ER RARE er RE SSsaen) CUTTE DE Sur BOUGHT WITH THE INCOME FROM THE BEQUEST OF THOMAS WREN WARD, OF BOSTON, MASS., LATE TREASURER OF HARVARD COLLEGE. HARVARD UNIVERSITy LIBRARY. This book is deposited témporarily in the Library of the k ce rie. Museum Tee Axe MERE ES * REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE ET DE SÉRICICULTURE COMPARÉE RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE À L'INDUSTRIE ET À L'AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES , ET À LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; PAR M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, Membre de la Légion d'honneur, de l'ordre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre de la Société impériale et centrale d'Agriculture, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d'Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, d’un grand nombre d’autres Sociétés nationales et étrangères, etc., elc., etc. 2° SÉRIE, — T. XXI. — 1869. » { PARIS, AU BUREAU DE LA REVUE ET MAGASIN DE :ZOOLOGIE RUE BONAPARTE, 31. AE NT # TRENTE-DEUXIÈME ANNÉE. — JANVIER 1869. I. TRAVAUX INÉDITS, Descriptions d'EspÈces NOUuVELLES du genre POMATIAS, suivies d’un Aperçu synonymique sur les espèces de ce genre, par M. Alfred DE SAINT-SIMoN. S 1. PomATIAS BOURGUIGNATI. Testa imperforata, conoideo-elongata, turriculata, acuminata, so- lida, griseo-ferruginea, parum pellucida, costata (costæ obliquæ, Cinereo-albidæ, mediocriter distantes, sinuosæ, ia ultimis anfractibus plus minusve productæ); spira acuminata; apice rotundato, mamii- lato, flavo, lævigato; —- anfractibus 10 turgido-rotundatis, regulariter crescentibus, sutura perprofunda separatis; — embryonalibus 3; ultimo argute striato ; prioribus lævigatis ; cæteris costatis ; ultimo ad basin parum depresso; — apertura paululum obliqua, rotundata, vix compressa ; peristomate crasso, continuo, reflexo, bilabiato (labrum irternum prominens, fere rotundum; labrum externum validum); margine columellari auriculato; sinuato ; margine externo non auri- culato ; — operculo concavo, subtilissime granuloso; anfractibus obsolete suturatis, vix striatis ; umbilico centrali nullo. Haut., 7 millim. — Diam., 3 millim. Cette nouvelle Pomatie, que nous dédions à notre savant et excellent ami, M. J. R. Bourguignat, est très-commune sur les rochers, à Ollastre (Pyrénées-Orientales). Le Pomatias Bourguignati, qui appartient au groupe du Pomatias patulus, se distingue des diverses espèces de ce groupe par ses tours plus bombés, plus détachés, par ses [A REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) stries plus saillantes et plus écartées, par la coloration de son test, enfin par son péristome plus large, bilabié, et renversé en arrière. Lorica élargie vers le bord libre, convexe, brune; pa- pilles petites, assez distinctes ; suture très-fine, apparente; bord libre, noirâtre, armé de dents très-petites; rebord membraneux latéral large, transparent et arrondi. Pièces linguales larges, assez courtes, taillées en biseau en avant, tronquées en arrière. Radula très-longue à spinules allongées, recourbées et pointues. PomaTIAS BENOITI. Testa imperforata, conoideo-elongata, turriculata, acuminata, te- nui, cornea, pellucida, subtiliter striata (costæ mediocriter obliquæ, æquales, strictæ, leviter sinuosæ) ; spira acuminata , apice rotundato, mamillato, flavo, lævigato ; — anfractibus 8 turgido-rotundatis, re- gulariter crescentibus, sutura perprofunda separatis ; — embryonali- bus 2; primo minimo; secundo rapide crescente ; cæteris striatis; ultimo vix ad basin depresso; — apertura paululüum obliqua, rotun- data ; peristomate tenui, vix reflexo, simplici, vix continuo ; margine columellari crassiore, subauriculato; margine externo simplici, non canaliculato ; — operculo..…. (ignoto). ï Haut., 6 millim. — Diam., 2 millim, Celte espèce, qui nous a été envoyée sous le nom de Pom. tersatinus (Philippi), habite en Sicile. Nousla dédions au conchyliologue Luidgi Benoît de Messine. Le Pomatias Benoîti, bien que se rapprochant un peu du Pomatias protractus, dont nous allons donner la des- cription, s’en distingue, cependant, par sa taille beaucoup plus petite, par sa spire moins effilée, par ses stries plus fines et plus serrées..., etc... POMATIAS PROTRACTUS. Pomatias protractus, Parreyss, mss. in Sched. Testa imperforata, conoideo-elongata, turrita, tenui, cornea, sub- pellucida, costata (costæ obliquæ, sinuosæ, validæ, prioribus anfrac- TRAVAUX INÉDITS, 5 tibus strictæ, in ultimis distantes);, — spira acuminata, apice rotun- dato ac mamillato ; — anfractibus 10 turgido-rotundatis, regulariter crescentibus, sutura perprofunda separatis; — embryonalibus 3 cor- neo-flavis (primus lævigatus, minimus ; — secundus turgidus ac læ- vigatus; tertius subtilissime lineatus ); cæteris costatis (costæ apicis strictæ); ultimo basi anguste infundibuliformi, non carinato; — apertura vix obliqua, rotundato-lunata ; peristomate crassiusculo, reflexo, expanso, angustissime continuo ; margine columellari crasso, subbilabiato, auriculato; margine externo non reflexo, canaliculato, recurvato ; — operculo.…. ignoto. Haut., 9 millim.— Diam., 3 millim. Cette Pomatie habite en Sicile et dans le sud de l'Italie. La seule espèce qui puisse être comparée au protractus est une nouvelle Pomatie, que notre excellent ami, M. Bourguignat, doit prochainement décrire sous le nom de Macer. On distingue le protractus de cette espèce, à sa coquille plus effilée, à ses tours plus étroits et plus convexes (les 4 derniers surtout), à ses costulations plus fortes et plus régulières, à son ouverture plus arrondie, à l'oreillette de son bord columellaire plus rapprochée de l’avant-dernier tour, à son bord externe moins épais, non réfléchi, et, empiétant davantage, vers le point d’insertion, sur l’avant- dernier tour. POMATIAS PALADILHIANUS. Testa conoideo-elongata, angustissime perforata, gilvo-brunnea, solida, fere opaca, immaculata, costulata (costæ albidulæ, parum obliquæ, mediocriter sinuosæ , distantes; valde prominentes) ; — spira acuminata; — anfractibus 9 convexiusculis, lente regulari- terque crescentibus ; embryonalibus 2 mamillatis, lævigatis, flavo- brunneis; cæteris sutura perspicua separatis; ultimo ad basin pa- rum depresso, non Carinato; — apertura obliqua, longitudinaliter ovata; peristomate subcontinuo, parum dilatato, unilabiato, albo; margine columellari vix crassiore, lævissime auriculato; margine externo paululum crasso, vix auriculato ; — operculo vix concavo, 6 REV. ET MAG, DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) subtilissime granulato; anfractibus obsoletis; umbilico centrali, vix perspicuo, rinimo. Haut., 9 millim. 1/2. — Diam., 4 millim. Cette nouvelle Pomatie, que nous dédions au savant D’ Paladilhe, l’auteur des nouvelles Miscellanées malacolo- giques, habite en Sicile, d’où elle nous a été envoyée sous le nom de Pomatias aspersus (Philippi). Comme forme générale, cette espèce ressemble un peu au Pom. apricus, dont elle diffère notamment par son test plus effilé, par son ouverture plus allongée, par ses stries d’accroissement beaucoup plus grosses et plus saillantes. POMATIAS HISPANICUS. Pomatias Hispanicus, Bourguignat, in Sched. Testa anguste perforata; conoidea, parum turriculata, breviter ad basin dilatata, rufo-cornea; subpellucida ; — spira vix acuminata; apice obtuso, mamillato, flavo, leviter striato ; — anfractibus 9 ro- tundatis, striatis (costæ validæ, albidæ, distantes, mediocriter obliquæ ac leviter sinuosæ), sutura superficiali separatis; embryonalibus 3; — apertura subovato-rotundata, fauce rubiginosa ; peristomate sub- bilabiato, crasso, plano, albo, subcontinno ; margine columellari vix auriculato ; — operculo vix concavo; anfractibus obsolete suturatis, lævissime striatis; umbilico minimo, obsoleto. Haut., 10 millim. — Diam., # millim. Cette Pomatie, qui est bien différente de l’Hidalgoi, habite en très-grande abondance aux alentours d'Oviédo, en Espagne. PomaTrIAS MABILLIANUS. Testa vix perforata, conoideo-turriculata, solida, fere opaca, gilvo- cornea, immaculata, striata (costæ fere rectæ, vix obliquæ, regulares, argutæ, pärum prominentes); — spira mediocriter acuminata ; — anfractibus 10 convexis, rapide ac regulariter crescentibus, sutura perspicua separatis; embryonalibus 3 mamillatis, corneis et lævi- gatis; cæteris regulariter striatis ; ultimo magno, vix ad basin de- TRAVAUX INÉDITS. 7 presso, non carinato ; — apertura mediocri, verticali, transversim ovata; peristomate crasso, continuo, expanso, unilabiato, convexo, albo; margine columellari vix auriculato, margine externo crasso, vix canaliculato ; — operculo plano, lævigato; anfractibus sutura mediocriter perspicua separatis ; umbilico centrali nullo. Haut., 13 millim. — Diam., 5 millim. Cette coquille habite près des Eaux-Bonnes (Basses- Pyrénées), sous les détritus, dans la vallée qui monte de l'établissement des bains au sommet du pic du Gers. — Peu abondante. Cette Pomatie, que nous dédions à notre ami, M. J. Ma- bille, bien que voisine du Pom. crassilabris, s’en distingue cependant par sa coquille un peu plus ombiliquée, par ses tours plus saillants, par ses stries plus fortes, plus espacées et presque droites, par sa coloration brune- cornée-claire d’un cendré luisant, par son ouverture plus petite, comprimée et verticale, enfin par son dernier tour, moins déprimé à la base, et ne présentant pas de carène. Les tours de l’opercule sont également moins apparents que ceux de l’opercule du crassilabris. POMATIAS ATHENARUM. Pomatias Athenarum, Bourguignat, in Sched. Testa imperforata, conoideo-elongata, turrita, crassiuscula, fere opaca, brunneo-gilva , maculis rufis parvis obscure seriatim bifas- ciata, striata (costæ albicantes, obliquæ, sinuatæ, prominentes, pau- lulum inæquales) ; — spira acuminata ; — anfractibus 9 regulariter crescentibus ; embryonalibus 2 mamillatis, flavidis; primo lævigato ; secundo subtilissime lineato; cæteris convexiusculis, sutura lineari separatis; ultimo ad basin mediocriter depresso, non carinato; — apertura vix obliqua, rotundata ; peristomate anguste continuo, crasso, subbilabiato, expanso, albo; margine columellari uon cras- siore, mediocriter auriculato; margine externo non auriculato, ad insertionem labri canaliculato ac simplici, — operculo.. (ignoto). Haut., 12 millim. — Diam., 4 millim. 1/2. 8 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) Environs d'Athènes, en Grèce. Cette Pomatie est intermédiaire entre le groupe des Pomatias auritus et patulus, et celui des crassilabris et Hispanicus. Cette coquille, cependant, par l'oreillette de son péristome, assez peu marquée et tronquée, doit être rangée parmi les espèces du premier groupe. PomariaAs HELLENICUS. Pomatias Hellenicus, Bourguignat, in Sched. Testa conoïdea, turrita, vix perforata, solidiuscula, fere opaca, brunneo-rubiginosa, immaculata, argute striata (costæ albidæ, pa- rum obliquæ, mediocriter sinuatæ, regulares, strictæ, prominentes); — spira leviter acuminata; — anfractibus 9 rapide crescentibus; embryonalibus 2 mamillatis, Iævigatis, albido-flavidis; cæteris con- vexis, Sutura perspicua separatis; ultimo magno, vix ad basin com- presso, non carinato; — apertura rotundata, vix obliqua; peristo- mate angusto, expanso, subbilabiato, subcontinuo ; margine colu- mellari crassiore, auriculato ; margine externo, simplici, vix auri- culato ; — operculo flavo, concavo, leviter striato ; anfractibus sutura perspicua separatis; umbilico centrali, magno ac perspicuo. Haut., 10 millim. — Diam., 3 millim. Habite en Grèce, sous les pierres, au mont Parnasse. Cette espèce, par sa forme trapue, est une des espèces les plus remarquables du groupe du Pomatias auritus. _Lorica rétrécie en arrière, assez dilatée en avant, an- suleuse aux deux extrémités du bord libre; suture droite, apparente, papilles rectangulaires, un peu plus grosses vers la suture; bord libre noirâtre ; dentelures au nombre de 10 de chaque côté, allongées, assez fortes aux deux bouts ; rebord membraneux médiocrement large. Cet organe ressemble pour la forme à celui du Pomatias Bourguignati; mais le rebord membraneux est plus étroit, et les dentelures sont plus fortes. Radula étroite, à épines grêles, allongées, recourbées, très-pointues. Pièces linguales très-allongées, pointues, TRAVAUX INÉDITS. 9 à peine tronquées en arrière, faiblement taillées en biseau en avant, et s’élargissant d’une manière insensible. $ 2. Les espèces du genre Pomatias se trouvent répandues depuis le grand plateau central de l'Asie jusqu'aux îles Canaries. Les mollusques de ce genre peuvent se diviser en espèces : : f 1° Du centre asiatique; 2% du centre alpique; 3° du centre hispanique; 4° du centre insulaire des Canaries. On ne connaïit jusqu’à présent qu’une seule espèce du centre asiatique. 1. PomaTIAs HimMALAYÆ. Pomatias Himalayæ, Benson, in Ann. and Magaz. of nat. Hist. (tirage à part, p. 11, mars 1859). Cette coquille a été recueillie dans la vallée de Rungun, à une altitude de k,000 pieds anglais, et sur le Darjiling, à une altitude de 7,000 pieds anglais (Himalaya). Les Pomatias du centre alpique peuvent se grouper en espèces orientales ou occidentales de ce centre. Les espèces orientales de ce centre sont : 3. POMATIAS AURITUS. Cyclostoma excissilabrum, Hé. von Mühifeldt, in Sched. Pomatias excissilabre, Cristofori et Jan, Cat. rerum nat., p. 6, n° 4 (sans descript.), 1832. Cyclostoma auritum, Ziegler, in Rossmässler, Iconogr.., VI, p. 50, f. 398, 1837. — excissilabrum, Potiez et Michaud, Gal. Moll. Douai, I, p. 236, t. XXIV, f. 5-6, 1838. Pomatias aurita, Troschel, in Zeitsch. f. malac., p. 43, 1847. 10 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) Pomatias auritus, L. Pfeiffer, Monogr. pneumonop. viv., p. 297, 1852. Coquille répandue en Dalmatie, en Albanie et dans le Monténégro. 3. POMATIAS DALMATINUS. Pomatias Dalmatinus, Parreyss, in L. Pfeiffer, in Malak. Blâliter, p. 136, 1863. Environs de Castelnuovo, en Dalmatie. 4. POoMATIAS ExcIsus. Pomatias excisus, Mousson, Coq. terr. fluv. Schlæfli, p- 51, 1859. Environs de Janina, en Albanie. D. POMATIAS ÂTHENARUM. Nous n’indiquons cette espèce que nous venons de dé- crire, ainsi que la suivante, que pour mémoire. — Aux alentours d'Athènes, en Grèce. . 6. PomaTias HELLENICUS. Voir ci-dessus. — Mont Parnasse, en Grèce. 7. POMATIAS TESSELLATUS. Cyclosioma conspersum, Ziegler, in Menke, Syn. Moll. (2e-ed.), p. 40, 1830. — tessellatum, Wregmann, in Rossmässler, Iconogr., VE, p. 53, f. 404, 1837. — maculatum (1), var., Potiez et Michaud, Gal. Douai. I, p. 239, 1838. Pomatias tessellatus (2), L. Pfeiffer, in Zeitschr. f. Malak., p. 110, 1847. (1) Non Cyclostoma maculatum de Draparnaud, 1801 et 1805. (2) Non Pomatias tessellalum d’Andrejowski, in Villa, 1841, qui est une espèce inconnue de Volhynie. TRAVAUX INÉDITS. 11 Abondante dans l’île de Corfou. S. POMATIAS CINERASCENS. Cyclostoma rude, Ziegler, in Menke, Syn. Moll. (2° éd.), p- 40, 1830. — cinerascens, Rossmässler, Iconogr., VE, p. 53, fig. 406 (sous le nom de canescens), 1837. — brevilabre, Parreyss, in Anton, Verzeich., p. ok, 1839. Pomatias cinerascens, Villa, Disp. syst., p. 28, 1841. Var. B. Peristomate paulo latiore. Cyclostoma turgidulum, Parreyss, in Anton, Verzeichn., p. 54, 1839. — Jatilabre, Schmidt, in Anton (loc. sup. cit.), 1839. Habite en Dalmatie, et peut-être en Croatie. 9. POMATIAS SCALARINUS. Pomatias scalarinum, Villa, Disp. syst., p. 58, 1841. Cyclostoma scalarinum, £L. Pfeiffer, in Chemnitz (2° éd.), n° 214, p. 190, €. XXVE, F. 19-21, 1846. Pomatias scalarinus, £L. Pfeiffer, in Zeitschr. f. Malak., p. 110, 1847, et, Monogr. pneumonop. viv., _ p. 304, 1852. Habite dans l’Istrie et la Dalmatie. 10. POMATIAS GRACILIS. Cyclostoma gracile, Küster, in L. Pfeiffer, in Chemnitz | (2e éd.), p. 191, & XXVL, fig. 28-30, 1846. Pomatias gracilis, L. Pfeiffer, in Zeitschr. f. Malac., p. 110, 1847, et, Monosr. pneumonop. viv., p. 304, 1852. Environs d'Almissa, en Dalmatie. Les espèces occidentales du centre alpique sont : 12 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) 41. POMATIAS FIMBRIATUS. Cyclostoma fimbriatum, Held, in Sched. — obscurum (1), var., L. Pfeiffer, in Chemnitz (2° éd.), t. XXVI, F. 31-33, 1846. Pomatias obscurus, var. B, L. Pfeiffer, Monogr. pneu- monop. viv., p. 299, 1852. Cette charmante espèce, parfaitement représentée dans la seconde édition de Chemnitz, habite aux environs de Trieste. C’est bien à tort que L. Pfeiffer a confondu cette Poma- matie avec notre obscurus français, espèce du centre hispa- nique, qui n'a jamais été rencontrée dans les contrées situées au sud de la grande chaîne alpique. 49. PomaTIAs PorRor. Pomatias Porro, Strobel, Note malac. Valbrembana nel Bergamasco, p. 22, 1848. — Porroi, L. Pfeiffer, Consp. Cyclost., n° 445, 1852, et, Monogr. pneumonop. viv., p. 302, 1852. Habite en Lombardie, dans les vallées de Serina et de Torta, aux environs de Bergame. 13. POMATIAS APRICUS. Cyclostoma apricum, Mousson, Bemerk. nat. thermen von Aix, in Neue denksch. Schw. naturw, t. VIT, p. 47, 1847. Pomatias Carthusianum, Dupuy, Cat. extr. Gall. test., n° 254, 1849, et, Hist. Moll. France, p. 516, pl. xxvi, f. 14 (5° fasc.), mai 1851. — apricum, Drouët, Moll. terr. fluv. France contin., p. 23, 1855. (1) Non Cyclostoma obscurum de Draparnaud, 1801 et 1805. TRAVAUX INÉDITS. 13 Pomatias apricus, Bourguignat, Malac. Aix-les-Bains, p- 66, pl. 1x, É. 15-18, 1864. Les Alpes de la Savoie et d'une partie du département de l'Isère, notamment le massif de la Grande-Chartreuse. 14. POMATIAS SABAUDINUS. Pomatias sabaudinus, Bourguignat, Malac. d’Aix-les-Bains, p. 64, pl. 11, fig. 11-14, 1864. Habite sur la Dent-du-Chat, près du lac du Bourget, en Savoie. 45. POMATIAS PATULUS. Cyclostoma patulum, Draparnaud, Tabl. Moli., p. 39, 1801, et, Hist. Moll. France, p. 38, pl. 1, f. 9-10, 1805. Pomatias Studeri, var. B, Hartmann, in Neue Alpina, I, p. 214, 1812. Cyclostoma patula, Lamarck, An.s. vert., t. VI (2° part.). p. 149, 1822. : | — turriculatum, var. B, Menke, Syn. Moll. (2 éd.), p. 40, 1830. Pomatias patulum, Jan, Catal., p. 6, 1832. — patulus, L. Pfeiffer, in Zeitschr. f. Malak. , p. 119, 1847. Espèce abondante dans toute la chaîne des Alpes, de- puis les Alpes maritimes jusqu'aux Alpes tyroliennes. Excessivement commune en Provence. Cette Pomatie ne se trouve point dans les Pyrénées. C’est à tort qu'elle a été signalée en Espagne. 16. PomarTrias HENRICÆ. Pomatias Henricæ, Strobel, Malac. Trentina, p. 18, 1851. Bonne espèce que divers auteurs ont tort de confon- dre avec le patulus. 14 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) Habite les Alpes tyroliennes, d’où elle remonte vers le nord jusqu'aux contrées montueuses de la Bavière et du grand-duché de Bade. 17. POMATIAS PROTRACTUS. Voir ci-dessus. — Espèce de Sicile et du sud de l'Italie, . 48. PomaTias Macer. Pomatias Macei, Bourguignat, Exc. Malac. Alpes-Mari- times, 1869 (sous presse). Belle espèce qui habite les montagnes des départements du Var et des Alpes-Maritimes. 19. PomarTiAs BENOITI. Voir ci-dessus. — Espèce sicilienne. 20. POMATIAS PALADILHIANUS. Voir ci-dessus. — Espèce sicilienne. 21. Pomatras ViLzz. Pomatias Villæ, Spinelh, in Betta et Martinati, Cat. Moll. Venete, p. 74, 1855. | Cette espèce, confondue par L. Pfeiffer avec le Pom. septemspiralis, est une coquille bien distincte et parfaite- ment caractérisée; elle habite dans les environs de Vérone, en Vénétie. 22. PomatiAs CYRNIACUS. Pomatias Cyrniacus, J. Mabulle, Archiv. malac. (4° fasc.), 1869. Habite à Biguglia, en Corse. 93. POMATIAS ENHALIUS. Pomatias enhalius, J. Mabille, Arch. malac. (4° fasc.), 1869. _ TRAVAUX INÉDITS. 15 Habite en Corse, à Biguglia. 9%. POMATIAS SIMONIANUS. Pomatias Simonianus, Bourguignat, Ex.malac.Alp. Marit., 1869 (sous presse). Cette espèce, que notre ami M. Bourguignat a bien voulu nous dédier, habite dans le département des Alpes- Maritimes. 95. PoMATIAS RAYIANUS. Pomatias Rayianum, Bourguignat, in Amén,. malac., t. I, p. 28, pl. 1v, f. 5-9, 1857. Le département de l'Aube. 26. POMATIAS SEPTEMSPIRALIS. Helix septemspiralis, Razoumowsky, Hist. nat. Jorat., I, p. 278, 1789. Pomatias variegatus, Studer, in Coxe, Trav. Switz., t. IL, p. #32 (sans desc.), 1789. Turbo striatus, Vallot, Ex. Hist. nat. Côte-d'Or, p. 6, 1801. Cyclostoma patulum, Var. B., Draparnaud, Tabl. Moll., p. 39, 1801. — maculatum, Draparnaud, Mist. Moll., p. 39, t. I, f. 12, 1805. Pomatias Studeri, var. B (pars), Hartmann, in Neue Alpina, I, p. 214, 1821. Turbo maculatus, Wood, Ind. test. suppl., t. VE, £. 11, 1528. Cyclostoma turriculatum, var. À et C, Menke, Syn. Moll. (2° éd.), p. 40, 1830. Pomatias maculatum, Cristofori et Jan, Catal. nat., p. 6, 1832. Cyclostoma maculata, Deshayes, in Lamarck, An. s. vert. (2e éd.), i. VII, p. 373, 1838. 16 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) * Pomatias maculata, Troschel, in Zeïtschr. f. Malak., p. 43, 1847. — maculatus, L. Pfeiffer, in Zeitschr. f. Malak., p. 110, 1847, et, Monogr. pneumonop. viv., p. 300, 1552. — striatum, Drouët, in Rev. et mag. z0ol., p. 689, 1854. Cyclostoma septemspirale, Woquin-Tandon, Hist. Moll. France, Il, p. 503, t. XXXVIL, £. 37-38, 1855. Pomatias septemspirale, Drouët, Moll. terr. fluv. France contin., p. 25, 1855. — septemspiralis, Crosse, in Journ. conch., t. XII, p. 28, 1864. Cette espèce, une des plus communes du genre, se trouve répandue dans toute la France, la Suisse, l’Alle- magne méridionale, jusqu’en Illyrie. Nous ne croyons pas que cette espèce, essentiellement alpique, puisse se retrouver en Espagne. 27. POMATIAS STRIOLATUS. Cyclostoma turriculatum (1), Philippi, Enum. Moll. Sici- liæ, E, p. 144, 1836. Pomatias striolatum, Porro, in Rev. et mag. zool., p. 106, 1840. Cyclostoma striolatum, Philippi, Enum. Moll. Siciliæ, I, p. 119, t. XXI, £. 7, 1844. Pomatias striolatus, L. Pfeiffer, in Zeitschr. f. Malak., p. 40, 1847, et, Monogr. pneumonop. viv., p. 302, 1852. Cyclostoma Philippii, Braun, teste L. Pfeiffer, 1852. Espèce assez abondante en Sicile et dans toute l'Italie. (1) Non Cyclostoma turriculatum de Menke, 1830. TRAVAUX INÉDITS. 17 28. POMATIAS ISSELIANUS. Pomatias Isselianus, Bourguignat, Exc. Malac. Alp.-Marit. (sous presse), 1869. Département des Alpes-Maritimes, le long du littoral. Les Pomatias du centre hispanique sont les suivantes : 29. Pomarias HENonri. Pomatias Henoni, Bourguignat, in Sched. Cette nouvelle espèce, dernièrement découverte dans la province de Constantine, doit être prochainement dé- crite par notre ami M. Bourguignat, dans ses Mollusques nouveaux, litigieux ou peu connus. 30. POMATIAS LETOURNEUXI. Pomatias Letourneuxi, Bourguignat, Moll. nouv. (7° dé- cade), p. 216, n° 68, pl. xxxui, f. 22-23, 1866. Habite la province de Constantine, à Roknia, près d'Hammam-Meskhoutin. 31. PomaTias Hipazcor. Pomatias Hidalgoi, Crosse, in Journ. conch., p. 2%, pl. 1, f. 3, 1864. Habite en Espagne, dans la Pena de Gorbea, et dans la Pena de Orduna. 32. POMATIAS CRASSILABRIS. Pomatias crassilabrum, Dupuy, Cat. extram. Gall. test., n° 255, 1849, et, Hist. Moll. France (5° fasc.), p. 511, pl. xxvi, f. 11, 1851. Cyclostoma obscurum, var. E, Moquin-Tandon, Hist. Moll. France, IL, p. #99, 1855. Très-abondante dans toute la chaîne des Pyrénées. 2° SÉRIE. T. xx1. Année 1869. 2 18 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) 33. POMATIAS ARRIENSIS. Pomatias Arriensis, Saint-Simon, Mém. Pomatias du midi de la France, p. 16, 1867. Habite les Pyrénées, au pied de la montagne d’Arri, entre Saint-Béat et Marignac, ainsi qu'aux environs de Cierp (Haute-Garonne). 3%. PomaTias Hispanicus. Voir ci-dessus. — Aux environs d'Oviédo, en Espagne. 35. POMATIAS MABILLIANUS. Voir ci-dessus. — Aux environs des Eaux-Bonnes, dans les Basses-Pyrénées. 36. POMATIAS OBSCURUS. Cyclostoma obscurum, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 39, t. I, f. 13, 1805. Pomatias Studeri, var. A, Hartmann, in Neue Alpina, E, p- 214, 1821. — obscurum, Cristofori et Jan, Catal. Moll., p. 6, 1832. — obscurus, L. Pfeiffer, in Zeitschr. f. Malak., p. 110, 1847, et, Monogr. pneumonop. viv., p. 298, 1852. Espèce peu abondante dans les Pyrénées, mais surtout excessivement commune dans le centre et le nord de la France. 931, POMATIAS PARTIOTI. Cyclostoma Partioti, Moquin-Tandon, in Saint-Simon, Miscell. malac., p. 36, n° 9, 1848. Pomatias Partioti, Dupuy, Cat. extram. Galliæ test., n° 258, 1849, et, Hist. Moil. France (5e fasc.), p- 14, pl. xxvi, f. 13, 1851. Les Pyrénées. TRAVAUX INÉDITS. : 19 38. PomarTiAs NouULETI. Pomatias Nouleti, Dupuy, Hist. Moll. France (5° fasc.), p. 513, pl. xxvi, f. 12, 1851. Cyclostoma Nouleti, WMoquin-Tandon, Hist. Moll. France, IL, p. 500, pl. xxxvix, f. 30-31, 1855. Les Pyrénées, notamment dans la vallée de lAriége. 39. PoMATIAS BOURGUIGNATI. Voir ci-dessus. — Les Pyrénées-Orientales. kO. PomaTrAs MareEsr. Pomatias Maresi, Letourneux, les Kabyles et les cout. ka- byles. (Teste Bourguignat, Moll. nouv., litig. ou peu connus) (9° déc.), p. 292, 1868. Habite en Kabylie. 41. POMATIAS ATLANTICUS. Pomatias Atlanticus, Letourneux, in Bourguignat, Moll. nouv., litig. (9° déc.), p. 290, pl. xx, f. 13-16, 1868. Habite en Kabylie. Il n'existe qu’une seule espèce de Pomatie connue du centre insulaire des Canaries. 42. POMATIAS BARTHELEMIANUS. Pomatias Barthelemianum, Shuttleworth, in Bern. Mit- theil., p. 294, 1852. — Barthelemianus, ÆL. Pfeiffer, in Malak. Blâtter, p. 98, 1854, et, Monogr. pneumonop. viv. sup- plemw., p. 151, 1858. Les îles Canaries. À ces nombreuses Pomaties vivantes, nous croyons 20 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) devoir ajouter, pour compléter notre liste, les espèces suivantes, qui n’ont été constatées qu’à l’état fossile. 43. POMATIAS RUBESCHI. Cyclostoma Rubeschii, Reuss, tert. sussw., in Paleont., II, p. 40, pl. 1v, f. 12, 1849. Pomatias Rubeschii, Crosse, in Journ. conch., p. 32, 1864. Du terrain miocène de Bohème. Lkk. POMATIAS LABELLUM. Cyclostoma labellum, Thomeæ, foss. conch. in Jahrb. ver. f. naturk. in Herz. Nassau. 2 Heft., p. 147, pl. 11, 1845. _— crassiusculum, À. Braun, in Deutsch. nat. ver- samm., p. 149, 1842. Pomatias labellum, Sandberger, Conch. Mainz, tertiarb., p- 9, pl. 1, f. 5, 1868. Du terrain tertiaire des environs de Mayence. k5. POMATIAS PRIMÆVYUS. Pomatias primævus, Bourguignat, Moll. terr. fluv. du diluvium des environs de Paris, janvier 1869. De la couche inférieure du diluvium de Canonville, près de Vincennes. kG. POMATIAS CIEURACENSIS. Cyclostoma crassilabrum (1), Noulet, Mém. coq. foss., p. dk, 1854. — Nouleti (2), Matheron, Rech. comp. sur les dépôts fluv. lac., p. 83, 1862. (1) Non Cyclostoma caussilabrum, Matheron, 1842. (2) Non Cyclostoma Nouleti de Moquin-Tandon, 1855. (Pomatias Nouleti de Dupuy, 1851.) TRAVAUX INÉDITS. 21 Pomatias Cieuracensis, Noulet, Mém. coq. foss. sud- ouest de la France (2° édition), p. 93, 1868. Espèce fossile dans les calcaires, à Cieurac (Lot), et à Bournazel, près de Cordes (Tarn). k7. POMATIAS SANDBERGERI. Pomatias Sandbergeri, Noulet, Mém. coq. foss. sud-ouest de la France (2° édition), p. 94, 1868. Fossile dans les calcaires de Villeneuve et de Mas- Saintes-Puelles (Aude). Cette liste des espèces du genre Pomatias peut sembler, à première vue, contenir un grand nombre d'espèces. Il n’en est rien, cependant, cette liste ne renferme que les coquilles dont nous avons reconnu rigoureusement les caractères. Les 47 Pomaties inscrites dans ce travail sont bien peu de chose, en comparaison de celles que nous espérons présenter, lorsque, dans quelques années, nous publie- rons la monographie du genre Pomatias. Ce genre, bien qu'il paraisse, pour les conchyliologues timorés de l’ancienne école, un genre fort étendu, est, au contraire, un genre presque inconnu. Nous ne connaissons, en effet, aucune espèce du centre taurique. Pourtant, il doit exister des formes intermé- diaires entre les espèces orientales du centre alpique et ce Pomatias Himalayæ du grand plateau central de l'Asie. La Grèce et la Turquie d'Europe doivent également posséder des formes autres que celles que nous venons de signaler. Le Pomatias de Volhynie, indiqué sous la fausse appel- lation d’une espèce de l’île de Corfou, est, selon toute probabilité, une coquille nouvelle. Le Pomatias figuré, sans nom et sans indication de localité, dans Cantraine (Malac. médit., pl. v, f. 8, 1840), Pomatias que L. Pfeiffer a faussement placé en synonymie 22 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) de lauritus, loin d'être cette espèce, est un Mollusque inconnu, que nous ne pouvons rapporter à aucune des formes décrites. Les Pomatias figurés (sans noms) sur une des planches de l’ouvrage inacheré de Luidgi Benoît, de Messine (Hlust. hist. test. estram. Sicilia ulteriore, 4° fasc., 1857-62), se rapportent à cinq formes différentes et dis- tinctes, qui paraissent spéciales à la Sicile. L'Espagne, enfin, est une contrée complétement neuve au point de vue malacologique. Les Hidalgo et Hispani- cus sont loin d’être les seules formes pomatiennes de ce pays. Il doit en exister bien d’autres d'inconnues, qui se révéleront lorsque cette immense région viendra à être mieux explorée au point de vue scientifique. Etc retiens Ainsi, cette liste des Pomatias, bien que considérable en comparaison de celles qui ont été publiées par les auteurs, n’est donc qu’une liste provisoire, qui contient à peine la moitié des espèces que l'on connaîtra, nous en sommes sûr, dans une dizaine d'années. Descriptions de Cicindélètes et de Carabiques nouveaux, par le baron pe CHAuUDoiR. Ctenostoma Gautardi, exactement de la taille du trino- tatum, auquel il ressemble beaucoup; le bord antérieur du corselet est moins dilaté; la forme des élytres est la même, mais dans la femelle, seul sexe que je possède, Péchancrure apicale sur la suture est beaucoup moins profonde, et le prolongement extérieur n’est point échancré, mais simplement tronqué avec les deux angles bien arrondis, le dessus est beaucoup plus fortement plissé sur le milieu, les plis sont irréguliers, transversaux et assez serrés depuis le premier cinquième jusqu’à la bande TRAVAUX INÉDITS. 23 jaune du milieu ; la partie postérieure, derrière la bande, est entièrement couverte de gros points enfoncés qui vont à peine en s’affaiblissant jusqu’à l'extrémité. La coloration est la même que dans les individus typiques du trenotalum, c'est-à-dire qu’il y a aussi sur les élytres une tache sub- humérale, une bande transversale placée au delà du mi- lieu, mais plus étroite; l'extrémité est plus largement colorée en jaune. M. de Gautard, de Vevey, à qui je suis redevable de cette espèce, l’a reçue des environs de Cara- vellas, dans la prov. de Porto Seguro. Caledonica acentra. Long., 15 m.2mâles. De la taille de l’affinis, quelquefois plus grande. Plus voisine de la Mniszechii, plus petite, avec les mêmes taches sur les ély- tres. Labre un peu moins long, coupé plus carrément à son extrémité, bordé de brun sur les côtés; premiers ar- ticles des antennes plus clairs. Corselet dépourvu de la dent saillante qu’on voit sur le milieu des côtés de la Mnissechii, simplement anguleux ou même arrondi à cet endroit. Elytres exactement de la même forme, les deux côles élevées plus lisses, presque droites et parallèles, nullement réunies vers le milieu par la petite arête oblique qu'on voit en cet endroit dans la Wniszechii ; l'espace entre les deux côtes presque lisse sur toute son étendue, ainsi qu'une bande longitudinale en dehors de la carène extérieure entre les deux taches postérieures ; tache humé- rale un peu plas allongée, plus dilatée inférieurement. Dessous du corps d’un vert cuivreux assez clair; anus ferrugineux ; pattes presque entièrement d’un jaune ferru- gineux ; cuisses à peine bronzées en dessus; vestiture des tarses en dessous, noire comme dans le WMniszechui. Elle fait le passage de celle-ci à la lunigera, mais je la crois distincte des deux; la sculpture des élytres et les taches sont à peu près comme chez celle-ci, mais le corselet est très-différent. Odontochila lucidicolhis. Long., 10 m. 1/2. Voisine de l'Heteromalla, dont elle diffère surtout par son corselet plus 24 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) lisse, et sa forme générale plus cylindrique. Labre un peu plus sinué sur les côtés et plus rétréci en avant; le bord antérieur chez le mâle coupé plus carrément au milieu. Tête parfaitement semblable, yeux tout aussi grands et aussi saillants ; plus distinctement striée près des yeux et plus rugueuse sur les vertex. Corselet de la même forme, et offrant les mêmes proportions, mais le disque n’est point ruguleux, et on n’y voit que quelques rides transver- sales un peu plus marquées vers les côtés; les deux sillons transversaux près des deux extrémités plus profonds, le des- sus plus convexe. Elytres exactement de la même forme, mais plus cylindriques, moins aplanies en dessus, où elles sont un tant soit peu plus fortement ponctuées ; les taches latérales placées de même mais différentes de forme, toutes trois plus grandes; la petite tache intérieure placée dans l’'Heteromalla à côté de celle du milieu des côtés, réunie à celle-ci, et formant une bande un peu plus large vers le bord latéral et ne dépassant pas le milieu de la largeur de chaque élytre ; la troisième, grande, triangulaire et légèrement échancrée sur son côté postérieur. Téte d’un bronzé cuivreux ; bord antérieur, deux taches sur le front et côtés verts; corselet cuivreux, plus brillant que la tête, vert sur les côtés, ainsi que dans les sillons transversaux où le vert tourne au bleu; élytres d'un cuivreux doré comme le dessus de la tête, avec un reflet violet sur la partie antérieure des côtés, qui tourne au vert près de la tache humérale, taches d’un blanc à peine jaunâtre. Des- sous du corps d’un beau bleu, milieu du métasternum vert, épisternes du prosternum un peu bronzés, labre d'un brun rougeàtre avec les côtés jaunâtres ; antennes bru- nes, les deux premiers articles d’un jaune clair, les deux suivants violets, avec l'extrémité jaunâtre, base des mandibules et palpes d’un blanc à peine jaunâtre, extré- mité des unes et des autres obscure. Pattes colorées comme dans l’Heteromalla. Trouvée par M. Lorquin aux îles Philippines (Mindanao). TRAVAUX INÉDITS. 25 Oxygonia Vuillefroyr. Long., 15 m. Une femelle exacte- ment de la taille de la prodiga Erichson, à laquelle elle ressemble beaucoup; mais, tandis que la femelle de celle-ci est d'un beau bleu très-brillant tournant au violet, ce même sexe, le seul que je connaisse de cette nouvelle espèce, est d’un vert olivâtre plus tendre. Labre tout à fait noir. Téte couverte de rides plus serrées et plus marquées. Corselet bien moins allongé, un peu moins long que large, beaucoup plus arrondi sur les côtés entre les deux étranglements, qui sont bien plus profonds; le des- sus plus relevé, en forme de deux mamelons que sé- pare une ligne imprimée dilatée en arrière, et, comme la tête, bien plus distinctement ridé. Elytres de la même forme, paraissant un peu plus élargies aux épaules, pré- sentant en dessus les mêmes dépressions et les mêmes élévations, mais entièrement couvertes d’une ponctuation très-fine, mais bien plus distincte et plus serrée surtout vers la base et la suture que dans la prodiga; la tache latérale postérieure placée de même, mais beaucoup plus petite, celle du milieu du bord plus en arrière, s’en rapprochant plus en s’y dilatant un peu, et se dirigeant obliquement vers la base, en forme de lunule amincie à son extrémité antérieure, sans dépasser la moitié de la largeur de l’élytre, l’épine qui termine la suture bien plus longue et plus effilée. Je ne connais d’autre individu de cette belle espèce que celui que M. de Vuillefroy avait acheté chez M. Jekel, comme venant de Quito, et qu’il a eu la générosité de me donner. Carabus striatus. Long., 24 m. Il ressemble beaucoup au Dehaanii m., mais il est plus petit; le corselet est plus court, moins cordiforme, pas pius étroit à sa base qu’à son extrémité, atteignant sa plus grande largeur au mi- lieu, plus finement ponctué sur le haut. Les élytres ont à peu près la même forme, elles sont un peu plus étroites, mais pas plus allongées, ovalaires, ne se rétrécissant pas 26 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) vers la base comme celles du Tientei, et bien moins allongées que celles-ci, finement striées comme dans ces deux espèces et dans le prodigus ; intervalles très-étroits et assez relevés, très-lisses ainsi que les stries, les 5°, 9° et 15° distinctement interrompus en forme de chainons; tous se prolongeant distinctement jusqu’à l'extrémité, où ils s'unissent les uns avec les autres, sans y former une rugosité irrégulière, comme dansle Dehaantii ; le 17e beau- coup plus fréquemment interrompu et composé d’une rangée de petits tubercules lésèrement allongés ; tous les autres jusqu’au bord finement crénelés. 11 habite le nord de la Chine. Carabus insulicola. Long., 27-30. Encore voisin du précédent, mais plus grand, quelquefois un peu bronzé, mais ordinairement d’un beau vert, surtout dans le fond des stries et des endroits enfoncés, avec le devant de la tête, les parties de la bouche, la base des antennes, les pattes et le dessous du corps d’un noir brillant. Corselet un peu plus court et plus large, plus arrondi sur les côtés que dans le Dehaanii m. (Kæmpferi Motschulsky in Mus.), plus étroitement rebordé sur les côtés, couvert d’une ru- gosité à peu près pareille, plus distinctement impressionné de chaque côté en arrière, angles postérieurs moins pro- longés. Elytres à peu près de la même forme et offrant la même convexité, avec le bord latéral bien moins large- ment rebordé, et les côtés moins arrondis; le fond de stries est finement ponctué; les intervalles sont assez convexes, lisses; les 5°, 9et 13° interrompus en chainons, le 17° se confond dans la crénulation des bords qui est plus fine et plus serrée que dans le Dehaanii. Les côtés du dessous du corps sont plus ponctués. M. S. Stevens en a reçu un assez grand nombre d’indi- vidus du Japon. J’ignore s'il est identique avec le japoni- eus Motschulsky dont la description (Etud. entom., 1857, p. 11i) est beaucoup trop insuffisante. Carabus carinulatus. Long., 20 m. Téte et palpes comme TRAVAUX INÉDITS. 97 dans le Æummelii ; antennes plus grêles, plus allongées, articles 7-9 un peu noueux à l’extrémité. Corselet plus étroit et plus long, presque aussi long que large, plus échancré antérieurement, plus rétréci vers la base, ce qui le fait paraître plus cordiforme, plus sinué sur la partie postérieure des côtés, avec les angles fortement prolongés en arrière, et formant un lobe assez étroit arrondi au sommet; ponctuation du dessus plus fine, moins con- fluente, rebord antérieur pareil, rebords latéraux un peu plus relevés, mais assez étrails et égaux partout ; nulle impression visible sur les côtés de la base, ni prés des angles postérieurs, qui sont tout à fait plats. Elytres à peu près comme dans le Hummelii, mais un peu plus étroites et plus acuminées; sur chaque, neuf petites ca- renes élevées, très-étroites, assez aiguës, entre lesquelles on voit de petites lignes élevées, bordées de chaque côté d'une rangée de petits points; entre la 2e et la 3°, la 5° et la 6°, la 8 et la %®, de petites carènes interrompues, for- mant des chaînons très-allongés, aussi aigus et élevés que les carènes entières entre lesquelles elles sont placées; entre la suture et la première carène, deux petits inter- valles séparés par des stries ponctuées ; tout le bord cou- vert de petits tubercules formant des rangées plus ou moins régulières. Dessous du corps lisse, très-indistincte- ment ponctué sur les épisternes du métasternum et les côtés de l'abdomen. Tête noire, corselet obscur avec des reflets verts et violets vers la base et les côtés ; élytres d’un cuivreux pourpré peu brillant, un peu plus clair vers les bords; dessous du corps brun, abdomen plus clair. An- tennes, palpes, jambes et tarses d’un brun obscur, les quatre premiers articles des premières et les cuisses rou- geâtres ; bord apical des palpes, vestiture du dessous des tarses antérieurs du mâle et brosse du côté externe des jambes intermédiaires d’un beau jaune doré. Il m'a été vendu par M. 8. Stevens comme venant de la Mand- chourie. 28 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) Calosoma (subg. Callisthenes) subæneum. Long., 17 mill. De la taille du discors, mais plus étroit et beaucoup plus lisse. Téfe très-légèrement ponctuée; base et bord anté- rieur plus lisses, impressions du front plus fortes. Corselet un peu plus petit, ridé très-finement et irrégulièrement en dessus, plus ponctué vers les côtés, et la base et surtout vers les angles postérieurs qui sont bien moins prolongés en arrière, plus largement arrondis ; côtés de la base assez creusés près des angles; rebord latéral beaucoup plus mince, assez relevé, surtout en arrière. Elytres à peu près de la largeur du corselet à leur base, s’élargissant un peu jusqu’au delà du milieu où elles s’arrondissent vers l’extré- mité, de moitié plus longues que larges; épaules plus car- rées, bien qu’arrondies au sommet; partie antérieure des côtés presque rectiligne, le dessus moins convexe; les stries, nullement imprimées, se composent de rangées de petits points, modérément rapprochés les uns des autres, et de chacun desquels part un très-petit trait transversal qui traverse les intervalles ; ceux-ci tout à fait planes, points et traits transversaux plus forts sur les côtés et vers l’extré- mité, ce qui donne au bord extérieur un aspect plus rugueux. D'un noir brillant, le dessus un peu plus terne ; les côtés et la base du corselet ainsi que toute la surface des élytres d’un bronzé légèrement olivâtre ; sur chaque, on voit trois rangées de points un peu plus gros que ceux des stries, les deux premières plus ou moins effacées vers la base. Comme il diffère de toutes les autres espèces par la sculpture des élytres, et même par sa forme plus étroite, je l’ai placé provisoirement à la fin de la série. Un individu rapporté de Californie par M. Lorquin. (La suite prochainement.) SOCIÉTÉS SAVANTES. 99 II. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du k janvier 1869. — M. Sailly soumet au ju- gement de l’Académie un mémoire contenant l’exposé de la méthode qu’il suit pour l’enseignement de l’agricul- ture et des idées protectrices des animaux. M. Méène adresse les résultats d'analyses chimiques comparatives de Vers à soie, les uns sains, les autres ma- lades. — Renvoi à la commission de sériciculture. Nous croyons devoir mettre ce travail sous les yeux de nos lecteurs, en le prenant dans l'excellente Revue hebdo- madaire de chimie, que publie ce savant. « Au moment des ravages qui se signalent de tous côtés sur les récoltes des soies, il était intéressant pour la phy- siologie insecticole de voir si l’analyse chimique pourrait permettre de trouver quelque différence dans la compo- sition des insectes à l’état sain ou à l’état maladif, c’est dans ce but qu’a été tenté le présent travail. Race sina. «Au moment de la montée, on a pris cinq Vers qui pe- saient : Vers à soie sains. Vers à soie malades. gre gl 1LQ NES 6066 0008 4.376 3.452 (LG MPoocccvetocecc 4.215 4.039 D Poco0o0 Docboob 4,322 3.652 IEEE ovodouveeces 4.433 3.915 LS EFosccoocooconc 4.128 4.017 « Sur 100 parties, l'analyse chimique a trouvé en com- position immédiate : 30 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) Vers sains. Vers malades. gre gr. AUS ec PR ER EL ERREUR 73.08 74.12 Mucus soluble à l’eau............,..... 9.17 14.71 Matiéretcolorante: nie RatrSE PACA Rene 0.12 0.15 Matière soluble à l’alcool................ 1.70 0.97 Matière insoluble à l’eau et l’alcool...... 11.50 : 6.80 magnésie, chaux, potasse...... ; 25 PRG chlorures, sulfates, phosphates. ee re PTÉB ee Ad A RS NE dit ce 1.58 0.72 « À l’analyse élémentaire : Vers sains. Vers malades. Azote pour 100......... 1.70 1 gr. 62 0.93 0.95 Carbone pour 100...... 10.97 11.17 11.22 Race espagnolet jaune. « Au troisième âge, on a pris huit vers qui pesaient : (Les Vers sains étaient bien vigoureux; les Vers malades étaient morts de la nuit.) gr. gr. MEMSPPEPPRPESEPEE 2.038 1.955 DEEP CEE EEE . 2.215 2.028 LS bo 6000000000) 2.157 2.172 LB ÆP05060000000000 2.080 2.195 LEE ER ee 2.207 1.975 BE, so0n0001000e 2.161 1.862 Le TR EE C 2.057 2.017 LG EPacoosesasasao 2.260 2.208 « Sur 100 parties, l'analyse chimique a trouvé en com- position : Vers sains. Vers malades. AUS RSR SRE SEA AeRs 79.98 76.97 Mucus soluble à l’eau........... 6.87 10.92 Matière colorante..........,..... 1.25 1.29 Matière soluble à l’alcool......... 1.80 1.76 Matière insoluble à l’eau et à l’alcol. 7.35 5.80 Cendres....... Rte EE AAE Le VE ERA FRERE 2.17 2.22 Perte: Ge his ceci TA 0.98 1,04 SOCIÉTÉS SAVANTES. 31 « À l’analyse élémentaire : Vers sains. Vers malades. Azote pour 100............,,... 1.07 0.85 Carbone pour 100.............. 9.33 10.07 Race turin. « Au moment de la montée, sur 100 parties, on a obtenu: Vers sains. Vers malades. AVADIDE SONO de PC OMR EE 1.68 0.92 Matières solubles à l’eau........ 10.30 15.82 Matières insolubles à l’alcool..... 13.17 7.55 Race roquemaure. & À la quatrième mue, sur 100 parties, on a obtenu : Vers sains. Vers malades. AVANS 46 Q OR OURS SORA RARE 1.04 0.79 Matières solubles à l’eau........ 8.25 12.00 Matières insolubles à l'alcool... 