 1un;;tenis avant deles ipouser. Cet usa- ge est un faiLcuniiii ile Ions les Toyagenrs Le risultat est qu'jln'y a nulie part plus de Giles meres et d'iufjniicidcs. La pulice , trcs-severe en matierc d'opinitni , est lorl indiilgeatesjr cc genre de irlme. 4i(} EUROPE. — Concours dt V Aoademie des heaincarli. — Architecture, sujct : un edifice magnilique, pour servlr d'hotfl desdouanes, dans uno grande villc non maiilinit-. Le prix a etc deccrnt a Carlo Hczzonico, clcve de I'Acadcmie. — Peinture: Le dopail d'Ovide pour I'fxil ; prix reinpoile par Glo. Tonddi , de Farmc, pensionnaire dc la diiciiessc dc Panne a Home. — Sculpture : La famlUc de Nlobe, percee de fleclies par Apol- lon ct Diane; /•>. Somainl, Suisse, doinicilie it Milan, el Gio. Piazza, tous deux el^ves de I'Acadeuiie. — Gravure : Venus cinbrassant rAmonr; Mich. Bcsi, de Milan, eliive de I'Academie. — Dessin dc fir/ure : les funurailles de Patrocle, decrltes par Ilomfere; Fitale Sala, de Milan , elevc de rAcadeoiIe. — Dessin d'orncmcns: une lainpe a un ou plu- ^ieurs bees, a mettrc sur une table; Giac. Catlaneo, de Milan, elevede rAcademic. RoMK , 24 Janvier. —JJ Acadcm,ie dcs Arcades, sur la proposition dc MM. Alexandre et Pierre Visconii, a re^u au notnbre de scs niembres honoraircs, dans sa derni^re seance, M. le corate Anioine Appony, am- bassadeur d'Autriche pres le Saint- Siege. Flork?!cb. — Carrierc de miiTire. — Les travaux commences, pour exploiter la carriere de marbre dccouverte aux environs de cetle ville, se poursuivent avec activite. On a ouvert une route qui niene au niont Altissimo, pres de Scvarczza. Les premiers blocs ont ete envojes i Paris; les autres sont reserves pour Florence et pour Rome. Les excava- tions continuent, et promeitent de devenir, pour la Toscane, une branclic importanic d'induslrie et de commerce. L. S. B. PiBMOH r. — Turin , G fcvrier. — Travaux jiuMics. — Un;" ameiioralion importanle et reclamde depuis long-lems par les besoins de I'agricullure, de I'industrie et du commerce, est I'cncaisscment de I'lftire , dont lis frequenles inondalious causent de grands prejudices aux proprielaires dcs terriloircs qu'cllc traverse. Cos motifs, auxquels il I'aut ajouter cclui de la salubrile publique , ont determine le guuvernement du roi a or- donnor, par des lettres-patentes du 7 Janvier dc celte ai\nee, qu'il sc- rait clabli, dans la ville de Chambery, une commission chargec d'exa- inincr les plans proposes , jusqu'a ce jour, pour I'encaisscmeot de I'Isere, dans tout son cours , a travers !a Savoic , jusqu'aux frontiiires de France, ct de presenter .i I'approbalion du roi un projet qui conciliat le respect dii aux proprietes particulicres avec I'inleret public, et une jusle eco- nomic avec les dimensions, la solidile et la grandeur convenables pour un travail d'une si baute importance. Journau.v et Recucils feriodiqv,cs. — Voici les litres dcs joiuniux Ic^ plus recomraandables publics ca l!alic» i" Journal do ■)>li'}/si''jni , chi- EUROPE. 4 , J Jiiie, iiisloire nahireile, medecine et arts , par Its professeuis Con- sii;Iiacchi ct Brugnat^'lli, de Pavic; a" Bibiiotltique itaiicnne, dirigdc par M. Accrbi, a Milan, et qui s'occupc de lilleraturc, dc bcauxarls, de fcienccs et d'arts niecaniques. La plupart d<;s articles de ce journal sont redigcs avec btaucoap de talent. 5° et 4° Le Journal Arcadi d'linc profundi; erudilion, d::n.s Icsqucis ils oppose dcs fails et dcs raisonnemcns aux prelciilioiis iiltramunlaincs, et ou il prouve que Ics cruautes dc I'inquisiliun sont (:si titail-il venu en France coinmc dans un pays aiui, ct il y avail reside pai- fibknicnt pendant pres dc hull aunees. l.a lievue ETtoyctopcdiijue, dont AJ. Llorenle fiit, dcpuis Torifjine, un dcs plus zelcs coll.iboriitiurs , lui consacrera une Notice parlieulierc, pour payer un dernier Iribut a la me- Jtioirc d'un Loninie de bicn , dont ks qualiti'S pcrsonneilcs , la piele sin- cere, Ics counat.-ux qui pourront interesser riiuluslrie ou les arts, aux productions dramatiques, enCn a I'inscrlicn de quclques pieces fugitives. Le premier cahier parailra des qu'il y aura deux cents abonnes, dont on donnera les noms eomme etant les fondateurs du journal. Chaque cabicr, forme de 4o a /^3 pages, con- liendra une ou plusieurs plancbcs gravecs par M. Lacour, ou lilbogra- pbiees, ct paraitra le 1" dc cbaque mois. Le prix de I'abonnemcut est, pour Bordeaux , dc 20 fr. par an, et 25 fr. i)Our les aulres deparlemens. On s'abonne h Bordeaux, chez MM. Lege, lilhographcs, allees dc Tourny, u" I a. EUROPE. 42 > Moselle. — Muxr. — EnMurntjcmciU aux i/cuux-nrls. — Un jeunc liom- nic, M. E. Maguc, dans k'qutl on aviilt rernarquc tie Iresgrandcs dispo- silions pniir Ic dcssin, avail elc place a Paris, aux frais dc la viile de Melz. Appole, celle annee, a niartlier comme soldal, cfi jeunc ailisle, dcja rccommandable par plusicurs jolit's pioductions, allait voir s'cvanouir loules ks csperanccs qu'ii pouvait fond(;rsur sou talent. Unc deliberation du conseil municipal vicnt de le conserver aux arts, en f.iisant pour lui k's I'onds d'un renipla^ant. SciKii-lKrEBiEunii. — DiEPPK. — Bcaux-arls. — Fiulo d line scuic JiicNn. — Un habitant de cctte ville, M. le cbevalier Rrbsombn, oBlcier IVancais tres-dislingue, ampute du bras gaucbe et de la jambc droite, a inventi';, pour la flule, un mecanisme qui pernict d'executer avec une seule main ce (ju'on n'execute ordinairemcnl qu'avec deux. Ce njecanismc consisic dans Taddition de deux clefs; dc soric que le nouvei instrument en a onzc au lieu de neuf. 11 a les nifitnes dimensions que la (lute ordinaire; on le fixe a un meublc aa milieu d'un petit elau dc bois, ou a la cein- ture, au nioyen d'une verge de I'er recourbee. Lc son qu'on en tire est agreable; les intonations sont meme plu.s icrmes, plus suies que celles des Inslrumens de cetle sorle. M. llebsoinen execute aur sa IWle, avec beaucoup de netlete, et dans tous les degres de force, dcs morceaux composes pour la flute ordinaire. Plusieurs amateurs de musique, prives d'un bras, ont deja temolgnc a I'auteur dc cct intercssant procede toulc leur gratitude ; le Conservatoire, lea compoiiteurs et les rausiciens les plus dislingues dc Paris paraissent regardtr cette decouverte comme doubleinenl prccieuse sous le rapport de la meeaoique et de I'art musi- cal. L'Academie des beaux-arts joint son auITrage a d'aussl honorables te- moignages : « en approuvant ce nouvei inslruinent , et en rceomman- dant a la bicnveillante solliciludc du gouvernement Taulcur, qui, sous Ic double rapport de I'arf et de la philantroplc, scmble a I'Academie niiiriter dc favorablcs encouragemens. » B. G. SocicUs savanlcs et Etablisseiiiens d'titilUe pubUque. KonDEAux. ( Gironde ). — Acadcmie royalo dcs sciences, iielles- Ictlres et arts. — Seance jniblirjue du i5 dceemirc \S-i2. — Ordre des (ceturcs. \" Discours de M. Dutrooilh, president; 2° Rapport sur les travaux de I'Academie pendant I'annee 1822 , par M. Lacoiir, secretaire- general ; j° Programme; 4° Memoire sur quclqucs pruduits naturels des Landes , par M. Jouanset; 5° Leltre d'un pere a sa filie, par M. ToUAKIltT. 434 KOOPE. /'i'i.B r/ercri('s Moyvn siir et facHc d'urltiogrci'phitr ant a Bordeaux des souvenirs durables de son zelc pour re- pandre 1(! goitt des sciences naturelles, daiislesquelles il s'est d:slingu6 par queiques decouverles zoologiques. — Svcicte fhilomathjuc. — Seniles du 21 dccemhre i8j2. — Cetle seance avail pour objet rouvcrlure du Conservatoire depnriemenlal dcs arts et inelicrs do Bordeaux , fonde par M. Sajct, habile mecaiiicicn, connu par dcs inventions rcmaiquables, et surtout par le refus qu'il a fait de ceder a I'etranger la deeouverle de sa voilure-inoutin. — Le discours d'ouverlure a ele prononce par M. le docteur Sincric, president. — On a cnlcndu ensuile le rapport de M. Latcrrade , secretaire {general , sur EUROPE. 4i5 les Iravaux de la Societe. On y voit que la Societt', convaincuc de rim- porlance de la gymnastiqup, avail propose un prix dc lOo fr., pour ui) jtrojct d'ecole dc natation et dc hains ■puMics ctabtis d Bordeaux, tt quVlIc so proposait de dccerncr dcs nnjdaillcs d'encouragcincnt aux instilutcurs du departement qui auniient introduit la gymnastiqiie dans Icur system/; d'liducation. M. Laflittc, aine, ayant ouvert, celte annee, la belle ecole de natation conslruite a ses frais, pres de son nioulin dcs Cliarlrons, la societe retire du roncours ce premier sujel, ainsi que U* second, sur lequel 11 ne lui est parvenu aucun memoirc. — M. Dortic a prt'sente, sur ragriculturc, des reflexions inleressanles, relatives specia- lemcnt a la ftrme cxperinicniale du departement, ctablle a Pessac. — On a enlendu une allegoric en prose de M. Faucher, sur t'ouvertura du Conservatoire. — M. Saget a !u, sur le inCmc sujet, un discours dans Icqutlil montrc qu'cnsuivant ses precedes, on peul arriver, en Franc;? , a fabiiquer, sans plus de fials, des macliines aussi parCailcs que oeile* des Anglais. (Voy. ci-apres, Conservatoire departemental.) — On a ecoule avec plaisir une piece de vers de M. Kainl-Mauricc, de Paris. La seance a efe tcrminee par un concert. — Conservatoircde-partemcntntdes artset metiers. — Extrait dupros- fectus public par M. Sajct. — Encourage par les tnaisons los ^ilus rc- comniandablesde cette cite , par I'lionorable protection du premier raa- gistrat du deparlemenl de la Gironde, environne de conseiis sages et eclaires, je vals ouvrir un depot general des machines dc toute cspecu que j'ai inventecs, des inslrumens fails dans mcs ateliers, et des ouvni gcs dc tour, que Ton trouve ordinairement chez raoi. Ce depot devien- dra deplus, parmessoins, un conservatoire dans lequel jerassemblerai dcs modelcs de toutcs les machines, outils, ustensils invcntes soil en France, soil a Tetrangcr, pour Ic commerce et Tagriculture. Comme I'art de la inecanique se lie a tous les metiers, je reunirai egaleraent, dans mon dcput, dcs nieuhlea nouvcaux, ainsi qu'ua assorliment d'instrumens , soil a cordes, soit a. vent, des meilleurs I'acteurs de la capitale. N'etant pas etranger a la sculpture, je reunirai les beaux platres qui ont heurcu- semcnt multlplie les chefs-d'oeuvre de I'antiquite, et les productions les plus dislinguees dc^ artistes modcrnes ; enCn, quelque articles de goilt vicndroni parfois se meler aux objets utiles. Si, comme j'ai lieu de Tespcrer, le depot general que je vais former acquiert le degre d'imporlance auquel il doit parveoir, j'elargirai la base de cet elablisseaienl ; et c'est alors qu'il sera effcctivemtnl un Conserva- toire dcpartcmenlat dcs arts et vieticrs, A dater de son ouverture, cc depot exlslera a I'aiJed'uae souscription annueile, dont la quotile n'ejl 4i6 EUROPE. pas dulcimineo. Lc rcmboiirsemcnt dc ccllc souscription s'opercra avec le [noduit de incs ateliers, ou dcs objcts qui y scronl exposes, saul' la rctcnuc de 5o fr, affcctec aiix IVais de premier i;tabli8>cinent, dc lo- cation, d'enlrctlcn, de transport, etc., etc. Les abonncs jouiront, grails, de tons les cours qui, duns Ic conservatoire departenicntui, seront fails au nom de la SocicU pliiiotnatiiiuc,<>ii par ?es mcmbrcs. J'annonce, dcs a present, les suivaos. i° Cours analytiquc d'liistoire uaturclle, par M. Laterradc", prolcsseur. 2° Cours de botanique, par le aieme, au prin- tems. ")° Cours d'hisloire nalurelle et pbilosophique de I'lvoinuie, par M. Gandelet. 4° Cours d'liistoire ancionue, par M. Gratian, avocat. 5" Cours de cranioscopie, par M. Leoti Marchand, D. JM. G" Cours de languc anglaise, par un Anglais. Les menibrcs dc la Sociele pliilomalique (section pbilarmonique) execulcront, dans ce conservatoire deparlcmental, des concerts aux- qucls les abonnes auront droit d'assislcr. Saget. — ('onscrvatoire detnusiquc. — Cours graluils jtonrVenseiynemcnt dcs •princi/pcs de iamusiquc, conformcnicnt d la, mcthodo et atuc proe6(/es suivis au ComcrvnloiTe et duns I'Ecole tvyaie speciale de cUanl, etailie sous la direction de M. Alexandre Choron. — Get eiablissement a pour but dc propager le goOt de la musique, de former des amateurs et des professeurs, de decouvrir les belles voix, et d'ajouter de nouveaux at- traits aux retinions de celtc cite. Six cours gratuils, composes cbacun de cinquantc eleves, onl cte proposes au public, le i'' avril dernier. Le pre- mier et le second sent plus que complels; le troisiemc, pour ks demoi- selles, est en activlte dcpuis le 1" juillel; il ne rcste plus qu'a organiser lequalrieme, le cinquienic ellesixieme. Les noms des eleves de I'un et I'autre sexe qui sc destineraient a la profession musicalc, seront adresMis au ministre de la maison du roi, auqucl il sera rendu coraple de leur a^siduite et de leurs progres, alin qu'ils puissent etre appeles a I'Eioic loyale. \ LKoec, dirccleur. Oblkans. [Loirct.) — La Soeiete roijaie dcs sciences, icttrcs et arts, dans sa seance du i4 de ce mois, a decerne le prix pour I'Eloge de Po- tliier, au disrours de M. DosclieronDcsportcs fils, subslitut du procu- rcur-general. Elle a accorde un accessil tt iine mention bonorabic a deux aulrcs discours, dont les auleurs sont MM. Javon , de Paris, et Pailltl , d'Orlcans. — Coi.MAB. [Ilaut-Rliin.) — Ecole d'archilecturc. Le conscilgeneral du deparlement a vote, dans sa derniere session, un fonds de 2,000 fr. pour clablir au cbef-lieu une Ecole d'arcliltccticre. Cettc ecole vient d'etre or- ganisee, par les soins de M. de Puyiuaigrc, piefet du departcnicnt. Di'ja EUROPE. 4^7 24 elevcs y nont rcunis, et y recoivent gratuitenicnt dcs Iccons de dcssin liiicaire et d'appllcalion du dcssin aux metiers auxquels ils se destincnl. RnoNR. (Lyon.) — Maison de refuge. — It a etc foiide, dans ccttc villi-, une maison dc refuge et d'atelier pour ics jeuncs condamnes, par M. Bar- Litr, ecclesiastique rerommandable par son zele eclaire. Ramener a la verlu et a I'liabitude du travail de jeuncs inlortunes egares par Ics pas- sions, et le plus souvcnt par la miserc, tcl est le but dc cetle institution . Une Societe coitiposee des personncs les plus distinguees s'cst joinle a M. Barbier pour etablir cette maison, destiuce a recucillir, par suite d'oblcntion dc letlres de grace, Ics cnlans rondamnes a une detention liinitee. La maison de refuge et d'atelier n'cst point une prison ; les en- fans y sont neanraoins soumis a une surveillance interieure fort exacle. Le but que sc propose la Societe est dc presenter aux enfans prisonniers J'admission dans celle maison comme une faveur paiticuliere, et un moycn puissant d'eniulation pour Ics enga;;er a travailler et a quitter leurs babitudes vicieuses. On leur enseignc les prineipcs de la religion, a lire, a ecrirc et 4 compter. Tous Ics rcgkmcns lendeiit a leur inspirt r I'amour dc la morale et de I'ordre. On s'attaciie surlout a leur bicn ;ip- prendre un metier, a I'aide duquel , eu sortant de la maison, ils posse- dent les moyens d'une existence assurec. MM. les souscriptcurs soiit inscrits parmi les protecteurs de retabllssement. On leur donnera tous les renscignemcns qu'ils desireront sur les proqres dcs jeuncs prison- niers; ils auront alnsi le bonbcnr dc rappclcr dans la societe de jeuuis enfans qui deviendront libres, lorsque par une bonne conduilc, bicn c- prouvee, ils auront mcrite la clemence du souvorain et I'abreviation de leur peine. Deja le roi, Ic princes et princesses, ct les principaics aii- lorites ont encourage cct inlercssant etablisscmcnt par dcs dons parli- culiers. — Mode de souscriflion. La snuscriplion est ouvcrle cbcz tous ics untaires. Les personncs qui voudront concourir a etendre un etablissc- mcnt d'unc utilite deja rcconnue, c'est-a-dirc, donner a un grand nom- bre d'enfans les moyens dc rcntrer dans la societe, pourront adresscr leur soufcription chcz M. Panckoucke, rue des Poitcvins, n" i/(, soit di- rectement , soit par un bon sur la postc, ou par une de ieurs relations a Paiis,soit pn deposant cbcz un librairc, dans les departcmen3,et a Lyon, cbez MM. Duguyclt, notaire; Laubrc'au , notaire; Goulct et Marry, ne- gocJans; Petit frcres, negocians. 11 cxiste deux modes dc souscriplion : le premier, d'une somme une fois payee a la volonte du donateur; le deuxi^mc, d'une promesse de payer chaqiie annee une somme dc a une epoque diitcrminec a la volonte du donateur; ct cette promesse n'est i-amais un cngap^cmcnt que ie donateur ne puisse rompre a sa volonlo. n'aS EUROPE. PARIS. TwsTiTCT. — Academic des sciences. — Mois de Janvier iSaS. — Sianc* (lu 6. — M. Vaiiquclin rend romptc dc I'txamen qu'il a fait d'un acrolilln; lombe aux tuvirons d'Eplnal, le i3 scplcmbir ifcsa, a IVnirce rie !a foret (le Tannierc. a un quart de licue dc La lialFc. (A-'oi/.Tom. XVI, p. 407.) M. Arago est nommc vice-prusidont dc I'Academie, pour iSis ; vt M. Thcniird, vice-president sortant, commence scs fonclions de presi- dent pour la meme annee. — M. Coqucbcil-Monbrcl fait im rnpnori verbal sur iin otivra^e siieiJois, intitule: Experiences liydrauliqxics failcs aux inines dc Sti^ilm, en Suede, p;ir M. Lagerbyelm. — Lc iiifimc mem- bra donno unc ind caiion somniairc dcs mtmoire;. cl des cloijcs conlcniis dans lc fterueit dc i' Academic roytUe des sciences de Storhliolm, jtoitr I'annee iSvi. — On donnc lecture d'un incmoire de M. Alexandre Tis- sol, inlilule : Vucs nouvelles sur les maladies des viscercs, avee I'indica- lion d'un moyen pour s'en preserver. (MM. Portal et Magendie, com- inissaire.-.) — Du. i5. — Unc iettre de M. Walsb sur le iiin'me , est rcnvoyee am commis^aiies nummes pour les precear M. dc Dcl'unci)al. — M. Dupin est adjoint aux comraissaires charges d'examiiicr lc mcmoirc de M. Mareilier, rela- tifaux balimcns auxquels les Americains out donrie pour molcur la ma- cbine a feu. — Rl. Pt.cy presente une tfile fort cbargee d'cxosloscs. — MM. Bosc ct Molard, font sur ie fiege dioups, renarcls, etc., invcnlii par M. LiccDl, un rapport d'oii il resulle que {'Academic ne pent ap- prouver celte machine, qui pent toutau plus servir a prendre les clilcns orrans. — MM. Molard, Cbaptal et Mongcz acbevcnt la lecture du raj)- port, commence dans la seance precedcnte, sur les proccdes chimiqucs ct mecaniqucs, employes par M. Puymaurin, fils, pour la fairication desmedaHles de iiTonzcrtioiitccs ctj'rappees. L'imprcssion en est ordon- nee. — M. Arago lit , pour M. FresncI, le resume d'un memoire sur In loi des mcdificai ions que la reflexion produitc par les corps iranspa- reus inijirime d la lutniore polar! see. (MM. Arago et Gay-Lussac, com- missaircs.) — On lit un mdmoire do M. Cartcron, medecin, sur les hy/i- tides aciphalocystcs. (MM. Cliaussicr ct Dumerii, comraissaires.) — Du 20. — Une nouvelle Icllrc do M. Waisb, sur (c dcvcloppcment des puissa7ices dwbinCine, c?t rcnvoyee aux comraissaires dejii nommes. — M. Dclisic envoic un ouvmge maauscrit, 'n\l\\\i\i: : Histoire des ii- EUROI-E. 4;<) rhcns, genro HIcta. (MM. Dcsronlaincs ct Bosc, comniissaireF.) — Al. I'crcy lit un ra;>|)oit sur If fravjil dc M. Bantal, intitule : Miiinoire sur un nouvcau hisCltome cache, four Vopiration de la calartide fii] extrac- tion. II en rcMille que eel instrument, qui est une modification tresin- genieuse de celui de Lafuye, est preTitabJe a tons ceux dont on a fait usage jiisqu'a present, qu'ii niarche avec une aisance tt une |irwision ad;iiirabks, et ne laisse aucune crainle u'olTenser les parlies dc I'oeil qu'il louche. Des experiences faitcs recemrnent i> Paris, en pie.-;t'nco des coinmissaires, oiil prouve toutc Timportance du service rendu par M Banoal, service qui dcviendra encore phis grand , si, comtne il lo croit, avec MM. les commissaires, son instrument peul etre imnli^ye j>our ia formation d'ane pupilio arlificielle. (L'Academie approuve le rapport et les conclusions, qui sont tr^s-honorablcs pour M. Bancal.^ — La section de | hy^ique presente pour candidals a la place vacante, par la nomir.alion de M. Fourier aux functions de secrelairc pcrpe- tuel,M,M. Oulong et Fresnel, ex wijuo, Savard, Pouillet et Despretz. — Dans le cours de la discussion qui a lieu sur Ic merile des candidafs, M. Poi son annonce qn'il est parvenu a des formules qui expriment les lois du mnuvement de deux fluides superposes, et qui rcnferment les lois de la direction et de I'intensite de la lumiire reflecliie et transmise, dans riiypolLese des ondes lumineuscs. II declare avoir deja conimunlqu«i scs resullats au bureau des longitudes, dans ses premieres seance* du mois de decembre dernier. — Du 'j.^- — Une gramniaire et un diclionnaire du lanr/age telonffo, par M. Campbeilj (iffL-rts a I'Academie par M. de Warren, de Pon liche- ly, sont renvoyes a I'Academie des bellisletlres. — M. de Rauson recla- me conlre I'avis eniis sur ses memoires de geometric; il envoie un noa- veau travail, \n\\\u\v -.V At gibvc ginerai-:mcnt adoptee ■, n'esl jtus susccp~ able d' application a I'arilUmclique, — L'Academie va au scrulin p(.ur I'eleclion d'un niembre de la section de physique. Sur 56 volans, M. DcLCKG obticnl 5G suffr:igos; M. Fbkshel 20. M. Dulong est prof lame. — Ce savant , profefseur de phy^ique a TEcoie Polytethnique el a I'Kcole d'Alfort, est connu depuis long-lems, de la manifere la plus flalleusc, par de belies el importaulcs decouvertes qui ont augmente nos connais- sances physico-eliimiques. II jjorle d'ii(inorablcs marques des dangers qu'il a courus, en interrogeant la nature pour la forcer a \'u devoiler ses secrcls. On doit a son concurrent, AL Fresnel, la connaissanee d'na grand iiombre de fails nouveaux qui ont modiCe la iheorie newto- nienne dc la lumiere. II est aussi rinvenleur d'un nouvel appareil len- ticulaire pour eclairer les phares, dont oa a pai!c dans !a Revue. L'Aca- T. XVII. — Ftv. I2bj. u8 /,5o EURO?]:. demic a dO rcgrellcr de nc pouvoir admcltro ccs deux concurrcns. lis t'taifnt tgaldiiciitdigncsdcsonchoix.— Jl. Caiicliy piesenle un i)ii:nioii(; iQlilulc : liccherches surlc luouvemtnt de deux fluides sufcvfoscs, Vim compressible, I'liulrt. incoiifpressibie. -^Aa noni d'une commission, M. lus de veiile que cerlaines bistoircs) , Jasoo cnleva la toison ci'or; on , comme I'art de la porcelaine iniporte dc la Gbine, a laisse a un grand iiiUrvalle les premiers invenleurs, et s'avauce de plus en plus, cbez nous, vers la perfecllon qu'il n'atleindra point d:ins laCliine. Cest aussi a I'Europc qu'il est rcscivc de perfcctionuer les scballs de Caclie- mire. On pcul consuttcr, dans Ic Moniikur du, 16 Janvier 1823, le compte rendu dclaille de VAiiaUjse cinmique du, iait de ciscvres de Ctfclicmiic^ dont nous rtproduirons ici, en enlicr, la conclu.-ion : « II resulle de ces fxpcriences : 1° que ce lail est bcaucoup plus riclie en matiere sucrce que celui des cbevres indigenes; — 2° que la malierc casceuse y est Leaucoiip plus delicate, ct par consequent plus digestive; — 5° que la tnatiire butireuse y est aussi ties abondante, nioins acre, el bcaucoup 4)lus agreable; — 4° cnfin , que les niedccins rclircront probableuient (•n grand avantage de I'usagc du lail de ces cbevres, dans les cas de roaladie pour lesquels iis onlonnaient le lait de cbevre ordinaire. • Jjifurcils anthni'pliiliqiies. — 11 cxiste, rue Sainte-Barbc, n° 3, bou- levaid Bonnc-Nouvelle, el sous la raison sociale Uriot-Leroux et canipu- t)ni6, un etablisscment ou Ton fabrique, sous la direction d(^ M. Dulbur, Biccanicien , dcs losses d'aisancc salubres el portativcs, dcs garde-robes- meubles a soupapes, a cjlindrc lijdraulique, etc. ; des bassins de mala- desj des urinoirs publics tl de voyages, etc., qui paraisseiit reunir loules les condiliousde salubrile tide prcprcle,8i ncccssaircs dans celle espccc d'apparcils. EUROPE. 4 ^^5 Lanque tiUgra-phique universcUc. — OITrir aux nations cortimeroanles cl marilimfs les moycns ile sc lommuniquer a dc grandcs distances leurs bcsoins el Icurs pensees, tel parail clic le but pl-.iiantrnpique de MM. lid- moad ct Malbifu Luscombe , agens de riitablinsexncnt de Lloyd, en pro- posant d'appliquer aux bosoins ct aux usat;cs de la marine et du com- merce rran9ais, un systerae de signaux qui uffre un nioyen simple ct uniforme de communication entre tons Ics navires, et pour tous les peu- ples adonnes a la navigation. Les chambres de commerce du Havre ct de Bordeaux ont dejii soUicile aupie.s du gou\ erneracnt I'adoption dc ce syslere, que les auteurs appelleiU lanrjue Uteqrajikique universeUe. I.eurs signaux soiit dix pavilions de diverses I'ornies et couleurs corrcs- pnndant aux dix chitTrcs de la nuoieration ; de sorte que, par la combi- naison de position dc cis dix pavilions, on cxprime, comme par la com- binaisori de position dcs chilTies, tous les nombrcs possibles. Ces nom- brcs correspondeiit a des noms de b3liuiens, a dcs termes de marine, a dcs verbcs, et meme a des plirasts cnlieres consignees dans un rccueil qui porlc le nom de ciidcde sig7iaux. Pour I'ytililer les rcchercbes et le* moyens d'enoncialion, diuiinuer la liop grande serie des nombres, ce code est divise en six parties ; la diversite d'em| loi de ces parties est dis- tinguee par deux pavilions, deux (lamnics auxiiiaires et le pavilion na- tion.il des deux puissances correspondantes que Ton Iiisse au-dessus de ceux des dix pavilions numeriques employes pour cxprimer le signal. Les cbifl'res rcpondcnt a un vocabulaire qui, pouvant etre Iraduit litte- ralement dans toutcslcs langues, prescnle a tnus les peupics un syxtcma ■univcrsel dc corrcspondancc. Ce systerae s'applique aux conimunica' lions avcc la tcrre, comme a cellesqui ont lieu sur iner entre les navires. Lis auteurs dc cc sysleme s'cmpressenl de payer au contre-amiral Rossel, meai!;re de I'lnstilut de France, Ic Iribut d'lioinmagcs qui hii est riii jiour les sccours qu'ils ont troiives dans sa longue experience et sa vaste instruction; ils reconnaissenl lui tlcioir raclievemeut dc la quatrieme pai lie de leur code, celle a I'aidc de laquillc on signale des pbrases en- lii'rcs. On doit deslrcr vivcmeiit I'elablissement de ces signaux dans les purls et sur les poinis principaux des coirs, {f'oy. ci-dessus, 'f om. VI (i'"?o), pag. 244-24^! el Tom. IX (1H21), pag. ai4-2i5, I'annonce d'un sy»leme de Tctcgrapltie qcnerale, naullrjue et conimcrcialc.) 15. G. Enconratjemint mix sciences. — Le Roi ayant accorde une attention bieuveillanu- a I'lnleressant travail de M. Cbampollion, Ic jeune, sur le.* ecriturcs egypliennes, lui a fait rcmettre une boite d'or ornec du cbilTre en diamans de S. iM. L'iiiterieur de la boile porle cette inscription : Donnccjuir Ic lloi a M. CliamfuUion U jmna. La protcclIoQ liclaitee 4^4 HROPE. que les chefs du gouvtrnerucnt accordcnt aiix eludes solides, cl ^ ccuk <|ui, par Icurs rcclitrclu's, cr.)ntril)iient a i'avanccmenl lies sciences uti- les, n'est pas mnins honorable pour les rois quo pour les savans cux-nie- mcs; et si lous les travau\ scicntifiqucs et littcraircs, rapportes A nn grand et noble i>ut , reccvaient dcs encourap;eniens et dcs reronipenscs, ;iu lieu d'fiire quclqucfois eiitraves par dcs obstacles, dcs degoiils, des injustices, I'oprit Iiumain s'avaiiceruit d'unc mauicie plus rapide, et avcc line plus grande aclivilc qu'il ne pout Ic faire, vers tous les genres de per- rectionnenicnt. ImjyTox'isations iladcnncs.— On a donne deux seances pneliques dans la menie semaine. M. Giannonc a improvise sur divers sujels donnes uii liasard, le 17 Janvier de cette annee, dans la Galcrie Pompci. M. Pis- trucci, deja connu avanlageusement a Paris, a aussi repute scs impro- visations le 19, dans la salle dcs McnusPlaisirs. Le premier s'est fait remarquer par uii caraclcrc de douceur, qui se melait souvcnt au pathe- lique de quelques sujets qu'il a traites. Les gens do gout oat paru satis- fails de ses epreuves. M. Pistrucci s'est montre tel qu'on I'avait appre- cie auparavanl,avec la meuie verve et la menie hardiesse. II parait plu- l6t enlrainu par son siijet, qu'occupe de le diriger. II a fail un veritable tour de force, en improvisant un opera sur le sujet donne de Phcdrc; il a clianle les lecilalils, les aricttes, les cha'urs, etc., en signalant par le ton et par la pantomime le caractcre de chaque personnage. Ces deux improvisatcurs out donne unc nouvclle preuve de leur reconnaissance ft de Icur patriotisnie, en disliibuanl des vers sur la morl de Seslini, leur coneiloyen, et commc cux improvisateur distingue. M. Pistrucci, in- vite a composer de suite une ode sur (a civUisalion, a traile surle- cliamp, avcc chaleur et enlhousiasme, ce fecond et magnilique sujcl, qui pourra plus tard inspircr un pofele pliilosophe appcic a cciebrer les divers genres de victoires que le genie industrieux et actif de I'houimc est parvenu a rcmporler sur la nature, a iaquelle, suivant la belle expres- s.on de Bacon , nous nc pouvons conimriuder qu'en lui obeissant. F. S. PcBi'CATiONs HouvEitES ET pROcnAiNFS. — NouvcUe BMiotlicquc mi- (iicaie , augmenlec el ouviage que M. (Jau piibliu sur :les Antiqiiilcs dc la Xubie, I't doni il a deja paiu sof)l livraisoni. Noui nous cinpressons d'aniionccr que cet ailisle, si recomniandablc a lanl do tilres, va mettre au jour iin iiouvel ouvrage, plus spccialement desliac aux anliquites dc fligyplc. La pieiriiire pailiy de ee rccueil sc coinposera de vingl planches de basieliel's ou de peinturcs egyjilicnnes , dessines sui- li's lieux par M. Gail, avcc Ic soio, i'exaetitude et la purcle de goul doiit il a deja doane taul de pieuves, cl iepi'(jduil», avec la mfeine lidiililc qui a pic- t^.ii a son autre ouvrage, par des arlislfs digues de s'associer a scs tra- T.iiix. L'inierfel qu'excilc iicluellemenl dans toulc l'Euro|ic savantc I'etude dcs antiqiilles cgypliennes, est un sOr garant dc eeiiii qui s'alla- clifira a telle nouvcllc production d'un des Iioinmes qui onl le plus con- tvibue a rcpandre parini nous le goOt ella connaissance de ces monu- rneas, en ineme tems que le noiti dc M. Gau est un silr garant du meriie et de rutilile de son cntrcprisc. liiEATEES. — Tficutre Franoais. — L'Uoniiric avx scvwpulcs, come- die en rinq s^ctcs el en vers. ( i5 fevrier. ) Daitiis vicnt ilegagncr, dans imepartic de jou, unc sommc decent niilleceus a Clilandre, pelit oiar- rjuisdont la I'aluile fait loul le nierilc, et quecelte pcrte ruine conipielc- ineiil. Un bonheursi cxliaordinaire alarme la conscience de Daniis, et il sent redoubler ses seru|.iules, en songeant que tilitandre aiinc comme lu! Celiniene, et que sa bonne fortune pculnuirea fon rival, llsedecide done a hit rendre !es cent niillc ecus ; il !ui ecrit pour lui donncr uii rcndez-vous donl il nVxpliquc pas I'.ibjet. Par un autre scrupule , Da- inis a'a pas entoie ose parkr d'ainour a Ce'imiine, tandis que Cblandrc LUROPE. 437 I.I po'.ir«iiit de ses doolarations ; maiscotte bfllf vpnve penche en secret i>ijiir Daiiii'i. Cepcndanl, Clilandrt", qui a [iris la leltre de son rival pour nil cartel, arrive an reodez voiis, et, apres (juelqucs mots d'une explica- lion anibiguoj Damis , se rctournaiit pour lui rendre le porlef'eull!e , le Iroiive I'enee a la main et pi^l a se niellre en fjarde; la incprise s'eclair- rit , ct Damis force Clilatidre d'nccepter le porlefeuille. Dijjarrasse de ec scrupule, il court chez sa maitressc; niais, landis qu'il I'altend, on >ient lui annoncer qu'un hoinme dont il s'est I'ait caution , a disparu, laissant unc multitude de crennciers, qui ont deja obtenu si'iitence con- tre lui. Ce maihyur lui fcrme ia boiiche , au moment ou Celimene larait, et il pou-ise Ic scrupule ju»qu'.i refuser de diner aveccUe. ReiJ' tic chez lui, on Tavcrlit qu'on vient i'arreter : il pourrail se soustraire ;iu.\ recurs ; inais il se ferail scrupide de derober aus creanciers le gage line leur ufTre sa liberie, et il est sur Ic i)oii!t de se rendre en prison, l.ir.squ'un ami arrive, porleur ct executeur d'un testament parlequel iin liomme le^jue, au plus pauvre de ses parens, une fortune dc plus d'un million. L'exeruteur teslarocniaire pretend que Damis est I'lionime d'.-sipjne; mais il se fait scrupule d'aeceptcr, avant qu'on ail fail dcplus amplcs recherclics , ct il se trouve que Glitandre tut pu lui disputerlc litre dherilier, si tes cent mille ecus ne lui eussent pas ele rendus. ]Nou- ve:s biin tournes, du nalurtl, de rcsprit ct renlente du dialogue. Mais ce merite, apprecic par les specUleurs aUcnlifs, a pani a peine re- marqnc , au milieu d'une action mal coneue , et dont les res.sorts forces iiianqiient en goncral de eonvenance lliealrale et de verlte comique. Quant aux personnages, on a pu voir tout ce qu'il y a de bi/,arrecl de faux dans I'Homme aux scrupules; si un lei caraclere peut exi^te^, a coup sOr il sera fort rare, ct les exceptions reussi'ssent pcu au tbralre. La manic de Damis aun autre inconvenient : c'est qu'au lieu de faire mar- cher ractiou, elle I'arrcte a tluque pas. La conceplloa des CapUiiia- /,r)8 EUROPE. tions etc conscience, de M. Picard, elait assureincnt bien plm drama- tiquc. Pcul ctrc inOim-, ctail-ce la sculc maiiicrc dc mcltic Ics scriipule* sur )a scene. Cclimiine esl un pcrgonnagc do pen d'iniporlancc ; Cli- landrc est un marquis, comttie on en voyait autrefois dans nos come- dies, el comnie on n'en veira plus, ni dans le niondc, ni au thtiSlre; la .■ioubrctle et le valet sonl dc ces roles de convention que Ics autcurs qlii peignent la nature ont bannis dcpuls long-tema dc leurs ouvrages. Tous ces personnages poudrcs a blanc, portant I'epec ct I'liabit brode, nous jcttCDt dans un monde ou nous n'avons jamais vecu , ct nc nous oBVent ni verite, ni comique; car, on nc saur;iit trop le repeler, cxccpte dans Ics |)ieces aaxquclles nous sommcs accoutumcs, el qui nous pcigucnt des moeurs que nous savons avoir etc vraies a I'epoque oil ces pieces ont jtaru, le veritable comique ne peut nailre que de rimitation Cdeic des niocurs que nous avons sous les yeux. Au reste, ce n'est pas ici un re- proclie que nous adrcssons au poete; c'est une consolation que nous olFrons a son nialheur. Nous savons Irop qu'il n'est pas toujours pcrmis aux autcurs dramaliques dc peindrc ce qu'ils voient, ct que des pre- cautions, peu (lattcuscs peut-ctre pour le tems present, le meltent a I'a- bri dc la justice de Thalie. Les regies de I'art ne s'accordcnt guere avec cellcs dc la censure , el plus d'un auteur pcut s'cn prendre a die des rigueurs du parterre. M. A. — OpcraComhjue. — Les devx Cousins, ou ie Mariagc difjlcite. (19 evrier.) — Une intrigue usee, un o;icie miliionnaire qui arrive d'Ame- riquc, pour eprouver le caractere dc deux noveux; des hittcs admira- bles de desintcresscmcnt et dc gcnerosile , enfin une musique plate et ^ans couleur, out tellcnicnl f'atigui la patience des auditcurs, que ce petit acte s'est a peine traine jusqu'au denotement. BiiAi'x-ARTs. — Exposition annuclle des froduits des manvfactures royaies. — Ces manul'aclures, au nombre de cinq (i) , n'ont pas seulc- mcnt pour objct de mcubler Ics palais royaux ; ce sonl des inanufao- turcsmodcics qui excrccnl ime influence dirccle sur les divers genres d'industrie analogues, et qui sont, des-lors, d'unc ulilitu generaic. Em- ployees a fairc ce que Ton est convenu d'appcler des cadcaux dipioma- liques, ou envoyecs en present, par Ic roi, aux aulrcs monarqucs, Icurs productions scrvent a donncr aux ctrangcrs une juste idee du haul de- j;ic dc pcrl'eclion ou les arts sont parvenus en France. C'est ainsi que lis babitans de Saint-Petersbourg out mis un extreme eniprcsscmcnt a (i) P(irci-I;iini's ilo S.'vrrs, t ii|iis'crios ilcs Giilic'liiis ct dc licjiivais, lapis lU la .Savou;io.-ic cl Musai p-.e de I'aris. EUROPE. . 459 venirvoirfi) "fc copic, en lapisscrie dcs Gobelins, du tableau dans lequel M. Sicubtn a repriiscnte Piene-le-Grand s'cmparant du gouver- nail dc la {'^.ible barque sur laquelle il traverse le lac Ladoga, an mo- ment ou lu nautoniur, cQ'raye par la chute du mat qu'un coup de vent a brise, vient de I'abandonner. Kous avons parlii avec eloges dc cette cople, en rendant eompio de rexposllion du !"■ Janvier 1820 (2), ct nous ne somnics pas elonoes qu'elle ait produit une grande sensation a Pelersbourg , ou d'ailleurs les objets de cette nature dolvent etre ex- tremement rarcs. — La manufacture de Sevres est celle qui offre le plus de vari;;le dans scs produits. II y a ineme lieu de rcmarquer que, dejiuis plusieurs an- Jiees, elle a pris un duvcloppcment qui fait honneur a ccux qui la diri- genl. Les uslenslles, tels que tasses, services de tables et dc dejeuners, ainsi que les vases de loutes dimensions et de toutes formes qu'elle ex- ])ose aux regards dcs curieux , sont tres-ccrtaincment ce qu'il est pos- sible devoir de plus pur, comme forme, et de plus ricbemeut orne. Il n'existe en Europe, c'est-a-dire dans le raondc enlier, aucunc fabriquo dont les produits puissent rivaliscr avec ceux-ci , et depuis long-tems , nous avons laisse bien loin derriere nous les manufactures les plus eelebres de I'Allemagne ; quant aux tableaux sur porcelaine, cetle fa- brique est sans rivale. — C'esl de ce genre de productions, qui s'idealifie tout-a-fait avec la peinture, dont je vais speciaiement m'occuper. La premiere et la plus iraportante est une copie, grande eomme I'original, du cbef-d'oeuvrr dc Gerard Dow : ia Femmc hydropiquc (5). M. Gkokget, qui a employe plusieurs anoccs a cet ouvrage, a dd se trou- ver recompense des pelnes qu'il a prises ct des inquietudes qu'une en- treprise aussi liasardeuse a du lui causer, par rempressement que le public a mis a vcnir voir son ouvrage, et par les cloges dont il a etc I'objct. J'al vu celle copie a rote de I'original , et je puis assurer que le pr-intre est parvenu a rendre I'effet general du modele avec une extreme fidelile. Les accessoires surlout sont admirablemcnt bien peints; aureste, i! est bien difficile de sc ligurer quelles diflkultes il y avait a les rcproduire par la peinture sur porcelaine, quand on n'est pas initie dans les secrets de ce genre. Les figures cUVaient une autre sorte de diOiculte que JL George! a surmontiiesavcc ui: egal talent dans les parties les plus im- (1) Moriilciirk\u 2.) Anut 1822. (2) Revue J'.nryclojiedijue , i . VI, pay. ifSg. (J) Iliintpur, 2|>ieJs, 6 |)i)iu:es , 6 ligncs ; Inrgciir, 3 picds. Ccst , jc crois , le f Iu3 _jrariii tiilj.'o.iu sur [jurcelaiae (jui ait etc cxecutr. ^o ErROPK. poiluntcs, c'est-a-dire, Ic caraclere et I'cxjiression des Ifilcs. Ccpen- daiit, il y o un ^n-u de niolltS!.e dans la muiiierc dont cts tcli's soiil ren- duts. G'cs.1, an rcsle, la seuli- cnliquc que Ton iuii(..se lairr, vl la jiislioc vtut que jo disc vn m6nic lems que, dans I'original , lilts sonl (ifinles avec line fini'ssL' dc ton ft une deilcatcsse dc piiucau auxqiiellts LI elait bicn diilicilf d'atlcindip. La colleclion dc portraits des musiciins ccicbrcs, par le m^me ))cin- tie , ftnployes a orner Its pieces priiicipalcs d'un servicf (k- deji'uner, n'oll're pas ie meiiie inli'icl, quoiquc (( I ailistc y ail e{;al(mt'nl dii- jilfiyu beaucoup dn luleDt. Lis cosliimis inodernes, pi incipalcnient ciiix dii sicile dernier, tout si anti-piltorci-qiics, que, lorsqu'on a sous \vn yeiix la representation de la vie; et non pas la vie clle-mertie avcc ses inoijvemcns, son agitation, sa variete d'expression et sa ir.obilile, on est bicn |)liis choque dc I'sffublcment ties peisonnagcs , dc Icur perruque poudreeet f'risee , etc. 11 faiit une extreme liabilete de la part du pein- trc pour que le speclateur ne soit I'rappc que de I'aspert et du caraclere de la pliysionomie du pcrsonnage repiesente, et qu'il oublie le rcste ; ies originuux que M. Giorgcl a suivis n'ont pas dO Ic sali.-'i'aire lous a ccl ej^ard. M. CoNsTAmiN, qui voyage en Italic pour le comple de la manufac- ture de Sevres, a cnvoye dc Floience la copie d'un portrait dans lequet Rapliael nous a transmis Ies trails d'une maitresse ehcric: la Fornnrina. 3e erois que cede copie ent un peu reduite : plusieurs parties sont tres- Lelles, Ies ycux principalcmenl ; mais la eouleur geneiale a paru ex- traordinaire, el Ics artistes qui ont le souvenir le plus recent de I'urigi- nal, onl per.se que la copie laissail, sous ee rapport, quelque cho-e a desirer. Au reste, conime le nioyen dc comparai?on manque, il est im- possible de dire, avec certitude, s'il est vrai que M. Conslantin se soil trompe. M'"" Jaqi;otot, dont le talent est cmployi, tout enlier, a conscrver a la poslerile des ouvrages de baul style, el qui est maintenant occiipeu a rcproduirc le tbel'-d'ceuvrc de I'lm des mailres actuals de rctolc, n'avait rien a celte exposition ; mais doux dc ses eleves, M""" de Bon ct Ddclusbau y paraissaicnt de maiiicre a se laire remarquer. On a dis- tingue aussi un < liarmanl petit tableau dc; (leurs de M. Van Os , auquel i! n'y aurait jamais que dts eloges a dopner, s'il ne poussait pas qucl- queluis la fermcle presquc jusqu'a la stclieressc. I'armi Ies vases qui sont veritablemenl Ies uicrveilles de la porcelainc , .10U8 le rajipcrl de la dimension , de la recberche des formes et de r 4. — Sur Ics nouvelles methodes pour renseigDement dc la musique. Francaeur, 241 II. ANALYSES D'OUVRAGES. 5. Des moDstruosites hucnalncs , par M. Gcoffroy-Saint-Hilaire. F. Cuvicr. 24c 6. De la mani^re de fonder et de diriger unc institution balneo- sanitairc. (Ouvrage italien.) C. J. L. 253 7. Expose du droit public de i'AlIemagnc, par E. II. de S. A. TaiUandie)'. 25G 8. Considerations sur Haiti , par Dcsrivieies-Cliaulalle. G. 267 9. CKJuvres de Necker. (Deuxiemc arlicle.) Lanjuinais. ayi 10. Examen critique des Considerations de M""' de Slaei, par M. Baillcul. Artaud. 282 11. La Byzanciade, poemc. ' E. A. Jullien. 296' 12. Leyba et Siorra. (Roman polonais.) A. Dz. K. 5o6 III. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Annonccs de 85 ouvrages, fran^ais et etrangers. 3i3 IV. KOUVELLES SCIENTIFIQUES ET LITTERAIRES. Ammiqie. — Grociilniid. — Antilles. — Elats-Unis. — Pcnsylvanie. 5_c4 AsiE. — Bombay, — Ratavia. 3<;7 OcKANiQCE. • — Polyncsie. H>iU. Afhique. — Cap dc Bonnc-Esperance. I'bid. EtaoPE. — lies Brilanniqucs. — Russie. — Pologue. — Suede. — Allc- magne. — Suisse. — Italic. — Grece- — Turquie. — Espagne. — Pav»-Bas. — France. — Paris. oyg N° 2. — Fevrier 4823. ANNONCES BIBLIOGRAPHIQUES ET PROSPECTUS T)OUVKAGES SOLVEMJXET DF, PUBLICATIONS PROCHAINES , Pour la France et les Pays Eirangers ; I ULLETIN SUPPLKMUNTAlRfi annexe a la REVUE ENXVCLOPEDIQUE ( i ). OUVRAGES FRANGAIS. lo. PLANCHES ANATOMI- QL'ES UU COIiPS HUMAIN , iexcciili'ps d'apres les dimensions natDvellc's , acrompagnees d'un tex- tc cxplicalir, par le docleur Antom- MARCHi ; puhliees par M. de Las- iKvniE , (iditeur. PROSPECTUS. La plus imporlanle dcs sciences naturclles , celle qui nous interessc le plus directemcnt , est sans con- trpdit ranalomie , qui donne a I'liommelaconnaissanccde sa struc- ture , lui sert a expliqucr le jcu de lous ses organes , et lui enseigne la part qu'a cliacun d'eiix dans Text'- cution des acles varies qui entre- tiennent sa vie. Chaque jour , en (^tudiant rhouime moral , on rc- sjrclle d'dlre tout-a-fait etranger a I.I connaissance de rhonime physi- ipic. Cetle elude , laile sur la na- Uirc nierac , olfrc Irop de degouls a celui qui ne sc livre pas cxclusi- vemcnt a I'art de guerir, pour qu'il puisse les surmonter ct salisl'aire son esprit , en cberchanl ainsi a dccou- vrir les ressorls merveilleux de son urganisatlon. Le pralicien , que dcs occupa- tions multipliees eloignent ou de- tourncnt dcs dissections, cherche , ct souvenl iuutilement , dans sa memoire , le souvenir Cd^lc des ob- jets qui I'ont occupe pendant un grand nombre d'annees. On sent I'utilite qu'aurait un ou- vrage qui ofTrirait la copie exacte de toutes les parties qui composent le corps bumuin. Les planches que se propose dc publier le docleur Anlommarchi , ex-professeur d'anatomic a I'uni- versite ue Pise , cbirurgien de I'Em- pcreur Napolcun k I'ile Sainte-He- Icne, dessinces d'apres nature avec aulant de verilc que d'exactilude , lemplisseiit cct objet important. L'autcur , avant successivement parcouru la France , I'Allemagne ct I'Anglelerre , a su profiter des re- cheschcs ou dcs decouverles qui pouvaienl augnienter ou peil'ection- ncr son travail , et le metlreau ni- veau dela science. Les figures de I'ouvrage que nous annon9ons, represenlant fidelement ! la disposition la plus constanle de (i)Les jugemens litteraires , portes d'avance sur les ouvrages anuonces dans re Bulletin, ne peuvent ctre attribues aux Redacteurs de la lievue Encyclope- dique. — Us sont fournis par MM. les Libraires , Auteurs et Editeurs , et nc doi- vent pas elre confondus avec les annonces des Ouvrages cnlierement publiei , e«nt se compose le Balletih BibUograi>liii]iie , qui fail parlie de chacun des ca. biers de la Bevue, ( 2) loutcs Ics parties du corps liumiiin , soil qu'on lesenvlsiigc isolcincnt ou dans leuis norobrenx rapporls, sont en quelipie sorle Ic complement tie toutes cclles qui ont paru jusqu'a cc jour. Ccs pl;inclH's soot rccomman- dablcs par la grandc exactitude du dessin, ct I'on peut assurer qu'clles ROnt supericures , par leur perfec- tion , a loulescelles qui oat 6te pu- bliees jusqu'a ce jour. Elles torment line carte topograpliique complete et fidele de tout le corps humain , a Texceptifin des icqumens. (i) La grandeur ct Ics propoilions des figures sont celles d'uue taille ordinaire. L'ouvragedeM.le docteur Antom- marchi sera compose de quarante- cinq lAanches omirees, etdetrente- cinq environ representant des cs- ^uisscs au simple trait. Les vingt- quatre premieres qui parailront , etant r^unies par trois , forment un corps entier , et donuent ainsi la representation de huit figures hu- xnaines cnticres , sur lesquelles on pourra etudier la couche superfi- cielle , et successivement les sui- vantes , jusqu'au squelelte ; le re- seau sous-cutane , forme par les nerfs superficicis , les arteres et les veines superficielles ; enfin, les diUercns plans musculaiics avec Icurs nerfs , leurs vaisseaux sau- guins ct leurs vaisseaux lymphali- ques. Six de ces figures rcpresen- tent les trois couches de muscles avec leurs vaisseaux , leurs nerfs ; et les deux dernicres figures , Jc squelelte naturel, recouverl de son perioste , avec ses cartilages e( ses ligamens. Dans tous ces dessins, le sujet represente est vu sur ses fa- ces anierieuie et posterieure. Vingt-une autres planclies com- preniieat un certain norabre de fi- gures particulieres , savoir : i" les partiesquela disposition des triands , (i) Tout cc qui a rapport aux tei^u- mens , etc. , a cte demontre dans ies plancheidu prodrome dela graudeana- tomie de Mascagni , publie par le doc- tcuiAntoaimarchi en 1819. Florence. dessins ne permetlail pas de faire voir en detail ; 2" les visceres des trois grandes cavilcs du corps, leurg nerfs, leurs vaisseaux sanguins , et leurs vaisseaux lymphatiques. Toutes les parties representees dans Ics figures de cet ouvragesont caracterisecs par le genre de dessin qui leur est propre , ainsi qu'il sera expliquc dans I'introductioti, La designation precise des muscles, des tendons , des os , des vaisseaux, des nerfs , donne a ces figures , quoique en noir , prcsque loute la clarte et I'exactitude des planches coloriees. Pour fnclliler la description des dessins, on a joint une esquisse au trail: A chacuti de ceux que la mul- tiplicilc des parties pouvait reodre confus. Ledocleur Aniommarchi fera pa- railrechacunedes parties de ce grand ouvrage dans I'ordre suivant lequel elles vicnnent d'fitre enumerees. L'ouvrage sera divise en i5 li- vraisons , dont la premiere paraitra dans le mois de feviier iSao. Cha- que livraison se composcra de 5 ou 6 planchos avec I'ex plication , et pa- raitra rcguliereraent de trois raois CO trois mois. Le prix de chaque livraison , sur grandaigle , en noir, iS fr. ; sut velin coiorie , 70 fr. La souscriplion est ouverte cbei M. DE Lasteybie , edileur, rue du Bac, n" 58, passage Sainle-Marie ; et cliez les principaux libraires franr.ais et eirangers. Le prix de l'ouvrage en entier, pour chaque sousciipteur , en noir, 5;^5 fr.; colorie , ioSofr. La souscriplion restera ouverte peniiant uuan; apres celleepoque, chaque livraison sera augmeotee de S ou 10 francs. li sera depose a Paris , cliez I'Ll- diteur , et a I'etranger , chez les principaux libraires , une epreuve coioriee , qui fera connaitre au pu- blic la maniere dont sera traite l'ou- vrage. Les letlres et demandes de- vront 6tre adressees , franc de port , a M. de Lasteyrie. (3) Ches FiBMiN DiooT , rue Jacob , n" a4> II. LA. MORALE ET LA PO- LITIQUE D'ARISTOTE, tradui- tes du grec par M. Thurot , profes- seur au College royal de France et a la Faculte des lettres de Paris. PROSPECXrS. Les deux traites dont nous an- noncons une nouvclle traduction , sont comptes parmi les ouvra^cs les plus partaits etles plus impor- tans qui nous resfent d'Aristotc. Ce philosophe regardant la mo- rale et la politique comnie deux sciences inseparables ^ ou plutot comme les parlies d'une seule et merae science , qu'il considerait avec raisoii, comme la plus neces- saire au boolieur des hommes, pa- rait en avoir fait I'objet de I'etnde, etdes meditations de prcsijue toute sa vie. Le savant et respectable docteur Coray, doni Ics nombreux travaux ont ele saus cesse consacres a I'ins- truclion et a I'ulilite dea Grecs, ses compatriotes, a publie a Paris, dans le cours des deux dernieres annees, des editions de ces deux traites; il en a reproduit le texte avec toute la correction qu'on pouvait alten- dre de ses rares connaissances dans la langue etdans la litterature grec- queSjde celte critique judicieuse et profonde qui, depuis long-lenis, I'a place au premier rang parmi ceux qui, dans toute TJiuiope , cultivent avec Ic plus de succes ce genre d'etudes. 11a joint au texte d'Aristole des commentaires desti- nes a eclaircir les pensees de I'au- teur , el des discours preliminaires, adresses a ses compatriotes, ou les plus sages consells, les sentimens les plus nobles et les plus genereux, s'unissent a I'amour le plus ardent pour sa maliieureuso pairie. Ccst sur cctle edition grecque , de M. Coray , qu'a ete enlreprise et executee la trnduclion que Ton se propose de publier. Les ni'gocians ou habitans les )ilus aises de I'ilc de Seio , desirartt concourir , autant qu'il elait ea eux , a la propagation des lettres et ces connaissances utiles, parmi les Grecs, avaient consacre ( avant I'e- I oque Hu desastrcepou van table qui a consomme leur mine) dessom- mes assez considerables a la publi- cation des meilleurs ouvragds de I'antiquite. Ccst ce fonds qui a scr- vi, entre autres, a I'impression des deux traites d'Arislote , publics par le docteur Coray. L'Europe savanle recueille au- jourd'liui le fruit des sacriCces dfe des hommes genereux. Mais, pour eux, victimes d'une barbaric pres- quc sansexempic, la plupart ont ete massacres dans ces champs que fe.condait etqu'embellissait Icur ac- tive industrie ; ils ont vu l^rs fem- mes , leurs lilies , leurs enfans , ou cgorges avec eux , ou reserves i une servitude cent fois plus aftreuse que la mort : le petit nombre de ceux qui ont pu ecbapper au fer des fe- roces musulmans, traine dans I'exif, et au milieu- des privations de tout genre, une existence dont le sou- venir du passe et la perspective de I'avenir aggravent i chaque instant les douleurs. Qui ne voudrait pouvoir soulager au moins quelques-uns de ceux qui souffrent une infortune si cruelle et si pen meritee ? Le produit de I'edilion frangaise des deux importans ouvrages dont la reimpression est due au zfele des malbeureux Sciotes,Fera consacre ii cct oI>jet. Il elait juste et nature! que le service qu'il ont rendu aux lettres et h la philosophic, a I'epo- que de leur prosperite, attiriit sur eux , dans les jours du malheur, la sympalliio et I'interet des hommes qui nr- sont pas eirangers au senti- ment derUumiinite et a ramourdes ietlres. C'est done a ceux-ci que s a- dresse la traduction qui va 6tre pu- bliee. Elle ise com posera de deux vo- lumes in-8'' , imprimes avec soia par MM. FrsMi^ Dinor, et oroes des !;ravurcs du buste et d'une sta- (O tue d'Aristote, d'aprus I'antiquc. Chaque volume, avec les discours preliminairos, Ics Dotes , etc. , n(S- cessaircs a la parfailc intelligence du texte , contiendra caviron 600 pages. Le premier volume (Morale ) paraitra it la fin du mois de juin de cette annee;et le cieuxieme volume ( la Politique ) , a la fin du mois d'octobre suivant. Le prix de chaque volume sera de 10 f. eu papier fin saline, el de 30 fr. en papier vclin. Quelques exemplaires seront tires sur grand papier velin , prix 00 fr. On publiera i la fin de cliaque volume la liste des souscripleurs j avec rindication du nomhrc d'e- xemplaires pour lequel ils auront souscrit, et Ton fera connaitre la quotite des sommcsrecucs, etl'em- ploi qui en aura ete I'ait. On recevra egalement les sim- ples engagemens , la moititi , ou la totalite du prix de la souscriplion. S'adresser chez MM. Fihmin Di- DOi , pere et fils , imprimeurs du Roi et del'Institut, rue Jacob, n" 24. (1) Chez Collin de Plancy, rue Mont- marlrc, n° 121. i2.'DES PARTISANS ET DES CORPS IRREGULIERS , on Ma- niere d'employer , avec avanfagc , les troupes legferes , quelle que soit leur denominalion , parlisans , vol- tigeursjcompaguies franclies , gue- rillas , et gincralement loutc cs- p6ce de corps irreguliers contre des armees disciplinees ; ouvrage utile dans les guerres reguliires , et in- dispensable dans le cas d'line inva- sion etrangfere ; mele de redcxions et d'instructions sur I'art mililairc, d'anecdotes et dc citations analo- (i) La direction de la Revue Eiiey- clopediqiie , pour concourir , autant. qu'il est en elle , au succes rte cette ge- nercusc cntreprise , a inscre graluUe- tneiU , et dans sou enticr , lo Prospec- tus qui I'annonce. gucsau sujet, i)recede d'unc revue de tous les peuples anciens et mo- dernes , et de la mani^re dont ils faisaient la guerre ; et termine par une notice sur les recompenses na- tionalcs , et sur les ordres de che- valeric ; par M. Lsmikbb de CoiivKy, in-8° de ^24 pages , orne d'une lithographic de M. Horace Vernet, reprisentant un partisan-volontaire en campagne. Prix 6 fr. i3. DIGTIONNAIRE FEO- DAL , ou Recherchcs et Anecdotes sur les dimes et les droits fcodaux, les redevances , privileges , hom- mages , justices ecclesinstiques et seigneuriales , etc. Deuxieme edi- tion , augmentee d'un tableau de I'ancien regime , compare a I'etat de la France sous la charte , et d'un essai historique sur la ieoda- III6 , pjr J. A. S. Coi.LIN DE Plancy, deux vol. in-8". Prix : lo 1". II ne reste plus que quelques exemplaires. 14. ANECDOTES DU DIX- NEUVIEME SIEGLE , ou Histo- ricttes inedites,aneccloles rccentes, aventures singulirres, citiitions^ rapprochemens divers el pieces cu- ricuses , pour servir ii I'liistoire des moeurs et de I'esprit du siecle oil nous vivons, compare aux siccles passes, par J. A.S. Golh."j de Plan- cv, deux vol. in-S". Prix... 10 fr. i5. DICTIOiNNAIRE D'ANEG- j .DOTES SUISSES , ou Recueil de traits ciirieux sur les Suisses, et sur leur pays, sur les usages, les moeurs et I'hisloire des Helveliens , avec des anecdotes interessantes , des mots naifs , etc. , precede d'une notice historique sur la Suisse , un vol. in-18, orne de trois vi- gnettes. Prix 3 f. 5o c. iG. MEMOIRES TURGS , ou Avenlures d'un jeuiie lure , avec Thistoirc de son sejour en France, et les letlres d'Achmet-Dtly-Azet , bacha a trois queues , a Atalide, son esclave favorite ; par M. G. D'Alcour, uu vol. in-18 , orni de <|ualiejolies vigntltes dessinces par Chiijttlat et gravtes i0GIAI?RTTAN- ?JJ()A , or iret's ;ind shrubs, etr. Dendrotoiyie hritannique , ou dcs- criplion des arbres el arbustcs qui croissent dans la Grande-Bretagne , par P. W. Wtrso.n. L'ouvrage sera public par livniisnus de niois en mois. Lc prix dc cliaquelivraison , contcnant liuit planches coloriees d'aprcs nature, et un texte explica- tif, sera de4 scb. 6 d. (i). (i) Cet ouvrage est une imitation du Traite des arbres et arbustes cultives en pleinc terre surlcsol de la France. •;e traite commonce par Ddiiamel a ete continue par t'OlSBLEUR des LONGSCHAMPS. Chez J. RoBiiNS et co. Ivy lane , Pa- ler nosier rotv. 3o. CABINETS OF POR- T BAITS. Galerie des portraits des hommcs Ics plus illuslres de loiites les epoques et de lotiles les n.itions, avec des nolires biogra- phiqucs ; par Boebbt Scott, auteur dc I'Histoire du riqne de Georncs HI. ■ Chaque livraison, formeedc cinq gravures,parailra de mois en mois. Prix, sur papier ordinaire, ?. sch. 6 d. ; sur papier grand colorabier, 7 scb. Parmi les portraits qui pa- raitront procbninenienl, on remar- que ceux dc ("orneillc, grave par Thompson, d'apsfes Lcbrun; de Linntie, grave par Cooper, d'aprcs Becchey ; de Bousseau, grave par )e Eieme, d'aprts Ramsay ; dc JM"" de Slai'l, grave par Freeman, d'a- prcs Gerard , etc., etc. Avis ESSENTIAL. — Ce Bulletin Su/>piciiienlaire d'Jnnonces Biblioprnpliiqucs, njoute a la Kevne Encyclopeditjue , d'apres le desir csprime parplusienrs libni- rei , eHitenrs et aiitcurs , parail devoir offrir a tons ceux qui voudronl y .ivoir recours, un mode de publication et de circulation de Icurs Pi-ospectus , a la fois general ct nniversel , expeditif ,economique, ct parfaitcmcnt approprieau but qu'on se propose : en cffet , les Prospectus , annexes a notrc lieviic , au lieu d'etre lances au hasard en feuilles detachecs , scront broches et relies avcc Ics cahiers d'lin recueil qui est mainteuant repandu sur tous les points du globe; lis iront ainsi dircctement dans les mains et sous les ycux d'un grand nonil)rc de lectours choisis qui s'occupcnt de sciences , de beaux-arts . ct dc Ijtterature. Ces Annonces pourront comprendrc egalcnicnt dcs Publications prochainet , Aes Outrages sous presse , ei des Ouvranes maiiiisriits cine Icurs aulcurs ou ceux qui en sont depositaires voudraient (aire connaitrc d'avance anx libraires «t au public. L'inserlion des Annonces et Prospectus , est fixee a a5 c. (5 sols) par ligne. MM. Ics libraires , editeurs et autcurs , de Paris , dcs dcpartcmens et des Pays • trangers , auxqucls il convicndra dc (aire usage du moyen que nous metlons ii Icur disiiosition- pour iniprinicr et rcpandre dcs Prospectus et dcs /Innonas d'ouvrai;es , devront Ics cnvojcr , frnnc de port , au RUKEAU central nr. la RF.VCE ENCVCLOI'CniQUE , RUE H'EnTER SAINT-MICHEL , N" 18 , OU I'Dn pent aiissi souscrire pour la Hei'ue . moycnnant /(^ fr. pour Paris ', /JS fr. pour les de- parlcmens , ct -^.'i fr. pour rclrangcr. J.MI'iilMERIE D'ABEL LAXOE. AVIS ESSENTIEL Pour Us Souscripteurs de la Revue Encyclopidlque qui resident dans tes dipartemens et dans tes pays itr angers. MM. les Souscripteurs actuels de la 7?evtte Enoydofidiqut etablis dani !eE departemens et dans les pa js ctrangcrs , qui voudront contiauer leur abonncmeot povb i8a3, sont pries d'envoycr directement au bdbeao eESTBiL {rue d'Enfer'Saint-MicM , n» 18) le montant de leur abonne* mcnt et leur adresse, aCo que Je service des eavois u'eprouve aucun retard. MM. les Libraires jouiront de la remise d'usage, et d'un treiiidme (>xemplaire en sus dc chaque douzaine. AVIS POUR LF.S AMATEURS DE LA LITT^RATURE ANGLAISE. Un Anglais, homme de icttres, etabli a Paris, devcnu I'ua des colIa« borateurs de la Reviu Encydopidique , desiraut, d'apris le plan et le but de ce Recueii , faciliter leg communications scientifiques et litte< rtiircs cntre I'Angtelerre et la France , offire de'faire parvenir a Paris lus livres anglais qui lui seront deraaodes, aux prix auxquels its se vendent ii Londres, augmentes de 10 pour 100, pourfrais deport, et delesfour- flir du 1 5 au 20 de cbaque mois, pourvu que les demandes aient ete aites avant le 10 du mois precedent. Les personncs qui voudront se procurer des livres anglais par cette voie, devront joindre h leur de- mande, adressee au Bureau central de la Revue Encyclopedique, rue d' Enfcr-Saint-Michet J n° 18, le montant despuvrages, et les faire re- clamer a la m£mc adresse j dans le terme indique; dans le cas ou les ouvrages demandes ue seraient point arrives, I'argent depose serait rendu, a moios qu'on ne voulAt attendre I'envoi du mois suivant. Le Recueii det htstorient des Gaules et de la France , par les religieux benedictins, dont nous avons donne une premiere analyse, par M. de Siamondi {f^oy. T. XVI, pag. 267), forme 18 volumes in-fol., du prix de 3g fr. chaque ; grand papier, 60 fr. ; et sc trouve chez Arlhus Ber- trand, rue Hautefeuille, n" 25, ainsi que les 17 Tolumet ia-fol. des Or^ donnanees det rois de France , au mSme prix. CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. Dcpuis leinois de Janvier 1819, il paratt, paranndC) douze cabicr? •le ce Rccucil; cbaque cahier, publie le 3o du mois, se compose d'cn- vjron douzc feuilles d'impression. On sou.icrit a Paris, au Bureau central d'al/onnement et d'expedition iodique sur le titrc. Prix de (a Souscription. A Paris. . .:..... 42fr. pour un an; 24 fr. pour six mois. Dans lee ddpartcmens, 48j 28. Dans I'ctranger 54, ^2. La diflcrcnce entre le prix d'abonoemeDt, d Pat-is, dans les defar- ttmens et dans I'etranger, dcvant Clre proporlionnelle aux frais d'expe- dition par la poste , a serri dc base ^ la fixation dtifiDltive port6e ci-dcssu3. Le montant de la Souscription , envoyi par la poste , doit etre adresse d'avance, fbanc de port, ainsi que la corrcspondance, au Directeur de (a Reinie Encyctopidique , rue d'Enfer- Saint-Michel, n" 18. G'cst a la rofime adresse qu'on devra envoyer les ouvrages de tout genre et les gravures qu'on voudra faite annonuer, ainsi que les articles dont on dc sircra I'insertion. On peut aussi souscrire cbez les Directcurs des postes et cbez les prin- cipauxLibraires, a Paris, dans les deparlemens el dans les paysetrangers. Trois cahiefs ou livraisons forment un volume. Chaaue Tolume est tcrmini5 par une Table des mallcres alpbabetique el analytique, qui eclaircit et facilite les rechercbes. • On souscrit seulcmcnt a partir de deux epoqucs, dc Janvier ou da jiiiUet. Ontrouve, autvnskv eENxnAD, ks collections des anhits 1819, i8ao, >S2) tt 1822, au prix de 4» fr- cliaque. REVUE ENCYCLOPEDIQUE, ou ANALYSES ET ANNONGES RAISONNEES DES PRODUCTIONS LES PLUS KEMARQUABLES DANS LA LITTERATURE, LES SCIENXES ET LES ARTS. 4i/V\'«iVV%'%VVV%\/«/1/\«VV\VVVVVVVVVVVV«VVV%VVV%VV\X\/«\/VVV%\^^ I. MEMOIRES, NOTICES, LETTRES ET MELAiNGES. QuELQUES EXTRAiTS d'un DiscouRS SUV I'itut dcs sctcnces aux Etats-Unts d'Amtrique, prononct it Schenec- tady (Etat de New-York), le 24 juillet 1821, devant te New -York- Alpha de la Societe de Phi -Beta- Kappa; par I'honorable 5aj?iwc'/ MiTCHiLL, D. M. (i). Durant les longucs commotions transatlantlques , beaucoup iVobjets precieux ont ete sauvcs et transportes dans notre (1) La forme particuliere de ce discours est un trait de la physiono- mie anjericaine : on n'en trouve point le modfele eu Europe, si ce n'est dans la Grande-Bretagne, ou les traits originaux et caracterisliques sent uioios rares et plus fortemeut exprimes que sur le conlinent. La deno- mination et les subdivisions dcs socieles lilteraires ou poliliques, dans les Etats-Unis, sont une autre particularile digne d'etre remarquee. D''ail- Icurs, M. Mitchill nous apprend beaucoup de choses interessantes, con- cernaotretat dcs sciences el dcs eludes en Amerique. Nous avons pcs- su , par ce motif, qu'un extrail de cc discours nc serait pas sans inlerd pour DOS lecteurs. T. XVII. — Mars i8.i3. 