REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECüEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE- A L’INDUSTRIE ET A L AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, DANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; PAR M. F. E. GUÉRIN-MÉNEYILLE , Membre de la Légion d’honneur ne l’ordre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l'ordre hollandais de la Couronne de chêne. Président honoraire de !a Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agriculture de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’ Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 2e SÉRIE. — T. XXIII. — 1871-1872. E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE - CORRESPONDANT DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, D’ITALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. LONDON, A. Boucard, 55, Great-Russell str. BERLIN^ Friedlander et Sohn, Friedrichsstr., 101. S ^ ô c i- AVANT-PROPOS Les zoologistes de tous les pays qui se sont associés, depuiaSf ente -quatre ans, à ce recueil, soit comme colla¬ borateurs*, soit comme abonnés, ont éprouvé de très-sé¬ rieuses inquiétudes en voyant sa publication suspendue. Moi-même j’ai craint de ne pouvoir la continuer en voyant le découragement des savants français, à la suite des affreux événements qui se sont accomplis et ont cou¬ vert le pays de ruines et de deuil. Heureusement il n’en est pas ainsi : le goût de l’étude, l’amour des recherches scientifiques et la soif du progrès ont résisté à ces terribles et désastreuses commotions, et je suis, aujourd’hui, certain de pouvoir continuer une œuvre qui a toujours été accueillie, par le monde savant, avec une grande faveur, et regardée, par tous les amis des sciences, comme de première nécessité. Pendant l’affreuse période que nous venons de traver¬ ser, les hommes de science n’ont pas failli à leur devoir, qui est de chercher constamment à reculer les limites des connaissances humaines. Ils sont courageusement restés à leur poste, à l’Institut et dans nos autres établissements scientifiques, et n’ont pas fui en ballon sous prétexte d’al¬ ler chercher du secours. Ils n’ont cessé de travailler au milieu du plus épouvantable bombardement et à la lueur de l’incendie allumé par la plus hideuse des guerres ci¬ viles, bravant les massacres qui ont épouvanté le monde civilisé. Si nous n’avons pas eu à déplorer la perte de quelques-uns de nos plus grands savants, si nous avons eu — IV le bonheur de conserver les plus illustres représentants de la science française, tels que les Chevreul, Élie de Beau¬ mont, Dumas, etc., etc., qui sont restés si courageuse¬ ment à leur poste, c’est grâce à l’ignorance abrutie des meneurs d’une sauvage insurrection, qui demeurera à ja¬ mais un sujet de honte nationale. En effet, et fort heureu¬ sement, ils n’ont pas compris l’immense valeur de savants qui font la plus solide et la plus durable gloire de la France; ils n’ont pas senti qu’ils auraient fait plus de mal à leur pays en associant ces célébrités scientifiques au massacre d’illustres victimes qu’en détruisant nos plus magnifiques monuments. Le calme étant revenu, nous pouvons reprendre le cours de nos travaux, grâce à l’appui que nous a conti¬ nué le ministère de l’instruction publique, et au zèle de M. E. Devrolle, naturaliste et éditeur, à qui j’ai confié la direction matérielle de l’exploitation de mon vieux re¬ cueil. Déchargé de ces soins, je pourrai me consacrer tout entier à sa direction scientifique, comptant toujours sur les sympathies et le dévouement des nombreux travail¬ leurs à qui la Revue et magasin de zoologie doit la grande notoriété dont elle jouit depuis longtemps parmi les sa¬ vants de tous les pays. TRENTE -QUATRIÈME ET TRENTE-CINQUIÈME ANNÉES. JANVIER 1872. I. TRAVAUX INÉDITS. Description de quatre mollusques nouveaux, par M. le docteur Jousseaume. Genre Lantzia. Notre excellent ami, M. Chaper, ayant reçu, il y a quel¬ que temps, de Bourbon, une petite boîte de coquilles, découvrit dans un tube une espèce qui attira de suite son attention et qu'il nous confia. Nous fûmes très-sur- pris de trouver tous les caractères d-’une limnée à un ani¬ mal terrestre rencontré parmi les mousses, à plusieurs centaines de mètres d’altitude; l’examen extérieur de la coquille nous avait fait croire, tout d’abord, que nous avions affaire à un hélicéen. Ne pouvant rapporter cette intéressante espèce à aucun des genres connus, nous nous sommes décidé à lui donner comme générique le nom de Lantzia* que nous sommes heureux de dédier à M. Lantz, directeur du musée de Bourbon et l’auteur de cette pré¬ cieuse découverte. Le genre Lantzia est caractérisé par un animal ayant tout- à fait la structure d’une limnée et dont nous don¬ nons plus loin la description incomplète, il est vrai, mais bien suffisante pour ne laisser aucun doute à cet égard. Pour la coquille, sa forme extérieure est celle d’un sim- pulopsis n’ayant que deux tours de spire et dont le test est plus épais et opaque ; mais le caractère le plus sail¬ lant est la présence, sur le bord columellaire, d’u.P 6 rey. et mag. de zoologie. (Janvier 1872.) lamelle (septum) qui se prolonge horizontalement dans l’intérieur de l’ouverture. 1. Lanlzici carinata (pl. n, fig. 5, 6). « Coquille cupuliforme , mince, assez solide, opaque , d'un brun clair jaunâtre, formée de deux tours de spire gaufrés et tricarénés à la surface; bord columellaire formant dans l’ouverture un septum assez étendu. Comme nous venons de l’annoncer dans la diagnose, cette bizarre et curieuse coquille est composée de deux tours de spire qui croissent régulièrement, mais avec une telle rapidité/ que le dernier forme à lui seul la presque totalité de la coquille; le premier s’enroule sur la partie postérieure droite, où il fait une légère saillie brunâtre. Ces tours sont séparés par une suture assez étroite, mais très-profonde, surtout près de l’ouverture ; la surface ex¬ terne, légèrement gaufrée et d’un brun clair jaunâtre, est recouverte d’un épiderme gris jaunâtre assez épais et se détachant par lamelles. Au-dessous de l’épiderme, on aperçoit des stries transversales, très-fines, assez régu¬ lières et un peu ondulées; la coquille est, en outre, sur¬ montée de trois carènes arrondies, qui, partant du som¬ met, viennent, en s’éloignant, se terminer à l’ouverture, en suivant la spire dans ses contours. La carène centrale et celle du côté droit forment un bourrelet arrondi plus fort et plus saillant que la carène du côté gauche, qui est plus aplatie, plus anguleuse, et qui s’efface presque com¬ plètement en approchant du périslome. L’espace com¬ pris entre les deux premières est également plus large que celui qui sépare la carène gauche de la médiane. L’ouver¬ ture, obscurément triangulaire et irrégulièrement arron¬ die, est très-large et très-évasée; elle occupe un plan légèrement oblique à l’axe de la coquille, dans l’intérieur, d’un corné brun clair luisant et comme nacré, on aperçoit TRAVAUX INÉDITS. 7 trois sillons, correspondant aux carènes de la face externe et dont le médian, beaucoup plus profond, forme une gouttière arrondie. Le péristome, non interrompu, mince et tranchant, a la forme d’un cercle irrégulier et ondulé ; il est doublé intérieurement d’un léger bourrelet blanc opaque; ses bords antérieur et externe sont presque droits, mais le postérieur est fortement rejeté en arrière sur le dernier tour, dont il est séparé par un sillon qui se continue avec la suture en avant; ce bord se prolonge dans l’ouverture en une lamelle un peu contournée en spirale et d’environ un millimètre et demi de largeur. Sa couleur est comme celle du péristome, d’un blanc laiteux ; elle forme, comme dans les Latia et Gundlachia, un sep¬ tum à peine onguiculé à ses extrémités et beaucoup moins profondément placé que dans les genres précédents; ce septum est séparé du péristome par un léger sillon semi- circulaire qui s’arrête brusquement à droite en formant une petite fossette limitée au dehors par une légère émi¬ nence ; cette éminence est séparée du bord externe par un sillon oblique court et assez superficiel. | Longueur 8 iq2 millim. Dimensions. < Largeur 8 — I Hauteur 5 — La hauteur est prise du plan de l’ouverture à la partie la plus saillante de la carène médiane. Animal. — Ce n’est qu’après un séjour de plusieurs mois dans l’alcool qu’il m’a été permis d’observer l’animal du genre Lantzia. Les organes intérieurs étant en partie décomposés et presque réduits en bouillie, il m’a été impossible d’en faire l’anatomie ; la forme extérieure et la coloration étaient assez conservées, pour permettre d’en faire la description. Par sa forme cet animal rappelle tout à fait celui des limnées. Il est assez court, ovoïde, plus large et arrondi 8 hev. et ma g. de zoologie. ( Janvier 1872.) en avant; il se termine en arrière en une pointe mousse. Sa couleur, d’un gris jaune verdâtre très-foncé à la partie antérieure, est d’une teinte moins sombre en arrière ; la queue, qui chez le vivant ne doit pas dépasser de beau¬ coup le bord postérieur de la coquille, parait légèrement carénée à la base; le pied est ovalaire, à bord assez large, mince et un peu taillé en biseau. La tête, séparée du bord antérieur du pied par un sil¬ lon assez profond, porte sur ses parties latérales deux ten¬ tacules membraneux triangulaires et aplatis transversa¬ lement ; à la base de leur bord antérieur s’élève une petite saillie, dans laquelle sont logés les yeux, petits points noirs arrondis et très-apparents. Le chaperon forme une membrane mince aplatie de haut en bas et percée, au mi¬ lieu de la face inférieure, par la bouche, petite fente linéaire dirigée d’avant en arrière etarméeintérieurement d’une m⬠choire cornée, d’un brun assez foncé ; elle est composée de trois pièces, uneantérieure, étroite, assez épaisse et courbée en arc, et deux latérales, très-petites, de forme nummu- laire, dont le diamètre égale à peu près la largeur de la mâchoire antérieure. Il m’a été impossible d’étudier Porgane en grappe qui, confondu avec le foie, ne formait plus qu’une masse pulpeuse d’un brun assez foncé. L’épididyme, assez appa¬ rent, était plus long et plus enroulé sur lui-même que celui des limnées : pour les autres parties de l’appareil gé¬ nérateur, elles étaient réduites, avec l’organe de la glaire, en une bouillie blanchâtre. Au milieu de cette masse en voie de décomposition, l’intestin sur lequel nous n’avons rien observé de particulier avait conservé une certaine consistance. Habitat. Cet animal a été trouvé à Bourbon par MM. Lantz et Morlière. Je ne crois pouvoir mieux faire que de reproduire textuellement la note que M. Morlière a envoyée à notre ami M. Chaper. Voici cette note : TRAVAUX INÉDITS. 9 « Le petit être si précieux a été trouvé dans des mous- « ses situées entre 1,200 et 1,300 mètres d’altitude, sur « le chemin de la plaine des Chicots, au-dessus du brûlé « de Saint-Denis. Si tu as la carte de Maillard, grand « format, échelle du d 50 * ü6— , tu verras au-dessus du titre « Brûlé de Saint-Denis, la cote 1172. J’étais à une demi- « heure de marche de ce point. » Genre Sunetta, Les coquilles de ce genre, connues des anciens, furent placées, tantôt dans les Donax, tantôt dans les Cythérées, desquelles les tira Link, en 1807, pour former le genre Su- netta. Dix ans plus tard, Schumacher leur donna le nom de Meroe. Le petit nombre d’espèces qui appartiennent à ce groupe sont remarquables par la variété de leur couleur et surtout par la présence d’une fossette très-pro¬ fonde, dans laquelle on aperçoit le ligament ; assez va¬ riables dans leur forme, on peut cependant réduire à deux types toutes les espèces connues. Les unes aplaties et tout à fait inéquilatérales, rappellent la forme des donax, et les autres, au contraire, plus ou moins renflées, presque équilatérales, se rapprochent davantage des cythérées. L’espèce que nous allons décrire se rapporte à ce der¬ nier type; c’est certainement la plus belle et la plus gracieuse du genre. Les paléontologistes n’ont signalé jusqu’à présent qu’une espèce fossile très-commune aux environs de Dax. 2. Sunetta aurora (pl. n, fig. 7, 8, 9). Coquille épaisse, presque équilatérale, assez renflée et de forme ovalo-triangulaire. Brillante et vernissée, cette coquille est d’un beau rose orangé, légèrement lavé de blanc ; l’uniformité de sa coloration est interrompue par quelques bandes d’un rose violacé concentriques et très- espacées ; à sa surface, on aperçoit des stries verticales, 10 rev. et mag. de zoologie. ( Janvier 1872.) régulières, parallèles et plus saillantes près du bord infé¬ rieur, sur lequel elles tombent perpendiculairement; outre ces stries, on remarque, dans la moitié supérieure de la coquille, des sillons aplatis, concentriques au som¬ met et qui, partant de la fossette ligamentaire, se termi¬ nent en mourant, un peu en avant d’une ligne qui divi¬ serait la coquille en deux parties égales. Les inférieures, toujours plus larges et plus aplaties, se prolongent égale¬ ment un peu plus du côté du bord antérieur. Les deux extrémités sont arrondies ; seulement l’antérieure se relève du côté du sommet, alors que la postérieure, légèrement cunéiforme, semble s’abaisser vers le bord inférieur, de sorte que la courbe de la première se continue avec le bord inférieur et celle de la seconde avec le bord postéro¬ supérieur. Les bords sont épais; l’inférieur, convexe, forme une courbe arrondie, l’antéro-supérieur une courbe con¬ cave, et le postéro-supérieur une convexité si peu sensible, qu’il se rapproche presque de la ligne droite. Le sommet séparé par un sillon antéro-postérieur s’élève sur chaque valve en une saillie conique qui s’infléchit un peu du côté de l’extrémité antérieure. La lunule forme une exca¬ vation superficielle ovalo-lancéolée, qui est labourée, dans le sens de sa longueur, par quelques stries irrégulières: elle s’étend du sommet, où elle est un peu plus profonde et arrondie, jusqu’à l’extrémité antérieure, où elle se ter¬ mine en pointe; sa couleur, plus pâle que le fond de la coquille, est d’un blanc rosé. Le ligament, d’un corné brunâtre, forme, au fond d’une fossette très-profonde, dont il occupe seulement la moitié supérieure, un petit bourrelet atténué à ses extrémités. Cette fossette, au fond de laquelle on aperçoit le liga¬ ment et que l’on peut prendre comme caractéristique du genre, est très-profonde, surtout en bas; sa forme est celle d’un ovale très-allongé se terminant en pointe à ses deux extrémités et occupant le bord postéro-supérieur ; ses faces latérales, très-larges et presque taillées à pic, for- TRAVAUX INÉDITS. 11 ment, avec la face externe déjà coquille, une arête saillante ; leur couleur, d’un rose orangé pâle, est zébrée transver¬ salement par de petites bandes violacées, assez distantes les unes des autres. L’intérieur des valves est d’un blanc rose orangé très- foncé au centre et plus pâle sur les bords. On aperçoit également des bandes concentriques violettes, correspon¬ dant à celles de la face externe. Près des extrémités on remarque les impressions musculaires superficielles lisses et vernissées, formant deux petits carrés à angles très- arrondis; la postérieure est plus large et plus éloignée du bord que l’antérieure. Les impressions palléales parallèles et assez distantes du bord inférieur forment une ligne vernissée qui s’étend, d’une impression musculaire à l’autre; seulement, au lieu de joindre directement l’im¬ pression musculaire postérieure, arrivée à une petite distance de cette dernière, elle se courbe brusque¬ ment en dedans et vient la rejoindre en décrivant une courbe à concavité postérieure. Le bord inférieur et les extrémités présentent intérieurement des crénelures ré¬ gulières qui s'étendent assez avant dans l’intérieur des valves; les postérieures, plus courtes et obliques, sont tou¬ jours plus saillantes que les antérieures. La charnière, épaisse au niveau des sommets, va en s’amincissant sur les parties latérales. Sa forme est celle d’un triangle allongé et échancré inférieurement par une courbe un peu irrégulière. Sur chaque valve il existe trois dents cardinales assez allongées, un peu lamelleuses et qui se réunissent à angle aigu au niveau du sommet. La plus forte et la plus saillante est la dent médiane pour la valve droite, et la postérieure, au contraire, pour la valve gauche. Il existe, en outre, en avant et assez éloignée des précédentes, une dent lunale, très-allongée, assez sail¬ lante, lamelîeuse; cette dent, unique dans la valve gau¬ che, est reçue dans un espace compris entre deux dents semblables que l’on constate sur la valve droite. Le bord 12 rev. et mag. de zoologie. ( Janvier 1872.) postérieur de la charnière, très-avancé dans l’intérieur de la coquille, se courbe brusquement en arrière pour se diriger vers l’extrémité postérieure, avec le bord de la¬ quelle il se confond. 0 {Longueur 57 millim. Hauteur 42 — Epaisseur 22 -- Rapport et différence. — Cette espèce présente quelque rapport avec la Cytherea vaginalis de Menke et la C. semi- nuda d’Anton ; mais, outre sa taille beaucoup plus forte, elle en diffère par son épaisseur plus grande, une courbure beaucoup plus forte de ses bords, et ses sillons concentriques, qui n’occupent que la moitié supérieure de la coquille, alors que dans les autres espèces ils affleurent presque le bord inférieur. Il suffira de voir dans Philippi les figures de ces deux espèces pour juger tout de suite des différences. Habitat. — Nous ne pouvons pas indiquer sur quelles côtes cette coquille a été recueillie. Seulement nous avons tout lieu de penser qu’elle se trouve dans la mer de Chine, l’ayant rencontrée dans une caisse de coquilles provenant de cette localité. Du reste, la plupart des espèces de ce genre habitent presque toutes ces parages. \ 3. Ennea Calameli (pl. n, fig. 3, 4). Coquille un peu cylindrique, ayant la forme d’un ovale allongé, d’un blanc légèrement lavé de jaunâtre, assez solide, opaque et dont la surface est costulée de petites stries assez régulières, espacées, obliques et légè¬ rement ondulées, se terminant dans la suture, où elles forment des denticulations. La spire est composée de sept tours et demi, légèrement convexes, réparés par une suture superficielle, mais bien marquée; le premier tour forme un petit sommet obtus, lisse et d’un corné blanchâtre. Les quatre suivants croissent en épaisseur et en longueur alors TRAVAUX INÉDITS. 13 que les trois autres ne croissent qu’en longueur. Le der¬ nier tour, mesurant à peu près le tiers de la longueur totale de la coquille, entoure une fente ombilicale légère¬ ment courbée en S; la base de ce tour présente une dou¬ ble crête séparée par deux sillons, correspondant à deux lamelles que l’on aperçoit dans l’intérieur de l’ouverture. Celle-ci, en forme d’ovale arrondi, est fortement étranglée dans l’intérieur par des dents saillantes ; le bord colu- mellaire forme dans l’ouverture une lamelle horizontale profondément située qui présente sur son bord libre trois nodosités saillantes. Sur le bord droit il existe également trois dents, qui affleurent presque le bord columeî- laire et dont les deux antérieures se prolongent inté¬ rieurement en lamelles sinueuses. Le péristome, d’un blanc porcelaine, un peu sinueux, assez épais et déjeté en dehors, repose, par ses deux extrémités, sur l’avant-der¬ nier tour. L’extrémité droite arrive au dernier tour, se recourbe en crochet, et se continue dans l’intérieur de l’ouverture en une lamelle très-saillante, sinueuse, qui forme dans la partie postérieure droite une petite gout¬ tière arrondie et profonde ; entre les deux extrémités du péristome on trouve sur l'avant-dernier tour une incrus¬ tation assez épaisse qui tend, chez les individus très- adultes, à les relier entre elles. f Longueur 10 millim. . Epaisseur 5 — Dimensions. I f Ouverture Nous dédions cette espèce à notre regretté ami Calamel, dont la mort est venue interrompre les recher¬ ches malacologiques qu’il avait entreprises aux environs de Benguela. C’est une perte irréparable, car je n’ai jamais rencontré chercheur plus intelligent et plus zélé; il eût certainement enrichi les sciences de nombreuses Longueur 3 lj2 millim. Largeur 3 Iji — 14 rev. mag. de et zoologie. {Janvier 1872.) découvertes, en explorant cette partie de la côte d’A¬ frique encore peu connue au point de vue malacologique. Cette espèce a été trouvée à Novo-Redondo, où elle est moins abondante que l’Ennea Chaperi, trouvée dans la même localité et dont nous avons reçu un très-grand nombre d’individus. 4. Ennea Chcvperi (pl. n, fîg. 1, 2). Coquille cylindro-ovoïde rappelant, par la taille et la forme, les Pupa doliolum et cylindrica. Cette coquille, d’un blanc légèrement jaunâtre, est recouverte d'un épi¬ derme excessivement mince et caduc ; assez solide, un peu transparente, elle présente, à la surface, des stries fines, assez saillantes, régulières, très-légèrement obli¬ ques, un peu ondulées, qui se prolongent jusque dans la suture. La spire est composée de sept à huit tours con¬ vexes et arrondis, séparés par une suture bien marquée; les deux premiers forment un petit sommet obtus, lisse et d’un corné blanchâtre ; les trois suivants croissent d’une manière régulière et rapide en longueur et épaisseur, alors que les quatre derniers n’augmentent que dans le sens de la longueur. Le dernier tour mesurant un peu moins du tiers de la longueur totale de la coquille en¬ toure une fente ombilicale profonde et légèrement con¬ tournée en S; sa base est entourée par une double crête très-saillante, séparée par deux sillons très-profonds correspondant à deux lamelles qui s’élèvent dans l'ouver¬ ture. L’ouverture, très-peu déjetée à droite, occupe un plan parallèle à l’axe ; sa forme représente la coupe d’une gourde obliquement dirigée de haut en bas et de droite à gauche; dans son intérieur on aperçoit, pro¬ fondément située, une petite lamelle horizontale pla¬ cée au-dessous du bord columellaire, plus large en arrière qu’en avant, où elle se termine en pointe; son bord libre est simple ou bidenté. Deux autres lamelles TRAVAUX INÉDITS. 15 placées sur le bord droit s’enfoncent dans l’intérieur de la coquille en suivant les contours du dernier tour de spire; ces deux lamelles correspondent aux sillons que nous avons indiqués à la base du dernier tour. Le péri- stome interrompu, d’un blanc porcelaine, est épais et for¬ tement déjeté en dehors; ses deux extrémités reposent sur l’avant-dernier tour et sont reliées entre elles par une couche large et épaisse d’enduit blanchâtre; sur le milieu interne du bord droit existe une dent saillante au-des¬ sus de laquelle il s’amincit; arrivé à l’avant-dernier tour, il se recourbe en crochet en embrassant une gouttière assez étroite et très-profonde, limitée en dedans par une lamelle sinueuse et très-saillante qui s’enfonce dans l’inté¬ rieur de l’ouverture. Cette lamelle est placée à peu près vers le tiers droit de la partie de l’avant-dernier tour qui complète l’ouverture en arrière. Dimensions. Longueur 5 1[2 à 7 1)2 millim. Largeur 2 1)2 à 3 1 |2 — „ ( Longueur 2 1|2 à 2 millim. Ouverture T ° n ‘ ~ Largeur 2 a 1 1)2 — Cette espèce, que nous dédions à notre savant ami, M. Chaper, a été trouvée, avec la précédente, par Calamel, à Novo-Redondo. Les deux Ennea que nous venons de décrire furent en¬ voyées par moi à M. Pfeiffer, qui les déclara nouvelles. Quelque temps avant la guerre, je les lui renvoyai pour en faire la description ; mais la personne à laquelle je les avais fait remettre, pour les porter à notre savant collègue, nous a déclaré ne les avoir pas reçues. Ne voulant plus exposer les échantillons qui me restaient, je me suis décidé à en faire la description. 46 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1872.) Révision des Cléonides, par M. Chevrolat. Faux Cléonides. I. Epirhynchus , Sch. 1. Argus, Sparm. C. B. sp. II. Leucochromus, Mtsch. 1. Imperialis, Zbk. Turcom. Bothynodérides. III. Exochus, Chev. 1. Gigas, Mars. Alg. mérid. 2. Ellipticus, Fairm., id. 3. Anxius, Gyll. s. Pers. occ. 4. Basigrauatus, Frm. Alg. mérid. 5. Latus (Gbl.),Ch. Sibir. 6. Simplicirostris, Cht. Persia. 7. Mimosæ, Oliv. Persia. IV. Bothynoderes, Sch. 1. Mesopotamicus, 01. Persia. 2. l’ilipes, Fbr. Sch. Caucas. 3. Sareptensis, Chevt. Russ. m. 4. Nigrociuctus, Chevt. id. 6. Menetriesi, Chevt. Turcom. 7. Betavouis, Chevt. Taur. Cau¬ cas. teuebrosus, Sch. (pass.) Huog. 8. Caucasicus, Chv. Caucase. 9. Carinatus, Zoubk. Kirghis. 10. Crotchii, Chev. Hispau. 11. Punctiveutris, Germ. Sax. Hung. 12. Uniformis, Fhs. Hisp. 13. Albicaus, Ich. Illyric. 14. Hispanus, Chv. Hispan. 15. Meridioualis , Chv. Gall. m. Couicicollis Dj. cat. Id., Gyll. in Sch. II. 16. Vexatus, Gyll. s. Cauc. V. lugens, Sch. Geb. Ch. Sib. occ. 17. Flavicans (Parr.), Sch. Illyria. 18. Fissirostris, Chv. Pers. bor. 19. Maculicollis, Chv. Malte. 20. Farinosus, Sch. Turcom. 21. Halophilus, Geb. Sch. Sibir. Kirg. 22. Lymphatus, Sch. Turcom. 23. Coguatus, Sch. Turcom. 24. Carinifer, Sch. Id. 25. Genei, Chv. Sardin. 26. Peregrinus, Chv. Gall. m. 27. Ambiguus, Sch. Sibir. occ. 28. Carinicollis, Sch. Id. 29. Cylindricus, Fisch, Id. 30. Musculus, Sch. Id. 31. Atrirostris, Gebl. Id. 32. Communis, Mots. Id. 33. Angulicollis, Chv. Turc. 34. Mus. Chv. Sardin. V. Plagiophorus, Chv. 1. Fastigiatus, Er. Algir. Lepelletieri, Dj. 2. Crinipes, Sch. Caucas. Alger. 3. Obliquus, F. Eur. 4. Sulcicollis (Parr.), Sch. Sicil. 5. Ericæ (Dahl.), Sch. Gall. 6. Callosus, Bach. H. Huug. Hisp. 7. Gaditanus, Ramb. Hisp. m. 8. Amori, Mars, Id. 9. Excoriatus ( Illig. ), Sch. Eur. V. megalograpbus, S. Sicil. V. lacunosus, Sch. Alger. Obliquus, var. Oliv. Id. Tabidus, Sch. (nee OJiv.) Id. 10. Saintpierrei, Chev. Id. 11. Ciuereifer, Sch. Ind. or. Cinereus, Hb. Id. 12. Albirostris, Chev. Gall. m. 13. Salebrosicollis, Sch. Sibir. 14. Foveicollis (Fisch.), Sch. Id. Fatuus, Sch. 15. Podolicus, Chv. Podolie. 16. Tabidus, Oliv. (nec Sch.) Gall. m. Attenuatus, Dej. Cors. Pelleti, Fairm. Alg. 17. Nebulosus, L. Sch. Europ. Carinatus, de Geer. Glaucus, Panz. Fabr. 18. Guttulatus (Schn.) Sch. Eu¬ rop. b. 19. Lethierryi, Chv. Hisp. 20. Graellsii, Chv. Hisp. Gall. m. 21. Turbatus, Sch. Europ. Nebulosus, Stph. Id. Glaucus, Sch. II (autea), Id. TRAVAUX INÉDITS. 17 22. Leucomelanus (Hope), Sch, Ind. or. 23. Signaticollis, Sch. Pers. occ. VI. Stephanocleonus, Mots. 1. Leucopterus, Fisch. Sibir. Gebleri, Stev. 2. Tricarmatus, Fisch. Daurie. 3. Anceps (Sch.), Chev. Mongol. 4. Alpinus, Gebl. Sibir. occ. 5. Depressus, Gebl. Id. 6. Caualiculatus, Gebl. Id. 7. Teretirostris, Gebl. Id. Bicarinatus, Gebl. Hirtipes, Mat. Kolen. 8. Renardi, Gebl. Kolen. Id. 9. Hexagrammus, Sch. Mongol. 10. Margineguttatus (Sch.), Chev. Sibir. 11. Deportatus, Chev. Id. 12. Thoraccius, Fisch. Sibir. Indutus. Mann. 13. Korinii, Sch. Sibir. occ. 14. Impressicollis, Sch. Mongol. Oehreatus, Sch. 15. Flaviceps, Pal 1 . s. Sibir. Fronto, Fisch. Daurie. 16. Puncticollis, Sch. Sibir. Paradoxus, Sch. Mongol. 17. Lineirostris, Chv. Daurie.' 18. Lobatus (Sch.), Chv. Mongol. Labiatus, Gebl. 19. Margiuatus, Fisch. Sch. Daurie. 20. Pruinosus, Sch. Sibir.? 21. Hexastichus, Sch. Sibir. or. 22. Tetragrammus, Pall. Turcora. Coucinnus, Sch. Arm. Cauc. 23. Microgrammus, Caucas. 24. Sedakowi (Sch.), Bohm. Sibir. 25. Foveolatus, Fisch. Sch. Daurie. 26. Scriptus, Sch. Mongol. 27. Fascicularis, Gebl. Kirghis. 28. Mannerheimi, Chv. Kiatch. Tessellatus (Mann.). 29. Nubilus, Sch. Sibir. 30. Semicostatus, Chev. Id. 31. Niveus, Chv. Id. 32. Fossulatus, Fisch. Sc. Daurie. 33. Rubrifrons, Bull. Mosc. Id. 34. Ferrugiueus (Fisch.), Sc. Tatar. 35. Cinerilius, Fald. Mongol. Sibir. Pers. 36. Henningii (Sahlb. ) , Fabr. Sibir. 37. Holbergii, Sch. Id. 2e sérié, t. xxiii. Année 1872. 38. Pulchellus, Fald. Mongol. 39. Fronto, Fisch. Tatar. m. 40. Bicostatus, Gebl. Sch. Hirtipes (Man.), Sibir. Costatus, Gebler. Olim. 41. Foveifrons, Chv. Mongol. VII. Chromonotus , Motsch. 1. Confluons (Fisch.), S. Tat. m. 2. Vittatus, Zbk. S. Id. Kirghis. 3. Leucographus (Fisch. j, S. Id. 4. Interruptus, Zoubk. Id. Suturalis, Gibl. Sch. 5. Costipennis, Sch. Turcom. 6. Pictus, Pall. Sch. Sibir. Kirg. Songaricus, Gebl. 7. Lagopus (Fisch.). Sch. Tat. m. 8. Piiosellus, Sch. Kirgh. 9. Humeralis, Zbk. Id. 10. Schonherri, Mots. Turcom. Humeralis, Sch. U. Bipunctatus. Zbk. Sch. Kirgh. 12. Variegatus, Mots. Id. 13. Parvulus, Gebl. Daurie. VIII. Pleurocleonus, Mots. 1. Sexmaculatus, Zbk. Sibir. Squalidus, Sch. Sollicitus, Sch. Bicarinatus, Gebl. 2. Quadrivittatus (Esch.), Zbk. Dau¬ rie. Bicarinatus, S. Kirgh. Exaratus, Gebl. 3. Torpescus (Sch.), Chev. Sibir. Mong. 4. Pygmæus, Gebl. Sibir. CONORHYNCHIDES (Trompe turbinée). IX. Slephanophorus, Chv. 1. Verrucosus, Gebl. Sch. Tat. m* Aquila, Bart. Turcom. Roridus, Pall. Granulatus, Fisch. (Descr.). 2? Gebleri (Kar.ï, Sch. Turcom. Buteo (Bart.), Sch. Id. X. Erhymelopus, Mots. 1. Lineolatus, Mots. Russ. m. XI. Temnorhinus, Chey. 1. Arabicus, Oliv. Arab. 2. Breyirostris, Sch. Alg. Gall. m. 2 18 rev. et mag. de zooeogie. ( Janvier 1872.) 3. Kirghisicus, Chv. Kirghis. 4. Conicicollis, Oliv. Ægypt. Alg. Orbita lis, Sch. Hisp., etc. 5. Jekelii, Woll. Madère. 6. Saucerotlei, Chv. Russ. ra. 7. Ægyptius, Chev. Ægypt. 8. Rululus, Chev. Kordof. 9. Albofimbriatus, chv. Algir. 10. Turdus, Sch. C. B. Sp. 11. Turbinatus, Chv. Alg. Gall. m. 12. Mendicus, Sch. Gall. m. Cyuara, Gerst. Sicil. Lusit. Turdus, Seh. (Erron.). Alg. 13. Elongatus, Gebl. Kirgh. 14. Pilosus (Gebl.), Chev. Kirgh. XII. Conorhynchus, Mots. 1. Parreyssii, Sch. Turcom. Kirg. 2. Schreukii, Gebl. Sibir. 3. Faldermauui, Sch. Turcom. 4. Nigrivittis, Pall. Kirg. Am. Axillaris, Fald. 5. Plumbeicollis, Chev. Rus?, m. fi. Pulveruleutus, Zbk. Kirg. Bar telsi, Sch. Cauc. Moug. 7. Lacerta, Chv. ld. 8. Pistor, Chv. Syrie. 9. Palumbus, Oliv. Arab. 10. Gibbirostris, Chv. Pers. bor. 11. Hololeucus, Pall. Turcom. 12. Argiilaceus, Mtsch. Kirg. 13. Strabus, Stev. Caucas. V. Tenebrosus, Stev. Pers. bor. Karelmi, Sch. Sibir. 14. Abnoxius, Sch. Daurie. COSSINO DÉ RIDES. XIII. Cossinoderus, Chev. 1. Candidus, Oliv. Ægypt. V. Maresi, Luc. Alg. m. XIV. Pycnodaclylus, Chev. 1. Tomentosus (Koll.), S. Ægypt. 2. Fuscoirroratus, Chv. Persia. 3. Cretosus, Fairm. Alg. m. 4. Pacificus, Oliv . Persia. XV. Eumecops , Hocht. 1. Kittaryi, Hocht. Sibir. 2. Tuberculatus, Gebl. Id. 3. Spicatus, Chev. ld. XVI. Leucomigus , Mots. 1. Albotessellatus, Fairm. Alg. 2. Tessellatus, Frm. Gall. au Hisp. 3. Lucasi, Chev. Algir. Tessellatus, Luc. 4. Candidatus, Pall. Cauc. Turcom. Quagge, Hb. 5? Formosus (Chv.), Sch. C. B. Sp. (La suite prochainement.) Études sur les Lépidoptères du genre Pavonia, par M. Émile Deyrolle. En décrivant les nouvelles espèces de Pavonia que nous pourrons nous procurer, notre but n’est pas seule¬ ment de faire connaître des espèces nouvelles, mais aussi de faire un travail complet sur les Lépidoptères de ce groupe ; malheureusement de telles études, pour être faites avec le moins d’erreurs possible, demandent non- seulement à être préparées de longue date, mais aussi de TRAVAUX INÉDITS. 19 nombreux documents souvent fort difficiles à réunir; nous devons donc faire appel, pour arriver à notre but, non- seulement aux lépidoptéristes qui possèdent des matériaux que nous les prions de nous communiquer, mais aussi et surtout aux collecteurs qui peuvent nous procurer les chenilles, et nous renseigner sur les mœurs de ces in¬ sectes. En effet, tant que nous ne connaîtrons pas les pre¬ miers états de ces Lépidoptères, il sera fort difficile d’é¬ claircir bien des points douteux, et les discussions en litige y resteront probablement à tout jamais. Nous insis¬ tons donc auprès des collecteurs, les priant de nous en¬ voyer, avec la chenille, la chrysalide et le papillon de chacune des espèces qu’ils pourront se procurer, tous les renseignements qu’ils pourront recueillir sur les mœurs de ces insectes. Cette prière s’adresse surtout à M. Bur- meister, de Buenos-Àyres ; à M. C. Bar, de Cayenne; à M. Lacerda, de Bahia ; à M. Samper, de Bogota; à M. M* **, de Mexico ; à M. Jean de Roure, de Nouveau- Fribourg; à M. Nieto. de Cordova ; à M. Rodriguez, de Guatemala (Texas) qui, plus que tous autres, peuvent nous procurer ces documents si intéressants pour la science. Pour citer un des nombreux exemples de confusion qui existent dans les espèces de ce genre, nous indiquerons la Pavonia eurylœchus, qui, décrite et fort bien figurée par Cramer, est bien exactement la même espèce que nous recevons encore de Cayenne et Surinam ; mais, dans la plupart des collections, l’on applique ce nom à des espèces fort voisines, mais certainement différentes, qui proviennent du Brésil et de la Nouvelle-Grenade. Déjà M. Felder a reconnu la différence considérable qui existe entre le type de la Guyane et celui du Brésil ; il a appelé ce dernier var. Brasiliensis. Beaucoup d’exemplaires nous sont passés par les mains, et ayant pu comparer près de cinquante de ces Pavonias du Brésil et de la Guyane, nous les avons toujours trouvés avec des différences si tran¬ chées et surtout si constantes, que nous sommes fort dis- 20 rev. et mag. de zoologie. ( Janvier 1872.) posés à les considérer comme constituant des espèces parfaitement distinctes; le type de la Nouvelle-Grenade y semble assez rare; la femelle nous est inconnue. Nous n’en avons examiné que trois mâles; il est certain que les premiers états de ces insectes nous renseigneraient non- seulement pour cette espèce, mais aussi pour bien d’autres que nous pourrions juger par induction. Nous promettons de publier toutes les notes qui nous parviendront, en conservant à chacun le mérite de ses œuvres ; il signera la responsabilité de ce qu’il avancera et aura la satisfaction d’avoir contribué au progrès de la science. Tout ce qu’il sera nécessaire de figurer le sera avec le même soin et la même exactitude que ces premiers dessins par le même artiste qui a déjà fait ses preuves. Nous espérons que notre appel sera entendu et que, après avoir publié tous les documents que nous avons sous la main et ceux que nous recevrons, nous pourrons enfin établir avec certitude la monographie de ce genre, et en¬ suite de celui desMorpho, qui, .composé aussi d’espèces très- grandes pour la plupart, n’en sont pas moins fort diffi¬ ciles à délimiter exactement. 1. Pavonia Oberthurii, pl. I. De cette belle espèce nous n’avons vu qu’un seul exem¬ plaire qui fait partie de notre collection : elle nous est venue dans un lot de Lépidoptères des environs de Bo¬ gota (Nouvelle-Grenade) ; le dessus des ailes est brun avec une bande submarginale jaune échancrée; le bord des ailes est d’un brun assez clair à l’angle externe des supé¬ rieures, qui devient de plus en plus foncé et est d’un noir profond aux inférieures ; l’extrémité de chaque nervure forme une dent , l’espace compris entre elles est plus clair et du même ton que la bande submarginale; les ailes inférieures sont irisées d’un bleu violacé à reflets brillants surtout à l’endroit où existe la bande ; à l’angle anal est un petit trait jaunâtre en forme d’S allongée. SOCIÉTÉS SAVANTES. 21 Le dessous des ailes est traversé par une bande d’un brun foncé, qui ne s’arrête qu’à l’avant-dernière nervure : elle est mal définie vers la base des ailes supérieures et limitée par une ligne blanchâtre vers la base des infé¬ rieures ; sur cette bande, entre la deuxième et la troisième nervure, existe un œil cerclé de noir, traversé par un trait blanc; puis, entre la sixième et la septième nervure, est un second œil beaucoup plus grand dont l’iris est blanchâtre, la papille noire avec une petite ligne blanche qui contourne le bord , suivie d’atomes bleuâtres. L’espace compris entre la bande brune .et la marge des ailes est d’un brun foncé vers le bord, qui devient de plus en plus clair, tout zébré de petites lignes ondulées. Deux lignes submarginales en zigzag suivent le bord externe des supérieures ; aux inférieures, une ligne blanchâtre en zigzag occupe à peu près le milieu de l’espace compris entre la bande brune et la marge de l’aile. La base des ailes inférieures est noire, traversée d’une infinité de petites lignes fines et blanchâtres. En dédiant cette belle espèce à M. Oberthur nous ne \ faisons que rendre un faible témoignage d’estime à l’un de nos plus zélés et savants collègues. {La suite prochainement.) il. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 2 janvier 1871. — M. Roulin communique un travail intitulé Examen de cette question : Est-il permis de croire que le Porc ait été , en Egypte , comme semble le dire Hérodote , un auxiliaire du semeur , et n'est-ce pas plutôt à un ignorant copiste quà l'illustre historien qu'il faut attri¬ buer cette étrange assertion ? Remarques de M. Roulin, à 22 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1872.) V occasion de la seconde note de M. Lenormant sur V intro¬ duction et la domesticité du Porc chez les anciens Egyptiens. Quoi qu’il en soit, conclut M. Roulin, on peut, ce me semble, regarder comme certain que les porcs n’ont jamais eu aucun rôle à jouer dans l’agriculture égyptienne, mais que celui qu’on leur prête a été effectivement rempli, à une certaine époque, par les moutons. Séance du 27 février. — M. Grandidier adresse des Observations sur les Propithèques de Madagascar. Dans les derniers mois de l’année passée, j’ai reconnu à Madagascar l’existence de deux nouvelles espèces de Pro- pithecus , l’une que je tiens à inscrire dans les catalogues zoologiques sous le nom de monsieur votre fils, en sou¬ venir des services nombreux qu’il rend chaque jour à la science ; ce sera donc le Propithecus Edwardsi dont voici le diagnose : « Entièrement noir, sauf une tâche d’un blanc rous- sâtre de chaque côté des reins. Face nue et noire. Oreilles assez développées et couvertes de poils longs. « Longueur du corps, 64 centimètres ; longueur de la queue, 46 centimètres; longueur des membres antérieurs, 37 centimètres, et des membres postérieurs, 53 centi¬ mètres. « Ce Propithèque habite les forêts situées dans l’ouest de Mananzary, à Madagascar. » L’autre espèce habite les forêts au nord de la baie d’Àntongil, sur la côte est de Madagascar. Elle se dis¬ tingue du Propithecus Verreauxi par sa couleur toute blanche, n’ayant ni calotte noire, ni tache cendrée sur le dos. Je propose donc de désigner ce nouveau Lémurien sous le nom de Propithecus candidus. 11 est probable que c’est celte espèce que M. Peters a confondue avec le Pro¬ pithecus diadema , et qu’il a figurée dans la relation du voyage du baron de Decken (1). » (1) Reisen in Ost-Afrika, 1869, t. III. (Mammifères, page 3, PL i-) SOCIÉTÉS SAVANTES. 23 Séance du i 3 mars. — M. P. Fischer adresse une note Sur la Baleine des Basques (Balæna biscayensis). Séance du 20 mars. — M. Boulin présente une note in¬ titulée Des habitudes qui rendent l’espèce ovine propre au genre de service quen ont su tirer , pour l’une des opérations qu'embrasse la culture des céréales , les habitants de l’ancienne Egypte. M. Ed. Perrier fait présenter par M. de Quatrefages une note Sur V organisation d’une espèce nouvelle de Néma- toïde appartenant au genre Hydruris. Deux espèces d’Hydruris ont été signalées jusqu’ici : l’une (H. androphora , Nitsch) habitant l’intestin de plu¬ sieurs de nos Batraciens ; l’autre (H. Siredonis , Baïrd), trouvée dans l’intestin de l'Axolotl. L’espèce décrite par M. Perrier provient de la bouche de l’Emide peinte. Séance du 27 mars. — MM. Fischer et Delesse adres¬ sent une note intitulée Faune des dépôts littoraux de la France. Séance du 3 avril. — M. Laboulbène a fait présenter, par M. Robin, une note intitulée Sur l’examen microscopique du sang dans le scorbut observé à Paris en 1871. Cette affection s’est montrée à l’hôpital militaire du Gros-Caillou et à l'hôpital Necker, à la fin de 1870, alors que la nourriture insuffisante, la privation de légumes frais et le froid prolongé avaient agi sur la population renfermée à Paris pendant le siège. Les principaux symptômes observés par le savant doc¬ teur sur ces sujets débilités étaient des taches foncées plus ou moins petites autour ou auprès des bulbes pileux, et d’autres symptômes parfaitement observés et décrits par M. Laboulbène. L’examen du sang a montré à M. Laboulbène que, chez les sujets les plus malades, les globules rouges et blancs, qui, dans l’état normal, existent dans certaines proportions, se trouvaient dans des proportions très- 24 uev. et mag. de zoologie. ( Janvier 1872.) différentes. Chez ces sujets malades, le nombre des glo¬ bules blancs ( leucocytes ) surpassait considérablement celui des globules rouges ( hématies ) ; il était augmenté dans une proportion d’autant plus grande que le mal était plus intense. Un fait sur lequel M. Laboulbène insiste, c’est la pré¬ sence d’une quantité notable et constante de globulins ou leucocytes nucléaires, tantôt disséminés, plus souvent réu¬ nis en amas peu réguliers. Dans tous les cas de scorbut et chez les malades des deux sexes, il a trouvé ces élé¬ ments anatomiques augmentés en nombre. Ces observations ont une certaine analogie avec celles que j’ai faites, depuis longtemps, sur l’état du sang chez les vers à soie en santé et malades. Dans les insectes, il semble que tous les globules du sang appartiennent à la catégorie des leucocytes , et, ainsi que je l’ai dit dans mes travaux sur ce sujet, reproduits par Longet, on pourrait admettre, conformément aux idées d’Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, mon illustre maître, qu’il y a en cela un de ces arrêts de développement constituant l’état normal chez les animaux inférieurs. Quant aux globulins ou leucocytes nucléaires, ils sem¬ blent représenter les corpuscules vibrants ou héma- tozoïdes, que j’ai découverts dans le sang des vers à soie et d’autres insectes, et il est très-probable que, dans l’avenir, quelques observateurs mieux favorisés pourront assister au développement de ces globulins, qui ne peu¬ vent être, comme mes hématozoïdes, que le premier état des globules blancs des vertébrés et des globules normaux des insectes. Combien d’études du plus haut intérêt il reste à faire dans cette voie ! Ces globulins ne pourraient-ils pas être la source de ces apparitions de cryptogames inférieurs, tels que le muguet, par exemple? Séance du 24 avril. — M. Egger lit des Observations SOCIÉTÉS SAVANTES. 4 25 critiques sur V emploi des termes empruntés à la langue grecque dans la nomenclature des sciences. C’est un mémoire d'un haut intérêt que tous les savants devront étudier et méditer quand ils voudront donner des noms dérivés du grec à des objets, à des propriétés de corps ou à des vérités abstraites. Séance du 1er mai. — M. Paul Gervais fait hommage de la seconde édition de ses Eléments de zoologie. Séance du 15 mai. — M. Bertrand , dans une lettre adressée à M. Elie de Beaumont, présente des Considé¬ rations relatives à la théorie du vol des oiseaux. Séance du 5 juin. — M. P. Gervais donne lecture de Remarques sur V anatomie des Cétacés de la division des balénidés, tirées de V examen des pièces relatives à ces ani¬ maux qui sont conservées au Muséum d'histoire naturelle. Ce travail comprend dix pages des Comptes rendus et n’est pas susceptible d’analyse. M. Sanson adresse une note sur une Nouvelle détermi¬ nation des espèces asines du genre Equus. Séance du 19 juin. , — M. W. Mar cet adresse un tra¬ vail intitulé Recherches expérimentales sur la constitutioti du sang et sur la nutrition du tissu musculaire. Séance du 26 juin. — M. E. Blanchard donne lecture de Remarques sur la faune de la principauté thibétaine du Mou-pin. Dans ce travail, M. Blanchard donne des détails inté¬ ressants sur la physionomie de la faune de cette contrée, qui n’avait jamais été visitée par des naturalistes et dont l’abbé Armand David, ce zélé missionnaire, a rapporté une magnifique collection composée de représentants de toutes les classes d’animaux. Dans six pages des Comptes rendus, M. Blanchard passe en revue les Mammifères, les Oiseaux et les Insectes rapportés de cette province par le Père David, et termine en déclarant que jamais, jusqu’à présent, on n’avait constaté sur un point de la terre une association de formes aussi diverses. 26 *rev. et mag. de zoologie. ( Janvier 1872.) M. Milne-Edwards ajoute que le savant et infatigable voyageur dont M. Blanchard vient d’entretenir l’Aca¬ démie est arrivé à Paris depuis quelques jours, et qu’il se propose de retouruer dans le Thibet chinois pour y con¬ tinuer ses recherches d’histoire naturelle. MM. Folin et Fischer adressent des Recherches bathymé - triques sur la faune de la fosse du cap Breton. Nous reviendrons sur cet intéressant travail qui est d’une grande importance au point de vue de la faune française, susceptible d’être augmentée ainsi tous les jours dans des proportions considérables. En effet, des recher¬ ches de ce genre, faites sur d’autres points de notre littoral, donneraient certainement des résultats d’une grande im¬ portance. M. G. Ponchet adresse une note Sur les rapides chan¬ gements de coloration provoqués expérimentalement chez les Poissons. Il résulte de ce travail que, généralement, les Poissons et même les Crustacés peuvent modifier leur couleur et la mettre en harmonie avec celle des lieux où ils se trouvent placés. La moyenne de mes expériences, dit M. Ponchet en terminant, atteste manifestement cette influence immé¬ diate de la couleur du fond sur l’état de contraction ou de dilatation des corps contractiles pigmentés. III. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. Recherches zoologiques et anatomiques sur les Glyci- phages à poils palmés ou plumeux, par MM. A.Fumouse et Ch. Robin. Extrait du journal de l’anatomie et de la physiologie de M. Ch. Robin, janvier 1868. — In-8° avec 5 planches gravées. Ce travail a pour objet l’étude du second groupe établi par les auteurs dans le genre Glyciphagus , dans un tra- *• MÉLANGES ET NOUVELLES. 27 vail publié en 1867, dans le même recueil, page 568 et suivantes. A cette seconde section appartiennent : 1° Glyciphagus plumiger (Acarus plumiger, Koch). Singu¬ lière espèce dont le corps est entouré de longs appendices on poils ciliés comme des plumes. 2° G. palmifer, Fumouse et Robin. — Espèce nou¬ velle et remarquable par les grands poils palmés ou lames qui entourent son corps. Ces deux espèces se trouvent ensemble dans la terre et la poussière humides des parois des cours, surtout dans les parties où poussent des moississures ; la première est bien plus rare que la seconde. Ces descriptions sont suivies de remarques anatomiques sur les organes extérieurs des Glyciphages, dans lesquelles les auteurs entrent dans de grands détails ; puis ils s’occu¬ pent particulièrement de l’étude des téguments et des poils des Glyciphagus palmifer et plumiger. G. M. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. ZOOLOGIE APPLIQUÉE. Sériciculture comparée. Dans la séance de la Société d’acclimatation du 5 jan¬ vier 1872, honorée de la présence de S. M. l’empereur du Brésil, j’ai fait la communication suivante : L’histoire de la sériciculture, qui remonte à la plus haute antiquité, montre que la production de la soie a puissamment contribué à la richesse des pays où elle prospère. Cette culture industrielle a été successivement propagée dans des contrées où elle était naguère incon¬ nue, et aujourd’hui les gouvernements de tous les pays où l’on croit qu’elle a quelques chances de réussir font les 28 rev. et mag. de zoologie. [Janvier 1872.) plus grands efforts pour s’approprier cette belle et riche branche de l’agriculture. En Europe, où elle prospère depuis longtemps dans les régions méridionales telles que la France, l’Italie, l’Es¬ pagne, le Portugal, etc., elle s’est étendue de proche en proche vers le Nord. L’Autriche et l’Allemagne, surtout, font les plus grands et les plus intelligents efforts pour la développer, en encourageant, par les moyens les plus efficaces, les agriculteurs qui font des plantations de mû¬ riers. L’enseignement de la sériciculture est donné aux populations dès l’école primaire, et il est complété par la création de stations séricicoles analogues à l’établisse¬ ment que nous avions fondé, M. Eugène Robert et moi, à la magnanerie expérimentale de Sainte-Tulle, dans le département des Basses-Alpes. Dans les autres contrées de l’ancien monde, la produc¬ tion de la soie est l’objet de la même sollicitude, et des efforts semblables sont faits pour introduire ou dévelop¬ per cette riche industrie agricole et manufacturière. Je suis constamment consulté, à ce sujet, par des agricul¬ teurs de l’Égypte et du cap de Bonne-Éspérance, par exemple, qui ont entrepris des élevages de vers à soie réussissant là parfaitement. Les produits de ces éducations, envoyés à mon laboratoire de sériciculture comparée de l’ex-ferme impériale de Vincennes, pour être soumis à mon appréciation, montrent que ces pays sont suscep¬ tibles, comme les contrées méridionales de l’Europe, de produire beaucoup de soie. Je n’ai pas besoin de dire ici que les vastes possessions des Anglais dans l’Inde sont une source inépuisable de production desoie, et que des efforts incessants sont faits, en Angleterre, pour perfectionner et développer encore cette production. Quant à la Chine et au Japon, tout a été dit sur l’im¬ mense quantité de soie produite dans ces pays, et sur les services que le second a rendus à l’Europe, pendant l’épi- MÉLANGES ET NOUVELLES. 29 démie des vers à soie, en lui fournissant des graines géné¬ ralement saines. L’Australie même, qui a si prodigieusement développé la production de la laine, commence à s’occuper de séri¬ ciculture. J’ai dû aussi prêter mon concours à ceux qui ont pris là une initiative rapidement imitée et suivie. De même que les éleveurs de bestiaux de cet autre monde nous avaient demandé nos meilleures races de bêtes à laine, ses éleveurs de vers à soie m’ont demandé nos plus belles races du précieux bombyx, qui ont admirablement prospéré dans ces conirées, ainsi que le témoignent les produits qui m’ont été soumis et qui figurent dans ma collection d’entomologie appliquée (1). Quant au nouveau monde, il n’est pas resté en arrière de ce mouvement. Dans l’Amérique septentrionale, des tentatives nombreuses ont été faites et démontrent que la sériciculture y est possible; mais l’agriculteur trouve en¬ core si facilement de riches produits dans la grande cul¬ ture, à la suite des défrichements, son temps est tellement absorbé par ces grands travaux, qu’il ne lui en reste pas assez pour les cultures industrielles comme celle des vers à s o e ' Cependant le mouvement séricicole se centinue, surtout en Californie, où des éducateurs très-capables obtiennent des cocons de nos meilleures races françaises, et font, avec l’Europe, un commerce très-fructueux de graines ; car, jusqu’à présent, l’épidémie qui ravage nos éducations n’a (1) Cette collection et ma bibliothèque d’entomologie appliquée, résultats de plus de cinquante ans de travaux persévérants et de dé¬ penses sérieuses, deviendront, tôt ou tard, l’origiue d'un musée d’hisiu re naturelle appliquée à l’agriculture, à l’industrie et au com¬ merce, complément nécessaire et conséquence logique de l’étude théorique des sciences naturelles . A cet effet, je viens d’en faire do¬ nation au Muséum d’histoire naturelle, en m’en réservant seulement la jouissance ma vie durant, afin qu’après moi ces utiles matériaux ne soient pas dispersés ou vendus à l’étranger. 30 rev. et mag. de zoologie. (, Janvier 1872.) pas sévi dans ces contrées (1). Il en est de même dans l’Utah, au pays des Mormons, où Brigham Yung a in¬ troduit l’élevage des vers à soie depuis près de dix ans. J’ai reçu de Salt-Lake-City des documents du plus haut intérêt à ce sujet, et je serai bientôt à même de faire es¬ sayer des graines de vers à soie faites dans ce pays, qui a échappé aussi à l’épidémie. Dans l’Amérique méridionale, la question des vers à soie a marché plus rapidement. Le Chili, surtout, nous fournit des quantités assez notables de graines saines. Là aussi l’épidémie ne sévit pas, et, comme on n’y a introduit que nos meilleures races françaises et italiennes, les pro¬ duits qu’elles donnent sont excellents. Il en est de même à Cayenne, où M. Michély a obtenu d’excellents cocons en élevant ses vers à soie presque en plein air, dans de simples hangars en nattes. Au Pérou, au Mexique et dans les États de la Plata et de la Colombie, oùM. le Dr de la Rocha, de Medellin, a entrepris, avec un grand zèle patriotique et un plein succès, d’introduire la sériciculture, l’on trouve aussi, dans les parties montagneuses, les meilleures condi¬ tions pour l’élevage des vers à soie. Quant au Brésil, les nombreux renseignements qui m’ont été donnés à son sujet me montrent qu’il est émi¬ nemment propre, dans beaucoup de ses régions monta¬ gneuses, à la culture du mûrier et à l’élevage des vers à soie. J’ai puisé ma conviction dans d’excellents renseigne- (1) Chargé, parle ministère de l’agriculture et du commerce, de l’inspection générale de la sériciculture dans la moitié est de la France, j’étudie cette désastreuse épidémie depuis son début. Cette étude, faite dans la grande culture et sur une infinité de points di¬ vers, m’a montré que, depuis quelques années, son iutensité avait diminué notablement. Dans quelques localités montagneuses, entre autres, cette épidémie s’est presque complètement retirée, ce qui fait que les procédés destinés à la combattre y réussissent plus ou moins. Dans celles dont l’épidémie s’est complètement retirée, la réussite est plus générale. MÉLANGES ET NOUVELLES. 31 ments verbaux qui m’ont été donnés par un sériciculteur des plus distingués, M. Auguste Chavannes, actuellement professeur d’histoire naturelle à l’université de Lausanne, qui a séjourné assez longtemps au Brésil. M. le Dr de Azambuga, vice-président de la Société auxiliaire d’in¬ dustrie nationale de Rio-Janeiro, pendant un voyage en France, a bien voulu me donner les détails les plus inté¬ ressants à ce sujet, en m’apprenant qu’il avait été fondé, sous la haute protection de S. M. l’empereur, une sorte Société séricicole, présidée parM. le commandeur Fran¬ cisco José Cardoso. J’ai reçu aussi de précieux renseignements de M. le ma¬ jor Taunay, pendant un long séjour qu’il a fait à Paris, de M. le capitaine de Capanema, qui a bien voulu s’em¬ ployer pour m’aider à essayer l’introduction, en Europe, des belles espèces de vers à soie sauvages du Brésil [B. aurota , spéculum , etc.), et de M. Antonio Fereira Ja- cobina, qui m’écrivait, le 24 janvier 1863, qu’il avait eu l’honneur d’entretenir Sa Majesté de mes travaux séri- cicoles. Enfin, en 1867, j’ai eu de nombreuses conférences avec le savant Dr Lagos, chef de la commission scientifique du Brésil à notre exposition universelle, et, grâce aux ex¬ cellents renseignements qu’il m’a donnés, j’ai été confirmé dans mon opinion sur la possibilité d’implanter avanta¬ geusement l’industrie de la soie dans la plupart des ré¬ gions qui constituent le grand et bel empire du Brésil. Dé plus, sur la demande de M. Lagos, j’ai dédoublé mon musée séricicole de l’ex -ferme impériale de Vin- cennes, formant ainsi une collection des bombyx (papil¬ lons, cocons et soies), qui donnent actuellement de la soie ou qui sont propres à en donner, pour en faire hom¬ mage, avec mes publications sur ce sujet, au musée im¬ périal de Rio-Janeiro. J’ai saisi, avec un vif empresse¬ ment, cette occasion de donner ainsi un nouveau témoi¬ gnage de ma profonde gratitude pour le précieux encou- 32 rev. et mag. de zoologie. (Janvier 1872.) ragement que Sa Majesté a bien voulu accorder à mes travaux perévérants relatifs à la sériciculture et à l’accli¬ matation. (. La suite prochainement.) M. Léon Olphe-Galliard nous a adressé de Bulle (Suisse), le 5 janvier 1872, la note suivante : « Une magnifique variété albine du Nucifraga cargo - catactes a été tuée, au mois de décembre dernier, dans la Gruyère fribourgeoise. Tout le plumage est d’un blanc pur sans aucune trace de taches ; les pattes et le bec roses; ce dernier blanchâtre à la pointe. » Nilsson a fait observer, dans son Skandinavisk fauna , que l’on a rapporté à tort la Chauve-souris, Buff., Hist. nat., VIII, Vespertilio murinus, Vieillot et autres, au Vesper- tilio murinus de Linné. Cette espèce répond au F. disco- lor , Boie,Kayserlinget Blasius,et se trouve communément en Suède, où le F. murinus des modernes ne se trouve pas, ou du moins se montre rarement. Il faudrait donc adopter un autre nom pour le F. murinus des modernes. TABLE DES MATIÈRES. Page*. Jousseaume. Mollusques nouveaux . 