10.17 6.83 « Ces analyses semblent démontrer d’une manière gé- nérale que les Vers sains contiennent une plus grande quantité d'azote que les Vers malades, mais moins de car- bone, et qu'ils pèsent davantage à l’état de santé qu’à l’état maladif. Il y aurait aussi plus de parties solubles à l’eau dans les Vers malades, et, par contre, plus de ma- tières insolubles à l’alcoo!l dans les Vers sains. » Séance du 11 janvier. —M. je maréchal Vaillant donne lecture d’une lettre que lui a adressée M. Pasteur sur les bons effets de la sélection cellulaire dans la préparation de la graine de Vers à soie. Dans ce travail, le savant chimiste fait connaître le ré- sultat des études microscopiques qu'il a faites sur des pa- pillons provenant des petites éducations effectuées à Paris par M. le maréchal Vaillant. Ces éducations prove- naient d'œufs dont les uns avaient été déclarés bons et les autres mauvais par M. Pasteur. Le résultat a été celui-ci, suivant ce savant : 32 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) Les papillons provenant de la graine exempte des cor- puscules sont irréprochables, et M. Pasteur affirme, par avance, que la graine qu'ils ont pondue donnera les plus beaux produits. Quant aux papillons sortis de la graine qu’il avait condamnée, ils étaient tellement mauvais pour la reproduction, malgré la réussite partielle obtenue, qu'il se croit autorisé à prédire l’échec le plus radical de leur graine. Il est probable que M. le maréchal va expérimenter à Paris, et faire expérimenter ailleurs, les graines re- connues bonnes et celles qui sont mauvaises. Les résultats ne peuvent qu'être conformes aux prédictions de M. Pasteur, car les premières ont été faites avec des sujets sains et les secondes avec des sujets qui n’ont donné qu’une réussite partielle. Du reste, aucun sériciculteur prudent, après avoir suivi toutes les phases des éduca- tions, en les étudiant ainsi par la seule méthode pratique, ne ferait grainer de pareils reproducteurs. Ici, la pré- sence des corpuscules vient corroborer les indications fournies par l’observation pratique de toutes les phases de l'éducation et de ses résultats, car les corpuscules sont, commeje l'ai établi depuislongtemps, l'indice interne d’un trouble dans les fonctions de la. vie de ces insectes. On les trouvera donc le plus souvent, et en plus ou moins grand nombre, chez les sujets provenant d’éducations qui auront présenté les symptômes, si connus des séricicul- teurs, indiquant l’état maladif de chambrées qui arrive- ront à une réussite partielle ou à un échec. M. Bouley communique les résultats de recherches ex- périmentales faites, cet été, sur une maladie du gros bétail de l’ancienne Auvergne. Cette épizootie, connue sous le nom de mal des mon- tagnes, n’est autre chose que le charbon, ainsi que l’a- vait reconnu, à la fin du dernier siècle, le vétérinaire Petit. Les études faites pour arriver à cette connaissance ont SOCIÉTÉS SAVANTES. 33 amené le secrétaire de la commission, M. Sanson, à une découverte qui serait un fait considérable si les expé- riences que l’on va faire en confirment la réalité. Suivant M. Sanson, l’altération subie par le sang charbonneux ne serait autre qu'une fermentation putride. Le sang char- bonneux et le sang dans lequel la fermentation putride commence à se manifester auraient ce caractère commun, que, dans l’un et dans l’autre, l’albumine modifiée joui- rait de la diastase, et pourraient déterminer la transfor- mation en glucose de l’empois d’amidon. L'un et l’autre, enfin, auraient cet autre caractère commun, qu’inoculés ils donneraient lieu à la manifestation de la même mala- die, le charbon. A la suite de ces recherches, la commission a obtenu un résultat très-important en trouvant que l’administra- tion de potions phéniquées triomphait de la maladie. M. Léon Vaillant lit une Note sur la vitalité d’une éponge de la famulle des Corticatæ, la Tethya lyncurium, Lamarck, et tire de ses observations les conclusions suivantes : « 1° Les deux substances qui entrent dans la compo- sition de la Tethya lyncurium sont également capables de se reproduire l’une l’autre, la substance médullaire isolée reformant la substance corticale et réciproquement. « 2° La vitalité de la substance certicale est cependant plus grande que celle de la substance médullaire, ce qui est en rapport avec sa constitution histologique. Elle est susceptible de produire des prolongements capables de reformer des adhérences à l’éponge, lorsque celle-ci a été expérimentalement détachée. Sa contractilité est aussi plus notable que celle de la substance médullaire, si mème celle-ci possède cette propriété. « 3° La substance Corticale joue certainement dans l’économie de l'éponge un rôle spécial de protection par sa substitution même. « 4 La greffe d’individu à individu dans cette espèce 2° SÉRIE. T. XXI, Année 1869. 3 34 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) est facile, mais toutefois demande un certain temps pour être complète. « 5° La greffe d’un:genre différent sur la Tethya lyn- curium n’a pu jusqu'ici être obtenue. » M. Robin, en présentant de la part de M. Ænoch un mémoire sur le développement du Bothriocéphale large, s'exprime ainsi : « L'Académie n’a pas oublié que, dans sa séance du 6 février 1865 (Comptes rendus, t. LX, p. 261), elle a, par l'organe de son rapporteur, M. Coste, sur le concours au prix de Physiologie expérimentale, décerné une mention honorable à M. Knoch, de Saint-Pétersbourg, pour ses recherches sur les premières phases du développement du Bothriocéphale large. « La commission à réservé son jugement définitif sur le travail de ce physiologiste, parce que ses observations ne résolvaient pas suffisamment la principale question, qui, à ses yeux, est celle de savoir : si l’embryon se change directement en Bothriocéphale adulte, ou si, pour arriver à ce dernier état, 1l ne subit pas d’autres métamorphoses. « D'après le vœu de vos commissaires, M. Knoch a complété son travail par de nouvelles recherches expéri- mentales, et a répondu à la question posée par l’Acadé- mie. Il montre de la manière la plus précise que l'embryon du Bothriocéphale large ne subit pas de métamorphose particulière à la manière de l’embryon des Ténias chez l'homme, c'est-à-dire qu'il ne passe pas par l’état de Cys- ticerque avant de se convertir en ver rubané adulte. « Le travail de M. Knoch étant trop étendu pour être inséré aux Comptes rendus de nos séances, je me bornerai à demander à l’Académie d'insérer les lignes précédentes, qui en renferment la conclusion principale, et de ren- voyer ce mémoire à la commission qui a examiné ses pré- cédentes recherches, en attendant que j'en remette une traduction à cette commission. » Séance du 18 janvier. — M. Colin adresse une note ayant SOCIÉTÉS SAVANTES. 35 pour titre : L’ingestion de la chair provenant de bestiaux atteints de maladies charbonneuses peut-elle communiquer ces affections à l'homme et aux animaux? Après avoir cité beaucoup de faits et d'expériences qui semblent prouver que l’ingestion de chair et de sang d’a- nimaux charbonneux, faite par des mammifères et des oi- seaux, n’a occasionné aucun mal à ceux-ci, M. Joly ter- mine ainsi : « Maintenant, à quoi faut-il attribuer l’innocuité des matières D nou tes introduites dans les voies diges- tives? Est-ce à la non-absorption des principes virulents, ou à leur altération par le suc gastrique ou par les li- quides intestinaux, altérations qui les dépouillent de leur activité ? « Il n’est pas improbable que les matières virulentes du charbon se comportent comme les venins et certains poi- sons, tels que le curare, qui demeurent sans action dans le tube intestinal, sas qu’on connaisse exactement la rai- son de ce fait exceptionnel. Mais il est certain que les sucs digeslifs enlèvent à la chair et au sang de prove- nance charbonneuse leurs propriétés contagifères. Pour le démontrer, j'ai fait avaler du sang et des muscles doués d’une virulence préalablement constatée à un chien por- teur d’une fistule gastrique, et j'en ai retiré au bout de quelques heures les portions fluidifiées. Celles-ci n’ont plus alors produit aucun effet par leur insertion dans le tissu cellulaire d’un petit animal. D'autre part, le suc gas- trique retiré de l’estomac de l'animal vivant et mis en contact avec le sang à la température du corps, dans une sorte de digestion artificielle, a également destitué ce li- quide de ses propriétés morbides. C’est done surtout à l’action du suc gastrique que les matières virulentes doi- vent l'innocuité qu'elles acquièrent dans l'appareil diges- tif, innocuité que la cuisson complète peut aussi commu- niquer. « D'après ce qui précède, on voit qu'il n'y a pas lieu 36 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) de s’alarmer des opinions récemment exprimées au sujet de l’usage des viandes charbonneuses, ni de faire des vœux pour la révision des règlements sévères applicables à la vente des viandes de cette nature. » MM. Pélissard, Jolyet et André Cahours présentent des observations sur l’action physiologique de l'éthylionine, de l'iodure de diéthylconium, comparée à celle de la conine. D'après les expériences des auteurs et de divers phy- siologistes, la conine exercerait sur les nerfs moteurs une action analogue à celle du curare. Ill. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. ANALES DEL MUSEO..…… Annales du musée public de Bué- nos-Ayres, pour faire connaître les objets d'histoire naturelle nouveaux ou peu connus conservés dans cet établissement, par le docteur German BURMEISTER, di- recteur de ce musée, etc.; grand in-#° avec planches. Entrega cuarta. Buénos-Ayres, 1867. Nous avons annoncé les livraisons 2 et 3 de cette belle publication dans ce recueil, 1867, p. 378, et nous avons dit alors que notre savant ami le docteur Burmeister avait omis de nous envoyer la première livraison ou que, du moins, elle ne nous était jamais parvenue. Aujourd'hui, 25 décembre 1868, nous recevons la qua- trième avec une iettre datée du 8 novembre 1867, en sorte que cette livraison est restée près d’un an en route. Cette quatrième livraison, accompagnée des pl. 1x, x, XI, XII, XIII et XIV, commence à la p. 233 (la troisième finissait à la p. 232), où se trouve la continuation de la FauNA ARGENTINA, 0rdo 2 ungulata, qui va jusques et y compris la p. 297. A la p. 298 commencent des suplementos. M. Burmeister parle de restes humains qui se trouvent entre les mains ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 91 de M. Seguin, mais qu’il n’a pu étudier, et donne queli- ques rectifications sur d’autres sujets traités dans la pré- cédente livraison. A la fin de ce cahier l’on trouve la suite des Actas de la sociedad paleontologica (pages x1x à xxx1V). Dans la séance du 13 mars 1867, M. Burmeister a pré- senté un individu de la Pontoporia Blainvillii, rare es- pèce de Dauphin qui se rencontre en mer, entre Maldo- pado et Bathia blanca, et qui entre, de temps en temps, dans l'embouchure des rivières de ces côtes. Il en a donné nne description zoologique et anatomique complète. Dans la séance du 10 avril, M. Burmeister a annoncé que le musée qu'il dirige avait été enrichi de plusieurs sujets rares et, entreautres, du Dasypus gigas et d’une Ful- gore nouvelle qu'il nomme Fulgora Mitrii. Elle est voi- sine de l’espèce mexicaine que nous avons publiée sous le nom de Fulgora Castres et aussi de l’ancienne Fulgora laternaria. Voici la description de la nouvelle espèce : Fuzcora Mrrrui, Burm. — F. viridi-olivacea, nigro irrorata; processu frontali angusto, attamen in apice pau- lisper inflato, lateribus crenulato; ocello alarum posti- carum, limbo extus late fusco-nigro, pupillisque duabus distantibus, altera magna, altera minutissima. — Long., 2", — Habitat in Paraguaya. Reliquis speciebus minor. processu frontali angusto, apicem versus paulispe: inflato, lateribus obtuse crenulato; supra viridi-olivaceo, dorso infuscato, subtus fusco, lateribus superioribus maculis tribus nigris. Genis argute marginatis, spina forte ante oculos, alteraque minori sub ipso oculo. Pronoto argute longitudinaliter carinato, viridi-olivaceo, nigro-marmo- rato; superficie rugulesa, antice biimpressa, cum puncto centrali nigro ex ipsis foveis juxta carinam mesonoto lato, triangulari cordato, subruguloso, nigro-maculato. Metanoto abdominisque dorso lutescentibus, subroseis, maculis magnis nigris dense variegatis. Pectus, venter pedesque pallida, nigro-maculata, femoribus tibisqueni- 38 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) gro-annulatis. Alæ anticæ viridi-olivaceæ, costa externa rosea, nigro-marmoratæ; posticæ lividæ, subhyalinæ, fusco-variegatæ : ocello magno extus anguste, intus late fusco margirato, iride flava, pupilla magna centrali nigra cum macula parva alba, alteraque minori, distante in ipsa iride ad angulum internum. Dans la séance du 8 mai, le savant directeur fait con- naître une nouvelle espèce de Baleine trouvée dans les mers voisines de Buénos-Ayres et qu’il décrit sous le nom de Balænoptera bonariensis. Il présente ensuite une collection de Bombyx du sous- genre At{acus, parmi lesquels il s’en trouve un, présumé nouveau, qu'il propose de nommer Atfacus paranensis, mais qu'il ne décrira définitivement que lorsqu'il aura reçu d'Europe quelques publications susceptibles de l’as- surer de la nouveauté véritable de l’espèce. Dans la séance du 42 juin, le même savant annonce que son musée s’est enrichi d’un squelette presque com- plet du Glyptodon tuberculatus, et donne quelques détails intéressants sur cette rare espèce fossile. Enfin la séance du 10 juillet 1867, anniversaire de la fondation de la Société, a été occupée par un discours du président Burmeister, un compte rendu des travaux de cette société par M. Carlos Murray, secrétaire, et la nomina- tion du bureau, qui est composé de MM. JS. M. Gutierrez, président, Miquel Estevas Sagui, vice-président, German Burmeister, directeur scientifique, Carlos Murray, pre- mier secrétaire, Luis Huergo, deuxième secrétaire, Leo- nardo Peregra. trésorier, et Manuel Eguia, vocal. (G. M.) ESSAI MONOGRAPHIQUE sur les Oxybelus du bassin du Léman (insectes hyménoptères), par Frédéric Cne- vrigr. Brochure in-8. Schaffouse, 1866. Au début de ce travail, M. Chevrier discute avec MÉLANGES ET NOUVELLES. 39 beaucoup de raison et de logique les deux systèmes ayant cours aujourd'hui: l’un très-impératif et n’admettant guère que la forme plastique comme pouvant servir à la fixation des espèces, et l’autre, beaucoup moins absolu, cherchant aussi à s’aider de la forme plastique, mais ne l'exaltant pas au point d’en faire le sine quâ non de l’exis- tence de l'espèce. Il arrive ensuite à la partie descriptive de son travail en fixant les caractères du genre des Oxybelus et en faisant connaitre leurs mœurs; puis il décrit avec détail les onze espèces qu'il a observées en Suisse. (G. M.) IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. | SÉRICICULTUBE COMPARÉE. Sur l’état de la sériciculture et de l'épidémie des Vers à soie en 1868, par M. FE. E. GuériN-MÉNEviILLE. (Lu au Congrès scientifique de France, siégeant à Montpellier, le 3 décembre, et à la Société impériale et centrale d'agriculture de France, le 9 décembre 1868.) Depuis que lépizootie du précieux insecte sérigène désole les pays producteurs de soie, en France et à l’étran- ger, je n'ai cessé de l’étudier, et je me suis tenu, autant que possible, au courant de la marche de la maladie et de la production de la soie. J'ai visité, chaque année, un grand nombre de localités, depuis l'extrême midi de la France jusqu’au nord. J'ai pu constater ainsi, et avec une grande satisfaction, que, sauf des cas de recrudescence dans diverses localités et dans certaines années, il y a eu généralement une diminution sensible, quoique malheu- reusement trop lente, dans l'intensité du mal, ce qui me confirme, plus que jamais, dans l’opinion que j'ai émise le premier et depuis quelques années déjà, que l'épidémie des Vers à soie continue d'être dans sa période décrois- sante. 4O REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) Ainsi quejel’ai dit dans diverses publications, cette dimi- nution d'intensité de l’épidémie des Vers à soie s’estmon- trée d’abord en Corse, dans les Basses-Alpes, le Var, etc. Voilà qu’elle vient d’être signalée aussi en Espagne, ainsi que l’annonce M. J. Huvey, de St.-Étienne, dansle Moniteur des soies du 17 octobre 1868. Il est évident qu’elle se ma- nifestera, chaque année, dans un plus grand nombre de localités, et qu'ainsi se trouvera de plus en plus justifiée mon opinion, résultant d'observations faites en grande culture et sur beaucoup de points, partagée par -une grande quantité d'observateurs praticiens et même sa- vants, et entre autres par M. Levert, alors préfet de l’Ar- dèche, et, aujourd'hui, du département des Bouches-du- Rhône. Dans un remarquable travail intitulé : De la mala- die des Vers à soie dans l’ Ardèche en 1858, dont j'ai rendu compte dans ma Revue et Magasin de zoologie pure et appli- quée, 1858, p. 500, cet éminent administrateur me don- | nait aussi gain de cause en disant : € Depuis deux ans, les saisons tendent à reprendre leur état normal. L'espoir général est que ce retour à la régularité amènera la dis- parition complète des fléaux qui ont désolé l'espèce hu- maine. La gattine passera comme passent les maladies des Pommes de terre et de la Vigne, et l’industrie de la soie retrouvera ses jours prospères. » En Italie, les observations des sériciculteurs et savants les plus compétents les ont amenés à des conclusions semblables, ainsi que le montrent les nombreuses Opi- niont sulla foglia, imprimées à la p. 67 de la brochure in- titulée : Atti della Societa d’incoraggiamento d’arti e mes- tieri de Milan, relazioni della commissione per gh studiü sulla malattia dei bachi. Milan, 1858. (Voir aussi la Revue et Magasin de zoologie, 1856, p. 584.) Si le mal a été et est encore grarfd, les tentatives pour le combattre, pour atténuer ses funestes effets, ont été nombreuses et énergiques. Le gouvernement, les savants et les hommes pratiques ont fait largement leur devoir : MÉLANGES ET NOUVELLES. LÀ l’un en ajoutant aux tournées ordinaires d'inspection sé- ricicole, des recherches scientifiques ; les autres en effec- tuant ces difficiles travaux avec zèle et persévérance. Des missions spéciales ont même été données à de savants aca- démiciens, anthropologistes et chimistes, pour étudier l'épidémie et ses effets, avec les moyens que la science la plus avancée met aujourd’hui à notre disposition, et rien n’a été épargné pour chercher à discerner les causes d’un siPsrand mal et à trouver les moyens de s’opposer à ses désastreux effets. | Il serait trop long de présenter ici un exposé, même sommaire, de ces travaux, qui sont nombreux et souvent très-importants, surtout sous le point de vue scientifique. Je dois doncme borner à indiquer ceux qui ont eu le plus de retentissement, dans ces dernières années, quoique, malheureusement, ils n’aient pas donné les brillants ré- sultats que leurs auteurs, et les amis de ceux-ci, avaient annoncés comme définitivement acquis à la science et à la pratique. po Le premier a été l’œuvre d’une commission nombreuse composée d'illustrations académiques chargées d’étudier un système d'éducation, imaginé par MM. André-Jean et Bronski, système qui devait sauver et récénérer la sérici- culture, et qui consistait à empêcher la consanguinité chez les papillons destinés à la confection de la graine. Dans un article publié dans ma Revue et Magasin de zoologie pure et appliquée, juin 1856, p. 295, j'ai établi que ce système était tout à fait illusoire, et que, füt-il bon en théorie, il n'aurait jamais été pratique. Cet article m’a exposé à des attaques violentes et injustes, que j'ai re- poussées dans un mémoire intitulé : Production de la soie. Situation. Maladies et amélioration des races de Vers à soie. (Extrait de la Revue de zoologie, etc. Janvier 1857, p. 21.) Presque en même temps, un grand rapport très-appro- batif était fait à l'Académie des sciences sur ce même sys- tème. Ainsi que le dit M. le docteur Grimaud de Caux, dans un mémoire intitulé : La question des Soies à l’Aca- 42 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) démie des sciences, résumé historique et critique (Revue et Mag. de z0ol., etc. Avril 1859, p. 163): «Les réclamations A ne manquèrent pas pour contester aussi la valeur de ce système. L'an des plus importants éducateurs du Midi, M. Amadieu, contesta cette valeur par des calculs très- simples. On passa outre; on obtint des fonds du gou- vernement pour faire, sur une large échelle, des expé- riences nouvelles. Or, pendant que ces expériences étaient en cours d'exécution, on se crut tellement £ûr d’avoir mis la main sur une merveille, que M. Dumas ne craignit pas de dire publiquement que la question était sortie du domaine de la science pour entrer dans celui de la grande pratique, et que, en 1859, sil’on continuait, on récolterait 160,000 Æilog. de graine, c’est-à-dire QUATRE FOIS LA CONSOMMATION DE LA FRANCE. « La méthode, continuait M. Dumas, mise en pratique avec le même succès dans les localités les plus diverses, infestées par l'épidémie, est sortie intacte des épreuves les plus considérables, non-seulement comme science physiologique, mais aussi, on peut le dire à présent, comme un résultat pratique de la plus haute importance pour le pays. » « Nous sommes maintenant, en 1859, continue M. Gri- maud, et voici ce que je lis, à la date du 21 mars der- nier, dans le n° 42 des Comptes rendus hebdomadaires de l’Académie des sciences, p. 56k et 567, dans le rapport de M. de Quatrefages. C'est dit crüment, mais c’est sincère. » « Disons-le tout de suite, les expériences en grand que la commission des Vers à soie avait demandées par l’or- gane de son rapporteur, M. Dumas, ont prouvé que les procédés dont il s'agit ne sauraient préserver les Vers des influences morbides actuelles. » On le voit, dans cette circonstance, j'ai eu le malheur d’avoir trop raison, car j'aurais préféré être battu et voir la sériciculture sauvée. Je ne ferai qu’indiquer un autre rapport dù à l’acadé- MÉLANGES ET NOUVELLES. La micien qui traitait ainsi son illustre confrère. Le travail de M. de Quatrefages, membre d’une nouvelle commission envoyée, en 1858, dans le Midi, a eu le même résultat négatif. Il en est cependant résulté deux découvertes : la première est le nom de PÉBRINE, substitué à l’ancien nom de gattine, et la seconde est la constatation de l'opinion générale des praticiens et des savants, qui ont toujours pensé et dit que l’épidémie actuelle est surtout une ma- ladie de la nutrition. J'arrive enfin au résultat He la mission confiée à un savant académicien et professeur de chimie, dont Îles tra- vaux sur la sériciculture ont actuellement un grand reten- tissement. Il faudrait employer trop d’espace pour exposer ici les travaux de M. Pasteur, et surtout pour en discuter les principes et les résultats. Comme j'ai été obligé de récla- mer la priorité de l'observation des corpuscules [Revue de sériciculture comparée, 1865, p. 28h ; 1866, n°6, 7 et 10), qu'il semblait, d'abord, avoir découverts, et qui font tous les frais de sa théorie, j'ai dû forcément parler de ses tra- vaux. Bien à regret encore, et malgré tout mon respect pour l’Académie des sciences, dont il fait partie, j'ai dû montrer que je ne partageais par ses opinions touchant la nature des corpuscules des Vers à soie malades. J'ai établi, il y a vingt ans, dans un travail sur la com- position intime du sang chez les insectes et surtout chez les Vers à soie en santé et en maladie (mémoire lu à l’Académie des sciences le 3 novembre , et à la Société centrale d'agriculture le 7 novembre 1849, lequel a été reproduit au Moniteur, et dans une foule de‘journaux et de recueils scientifiques et agricoles, et dans ma Revue et Magasin de zoologie, novembre 1649, p. 565 à 576, pl. xv), que les fa- meux corpuscules, si souvent redécouverts depuis, sont Les éléments de reproduction des globules du sang, ainsi que l’a récemment prouvé, par l’expérimentation directe, mon savant ami, M. L. docteur Chavannes, de Lausanne (voir hk REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) Revue zool., 1867, p. 350; Rev. séric. comparée, 1866, p. 215, etc.). Dans mon mémoire de 1849, je disais à l’Aca- démie des sciences, en concluant : «Il me paraît encore évident que ces granules sont les éléments de nouveaux globules sanguins, quand ils sont produits et lancés dans le sang d’un Ver en bonne santé, mais qu’ils manquent de quelques conditions essentielles, quand l'animal dans lequel ils se forment se trouve dans un état pathologique, ce qui les arrête dans leur développement. » Par conséquent, leur nature est parfaitement connue. Comme des faits nombreux observés partout me for- çaient de ne pas admettre la contagion de la gattine et de la flacherie, que M. Pasteur proclame dans tous ses écrits, j'ai dû aussi le dire avec sincérité. Enfin, en voyant les nombreuses attaques dirigées contre les travaux de cet éminent chimiste, et les critiques, souvent trop justes, qu’ils ont provoquées en France ét à l’étranger(f), je vou- (1) Les personnes qui voudront se faire une opinion motivée sur cette grave question, l’étudier consciencieusement et la juger avec connaissance de cause, trouveront des éléments précieux dans les journaux séricicoles et les recueils agricoles et scientifiques de Paris, des départements et de l'étranger; mais rien ne peut mieux les éclairer sur ce sujet que le lumineux mémoire de M. le docteur Luppi intitulé : Quelques considérations sur l'épidémie acluelle des vers à soie (Moniteur des soies, 22 et 29 août 1868). Dans ce remarquable mémoire, le savant Italien apprécie et discute Ja valeur scientifique et pratique des travaux de M. Pasteur avec une hauteur-de vue et une logique admirables. Après avoir lu et médité ce mémoire, il est impossible d'admettre une seule des déductions de M. Pasteur sur les maladies des Vers à soie, sur leur caractère contagieux et sur la méthode de grainage par sélection des sujets cor- pusculeux, au moyen de laquelle le savant académicien prétend s'être rendu maître de la maladie des corpuscules. « En rédigeant cet article, dit le savant docteur physiologiste, « notre but a été de mettre le lecteur sur ses gardes au sujet de ré- « sultats et de promesses d’après lesquels l’on pourrait croire que le « microscope puisse nous assurer toujours d'excellentes récoltes, « Cette confiance, nous exemptant en quelque sorte de la mise en « pratique de toutes les précautions que nous suggère une hygiène MÉLANGES ET NOUVELLES. 45 drais pouvoir m’abstenir, désormais, de toute discussion sur ses théories, sur des opinions que je ne puis partager, ni au point de vue scientifique, ni au point de vue pra- tique. Il est regrettable, surtout, pour l’honneur de la science, que d’émprudents (1) amis de ce savant aient pro- clamé, au moins prématurément, que les graines de Vers à soie, faites suivant ces procédés, ont fourmi les résultats les meilleurs, et que la régénération est non-seulement possible, mais certaine et incontestable (Comptes rendus de l’ Acad. des sciences, 14 septembre 1868, p. 583); que la France, dès aujourd’hui, peut non-seulement produire toute la graine nécessaire à ses besoins, mais en alimenter les marchés étran- gers. (Les Mondes, du 17 septembre 1868.) Voilà de magnifiques promesses tout à fait analogues à celles que M. Dumas faisait aussi, dans son mémorable rapport sur l'affaire André-Jean et Bronski. Cette fois, encore, et toujours dans-son ardent désir de voir la séri- ciculture sauvée, ce savant illustre à pris ses espérances pour des réalités, et, comme précédemment, je crains bien, pour notre sériciculture et pour moi, d’avoir trop raison en n’y croyant pas. (La suile prochainement.) SUR LES PROGRÈS de l’acclimatation du Ver à soie du chène, élevé, pour la première fois, en France en 1861, et publié sous le nom de Bombyx (antheræa) « rationnelle, nous exposerait à des mécomptes que l’on ne saurait « conjurer qu’en abritant, dans les limites du possible, les Vers à « soie des atteintes de l’épidémie régnante . » & (1) Le mot n’est pas de moi, car je le trouve dans le Rapport de la commission des soies (de Lyon) sur ses opérations de 1867 (Lyon, 1868, p. 6). Après la mention des travaux de M. Pasteur : « Nous ne pensons donc pas, comme on l’avance peut-être un peu trop èm- prudemment, que le moyen de régénérer la race est trouvé, el : que, désormais, les récoltes seront ce qu'elles étaient avant cetle ” période malheureuse que nous parcourons depuis quinze ans, » k6. REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869.) yama-maï, par M. F. E, Guérin-MÉNEvILLE. — Note lue à la Société impériale et centrale d'agriculture de France et à l’Académie nationale agricole Le 20 janvier, et à la Société impériale d’acclimatation le 22 janvier 1869. Eu faisant cette communication à la Société impériale d’acclimatation, je crois lui être très-agréable, car je sais, depuis longtemps, que plusieurs de ses membres tiennent beaucoup aux Vers à soie du chêne. Jai donc l’honneur de mettre sous les yeux de mes savants confrères des œufs de Bombyx yama-maï envoyés du Japon dans des conditions de bonne conservation qui n’avaient pas été obtenues jusqu’à présent. Je crois surtout devoir lui faire cette communication, pour qu’elle puisse apprécier le mode d’emballage, adopté d’après des instructions et des dessins envoyés par moi. En employant cette méthode, la Société pourra faire venir aussi des cocons vivants de mon Bombyx Pernyi et de plusieurs autres espèces, dont l'introduction et l’acclimatation avaient été tentées en vain jusqu'ici, parce que ces reproducteurs ont toujours été plus ou moins étouffés dans des emballages mal con- çus, où ils étaient placés dans les conditions les plus con- traires aux lois de la physiologie et de l’hygiène. Quoique l’année qui vient de finir ait été peu favorable à l’acclimatation de ce précieux Ver à soie, cette utile tentative n’en est pas moins toujours en voie de progrès, et elle mérite toute la sollicitude des amis de l’agriculture et de l’industrie. Malgré des échecs plus nombreux que précédemment, amenés par des causes qu'il est difficile de déterminer, bien des expérimentateurs ont réussi les petites éduca- tions qu'ils ont entreprises, pour introduire et dévelop- per chez nous l'élevage de ce Ver à soie. Il est donc très- probable que, dans un avenir plus ou moins prochain, et comme au Japon, mon Bombyx yama-maï, élevé dans les taillis de chênes de nos forêts, va nous faire obtenir MÉLANGES ET NOUVELLES. k7 une soie presque aussi belle, quoique d’un prix très-in- férieur, que celle du Ver à soie du mürier. Depuis deux ans surtout, des résultats très-beaux ont été o btenus, en Autriche, par M. le baron de Bretton, dont j'ai fait connaître la dernière récolte de 14,000 co- cons (voir le Journal de l’agriculture, du 20 novembre 1868). Cette continuité de réussite, en montrant que l’éle- vage en grand de cette espèce est possible sous notre climat, a été un puissant encouragement pour les sérici- culteurs qui ont généreusement entrepris de m'aider à introduire cette nouvelle espèce dans l’agriculture earo- péenne; aussi m’adresse-t-on de nombreuses demandes d'œufs de ce Ver à soie. L'année dernière, j'avais pu faire venir de ces graines du Japon, grâce à l’obligeance d'un médecin français qui habite ce pays. Malheureusement ce savant étant malade au moment où cette graine devait m'être expédiée, l’em- ballage, n'ayant pas été surveillé par lui, fut fait dans des conditions si mauvaises, que les œufs m’arrivèrent com- plétement pourris. Cette année, il a pu surveiller lui-même l'expédition d’un nouvel envoi qui vient de m’arriver dans des con- ditions excellentes. Les œufs étaient placés, en petit nombre, dans des cases séparées de boîtes en canevas. Celles-ci ont été fixées dans une caisse de grandeur suffi- sante percée d'ouvertures garnies de toile métallique, en sorte que les œufs ont toujours été maintenus dans des, conditions d'aération et de sécheresse qui rendaien toute fermentation impossible. J’ai ouvert plusieurs de ces œufs, et j'y ai trouvé les petites chenilles bien vi- vantes. Je mets ces chenilles sous les yeux de mes hono- rables confrères. Jai tout lieu d'espérer que la grave question du Ver à soie du chêne que je poursuis, depuis 1861, avec persé- vérance, en luttant contre toutes sortes d'obstacles, va faire de nouveaux progrès celte année, car les expéri- 48 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Janvier 1869. ) mentateurs vont avoir assez d'œufs ou de graines pour opérer dans des conditions sérieuses. En effet, ils peuvent, dès à présent, obtenir des œufs provenant de sujets ac- climatés en Europe depuis 1863, en s'adressant à M. le baron de Bretton (4), et s’en procurer d’autres d’impor- tation directe, grâce à l’envoi que je viens de rece- voir (2). Nora. A la suite de cette lecture, quelques-uns de mes confrères m'ont demandé si des instructions avaient été publiées pour guider les personnes qui vont faire de nou- veaux essais d'élevage de ce Ver à soie du chêne. Les guides pratiques ne manquent pas. J’ai publié des instructions suffisantes dans ma Revue de sériciculture comparée, et notamment dans les volumes de 1863, p. 33, : et 1866, p. 53. On trouvera ces instructions plus ou moins développées dans la Notice pratique pour servir à l'éducation du Ver à soie du chéne, par M. Blain (prix, 1 fr.), et dans l’ouvrage plus considérable et plus cher de M. Personnat, intitulé Le Ver à soie du chêne : tous les deux en vente à la librairie agricole. rue Jacob, 26. On trouvera aussi un résumé de la question des Vers à soie du chêne dans ma Revue et mag. de zool. et de séric. comp., 1867, p. 346. © (1) À Vienne, hôtel Novak Leopoldstadt Jaborgasse. — Prix du gramme, 10 fr. (2) À Paris, rue Bonaparte, 31. — Prix du gramme, 2 fr. Écrire franco, en envoyant le montant des demandes en timbres-poste. TABLE DES MATIÈRES. Pages. DE SAINT-SIMON. Espèces nouvelles du genre Pomatias. DE CHAUDOIR. Cicindéiètes et Carabiques nouveaux. 22 SOCIÉTÉS SAVANTES. 29 ANALYSES d'ouvrages nouveaux. è 36 MÉLANGES ET NOUVELLES. (Sériciculture comparée.) 39 Paris: — Imprimerie de Mme V® Bouchard-Huzard, rue de l'Éperon, 5. TRENTE-DEUXIÈME ANNÉE. — FÉVRIER 1869. I. TRAVAUX INÉDITS. CATALOGUE des mollusques terrestres et fluviatiles recueillis dans le département de la VENDÉE, et particulière- ment dans l'arrondissement de Fontenay-le-Comte, par M. LETOURNEUX. Le département de la Vendée n’a, je crois, jamais été l'objet d'aucune étude malacologique. C’est dans le but de combler une partie de cette lacune, que je publie la liste des mollusques terrestres et fluvia- tiles de la Vendée, au nombre de 119 espèces. Si cette liste d'espèces paraît relativement peu élevée, il faut en accuser l'insuffisance de mes recherches, que je n'ai pu étendre à tout le département. Je n'ai, d’ailleurs, voulu admettre que les espèces re- cueillies, dans le département, par moi-même ou par des personnes dignes de foi. Tel qu’il est, ce premier essai permet déjà d'apprécier le caractère général de la faune vendéenne. L'influence du centre alpique y est largement prépondérante; celle du centre hispanique s’y manifeste aussi, mais dans une moindre proportion. À ces deux éléments principaux, il faut ajouter un petit nombre d’espèces provenant du centre taurique et asiatique, quelques mollusques litto- raux, enfin ceux dont le centre d’origine n’est pas encore déterminé. Le centre gallique n’y a point de représen- tant. 2e SÉRIE, T. XXI. Année 1869. & 90 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) Réduit à mes propres forces, je n’aurais pas osé entre- prendre ma tâche, moins facile qu’elle ne paraît, quand on tient à une rigoureuse exactitude. Notre excellent ami M. J. R. Bourguignat a bien voulu être mon guide. Je suis heureux de pouvoir lui témoigner ma reconnaissance en lui dédiant une Valvata nouvelle. Grâce au concours de ce savant malacologiste, j'ai lieu d'espérer que ce modeste travail aura le seul mérite au- quel il puisse prétendre, celui d’être exempt des erreurs que l’on reproche, avec raison, à plus d'un catalogue. IMOLLUSCA GASTEROPODA. GASTEROPODA INOPERCULATA , $ 1° PULMONACEA. ARIONIDÆ. G. ARION. ARION RUFUS. Limax rufus, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 652, 1758. — — Draparnaud, Mist. Moll., p. 123, tab. 1x, f. 6, 1805. Arion Empiricorum, Férussac, Hist. Moll., p. 60, pl. 1, f. 3, 1819. Arion rufus, Michaud, Compl. Drap., p. 3, 1831. Espèce très-commune dans les bois et les lieux hu- mides, sous les pierres et les feuilles mortes. ARION TENELLUS, Limax tenellus, Müller, Verm. Hist., n° 210, 1774. — —— Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 127, 1805. Fontenay (Ar. Letourneux). TRAVAUX INÉDITS. 51 ARION HORTENSIS. Arion hortensis, Férussac, Hist. nat. Moll., p. 65, pl. 11, .f. 4-6, 1819. Fontenay, etc. — Espèce commune. ARION BOURGUIGNATI. Arion Bourguignati, Mabille, Archives malac. (3° fasc.), p. 44, 1868. Sous les feuilles mortes; le Bois-Plat, près Fontenay. G. GEOMALACUS. GEOMALACUS VENDEANUS. Animal : corpore parvulo, elongato, subeylindraceo, postice atte- nuato ac subacutiusculo, antice subattenuato ; supra rotundato, lu- tescente ac ad latera zonulis nigris ornato ; subnitente, oculo nudo lævigato aut sub lente tuberculis elongatis, lineis nigris separatis, munito; maculis minimis aureo-rubris undique adsperso; pede sor- dide albescente ; capite atro cæruleo ; clypeo oblongo, postice rotun- dato, antice subtruncato, striisque ac tubereulis paululum conspi- cuis ornato ; — orificio cavitatis pulmonaris antico, minutissimo. Animal de petite taille, ‘allongé, un peu cylindracé, atténué et presque aigu en arrière, peu atténué en avant. Partie dorsale arrondie, non carénée, de couleur jau- nâtre et ornée, de chaque côté, d’une bande noire se ter- minant au pore muqueux. Corpslisse à l'œil nu, paraissant couvert, sous le foyer d’une forte loupe, d’une infinité de petits points d’un jaune rougeâtre non brillants. Pied d'un blanc sale. Tête d’un bleu intense, ainsi que les tentacules. Tentacules supérieurs médiocres, les inférieurs réduits à un simple bouton. Manteau oblong, arrondi postérieurement, paraissant tronqué en avant, couvert de tubercules et de quelques stries vermicellées un peu apparentes. Orifice pulmonaire très-antérieur, fort petit, à peine visible. 52 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) Animal très-timide, très-lent, sécrétant un mucus peu épais, à peine irisé. Long., 10 à 15 millim. ; larg., 4 à 5 millim. Sous les mousses, les feuilles mortes, au Bois-Plat, près de Fontenay: — Rare. Ce Geomalacus ne peut être confondu qu'avec le G. Moitessierianus (1); il s’en distingue par son corps plus atténué à sa partie postérieure, par sa belle couleur jaunâtre, tandis que le Moitessierianus est gris ; par la présence de tubercules allongés, caractère qui n'existe nullement chez l’espèce précédente; enfin par ses tenta- cules excessivement courts, et par la coloration de son pied. GEOMALACUS BOURGUIGNATI. Geomalacus Bourguignati, Mabille, Arch. malac. (1°" fasc.), p. 9, 1867. Espèce moins rare que la précédente. — Au bois-Plat, près de Fontenay, sous les feuilles et les détritus. LIMACIDÆ. G. LIMAX. LIMAX VARIEGATUS. Limax variegatus, Draparnaud, Hist. Moll. France, p- 127, 1805. Napoléon-Vendée. LimMAx CINEREUS. Limax cinereus, Müller, Verm. Hist., n° 202, p. 5, 1774. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. 12h, tab. 1x, F. 10, 1805. | (1) Geomalacus Moitessierianns, Jules Mabille (4rch. mal. i p. 14, 1867). TRAVAUX INÉDITS. 53 Fontenay. Lieux humides, caves, sous les pierres. Com- mune. : LIMAX AGRESTIS. Limax agrestis, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x, pl. 1), p. 652, 1758. — — Draparnaud, Mist. Moll. France, p. 126, tab. 1x f. 9, 1805. G. MILAX. MILAX GAGATES. Limax gagates, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 100, 1801, et Hist. Moll., p. 122, tabl. re 1, 1805. Milax gagates, Gray, Cat. of. pulm. or air breath. Moll., p. 174, 1855. Environs de Fontenay. Dans les bois, sous les pierres, les écorces, les feuilles mortes. Micax SOWERBYI. Limax Sowerbyi, Férussac, Hist. Moll., p. 96, pl. vu, D. f. ‘7-8, 1823. Milax Sowerbyi, Gray, Cat. of pulm., p. 175, 1855. Sables-d'Olonne. TESTACELLIDÆ. G. TESTACELLA. TESTACELLA HALIOTIDEA. Testacella haliotidea, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 99, 1801, et Hist. Moll., p. 121, tab. 1x, f. 12-14, 1805. : — — Dupuy, Hist. Moll., p. 41, tab. 1, f. 1, 1847. Tous les environs de Fontenay; dans la terre, quelque- lois sous les pierres. 54 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Fevrier 1869.) TESTACELLA BISULCATA. Testacellus bisulcatus (pars), Risso, Hist. nat. Europe mérid., t. IV, p. 58, 1826. Testacella bisulcata, Dupuy, Hist. Moll., p. #4, pl. 1, f. 2, 1847. Avec l’espèce précédente. HELICIDÆ. G. VITRINA. VITRINA MAJOR. Helicolimax major, Férussac (père), Essai Méth. conch., p- 43, 1807. Vitrina major, C. Pfeiffer, Deutschl. Moll., p. #7 (en note), 1821. Lieux humides, sous les pierres, les mousses, les feuilles mortes. Fontenay, etc. VITRINA DRAPARNAUDI. Helix Draparnaldi, Cuvier, Règne anim., HE, p. #05 (en note), 1817. Vitrina Draparnaldi, Leach, Brit. Moll., p. 59, 1852. Habite les mêmes lieux que la précédente espèce, avec laquelle elle a toujours été confondue. La V. major a le dernier tour plus développé et plus dilaté vers l'ouverture. La V. Draparnaudi est plus globuleuse en dessous, et l’enroulement est plus régulier. Le dernier tour n'est pas aussi dilaté vers l’ouverture. VITRINA DIAPHANA. Vitrina diaphana, Draparnaud, Hist. Moll., p. 120, pl var, F. 38-39, 1805. Dans les mousses à la forêt de Vouvant. TRAVAUX INÉDITS, 55 G. SUCCINEA. SUCCINEA PUTRIS. Helix putris, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x}, p. 774, n° 614, 1758. Succinea putris, Blainville, Dict. sc. nat., vol. LI, p. 244, tab. xxxvux, f. k, 1827. Succinea amphibia, Draparnaud, Hist. Moll., p. 58, tab. mx, f. 22-23, 1805. Bord des eaux, sur les arbrisseaux et les plantes aqua- tiques. Luçon, Sainte-Gemme, etc. SUCCINEA PFEIFFERI. Succinea Pfeifferi, Rossmässler, Icon., I, f. 46, 1833. — — Dupuy, Hist. nat. Moll., p. 73, tab. 1, fig. 12, 1847. Succinea amphibia, var. + et d, Draparnaud, Hist. Moll., p. 58, 1805. Abondante à Fontenay et dans tout le marais. SUCCINEA OCHRACEA. Succinea ochracea, De Betta, Malac. terr. et fluv. della valle di Non, p. 31, pl. 5, f. 1, 1852. Environs de Fontenay. — Assez rare. SUCCINEA DEBILIS. Succinea amphibia, Forbes (non Draparnaud), Land und freshw. Moll. of Alsier, in Ann. nat. hist. or. magaz., p. 254, 1838. | — debilis, Morelet, mss., L. Pfeiffer, Monogr. Helic. viv., t. IV, p. 811, 1859. Fontenay. — Rare (Arist. Letourneux). 56 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) SUCCINEA OBLONGA. Succinea oblonga, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 96, 1801, et Hist. Moll., p. 59, tab. ux, f. 24-25, 1805. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 71, tab. 1, f. 9, 1847. Folie-Brunetière à Lorbrie, sur des rochers arrosés par un suintement continu. SUCCINEA ARENARIA. * Succinea arenaria, Bouchard, Catal. des Moll. terr. et fluv. du Pas-de-Calais, p. 100, 1837. Çà et là dans le département. G. ZONITES. ZONITES FULYUS. Helix fulva, Müller, Verm. Hist., II, p. 56, no 24, 1774. Zonites fulvus, Moquin-Tandon, Hist. Moll., I, p. 67, tab. virx, f. 1-4, 1855. Forèt de Vouvant, sous les pierres. — Rare. ZoNITES LUcIDUS. Helix lucida, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 96, 1801, et Hist. Moll. France (exclus. desc.), tab. vin, f. 23-95, 1805. Zonites lucidus, au Cat. Coq. AOBents in Voy. à la mer Morte, p. 85 (en note), 1853. Sous les pierres et les mousses au pied des murs. Fontenay, etc. ZONITES SEPTENTRIONALIS. Zonites septentrionalis, Bourquignat, Notice sur le genre Zonites (sous presse), janv. 1869. Bois-Plat, près Fontenay, sous les pierres et les feuilles mortes. TRAVAUX INÉDITS. 57 ZoniTES NAVARRICUS. Zonites Navarricus, Bourguignat, Notice sur le genre Zonites, janv. 1869. Même localité que le précédent. ZONITES CELLARIUS. Helix cellaria, Müller, Verm. Hist., II, p. 38, 1774. Zonites cellarius, Gray, in Turton, Shells Brit., p. 170, 1840. Abondante à Fontenay, dans les celliers, les jardins, sous les pots de fleurs et les débris en décomposition. ZONITES NITENS. Helix nitens, Gmelin, Syst. Nat., p. 3633, ne 66, 1789. — — Michaud, Compl. Drap., p. 44, tab. xv, f. 1-3, 1831. Zonites nitens, Bourguignat, Cat. Coq. d'Orient, in Voy. à la mer Morte, p. 8 (en note), 1853. Le Bois-Plat, près Fontenay, sous les pierres. ZONITES SUBNITENS. Zonites subnitens, Bourguignat, Notice sur le genre Zo- nites, janv. 1869. Bois- Plat, près de Fontenay. ZONITES NITIDUS. Helix nitida, Müller, Verm. Hist., IL, p. 32, 1774. Zonites nitidus, Moquin-Tandon, Hist. Moll., t. Ii, p.72, 1855. F Abondant sous les pierres et les feuilles mortes, au bord des eaux et dans les marais. LONITES RADIATULUS. Helix radiatula, Aider, Cat., p. 12, in New-Castle Trans., t. I, p. 38, 1830. 