5o 45c. SUR LET AT DES SCIE^CES pays; la librairie otrangere a garni nos bibllotheqaes douvra- gcs que le cours ordinaire da ccminerce ne nous ei!it procuri's que leutement : aux epoques de terreur el de pcrst'culion , des hotniucs dun niprlte superlcur, obliges de luir leur paliie , out trouve un asile parrui uous , u'apporli.nl d'autres U'esors que leurs connaissances , leurs talens ct leurs livres. Les nialheurs tie TEurope ont mis en noire possession des me- dailles , des statues, dcs tableaux, des cbeCs-d'oeuvre des arts et , ce qui vaut uiieus. encore , des homnies distingucs, dent plusieurs se sont lis6s paruil uous. En rappelant ces fails , mon iulenliou nest point de rabois- ser mes conipalrloles : nous savons tous ce que Ton pent at- tendre d'un peuple iuduslricux et Inventif , dont le genie flexi- ble pent s'exercer sur tous les objets , qui porte partout les qualiles qui le distinguent , et qui assurent le succes de toute entreprlse , c'esl-a-dire, Tesprit dobservaliou et de c«iicul , el la perseverance, I-e caractere national etaut bien connu sous tous ces rapports , on pouvait penser que le congres serait revetu du pouvoir d'organiser linstrnction publique , et de fonder les institutions necessaires pour ce grand objet. Ces Idees ont ete uianifestces avec clialeur par plusieurs patriotes. Cependant , le congres s est constammeut refuse a prendre aucune resolution a cet egard. En 180G, lorsque favaisTbon- neur d'etre membre du senat , ee corps rejeta le bill propose par Joel Barlow, pour la fondation d'wae Academic natio- nale , malgre les vives sollicitatlons dont ce WU fut appuy«^. En i8i I , dans la chambre des representans , nn comite re- jela pgalement , a la majorite de cinq conlre trols , le projct d'une Unwersite nationale , quoiqu'il fut specialeraent recoui- mande dans le message du pn'sident (i). Deja , en 1810, on (1^ En France, et sansdoute dans d'autres pays, beaucoup d'homn.is tris-recommaiidables par Icuriiislruclion, leurs icnlimens et leurs vuis AUX ETATS-UNIS D AMERIQLE. 45 1 avail laisse expirer sous le renvoi a ua cornite. general le bill pour rcrection d'un Obseivaloire national, la cliambre s'etaiit constamment refusee a se f'ortner ea cornite poar la discussion ile ce bill. II est uiainteuant bien prouve que le congres ne veut evercer son autorite pour des entreprises do cette naUire , que dans Its liinilcs de sa juridiction sptcialt et exclusive Un gouvernetncnt eUanger fait , dans nos contrees , pour les progres des sciences naturelles , des efforts qui meritent d etre mentioanes honorablement. Sous le regnedeLouis XVI, le premier et le plus solide amide nos ctats naissans, la France nous envoya les deux Michaux , ie pere et son digne fils : c'est k lenrs travaux que nous sommes redevables dune descrip- tion exacte des plantes de uotre sol et des arbres de nos (orets, ranges dans un ordre systematique (i). Notre zoologie, depuis le terns de Gordon et de Linne , avail fixe rattcntiou des SckaepJ", des Barton, des Box, et d'autres savaus qui I'ont commencee avec toutes les coanaissances de leur terns : Fele- ganl et aimable Wilson a dccrit et dessine nos oiseaux , dans soa Ornilhologie. americaine. Un naluraliste plus timide a fait un simple essai de noire Iclilhyologie(2). Notre pays nourrit plnsieurs animaux qui n'ont point en- core ete decrits. Cette lacune dans I'liistoire naturelie sera bientot remplie : le gouvernement fraucais a manifeste, par patriotiques , sont du m^cne avis que le senat et le comile de la cham- bre des represeotans des Etats-Unis. (N. d. R.) (i) Histoire tUs arbret foreslicrs d' Amerique. Paris, 1810, 3 vol. grand in-b°. (a) Cc naluraliste est M. MitcLill lui-meme , medecin distingue , sa- vant recommandable , ancien membre du senat des Etats-Unis, et qui a rendu d'importans services aux sciences et aux arls , dans sa patric. On lui doit une belle DetcrijJlion , avec figures, des ■poissons dc la Itti* dc Ntw-Yorh. (N. d. R.) •452 sun L'ETA r DES SCIEINCES son ambassatleur, rinteiitiou de s'cn occuper, el la ineine an- . nonce nous a etc I'aitc par le president de rAcademie des Scieiiocs de Paris , rilliislre Lacepede. Les lioniiiies de me- rite qui dirigent le Must'imi d'hisloire naturelle ct le Jardin des Plantes, elendent aussi leurs rechcrclies a tous les liabi- tans de uos terres et de nos eaux ; et , graces an prolond sa- voir et aiix utiles travaux de Milbert et de Lesueur, tout ce qui est dccouvcrt ne tarde point a elre deciit, represent*', disse- que, euvoye a Paris. Les individus que Ion peut transporter vivaus sont traites avec des solus parliculiers , et recherclu's avec une curiosite encore plus active ; rien nest epargne , rien nest omis pour etendre et enricliir les domaines de This- toire naturelle ; c'est ainsi que les Francais i'ont connaitre le prix qu'ils allachent aux progres de cette science. Mais nous avous eontracte envers I'Europe une dette d'une autre nature ; c'est aux chiffons de Tancien continent qu'il fautallribuer les progres de I instrucliou en Anierique : perniettez que j entre , a ce sujet, dans quelques details. II J a quelques annees je dus m occuper , comrae president du comite de commerce, de Tinactivite a laquelle plusieurs papeteries elaient condamnees , non par un besoin de eapi- taux , mais par la disette de matieres premieres pour ce genre de fabrication; tant est graude parnii nous la eonsoiumalion de papier, a ralson du uorabre de lecleurs et d'ecrivaiiis. Jc erus devoir faire un rapport tendant a dcmander une exemp- tion de droits pour rimportalion de toules les sorles de cliif- I'ons , alln de suppleer par le commerce a ce que nous nc trou- vons pas cbez nous ; ma proposition fut convertie en loi, et j'al souvent pense que cette circonstance de ma vie est celle oil j'ai reVidu le plus de servicesa riniprlmeric, etpar conse- quent a la liberie et a rinstriiclion.... Les t'colcs dc mmecinc , si iiorissantes dans quelques vil- les , noMs doiincnt la mesv.re dii degre d'inslruction ue noire AUX ETATS-UNIS D'AMERIQUE. 4:.". lenis. Cclte science exige dcs connaissaiiccs profondes el va- ri«aint, peuveat ctre lus dans les maisons aussi bien cua I eglisc , mediles par le solitaii'e conlemplalif , conime par Tecclesiaslique qui prepare un sermon. Ces pages , qui reii- fe:-ment les dogmes cousolans de rimmortalile de Tame et d'une vie uouvelle, sont pbcees dans toules les mains, et cbaque lecleur pent y apprendre que noire vie n'est one Ten- tree et le passage qui conduit a la vie reelle et definitive La liberie de la prcsse conduit an savoir, de meme quelle est la sauvegarde de la liberie. Notre constitution la garantit si eftcaceuieut , quun mouvemcnt capable de Tebranler di-lrui- rait en meme terns noire systeme social.... Rien de plus iuteressant que les productions du genie de noire nation, pour le pcrCectlonneaient des arts mecaniques et industriels , et en particuller, de Tart Ivpographique. L'i- magination de nos artistes est sans cesse occupce a trouver les nioyens de faire encore micux , en nioins de tenis , ct avec moins de travail. De toules les operations oii la pensi c dirige la main qui execute, il n'en est point dont ies prt)gres me fas- sent autant deplaisir que ceux de Tiniprinierie , parce qu'iU 454 ETAT DES SCIENCES AUX ETATS-UNIS. annonceut la ferine rt'solutioii tie joiilr ile la libertt* , ct de la transraelire aux generations les plus ('loignees. J'y vols plus encore ; ils me prouveut qu'un peuple libre doit 6tre sage el vertueux. La liberie de la prcsse , en fournissanl les nioycns de devclopper rintcUigence , ne tend pas nioins a rendre les occurs plus purs el les liommes meilleurs. llcureux le pays dont les habitans s'exercent a la piete el a la morale , en me- me tems qu'ils avancenl dans la carriere des sciences nalu- relles .' Mais , ce qui doit exciter nos regrets , c'esl que notre pays et uolre nation n'aieul pas encore un nom gt'ographifjue. Ce- lui diEtats-Unis n'est que politique, ct depend de la duree del'uniou : il convienl egalement a quelqufs nonveaux elals formes au sud du continent, Le nom de Colonihic est adopte par la rcpublique etablie au nord de la Guyane el du Bresil. Le mot Anglo-Aniericain est trop vague, etne convienl pas moins aux Canadiens et aux habitans de quelques iles occi- dentales qua nous-memes. Puisque le gouverneiuent nc'glige . celle recherche, c'esl aux liommes de IcUres qu'il est reserve de trouver un nom qui puisse etre adopte generalement , et devenir ce'ui de noire nation (i) L'accroissement des lumieres amcne si nrcessairement un perrectionnemeni moral, que je definis ainsi le diable : C'est un etre raisonnable sans vertu (2) . Le prince des demons est (1) L'auteur a cherche vainement a faire adopter le nom de Fre- donia. (2) M. Mitcbill nous parait trop indulgent envers le diahlc , et trop severe i I'egard des hommes. Le genie du nial ne se borne pas a eire sans vertu : ce qui le caraclerise, c'est la volonle cooslantc et active de faire le mat, parce qu'il est le mai, et la hainc du hien, parce qu'il est le hien. La connaissance de I'un ct de I'autre lui est done necessaire, ct le prince des demons doit la posseder au plus haul degre. S'il n'a aucun •princife do morale , il en a au moins les notions les plus jusles et les NOTICE si:r chaulieu. 455 clistiogue des autres par une iutelligeuce superieare , sans au- can principe de morale. Les hommes qui perfectlonaenl leur Inlelligmice , sans aineliorer leurs dispositions morales , se rapprochent des esprits infernaux : s lis allienta I'instructlon la bonle ct IVlevation de I'amc , ils tendent a se rapprocher de la perfection celeste. Mitchili,. »W%WV%W>/WVM' Notice sur GuUlaume Amfrye de Chaulieu, ne en iGSg au chateau de Fontenay dans le Vexin - Normand , mort Ji Paris, le 17 juin 1720 (1). Derniers rejetoKS des amoiirs d'Henri IV et de Gahrielle d'Estries, le due de Vendome et son fr» re le grand-prieur noyaient leur yie dans le plaisir, la guerre et Ics lettres. L'un se reveiilait quelquelois pour gagner des batailles j et I'aatre qnittait les armes pour rimer des chansons. Le cl)ateau dCAnet^ orne de ses chiflres aduheres, recevait la cour du premier; et le Temple, habile par le second , rctrouvail dans ce moine- soldat inipie el dissolu toitle la celebrite de ses anciens fon- daleurs. Ce coucours de voluptes, joint a la grandeur de coeurs geoereux , avail porte dans les affaires des deux princes nn tel desordre, qu'ii falint songer serieusement a y remcdier, Cette grave resolution fut teraperee par un choix badin; et de mdme que le tyran de Samos avail appele Anacreon dans son plus completes, afin d'etre sur de s'en ecarter en lout, et d'en detour- ner ccux qu'il peut soumettre a son influence. Le diable de M. MItcbill nc nieriterait qu'a derai le notn d'esprit infernal. (1) Cette notice, lue par I'auteur dans la seance de rAcademie fran- ^alse du 4 fevrier iBaS, est destinee a faire parlie de la Gaierie fran- faue, que nous avons annoncee deja plu&icurs fois dau3 ce recueil. (Voy. T. XI , pag. 184 et 534; T. XIV, pag. 5S8.) 456 NOTICE consell , la niaison de Vendftme confia la reparation dc scs (i- nances a Cliaulieu ; et cc fut aux sons de sa lyre a cliariiipr les cn^anciers. All moment de sa metamorphose en intendant , il apparte- nait ;'i la tronpe folatre de ces pelits abbi'S nioitie Icvites cl moitie paiens, ([ui , exercant alors en France un cicisbi'isme moins regolier que celui de Tltalie, vivaient d'esprlt, d'abus, etde complaisances anpres des femmes et des "grands. Cliau- lieu avail apporte dans le mondc riudigence dun cadet de Norniandie, un fonds d assez bonnes eludes, et la parcsse in- velcree dun joyeux epicnrien. Inlroduit a la cour, dans les socieles brillanles des dues d Orleans, de Nevers et de La Ro- chefoucault, des duchesses du Maine, de Bouillon el de Ma- zariu , des Dangeau et des La Fare, il y chercha ramuscment sans s'occuper de Tavenir; el la variete des plaisiis le dc'cida seule a suivre le marquis de Betbune dans son anibassade de Pologne. Le fameux Chapelle lui avail appris a faire des vers ; el ce fut encore ce prolectcur iacelicux qui lui procura la di- rection de la fortune des Vendouie. Ce cboix avail pourlant im cote raisonnablej car s'il eut suffi de rimer pour adminis- trer leurs apanages, les princes avaient sous la main Canipis- tron et Palaprat. Mais la difference est enorme entre un poete de Toulouse et un poete delNormandie. Il y a dans la cervelle la plus eventee de ce dernier pays un coin privilegie de ma- turite, d'ordre et de finesse, d'ou pent toujours nailre un cal- culaleur. La vie voluptueuse de Cbaulieu est plus connue que son administration. ]ia Fontaine nous apprend seulemenl, dans trois cpitres, qu'il recevait des mains de Fabbe une pension par laquelle les dues de Vendome tachaient de faire oublier a ce naif grand honime rindifference de Louis XIV. Quoi qu'il en soil , Chaulieu selait forme au Temple une maison de dc- lices, oil la plus Lrilianle, la plus splrituclle et la plus desor- SUR ClIAULlIli. /i57 (lonnee society de la terre goutait la triple ivressc de la bonne chere, de la galanterie et de Tindependance. Lc grand-prieur venait souvcnt lui-meme egayer ces orgies, dont il aurait pu clre rOrpliee el ne voulait etre que le Silene. En un mot, le Temple Cut , pendant qiiarantc ans, au centre d'uD regne aus- tere et iutokrant, la forteresse des voluptesj et le piaisir y tonnait si fort, qir'on ne s y apercut nuUement du passage de Louis XIV au regent. Dans cette longue saturnale, Cliaulicu perdit la vue, et atteignit quatre-vlngts ans, en depit de la goutte qui coupa le drame si plaisant de sa vie par de sevcrcs intermedes. Au reste, ses jouissances n'avaient rieu coiile a sa probit'ij car, par un priTilege de son etat, et par un usage tres-comniun au-dela des Atpes, Tinlendant s't'lait enrichi sans appauvrlr ses maitres, qui le payerent en accuraulaut siir sa lete 5o,ooo livres de rentes en heuefices ecclesiastiques. Les poesies de Chaulieu laissent peu d incertitude sur le ca- ractere de ses amours. Il eta it reserve a une femme de nous en tracer le dernier crepuscule. Ce fut a la celebre mademoi- selle Delaunay, plus connue encore sous le noni de madarae deStaal, qu iloflrit sa table, son carrosse,ses chevcuxblancs, sa goutte, et ses sermons d'aimer ecrits par son petit laquais. Lingenieuse scubrette, qui accepta tout, se tail sur !es con- ditions ; car elle a dit quelle ne se monlrerait qn'en buste a la posterite. Une double illusion anima ce commerce, oii la fcnime qui u'avait de beaule que dans Tesprlt , put se croire adoree par un amant aveugle ; tandls que le poete octogenai- re, se sentant charge d'une uiaitresse capricieuse, iniagina peut-etre qu'il soupirait encore. Une cataslropbe politique ter- mina ces raeprises. Mademoiselle Delaunay, impliriuee dans la conspiration de Cellamare, fut enfermee a la Bastille ; et quand elle en sortit, clle trouva Cbanlieu mourant, qui la reconnut a peine. ((Et je reraarquai , dlt-elle, combieu, dans cet etat, ce oui nous est inutile nous devieut indi/f(M-ent : » 458 NOTICE rellexion fori sensc'e, ot qui trahit plus (Vun secret. Peu de jours apres, TAnacreou du Temple, rassasio cle la vie, en laissa tomber la coupe dans le sein de la religion , avcc le courage) eu, si I'on veul, lindiflerence des Ycndonic. Cliaulicu n'avait rien fiiit imprinicr, nioins par modeslie d'auleur que par vanite d honmie du monde, Sa succession littr'raire fut la proie des edileurs, et, passant de main en main , s'cst grosvsic de bcaucoup de nuilieres lit'torogenes. Le bou, le mauvais, le mediocie, tout Cliauiicu s'y retrouve, mc- me les traits de sou caraclere, que Je lue suis dispense de pein- dre dans cctle notice, parce qu il les a truces lidelemeut lui- meme dans uae de ses mellleures epitres au mar([uis de La Fare. . Je ne parlerais pas de sa prose, qui est commune et de pea d'esprit, si quelques-unes de ses Icttres ne se faisaient remar- quer par leur licence. II faut qu'on nous trompe sur la pre- tendue delicatesse des mceurs a une epoque ou Ion ecrivalt aux ducliesses dun ton qui blesserait nujourd bui plus d'une courtisane. Les principes que Cbaulicu professa dans ses rers avec une extreme bardiesse, prouvent aussi que ce qu'on nomme la pbilosopble du 18* siecle a un etablisscnient plus ancien, et n'atlendit, pour jeter ses racincs, ni les jcux de la ri'gence, nl les Leltres persaues, ni le voyage do Voltaire a Londres. La pbilosopbie fut, a Tbolel de Rambouillet, pe- dante et circonspecte ; a Sceaux , spiritueile et moqueuse; au Temple, sensuelle el devergondee. Depuis que Gassendi eut fait connaitre les doctrines d'Epicure, elles S('duisireul une foule d'bommes ceiebres du m" siecle. A Texceptloa de la pbysique et de Tatbeisme du pbilosopbe grec, Chaulieu en propagea rincredulite dogmatique et les maximes les plus re- lachees. Ke donnons ponrtant pas a ses tofts une importance exagereej car il vivalt loin des slecles dont les poeles elaient aussi les tbeologiens. SUR CHAULIEU, 4^19 Le vulealre se represeiite Cbaalieu composant le vcrre a la main , et arrivant a la gloire par le plalsir. Mais le recueil de ses oeurres clement ceKe opinion. Tout ce que sa plume y consacre a la gaiete, au vin et a Taniqwr rebule par sa difTu- sion et sa m'.'diocrltt'. Ij auteur ne s'y elcye pas au-dessus de ses coutemporains, les Saint-Evremonl, les INevers, les Ha- milton, et tant d'autres pareils amateurs, tons gens d'esprit el gens de cour, qui daignaient faire des vers dplostables. Quoa ne s'y trorape pas, les bons vers sont enfans du travail et de la mt'ditalion. Le plaisir n'avait fait de Chaulicu quim rimeur ; c'est la goutte qui en fit un poete. Je sais gr6 aux mnses de fuir les baccbanales. Leur inspiration attendit Cbau- lieu dans la solitude de son lit de douleur, sous les rides de la vieiliesse, et parmi les larigueurs de la convalescence. C'est la que sou gc'nie, se repliant sur lui-meme, connut sa force, et prodnisit un petit norabre de pieces marquees du sceau des grands niailres cl emprciules de beautes que le temps ne flt'- trira pas. Dans les unes,plclnes de cbarme, de grace et de mollesse, Tauttur plus doux que tendre, et plus sensible que passionne, deplore la fulle ties plaisirs et la brievete de la vie* Sa melan- colie, qui est celle dos anciens et des Orientaux, s'insiuue dans les corurs par regoVsme meme, dont elle n'est pas exempte, Cependant, le poete aftlige ne veutpas noire dcscspoir. Dans les stances les plus melancoliques, ses chagrins de sybarite fi- nlssent ordiuairement par un sonrire a la volupte ; et ce trait imprevu fait recounaitre un disciple d'Aristippe et d'Horace. Dans d'autres pieces d un esprit plus ferme et plus pbiloso- phique, il atteint les hauteurs de la poesie, et revet d'ima- ges brillantes des sentimens nobles on des pensees fortes. I* Chaulieu poete, qu'il faut bien distinguer du Chaulien versi- Jicattiir, excelle par trois qualites essentielles, Timaginatlon , I'harmonie et le nalurel. Les morceaux et les passages ou if 4Co NOTICE SUR CllAULIliU. a deploys cos dons prrciciix , sout mallienreusenient rares j tnndis que les c])aiichcs pales et iiicorrccles, entasf^os par riiidiscrclion dc ses editeurs, out aflaibli sa renommoo. \'ol- taire le noinma « le premier des poetcs m'gligos ; » et ce jui;c- ment, qni serait rigoarcux pour La Fonlaiue, na semble que juste pour Chauaeu. Lkmontf.y, dc I'lnslitut. N. B. Nous avons deja insert, dans la Ilcvue {f'oy. T. XIV, p. /^6^y■ 48:'»), uue Notice du mtmc autcur Mir le grand Colbert j de^linef coinuiH celle-ci a la Galcric franraise. Cette colieclion imporlanlc, qjjc la mort dc son principal dirtclcur, M. Lelort , n'a pas interroinpue, continue de justilicr les eloges que uous lui avons precedcmment donnes [l-'oy. T. XI,pag;. 184, 1'annonce des buit premieres livraisons; pag. 554-S59,iine analyse des mfimes livraisons, et T. XIV, pag. 388-389, rannonce de- lailiee de I'inlroducfion de cet ouvrage) J I a deja paru deux volumes do la Gaicrie fianraise ; le premier est compose d'une introduction en cinq numeros, et de dix livraisons ; ledcuxieme, di douzi. livraisons. Nous avons donne , a la fin de I'analysc inscree T. XI, pag. So/i-Sog, la note des portraits qui compl6tcnt le premier volume, en nommant les au- teurs des Notices dont ces portraits sont accompagncs. Les douzc livrai- sons qui composent le second volume, oll'rent, avKC quarante-huii jtoi— Iraits (quatre par chaque livraison), des Notices sur ie cardinal Pitrre dc Bcrullr , par Rl. Sahalier (un avcrtissement des cdileurs porte que celte Notice, ainsi que le portrait, doivent prendre place immediateinent apies Maiherbe, dans le f'' volume), — Henri IF ; Andricux, — Sully; Daru , — Baliac ; Marron , — /'i;ice«t de Paulc; Boissy-d'Anglas, — Ic cardinal de Richelieu; de Segur, — M"" Lepras dc Marilluc; Sabatier, — Fahcrt ; Liadieres, — le cardinal Mazarin ; La Folic , — le cardinal du Rctz; Lemontey, — la ducbesse dc Longueville; Lemontey, — Mai- rct; Laya, — I'oiiure; Campcnun, — Rotrou; Picard , — Poussin; De- non , — M"' Scndcry ; Sabati^ r, — Turcnnc ; Matbitu Dumas, — Condi; La Folie , — Antoine ^-/rnujui ; Laajuinais, — Descartes; Michelot, — M""' de La Fayette; Lemontey, — La Rochefoucnult; Boissy-d'Anglas, — Claude le Lorrain, Denon, — Vuquesne; Ch Dupin, — M^^ Dcshou- lieres; Lemontey, — Pierre IMcolc; Laujuinais, — Riquct; Creuz.e de Lesser, — Mezcray; Amaury Duval, — Louis XI F ; Liadieres, — Mo- liire; Auger, — Cornciltc; Laya , — Cotiert; Lemontey, — M""' deSe- vigne; La Folic, — Lesueur ; Miel , — d'Herbetot; Langles, — La liruycre; Boissy-d'Anglas , — Bossnct; de Segur, — Luxcmljcurg ; Oui- zille , — Catijiat ; La Folie , — Le Pugct; Denon , — Perranlt ; Mazois, — Charles LcLrun; Quatreraere dc Quincy, — Lulty ; de Lacepede, — Quintiull; Greuze de Lesser, — Racine; Roger, — La Fontaine; Au- ger, — Bourdaloue; Marron , — Le NClre; Mazois. Le prix de chacune des livraisons de cet ouvrage, que nous avions an- noncc d'abord , par erreur, ctre de 6 I'r., et qui ctail de 8 Cr , a ele porle dcpuis, en raison de I'ctendue donnec aux Notices , et qui n'avait pas ele d'abord prcvue, a 10 Ir. pour Paris, et 10 fr, 5o c. par la poste. %«/V\' V%'VVL%/%%% WVWVW W% tW% WXX W\)i'V%% «,WV(a'Wfc VV\ W%A Viai WA.% II. ANALYSES D'OUVRAGES. SCIENCES PHYSIQUES. Tableau iL^MEiNTAiRE d'Oumthologie, ou Histoire iva- TURELLE DES OlSEAUX QUE l'oN RENCONTRE COMMUNji- MKNT EN France ; suivl d'un traite sur la manwre dc conserver leurs dcpouilles pour en former des collec- tions, et d'un recueil de /^l planches, par feu S. Gi.- rardin i)e Mirecourt, ex-professeur d'histoire natu- relle h I'Lcole centrale des Vosges (i). Get ouvrage, public en 1806, tel qu'il est reprodiilt au- jourdhui .ivec ua nouvean litre, est destine a faire connaiti'e Ics caraclercs cxterieurs et les mccurs des principales especes d'oiseaux qui se trouveut snr le sol iVancais. II est Ic fruit de nombreuses observations que son auteur a faites dans les en- virons de Mirecourt et d'Epinal , pendant pres de trente an- nees , et son vrai titre devrail elre , ainsi que M. Gerardin eu convient lui-nieine, Oniitliologie du dt'j>artement dts Vosges. Cepeudaut , il f'aul remarrjuer , avec lui, que cette contre'e, situee sur le double passage de presque toules les especes d'oiseanx , qui cbaque annee vont du midi au nord et du nord an midi , reciproquement , est peut-etre , dans tonte la France, le point le pins favorable pour rccuelllir des notions nouvelles sur le plus grand nombre de ces animaux , et sur leurs habi- tudes naturelles, dans le terns des niigratious. Les seuJcs es- peces qui nont pu etrc soumises aux recberches direcles de (1) Palis, 1822. Deux vol. in-S°, et un atlas io/j". Diifour et d'Ocagne, lihraires, quai Voltaire, n" j5. Prix, sot'r. 4(52 SCIENCES PHYSIQUES. Tauteur ile cct ouvrnge , soat celles de nature nquallque, qui IVequcntcnt exclusivement uos cotes scplcntriouales ; celles qui viennent d'Afrique, en cte, siir le littoral tic la IMoiliter- ramie , pour y passer peu de jours , ct cclles qui ne quiltent jamais les ciines glacees des Alpes ou des Pyrt'noes. Quant a ces especes, M.Gcrardin,pour completer Ic tableau de rOrfildiologie iVam'aise qu'il s'eteit propose de tracer, s'est cru autotise « !es di-crire, d'apres les naturalistcs Ics plus di- gues de foi , qui les ont lait counaitrc les premiers. L' enumeration et la description des especes admiscs par M. Gerardia est precctk'e dime introduction , dans laquelle il a rouni les principaux laits gcneraux qui oat ete observes sur rorganlsatiou des oiseaux , leurs moeurs, leur chant , ieur ponte, la construction de leurs uids , etc. Dans le corps de I'ouvrage, la methode ornithologique qu'il a suivie est essenticllement celle que M. Cuvier a pro- posee, en Tan Vl , dans son Tableau elemeiitaire de I'Hls- toire naUirelle des aniniaux. Le premier ordre, ou celui des oiseaux fissipedes , rcn- ferme quatre sections , savoir : 1°. IjCS accipitres ou oiseaux de proie , partagcs en Irois genres et trenle-sept especes j a". Les passereauXy divises en six families, vingt genres et cent viugt-cinq especes ; 5". Les grimpeurs , formant trols genres et six especes; .4". Les gallinach , se composant de sept genres et vingt- trois especes , y compris les oiseaux domestiques ou de basse- cour , non palmipedes. Le second ordre , ou celui des fissipedes de rivages , eorrespond a Fordie des ecliassiers de M. Cuvier, et com- prend ciuquante-cinfi especes , divisees en sept genres. Eufm , le troisicnu- ordre ou celui des oiseaux nageurs , SCIENCES PHYSIQUES. 465 oppelcs aussi palmipedes, est compose de neuf genres el de ciaqaante-huit especes. En totaiite , solou Tauteur , rOrnidiologie francaise presente quarante-neuf genres et trois cent qnatre especes dolseany. Ce nombre est de beaucoup inferieura celui queMM. VleiUot ef Teuiminck adraettent dans leurs ouvragesj nials le l)ut de M. Gerardin a ete plutot de faire bien connaitre les especes generalement repandnes, qae d en decrire de nouvelles, qui sent ordinairement fort rares , et dont les nioears , a cause de cetle rarete uierae , sent tres-difficiles a oljserver. L'atlas qui accompagne le Tableau d'orniihologie , est compose de quaraute-uue planches gravees au simple trait, dont les trente-quatre premieres presentent les figures de cent trente-trois oiseaux, cboisis dans les divers genres, et executees de raaniere a faire saisir au premier coup d oeil les priiicipales differences caracteristiques que Ton remarque dans lenr Jacies. Les sept dernieres piafiehes sout consacrees a la representation des principaux instrumeus que Ton emploie pour la preparation des peaux d'oiseaux, destines a etre pla- ces dans les collections , comme aussi a celle des divers pieges en usage , pour la chasse de ces animavix. Toutes ces figures sont decrites avec soin , et celles qui representent des oiseaux sonl aecompagnees de notes nombreuses , qui completent leur histoire naturelle. Ce meme atlas est terminc par quatre grands tableaux sy- noptiques , qui d'un seul coup d'oeil offrent toutes les divisions el les sous -divisions adoptees dans Touvrage : on y troave tous les caracteres generaux et particulicrs , soil des genres , soil des especes. Enfin , M. Gerardin a termine le second volume de son Tableau d'orniihologie, par une monographie , on un appen- dice qui a pour objet la distinction des dtffcrentes races de pigeons connus (en 1806), soil exoliques^ soit Indigenes, dis- 464 SCIENCES PliYSlQLES. posces dans iin ordre alphabc'tique , avec un precis de leur Iiislolre. Cc travail beaucoiip molns coinplet que celui qui a elii publiti depuis sur le nicine sujot , par M, Temminck, nest pas neanmoins sans iateret, et a pu fournir plusieurs donnws utiles a cet liabile oruilhologisle. En resume, I'ouvragc de feu M. Gerardin , consldere com- lue livre elenieutaire , nous parait reniplir Tobjet que Tauleur selait propose , el pouvoir etre dun grand secours aux per- sonnes qui commencent I'elude de rornilliologie. Sous un autre point de vuc , celui de la stutistique , nous nous piaisons a reconnaitre qu'il renferme des notes nombreuses et impor- taules sur Tliistoirc naturelle zoologique du massif des Yos- ges. Desmarest. 'V%-\'%'VVV1 VVVfUVVt De la fortification permanente , par G. H. Dufolr , lieutenant-colonel du genie , etc. (i) Nous sommes encore bicn loin du terns ou nous pourroiis, sans danger, reooncer ii IVtude de Tart des combats , et nous borner a tirer de I'bisloire des guerres passces , et du recit de nos malbeurs el de nos fautes, des lecons de prudence oude resignation ; il ne s'agit pas seulemenl de savoir ce que Tart de la guerre a ete jusqu'it present , et quelles causes out amene ses progres : 11 faut qu il se perfectionne encore , et que scs preceples soient si blen et si generalement conuus, quils ne puissenl etre pour aucun pcuple un moyen de funestes succes. De jour en jour , la machine politique devient plus compliquce, et de uouvcaux. frottcnicns se font scntir dc loutes parts; des (i) Geneve, 182J. Un vol. in-4°5 hi. tin tans, coiiiprend des tahltttcs utiles ct commodes, pour six grandes divisions de la yie : A, Memorial de la vie cou- ranle el journaliere , oi!i Ton inscrit ea quelques lignes les priaclpales actious, les occupations , les pensces de chaque four, dirigecs par un esprit d'ordre et de mpthode qui les amoliore eties multlplie. — B. Memorial pour Tinscriplion des recettes et des dcpenses, qui permet de conserver une gran- de regularile dans la vie dconomique , et qui tient toujours en garde centre le danger de (aire des deltes ou de dissiper sa lorluue. — C. Memorial des personncs , ou de la vie sociale, qui conserve le souvenir des relations Iiabituelles , choisies avec discernement et cullivees avec soin. — 'D. Memorial de la vie I'pistolaire , qui presentc le tableau ahrege des leltres ecrites et des leltres recues, dont on tient note pour en con- server la date , et nieme Tobjet , exprime en une seule ligue par quelques mots de recherche. — E. Memorial bibiiogra- phique , destine pour la vie inleUectuellc et lilleraire , sur le- quel chacun inscrit, a son choix , les litres des meilleurs ou- vrages, analogues a son genre d'instruction ou a ses travaux, tju il veut se procurer, lire ou consuller. — F. Depot mne- monique , pour la vie de la me'moire el de I'imagination , qui a paru susceptible dembrasser plusieurs subdivisions que chacun modifie a son gre , et dans lequel on a dispose des ta- bles separees pour quatre ol)jels distincts : F '. Souvenirs et Proj'els personnels , relatils a sa profession , a ses travaux par- ticuliers , a safamiile , a ses aflaires. — F '. Souvenirs el Pro- jels d'ulilile publique, rapporti's a son pays, a Tbumanile , aux inventions el aux decouvertes , aux progres des arts et «les sciences , dont chaque homme doit suivrc et observer la luarche, dans la sphere qui lui est propre, — F ^. Tablelles ET POLTTIOUES. 477 historiques , pour I'inscriplion dcs epoques , soil des tveiie- tnens publics remarqnables . soit des circonslances domes fi- ques et dejamille , dont on veut confserver la date. — F4. Tahleltes Ntcrologiques , pour I'liiscriptlon des noms des pa- rens , ou des amis ([u on a cu le nialhenr de perdre dans ic cours de Tannee, et des personnages publics , distingues ou ce'lebres , qui sont raorts depuis peu. (( La reunion de ces differens comptes ouverts pour clia- cun des principaux eleinens de la vie , forme une sorte de li~ %'ret d'ordre , qui sert a rc'gler et a connaitre la dislriltulion et I'emploi de tons les jours de I'annee, a suivre toutes ies variations de son existence , a fixer et a couserver les rtsul- tats quelle a pu laisser. « La tenue complete de X agenda general n'exige pas au- dela de Imit ou dix minutes par jour^ au moyen des tablelles quon a dlsposees, et sur lesquelles, excepte les deux, comptes ouverts de la vie courante et de la vie economique , on n a guere roccasion d'ecrire qu u des interralles plus ou nioins eloignes. « L'usage de ce livret, bien entendu et applique dans toii- les ses parlies , procure les trois avantages reunis : — de con- server les principaux resultats de sa vie ecoulee, pour meltre a profit le passe; — de gouverner avec economie et sagesse , dune maniere egalement rcguliere, utile et agrcable , son existence acluelle, pour mieux jouir du present; — enfin, de regler d'avance, dans tout ce qui est esseutlel el qui peut dependre de soi, son existence futile, pour se rcndre,)usqua un certain point , maitre de son avenir. — Ou peut aiusi obte- nir une grande economic du tems, qui est Ictofie dont la vie est faite ; augmeuler sa vie en valeur reelle, en duree , en elcndue , en profondcnr. n Les lecleurs curieux d'approfondir eel important sujct, qui se rattache au grand art d'etre henreux , art a la fois si 478 SCIENCES MORALES I'acilc , sous Icaipirc clc la sagesse et dc la raison, mais rendu si difficile par 1 ignorance, rirreflexion ct les ecarts des pas- sions, pourront consullcr I'instructioii pour la teuue de I' Jgcnda ^tncriil {\) , qui en expose, avcc tous les develop- peincns couvenables , la destination et TulililL'. Un second livret, sous le litre de Biomilre, ou Mcnwriid Horaire, et thcrmomclre d'emploi clu terns (2) , serta indl- quer le nombre des lieures douuecs chaque jour a chaciine des divisions gcnerales et parllculleres de la vie , considort'O sous les quatre rapports physique, moral, intellectuel et so- cial. Ce Biomilre est forme de tahleltes tellement disposeos qu on pent y recueilllr , en une minute et sur une seulc ligne , pour chaque intervalle de vingt-quatre heurcs, les divers emplois et les princlpaux resullals de la vie pendant le meme espace de terns. ISous regretlons de ne pouvoir esposer iol la manicre ega- lement sinjple, ingeuieuse et analytique dont I'auteur a su rassembler , dans une suite de vingt-quatre tableaux pour les 565 jours de Tannee, et d'un tableau recapitulatif en douze li- gnes , dont une pour cliaque mois , tons ics eidmens et les emplois possibles de la vie bumaiue ct sociale , en sorte qu'on pput resumer avec une precision admirable les resultats de chaque journee, comparer les journe'es entre elles sons les r.npports de Icurs divers emplois ; recueillir exactemeul I'lm- pression morale, bonne, mediocre ou niaui'aise que chaque jour a laissce ; enfin , examiner et surveiller sa conduite et sa (1) Un vol. in-i2, cartonnii, 287 pages, avec tablettes. Au bureau de !a Revue; et chez J. J. Paschoud, a Paris et a Geneve. Prix, 5 fr. — Voyez , cidcssus. Revue Eiuxjclojjcdiquc , T. XII (1821J, pag- 4o9"4' '• (2) Un petit vol. in-12, carlonne. 88 pages, dont 5o en tableaux, pru- cidees d'une instruclion sur I'usage du Biomilre. Prix, 5 fr. ; mfemcs adressc;. ET POLITIQLES. 47O vie avec une atlcnlion miouUeuse, qui ccpendant n'obligc qua pcrire par jour une seule li2;ne et quelqucs chiirres dans Ics colonjies de chaque tableau. La Bibliotlieqiie Drilannique de Geneve, conlinuee avec tant de succes par ses habiles rc'dac- teurs, sous le litre de Bibliotlthquc Univ'erse//e, a publie, dans le teuis, lui expose asscz coinplct des divisions qu'embrasse le Biomctre. {Bibl. hriiann. caliier d'octobrc 181 1. Division : LiTTERATURE. PliHosopltie morale ; Ewploi clu terns, p. 162 et suiv. ) M. Raymond, de Charabory , a rgalement donne une analyse detaillee du Bioinilre, dans le jllagasin Encyclo- pcdique de M. Millin. ( Caliier du inois de fcvrier i8i5.) Pour revenir a I'essai theorique, qui a precede les deux, li- i'rets pratiques, nous dirons que le Traitd de I'emploi du terns est complete par quelques appendices, places en forme de notes a la fin mi vokune , et qui renfermenl des dcveloppe- mens dun grand inleret sur le menie sujef. Nous avons sur- tout rcmarque un long estrait des Meinoires de Franklin, dans lequel cet bomme d'etat, citoyen elpbilosopbe, raconte avec simplicite par quels efforts successifs , par quels CACrcices constarament suivis, il acquit graduellenient les habitudes, Ics connaissauces et les vertus qui ont bonore sa vie, et qui lui ont assigne uu rang distingue parmi les nobles fondatcurs de I'independance anipricaine. La traduction anglaise de Touvrage de M. Jullieu se recom- mande par Texactitude et la fidelite , antant qu'on peul appeler fidhle une version que son auteur veut faire passer pour un ouvrage original, et dans laquclle , pour attelndre ce but, il ne neglige pas les plus petits artifices. Ainsi , le traducleur an- glais a grand soin de substituer, dans certains passages, le nom de I'ancienne Bretagne a celui de raacieune Gaule . et les rives de la Tamise aux bords de la Seine ; non content da voir supprime plusieurs notes, il conserve dans les aulres des phrases enlieresde quelques auteurs francais, donl il daigne raremcnt 48o SCIENCES MORALES citer Ics noms. La litteraturc anyhuse a sans doute produil un assez grand nombre tlouvrages utiles, qui ont repandu chcz toutes Ics nations les lumieres de la pliiiosoplue avec la gloire de leursauleurs, pour n'avoir aucuu jjesoin de s'attribuer des produclioiis *-lrangeres par des inoyens si indlgnes d cllc. L. Sausier. t.^/\\WtA^'V>X tVMl lIiSTOiRE d'Herodote , suivic de /a Vie D'lToMiiRB; nou- velle traduction , par A. F. MiOT, ancien conseiller- d'^lat (i). (( Lcs premiers liistorlcus des Grecs setaienl bornes a tra- cer riiislolre dune viile ou d uue nation ; tous ignoraient Tart de lier a la meme cliaine les evenemeus qui iuteressent les divers peuplcs de la terrc , et de falre uu tout rogulier de taut de parties delaciiees. Htiodole gvlI Ic merile de concevoir cetlc graude idi/c , et de Texecuter. II ouvrit aux veux des Grecs les aunalcs de Tunivers connu , et Icur offrit, sous un meme point de vue, tout ce qui sVtait passe de memorable dans Tespace d'environ 240 ans. Ou -vilalors, pour la premiere fols , une suite de tableaux qui , places les uns aupres des an- tres , n'en devenaient que plus effrajans.... Mais la main qui pelgnit ces tableaux , sut tellement en adoucir Tliorreur par les cbarmes du coloris et par des images agreables ; aux bcautes de Tordonnance, elle Jolgnlt taut de graces , dliarmonie et de variete; elle excita si sou vent cette douce sensibilile qui se ri'jouit du bien et s'alTlige du mal , que son ouvrage I'ut re- garde comme une des plus belles productions de 1" esprit bu- main. » (i) Paris, 1822. Trois vol. in-S", avec une carte et des tables dc ma- tieres pour cbaque volume. Firmin Didot, pere el fils, rue Jacob, n" 24* ET POLITIQUES. 481 Tel est le magnifique ploge que Tauteur du J^oyage du jeune Anacharsis fait d'Herodole , diiprc'S Denys d'Halicar- nasse , daus son jugement sur Thucydlde. Nous sommes loin des terns dontnous eatretientHerodole. et cependant quel iuteret ne prenous-uous pas en lisant leur histoire? L'origine des Pelasges et des Hellenes , de ces derniers surtout , qui , faibles dans leur orlgine , donnerent dans la sui- te, corame les plus avauces dans la eivilisation, leur nom a tous les aulres peuples de la Grece , et dout les descendans si long-tems asservis , font aujourd'lmi de si nobles efTorls pour reconquerir leur indcpendauce et reprendre leur ran^ parmi les nations ; la nomenclature des villes fondees par les loniens, au nomhre desquelles nous rctrouvons encore ceite malheureuse Chio , jadis si florissante, aujourd'hui veuve de sa gloire , de son commerce , et pleurant inconsolable sur ses enfans qui ne sout plus ; la ricliesse des rois de Lydiej la prise de Sardes , leur capilale, et les triomplies de Cyrus; les malheurs qui meuacent les Grecs , allies de Cresus ; les PIio- ci'ens , qui , ne pouvant supporter Tidce de la servitude , nV echappenl qu'en fuyant sur leurs vaisseaux, avec leurs fem- mes, leurs enfans et les images de leurs dieux, et semblent avoir legue leur exemple aux Parganiotes de nos jours : tous ces faits nous apprenuent les vicissitudes des empires et des peuples, et nous revelent une partie des secrets que tient en- fermes notre avenir. On y voit, comme le remarque encore Fabbe Barthelemy, les nations toujours inquieles et en niou- vement , quoique jalouses de leur repos ; disunies par linte- ret, et rapprocbees par la guerre; soupirdnt pour la liberte, et gemissant sous la tyrannic ; partout le crime triomphanl, et la veitu poursuivie ; la terre abreuvee de sang , et lempire de la destruction etabli d'un bout du monde a lautre. On peut aussi dislinguer , daus Herodote, parmi une foule T, XVII. — Mars iSaS. Sa 482 SCIENCES MORALES d'evdneuiens importans, le supp'.Ice pr-'pan- pour Crcsus , la inort (le Cyrus, la descrlplloa de lEgyptc, Ics dcrnicrs mo- iiiens de Canibyse , la conspiration centre les Mages, I'expe- dition de Darius en Scylhie , les discours lenus daus le conseil rassemble par Xerxes , pour dt'lihcrer sur Ic projet de porter la guerre dans la Grece ; ceux d'Artabane, rjuand Tarmee dcs Perses arrive an bord de rHellespont , etc. wMais , qui pour- rait surtout , comnie le dit M. Miot , dont nous aimons a faire coniiailre le style le plus tot possible, ne pas admirer la fin du 8*^ livre? II scrait difficile de trouvcr , dans les ecrlvains an- ciens , uu morceau plus oioquent. La beaute el i'adresse des discours qu'Herodote place datjs la boucbe des persohnages qu'il met en scene, soat au-dcssus de tout eloge. Jamais on n'a pretc a la seduction un laiigage plus insiuuant, et de plus nobles acccus a la liberie et a Tindependance. Il nous sem])le assister a cette audience solennellc que les Adu'niens donncnt aux envoyes des Perses. Nous voyons , dun cote , Tagent de Mardonlus , caressant et le sourire sur les levres ; de I'autre , les Lacederaoniens , sombres, silencieux , inquiets de Teffet que vont produire les offres de Xerxes; an milieu , les Atbe- niens, affermis d'avance dans leurs resolutions, el tiers de I'influence qu'elles vont avoir sur les deslinees de la Grece enliere. » Ce qui nous parait parllculierement rcmarquable dans He- rodote , ce sent les discours tenus apres la conspiration contre les Mages , sur le parti a prendre a Tegard de la souveralnetc. Quelques-uns de ces discours, observe Hcrodote, dans la boucbe des Perses , peuvent paraiire incroyables a desGrecs, el c'est dans ce sens que les Grecs, qui se consideraient com- me les maitres des autres nations en politique, pouvaient trouver incroyable que des Perses, esclaves du grand roi, en aient tant appris dans une science qu'Ils leur supposaienl tout- a -fait inconnne. Mais Herodote n'en assure pas moins ET POLITIQUES. 483 que les discoius out ete tenus , tels qu'il y.i les rapporter. Que ces discours , an surplus , soient des personnages ausquels oa les attribue ou de I'liistorien , on pout s't'-tonner d'y rcncoutrcr luie disrusiioii, sur la nature des gouverneniens, aussi iietle et aussi profonde , et qui ferait croire , par quelques traits, que ie svsteme representatif , trouve dans les hois de la Ger- nianle , selon Montesquieu , et don I les Anglais font honnear a Locke , avail etc apercu deja par les anciens. En rendant conipte maintenant de la nouvelle traduction francaisc d'Herodote, nous devons faire connaitre les motifs qui ont determine M, Miot a I'entrcprendre , et c'est lul-me- me qui nous Texplique. « La traduction que M. Larcher a publiee , a la fin du sie- cle dernier, etait, sans doute, un service rendu a la littera- ture , apres Tinfonne essai de Du Ryer ; mais si les volumi- neux accessoires qui i'accompagnent , la firent tcujours esti- mer corame le monument dun grand travail qui a rempli la vie enlicre d'un savant iufatigable , cest Justement ce genre de merilc, Tappareil pliilologique , le grand aiombre de re- cberclies diffuses, sous lesquelles le texts d'Hf'rodote est, en quelque sorte, etoufFe dans celte traduction, qui Tout rendue d'un usage incommode et fatigant. On croirait, en la lisant, que M. Larcber etait mcins jaloux de faire conoaitre a des Francais le plus ancien des bistorieus grecs donl les ouvrages nous sont parvenus , que d'avoir roccasion de deployer une erudition a laquelle II n'a voulu mettre aucun frein; et 11 sem- ble avoir trop oublie quune traduction dolt etre faite pour ceux qui Ignorent la langue de Toriglnal , et non pas pour cenx qui la savent. Aussi , les lectenrs les plus Intrepides, lorsqn'ils n'avaient pas pris pour I'objet particuller de lenrs etudes la science que professait M. Larcber , recnlaient tons devant cette masse effrayante de commcntaires, elcbercbalent ■ivec peine quelques traces du talent propre de Iblstorien, 48i SCIEISCES MORALES dans line Torsion presf|iie toujours scclie , oii cliaquc mot nc parait otrc inlroduil que pour amener une note. » Cc jui^omciU scir Ics dcfauis de la traduction de M. Larcber est exprinu' avec unc franche v(*ri!e , raais avec une louable moderation, ct M. Miot a «'le bicn inspire en s'occupant a nous.faire voir IlfVodote tel qull est, aACc scs qualitrs ou scs inoperfectioas. 11 nous d(.n'e!oppe , dans une preface , les priu- cipes qu il a suivis pour la traduction , et le Imt qu'il s'est pro- pose , dans les notes qui I'acconipagnenl. Les regies cju'il s'est prescrites nous paralsscnt honncs , et il les a fidelcraent appli- quecs. 11 etait impossible, comme Tobserve M. Miot, d'offrir un ecrlvain aussi aucien qu'Herodote a un lecteur francais , sans lul en facillter rintelligence complete , toules les fois (ju'il est question de mocurs el d'usages qui ne nous sont pas fanii- liers. Quelques notes etaieut done neccssaires pour procurer cette intelligence , et prevenir de peuibles recberches. L'au- teur a reduit, autant que possible, celles qui n'ont que cc genre d'eclaircissement pour objef , et il les a r.-^digoes avec une extreme concision. Mais la lecture d'llerodote doit aussi reveiller , dans I'esprit du lecteur, le desir de jnger jusqu'u quel point les connaissances qu'il deplole sur tant d'objets di- vers , et les descriptions qu'il nous donne des productions de I'art ou de la nature , sonl justcs et en barmonie avec ce que les modernes savcut aujourd'liui sur le meme sujet, M. Miot a cbercbe a satisfaire une aus&i raisonnable curiosite, D'au- tres notes (et celles-!a forment le plus grand nombre) ont done ele consacrfcs a etablir une sorte de parallele entrc I'etat des connaissances bumaines , a I'c'poque ou Herodole ecrivait, et ce qu'elles sout aujourd'l.ui. Nous pouvons assurer cjue M. Miot a rempli cette tacbe dans touie son elendne ; et il recon- uait noblement le secours dont ii a ete aide par piusiours sa- vans distingues, parmi lesqueis nous uousbouorons de comp- ter quelques-uns deuos oollaborateiirs. Plusicurs de ces notes, ET POLITIQUES. if85 qui couccruent des points tie doctrine ou de pliilologie, sont dc veri tables disseiiations et de pellts Iraites. Nous avons par- ticulierement remarque la note 54 du livre second , dans la- quelle les idces des Eg>ptieus , sur la connaissance de I'dme, sont parfaitement appreciees. Mais , sillerodote fulappele le Pare de I'histoire , il a aussi ele surnomiu6 Ihistorlen du mensonge , et Taniour des an- cicns Grecs pour le nierveil!eux ridicule ne rexcnserait pas , s il s'etait toujours montre lui-meuie credule a ses fables ; inais il est juste de reconnaitre que souveut aussi il les raconte en sceptique : il les donne pour ce qu'elles valent. On pent tou- jouis sourire aux rccits de la descente du roi Rhampsinite aux eniiers, oii il joue aux des avec Ceres; de Cresus sauve des flammes du bucbpr par la protection d'ApolIon; de la jument qui avait engendre un lievre , prtsageant la prompte fuite et le retour, en courant, au meme lieu d'oii elle partait, del'ar- nic'C si pompeuse el si magnifique de Xerxes ; etsurtout de la longue barbe qui croissait a la prelresse de Minerve, cbez les Pedasieus, toqtes les fois qu'ils etaient menace's de qnelquc niallieur; ainsi que de plusleurs autres prodiges de cello es' pece. Mais M. Miot prend a taclie, dans ses notes, de veuger Ilerodote sur daulres points principaux , du double reproche de credulite et de mensonge , et Ton sera etoune de la foulc de fails observes par cet liistoricn qui furent dans I'origlne regardcs comme fabuleux, inais dont les voyages modernes, et surtoul noire memorable expf-dilion en Egypte et en Svrie, ont dcmontrc Texislence. 31. Miot apporte toujoiu's , dans ses remarques sur Tbistoire d'Herodote,- celte sagacile de discer- nement qui sail repousser Texageratlon , sc del'eudre du mcr- veilleux, rejcter linvraiscmblable, et n'admettre pour vi-a^ que ce qui pent etre avoue par la raisou. Toutes ses explica- tions sont reglees par la critique la plus judicieuse; ct, lors- qu'il se decide entre deux opinions , il adopte toujours cel'e 48G scIE^'CES morat.es qui s'accordc le micux avec la pliilosopliic ct la morale. Peut-etre s"est-il mis unc soule I'ois iin pen en contradic- tion avec ces principes. On se rappellc conihien la narration d'Horodote sur la proslilufion obligee des femnies de Kaby- lone en Thonneur de la d;'essc Myliua , a excite Ics doiites pbilosopliiqucs de Voltaire, ct scs sarcasmes injuricux cen- tre le savanl de Dijon; mais I'ausiere Larchtr a sontenu la Ycrite historique de celle coutume lionteu^c , ct M. Miot sem- ble adopter aussi cette opinion , dans la note 6i du Livre I""^ , dans laquclle il rappellc , apr«'s Voltaire, le droit de pn'li- halioii , de marquelle , de janibage et de cuissage du gou- vernement^feodal. Outre lautorile de ces abus inlames, plus rapprocbes de nous , el dout uu Herodote a venir pourrait douter a son tour, ce n'eut pas ete non plus la premiere fols que les religions, ou piutot les superstitions, auraient con- traint leurs sectateurs a des acles contraires a la morale uni- verselle , et c'est aiusi que le vrai quelquefois peut n'eLie pas vraiseniblable. La diction de M. Miot, toujours Terra e et brillante, cor- recte et facile , laisse a peine rencontrer comme des tncbes le'geres, dans 5 volumes in- 8", une expression douteuse ou nial appllquee. Simple comme son modele , il sait, com- me il I'a dit d'Herodole , quitter avec lui , lorsque les ta- bleaux a tracer rexigeut , les crayons ordinaires de riiislolre, pour saisir les pinceaux do la poesle. Nous pourrions , pour faire juger la maniere du traductcur, cller les discours de la fm du VIU^ Livre, qu'il indique comme les passages les plus eloqueus d'Herodole ; mais Ht-'rodote et son traducteur sonl ricbes de plusieurs autres narrations , et uous prclererions Iranscrire, si Tespace nous en etilt reserve, quelques frag- meiis du denombrement de Tarmce de Xerxes. On a souveut Toulu ctablir une comparaison entre Homere et Herodolej mais^ saus voir dans riiistorieu ua emule du poete, nous -1/it ET POLITIQLES. t 487 eroyonsque, s'il estquelques passages daus Herodote qui rap- pellent Homere, sans doule la tlescription simple et animee de Tarrat'e de Xerxes ct des peuples qui la composaicnt, est de ce nombre et pent paraitt-e imitee du denombreraeut et de la revue de Tarmee d'Agamemnon. Conuaissant trop iniparfaitement la belle langue dans la- quelle Herodote a ccrit , nous ne basarderons aucuuc opinion sur la fideiite de la traduction; mais M. Miot nous apprend que le ceJebre auteur de la Chrono/ogic cCHcrodoie a eu le lenis , avant sa mort , d'accueillir sorf ouvrage, et c'est a I'abri du suffrage de M. de Volney que nous nous recusons. L'au- teur du f''oyage tti Egyple el en Sjrie avait mcnae tenioigne 1 intention de rendre comple de Touvrage de M. Miot , daus la Revue; mais telics out cte ses dcstinees , que c'est unc Notice necrologique sur ce respectable savant qui a reniplace dans notre recueil larticle dout il devait Tenricbir. h 11 iiloire d' Herodote est suivie de la P^ie d' Homere, attri- buee a Herodote , et d'une Notice biograpluque sur Hero~ dote,fSLV le traducteur. L'ouvrage se termlne par ua Index geographique de uoms , de lieux oq de peuples mentionnes par Herodote, une Table generate des malieres^ et une Carte pour rUistoire d' Herodote , colorice , tres-bien gravee par J. B. Tardieu. LVditlon est digne des presses de M. Firmin Didot, et toutesles parties en ont ete parfaiteraent executees, Enfin, cetle nouvelle traduction d'Herodote, dont 1 elegance et la purete ne laissent rien perdre des naives beautes de I'ori- giual , et qui a etc jusque dans ses accessoires si bien soignee par Tauteur, place M. Miot au nombre des pbilologues les plus distingues , et elle sera lue avec utilite, non-senlement par les savans , mais avec profit et avec un grand iuteret par tons Ics gens du monde. Parent-Real. 488 SCIENCES MORALES Recveil DBS HiSTORiENS DE Fra>ce, Tojie XIV, conUnant la suite des Monumens des trois RkcNEs de Philippe i, Louis vi, et Louis vii, dc I'an loGo a I'an 1180, par M. J. J. Brial, aticien reltgieux biinidictin de la con- gregation de Saint-Maur (i). Dans noire 47" caliier ( novenibre 1822. — Tom. XVI , pag. 267) , nous avons inscre un premier article sur le grand Recueil des histoviens de France^ que les religieus dc la congTe'galion de Saint -Maur avaleut entrepris aux Irais de IVtat. Nous nous proposions d'abord de (aire connailre seule- ment le plan gtWral de celle collection volumiueuse, on les regies queles RR. PP. bcnedictins s'elaienl impose'es, sous la direction da chancelier de France , poiir i^ssembler tous les monumens bistoriques de la nation. Dans celle entreprise, ou se rcunissaient loule la magnificence des rois et toute la pa- tience des moines, nons avons signale cependant quelques defants resultant da plan general , et Quelques inconvenlens qu'entrainailpour les erudits I'ordre qu'on y avail suivi. Nous senlons neanmoins que nous merilerions d'etre ac- cuses d'une Icgerete blen prcsomplueuse, si nous prctendions avoir rendu compte, en dix-buit pages, dim ouvrage qui compte deja 18 volumes iu-fo!io; d'un ouvrngc auquel out concouru des savans du premier ordre, et qu'on pent consi- derer comme le fruit des plus doctes recbercbes des erudits francais , peudaul qualrc-vingls ans. II nous semble , au con- (j) Paris, 1806, un vol. in-fol., pag. cxx et 870. — II a paru en toul, jusqu'a present, 18 vol. ia-fol. de cette collection. Prix, 3o fr. le vo- lume ; grand papier, 60 fr. L'ouvrage en tier se trouve cliez Artb. Ber- trand, rue HauteTcuille , n" 23, ain^i que les 17 vol. infol. des Ordon- nanccs des rois de France, au memeprix. ET POLITIQLES. 48[) traire , qu un journal qui porlc lo litre iXEncycloptdique , est plus pariiculiereinent appele a fa Ire connailre au public un moiiumenl qui lui-mcme est eiicjclopedique par sa nature, un ouvrage entrepris dans le hut de completer a lui seul Te- ducation hislorique des Francais. Le corps dcs historiens na- tionaux occupe une place distinguee dans toute bibliollieque desliiiee a favoriser les etudes serieuses. Nous croyons cepen- dant qu il est eu gc'ni'ral fort pen lu. Quelques lettres le con- sultent , au moyen des tables qui permetlent darrivcr laci!e- ment et sans etude a une apparente erudition ; ma is combieu est petit le nombre de ceux qui chercbent de bonne foi a le connailre ! Nous ne nous llaltons point de rendre ce nombre plus giand ; niais il nous sembie que les Francais doivent lout au moins posseder rinvenlaire de leurs ricbesses uatio- nales ; ils doivent se familiariser avec le uora , avec le carac- tere propre de cbacun de leurs historiens foudamentaux. Le grand nombre , parmi les hommes de lettres eus.-memes , est force de se dispenser d'une elude a la quelle une vie entiere ue suffirait point ; mais ihlaut qu'au nom seul dun de Iturs anciens auteurs, ils sachent a pen prcs quelle conliance ils I doivent accorder a son temoignage ; et, sils se trouveul appe- les a eclaircir un fait hislorique, il faut quils sachent oil ils doivent chercher des preuves, et comment ils doivent ies ap- precier. Ncus nous proposons , en consequence, de passer successi- vement en revue les volumes du Recueil des historiens DE France qui out ete publics dans ce siecle, et nous cher- cherons ainsi a les faire connailre , cbacun a son tour, a nos lecteurs. Nous ne remonterons point au-dela de Tannre 1806, ou fut public le quatorziewe. Pendant vingl ans , cette en- treprise royale avail ('le suspendue par la revolution ; les jour- naux du tcms avaicnt annonce au monde savant les volumes ]ui avaient ele publics , avanl celle grande crise nationale. Le ^go SCIENCES MORALES public est en possession tie cos volumes ; ct, depuis long-tems, ils ne nous apparticnncnl plus. Peut-clre lueme trouvcra-t-ou que nous abusous do la jui'idiclion que I usage semble aban- donner aux. ouvrages pcriodiques , eu Irailant coniraft une nouveaule uu livre qui a paru , il y a tli'ja dix.-sept ai>s. Nous prions cependant quon veuillebicu considt'icr, d'abord, qu'il s'agit d un in-iblio de looo pages , dans vmc langue savante , et sur ua sujet qui n'a riea d'euLrainanl : ce volume seul conlieut plus de malleres que dix gros vol. in -octavo. 11 ne serait pas juste d'exiger d'un journaliste qu'il le liit, comme il pourralt faire un ouvrage scienlilKjue ordinaire; nous de- mandons ensuile quon vcullle bien iaire atlemlou que ce vo- lume est tellemenl lie avec lesdeux suivans, quon devail etre tente dallendre pour Tanalyser la publication du dernier de cenx-ci, c'est-a-diie, lanuce i8i5. Euliu , nous conlesserons francliement que , quelque seuliment que nous ayons du de- voir impose a notre/Jei'jie, derendre comple d une production aussi importante, nous nous serious Idisse eftrajcr par la dif- ficulte de cetle tuche, si I'auteur de cet article navait pas du faire une etude approfoudie, pour sou propre comple, de cba- cun des volumes de ce lomiidable recueil. II lenv a consacre de lougues amiees dun travail journalier, pour ecrire YHls- toire des Francais , et c est ce travail immense qui seul lui a. donne quelque droit de juger ces erudits si patiens , si infati- gables , qu'il se plait a reconnaitre pour ses maitres... (i). Nous avons dit que le tome XIV*' du Recueil des historiens eta it lie aux deux tomes qui Tont suivi; il I'etait egalement (i) Les tomes IV, V, et VI, de Vllistoire des Francais de M. de Sis- HiONDi , scront mis en vente au mois de mai prochain, par MM. Treutlel et Wiirlz, a Paris, lis contienncnt la troisieme partie, intituI6e : L* France confcderie sous tc regime fcodat , de I'an gSj a I'an 1226. Cctte periode repoad aus huit premiers rtgnes des Capetiens. ET POLITIQUES. 49^ a ceux qui Tont pr»5cecle. En effet , les rellgleiix benrdictlns , ses cdileurs, apres avoir consacre le tome X'' aii regiie de Robert , et le tome XI* a celni de Henri I , s'apercurent qa'ils avaleut ainsi trop raorcele toutes leurs chroniques , qu'ils ayaient ote toute liaison anx fragmens si courts qu ils reunis- saieut. Us resolureut clone de ne iralter que commc une seule periode de cent vingt annees , les trois rcgnes dc Philippe I , Louis VI, et Louis VII , de Tan loGo a Tan i i8o. Ils consa- crerent cinq volumes a tous les monumens liistoriqucs qui apparticnnent a ces cent vingt anuf-es. De ces cinq volumes, les tomes XII et XIII , pubiies en 1781 et 1786 , contiennent les Chroniques propremeut dites : le tome XIV", public en 1806 , contient les Fies des Saints et partie du recueil des Lellres; les tomes XV et XYI , pubiies en i8o8 et i8i5, coraplelent le recueil des L^ltres liistoriques. D'apres cetle division des monumens appartenanta ces trois regnes, on voit que Ihistoire politique, ou rencbainement des evenemens, ne doit point, dans ce moment, etre I'objet de notre examen. Ceux qui, avant la revolution, rendirent compte successivement de la publication des volumes XII et XIII, purent cbercher a faire comprendre, d'apres les chroniques reunies sous leurs yeux , quelle fut la vraie marcbe des affaires natlonales durant ces cent vingt annees , quels furent les ecri- vains les plus a porlee de voir les faits ou de juger les carac- leresj quelle part il faut faire a leurs prejuges ou a leurs pas- sions, avant d'admetlre leur temoignage. Pour nous, ea rendant compte , soil de ce volume , soil des deux suivans , nous n'avons a etudier ou a exposer que Tetat domestique el interienr de la France, les moeurs pri vees des Fraucais, les pro- gres de lenrs opinions , de leurs etudes , les changemens sur- venus dans les relations des classes diverses. C'est la, en effet, ce quo nous devons nous attendre k trouver dans uu recueil dts F^ies des Saints , coasideres seulemeut comme hommes 493 SCIENCES MORALES privc'S, on flans un rccucil cic Itllrcs, poxir la pluparl familicrcs, quoique('crilespar cles pcrsouuagcspuissans. Quant im\lcttrcs, celles qui sont couteuues dans le loiue XIV, apparlienneni prosquetoutcs a la fin tUi XI' slecle, ouauregne dc Philippe I. Ccsl aussi prlncipalement a ce tems-la que nous limiterons nos observations. La peiiode do cent viugt annces , a laquclle les RR. PP. Benodictins ont consacre ces cinq volumes , pent etre consi- drroc coninie une des plus Iniporlantcs dans riiisloirc de la civilisation du nionde. Dejii , depuis quelque tenis , les grands fleaux qui avalent a/Tlige la France sous les Carlovingiens , etalent suspendus. On ne voyait plus les Normands, dans Icurs barques decouvertes , braver les tempetes du Nord , re- monler les rivieres presqne jusqu'a Icur source , surprendre les vllles que le gouvcrncment ne songeall point a defendre, iucendler les villages , egorger les pavsaus, entasser sur leurs bateaux tout le butin dont lis avalent pa se charger, et comp- ter , parnii leurs trophees , toutes les larmes qu ils avalent ooiilees aux meres Irnncaises. On ne voyait plus des nures de Hongrois arriver inopiu^ment, tantot en Bourgogne et en Lorraine , tantot jusqucn Provence et en Languedoc , snr leurs petlts chevaux tartares , un arc en travcrs sur les epaules, une petite lance a la main, ct leur dollman recon- vert de lames de corncj les enfansue s'eflrayalentplus deleur figure a dcml humaine, et les prelres ne recherchalent plus si ces fds pretendns dun diable et dune femme sauvage , claicnt designes dans TEcrllure par les noms de Gog et Magog. Lc Midi ne tremblalt plus devant les armes victorleuses des Rlusulmans ; le Chalife de rOccidcnt ne falsall phis partir de Cordoueses emirs, avec la commission de porter aux infideles, d'une main TAlcoran , de Taulre, la flamme et le fer* Le pas- sage de leurs armccs n'clalt plus marque par rinccndle des cabanes, des moissons, des (orels, et par lc massacre de ET POLITIQUES. 