5 Chevrolat. Révision des Cléonides . 16 Deyrolle (Émile). Pavonia . 18 Sociétés savantes . 21 Analyses d’ouvrages nouveaux . 26 Mélanges ef nouvelles . 27 FAIUS. — Imprimerie de Mme Ye Bouchard-Huzard, rue de l’Éperon, 5. TRENTE-QUATRIÈME ET TRENTE-CINQUIÈME ANNÉES. — FÉVRIER 1872. I. TRAVAUX INÉDITS. Causeries ornithologiques, par M. Jules Vian. Aigle leucoryphe. — Bruant cioïde. — Pipi gorge-rousse , Mésange lugubre. Aigle leucoryphe, Aquila leucorypha, Pall. — Fal. Macei , G. Cuvier. Pallas a découvert l’Aigle leucoryphe en 1769, dans les parages méridionaux du Wolga et de l’Oural; il en a donné une description, en 1776, dans l’appendix de ses Voyages , et une seconde plus étendue, en 1811, dans sa Zoographie. Plusieurs années après, l’Asie méridionale, notamment le Bengale et les Indes, nous ont envoyé les dépouilles d’un Aigle auquel G. Cuvier a donné le nom de Falco Macei, et qui, depuis, a été décrit et représenté sous ce nom par Temminck et Lesson. L’Aigle de Macé, à l’état adulte, diffère notablement, pour la coloration, du leuco¬ ryphe de Pallas, et le jeune ne lui a même pas encore été identifié d’une manière absolue. Plusieurs ornithologistes sont disposés à ne faire qu’une seule espèce de ces deux oiseaux, mais la question n’a pas encore été résolue faute d’éléments, et la synonymie porte encore, dans les derniers traités d’ornithologie, le point d’interrogation. Nous avons eu entre les mains deux sujets , dont 2e série. T. xxiii. Année 1872. 3 34 rev. et mag. de zoologie. (Février 1872.) l’examen et la comparaison à ceux du Muséum de Paris nous ont permis d’élucider cette question et peut-être de la trancher; nous donnons le résultat de nos observations, dans l’espoir de répandre quelque lumière sur cet Aigle encore imparfaitement connu. Nos deux oiseaux ont été capturés en Europe dans les parages de l’Oural; l’un, mâle, au mois d’août, l’autre, femelle, au mois de mars : un examen attentif ne nous laisse pas de doute sur leur état adulte; les divisions dans les couleurs de la robe sont très-tranchées; les vieilles plumes représentent la même livrée que les neuves, et ne portent pas de bordures pâles ; voici la description de ces oiseaux. Aigle leucoryphe adulte. Front, gorge, moitié inférieure des côtés de la tête et devant du cou d’un blanc un peu jaunâtre; vertex, nuque et dessus du cou d’un fauve lavé de rougeâtre qui dispa¬ raît dans les plumes vieilles; haut du dos, poitrine et ventre d’un brun roux ; bas du dos, sus et sous-cau¬ dales, couvertures alaires et subalaires, plumes axillaires, culottes et rémiges noirs, ces dernières avec teinte grise à la base, surtout sur les barbes internes; queue noire avec une bande transversale blanche, qui occupe le centre sur un tiers de la longueur; les six premières rémiges échancrées sur les barbes internes, les cinq qui suivent la première sur les externes ; queue presque rectiligne ; pattes jaunâtres; ongles noirs, à bords tranchants; lon¬ gueur totale Gm,81, aile fermée 0m, 57, queue 0m,32, bec des commissures 0^,062 ; tarses 0m,09, dont partie nue 0m,055; doigt médian Qm,09, dont l’ongle 0m,029; pouce 0m,068, dont l’ongle 0m,034. Les couleurs indiquées dans notre description sont celles des plumes neuves, qui dominent dans la robe de notre sujet; mais ses plumes vieilles sont plus pâles, les noires ont passé au brun plus ou moins roux, et les brunes au roux et au fauve. TRAVAUX INÉDITS. 35 Aigle leucoryphe $ adulte. Elle porte à peu près la même livrée que le mâle, mais les couleurs sont moins tranchées; ainsi les plumes noires dans le mâle n'arrivent, dans la femelle, qu’au noirâtre. Ses dimensions sont généralement un peu inférieures à celles du mâle. Le blanc du front est moins étendu et ne s’avance pas autant vers le vertex; une tache oblongue brune sur les oreilles paraît un reste du bandeau latéral énoncé dans les descriptions de Pallas. Nos deux sujets présentent cette particularité qu’ils ont été capturés dans les localités où Pallas a découvert l’Aigle leucoryphe, et qu’ils ressemblent de tous points aux Aigles de Macé adultes, recueillis dans l’Asie méridio¬ nale; ainsi les deux types se rencontrent simultanément dans les contrées méridionales de l’Europe orientale, et il n’est pas même nécessaire, pour les réunir spécifiquement, de supposer une immigration exclusive des jeunes en Eu¬ rope. Il existe, au Muséum de Paris, six Aigles deMacé, qui ont servi de types à Cuvier et à Temminck pour leurs descrip¬ tions et pour les planches du recueil des planches coloriées de Temminck et Laugier. L’un est très-adulte, trois sont plus ou moins jeunes et deux d’âge intermédiaire; leurs provenances, d’après les étiquettes, sont le Bengale, les Indes et les Moluques. Pour la taille, les dimensions des diverses parties du corps, la forme des bec, narines, ailes, queue, la colora¬ tion et la nudité partielle des tarses, les six oiseaux du Muséum, comme les deux nôtres, sont conformes aux indications de Pallas, ou du moins ne présentent que des différences insignifiantes et évidemment individuelles. Les trois jeunes se rapportent, pour la coloration, aux descriptions de Pallas, surtout si on les envisage collecti¬ vement, c’est-à-dire en faisant abstraction des nuances individuelles; deux points seulement pourraient faire hési- 36 rev. et mag.de zoologie. (Février 1872.) ter sur leur assimilation. Pallas donne à son Aigle « caput supra gryseo-fuscum, macula triangulari medii verticis nivea, area per latera capitis sub oculis longitudinale sub - atra ; » il fait même de cette tache blanche du vertex un caractère de diagnose, et en tire le nom de l’oiseau. Eh bien, cette tache blanche n’existe pas dans les huit Aigles que nous avons cités, pas plus dans les jeunes que dans les adultes ; mais, depuis Pallas, plusieurs ornithologistes, notamment Schlegel, Keyserling et Blasius, Eversmann, Gerbe ont cherché cette tache sur les sujets tombés entre leurs mains, aucun ne l’a rencontrée. Nous croyons avoir trouvé l’explication de cette énigme sur la tête de l’un des Aigles du Muséum. Dans cette collection deux des jeunes Aigles de Macé ont, comme le leucoryphe de Pallas, le dessus de la tête brun ; mais dans les adultes cette partie est d’un fauve plus ou moins pâle; le troisième des jeunes, qui commençait évidemment une livrée nouvelle, présente une particularité : sa tête brune du jeune âge est irrégu¬ lièrement semée déplumés fauves del’âge adulte; si la mue avait groupé par hasard ces plumes pâles sur le vertex, l’oiseau remplirait le diagnostic de Pallas. Il n’est pas rare de rencontrer, dans la livrée d’un oiseau, des taches de forme régulière, qui sont un résultat fortuit et temporaire de la mue; nous avons même, dans notre collection, des sujets dont la robe a subi, par ce fait, des dessins si ré¬ guliers, qu’ils accusent, à première vue, des espèces parti¬ culières. Dans notre conviction, le type introuvable de Pallas est un jeune, qui commençait à prendre la livrée de l’adulte, et qui, sur le vertex de sa tête brune, portait quelques plumes fauves groupées accidentellement en forme de tache. C’est l’histoire du Bruant mytilène de Buf- fon, avec ses trois bandes noires sur les côtés de la tête, Bruant que l’on a cherché en vain pendant plus d’un siècle et que nous avons rencontré dans un Bruant rustique, rayé par un effet accidentel de mue ruptile. Pallas s’est d’autant plus facilement laissé tromper par cette tache TRAVAUX INÉDITS. 37 factice, qu’il signale la rareté de l’Aigle leucoryphe, et n’a peut-être eu qu’un seul exemplaire entre les mains. Quant au trait noirâtre des côtés de la tête, il existe, dans les trois jeunes Aigles de Macé, sur une longueur d’environ 3 centimètres, mais il ne passe pas sous les yeux; il commence seulement à l’angle externe. Si, par « area sub oculis, » Pallas a voulu dire un trait en arrière des yeux, il y a conformité absolue entre les deux types. Dans tous les cas, ce trait noirâtre sur des têtes brunes est si peu saillant, que Temminckl’a négligé dans sa figure et dans sa description de l’Aigle de Macé jeune, bien qu’il existât dans les types. Les adultes ne l’ont pas; notre femelle, seule, en a conservé des traces sur les oreilles. Si l’on compare, pour la coloration, l’Aigle de Macé adulte aux descriptions de Pallas, on trouve des diffé¬ rences notables, mais qui n’ont rien d’anormal avec celles que présentent dans la famille des Aigles les adultes et les jeunes de plusieurs espèces, et spécialement de celles voisines du leucoryphe. Voici, en effet, les transforma¬ tions principales que subit l’Aigle leucoryphe en quittant la livrée du jeune pour prendre celle de l'adulte : le blanc de la face prend plus d’extension, le dessus de la tête et du cou passe du brun au fauve, le trait noirâtre des côtés de la tête disparaît, les plumes des parties supérieures et des ailes n’ont plus de bordures et deviennent franche¬ ment noires, une bande transversale blanche remplace les taches de cette couleur, irrégulièrement semées sur les rectrices. Nos conclusions sont celles-ci : l’Aigle leucoryphe dé¬ crit par Pallas était un jeune sujet, qui commençait à prendre la livrée de l’adulte; la tache triangulaire blanche, signalée sur le vertex de cet oiseau, était un résultat fortuit et individuel de la mue, et il faut renoncer à la retrouver dans d’autres sujets. L’Aigle de Pallas est identique à l’Aigle de Macé, et ces deux types doivent être réunis spé- 38 1872.) rev. et mag. de zoologie. ( Février cifiquemer.t sous la même dénomination ; les jeunes et les adultes ont été capturés en Europe et doivent figurer dans notre faune. Pallas a le premier découvert cet oiseau et l’a décrit sous le nom d’Aquila leucorypha , dès 1776, dans l’appendix de ses Voyages ; c’est seulement en 1829 que G. Cuvier [Kègn. anim.) lui a donné le nom de Falco ffiacei ; le nom d'Àquila leucorypha doit donc être main¬ tenu à un double titre. Il repose, il est vrai, sur une erreur, c’est-à-dire sur cette tache blanche purement fortuite trouvée sur le vertex d’un sujet isolé; mais, en réalité, il convient assez aux adultes, qui ont tout le dessus de la tête d'un fauve pâle et le front blanc, puis enfin il a la priorité. On distingue, au premier examen, l’Aigle leucoryphe des autres Aigles pêcheurs : des grandes espèces, par sa taille moyenne; de ses voisins pour la taille, mais à queue éta¬ gée, par sa queue longue et rectiligne; et des espèces plus petites par ses ongles non arrondis en dessous, mais à bords tranchants. Nous proposons de lui donner comme diagnose : queue longue et rectiligne; tarses emplumés sur deux cin¬ quièmes de leur longueur ; les cinq rémiges qui suivent la première, échancrées sur leurs barbes externes ; ongles à bords tranchants; et, dans les adultes, bande transver¬ sale blanche sur queue noire. Les tarses du leucoryphe emplumés sur deux cin¬ quièmes de leur longueur en font un intermédiaire entre le pygargue et les espèces à tarses entièrement vêtus et protestent contre la division des aigles en plusieurs genres. Bruaxt cioïde, Emberiza cioides, Brandt. Syn. Emb. cia , Pall., nec Linn.; Emberiza cioides , Bon. Consp., nec Temm., faune du .Tap.; Emb. pityorni - thoides , Aliq. Le prince Bonaparte, dans le Catalogue Parzudaki, a TRAVAUX INÉDITS. 39 rangé le Bruant cioïde dans la faune européenne, et il a même persisté à l’y maintenir dans sa réponse à la revue critique de M. de Selys Longchamps. L’avis du prince Bonaparte sur ce point n’a été partagé par aucun autre ornithologiste et n’a été confirmé par aucune capture au¬ thentique ; cependant il repose sur des présomptions assez graves, et, si des captures n’ont pas été constatées, c’est peut-être parce que l’oiseau est très-imparfaitement connu. Le Bruant cioïde, il est vrai, n’a été rencontré par Palias que dans les montagnes voisines de l’Iénisséi et dans la Daourie, contrées de l’Asie fort éloignées des lignes euro¬ péennes; mais la Daourie n’est-elle pas aussi la patrie des Bruants nain, rustique, auréole, à sourcils jaunes, à cou¬ ronne lactée; ils y nichent comme le Bruant cioïde, ils y vivent en communauté de mœurs et des mêmes aliments, et cependant tous ces Bruants font, en Europe, des appari¬ tions plus ou moins régulières, tous ont été capturés en France, et quelques-uns même aux portes de Paris. D’après Palias, les mâles du cioïde se réuniraient par bandes en hiver, autour des granges à grain, ce qui lais¬ serait supposer qu’ils sont sédentaires ; s’il en est ainsi, nous aurions peu de chance de les rencontrer en Europe. Mais il en serait autrement des femelles, elles passeraient l’hiver dans les contrées méridionales et reviendraient aux premiers jours d’avril, en société des femelles du Bruant à couronne lactée, et dans un état de maigreur qui a fixé l'attention de Palias, et dont il a même cherché la cause. C’est dans ces deux faits que nous puisons l’espoir d'ap¬ prendre un jour 3a capture de quelque cioïde en Eu¬ rope. La maigreur de ces oiseaux migrateurs à leur retour accuse de longs voyages, et la possibiiité, pour eux, d’at¬ teindre même l’Europe occidentale, comme le font plu¬ sieurs espèces de leur famille. Les femelles du cioïde voyagent en société avec celles du Bruant à couronne lac- 40 rev. et mag. de zoologie. {Février 1872.) tée ; or ces dernières font, même en France, des appari¬ tions annuelles, surtout en automne. La Provence en four¬ nit assez fréquemment des exemplaires, et le musée de Marseille possède une fort belle série de sujets capturés dans les environs. Il ne serait donc pas étonnant que des femelles du cioïde parussent en Europe et même dans le bassin de la Provence, en société des femelles du Bruant à couronne lactée. L’apparition du cioïde femelle peut même avoir eu lieu assez fréquemment, sans avoir été re¬ marquée; les femelles de ces deux oiseaux ont tant de rapports entre elles, qu’il est impossible de les distinguer sur de simples descriptions, et même à l’examen de l’une seulement des deux espèces; pour les bien connaître, il est nécessaire de comparer l’une à l’autre, ou de mettre en relief les signes particuliers qui les différencient. Ayant réuni des séries de ces deux oiseaux, nous pré¬ senterons sur le cioïde quelques détails qui permettront aux détenteurs de vérifier si, dans les captures faites en Europe, ou qui pourraientl’être ultérieurement, quelques- unes des femelles, supposées de Bruantà couronne lactée, ne seraient pas des femelles de cioïde. Qu’il nous soit permis, pour répandre la lumière sur ces oiseaux, de com¬ battre préalablement une erreur assez communément ré¬ pandue , c’est l’assimilation du cioïde au Bruant fou. Pallas, qui a découvert le cioïde, a, le premier, propagé cette erreur, en donnant à son oiseau le nom d ’Emb. cia , et pour synonymes les noms donnés au Bruant fou par les auteurs qui l’avaient précédé; cependant il termine son article sur le cioïde en déclarant que les descriptions des auteurs sont tellement vicieuses, que l’on ne peut y recon¬ naître son Bruant. Il est étonnant que, après avoir ainsi remarqué le défaut de concordance entre les descriptions des auteurs et la sienne, Pallas n’ait pas même paru soup¬ çonner qu’il avait sous les yeux une espèce nouvelle. Après lui, Schlegel et Temminck, dans la faune du Ja- TRAVAUX INÉDITS. 41 pon, ont contribué à étendre la confusion, en donnant le nom d’Emberiza cioides à un oiseau qui n’est pas même une race locale du Bruant fou, mais un vrai Bruant fou, dont les couleurs ont pris des teintes plus accentuées sous le soleil de l’Asie méridionale, ainsi, d’ailleurs, que Temminck l’a reconnu lui-même dans la troisième partie de son Manuel d’ornithologie , p. 229. Le prince Bonaparte avait remis ces trois oiseaux à leur véritable place, page 466 du Conspectus , en admettant sous le nom d’ Emberiza cia le Bruant fou de France, sous celui d’Emberiza ciopsis le Bruant fou du Japon, vix distincta , dit-il, et sous celui d’Emberiza cioides l’oiseau de Pallas et de Brandt. M. Gerbe a renouvelé la confusion, page 314 de l’Or- nithologie européenne , en identifiant le cioïde de Brandt à celui de Temminck. Le vrai cioïde, celui de Brandt et le nôtre, le cia de Pallas, n’est pas voisin du Bruant fou et ne saurait être confondu avec lui; c’est avec le Bruant à couronne lactée qu’il a le plus d’affinité ; ces deux oi¬ seaux portent les mêmes couleurs, mais différemment dis¬ posées autour de la tête, et leurs femelles sont presque semblables. Pour faciliter la distinction des deux espèces, nous donnons la description du Bruant cioïde cT et $ , et un tableau comparatif des signes particuliers aux femelles des deux espèces. Bruant cioïde , adulte, au printemps. Front et partie supérieure des côtés du cou d’une teinte cendrée; dessus de la tête et du cou, région parotique et un large plastron arqué sur la poitrine, d’un marron vif; bande sourcilière des narines aux côtés de la nuque, gorge, devant et côtés inférieurs du cou, et tache longue en arrière des commissures d’un blanc pur; deux traits noirs, dont l’un couvre le capistrum et encadre étroitement les yeux, e 42 rev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) l’autre en moustaches s’élargit de la mandibule inférieure jusqu’au cou ; les côtés de la tête présentent ainsi quatre bandes alternes noires et blanches ; haut du dos, croupion et sous-caudales d’un marron plus pâle; centre du dos flammé de noirâtre sur fond marron ; flancs roux, ventre et sous-caudales d’un blanc fauve; rémiges brunes, les primaires avec bordures blanchâtres, les secondaires avec bordures rousses; pommeau de l’aile gris-roussâtre ; plumes axillaires et couvertures subalaires blanches; rec- trices médianes noires au centre, avec baguettes et de larges bordures rousses; les deux rectrices latérales de chaque côté divisées obliquement en deux parties, l’une basale noire, l’autre blanche, le blanc occupant les deux tiers de la rectrice externe, les intermédiaires noirâtres ; bec brun, avec la mandibule inférieure plus pâle ; pieds jaunâtres, mais rembrunis aux articulations, avec les ongles bruns; longueur totale 0m,î6, dont la queue 0m, 09; aile fermée üm,85 ; la première rémige bien plus courte que la quatrième, presque égale à la cinquième. Bruant cioïde, Ç adulte. Haut du dos gris; centre du dos, dessus de la tête et du cou de même couleur, mais avec des stries noirâtres: région parotique marron, longue bande sourcilière, tache en arrière des commissures, gorge et devant du cou d’un blanc sale; lorum et trait en arrière de la mandibule inférieure bruns; croupion et sus-caudales marron, avec une teinte rembrunie au centre de ces dernières; les autres parties inférieures d’un roux pâlissant au blanc à l’abdomen, et surtout aux sous-cau¬ dales, et prenant une teinte marron à la poitrine ; sur les autres points, semblable au mâle. Ainsi la femelle diffère assez notablement du mâle en dessus, mais en dessous elle en porte, pour ainsi dire, la robe déteinte. Signes distinctifs entre les femelles du Bruant cioïde et celles du Bruant à couronne lactée. Bruant cioïde £ . 1° Première rémige bien plus courte que ia quatrième, éga iarit à peu près la cinquième ; 2° Pour les parties inférieures, robe du 3 déteinte; 3° Rectrice latérale blanche sur les deux tiers de sou étendue; 4° Parties inférieures uniformé¬ ment colorées; 5° Bande sourcilière blanchâtre; 6° Tache unicolore marron sur les oreilles. Bruant a couronne lactée $ . 1° Première rémige au moins égale à la quatrième, beaucoup plus .ongue que ia cinquième; 2° Différant notablement du <5 par les parties inférieures; 3° Tache blanche occupant la moi¬ tié à peine de cette rectrice ; 4° Stries à la poitrine et aux flaucs ; 5° Pas de bande sourcilière ; g° Région parotique striée de brun sur fauve. Nous proposons comme diagnose du Bruant cioïde, tant à l’égard du Bruant à couronne lactée que des autres espèces : queue plus longue que le corps ; deux rectrices latérales de chaque côté en partie blanches, dont la pre¬ mière sur les deux tiers de son étendue; ies deuxième, troisième, quatrième et cinquième rémiges échancrées sur leurs barbes externes ; la première bien plus courte que la quatrième, égalant à peu près la cinquième; croupion roux, pommeau de l’aile gris roussâtrej et, pour le mâle adulte, gorge blanche et vertex marron. Celle du Bruant à couronne lactée pourrait être : queue de la longueur du corps ; deux rectrices latérales de chaque côté en partie blanches, dont la première sur moitié de son étendue ; les deuxième, troisième, quatrième et cinquième rémiges échancrées sur leurs barbes ex¬ ternes; la première au moins égale à ia quatrième et beau¬ coup plus longue que la cinquième ; croupion roux; pom¬ meau de l’aile gris roussâtre ; et, pour le mâle adulte, gorge marron, vertex blanc. Nous serons heureux si nous pouvons, par ces détails, 44 rev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) contribuer à enrichir la faune européenne de l’une des plus jolies espèces de la famille si intéressante des Embé- riziens. Pipi gorge-rousse, Anthus cervinus, exPall. Le Pipi gorge-rousse est-il une espèce distincte, ou seulement une race, et même une simple variété acciden¬ telle du Pipi farlouse ? Cette question a été diversement résolue, mais peut-être suivant que les auteurs ont eu en main le véritable cervinus, ou des variétés du farlouse, ou des métis de l’un et de l’autre. Temminck, dans la troi¬ sième partie de son Manuel d' ornithologie, et récemment M. Gerbe, dans sa nouvelle édition de Y Ornithologie euro¬ péenne de Degland, l’ont admis comme espèce distincte, en prenant leurs caractères spécifiques sur des sujets de Tunis, d’Égypte et de Syrie; mais M. Gerbe, après avoir constaté que les individus capturés en Europe semblent des variétés du pralensis, se demande si le véritable cer¬ vinus visite l’Europe. Pallas, qui en donne une bonne description, ne l’a, en effet, rencontré que dans l’Asie orientale et septentrionale ; mais nous avons, dans notre collection, des éléments suffisants pour résoudre la ques¬ tion soulevée par M. Gerbe; nous possédons deux sujets du Pipi gorge-rousse tués à Tunis, sans indication de date ni de sexe, mais en livrée de noces, quatre mâles et une femelle tués dans le voisinage de Sarepta, sur les bords du Wolga inférieur, en avril et mai, deux mâles capturés par M. Bonjour, dans le département de la Loire-Infé¬ rieure, et des œufs du Wolga, d’Archangel et de la Laponie. Les deux oiseaux de Tunis et les quatre mâles du Wolga sont identiques; ils réunissent tous les caractères du Pipi gorge-rousse, et, si ces caractères sont plus prononcés dans quelques-uns d’entre eux, c’est dans les sujets du Wolga. Pour ne pas laisser de doutes sur ce point, nous mettrons en regard les caractères spécifiques du Pipi far- TRAVAUX INÉDITS. 45 louse, relevés sur une série de sujets tués en France en automne, au printemps et en été, et ceux du Pipi gorge- rousse, tels que nous les présentent les sujets du Wolga, tués en avril et mai : Pipi farlouse de France. Longueur . 0m,135 à 0m,147 Aile du poignet. 0m,077 à 0m,081 Queue . 0m,059 à 0m,064 Ongle du pouce. 0m,011 à 0m,013 Parties inférieures et bande sour¬ cilière d’un blanc grisâtre un peu fauve. Gorge encadrée latéralement par une ligue de petits traits bruns. Croupion unicolore ou avec des mèches d’un brun pâle à peine accusées. Grandes sous-caudales unicolores ou avec des taches basales d’un brun très- pâle. t Nous ne pensons pas qu’il existe d’autres caractères, spécifiques constants pour le Pipi gorge-rousse, et comme nos sujets du Wolga les présentent d’une façon aussi prononcée au moins que ceux de Tunis, et que d’autres sujets d’Égypte, qui nous ont été communiqués, nous pouvons affirmer que le Pipi gorge-rousse est européen par les individus qui séjournent au printemps et qui nichent dans les parages du Wolga, s’il ne l’est pas par les sujets de France et de l’Europe occidentale. Quant à nos deux Pipis de la Loire-Inférieure, ils ne nous auraient pas décidé à admettre le Pipi gorge-rousse comme espèce; ils ont bien la gorge et la poitrine rousses, le ventre et les sous-caudales fauves, l’un d’eux atteint même à peu près les dimensions du type; mais ce n’est pas la teinte lie de vin, leur croupion et leurs grandes Pipi gorge-rousse du Wolga. Longueur . 0m,150 à 0m,160 Aile du poignet. 0®,085 à 0m,088 Queue . 0m,0G2 à 0m,066 Ongle du pouce. 0m,005 à 0m 010 Bande sourcilière, gorge, devant du cou et toute la poitrine d’un roux vineux ; ventre, abdomen et sous-caudales de couleur fauve. Pas de traits bruns sur les côtés de la gorge. Larges mèches noires bien accen¬ tuées sur les plumes du crou¬ pion. Grandes sous-caudales presque toujours marquées d’une longue tache noire. 46 hev. et Mae. de zoologie. ( Février 1872.) sous-caudales sont unicolores, leur gorge est encadrée la¬ téralement par une zone de traits bruns ; enfin nous les considérons comme des variétés rousses du Pipi farlouse, ou comme des métis, et nous comprenons que l’examen de ces sujets à gorge rousse ait conduit plusieurs auteurs à rejeter l’espèce. Il est difficile de reléguer le Pipi gorge-rousse au rang de simple race locale, lorsque l’on considère qu’il se re¬ produit dans le nord depuis Archangel jusqu’au Camt- schatca, et au midi dans le bassin du Wolga, en Égypte et dans la régence de Tunis. Si des oiseaux nous passons aux œufs, nousrencontrons, dans les produits ovariens de ces deux types, des diffé¬ rences qui suffiraient pour constituer deux espèces, et ces différences sont d’autant plus remarquables que les deux oiseaux qui nous les présentent font partie de cette tribu des Alaudidôs, dont M. des Murs a dit avec raison, dans son Traité d'oologie , qu’elle offre, comme inode de colora¬ tion , le plus satisfaisant ensemble oologique. Les œufs du Pipi farlouse, tout en conservant le cachet général des produits ovariens de la famille, ont un carac¬ tère particulier, c’est de présenter, dans le même nid, de nombreuses variations, soit dans la coloration, soit dans la maculation. Ainsi le fond varie du blanchâtre au gris, à l’olivâtre et au fauve; les taches s’offrent tantôt sous forme de larges éclaboussures, comme sur les œufs du Pipi des buissons, tantôt finement ponctuées, comme sur ceux de la Bergeronnette grise, tantôt lavées et peu apparentes, comme sur ceux de iaBergeronneUe printanière; elles sont régulièrement semées sur toute la coquille, ou agglomé¬ rées en couronne vers le gros bout; elles sont nuancées du brun au pourpre. Malgré leurs variations, les œufs du farlouse concordent sur un point : tous ont une teinte oli¬ vâtre dans la transparence de la coquille. Tous nos œufs de Pipi gorge-rousse sont roussâtres dans la transparence de la coquille, et, contrairement à ceux du TRAVAUX INÉDITS. 47 farlouse, ils présentent un aspect remarquable d’unifor¬ mité; cependant ils ont été recueillisdans des contréesbien distantes les unes des autres, dans la Laponie et à Ar- changel dans le nord, sur les rives du Wolga inférieur dans le midi. Ils ont beaucoup de rapport avec l’œuf foncé que bon rencontre tranchant sur les autres, dans les nichées du gros-bec Friquet; mais ils s’en distinguent toujours par la présence de quelques petits traits en zig¬ zag. Les œufs du Pipi gorge-rousse sont ovoïdes, quel¬ quefois un peu ventrus, d’un fauve roussâtre, semé assez régulièrement de fines taches d’un brun pourpré, qui absorbent en grande partie le fond de la coquille, avec quelques traits fins en zigzag d’un noir pourpré. Quoique l’oiseau soit généralement un peu plus fort que le Pipi farlouse, ses œufs sont un peu moins volumineux que ceux de ce dernier ; ils varient entre 18 millimètres et 19 1/2, sur 13 millimètres et 14 1/2; les différences qui paraissent peu sensibles sur mesures, parce qu’elles ne reposent que sur des fractions de millimètre, le sont beaucoup plus à l’œil ; lorsque les œufs des deux espèces sont confpndus, le volume suffit pour faire discerner ceux du Pipi gorge-rousse. Ce sont les plus petits que présente la famille, contrairement à ceux du Pipi obscur, dont le volume extraordinaire tient peut-être aux mœurs ma¬ ritimes de l’oiseau. Si nous exceptons le Pipi des buissons, nous ne con¬ naissons pas d’espèce dans le genre, dont les œufs pré¬ sentent plus de différences spécifiques que ceux du Pipi gorge-rousse; le Pipi Ilichard, le Pipi rousseline, pour chacun desquels on a créé un genre, nous en offrent cer¬ tainement beaucoup moins. En un mot, les œufs du Pipi gorge-rousse, autant au moins que l’immense étendue de son habitat, ne permettent pas de refuser à cet oiseau une valeur spécifique. * 48 kev. et mag. de zoologie. ( Février 187*2.) Mésange lugubre, Parus lugubris, Natt. Les jeunes, avant première mue, n’étant pas connus, nous donnons leur description d’après des sujets capturés dans l’Attique le 15 juillet, ayant atteint à peu près les dimensions de l’adulte, et comparés à des sujets adultes capturés en avril. Ils ont à peu près la robe de l’adulte, mais ils en dif¬ fèrent par les plumes à barbes plus décomposées, plus écartées, caractère général des plumes des jeunes oiseaux, par le capuchon d’un brun roussâtre, la gorge grise et le blanc des joues et des parties inférieures plus lavé de roux. (La suite prochainement.) Sur quelques Mollusques rares ou peu connus , par M. Jules Mabille. On trouve représentée, à la planche vi, de l’Histoire des Mollusques de la France, de Draparnaud, une des plus intéressantes espèces du genre Hélix, XH. fasciola , que cet auteur n’avait admise qu’avec doute au nombre des espèces de la faune française: non retrouvée à la lo¬ calité indiquée par Draparnaud, X Hélix fasciola a été con¬ sidérée, avec raison, comme étrangère à la France et, par cela même, entièrement négligée. Férussacest le seul, après Draparnaud, qui en ait parlé: ne la connaissant pas, il ne pouvait juger de l’espèce que par la description et par la figure données par l’auteur de Montpellier, il pensa qu'elle pouvait bien être une variété de son Hélix similaris; presque tous les auteurs posté¬ rieurs à Férussac ont partagé sa manière de voir : les Al¬ lemands, surtout, l’ont adoptée ; ils ont voulu voir, dans l’opinion, pleine de réserves, de l’auteur français, une affirmation complète, et, la considérant comme telle, ils TRAVAUX INÉDITS, 49 se sont empressés, suivant leur habitude, de se l’appro¬ prier. Parmi ces auteurs, le plus récent, Martens [Die preus- sische Exped. nach Ostasien Zool. II, p. 271), place parmi les synonymes de son IIclix similaris le nom d 'Hélix fas - ciola ; presque en même temps que son compatriote, le docteur L. Pfeiffer considérait la fas cio la comme une espèce entièrement douteuse, speciem omnino dubirnn , dit-il (Monog. Hel. Viv., t. V, 1868), et dont, naturelle¬ ment, il ne fallait tenir aucun compte. Pour ces auteurs, cependant, la question était facile à résoudre, puisqu’ils possédaient, depuis longtemps, l’es¬ pèce en question, espèce qui n’est autre que celle éditée en 1845, par Philippi, sous le nom d y Hélix pyrrhozona. L’ Hélix fasciola appartient à l’Asie; elle n’a d’analogue, en Europe, quel' Hélix fasciolata (1), Poiret ( Hélix uni [as- cia la (2), Moquin-Tandon), et ne peut, en aucune façon, être assimilée à la similaris, dont la coquille est subglo¬ buleuse, tandis que la fasciola a une coquille déprimée, bien ombiliquée, caractère qui manque à la précédente. Il convient donc de réunir Y Hélix fasciola à la pijrrho- zona, en établissant la synonymie de l’espèce, de la ma¬ nière suivante : Hélix fasciola. — Hélix fasciola , Draparnaud, Hist. Moll. France, p. 110, pl. vi, f. 2*2-24, 1805. — Hélix pyrrhozona , Philippi, Abbildungen n. Beschr. Con- ch. II, p. 2, pl. iv, f. 6, 1845. — Hélix similaris (pars), Martens, Ostas. Zool., 11, p. 271, 1867. Comme nous l’avons dit plus haut, l’Helix fasciola ap- tient à la faune asiatique : elle vit dans le sud de la Chine (1) Poiret, Coq. Aisne et cnv. Paris, prodrome, p. 79, 1801 (avril). i*2) Non Hélix unifasciata, i’oiret, espèce apocryphe. 2” série. T. xxiii. Année 1872. 4 50 rev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) et a été observée à Shang-Hai, Tien-ko et à Tien-tsin (O. Debeaux). Nous avons fait figurer, sur la planche qui accompagne cette note, quelques coquilles rares ou peu connues, et dont deux, à notre connaissance du moins, n’ont pas en¬ core été figurées. Ces espèces sont : IMauorMs circunapissus. — Planorbis circumpissus , Morelet, in Rev. et Mag. zool., 2e série, t. XIV, p. 277, déc. 1862. — Jules Mabille et Le Mesle, Observ. Faun. Mal., Cochinchine, p. 15, 1866. D’abord observée aux environs de Saigon, retrouvée dans les ruisseaux et dans les marais des environs de Moth-kasa et de Kulao-tav, cette espèce appartient à un groupe assez répandu en Asie, et voisin du groupe euro¬ péen des PL corneus , etruscus, etc. Vivipara Eriesii. — Paludina Eriesii , Morelet, in Rev. et Mag. Zool., 2e série, t. XVII, p. 227, 1865. — P., Jules Mabille et Le Mesle, Observ. Faun. Mal., Co¬ chinchine, p. 15, 1866. Cette curieuse espèce, dont la forme rappelle celle d’un paludomus, est spéciale aux marais et aux eaux non courantes du Cambodje; c’est très à tort qu’elle a été in¬ diquée comme provenant de Cochinchine. Elle a été re¬ cueillie dans les marais boisés qui environnent Bat- tambang. Vivâpara Fischeriana. — Paludina Fischeriana , Jules Mabille et Le Mesle, Observ. Faun. Mal., Cochin¬ chine, p. 21, f. 3, 1866. Du même groupe que Y Eriesii, elle habite les marais au sud du Grand-Lac, dans le voisinage de Hondong. La Vivipara Fischeriana se distingue de Y Eriesii à sa taille plus grande, à sa forme générale plus déprimée, TRAVAUX INÉDITS. 51 moins ventrue, à sa spire moins haute et plus aiguë, à sa carène marginale aplatie, aiguë, bien apparente sur tous les tours de spire, ne faisant pas corps avec eux, mais en étant, au contraire, nettement détachée ; dans Y Eriesii) la carène est un simple filet arrondi, non détaché du der¬ nier tour de spire, elle n’est bien apparente que sur ce tour et elle s’évanouit vers le commencement de l’avant- dernier. On distinguera encore la Fischerinna à la courbe régulièrement arrondie de son bord columellaire, à la réflexion fortement accusée de son péristome, ce qui n’a pas lieu chez YEriesii. Monocondyla tnneida. — Monocondylus tumidus (i). Morelet, in Journ. Conclu, 3e série, t. X, p. 63, 1866. Monocondiyleci tumida, Jules Mabille et Le Mesle, Observ. Faune Mal., Cochinchine, p. 8, 1866. Cette Monocondyla a été prise dans les environs de Phnum-Kretch, Cambodje. Etudes sur les scorpions, par Eugène Simon. — Révi¬ sion des Heterometrus du groupe de l’H. afer, L. A l’exemple de M. Peters, nous restituons le nom He¬ terometrus ('Hemprich et Ehremberg) aux scorpions que Ch. Koch et la plupart des auteurs modernes ont appelés improprement Buthus; c’est, en effet, une fausse applica¬ tion du nom de Buthus, puisque Leach, le fondateur du genre, lui donne pour type le Scorpio occitanus, Latr., qui est, peut-être, de tous les scorpionidæ, celui qui s’éloigne le plus des heterometrus. Plusieurs heterometrus se distinguent par des carac- (1) Le nom du genre Monocondyla étant formé de deux mots : (jlcvcç et aovS'vhïi, doit, conséquemment, se terminer en a et être du genre féminin, le substantif qui a servi à le former étant de ce genre. 52 rev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) tères extrêmement tranchés, comme les H. palmatus, Ehremberg, et longimanus, Ch. Koch; d’autres, au con¬ traire, forment des groupes compactes, dont les espèces sont réellement difficiles à caractériser avec précision : le groupe de Y Heterometrus a fer, qui doit seul nous occuper, est dans ce cas; beaucoup d’auteurs ont confondu toutes ses espèces sous le nom assez vague de scorjiio afer ; on peut même dire que Ch. Koch est le seul qui ait tenté la distinction de quelques-unes; malheureusement, ses des¬ criptions et ses figures sont loin d’atteindre la perfection nécessaire, quand il s’agit de formes si voisines. Chez les heterometrus, les caractères semblent s'effacer, et les organes, qui, dans les autres genres de l’ordre des Scorpionidæ, peuvent être utilement employés, présen¬ tent dans les espèces de ce groupe une similitude par¬ faite. Les chélicères ont le même aspect dans toutes les espèces que j’ai examinées, elles sont ovales et très-lisses ; le doigt mobile, inséré du côté interne, est plus long que le doigt fixe ; son bord interne présente trois denticulations coni¬ ques : la première est forte, la seconde beaucoup plus faible et la troisième aussi forte que la première; elle s’a¬ vance parallèlement à la pointe terminale, et forme avec elle une sorte de fourche, dans laquelle est reçue l’extré¬ mité du doigt fixe, quand l’autre est replié; celui-ci a une dent vers le milieu et à sa base un fort tubercule bilobê ; la forme de la main de la patte-mâchoire est assez variable, mais les doigts sont toujours les mêmes; le doigt fixe a deux forts renflements vers le milieu de son bord interne, tandis que le doigt mobile n’en a qu’un seul, qui est reçu dans l’intervalle de ceux du doigt fixe, quand la pince est fermée. Le dernier article des tarses des pattes est un peu élargi, de la base à l’extrémité; en dessous, il est armé de deux rangées parallèles d’épines très-acérées ; les deux griffes, qui sont simples et recourbées, sont insérées au TRAVAUX INÉDITS. 53 fond d’une échancrure; en dessus, le milieu de cette échancrure présente un appendice grêle, dirigé en avant dans la même direction que les griffes, mais qui n’atteint jamais leur extrémité. En dessous, la portion caudiforme présente, sur les quatre premiers anneaux, deux carènes presque toujours lisses, qui se rapprochent en arrière ; et sur le cinquième une seule carène denticulée ; les peignes ne diffèrent que par le nombre de leurs dents, qui varie de onze à dix- neuf ; les yeux latéraux forment une ligne plus ou moins courbe, placée sur l’angle antérieur obtus du céphalotho¬ rax: les deux premiers, qui regardent en avant, sontégaux et rapprochés entre eux; le troisième, qui regarde latéra¬ lement, est un peu plus petit et plus reculé. L’Heterome- trus impcrator fait seul exception à cette règle. Les yeux médians placés sur un faible tubercule , divisé lui-même par une strie longitudinale, sont toujours placés exacte¬ ment au milieu du corselet; dans le genr e opistophthalmus qui a été séparé des heterometrus par Ch. Koch, ces yeux sont, au contraire, beaucoup plus reculés. Le tableau suivant résume les caractères des espèces dont il est question dans ce mémoire. A. De onze cà treize dents aux peignes. H. afer. B. De quatorze à dix-huit dents aux peignes. a. GEil latéral de la deuxième paire, plus rapproché de celui de la troisième paire. H. imperator. b. Œil latéral de la deuxième paire, plus rapproché de celui de la première paire. ■ + Main presque arrondie, très-large à la base des doigts. H. Rœseli. 4- Main atténuée en avant. 1. Yeux latéraux, surmontés d’une carène élevée gra- nulifère. Main convexe. H. megacephalus. 2. Yeux latéraux, sumontés d’une carène basse, pres¬ que lisse. 54 hev. et mag. de zoologie. (Février 1872.) Main déprimée. o. .Mamelon oculifère médian large et convexe. Pei¬ gnes de seize dents. //. Swammerdami. oo. Mamelon petit et très-bas. Peignes de quatorze dents. H. cyaneus. 1. Heterometrus Roeseli, sp. nov. Rœsel, t. III, supp., pl. 65. Bulhus afer, Ch. Koch, Arach., t. III. Rœsel de Rosenhof a figuré ce scorpion avec une exac¬ titude remarquable pour son époque; cette figure est postérieure à la douzième édition du Systema naturœ , aussi l’auteur ne manque-t-il pas de citer en note le scor- pio afer de Linné ; celui-ci, dans la treizième édition du Systema, a aussi ajouté la citation de Rœsel à la syno¬ nymie du scorpio afer ; cependant, en lisant avec atten¬ tion la courte diagnose de Linné, on peut voir que le grand naturaliste avait sous les yeux une espèce entière¬ ment différente ; Rœsel ajoute que c’est le même scor¬ pion qui a servi aux recherches anatomiques de Swam- merdam, mais c’est là une pure supposition. Ch. Koch paraît avoir connu l’espèce de Rœsel, mais son dessin, bien que beaucoup plus moderne, ne vaut pas celui de son devancier. Cette espèce, qui est originaire de la côte de Guinée, est la plus grande du genre ; le corps a de 160 à 170 milli¬ mètres : la portion caudiforme est, relativement à la por¬ tion élargie du corps, dans la proportion de 82 à 70 ; le céphalothorax est presque terne, il ne présente que sur les bords et dans les parties enfoncées quelques fines granulations; son bord antérieur est coupé d’une échan¬ crure large, mais peu profonde et aiguë. La forme de la main est caractéristique pour cette espèce et la suivante ; elle est extrêmement développée et aussi large que le céphalothorax, elle est presque arrondie et se rétrécit peu en avant : à la base des doigts, sa lar- TRAVAUX INÉDITS. 55 geur égale encore la longueur du doigt fixe, et ce doigt forme le tiers de la longueur de l’article. Les peignes ont de dix à dix-sept dents ; ces dents, sauf celles de la base, sont plus larges que la lamelle qui les supporte. A propos de Yheterometrus imperator , j’indiquerai les caractères qui distinguent ces deux espèces si voisines. 2. Heterometrus imperator, Ch. Koch. Buthus imperalor, Ch. Koch. Arach., t. IX. i. Ch. Koch a fondé cette espèce sur un exemplaire sec, sans indication de provenance, appartenant au musée de Berlin. Je possède un grand heterometrus dont j’ignore aussi la patrie et qui se rapporte parfaitement à la des¬ cription que Ch. Koch nous a donnée de son B. imperator. Cet heterometrus est voisin du Bœseli , il en a la taille et la forme; cependant une comparaison attentive montre des différences certainement spécifiques. Le céphalothorax et l’abdomen sont revêtus de petites granulations régulières beaucoup plus visibles que chez le Rœseli; ces granulations sont surtout abondantes sur le septième arceau de l’abdomen, où elles forment presque deux carènes parallèles, peu régulières, il est vrai. Les carènes latérales des anneaux caudiformes sont forméesd’épines plus fortes et plus aiguës; leurs intervalles présentent aussi des granulations isolées qui manquent à l’autre espèce ; enfin le cinquième anneau est plus étroit, ses côtés sont aussi plus parallèles. Les yeux latéraux fournissent le caractère ie plus sail¬ lant : en effet, chez le Rœseli , comme chez tous les autres heterometrus, les deux yeux antérieurs, qui regardent obliquement en avant, sont plus gros et plus rapprochés entre eux que le troisième, tandis que, chez Y imperator , l’œil de la seconde paire est plus rapproché de celui de la 56 rev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) troisième paire que de celui de la première; les peignes sont semblables, mais ils ont dix-neuf dents. La patte-mâchoire est à peu près la même par la pro¬ portion de ses articles et le contour de la main, mais elle présente aussi des différences frappantes; ainsi la main est moins convexe, et se déprime même sensiblement vers la base des doigts; les granulations sont beaucoup plus fortes, elles sont arrondies en dessus et deviennent aiguës sur le bord interne; certaines parties qui restent lisses chez le Rœseli sont visiblement granuleuses chez Yimpe- rator : le dessous de la main, par exemple, le côté in¬ terne de la jambe, la face supérieure de la cuisse, mais là les granulations sont moins fortes que chez l’espèce suivante. 3. Heterometrus Swammerdami, sp. nov. Longueur totale 158mm : chélicères 10mm, portion élar¬ gie 60mm 1 [2, portion caudiforme 80mm, aiguillon 7mralj2. Patte-mâchoire, longueur 65inm : troch. 6mm, cuisse 13mra. jambe 14mm, tarse (main), 31mm 1 Le bouclier céphalothoracique est aussi long que large, mesuré dans ses plus grandes dimensions ; en arrière, il est tronqué en ligne droite; sur les côtés, il se rétrécit insensiblement en avant jusqu’au niveau de la première paire de pattes; à partir de ce point, le rétrécissement est beaucoup plus prononcé; son bord antérieur présente une échancrure plus large que chez les deux espèces précé¬ dentes et aussi un peu plus profonde; sa surface est for¬ tement inégale, elle présente des fossettes et des dépres¬ sions disposées comme chez presque tous les heterometrus, mais plus accusées que chez aucun ; se voit d'abord une dépression longitudinale qui suit la strie médiane ; en arrière, vers le bord postérieur, est une fossette triangu¬ laire, très-profonde ; vers le cinquième postérieur, sont en¬ core deux très-profondes dépressions transverses, cjui , par¬ tant de la fossette triangulaire, sont dirigées obliquement TRAVAUX INÉDITS. 57 sur les côtés et aboutissent vers l’insertion de la seconde paire de pattes. Le tégument est revêtu de petites granu¬ lations arrondies, inégales, éparses, très-développées sur les portions planes et inclinées, mais qui s’effacent aux endroits conv exes ; deux lignes de petites granulations limitent en avant la strie longitudinale placée elle-même dans le fond d’une dépression ; l’échancrure antérieure présente un faible rebord lisse. Le tubercule oculifèreest placé exactement au milieu du bouclier, il est relative¬ ment grand, plus long que large, étant prolongé un peu à ses deux extrémités, sur la ligne médiane ; les yeux, pla¬ cés obliquement sur ses côtés, sont arrondis et convexes, leur intervalle est moins grand que leur diamètre. Les yeux latéraux sont surmontés d’une carène droite granuli- fère : les deux premiers, qui regardent en avant, sont égaux et ovales, ils se touchent presque; le troisième, qui regarde latéralement, est un peu plus petit et un peu plus séparé ; encore son intervalle est-il moins grand que son diamètre. Les six premiers arceaux de l’abdomen n’ont rien de particulier, leurs granula¬ tions sont plus fines que celles du corselet. Le sep¬ tième est plus long que les précédents, rétréci et tron¬ qué en arrière; dans sa seconde moitié, il présente laté¬ ralement deux saillies obtuses, sur lesquelles les granula¬ tions sont plus développées; le premier anneau caudi- forme est aussi large que long, le second est un peu plus long ; les autres s’allongent graduellement, en même temps qu’ils se rétrécissent un peu ; le cinquième est deux fois aussi long que large : en dessus, ces anneaux présentent dans le milieu une dépression ou canal longi¬ tudinal qui reste lisse ; de chaque côté ils se relèvent et sont armés d’une forte carène longitudinale denticulée; mais l’espace compris entre ces carènes et la dépression lisse est revêtu de tubercules semblables isolés, ce qui empêche de les distinguer nettement, principalement sur les deux derniers anneaux; les parties latérales et verti- 58 rev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) cales présentent deux carènes parallèles denticulées; aux deux premiers anneaux, la carène inférieure reste lisse, tandis que, sur le cinquième, cette carène inférieure est plus denticulée que la supérieure et armée de véritables épines; elle se termine par deux fortes pointes diver¬ gentes qui font saillie de chaque côté de la vésicule. La vésicule est un peu plus large que l’anneau précé¬ dent, elle est circulaire; en dessus, elle est plane, lisse et marquée d’une dépression longitudinale qui n’atteint pas la base de l’aiguillon; en dessous, elle est convexe, par¬ tagée par une strie médiane et pourvue de quatre lignes de petites granulations, dont les intervalles sont faible¬ ment granuleux. L’aiguillon, qui est aussi long que la vésicule, est un peu recourbé. En dessous, les cinq ar¬ ceaux de la portion large sont très-lisses et d’une teinte rougeâtre brillante; les cinq premiers présentent, chacun, sur le bord interne des stigmates, deux petites dépres¬ sions parallèles qui n’occupent que la moitié de leur lon¬ gueur; le cinquième, qui a la même forme que le sep¬ tième dorsal, est bordé d’une strie peu apparente ; les anneaux caudiformes ont chacun deux carènes parallèles qui se rapprochent d’avant en arrière, sauf le cinquième, qui n’en a qu’une seule; ces carènes, qui sont lisses et peu élevées sur les trois premiers anneaux, sont forte- ment denticulées sur les deux derniers. Les pièces sternales et les peignes qui y sont insérés n’ont rien de bien particulier à signaler; les dents sont au nombre de seize ; celles de la base sont moins larges que la lamelle; celles de l’extrémité sont, au contraire, plus larges que cette lamelle ; la dernière dent est plus large que les autres, plus foncée et couverte de petits points enfoncés. Les pattes sont d’un brun rouge plus ou moins vif; les chélicères sont d’un fauve-rouge avec les doigts rembrunis ; on sait que ces appendices ne varient pas chez les hetero - metrus. TRAVAUX INÉDITS. 59 La patte-mâchoire est plus granuleuse, même que chez Y H. imperator : la face supérieure plane de la cuisse, qui est limitée supérieurement par une très-forte arête granu- lifère et en avant par plusieurs arêtes semblables, est revêtue de tubercules arrondis, élevés, qui n’affectent pas de disposition régulière, mais qui sont plus gros et plus serrés vers l’arête supérieure ; en dessous, le même article est un peu coudé et concave vers le milieu ; sa seconde moitié est presque lisse, mais sa portion inférieure est au moins aussi granuleuse que la face supérieure ; la jambe, qui est fort épaisse, est aussi couverte de granulations beau¬ coup plus faibles, mais plus serrées que celles de l’article précédent et comme réticulées ; en dessus, cet article pré¬ sente une arête très-vive; du côté externe, il montre aussi plusieurs côtes, longitudinales mais peu distinctes et peu régulières; du côté interne, il s’avance en une forte saillie obtuse, au sommetdelaquelle les tubercules sontplus forts et plus aigus. La main diffère, par sa forme, de celle des deux espèces précédentes, elleestmoinslargequelecéphalothoraxetplus longue; son bord interne, au lieu de décrire une courbe jusqu’à la base du doigt fixe, est d’abord très-dilaté à la base, qui s’avance même sur une partie de la jambe; puis il devient droit jusqu’à la base des doigts; les tubercules qui recouvrent la main en dessus sont très-gros, bas, ar¬ rondis, serrés, de forme et de taille très-irrégulières; ces tubercules deviennent plus petits et plus aigus sur le bord interne; le dessous de la main, qui est parsemé de forts tu¬ bercules, présente, au-dessous du doigt mobile, deux fortes lignes granuleuses parallèles. Cette grande espèce paraît commune dansl’Hindoustan, particulièrement à Pondichéry ; elle a dû être souvent confondue avec les Heterometrus A fer et Rœseli. (La suite prochainement.) • GO hev. et mag. üe zoologie. [Février 1872.) Descriptions de Coléoptères nouveaux du Maroc et d’Algérie, par M. L. Fairmaire. Car abus Riffensis. — Long. 30 millim. — Oblongus, supra parum convexus, niger, sat nitidus, subtus nitidior, prothorace lateribus cupreo; capite grosso, tenuiter coria- ceo, antice utrinque fere bi-impresso, antennis corpore dimidio longioribus, cinereo-pubescentibus, articulis 4 primis nigris, politis, prothorace transverso , capite pa¬ rum latiore, postice leviter angustato , lateribus reflexis, angulis posticis lobatis, concavis, rugulosis, elytris oblongo-ovatis, lineis elevatis numerosis asperulis et utrinque lineis tribus paulo magis elevatis, interrupto- catenatis, sutura depressa. Ce nouveau Carabe a été trouvé dans les montagnes du Maroc, et j’en dois la communication à l’obligeance de M. Gougelet. Il doit se ranger dans le groupe des Carabes espagnols à grosse tète, près du C. macrocephalus , dont il diffère notamment par la forme bien plus courte et la fine sculpture des élytres. Neomarius , novum genus, Xystrocerœ sat affine, sed corpore angustiore, antennarum articulis 1° inermi, 4°, 5°, 6°que æqualibus, mandibulis haud porrectis, haud angulatim arcuatis, prosterno fere laminiformi, meso- sterno fere nullo, coxis posticis approximatis ettarsorum posticorum articulo 1° duobus sequentibus haud longiore, distinctum. Neomarius Gandolphii. — Long. 23 millim. — Elonga- tus, pallide corticeus, opacus, elytris nitidioribus, antennis corpore longioribus, ciliatis, articulis primis asperatis, capite sulco cruciformi impresso, prothorace lateribus biangulatim arcuato, medio sulcato, elytris elongatis, dense sat tenuiter punctatis, leviter costulatis, femoribus leviter clavatis, tibiis rectis. Trouvé une seule fois à Alger par notre collègue M. P. Gandolphe. TRAVAUX INÉDITS. 61 Descriptions de Lépidoptères nouveaux de France, par M. P. Millière. Melanippe Oxybiala (sp. nov.). Notre savant M. Guenée s’exprime ainsi en me parlant de cette Phalénite que je lui ai soumise et qu’il n’a pas connue : « Espèce curieuse ; au premier abord on peut la prendre pour une variété foncée de Galiata. » En comparant ces deux Melanippe , la Galiata et YOxy- biata , on voit que la nouvelle venue diffère de sa voisine par plusieurs caractères sérieux. Indépendamment de la taille plus petite, de l’espace médian plus foncé, des ailes inférieures plus obscures, on reconnaît que cet espace mé¬ dian est relativement plus large, entièrement d’un brun noir, avec le bord interne presque droit. Le bord externe, très-dentelé, est suivi d’une bande large, parallèle, con¬ tinue. et d’un blanc parfait, caractères qui n’existent pas chez la Galiata. La $ est sensiblement plus grande que le <$ , et sa teinte générale est encore plus foncée. Les autennes, ainsi que chez le c?, sont complètement filiformes. Parlerai-je de l’époque d’apparition de Y Oxybiata comme nouveau point de comparaison? Ce n’est pas en mai et août qu’elle se montre, ainsi que le fait la Galiata , mais seulement en octobre. C’est, en effet, à cette der¬ nière époque, vers le milieu du mois, que j’ai rencontré, aux environs de Cannes, dans le voisinage de mon habi¬ tation, qui touche à des terrains incultes, plusieurs exem¬ plaires des deux sexes de cette Phalène inédite. Eupithecia Provinciata (sp. nov.). Notre collègue M. de Peyerimhoff est le premier qui ait obtenu de chenille cette espèce inédite; à lui revient l’honneur de cette découverte. En attendant que je figure la chenille qui vit en novembre sur le Juniperus oxijce - G2 kev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) drus , je dirai que la Provinciata est assez voisine des Eu- pithecia Phœniceata , Rb., et Oxijcedrata , Rb., avec les¬ quelles on a pu la confondre jusqu’à ce jour ; mais elle est plus grande et toujours teintée de roussâtre sur la surface des quatre ailes. A la vue de la chenille de la Provinciata , si différente de ses congénères, le doute ne peut plus être possible. Moins abondante que Y Oxycedrata, la nouvelle Phalé- nite, qui éclôt dès le mois d’avril, n’est pas rare partout, aux environs de Cannes, où croit le Jun. oxycedrus. Ebulea Crocealis , Tr. (Var.? Oxybialis). J’avais d’abord cru ce lépidoptère distinct de la Crocealis ; mais M. Guenée, à qui je l'ai soumis, a pensé qu’il n’en est qu’une variété constante. Cette variété se distingue du type par les caractères suivants : 1° ailes plus allon¬ gées, avec l’apex plus aigu; 2° taille sensiblement plus petite ; 3° teinte des supérieures d’un jaune d'ocre vif, et non pas d’un jaune pâle comme chez la Crocealis ; 4° ailes inférieures, thorax et abdomen d’un ton chaud et non d’un jaune presque blanc; 5° enfin, deux générations chez la variété (?), alors que la Crocealis n’en a qu’une. La Ç ne diffère pas du . Cette var. Oxybialis n’est pas très-rare; elle se montre une première fois en juin, puis en août. Elle se tient dans les lieux herbus et frais de la vallée du Cannet. La nuit, elle vient au réflecteur. Crambus Oxybiellus (sp. nov.). Pour la taille et la coupe d’ailes il est assez voisin du Cr. Delicatellus , Z.; cependant les ailes supérieures de Y Oxybiellus sont allongées, rectangulaires, et leurs des¬ sins sont différents de ceux de l’espèce voisine. Ce Crambus , « très-particulier, m’est inconnu. » Stgr. 24 novembre 1872, distinct de tout autre, doit être nou¬ veau. TRAVAUX INÉDITS. 63 Enverg. 25 mill. Les supérieures, dont le fond est d’un blanc vif et luisant, sont recouvertes de lignes d’un brun pâle, fines et serrées. Un trait brun, très-fin, brusquement coudé à l’apex, précède la frange. Les ailes inférieures sont grandes, blanches, luisantes, finement lisérées de brun et lavées de fauve au bord externe. Le thorax et l’abdomen sont d’un blanc parfait. Le Cr. Oxxjbiellus vole sur les pentes bien exposées de la vallée du Cannet, en juillet et août, en compagnie du rare Cr. Pallidellus, Dup. Ephestia Polxjxenella (sp. nov.). Enverg. 