58 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) Zonites radiatulus, Gray, in Turton, Man., p. 173, tab. x, f. 137, 1840. Lieux humides, sous les feuilles mortes et les pierres. Charzais, forêt de Vouvant. * ZONITES CRYSTALLINUS. Helix crystallina, Müller, Verm. Hist., II, p. 23, n° 223, 1774. Zonites crystallinus, Gray, in Turton, Man., p. 176, 1840, Très-rare ; alluvions de la Vendée. ZONITES SURTERRANEUS. Zonites sublerraneus, Bourguignat, in Amén. malac., t. E, p. 194, pl. xx, fig. 13-18, 1856. Alluvions de la Vendée, près de Fontenay. G. HELIX. HELIX ASPERSA. Helix aspersa, Müller, Verm. Hist., 11, p. 59, 1774. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. 89, tab. v, f. 25, 1805. Espèce alimentaire, très-abondante partout. Une va- riété blonde et sans bandes se rencontre aux grottes de Brelouse. HELIX NEMORALIS. Helix nemoralis, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), 1, p. 773, 1758. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. 94, tab. vi, f. 3-5, 1805. Très-commune. Variétés nombreuses, unicolores ou ornées de 1 à 5 bandes noires. Dans les dunes des Sables-d'Olonne, où elle abonde, on la trouve parfois, ainsi que l’espèce précédente, en- TRAVAUX INÉDITS. } 59 tièrement ou partiellement blanche, par suite de la perte de son épiderme rougi par le sel marin. Alimentaire. HELIX RORTENSIS. Helix hortensis, Müller, Verm. Hist., II, p. 52, 1774. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. 95, tab. vi, f. 6, 1805. Espèce alimentaire. Moins commune que la précé- dente:; on la trouve ornée de bandes noires, mais, le plus souvent, d’un jaune pâle uniforme. HELIX LIMBATA. Helix limbata, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 89, 1801, et Hist. Moll., p. 400, tab. vi, f. 29, 1805. Bois-Plat, Roc-Saint-Luc, Saint-Michel-le-Cloucq. Les deux variétés jaunâtre et brune vivent ensemble sur les arbustes, et hivernent sous les pierres et les feuilles mortes. HeELiIx CARTHUSIANA. Helix Carthusiana, Müller (1), Verm. Hist., IE, p. 15, 1774. ë — Carthusianella, Draparnaud, Hist. Moll., p. 101, tab. vi, f. 31-39, 1805. Commune aux environs de Fontenay. Var. minor. Helix rufilabris, Jeffreys, in Linn. Transact., XVI, p. 503, 1830. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 207, tab. 1x, f. 7, 1848. — Olivieri, Michaud (non Férussac), Compl. Drap., p. 295, n° 39, 1831. Cette forme des lieux secs abonde dans la région ma- ritime, sur les chardons et les éryngiums. (1) Non Helix Carthusiana, Draparnaud, 1805. 60 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) HELIX VENDEANA. Testa pervie ac sat aperte umbilicata, depressa, subpellucida, vi- nosa aut rarius cornea, elegantissime striatula, præsertim ad su- turam, ac undique pilis albidis brevissimisque hirsuta; — spira convexa; apice minuto; — anfractibus 6 convexiusculis, lente cres- centibus, sutura impressa separalis ; — ultimo vix majore, sed ad aperturam dilatato, subrotundato, rare subangulato; — apertura parum obliqua, lunata, transverse oblonga, ad basin rectiuscula; peristomate acuto, recto, ad columellam modo expanso, Coquille déprimée, assez transparente, ordinairement d'une teinte vineuse, rarement cornée, et pourvue d’un ombilic assez ouvert en forme d’entonnoir. Test orné, sur- tout vers la suture, de striations très-prononcées et hérissé de tous côtés de petits poils blancs, excessivement courts et persistants. Spire bien convexe, à sommet petit. Six tours peu convexes, à croissance régulière et très-lente. Suture prononcée. Dernier tour presque arrondi, rarement sub- anguleux, à peine plus grand que l’avant-dernier, mais se dilatant vers l’ouverture. Celle-ci peu oblique, échan- crée, transversalement oblongue, présente une surface rectiligne à sa base. Péristome aigu, droit, mince, dilaté et réfléchi seulement vers sa partie columellaire. Haut., 5 millim. — Diam., 10 millim. Cette nouvelle espèce, intermédiaire entre les Helix hispida et concinna, habite assez abondamment dans le Bois-Plat, près de Fontenay. HELIX SERICEA. Helix sericea, Müller, Verm. Hist., IL, p. 62, 1774. Très-commune dans les marais et les lieux humides. sous les feuilles mortes et les pierres. HeELzix HispipA. Helix hispida, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 771, 1758. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. 103, tab. vu, f. 20-22, 1805. TRAVAUX INÉDITS. 61 Lieux humides, bord des eaux; abondante à Charzais. - HELIxX REVELATA. Helix (helicella) revelata, Férussac, Prodr., p. #4, n° 273, 1821. — — Michaud, Comp. Drap., p. 27, tab. ai f. 6-8 (malè), 1831. — Ponentina, Dupuy, Hist. Moll., p. 189, tab. vurr, f. 9, 1848. — occidentalis, Moquin-Tandon, Hist. Moll., t. I, p. 221, tab. xvir, f. 10-13, 1855. Environs de Fontenay, sur les pelouses sèches, où elle se cache sous les pierres et les débris de végétaux. HELIX ACULEATA. Helix aculeata, Müller, Verm. Hist., II, p. 81, 1774. Alluvions de la Vendée, à Fontenay. HELIX FUuscA. Helix fusca, Montagu, Test. Brit., p. 424, tab. xrn, f. 1, 1835. Clairières humides de la forêt de Vouvant, dans les touffes de jonc. — Rare. HELIX PULCHELLA. Helix pulchella, Müller, Verm. Hist., IE, p. 30, 177#. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. 112, tab. var, f. 33-34, 1805. Lieux humides, sous les pierres, les feuilles mortes et parmi les mousses. HELIxX COSTATA. Helix costata, Müller, Verm. Hist., II, p. 31, 1774. — pulchella, var. B, Draparnaud, Hist. Moli., tab. vis, f. 30-32, 1805. 62 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) Avec l'espèce précédente, mais plus abondante. HELIX ROTUNDATA. . Helix rotundata, Müller, Verm. Hist., II, p. 29, 1774. Commune sous les pierres et les mousses, au pied des arbres et des murs. HELIX PYGMÆA. Helix pygmæa, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 93, 1801, et Hist. Moll., p. 114, tab. vin, f. 8-10, 1805. Très-rare ou difficile à rencontrer. Un seul échantillon au Bois-Plat. HELIX LAPICIDA. Helix lapicida, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 708, 1758. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. 111, tab. x1, Ê. 35- 37, 1805. Lorbrie, Puy-Sec, Pissotte, Auzaïs, sous les pierres et dans les fentes des rochers. Peu commune. HELIX OBVOLUTA. Helix obvoluta, Müller, Verm. Hist., Il, p. 27, 1774. — — Draparnaud, Hist. Moll., p.112, tab. vu, f. 27- 29, 1805. Bois-Plat (localité unique), parmi les rochers, sous Îes pierres et les feuilles mortes, au nord. HELIX CORNEA. Helix cornea, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 89, 18014, et Hist. Moll., p. 110, tabl. vux, f. 1-3, 1805. Sous les pierres et les feuilles mortes. Maellezais, Roc- Saint-Luc, Folie-Brunelière, Saint-Michel-le-Cloucq, Bois- Plat. Peu commune. HELIX INTERSECTA. Belix intersecta, Poiret, Coq. fluv. et terr., p. 81, n° 16, 1801. — — Michaud, Comp. Drap., p. 30, tab. xrv, f. 33- 34, 1831. . # TRAVAUX INÉDITS. 63 Très-abondante sur les murs, où elle monte souvent à plus d’un mètre, sous les pierres et sous les rosettes radi- cales des plantes à larges feuilles. HELIX CAPERATA. Helix caperata, Montagu, Test. Brit., p. 433, tabl. n, f. 11, 1803. Pelouse, au pied des murs. J’admets cette espèce sur la foi de M. Dumont qui, dans sa Monographie des hélices striées, assure l'avoir reçue de Napoléon-Vendée. Je l’ai recueillie à Nantes. Hezix Pisana. Helix Pisana, Müller, Verm. Hist., 11, p. 60, 1774. Helix rhodostoma, Draparnaud, Hist. Moll., p. 86, tab. v, f. 13-15, 1805. Extrêmement abondante dans la partie calcaire et dans la région maritime du département. HELIX LAUTA. Helix lauta, Lowe, Prim. fauna Mader., p. 53, n° 43, tab. v, f. 9, 1831. — submaritima, Des Moulins, in Rossmässler, Icon. 1X et X, tab. xzunr, f. 575, 1839. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 293, tab. xnr, f. 9, 1849. C’est la plus commune de nos hélices, dans les régions calcaire et maritime. Elle présente de nombreuses varia- tions dans sa forme, dans sa taille et dans sa coloration. HELIx LINEATA. Helix lineata, Olivi, Zool. Adriat., p. 77, 1799. — maritima, Draparnaud, Hist. Moll., p. 85, tab. y, f. 9-10, 1805. Avec les deux précédentes, mais moins communes A 64 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) l’automne, on trouve ces trois espèces et l’Helix acuta, en quantités innombrables, attachées aux tiges desséchées des plantes. HELIX ERICETORUM. Helix ericetorum, Müller, Verm. Hist., I, p. 33, n° 236, 1774. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. 107, tab. vx, f. 16- 17, 1805. : Prés et pelouses, surtout dans la région maritime. En- virons de Luçon. (M. Lepeltier.) HELIX ACUTA. Helix acuta, Müller, Verm. Hist., II, p. 100, n° 297, 1774. Bulimus acutus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 77, tab. 1v, f. 29-30, 1805. Région calcaire et maritime où elle abonde. (La suite prochainement.) DescriprTions de Cicindélètes et de Carabiques nouveaux, par le baron pe Cnauporr. (Suite.)— Voir p. 22. LEIÏSTUS. L. parvicollis. Long. 8 1/2 9 m. Il n’est guère plus court que le spinibarbis, mais il est plus étroit ; le corselet est surtout moins large et ne dépasse guère la largeur de la tête. Celle-ci est moins grande, mais n’offre, d’ailleurs, pas de différences appréciables. Corselet plus étroit, moins arrondi sur les côtés, dont la partie postérieure est bien plus longuement sinuée, en sorte que {a partie qui tombe perpendiculairement sur la base est sensiblement TRAVAUX INÉDITS. 65 plus allongée; le disque est distinctement, quoique très- finement, pointillé, surtout le long de la ligne médiane; le milieu du bord antérieur est coupé plus carrément, et les angles antérieurs moins avancés. Élytres un peu plus convexes, plus parallèles, striées et ponctuées de même; rebord latéral sensiblement plus étroit. Dessous du corps ponctué de même ; une tache sur le premier article des antennes, et les cuisses d’un brun foncé : jambes, tarses. palpes et le reste des antennes, ainsi que les parties de la bouche, d’un jaune roussâtre; le dessus du corps d’un bleu violet foncé comme dans le spinibarbis. J'ai acheté deux individus de cette espèce, chez M. Erber {de Vienne), qui l'avait trouvée en Épire. PAMBORUS. M. le comte de Castelnau (Notes on Austr. Coleopt., 1867, II, p. 9) parle de ce genre, et en décrit deux espèces nouvelles. Je ne possède, il est vrai, pas ces deux dernières, mais je les ai reconnues dans deux espèces qui se trouvent dans la collection du jardin des Plantes à Paris, où je les ai déterminées et étiquetées. Elles sont bien distinctes. Quant aux anciennes espèces, je ferai ob- server que les types de la collection Gory se trouvent chez moi. Il est complétement impossible de considérer comme espèces distinctes l'alternans et l'elongatus Gory, dont le type du morbillosus que je possède se rapproche aussi beaucoup et n’est, peut-être, qu’une variété ; cepen- dant, je dois observer qu'il est plus petit, que le corselet est plus arrondi sur les côtés, ce qui le fait paraîlre plus rétréci postérieurement, que les élytres sont plus courtes, plus convexes, et, dans mes individus, d’une couleur bronzée cuivreuse que je n’ai jamais vue chez l’alternans ou l’elongatus. Le P. Cunninghami, décrit par M. de Cas- telnau sur un individu de la collection Gory que je pos- sède également, est synonyme du rorbillosus. Le viridis 2 SÉRIE. T. XXI, Année 1869. 5 66 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) Gory est bien distinct de l’alternans par les élytres plus carrées aux épaules et par le prolongement de la con- vexité qui sépare l'impression linéaire des côtés de la base de la gouttière latérale, et qui, dans le wridis se rapproche des angles postérieurs bien plus que dans l’al- ternans; la couleur des élytres est aussi bien plus verte, le corselet plus grand et plus large. Je suis de l'avis de M. de Castelnau, que le petit Pamborus, presque entière- ment d’un noir terne, des montagnes des Pins, dans le Queensland, dont il parle, n’est qu'une variété constam- ment plus petite et unicolore du Guerimi. Cette espèce offre ceci de particulier, que la partie antérieure des côtés présente deux à trois dentelures bien visibles. Il me reste à décrire une espèce qui est restée inconnue à M. de Cas- telnau, et dont je connais, au moins, cinq individus à Paris, dont un chez le comte de Mniszech, un chez M. de Vuillefroy, et deux dans la collection du jardin des Plantes; le cinquième est en ma possession, et m’a servi à faire ma description. Je le dois aux bontés de M. le co- lonel Pradier, qui me l’a généreusement donné, bien qu’il n’en possédât que ce seul individu. Pamborus Pradieri. Long. 23 m. C’est une forme in- termédiaire entre les vrais Pamborus et les Callimosoma de Hope, que je ne puis considérer comme genre distinct. il a presque le corselet de l’alternans, et les élytres du Guerini, dont il n’a pas, cependant, les dentelures laté- rales. Tête exactement comme dans celui-ci. Corselet sem- blable à celui de l’alternans, cependant un peu plus étroit, et moins arrondi sur la partie antérieure des côtés ; angles antérieurs plus marqués et moins arrondis, le dessus plus plane, la convexité des côtés de la base avançant davan- tage vers les angles postérieurs; le rebord latéral plus étroit et plus fin dans sa moitié antérieure; le point pili- fère des côtés placé comme dans le ŒGuerinü, c’est-à-dire un peu après le milieu; c’est, d’ailleurs, le seul qu'il y ait. Élytres ressemblant, pour la forme et les proportions, à TRAVAUX INÉDITS. 67 celles de l’alternans, mais sculptées presque comme dans le Guerinu; elles ne sont pas plus convexes que dans celui-ci, et sont régulièrement striées de même, mais les stries ne sont que très-indistinctement ponctuées; les in- tervalles sont tous égaux, convexes, mais non relevés en petites côtes étroites, comme chez le GŒueriniüi; les Le, 8° et 12e sont interrompus en forme de chaînons; le 14° est composé de petits tubercules modérément allongés, et la partie postérieure de tous les intervalles est fréquemment interrompue, de manière à former une espèce de ràpe beaucoup plus serrée que dans le Guerini; les trois ran- gées de points enfoncés sont beaucoup plus petites. En dessous, les segments abdominaux ponctués comme ceux du Guerinii, le reste du corps lisse. D’un noir brillant en dessous, un peu moins luisant en dessus, avec la rigole latérale et l’excavation des côtés de la base du corselet verdâtres avec des reflets violets; bords des élytres mé- talliques, surtout vers les épaules, mais peu brillants. Je le crois originaire du nord de l'Australie, sans pouvoir bien préciser la localité. Epicosmus sublævis. Long. 25 m. Aucune espèce connue n’est vraiment voisine de celle-ci. Cependant, c’est à l’an- gulatus Fabricius qu’on pourrait la comparer. Supérieur, par sa taille, aux plus grands individus de celui-ci que je connais, moins convexe, le corselet plus large, et les élytres bien moins fortement striées. Téée un peu plus large, très-faiblement imprimée transversalement derrière les yeux, mais nullement étranglée; tout le dessus, excepté le chaperon, qui est lisse, couvert d’une réticula- tion très-serrée et assez forte, surtout sur le front, qui n’a aucune dépression latérale, et présente une surface plane ; les côtés du chaperon seul sont imprimés; yeux, palpes et antennes pareils, celles-ci un peu plus longues. Corselet beaucoup plus large que dans l’angulatus, de près du double plus large que la tête avec les yeux, de moitié plus large que long, en forme d'hexaone, an peu plus rétréci 68 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) à son extrémité qu'à sa base, atteignant, comme dans l'angulatus, le maximum de sa largeur après le milieu; un peu plus fortement arrondi, à cet endroit, des côtés, avec les côtés latéraux de l'hexagone, d’ailleurs, presque recti- lignes; le bord antérieur très-légèrement échancré; les angles antérieurs fort peu avancés, arrondis au sommet; ceux de la base, qui est coupée carrément, très-obtus, arrondis, et offrant une sinuosité à peine appréciable; le dessus beaucoup plus plane, beaucoup moins velu, couvert d’une ponctuation ruguleuse bien plus faible, mais beau- coup plus serrée, uniforme à peu près partout; ligne mé- diane distincte, moins profonde, n’atteignant point les deux extrémités; de chaque côté de la base, une petite impression linéaire peu profonde et peu allongée; le bord latéral assez largement aplani, mais nullement creux et ne se relevant point près du rebord, qui est très-mince et très-étroit, et s’oblitère derrière le milieu. Étytres ayant, à peu près, les proportions de celles de l’angulatus, de moitié environ plus larges que le corselet, un peu plus arrondies vers le milieu des côtés, mais moins vers les épaules, qui sont plus marquées ; le dessus est beaucoup moins convexe, surtout vers la base, qui est un peu échancrée; les stries sont toutes très-fines, très-peu pro- fondes, légèrement ponctuées; les intervalles très-planes, excepté sur l'emplacement des taches jaunes, où ils sont un peu convexes; la ponctuation est un peu plus abon- dante, mais beaucoup plus fine. En dessous, les côtés sont beaucoup moins ponctués; les points sont très-petits, même sur les épisternes du prosternum, où ils sont plus abondants. La couleur générale est un noir obscur un peu terne; les taches jaunes des élytres sont plus oran- gées; la première, située de même, est composée de taches plus longues, ne dépasse point la troisième strie, et s'élargit extérieurement jusqu’à la huitième; la tache du neuvième intervalle est plus courte que celle du huitième, les bords sont peu dentelés ; la tache postérieure est for- TRAVAUX INÉDITS, 69 mée par cinq taches seulement; celles du cinquième et du septième intervalle se prolongent un peu plus en ar- rière que les trois autres; celle du sixième avance un peu plus vers la base. Feu Mouhot a trouvé ce bel insecte dans le Cambodije. Epicosmus humeratus. Long. 2% m. Il diffère peu du précédent, mais la forme des élytres et celle des taches sont autres ; les côtés du front sont légèrement déprimés ; le corselet ne m’a présenté aucune différence, mais la base des élytres est plus large, plus tronquée ; les épaules sont bien plus marquées, quoique arrondies au sommet; la ponctuation des intervalles est moins abondante, les taches sont plus dentelées sur leurs bords ; la première occupe une partie du troisième intervalle, elle s’élargit moins extérieurement. M. Depuiset m'a vendu un individu de cette espèce, qui habite la Cochinchine. Epicosmus Mouhotii. Long. 20 m. Quoiqu'il se rap- proche des deux précédents, on le reconnaît facilement à la largeur de sa tête et à ses élytres bien plus planes et moins ovalaires. Téte bien plus courte, surtout la partie en avant des yeux, plus large entre ceux-ci, qui sont un peu moins saillants, couverte d’une ponctuation rugueuse plus forte, très-peu imprimée sur les côtés du front; l'impression transversale à la hauteur du bord postérieur des yeux un peu plus marquée; antennes moins longues, dépassant de leurs deux derniers articles seulement la base des élytres, et plus amincies vers l'extrémité. Corselet un peu moins rétréci antérieurement, moins hexagonal, bien moins anguleux sur le milieu des côtés; angles de la base obtus, mais pas arrondis au sommet, où l’on aper- çoit une très-petite dent non aiguë; les impressions du dessus sont à peu près les mêmes, mais la ponctuation est, comme celle de la tête, plus forte et plus rugueuse; les bords latéraux sont conformés de même. Élytres moins larges, bien moins arrondies sur le milieu des côtés, 70 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) moins ovalaires, plus carrées, avec la base et les épaules, comme dans l’humeralus, proportionnellement plus allon- gées, le dessus bien plus plane (comme dans le pretiosus) ; stries assez fortes, bien ponctuées; intervalles généra- lement planes, quoique plus convexes sur l'emplacement des taches jaunes, assez fortement chagrinés et finement pubescents. Les taches ressemblent beaucoup à celles de l’humeratus ; celle de la base s’en rapproche un peu plus, et s'étend jusqu'à la première strie; elle est encore plus dentelée sur ses bords, et les taches internes sont plus courtes que les externes ; on dirait une large bande trans- versale un peu amincie sur le disque, interrompue par le premier intervalle de chaque élytre; la tache postérieure à peu près comme chez l’humeratus. Les côtés du dessous sont plus ponctués, ainsi que tout le prosternum. Décou- vert par feu Mouhot dans le Laos. Deux individus. (La suite prochainement.) Histoire naturelle et médicale de la Cnique (Rhyncho- prion penetrans, Oken), insecte parasite des régions tro- picales des deux Amériques. — Par M. Guyon, docteur- médecin, correspondant de l’Académie des sciences, etc. — Suite. Voir 1865, p. 295; 1866, p. 64, 111, 326, 359 ; 1867, p. 7, 208 et 276, 1868, p. 25, 70, 101, 171, 245. IL. Métamorphoses, p. 35-48. Cette partie du travail de M. Bonnet, comme nous l’avons déjà dit, continue et complète le nôtre, où les mé- tamorphoses de l’insecte font absolument défaut. C’est une lacune qui tient à ce que, à l’époque où nous termi- nions notre travail, — époque encore assez récente pour- tant, — les métamorphoses de la Chique restaient tou- TRAVAUX INÉDITS. 71 jours dans les desiderata de la science (1). La connais- sance de ces métamorphoses constitue une œuvre consi- dérable dont tout le mérite, toute la gloire, disons le mot, revient à M. G. Bonnet. Plus heureux que ses devanciers, M. Bonnet a pu suivre les différentes métamorphoses de l’insecte, depuis l’œuf jusqu'à l’état d'insecte parfait, en passant par les états de larve et de chrysalide, métamorphoses que, de plus, il a figurées dans les plus grands détails, et avec le plus grand soin. Mais, avant d'exposer les belles observations de notre éminent confrère de la marine, nous avons à nous arrêter sur un point très-important de l'histoire de l’in- secte, celui de la ponte. Dans une communication que nous faisions à l’Acadé- mie des sciences, le 16 février 1863, nons disions, parlant de la Chique : « Au terme de la gestation, les œufs sont expulsés au « dehors par la mère, elle les projette par l'ouverture « même qu'elle s’est pratiquée, à travers l’épiderme, pour « arriver au derme; sa ponte faite, elle périt sur place, «en se confondant avec l’épiderme, etc. » (Sur le para- sifisme de la Chique.) Précédemment, p. 38-4{, nous sommes revenu, avec plus de détails, sur le mênie sujet. La ponte est sans doute difficile à observer ; on ne peut même l'observer que par hasard, ainsi que cela nous est arrivé. Il n’est donc pas étonnant qu'elle ait échappé à M. Bonnet, qui reste incertain sur la question de savoir si les œufs sortent, l’insecte étant encore, ou n'étant plus, dans les tissus (sous l'épiderme, ou en dehors). M. Bonnet, comme nous le verrons plus loin, revient encore, et plu- sieurs fois, sur la même question, il finit par la résou- dre négativement, mais pas d'une manière absolue, pourtant, puisqu'il admet que, par exception, les œufs (1) Seulement, et comme nous l'avons dit en son lieu, Rengger avait vu la larve, et Swartz, la chrysalide, qu’il a même dessinée. . « 72 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) peuvent se faire jour en dehors du sac, l’insecte mère étant encore dans les parties, c’est-à-dire sous l’épiderme. «Je ne nie pas, dit M. Bonnet, p. 69, que ce mode « d’éclosion ne puisse s’opérer exceptionnellement, si « l’incubation est terminée avant l'expulsion du sac ; maïs, «alors, il arrivera de deux choses, l’une, etc. » En ré- sumé, M. Bonnet donne le nom de ponte à la sortie des œufs, alors quel’insecte mère n’est plus dansles parties où il s’est développé, et dontilestsorti par extraction ou quelque accident. Les œufs, dans cette ponte de M. Bonnet, sont toujours plus ou moins développés, selon le séjour plus ou moins prolongé fait par l’insecte mère dans les parties. Or, cette sorte de ponte a toujours été pour nous, comme elle l’est encore, un avortement. Cependant, et c'est ce qui résulte des belles expériences de notre con- frère, cet avortement est le mode de reproduction le plus ordinaire de l’insecte qui s’est fixé sur l’homme, où les œufs arrivent si rarement à maturité que leur éclosion se trouverait grandement compromise si, étant sortis avant terme d’une manière quelconque, ils n’étaient pas suscep- tibles de se développer encore, pour donner naissance à des larves. C’est à la fois un nouvel et frappant exemple de cette force de conservation imprimée par la nature à tous les êtres de la création. Maintenant, au point où les observations de M. Bonnet ont conduit la question de la ponte, celle-ci pourrait être considérée sous deux points de vue, savoir : 4° Lorsqu'elle s'opère, l'insecte mère étant encore en rapport avec le sujet (homme ou animal) qui l’a nourri, et sur lequel il reste, lui, ainsi séparé de sa progéniture, dont il n’a plus à s'occuper; 2% Lorsqu'elle s'opère hors du ne sur lequel lin- secte mère avait vécu, et dont il a été séparé, avec sa progéniture, soit naturellement, celle-ci étant parvenue à sa maturité, soit accidentellement, comme lorsqu'on en fait l'extraction, c’est-à-dire à une époque plus ou moins éloignée de la maturité des œufs. Cette dernière ponte, ou TRAVAUX INÉDITS. 73 ponte par avortement, pourrait être appelée, — pour la distinguer de la première, — ponte post mortem, bien qu'après celte ponte l’insecte donne encore des signes de vie pendant quelque temps. Dans le premier mode de ponte, ou ponte normale, ponte proprement dite, les œufs tombés sur le sol, Ainsi qu'il a été dit précédemment, se suffisent à eux-mêmes pour leur éclosion, tandis que, dans le second , au cou- traire, dans la ponte post mortem ou par avortement, ils ont encore besoin de la protection maternelle, alors même que l’insecte mère est déjà réduit à l'état de cadavre. Mais, n’anticipons pas sur l'historique &es méta- morphoses de la Chique, dont nous laissons à M. Bonnet l'exposition tout entière: « La Chique, dit M. Bonnet, subit toutes les métamor- « phoses des insectes parfaits; elle sort de son œuf à l’état « de larve vermiculaire, et, avant de naître Puce péné- «trante, elle se change en chrysalide dans un cocon de « soie (page 35). » € OŒuf (pl. E, fig. 9). L’œuf a la forme d’un ovoïde al- « longé..…. Ses Fate à après la ponte, sont : diam. « longitudinal, 0",0004 denis [.); diam. transversal, « 0%,0003 (dix-mill.). « La ponte commence, une fois l'ovulation terminée. II «n’est pas indispensable, pour cela, que l’insecte ait ac- « quis ses dimensions les plus élevées : il suffit qu’il ren- « ferme des œufs suffisamment développés. Ainsi la ponte « a aussi bien lieu par des sacs qui ont à peine le volume « d’un grain de millet que par des sacs qui ont la grosseur « d’un pois. Les œufs pondus, dans le premier cas, sont « seulement en moins grand nombre, mais ils sont aussi «avancés, puisqu'ils donnent naissance à des larves (1). « La sortie de l’œuf se fait avec une certaine force, (1) Je supposerais volontiers que, dans pareil cas, il existait d’autres œufs qui s'étaient déjà fait jour au dehors. G. T4 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Fevrier 1869.) « l’œuf est projeté quelquefois à la distance de 0,02. « Cette sortie a-t-elle lieu, le sac étant dans les tissus « ou en dehors ? Quoique l'ouverture épidermique, qui « correspond à l’anus, soit restée béante et permette, «par suite, de supposer que la ponte puisse $opé- «rer, le sac étant encore emprisonné, nous pensons « plutôt que l'inflammation expulsive, déterminée par la « présence de la Chique d’une part, et les manœuvres « d’extraclion de l’autre, chassant au dehors le sac dont « les œufs sont suffisamment développés, la ponte a lieu «€ à l'air libre, par les seules contractions de la Chique en- « core vivante. « Dans le premier cas, l’œuf serait projeté au hasard, et « la larve pourrait ne pas trouver une nourriture conve- « nable; car la Chique n’a pas, comme la puce, la pré- « voyance ou le pouvoir de déposer, à côté des œufs, des « boules de sang desséché. La nature paraît cependant y «avoir suppléé. C'est le cadavre de la mère qui servira « de premier aliment à la larve; c’est, du moins, ce que « nous avons toujours observé dans nos essais de repro- « duction. La larve n’a vécu et subi ses métamorphoses « que lorsqu'elle a trouvé à ses côtés, dès le début, lés dé- « bris du sac. Toutes les fois que nous avons voulu la «nourrir, soit avec du sang, soit avec de la viande « fraîche on non, la mort s’en est toujours suivie. Si ce « fait était acquis, il prouverait manifestement que la « ponte a toujours lieu à l'air libre, et non dans le tissu « cutané. Une circonstance qui vient corroborer cette opi- « nion,c’est que nous n’avons jamais rencontré des œufs ni « à l'ouverture épidermique, ai sur la peau, et cependant, « maintes fois, le sac était à peine extrait que la ponte « avait lieu. « Si l’œuf se trouve dans un milieu convenable, il par- « court rapidement toutes les phases de l'ovulation. On « voit, dès le deuxième jour, le contenu granuleux former « de véritables vésicules. Un des côtés de l'œuf s’aplatit, = TRAVAUX INÉDITS, 10 «s’excave même. Autour de cette dépression ovalaire se LCA AR A « « forme une sorte d’anneau plus foncé, formé par les gra- nulations elles-mêmes, plus serrées. C’est la vésicule serminative qui contient, à son centre, une tache ger- minative très-apparente, à un grossissement de 590 dia- mètres. C’est là que vont s’opérer les dernières trans- formations, et que se formera la larve. Bientôt celle-ci se reconnaît à travers la coque de l'œuf (pl. E, fig. 9 b). On la voit repliée en deux; ellese développe rapidement, les mouvements apparaissent. Le volume de la larve al- lant toujours croissant, l'œuf finit par éclater dans le sens de son grand diamètre, et la larve sort de l'œuf pour jouir de la vie. « Il n’est pas toujours nécessaire que la ponte ait lieu pour que les métamorphoses de l’œuf s’opèrent. J'ai va souvent des sacs privés de la vie renfermer des œufs fécondés et assez développés pour produire des larves. Dans ce cas, on voit le sac distendu éclater par suite du développement des œufs, et ceux-ci, une fois au dehors, se comportent ensuite comme les œufs pondus. « Nous avons dit qu’il fallait à l’œuf, pour se transfor- mer, un milieu et une température convenables. Nous avons pu en juger par les nombreux essais infructueux tentés pour obtenir des larves. Ce résultat n’a été at- teint que lorsque les œufs ont été mis dans un mélange de sable fin et de sciure de bois, contenu dans une boîte fermée par un couvercle. Les grands changements de température sont nuisibles ; l’air chaud et humide favorise et hâte les métamorphoses de l’œuf. Une sur- abondance d'électricité est mortelle. « Dans les conditions les plus favorables, l'ovulation dure huit à neuf jours; elle peut se prolonger jusqu’au quinzième jour. » (La suite prochainement.) 76 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) IL. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 25 janvier 1869. — M. de Quatrefages pré- sente de la part de son auteur, M. Claparède, un ouvrage intitulé : Les Annélides chétopodes du golfe de Naples, et il répond aux critiques que M. Claparède a faites de son ou- vrage sur les Annélides, qui fait partie des suites à Buffon éditées par le libraire Roret. M. Colteau adresse un travail intitulé : Sur les Echi- nides fossiles recueillis par M. L. Lartet en Syrie pendant son voyage avec le duc de Luynes : « M. L. Lartet a recueilli, pendant son voyage avec le duc de Luynes dans les régions qui avoisinent la mer Morte, un certain nombre d’Échinides fossiles qu'il a bien voulu me communiquer. Le grand ouvrage où seront pro- chainement publiées les recherches du duc de Luynes sur ces contrées, ainsi que celles de ses compagnons de voyage, comprendra la description de ces Échinides. Dès à pré- sent, je crois devoir signaler l'intérêt que nous offrent les espèces rencontrées par M. Lartet. Célles que j'ai pu dé- terminer sont au nombre de douze. « Une seule espèce, Collyrites bicordata, des Moulins, est Jurassique : M. Lartet la recueillie dans une couche par- ticulière, au château de Banias, dans l'Antiliban. Cet our- sin est abondant en Europe, et caractérise les assises su- périeures de l’étage oxfordien. « Onze espèces appartiennent au terrain crétacé, et, bien qu’elles proviennent de localités diverses, elles pa- raissent occuper à peu près le même horizon stratigra- phique. Sur ces onze espèces, sept ont déjà été indiquées SOCIÉTÉS SAVANTES. rar dans d’autres pays et fournissent, par cela même, un point de repère fort utile pour déterminer, dans la série créta- cée, la place des couches qui les renferment. « Ces espèces déjà connues sont : : Hemiaster Fourneli, Deshayes ; Hemiaster Orbignyanus, Desor ; Holectypus serialis, Deshayes ; Holectypus excisus (Agassiz), Cotteau ; Heterodiadema Libycum (Desor), Cotteau ; Cyphosoma Delamarrei, Deshayes; Goniopyqus Brossardi, Coquand. « Toutes ces espèces, à l’exception peut-être de Ÿ Ho- lectypus serialis, dont le gisement, soit en France, soit en Algérie, ne me parait pas encore fixé d’une manière bien positive, sont propres à ces couches crétacées, intermé- diaires entre le gault et la craie proprement dite, dési- gnées pendant longtemps sous le nom de grès verts, et auxquelles d'Orbigny a donné le nom d'étage cénomanien. Quelques-unes de ces espèces, {emiaster Fourneli, Hetc- rodiadema Libycum, Cyphosoma Delamarrei, sont très- communes dans certaines localités d'Algérie. N’est-il pas curieux de les retrouver associées et également très-abon- dantes à une aussi grande distance ? « Une de ces espèces, Âeterodiadema Libycum, si re- marquable par l'ensemble de ses caractères, el aotam- ment par la forme étrange de son appareil apicial, qui pénètre profondément au milieu de l'aire interambuia- craire postérieure, occupe, à l'époque cénomanienne, un très-vaste horizon ; elle est fréquente à Batna, à Tchbessa, à Bousaada, au col deSfa, en Algérie. M. Dastugue Fa ren- contrée aux environs de l’oasis de Mogra-Tahtania, sur le bord du désert de Sahara ; M. Desor la mentionne en Égypte ; je l'ai recueillie moi-même en France, près des Martigues (Bouches-du-Rhône), dans les calcaires de la Gueule-d’Enfer, au-dessus de la zone, à Caprina adversa. 78 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) La découverte de l’Heterodiadema Libycum, en Syrie, vient accroître encore l’extension géographique de cette espèce, qui existait à la même époque en Europe, en Afrique et en Asie. « Quatre espèces m'ont paru nouvelles : deux font par- tie du genre Hemiaster (Hem. Luynesi et Vignesi); la troisième est un Vucleolites, très-voisin du Mucl. similis, de l'étage cénomanien d'Europe, mais qui en diffère par la forme de son périprocte plus rapproché du bord pos- térieur (Nucl. Luynesi) ; la quatrième appartient au genre Holectypus (Hol. Larteti) et ne saurait être confondue avec aucune des espèces que nous connaissons. En Europe et en Algérie surtout, ces genres sont représentés, à l'époque cénomanienne, par un grand nombre d'espèces. Leur pré- sence dans les couches observées par M. Lartet est une raison de plus qui m'engage à rapporter ces mêmes couches à l’étage cénomanien. » Séance du 1° février. — M. Raimbert adresse un travail dont le titre suffit pour en faire connaître les résultats. Ce sont des Expériences d’inoculation démontrant que le tissu d'une pustule maligne et le sang d’un animal charbonneux ne perdent pas, par la dessiccation. leur propriété viru- lente. M. Davaine fait présenter, par M. Bernard (Claude), des Remarques relatives aux recherches de M. Sanson, sur les maladies charbonneuses. M. Luton adresse une note intitulée : Sur la virulence du sang des animaux affectés de maladies eharbonneuses. Dans ces deux notes, MM. Davaine et Luton présentent des faits qui contredisent les assertions de M. Sanson. Les conclusions de M. Luton sont : 4° Que du sang charbonneux, desséché avant qu'il ait pu éprouver aucune décomposition putride, conserve son pouvoir virulent au moins pendant cinq mois ; 2° Que du sang charbonneux desséché trop lentement, et ayant subi un commencement de fermentation putride, SOCIÉTÉS SAVANTES. 79 n’est plus apte à transmettre la maladie charbonneuse. M. Ranvier adresse un travail d'anatomie microscopique ayant pour titre : Des cellules et des noyaux tubulaires des tendons. Dans cette séance, l’Académie a reçu les ouvrages sui- vants : Le typhus, le choléra, la peste, la fièvre jaune, la dys- senterie, les fièvres intermittentes et la pourriture d’hôpi- tai sont-ils dus aux infusoires qui jouent le rôle de fer- ment ? Par M. J. Lemaire. Paris, 1868. Brochure in-8 extraite de la Gazette médicale. Recherches sur le rôle des infusoires, pour servir à l’histoire de la pathologie animée. Par M. Lemaire. Paris, 1868. Br. in-8. (Extr. de la Gazette médicale.) Zoologie vétérinaire. — Note sur les Strongyliens et les sclérostomiens de l'appareil digestif des bêtes ovines. Par M. C. Baillet. Paris, 1868. Br.in-8. Séance du 8 février. —M. Sanson, en réponse aux obser- vations de MM. Raimbert, Davaine et Luton, adresse une note intitulée : Sur les conditions de la virulence charbon- neuse. M. Joly adresse une note sur deux cas très-rares de mé- lomélie observés chez le mouton. Séance du 15 février. — L'Académie présente deux can- didats pour la chaire de zoologie (Annélides, Mollusques et Zoophytes) vacante au muséum d'histoire naturelle.Ces candidats sont MM. Deshayes et M. Vaillant. M. Jacquemin adresse une note concernant l’alimenta- tion des animaux. MM. Béchamp et Estor annoncent que de nombreuses expériences les ont conduits à la conclusion suivante : « Ce qu’on appelle la fibrine du sang n’est qu'une fausse membrane formée par les microzymas du sang, associés par une substance qu'ils sécrètent à l’aide des éléments albuminoïdes de ce liquide. » M. Gerbe fait présenter par M, Coste un travail intitulé : 80 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) Recherches sur la constitution et le développement de l'œuf ovarien des Sacculines. Il résulte des observations délicates de M. Gerbe que * l'étude de l’ovule des sacculines donne la signification des deux vésicules que renferment les œufs de certaines es- pèces; on peut même dire que la démonstration est ici complète, car on suit le phénomène dans toutes ses phases. L'une de ces vésicules est centre de formation de lélé- ment germinatif et doit conserver le nom de vésicule ger- minative sous lequel on la connaît ; l’autre est seulement centre de formation de l'élément nutritif. M. A. Béchamp adresse une note intitulée : Faits pour servir à l’histoire de l’origine des Bactéries. Développement naturel de ces petits végétaux dans les parties gelées de plu- sieurs plantes. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Les Caars. Histoire, mœurs, observations, anecdotes par M. Caamprreury. In-12 avec gravures dans le texte. — Paris, 1869. Rothschild, éditeur, rue Saint- André-des-Arts, 35. À propos de chats, et par conséquent de zoologie, l’auteur a écrit un charmant petit ouvrage littéraire plein d’érudition, de fines observations, d’anecdotes spiri- tuellement présentées, très-intéressantes et même amu- santes. Il faudrait pouvoir citer la plupart des 23 chapitres de ce livre, dans lequel l’auteur montre que les savants et les littérateurs les plus célèbres ont écrit sur l'histoire na- turelle et les mœurs des chats. Il rapporte, entre autres, ce qu’en ont dit Flourens et M. le docteur Fée, en trai- tant de l'instinct des animaux. Il donne l’histoire des MÉLANGES ET NOUVELLES. 81 rapports de ces animaux avec l'homme depuis les Égyp- tiens jusqu’à nos jours; il discute le mal et le bien que font les chats soit dans nos maisons, soit dans les fermes et les campagnes ; en un mot, on trouve à la fois dans ce petit livre instruction et amusement, et il se fait lire avec . le même intérêt par tout le monde. | IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. SÉRICICULTUBE COMPARÉE. Sur l’état de la sériciculture et de l’épidémie des Vers à soie en 1868, par M. F. E. GuériN-MÉNEviLze. (Lu au Congrès scientifique de France, siégeant à Montpellier, le 3 décembre, et à la Société impériale et centrale d'agriculture de France, le 9 décembre 1868.) —Suite. Voir p. 39. . En présence de ces illusions, le tableau de la triste réa- lité paraît encore plus sombre, et c’est avec un sentiment douloureux que je me résigne à le présenter ici. Malgré les symptômes si consolants de diminution d'intensité du mal, observés dans diverses localités, il n’est que trop évi- dent que nos récoltes de soie continuent d'être déplo- rables. Un homme éminent, ami et protecteur de l’agri- culture et de tous les genres de progrès, M. le sénateur comte de Casabianca, dans un rapport très-remarquable fait au Sénat, le 28 juillet 1868, sur la pétition du docteur Achard, de Saint-Marcellin, qui signalait l’extrême dé- tresse des populations séricicoles, a fait l'exposé de cette déplorable situation, en résumant des documents officiels avec un véritable talent et une grande clarté. Pour donner une idée du triste produit de nos récoltes de cocons de- puis l'invasion de l'épidémie, je mets le passage suivant de ce travail sous les yeux de mes lecteurs : 2 SÉRIE, T. Xx1, Année 1869. 6 "82 REV. ET MAG. DE Z0OLOGIE. (Février 1869. ) « Nous avons recueilli, sur le fléau qui désole la sérici- « culture et sur les moyens de le combattre, de précieux « renseignements au ministère de l’agriculture, et surtout € dans les entretiens du jeune et déjà si illustre savant (1) (1) Dans sa haute position, et comme rapporteur, M. de Casabianca a fait tout ce qu’il devait et pouvait faire, en puisant les éléments de son travail au ministère et chez les personnes chargées par le gou- vernement de recherches scientifiques et pratiques sur l'état actuel de la sériciculture. Il est naturel, il est indispensable qu’il en soit ainsi; car l'administration ne peut et ne doit se renseigner qu'aux sources les plus autorisées, et, en s'adressant à l’Institut, sa respon- sabilité morale est complétement à couvert. À une époque où j'étais aussi un jeune savant, et après avoir com- mencé, également par ordre du gouvernement, à étudier une épidé- mie non moins désastreuse alors, la muscardine, j'ai aussi établi que cette maladie était causée par le cryptogame (Botrytis Bas- siana), comme M. Pasteur établit aujourd’hui que la gatline ou Pébrine est causée par les poussières contenant des corpuscules vi- brants, et j'ai cherché à détruire ces sporules par les fumigations, la térébenthine, les acides, etc. J'avais trouvé les sporules du Botrytis partout, dans les litières, les poussières des ateliers, et javais été tenté de dire aussi que l’in- nombrable quantité de ces sporules produites dans une seule magna- erie malade pouvait infester tous les départements de la France et même de l’univers, A cette époque, les amis de la séricicu!ture, séduits par la clarté de ma théorie, et de bonne foi comme moi, déclaraient aussi que j'al- lais être le bienfaileur des pays producteurs de soie. Ayant observé, à la suite d’études prolongées et plus pratiques faites dans la grande culture, que les sporules du Botrylis étaient, comme mes corpuscules ou kæmatozoïdes, que la conséquence, qu’un phénomène consécutif d’une maladie provenant principalement d’une alimentation viciée, j'ai reconnu le premier que je m'étais trompé, je l’ai dit honnêtement, et j’ai cherché ailleurs un remède ou un pal- liatif en conseillant d’abord l’application d’une bonne et sage hygiène dans l’élevage des vers à soie. Du reste, et ce qui prouve que les sporules n'étaient pas la cause de la muscardine, c’est que, malgré l’innombrable quantité de ces . sporules répandues dans les départements séricicoles, cette épidémie a presque entièrement disparu. On peut donc dire que les sporules ue donnent plus la muscardine, comme les médecins disent des re- mèdes passés de mode, qu'ils ne guérissent plus, MÉLANGES ET NOUVELLES. 83 « qui, depuis 1865, poursuit avec une persévérance etun « dévouement au-dessus de tout éloge la solution de ce « difficile problème. Ces renseignements, nous sommes « heureux de pouvoir les livrer à la publicité. « La maladie, qui fait actuellement de si terribles ra- vages dans les magnaneries, est connue sous la dénomi- nation de gattine ou pébrine, et, plus généralement, de maladie des corpuscules. Elle a commencé en 1849. La récolte moyenne des cocons était alors, en France, de 20 millions de kilogrammes. « Pendant quelques années, la gattine est demeurée presque stationnaire. Une statistique récemment publiée par le ministère de l’agriculture et du commerce évalue la production annuellé des cocons, ainsi qu’il suit : « 1853, année la plus féconde du siècle, 26,000,000 kil. « 1854, — _ 21,000,000 € 1855, — — 19,000,000 « Tout à coup, sous l'influence de l’épidémie, la pro- duction s’est abaissée, en 1856, à. . . 7,000,000 kil. et progressivement, en 1863, à. . . . 6,500,000 en SG a Dit nn erncnite nr: (6:000,000 ÉR eHdSbD, 4 4 4 .