4(j5 toule la population ; le fanatisme dcs Ommiades commencait enfiu ii faire place aux arls de la paix. Le caraclere de IVpotjue nouvelle , c ?lait le developpe- raenl quavaient acquis la force individuelle et la defense locale. Sous les Cariovingieiis , toutes les frontieres ('talent ouvertes , toutes les provinces elaient desarmees , toute la nation etait frapptfe de terreur , tons les iudividus se croyaient sans moyens de resistance. Sous les premiers Capetieus, au contraire , le chevalier, revetu de son armure de fer, se crovait invulnerable; son cheval u'etait pas moins que lui delendu, an milieu de la melee, centre les epees et les ja- velols ; sa demeure etait impenetrable ; la maison de tout gentilhomine s'etait changee en forteresse. Nous trouvons dans ce XIV* volume, p. si3g, une descrip- tion faite par Jean de Colmien , dans la \'ie du bienheureux Jean, eveque de Terouanue, de ces cbateanx dont la France se herissait, et qui devaient changer en meme tems et le ca- ractere national, et le gouvernement monarch ique. La voici : (( C'est I'usagc, en efTet , de nos jours, pour les hommes les plus riches et les plus nobles , ou pour ceux qui , par con- sequent, consacrent le plus exclusiveuieut leur tems a satis- faire leurs halnes privees par le carnage, de se procurer avant tout une relraiie ou ils pulssent se metlre a I'abri dcs attaques de leurs ennemis , combatlre leurs egaux aveeavan- tage , et retenir dans les fers ceux qui se sont trouves les plus faibles. Ils elevent, aussi liaut qu'il leur est possible , un mon- ticule de terre transporlee ( Tauleur parle dun pays de plalne). Ils Tenlourent d'un fosse dune largeur considerable, et d'une effrayante profondeur. Sur le bord intcrieur du fosse, ils plantent une palissade de pieces de bois equarries, et for- tement liees entre elles , qui equivaut a un mur; s'il leur est possible , ils souliennent cetle palissade par dcs tours elevees de place en place, Au milieu de ce monticule , iis batissent I 49} SCIENCES MORALES une maison , ou plutot une ciladelle, d'oiY la vuc se poi'le tie tons Ics coU'S egalement. On ne peut arrlver a la porte de celle-ci (jue par Ic pont, qui, jelo sur Ic fosse, et porlp sur des pllieis accouplrs, part du point le plus has au-del'i du fosse et s'cleve graducllcnicnt , jusqua ce qa il allcigne le somniel du monticule el la porte de la maison, d'oii le maitre le domine tout entier, » On ccmprend que cclte conslrurlion des ritadelles de Flandre faisait place, dans les pays montuoux , a des doujons d'une autre nature ; icurs fortes et cpaisses murailles cou- ronnaieut les precipices ; ofl ne pouvalt en "ftpprocher que par des routes etroiles et torlueuses, loujonrs exposces aux pro- jectiles des creneaux , ou par des galerlcs couvertes et obs- cures, S'il y avait une plate-forme dcvant la porle . Tassail- lant pouvail y elre accable par un]enuemi invisible sous les pierrcs tou jours amoncelees au liaut des murailles. Des fosses pleins d'eau, des ponls-levis, des herses tombantes derriere la porle , en rendaieut de mille mauieres Tabord difficile et dangereux. Tout le travail des artistes les plus ingeuieux avait ete, dans ce slecle, consacre a donner Tavantage a la force personuelle des riches sur celle dune nniltitude desar- inee. Le gentilhomme , dans son cluiteau, osait braver des millicrs d'ennemis ; en rase campagne , sur sou cbeval de bataille, et revetu de son armure de fer, il bravait egale- ment la rage impuissante de tons ses vassaux. L'objet principal dc ces fortifications privt'es , celul pour lequel Ijouls-Ie-Begue avait le premier permis de les cons- truire , avait ete d'arreter les incursions de ces Normauds , de ces Hongrois , auxquels la France avait ete si long - terns en proie. Cet objet avait ete pleinement atteint; aucune bande de ces peuples errans n'aurait plus ose se rcpandre dans des pays berisses de fortcrcsses , et oil tons les vivres , a I'annonce du moindre danger, elaient mis en surete dans des relrailes ET POLITIQUES. 495 iuaccessibles. Mais, un second effet suivit immcdialeraent ce- lui-Ia. Quand Ics barons se Irouvcrenl liors de toute alleiule dans leurs chatcaui ; quand ils sentlrent que , derriere ccs fortifications nouTelles, ils pouvaienl , arec un petit nombre de sergens d'aruies , braver loutes les forces qu'il etait pos- sible de rassembler centre eux , le lien social entre 1< s Fran- cais fut briscj lautorile nationale et lautorile royaie furent egalemeut ancantles, Cbacun connait {'existence des capitu- laires de Cliarlemngue et de ses premiers successeurs , des assemblees du Cliamp-de-Mars , oi!i les eliefs de la nation exercaient le pouvoir legislatif et reglaient ses finances : de telles assemblees cesserent presque immediatement apres la permission donnee aUx gentilsbommes de foitifiei' lenrs cha- teaux. Que signifiaient , en effet, desormais , des lois aux- quelles ils elaieut maitres de ne point obeir , des irapots qu'ils etaient determines a ne point payer? L'autorite royaie se trouva aussi complctement aneantie que celle du Cbamp-de- Mars; il n'y ent plus d^arraee qui voulut se rassembler a la voix du monarque ; plus de raessagers roy^iux , missi domi~ nici, qui yisilasseut les provinces ; plus de protection possible pour aucun ordre du peuple , plus de justice , plus de mon- naie nationale, plus de commerce, plus de communication entre les provinces. Les barons, fortifies dans leurs cbateaux, ne se borucrent point a y chercber un appui pour braver les ordres de leurs superieurs ou les menaces de leurs ennemis. Leurs passions, leur cupidite , lenr mcpris de toute justice, les cngagerent bientot a tirer de leurs forleresses un parti qu'ils jugeaient plus avantageux encore : ils y rassemblerent un petit nombre de brigands. A leur t^le, ils se mettaient en embuscade sur les grands chemiiis , ils foudaient sur les passagei's , ils attaquaient de preference les pclerius , les prciats et les marcbands , qu'ils sapposaient porter avcc eux de plus grandes ricbesses ; ils les 496 SCIE^XES MOKALLS depouillalent, el Ic pins souvcnt ils les conduisaient cusiiile tlaiis Icurs doujons, pour tirer dVux, par la torture, des raucous cousiderables. Lcs exemplcs do ces Ijrigandages des qentilsliommes sont irequens daus le volume que nous avous sous lesyeux. L'hisloirc de la Ibnclalion du couveal tie Cliarite- sur-LoIre , nous raontre combien loute cede contr«''C ctait in- feslre par lcs baudils que tenait a ses gages Renaud de la Marcli€, un des premiers barons du comle de Ncvers (pag. 4a et suivantes). Dans le livre des miracles de saint Marcu'le, nous trouvons des details plus rovoltaus sur les voleries de Tbomas de Marue, lils du siic de Coucy, qui joignait a la cupidite d'un voleur de grand cbeniiu , la recberche dune execrable jouissancc dans les supplices de ses captifs (p. 1 1 5). Henri Huntindon , dans sa leltre sur le meprls du monde (pag. 266) , ajoute de nouveaux trails au portrait clTrayant de Tbomas de Marne, dont la dissolution egalait la cruaate. Ce ne sont point encore la, cependant, lcs plus illustrcs paruii oeux qui , a cette epoque , exercaient le brigandage. Le pape Grogoire VII , daus deux lettres inse'rces p. 582 et 586 de ce volume, nous en denoncc un d uu raug plus eleve. Ija premiere , ou ce pape fait le tableau du royaume sous le re- gne de Philippe I, mcrite que nous la fassions eounaitre paruu plus long exlrait, Grogoire YIl, pgalement eelebre sous ce nom , et sous celui de moine Hildebrand , etalt , quoique Ita- lien , a p»rtoe de eonnaitre parfaiteraent la France. II avail acbeve son education au cOuvent de Cluny , en Bourgogne ; II y avail vecu , avant Tan io5o , dans rintiraito de saint Odilon. II avail parcouru toutes les Gaules a plusieurs reprises; son esprit, remarquablement prutlranl , donue pins de valeur a ses observations ; ses ibnctions eminentes lui taisaienl recueillir lcs rapports les plus lideies; son caractere inflexible, autaut que sa puissance supreme , Tavaient accoulume a ue rien me- naner. ET POLITIOtES. 497 a Uii long espace de terns , » dlt-il dans sa lettre circulaire aux arclievcqucs ct aiix evcques de France, au mois de no- vembre lon/j , « sest dcja ecoule depuis que le royaume de France , autrefois si fameux el si puissant, a commence a voir decliner sa gloire , et a perdre les marques de toules les ver- tus,tandis que les mauvaises ma^urs s'y accroissent. Mais, dans ces derniers lems , nous avons vu tomhei' son honueur el loule apparence de decence; car, les lois j elant negligees, et loute justice foulec aux pieds, tout ce qu'on saurait faire de houteux, de cruel, de miserable, d'iulolerable, s'v fait iinpuuement , et y a meme passe en habitude , par uue longue licence. Depuis un certain nonibre dannees, la puissance rojale ajant perdu toute vigueur parnii vous , et aucune loi , aueuneaulorite nc pouvant empecber ou puiiir les injures , les ennomis ont commence u combattre entre eus de toules leurs forces , conime s ils ne faisaieul que se conformer au droit des gens, et ils rassemblent ouvertement des armes et des troupes pour se vengcr. Si de tels usages ont multiplie dans voire pa- iric les meurtres , les iuccndies et tons les fleaux de la guerre, on peuts'cii afHiger siuis doute, mals on ne saurait s'ea eton- uer. Bleu plus , aujourd bui , une raecbancele nonvelle les ajaat Iwleints corarae une peste, ils commeucent a commetlre des forfails exccrables , et borrililes a redire, sans que per- soune les y pousse. lis ne s'arrelenl devanl aucun respect ou Jiviri ou bumainj ils regardeut comme rien les parjures , les sacrileges, les i noes les , les trabisonsj et , ce quon ne voit auUe part ailleurs sur la lerre , les ciloyeiis , les procbcs , les frercs s'arreteut reciproquement par cupiditoj !e plus forlar- racbe a son caplif tons ses J)iens par des tortures , et lui laisse terminer sa vie dans une extreme misere. Les pelerius qui se rendenl aux portes du tombeau des saints apotres , ou qui en revleiinen!, sont saisis par ceux qui en prcnneat la fantaisie, jcu's dans des prisons , souinis a des tourmcns plus cruels que T. xvir, — 37nrs i8a5. 55 4()8 SCmiSCES MORALIS les pa'icns eux-memes n'eu sauralcnt inventor, jusqu'^ re que, pour sc raclieler, ils aient douiie , souvenl , plus nienie qu'ils ne posseclent. C'csl voire rol , ou Lieu plulul voire ly- ran , qui , a la persuasion du diable, est Torigine et la cause tie toutcs ces calamitcs. 11 a souille toute sa jeunessc par Ics crimes et les inlamiesj aussi faible que miscraljle , il porte inutilemenl les renes du royauine doul il s'est cliargc , et uon- sculement il abandonne h tous les crimes le pcuple qui lui est soumis, en rclucbant les liens de Tobtissance ^ il reseile en- core par rexemple de ses gouts et dc ses actions , dans tout ce qu'il n'est pas permis de faire , nl uicme de dire, II ne lui sufiil point d avoir meritc la colere de Dicu , par le pillage dcs egli- ses, par les adulleres, par des rapines detestables, par des parjurcs, et par des fraudes dc lout genre que nous lui avons reprochces a plusieurs reprises j il vient , a la maniere d'un brigand , d'eulevcr des sommes euormes a des niarchands , qui, de loules les parties de la lene , se rendalcnl a je ne sals quelle foire eu France. Dans les fables memes , on n avail ra- conte rien de semblable d'un roi ; lui qui devait eire le de- fenseur des lois et de la justice , en a ete le plus grand con- templeur. Il a agi de sorte que ses forfaits ne se sont pas ren- fernies dans les bornes du royaume qui lui est conW , raais que , pour sa confusion , la connalssauce s'cn repand en tous lieux.)) Si Ton etait dispose a croire que Tacle de brigandage repro- che par Gregoire vn a Pbilippe l", est nn fait isole, sans rapport avec le reste du caraclere de ce raonarque , cette sup- position seralt dementie par rblsloire des miracles de Saint- Germain (pag, 24) : « Le grand roi des Francais, fils du roi Henri , nous dit Tagiograpbe , etant j.cune et credulc, cedail aux. consclls de ses llatteurs. Il entra d'une maniere fort irre- verenle daus la basllique de Saint-Germain pros de Pans , dans riiilention de pourvoir a ses dc'-sirs ou a ses volupli's , au ET POLITIQTJES. 499 moyen des tresors de Teglise, que Ic rol CliiUcbert.y avail rasseinbles en I'lionneur de cette maison do DIcu. II ordonna qu'uue croix d'or, qui etait placee dcniore Tautel de Saint- Vincent, fut desceudue a tcrre , ct il se meltait en devoir d'en arracher Tor et les plerres precieuses , pour les dislribuer a ses satellites Mais, tandis que les nioines avaieut pose a terre les cliasses des Saints, et qu'ils invoqnaicnt la proteclicn de DIcu par leurs geniissemcns , uu nuage envoye dii Saint des saints couvrit toute Tegllsc, et le roi frappe de terreur se desista de son entreprise. » Le noni seal d'Hildebrand rappelle Ic souvenir de la rao- narcbie temporelle des papes , dn pouvoir absolu de Teglise, da profontl icspect auquel les laiques etaient reduits vis-a- vis des prelres , de la domination d'une superstition craintive sur toules les consciences. Il ne fautpas croire cependant que cette terrear dont le clerge avait renssl a frapper les hiiques, que ce triompbe non dispute du cbristianisme ou de la puis- sance ponlKicale , servit de sauvegarde aux pretres eux-uiemcs ouaux lieux saints. Le meme Gregoire vii ecrivit, Ic 3o Jan- vier io8o(T. XIV, p. 64^)7 a Tbierry, eveque dc Verdun , une lellre ou nous trouvons ces paroles : «Nous vcnons d'ap- prendrela rude calaniile qua eprouvee tout rccemmeut noire I'rere Henri , eveque de Liege. II se reudait a Piome , pour se proslerner aux portes des sanctuaires des saints apolres , lors- que, la veille meme dc Noel , le comle Arnoul de Cbisny el de Givet Pa surpris , I'a depr iiille de tout ce qu'il porlait de pre- cieux sur lai , et, pour comble d'iniqulte, Ta force, le glaive sur la poitrine, a jurer quil ne redemanderait jamais ricn de ce qui Uii avail ete cnleve ; qu'il Tcmploierait , au contraire, a obleuir de nous, en sa faveur, le pardon dun si grand crime. » Les gentilsliommos ne se contentaient pas de devaliser lespassans;souvenlaussi, ilsaltaquaicnt les lieux on ilscrovaicnt 5oo SCIENCES MORA[,ES que lies Irosors etaicnl icnus en reserve ; etles t'gliscs nVlaient alors,pas plus qucles maisonsdes bourgeois oucellesdesJuifs, h Tabri de leurs spoliations, Le incme Git'goire vil ecrivit, en io85, a deu\ clicvaiiers de Tc'rouanuc, donl Tun tlait nieine avoue, ou defcuseiu' laique de cette t'-glise (p. 6Co) : « Nous venons de recevoir la relation dun loi'l'ait horrible, d'un acte d'audace intolerable , dont vous eles accuse, el que nous pourrions a peine comparer aux violences des paiens , tluraul les perseculions. Lambert, c'-veque de Ti-rouanne , scst plaint a nous , qu'apres lant et taut d'aulres sacrileges que vous avicz precedeniraent commis centre son egllse, vous venez den cufoncer les porles , den enlever les orueniens divers , de sole, d'argent el d'or; vous avez ravi jusqu'aux croix sacreesj vous avez tout pillo, soil dans le cbccur, soil dans les deux cba- pelles ; vous en avez derobe jusqu aux reliques ; et pour por- ter au comble tous vos crimes, vous avez enlraine, bors de rcgllsc, Teveque lui-memc, qui, etendu a tcrre , auprcs de Tautei , y demeurait en prlcres ; vous lui avez arracbe la lan- guc, et vous lui avez coupe les doigls de la main droilc. Ne dilcs point , pour vous justilier , que la vie de cct bomme t'lait rt'prouvce, que sou ordination otnit injuste, que nousravirns menace de i'cxconmuinication. Elait-cc done a vous de porter les mains sur un bomme revetu des ordres sacrt's? » Ainsi, dans le terns oil, selou Texpression du meme Grc- goire vii {EpisloLv Grcgoril vii , It/), ii, p. no), Tolec- tiou d'un pape en faisalt un jjlieu snr la terre , la toute-puls- sance de IVglisc nc siifllsait point pour mellrc a I'abri da plus :o6 SCIENCES MORALES pour qui Ics regards ilu public sonl unc recompense, comme un encouragement. Scion uotrc auteur, « Ics euuemis cle la publicife peuvcnt se ranger en trois classes : Le malfailcur qui voudrait se derober aux regards de son jugej le despote qui cberche a etouflfer I'opinion publlque , dont II craint d"cn- tendre la yoix ; Tbommc timide el indolent qui accuse Tlnca- pacito genera le pour voiler la sienne. » Si , comme nous Ic croyons, cellc defniilion est exacte, que les ennemis de la publlcite reviennent de leur prevention , ou qu ils clioisissent dans laquelle de ces classes ils veulcnt etre ranges. Le second avanlnge de la publicite , c'cst d'assurer la con- fiaiice dn peiiple, et son assenlinieni mix mesures Icgi.ila- iwes. 11 fut un terns oi!i le peuplc etait comple pour pen de cliose ; les bommcs de ce tems-Ui pourront regartler en pltiti ce second avanlage. 11 n'en sera pas de memc de ccux qui out puise quelque instruction dans IVcole de rexpcricnce, et dans la contemplation des grands evenemens que le develop- pement de la civilisation deroule progresslyement sous les yeux des generations ; ceux-la savent quaujourdliui le peu- ple , c'est la societe clle-meme , et qull n y a plus de gonvec- nement durable, sans la confiance et rassentiment dc ia so- ciete. « Aulant il importe aux gouverues de conuailre la conduite des gouveruans, autant il importe aux seconds de connaitre les vcritables va-ux des prejniers. )» L'opinion pu- blique est active de sa naluie ; on ue Tarrele point en ne Teclairant pas, on legare. Le regne de Josepb II, marque par tant de bonnes intentions et de reformes necessaires, eut ete bien plus utile et bien mieux apprecie , si la publicite eut prete a ce prince un appui dont ses plans ue pouvalent se passer. Le Iroisicmc avantage, c'est de mtnager aux ekcteuvs la. Jaculti d'agir avec connaissance de cause. II est evident , ea effet, que, sans la publicite, le reAouvellement des assem- ET POUriQUES. 507 bices serait h-peu-prcs saas objct, pqlsque le peiiple sc tiou- verall toujours force de choisir oalre ties hommes qu il n'anrait pas eu les luoyens de juger. Le qualriciue eufin, c'est de nienager a I'assemblee lajhculte dc projitcr des lumicres dii public. Do quelque inaniere que I'ou concolvc la compositlou dune assemblee , il est impos- sible que les uiembres soient, a tous egards, les plus eclaires, les plus capables , les plus sages de la natlou ; qu ils possedent a eux sen'.s toutcs les connaissances general cs et locales, ne- cessaires aux. liommes charges de rimposante fonclioa de doaiier dcs lols a uu peuple. Ccprodige d'election , dil avec raison M. Bealham, est uue cliimere. Locke, Hume, Adam Smitb (i), et beaucoup d'aulres hommes de genie, n'ont poiut eu de siege daus le parleraent. II est done bien utile d'etablir, au nioyea de la pubiicite, uue sorte de communaute entre les travaux de rassemblee et ccux de ces hommes prives si utiles a la chose publique. L'esperieuce nous apprend que les idces les plus salutaires sont souvent venues d'indiTidus isoles. L'une des conceptions qui oat Ic plus conlribue a il- lustrer radrainislration de Pitt, le fonds d'amortissement , etait le fruit des caiculs du doctcur Price. Le scul homme qui ait cu, cits Torigiue de la querelle avec les colonies d"A- inerique , des idces sames , et qui eut epargne une guerre a la nation s'il eut cte c'conte , c'etait un ecclesiastique (le doyeu Tucker ) , exclu , par son elat , de la representation na- tlonale. Apres avoir ainsi developpe les avanlages de la publicitf, Tautcur presente les objections quon leur oppose, et il na pas de peine a en monlrer la fulllite. Nous ue pouvons le suivrc (i) Parmi ces noms celebres, I'auteur place cclui de Newton; c'est uneinadvcrtance; Newton fut depute au parlcment, en 1GS8, parl'uni- vcrsiie de Cambridge. 5oS SCIENCES MORALES dans scs raisonncmeus plcins dc sens et tie saqessc ; scu- Icment, nous citerons son dernier argument, qui signalc un vice qu" ii ne faut jamais se lasser do comballre, parce qu'il detruit , dans son principe , le gouverncment represeiilatif. ]Nous voulons parlor de cette couiiancc aussi niaise qu'impru- dentc dont ecrtoins hommes font hommage au pouvoir: timi- dcs ou vcndus , ils se reduiseut eux-inemes a une servile ap- probation; et, sit lallait les croire, tout acte de surveillance sv.:rait une injure laite a Tautorite, cqmmc si le sjsterae qui nous ri'git ('lalt autre chose quun systeme d'examen et de re.sponsabiiite.. Trop de gens ont inleret a combattre cette doctrine , pour que nous ne saisissious pas roccasion de fap- puverd'un t>nuoignage aussi respectable que celui deM. Ben- tham. (c Avancc-t-on, dit-il, comme objection coulre le re- gime de la pubucil"^, que c'est un sysleme de nivfumce? Sans doute, ecu est un ; et loute bonne i«istitution politique n'esl-elle pas londee sur cette base? De qui faudrait-il se niefier , si cc nest de ceux a qui vous donnez une grande aulorite, avee de grandes tentations d'en abuser?.... Consi- derez leurs interests personnels , vous les verrez souvent en opposition avcc ceux qui leur sontconlics; ils possedenl tous les moyens de se servir eux-memes aux depens du public , sans pouvoir elre convalncus de malversation. Que restc-t-il done pour surmonter tous ces motifs dangereux , qu a crcer un inti'-retdune force superieure ; et quel pent etre cet inle- ret, sinon le respect pour I'opinion publiqae, la crainte de ses jugemens, le desir de la gioire , on un motj lout ce qui resulle de la publicite? » L'auleur s'occupe ensuilc de detaillcr les objels auxquels la publicite doil s'eiendre ; de presenter les exceptions fort rares (jue peul souffrlr cette regie generale de publicite, de developper les moyens les plus efiicaces pour en obtenir les ET POOTIQUES. Soq arantages qa on en reclame; et enfin, U expose quel est a cet tn-ard I'etat des choses clicz les Anglais, "sur ce pomt, comme sur beaucoup d'aulres, lalol et Tusagc sont,enAngielerie, directement opposes. La regie defend d'assisler aux seances du parlement (i) ct de rlen publ.er de cequl s'ysera passe. Cetle regie, qui date du terns de la guerre civile de i65o, et qui a ete plusleurs fols Invoquee depuls, est totalement tombee en desuetude, a mesure que roplaio.i publlqne, mieux eclalree, a pris plus d'asceudant (a). Aujourd'bul, les de'bals parleraentalres sout publics, et les journaux en reudent compte dans Ic plus grand detail. « II est facbeux, dlt M. Benlbam a cette occasion, que ce qud y a de mleux en Aagleterre se fasse par uue contlnuelle violation des lols. .) Sans doule, cela est fAcbeux ; car aujourd bul 11 ny a de surete pour les gouvernemens que dans la lol, et si le bon sens public se trouve en opposition avec elle , une lutte dolt s'ouvrlr tut ou tard; et alors, qui crolt-on qui trlom- pbe, ou du gouvernement Invoquant uue lol des long-iems meprlsee, ou du peuple parlaut au nom de la ralson publl- que? Nous nous trouvons done ranienes a cette remarque, que nous avons deja eu I'occaslon de presenter alUeurs , que le seul gouvernement stable sera celul ou la constitution et les lols secondalres se modlfieront progresslvemeut et regu- (i) Dans un espace de trente ans (de 1688 a 1719), celle prohlbhioa fut lenouvelee sept fois ; et plusleurs publicisles anglais en legardent la y\ohuoa comme uncrimetres-qrave, clquidoit etre scveremtnlfuni; it is accounted agreat crime, and severely punished , dil Scobel , 84. {■i) Ce n'est que dcpuis I'annee 1771, que les feuiUes publiqucs don- nent les debats parlenirntaires dans toute leur etendue. Jusqu'a cnlte t^poque, les relations succinoles que les journalistes se hasa'^daipnt a pu- blier, n'offraient que des noms supposes, ou senlemenl I'inilialp di'S o:a- teurs.Voyez A Hislorf of England in a scries of letters. (Par Liiiletojc.) T. n,pag. 204. 5 Id SCIENCES MORALES lierement, « mesure que la civilisation se perfectionnera. Cet imporlanl cliapilre est termine par une note ou Ton examine la question du secret pi-escrit a notrc clianabre ties pairs. « Je ne puis dc'couvrir aucnne bonne raison pour cc secret, clit lauteur; si la publication est dangercuse, el!e Test moins , ce me scrable, pour la cliambre qui est le moins cxposee aii danger do Tambition populaire I^a cliambre des pairs a tellenient recomiu rinfcriorite do sa position re- lative, par celte obligation dcs dplibcratlons secretes, qu'eilc a cbcrcbe tons les nioycns de s'en alTrancliir, sans violer le texte de la constitution. »Et il ne pouvalt pas en etre autrement: publiclte et gouvernement represcntatif sohldeux idres telle- ment boniogenes, qu'on nesaurait concevoir runesansTautre; or , il n'y a point de force Icgislalive au monde (|ui pulsse triompber de la nature des cboses. Lc'gislation , administra- tion , justice, tont emprunte de ce grand moyen force et au- torite: sans publicite , point de blen permanent; sons les aus- pices de la publicite , point de mal durable. Do la publicite, notre auteur passe a la dh'ision du corps U'gislatif en deux assemblees. Au premier coup d'oeil , il semblesortir Ici deson sujet, el trailer une question de prin- cipe couslilutionnel , blen plus qu'une question de reglement inl^rieur ; mais on verra comment il la ratlacbe a son plan, dans lequel Tabsence de ce cbapitre laisserait une lacune. M. Beulbam avail d'abord montre les Inconveniens de la di- vision du corps leglslalif ; ensulle, solt que les avantages de cette division lui parussenl moins evidens, soil par tout autre motif, il les avail passe's sous silence ; M. Dumont a supplee en ce point au travail de son ami. Au reste , il rrsulle de di- vers passages de ce livre, que Tauleur penclie pour la divi- sion du corps legislalif en deux assemblees; mais II convient qu"une telle organisation apporterait de grands obsl;iclcs a la reformc dcs abus , et que « ce svslcme est moins propre a ET POLITIQUES. 5ii creer qu'a conserver. » Cest aussi ce qu'avalt pense la majo- rite de notre asscmblt'e conslilnaute , et ce que pensent aii- jourdliui les corles dEspagnc ct de Portugal. Notre revolu- tion, anssi bien que la leur, etalt peut-elre impossible saus ceile unite du corps legisiatif ; c'est une justice que Ics publl- clsles etrangers auraient du rcndre aux inimortels autears de notre reforme politique (i). En arouant qu'il ne serait pas facile de citer de mauvaises lois que la cliambrc dcs lords ait prevenues , tandis qu'elle en a rejele de bonnes , Tauteur crolt cependant que, dans Teconomie generale dn gouverne- ment anglais , cette cbarabre a ete fort utile , et qu'eu prln- cipe la division du corps legisiatif en deux cbambres est salutal- re sousTerapire dune constitution etablie. Mais il ajoute, avec grande raison, scion nous, que si Ion ctendalt cette division jusqna trois on quatre cbambres, il en rr'suUerait iufailllble- Dicnt les plus graves inconvcniens. Kotre anteur cite le Da- nemark et la Sicile, ou cette division a fini par detruire toute representation ; il aurait pu citer d'anlres exemples (2), (1) Parmi les censeurs inattentifs, qui, moins eclaires que M. Ben- tham , ont fait ce reproclie a la France , nous n'en cileroDS qu'un , parce que son ouvrage, estime en Angleterre , a ete repandu en France; c'est Georges CvsTXKCB , autcttr da Tableau de (a Constitution d' Angleterre; Iraduit sur la 5* edition , par Ch. Loy40n , en 1817. (2)Au moment meme oil nous ecrivons, la SuMe nous en fournit enco- re un, qui doit frapper tons les esprits obscrvateurs. Une motion est presentee aux etats pour demander la publicite des seances; I'ordre des bourgeois et celui des paysans sentent I'utilile de cette mesurc ; mais ces deux ordres reunis ne sc coraposent que de 188 membres, tandis que la noblesse et le clerge en ccmptent 54i. 11 est probable que la pu- blicite ne sera pas obtenue. Dans une autre question (une euquete sur la ruinc de I'induslric, ct sur la detresse publiquc) , nous voyons les paysans, en leur qualile de proprietaircs, faire cause commune avec la noblesse, contre le clerge et les bourgeois; ct , taudis que deux cham- brcslultent ainsi contre deux chambrcs, les affaires reslcnt eu souUran- 5ia SCIENCES MORALES el partlculiercment le uotre. 11 est bien demontre , pour ccui qui ont medile siir ranclen ordre social de la France, que la divlsiou de nos ctats-generaux en Irois clianihics , est une dcs principalcs causes de leur nullite ; toujours allentlfs a leurs lultTcts de caste bien plus qu a I'interet national , le clerge ei la noblesse ne s'enlendaient guere que pour accabler le tier^elat , qu! , de sou cole , elall trop falble pour souger a secourir la nation, do sorleque le bicn-clre du peupic etail la chose dont s'occupaienl le motus les etals-geueraux. Le proccs- verbal des elals de i6i4 , les derniersqui aient cte assembles, oflre , a eel egard , un mouunieul curieux qu il est bon de rappeler, parce que, si la conduite de TassembU'e eonstiluantc avail besoin de justification , sen! il ponrrait lul en servir. Le president d'unc deputation du liers-elat, dans les babitudes d'humilitc' de son ordre, avail dit a la noblesse : « Traitez- nous comine vos freres cadets , el tioiis voiis honorcrons et aimerous. )> Certes , dans un pays oii le droit d'ainesse uc laissail aux cadets, comme on disait alors, que la cape et I'l'pee, la pretention n'etait pas bien alarmante; loulelbis, i'or- gueil de la noblesse en ful profondement Irrltej et le presi- dent de eel ordre , se plaignaat au roi de rinso'ence du ticrs- t'lat, s'exprlmait en ces termes : « Je n'aurais jamais fait de rapporter a V. M. tout ce que rantIqui||B nous apprend que lanaissauce adounede preeminence a cet ordre, et avec telle dilTerence de ce qui est de lout le resledu peuple, qu'elle n'eu a jamais pu souiTrlr aucune soi'tc de consparaison Le tiers-elat , qui llenl le dernier rang dans cette assemblee, or-r dre coinposi^ du peuple des villcs et dcs champs, ces derniers soul quasi tons bommagers el jusliciablcs des deux premiers ordres; ceux sident de la noblesse se de- laanduit si la nobleise pouvait etre u tellement rabaissde , qu'elle fut avec le vulgaire en la plus etroile sorte de societe qui soit'parmi les hommes , qui est la fraternite. » Et il (inis- sail en disaut au roi : « Rendez, Sire, le jugement ; et, par une dt'claration pieine de justice, faites-les mettre en leur devoir , et reconnaltt e ce que nous sommes , et la difference qu'il Y a, » Tel etait Tesprit des etats , tel etait le resullat de la division par ordre; el Ion concoit combien, en 1789, les cnnemis de la reforme ctaient inloresses a les faire encore deliberer par cbambre , comme autrefois; mais le ticrs-ctat < tait trop eclairo pour tomber dans ce piege, et la seance k jamais memorable du Jeu- de-Paume donna le signal de I'af- irancblssement de la France, et avec elle peut-etre, du monde civilise. Apres avoir rechercbe les iuconveniens auxquels une as- scmblee politique est exposoe dans iexercice de ses fonclions, pour trouvcr p'us facilement les remedes qu'il convient d leur opposer, M. Benlbam arrive a un cliapitre intitule du President ; et i! prouve que ce president doit etre <( unique, permanent, toujours subordonne a Tassemblee, n'y exercant dnutrcs fonclions que celle de sun office ( c"cst-a-dire, ne pouvant proposer, ni deliberer, ui voter); enfiu, elu par elio scule , ctamoviblc par elle seule. » L'auteiu'monlrefort bieu pourquoi loules ces conditions sont necessaires dans le sys- tcme anglais ; ct nons ajnutcions qn'elles ne Ic seraicnt pas T. XVII. — illars liii"). 3/^ 5i4 SCIENCES MORALES molas dans le noire, saut I article tic la permanence, qwi n'aurait pas oliez nous Ic nicHnc avanlago. En Anglclcrre , la clianibro n'a pas de rog'tnnent ecrit; sa couduilc ot sa police sont fondt'es sur une serie de preccdeus anciens, noiubreux, quolquefols couUadioloircs , et dont on ne peiitse sorvir avec Iruil sans luio loiiguc ctiido ct un grand usage. 11 n'en est pas ainsi en France. Quant a rinterdicllon de dc'iibercr ct de voter, quoiqu die ne solt pas adiuise en Anglcierre (i) , elle est d'une indispensable nccessile. Pour cone, il faut qne lo president garde scrupuleusement jnsqu aux inoindrcs apparenccs de limpartialitc; or, du moment qu'il vole , il sc place dans Ics rangs , il s'enrole sous une banuicre , il ccsse d L'lre arbilre, il dcvicnl parlie. On voit encore que noire au- teur fail do la subordination a rassemblee une dcs conditions necessaires de la presidencc, et avec juste raison. Nous avons vu cliez nous un ancicn minislre( M. Pasquier, scancedu i5 avril i8ai) , soutenir a la tiibunede la cliambrc dcs deputes, que la ^rande liberie du parlcnical britannlquc tenail surtont (i) Kolrc autcur Ic dil formellcmcnt : Lc systfcmc anglais permct an president de delibercr et de voter. Toulcfois, ceci demandcunc explica- lion; nous la tiouvons dans un opuscule intitule : /?e^/emcns o6«eri/<;'.9 dans (a eliamhrc dcs continunet , fow dcballre les matures et pour vo- ter, hrocIuiiccomposiSc pariin Anglais, ctpubliecpar Mirabeau, en '789; nous y lisous : « Quand rassemblee est ce qu'on appolle en chainhre, I'o- rateur n'a pas dmit de voter, a raoius qu'il n'y ait egalite de voix ; il ne peut nifimc jamais parler dans un di'bat, si ce n'est sur I'ordre et le mode de proc»!dir; mais, dans les coinilcs gcniruux ou de ioute (a cliambrc , I'orateur, quittanl monienlaniimcnt la presidence, pout prendre pail au debat, ainsi que les aulres raembrcs ; toulcl'ois, il use rarement de celte faculty. oCet ouvrage etait devenu i'ort rare, on a bien fail d'cn joindrt- un.e rtimpression a la Tactii/ue fartcmcntairc. ET POJJTIQLES. j,[, it romiiipolouce dit prosident ; mais, ce qu'on u .i pas ilil, el cc (ju'il est imporlani: de ne pas perdrc de \ue, c'cst qu'en m^me icins qu'ils ont send Ic hcsoiii d'environnrr le president dune c-orjnine puissance, Ics Annlais ont compris aussi la uccesslle de le lenlr loujoitrs dans la d('pcnda7ice de la cliandjic, ct ils y onl lr(\s-bicn rc'ussi , solt cuse n'servant le pouvoir de lenoni- incr (i) et de le desiilucr, solt en reslrcignant ses fonctions mix cas Oil Tassemhlee est en chainbrc ; tandis que, pour Ics corniles gtnc'raiix , oii sc discutent toulcs les grnndes mesu- rcs lej-Mslatives , on nomrae cliaque fois un president parlira- llcr, qui prcnd le lilre de Chair-man (liomme du (iiuleuil) ; On sail que le president ordinaire est dcsigne sous le noni d^Orateur. Passant ensullea Tinitialive, I'aulcur fait oLserver que I'ini- ticillve d' obligation doil naturellement apparlenir a ceiui qui a convoque I'assemblee ; mais que ce droit ne pent pas etre le parlage exciusif du pouvoir er.rcutif , ct que cliaque niem- l)re doit le posseder cgalenicut. ParmI les raisons qu'il donne a Tappui de ce principe , il en est unc qui suffirall seulc pour 16 faire admeltre ; c'est que si K; droit de proposer n'appar- tcnait qua Tadr/iiuistration , ies abus qui lui sonl Lvorubics pourraient ctte pcrpctucls. Ccpcndanl, nous voyons qu'en general le pouvoir est jaloux de ce droit ; iiial cclaire sur scs veritabics int('rcls , il s'en reserve la jouissance exclusive (i) Ce point ne nous scinble pas suffisammcnt cclaiici , dans la Tacli- que fiarfcmentairc. Le choix de I'oratfur, dit Gcorgf Gustance, est iait ]iar Ics mcmbris de la cliambre dcs communes ; mais il doit elie soumis il I'approbalion du roi. [Tableau dcia Constitution d'yln^letcrre, p. 98.) Des publicislc's plus ancieos, en reconnaissani cgalemeni aux commiinci> le droit do nommcr Kur president , ajoulfnt , que ccpendanl Ic roi pou- vant le refuser, il est d'usage qu'il le desi{,'ne au cboix dcs communes : The use is for the king to name , and the commons to elect him. Scv- moi:r, fol. 75. Hal. Pari. 1 if>. 5i6 SCIENCES MORALES toulcs les fois qu il est mailre de regler les formes parlemen- taires , sans s'apercevoir que cetle force prt'lcndiie, qu'ii emit alnsl retcnir, lui ote beaucoup en force reelle et en conside- ration. Les besoins d'ua peuple ne peiivent etre ignores, et sans avoir le mo\en d y remodier par Tinitiativc , les repre- senlansddeles a leur mandat Irouvcnt niille occasions den en- Iretenir le public ; Ic pouvoir presque loujours si mallicureu- sement susceptible, s obslloe long-tenis a ne point laiie uue proposition, prccisement parce quon semble lexiger de lui ^ de la rf'SuUe le manque de conHance , la desalFection , el il peul resulter pis encore. Le pouvoir esecutiC qui , en Angle- Icrre, n'a qu'uue part d'initialive, en use si adroilemcnt quil en tire beaucoup plus d'avantage que s'il en avait 1 cutiere disposition ; parce que souvent il a soia d'enlever a Topposi- tiou toule la t'aveur qui s'attaclic aux propositions utiles, soil en les lalsant lul-niemc, soit en les faisnnt (aire par les mem- Ijres qui votent avcc hit ; et le peuple ainsi que le pouvoir se trouvent egalement bicu de cetle conibinaison. Ce cbapilre est terniine par un paragraplie oii Tauleur pr('-tcnd que « c'est use erreur assez gx'nerale de conclure qu'une assemble'e, comnie celle des communes , est corrompue cle ce/a seal que, dans sa marclie ordinaire, eile est conduite par les mi-<^ iiistres. n II nous semble qu'ici Terreur n'cst que dans le rai- sonnenient de Taulcur. En e/Icl , ce u'est pas cle cela seiil que i on conclut la corruption parlementaire du gouveruement anglais J c'est de rinlluence excessive du miuistere sur les elections , cost de Tabus des sinecures , c'esl de ce que ces deputes , qu'ou a pu I'aire clire, et qu on pourra rccompenser, volent avec le miuislcre dans les questions les,pius impopu- laires, et les plus inquietantes pour ia liberte.L'indcpeiidance parlementaire des Anglais est un sujet qui dcmanderait a dtre Iraite a fond, mais Icspacenous presse, et nous ne pou vons pas merae Teffleurer ici. ET POLITIQLES. 5i7 Les divers actes qui eatrent daus la formallon d'uu decrcl , \a proposition , le dcbat , la notation, sont , dans le llvre qui nous occupe , des objets d'uoc grande importance ; rauleur a consacre dix-hnit cliapitres a developpcr sa theorie et a noter des applications. Ce n'est pas ici le liou de le suivre dans tons CCS details , que le lecleur , curleux de ccs sortes de maliercs, pourra cherclier dans le livre uienie ; il y trouvera une am- ple exposition du mecanisme dii sjstenie anglais , avec les aniendemens que Tauleur a eras nccessaires. On jugcra do Tinteret du sujet par quelques-uns des points principaux. quo nous aliens brieveiuent indiquer. On sail qu'en Angleterre cliaque bill doit etre In trois fois dans le parlement. Get usage dale dun terns oii riniprimerio m etait pas decouverte , ot oii les troiS quarts des deputes de la nation ne savaient pas lire; aujoiird'hui les trois lectures sont puremcnt nominales (i) ; le cleix se borne a lire le litre ct les premiers mots des bills ; et on a supplee aux trois lectures reelles en imprimant les projels eux-memes; mais cette im- pression nest ordounee que sur unc motion speciale, qui est quelquelbis rejetee, et d'ailleurs on ue les dislribue qu aux membres du parlement. Nous croyons , avec lauteur , que c est la un vice fondamenlal. Les projets doivent loujours etre imprimes, et parvenir a la connaissance , nou-seulement dc (i) Nous voyons dans les Statuts , ordre ct rcglemens du parlcnient d' Angleterre , brochure puUliee , en fran^ais eten anglais , en 1789, avec la date de Londres et de Paris, qu'en effet on s'est long-tems borne a donncr la substance des bills, mais qu'il est arrive qu'oii en a allere le sens, et que, pour eviter cet inconvenient, I'oraicur n'abrcje plus les 'bills et les Hi en cntier, p. 5S. Les contradictions que Ton rencontre a tout moment au sujet de fails qui sembleraient devoir ("tre bien coanus, tienncnt a cc qu'il s'agit icide regies qui out dii varier dans une longuo pratique, et qui, au lieu de rcposer sur des actes authentiques, nc soni £oodees que sur la tradiliou. *jj8 sciences morales ions les membres , mais encore a cplle cki jjublic. Avcc cctlc condition on })ouiTa nt''i>ligcr les irois lectures; il laudra toulc- fois conservor les trois degres dc discussion par lesquels passe on bill avant d'etre adopte, pratique utile sous plus d'un rap- port. Ij aulcur roudrait que les ameudemens fussent aussi publies d'avance , ct 1 on coucoit laciloment les avantages reels qui re- sultcraieut de cet usage. Toutelois , nous croyons que ce serait une rigueur peu salutaire d'oter la faculte de .presenter des amendemens dans le cours meme du dcbat ; la discussion pent Jeter sur cerlaiues parties du projet une luraiere nouvelle et soudaine, qui inspire des modifications beureuses , dont il se- rait imprudent de se priver. Nous trouvons id, sur la redaction des propositions, quel- qucs remarques plelnes de justessc, mats dout plusieurs sem- bleraient superflues , si Ton ne savait qucn Auglelerre « uu acte du parlemeut est une composition inintelligible a tout autre qua ceux qui en out fait une longue etude. » Le lexte autbentique de la loi est d'lme scu'.e piece, sans aucune dis- tinction de litres, dc ciiapilres, daiticlcs, de paragrapbcs, sans aucun cbiffre , sans aucune ponctuatiou. Si Ton dcniandc la raison de ceite etrange siugularite , on repondra que les premiers actes du parlement datent d*un tems oil les cbiffres arabes etaient inconnus, et oii la ponctuation uctait pas en- core en usage J or, faire aulrenient, serait une innovation. « Argument qui revient a ceci , avait deja dit a cetle occasion notrc auteur lui-meme , dans ses Traites de itgislatian : INos pcres out vecu de gland, le froment est done uu luxe inutile. » Dans leur simplicile primitive, les staluts etaient tellemeut concis, que le manque de division ne produisalt pas dincon- vcnient bicn sensible ; mais , dans la complicalioa introduite par les inlerets moderues , on conceit toute robscurile qui re- sulte d'une redaction si confuse pour des actes a la clarte des- ET POLITIQUES. 5i(J quels ne suflisent pas quelfjnefois tous les nioyens propres a alder riolelligence. Get etat de choses est lellcmerft intolera- l»le qu'ici encore Tusage stearic de la loi ; el , dans les edi- Uons courantes dcs«ctes du paricment j, on a lutroduit des di- visions pai- seclions et nunioros , luais ces divisions sont arbi- traires, et Tacte ainsi eclairci n'est plus aulhentlque. Uu des principes de redaction les plus imporlans , et dont notre propre experience a pu nous montrer rulllile , o'cst ce- lui-ci : (( Chaque article doit etre redult a uue proposition pure et simple; ou du moins uii article ne dolt jamais rcnfermcr deux propositions complexes et independanles, de telle nature que le nicjne iodividu puisse approuvcr Tune et rejcier I'au- ire. » II faut que les assemblies deliberantes , dans la sage de- fiance ou elles doivent toujours se tenir de rantorite , obser- vent scrupulensemeut celle regie ; en la laissant violer elles abdiqnent virtuellcment leur liberie ; au moyen des proposi- tions complexes , une assemblce , libre de toute contrainte exlerlcure, pourrait se voir soumise a une espece de con- trainte inlerieure ; il se pourrait qu'une disposition utile ne fiU qu'un nioyen caplienx den faire passer une mauvaise. * Nous ue ferons qu'indiqaer les cbapitres ou il est qnestioiv d un tableau des propositions qui resterait sous les yeux des- d»>p«tes pendant toute la discussion ; du debat, que Tautetu* distingue en debat libre et debal strict, selon que la repllque est ou nou permise (i) ; de Tobligation de spparer le vote du (i) Le debat Hire est d'usage dans les comiles geoeraux de la cham- bre ; alors , cbaque membrc prend la parole aussi souvent qu'il le juge a propos. Dzns le debat strict , qui s'emploie en seance publique, la r^glc est de n'accorder la parole qu'une fois sur le meme objet, avec cette seule exception : que I'au'.eur de la proposition pent repliquer. « Dan» lo parlement britanuique, ajoutc M. Bentham, ceUe dernifere rcpon.-c- 520 SCIENCES MORALES {It'bat ; rep}e qui srmblerait sapedluc , si Ion nc snvail (|n'elle a (He f|ueff]iiefois neglij^rc , ot quo nirivic dans Ics premieres operalioi's cle noire asseml)iee constiuianlc , elle iie fill pas observee. Mais nous dffvons nous arreter un instant snr quel- ques-uns dos chapitres suivans , qui joi^nent an meriie d tire f'irt bien penses , I'avantnge de trailer une maliere qui est pour nous dun interet personnel. Solon I aulour , un ordie (ixe de priorile pour la parole est une des regies les plus nnisibles qu'on puisse etablir dans une assembloe politique. (cOrdre apparent, desordre reel ; 02;alite apparente , inegalite reelic , « dit-il ; et il le prouvc Tort bien , par des raisonneniens coniine par des fails. 11 cite lasseni- }>lee constituante, et ilauraitpu cilernos asseniblees acluelles. Le seul moyen de remedier a cet inconvenient , selon lui , eft dimiter Tusage anglais, d'aocorder la parole au premier de- pute qui la demande apres Toralcur qui parle : mais cemoycn a bien aussi un inconvenient , et qui nous senible plus grave qn a Tauteur. 11 avoue qu en Anglelerre : « I-a regie qui donne est ordinairement ce qui attire le plus I'attenlion de toute raudience. • Au reste , cette derniere refonse ellc-meme n'est p?s un droit , mais une simple tolerance ; nous pourrions en ciler plus d'une preuve; et , par exemple , nous voyons que Fox demandant la parole pour soutenir une motion que lui-memc avail faite, s'exprimer en ces terraes : « Je dois reclamer V indulgence de la cliambre, pour me perniettait, conlre lor- dre elai)li, de parler une seconde fois sur le meme sujct. C'est un mo'if dc rcconnaissanee que j'ajoule a loutes Ics faveurs dont elle daigne m'ho- norer. » Le fait que nous rappclons se passa dans la seance du 12 juin 17S1, oil Fox ayant propose de prendre en consideration la guerre d'A- merique, etablissait la necessity de la paix , et le droit du parlcment d'iotervenir, a eel egard , dans les decisions du pouvoir execulif. (Voj. Ic JRccueil des discours de Fox ct dc Pilt, T. II , pag. gfi.) M. dc Levis, dans son ouvrage sur V Angleterre au 19" sieclc, dit que cliaque mcm- bre a la parole deux fois en seance parlementaire. C'est encore une de CCS elernelles coniiadictions doni nous parlions tout a Theurc. ET POI.ITIQUES. 52 r la parole au premier Icvci est sou vent enfreiule. Le president trouve moyen tie ne pas voir les mauvais oraieurs , et taut que sa partiaiite saccorde avec cellc de rassembltie, il n y a point de reclamation. Mais les orateurs dislingucs, quel .que soil leur parii, sont toajours surs d'etre entendus. Sans cette violation . > On sail que chez nous les projets de loi sont soumls a deux degres de discussion, d'abord sur I'ensemble, ensuite sur les articles ; mais ces deux debats se succedent immediatement, et de plus , les amenderaens penvent etre introdults sans aucnne preparation. Nous admettons quelquefois les trois lectures , mais, comme Tautpur le remarque avec ralson , cest dans les cas oil cette precaution est le moins necessaire : pour les pro- positions de loijaites par un membre. Selon Tauteur , il est necessaire de poser en principe I'ex- cluslon des discours ecrils ; il appuie son opinion sur Tusago constamraeul suivi cLez les Anglais, et sur le sentiment d'un ment bt^ucoupplus qu'aprfes Ics deux premieres, p L'auteur appuie ceflfc assertioD de I'autoritc de HakoTvell , pag. i55. 5i4 sclI^^CES morai.es hotmnr ile graiide an1orIt(> on ccs mnliorcs , rle M. Benjamin Conslnnt.Toiild'ois, il cotivlcnt dVijontor que cellcrrgie, bonne en Anylelerre , oii Ton a voix. deliberative dans Ic parlcnaeni a vir.gt-iin ans , pourrait devenlr cbez nous uoc rigueur funeste augoiivernemcntreprosentalii"; car, comment espererde li-ou- Ycr lieaucoup d'impro\isateurs parmi des ciloyens auxqucis la carrierc legislative n'osl ouverle qu'a quaranlc ans? M. Ben- Miani ctablit ensuite plusieurs aulres regies du debat, parnii Ics- quelles uous. nous bornerons a noler Tune des plus importan- tes : Nefairc aiicuneintntiondes voeiix (/iiprince el du pouvoir excculif. tt Ce voeu , par lui-meme , dit Ibrt bieu Tautcur , ne prouve rien par rapport a la convenanee ou a rinconvcnancc de la niesure... Ladmission de cc raoyen serait ineompatilile avec la liberie de I'assemblee , non-seuleuient dans telle con- sideration portlciiiiere , niais dans toiitcs; car, si on pent I'al- leguer una lois , on poun a I'allegucr toujours ; et si on ac- eorde la moiudre valeur a une consideration de ccllc nature, Ic pouvolr de rasscniljlee est reduit a ricn ; on subslilue a son vceu, Ic voeu dun superieur. )> Lc plus souvent encore , ec nioyen , injurieux pour \c souverain , est sans proilt pour Ics uiinistres qui ne rougissent pas de sen servir; aussi est-il tout-a-fait abandonne dans les pays oil Ics allaiies sunt entrc des mains fermes el savantes dans la taclique parlementaire. Eu Anglelerrc , il esl de regie que le nom du roi ne soil ja- mais pronouce ; et , si quolqu'uu parlail dans son discouis dc ce que le roi soaliaite , de cc qu'il verrait avec ]>iuisir, etc., il serait tout de suite rappeld a I'ordre (i). Apres avoir developpe la tbeorie desamendemcus et des propositions dllatolres, lauteur s'arrcte a I'uue des plus im- portantes quit puisse trailer, celle de la rotation . il proclame d'abord le grand principe dc la publlcile, comnie 1 unifjuc (i) De Lolmc, pag. 276, edit.de 1^19. ET POCITIQUES. ■j-i.b mojen do soumeUrelesvot;insau tribunal deropinlonpublique; et it observe que le courage tic Tesprit n'est pas moins bonore clans Icsctatsllbves que la bravoure niilitaire ; il auraitpuajou- ler qu il n'csl pas moins ulile , ct qu'il est beaucoup plus rare, Comnic lous ies priucipes, celui-ci souffre sou exception : Lcs siilfi-a^es doivtnt elre donnes stcrhternent , dans tons Ies cas ou ily a plus a craindre dc frnjliicnce des volotite's ptirticu- licres qua esperer de ce/ft de I'opinion puhlique, « Le regi- me secret sera clone convcnabic en ge'neral clans Ies elections, LesAOles se clonnent-ils tie vive voix? II n'est personne tjui ne sacbe a quel point Tamili^, Tesperance ou la crainte otent la liberie des sufliages. « Mais, commeleremarquerauteur, avee une sagacile que nous sommes a portee d'apprecier , Tar- raugenient le plus abusif serait celui d'une demi-publicite, comme dans Ies cas oil lcs votes, secrets pour le public, pour- raient etre connus du pouroir ou des inleresses. u C est la le rc^gime cju'il faudrait etablir, si Ton voulait assurer la punition de !a probite et la recompense de la prevarication. » L'auteur eonvicnt cju'une nation pourrait se trouver dans telles circoustances ou le vote secret serait nccessaire sur tVaulrcs points ; mais il pense que la France n'est point dans ce cas : c'est une question dout la discussion nous meacrait loin ; rious nous bornei'ons a ciler un iait remarquable de i'blsloire de la Pologne, a I'epoquc ou elle dtfendait contre la domination russe sa liberie mouranle. Une proposition fa- vorable a i'iudependauce, repoussee par Ic vote public , ob- tinl , au vote secret, une majorile de 55 voix, dans une as- semblee de 260 membres. Voi!a des fails qui parlent plus baut que tous Ies raisoanemer.s, L'auteur termine cet article par la discussion des divers modes de volation qui out ete en usage cbea Ies anciens et Ies modernes : I'assis et leve, eu France j la division, en Anglelerre. 11 pretend qu'on ne pent se di.'penser de voter que par indifference, par pusilbniuilte', 5*3 SCIENCES MORALES ou par corrnplion ; ce (firi, en fait, serait facile a rcfuter, ct, en droit , mrritcrait cxamcn (i). Knriii, il propose d'a- jouler aux bou'cs b'am hts et noirts mie troisieuie couleui" (i) Kuus pourrions, a ccl t-gaid , trouver clicz nous dcs exeiuples re- ccnsqui, nous le crojons, sufiiraicnl pour riifuU-r rasscrlion de potre auteur; niais nous ainions mienx en cbcrchcr de plus ancicns, chcz un pcuple utrangcr, afin d'cloigiicr de nous tout soupron de prevention ou Je disposition intcicssee. Dans Tannic t/'d, des Ics premiers lems de la guerre d'Amerique, lord John Cavendish fil une inolion, dans la thanibre dcs communes, le 0 novembre , pour vne revision de loutes les iois fortant atleinte aux droits des Amcricains. Celte motion, soulenue par Burke, Fox et d'aulrcs mcmbres dislingues de i'opposition , fut re- ictee, ct les hommcs prevoyans vircnt dans ce rejet le ])re?age des rcvers qui devaient accompagncr ccttc guene imprudenle. A compter de cc jinir, un grand nornbre de membres Ac la minorile crurent que leur devoir de mandalaires du peuple el ait dc manifestcr la plus vivc desap- probation des mesures du gouvernement a I'egard de I'Amerique, et ils ne trouvferent pas de meiileur moyen que de s'abslenir de siej^er, loules les fois qu'il etait question d'uoe affaire relative a la gucne de I'inde pendance. Quelques annees apres, le 24 avril 1780, M. Dunning fit une motion tcndautc a ce qu'r/ fat pris des mcswcs four diminuer V in- fluence de la couromte, ct pour corriger les atus puiUcs. Cette motion I'ut rejetee par une majorite I'ormee au moyen d'une manoeuvre minisle- rielle, si visible ct si scandalcuse, que Fox en parut indign^, et sV- cria: « Le ressenliment que j'eprouve est tel qu'il s'l n faut peu que je ne me determine a ne jamais remellre leg picds dans cettc enceinte, tant que la majorite votera coinmc clle vient de le I'aire. » Et a la fin de son discours, il ajouta : « Pour moi , je suis decide, apres lundi pro- chain, a me relirer de cetle chambrc. Je ferai encore une fois cede ipreuve , dans I'cspoir de fournir a ces membres que je bliime , le moyen de revenir au vrai sens de leurs devoirs. Si je ne reus^is pas, alor?) j'agi- rai en dehors de cetle chambre comme j'agissais dans son scin, el aussi long-tems que je pourrai conscrver I'cspoir de procurer quelque bicn a men pays. Je laisserai les minislrcs rcsponsables de toules les con- sequences. • jNous-nous bornons a ciler les fails, en reniarquaiil qu'on ne saurait accuser ces hojnmes devoues', ni d'indKrjrencc , ni de puM'taniinite, ni de comiptioa; el que par consequent il serait injusle ET POLITIQUES. 5-27 pour los indicis. Celte derniere proposition atrraJt aussi be- soin d'etre dlsciU^e avant d'etre admise-; mais sur ce point, comme sur le reste, nous sommcs obliges de passer ra- ]idemenl. Apres avoir ainsi traile de touies les circonstanccs de la formation d'une loi, I'auteur passe aux autres parlies de sou STijet. A I'article des cotnitc's, il nous explique dans quelJes oirconstauccs le parlemcnt d'Angleterre se convcrlit en co- uiite general. Il rceherche pour queiles aHaircs les comlles doivent ctre perraaaens ou temporaires, et quelle est, pour Ic'ur composition, le mode qui eutraine le moiiis d'incon- venicns (1) ; enfin , il avertit les chambres de se garder des usurpations qu'ellesen pourraicnl craindre. Mais il a oublie de s'occuper des cas oii les coniiles seraient composes exclu- sivcmcnl des membres de la majoriie : peut-etre n'a-i-il pas cru la cbose possible j et , en effet , avant que nous Teusiions doun;^, cet exemple si pernicieux etait sans doute inoni dans les fastes parlemeniaires. Le detiil avec lequel on traile ici du droit de s'absenter, n'etonnera pas, si Ton songe qu'en Anglelerre, sur 658 membres qui composcnt la cbam- bre des communes, il arrive quelque ois qu'on n'en pent rcnnir quarante, norabre siriclement necessaire pour deli- bc'xer. II est a cet egavd une vvrite que ne doivent jamais oubiier les diPpu'.es fidf les a leur devoir : c'est queTavantage qui pent : e.sulter de I'abjence est tout cntier en t'aveur de la puissance executive, ct pent, dans certains cas, livrer 1 op- d'atlribuer a I'un dc ces Iiontcux motifs le refus que pcut faire un liom- mc d'honneur de voter dans une occasiun so'ennelle. Voy. le Recueii ties discours de Fox et de Pilt, T. I. (i) Parmi les differenles inelhodes connues, qui toutes sont plus ou iiioins vicieuses, il convieot de dislioguer I'une de celles qui se prati- queut dans le conseil dc Geneve, parce qu'en admettant la pluralilc re- lative, elle ofi'rc quelques chances a la ounorite. 528 SCIENCES MORALES position a la nieroi cks minislres. Le minisiere est consliluu tie nianicre a avoir hien plus cl'iinito et de prornptltudc dans scs mouvemens que i'opposilioii ; il est toujours actif, tou- Joms. survtil'aiil, loujours prut a employer son .inlluencc pour assurer lassiduite et la coalition do ses partisans. II lu; iTsle a I'opposltion r]uo de ne pas se laisser prendre au Av- ponrvu ; et sa presence est conslaminent necessaire, suriout dans les assembli es ou les Irois degri's de discussion ne isont point adni's, et oii, par consequent, les surprises sont beau- coup plus ficiles. Doit-on fixer I'lieure et la durec des seances? (lire los oraleurs? assigner des places determineesa chaqiie niembre ? parler de son banc comrae en Anglcterre, d'une tribune comme en France? Faut-il que les deputi's aient un cos- tume? Quelles sont les plus sages precautions a prendre pour a) ; liaulres membres expu'sespour fails dignes de Ta- nimadversicn publique ; Icls qu'un chevalier Mompesson pouc mouopclej uu juge Jean Beunel pour corruption; un (i) 11 est dcprinclpc, en Anglel<'rrc, que loute luallere touchant les pairs el lis communes, agilec tn parlemcnt, doit etre traitee, non stloti la loi civile, mais couformcnient aux usages ft a la volonic du parleineul ; ce cjue les aiiciens jurisconsultcs appellent (ex el comuitudo fdHlnntaiti. (s) Voy. Rusbworth, page 1C9. ET POLITIQUES. 55 1 Honri Benson pour avoir vendu cles protections; un Hunges- ford et un Jean Trevor, president de !a cbanibre, pour avoir rccu de la cite dc Londres ime gralillcation, en recompense des peines qu ils s'etaieut donnecs pour faire passer un liill; un Charles Duncomb, receveur, el un Jean Knight, Ireso- rier, pour fraudes dans une administration financiered nn Robert Walptile pour prevarication grave et corruption no- toi;c dans ses lonclions de secretaire de la guerre. II est a remarquer que, dans loutes ces circonstances el dans beau- coup d'autres que nous pourrions ciler, le parlementusait de ce pouvoir extraordinaire, soil pour proteger ses membres conlre I'autorite, soil pour cU^fendre les int 'rets du peuple centre ses propres membres, C est une observation qui ue pouvail ecbappera de Lolme: (iJ^es deuxcbarabres anglaises, dit-il , ont toujours attache la plus grande importance a ce qu'aucun de leurs membres ne put faire servir ses privileges, ou I'influence qui derive de sa situation , a quelque but op- pressif^ et elles mcltaient un soin scrupuleux a faire respecter la personne du plus petit d'entre le p tuple (i). » Kous u'avons point sous les yeux d'exemple quaucun membre ait ete excin pour discours tenu en pariement. li se pent toutefois que le ens soit arrive aA'aut la revolution, dans un terns oi!i les doc- trines de la liberte etaient nial comprises , ou les precedens elaient conti'adictoires , oil les droits etaient incertains , ou , d'ailleurs , les communes avaient si peu fidee de leur propre dignite qu'on les vit, durant trois parlemens snccesslfs (en iSqJ, i597 ^' 1601), subir, sans reclamation, la loi da silence qui leur etait impose par Elisabeth , lorsque cette reine ordonnait de OBstreindre a un simple oui ou uoa toute deli- beration parlcmentaire. On sent que, lorsqu il est question de discuter des principes de droits et de liberte, de pareilles epo- (1) Constitution dc l'.4ng(vlcrre , pa^. 5(i8, edit, de 1819.. 55.;. SCIENCES MORALES^ ques nc font gucre autoiito. Mais nous croyons qu'on clte- r;iil]>liis diHicIleiucnt, depuis la revolulion , ilcs piecedens sur Icsquels on put I'ondcr la liuiitalion du droit do la parole ct Tcxciusion pour lait de licence oratoire. Ici se prescnle nalu- rellemcnt a la pcnsce raflairc crlcbre de Wilkes, qui agila la nation tout cnticre, et nc fut pas sans inliucnce sur Ics t'vc- nemeusqui signalcrent si tristciuent radmlnistrallon diplora- blc de lord INordi. Cc depute d'Ayicshury fut exclu en i^64> pour avoir dit, non dans le parlcmenl , mais dans un ouvrage periodique, que le discours du roi contenall una, Jaus- sclc (i). R6('lu aux elections suivantcs, dans le comte de Middlesex, il est de nouvcau expulsej deux fois les electours sont convoqu»is pour le remplacer, deux fois ils lui donnent runanimite de leurs suffrages; ea(in,la majoritede la cliambre dcs communes dccida un de ses raembrcs , le colonel Lutlrel! , a se denieltre de son sirge daus le pailcracnt , ct a se porter candidal aux elections de Middlesex , convoquees une qua- trieme fois. Luttrell y consentit, maisWilkes oblinlqu«trc fois plus de voix que lui, ce qui n'empcclia pas la cbambre de decla- rer valable t'election de son candidat. Pour terminer une lulte soutenue avcc tant d'imprudence dune part, et tant de per- (i) A Falsehood. Histoire de Littlbtoit, di-ja citee, T. II, pag. 194. 11 esl iSvidcnt que.cc ne fut la qu'nn ])rt;tcxte; e' ce qui prouve que Ton voulail punir, dans Wilkes, le delcnscur du peuple ct noQ I'liomnie qui avail ou;rao;e la majeste royalc, c'fst que rimpulalion de faussele, failc au discours de la couroiine (loujours considere comiue discours dcs ini nislrc.-) a ete souvent repdtee , sanscxciter le moindrc scandale. Kniy-G, a I'ouverturi! du parlemcnl, ct a I'ocrasion dc la guerre d'Amcrique, Ic gouverneur Jolinstone arcusa Ics paroles royales rfc ^»/ss«(e et rf /ly^'o- crisic; Ton vit cette accusation appuyee par Fox, et par ce mfime Wil- kes, qui siegeail alors a cole de lui. Deux ans aprfes, en pareille circons- lancc. Fox repela le mfime rcpioclie, en propre-, Urixies , el taxa le dis- cours qu'il improuvait, de Uhelle co7itre ic fiirlemcnt. (Discours de Foa: , T.I, pag. Ill, aai, 323.) Onciteiail lacilemcnt vingt cxempks parcils. ET POLITIQUES. 553 severance de raulro, le parlemeut qui su'i^ea aprcs la clule dii ministere de lord Norlli rcvoqua la decisioa prise coiUie Wilkes , et ce depute deuieura ainsi au posie oii les electeius Tavaient appele. « Je dois remarqiier, au sujet de Taflaire de Wilkes, dil riiistoriea Littleton (i), que ce desir passionue de rcstrcindre la libcrte des discussions politiques prouve la faiblesse. » Aprcs sa seconde expulsiou , Wilkes avail ele nomme alderman ; ii fut nomnie ensuiie slierift , lord-maire, et enfm chambellan de la cite, place qui! occupait encore a sa mort. On a prelendu que cet lionnne mcritait pen le cons- tant ioteret que lui temoigncrent ses concilojens ; mais ccux qui soutlendraient cette asserlion seraient du moins oblijjcs de couveuir que cette condaile energique du peup'e prouva toule 1 importance qu'il niettait a maintenir le priucipe (yaauciin droit lie poin'ait doniiner son droit electoral. M. Bentbam n'ayant pas mcme aljorde les questions que nous venons d indiquer, nous avons cru devoir enlrer dans quelques details qui pourront faire sentir lout rinl;'rcl dont dies soul susceptibles , mais bien insuffisans pour suppleer a son silence. Nous aurions aussi d<^sire trouver ici quelqne moyen d'assurer au droit de petition, dans Tinterieur des cliambres, loulc ratteulion ct tout le respect quil meritc ; d'empecber que des reclamations qui deplairaient a uneconi- nii'ision , ou a un rapporteur, ue soleut ecartces : d accorder a toules une cgale publicite; en un mot, dc* proteger en ceci , comme en toute autre chose, la faiblesse de la niinorile con- (i)€l may remark on the whole proceeding against M. Wilkes, that »aa eager desire to restrain the freedom of political discussion argues • wcakness.iiT.il, p. 190. On pent consul Icr aussi, sur I'airai rede Wilkes, les LcUres de Junius ; ct particulierement la traduction de M. Parisot, ou I'on trouve une longue note et une dissertation pleiaes d'eclaircis- semcns et de details curieux sur ce personnage. 