18 millim. Le fond des ailes supérieures est, dans la première moitié de leur étendue, d’un brun très- foncé presque noir; dans la seconde moitié, il est d’un rougeâtre sombre. Les ailes inférieures sont entièrement d’un gris très-foncé, uniforme, et luisantes. J’ai pris en juillet, au réflecteur, dans mon jardin, à Cannes, plusieurs sujets semblables de cette Ephestia. L’auteur du Catalogue des Microlépidoptères de la faune européenne me mande, à propos de cette espèce nouvelle : « un mauvais individu du Caucase dans la collection Le- derer. » Descriptions de Lépidoptères de Transcaucasie, par M. G. d’Emich (de Pesth). En attendant que je puisse faire connaitre quelques additions à la faune des lépidoptères de la Transcaucasie dans les Horæ Societatis entomolog. Rossicæ, je viens vous prier d’insérer dans votre journal la diagnose des deux espèces nouvelles provenant de la province de Gurie, collectionnées par M. Hoberhauer, l’année passée. Sesia Guriensis, Em.; cæruleo-nigra, fronte, orbitis col- larique fulvis, thoracis strigis duabus , cingulisque abdo- 64 rev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) minis segmentorum 4*6 (<3 etiam 7)stramineis; fasciculo anali nigro, in medio stramineo; maculæ tibiarum posti- carum, tarsis calcarisque flavescentibus ; alarum antica- rum plagulæ hyalinæ magnæ, Costa stramineo -pulveru- lenta, fascia externa flavo-striata ; alæ posticæ hyalinæ. 20-22 millim. 3 $ . Cette espèce est voisine de Sesia Empiformis, Esp. Cidaria Guriata , Em.; 3 antennis setaceis, crenulatis et breviter ciliatis ; corpore grisescente ; alis anticis cæsio- grisescentibus, areæ basali mediæque, lineis undulatis ni- gricantibus; macula venæ transversæ nigra? strigis la- tiores lutescentibus albo-marginatis , ciliis lutescentibus fumato-maculatisi subtus alæ posticæ fusco-cinereæ, fas¬ cia lutescenti ornata. <3 27-28 millim. (GurariaHaberhauer in litteris.) Cette espèce est voisine de Cidaria variata , S. Y. Études sur les Lépidoptères du genre Pavonia , par M. Émile Deyrolle fl). Suite, voir p. 18. 2. Pavonia Eupiiorbus, Felder (pi. ix et xi). Cette espèce, voisine de la P. Idomeneus , Linné, a été considérée, par Cramer, comme une variété femelle de \ (t) Dans le précédent numéro, par une circonstance inexplicable, les corrections que j’avais indiquées sur l’épreuve n’ont pas été faites à l’imprimerie, je me hâte de publier ces corrections : Page 19, lig. 18, au lieu de M***, lisez M. Ignacio Blasquez. lig. 20, supprimez {Texas). lig. 24, eurylœchus, lisez eurylochus. lig. 35, trouvés, lisez trouvées. Page 20, Pavonia Oberthurii, 5e lig. de la description : jaune, lisez jaunâtre. Page 21, lig. 9, la papille, lisez pupille. lig. 22, zélés et savants collègues, lisez zélé et savant collègue. TRAVAUX INÉDITS. 65 de cette dernière, aussi la figura-t-il comme telle, à la planche cccxc de son grand ouvrage sur les Lépidoptères exotiques; en 1862 M. Felder reçut, du Rio-Negro supé¬ rieur, un mâle se rapportant bien exactement à la figure assez naïve de Cramer; connaissant alors les deux sexes, il n’hésita pas à constituer une espèce nouvelle, qu’il dé¬ crivit dans le VIe volume du Wiener Entomol. monalschrift , sous le nom de P . euphorbus. Depuis nous avons reçu de Cayenne les deux sexes de cette espèce en même temps, et mélangés avec des Idomeneus , qui nous étaient en¬ voyés parM. Bar, et nous avons constaté que notre savant maître, M. Felder, avait eu parfaitement raison de les considérer comme bien différents ; mai?, comme les des¬ criptions ne suffisent pas toujours pour permettre de re¬ connaître ces espèces voisines, nous publions la figure de la P. euphorbus mâle, vue en dessus, pl. îx , le dessous de la femelle, pl. xj, et indiquons ci-après les caractères différentiels de ces deux espèces. Voisine de Y Idomeneus, elle en diffère en ce que les ailes supérieures n’ont pas en dessus trace de la bande blanche transversale qui existe toujours chez Idomeneus ; la nervure postérieure est beaucoup plus courbée. Le bleu répandu sur les ailes est plus intense, plus uni¬ forme et n’est pas traversé par une large bande noire submarginale, comme dans cette espèce ; le dessous des ailes supérieures a les deux bandes brunes, qui suivent le bord externe, bien moins fortement dentées et situées beaucoup plus près du bord. La bande brune qui traverse l’aile inférieure vient droite aboutir jusqu’à l’angle anal et reste brune, tandis que dans Idomeneus elle s’arrête au second œil, et tout le repli interne de l’aile, ainsi que l’espace compris entre l’œil postérieur et l’angle anal, sont lavés, chez les deux sexes, de jaune ocracé. Les ailes sont plus longues et plus anguleuses, ce qui donne au papillon une forme bien différente. Nous possédons aussi, dans notre collection, un mâle 2e série, t. xxiii. Année 1872. 5 66 rev. et mag. de zoologie. {Février 1872.) d’une espèce voisine d’ ldomeneus, qui n’en est même, peut-être, qu’une variété, qui provient de Colombie, mais nous n'osons le décrire sur un seul exemplaire ; les ailes sont beaucoup plus anguleuses; le dessus est légère¬ ment irisé de bleu, seulement à la base. Description d’un nouveau papillon fossile ( Satyrites Reynesii) trouvé à Aix en Provence, par Samuel H. Scudder, de Boston, Et. U. — (PI. vu.) En visitant, tout récemment, la riche collection d’in¬ sectes fossiles trouvés à x\ix et conservés au musée de Marseille, mon attention fut attirée par deux échantillons portant les traces d’un papillon fossile. Bien que n’étant pas aussi heureusement conservé, ni aussi parfait que les restes d’un papillon provenant de mêmes couches et dé¬ crit, il y a plus de trente ans, par le docteur Boisduval, on devine, au premier coup d’œil, qu’il n’appartient point à la même espèce que ce dernier, puisque la nervure cos¬ tale des premières ailes est extrêmement renflée. La description d’une forme semblable de fossiles pro¬ venant de ces couches, ne se trouvant nulle part, à ma connaissance, M. le docteur Reynès, l’éminent directeur du musée, m’a courtoisement mis entre les mains le meil¬ leur spécimen, afin que je pusse l’examiner plus attenti¬ vement. Le second spécimen est très-imparfaitement con¬ servé; mais, comme il présente, dans tous ses traits, une ressemblance exacte avec les parties semblables du meil¬ leur spécimen, il appartient indubitablement à la même espèce. Le fossile est l’empreinte naturelle d’un papillon couché sur le côté, les ailes relevées l’une contre l’autre, les pattes étendues comme s’il était suspendu, la spiritrompe dé¬ roulée, et les antennes abaissées dans la même direction que les pattes. La première aile de droite, qui se trouve TRAVAUX INÉDITS. 67 en dessous, est légèrement rejetée en dehors, ainsi qu'en avant, même à sa base, ce qui montre que le spécimen a dû subir une forte macération dans une eau dormante, avant d’être recouvert par les dépôts qui ont conservé ses traits les plus essentiels. La condition et la position de toutes les parties du fossile nous amènent à conjecturer qu’il a été entraîné dans son lieu définitif de repos par un faible courant qui a laissé ses appendices les plus grêles dans la direction que leur a imprimée son action finale. II est évident que l’objet en question est une empreinte, car les nervures de l’aile qui est en dessus sont imprimées en creux comme celles que nous observons sur la partie supérieure des ailes des Satyrides vivants, tandis que celles qu’on observe sur l’aile qui est en dessous, et qui sont nettement couvertes par les nervures en creux de l’aile supérieure à leurs points de contact, sont reproduites en relief comme celles qu’on observe sur la surface inférieure de ces mêmes papillons, c’est-à-dire que nous avons ici le contraire de ce qui se produirait si nous examinions un papillon vivant dans cette position. Les parties que nous avons sous les yeux sont : un corps assez mal conservé, des traces vagues du dernier article palpai, une antenne (ou probablement une frac¬ tion d’antenne seulement), une spiritrompe déroulée, les deux pattes postérieures et des portions des autres pattes, la majeure partie des deux premières ailes et des frag¬ ments de la base des secondes ailes ; de ces dernières tous les bords ont disparu, il ne reste plus que la base de quelques-unes des nervures, ce qui fournit à peine un renseignement additionnel sur la ptérologie de l’insecte. La seule portion du bord des premières ailes, qui puisse être déterminée avec certitude, est la partie la plus essen¬ tielle ; l’apex de l’aile gauche et la moitié supérieure de son bord externe, cela suffit pour indiquer que son con¬ tour général était semblable à celui des Satyrides d’Eu¬ rope de l’époque actuelle; mais on peut facilement suivre 68 rev. et mag.de zoologie. (Février 1872.) les traces de chaque nervure sur tout le reste. Cette partie de l’insecte étant celle qui se trouve dans le meilleur état de conservation, nous allons considérer la structure en détail, en exposant subséquemment tout ce que nous pourrons recueillir de l’examen des autres parties. Je frai observer, préliminairement, que dans cette des¬ cription les premières ailes seront considérées comme si elles étaient parfaites, car les parties essentielles sont si complètement conservées, que l’on doit avoir la confiance la plus entière sur le caractère du reste. C’est à peine si on peut découvrir le moindre vestige du bord costal sur l’échantillon, et cependant on peut déterminer, avec une certitude presque absolue, ses points de contact avec la nervure costale et les deux premières branches supé¬ rieures de la nervure sous-costale; conséquemment, pour les personnes qui suivront cette description avec l’œil sé- vèredela critique, les dessins que nous avons donnés cor¬ rigeront tout ce qui, dans le texte, pourrait paraître sor¬ tir des limites d’nne donnée exacte. Le bord costal de la première aile présente une cour¬ bure légère et égale; l’apex est légèrement aigu, mais bien arrondi; le bord externe, excepté à ses extrémités, est presque droit et le bord interne droit ou presque droit; ce dernier est un peu plus long que le bord externe, sa longueur est d’environ trois cinquièmes de celle du bord costal. La nervure costale se termine légèrement au delà du milieu du bord costal ; les deux cinquièmes de sa lon¬ gueur, à partir de la base de l’aile, présentent un renfle¬ ment considérable et presque uniforme, mais se terminant assez rapidement en pointe à l’extrémité, qui s’étend presque jusqu’au milieu du bord supérieur de la cellule discoïdale. La nervure sous-costale est très-grêle sur la moitié basale de l’aile; intimement reliée à la surface postérieure de la portion renflée de la nervure costale , elle ne se sépare de cette nervure qu’à l’endroit où le TRAVAUX INÉDITS. 69 renflement a cessé. Elle émet sa première nervule supé¬ rieure à un peu plus des trois cinquièmes de la distance qui sépare l’extrémité delà partie bulbeuse de la nervure costale du sommet apical de la cellule discoïdale; la se¬ conde paraît à égale distance de la naissance de la pre¬ mière et de l’extrémité de la cellule ; la troisième à égale distance, entre le sommet apical de la cellule et la nais¬ sance de la quatrième, qui paraît elle-même à environ deux cinquièmes de la distance delà base de la troisième au bord extérieur de l’aile. La première nervule supé¬ rieure se termine sur le bord costal à une distance de la base égale à environ les deux tiers de sa longueur totale ; la seconde, à égale distance entre les extrémités de la pre¬ mière et delà troisième; la troisième se termine immédia¬ tement au-dessus et la quatrième à peine au-dessous de l’extrémité de l’aile. La première nervule infériewe sous- costale prend naissance à une distance très-courte au delà de la base de la seconde nervure supérieure, et, décrivant une courbe assez prononcée, elle se termine au milieu de la moitié supérieure du bord externe ; la seconde nervure inférieure part de la première nervure inférieure à une distance au delà de la base de la seconde nervure supé¬ rieure ; à sa naissance, elle se dirige également en dedans et en arrière (formant l’extrémité supérieure de la cellule) et passe par derrière en décrivant un petit axe étroit assez fortement prononcé, et plus recourbé à la partie infé¬ rieure qu’à la partie supérieure ; au delà de cet arc elle prend une direction presque parallèle à la première ner¬ vure supérieure ; au delà même de la partie arquée elle est reliée à la naissance de la nervure médiane supérieure, assez longue, droite, oblique, et qui se dirige considéra¬ blement en dehors et en arrière. La nervure médiane s’élargit légèrement à sa base et diminue graduellement et régulièrement en grosseur jusqu’à sa première bifurcation, qui se produit tout au plus au delà du centre de la cellule discoïdale; la naissance de sa branche centrale est légè- 70 kev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) rement plus rapprochée de la base de la nervure infé rieure que de la base de la nervure supérieure; la der¬ nière se termine au milieu du bord externe. La nervure sous -médiane est droite et non renflée à la base. La cellule discoïdale est trois fois aussi longue que large; elle est à peine de moitié aussi longue que l’aile. Les deux tiers de l’aile, à partir de la base, paraissent avoir été plus profondément obscurcis que les autres parties, bien que ce fond terne présente un espace un peu plus clair vers la partie supérieure externe de la cel¬ lule discoïdale ; sur la cellule sous-costale la plus basse et à une distance égale aux deux tiers de sa longueur to¬ tale, à partir de la base, on distingue également une tache sombre, uniforme et également arrondie; elle at¬ teint presque la nervure de chaque côté ; sur l’échantillon elle paraît plus large que longue, et s’étend jusque dans la cellule voisine du devant, mais ce n’est évidemment qu’en apparence, les taches des deux ailes (dont l’une, comme je l’ai déjà fait observer, dépasse un peu l’autre) se trou¬ vant fondues ensemble. L’objet est si bien conservé, que l’on peut distinguer dans tout leur parcours les séries parallèles de piqûres excessivement fines qui forment les points d’insertion des écailles, mais il m’a été impossible de découvrir les con¬ tours de celles-ci. L’aile a 28, omm de longueur ; le sommet de la cellule discoïdale est à 15mm de la base de l’aile; la nervure costale est renflée sur une longueur de 65dmm, et l’extrême largeur de cette partie est de lmm ; les rangs de piqûres indiquant l’insertion primitive des écailles sont à •12dmm l’nn de l’autre. Quant au corps en lui-même, on ne peut rien affirmer de précis, si ce n’est que la forme de l’abdomen et l’appa¬ rence de son extrémité nous permettent d’induire que le sujet était une femelle, qui avait déposé la majeure partie de ses œufs, ou dans laquelle ils n’étaient que partielle¬ ment développés. TRAVAUX INÉDITS. 71 A l’avant de l’extrémité supérieure de la tête se trouve une proéminence obscure, qui paraîtétre l’article terminal d’une palpe; elle s’étend à 75dmm au delà de la tête; sa largeur est presque uniforme (2mm); arrondie à son extré¬ mité, elle se termine à peine en pointe. Vient ensuite la partie basale d’une antenne de 5mm de longueur; de forme assez mince, elle paraît croître légèrement et très- graduellement en grosseur comme dans le genre OEneù , Hübn. Une ligne de 725dmm, délicatement imprimée, pa¬ raît être la spiritrompe déroulée, bien qu’elle ne soit que légèrement recourbée. Une des cuisses postérieures se projette à 25dmmau delà du corps avec lequel sa jambe et son tarse, étendus de manière à ne présenter qu’une ligne droite unique, for¬ ment un angle; l’ensemble de leur longueur, sur l’échan¬ tillon, est de 56dmm; mais, comme l’extrémité de ce qui paraît être l’autre cuisse postérieure les rencontre au delà de l’extrémité de leur propre cuisse, il est impossible de dire s’ils ne recouvrent pas ou s’ils ne sont pas re¬ couverts par la jambe et le tarse du côté opposé; si ces derniers appendices sont présents, leur longueur pro¬ bable est de 45drnm. U y a encore quelques restes des au¬ tres pattes, mais ils présentent des fragments tellement confus, qu'on ne peut rien déterminer ni rien conclure touchant la longueur et la structure des deux pattes de devant. Nous proposons de donner le nom de Satyrilcs Reynesii à l’espèce décrite ci-dessus ; la nervulation des premières ailes ne me semble pas offrir une relation suffisante avec celle d’aucun genre connu de Satyrides, pour nous per¬ mettre de classer cette espèce parmi eux ; elle a sans doute d’étroites affinités avec les caractères distinctifs du genre Debis ( Lethe , Hübn.), tel qu’il a été décrit par MM. Westwood et Hewitson , si nous en exceptons, bien entendu, le Papilio Portlandia de Fabricius. Il n’est point sans intérêt de noter que ces auteurs ont placé ce groupe 72 rev. et mag. de zoologie. {Février 1872.) tout à fait à côté du genre Ctjllo ( Melanitis , Fabr.), dans lequel le docteur Boisduval a placé l’espèce fossile d’Aix, qu’il a nommée sepulta. II n’est pas moins intéressant non plus de constater que dans ces deux genres tous les sujets vivants qu’ils représentent (y compris ceux qui ont été découverts depuis la publication du « Généra of diurnal Lepidoptera » ) sont originaires des Indes, de sorte que les insectes qui se rapprochent le plus des pa- pillons fossiles de Provence se trouvent dans les contrées de l’Orient. Explication des dessins. (PI. vu.) A. Le papillon tel qu’il paraît sur la pierre : grandeur naturelle. B. Une aile première : diamètre double. Les lignes pointées représentent les parties reconstruites par ana¬ logie; la partie obscure de la base ne se voit pas, mais la tache qui se trouve sur la cellule sous-costale la plus basse est représentée avec sa délimitation propre. Menton , Alpes-Maritimes , 26 décembre 1871. il. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 3 juillet 1871. — M. C. Dareste fait présenter , par M. de Quatrefages , une note intitulée : Recherches sur V Anémie des embryons. L’anémie des embryons est, essentiellement, caracté¬ risée, comme celle des adultes, par la diminution des globules du sang. Cet état pathologique se produit de deux manières bien différentes : il résulte tantôt du défaut de production des globules, et tantôt d’un arrêt de développement de l’aire SOCIÉTÉS SAVANTES. 73 vasculaire, qui empêche la plus grande partie des glo¬ bules de sortir des îles de Wolf, pour venir se mêler au plasma du sang. Séance du 10 juillet. — M. E. Blanchard lit une Note sur une nouvelle Salamandre gigantesque (Sieboldia Davi- diana (. Blanch .), de la Chine occidentale. Après avoir rappelé la découverte, faite en 1829 par Siebold, d’une Salamandre gigantesque du Japon, la¬ quelle fut appelée d’abord par Schlegel Salamandra maxima et forme aujourd’hui le genre Sieboldia, M. Blan¬ chard annonce la découverte, non moins intéressante, faite en Chine par l’abbé A. David, d’une seconde espèce de ce groupe. C’est sur les frontières de la Chine, dans les eaux claires et limpides qui descendent des montagnes du Khou-kou- noor, que M. David a observé cette espèce, qui acquiert des dimensions énormes. On en prend dont le poids est de 25 à 30 kilogrammes. Suivant M. Blanchard, l’espèce est regardée comme nouvelle et il lui donne le nom de Sieboldia Davidiana. Très-voisine de l’espèce japonaise, celle-ci s’en distingue par quelques caractères fort apparents. Elle a, sur la tête et sur la partie antérieure du corps, des tubercules moins confluents et disposés avec régularité, de manière à for¬ mer des lignes et des dessins très-arrêtés. De la sorte, l’œil est comme encadré par une double rangée de tu¬ bercules qui, du côté interne, devient anguleuse à la façon d’un V très-ouvert. Chez l’espèce du Japon, les tuber¬ cules ne présentent, au contraire, qu’un arrangement confus. L’espèce de la Chine paraît avoir aussi les doigts des quatre membres un peu plus longs. M. Plateau , en faisant présenter un mémoire imprimé intitulé Recherches 'physico-chimiques sur les articulés aqua¬ tiques, a adressé la lettre suivante : « Cette première partie comprend un grand nombre d’expériences, par lesquelles j’ai cherché à découvrir les 74 rev. et mag. de zoologie. ( Février 1872.) causes de la mort des articulés d’eau douce dans l’eau de mer, et des crustacés marins dans l’eau douce. « Voici le résumé des conclusions qui terminent mon travail : Les articulés d’eau douce , à peau épaisse et sans branchies, tels que les coléoptères aquatiques, vi¬ vent impunément dans l’eau de mer; ceux à peau mince ou à respiration branchiale y périssent, au contraire, assez vite. Ces animaux absorbent, par la surface du corps, les sels dissous dans le liquide. Les chlorures de sodium et de magnésium agissent comme poisons ; l’ac¬ tion des sulfates est à peu près nulle; les sulfates sont aussi les sels que, dans des solutions au même titre de différents sels isolés, les animaux absorbent le moins. « Les crustacés marins, qui meurent dans l’eau douce, abandonnent à celle-ci les sels dont étaient imprégnés leurs tissus. La présence du chlorure de sodium paraît être une de leurs conditions indispensables d’existence ; le chlorure de sodium semble être aussi le seul nécessaire. « Dans aucun cas, la différence entre les densités de l’eau de mer et de l'eau douce ne peut être considérée comme la cause de la mort des articulés transportés d’un de ces milieux dans l’autre. » M. Sauvage présente une note ayant pour titre : De la présence d’un reptile du type Mososaurien dans les forma¬ tions jurassiques supérieures de Boulogne-sur-Mer. M. Prégent adresse une note relative à une observation qui aurait été faite sur des hirondelles amenées à dé¬ placer leurs nids pour les soustraire aux projectiles de guerre. Séance du 17 juillet. — M. Lacaze-Duthiers lit une note Sur un organe nouveau d! innervation et sur V origine des nerfs de la sensibilité spéciale chez les gastéropodes pulmonés aquatiques. M. P. Bert fait présenter , par M. Cl. Bernard , une note intitulée Recherches expérimentales sur V influence que les MÉLANGES ET NOUVELLES. 75 changements dans la pression barométrique exercent sur les phénomènes de la vie. MM. Ed. Mathieu et V. Urbain font présenter , par M. CaliourSy une note intitulée : Des gaz du sang ; expé¬ riences physiologiques sur les circonstances qui en font varier la proportion dans le système artériel. M. Samuel Chantran fait présenter, par M. Robin} de r nouvelles observations sur le développement des Ecrevisses. Nous reproduisons cet intéressant travail. G.-M. (La suite prochainement.) If 5. MÉLANGES ET NOUVELLES. Observations sur l’histoire naturelle des Écrevisses, par M. Samuel Chantran. Présentées à l’Académie des sciences dans la séance du k juillet 1870. « Les observations que j’ai l’honneur de communiquer à l’Académie ont été laites au Collège de France, sous les yeux de M. Coste, dans son laboratoire d’embryogénie comparée, où il m’a chargé de donner mes soins à celles de ses expériences qui sont relatives à la pisciculture. Je présente donc ces observations avec d’autant plus de con¬ fiance, que leur exactitude a été vérifiée par l’illustre pro¬ fesseur. « Accouplement. — L’accouplement chez les Écrevisses a lieu pendant une période qui comprend les mois de novembre, décembre et janvier. Le mâle saisit la femelle avec ses grandes pinces, il la renverse, et, pendant qu’il la tient couchée sur le dos, il se place de manière à ver¬ ser, dans un premier acte, sur les deux lamelles externes de l’éventail caudal, la matière fécondante. Puis, après cette première opération qui dure quelques minutes, il la ramène brusquement sous son abdomen, afin d’effectuer 76 rev. et mag. ue zoologie. ( Février 1872.) un second dépôt de semence sous le plastron, autour de l’ouverture externe des oviductes, par le curieux méca¬ nisme si exactement décrit par M. Coste. « Ponte. — Suivant le degré de maturité des œufs, lors du rapprochement des sexes, la ponte a lieu à une époque qui varie de deux à quarante-cinq jours après l’accouple¬ ment. Au moment où cette fonction va s’accomplir, la fe¬ melle se couche sur le dos et ramène sa queue sur le plas¬ tron, de manière à former avec son abdomen une chambre dans laquelle l’ouverture des oviductesse trouve comprise, et dont la paroi sécrète une humeur visqueuse destinée à engluer les œufs et à les retenir attachés, pendant l’incu¬ bation, aux appendices abdominaux. Quand les choses sont dans cet état, la ponte s’effectue. Elle s’opère en une seule fois, ordinairement pendant la nuit, rarement pen¬ dant le jour. L’incubation dure environ six mois, l’éclo¬ sion a lieu en mai, juin ou juillet. « Mues. — La première mue a lieu dix jours après l’é¬ closion, la seconde, la troisième, la quatrième et la cin¬ quième, de vingt à vingt-cinq jours de distance les unes des autres, en sorte que le jeune animal change cinq fois de carapace dans l’espace de quatre-vingt-dix à cent jours, qui correspondent aux mois de juillet, août et septembre. A partir de ce dernier mois, jusqu’à la fin du mois d’avril de l’année suivante, il n’y a pas de mue. « La sixième mue a lieu en mai, la septième en juin et la huitième en juillet. Il y a donc huit mues pendant les douze premiers mois de la vie de la jeune Écrevisse. « Dans la seconde année, il y a cinq mues : la pre¬ mière et la deuxième en août et septembre, la troisième, la quatrième et la cinquième en mai, juin et juillet. « Dans la troisième année, je n’ai observé que deux mues, qui s’opèrent: la première en juillet, et la deuxième en septembre. C’est à partir de ce moment que la jeune Écrevisse devient adulte en entrant dans sa quatrième année. MÉLANGES ET NOUVELLES. 77 « Lorsque les Écrevisses sont adultes, la mue n’a plus lieu qu’une seule fois par an pour les femelles ; elle a lieu, au contraire, deux fois pour les mâles : ce qui explique pourquoi ces derniers ont une plus grande taille que les femelles, l’accroissement étant en proportion du nombre des mues. Pour les mâles adultes, la première mue a lieu en juin et juillet et la seconde entre août et septembre. Quant aux femelles, leur unique mue s’accomplit entre août et septembre. « Pour effectuer sa mue, l’animal se met sur le flanc : avec sa tête et son dos, il soulève son corselet qui fait bascule comme un couvercle sur sa charnière, puis, quand il a ainsi presque complètement dégagé la partie anté¬ rieure de son corps, il se sépare entièrement de sa vieille carapace par un brusque mouvement de la partie posté¬ rieure. Ce travail, qui dure environ dix minutes, est fa¬ vorisé par la sécrétion préalable d’une matière gélatineuse entre les deux carapaces qui facilite leur dégaine- ment. « Douze heures après la mue, les pattes de l'Écrevisse sont déjà assez fermes pour pincer fortement; vingt-quatre heures après, elles sont complètement durcies; les parois du dos restent plus longtemps flexibles, mais au bout de quarante-huit heures elles ont atteint un degré de consis¬ tance à peu près normal. « Les petits restent attachés aux fausses pattes de la mère pendant dix jours après l’éclosion; c’est à ce mo¬ ment que la première mue a lieu , elle s’effectue sous la queue même de la mère (1). Si les jeunes s’en détachent (t) J’ai pu constater, à l’aide du microscope, comme l’a montré M. Chantran à l’Académie, que les petits restent pendus sous l’abdo¬ men de la mère par l’intermédiaire d’un filament hyalin, chitineuæ, qui s’étend d’un point de la face interne de la coque de l’oeuf jus¬ qu’aux quatre filaments les plus internes de chacun des lobes de la lame membraneuse médiane de l’appendice caudal. Ce filament existe déjà lorsque les embryons n’ont encore atteint que les trois quarts environ de leur développement avant l’éclosion. (Ch. Robin.) 78 rev. et mag. de zoologie. (Février 1872.) avant cette époque, ils ne peuvent pas vivre séparément; mais, après cette première mue, ils abandonnent parfois la mère pour y revenir jusqu’au vingtième jour, époque à laquelle ils peuvent vivre indépendants. « Je suis disposé à croire qu’après leur première mue les jeunes Écrevisses se nourrissent, sous la queue de la mère, des pellicules des œufs et de la carapace provenant (le cette première mue; mais j’attends de nouvelles ob¬ servations pour pouvoir l’affirmer d’une manière posi¬ tive. » Continuant ses études sur cet intéressant sujet, M. Chantran a fait présenter à l’Académie des sciences, dans sa séance du 17 juillet 1871, les observations com¬ plémentaires suivantes : « Mes nouvelles expériences ont confirmé les faits que j’ai déjà exposés l’an passé, notamment en ce qui concerne la durée de la vie des jeunes Écrevisses sous l’abdomen de la mère ; j’ai observé que non-seulement elles se nourrissent de la pellicule des œufs et de la carapace provenant de leur première mue, mais que les plus fortes mangent les individus qui se développent difficilement à cause de ieur agglomération, et qui ne peuvent muer. Faciliter cette mue est probablement l’une des raisons qui font que, dans les deux ou trois premiers jours qui suivent l’éclosion, la mère agite constamment ses fausses pattes, auxquelles sont suspendues les jeunes Écrevisses. Celles qui, en muant, se brisent les membres sont aussi dévorées par leurs compagnes. Ainsi les Écrevisses, dès qu’elles ont dix jours, se mangent entre elles; il en est, du reste, de même de celles de tout âge, lorsqu’elles muent et sont en trop grand nombre dans un petit espace. « J’ai observé aussi que la température exerce une influence marquée sur la durée de l’incubation des œufs et sur le nombre des mues périodiques. Le nombre des mues est de huit dans la première année qui suit l’éclo- ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. 79 sion. Il est de cinq dans la deuxième année ou de six dansles années où la température est élevée. Il est de deux à trois dans la troisième, ce qui fait de quinze à dix-sept mues en tout au commencement de la quatrième année. L’Écrevisse mâle devient adulte, c’est-à-dire apte à l’accouplement en entrant dans sa troisième année, et la femelle apte à la fécondation au début de la quatrième année. « Tous les naturalistes savent que les organes de l’Écre¬ visse se reproduisent. D’après mes expériences, les an¬ tennes repoussent pendant le temps qui sépare une mue de la suivante. Les autres membres, tels que grosses pattes, petites pattes, fausses pattes et lamelles de la queue, se régénèrent plus lentement, trois mues ayant lieu durant leur régénération. Lors que survient la quatrième mue, les membres régénérés ont toute leur force. Dans la pre¬ mière année de leur existence, soixante-dix jours suffisent aux jeunes Écrevisses pour la régénération de ces divers membres. Il n’en est pas de même pour l’Écrevisse adulte : il faut à la femelle de trois à quatre ans pour refaire ses membres et au mâle un an et demi à deux ans, car le mâle adulte mue deux fois par an et la femelle adulte une seule fois. « Dans une prochaine note je ferai connaître les résul¬ tats d’expériences de ce genre, qui concernent spéciale¬ ment la régénération des yeux. » IV ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. Journal de Conchyliologie, comprenant l’étude des Mollusques vivants et fossiles, publié sous la direction de MM. Crosse et Fischer. Nous avons sous les yeux le n° 4 de 1870 et les nos 1 et 80 rev. et MAG. de zoologie. ( Février 1872.) 2 de 1871 de cet utile recueil, et nous constatons avec satisfaction qu’il continue de mériter l’approbation et les sympathies des zoologistes. Dans le dernier trimestre de 1870 on trouve des ar¬ ticles très-intéressants de MM. Fischer, Rœters van Len- nep , E. Marie, Brown, Pease , Crosse, Souverbie et Montrouzier, dans lesquels de nombreux Mollusques de tous les pays sont décrits. Les Mollusques de la Nouvelle- Calédonie et dépendances sont l’objet des études de MM. E. Marie, Souverbie, Montrouzier et Crosse, et il est évident que ces travaux constituent d’excellents maté¬ riaux pour une faune malacologique de l’Archipel calé¬ donien. Dans les premier et deuxième trimestres de 1871, outre les articles des auteurs cités plus haut, nous en re¬ marquons de non moins intéressants dus à MM. Mousson, Morlet, Liénard, Cox, Brazier, qui traitent des Mollusques de la Polynésie, de l’île de la Réunion, de la France, de Pile Maurice et de l’Australie. Ces fascicules sont accompagnés de huit planches, colo¬ riées et noires, représentant la plupart des espèces nou¬ velles décrites dans ces trois trimestres. G.-M. Di alcune ossa umane provenienti dal terreno pliocenico di Savona; nota del socio A. Issel. — Milano, 1868. Opuscule in-8°. (Extr. dagli Atti délia Societa italiana di scienze naturali, vol. XI.) Descrizione di una scimmia antropomorfa proveniente dalP Africa centrale, per A. Issel. Genova, 1870, broch. in-8°. G.-M. PARIS. — - Imprimerie de Mme Ve Boucliard-Huzard, rue de l’Eperon, 5. TRENTE-QUATRIÈME ET TRENTE-CINQUIÈME ANNÉES. — MARS 1872. I. TRAVAUX INEDITS. Causeries ornithologiques, par M. Jules Vian. Alouette pispolette. — Alouette sibérienne. — De la penne bâtarde dans les oiseaux. Alouette pispolette, Alauda pispoletta , Pall. Nous avons réhabilité l’Alouette pispolette dans un article que nous avons publié dans la Revue de zoologie en 1861, page 34-6; Pallas l’avait décrite, en 1811, dans sa Zoogra- phia rosso-asiatica , mais d’une façon très-confuse, sans faire de distinction entre elle et la Calandrelle qui habite les mêmes localités, et en prenant ses éléments de descrip¬ tion dans les deux espèces. Aussi la confusion avait conti¬ nué depuis Pallas, et la Pispolette était généralement iden¬ tifiée à la Calandrelle. Nous avons surtout appelé l’attention sur les ailes de ces deux oiseaux, qui, seules, auraient suffi pour commander la séparation des deux types; la Pispo¬ lette a les rémiges tertiaires courtes, uniformément larges et, pour ainsi dire, tronquées de l’Alouette des champs. Dans la Calandrelle, au contraire, ces mêmes rémiges sont longues et effilées, comme dans les Pipis. L’Alouette pispolette est, aujourd’hui, universellement admise et ne peut plus être sérieusement contestée. Nous ne possé¬ dions, en 1861, que des sujets adultes, mais nous avons reçu, depuis, des jeunes avant première mue, capturés dans les mêmes localités, c’est-à-dire dans les steppes 2e série, t. xxiii. Année 1872. 6 82 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mars 1872.) voisins du Wolga méridional, gouvernement d’ Astrakan; nous croyons devoir en donner la description, pour com¬ pléter l’historique de cet oiseau. Alouette pispolette jeune avant première mue. Dessus de la tête et du cou, région parotique, dos, sus-caudales, ré¬ miges tertiaires et couvertures alaires d’un cendré rem¬ bruni vers l’extrémité des plumes et frangé ]de blanc ; bande sourcilière du bec à la nuque et gorge d’un blanc fauve; poitrine et flancs d’un fauve rembruni, avec taches brunes diffuses et comme effacées; ventre, couvertures subalaires et sous-caudales blancs, les grandes sous-cau¬ dales avec une tache brune vers leur extrémité, mais dans les mâles seulement (distinction qui est commune aux jeunes et aux adultes); rémiges d’un brun pâle, avec bor¬ dures fauves aux barbes externes ; les deux rectrices mé¬ dianes marbrées de brun foncé sur brun pâle et lisérées de fauve, les latérales d’un blanc sale sur les deux tiers externes de leur largeur, brunes sur le surplus; les sui¬ vantes brunes, avec les barbes externes en grande partie d’un blanc-fauve, les six intermédiaires brunes et bordées extérieurement de fauve; pattes d’une teinte carnée, avec la plante jaune, beaucoup plus pâles que celles des adultes. Nous avons annoncé, en 1861, que les œufs de la Pispo¬ lette différaient de ceux de la Calandrelle par une teinte sensiblement plus cendrée, moins rousse; mais nous ne l’avons fait qu’avec une certaine réserve, n’ayant alors entre les mains qu’une seule nichée d’œufs de Pispolette ; nous en avons reçu d’autres depuis, et ces œufs nous ont confirmé la distinction de 1861; nous la considérons donc comme absolue, sauf, bien entendu, les produits ovariens de teinte accidentelle. Alouette sibérienne, Âlauda sibirica, Gmel. Nous avons reçu, avec les Alouettes pispolettes de l’ar¬ ticle précédent, plusieurs Alouettes sibériennes de diffé- TRAVAUX INÉDITS. 83 rents âges et leurs œufs, tous recueillis dans la même lo¬ calité du Wolga, ce qui nous légitimerait, si cela était encore nécessaire, l’admission de cet oiseau dans la faune européenne; nous en profitons pour faire connaître la jeune avant première mue, qui n’a pas encore été décrite. Alouette sibérienne jeune avant 'première mue. Sa robe est semblable à celle de l’Alouette pispolette du même âge, et la description que nous avons donnée de cet oi¬ seau dans l’article précédent représente l’Alouette sibé¬ rienne, excepté sur trois points, qui même ne sont pas apparents dans l’oiseau au repos. Pour l’Alouette sibé¬ rienne cette description devrait donc être ainsi modifiée: rémiges secondaires brunes à la base sur deux tiers de leur longueur, mais blanches sur le surplus; rectrices la¬ térales d’un blanc pur, avec une étroite tache brune qui descend sur les barbes internes de la base au centre de la plume, la suivante bordée de blanc sur la moitié de ses barbes externes. Malgré les rapports intimes qui existent entre ces deux oiseaux dans le premier âge, l’Alouette sibérienne se dis¬ tingue toujours au premier coup d’œil par un excédant de longueur du corps et des ailes de 2 à 3 centimètres et par la présence d’une penne bâtarde. Il existe, en général, une grande uniformité dans les livrées du premier âge chez les espèces du genre Alouette, et les descriptions du plumage seraient souvent trop uni¬ formes entre elles pour permettre de les distinguer; la penne bâtarde est, dans les alouettes de cet âge, l’un des signes distinctifs les plus simples et les plus certains. De la penne bâtarde dans les oiseaux. L’étude des Alouettes a souvent réveillé pour nous une question, qui n’a pas encore été discutée, que nous sa¬ chions, et qui, cependant, divise, pour ainsi dire, les or¬ nithologistes en deux camps. La question est celle-ci : 84 rev. et mag. de zoologie. ( Mars 1872.) doit-on considérer comme première rémige cette penne terminale de l’aile des oiseaux qui existe un peu, très-peu, ou pas du tout suivant les espèces, et qui, en tous cas, très-petite lorsqu’elle existe, est toujours impropre au vol? doit-on, au contraire, lui conserver la dénomination spé¬ ciale de penne bâtarde ? La famille des Alouettes nous donne à elle seule des éléments suffisants pour résoudre la question : les Alouettes calandre, pispolette, calan- drelle, alpestre, bilophe et à gorge blanche n’ont pas de penne bâtarde; les Alouettes des champs, lulu, cochevis, nègre et sibérienne en ont une; mais elle est très-peu dé¬ veloppée et varie de 0m,005 à 0m,015 : dans les Alouettes Dupont, bifasciée et isabelline, cette penne, relativement longue, n’excède pas 0m,025. Les Alouettes, au point de vue de cette plume, présentent donc trois séries, dont les coupes n’ont aucun rapport avec les divisions génériques des auteurs. Au premier abord, la question parait une simple ques¬ tion de noms, mais en pratique l’indécision des ornitho¬ logistes sur ce point répand une grande confusion entre les divers traités d’ornithologie et parfois même entre les diverses éditions du même ouvrage. La penne bâtarde et les rémiges fournissent souvent les éléments de caractères génériques ou de diagnoses spécifiques. Ainsi, pour les Alouettes, Degland, dans la première édition de son Or¬ nithologie européenne, a puisé en grande partie ses dia¬ gnoses dans la longueur comparative des rémiges, en fai¬ sant distinction de la penne bâtarde. M. Gerbe, dans la seconde édition, a reproduit les mêmes comparaisons de9 rémiges, mais en donnant à la penne bâtarde le rang de première rémige, ce qui change les numéros d’ordre des pennes alaires et détruit la concordance de ses diagnoses avec celles de la première édition ; la première rémige de 1867 n’est plus celle de 1859; vous trouverez, par exemple, dans la première édition pour l’Alouette des champs, « première rémige égale à la deuxième , ou plus TRAVAUX INÉDITS. 85 longue » (la deuxième excède les autres), et dans la se¬ conde édition : « première rémige très-petite; » mêmes con¬ tradictions pour les autres espèces de la famille. Cette confusion est d’autant plus nuisible à l’étude, qu’en gé¬ néral les auteurs des traités d’ornithologie n’ont pas annoncé, dans leurs préfaces, la base qu’ils avaient adop¬ tée pour le dénombrement des rémiges. Il nous paraît donc utile, dans l’intérêt delà science, de rechercher quelle est des deux locutions la plus rationnelle, la plus conforme à la nature, la plus favorable à l’étude, et d’en provoquer l’adoption par les ornithologistes. Sans vouloir conseiller ni même adopter le nom de penne terminale pour la plume en question, nous l’em¬ ploierons provisoirement pour notre discussion. La dénomination de première rémige donnée à cette plume a introduit, dans les traités d’ornithologie, des lo¬ cutions qui accusent le vice du système ; ainsi, quand on dit d’un oiseau : « première rémige impropre au vol » ou « point de première rémige,» ne semble-t-il pas que le coup de feu ou la mue ont détérioré l’aile du sujet qui fournit la description? car une plume intacte n’est pas une ré¬ mige, si elle est impropre au vol, et un oiseau a toujours une première rémige, s’il ne l’a pas perdue. La penne terminale est presque toujours très-étroite et très-courte ; sa longueur, même dans les oiseaux d’un assez fort volume, se mesure par millimètres. Les natura¬ listes les plus expérimentés sont souvent fort indécis pour reconnaître, sur les dépouilles desséchées d’un oiseau, s’il avait ou non une penne terminale, tant cette penne, quand elle existe, se confond généralement avec des petites cou¬ vertures alaires réunies tà l’extrémité des ailes. C’est créer gratuitement des problèmes fort difficiles pour celui qui étudie l’ornithologie, que de lui donner à chercher, sous le nom de premières rémiges, des pennes terminales mi¬ croscopiques, comme elles le sont presque toutes. Ainsi tous ceux qui débutent dans l’étude croiront à une erreur 86 rev. et mag. de zoologie. ( Mars 1872.) de l’auteur, plutôt que de reconnaître, comme première rémige de l’Alouette des champs, ce filet de 7 à 8 milli¬ mètres, que Degland lui-même n’a pas découvert, car il a porté dans la diagnose de cet oiseau : «ailes sans penne bâtarde. » Abstraction de la penne terminale, qu’elles ont ou n’ont pas, suivant les espèces, toutes les Alouettes, comme les Passereaux de petite taille en général, portent 18 ré¬ miges, 18 grandes plumes qui toutes servent au vol, et occupent respectivement les mêmes positions dans les ailes des différentes espèces. Pour établir des comparai¬ sons justes, il est donc indispensable de comparer entre elles celles qui se correspondent respectivement. Si l’on donne le même nom à la penne terminale de l’Alouette des champs et à la première rémige de l’Alouette calan- drelle, on confond deux plumes qui n’ont aucun rapport de constitution, de position et de fonction. On a cru évi¬ ter cette confusion en disant, pour les Alouettes sans penne terminale: «première rémige nulle » ou « point de première rémige, »ce qui permet d’appeler deuxième ré¬ mige celle qui en réalité n’est précédée d’aucune autre. C’est là un mode de compter qui procède par fictions, par sous-entendus; c’est compter une plume qui n’existe pas dans la nature, c’est donner dix-neuf rémiges à des oiseaux qui n’en ont que dix-huit, c’est créer des embar¬ ras pour ceux qui étudient. Ce n’est pas tout, ce malheu¬ reux subterfuge une fois admis pour les Alouettes, il faut le suivre pour d’autres oiseaux. Quand vous aurez donné dix-neuf rémiges à l’Alouette caiandrelle, en simulant une première rémige qui n’existe pas, vous ne pourrez comp¬ ter autrement celles d’une famille voisine, des Pipis par exemple, qui tous ont la même constitution alaire que la Caiandrelle, c’est-à-dire dix-huit rémiges et pas de penne terminale; vous devrez donc énoncer dans les caractères du genre, « pas de première rémige » ou « première ré¬ mige nulle. »Mais en réalité les quatre premières rémiges TRAVAUX INÉDITS. 87 des Pipis sont à peu près égales et les plus longues de toutes, de sorte que l’étudiant trouvera dans votre théorie une première rémige nulle et sur l’oiseau une première rémige très-longue. Autre problème pour lui : les Pipis n’ont que dix-huit rémiges, et si vous citez la dernière, qui dans ces oiseaux est remarquable par sa longueur re¬ lative, vous lui donnerez le numéro 19. Enfin votre système adopté pour les Pipis, à moins d’en suivre arbitrairement et confusément deux, vous devez l’appliquer à tous les oiseaux qui n’ont pas de penne ter¬ minale, et notamment aux oiseaux de proie. Ils occupent généralement le premier rang dans les classifications or¬ nithologiques ; c’est donc d’eux les premiers que vous direz : « point de première rémige. » Cette qualification, que dans votre théorie la logique imposerait aux oiseaux de proie, me paraît à elle seule la condamnation du sys¬ tème; quel est le lecteur, quelque peu naturaliste, qui ne sera pas choqué, en lisant, dans un traité d’ornithologie, que les oiseaux de proie, les premiers voiliers de la créa¬ tion, n’ont point de première rémige? Le mérite principal d’une diagnose, c’est la clarté; les points signalés doivent sauter aux yeux de l’observateur, qui a l’oiseau dans les mains; or l’ordre respectif des rémiges présente un des principaux éléments de dia¬ gnose ; cet élément sera-t-il clair pour celui qui étudie, si vous le lui présentez noyé dans une fiction, ou dans un problème? Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a enrichi l’ornithologie d’une nomenclature qui permet de caractériser en un ou deux mots chacune des formes, cependant si variées, des ailes des oiseaux, en prenant pour base l’aile aiguë et l’aile obtuse. Ce système, si précieux par son laconisme, a été généralement adopté; il devient inapplicable, si on le complique de cette première rémige absente ou invi¬ sible. Quels sont donc les motifs qui peuvent contre-balancer 88 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1872.) tous les inconvénients que nous avons exposés? nous n’en connaissons qu’un : dans quelques oiseaux, dit-on, la penne terminale est très-développée et se présente comme une véritable rémige. Ces quelques oiseaux sont relativement fort peu nom¬ breux, ils ne sont pas quarante dans les cinq cent cin¬ quante espèces d’Europe. L’existence de leur penne ter¬ minale est-elle un motif suffisant pour gratifier fictivement plusieurs centaines d’oiseaux d’une rémige que la nature ne leur a pas donnée? Ainsi les rapaces, les granivores en ma¬ jeure partie, les gallinacés, les échassiers elles palmipèdes n’ont pas de penne terminale; il faudra donc dire de cha¬ cun d’eux : « pas de première rémige, » et commencer pour eux le compte de ces plumes par le n° 2; ce serait puiser la règle dans l’exception. Les plus développées de ces pennes terminales, et elles sont rares, excèdent à peine le tiers de la première rémige ; elles sont elles-mêmes impropres au vol et ne méritent pas le nom de première rémige ; cette qualification devient à plus forte raison ridicule, lorsqu’on l’applique aux pennes terminales ordinaires, qui sont, pour ainsi dire, micro¬ scopiques. Le nom de penne bâtarde ne présente aucun des in¬ convénients que nous venons de signaler, il indique pour tout le monde une plume d’une nature particulière, rem¬ plissant une fonction indéterminée et sans importance; personne ne sera disposé à la chercher dans les plumes qui permettent aux oiseaux de parcourir les airs ; enfin le nom de penne bâtarde ne présage pas une rémige, mais une plume impropre au vol, une plume qui échappe aux yeux de tout homme qui n’est pas naturaliste. La qualification de penne bâtarde est donc juste, elle est, de plus, laconique et facilite l’étude de l’ornitholo¬ gie. Dans certains genres toutes les espèces ont une penne bâtarde, les Pies-grièches, les Fauvettes en ont une ; d’autres genres en sont complètement dépourvus, les TRAVAUX INÉDITS. 89 Bruants, les Pipis n’en ont pas. Les simples mots « avec penne bâtarde » ou « sans penne bâtarde » présentent alors un caractère générique très -simple et très- facile à saisir ; ainsi, avec ces deux seuls caractéris¬ tiques : <( pas de penne bâtarde et rémiges tertiaires presque aussi longues que les primaires, » on séparera les Pipis des Alouettes, deux familles si faciles à confondre pour les débutants. Dans quelques genres, la penne bâtarde existe dans des espèces et pas dans d’autres ; elle est relativement déve¬ loppée dans les unes, rudimentaire dans les autres : ainsi, dans les Alouettes, la livrée qui précède la mue est à peu près la même dans toutes les espèces, et les jeunes sont très-difficiles à reconnaître. C’est la penne bâtarde qui nous donne dans ce cas le principal élément de distinc¬ tion; l’attention appelée sur cette plume, l’Alouette des champs ne peut plus être confondue avec la Pispolette, ni la Calandre avec les Alouettes nègre ou sibérienne, ni l’Alouette isabelline avec aucune autre. Si nous interrogeons la nature, elle nous répondra qu’elle n’a jamais entendu faire une rémige de cette penne terminale. En effet, cette petite plume est placée sous la première rémige et entièrement masquée par elle; elle ne se développe pas, comme les rémiges, lorsqu’on ouvre l’aile de l’oiseau, elle ne rame pas, elle ne lui rend aucun service dans les mouvements qu’il exécute pour se soute¬ nir et se diriger dans les airs ; elle est, suivant l’expression de ses défenseurs, mais toujours et dans tous les cas, impropre au vol; enfin elle n’est pas une rémige. Ainsi la nature a donné aux Alouettes et aux Pipis dix- huit rémiges qui correspondent respectivement entre elles dans les ailes de tous ies oiseaux de ces deux familles : dans quelques Alouettes elle a ajouté sous la première ré¬ mige une penne de quelques millimètres, impropre au vol ; mais elle n’a pas pour cela rompu l’harmonie qui 90 rev. et mag. de zoologie. [Mars 1872.) existe entre les dix-huit rémiges qui forment l’appareil du vol. Retirez la penne terminale des Alouettes qui en sont pourvues, et leur aile n’en présentera pas moins, en par¬ faite concordance avec celles des autres espèces, tous les éléments constitutifs du vol, un appareil aussi complet que celui des Pipis. Cette penne terminale est un supplément à l’aile, et non un supplément aux rémiges; elle ne doit pas être confon¬ due avec ces dernières. Un principe dont je n’ai pas la prétention de connaître la cause, mais qui existe et qui me paraît constant chez les oiseaux, car je n’ai pas encore rencontré d’exception, c’est que, dans les espèces qui ont plusieurs rémiges échancrées sur les barbes externes , V échancrure n' existe pas sur la première rémige. Si la nature, qui se montre fidèle à ce principe, considérait la penne terminale comme pre¬ mière rémige, l’échancrure existerait sur la plume qui de- viendrait la seconde rémige, c’est ce qui n’a pas lieu; la première rémige, abstraction de la penne terminale, qu’elle existe ou n’existe pas, n’est jamais échancrée sur ses barbes externes. En résumé, nous pensons que la dénomination de pre¬ mière rémige donnée à la penne terminale de l’aile des oiseaux est essentiellement vicieuse, parce qu’elle n’est pas conforme à la nature, qu’elle répand la confusion et l’erreur dans l’étude de l’ornithologie, et supprime des caractères très-utiles; et nous sommes d’avis de conserver à cette plume le nom de penne bâtarde, qui la caractérise beaucoup mieux et fournit des éléments précieux pour les caractères génériques et les diagnoses. TRAVAUX INÉDITS. 91 Notes sur les Poussins des oiseaux d’Europe, par MM. A. Marchand. — Voir 1870, p. 305. Mergus serrator, Linn. — R. Z., 1869, pl. v. — Pouss., pl. LXXXI. Duvet de même nature que celui des jeunes canards, ayant aussi les quatre taches blanches sur le dos, dont deux très-apparentes sur les régions lombaires; dessus delà tête et parties supérieures d’un brun fauve ; gorge, poi¬ trine et ventre d’un blanc pur, une bande brune étroite partant des commissures du bec et passant au-dessous de l’œil ; un espace blanc sur le lorum se joignant au cercle blanc qui entoure l’œil presque complètement; joues roussâtres, côtés de la poitrine d’un brun fauve. D’après un exemplaire d’une dizaine de jours, dont la proportion est réduite aux trois quarts de la nature; le bec est bru¬ nâtre et les pieds jaunâtres; nous en avons reçu un autre d’Islande, plus âgé, mais en tout semblable. Le Harle huppé se reproduit dans le Nord; les nids sont composés de mousses mélangées de duvet, et la ponte est de huit à treize œufs. M. Mèves a capturé ce poussin (R. Z., 1864). Nous avons vu, dans la collection deM. Deloche, à Angers, des poussins du Mergus Merganser très-caractérisés par une tache noire dans la région du bec. Totanus ochropus, Temm. — R. Z., 1869, pl. vi. — Pouss., pl. LXXXII. Duvet long et filiforme à la pointe, laineux à la base, d’un roux violacé sur la tête et le dos , d’un blanc grisâtre sous la gorge et le ventre, faiblement lavé de roux sur la poitrine ; une bande sur le front partant de la naissance du bec, une bande sourcilière et une bande traversant l’œil; ces cinq bandes sont jointes sur la nuque sans for¬ mer de calotte; le dos et le dessus des ailes variés de noir, 92 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1872.) trois larges bandes principales sur le dos; bec ne dépas¬ sant pas la moitié de la longueur de la tête; tarses très- forts et doigts très-longs, brunâtres. D’après un poussin d’une dizaine de jours. Le Chevalier cul-blanc se repro¬ duit dans les régions tempérées du nord de l’Europe, il niche dans les herbes au bord des eaux, parfois, a-t-on dit, sur les arbres: la ponte est de quatre œufs; le poussin diffère de celui du T. Glareola, en ce qu’il n’a pas de ca¬ lotte noire comme ce dernier. Notre intention est défaire, pour lesChevaliers, une planche analogue à celle que nous avons donnée pour les Tétras, parce que leurs vertex sont aussi fort distincts. Astür Nisüs, Degl. — R. Z., 1869, pl. vii. — Pouss., pl. LXXXIII. Duvet cotonneux, rare et léger, d’un blanc pur; parties dénudées jaune citron; bec noir de corne, cires et pieds jaunes, ongles noirâtres, yeux à demi fermés. D’après un poussin de quatre ou cinq jours; nous en possédons plu¬ sieurs d’une dizaine de jours, et deux autres, & et Ç, ayant atteint la taille de leurs parents, et dont les pennes des ailes sont sorties du milieu d’un duvet blanc pur. L’Épervier niche sur les arbres élevés des futaies, fréquemment sur les sapins, sa ponte est de quatre à six œufs. Voir une planche très-exacte due au talent de M. Dressler, dont les chro¬ molithographies sont fort remarquables. (Bettoni,. Uccelli in Lomb., pl. xxxvi.) Buteo lagopus, Vieill. — R. Z., 1869, pl. vm. — Pouss., pl. LXXXIV. Duvet court et laineux sur le corps, se prolongeant en longues soies sur latête, d’un blanc jaunâtre sur la tête et sous le ventre, plus cendré sur le dos; bec noir , cires, lo- rums, tour des yeux, partie dénudée du ventre et pieds d’un jaune pâle, dessus du tarse recouvert de duvet. D’après un poussin d’une douzaine de jours, faisant partie TRAVAUX INÉDITS. 