ù. °4/000,000 « On n’a pu encore constater, avec certitude, le rende- ment des récoltes de 1866 et 1867, mais on a acquis la triste certitude qu’elles n’ont pas été moins désastreuses que les précédentes. » À défaut de documents officiels pour fixer le rendement des récoltes de 1866, 1867 et 1868, je ne puis que donner des appréciations comparatives de simples approxima- tions. Ainsi il est certain que la récolte de l’année 1866 a été un peu meilleure que celle de l’année précédente ; mais, en 1867, une recrudescence du mal s’est fait remar- quer et a fortement influé sur le rendement des éduca- tions. En général, et ainsi que l’établit aussi la commis- 8x REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) sion des soies de Lyon, dans son rapport annuel sur la question, il n’y a plus eu, jusqu’à présent, que des ré- coltes équivalant plus ou moins, suivant les années, à un quart de récolte normale. Au milieu des aberrations, des caprices de l’épidémie, qui a sévi sur des races regardées, d'après le microscope, comme très-saines, et qui a abandonné des éducations que cet instrument signalait comme devant être très- mauvaises, il est évident que les graines provenant du Japon ont encore été celles qui ont donné le plus généra- lement des récoltes passables, sinon comme qualité des cocons, du moins comme quantité. Il est donc urgent, tout en faisant les plus grands efforts pour rentrer le plus tôt possible dans la possession de nos belles races locales, que les sériciculteurs puissent se procurer encore, et comme mesure de transition, des graines provenant du Japon. La justice me fait un devoir de le dire, sans les graines étrangères, sans le commerce qui nous en à apporté quelquefois de bonnes (j'entends parler du com- merce honnête), nous n’aurions pas même obtenu les fractions de récoltes qui ont soutenu notre sériciculture pendant la longue période de perturbation météorolo- gique qui a pesé sur elle depuis près de vingt ans. Nous n’aurions pu attendre le moment de la cessation partielle ou entière de l'épidémie, moment qui me semble appro- cher, et un plus grand nombre de propriétaires auraient arraché leurs müriers. Cependant, tout en rendant justice au commerce loyal, je persiste à croire qu'il est fort à désirer que nous nous affranchissions, le plus tôt possible, de tout commerce re- lativement aux graines, afin de n’être plus exposés aux marchands malhonnètes qui sont venus, malheureusement, se joindre à ceux qui opéraient loyalement, en leur faisant le plus grand tort dans l'opinion des sériciculteurs. Nous devons donc tâcher d'arriver, le plus tôt possible, à l’an- cien état de choses, aux temps fortunés où chacun, réser- MÉLANGES ET NOUVELLES. 85 vant quelques cocons de choix pris dans sa récolte ou dans celle mieux réussie de quelque voisin, faisait la graine né- cessaire à sa consommation, en apportant à cette opé- ration délicate les soins minutieux qui ne peuvent lui être donnés dans une fabrication sur une grande échelle. . Pour arriver, le plus tôt possible, à ce résultat tant dé- siré, nous devons continuer les études théoriques et pra- tiques entreprises par le gouvernement et par les particu- liers, pour chercher des remèdes au mal, et surtout pour observer et suivre les progrès, malheureusement trop lents, du retrait des causes générales de l’épidémie. (Vo Revueet Mag. de zcol., 1857, p.'786.)Ces causes, je ne sau- rais trop le répéter, tendent à disparaître; mais, ainsi que jele disais en 1862 (Revue et Mag. de zool., juin 1862, p.243), «en constatant cette tendance au retour de l’état normal de la nourriture, ce qui va ramener l’état normal des Vers à soie, nous n’entendons pas dire que la santé de ces der- niers va brusquement devenir excellente. En effet, dans la majorité des pays ravagés par l'épidémie, les Vers à soie ont aujourd’hui une constitution profondément altérée. Ils ont contracté, d’abord, une maladie qu'ils ont transmise à leurs descendants, une maladie qui est devenue hérédi- taire En admettant que cette maladie ait son origine dans une alimentation viciée, ce que tous les faits bien obser- vés tendent à démontrer, il est certain qu’une nourriture saine n’amènera pas brusquement leur guérison radicale. Cette guérison sera aussi lente dans ses progrès que le mal a été lent à se développer. Dans un récent travail, résultat d’études que nous n'avons cessé de poursuivre, M. Eugène Robert et moi, à la magnanerie expérimentale de Sainte-Tulle et au labo- ratoire de séricieulture comparée de la ferme impériale de Vincennes(Journ. d’'agric. pratique, 10 septembre 1863), nous engageons les sériciculteurs à employer un moyen très-simple, et, par conséquent, tout à fait pratique et économique, en organisant, dans les localités où la mala- 86 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) die commence à s’amender, des sociétés de grainage local. Ces associations de propriétaires sériciculteurs se for- meraient dans chaque commune ou groupe de communes. Elles feraient choisir, par un agent compétent, des cocons de reproduction dans les petites éducations de montagnes ou d'autres localités dont l'épidémie se retire, suivies, depuis leur origine jusqu'à leur terminaison, par cet agent, et ces cocons, au lieu d’être réunis et entassés dans des ateliers de grainage manufacturier où l’on fait ces vastes grainages que M. Pasteur a annoncés à l’Académie des sciences dans sa séance du 29 juin 1868, seraient de suite divisés en petits lots et envoyés aux membres de ces associations, qui feraient eux-mêmes, et, par conséquent, sur une très-petite échelle, la graine nécessaire à leurs futures éducations. Ce projet, si simple et si pratique, je le répète, semble avoir été approuvé, car l’article du Journal d'agriculture pratique a élé reproduit de suite par la presse séricicole, et par divers autres recueils d'agriculture. Tout fait espé- rer que notre plan sera mis à exécution sous peu, et que, sans prétendre régénérer la sériciculture, faire revivre brusquement ses plus belles époques, et non-seulement produire toute la graine nécessaire aux besoins de la France, mais en alimenter les marchés étrangers, il est de nature à amener modestement quelques bons résultats. Du reste, la nécessité d’études sur la sériciculture ne se fait pas seulement sentir en France, en Italie, en Es- pagne, etc.; d’autres États cherchent à acquérir ou à per- fectionner l’industrie de la soie. L'Amérique du Sud, les colonies anglaises du cap de Bonne-Espérance, de l’Aus- tralie, etc., m'ont consulté souvent pour organiser des éta- blissements et obtenir des œufs de Vers à soie ordinaires et des nouvelles espèces que j'essaye d'introduire. Tout récemment encore, j'ai été informé, par ordre du gouver- nement autrichien, de la fondation d’une station d’essais séricicoles en Illyrie, projet sur lequel j'ai publié une note MÉLANGES ET NOUVELLES. 87 dans le numéro du 15 octobre 1868 du Journal d’agricul- ture pratique, et dans ma Revue et Magasin de zoologie et de sériciculture comparée, octobre 1868. Enfin, pour montrer tout l'intérêt que les amis du pro- grès attachent à notre belle industrie de la soie, j'ajouterai que MM. les directeurs et ingénieurs des chemins de fer français, et même à l'étranger, favorisent généreusement les tentatives faites partout, par moi et mes élèves, pour introduire mes nouvelles espèces de Vers à soie de l'ai- lante, du chêne, etc., dans les régions sillonnées par leurs réseaux, et que l’un des plus éminents parmi eux, M. Paulin Talabot, directeur général de la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, dé- puté et membre du conseil général du Gard, a fondé, l’année dernière, à l’Académie du Gard, un prix destiné à récompeuser l’auteur d'une Histoire de la sériciculture et des diverses phases qu’elle a traversées dans le département du Gard et dans les départements voisins, depuis son origine Jusqu'à nos jours. Le prix, dü à la générosité de M. Talabot, sera décerné, par l’Académie du Gard, dans sa séance publique du mois de mai 1869. Il consiste en une somme de maille francs. En corrigeant cet article, je dois ajouter un simple mot en réponse au post-scriptum d’un travail sur la sériciculture en Italie que M. Personnat vient de publier dans le Jour- nal d'agriculture pratique (14 janvier 1869, p. 52). Dans cette note, M. Personnat dit qu'il y a danger à laisser croire aux sériciculteurs que la maladie peut s’en aller sans qu'ils travaillent avec persévérance à la faire disparaître; si la maladie diminue, dit-il, c’est qu’on cherche de meilleure graine et qu’on soigne mieux les Vers. C'est possible, et je n’ai jamais dit le contraire ; mais il faut cependant reconnaitre que les bons soins donnés aux Vers ne suffisent pas pour supprimer la maladie, puis- 88 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) qu'elle est très-intense dans les centres séricicoles les plus éclairés, et diminue surtout dans les pays où la routine règne encore parmi les petits cultivateurs. Chercher au Japon de la bonne graine, comme va le faire M. Personnat, secrétaire’général délégué au Japon de la Société coopérative qui s'organise à Valence {Moni- teur des soies, 23 janvier 1869, p. 4), est certainement une très-bonne mesure transitoire, ainsi que je l'ai dit dans le travail ci-dessus, mais cela ne doit pas nous empêcher de tâcher de nous affranchir de cette onéreuse nécessité. L'étude des localités d’où il est bien évident que la mala- die se retire spontanément, et où l’on peut, avec et sans microscope, faire de la bonne graine de nos races lo- cales, si supérieures à celles du Japon, doit donc être poursuivie avec persévérance. Si nous arrivions ainsi à nous passer des graines étrangères, je suis persuadé que M. Personnat applaudirait sincèrement à un pareil résul- tat; car, s’il est oblivé aujourd'hui de préconiser l'emploi des graines du Japon, il s'intéresse trop à notre séricicul- ture pour ne pas désirer qu'elle s’affranchisse de tout com- merce des graines étrangères en rentrant au plus tôt dans son état normal. VER A SOIE DU CHÉNE. On lit dans le Journal de l’agriculture : Malgré les perturbations climatériques dont les effets ont été si fâcheux sur les éducations des Vers à soie or- dinaires, et de ceux qui se nourrissent des feuilles de l’ai- lante et du chêne, les expérimentateurs zélés qui veulent bien m'aider à donner à l'Europe cette dernière et si pré- cieuse espèce ont obtenu, dans bien des cas, des résultats qui promettent beaucoup pour l'avenir. J'ai cité la magnifique récolte de 14,000 cocons obte- nue, l’année dernière, en Autriche, par M. le baron de MÉLANGES ET NOUVELLES, 89 Bretton, qui est parvenu à conserver cette espèce depuis 1863, et chez qui elle est complétement acclimatée. Aujour- d’hui j'ai la satisfaction d'annoncer aux amis de l’acclima- tation et de l’industrie de la soie que des faits analogues se sont produits en France. Je prépare une liste des per- sonnes qui ont plus ou moins bien réussi, l’année dernière, dans leurs expériences d'élevage de mon Bombyx yama- ma, En attendant que tous les documents me soient parve- nus, je crois bien faire en publiant l'extrait suivant d’une lettre que vient de m'adresser M. Charles Alliot, ex- vétérinaire diplômé d’Alfort, aujourd’hui à la tête d’une retorderie de lin, chanvre et coton, à Cholet (Maine-et* Loire) : « M. Henry, voulant s’occuper sérieusement de l’édu- cation des Vers à soie du chêne, a formé une société, au 1°" janvier de cette année, sous la raison sociale Henry, Galais et comp.; la lettre que vous lui avez fait honneur de lui adresser, intéressant la société, nous venons y ré- pondre avec les notes fournies par M. Henry. « En avril 1866, M. Henry obtenait de M. Blain, à An- gers, par l’intermédiaire d’un ami, 7 chenilles à leur deuxième âge ; une disparut pendant l'éducation, les autres donnèrent 5 cocons et 5 papillons, dont 2 femelles seulement, desquelles il eut 380 œufs. « Au commencement de février 4867, une partie des œufs ont éclos, étant conservés dans une chambre où la température était trop élevée : toutes les chgnilles périrent, faute de nourriture. Les autres œufs ayant été placés en plein air, 6 degrés de froid arrêtèrent l’éclosion, qui n’eut lieu ensuite qu'aux premiers jours d'avril. « M. Henry, quittant Angers le 6 juin pour se fixer à Cholet, laissait derrière lui, sur des chênes de 3 ans qu’il avait fait planter dans une propriété de sa mère, environ 200 chenilles commençant à faire leurs cocons; dès les premiers jours, la presque totalité des chenilles furent mangées par les oiseaux et, à un voyage qu'il fit à An- 90 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) gers, il ne put recueillir que trois grammes de graines, lesquelles ont fait l’objet de l'éducation de 1868. « Absent de Cholet les 21 et 22 avril, M. Henry a con- staté, à son retour, l’éclosion d’une partie des œufs con- servés : les jeunes chenilles étaient mortes de faim; c’est donc à partir du 23 avrii qu’a commencé l’éducation de 320 chenilles mises sur de petits rameaux trempant dans l'eau au moyen de planches trouées. 274 étaient exposées au concours d’horticulture de Cholet les 5, 6 et 7 juillet suivant : une vingtaine avaient commencé leurs cocons à partir du 98 juin. De cette culture il résulta 274 cocons, desquels il ne sortit que 204 papillons. Étant placés dans un appareil trop petit, les mâles se trouvant en plus grand nombre que les femelles, génèrent celles-ci pendant leur ponte, et M. Henry n’obtint que 53 grammes de graines. Aujourd’hui il n’en reste que 20, les 33 autres ayant été mangés par les souris, ainsi que les chrysalides des 70 co- cons dont les papillons n'étaient pas sortis. « Une seule chenille fut atteinte de la maladie pendant les trois éducations, et encore c’est la première année que périt une des sept données par M. Blain, lequel perdit tout ce qu’il en avait. « M. Henry a toujours placé les chenilles en plein air aussitôt leur éclosion, etil est évident que toutes les pertes faites pendant ces trois campagnes ne proviennent que d’inexpérience et d'outillage imparfait. Quant à la ques- tion d’acclimatation, elle est parfaitement résolue, puisque la graine provient de l’envoi fait à M. Blain en 1863. « Tel est, monsieur, l'historique de la culture de M. Henry, à l’extension de laquelle ses deux autres coas- sociés vont coopérer du mieux qu'ils pourront; aussi acceptent-ils avec empressement la quantité d'œufs du Ja- pon que vous jugerez convenable de leur adresser. Nous continuerons, cette année, la culture sur branches coupées trempant dans l’eau de bassins placés dans les jardins en- vironnant notre établissement de retorderie, et pour l’em- MÉLANGES ET NOUVELLES. 91 placement desquels bassins il peut être consacré une sur- face d’environ 800 mètres carrés; mais ce serait trop pour un début. Actuellement nous avons une trentaine de beaux chênes en pleine végétation, des pousses de 0",20 garnies de feuilles, que nous avons forcés en serre chaude dans la prévision d’une éclosion précoce, et pour le concours ré- gional d'Angers. » J'engage les personnes qui ont fait des expériences d'é- levage de mon Bombyx Yama-maï à m'adresser leurs notes, afin de rendre mon travail aussi complet que pos- sible. GuÉRIN-MÉNEVILLE. LE VER A SOIE DU CHÉNE AU JAPON. Au moment où un grand nombre d'agriculteurs s'efforcent de m'aider à introduire l'élevage de mon Bom- byx yama-maï en France, dans toute l’Europe et jusqu’en Amérique, au cap de Bonne-Espérance et en Australie, je crois qu'ils liront avec intérêt le document suivant, qui est de nature à nous encourager dans la poursuite de Pœuvre d'intérêt général que nous avons entreprise. Je le trouve dans le remarquable et excellent ouvrage que son Exec. le ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics vient de faire publier sous le titre de Traité de l'éducation des Vers à soie au Japon, par Sira- Kawa, de Sendaï (Osyou), traduit pour la première fois du Japonais , par Léon pE Rosny, professeur à l'école impé- riale des langues orientales. À la fin de sa traduction et + d’un rapport dans lequel il rend compte de la mission qui lui avait été confiée à l'effet d'étudier les 15,000 cartons de graines de Vers à soie du mürier offerts, en 1866, par le syôgoun du Japon à S. M. l’empereur, de les classer et de traduire les inscriptions qui s’y trouvaient attachées, on lit (p. 152) ce qui suit : « Mon intention était de joindre à ce rapport un ré- \ 92 REV. ET MAG. DE ZOOLOG1E. (Février 1869.) sumé des données japonaises relatives aux Vers à soie nourris avec les feuilles du chêne. Je n’ai malheureuse- ment pu trouver, dans les ouvrages japonais à ma dispo- sition, des renseigneménts étendus de nature à intéresser les personnes qui ont tenté avec raison, et parfois même avec un véritable succès, d’acclimater en Europe ces in- téressants Lépidoptères de la faune de l’extrème orient. Je me bornerai à mentionner, à leur sujet, les indications suivantes que j'ai recueillies, dans le cours de mes voyages, de la bouche même des Japonais les plus au cou- rant de l’industrie qui se rattache à cette espèce de Vers à soie sauvages, ainsi que quelques notes qui m'ont été fournies par des industriels du Nippon dignes de la con- fiance de la science européenne. « Le Ver à soie du chêne, connu sous le nom de son cocon, en japonais Yama-mayou, «cocon des montagnes,» mérite à tous égards, suivant les insulaires du Nippon, l'attention des sériciculteurs. En bien des circonstances même, il est considéré, par les indigènes, comme supé- rieur au Ver à soie du mürier. La soie qu’on en retire passe, dans le pays, pour être plus belle et plus solide que ja soie ordinaire. Au point de vue de la question de la beauté, les manufacturiers européens ne se rangent pas précisément à l’avis de leurs concurrents asiatiques ; mais ils ne peuvent contester l’opinion de ceux-ci au sujet de la force et de la durée de la soie du Yama-mayou. Une autre particularité contribue à faire rechercher cette soie sauvage : je veux parler de la difficulté relative avec la- quelle elle reçoit, à la teinture, les couleurs intenses; de telle sorte que, combinée avec la soie ordinaire et em- ployée pour le tissage de fleurs ou autres ornements, elle permet d'obtenir des étoffes dont le fond acquiert une couleur foncée en même temps que Îles dessins conservent uve couleur claire, et cela au moyen d’un seul bain. Tou- jours est-il que la soie du Yama-mayou est très-recherchée par les Japonais, qui y attachent une valeur tout à fai MÉLANGES ET NOUVELLES. 93. exceptionnelle, et qui consentent à la payer un prix supé- rieur({) à la soie produite par le Bombyx mori. « La soie du Yama-mayou étant devenue, pour les Ja- ponais, un produit d’une importance considérable, on a dû demander à des éducations artificielles ce que la na- ture, livrée à elle-même, ne produisait pas en quantité suffisante pour les besoins du pays. C’est ce qui a donné naissance, dans diverses provinces du Japon, à la forma- tion de magnaneries spéciales au Ver du chène. La pro- duction de la graine, toutefois, n'ayant jamais été très- abondante dans ces magnaneries, les élevages de Yama-mayou n’ont pris de l’extension que dans un petit nombre de localités, ce qui a contribué à conserver à leurs produits le prix élevé où ils se maintiennent encore à présent sur les marchés indigènes. « Aujourd’hui, les principales éducations du Yama- mayou se rencontrent surtout dans les principautés de Deva, de Higo et de Vetsizen; on en trouve également, mais en petit nombre, dans les provinces de Satsouma, de Tsikougo, de Boungo, de Bouzen, de Nagato, d’Aki, de Bingo, de Bitsiou, de Karima, de Mimasaka, de Isa, de Mino, de Owari, de Sinano, de Kotsouké et de Simot- souké. Depuis une dizaine d'années, on a tenté d'établir quelques magnaneries du même genre dans les campagnes du Mousasi, auprès des paysans; mais les résultats qu'on a obtenus de ces Vers, nourris avec des branches d'arbres coupées dans les forêts, n’ont généralement pas dédom- magé du temps et des soins qu’il a fallu leur consacrer. La soie qu’on en a retirée, mélangée avec de la soie ordi- (i) Les soies gréges de Yama-mayou se sont vendues, en 1865, aux lieux de production, au Japon, environ 55 fr. le kilogramme, tandis que les soies ordinaires se vendaient 60 fr. (Revue de sérici- culture comparée, 1865, p. 39); mais le cours du marché indigène est fréquemment à l’avantage de la soie du chêne. Du moins, les Japonais que j'ai eu occasion de consulter à cet égard sont una- nimes pour l’affirmer. Leur déclaration s’accorde, du reste, avec les données du docteur Pompe Van Meerderwoort, « qui attribue à la soie du Yama-mayou une valeur d'environ 75 à 80 fr. le kilog. » 9% REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Fevrier 1869.) naire, a été employée surtout à la fabrication de tissus du genre des crêpes de Chine. « Le chêne est, de toutes les essences du Nippon, celle qui paraît convenir le mieux à la nourriture de la che- nille du Vama-mayou. L'expérience a démontré qu’on pouvait remplacer, au besoin, la feuille de cet arbre par celle d’un assez grand nombre de végétaux différents ; mais les sériciculteurs indigènes ont reconnu que ces di- vers végétaux ne devaient être donnés aux vers qu'acci- dentellement, si l’on voulait éviter une perte considérable à la fin de l'éducation. « Plusieurs espèces de chênes appartenant à la flore des îles de l’Asie centrale sont employées, avec succès, pour l'élevage des Vers à soie sauvages. Toutefois, celle que préfèrent les indigènes est appelée, par ceux-ci, Siro- Kasi « chène blanc » (Quercus sirocasi, Sieb.). On fait également un bon usage des feuilles de deux autres es- pèces : le Kasiva (Q. serrata, Thumb.), et le ÆKousoü-gi (Q. dentata, Thumb.). L’écorce de ces deux arbres fournit aussi une matière colorante employée pour la teinture en noir. « L'éducation des Vers du Yama-mayou se fait le plus souvent sur les arbres mêmes dont les feuilles servent à leur nourriture, et ce mode d'élevage est, sans contredit, le plus favorable au développement des chenilles et à la formation de beaux cocons, d'autant plus que le Bombyx du chène est moins sujet à souffrir des variations de la température que le Bombyx du mürier. Il faut dire, il est vrai, que les éleveurs ont beaucoup à souffrir, dans les éducations en plein air, des insectes et des oiseaux de tous genres qui dévorent une quantité de Vers, depuis leur naissance jusqu'au moment où ils se disposent à filer. C'est ce qui a engagé les paysans à élever parfois les Yama-mayou sur des branches plantées dans des fosses ou placées dans des baquets, où elles conservent leur frai- cheur au moyen de l’eau qu’on a soin d'y renouveler de temps à autre, On peut alors éviter les attaques des oi- MÉLANGES ET NOUVELLES. 95 seaux en étendant sur ces branches des filets à mailles étroites et soutenus de distance en distance par des pi- quets enfoncés en terre. « Les Japonais recueillent également le Yama-mayou sur les montagnes et dans les forêts où ils vivent à l’état sauvage. Ils choisissent de préférence la nuit pour cette opération, les cocons ne s’apercevant que très-difficile- ment pendant la durée du jour. Aussitôt que l’obscurité s’est répandue sur la terre, ils parcourent les bois de chènes où, grâce à la lueur des torches qu'ils allument à cet effet, les cocons leur apparaissent avec des reflets ar- gentés et cristallins. Des hommes, des femmes et même des enfants sont employés à cette opération lucrative qui souvent assure l’aisance et le bien-être des nombreuses familles pauvres de paysans. » Pour donner une idée de ce genre de récolte des co- cons, M. de Rosny a placé à la fin de son livre un tableau colorié (pl. xx1£) représentant une forêt parcourue parun homme portant une torche allumée, et dans laquelle on voit les chercheurs de cocons montés dans les arbres et jetant les cocons à terre, où ils sont recueillis par des femmes et des enfants. Dans un autre article, je signalerai divers passages de la traduction de M. de Rosny etde son rapportau ministre, qui montrent qu’au Japon aussi l’on pense, comme moi, que la question de l'alimentation des Vers à soie du mürier est de première importance pour les sériciculteurs de ce pays, et qu’ils soignent tout particulièrement les mûriers, admettant ainsi, ce que je soutiens depuis si longtemps, que la bonne santé des arbres fait la bonne santé des Vers, et que des arbres malades sont la principale cause des épidémies qui ravagent les éducations de ces précieux in- sectes domestiques. GUÉRIN-MÉNEVILLE. P. S. Depuis l’annonce que j'ai faite de l’arrivée des 96 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Février 1869.) œufs de Yama-maï, que j'ai fait acheter au Japon, et que je distribue contre le remboursement des frais déboursés (2 fr. le gramme, de 1 à 5 grammes, et 1 fr. 50 le gramme quand on en demande plus de 5 grammes), un grand nombre d’expérimentateurs se sont empressés de deman- der à s'associer aux tentatives qui vont avoir lieu cette année. En Allemagne, M. le baron de Bretton a fait aussi une large distribution de ses graines acclimatées depuis 1863. Exposition de nids artificiels. — La Société genevoise pour là protection des animaux, dans le ‘but de favoriser les intérêts agricoles par la multiplication des oiseaux in- sectivores, a décidé de rassembler dans une exposition les nombreux modèles de nids déjà inventés, et d’en en- courager la fabrication au moyen de primes accordées aux meilleurs spécimens. Dans ce but, elle prie tous les inventeurs d'envoyer, d'ici au 20 mars, tous les modèles de nids, dessins et publications relatifs à ce sujet, à l’adresse de MM. Carey frères, 3, Vieux-Collége (pour la Société protectrice des animaux). TABLE DES MATIÈRES. Pages. LETOURNEUX. Cat. des Moll. terrestres et fluviatiles de la Vendée. 49 DE CHAuDoir. Cicindélètes et Carabiques nouveaux. 64 Guyon. Histoire de la Chique. 70 SOCIÉTÉS SAVANTES. ; 76 ANALYSES d'ouvrages nouveaux: 80 MÉLANGES ET NOUVELLES. (Sériciculture comparée.)— Vers à soie du chène. : 81 EEE OS Paris. — Imprimerie de Mme V® Bouchard-Huzard, rue de l'Éperon, 5. ———…— TRENTE-DEUXIÈME ANNÉE. — MARS 1869. I. TRAVAUX INÉDITS, CAUSERIES ORNITHOLOGIQUES, par M. Juces Via. BRUANT ALLÉON, Emberiza Alleonis, mihi, espèce nouvelle. Syn. Emberiza schæniclus, var. 8, Pall. Zoogr. Ross. Asia, t. II, p. 48. Nous avons publié dans cette Revue, 1867, p. 199, un article dont le but était de réhabiliter, sur un oiseau en chair, trouvé à la vallée de Paris, le 27 janvier 1866, V'Emberiza passerina, de Pallas ; depuis, de nouveaux su- jets capturés en Normandie et dans les Alpes sont venus, ainsi que nous le supposions, confirmer l'espèce et ses apparitions en France. A l’occasion du Bruant passerine, nous disions, dans cet article, page 204 : « Aux quatre types connus du groupe des schænicoles, nous sommes tenté d'ajouter un cinquième, dont Pallas a donné la description dans la Zoographia, à la suite de l’Emberiza schæniclus; descrip- tion qu'il termine par cette phrase : An hæc specie dis- tinguenda ? Nous sommes convaincu que cet oiseau, s’il vient en France, répondra au point d'interrogation. » Après avoir exposé les motifs qui nous portaient à croire que le Bruant, trouvé par Pallas dans les régions du lac Baïkal, n’était pas une simple variété, ni même une race locale, nous terminions par cette phrase : « Nous 2° SÉRIE. T. XxI. Année 1869. 7 98 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) espérons que cet oiseau viendra un jour se faire connaître comme espèce nouvelle. » Notre espérance s’est réalisée, du moins en partie; nous ne pouvons encore annoncer la capture de l'oiseau en France; mais cinq sujets reçus de la Daourie, en oc- tobre 1868, ne laissent aucun doute sur leur valeur spé- cifique. Leur livrée et les constatations du voyageur in- diquent un & adulte, en livrée complète de noces, 2 & qui viennent de terminer leur mue, et 2 $ en été. Le & en noces et l’une des © font partie de la belle collection de M. le comte de Riocour, qui nous les a communiqués avec une obligeance dont nous lui réitérons nos remer- ciments ; l’un des 2 %, livrée d’automne, appartient à M. le comte de Boubers; nous possédons l’autre et l’une des femelles. Avant de donner la description de ces oiseaux, nous croyons utile de citer le texte de la Zoographia, tome II, page 48. B. In regionibus transbaïcalensibus, præsertim circa Selengam, in salicetis, jam aprili gregatim abundat va- rietas quam sequentibus a vulgari diversum descripsi. Caput supra et lateribus nigrum, occipite et temporibus pallido variegatis ; fascia alba a rostro per parotides cer- vicem totam ambiens, quibusdam fulvescens vel flaves- cens. Gula, ut in priore, ad jugulum longitudinaliter atra, limbis plumarum passim pallidis. Subtus alba, hypochon- driis passim lutescente inquinatis. Dorsi plumæ medio nigræ, utrinque albido-pallidæ. Remiges item margine exteriore pallidæ, limbo passim albæ ; tectrices secunda- riæ margine undique pallido, incumbentes apice albæ. Bases alarum cinerascenti-canæ; uropygium album, tectrices caudæ subgriseo lituratæ (quibus præcipue differt). Cauda subforcipata, rectrices 2 mediæ griseo- albidæ, medio longitudinaliter fuscæ, extimæ utrinque 2 extremitate oblique albæ, rachi tamen fusca; reliquæ TRAVAUX INÉDITS. 99 nigræ, apicis ora albicante. Pedes corneoli, digitis fusci. Fæœmina : capite griseo-lutescens fusco-liturata ; superci- lis albicantibus, gula flavescenti-alba, arcu oblongo e lituris fuscis sparsis. Dorsi alarumque color magis lutes- cens quam in mare; uropygium flavescenti-album ; hypochondria lituris linearibus ferrugineis. Pondus circi- ter semunciale ; feminis paulo minus. Mensura ad uropygium 3!" 3!"", caudæ 2! 3'”, alarum expansarum 8” 2”, compositarum 2" 8/", rostri 4”, tibiæ 74/5'", dig. ant. medii (cum. ung. 2’”'}8'", postici (c. u. 2 1/21) 59/37. An hæc specie distinguenda ? Quant à la nidification, Pallas dit, page 47 : Nidus schœnicli, observante Messerschmidio in dauurica varie- tate, humi inter fruteta hæmisphæricus, graminosus, pilis mollibus stratus. Ova 5 cinericia, lineolis pulverata. Cette courte description, qui s'applique évidemment à la variété £, à notre Bruant Alléon, semble, d’après l’ex- pression lineolis, lui donner des œufs qui rentreraient dans la série de ceux du Bruant jaune, c’est-à-dire mar- qués de traits déliés, et non dans la série de ceux du Bruant de roseaux, qui portent des taches plus ou moins arrondies. La description de Pallas représente, évidemment, l’oiseau au commencement du printemps. Nous adoptons, comme diagnose du Bruant Alléon : dessin de la robe semblable à celui du Bruant de roseaux; bec du Bruant nain, grêle, évidé et infléchi sur l’arête supérieure ; aile fermée, r’excédant pas 72 millimètres dans le & et 68 dans la © ; doigt médian n’excédant pas 17 millimètres, ongle compris ; croupion blanchâtre ; pommeau de lent cendré bieu dans le %, gris dans la &. Voici la description des trois livrées présentées par les oiseaux que nous ayons examinés : & adulte, livrée des noces ; 100 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) Sans doute, en été, d’après l'achèvement complet de la mue ruptile et l’état des plumes. Capuchon noir, encadrant la tête, du front à la nuque, et latéralement les yeux, les joues et les oreilles, séparé du dos par un demi-collier blanc ; plastron noir, descen- dant, sans s’élargir, du menton au bas de la poitrine ; moustaches blanches partant de la mandibule inférieure, entre le capuchon et le plastron et se réunissant aux ex- trémités du demi-collier; plumes du dos, scapulaires, rémiges tertiaires, grandes et moyennes couvertures alaires d’un noir intense avec bordures blanches, marbrées de fauve, bordures qui forment sur l'aile deux bandes transversales blanches ; pommeau de l’aile et petites couver- tures d’un cendré bleu, rémiges brunes, avec bordures externes d’un blanc rose , croupion blanc ; suscaudales de la même couleur, mais avec des mèches grises ; les deux rectrices médianes brunes, avec bordures blanches ; les latérales noires sur leur moitié basale, blanches sur l’autre moitié, avec rachis brun ; les voisines semblables, mais avec la partie blanche limitée au tiers; les intermédiaires noires, avec la pointe brune ; plumes axillaires, couver- tures subalaires, ventre, abdomen, souscaudales et flancs d’un blanc pur, sans stries; mandibule supérieure brun de corne, l’inférieure jaunâtre; pattes d’un brun roussâtre, avec les doigts plus foncés. Longueur totale, 147 millimètres ; aile, 71 millim.; doigt médian, ongle compris, 17 mill. © adulte, en été. Les plumes usées et la présence de quelques plumes neuves indiquent, dans les deux femelles décrites, des oiseaux qui commençaient leur mue, sans doute à la fin de l’été. Dessus de la tête roux, avec des stries noirâtres ; large tache d'un roux marbré de brun sur le lorum, les joues et TRAVAUX INÉDITS. 101 les oreilles ; gorge blanche, encadrée latéralement par deux bandes de taches châtain foncé, qui descendent du bec jusqu’à la poitrine, où elles se réunissent imparfaite- ment ; une bande sourcilière blanche, large au-dessus des yeux, étroite à ses extrémités, sépare la calotte de la tache auriculaire, une bande de même couleur, partant de la mandibule inférieure, sépare cette tache de l’encadre- ment de la gorge ; dessus du cou, d’un gris fauve, avec mèches rousses, peu apparentes sur les côtés ; dos, scapu- laires, rémiges tertiaires, grandes et moyennes couvertures alaires d’un châtain foncé, avec bordures d’un blanc fauve, formant deux bandes transversales sur l'aile ; pommeau de l'aile et petites couvertures alaïres gris, avec une teinte rembrunie au centre des plumes; croupion et suscaudales d'un blanc sale, flammé de roux; rémiges brunes, bordées extérieurement, les primaires de rose terne vers la base et de blanc vers la pointe, et les secon- daires de roux pâle ; parties inférieures d'un blanc lavé de fauve, surtout à la poitrine et aux flancs, ces derniers avec stries rousses, longues et étroites ; bec, pattes, queue, couvertures subalaires et plumes axillaires, comme dans le & en noces. Longueur, 145 millimètres ; aile, 67; doigt médian, 17. & terminant sa mue d'automne. Ses pattes un peu plus pâles, son bec plus court que . dans les autres sujets, nous font supposer un oiseau de l’année. En opérant fictivement la mue ruptile, nous re- trouvons en lui la livrée du 6 en noces, ce qui prouve qu'il devient adulte à sa première mue. Tête d’un roux vif en dessus, d’un roux pâle en dessous, accusant le capuchon et la gorge noirs, le collier et les moustaches blanches ; pommeau de l'aile et petites couver- tures d’un cendré bleu ; dos, scapulaires et moyennes cou- vertures alaires d’un noir intense varié de bordures blan- ches, rousses et gris bleu ; rémiges tertiaires et grandes 102 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) couvertures alaires du même noir bordé de roux; crou- pion et suscaudales gris-perle, |avec bordures terminales fauves; parties inférieures d’un blanc marbré de roux, excepté au ventre, mais sans stries ; rémiges semblables à celles de la ®, mais un peu plus foncées ; queue du 6 en noces, mais avec les deux rectrices médianes noires et largement bordées de roux ; mêmes dimensions que le & en noces ; pattes un peu plus pâles. Nous avons comparé ces cinq Bruants de la Daourie à 21 Bruants de roseaux, représentant tous les âges, sexes, saisons et dimensions; voici les caractères différentiels les plus saillants que nous avons rencontrés : CARACTÈRES GÉNÉRAUX QUI DIFFÉRENCIENT LES DEUX ESPÈCES : Bruant Alleon. Bruant de roseaux. Bec du Bruant nain, grêle,| Bec un peu renflé, arête supé- évidé, légèrement infléchi au cen-|rieure dessinant une courbe plus tre de l’arête de la mandibule|ou moins prononcée. supérieure. Doigts courts, le médian n’excé-| Doigts longs, le médian variant dant pas 17 millimètres. de 19 à 22 millim. Ailes courtes, de 71 millim.| Ailes plus longues, de 78 à dans les 8, de 67 millim. dans|81 millim. dans les 8, avec une les 9, avec une longueur totale|longueur du corps de 140 à de 145 à 147 millim. pour le|155 millim., et de 70 à 72 millim. corps. (Les rémiges n'étaient|dans les ç, avec une longueur usées dans aucun des cinq su-|du corps de 125 à 140 millim. jets.) Variations de taille peu sensi-| Grandevariations de taille, entre bles dans les sexes et les indivi-|140 et 155 millim. chez les 6, dus, entre 145 et 147 millim. 125 et 140 millim. chez les 9. Pommeau de l'aile, cendré bleu| Pommeau de l’aile d’un marron dans le mâle, gris dans la fe-|vif dans les deux sexes, en toute melle. saison. TRAVAUX INÉDITS, 103 CARACTÈRES PARTICULIERS QUI DIFFÉRENCIENT LES & : Brüant Alléon à en noces. |Bruant de roseaux & en noces. Plastron noir descendant du| Plastron noir descendant du menton au ventre entre deux|menton à la poitrine entre deux lignes parallèles. ligues divergentes. Dos présentant un aspect demi-| Pas de noir pur au dos; plu- deuil ; plumes d’un noir intense,|mes châtain foncé, avec bordures avec bordures blanches, à peine|rousses. marbrées de fauve. Croupion et suscaudales blancs,| Croupion gris, suscaudales gri- ces dernières avec des mèches|ses. à la base, brunes vers la grises. pointe. Deux bandes transversales! Deux bandes marron, confon- blanches sur l'aile. dues dans la couleur générale de lPaile. Flancs d’un blanc pur, sans! Flancs flammés de roux dans stries. tous les âges. CARACTÈRES PARTICULIERS AUX Q® : Bruant Alléon © en été. Bruant de roseaux 9 en été. Derrière du cou strié de roux| Derrière du cou strié de brun sur un fond fauve. sur gris. Deux bandes transversales d’un| Deux bandes transversales peu blanc fauve sur l'aile. saillantes, l’une marron, l’autre : rousse. Croupion et suscaudales d’un] Croupion et suscaudales d’un blanc sale, avec stries rousses. |gris sombre, avec larges mèches brunes. Gorge et devant du cou d'un| Gorge et devant du cou d’un blanc sale. roux vineux. Stries rares et linéaires sur les| Mèches larges et nombreuses flancs. sur les flancs. Bande sourcilière large au| Bande sourcilière à peine appa- dessus des yeux. rente au dessus des yeux. Le Bruant Alléon et le Bruant de roseaux n’ont, en réalité, de commun que le capuchon des mâles, la queue, la disposition des rémiges et le dessin de la robe; le 104 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Wars 1869.) Bruant Alléon présente des différences notables dans le bec, la longueur des ailes et des doigts, dans la coloration, notamment du pommeau de l'aile et du croupion, si caractéristique des espèces dans la famille. Pallas lui donne un habitat particulier dans les vastes régions du lac Baïkal, surtout sur les rives de la Selenga, entre celui du Bruant passerine au nord, et ceux des Bruants de roseaux et de marais au sud ; il l’a rencontré par bandes nombreuses (abundat gregatim, dit-il); il ne parle pas de livrées intermédiaires entre lui et le Schæniclus, ce qu’il fait ordinairement, lorsqu'il en rencontre, dans les espèces douteuses. Les cinq sujets que nous avons eus entre les mains présentent bien, il est vrai, trois livrées différentes, mais caractérisant les sexes et les saisons, et parfaitement reliées entre elles. En présence de toutes ces considéra- tions, nous n’hésitons pas à certifier, dans le Bruant des rives de la Selenga, une espèce parfaitement distincte, et ce qui nous surprend le plus, c’est que Pallas ait hésité à le faire. Cet oiseau, suivant Pallas, arrive en avril dans les régions du lac Baïkal, et il y niche ; il doit donc être migrateur, comme la plupart des espèces du genre; il habite sans doute, pendant l’hiver, l'Asie méridionale. Est-il européen ? Aucun individu, à notre connaissance, n'aencore été capturé en Europe; mais les Bruants montain, rustique, nain, auréole, passerine, à couronne lactée, qui habitent aussi pendant l’été le centre de l'Asie septentrionale, viennent presque annuellement en France; ne désespérons donc pas d'y rencontrer un jour notre protégé, qui nous a peut-être déjà visités incognito. Pallas, n’ayant donné aucun nom à ce Bruant, nous le dédions à notre excellent ami et collègue des rives du Bosphore, en reconnaissance des services qu'ilrend tous les jours à l’Ornithologie, à M. Alléon, qui a donné à la faune européenne l’épervier brun, le milan govinda, la tourterelle à collier, qui nous à fait connaître les mi- TRAVAUX INÉDITS. 105 grations, les mœurs et les formes des oiseaux de proie dans leur pureté naturelle, avant leur contact avec la ci- vilisation de l'Occident. 15 mars 1869. CarALoGuE des mollusques terrestres et fluviatiles recueillis dans le département de la VENDÉE, et particulière- ment dans l’arrondissement de Fontenay-le-Comte, par M. LETOuRNEUx. — Suite. Voir p. 49. G. BULIMUS. BULIMUS OBSCURUS. Helix obscura, Müller, Verm. Hist., II, p. 103, 1774. Bulimus obscurus, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 63, 1801, et Hist. Moll., p. 74, tab. 1v, f. 23, 1805. Sous les pierres; partout, mais nulle part abondant. G. FERUSSACIA. FERUSSACIA SUBCYLINDRICA. Helix subcylindrica, Linnœus, Syst. Nat. (éd. xn), p. 1248, 1767. Bulimus lubricus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 75, tab.1v, f. 24, 1805. Zua lubrica, Dupuy, Hist. Moll., p. 330, tab. xv, f. 9, 1850. Ferussacia subcylindrica, Bourguignat, Des Fer. Alger. in Amén. malac., t. 1, p. 209, 1856. Lieux humides, sous les pierres, les mousses et les feuilles mortes. 106 REV. Et MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) G. CLAUSILIA. CLAUSILIA PARVULA. Helix parvula, Studer, Faunul. Helv. in Coxe, Trav. Swetz, t. IIL, p. 431, 1789. Clausilia parvula, Studer, Kurz, Verzeichn., p. 89, 1820. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 352, t. XVI, f. 12, 1850. Clausilia rugosa, var. g., Draparnaud, Hist. Moll., p. 73, 1805. Très-abondante sous les pierres d’un vieux mur, à Bre- louse. CLausiL1A REBouDI. Clausilia Reboudii, Dupuy, Hist. Moll., p. 356, tab. xvuur, f. 3-4, 1850. Bois-Plat, sous les pierres et les feuilles mortes. CLAUSILIA NIGRICANS. Clausilia nigricans, Jeffreys, in Linn. Trans’, t. XVI, p. 351, 1828. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 355, tab. xvi, f. 2, 1850. Très-répandue sur les murs, les rochers, les troncs d'arbres ; sous la mousse et les pierres. CLausiLiA RozPHir. Clausilia Rolphii, Leach., Syn. Moll., p. 119, 1820. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 359, tab. xvn, f. 9, 1850. Bois- Plat, forêt de Vouvant, Saint-Hilaire-des-Loges; sous les pierres, les mousses et les feuilles mortes. Peu répandue. G. BALIA. BALIA PERVERSA. Turbo perversus, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), I, p. 767, 1758. TRAVAUX INÉDITS. 107 Pupa fragilis, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 64, n° 25, 1801, et Hist. Moll., p. 68, tab. 1v, f. 4, 1805. Balœa fragilis, Dupuy, Hist. Moll., p. 369, tab. xvin, f. 5-6, 1850. Balia perversa, Bourguignat. Sur le genre Balia, in Amén- malac., t. IL, p.69, pl. xui, f. 1-3, 1857. Commune sous les pierres et sous la mousse des vieux murs. | G. PUPA. PuPA UMBILICATA. Pupa umbilicata, Draparnaud, Tab]. Moll., p. 38, n° 56, 1801, et Hist. Moll., p. 62, tab. xx, f. 39-40, 1805. — — Dupuy, Hist. Moll., p. #11, tab. xx, f. 7, 1850. Très-commun et très-abondant partout, sous les pierres et sous la mousse des arbres. Pupa MUSCORUM. Turbo muscorum, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), f, p. 767, 1758. Pupa marginata, Draparnaud, Tab. Moll., p. 58, 1801, et Hist. Moll., p. 61, tab. mx, f. 36-38, 1805. — muscorum, Lemarck, Anim. s. vert., VI, 2° part, p. 111, 1822. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 407, tab. xx, f. 10, 1850. Sous les pierres etla mousse, dans les régions calcaires. Var. bigranata. Pupa bigranata, Rossmässler, Icon., f. 645, 1839. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 409, tab. xx, f. 9, 1850. Sous les pierres, aux environs de Fontenay. 108 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) G. VERTIGO. VERTIGO MUSCORUM. Papa muscorum. Draparnaud, Tabl. Moll., p. 56 (excl. syn.), 1804, et Hist. Moll., p. 59, tab. 1, f. 26-27, 1805. — minutissima, Partmann, in Neue Alp., p. 220, tab. 11, f. 5, 1821. Vertigo muscorum, Michaud, Comp. Drap., f. 70, 1831. Lieux secs, sous les pierres et les mousses, au pied des murs. Rare. Fontenay. VERTIGO PYGMÆA. Pupa pygmæa, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 57, 1801, et Hist. Moll., p. 60, tab. ur, f. 30-31, 1805. Vertigo pygmæa, Férussac père, Essai méth. conch., p- 124, 1807. Environs de Fontenay, sur le calcaire; assez abondant sous les pierres, dans les lieux frais. CÆCILIANELLIDE. G. CÆCILIANELLA. CÆCILIANELLA LIESVILLEI. Cæcilianella Liesvillei, Bourguignat, Monog. g. Cæcil. in Amén. malac., t. 1, p. 217, pl. xvin, f. 6-8, 1856. Alluvions de la Vendée. — Rare. CÆCILIANELLA ENHALIA. Cæcilianella enhalia, Bourguignat, Malac. Bretagne, p. 158, pl. n1, f. 14-16, 1860. Alluvions de la Vendée. — Rare. TRAVAUX INÉDITS. 109 AURICULIDÆ. G. CARYCHIUM. CARYCHIUM MINIMUM. Carychium minimum, Müller, Verm. Hist., Il, p. 125, 1774. Auricula minima, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 54, 1801, et Hist. Moll., p.57, tab. 1x, f. 18-19, 1805. Charzais, Roe-Saint-Luc, sous les feuilles mortes et les détritus. Rare ou difficile à trouver. — Alluvions de la Vendée. G. ALEXIA. ÂALEXIA MYOSOTIS. Auricula myosotis, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 53, 1801, et Hist. Moll., p. 56, tab. ux, f. 16-17, 1805. Carychium myosotis, Michaud, Compl. Drap., p. 73, 1831. Alexia myosotis, Môrch, Catal. Yoldi, p. 58, n° 785, 1852. Talmont, sous des pierres que la marée couvre et dé- couvre alternativement, probablement sur toute la côte, dans des conditions analogues. (La suite prochainement.) BLATTARUM NOVARUM SPECIES ALIQUOT, auctore H. DE SAuSSURE (1). 1. Logoptera Araucana. — Sordide testacea: pronoti disco utrinque vitta vel lineolis pallide-fuscis; elytris oyatis; abdomine testaceo vel in longitudinem fusco (1) Voy. Revue et magasin de zoologie, 1868, p. 354. 