554 SCIENCKS MORALES ET POLITIQLES. ti-e une nmjorilc puissanle et capriclcusc. On volt que Fau- leur a ccrit dans un pays ou lout est regie depuis lo.ig-lcms, oil le calme a snccede aux passions , ou ropinion publicjue est unc aulorile respcclee des personnages les plus puissans, el des majorites les plus sures d'ellcs-raemes. Peut-elre, en portant plus loin ses regards, el en s'occupant de clrcons- tauces plus vaiu-es , eut-il trouve nocessaire d'ajouter quelque chose a son ouvrage. Nous nous permetlrons encore une seule observation : Tau- leur ne cite jamais ses autoritc'S ; il nous semble que, dans uue tbeorie qui doit se fonder prinripalement sur Tusagc ct les prc'ccdcus , cctle precaution u'ciit pas elr inutile. Outre les Staiuts de la cluwiore des communes , dont nous avons deja parle, on a joint a eel ouvrage le reglementdu con- sell rcprcsentatifde la repnblique de Geneve (i), dontlc pro- jet, presente par M. Dunwnt, fat adopte au moins dans ses disposilious principales. Noire intention elalt d'abord de com- parer en do'lail , a ccs reglemens el a la tbeorie de I'autcur, les reglemens de Tune et I'aulre de nos cbambres , ainsi que les amendemens proposes , a diverses reprises , par MM. Ben- jamin Constant, de Serre, Maine de BIrau, Sirlcys de Mai- renbac, et d'aulres deputes ; mais cc travail nous eiU entraines blen au-dcla de Icspace qui nous est assigne, et nous sommes meme obliges dereuvoyer a unprochain article resamen du se- cond volume de ]\f. Bealbam, consocre, comme nous Tavons dit, u la refutation des sopldsines politiques. M. AVENEL. (i) Ce reglement, compose de 9 cliDpities, divises en 74 articles, est r6- digeavec precision et clarlc. Adopte en 1814. il dcvait^tre soumis, Tan- nee suivantc, i une revision; mais il a ete niaintenu, dans son enlier, d'annee en annee. Sans iloulc, loutes les disposiliuns de cetic loi regle- mentaire ne sent pas digncs d'une egale approbation; mais, neanraoins, elle mcrite d'etre etudiee par ceux qui s'occupent de la question diCQcilc du mcilleur regime des assemblees deliberantes. LITTERATURE. AsiATicK Researches , etc. RECHERcnrs asiatiqtjes , on MiMOlRES DE LA SoClk'l'k ixABLlE AU BeNGALE , pOtll' faire des recherclies sur les antiquitcs , I'histolre , Ics sciences ct les arts de I'As'ie , Tome XIV*^ ( i ) . Ce volume nest pas un des moins Interessans de celte pre- cieuse collection ; il renferme dix Memoires dont je A'ais don- ner les litres , ayec une analyse plus on moins eteudue, selon que cliaenu deux men paraiti'a susceptible. Le premier Memoire est le Recit de la deeouverte d'une i/nilation moderne des Veda , avec des remarques sur le texte authentique de ces livres sacres , par M. Francois Ellis (Sg pages). L'iraitation , ou plutot la supposition que M. Ellis denonce au monde savant, est rouvrage des missionnalres remains, (( qui , pour tout ramener a la religion cathollque , so sont couverts du nianteau brame , » dit M. Sonnerat. Ce voya- geur avail dcja demontre la falsification de TEzour Vedam (3), dont Voltaire donna un manuscrit a la Bibliotlieque du Uoi , croyant offrir une traduction tldele dun des V&da. Cest avec la mdme confiance que le savant baron de Sainte- Groix pu- blia, en 1778, celte Imposture lllteraire , en Taccorapagnant d'un discours prelimlnaire rcmpll des recherches les plus cu- rlcuses. M. Ellis a relrouve , parrai les manuscrits appartenant aux missionnaii'es calholiques de Pondlclicry ,.et provenaut (1) Calcutta, 1S22. Un fort vol. in-j", de Sao pages. A Londies , thez Murray. (2) Le veritable titre de cc livre est Yadjouch vida; mais, d'apris cerlaines regies giamraaticalcs , la finale peut se changer en r ou en A. En taiTioul, les mots samskrils sont employes a I'accusatif qui se tcp- mine par un m. 556 LITTERATURE. (1('S inlssionnaiics jesuiles , non-seulement le manuscrit ori- i;inal deVEznur fVdani, mnis encore colui cle liraitatiou , ou pour m'exprimer avec plus de juslesse, de la contrefacon des trois autres Vetlas, en saniskrjt corrompu, ccrite avec des ca- ractcres romains et accouipagnee de la traduction francaise , pour micas iniitcr un tcxte original accompagne de sa tra- duction. Afiu de niieux dcmontrer Timposlure dont il s'agit, M. Ellis cite uu passage dii Cluimo Bedo (ccst ainsi que les missionnaires ont denature le nom du Sania Feda] traduil , c'est-a-dire, di'figure par ces memes missionnaires, et res- tilup par lui dans son A'l'ritabie sens , d'apres le texte sams- krit annexe en caracleres romaiiis a la prelcndne traduclion. En comparant cc travail du savant anglais avec cclui des mis- sionnaires, il est aise de decouvrir la cause des in(idelitcs de ceux-ci. Par quelle inconsequence ou quelle audacc les faus- saircs onl-ils place aupres de leur delit lilleraire la piece pro- bantc pour tout lecteur verse dans les langues de llnde? Cesl ce ou'il est difficile d'expliquer : nous ignorons aussi le nom de ces audacieux imposteurs, et nedesignerons point nieme ccux sur iesqiicls M. Ellis neprescnte que des soupcons et des conjectures plus ou moius plausihles, d'autant plus qu'ii remarque lui-menie, que udepuis long-tems 11 est de » mode parrai les «a relation du capi- taine Hodgson commence done a la riviere qui coule au- dessus du village de Reital; c'est la quil s'arreta quelques jours pour acheter des graines et faire d'aulres provisions ne- cessaircs dans des cantons escarpes et arldes, comme ceux qui lui restaient a traverser. Comme il apprit que les avalanclics avaient detruit la plupart des sangas oa ponts de bois , il em- mena des ouvriers avec lui pour les rcparer. Convaincu de 1 utilite de sassurer de la latitude de son point de depart, il ht les observations les plus exactes , d'apres lesquellcs il trouva que le village de Reital est situe vers 50° 48' 28" de latitude seplentrionale ; et ^8" 55' 60" 7 de longitude de Greenwich. Ce village passe pour un des plus considerables du canton , quoiqu'il ne renferme ([ue trente-cinq maisoiis , qui , comme toutes celles que Ton batit sur les montagnes du baut pays oii le bois de cbarpcnle est commun , ont plusieurs ('tages. Ces luaisons, ornces dun baicon , ont uneassez bonne apparence, niais sont tres-sales en dedans. Des planches de cedre (i) gar- nissent les murallles, et elles durent plusieurs siccles. Rien de plus romantique que la situation de ce village sur le pen- chant dune montagne couverte de neige , et au pied de la- quelle coule le Rhagulraltbe ; de la on jouit de la vue du Si- Canta et des autres pics deTHimalaya. ISotre voyageur sVu- (i) Pinvs dcoddrade, Roxburgh. Dcvaddra en samskrit. Le cedre du Liban. 558 LirXERATURE. gagea bienlot dans des montagnes de granit mele dc quartz ct dc spath , entrccnup''es de precipices proConds de i ,5oo a 2,oco pieds , ct si glissantes, qu'il lui lallait souveut raar- clicr pieds nus. Ija pliipart dc ccs montagnes sont convenes de dtocldr et d'une gtaude variete de pins , dont Ics plus grands sont le caliir et le hkai^ ou kker. Cahir est le nom qu'on donne indistinclement a tous les pins a larges feuilles; luais ici Tarbre ainsi nomnie est le veritable pin : il parvient a une hauteur prodigleuse, et ressemble beaucbup au cukir commuu on lerebinllie, qui croitabondamment dans los mon- tagnes lult-rieures , niais jamais parmi Ics ccdres [deodar) ; sou bois est k'ger et a le grain tres-fin. Le rhai est «n pia touftu d'une apparence gracieuse; ses leuilies sont pendanies ; il convient peu a la cbarpente , son bois etant iourd et noucux ; le cedre convient mieux pour cet usage. Quoiqu'il nc me soit pas possible de suivre les pas de noire voyageur , je ue puis niempecber de m'arreler quelqucs inslans a TeudKoit le plus effrayant et le plus dangereus , en efiet, qu'il ait rencontre daus sa penible course. Cet endroil, nomme BUairogdte, u'est pas eloigne du conlluent de la Bkdguiratlii ct de la Djakni gangd, nommce plus corrcctement la DjdhaevL Ou tiaverse la Bliaguiratlii sur un^rt«^/uioupont de bois exlraordinairenicnt incline; la bauteur de la plate-lornie voisine de la riviere li'est pas moindre que de 60 pieds ; le sangba n'a pas plus de deux pieds et deraide large , sans rampe ni garde-fou ; son elasticite et sa prodigieuse inclinaisou ne coulr'd)uent pas a rassurer le voyageur qui passe ainsi d'un cote du precipice a I'autre. Le precipice, situe a la gaucliede larivicre de Bbaguiralhi, est en grande partie perpendiculaire , et peut avoir trois mille pieds au-dessus du litde la Bliaguirathi, qu'oncroit etre lecelebre et saint fleuve duGangejraais la Djabnevi est rcputee pour le plus grand courant , et Test en effet. Enfln, apres avoir gravi de ro- cbers en rochers , brave les avalanches des neiges et des LITTERATURE. 55^) rocs, M. Hodgson parviut, le 5i mai 1817, sur uuc nionta- gne lelloment elevee qu on avail peine a y respirer (par 5o° 5i' 55'' cle latitude). II n y apercut d'autres etres vlvans que de pelits oiseaux. L'eclatanle blancheur de la nelge formait un conli-asle ^tonnant avec le bleu tres-fonce du ciel ; c est sur cette (Elevation , et dans nn lit de roclier , quit vlt la Bhagui- ratlu , on le Gauge proprenient dit,sortir de dessous une voulc bien basse, au pied d un lit de neige. Cette riviere est cncais- see dans de hautes neiges et des rochers ; ces neiges formenl uu massif haul de plus de 3oo pleds. Ici notre voyageur dut s'arreter et songer au retour. La neige etant de plus en plus araoUie par le soleil, il risquait, ainsi que sa tres-petile cara- vane, d'etre englouli dans quelque abime on emporte par une avalancbe. Il y a tout lieu de croire que c'est sur cette haute vallee que le Gange prend sa source ; mais son eleva- tion considerable n'estrien, en comparaison des pics iraraenses dont elle est ilanquee , et dont Ics neiges alimentent le Gange. Ce lleuve a tout pres de la 37 pieds anglais de large et i5 pou- ces de profondeur : onzc milles anglais plus loin, au Gangx- tri, ou Bouche de la Vacbe, il avait, le 20 mai, 4^ pieds de large et 18 pouces de profondeur. IM. Hodgson regrelte bien de n'avolr pas eu le moyen de s'assurer s'il y a dans ce can- ton quelques sources bouillantessous la neige, comme on en voit a Djemnotri ; ces sources , qui sont tresnorabreuses dans les moutagnes Himalaya , sembieut destlnecs par la pre- voyante nature a fondre pendant I'liiver une assez grandc quantite de neige pour alimenter les sources des grands fleu- ves situees dans ces contrees. Elles attestent, en outre , Texis- tence des volcans dont on ne conuait pas encore les bouches. Les {r^quens trembieraens de terre qui cbranlent ces majes- tueuses raout;ignes jusqu'eu leurs fondemens,et detacbent quel- quefois des poj'tions de leurs cimes , ne peuvent laisser aucun doutesur le voisinnge tros-imnicdiat de ces feux soiiterrains. i4<> LITTERyClURE. Quolquc M. Hodgson n'ose pas se flatter d'avoir reconuu \c.s sources mcincs du Gangc, il s'en est assez approche , sc- ion nous, et surlout U a fait des ohservatious assez neiives ct asscz iniporlantes , pour ue pas rcgrctlcr les fatigues et les nonibrcux. perils qu il a hravcs. Constamment aninic de la uoble passion des decouA'crles utiles pour la geographie, le iu(^me voyageur a voula ci;plorcr les sources du Djeranali , autre gmnd (leuve de I'liiiidoustan. Sur les cartes publices jusqu'a present on donnc au Djemnali un Ircs-Iotig cours, a partir des 54° 5o' de lalitudej on ne sail Irop d'apres quelle autorite. Eufin, jusqu'en i8i4 ? on ignoralt que le Djemnali, proprement dit , est une tres-pctltc riviere, comparalivement a ce qu'il devieul apres sa jonclion avec la Tonsa, a Textrd- mitc de la vallee de Doun, par So" 5o' de latitude : ajoutons que Texistence de la Tonsa est cerlainement ignorce jusqu'a present en Europe , quolque cette riviere soit trois fois plus forte que le Djemnah, qui pourtant lui fait perdre son nom. A partir de Djeiunatri par 5o° Sg' de latitude , le Djemnah se dirlge vers le sud par So" ouest. La source de la Tousa u'est pas counue; mais il y a lieu de la placer a la base exte- rieure de rilimalava, et cette riviere parait etre formee par la reunion de trois courans considerables qui , conuiie le Djem- nah , tireut leur source des parties meridiouales de IHima- laya, dans les districts deBaraca, dei.eoulowarl et de Deodara Rawara, et il recoit, en oulrc , une augmentation conside- rable par les eaux du Paber. M. Hodgson a suivl le cours du Djemnah , a partir de la vallee de Doun , comme on vient de le voir, jusqua Djenmoatrl, par 50' 58' 62" , i; mais la principale source chaudc de ce fleuve est par 5o" Bg' 06 ' , environ dixmillequaire cent qualre-vingls pleds au-dessus du niveau de la mer, et il trace cc cours avec une grande exac- titude. Les borncs dans lesquellcs nous devons nous circons- crlre ne nous permcttcnl pas de iranscrire son Itincraire , qui LITTERATURE. 54 1 nous pai'ait etre ile la plus haute importance pour dresser luie carte cki liaut HImlouslau. II indique avec exactitude les ri- vieres et meme les ruisseaux qui viennent se jeler dans le Djemnali. Parmi ces ruisseaux , il s'en tronve dont Teau est si cliaude qnon ne pent y tenir la main. La peute du Djem- nali , depuis Djemnatr! jusqu'a Doun , est considerable; raais M. Hodgson n'a pu levaluer : le seul endroit remarquahle qu il trouve dans cetle elendue, qui est de 5o a 55 milles anglais , c'est-ii-dire , d'euviron lOO lieues communes, est Lak'lia- jiiaiidal , autrefois re'sldence temporaire des Pandous. Une ancienne tradition veut qu'il y ait eu la autrefois une grande quantite de statues , dont la principale partle a ete enterree au pied de la niontagne -voisine; mais on y voit eiicore des frag- luens de coruichcs , des eutablcmens et autres vestiges d'ar- cliitecture qui se projettent encore liors du sol dans lequel le reste demeure enseveli. Les sculptures sont bien executecs sur unepierre noire. Ou reconnait encore deux statues ., 1 une de Bhiraa et Tautre d'ArdjOuna , aussi grantlcs que nature et a deuii renversecs. L)n petit temple qui ne parait pas trcs-an- cien , reuferme beaucoup de petites statues, et une pierre bleue , couverte dune inscription dont M. Hodgson lira nne enipreiate qu'Il envoya au colonel Mackenzie, de maniere que nous pouvons e.^perer d'eu obtenir la traduction. A cet inlcressant Memoire, succede, N° HI, uii travail du meme savant , qui n'a pas moins d'importance que le precedent pour la geograpbie. C'est Tindication des latitudes dc 545 endroits situ^s dans THindoustan et dans Ics montagncs septentrionales , avec des observations de longitude d'aprcs les immersions et les emersions des satellites de Jupitei". Co travail, qui occupe 19 pages , n'est pas susceptible d'analyse; je me home a reraarquer qu il renferme la position geogra- phique et Tiudicalion sommaire d"un grand uorabrc de vlllcs 542 LITTER ATURE. ei de lleux reoiarqaables du Ilaiit-HImlouslan , el neanuioius inconnus jusqu'ii prescut aux geographes. IV. Le 1 3 novembrc, M. le general Ilardwlcke a lu a la So- cietie un Mc'nioire sur un zoophyte qui se forme commune- mentsur les coles de Tile de SIngapour, lecjuel apparlicnt au genre des ('ponges et a i'ordre des vers. Ce Memoire esl ac- compagae d'une plauche qui represente le zoopliyte. V. L'origine de cetlc mallere blanche et sucrce, espece de mannc nommce Giiez en pen'^an , et que I'on trouve sur les J)ranches et les feullles de plusieurs arhres de Perse et d'Ar- menle , avail jusqu'ici exerce vainemenl la curiosite et les re- cherches des voyageurs, MM. le D' Wallich el C. Hunter ont dccouvcrl que celle malicre est le produit d'uu insecle donl M, le general Ilardwlcke a donne un dessiu et uiie description technique a la Soclete de Calcutta ; la meme substance se trouve aussi sur des arhres du voisinage de Pachmari, au sud- ouest de Hocein-abad. VI. Compte rtndu cits of)cra{io>is trigonomtlriques et as- trononiiqiies executcts pour deterniintr les hauleurs et les positions des principaux pics des nionts Himalaya , sitae cs entrele 3i" 53' lo" et le?iO° i8' 3o" de latitude nord, et le 77* 34' 04" ct le 79° 57' 22" de longitude est de Greenwich , par le capt. Hodgson et le lieut. Herbert {i^Q" \>ix'^c). On connait les briUaus succes obtenus par les armccs bri- lanniques, en i8i5, coulre les generaux du radjah du NeypAl ^ ils furentexpulscs de leurs conquetes, et se refuglcrent dans les monlagnes sltuoes entre les rivieres de Setledje et de Ra'ii on iiograh ; Ic gouvernement anglais ayant retabli les radjah- lijndous dans leurs aucicnues possessions, le gouverneur-ge- ncral de ITnde, M. le marquis de Hastings , conslaniment oc- cupe des progres des sciences , chargea les capltaiues Webber t:t Herbert d'explorer les provinces deGuerhwal, de Sirmor, LITTfeRATURE. 545 de Hinder, de Bicaher et deKemaon, qui font partie des domal- ues de la Conip". An capitaine Webbeclmlla reconnaissance de la jirovince de Koniaoa ct des parties orieutalcs du Guerhwal; a M. Hodgson, celle des parlies occldentales du Guerhwal el des montagnes slluees entrc le Gauge et le Setledje. Les ins- tiuclious de ce dernier porlaieut d'explorer le plus soigneu- senient qu'il pourrait les provinces delivrees de Guerliw al , de Sirmor et de HIndar ; ainsi que les conlrees sltuoes an nord de ces memes provinces jusqu'a THImalaya , canlon qui coniprend les sources du Gauge, du Djenmali, de la Tonsa, (riviere jus(|u'a present inconnue , quolque plus considerable que le Djemnah), el du Setledje, et qui a pour limiles les plus tnajestueuses montagnes du globe. Queiques-uns dc leurs pics, couronnes de neige, sont visibles a la distance de plus de i5o milles anglais. Cest dans le Memoire tneme de nos deux geomctres qu II faut lire les details scientlfiques de leurs operations ; nons nous bornerons ici h en presenter les resul tats , el a remarquer seulement qu'ils mesurorent leurs longitudes du nieridien de Madras, et non de celui dc Greenwich. Le capitaine Herbert traca le cours de la riviere de Tonsa jusqu'a ses sources dans les montagnes couvertes de neige ; traversa la partie meridlonale de THimalaya . par le delile de Gounas eleve de 15,700 pieds au-dessus de la mer ; 11 descendil de la dans la valine de la riviere de Baspa , qui contribue a alimen- ter le Setledje, et qui sort des pics elevcs situcs dans Tangle rentrant de la chatue qui doniine Djemnatri, et d'ou sortent , en suivaul une autre direction , les rivieres plus orlentales. Parvenus au contlueut du Baspa avec le Setledje, il sulvit celle derniere riviere jusqu'a la vallee de Chipki, Ironllere du territoire chinois, situe par 3i"48 de latitude. A 1 1 o milles au-dessous de cette vallee, le Setledje que les Bhotea ou Tatars nomraent riviere (hanpa) deSafig'DJinf;, recoil une autre riviere presque aussi considerable que Inl , 544 LITTERATURK. qui n'a pas de uom precis; on 1 appcUe quelquefois Spati- Maksang, Sjntii est le iioin du pcrganali ou dislilct quelle traverse ; ct Maksarig eat le syuonymc dc Kaiipa, et signilic riviere. Du confluent de eelte riviere sans noni avec le Sel- ledje, il continue sa route jusqua Lari, village fronlicre dc Ladac. II etait evidcmment parvenu a la parlie scplentrionale decetle clialne dc montagncs, laquelle est en meme terns la moins elevee. M. Herbert u'a>ant pas la curiosite dc visiter Ledeh, capilale du Iiadac, revint sur ses pas. Comme nous ne pouvons transcrire ici, a cause de Icur clcndue, la table des latitudes , longitudes , ui traduire leurs oljservalions des deux cent deux, pics niesures par nos voyageurs , nous allons in- dlqucr quclques-uns des points les plus eleves , savoir : Lcs deux pics de Bender -Poutcb'h, par 3i°oo' ii" de latit. , el -^S" 52' Ti'j" et 78" 5o' 09 ' de longitude de Grcen- vich, dont le uioins eleve a 20,1 2-2 pieds anglais, Taulre ao,gi6 : celui-ci donne uaissauce a ia Tonsa ou Djemna'b , et au Berai-Ganga. Trois aulres dans le meme canton , par 5i° o5' 49 ? ^u" ct 55" de latl!. , et le 1" par -8° 29' 07", 5o' o5" et 29' i5" de longlt.deGreenwicbjliauts de 20,b'J8, 20,668, 20,5oi pieds, etsitues entrc les sources de laTonsa et de la Roupiu, et le pic deSri-Kanta baul dc 20,296pieds 00° 5^' i2"de latitude, ct 78" 47' 55" de longlt. Le Bbagulrallii clrcule autour de la base occidentale de cette montagne , et il se fraie un passage .1 travers la base sud-ouest de THImalava, en cbangeant son cours de rouesl-nord-oucst ou sud-sud-ouest. Le TiK^rae canton de Guerbvval renfenne le pic Nolr, par "u° 01' 21" de latit. et 78° 55' Si" de longit. de Grcenwicli. Cest le troisieuie pic de la montagne de Djenmatri ouBender- Poutclili , bien connu et trcs- visible de Saharampour el du liaut Dou-ab ; cc pic a 2 1,1 55 picds. Trois autrcs dans le meme canton; le i''"', baut de 2J,tjG4 pieds, 3o° 54' 53' dc LITTERATLIRE. 54^) lalit. ei n& So' 02" de louglt. deGreenwicli ; le 2'' de 21,079 pieds , par 3o° 54' 37" de latit. et 79" 02' 4?" de longit. , a la source du Bliaguirathi ; le 3" de 21,772 pieds, par So" 52' 46 de latit. el 78° 5i' 26" delongit. Le pic dcDieounli, dans le canton deDjeouuli, par So' 5i' o4 ' de latit. et 78° 5o' 37" de longit. Ce pic, haut de 2 1940 pieds, fail partie de la ramili- cation moridiouaie qui longe la rive gauche du Bhagulratlii. On en trouve encore uu de 2i,Ci2 pieds dans le Badriuath , par 5o° 46' 08" de latitude et 79° t6' 01" de longitude dc Greenwicli. Le mont Moira , par 3o" 5i' 27" de latit. et 78" 58' 58" de longit., dans le Djeouuli, a 22,792 pieds, esfsitue aupres des sources du Gange. Le Saint Pati-ick, dans le Gucrliwal , par 3o° 5i' 38" de lalit. et 7;^° 06' 4'" de longit. de Greemv. a 22,798 pieds, et le Sainl-Georges , 3o° 52' 29" de latit. et 79° 07' 3o ' de longit. , dans le meuie canton , a 22 654 P'^ds. lis font partie dun groupe de.pics el sont silups a la source du Bhaguiralhi, Le Roudrou HImalcli , par 3o° 58' i8" de latit. ct 79° o5' 4^" dc louglt. dans ie Giierlnval , a 22,590 pieds , de la chaine qui separe le Djalinevi et le Bliaguiradii. Le Serga Rouenir dans le menie canton , par 5o° Sq' 25" de latit. et 79° o5' 55" de longit. , a 22.906 pieds ; .es deux pics, tlont nous venons de parier, se voient de Gangatri. I^e Pnur- keyal dans leBicaher, par Si" 55' 17" de ialit. et 77' /^o' 52 ' de longit. , a 32,700 pieds ; ce pic fait partie de la cliaine qiu separe ia crcle du Setiedje. Daus le canton dc Badrinatli , en tete du district de Redarnach , par 00° 47' 3t)" de latit. et 79° OJ/ 11" delongit., se trouve un pic sans nom, l;aul de 25,062 pieds , cl un autre de 25.44 i pieds , par So" ^i' 01" de latit. et 79° 16' o5" de longit. Le canton de Dje- walier me parait contenir trois pics des plus eleves de cette immense chaine de haules monlagncs ; savoir, un de 23 517 T. xvn. — Il/ar.\ i823. 36 540 LITTER ATURE. pieds , par 3o«' 5o' ^2" dc latit. et 79° 5i' 33" de longit. ; ie suivaut de a3,55i pieds, par So" 18' 3o" de latit. et 'jg" 45' 54" de longit. ; eufih Ie plus liaiil place enlie les precedens , par 3o" 22' ig" de latit. et rg- 5^ 22" de longit. , a 25 749 pieds. Cos trois pics soul Ires - avauces vers Test, ceiui dii uiilieu est jusqu'a present la inontagne la plus elevce que Ton connaisse dans Ie monde entier. f, ANGLES, de I'InstitiU. [La suite a I'un des prochains cahlers.) PoKMS o« vABions SUBJECTS tvitk introductory remarks on the present state of science and literature in France. — PoijiES suR DiFFiRENS sujETS, precedes d' tinc intro- duction sur Cetat des sciences et de la litteraturc en France, par Helene-Marie Williams (1). Le recucil doul on vieni de lire ie litre, quolqu'il nV.it pas f (e pubiie en France, et qu'il soil ecrit dans uue langue etran- ^ere , merite une mention particuliere dans les journaux Iran- oais. I/auteiir Ijabite uotre patrie depuis trente-deux ans; sou existence est attaclu'e, pour ainsi dire, a notre sol hos- pilalier ; elle aime la Fiance qui est I'asiie de ses amis; et , si ses ouvrages sont composes dans uu idionie qui nest pas le notre, le noni de la France se trouve sans cesse sous sa plume; toutes ses pages sout remplies de vtrux pour notre piosperile , d'eloquentes protestations en tavcur des principes constitulionneis que nous avons conquis au prixde notre sang. (1) Londie», igao. Un vol. in-8°. G. tt W. B. Whittaker. LITTERATLRE. 54; Nosiustitudons, qu'elle defend dans sa prose elegante et facile, elle les a cbantees plus d'une fbis dans ses yers liaraiouieux. Ce n'esl pas qae miss Williams ait renonce a celle aflectioa si nalurelle que nous devons tous au ciel natal ; fidele a tous les devoirs , son ca3ur , richede seutimens et de reconnaissance, sail se partager entre la patrie qui la vit naitre et la palrie qui raccueillit et Tadopta. Ses ecrits doivent done nous offrir un puissant interct'j et leur publication^ en Angleterre , est elle- menie utie ciiconstance heureuse , puisqu elle nous donne , cliez le pins personnel de tons les peuples, uue apologiste de plus . On sail que miss Willianas viut se fixer en France, aux. premiers jours de uotre revolirtion ; elle en avait alors adopte les principes priniitifs. Les scenes sanglantes qui suiTirent lui inspiretent de riiorreur pour quelques hommes, mais ue la degouterent pas de la liherte, qui ue lul, jamais coupable des crimes commis en son uoiu ; car ces crimes ne fureut eux- memes que le truit el la tradition de la tyrannic. Temoin et victime de tant d execs , miss Williams consacra sa plume a la defense des principes dont ils etaient la violation maniieste; elle ecrlvit sur ces tunestes catastrophes un ouvrage conscien- cleux et veridique , dans lequel , sVcartant du senlier trace par des declamateurs pusslonnos , eile separa la France inuo- cente et opprimee du petit nombre d hommes egares ou cou- pabics qui prol'anaient alors la cause sainte de la liberie (i). Depuis cetle epoque jusqua uos jours, miss Williams n'a guere laisse passer d evenemens importans , sans les trans- mettre a sa patrie sous leurs veiitables couleurs. En iSiCi , (i) Letters containing a sketch of the scenes which passed in various deparlincnls of France, during the tyranny of Robespierre, und of the events which toot place in Paris on ttie tenth ofthermidor. Londoa^ J790 , 3 vol. in-i 2. 548 LIITERATURE. elle lui a racoiite ies circonstances singuliercs de rintemtgue des cent, jours (i) ; en 1819, elle a esquisse le tableau des sauglanles reactions qui out eflrave troplong-lems le midi de la France (2). Plusieurs autres ouvrages sontsortis de sa plu- me feconde ct loujottrs elej^aiile ; mais nous nc ciierons que le plus important, celui qui «1oil meltre le sceau a la reputation de Tauteur , el qui , favorise des suffrages Ies plus eclaires , luerite la reconnaissance de TAogleterre , a laquelle il trans- met des riciiesses nouvelles et precieuses pour la science. Je veux parler de la traduction complete du grand Voyagt de MM. de Humboldt tt Bonplnnd , monument celebre de courage , d'instruction et de talent. Plusieurs parties de la traduction de miss Williams ont obtenu , en Angleterre , uu succes presque egal a celui que Toriiiinal obtienl en France, Miss Williams debuta dans la carriere des lettres par des essais poetiques ; et, dans ce genre, sa reputation devanca ies annees. Les premiers ecrlvains de TAnglelerre accueil- lireut avec laveur les fruits naissans de sa muse , et leur iimitle fut le prix de ses succes. Parnii les poeines quelle a composes a cetle epoque , ou dlstingua le Poeme du Perou , dont elleemprunta le snjet .i VHistoire d'Jmericjiie , par Ro- bertson, et qui reparaitsous le MvedeContesperuviens [Peru- vian tales), dans le recneil qu'ellepublie aujourd'bui. Jetee de- puisau milieu des factions qui tk^cbiraient la France, miss Wil- liams dut ^tre souvent distraite du commerce pacilique des muses; touterois,elle ne leur fut jamuisentierement infidele. La Suisse , qui lui servit de refuge quelque terns avant le 9 ther- (1) y4 narrative of events witich have taken place since the ao'* of march i8i5j to the restoration of 8'* juiy i8i5. London, 1816, in-S". (a) Letters on the events which have passed in France since tUe res- toration in i8i5. LondoD, 1S19 , iir-S". LITTER ATURE. 54 cv luidor, iui insplra de magniflques chants {Ilynvi •wrileii a~ mong the Alps) . On lul av.'c plaisir, dans une elegante tra- duction de Pd/ Une idee fugitive, one faible lueur suffisent au genie pour on tirer de grandes bcautes. Les meurlres bisloriques dont la lour de Londres a ete le theatre, se presenterent eu foule a la me- moire de ce jeune homme... Presse de la plus vive emotion, il essaya de lexprimer dans un tableau donl la composition est frappante. II suppose que les ombres de ces illustres in- for tunes sont rassemblees dans la pai'tie de la tour qu il nest point permis de visiter ; I'un de ces fantomes souleve a ses yeux un immense rideau de velours , et decouvre les rcstcs sanglans de tons les princes massacres dans ce lieu (unesle, sans que I'liistoire nous ait transmis le souvenir de leurs malbciirs.)) C'est la vue de ce tableau qui a inspire missWil- > , 556 LITTERATURE. llanis. II n'est pas diflicile de scntir coaihicn uq lei snjol Iraite avoc talent pent ofTrir de bcautes males et touchantes. ]Nous avons reservi" pour la lin de cet article , Tintroduc- tioii qui precede le recueil dcs poesies de iniss Williams. Ce morceau lilleraire, daus lequel Tauteur expose a ses corapa- triotes Tetat actuel de uotre litterature, oflre Tinterct le plus vif aux lecteurs (Van^ais. INos eorivains Irs plus dislingues y sont four-a-lour apprpcies,et recoiveiit successiveMient le tri- bul d'eloges que des ocrivains d'oulre-mer leur relusentquel- quefois , par un sentiment d'orgucil national non moins injuste que mal enteudu. Nous avonsdit que missWilliams avait cons- tauimcul plaide en favcur dc sa patrie adoptive. Son discours preliuiinaire servlra de preuve a lappui de cette assertion. J^es etrangers de mauvalse foi qui s'obstinent a ne plus voir en France, depuis la revolution, ni talens, ni moetirs , ni reli- gion , y trouveront uuc assez bonne reponse. Sans doute , la justification de noire patrie et de nos institutions elait facile; elle se bornait a lexposc des faits; neanmoins , Tidc'e seule qui Ta fait entreprendre est honorable pour notrepays. Coni- im ce uiorceau n a paru qua Londres , et pourrait elrc perdu pour le plus grand noiiibre de nos lecteurs , on nous saura gre d'en oHrir un extrait assez etendu. L'auteur examine par- ticulierement Tinduence de la revolution sur la littoralure fraucaise. « Je ne puis laisser ccbapper cette occasion, dil miss Wil- liams , sans protester contre des opinions qui out oblenu quelqun credit eu Angleterre , relativement a I'etat actuel des sciences et de la litterature en France Les savans de ce pays n'ontpas besoiu de mon apologie; touteloge estsuperflu, lorsquon a prononce des noms lels que ceux des Jjaplace, des Delambrc, des Haiiy , des Cuvier, des Jussicu , des Gay- Lussac , des Arago , des Biot et des Tlirnard. Piusieurs de ccs hommes celebresappartiennent ;i rette rpoque : quant a ccux LITTERATURE. 55'; dont la reputation a devance la revolution , on ne pcul nier qu'ils lui doivent des progres uouveaux , une nouvelle ce- lebrite. . . M Couime c est particulieienienl la cause des potles (jue jo veux plaidtr , jc ne dirai qu'un mot des litterateurs , des ora- teurs du barreauet de la tribune ; parmi les litleraleurs , jeme borne a oiler MM. Dauuou, Lemontey , et M"'« de Staol , toiis trois historieus. Au barreau, les Dupin , les Odilou-Barrot , les Berville , ces avocals de la liberte , peavenl marcber avant les legistes les plus celebres de Tantique despotisme ; ces der- niers. enrenl peut-elre un talent egal, mais ils etaient soufenus par une cause moius noble. Les plus beaux talens de la cham- bre des deputes appartiennent presque tons a Topposition ; quels liominQS les amis du tems passe opposeraient-ils a des orateurs tels que MM, Benjamin Constant, Royer-Collard , Daunou , le general Foy, Chauvelin , Manuel , Saint- Aulaire, Franeais de Nantes, d'Argenson, Dupont de TEure, Girardin, Etienne et Bignon?... i< II serait iacile d'offrir de nombreux exemples de Then- reuse influence des moeurs nouvelles sur la poesie francaise. A I'epoque de la revolution , deux poetes du premier ordre s'e- levaient au milieu de tons leurs rivaux , Lebrun et Delille. Le talent de ces deux ecrivains etait aussi different que leurs prin- cipes politiques. Lebrun etalt audacieux , original ; Delille elegant et poli. Toutefols, quelle que fut cette dissemblance , la rtivolution n'en a pas moins puissamment intlue sur Tun et sur Taulre. Le Bruu saluait les evenemens avec loute le ferveur d'un esprit passionne ; la liberte lui rendait les leux de la jeunesse ; d'une main plus ferme, il toucba les cordes de sa lyre ; ct son inspiration prit un caractere plus majestueuxv De- lille avail, comme Le Biun, atteint I age mur , lorsque la revo- lulion eclata : il fut i'uu de ses antagonistes les plus prononces ; mais, par une sorte de fatalite , ce que nous baissons le plus, 558 LlTTERATURli. exerce souvcnt sur nous uiie intinence irresistible. Rolui-it- en Angleterre, par suito tie ses opinions, Delilic vit, sur ce sol de la liljcrU' , s't'lcndre la splitMC ilo ses itlres, s'aqrandir ses pensees , s enriclnr son imagination. Eu dcpil de ses prejuges politiqucs , el , pour ainsi dire , malgre iui , son talent dul , a sa uouvelle situation , une force et un di'veloppenieut qui Iui avaient vie jusqu'alors inconnus. . . « La France est riclic encore en poetes tragiques. Les pieces de Clieuier , de MM. Raynouard , Lemercier , Arnault , Jouy , Casimir-Delavigne , ont ote composees sous I'inspiration la plus pliilosopliique, Le dranie francais est parvenu a rtendre ses limites. ll a renonce a prctor aux lieros de Tantiquitp le langage de la galanterie nioderne, el raaintenant il rattaclie aux passions , aux tragiques douleurs qui sont lame de ce genre de composilions , \a peiiilure dcs grands interels poli- tiques de I'espece humaine. Aujourd'hui , les representations tliealrales sont devenues le nioyen le plus favorable dcreveiller dans tous les coeurs qui s'entendent cette coulagieuse sympa- thies qui est si puissante sur un audiloii'e penetre des memos sentimens. ' » La tragedie la plus populaire qui ait paru depuis iong- tems sur le theatre Francais , le Sy/ia de M. Jouy , est unc uoble production d'un talent distingue. Le poele a prete a Sylla certains trails de famille qui eussent pu convenir au moderne dictateur de la France. La liberie est detruite dans Rome ; il n'y a plus de loi que celle du vainqueur. Le Ros- cius de notre epoque donne a cet ouvrage un interel aussi vif que singulier , lorsque , s'euveloppant de sa robe de pour- pre , il saisil avec une etonnanle verite les intouatiuns el les gesles de Napoleon : Tillusion est telle qu il semble que Taine de ce conquerant ait traverse les tlots , et vieuue de nouveau occuper la scene, Lorsque Talma s'ecrie : LITTERATURE. 55f) Du poiJs dc ma grandeur plus accabl6 que vous , Je viens briser le joug qui nous fatiguait tous ; lorsqu'ii jelte loin de lui la pourpre, et brise sa courounecror, on se rappelle qu'une foule de personnes s'altendaient a voir Bonaparte jouer un role pareil au cliamp-de-mai. S'il se fut conduit de la sorte, 11 eut probablement chan^je sa destiiiee el celle de I'Europe. « Un passage sublime sur la tolerance dans la tragedle du Puria, de M. Casimir Delavigne , parait avoir ete eniprunte a Shakespeare. Le Paria , qui est leberos de la piece, et qui apparllent a la caste rcprouvee des Indous , s'ecrie, en par- lant de la Divinitc : Nous sommes ses enfaos: comrae sur Icur visage, K'at-il pas sur le notre imprime son image ? Ces mortels comma nous sont coodamnes aux larmes , Soumis aux m^mes maux, blesses des memcs armcs; Les memcs passions ies brvllent de Icurs i'eux ; lis souiFrent comme nous, et nous aimons comme eux. M. Delavigne a peut-etre lu Ic passage suivant de Shakes** peare : n Un Juif n'a-t-il pas des yeux? un Juif n'a-t-il pas des mains, des organes, des membres , des sens, des affec- tions, des passions 7 etc. (i). La France fut toujours riche en auteurs comiques ; elle pent aujourd'hui citcr MM. Picard, Duval, Andrieux, Merviile, et beaucoup d'autres non moins distingues (i). M, Andrieux est en outie prof'esseur de litterature au College de France , et personne ne possede mieux le secret d'attirer un nombreux auditoire, II encourage ses eleves dans I'amour de Tetude; et (i ) <• Hat!) not a jew eyes ? Hath not a jew hands, organs, dimensions, senses, affections, passions! (Merchant of f^enice. Act. III. Scene l''.) i'i) Par cxemple, MM. Etitnne, Gosse, Delavigne, Le Mercier, Casimir- Bonjour, Le Roy, Wafflard , Fulgenne, Scribe, etc. (N. d, R.) 56o LITTERATURE. jamais il ne mele des philippiques conlre les idees liberales, aux invocations qu il adresse aiix genies de rancicnne Grece et de Rome. M. Andrieux n'iinite point Tcxemple de tanl dc professeurs qui accuscnt sans cesse la gencratioa qui s'eleve, comme si c'elail un crime d'etre jeuue... « Parmi les poctes auxquels on doit d'elegantes productions, je citet-ai MM. Vigec, Tissot, Millevove, Viennet, Merville, MM""' de Salm, Dufresnoy et Victoire-Babols. Le poeme d'Esmenardsur la Navigation est generalement regarde com- me classique. Un des poelcs les plus populaires de Tepoque, M. Beranger , auteur dune foule de chansons qui meri- teralent plutot le nom d'odes, ou d'liymnes a la liberie, a prouve ([ue la plus sublime pbilosopbie peut s'allier avcc le genre de la cbanson. M. Beranger a publie dernierement le recueil de ses compositions devenues celebres ; un nombre immense dexemplaires a ete veudu en peu de jours. On I'ac- cuse neaumoins d'avoir jete quelque ombre sur sa gloire , en inserant dans son recueil divers morceaux que la religion et la morale sonl malheureuseraent forcees de mettre a leur in- dex. Le genie de M. Beranger etait assez riclie pour sacrifier quelques pages que la muse de lliistoire voudrait decliirer ; car il ne doit pas Toublier, il appartientaussi a Thistoire. La poste- rity ue se souvient pas moins d'Anacreon que de Themistocle. Un seul poete I'rancais, M. de La Marline, s'est range sous des bannieres diflerenles (i). II a dedie des odes au grand- prelre de rinlolorance , Fabbe de La Mennais ; il a menie adresse des iuvocations, non sur papier timbre , mais en me- sures piiidariques, au procureur-general. Au resie, M. de La Marline possede un talent reel 5 el , quoiqu il s'en defende , (1) L'auleur anglais ignore piobablement les notns de MM. Hugo, Valory, Saiot-Valry , Guiraud , Ancelot, Mennechet, etc. , qui partagent ropiaion de M. de La Martine. (N. d. R.) LITTERATURE. 56 1 c'est a rcsprlt d'inclepentlancc de son siecle qu'il doit la plus grande partie de ce taleat. « Mais il est terns de termiuer cclte esquisse imparfaite de I'induence de la rcvoluliou sur la pocsie liaueaise. Soyons justes, etuon-sculemcutiiousabsoudions la liberie des crimes qni Toat profauee^ mais nous reconuaitrons que , loin de faire degeuerer I'csprit hiimaiii,le nouvel ordre de clioses I'a vcri- tablcmeut exalte; que, loia d'affaiblir le geuie, la revolution lul a douae utie nunveile puissance. Le talent a acquis plus d'energic , la pensoe plus de maturite; la France offie plus de rerlu , de pliilantropie, qu'a aucune autre cpoque de son his- toire. La religion obtient plus de respect que jamais dans ce pays ; plus uue generation nioulre d'ardeur pour s'instruire , plus elle aime a mediter sur ce grave sujet j les Francais sen- lent Timportance des idees religieuses 3 ils ont besoin de con- solations et d'esperances, (1). » Leon Thiesse. (1) 11 rcste encore quelques exemplaires du recuoil de poesies de miss Williams traduites de I'anglais par MM. Boufflcrs et Esmeaard, cliea; Ailhus Bcrtrand, librairc, I'rix, 3 fr. T. xvn. — 3Iurs 1823. BEAUX-ARTS. HiSTOlBE AnnftcfeE DE LA VIE ET DES EXl'LOITS 1)E JeANNE- d'Arc, sumommde la piicelle d'Orliians, sutvie d'lmc Notice descriptive du mo.mijieat lAuak A SA MiiuoiRE, a Dotnrcmy , dc la cluiumicre ok I'heioine est ti6c, (Us objets antiques que celle chauiniere renfenne, ct de la fete d'tnnuquration cdlcbrtc le lo septeinbre 1820; par M. JoLLOis, inrjcnieur en clief des pouts -et-clums- sies (1). Dans rantiquitOjIes penjiles reconnalssans elevaienldesaii- lels aux yic'-ros dout la vaillance avaltaffrauclii la patiie tlu jouc: de lY'lraugcr , el placanl ccs illustres defenseiirs au-dessus de la faible liumanite, ils les mcUaient au rang des denii-dicux. Des croyances plus epurees ne pcrmctlent pas aux peuplcs modernes ces apolheoses prolanes ; niais , du niolns, lis pcu- vent consacrer aux grands souvenirs du passe, des monuiucns qui pcrpc'lueut la nicmolre des plus nobles exploits, des mc- uumeu/^doul la vue reveille dans les coenrs une reconnaissance devenue comuie un germe fecond dc belies actions , et <]e grands services rendus ii TEtal, qui sail aiusi reeoinpenser les hauls (ails accomplis pour son salut ct pour sa gloire. Ces peusccs se presenlent d'elles-memes a noire esprit , en parcourant le bel ouvrage qui vienl d'etre public, pour rend: e compte du monument erige ea riiouueur de Jeanne d'Arc , a Domremy , patrie de cette heroine, ^ Le descendant du rol Charles, dont la couronne en p('ril fut sauvee par celle fdlc valeureuse, a lui-raeme ordonnw rerection de ce monument. (1) Un vol. in-fol. Prix, sur papior velia des Vosges, 80 fr. ; format ,'illas, figures Itttrc grisc, 160 fr. P.ui.Sjitiia; Kilian, rue Vivicnnc, n'l-. BEAUX-ARTS. 563 Sur les bonis dv la Meuse , au uiiiiou cl'unv place pub! ique cmbellie par une p'ainalion rogulicre de peupliers, on a cons- truit line fonlaine a base quadrangixlairc. CeUe foulaiuc porle qiialre pilastres isoli's, couromies par un entablement et par uu double fronton; au nailieu de ce dais , s'eleve un cippe, sur lequel est pose le buste de Jeanne d'Arc. Voila le monu- ment d'un gout simple et severe, lei qu il convenait de Telcver a llieroi'QC, simple ci!e-meme , austere dans sa vie, et pure dans ses mccars , conime les ilots limpides qu'on voit aujour- d'hui surgir au pied du temple modeste consacre au cu'lo de sa gloire. Ij'iuscriptlon ((u'ou lit sur la frise , est en bar- mouie avec ces pensees , et I'effet general de Tedifice, EJle se reduit a res mots : J la nicinoire de Jeanne d'Jic. Et le Francais qui lit ces paroles, ajoute aussitot dans son caur: A la mc'moire de ceile qui brisa le joug de TAnglcterre, et qui I'amena la victoire sous les drapeaux de la France, Cest le lo septembre 1820 queut lieu Tinauguration du monument. Les dcputationb des villes de Nancj, de Toul de Commcrcy et de Vaucouleui's; les gardes nationales des communes voisiues , le prefet et le consell-general du depar- lement des Vosges ; uue deputation de la ville d'Orleans fjui ful d.'livrce par I'lieroine que les Francais suruommei'ent ia Pucelle d Orleans ; eafin, un vaste coucours du peuple des viiles et des campagnes environnantes, tout donnait a cette reunion Taspect d'un rasseniblcment national , et d'une fete telle qu'eu ceitljraient les pcuples derantiquitepour Ijonorer les grandes actions et les grandes verlus. Des couronnes fu- rcnt posees sur le front de la vierge de Vaucouleurs , par les I'tunes fdles reunies de Dreux et de Domremy, vetues de blanc , et rappelaut , par leur innocence et leur sinqiiicite cliampetre, que I'lieroine des combats avait ete, conime elles la fiUe des cbamps et la gardienne des troupeaux. Apres un discours conTena!)!ea la circonstance^ prononr;a 5G4 BEAUX-ARTS, par M. le prefct du deparleuient des Vosges, M. le mairc d'Orle'ans fit connaitre en pou do mots Ic but de son voyage ct rospcce de scs opinions. Knfin, M. Ic due de Clioiseul- Stainville , pair de France , fit entendre lui discours ou res- pireut a la fois un noble et genereux attacbemenl pour la dvnastle (ju'il a si noblcment servle, pour la France, pour st's lois , et pour toutes Ics idi'es grandcs ct gouereuscs qui peuvent clever le cccur du clloyen ct du guerrier. « Messieurs, a-t-il dll, s'il existe tin boubenr reel, sil existe une gloire et des bonneurs durables , c'est dans I'ac- complissenient de ses devoirs de citoyen , c'est dans Tcstime et la veneration de ses compatriotes , c'est dans la certitude d'avoir nierile I'liouorable noni de hon Fraucais. Ces senti- niens se mauifestent plus parliculierenient encore, lorsquc des services rendus a la patrie repandent leur eclat sur le lieu oil Ion a pris ntiissance : tout devicnl comiuuu alors 5 on se sent eouvert dune partie de la reputation acquise ; les lions sociaux en deviennent plus sacrc's et plus durables. C est le sentiment que nous eprouvons tons , en enlrant dans cetle enceinte; tout y respire I'licroine, et Ton sesent plus beu- reux encore d'etre babitant des Vosges, lorsquc Tony cclcbre et que Ton Immortalise les exploits de cetle fille cciebre , de celte Jeanne d'Arc , nee a Domrt-my. « En effet, Messieurs , est-U imie gloire comparable a celle dont elle s'est couvertc? Sa valeur, ses bautes el saintes ins- pirations , cet amour de la religion et de la patrie qui remplls- salt son ame; tout a fail, de celte jeuac fille, I'appul de sou rol, lallberatrlce de son pays , I'beroine de la France. » Apres avoir rappcle en peu de mots a quelle munificence ou devalt les Iravaux entrcprls pour clever un monument a Jeanne d'Arc, et pour reslaurer I'babitation de ses peres , il ajoute avec une cbaleur g«mereuse : « Quel spectacle plus iniposant peut-on opposer et comparer a celui que prcscnie BEAUX -ARTS. 565 alijonrd'hui ce simple village? II reunit a la deputation de la rille delivrce par la Pucelle , des deputotions des villes voisi- ncs, celle des corps les plus instiuils, des premiers adminis- tratears de Tetat. Cette foule immeuse, cetle reunion toule popuiaire , tcute Iranralse ; ces jeux , ces feles , quel en est lohjel? C est poiu- honorer la mc'inolre dune jeuue fille pau- vre, obscure, qui n'avalt que sou coeur, son courage et sa vertft , une simple paysanne. « Mais glolre a ceile jeune fille , a celle paysanne modesle I el!e a efface les plus nobles , les plus antiques origines; elle a delivre la France, elle a retabll son pi luce sur le trone, elle est merle martyre,... » Ajontons a notre tour : Nobles ramlUes dont les noms hislo- riques sont la gloire des generations antiques de notre belle patrie, unlssez ainsi dans tos discours publics le dcTOucment du sujet fidcle aux seutimens du grand citoycn ; bonorez la vaillance et les yerlus plebeiennes , sans vouloir par d'outra- geans regrets et des tcpux impuissans, la rappeler a son an- tique servnge. Alors , vous sercz tons un objet de veneration et d'amour pour vos concitoyens de tons les rangs et de tou- tes les classes. L'envic ne sattachera plus a voire sang , si vous ne croyez plus qa II ait en lui des verlus dont est prlve celui du resle des bommes. Tous unis par les liens d'unc muluelle estirae , et par un meme amour pour la patrie et pour ses institutions, nous serous tousles appuis egalement dt'voues du supreme et juste pouvoir qui ne doit regner sur la patrie que pour en defendre les lois, en proteger la gloire, en perpetuer a jamais la grandeur ct la prosperite. Je uai parlo jusqu Ici que du monument erige a la me- moire de Jeanne d'Arcj il faut parler mainlenant des soins apportt's a conserver , a restaurcr riiabitalion paternellc de cette illusu-e guerriere, et la fondalion toucbaute qui embeliit encore ces soins patriotiques. 5^6 1U;\UX-ARTS. Lors de la doruleie invasion de la France par dos liordo's I'iraugorcs , Ics gucrricrs euucrais , surpils que la tene dcs hivos n'en lit point surgir de son scin , qui ieur fisseul pren- dre encore une route que tant de fois ils avaient prise devant nous, celle de la retrailc ct de la fuite ; ces ('trangcrs allaient en arnies a Domremy , pour eontcmpler ce qui rcsiail dc IhabilalioTi dc oclle qui, simple borgcre , avail .suffi pour c'lasscr Icurs devanciers; cl des princes etrangers , dci/cou- vranl Icur tele alllerc , ahaissaieul Icur ^ue cl lour (rout de- vant la stalue dc cetle humble lu'roiue. Un conite prussien osa demaudcr au propric'taire 0>c Taulique habitation dc Jeanne d Arc, de lui vcndre la statue qui s'y trouve conservee; sur un premier refus, il lui ofhit d'acqucrir la malson lout enliere. Ce proprit'laire avail un conar vraiment francals i I'or de rclranger fut sans pouvoir pour lo corrompre; il cou- serva pour sa palrie un monument degloireetd'immorlalitc. Gcrardin, c est ie nom de ce Fraucais qui avail refuse GjOCO francs du Prussieu , se contenta de 2,5oo francs qui iui furent donnes par le conseil-gem'ral du depaitenicnt des Vosges ^ pour que la niaison de Jeanne d'Arc devinl une propricte na- tionale. Le roi , louche de la bel'c action el du dcsinleressc- ment de Gerardin,lui decerua la croi\ de laleglon-d'liouueur. Bieniut apres, le roi donna 12,000 francs jfDur criger le niOnuraeat de Jeanne d'Arc; 8;ojo francs, pour foiulcr une ccoie d instruction gratuite des jeunes (Ules de Doniremy , de Dreux et des communes environnantes, el cu outre, 8,000 Irancs pour le cnpital d'une rente de 'lOO francs , deslinee a rentrctieu d'une sivur de la charile, qui devait dssservir ectte ccole. Le roi donna parcillcment ie bujle ea marbre qui di- core le monument, et fit pelndre par M. Laurent, ne , corarae Jeanne d'Arc , dans le dcparteaient des Vosges , uu beau tableau pour onier rintcricur de la maison paternelle de celle iiuerrlere. r.EAUX-ARTS. 567 Daaslcs uoles que uous avons ajoutees au Discoiirs siir I'in- fiuencc exercte parle commtrce sur le savoir ct la ck'Hisntion lies peuples anciens^ ayant a parler de I'iiistruction publique , lies avantages que pn'senle reasciguemeut mutucl, ct des obstacles qui s'opposcnl si ma'hourcuseuiGiIl a la propagation de cctte cscellente uielliotle , uous ayons citi- Tinslilulion dc recole d'euscignement mutuel a Domreniy , pariui !es belles actions et les plus puissautes autorites qu il soit possible d'oflrip en favour de ce mode d iustruclion. « Nous citcrous a Tappui de nos assertions, avous-nous dit, recole gratuite d'enseigiienient aiuluel entretenue a Domre- my, aux fcais du roi, dans la maison pateruelle de Jeanne d'Arc. C'est une peusee digne d'etre cilee avec eloge, que oelle d'oavrir, en Caveur des eufans du pauvre , ur.e royale ecole , sous le toil patriotique oii la fille du pauvre fut eleve'e pour sanver la monarclue , en cbassant I'etranger d'un terri- toire qu'il souiilait pai sou usurpaliou etpar son influence. « Esperoiis qu'un si bel cxcmnle raniniera I'ardeiir ct sou- tlcndra le zele des gcucreux citoycns qui, depuis cinq annees, lutieutavec tant de courage contre d'absurdes prejuges. Cer- tes, les amis les plus ardens de la royaute ue peuvent conce- voir de craintes au sujet dun enseignenicnt qui , parmi scs prolectcurs et scs scutiens, compte les plus Ijeatix nonis de 1 antique luouarcble, et d'eloqueus doicnseurs , aussi devoues a Tautcrite du gonvernemenl, que MM. Cuvier et Laiue. A- mls de la civilisation , de la puissance et du bonhenr de notre pays , rassurez-vous done contre de values terreurs , et mar- cbez vers un Imt lionorable , »!u depit de lous les obstacles. » II faut voir, dans Touvrage de M. Jollois, des details cu- rio*^ ct pleins d'intcrel sur les antiquit^s plus ou moins bien coiiScrvs'esquiemboUisscnt encore la maison de Jeanne d' A re. ct sur les reslnurr.tious opcrccs pour empecbcr tout delabre- Eicnt ulterieur. L'bisloii'e abrr^tJc de Jeanne d'Arc est uu 5C8 BEAUX-ARTS. inorceau qui se fait lire avec rinteret commande par le snfel , et rehausse par le talent ile I'ccrivaiu. Le style de M. Jollois est simple el grave , comine doit I'dtre le style d'no historicn. On Irouve , an nomhre des pieces juslilicalives puhliees a la suite de la narration , tous les documens oilicieis relatils it liufanie proces qui finit par le supplice le plus horrible , or- donnc par des ponlifes , au nom d un Dieu de paix, d amour et de m'isericorde , determine par les plus vils sentiuicns qui puissent dcsljouorer le ccrur de riiomme. M. Jollois donne ensuite une notice descriptive sur le mo- nument m^me qu on vient deriger en I'lionneur de Jeanne d'Arc ; sur la maison dc riieroiae, et siir la fete cei«5bree pour inaugurer le monument. Ij'ouvrage est accompagne de onze plancJics dessinees avec gout et gravees avec soin. Elles sont precedees d'une autre planclie, sans numero, qui porte le titre de frontispice, et qui represente un buste de Jeanne d'Arc couronnee par la France. Cette composition , d'un genre uo])le et gracieux , est due a M. Lafitte, premier dessinateur du roi. La France, le front ceint dune couronue de lauriers , pose une semblable cou- ronne sur le buste de Jeanne. Un genie aile , debout derriere la France , porte lorillamme sacre qui guidail la guerriere aux combats. Un autre genie, assis au pied du socle sur le- quel est pose le buste appuye contre un bouclier, ticnt dune main le glaive qui sauva la France , et de Tautre moutre des cbalnes et les debris d'un buclier , dont est jonchce la terre. Uu troncon de colonne, eleve sur une base, porte les noms signales par les exploits de Jeanne : Orleans, Gergeau, Beau- gen cy , Trqyes^ Reims. La premiere planche presente le plan topograpbique du village de Domremy et de ses environs. La a" planche offre une vue perspective du village et de la vallee de la Meuse ou il est situt'. La 5'- represente lentrce de la malsou dc Jeanne, el IVglisc coramunale. La 4*^ une vuegc- liEAUX-ARTS. 569 m'rale de Teglise et du monument. La S' planche contlcnt : i° iiu plan geometral de la maison dc Jeanne d'Arc et dcs !ia- hilations qui I'entourent ; 1° le dessln tres-correct des sculp- tures , de la statue et des inscriptions anciennement placces au-dessas de la porte de Gerardiu , et qui subsistent encore. I^a G« planche doune le plan general du monument de Tf'colc et de la maison de Jeanne d'Arc. La 7", qui est une des plus belles de la collection , represcnte une vue perspective du mo- nument ; il est environne de peupliers qui Fombrageut , et Ton Toit , dans le loiutain , la Meuse et les montagncs qui s^e- leveut de Tautre cole de la vallce ou coule cette riviere. La 8" planche est le plan geometrique et Televation du monu- ment. La9''represente, snr une grabde echelle, une vue inte- rieurc et une vue extefrieure de la maison de Jeanne d'Arc. La 10" donne le plan , I'elevation et les coupes de I'ecole d'enscl- gnement mulnel instlluee a Domremy. Eufin, la dcrnicre planche represente la vue de la place, au moment oii se fait linauguration du monument. L'ouvragedontnous venons derendre compte merlte , par la beaute de I'execution tjpographlque , de figurer dans les bi- bliotheques , a cote des ouvragcs du plus grand luxe ; ol , par le sujet qu'il tralte, a cote des livres qui tiennent aux plus glorieux souvenirs de la France. M. JoUoIsqui, dans Ic grand ouvrage de la Description de ^'Eg}'pi^ > a donne tant dc preuves de son zele infatigable , de ses lumleres et de son gout , vient d'en donner des preuves nouvelles, dans les travaux dont il a trace les plans. Arclii- tecle, antiquaire , ami de touies nos gloires natlonales , Iiisto- rien des ancleunes, coopcrateur dcs modernes , il mcrlie I'estime de tons ses concltoyeus etles suflfrages de tous les es- prlts eclaires. Ch. DuPiN , Mcnibre de L'InsLitui. HI. BULLETIN BIBLIOGKAPIHQUE. LIVRES ETRANGEI\S (i). AMERfQUE. ETATS-UKilS. i-o('j. — Siriclures on the, feriodicai iilcrMlurc of England, c\c.; — Coup-'J'oei! Mpide sur la lltleialurc perloiliquc (Ic I'Aaglctcrri.', cxtraii d'une csquissc de ce pays pat' un li:ibi(ant de Wew-Yoik. Ncw-Yoik, l8a2, Charles Wiley; Londics, Millar. Les Aiiglo-Aiueiicains sont admirahlcinctil places pour blen ap- precier la Grandc-Bretagnc. Degagcs de toute induence, lis apcrcoiveot les moiadres fils qui font luouvoir Ics acteurs, de lout rang, dus grands dranies politiqucs; ct ils jiigent avec disccruement les actions do lours anciens compatrioles. C'est sur la classe nombreuse des 6ciivains que I'auteur de ctt ouvrage a fixe son alfenlion. II y a decouverl bcaucoup de merccoiiires, dont la plume salariee desavoue aujourd'bui ce qu'elle soulrnait hicr, ct soutiendra domain ce qu'elle rel'ule aujourd'bui. L'A- moricain est sans pitic pour ccs transfuges dos liberies publiqucs , et il voue leurs noins au mcpris ; il lance scs anathemcs avec une gaiole sa- tirique, tres-inordante. Voici un exemplc de sa maniere d'ecrire : « Je crois qu'en tout tems, les rois aimeraient mieux, s'ils en avaiont le rho:x, gouverncr par I'opioion que par la force, par Taiiiour que par la cryiole. Une armec d'ecrivaitis a gages, lorsqu'ello suffit pour soutenir la popu- larite du roi , dolt, dans lous les cas, eirc preferee a une armee de sol- dats. II y en a deux principales raisons : la premiire, c'est qu'elle coiits beaucoup moins a. entretenir, puisque un pclit nombre de pensions, uo mince tilre honoraire, une bague, un portrait, ou une lettre de la main royale, suffisent generalenient pour apaiser, sinon pour corriger, le plus opiniatrc des litldrateurs patrioles, ct cbangent si completement sa maniere de voir, qu'uii pays qui, naguere encore, lui scmblait le (i) Nous inceptiqucs. II voit, dans I'aveuglc credulile, «jt danslc icdans la cbambre des communes. i83. — East and IV cst-lndia sugar. — Sur le suere des Deux-lndes. Londres, 1823. 2 v. in-S° de 128 pages. Get ecrit, redige par une plume babile, est une refutation victorieuse des plaintes elevees par ks colons, plunlturs des Indes-Occidentales, contre la concurrence du sucre des Indes-Orientales. Sous ce point de vue, il s'adresse specialement au commerce britanniquc ; mais il conlient aussi des details qui se ratlacbeut a la grande question de la traite cl dc Tcsciavage des noirs, el qui inleresscnt Tbumanite tout enlierc. L'au- teur prouve aux plauleurs du JNouveau-Monde, que leurs plaintes sont LITRES ETRANGERS. 677 nial Ibnclees. S'ils out soufTcrt, sulvaut lui , ce n'est pas pnrcc que la traitc a ete abolie en 1807, niais parce qu'ellc ne I'a pas «5le cjuinze ans plus lot; k's calaniites sur lesquclles ils sc rcciient , ne doiveat elre at- (libuees qu'a leur oi>inialie resislance conire Ics ffforls d<-s Lommts jus- tes el eciaires qui sollicilaient !'anc'antiprIt de son opinion politique. T. XVII. — Mars i8'23. 58 578 LIVRES EniANGERS. C'cst, au teste, un leproclic qui prut kii eire adresie 5 lui-m^mo. Scs jugL-mcns sur Jacques I""^ et sur I'ini'urluoe Cliarles i»e sont pas toujouis justed. II accute cc dciaicr monarquc d'hypocrisic el de corruption, en chercliaut Pour reniplir, d'un autre cole, le voeu le plus cher dcs ames sensiblis, domlnees parl'ascendaiit de la raison et de la piele, j'ai ptis a taclie d'elablir le parl'ait accord que jc decouvrc entre la vraie philosophic ct Ic christianisme. » Nous terminerons cette annonce par une seconde citation, qui achevera de faire connaitre I'esprit et les prin- cipes de I'auteur. « Assez ct trop long-tcms on a confondu le fanalisme avec la religion, et le phitosophisine avec la jihi'losophic... La liberie de la presse, avec quelqucs moditications relatives aux porsonnes etaux nineurs, elaotlemoycn le plus efficuce de repandre les lumierfs, previent egalemcnt les cU'tts pernicieux dc la superstition ct du philosophisme. » C. 1S9. — Manuel de la mclhode d'ensci/jncrjient mutiiel, par N. Geetcu. Saint-Fetcrsbourg, i8ig. Imprimerie de I'l'diteur, in-S° dc 80 pages, avec une table et dtux planches. Prix, 5 roubles. Ce uianucl est rcJige d'aprcs Ifs nicillciirs ouvrages pubiies en Eu- 58o LIVUKS IlIUAXGF.RS. rope, ct comjilolii par Ics connui.ssaiici's que M. Grctcli a acqiiisos sur cellc inethodc, dont Ics succes brilluns en Europe proiuetlcnl line civi- ]isat!ou plus prompic ct phis uninTSelle. II conticot aussi des details utiles a teux ([ui veulint fomJcr ol diiigcr dcs ecoles d'cnseigUL-ineiit OlUlUl'I. iijO. — Hccil alrege dela mort de Picrre-le-Grand. Sainl-Pelersbourg, 1819. Imprimcric du dcpartcment de I'instruction pubiique. In 8" de 09 piiges. Prix, '1 ruub'cs. Cc'lte brochure curieuse doit le jour ii 'J'tieojihnncProco'pox'ilch, ar- cbc'vfique, ecrivain du terns de Pierre I. Elie a ele pubiiee, en 1726, dans ies Irois lan^fucs russc, lulinc et alleiiiande. La dilViculte de trouver cet ouvrago a donne a M. Olin I'idee d'cn publicr une secondt edition, «iui inerile I'approbation des amateurs de I'liistoire nationale. irii. — Clcfdcs auvres de Derjavin, avecune courte Notice sur la vie de ce poetc ceiebre , par ]N. Ostolopof. Sainl-Petersbourg, 1S22. Impri- mcric dc GlazounuC. Uu vol. in-S" do 95 pag. Prix, 5 roubles, avec le portrait lilliographie de Derjavin. M. (l.stolopol' est avantageusenicnt connii par uae traduction des Vcillccs tbti Tasse, par un Dictionnaire de (a poesic anjienne et mo- dcrne, etc. Le but de son nouvtlouvragc sur le celebre lyriquc russe est d'en eriaircir les passages obscurs. II a , pour aiusi dire , ecril les reraar- tiues qu'il public, sous les youx du poete, avec kqucl il avail des relations inlimes, et doni ii a pu , par consequent, relracer la carriere dans unc notice pkine d'lnferet. Son travail, qui est un veritable service rendu a la litteratuM! nationale, offre: 1" I'explication des passages inintclligiblcs pour le lerteur reduit au texle scul; 2" le terns oil ses mcilleures pieces onl ele composees; 5" les circonstances qui leur ont donne naissance ; 4" des anecdotes curieuscs sur Derjavin, surscs conleraporains, et en ge- neral sur I'etat des leltrcs pendant le regne memorable de Gatlicrine; 5" les morci'aux des poelcs anciens ct niodcines imiles ou embellis par lui. — M. OslolopoC commente d'abord VOde a Dieii, traduite en lant de langucs dinVrentes , et nieme en cliinois. — 11 est a desircr que I'ou- vragc dc M. Ostolopof soil public avec les Cffiuvrcs de Derjavin. II s'a- dapte surtout in I'fidition de 1808. * S. P — v. DANEMARCIi. 