93 de la collection de M. Vian, à l’obligeance duquel nous en devons la communication; notre planche est réduite à la moitié de la nature. Les mœurs et le mode de nidifica¬ tion de la Buse pattue sont les mêmes que ceux de la Buse ordinaire ; elle niche sur les arbres élevés, parfois sur les rochers, et sa ponte est de quatre œufs. M. Mèves a cap¬ turé des poussins vivants dans sa course du Jemtland (R. Z., 1864). Falco tinnunculus, Linn. — R. Z., 1869, pl. ix. — Pouss., pl. LXXXV. Le poussin sortant de l’œuf est d’un blanc jaunâtre, et notre planche eût été si semblable à celle de la Cresserel- lette, dont elle n’eût différé que par les ongles noirs, que nous avons jugé plus intéressant de choisir une Cresse- relle de quelques jours, dont les plumes des ailes appa¬ raissent dans leurs fourreaux. A ce moment le duvet a épaissi et pris une teinte d’un gris cendré roux; le bec est couleur'de chair, les cires sont jaune paille, le tour des yeux et les parties dénudées jaunes, la peau des lorums et des joues d’un vert livide avec de petites pointes de duvet blanc, les ongles noir de corne. D’après un poussin vi¬ vant d’une dizaine de jours et réduit aux deux tiers. Nous en avons déniché un assez grand nombre d’âges variés : nous trouvâmes une fois, dans un nid, des jeunes emplu¬ més ayant des ongles blancs. La Gresserelie, suivant les localités, niche dans les ruines, les clochers, sur les falaises, et fréquemment sur les arbres, dans des nids de pies abandonnés, nous en avons même vu chasser les pies pour s’emparer de leurs nids; la ponte est de quatre ou cinq œufs et commence en avril. Les jeunes restent avec leurs parents jusqu’en septembre. (Voir Uccelli in Lomb., pl. xxxv.) 94 rev. et mag. de zoologie. [Mars 1872.) Falco cenchris, Naum. — R. Z., 1869, pl. x. — Pouss., pl.LXXXVI. Duvet soyeux, peu garni, d’un blanc pur , peau des par¬ ties dénudées jaune; bec et pieds jaune pâle sur notre exemplaire desséché ; ongles blancs, seul caractère qui nous paraisse séparer le poussin de la Cresserellette de celui de la Cresserelle. D’après un jeune de trois ou quatre jours. Ce faucon niche aussi dans les vieux murs et les trous des rochers ; sa ponte est de trois ou quatre œufs. Püffinus cinereus, Temm. — R. Z., 1869, pl. xiv. — Pouss., pl. LXXXVII. Duvet long de 0m,03 à 0in,0A, à la fois léger et tou ffu fort grossier , gris cendré violacé; la poitrine d’un blanc sale; joues, gorge et front dénudés, jaunâtres; bec très- fort, jaune livide, très-différent du bec noirâtre et com¬ parativement grêle du jeune Mancks; pieds jaunes. D’après un jeune d’une quinzaine de jours, reçu des Cy- clades, et que nous avons réduit de moitié. Le Puffin cen¬ dré est répandu sur la Méditerranée, et se reproduit sur les îles de cette mer; la femelle dépose un seul œuf dans les trous des rochers, et M. Gerbe dit (Ornith. eur.) qu’aus- sitôt après l’éclosion elle abandonne le nid, cherche un gîte dans un autre trou des environs, et ne vient visiter son petit que la nuit pour lui apporter de la nourriture. Nous avons fait paraître, dans la R. Z., 1869, pl. i, et Pouss., pl. lxxix, une figure portant le nom de Puffinus Cine- reus; mais dans le texte nous avons restitué cette planche au Puff. Anglorum, qu’elle représentait réellement. Cette erreur s’était glissée à l’impression pendant notre absence, et une rectification a été insérée à la fin de la table de l’année 1869 de la Revue zoologique. TRAVAUX INÉDITS. 95 Phaeton æthereus, Linn. — R. Z., 1869, pl. xv. — Pouss., pl. LXXXVIII. Duvet atteignant 0m,03 de longueur et se soulevant au moindre souffle; entièrement d’un blanc pur; la peau des lorums est noire, et semée de petites pointes de duvet blanc; la peau qui apparaît à la gorge est jaunâtre; le bec et les pieds sont d’un brun rougeâtre; le bouton du bec est encore visible sur notre exemplaire, bien que notre planche ne soit que la moitié de la nature. Le duvet de ce poussin est trop léger pour lui permettre de nager, il doit s’élever dans le nid. M. Gerbe dit ( Ornith . eur.) que ces oiseaux naissent couverts d’un long duvet blanchâtre, lavé d’une légère teinte brunâtre sur la tête et le dos. Notre poussin est d’un blanc pur, nous ignorons s’il a perdu ou n’a pas encore acquis la teinte brunâtre sur le dos. Les Phaétons habitent les tropiques, et leur admis¬ sion sur les listes des oiseaux d’Europe est très-contestée; nous l’avons figuré à l’état de duvet, pensant qu’il était peu connu. Strix bubo, Linn. — » R. Z., 1869, pl. xvi. — » Pouss., pl. lxxxix. Duvet épais, laineux, irrégulier, d’un gris roussâtre barré de raies brunes, indécises, portant à l’extrémité des duvets blanchâtres, très-légers et peu adhérents; ces du¬ vets sont les restes du premier habit blanchâtre que doit porter le jeune Grand-Duc à sa sortie de l’œuf; duvets très-longs au-dessus des cuisses; la poitrine est le point sur lequel le roux est le plus vif; bec et pieds énormes, tarses et doigts couverts d’un épais duvet roussâtre. D’après un jeune âgé d’une dizaine de jours et réduit au tiers, il provient des Rasses-Alpes ; les poussins de cette espèce doivent grossir avec une prodigieuse rapidité, car nous en possédons un dont les pennes des ailes sont les seules plumes commençant à paraître, et dont la taille 96 rev. et mag. de zoologie. ( Mars 1872.) n’est pas fort loin d’égaler celle de l’oiseau adulte. Le Grand-Duc défend son nid avec courage, il l’établit dans les vieilles murailles et les trous des rochers ; sa ponte est de deux œufs, rarement trois. Linné, dans un voyage en Laponie, trouva un nid sur l’un des arbres les plus élevés du pays, le 17 mai ; ce nid contenait un œuf infécond, et deux poussins très-petits et couverts d’un duvet blan¬ châtre. Strix Tengmalmi, Gmel. — R. Z., 1869, pl. xvn. — Pouss., pl. xc. Duvet long et léger, d’un brun violacé, portant, à son extrémité, de petites houppes du duvet blanc pur qui couvre le jeune lors de son éclosion; ce duvet blanc est chassé par le brun, et tombe au bout de quelques jours, ce qui, comme nous l’avons déjà remarqué, arrive évidemment chez tous les rapaces nocturnes; disques noirs autour des yeux ; bec gris de corne ; tarses garnis de duvets nais¬ sants ; doigts brunâtres, ongles noirs ; les parties dénu¬ dées du bas du cou et du ventre paraissent avoir été jaunes. D’après deux exemplaires, que nous avons choisis chez M. E. Fairmaire sur un certain nombre de sujets de différents âges, celui que nous avons dessiné peut avoir une dizaine de jours ; ces jeunes Tengmalms sont bien ca¬ ractérisés par le duvet brun qui devient le plumage avant la première mue. Cette espèce fréquente les forêts de pins des montagnes, et est sédentaire dans les Vosges et les Basses-Alpes; elle niche dans des arbres creux et construi¬ rait aussi parfois un nid d’herbes vers la moitié de la hau¬ teur d’un sapin ; sa ponte est habituellement de quatre œufs. {La suite prochainement.) TRAVAUX INÉDITS. 97 Etudes sur les scorpions, par Eugène Simon. Révision des Heterometrus du groupe de l’H. a/er, L. — Suite, voir p. 64. 4. Heterometrus megacephalus, Ch. Koch. Buthus megacephalus , Ch. Koch. Ar., t. III. Ce scorpion, qui paraît extrêmement commun en Co- chinchine, est plus petit que les précédents; mes plus grands individus ne dépassent pas 120mm. La portion caudiforme est plus grêle et relativement plus courte; elle forme exactement la moitié de la longueur du corps. Les téguments sont presque lisses; le bord antérieur du cépha¬ lothorax présente cependant une bordure de granulations assez fortes; on peut dire que ce caractère est, jusqu’ici, spécial à cette espèce. Les yeux latéraux sont surmontés d’une carène denticulée, ils sont placés sur un angle plus aigu qu’ils ne le sont généralement chez les hetero¬ metrus. Les peignes présentent seize dents dont les dernières sont beaucoup plus longues que la lamelle. La main de la patte-mâchoire a presque la même forme que chez le Swammerdami , mais elle est beaucoup plus convexe, sa dilatation interne paraît presque globuleuse; sa face supérieure est à peu près lisse et marquée de quelques points sétigères; elle devient, cependant, granu¬ leuse sur le bord interne; ces granulations s’étendent un peu en dessous, mais elles deviennent de plus en plus rares à mesure qu’on s’éloigne du bord. La face supérieure de la cuisse est entièrement lisse; elle est limitée en dessus par une ligne denticulée et en avant par plusieurs lignes semblables formées d’épines courtes et aiguës. jL’article de la jambe est anguleux mais ses côtes sont lisses, sa dilatation interne se termine par une seule petite épine. Dans le jeune âge la main présente des côtes longitudi¬ nales obtuses qui s’effacent chez l’adulte. 2e série, t. xxiii. Année 1872. 7 98 rev. et mag. de zoologie. [Mars 1872.) 5. Heterometrus cyaneus, Ch. Koch. Buthus cyaneus , Ch. Koch. Arach.,1. III. Buthus reticulatus, Ch. Koch. Arach., t. IV. Cet Heterometrus, qui est propre à l’île de Java, n’a que de 85 à 90mm de longueur; la portion caudiforme est rela¬ tivement grêle et plus courte que le corps; elle est avec lui dans la proportion de 40 à 45. Il est voisin du megacephalus , et presque intermédiaire, par ses caractères, entre celui-ci et Y H. afer. Il est plus granuleux que le megacephalus, dont il a le faciès; ainsi la face supérieure de la cuisse de la patte- mâchoire, et le côté externe de la jambe sont garnis de tubercules; les carènes caudales sont beaucoup plus éle¬ vées et formées d’épines très-aiguës; les granulations du corselet ne sont pas localisées sur son bord antérieur, mais elles s’étendent sur presque toute sa surface. Les yeux latéraux forment une ligne plus droite; ils sont surmontés d’une carène plus basse, presque lisse ; les deux premiers se touchent presque, tandis que le troisième est bien isolé. Le caractère le plus remarquable est la petitesse et la dé¬ pression du mamelon oculaire médian ; ses yeux sont aussi relativement petits et ils sont placés presque à plat. Je possède quelques exemplaires de cette belle espèce, qui m’ont été envoyés de Java par M. le docteur Ploëm ; il est facile de se convaincre que les Buthus cyaneus et reticulatus de Ch. Koch ne diffèrent que par la couleur. L’ Heterometrus spinifer d’Ehremberg(symbolæ physicæ) doit se placer à côté des megacephalus et cyaneus, mais je pense qu’il ne peut être assimilé ni à l’un ni à l'autre : la main, en effet, est plus étroite et plus longue, l’épine qui termine l’avance interne de l’article tibial est aiguë et plus développée que chez aucun autre heterometrus; l’au¬ teur ne fait pas mention du peigne dans sa courte diagnose TRAVAUX INÉDITS. 99 mais le petit dessin au trait qui représente cet organe sur la pl. 1 lui donne vingt-quatre dents ; s’il n’y a pas là erreur, cette espèce s’éloigne fortement de toutes ses congénères; la forme du corselet, et surtout de la portion caudiforme, ne diffère pas de celle de l’Heterometrus cyaneus. 6. Hetrrometrus afer, Linné. Scorpio afer , Linné, Fabr. Scorpio indus , de Geer. Buthus Cœsar , Ch. Koch, t. IX. Scorpio afer, Milne-Edwards. Reg. an. Cuv. Ar. « 5. pectinibus, tredecim dentatis, manibus subcordatis pilosis. » Linné, Syst. nat., t. II, 1038, n° 3. « S. indus , octonoculus pectinibus 12 dentatis, mani¬ bus ovatis", scabris, cauda corporis fere longitudinis, aculeo simplici. » De Geer, ins. 7, 341, n° 3. Ces phrases descriptives ne peuvent s’appliquer à au¬ cune des espèces précédentes ; toutes, en effet, ont de seize à dix-huit dents aux peignes, et Linné était trop exact observateur pour avoir commis une faute si facile à évi¬ ter; en admettant que Linné se fût trompé, il serait au moins singulier que de Geer eût fait de même; de plus, les espèces précédentes ont si peu de poils sur les pattes- mâchoires, que Linné les aurait certainement passés sous silence dans sa courte diagnose, tandis que l’espèce dont il s’agit a le bord interne de la main hérissé de longs crins, qui justifient parfaitement l’expression « manibus subcordatis pilosis. » L’ Heterometrus afer , qui paraît commun au Bengale, est plus petit que le megacephalus , mon plus grand exem¬ plaire ne mesurant pas plus de 109mra; il a un peu le faciès de celui-ci, mais il s’en distingue cependant par des ca¬ ractères beaucoup plus tranchés que toutes les espèces précédentes. 100 rev. et mag. de zoologie. ( Mars 1872.) La portion caudiforme est un peu plus longue : elle est de 52mra quand la portion élargie est de 43mm; l’échan¬ crure antérieure est, au moins, aussi profonde que chez le megacephalus. Les peignes ont de onze à treize dents qui sont plus larges, du moins celles de l’extrémité, que la lamelle; c’est l’Heterometrus chez lequel les granu¬ lations sont les plus développées : le corselet est entière¬ ment et uniformément revêtu de gros tubercules, terminés chacun par un petit mamelon arrondi, très-brillant; sur ses bords se voit aussi une rangée de tubercules séti~ gères. Les arceaux de l’abdomen, ainsi que les arceaux cau- diformes, sont, aussi, fortement granuleux ; sur ces der¬ niers les granulations forment plusieurs lignes, parallèles aux carènes, ce qui ne se voit chez aucune autre espèce du genre; le cinquième anneau, qui est presque d’un tiers plus long que le premier, est plus lisse que les pré¬ cédents, surtout dans sa portion terminale. La patte-mâchoire est de proportion normale; la face antérieure de la cuisse présente plusieurs séries de tuber¬ cules aigus, sa face supérieure plane en est aussi revêtue comme chez Y H. Swammerdami ; elle est limitée supérieu¬ rement par une carène élevée et denticulée; en dessous le même article est légèrement concave et aussi un peu gra¬ nuleux ; l’article suivant est presque lisse sur ses faces su¬ périeure, inférieure et externe; ses côtes sont obtuses; sa face interne s’avance dans le milieu en forme de saillie conique, qui est hérissée, à l’extrémité, de nombreuses pointes; la main est plus étroite que chez le megacephalus , surtout plus déprimée; elle est deux fois plus longue que large en comptant le doigt fixe, qui forme la moitié de sa longueur ; en dessus, ses granulations sont relativement faibles, obtuses, réticulées, elles deviennent plus fortes et plus aiguës sur le bord interne, où elles sont entremêlées de longs crins divergents; le dessous de la main pré¬ sente ainsi de petits tubercules isolés. TRAVAUX INÉDITS. 101 Ch. Koch a certainement décrit le même scorpion sous le nom de Buthus cœsar; sa description s’accorde parfai¬ tement, mais la figure présente quelques inexactitudes; les doigts, par exemple, sont représentés trop courts et trop robustes, relativement à la main. (Fin.) Descriptions d’espèces nouvelles de Carabiques de la tribu des Troncatipennes , et remarques synonymiques, par M. le baron de Chaudoir. Caïophœna Bonvouloiri. Long. 8 1/2 mill. Ressemble à la bifasciatal sensiblement plus grande; col plus mince, tête plus rétrécie à sa naissance ; corselet sensiblement plus allongé et bien plus long que large, avec les côtés moins arrondis et plus sinués avant les angles postérieurs, ceux antérieurs moins arrondis, presque droits ; élytres bien plus allongées et plus parallèles, tronquées un peu plus obliquement à l’extrémité, striées et ponctuées à peu près de même; antennes et pattes plus longues ; les premières beaucoup plus grêles, les articles 4 à 11 beau¬ coup plus longs. La coloration est la même, mais la bande jaune antérieure des élytres ne dépasse pas la deuxième strie vers la suture, et se rétrécit davantage sur le disque, la bordure postérieure ne se dilate guère près de la su¬ ture. Donnée par M. de Bonvouloir comme venant des bords du Maroni, dans la Guyane française. Dendrocellus parallelus. Long. 10 mill. Très- voisin de ïunidentatus et coloré à peu près de même, il en diffère par son corselet plus étroit^ ses élytres bien plus parallèles et qui ne s’élargissent pas après le premier tiers, les inter¬ valles des stries moins convexes et couverts de points un peu plus petits; les dents du peigne des crochets des tarses sont constamment beaucoup plus courtes et ne sont guère 102 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1872.) que des dentelures. D’un vert-bleuâtre plus clair, les parties de la bouche, les antennes et les pattes d’un jaune- testacé clair, avec le premier article devenant brun vers l’extrémité, ainsi que les cuisses, dont le bout est bien moins foncé que dans Y unidentatus , qui, de plus, a les jambes brunes. Deux individus m’ont été donnés par feu Doüé, comme venant de Sumatra. Dendrocellus Ternatensis. Long. 10 mill. Il est plus grand et proportionnellement plus large que le geniculatus et par sa forme se rapproche le plus du rugicollis , Chaud. = Flavipes Schmii>t-Gæbel (que MM. de Harold et Gem- minger ont omis dans leur catalogue). Il est d’un vert plus olivâtre, les côtés du corselet sont plus arqués avant la sinuosité postérieure, ses angles postérieurs sont aigus au sommet et plus saillants; il y a une petite dent aiguë à l’angle externe de l’extrémité des élytres, dont la base descend plus obliquement vers les épaules, qui sont plus obtuses; la ponctuation des intervalles est plus forte; la plus grande partie du premier article des antennes, le second et le troisième en partie, ainsi que le tiers exté¬ rieur des cuisses, sont bruns ; le reste des antennes et des pattes, ainsi que les palpes et les parties de la bouche, d’un jaune ferrugineux. Il m’a été cédé par M. E. Deyrolle comme venant de Ternate. Note. Le Dendr. geniculatus se trouve aussi dans la presqu’île de Malacca, j’en ai eu un individu de ce pays de M. H. Deyrolle ; le rugicollis figure sous le nom de nepalensis dans la collection Hope, qui ne l’a, je crois, pas décrit. Drypta Mouhoti. Long. 8 mill. Colorée comme la cras - siuscula , mais bien plus petite ; partie postérieure de la tête moins carrée; yeux plus saillants; corselet plus étroit, plus crénelé sur ses bords; élytres sensiblement plus TRAVAUX INÉDITS. 103 courtes, un peu plus élargies en arrière ; ponctuation des intervalles plus fine, pas plus serrée. Un individu, pris par feu Mouhot dans le Laos, et qui m’a été généreusement donné par M. Saunders. Galerita mexicana. Long. 16 millim. Elle n’est point, comme je l’âi cru (Bull, de la Soc. des Natur. de Mosc., 1861, II, p . 560), identique avec Yatripes Leconte, dont j’ai reçu depuis lors un individu deM. Leconte lui-même. Elle est colorée exactement de même, mais la partie de la tête derrière les yeux est plus courte, le corselet propor¬ tionnellement plus petit et moins arrondi sur les côtés ; les élytres sont plus anguleuses aux épaules et moins ar¬ rondies sur les côtés, ce qui leur donne une forme moins ovalaire et plus en rectangle allongé, légèrement rétréci vers la base; l’extrémité est coupée plus obliquement, les stries sont plus marquées et le rebord latéral est encore plus étroit; les antennes et les pattes sont moins longues; les articles extérieurs des premières moins grêles et moins allongés; les cuisses du mâle moins renflées et les articles dilatés des tarses antérieurs un peu moins larges et moins prolongés en dedans. J’en possède, outre le type de Dejean (inédit), plusieurs individus qui m’ont été cédés par M. Sallé comme pris au Mexique. Zuphium brasiliense. Long. 6 mill. Intermédiaire entre le Batesi et Y œquinoctiale , tant sous le rapport de la taille que sous c lui de la forme ; plus obscur en dessus que tous les deux, étant entièrement d’un brun presque noir, avec les élytres recouvertes d’une très-forte pubescence d’un jaune-grisâtre. Tête comme dans le Batesi , élargie derrière les yeux et presque aussi échancrée postérieure¬ ment; corselet aussi long que large, moins élargi en avant que dans le Batesi , avec les angles antérieurs moins ar¬ rondis et conformes comme dans Y œquinoctiale ; la partie postérieure des côtés plus échancrée que dans ce dernier, mais un peu moins que dans le premier, avec le sommet 104 rev. et mag. de zoologie. ( Mars 1872.) des angles postérieurs droit, mais moins saillant que dans le Batesiy de sorte que la partie postérieure du corselet est plus rétrécie que dans Y œquinoctiale , mais un peu moins que dans le Batesi , le dessus ondulé et ponctué comme dans celui-ci, cependant un peu plus plane ; élytres plus étroites et plus parallèles que dans les deux autres, avec le milieu de la base tout aussi échancré que dans Y œquinoctiale ; le dessus strié et pointillé de même. Un individu, venant de la province de Sainte-Catherine (Brésil), et qui m’a été envoyé par M. Dohrn. Zuphium columbianum ; de la taille du mexicanum, au¬ quel il ressemble beaucoup, il en diffère cependant par le corselet un peu plus large antérieurement, avec les côtés plus arrondis vers le milieu et plus fortement sinués avant les angles postérieurs, qui sont plus aigus et plus saillants ; par les stries intérieures des élytres un peu plus mar¬ quées, avec les intervalles un peu moins planes, les troi¬ sième et cinquième semblent un peu plus élevés que les autres ; la tête manque à mon individu qui a été trouvé à la Nouvelle-Grenade par M. Lindig. Zuphium siamense . Long. 3 1/2 mill. Aussi petit que le Z. inconspicuum, Schmidt-Goebel, avec des palpes plus courts et plus renflés que dans les autres espèces, et des antennes bien moins grêles que dans les espèces d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Australie, mais à peine plus fortes que dans les espèces américaines. Beaucoup plus petit que le modestum ; tête et corselet comme dans celui-ci, ce der¬ nier seulement un peu moins allongé ; élytres bien plus courtes que l’abdomen, avec les côtés plus droits, l’angle de l’extrémité de la suture bien plus arrondi, et un petit angle un peu rentrant sur le milieu du bord postérieur, précédé d’un petit trait imprimé; le dessus plus plan, strié, pointillé et pubescent comme chez le modestum. L’individu que j’ai eu de M. le comte de Castelnau, comme venant de Siam, est d’un jaune testacé, avec les élytres et les pattes plus claires. TRAVAUX INÉDITS. 105 Note. Zuphium pubescens , Nietner, est le même insecte que j’ai pensé être une variété de Yolens , que j’avais nommée rufifrons; le nom de M. Nietner, ayant la prio¬ rité, devra rester à cet insecte, quoique le mien eût été plus approprié. On le rencontre depuis le Bengale jusqu’à Ceylan. D’après une note que j’ai prise à Prague, en examinant la collection Helfer, le Z. vittigerum , Schmidt-Goebel, ne serait qu’un individu fraîchement éclos du bimaculatum du même. Diaphorus intermedius Long. 5 1?2 mill. C’est une forme intermédiaire entre les polystichoides et pygmœus , un peu plus petit et plus étroit que le premier, un peu plus grand et autrement ponctué que le second, avec les articles 4-11 des antennes plus courts que dans le pre¬ mier, mais un peu plus longs que dans le second; tète et corselet plus étroits que dans le polystichoides , exactement ponctués de même, ce dernier, de forme plus allongée, moins arrondi sur les côtés, et plus finement relevé sur ses bords latéraux, avec la saillie de l’angle basal moins forte, quoique aussi aiguë ; élijtres visiblement plus étroites et plus parallèles, pas plus convexes, striées et pointillées de même ; le dessus est un peu moins foncé, l’abdomen un peu plus rougeâtre; le premier article des antennes nullement rembruni. J’en possède un individu trouvé par M. Lindig dans la Nouvelle-Grenade. Diaphorus granulosus. Long. 6 mill. Il est plus grand que le pygmœus ; la tête et le corselet ont à peu près la même forme, ce dernier est un peu moins convexe ; la ponctuation est plus serrée sur ces deux parties et presque aussi forte, mais elle est plus forte et moins dense que dans les espèces voisines du polystichoides ; l’angle basal forme une saillie plus forte et plus aiguë ; les élytres sont étroites et parallèles comme dans le dorsalis , un peu plus courtes, les stries sont assez marquées; les intervalles peu convexes, couverts d’une ponctuation assez forte, moins 106 rev. et mag. de zoologie. ( Mars 1872.) serrée que dans 1 e polystichoides, également distribuée sur la surface; antennes courtes comme dans le pygmæus. Il m’a été envoyé par M. Dohrn comme venant de Sainte- Catherine (Brésil). Diaphorus tenuicornis Long. 5 1?2 miil. Il diffère de toutes les espèces décrites de ce genre par la ténuité des antennes, qui sont plus allongées que dans la plupart des autres, et dont le premier article est moins gros; le second et le troisième plus courts que les suivants, sont un peu coniques, mais moins globuleux ; les suivants sont longs et minces; par les palpes maxillaires qui sont aussi bien plus grêles, et dont le dernier article est très-peu sécuri- forme et peu tronqué à l’extrémité. Il se rapproche des Lecontei et albicornis par la forme de son corselet , qui n’offre point de saillie dentiforme et aiguë aux angles de la base, mais qui est simplement coupée carrément avec les angles droits, à sommet un peu arrondi ; il est plus étroit, ainsi que la tête, et tous deux sont légèrement ponctués ; les points sont très-petits et peu serrés, surtout sur la tête et aux abords de la ligne médiane du corselet, partie antérieure des côtés de celui-ci moins arrondie; les élytres sont étroites, parallèles et un peu plus longues que dansl eLecontei, presque planes, surtout sur le disque; les stries sont bien gravées, à peine ponctuées ; les inter¬ valles sont aplanis, et les points dont ils sont parsemés sont très-peu serrés et à peine perceptibles ; les pattes sont bien plus allongées et plus grêles. D’un brun plus clair, surtout sur les élytres, antennes, palpes et pattes d’un testacé clair. Il provient de la collection faite par feu Truqui dans l’intérieur du Mexique, et m’a été généreu¬ sement donné par M. A. Fry. Note. Le genre Diaphorus peut être divisé en deux sous-genres, d’après la forme de la partie postérieure du corselet ; le premier (Diaphorus, sens, propr.) compren¬ dra les espèces chez lesquelles la base du corselet est cy¬ lindrique, dont les angles postérieurs de celui-ci ne for- TRAVAUX INÉDITS. 107 ment pas de saillie dentiforme aiguë, suivie d’une échan¬ crure sur les côtés du bord postérieur. Espèces : tenuicornis ; elegans ; albicornis; Lecontei ; tenuicollis ; subfasciatus et Leprieuri ; dans le second, que M. le Dr Leconte considère comme un genre distinct, et auquel il a donné les noms de Thalpius et d ’Enaphorus, se placent les espèces dont les angles postérieurs du corselet for¬ ment une saillie aignë, et dont la base est échancrée près des angles et prolongée entre les échancrures. Les Ena - phorus comprendront les espèces dont les élytres sont couvertes d’une ponctuation régulière plus ou moins forte et serrée, savoir : Batesi ; polystichoides ; intermedius ; gra- nulosus ; rufulus et une espèce de Californie qui me sem¬ ble distincte de la précédente par sa taille, qui dépasse même celle du dor salis (6 1/2 mill.), par la convexité plus grande du corselet et des élytres qui ne sont point aplatis comme dans 1 e rufulus, par les côtés du corselet sensi¬ blement plus arrondis et plus profondément sinués avant les angles postérieurs; la ponctuation de la surface est, d’ailleurs, la même. Je l’ai dédiée à M. Horn, qui l’a trouvée en Californie, et l’ai nommée Horni. Les vrais Thalpius renferment deux espèces connues depuis long¬ temps : pygmœus et dorsalis , dont les intervalles des élytres sont presque lisses, relevés et séparés par des sil¬ lons largement ponctués. (La suite prochainement .) Révision des Cléonides, par M. Chevrolat. — (Suite. — Voir p. 16.) XVII. Isomerus , Motsch. 1. Clathratus, Oliv. Sch. Ægypt. V. Leucomelas (Ch.) Sch. Algir. 1. Torosus, Sch. Bokl. Turco. 2. Gaspius, Sch, Id. Id. 3. Granosus, Zbk. Turcom. 4. Quadrimaculatus, Mot.Ft.-Pero XVIII. Trichocleonus, Motsch. 1. Leucophyllus, Fisch. Sch.Tatar. 2. Umbrosus (Jek.), Chv. Ind. or. 1. Luiorii, Chv., Alg. Syr. XX. Cylindropterus , Chv. Cléonides vrais. XIX. Liocleonus, Mots. 108 kev. et mag. de zoologie. {Mars 1872.) XXI. Chronosomus , Mt. Lac. 1. Fischer, Sch. Tat. mag., Granulatus Fisch. (fig. sole). 2. SamsoDovii, Sch. Kirg. 3. Roridus, Fabr. S. Hung. 4. Ocularis, Fabr., ltal. Barbarus, Oliv. Barb. XXII. Trachydemus, Chv. 1. Rugosus, Luc. (Pachyd.) Algir. 2. Basalis, Chv. (Larin), Gall. I d. XIII. Chromoderus , Mots. 1. Albidus, Fabr. Sch. Europ. Niveus, Bonsdorf. Bousdorfi, Oliv. Caudidus, Hb. Affinis, Schk. Berolinensis, Gml. 2. Declivis, Oliv. Sch. Hung. Pers. Y. Scalaris, Fisch. Sibir. Podol. Hamatus, Gebler. XXIV. Porocleonus, Mots. 1. Scrobicollis, Mots. Russ. mér. 2. Mongolicus, Fald. Mongol. Robustus (Gebl.) Sibir. 3. Insidiosus, Chv. Sarepta, 4. Glacialis, Hb. C. B. Sp. Nebulosus, Sparm. Forinosus, Oliv. XXV. Cenlrocleonus, Chv. 1. Fallax, Sch. Cap. B. Sp. XXVI. Tetragonolhorax , Chv. 1. Retusus, F. Sch. Seneg. Ægypt. 2. Senectus, S. îd. V. Quadraticollis, S. XXVII. Gonocleonus (Jekel), Chv. 1. Helferi, Chv. Sicil. Algir. 2. Margarititerus, Luc. Algir. 3. Augulatus, Chv. Id. 4. Cristulatus, Frm. Id. Cottyi (Lucas). XXVIII. Leucosomus, Mts. Lac. 1. Ophthalmicus, Rossi. Eur. Alg. V. Ocellatus, Sicil. 2. Suillus, Sch. C. B. Sp. 3. Hieroglyphicus, Ol.Afr. sept. 4. Senegalensis, Sch. Seneg. 5. Héros, Ch. Alg. mer. XXIX. Neocleonus , Chv. 1. Mucidus, Gerrn. C. B. Sp. V. Velatus, Germ. V. Maculipes, Germ. 2. Coquereli, Chv. Madag. Seneg. 3. Lateralis (Chv.) Sch. Seneg, 4. Kordofanus, Sch. Sen. Kord. 5. Albogilvus (Ch.). Sch. Seneg. Ophinotus (Dup.), Sch. Caliginosus, Dej. 6. Arenarius, Oliv. Ind. cr. Pers. 7. Thibetanus, Chv. Ind. bor. 9. Vittiger, Sch. As. Min. Frenatus, Reiche, Algir. 10. Bimaculatus, Chv. Siam. 11. Orientalis (Dej.). Chv. Ind. or. 12. Macilentus, Oliv. Bengal. 13. Zébra, Chv. Sylhet. 14. Pallasii, Sch. Turcom. 15. Impressithorax (Sch.), Chv. C. B. Sp. 16. Rufirostris, Chv. Seneg. 17. Fumosus (Chv.) Sch. Seneg. Alg. 18. Hypocrita, Chv. Ind. or. 19. Sordidus, Chv. Amboine. 20. Brevis, Sch. Nubia. XXX. Coniocleonus , Mots. 1. Carmirostris, Sch. Sib. or. XXXI. Apleurus , Chv. 1. Fossus, Chv. Mexico. XXXII. Pachycerus, Sch. 1. Scabrosus, Sch. Gall. Sic. Cordiger, Germ Græc. Syr. 2. Segnis ^Hoff.) Sch. Gall. Hung. Faldermannii, Dj. Turcom. 3. Albarius (Chv.) Sch. Gall. Sicil. 4. Abeillei, Chv. Gall. m. 5. Opimus (Chv.) Gyll. Sch. Seneg. 6. Planirostris, Bohm. N... 7. Vestitus, Sch. Ægypt. 8. Picipes (Stev.) Sch. Russ. m. 9. Crucifer, Hoch. Arménie. XXXIII. Rhabdorhynchus , Mots, t. Anchusæ, Ch. Syrie. a n TRAVAUX 2. Mixtus, F. Oliv. Sic. Alg. Menetriesi, Sch. Caucas. 3. Varius, Hbst. Gall. Sic. 4. Seriegranosus, Ch. Algir. 5. Kareliai, Fabr. in Sch. Græc. Persia. XXXIV. Mec a s pis, Sch. 1. Palmatus, Oliv. Gall. Ital. 2. Alternans, Oliv. Id. Syrie. 3. Cæsus, Sch. Europe. Incisuratus, S. Alternaos, var. S. Costatns, Lac. Mœrens, Sch. 4. Cænobita, Oliv. Europe. Alternans, V. Sch. Luscans, Hb. Sisymbrii, Dahl. Var. Nanus, Sch. — Misellus, Sch. 5. Octosignatus, Sch. Pers. occ. 6. Albovirgatus, Chv. Algir. XXXV. Pseudocleonus, Chev. Oosomus, Mts. 1. Costatus, Fabr. Europ. Biiineatus, Rossi. 2. Cinereus, Fabr. Europ. Costatus, Hb. Bicarinatus, Fisch. 3. Senilis, Rosh, Hisp. Cors. Var. Fimbriatus, Ch. Alger. 4. Obsolètes (Mut.) Sch. Sibir. Dauricus, Stev. Daurie. 5. Costicolüs, Sch. Persia. 6. Grammicus, Panz. Europ. Biiineatus, Oliv. 7. Marginicollis, Sch. Sarepta. Obtusirostris (Beck). XXXVI. Cyphocleonus, Mots. 1. Morbillosus, Fabr. Eur. m. Tigrinus, Oliv. Barbar. Verrucicollis, B i I b , C. B. Sp. Var.Hedenbergi, Sch. Ægypt. . Altaicus, Gebl. Sibir. . Adumbratus, Sch. Sibir. Occultus, Sch. 4. Trisulcatus, Hb. Eur. Madidus, Oliv. Hybridus, Germ. Quinquelineatus, Hb. 5. Volvulus, Sch. Caucas. 6. Testatus, Sch. Etrur. (Pictus, Dj. Daim.) INÉDITS. 109 7. Lejeunei, Frm. Alg. 8. Achates (Friv.), Sch. Hung. - 8 bis. Samaritanus, Reich. As. m. Alg. 9. Sparsus, Sch. Ital. Pers. 10. Cenchrus, Pall. Sch. Cauc. Kirg. 11. Miegii, Frm. Hispau. Piochardi, Bris. 12. Marmoratus, Fabr. Eur. Alg. Sib. Tigrinus, Panz. Marmoreus, Schk. Dealbatus, Gmel. Roridus, Voet. 13. Marmottani, Ch. Bris. Hisp. 14. Trivittatus, Say, Am. bor. Vittatus? Kirby. XXXVII. Prionorhinus , Chev. 1. Canus, Wied. C. B. Sp. Lacrymosus, Sch. Guttatus, Chv. 2. Granulatus, Oliv. C. B. Sp. 3. Stillatus, Sch. C. B. Sp. Sulcirostris, Spar. XXXVIII. Cnemodonlus, Chv. 1. Limpidus (Ch.), Sch. C. B. Sp. 2. Gypsatus, Chev. Id. 3. Oblongus, Chev. Id. 4. Deuomioandus, Chev. Id. Sparsus, Sch. XXXIX. Cleonus, auct. Sch. Cleonis, auct. Anter. Lixus, Illig. Oliv. Latr. 1. Sardous, Chev. Sardin. 2. Scutellatus, Boh. Sch.' As. m. Sicil. 4-Carinatus, Meg. 3. Impexus, Mots. Kirghis. 4. Sulcirostris, Linn. Europe. Nebulosus, Knoch. Fuscatus, Gmel. Fasciatus, Vil], XL. Xanlhoclielus, Chev. 1. Nomas, Pall. Sch. Caucas. Firmus, Sch. Eversmanni (Fald.), Sch. 2. Cinctiventris, Sch. Ægypt. Asperatus, Dej. 3. Longus, Chev. N... 4. Perlatus, F. Iud. or. 5. Faunus, Oliv. Id. 6. Inquinatus, Oliv. Java. 110 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1872.) Superciliosus, Sch. Ind. or. 7. Sulphurifer, Chv. Id. Mixtus, Sch. 8. Cœlestis, Chv. Chme. 9. Moutivagus, Chev. Sibir. 10. Niloticus, Chev. Ægypt. Species invisæ. Cicatricosus, Hoppe. S. Gerra. Complanatus, Zbk. S. Turcom. Coriagiüosus, Zbk. S. Id. Excavatus, Zbk, S. Id. Fasciatus, Fisch. S. Persia? Feuestratus, Pal I . S. Furcatus, Zbk. S. Turcom. Gotschii, Hoch. Koleu. Id. Granulosus, Mnt. S. Sibir. IncanesceDS, Fr. Sch. Germ. Interstioctus, Sch. Fald. Pers. occ. Leucomelauus (Hope), S. Iud. or. Longulus, Sch. Caff. Nubeculosus, Boh. S. Cauc. Turcom. Oruatus, Zbk. Musculus, Sch. Karel. Sibir. Nasutus, Hocb. Kolen. Arm. Oculatus, Fisch. S. Persia. Obliteratus, Sch. Kol. Sibir. Paganus, Sch. Turcom. Sparsus, Zbk. Panderi, Fisch. Tatar. Rubrifroos, Fisch. Dauria. Scrobicollis, Sch. Caffria. Signaticollis, Sch. Fald. Pers. occ. Simplex, Hb. S. C. B. Sp. Thuubergi, S. Fabr. Ind. or. Virgatus, Sch. Fald. Caucas. Yittatus, Kirby. Am. sept. Espèces appartenant à d'autres groupes. De Haani, Sch. Java. G. Peribletus (Lixides). Plicatus, Oliv. Sch. Eur. m., Algir. Var. Siculus, Sch. fait partie des Hypsonotides Jekel. DE L’INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LES LARVES DE DIPTÈRES privées d’organes extérieurs de la vision. Première partie (1). Par M. G. Pouchet. Weismann, dans son beau travail sur le développe¬ ment des muscidés, remarque que quand on met, dans un vase qui renferme des larves de mouche ou asticots , un morceau de bois, ceux-ci pénètrent sous lui et le sou¬ lèvent presque. Weismann a observé ce fait, mais il ne paraît pas s’être rendu compte des causes qui le provo¬ quent. Les larves de muscidés, quoique privées d’yeux, fuient la lumière avec une énergie très-expressément ac¬ cusée par leurs mouvements. Weismann dit lui-même quelles n’ont aucun organe pouvant représenter les yeux, et on sait, d’ailleurs, comment se développent ceux de la mouche à l’état parfait. Cependant, les larves de muscidés sont sensibles à l’action de la lumière. On connaît un grand nombre d’animaux dans le même cas. On se rappelle les belles expériences que Tremblay (1) Mémoire préseuté à l’Académie des sciences, le 6 juiu 1870. TRAVAUX INÉDITS. 111 fit avec un carton à chapeau sur le polype d’eau douce. Il suffit, d’autre part, de citer les balanes chez les¬ quelles la sensibilité à la lumière est extrême, quoique nous ne connaissions à ces animaux, dans l’âge adulte, aucun organe extérieur auquel rapporter ces percep¬ tions (1). Les larves de mouche ont peut-être encore une sensibilité plus grande. Avant de rechercher quel système anatomique chez ces animaux ou quel organe est affecté de la sorte, nous rap- (1) Nous avons pu faire, dans les premiers jours du mois d’août 1871, aux viviers - laboratoires de Concarneau, un certain nombre d’expériences, qui montrent cette grande sensibilité des balanes à la lumière. Voici comment nous avons procédé. On choisit des animaux dont le mouvement de protraction et de retrait des appendices fla- belliformes soit bien rhythmé. Il suffit d’avancer la main au-dessus de l’animal, pour voir aussitôt le mouvement s’arrêter; l’animal reste renfermé dans ses valves pendant un temps en somme assez court, mais toujours très-appréciable et beaucoup plus long que celui qui sépare ordinairement deux mouvements de protraction con¬ sécutifs. A défaut d’instruments de pointage, l’observation peut se faire très-rigoureusement avec l’aide d’une personue qui compte les secondes sur une montre a trotteuse. Un des deux observateurs frappe un coup et commence à compter les mouvements de l’animal; il frappe un second coup à l’instaut où il fait passer l’ombre, et un troisième coup au moment où les mouvements recommencent. Le second observateur note simplement la seconde qui correspond à chaque coup. Voici le résultat de quelques observations faites eu compagnie de M. Huet. lre Observation, 28" .... 10 mouvements en 9". 37" .... arrêt de 4" 1/2. 41" 1/2 C’est-à-dire que la 28e seconde battait, quand fut fait le premier signal, la 37e au second, et que la 41e était dépassée de moitié au troi¬ sième signal. On avait compte 10 mouvements : l’espace entre chaque mouvement était donc de 9/10 de seconde; l’espace entre le passage de l’ombre et le mouvement suivant fut de 4" 1/2. Les observations suivantes ont été faites sur des animaux ap¬ partenant à un même groupe, et observés sur le fragment de roche où ils étaient attachés. 2e Observation, 4" 1/2 .... 10 mouvements en 9" 3/4. 15". .... arrêt de 2" 1/4. 17" 1/4 11 est possible, que dans les deux observations précédentes, un mou¬ vement ait été compté en trop, ce qui ferait le temps d’un mouve- 112 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1872.) porterons d’abord les expériences que nous avons faites et qui nous ont démontré l’existence de cette sensibilité inattendue. Ces expériences sont d’ailleurs très-simples et très-faciles à répéter. Elles ont été faites aux mois de mai et de juin 1869, conjointement sur deux espèces. J’avais remarqué que des larves de mouche que j’avais trouvées dans de vieux poils et de vieux sabots de veau à l’abattoir, la nuit venue, se montraient à la surface du poil, au lieu de rester, comme dans la journée, loin de la lumière. En approchant une lampe, je vis tous ces vers ment sensiblement égal à une seconde, comme dans les deux obser¬ vations suivantes : 3e Observation, 42" .... 10 mouvements en 10". 52". .... arrêt de 3" 3/4. 55" 3/4 4e Observation, 8" 1/2 .... 10 mouvements en 10". 18" 1(2. .... arrêt de 3" 3/4. 21" 3/4 On voit que tous ces résultats sont sensiblement concordants. 11 ne faut pas oublier que les mouvements sont soumis à une foule de causes déterminantes, et que, par conséquent, les perturbations sont inévitables. Il est arrivé plusieurs fois qu’il a fallu interrompre l’ob¬ servation, parce qu’après deux ou trois mouvements l’animal s’arrê¬ tait de lui-même, ou faisait des mouvements incomplets. Dans l’après-midi du même jour, une nouvelle série d’expériences recommencées sur une autre balane a donné des résultats tout aussi concordants : 5e Observation, 22" 1/4 .... 6 mouvements en 9" 3/4. 32" .... arrêt de 4" 1/4. 36" 1/4 Les mouvements sont ici beaucoup plus lents, et d’une durée de 1" 2/3 environ. Le temps d’arrêt est aussi un peu plus long. 6e Observation, 27" .... 6 mouvements en 11" 1/4. 38" 1/4. .... arrêt de 6" 3/4. 45" 7e Observation, 49" 1/4 .... 6 mouvements en 10" 3/4. 1 • .... arrêt de 9". 10 Ce dernier temps d’arrêt est le plus long que nous ayons observé. TRAVAUX INÉDITS. 113 disparaître assez rapidement, pour reparaître bientôt quand l’obscurité était de nouveau faite autour d’eux. Je me demandai d’abord si ce n’était pas la chaleur de la lampe qui les faisait fuir plutôt que la lumière. Je plaçai, au-dessus de l’amas de poil, une boule d’eau chaude, chauffée à 80 degrés environ. Loin que celle-ci fît fuir les vers, ils semblaient plutôt se rapprocher d’elle. Ils vin¬ rent, en grand nombre, à la surface du poil, dans le voi¬ sinage de la boule chaude. J’instituai alors quelques expériences très-simples qui mirent hors de doute cette sensibilité des asticots. Les premières ont été faites de jour, les autres de nuit avec une lampe-modérateur ordinaire. Expériences sur Vasticot. Le champ est une feuille de papier blanc de 36 centi¬ mètres carrés. Elle est collée sur une table. Je préfère le papier, qui ne présente, dans aucun sens, une facilité plus grande à la progression du ver. Il n’en serait pas de même du bois. L’animal avancerait plus rapidement dans )e sens perpendiculaire aux fibres, ses crochets trou¬ vant à se fixer plus facilement que si l’animal suivait le fil de bois. L’expérience est faite le 25 juin, à trois heures, par un temps de soleil. La table est placée dans un appartement étroit, éclairé par une seule fenêtre, située à lm,50 de la table environ. Au milieu de la feuille de papier, je ren¬ verse une petite boîte de métal contenant 20 asticots du commerce, bien vivaces ; on laisse quelque temps la boîte renversée sur eux, puis on l’enlève et on observe la direction que prennent les 20 vers. Nous supposons F la place de la fenêtre et À, B, G, D, les quatre côtés du champ dans leur orientation naturelle, par rapport à la fenêtre. Sur les 20 vers, un seul vient directement sortir par le 2e série. T. xxiii. Année 1872. 8 114 rev. et mag. de zoologie. [Mars 1872.) côté A, vers la fenêtre; 2 sortent vers le milieu du côté B ; 17 se dirigent vers le milieu du côté D, opposé à la fe¬ nêtre. B Une seconde expérience est faite avec 20 autres vers : 18 se dirigent aussitôt et par un trajet presque droit en D ; 2, après avoir tournoyé quelques instants, finissent par prendre la même direction. Je dispose alors entre le bord A et le centre du champ un écran vertical de 120 millim. de large sur 75 millim. de haut, afin de voir si l’ombre projetée de cet écran in¬ vitera quelques vers à venir de ce côté. Tous se dirigent, comme dans l’expérience précédente, en D. L’expérience est recommencée. Cette fois, 40 vers sont mis en liberté immédiatement derrière l’écran. Le plus grand nombre prend la direction ordinaire : 5 seule¬ ment sortent par les côtés A, B, C. Quelques-uns restent à errer parallèlement à l’écran avant de prendre une direc¬ tion définitive. On les voit, quand ils dépassent l’extré¬ mité de l’écran, s’arrêter, tourner la tête de différents côtés. Après quatre minutes, un seul reste encore derrière l’écran. Il finit par se diriger aussi vers D. Un champ formé de papier noir brillant, à défaut de papier mat, donne les mêmes résultats. Le champ a 30 centim. carrés. Les vers placés près du bord A prèn- c TRAVAUX INÉDITS c 115 nent aussitôt une direction commune parallèle vers D et traversent la surface entière du champ. Je dispose alors, vers le bord A du champ, une boîte de carton rectangulaire, tapissée, à l'intérieur, de papier noir. Le côté de la boîte opposé à la fenêtre est enlevé t le fond de la boîte étant en haut, celle-ci figure une sorte de retraite obscure. L'entrée de cette retraite est à une certaine distance du milieu du champ, où sont placés par le procédé habituel 20 vers qui se trouvent ainsi mis en liberté à 4 centimètres environ de l’entrée de cette es¬ pèce d’avenue couverte, et devant elle : 12 vers suivent la direction normale; 8 entrent dans la galerie, se massent au fond ; et, sur ce nombre, un seul ver ressort après quelques minutes. La même expérience est recommencée avec 40 vers ; seulement, la boîte de métal sous laquelle ils sont ren¬ fermés est placée tout à l’entrée de la galerie , dans l’ombre portée même qu’elle fait, grâce à la lumière dif¬ fuse qui vient de la fenêtre; sur 40 vers, 31 entrent dans la galerie et vont se grouper au fond. Tout restant dans le même état, la galerie est placée sur le côté B comme elle était disposée sur le côté A. Les vers sont mis en liberté, au milieu du champ, devant l’entrée. Aucun ne s’y engage. Tous vont en D, excepté un qui va directement en A. Cette expérience semble montrer que les larves ne se dirigent point vers les lieux qu’ils voient dans l’ombre, mais qu’ils fuient plutôt l’im¬ pression probablement pénible de la lumière. Je dois noter que chacune de ces expériences a été faite avec des vers qui n’ont servi qu’à elle. Chaque fois, j’ai pris de nouveaux individus. Une autre expérience est encore faite, qui donne les mêmes résultats. Une rigole ou gouttière en carton blanc, à défaut de carton noir, est orientée de telle sorte que son axe est parallèle à la direction des rayons lumineux pénétrant dans l’appartement par la fenêtre. Les deux ex- 11b REV. ET mag. de zoologie. (Mars 1872.) trémités de la gouttière, qui a environ 25 millim. de long, sont placées au-dessus de deux vases ; 350 asticots de commerce environ sont placés au milieu de la gouttière* ils se dirigent donc dans les deux directions qui s’offrent à eux, et peu à peu tombent, en proportion fort inégale, dans les deux vases. Celui qui est du côté de la fenêtre, en recueille seulement 38; tous les autres sont allés tomber dans l’autre vase. La contre-expérience est faite et la gouttière placée dans une direction perpendiculaire à celle qu’elle occu¬ pait d’abord, c’est-à-dire perpendiculaire aux rayons lu¬ mineux qui pénètrent dans l’appartement. Les 350 vers sont replacés au milieu de la gouttière. Ils s’agitent beau¬ coup plus sur place que dans l’expérience précédente, et ne s’écoulent que peu à peu de chaque côté en pro¬ portion égale. Les expériences faites à la lumière du jour sur le champ blanc ou noir, réussissent également à la lumière artifi¬ cielle ; on peut même alors les rendre plus décisives en changeant de place le foyer lumineux. Soit le champ A, B, C, D. La lumière artificielle, une lampe ordinaire est en L, les vers sont mis en liberté en V. Tous ou presque tous, l’immense majorité se dirigent comme nous l’avons vu en D. Quand ils vont toucher la limite D, si l’on change la lumière de place et qu’on la transporte en L', on les voit aussitôt se courber sur eux- mêmes et reprendre leur route en sens inverse. On peut les faire revenir autant de fois que l’on veut sur leurs pas, en déplaçant la lampe ; seulement la direction nou- TRAVAUX INÉDITS. 117 velle qu’ils prennent est toujours moins régulièrement observée, ils marchent dans un parallélisme moins ri¬ goureux que quand ils suivent leur première direction. L’expérience, toutefois, est décisive, et l’on voit toujours le plus grand nombre des vers abandonnant leur direc¬ tion aussitôt qu’ils sentent la lumière devant eux, se re¬ courber sur eux-mêmes et marcher dans une direction nouvelle. Il nous restait à voir si la qualité et Y intensité de la lu¬ mière avaient une action marquée. Pour l’intensité, nous nous sommes borné à faire quelques expériences en pla¬ çant notre foyer de lumière artificielle à des distances va¬ riables. Pour la qualité de la lumière, nous avons expé¬ rimenté avec des vers colorés, sans nous dissimuler l’imperfection du seul procédé auquel il nous était pos¬ sible de recourir. Nous devions aussi songer à aveugler les animaux, en recouvrant la partie antérieure de leurs corps d’un enduit qui empêchât la lumière de pénétrer jusqu’au système nerveux. Il fallait enfin détruire les or¬ ganes de sensation que l’asticot porte en avant de son premier anneau et étudier les perturbations qui se pro¬ duiraient alors. Nous exposons plus loin les résultats de ces recherches. {La suite prochainement.) 118 rev. et mag. de zoologie. {Mars 1872.) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du juillet 1871. — M. Joly fait présenter, parM. Milne-Edwards , une note sur un cas nouveau d'hy¬ per métamorphose constaté chez la Palingenia virgo à l'état de larve ; analogies de cette larve avec les crustacés. M. Emile Perrier fait présenter, par M. de Quatrefages , une note sur l'organisation des vers du genre Perichœta. M. D. de Orueta adresse, de Malaga, la description et la photographie d’un poisson appartenant au genre Tetrodon , dont l’espèce semble notablement différente de toutes les espèces du même genre qui ont été décrites. Cette espèce, recueillie dans les parages de Malaga, y paraît être très-rare : on n’a, jusqu’ici, pu obtenir que deux individus ayant 50 à 60 centimètres de longueur. — Renvoyé à M. Milne-Edwards. Dans un comité secret, la section d’Anatomie et de Zoologie présente la liste suivante de candidats pour remplacer M. Longet. MM. 1, Lacaze-Duthiers ; 2, P. Gervais : 3, C. Dareste; k, Àlph. Milne-Edwards. Séance du 51 juillet , — M. Lacaze-Duthiers est élu membre de la section d’Anatomie et de Zoologie en rem¬ placement de M. Longet. Dans une lettre adressée à M. le Secrétaire perpétuel, M. Piette annonce la découverte qu’il vient de faire, en compagnie de M. Fourcade, naturaliste à Luchon, d’une caverne de l'âge du Renne, située près de la gare de Montrejeau. M. Rivière fait présenter, par M. Milne-Edwards , une note sur les cavernes à ossements de Rouassé-Roussé. MM. Cartailhac et Trutat font présenter, par M. de Quatrefages , une note sur la distinction à établir entre les SOCIÉTÉS SAVANTES. 119 races humaines dont on a trouvé les traces dans la grotte d’Aurignac . Séance du 7 août. — M. P. Sert fait présenter, par M. Milne-Edwards , une noteswr les 'phénomènes et les causes de la mort des animaux d'eau douce quand on les plonge dans Veau de mer. M. Vaillant fait présenter, par le même savant, une note'swr V acclimatation et l'anatomie du Perichœta diffrin- gens Baird sp. Ce ver, d’origine exotique, se trouve fréquemment dans la terre des Orchidées cultivées dans les serres ; M. Vail¬ lant en donne une description zoologique et anatomique détaillée, et termine ainsi : c< En somme, le Perichœta diffringens , dans tous les points essentiels de son organisation, se rapproche des espèces déjà étudiées, et confirme les idées que j’avais cru pouvoir émettre dans mes précédents travaux. » M. Jobert fait présenter, parM. Milne-Edwards, une note intitulée Contributions à l'histoire naturelle des Chéirop¬ tères. Après avoir rappelé les expériences de Spallanzani, qui a constaté que des Chéiroptères privés de la vue par l’ablation des yeux conservent la faculté de se guider dans l’espace, évitant les obstacles et pouvant même trouver des issues pour fuir, M. Jobert présente une des¬ cription anatomique de la membrane alaire des Chauves- souris et fait connaître l’appareil compliqué de muscles, de nerfs et d'autres organes qui constituent l’appareil de la singulière faculté donnée, par la nature, à ces pe¬ tits mammifères. M. Benoît adresse une note relative à quelques faits propres à manifester un instinct tout particulier chez la Pie et chez le Corbeau. MM. H. Milne-Edwards et Alph. Milne-Edwards pré¬ sentent un ouvrage intitulé Recherches pour servir à l'his - 120 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1872.) toire naturelle des Mammifères. — In-k°, Paris, 1870, avec planches. Séance du 14 août. — M. Alph. Milne- Edwards lit des observations sur quelques points de V Embryologie des Lému¬ riens et sur les affinités zoologiques de ces animaux. Dans tous les systèmes actuels de classification, dit l’auteur en débutant, les Lémuriens forment, avec les Singes, un seul et même groupe appelé V ordre des Qua¬ drumanes. Ayant pu étudier un certain nombre d’embryons, appartenant à divers genres de Lémuriens, rapportés de Madagascar par M. A. Grandidier , M. Alph. M ilne- Edwards a reconnu que ce groupe ne peut continuer à faire partie de l’ordre des Quadrumanes, et qu’il doit lui-même constituer un ordre particulier, l’ordre des Lémuriens, reliant l’ordre des Singes à l’ordre des Carnivores. M. Sert fait présenter, par M. Milne-Edwards , la suite de ses études sur les phénomènes et Us causes de la mort des animaux d'eau douce que l’on plonge dans l’eau de mer. Séance du 21 août. — M. Pettigrew adresse un mémoire sur la physiologie des ailes. M. Pouchet adresse le complément d’un mémoire pré¬ senté précédemment par lui concernant l’action de la lumière sur les larves de Diptères. Séance du 4 septembre. — M. P. Gervais lit des remar¬ ques au sujet des reptiles provenant des calcaires lithogra¬ phiques de Cirin , dans le Bugey , qui sont conservés au musée de Lyon. M. Jousset fait présenter, parM. Ch. Bernard , des obser¬ vations sur la phosphorescence des œufs du Lampyre commun. Le 16 juillet, M. Jousset ayant enfermé dans un tube de verre deux femelles fécondées, elles pondirent, le len¬ demain, environ 60 œufs, du volume d’une tête d’épingle, c’est-à-dire très-gros relativement à la taille de l’insecte. La coque de ces œufs est tellement mince, qu’on ne SOCIÉTÉS SAVANTES. 121 peut y toucher sans la briser. Lemicropyle est très-appa¬ rent et leur couleur est jaunâtre ; mais ce qui est très- digne de remarque, c’est que ces œufs sont doués d’une vive phosphorescence qu’ils ont conservée pendant l’es¬ pace de sept jours. M. Jousset n’a pu prolonger son observation, car, ayant laissé, par mégarde, le tube ouvert, ces œufs se sont des¬ séchés. Il faut croire, ajoute-t-il, que le Lampyre a l’in¬ stinct de les pondre dans des endroits fort humides. Séance du 25 septembre. — M. Dumas fait à l’Académie le résumé des pièces de la correspondance relatives à la sériciculture. Cette communication est entièrement consacrée à l’ex¬ position de la méthode de M. Pasteur. M. Bleicher adresse une note sur la faune et la flore de V horizon lacustre jurassique intermédiaire entre l’oolilhe inférieur et ioolite moyen du revers sud et sud-est du pla¬ teau central. Séance du 9 octobre. — M. Duclaux adresse une note sur un moyen de produire à volonté l’éclosion de la graine de vers à soie. 11 résulte des observations de l’auteur que, 1° pour empêcher une graine d’éclore à l’époque ordinaire, il faut la conserver, depuis le moment de la ponte, à une température comprise entre 15 et 20 degrés centigrades, l’exposer au froid pendant quinze jours, trois mois envi¬ ron avant le jour voulu de l’éclosion, puis la traiter comme à l’ordinaire. 2° Pour faire éclore une graine avant l’époque ordi¬ naire, il faut, vingt jours après la ponte, l’exposer au froid, \’v laisser deux mois et la retirer; six semaines après, elle se trouve dans les mêmes conditions que la graine nor¬ male, et peut être traitée de la même manière. On peut donc avoir, à un moment quelconque de l’an¬ née, 'une graine^prête à éclore. Séance du 16 octobre. — M. G. Pouchet donne lecture 122 rev. et mag. de zoologie. ( Mars 1872.) d’une note concernant le rôle que joue le système nerveux dans les changements rapides de coloration que présen¬ tent certaines espèces de Poissons. Séance du 30 octobre. — M. S. Jourdain fait présenter, par M. Blanchard, des Recherches sur la génération de l’Helix aspersa. Séance du 6 novembre. — M. Guido Susani présente une note intitulée Confection industrielle de la graine cellulaire des vers à soie (application des pratiques de M. Pasteur). M. Susani annonce avoir entrepris un grainage beau¬ coup plus vaste que tous ceux connus jusqu’à présent ; il en donne longuement le programme, qui est très-com¬ pliqué et semble exiger le concours de nombreux ouvriers micrographes. Il faut espérer que les opérations si compliquées que cette entreprise nécessite vont devenir inutiles, par suite du retrait évident des causes de l’épidémie, et que bientôt chacun pourra faire sa graine en suivant les procédés hygiéniques qui réussissaient si bien avant l’invasion de l’épidémie. Séance du 13 novembre. — M. L. Vaillant fait présenter, parM. Milne-Edwards , des Remarques anatomo-zoologiques sur TOncidium celticum, Cuvier. M. Edm. Perrier fait présenter, par M. de Quatrefages , une note sur un genre nouveau de Lombriciens (Eudrilus) des Antilles. Le type de cette nouvelle coupe générique a été trou¬ vé dans la terre d’une caisse de plantes arrivée des Antilles. M. Perrier ;donne à l’espèce le nom d'Eudrilus decipiens. Séance du 20 novembre. — M. Jourdain fait présenter, par M. E. Blanchard , une note intitulée Matériaux pour servir à l’ histoire anatomique du Poisson-lune. (Orthago- riscus mola). M. A. Poey , dans une lettre adresséeà M. Elle de Beau- MÉLANGES ET NOUVELLES. 