110 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) 3-fasciato, vel fuscescente, Q &. Long., 8 millim. — Chile. 2. TEMNOPTERYX LOBIPENNIS. — Valida, nigra, pronoto antice truncato, elytris trigonalibus, haud contiguis, elevato-venosis, in 21% abdominis segmentum desinenti- bus; lamina supra-anali ® rotundata; tarsis rufescen- tibus. Long., 20 millim. — Brasilia. 3. BLATTA ALBIDA. — Albida; capite fusco-punctato, fronte fascia transversa fusco-ferruginea ; pronoto ellip- tico, plano, hyalino; disco punctis fuseis in lineas dispo- sitis picto; elytris testaceo-hyalinis; alis hyalinis, venis anticis fusco-testaceis ; abdomine superne fuscescente, G.. Long., 10 millim. — Bogota. 4. BL. FUSCA. — Fusco-castanea; ore, ocellis, pe- dibus, testaceis; antennis basi pallidis apice obseuris; pronoto corneo, basi, antice et utrinque flavo-limbato; elytris castaneis, flavo-limbatis, parte obtecta dextra hyalina; alis hyalinis, costa opaca, flavescente. Long., 8-9 millim. — Ager Argentinus. 5. PSEUDOPHYLLODROMIA HySTRIx. — Flavo-testacea , nitida ; antennis nigris, {° articulo flavo; pronoto trans- verso, atro, margine antico et postico vittisque 3, flavis, lobis lateralibus pellucidis ; elytris basi nigris, vittis nu- merosis citrinis; margine antico-pellucido; parte apicali ferruginea; alis ferrugineis, albido-marginatis, fascia media præmarginali fusca ; pedibus testaceis, femoribus supra, tibiis subtus, fusco-marginatis; abdomine fusco- rufo, ultimo segmento apice fusco-aurantio marginato ; exciso, lamina supra-anali transversa, ©. Long., 1-8 millim. — Venezuela. ; Genus THYRCOSERA, Burm. a. Cercis styliformibus. 6. THYRSOCERA OBSCURA. —Omnino fusco-nigra ; vertice linea crenulata rufa; alis nigro-fuscis; abdomine et pe- TRAVAUX INÉDITS, 111 dibus fusco - piceis; coxis pallide marginatis, &. Long., 12 millim. — Mexico. 7. Ta. Nicrira. — Nigra; elytrorum area mediastina apice albida:; alis infuscatis costa nigrescente, basi-sub- hyalina ; coxis albido-marginatis; tibiis tarsisque rufis. Long., 10-11 millim. — Brasilia. 8. TH. AMERICANA. — Fulvo-aurantia ; antennis (basi) fuscis; alis fusco-nebulosis, basi hyalino-flavidis, costa fulva linea intramarginali fusca ; abdomine superne fusco, aurantio-limbato, &. Long., 12 millim. — Argentinus ager. b. Cercis compressis, spatulatis. 9. Tu. crinicornis, Burm. — Nigra; pronoti margine postico, elytrorum area mediastina punctoque albidis; alis antice et apice. infuscatis; abdominis segmentis, coxisque, albido-limbatis; cercis spatulatis, ©. Long., 10 millim. — Brasilia. 10. Ta. BruNNERI, Nob. — Flavo-ferruginea; antennis nigris, $ annulo albido ; pronoto angusto, macula discoï- dali fusca et fascia intramarpinali postica fuscescente; elytris et alis flavidis ; coxis et abdominis segmentis pal- lide marginatis; cercis longis, fuscis, spatulatis, 9. Long., 9 millim. — Th. crinicornis, Brun. — Surinam. Genus ISCHNOPTERA. Species vena humerali alæ indivisa. 11. IL. BILuNATA. — Testaceo-ferruginea ; pronoto flavo- testaceo, minuto, fornicato, bisulcato, maculis 2 semi- lunaribus fuscis ; elytris gracilibus, elongatis, rufescenti- bus, margine flavescente, linea basali fusca in vena humerali; alis subhyalinis, venis fusco-ferrugineis; vena discoïdali ramis 2 apicalibus, 4-5 brevissimis, &. Long., 13 millim, — Chiquitos. 112 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) 12. I. virus. — Fusca; pronoto utrinque castaneo- marginato; elytris fusco-rufis; alis pellucidis, badio- venosis, apice fusco-ferrugineo-nebulosis, costa subfla- vescente; vena humerali indivisa ; vena discoïdali ramis apicalibus 3, incompletis 3-4; tibiis et tarsis fusco-ferru- gineis. Long., 4 1/2 millim. — Argentinus ager. 43. I. PARvuLA. — Minuta, crassa, faciei Blattæ, fusco- ‘castanea ; capite et pronoto fusco-nigris; elytris casta- neis; ocellis, pronoti margine antico, nec non elytrorum limbo laterali, flavis; antennis fuscis, basi pallidis; alis fusco-ferrugineo-nebulosis; campo minuto apicali inter- calato; vena discoïdali ramos 2 apicales et 6 rudimenta- rios emittente, Q. Long., 9 millim. — Brasilia. 14. TL. CASTANEA. — Parva, fusco-castanea; pronoto corneo, bisulcato; elytris in area mediastina testaceo- marginatis ; alis fuscescentibus, area vitrea lata, vena media recta; v. discoïdali ramis 2 apicalibus, 5 brevissi- mis, $. Long., 10 millim. — Brasilia. Genus PSEUDISCHNOPTERA, Nob. Corpus depressum. Antennæ elongatæ, pilosæ; caput prominulum; pronotum planatum, parabolicum, postice truncatum, scutellum liberans. Elytra elongata, lata, co- riacea, dense venosa. Alæ coloratæ; vena discoïdali ramos ad marginem apicalem et rudimenta ad venam analem emittente. Abdomen postice attenuatum, lamina supra-anali trigonali. 15. Ps. LINEATA, Oliv. — Blatta l'ineata, Oliv., Enc., IV, 317, 17. — Cayenne. 16. CHORISONEURA INQUINATA. — Testaceo-pellucida; antennis fuscis, basi extus flavis; capite flavo, macula magna frontis et fascia verticis fusco-nigris; macula quadrata frontis et fascia occipitis, flavis; pronoti disco flavescente; elytris pellucidis, basi fuscescentibus; alis campo apicali et anali fusco, nec non vena humerali et TRAVAUX INÉDITS. 113 spatio ejus regionis, fuscis, 9. Long., 13 millim. — Bra- silia. 147. CH. minuTa. — Minuta, omnino fulvo-ferruginea, subtus pallida; elytris pellucidis; alis hyalinis, venis flavo-ferrugineis, S. Long. 5-7 millim. — Ager Argen- tinus. 18. CH. MULTIVENOSA. — Planata, fulvo - pellucida ; vertice fulvo-testaceo ; pronoto valde transverso, pellu- cente, disco medio fulvo-testaceo ; elytris fulvo-pelluci- dis, venis multiramosis; vena humerali apice ramos numerosos pectinatos versus marginem suturalem emit- tente ; vena discoïdali multifurcata, &. Long., 10 millim. — America tropicalis. 19. PARAHORMETICA CICATRICOSA. — Fulva; pronoti margine antico reflexo; disco & corrugato, bitubercu- lato, castaneo-vario ; meso, metanoto elytrisque nigro- maculatis ; abdominis segmentis basi nigris, margine toto fulvo; cercis apice fuscis; pedum spinis et tarsis superne fuscis G. Long., 34 millim. — Ager Argentinus. 20. DASYPOSOMA MARMORATA. — Valida, fusco-castanea, subtus pallida; thorace sparse crasse punctato, aurantio vel testaceo, fusco-marmorato; capite aurantio, fascia transversa fusca ; abdomine rufo-marginato, $. Long., 33 millim. — Venezuela. 21. BLaBErA BRUNNERI. — Fusco-castanea; pronoto fusco semi-orbiculari, margine postico recto, disci ma- cula rufa libera; margine antico et angulis flavo-limbatis ; elytris truncatis, quadratis, tantum ad secundum, seg- mentum medium attingentibus, sese haud tangentibus ; abdomine rufo-castaneo, segmentis fusco-marginatis, 4. Long., 40 millim. — Brasilia. 2e SERIE. T, XXI, Année 1869. 114 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE, (Mars 1869.) Descriprions de Cicindélètes et de Carabiques nouveaux par le baron pe Cnaupoir. (Suite.)— Voir p. 22, 64. Epicosmus laticollis, de la taille du Mouhotü, dont il est très-voisin. Téle et élytres presque semblables; la sculpture du dessus ne diffère guère, mais le corselet est plus large, plus transversal, la base en est plus élargie, de sorte que son extrémité antérieure paraît plus rétrécie; la rondeur du milieu des côtés est plus forte, les angles postérieurs sont arrondis et dénués de dent au sommet. Elytres à épaules un peu plus arrondies, un peu moins planes, striées de même; la bande basale plus étroite, bien moins dentelée sur ses bords, elle laisse à découvert les deux premiers intervalles, les deux taches internes petites; la bande postérieure composée de quatre taches, entre la quatrième et la huitième strie, à peine dentelée sur ses bords, en carré presque aussi long que large. Le dessous ponctué de même. | Epicosmus Saundersii. Long. 12 m.Très-voisin du rufi- palpis, Laferté. Tête sensiblement plus large, plus renflée derrière l’étranglement; front plus ponctué, surtout à sa par- tie antérieure, à peine déprimé de chaque côté et presque plane. Corselet presque pareil, se relevant un peu moins aux angles postérieurs, avec une ligne médiane plus mar- quée. Elytres de la même forme, un peu plus planes ; ponctuation du fond des stries plus fine ; tache humérale plus dilatée extérieurement et atteignant l’épaule par la tache du huitième intervalle, qui est la plus longue de toutes, celles du septième et du sixième étant plus courtes et les deux internes très-petites; les bords sont peu dente- lés; la tache postérieure diffère peu, les taches intérieures se raccourcissent cependant davantage. Palpes, articles extérieurs des antennes et pattes plus obscurs. Également découvert par Mouhot, dans le Laos, et généreusement donné par M. W. W. Saunders. ; TRAVAUX INÉDITS. 115 ÆEpicosmus basifasciatus. Long. 11 m. Il ressemble également au rufipalpis, dont il «a la taille. Corselet aussi rétréci derrière que devant, atteignant sa plus grande lar- geur au milieu, où les côtés forment un angletrès-arrondi, de manière à former un hexagone régulier moins long que large, les quatre angles de la base et de l'extrémité presque également arrondis au sommet, les deux premiers cependant plutôt très-obtus, avec une très-petite dent au sommet ; le dessus offre la même sculpture, les bords la- téraux sont moins aplatis, la ligne médiane est un peu plus marquée. Elytres à peu près de la même forme, peut-être un peu plus ovalaires; on retrouve la même con- vexité, les mêmes stries etle même mode de ponctuation ; la tache postérieure ne diffère ni de forme ni d’étendue, mais celles de la base forment une bande transversale qui n’est interrompue que par l'intervalle sutural, le bord postérieur est un peu dentelé; elle touche au bord latéral, et toute la base serait jaune, s’il n’y avait autour de l’écusson une tache commune carrée, transversale qui s'étend jusqu’à la cinquième strie, et se dilate le long de la base jusqu’au sommet de l’épaule; le milieu de la bande est un peu échancré derrière sur la suture. Coloration comme dans le rufipalpis, palpes et tarses ferrugineux. Même patrie et même provenance. Epicosmus Pradieri. Long. 8 millim. Il se rapproche beaucoup de l’obscuricornis, Laferté ; mais, outre sa taille plus grande, il en diffère par ses antennes presque en- tièrement noirâtres; le milieu des côtes du corselet est en- core plus arrondi, les angles postérieurs sont plus prolon- gés en arrière, plus aigus, la dent qui les termine est plus saillante en dehors; la forme des élytres est la même, mais elles n’ont pas de bordure ferrugineuse ; les quatre taches, colorées de même, sont plus petites, celle posté- rieure est obliquement transversale, celle du devant se rapproche bien moins de l'épaule et va de la huitième à la troisième strie, elle est un peu transversale, à peine dentelée. Antennes plus allongées, atteignant au moins ia 116 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) tache antérieure des élytres ; palpes faiblement sécuri- formes à l'extrémité ; jambes et tarses bruns, quatrième article des six tarses fortement bilobé. Il m’a été donné par M. le colonel Pradier, dont le frère l’a rapporté du Gabon avec beaucoup d’autres carabiques, pour la plupart nouveaux. Nore. La connaissance des espèces de ce genre a aug- menté depuis la publication de ma : « Révision des Pana- géides, » dans le Bulletin de Moscou, en 1862. M. Schaum, en 1863, en décrivait dans le Berliner Zeitschrift, quatre espèces, dont l’une, le lœvifrons, est voisin du conicus, Murray, les angularis, exaratus et longicornis. Toutes les quatre figurent dans ma collection et sont bien dis- tinctes. Je crois avoir reconnu le Pan. cereus, Mac Leay, dans un insecte de Java voisin de l’Oxygonus, mais dont le corselet est presque arrondi, plus étroit, sans angle postérieur saillant; à sa place on ne voit qu’une très-petite dent; les élytres sont plus allongées, plus convexes, plus étroitement rebordées, plus ponctuées; la tache antérieure touche au bord latéral et se compose de cinq taches assez courtes et très en zigzag; les antennes sont entièrement noires, ainsi que les palpes; le quatrième article est plus bifide. J'ai acheté l'individu que je possède à la vente de la collection Jeakes. Je ne serais pas éloigné de croire que le P. versutus, Laporte (Étude ent., 1834, p.155, 2), ne füt le même insecte indiqué par erreur comme venant du Sé- négal. Je n’ai, il est vrai, pas vu le type, mais on sait que la collection Buquet renfermait de fort belles espèces de Java, et que le versutus pourrait bien en venir aussi. L’Isotarsus amplicollis, Schaum, est effectivement un tout autre insecte que mon preliosus, auquel je l'avais réuni bien à tort. Il a les quatre premiers articles des tarses antérieurs assez dilatés dans les mâles et revêtus d’une brosse serrée en dessous, qui disparaît vers la base du premier; le quatrième de tous n'est que légèrement échancré. Le Crasped. arcuatocollis, Murray, présentant le mème caractère, je crois qu’on peut les constituer en TRAVAUX INÉDITS. 117 genre distinct, sous le nom d’Epigraphus. Tous les deux font partie de ma collection. J'ai reçu de M. Murray des types de ses Crasp. vicinus et Symei ; le premier est distinct du lætus, par son corse- let plus rétréci à sa base, qui est plus sinuée, ainsi que par la conformation des taches sur les élytres; le second n’est qu’une variété du lætus, dans laquelle la tache anté- rieure est plus dilatée en arrière le long des côtés; elle se retrouve dans la Sénégambie portugaise. Dans son mémoire sur les carabiques de l'Australie (Nat. on Austral. Coleopt., p. 60), M. de Castelnau rap- porte, à tort l’australis, Dejean, au comptus, Laferté. Possé- dant les types de l’une et de l’autre espèce, je puis affirmer que l’australis, Castelnau, n’est point celui de Dejean, mais le comptus, Laferté; quant à l’australis, Dejean, c’est le rockhamptonensis ou l’elongatus, Castelnau ; l’Australa- siæ est bien identique avec le mien, et je crois que l’alter- nans qu'il décrit est effectivement une espèce distincte que je possède également. L’azurea, Castelnau, est le même insecte auquel j'avais donné, auparavant, le même nom. La patrie n'avait pas été indiquée par mégarde. Le con- veæus, Mac Leay jun., est une belle espèce voisine de l’'angulatus, que le comte de Mniszech a reçue de M. Tho- rey, comme venant du Cap York, dans le nord de l’Aus- tralie, il est distinct de celui que j’ai vu au Musée britan- nique, et dont je parle dans ma QRévision » (Bull. Mosc., 1861, IE, p. 351), celui-ci alesélytres bien moins profon- dément striées. Le Panagæus Strachani, Hope (Ann. of Nat. Hist., X p. 94, sp. 33), ne diffère point, d’après le type de la col- lection Hope, du Westermanni, Laferté. J'hésite à accorder la priorité au nom de Hope, à cause de l'insuffisance de sa description. Il m'a semblé que les Pan. Savagei et Rad- doni ne formaient qu’une espèce qui, ainsi que les P. Sayersii et Klugii, constitue trois espèces différentes de celles que je possède. 118 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) Euschizomerus æneipennis. Long. 10 m. Il a tout à fait la forme du Buquefi, mais la tête, le corselet et tout le dessous du corps sont d’une belle couleur bleue, et les élytres d'un bronzé assez brillant. La partie postérieure du front est moins ponctuée ; le corselet est presque pareil, mais sa saillie latérale est bien plus étroite à son extrémité et plus arrondie au sommet, la partie du côté qui tombe sur la base plus longue. Le disque des élytres est plus con- vexe, leur sculpture identique; les antennes entièrement noires et plus minces; les tarses sont de la couleur ferru- gineuse du reste des pattes, l’article terminal seul est brun. J’en possède un seul individu venant de la Ma- laisie. | Euschizomerus æneus. Long. 10 m. Les élytres ne sont pas plus allongées que dans le Buquetii et l’œneipennis, mais le corselet n'offre plus les saillies latérales de ces deux espèces, et il ressemble à celui de l’elongatus mihi. Tête comme dans le Buquetir, yeux un peu moins grands et moins saillants ; antennes grêles comme dans l’œnei- pennis. Corselet plus court et moins rétréci à sa base que dans l’elongatus, milieu des côtés plus arrondi, angles postérieurs plus droits; ponctuation du disque tout aussi forte, mais moins serrée surtout vers le milieu. Elytres tout à fait conformées, comme dans le Buquetü, les points des stries bien plus gros et moins rapprochés, les inter- valles bien plus lisses, quoiqu’on y remarque encore une légère ponctuation. Le dessous du corps ponctué de même. La couleur du dessus est un bronzé grisâtre assez bril- lant, le dessous est noir, les antennes sont entièrement d’un noir un peu brunâtre, les palpes et les pattes com- plétement ferrugineux. Je l’ai acheté comme venant du Deccan, à la vente de la collection Jeakes. Il ressemble assez au Peronomerus fumatus, Schaum, mais les élytres sont plus amples que dans ce dernier, qui a les tarses au- trement conformés et les côtés du corselet moins angu- leux. | TRAVAUX INÉDITS. 119 Oodes Mouhotii. Long. 22 m. Ressemble, par la forme et la couleur au nigriceps Wiedemann, — pulcher Dejean, mais beaucoup plus grand et plus allongé. Tête un peu plus longue, les deux points entre la base des an- tennes plus gros et plus profonds. Corselet un peu moins court, la partie postérieure des côtés un peu plus arrondie vers les angles postérieurs, ligne médiane plus marquée; de chaque côté, près de la base, une impression un peu allongée, quelque peu oblique et assez marquée. Élytres plus longues, un peu plus ovalaires, les épaules plus arron- dies au sommet, les stries plus profondes, formant presque des sillons bien plus fortement ponctués; les intervalles plus rapprochés de la suture, plus planes que les latéraux, ceux-ci assez convexes. Tête tant en dessus qu’en dessous, d'un noir brillant; corselet et élytres d’un beau vert foncé un peu cuivreux; dessous du corps d’un noir luisant, un peu irisé sur le métasternum et l’abdomen, qui est très- finement anguleux; antennes; palpes et pattes comme dans le nigriceps; tarses du mâle dilatés de même.Trouvé par feu Mouhot, dans le Laos. Oodes lucidus. Long. 16 m. A la première vue, il ne semble différer du nigriceps que par sa couleur d'un beau vert cuivreux, très-brillant; mais un examen plus attentif fait voir que les impressions du corselet sont en- core moins marquées, que les élytres sont un peuplus allongées, plus arrondies au sommet des épaules, que les stries sont plus finement ponctuées et les intervalles tout à fait planes. Le reflet cuivreux est très-fort le long des bords latéraux des élytres jusqu’à l'extrémité. Téte, dessous du corps et extrémités colorés comme chez le nigriceps. J'en possède trois individus également recueillis par Mouhot, dans le Laos. Dercylus punctato-striatus. Long. 19 m. Un mâle. A . peu près de la taille du fenebricosus, et coloré de même. Labre plus lisse, sans strie sur le milieu. Téte semblable, fossettes plus élargies au milieu, ovalaires, très-profondes. 420 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) Corselet plus échancré antérieurement; angles antérieurs plus avancés et plus aigus, base plus échancrée en are de cercle; ligne médiane terminée aux deux bouts, à quelque distance des bords, par une petite fossette allongée; la dé- pression triangulaire près des angles postérieurs moins distincte et remontant moins le long des côtés; bourrelet latéral plus épais, gouttière latérale plus profonde devant que derrière. Élytres moins rétrécies vers les épaules; par- tie antérieure des côtés moins arrondie, dent humérale plus saillante, le dessus bien moins convexe, surtout sur le disque; sillons tout aussi profonds, fortement crénelés au fond ; le fond des sillons plus large aux dépens des intervalles, qui sont plus étroits, surtout vers l’extrémité, où ils sont très-relevés; le huitième l’est sur toute sa lon- gueur, le septième est plus relevé en côte obtuse, surtout vers la base. Jambes intermédiaires et postérieures droites, nullement arquées ni sinuées en dedans, comme le sont celles du fenebricosus. M. de Vuillefroy m'en a donné un individu comme venant de Bahia. Dercylus Gautardi. Long. 21 1/2 m. Une femelle. Plus grand que le précédent, dont il diffère par sa féte moins rétrécie en arrière, imprimée comme dans le fenebricosus, son corselet moins rétréci antérieurement, moins arrondi sur les côtés dont le bourrelet n’est guère plus épais que dans le tenebricosus, les dépressions triangulaires près des angles postérieurs indistinctes, la ligne médiane plus pro- fonde sur le disque: ses élytres plus amples, plus élar- gies derrière les épaules, avec les côtés arrondis comme dans le tenebricosus ; le dessus est aussi convexe que dans celui-ci, les sillons aussi profonds que dans le punctato- striatus, ponctués, mais les points sont moins rapprochés les uns des autres ; les intervalles ne se rétrécissent pas vers l'extrémité, le 2°, le 4e et le 6° finissent à une plus grande distance de celle-ci, le bout des 3°, 5° et 7° est. plus relevé en carène, et ils s'unissent les uns aux autres le long du bord postérieur. Je n’en possède qu’un individu TRAVAUX INÉDITS. 121 que m'a donné M. de Gautard qui l'avait reçu de Cara- vellas (prov. de Porto-Seguro au Brésil). J'ai peine à croire que ce soit la femelle du précédent, quoique ce sexe du. punctato-striatus me soit inconnu, ainsi que le mâle du Gautardi, mais les deux sexes du tenebricosus et des autres espèces: de ce genre ne présentent pas des différences telles que celles qui différencient les deux insectes que Je viens de décrire. Eurygnathus parallelus. Long. 24-25 m. Les deux sexes. Je le crois distinct du Latreillei; le corselet est plus trans- versal, moins arrondi sur les côtés qui sont beaucoup plus largementrelevés, la base est moins fortement échancrée ; . les élytres, qui sont ovalaires dans le Latreiller, sont en carré bien plus allongé dans celui-ci, la base est tronquée plus carrément; les côtés sont tout à fait rectilignes et parallèles sur une grande étendue, et ils ne s’arrondissent que près des épaules et vers l’extrémité qui est un peu moins sinuée, le rebord latéral est bien plus large et plus relevé ; la couleur du dessus est plus terne. J'ai vu plusieurs individus exactement semblables aux deux que j'ai décrits et qui font partie de ma collection. Je les ai achetés à M. Schaufuss, qui les avait reçus de Madère. Platynodes Mniszechi. Long. 36 m. Cette belle espèce est bien plus grande que le Westermanni. Téte moins étroite et moins amincCie en col à sa base, angies antérieurs moins aigus, renflement des joues derrière les veux bien moins gros, moins prolongé en arrière, nullement angu- leux; sillon juxta-oculaire ne décrivant point de courbe autour du renflement, mais bien plus court, tont droit et n’atteignant pas la partie postérieure du renflement. Corselet plus grand, beaucoup moins échancré sur le milieu du bord antérieur, avec les angles antérieurs plus arrondis au sommet, proportionnellement plus large, mais pas plus court, bien moins rétréci postérieurement; côtés moins arrondis, très-légèrement sinués près des angles postérieurs qui sont un peu obtus, avec le sommet à peine arrondi, mais nullement saillant ; le bord postérieur à 122 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) peu près semblable, mais les sinuosités sont moins mar- quées. Les élytres ont à peu près la même forme, elles sont cependant un peu plus allongées; les stries, plus fines sur le disque, sont plus distinctement ponctuées, les cinq premières s’élargissent et s’'approfondissent en sillons tout près de l'extrémité; la sixième forme un large sillon ponctué sur toute sa longueur et se réunit à son extrémité avec les 3°, 4° et 5° ; les 6 premiers intervalles sont relevés en côtes tout près de leur extrémité et tout plats sur tout le reste de leur longueur; le 7e est un peu relevé en côte obtuse qui s’amincit à son extrémité, celle-ci se prolonge obliquement pour se réunir à l’extrémité relevée du 3°; le 8 est très-étroit, surtout postérieurement, son côté inté- : rieur est un peu relevé en carène tranchante qui s'élève en carène vers la base ; le 9°, assez plane et plus large que les deux précédents, est entièrement couvert de gros points ocellés plus abondants postérieurement. L’extré- mité du prosternum n’est pas dilatée en arrière comme dans le Westermanni, elle se rétrécit au contraire un peu et se termine par un petit bord relevé ; le dessous du corps, parfaitement lisse, est moins aplati. Il habite la Côte-d'Or sur la côte occidentale d’Afrique et fait partie de la collection du comte de Mniszech. (La suite prochainement.) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 1* mars 1869 (1). — MM. Arloing et Tripier adressent des Recherches sur les effets des sections et des (1) Dans le numéro précédent, en rendant compte de la séance du 22 février, nous avons oublié d'indiquer cette séance après celle du 15. Il faut donc noter que, à la fin de la page 79, avant la dernière ligne commençant par : — M. Gerbe fait présenter, etc. il devait y avoir : — Séance du 22 février. SOCIÉTÉS SAVANTES. 193 résections nerveuses, relativement à l'état de ia sensibilité dans les téquments et le bout périphérique des nerfs. I ré- sulte de ce travail que : 4 Les fibres nerveuses (sensibles) ne sont pas fonc- tionnellement tout à fait indépendantes, ainsi qu'on l’a cru jusqu'à ce jour ; 2 La dépendance réciproque des nerfs sensitifs d’une région tient à ce que, après la section de l’un d'eux, le bout périphérique possède la sensibilité récurrente, comme la racine antérieure des nerfs rachidiens; 3° L'existence d’un réseau nerveux cutané se trouve démontrée physiologiquement par les conditions dans lesquelles se révèle cette sensibilité récurrente; ko D’après cela, on doit modifier la thérapeutique de quelques affections nerveuses, comme nous lavons fait pressentir dans notre première note, et comme nous nous proposons de l’exposer prochainement. Séance du 8 mars 1869. — M. Ch. Robin présente un important ouvrage qu’il vient de publier sous le titre : Anatomie el physiologie comparées des tissus et des sécrétions (Paris, 1869, in-8°). M. Carbonnier adresse des Observations faites sur l’in- cubation des œufs de gallinacés. | M. Balbiani fait présenter, par M. CI. Bernard, des Observations relatives à une note récente de M. Gerbe sur la constitution et le développement de l'œuf ovarien des Saccu- lines. Dans cette note, M. Balbiani réclame la priorité des Observations, que M. Gerbe a attribuée à M. Coste. M. Sanson présente une note sur les bœufs dits niata de l'Amérique méridionale. _ Séance du 15 mars 1869. — M. Dumas présente une lettre que M. Pasteur lui a adressée, en transmettant une lettre de M. Cornalia sur la méthode proposée pour régé- 124 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) nérer les races de Vers à soie, et il analyse ces documents avec une clarté admirable, après avoir engagé ses audi- teurs à apporter toute leur attention à ses paroles. Je regrette vraiment que la grande étendue de la lettre de M. Cornalia à M. Pasteur (onze pages des comptes ren- dus) ne me permette pas de la reproduire; mais les séri- ciculteurs n’y perdront rien, parce que les recueils spé- ciaux et la grande et petite presse ajouteront certainement à la publicité si étendue que ce document reçoit de son insertion intégrale dans les comptes rendus de l’Aca- démie. Cependant je ne puis me priver du plaisir de faire ressortir un côté très-moral et très-important du travail de M. Cornalia, je veux parler de la probité scientifique avec laquelle il a dit que sa méthode de l’examen micro- scopique des œufs était imparfaite, et que les insuccés qu'on observait pouvaient être attribués, sans parler de cer- lains mauvais procédés d'éducation, à la recherche des cor- puscules dans la graine seulement, car toute graine saine ne donne pas nécessairement des papillons sains. Dans cet intéressant travail, M. Cornalia rapporte des expériences faites par des personnes qui ont placé des éducations, effectuées avec la même graine, dans des lieux divers. Elles ont obtenu des résultats également divers, d'où M. Cornalia tire cette conséquence que la gattine est contagieuse. Comme M. Pasteur et quelques- uns de ses disciples, M. Cornalia pense aujourd’hui que cette maladie est donnée à des Vers sains par des cor- puscules provenant de chambrées malades, et transportés, par les courants d'air, jusqu’à une distance d'au moins 500 mètres. | M. Cornalia ne partage les idées de M. Pasteur, relati- vement à cette question de contagion, que depuis quelques années, car on trouve, dans un remarquable rapport d'une commission d'enquête formée dans la Société d’en- SOCIÉTÉS SAVANTES. 1495 couragement des arts et métiers de Milan (1), commis- sion dont il faisait partie avec l'élite des sériciculteurs, savants et praticiens, de la Lombardie, que la non-conta- gion de la gattine a été reconnue par cette commission et _ prouvée par de nombreux faits. Ainsi que je l’ai dit ailleurs, si la contagion existait, comment pourrait-on faire des essais précoces et constater des réussites parmi les nombreuses éducations PRE accumulées dans ces ateliers? Aujourd'hui, au milieu des résultats si diamétralement opposés auxquels sont arrivés les observateurs les plus compétents, savants et praticiens, on demeure dans la plus grande perplexité. En voyant, par exemple, les uns prouver que la maladie est contagieuse, et les autres prouver le contraire ; en voyant deux chimistes éminents, tels que le célèbre Liebig et le non moins savant profes- seur Haberlandit, différer totalement d'opinion quant à la question de l'influence de la composition des feuilles sur la santé des Vers à soie; en voyant enfin l’éminent pro- fesseur Haberlandt, après avoir envisagé les corpuscules comme anormaux dans les premiers temps de la vie des chrysalides, les regarder comme normaux (2) à la fin de leur vie (Rev. de séric. comp., 1866, p. 138), on ne peut que douter. On n'oserait se livrer à des affirmations (1) Atti della Societa d’incoraggiamento d’arti e mestieri, rela- zione della commissione per gli studii sulla malattia dei bacthi. Milano, 1858, p. 70. Voici, entre autres, une de ces observations : « Qualche baco di razzä toscana, perfetammente sano, caduto acci- dentalmente fino dalla prima eta fra i bachi bergamaschi i piu am- malati, e convissuto poi sempre in mezzo ai medesimi, si mantenne sempre sano e contrusse un bozzolo perfetto. » (2) Des faits que j'ai observés en 1849 et 1850, qui sont restés inédits dans mes journaux d'observations, accompagnés de nom- breuses figures, et qui me paraissaient alors inexplicables, vien- draient apporter un certain appui à cette idée. (Voir mon Atlas, pl. x.) 126 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) absolues, comme celles de MM. Pasteur et Dumas, qui ont tant étonné les sériciculteurs 1l y a peu de temps, et tout chercheur prudent doit encore en appeler modeste- ment à un supplément d'instruction, attendre que d’autres études scientifiques et pratiques aient jeté encore plus de lumière sur une si difficile question. M. Pize adresse une Note sur une nouvelle affection des œufs du Ver à soie dite dégénérescence graisseuse. — Je reviendrai sur ce travail. M. Brouzet, de Nîmes, adresse une note intitulée : De la possibilité d'élever le Bombyx mori avec des feuilles autres que celles du mürier, et notamment les feuilles de salsifis. Dans l'extrait de ce travail qui a été inséré aux comptes rendus, on ne trouve aucune citation des travaux faits sur le même sujet, ce qui ferait penser que l’auteur a ignoré les expériences qui ont été faites, à diverses époques, pour faire vivre les Vers à soie avec des végé- taux autres que le mürier, et pour prouver ainsi que la soie n’est pas dans la feuille du mürier, mais que celle-ci, comme celle des autres plantes dont peut s’alimenter le Ver à soie, est, pour lui, l’agent de fonctionnement de la vie et des organes de sécrétion de la soie. M. Ch. Mène adresse des Analyses de quelques insectes linctoriaux. Ces analyses se rapportent à des Cochenilles et à des Kermès de provenances diverses. M. Marey adresse un travail intitulé : Reproduction mécanique du vol des insectes, d'où il résulte que ce méca- nisme diffère de celui du vol des oiseaux. M. Philipeaux adresse une note ayant pour titre : Expériences démontrant que les nageoires des poissons ne se régénérent qu'à la condition qu’on laisse au moins sur place leur partie basilaire. M. Z. Gerbe adresse une Réponse aux Observations de M. Balbiani sur le rôle des deux vésicules que renferme l’'œufsprimitif. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 127 Séance du 22 mars 1869. — M. Gamgee adresse un Mémoire sur l’action des nitrites sur le sang. M. Ségalas adresse une Note sur l'absorption vésicale chez l’homme sain. M. Dareste adresse des Observations sur une communi- cation de M. Sanson relative aux bœufs dits niatos de l'Amérique méridionale. III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. INsecros NuEvos, etc. Insectes nouveaux ou peu connus de la faune espagnole, par Laureano PEREZ ARCAs, professeur de zoologie à l’université de Madrid. Petit in-8 large. — Madrid, septembre 1868. Sous ce titre et dans un petit format qui n’est ni l’in-4 ni l’in-8, M. Perez Arcas vient de publier un fascicule formant la troisième partie d’un travail intéressant dont nous n’avons jamais reçu les deux premières parties. M. Perez Arcas donne de bonnes descriptions en latin et en espagnol de 15 espèces de coléoptères regardées comme nouvelles. En voici la liste : N° 31, Pterostichus vectonicus; 32, Thorictus sulci- collis; 33, Asida Barceloi; 34, A. Cardonæ ; 35, A. Paul- linoi ; 36, À. Moræ; 37, A. Perezii, Chevr.; 38, A. Vuille- froyi; 39, A. Ibicensis; 40, À. Amorii: #1, À. punctipennis; 42, Polydrosus Martinezii ; 43, Dorcadion Isernii ; 4k, D. Uhagonii ; 45, D. Amorii, Marseuil. Toutes ces espèces sont décrilesavec soin par l’auteur, qui a joint à ces descriptions des détails comparatifs sus- ceptibles de les bien distinguer des espèces voisines déjà connues. (G. M.) 128 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Sur la SARCELLE (Anas crecca, Linn., S. N., 1766). Dans les premiers jours de septembre 1868, j'ai trouvé, sur le marché de Paris, une Sarcelle d’un plumage très- singulier. C'était une femelle adulte, dont les dispositions du plumage, les taches, la couleur du bec, des pattes, de l'iris de l’œil n’avaient rien d’anormal, mais tout le des- sous du corps : la gorge, la poitrine, le ventre, les sous- caudales, d’un beau rose cramoisi et brillant. Cette teinte règne aussi sur le dessus du corps, mais, comme le plu- mage de cette partie est naturellement plus sombre, la couleur rose devient moins voyante: Ayant l'intention de revenir sur ce sujet et de publier une planche coloriée représentant cette variété rose de J Anas crecca, je n’entre pas, pour le moment, dans de plus grands détails. 45 mars 1869. Albert CRETTÉ DE PALLUEL. SÉRICICULTURE COMPARÉE. Faits divers.— Situation. — Chronique. Dans ces temps d’épizootie des Vers à soie, au milieu des études scientifiques et pratiques provoquées par cette déplorable situation et des innombrables écrits qui en sont résultés, il faudrait des volumes pour recueillir, MÉLANGES ET NOUVELLES. 129 comparer ou seulement analyser ces documents divers. Les journaux agricoles, et plus spécialement séricicoles, sont remplis de ces matériaux provenant de tous les pays. Leur multiplicité témoignant de l'importance de la ques- tion et du zèle avec lequel chacun cherche à l’élucider, rend leur étude très-laborieuse pour les personnes qui veulent approfondir ces questions, pour les travailleurs consciencieux qui pensent que les écrits sont faits pour être lus ou consultés, et qu’il est au moins fâcheux que des personnes qui ne veulent ou ne savent pas travailler, qui n’ont pas fait une étude complète des sujets sur lesquels elles veulent écrire, viennent trop souvent annoncer, comme leurs découvertes, des choses trouvées par des ob- servateurs spéciaux et sérieux, qui les ont publiées depuis longtemps. Ne pouvant reproduire ces publications ni même les observations inédites qui m’arrivent de tous les pays, je dois me borner à tâcher de signaler à mes lecteurs celles qui me paraissent de nature à les intéresser plus particu- lièrement, afin qu'ils puissent les étudier, pour se tenir ainsi au courant des grandes questions qui préoccupent, depuis trop longtemps,.les amis de l’industrie de la soie. Pour qu’ils puissent recourir facilement aux travaux que je ne pourrai qu'indiquer, J'aurai soin de ne pas imiter certains écrivains, vulgarisateurs de la science, qui omet- tent de citer les sources où ils ont trouvé des faits qu'ils exposent, en les dénaturant plus ou moins sous prétexte d’abréger, espérant peut-être que leurs lecteurs croiront que ces observations sont dues à leur génie, qu’ils ont découvert ces choses intéressantes. Parmi les nombreux documents qui couvrent mon bureau, je signalerai d’abord une brochure que M. Dusei- gneur vient de publier sous le titre de : La maladie des Vers à soie, 1868. ({n-8° de 40 pages. Lyon, imprimerie d’Aimé Vingtrinier, rue de la Belle-Cordière, 14, 1869.) Dans ce travail, qui est une continuation des {nventaires 2° série. T. XXI. Année 1869. 9 130 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) de la maladie des Vers à soie, interrompus l’an dernier, par suite, dit-on, des difficultés survenues entre lui et la So- ciété impériale d'agriculture, etc., de Lyon, etamenées par la grande et juste confiance qu’il a dans son infaillibilité, M. Duseisneur, fidèle à ses antécédents de pessimisme chagrin et exagéré, cherche à établir, par des chiffres de négociant, que j'ai tort, ainsi que bien d’autres observa- teurs, de penser que l’épizootie des Vers à soie est entrée, depuisplusieurs années, dans une période de décroissance, au moins dans quelques localités. Il voit tout en noir dans notre sériciculture, comme le ferait un esprit aigri par des échecs éprouvés dans le commerce si chanceux de la soie et des graines. Heureusement on sait aujourd'hui qu'il ne faut pas tenir complétement compte des assertions de M. Dusei- gneur relativement à ces délicates questions. Plein d’un savoir auquel j'ai souvent rendu justice, et que je me plais toujours à reconnaître, M. Duseigneur a malheureu- sement une trop grande confiance dans ce savoir incon- testé. Cette confiance le rend trop absolu dans ses jugements, cassant, despote et très-irritable en face de la contradiction, ce qui le porte à se livrer, envers ceux qui ne s'inclinent pas devant toutes ses idées, à des... amé- nîtés d'un goût un peu hasardé, comme celles auxquelles M. Givelet, M. Gelot et moi-même avons été obligés de répondre, mais avec plus de convenance, ainsi qu'on peut le voir dans la Revue de sériciculture comparée, 1865, p. 128, 134, 139, 261; — 1866, p. 188, 194, 196 (1). (1) Ce recueil, que M. Duseigneur appelle, avec le spirituel bon goût qui caractérise ses autres... aménilés, une revue quasi séri- cicole, emportée, il y a tantôt deux ans, par une crise de désa- bonnement, a été interrompu parce que mes missions et travaux relatifs à l’entomologie appliquée et à la sériciculture m'obligeant à iu'absenter souvent, il ne m'était plus possible de donner le temps nécessaire à sa rédaction. (Voir Revue et Mag. de zoologie et de sé- riciculture comparée, 1867, p. 32.) MÉLANGES ET NOUVELLES. 131 M. Duseigneur, en déclarant (p. 18), avec une indigna- tion bien senfie, mais peu parlementaire, que {out est faux d'un bout à l’autre dans la reproduction de ce qui m'avait été raconté relativement à un procédé très-ingénieux de vendre, ou de faire vendre par un associé, des cartons du Japon à un très-haut prix, semble blâmer ce procédé puisqu'il en renie la paternité. Cependant on peut lui de- mander pourquoi il se montre si blessé de la mention d’un fait qu’il appelle (p. 17) un marché librement consenti de part et d'autre. S'il trouve ce marché légitime, pourquoi le nier? pourquoi regarder sa divulgation comme une offense et en venir à ces gros mots : Tout est faux, etc. Contrairement aux assertions de M. Duseigneur, je persiste plus que jamais à soutenir que nous marchons toujours vers le moment où nos sériciculteurs pourront enfin se passer des graines étrangères. Cela sera fâcheux pour les négociants en graines (1), mais notre séricicul- ture sera sauvée. En effet, que voit-on aujourd’hui quand on observe, sans parti pris, ce qui se passe dans nos campagnes ? On trouve, dans beaucoup de localités, des points où la maladie des Vers à soie a perdu de son inten- sité, d'où elle s’est même retirée complétement, et là on parvient à produire des graines saines. Malheureusement la plupart des personnes placées dans ces conditions favorables cèdent à des sollicitations nombreuses, à l'appât d’un gros bénéfice. Elles augmentent leurs éduca- tions, elles ne peuvent plus alors donner aux Vers de leurs grandes chambrées les soins et l’espace qu’elles pro- diguaient à de petites éducations; elles vont souvent chercher de la feuille très-loin, dans des localités où la (1) On soutenait récemment devant moi que M. Duseigneur n’était pas négociant en graines. Pour s’assurer qu’il fait ou a fait ce com- merce, il suffit de consulter une liste de marchands de graines du Japon, publiée au Moniteur des soies du 7 janvier 1865, et que j'ai reproduite dans la Revue de sériciculture comparée, 1865, p. 137. 132 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) maladie des végétaux est encore intense; elles arrivent fa- talement à réintroduire la maladie, et, ainsi que je lai dit ailleurs, à tuer leur poule aux œufs d’or. Cette déplorable terminaison de la plupart de nos grainages locaux a été observée par toutes les personnes qui étudient consciencieusement l’épizootie des Vers à soie. Partout des points dont la maladie commençait à se retirer ont été gâtés par les mêmes causes. Heureusement la diminution d'intensité du mal continuant d'agir, d’autres localités plus ou moins saines ont été trouvées, sauf à être encore détruites par la même cause. Ces faits sont d’un haut intérêt, car ils montrent que l'épidémie est bien évidemment en décroissance. Si cette diminution du mal ne peut encore se traduire par un ac- croissement notable dans la production générale des co- cons, si les marchands peuvent dire, comme M. Dusei- gneur, que nos récoltes sont toujours fort au-dessous de celles que nous obtenions avant l'invasion de l’épizootie, il n'en est pas moins certain que nous devons espérer, plus que jamais, que notre sériciculture rentrera bientôt dans son état normal. M. Duseigneur a donc le plus grand tort en affichant des opinions qui, si elles étaient admises, tendraient à enlever tout espoir d’un retour à des temps meilleurs, et je ne cesserai de blâmer la déplorable exagération qui l’a porté à imprimer, dans son travail de 1862, qu’il n’y au- rait bientôt plus de mauvaises semences. ni de bonnes. J'aime mieux ajouter foi à des faits patents, observés par moi-même et par beaucoup d’autres, parce qu'ils mon- trent, au contraire, que l'intensité de l’épizootie tend à diminuer dans certaines localités. À la vérité, cette dimi- nution est trop lente, elle est sujette à des suspensions inquiétantes ; il y a des faits de recrudescence fâcheuse, mais il est certain que ce qui a eu lieu à des époques dont l’histoire a conservé le souvenir se reproduira encore de nos jours, et que, des études scientifiques et pratiques MÉLANGES ET NOUVELLES. 133 aidant, nous verrons la sériciculture revenir à son état normal, comme cela est arrivé après les périodes d’épidé- mies mentionnées dans les ouvrages de nos vieux maitres. . Comme correctif des choses fâcheuses contenues dans la brochure de M. Duseigneur, je vais donner à mes honorables lecteurs un document inédit émanant d'un observateur très-instruit du département du Var, de M. Corneille de Trans, qui est à la fois un sériciculteur distingué et un filateur de premier ordre. Voici ce qu'il m'écrivait le 28 septembre 1868 : « Je viens aujourd’hui, suivant ma promesse, vous faire part de mes observations et vous donner, quelque erro- née qu’elle puisse être, ma manière de voir à leur en- droit. à « Mais d’abord, un mot sur la flacherie qui, cette année, a eu tous les honneurs de la défaite des Vers à soie. Je ne chercherai pas la cause de cette maladie, peu connue jusqu'à présent dans le Var, et je laisserai à d'autres plus éclairés le soin de trouver le remède à ce mal, qui vient dérouter les éducateurs les plus favorisés jusqu’à ce jour. Je me bornerai à vous faire part d’une remarque que vous avez probablement déjà faite, et qui est celle-ci : «J'avais dans une magnanerie les Vers de 20 grammes de graines du département du Cher, ceux d’un carton japonais de l'importation Berlandier, ceux d’un autre carton acheté à Lyon, et divers petits lots des graines de pays. Dès la première mue, je remarquai sur les litières beaucoup d'humidité et de la moisissure; j'avais beau aérer et faire déliter tous les jours, cette moisissure repa- raissait toujours sur tous les lots, excepté sur celui du carton, japonais à cocons blancs bivoltins, acheté à Lyon, qui seul a -donné la récolte, quand tous les autres périssaient de la flacherie. J'avais fait la même observa- tion en visitant d’autres éducateurs, et partout où la moisissure existait, la flacherie a détruit la récolte. 13% REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) « Dans le Moniteur des soies du 18 juillet dernier, je trouve la lettre que vous écriviez de Bourg, et l'opinion de Liebig, d’après lequel la maladie des Vers à soie pro- viendrait d’une alimentation insuffisante, occasionnée elle-même par l'épuisement de la potasse dans les terrains plantés de müriers. Cet observateur pourrait bien avoir raison, et il y aurait une curieuse expérience à faire sur les rares terrains dans lesquels sont plantés les müriers, où les récoltes continuent à aller, et ceux où l’on a pour ainsi dire renoncé à élever des Vers à soie. « Quel que füt le résultat de cette expérience, mon opi- nion, après tout ce que j'ai lu et observé, est que la maladie nous vient de la feuille qui continue à être ma- lade malgré sa belle apparence, et cette maladie s’est d'autant plus développée sur les Vers à soie qu’elle est héréditaire et peut-être contagieuse. « Les éducations précipitées, le grand amoncellement des Vers à soie dans une même salle, le grainage indus- triel sont certainement, je me plais à le reconnaître, des causes de débilitation; mais la principale cause du mal qui nous occupe depuis vingt ans vient, je le répète, de l’alimentation. « Comme la vigne, la pomme de terre et tant d’autres végétaux, le mürier est malade, et, s’il en était autrement, il y a longtemps qu'on aurait conjuré le fléau avec des graines importées de pays saines et élevées, par petites quantités, dans des appartements éloignés de ceux où on fait des éducations industrielles. « Il est des pays où la feuille est altérée sans qu'il y pa- raisse, de manière à ne pouvoir amener à la bruyère que des vers très-robustes, provenant de graines com- plétement saines. Si on a la malheureuse pensée de faire grainer quelques-uns des beaux cocons‘récoltés ainsi, is donnent naissance à des papillons malades qui font de la graine détestable. « Il est d’autres pays, au contraire, où la maladie du MÉLANGES ET NOUVELLES. 135 mürier est moins intense et ne s’y présente que d’une ma- nière intermittente; là on constate des réussites plus nombreuses, là on trouve encore de bons sujets re- producteurs. Au nombre de ces pays, nous comptons, dans le Var, tous ceux qui se trouvent échelonnés du Luc à Saint-Tropez. La réussite n’y est pas générale, mais elle est souvent si parfaite, tantôt sur un point, tantôt sur un autre de ces localités, qu'on a pu y conserver les an- ciennes races du pays, et que c'est là encore qu'on s'adresse pour avoir la bonne graine indigène. « Et d’ailleurs, pour justifier ma manière de voir, ne pourrais-je pas faire appel à ces éducations précoces qui, par leurs réussites exceptionnelles, font concevoir les plus belles espérances, et ne préparent, en réalité, que des insuccès d'autant plus poignants qu’ils semblaient être conjurés ? « Le Ver à soie, nourri avec de la feuille tendre, à peine éclose, fera un mauvais cocon, mais ne contractera pas la maladie, ou, s’il l’a en germe, on ne la verra pas se développer; si, au contraire, vous lui servez des repas avec une feuille ayant atteint, avec son entier développe- ment, tous les principes vénéneux (comme cela s’observe sur tous les fruits malades), vous échouerez à coup sûr, et vous ne lui verrez pas faire son cocon. « Il est des éducateurs qui ne doivent leurs réussites annuelles qu’à de la graine provenant de cocons d’une récolte précoce faite précisément en vue du grainage. « Une observation que j'ai encore faite sur les müriers est celle-ci : la feuille des arbres plantés dans les localités où la maladie est la plus intense est devenue, après avoir été remarquablement belle en mai et juin, toute tachée en juillet, tandis qu’il n’en a pas été de même dans les pays où la récolte a passablement marché. « Comme tant d’autres, je me suis livré, cette année, à l'examen microscopique des papillons; mais, avant devous dire le résultat de mes recherches, je vous ferai part d’an 426 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) procédé de sélection qui m’a réussi, et que je crois infini- ment plus simple et plus pratique que celui du grainage cellulaire. Il consiste à séparer les papillons mâles des papillons femelles au moment de la sortie des cocons, à couper une aile à chaque sujet, la broyer sur un verre avec quelques gouttes d’eau distillée au moyen d’une lame de couteau, passer le verre sous l’objectif, et cher- cher les corpuscules; cette opération faite, mettre en- semble tous les papillons non corpusculeux, et on aura de la bonne graine, si l’absence des corpuscules suffit pour l'obtenir. Malheureusement, il semble démontré par les faits que beaucoup de graines vendues comme non cor- pusculées ont échoué, quand d’autres qui avaient été condamnées par le microscope ont encore assez bien réussi; on ne pourrait donc pas compter sur cet instru- ment pour se livrer à la recherche des bonnes graines, et il faudrait autre chose que l’absence des corpuscules pour assurer la récolte. « Quoi qu'il en soit, et en attendant qu'une plus grande expérience nous ait édifié sur ce point, il est bon de noter que presque toutes les graines récoltées, cette année, dans le Var sont corpusculeuses, et que la récolte y sera à peu près nulle l’an prochain, si la théorie de M. Pasteur est exacte. .@ J'ai eu l’occasion d'examiner au microscope les échantillons de papillons de 73 grainages différents, et, le croiriez-vous ? tout, à l'exception de 8 à 10 numéros, était corpusculeux au dernier point. « Dans une lettre de M. Pasteur, je remarque une cu- rieuse observation. Ce savant signale la réussite d’une graine qui, avant d’être mise à l’incubation, aurait passé vingt-quatre heures au soleil sous une cloche en verre. & Il est des choses qui étonnent, et cependant, comme beaucoup de découvertes sont dues au hasard, il ne faut rien condamner avant d’avoir, par des expériences répé- tées, étudié la valeur du fait signalé. MÉLANGES ET NOUVELLES. 137 «Je ne prétends pas que le soleil, en échauffant la graine, détruise le germe de la pébrine; mais, à l’appui de l’observation de M. Pasteur, je citerai un fait qui semble- rait autoriser cette supposition : « Une femme de mon village avait eu l’idée, il y a deux ans, de faire en août un essai précoce de la graine qu'elle venait de récolter. En vain elle mit la graine à la chaleur et l'y laissa bon nombre de jours; les Vers à soie ne ve- naient pas ; elle eut alors la pensée, probablement pour mürir la graine, de la mettre dans un petit sac et de la pendre, pendant plusieurs jours, à une fenêtre exposée au soleil ; les Vers ne sortirent pas davantage, et cette graine, mise en réserve pour l’année suivante, fit la récolte, quand la même, qui n'avait pas subi cette épreuve du soleil, échouait complétement. » Dans une seconde lettre en date du 18 novembre 1868, M. Corneille ajoutait : « Comme j'ai eu l'honneur de vous l'écrire, les litières des Vers à soie atteints de flacherie sont constamment humides et couvertes de moisissure, malgré les délitages fréquents, et, si on peut raisonnablement admettre que cette humidité est encore une conséquence de la mau- vaise qualité de la feuille, il faut cependant reconnaître que la moisissure est d'autant plus prononcée que les Vers sont plus malades, puisque, avec la mème feuille, on observe sur les claies divers degrés de moisissure qui coïncident parfaitement avec la plus ou moins grande mortalité des Vers. € MM. Dumas, Pasteur et autres savants de l’Acadé- mie voient la cause du mal dans ce qui n’est qu’un symp- tôme. « Les Vers atteints de la flacherie, qui doit les tuer, ont une maladie constitutionnelle, produite par une mauvaise alimentation, et arrivée, après plusieurs géné- rations, à son summum d'intensité. Les fonctions, chez 138 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869. ) eux, ne se font plus régulièrement; l'équilibre est rompu, et leur sueur, si je puis m’exprimer ainsi, qui se répand sur les litières et les moisit, est une cause constante d’af- faiblissement qui finit par les tuer, à la suite d’un repas mal digéré. € Quant aux corpuscules vibrants que vous avez dé- couverts depuis longues années, et seule cause de nos malheurs, d’après les nouvelles théories, ils sont pure- ment et simplement des manifestations de la pébrine, et le microscope, en nous les dévoilant, ne nous donne ni le remède ni la cause du mal, mais seulement le moyen de faire un choix de Vers sains plus propres que les autres à la reproduction, et sur lesquels on peut, avec raison, fonder plus d'espérance. « Le mürier est malade comme tant d’autres végétaux ; cela est si vrai, que cette maladie des végétaux, qui a débuté par la pomme de terre et la vigne, s'étend au- jourd’hui à presque toutes les plantes qui couvrent le sol. Pour le reconnaître, il n'est point nécessaire d’être de l’Académie ; il suffit de s’adresser à l’homme de la cam- pagne, qui vous dira d’un ton lamentable, mais sans bal- butier : « Nous sommes bien malheureux, autrefois nous « n’avions que la vigne de malade, mais aujourd’hui tout « y passe, nos fruits, nos plantes potagères, et l'olivier « lui-même, dont l’olive se gâte en approchant de la « maturité. » Et on soutiendra, après avoir entendu cette voix du peuple qui a lintuition de la vérité, que le mü- rier seul a été épargné, et que les corpuscules emportés par Éole dans tous les coins où on élève des Vers à soie constituent cette armée invisible qui les attaque et porte ses ravages dans leurs rangs!.... Non, cela n’est pas possible! Le corpuscule est une manifestation du mal, rien de plus, et ce mal disparaîtra le jour où l’on fera des éducations spéciales pour graine, avec des Vers à soie d'élite, choisis au microscope, si l’on veut, et nourris avec de la feuille récoltée dans les pays. où la réussite MÉLANGES ET NOUVELLES. 139 aura été passable, et où les müriers, observés pendant l'été, n’auront pas présenté de signes de maladie. «Quand j'ai eu l’occasion de soutenir cette thèse, on m'a répondu bien souvent, et on croyait me mettre au pied du mur : «Si la maladie nous vient de la feuille du « mürier, comment expliquez-vous que des vers nourris « avec la même feuille réussissent sur un point et « échouent sur l’autre? » Mais on ne disait pas les mêmes Vers, car tous auraient également réussi, avec les mêmes soins, à moins de circonstances particulières. L’explica- tion du fait est toute simple, et la voici : la feuille, étant également malade, pourra conduire jusqu’à la bruyère, malgré son mauvais état, des Vers issus de parents bien sains, élevés rustiquement, quand d’autres moins ro- bustes échoueront précisément à l’époque où, mangeant le plus, ils introduisent dans leur estomac une plus grande dose de poison. « Qu'on essaye d'alimenter un homme habitué aux tra- vaux de cabinet, affaibli par les veilles et le manque d'exercice, comme s’alimente un sauvage, pensez-vous que l’homme de cabinet résisterait longtemps à ce ré- gime ?..…… & Ii y a toujours moins de graines bien saines, aussi la réussite de celles qu’on récolte dans les Basses-Alpes et dans le Var varie suivant le lieu où on élève les Vers à soie en provenant, et cela parce que la réussite est subor- donnée au degré d'infection de la graine et de la ma- ladie du mürier. &« Si la graine est d'excellente qualité, les Vers en pro- venant feront encore le cocon, quand bien même ils seraient nourris avec de la feuille de la pire espèce; si, au contraire, elle a un principe de maladie, les Vers à soie périront, quoique nourris avec de la feuille récoltée sur des arbres moins attaqués que les premiers. » Ces judicieuses remarques d’un observateur qui, ainsi que je le fais depuis près de trente ans, étudie les Vers à 4140 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) soie en santé et en maladie dans la grande culture, sont du plus haut intérêt. M. Corneille devait naturellement arriver aux Conclusions qui précèdent, et qui sont com- plétement semblables à celles que j'ai déduites aussi, et depuis longtemps, d’études scientifiques et surtout pra- tiques poursuivies sans relâche avant le début de l’épi- zootie de la gattine, et depuis qu’elle sévit d’une manière si déplorable. S'il est bon, s’il est indispensable même, d'étudier les maladies des Vers à soie dans le cabinet, dans des labo- ratoires, et avec l’aide des instruments les plus perfec- tionnés, il n’est pas moins utile de les étudier aussi dans la grande culture et dans les localités les plus diverses. C’est dans ces conditions surtout que l’on peut espérer d’entrevoir les causes générales de phénomènes dont l'étude, faite dans le cabinet, ne nous montre, trop sou- vent, que les conséquences, les effets. Pour chercher à discerner les causes multiples d’effets aussi compliqués, qui se montrent sous les aspects les plus variés, suscep- tibles de dérouter les observateurs, il faut que ceux-ci puissent étudier les Vers à soie dans les pays de grande production, où des éducations considérables sont accu- mulées dans des régions entières, comme nos départe- ments essentiellement producteurs de soie, et aussi dans celles où la sériciculture est à peine introduite, et où l’on ne fait que de petites éducations disséminées sur de grandes surfaces. Ayant eu l'avantage de pratiquer ces deux genres d’études, en les commençant à la magnanerie expérimen- tale de Sainte-Tulle, en collaboration avec M. Eugène Robert, l’un des élèves les plus distingués du célèbre Camille Beauvais; ayant pratiqué et observé un très-grand nombre d’éducations grandes et petites, avant et pendant lépizootie, en appliquant à ces études la plupart des procédés que la science la plus avancée met à la disposi- tion des savants et des praticiens, j’ai pu reconnaitre MÉLANGES ET NOUVELLES. 141 combien il est difficile de déterminer les véritables causes des épidémies qui déciment, de temps en temps, les végétaux, les animaux et jusqu’à l’homme. Ces causes sont hors de notre portée, car il est probable que la plupart tiennent à des phénomènes généraux que nous pouvons difficilement apprécier, et qui, si nous les con- naissions, échapperaient à notre action. Ainsi, si les ma- ladies qui ont atteint les végétaux ont pour cause quelques dérangements dans la climature, par exemple, comment pourrions-nous y remédier ? Tout ce que nous devons et pouvons faire aujourd’hui, c’est d'observer la marche du mal, de déterminer le mo- ment et les localités où son intensité diminue, et de venir en aide à cette sorte de réaction de la nature par tous les procédés hygiéniques en notre pouvoir. Aujourd’hui nous devons chercher, dans ces localités privilégiées, des reproducteurs de nos belles races; nous devons surtout exhorter les sériciculteurs de ces contrées, dont les édu- cations n’échappent encore à l'épidémie que par une exiguité qui permet de leur donner des soins exception- nels, à ne pas augmenter leurs éducations pour faire promptement de gros bénéfices. Malheureusement, toutes les fois qu’on a agi ainsi, l’on a fait revenir la maladie dans les localités où les Vers à soie commençaient à peine à se guérir, en n’y constituant encore que des races con- valescentes et susceptibles d’éprouver des rechutes à la moindre imprudence des éducateurs. Aujourd'hui tous les éducateurs prudents devraient être pourvus des graines nécessaires à leur récolte. Mal- heureusement il n’en est pas ainsi, et beaucoup sont encore à savoir où ils prendront leur graine. Pour ceux- là, je crois utile d'indiquer quelques localités où j'ai appris que de petites éducations s'étaient montrées exemptes de la gattine et de la flacherie. Dans le Cher, célèbre par ses belles races généralement saines, les éducations sont si petites, que l’on ne compte 142 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Wars 1869.) pas par onces, même par grammes, la graine dont on élève les vers. On a 1,500 vers, 2 ou 3,000 vers, et l’on regarde comme une très-grande éducation celle qui va à 8 ou 10,000 vers. C'est dans {cette région que M"° Guillot, Dagincourt, Estève, etc., produisent, chaque année, d’excellentes graines. M. Porcheron, notaire, à Lignières, m’écrivait récemment que bien d’autres petits éducateurs de cette localité avaient élevé des Vers à soie de ces races privi- légiées avec le même succès, et qu’on pouvait trouver, chez eux, de petites parties de graines excellentes. M. Por- cheron se ferait un plaisir de donner leur adresse. Melle Dessaix, à Thonon (Haute-Savoie), qui n’a cessé de se livrer à de petites éducations pour graine, m'écri- vait ces jours-Ci : « Sur huit races de Vers à soie du mürier que j'ai expérimentées à cette dernière campagne, je n’ai, pour ainsi dire, pas perdu un sujet. Tous ont marché à ravir et m'ont fait de beaux et bons cocons. Mais une chose étrange, c’est que les graines qui se confectionnent à ma ferme des Allinges réussissent fort bien dans tout l’arron- dissement de Thonon, même chez les personnes qui ne savent pas élever les Vers à soie, tandis qu’elles échouent le plus souvent dans les autres pays. Ce fait bizarre rend, il me semble, un peu douteux le système de M. Pasteur, car enfin ou mes graines sont corpusculeuses ou elles ne le sont pas. Si elles le sont, comment donnent-elles ici des résultats exceptionnels? Serait-ce au peu d'intensité de la maladie de la feuille qu’il faudrait attribuer le non- développement de ces infiniment petits? » Mae Dessaix est pleine de zèle pour les progrès de l’in- dustrie de la soie, et elle l’a montré de nouveau, l’année dernière, de la manière la plus généreuse. Elle avait encore mérité la prime du gouvernement pour ses petites éducations pour graines, mais, considérant que d’autres concurrents auraient été récompensés s’il y avait eu un MÉLANGES ET NOUVELLES. 143 plus grand nombre de primes à distribuer, elle a géné- reusement renoncé à celle qu’elle avait si bien méritée, afin que cet encouragement püt être accordé à un autre concurrent, ce qui lui a valu les félicitations de S. Exc. le ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics, qui écrivait à M. le préfet d'Annecy : « Quant à Melle Constance Dessaix, des Allinges, qui a « renoncé gracieusement aux primes en faveur des autres « concurrents, bien que son éducation ait mérité l'obten- « tion de l’une d’elles, je vous serai obligé de lui trans- « mettre mes vives félicitations pour les sacrifices qu'elle « s'impose avec tant de zèle dans l'intérêt de notre in- « dustrie séricicole. » Dans plusieurs lettres très-intéressantes, que le manque d'espace m’empêche de reproduire en entier, M”° de Saint-André, à Montauban, rue Dalcasse, 47, m'a fait connaître les bons résultats constants qu'elle obtient de petites éducations faites originairement avec la graine de la race du Cher qu’elle a obtenue de Melle Dagincourt, de Saint-Amand. M de Saint-André a fait un croisement de la race de Saint-Amand avec une race japonaise, ce qui lui a donné des Vers plus vigoureux encore. L'année dernière, ses graines ont eu un tel succès, que c’est à elle, et à trois personnes à qui’elle en avait remis, que les primes du gouvernement ont été décernées. M°° la baronne de Münck, à Carcassonne, rue des Carmes, 61, a obtenu les succès les plus remarquables en faisant de petites éducations sur des rameaux de müriers dont l’extrémité inférieure était plongée dans des baquets pleins d’eau. En employant ce procédé, qui lui a très- bien réussi pour ses élevages de Ver à soie du chène (B. yama-maï). Cette dame a remarqué que ses Vers montraient uue grande force de vitalité, que leurs mues se faisaient plus facilement et plus rapidement, et qu’en définitive ils n’avaient présenté aucun signe de maladie 144 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1869.) en lui donnant d’abondantes graines qui avaient réussi chez les éducateurs à qui elle en avait remis. Ce mode d'élevage, qui ne saurait être employé en grande magnanerie, semble être favorable pour des édu- cations pour graine, mais il est nécessaire de l’expéri- menter encore pour savoir si l’eau absorbée par les ra- meaux trempant, en pénétrant dans les feuilles, ne serait pas nuisible aux Vers, à la suite de quelques générations. Du reste, ce moyen a très-bien réussi au maréchal Vail- lant, ainsi qu’on peut le voir dans la note que ce savant a publiée sur des essais qu’il a faits ainsi, à Milan, pendant la guerre d'Italie. Dans une prochaine revue, je parlerai des expériences d'élevage des Vers à soie avec la feuille de Maclura au- rantiaca faites récemment par MM. Leroi, d'Angers, Jacquier, Baltet, etc., etc., expériences dont les résultats sont d’un grand intérêt pour démontrer la maladie des müriers, et prouver que la soie n’est pas dans la feuille de ces arbres. J'engage mes honorables lecteurs qui s'occupent de sériciculture à chercher, dans mes comptes rendus de l'Académie des sciences, ce qui a trait à ce sujet (voir p. 12h). TABLE DES MATIÈRES. Pages. Vian. Emberiza Alleonis. 97 LETOURNEUX. Cat. des Moll. terrestres et fluviatiles de la Vendée. 105 DE SAUSSURE. Blattarum nov. species aliquot. 109 DE CHAUDOIR. Cicindéiètes et Carabiques nouveaux. 114 SOCIÈTES SAVANTES. 122 ANALYSES d'ouvrages nouveaux. 127 MÉLANGES ET NOUVELLES. (Sériciculture comparée.) — M. Du- seigneur, etc. 128 Paris. — Imprimerie de Mme V° Bouchard-Huzard, rue de l’Éperon, 5. TRENTE-DEUXIÈME ANNÉE. — AVRIL 1869. I. TRAVAUX INÉDITS, CATALOGUE des mollusques terrestres et fluviatiles recueillis dans le département de la VENDÉE, et particulière- ment dans l’arrondissement de Fontenay-le-Comte, par M. LETOURNEUX. — Suite. Voir p. #9. $ 2. PULMOBRANCHIATA. LIMNÆIDÆ. G. PLANORBIS. PLANORBIS CORNEUS. Helix cornea, Linnœus (1), Syst. Nat. (éd. x), p. 770, 1758. Planorbis corneus, Poiret, Prod. coq., p. 87, 1801. — — Draparnaud, Tabl. Moll., p. 43, 1801, et Hist. Moll., p. 43, tab. 1, f. 42-44, 1805. Abondant dans tout le marais. PLANORBIS CONTORTUS. Helix contorta, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 770, 1758. Planorbis contortus, Müller, Verm. Hist., IE, p.164, 1774. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. #2, tab. 1, f. 39-41, 1805. Assez commune dans les ruisseaux ; Charzais, Pis- satte, etc. (1) Non Helix cornea de Draparnaud, 1805. 2° SÉRIE. T. XxI. Année 1869. 10 136 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 4869.) PLANORBIS ALBUS. Planorbis albus, Müller, Verm. Hist., II, p. 164, 1774. — bispidus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 43, tab. 1, f. 45-48, 1805. Ruisseaux, mares, fontaines. Peu commune; Charzais, Pissotte, etc. PLANORBIS COMPLANATUS. Helix complanata, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 769, 1758. Planorbis complanatus, Studer (non Draparnaud), Faunul. Helv., in Coxe, Trav. Switz, III, p. 435, 1789. — marginatus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 45, tab. 11, f. 10, 12, 15, 1805. Dans toutes les eaux un peu profondes.— Abondant. PLANORBIS DUBIUS. lanorbis dubius, Hartmann, Wurm. in N. Alp., I, p. 254, n° 49, B; et Erd und Susswass. Gasterop. Schweitz, p. 111, pl. xxxn, 1844. — — Bourguignat, Malac. du lac des # cantons, p. #4, pl. 1, f. 21-23, 1862. Mèmes lieux que le précédent et souvent confondu avec le suivant. — Commun. PLANORBIS CARINATUS. PJanorbis carinatus, Müller, Verm. Hist., I, p.157,1774. — — Draparnaud, Hist. Moll., p. 46, tab. 11, f. 15, 14, 16, 1805. Avec les précédents.— Très-rare. PLANORBIS VORTEX. Planorbis vortex, Müller, Verm. Hist., IT, p. 158, 1774. TRAVAUX INÉDITS. 447 Planorbis vortex, Draparnaud, Hist. Moll., p. 44, tab. ur, f. 4-5, 1805. Mares, ruisseaux, fossés, parmi les Lemna et les Calli- triche. — Abondant, PLANORBIS ROTUNDATUS. Planorbis rotundatus, Poiret, Coq. terr. et fluv., p. 93, 1801. — leucostoma, Âfillet, Moll. Maine-et-Loire, p. 16, n° 7, 1813. — vortex, var. 6, Draparnaud, Hist. Moll., p. 45, 1805. Mares, fossés, fontaines. — Très-commun. PLANORBIS IMBRICATUS. Plarorbis imbricatus, Müller, Verm. Hist., IL, p. 165, 1774. — — Draparnaud, Hist. Moll., p.##, tab. x, f. 49-51, 1805. — nautileus, Dupuy (var. imbricata), Hist. Moll., p.436, tab. xxx, f. 13, 1850. Fontaines, fossés, ruisseaux ; Charzais, Pissotte. — Peu commune. PLANORBIS CRISTATUS. Nautilus crista, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), I, p. 709, 1758. Planorbis cristatus, Draparnaud, Hist. Moll., p. #44, tab. 11, f. 1-3, 1805. — nautileus (var. cristata), Dupuy, Hist. Moll., p. 436, tab. xx1, f. 12, 1850. Dans la Vendée, sous les feuiiles de nénuphar. PLANORBIS NITIDUS. Planorbis nitidus, Müller, Verm. Hist., If, p.163, 1774. 148 REV, ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Auwril 1869.) Planorbis nitidus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 46, tab. 11, f, 17-19, 1805. Mares de Lorbrie, fossés de Charzais, attaché aux tiges des plantes submergées. — Peu commun. G. PHYSA. PHYSA FONTINALIS. _Bulla fontinalis, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 727,1758. Physa fontinalis, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 52, 1801, et Hist. Moll., p. 54, tab. ur, f. 8-9, 1805. Fontaines, ruisseaux, eaux vives. PHYSA ACUTA. Physa acuta, Draparnaud, Hist. Moll., p. 55, tab. 1x, f. 10-11, 1805. Marais et fossés, plus commune que la précédente. PHYSA HYPNORUM. Bulla hypnorum, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 727, 1758. Physa hypnorum, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 52, 1801, et Hist. Moll., p. 55, tab. an, f. 12-13, 1805. Fossés d’eau vive à Sainte-Gemme-la-Plaine et à Luçon (M. Lepeltier). — Rare. (La suile prochainement.) TRAVAUX INÉDITS. 149 MyriAPpoDa nova Americana, auctoribus À. HUMBERT et H. DE SAUSSURE. ORDO CHILOGNATHA. FAMILIA POLYDESMIDÆ. Tribus SPHÆRIODESMII, Nob. Genus SPHÆRIODESMUS, Peters. — Glomeridesmus, Sauss. (non Gervais). 1. Spx. GRacILIS, — Minutus, gracilis, albidus; cari- nis valde sinuatis, apice latis, postice acuminatis, acu- mine retrorsum arcuato; carinis 4 segmenti majoribus ; Si subattenuatis, subtruncatis; cæteris margine postico exciso, pygidii et segmentorum ultimorum margine ca- naliculato ; carinarum apice subreflexo.— Long. 11 mill. — Cordiliera mexicana. G. Cyczopesmus, Nob. Corpus subovale, valde elongatum, in globum compres- sum conglomerans, antice latius, apice subcompresso ; segmentis 2 primis antice planatis; primo trapezino, fere capitis latitudine; tertio maximo, lobis lateralibus infere productis; pygidio compresso-fornicato. 2. C. AzTECUS. — Gracilis, compressus, lævis, albidus ; fronte transverse et in longitudinem sulcato; tertio cor- poris sesmento majori, lobis lateralibus latis, apice re- trorsum arcuatis ; 4° angustiore, carinis minus arcuatis ; segmentorum cCarinis rotundato-trigonalibus ; ultimis utrinque quadratis, ultimo segmento apice angulato- carinato. & Long. 5-6 mill. — Cordiliera mexicana. 150 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) Tribus POLYDESMII. G. Porypesmus, Latr. 3. P. (FONTARIA) SIMILLIMUS. — Sat parvus, depressus, lævis; carinis subreflexis, subobliquis ; tuberis linearibus, poris minimis;, margine postico paulum concavo, basi dentulum efficiente, angulo postico acute producto; ab- dominis apice depresso, attenuato; segmentorum 17, 18 margine postico angulato, haud arcualo. Long. 25- 30 mill., latit. 5 1/2 mill. — Mexico temperata. 4. P. (Fontarra) Mysrecus. — Medius, $ valde forni- cata, valde depressus et dilatatus; carinis Q cadenti- bus, subquadratis, transversis, & horizontalibus, latis, retrorsum obliquis; segmentopræanali conico, fere latiore quam longiore; dorso lævi, striolato; corpore testaceo, vittis dorsalibus 2 fusco-rufis, ad caput perductis, et etiam in prozonitis perspicuis. Long. 36-43 mill., lat. 9-9 mill. — Mexico temperata. 5. P. (FoNTAR1A) Acozauus. —Medius, Q sat fornicata, d depressus; carinis rotundatis $ cadentibus, G hori- zontalibus, $ transversis, « postice a medio corpore retrorsum obliquis; segmento præanali depresso, longiore quam latiore ; dorso flavido, fasciis longitudinalibus 2 nigro-olivaceis tantum in metazonitis et linea dorsali obscura tantum in prozonitis, pictis. Long. 44-50, lat. 8-9 mill. — Mexico temperata. 6. P. (Fonrarra) ZENpaLus. — Minor, testaceo-nigres- cens; metazonitis superne nigris; prozonitis testaceis ; dorso $ valde convexo, carinis mediocribus, quadratis, ® subelevatis, G' horizontalibus ; corpore apice haud longe attenuato ; segomento præanali conico, brevi. Lonx. 32-37 mill., lat. 6-8 mill. — Mexico orientalis. 7. P. (Fontarta) Nanuus.—Latus, depresso-fornicatus , antennis gracilibus, 6° articulo haud tumido; corpore TRAVAUX INÉDITS. 451 antice valde attenuato; carinis haud reflexis, margine postico concave exciso, basi processu minuto instructo, angulo postico subuncinato, antico rotundato;, tuberis superis, poris in mediis tuberis perforatis; segmento præanali conico, valvas superante ; lamina infra-anali trituberculata. $ G' Long. 30 mill., lat. 6 mill. — Mexico temperata. 8. P. (Oxyurus) CouLoni. — Sordide albidus; capite fuscescente; segmentis utrinque inquinatis; antennis et pedibus rosascentibus, basi albidis {in dessiceatis) ; dorso ; magis $ minus planato; carinis mediocribus 3-4 granulatis, antice rotundatis, postice angulatis, tan- tum in parte postica corporis in dentem produclis , ubique marginatis; margine postico obsolete bituber- culato; tuberis minutis in extremitate carinarum sitis. — Long. 44 mill., lat. 5,8 mill. — Cuba. 9. P. (Oxyurus) Sumicarasri. — Albidus, lævis, dorso fere plano; carinis lamellaribus, dilatatis, quadratis ; angalis rotundatis, antice extus et postice marginatis ; tantum 17 et 18° postice angulatim productis ; carinis primi segmenti vix attenuatis, apice fere latitudine partis medii segmenti. @ tuberis postice circum poris tumidis. Long. 40 mill., lat. 3,6 mill. — Cordiliera mexicana orientalis. 10. P. (Oxvurus) OrizABx. — Albidus, lævis , cylin- dricus; carinis brevissimis, valde distantibus, antice arcuatis, postice subangulatis ; abdominis apice attenuato; segmenti præanalis marginibus maxime sinuatis. 9 Long. 35 mill., lat. 8 mill. — Mexico, Orizaba. 11. P. (Oxyurus) iNTERMEDIUS. —Albidus, Iævis ; dorso sat plano ; carinis mediocribus; anticis dilatatis, quadra- tis, angulis rotundatis; mediis subtrigonalibus, antice rotundatis, postice angulatis, sed non productis; tuberis postice tumidis ; carinis 16*-18° postice productis. G. nee te NE RQ D A PUS 0 DE EDR ae 152 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Awril 1869.) Long. 30 mill., lat. 3 mill. — Cordiliera orientatis mexiCana. Div. Ononropesmus, Nob. — Corpus sat latum plus minus convexum; carinæ haud continuæ, lamellares et latæ, denticulatæ, poris superis et marginalibus. Seg- mentum præanale conicum. 12. P. (Oponrorropis) CLARAZIANUS.— Validus, niger, latus, antice attenuatus; dorso convexiusculo, dense gra- nulato; carinis latis, quadratis, parum obliquis, margine externo postice flavo, valde k4-dentato; anterioribus qua- tuor integris, dentato-angulatis ; tuberis et poris superis, in medio margine externositis ;segmento præanaliconico, apice flavo. Long. 117 mill., lat. 18 mil. — Ager argentinus. 13. P. (Tropisoma, Koch) cocciNEus. — Coccineus, vermiformis ; Carinis linearibus, postice in dentem subproductis; primi segmenti lobis lateralibus trigonali- bus, acutis; carinis 19° nullis. In dessiccatis colore albida, antice testacea. G ©. Long. 18 mill., lat. 2 mil — Cordiliera orientalis mexicana. 14. P. (RAcHIDOMORPHA) UNCINATUS. — Minutus, pur- pureus, dorso depresso ; carinis paulum distantibus, valde reflexis, ascendentibus, valde aliformibus, fere corniformi- bus, postice in spinam acutam excurrentibus, antice dente minuto instructis. & $. Long. 20-21 mill., lat. 2-7 mill. — Mexico, Cordiliera orientalis. 15. P. (ScyronorTus) Woopianus. — Minutus, griseus, depressus, granulatus; carinis horizontalibus, margine lamellari, denticulato et fimbriato, tuberis nullis; primo segmento lenticulari, angulis obtundatis; carinis 1°-10*an- trorsum obliquis, 15°-18° postice in dentem excurrentibus; segmento supra-anali trigonali, vix prominulo. & @. Long. 12 mill., lat. 2 mill. — Mexico, Cordiliera orientalis. TRAVAUX INÉDITS. 153 FAMILIA CRASPEDOSOMIDÆE. Craspedosomidæ, Jones. — Lysiopetalidæ, Newp.— Chor- deumiden, Koch.— Lysiopetalidæ, Wood. Tribus CRASPEDOSOMII. G. CrAsPEposomA, Leach. 1. Lamina basalis labii transverse divisa.—(Craspedosoma). 16. C. MExicanum.—Cylindricum, postice compressum, fuscum ; antennarum articulis 2-4 subæqualibus, 5° lon- giore, 6°,7° minutis; sesmentis postice cæsio-marginatis, utrinque tuberculo piligero laterali et superne granulis piligeris 2 pallide areolatis instructis; segmento præanali lævi, compresso, apice truncato, postice spinulis armato, valvis analibus æquilongo. 9. Longs. 22 mill., lat. 2-5 mill. — Mexico, Cordiliera orientalis. Il. Lamina basalis laäbii indivisa. — Chordeuma, Koch. G. SprroBoLus, Brandt. I. Corporis primi segmenti lobi lateralis late rotundati. 1. Corpus gracile, elongatum, apice nec compresso nec attenuato, hemispheroidali segmento præanali cin- qulum transversum efficiente. — Sp. toltecus, Sauss. 2. Corpus minus gracile, apice plus minusve com- presso ; segmento præanali superne triangulari. A. Segmentum præanale valvas anales superans. — Sp. arboreus, Sauss. B. Segmentum præanale valvas anales haud vel vix superans. — Sp. aztecus, Sauss. 154 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) IL. Corporis primi segmenti lobi laterales angulati vel atte- nuali, margine antico exciso, marginato. 1. Valvæ anales margine suturali prominulo, compresso, suturam prominulam efficientes. A. ÆLobi laterales primi segmenti angulati; secundi utrinque infere in processum product. — Sp. Mexicanus, Sauss. — Tepaecus, Sauss. B. Lobr laterales primi segmenti parum acuti; se- cundi lateribus nfere haud productis, 1" et 3” haud superantes, processum nullum eff- cientes. 17. S. Naauus. — Minutus, fusco-niger, antennis bre- vibus; sewmentis 4°, 2 tumidis ; 1° utrinque lobo laterali producto, rotundato-truncato, margine antico et infero sulco instructo; seomentorum parte antica valde punc- tata; segmento præanali angulato, valvas haud superante ; his haud marginatis; & pedibus 3is-5is basi vix pro- ductis, &Œ @. — Corporis segmenta, 35-37. — Long. 23 mill., lat. 2,5 mill. — Mexico, Cordilera orientalis. 2. Valvæ anales margine suturali incrassato, suturam impressam efficientes. — Nietanus, Sauss. 18. S. HETEROPYGUS. — Obscurus, medius, primo seg- mento utrinque obtuse angulato, margine antico sulco longitudinali exarato; segmentis 2°-G° subtus excisis ; secundo utrinque haud producto; corpore subtus et in lateribus ad altitudinem pororum valde striato ; segmento præanali brevi, apice obtundato, valvis analibus obtusis, cluniformibus sutura profunde impressa; G pedibus tertii paris appendicibus styliformibus instructis, & ©. — Long. 46 mill., lat. 3,5 mill. — Corporis segmenta, &9. — Mexico temperata, TRAVAUX INÉDITS. 155 G. Paragyuzus, Nob. Generi Julo affinis. Mandibularum X articulus secun- dus valde tumidus, dilatatus. — Labium © ut in Julis constructum, lamina intermedia trigonali, minuta; & la- mina intermedia magna, ovata, laminis antico-internis per illam coarctatis. — Primi segmenti lobi laterales : & lati, rotundati vel subquadrati, © angustati, subangu- latim coarctati. — Pedum dispositio in segmentis ut se- quitur : 1° (4), 2 (0), 3° (0), 4° (1), 5° et sequentibus (2); in G segm. 7" organa copulataria gerens. — Pedes in & aroliis nullis. — Primi pedum par & 5-articulatus, valde tumidus, præcipue 4° articulo inflato ; 5” onychice ovato- dilatato armato. 19. P. ocmecus. — Fusco-niger, linea dorsali nigra; clypeo subquadrato, valde emarginato ; antennis gracili- bus; sesmento præanali in spinam excurrente valvas anales valde superante. — & Mandibulis maxime tumi- dis, subtus valde emarginatis ; primo sesgmento elongato, lobis lateralibus latis, rotundatis: pedibus anticis valide inflatis ; $ mandibulis intesris, primi segmenti lobis late- ralibus trigonalibus subtus reflexis; segmentis 2°-4° ru- fescentibus. — Segmenta & &,48. — Long. 27 mill., lat. 2 mill. — Mexico, Cordiliera orientalis. FAMILIA POLYZONIDÆ. TRIBUS POLYZONIT. G. SipaonopxoraA, Brandt. 20. S. MexicaNa. — Gracilis, depressus, rubescens, ca- pite angusto, basi utrinque rugoso ; rostro capitis longitu- dinis; antennis rostro longioribus, clavatis: primo seg- mento capite duplo latiore, antice subemarginato, pone incisuram sulco angulato instructo; segmentis constric- 156 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) tione separatis, in dorso subconvexiusculis, punctatis, tomentosis; abdominis apice rotundato ; segmentis api- calibus nullomodo serratis ; 6° segmento tumido, magno, ovato, 7 minimo, ®. Long. 29 mill., lat. 4 1/4 mill. — 102 corporis segmenta. — Mexico, Cordiliera orientalis. TRIBUS PLATYDESMII. G. PLarvpesmus, Lucas. 21. PL. Mexicanus. — Dilatatus, granulatus; primo segment{o trapezino, antice breviter bilobato; segmentis valde dilatatis ; dorso fusco, linea media et maculis dor- salibus 5-7 maculisque marginalibus utrinque 5-6 san- guineis, vel rufis (in dessiccatis dorso schistaceo, maculis albidis). — Corporis segmenta, 60. — Long. 26 mill., lat. 6 mill. — Mexico; Cordiliera orientalis. Ordo CHILOFODA.— Subhordo HOLOTARST. FAMILIA LITHOBIDÆ. G. Lirnogius, Leach. 22. L. azrecus. — Ferrugineus; antennis circiter 30- articulatis; labii margine antico utrinque 6-denticulato, sulco transverso arcuato : segmentis minoribus posticis 3 utrinque angulatim productis ; poris coxalibus pedum pa- rium 4 posticorum ovalibus, transversis; pedum postico- rum articulis 2, 3 subtus sulco instructis — Long. 93 mili., lat. 3 mill. — Mexico, Cordiliera orientalis. 23. L. mysrecus. — L. azteco minor, paulo gracilior. Fusco-ferrugineus ; antennis gracilibus, circiter 40-arti- culatis ; labii margine antico utrinque 3-dentato: clypeo cephalico antice sulco diviso, sulco transverso bilobato ; poris coxalibus orbicularibus ; de reliquo L. azteco simi- lis, at pedibus posticis brevioribus, subtus haud sulcatis; TRAVAUX INÉDITS. 457 antennis longioribus, $ æ. — Long. 18 mill., lat. 2,2 mill. — Mexico orientalis. 9%. L. Tocrecus. — Minutus, testaceus; antennis 40- articulatis; labii margine antico utrinque 2-dentato; clypeo cephalico antice sulco diviso, sulco transverso nullo ; pedibus posticis difformibus, articulis 4°-5° inflatis ; 5° dilatato postice fuscato, intus excavato, penicillo pilorum rigidorum instructo, ultimo brevi, subtumido. — Long. 12 mill., lat. 1,5 mill. — Mexico, Cordiliera orientalis. FAMILIA SCOLOPENDRIDEÆ. G. ScocorenprA, Lin. Antennæ plus quam 18-articulatæ. 25. S. oLMEcA. — Obscure olivacea ; corpore ubique lato, antice haud coarctato; clypeo cephalico suborbicu- lari, scuto infero capitis rhombeo, longiore, minus trans- verso quam in speciebus reliquis; sutura labii transversa, haud angulata; pedibus analibus subgracilibus, sat mi- nutis. — Long. 63 mill., lat. 7 mill. — Mexico temperata et altior. 26. S. mysreca. — Ferruginea, valida ; labio utrinque 4-dentato; antennis 22-28 articulatis, basi crassis; mu- cronibus analibus apice spinis 4-5 armatis; pedum ana- lium primo articulo margine interno 5-dentato apiceque spina bifida instructo, subtus spinosusculo. — Long. 131 mill. — Mexico altior. 97. S. SuMicHRASTI, Sauss. — Sc. mystecæ affinissima; et major; maxima, ferrugineo-olivacea ; labio margine transverso, utrinque dente externo unico, pone marginem impressione circulari et tuberculo instructo. 158 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) G. ScocopocryPTors, Newp. Scolopendropsis, Koch. (nec Brandt, nec Newp.). 28. S. MexicaNa. — Rufo-castanea, sparse punctulata ; antennis basi crassis ; clypeo cephalico ovato, antice per sulcum emarginato ; labio utrinque dente instructo ; cor- pore inter segmenta valde constricto ; segmento dorsali ultimo apice angulato ; lamina infra-genitali trapezina, elongata ; pedibus analibus elongatis, 1° articulo subtus et intus dente armato. — Long. 47 mill., lat. #-5 mill. — Mexico altior. G. NEwProRTIA, Gerv. Scolopocryptops (ex parte), Newp. — Newportia, Gerv. — Scolopendrides, Sauss. I. Pedes postici flagello 13-articulato, articulis longioribus quam latioribus, distincte separatis ; ko articulo basali apice haud attenuato; 22% corporis segmentum et non aliis minutum (Newportia, Gerv.) 29. N. AzTECA. — Ferruginea; capite longiore quam latiore; primo corporis segmento sulco transverso et impressione notato ; pedibus penultimis valde longioribus quam præcedentes; pedibus ultimis longitudinem seg- mentorum 5-6 ultimorum æquantibus ; articulis 4 basa- libus magnis ; 3° longiore, 4° apice late truncato ; flagello terminali 13-articulato, gracili, articulis longioribus quam latioribus ; lamina infra-anali bilobata. — Long. 31 mill., lat. 1,8 mill. — Mexico orientalis. IT. Pedes postici flagello annulato, obsolete multiarticulato ; 4° articulo basali angusto, attenuato, basim flagelli for- mante ; 2" el k® corporis segmenta reliquis minora. — (Scolopendrides, Sauss.) TRAVAUX INÉDITS. 159 N. Mexicana, Sauss., Mém. Mex., Myriap., 131, fig. 48. IH. Pedes postici 14-articulati; tres vel quatuor primi art. elongati et graciles ; a flagello indistincte separati. N. conGirarsis, Newport, Linn., Trans., XIX, 407, pl. xx, fig. 10 (Scolopocryptops). FAMILIA GEOPHILIDÆ. TRIBUS GEOPHILII (Geophiliden, Koch.). G. GeoPxizus, Leach. 30. G. AZTECUS. — Ferrugineo-testaceus : antennis basi invicem approximatis, apice moniliformibus; clypeo ce- phalico longitudine latitudini æquali, antice et postice late truncato ; segmento basali brevi subtrapezino, mar- gine antico convexo, forcipularum articulo 2 paulum ultra clypeum medium attingente ; pedibus analibus haud tumidis, mediocribus. — Long. 44 mill., lat. 1,5 mill. — Mexico orientalis. TRIBUS NOTIPHILIL (Nothiphiliden, Koch.) G. ARTHRONOMALUS, Newp. 31. A. TOLTECUS. — Ferrugineus, corpore medio cras- siore, apice attenuato; clypeo ovali, antice truncato, elongatiusculo; antennis clypeo fere ter longioribus ; seg- mento basali capitis trapezino ; 1° pedigero majore, seg- mentis minoribus ; sgmento ultimo dorsali ovato ; pedi- bus analibus longitudine segmentorum 3 ultimorum ; segmento ventrali ultimo valde emarginato, lamina ven- trali angusta, postice latiore ; segmento anali minuto ; articulo basali trapezino, terminali semiorbiculari. — Long. 45 mill., lat. 1,6 mill. — Mexico orientalis. 460 REV. ET MAG. DE Z00LOGIE. (Auwril 1869.) QUELQUES REMARQUES (1) sur les articles additionnels observés dans les palpes des Æctinopus, les pattes des Hersilia, et description d'une nouvelle espèce d’Ara- néide appartenant à cette dernière coupe générique, par M. H. Lucas. On peut dire que les Aranéides sont presque toutes dimérées; je dis presque, parce qu’en histoire naturelle, et particulièrement en entomolcpgie, il n’y a rien d’absolu. En effet, dans les Aranéides, il en est quelques-unes chez lesquelles les articles des palpes et des pattes sont trimé- rés. Parmi les genres peu nombreux qui présentent cette particularité curieuse, je citerai les Actinopus et les Hersilia ; le premier appartient à la tribu des Théra- phoses, qui comprend les Aranéides quadripulmonées ou à quatre ouvertures stigmatiformes ; le second fait partie de la tribu des araignées qui renferme les Aranéides, ne respirant que par deux ouvertures stigmatiformes. Savigny ayant établi une concordance entre les palpes ou pattes-mâchoires et les organes de la locomotion pro- prement dits, et voulant conserver celte concordance qui ne se trouvait plus en harmonie à cause des Aranéides dimérées et trimérées, j'ai publié à ce sujet deux mémoires dont l’un a paru dans le Magasin de zoologie (1836), et dont l’autre a été inséré dans les Annales de la Société entomologique, t. VI, p. 378 (1837). Cette étude m'a con- duit à donner des noms particuliers aux nouveaux articles présentés par les pattes-mâchoires ou les palpes et parles pattes proprement dites, et dans ce travail j'ai tâché, autant que possible, de ne pas m’écarter de la nomencla- ture préalablement établie par mes prédécesseurs. En effet, j'ai donné le nom de métadigital (2) à l’article sup- (1) Lues à la Société entomologique, séance du 27 mai 1868. (2) Cet article, faisant partie des palpes, serait, pour M. West- wood, dans son nouveau tableau de concordance (The Trans. of TRAVAUX INÉDITS. 161 plémentaire qui se trouve dans les palpes du genre Acti- nopus, et comme lui correspondant j'ai désigné, sous le nom de mésotarse (1), l'article nouveau que présentent les pattes de quelques espèces du genre Hersilia. M. Westwood a étudié aussi ces articles supplémen- taires, et il a publié, à ce sujet, un travail très-intéressant qui à été inséré dans les Annales de la Société entomolo- gique de Londres, t. II, p. 198 (1841 à 1843). Ce natu- raliste distingué n’est pas complétement d'accord avec Savigny ni avec moi, relativement à la coïncidence qui existe entre les articles des pattes et ceux des palpes ou pattes-mâchoires, et M. Westwood, envisageant la question sous un point de vue plus général, dit : «Je ne doute pas que j'arrive à une conclusion très-différente de celles de Savigny et de M. H. Lucas. » La structure des palpes des femelles, dansies Aranéides, * correspond évidemment à celle des pattes, et c’est cette analogie qui a fait donner aussi à ces organes le nom de pattes-mâchoires. Suivant M.Westwood, ces deux articles terminaux sont soudés ensemble dans les palpes des femelles, et cette supposition est confirmée par le fait que les palpes des mâles ont leurs deux articles terminaux distincts, comme je lai, du reste, démontré dans mon mémoire. On saisira de suite, ajoute M. Westwood, que le nombre et la forme des articles des palpes, ainsi déve- loppés par l'addition d’un article (2), correspondent exac- tement à la condition ordinaire des pattes des araignées, c’est-à-dire offrant sept articles. Il faut donc rechercher l'anomalie du genre Hersiha, et je pense, poursuit the entom. Sociel. of Lond.. vol. III, p. 179, 1841-1843), le corres- pondant du métatarse Luc., Mag. de zool., ou du mésotarse ejusd., Ann. Soc. ent., ou du métatarse de Savigny. (1) Cet article, faisant partie des pattes, serait, pour M. West- wood, dans son nouveau tableau de concordance {loc. cüt., vol. I, p. 179, 1841-1843), le métatarse Luc., Ann. Soc. ent., ou le tarse de Savigny, et aurait pour correspondant le digital du même savant. (2) Auquel M. Westwood donne le nom de pseudodigilal. 