105. — 0/n den indbi/rdcs, etc. — Dc la nature ct de rimporlance dc rcnscignemcnl muliu'l, par JK H. Moenstk«, cure, et G. Abhauamson, aide-de-camp de S. M. le roi de Daatmarck ;jCopenbague ; imprimtiie LITRES ETRAl^GERS. 581 •leSeidelin, i" volume, 1821, LVIII ct 65n pages; j"^ volume, 1822, XXII o(4.'i2 papfes , et 12 tables liihogiapliit'es. In-S". II me scmble quele litre decct ouvrageauraii duetre: Histoirede I'cn- selgneincnl mulucl. En cffct, le premier volume est I'liisloire assez com- plete, du moins aulant que j'en puis jugcr, de cetenseignemont, nonseu- ioment dans toule I'Euiopc. mais dans toutes Ics parlies du globe, exicpte dans le DanciDarck, auquel ks auteursoiitconsacre specialement leur se- cond volume. On voit que , grace a Ja prolcclifn eclairee du rui, eel le mc- thode d'cnscignement obtienl en Danemarck un succes qui depasse toutes les espi'rances. Parmi les souscripteurs, dont le nombre s'eleve a i5oo, cliose unique dans lesanriales de la litleralure danoise,on voit (igiuerijn Ires-grand nombre d'ecclesiasliques, qui se sont de la sorte declares en faveur de I'inslruclion et des lumiercs. Kcanmoins ceux, donl les bonora- b Ics efforts on t introduitcetlemelliode dans leur palrie, out encore a lulter ronire les preventions de quelqueshommes quis'opposent a toutes les in- novations utiles, soil a cause d'unesorted'apalhiequiles empecbed'exami- iier a I'ond les choses, soil par un i'anatisme qui les rend aveugles. Celte sorte de gens se retrouve dans lous les pays ; il est beureux que leur nom- bre ne soit pas grand en Danemarck. Pious rcndtons un compte plus de- laille de cctouvrage, aussiidl que nousaurons re9U ie Iroisieme volume. I'drmi quelques li-gires imperfections, on doit signaler la mauvaise orlbo- graplie de plusieurs noms propres. C'est ainsi qu'on Iroiive les noms du cardinal Coiisalvi,Aeclicr de recevoir les secours des pas- teurx evangeliques. M. de Berzeviczy , proprielaire bongrois, qui ra- runte tous ces fails, assure que cette persecution prciid mainlcnant ua tarncUrr, jisuitiqnc , surtout depuis que le gouvcroement , pour empe- cher les jeunes Uungrois de frequenter les excelleutcs universites alle- mandes, a foode ou a feint de fonder deux universites protcslantes ea Hongrie meme. Le proselylisme penefre dans I'instruclion pubiique, et I'autcur craint que I'on n'ait I'intenlion de detrnire , s'il est possible , I'e- glise evangelique en Hongrie. II avance que, d:ins le rcste des etats au- Irichieiis, ou rempereiir est souvcrain absohi , Ics profestans sont moiiis vexes qu'cn Hongrie, ou son pouvoir est limite par une constitution. On dcmandcra comment I'auleur a eu le cour.'ige de reveler ces verites; Ton verra d abord, par le tilre, que c'est a Leipsick que son ouvrago a paru, et nous apprenons que c'est apres sa mort qu'on a public sen (icrit. M. dc Bcizcvirzy, decedc en Icvrier 187.2 , elait auleur de d(ux aulrcs ouvrafcs surla'Hongrlc ; I'un : Dc comiiur'clo et iiuluslrld Hiivt- 584 LIVRES ETR ANGERS. gnrice. Lcutcliau, 1797,10-8"; cl I'autro, De iiidole et fonditione Rvs- tlcnrum in Ilviigarid (sans dale), inS«; ainsi que dc deux ouvragcs al- Ictnands siir Ic conimi'rce ile I'f^uiope. D — n. 19S. — Die indische. Mylhoiogie, etc. — Mjlhologie indienne cxpli- queeparM. Dorow. AVisbadcn, i8ai. i vol. in-4«. '99' — ^<"' liiichcr-lS aclidruck. — De la conlrefarnn drs livres , r(>n- siduree sous Ic rapport du droit, do la morale ctde la politique; par Louis Frederic Gribsin(;bh. Stutlgard , 1832; in-S" de 88 pages. C'est I'ouvrage d'un depute aux ^tats de Wurtemberg, qui veut que le public connaissc son opinion, ct qui la presente avec des developpe- inens auxqnels il n'avait pu se livrer a la chambre'. Chose surprenanlc! les contrefatons ont trouve en hii un defenseur. Cctte plaie de la lilte- rature allcmande ne lui parail bicsscr ni les lois, ni la morale; ^ ct quand elle serait contrairc a cctte dcrniere , il ne s'cn suivrait pas , dit M. Grie- fiingcr, qu'il fallOt rintcrvonlion d'une loi. II y a plus: cetle loi, sous les rapports poliliqucs, serait d'un cd'et nui.iible.» Ainsi dor»c, un depute, connu par plus d'une motion genereuse, entreprend la defense dc cie pirates de la lilteralure, qui sans ccsse raenacent la fortune des auleurs et des libraires. Lc prix des livres est generalement beaucoup plus ele^e en Allcmagne qu'en France, et c'est ce qui favorise ce honteux com- merce. Parait-il un bon livre? vite unc contrefacon s'imprirae el se vend pour la moilie , souvcnl meme le quart du prix. Les acheteurs alors aban- donncnt I'edileur, pour se jeler avec avidile surune rcimpression pleine de fautes graves. Aussi, tous les voeux des gens dc bicn se sont-ils reu- nis , dans quelques elats , pour implorer I'intervention du legislatcur. On a done lieu d'etre fort surpris, nous le repetons, d'enlendre un bonorn- hlc depute presenter ce commerce comme une chose legale ct morale, et prcsquc comme un bienFait pour les lettres. Une de ses raisons, c'est que jamais les Grecs ct les Bomains n'ont empecbe de copier et de re- copier les auteurs. Ailleurs , I'auteur voit presque de la feodalite dans la mesurc qui inlerdirait les conlrefagons. « Ce serait, dit-il, un veritab'e nionopole. » Mais on pourrait lui demander si quatre cents libraires alU- mands n'ctablissent pas une asscz belle concurrence? aoo. — Ein IHict auf die Geschichte des Kunigrcichs Hannover. — Coup d'ocil sur I'histoire du royaume de Ilanovre; par C. dk Leckch. Leipsick, 1822. In 8". Ce tilre modcste cache un merilu remarquablc : I'auteur a f.iit prcuvc d'un grand talent; il raltache, avec une rectitude de jugement etunc sa- gacile lare, Ihisloire d'un peuplc a I'histoire geuerale. Voici quelques details .'.ur Ic sujit qu'il a Iraile. Le pays compris enire le Rl'.in, I'Elbe LIVRES ETRANGERS. 585 I't la mer du Nord , avait pour home, au sud , I'ancien royaumc de Thu- ringc ; asile des Ingavoiies ou Islacvones centre Ics Sueves et Ics Giiu- lois, a une ties-liaule antiquite, il fiil ensuite Ic berceau de cus Francs qui, apres avoir rcnverse Ics deruiers remparts de I'empire romain , soumirenla Icur puissance les Aliemanni, Ics Thnrinl J^s- cendait de ce Nicolas Picot, compafriotc ct ami de Calvin, qui quitta jVovon avec ce reformateur, et vint s'etablir a Geneve, en i536. M. Pirot se voua de bonne hture a la carriere du minislere evangelique. Uans les annees 1771 et 1772, il voyagca en France, en Hollande et en Aiigle- lerre; il se lia avec Francklin, qui lui temoigna beaucoup d'amilie , et qui , frappe de la diveisile des connaissanccs d'un lionime encore jeune , le pre.-sa vivcmcnt d'accompagner Cook , alors sur le point d'entre- prendre son voyage autour du munde ; mais trop dc liens attachaleut iNl. Picot a sa f.iniille et a son p;iys. De rctour a Geneve, i! fut elu pas- teur du villnge de Saltjgny , et passa dans ceilc rctraile !es dix plus Sga LIVRES ETRA3NGERS. belles annees dc sa vie. En 17S7, nommu prufcsscur dc tlieulogie , il rcmplit trente ans ces fonctictis avec euccvs. M. Picot avail ^ludie Tas- tronomie, cl coir.me il elait intirncmcnt lit avec M. Mallet Favre, pio- I'fsseur dans cede science, a la mort de eel illuslie savant, il publia riiisloire dc sa vie. M. de Lalande faisait un si grand cas dc cct ouvrag;c, qii'il I'avait copie lui-raeme en enlicr. M. Picol leiiait bcaucoup a txei- cer, pendant un dcmi-sitcie, les devoirs de son niinislere: il n'avait plus, pour voir ce vccu accompli, qu'un inlervalle de quelques inois a franchir. Lc 17 mars i8'A2, il prectia a Geneve et recila de ni^inoire le dernier dcs sermons qui coinposcnt son recueil : 11 y mil une cncrf^ic qui rappelait le plus beaux tcins de sa predication Mais, Ic knde- main , il eut une attaquc d'apoplexie, a laquelle il succoraba dix jours apres. — (Ces details biograpLiques sout exlraits d'une preface pleiiic d'inteiet , mise a la t6te de ce volume el composee par M. le proTesscur Cbeneviere, qui est kii-mcmc I'un de nos plus liabiles predicaleurs et de nos plus snvans ibeologiens. RI. Picot laisse un fds , connu dans !a 1 Uerature par divers ouvragcs utiles, et surtout par son IJisloire dcs Gautois, publi(;e en i8o4, 3 vol. inti"). 3. II., de Geneve. 20S. (*) — Riipjiort fail d I'assemhlee generate dc ia Socicte dc icclure do Geneve, le 16 Janvier 1820 , au nom du comite d'administration, par M. DuMOMT. Geneve, iunprimerie de J. J. PascbouJ. NosltcleursfraD9aisouetrau;;ers nous pardonncront sansdoutedecon- sacrer a une brochure d'une fcuille d'inipresjion un article assez e!cndu pour contcnir I'analjsed'un volume; celtc brochure contienlplusieurs ve- riles importantes; clle donne, en nieiuc tcms, Its prcceptes et Texcniple; c'est en montrant le bien que Ton a fait, et coiuiuent on la fait, q^u'elle invite a enlrcpreiidre avec coiifiance, et qu'elle gararilil le succes. Nous avons deia fait connailre les Slatvts de la SocUiii dc lecture de Geneve. r.' , [Toy- T. XIV, p. 607.) Lc rapport de M. Dcmont metlra nos Iccteurs en etat de juger de Tulilile d'institutions scmblablcs, qu'il seiail si facile de former dans uos grandes viUes, el memc dans cellcs dutroisiemc et du qualriemc ordre. — Dans I'espace de qualrc ans, la blbliolbeqiie dc la Societe de Geneve s'est accrue jusqu"au nombrc de plus de onzc miile volumes. Dans lc cours de Pannee dcrnicre, sur plus.de sept mille volumes prfeles, deux seultmenl out etc perdus. Modicite des irais , emprcssement des Iccteurs , progrcs sensibk-s , et , pour ainsi dire , visiblcs dc I'csprit de rccherchcs et de son influence sur Telat intcllectucl et moral de riiomme, I'bcurcuse Geneve nous montre tout cela dans son elroite enceinte, corame pour suutcnir notre courage, et nous laue es- percr que les fruits de la liberie pounont mCirlr emore cn-dcr.'i dc I'At- LIVUES ETR ANGERS. SgS {antique. Get espoir n'c3t-il point une illusion? La fecondite que la na- ture conserve en quelqucs lieux privilcgies nous annonce-t-elle un prin- tereis, ou seraitellc reflet des dernieres chaleurs d'un aiitomne que devrait suivre un long hiver? Pour echapper a ces reflexions penibles, ecoutons AI. Dumont : transporlons-nous, par la pensee, a Geneve, au milieu de la Societe de leclure, et recueillons ce qui nous a paru le plus digne d'etre reinarque dans le discours du rapporteur. Apres avoir parle des altaqucs dirigees centre les ecoles d'en«eigoement mutucl, M. Du- mont ajoutc : « Je n'ai pas cru que ces observations fussent etrangeres a une societe de lecture. Que serait un jardin botanique, si la culture des cliamps elail negligee? Le luxe est triste, uni a la misere; ma1s it plait, quaud il est le I'ruit de I'aboudance generale. D'ailleurs, pouvous- iious ignorer que les ennemis de Tenseigncment muluel ne s'arreteraient j)a» la, s'ils etaient les maitres? Les socletes de leclure leiu' aont plus que suspectcs, et en plusieurs endroits, ils ont reussi a les laire det'en- dre. On dirait qu'lls sentent par instinct qu'on ne peut avoir de I'esorit , que pour s'en servir contre eu.i. » Au sujet de certains ohservatcvrs quo Ton pourrait redouler dans une reunion nonibreuse , I'orateur dit : « ]Nu- trc puldicite detruit I'art d'exploiter les secrets. Les observaieurs veulent voir et entendre ce que Ton voudrait cacber, ct nous avons fait plus que ce Romain qui desirait babiler une niaison transparente ; la notre est en- ti^rcnient ouverte. Ces eclaireurs portent une laiiterne sourde dans Tobs- curile; mais a quo! sert une lanterne au grand jour? » On rencontre fre- quemment dans ce discours des reflexions ingeiiicuses ct spirituelleaxent exprimees. M. Dumont parle d'un certain voyageur qui, dans i'espace de 48 lieures , a vu et juge tout I'etat de Geneve, les miBurs, les principes politiques, le commerce, le caracterc, etc. n Rien, dit-il, n'a ecbappe a sa rapidc intelligence : il u'a rien oublie que de nous cnseigncr I'arl de juger, comme lui , a vuc d'oiscau, les gouverncmens et les peuples. » Plus loin: 0 Notre severe Iresorlcr nous a fait rester dans la routine des idees communes ; il a voulu qu'on proportionnat la ref-etle a la depense... Rien ne m'autorise a soutenir quelque briilant paradoxe en faveur des eniprunts par lesijuels le present vit si commoderaent aux depens de I'a- venir. » Apres I'enumeration des nouvelles ricbesses de la bibliotheque, M. Dumont fait ces reflexions: <■ Quelques personnes cnvisagcnt celte accumulation avec une sorte d'efifroi : eb I messieurs, qu'on ne la crai- gne point. Le nombrc des livres, des vrais livres ne tend point a s'aug- menter; il tend, au coniraire, a diminuer. 11 y a pour eux une morta- lite beaucoup plus grande que pour les bomraes. La bibliotheque de dri- T. xvrr. — Mars i8'i5. 39 •jy4 LIVRES ETRAKOFJRS. pot s'accruit ; la bibliolLcquc d'inslruction sc resserie. J'ai vu, dario Ici- manuscrits dc Locke, uu catalogue qu'il avail fait en entrant a runirer- site , conlcnanl Ics litres Ue lous les livres de melapliysiquc qu'il se pro- posail dc lire. Le fait est curicux , cominc iiidice de son genie; inais il i-st plus curieux encore sous un autre rapport : il y ea avail, si ma me- inoire no uie frampe, plus de soixante; tous, a rexceplion de deux on lrois,sont inconnusaujourd'luii, el c'est lui qui les a lues. « Mais nous ce- donstrop au plaisirde oiler :la broc'iurede M. Dumonl devrail 6lre Irans- crilc en entier, si Ton voulait indiquer tout ce qui merile d'y elre lu. F. 209. — Almanach gcncvois, pour I'annee 1820. Geneve, de,riraprlmer!e dc P. A. Bounart. In-12 de loH pages, avee unc gravure ; prix , 2 liv. C'est UD petit plienomenc lillerairc que I'appariliori d'un almanacti Ijiique a Geneve; dans une ville dont Voltaire a dit : On y calcule, Pi jamais on n'y rll. Gcnfcve, en cffcl, n'a guferc jusqu'iei produit de^poetes, el la gaiel^ n'l si pas le carattire dislinctif de scs habitans. Ce recueil merile done, a di- vers egards, rallention de robscrvaleur, amides leltres. II sc compose decbansons, de conies, dei'ables, dc romances et d'epigrammcs. Le prin- cipal collaborateur, M. Gaouy (i) a deja fail paraitre dans V Almanach des Muses dcs contes charmans; ccux qu'il a insercs dans ce volumej ct eurlout le Comniis voyaneur el le Sahnis, sont versifies avec une grace et unc faciUl<5 peu comniunef. Plusicurs des couplets de M. CniPomKiiK sonl conuus el cbantes a Paris. Ses cliausons intitulecs : five I'arjevl . i'Oplimlsie , le Bcnheur des Gucujc, prouveront que, meme bors de l.i France et dans les monlagnes de la Suisse, Panard et CoUe ont Irouve des imitaleurs et dcs rivaux. M. Cohgnard, avoeal distingue, et redac- leur de i'Exfose succinct dcs delihiratiuns du conseit rcpriscntatif do Gcticvo, dont la Revue Encyelopcdique a rendu compte , Tome XIII, page i4i , a aussi enricbi cet almanacb de quelquesunes de ses produc- tions. Plusicurs des epigrammes de M. Petit sonl pleines descl. Son epi- tre, sur les Agriymens de la focs'tc, niontre qu'il n'a pas eludie sans fruit le genre de Cresset. !Nous ferons a eel almanach , le reproche de renfci- iner des passages un peu Irop graveleux ; nous sommes facbes surloul d'y Uouver le conle dts Pincettes, plus digne de la muse dcGrecourt que de la plume severe de M. Y. 11 y a aussi des negligences de slylc, dc? (1) Le m6me auteur a public, en 1801, le Glossuire gertevois , dont la Hiv^m Eiicrclofedigue a parl^ avec cloge, T. IX , iiag. 149. LIVRES ETRANOERS, 59.') limes viiK'Uscs et des petvsdes fausscs, qu'il eiit fallu f.iire Jisparailre. Mais, en somme, ce recueil est agreaMe a lire et mc'rilc le succes qu'il vient d'oblenir; car on assure que I'cdition en est deja cpuisee. J. II. ITALIE. 210. (*) — Trailisur la structure extcricure du gtobe, ou Inslilntions j;eolof;iques,par ■Sci;7iOHBRi!iSLAK,elc., Milan, 1822; Gieglcr. 3 vol. in-8» avec un atlas compose de 5G planches. M. Brciddk etait deja connu par ses Essais niiniralogiques sur fa Sol- fiitara de Pozznoli\ ^aTofnqrafh ie physique de la Campanie; ses Voyages physiques et lit hotoyiqucs de la Campanie, et son Introduction a la neo- inyie. II a foi du tous ces differens Iravaux dans le nouvel ouvra<;c que nous annonc^'ons, de sorte qu'on peut le regardcr comme le traite le plus complel qui cxiste pour un cours gent'-ral de g;eologie. 21 1. — Descrizionc geotogiea delta provincia di MHano, etc. — ^Descrip- tion geologique de la province de Milan, publiee par Irs ordres du gou- vcrnement, par Sclpion Bbeislak, niembrc de I'lnslitut, etc. Milan, 1S22. In-S", avec nne planclie. M. Prcislak est deja connu comme un des vutcanisles les plus distinr^ucs, et le plus grand adversaire des nepluniens, qui, jusqu'ici, scint rest'es les plus nombreiix. Dansl'ouvrage que noii.-i annonrons,!! sem- ble s'etre attache Lien plus aiix fails qu'a la thcorie. Dans I'introduc- lion, il presente un prospectus general de la province de Milan et de sa configuration. II en determine I'ttenduc, les maliercs les plus remarqiia- bk'S, et d'autrcs objets curicux ou utiles dont la richesse et la viiriele «ignalent cette parlie du continent europeen. L'ouvrage est divis6 en liuil chapitfes et termine par un appendix sur les coilines de Saint- Colombano et de la Stradella. En general, les observatipns qu'a faites I'autevir sunt exactcs; ses reflexions fotit ordinaircmcnt jusles et inge- nieuses, et souvent propres a faire nailre des idees favorablcs aux pro- gres des arts utiles ou agreablcs. Enfin, on doit regardcr I'Duvragc do M. Breislak comme une noiivelle prcuve de ses connaissances el de son z51e a repandrc I'etude de la geologie cliez les Ilaliens. La carte placee a la fin de l'ouvrage, npresente la partie de la Lombardie autrlchienne, comprise entrr TAdda et le Tesin, avec le cours entier de res deux ri- vieres, depuis l(ur source jusqu'.i lenr embouchure dans le Pd. 212. — Idroioyia mincrale, etc. — Ilydrolngie minerale, ou Hisloire de toutes les sources d'eaux mineraics, connues jusqu'ici dans les elats du roi de Sardaigne, par don Bcr7iarrffnoBERTiJ!i.Turin,i8ji ; in-S". L'auteur, apres afoir resunii tout ce qu'oii a dil jusqu'a priient sur SqG LIVRIlS etuancers. I'lisage (les canx minerales, donne une topogiaphie li)clrologiq:ic dn toult's cf'lles qui se troiivi'iil d;ins les etals de S;irdaignc, savoir : Gents, Savoie, Sardaigne ct I'ieinont. II nous parait avoir consulle les meilleurs ouviagcs rclaliis au sujel qu'il liaite, et avoir observe la plui>art dts lieux qu'il dccrit. On n'gardp son traile comine Iresulile. a i3. — Lo SjieUatorcitatiavo, elc. — Le Speclatcur italien, preciidii d'un essai critique sur les pliilosophcs moralislcs et les pcintres de nioDiirs el de earaclercs, pai' leconite Giovanni Fehhi. Milan, 1822; in-S". L'autcur s'est propose de presenter les priniipes de la morale univcr- sello, dans une suite variee de tableaux des actions Lumaines, oil sc troii- vent I'Clracees successivcuienl les moeurs de cliaquc Age, de chaque con- dition et de cliaque etat. 11 promct d'employer tour-a-tour le style pa- thetique et le ton de la satire, pour faire abliorrcr les vices qui dominent la soeiete, et ch(!'rir les vertus qui I'honorent. Le premier volume, que nous annon^ons, contient une bisloiro abregee des anciens moralistes grecs el latins, ft des nioderiies italiens, franrais, anglais, espagnols et alleniands. II scnihle exallir un pen trop le merile de quclques-uns des ecjivains nalionaux. Si les volumes suivans repondent aux intentions de I'auteur, I'oiivrage pourra, sans doute, etre d'une grunde utilile. ai4- (') — DeW historia d'ltcitia antica c modcrna. — Histoire d'llalie ancienne et moderne, par le chevalier L. Bossi,ctc. Milan, 1822; it> vol. ia-S" et in-iS. L'auleur, avantageusement connu en Italie par divers ouvragts, n'e- pargne ni soins ni rtcberehes pour achever cclte Histoire generale de I'ltalie. Lorsque les derniers volumes nous seront parvenus, nous doii- nerons une seconde analyse de cet ouvrage. {f^'oij. Tom. XI , pag. 76.) 2t5. — j4Ue Najudi, elc, — Aux Naiades, bymne dans le genre giec, traduit de I'anglais en vers ilalicns, par T. J. JVIaihias, etc. Piaplcs, 21 ; in-S". L'llymne original elait du celebre Anglais M. Akenside, auteur des Piaisirs de I'imagination, qui le publia en 174G. M. Malhias, Anglais aussi, a vouiu le traduire en vers scioUi italiens. On sail rombien ce lit- terateur etranger aime ct cultivc la languc et la lit(erature ilalienne. II a publie a Londres plusieurs ouvrages, en prose et en vers, des classi- ques italiens les plus celebres ; il a meme compose des poesies italien- nes, ce qui est digne d'etre remarque. I! rcgarde la langue de I'ilalie coramc la plus harmonicuse, et coronic la seuie digne d'etre comparee , sous eerlains rapports, aux langucs savantes d'Atbenes et du Lalium. 216. — H Poela e ia ToUtta, etc. — Le I'oete cl la ToiitSlc; dilbyranv bcs. Falerme, 1822. LlVllES ETRMNGERS. Sry Cos deux ditliyrambes soiit de M. Tommaso Gargallo, au(eur de la t.aductiond'Horaccque nousavons annoncei;. [f^'oi/. Tom. IX, pag.3i5.) II avail ccrit le Pocle dans tout le IVu do la jtunesse; ct c'cst dans uii age avance qu'il a compose le second morccaii ; il prouve que l'ii;^e n'a pas nui a sa verve. L'ltalie so gloriliait dej:'i dc plusieurs didiy- rambcs sur divers sujcts. GeluidcRedi, intitule, BaccoinToscana, est lies-connu. M. Gargallo merite d'occuper une place distingue panni les jioetcs qui se soni occupes de ec j^onre de composition dlfliciK-. 217. — De la certitude dc la science des antiquiles ; dissertation du Docteur Jean Labus, etc. Milan, 1822; in-4°, avec des planches. L'aufcur, livre tout cntier a ce genre d'eludes, n'epargni' aucune oc- casion d'en faire scniirri.mportaiice aux Ilaliens, qui, a dire vrai, n'y soiit deja peut-etre que trop porles; mais il voudr;iit aussi convcrtir les etran- gcrs ; et c'est pour cela qu'il a ecrit en fran^iis le Mcmoire que nous an- noncons. iNous .idmcttonsla pinpart des remui-ques de I'auleur; mais nous n'en croirons pas moins devoir adres^e^ aux antiquaires Ic reproche dc metlre trop de confiance, en general , dans des indices qui ont souvent t'cs peude probabilite, et plus encore, de consacrer un teiiis et des tra- vaux considerables a des recherclies qui n'ont que pcu ou pent d'utilite. JNous avouons , en merae terns, que les antiquaires , tels que M. Labus, nous obligeni de respecter la science des antiquiles, et ccux qui savcnt en retirer nn veritable resultat. 218. — Musce Pie-Clement in, par E. Q. VtscoNxi, et Musee Cliiara- monti, paT Ph. Ft. Visconti, vi J . A. GeATTANi. Milan, 1819, 1S22; J. P. Giegler, S vol. in-S", ornes de dciS planches : prix, fl. 260. MI9. — Iconografhie romniiie, par E. Q. Visconti. Milan, 1822, cbez Ic meme. Vol. in-8<>j orne de 4o planches; prix , (1. ^8. Cetle edition se fait remarquer par la correction la plus scrupuleuse du lexte, la (idelite et I'integrile des citations, la beaute et ['exactitude des gravures. Le Musi:e Chiaram07ili forme le complement du Musee Pie-Clementin. On .i fait aussi, dc chacun des ouvrages que nous venons d'annoncer, unc edition in-4". Le premier coille 5oo fl. ; ct le second, ^i'i fl. L'Eiiropc savante, qui attendait depuis longtems la publication tie ces deux ouvrages dans I'idiome Irangiis, doit elro asscz satisfaite de son execuliou. F. Salfi. PAY SB AS. 210. — Gerbrandi Bakreb, Oracio de medico autodidaclo. Groniague, iSj-j; W.van Buekeien. Brocluire in-8'' dc 55 pages Ce discours iUail destine a unc solennite acadcmique : i'auleur n'ajaut 5.,S LIVRES lilRA^iGERS. jiu Ic pronoiiccr, s'cst dclciminc a lo fiiiro imprimcr. Le lilrc qu'ila rlunnc a ;a dis^cilalion , en ioitique suCQsjininunt le sujuU II rccom- uiande aux jeuac':> inedcciiis do joindre a reludc des sciences uatuicllcs, lellt's qu'on Ics eiiseigne dans Ics ccolcs , eel autre ensuigneinent (ju'ils peuvent rcccvoii- d'euxm(5incs, c'tst-a-diic, de Icurs observations par- ticuli^res, delcur propre experience. P. 221. — Melanijcs clc Malhcinatiqxus , par T. N. Noei,. Luxembourg, 1822; J. Lanioi't. In 8°. L'auleur pri'senlc, dans ces Alelangcs, I'application de I'algebre a la j;eometrie elementaire , un recueil de thcorcuies ct de problemes gcu- lactriques, ainsi que le dtvelo[)pcmeiit de plusieurs propositions de stalique. Sans elrc neul', il est clair el inelliodlque. On a aussi dc lui lioe aritfimitiquc el une algabre, sorties des aiCnies presses. 232. — JpopliltiegincJi of yoiulen Sffcuken, etc — Pensees choi- (•ies, exlraites des ecrits de P. C. Hoofd , par P. G. Witsen Geysbei^k.. Amsterdam, iSaj ; G. Portieije ; gr. i i-8". Parmi ces pensees du Tacite de la Ilollande, il y en a de fort remar- quabk's ; luais, lirees du cadre oil eiles etaienl placees par I'ecrivaln, dies aianquent , en general , du trait qu'un grand nombre dc lecteuis. exigent dans les sentences detachees. 223. — Behnopte gesehicdenis Uer teitercn en TVclenscttapfen in de. Nedertandcn, etc. — Ilistoire abregee des letlres et des sciences dans les Pays-Bas, dcpuis Ics tenis les plus rccules jusqu'au commencement du 19" siecle ; par JN. G. Van Kampen. Dcuxicmc parlie. La Ilayc, 1822: veuve Al!art. Grand in-iS". L'Histoireliltcrairc de la France at ua recueil immense de docu- mens precieux, dont nos arriere - neveux verroiit seuls la ila. Par son plan , ellc manque de eel ordre lumineux , a I'aide duquel on apprecie i'esprit d'un si^cle, et qu'pn aiino a Irouver dans, VlUsloire LUtiruire d 1- (alicj ecrite par Tiraboschi el par Ginjucnc. L'ouvragc de Moniuda, ii\ir les mnthematiqucs; celui de M. Ddaniijre , stir Vaslvonomie, pic- tenlent aussi un ensemble oil Ics details sont I'ondus avec beaucoup d'artet de precision. M. Van Kampen parait s'etre propose ces ccrivaius pour modeles. Ses recliercbes sont la plupart interessiinles, el revetues d'une forme agreable ; mais on regrelte qu'il n'ait pas toujuurs consulle lui-meme les originauxj observe les objels d'un point dc vuc plus pUi- losophiquc, et donnc une physioiiomic plus dicidet- aux liomraes et •aux epoqucs. La secoade parlie dc cetlc histoirc lltleraire el seienli- lique contlent : Suite dc la IV'' epoquc : Beaux terns de la jurispru- dence ct des sciences naturcilcs. Y'-epoque: Siecle d'or dc la gram LrVRFS FRA;Ni^-AIS. 5f,<) maire et de la medecine ; decadence de la poesie , de 1718 a 7780. \l' epoque : Renaissance de la poesie ; reformc dc la Ihe'ologie el do reloquence de la cliaire , de 1780 a jSao. Le volurac est tcrmine par des remarques de M. Ackcrsdik, sur la premiere parlie, ct par dcs sup- pleraens a la secondc. db RBirrENBERG. 224. — Procvc, elc. — Essai de critique poelique ct llieSlraie, ap- pliquec a la Ir.igedie de Monti c/ni , par T. Olivibb-Schilperoort. Ams- icrdam , itias; Seep et Ills. In 8° de 216 p. Get Essai se compose: 1" d'lin avant-propos «rdre que d'exactitude , les dlvcrses nuances des irritations fe- briles, et qu'il discute la valeur des plienomenes morbides , en miinie tems qu'il lacbe d'indiquer .t quelle lesion d'organe ils appartiennent et de quelle cause ils sont I'effet. Ce n'est jamais qu'apres avoir determine le siege et la cause de telle espece de fievre adniise par les auteurs , qu'il clablit Ic mode de trailement qui kii est le mieux approprie. Eu general , tout ce qui se raltache a I'etude des Civrcs a etu traite par iVI. Bois.-cau avec le plus grand soin. La pyretologie pbysiologique est d'ailleurs I'ex- prcssion fidele dc la nouvelle doctrine medicale fiancaisc. Geohoet. 228. — ftoutc de la Icrre vers un ■point dilerinine du del, ou Nouveau sysleme de I'Univers; par M. P. Gubsnev, avocat a Coulanres. Paris, 1825. Tourneu*, quai des Auguslins; Coutances, Voisin. Un vol. in-8' de 254 p.nges. Prix, 4 fr. ; et 4 fr. 80 c. franc de port. L'aulcur pretend que le solci! , la tcrre et l:i lur.e decrivent unc route 6(.i LIVUES FRAN<5ArS. cuminunC) cn lignc droilc, ft s'avancent constammcnt dans I'cspacc , vfrs un point du ciet qui ciil silue au-dcs8us de I'cpaiile droitc d'Urion. Suivnnt lui , il eal faux que la tcrrc trace unc orbile clliptiquc autour du solcil, dans la durce d'unc ann(^c, et il cxplique Ics apparcnccs qu'on observe par une suite d'ecarts, que fail la terre a droite ct i gauclie du soieil, mais cn suivant une route de 70 millions de licucs de largeur : la lime en fait autant relalivemtnt ;i la terre. II ne s'occupe nulltnient des lois dt Kepler, ronl'und la levolutiun synodique de la lune avec sa revo- lution sideraie,.Tfiiriiie que I'apogee lunairc reste Gxe dans I'espace, aussi blen que le perihelic de la terre , etc. 11 est clair que M. Guesncy est tout- a fail etrangcr aux plus simples notions de raslronomie ; que re qu'il ap- ptlle des demonstralions, ce qu'il ailressc d lous ics pcuplcs cl met sotis la protection dcs iols de tonics ies nations, pour me servir de ses propics termes, u'esl qu'un ainas d'eneurs qu'il tst inutile de rei'uler. Quaud done stnlira-'t-on la necessite , avanl d'ecrirc sur unc niatitrc, de bicn c^tudierce qui est r(connu pour vrai ct incoutcstable sur le meme sujel ? FnANca'fR. 229. — liicvcilde frobUmes amusans it instructifs, avec los demoas- Iralions raisonnees et I'applicalion des legles de rarilbinelique a leurs so- lutions, ou Cours coniplel d'analyseg aiitbmetiques, etc.; pat GiiiiMiL- LiET, ancicn quarlier-raailrc. Paris, 1825. Cretlc, rue St-Marlin , n" 98. a vol. in 8", I'un de 160, I'autre de 212 pages. Prix , 7 fr. Le mcilleur moyen d'apprcndre Tail du calcul, est cerlaincmcnt dci resoudrc de's problemes qui cxcrccnt a la fois a faire Ics conibinaisons des noaibrcs eta analyser les qutstions propostSes. Mi Gremiliiel a pour but d'ensciguer rarithmclique, en montrant I'usage direct que 1 on en fail. 11 suppose que son eleve pralique avec facililc Ics quatre regies sur Ics nombres , ;ant entiers que fiactionnaircs ; ct avec cette seiale tonnais- sance, il lui propose une suite de 717 problemes, plus ou moins coni- piiques, donl il euseigne a'trouver les solutions. Commc, en cliangeant les valeurs nuineriques qui entrent comme donnecs dans ccs diverscs questiouii, cliacuue pcut en faire naitre une foule d'aufics, il s'enauit que cet ouvrage pcut etre envisage comme renfermant uu nombre infini de questions d'arilbmetique, cl qu'il alteint Ic but que I'auleur s'est l-ropose : de rompre ses disciples au calcul numerique , et de les rcndre t,uperieurs a Unites les difficulles. Ge qu'on remarquera surtout, dans cc petit Iraile, c'est que I'auleur n"y fait jamais usage des proportions. II y a long-tems qu'on a dif que Ics questions qui dependent de cette theorlc, peuvcDt eire ramenccs aux considerations sur Its fractions; M. Gremil- liet cniploie coiielainmcnl cc precede. On dolt applaudir A la mclbode et LIYKiiS FRANCAIS. GoS ii la clarle des raisonnemcns par li'squols II suppl^e a I'usagc dcs ri-glcs de Irois. Lcs questions Ics plus elt-vecs de rarilhmetiquc, d'aulres qui si'iublcnt nicinc du doraainc de I'^ilgebre , sont riisoliies par des moycns doot I'iiilflli^'rnce saisit paifaiteraciil la marche , ct qui sont tres-propres a la forlificr. Ce lr;iitc d'arillinjellquc sera' tres-ulilemenf place enlrc lcs tuains des elevtset menic dcs Di:iitrcs. FaAwcoeuB. aoo. — Des fusils de chasse, et principalcmont des fusils a pislon , dc I'inventioD Pauly, avcn quelques observalions sur la fabrication dcs ar- ices a feu, sur la chasse, sur la poudre eJ scs eiftls ; par Ilcivri Rocx , i'abricant. Paris, 1822; Delaunaj , au Palais -Royal. In-8° dc 82 pa-jes, avcc unc planclie. Prix, 2 fr. 25i — I'Hemcns de Geographie, par M. Lamp, professcur d* geogra- phic au college de Strasbourg. Strasbourg , 1820 ; J. R. Heil/.i InS" deS fcuillts d'inipiession. M. Lamp a public, il y a quelque lems, unc geographic en 2 vol. que nous avons anuoncee (T. XIII, p. i';6), et arUcu\xi.terai'n\. la Guaddoujic , par le colonel BovKB-PEvnELEAiT (iBr/.-ftti^cjie) , ouvra^e enrichi d'une rarte de la Guadeloupe et de i4 tableaux statisliques. Tora.i, Paris, ■i8a5, a la librairie dc Bri'^sot-Thivars, rue de Kichclieu, n" "j?., et die?. I'aiitcur, rue Saint-l?oc!i, n" 8. In-8" : prix, 7 fr. (L'ouvrageaura 3 volumes.) La Martinique, la Guadeloupe el ses dependances sont des possessions d'aulant plus precicuses pour la France, que ce sont les seules qui lui icsteut dans I'archipel auiericain. Wapprecier ces possessions qu'en rai- M>o dc la quanlite des produils de leur sol el de la valeur des articles que. la France leur envoie, c'est ne les envisagerque sous le rapport purement mercantile. Les hoinmes d'elat y voieiit non-seulement des points fa- vorables ,i relablit^scment dc vastes entrepots, pour lecevoir les objcls manufactures que Ics elats naissans du Nouveau-Monde doivent, long- lems encore, demandcr a I'industrie curopeonnc; mais its considereut aussi CCS elablissemens loinlains comme non moins utiles aux marines marcliandcs et militaires, pour former des gens de mer. Le premier'vo- lunie de I'ouvrage de M. le colonel Boycr-Peyrelcau donne, sous le litre f\' Introduction , une idee generale du cliinat, des productions et de 1.1 population des Antilles. L'aulcur s'y eleve a dc liautcs considerations sur la politique de I'Angleterre, relalivement a la Iraile el a ses elablisse- mens sur la cote occidentalc dc I'Afrique.Ce volume reuferme, en outre, la stati>tiquc de la Guadeloupe et de ses dependances, et presente une carle de cetle ilc, veritable chef-d'ceuvrc lilbograpliique cii ce genre. Le burin oc pourrait ritn produire de plus ferme el de plus ncl; cclte carte a LIVRES FRANCAIS. Go"; d'ailleurs le ineritc dc IVxactilude, ayant ete dressee sur des documens reccns tl aulLcntic|ue3. Le deuxieme volume, dans lequel sont traitecs tou- tcs les questions coloniales, paraitra dans les premiers jours du mois d'a- vril, et le troiiiiimc, plus specialeraent consacre a retracer I'liistoire dc In Guadeloupe, depuis sa decouverle jusqu'au t" Janvier iSzj, sera pu- blic en mai. iVous nous proposons de rtndre compte de cet important ouvrago, aussilot que le dernier volume aura ete mis en vente. A. 234. — Voyage au centre dc la terre, ou Aventures de quclques nau- frages dans des pays inconnus; fraduit de I'anglais par M. J. Saikt-Ai- BiN. Paris, 1823. Collin dc Plancy et comp*, editeurs; rue Montmartre, 11° J2I. 3 vol. in-12, avec 6 gravnres. Prix : 7 fr. 5o c. Partis, le 12 juin 1806, de Portsmouth sur le vaisseau anglais fe Mer- cure, pour la peche de la balcine, des marins se Irouvent pris par les glaces dans les parages du Spitsbcrg, et ils n'ont d'antre ressource que d'abandonner leur navire pour s'avancer, a travers uiie mer gelei;, a la decouverle des terres. Apres de longues fatigues, res homracs, niduils a un petit nombre, parviennent a s'etablir sur la cote :1a, ils Irouvent les niovens de soutenir leur frele existence pendant quelques mois, en resistant sans cesse aux attaqucs mulllpliecs des ours blancs, et en sc nourrissant de la chair dc ces animanx. Mais I'hiver arrive : celte al- I'reuse null des pOlcs, cette nuit de6 mois menace deja les matelots an- glais; les ours blancs dcvienneul de plus en plus rares; moins d'enne- iiiis, il est vrai, mais aussi moins de ressources contre la famine, qui de- vient imininente Jusqu'ici, la relation a pu paraifre serieuse, parce qu'elle est vraisemhlable; mais I'auteur, nouveau Swift, quitte une na- ture reelle, et se lance brusquement dans le pavs des fictions. A mesure quil chemine vers les pijlcs, il adoucit la temperature, il feconde le sol; et bientOt, il fait trouvcr a ses voyageurs, dans les productions vegelalcs poliiires, une nourriture excellenle, qui les dildonimage de I'insipidile de la viande d'ours blancs, a laquclle ils ont lite si long-tems reduits. Les imaginaires aventuriers s'avancent done, a la lueur briliante dts au- rores boreales : les voila sous le pole, que ceint une rouronne de raonta- gnes noires ct arides. Du milieu de ces masses entlerement formecs de fer, sort, coinme d'un cralere profond, une vapeur en forme de colonne lumineuse, qui, par sa force d'atliaclioii, entraine nos m-arins et les sou- tient isoles. Une autre attraction les procipiie dans le fond du cratere; et, a])rts une chute rapide, tt une secousse qui leur fait perdre mumenla- nement I'usoge de leurs sens, les nouveaux Empedocles se Irouvent sur une autre terre, qui forme commc le centre et le novau de la nOtre. Ce globe centre ett l.eri«c do monlagnes d'aimanl, et habiie pax des peu- r.o6 LrVRRS FRANCA IS. pics d'une laille fort exigue. L«i rvlalion lappellc tout-a-fuit ici Ics dc- couvertcs lie Gulliver; et, bien que les contes des noiivaux inveslipatctn's soicnl inliuiiucnt a^^i-uables, il u.'l pormis de doiilfr qii'ils t'a.ssent oiiblicr jamais kvs liypollien-s inf;cnicust'» du ducleur anglais. Aprtis uiic I'oulc d'avenlurcs, donl le viicilollrc iinc c.riliqce piquantc de nos mucurs cl dc uos usages, les voyagcurs souterraiiis leviennont a la surface du globe terraque : mais par quel nioyen? INouslai9:>ons a nos lecteurs le plaisir de I'opprendre dans Touvrage, nous cunlentaut dc lour dire que la sortie a lieu i)ar I'ouverture du pule nieiidional. La leclure dc cot injronieux ro- luao ainusera Its gens du nioiidi", ct I'era peutctrf rCvcr plus d'un savant. A. V. ^. M. 235. — ['') Dietionnaire elirmtotoifir/ve it ralsoltnc ties dccouverles . etc., en France, de 1789 a la fin dc 1820; ouvrage rijdige par unesociete de gons de lettres. T. VI. Paris, janvii-r 1825. Colas, rue Dauphinc , n" 52. Un vol. in-S" de 558 p. Prix de la souscription, 7 fr. Dans les deux anuonccs que nous avons faites dcs cinq premiers vo- lumes de cot Quvrage ( V. ci-det dc donner la description exacte et la division en especes de cet utile polypier, que les ancicns et beaucoup de modcrnci oat considere comme i'ormant un seul animal, lo plus imparfait do tous, ct que M Lamarck regarde , avec la plupart des naluralistes, comme des corps celluleux , dont ics cavites sont remplies par les polypes ct leur tronc coramun. — Sous le titre Equations, les auteurs font conaaitre Ics travaux dont MM. Caucliy, Biot, Bcudant , etc., oat cnriclii les malhematiqucs, ct les belles applicalione que M. Poisson a faitcs dc I'analyse a la mecani- que el a ia pliysiquc. — Les articles Elain , Etoffes, etc., nous donne- raicnl rnccasion de payer un juste tiibut d'eloges aux cliiraistcs, aux mdcanicicns et aux i'abricans, dont les efforts reunis ont porte I'indus- trie fran^aise a un si Laut dtgre dc perfection ; mais nous croynns en avoir asscz dil pour montrer que lc Diclionnairc des Decouvcites est nccessajie a toutcs les classes de ieclcurs eclaires, et qu'il pcut rempla- cer un grand nombrc d'ouvrages rarcs ct codteux. A. M — t. 256. — {*) Bienfails de la fiellgion eltrctievne , ou Ilisloire des elfe!* de la Religion sur le genre bumaio, chcz les peuples anciens et moder- Dcs, barbarcs et civilises; ouvragc traduit de I'anglais A' Edouard RyA»(, vicaire dc Donoghmorc , par A. M. II. Bovlaed. Troisieme edition; Paris, 1820; Fgron, rue des TVoyers, n" 37, ct Debusseaux, quai Ma- laquais, ii" i5. In 8° de 45o pages; prix, 5 IV. L'ouvrage original date de 1788, ct unc troisieme edition a etc puLiliee a Edimbourg, en iSoG. La traduction francaise de M. BouIarJ n'a pas. cu moins de succes ; sa premiere edition a paru en 1807; la scconde, en tSio; et la troisieme, que nous annoncons, ne sera pas rc<;ue avec moins d'cmpresscmcnt, ni moins de reconnaissance pour I'lipnorablt: traduclcur. « Lc sujct dc ce livre, dit-il dans sa courte prefjcf, est i'ua des plus beaux ct des plus iraportans qu'on pulsse traiter. Des ecrivaiui 0c8 LIVRES FRAiNgAlS. celibrcs onl di'ployc sur celtc niatiiire (oulcs les riciiesses de lYloqucncr ft dc riniaginalioii. M. Ryan scsl borne 4 presenter un grand noiiibrc^ de faits sans repliquf. » Cetle inaniere de prouver sa ihdse en vant bien une autre, fi toutel'ois celle tbfesc avail encore bcsoiti d'fiire de- niontrec. Tous les bons espiils, tous ceux que dirige un amour biin enleudu de I'liunianile, uue pbilosophie conscicncicusc , appla.udiroi>l aux eilbits du viuaire anglais, el a ceux de son traducleur, et icrroiit avec une veritable salisfaelion le tableau des elTets d'une religion qui couseille a tous les bomrncs, dans toule condition , Tamour de la jus- tice, de la verile et de leurs scmblables; qui inspire tant de cliefv d'oeuvrc a I'eloquence, a la piinture et a la poesie; el, ce qui vaul en- core micuxj tant de bonnes actions et de si genereux sacrifices donl I'humanite doit a jamais s'bonorer. Ce tableau doit consoler et plaire , et nous attirerdoucemenl a la vertu : on ne saurait done I'cxposer Irop souvcnt a nos yeux , si distrails par tant d'autres intcrets; et nous Ic I'ccommandons a nos lecteurs, en louant sincercnient le zi;le eclalrc qui a porte M. Boulard a reproduirc uue troisieme fois, dans notie langue, un ouvrage aussi emincmment utile a tant d'ogards. Les additions qu'il a faites a celte edition nouvellc, rappellcnt de uombteux acles de bien- faisance que la relii;ion a inspires a beaucoup de pcrsonnes, donl sou- vent M. Boulard devoile ainsi les secrets: niais la morale, qui n'y perd lien, Tabsoudra sans peine de ces beureuses indiscretions. C. F. i^y. — De t'in/luenee de la reformation dc Luther, sur la croyancc rcligieuse, la politique et le progres des lumieres; par M. Roeelot, an- cien chanoinc de Teglibe catbddrale de Dijon. Lyon, i8;'.2, Rusand; Pa- ris, a la librairie ecclcsiast., rue dc TAbbaycUn vol. de 4/0 pag. Prix, 4 '• L'histoire civile , religieusc qt litlerairc, doit presenter le resultat de toules Icsinlluences. Qui ne voit les fails que sous le rapport d\me seule, ne les voit que de cole; il ne pourra en faire qu'un tableau de fanlaisie : pour les bien peindrc, il I'aut les avoir examiues sous toules leurs laces. L'influence de Luther ne doit pas fire separee de rinflueucc dc Calvin, ni de cclle de beaucoup d'autres ref'ormaleursqui les ont aecompagiies, precedes ou suivis, ni de celle des plus celcbres catboliques, adversaiies naturcls Cies re forma I ions dans la fui, mais les uns amis et les autres cn- iiemis des jusles reformes dans les abus de ia discipliuc. A tous ces Iraitj, il I'aut joindie cnrore Taction de tuutes les nutrcs influences pby- siques, morales et poliliqucs. C'cStait done, probablcment, une question mal poi»ie que cclle qui nous a procure I'ouvrage de M. de yUlers, et tolui de M. Hobclot, i.ur I' Influence de Luther. Gcs deux traites sont iu- oouciliables; ils sont ab?olumeiit conlradicloircs, parce qu'il^ piovien- LIVRES FRANgAIS. 609 nent, I'lin d'un ofCcier emigre dcvenu neopliyte d'an luth^ranismc qui n'etait plus celui de Lulhei ; et I'autre, d'un catLolique de I'ecole ullra- montaioe, d'un lioiume qui ainia initux se (aire dt'porlcr que de prtitcr, scion la loi, par ordre de Louis XVI, niais sans permission du pape, le serment d'lltre jidHe A la nation, a la loi el au roi, Qu'est-jl r^sulte de leurs travaux, en un mot, de leurs tableaux de f'antaisie, en sens con- traire ? drux recucils de materiaux , bons a consulter ct a rcmcttre ca a'UTie par dcs Lommes qui voudraient un jour, avec des vues plus Jargcs ct moins pailiales, avcc plus de franchise el d'exaclitude, decrire I'elat de la religion, dcs sciences, dcs Ictlres et de la politique dans I'Europe, , dcpuis le comnu-ui ement du xvi« siecle. Quant au merile du style et de renchainement des idees, M. de Villers conserve sur M. Robelot un avaulage marque; et, d'un autre cole, M. Robelot a sur son devancier lu merite d'avoir recueilli des fails imporlans que M. de Villers, dans son systeme , a negliges. Voici d'autrcs observations sur le livre de M. Ro- belot. Gel auteur detourne sa vue des abus de la cour de Rome , qui fu- rent la veritable source du protestanlisme ; il ose essayer I'apologie de Gregoire VII. Ilaaccumule, pour soutenir ('intolerance civile , qu'il appuie sans absolumenl I'approuver, des autoiites recriminatoires , sans doute, mais non concluantes; il regrette Ics jesuites , comme absens, tandis qu'on se plaint de les voir partout en action; enGa, il se montre tout ensemble si adroit et si modere qu'il trouve ton, parexemple, qu'on range Pascal, Nicole et les autres ecrivains de I'ecole de Port- Royai, parmi les proteslans, pourvu que cc ne soil pas cntre les protes- tans a. raison emancifcc; il va meme jusqu'a Icur rcconnailre des droits A notre admiration, a cause de cot les de leurs jyroductions qu'avoue le catholicisme, JNous laissons a jugi r si c'est la bien penser et biea ecrire. II est permis de croirc que, malgre toutes les restrictions de parti, ces gr.'mds ecrivains resteront, d:ins I'opinion pubiique, ce qu'ils etaient lorsqu'ils ont paru, de glorieuscs colonnes dans I'eglise calholiquc, et des adversaires victorieux des erreurs de'la reformc et d'autres erreurs non moins graves, trop bien conuues sous le nora dc jesuitisme. Lanjdinais. 208 (*). — Del'Esprit, par IIelvetius. Nouvellc edition. Paris, 1824; Cbasseriau, au dejiot Ijibliographique, rue Ncuve-des-Petils-Chanips, n° 5. Deux vol. in -18; prix, 5 francs. Ce livre est celebre depuis plus de soixante ans ; il a ete censure par la Sorbonnc, condamne par le parlemcnl, refute par La Harpe, et rcim- prime plus de vingt fois. 11 scralt done hnrs de propos d'cn faire ici un nouvtl examen, et de repeler encore les cluges ou les censures dont il T. XVII. — iilars iSaS. /\o 6 10 LIVRES FKA^C;AIS. a ele si souvcnt I'oLjet. Tout le monde salt, qu'cn parlant de pr!ncipe» qui semlilenl enipruntes a Locke et a Coadillac, Helveliusi conduit scs lecleurs a dcs consequences que n'auriiient probablomcnt pas avouets ce^ deux pliilosoplies. Qnoique ie mot de maturiallsmc ne »c trouve pas dans son livrc, on a cru pouvoir I'accuser de ce triste sysl^mc, comnie CD I'a accuse d'cgoi'smc, pour avoir voulu tiop genoraliscr un princlpo juste au I'ond , telui qui elablit la morale :iur I'intcret personnel. Mais, quelque jugcraent qu'cn ait porte des idecs spcculatives du livrc de I'Esprit, on n'a pu lui refuser le raerile d'avoir expose dans un slyie clair, elegant et souvent brillant, des veriles pratiques utiles au bonbeur des bommes, el qui ont conlribue a pro|)ager des idees favorablcs a la liberie ct au perfecllonncmcnt des societes.On n'a pu, surtout, conlester a son aiitcur le merite de inocurs fort douces et d'uno vie verilableinent pbilosopbique. — Puisquenous avons rappeld la refutation de La Harpe, nous rappellerons aus>i qu'il faul la lire avec precaution. Nous ne vnu- lons pas dire qu'il y ait mis de la mauvaise foi; cepcndaiit, il ya dans sa logiquo quelque chose dont on est porte i sc dcficr. Peut-Ofre est-ce qu'elle est assaisonnee d'une certainc amerlumc devote qui repugne a un esprit sans passion. Dans une preface plciue de modestic, llelve- tius disait ; o Je ne demande qu'une grace a moo Iccteur, c'est de ra'en- tcndre avant de me conriamner.... ci'eire mon juge el non ma panic. • Or, La Harpe semble s'etre constltiie la parlie d'Hclvelius. M. A. aof). (') — Considerations iur la grunJour et la decadence des lio- mains, par Montesqieo. Pari*, iSaS; Collin de Plancy, editeur, rue Monl- martre, n". 121. Unvol. in-18 de 347 pages d'impression; prix, a I'r. So, et par la poste 3 fr. Nous avons dcj4 eu I'occasion dc reconuaitre rulillle dc la reimpres- sion des boos ouvrages en un formal commode et pcu coulcux : c'est le seul moyun de meftre a la porlcedcs jeuncs gens les livres qui renferment une insfruclion solide, ct des preccptes de philosophie et de morale si necessaires a propager. Ces reflexions ne sauiaicnt micux s*a- dapter qu'a rimmortel ouvrage de Montesquieu, dont le litre est ins- crit en tele de cet article. Oil Irouver un tableau plus ra pide, et en memc terns plus intertpsant et pUismoral, des institutions politiqucs du peuple romain? Les pages de cet excelleut livre lesplrentla raison la plusclevce, el sont propresa donncr aux pcuplcs les legons les plus instructives.G'e.'t dani> les memes vues, et en rendant justice au zele de Tedileur, que nom ren;.'ageous a faire reimprimer, dans le m£me format, les reflexions de Macbiavel sur Tile-Live; nous croyons que cct ouvrage aurait bcaucoi!]> dc succes aujourd'bui, et assuremcnl rutilite que les iecteurs en retire- raicnt n'cbt pas a conttsier. A. T. I-URhf; IRANgAIS. Gn 2 jo. — Les Conscih du Trone, donncs par FKEOEf.rc II, dil te Grand, aux rois ct avx ■pcuplvs de i' Europe, pour scrvir ile commcntairL' a lous Ics congiL's presens et i'uturs, avec des Icltres inediles de cc prince, son tcstamcnl, quelques parlicularites de sa vie inilitaire, lilleraire ct privce, tic, par P. R. AcGDis. Paris, iSao; Becliet aine. Un vol. iuti<> dc 600 pa- ges; prix, 7 fr. Ce litre n'est pas precisement uiie epigiamme. 11 est vrai que, dans les eonseils du roi de Prusse, flalte sans mesure par Voltaire et d'AIembcrt, il n'j a rien qui rcssemble aux nobles et rciigieux motil's du Iraite osten- sible de la Sainle-AliiaDCC. Au contiaire, on y trouve a pleines mains des confessions hontcuses, des preccptes immoraux, un pyrrhonisme sans li- mited, un eplcureisme effrene, une politique machiav^lique. Ce nVst pas la ce qui pout etre utile aux rois, sinon corarae exeraj)lcs;'i Cuirct a detester. Mais, retranchez ee poison, il reste encore, dans ces confiden- ces royalcs, qudqucs avis qui peuvenl etre utiles a I'homme d'etat qui aurait le plus de nioralile. Quant aux pcuples, il faut avouer que les Iraili de brutalite, d'ambilioo, dc fourbciie, d'avarice, de debauche et de ca- price, rccueillis dans ce volume, peuvent apprendre au moralisle el a riiistorien a connaifre les honimcs et a jugcr les reputations. Dememe, Ics trails de desjiolisme et de cruaute nesonl pas sans fruit pour I'ins- truclion gcnerale. C'est ainsi que les signcs et les caracteres de la tyran- nic, si vivement, si soigneusement traces autrefois, dans les vues les plus pures par Aristote, par St Tbomas, ont de loin amene des reformessalu- taires dans les Institutions poliliqucs. Frederic, si remarquable par de grandcsqualites natuielles elacquiscs, ct par scs dercglcmens, avail com- pose ou esquisse I'Anti-Macliiavcl , lorsque son pere regnait et lui reu- dail la vie dure par un apre despotisme. Devenu roi lui-ciieme, il parul disciple de Mnrbiavel : il en suivit la politique frompeuse, oppressive cl usurpatrice. II est vrai que Guiraudet, et le nouvcl edileur de Machia- vel (Paris 1822), cl I'editeur des Conscils du Trunc, et d'autres, ont es- saye de rehabiiiter Macbiavel, profond genie sans doute, mais trop sou- vent ecrivain corruptcur; ils ont cssaye d'en faire un moraliste, et mi^me un republicain rigidc. Pcrsonnc, je crois, n'avait plus medile sur co pa- radoxe que noire cclebre Ginguene; personne, dans cet cxanicn , ne pouvait guerc apporler plus de bonne foi el un esprit plus libre de pre- vention. II a relegue SJachiavcl parmi Ics mauvais ciloycns ct le* hom- ines immoraux, dans un savant Memoire communique a I'Academie des inscriptions belles-lettres. M. Guillen, celuiquia, diton, public (Paris, 1816, cbez jNicoUe) , Machiavel dit commenU -par Bonaparte , manuscrit trouve dans son carosso aprcs (a bataille de Mont Saint- (m2 LIVRES I-RANCAIS. Jean, a fail pri'sons la Machiavel, ct scs conseils atroccs, et leurs apologistes. — Le volume que nous annon- ^ons offre, d'abord, une preface docte et ingcnicuse, qui remplit 5o pa- ges. Suivent des ecrils de Frederic II, assez authentiques, et qui pei- gnent au naturel son esprit, son caractere, ct son gouvernement ; puis, vient un long abrege de ce qu'il y a de connu dans la vie de cc nionar- quc, en ajo P-^SCs, inlitulees : particutarites servant de commentaire sur les conseils. On y Irouve recueiliies les anecdotes les plus piquaulcs ; phisicurs lettres de Frederic II et de Guillaume, son pere ; une k'ttro a la reinc de Hongrie par la marquise de Pompadour, lettrc cco- ^ue lout-a-fait selon I'esprit d'une courtisane; un commenlah'c tfieologi- fjuc dc Doni Caimet sur Barhe-hlcue, satire ct facetie de Turgot, le mi- nislredes finances, qui avail commence, comme d'aulres ministres, par eliidicr en Sorbonne; une letlrc de Clement XIV, au moufii Osman- Mola, en faveur des catholiques de Pologne, piece un peu entachee d'ln- tolerance; enfin, le volume finit par une relation du siege d'Asoph, etdu voyage de Pirne I en Hollande, trouvee dans les papicrsde Frederic II. La preface est dite tnvoyce dc Berlin-, il y est enonre que Frederic ct Voltaire se faisalent (jloire d'etre les afStrcs de loutes les vertus; ce n'eA pas lii ce qui est constate par noire volume, lly est ditaussi, que ccs deux personnages furent trop cclaircs pour eire les martyrs d'avcunc ^'ertu. Citte phrase ne semble pas trfes-correcle. Ce qu'il y a de plus cu- ric'ux, dans cettc prtifacc, commence a la page i4 ct va jusqu'a la pagu LIVRES FRANCA IS. 6,0 5o; c'esl un cssa id'bistoire generale des plagiaN lilti'raiies cotnrr.i; d.ms les cent dernicrcs annecs. II y en a de reels ou de preleodus, qui inle- iTssenl plus d'un auleur illustie, vivaiit ou mort. LAajD:s\;!i. 2/(.i (*). — Lctlres deJvyws, tiaduLlcs de I'anglais, avec Jcs noles liislo- riqucs el polilinues par J, T. Pasisot, anclcn olTicier de marine. Paris, 182J; Bechet ainii, qiiai des Auguslins, n" iy; Rouca, nioine laaison de commerce, rue Grand-Poiil, n" 75. Deux vol. in 8", ensetnliie de 607 pages; prix , i?. francs, el par la posle i5 francs. 2^2 ('). — Imslitidcs de J ustlniin, nouveiicment espliquecs, ou Lecims du droit romain , failes sur le teste des Institutes , par A. M. Ducaurhoy DE LA Cnoix, profcBseur de la Faculte dc Paris. Tom. 11 , Paris, 1S2J; Fanjal aine, rue Clirisiiiie, a" 5. Un vol. in-S°. Piix, 3 fr. (les 2 volu- mes 10 fr.). — Les Institules expliquecx f,e composeronl de trois volunes in-S"; deux soiit en veule; le Iroisieme u'eprouvera d'aulres r-larJsque ceux qui seront absolumeat indispensables a sa parfaile execution typo- grapbique. II n'y a de progres possibles pour une science quelconquc, que la oii un enscignement regulier parvieni a en inspirer le goiit , en dingcant les eifurls de ceux qui veuleut s'y livrcr. Conslater les diverscs raetlioJ' s d'enscigncment du droit, c'est constaler I'etat de la science elle-nicuic, a ses divcrses epoques. La France a conuu un teins ou, en jurisprudent e commeen philosophic, on se contentait de jurer sur la parole du mail n : c'ctait I'age de ia scoUistique. Plus heurcuse dans le iG^siccle, e!le doii- oa Cujas a I'Europc : c'est Tage d'or de la science du droit parmi nous. Rlais , statlonnaire pendant le 17"= siecle, ou I'on ne s'occupa que dc elasser le resullat des travaux anterleuis, la jurl.^prudence a ele dans UDC decadence presque complete dans le 18* siecle. Qu'oo se fi- gure les profcsseurs de cetle epoque, dictant a un petit nonibie d'elevcs dvs definitions ct de pretendus axiomes, qu'lls recomman- daienl a la memoire, sans jamais provoqucr I'examen de la raison. Qu'cn lise Lorry, ct Ton verra combien la science etait dechuc. Lorry est reroplace dans nos ecoles par Heineccius : alors, fut complelemeot elabli Tcmpire d'une uouvelle scolastiquc, non moins aride ni moins despo- tique que la premiere. Tel est le joug que, depuis plusieurs annecs, d'habilcs profcsseurs de la Faculte de Paris s'cflbrccnt dc seeouer, par leur enseignemeut el par leurs outrages. IJevendiquer pour la France la gloire d'avoit proJuil le plus grand jurisconsulle des terns modernes ; i-etablir, en inareliant sur ses traces, upe tnelhode d'cnseignement qui avail cesse d'etre n.:lioualc; enUn, appliquer a la science du droit la me- thode d'observation , en emprunlant a la fois les sccours de la critique Gi4 r.iVHi s niAi\f:'iis. l'liilcso|ihiqun el la lit(erutiirc : tcl esl le but qu'ils sc proposent d'at- tiindrc. M. Diu-aurroy de la Cioix, profcsseur dc droit roinain a Paiij , doil efrc considcre commc I'un dcs premiers fondatcurs de cetle ecolc noutcllc, ou plutot dc celte ecolc rcgcnerce. A une epoquc ou les spe- culalcuis repandaient avcc une deplorable profusion dcs manuets , des abreges , dcs c/cmcns de droit romain , il publia un travail qui, dans loutc autre circoni-lancc , n'cut ele qu'un litre d'ailleurs pcu important, malgre Ics succes qu-il oblint. La traduction des Institutes dc Juslinien doilcire uniquotnciit considcrce commc une prottsialion contrc I'aban- don des texles ct contrc I'invasion dts doctiines d'Ficincccius. Mais , dcpuis, des travaux d'une ulilile plus inconleslablc et i)lus generale- raont scntic, ont reconimande son nom. Promu a Tunc des deux cbaircs de droit romain de la Faculle dc Paris, ii a ete a meine de faire I'l-prcuve dc sa nictliode, en la popularisanl. Une affluence nombreuse lemoigne cliaque jour en I'aveur dcs lalens du prolcsseur, en assistants ses lemons avec la plus scrupulcuse cxarliludc. Toutd'ois, renseigncmeni oral est, de sa nature, limile et fugiiif. M. Diicaurroy a done scnii qu'il elait nc- cessaire d'en seconder les eff^'ls par un livre, expression fidelc de sa me- thode, et il a public les hislitutcs cxpHijuies que nous annon^ons. « Ge livre, pour cmprunter les paroles de I'aiiteur hii-m^me, ce livre n'est pas destine h rcmplaccr Ic Icxte des Institutes, il n'a d'autrc but que d'en facililer I'elude et I'intelligence. Mes opinions , mcs assertions ne pcu- vcnt rien par elles-memes : ellcs n'ont ct ne peuveut avoir d'autre auto- lite que celle des texles, qui seuls doivcnt justiCer ou corabaltrc les principes d'un autcur. • II ne faul pas voir dans cctte declaralion I'ex- prcssion d'une lausse modeslic, encore moins celle de ce servile esprit dc copiste et de compilatcur, qui cxclut une critique saine ct indepen- dantc. Loinde la, ftl. Ducaurroy sail allierau plus haul dcgie la mel bode d'observalion qui n'admct que des f.iils et rejette les bypolb6ses, a la critique qui juge ces fails, en les classant , en Ics fecondant par I'induc- tion. 11 nc reconnail d'autre autorile que celle dts texles; niais quelque anciens que soient les eltimens qu'il met en oeuvre, on pcut dire qu'il s'est fiaye une route toute nouvelle, et il est arrive a des resultats jus- qu'alors ignores. Ainsi, son commenlaire conlient plusieurs dissertations d'autant plus rcmarquables cosnme expose du syslinie nouveau , qu'ils soQt londes entieremcnt sur d'js texles connus il est vrai , mais jusqu'a present exploitcs au profit du ridicule syslferae dcs antinomies. Nous avons reconnu dans Its explications donnees sur I'usage et sur le Capitis hcminutio , dcui dissertations inserecs dans la Themis. On assure que Ic systume expose dans la seconde, est deja enscigne dans plusieurs uni- LITRES FRATSgAlS. Gi5 vcrsitcs d'Allcinagnc. La thcorie dc Vvsaje a epalemcnl oblenu Ics suf- frages dc M. Savigny, I'un dos i)remitTs juiiseoiisiillcs d'outit-Hliin. Plusieurs aulres llieories sotit egalenienl digncs de I'allcntioii dcs ob- servatcurs. Nous signalerons ici I'opinion de M. Ducaurroy sur le titre considere comme condition neccssaire pour acqiietir, soil par tradition , soil par usucapion. II n'est pas inutile de reiuarqucr ici que le pro- fesseur frannais a'cst rencontre avcc M. Saviijni), daus la inaniere dout il considere Ics traditions soi disant fictivcs , et nolamment la tradition dite symbolique. La France doit s'enorgucillir de nc plus etre tributaire des doctrines desavouees par I'elrangcr lui-memc. L'ouvrage de M. Du- caurroy est le premier, en France, oil Ton ait fait usage di's liistitules de Gains, dccouvertes a Verone en 1819. L'autcur a egalement lire de grands secours des fragniens (I'lUpien et dcs sentences de Paul. Pour I'aire en pcu de mots son eloge, on doit dire qu'll a suivi une route nou- velle, sans fitrc novateur; il a senti que, pour secouer le joug de la rou- tine, il suffisait de revenir, a rcxcmple du grand Cujas, a I'etudc des- sources du droit romain. On doit done applaudir a une methode qui, au meritc d'etre scienliCque, reiinil celui d'etre nationale. L. B. 243. (') — Collection des constitutions , chartcs etlois fondamentates des feuflcs de V Europe ct des deuac Amcriqucs , etc. par MM. Dufah, DiivERGiER ct GuADF.T. Paris, 1822-1825; Biicbet aine, quai dcs Augus- tins , n° 55. 5 vol. in-S". Prix , 4° fr. Quatre volumes sont a present en venle; le cinquieme parailra dans les premiers jours d'avril. II eomprendra VEspae/ne et )e Portugal. Nous donncrons, dans une prochaine livraison, une analyse de cet important ouvrage, que les circonstances acluelles rendent plus dignc encore de fixer raltention publique. {f^oy. T. XI, p. 698). ?.44- (') — Dcs lois rurales de la France rangies dans leur ordre natu- rcl, par M. Foubnel. Quatrieme edition ^ revue, corrigee et augmentee d'aprfes dcs notes posthumes de M. Fournel, par L. Rondomneau. Paris, 1822; Bossange pfere, rue de Richelieu, n° 60. 