123 mont , fait connaître des faits qui démontrent X influence de la lumière violette sur la croissance de la vigne , des cochons et des taureaux. Séance du 11 décembre. — M. Alph. Milne-Edwards fait présenter, par M. E. Blanchard , une note sur la confor¬ mation du placenta chez le Tamandua (Tamandua tridac- tyla). Séance du 26 décembre 1871. — M. Bèclard , à propos des expériences relatives à l’influence de la lumière vio¬ lette sur les phénomènes de la vie, rappelle qu’il lui a présenté, en 1838, deux mémoires ayant pour titres: De l'influence de la lumière et des divers rayons colorés du spectre sur le développement des animaux (Comptes rendus, t. XLVI) et Des rayons colorés du spectre envisagés dans leurs rapports avec les phénomènes de nutrition (id.). III. MÉLANGES ET NOUVELLES. ZOOLOGIE APPLIQUÉE. - Sériciculture comparée. Communication faite par M. Guérin- Méneville, à la So¬ ciété d’acclimatation, le 5 janvier 1872. — Suite et fin (voir numéro 1, p. 27). Quant aux Bombyx exotiques dont j’ai eu le bonheur d’effectuer l’introduction, avec l’appui de notre savante Société, on peut voir, dans mes nombreuses publications à ce sujet, quels progrès leur élevage a faits dans divers pays. Jusqu’à présent ce sont les Vers à soie de l’ailante et du chêne qui promettent les plus prochains résultats. Le ver à soie de l'ailante, surtout, originaire du nord de la Chine, est aujourd’hui définitivement acquis à l’Eu¬ rope et à beaucoup de contrées de l’Afrique et de l’Amé- 124 rev. et mag. de zoologie. (Mars 1872.) rique. En France, il est plus qu’acclimaté. En effet, une espèce acclimatée est, comme le ver à soie ordinaire du mûrier, celle qui, pour se reproduire et se conserver dans les pays où elle a été introduite, a constamment besoin du concours et des soins de l’homme. Une espèce qui peut se reproduire seule, sans ce secours, comme cela a lieu pour le lapin, par exemple, est plus qu’acclimatée, elle est naturalisée , ce qui est un fait extrêmement rare. En effet, depuis plusieurs années, on voit, sur des ai- lantes de nos routes, de nos boulevards et de nombreux jardins, des cocons suspendus aux branches et y passant les hivers les plus rigoureux. A la fin du printemps, ces cocons donnent naissance à de magnifiques papillons. Les mâles cherchent librement leurs femelles, et celles-ci déposent leurs œufs fécondés sur les branches etles feuilles. Peu après, ces œufs donnent leurs chenilles, qui parcou¬ rent, sur ces mêmes arbres, toutes les phases de leur exis¬ tence, jusqu’au moment où elles tissent leurs cocons, au commencement de l’automne. Cette année encore, ce fait intéressant a été observé sur un grand nombre de points de Paris et de ses en¬ virons. On peut donc dire, aujourd’hui, que la faune française s’est enrichie d’une espèce de plus et que l’agri¬ culture européenne a gagné un nouvel animal domestique. Je ne reviendrai pas ici sur l’histoire de mon introduc¬ tion, en 1858, de cette espèce, car elle se trouve dans une foule de publications. Depuis l’apparition de mon traité intitulé Éducation des Vers à soie de V Allante et du Ricin , ouvrage qui a eu une nombreuse lignée, et qu’on a traduit en Angleterre, en Italie, en Autriche, en Amérique, etc., où l’élevage de mon nouveau ver à soie a été en¬ trepris avec des chances diverses de succès, de nom¬ breux perfectionnements ont été apportés à mes méthodes de culture de l’ailante et d’élevage de son ver à soie. L’un de mes collaborateurs les plus distingués et les plus zélés, M. Henry Givelet, à qui l’on doit le plus grand mélanges et nouvelles. 125 nombre de ces améliorations, a publié un excellent traité intitulé L Ailante et son Bombyx , dans lequel il a présenté l’état où en est arrivée cette difficile et utile entreprise. Dans ce remarquable travail, résultat d’une pratique poursuivie en rase campagne et sur une échelle tout à fait agricole, M. Givelet a démontré qu’une plantation d’ailantes, de 6 hectares, organisée comme celle qu’il a faite à Flamboin, et surtout comme à la ferme d’ailanticulture qu’il a fondée près du camp de Châlons, peut facilement donner, dès la quatrième année, un pro¬ duit net de 525 fr. par hectare. J’ai montré, dans ma Revue de sériciculture comparée (1865, p. 122), que, dans quelques provinces de la Chine, la culture, en grand, de cette espèce produit annuelle¬ ment de 1 ,000 à 1 ,200 balles de soie. -Du reste, dans le cas, improbable aujourd’hui, où l’é¬ levage du ver à soie de l’ailante viendrait à manquer partout, on devrait encore à ma tentative d’avoir fait connaître les grands avantages que la silviculture va re¬ tirer de l’emploi de l’ailante, pour boiser les plus mauvais sols, fixer les terres en pente et les talus des chemins de fer, et faire l’ornement de nos routes et promenades. J’avais demandé aux administrations des chemins de fer de l’Est, de Paris à Lyon et à la Méditerranée, d’Or¬ léans et du Midi, de faire essayer l’emploi de l’ailante, comme moyen de retenir les terres sur les talus des lignes ferrées. Mon but était d’utiliser ces plantations à la pro¬ pagation de ma nouvelle culture sur un plus grand nom¬ bre de points, en engageant ainsi les propriétaires voisins à faire des plantations semblables dans les con¬ trées où l’on reconnaîtrait que cette industrie peut pros¬ pérer. Mon vœu a été exaucé. Ces administrations, voyant qu’il y avait là un utile exemple à donner, ont bien voulu faire faire des plantations d’ailantes sur un grand 126 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mars 1872.) nombre de points de leurs réseaux, ce qui a parfaite¬ ment réussi. C’est l’administration des chemins de fer de l’Est qui a pris l’initiative ; aussi existe-t-il plus de 50,000 ailantes sur divers points de son réseau. Il en est de même sur les autres et, notamment sur la ligne de Valence à Grenoble, il se trouve plus de 4*0,000 sujets, en magnifique végéta¬ tion, dans des remblais composés de cailloux roulés. Sur la ligne de Nice, près de Fréjus, l’ailante prospère dans des remblais de sables mouvants et arrête parfaitement leur éboulement. Sur les cinq espèces de vers à soie qui se nourrissent des feuilles du chêne, deux sont aujourd’hui en bonne voie d’acclimatation : ce sont mes Bombyx Pernyi et Yama- maï, du nord de la Chine et du Japon. L’année dernière, encore, beaucoup des nombreux essais d’élevage sérieux de ces deux espèces ont réussi en France et à l’étranger. Pour ne pas allonger cette no¬ tice, je m’abstiendrai de citer les résultats obtenus par plusieurs de mes élèves et collaborateurs, me bornant à dire seulement que, en 1871, M. Vote, instituteur à Ro- morantin, a obtenu 12,200 cocons qui lui ont produit beaucoup de graine. Cette graine va servir à un grand nombre d’éducations, en 1872. Outre cette espèce, d’une importance première, je pour¬ suis, à mon laboratoire de sériciculture comparée du Bois de Vincennes, l’étude de diverses autres espèces dont l’acclimatation est plus ou moins posibleen Europe, en Afrique, en Amérique, etc. Plusieurs de ces espèces, telles que le Bombyx mylitta de l’Inde, mon Bombyx (Fai- dherbia) Bauhiniœ , découvert au Sénégal par l’illustre gé¬ néral Faidherbe, le gigantesque Bombyx Atlas de la Chine et de l’Inde, les Bombyx cecropia et Polyphemus de l’Amé¬ rique du Nord, le Bombyx hesperus de Cayenne, et les Bombyx aurota , spéculum , etc., du Brésil, ont déjà été ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. 127 l’objet de quelques essais ; mais il est probable que la plupart d’entre eux ne pourront pas être acclimatés en Europe, et qu’il faudra se borner à en recommander l’élevage et la récolte dans les pays mêmes où ils abondent. IV. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. Jornal. — Journal des sciences mathématiques, physiques et naturelles, publié sous les auspices de l’Académie royale des sciences de Lisbonne, n° 12, décembre 1871. Cette importante publication continue de paraître avec régularité, en tenant le monde savant au courant des tra¬ vaux des illustres membres de l’Académie des sciences du Portugal. Outre de remarquables mémoires de mathématique, de physique et de chimie, dont nous n’avons pas à nous oc¬ cuper ici, ce cahier contient cinq mémoires ou articles de zoologie qu’il importe de signaler à nos lecteurs et dont voici les titres : 1° Mollusques terrestres et fluviatiles du Portugal, par M. A. Luso da Silva (suite). 2° Description de quelques espèces nouvelles de Crus¬ tacés, par M. Félix de Breto Capello, avec une belle planche lithographiée. 3° Oiseaux des possessions portugaises de l’Afrique occidentale, par M. Barbosa du Bocage (5e liste). k° Mammifères et oiseaux de Transvaal offerts au Musée de Lisbonne par M. F. Vanzeller, par M. Barbosa du Bocage. 5° Première liste des Poissons des îles de Madère, Açores et possessions portugaises d’Afrique qui existent au Musée de Lisbonne, par M. F. de Brieto-Capello (suite). 128 rev. et mag. de zoologie. ( Mars 1872.) Nous tiendrons nos lecteurs au courant du contenu des numéros de l’année 1872 dès qu’ils nous parviendront. G.-M. Genres et espèces d’Insectes publiés, dans différents ouvrages, par Victor Motschoulsky ; supplément au volume VI des Horœ Societatis entomologicœ rossicœ. — Saint-Pétersbourg, 1869. In-8°. Cette publication est un véritable service rendu par la Société entomologique russe à tous ceux qui tiennent à se servir des nombreux travaux publiés par M. Victor Motschoulsky. En effet, ces travaux, dispersés dans une foule de re¬ cueils scientifiques de divers pays, pourraient être, en partie, oubliés par les entomologistes qui ne peuvent penser à les y chercher. L’ouvrage en question, qui nous parvient aujourd’hui seulement (1er mars 1872), est précédé d’une liste com¬ plète des travaux entomologiques de M. Motschoulsky, rangés par ordre chronologique. Vient ensuite, imprimé sur deux colonnes, le catalogue des genres et espèces pu¬ bliés par ce savant, rangé d’après la classification ordi¬ naire, commençant par les Coléoptères carnassiers, et finissant par les Curculionites. Ce catalogue des Coléop¬ tères occupe 89 pages grand in-8°. Viennent ensuite les Dermaptères, Orthoptères, Neu- roptères, Hyménoptères, Hémiptères, Homoptères, Lépi¬ doptères, Diptères, Aptères et Myriapodes, et enfin l’énu¬ mération des Larves et Chenilles, des Insectes, du Succin et des Arachnides dont M. Motschoulsky a parlé dans ses ouvrages. Cet utile travail est complété par une table alphabé¬ tique des nombreux genres mentionnés ou décrits par l’é¬ minent entomologiste russe. G.-M. PARIS. — Imprimerie de Mme Ve Bouchard-Huzard, rue de l’Éperon, 5. TRENTE-QUATRIÈME ET TRENTE-CINQUIÈME ANNÉES. — AVEU 1872. I. TRAVAUX INÉDITS. DE L’INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LES LARVES DE DIPTÈRES privées d’organes extérieurs de la vision. Première partie. Par M. G. Pouchet. (Suite. — Voir p. 110.) Expériences sur VEristalis tenax. Nous avons répété les expériences précédentes sur VEristalis tenax qui est également dépourvu d’yeux. Quoi¬ que certains naturalistes aient attribué à ces larves d’assez gros yeux, elles sont aveugles aussi bien que l’asticot. On voit sur leur tête deux petites saillies, mais celles-ci sont les ouvertures extérieures des trachées latérales, ouvertures analogues à celles que porte de chaque côté du corps, en avant, l’asticot. La larve d’Eristalis a aussi sur le dos, en avant, deux taches symétriques ovales, à grand axe di¬ rigé en travers, et qui pourrait, à un examen superficiel, en imposer pour des yeux. Ces taches sont foncées. Quand on en examine la constitution, on voit qu’elles sont formées de plaquettes de chitine, séparées par des sillons qui leur donnent la forme polygonale. Sur cha¬ cune de ces plaques, s’élève un crochet chitineux un peu recourbé. Au-dessous du tégument, on trouve un grand nombre de cellules de l’hypoderme volumi¬ neuses. Rien ici ne rappelle la constitution d’un œil, et d’ail- 2e série, t, xxiii. Année 1872. 9 130 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1872.) leurs, quand on suit les métamorphoses de l’Eristalis, on voit que ces deux taches dorsales marquent la place où se développeront, sur la chrysalide, les deux branchio-stig- mates qui caractérisent, dans beaucoup de cas, la nymphe des diptères. L’Eristalis, par ce caractère, se rapproche des culicidés. Il est à noter, toutefois, qu’ici le bran- chio-stigmate se développe sur le tégument même de la larve qui offre en ce point un processus évolutif remar¬ quable, au moment même où il semble mourir dans le reste de son étendue. Nous ajouterons encore cette re¬ marque, à propos de cet insecte, que l’état gluant de son corps est dû uniquement aux matières au milieu des¬ quelles il vit. Sa peau est sèche et ne laisse suinter, comme celle de l’asticot, aucune substance muqueuse. La mouche sort de sa coque vers le onzième ou douzième jour (31 juin, 11 juillet). Expériences. Le 28 juin, nous nous procurons à la voirie de Bondy un certain nombre d’Eristalis, et le soir nous procédons à quelques expériences sur le même champ noir qui nous avait servi pour les asticots. Elles L sont faites à la lumière artificielle. L représente la place de la lumière artificielle; V, l’endroit où étaient déposés les vers sous une cloche obscure, au début de l’expé- TRAVAUX INÉDITS. 131 rience. La première expérience est faite avec 4 individus; trois autres avec 7; ce sont les mêmes larves qui sont trois fois soumises à l’action de la lumière. Les résultats ont été exactement les mêmes que ceux obtenus avec les asticots. Les larves sortent toujours par le côté du champ opposé à la lumière. Celle-ci était placée tantôt vers A et tantôt vers D, afin de prévenir toute objection tirée d’une inclinaison possible du plan ou d’une cause étrangère à la source lumineuse. Toutefois, si le résultat de ces expé¬ riences est ici indubitable, il a moins de netteté que dans les expériences faites avec les asticots. Les écarts sont, en général, plus grands, les vers se dirigent du côté opposé à la lumière, mais en rayonnant davantage. Ils ne mar¬ chent point parallèlement à l’incidence des rayons lumi¬ neux avec l’ensemble des asticots allant en rangs serrés. Il est bon d’ajouter que la journée avait été, relativement à la saison, assez froide. Quelques jours après, le 8 juillet, par une température chaude, je reçois de Bondy des larves d’Eristalis adultes. Elles sont enfermées dans une boîte de fer-blanc. Celle-ci est ouverte au fond d’un vase cylindrique en verre, dans l’appartement qui m’a servi pour mes autres expériences. Les choses sont disposées comme ci-contre. Toutes les larves sorties de la boîte de fer-blanc se dirigent en tour¬ nant la queue à la lumière et remontent sur les parois du vase de verre, parallèlement, du côté opposé à la fe¬ nêtre F. 1$2 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Avril 1872.) Expériences sur la larve de la mouche à viande. De grosses larves de mouche à viande se montrent éga¬ lement sensibles à Faction de la lumière directe. Cette sensibilité, toutefois, semble moins manifeste que chez Fasticot du commerce. Sur un groupe de 18 larves de la mouche à viande, dont quelques-unes avaient dépassé la moitié de la taille qu’elles atteignent, nous en voyons deux, le 20 juillet, qui semblent avoir une aberration de la sensation et qui se dirigent directement vers la lu¬ mière. Expériences avec les verres colorés. Il y avait un intérêt immédiat à voir si les vers ainsi affectés par la lumière l’étaient également par les divers rayons colorés. A cet effet, je disposai, sur la lampe qui m’avait servi à mes précédentes expériences, une sorte de lanterne de carton ne donnant passage à la lumière que d’un seul côté. Sur celui-ci, on pouvait ajuster un verre de couleur. Les verres qui ont servi étaient rouges, verts, violets, bleus et jaunes, tels qu’on les trouve dans le com¬ merce. Ces couleurs ne sont point pures, mais il m’a paru qu’elles suffisaient d’abord à rechercher si les asti¬ cots avaient une sensibilité accentuée pour une de ces couleurs. L’expérience fut faite avec les cinq verres, mais elle ne donna aucun résultat. A la vérité, le mouvement d’ensemble vers D était beaucoup moins accentué ; quelques larves, chaque fois, se dirigeaient même en A. Cependant, l’influence lumineuse continuait d’exercer un effet manifeste, et, s’il était moins accentué, cela pouvait, sans aucun doute, être attribué à la perte considérable de lumière ou, si l’on veut, à l’intensité d’éclairage moindre, occasionnée par le passage des rayons à travers les verres de couleur. Ces expériences ont été faites le 5 juillet au soir, après une journée chaude et avec des asticots du commerce non triés. Il y en avait dont les TRAVAUX INÉDITS. 133 dimensions ne dépassaient pas 7 millim. 1?2 ou même étaient inférieures à ce chiffre, mais j’avais déjà pu remar¬ quer que ces jeunes larves étaient non moins sensibles que les autres à l’action de la lumière. Perversion provoquée de la sensation lumineuse. Le jour même où j’essayais sans résultat important l’ac¬ tion des verres colorés, je notai un procédé d’anéantir ou plutôt de pervertir chez les asticots la sensation lumi¬ neuse. Il suffit, pour cela, de les agiter quelque temps avant de les mettre en expérience, comme précédemment sur le champ noir. Voici le détail de l’expérience : 40 asticots du com¬ merce sont disposés comme p. 6. Le foyer lumineux, la lampe qui sert d’ordinaire, est placé à 30 millim. envi¬ ron du champ noir. Tous les vers sortent en D, sauf un seul en C. 40 autres vers de la même provenance sont pris, placés dans une petite boîte en fer-blanc et secoués quelque temps. Us sont placés en V, exposés de suite à la lumière et se dirigent dans tous les sens indif¬ féremment. La dispersion est complète sur le champ noir. Une contre-expérience est faite. 40 vers nouveaux en¬ viron, toujours de même provenance, sont placés dans les mêmes conditions : 5 seulement atteignent les bords du champ en A. Je reprends alors les 40 vers de l’ex¬ périence précédente et je recommence. La moitié au moins va tomber en A, comme s’ils cherchaient la lumière au lieu de l’éviter. Je recommence encore l’expérience d’une autre manière. Je prends 30 vers environ. Je les essaye. Tous se dirigent et sortent en D. Je les place alors dans la boite en fer- blanc et je les soumets pendant quelques minutes à de petites secousses incessantes. Je les place sous la cloche opaque en V, et j’attends quelques instants avant de les exposer à la lumière, afin qu’ils ne soient plus sous l’in J 3k rev. et mag. de zoolügie. ( Avril 1872.) fluence directe de ces secousses. Tous, à l’exception de cinq, se dirigent directement vers la lumière et viennent sortir en A. Il est assez difficile de se rendre compte de ce qui se passe dans ce cas. Y a-t-il trouble de la sensation ou de la perception. Est-ce quelque chose comme un étourdis¬ sement que l’on procure à la larve, qui d’ailleurs ne semble pas souffrir autrement de ces secousses vivement repétées. Son activité ne diminue pas, il semble qu’elle soit plutôt augmentée. Siège de la sensation. Il restait à examiner si cette sensation lumineuse n’avait pas pour siège les organes évidemment sensitifs décrits par Weissmann, sous le nom d’antennes ( tasler - artige Ântennen ) et de palpes maxillaires (Maxillartas- ter ). Quoique cette supposition offrît peu de chance d’être exacte, je crus important de l’examiner. Le procédé indiqué consistait, pour être décisif, à sup¬ primer ces organes et à voir ce qui se passerait. L’essai fut tenté le 27 avril, sur trois lots d’asticots du commerce. Pour l’un, je m’étais proposé d’employer un caustique liquide, le nitrate de mercure; sur l’autre, je voulais essayer la cautérisation par le fer rouge; sur le troisième, je pratiquai l’ablation pure et simple avec des ciseaux. Le dernier procédé était le plus radical, il était sans réplique. Je ne donnerai donc que les résultats de ce troisième essai, me contentant d’indiquer que les deux autres ont réussi aussi bien et même mieux, sans doute parce qu’il n’y avait pas de perte de sang. Pour comprendre que les organes antenniformes de l’asticot puissent être cautérisés ou coupés au ras de Pan¬ neau suivant, il faut noter une particularité physiolo¬ gique qu’on met à profit pour ces expériences, et sans la¬ quelle celles-ci seraient beaucoup plus difficiles. On connaît l’activité incessante à laquelle les larves de l'H A VAUX INÉDITS. 135 mouche doivent leur vieux nom français, activité si re¬ marquable quand elles sont exposées à la lumière, dans les vases de métal où les marchands les placent. Si on vient avec une pince fine à saisir l’animal par un point de son tégument, on remarque qu’il tombe tout à coup immobile. Ceci ne se produit pas dans tous les cas, mais dans la généralité des cas. Cet état dure quelques se¬ condes, cinq à six environ. L’animal fait le mort comme certaines larves de coléoptères, sans se contracter, à la manière de certains insectes qui restent immobiles en ra¬ massant tous leurs membres. L’asticot ne rentre point la partie antérieure du corps; la tête reste tendue sur les autres anneaux; les organes antenniformes sont portés en avant et font, avec le segment qui les porte, une petite saillie bifide sur le segment suivant. Tout l’animal restant immobile et pouvant être touché pendant ces cinq ou six secondes sans qu’aucun mouvement réflexe se pro¬ duise, il devient facile de procéder à l’ablation d’une portion, aussi petite que l’on veut, du tégument de l’animal. J’ai pu vérifier que la même faculté de faire le mort par résolution musculaire existe aussi chez la larve de l’Ëristalis tenax, où elle est encore plus caractérisée ; si l’on vient à pincer le tégument, l’animal tombe aussitôt dans une résolution complète, il devient flasque, et l’on peut croire, pendant quelques secondes, qu’il est mort: il n’en est rien. L’asticot ne se flétrit point de la sorte. Ceci tient probablement, chez l’Eristalis, au développement de la paroi du corps, par rapport au liquide qu’elle con¬ tient. En examinant une larve d’Eristalis qui avance, on voit la tête alternativement gonflée et dégonflée par un apport de liquide que lui fait le retrait des autres parties de l’enveloppe cutanée. Quand on enlève avec des ciseaux, sur des larves d’asti¬ cot, les deux proéminences céphaliques qui, de chaque côté, portent à leur sommet les deux organes antenni- 136 rev. et mag. de zoologie. [Avril 1872.) formes, il s’écoule toujours une petite quantité de sang. L’animal se contracte, se remue peu et semble profondé¬ ment atteint. On peut croire d’abord qu’il ne se remettra pas de cette opération. Voici dans quelles conditions nous l’avons faite et avec quels résultats : le 27 juillet, par un temps un peu cou¬ vert, à 3 heures, je coupe avec des ciseaux les tuber¬ cules antennifères de 100 asticots du commerce. Les ani¬ maux sont replacés dans leur boîte de fer-blanc, où ils sont rendus tout humides par le sang qu’ils ont perdu. Ils sont laissés en repos jusqu’à minuit, c’est-à-dire pen¬ dant neuf heures. A minuit, ils sont mis en expérience par le procédé habituel (voy. p. 6), sur un champ de pa¬ pier bleu. Les animaux se mettent en marche et se dé¬ cident à partir avec une extrême lenteur. Ils avancent aussi très-difficilement, très-lentement. Toutefois, bientôt l’impulsion à laquelle ils obéissent se manifeste, et un certain nombre prend directement son chemin en D. Les choses pour ceux-là se passent comme d’habitude, seule¬ ment avec une extrême lenteur. Les animaux ont évidem¬ ment une grande peine à progresser. Celle-ci peut être attribuée à la fois à l’absence d’organes tactiles, et surtout à la perte de sang éprouvée, d’où résulte au moins une gêne mécanique. 28 animaux sur 100 attei¬ gnent directement la région D vers son milieu. Les autres errent dans les environs du point de départ et un plus grand nombre encore reste contracté sur place. Les 28 individus qui se sont directement dirigés en D sont mis avec soin à part. Dix minutes après la première épreuve, ils sont soumis à une contre- épreuve, afin de bien déterminer si c’est le hasard ou une sensation perçue qui les a conduits en D. Ils sont mis au même point de départ, sous la cloche opaque. La lampe est un peu rap¬ prochée, à 20 centimètres environ, afin de mieux carac- • tériser l’expérience. Au départ, il y a la même indéci- TRAVAUX INÉDITS. 137 sion. Un des vers s’égare d’abord, mais reprend bientôt la direction commune. Bientôt tous suivent une marche parallèle vers D, avec la même lenteur que précédem¬ ment, mais avec la même décision. Cette expérience tranchait la question : Ce n est pas par les organes antenniformes , les seuls organes sensitifs carac - térisès qu'ait l'animal, que les larves des muscidées perçoi¬ vent la lumière et la direction dans laquelle elle les frappe . Il est inutile d’ajouter que nous nous sommes assuré, par une vérification directe, que, chez les 28 vers sen¬ sibles à la lumière, les bulbes avaient été bien supprimés. Cette vérification ne fut faite que le lendemain, dix heures après l’expérience. Les 28 vers avaient repris 'en partie leur agilité : ils sont placés, comme pendant la nuit, sur le champ bleu, et se dirigent directement du côté op¬ posé à celui d’où vient la lumière dans l’appartement, excepté quelques-uns qui sont en cours de métamorphose en nymphe. Les vers sont alors examinés individuelle¬ ment et on constate que les deux tentacules céphaliques ont été parfaitement coupés sur chacun d’eux. La plaie est cicatrisée, c’est-à-dire fermée par une tache d'un brun foncé presque noir. En examinant la nature de cette tache, on voit qu’elle est due à une zone étroite de l’en¬ veloppe chitineuse qui a pris cette couleur. Conclusions . On peut conclure de ces expériences que les larves de diptère perçoivent non-seulement la lumière, mais en¬ core savent en apprécier la direction, puisqu’elles se di¬ rigent toujours du côté où elle n’est point. Cette perception ne se fait point par l’entremise des organes sensitifs apparents sur le premier anneau. Se fait-elle par les bourgeons oculaires flottant dans la cavité viscérale, ou par quelque organe ignoré, ou bien est-ce toute la couche hypodermique qui est sensible à la 138 rev. et mag. de zoolügie. (Avril 1872.) lumière? Celle-ci, dans ce cas, agit-elle comme sur les hydres vertes dans l’expérience de Tremblay, ou comme sur les grenouilles, que l’on a aveuglées et qui savent à la longue se placer dans l’endroit de leur prison où elles recevront le plus de lumière? Il y a une très-grande différence entre ces actes qui ne supposent qu’une per¬ ception lente et obtuse de la lumière avec ceux de l’asti¬ cot. Ici, la perception est rapide, instantanée, et de plus, la direction est immédiatement perçue : en sorte, qu’il est difficile de ne pas rapprocher cette perception de l’asti¬ cot, quelle qu’elle soit, des perceptions fournies par les organes sensitifs proprement dits, et même notablement parfaits, puisque la direction est immédiatement perçue en même temps que l’intensité. Nous avons vérifié que cette perception est déjà mani¬ feste, sur des larves de 6 millimètres de long, époque où le bourgeon oculaire e.«t encore peu développé. Nous avons alors étudié l’anatomie de ce bourgeon et nous avons pu nous assurer que, si sa constitution à cette époque permet de concevoir une perception de la direc¬ tion dans laquelle les rayons lumineux arrivent à lui, l’organe, à cette époque, n’a aucun caractère qui per¬ mette de regarder chaque partie constituante de cet œil, composé, comme un appareil dioptrique. (La suite prochainement.) Descriptions d’espèces nouvelles de Carabiques de la tribu des Troncatipennes , et remarques synonymiques, par M. le baron de Chaudoir. (Suite. — Voir p. 101.) Polystichus intermedius. Long. 15 1/2 mill. 11 ressemble beaucoup au clandestinus, Klug, mais je crois cependant qu’il en diffère spécifiquement par sa largeur plus consi¬ dérable, la ponctuation plus forte de la tête qui est pro- TRAVAUX INÉDITS. 139 portionneliement plus large, par son corselet plus élargi dans sa partie antérieure, dont les côtés sont plus ar¬ rondis, et dont la base ne remonte pas obliquement vers les angles, près desquels elle n’est que légèrement sinuée ; les élytres sont moins étroites et s’élargissent un peu en arrière. Il est coloré de même. Sa largeur est à peu près celle du cayennensis dont il diffère par la couleur des pattes. Note. Il y a lieu de s’étonner que l’on n’ait pas encore remarqué, jusqu’à ce jour, que le Polystichus brunneus, De- jean, — unicolor , Brullé, avait dans l’échancrure dii menton une dent distinctement bifide, tandis quelle est simple dans les autres espèces de ce genre; si l’on joint à ce caractère la longueur relativement moindre du pre¬ mier article des antennes, dont les suivants sont, au con¬ traire, bien plus allongés, le peu de saillie des yeux, la forme ovalaire et rétrécie antérieurement des élytres (presque comme dans les Aptinus) et la longueur des pattes, on aura des motifs suffisants pour établir sur cet insecte un genre distinct que je propose d’appeler Dicro- d on tus. Note. Planètes bimaculatus , Mac Leay, diffère du rubi- ceps , Schaum ( bimaculatus , Nietner) par les bords laté¬ raux du corselet très-finement et étroitement relevés, tandis qu’ils sont plus larges dans l’espèce de Cevlan ; il estaussi un peu plus carré et moins arrondi sur les côtés, les élytres sont plus parallèles, l’extrémité est tronquée carrément, mais les angles sont arrondis comme dans le ruficeps ; les côtes élevées des élytres sont plus larges et plus arrondies; la tête est noire avec les angles antérieurs et le chaperon jaunes (Java), PI. ruficeps a ordinairement ie corselet d’un brun foncé avec les angles postérieurs jaunes, mais dans deux indi¬ vidus de ma collection, venant l’un du Bengale, l’autre du Deccan, il est d’un jaune ferrugineux ; dans l’un d’eux, le tour en est un peu rembruni, mais, sous tous les autres 140 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1872.) rapports, ils sont exactement pareils aux individus à cor¬ selet foncé. M. W. Mac Leay (fils), dans le second volume des «Transact. of the Entom. Soc. of N. S. Wales, » p. 82, n° 12, décrit, sous le nom de Polystichus australis , une nouvelle espèce de Planètes qui ressemble extrêmement à Yimmaculatus , Schauih, dont elle ne diffère que par les angles postérieurs du corselet un peu plus obtus, le des¬ sus plus ponctué, les ély très plus allongées. Il habite le sud-est de l’Australie. L’immaculatus et le ruficollis se re¬ trouvent dans le Deccan. C’est à tort que dans le catalogue Harold etGemminger le Car. stigma, Fabricius, est placé parmi les Planètes, car c’est une espèce de Strigia dont Motschulsky (Étud. entom., 1855, p. 45) a fait le genre Selenidia , en le rap¬ prochant des Orthogonius. Omphra rolundicollis. Long. 18 1/2 mill. Elle diffère de la pilosa, Klug, par les angles postérieurs du corselet très- obtus, arrondis au sommet et nullement précédés d’une sinuosité, par le dessus de cette même partie plus con¬ vexe, ponctué de même, mais dont le rebord latéral est encore pins fin ; les côtés de la base en dessus ne pré¬ sentent aucune excavation. La forme des ély très est la même que dans la pilosa , les épaules sont tout aussi effa¬ cées (ce qui est un des caractères qui distinguent celle-ci des hirta et a trata) ; l’extrémité n’est pas coupée carré¬ ment comme dans les atrata et pilosa , mais obliquement comme dans la hirta, dont elle diffère amplement par la forme du corselet et de la base des élytres ; les intervalles des stries sont relevés comme dans Y atrata, mais moins fortement ponctués, les points des deux rangées sont moins nombreux, et il n’y a pas, comme dans la pilosa , une rangée de quatre à cinq points plus gros sur le milieu du troisième; tout le dessous du corps est beaucoup moins ponctué; les poils du dessus sont presque effacés dans mon individu, mais ceux qui sont restés vers l’extrémité TRAVAUX INÉDITS. 141 des élytres sont grisâtres comme dans la hirta. Les an¬ tennes sont comme celles de la pilosa, et plus allongées que dans les deux autres. Elle était confondue avec des hirta dans la collection Dejean, qui l’avait eue de Latreille commevenant des Indes orientales. Note. L’acquisition de la collection Reiche m’a con¬ vaincu que mon O. hrevis n’était autre que la complanata , Reiche. C’est par erreur que dans le catalogue H. et G. le Helluo rufipes , Klug, a été placé avec les Polystichus , car c’est bien une espèce du genre Omphra , distincte des cinq autres. L’O. pilosa a été retrouvée par M. Nietner, à Ceylan, et M. Dohrn m’en avait envoyé un individu sous le nom de haro. Dans les mâles des Omphra , les trois pre¬ miers articles des tarses antérieurs n’ont qu’tme rangée de squamules qui en longent le côté interne. Helluomorpha Squiresi. Long. 14 mill. Elle ressemble à la ni g er rima ? Klug; coracina , Mannerheim; melanaria, Reiche; mais l’exemplaire que je possède est entièrement d’un brun rougeâtre un peu plus foncé sur la tête et le corselet, et plus clair sur l’abdomen. Yeux bien plus proé¬ minents, hémisphériques ; col plus étroit; corselet un peu plus petit et plus rétréci en arrière, plus arrondi sur les côtés et moins longuement sinué avant les angles posté¬ rieurs, qui sont plus saillants et plus aigus ; les côtés de la base sont coupés plus obliquement, le dessus est un peu plus convexe, et il y a plus de points imprimés, quoiqu’ils soient aussi distribués irrégulièrement; élytres un peu plus allongées ; les intervalles des stries moins convexes, surtout vers l’extrémité et sur les côtés; le huitième, qui est assez relevé dans la nigerrima, est tout à fait plat dans la Squiresi; les poils qui sortent des points imprimés du corselet et du bord externe des intervalles des élytres sont roux et plus longs. Il a été trouvé par feu Squires, près de Rio-Janeiro. Helluomorpha gagalina. Long. 21 mill . , lat. ely tr. 7 mili. Elle est probablement voisine de la glabrata , Bâtes, qui 142 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1872.) est plus grande (26 mill . ), et, comme elle est très-peu ponc¬ tuée, le devant de la tête est plus élargi, et les yeux beau¬ coup plus proéminents que dans la coracina. La suture de l’épistome et les impressions du front sont bien plus pro¬ fondes, celles-ci plus larges et lisses; tout le dessus est lisse, à l’exception de quatre points placés de chaque côté à la hauteur du bord postérieur des yeux ; les antennes sont plus longues, le premier et le troisième article sur¬ tout plus allongés que ces mêmes articles dans la coracina; le corselet est un peu plus large que la tête, bien moins long que large, bien plus élargi antérieurement et plus rétréci vers la base que dans les autres espèces de ce genre; les côtés sont bien plus arrondis antérieurement et assez fortement sinués postérieurement, ils tombent carrément sur la base et forment avec elle un angle aigu au sommet, précédé d’une légère indentation ; la base est prolongée sur le pédoncule et assez fortement échancrée près des angles ; le dessus est très-lisse avec quelques points enfoncés le long des bords antérieur et postérieur et dans les rigoles latérales qui sont un peu plus larges que dans la coracina ; les élytres ont la même forme que dans celle-ci, seulement elles sont un peu plus longues ; à leur base elles ne sont qu’un peu plus larges que le de¬ vant du corselet, et s’élargissent légèrement vers l’extré¬ mité; les stries sont un peu moins profondes et très-fine¬ ment crénelées au fond; les intervalles sont moins con¬ vexes, très-lisses, avec des rangées de points assez petits et peu nombreux, le long de la lre, 2e, 3e, 5e et 7e strie ; le long du bord latéral il y a deux rangées de points en¬ foncés dont ceux de la rangée intérieure sont ocellés et plus gros que les autres; les épisternes du prosternum sont moins ponctués, ainsi que les segments abdominaux, les pattes sont plus allongées; le nombre des points pili- fères qui couvrent la surface étant beaucoup moindre, la surface est, par là même, beaucoup plus glabre. Deux indi¬ vidus venant de Cayenne. TRAVAUX INÉDITS. 143 Helluomorpha mexicana. Long. 10-14 1/2 mill. Elle se rapproche de la rubiginosatM., ferruginea, Leconte, dont elle a la coloration, à l’exception d’une grande tache in¬ déterminée, ovalaire, brune, qui couvre toute la partie postérieure du disque des élytres depuis la lre jusqu’à la 6e strie, commençant par le milieu et n’atteignant pas l’extrémité; le premier article des antennes est plus gros, et ceux extérieurs sont plus courts et plus larges; le corse¬ let est plus élargi et plus arrondi sur les côtés en avant, . plus rétréci à la base, ce qui le fait paraître plus cordi- forme; les points qui couvrent sa surface sont plus gros et moins nombreux ; les élytres sont moins allongées, les points du fond des sillons sont distribués sur deux rangées seulement, comme dans la texana, mais sans être très- profonds, ils sont bien plus gros, et ces doubles rangées sont séparées par des intervalles lisses, peu convexes, plus larges que dans la rubiginosa. Deux individus trouvés par Pilate dans l’État d’Yucatan. (La suite prochainement.) Note géographique (1) sur le Theridium tepidariorum , aranéide fileuse de la tribu des Thérédides, par M. H. Lucas. Un crustacé, une arachnide ou un insecte dont on ignore le lieu géographique ou la provenance , n’a presque toujours qu’une valeur scientifique peu impor¬ tante aux yeux du naturaliste, et même, au contraire, n’est, le plus souvent, qu’un embarras. En effet, on sait combien sont grands les services rendus par la géogra¬ phie aux sciences naturelles en général et à l’entomologie en particulier. Tout se liant dans la nature et tout deve¬ nant solidaire aussi dans les classifications actuellement établies, on comprend dans quelle incertitude se trouve (1) Lue à la Société Euîomologique de France, séance du 28 juin 1871. 144 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1872.) le zoologiste qui est appelé à se prononcer sur une espèce et à lui assigner le rang qu’elle doit occuper dans l’échelle des êtres, surtout quand elle est sans localité connue. Tel a été l’embarras dans lequel je me suis trouvé pendant bien des années, relativement à une Aranéide que j’ai observée depuis plus de trente ans dans les serres du Muséum de Paris, et qui, cependant, a trouvé ses descripteurs et ses iconographes , car elle a été décrite et figurée par MM. Koch (1), Westring (2) et Blackwal (3), mais sans lui assigner une localité bien précise. (1) Die Arachnid., tom. VIII, pag. 75, pl. cclxxiv, fig. 647 $, fig. 648 2 , var., et pl. cclxxiii, fig. 646 (1841). (2) Aran.suec. descript., pag. 155 (1861). (3) Spid. of Great Brit., part. 2, pag. 180 (1864). Sundevall, in Svensk. Spind. Beskr., pag. 52(1839), fait connaître cette Aranéide sous le nom déjà employé de lunatum, et lui donne pour patrie le Portugal; mais on sait qu’elle a été introduite dans cette partie de l’Europe méridionale par un navire venant des Indes, sur lequel Sundevall fit un voyage en 1827 et 1828, et à bord duquel il rencontra cette espèce. Le Dr Hantz, qui la désigne sous le nom de T. vulgare (Boston, Journ. of nat. hist., pag. 171, pl. xi, fig. 1, 1852), fait observer qu’elle est commune aux États-Unis; mais cet auteur ne fait pas connaître les conditions dans lesquelles cette Aranéide a été ren¬ contrée. Enfin, M. Thorell, Remarks on Syn. of Europ. Spid., p. 81 (1870), fait remarquer que la patrie de cette espèce, curieuse par son cos¬ mopolitisme, n’est pas, jusqu’à présent, connue d’une manière cer¬ taine. La plupart des auteurs qui en font mention (C. Koch, Black¬ wal, etc., etc.) ne l’ont trouvée que dans des serres chaudes et jamais en plein air. MM. Koch et Blackwal la considèrent comme une espèce exotique, et c’est aussi l’opinion de M. Thorell. A ce sujet, je ferai observer que ce naturaliste distingué possède plu¬ sieurs individus du T. tepidariorum provenant de Saint- Paul, au Brésil, et, suivant M. Cambridje, on rencontre aussi cette Aranéide dans l’île de Ceylan. A Upsal, on ne la trouve que dans les serres chaudes ; mais à Goteborg, M. Thorell l’a prise plusieurs fois dans les trous et les coins des murs extérieurs des maisons, où elle avait déjà été rencontrée par M. Westring. Nordmann ue l’a observée en Finlande que dans les serres TRAVAUX INÉDITS. 145 Cette espèce seulement introduite, mais non acclima¬ tée (1), trouvant dans les serres du Muséum toutes les con¬ ditions propres à sa propagation, c’est-à-dire une tempé¬ rature douce, clémente et toujours égale, est parvenue à s’y multiplier. Je dirai aussi que ce qui a contribué beau¬ coup à cette propagation, c’est que cette Àranéide exo¬ tique y trouve une nourriture abondante consistant en insectes de divers ordres appartenant particulièrement à des Culicides, à des Muscides qui se plaisent aussi dans ces serres, attirées, sans aucun doute, par la température chaude et humide, où elles trouvent toutes les conditions nécessaires à leur existence. Ce n’est pas seulement à des Aranéides, à des Myria¬ podes et à des insectes appartenant à l’ordre des Diptères, que les serres du Muséum de Paris donnent asile; on y rencontre aussi des Coccides qui y sont largement repré¬ sentés, et un Àphidien appartenant au genre Àleurodes ; cette espèce, qui est Y À. vaporariorum , Westwood, et que j’ai signalée dans les Annal. Soc. ent., 4e sér., t. IX, Bull., p. lxxiii (1869), est très-recherchée par le Theridium te- pidariorum) je l’ai souvent surprise arrêtée dans les toiles à mailles inextricables de cette Aranéide. J’y ai remarqué chaudes ; cependant ce savant dit l’avoir rencontrée une fois au grand air dans le midi de la Russie, non loin d’Ekarinoslaw. D’après les diverses citations géographiques que je viens d’indiquer, on voit combien cette espèce est cosmopolite, et on voit aussi combien sa patrie réelle est encore incertaine. (1) Les anciennes serres nourrissaient, il y a une trentaine d'an¬ nées, un Myriapode appartenant au genre lulus , et que je prenais, assez communément, sous les pots enfouis dans le terreau ou la tannée. Mais cette méthode de placer ainsi ces récipients, ayant été abandonnée lorsque l’on a transporté les plantes dans les serres nouvelles, ce lulus, non acclimaté, mais seulement introduit, qui a été décrit par M. P. Gervais sous le nom de lucifugus, Hist. nat. des Ins. apt., tom. IV, pag. 146 (1847), et que j’ai figuré dans le Dict. univ. d'hist. nat., atlas, myr,, pl. î, fig. 2 (1849), ne trouvant plus, à cause de ce changement, les conditions nécessaires à son développement, a complètement disparu. 2e série. T. xxm, Année 1872. 10 146 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1872.) aussi la présence d’un hyménoptère social signalé par moi dans les Annal. Soc. ent., 3e série, t. III, Bullet., p. 112 (1855), que j’ai rangé, mais avec doute, dans le genre Myr- mica> et qui a été décrit par M. Nylander sous le nom de Formica gracilescens , Ann. Soc. entom., 3e série, t. IV, Bull.,p. 28 (1856). Cette Formica , excessivement agile et dont on ne connaît encore que les ouvrières, malgré l’em¬ pressement apporté par M. Nylander à faire connaître cette formicide, sert aussi de nourriture au Theridium te- pidariorum. On la rencontre ordinairement errant en bandes nombreuses sur les plantes installées dans le pa¬ villon de Y aquarium ; elle se plaît aussi dans les autres pavillons où la température est moins élevée, car on la trouve sur les plantes, les pots, les traverses en bois qui leur servent de supports et qui sont explorées par cette formicide avec une activité réellement prodigieuse. M. l’abbé David, ayant fait, en mai 1870, un envoi au Muséum, dans lequel plusieurs boîtes d’insectes étaient annoncées, j’assistai à l’ouverture des trois ou quatre caisses composant cet envoi, mais qui ne contenaient que des mammifères et des oiseaux, et un ou deux flacons renfermant des crustacés et des coquilles fluviatiles. Avant de quitter la salle dans laquelle avait eu lieu ce débal¬ lage, j’explorai l’intérieur des caisses qui alors étaient vides, et dans le coin de l’une d’elles j’aperçus une Ara- néide qui s’y tenait blottie, ayant les organes de la loco¬ motion repliés le long du céphalothorax et de l’abdomen, afin de tenir le moins de place possible, et peut-être aussi afin de dissimuler sa présence aux yeux de l’observateur. Je m’emparai, avec précaution, de cette frêle Aranéide, et combien fut grande ma surprise quand, après un court examen, je reconnus dans cette espèce le Theridium , que j’observais depuis si longtemps dans les serres du Mu¬ séum. Cette rencontre tout à fait inattendue m’encoura¬ gea; j’examinai minutieusement l’intérieur des autres caisses, et j’eus la satisfaction de capturer encore cinq TRAVAUX INÉDITS. 1V7 individus de cette Aranéide, dont trois femelles et deux mâles. Cette découverte était pour moi d’un grand inté¬ rêt, car elle faisait connaître, d’une manière précise, la patrie du Theridium, tepidariorum, qui était restée, jus¬ qu’à présent, inconnue. En effet, tous les mammifères et les oiseaux composant cet envoi d’un intérêt tout parti¬ culier ayant été recueillis dans la principauté thibétaine de Mou-pin, et emballés au même endroit, nul doute que les Aranéides trouvées dans les caisses contenant ces ob¬ jets ne proviennent aussi de cette même localité. Ayant été détourné de mes études par d’autres travaux, j’avais ajourné les recherches à faire sur cette Aranéide, consistant à la comparer avec celle qui habite les serres chaudes et tempérées du Muséum de Paris, et peut- être cette étude comparative serait-elle restée encore longtemps en projet sans la guerre d’invasion et dévasta¬ trice qui nous a été faite, et dont notre malheureuse pa¬ trie subira encore, pendant longtemps, les désastreuses conséquences. Nous étions menacés d’un bombardement, et désirant me procurer cette Aranéide avant la mise à exécution de cet acte barbare, qui n’avait pas sa raison d’être, je m’em¬ pressai, vers les premiers jours de janvier, de visiter les serres du Muséum, afin de me procurer cette Aranéide et de poursuivre mes études comparatives. Je fus bien inspiré, car le bombardement annoncé de¬ puis un certain temps commença dans la nuit du 8 au 9 janvier, et dura jusqu’au 28 du même mois inclusive¬ ment. Pendant ces vingt jours, le Muséum reçut quatre- vingt-sept obus, et cet établissement scientifique, sur le¬ quel l’ennemi s’était acharné, éprouva des dommages considérables ; les galeries de zoologie et de minéralogie, ainsi que l’ambulance militaire, furent atteintes; les serres malheureusement ne furent point épargnées, car un obus étant tombé sur le pavillon contenant les Orchidées et ayant éclaté, toutes les vitres furent réduites en poussière; 148 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1872.) grand nombre de plantes furent broyées et détruites ; les autres pavillons eurent aussi beaucoup à souffrir, particu¬ lièrement ceux donnant asile au Theridium tepidariorum , dont plusieurs individus des deux sexes avaient été re¬ cueillis par moi la surveille de ce bombardement (1). Ayant encore eu besoin de cette Aranéide pour complé¬ ter mes recherches, je me transportai, vers le milieu de février, dans le même pavillon où j’avais rencontré cette Aranéide, mais je ne trouvai que des cadavres gisant çà et là, mortalité due, sans aucun doute, à la température excessivement froide qui n’a cessé de régner pendant tout le mois de janvier et qui y a fait sentir sa funeste influence, malgré l’empressement qu’on avait mis à répa¬ rer les dégâts causés par cet odieux bombardement. Ce¬ pendant je dois dire qu’en explorant les recoins les plus cachés et les plus obscurs je découvris plusieurs indivi¬ dus des deux sexes de ce Theridium , qui s’étaient retirés dans des fissures, des trous et des encoignures, afin de se mettre à l’abri du froid, auquel cette espèce est excessi¬ vement sensible. Comme cette Aranéide est plutôt utile que nuisible, je respectai ces derniers représentants d’une espèce introduite, depuis si longtemps, au Muséum, et, si rien de fâcheux ne survient et ne s’oppose à leur propa¬ gation, l’année prochaine, sans aucun doute, les serres chaudes et tempérées de cet établissement scientifique se¬ ront de nouveau repeuplées par cette charmante Aranéide de forme et de faciès tout à fait européens. Comme je l’ai dit plus haut dans le commencement de cette note, c’est M. C. L. Koch qui a décrit et figuré, pour la première fois, cette Aranéide, en 1841, dans son esti¬ mable ouvrage ayant pour titre : Die Arachniden , t. VIII, (1) Consultez, au sujet du bombardement du Muséum, le travail de M. de Quatrefages, ayautpour titre : La race prussienne (.librai¬ rie Hachette et comp., boulevard Saint-Germain, 79, 1871); les nou¬ velles archives du Muséum d’histeire naturelle de Paris, t. VI, Bullet., p. 29 (1871). TRAVAUX INÉDITS. 149 p. 75, pi. cclxxiii, fig. 646 pl. cclxxiv, fig. 647 , fig. 648 $ var. Cet infatigable Arachnophile n’assigne pas de localité précise à cette Aranéide, puisqu’il dit : « On a peut presque mettre en doute l’origine allemande de ce « Theridium, car il paraîtrait qu’on ne le trouve que dans ce les serres chaudes; peut-être que les œufs ont été im- (( portés en Allemagne avec des plantes exotiques. Elle « existe en grand nombre dans le jardin botanique de « Nuremberg. » La description de cette curieuse espèce , faite par M. Koch, étant en allemand, non accompagnée d’une dia¬ gnose latine, et quelques particularités d’organisation ayant échappé à ce naturaliste distingué, j’ai pensé que je pouvais décrire de nouveau ce Theridium, sans que cette description pût être considérée comme formant un double emploi. {La suite prochainement ,) II. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 2 janvier 1872. — M. Moitessier fait pré¬ senter, par M. Balard , un travail de physiologie intitulé : Sur la chaleur absorbée pendant l’incubation. C’est le commencement de recherches dont l’auteur promet de faire connaître les résultats ultérieurement. Pour le moment, il présente seulement des faits dont il ne peut encore tirer aucune conclusion. M. S. Jourdain fait présenter, par M. E. Blanchard, un travail ayant pour titre '.Matériaux pour servir à V histoire du Gymnètre épée (Gymnetrus gladius, C. et V.). Après avoir rappelé que ces singuliers poissons sont peu connus, parce qu’ils arrivent rarement entre les 150 rev. et mag. de zoologie. ( Avril 1872.) mains des zoologistes dans un état de conservation sus¬ ceptible de permettre leur étude, l’auteur annonce qu’il a pu étudier un individu trouvé mort sur une plage du dé¬ partement de l’Hérault, et qui avait éprouvé de regret¬ tables mutilations. Après en avoir donné une description extérieure, M. Jourdain présente la description anatomique des vis¬ cères de ce singulier poisson et compare ses observations à celles qui ont été publiées par Cuvier et Valenciennes. M. Bleicher fait présenter, parM. de Verneuil, une Note sur la découverte de la Posidonia minuta, dans le trias du Gard , et sur un nouveau gisement du schiste à W al chia, dans le terrain permien de V Aveyron. Ce mollusque fossile se trouve en abondance entre Mialet et Saint-Jean-du-Gard, le long de l’ancienne route d’Alais. Séance du 8 janvier. — M. Pigeon adresse une Note relative à la constitution du sang, qui est renvoyée à la section de médecine et de chirurgie. M. H. Anez adresse une revendication de priorité au sujet du traitement par submersion des vignes attaquées par le Phylloxéra vastatrix pour sa note communiquée à l’Académie des sciences le 25 septembre 1871. M. Tissot adresse une nouvelle lettre concernant les ravages du même insecte. M. J. G. de Seynes adresse une Note sur les prétendues transformations des bactéries et des mucêdinées en levures alcooliques. Extrait d’une lettre à M. Pasteur. M. B è champ adresse une Note sur le développement des ferments alcooliques et autres, dans des milieux fermentes¬ cibles, sans l'intervention directe des substances albumi¬ noïdes. M. Dareste adresse une Note sur l* existence de V Amidon dans les testicules. Ces observations ont été faites sur des oiseaux. MÉLANGES ET NOUVELLES. 151 III MÉLANGES ET NOUVELLES. essai sur le venin du scorpion. — Mémoire présenté à l’Académie des sciences, dans la séance du 5 sep¬ tembre 1871. parM. le Dr Jousset. « Le Scorpion a excité de tout temps la curiosité des naturalistes. Assez commun dans le midi de l’Europe, où sa piqûre est redoutée à l’égal de la morsure des serpents venimeux, il a été très-souvent étudié. Aristote, Pline et Galien ont rapporté sur lui des fables étranges. Plus tard Fabricius, Redi, Swammerdam, Vallisnieri, Lewoen- hock, etc., et surtout Maupertuis, Amoureux, Guyon et Blanchard, ont expérimenté son venin, mais sans parve¬ nir à se rendre un compte exact de son action. cc Des nombreuses espèces de Scorpion classées par les zoologistes, trois seulement méritent d’attirer notre atten¬ tion, parce qu’elles habitent le midi de la France et l’Afrique : « 1° Le Scorpio Europœus, petite espèce (Qm,03) assez commune dans les caves, les décombres et les vieux murs : sa piqûre est insignifiante à cause de la quantité très- mi¬ nime de son venin ; « 2° Le Scorpio Occitanus, jaune clair et beaucoup plus grand (0m,07) que le premier : on le trouve à la cam¬ pagne, blotti sous des pierres; il est peu commun, et sa piqûre est souvent suivie d’accidents formidables; « Le Scorpio Afer, originaire de l’Asie, et assez commun en Afrique, est un insecte qui atteint 0m,12 et 0m,15, et dont la piqûre est certainement mortelle pour l’homme. Je n’ai pu me procurer cette dernière espèce : c’est le Scor- pio Occitanus qui forme le sujet de cette étude. « L’appareil venimeux du Scorpion est situé à i’extré- mité de l’appendice caudal. 11 a la forme d’une ampoule terminée par un aiguillon noirâtre recourbé, très-dur et aigu, percé, près de la pointe, de deux petites fentes qui 152 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1872.) donnent écoulement au venin accumulé dans l’ampoule. L’animal s’en sert pour se défendre, et aussi pour tuer les proies dont il s’empare. N’eût-il affaire qu’à une faible mouche, il commence toujours par la piquer avant de la porter à sa bouche. La mort est instantanée. Chez les animaux volumineux, les vertébrés, tels que le chien, le lapin, etc., la mort ne survient qu’après un temps plus ou moins long et subordonné à la quantité de venin ino¬ culée. « Le venin est un liquide incolore et limpide, franche¬ ment acide comme tous les venins, soluble dans l’eau en toutes proportions, peu soluble dans l’alcool, insoluble dans l’éther, d’une densité un peu supérieure à celle de l’eau. « L’examen microscopique montre un liquide parfaite¬ ment transparent, renfermant çà et là quelques cellules épithéliales et de fines granulations dont la présence n’est pas constante. « La quantité de venin contenue dans l’ampoule est très-petite ; on peut l’évaluer en moyenne à 2 milligrammes pour un Scorpion de forte taille. Son activité est très- grande, puisque cette quantité suffit pour donner la mort rapidement à un chien de moyenne grosseur. « La complication des phénomènes occasionnés chez les organismes élevés par l’introduction de ce venin dans l’économie fait qu’il est difficile de bien suivre la marche de l’empoisonnement chez ces animaux ; mais chez les Grenouilles, et surtout les Rainettes, dont la membrane interdigitale est mince, pour peu qu’on ait la précaution de doser convenablement la quantité de venin employée, on parvient à obtenir des effets se développant assez len¬ tement pour qu’on puisse les suivre et les observer avec toute la netteté désirable. « Les personnes qui voudront reprendre ces expé¬ riences auront tout avantage à se servir du H. viridis. a Le but que je me suis proposé dans ce mémoire a MÉLANGES ET NOUVELLES. 153 été de déterminer d’une manière précise sur quel élément histologique ce venin exerce son action, car telle est la tendance de l’école expérimentale actuelle, et nous ne devons pas oublier que la méthode précise à l’aide de la¬ quelle on cherche aujourd’hui à pénétrer jusqu’au fond des mystères de l’organisme a été spécialement dévelop¬ pée au Collège de France dans les travaux du savant maître qui a illustré la physiologie française. « Les premières expériences que j’aie faites m’ont montré que les Grenouilles succombaient rapidement sous l’influence de doses très-minimes de venin de Scorpion. La mort survenait sans convulsions; la peau des Rainettes vertes prenait constamment une teinte violacée et se montrait injectée. En outre, le membre piqué devenait le siège d’une rigidité musculaire complète. « Alors j’ai cherché à suivre, en examinant le cours du sang pendant l’empoisonnement, la marche des phéno¬ mènes. « Expérience. — Une Rainette verte est préalablement fixée sur un liège et la membrane interdigitale de la patte droite étalée sous le microscope. « La circulation est très-active. « Le champ de l’instrument comprend un vaisseau ca¬ pillaire moyen, dans lequel trois ou quatre globules peu¬ vent passer de front, et un autre capillaire bifurqué dans chacune des branches duquel un seul globule peut s’en¬ gager à la fois. « Inoculation dans les muscles de la cuisse droite de l’animal de 0§r,00Q4 de venin frais. « Deux minutes après l’inoculation, la coloration carac¬ téristique commence à apparaître. « Le cours du sang se ralentit sensiblement (Le ca¬ libre des capillaires, mesuré exactement, reste le même pendant la durée de l’expérience.) « Cinq minutes. Dans le capillaire moyen, au milieu de globules normaux, on voit passer d’autres globules qui 154 rev. et mag. de zoologie. (Avril 1872.) ont l’air d’être déformés, allongés et constamment escor¬ tés de plusieurs autres auxquels ils semblent adhérer. « A mesure que le cours de la circulation se ralentit, on distingue mieux les phénomènes. Un de ces globules déformés, escorté de deux autres, est arrivé à la bifurcation du capillaire fin dont il obstrue la double entrée. Dans un mouvement de l’animal, un autre globule sain parvient à se glisser et à entrer dans la branche de droite, mais en emportant attaché après lui un filament détaché du glo¬ bule altéré contre lequel il s’est frotté au passage. (( Dans le capillaire moyen, où les globules sont deve¬ nus très-nombreux, on les voit rouler lentement et par agglomération de quatre ou cinq. « Dix minutes . Les globules stationnent dans les ca¬ pillaires et les encombrent. De temps en temps, un léger mouvement de progression se fait sentir alternativement dans un sens ou dans l’autre. 