2* SÉRIE. T. XXI, Année {809. 11 462 REV. ET MAG. DE Z00LOG1e. (Avril 1869.) M. Westwood, que je prouverai, sans difficulté aucune, que ce genre ne possède que le nombre typique d’ar- ticles. | En examinant avec soin les ongles d’un Actinopus vivant, j'ai observé à la base et entre ces organes, dit M. Westwood, un petit éperon unique, mobile avec eux et prenant son origine sur une jointure charnue, mobile et distincte à l'extrémité du dernier article de la patte. Ainsi le mode d'insertion de cet ongle est totalement diffé- rent de celui, par exemple, d’un coléoptère, puisqu’ici il y a mouvement de combinaison, car en touchant l’éperon basilaire on le met en mouvement. On a donc iei, ajoute M. Westwood, l’analogue de l’article basilaire additionnel de la patte de l’Hersilia, qui, au lieu d’être un article mésotarse, comme M. H. Lucas l'avait supposé d’abord, ou placé en avant du tarse comme il l’a cru plus tard, constitue une jointure additionnelle (1). Le tableau de concordance, ajoute M.Westwood (p. 179), que je donne de ces analogies, placera donc le sujet sous un jour plus clair, et permettra de débarrasser de toutes ces anomalies supposées soit dés palpes de l’Actinopus, soit des pattes de l’Hersilia. ju J'ai étudié avec soin le tableau de concordance donné par M. Wesiwood, et je trouve, en effet, que la concor- dance établie par ce naturaliste, et qui existe entre les articles supplémentaires ou additionnels dans les palpes des Æctinopus et les pattes des Hersilia, est rationnelle, surtout si on admet, comme M. Westwood, que l’éperon basilaire ou son pseudotar$e soit un article réellement distinct et indépendant. Toutefois, cette manière d’envi- sager la question ne débarrasse en rien des anomalies soi-disant supposées dans les palpes et les pattes de ces Aranéides. Au contraire, ce nouvel article, découvert par M. Westwood dans les organes locomoteurs proprement t (1) A laquelle M. Westwood donne le nom de pseudotarse. TRAVAUX INÉDITS. 463 dits d'un Actinopus vivant, confirme ces anomalies et leur donne de l'intérêt, car l’article auquel j’ai donné le nom de mésotarse doit être actuellement considéré comme non avenu, et sa dénomination doit même disparaître de la nomenclature, à cause de la découverte, faite par M. West- wood, d’un article supplémentaire etauquel il a donné le nom de pseudotarse. Ce qui rend surtout ces anomalies curieuses, c’est que toutes les espèces du genre Hersilia ne présentent pas toujours un article supplémentaire ou additionnei ; telles sont, par exemple, celles que j'ai décrites et figurées sous les noms d'A. Edwardsiüi et oraniensis (1). À ce sujet, je rappellerai encore un autre genre anor- mal décrit et figuré par M. Mac-Leay sous le nom d’Otiothops (2), dans lequel les organes locomoteurs peuvent prendre le nombre d'articles ordinaires des palpes, les pattes antérieures de cette coupe générique n'ayant que six articles au lieu de sept. il est toujours difficile, et je suis de l'avis de M. Westwood, de réduire ces formes remarquables à la structure typique ; mais, à en juger d’après la figure d’une patte détachée donnée par M. Mac-Leay, il paraîtrait que les hanches et les trochan- ters se sont soudés, le deuxième article étant représenté comme très-volumineux et ayant toute l'apparence d’un fémur. Dans mon travail (Ann. Soc. ent., t. VIE, np. 589, 1837), j'ai dit, en suivant la nomenclature établie par Savigny (les palpesétant considérés comme des pattes-mâchoires), que les mâchoires égalent la hanche ; que l’articie sous- axillaire est le correspondant de l’exinguinal; que lhu- méral correspond au fémoral ; que le cubital peut être assimilé au génual; que le radial correspond au tibial : que le métadigital est le correspondant du mésotarse, et (1} Hist. nat. des anim. artic. de l'Algérie, t.T., p. 128, pl. 1v, fig. 7, et p. 129, pl. iv, fig. 8 (1849). (2) Annals of natural history, On some new forms of arachn., vol, IT, p. 12, pl. x1, fig. 5 (1838). 164 que le digital est assimilé au tarse. Afin de conserver cette concordance établie par Savigny, je me demande si l’éperon ou article mobile et indépendant du tarse, suivant M. Westwood, ne serait pas plutôt une pièce appartenant à la griffe ou ongle qui termine le tarse ? S'il en est au- trement, c’est-à-dire si cet organe est un article supplé- mentaire, et réellement indépendant du tarse auquel M. Westwood donne le nom de pseudotarse, et qui aurait pour correspondant le pseudodigital du même savant, cet article additionnel prendrait parfois des dimensions considérables, car il acquiert un développement très- grand dans les pattes du genre Hersilia. Adoptant le tableau de concordance établi par M. Westwood, qui existe entre les pattes des Hersilia et les palpes des Acfinopus, je pense qu’il ne sera pas sans intérêt de le reproduire ici, car, à l’aide de ce tableau, on saisira plus facilement les analogies, et en même temps on remarquera aussi que les différences signalées par M. Westwood ne sont pas aussi grandes que ce savant l’a supposé plus haut dans son intéressant mémoire : REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) Pie Pie. Prxp Pape 12 Coxa eee Er e-ce ou hanche, Sav................,.,... Maxilla 2. Trochanter.......... ou HERENN hbocbdodoec oops Art. axillaire. 3. MRÉMUT- see» pie | QUE un RS ASoecodobon °.... Huméral. 4. 17€ jointure- ou le génual, Sav.).............0,.... .. Cubital. fau tibia. 5. 2e jointure. ou le tibial, Sav.f....,............,... Radial. Métatarse, Lucas, in{Métadigital , Lu- Guër., Mag. de z00- logie; métatarse, ejusd., in Ann. Soc. ent. de France. 6. fre jointure. ou le ane pe: Guér., Mag. de z00- logie ; métatarse, ejusd., in Ann. Soc. ent. de France. 7. 2° jointure..\du tarse,} ou le tarse, Sav. Es Lucas, in ou nairement ca- Mag. de zoolagie, et ché, mais déve-/ in Ann. Soc.ent. loppé chez les Hersilia. seudotarse , estw., ordi- He Lucas, in Guér., 8. 3° jointure. cas, ordinairement soudé au digital, mais séparé dans l'Actinoptus mâle. Digital, Sav, Pseudodigital, West- wood , toujours caché dans la fe- melle, mais pro- bablement träns- forme, chez le mâle, en un or- gane excitateur. TRAVAUX INÉDITS. 165 Au sujet du genre Hersilia, dont j'ai fait connaître plu- sieurs espèces (1), et dont le nombre, aujourd'hui, s'élève maintenant à cinq, je dois dire que ces Aranéides pré- sentent entre elles, dans les longueurs relatives des organes de la locomotion et des filières, des différences assez grandes. Un nouvel arrangement méthodique de ces Aranéides m’ayant paru nécessaire, je profitai de la ren- contre faite, dans le nord del’Afrique, de plusieurs espèces nouvelles appartenant à cette coupe générique, pour le publier dans mon grand ouvrage sur les animaux articulés de l'Algérie, et que je crois devoir reproduire dans cette note : A. Filières de la troisième paire, très-allongées; pattes de la troisième paire, très-courtes. H. caudata, Savignyi, indica, Edwardsii, Vinsonii. B. Filières de la troisième paire, très-courtes; pattes de la troisième paire, très-allongées. H. oraniensis, pl. IV, fig. 8. M. A. Grandidier, auquel la science est redevable de la découverte d'un très-grand nombre d'espèces nouvelles, dans toutes les branches de la zoologie, pendant son séjour à Madagascar, a fait la rencontre, dans cette grande île encore inconnue au point de vue zoologique, d’une Aranéide très-remarquable, et qui, par la disposition des yeux, la longueur relative des filières et des organes de la locomotion, doit venir prendre place parmi les Hersilia de Savigny. Tout dernièrement, une découverte intéressante, au point de vue de la géographie entomologique, a été faite (1) Hersilia caudala, Sav., Descript. de l'Égypte, t. XXIX, pl. 1, fig. 8 (1828), Luc., Mag. de zool., p. 7, pl. xu, fig. 1 à 7 (1836); Savignyi, Luc., Mag. de zool., p. 10, pl. x, fig. 1 (1836) ; indica, Luc., Hag. de zool., p. 7, pl. xui, fig. 2 (1836); Edwardsii, Luc., Hist. nat. des anim. artic. de l'Algérie, t. 1, p. 128, pl. 1v, fig. 7 (1849) ; oraniensis, Luc., Hist. nat. des anim. artic. de l'Algérie, - FE, p. 129, pl. iv, fig. 8 (1849). 166 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) aussi dans la Péninsule ibérique; je veux parler de la présence du genre Âersilia dans l'Espagne méridionale, et cette découverte curieuse est due à M. E. Simon. Les espèces connues de celte coupe générique, toutes de l’ancien monde, paraissent répandues en Égypte, en Algérie et dans l'Inde. L’Hersilia nouvelle queje vais faire connaître dans ce travail à pour patrie l’île de Madagas- car; c'est sous le nom d'A. Vinsonii que je la désigne, et c’est dans ma section A, c’est-à-dire parmi les espèces à filières de la troisième paire, très-allongées, et à pattes de la troisième paire, très-courtes, qu'elle vient se ranger. La rencontre faite, en Espagne, d'une Hersilia, que je rapporte à l'A. oraniensis (1), rend moins restreinte la géographie des espèces comprises dans cette coupe géné- rique. C’est la première fois qu’une Aranéide appartenant à ce genre est sisnalée comme habitant l'Espagne méri- dionale, et cette découverte resserre, pour ainsi dire, le lien déjà étroit qui unit cette partie de l'Espagne à la côte d'Afrique. En effet, comme je l’ai déjà fait remarquer dans mon grand ouvrage sur les animaux articulés de l’Alvérie, la faune entomologique algérienne peut être partagée en deux zones bien distinctes; celle de l'Est, qui rappellerait ces produits entomologiques dela Sicile, de la Sardaigne, de l'Italie et de la France méridionale, et celle de l'Ouest qui, par sa grande ressemblance avec les animaux articulés de l’Andalousie, rappellerait l’ento- mologie de cette partie de l'Espagne. Il estmême à supposer que, si cette contrée de la Pénin- (1) Deux individus femelles de cette curieuse Aranéide, et dont un seulement adulte, ont été pris, sous des pierres, aux environs d'Ai- bacete, dans l'Espagne méridionale, et m'ont été obligeamment com- muniqués par M.E. Simon. Après avoir étudié avec soin ces Hersilia, en mauvais état de conservation et presque épilées, et ayant re- marqué, sur l'abdomen et sur les organes locomoteurs de lune d'elles, mais seulement à l’état de vestige, les taches rousses pré- sentées, par ces mêmes organes, dans l’H. oraniensis, j'ai cru devoir rapporter celte Aranéide à cette espèce algérienne. TRAVAUX JINÉDITS. 167 sule ibérique, remarquable par ses différents sols, sa position géographique, sa température et ses altitudes si variées, était explorée au point de vue arachnologique, il est probable que l’on y trouverait beaucoup d’Aranéides nouvelles, mais que l’on y rencontrerait aussi beaucoup d'espèces nourries par la province d'Oran, et qui, jusqu’à présent, n'avaient encore été signalées que comme habi- tant cette portion de j’Algérie. Hersilia Vinsomi $, Lucas. Longit. 8 millim., latit. 4 millim. 3/4, pl. V, fig. 1 à 5. H. cephalothorace tam lato quam longo, depresso, antice elon- gato , rotundato, ad latera marginato, testaceo, fulvescente- tomentoso, antice attamen albido-tomentoso : mandibulis fuscis, fulvo-pilosis; maxillis, labro sternoque testaceis, fulvo fuscoque pilosis; palpis pedibusque testaceis, fortiter nigro-aunulatis, his primi, secundi quartique paris elongatis, exilissimis ; abdomine lon- giore quam latiore, depresso, ad latera posticeque rotundato, ful- vescente-tomentoso, subtiliter nigro-punctalo supra utrinque in medio tripunctato, infra fulvescente tomentoso; fusulis tertii paris elongatissimis, testaceis, pilosis nigroque aunulatis, subsequenti- bus minimis, testaceis. Fæœminam tantum novi. Femelle. Le céphalothorax, presque aussi large que long, est fortement déprimé ; il est prolongé et arrondi en avant, et à la base de ce prolongement, au-dessous de la première paire d'yeux , on aperçoit une dépression transversale assez fortement marquée ; il est arrondi, finement rebordé sur les côtés avec sa partie postérieure tronquée et recouverte par l'abdomen ; la fossule médiane allongée est profondément enfoncée, ainsi que ies dépressions linéaires situées sur les côtés; il est testacé, couvert d’une tomentosité courte, serrée, d’un fauve clair, à l'exception, cependant, de sa partie prolon- gée, qui est revêtue d’une tomentosité blanche et sur le bord antérieur de laquelle on remarque quelaues cils roides, de couleur jaunâtre ; sur les côtés, cette tomentosité est brune et forme une ligne fine, de cette couleur, 168 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) obscurément accnsée et qui entoure les parties latérales. Le tubercule oculifère est très-saillant, taillé en biseau à sa partie postérieure, tronqué sur les côtés et antérieure- ment ; il est revêtu, en dessus, d’une tomentosité fauve, tandis que, sur les côtés et en avant, cette tomentosité est blanche. Les yeux sont bruns, entourés de fauve clair ; ceux des première et troisième paires sont les plus gros et forment, par leur disposition, un carré presque parfait. Les mandibules ou antennes-pinces sont lésèrement allongées, arrondies et séparées à leur partie antérieure ; elles sont brunes, couvertes d’une tomentosité fauve parmi laquelle on aperçoit des poils allongés, peu serrés, d’un brun foncé; les crochets sont très-courts, légèrement recourbés et d’un brun foncé. Les mächoires ou pattes- mächoires sont testacées, arrondies et présentent sur leur bord antérieur quelques poils d’un brun foncé. Les palpes assez épais, courts, sont d’un jaune testacé ; l’huméral est taché de noir à ses côtés externe et interne ; le cubital, le radial et le digital ont seulement leur extrémité sensible- ment annelée de cette couleur : des poilsroides, d’un jaune clair, parmi lesquels on en aperçoit d’autres d’un noir foncé, se montrent sur ces divers articles ; il est aussi à remarquer que l’ongle unionguiculé qui termine le radial est d’un noir foncé. La lèvre testacée est lisse et présente des poils bruns placés çà et là. Le plastron sternal ou le sternum, de même couleur que la lèvre et les mâchoires, est cordiforme, lisse et couvert de poils d'un fauve clair. Les pattes sont très-allongées et très-grêles, surtout celies des première, seconde et quatrième paires ; la hanche et l’exinguinal sont entièrement testacés; le fémoral est testacé et marqué, en dessus et sur les côtés, de taches noires, allongées, irrégulières ; le génual est noir et maculé, en dessus, de testacé pâle ; le tibial est testacé et annelé de noir; les articles qui suivent, c'est-à-dire le métatarse, le pseudotarse et le tarse , sont testacés et largement annelés de noir. Quant à la troisième paire, TRAYAUX INÉDITS. 169 elle est très-courte, bien moins fortement annelée de noir, et rappelle tout à fait les palpes pour la distribution des couleurs; tous ces organes, dont la griffe est entièrement noire, sont hérissés de poils allongés alternativement testacés et noirs. L’abdomen, plus long que large, est étroit à sa base et élargi sur les côtés latéro-postérieurs ; il est déprimé, arrondi sur les parties latérales et posté- rieurement, et entièrement revêtu, en dessus, d’une tomentosité d’un fauve clair: il est finement maculé de noir, et dans son milieu il présente, de chaque côté, trois points arrondis, profondément enfoncés et formant deux lignes parallèles ; sur les côtés et en dessous, il est entièrement d'un fauve clair, et son milieu est parcouru par deux rangées parallèles de points profondément enfoncés et très-rapprochés les uns des autres. La troisième paire de filières, très-allongée et testacée, est annelée de noir, à l’exception, cependant, du premier article qui est entièrement testacé ; les suivantes sont de cette couleur avec l'extrémité du dernier article de la deuxième paire d’un brun foncé : des poils testacés, assez allongés, peu serrés, hérissent ces organes, surtout ceux de la première paire. Dans le jeune âge, cette espèce est testacée, et le noir, qui est la couleur dominante dans les palpes et dans les organes de la locomotion, est presque oblitéré chez cette : Aranéide à l’état jaune. C’est dans le voisinage des H. Edwardsii et caudata que vient se placer cette curieuse espèce, dont je ne con- nais que la femelle ; je me fais un plaisir de la dédier à M. le docteur Vinson, auteur d’un travail consciencieu- sement fait sur les Aranéides des îles de la Réunion et de Madagascar. PI. V, fig. 1. Hersilia Vinsonü, 9 gvossie. — Fig. 2. La grandeur naturelle. — Fig. 3. Tubercule oculifère, partie antérieure du céphalothorax et mandibules vus de face.— Fig. 4. Les mêmes parties vues en dessus.—Fig. 5. Extré- 170 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) mité abdominale et filières vues en dessous. — Fig. 6. Tubercule oculifère et partie antérieure du céphalothorax de l'A. oraniensis, vus en dessus. — Fig. 7. Extrémité abdominale et filières vues en dessous. Desceiprions de Cicindélètes et de Carabiques nouveaux par le baron pe CHauvorr: (Suite.}— Voir p. 22, 64. Morio Australasiæ. Long. 13 m. Plus petit que les indi- vidus ordinaires du Georgiæ et surtout plus étroit. Téle un peu plus étroite et plus allongée; yeux un peu plus petits, renflement post-oculaire un peu moins fort. Corselet un peu plus étroit, presque aussi long que large, moins rétréci à sa base, à côtés plus parallèles ; angles antérieurs ne formant pas saillie et visiblement arrondis au sommet; partie postérieure des côtés, base et angles postérieurs tout à fait pareils ; ligne médiane plus faible, impressions basales plus courtes. Élytres plus étroites et par là même plus allongées, semblables d’ailleurs, sinon que la série marginale est composée de points plus gros, moins serrés, et qu’elle est quelque peu interrompue vers le milieu; les stries sont parfaitement lisses. Antennes et pattes iden- tiques, tarses postérieurs mecins larges. J'ai acheté cet insecte à la vente de la collection Jeakes, où il était indiqué comme venant de Moretonbay (côte orientale de l’Aus- tralie). Cette espèce diffère évidemment de toutes celles décrites par M. de Castelnau; son austrahs a un corselet plus allongé avecles angles antérieurs aigus; les antennes, les palpes et les pattes sont rougeâtres ; le Victoriæ paraît ressembler beaucoup à l’australis et les différences indi- quées ne sont point celles qui distinguent mon espèce nouvelle de l’australis, les Novæ-Hollandiæ et piceus sont bien plus petits ; le premier est bien plus allongé, le second a des stries ponctuées. TRAVAUX INÉDITS. 171 Morio obtusus. Long. 12 m. Bien plus petit et moins large que le parallelus, il en diffère par le corselet dont ie bord antérieur est bien moins angulairement échancré sur son milieu, et semble descendre un peu obliquement vers les angles qui sont droits et dont le sommet est un peu arrondi ; les côtés, quoique divergeant légèrement en avant, sont parfaitement rectilignes depuis l’angle anté- rieur jusqu’au delà du milieu, après lequel ils offrent près des angles postérieurs une légère sinuosité ; ceux-ci ainsi que la base sont comme dans le parallelus; les impressions du dessus sont à peu près les mêmes ; le rebord latéral est plus étroit, plus fin et égal sur toute sa longueur. Les élytres, outre qu’elles sont plus étroites, sont moins planes, les stries un peu plus profondes, les côtés encore plus droits, la dent humérale moins sailiante, le rebord latéral plus étroit; antennes et pattes semblables ; coloration identique. L’exemplaire que je possède m'a été géné- reusement donné par feu Ch. Coquerel, qui l'a découvert à Nossi-bé (Madagascar). Thyreopterus verrucifer. Long. 14 m. 1/2. Bien plus grand que le guétiger Schaum, auquel il ressemble, mais dont il diffère suffisamment par la forme du corselet et par la convexité des taches sur les élytres. Le corselet est plus #rand, moins rétréci postérieurement; le lobe, formé par la large saillié des angles antérieurs, est moins arrondi et forme un angle assez marqué à l'endroit où commence le côté, qui est moins arrondi et nullementsinué antérieu- rement, tandis que la partie postérieure offre la même sinuosité ; la base est plus large, moins obliquement arrondie vers les angles postérieurs, qui sont bien plus marqués et assez saillants ; le dessus est fortement ridé en travers, l'impression des côtés du disque se trifurque en avant, le rebord latéral est tout aussi large vers la base qu'en avant. Les élytres sont encore plus larges, plus arron- dies, plus dilatées et plus aplaties sur les côtés, qui sont également dentelés vers les épaules et vers l'extrémité ; 172 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) celle-ci est plus échancrée, avec un angle assez marqué à l'extrémité extérieure de l’échancrure, et la partie qui avoisine la suture plus prolongée et tronquée obliquement de manière à former un pctit angle rentrant, borné en dehors par une petite saillie dentiforme ; le dessus est plus luisant, les stries sont plus marquées et plus distinctement ponctuées ; les intervalles légèrement relevés sur le milieu en forme de toit, et assez convexes à la place qu’occupent les taches jaunes qui forment comme de petites vessies ; cing de ces taches forment une bande très en zigzag antérieurement entre la première et la septième strie, et six autres une deuxième bande postérieure interrompue en deux endroits et tout aussi ondulée entre la première et la huitième ; le bord latéral est plus rugueux. Les cou- leurs sont d’ailleurs les mêmes. Je dois ce joli insecte à M. de Mniszech, qui en possède un second individu. Il vient de la presqu’ile de Malacca, d’où il a été envoyé à M. H. Deyrolle. Ces deux espèces se rapprochent beau- coup des vraies Eurydera et forment en quelque sorte le passage aux Mormolyce. Microlestia obtusa. Long. 17-21 m. Ressemble, à s’y méprendre, à la fabida, dont elle diffère, à la première vue, par l'extrémité nullement anguleuse des élytres près de la suture. Le corselet est moins fortement ponctué ; la partie postérieure du rebord latéral paraît sensiblement plus relevée, parce que le sillon qui sépare le rebord de la côte obtuse qui longe de chaque côté la ligne médiane est plus enfoncé à cet endroit; les angles antérieurs, quoique arrondis, sont plus avancés. La base des élytres est plus large vers les épaules, l'intervalle sutural est bien plus plane ; les deux rangées de fovéoles entre les côtes sont moins profondes, surtout postérieurement, où elles devien- nent de simples petits points oblitérés, de sorte que toute la partie postérieure des élytres en semble plus lisse, ce qui se remarque très-bien si l’on compare les deux espèces ; l'angle bien marqué qui, dans la fabida, termine SOCIÉTÉS SAVANTES. 173 les élytres près de la suture fait ici complétement défaut. Elle se trouve dans l’Afrique australe; j’en possède six individus et j'en ai vu un plus grand nombre dans les collections. (La suile prochainement.) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 29 mars 1869. — M. de Maude adresse une note concernant les animaux utiles ou nuisibles à l’horti- culture. Ce travail est renvoyé à la section d'économie rurale. M. Balbiani adresse un travail de physiologie ayant pour titre : Sur le mécanisme de la fécondation chez les Lépidoptères. Séance du 5 avril. — M. P. Gervais fait hommage des livraisons 8 et9 de son ouvrage intitulé : Zoologie et Pa- léontologie générales. M. Chauvau fait présenter par M. Boulay un travail de physiologie ayant pour titre : Isolement des corpuscules s0- lides qui constituent les agents spécifiques des humeurs viru- lentes; démonstration directe de l'activité de ces corpus- cules. Séance du 12 avril. — M. Alph. Milne-Edwards lit un mémoire ayant pour titre : Nouvelles observations sur la faune ancienne des îles Mascareignes : « Parmi les ossements qui ont été recueillis à l’île Mau- rice, dans la Mare aux Songes, à côté des débris du Dronte et du Foulque gigantesque dont j'ai déjà eu l’hon- neur d'entretenir l’Académie, j'avais remarqué une man- 174 REV. ET MAG. DE Z0OLOGIE. (Avril 1869.) dibule inférieure qui me paraissait provenir d’un oiseau entièrement inconnu de nos jours et du groupe des Échas- siers, ainsi que quelques parties de Ja patte indiquant l'existence ancienne d’un type générique nouveau voisin des Ocydromes. J’inclinais à croire que tous ces osappar- tenaient à un même animal d'espèce éteinte, mais j’hési- tais beaucoup à me prononcer sur ce sujet, lorsque des faits d’un autre ordre, constatés récemment à Vienne par M. de Frauenfeld, vinrent lever tous mes doutes et me permirent d'arriver à des résultats plus complets. « Ce savant a trouvé dans la collection des peintures sur vélin faites, pour la plupart, sous le règne de Ro- dolphe IE, par Hœfnagel, artiste hollandais, collection qui appartient actuellement à la bibliothèque particulière de l'empereur d'Autriche, deux dessins coloriés dont il s’est empressé de publier des reproductions. L'une de ces peintures représente le Dronte ; l’autre, un oiseau très- remarquable qui par son port ressemble un peu à l’Apte- ryx, et qui paraît être l'espèce mentionnée par F. Cauche, sous le nom de Poule rouge au bec de bécasse, comme vi- vant à l'île Maurice au commencement du xvri° siècle. Dans le mémoire qui accompagne ces planches, M. de Frauenfeld a cherché à se rendre compte de la place que cet oiseau doit occuper dans nos classifications zoclo- giques, mais les caractères mis en évidence par la figure qu'il avait sous les yeux ne pouvaient lui permettre d’ar- river à une solution complète de cette question ; il a dû se borner à signaler les traits de ressemblence de la Poule rouge au bec de bécasse, d’une part avec les Gallinacés, d'autre part avec les Râles, et en troisième lieu avec les Apteryx ; enfin il lui donne le nom générique d’Aphanap- teryx, désignation qui semble indiquer que c’est avec ces derniers qu'il lui trouvait le plus d’analogies. « 11 m'a été facile de me convaincre que les ossements dont je viens de parler ayant été trouvés à l’île Maurice, et dont MM. Newton avaient bien voulu me confier l’exa- SOCIÉTÉS SAVANTES. 475 men, appartiennent tous à l’Aphanapteryæ, et les particu- larités anatomiques offertes par ces fossiles me permettent d'établir avec une rigoureuse précision les affinités natu- relles de ce type perdu, et de lui assigner sa véritable position zoologique. « L’Aphanapteryx, ou Poule rouge au bec de bécasse, n’est pas un Gallinacé ; il n’appartient pas non plus au groupe naturel dont l’Apteryx est aujourd’hui l'unique représen- tant; ce n’est pas un Àâle proprement dit, mais c'est à côté du genre Ocydromus de la Nouvelle-Hollande qu'il doit prendre place. « La mandibule inférieure, par sa forme générale, ressemble à celle des Courlis, des Ibis, et de certains Pas- sereaux, tels que les Promerops, les Xiphorhynques, les Falculies et les Picucules; mais les caractères ostéolo- siques fournis par la disposition de la surface articulaire, par la forme de la fissure que j’ai désignée sous le nom de postdentaire, ne permettent pas de considérer cetle pièce osseuse comme appartenant soit à un Passereau quel- conque, soit à un Gallinacé, ou à l'un des genres d’Échas- siers que je viens de mentionner; ses caractères l’éloignent non moins des Apteryx, et, pour trouver une similitude plus complète, il faut comparer ce bec à celui des Ocy- dromes. « Afin de ne pas trop prolonger cette lecture, je me vois forcé de supprimer ici tous les détails descriptifs qui trouvent leur place dans le mémoire que je dépose sur le bureau de l’Académie. Je me bornerai à ajouter que, si, d'après la structure de cette partie de la tête, nous cher- chons à nous rendre compte des habitudes et du régime de l'oiseau auquel elle appartient, nous verrons que l’ab- sence, ou du moins le peu de développement des trous et des canalicules destinés au passage des nerfs et des vais- seaux, ne permet pas de lui attribuer les mœurs des Ibis, des Courlis, des Barges ou des Pécasses. Ce bec pointu, et d’un tissu très-serré, ressemble un peu à celui des Poules- 176 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) Sultanes et des Ocydromes, et rappelle davantage encore la conformation des mandibules des Huîtriers ; il semble parfaitement disposé pour briser les coquillages et les en- veloppes résistantes des animaux ‘dont probablement se nourrissait l’'Aphanapteryx. € Il suffit de jeter un coup d’œil sur l’os du pied pour se convaincre qu’il provient d’un oiseau admirablement conformé pour la marche ; il est parfaitement équilibré : sans être trop massif, il esttrès-robuste. Ses caractères in- diquent de la manière la plus nette qu’il ne peut provenir ni d’un oiseau de proie, ni d’un Passereau, ni d’un Pal- mipède. Il a appartenu à un oiseau marcheur, et, par sa forme générale, ainsi que par plusieurs de ses caractères, il se rapproche de celui des Gallinacés; cependant il est impossible de le rattacher à ce groupe. En effet, j'ai con- staté que, chez tous les Gallinacés sans exception, le muscle fléchisseur propre du pouce s’insère sur une surface pro- fondément creusée sur la face postérieure du talon, et est limité par des crêtes très-saillantes. Chez presque tous les oiseaux de ce groupe, même chez ceux qui sont dé- pourvus d’éperons, il existe aussi une crête ou une bride osseuse qui réunit le bord postéro-interne de l’os au talon. Ces caractères manquent sur le fossile trouvé dans la Mare aux Songes. Si l’on compare ce métatarse à celui des Échassiers, on voit que ses proportions relatives, aussi bien que ses particularités anatomiques, l’éloignent de celui des Ciconides, des Gruides, des Ardéides, des Tota- nides et des Outardes ; mais on lui trouve de grandes analogies avec l’os du pied de certains représentants de la famille des Rallides, bien qu’il diffère beaucoup de la forme typique propre à ce groupe; mais on remarque que, à mesure que ces oiseaux sont mieux conformés pour la marche, leur métatarse revêt de plus en plus les carac- ières distinctifs de celui de l’Aphanapteryx : aussi, en pas- sant successivement des Foulques aux Râles, aux Tribonyx et aux Ocydromes, on arrive insensiblement à la forme SOCIÉTÉS SAVANTES. 177 que nous présente notre fossile, et qui, au premier abord, pourrait sembler toute spéciale. « On a recueilli, dans le même gisement que cette mandibule inférieure et que ce tarsométatarsien, plusieurs tibias qui semblent devoir se rapporter au même oiseau, car l'étude des particularités qu’ils présentent conduit au mème résultat que l'examen que je viens de faire des ca- ractères ostéologiques de l’os de la patte. « Tous ces faits anatomiques prouvent, ce me semble, que l’Aphanapteryx constitue, à côté des Ocydromes, une division générique particulière. Il doit être regardé comme une de ces formes de transition qui sont si remar- quables dans le règne animal ; c’est un Rallide dont l’or- ganisation s’est adaptée à une existence essentiellement terrestre. « On voit, par la figure dont nous devons la connais- sance à M. de Frauenfeld, que les plumes de cet oiseau sont trop légères ct trop peu résistantes pour avoir pu servir au vol; et d’ailleurs les ailes sont rudimentaires ; les pattes, au contraire, offrent une force considérable, mais elles sont peu élevées, et les doigts sont moins allon- gés que d'ordinaire dans cette famille. Ceci portait à pen- ser que cette espèce avait des habitudes moins aquatiques que Ja plupart des Rallides ; cependant le doigt est très- long, comme chez les oiseaux qui fréquentent les endroits vaseux où le sol a peu de consistance, tandis que chez les véritables coureurs il disparaît plus ou moins compléte- ment, afin de diminuer le poids de l’extrémité du bras du levier constitué par la patte. « La destruction récente de l’Aphanapteryx ne peut être attribuée qu’à l’homme ou aux espèces animales qu’il a amenées à sa suite, et il est intéressant de remarquer que cette espèce, habitant les îles Mascareignes jusqu’à une époque si rapprochée de nous, est un nouvel exemple propre à démontrer : d’une part, l'existence de liens étroits entre la faune de ces terres isolées et la population 28 SÉRIE. T. XXI, Année 1869. 12 478 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) zoologique de la région australasienne, et, d'autre part, la séparation complète entre celte faune et celle du grand continent africain. » M. G. Moquin-Tandon adresse une Note sur une nou- velle Annélide chétopode hermaphrodite : « Le groupe des Annélides chétopodes a été pendant longtemps considéré comme entièrement composé d'ani- maux unisexués. En 1857, M. Huxley fit connaître la pre- mière exception à cette loi générale dans une nouvelle Annélide des côtes d'Angleterre , la Protula Dysteri. Quelques années plus tard, M. Pagenstecher, dans un sé- jour qu’il fit sur les bords de la Méditerranée, à Cette, dé- couvrit le même fait sur une autre espèce de la même famille, le Spirorbis spicillum. Enfin un troisième fait du même genre fut observé par M.Claparède dans une espèce d’Amphiglène, A mphiglena mediterranea. Ce savant put, en outre, confirmer l’exactitude des observations de M. Hux- ley, et montrer, par ses recherches sur un grand nombre de Serpuliens, que ces cas de monoïcité étaient excep- tionnels dans la famille. « J'ai découvert un autre exemple d’hermaphrodisme, mais cette fois dans une Annélide errante, appartenant au venre Néréide. Je crois cette espèce nouvelle, et je pro- pose de la nommer Nevis massiliensis. Voici ses principaux caractères : antennes moyennes courtes, subulées ; an- tennes latérales grosses, plus courtes, composées de deux articles : le basilaire gros, le terminal très-petit ; les deux tentacules supérieurs longs, atteignant jusqu’au huitième anneau, les deux inférieurs plus courts, mais dépassant les antennes ; mâchoires fortes, courbées, offrant douze dents ; pas de denticules ; pieds semblables à ceux de la Nereis bilineata. Le corps, d’une longueur de 4 à 5 centi- mètres, a de 60 à 70 anneaux d’un brun verdâtre, mar- qués de nombreuses taches vineuses, irrégulièrement disposées. « Cette espèce se trouve assez fréquemment sur les ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. 179 côtes de Marseille, au milieu des ulves. Elle habite un tube membraneux, établi dans un pli de leurs frondes ; elle est herbivore. Sur onze individus que j'ai disséqués, neuf contenaient pêle-mèêle, dans la cavité du corps, des sper- matozoïdes et des œufs à différents degrés de développe- ment. Les œufs mürs observés dans la cavité générale sont jaunâtres ; ils ont0"",37 de diamètre. Les spermatozoïdes libres, nageant dans le liquide viscéral, sont composés d’une partie antérieure (tête), en forme de bâtonnet, longue de 0"",01, large de 0"®,0017 et d’une queue excessivement tènue, longue de 0"”,45. Leur queue est bien distincte, par sa longueur et par la nature de ses mouvements, des cils vibratiles de la cavité du corps. « Les deux individus sur lesquels je n’ai pas constaté d’'hermaphrodisme étaient deux femelles dont le corps était rempli d'une grande quantité d'œufs, tous arrivés à maturité. « Ces observations ont été faites dans le laboratoire de M. Ch. Lespès, à la faculté des sciences de Marseille. » M. Béchamp adresse des Conclusions concernant la na- ture de la mère du vinaigre et des microzymes en général. IIL ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. REVISION oF THE. — Révision des Hyménoptères fouis- seurs de l'Amérique du Nord, par M. le dacteur A.S. Pacxarp. — In-8, extrait des procès-verbaux de la Société entomologique de Philadelphie, 1866-1867. — Crabronidæ et Nyssonide. Ce travail, qui occupe déjà plus de 200 pages, quoiqu'il ne soit pas terminé, est un véritable modèle dans son genre et fait le plus grand honneur au savant et conscien- cieux entomologiste américain. M. Packard y fait preuve 180 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) de connaissances sérieuses et profondes sur le sujet qu'ila entrepris d’élucider, et il se montre parfaitement au cou- rant de la science. Dans son introduction, M. Packard, après quelques gé- néralités, pose et discute les caractères zoologiques du groupe important qu'il a entrepris d'étudier monographi- quement. Il présente quelques considérations sur sa distri- bution géographique, fait une histoire complète de sa classification, et arrive à l’'énumération et à la description des genres et des espèces. j Pour bien fixer le nom qui doit être adopté, tant pour les genres que pour les espèces, il a employé la méthode que nous avons introduite, en 1842, dans notre Species et Iconographie générique des animaux articulés (insectes co- léoptères), méthode suivie par d’autres savants qui n’ont jamais su qu’elle venait de nous, et qui consiste à placer, à la fin de chaque citation, la date de l'ouvrage cité. L’énumération des espèces connues et la description des espèces nouvelles de chaque genre sont précédées d’un tableau synoptique des caractères essentiels de toutes les espèces américaines composant le genre. Les espèces nouvelles sont décrites avec une étendue convenable, com- parées soigneusement à celles qu’elles avoisinent, et les diverses localités dans lesquelles elles ont été prises sont indiquées avec le nom des entomologistes qui les y ont observées. (G. M.) + IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. Léon OLPxe-GaLccrar nous adresse de Bulle, le 15 avril 1869, la lettre suivante : « Monsieur, je viens de lire, avec intérêt, une savante notice que M. J. Vian a publiée, dans le dernier numéro de la Revue zoologique, sur un Bruant présumé nouveau, MÉLANGES ET NOUVELLES. 181 et qui doit être rapporté à l'Emberiza schæniclus, var. &, Pall., Zoogr., IL, p. 48. Je ne connais pas cet oiseau; il m'est, par conséquent, impossible d'émettre un jugement à son égard. Cependant je viens de trouver, dans mes notes, la traduction d’une description, par le D" J. Ca- banis, d’un Bruant qu’il rapporte aussi à l'oiseau de Pallas déjà cité, et qu'il désigne, dans le Museum Heinea- num, À, p. 130 (1850), sous le nom de Cynchramus Pal- las. Voici cette description : « Se distingue par le manque de coloration; rouge- brun aux petites couvertures des ailes et aux bordures des rémiges, ainsi qu'aux plumes du dos. La tache blanche de la deuxième rectrice est moins allongée et non en cône, mais plus courte et plus arrondie. Habite la Sibérie. Régions transbaïkales. __ QJe serais bien aise d'apprendre que loiseau de M. Vian ne peut être identifié avec celui du D° Cabanis. Dans ce cas, la synonymie de Pallas devrait être rayée de l'oiseau décrit dans le Museum Heineanum. » SÉRICICULTURE COMPARÉE. Faits divers. — Situation. — Chronique. Les brusques variations de température que nous ve- nons de subir au milieu de ce mois d'avril vont proba- blement amener des perturbations plus ou moins graves dans les éducations de Vers à soie. Il est impossible que les graines, même celles qui sont le mieux hivernées par des éducateurs intelligents et soigneux, n'aient pas été influencées par les variations considérables qui se sont produites récemment, et il est fort à craindre que, indé- pendamment de la maladie régnante, les Vers provenant des meilleures graines soient atteints des maladies qui ont toujours été observées à la suite de perturbations mé- 182 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) téorologiques semblables à celles que nous subissons. Pendant les quelques jours de chaleurs estivales que nous venons de traverser, j'ai éprouvé les plus grandes inquiétudes pour les graines de Vers à soie du chêne que j'ai fait venir, à grand'peine et à grands frais (1), du Japon. J’ai appris que des éclosions avaient eu lieu chez des personnes à qui j'en avais envoyé, et dans un mo- ment où les bourgeons des chênes commençaient à peine à gonfler, et, craignant de voir éclore les œufs que je ré- serve pour mes essais du laboratoire de sériciculture comparée de la ferme impériale de Vincennes, je me suis hâté de placer cette graine dans ma cave qui est très-fraiche, saine et sans humidité trop grande. J'espère que cette mesure n’aura pas nui à la vitalité des chenilles renfermées dans ces œufs. Il fallait, dans tous les cas, empêcher l’éclosion dans un moment où l’on n'aurait pu trouver la nourriture nécessaire aux chenilles. Aujourd’hui les grandes chaleurs, qui sont arrivées brusquement, ont fait développer tout à coup les bour- geons des chênes; on peut trouver, sur quelques arbres hâtifs, de jeunes feuilles commençant à se montrer. J'ai donc pu, depuis quelques jours, mettre, sur des bour- geons assez développés, quelques Vers éclos, même dans la cave, et j'ai placé les œufs dans une pièce exposée au midi pour favoriser leur éclosion. On sait que, ainsi que je l’ai dit dans diverses notices, il convient d’humecter un peu les œufs, quand on veut hâter la sortie des chenilles. Pour cela, il suffit de les (1) Ainsi que je l’ai dit ailleurs, ces graines ont été chargées de frais plus considérables, parce que j'ai été obligé d’ajouter à la dé- pense faite cette année les frais d’une expédition qui m'avait été faite l’année dernière, et dont j'avais soldé le prix, quoique toutes les graines me fussent arrivées pourries. En définitive, il faut que ces graines ne soient pas rares au Japon, pour qu’on puisse les obtenir, en France, à un prix qui ne dépasse presque pas celui des graines du Ver à soie ordinaire (30 ou 40 francs l’once). MÉLANGES ET NOUVELLES. 183 placer sur un linge humecté et plié en plusieurs doubles. Il ne faut jamais les exposer aux rayons du soleil. Je n’ai pas appris que des éclosions prématurées aient eu lieu pour les œufs provenant du Japon, mais, chose singulière et tout à fait inattendue, les œufs produits, en Autriche, par les éducations du baron de Bretton, ceux que M. Scribe a obtenus à Saint-Raphaël (Var) et ceux qui proviennent de l'éducation de MM. Henry et comp., de Cholet, sont éclos depuis plusieurs jours. Un fait non moins singulier s’est produit avec les œufs obtenus, à Saint-Raphaël, par M. Scribe. Ceux qu'il m'a envoyés pour être conservés sous le climat plus froid de Paris, et dont je lui ai retourné une partie, sont éclos beaucoup plus tôt, dans le Midi, que ceux qui y étaient demeurés tout l’hiver. Est-ce que les voyages auraient eu une influence dans cette circonstance? L’agitation ou le repos de ces œufs influeraient-ils sur les Vers qu'ils con- tiennent depuis les premiers jours de la ponte? Que de mystères à étudier! J'espère que les études qui vont être faites, sur cette intéressante espèce, par les nombreux expérimentateurs entre lesquels j'ai partagé la graine que j'ai pu obtenir cette année, éclairciront quelques points de la physio- logie et des mœurs si extraordinaires de ce superbe Ver à soie. I! y aura des heureux et des malheureux, des succès et des déceptions, mais, en présence des résultats obtenus, l’année dernière, par MM. de Bretton, Bau- mano, etc., en Autriche ; Scribe, Henry et bien d’autres, en France, il y a lieu de croire que nous parviendrons à conquérir ce précieux Ver à soie, et, par suite, à le donner à tous les États de l'Europe, ainsi que je m'en suis fait une loi, car j'ai toujours pensé qu'une chose utile appartenait à l’humanité tout entière, et que celui qui avait le bonheur de la trouver devait en faire part à toutes les nations civilisées. 18% REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) C’est ainsi que j'ai agi quand je suis parvenu à intro- duire, acclimater et même naturaliser le Ver à soie chinois de l’ailante. Envoyé, par moi, dans tous les pays où son élevage me semblait possible, il a été l'objet d’études nombreuses, qui ont donné des résultats variés. En géné- ral, ces résultats ont été favorables, car ils ont prouvé que cette espèce pouvait prospérer et donner des pro- duits utiles dans un grand nombre de lieux divers. Pen- dant longtemps, mes efforts ont été presque paralysés par un fait qui menaçait de faire renoncer à cette espèce. Des agriculteurs, après avoir reconnu qu'ils pouvaient pro- duire cette soie, n’augmentaient pas leurs plantations, attendant qu'une usine füt fondée pour utiliser leurs co- cons. De leur côté, les industriels attendaient une pro- duction plus grande pour se décider à établir l’usine. Aujourd'hui ce cercle vicieux est rompu, car un filateur de fantaisies fait acheter partout les cocons de l’ailante, au prix de 7 fr. 50 le kilogramme [1). Ii est certain que bien des agriculteurs, à l'exemple de MM. Givelet, Cherny- Linguet, Maillot, etc., vont planter sérieusement des ailantes dans des terrains presque sans valeur, et que, dans quelques années, la production de la soie de l’ai- lante se développera non-seulement en France, mais dans un grand nombre de pays. En présence de ces faits, je puis enfin croire que ma mission d’introducteur et d’acclimatateur est accomplie, et que celle des agriculteurs et des industriels commence. Ceux-ci vont actuellement entreprendre une série de re- cherches et d’expériences analogues à celles qui m'ont conduit à l'introduction de cette espèce. Ils passeront, comme moi, par de nombreuses vicissitudes; ils subiront des échecs décourageanis; ils obtiendront des succès qui (1) S’adresser à M. Campell. négociant commissionnaire chargé de ces achats, rue Richer, 30, à Paris. MÉLANGES ET NOUVELLES. 