2 vol. io-ia; prix, 9 fr., et par la poste, 1 1 francs. Les jurisconsultes regreltont depuis long-terns que Ton n'ait pas reuni en un seul corps de lois, toutes ccllcs qui sont relatives aux proprietcis rurales, et que Ton a entendu maintenir en vigueur. II resulte de cette lacune dans notre legislation, une confusion toujours nuisibie aux inle- rels dcs citoyens. L'Assemblee coustituante avait, il est vrai , charge un comile compose de plu^ieurs de ses membres^ de preparer un code ru- ral; mais le resultat ne fut pas aussi sati^fais.Tot qu'on I'esperait. Quel- ques lois scukmtnl furenl rendues sur cette matierc; la principalc est 0i6 LITRES FRANC ATS. cclle du a>S sepfcmbre 1791 , 0 conccrnanl Ics biens dc campagnc et usa- ges ruraux, ft la police ruialc. » Cede loi avail principaleincnt pour but d'etablir des mesurcs de simple police ct de sOrcle dans Ics canipagncs, mesuies reclainecs par les circouslauces ou Ton se Irouvait alore. Seize %nnees s'ecoulerenl sans qu'on songeilt au code rural ; en6n , en 1807, Ic minislre de I'iuterieur nomma une comini.ni ses produclions, comtne ancicn inagislrat et comme adminislrateur dans le royaume de Sardaignc , il possede a an liaut degtc la tbeoric ct la pratique de celte parlie iniportanle dc la Icgislallon. Nous recomman- dcrons surtout, meme aiix jurisconsultcs frannais , la leclure du chapilie sur les priucipes dirigeans du sj'stume hyputhucaire, coinme un supple- ment aux traites sur les liypotheques qui ont paru jusqu'a ce jour. Get ouvragf, outre qu'il aononcc un jurisconsulte distingue, est aussi sous d'autres rapports I'acle d'un bon ciloycn. Isambi ht, avocat au coiucil- (Viiat ct a la oour de cassation. a/jfi (*) — TaMclles chronolojiqucs de la Revolution franraisc, de- puis Ic 10 mai lyy^, jour de ravcnenicnt de f.ouis X^ I, par Jlcxaniha Coi'jon; premiere et dcuxieme iivraisons. Paris, iSiS; Esneaux, rue dcs Nuyers, n" 46. In-S°; prix, i fr. 5o c. chaque livraison. L'utilite de Touviagc que nous annon9ons ne saurait etre raise en doutc; pour bien connaitre unc longuc serie d'evuneniens, tels que ceux qu'offre la revolution fran^aise , il est necessaire de pouvoir les suivre ])ar ordre de dates, et d'avoir une table exacte dcs malieres, au moyen de laq'uelle on puisse rccourir aux dociunens les plus propres a en de- voiler les causes ct les cDTets. Les ouvrages entrepris dans cc but etaicnt incomplets ouinexacis; les deux premieres Iivraisons des Tabletles chro- notcffiijucs, de M. A. Goujon, presentcnt des garanties pour ccUes qui suivronf. Les faits y sont indiques avec une si grande precision, qu'elle va meme quelquefois jusqu'a la minutie. Cependant, nous avons remar- que quclques erreurs , soil d'imprtssion , soit d'inattcntion, qu'il se- rail important de faire disparailre dans un errata. Ainsi, pour n'en citer qu'un exemple, J'aulcur parle d'un M. liouchaud dc Sarron, president au parlement de Paris, tandis quelc veritable nom de ce personnage est Boucliard deSaron. Malgre de legi;rcs inexactitudes de cc genre, le tra- vail que nous annon^ons est fort recommandable, et nous croyons que, pour faire une etude approfondie de I'histoire de ia revolution, on ne saurait prendre un meilleur guide. A. T. 247. — Memoires pour scrvir a, I'llistoire de Fran-ce, sous iVapoUon, ecrits a S'^-Helene, par les generaux qui ont parlage sa captivite, et pu- bliessurles manuserils entifercmenl corriges de la main de Napoleon. T. I ct II. Paris, iSaS; Bossange freres, rue de Seine, n^ia. In-S"; prix, i5 fr. Lors de son abdication a FontaineblcaUj Napoleon avail dit aux de- bris descs vieilles pbalanges : <. J'ecrirai ce que nous avons fait.»C'est k Sainte-Helene qu'il accomplit cct engagement. II cmploya les six annees dc sa captivile a ecrire la relation des vingt annees de sa vie polilique. GiS I. IV RES FRANgAIS. Ces diclecs jirdcicuscs, ou Ics cvenemcns i-xlraordinaires dc noire epo- que sonl retraces el jugcs par cclui qui les voyait de si haul , et qui eti flit loiipj-tems le principal inolcur, ics-ltront parnii les pieces les plus ini- portanles ft les plus reciaiquabics, ou I'liistoire doit puiser ses ducu- mcns. — Deux volumes de ces miinoirts sont en vcnie. Un aper<;u ra- pide dc ce qu'ils contienncnl, suflira pour donuir une idee de celtc lu- teressante collection. — Voloine ecrit par M. It; general Gourgaud : He- laiion du sietfc de Totd^n ; Bvvoiution ilu i8 iivumaire; Cortscil -provi- soire; Ulin el iMoreau; Defense dc Genf^s, par Maxsena; Campagne de 31arengo. — Volume eciit par M. Ic general Muntliolon : sept notes sur ic Traite drs grandcs Operations 7nilitaires, par ic general Jomini; :Yo- tes sur les 8 premiers volvmcs du Precis des Lvcnemcns inHilaires da '799 *"' '^'-i 5 ?""' '"^ general Dumas fee n.orceau clfre beaocoup de de- tails sur la ranipagne d'Egypte); six notes sur les qualrc Conrordats de M. de Prndl; quatre notes sur (cs Meinoiics poiir scrvir a i'Uistoire d& la Rcvolulion do SaintDonungue ; iS'vtrs sur les Metnoircs pour ser- vir a I'liistoire de Chnrlcs-Jcan, roi de Suede; et enfin des notes sur rouvragc intitule : Considerations sur t'urtdeli guerre, par le general Rugnial. La connaissance profonde des fails, et la maniere dont il» sont presentes, atlestcnt I'authenticile de ces memoires; et les edilcurs con- servent, comnie une preuve irrecusable, les maouscrits couverts de cor- rections de la main raeme de Napoleon. A. 34s {') — i^es Pyrenees el le Midi dc la France, pendant les mois de novembre et decembre 1822; par A, Thiers; Paris, 1820; Ponthieu. In-8"; prix, 4 fr., et 5 fr. par la poste. Un jeune homme pieiii de talent et de paliiotisme consacre ses va- ranccs litleraiics a parcourir la ligne des Pyrenees, oil va se decider bienlot un si grand avenir. Les precipices, les neiges, les Irimas, ne I'elonnent point: les privations de loule sorte lui sembleat deuces pour satisfairc son ardentc curiosile. Semblable a ces nombreux vnyageurs anglais qui parcourent le continent, ii csquissc., la plume a la main, les grands tableaux de la nature, en presence dc ses modeles. Ge n est pas, neanmoins, conime voyage pittoresqiie, que I'ecrit de M. Thiers doit fixer principalemrnt I'atlcntion publique, quoique, meme sous ce rapport, il merite un rang fort distingue; mais c'est, surlout, en lant qu'il renfcrrae des renseignemcns nouveaux, el vraimcntcurieux,sur I'csprit des popula- tions qui couvrent les deux revers des Pyrenees, et Qi6me sur les der- niers evencmens dont ces pays ont oiferl le tUealre. On ne trouve que dans le livrc dcM. Thiers, le portrail trace d'apres nature de la regencc d'Urgel, surprise en voyage, ayant a sa tele d rey j\lalaflorida. Avec Ic LIV'P.FS rr.ANCMS. Gk) voyageur franc.iis, on cntre a Piiycerda; on y fait cunnaissancc avcc I'ar- inei; dc Mina , composee des plus vicux soldals qui soienl aclucllement sur pied en Euiopc, et dont I'al'ure, coinme le rernarquc I'autcur, rap- pcllc foit bien ces vieilles baudes cspagnuies, donl Bossuet a truce une si energique peinture. Bayonnc, Pcrpignan, Toulouse, Grenoble, Mar- seille, et loutes les villes inlcrmediaires, sunt successivemcnt parcourucs par notrc voyageur, et caraclorisees d'une maniire aussi juste que pi- quante, sous le point de vue de lours rapports cl de leur situation dans les evcnemcns actueis. X. a^g. — Lettre do M. de T'otney a M. le laronde Grlmm^ charge des afijircs de Timperalrice de Russic , a Paris, en renvoyant la niedaille d'or que S. M. iui avait fait remettre; suivie de la Riponse de M. Ic baron de Grimm d M. de Folneij. Paris, i823; Potey, rue du Bac, n" \Q. In- b" df 20 pages d'impression ; prix , So c. On sait que M. dc Volncy, niembre de rAssembltie nationale, nc crovant pas pouvoir garder une medaille d'or que rimperatrice de Kussie Iui avait fait remettre, en 178CS, pour Iui temoigner la satisfaction que Iui avait fait eprouvcr le Voyage d'Egyfle et de Syrie, la rcnvoya au cbaige d'affaires de I'imperatricc a Paris. La lettre de i'illustre auteut des Ruines etait pleine de noblesse et de courage; clle circula dans les cercles, cl, pour en aD'ailiUr l'e(l\;t, on crut devoir publier une pretendue rcponse du baron de Giimm, dans laquellc des injures el des plaisante- rics etaient prodiguecs a M. deVolney. La memoire de ces petilsevene- niens avait disparu depuis long-ternf-; les editcurs memc de la corrcspon- dance dc Grimm n'avaicnt pas ciu devoir y inserer la lettre en reponse a eclle de Volney, lorsqu'on a iuiprirne, I'annee derniere, pour la prcraicre fois , k-s CGiivres completes dc cet auteur. Sa lettre au charge d'affaires de rimperatrice a ete comprise dans celtc publication , et c'cst sans doute ce qui a engage M. Barbier a donner au public une nouvcUc edi- tion de ces deux niorceaux ; la premiere edition en etant devenae ex- treraemcnl rare.Ce savant bibliographe annonce, dans son avertissem^nt, qu'il pcnsc que la reponse atlribuee a tirimm pourrait bieu etre de Hivarol, opinion qui n'est pas invraisemblable* Quoi qu'il en soit, on doit Iui savoir gre de n'avoir pas remis au jour cetle diatribe centre un lionime celebre, du vivant mfime de cet homnie. M. Barbier, en cffei, ne I'a pas comprise parmiics pieces qui composent son Supplement a la. corrcspondance de MM. Grimm et Diderot (i vol. in-S", Paris, 181 4). Deja, I'esprit de parti s'est crapare de cette publication, pour renoQvelcr les attaques ct les injures contre la philosophic et ses disciples. Assur(5- ment, I'iateation de M. Barbier n'a pas cte de scrvir la cause de rcrrei\r r>20 I.IVRES rilANCAIS. Pl dc la sotlise, en lui fburnlssaiit dos anncs; il a voulu seulemcnl com- jiletcr son Supj.ivmcnt d (a correspond ancc dc Grimm, tn raugmtn- tanl d'une piece qu<; la dc'licalcsse de son caraclcrc ne lui avail pas pci- mis d'y insercr alors, par lu molil' donl nous avoiis parli-. A. T. aSo. —ZJu UiUiUisscment des etudes, Discoiirs prononce dans rerole de theologie do la maison de Soibonnu, pour rouverlure de scs cours , la i5 deccinbre 1822; suivi de noles, avec un table;iu histotique el chronologique des plus cilebrcs docteuis de rUniversile cl dc la Facuhe dc llicologic, depuisleix'siecle jusqu'a nos jjurs; \vir Marie -Nicolas- Silveslre Gcillon, profcsseur d'eloquence sacree en la Faoulle dc llico- logic de Paris. Paris, 182J; Mcquignon Jmiiur, rue des GrandsAugus- lins, n" g. Brochure in-«° de 82 pages ; prix , 2 fr. 5.^ c L'autcur de ce discours y retrace, d'une ruaniere vive el animee, I'liis- tolre dc I'Universite dc Paris, de rancienuc ecole de Sorbonne, de la nouvelic Faculle de iheologie. 11 y exprime avec eloquence les seulirnens L'S plus bonorablcs, un respect prol'ond pour Ics traditions de I'antiquite, pour les liberies de noire eglise , pour leur iinmorlel del'enseur , le grand Bossuct. EnlivranI son ouvrage a l'inipres>ion, M. I'abbe Guillon a cede aux desirs du nornbrcux audiloire qui en avail ecoule la lecture avec un vif iuleret , et au voeu de la Faculle dc tbcologle elleineme. 11 y a joint des notes savantcs el instructivcs , qui en relevenl encore ie prix. Celte nouvclle production est digne en tout de la reputation si justcment 00- quise a son auteur, par scs nornbrcux travaux sur la lilteralure sacree cl profiinc, par scs suct6s dans la predication cl dans I'enscigueinent de Teloquence. P. aSi (*). — Nouveau Diclionnaire univcrsel des sijnonyincs de la lan- i)ue francaise, contenant ics syuonymes de Girard, Bcauzec, iioit- baud, d'Atemiert, etc., cl generalcnient lout Tancien Diclionnaire, mis en raeilk'ur ordre, eorrigi , auguiente d'un grand nombrc de nouveaux synonynies, rt precede d'une introduction ; par F. Guizot. Deuxicme edition, revue et corrigee avec soin. Paris, 1822; Aime Payen, rtie Ser- penle, n" i5. 2 forts vol. in-B" , ensemble dc xl, i,ijo6 pages. Prix, 12 francs, el par la poste i5 Fr. « En general, on cherche pcu, en France, a donner aux eludis une direction philosopbiquc. Les theories generalcs nous sont peu faniilieres; on dirait que la contention d'esprit el rexamen qu'clles necessitent nous font peur. Flits seules, cependant , pcuvcnt contenir de grandes vues et des regies positives; elles seules pcuvcnt mettre de Tensenible dans nos idces et dans nos opinions. Jc vols, entrc ces theories et ics icehercbcs particulieres , la merne difference qu'cntre les livres fails pour des bom- LIVRFS FRAIS^AIS. 621 nies el les livrrs fuils pour des enf.ms ; ccux ci doivent preceder les au- trt's , ils doivent elre places a rentree de notre carriire d'inslruction et de travail. Mais, nc pas alkr audda, ne pas s'avancer jusqu'aux princi- pes generaux dont ils conlicniicnt I'applicalioD, c\st perdre le fruit dfs Juiiiiercs acqiiises et dcs materiaux amasses. » Ccs reflexions tris-jusles ct que i'ai < ru devoir rt'produire ici , lermincnt Texcellente introduction dont M. Guizot a l;iit preceder son Dictionnaire. Aprcs avoir etabli la si- gnification du mot synonyme 1 I'autenr indiquc tour- a -tour tous les moycns dont il faul se servir |-.oiir determiner ie sens propre d'un mot clans inielangue. Ce soul : I'elym'. logic (quiconsisteprincipalemenl,pour la langue rran9aise, dans sa compaiaison avec le latin et avcc les langues vivantes, surlout avcc crllts qui, nees de la meme source, ont suivi a peu pies la nieme marclie dans leurs progtes) , la terminaison des mots, I'histoire dcs inoeurs , dcs coulumes de la nation qui les emploie et de celle a qui ils ont ele empruntes, I'usage ecrit et I'usage parle. Apres avoir considere son travail sous ce premier point de vue , il passe a la , inarche que I'ou doit suivre pour rapprocher les synonymcs , les compa- rer, les adapter , pour ainsi diie , les uns aux autres, afin de voir qualle.s nuances les distingucnt et quellcs consequences en rusultent pour I'em- ploi qu'on pent en faire. 11 distingue ici les idees exprimees par des mots sjnonymes, en suiordonnces et coordonnecs : les idees suBordonuees sont cellcs qui reproduisent 1 idee mere, avec de certaines modifications; les idees coordoniices, celles qui contiennent la merne idee mere, avec des modifications diffcrcntcs. De la, decoulent les deux condilions sans les- quelles les mots iie sauraieiit etie synonymes : i° ils doivent etre lies par une idee genciiquc commune; 2° et differencies par des idees parti- culiercs asstz peu dittanies , soit de I'idee generique , soit entre elies, pour qu'une analyse line puisse seulo les distin guer. Gependant, les mots oil ccs conditions sont reunieslne sont pas tous synonynics ; I'auteur in- dique plusieurs exceptions, raotivees sur de tres-bons ralsonncmcn' , mais qu'i! serail Irop long de rapporlcr ici. A celte occasion, il relive iort a fiopos I'crreur de MM. Piozzi , qui ont fait entrer dans leur sy- nonymic anglaise , les expressions ckicn de chassv, citicn coucltant, cfnen i/asset : uCes expressions , dit-il, ont, a la verite, une idee generique rommunc. et une idee parlieuliere qui les differencie; mais cctte dcr- niere, enoncce d'une maniere positive, les distin(;ue trop specialcmenV pour qu'une analyse quelconque soit neccssaire. » — Apres avoir apprecie la justesse de raisonnement el le gout que I'auleur a generaleuient appor- tes dans celle discussion , je crois devoir signaler un endroit , ou scion nioi, ces deux qualites serablcnl I'avoir un inslant abandonne. En tiai- (.h.n LITRES FRANCAIS. taat drs trrminaisons, il d^finit I'inaclion , I'arlv de nc ricn fu'ire. II y a quelquc chose d'incom'jilct, d'inexact, je diiai nifime d'incoiicicnt dans celtc definition ; j'aimc niiciix cellcci, que jc trouve dans ic dictiunnairc memo (T. II, page i4« n" 707), et qui est aussi de M. Guizot : 0 L'i- nuilion cniporle la cessation de toule activiiti, au moins cxitiiicurc. » En I'lFel, I'inaction n'est que li cessation 7nomentanoc de I'aclivite ; I'ofsit'clc fait de I'inaction un eta t liabilucl. Je n'aimepas non plus eel te dofinilion, que je trouve egaleuient dans rinlroduclion : « De jieupfe on a fail fofu- lacc, parce qu'uno niuilitude peut inspircr le niepiis. » Je ne la eiois ni morale , ni philosopliique. Quant au diclionnaire lui-m6nie, je le Irouve un peu voluniineux, ct peut-etrc surabondant , non pas en sjnonjmcs, mais en definitions. Kn general, un principe que Ton ne devrait jamais perdre de vue, c'esi do simplifier en lout, autant que possible; et ce principe, les grammaiiiens, auxquels I'applicalion en serait Ic plus utile, scniblent I'oublicr le plus. M. Coizot, dans son Avertisscmcnt, nous dit que les edileuis de I'antien Diclionuaire avaient senti • la necessite d'claguer ee luxe ejnbanassant d'txplications et d'exemplcs; nmaisqu'il fallait uncIioix,ctqueie luur nc lui ayanl pas paru dicle par un goilt convcnable, il a cm devoir relablir toutes les suppressions qu'ils avaient I'ait subir au travail de I'abbe Girard. Je crains fori qu'il ait ete Irop indulgent, ou, si Ton veut, Irop scrupuleux sur ce point. Je ne vois pas trop ce que le lecteur gagncra, par *xcnip!c, au retabiissoment de la deiinition suivanle (T. I, page 56i) : c Un poele qui vicnt A'accoucher d'un sonnet ou d'une epigrainme, n'a ricn de plug press^ que d'en f'aire part au public. Si Ton fait bien attention .i la na- ture des synonymcs et a la forme de cct ouvrage , on verra qu'il a fjllu que mon esprit fill a chaque article dans les travaiix dc V accouchement , pour meltre au jour les differences delicatcs que I'usage a bien formees et con^ues dans son sein , mais qu'on ne s'etait pas encore avi^ie de de- velopper et d'en faire accoueher ia plume. » De pareilles dufinitiuns sort plutot propres a fausser le goiit et le raisonnement qu'a les former. On ne peut pas rocme dire de celleci ce que M. Guizot dit , dans sou in- troduction, de quciques-unes du meme auteur, « que plusieurs de ses sy- nonymes servent moins a dislingucr ks termcs qu'a amencr des phrases spiritueltcs. » E. IIeheal'. 252. — Racine ct Shnhspcare; par M. de Stkndtial. Paris, iSiT); Bos- sange, rne de Richelieu, n" 60. In 8", prix, 2 fr. 5o c. Celte brochure, dedeux feuillts, est un plaidoyer Ires- bien ecrit rn favour du romanlicisme, Le raioonnemenl n'cst pas to'jjours juste, niait il se pitisente coQstammenl sous uiic forme agicable. C'est vers la lin LITRES FRAN^AIS. 6a5 qu'il faul cherclier la dellnilion dc ce que I'aulcur appelle le romcinti- cismc : elle eOt ele mieux placee au commencement. Suivant lui, ce mot dusigne « I'art de presenter aux peuples les ccuvrcs litteraires qui, dim I'etat actuci de leurs habitudes et de leurs croyanros, sont siiscep- tibles de leur donncr le plus de plaisir possible. • D'apres celte dtCni- lion, si Ics habitudes d'un peuple le rendaieiit plus sensible auxepi- grammes qu'a toute autre composition litteraire, ces bons mots rimes seraient rdmantiqucs, aussi long-tcms que ce {jovit ou cet engouemcnt pourrait se maintenir. Ailteurs , ou dans un autre terns , ce scrait aux sermons ou aux discours poliliques qu'apparliL'ndraient les honneurs du romanticisme. Au resle, citte delinition que donne M. de Slendlial est con,iplelee par celle-ci : a Le ciassicisme , au contraire, leur prescnie ( aux peuples ) la lllleraturc qui donnait le plus grand pialsir possible a leurs arrieregrands-percs. » Ces opinions, deballucs avec esprit, sont la substance de celte brochure , oil Ton trouve d'ailleurs quelqucs ve- rilcs; caril en fauf a I'esprit. Classiquc ou romantique, on fera blen di.' lire M. de Stendhal; ct aprcs I'avoir lu, chacun peraistera dans sou opinion, comme a I'ordinaire. L'homme est susceptible d'une infinilL; de modlGcalions transitoires ; mais sa nature est inalterable, Le goOt , en littiirature, est relatif a son elat present, on ne peul le conlister; mais, pour bien connaitre cet 6!at, ne devrait-on pas eludier suriout , el avant toui , la nature de l'homme? II semble que cctic question , si elle etait re.iolue , tcrminerait les debats colre les clussiqucs ct les ro- mantiques ; car les premiers cbcrchcnt les regies du beau et du goCit dans ce qui est inherent a la nalure de l'homme, et les seconds, dans les formes et dans les circoastanccs du moment. ( Voy ei dcssus la note de la p. 199-) F, 253. (*) — Bucoliqucs de Firgilc, traduiles en vers fran^ais, par P. F. TissoT. Quatriime edition. Paris, i8i5; Delaunay, au Palais Royal. Un vol. grand in-18, raisin; prix, j fr. 5o c, el par la postc, 4 Ir. 5o c. Les Efjlogues de Viigile f'urent son debut litteraire ct I'ouvrage de sa jcunesse; les traces de I'incxperience s'y monlrent, a cole de I'empreinte du genie. Si les graces du langage, si I'elegance des vers, si le charmo des details y revelent dcja I'ecrivain qui dcvait rev^tir un jour d'un co- loris si ravissant les tableaux de la vie champeire, I'interprele eloLjuerft des douleurs de I'amour, le chantre meloilieux el touchanl d'Euryale , de Lausus ct de Pallas; la faiblcssc de I'invcnlion, Tincoherence de la composition y revelent aussi rhomme dont I'clude et la reflexion n'onl pas encore assez iviin le talent. Aui^si les Bucoliqucs lalincs ont ellis pcu d'inleiet : on les lit avec plalsir, parce que les beaux vers plaistnl Gj4 LIVRES FRANgAIS. toujours ; mais c'csl moins le fond et I'ensemble de cliaque niorcoau qui attache Ic lecleur, que la licautc dc la pocsic. De la, rexlrfimc difti- culte de traduire h's livcoliqucs. L'iiilerfit d'un sujot luureux, d'uin: composition riciie ct bicn ordonnee survit tncorc ;i I'eprcuvc dc la lia- duclion; mais It's graces du style sent fugitives ; elies tienncnt a-i gtioie de la lang'uc , aux nuances impcrcepliblcs dc I'cxprcssion, au son memo dcs mots ct des sjllabes, ct rien de tout cela ne peut sc Iransporterdans une langue ctrangt>re. — Cost done une veiile incontestable que les ouvragcs dont le merile principal est dans le style, od'rent inliniment plus de diflicultes au Iraducteur, que ceux qui se recommandent p;ii- d'aulres qualilcs. Celte observation nous conduit a rcconnailrc Ic dcgrii d'estime dd au travail de M. Tissot. Place depuis longtems au nombrc de nos litterateurs les plus distingues , nouiri de I'elude dcs anciens , forme par les conseils de Dcilllc, qui I'honora long-tcms de son amilie ct le diisigna pour son succcsseur ; appcle, par suite de cc clioix hono- rable, a rcnscignemcnl de la poesie lutinc, dans la chaire du college de France, 1*1. Tissot elait, plus que tout autre, a portee de conduire a sa jierfection une semblablc entrcprise. Aussi, les premieres editions de sa traduction des Ducoliques avaient-elles obtertu d'lionorables suUVagcs; le jury deccnnal Icur avait decerni5 Ic prix offert a la meilieure traduc- tion ; les chcl's de Tinslruction publique I'avaient adoptee pour I'ensei- gncment; I'ouvrage etaildeja devcnu classique; on aiait rcmarque sur- toul avcc quelle attention scrupuleuse le poele niodeine s'elalt attache a conscrver la coulcur antique. Cependant, M. Tissot, plus severe que ses jugcs, a pcnse que sou travail etait eucore susceptible d'une jier- fection nouvellc : docile au precepte de Boileau , il a rcpris viiigt foi.i ie rahot et ia lime, et I'edition qu'il nous donnc aujourd'hui est aussi superieurc a colics qui I'ont precedee , que cellesci I'etaicnt aux cspc- ranees qu'on aviiit pu concevolr. L'auteur nous pronaet bientot une traduction de T/ieocrite ; tousles amis de ranliqulte et des bons vers attendionl avec impatience raccomplissemcnt de sa promesse. Le pre- sent est un gage pour I'avcnir. S''. A. Behvii.lk. 254. — L'Encide envcrs francais , { ar M. Camus-Oaras; premier et deuxiimetivves. — Reims, uSai; Paris, Raynal et Aug. Delalain. Bio- chure in-8° de G4 pages. L'auteur de cet cssai dc traduction avait deja public le premier livre, dont nous avons rendu conipte (Tom. XIV, pag. Sgi), sans lui dissi- laulcr les imperfections qui nous avaicnt frappes. Docile aux averlisse- mens dc la critique^ ila reimprime ce premier iivre, avec de nombreu- ses corrections, ct il a joint a ccttc reimprcssion la traduction du second Iivre. Si ce nouvel essai n'annonce pas encore un potitc capable de lutler LIVRF.S FRANCAIS. 6^5 contre Virgile, il prouve du uioins que le traducteur sail cnlendre des coDseils salutaires, qu'il s'efforce de Iriompherdes difficultes, et que son talent, bicadirige, est susceptible de faire dc veritables progres.Nous lui rappcllerons encore que c'est parodier, plutot que traduire un poele aussi elegant, aussi liarmonieux que Virgile, que de reodre ses pensees en vers tcls que ceux-ci ; J'urdonue le depart et me mets a la tete , Mon pere sar le dos, et mon lils a la main. Je oarais plus d'cspoir que du reiifort me vint. On doit d'autantplus reproi^ber dc- pareils vers a M. Daras, qu'il est elegant et qu'il sait rimer, quand il veut s'en donner la peine; nous pourrions en fournir plus d'un exemple; nous citerons seulement les vers suivans : Au milieu du palais , duns une vaste cour, Dout Flore »e plaisait a parer le contour, S'^levait, en Thonneur dc ses dieux douiestiques , Un autel ombrag^ pnr des lauriers antiques. La , tel qu'uD faible essaim ch^.sse par les autans, S'^taient refugies Hecube et ses cnfans, Se pressant a I'envi sous ces sacr6s ombrai^es, Et des dieux, roals en vain, cmbrassant les images. Ces vers ne manquent ni d'elegance, nl d'barmonie: et si Too trouvait qu'ils ne rendent pas asscz esactetnent les vers de Virgile, il faudrait se souvenir que le travail de M. Oaras est moins une traduction qu'une Imitation du poete latin. 25"^. — Essais dc traduction en vers, avec ie lexte en regard, par M. J. L. D.; contenant Irois sujcts, tires det- metamorphoses d'Ovidc. Mar- seille, iSaa; Achard; Paris, Delaunay. Brocbure in-8" de .'jg pages; prix, I fr. .10 c. Ceioo et Alcione, Myrrlia, Hippomene et Atalante , sont les trois su- jets sur lesquels le traducteur s'est essaye; tout le monde sait que le ca- ractere de poesie qui distingue Ovide, presenle a un traducteur bieii moins de difficultes que I'inimitable perfection de Virgile ; toutefois, I'abondance un peu verbeuse de I'auleur des Metatnorplwses , est un ecueil auquel eehappent rarement les traducteurs , presque tous en- clins 4 la paraphrase. L'auleur de I'Essai que nous avons sous les yeux n'est pas exempt de ce dctaul; nous avons remarque plus d'un vers qu'il a prete a son auteur, sans I'enrichir; el il I'a dcpouille en meme terns T. XVII. — Mars 1823. 4[ Oaf, LIVRES FRANgAIS. de plusicurs traits qui merilaicnt i'iHrc suigneusement conserves; aiusi, quand Alcionc conjure son cpoux de nc point la quittrr, elle a'ccrie : Qiinil tii.'i ai flecti precihiis >entciitia uullis Care, |iulusl , uonjux, iiiiiiiii!ii>|Uc ea cerliij ennili , nouvent faible, neglige, diffus dans notre langue. Les IVagmens de I'Arioste sont suivis de quelques aulres morceaux de poesie. Le Cimclicre de eampa 6a8 I.IVRES FRANCAIS. gnedt Gray avail deja ^te Iransporle dans noire langue pardilTerens au- teurs: CUcnierQn a doniie unc traduction cu vers, ou rcxaclitude (igale I'eleffancede Texprcssion et la beaufi; de la poesie. Le nouvel essai est plutot uoe faihle panipbrase qu'unc traduction ; on y chcrcherait en vaiii ia douce ct toucLantc melodic qui regne dans la piece anglaise. Moins heureux encore, qtiand il veut lultcr contre Virgile, I'auleur a meme laisse ccliapper, dans une version inexacte ct negligee de la io« eglogue, uue faute de langue, qu'il etait aussi facile de corriger que d'aperce- voir : L'ombre est fiineste au fruit qu'/7 delruit daus sa Ocur L. S. 258. — Tahktles romanliques ; rccueil orne de quatreyportraits ine- dits (ceui de JVIM. Soumet , Guiraud, Nodier, Ancelot) , ct d'une vi- gnette (rcprebcntant )a Muse romanlique) ,\\{[io^T:\\)\\\ei par MiM. Co- lin el Boulanger. Paris, 1820; Pcrsan , rue de I'Arbre-Scc, n" 22 Un vol. in-j8, de l^oG pages (prose ct vers); prix , 6 I'r., el par la poste, C fr. 75 c. Qu'cst-ce que le genre dassique? Qu'est-cc que le genre romantiquc? Voici deux questions qui, apri-sla politique, occupent le plus Ics esprits chez DOS contemporains. Heureux , mille fois heureux , s'ils n'avaient que relle querelle a vider entre eux ! Ge n'est, aprestout, qu'une querelle dc mots, ct le terns n'est plus ou de semblables demfilcs pouvaicnt en umener de plus graves a leur suite- L'editeur du recueil que nousannon- cons est, dit-il, 0 reste ueutre dans cette grande question. II pense qu'il n'y a que deux sortes de littcrature, la ionne el la inauvuise , ct que cc qui est beau, I'ut-il romantiquc, puisque cette denomination cxistc, finit toujours par devenir dassique. » S'il s'en (At tenu a cctle deGnition, nous scrions entierement de son avis ; c'esl celui que nous avons inanilesle, toutcs les fois que I'occasion s'en est presentee. Mais il dit egilcmenl, dans son Avcrtissemeol : u II (l'editeur) a entendu dire que le genre romantiquc n'cxiste pas , il a rassemble les pieces qu'on va lire; il a entendu affirmer que le genre romantiquc est un genre deles- table, il a voulu mettre le public en etat de juger : les fragmcns que icnferme ce livre , tant en vers qu'en prose , ont presque tons Irs carac- tiires que les critiques desintercsses seaiblcnl assiguer a la lilterature ro- mantique. " Comtne il ne devcloppe pas autrement sa pcnsee, nous se- rons obliges de la cherclier dans le cboix uiuiue dcs morceaux qu'il a ras- sembles. Un prcmiercoup d'ou'd jctc sue la tabic alpbabelique des autcurs que I'on a fail contribuer a cc rccueil, previeot d'abord en sa laveur; luais, lordqu'oD vienl A s'apercevoir qu'il nc renftruie aucune pioduc- LIVRES FRANCJAIS. 629 lioinlcM'""deSalin,DufreDcy,d'IIautpoul, nide MM. Andiieux,Lcmcr- cier, Tijisot, Duval, Etiennc, Jouy, Picard, Mervillc, Viennct, etc., on commence a doutcr que I'cditeur ait rassemble lout ce que la litleralure moderne peut oirrir de nieiileur, ct ron juge bientot que I'on pourrait avec avantage elcver autel contra autcl, ne diil-on brOler sue Ic second quiin encens puroment classique. L'tdileur, du rcslc, s'est moiitre as- sez imparlial, en rcproduisant , en tele de son rccueil,les Regies tin genre romantique , tracecs par M. Bres , el oil I'on frotive dcs choses tr^s-piquantes, telles que ces deux vers : Deorivez lenlement le brin d'herbe qui pousse : Souvent, le romantique est cacb6 sous la mousse. Et ceux-ci, qui terrainent la piece: Qtie j'cHtende les venls , sous tVsntiqnes lamhris. Sillier. ... coninie Builcaii, s'il jugeait vos ecrits. "Apris ragreable boutadc en vers de M. Brfes contre le rotnanli.jue, nous trouvons dcs reflexions en prose de M. Ch. Nodicr, puis de M™' de Start, en laveur de ce genre, o Repetons ici, dit le premier, le mot tant de fois repete : La iitleraturc est VcvpTcssion de la societe; joignons-y cet axiomc, qui nc parait pas moins evident : La foisie est I'ex-pression des •passions el de la nature. » C'est aus&i la I'opinion dcs classiques , mais . ils ne veulfnl pas que Ton peigne la nature avec des coulcur.s fausscs on trop cliargees. Cettu distinction une fois admise par les deux paitis, ils -dcvront convenir qu'IIomire est, en ce genre, le premier et le plus beau modele a suivre ; ils reconiiaitront aussi que la plupart dcs auteurs dont la France s'enorgueillit onl merite, eu cgard au tems ou ils vivaient, le nom de romanUqucs , puisqu'ils ont peint les moeurs de la societe qui les cntourait, et qu'il faul aujourd'bui leur donner celui de class iques , s'il est vrai que ce litre appartienne aux auteurs et aux ouvragcs dont la reputation a etc sanctionncc par la posterite, ou, stiou I'cditeur, que ^e vrai hcau finit far devenir classique. a II ne faut pas confondre, dit plus loin M. Cb. Koditr, dans une categoric commune, ces eonoeplions fi- bres, hardies, ingenienses, brillantes de sens et d'imap;ination , qui ne font rcgrctter au gout Ic plus pur que Tabsencc de ccrlaines regies, oa Toubli de ccrlaines convcn.inccs , et ces extravagances monstrueuses , oil toules les rt;glcs sont vio'ees, toutes les convenances outragees jusqu'au delire, ces productions d'uneecole innonimee,que j'appelleraicepondani, si Ton vcut, VkcvAe ficnctique. » M™' de Staijl, a .^on tour, dclinit la Iitleraturc romarilique icelle qui est nee de la cbcvalerie et du clirislia- G50 MVRES FRAN^AIS. iiisme, el la iUlcrature classique, celle des ancicns. • — « La nation fran^aise, ditel/c, la plus cullivee des nations latincs, pcucbe vers la poesie classique imitcc des Grecs el des Bomains; la nation anglaige, la ])lusillustrc des nations gcrmaniques, aime la pnesie romantiquc el cbe- valeresquc , el sc glorific dis cheis-d'oeuvre qu'clle po8Sede en cc genre. » Nous tenant a ces differcntes definitions, qu'il laut supposer litre aussl, du moins tn parlie, celles qu'adopte lacitemenl I'edileur des TaMetUt rotnantiqiies , nous citcrons paruni les pieces que renferme son rccueil : i" dans le genre romantiiitie , scion la deliuition donnee par M. Ch. No- dier, la plupart des morceaux emprunt^s a M. de ChStcaubriand ct des pot'sies de MM. La Marline et Victor-Hu;;o ; -x" dans \q tfcnre frcnetique , ^galemeut d'upris la dellnilion de M. CIi. Wodicr, ie Dourreau, par I'cu M. de Maisire, la Noced'Eimanee , par M. EniiloDcschamps , ct le Dvei du Precipice, par un anonyme ; 5" dans le genre clasiique, scion la de- Gnition de M™" de Slael, Cyncgyre, par M. Gaspard de Pons, ct la Ba- taille de Satamine, par M. de Chateaubriand : deux morceaux qui, d'apris les vues de I'editeur, rie semblaienl pas devoir entrerdans lc» Tatieltcs romantiques ; 4° dans le genre romantique, les Fianrailles du Vaivode, production tres-courle, mais jolie, d'un anonjmc; 5° enGa, comme dignes de devenir ctassiques , d'aprts la definition de i'editeur et la notre, les pit;ces suivantes : ia Pav.vre Fide, par M Soumet ; ia Jeune Catalane (Guiraud) ; sur la Moi't d'unjevne Poele (Sainlinc); Ba- thilde et Loredan (Bigoan); Mci'se sur (c .Ml ct la Fiile d'Otai'Ci (V. Hugo); Caractere des Athiniens et dc.i Franrais (Cbateaubriand) ; le Pocie maihcureux (Ch. Nodicr) ; ies En fans dans les Bois (Ednnond-Ge- raud) ; les Balances (Anonyme); ie jeune Grcc (Casimir-Delavigne) ; i'Oinhrc d'Anacreon (Beranger); el les deux Aueugies (JulesLel'fevre). On voit que le hon est en luajorite dans le recucil ; mais il y a aussi du falbU, de Vinsignifiant , ct meme de Vincomfrehensihle el du mau- vais; tcis sonl : lo Hoi des Autnes, par M. de Latouche; I'Ajiostat, par M. dc Saint-Valry ; el la, JS'eige, ballade de M. Alfred de Vigny , oul'oa irouve les vers suivans : D'un silence glacc regiiuil la paix profoutle. Benlssaut en secret sa chevclnre biunde* Avec un lent effort, sous ce voile, Kginartl 'J'cnie i'ers sa 7nai£resse un oblique regard, Soua L'ubri dc ses mains l^mnia cache sa tele, Et jjlt'urantt' , elle attend I'orage (]ui b'apjirete ; Ccjmme on se tail encore, elle donne a sfs rrux ^ A iruvers scs beaux doi^ls, un jour uudjcicux. LIVRES FRAKgAIS. 03 1 Nous convieudrons , du reste , avec I'cdilcur que ces laciics soul asscz ra- rcs dans son rccutil ; niais nous lui demanderons, ce qu'avait ay fairc M. I'abbe df La Mennais , surtout comme juge de Napoleon Bonaparte? E. IIebkau. ■iSij. — Essai xurl'Uisloirc ct (es historicns de (a Grcce et de Rome, par M. F. 51. Paris, 1822; Delaunay, au Palaii-Horal. Brochure in-S"; prix , I fr. En jugeant de rouvrage par le titre, on pourrait penser qu'il s'agit ici d'une savanle dissertation sur le sujet le plus vaste que Tesprit huinaia puisse embrasser; il n'est question que d'un poBme peu etcndu, con- sacre a I'eloge des historieas de rancicniiu Grece ct de la Rome paiennc. Cet Essai , qui annonce dans sod auteur rbabilude|ct le goiat des etudes historiques , precede quelques pieces fugitives oil Ton ttouve de I'ele- gance et de la facilile. '260. — La Mart de Sainl-iiouis ; poeme, suivi d'uae.Epilre d un ami, etc.; pat Henri TisHbassoh. Paris, i823. In-8° ; prix, i fr. L'bislorico et le pofete n'envisagent pas toujours Ics objels sous le Bi^me point de vue. Le sifecle des croisades a done pu cncourir loute la eensure de I'liisloire, sans ccsjer d'olTrir une mine i'econde et brillante a la poesie. A I'appui de eetle assertion, nous pourrions citer le poeme que nous annoncons, si rcxeculion du tableau repondait en tout a la ma- jeste du sujet; mais quelques beaux raouvemens, quelques expressions beureuses ne nous ont point paru dedomniagcr asscz d'une I'oule de ver< faibles et inediocres, qui ont encore besoin d'etre remis sur le nielier. Au reste, i'auteur a deja public des traductions en vers, de VArl poeli- .que d' Horace et de VEnfcr du Dante, et il annonce la prochaine publi- cation d'uue traduction de la J erusaienv dilivrce. A. F. ]V. M. 2C1. — Gulrlande de Mncitwsjne, par P. Dehkb-Baeor, de plu.sieurs academies. Paris, 1822; Cbaumerot jeune, galerie dc bois , au Palais- Royal , n° 189. Un vol. in- 18 , de 18- pages ; pris 3 fr. , et par la poste 3 fr. 5u c. Une traduction du Phinwc;, de Claudicn; une idylie de Thcocrite, fc Cyclope; dix-huit elegies de Properce, et six autres pieces dont Tinven- tion appartient a M. Denne-Baron, composent cettc Guiriande dc Mne- mosyne, qui semblc avoir ete tressee par Ics Graces. Toules ces poe- sies respirciit la douceur, I'e egance et ce parfum de Tantiquite, que Ton airae a retrouver surlout dans le genre anacreontique. Sans doule, et I'on ne saurait trop le repeler, la poesie, plus que jairsais, est appelec, ehcz nous, a remplir sa destination la plus i!oble et la plus utile, telle de ci'lebier lout ce qui est grand et genercux, dc uoui i'aire aiiiier la vcr- e.'ia LIVRES FRANgAlS. tu ct clierir nos devoirs. Mais cctte consideration ne doit pas cmpechcr Ic poeU' de sacrillcr aux graces; !c piaisir aussi est un devoir, une con- dition nit-me de notre existence, et nous ne pouvons que savoir gre a ctlui qui nous y invite, et sail nous y couduire par des clieniins de fleurs. M. Dcnne-B.uon s'est acquis dcs droits k notre reconnaissance; mais, ou je serais bleu tronipe, ou lui-meme s'est deja pave du piaisir qu'il nous procure, par celui qu'il a di"! trouver a composer sa GuiriancU. On doit etre epicurien, quand on chante la volupte avec tant d'entraineinent ct d'abandou. Un jcune honime de beaucoup de inerife , M. Servan de Sugny, a public recemmentune traduction en vers des Idyllcs de Thio- crite (Voy. T. X\ 1, p. 365, le compte rendu de cet ouvrage); il laut comparer sa version de I'idyllc le Cyclojie, avec celle qu'en donne M. Denne-Baron : ces sortes de comparaisous ne peuvent que tourner i I'a- vanlage du lecleur et des Icttres en general. On trouvera, dans ces deux versions, de la grace et de la delicatesse; peutetre un peu plus d'elcgance d'un f6te, et un peu plus de fidelite de I'autre. Cette derniere qualili; doit faire excuscr bien des choses, dans un traducteur qui a pris a tache de reproduirc son autcur avec toute sa physionomie; cependant, pour moo compte, j'ainie mieux un peu moins de fidelite et un peu plus d'e- legance, et j'avouc que je preferc ces quatre vers, de M. Servan dc Su- gny: ]\lais je vais aujoiirJ'liui, dans rennui qui me presse, Je vais, pour la piuiir, alaiiiier sa tendresse. El poiissai't des sanglols sur de leintcs douleurs, Gouter le doiix piaisir de voir couler ses pleurs; il ces deux, de M. Denne-Raron, qui ont sans doute Ic double merite dc la concision ct dc la iidclite : Eh bien '. poisr la punir, je crierai sobs ses jcujt. Que la lete. ctles pieds nie font un m:il alTreujt. II ne faudrait pas conclure de cette citation, que M. Denne-Baron s'est loujours niontre trop pres de la nature dans ses traductions; il a su tres-souvent I'embellir a propos : quelquefois nienie, et cela principalc- mentdans les pieces qui lui appartienneut entierement, on pourrait lui rcprocher d'etre un peu trop leclicrche, un peu maniere; niais ce sont de lugeres nuances, qu'il est bien plus facile de saisir que d'expiiquer. La piece de son rccucil a laquclle je donnerai la prel'erence, est un Di- thijramhe a Bacchvs (p. iJg), ecrit avec une verve et un delire reelle- iiient poetiques, tels que le coroporte ce genre si difficile. En voici le debut : LIVRES FRAIS^AIS. 653 Ma lyre, enfans, ma lyre, Des roses et du vini Loin, loin d'ici, m^thodiqwe dcUre, Et muses et Phebus, et Irepicds et devia ! Bacchos seul des be^tux vers est le m:iitre divin. Dans I'avenir obscur U nous defend de lire; C'cst sous les pamjires verts, c'est la coupe a la main Qu'il verse dans nos coeurs tout le feu qui I'inspire. Ma lyre, enfans, ma Ijre, Des roses et du via ! Je ne crois pas mc trompcr, en assurant que les personncs qui auront lu ces vers, voudroDt connaitre le dilhyrambe dont ils font partie, et que celles qui aurout lu le ditliyrainbe, parcourront lout le recueil avec plaisir. E. Heheau. 262. — EUgies savoyardes, par M. Alexandre Gdihacd. dediecs a M""= la comtesse Baraguey-d'Hillfers, et vendues au profit de Fassociation en faveur des petils Savoyards. Paris, i823; C. J. Trouve, rue JNcuveSt.- Augustin, n" 17; Mondor, boulevard du Temple, n" 45; Ponlliieu, au Palais-Royal. Br. in-8" de 16 pages; prix, 2 fr., et par la poste, 2 fr. aS c. Le Depart, Paris, le Relour, tel est le litre de chacune des trois pieces que renferme ce petit recueil ; elles forment en ire elies un petit drame, dont il est facile de deviner le sujet. Un pauvre enfant de la Savoie vicnt chercher du pain dans la capitale de la France; puis il rap- porle a sa mere, 3gee et infirnie, le fruit deson travail , quelques pieces d'argent. Les sentimcns exprimes dans ces touchanles elegies ne sont point faclices; ils sont pris dans la nature. Les heros de I'auleur sont prcs de nous, sous nos yeux, a nolie porte, pour ainsi dire. Ils n'en sont pas moins dignes d'interesser le poete : tout au ronlraire, M. Guiraud leura piete un langage qu'ils ne desavoueraient pas , quoiqu'il les ait lait pailer en beaux vers : il y a dans leur discours un accent Savoyard, auquel ils se reconnaitraient. La marmotte et le petit sou n'y sont point oublies, et Ton y rencontre une foule de dilails familiers rendus avec beaucoup de caturel et de verite.M. Guiraud a porte, dans ce sujet populaire, Ic talent dont il a fait preuve dans sa tragedie des Machahies. II y aurait du pe- dantisme a relever quelques expressions d'un gout hasarde, quelques strophes d'une cadence peu barmonieuse, qui pcuvent se trouver dans tes poesies , et qui n'olent rien a leur inerite ni a Icur iuteret. Le lecteur est Irop emu pour les apcrcevoir, et il faudrait plaindrc le critique d'avoir la vue si bonne. On ptut promellre a I'auttur des Elctjics savotjardes 634 LIVRES FRAISCAIS. iin suct^s qui lui sera clifr, puisque le procluit de son ouvragrr contri- hucra i soulagcr Ips miseres qu'ila si bien depcintcs. P. a65 C). — OEuvrcs dramalitjues de GuiBEar, meinbre de 1' Academic tran^aise, aulciirde V Lisai yencrai de Tactiquc, publiei'D par sa veuve, gur Ics maDuscrits ct d'apres les corrections de I'auleur. Paris, i8 .5; Ppisanet C'^, rue de rAibre-Sec, n" jj. Un vol. in-8°; prix , 6 ft. Nous rendrons un complc delaillii de cet oiivrage pubiie par lapictc eonjug,ile, ct bien digne d'interesser le public. Les Ouvrages militairis ct Ics Eioges academiqucs de Giiibcrl lui unl valu plus de celebrile que ses tragedies; inais le rans; qu'il a occupe parmi les iiommes de letlies de son terns , ses elans impetueux vers tous les genres de gloire, I'atlen- tion et IVspece d'entliouKiasnie dont il a ele I'objet dans les plus brilians cercles de Palis, surlout parmi les femmes, dont plusieurs sont restees fidelcs a leur admiration , les denieles dc Guibert avec La Ilarpe et piu- steurs beaux csprils, tnfin sa mort prenialuremcnt causee par les blts- sures d'un orgueil irascible, ct d'un sentiment profond d'amnur de sa patrie et du desir de la servir, onl fait de I'auleur de la Taclique un per- sunnage remarquable, rssentielkment lie a I'biitoire liltcraii-e du iS" siecle. Un examea de sa \ie et dc ses ouvrages ne pent maoquer d'etre instructif, et i'era robjet d'un article, dans la scclioQ des Anaijscs. L.T. i6\. — Deujc !\ouvcltcs: Eliza Tarrakano/f, nouvellc russe, et 3/d- iechtal, nouvelle Suisse, par M. Boknelieb. Paris, i8i3; Louis, rue Ilaulefeuille, n" lo. Un vol. in-8"; prix, 3 I'lancs. Eliza Tarrakanoir el Pierre RomanoU', qui doiveok le jour, la premiere it rimperatrice £lizabetb , uaie secretement a Razoumowski ; le second a I'infortune Pierre III, se trouvent tous deux relegues en Ukraine. Eleves ensemble , ils ne tardent pas a s'aimer. Eliza est conliec aux soins de Calberine RcpninRky, qui figure pcu dans I'ouvrage; el Pierre est re- devable a un vicux militaire frangais, auqucl I'auteur dunne le nom de Laharpe, du double bienfait de rexiatence et de Pcducation. II allait 4lre immole , quand Ic basard amena son liberateur. Radziwil, prince polonais, con(;oit et met a extfcution le projet d'enlever £liza, qu'il vcut opposer a Catherine II , corame issue du sang de Pierre I'^'. L'impera- Irice, ioformee de ce projet, ordonne la eooUscalion des biens de Rad- ziwil , qui S8 voit force de laisser Eliza a Rome, el dc retourner sur-le- champ en Pologne. Cependant, Calberine reniet le soin de sa vengeance a Alexis tJrlolT : celui-ci part pour Rornc, s'in-iinue auprcs d'Eliza, met tout en ucuvre pour la scduirc; et, a Tinstant o\i un prelrc suppose va celebrcr leur union dans les catacombes, Pierre, acconipague de La- barpe, survieni ; sa presence inlcriompt la cereraouic, ct les coupables LIVRES FRANCAIS. 035 picoiient la fuile. Pierre el son ami errent quelque terns dans les tc- nelircs; enlin, ils s'arretcnt pros du lombcau de Scipion. La, accable de fatigue et de doulcur, lo jeune Loniine s'cndort : des scenes sanglantcs s'offrcnl a lui dans si-8 songent a Catherine, curieuse de voir ctlui qu'on lui avail depcmt rorouie uu hoiame en demeoce. La rcsseinblauce du jeune homnie aveu Pierre IH IVappe Timperatrice, et ses reponses confirmenl les soup90ns de la Tsarine. Pierre est conduit a la i'orleressc; un vent impetueus ji'eleve, la ]\eva se deborde, et ses Uols, qui penfelrent dans sa prison , apporleut aux pieds de rint'ortunt; un cadavre.... Cetait cclui d'Eliza. Tous deux sont engloutis. — Tel est a peu pres le canevas de cette Nou- veUe, dont le fond est hislorique. L'aiiteur n'a pas fait preuve d'inapar- tialile en tracant le portrait de Gallierine II. 11 abuse du privilege des ronianciers , et denature trop I'liistoire. Le inerite litleraire de eel opus- cule n'est pas de nature a faire pardonner les crreurs qu'il renfcrme. Plusieurs incidens sont denues de vraiscinbiance ; je ne citerai que la mtprise qui cau>c la tnort de Laharpe et la mutilation du monument 6ieve a Orloff. J'ai vu moi-m^me ce monument, et je crois pouvolr assu- rer qu'il c.-l d'une dimension qui le met a I'abri d'une parcille insulte. Quant au style, on relrouve partout les caracleres de I'ecole appelee ro- nianti(/ue. L'auleur dil (page 5) :« Je me suis livre sans guide 4 des sensations enler au roi. 268. — Gaterie despeintrcs, ou Collection de portraits, biographies et (lessins des peinlres Ics plus celebres de toutes les ecolcs; par M. Cha- BKiiT, homme de lettres, et M. FnAnrQurNKT, peintre, le premier speciale- inenl charjje de la partie lilteraire de la Galerle, cl le second des dcssing originaux et du clioix des portraits. Paris, i8^5; imprirnerie dc Firmin Uidot, rue Jacob. Grand in-fnl. — On .«oiiscrit chez M. Chabert, rue du Dragon; M. Franquinet, rue du Coiombicr, n" i5, et Paiinpare, au Pa- lais-Royal. Prix de cliaque livraison, 12 fr. Get ouvrage aura trenle llrraisons, sur Iri-s-beau papier vclin, grand infol. Chaque livraison conlicndra : i" trois portraits; 2» biographies; et o" trois copies de dessins originaux. Colle que nous annoncons contient les portraits du Portssin , dc Raphael et dc Kutens. Les portraits et les dessins scront executes par des pcintres jouissaut d'une grande reputa- tion, cntre autres, MM. Isabcy, Mauzaisse et Hesse. Un sujet allegorique, qui servira de frontispice a I'ouvragc, el un discoiirs preliminaire, rap- pelant Its motifs qui I'ont fait enlreprendre, composeront la ao' livrai- 4on. — 11 paraitra une livraison tons les deux mois. 269 ('). — Les mines de Pompe'C, dessinees et mesurees par F. M\zoi-!. architecte, inspecteur-general , membre du eonseil general des balimens civils, et de plusieurs academies ; 14." ct iS' Hvraisons. Paris, iSaa; Fir- min Didot. Prix , 20 fr. chaque livraijon , sur papier colombier fin , et 3ft fr. sur papier coiombicr velin. Pline le .Teune nous a transmis, dans une letfre celebre, adressee a Ta- cit e, le recit de cette premiere eruption du VesuvCj qui cnsevelit, en I'an -9 de I'ere chretiennc, sous des monceaux de Cendres et de hives, trois villcs placees au pied dc ce volcau, et dans laquelle son onole. Pline Ic Nalnraliste, peril pour avoir voulu observer de trop pres les circons- lances extraordinaircs qui accompagnerent cetlc effioyable catastrophe: PompeV, I'une deces villcs, fut retrouvee presque intacte, dans le courn LIVRES FRAISCAIS. G5cj du Mccle dernier. «Le8 edifices, endoramages seulement dans leurs par- tics Eupericures, elaicnt, du reste, parlaitement conserves. Les meubles, les ustcnsiles, les inoindres objels ilaient demeuiusa la place qu'ils oc- cupaientplus descizesiecles auparavant ; ie pain, ie ble , les ftuils, quoi- que desseches ou legfcrement calcines, etaient encore rcconnaissaliles ; enGn, Ton retrouva mfime les corps de plusieurs personnes parees de leurs ornemcns, et placees encore dans les attitudes ou la mort les avait IVappees; les ones chcrchant a fuir avcc leurs bijoux les plus precieux, oucacheesdansdeslieoxobscurs; les autres surprises a table , ou elouITees dans leur bain. Ceitc decouverte, qui promettait a la ibis des modeies de tous genres aux arts, des eclaircisseniens sur les points obscurs de la science de I'antiquite, des notions curieuses pour I'hisloire de la vie pri- vee des anciens , fit concevoir a I'Europc bsvante d'heureuses esperances qui n'ont pas tte deques. » Apres bicu des Iravaux, succesjivemenl abao- donniis et repris , Ponipfi a ele en partie dcblayee el rendue en quelque sorlea la lumi6re du jour. Ccs travaux oot, efTecliveraent, I'alt retrouver une fouled'objets precieux,querAcademiedc Kapksa publics et qui for- mcnt Ie nouvean Musee des Studt; foutefois, il manquait une description complete el syslematique de cette ville. A la verile, les Anglais en onf fait paraitre une; mais elle est purement pilloresque, et, quoique eel ouvrage soil execute avec beaucoup de talent, corarac il n'est pas Jes- ting ,i faire faire un seul pas a la science, ni a cclaircir aucune difficulle historique, il ne pcut avoir qu'un inlerfet secondaire. M. Maiois, arcbi- tccte franrais , auquel un heureux concours de circonstanccs a permis de dcssiner et de mesurer les rufncs de Pompei , ct qui s'en est occupy cons- tammenl pendant douze annees, a cnlrepris aiissi, bieii avant la pu- blication de I'ouvrrige anglais dont je vicns de parler, une description complete de ccs mines. Son ouvragc , qui comprend les decouvcrtes fai- tcs jnsqu'en 1821 , et que I'on peut comparer, tant pour I'exactllude et Ie soin que ce savant arclulccte a mis dans son travail , que pour Ie luxe et la bcaule des gravures , a la Description des anliquilis d'Alhincs , par .SrciARTet Levelt, comprend trente livraisons, qui se divisent en cinq parties, savoir : i» les lombcaux, les porfcs ct les muraillcs de la ville; 2° les fontaincs publiques , les rues ct les habitations partioulieies ; 5° Ie pottique, et particuliereraent Ie forum; 5° les theatres ct ramphitheatrc. Chaque livraison sc compose de six p'anches el d'un textecxplicalif,dans k-quel on retiouve la sagacite et I'cjrudilion dont M. Mazois a dej4 donnc; des preuves dans la Description du paiais de Scaiirus. Les eviinemens qui ont ebranli; I'Europc, en i8i4 et i8i5 , et qui ont deplace tani de personnes et tant de clioscs, avaicnt interrompu la puhficatioQ <*c ce b.l 64o LIVRES FRAN^AIS. uuvrage, dont il n'avait encore paru que trcizc livraisons; elle vient d'etre reprice, cl la rapidile avec laquellu deux nouvelles livra'isons se sont succede, est d'un Leureux augurc. Les savans, et loutes Ics personnes qui s'occupont de ccltc belle autiquite, ou nous allous puiser nos mo- dules en tous genres, peuvent roncevoir IVspcrance, jusleinent fondee, que eel ouvragc, qui rcproduit fidiilenient et avec tous les details quo I'esprit le plus curieui pcut desircr, unc ville ancienne, telle qu'elle exirtaitil y a pres de dix-lniit sieclcs, sera promplemcnt aclicve. 270. — Salon tie 1822. Recucil de pieces clioisies ))arml les ouvrages de peinliire el de sculpture exposes au Louvre le 24 avril 1822, et au- tres productions nouvelles et inediles de TEcole frangaise , gravees au trait, avec Tcxpliration dts sujels et uu exanien general du Salon ; par C. V. Landon , consurvaleur des tableaux du Musee, corrcspondant de rinstilut, etc. 12 livraisons formant 2 volumes. Paris, 1822 et 182J; au bureau des Annates du Musee, quai Cooti, n° i5. Prix, 36 francs, et 7a Cr. sur papier velin. Depuis 1808, M. Landon a public, a I'epoque ie chaque exposition, un rccueil pareil h celui que j'annonce. C'est un veritable service qu'il a rendu aux artistes et aux amaleurs de tous les pays. Les descriplions faitC'S avec soin donnent sans doule une idee du caractere et de la nature des compositions; mais jamais elles ne pourroryt les presenter a I'inaagi- nation, d'une maniere complete. Ainsi, par exemple, la gravure au trait de la Corinne , donne, sur la d-sposiliun de la scene, sur I'emploi et le jet des draperies et des costumes, sur la pose particuliere de cliaque personnage, une idee precise et tnateriellc, si jc puis m'exprimer ainsi, que la description la plus complete uc peut jamais faire nailre. II est vrai que tout n'est pas la, il reste un point bien important: I'execulion, que beaucoup dc bons C:.prits regardent comnie la parlie la plus impor- tanle de I'art. Pour suppleer a ce que la gravure au trait ne peut i'airu connaiire a cet egard , M. Landon joint a chaque planche un lexte, qui a pour objet de fixer le lecttur sur le merile de chaque ouvragCj et d'in- diquer les critiques auxquelles il peut donner lieu. Les observations de M. Landon sont eclairecs el bicnveillantes : cela seul prouverait qu'il parle de ce qu'il sail, car il n'est que Irop vrai qu'une critique accrbe deftile presque toujours I'ignorance, ou, ce qui est pis encore, la jalou- sie. M. Landon , qui est peintre , parle des autrcs artistes, de raanitire a jirouver qu'il sail bien les apprecier. Le salon de 1822 contieut les gra- vurts de <)y tableaux , 11 dessins et 12 morceaux de sculpture, teU que statues, groupes et bas-reliefs. C'est assez; je crois meme que, dans le Donibre des tableaux , il en est quelquts-uns qui n'auiaient pas dil LIVRES f RANgAIS. G^ i C-ire aJmis dans ce recueil; mais cette objerration, si elle est foodec , ne s'applinuernit qu'a une tres petite quaiitite, et le resle forms coitaine- ineut I'elite de la deniibre exposition. Je lemarqvic avec piaisir que M. Laiuton a ci^mprie, dans le Salon de iSaa, quoique lea dcssins et les gra- viires en aient paiu an salon de 1817, les cbarmantes compositions de MM. Desenne et Fiagonard, destinees a orner la belle edition de la Lu- siade, que M. le conitc de Souza a fait impriuier a Paris; veritable mo- nument elcve a la gloire du Camoeos, son compatriole. Tous les ama- teurs sauront grii a M. Landon de leur offrir des eompositions pleincs d'interet, et cependant presque perdues pour la reputation des artistes auxquels on les doit, M. de Souza n'ayant distribue qu'un tr6s- petit nonibre d'exemplaires de ce magniCquc ouvragc. iyi. — GaieriedeS. A. R. M"" la duchesso de Berry. Ecole fran9aise, peintrcs modernes. Ouvrage dedie a S. A. 11., et litLographie par d'ha- biles artistes, sous la direction de M. le chevalier Bonnemaisos , direcleur dc la restauration des tableaux du Musee, et conscrvateur de la galerie de S. A. R., I", 2', 5^et4'' livraisons; Paris, 1822^1820; I'editeur, rue Weuve-Saint-Auguslin , n" 59; Didot I'aine et Glde fils. Prix de cha- que livraison, i5 francs. Une enlreprise du g«nre de celle dont on vient de lire le tltre, aurait exige autrefois une longue suite d'annees; les procedis lents de la gia- Ture s'accommudent mal avec I'impatience des amateurs, et des genera- tions enlieres se sont ecoulees avant que Ic musee de Florence et plusieurs . utres ouvrages du m6mc genre aieut etc acheves. La litbographie, li- niide et incerlainc dans se-t premiers essais, a bienlot obtenu, sous la main d'habiles artistes, un developpemeut immense; puis, elle est venue prendre place entre le dessin et la gravure. II est evident qu'elle parti- cipe de la nature de ces deux arts : en elfet, elle emprunte au dessin ses precedes, el a la gravure I'avantage d'obtenir, par I'impression, un grand nombre d'epreuves. La gravure est un art long, difficile; il n'y a qu'un petit nombre de personnes qui y excellent; il devient done impossible de publicr une collection un peu imporlante, a laquelle tiles aient seules travaille. La litbographie, au conlraire, pent etre appliquee par tous ceux qui savent dessincr; beaucoup d'artistes habiles se sont consacres presque exclusivcment a ce genre, et cc sont eui que M. Bonnemaison a cbarges de litbograpliier la galerie qu'il publie ; (outes les fois qu'il I'a pu, il a merae charge les peintres de reproduire leurs propres tableaux. La direrlion de cet important ouvrage nc pouvait etre confiee k des mains plus habiles, et les quatre livraison: qui ont deja paru sent dc na- T. XVII. — Mars 1823. 42 G4i LARES FRAIVCjAlS. ture A salisf^Irc li^ gotit Ic plus diCic'lle. Rien n'esl (;paigne pour aiucnct cet ou\ragc au ciegre do pcrfi-ction dont il est susceptible; loules Ic» planches sont liriies sur papier de Chini-; ce qui donne plus de douceur ct d'harmooie a Teflet general, tt procure un lirage plus sati.sfaisant. Nona suivrons avec inleret ceUt cnlreprise, qui doit cumprendre sS a oo li- vraisons, composees cbacune de 4 planches el de 4 pages de texte, dans lequcl I'auteur examine avec gout el impartialile Ic caractere du talent de railiste, et le merite parliculicr de celui de ses tableaux qui '.'ait I'objct de la notice. Gette partie de I'ouvrage n'est pas au-dessous du reste; cela seul est un eloge. P. A. M^moires et rapports ties Socictes savanles el d'lilililc pithlique. iji. — SocicU d'emulation et d'agricullurii du departemeiit de VAin. — Seance j)uiUque da 5 sc/ptembre 1822. Bourg, P. F. Bottier, impri- meur du roi. Outre plusieurs details rclalifs a I'elogc de Bicbat, propose par la So- clete pour le prix a decerner en 1822, oii tiouve , dans le proces verbal de cetle seance, plusieurs f'.iits dignes d'etre recueillis. IN'ous cilerons , entreautres, la diminution giaduclle tt sensible des eaux dela Rcyssouze, riviere qui passe a Bourg; des essais sur la propagation des truiTes noires ; des obscrvatioEs sur les mines d'a^pballe de Seyssel , qui apparliennent maintenant a des Anglais; sur les losses a grains ou sUas; sur un moyen ceonomique et prompt de crcuser des canaux , d'ouvrir des fosses , d'etii- blir des routes, etc. sur les pentes rapides, comme sur les plages arides et caillouteuses , ou dans les terrains marecagcux , etc. On voit que les tra- vaux c;e la Societe de I'Ain sont Ires-importans'pour ce deparlement, et repandeut ;.u dehors une inslruclioo qui ne deuieurera pas sterile. 2^3. — iSolicc ou Jpcrcu analytique des iravaux ies pius remarqua- hlesdeVAcadcmieroyaie duCard, dcpuis 1812 jusqu'cn 1822 : par M. Phulip, D. M. , secretaire. iSimes, 1822; Durand-Belle, imprimeur de rAcademie. 2 vpl. in-rt". Le sileuce de dix ans auquel TAcadcmie du Gard a ete reduite, a laisse au secretaire le tems el les nioyens de choisir les inaleriaux de cette publication. Ce n'est done point d'apres le nombrc des ouvrages que Ton pent jugcr de I'aclivite des academiciens; ce recueil n'est pas tout le produit de dix ans de travaux, et ce que I'on n'y trouvc point oecupcrail sans doute plus de place que ce qui est inserc. M. Phelip a divi^e sa Notice anaiytiq-ue en deux parlies fort inegales; le premier xo- luiue, ctnsacre aux teienees, est de 5-^8 pages, ct le second, qui renlcr- I.IVRES FRANg.MS. 6:3 jiie cc qui est relalifjux beaux arts et a la lilk'rsturo, n'a que 200 pago«. Dans le premier volume, Ic laborieux M. o'IIombbesFibmas continue h bien meritor de I'agricullure, de I'bistoirc naturclle ct dcs scii-oces pliy- tiqufs. Son memoire et ses oxpcritnces sur la pomme de terre doivent clie connHs et meditt's partous ies cullivateurs. 11 ne prodigue pas a ce lubeiTulc des elogcs iiisensi-s; il reduit ses bonnes qualiles a co qu'clle.i sont reellement, et ne lui en attribue point dc chimeriquos; c'est ainsi qu'on lui assigne la place qu'ildoit occupcr dans la culture, pour le plus grand avantage des cullivateurs, dcs ctats, de I'Kumanite. Presque 1ou« Ils autrcs memoires du memo savant ont ete iniprimes dans d'autrcs rc- cuells, et soat dcja conrius.Onliraaussi avec curiositeun niKmoircdcM. Philip sur I'usage du tabac. Les opiuions dc I'auteur ne fcront pas l<; lour du monde:quedeviendraient le.-i peoples fumeurs (les Prussiens, par excmple), si I'usage dc la pipe etait reserve a la medecinc, dans certains cas? Les tablcliers, bijoutiers, etc., pourraient aussi inteutcr un pruces a M. Pbklip, et laire condamner ses maximes sur I'usage du fsbac en pou- dre. Qu'il y prcnnc g»irde : les flols d'ennemis qu'il va soulevcr conlro lui ue se composcnt pas de pliilosoplies , et on ne les repousse point avec dc bonnes raisons. — M. Gebcow.nk, redacteur des Annates de Ma- thcmatiqucs, a consacre ses vcilles a des travaux astrooomiqucs et meca- niques: MM. L10TA.HD cIValz ont aussi traile quelques questions relatives a I'aslronomie et a la physique. — ■ M. iiiyuiB a corabattu quelques opi- nioDs dc M. Maltlius sur les inconveniens d'une trop graode populalioc, ct sur les noyens de I'arreter. Le meme publiciste reclame una pli,>i grande extension du droit de punir, et une limitation plus circonscrili; de la liberie de la presse, ci par consequent, de loutes les libertes : per- mis a lui de disposer de la sieone; mais qui I'a rendu depositaire de la nuire? — M. Gergonne revele quelques erreurs commiscs dans la legis- laiion sur le jury, oil, dans certains cas, la simple majorile d'une voix suffit pour faire condamner, tan.dis qu'il faudrait une certitude, et non pas une simple probabilite. Mais le savant geometre ne va pas asscz loin, et se monire encore trop facile ('nvers notre manic de precipilcr les jugt mens. II est inconcevable que I'on o'lraite pas, en France, I'ancicnne el louable legislation anglaise sur le jury, et que Ton n'exigc pas I'unani- mile pour prononcer une condamnalion. JV'a-t on pas acquis une foule ). Paris, au Bu- reau du Bulletin, rue de I'Abbaye, n" 3. Prix de rabonncraent, poi