11 n’est que passager et n’a¬ boutit à rien. « De petits caillots de sang extravasé dans les tissus se voient çà et là dans le voisinage des capillaires fins. c( Je n’ai pu assister à leur formation. « Trente minutes . La rigidité musculaire de la patte est établie. Elle est infiltrée. Tous les vaisseaux capillaires sont remplis de globules rouges tassés les uns contre les autres et immobiles. « La sensibilité est parfaitement conservée et très- vive. « Manifestation de douleur vive pendant l’excitation des muscles par un faible courant d’induction. Cette exci¬ tation n’amène aucun mouvement dans les masses de globules contenues dans les capillaires. Les muscles ri¬ gides se contractent faiblement. Les nerfs moteurs sont excitables. « La grenouille n’est pas très-prise; les deux pattes seules sont colorées. MÉLANGES ET NOUVELLES. 155 (( Le cœur bat normalement, la respiration est un peu ralentie. « L’expérience, interrompue à 7 heures du soir, est re¬ prise ie lendemain à 10 heures, la quantité de venin étant trop faible pour amener la mort. « L’animal est revenu à sa couleur ordinaire, il paraît dans son état normal, sauf la patte piquée, qui est tou¬ jours dans l’extension, infiltrée, mais moins rigide que la veille. Elle est très-sensible aux excitations, et l’animal commence à la mouvoir au prix de grands efforts. « A chacune de ces tentatives, les muscles sont le siège de mouvements spasmodiques analogues à ceux que pro¬ duit un courant électrique intermittent. « La circulation a reparu dans quelques capillaires. Le plus grand nombre est obstrué par un magma rougeâtre où il est impossible de distinguer la forme des globules. « Trois heures du soir , c’est-à-dire environ vingt-quatre heures après l’inoculation, il reste encore dans la patte piquée quelques mouvements spasmodiques et une indéci¬ sion qui persiste pendant plusieurs jours. cc Expérience. Du sang de Grenouille est placé sous le microscope avec un fort grossissement; on introduit, sous la lamelle qui le recouvre, du venin de Scorpion. « Au bout de dix secondes, les globules en contact avec le venin s’arrondissent; leur contour devient absolu¬ ment linéaire, et ils ressemblent à de petites masses géla¬ tineuses. « Leur consistance diminue ensuite peu à peu, car ils s’agrandissent et s’étalent. Leur aspect est alors celui d’une gouttelette huileuse. Le noyau devient de moins en moins visible. En inclinant le microscope on opère un mouvement lent de descente, mais seulement dans les glo¬ bules normaux ; les autres sont presque tous collés au verre. Pendant ce mouvement de descente, les globules sains qui rencontrent les globules altérés y adhèrent, et, s’ils s’en séparent, ce n’est que difficilement et en entrai- 156 rev . et mag. de zoologie. (Avril 1872.) nant après eux une portion de ces derniers sous forme d’un long filament visqueux. « Enfin, si plusieurs globules altérés sont voisins, leur masse, en s’étalant, finit par se confondre en une seule plaque visqueuse dans laquelle on distingue çà et là des noyaux non encore dissous. « Des nombreuses expériences relatées dans ce mé¬ moire il semble que l’on puisse tirer les conclusions sui¬ vantes : « 1° Le venin du Scorpio Occitanus agit directement sur les globules rouges du sang et paraît n’agir que sur eux ; « 2° Son action a pour résultat de faire perdre aux globules la propriété de glisser les uns sur les autres ; « 3° En perdant cette propriété ils s’agglutinent les uns aux autres et aux globules sains de manière à former de petites masses qui obstruent l’entrée des capillaires et mettent obstacle à la circulation. ce C’est par ce mécanisme, et en s’opposant à la plus indispensable des fonctions, que ce venin place l’économie animale dans des conditions incompatibles avec la vie. « Il en résulte encore qu’une quantité déterminée de venin est nécessaire pour que l’animal soit empoisonné. Le venin de Scorpion, comme tous les autres venins pro¬ bablement, n’agit donc que quantitativement . et d’une manière purement chimique, ce qui le différencie des virus dont l’action paraît analogue à celle des ferments. » Nécrologie. On a annoncé dernièrement à l’Académie des sciences la triste nouvelle de la mort d’un savant éminent, M. Pic- tet-de la Rive, membre correspondant de l’Académie des sciences de Paris et d’un grand nombre d’autres Aca¬ démies et Sociétés savantes de tous les pays. MÉLANGES ET NOUVELLES. 157 Les sciences naturelles font là une grande perte, car Pictet était dans toute la force de l’âge mur et promettait encore à la science de nombreux et très-utiles travaux. Ceux qu’on lui doit sont de la plus haute importance et appartiennent à diverses branches de la zoologie et de la paléontologie. Ils resteront comme de véritables mo¬ numents scientifiques et de beaux titres de noblesse. G. M. L’Angleterre a perdu un de ses savants les plus émi¬ nents, regardé comme le père de l’Entomologie de ce pays, dans la personne de M. Dale, l’un des plus anciens membres de la Société Linnéenne de Londres. On doit à ce savant entomologiste une foule d’observations d’un haut intérêt qui ont paru dans ses nombreux ouvrages et dans ceux de Newman, Curtis, etc. G. M. Le célèbre Ratzeburg, qui faisait de l’Entomologie à la manière des Réaumur et des de Geer, en étudiant la vraie physiologie des insectes, par l’observation patiente et si utile de leurs métamorphoses et de leurs mœurs, a été enlevé à la science le 24 octobre 1871. C’est à lui que l’Entomologie appliquée doit l’admirable Traité sur les insectes nuisibles aux forêts , qui a été publié avec l’appui de son gouvernement et qui devrait bien être traduit et imprimé chez nous, car il est plein d’observations neuves et d’une grande utilité pour les silviculteurs. En citant ce magnifique et si utile ouvrage, je dois ajouter qu’on doit à Ratzeburg beaucoup d’autres travaux entomologiques non moins importants. Enfin, je dois annoncer encore un deuil pour l’Ento¬ mologie, qui vient de perdre l’un de ses représentants les plus distingués dans la personne de Motschoulski, sa¬ vant russe si connu par de nombreux ouvrages dont la valeur a été diversement appréciée. 158 rev. et mag. de zoologie. {Avril 1872.) Dans un de nos précédents numéros (P. 128), nous avons signalé la dernière publication de ce savant, qui a eu pour objet de réunir l’indication de tous ses travaux. En étudiant cette énumération, on verra tout coque l’En¬ tomologie doit à cet infatigable savant. G. M. IV. ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. Prodrome à l’histoire malacologique de la France. — ■ Des Limaciens français, par M. Jules Mabille. C’est un beau mémoire formant une brochure in-8° de 40 pages, et extrait du cahier de juin 1870 des Annales de Malacologie. Ce travail, qui est traité avec le talent et le soin que l’on est accoutumé à trouver dans tous ceux que l’on doit à M. Mabilie, est une énumération complète, avec leur description, des observations sur leur synonymie, leurs mœurs et leur habitat, de tous les Mollusques français qui appartiennent aux deux familles des Ârionidœ et des Limacidæ. Il résulte de ce travail que la population limacine de la France se compose de 56 espèces admises par M. Ma¬ bille, plus deux espèces douteuses, réparties ainsi : Arion, 22 espèces; Geomalacus, 6; Milax, 5; Krynie- killus, 3; Umax, 20; Umax douteux, 2. Ce mémoire est imprimé avec luxe, comme tous ceux que l’on doit à M. Bourguignat et aux savants de son école. G. M. The american naturalist a popular. Illustrated Magazine of natural historv. Sous la direction de MM. Packard, * Morse, Hyatt et Putnam. — In-8°, fig. Salem. (Mass.) ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. 159 Peabodyacademy of sciences, vol. IV, 1870, numéros 1 et 2. (Mars et avril.) Les auteurs de cet intéressant recueil méritent toute la reconnaissance des amis des sciences, car ce journal est de nature à en propager et entretenir le goût. Rédigé par des naturalistes pleins de dévouement au progrès, il con¬ tient des documents très-variés sur toutes les branches de l’Histoire naturelle. Ses directeurs, tout en mettant la rédaction des articles à la portée de tout le monde, ont voulu conserver leur caractère de savants sérieux. Ils ont dédaigné ces pré¬ tendus ornements du style donnant, trop souvent, aux ouvrages des écrivains qui prétendent au titre de vulga¬ risateurs de la science, un caractère de puérilité indigne des auteurs et des lecteurs. Chaque année ou volume se compose de 12 numéros, commençant au mois de mars et finissant au mois de fé¬ vrier de l’année suivante. C’est dans le dernier numéro de chaque volume que se trouvent des tables très-dé¬ taillées et très-commodes pour les recherches. Nous reviendrons sur cette utile publication, protégée par la généreuse fondation Peabody, qui, avec celle de Smithson, est une des gloires de l’Amérique. Mémoire anatomique et zoologique sur les Acariens des genres Cheyletus , Glyciphagus et Tyroglyphus . Par MM. A. F cmo use et Ch. Robin. Extrait du Journal de l'anatomie et de la physiologie de M. Ch. Robin, n° 5, septembre et octobre, avec planches. C’est un excellent travail dont l’objet et les résultats sont indiqués par les auteurs dans la petite introduction suivante : 160 rev. et mag. de zoologie. ( Avril 1872.) « « Le principal résultat de nos recherches a été de nous faire reconnaître que les caractères des genres Cheyletus et Glyciphagus devaient être notablement modifiés, bien que leurs limites restent les mêmes. « Nous avons donné, avec tous les détails nécessaires, la description anatomique des parties du corps qui servent aux distinctions spécifiques, car l’exactitude des diagnoses des zoologistes touchant les espèces de ces genres d’Arachnides laissait beaucoup à désirer, par suite de l’abandon dans lequel étaient demeurées les no¬ tions anatomiques. « Nous nous sommes convaincus, d’autre part, que parmi les espèces de Tyroglyphus qui dévorent les Can¬ tharides, et sans doute aussi d’autres insectes dans les collections, il existait une espèce nouvelle, très-différente du T. entomophagus , Laboulbène. « Notre travail sera donc divisé en trois parties. Dans les deux premières, nous exposerons le résultat de nos études sur les Cheylètes et sur les Glyciphages; dans la troisième, nous décrirons l’espèce nouvelle de Tyro- glyphe à laquelle nous venons de faire allusion. Chacune de ces parties comprendra, d’une part, l’énoncé taxino¬ mique des genres et des espèces et la discussion de ces caractères, puis, en dernier lieu, l’exposé des observa¬ tions anatomiques que nous avons faites. » Après avoir étudié avec le plus vif intérêt cet impor¬ tant travail, nous pouvons certifier que les auteurs ont tenu avec conscience et un grand talent toutes leurs pro¬ messes. G. M. PARIS. — Imprimerie de Mme \e Bouckard-üuzard, rue de l’Eperon, 5. TRENTE-QUATRIÈME ET TRENTE-CINQUIÈME ANNÉES. — MAI 1872. I. TRAVAUX INÉDITS, Notes sur les Poussins des oiseaux d’Europe, par MM. À. Marchand. (Voir p. 91.) Circus rufus, Schleg. — R. Z., 1870, pl. n. — Pouss., pl. xci. Duvet un peu court, cotonneux, d’un blanc faiblement roussâtre; l’occiput restant d’un blanc pur; un cercle brun autour des yeux; mandibule supérieure du bec noire, avec bouton visible, éloigné de la pointe du bec; mandibule inférieure jaune; cires et pieds jaunes. D’après un poussin d’un jour ou deux, que nous attribuons au C. rufus avec confiance, bien qu’il ne repose que sur un seul exem¬ plaire, plus jeune et cependant à bec plus fort que notre poussin de Montagu. Le Harpaye niche à terre dans les roseaux, les bruyères ou même les buissons, toujours dans le voisinage des marais; sa ponte est de trois ou quatre œufs. M. Dressler a dessiné de jeunes Busards, déjà très- gros dans lapl. xxxi des oiseaux de la Lombardie, publiée par M. Bettoni. Les poussins des Busards, Buses, Éper- viers, etc., ont le bec plus ou moins noir, tandis que les becs des Faucons sont teintés de couleurs pâles lors de l’éclosion; ainsi celui du Hobereau est rose, celui de la Cresserelle est bleuâtre, etc. 28 série. T. xxiii. Année 1872. 11 162 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Mai 1872.) Circus cineraceus, Naum.— -R. Z., 1870, pl. m.— Pouss., pl. xcn. Duvet cotonneux, un peu plus long que celui de l’es¬ pèce précédente, et d’un blanc plus roussâtre; dessus de la tête de la même teinte que le dos ; pas de cercle autour des yeux, ou au moins est-il peu apparent; parties cornées du bec noires aux deux mandibules ; bouton visible ; cires et pieds jaunes. D’après un poussin de quatre ou cinq jours. Le Montagu niche à terre, dans les terrains arides, dans les landes, les bruyères, et aussi dans les blés, ainsi que nous avons pu nous en assurer plusieurs fois en Beauce ; la ponte est de trois ou quatre œufs. Nous avons souvent élevé de jeunes Busards trouvés dans nos plaines, mais ils supportent péniblement la captivité; leur naturel farouche les rend sans cesse inquiets, et ils meurent, le plus souvent, après quelques mois. Nous possédons des jeunes en duvet du G. pallidus et du G. cyaneus, mais ils nous paraissent si semblables à celui du C. cineraceus, que nous renonçons à les dessiner, désespérant de pou¬ voir établir des planches reconnaissables. Strix qtus, Linn. — R. Z., 1870, pl. iv. — Pouss., pl. XCIII. Duvet cotonneux, rare et très-léger, laissant apercevoir une peau rosacée, quand les poussins sont vivants ; le du-' vet est entièrement blanc ; le bec couleur de corne un peu rose; les narines très-développées ; les yeux d’un noir glauque, fermés ou pouvant à peine s’entr’ouvrir : ces jeunesse tiennent couchés dans le nid; souvent la tête est appuyée sur la pointe du bec rapprochée de la poitrine. Ayant trouvé, en juillet 1870, un nid de Moyen-Duc, où il y avait seulement deux œufs, nous y montions tous les deux jours; enfin, le 18, nous y trouvâmes les poussins d’un ou deux jours, d’après lesquels nous avons donné les indications précédentes. Nous avons regretté alors TRAVAUX INÉDITS. 463 d’avoir terminé notre planche, dessinée d’après un jeune que nous avions trouvé mort, tombé d’un nid à la suite d’un orage ; notre figure aurait eu davantage l’accent de la nature vivante d’après notre dernière nichée. Le duvet blanc ne tarde guère à être remplacé par un duvet gri¬ sâtre beaucoup plus épais ; repoussé à l’extrémité de ce nouvel habit, les houppes blanches tombent facilement et disparaissent en quelques jours. Cette durée presque éphémère de la livrée blanche a souvent induit en erreur les observateurs qui n’ont eu connaissance que de la li¬ vrée noirâtre qui est beaucoup plus persistante. Nous pos¬ sédons de jeunes sujets pendant cette métamorphose du blanc au gris; ils deviennent alors d’un gris roussâtre rayé transversalement de brun; la face est d’un noir brun, les disques sont blanchâtres et les iris d’abord noirs ne tardent pas à devenir jaunes; ils séjournent dans le nid environ un mois; lorsqu’ils en sont sortis, ils font en¬ tendre, le soir, un cri composé d’une seule note perçante, plaintive et singulièrement triste ; les parents continuent à leur porter le produit de leurs chasses pendant quelque temps. Le Moyen-Duc niche régulièrement ici; nous avons eu connaissance d’un assez grand nombre de nids établis dans de vieux nids de pies , sur des pins silvestres de hauteur moyenne , la ponte est habituellement de quatre œufs.M. Bettoni donne une excellente planche représen¬ tant les jeunes à quatre âges différents ( Uccelli in Lomb ., pi. lvi). Totanus macularius, Vieill.— R. Z., 1870, pl. v. — Pouss., pl. XCIV. Duvet épais à la base et terminé par des soies très- fines; gorge, poitrine et ventre d’un blanc argenté ; des¬ sus de la tête et dos d’un gris cendré varié de points noirs; une bande noire partant de la naissance du bec, très-apparente sur la tête et le dos, et se terminant à la queue ; deux bandes noires traversant les yeux et se réu- 164 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Mai 1872.) nissant sur la nuque à la bande médiane; duvets delà queue très-allongés; bec et pieds grisâtres. Ce poussin ressemble beaucoup à celui du T. hypoleucos, que nous avons décrit (Pouss., pl. xl), et avec lequel il forme le sous-genre Actitis ; cependant il s’en distingue par sa poi¬ trine plus argentée, son dos plus cendré et ses bandes noires plus prononcées. D’après un poussin de quatre ou cinq jours, provenant des États-Unis. Le Chevalier perlé niche, d’après M. Temminck, dans les régions américaines du cercle arctique, et sa ponte est de quatre œufs. Yar- relî cite un passage d’Audubon [Ornithological Biography), concernant la faculté qu’ont les oiseaux de transporter leurs œufs lorsqu’un danger les menace ; ce naturaliste ayant placé des pierres sur un nid contenant quatre œufs, afin de les reprendre le soir, fut fort surpris, à son retour, de voir que la pauvre petite bête avait non-seulement creusé un nouveau nid, mais qu’elle y avait porté deux des œufs du premier nid, sans que les pierres eussent été écartées; il ne put concevoir comment l’oiseau avait transporté les œufs dont l’incubation ne faisait, d’ailleurs, que commencer, ce qui rendait d’autant plus singulier l’attachement de l’oiseau pour sa couvée. (La suite 'prochainement.) Note géographique sur le Theridium tepidariorum , aranéide fileuse de la tribu des Thérédides, par M. H. Lucas. (Suite, voir p. 143.) Theridium tepidariorum $ , Koch, Die Arachnid., t. VIII, p. 75, pl. cclxxiv, fig. 647 $ , fig. 648 $ var. (1841). Westring, Aran. Suec. descript., p. 155 (1861). Blackw, Spid. of Great Brit., part. 11, p. 180(1864). Theridium lunatum , Sund. Swensk. Spid. Beskr., p. 52 (1831). TRAVAUX INÉDITS. 165 Theridium vulgare , Hantz, Bost. Journ. of nat. Hist . , p. 171, pl. ii, fig. 1 (1852). T. céphalothorax longiore quam latiore, cordiformi, testaceo- rubescente nitido testaceoque piloso ; oculis traoslucidis, subtilis* sime nigro-cinctis, his primi paris ornoino nigris ; palpis longatis, exilibus, flavo-ochraceis, penultimo ultimoque articulis fusco-au- nulatis; mandibulis elougatis, rectis, testaceis, antice testaceo-sub- rufescente tinctis ; maxillis flavo-testaceis, ad latera fusco-pilosis latero latiore quam longiore, flavo-ferrugineo ; steruo loogiore quam latiore, antice truncato, postice acumiuato, fusco-ferrugineo, ad latera utrinque trituberculato ; pedibus elougatis, exilibus, fla- vescente-ochraceis, femoribus, tibiis ferrugineo-annulatis, genibus metatarsisque omniuo ferrugineis ; abdomine amplo , rotundato convexo, postice acuminato, recurvato, üavo-ochraceo, supra longi- tudinaliter fusco-maculato, postice duabus lineis fuscis ovatam ui- grarum macularum congeriem circumdantibus ornato ; lateribus fusco-maculatis albicanteque biarcuatis; fusulis brevibus, llavo- fuscescentibus. Longit. 6 à 7 millim., lat. 2 millim. 1/4 à 3 millim. Femelle. Le céphalothorax, plus long que large, cordi- forme, est légèrement anguleux sur les côtés ; il est d'un testacé brillant tirant un peu sur le roussâtre, et présente des poils courts, testacés, serrés et à direction antérieure; dans son milieu, à la base de la région céphalique, on aperçoit une dépression profonde, arrondie ; il est légè¬ rement convexe sur ses parties latérales, et celles-ci sont distinctes de la région céphalique par deux sillons pro¬ fonds qui les circonscrivent. Le tubercule oculifère est peu saillant; les yeux ou ocelles translucides sont d’nn jaune testacé brillant, finement entourés de brun ou de noir ; quant à ceux de la première paire, ils sont entière¬ ment d’un noir foncé. Des poils noirâtres, roides, assez allongés, se font remarquer sur le tubercule ou saillie oculifère. Les palpes et pattes-mâchoires, plus allongés et plus grêles que ceux du mâle, sont d’un jaune d’ocre pâle 166 rev. et MAG. de zoologie. ( Mai 1872.) avec leur pénultième et dernier article ordinairement annelé de brun plus ou moins foncé. Des poils d’un brun clair, assez allongés, peu serrés, hérissent les di¬ vers articles composant ces organes. Les mandibules ou antennes-pinces sont allongées et presque verticales ; elles sont lisses et d’un testacé légèrement teinté de rous- sâtre à leur extrémité; les crochets sont très-courts et d’un brun ferrugineux clair. Les mâchoires sont d’un jaune testacé et présentent quelques poils bruns situés sur les côtes latéro-antérieures. La lèvre, plus large que longue, lisse, est d’un jaune ferrugineux. Le piastron sternal ou sternum, beaucoup plus long que large, est tronqué à sa partie antérieure et terminé en pointe arrondie posté¬ rieurement; il est d’un brun ferrugineux et présente, de chaque côté de ses bords latéraux, trois saillies ou tuber¬ cules assez fortement acérés ; il est glabre dans son milieu et parsemé de poils d’un brun foncé, couchés, situés dans le voisinage de ses bords latéraux. Les pattes grêles, allon¬ gées, hérissées de poils bruns, peu serrés et régulièrement disposés, sont d’un jaune d’ocre pâle et légèrement trans¬ lucides ; il est à remarquer que, dans toutes les pattes, le fémur et le tibial, à leur extrémité, sont annelés de ferru¬ gineux, et que le génual et le métatarse sont entièrement de cette couleur; quant aux ongles prétarsés par des tarses et le dernier article des palpes ou pattes-mâchoires, ils sont d’un noir foncé. L’abdomen volumineux, arrondi, très-convexe au-dessus, est terminé en pointe, recourbé à sa partie postérieure; il est d’un jaune d’ocre pâle et offre des lignes arborescentes de couleur brune; vers la partie antérieure, on aperçoit une ligne continue d’un brun foncé et, sur les côtés, des taches brunâtres ; en arrière de cette ligne ou bande continue, on remarque une tache en croissant parfois peu accusée chez quelques individus, mais le plus souvent d’un brun foncé et rappelant assez par sa forme celle que présente le Theridium lunatum; TRAVAUX INÉDITS. 167 sur les côtés qui sont maculés de brun, on aperçoit aussi un 'croissant blanchâtre, assez étroit, semblable à celui que l’on voit chez le Theridium lunatum ; mais, dans le Theridium tepidariorum , ce croissant est plus accusé et nettement limité par une tache brune, transversale. Je dois dire aussi que l’on distingue ordinairement les traces de deux autres croissants de couleur claire placés entre ceux que je viens de décrire, mais ils sont à l’état de ves¬ tiges, au moins chez la plupart des individus que j’ai étu¬ diés. Du reste, tous ces croissants sont fortement ombrés de brun ou limités par un fin pointillé de cette couleur. De la tache brune transversale naît une foule de petites lignes brunes, de largeur inégale, disposées longitudinale¬ ment de manière à embrasser un ovale allongé offrant le plus souvent des croissants bruns, fins, transversaux et s’étendant parfois en arrière de la tache transversale. Dans le voisinage des filières, on remarque une tache d’un jaune d’ocre dont le contour est d’un brun jaunâtre : cette tache est presque toujours finement pointiliée de brun et de jaune clair. Près de l’attache de l’abdomen avec le céphalothorax, on aperçoit un arc transversal blanchâtre qui se prolonge parfois en se courbant sur les côtés. Les arceaux abdominaux sont, en dessous, d’un jaune clair avec leurs intervalles d’un jaune d’ocre brunâtre; les contours de la fente génitale sont d’un brun noirâtre ; en arrière de cette ouverture d’un jaune brunâtre jusqu’à celle des filières qui est d’un jaune clair, l’abdomen est parcouru dans le sens transversal par un trait sinueux, brun, qui s’élargit ensuite en arrière de manière à former une tache de cette couleur. Les filières sont très-courtes, d’un jaune brunâtre. ( La suite prochainement.) 168 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mai 1872.) Descriptions d’espèces nouvelles de Carabiques de la tribu des Troncatipennes , et remarques synonymiques, par M. le baron de Chaudoir. (Suite. — Voir p. 138.) Pleur acanthus luctuosus. Long. 16 mill. 1/2. De la taille du Lacordairei et coloré de même ; il en diffère par la tête qui n’est ponctuée qu’entre la partie postérieure des yeux et dans les impressions du front ; par le corselet qui est plus transversal, bien moins rétréci en arrière, un peu moins arrondi et bien moins sinué sur les côtés, avec le milieu de la base moins prolongé et ses côtés bien moins échan- crés derrière les angles postérieurs, qui sont plus obtus, sans que le sommet soit arrondi ; le dessus est couvert de points tout aussi gros, mais moins rapprochés les uns des autres; les élytres sont un peu plus larges, semblables, d’ailleurs, pour la forme ; le fond des stries est visiblement ponctué, les points qui bordent chacun des côtés des in¬ tervalles sont bien plus espacés et un peu plus petits, ce qui fait paraître ceux-ci plus larges, plus plans et plus lisses, surtout ceux des côtés; en dessous tout le proster¬ num est presque lisse ; les antennes sont un peu plus courtes et leurs articles externes plus raccourcis. Il est parfaitement distinct des autres espèces noires de ce genre, telles que brasiliensis , cribratus , inconspicuus et brevicollis. Il était marqué dans la collection Reiche comme venant du Brésil. Pleuracanthus cribricollis. Long. 16 mill. 1/2. Il diffère beaucoup des autres espèces de ce genre par le mode de ponctuation et par la coloration qui est en dessus d’un noir opaque, avec une nuance bleuâtre sur les élytres ; le dessous est d’un noir un peu plus brillant; la base du premier article des antennes, celle des mandibules, les cuisses et les appendices des trochanters postérieurs sont d’un rouge ferrugineux, le reste est d’un noir obscur. La dent du labre est un peu plus large à sa base ; toute la tête TRAVAUX INÉDITS. * 169 et le corselet sont couverts d’une ponctuation assez forte et serrée, séparée par un réseau assez saillant et tranchant ; le col est sensiblement plus large que dans le cribratus , les yeux sont plus petits et moins saillants, le dessus est plus plan et sans vestige d’étranglement postérieur et d’impressions frontales, le corselet est un peu plus large que dans cette espèce, d’ailleurs, de forme à peu près semblable, cependant un peu moins rétréci à la base, le dessus est une surface plane, pointiliée et rugueuse comme la tête, sans dépressions, avec une très-légère ligne mé¬ diane, très-fine, et effacée aux deux extrémités; les élytres sont un peu plus amples, un peu moins parallèles, et plu¬ tôt arrondies que tronquées à l’extrémité, laissant l’anus moins à découvert; le dessus un peu plus convexe, les stries fines, mais bien gravées, sont très-finement créne¬ lées ; les intervalles, assez pians et finement chagrinés, offrent chacun deux rangées de points assez petits et assez serrés, moins rapprochés des stries, elles ne sont pas très- régulières, et entre les deux il y a souvent des points épars ; le dessous du corps est ponctué à peu près de même, mais les points sont plus petits; les antennes sont encore plus allongées et ont les articles extérieurs aussi larges et aussi longs, si ce n’est plus, que dans le brevicol - lis. Il habite la province des Mines, au Brésil, et m’a été cédé par feu À. Deyrolle. Les élytres de cet insecte semblent glabres, les poils qui sortent des points de la tête et du corselet sont extrêmement courts. Note. Dans les Pleuracanthus que j’ai examinés, le lobe inférieur des mâchoires n'est pas recourbé en crochet, et l’extrémité est en pointe arrondie. Acanthogenius anthioides. Long. 19-21 mill. Cette re¬ marquable espèce, qui a plutôt le faciès d’une Microles- tia) ne ressemble à aucune des espèces de ce genre, dont elle présente cependant les caractères, à l’exception du bord antérieur du labre plus obtusément arrondi, des an¬ tennes et des pattes plus grêles. Tète un peu ovalaire, plus 170 REV, ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Mai 1872.) longue que large, légèrement rétrécie vers la base, mais sans col distinct, entièrement couverte d’une ponctuation assez forte et serrée, le réseau qui sépare les points assez élevés, les impressions frontales très-peu profondes, Fépistome ruguleux et ponctué, les yeux médiocres, fort peu saillants. Corselet à peine aussi large que la tête, un peu plus long que large, cordiforme, passablement ré¬ tréci près de Sa base, très-légèrement échancré aux bords antérieur et postérieur, avec la moitié antérieure des côtés modérément arrondie et celle postérieure longue¬ ment et assez fortement sinuée, ressortant un peu latéra¬ lement et formant avec la base un angle un peu aigu, dont le sommet est très-pointu ; le dessus, qui est tout couvert d’une ponctuation pareille à celle de la tête, est coupé longitudinalement en deux par une ligne médiane assez imprimée, avec les deux moitiés du disque assez con¬ vexes ; il n’y a point de dépressions basales, et le rebord latéral est tin et assez étroit. Elytres à leur base un peu plus étroites que le devant du corselet, avec des épaules fort peu saillantes et passablement arrondies, s’élargis¬ sant peu à peu jusqu’au delà du milieu, en ovale du double plus long que large, rétréci vers la base, et tron¬ qué assez carrément à l’extrémité, les côtés assez arron¬ dis, ainsi que le sommet de l’angle postérieur externe, celui de la suture droit; le dessus assez bombé dans sa partie antérieure étroite, s’aplanissant sur le disque et vers l’extrémité; stries bien imprimées, ponctuées dans le fond, intervalles assez convexes, les troisième, cinquième et septième relevés en forme de toit, les autres arrondis, couverts de points nombreux et irrégulièrement placés, un peu plus petits que ceux du corselet, tandis que sur les intervalles impairs ils forment une rangée sur chaque côté, et sur le milieu on en aperçoit encore une dont les points sont beaucoup moins rapprochés les uns des autres; il y a, de plus, une double rangée de points ocellés plus gros le long des côtés, et une seule le long du bord pqs- TRAVAUX INÉDITS. 171 térieur. Tout le dessous est ponctué, mais les points sont moins serrés que sur le haut, et ceux de l’abdomen sont plus petits. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, le premier article plus gros, mais de même lon¬ gueur que les neuf derniers; le second plus court, presque cylindrique; le troisième très-légèrement grossissant vers le bout; les sept suivants assez larges, déprimés, en rec¬ tangle de plus de moitié plus long que large, avec les angles de la base un peu arrondis, et ceux de l’extrémité très-aigus, le onzième terminé en pointe tronquée ; tous densément ponctués et recouverts d’une pubescence noi¬ râtre très-courte : palpes comme dans le bimaculatus. Pattes allongées, assez grêles, quatrième article des tarses en triangle très-profondément échancré, mais pas bilobé. Deux individus trouvés par M. Crémière dans le Ben- guéla. Cette espèce fait évidemment le passage des Hel- luonides aux Anthiades. Acanthogenius (Macrochilus) trimaculatus. Long. 9 mill. I! ressemble au quadrimaculatus , et il est tacheté de même, mais il est beaucoup plus petit, la partie posté¬ rieure de la tête ou col est plus étroite, lé corselet est bien plus étroit, aussi long que large , avec tes côtés et la base conformés d’ailleurs de même, la tête et le corselet sont couverts de points tout aussi gros, mais moins serrés , les intervalles des élytres sont plus plans, ponctués de même. Tête brune avec l’épistome et une très-grande tache sur le front d’un jaune testacé ; corselet de cette dernière couleur, élytres presque noires, avec des taches comme dans le quadrimaculatus , mais plus pâles; labre, palpes, antennes et pattes d’un jaune-clair ; milieu du dessous de la tête, prosternum et milieu du reste du sternum d’un jaune testacé plus ou moins clair. Je l’ai acheté à la vente de la collection Jeakes, il se trouve dans le Deccan. Note. M. Motschulsky a établi sur YAnthia umbraculatu , Fabr. ( Acanthogenius grandis , Laferté), le genre Mêla - droma (Étud. entom., 1855, p. 54), sans en donner les ca- 172 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Mai 1872.) ractères. Le faciès de ces gros insectes, qui est assez diffé¬ rent de celui des Àcant ho g enius, l’épaisseur de leurs corps, celle des palpes, des antennes, des pattes militent en fa¬ veur de l’admission de ce genre qui comprendra trois espèces savoir : 1° grandis , Dejean, 2° umbraculatus , FABRicius(Ànthia), = opacus, Lafert grandis^ Murray, —dispar, Lacordaire (Atlas du gen. des Col. , pi. iv, fig. 1; 3° lugubris , Schaum, = grandis , Boheman. La description qu’Erichson donne de son Helluo ferox est insuffisante, mais d’après ce qu’il en dit, je serais porté à croire qu’il est plutôt voisin de Yanthioides , fait qu’il sera facile de vé¬ rifier au musée de Berlin; mais il est beaucoup plus grand que ce dernier. A. sculpturatus , Gerstaeker, s’en rap¬ proche probablement aussi. L’A. bimaculatus Murray, du Vieux-Calabar, que j’ai reçu de l’auteur, est synonyme du labrosus Rejean, dont je possède le type. Ces deux insectes sont très-voisins du dispar Laferté, mais celui-ci, qui est exactement coloré et tacheté de même, est beaucoup plus petit ; sa forme est la même, mais tout le dessus et surtout les intervalles des stries des élytres sont plus densément ponctués, ce qui leur donne un aspect plus raboteux ; les antennes sont aussi moins allongées, étant composées d’articles plus courts. M. Reiche ayant donné au bimaculatus Dejean le nom de bisignatus, à cause du Planètes bimaculatus Mac Leay, ce dernier appartenant à un tout autre genre, il convient de rendre à cet insecte le nom imposé par Dejean, comme on l’a déjà fait dans le catalogue H et G. Planètes crucifer Redtenbacher (Reis. der Freg. Novara II, 1867, p. 4, taf. 2, fig. 3) n’est autre que YAcanthog. aster iscus White. (La suite prochainement.) TRAVAUX INÉDITS. 173 Espèce et variété géographique. — Gomment on peut distinguer l’une de l’autre chez les Coléoptères et en particulier chez les Carabiques, par M. Charles Pio- CHARD DE LA BRULERIE. Il est peu de familles, dans l’ordre des Coléoptères, où la distinction et la limitation des espèces présentent d’aussi grandes difficultés que dans celle des Carabiques. Cette famille contient, en effet, plusieurs genres, où des espèces parfaitement réelles sont construites sur un plan presque identique et ne diffèrent entre elles que par de légères modifications dans la courbe des côtés de leur prothorax, la forme de ses angles, la ponctuation de sa surface, etc. Et qui pis est, dans chacune de ces espèces, les caractères superficiels dont je viens de parler sont sujets à des variations nombreuses et étendues, à tel point que, lorsqu'on fait une description d’un Carabe, d’un Harpale, d’un Calathe, il faut se contenter d’exposer les caractères qui appartiennent au plus grand nombre des exemplaires de l’espèce qu’on a en vue, au type idéal qu’on s’en fait dans son esprit, et qu’il doit être entendu, d’avance, que des individus rentrant dans cette espèce pourront avoir perdu un ou plusieurs des caractères indiqués ou en avoir acquis de nouveaux. Malgré cela, lorsqu’on se borne à étudier les formes qui rentrent dans une faune locale restreinte, celle des environs de Paris, je suppose, et qu’on a à sa disposition un assez grand nombre de sujets à examiner, on parvient à résoudre les difficultés qui se présentent et on recon¬ naît avec certitude ies formes qui méritent le titre d’espèce et celles qui ne sont que des variétés, ou des aberrations. Tous les entomologistes sont maintenant à peu près d’accord sur les espèces de Carabiques des envi¬ rons de Paris, et ce consentement unanime prouve que le catalogue de ces espèces est définitivement fixé ou bien peu s’en faut. Mais lorsqu’on compare à ces insectes pari- 174 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Avril 1872.) siens les formes analogues qui habitent d’autres contrées appartenant à la même zone, mais un peu différentes par le climat, la configuration du sol et sa constitution géolo¬ gique, telles que les parties méridionales ou montagneuses de la France, l’Espagne, l’Algérie, la Syrie, ou quelque île de la Méditerranée, les difficultés graves commencent à se présenter, et la multiplicité des opinions qui se font jour, quand il s’agit de décider si telle forme doit être considérée comme espèce particulière, ou simplement comme variété locale d’une espèce ayant un habitat étendu, prouve d’une façon irrécusable qu’en ce qui con¬ cerne ces questions la science n’est pas encore sortie de la période des tâtonnemeuts. Dans des discussions de ce genre, j’ai entendu plus d’une fois donner comme argument cette raison : « Tel Fér. Pfeiffer [Hel. viv.) mentionne l’espèce en disant que le genre lui en paraît douteux. Coquille mince, assez solide, un peu luisante et transpa¬ rente. Sa forme est celle d’un ovale s’atténuant fortement au sommet, ce qui la rend un peu fusiforme ; sa surface est ornée de stries circulaires, fines et légèrement ondu¬ lées ; il existe, en outre, dans la partie la plus ventrue du dernier tour, un sillon très-apparent, qui fait paraître la coquille carénée en cet endroit, et qui se continue sur le dernier tour, un peu au-dessus de la suture. Sa couleur est d’un blanc lavé de macules, d’un bleu violacé très- clair. La spire est composée de huit tours arrondis et con¬ vexes, séparés par une suture profonde, et qui croissent d’une manière régulière ; le dernier forme, à lui seul, un peu plus de la moitié de la coquille. L’ouverture dans un plan parallèle à l’axe, de forme ovalaire, est échancrée en arrière par l'avant-dernier tour; elle estrecouverte, dans cette partie, d’un enduit mince qui relie les deux extré¬ mités du péristome. Le bord externe, droit, mince, tran¬ chant et un peu échancré, décrit une courbe arrondie; l’antérieur se prolonge fortement en avant, où il forme une espèce de rostre onguiculé ; le bord columeliaire, un peu plus épais et presque droit, se rejette un peu en de¬ hors dans sa partie antérieure ; il est dans l’axe de la co¬ quille, dont il semble un prolongement externe. 206 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Juin 1872.) Dimensions : longueur, 23 mill. ; largeur, 12 mill.; épaisseur, 11 mill. Ouverture : longueur, 10 mill. ; largeur, 7 mill. Cette coquille, dont la localité exacte est inconnue, provient de Tocéan Indien. 2. Stilifer corallinus. Hélix corallina , Chemnitz, Conch. cab ., Band XI, p. 286, taf. 210, fig. 2084-85. M. Pfeiffer considère également cette coquille comme un stilifer. « Après une assez bonne diagnose latine, Chemnitz se demande si c’est une coquille marine ou terrestre. Il les a trouvées, dit-il, dans des cavités de madrépores prove¬ nant des îles à sucre des Indes-Orientales ; mais, pour lui, ce n’est pas une raison pour que ces coquilles soient marines, attendu que les madrépores étant restés long¬ temps sur le rivage, des coquilles terrestres auraient bien pu s’introduire dans leurs cavités. Ces coquilles, ajoute- t-il, blanches et transparentes, sont aussi minces et aussi fragiles que le verre le plus fin. Je compte, sur les plus grands exemplaires, douze tours, les derniers sensible¬ ment égaux et cylindriques, tandis que les autres dé¬ croissent rapidement pour se terminer en une pointe effilée. » Coquille très-allongée, conico-cylindrique, très-fra¬ gile, lisse, transparente et d’un blanc hyalin. La spire est composée de dix-huit tours convexes et arrondis, séparés par une suture très-bien marquée. Les dix premiers forment, à l’extrémité de la coquille, un long sommet su- bulé et un peu courbé, en demi-spire; les huit autres, beaucoup plus volumineux, se développent d’une manière régulière et rapide. La différence énorme de diamètre des dix premiers tours avec les huit derniers donne l’idée d’une coquille composée de deux parties, et qui s’est développée en deux fois. L’ouverture a la forme d’un ovale TRAVAUX INÉDITS. 207 fortement échancré par ^avant-dernier tour; elle occupe sur le côté droit un plan qui est presque dans l’axe de la coquille. Le bord externe, droit, mince et tranchant, décrit une courbe arrondie, qui se continue avec le bord antérieur, se prolongeant un peu en avant. Le colu- mellaire, très-légèrement courbe et plus épais, se rejette en dehors sur l’ombilic qu’il recouvre ; il est dans l’axe, qu’il semble continuer en dehors. La coquille que nous décrivons était, avant d’être net¬ toyée, d’un jaune soufré ; cette couleur, due à des incrus¬ tations, a disparu au lavage. Dimensions : longueur, 20 mill. ; largeur, 5 mill. ; longueur de l’ouverture, 3 mill. 1/2. Le deuxième exemplaire que nous possédons est d’un quart plus volumineux que celui dont nous avons donné la mesure exacte. Si nous avons choisi le plus petit, c’est parce qu’il est dans un meilleur état de conservation. Hab. Ces coquilles nous viennent de la mer des Antilles. Note géographique sur le Theridium tcpidariorum, aranéide fileuse de la tribu des Thérédides, par M. H. Lucas. (Suite, voir p. 143 et 164.) Theridium tepidariorum . Koch, Die Arachnid., t. VIII, p. 75, pl. cclxxiii, fig. 646 (1841). Longit. 3 millim. 1/4 à 4 millim. 1/2; lat. 1 millim. 3/4 à 2 millim. Mas a fœmina differt : statura minore, graciliore ; cephalothorac omnino rufescente, pedibus anticis rufis, tibiis, genibus metatar- sisque obscure fusco-tinctis ; palpis flavo-ocbraceis, articulo ter- minali fusco. Mâle. Il est sensiblement plus petit et beaucoup plus grêle que la femelle, avec laquelle il a une très-grande analogie. Cependant il en diffère par le céphalothorax, qui est entièrement roussâtre; par les pattes des première el 208 rev. et mag. de zoologie. ( Juin 1872.) deuxième paires, qui sont d’un roux foncé avec le fémur, le tibial, le génual et le métatarse obscurément tachetés de brun; les palpes ou pattes-mâchoires sont d’un jaune d’ocre avec l’article huméral ou le digital brunâtre, et les diverses pièces composant les parties génitales d’un brun châtain ; ce qu’il y a de remarquable encore, c’est que, dans ce sexe, l’abdomen est ordinairement presque aussi long que le céphalothorax. Dans le jeune âge, les palpes ou pattes-mâchoires sont entièrement d’un jaune d’ocre. Je dois faire observer aussi que, chez les individus jeunes des deux sexes, la couleur brune du fémur, du tibial, du génual et du métatarse est entièrement oblitérée. Cette espèce présente un très-grand nombre de variétés dont les principales sont celles qui offrent un système de coloration plus ou moins fortement accusé. Chez les variétés qui sont les plus foncées, la partie antérieure de l’abdomen et du céphalothorax est d’un brun de poix ; il en est de même pour les mâchoires, qui sont teintées de ferrugineux. Les palpes ou pattes-mâchoires sont d’un jaune d’ocre et annelés de brun foncé. L’abdomen est d’un jaune d’ocre avec les dessins dont il est orné plus largement accusés et plus noirs; les arcs sont d’un brun plus éclatant; il existe aussi une grande tache sur le côté située dans le voisinage de la convexité de l’arc antérieur; Equant à la large bande longitudinale qui occupe la partie antérieure de la région dorsale, elle est d’un noir beaucoup plus foncé. Les pattes sont d’un jaune d'ocre, sauf la moitié du tibia et son extré¬ mité qui sont noires ; il en est de même du génual dont l’extrémité est entièrement de cette couleur; quant aux tarses, ils sont d’un jaune d’ocre. Cette espèce vient se ranger dans le voisinage du T. luna¬ tum de Clerck, dont elle a la forme, avec cette différence, cependant, que l’abdomen est moins élevé, que les pattes TRAVAUX INÉDITS. 209 sont plus allongées et que les yeux sont sensiblement plus rapprochés. Cette espèce n’avait encore été signalée que comme habitant les serres chaudes et tempérées dans lesquelles on conserve les plantes exotiques; elle se tient habituel¬ lement sur les vitres et sur les saillies transversales en fer qui leur servent de supports. On trouve des mâles ayant des palpes ou pattes-mâchoires complètement développés et même à l’état de turgescence vers le milieu d’août et dans les premiers jours de septembre. J’ai souvent ren¬ contré des femelles placées sur leurs cocons remplis d’œufs et attendant l’éclosion des jeunes qui a lieu pendant les mois de mai et de juin. Le cocon qui contient les œufs est entièrement sphérique; il est de consistance molle, d’un brun ferrugineux plus ou moins foncé et composé d’une soie fine, très-serrée, formant un tissu imperméable à l’hu¬ midité : la mère l’attache avec un fil de soie très-tenu et l’amarre ensuite aux saillies transversales qui supportent les vitres ou à la partie inférieure des traverses en bois sur lesquelles sont posés les pots contenant des plantes. Lorsqu’on la touche ou que l’on veut s’en emparer, elle se laisse tomber sur le soi en contrefaisant la morte, mais elle n’est pas plutôt arrivée à terre, qu’elle se sauve avec une très-grande agilité. Les œufs, entièrement ronds et lisses, sont très-nombreux, d’un blanc légèrement jaunâtre, libres, c’est-à-dire non agglutinés ensemble. Lorsque les jeunes aranéides sont écloses et qu’elles veulent sortir de leur cocon, elles établissent, à cet effet, une ouverture située ordinairement sur le côté, et, quand on examine à la loupe cette ouverture, on remarque qu’elle affecte un rond parfait et que les contours en sont assez net¬ tement découpés. En étudiantl’intérieurdecettehabitation soyeuse à laquelle la mère confie sa progéniture et qu’elle n’abandonne qu’après la sortie des jeunes, j’ai observé que la soie qui compose cet intérieur, dont les parois sont duveteuses, est d’un blanc parfait, plus fine et beaucoup 2e série, t. xxiii. Année 1872. 14 210 UEV. ET MA G. DE ZOOLOGIE. (Juin 1872.) plus douce au toucher que celle qui revêt les parois externes. Ayant observé aussi des cocons dont les œufs étaient éclos, j’y ai remarqué un très-grand nombre de dépouilles qui me permettent de supposer que la première mue de ces aranéides s’opère dans le cocon même ; ce qui semblerait confirmer pleinement cette opinion, c’est que sur ces dépouilles entièrement desséchées on distinguait parfaitement la première paire d’yeux dont la couleur d’un noir foncé tranchait nettement sur celle des dépouilles épidermiques, qui est d’un blanc de lait. Cette curieuse observation rappelle tout à fait celle que j’ai eu déjà occa¬ sion de faire relativement aux mandibules ou antennes fines de la Segestria florentina et qui est consignée dans les Ann. de la Soc. entom ., 4e série, tome IV, p. 724 (1864). On sait que la belle couleur verte métallique présentée par ces organes est due, non pas au derme ou enveloppe sous-ja¬ cente, mais bien à l’épiderme. La même particularité s’ob¬ serve encore pour des organes appartenant à d’autres fonc¬ tions, par exemple pour les organes de la vue. En effet, si on étudie les dépouilles épidermiques abandonnées par ces jeunes aranéides et qui sont ordinairement dans un état de conservation aussi parfait que possible, on remarque que la couleur noire des yeux de la première paire persiste, tandis que ces organes sont, au contraire, d’un blanc tes- tapé chez les aranéides qui viennent de muer récemment. 3c dirai aussi que ce n’est qu’au bout de cinq à six jours, et surtout après avoir subi l’influence de l’air et l’action de la lumière que ces organes de la vision acquièrent de nou- venu la couleur noir foncé, caractère qui semble propre à cette aranéide. La toile que construit cette espèce rappelle beaucoup celles des Théridions européens, particulièrement du T. sisyphum; elle se compose de fils très-fins s’entre¬ croisant dans tous les sens, représentant des mailles très- grandes, lâches et ayant des formes très-irrégulières. Ces toiles, ordinairement établies dans les encoignures non ex- TRAVAUX INÉDiTS. 2 11 posées à la lumière, sont mal tenues, plus ou moins cou¬ vertes de poussière, et c’est dans leurs fils inextricables que j’ai rencontré des Culicides, des Muscides, des Aleurodes et même des Formica graciles cens. Ayant, comme je l’ai déjà dit au commencement de cette note géographique, rencontré cette espèce dans des caisses venant du Thibet et contenant des mammifères et des oiseaux recueillis dans la principauté thibétaine de Mou-Pin, je suis autorisé à penser que cette aranéide a pour patrie cette vaste contrée de l’Asie centrale (1). (1) Il n’est pas douteux que cette Aranéide habite encore, dans cette partie du monde, d’autres régions que celle que je viens de signaler, et c’est ce qui explique l’introduction et la présence, déjà ancienne, de cette espèce, dans les serres du Muséum de Paris et dans celles des autres établissements scientifiques de l’Europe. Il n’est point surprenant de rencontrer, dans cette partie de l’Asie centrale, des Aranéides rappelant, par leurs formes et les dessins dont elles sont ornées, des espèces européennes. Ce qui se présente pour les insectes (Coléoptères, Lépidoptères, etc., etc.) a lieu aussi pour les Aranéides, au moins pour le T. tepidariorum, qui a beau¬ coup d’analogie avec certaines espèces européennes, particulièrement les T. lunatum et sisyphum , abondamment répandus dans une grande partie de l’Europe. Ce nouvel exemple d’association de formes, qui a paru si étrange à plusieurs zoologistes, vient en quelque sorte confirmer les observa¬ tions faites à ce sujet par M. E. Blanchard, relativement à ses remarques sur la faune de la principauté thibétaine de Mou-Pin. Consultez les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Aca¬ démie des sciences, t. lxxii, p. 807 (1871). (1) N’ayant pas reçu à corriger la feuille 11 dans laquelle sont comprises les pages 164, 165, 166 et 167, relatives à ma note sur le Theridium tepidariorum, je m’empresse de publier les rectifica¬ tions suivantes : Page 164, ligne 30, au lieu de Blackw , lisez Blockw . Page 165, ligne , au lieu de céphalothorax, lisez cephalothoracc. Ligne 8, au lieu de fusco-pilosis , lisez fusco-pilosis ; Ligne 9, au lieu de latero, lisez lahro. Ligne 33, au lieu de foncé. Des , lisez foncé : des. Ligne 35, au lieu de palpes et pattes-mâchoires, lisez palpes ou pattes-mâchoires. 212 HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Juin 1872.) Descriptions d’espèces nouvelles de Carabiques de la tribu des Troncatipennes , et remarques synonymiques, par M. le baron de Chaudoir. (Suite. — Voir p. 168.) On a confondu à tort l’À. ( Macrochilus ) quadrimaculatus Guérin avec le tripustulatus Dejean. Celui-ci a une tête beaucoup plus grosse, plus large ; les yeux sont plus petits, et le renflement de la joue, dans lequel s’emboîte leur par¬ tie postérieure, est bien plus gros; le corselet est un peu plus large, plus court et plus transversal ; les angles pos¬ térieurs sont légèrement arrondis au sommet; la tête et le corselet sont plus fortement ponctués ; l’extrémité des élytres est tronquée plus carrément; les articles des tarses sont plus élargis vers leur extrémité; la tache antérieure des élytres est bien plus petite, celle de l’extrémité ne se dilate pas en dehors et ne dépasse pas la quatrième strie; la coloration du labre, des palpes et des antennes, ainsi que de l’abdomen , est plus foncée. Le tripustulatus habite Java, tandis que le quadrimaculatus est répandu sur toute la presqu’île occidentale des Indes, y compris l’île de Ceylan. Un individu trouvé par le docteur Bacon dans le nord de l’Indoustan et qui est plus petit que les autres a tout le corselet tant en dessus qu’en dessous, et une bande longitudinale sur le front, d’un jaune-rougeâtre; ies palpes et les antennes sont d’un jaune testacé, mais il n’offre aucune différence de forme ni de ponctuation. Le Bensoni hope se rapporte au quadrimaculatus , et même ce nom, étant plus ancien, devrait avoir la priorité. Je ne saurais partager l’opinion de Schaum qui veut réunir le genre Creagris Nietner aux Acanthogenius ; le Page 166, lignes, au lieu de annelé , lisez annelés. Ligne 3, au lieu de foncé. Des , lisez foncé : des. Ligne 10, au lieu de latéro-antérieures, lisez latéro-anté- rieurs. Ligne 17, au lieu de acérés , lisez accusés. Ligne 25, au lieu de prétarsés , lisez présentés. Ligne 25, au lieu de des , lisez les. TRAVAUX INÉDITS. 213 quatrième article des tarses est très-fortement bilobé (comme dans les Callida , par ex.), ce qui n’est le cas dans aucun Acanthogenius. L’espèce pourra dès lors conserver le nom de labrosus que lui avait donné Nietner, et que Schaum avait remplacé par celui de piceus. Si, comme on est convenu jusqu’à présent, le caractère distinctif des Helluonides consiste dans l’absence des para- glosses, on devrait retirer de ce groupe le genre Erinnys Thomson, où la languette est visiblement garnie, de chaque côté, d’une paraglosse membraneuse très-étroite, dont l’extrémité se détache de celle de la languette, sans la dégager, mais on trouve des paraglosses plus ou moins développées dans plusieurs genres de ce groupe. Ce genre, voisin des solystichus, si remarquable par ses jambes larges et comprimées et par la conformation de ses palpes , se compose de deux espèces, savoir : héros Gory ( Helluo ) — bellicosa Castelnau ( Eelluomorpha ), et 2, macroptera Chaudoir [Helluomorpha) , = Chabrillaci Thomson — obscuricornis Chevrolat ( Helluomorpha ), toutes deux brésiliennes. U Acanthogenius biplagiatus Boheman. (Ins. Caffr. I, p. 66, n° 68) a été omis dans le catalogue H et G. Helluomorpha sparsa Brullé ne m’a pas semblé différer des types de la femorata dans la collection Dejean, mais je ne saurais affrmer si la femorata du Muséum est la même que celle de Dejean. Ænigma iris d diffère de la $ par la dent aiguë, qui termine à l’épaule le rebord de la base, dent qui ne se retrouve pas dans la femelle, où le sommet de l’épaule est arrondi ; ce qui est singulier, c’est qu’aucun entomolo¬ giste n’ait encore mentionné cette différence sexuelle ; dans l’un des deux mâles que je possède une des épaules offre cette dent, tandis que l’autre est arrondie comme dans la femelle, mais dans l’autre les deux épaules sont munies de cette dent. Il paraît que 1 ’Æn. Newmanni Cas¬ telnau n’est que la femelle de Y iris, qui a effectivement un corselet moins large et plus cordiforme. 214 rev. et màg. de zoologie. (Juin 1872.) Malgré le doute exprimé par M. de Castelnau (Not. on Austr. col . , p. 18) sur la validité de VHelluo carinatus Chau- doir, je crois devoir maintenir cette espèce, dont je pos¬ sède plusieurs individus ; les articles des antennes dans les deux sexes sont beaucoup plus courts, ce qui fait qu’elles sont moins allongées et dépassent de fort peu les épaules; les côtés de la base sont coupés très-obliquement derrière les angles postérieurs qui sont moins droits, quoique le sommet même en soit plus aigu ; la partie pos¬ térieure des côtés est moins fortement et moins longuement sinuée ; les côtes des élytres sont plus saillantes et plus aiguës. Aucun de mes individus de l’une et de l’autre espèce n’atteint la taille assignée à celui que Klug (lahrbuch. der Insectenk., p. 75) décrit sous le nom de costatus , et qui, d’après lui, a 13 lignes = 28 1/2 mill. de long, et par la forme de son corselet semble se rappro¬ cher de mon carinatus; c’est peut-être une troisième espèce de ce genre. Le genre Gigadema , qui se distingue déjà si bien des autres Helluonides par son faciès, diffère des vrais Eelluo par sa languette plane en dessous, et le long du bord inté¬ rieur de laquelle on voit toute une rangée de points pili- lères; par son menton, dont les lobes latéraux sont en pointe bien moins prolongée, et dont la dent médiane, de forme un peu variable, est plus ou moins avancée, mais toujours assez courte, tronquée ou échancrée à l’extrémité, ce qui quelquefois la rend bifide; par son labre plus ou moins obtusément arrondi devant, mais ne formant pas, comme dans les Helluo , un angle arrondi au milieu du bord antérieur, par le dernier article des palpes maxilliaires pas plus long que le précédent, par les tarses plus grêles, à quatrième article moins échancré, et qui, dans les mâles, ont les 2e et 3e articles des antérieurs bien moins dilatés en triangle au moins aussi long que large, à peine arrondi sur les côtés, de même que, dans les Hel¬ luo, ces deux articles seulement offrent en dessous deux rangées, très-rapprochées l’une de l’autre, de petites squa- TRAVAUX INÉDITS. 