185 leur rendront l'espérance, et il est probable que ceux qui, à mon exemple, résisteront aux difficultés qui s'élèvent toujours devant les entreprises nouvelles finiront par dé- montrer que l’agriculture et l’industrie peuvent obtenir un produit rémunérateur avec mon nouveau Ver à soie. A chacun donc sa tâche : à moi l'introduction, à eux la mise en pratique et le produit, à tous l’honneur d’avoir tenté de donner à l'Europe une nouvelle branche d’agri- culture et d'industrie. Les éducations du Ver à soie de l’ailante vont bientôt commencer. Déjà des papillons ont éclos et donnent leurs œufs. La première graine parue cette année m'a été envoyée, le 11 avril, par Melle Dagincourt, de Saint- Amand (Cher). Melle Dapincourt, si habile et si soigneuse _ pour les petites éducations de Ver à soie du mürier, qui lui donnent, chaque année, d'excellentes graines, que les sériciculteurs du Midi obtiennent d’elle, a toujours réussi . ses éducations en plein air du Ver à soie de l’ailante. Si ses travaux de conservation et de grainage de la magni- fique race à cocons blancs qu'elle reproduit chaque année le lui permettent, il est certain qu’elle ne sera pas la dernière à développer la culture de l’ailante, aidée, en cela, par son frère, aussi savant médecin physiologiste qu'habile agriculteur. J'ai dit, dans mon précédent article, que j'entretien- drais mes lecteurs de quelques expériences récentes d’éle- vage du Ver à soie ordinaire avec la feuille d’un arbre de l'Amérique du Nord connu sous le nom de mürier des Osages (Maclura aurantiaca). Déjà, depuis assez longtemps, des expériences de ce genre avaient été faites en France. C'est Bonafous qui en a eu la première idée, en 1834, pendant un séjour à Montpellier, et il a rendu compte de la première expé- rience comparative et très-précise, commencée par lui et terminée par M. Farel, dans un mémoire lu à l’Académie des sciences le 10 août 1835. 186 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869. ) Il résulte de ce travail que deux divisions de Vers à soie d’une variété de Syrie, nourries, dans le même local, l’une avec des feuilles de Maclura et l’autre avec des feuilles de mürier blanc, ont donné des cocons tout à fait semblables, et que ceux dont les Vers avaient été nourris au Maclura étaient, dit Bonafous, d’une structure régulière el d'un lissu aussi ferme que ceux des Vers nourris avec des feuilles de mürier. En 1840, Rosnati a répété la même expérience en Italie, et en a rendu compte dans un mémoire qui a eu deux éditions (la seconde en 1844), et a pour titre : Esperienze e risultatr sui bachi da seta nutriti colla Maclura aurantiaca, etc. C’est à Lyon, vers 1850 ou 1855, que de nouvelles ex- périences ont été tentées, mais il paraît qu’elles ont été mal faites, car Seringe dit, dans un traité publié en 1855, que les Vers nourris au Maclura donnent des cocons très- faibles et que beaucoup de Vers n'arrivent pas au quatrième âge. I! est probable que, depuis cette dernière époque, d’autres expériences ont été tentées, mais elles ne sont pas parvenues à ma connaissance. Ce n'est qu’en 1867 que j'ai été prévenu, à Saint-Amand (Cher), qu'une dame de la ville avait fait un petit essai qui lui avait donné un résultat satisfaisant. Voici la note qui m'a été adressée, à ce sujet, par Melle Dagincourt : « Les Vers qui ont été donnés à Mr: Vigoureux avaient mangé, pendant les premiers jours, de la feuille de mü- rier. Ne pouvant plus se procurer de feuilles de mürier chez les pépiniéristes, l’un d’eux indiqua la feuille de Maclura comme pouvant la remplacer. Dès ce moment, ces Vers ont été nourris, jusqu’à la montée, avec des feuilles de Maclura. Ils étaient sains et ont vécu six semaines. On les a transportés dans toutes les pièces de la maison, y compris la cuisine et le corridor. Les papillons étaient MÉLANGES ET NOUVELLES. 187 très-vifs et ont beaucoup pondu. Cette graine, conservée dans une armoire, est éclose spontanément, mais les Vers n'ont pu être élevés parce que le pépiniériste avait vendu son Maclura. Ces Vers à soie appartenaient à la race moricaude, etles cocons produits étaient aussi blancs que ceux dont les Vers avaient été nourris au mürier. » Me Vigoureux a bien voulu remettre à M° Dagincourt les quelques cocons qui lui restaient de cette expérience, cocons qui avaient été abandonnés et salis par la pous- sière de deux années. Ils m'ont été envoyés, et j'ai reconnu qu'ils avaient conservé la forme et la texture de ceux que les mêmes Vers avaient produits chez la personne de qui M”° Vigoureux tenait les Vers qu'elle a nourris au Ma- clura. Sans connaître ces faits, deux personnes ont répété cette expérience en 1868. Ce sont MM. Jacquier, capitaine de cavalerie en retraite, à Troyes, à qui l’on doit de très-in- téressantes expériences sur les Vers à soie, et M. André Leroy, membre correspondant de la Société impériale et centrale d'agriculture de France, à Angers. M. le capitaine Jacquier, aidé en cela par M. Charles Baltet, horticulteur, à Troyes, qui lui a fourni les feuilles de Maclura, a fait l’expérience comparative dont il me donne la relation. Ainsi, dans une lettre en dâte du 1e mars 1869 : ; « Je m’empresse de satisfaire à vos désirs, relativement à quelques Vers à soie (2° éclosion) que j'ai élevés compa- rativement, aussitôt que j'ai appris de M. Baltet que M. Leroy, d'Angers, avait élevé, avec un grand succès, des Vers à soie avec des feuilles de Maclura. « C’est de ce moment que, pouvant me procurer une certaine quantité de feuilles chez M. Baltet, je conçus le projet de faire deux divisions des quelques Vers qui me restaient, et dont la plupart avaient dû jeüner, parce que je ne m'attendais pas à leur éclosior. _ « Avant d'être informé de ce qui précède par M. Bal- 188 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) tet, j'avais, sauf vingt à trente Vers, détruit ces nouveaux venus, ne voulant pas d’une deuxième éducation, parce que je ne suis pas satisfait de ces éducations d'été, ayant remarqué que les cocons en sont plus faibles et moins gTOS. « C’est donc par exception que j'avais conservé ces vingt à trente Vers. « Quand je fis mes deux divisions comparatives, mes Vers étaient à la fin de leur deuxième âge. J'en perdais tous les jours, et, quand je donnai, pour la première fois, des feuilles de Maclura, il m’en restait une vingtaine. « Cette feuille n’ayant été donnée qu’à une des divi- sions (sans choix), je continuai la feuille de mürier à l’autre. « Résultats. Tous les Vers de la division nourrie, de- puis sa naissance , de feuilles de mürier sont morts. Ceux de l’autre division, nourris au Maclura depuis le deuxième âge, m'ont donné six cocons que j'ai l'honneur de vous adresser, un mort, une chrysalide sans soie, et le dernier Ver s’est perdu. » Les six cocons que M. Jacquier m’a envoyés, comparés à ceux de la première génération de 1868, qui avaient produit la graine bivoltine, éclose au commencement de l'été, se trouvent identiques pour la forme, la couleur et le lissu, mais ils sont plus petits parce que ces secondes éducations comportent cette diminution, comme l’a re- marqué si judicieusement M. Jacquier, et que, en outre, ces mêmes éducations tardives sont plus négligées et moins bien soignées. Chez M. Leroy, on a élevé des Vers appartenant à cette race si rustique dont les collégiens font l'éducation clan- destine dans leurs pupitres, dans la coiffe de leur képi, etc., et qui, malgré le manque d'air, le manque de nourriture et une foule d’autres misères, ne manquent jamais de donner leurs cocons. A la vérité, ces cocons sont aussi misérables que les Vers qui les ont faits. Petits, MÉLANGES ET NOUVELLES. 189 pointus, minces, il est probable qu'il en faudrait 30 ou 40 kilog. pour faire 1 kilogramme de soie (tandis qu’il ne faut que 12 à 13 kilog. de bons cocons), et que, si un fila- teur les achetait, il ne les payerait que 1 ou 2 fr. le kilog., quand on paye les bons cocons de 6 à 10 fr. M. Leroy, ayant envoyé un échantillon de ces cocons à la Société d'agriculture et arts utiles de Lyon, pour con- naître l’opinion de savants qui doivent être très-compé- tents en fait de sériciculture, ces cocons ont été renvoyés à la commission des soies, et ont donné lieu à la plus étrange méprise. Cette commission, ignorant probable- ment les travaux qui ont été publiés sur ce sujet, ne con- naissant pas les cocons dits d’écoliers, que l’on voit cepen- dant partout et qui ont donné lieu à tant de déceptions parmi des éducateurs novices, a cru que l'éducation au Maclura avait pour effet de modifier la forme et le tissu des cocons d’une race, ce qui n’est pas, ainsi qu’on a pu le voir ci-dessus. Dans cette persuasion erronée, et sans qu'un membre connaissant les races de cocons si diverses et très-différentes de valeur ait averti ses collègues, la Société a adopté cette remarquable conclusion : que les Vers à soie soumis à cette nourriture insolite PERDENT LEURS QUALITÉS, et ne produiront que des cocons très-inférieurs. J'ai eu plusieurs fois l’occasion de constater, comme l’ont fait les expérimentateurs cités plus haut, que la nour- riture, quand elle est assimilée par les Vers à soie et suffisante, ne modifie pas sensiblement les caractères des races. Il y à une quinzaine d'années, un observateur très- instruit, M. Lubin-Thorel, pharmacien, à l’Aigle, avait fait des éducations bien réussies, en nourrissant des Vers à soie avec des feuilles de scorsonère. Comme M. Leroy, il était tombé sur la fameuse race d’écoliers, et, s’il avait envoyé ses cocons à la commission des soies de la Société lyonnaise, on en aurait conclu que les Vers soumis à cette nourriture insolite perdent leurs qualités et ne produisent que des cocons très-inférieurs. 190 REV, ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1869.) Ayant donné à M. Lubin-Thorel des œufs de la belle race perfectionnée de Sainte-Tulle, il a élevé les Vers qui en sont nés avec des feuilles de scorsonère, et il m’a rendu des cocons qui avaient conservé la forme, la couleur, le brin et la richesse en soie de cette belle race, n'ayant perdu ainsi aucune de leurs qualités. Les cocons d’écoliers ont fait, pour ainsi dire, le tour du monde, et l’on ne comprend pas comment il se fait qu'aucun membre de la Société d'agriculture de Lyon ne les ait reconnus dans l'envoi de M. Leroy, d'Angers. En effet, il y en avait partout à l'Exposition universelle de 1867, dans les vitrines de l’Australie, de la Plata, du cap de Bonne-Espérance, etc. Pendant mes tournées séricicoles, et surtout dans les départements du centre et du nord de la France, je les ai trouvés partout. M'annonçait-on une éducation splen- dide, sans trace de maladie; me conduisait-on chez un éducateur pour y voir une montée superbe, je trouvais le cocon d’écolier et j'étais obligé de désillusionner l’infor- tuné sériciculteur, qui comptait sur un excellent grainage, en lui annonçant que personne ne voudrait de sa race dans les pays séricicoles, et que, s’il vendait sa graine sans faire connaître la qualité des cocons, il tromperait ses acheteurs. A Metz, la commission de sériciculture chargée de juger les résultats du concours pour la prime de 200 fr. offerte par le ministre de l’agriculture à l’éducateur qui aura fait la meilleure éducation pour graine n’a pu proposer per- sonne, parce que les concurrents ayant le mieux réussi avaient élevé des Vers appartenant à la race d’écolier. M. E. de Saulcy, le savant et consciencieux rapporteur de cette commission, dont j'ai étudié le rapport avec le plus vifintérêt, parce qu'il est plein d'observations d'une haute importance pour la sériciculture, s’exprimait ainsi dans une lettre adressée au président de l’Académie im- périale de Metz le 13 février 1869: MÉLANGES ET NOUVELLES. 191 « Si l’Académie a jugé, l'année dernière, qu'il n’y avait js lieu de décerner la prime allouée au département de la Moselle, à l'effet d'y encourager les petites éducations de Vers à soie pour grainage, ce n’est nullement parce que les éducateurs qui étaient entrés en lice n'avaient pas fait des efforts suffisants pour mériter le prix qui leur était proposé, mais tout simplement parce que leur zèle s'était fourvoyé. « Ceux qui s'étaient attachés à élever une race très- robuste, mais peu riche en soie, ont eu de superbes résul- tats sous le rapport sanitaire, et ceux, au contraire, qui avaient persévéré dans l'éducation de la race milanaise exceptionnellement belle, mais plus délicate, ont vu mal- heureusement, par un concours de circonstances impré- vues, leurs espérances s’évanouir. « L'Académie a si bien reconnu que des efforts très- louables avaient été faits, qu’elle a cru devoir accorder, à titre d'encouragement, quatre médailles, dont trois en ar- gent et une en bronze. « Toutefois, comme le but du gouvernement était de propager la production et ia diffusion de graines saines des races les plus belles et les plus estimées, l’Académie a pensé qu’elle entrerait dans une voie fausse, si elle décer- nait la prime offerte par l'administration, en l’attribuant à une des éducations qui avaient produit de la graine, très-belle d’ailleurs, mais provenant d’une race qui ne jouit d’aucune faveur dans l’industrie. Cette race est celle dite race-écoher; sa rusticité est incontestable. Malheureu- sement son rendement en soie est très-médiocre. « L'Académie, dont le point de vue n’est pas compléte- ment identique, et qui vise à introduire l'industrie de la soie dans la Moselle, a donc sagement fait d'accorder des récompenses aux éducateurs qui n’ont point hésité à entrer dans la voie où elle cherche à les engager. Maisles faveurs qu’elle leura distribuées, elle a dû les payer de ses propres deniers, et non avec ceux du gouvernement. Seulement, 192 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE, (Avril 1869.) elle a prévenu ses lauréats que leurs efforts devaient tendre, désormais, à la production de races précieuses et choisies avec discernement. » AVIS TRÈS-ESSENTIEL. Chaque année, je suis éloigné de Paris, du 20 avril à la fin de juillet, pour remplir la mission d'inspection gé- nérale de la sériciculture que S. Exc. le ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics m'a fait l'honneur de me confier. Il m'est donc impossible, pendant cette période, de répondre aux communications scientifiques et séricicoles qui pourraient m'être adressées. Cependant tout ce qui a rapport à l'administration de la Revue de zoologie et de sériciculture comparée, soit comme rédaction, soit comme abonnements, doit tou- jours être adressé au bureau du Journal, rue Bona- parte, 31. * GUÉRIN-MÉNEVILLE. TABLE DES MATIÈRES. Pages. LETOURNEUX. Cat. des Moll. terrestres et fluviatiles de la Vendée. 142 HUMBERT et DE SAUSSURE. Myriapoda nova Americana. 149 Lucas. Quelques remarques sur les articles additionnels ob- seryvés dans les palpes des Actinopus, les pattes des Hersilia, et description d’une nouvelle espèce d’Ara- néide appartenant à cette dernière coupe générique. 160 DE CHaupoir. Cicindéiètes et Carabiques nouveaux. 170 SOCIÉTÉS SAVANTES. 173 ANALYSES d'ouvrages nouveaux. 179 MÉLANGES ET NOUVELLES. (Sériciculture comparée.) 180 Paris. — Imprimerie de Mme V° Bouchard-Huzard, rue de l'Éperon, 5. En TRENTE-DEUXIÈME ANNÉE. — MAI 1869. I. TRAVAUX INÉDITS,. CATALOGUE des mollusques terrestres et fluviatiles recueillis dans le département de la VENDÉE, et particulière- ment dans l'arrondissement de Fontenay-le-Comte, par M. LETOURNEUXx. — Suite. Voir p. 49. G. LIMNÆA. LIMNÆA AURICULARIA. Helix auricularia, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), I, p. 774, 1758. Limnæus auricularius, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 48, 1801, et Hist. Moll., p. 49, tab. 11, p. 28-99, 1805. Limnæa auricularia, Rossmässler, Icon., f. 35, 1835. Dans les marais et dans la Vendée. — Peu commune. LIMNÆA LIMOSA. Helix limosa, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), EL, p. 774, 1758. Limnæus ovatus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 50, tab. 11, f. 30, 31, 33, 1805. Limnæa ovata, Dupuy, Hist. Moll., p. #75, tabl. xxn, f. 11-13, xxuut, f. 1-2, xxv, f. 8, 1851. — limosa, Moquin-Tandon, Hist. Moll., t. II, p. 465, tab. xxx1v, f. 11-19, 1855. Cette espèce, qui varie à l'infini de forme et de taille, se trouve dans toutes les eaux vives ou stagnantes. 2° SÉRIE. T. xxI. Année 1869. 13 194 REV. ET MAG. DE ZO0O0LOGI£. (Mai 1869.) LIMNÆA PEREGRA. Buccinum peregrum, Müller, Verm. Hist., II, p. 130, 1714. Limnæus pereger, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 48, 1801, et Hist. Moll., p. 50, tab. 11, f. 34-35, 1805. Limnæa peregra, Dupuy, Hist. Moll., p. #72, tab. xx, f. 6, 1851. Avec les précédentes, mais beaucoup plus rare. LIMNÆA TURGIDA. Limnæa turgida, Hartmann, Erd und sussw. gasterop., pl. vin et x1r, 1844. Dans les eaux stagnantes des environs de Fontenay. LIMNÆA PALUSTRIS. Buccinum palustre, Müller, Verm. Hist., I, p. 131, 1774. Limnæus palustris, Draparnaud, Hist. Moll., p. 59, tab.1r, f. 40-41, 1805. Limnæa palustris, Dupuy, Hist. Moll., p. 465, tab. xxu, f. 7, 1851. Marais et fossés. — Commun. LIMNÆA GLABRA. Buccinum glabrum, Müller, Verm. Hist., If, p.185, 1774. Limnæus elongatus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 53, tab. 1x, f. 3-4, 1805. Limnæa glabra, Dupuy, Hist. Moll., 462, tab. xx, f. 9, 1851. ares et fossés où, dès les premiers jours de printemps, il nage à la surface. Les jeunes individus passent souvent l’été hors de l’eau. Dans un bois, près de Fontenay, inondé l’hiver, j'en ai. TRAVAUX INÉDITS. 195 vu des milliers appliqués aux troncs des arbres jusqu’à la hauteur d’un mètre. Dans cet état, c'est le Limnæa gingivata de Goupul, Moll. Sarthe, p. 63, tab. 1, f. 8-10, 1835. — Dupuy, tab. xxut, f. 9, b., 1851. LIMNÆA TRUNCATULA. Buccinum truncatulum, Müller, Verm. Hist., II, p. 135, 1774. Limnæus minutus, Draparnaud, Hist. Moll., p. 53, tab. nt, f. 5-7, 1805. Limnæa minuta, Dupuy, Hist. Moll., p.469,tab. xxiv, f. 1, 1851. — truncatula, Moquin-Tandon, Hist. Moll., t. II, p.473, tab. xxx1v, f. 21-24, 1855. Commun dans les ruisseaux et les fossés ; souvent hors de l’eau, sur la vase et les parois humides ou sous les pierres. ANCYLIDÆ. G. ANCYLUS. ANCYLUS SIMPLEX. Lepas simplex, Buchoz, Aldrov. Lothar., p. 236, ne 1130, 1771. Ancylus fluviatilis, Müller, Verm. Hist., P- 201, n° 386, 1774. — simplex, Bourguignat, Cat. g. Anc. in Journ. conch., t. IV, p. 187, 1853, et in Spicil. malac., p.149, 1862. La variété fluviatilis (Anc. fluviatilis de Müller) est la seule que j'aie rencontrée jusqu'ici. Elle vit dans les ri- vières, les fontaines et les moindres ruisseaux, attachée aux pierres. 196 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1869.) GASTEROPODA OPERCULATA. $ 1°. PULMONACEA. CYCLOSTOMIDÆ. G. CYCLOSTOMA. CYCLOSTOMA ELEGANS. Nerita elegans, Müller, Verm. Hist., II, p. 177, 1774. Cyclostoma elegans, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 38, 1801, et Hist. Moll., p. 32, tab. x, f. 5-8, 1805. Commun dans toute la région calcaire, au pied des murs et des buissons, sous les pierres. G. ACME. AÂCME LINEATA. Bulimus lineatus, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 67, 1801. Auricula lineata, Draparnaud, Hist. Moll., p. 57, pl. xx, f. 20-21, 1805. Acme lineata, Hartmann, in Sturm fauna, VI, H. 6, pl. 11, 1821. Dans les alluvions de la Vendée, à Fontenay. Ç 2. BRANCHIATA. PALUDINIDÆ. G. VIVIPARA. VIVIPARA FASCIATA. Nerita fasciata (pars), Müller, Verm. Hist., Il, p. 182, 1774. TRAVAUX INÉDITS.' k 197 Cyclostoma achatinum, Draparnaud, Hist. Moll., p. 36, tab. x, f. 17, 1805. Vivipara fasciata, Dupuy, Hist. Moll., p. 540, tab. xxvur, f. 6, 1851. Ù Marais de la Sèvre et de l’Autise. — Assez abondante. G. BYTHINIA. BYTHINIA TENTACULATA. Helix tentaculata, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 774, R 1778. Cyclostoma impurum, Draparnaud, Hist. Moll., p. 36, tab. 1, f. #9, 1805. Paludina tentaculata, Dupuy, Hist. Moll., p.543, tab. xxvur, (A 7(A 1851. Bythinia tentaculata, Stein, Schneck Berl., p. 92, 1850. Extrêmement commune dans les fossés et les marais. VALVATIDÆ. G. VALVATA. VALVATA PISCINALIS. Nerita piscinalis, Müller, Verm. Hist., II, p. 172, 1774. Cyclostoma obtusum, Draparnaud, Hist. Moll., p. 33, tab. 1, f. 14, 1805. Valvata reset Férussac, Syst. Conch., p. 75, n°2, 1807. La Vendée, l’Autise et les canaux affluents.—Peu com- mune. VALVATA BOURGUIGNATI. Testa minutissima, anguste perforata, parum compressa, sed supra subconica, lævigata, subpellucida, corneo-subviridescente, vel fere semper limo atro inquinata ; — spira conico-convexa; apice minuto, 498 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1869.) acuto, sat prominente; — anfractibus 3 1/2 convexo-rotundatis, celer- rime crescentibus, sutura sat profunda separatis ; — ultimo maximo, dilatato, rotundato, ad aperturam lente descendente; — apertura obliqua,-subrotundata, supra leviter subangulata, ad partem ioferio- rem ampliori; — peristomate non solutv, continuo, acuto, recto, subalbidulo ; — operculo fere lævigato. Coquille étroitement perforée, d’une extrême petitesse, peu comprimée, présentant en dessus une forme un peu conoïde; test lisse, assez transparent, d’une teinte cornée tirant sur le vert, mais le plus souvent recouvert d’un en- duit limoneux noirâtre très-difficile à détacher. Spire convexe un peu conique, terminée par un sommet petit, aigu, assez proéminent. 3 tours et demi convexes-arron- dis, à croissance très-rapide, séparés par une suture assez profonde. Dernier tour très-développé, dilaté, arrondi, . présentant vers l'ouverture une déclivité lente et régu- lière. Ouverture assez oblique, presque ronde, un peu anguleuse à la partie supérieure, et un peu plus dilatée vers la partie inférieure. Péristome non détaché, mais continu, aigu et droit. Opercule presque lisse, laissant à peine, au foyer d’une forte loupe, apercevoir quelques stries concentriques. Hauteur. . . 1 Diamètre. . . 1 mill. 1/2. Je n'ai rencontré, jusqu'ici, cette espèce, que je me fais un plaisir de dédier à notre ami M. J. R. Bourguignat, que dans une fontaine, près du moulin Gachet (commune de Pissotte), où elle vit en abondance parmi les conferves et les mousses aquatiques. La Valvata Bourguignati est une espèce intermédiaire entre la Valv. globulina de Férussac, et la minuta de Draparnaud. Notre Valvata Bourguignati se distingue, 1° de la glo- bulina, par sa forme plus déprimée, moins globuleuse : par son dernier tour plus dilaté; par son ouverture moins bien arrondie, etc. ; 2° de la minuta par sa spire plus TRAVAUX INÉDITS. , 199 convexe, moins déprimée; parsa perforation plus étroite, par son ouverture plus oblique, etc. IL est probable que la valvée signalée par M. Caillaud, dans la Loire-Inférieure, sous l’appellation de minuta, doit être rapportée à notre nouvelle espèce. VALVATA CRISTATA. Valvata cristata, Müller, Verm. Hist., II, p. 198, 1774. — planorbis, Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 587, tab. xxvux, f. 16, 1805. AT Espèce peu abondante aux environs de Fontenay. Dans le petit marais de Charzais, l’on rencontre, attachée aux tiges des plantes submergées, une variété de cette valvée, se distinguant du type par le dernier tour légèrement descendant. NERITIDÆ. G. NERITINA. NERITINA FLUVIATILIS. Nerita fluviatilis, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), 1, p. 777, 1758. Neritina fluviatilis, Lamarck, Anim. s. vert., t. VI (2° par- tie), p.188, 1822. Coquille abondante dans la Vendée, sur les pierres et les caiHoux. Var. B. (Neritina Prevostiana, Dupuy, Hist. Moll., p. 593, tab. xxix, f. 2, 1851.) Ruisseau qui traverse la route de Fontenay à la Chataigneraye, près de Baguenad. 200 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1869.) MOLLUSCA ACEPHALA. LAMELLIBRANCHIATA. SPHÆRIDÆ. G. SPHÆRIUM. SPHÆRIUM CORNEUM. Tellina cornea, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 678, 1758, Sphærium corneum, Scopoli, Intr. ad Hist. nat., p. 398, 1771. Cyclas cornea, Draparnaud, Hist. Moll., p. 128, tab. rx, f. 1-3, 1805. Dans les eaux tranquilles. La variété nuclea (Cyclas nu- cleus) est aussi commune que le type. SPHÆRIUM LACUSTRE. Tellina lacustris, Müller, Verm. Hist., IF, p. 204, 1774. Cyclas calyculata, Draparnaud, Hist. Moll., p. 130, tab. x, f. 14-15, 1805. Sphærium lacustre, Bourquignat, Amén. malac., t. I, p. 6, 1853. Canaux et fossés du Marais. G. PISIDIUM. PiSIDIUM AMNICUM. Tellina amnica, Müller, Verm. Hist., II, p. 205, 1774. Cyclas palustris, Draparnaud, Hist. Moll., p. 131, tab. x, f. 15-16, 1805. Pisidium amnicum, Jenyns, Monogr. Cycl., p. 21, 1832. L’Autise, à Souil. PT ms PT ne, TRAVAUX INÉDITS. 201 PisipiumM CASERTANUM. Cardium Casertanum, Poli, Test. utr. Siciliæ, t. E, p. 65, . tab. xvi, f. 1, 1791. Pisidium Casertanum, Bourguignat, Cat. Moll. terr. fluv. d'Orient, in Voy. mer Morte, p. 80, 1853. Mares de Lorbrie et de la forêt de Vouvant. PISIDIUM PUSILEUM. Tellina pusilla, Gmelin, Syst. Nat., I, pars vi, p. 3231, 1789. Pisidium pusillum, Jenyns, Monog. Cycl. and Pisid., in Trans. Camb. phil. Soc., t. IV (2a pars), p. 302, tab. xx, f. 4-6, 1832. Pisidium fontinale, Dupuy, Hist. Moll., p. 691, tab. xxxi, f. 3 (non Cyclas fontinalis, Drap.), 1852. Mèêmes localités que le précédent. , PISIDIUM NITIDUM. Pisidium nitidum, Jenyns, Monog. of Cycl. and Pisid., . in Trans. Camb. phil. Soc., t. IV (2° partie), p. 304, pl. xx, f. 7-8, 1832. Fontaine de Gâchet. UNIONIDÆ. G. UNIO. UNio RHOMBOIDEUS. Mya rhomboïdea, Schræter, Fluss. Conch., p. 186, pl. x1, f..3, 1779. Unio littoralis, Draparnaud, Hist. Moll., p. 133, tab. x, f. 20, 1805. — rhomboideus, Moquin-Tandon, Hist. Moll., t. I, p. 562, tab. xcvuur, f. 4-9, xrax, f. 1-9, 18585. La Vendée, l’Autise. 202 REV, ET MAC. DE ZOOLOGIE. (Mar 1869.) UNIO PICTORUM. . Mya pictoram, Linnœus, Syst. Nat. (éd. x), p. 671, 1758. Ünio pictorum, Philippsson, Non test. gen., p. 117, 1788. La Vendée, canaux de Maillezais; l’Autise. — Com- mune. d G. ANODONTA. ANODONTA ARENARIA. Mya arenaria, Schræter, Fluss. Conch., p. 165, pl. 11, 1447710! | Anodonta Cellensis, C. Pfeiffer, Peutschl. Moll., I, p. 110, pl. vi, f. 1, 1821. — arenaria, Bourguignat, Malac. Bret., p. 78, 1860. Canaux du marais de Maillezais. ANODONTA OBLONGA. Anodonta oblonga, Millet, Mém. de la Soc. d'agr. d’An- gers, I, p. 242, tab. xux, . 1, 1833. Canaux de Maillezais. ANODONTA MINIMA. Anodonta minima, Millet, Mém. Soc. d'Angers, I, p. 2#1, tab. x11, f. 2, 1833. La Vendée. ANCDONTA COMPLANATA. Anodonta complanatä, Ziegler, in Rossmässler, Iconogr., F, p. 112, tab. x, Ê. 65, 1835, et 1v, p. 24, INR 2831826: La Vendée. TRAVAUX JINÉDITS. 203 ANODONTA ROSTRATA. Anodonta rostrata, Kokeil, in Rossmässler, Iconogr., IV, f. 284, 1836, et IX, f. 737, 1842. Canaux de Maillezais. ANODONTA PISCINALIS. Anodonta piscinalis, Milsson, Moll. Suec., p. 116, n° 5, 1822. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 642, tab. xx1, f. 17, 1852. La Vendée et les marais de Maillezais. ANODONTA AVONENSIS. Mytilus avonensis, Montagu, Test. Brit., p. 172, 1803. Anodonta avonensis, Turton, Biv. Brit., p. 240, pl. xv, f. 1, 1822. Dans l’Autise. ANODONTA Dupuyi. Anodonta Dupuyi, Ray, Desc. nouv. anod. in Rev. et Mag. zool., I, p. 29, pl. r'et 11, 1849. — — Dupuy, Hist. Moll., p. 606, tab. xvu, Î. 13, 1852. Dans les canaux de Maillezais. Descriprions de Cicindélètes et de Carabiques nouveaux par le baron pe Caaupoir. (Suite.}— Voir p. 22, 64. Helluodes Westwoodü. Long. 23-25 m. Il ressemble beaucoup au Z'aprobanæ, mais sa taille est plus grande, et il diffère par la forme du corselet et le mode de ponctua- tion des élytres. Le premier a les angles antérieurs plus avancés et plus aigus, les côtés très-sinués avant les angles 204 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1869.) postérieurs, qui sont redressés en dehors et en dessus, et aigus au sommet; les bords latéraux sont plus relevés, le disque est moins ponctué; les élytres sont un peu plus allongées, avec une ponctuation bien moins serrée sur les intervalles et une pubescence moins dense ; le rebord latéral est un peu plus large. M. S. Stevens m'en a envoyé deux individus venant du Deccan. Pogonoglossus Schaumii. Long. 9 m. Il diffère considé- rablement du validicornis par la forme élargie du corselet et par sa couleur. Téfe un peu plus large, moins ponctuée, impressions du front moins dilatées; corselet bien plus large et plus transversal, pas plus étroit à sa base qu’à son extrémité, un peu moins arrondi sur le devant des côtés et à peine sinué en arrière, où ils sont presque parallèles, angles postérieurs très-aigus, base coupée très-droit : le dessus à peine visiblement ponctué, cependant un peu pubescent; l'impression transversale de la base très- marquée et subangulaire, les bords latéraux bien plus largement relevés. Élytres presque de la même forme, un peu plus larges, un peu échancrées au bord postérieur; le dessus plus fortement sillonné, les intervalles plus convexes, lisses, ainsi que le fond des stries ou sillons. Dessous du corps très-lisse. Corps d’un brun foncé, ainsi que la tête, les quatre premiers articles des antennes et les pattes ; le reste des antennes, les palpes et les tarses ferrugineux; corselet légèrement bronzé, élytres d'un bronzé cuivreux brillant. M. Wallace a trouvé cet insecte à Mysol. Il m’a été donné par Schaum, qui avait acheté tous les carabiques des voyages de ce naturaliste qu'a acquis après sa mort le musée de Berlin. Gasrila Boucardii. Long. 18 m. (larg. des élytr. 7 m.) Les deux sexes. Elle a assez la forme de la carbonariar auprès de laquelle on devra la placer, mais elle est bien plus petite et proportionnellement plus raccourcie et plus élargie. Téte sculptée à peu près de même; l'étranglement de la partie postérieure est plus rapproché des yeux. Cor- TRAVAUX INÉDITS. 205 selet plus court, pas plus long que large, plus arrondi sur le devant des côtés; angles postérieurs droits, moins ressortants et un peu plus arrondis au sommet; le dessus plus plane, couvert d’une ponctuation plus forte, plus serrée et également distribuée. Élytres en ovale plus court, plus régulier, pas plus rétréci devant que derrière, sim- plement et assez fortement arrondi à la base des côtés, où il ny a aucun vestige de l’angle qu'on y aperçoit dans la carbonaria ; l'extrémité tronquée plus obliquement, les côtes élevées comme dans cette espèce, les 7° et 8° pas plus relevées ni plus aiguës que les autres: les deux lignes élevées du fond de chaque sillon plus distinctes (comme dans l’œquinoctialis). M. Boucard a trouvé deux individus de cette nouvelle espèce à Cuernavaca (Mexique) ; il m’a cédé la femelle et en a gardé un mâle. Galerita melanarthra. Très-voisine de la nigra et surtout de sa variété à pattes jaunes. Elle en a la taille, mais elle diffère par son corselet plus étroit et moins arrondi sur le devant des côtés; les côtes des élytres sont un peu moins saillantes, et même avec une forte loupe on distingue à peine les rangées de petits points entre les lignes ou côtes élevées, si visibles dans la nigra; le corps est d’un noir terne, les antennes d’un jaune rougetre ; le 2 article seul est brun, les sept derniers un peu plus foncés ; les pattes de la couleur des antennes, avec l'extrémité des cuisses brune ; l'extrémité des jambes et les tarses légèrement rembrunis. M. A. Fry m'a donné cet insecte comme venant de Sainte-Catherine (Brésil). MACROCENTRA. Ce genre diffère des Odacantha par les tarses qui en dessus sont ruguleux et sillonnés snr le milieu et sur les côtés, fortement pubescents en dessous, avec les trois premiers articles des tarses antérieurs du mâle garnis de squamules ; lequatrième article des quatre tarses antérieurs 206 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1869.) distinctement bilobé, celui des tarses postérieurs profon- dément échancré. Palpes plus grêles et plus cylindriques à l'extrémité qui est un peu tronquée ; dernier article des maxillaires de près du double plus long que le précédent. Corselet plus étroit que la tête, mais légèrement cordiforme et distinctement rebordé sur toute sa longueur. Il devra être placé après les Dicraspeda, Caauporr. M. quadrispinosa. Long. 11 m. Entièrement d’un noir brillant, très-légèrement irisé sur les élytres, avec les pre- miers articles des antennes variés de ferrugineux foncé ; mandibules, palpes et tarses de cette dernière couleur; pubescence des jambes et des tarses d’un jaune doré. Tête lisse, un peu plus longue que sa largeur entre les yeux, légèrement étranglée près de la base, à une certaine distance en arrière des yeux, qui sont gros et saillants ; col assez épais, nullement globuleux ; front assez plane, imprimé peu profondément et un peu irrégulièrement de chaque côté, avec une impression peu marquée en forme de V vers le milieu; vértex légèrement convexe, marqué d’un petit point de chaque côté. Corselet à peine plus large que la tête entre les yeux, un peu plus long que large, légèrement rétréci postérieurement, subcordiforme; bord antérieur très-peu échancré ; angles à peu près droits, nullement arrondis ; côtés légèrement arrondis dans leur moitié antérieure, assez fortement et longuement sinués en arrière ; angles légèrement ressortants, à sommet assez aigu, base coupée très-carrément ; le dessus lisse et un peu convexe ; ligne médiane fine, ne dépassant pas les deux impressions transversales, assez distinctes, quoique peu profondes ; de chaque côté de la base une excavation allongée, peu profonde, lépèrement pointillée ; rebord latéral étroit, fin et égal sur toute sa longueur ; épisternes du prosternum dépassant un peu le rebord latéral vers le milieu, parfaitement lisses. Élytres deux fois au moins plus larges que la tête avec les yeux et de plus de moitié plus longues que larges (sans compter les épines), élargies TRAVAUX INÉDITS. 207 derrière le milieu, imprimées transversalement et pédon- culées au milieu de la base, qui décrit sur ses côtés une courbe assez convexe, de sorte que, quoique arrondies, les épaules sont assez saillantes: les côtés, un peu sinués au premier tiers, sont un peu arrondis derrière le milieu, ce qui cause la dilatation de cette partie; l'extrémité, largement et un peu obliquement tronquée, présente aux deux angles de la troncature deux longues épines très- effilées qui se relèvent peu el ne divergent presque point; l’épine suturale, plus longue que l’externe, a environ un millimètre de long; lerebord latéral très-fin, égal partout, longe les côtés de la base et s’arrête aux côtés du pédon- cule basal; le dessus, très-lisse, est assez plane sur le disque, mais il descend un peu vers les côtés ; on voit sur les élytres des stries très-fines et très-finement ponctuées dont les 3°-6° sont un peu plus imprimées au dernier cinquième, où l’on remarque une légère dépression ; les intervalles tout à fait planes, avec trois très-petits points pilifères placés vers le milieu de la largeur du troisième ; vers la base, au milieu et près de l'extrémité, point de série marginale; un rudiment de strie assez allongé, mais peu distinct, près de l'écusson. Dessous du corps et cuisses très-lisses et glabres ; épisternes métastern. étroits et très-longs. Antennes filiformes, moyennes, dépassant un peu la base des élytres ; les trois premiers articles lisses ; le premier à peu près égal au troisième, plus gros, aminci à sa base, deuxième court, subconique ; les autres à peu près cylindriques, presque égaux entre eux; le troisième à peine plus long que les suivants, très- légèrement arqué et un peu plus gros vers le bout; le dernier terminé en pointe. Articles des tarses en triangles étroits, très-allongés, diminuant de longueur du premier au quatrième ; le dernier égal au premier. Pattes assez grêles, cuisses fort peu renflées. Menton comme dans les Odacantha (languetie un peu endommagée). Mâchoires 208 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mari 1869.) avec des cils peu serrés intérieurement; lobe externe très-mince. Je ne possède qu’un individu mâle, trouvé par M. Wallace à Dorey (Nouv.-Guinée). Note (1) sur une Aranéide nouvelle de la famille des Salticides, appartenant au genre Plexippus, par M. H. Lucas. Le genre Plexippus, dont l’établissement est dû à M. Koch {2), a été formé aux dépens des Attus de Walc- kénier, ou des Salticus de Latreille ; il est assez nombreux en espèces, et la géographie en paraît aussi très-étendue. Il se trouve, dans l’ancien etle nouveau monde, à l'excep- tion, cependant, de l’Europe, où, jusqu’à présent, il n’a pas encore été signalé, au moins d’après le tableau des espèces qui en a été donné par M. E. Simon, dans son Histoire naturelle des Araïgnées, p. 325 (1864). D'après les caractères qui ont été assignés par M. Koch à ce nouveau genre, il paraîtrait que toutes les espèces qu’il comprend ont ordinairement le corps étroit et élancé ; les membres très-longs, forts et peu velus; les tubercules oculaires rapprochés et placés sur le sommet du dos; de plus, la couleur est noire et foncée, quelquefois même métal- lique. Tels sont les principaux caractères qui différencient cette nouvelle coupe générique de celle du Phidippus, à la suite de laquelle M. E. Simon la range dans son Histoire naturelle des Araïignées. Le Plexippe nouveau que je vais faire connaître dans cette note est fort remarquable, non-seulement par sa forme étroite et allongée, mais aussi par le développement (1) Lue à la Société entomologique, séance du 27 mai 1868. (2) Uebersicht des Arachnid. Syst.,p. 51 (1850). TRAVAUX INÉDITS. 209 véritablement exagéré des mandibules ou antennes-pinces. En effet, lorsque les crochets de ces organes sont déve- loppés, ils dépassent de beaucoup, en longueur, . le céphalothorax et l'abdomen réunis. Quand on étudie la répartition géographique des espèces de ce nouveau genre à la surface du globe, on remarque que le nombre des espèces est à peu près également partagé entre l’ancien et le nouveau monde, et que les îles de Java, Bintang et de la Réunion, dépendantes de l’ancien monde, en nourrissent une assez grande quantité. Le Plexippe nouveau, auquel je donne le nom de Montrouzieri, a pour patrie la Nouvelle-Calédonie, et c’est la première fois qu’une espèce de ce genre est signalée dans cette île du grand Océan, désignée par ses habitants sous le nom de Balade. Plexippus Montrouzieri, Luc. Long. 10 millim., lat. 3 millim., pl. 11 (1), fig. 8 à 12. P, cephalothorace fusco-rufo, gibbosissimo, longiore quam latiore, antice truncato; mandibulis ferrugineo-violaceo nitidis, elongatissimis, curvatis, antice infra ad basimque bispinosis ; un- guiculis nigro-violaceo nitidis, antice ferrugineis, elongatissimis, ad basim fortiter arcuatis, sensiter curvatis ; maxillis fuscis, fuscescente circumcinctis ; labro fuscescente ; sterno ovato, elongato, omnino testaceo; palpis flavescentibus, cubitali sensiter arcuato; pedibus elongatis, exilibus, coxis, exinguinalibus tarsisque testaceis, alteris articulis fusco-violaceo nitidis; abdomine angusto, elongato, cylin- .drico, antice pusticeque rotundato, fusco-testaceo flavoque unima- culato, lateribus testaceis infraque fusco-testaceo; fusulis brevibus, fusco-rufescentibus. Marem tantum novi. Mâle. Le céphalothorax, plus long que large, tronqué à -sa partie antérieure, légèrement rétréci un peu avant son milieu, est arrondi sur les côtés et postérieurement ; il est très-pibbeux, plan en dessus dans la région qui représente le carré oculaire et entièrement lisse: il est d’an brun (1) Page 167, ligne 10, au lieu de pl. v, lisez pl. 1, 2 SÉRIE. T. XXI, Année 1869. 14 210 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE, (Mai 1869.) roux foncé, plus clair dans la région oculaire, glabre, à l'exception, cependant, dans le voisinage des tubercules qui supportent les yeux, où il présente des poils blancs, courts, serrés et couchés. Les yeux des première et seconde paires sont d’un jaune clair brillant, entourés de brun foncé et portés sur des tubercules peu saillants; ceux de la troisième paire sont d’un noir foncé brillant, et le tubercule qui les supporte est saillant et d’un brun noi- râtre ; enfin les yeux de la quatrième paire sont d’un noir roussâtre, portés sur des tubercules très-saillants d’un noir foncé légèrement brillant. Les mandibules ou antennes - pinces sont horizontales, très-allongées et sensiblement courbées; on peut dire que leur taille est exagérée, car elles ont deux fois la longueur du cépha- lothorax; elles sont grêles et un peu plus épaisses à leur partie antérieure, où elles présentent en dessous une excavation profonde, bispiniforme, et qui livre un passage aux crochets lorsque ceux-ci sont repliés; à leur partie inférieure, elles sont armées de deux épines dont l’anté- rieure est la plus allongée; deux autres épines, mais beaucoup plus courtes, se font remarquer à leur côté interne, dans le voisinage de la base ; elles sont lisses en dessus, d’un ferrugineux violacé brillant avec quelques reflets d’un vert cuivreux métallique; les crochets sont allongés et fortement arqués à leur base; ils sont plans en dessus dans la partie arquée, ensuite sensiblement recour- bés et terminés en pointe très-acérée; ils sont d’un noir vio- lacé brillant avec leur extrémité entièrement ferrugineuse. Lorsqu'on observe ces nandibules ou antennes-pinces, remarquables par leur longueur, on ne peut s'empêcher de se demander quel a été le but de la nature en donnant au mâle des organes de préhension ayant un développe- ment aussi considérable. Les mächoires ou pattes- mâchoires, plus longues que larges, sont arrondies et élargies à leur sommet et rétrécies dans leur partie médiane ; elles sont brunes, bordées de fauve clair et TRAVAUX INÉDITS. 211 hérissées de poils de cette couleur à leur côté interne. Les palpes sont grèles, allongés et entièrement jaunes; le cubital est sensiblement arqué; quant à l’article terminal, il est allongé, rétréci dans son milieu et enveloppe à demi le digital, qui est allongé, renflé et lisse : des poils d’un jaune très-clair, allongés, peu serrés hérissent ces divers articles, particulièrement le terminal, où ils sont assez abondants. La lèvre, plus longue que large, arrondie sur les côtés et antérieurement, est d’un brun clair ; elle est lisse et présente, à sa partie antérieure, quelques poils bruns. Le plastron sternal allongé est ovalaire, lisse et entièrement testacé. Les pattes sont allongées, grêles, à l'exception, cependant, de celles de la première paire, dont les fémurs sont plus robustes et armés, à leur partie antérieure, en dessous, d’une épine assez forte ; la hanche, l’exinguinal et le tarse sont testacés; quant aux autres articles, c’est-à-dire le fémoral, le génual, le tibial et le métatarse , ils sont d’un brun violacé brillant, armés de longues épines de cette couleur, parmi lesquelles on aperçoit des poils testacés. Enfin il est aussi à noter que les première et troisième paires de pattes sont les plus allongées; puis vient ensuite la quatrième paire, et enfin la deuxième, qui est la plus courte. L’abdomen étroit, allongé, cylindrique est arrondi à ses parties antérieure et postérieure ; il est d’un brun testacé, un peu plus foncé vers le milieu de sa partie médiane et finement ridé sur les côtés et postérieurement, où il est unimaculé de jaune clair ; il est testacé sur les côtés, avec le dessous entière- ment d’un brun testacé. Les filières sont courtes et d’un brun roussâtre. Cette curieuse espèce, dont je ne connais que le mâle, a été rencontrée dans l’île de Balade (Nouvelle-Calédonie), et m'a été offerte par M. E. Deyrolle. En dédiant cette Aranéide nouvelle au R. P. Montrouzier, c'est afin de rap- peler les services rendus à l'histoire naturelle en général 212 REV.ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1869.) et à l’entomologie en particulier par cet infatigable ou- vrier apostolique. Fig. 8. Plexippus Montrouzieri, & grossi. — Fig. 9. La grandeur naturelle.—Fig. 10. Céphalothorax, mandibules ou antennes-pinces et abdomen vus de profil. — Fig. 11. Patte-màchoire ou palpe grossi.— Fig. 12. Céphalothorax grossi pour montrer la disposition des yeux. Hisroire naturelle et médicale de la Cæique (Rhyncho- prion penetrans, Oken), insecte parasite des régions tro- picales des deux Amériques. — Par M. Guyon, docteur- médecin, correspondant de l’Académie des sciences, etc. — Suite. Voir 1865, p. 295; 1866, p. 64, 111, 326, 359; 1867, p. 7, 208 et 276; 1868, p. 25, 70, 101, 171, 245. € LARYE (pl. E, fig. 10). A la sortie de l’œuf, la larve de « la Chique est d’un blanc nacré, transparente; plus tard, «elle devient grisâtre. Elle est vermiforme, apode, sans « yeux, douée de mouvements très-vifs et assez variés; « elle marche en serpentant. Le plus souvent le mouvement « de progression a lieu dans un plan vertical, quelque- «fois dans un plan horizontal. Au moindre contact -