    ir eiamen. On pent done esperer une bonne histuire de I'une des villes de France qui m«- ritait le mieux d'avoir des liiatoriens habiles. F. Livres en langues ctrangires, publics en France. 3-6. — Eicments of coneholojij including the fossil /jenera and lite ani mals. — Elemens de choncliiologie, reofcrmantlesaniinau? cl les genres fossiles; par Bodwich. Paris, 1822; Smilb, rue de Montmorency, n° iG; Treultel et Wiirtz , rue de Bourbon, n" 17. Get ouvrage est , en grandc partic, compote de documens puises 3ux mellleures sources. II presentera, sans doule, de I'interdt aux naturalisle* et spccialcment aux geologues , par la representation d'un grand nombre de coquilles , parmi lesquelles on remarque des especes et meme def genres qui n'avaient ele figures nulle part. On pourrait desirer quelque- fois un peu plus de neltele et de correction dars le dessin des planches. 27-. (') — M .Tiitlii Ciccronis, de repuhlicdqucB sujyersunt; exprimariA editionc A nqeli M aii, V aticancciiibliolhecce prcbfecli.P arisiis apv,d Ant . Aug. Renouard, 1820. Un vol. in-S" de 2(^8 pag. avec un portrait dcCioe- roD en medaillon, ct aa f<^c- simile du manuscrit palimpscste sur lequel I'ouvrage a etc pub.'ie. Cettc edition , elegamment imprimee, rr.produit avec une entiere fide- lite le manuscrit original, dont elle a respecte. scrupuleusenent I'ortho- graphc. L'editeur a indique toutes les variantes , ct meme la division des pages que M. I'abbe Maio avail trouvees eparses et a mises en ordre ; enfin , il scmble avoir pris 4 lache de mcttre le manuscrit meme entre les mains dc tons les Iccteurs. Nous consacrerons une analyse an traile dela llcjmUiquc, en faisant connailre la traduction que M. Villemain vient d'en donner. C. R. r>.j8(*) — Tabulas chronolojicas quibus hisloria juris romani externa illusiratiir, d V. C. Haibold, concinnatas, immut.Ttis quibusdam, pr.x- inissisquc XII Tabul.irum legil)us, gallicis iypis mandaret uuus i; pa- 648 J.IVRKS FRA^gAlS. risiensis cur!a patronis, in alma juris fncultatc doctor. Farisiis, i8'jj; apud Fanjat ain6, rue Chrisline, n" 5. In-fol, prix, 4 ^- ^o c. Ces Tableaux clironologiques de. i'histoire du droit roinain, sont di- Tises comme il suit: i" de la fundation de Rome a I'^re chrctienne; 2" do i'irc clirelicnnc au r6gnc de Coostantin; 5' de cet eropereur a la des- truction de I'empiic d'Occidcnl; 4° de ccttc grandc revolution a la mort dc Juslinicn; cette division ofifre I'elat du droit romain en Orient et en Occident ; .I" table des lois, plebicilej, scnatus-consultes, des empcrcurs ct des juriscousultes anciens ct modernes, jusqu'a nos jours. Nous pour- jons reveiiir sur cet important recueil, qui reoferme un soniniaire me- thodique de I'hisloire du droit romain, et qui est un complement in- dispensable dc loutes les editions des Pandcctes, ct notamment de la derniere, format in I'olio, publiee a Paris, par M. Belin Prieur. C. F. 279 — Amadlietim poiticum, historicuni et geographicum, etc., etc. IS'ouvelie edition, revue, corrigec et augmenl^e par M. Cabpentikb, an- cien professrur de rbelorique. Paris, iBi'3; Alex. Joliimncau,rue duCoq- Saint-Honore, n" 8. Un vol. in- 18 de 020 pages. Lc litre de cc recueil est un peu prdcieu.i; la date de I'ouvrage appar- iient a une epoque oii le godt n'accompagnait pas loujours la scien- ce , surtout dans nos colleges. La menie recherche se montre sur le fron- liNpice de bien des iivres classiqucs, du menie terns a peu pres , et qui n'en soot pas moins pour cela d'une utilile incontestable; tels sont, par t'xemi)le, le Gradus ad farnassum, et le Jardin des racines grecquei. UAmaUhcum a deux cents ans d'antiquite; il parul, pour la premiere fois, en iGjJ; revu et augmente, en i654, par Mcziriac, il fut depuis Ires-souvent reimprime, et s'eoricbit succcssivcment de beaucoup d'ar- licles nouveaux. M. Carpentier a essay^. de le rendre plus complet en- core; et cet ouvrage, que son utilile avait fait adopter autrefois dans plu- sieurs colleges, vient d'etre mis au nonibre dts Iivres classiques par le conscil royal de rinstruclion publique. Celtc distinction le rccomman- de suffisamment aux niailres et aux eleves. ]Nous croyons utile d'ajouter qu'il est precede d'une 'preface hihliographique, par le savant M.Babbii'b. r. IV. NOUVELLES SCIENTIFIQUES ET LITTERAIRES. AJVlfiRIQUE. Etats-Unis. — Zoologie, — On a tue, il n'y a pas long-tems, sur Ips bords de la Delaware, un serpent long de i4 pieds et demi , et extrt- mcmcnt enlle vers I'estnmac : on I'ouviit, t( I'on trouva dans son corps un alligator (eapece de crocodile) de 6 pleds et demi de long, sur 07 pouces de eirconference, tres-bien conserve, quoique mort, el ayantles yeux sorlis de leur orbite. .U ne parait pas que celle circonsVauce eiit rien fait perdre au serpent de sa vivacite naturelle. ( Journal du Nec- hcr). MARxmrQCE. — Raz de maree; coup de x'cnt extraordinaire (i). — Par vine anomalie sans cxemple dans I'hisloire des Antilles, au milieu de decembre dernier, a I'epoque ou la domination des vcnis dc nord et de iiord-est est etablie et constante, des vents d'ouest souHlerenl, pendant plusicurs jours, dans la nier CaraVbe. Lc 16, ils lournferent a roufst_ iiord-ouest : un raz de maree se fit presque aussitot senlir le long des co- tes occidcn tales de I'llc. Sa violence s'augmenta progrcssivement. Lc 18, il \an(;a sur lc rivage deux caboteurs et une goelctte americaine. Ccpen- dant, le vent n'avait alors que peu de force; le baromelre etait station- naire, et nul presage ne laissait enlrevoir les malheurs dont on etait me- nace, Dans la journee du 19, le niveau de la mer s'eleva, et ses vagues vinrenl battre la cote avec furie. Vers midi, le vent ^lait devenu lenipe- tueux, mais sa violence n'ctait pas comparable a celle des llols. De 3 heu- res apres midi jusqu'a 11 lieures du soir, presqus tous les navires, raouil- les en rade de Saint-Pierre, I'urent jetes a la ciile. iG navires f'ranrais, 6 batiincns caboteurs et 10 navires americains se sont perdus entieremenl j 5 out gagne le large, et i'on ignore leur sort; 5 autres, dont 4 bSti- mcns fran^ais, onl resiste a Pimpulsion de la mer, qui .les enlrainait sur (1) Ccltc Note a etc comniuni{(u6e a I'Acad^trile des Sciences, duns sa seance du 34 ferrier, p^ir IM. MoucAii de Jonn£s, correspondaut dela section de^?o^ra/)^if c4 navigation , cl I'un des coUaboratcurs de la 7\ci'ue Eiicyclora/li^iie. 6Jo AWKRFQLE. Ics rochers. Le porl dc- Marseille perd 8 navires; celui do Bordeaux, a, Nantes, 2, el le Havre, 4. Plusieurs goekltes oril aussi fait cote dans la baiedu Fort Roj;cl; mais les b^timens, mouillcs dans I'exccllenl port du caicnage, n'ont pas soulTcrr. Lorsqu'a 11 lieure» da soir, it- venl d'oust- nord-oufst cessa, la tner s'iipaisa presque toiita-ooup !c long dcs cotes, mais elle dcnieura encore tres grosse dans ies cauaux qui separcnt los iles. L'epoquc dc ce coup de venl tn fait un'j funeste singuiarile dans I'his- toirc ineleorologique dc rArthipcl ainericain. Au solstice d'liiver, Ies vents deviennent parfois violcns; mais, acelteepoquc, ils "Ounioutcons- tammcnt du nord, cl alors il n'y a, pou? Ies Anlillcs francaiscs, aucunc possibilile de rexitlcnce d'un lai de marec. Le phenoniene de vents d'oucsl ct d'oueat-nord-oucsl , souillant au mois de deccBiLre dans la mcr Caraibe, est lellenient extraordinaire, qu'on ne pent former aucune coDJeclure sur ses rau.-es, et qu'il n'esl point tiomiant qu'un aussi grand nouibre de inarins rxperinicnles en soicnl devenus It* viclimcs. II ne faut pascuufondre ce coup de vent avtc I'onrjgaii, au'jiicl il ne re«semble que par ces vents du nord oucst, ou de nord-nord-nucst, qui, soufllani, cntre Cuba etlcYucalan, dans uue direction opposec a cellc du grand courant equatorial, refoulent ses caux vers Irs Antilles, et pro- duiscnl une scrie de plieuoiiienes analogues a ceux qui ont lieu a I'em- bouchurc dcs grands fieuvts, mais sur une plus vaste ecbclle, et avec des effcis plus desastreux. II serait utile, qu'au lieu d'ajouter foi a une ancicnne opiuion qui fait dependre Ies raz de marees du (Ours de la lune, Ies marins des navires mouilles dans Ies ports des Antilles, fussent persuades que ces plieno- mencs pelagiqucs, si redoiilables, sont des conlre-courai-s, produils par Ics vents dc nordouest, lorsqu'ils repousscnt Ies er.ux de la mer Caraibe, et Ies emptclient de s'ecoulcr dans le goife du Mexique. Celte simple notion, oblenue par robscrvation immediate, leur faisant conuailre que ies vents qui soufllent enire Ies caps Catocbe et SaintAnloiuc sont la cause des raz de marees des Antilles, ils se mettraient en garde conlrc leurs terribles elTorls, et en s'cloignant assei a terns du rivage, ils n'au- raicnl pas a craindre des naufroges, qui Ies y atlcndent inevilablement. M. de J. Etats-Usis. — NocvEri.KOBLiJAns. — Fiivrejaune. — D'apri^s dcs let tres de cette villc, du 20 decembrc 1822, il parait que, dans I'cspace de Iruis mois, la fievre jaunc a moissonnc 2,800 individus, sur une population d'cnviron 28,000. — Les Americains du norj et Ies Irlandais ont etc parliculierement alteinls; jamais la contagion n'a uli aussi dcjastrcufc,^ AMKRIQIJI-. G5f lie 10 nuveaibrc, scs lavages n'avuiciit pas encore ccssc, ct It iLcrmonitr- tre dv Reiu.'jiur marquuil 21 dogriji. — I'BNSACpLA. — Cotleville, jaJIs Ires-sainc, a etc tgalemeol dusolei.-, I'autoiune dernier, par Ja ii^vre jaune. — Baton -RoocB , silue sur le Mississijil , a i4o niilles au-dcsus de la jNouvelle- Orleans, a ele en proic, dans Ic meme lems, a une maladle aflrcuse qu'on appcUe cold 'plague (peste froide), contre laquellc il n'v a, dlt on, aucun rcmede. Le uialade rend une sueur froide, gluanle, ct lueurt. PJEvv-YoKk. — EiUiincnt d vapeur — Un negociaut de celte ville vicnt d'y etablir un paquebot a vapeur, pour faire un service regulier de ce port a cclui de Charleston (Caroiinc meridionale). 11 doit de la se ren- dre a la Ilavanne, <;t toucher a Charleston, a son rctour, Ce liavire, nom- ine Ic Robert FuUon, est de 700 tonncaux : il est susceptible d'ailer a la Voile eu eas de besolu. Ce paquebot est si blen arme, qu'on le consi- dere comme inabordable. Le combustible abondc dans les lieux de re- lacbe, sur son passage. ViBGiKiE. — Chavluttcville. — Fondation d'une universitu. — M. Jefftr- son, ancicn president des Etals Unis, Cnlt sa glorieuse carriere par I'e- iabljsseoxcnt de I'universile de f'irginie a Charlotleville, pifes de Mon- ticello, lieu de sa residence. C'csl lui-menie qui, bien qu'octogenaire , tn a doDoe le plan el en dirige les travaux. Get edifice, grace aux fonds alloues par I'elat, est deja presque acheve : rarcbitecture en est enl-.e- rcment dans le stjle antique. Nous tachcrons, ecrit Tillustic fondateur , aide par des professeurs des deux hemispheres, de rendre cettc univer- fcile le premier de tous les elab'issemens de ce genre, dans nulre pays. 11 y iiura dix prcfcs^eurs, auxqucls on a reserve autant d'apparlemens dijtincts, cinq refcctoiies, et io4 chaRibres destinecs a rccevoir 208 ele- ves. W. Bpbnos- Aybes. — Instruct ! on pubilque. — L'enseignement public dans celte cajjilale fiirine quatre divisions (^£pa;7amc7i) : 1 " les langues, I'i- deologie, les belles-lettres ; 2° les sciences cxactes; o" la medecioe ; 4° la legislation. — Les Socieles particuiieres qui correspondent a ces quatre divisions , sont : 1" la Soriete lilterairc; 2° celle des sciences mathenia- tiques et physiques, thL-oriques ou appiiquees aux travaux publics ; 0" I'Acadeiiiie de medecioe; 4° la Socieltf de jurisprudence. F. r.TAVs-L'.MS. — Philadclphie. — Publications nouvetles ct prochaincs , n"^ 1 d iij d''une Flore dunord dcl'yime/iquc, ornviidcdcsaias colories d'apies nature; par W. P. E. Bxhtuw, M. D. U. S. N., professeiir de botaniquc.i rur.ive.-site de Pcn^ylvanie. — Un pays si richc en produi.- r.5a Asm. .til-ins vegelalos qui cxcitent const-imment I'attention ct Ips recherchc.i i fr.). W. A S I E. Sdmatra. — Bb.vcoulbn. — Voiiagc scientifique. — L'expedition an- glaise, envoyee par le gouvcrnement de Madras pour dfelerminer la longueur du pendule a I'equaleur, est arrivee, le 20 avril 180.2, sur le Morning-Star, avec tcus ses inslrumens. Le gouvcrneur a mis aussilot a sa disposition ua navite qui doit les transporter sous la ligne, ainsi que EUROPE. 65!=; les ouvviers et les matcriaux necessaires pour agir conformemcnl a ses instructions. Calcutta. — La Sociele d' agriculture de cctle ville a tenu une seance, Ic 22 tnai dernier. — Le doclfur Alexandre Russel a ete admis an nom- Lre dcs membres. — Le gouveroementa fait I'offre d'unc somme an- nueiie de i,oao roupies. — La Societe a proposii divers prix relalifs a di:S objets d'un inttiret local. — Recompense accordee auxehicies orientaies. — Le gouvcrnemcnt an- glais vient d'ordonner que ceux de.s elevcs de I'ecole des langiies orien- taies, etablie .lu fort IViUiatn, qui pourraicnt justiGer, par les certi- ficals de leurs professeurs, de Icurs progres dans une dcs langues cDseignecs, recevraienl une gralificalion de 800 roupies (2,000 f'r.) SI ces progres efaient tres remarquables, la gralilication pourrait etre pov- tee a 1600 roupies (4,ooo fr.). BoMBAV. — Puhlication nouvellc. — Un oiTlcier de la garnison de M.'t- dras vient de meltre sous presse un ouvrage intitule : Histoire de hi naissance et des -progres de la Piussance maliratte. E. G. EUROPE. ILES BRITAWNIQUES. LortDREs. — SociBTt HOVALE. — Le 6 fcvrier dernier, on a lu une Icttrc de sir Thomas Brisbane, gouverncur de Paraniala et president de la So- tiete philosopliique d',\ustralasie, dans la nouvelie Galles du Su;l. Oii y donne coinmunicalion des resullats des premieres observations faites a I'obscrvaiolre de P.iramata , par M. Giiaries Ruuiker. Outre la deter- mination de I'obiiquite de i'eclipliquc, de la longitude de Paramala et de Sydney, ainsi que la longueur du pendule a sccondes, M. Piuinkera ete asscz htureux pour retrouver la comele triennale de M. Eucker, co- mele qu'on a vainement clier5 5 KUROPK. mars. Flic dolt puliiiiT dcs incniolres, ct propospr des prix. On pcul os- ptTcr d'iniporlans requitals pour ravanccnicnl dis eluJf* oiientales I'li Europe, di's relations suivics qui s'elabliront sans doute cntre les deux Sociutut asiatiques de Paris el de Londies. £dimdoi'bg. — Academic roijale, — M. Cli. Dupin , di; I'lnslilut dc t"rancc, vient d'(5lre nomme nicmbre elranj^cr de cotle Sociele, qui a Ic .savant docUur Bre-\vslcr pour secretaire, et le celebre Valtcr-Scolt pour president. CoMxi DK Kknt. — Manuicrit d'un fils luihirrl deUir1,ard III. On a trouve dans les murs d'une aniique maisun .-'.ppartcnant a .-ir Kdoiiard Deriog, qui a denii^rcment 6\.ti delruite et rcbfitie, un man'.iacril lalin, ecrit parun batardde Ricbaid III, dont les Iiistoriens n'ont jamais par- lii. Voici un abrege des faits qu'il renl'ermc. Le jeune lioininc I'ut eleve secrclenicut, sous la surveillance d'un des servileurs aflid«5s du roi, qui lui fit donner les mciUeurs maitres. Son application et ses progres rdpon- direot aux soins qu'on avail piis de son education. Dans la nuit qui pru- ceda la I'atale hataille de BoswortliGild, le roi I'envoya chcicher, Ic fit conduire a sa tcnte, et s'etaiit cnftrme avec lui, lui declara sous le plus grand secret, qu'il elail son ptirc; il lui remit ensuite ifoo louis (sommc alors considerable), et lui dit:«IMon fils, il Taut que tu altendes Tissue du combat qui doit se livrer deni:iin. Si la fortune est pour nioi, je le reconnaitrai publiquemcnt pour mon fi!s, et je to creerai prince de Gai- les; si je sucronibe, oublie qui tu cs, cl vis dans une relraitc igiioree. • LoNDKEs. — Publicatiuns frochaincs. — Parnii bcaucoup d'oavrages inaintenant sous pressc, qui parailront incessaininent , nous cilerons quelquesuns des plus remarquables : t" foyage au Croenland , par M. ScoBKsBv [f'oi). ci-dessus, Ti>me XVI, pag. igj), qui a deja public une Description des regions arctiques ., ainsi que divers menioircs scicnlili- ques, inseres dans les regislresdcs transactions de pkisieurs societes sa- vantes. Dans le cours de ce voyage, il a explore la cote orientale du Groeoland, dans une eScndue dc 700 a 800 mllles geograpbiques, el il a destine, d'aprts scs observations aslionomiqucs, une carle fort iuteres- sante, qni sera jointe a son ouvragc. Le sort de la colonie qui s'elait etablie dansle Groenland, au commencement du i5"= siecle, a lonf^-lcnis < xcitc le plus vif inleret. On lacroyalt eteinio; mais il parait qu'il e.\isli; de scs desccndims; du moins, M. Scoresby a trouve, sur dilKrciis jjcinls, des traces recentes d'babilations. 2» Traduction anglaise du GulisUin, d'apres le lexle persan dc Gentius, pieccdee d'un assai sur la vie cl ie genie del'auteur Saadi, dedie, avrc i>eimission, au president d aux di- reclcursde la lompagnic des Indcs Oricnialts; par Jrtmfi/Jws, connu pai EUROPE. 6" 5 ^ftn y^nlholofilt ferume, publiec sous le noni cmprunle de Guichiw. 'i- LUmens de ia graininairc ang(o- sa^^onne, avcc (Its noles sur la construc- tion de la languc saxonne ot de la laogiie anglaise, etc.; par J. Boswoni. 4° itdHion compacle de Slmhcspcare, sortie des presses de Cliiswick, comprenant en un scul volume, toutes ses oeuvres dramatiques, suivies d'un glossairc. 5° Ouvrage de M. Hone, surfes ancicns drames jiopulai- res , nomtnti mijstercs. Le sujel , qui se lie aux ancicnnes inreurs ct aux superstitions du peuple anglais, est rxtrememenl curieux. L'auteiir a joint a son ouvrage quelques legcndcs, I'ruils de longuis rrcherchrs dans de vieux manuscrils ct dans quelques chmniques oubliees. 6° Con- tes fOfutaires el romans des nations scflcntrionates , 3 vol. in-S"; y" trois ou quatrc chants faisant suite aupoeme deZJ-mJiiaji.. par lord Rvron; 8° un livre intitule, en grec : la Doctrine du corps, de ia vie et de fame, consideres coranie des principes distincts, ainsi qu'un fxamen de la doc- trine de la vie a venir et etcrnelle. Get ouvrage excite la curiosite du moode savant. 9° H istoire d' .4n<)icterre, pendant le regnedeG'.orges III, destinee a servir de continiiatiun a Hume et a SinoHett; par Scott; 4 vol in-S", 5 vol in-i8. L. S. Bblloc. — Neerologie. — Le celebre niatliemalien Chables HuTron, membre des Socieles royales de Londrcs et d'Edimbourg, ainsi que de plusieurs autres Societes savantes tantanglaisesqu'elrangeres , est mort a Loadres, le 27 Janvier dernier, a Tagc de 86 ans. Ne a NewcastI, sur la Tyne, en 1707, il avait commence sa laborieuse carriere par la fondation d'une ecole de mathematiques, dans sa ville natale; il se fit connaitre au monde savant, en 1764, par un Traite d'arilbmelique pratique. Un Traite de trigonoraetrie, public en 1768, lui ouvrit k's portes de la Societe royale. • Apres y avoir rempli, pendant quelquc tems , les I'onclions de secretaire pour la correspondjince etrangere, ii ful appele k la chairede prolesseur de luatbemaliques de I'Academie royale mililaire de Woolwicb. II a oc- cupe ce poste important jusqu'en 1807, e|)oquc oil I'ageavance ct une saute aSaiblie I'obligerent de se retirer, avcc une pension, digne re- compense de son merite et de ses Iravaux. Le corps du genie , ainsi que rarlillerie anglaise, lui sont, en grande pailie, rcdcvables des perfeclion- nemens iutruduils dans le dernier demi-siecle. 11 a (ait paraitre, outre les deux ouvrages deja nieniionnes , Principes dc I' Art de conslruire des Pants, in-S", 1772; Tables des Logarillimcs , in-8°, 178J; la cinquieme edition de cct ouvrage, dont les calculs ont ete fails en grande partie par Madame Button, pjrut en 181 1; EUmcns des Sections coniques ^ in 8", 1787; Dictionnaire maUicmalique et philosophique, 2 vol. in-8", 1796; I\ouiiiau Court de Malhemattques pour ia cadnts de i' Acadiint* tst «5ditcur. L. S. B. RUSSIE. Stalislii/ve. — En vcrtu d'un ukase , du 24 juillet dernier , le gouver-" nement du Cauease a ete erige en province : Starofol en est le chcf- lieii. Cette nouvellc province swa divisee en quatre districts. Le com- mand ant de la ligne du Cauease a ete nomme gouverneur de la province. Pktkrsbovbg. — Nouvcau Journal. — La division medicule du minis- tere de la guerre fait publier, depuis le commencement dc I'aance, un nouveau Journat de Mcdccine miiilaire. — Beaux- Arts. — L'habile sculpteur Lau.mtz , rccemment arrive de Rome, a ele charge par I'Empereur d'executer en bronze les statues en pied des generaux Kol-ioi'sof et Bahclay de Tolly. E. SUEDE. Stockholm. — Industrie. La fabrication du salpetre a fait de tels pro- gres en Su^de , qu'on espfere maintenant pouvoir se passer de loute im- portalinn de cet article. D'apres des rapports officiels, la Gothie-Orien- lalecu a i'abriquc seule 3,4oo liespfund dans I'cspace d'une annee. (Le liespfund equivaut a 8 kilog. 4 98 gr. ) — Beaux -Arts. — On assure que le beau groupe de bronze qui reprc- EUROPE. 6^7 sente V Enlevement de Psyehe arer cntrc eux Its syslemes dc Platen ct d'Arislotc sur la nianifcrn dc constituer et dc diriger les peuples. BiviEBE, — ScHisisirKiM. — EtahUsemetis d'utHite futiique. — Eco- nomie rurate. — Un rescript du roi vienf de fonder dans cette ville un inslitut on ecote d'economie rurate, analogue aux instituls agiicoles de M. deFcllenherg, dont les cloves sent diviscs en trois classes. La premiferc romprend eeux qui ue sont destines qu'a des trnvaux suballerncs; la se- rondc est particuliereinent cousaciee a la pratique; la troisierae enGn , ii ce que recononiie rurale a de plus scicntilique. L'cnstignement ne doit avoir pour bases que I'observation et I'experieuce. Get etablissemeut, ainsi que le Mvscc Pottjtechnique. ouvert au public en mai dernier, doit i-tre toinple au nombre des plus utiles aux progres dc I'industric na- tionale. On en doit la proposition au inini.'.tiedes finances. Saxe. — Ebfurt. — Notre dernier couvent des moines a cesse, d'exis ler. II n'v avail plus que huit religieux ; et leur maison servait , depul.- quatrc aus, de niagasin d'efiets niiiilaires el d'arseual. On leur avail as- signe une autre denieure. Cinq de ces religieux ont ele consacres a I'en seigntment, dans le gymnase catholique d'Erfurt. Ph. G. Wlbtumbebg. — TcBiNcuE. — Orqiniiialion del'universUe. — Depuis loDgtems, eu Allemagne, les etiidians ont I'ornie des associations pubii- ques ou secretes, centre lesquelies les jj;ouverne»iiens ont cberche a si precautioDuer. Eu vain, a-t on det'eudu celles qui sont connurs sous les Donis de Landsmannacliafflcn Buvschensciiafj'len etc. ; ellcs se sont di^^oult•8 uilcnsiblenicul , pour se former de nouveau sous d'-tulres dt- uooiinatioDit incunnues a Tautoriie. Lc roi de Murtenibeig , persuade , suns doule, qu'il nest ni poiit; que, ai praticable de cheichtr a detruire cnliferement un esprit d'inde- pendanre qiw i&lanicnt les btsoins de la jcunesse et le? interSts dc la science, ct qu'iioe lungue babitude a rendue indestructible, a donne a runlvcrsite de Tubingen une esptVe de constitution representative, des EUROPE. Cyj() tinee A rfegulariser la clisci|)line indispensable dans un pareil elablisse- ment, sans nuire a la portion de liberie que dernande la jeunesse. Celtc petile cbHrle aulorise lous los ^tudians ioiinatricul^s a clire un conseil de quinzr d'enlre eux, lequel est renouvele pour deut tiers, chaque semes- trc. 11 faut, pour faire partie de ce conseil, avoir liequenle les ecolos superieuri's pendant six mois, et ne s'eire expose a aucune censure de la part de la commission de discipline. Ce corps, ainsi organise, est cbar- ge do representer tous les iftudians aupres de I'autorite academiquc, et de lui soumeltrc Ics plaintes ou propositions de toUle sorle, ayant pour obj( t ics etudes el leur ptrfeclionnement : le conseil dlectif a encore le droit, sans I'approbation de la commission de discipline, de convoquer les ctudians en assemblee generale. Son but principal est de surveiller les mccurs et les etudes des jeunis gens, d'empficher les petils desordres, de prevenir les querelles et de mettre un lermo aus associations secre- tes. Depuis un an que celle conslituiion liberale a et6 donn^e a notre universile, on en a vu sortir les plus heureux effets. Cetle maniere large ct prot'ondc d'cnvisager une question qui, depuis t'ere des congres, a tant cxercc le genie des diplomatfs, fait autaot d'honneur a la sagesse qu'a la probile de notre gouvernement. II se pourrait qi:c I'cxemple d'une reussite aussi complete determinat d'autres etats, places dans la meme situation que nous, a abandonner les mesures repressives d^- ployees dans ces derniers lems contre la jeunesse allemande, pour adopter un systeme plus conforute k I'^tat des lumieres, el a Tinteret des sciences. Z. Beblik. — Universite. — Dans le semestre d'ete de 1822, I'universite de Berlin comptait t,i82 ele»es,sur lesquels. 109 etrangers; 227 suivaient les coursde tbeologie protestante; 4' 1 s'appliquaient a la jurisprudence; 370 a la medecine, et 174 aux sciences philosopbiques el philologiques. Voici, pendant le meme semestre, la situation des autres universites du royaume. Bonn a eu 571 etudians, donl 80 etrangers, repartis entre les diverses facultes, comme il suit : tbeologie i5i, jurisprudence 206, me- decine 1 5o, philosophic et pbilologie 84. Breslau a cu SSg eleves , dont 60 etrangers, 23i en tbeologie, iSg en jurisprudence, 46 en medecine, 100 en philosophie et en pbilologie. L'universile de Halle, sur 866 ei^ves, comptait i47 etrangers; 54o etudiaient la tbeologie, 198 la jurisprudence, 78 la medecine, 5o la philosophie ct la pbilologie. Celle de Kcenisberg , n'avait que aSg elfeves,dont 29 etrangers; 84 appartenaient a la tbeologie, 95 a la jurisprudence, 20 a la medecine, 60 a la philosophie ct a la pbilo- logie. On ne connait point la situation dc I'dniversite de Greissvvalde, on en craint rat-me la suppression. II results des indications que uom mo Euiiopt;. venoos dc donner, qu'en 1822 la Prusse coraptait en tout i236 elevesen thuologic (sur ce aombre, 195 seulrmvnt soni catlioliques); 1069 ^^ )"' rispiudence.. 6)4 eu medecino, 468 en pliilosopliie et en philologie; on pent ajoiiler a cola, el dans les niunies proporlions, le pen d'el6ves que I'liniversite dc Greisswalde a reunis. (jEiPsicK. — Publication nouvcUe, icrit jieiiodique, — M. de Mviller vieiitde donner les caluers 1 ot 2 d'un recueil periodique intilule •.Hecate ein litcrarisches JVochenhlatl reJiyirt^undglossirt von Kotzehuc's Schat- ten. ( IIecatk , feuille htdomaviairc el litleraire, redigee et coramenliie par I'ombre de Kotzebuc. — Les 3» et 4' cabiers doivent suivre de pres Ics deux preniiL-rs.) Cerlih. — Livrcs proliiies. — Voici les tilres de quelques livres que la police a recemment proscrits, en Prusse et en Autrirhe :i° Enropa unU die Revolution (rEurope et la revolution, ouvrage de Goerres) ; 7." Die Rhein-Provinzen und noch eltvas (les Provinces du Rbin et quelque chose encore) , par le meme ; 5° Grceter Ahhandlung ueier die Ernwr- duncf CcBsars (Dissertation sur la inort de Cesar, par Groetir) ; 4° ^^''S Taschenhuch ohne Tiiclfur das Jafir 182a (le livie de poche sans litre, pour I'ann^e 1822); .')'' Furts und JVolh nach Buchanan's und Milton's Icre (du prince ol du peuple, scion la doctrine dc Buchanan et de Milton), par Trijxlcr. Le conseil de Lucerne avail deja deslituc I'auteur a cause de cclte publication, fi" Rhcinhards hieinc Romane. (Petils romans de Rheinhard.) Ph. G. Hesse Eiectobale. — Marboleg. — Publications nouvelles. — Tout le Rionde ruunait la traduction du Aouveau-Tcstamcnt, faitc par Ic doc- teur Van-Ess, professenr a notre univcrsite, ct qui est plus fidfele que celle tie Luther, sans cependaul en avoir I'encrgie el la beaute. Le tra- ducteur ayanl travaille sur Ic lextc grec et non sur la vulgalc seule, re- 9UI des rrprochcs de la pari d'un grand nombre d'ecclesiasliques, et vit des pastorales defcndre en divers lieux I'usagc de cetle traduction , il en f'ut dedoaimage par rassenlimenl d'un grand nombre de person- nes devotee; les socletes bibliques repandirent avec profusion son ou- vrage. Malgrti les altaqucs non interroinpues de ses adversaires, M. Van- Ess acheve sa traduction de I'Ancicn-Testainent , altcndue depuis long- tems avec impatience. Le premier volume vient de paraitre a Sulzbach, (Seidel), et se vend a un prix Ir^s-modique. La traduction est encore Caite sur le textc hibraique, et la vulgate a ete comparee. Les principesd'aprfes le^quels il annonce avoir travaille raferitcnt toute approbation. S... i.... Brv'NsWick. — Beaux-Arts. — Les Iron^ons de la colonne destinee a perpiituer l.i uiernoire des deux dernier* dues , sont arrivees du Ilarz, FX'ROPE. G:.i en Ires-bon 6tal, dans le mois dt- juin dernier. Ces tronoons, chacun du poids de deux mille livrcs, ct produits d'une spule foiilc, sonl les pre- miers eseais qu'on ait lenles avcc succ^s, en Allcmagne, dans des pro- portions aussi colossales. Les oouronnes de ch{ine qui les decorent sont executees avec tant de perfection et de solidite, qu'elles semblent avoir ele tressees pour relernile ; Its autres emhiemes sont tncastres avec una grande precision , et leurs contours sont Iravailles avec toute la delica- tesse el le fini imaginables. Au mnis de juillct,ou a pose la co'.onne meme, qui forme un trfes-bel ornement pour la ville de Brunswick. E. SioiTCABD. — Necrologie. — Le lO novembre, nous avons perdu le doyen des Orientalisles dc rAUcmagne, M. Frederic Schnurrc, ancitn chancelier de I'universite de Tubingen. 11 etait age de 80 ans. Ses ecrits, qui ont pour objet les litteratures hi'-brriique el arabe, se distingueut par beaucoup de clart<5 et de jugement. Aussi assurent-ils a sa memoiie une longue duree, chez les etrangers comme dans sa patrie. Hkrfobd. — M. le conseiller-d'etal de Ilohenhausen, coimu par des lie- cherches sur ie chamj) de bataille de Varus , est morl ici, age de 80 ans. II etait auteur de plubieurs autres ecrits. Ph. 6. SUISSE. Bebne. — Nouvctle fompe d incendie. — M. DIric Sclienk, iiabile niecanl- cien denotre ville,elfcvedu celebre Rcichenbach, a inventeune nouvelle espece de pompe a incendie, qu'il nomme fyonipe aspirante. Au mois de septtmbrc dernier, il a fait, avec un plein succes, en prest-nce d'un grand nombre de spectateurs, a Lozwyl , pres de Langeolhalj I'essai d'une de ces ponipes construite pour cette commune. Gette belle ma- cliine est disposee de telle maniere que, placee dans un ruisseau ou has ■ sin quelconque, elle aspire faciiement une masse d'eau assez conside- rable pour entrctenir sans ialcrruplion un jet s'elevaut jusqu'a cent vingt-cinq picds, et pour aiimenter simultan^ment deux pompes or- dlnaires. Cantok db Gck&ve. — Enseignemcnt mutuei. — Les ecoies d'enseigne- ra«at mutuei, dans les nouvelles communes du cantoo, se souliennent ; il en a ^teetabli, en 1822,3 Carouge et a Hermance;celle de Versoix^fondee a la Gnde i82i,cstcn pleine activite;Collex-Bossy en aura bientol une. Les conseils inunicipaux se montrcnt disposesa faire les sacrificos necessaires, et les parens apprecient, cbaque jour, davantage les bicnfaits dc cette institution. Les ecoies de Corsier et surlout celle du Grand Sacooex . peuvent soulenirla comparaison avec les meilleurs etablissemens de cc genre. Celles de Peissy ct du Grand Sac onex , ainsi que celle de Geneve, 6oa p:iropf.. dans le quartier de SaintGcrvais , survcot a ibimtr dcs r^geiis vl deti mo nileurs. L'eDsi-igneinent mulucl a eu a cumbatlrc de fuclieux |iri3- jugesi; onais lis s't'ffacciil peu a pt'u, gidce,en grande partie, al'influeocr dc quelques ecclesiavliqiies callioliqucs ^claires. — On a di.stiibue, au DOni dc I'elat , dcs prix dans Ics ecoles oil let progrcb avaiont (i(e Irs plus niarquaos; cclle nititure, qui a produit do buns cfTets, scrn i-lvndue aux autrcii : le« ecolcs de campagDc de fancivn leniloire sont dans un t;lat tris-satisfaisant. Dang Geneve, unenouvelleecole d'eDstignementmutucl s'est ouvcric, a la fin de I'anntie dcrniferc, dans un bailment neuf, silue dans I'enoeinlp de (a cour du college ; elic est confiee a un maitrc habile et qui mtrite la confiaoce publiquc , M. le ministie Mabtin. Gelte nourelle ecole est placet- sous la direction du mime coraile, qui a eu lant de succtis dann relle de Saint Gervais. Cctte dernifcrc. atfectec aux gar^ons , et cello de la Grcnclte pour les jcuncs filles , gagnent chaque jour en utilite. La ini5- thode d'enseignenicnt mutucl est aussi en vigueur, non-»e«lcmcnt dans laseplieme classc du college, oil Ton cnseigne I'oithographe, iiiais encore dans lessixicme et cinqui^me classes; cllc s ctondra dans Ics classes sii- perieurcs, autant et 4 mesurc que I'cxptirience pcrmcllia dc le fairc. A unc epoque peneloignee, on peut csperer que cinq ou six cents enfans, qui jadis ne recevaient que peu ou point d'education , jouiront du bicn- fait d'une education assorlie a leur age et a Icur condition; et qu'iileves 3 I'ecole de la morale et d'un meilleur emploi du terns, ils deviendroiit des menibres utiles dc la famillc genevoise. {N.D.R.) Oq parviendrait bien facilement a ce resultat, en employant la methode de M. Ordinaire, iccteur de I'Academie dc Resan9on , dont I'js travaux continuent a obtenir d'elonnans success a Paris, Canton dk Vacd. — Lausanms. — yintiquites, — MM. Bkvnieh et de DoMFiEBBB, conservateurs des antiquites de notre canton , onl donne avis au conscil d'etat, dans le mois de novenibre dernier, dc la decouverle iaite, rcccnunent, dans I'cnccinle de rancienne Avcnches, de deux pa- veseu mosaiquc, d'un beau dessin et assez bien conserves. Le plus grand de ces paves represcnle unc tete de Cerfes, dans scs dimensions naturcl- les, un fragment dc cerf, uo geai, un lion, etc., elegamment encadres. L'autre mosaique, d'environ as pieds en carre, est sitiiee dans les prai- ries de Maladeyre , et u'ofTre que dcs dessins de fantai«ie tres-varies. Dcs inesuresont etc prises pour la conservation de ces monumens. CiNiOH DE GiiNEVE — SoeieU pour I'avancement des arts. — Archi- tecture. — La eUnse des heaux-arts a propose un prix de la valeur de .Soo florins (environ >3i francs), pour le meilleur projct d'un miisit a rons- EUROPl. (65 tiuire au-dessus do I'orangerie du jardin boljiiique, dans la mipposilioB que ce batiineo't serait augment^, de chaquc cote , de cioq arcadfs cra- tes a celtc^ qui existent deja. L'cdilice devrait coatenir, outre lea prolon- j^enieno ue Torangerie au rez-de-cliaussce : i" uiie salle dcs antiques; 2° une galerie dc tableaux ; 3'' une salle. eclairee par le liaul, el destinee aux expositions publiques des ouvrages dc pcinture ; 4° une salle desti- nee au dessin d'apres nature, avec un ou deux cabinets atteoans; 5» une salle destinee a Tecole de modelagc. Lcs concurrcns" auront soio, ilaus leurs projets, de ne pas negliger les details relatifs a la decoratioa intericurc. — Deux aufres prix ont encore ete offerts par un anonyme, pour les meilleurs projets d'un ediQce de mtine nature, a construire sur une place publique , telle , par excmple , que la place de la Comedie', Le premier de ces prix consistera en une tnedaille d'or aussi de la valeur de cinq cents florins ; et le second , en une medaille, egalement d'or, de deux cent cinquante Uorins. Les projets devront contenir , au rez-de- cfiaussee : i^ deux salles pour I'ecole de dessin ; 2° une salle pour I'ecole^ de modeiage; 5» un depot pour les platres ou bosses a I'usage des ecoles; 4° un logcment pour le concierge; 5° caves et biichers pour les direc- leurs des ecoles et le concierge; 6° deux salles pour servir de depot aux machines des arts induslriels et d'agriculture; au premier elage, i" une salle des antiques; 2° deux gaieties contigues pour I'exposition dfs ta- bleaux ; 5» une salle pour I'Academie d'apres natuie; 4° une salle de reunion pour cent personnes environ ; 5° un cabinet dc gravures: au se- cond elage, i" deux logemens pour les directeurs des ecoles, de cinq pieces chacun , et deux ateliers ; 2" depcndances pour les logemens des directeurs et du concierge. La superficie du terrain occupe par ce bati- ment ne devra pas depasser sept mille pieds carres. — Les plans, cou- pes el elevations des projets relatifs a ces deux concours, devront etre fails sur une echelle de deux lignes pour un pied. Un devis delaille et un etat estimalif de la depense seront joints a cbaque projet. K. ZoRicn. — Necrologie. — M. Escher de la Linth. — La Suisse vient de perdre un hoinme dun grand mi'vilo, el .qui jouissait, parmi ses com- palriolcs, de I'estime la plus generalc et la raieux fondee. M. Escher de la Linlli, conseiller-d'etat de Zurirh, est mort, le 9 de ce roois, apres une maladie looguc et douloureuse ; une grande partie de la population de Zurich, sa ville natalc, a suivi dans no silence religieux son couvoi funfebre. Excellent ciloyen , M. Escher avail occupe, dans le cours de.< revolutions hclvetiqucs, des emplois Ircs-honor.ibles; i! s'etait toujourg fait remTquer par son aclivile, son zele , son inlcllig'jnce et son intti- grile. Depuis que, par Ic retoiir du syslenie It^dcralJ", il etait culrs dau» 664 KUROPE. le gouvernement parliculier de Zurich , sa condiiile avail die la meme. Jamais il ne rhangca He principes , et il est rcsle jusqu'a la fin fidfele a ceux de la liberie et dt I tgalitc dcs droits. La grande et belle entreprise du dfssechement des marais de Linth fnt son oiivrage. Cc sont les tra- vaux de celle entreprise nationalc qui onl d«;(ruit sa .san»c , mais qui assurent unc tongue duree a son nom. M. de Linlh efait un naluraliste et un geologue distingue; les professeurs du Museum d'hisloire natu- relle de Paris Tavaicnt nommd, il n'y a que deux rtiois, leur corres- pondant. ITALIE. Floberce. — Discussion hiografhique. — Dans uii journal de celte Tille , et a roccasion de la publication de quclques volumes do la Biografliie universeUc ancienne et moderne, publiee en Italie, on a fait rcroarquer que plusieurs articles de Toriginal fran^ais ont etc corriges avec bcaucnup dcsoin, mais en se plaignaut de ce qu'on n'a pas etendu a Ions cette correction. On cite, par exemple, celui que Ginguene avail re.'ligesurrArIoste,ouGinguenelui-meme n'a pucviterquelques erreurs. Mais nous ne pcuvons nous dispenser de remarquer que les observations faitcs sur I'illuslre historien de la littcratar« itulienne, sont d'une bien faible importance. II s'agit de savoir: i° si le pere de Louis Ariosto elait juge d'un tribunal de Ferrare; 2° si son fils, jcunc encore, avail pronon- ce un discours en prose ou en vers dans une eglise ou dans un college; 5° pourquoi Ginguene n'a pas cite quelqu'une des elegies de ce po^te; 4° le cardinal Jean de Medicis lui avail promis sa protection, au cas qu'il fiil eleve au pontifical; 5° si les cinq chants de I' Ariosto etaienl une suite du Roland furieux, ou une partie d'uu nouveau poe'me; 6" pour- quoi I'historien frangais n'a fail aucune mention de la mere du poelc italien, ni d'une amanle secri-te, ni de ses deux fils naturels. Ginguene a indique dans son Histoire quelquesuns de ces points, comme iudiffii- rcns ou problematiques; el trfes-certainement sur quelques autres, son silence est plus sage el plus utile que celte prelendue exactitude dout plusieurs biograpbcs se font un merite. PisK. — Publication ■prochaine. — M. Rosini est sur le point de faire paraitre ici un volume de Memoires cconomiques , donl i'auteur est M. Scrofanidc Sieile. Ces memoires sonlaunombre de cinq. Deux avaienl ete deja ioseres dans le 11" vol. de la Collection des econoinistes classi- ques, italiens, puLIiee a Milan. Vn trail6 de la Liierte du commerce des hies de la Sidle, el I'autrc de la Liberie du comviercedes hies de la Tos- cane, a^cordee "par le grand-due Leopold, puis lantCt otee ct tanlut rota- Mie. Les trois autres sont inedits. L'auleur discule dans Ic premier, la EUROPE. 66S question d'une hanque d' agriculture, en Sidle; dans le deuxi^rae, il pro- pose la meitleure nictlwde d'itablir I'imfosition foncicrc; et dans Fe troisi^mu, il examine, si les ouvragcs de hixe conviennent d I'ltalie, dans I'etat actiul des choses. M. Scrofani, qui est un des membres cor- respondans de I'lnstitut de France, a donne dea preuves de talens dis- tiagues dans ses ouvrages, ayant pour titres : Voyaf/e dans la Grece; Essai sur le commerce general d' Europe; la Guerre des esctaves en SicHe, so%is les Rom.ains, etc. t etc.,dont plusieursont el,^ traduits en diverse* langues. F. S. Boms. — Censure. — II a lite publie, en date du 28 Janvier dernier, de la part de la sainte-congregatiou de I'iodex, un decret qui condainne et prohiUe dix-buit differens ouvrages , parmi lesquels on remarque des livres plus ou moins anciens, tels ' que I' Antiquiti devoilee far Boulangcr; les Memoires de Gorani; et V Essai sur I'histoire tetnporelle des papes. L'Espagne a fourni a ce supplement le plus grand nombre d'ouvrages; ily en a huil en langue espagnole, du nombre desquels nous avons remarque celui dont Ic titre est : Aforismos polilicos escritos, por un filosofo del' norte de la Europea, y traducidos por Don J . A Lioren- te. La publication de cet opuscule, imprimec a Madrid en 1821, a <^te annoncee dans la fleuwe, (Tom. XIV, pag. 1S6). H. Beaux-arts. — M. Alexandre Laboureur, jeune sculpfeur romain, qui, duns un concours, avait obtenu la dernierc pension donnee par Ic cele- bre Canova, vient d'achever le modele en platre d'un groupe, dont I'ele- gance et la beaute oat surpris les connaisseurs. Les personnagcs sont de grandeur naturelle , et represen!cnt Paris et Helene, dans le mo- ment ou il I'emmene avec lui pour la fa ire monter sur son navire. Le sujet 6tait tres-difficilc, parce que jamais, a ce qu'on croit, il n'avait etc traite par la sculpture , et qu'il s'agissait de grouper deux personnages qu'on suppose avoir ele les plus beaux de I'antiquile. Neerologie. — LechevalierGiovanniFaifironi^est mort d'une apoplexie. le 17 decembre, 1822, k I'age de 74 ans. Les belles qualites et les vastes connaissances de ce savant, lui avaient merite la confiance de tous les gouvernemens qui se sont succede , dans les derniers tems, en Toscane, 11 a eu la direction du Musee et ccUe de la Monnaie. II etait membre de plusieurs academies, professeur honoraire de Tuniversite de Pise, un des quarante dc la Sociiite italiennc des sciences, et correspondant de I'lns- titut de France. Son zele pour la propagation des lumieres etait infutiga ble. L'ltalie doit regarder sa perte commc tres-difficile a reparer. F. S. U:)(i tlROPE. PAT SB AS. Soeiiti libre d' Emulation d» Liege, pour I' Encouragement des Let- tres, des Scienceset des /trts. — Lc a5 decembre iSaaJa Society a leiiu su seance publique sous \n prenidence de ^f. le comtc de Mercy-Argcn- teau, grund-chambpllan de Sa Majesle. Lei principaux foaclionnaircs et les ciloycDS Ick plus recommandableii de la proviucc et de la ville assiit- taicnt a celle reuniun. M. de Geriache, secretaire-general, a trace en pen de mots rhistoriquc de l;i Societii, en remontant jusqu'au regne de f^elbrurk, t^poque qu'il a consideree comme la plug briilante dc cette iustituliun , et romme devant toujours lui servir de modulo; el il a remarque que yelhrwk , eo Caitant beaucoup pour la Sociele, avalt fail benucoup pour sa gloire et pour sa palrie. En analysant les rapports des difiiereutcs commissions, sur les pieces cnvoyees au concours, le secretaire-general s'est attache a cellco qui lui ont paru les plus digncs d'eloge et de critique. Dans son expose du proems de la ville de Liege, conlrele sieur Flamand Gretry, il a refute les calomnies dc ce dernier contre nos magistrals. II a comuui- oique des notices interessanles sur les travaux de quclques hommes de merile que la Socicte vient dc s'adjoindre, en quaiite de membres bono- raires ou correspondaus, notammcnt sur ceux de MM. les freres Re- doute, nos compatriotes, ct de M. M. A. Jullien, de Paris, fondaleur de la /i«vue Etwyclnpedigue , ainsi que sur M Vaa-Bree, peintre d'his- toire, a Anvers ; M. Gyprien Anot, professcur de rhetorique , au col- lege royal de Li." en Condroz ; ct sur la meiileurc proportion des prairies artifi- eiciles et naturefUs avec les champs cnseviences en ciriatcs , tant sous le 0()8 ErROPK. rafport du frofit immidiat , que sous le rapport de I' amelioration dti terrain. Lc prix sera unc medaille en or de lOO francs. Lcs rcponscs a ces trois dcrniires questions devront fitre adrcssees au secretariat de la SociettS, avant le i" octobrc liSsS. Los discours, pieces de vers ou mc- nioires, fcront ecrits en lan^iie fian^aise Le president , de MEBCY•ABGF.^■ TBkv; ie Secretaire gcmrat, dk Gerlaciie. — Publication prochaine. — Manuel du Droit romain, en 3 vol. in-S" de 5 a 6 o p-iges , r^dige en langue latinc par L. A. Wabkobhic, pro- fess.eur de Droit romain^ a rUnivcrsile de Lief?e. (i) Cot ouvrage sera divise en cinq livres : i" Principes generaux, sur lcs personnes, lea choses ct les actions ; a" Traite des droits reels; .5° Traite des obligations. 4° Syslcme des droits, resultant du regime de famille, c'csta-dire, du mariage , de la puissance patcrnellc, de la tutclle, etc ; 5° Trait6 des successions, des testamcns ef des legs. 11 sera precede d'un discours historique el lilterairc sur la legislation romaine , et sur les causes qui I'ont iutroduite dans lcs etats modernes de I'Europe. Le prix de cliaque volume est de r francs pour les souscripteurs. Le premier paraitra dans les premiers mois de \8i7>. — On souscrit a Li^ge, chez I'auleur; et a Paris, chez Fanjat ain6, rue Christine, n° 5. Groningce. — 11 vient de paraitre ici, cbez Van-Bo£SBBEN. une traduc- tion liollandaisc, faite par le professeur J. BiiMi, de I'ouvrage intitule : La Morale appliquie a la Politique, par M. Jouy (Voy. lievue Encycfo- fidique, T. XVI, pag. 54.) FKANCE. LoiBE. — Chemin defer. — L ne ordonnance royale, du a6 fcvrlcr. autorise I'etabiissement d'un chemin de fer, de la Loire au pent de I'Ane, sur la riviere de Furens , par le territoire bouiller de Saint-Etienne. Ce chemin devra etre termine, dans I'espace de cinq aas; et, pour s'indemniser des frais de construction et d'entrelien, et des autres depenses que necessite le transport des bouilles et des mar- chandises, les entrepreneurs sont aulorisi'S a pcrcevoir, a perpetuile, un droit d'un centime, quatre-vingt-six centiemes de centime, par millc (i) JI. Warkonig, I'un des redacteurs de la Themis [\oyez Revue P.ncyclo- pedique, T. X\"II, pag. iSy), est avantageusenient conuu par ses Institutiones juris romani , Lcodii, i8ig, i vol. in-8 " ; et par son edition eniichie de notes sa- vantcs qui rcclifieut le lexte du Precis rf« /^roi^j-DmaJn J par Gibbon, avec une introduction ct un tableau s^noptiijue de I'Histoire du droit romain, par rWilcur. Ce dernier onvr.igc se Ironre it Paris, rliez A Bavciix . ru«GS!-!o-C favurise I'etude, arriuree dans ces contrees^ des theories agricoles. II a duDiie une heureuse impulsion a la Societe d'agriculfure de Carcasson- ne. Cetle Socitile public tous Ics deux mois un recueil , dont M. Dan, son secretaire, est I'editcur. On remarque , dans les derniers caliier*, une reponse aux alfaques rontre le sysleme d'assollement, par M. P. Ai- rolles, dont nous avons parle precedcnimcnl ; des apologies de ce sys- teme et des argumcns centre celui des jaclieres, par M. Louis Mahul ; un Memoire interessant sur I'introduction des caux de I'Aude, dans le canal du Midi, par M. Dominique ticboulh; divers articles de M. Ma- rianne, geomelre en chef du Cadastre, qui deceleut dans lour auteur des coonaissances Ires etendues ; un Rafport ]\ni\c\.cviX sur Ic mode dc construction des bergeries, par M. le docteur £m'fcry, etc. Ces resullats, oLlenus daus une petile ville, si eloignee du cenlie des lumiercs, prou- vent tout ce qu'on pourrait atlcndre de I'cspril d'association, que lous !es gouverncmeus ^claires se plaiscnl a secondef. — Narbonne. — ha Societe d'ai/ricutture decette I'itle, fondee, ily a trois ans, par le ministre de I'interitur ( M. Uccazes) et qui, grace au zele de M. Enjiilric, son secretaire perpeluel, correspondanl du conseil-general d'agricullure, jouissait d'une grande actirite, vient d'etre dissoute par un arrCte du ministre de I'intcricur actuci ( M. Corbieres). X. Macox. [Saonect- Loire). — La Sociite des sciences, arts et helles- tetlres de celle ville decernera une inedaille d'or, de la valeur de 3oo I'r., au raeiUeur MeniC'ire sur telte question : « Quels scraient les resullals de I'independance dc i'Amerujue, Telativement d la richessc comtner- ciale et monetaire de I' Europe? • Les concurrens devront envoyer leurs Memoires au secretaire perpetuel dc la Societe, avant la fin de juiUet \ 823. — Une autre medaille de la valeur de 600 fr. , decernee au meil- leur ouvrage sur VHisloire naturelte et physiqui du departement de SaCne-et-Loire. Le concours , pour ce prix , sera ferme le !"■■ jauvier i8o4 '• les mcmbrps r^sidens en sunt exclus. PvY'i)KTi6iit..{Clermont). — Fondation d'uneSociete de geologic, mini' ralogieet i>otaniqued' Auvcrgne, — Des amateurs des sciences naturelles se sont reunis pour exploiter Ic sol de 1' Auvcrgne, si richc par tout ce que la terre y renfermc dans son sein,si varie paries formes et les productions de na. surface. Nous avons raaintenant une Sociite avudemique de geologic , EUROPE. 671 (le mintiralogieetdehotaniq'ue d' AuKcrgne. On trouve , dans VAmidtla Charts, journal du Puy-dt-Dome ( n" du 18 Janvier i«23) , ua article d'un grand interel, sign* PtcHoux , sur ia fondatioa de celte Socicte. La nouvelle Soci^te se propose dc former une collection complite, une classification et une description metliodiques de tous le s objets d'histoir* naturclleque I'on trouve dans I'ancitnne province d'Auvergnc. L'enlrepri- se est grande et d'uoe veritable ulillle; elk exige beaucoup de terns, de tra- vail, deconnaissancesacquises, et suffirait seuie pourdonnera ses fonda- teurs de justes droits a la reconnaissance du monde savant. Dans la liste dfs membres actuels,on remarqueavcc satisfaction des cures, des pro- fesseurs , des militaircs , des magistrals. Placee dans Tun des pays les plus favorables a I'etude , forinee dans uo terns ou la geologic commence a suivre une route plus sUre el mieux eclairee, apres des oragtes politi- ques qui ont mis tous les espiits en niouvemenl, et redouble I'activiti des recherches en tout genre, on doit s'attendre que la nouvelle Societe parcourra sa carrifere avec rapidite; plus tard, Ton voudra surement sui- vre, dans les departemens circonvoisins, les traces des feux souterrains; les debris des roches enlraines par les fleuves , et modifies de diverse* manieres dans leur deplacement , seront etudies a toutes les distances, depui» leur origine jusqu'a la mer ; les Vosges et le Jura, quoique moins instructifs que le Cantal, le Mont-d'Or et le Puy-de-D6me au- ront aussi leurs geologues , en meme tems que les naturalistes des Alpe.s conlinueront lestravau^ de Saussure, et que ceux des Pyr«:nees marche- ront sur les traces de Ramond ; et juccessivement celte reunion, la pre- miere Sociele geologique qui se soil formee en France, trouvera de nom- breux imilateurs. Tout semble preparer aux sciences geologiques une epoque brillante, qu'elles devroat principalement aux savans francais. Aupres dc ccs coDnaissances , plus certaines et plus completes , sur la gtructiire du globe , viendront se grouper des verites d'un autre ordre > mais qui peuvcnt etreeclairees de la m€me lumiere. Les anciens volcao!< de I'Auvergne, blen etudies et mieux connus, reveleront sans doule des falls d'une grande ioiporlance , graces aux travaux de la nouvelle Societi giotogujue d'Auvergne, dont nous aurons soin de rendre comple. — La premiere idee en est due au conite de L.iizer, son president actuet, membre de plusieurs autres Socletes savaulcs, et deja bien connu par son i^le^elaire pour repandre I'influence salutaire des sciences. Deja, la Societe naissante a reuni dc nombrcux et inleressans maleriaux, qui vont hue classes dans un magnifique local, altcnant a la Bibliotl^que publi- quc , au Jardin Botanique et au Mu,sue d''aotiquil(:$ , que M. de Laizcr a aussi sotiepiii de former. F. G72 tUROPK. PARIS. Imstiiut. — Acadimie des sciences. — Moit dejevrier iSao. — Seance du 3.— M. Bosc lit, au nom d'une coiumissioD, un rapport trfes-favorable au meinoire de M. Delise , intitule : Histoirc dcs lichens duf)enre hicla , et qui n'cst que le commeucerat'nt d'un ouvrage que I'autcur prepare sur Ics lichens en general. — L'Acadtimie nomme M. Mathieu , candidat pour la chaire d'astronomic du college de France, a la majoritu de 5o voix contre une. — On procede a I'^lection d'un menibre de la section de chimie, a la place de M. BerthoUet ; au second tour de scrutin, M. D'Abcet ayant oblcnu 5s suffrages sur 56 , est proclame membre de I'A- cademie : son concurrent etait M. Chevrcul. — M. de Montlerrand lit un memoire Sur les fhinomenes Hectro-magnetiqiies (MM. Gay-Lussac, Fourier et Ampfere commissaires). On renvoie a la inline commission un memoire de M. Savary , intitule : Application du calcul aux plieno- nUnes Hectro-dynamiques. — M. Francois Turban lit un memoire, oil il propose un nioyen de preserver les personnes surprises dans une maison ineendiee (MM. Dupin et Molard, commissaires). — M. Girard,au nom de M. Dupin et au sien, lit un rapport sur un memoire de M. le comte de Buquoi , intitule : De i'arrondissement des canies, ou des dents des roues et de leur frollcment dans les engrenagcs ; I' Academic en adople les conclusions et donne son approbation au memoire. — Du 10. — MM. Molard et Dupin sont charges d'examiner divers llemoires de M. Turban sur des objets d'utitifc puilique. — M. Du- pctit-Thouars lit un Memoire sur un iiourrelet produit par la decorti- cation compteti) pratiquee sur %ine branche de pommier et envoyee par M. Dutrochet , dans la seance du 9 octoi/re 1822. — M. Moreau de Jonnes lit un memoire intitule : Recherches sur Vorigine graphique'dcs plantes des Antilles transportees dans ces Ues par des agens natureis. — L'Aca- demie decide que sa seance publique aunuelle aura lieu le premier lundi de juin; mais que le premier Janvier demeurcra le tcrme pour la reraise au secretariat des Memoires du concours. — Du 17. — M. Paulet presente un memoire intitule : Homonymie et synonymic dcs plantes de Thcophraste et de Linnce (MM. Desfbntai- ues ct Cuvier, commissaires). — M. Girard fait une communication re- lative ^ I'explosion recente d'une partie de la machine a, vapeur d'Es- sonne. II fait connaitrc tous les details decet accident, et presente le re- sume de Texamen que M. D'.\rcet et lui ont fait sur le^ lieux m£mes, en presence du proprietaire et de plusieurs fabricans. Dcs membres de la commission precedemment nommee pour examiner lit conditions que EUROPE. 673 ij surde fviliqne exige dans la construction des machines d feu, an- noncent qu'elle a pris dcs dispositions pour acceiercr son travail. — MM. Desfonlaioes, Cuvier, Cordler, Latreille<'t de Jussieu font, par Torgane df ce dernier, iin rapport sur tes risudats . tris-irnfortans jiour les sciences, du voyage de M. Lcschcnault dans I'lndc. L'Acadtmie joint se» suffrages a ccux que Ics proftsseurs du Museum out deja accordes a cc savant ct ioliepide voyageur — On lit une lettre de M. le colonel Lanibton , datee d'Hyderabad (Inde), du 9 juin 1822 , dans Inquelle cet ctranger fait connaitrc Ics nouveaux progrfes ct les resultats actucls de la grande operation geodesique qu'il a enlreprisedans THindouslan, par or- dre du gouvernement britannique, et qui a pour objet de mesurer avec precision, un arc du meridian d'environ i5 dcgres d'etendue. — On lit una lettrc de M. Varren (Pondichery , zS juillct 1822), qui conlient di- verses observations, nolaramenl celles qui font connaitrc i'etat ordinaire de I' atmosphere J et la difficulte d'oiserver les astrcs d I'horizon. — M. Magendie lit un rapport sur une note de M. le docteur Edwards, relative a I' absorption et d V exhalation de I' azote dans la respiration. « Dans cetle note J dit M. le rapporteur, M. Edwards pensc qu'il faut conclure, soil de ses experiences, soit de celles des savans qui se soot oceupes de cet objet, qu'il y a continuellement et simullanement absorption et exhalation d'azote dans la respiration , et que Its resultats qu'on a obser- ves n'ont ete que le rapport variable qui s'etablil a cliaquc instant enlre ces deux pbenomenes; el c'estainsi qu'il explique aujourd'bui les diver- ses proportions (Approuve.) — MM. Poisson et Caucliy font sur Ic memoire dc M. WaUli , relatif au binume, un rapport d'ou il resullc que ce travail ne miirile pas de fixer ralteolion de TAcade- mie. A. M-T. — Aeademie Francaise, — Seance du 4 mars. — M. Lcmercier lit les deux premiers actcs de sa tragedie inlitulee : les Martyrs dc Souli. — Academie dcs Beaiucarts. — La classe des beaux-arls de I'lnslitiil, dans sa seanee du 22 mars, a nomme M. Amedec Pusloiet, lils du pair de France, membre de rAcadeinie des inscriptions, a la place d'acadu- micicD libre, vacatile par la mort de M. Gois, sculpleur. Instruction jiuMique — Ecole dc Medecinc. ■ — line nouvellc ecolc dc medecine vicnt de remplacor celle'qui merita si long-tems I'estime de touie I'Enrope. On ne peut pas dire que I'ordonnance du 3 fevricr ritablisse ce qui avail ete supprime par une ordonnance precedente ; c'est une institution nouvelle, quoique I'on y retrouve quclques element de celle qui n'e.st plus, Ainsi, la (in de 5822 ct les deux premiers mois de 1820 separent deux situations bien distinctes de I'enseignement me- dical a Paris; I'ancienne ^cole finit au milieu de sa gloire : la nouvelle va commencer a fonder la sienne. On y retrouve, il est vrai , quelques professeursd'un merite distingue, et d'une reputation bien etablie; mais ce n'cst pas le plus grand nombre. Parmi les agreges destines a rcm- placcr momentanement les profcsseurs et a leur succeder un jour, un tiers est nomme par I'autorite, et le reste est admis au concours : ces dis- positions paraissent imitees de la loi sur I'avancemenl militaire. L'or- donnance qui elablit la nouvelle ecolc, est presque uiiiquement relative a la police interieure des ecoles , ct n'offre qu'un petit nom-bre d'artick^ sur renseignemcnt; clle se ressent peut-elrc du moment ou tile a iir rcndue : on peut esperer que, dans des terns plus paisiblcs, eile rcccvia des modifications favorables au but essenliel de toute ecolc, TciiS' i- gnemrnl. Voici la listc des nouvcaux profcsseurs : EUROPE. e.-r^ MM. Analomte Bf.clabd. Physiotogie Dumiibil. Chimie mcdicalc Orfila. P4>ynquc mcdicale Pblletan (lis. Htstoire natur (die medicate. ... Clabion. Phartnacologie Guilbert. Hygiene i Bebtin. Pathologie chimrgicale M abjolin , Rodx. medicate Fouquier , Fizeac. Operations et afpareils Richeband. Therafcutique el rhatiere medic. A libert. Medecine Ugale Royeb-Collabd. Aocoucheinens , maladies dcs fenim.es , etc Dksobmeaux. Ciinigue medicate Recamieb, Laennec, Lakdbk-Beac vais , Cayol. - cliirurgicale Boyeb , Dupuytrew , Boucoy. d'accoucheniens Deneux. Une liste de onze professeurs honoraircs et sans fonctions contient les noms illustres de plusieurs liommes que possedait rancienne ecole : ce «ont MM. Dbjcssibii, Vacqcelik, Dcbois, Pelletan pere, Deyeux, Pinei., Descenettes, Chal'ssieb, Lallement, Lehodx, Mobeao, de la Sarthe. Le sens de cette denomination, -professeurs honoraires, n'est pas Ires-clair; on ne sait si c'est a la nouvelle ecole ou aux piofesseurs elimineS que I'on a voulu faire lionneur. F. Socicle de (a Moraie citritienne. — Soiiscriplion en faveur des Grecs , Paris, lo mars iSaj. — Les malheurs des Grecs ont depuis longtems exfile ratlenllon et I'inleret dc tons les amis de la religion , de Thuma- nite, dc la liberte. La cause de ce» clireliens qui, longtems opprim«?s, ont enfiu enlrepris de briser leurs f ers , est celle dc la foi conire (c fa- natisme , de la conscience centre la persecution , de la civilisation contro la barbaric — Mais, aujourd'Iiui et depuis les derniers evenemen* qui on t assure ralTranchisseracnt de la Moree , les plus inforlunes des Grecs ne Sont pas ceux qui combattent : leur avenir est con(i(i a la providence et a Iciir courage. D'autres apptllent toute la soilicilude dcs ames genereuses tt secourables : il en est qui , setrouvant sur des points conserves ou rc- cotiquis par les Turcs , ne se sont soustrails que par la fuite a la vengeauce de Icurs opprcssears; il en est qui ont cc!)ap|)e avcc beaucoup dc peine aux naassacrcs de I'Asie-Mineure el de i'ile de .Scio. Ceuxla sont s.ins ;p- C76 EUROPE. piii, sans rcssourccs, sans espoir. Les uns sc sont rclires dans Ics villus da lUloial de I'Adrialique; les aulres, dans Ics ports de la cole occidenfale dc ritaliu. Bcaucoup se sont rtfugies a Marseille. Ces derniers, et gcne- ralemcnt tons ceux qui ont ele accucillis sur les coles de France, ont dc« drolls a la gencrositc des Fian^ais; quelques-uns n'onf plus d'asilc dans leur patrle ; niais, grace aux dernicrs succes de leurs concitoycns, lous pourraienl y renlrer avec quelque furele , ct sans doule s'y employer uli- Icnient , si I'ab^olu denittncnt auquel ils t>onl reduits ne Icur olait lout moyen d'entreprendrc le voyage, el de sc munir des objets nc'cessairos au traji't el au premier elablissemcnt. L\ Sociite de la Mubale cbre- TinNNE a concu le de^^^ d'offrir des secoiirs a ccs i'ugitil's , et d'assurer , au- tanl qu'il est en elle , lour relour dans ieiir palrie. En consequence , eiie a fail un appel a la bicnlaisance des mcmbres qui la composenl ; et c'est avec la menie conCanre qu'elle s'adrese a lous ceux qui s'inleressent aux Grecs, a tous ceux que louchent le cbristiiinisme, la jus-lice et le mal- licur. Pour donner aux pcrsonnes qui voudront blen prendre part a la souscriplion qu'elle propose, la garanlie que les secours seront distribues avec discerncmeut el fidelite , elle a forme un coniile de plu^ieurs roem- bres dc la Societe, el de plusieurs Grecs recommandables qui se trouvent a Paris. M. Akdri'i, banquier, veut bien se charger de rccucillir les fonds provenant des diverscs souscriplions, de les faire passer soil a Mar.-eillc , soil sur les differens points oil les mfimes mallieurs appelleront les ni^mes secours, et d'en procurer, au moyen de ses corrct^pondans , la promple et slire distribution. Les merabrcs du comil(5 sont: MM. le due dc La Itochefoucauld , president de la Society de la IMorale chrelienne ; le duo de Broglie; le comic de Lasteyrie; le comie Alexandre de Laborde ; le baron Delesserl; Charles de Remusat; Al^rhonsc Mahul; Coray; Michci Schiuas; Alhanaslus Vogoridi; Michel CoulzofsLi ; Ditnctrius Pbotilas, Treiorier ; M. Andie, banquier, rue Cadet, n" 9. Les souscriplions st- ront recues soit cliez lui , soil au bureau de la Societe de la Morale dire- tienne, par M. Cassin, agent de la Societe, rue Taranne, n" 12. Societe de geographie (i). — i"^* Seance generate annuellc de iSjj, (ai mai's.) — Cette seance avail pour but de dislribuer les prix, de faire connaitre Ics nouveaux sujets de prix mis au concours, el dc proceder .1 i'eleclion d'un president, de deux vice-presidens, d'un secretaire-general et de deux scrutaleurs pour I'exercice 1S10 — i8j4. La seance s'esi ou- verte, a huit heures precises. M. de Laplacb, president, pour rexercice 1822 — i8a5, occupait le fauteuil. Le proces-verbal de la dernierca.^scm- (1) ^'iiji'r, ci-iic»sua, ynjj. igi-ij;*. rxiioPR. G77 blee gentirale (S7 duccnibre iSaz) a ele lu ct aiJopte saiis recbmalion. M. do Fcriissaca eiisuile pris la parole, et a lu le rapport et Ic jugement dc la cuininission centrale, sur le sujcl de prii suivaot : determiner (a direc- tion des chaincs de vwntagnes de {'Europe, ieurs ramifications ct Icurs elevations succtssivis dans loute (eur elendue. Ce su\i;l n'ayant pas elii traile d'uoe maniere lout-a fait s:iti:>lHi: un recit, puisse obtenirlememeavantage par la rcprescDtation nialerielle des fails. Dans le recit, la pensee ajoule, augmente, ennoblit; elle s'elive d'au- lant plus que rien n'en arrele Tessor. Dans la representation materielle du fait , il faut que I'aclion soil de nature a saisir I'ame au simple aspect. S'il y a quelque chose de douteux ou d'equivoque ; si I'esprit est oblige de faire un effort pour deviner le sujet , I'ame ne s'emeut pas , et reifct est manque. Que Ton applique ces reflexions a la statue de Bayard, et i'on en reconnaitra la justessc. L'artiste n'a pas ose representer Bayard dans le moment ou il baise la croix formee par la garde de sou epee; il la consid^re : il a done suppose qu'il veuait de la baiser ou qu'il allait la baiser ; ou, si Ton veut, il I'invoque, en la regardant comme lesigne de la redemption. Mais en laissant de cote, pour un moment, le mauvais effet de cette disposition J est-il bien sur qu'on ne se trompcra jamais sur rinlention du personnage represente. Jc vols un guerrler a demi renverse, s'appuyant d'unc laaiu sur un tronc d'arbrc, et tenant de GBo EUROPE. i'auire, cl par la lame, son (ipee donl il eleve la poignce : jc puis croiic qu'il se rend ; mais , s'ecric-t-on , c'est Bayard , le chevalier sans peur, que la mort elic-mCine ne saurait cITrayer! Je le repctp, il no f:«ut pas qu'il soit bisoin d'un common taire pour connaitre rinlcntion ct la na- ture de I'aclion representee; Ics ycux doivont transmetire a I'Ame une impression rapide, qui rechauffe et Tanime. Los circonslanccs qui ont accompagne la mort du grand Bayard sont rcmarquobles et touchantes; mais je crois qu'il elait prosque impossible de Ics reprodulre par une figure seule ; il fallait le concours de plusieurs figures, coii^equemment un groupe ou un bas-rellof; puisque I'artisle no pouvail I'airc qu'une fi- gure seule, il falbil qu'il se borniit a faire un portrait. II a ete bcaucoup plus beuroux dans la figure d'llenri IV, qu'il a represenle dans rallitude Je I'allocution. Sa Ifite est decouvcrte, son casque, couvcrt de ce pa- nnche, que Ton trouvait toujours au chemin de I'honneur, est pits de lui; de I'auire c6le, et un pen en arriere, est une gcrbe de bid, idee lieurcuse, qui rappcUe de suite tout ce que ce bon et grand roi a fait et se proposait de faire pour le bonheur de son people. Sous le rapport de rcxecution, la statue de Bayard donne lieu a plu- sieurs critiques. 11 est difficile, sans doulc , mais cnQn, il n'est pas im- possible de conserver a un rorps , a des membre? converts dela cuirasse ct de toules Ics aulres parties d'une armure, une sorle de souplesse qui n'cxclut pas la force. M. Raggi n'a pas su vaincre cette dilllcuUe. II est un autre inconvenient asscz grave, qu'il a sauveautant qu'il a pu, et qu'il a meme dissimule avec beaucoup d'adrcsse , mais enCn , qu'il n'a pas pu rnlitrement ecarler. Si Bayard avail ete vu de face, son bras et I'epce qu'il tienl elevee, auraient entiferrmcnt derobe la l6fe du hcros am re- gards du ppectateur; il a done donne au mouvemont general du corps, une disposition telle que la tete ful au moins vue de proGI ; c'esl un in- convenient grave, dans un monument de celte espece , et qui juslide suffisamment, je trouve , le reprochc que j'ai fait a Tartisle, relative- ment au cboix de Taction represen lee. P. A. NECaoLOGiE. — Charles Aurele Bossi, ne a Turin en 1738, et mort depuis peu a Paris, avail occupe plusieurs emplois bonorables dans le Piemont et en France. Des talens superieurs ont signale sa carrieie d! plomatique Cl administrative; mais, au milieu de ses fonctions, il n'ou- lilia jamais ses prcmifcres etudes, ct surloul les muses qu'il avail cultivecs avcc sucLi^s. A iSans, il avail publie deux tragedies, les Circassians et Rhea Sylvia, qui donncnt une idee de ce que I'autcur aurait pu pro- duire, s'il avail surtout poursuivi cellc carrifcre. II se crut organist,' poui la pOLsie lyriquc; et c'est le genre daus Icquel il a le plus multipliij se; EUROPE^ GF.'] cssais. II avail Je la verve et de I'csprit , on Irouve souvent dcs pensecs ingenieujies cf originalcs dans ses odes. 11 a cbanle quelqutfols les cve- neinens de son siecle, et trop souveni rhoniiue extraordinaire qui a diri- ge quelque lems les deslineus de I'Europe. Toulefois, il conserva tou- jours un air d'independance qui Icnait a la force de son caractfere. M. Bossi se distingua surlout par le z6le avcc lequel il soutint les inte- rets et les droits do ces vertueux mnntagnards des vallees vaudoises, qui conserveut encore, dans le Picmont, la religion de leurs percs et la simplicite de leurs moeurs. II les defendil, recemineut encore, en Angle- terre. Pendant le cours de sa vie, M. Bossi a subi avec fcrmele les di- verses vicissitudes de la I'lirlune. A lepoque de ses revers, il aclieva son poemc sur la revolution fran^aise , intitule : Oiomasia; ou il cliercliait a relever I'influence qu'avail exercee sur elle IJonapiirte, et le parti qu'il en avail tire. II le fit paraitre a Londres, en i8i4, sous les noms nait- gravnvnaUfluvs d' .4lbo Crisio , deja tres-connus en Italic. La versification n'est ni assez harmonieuse ni asscz variee; souvent il s'attaclie plus a la description des maux que des biens, ce qui lui donne une monotonie sombre et peu agreable. Mais on ne peul lui refuser le nierite d'unc grande force de pcnsecs ct d'un esprit vraiment philosophique.^ F. Salfi. TABLE DES ARTICLES CONTEJNUS DANS LE CINQUANTE-UNli:>lE CAIIIER. M/}RS, 1825. I. MlilMOIPxES, NOTICES ET MELANGES. 1. Exirait (I'un discours , sur I'etat dcs sciences aux IJlals-Unis. MitchiU. 449 2. Notice sur Chaulicu. Lcmontey. 4!'5 II. ANALYSES D'OUVRAGES. 3. Tableau elementaire d'ornilliologie. Desmarets. 4' ;hes plus I'aciles , et pour micux car72. — fran^aisc, 192, ^Zo , 6y^. — dc medccine, de Paris, 192. — des beaux-arts, de Paris, 6-^. ( f'oycz anssi le mot Socibies. ) Adair, Tivo tetters to the Bisho-pof ff^hictiestcr; io4- Administration brilanniquc ( Sysli!- iTie dc 1"), en 1822, par Gb. bu- pin , 3-5. — ( Uisluire de 1' ) du ruyaume d'l- talie, pendant la doiuinatiuu lian- ^aise, 20 1. Aerolilbe d'une grandeur conside- rable, tombe aux environs du Fort-Boyal de la Martinique, 191. Afriqi!k , 160, 097. ACBICILTUBE, lfi3, 1^7,54^; 4oS. Ai;^Qan, G — fi. io5. Aikin. ) oy. iRE,DKSSIN, GrAVURE, FeIiV- TIKB et ScDLPIUBE. Bt'clard, Voy. Anatomie. Bellamy (Mistress), i ny. Thiers. Bkli.es-Lettres , loy. Litteratube. BuUoc (M"" Louise Swanton), C.-B. io4, loS, 111, 112, i54, 025, 571, 578, 655. Benlham (Jeremie). Voy. Tacliquc. Berenger, peinlre sur poreelaine. plusieurs vases d'une grande beau- te, 44"' Bernhardy, Fragmens d'Eralosthc- ne, 028. Bertini (Bernardino) , Idroloyia minerale, SgS. At.YTrQUE Bcrville, Observations sur le genre roniantique, 198. C.-B. (h/,. Berze%)iczy (G.) Nachrichten iiher den jctzigcn Zustand der Evan- gel isclien in I'nyarn, fiSa. Bcugnot (A.), C.-IJ. 357. Biancbi [G.) SuUa scienza delta mcdicina , i'.>2. Bibliolhfequc anecdotique, 3i8. BlBLIOTHISQUES ,^01. — de Ccnslantinople. La Porte en I'ait vcndre au poids tous les livres prccicux , 4i8. Bienl'aits de la religion chreticnne, par E Byan , 607. Bignoii. I'oy. Cabinets. Bioyrnfia L nivcrsaie, n^. BioGRAPHiE, -I, 117, 124, 127, -^31, 33q, 377, '45, 480, 562 J 658, 66',. — Universelle des frferes Michaud , Iraduitc en espagnol, 4'8- Blainville (Il.Uuerolay da), De I'Or- ganisalion des animaux, 699. Bocace (Decameron de) , oouvelle edition de Biagioli , 204. Bodard (N. M. F.), Foy. JNecrologie. Bodin (Felix), Traces du gouverne- ment representatil'demelees dans les assernblees militaires, eccle- siastiques , etc. , des deux premie- res races, 198. C.-M. 23*2. Bodwich, Elcmeiits of conchology, 647. Boisseau(F. G ) Voy. Pyrethologie. Boiste (P. C. v.), DJclionnaire des Belles- Lettres , 3;8. Bon (M™" de) , pcintre sur poree- laine, 440' Bonnelier, Deux-Nouvelles, 634. Bonnington, artiste anglais, Deux dcssins n I'aquarelie, 44-^' Bory -de- Saint -Vincent. Voy. lies lonicnnes. Bosio, Voy. Statue. Bossi [L.), DeU. hisloria d'llaiia antica e inoderna , 596. — Voj-. JNecrologie. Bosworl (J.) Voy. Grammaire an- glo-saxonne. BoTARiQeE, 116, 122, laS, 345, 675, 65i. — suedoise, ouvrage conlinutf aux DFS MATIERrS. G frais flunouvernemcnt par Ic doc- tcur Wahlenberg, 4o6. Botany-Bav, l(J2. Bouchene-Left-r. Fojr. Discoiirs. Boulangeiic perfectionnee, 4'4' Boulard (II.) Voy. Ryan. Boiilognt, arrhevequedc Troyes,Pa- negyrique de Saint-Vinci-'nl , 102. Bourgeois , Dcssin a la sep|)ia, rf- presenlant une vue seiieralc dii palais dcs papes a Avignon, /|4o. B mton. Voy. Diorama. BoyerPeyrelcau (Kd. Eug.) P'oy. Antilles. Breislak f Scipion ), Traile siir la structure extericurc du globe, 5c)5. Description gt;olos;if|ue dc la province de Milan , Sgs. Brevets d'invention ( Listc dcs) ac- cordes en Angloterre pendant les mois d'oclobre et de novembre dernicrs, 4fO. Brial (J.J.) Rccueil dcs hisloriens dc France, A 4S8. Brodies{George), History of the Bri liscli empire, 677. Brongniart, Meinoire sur les terrains de sediment superieurs calcareo- Irappccns du Vicenlin, ioi. Brown (15.) Voy. Nouiinatlons acj- deraiques. Bucliier (Lambert). I'oy. Archives. Bacoliques de Virgilc, traduites en vers I'rancais, par P.F.Tijsot, 6 j5 Cabinets (Les'!, et les peuples, de- puis i8i5 jusqu'a la fin de 1821, par Bignon, 3;o. Cailliaiid (Frederic). P'oy. Jomard. Voyages a Meroe, au fleuve Blanc tt duns k's Oasis, 201. Camus-Daras. f oy. Lneide. Canal Calcdonicn, 400. Canova (Pompe i'unerairc en I'lion- ncur de), /[ly. Cap de Bon.-ve-Esperance, 5()7. rpcnticr, I oy. Amallheutn. Car'iere de ma rbre aux environs de Florence, _4'6. Caite d'Ecosse pour faire snilc aux romans de sir Waller-Scott, 596. Catechisme medical, par A. A. Scotli, 122. Caucase t Le gouvernemenl du ) est erige en province russe, G.i6. Gcltes ( Recliercbes sur les ) , par Kadlof, 55o. Censubk. Voy. Livres prohibes. — autricliienne, 590. Cbabert, Galerie dcs pcinlres, G38. Chansons (lar trois royalistes, non- fanaliqucs , t ^4- Chant ( Le ) du Barde, sur la mort de Napoleon, par G. R'*', i45. Buisson (J. B.) Souvenirs dcs Muses, 'Chutillon, graveur, Le Saint-Michel de Raphael, 444* Bulletin bibliocbaphiqce (III.) , Al- lemagne, 1 16, 52.->, 5Sa. — Dane- marck, 116, 024, 58o — Espagne, 126. — Etats Unis, 101, .Jiii, 570 — France, 1 28, 345, 599. — Grande- Br< tagne, io3, 3i6, 570. — Indes Orientales, 672. ■ — Italic, 122, 356, 59.5. — Fays-Ras, 126, 34'^, 697. — Portugal, 539. — Russie, 1 14, 023, 579. — Suisse, 354. 5f)i . Burdcr [Samuel], Oriental iitcra- ture,icig, 578. Bijron [Lord), J'Verner, a tragedy, "578. Chants nii:^-it suite au poeme de Don Juan , o55 Byzanciade (La), poeme, par I'au- leur des Trois Ages, A. 296. Cbaulieu ( Notice sur Guillaume- Amlrye), par Lemontey, M. 455. Clicmin de I'er, de la Loire au pout de I'Ane, sur la riviere de Furcns, C68. Chevrcui (E.), Recherches chimi- ques sur plusleurs corps gras d'o- rigine aniiuale, 201. Chily, iGi. Chihi- , 166, 201, 399. CniEt BciE. Voy. Sciences medicalf.s. Choix de rappoils, opinions et dis- cours prononces a la tribune na- tionalc, 357. Choron ( A lexandrc ) , Methode d'en- seigner la musique, 2445 4^6. Voy. Ecole dc chant. Chbonologib , 139, 559, 617,647? 653. 694 T.vni.E AN Ciceroni s (M. Tutlii) de refuhlicn t/tict supersunt, e.v priinarla cdi tionc Angeii Maii, 5S6, 64'. Ciibicd (J. Cli. ), Gnimmairu de la languc armenii-nne , 'tjS. Clairon [ MH"-" ). f'oy. Andriciix. Clias, profcsscur de gyniDasliquc a Londrc's, Extrait d'unc ietire au diri'Ctcur dc lu Revue Encyclope- diqiK', 167. — Mouvcllc gymnastlquc elemen- taiio, tradiiit de I'anglais, par A. — Roy, 4ri6. CInquct (J.). Tny. Anatomic. Code de lois pour le c;inton de Berne, redigc par le professeur Schnell, 4i5. — dc procedure civile pour le can- ton du Valais, 4'5. Colic de riz, 4^o. Collection desauteur« latins, publiec par Malcpcyrc , 200. — des poelcs latins dc I'antiquile, publiec a Catnbnii, /\22. Colonne destiiiee a pcrpetucr la me- moire des deux derniers dues de Brunswick, 660. Colulhus, L'Eulevement d'Helene, po^mc, traduit en fran^ais par S. JulicD , ojg. CoMMEIlCE , l83, 57G. — ( Du ) de la France en 1S20 ct 1S21 , pat Vaublanc, .)5i. — de cabot.ige eotre Bruxelles et Loodres, 421. Communications accelerees entrc Madrid et Londres, i85. CoNCHioLor.iE ( Elemens de ) , ren fermant les animaux et les genres fossiles, par Bodwich, 647. Conseils (Les) du trone, donncs par Frederic 11 auxroisetaux peuplcs de I'Europe, par P. R. Auguis , 611. Conservatoire departcmental des arts et metiers de Bordeaux, 424> 425. — de musique, de Bordeaux, {76. Constantin (Vicde). ^oy. Zimmer- mann. Constantin, peintre sur porcelainc, Copie de la Fornarina de Raphael, 440. CoMSTiTiiTios federative pour I'ltalie, par F. Romeo, 108. ALYTiQUF, CoNSTiTUTinns ( Collection de* ) , chartes ct luis londanicntalcs des peuples de I'Europe et dts deux Anteriques, par Dufau, Duvcrgier et Guadet, 61 5. CoNTES et Nouvelles de la grand' mere, par M' d'llautpoul , 149. (Nouvcaux), par M'' Guizot, i5o. — moraux (Wouveaux), traduitsde I'alleuiand, par Paul de Segur , 554. ' populairc^ ct romans des nations seplentrionalcs, 655. Conlrd'acun ( De la) des livres, par L. F. Griesinger, 584 . Conlrepoint , Sur la connaissance que les aniicns en avaient, 125. Contrcrevolution ( Dela) cu France, par Ganilh , 0-2. Conversion ( The history of the ) of a Jewish 'boy , SjS. Coqiierel, (Charles), C. — B. ,020, 5S5 , 637. Coray ( A. ). Foy. Arislole. Coiinne au cap Misene, tableau de Gerard, decrit par ScUlegel , M. 28. GoBTEs d'Espagne (Ouvragc fran^ais oHert aux ) , i!?4. — Prix vole pour I'auteurdu meil- Icur code de commerce, 184. ( Galerie des deputes aux ) de la nation porlugaise, ojg. Gotcllc. I'oy. Discours. Coupin de la Couprie, Plusieurs de ses tableaux dont la Societe des amis des arts a I'ait I'acquisition, 443. _ ^ Gourcelles Dumont , Ode sur les eve- nemens de la Grece , i45. Courier, f'oy. Romans grccs. Cours ( Tableaux des ) de I'univer- sile d'Edimbourg, 170. Cousin (V.). Foy. Plalon. Critique poetique ( Essaidc) et thea- trale, par T. Olivier Schilperoort, Cub^.ge des bois (Tlieoriedes regies en usage pour le ) , par G. Rolin , 100. Cuivrc blanc chinols. Voycz Tvtc- nag. CdltE. J Oy. THEOt.OGIE. Culture libre sur les bords du Sene- gal, i63. DF.S MATIERFS. Cunzc. foy. Necrologle. Cuvicr(F.), Des denls dcs aiam- iiiifert's, 600. C— A. , 246. D Da Costa (Isaac), poesies bollandai ses , 12T. Daguerre, foy. Diorama. Dal Pozzo (Ferdinand), f'oy. Regi- me liypolhecaire. Dankmabck, 1 16, 324, 5iSo, 657. D'Arcet. f^oy. Nominations acade- miques. Dai'iol. J'oi). Examcn. Deal(J. K.) Inlroduilion aux scien- ces et aux arts, i^g. De (;:indolle. f'oy. Nominations academiqiKS. Decouverte d'un nouvel alpliabet, J()7. DeCOUVEBTES SCIENIlFIQrES, 166, 35(1, 606. — • dans I'interleur de I'Afriquc, 3p8. Dccrcl de Cnaeius Virgilius Gapilon, prefet de I'Egyple, /)6o. — rendu parTiberius Julius Alcxan dre, prel'et de I'Kgypte, 362. Denne-Ciiron, guirlande de Mne mosyne, 63 1. Dents (Des) des mammileres con- sidiires coinme caracteres loolo giques, par F. Cuvier, (ioo. Depping, C.-A. 5i . — f^oy. Grece. Derjavin (Clef des oeuvres de ) , poete ruse, parIN . Osfoiopol', 58 Descri|)tion de l'l£y;ypte. Livraisous 8i a ;■<) dcs planches, i54. DesmaresI , C.A. 46 1. Dcsmicbels (C.j f^oy. Tableau. Desraoulins, pcintre, Tiibieau re- presentant Jacques Molay, grand roaiire des templiers , 442. Despres , Mi-moires sur Rloliere, sur M"" Guerin, sur Baron et M"' Lecouvreur, sur Garrick et Mac- klin,A. 71. Dcsriviercs Cban'alte. Foy. Haiti. Dkssin, 335, 44 ') ^38. Ueux (Les) Cousins, ou le mariage difficile, opera-coraique, \ S. DlCtIO^^Al&li bislcrique des plusce- 0/j lebres profcsseurs des beaux-arts en Espagne, par A. de Leon Ber- mudez, 120. du pliarmacien , en langue bol- landaisc, par J. Vosmair, 126. classique d'histoire nalurelle, par Audouin De Candolle, etc., 346. cbronologique et raisonne de» decouverles, etc. , 35o. — doa belles-lettres, par Boiste, 378. — d'.^nccdoles suisses, 578. — latin , bongrois et allemand , 4 ' 3. — grcc. f' oy. Lexiques. — critico-burlesque, par Gallardo, 418. — de poche, fran9ais-a!len»and, par Tbibaul, 586. — cbronulogique et raisonne dcs derouverlest etc., en France, 606. — (Nouveaii) universel des syno- nynies tie la langue irancaibc, par F. Guizot . 620. Diorama (Notice sur le) de Bouton et Dri guerre, 211, 683. — de 'l.ondrcs, ou Tableau de« maur^ brltatiniques, en 1822, par Art ieu , 374. Di.-cours sui- le caracl^re politique de I'uvocat , par Bouchene-Lel'er, — proDonce pour la cloture de ran- CR-noe institution de Surriy, 169. — d'ouverlure du cours dcs pandec- tes, par Cotelle, 556. — ^Exttail uu) prononce par le roi de Suede, a I'ouverlure des tlats- Geueraux , 4o6. — sur I'elat des scicuces aux Elatj- Unis, par S. Milchill. M. 449- — prononce dans l'eco!e de tbeolo- gie de la maison d'j Sorbonnc, par \1. N. S. Guillon , fiao. Discussion biogra[,biquc, 664. Doctrine du corps de la vie el de I'ame, 655. Documens (Recueilde) inedils, con- cei nant I'ancienne Pologoe, par Kicmcevicz, 4o5. Doering , Fi'itdrich von SchiUcrs Lcien , 55 1 . Dorviv , Din indiscfie Mythoioyie, 584. Draine (Sur Ic) satirique des Grccs, par G. Pinzger, 121. ■ 9> TAHLE ANALYTlyUF. Ukdit pi Bi.ic (Expose du) de I'AIIp- magne, piirE. H. du S.(Sclivvaitz- kopl") . 25(j. ■ (Coiirs (Ic) Je M. Comie, a Latisaniii', 4>4- Dboit hohaix (Li<;^ons du), par Du- cauiTOy dc la Croix , 6i5. (Tal)li'aiix cliraunlogifjuc's ilp rhistoirc da), par liauhuld , 647. Droil roinuin (IVlamifl du), par L. A. WarkiKnif; , 6C8. tclairage par le gaz Lydrogtiiu car- bone, i~^. Erole dcs arls (Premier rapport sur 1") d'Edimbourg , 1 12. — prima ire dc I'ilc de Corse, 187. — d'arcliileclure de Colinar, \i6. — induslriclle de Homeleii , 4oJ. — — de I'osen, 4og. — royale <•»««' ' .\ile de chant diri- gec par • ■ oron , 43i. — d'dcor. ae riiralc , I'ondee a Droz (J.) f'^oy. M6moires de Paiivel. Schleishcim , cii Bavierc, (SS. Ducaiirroy d<: la Croix, Inslilule dc Justinien , GiS. Dm hesnc (II. C.) T. ]V<5crologic. Diicliizcaii (M') , peintre sur porcc- lainc, '(/|0. DuCao (P. A.) F'oij. 6tat dc I'Anglc- lerrc. — foy. Constitutions. — CM. i5. Diilbur ( G. n.) f oy. Forlificalion. Diiloiig . f'oy. JVominations acade- niiqiics. Dumbcck (F. J.) Foy. Erliardl. Dumcril (A. C), Consideralions gc- neralcs sur Ics insecles, 201. Diiinersan , C.-A. qS. Dumge (Shark's). I'oy. Arcliives. Dumont, Itapport fail a I'asscmblee genurale dc la Sociele du lecture dc Geneve, ^Q2. Dumont (El.) l" oy. Tactique. Duparc Locuiaria , f'oy. Matliildr. Dupaly, sculptcur, Venus se dcvoi lanl dcvant Paris, 44'^' Dupin (Charles). Foy. Administra- tion brilannique. C.-A. 562. f^oy. Nnminallons academi ques. Du Ponceau. Foy. Pcnsylvanie. Dupont ((.;.J.) / oy. Grammaire ita lienne. Durdent. f oy. Epoqucs. Duvcrgicr. ^ oy. Constitutions. Eaux minkrai.es (Ilisloire de loules les sources d') dans les elats du roi de Sardaigne, par B. Berlini, 595. de Monllignon, 121. — (Nouvellc) de medecine, de Paris, , 674. ECONOMIE DOME-ITIQUE, 4'4» 4'^>» — POLITIQUE, 1 58, 555, 35 1, 664. — HLIHALE, l5o. (>58. Ec<>6^E, 102. I^oy. aussi Gra.idb- UHhTAGNE. Education, iSs, Ijg, 5'"4. Egiise chretlenne dans I'Uindoustan. f oy. llollenucrg. — protcslanle en Ilongrie, 582. EuYPTK, 1 55, i65, 4~'i'. (Description del'), i52. — (L') el la Nubie, ouvrage pour la jeunessc, tire dcs voyages de Bel- zoni , 554. Elegies savoyardes, par A. Guiraud, 653. Elisc, ouvrage destine anx jeuncs demoiselles, par Swart, 127. Elixir tonique, anii glaireux , 129. Ellis (Franfois). I'oy. Veda. EI.oQUE^•Cli, Tio, i52,35'j. 597, 620. DE I.A CHAIBE. I'oy. TntOLOGtE. Empire (L') britanaique, en 1825, par J. Goldsmilh , 317. Eucaissiment de I'lsere dans lout son cours, 4 '6. Encouragement aux beaux-arts, 425. — aux sciences, 453. Encyclopedic dcs jardiniers , par J. C. Li'Uilon, 57J. Enuide (L') en vers frani^ais, par Camus Daras, G2:j. Enlevement de Psyche par les Ze- phyis, groupu d<; bronze, (157. Enseigneinenl de la musique. foy. Methodes. Cours gratuitj a Bordeaux, 426. Ekseignement MLTiEL (Dc la nature et de Pimp )rtancc del') par P. II. Mocnslcr ct G. Abrabamson, 58o. PFS MATIERKS (Manuel de la inethode d') , par N. Gretcli, 579. dans I'Amerique meridionale, 161. en Rlissie, i74> 4^3. duns le canton de Geneve, 661. dans le departcmcnt de TAii- de, 669. (L') applique a I'elude des principcs elemcnlaires de la me- decine, par J. P. Reullac, 55o. G;)7 K>TOMOLOG1E, 20;, 407. Epoqucs ou Beaules et Fails memo rabies de I'liistoire de France, par Durdent, 4° edition, publiee par Propiac , i5i. — remarquablcs de I'liistoire Uni verselle, par Masson , tiis, 557. Eratosthcnica composuit Gothofrc- dus Bernliardy, 028. Eriiardt, Encyctofmdia philoxoplia , etc. , vcrtit F. J. Dumhcch, 3 jo. Escber de la Linth. / oy. Necrolo- Eschyle (Tragedies d') , traduites el commenlees par Aug. Lafbntaine, 587. Esciaves dellvres par les captur,3, traduit par P. A. Dul'au et Guadet , 370. EtATS-UmS d'AMEKlQUE , 101, 3i3, ogS. 449, 570, 649. Etiiiopie, i55. Ethxoghaphie, 167, 554, 568, 374) 578. Etude litteraire sur la partie hislo- rique dii roman de Paul ct Viigi- nic, par Lcinontcy, 58 1. Eusehii Pamphiii ccelcslaslicoi liis- toricB, IH). X. pag. 1 17. Evans {Arthur li.) Plain sermons on the relative duties of the foor, 106. Evcrstcn. Toy. Jonge. Examcn critique des Considerations de M""" de Stael sur la revolution Irancaisc, parBailleul. A. v;82. — de I'ordonnancc du 20 uovembre 1822, concernant I'urdre des avo- cals, par Daviel, i3G. Expedition (Ilisloire de 1') de Rus- sie, 159. Experiences sur le niveau dela mer Garai'be, 394. Exposition annuellea Paris des pro- duils des manufactures royaies, 458. — des objcts d'arts acbetes par la Societe des amis des arts de Paris, -(Premifcre)a Berlin des produits des arts et de I'industrie nationale, G57. - de tableaux, de statues, etc., a I'holel de I'Academic de Berlin, 658. Fabbroni (Giovanni). Voy. Necbolo- Fables de Le Bailly, 385. Fabre (Viclorio), Lectures faites a I'Alheneede Paris, sur les princi- pcs de la societe civile, 200, 678. Fabricius (K. M. E.), Des lionteux precedes des universites, des ly- cees et des gymnases allemands, 177. Falkland, drame de Laya, traduit en italien , 126. Faune d'Alleuiagne, par J. Sturm, 1 17. Faust, poeine drama tiquedcGoellic, traduit en fran^ais, par Albert Slapl'cr, 584. Firri {Giovanni), Lo spcttatore italiano , 596. Ferry,C.— A. 35,464. B.i32,5i.S,5/|6. Ferussae, directeur du Bulletin ge- neral et unlvcrsel des aniionces el I des nouvciles scieutifuiues, (i4i. 4fi— 6 r)()S TABLE ANALYTIQUF. 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Frederic II. /'oy. Conseils du tro ne. J''iiiTiigations sulfureuses (Memoire' sur I'efficacite de:-), par le do( teur Gales, traduil en anglais par Rees I'riie, 575. Fiii-ils (Dcs) do chasse, et principa lemcnt dcs fusils a piston, de lin vcnilon Pauly, par H. Roux,6o3. (jiileria dos dcfulados das Cortes etc., 539. Galerie de S. A. R. M""^ laduchesse de Berry, 64 '• — des peintres, par Cbabert el Fran quinct, 638. — morale et politique , par le eomle de Segur , 353. Gales, I'oy. Fumigations. Galin, Methode d'enseigner la mu- sique, .. Gtillardo, Diccionario critico i/ur- lisco, 4''^- Ganilli. lay Conlrerevolution. Carfiallo (Tonitnaso), It-poctac la Tohtta, 596. Garnier. I oy. Smith. Garrick. ' oy. Despres. — (Mistress), Foy. Nccrologie. Gau, Anlii|uites de la Nubie. i55. — de I'Egyptej ioG. Genealogie, 139, SSg, 652. Geoffroy-Saint-Hilaire, Des mons — truosiles humaines, A. 246. Geognosie, 547- Gbugbaphie, 117^ iSg, 194? 521, 3.7, 328, 568, 396, 537, 541, 542, 63.5, 637, 652, 656. — ( Elemens de ) , par Lamp , 6o5. Gcolofftcal survey of the Yorkshire coast. i)y G. I oun^, 3 16. Geologie, 201, 3i6, 346, 407, SgS. Georget, peiiitie sur porcclaine, Co- pie de la fcmme hydropique de Gerard Dow, 439. — Collection de portraits de musi- ciens celehrcs, 44o. Georget, C. — B. , i3o, 35o,6oi. Gerard. Toy. Corinne. (Jcrardin de Mirecourt ( S. ) , I'oyez Ornithologic. Gerraains ( Lcs ) et les Grecs, meme langue, nieme people, par J. W. Kuithan, 1 19. Giorqini [G.) T eoria analitica dcilc projczioni, i23. — Teoria deUe, super ficicdi sccondo ordine , 120. Giscmenl dcs rochcs. f'oyez Hum- boldt. Glaircs (Traite derorigincdes),i29. 129. Goethe's sochs radirtc liandzeich- nungcn, 335. Goethe. Fo). Faust. Gois (E. P". A. ). f'o\. Necrologie. Golbery (Ph.), C — R. , n6, 121, 17S, 53i, 555, 4iS, 5S5, 590. Goldsmith's British empire in 18?/!, pag. 317. Gonzalez ( F. ) , I'oy. Necrologie. DES WATIF.RES. Goujon ( Alexandre ) , Tablcttcs ihronolngiqucs, 617, Cbammaibe, 114,32'"). — allcmande, par RulTer, 5'i4- — anjilo-saxonne ( Eleraens de la ) , par J. Boswort, 655. — de la larif^ue armtinienne, par Cirbied, 3;«. — grccque de Louis Vauclier^ 4 '4- — ilalienne, par Guazzaroni , ledi- gc'e en i'ran^ais par Dupont ,111. Grande-Bret AGNE, 102, io3, 166, 3 i6, 017, 525, 069, 575, 374, 399, 575, 653. Gravihe, 535, 444- Grece, 143, iSi, 4 18. — ( La ) , ou Description topogra- phique de la Livadie, etc., par Depping, 201, 6o3. Gremilliet. T'oy. Problemes. Grelch ( N. ) , Manuel de la methode d'enseignement muluel, 679. Gr^ve ( E. H. ). I'oy. JNecrologie Griesinger { L. F . ). Der Buclier- Nachdruch, 584- Groenlawd, 5t)4- Guadct. t'oy. Elat du I'Angleterre. — f'oy Constitutions. Guah!ba(La),poeme parW. Herbert, 1 1 1. Guattani (J. A.). T'oy. Musee Cliia ramonti. Guazzaroni (G.). ^"oy- Grammaire italienne. Guerin ( M™=). toy. Despres. Guesney ( P. ) j Nouveau systeme de rUnivers, 6oi. Guibert, QEuvrtsdramatiques, 654. Guillaume , Rccherclies sur les au- teuis dans lesquels La Fontaioc a pu trouver les sujets de ses Fables, i4o. Guidon ( Marie-Nicolas-Silvestre ) , Du retablissement des etudes , 620. Guiraud (Alexandre), Elegies sa- voyardes, 655. Guirlande de Mnemosine, par P. Denne-Baron , 65 1. Guizot ( RP Pauline Meulan) , Nou- veaux contes , i5o. Guizot ( F. ). Voy. Synonymcs. Gulistan, traduit en anglais sur le texte persao, par James Ross, 654. Gymnase nonnal , civil et militaire par J1. a Paris, fonde et dirige Amoros, 16S, 200. GvM-liASTlQLE , ifij, 200, 436 H Haiti, i6o, 5i5. — (Considerations divcrses sur), par F. Desrlvieres-Cbanlatle, A. 267. Hahovbe.Coup d'lvilsur I'histoire de ceroyaunie,parC.dcLeutsch,58 ;. Hare [Thomas). A vicwoflltcstruc- turc, fonctions and disorders of the stomach, ui5. Haubold, voy. Tahulas chronolo- fficas. Hautpoul (M' d'), voy. Contes. Haiiy.Traile de mineralogic, 1 28. Heckevvelder, voy. P 424> 674' Toy, aussi Ics mots Ecules et Univer- SITES. dans la republique d'Haiti , 160. a Buenos-Ayrfis, 65 1. Instrument perl'cctionne pour la taille de la pierre, 187. Introduclion aux sciences ct aux arts , par J. N. Deal , 109. Inventions, 187, .195, 4o94- — Lectures falles a I'Atbenee de Paris, sur I'Elat des scieiices et des arts dans I'ancienne Egypte, 678. Jonge (J. G. dc). Biographies de Jean et de Corneille Everstcn , amiraux hullandals, 127. Jost {J. M.), Gcscliiclttc dcr Israeli- ten, 328. Journal {A.), Of travels in Eng- land, Holland and Scotland, 102. JOURNACX ET ReCHEII.S PBRIODIQUES, publics en Allemaijnc : Archiv Jiir alte Gcogra'pliie , Gesclticlitv mid Alterthilnur, im prime a Leipsirk, 117. — Panonia, f'a- terldndisclH; Blatter, Conversa- tions Matt; ces trois journaux, pu- blics a Vieune, ont cesse de pa- raitrc, 179. — Der f'olhshothe , Dcrschwdhische Merhur, Dcr Pa- triot, Dcr Mcnschenfreund , Dcr dcutichcBcobacliter;ces cinq jour- naux paraissent a Stutlgard, 179. — Feuille constilutionnelle, au- tre journal nouvellement public a Stuttgard, 179. — Journal pour avancer la science du judaisine, public a Berlin , en langue allc- mande,par Zunz, 555 — L'Orient bibiique, public a Munich, en langue allemande, par FIcysch man, 554- — Militdrisclic Blat- ter, a Duisbourg, 412. — Littera- risches Conversations Blatt , a Leipsick, 590. — Hecate, ein li- terarisches IVochenhtatl, a Leip- sick, ()6o. — Journaux qui parais- sent dans le royaume du Wurtcm- berg, 412. en Anglcterre : The Scots, man, ou journal politique et litle- raired'Edimbourg, 114. — Varie- tes, ou le Messager de Londrcs, en cspagQol et en anglais, 172. ^ 'I'lte pinlosopit ical Magazine,'^ 1 9. — The europcan Magazine , 520. — The London literary Gazette, 52 1. — Repository of arts, litera- ture and fashions, 022. — Tfie magic Lantern, 325. lOl TABr.E ANALYTIQUE en Danemarck : Le Miiseo tin Nord, a CiipfiilKigiie (publicaliun procliaine), 637. aux Etnti-Unis : SiUiman': .4ineric.an journal of science, ; New-Haven, 57 1. en France : Themis, ou Bibiio llieque du jurisconsulle, 1.57. — ijiines parisicnnes , iSy. — Buile- 'in de la Sociele de geographic, ">gi. — I'elit Album franc- com lois , k Dole, 5i)ii. — Le IVluseo • I'Aquitaino, a liordcaiix, 422. — JSouvelle Bibliollieque niedirale, 434- — Biillolin general ct univcr sel des annonccs et des nouvelles scientifiques, 644- — Essais his- inriqiies sur la ville de Reims , (">46. Journal d'jgricullure, a Car- cassonne, ()7<). a I'ile d'Haiti : Le Propagateur hai'lien, !ii5. aux Indcs - Orientates : The friend of India, a Serampour, 572. en Italic : Bibliotheque germa- nique des Icttres, des sciences et des arts, a Padoue, jSp. — Jour naux et reoueils periodiqucs les plus romarquables publics en Ita- lic, 4i6. dans les PuysBas: Le Philan- trope,recueil publie par la Societe de bienl'aisance de Bruxelles, 34i. en Russie : Le Courrier de I'Eu rope, imprime a Moscou, 11 5. — Journal de medecine militaire, a Petersbourg, 656. en Suede : Feuille periodique pour la litterature, les arts, le luxe ct les modes, ij5. — L'Ar ;-;us second vient d'etre suppri- me, 175. — • — en Suisse: Annales de legisla- tion et d'economie politique, a Geneve, 355. Jouy. f oy. Morale. JiJDAisME, 32S, 353, 575. Jules-Cesar (Comracntaires de), tra- duils en iangue bongroisc, par Jean Szep , 4 '3. Julien (Stanislas), I'oy. Coluthus. Jullien (E. A.).. C— A. 21,6. JuUien (M. A.), fondatcur et direc- teur de la Rev. Eneycl. G. — M. Lettre aux collaborateurs et aux correspondans, surle planjl'esprit et le hut de la Revue encylopidi- que. — 5. Les articles signes M. A.J. Essai sur I'emploi du terns , tiaduit en anglais, A. 47"- Junius (Lettres de) , traduites de I'anglais, par J. T. Parisot, 6i5. JUKISPBUDENCE , l56, 1 57 , I 57, 555, 356. Voyez aussi lsgislatioh. Jussieu, I oy. JNominatioDS academi- ques. K Katchcnovsky, redacteur du jour- nal russe, intitule: Le Courrier de I'Europe, 1 1 5. Kazinczy (Francois de), traducteur de divers classiques latins, alle- inands, fran^ais et anglais, en Ian- gue bongroisc, 4 i3. Kcating's Consideration upon the art of mining , loi. Kock. I'oy. Infideles (Les). Kovacs (Michel). Joy. Lexicon. Kreube (Frederic). 1 oy. Jenny la Bouquetifere. Krusc. I oy. Archives. Krusenstern. I'oy. Atlas. Kuithan {fP'.), DicGermanen und Griechen, eineSprache, tin f^olk, 119. Laboureur ( Alexandre ), sculpteur a Rome, Le modeic eu platre de Paris et Helene, GG'>. Labus ( Jean ) , De la certitude de la science des antiquites, 597. Lachmann ( Fr. ) , De fonlihus his- toriarum T. Livii, Sag. Lacrelelle ( P. L. ) aine , CSluvres, 202. La Fontaine. J'oy. Guillaume. La Fontaine ( Aiigusle ) , Nouveaux tableaux de famille, traduils par M""" de Monlolieu, 147. Eischylos TragOdien, 58j, Lalt de chevres ihibetalnes, 43i. La Motte-Fouque (M""" Caroline de) , DFS RIATIERES c La ducliose de Montmorency , reman allemand, 5S8. Lamp, Elemensde geographie, Goj. Landou. / oy. Salon. Langl^s, C— A.,535. N- 68i. Lawgi'k danoisc, Traite de ses for- mes grammaticales, par J. L. Hci- bersT, 025. — { Discours sur la ) commune de ritalic, par A. Mayer, laS. — telegraphique uiiiverselle , ou Nouveau systeme de signaux, in- venle par E. et M. Luscombe , 453. Lanjiiinais, C — A.» 49» ">'">■• B. loy, i55, 554, 609, 6i3. Lanuza , tragedie espagnole , par Saavedra, 4'9' Larcher. Voy. Romans grecs. Las Cases. 1'oy. Memorial. — I'oy. Atlas historique. Laslcyrie. I o\. Analomio. Launilz, sculpteur allemand a Pe- tersbourg, est charge d'execuler, en bronze, les statues des gen^- raux Routouzofet Barclay de Tol- ly, 65(S. Lawrence ( Sir Thomas) , Portrait du roi d'Angleterre, 4oi. Lava. ' oy. Falkland. Le Bailly , Fables, suivies du Gou- vernemcnt des aaimaux, poeme episodique, oS.'i. Lecluse ( F. ). / oy. Lcxique. Lecomte ( Pierre), peintre. Tableau represenlant Christine, reine de Suede, 442. Lccons ( Les) de la p.irole de Dieu, etc., par Mouline, 334- Lecouvreur ( Mllt^ ), loy. Despres. Lcduc, dlreeteur du Conservatoire de musiquc de Bordeaux, lyiG. Lkgislation, 49» 108,126, 184, 2'.S, 335, 35i, 35-, 5Go, 397, 4i5, 5o3. 6)5, G16. — ( INotice sur la ) relative a* la traite et a Tesclavage des negres, 258. Leguay, peintre sur porcelaine, 44 ' • Leicester, ou le Chateau de Kenil- \Tor(h, operacomiquc, de Scribe et Melesvilie, musique d'Au- bert, ?io. Lemiere de Corvcy. Voy. Partjsans. Lemontey ( P. K. ). I oyez Etude litteraire. M.,455. Lemot. Joy. Statue. Lenoir ( Alex. ). / oy. Zodiaque. Leon ■ Bemnidez { Auf). de) , Dic- cinnnrio de los ma% Uhislres j)ro- f'cisores de icllas aries en Espaiia, 1 26. Leoui (Michel), f'oy. Shakspcare. Lcprince (Xavier), peintre. Tableau represcnlanl la peste de Barcelo- ne, 4 1 2. Lcsage ( R. ). toy. Atlas. Letronnc, Deux decrcts rendus par le prefet d'Egyptc, sous les regnes de Claude et de Galba, 3()o. Lettre aux collaborateurs et aux cor- respondans de la Revue Encyrlo- pedique, par M. A. Jullien, M., 5. — au directcur de la Revue Ency- clopediquc, en rtponse a la ques- tion de M. de Slruve, relativcment a I'histoire de Russie, 409- Lel!rt's ( Deux ) de M. Adair, a I'e- \eque de Winchester, io4. . Lexit.icli ( C. von j, Bin Blich avf die Gescliichtc des Kvnigreiclis Hannover, 584. Lexicon minrraiotjicum etytnoJorji- cum latino ■ hungarico ■ germani- cuin, cur. M. Kovacs, 4 '5. Lexique fVancais-grec , avcc le mot latin, par F. Lecluse, 139. Ley ba et Siorra, ou Letlres de-deux amaus , roman polonais , par J. INiemcewirz, 3o6. Liano, C. — Pi. , 4'9- Libel te f De la ) consideree dans ses rapports avcc Irs institutions judi- ciaires , par Mezard , i36. I.IBRAIRIE , 584- Ln lluGBAPHIF , 349, 444- LiiTitBATiRE allcmande, 150, i47 . 1 78, 1-9,339, 354, 584, 588, 590. — anciecne, 58, 121 , i33, 200, 5 28, 33(j, 3j9, 38i, 421, 58 j, 64/. — anglaise , 1 1 1 , 1 14 » i25, 5iS , % 19, 020, 32 1 , 322, 5'25, 546, 5jS, 6o5, 655. — arm^nienne, 5-^. — biblique , 660 — da noise , SaS , 58 1, 65-. — espagnole, 418 4'9» — des Elats-Unis , io3. — fran- caise, 65, 126, 139, i4a, i4i > ■4'> i44> '46, 14") '49) '5o, i5i,i52, 157, 198, 2o3, 2o5, 207, 208, 209, 23?, 996,553,554,578,581, 583, ^o4 TABLF. ANALYTTQUF. 085,587,589, 456, 54<), fill), G9.0, MacUin. / ov. De^pres. (ia.!, 625, 62.4, G25, 62G, ()28, 65 1 , 655, 654, 682. — gentivoisc, ,'194 — haiticnne, 5i5. — hebrjiique , 552. — hollandaise, I 27, 18.'), 54o, 598, 599. — hongroise, .{i?., 4 >5. — indiiniie , 555. — italienne , 1 25, 1 26, 182, ao4, 206, 024, 558, 596, 681. — persune , 654. — po- lonaise, 5o6. — russe, 11 5, 1-4, 5'i4, 58o. — suedoisf, 175. — hebrai'que ( De I'origiuo dc Tan- cicnnc). par Paulus,5o2. — orienlale, appiiquee aux antiqui- tes, aux traditions et aux usages , pour I'intelligence de TEcriture- Saiiite, parS. Uurder, 578. — periodiquL' de I'Angieterre, 570. — romantiquc ( Considerations sur la ) appliquee a I'hisloire, par Fe- lix Bodin, M. , -252. l.ivrcs jiioiiibes en Autriche et en Prusse, 660. par la saintc-congregatioii de rindex, a Rome, 665. Llorente.Son arrivee a Madrid, iS5. — I oy. Necrologie. Lohstein {J. F.) , Dc nervi sympa- tlutici humani fahrica , iwu et morbis ,201. Loi de MoVsc, ou Systfeme religieux et politique des Hebreux, par Sal vador, A. , 49- Lois rurales ( Des ) de la Franoe , rangt'cs dans leur ordre naturel, par Fouriiel, 61 5. Loiseau. /'ov. JNecrologle. Lovdon's ( J. C. ) , Encyclofedia of Gardening, 575. Lozano {P-) 1 /Intiguedadcs arahes dc Granada y Cordova, 1 26. Luscombe. f'oyez Langue telegra- phique. M Macbiavel, ou Morccaux ehoisis et Pensees de cet icrivain , 556. Machine a vapcur (Hisloire et Des- cription de la) , par F. Partington, 5 16. Mackintosh (SirJamcs) .Sa nomina tion .T la place de recteur dc i'U- nivcrsite de Glasgow, 171. Macnab (Elenry Grey), f'oy. Necho- I.OCIK. Mai (L'abb6). I'oy. Ciccron. Maison de correction de Mildbank. Justilication du systeme adopl<5 pour son regime inlerieur, par Western , 575. — de refuge a Lyon , 427. Maissiat. ^'oy. Augoyat. Malo , frercs. /^'ov Atlas. Manufacture de Sevres, 459- des Gobelins , 4i'- — dc Mosaique, 44 i . Manuscuit d'un Ills naturel de Ri- chard 111,654. de Napoleon, 4<>3. Marron, C.-B., 1 28, 54 1. Martinique , 649. Martinol' (J.) Conscils a la jeuncsse russe, sur la prononciation de qutlques letlres grecques , ii4. Marlins, f'oy. Voyage scientiCque. ALiSbias. f'oy. Rapport. Masson , Ills. f'oy. Epoques. MaTHEMATIQUES , 125, i5o, 528,464> 602. — (Melanges de), par T. N. J\oel , 598. Mathias (T. J.) , Allc Najadi, etc., 596. Malhildc, tragedie, par Duparc-Loc- maria, 208. Mathon de La Cour, le testament de Fortune Ricard , i55. Mayer [Andrea], Delia linguacom- niune d'llaUa, 120. I'oy. Medea. Mazois (F.) f'oy. Ruincs. Mkcanique , 5 16, 595. Med.iilles des JNomes (Recherches hisloriques et sreograpluques sur Its) , par J. F. Toclion , i54. — antiques, f'oy. Mioiinet. Media in Corinto , opera seria, dc Mayer", 206. Mkdecine. f'oy. Sciences medicales. Melesville. Voy. Leicester. Mkmoires, Notices, Lettbes et Mr- langes (I.) : Lcttre aux collabora- tcurs et correspondans de la Re- vue F.ncyclopedique sur I'csprit , le plan et le Dut de ce recucil {M. A. JuUien), 5. —Notice sur les Iravaux scientifiqucs et llttc- DFS iMATlEaKS. TO.-) raiios nicntJonnes dans In licvue, pendant iiS?.'-! {P. A. Dufau), i'). — Notice sur Corinne, l.-ibleau de (Jerard {A. IT. Sclitci/'d) , 28. — jNolice sur la republique d'An- 574, 575. — (Cours de) du professcur Witte, a Rale, 4 14. — (La) ajipliquee a la politique, par Jouy. Tradiiclion liullandaise, pat J. Baink, 668. Moreau de Champlieux. Fot/. Ode l.iline. Moreau de Jonnfes, C. — N. 649. Moskotilnikof(S.) Foy. Tasse (Le). Mort (La) de saint Louis, poeme, par II. Tcrrasson , G5i. 47-e •7o6 Q. Vi Fl. Vi J97 / Moulini- (C. E. F.) LesLp90MS dcla parole dcDiiu siir lu divinilu dii rcdi-mplt'ur dc I'liomme, ?>?i.\ Moycn di- lendrc Ic bois, ie linj;c, les etoli'es, tic, incombusliblcs, 1 66. Muscologie, on Traili'sur Ics moiis scs, par f'tu Palisot de Beauvois Musee brilanniriiic, 4oi. — elhnofjrapbiqiii', 167. — I'ic-dlcineulin, par E conii , 5(jj. — Clilarainonti , par Pli. coiili ct J . A. Gualtani , — royal (Ic Suede, onvrage publie a Stockliolm [>ar Ic baron Boyev'ioj. Museum d'in.struclion publique de Bordeaux , .{2.\. MusKjiE, 8(, 172, 206, 2og, 210, 241, 4 '••^5 426, 4'^'> 682. — (Uijloire de laj en llalie, par G. O:\oi, A. 8i. MystOres (sur les) , ou les anoicns dramcs populaires, par Home, 655. MvTHOi.OGiE indicnne cxpliquee par Dorow, 584. N Kagy (Francois Vaiyi) , voy. Ho- niere. Haissances et moits dans la villc de Petersbourg , pendant Tannee 1821, pag. 4"'- Napoleon , ^>o\. Chant. — I oy. Baillcul. — / ov. iMemorial. — f'ov. Manuscril. — yoy. Memoircs. Mature disfl'tyed ly S. Sliaiv , lOJ. TiAviGATioN, 394) (>''\'jj (i;">i. — Sur Ie lac de Constance, paries bateaux a vapeur, 4i"'- JNpcker, voy. Olvuvres conipleles. Aecbologie : Mistress Garrick, a Londres, i-~>. — H. G. Duchesne, conseiller a la cour des com pies , a Paris, 2i5. — de Poviincreul , litterateur distingue, a Paris, 2 17. — Prevost, arliste celebre, a Paris, 218.—/. S. /vOiVfrtW) jurisconsul- T\Br,K ANAI.VTIOUK Ie , a Paris, 21S. — T,c doctenr Jrnncr, .i LonHrcs, 4*"' — Mis- lr( ss Hadcllffi, a Londres, 4"'-<- — IFerner, :i Vicniie, .\\'). — Le [irol'esseur If'ei-nsdorf, a Ilebns- laedl, 4' J. — IjC reclcur Cunze, h RIapkenbourg, 4''^- Fran- cois Go7izalez , savant vloinini- caio espagnol , 4'9- — Liorcn- tc , cullaboraleur de la lievvc Enciiclopcdique , 4 '9- — ii- H- Griivc, litterateur a Amsterdam , 421. — ■ y/. I'anlicmmelcn , a I,u llayc, 4''- — Rodrigries, t'onda- teur du Museum d'inslruclion pu- blique de Bordeaux, 424- — ^'- Andiieu , graveur en medailles , 445- — iV. M. F. Bodard,ar)c\L-ii cnn.sul de France, a Paris, 44^ — Le docteur II. Grcy-Macnah, a Paris, 446. — £. P. A. Gois , proi'esseur de I'ecole des beaux- arts de Paris, 44'>- diaries lludon , celebre malhematicien anglais; a Londres , 655. — Le docti-ur y/iAm , a Londres, 656* — Frederick Schnurre , ancieu chancelicr de runiversilc de I'u- bingue, 661. — Le conseiller- d'elat Hohcniiavsen, a Ilerlbid, 661. — Eschcr de la Lintli , conseiller-d'elat de Zui^cli, 66^1 — Giovanni Fahroni, un des quarante de la sociele italienne des sciences, 665. — G. A. Bossi , poile italien, a Paris, 686. Niemcewicz (Julien), voy. Leyba. Rrcueil de doeumens inedils concernant I'ancienne Pologuc , 4o5. Noiil (T. M.), voy. Matbimatiques. A'^OMlNATlOrsS ACADEMIQCES : Dulo?>(f , membre de I'Academie royale aes sciences de Paris, 429- — Ch. Du- ■pin, membre eirangerde I'Aeade- inie royale d'Edimbourg, 654. — Sehldtiieim, de Saxe-Golba, It. Brown, dc Londres, ./Mssicu, de Paris, dc Candollc t-t Schroeder dc Geneve, louscinq membrcsetran- gers de la Societe des sciences de Copenliague , 657. — Joseph Ik'eber, de Dillingcn, membre derAcademicimperialed'bistoire nalurelle d'Augsbourg, 657. — DES MATlERrS D'Jreet, racmbre dc rAcadtiuie . Pensces, inaximcs , reQexiong du coinlc de Segur, i55. 700 TABr.F. A^■ clioisics, cxir.iitcs dcs ccrits de P. C. Hoold, r.<)S. Pensylvamie , 5().'), 5<)6. liistdire , inctms et routuTtics <1ps nalioiis indifiines qui habi- ♦ aicnl aiitrel'ois ce pays, par .1. Ilccki'wcldpr, traduil par Du Ponrcau, 068. PerlVclIoDiiemenl (Es>ai.ssiir 1p), in- tellocluul ft moral, par Flock- hart, 106. Pcrrot. /"by. Atlas. I'cslallozzi, Publication prochaine d'unouvragepcriodique surl'edu- calioii, i-g. Pesle f'roide (Cnld Plafjue) , Gai. Pelrarque, Observations sur ce poete , i8a. Pfaff, Das Kieler Si chad, \ iG. Plielip, Apercu analytiquc dcs tra- vaux dc TAcadcmie royale dti Gard, 642. Pi»ilislis , reine de Syracuse , trage- dic, par Saur, i44- Philologie, 58, iig, 121, i55, iSp, 1-8, 20J, 52S, 329, 332, 336, 480, 555, 5S7, 64;, 648, 679. Philosophie, 54, loG, 1 1 5, i33, i35, 35 1, 4/0) 579) '^9''' ^"9) ^55 • (La) ct la theologie considii- recs dans leurs rapports mutuels, parF. E Scliulz, A. 54. Pnvsioi,OGiE, 129, 601. VEGETALE, I93. Physiql'e , 3g5. Pia (I^a), Liigciidc romantique, par B. Scsliai, 538. Picard (L. B.) I'oy. Mcmoircs dc Jacques Fauvcl. Picot (Pierrej, Sermons, 591. Pii'rreli-(}rand (Ricit abre>;e de la mort di), par Tlicophanc Proco- povitch, 58o. Pinzijer (G.), De dramatis Grmco- rum salirici origiiic disputatio, 121. Pislrucci (Pliliippe), improvisaleur ilalien, a Paris, 434, 68 1. Piaisirs (Lis) dc la campagne , par M-^ d'Avot, 1 52. Piaton , CBJuvres compielcs, tradui tisparV. Cousin, i53. Poenics sur dillcrens sujets, etc., par Helene-RIaric William-, 546. PoEsiK, 111, 1 27, i4i, 143, i44> 2o3, Ar.TTIQUF. 296, 324, 558, 340, 585, 587, 389, 546, 596, G23, 624, 625, 626, 628, 63 1 , 633. DH AMATIQCE , 125, I 26 , 1 44 » 20.'. 206, 207, 2n8, aog, 34o, 584, 456, 578, 58 1, 587, 654, G82. LATINE , 5<)3, 421. (De la) ft de Teloquence chci k's Allcmands, depuis Lullier jus- qu'.i nos jonrs, par Horn, i2u. Poesies (Cboix des) originales des Troubadours, par Raynouard , A. 65. d'Isaac Da Costa, 127. de W. B. Tappau, loS. ini^leps et tbealre de S. Wisc- lius, 340. Poete (Le) et la toilelle , ditliyram- besitaliens, par T. Gargallo, 59G. Poisson singulier trouve sur les cote* du Groenland, Sgj. Politique, 49) 58, lo4) 108, i35, i55, 267, 282, 553, 570, 572, 373, 5o5. 578,610, 61 1,61 3, 668. Pollini (C), ^'oy. Flora v9ronensis. PoLOGNE , 4o5. Pomraereul. f'oy. Necroiogic. Pompe d'incendie (Nouvelle), in- venttie a Berne, GG 1 . PONTS-ETCHACSSEES, 5|5. Population (Tableau de la) des Grecs, 182. Port de Batavia, travaux pour en fa- ciliter I'entree, 397. PoRTiGAL, 184, 559. Pradber. I'oy. Jenny la Bonquclierc. Pradier, sculpteur. f oy. Monument I'unebre. Prevost. J Oy. Necrologie. Pr!ere(Ija) du ca'ur, 552. Principe (Sur le) dc la vie dans le sang, par Ch. H. Schultz, 117. Paisons, 575. Pbix dkcebives , par I'Academie dcs sciences de Berlin, 176. — par la Sociele iitleraire de Lpydc,i84. — par I'Acadeiuie dcs beaux-arts de Milan , 4'G. — par I'Inslitut des sciences de Bruxellcs, 420. — par I'Acadeuiie dcs sciences de Bor- diaux, 4'.'-4- — P'""" '■• Sociele des scienccSj etc., d'Orleans, 426. — par la Snciete libre d'emulation de Liege , 666. — ■ — rROfosES par I'lnstitul royal des DES WATIEBE?. sciences, etc.jil'Amslerdam, iS'j. ■ — par la Society lilli-iaire de Lcy- de, 1 85. — par la Socielc lilteraire d'A rras,i87.--par la Societe centra- Ic d'agricuhure , etc., de Doiini, 187, 18S. — par I'Academic de raedecine de Paris, i<)2. — par la Sociele lioneennc de Paris, lyj. — par TAcademie des sciences de Berlin, 407, 4(»8. — par I'Institut du royaunie Lonibard-Venitien, 4i5. — par I'Institut des scien- ces de Bruxelles, 42u. — par I'A- cademic des sciences de Bor- deaux , 4"4- — pai' 1" Societe d'histoire naturelle de Paris, 43o. — par I'Academie de sciences de Berlin, 658. — par la Societe pour Pavancemciit des arts de Geneve, 662. — par la Sociele libre d'emu- latioii de Liege , GG7. — par la Sociele des sciences, etc., de Macon, 670. — par la Societe de geograpliie de Paris, &"]•]. -vote par les Cortes d'Espagne, 184. Problemes (Recueil de) amusans et inslruclil's , par Gremilliet, 602. Procopovitch ( Tlieopbane ) , ^"oy, Picrre-le-Grand. Progres de la litterature russe, 174- Projectlons(Theorieanalyliquedes;, par G. Giorgini, 120. Prononciation (Sur la) de quclques letlres grecqucs,pariMarlinol', 1 \l\. Propiac. Voy. Epoques. Prolestans (Notice sur I't-lat de?) en Hongrie, par Berzeviczy, 582. Puissance vitale (De la), consideree dans ses i'onclions pbysiologiques, etc., parVirey, I2(). Papitres de luusique, 679. Pyrenees (Les) et le Midi de la Fran- ce, par A. Thiers, 618. Pyrelologie physiologique, ou Trai- tii des iievrcs, etc., par F. G. Bois- seau, 601. R Rahbek (K. L ). Voyez Tbalie. — Momus. — Tlieatre danois. Bacine et Sbakspeare , par M. de Stendbal, 622. Radcliilc (Mistress). J'oyez Necro- logic. Radio f, Ncue UntersucUungende$ KeUenthums, 33o. Raggi, sculpteur. T'oy, Monument. Rampoldi [G. B.) , Annali Musul- ■mcmi, laS. Ramsey, Ilistoirc universclle, ou Revue bisloi'ique du nionde, (j'52. Rapport de la nature a I'homme , et de rhominc a la nature , par Massias, .351. Rapports (Sur les) del'ElLiopieavec I'Egyple, par Jomard, i55. Ratier. Voy. Formulaire. Raumer ( Fred, de ) , Hisloire des Empcreurs de la maison de IIo- henstaufen, Sgo. Raynouard , Choix des Poesies ori- ginales des Troubadours, A. , 65. Raz de maree, coup de vent extraor- dinaire, 64<). Rechcrcbes asiatiques, A. , 535. — sur I'empire de Meroe, i55. Reclamation de M. Langles, au su- jet du persan de ITnde , 679. Recompense accordee aux eludes orien tales. 655. Rees-Price. f'oy. Fumigations sul- I'urcuses. T oy. Sangsues. Reformation de Lutber. Voyez Ro- bclot. Regime hypothecaire ( Observations sur le ) , etabli dans le royaume de Sardalgne, par Dal Pozzo, 616. Rcili'enberg, G. — B. , 599. Reims ( Essai historique sur la ville dc),646. Re iskil prima; (inem regnorum Am- hicoruin, ct rcru»i ab ArahUius medio intor Christum, et Mulir.tn- tnc'deni tempore gestarum, 1 78. Religion, f oy. Thkologie. ReuUac ( J. P. ). Foycz Enseignc- meut muluel. Reveii (Le)des Grecs, Epitre, i43. RiSvoLcTioN d'Anglelerre, Collection des Memoires y relalifs, 369. — (rancaisc, 2S2, 617. Rbvl'e ENCvcLOPiiDiQ( e. Leltrc dc M. Jullieii , aux cullaborateurs et aux correspondans de ce recueil , M.,5. (Tiavauxscieulifiqucset litt«5- 7IO TAnr,E AN raircs mcntionnes dans la), en 1822, i\I. , i5. — dc I'anncf llieiitraleiSaa, p. 70S. Kibeira ( .1. ilc ). f'oy. Filans;it'ii. Richesse ( Sur la ) dcs nations, par Adam Smilh , i5S. Robclol, Ou rinducnce de la icCor- malion do LutluT, GoS. RiJaiid furieux, pocinc del'Arioslc, (raduit en vers IVan^ais, ()2-. Ixolin (G. ). ' ov. Cubage des bois. Romans , i 27, i4'J , 1 .^7 , 1 Jy , iSo , 5o6, 554, 58 1, oiS(^, 588, 603, 6?>/{. — grecj ( Coileetion des), traduits en fran(;'ais par Courier, Larcher, etc. , !iSi. Ronivi ( /•". ) , Cosliluzione fedcra- tiva per I' Italia, 108. Ross (James), /'oy. Gulistan. Roue bori/.ontale niise en niouve- ment par le vent, 3()o. Roule de la terre vers un point de- termine du ciel , par P. Guesney. 601. Routes (Rapport sur les) dans les Elals-Unis, 5i5. Roux (Henri ) , Des fusils de cbasse, etc., 6o5. Roy (A.), /'oy. Clias. Rutfer ( C. T. ) Gramiuaire alleman- de, 554- Ruiucs ( Les ) de Ponipei, dessinecs et mesurees par F. Mazois, 658. RossiE, 1 14, i74i 523, 4o2, 57^, 656. Ryan ( Edouard ) j Histoire d'S el- fets de Ja religion sur le genre liumnin, traduile de I'anglais par H. Boulard, G07. Saavedra. f'oy, Lanuza. Saget, C N. 49G. Saint-Albin (J.), Voyage an centre de la terre, Gu.'i. Saint-Kvre, peinlre. Tableau repre- senlant une mere soignant son Ills malade, 4(2. Saint Tbom/Is, colonic danoise, iGo. Saint-Vincent, toy. Panegyrique. SalH^F.jC— A. 670. — d'agriculture, de Narbonne, fiyo. — phiiomalique, de Bordeaux, 424- ■ d'enseignernenl rnutuel, de Car- cassonne, 6Gy. Linneenne , de Paris, 192. de geographic, de Paris, ig4j ^9>) 676. d'hisloirenaturelle, de Paris, ^30. Esquisses histori-!- — de la morale chretienne, de Paris, C75. Sismondi(J. C. L. Simonde de ), — des amis des arts, de Parln, ^42. Hisloire des Francais, touiesIV,' — des antiquaires, de France, 679. V, VI, 681. (^ oy. aussi le mot Academies). C— A,488. |Soulia'ils (Mes) du jour de I'an Smith (Adam), Rechcrclie? sur lal RIDCCCXIII, poemeruj;ilif,389. nature et les causes de la richesse Sourds muets (Inslilut des) en Wur- des nations , traduites en I'rancais temhcrg, 4i3. par Garnicr, i58. jSouza (M"^ de), QEuvres completes, SociETE philosophiquc d'Australasie, ' i^G. 162. — d'agriculture, de Calcutta, G55. — royale de Londres , 653. — asiatique, de Londres, 653. — royale des sciences, de Copenba- gue , 637. — iVfi. — de Virgi- riie,r)a. — deTubingue, 658. — do Berlin , et les autres universi- tes prussiennes, 6)9. — allemandes , Ilistoire de leur conspiration contre la ro van te, etc. par K. M. E. Fabricius, ijj. Van-Bcmmelen, voy. Necrologie. Van-Ess, I'ov. Ancien Testament. I an Katnpcn , JBeknopfe Gcsehic- (Icnis dcr Lctlercn en fVetcn scliappcn in de I\cdcHanden, 598. Van Os, peinire sur porcelaine, pe tit tableau de lleurs, 44"- Varclii (B.), Ilistoire de Florence , I :>..). Varin, Statue en marbre, figure al legorique represeutant le coucher d'une eloile, 44'i- Vaublanr, voy. Commerce. Vaucber (Louis), Grammaire grec- que, 4'4- Veda (Decouvcrle d'une imitation moderne des), par F. Ellis, 535. Vernet (Horace), Tableau rcpresen- tant une batlerie dc cute tirant sur des batimens ennemis, 44'^- Virey (.1. J.), voy. Puissance vitale. Visconti (R. Q.), voy. Musee Pie- Glemeiitin. Visconti (Ph. Fl.), voy. Musee Chiaramonti. A oiney (Lellre de M. de) a M. le baron de Grimm, 619. / osviaer [J.) Apolhehers fVoorden- i/oeh, 19.6. Voyage au Greenland , par Sco- resby, 654. — en_ Anglcferre , en Hollande et en Ecosse, 102. — dans quelques parlies de I'Al- lemagne, de la Fiance, del'An- glclerre et de I'lt.ilie , par Cb. Molbecb, ,125. — De Tillers, dans les Pyrenees, 61 8. | w Warkoenlg(L.A.) wy.Droilroraain. Weber (Joseph), surnomme Leib- nitzius , voj: Nomiualions aca- demiques. Werner, tragedie par lord Biron,578. Werner, Fay. Necrologie. Wernsdorir (Gottlieb), voy. Necro- logie. Western (C. C.) voy. Penitentiary. Wilhem , Metliode d'enseigoement |>ciur la musique, 9.^7). JVilliams {Helen Maria}, Poems on various subjects, A. 546. fVisclius (Sam.), Menyclen too- neci Poezy, i^o. Wiisen Geysbceh (P. G), Afoph- ihegmen ofgoudenSpreuhcn, 598. Woods (.lobn), Sejour de deux ans dans I'elablissement nomme la Prairie anglaise, au pays des Illinois, 5-5. Young (George), Tableau geologi- que de la cote du eomte d'Yurk, oiG. Zetterstedt, Prodromus faunce in- sictorum Laponiat, 407. Ziinmermann (Ernest), Ilistoire ec- elesiaslique d'Eusebe , suiyie de la vie de Goiislantin , 117. Zodiaque eirculaire (Essai sur le) de Denderah, par A. Lenoir, 607. ZooLOGiB, 117, 190,546,395,575, 599, 600, 649. fIN UE LA TABLK. i—d SUPPLKMENT AUX F.RRATA DU XVI" VOLUME-. Page 589, au bas, T. XV, listz : T. XVI. FRRATA DU XVII' VOLUME. Page 106, ligne 3, ptcr, lisez : foor\ — p. 109,1. 4 de 'a note, Schall, lisei : SchmU; — p. 12^, I. 5 , voon, lisez : voar; — p. i5o, 1. 6, conicc, lisez : conlc.t ; — p. 176, I. 7, Frosricp , lisez : Frohricf ; — p. i8j, 1. 8, 1820, lisez ! 1824; — p. 219, table des articles, novemhre 1822, lisez: Janvier 1820; — p. 028, 1. 5o, des Israclilcn, lisez : dcr Isracliten; — p. 339, 1. 17, Hansnian, lisez: Ilaustnaim; — p. 54o, 1. 33, sooneet , lisez : looiieei; — p. 4' 2, I. 12, Schora, lisez : Schorn. ( Voyez aussi les errata iudiques pour le cahier de fovrier, p. 44/ de ce Tiieme caliier. ) — p. 4'/» '• '» Consigiiacehi, lisez : Configliacchi; — P. 4'^'> '• ^ifaihies dans tcur oriejinc, lisrz : faihtcs d'ahord; — p. 537, 1. 2y, BhtU/iiiral- the, lisez : Bhdguiralthi ; — p. 568, determine , lisez : su-ppticc coin- mande; — p. 575, I. zS, MUlehank, lisez : Mildtanh ; — p. 676, 1. 23, ■proceding an the house of commerry , lisez : •proceeding in the IJ,use of commons; — p. SgG, I. 20, Historia, lisez : Storia; — p. 65i, 1. 16, Le comhustihlc abonde dans les tieux , listz : On trouve du combusti- hle , etc.; — p. 6G0, 1. 19, Furls und fVolk nach Buchanan's und Milton's ierc , lisez : Filrst und folck nach Buchanansund MUtons Lchre. — P. 681, 1. 25, Sisnionde de Sismo7idi, lisez : Simonde de Sis- mondi; — p. 687, 1. i5, Crisio, lisez : Crisso. seaij z 2 FEB.95 N° 3. — Mars 1023. ANNONCES BIBLIOGRAPHIQUES ET PROSPECTUS h'OUVRAGES NOUVEAUX ET DF. PUBLICATfONS PROCHAINES ," Pour la France et le$ Pays Strangers ; l;ULLETIN SUPPLEMLNTAlRfi annexe a /a REVUE ENCYCLOPEDIQUE (i); OUVRAGES FRANgAIS. Sous FBESSE , Pour paraUre dans ics premiers jours d'nvril. 3i. ETUDES DE PHILOSOPIIIE HELIGIEUSE , ou TabUau.i^ de I' Hislnire phitosophique du. Chris- tianisme , avec cette cpigraphe : Elle nous unira , loin do nous diviscr. ( Corneitle. ) par M. Cbarlcs Coqukbei.. Se trouvechez Sebvieb , libraire, rue df I'Oratoire , n" 6. Chez Igoneite , libraire , quai des Auguslins, n" 27 ; Et chez PoMTHiEO , libraire , au Palais-Royal. 52. VOYAGE PITTORESQUE etHISTORIQUE a LYON, aux environs , et sur Icsrivesde la Saone et du Rhone. Paris , 1825 ; 2 vol. in-8°, papier fiu , car.'ictisres de l'"ir- min Didot , avec un Atlas de vingt planches , grand iu-folio , gravees par Ferincek. Gelouvrage est com- pose de lolivraisons qui parailront de mois en ntiois. Le prix de chaque livraison est de i4 I'r. — et les deux volumes in-S", aS fr." lis seront delivres gratis aux Souscripteurs. On souscrit chez Boss^kce , me de Richelieu , n" 60 , et chez Ks principaux libraircs de France et dc I'Etranger. G'est une heureuse idee que la pu- blication d'un I'of agcpittoresque tl historiguea Lyon, etsur les rives de la Saone et du Rhone. Farmi le* diverges contrces de France qui at- tirent I'attenlion dcs voyageurs, if n'y en a point qui presenlent plus dc varietes et de richesses que les campagnes dc Lyon : il n'cst pas non plus une autre cite dont I'his- toire soit plus I'^conde en grands evenemens , et qui presenle le spec- tacle d'une egalc aclivite indus- trielle et commcrciale. L'auteur du Voyage <]ue nous annonrons , » est attache a donner a cet ouvrage iwi caractere pittoresque , historiqur. et monumental , et i la I'ois inte- ressant pour les Lyonnais et utile a cette foule de voyagcurs que la cii- riosite ou leurs afl'aircs allirent a Lyon de toutes les contrees de J'Ku- (i)Les jugcuiens litteiaires , porles d'avaiice sur les ouvrages annonces d.iiij cc Bulletin , ne peuvcnt ctre attribues aux Redacleurs <3e la Revue Encjclopc- dique. — lis sont fournis par MM. Ics Libraires , Auleurs et Editeurs, el ne iloi. vent pas £tre confondus nvec les nnnonces des Ouvrages entiercment publics , dont se compose le Bitt/etin Bibtiogm/iliique , qui I'liit p.irlie ilc cliacun d..-. ca- hieri de la Refue. ( ropp. Ce Toyagc e»t divisi; en deux pnrtic» qui «c r.-tl.irhcnl cssentiei- leincnt Tunc a I'aiitie , ft qui pfu- veiit ctpcndant formtT un corps d'ouvrage supare : ccs deux parties sont : If* les-lc ct Ifs gravurcs. Le texlc ollVc la descriptiun dcs cnvi- j'ons dc Lyon , des iTircurs ct du costume dcs habilans , Ic rucil dcs cvcncmens donl ils ont et6 Ic llicii- tre , le tableau dcs prodiiils , etc. J/aulcur, pour donner plus de moii- vcnietit ct u'allrait ii son ouvragc , le suppose ccril par un voyageur , ;>maleur eclaiie dcs Leaulcs de la nature ct dc I'art. \/le CPllc riviere de la Seine, (|ue I'on admire avec tant de plaisirau- jourd'hui. Les ancicnncs tours et Ics euor- incs prisons de la IJaslille et du Cbalelet , que i'on a I'aif abattre pendant le cours dc la levolution , n'ont pas moins contribiie a fairc disp;irailre cet air lugubrc ct som- bre , qui atlrislait cclte ville cl gi"- nail la circulation dcs voiluresdans divtrs quarliers oii ccs auciens mo- nuniens se trouvaient situcs. Lcs vasles limites de Paris nc se sont pas moins perrectionnecs par les magnifiqucs plantalious d'arbrcs, que I'on a I'aites sur Ics nouvcaux boulevards , et par les nombreuse* ct superbcs barrieres que Ton a considerablement rerulecs. Mais.ce sont surlout les alcntour'; de Paris qi^ lcs progres du goAt ci des beaux-arts n'onl pas moins cm beilis. Partout des plantations ont etc laiics , /;. W. Vax BoEKFUiirt , {ibraire a Gioniugue , vieiU du fiMicr ; G. BAHKhti , Prof, Mtd. Gronin- •lani , 0S1E0GHA1'H[A PIS- OIUM, GA.ni i.ii4;sk:u,.m yEGLE- FIM , compaiati cut. Lampride dc graver , commc on le saJt , qui ne laisse rien a dcsirer pour I'har- raonic dcs ell'ets les plus suaves ct les pl'js piquans , mais plus parli- culiererocnt encore par les avanl.i- ges qu'ellc procure par rimifalioii parfaite de la nature ct Ic charme uon moins seduisant de la couleur qui plait si generalemcnt. Les epreuvcs seront impriniec; en noir et en couleur. Files .•;cront relouchees sous les yeux memcs di- I'auteur , par des artistes avunlrigcii- scment connus pour ce gen;c do talent, ct ne laisseront rienade^ircr. L'ouvrage en enlier comprennra soixauie points dc vue, tant dc Pa- ris que de ses environs, ct sera ini- prime ct colore sur papier velin . format diini-grand-niqic , coinmc I'ont elii les vues dc Russie. Chacuncdes livraisons compren- dra cinq cstampcs , soit en noir, soit colorees , qui seront cliacune acconipagnecs d'une page ou deux de lexle liislorique et explicatif, magniliqucrnent imprimees par les soins de M. Firmin Didot , sur le plus beau papier velin ; Cha^une des livraisons se pai( ra cent francs , avec le texte , 1ol>- qu'cllc sera imprimee et retouch -e en couleur , et la moitie de ceilo sonime pour chacune des livniiso.ns qui seront imprimees en noir. L'ouvrage en enlier comprendra douze livraisons. L'on nc paicra qu'a me^ure qu'elles seront livrees separemcnt lous les cinq niois. L'on pourra souscrire «i Paris , chezl'Auleur, quai Bourbon, n" k), ile Saint-Louis , et chcz M. Benara, marcband d'estampes de la biblio- ihequedulvui , Boulevard des lui- liens , n" 1 1. ETR ANGERS. Guftato, specie rariori. Acccdunt Iconis xcc EC lapide expressie. L'auteur deed ouvrage s'est pro- pose de donner la description des ossemens, avec ce qu'il y a de I'his- toire litteraircd'un poisson iiresquc entierement inconnu. Pour cet cl- fet, il s'est servi d'un fquclcltedont (4) il est le posscsscur. II y a ajuute I'osteologie complete d'un poiason assez commun danslamcrdu Nuni, alin de supplier u une lacunc tr6s- remarcjuable dans rannlomie com- par^e et de readrc en mcmc Icnis sa description plus complele. Kn outre.on trouvc dans cettc osluogru- phie quelques observations anato- miques ct pliysiologiques concer- nant les muscles , les nerfs , la ves- sie natatoire , le nioiivemenl des poissons, et d'aulres objcts. Letcite est orne d'oiiiu planches dctailiecs avec deux en contours , grand in-4° , conlen;int l25 1igures. Le prix de I'Duvrage est de dix florins et demi, argent d'Hollande. Notice dcs 'principaux Ouvi'ii- ges latins , pubtits ohez W. Van BoEKEREN , a Gronin(juc. Bakkrk ( c. ) Icon Pelvis femi- niaecalagraphice sectxin usum obs- tetriciara ; addito scbemate dupli- ci capitis et Irunci inlantilis, charts Dicbili ad magnitudinem naturaleiu expresso, junclaque des-criplione , pagiaas expien. 34, in-4°. 3 f'r. Hacce icone illustratur partus hu- mani mechanismus , in decern po- silionihus capitis ; simulque de- monstratur metbodus applicatur ratio qu.^ agunt. GBATiM* («.) , Opuscula Aca- demica 1821 . (JBATAUA (s) , OratiOide serl ncc multuin provecia Q;iirilium hiuna- nitate, turn in aliis , turn niaxinie quoque in legibus perspicua. Addilamentuin de victimis hu- manis apud Romanos et de S-Cto ad eas pcrlinente. ToEWATEB ( H. A. ) , Disscrtatio de divortio Carviliano. Van Mecbj ( .-v. s. ) , Di«iserla- tio de Alea. Gbatama ( s. ) , Oratio qui doce- tur, cum homines , tuni eliam po- pulos ad justitiam esse natos. Walravkn {}.), Specimen de origine et jure sepultur.ic et de Ro- niaiiorum aclione funcrarla. Van deb TceK ( m. ) , Specimen de proprietatis exordlo , de oom- munione primseva , deque jure , quod homines oaluralitur ad domi- nium. Bbongrbs (h. h,). Specimen de matrimonio. De Kok ( p. ) , Dispulalio de Bi- gamia et de pcena Bigainise , cum ex jure civili tum ex jute Frisiaco. WijMA ( s. s. F. ) , Dispu'r'io dc divortio , tborique et niens» sepa- ratione imprimis apud Frisios. Avis ESSENTiEL. — Ce BulletinSupplcnientaire d'Jnnonces Bibliogiaplsiaues, ajoiite a la Revue Encyclopedicjue, d'apres le desir exprimc par pliisieurs librai- res , eititeurs et autcuis , paiail devoir offrir a tons ceux qui voudront y avoir rerours, un mode de piiblicalion et de circulation de Icurs Prospectus , a la fois general et universcl , e^iieditif ,economique , ct parfaitement approj. liau but qu'on se propose : en effel , les Prospectus , annexes a notre Revue , au lieu d'etre lances au liasard en feuilles detacliees , seront broches et relies avec les cahiers d'un recueil qui est maintenant repandu sur tous les points du slobe; jls iront ainsi directcment dans les mains et sous les yeux d'un grand noraDie de Icctcurs choisis qui s'occupcntde sciences , de beaux-arts , et de litterature. Ces AnnoncES pourront comprendre egaloment dcs Puhtications proclininer , des Outrages sous presse , et des Ouvinges muiiuscrils que Icurs auteurs ou ceux qui en sont Uepositaires voudraicnt laire connaitre d'avance aux Iibraires el au public, L'inserlion des Annonces et Prospectus , est fixee a ■xH c. (S sols) par ligne. MM. les libraires , edileurs et autcuis , de Paris , des departcmens ct dcs Pays etrangers , auxquels il conviendra dc (aire usase du moycn que nous mettons a leur disposition pour imprimer et repandre des Prospectus et des ylnnonc^rS d'ouvrages , devront les envoyer , franc de port , au Bdrrau central de la Revue Encvcloped\que, rue D'ENrBHSAiST-MiCHEL , N" 18, ou Ton piMit aussi souscrire pour la Revue, moyennant 4^ fr. pour Paris , 4* Ir. pour les de^ partoinens , et 54 fr. pour relianger. IMPRIMnRlE lVABi:i. I,A\01.. AVIS ESSENTIEL 2'oiir les Souscrtpteurs dc la Revue Encyclopidique qui rcsideiU dans les departemens et dans les pays etrangers. '. les Souscripteurs actuels de la Uevue Eneyctopedi/jfue dtablis danj les departemens el dans les pays etrangers , qui voudront conlinuer leur abonncment poeb 1823, sont pr!(is d'envoyer directemcnt au bceeaij CKKTRAL {rue d'Enfcr-Saint-Michel J n" iS) le montant de leur abonne- rnent ct leur adresse, alin que le service dcs envois n'eprouve aucuii retard. MM. les Libraires jouiront dc la remise d'usage, el d'un treizifcrtie excmplairc en sus dc chaque douzaine. AVIS POUR LF.S AMATEURS DE LA LITTERATURE ANGLAISE. Un Anglais, bomme de Icttres, elabli a Paris , devcnu I'un dcs coHa- atcurs de la Revue Encyciopidique , desirant, d'apres le plan et le • t dc cc Rccucil, faciliter les communications scientifiques et littc- r -es cntre rAnglclerre ct la France, offre de faire parvenir a Paris' Ics '■•-res anglais qui lui seront demandcs, aux prix auxquels ils se vendent ijondrc's, augmentes de lo pour 100, pour frais dc port, et deles four- ir du i5 au 20 de cbaque mois, pourvu que les demandes aient etc ,;tes avant le lo du mois precedent. Les personnes qui voudront sc >-ocurcr dcs livres anglais par cctte voie, dcvront joindre a leur de- •^^de , adressce au Bureau cc7Urat de la Revue Encyclo'p&dique , rue Enfcr-Saint-Mic'liei J n" 18, le montant des ouvrages, et les faire rc- imer .a la meme adresse, dans le terme indique; dans le cas ou les juvrages demandes ne seraicnt point arrives, I'argcnt depcs<5 seralt •"ndu, ;i nicins qu'on i.c vouliU allendre I'cnvoi du mois suivant. ?"'"""Ulffi nrt; <— *i < — H ■•— ^ < — w :=! <— «e — * <--s: 55 <— s < — *< i3 Liliraircs chcz Usqaels on pent souscrire duJis Ics pays elvangers. Jix-ia-ClMfcUr, Laruelle, file, Amsterdam, G. Diilour; — Dela- chaux. Arau fSiiis-ie) , Sauerlendcr. Jierlin , Si.UIusingtT. Jiernc, Clias , au cabinet litle- raire. BreslcMi , TIi. Korn. Uru,vciies , Li'charlicr; — Domal. JSrutfcs, Bo5;aert ; — Dumortier. Florence, Piatli. Fribourg (Suisse), Aloi'se Eggen- dorl'i 11. Franc fort-sur-Mcin , SchacCfer. Centiic, J.-J. Pascboud. Lausanne , JFisc'iicr. Leipsich, Giicsbamnicr, Luge J JulLcau, ptre. Lisbonnc, Paul Martin. Loiidrcs, Dul;m ct Compngnie ; — TreuUel cl Wiirlz : — Bossaogc. jiladridj Donnce; — rtrfs. Mitan, Gicf^lcr; — Viiiinara. Jlloicoiij Gauticr; — Ris. Narfvs , Borel ; — Marrota ct Wanspendah. NcucfiMot (Suisse), Groster, PiouvMe-Ortcans, .louidan. Patcvme (Sicili.') , Pt'donne et Mu- raluri. Pitersbourg, Sainl - Florent ; — GracU"; — Wtylicr. Tubingtn, CoUa' Turin, Bocca. Varsovic, Gluctslicrg ; — Za- vadbky. Vienne ( Auliichc ) , Gero!