215 mules courtes, qui occupent le milieu de la largeur de l’article. Les mandibules des femelles sont plus courtes et moins aiguës et arquées que celles des mâles. Ainsi que dans tous les Helluonides d’Australie, la languette est garnie, sur ses bords supérieurs, d’une rangée de soies assez longues, qu’on ne retrouve point dans ceux de toutes les autres parties du monde. La base du corselet n’a qu’exactement la largeur du pédoncule des élytres, tandis quelle la dépasse sensiblement dans les Helluo. Je con¬ nais et possède les deux sexes de cinq espèces de ce genre : — \ , longipennis Germar = titana Thomson — noctis? New¬ man. Ce dernier nom, étant le plus ancien, devrait avoir la priorité, mais la description ne dit rien et convient à toutes les grandes espèces. — 2, grandis Mac Leay, qui n’est pas du tout, comme semble le croire M. de Castel¬ nau (Nat. on Austr. col., p. 20), le mâle de la titana . Dans la grandis les intervalles des stries sont tout à fait planes, ceux impairs n’ont que deux rangées légèrement irrégu¬ lières de points assez petits et assez serrés, tandis que ceux pairs, qui, dans la femelle, sont même plus larges que les autres , sont entièrement ponctués , le hui¬ tième est surtout large dans les deux sexes ; le corselet , qui dans le mâle est très-convexe devant et se projette en lobe circulaire sur le vertex, ressemble, dans la femelle, à celui de la longipennis; mais, dans les deux sexes, la partie des côtés qui suit le milieu est un peu crénelée ; derrière le milieu de la suture du menton on voit, dans le mâle, une très-haute saillie dentiforme échancrée à son extrémité, qui fait complètement défaut dans la femelle ; — 3, Bostocki Castelnau. Les individus que je rapporte à cette espèce sont beaucoup plus petits que la mesure (17 lign.) indiquée par l’auteur, car ils n’en ont que qua¬ torze (31 — 32 mil'.), mais on sait que la taille varie beaucoup dans ce genre ; le corselet est bien plus ample que dans les deux précédentes, la partie rétrécie à la base est beaucoup plus courte, ainsi que la sinuosité posté- 216 rev. et mag. de zoologie. [Juin 1872.) rieure des côtés qui sont crénelés après le milieu comme dans la grandis , mais iis sont plus convexes ; les inter¬ valles des stries sont ponctués comme dans la grandis , mais ils sont plus convexes et ceux impairs du 3e au 7e sont légèrement relevés en carène très-obtuse. — 4, Castelnauif qui ressemble au Bostocki, mais qui en diffère par sa ponc¬ tuation plus forte et beaucoup moins serrée ; je me réserve de le décrire prochainement d’une manière plus détaillée; et 5, unicolor Hope (Ænigma) = minuta Cas¬ telnau, chez laquelle les intervalles 2-7 sont tous un peu relevés en carène, et dont la dent du menton et la lan¬ guette diffèrent un peu de celles des autres espèces, dont elle n’a tout à fait ni la forme ni le mode de ponctuation. Le genre Helluodoma Castelnau, me semble composé d’éléments trop divers pour ne pas devoir être subdivisé. Dans les quatre espèces que je connais, la tête offre, der¬ rière les yeux, un assez gros renflement, presque aussi élevé que ceux-ci, derrière lequel elle se rétrécit très-brus¬ quement et presque à angle droit en un col de médiocre largeur; les lobes latéraux du menton sont moins allongés que dans les Gigadema , mais dans l’espèce que je rap¬ porte (quoique avec doute) à Yatrum Castelnau, et qui serait le type du genre, la languette est un triangle fort légèrement arrondi sur les côtés et un peu arrondi à l’ex¬ trémité; la dent du menton est étroite, peu avancée et un peu tronquée, le labre est très-obtusément arrondi; les tarses, assez forts, ont leur quatrième article subtrans¬ versal, assez fortement échancré en arc de cercle ; — dans le cyanipenne Hope (Ænigma) = cyanipenne ? Castelnau ou cyaneum ejusd. (Not. on Austral, col., p. 23), la lan¬ guette est ovalaire et subobtusément arrondie, la dent du menton est aiguë, sans être trop allongée ; le labre, bien plus long, offre une forte dent obtuse au milieu du bord antérieur, le quatrième article des tarses est bilobé, les lobes sont courts. Je nommerai ce genre Helluonidius. — Dans le resplendens Castelnau (ibid.), la languette forme TRAVAUX INÉDITS. 217 à son extrémité deux longs lobes ovalaires, terminés par une touffe de poils et séparés par une échancrure très- profonde ; le fond de l’échancrure du menton est simple¬ ment légèrement cintré, sans aucune dent; le labre, aussi long que dans les Helluonidius, est terminé en triangle assez aigu; les tarses sont étroits, leur quatrième article n’est ni élargi ni échancré. Pour ce genre si distinct par la languette qui a la forme d’une fourche, je proposerais le nom de Dicranoglossus ; — dans une quatrième encore inédite, la languette, assez largement et obtusément arron¬ die, est légèrement échancrée au milieu du bord antérieur et allongée en dessous, la dent du menton est étroite et très-longue, les lobes latéraux sont plus longs que dans les précédents, les articles des tarses sont moins larges que dans les Helluodema , leur quatrième article est un peu échancré en arc de cercle. Simoglossus niger ; long. 11 mill. Plus étroit et plus parallèle que Y Helluodema atrum , plus petit; corselet au moins aussi long que large, bien moins élargi en avant, moins rétréci vers la base, moins arrondi sur les côtés, qui ne sont que légèrement sinués devant les angles de la base ; ceux-ci arrondis au sommet ; côtés de la base coupés très-obliquement vers les angles; ceux antérieurs tout à fait arrondis; bord anté¬ rieur plutôt arrondi qu’échancré ; le dessus fort convexe, inégalement parsemé d’assez gros points, et très-finement rebordé sur les côtés; élytres à peine plus larges que le devant du corselet, deux fois plus longues qûe larges, très-parallèles; intervalles lisses, relevés, avec une rangée de points plus petits que ceux de la tête et du corselet, à côté de chaque strie. D’un noir assez brillant, labre, man¬ dibules, antenne et tarses brun foncé, palpes d’un brun- rougeâtre. Agra ignobüis . Long. 17 1/2 mill. Très-voisine de la Tarnieri , mais bien plus grande, elle en diffère par sa tête moins étroite, plus ovalaire, avec des yeux plus sail¬ lants, son corselet un peu plus robuste, un peu plus brus- 218 rev. et mag. de zoologie. ( Juin 1872.) quement rétréci près de son extrémité, avec une rigole latérale plus enfoncée, portant des points plus gros et plus serrés, et séparée des épisternes par un bourrelet plus gros, plus relevé et bordé, en dessous, d’une rangée de points plus gros ; les épisternes du prosternum sont aussi couverts, antérieurement surtout, de points bien plus gros, quoique peu serrés; ceux qui longent la ligne médiane du dessus sont aussi plus forts et plus imprimés ; les élytres sont plus élargies après la sinuosité du premier tiers des côtés qui sont plus arrondis; l’extrémité est exactement conformée comme dans l’individu de la Tar - nier où elle est bisinuée, c’est-à-dire que la dent externe, quoique aiguë, est un peu prolongée ; que non loin d’elle on observe une légère saillie angulaire obtuse ; que le reste du bord postérieur est coupé presque carrément et que l’angle suturai est presque droit, légèrement obtus au sommet; les fovéoles du dessus ne sont pas plus rappro¬ chées que dans la Tarnieri, mais un peu plus profondes. La coloration est beaucoup plus obscure, l’insecte étant entièrement d’un brun-foncé, légèrement bronzé sur les élytres, dont les fovéoles sont verdâtres au fond ; les articles des antennes s’éclaircissent vers la base. Ne possédant qu’une femelle, je ne puis rien dire du dessous du corps et des pattes. Elle vient aussi de Cayenne. Note. Dans le Catalogue H. et G., les Agra pusilla et metallica ont été omises par oubli. Agra quadrispinosd. Long. 14 lj2 mill. Un mâle. Elle ressemble à la Tarnieriy mais elle en diffère par les deux longues épines de l’extrémité de chaque élytre. Elle est un peu plus grande et colorée de même, à part la teinte rosée du disque des élytres que je ne retrouve pas dans l’individu que je possède ; la partie postérieure de la tête se rétrécit moins peu à peu; le col étant un peu plus gros, la partie antérieure du corselet dans laquelle il s’emboîte est un peu plus forte ; la forme de ce dernier est d’ailleurs la même, mais les rigoles latérales et celle TRAVAUX INÉDITS o 219 qui, de chaque côté, longe la ligne médiane, sont plus imprimées, les points qui s’y trouvent sont plus gros, le bourrelet latéral est plus relevé, les épisternes du pro¬ sternum sont criblés de gros points plus serrés, surtout en arrière ; les êlytrcs ne diffèrent que par les deux longues et étroites épines qui terminent chacune d’elles; entre elles l’extrémité n’est guère tronquée plus obliquement que dans la Tarnieri ou dans la macrodcra ; le métasternum est légèrement pointillé et subpubescent vers le milieu ; le milieu de l’abdomen est lisse, et il n’y a que les côtés du milieu et le bord postérieur de l’anus qui soient poin¬ tillés et pubescents; les jambes postérieures sont sinuées en dedans comme dans la Tarnieri , mais le bas de leur côté interne n’est pas revêtu d’une pubescence dense. Le corselet est plus court que dans la macrodera. Elle m’a été cédée par M. E. Deyrolle comme venant de Cayenne. Agra plebeia. Long, fere 12 mil!. Elle vient se placer auprès de la phœnoptera , mais sa taille est plus grande et elle n’en a pas les belles couleurs. Elle en diffère par sa tête tout aussi carrée, mais un peu plus allongée der¬ rière les yeux ; son corselet sensiblement plus gros et plus arrondi sur les côtés, avec les dépressions longitudinales qui bordent la ligne médiane plus larges et couvertes de points entremêlés ; les élytres ont la même forme, mais elles sont plus larges, et l’angle externe de l’extrémité est un peu prolongé en dent aiguë ; elles sont striées et ponc¬ tuées exactement de même. Ne possédant qu’une femelle, je ne puis rien dire du dessous du corps et des pattes; le huitième article des antennes est égal aux autres. Les élytres sont d’un jaune à reflets métalliques verts, le reste est coloré commme dans la phœnoptera. Je l’ai reçu de M. Gautard, comme venant de Caravellas, Brésil. (18°L. S.) înna Putzeys. Ce genre singulier contient maintenant six espèces ; je ne possède pas le type : I. punctata Putzeys, mais ma collection en renferme cinq autres, parmi les- 220 rev. et mag. de zoologie. ( Juin 1872.) quelles deux sont décrites, l’une sous le nom de Polystichus Boyeri Solier, dont je possède le type, et l’autre sous celui de Cymindis atrala Dejean, les trois autres sont inédites. En établissant ce genre, M. Putzeys l’a cru voisin des Callida , mais je ne puis partager son opinion sur ce point, et à mes yeux c’est une forme intermédiaire entre les Helluonides et les Cymindides. La languette très-avan¬ cée, dilatée et arrondie d’une manière assez obtuse à son extrémité, a deux poils assez longs et assez distants au bout, et ses côtés sont un peu ciliés (comme dans les Helluo¬ nides de l’Australie) ; on n’aperçoit de vestiges de para- glosses que vers le milieu des côtés et encore sont-elles très-étroites et s’oblitèrent-elles antérieurement; le dessus est creusé en cuiller avec les bords renflés en bourrelet revêtu de petits poils. Le dernier article des palpes labiaux est bien plus sécuriforme que celui des palpes maxillaires, qui est beaucoup plus long que l'avant-dernier. Le lobe inférieur des mâchoires se compose de deux articles soudés ensemble, et entre eux on ne voit qu’un vestige de suture; les lobes latéraux du menton sont assez courts, en triangle aigu à son extrémité, et bien arrondis extérieurement, mais les épilobes, qui sont linéaires, les dépassent de beau¬ coup ; la pièce basilaire s’arrondit antérieurement en forme de lobe court, mais très-large, etdont le bord anté¬ rieur décrit un arc; il n’y a donc pas de dent proprement dite, comme le représente la figure donnée par M. Putzeys. Le labre est plan, en générai plus long que large, quel¬ quefois moins long; ses angles antérieurs sont très-arron¬ dis, et il est garni de 8 à 10 longs cils le long des bords. Les angles antérieurs de la tête forment une petite saillie arrondie au-dessus de la base des antennes. Celles-ci sont peu allongées, les trois premiers articles glabres, les autres pubescents; le premier qui est un peu plus gros, le troisième et le quatrième qui, de même que le second, ont une forme légèrement conique, sont un peu plus longs que les suivants, qui sont un peu ovalaires, mais peu lar- TRAVAUX INÉDITS. 221 ges ; les trois premiers articles des tarses antérieurs des mâles sont légèrement dilatés, cordiformes, avec deux rangées de squamules en dessous. Les côtés du corselet sont visiblement dentelés en scie; les six intervalles internes des élytres sont plus ou moins relevés en côtes obtuses (excepté dans Yatrata), plus lisses que les larges sillons qui les séparent, et qui sont plus ou moins ponctués. L’énoncé de ces caractères fait voir que ces insectes seraient le plus convenablement placés près des Platytarus , faisant le pas¬ sage aux Helluonides. (La suite prochainement.) Espèce et variété géographique. — Gomment on peut distinguer l’une de l’autre chez les Coléoptères et en particulier chez les Carabiques, par M. Charles Pio- chard de la Brûlerie. (Suite. — Voir p. 173.) La meilleure de toutes les preuves, je le répète, et même la seule qui soit tout à fait péremptoire, que deux formes voisines sont deux espèces distinctes, est la cohabitation de ces formes dans un même lieu sans qu’elles s’y con¬ fondent. Une difficulté pourrait résulter pourtant de ce fait, que parfois des accouplements illégitimes ont lieu entre des individus d’espèces différentes et peuvent don¬ ner naissance à des hvbrides : il est même hors de doute w que dans certains genres de coléoptères herbivores, comme les Dorcadion , Timarcha , Chrysomela, ou mangeurs de pucerons, comme les Coccinellides, ces hybrides ne sont pas rares. Dans la famille des Carabiques, je ne crois pas qu’on ait jamais constaté des cas certains d’hybridité, les accouplements adultérins entre des espèces de cette famille où prédominent les instincts sanguinaires et dont presque tous les représentants sont carnassiers, au point qu’ils vont jusqu’à attaquer les individus de leur propre espèce (exemple : les Carabes, les Féronies, qui, enfermés ensemble dans une boîte, se battent et s’entre-dévorent, alors que, dans les mêmes conditions, des Hannetons ou 22*2 rev. et mag. ue zoologie. {Juin 1872.) des Chrysomèles s’accouplent très-volontiers), les accou¬ plements adultérins, dis-je, doivent être fort rares, si toute¬ fois ils s’accomplissent jamais. Mais si l’hybridité doit, selon toute apparence, être éliminée du nombre des causes d’erreur qui pourraient amener le zoologiste à réunir à tort deux espèces de Carabiques réellement distinctes, il en est une autre à laquelle les représentants de cette famille n’échappent pas et qui pourrait conduire au même résultat. Je veux parler de certaines aberrations sans cause connue, se produisant parfois dans un même sens chez quelques individus appartenant à plusieurs espèces habitant un même lieu, de telle sorte que ces individus, modifiés d’une façon analogue, se ressemblent assez pour qu’il soit presque impossible de reconnaître qu’ils appar¬ tiennent à des espèces distinctes. Comme les individus modifiés restent joints aux types normaux de l’espèce à laquelle ils appartiennent par des passages insensibles et qu’ils semblent ne pas différer entre eux, on est conduit à réunir en une seule les espèces dont ils procèdent. Il m’est arrivé, autrefois, de tomber dans un tel piège en étudiant les Calathes que j’avais rapportés des montagnes des environs de îteinosa, dans le nord de l’Espagne. J’avais pris dans la même localité les Calathus cisteloides , angularis et fulvipes, et dans les séries nombreuses de ces trois Calathes que j’examinais il se trouvait, au milieu d’un grand nombre d’exemplaires normaux et faciles à déterminer, quelques exemplaires ambigus chez qui les caractères propres à chaque espèce s’étaient amoindris, oblitérés et dont le faciès, modifié dans le même sens, était devenu si semblable, qu’il m’avait paru impossible de les séparer les uns des autres. Comme je trouvais tous les passages entre ces exemplaires et les trois formes en question, je me croyais en droit de penser que ces trois formes n’étaient que des variétés d’une seule et même espèce. Je savais bien qu’aux environs de Paris les Calathus cisteloides et fulvipes étaient parfaitement distincts l’un de TRAVAUX INÉDITS, 223 l’autre, aussi étais-je fort étonné de les voir réunis par des passages dans les Pyrénées Gantabriques. Le petit nombre d’exemplaires de cette localité qui m’avaient paru ambigus, comparé au grand nombre de ceux que j’avais trouvés faciles à distinguer, devait me porter à me défier de mon appréciation, aussi n’ai-je pas voulu publier ma prétendue découverte avant d’avoir étudié la question sur de nouveaux sujets. Dans un second voyage que je fis en Espagne, je chassai les Galathes avec un soin tout parti¬ culier et j’en récoltai un nombre considérable d’exem¬ plaires dont je notai très-exactement la provenance. Cette fois, partout où je pris ensemble les Calathus cisteloides , angularis et fulvipes , je trouvai toujours tous leurs exem¬ plaires faciles à rapporter chacun à son espèce, et je fus convaincu que j’avais été trompé par une fausse apparence en étudiant mes Galathes de Reinosa. Et de fait, en exami¬ nant de nouveau mes exemplaires ambigus de cette pro¬ venance j’arrivai, non sans quelque difficulté, à rapporter chacun d’eux à l’espèce à laquelle il appartenait, bien qu’il n’en possédât les caractères que d’une façon très- obsolète. Dans mes divers voyages en Espagne et en Orient, j’ai toujours accordé une attention toute particulière aux Carabiques, récoltant le plus grand nombre possible d’exempiaires de chaque espèce, afin d’en •étudier les variations et de comparer entre elles de nombreuses séries d’individus de provenances différentes, dans les cas où il est permis de se demander si certaines formes voisines sont des espèces distinctes ou de simples variétés locales. Dans les notices que je prépare sur les Carabiques de Syrie et d’Espagne, j’espère résoudre quelques-unes de ces questions litigieuses, et mon travail contribuera, si je ne me flatte, à donner la consécration définitive à plus d’une espèce réelle, comme aussi à éliminer des catalogues une foule de noms qui y figurent indûment parmi les noms spécifiques. 224 kev. et mag. de zoologie. ( Juin 1872.) Un des résultats de mes recherches que je veux faire connaître dès aujourd’hui, c’est la capture, dans une même localité, des Carabus splendens et lineatus , capture qui établit d’une manière irrécusable la validité des deux espèces. Ces deux Carabes, je dois le dire, étaient géné¬ ralement considérés comme spécifiquement distincts ; mais il était fort difficile de décider à laquelle des deux espèces devaient se rapporter certains exemplaires espagnols très- voisins, par leur forme, du splendens de nos Pyrénées, mais présentant, comme le lineatus , des côtes plus ou moins apparentes sur leurs élytres. Je savais que chez le Carabe espagnol, quelles que fussent la forme plus ou moins élargie ou allongée du corps et la force des côtes et de la ponctuation des élytres, un caractère fixe, particulier aux mâles, existait d’une façon constante et permettait de le distinguer du splendens français. Le lineatus mâle a, en effet, tous les articles des antennes simples, tandis que le splendens a toujours les 7e, 8e et 9e articles de ces organes prolongés en dessous à leur extrémité en une sorte de nodule ou d’appendice. Malgré cela, comme, par leur forme générale et la faiblesse des côtes de leurs élytres, certains lineatus des environs de Reinosa paraissaient s’éloigner beaucoup des exemplaires bien caractérisés de leur espèce et se rapprocher d’autant de notre splendens , je me demandais si le caractère des antennes, jusqu’alors reconnu fidèle, ne se trouverait pas en défaut, lui aussi, quand il me serait donné d’examiner des exemplaires de ce Carabe récoltés dans les parties des Pyrénées espa¬ gnoles, les plus voisines des Pyrénées françaises où vit le splendens. Mon vif désir de capturer cet insecte s’est enfin réalisé de l’année dernière; j’ai pris dans les forêts des environs d’Alsasua, station du chemin de fer du nord de l’Espagne, située au passage du faîte des Pyrénées et sur la limite des provinces de Guipuzcoa et de Navarre, des Carabus splendens et lineatus , vivant ensemble sous les mêmes mousses et dans les mêmes troncs pourris. Les TRAVAUX INÉDITS. 225 splendens étaient tout à fait identiques à ceux des Hautes- Pyrénées; comme eux tantôt ils étaient absolument lisses, tantôt ils avaient, sur leurs élytres, de légers vestiges de lignes élevées, et toujours chez les mâles les 7e, 8e et 9e articles des antennes étaient appendiculés en dessous. Les lineatus variaient beaucoup pour les côtes et la ponc¬ tuation de leurs élytres; j’en trouvais des exemplaires qui, sous ce rapport, étaient mieux marqués que ceux de Reinosa, et d’autres où les côtes étaient réduites à de simples vestiges, pas plus apparents que chez certains ndividus du splendens. Mais leurs antennes étaient tou¬ jours simples chez les mâles, et ces organes pris dans leur ensemble, ainsi que les pattes, étaient proportionnellement un peu plus grêles et plus courts que chez le splendens ; le prothorax était en même temps un peu plus court et plus large surtout en avant, et les élytres un peu moins allon¬ gées et plus élargies en arrière. Après cette observation, le doute n’est plus permis; il faut considérer le Carabus lineatus comme spécifiquement distinct du splendens , bien que certains exemplaires qui appartiennent à la première espèce puissent ressembler beaucoup à ce dernier et avoir perdu les plus apparents des caractères qui se remar¬ quent chez les individus typiques de leur espèce. De l’influence de la lumière sur les larves DE DIP“ TÈRES PRIVÉES D’ORGANES EXTÉRIEURS DE LA VISION. — Par M. G. Pouchet. Deuxième partie {Suite) (1). > Direction normale . — Plan incliné. — Evolutions. Nous n’avons point à insister sur la direction normale que suivent les asticots. Les tracés pris simplement dans les conditions où la lumière tombe obliquement sur les (t) Voir p. 129. 2e série, t. xxiii. Année 1872. 15 226 rev. et mag. de zoologie. [Juin 1872.) vers attestent cette loi qu’ils la fuient dans une direction rectiligne, planche xii, et avec d’autant plus de vitesse, que l’intensité lumineuse est plus grande. Si bien que, pour prendre les tracés de ce genre, il est complètement inutile de mettre le départ au milieu du champ d’expé¬ rience; on peut le reporter au bord de celui-ci, du côté d’où vient la lumière, sûr qu’on est qu’aucun ou presque aucun ver ne sortira du champ par ce côté. On peut, de même, obtenir des tracés très-longs sur une table relativement étroite, en la disposant de telle sorte que le grand axe de celle-ci soit parallèle à la direction du rayon lumineux. Les tracés s’obtiennent également bien sur un plan incliné, même à 25 degrés environ, de sorte que les ani¬ maux doivent progresser en montant. Nous avons si¬ gnalé, dans la première partie, la marche des Erystalis pour sortir d’une cuvette circulaire de verre, en montant à la paroi par le côté opposé à celui d’où venait la lu¬ mière. Nous avons également indiqué, dans la première partie, les changements de direction qu’on pouvait faire subir aux vers en changeant la direction de la lumière qui les frappe. On peut déplacer la lumière artificielle, mais le phénomène est encore plus accusé quand on fait tourner le champ d’expérience, ainsi que cela a été fait pour ob¬ tenir le tracé de la planche xm : les animaux, au départ, suivent la direction parallèle aux radiations A ; on fait pi¬ voter le champ, de telle sorte que l’incidence de la lumière arrive à être B, et l’on observe que les vers a, 5, c décri¬ vent une courbe précisément inverse ; les autres vers mis avec ceux-ci, en expérience, sont restés en retard. Cepen¬ dant l’influence se fait toutefois également sentir sur d, qui revient sur lui-même, et en c, qui ne quitte le départ qu’après que les radiations viennent dans le sens de B. TRAVAUX INEDITS. 227 Temps couvert. Plusieurs tracés faits par un temps couvert nous ont présenté une uniformité remarquable ; les vers obéissent évidemment à l’impulsion normale, mais d’une manière moins complète, moins rapide, moins directe. Ces tracés avaient été pris le 29 juillet 1871, entre trois et quatre heures, par un ciel extrêmement chargé, donnant pluie et orage. Nous devons dire, toutefois, que les asticots mis en expérience n’avaient pas été choisis et semblaient d’assez mauvaise qualité; ils paraissaient affamés. Clair de lune. — Obscurité. Le tracé de la planche xvi a été pris le 28 juillet, à onze heures et demie du soir, au douzième jour de la lune, qui était très-basse à l’horizon dans le sud. Ce tracé est remarquable par la divergence des direc¬ tions prises presque indifféremment dans tous les sens, et en même temps par la netteté des traces, où les hési¬ tations accusées par saillies latérales sont peu nom¬ breuses. Le tracé dont nous parlons fait un curieux con¬ traste avec celui de la planche xv, qu’ont donné, à la même heure, un nombre égal de vers, une quinzaine environ, abandonnés dans l’obscurité complète d’un appartement dont la fenêtre avait été bouchée. La cloche opaque sous laquelle on met les vers au dé¬ part n’est enlevée qu’après que toute lumière est éteinte, et, afin de ne point troubler le résultat, on attend au len¬ demain pour vérifier l’état du tracé. Trois tracés obtenus dans la nuit du 28 au 29 juillet présentent les mêmes particularités que celui de la planche xv. Ils sont remar¬ quables par la direction et parle caractère des routes sui¬ vies, et se distinguent absolument de celui pris au clair de la lune. On y lit l’hésitation constante, plus accusée que 2*28 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Juin 1872.) partout ailleurs, des animaux cherchant leur voie, se re¬ tournant de tous côtés, formant, de place en place, de véri¬ tables étoiles, qu’il n’est nullement ordinaire de rencon¬ trer dans les tracés, ou que laissent les vers dont nous avons parlé, qui se redressent et semblent subir l’in¬ fluence de besoins plus forts, éteignant en eux celui d’évi¬ ter l’impression lumineuse. Il semblerait qu’on en pût conclure que ces figures étoilées sont le signe de l’absence de toute sensation lumineuse, tandis que la netteté du tracé au clair de lune semble indiquer essentiellement une perception non dou¬ loureuse. La plupart des animaux sont, dans une certaine me¬ sure, lucifuges. Il est probable que, dans le cas qui nous occupe, la lumière lunaire agit simplement en raison de son intensité, et par aucune des autres qualités qu’elle peut avoir. La lumière solaire ou celle du jour ne serait alors que trop intense et éblouirait les asticots. La lumière de la lune aurait les qualités photométriques qui conviennent; une série de tracés pris au crépuscule d’une nuit sans lune, concurremment avec des mesures photométriques, permettraient, préalablement, d’estimer la quantité de lumière qui convient à ces animaux. Odorat. Si Ton admet, ce qui nous semble démontré, que, dans l’obscurité, l’asticot est privé de direction, et qu’il erre sous des influences d’intensité très-faible et, probable¬ ment, intérieures, il devient possible de rechercher l’in¬ fluence de sensations autres, et qui devraient prendre toute leur force, alors que les sensations lumineuses sont éliminées. Nous avons disposé dans l'obscurité complète, la nuit, un certain nombre de vers dont les traces sont absolu¬ ment semblables à toutes celles que nous a données l’obscu¬ rité. Mais nous avions placé dans le voisinage, à 15 cen- TRAVAUX INÉDITS. 2*29 timètres environ, un morceau de viande commençant à se putréfier, et dont l’odeur avait été déjà suffisante pour attirer des mouches prêtes à pondre; d’autre part, un fragment de ce morceau de viande avait été donné en pâture à des asticots, qui s’étaient mis à l’attaquer : il était donc dans des conditions favorables pour attirer les larves. Si les émanations perçues à cette distance de 15 centimètres pouvaient diriger les vers, on devait s’attendre à voir les traces converger vers le morceau de viande, et peut-être s’arrêter au-dessous de lui, car il avait été soulevé à 1 centimètre du champ d’expérience, ou du moins attester à ce niveau une hési¬ tation quelconque. 11 n’en fut rien, et le tracé laissé dans l’obscurité par les vers sembla absolument indépendant de la présence de la viande ; en d’autres termes, il parut que les vers, que ne dirigeait plus ici le rayonnement, n’étaient pas dirigés davantage par les émanations; en un mot, qu’ils n’avaient pas d’odorat. Nous avons omis de dire que l’on avait pris à dessein, pour cette expé¬ rience, des vers n’avant point mangé depuis longtemps; on pourrait prétendre, à la vérité, que l’eau dont ils rem¬ plissent leur premier estomac, au départ, fait dispa¬ raître en eux le besoin qui pourrait les exciter à suivre la direction indiquée par les émanations de la viande. On pourrait mettre simplement les vers à sec, et la viande à quelque distance sur le champ même, puis voir le len¬ demain combien de vers l’ont rejointe; si ce nombre de vers est très-faible et proportionnel à l’arc sous-tendu, par la viande avec le point de départ comme centre, on pourra conclure que l’expérience est conforme à celle que nous venons d’exposer. Section des organes antenniformes. Nous avons montré, dans la première partie, que la propriété de sentir la direction de la lumière, ou acti - 230 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Juin 1872.) nœsthésic , ne résidait point dans les organes antenni- formes. Le 8 août 1871, sur des vers élevés dans une assiette au-dessous d’une feuille de papier buvard, on sec¬ tionne, comme nous l’avons dit, les organes antenni- formes. Le 9 août, cinq de ces vers ainsi mutilés sont choisis pour être mis en expérience; ils portent, à l’extrémité an¬ térieure de la tête, une petite cicatrice noire, et d’ailleurs ils sont mis, après avoir fourni le tracé, dans l’eau al¬ coolisée, afin que l’état des parties puisse être examiné à loisir. Le tracé, planche xrv, est conforme aux observations consignées dans la première partie. Les vers mettent la même lenteur à progresser que sur un champ d’expé¬ riences ; ici il semble que privés de l’extrémité cépha¬ lique, qui s’applique exactement sur le papier, ils entraî¬ nent, avec eux et sous eux, moins de liquide. On doit le renouveler souvent sur leur passage par le procédé que nous avons indiqué. Peut-être aussi, l’effet dont nous par¬ lons est-il dû àj’ablation des crochets, qui force les vers à soulever davantage l’abdomen pour une ondulation plus forte, au lieu de se héler simplement en avant, comme lorsque les crochets sont intacts. Les vers, par cette même raison, ont perdu un peu de leur stabilité, et ils roulent plus facilement sur le côté. Ajoutons, enfin, que l’expérience faite en plein air laissait les animaux dans un état impar¬ fait de stabilité, soumis à l’influence du vent; cette cause, en particulier, est celle qui a amené l’écart offert par la traînée supérieure de la planche. Le lendemain 10 août, sept vers, complément de ceux auxquels l’opération avait été faite l’avant-veille, sont placés vers trois heures à la lumière diffuse, et donnent un tracé qui est presque normal; ces sept vers sont con¬ servés avec les précédents, afin que vérification puisse être faite de l’oblitération totale des organes antenni- SOCIÉTÉS SAVANTES. 231 formes. Ces tracés confirment donc absolument cette conclusion, déjà formulée dans la première partie, que les organes antenniformes de larves de la Lucilia cœsar ne sont point le siège des sensations que nous étudions et gu on peut désigner sous le nom d' actinœsthèsie. ( La suite prochainement .) il. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 22 janvier. — MM. Balard} Frêmy et Pasteur traitent la question de la nature et de l’origine des fer¬ ments. M. Monnier présente un Mémoire intitulé : Sur le rôle des organes respiratoires chez les larves aquatiques. « Après avoir admis la circulation du sang chez les larves aquatiques, mon but est de démontrer : (( 1° Que les trachées n’interviennent pas dans l’acte respiratoire de ces larves, comme on a cru le reconnaître jusqu’à ce jour, mais que la respiration est, de tout point, semblable à celle des autres animaux aquatiques; ce 2° Que les trachées, dont toutes les larves sont pour¬ vues, ont pour but de répandre uniformément une couche d’air sous la peau de la nymphe, afin de rendre tout frottement impossible entre l’insecte et son enveloppe ; . Long., 48 millim.; larg., 18 millim. D’un noir de poix. Tête un peu moins forte que chez le ; marquée, sur toute sa longueur, d’un sillon médian assez fort et assez large; antennes au plus aussi longues que la moitié du corps, à trois derniers articles subcomprimés. Protho¬ rax une fois plus large que long, plus petit et moins large surtout que chez la $ du E. faber , Lin., coupé presque droit postérieurement, où il est fortement rebordé; angles postérieurs obtus, rétrécis de l’arrière à l’avant; bords latéraux faiblement arrondis, offrant des denticules iné¬ gales et, un peu après le milieu de leur longueur, une forte dent aiguë, celle-ci placée plus en avant et plus grande que celle que l’on observe, sur les mêmes parties, chez la $ du E. faber, Lin.; bord antérieur presque droit; angles antérieurs arrondis; surface rugueuse offrant, sur toute sa longueur, un sillon médian large, peu profond, lequel est accompagné, de chaque côté, par un emp⬠tement longitudinal, relevé, lisse, brillant. Élytres beau¬ coup plus larges aux épaules que le prothorax dans sa plus grande largeur, régulièrement et assez fortement ré¬ trécies de la base à l’extrémité ; angle postérosutural nul¬ lement arrondi, armé d’une épine assez forte ; surface coriacée, assez brillante, ornée, sur chaque élytre, de deux côtes longitudinales bien marquées. Cuisses anté¬ rieures plus longues que les intermédiaires, lisses, bril¬ lantes, offrant quelques points obsolètes, épars. Proster¬ num brillant, grossièrement rugueux sur les bords latéraux et sur le milieu ; abdomen brillant, parsemé de points fins et peu profonds. TRAVAUX INÉDITS, 259 Rapports et différences. — Cette espèce est bien dis¬ tincte du E. faber , Lin., parsa forme générale, et surtout par celle du prothorax : chez le de notre espèce il est plus court et plus large que chez le E. faber L., plus tom¬ bant dans les côtés; ceux-ci moins arrondis; mais il est plus rétréci de l’arrière à l’avant; la surface est autrement sculptée et offre, de chaque côté, devant les angles posté¬ rieurs, une forte dépression triangulaire ; enfin les bords latéraux sont plus fortement denticulés, et la dent qui se montre aux deux tiers postérieurs est beaucoup plus forte que chez l’espèce précitée. La Ç diffère davantage encore de celle du E. faber , Lin.; le prothorax est autrement sculpté et offre un large sillon médian sur toute sa lon¬ gueur ; il est beaucoup plus étroit et beaucoup plus rétréci antérieurement; les bords latéraux sont autrement denti¬ culés et l’épine principale, au lieu de se montrer environ aux deux tiers postérieurs, est placée un peu après le milieu ; enfin la forme des élytres est très-différente : au lieu d’être, comme chez la $ du E. faber , Lin., un peu élargies latéralement après les épaules et peu rétrécies postérieurement, elles sont, dans notre espèce, régulière¬ ment et fortement rétrécies de l’avant à l’arrière. Chez les deux sexes l’angle postérosutural est droit et armé d’une épine assez forte. Le dernier segment abdominal du d est beaucoup plus large, plus arrondi latéralement et plus échancré postérieurement que chez le d1 du E. faber , Lin. Un çf et une Ç de cette espèce, ainsi que toutes celles citées dans ce Mémoire, sont de notre collection. Elles ont été recueillies par l’intrépide explorateur M. Théo¬ phile Deyrolle. 3. Cerambyx nodicornis, Küst. Bagdad. 4. Rosalia alpina, L. Ratcha. 5. Callidiüm macropus, Krvn. Koutaïs. 6. Callidiüm alni, Lin. Koutaïs. 260 rev. et mag. de zoologie. ( Juillet 1872.) 7. Hylotrupes bajulus, L. Bagdad et Persath. 8. Stromatium inermis, Tourn. Bagdad. c?. Antennes plus longues que le corps. Prothorax offrant, de chaque côté, une dépression faiblement con¬ cave, arrondie et densément recouverte d’une pubescence dorée assez longue. Prosternum surmonté, de chaque côté, d’un tubercule placé au devant des hanches, près du¬ quel il y a encore une petite dépression subarrondie qui est densément garnie d’une pubescence dorée assez longue. Dernier segment abdominal à peine plus court que le pré¬ cédent, tronqué et subéchancré à son extrémité. Ç . Antennes plus longues que le corps. Prothorax plus long que large, sans dépression latérale notable. Proster¬ num simple, sans tubercule ni plaque pubescente ; der¬ nier segment abdominal d’un tiers plus long que le pré¬ cédent, subarrondi à son extrémité ; oviducte saillant. Ç, long. ,23 millim.; larg.,7 millim. Allongé, d’un roux ferrugineux, terne; mandibules, tranche antérieure du labre, tubercules antennifères et yeux noirs; densément et assez longuement pubescent, la pubescence plus gros¬ sière, plus serrée et plus longue que chez S.unicolor , Oliv. Tête finement rugueuse, offrant un sillon longitudinal médian abrégé avant le vertex. Prothorax aussi long que large (<3'), plus long que large (£), subparallèle sur les côtés, ceux-ci finement denticulés, chez le cT » au-dessus de la dépression latérale, rétrécis antérieurement et pos¬ térieurement pour former de chaque bout un étrangle¬ ment court et peu profond; surface peu convexe, fine¬ ment chagrinée, offrant, un peu avant le bord postérieur et devant l’écusson, une dépression transverse peu pro¬ fonde; chez le <3 se trouve, au devant de celle-ci, un faible tubercule arrondi ; bord postérieur faiblement rebordé. Scutellum semicirculaire. Élytres, chez le peu plus larges, chez la $ passablement plus larges à leur base que le prothorax, subparallèles latéralement, subarron- TRAVAUX INÉDITS. 261 dies à l’extrémité, où elles n’offrent qu’un rudiment d’épine ; surface finement chagrinée et surmontée, sur¬ tout près de la base, par quelques petits tubercules moins saillants et moins forts que chez S. unicolor, Oliv. ; mar¬ quées, chacune, de deux côtes longitudinales étroites, peu saillantes et abrégées avant i’extrémité. Dessous du corps et pattes finement pubescentes. Rapports et différences. — Cette jolie espèce a des rap¬ ports intimes avec S . unicolor Oliv., mais elle en est bien distincte par la longueur des antennes chez la $, qui, dans notre espèce sont plus longues que le corps et pres¬ que aussi longues que celles du 3* , tandis que chez S. uni¬ color Oliv. elles sont plus courtes que le corps et passa¬ blement plus courtes que celles de l’autre sexe; parla forme du prothorax qui est tout autre, par les élytres arrondies à l’extrémité et n’offrant qu’un rudiment d’épine peu visible, par la pubescence du dessus du corps plus grossière, etc. {La suite prochainement.) De l’influence de la lumière sur les larves de dip¬ tères PRIVÉES d’organes EXTÉRIEURS DE LA VISION. — Par M. G. Pouchet. Radiations colorées. Une grave difficulté se présentait dans l’étude compa¬ rative de l’influence des diverses radiations colorées, celle de soumettre les animaux à des radiations à la fois différentes et également intenses. Il pourrait arriver, en effet, qu’une radiation quelconque, la jaune par exemple, soit moins active qu’une autre, et cependant ait une ac¬ tion plus forte, parce qu’elle a un plus grand pouvoir éclairant dans le spectre. Dans les expériences qui suivent, nous nous sommes à peu près borné à tâter le terrain par le moyen très- 262 rev. et mag. de zoologie. ( Juillet 1872.) simple, mais très -imparfait des verres colorés d’une part, et, de l’autre, de la lumière chromatique de l’alcool salé. Pour les verres colorés, nous les avions d’abord disposés à l’extrémité d’une boîte rectangulaire, en plaçant le dé¬ part près du verre coloré; mais, comme la boîte était peu large, l’expérience ne pouvait guère être décisive, la lu¬ mière s’éteignant très-rapidement à partir de la lame de verre. On s’est surtout servi d’un verre rouge, rece¬ vant la lumière d’une région très-lumineuse du ciel. Le tracé obtenu montre surtout une hésitation qui se rapproche de celle de l’obscurité, les radiations colorées n’agissant ici, de toute évidence, qu’avec une faible in¬ tensité. Dans une chambre rendue aussi obscure que possible, un volet est pratiqué, fermé seulement par une vitre, de¬ vant laquelle on dispose un verre de couleur, à travers lequel passe la radiation solaire. Celle-ci se projette sur un champ d’expérience, qui est, comme dans tous les es¬ sais précédents, une feuille de papier blanc. Deux verres, l’un rouge, l’autre violet, sont examinés comparativement : 1° Le verre rouge est franc ; 2° Le verre violet est plutôt lilas ; il n’arrête point les rayons rouges, quand on le double du verre rouge; la lumière transmise est rouge ; pour qu’il les arrête, il faut le doubler d’un verre bleu pâle. Un tracé est pris le 9 août, à quatre heures du soir, avec le verre rouge : cinq larves sont mises en expérience sur le champ, éclairé par le soleil à travers ce verre rouge; trois partent et se dirigent parallèlement aux ra¬ diations, mais, aussitôt qu’elles sont sorties du champ direc¬ tement éclairé, elles ne suivent plus le même trajet recti¬ ligne. Deux autres larves, dans la même expérience, laissent une piste irrégulière, et, comme, après quelque temps, elles ne semblent point près de sortir du champ d’observation, TRAVAUX INÉDITS. 263 on met fin à l’expérience, en enlevant le verre rouge, et en laissant pénétrer la radiation solaire à travers la vitre; aussitôt les larves en question s’éloignent rapidement. Cette expérience montre que le degré de sensibilité est moindre chez certaines larves que chez d'autres , ou du moins quelle est parfois combattue par des tendances opposées , dont il est difficile de se rendre compte ; en particulier, que certains vers, de la sorte moins sensibles, ne sont pas affectés par les radiations rouges, tandis qu’ils le sont manifestement par la lumière blanche. Il est très-pro¬ bable, d’ailleurs, que cette différence dépend unique¬ ment, comme nons l’avons dit, du pouvoir éclairant relatif de la lumière blanche et de la lumière rouge, et nullement de la qualité propre de cette dernière. Un tracé pris avec le verre violet, dont nous avons noté la qualité mauvaise, se rapproche beaucoup du tracé précédent. Il est pris avec cinq larves également, et trois suivent seules une direction parallèle à celle de la radiation; les deux autres montrent une moins grande sensibilité. La lumière jaune monochromatique, donnée par la lampe à alcool salé , montre la même influence réelle, quoique légère, des radiations colorées. C’est là, en par¬ ticulier, qu’il importe de tenir compte du peu d’intensité de la source lumineuse, puisque, avec une lampe à alcool de grande dimension, cette intensité est à peine égale au quart de celle d’une simple bougie. Un tracé obtenu pen¬ dant le jour, dans une obscurité relative, en mettant la lampe à 60 centimètres du départ, montre manifestement que l’influence de la lampe monochromatique s’est fait évidemment sentir, quoique avec peu d’intensité. Elle est beaucoup plus accusée, sur un tracé pris dans des conditions spéciales : la lampe avait été placée à 10 cen¬ timètres environ du départ ; elle est disposée de telle sorte que le plan d’expérience passe à peu près par le milieu de la flamme ; la lumière est donc moins intense, 264 uev. et mag. de zoologie. [Juillet 1872.) puisqu’une partie de la flamme est cachée. De plus, la lumière est rasante par rapport au plan. Ceci explique peut-être l’hésitation, certainement plus grande, accu¬ sée par le tracé ainsi obtenu, que par le précédent, où la lampe était cependant plus loin. Toutefois, au bout d’un certain temps , la lampe est déplacée, et les larves changent aussitôt de direction ; elles sont donc sensibles à la lumière jaune, comme à la lumière blanche; seule¬ ment cette sensibilité est moindre. Une autre mode opératoire nous a encore permis de constater l’influence des rayons colorés. La lumière du soleil est reçue sur une glace disposée sur une table, laquelle les renvoie à travers un verre coloré, sous une incidence assez grande ; les rayons traversent le verre et viennent affecter, sous la même incidence, des larves qu’on place sur lui, de telle sorte quelles prennent toutes la direction opposée. L’expérience est faite avec des verres colorés, rouges, verts, bleus ou jaunes, et donne un résultat constant. Si la disposition de la glace est telle que les rayons renvoyés par elle viennent tom¬ ber normalement sur le verre coloré, les larves se dis¬ persent de tous côtés. Il serait donc facile, avec un certain nombre d’essais successifs, en établissant le départ au milieu de la lame de verre et en recueillant les larves tombées sur les quatre côtés, de mesurer approximativement la grandeur de la distance angulaire perçue par les vers. On peut, en tous cas, tirer de ces diverses épreuves cette conclusion, que la lumière incidente, de quelque côté quelle vienne , d'un point situé soit en dessus , soit en dessous du plan de progression de l'animal , l'affecte également. (La suite prochainement.) SOCIÉTÉS SAVANTES. 265 SI. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE DES SCIENCES. Séance du 15 avril 1872. — M. A Iph. Milne-Edwards lit un Mémoire intitulé : Recherches sur les oiseaux fos¬ siles. Dans l’Extrait de ce grand travail, fait par l’auteur, il présente rapidement les résultats auxquels il a été conduit par des études qui n’ont pas duré moins de douze années. Nous espérons pouvoir reproduire prochainement cet intéressant résumé. M. A. Gaudnj a donné lecture d’une Note intitulée : Animaux fossiles du Leberon (Vaucluse). C’est le résultat d’études faites près du village du Cucu- ron. L’auteur y a entrepris des fouilles qui lui ont procuré plus de douze cents échantillons suffisants pour lui don¬ ner une idée de la faune fossile de cette région, qui lui a semblé presque semblable à celle qu’il avait observée en Grèce, à Pikermi. M. Van Bambeke fait présenter, par M. de Quatrefages, un travail intitulé : Premiers effets de la fécondation sur les œufs des poissons ; sur V origine et la signification du feuillet muqueux ou glandulaire chez les poissons osseux. Il résulte des observations de l’auteur que : 1° Sous l’influence de la fécondation le disque germi¬ natif de l’œuf des poissons osseux se sépare en deux couches : une supérieure, moins riche en granulations vi¬ tellines, qui se segmente; une inférieure, très-chargée de granulations, ne prenant aucune part au fractionnement, et dans laquelle les cellules se développent par voie en¬ dogène; 2° La couche inférieure du disque germinatif fécondé, tout en ne participant pas à la segmentation, fait néan- 266 rev. et mag. de zoologie. (, Juillet 1872.) moins partie du blastoderme; nous ne pouvons donc la comparer, à l’exemple de Lereboullet, au vitellus nutritif; 3° Cette couche intermédiaire , qui sépare le blastoderme fragmenté du globe vitellin, se compose d’un bourrelet périphérique plus épais et d’une partie centrale mince; 4° La couche intermédiaire accompagne le reste du blastoderme dans son développement autour du globe vi¬ tellin, sur lequel elle s’étale; 5° La partie centrale est l’ homologue du feuillet muqueux ou glandulaire « MM. E. Massenat, Ph. Lalande et Cartailhac font pré¬ senter, par M. de Quatrefages, un Mémoire sur la Décou¬ verte d'un squelette humain de l’âge du renne , à Laugerie- Basse (Dordogne). Séance du 22 avril 1872. — M. Sanson fait présenter, par M. Milne-Edwards, une Note Sur les métis des espèces du lièvre et du lapin. M. Marion fait présenter, par le même académicien, une Note sur des Rotateurs parasites des Nébalies. MM. Van Beneden et Hesse ont décrit, comme un Bdel- lode voisin des histriobdelles, un curieux animal auquel ils donnèrent le nom de Saccobdella , et qu’ils avaient trouvé vivant sur la Nébalie de Geoffroy. Ce parasite, ainsi que l’a fort bien reconnu depuis M. Van Beneden fils, n’appartient pas au groupe des Bdellodes, mais doit être considéré comme un véritable rotateur, chez lequel ce mode anomal d’existence a déter¬ miné l’atrophie complète de l’appareil ciliaire et ana¬ logue, à ce point de vue, à certains membres de la même classe signalés par MM. Mecznikow, Claparède, Gosse et Dujardin. Un parasite analogue, mais spécifiquement différent, a été observé par M. Marion sur une autre espèce de Né¬ balie de la Méditerranée, la Nebelia Strausii , très-voisine de l’espèce de l’Océan, Chacune de ces espèces de Néba¬ lies a un parasite particulier. SOCIÉTÉS SAVANTES. 267 M. H. Sicard a fait présenter, par le même académi¬ cien , un travail Sur V appareil respiratoire du Zonites Algirus. M. Sauvage a fait aussi présenter, par le même acadé¬ micien, un travail ayant pour titre : De la détermination de la colonne vertébrale chez les Pleuronectes. M. Hamy fait présenter, par M. de Quatrefages, une Note Sur le développement proportionnel de V humérus et du radius chez V homme. Séance du 29 avril. — M. Blanchard fait une courte communication sur la multiplication inusitée, observée à Paris, du genre Bibion. M. Blanchard fait savoir à ses savants confrères à quel groupe appartient le genre en question, que ses repré¬ sentants sont tous phytophages, et qu’à l'état adulte ces insectes ne prennent que peu de nourriture et sont tout à fait inoffensifs. M. Dufossé adresse deux compléments à son précédent Mémoire « Sur les bruits et les sons expressifs que font entendre les poissons. » M. E. Rivière fait présenter, par M. de Quatrefages, une Note Sur le squelette humain trouvé dans les cavernes de Baoussé-Roussé [Italie) , dites grottes de Menton, le 26 mars 1872. Séance du 6 mai 1872. ™ M. Paul Gervais donne lec¬ ture d’une Note Sur un Singe fossile , d’espèce non encore décrite , qui a été découvert au monte Bamboli [Italie). Le travail de M. Gervais est du plus haut intérêt, car il constate, dans la faune fossile européenne , la présence d’un de ces grands Singes anthropomorphes de l’ancien continent, formant un genre nouveau auquel l’auteur a donné le nom à’ Oreopithecus. Nous reviendrons sur cet important travail. M. Anez adresse, de Tarascon, une nouvelle lettre rela¬ tive à son procédé de traitement par submersion des vignes atteintes de la maladie dite du Phylloxéra , et il de- 268 rev. et mag. de zoologie. ( Juillet 1872.) mande l’ouverture d’un pli cacheté qu’il a déposé le 21 septembre 1868. Cette lettre, ouverte en séance, établit que l’auteur pense, comme beaucoup d’autres agriculteurs, que l’ex¬ trême sécheresse qui règne depuis plusieurs années, a été la principale cause du mal, et il annonce que le remède qu’il propose et qu’il a mis en expérience, chez lui, au prix de sacrifices sérieux et au-dessus de ses moyens, est l’inondation qui, dit-il, détruira rapidement le puceron par l’asphyxie. Me trouvant en tournée séricicole dans ces contrées, en 1868, je me suis rendu chez M, Anez; j’ai examiné avec un grand intérêt les travaux très-coûteux qu’il a faits pour amener l’eau dans ses vignes et je puis certifier que c’est bien lui qui, en 1868, a eu l’idée de l’emploi de l’eau et î’a mise à exécution à ses risques et périls. M. Dumas fait remarquer que l’auteur semble insister sur deux procédés pour détruire le Phylloxéra : l’inonda¬ tion des vignes, l’emploi des insecticides. Quant à l’inter¬ vention des oiseaux , elle ne peut être recommandée comme un remède actuel. M. Dumas rappelle que M. Faucon a pratiqué en grand, depuis trois ans, l’inondation des vignobles. Ce procédé n’est pas toujours praticable. Toutes les pièces composant la communication de M. Anez sont renvoyées à la commission précédemment nommée (MM. Dumas, Milne-Edwards, Duchartre et Blan¬ chard). i M. Marion fait présenter, par M. Milne- Edwards, une Note Sur les organes de reproduction de /’Oria Armandi, Clap. sp. C’est une description très-complète du mode de forma¬ tion et de fécondation des œufs de cet annélide. M. S . Àloing fait présenter, par M. Bouley, un travail intitulé : Recherches sur la nature du globule sanguin , df après une Note de MM. Béchamp et Estor. SOCIÉTÉS SAVANTES. 269 L’auteur , rappelant le travail de MM. Béchamp et Estor, publié en 1869, et d’où ils concluent que les micro* zymas du sang des mammifères, jadis contenus dans des cellules, sont aptes à les reproduire, annonce avoir con¬ staté l’exactitude des faits indiqués par les deux savants de Montpellier, mais il les interprète autrement. Après avoir discuté avec détail les faits observés par MM. Béchamp et Estor et ceux qu’il a observés lui-même, il arrive à conclure : 1° Que les globules des mammifères sont de petites masses homogènes munies d’une enveloppe; 2° Que, plongés dans l’alcool étendu, ils perdent leur hématoglobuline par exosmose, et que, celle-ci, devenue libre, est précipitée sous la forme de granulations asso¬ ciées aux restes des globules qui les ont fournies; 3° Que les granulations ainsi obtenues sont incapables d’engendrer des cellules, quel que soit le temps qu’on les conserve en expérience dans l’alcool à 45 degrés centé¬ simaux. M. Bouland fait présenter, par M. Ch. Robin, des Re¬ cherches anatomiques sur les courbures normales du rachis chez V homme et chez les animaux , courbures antéro-posté¬ rieures normales chez l’homme. Il résulte de ces recherches anatomiques, dit l’auteur, en terminant, que les courbures cervicale et dorsale, que présente la colonne vertébrale chez l’homme, existent à la naissance; elles résultent de l’organisation même et non de l’action combinée de différentes causes se rattachant à la station bipède ; en cela le rachis humain, ainsi que je le démontrerai dans un second mémoire, paraît obéir aux mêmes lois que celui des animaux chez lesquels on re¬ trouve les courbures que je viens d’étudier, mais il s’en écarte quant à la courbure lombaire, qui ne devient con¬ stante que lorsque l’enfant a déjà commencé à marcher. Séance du 20 mai. — M. Z. Gerbe fait présenter, par 270 hev . et mag. de zoologie. ( Juillet 1872.) M. Coste, une Note intitulée : Segmentation de la cicatri¬ cule dans l’œuf des Poissons plagiostomes. Les observations de M. Gerbe confirment la décou¬ verte faite par M. Coste que la cicatricule, dans l’œuf des plagiostomes comme dans celui des poules, des lézards, des serpents, des tortues, etc., est aussi le siège de la segmentation. Ainsi, dans les Raies, la cicatricule, immé¬ diatement après que la vésicule qui en occupe le centre s’est évanouie, et que l’ovule a abandonné l’ovaire, mani¬ feste un premier changement dans sa configuration. C’est un travail de condensation indépendant de toute in¬ fluence de l’élément fécondant. Après la fécondation, la cicatricule, au lieu d’être granuleuse, devient celluleuse : un premier sillon, semblable à une dépression que l’on produirait avec le tranchant de l’ongle sur de la pâte molle, se manifeste au centre de la cicatricule. Bientôt un second sillon coupe celui-ci à angle droit; puis, les som¬ mets des quatre triangles qui résultent de ce sillonnement, se détachant par segmentation, forment autant de sphères organiques primitives qui subiront à leur tour une série de fractionnements jusqu’à ce que toute la substance de la cicatricule soit convertie en une substance organisée. Ce remarquable travail, fruit d’études patientes et très- difficiles, est accompagné d’excellentes figures, comme sait si bien les dessiner M. Gerbe. M. G. Pouchet fait présenter, par M. Coste, une Note Sur la coloration bleue chez les Poissons. C’est un travail très-intéressant, dans lequel l’auteur résume les observations physiologiques qu’il a pu faire, à ce sujet, dans les Laboratoires-viviers de Concarneau, véritable Station de Pisciculture fondée par M. Coste et si bien dirigée par M. Guillou. M. Ch. Gros soumet au jugement de l’Académie la pre¬ mière partie d’un ouvrage manuscrit intitulé : Théorie mécanique de la perception , de la pensée et de la réaction. Ce travail est renvoyé à M. Claude Bernard. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. 271 III. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. Manuel de conchyliologie ou histoire naturelle des mol¬ lusques vivants et fossiles, par le docteur S. P. Wood- ward, F. L. S. ancien aide paléontologiste au British Muséum, augmenté d’un appendice par Ralph Tate, traduit de l’anglais sur la deuxième édition, par Aloïs Humbert. Petit in=8° avec 28 planches contenant 579 figures et 297 gravures dans le texte. — Paris, Savy, libr. -éditeur , rue Hautefeuille, 24. C’est un livre très-sérieux, très-savant et qui nous sem¬ ble contenir tout ce qu’il faut pour donner une idée com¬ plète de la grande branche de zoologie qui s’occupe de l’histoire de l’embranchement des animaux mollusques. Le plan adopté par M. Woodward nous paraît excel¬ lent, et la marche qu’il a suivie a été sanctionnée par le célèbre professeur Owen, la plus haute autorité scienti¬ fique de l’Angleterre. Ce remarquable ouvrage est divisé en deux parties principales. Dans la première, consacrée aux généralités, l’auteur traite toutes les questions relatives aux mœurs, à l’économie, à la structure et à la physiologie des mollus¬ ques, à leur classification, à leur distribution géogra¬ phique, et il finit par des notions sur les moyens de les récolter et de les conserver. Dans la seconde partie, qui embrasse le Synopsis des genres, il passe en revue toutes les divisions et subdi¬ visions, indiquant, pour chaque genre ou sous-genre, les espèces connues, les localités où elles vivent, leurs mœurs, etc., etc. 272 rev. et mag. de zoologie. ( Juillet 1872.) Dans l’appendice on trouve de nombreux suppléments aux indications précédentes. Les excellentes figures répandues dans le texte et accom¬ pagnant l’ouvrage rendent son étude des plus faciles. Elles ont été gravées par miss A. N. Waterhouse et par M. Lowry, sur les dessins de l’auteur, et représentent très- exactement les formes et les caractères essentiels des groupes. On ne saurait trop remercier les auteurs et le savant traducteur de cet important ouvrage qui, sous forme compacte, contient bien la matière de plusieurs volumes. Son prix très-modéré, 12 francs, le met à la portée de tout le monde. G. M. Fauna austriaca. Die Kafer (Coléoptères), par Ludwig Redtenbacher. — Grand in-8°, nouvelle édition. Vienne, 1871, 1872. Tous les entomologistes connaissent cette excellente faune entomologique de l’Autriche et ont apprécié la manière de l’auteur qui procède par tableaux synop¬ tiques d’une grande précision. Malheureusement, cet utile ouvrage est entièrement écrit en allemand, langue peu répandue en France, et il serait à désirer qu’on en publiât une traduction. Les trois livraisons déjà parues comprennent les fa¬ milles des Cicindêlides , Carabides , Dytiscides , Gyr inides , Eydrophilides , Faussides , Staphylinides, Pselaphides, Cla- vigerides , Scydmœnides, Silphides , Anisotomides , Clam ~ bides , Sphœriides, Trichoptérygides , Scaphidiides et le commencement des Histérides. Nous signalerons les autres livraisons à mesure de leur apparition. G. M. RARIS» — Imprimerie de Mme Ve Bouchard- il uzard, rue de l’Éperon, 5. TRENTE-QUATRIÈME ET TRENTE-CINQUIÈME ANNÉES. — AOUT 1872. I. TRAVAUX INÉDITS. Description d’une nouvelle espèce de Propithèque (Propithecus sericeus), par MM. Alph. Milne-Edwards et Alfred Grandidier. Ce Propithèque se distingue nettement de toutes les espèces connues du même genre par ses formes trapues et par la brièveté de sa queue, qui égale à peine les 2/3 de la longueur du corps. Les pattes postérieures sont aussi relativement moins longues que d’ordinaire et les mains sont plus larges. La peau de la face, au lieu d’être entièrement noire, est marbrée de noir et de jaunâtre, de même que les oreilles. Le pelage est, en dessus, long, serré, soyeux et très- doux ; il est toujours d’un blanc uniforme, excepté au- dessus de la base de la queue et vers l’extrémité des mem¬ bres où il se teinte légèrement en jaune. La face supérieure des mains est très-poilue et la peau de ces parties est moins foncée que chez les autres Propithèques. Ce dernier caractère s’observe sur la face inférieure du corps, où les poils sont plus abondants que de coutume. La teinte générale blanche du pelage rapproche le Propithecus sericeus de l’espèce figurée par M. Peters dans la description des Mammifères recueillis par le baron de 2e série. T. xxiii. Année 1872. 18 274 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Août 1872.) Decken, et désignée, depuis, par le même zoologiste sous le nom de P. Deckenii (1); mais, chez ce dernier, les poils sont moins fournis, moins longs, moins soyeux, les mem¬ bres sont plus grêles, la queue est plus développée et la peau de la face est noire. Le P. Deckenii se rapproche beaucoup du P. Verreauxii (Grandidier) et Coquereli (A. Edw.), tandis que le Propithèque soyeux ressemble davantage, par ses formes, au Propithèque à diadème [P. diadema, Bennett). Le crâne du P. sericeus manque du renflement frontal interorbitaire , qui est toujours si développé chez le P. Verreauxii adulte; il est aussi proportionnellement plus gros et rappelle, à cet égard, celui du P. diadema, mais la boîte crânienne est plus large, les dents molaires sont plus étroites et le corps du Sphénoïde porte en dessous une carène médiane, arrondie, qui divise en deux parties égales la fosse intra-ptérygoïdienne et qui manque com¬ plètement chez le P. diadema . Nous devons ce Propithèque à l’obligeance de M.Guinet, planteur, à Sambava, sur la côte N. E. de Madagascar, vers 14° de latitude. Longueur du corps du Prop. sericeus , mesu¬ rée depuis l’extrémité du museau à la base de la queue . 0m,62 Longueur de la queue . 0m,40 Longueur de la tête osseuse . 0m,092 Largeur maximum au niveau des arcades zygomatiques . 0m,063 (1) Le Propithecus candidus (Grandidier) est synonyme de cette espèce. TRAVAUX INÉDITS. 275 Etudes sur les Lépidoptères du genre Pavonia , par Emile Deyrolle (voir page Ci). Pavonia suzanna, pl. xxiv et xxvi. Cette belle espèce, voisine de P. Idomeneus, e n est cepen¬ dant très-différente, comme il est, du reste, facile de le constater en comparant les figures que nous en avons don¬ nées sur les planches citées, qui sont très-exactes; nous pensons qu’il sera plus intéressant d’avoir une description différentielle avec Y Idomeneus que de répéter tout ce qui est exactement représenté sur les figures. Moins grand un peu que l’ Idomeneus , cette Pavonia a les ailes moins longues, de sorte que l’angle externe des ailes supérieures et l’angle anal sont sensiblement plus arrondis; cependant les dents des ailes inférieures sont plus prolongées et plus aiguës. Le dessus des ailes est coloré comme dans les exemplaires d’ Idomeneus venant de Colombie, mais le bord est fine¬ ment liséré de blanc pur, excepté vers l’angle externe des ailes supérieures, l’angle apical et le bord interne des in férieures. Le dessous est, en général, d’un brun plus foncé; les petites lignes noires, brunes et blanchâtres sont disposées moins régulièrement, et ont une coloration plus variée, ce qui lui donne un aspect bien différent. Aux ailes supérieures, les deux lignes noires qui, situées près du bord de l’aile, descendent parallèlement, décri ■ vent des zigzags irréguliers, tandis que chez Y Idomeneus elles sont droites jusqu’à la 4e nervure, pour former en¬ suite trois grands arcs de cercle réguliers jusqu’à la 7e nervure, où elles disparaissent, en se rapprochant un peu du bord. La bande blanchâtre qui traverse l’aile (et paraît également sur le dessus), au lieu d’être droite comme dans l’espèce déjà décrite, forme des dents très- accusées. 11 y a aussi, entre les 6e et 7e nervures, un petit œil rond dont l’iris est brun; mais, ce caractère peut être sujet à des variations considérables dans ces *276 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1872.) Lépidoptères, ainsi que cela a lieu chez les Satyres : il se peut donc qu’il n’existe pas dans tous les exemplaires; il ne faut donc pas y attacher trop d’importance. Sur les ailes inférieures il existe une tache ocellée entre la 3e et la ke nervure, elle est située dans la courbure que fait cette dernière vers sa base; cette tache est allongée, cerclée de noir ; l’intérieur est d’un brun vif, avec un petit trait blanc situé du côté de la base de l’aile; elle n’existe jamais chez Y Idomeneus. Cette tache ocellée nôus semble être un caractère très- constant, elle n’existe que chez quelques espèces, et affecte pour chacune, une forme différente et constante; souvent même elle n’occupe pas la même place, elle peut être fort utile dans les descriptions, de même que les deux bandes noires qui suiventlebord externe des ailes supérieures, qui, dans chaque espèce, sont plus ou moins éloignées du bord, et caractérisent, par leurs formes, les espèces quelquefois si voisines de ce groupe. Nous avons reçu des environs de Bogota la Pavonia suzanna , dont nous ne connaissons que le mâle, mais il est probable que la femelle ne diffère que fort peu. > - Catalogue des Longicornes récoltés par M. Théophile Deyrolle, en Imirétie , Mingrélie et Géorgie , et des¬ cription des espèces nouvelles, par Henri Tournier. — Voir p. 257. 9. Hesperophanes fasciculatus, Fald. Mingrélie , 10. Clytus temesiensis, Germ. Mingrélie. 11. Clytus perspicillum, Fisch. (1). Mingrélie. (1) Près de cette espèce vient se placer la suivante, qui est des Alpes suisses. Clytus Stierlinii , Touru., Alpes. Clytus Stierlinii, Touru., Siierlin et Gautard , Fauua helvetica, p. 299. Long. 22 mill., iarg. 5 mill. Allongé, d’un noir de poix; labre et TRAVAUX INÉDITS. 277 12. Clytus verbasci, L. Bagdad . 13. Clytus caucasicus, Motsch. Mingrélie. 14. Clytus insularis, Chev, Bagdad. 15. Anaglyptus Deyrollei, Tourn. Batcha. Long. 13 millim., larg. 3 1|2 millim. Allongé. Noir; antennes, élytres et pattes d’un ferrugineux assez clair. Tête terne, très-finement coriacée; antennes un peu plus courtes que le corps ; les six premiers articles assez lon- palpes d’un brun rougeâtre; antennes et pattes entièrement d’un jaune rougeâtre clair. Tête assez fortement chagrinée, terne, mar¬ quée, sur son milieu, d’une ligne longitudinale lisse, plus large entre les antennes et s’atténuant un peu sur le vertex. Prothorax large, subrégulièrement arrondi, fortement convexe en dessus et étranglé postérieurement, où il forme un court bourrelet ; surface terne, fine¬ ment coriacée, offrant, sur le milieu, unejigne lisse, très-faible anté¬ rieurement, mais bien marquée postérieurement ; assez densément recouvert d’une pubescence courte, couchée, d’un brun doré et marqué, aux bords antérieur et postérieur, principalement sur les côtés, d’une bande étroite d’un jaune grisâtre, formée par des poils courts et cou¬ chés. Élytres offrant les mêmes dessins que chez le C. perspicillum , Fisch. ; la bande du milieu est cependant plus transversale, moins arquée en avant et moins prolongée postérieurement le long de la su¬ ture; la pubescence brune du fond des élytres est plus courte, plus fine, et leur extrémité est arrondie et inerme. Dessous du corps assez densément recouvert d’une pubescence fine, couchée, d’un gris jauuâtre, cette pubescence plus serrée et formant une tache sur le bord postérieur du mésosternum et sur ses épimères, ainsi qu’une bordure sur la partie postérieure de chacun des segments abdomi¬ naux. Rapports et différences. — Par sa forme, cette espèce rappelle les C. semipunctatus, Fisch., et C. perspicillum , Fisch., entre lesquels elle doit se placer; mais son prothorax, la disposition des taches la séparent nettement du premier; la couleur des antennes et des pattes, ainsi que son prothorax moins globuleux sans dépres¬ sion, etc., empêcheront qu’elle soit confondue avec le second. Je n'ai trouvé qu’un seul exemplaire de cette jolie espèce sur un tronc de sapin abattu. Alpes Bernoises. 278 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1872.) guement ciliés de poils jaunâtres, les septièmes et suivants recouverts presque sur toute leur longueur de petits poils couchés, cendrés : articles 3 à 6 inclus, assez longuement épineux à leur côté interne, les suivants terminés au même bord en angle aigu. Prothorax allongé, plus long que large, faiblement, mais assez régulièrement arqué sur ses côtés latéraux, un peu plus étroit postérieurement qu’an- térieurement, fortement convexe, terne, finement coriacé et offrant sur son milieu une faible carène longitudinale lisse, qui se termine aux deux tiers postérieurs sur un empâtement un peu saillant et plus lisse que le reste de la surface. Scutellum brunâtre. Elytres deux fois et demie aussi longues que le prothorax, obliquement échancrées chacune à leur extrémité, mais n’offrant pas d’épine à l’angle externe de l’échancrure qui est obtus; épaules assez saillantes, mais non carénées et constituées tout à fait comme chez A. mysticus Linné, creusées d’une fossette humérale assez profonde, à côté de laquelle est une gib ¬ bosité saillante comme chez C. gibbosus Fr. ; surface assez fortement ponctuée, surtout antérieurement, parcimo¬ nieusement recouverte d’une pubescence noire plus longue et un peu plus serrée sur les gibbosités de la région scu- tellaire ; ornées, chacune, de trois petits traits en biais piligères, blanchâtres, et d’une tache apicale formée de poils grisâtres ; le premier de ces traits prend naissance à la base postérieure de sa gibbosité et atteint presque le bord externe de l’élytre au tiers environ de sa lon¬ gueur, le second part de la suture un peu au-dessous du second, suit à peu près la même direction, mais atteint le rebord externe. Dessous du corps noir; bord postérieur du mésosternum et bords latéraux du premier segment abdominal, recouverts d’une pubescence blanchâtre ; premier article des tarses postérieurs un peu plus long que les deux suivants réunis. Rapports et différences. — Cette espèce est fort intéres- TRAVAUX INÉDITS. 279 santé en ce qu’elle doit relier les genres Anaglyptus Mul- sant et Cyrtophorus Le Comte, adoptés parLacordaire (1) dans son savant Généra : en effet, elle offre les antennes caratéristiques de Y Anaglyptus gibbosus , F., ainsi que les élytres sans déclivités postérieures et tronquées en biais à leur extrémité, mais elle se relie au genre Cijrto- phorus Le Comte par ses élytres non carénées aux épaules et sur les côtes ainsi que par leur extrémité inerme; l’élé¬ vation basilaire est aussi moins saillante que chez Y Ana¬ glyptus gibbosus F., mais l’est davantage que chez le Cyrtophorus mysticus Linné. Je me fais un plaisir de dédier cette jolie espèce à M. Théophile Deyrolle. 15 bis. Cyrtophorus caucasicus, Motsch. Persath. Clytus Bruckii, Kraatz. La figure que donne M. Kraatz de son Clytus Bruckii (Berliner Entomol. Zeitschrift, 1864, pi. iv, fig. 1) laisse¬ rait croire que l’extrémité des élytres n'offre pas de taches, et que cette partie se trouve entièrement noire ; il n’en est rien cependant, car dans cette espèce, comme, du reste, l’auteur l’indique dans sa description, l’extrémité est entièrement recouverte d’une pubescence grise et serrée qui ne laisse pas apercevoir la couleur foncière des tégu¬ ments. 16. Obrium caucasicum, Tour. Persath. Long. 6 millim., larg. 1 1{2 millim. Allongé, déprimé. Entièrement d’un roux ferrugineux vif. Tête brillante, à peine pubescente, suture frontale profonde un peu plus étroite dans le milieu qu’aux deux extrémités ; antennes un peu plus longues que le corps , fine¬ ment ciliées, grêles ; troisième article égal en longueur (l) Lacordaire, Généra des coléoptères, t. IX, p. 84. Ce savant conserve non-seulement ces deux genres, mais en fait encore sou *21® groupe des Anaglyptides. 280 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1872.) au quatrième ; cinquième et suivants plus longs que le quatrième. Prothorax à peu près comme chez O. brunneum F., mais proportionnellement plus long, plus étroit, à surface plus densément et plus grossièrement ponctuée, offrant sur son disque un petit tubercule longitudinal plus saillant et plus étendu que chez l’espèce précitée. Elytres conformées à peu près comme chez O. brunneum F., mais encore plus déprimées, couvertes parcimonieusement d’une pubescence plus courte, plus fine, à ponctuation moins grosse, plus serrée antérieurement et presque com¬ plètement effacée à l’extrémité. Dessous du corps fine¬ ment pubescent; premier segment abdominal d’un tiers de la longueur totale du ventre, le second un peu plus long que le troisième, qui, ainsi que le quatrième et le cinquième, est régulier et distinct. Rapports et différence. — Cette espèce, quoique très- voisine de Y O. brunneum F., en est cependant bien dis¬ tincte par sa taille plus petite, plus déprimée, son protho¬ rax relativement plus long, ses antennes plus courtes, la ponctuation de ses élytres, etc. 17. Exilia timida, Men. Routais. 1 (5* 1 $. Différent des exemplaires du Tyrol, que j’ai sous les yeux, par une taille un peu plus grande, une cou¬ leur uniforme plus obscure, n’offrant pas de taches dis¬ tinctes sur les élytres, celles-ci à côtes longitudinales mieux marquées ; les antennes et les pattes sont un peu plus robustes, surtout les cuisses, qui sont très-fortes. Ces différences n’étant pas suffisantes, je n’ai pu considérer ces exemplaires que comme simple variété ( E . brunnea Tourn.) 18. Necydalis (Molorchus), minor L. Persath. 19. Stenopterus rüfüs, L. Persath. 20. Parmena unifasciata, Rossi. Imirétie. TRAVAUX INÉDITS. 281 21. Dorcadion (1) caucasicum, Sturm. Gori. 22. Dorcadion sulcipenne, Küst. Gori. 23. Dorcadion nigritarse, Stev. Gori. 24. Dorcadion scabricolle, Daim. Anenfeld. (1) Je possède encore, dans ma collection, les quelques espèces inédites dont voici les descriptions. Dorcadion immersum, Tourn. d Long. 14 mill., larg. 5 mill. Entièrement noir; élytres densé¬ ment recouvertes d’une pubescence d’un brun foncé, ornées d’une line ligne suturale, d’un point à leur racine entre le scutellum et l’angle huméral, d’une petite tache sur celui-ci et d’une très-fine bordure marginale blanche. Tête ponctuée, marquée, sur son milieu, d’une ligne longitudinale fine cendrée ; anteunes très-robustes. Pro¬ thorax fortement rugueux sur ses côtés, moins sur son disque, qui est partagé par un sillon médian fin et gris ; côtés latéraux élargis et surmontés, de chaque côté, à peu près au milieu de leur longueur, d'un tubercule épineux. Turquie 1 d, 2 inconnue. Rapports et différences. — Cette espèce est voisine du D. Kinder - manni, duquel elle diffère par une forme plus allongée, par une taille plus grande, les antennes plus robustes, l’absence d’une ligue humérale blanche, etc.; par ce dernier caractère elle se rapproche du D. circumcinctum , Chev., duquel je possède un d, mais en diffère par le prothorax, n’offrant pas sur son disque l’empâtement longitu¬ dinal et lisse qui caractérise ce dernier. Dorcadion pedestre , Linn. Variété Kratzit Tourn. d Long. 11 mill., larg. 3 1/2 mill. 5 Long. 11 1/2 mill., larg. 4 1/4 mill. Cette variété diffère du type par une taille plus petite, le coloris d’un noir profond ; les antennes à premier article proportionnelle¬ ment un peu plus gros, la ligne médiane et blanche de la tête plus large, les taches triangulaires de l’occiput plus noires encore, plus allongées, s’étendant presque jusqu’au devant de l’insertion des an¬ tennes, par les tubercules latéraux du prothorax plus saillants, plu aigus, par la ligne médiane et blanche du prothorax plus large et par la ligue suturale des élytres plus fine et plus étroite. 2 exemplaires de Turquie. Ma collection. 282 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Août 1872.) 25. Dorcadion impressicorne, Tourn. Gori. Long. 8 1/2 mill., larg. 3mill. De toutes les espèces qui me sont connues en nature, c’est assurément l’une des plus petites. Ovalaire, noire ; Dorcadion sutura alba, Desbrochers. Abeille, 70, p. 125, Galîipoli. Je possède un exemplaire typique de cette espèce, j’ai reçu celui-ci de M. Gandolphe, c’est-à-dire de Ja même source que le type qui a servi à l’auteur pour faire sa description ; ce Dorcadiou n'est autre que le D. gallipolitanum Thoms. (Physis, I, p.59, u° 70), et devra, par conséquent, y être réuni. Dorcadion Àbeillei , Tourn. cf Long. 13 mill., larg. 4 3/4 mill. 5 Long. 16 1/2 mill., larg. 7 mill. cT Oblong ; antennes presque aussi longues que le corps ; élytres couvrant le pygidium. 2 Corps plus large ; antennes un peu plus longues seulement que la moitié du corps; élytres ne recouvrant pas le pygidium. Noir; labre, antennes et pattes d’un roux testacé foncé. Tête peu brillante, peu fortement et peu densément ponctuée sur sa face, un peu plus densément cependant sur le vertex, qui est creusé par un large sillon médian jusque entre l’insertion des antennes; finement pubescente; pubescence unicolore, formant à peine et seulement par plus de densité deux taches au devant de l’insertion des antennes et deux taches sur le Yertex ; antennes à premier article assez gros, finement ponctué, faiblement recouvert d’une pubescence courte, noire. Prothorax glabre, beaucoup plus court que large, sans sillon médian sensiblement marqué, coupé presque droit à son bord anté¬ rieur, faiblement bisinué au bord postérieur; à côtés latéraux élar¬ gis en un tubercule et armés d’une épiue assez longue, fine, mince et un peu relevée; surface également, assez fortement et très-densé¬ ment granuleuse, n’offrant pas sur son centre, comme chez le D. la- queatum , Waltl., des points séparés. Scutellum noir et glabre sur ses bords, portant dans son milieu une courte pubescence noire. Elytres un peu plus larges à la base que le prothorax dans sa plus grande largeur, y compris les épines latérales, faiblement arrondies aux épaules, à angles huméraux carénés et creusés, en dessus, d’un TRAVAUX INÉDITS. 283 paltes, cadre buccal, premier article des antennes et un fin bord aux élytres d’un rouge ferrugineux clair; an¬ tennes à partir du deuxième article, d’un brun rougeâtre. Tête forte, grosse, large, brillante, finement ponctuée, parcimonieusement pubescente et partagée longitudinale- sillon assez large, mais court; marquées au milieu de leur largeur, entre l’angle huméral et le scutellum, d’un sillon longitudinal étroit abrégé aux 4/5 de leur longueur; fortement granuleuses aux angles huméraux, le long du sillon huméral et sur la moitié de la longueur du repli latéral, cette granulation forme comme les aspérités d’une râpe ; grossièrement mais peu densément ponctuées sur le sillon médian et ridées longitudinalement avec quelques points épars stfr la région scutellaire, qui est marquée, encore, d’un faible sillon en biais dirigé vers la suture, et prenant naissance à la racine des élytres entre le sillon médian et le scutellum; partie postérieure presque lisse, surface couverte d’une pubescence brune, fine, mais pas très-serrée, ce qui permet d’apercevoir les téguments, moins cependant près de la racine des élytres, où la pubescence est plus serrée et plus foncée; elles sont ornées, chacune sur leur disque, de deux lignes blanches, l’une humérale interrompue avant la moitié de sa longueur, et reparaissant sur le 1/4 postérieur, où elle atteint l’extrémité, la seconde sur le sillon médian et abrégée aux 5/6 de la longueur des élytres sans se réunir à l’humérale. Dessous du corps obsolètement ponctué, couvert, ainsi que les pattes, d’une très-fine et très-courte pubescence d’un gris roussàtre ; tibias intermédiaires couverts, à l’échancrure extérieure, d’une pubescence dorée et à l’ex¬ trémité, ainsi que les tibias postérieurs, d’une pubescence noire. Chez la 2 la livrée est la même que chez le c?, mais l’interruption de la baude humérale est un peu moins grande. 1 t? 1 2 » ma collection. Turquie. Rapports et différences. — Cette espèce est l’une des plus voisines du D. laquealum , Waltl., de laquelle elle diffère essentiellement par la forme générale du cT, plus courte, plus large ; par le protho¬ rax plus court, plus large, plus déprimé en dessus, sans sillon et sans ligne blanche médiane ; par la bande humérale blanche inter¬ rompue chez les deux sexes, plus longuement chez le d' que chez Ja 2 ; par l’absence de la bande grise du repli latéral, etc. Je ne puis uou plus la considérer comme identique au D. interruptum , Mul- saut, puisque cet auteur donne à celui-ci une tache noire sur les 284 HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1872.) ment par un fin sillon médian lisse, très-brillan t, glabre; vertex orné, sur le milieu, d’une ligne pubescente d’un blanc grisâtre, limitée, de chaque côté, par deux petites taches allongées, pubescentes, noires : antennes environ des deux tiers de la longueur du corps, très-fortes, très- élytres, qui n’apparaît pas ici, et que cette espèce est réunie, comme î , au D. laquealum, Waltl. (1). Ces deux savants réunissent également au Z), laqueatum Waltl. le D. sparsum , Mulsant; je n’ai pas vu cette dernière espèce en na¬ ture, mais après une lecture attentive de la bonne description de l’auteur, je ne puis faire autrement que de la considérer comme parfaitement distincte. Dorcadion Balcanicum , Mill. (2). J’ai reçu, sous ce nom, un Dorcadion qui a les plus grands rapports avec le D. inclusion , Ferrari (labyrinthicum, Thomson), mais qui en diffère par une forme générale un peu plus large chez le cT , et beau¬ coup plus large et plus ventrue chez la ç , par le coloris des pattes et des antennes entièrement noires, par le prothorax proportionnelle¬ ment plus court, les épines latérales faiblement plus robustes, et par les lignes blanches des élytres qui n’ont pas la même direction ; chez le D. inclusum la ligne blanche humérale est étroite et séparée de l’interne par une partie noire, aussi large, à elle seule, que les deux lignes blanches ensemble; la ligne blanche interne continue sa course régulièrement, et de même largeur jusqu’auprès du scu- tellum, et paraît reliée à l’angle huméral par une ligne plus étroite qu’elle; elle se rapproche postérieurement de là suture, et là se réunit à peine à l’humérale. Chez notre D. Balcanicum, la bande humérale est très-large, envahit complètement l’épaule, et n’est séparée de l’interne que par un court et faible trait non velouté; l’in¬ terne se réunit antérieurement à i’humérale et paraît indépendante de la petite ligne scutellaire qui la joint à peine et qui est beaucoup plus fine que chez le D. inclusum ; la ligne interne est postérieure¬ ment réunie largement presque au milieu de la longueur de l’humé- rale, et ne se rapproche nullement de la suture, ce qui fait que la (1) Fairmaire, Généra des coléoptères d’Europe Cérambycides, Catalogue. Thomson, Physis, II, p. 120. (2) Je n’ai pu découvrir où était décrite cette espèce. TRAVAUX INÉDITS. 285 épaisses, robustes, finement pubescentes ; premier article finement ponctué, gros, subglobuleux ; les quatrième et suivants marqués, sur leur longueur, d’une dépression ou fossette longitudinale, forte, assez profonde (ces dépres¬ sions se montrent chez plusieurs espèces, mais chez au- partie suturale noire entre les lignes blanches internes est beaucoup plus large, plus droite et moins sinuée sur ses côtés que chez le D. inclusum. La p du D . Balcanicum est large, fortement convexe, entièrement revêtue d’une pubescence d’un gris plus ou moins brunâtre, marquée, sur le prothorax, d’un faible sillon médian grisâtre; le scutellum est de même couleur et les élytres sont plus ou moins parsemées de petites taches brunâtres. Dans les exemplaires que j’ai sous les yeux, je ne retrouve sur les élytres aucune trace des dessins du cf, tandis que chez la ? du D. inclusum l’on peut suivre ces dessins, qui sont surtout bien marqués près des épaules. 1 d'd i>,ma collection. Orient. A ce petit groupe, composé par les espèces du genre Dorcadiou qui, tout en ayant le dessus du corps pubescent, n'offrent aucune ligne suturale plus claire que la couleur foncière, appartiennent les D, bilineatum, Germ. — segne , Mulsant. j cT laqueatum, Waltl. jp inlerruptum, Mulsant. — Abeillei, Tourn. — segne , Küst. ( inclusum , Ferrari, j labyrinthicum, Thoms. — Balcanicum, Mill. — Pelleti , Mulsant. Dorca/iion Linderi , Tourn. $ Long. l5millim., larg. 7 millim.; d1 inconnu. Courtement ovalaire, large, peu convexe. Noir, pattes et premier article des antennes d’un brun rougeâtre. Tête terne, médiocrement ponctuée, à peine marquée, sur son milieu, d’une très -faible carène longitudinale, mieux marquée cependant sur le vertex, transversa¬ lement impressionnée un peu au-dessus de l’insertion des antennes, garnie, sur les joues et derrière les yeux, d’une pubescence d’un gris 286 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1872.) cune aussi fortement). Prothorax glabre, à l’exception de ses côtés latéraux qui offrent quelques cils ; plus large que long, beaucoup plus large antérieurement que postérieu¬ rement, presque coupé droit devant et derrière, élargi sur les côtés en un tubercule obtus et resserré assez forte- jaunâtre; vertes, orné de deux taches pubescentes triangulaires d’un brun foncé : antennes à peine plus longues que la moitié de la lon¬ gueur du corps, grêles; premier article seul un peu épais, celui-ci assez fortement et peu densément ponctué, parcimonieusement recouvert d’une pubescence jaunâtre. Prothorax fortement transverse, deux fois plus large que long, faiblement mais largement échan- cré à son bord antérieur, bisinué à son bord postérieur, élargi, sur ses côtés latéraux en un tubercule peu obtus; surface peu convexe, assez fortement, mais peu densément ponctuée, couverte d’une pu¬ bescence peu serrée, brunâtre sur le milieu et d’un gris brunâtre sur les côtés latéraux; marqué, au devant du scutellum, d’un rudiment de carène longitudinale étroit et glabre. Scutellum subarrondi, creusé d’un sillon longitudinal médian qui est lisse et brillant; côtés recouverts d’une pubescence blanchâtre. Élytres passablement plus larges à leur racine que la base du prothorax, fortement arrondies aux épaules, marquées, sur leur disque, de trois traces de côtes longitudinales, l’une partant de l’angle huméral, la seconde un peu au-dessus de celle-ci, et la troisième entre la seconde et le scutellum; entièrementrecouvertes d’une pubescence brunâtre, ornées, chacune, de 4 lignes et d’une petite tache d’un duvet cendré, d'une ligne et de deux taches d’un noir profond; la première ligne cendrée est suturale; elle est, eu total, de la largeur du scutellum ; la seconde part delà racine des élytres derrière l’augle postéro-externe du pro¬ thorax, et s’étend eu une ligne droite presque jusqu’à l’extrémité, où elle rejoint la troisième, qui est humérale; la quatrième, la plus large de toutes, est située sur le repli latéral et envahit presque entièrement celui-ci; entre la ligne suturale et la deuxième ligue se trouve, tout à fait à la racine des élytres, un trait rudimentaire allongé, d’un gris cendré; la première ligne, d'un noir velouté, prend naissance à côté du scutellum, s'étend jusqu’à l’extrémité, et cerne exactement la ligue suturale blanche ; elle est à peu près de la même largeur que celle-ci; les deux taches noires sont situées sur la seconde ligne blanche, et la diviseut ainsi sur deux points: la première, qui est la plus grande, est placée sur la moitié an¬ térieure des élytres, et la seconde directement au-dessous de celle-ci. Le dessous du corps est finement ponctué avec le dernier TRAVAUX INÉDITS. 287 ment et brusquement derrière ceux-ci, puis droit sur un cinquième environ de ses côtés latéraux avant ses angles postérieurs ; disque rugueux sur ses côtés, surtout près des tubercules, grossièrement mais éparsement ponctué sur le milieu et partagé par un sillon médian peu profond segment abdominal finement granulé, assez densément recouvert d’une pubescence très-fine, courte, grisâtre. Pattes assez densé¬ ment recouvertes d’une très-fine pubescence grise et de quelques poils plus longs, jaunâtres. 1 , ma collection ; Espagne. Rapports et différences. — Par son coloris, cette espèce rappelle un peu le D. cinerarium, Küst., mais à celui-ci il manque la ligne régulière et les grandes taches d’un noir profond qui se trouvent sur notre D. Linderi ; la forme est aussi toute différente et rappelle un peu celle de la ? du D. suturale, Chev. J’avais cru, primitivement, devoir rapporter cet insecte au D. Handschuchi , ^ , Küst., mais la description de l’auteur ne convient nullement à notre espèce. Dorcadion nodicornis, Tourn. cT Long., 15millim., larg. 5-5 1/2 millim. $ Long. 19 millim., larg. 7 millim. d1 allongé, étroit, peu convexe, antennes normales; prothorax aussi long que large ; élytres peu convexes, à peine élargies sur les côtés latéraux. 2 ovalaire, plus large, convexe, antennes à 3e et 4e articles forte¬ ment renflés, à massue à l’extrémité; le 3e, surtout, deux fois plus épais à son extrémité qu’à sa base; prothorax de moitié plus large que long; élytres convexes, arrondies sur les côtés latéraux. Noir, entièrement recouvert, en dessus, d’une pubescence d’un brun foncé. Tête finement ponctuée, finement sillonnée dans son milieu et sur toute sa longueur chez le d, sur l’occiput seulement chez la g ; impressionnée transversalement entre les antennes; sillon médian garni, sur l’occiput seulement, d’un faible duvet gris jaunâtre. Prothorax très-faiblement échancré à son bord antérieur, bisinué à son bord postérieur, élargi à ses bords latéraux en un tubercule épineux assez long, aigu ; disque médiocrement convexe, à ponctuation assez grosse, surtout sur les côtés, mais peu appré¬ ciable, cachée qu’elle est par la pubescence; marqué dans son milieu d’un faible sillon longitudinal recouvert d’une pubescence d’un gris jaunâtre. Scutellum allongé, subtriangulaire, recouvert d'une pu¬ bescence d’un gris jaunâtre. Élytres passablement plus larges à leur 288 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1872.) mais lisse et brillant, offrant dans l’exemplaire unique que j’ai sous les yeux la moitié postérieure de ce sillon garnie d’un duvet blanchâtre. Scutellum recouvert d’une pubescence blanche. Elytres ovalaires, assez finement ridées et marquées, dans les rides, de points assez gros, racine que la base du prothorax, faiblement arrondies aux angles buméraux, où elles sont relevées en une carène longitudinale assez saillante chez le cT , moins chez la j ; garnies de petits tubercules semblables aux aspérités d’une râpe au-dessus et au-dessous de la carène humérale, à la racine de celle-ci et le long de l’arête jus¬ qu’aux deux tiers de sa longueur ; entièrement et densément recou¬ vertes d’une pubescence d’un brun foncé, ornées chacune d’une fine ligne suturale, d’un fin bord externe latéral d’un blanc jaunâtre et de deux taches ponctiformes d’un noir velouté tranchant nettement sur la couleur foncière ; la première de ces taches est placée sur le milieu de la largeur des élytres, au premier quart environ de leur longueur, la seconde au-dessous de celle-ci un peu après le milieu; on observe encore quelques petits points de même couleur, irréguliers et placés le long de la ligne suturale. Dessous du corps obsolètement ponctué, le dernier segment abdominal l’est plus forte¬ ment, presque finement granulé, entièrement recouvert d’une pu¬ bescence médiocrement serrée, mais pas très-fine, surtout sur le der¬ nier segment, où elle est plus longue et parsemée de quelques poils, mais plus rigides. Pattes médiocrement recouvertes d’une pubescence grise; échancrure des tibias intermédiaires avec un duvet doré. 2 cf, 1 2 , ma collection Taurus. Bapports et différences. — Le de cette espèce rappelle, par sa forme, le Z), triste, Frivalski, mais il eu diffère par son coloris, qui est un peu celui du D. 4-maculatum, Küst., avec lequel on ne peut le confondre, sa forme étant beaucoup plusallongée, plus étroite, etc., et la livrée delà 5 étant en tous points semblable à celle du c?; la 5 est excessivement remarquable par le développement des 3e et ' 4e articles des antennes. Dorcadion Gandolphei , Tourn. ^ Long. 11 millim.; larg. 3 millim. Allongé, entièrement noir et glabre, avec un sillon longitudinal médian sur le prothorax, une large bande suturale et le bord ex¬ terne des élytres recouverts d’une pubescence cendrée. Tête glabre, convexe, sans sillon en devaut, mais avec une faible trace de celui-ci sur le vertex; antennes presque aussi longues que le corps, couvertes TRAVAUX INÉDITS. 289 peu profonds et peu serrés ; légèrement et brièvement bisillonnées à leur racine, entièrement et peu densément recouvertes d’un duvet brun noirâtre, paraissant plus noir près de la région scutellaire parce qu’il y est plus serré ; ornées d’une ligne suturale et d’une fine bordure d’une fine pubescence brunâtre. Thorax aussi long que large, plus large antérieurement que postérieurement, à bords latéraux nulle¬ ment élargis sur les côtés, mais droits et parallèles de l’angle anté¬ rieur à une épine courte, pointue, située environ au tiers antérieur de leur longueur totale; de là rétrécis brusquement et redressés un peu avant le bord postérieur pour y former les angles ; bord antérieur coupé droit, postérieur bisinué ; surface grossièrement ponctuée, à points confluents sur les côtés, moins serrés sur le milieu qui est un peu brillant, et partagé longitudinalement par un sillon médian assez fort. Scutellum couvert d’une pubescence blanche. Elytres subpa¬ rallèles, pas plus larges à leur base que le prothorax dans sa plus grande largeur, très-faiblement élargies et arrondies latéralement, chargées, chacune, de deux faibles côtes longitudinales : l’une hu¬ mérale, et l’autre un peu au-dessus de celle-ci; ces côtes sont très- courtes et l’interne surtout peu marquée; surface brillante, .grossière¬ ment mais peu densément ponctuée; ponctuation confluente sur la fossette humérale et faible postérieurement. Dessous du corps et pattes très-finement pubescents. 5 Long. 16 millim., larg. 6 millim. Ovalaire, un peu obèse. Noire; un sillon sur le prothorax, le scutel¬ lum, une ligne large sur la suture des élytres, et le bord externe de celles-ci recouvert d'une pubescence d’un blanc grisâtre. Tête grosse, terne, assez densément ponctuée et à peine marquée, sur son milieu, d’un faible sillon sur le vertex et d’une très-fine carène sur la face ; parcimonieusement recouverte d’une fine pubescence très- courte, brunâtre, et de quelques poils noirs plus rigides ; antennes comme chez le . Magnifique espèce très-constante qui doit se placer à côté de VH. Leucozonius et major , Nyl. Algérie. — Coll. Dours. V. I. Minor. V. IL Pedibus rufo-hirtis, puncto calloso testaceo. Halictus aüreipes, Dours. Niger, cinereo-rufo vestitus. Abdomine convexo vis. subtiliter pimctulato, rufo-puberulo, segmentis apice cinereo vel rufesceuti I iueatis ; auo fulvo-aureo. Femoribus nigris, tibiis tarsisque aureo- fcrrugineis, illis interdum fusco irroratis. Alis luteo-fumatis, venis pallidioribus. $ . ê minor, pilis cinerescentibus, fade nigra, tibiis nigris vix ferrugineo irroratis. Long, corps, 10mm; aile, 7mm. $. Noire; chaperon un peu proéminent, fortement ponctué. Antennes noires. Face finement ponctuée sur la 308 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1872.) moitié supérieure, plus fortement sur l’inférieure ; ses poils cendrés, roux doré sur le labre ; corselet en dessus finement ponctué, ses poils cendré roux. Métathorax arrondi, très-délicatement strié. Abdomen très-convexe, d’un noir mat, à ponctuation à peine visible (à la loupe), revêtu de poils très-courts, roux, plus nombreux sur les côtés. Bord inférieur de tous les segments orné d’une bande très-étroite de poils cendrés, quelquefois roux; anus revêtu de poils d’un roux doré; cuisses noires, tibias et tarses dorés, les premiers parfois un peu bruns, leurs poils roux doré. Ailes jaunâtres, enfumées; point calleux, côte d’un brun ferrugineux ; nervures plus pâles. çf . D’un tiers plus petit, semblable à la femelle, sauf les tibias qui sont plus bruns. Face noire. Iles de l’Archipel grec. Coll. Dours. HALICTÜS GR1SEO-ZONATUS, L. Duf. Niger, cinereo-rufo vestitus. Abdomiue nigro, depressiusculo, subtiliter punctulato, nudo; segmentis apice grisco-zooatis, auo fulvo. Pedibus nigris supra cioereo, iufra ferrugiueo hirsutis, tarsis ultimis ferrugioeo-pallidis. Alis hyaliuis, venis flavo-testaceis. 5 Long, corps, 13mm; aile, 9mm. $ Noire. Tête presque orbiculaire; antennes un peu lavées de ferrugineux en dessous vers les derniers articles; face très-finement ponctuée, ses poils cendrés. Corselet en dessus très -densément ponctué, revêtu de poils cen¬ dré roux ; métathorax arrondi, très-finement strié. Abdo¬ men allongé, un peu déprimé, sa ponctuation très-fine, très-serrée; premier segment hérissé de poils roux, les autres nus. Bord inférieur de chacun d’eux orné d’une bande assez large, continue de poils couchés, cendrés, courts; cinquième et anus roux. En dessous les poils des segments sont roux et plus longs. Pattes noires, leurs poils cendrés en dessus, ferrugineux pâle en dessous TRAVAUX INÉDITS. 309 surtout sur les tibias et le premier article des tarses. Les 4 derniers articles sont ferrugineux pâle. Ailes transpa¬ rentes; nervures blanc jaunâtre avec le point calleux et les côtés plus foncés. Mâle inconnu. Voisin de 177. aureipes, mais taille plus grande, abdo¬ men de forme différente, etc... Algérie. — Coll. Dours, L. Duf. HaLICTUS SEMI-PUBE3CENS, L. Duf. Niger, rufo-albo hirsutus, clypeo producto; abdomine nitido sub- tiliter punctato, segmentis 2 basi, 3 antice et postice, 4 toto cinereo squammulosis, 5 anoque rufis. Alis fumatis, venis pallidis. ç Long, corps, 9mm; aile, 6mm. $ Noire, antennes noires, tête allongée; face très-fine¬ ment ponctuée et ridée; ses poils cendrés mêlés de roux, surtout sur le bord libre du chaperon. Mandibules de couleur ferrugineuse pâle. Corselet assez fortement ponc¬ tué en avant, très-finement ridé en arrière; ses poils en dessus roux, cendrés en dessous et sur les côtés. Abdomen en dessus ovale, brillant, très-finement ponctué; la ponc¬ tuation, très-saillante sur le premier segment, devient moins marquée à partir du deuxième. Les poils sont blanc cendré, hérissés sur le premier segment, très- courts, couchés et mêlés de roux sur les 2e, 3e, 4e, où ils ressemblent à des écailles de papillon, 5e et anus garnis de poils entièrement roux. Base des 2e et 4e segments, bords supérieur et inférieur du 3e ornés d’une bande de poils courts, couchés, blanc cendré. En dessous tous les segments sont ciliés de poils roux assez longs. Pattes noires hérissées de poils cendré roux. Tarses ferrugi¬ neux. Ailes assez enfumées; point calleux, côte, nervures ferrugineux. Mâle inconnu. Algérie et Saint-Sever ;Landes). — Coll. L. Duf. Dours. 310 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. (Août 1872.) Halictüs gemmeus, Dours. Cupro-æoeo-nitidus, einereo-puberulus.Antennis ferrugiaeis, scapo nigro. Abdomine ovato, uitido, impunctato, cinereo-puberulo, margi- uibus pallidis. Pedibus fulvis, ciaereo hirtis, femoribus tibiisque ni¬ gro irroratis. $. c? minor clypeo producto, apice luteo. Long, corps, 7mm; aile, 5mm. $ Noire, d’un vert de cuivre très-prononcé surtout à la tête et au corselet. Antennes ferrugineuses avec le scape noir. Mandibules noires à la base et au bout, ferrugi¬ neuses au milieu. Tête assez arrondie, très-finement et très-uniformément ponctuée, d’un vert de cuivre bril¬ lant; ses poils roux cendré, plus dorés sur le bord infé¬ rieur du labre. Corselet de la couleur de la tête, très- finement ponctué. Sa partie antérieure est partagée en deux moitiés égales par une ligne assez profonde, s’éten¬ dant jusqu’au bord céphalique qui est légèrement sinueux. Métathorax arrondi, finement strié de lignes longitudinales parallèles. Abdomen ovale, d’un noir cui¬ vreux brillant, à ponctuation peu distincte (à la loupe), hérissé de poils cendrés très-courts, un peu plus abon¬ dants sur les segmenis inférieurs et sur les côtés. Poils de l’anus fauves. Bord inférieur de tous les segments presque nu et de couleur testacée pâle. En dessous, le ventre est de couleur ferrugineuse pâle avec ses poils cendrés. Patles fauves, cuisses et extrémité supérieure des tibias plus ou moins brunes, leurs poils longs, cendrés. Ailes transparentes à reflets irisés. Point calleux, côte, nervures très-pâles. d’un tiers plus petit que la Ç à laquelle il ressemble entièrement, sauf le chaperon, qui est proéminent, avec le bord inférieur jaune. V. ï. Minor, pedibus fuscis. Alg. France mérid. — Coll. Dours et L. Duf., où il est désigné sous le nom de H. viridulus qui doit disparaître, TRAVAUX INÉDITS. 311 car il appartient à une espèce de Fabr. d’origine améri¬ caine et spécifiquement distincte. Megilla viridula F.,syst. Piez, p. 333, n^ 23. HaLICTUS CARNE1-VENTRIS, DOUTS. Nigro-caroeo, capite thoraceque aigro-æueis, abdomine caraco, pedibus Juteis, coxis femoribusque nigris, tibiis 2 , 3, l°que tarso- rum posticorum articulo aigro irroratis. Alis fumatis. 2 Long, corps, 6-7mm; aile, 4-5mm. $ . Antennes courtes, ferrugineuses, lavées de noir en dessus. Mandibules jaunes au milieu, noires à leur nais¬ sance, ferrugineuses au bout. Tête noire à reflets cui¬ vreux, sans ponctuation, si ce n’est à la partie antérieure du chaperon, où se voient quelques rares points enfoncés; les poils courts, serrés, cendré roux en haut et en arrière, roux doré sur le labre. Corselet noir avec un reflet cui¬ vreux bien manifeste, lisse, brillant, hérissé de quelques poils cendré roux plus abondants sur le milieu et les côtés. Bord antérieur ou céphalique orné d’une ligne jaune pâle, interrompue au milieu et se terminant de chaque côté, en avant du point calleux, par une tache saillante, assez grande, d’un jaune très-pâle. Métathorax très-fine¬ ment strié à la base. Abdomen ovale, d’une belle couleur de chair, lisse, sans ponctuation ni poils, si ce n’est sur le o« segment et l’anus, où ces derniers sont courts et cen¬ drés. Quelques poils blancs, couchés, très-courts se font remarquer au bord inférieur des segments. Pattes jaunes, sauf les cuisses qui sont noires. Les tibias intermédiaires et postérieurs sont tachés de noir, ainsi que le 1er article des tarses postérieurs. Leurs poils sont blancs assez abon¬ dants sur le flocculus. Ailes un peu enfumées. Point cal¬ leux jaune pâle ; côte, nervures brunes. Mâle inconnu. Corfou. Algérie. — Coll. Dours. {La suite prochainement.) 312 KILV. K T MA G. DE ZOOLOGIE. ( ÀOÛt 1872.) De l’influence de la lumière sur les larves de dip¬ tères PRIVÉES d’organes EXTÉRIEURS DE LA VISION. — Par M. G. Pouchet. (Voir p. 111, 129, 183, 225, 261.) Age. Nous avons dû chercher également à déterminer à quel âge les larves de mouches commencent à offrir à la lu¬ mière cetie sensibilité si accentuée chez celles qui ont atteint toute leur taille. Nous avions espéré arriver à ce résultat en déposant des œufs près d’éclore sur un papier humecté par de la lavure de viande. On écrase une portion de muscle déjà putréfié dans de l’eau, au-dessus de laquelle on étend un rond de papier buvard. Les œufs sont déposés au centre du rond, et on observe ce qui se passe quand les embryons viennent à éclore. Nous avions supposé que ceux-ci se nourriraient sur place, en mangeant le papier humecté de matière animale. Mais les choses se passèrent autrement. Quelques heures après l’éclosion, quinze tout jeunes vers furent trouvés épars. Un certain nombre, la moitié avaient franchi le papier placé au fond d’une as¬ siette, et étaient sur les bords de celle-ci, fixés et comme collés par la partie postérieure de leur corps; dans cette attitude, quelques-uns étaient déjà morts. En rapportant, toutefois, la position que ces quinze larves occupaient sur le papier et sur les bords de l’as¬ siette, à la direction des rayons lumineux incidents, on pouvait constater une grande inégalité dans la distribu¬ tion des animaux. En divisant l’assiette par un diamètre perpendiculaire à la direction des rayons, on reconnais¬ sait que quatre seulement étaient du côté où venait la lumière et onze du côté opposé. On peut conclure de cette expérience, ainsi que de celle que nous allons indi¬ quer plus loin, que, dès la naissance, les jeunes vers ont TRAVAUX INÉDITS. 313 une certaine répulsion pour la lumière , sans cependant sa¬ voir se diriger exactement pour V éviter. Deux jours après, les vers de la même ponte sont exa¬ minés. Ils ne présentent pas tous exactement la même taille. Elle varie de 5 à 8 millimètres. Les plus gros sont ceux qui, ayant passé au-dessous du papier buvard, se nourrissent aux dépens des résidus de viande écrasée. Les plus petits sont ceux qui sont restés sur le papier, et auxquels on a donné également un morceau de cette viande pour nourriture. Cinq ou six de ces derniers vers sont exposés à la lumière diffuse, le 6 août, à 3 heures (fig. 6, A). Le départ est indiqué par un cercle blanc pointillé. Le ciel est cou¬ vert, mais le temps est clair ; la flèche indique, dans cette expérience et dans la suivante, la direction des rayons. Ce tracé indique les hésitations des animaux et même leurs retours en sens opposé. Les dentelures dont est bordée la figure du tracé montrent que de tous côtés les animaux cherchent une direction. Ils vont, viennent al¬ ternativement dans le sens parallèle et dans le sens op¬ posé à la lumière : il est, toutefois, intéressant de cons¬ tater que la tendance générale de ces mouvements et leur résultante est précisément celle que suivraient les adultes, s’ils étaient soumis aux mêmes influences. Cette tendance s’accentue encore plus dans le tracé B, fig. 10 , obtenu le même jour, dans les mêmes condi¬ tions, avec des vers de la même portée , seulement plus gros. Ce sont ceux qui s’étaient glissés au-dessous du papier buvard, tandis que les précédents avaient vécu au-dessus. Ce tracé offre , en somme, les mêmes carac¬ tères que A. Il atteste partout l'incertitude; il accuse le même mouvement total dans le groupe ; et s’il est plus étendu, plus varié, cela doit être, sans doute, rapporté à la puissance motrice plus grande des animaux. Un tracé de contrôle a été pris immédiatement après le tracé 314 UEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. ( Août 1872.) B, avec trois vers choisis au hasard. Deux s’éloignent aussitôt dans la direction normale ; le troisième appar¬ tient au groupe de ceux qui lèvent la tête et semblent hésiter en cherchant de tous côtés ; il paraît ne s’éloigner qu’à grand’peine du départ. Si l’on joint, aux expériences que nous venons de rap¬ porter, les faits que donne la simple observation, on voit que le premier soin qui semble, en quelque sorte, sollici¬ ter les jeunes vers au sortir de l’œuf est celui de s abriter de la lumière , mais sans que celle-ci fasse encore sur eux une impression capable de leur donner la notion de direction. Celle-ci semble venir progressivement à mesure qu’augmente la taille de l’animal. Le lendemain, 7 août, l’expérience est recommencée avec quatre vers provenant de la même ponte, vers deux heures et demie, temps clair. Un des vers s’avance assez régulièrement dans la direction de la lumière ; deux autres, après avoir longtemps hésité et après des retours sur eux-mêmes, prennent la même direction ; quant au quatrième, après s’être également avancé, il retourne du côté du départ, et l’expérience est terminée avant qu’il ait repris une direction nouvelle. Le 8 août, nouvelle expérience faite encore avec quatre vers provenant de la même ponte. Trois ont atteint tout leur développement, un d’eux est plus petit. L’expé¬ rience est faite à 4 heures comme la précédente, par un temps clair et une vive lumière diffuse. Un des vers, le plus grand, prend immédiatement la direction nor¬ male. Les trois autres se retournant sûr eux-mêmes pour se cacher mutuellement les uns sous les autres, sont certainement beaucoup moins sensibles; après avoir cheminé quelque temps ensemble, l’un d’eux finit par se séparer et prendre la direction commune ; un autre, après avoir fait plusieurs chemins de direction diffé¬ rente, revient encore sur lui-même vers le départ et on TRAVAUX INÉDITS. 315 met fin à l’expérience. Ces vers, toutefois, semblent pâles; ils paraissent avoir un tégument plus mince que d’habi¬ tude, et ils n’ont, dans le jabot, qu’une grosse bulle d’air. 11 est à remarquer que, des quatre vers en expé¬ rience, celui qui a pris immédiatement la route opposée à la lumière est le plus grand. Le 9 août, les mêmes vers paraissent adultes, et cinq pris au hasard, à la lumière diffuse, à 3 heures et demie, donnent un tracé complètement normal. Le 10, les vers ont encore grossi. Mais on ne juge point à propos de recommencer l’expérience déjà décisive la veille. Le 11, au matin, les vers ont abandonné l’assiette où ils avaient vécu jusque-là sans être retenus par d’autre barrière que l’ombre du papier buvard. Ils sont évidemment partis en quête d’une fissure, plus encore probablement que d’une obscurité plus grande. 11 résulte¬ rait de cette observation que la propriété actinœsthésique n est complètement développée chez les larves qu’ alors quelles ont atteint leur complet développement. CONCLUSION. Il suit de tout ce qui précède que, si l’on place le siège de ïactinœsthésie dans les bourgeons oculaires du futur insecte parfait, encore flottants dans la cavité vis¬ cérale, on peut donner, à la rigueur, une explication sa¬ tisfaisante des phénomènes signalés dans ce travail, *nais on arrive en même temps à des conclusions importantes sur la vision des insectes. La plupart des physiologistes n’ont pas paru douter, jusqu’ici, que chaque œil mosaïque de l’insecte ne fût un appareil dioptrique, où l’on énumérait avec complaisance les divers milieux transparents, auxquels on donnait les noms de cristallin, corps vitré, etc. Quelque idée qu'on se fasse de la sensation produite par la lumière sur l’asticot, 316 HEV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. {Août 187 2.) il est impossible d’admettre que chaque rudiment d’œil, à cette époque, soit un appareil dioptrique. Il est, d’abord, séparé du monde extérieur par l’enveloppe chitineuse, par les muscles qui la doublent, et enhn par le pannicule adipeux de la larve, tantôt rosé et tantôt jaunâtre, qui est parfaitement opaque, chaque cellule contenant un grand nombre de granules azotés très-réfringents. Déplus, toute apparence d’une disposition favorable à la produc¬ tion d’une image est écartée par l’étude anatomique des yeux embryonnaires. On arrive alors à cette conclusion, que la lumière, frappant, sous des angles différents, les surfaces toutes différemment inclinées sur l’horizon des yeux embryonnaires, donne à l’animal le sentiment de la direction des rayons, par l’intensité relative avec laquelle ils affectent, grâce à leur incidence, les différents yeux. Mais de là on est conduit à cette autre considération, que peu d’insectes nous fournissent des indications aussi précises sur les sensations optiques qu’ils éprouvent. On peut dire que les asticots voient nettement le soleil, la lu¬ mière, l’ombre et peut-être qu’ils perçoivent surtout, avec une grande netteté, les différences d’intensité lumineuse au clair de lune. Peu d’insectes parfaits nous présentent des sensations visuelles aussi nettes, d’autant qu’on peut toujours les regarder comme compliquées de la question d’odorat. Rien , absolument rien , ne paraît prouver , jusqu’à nouvel ordre, que les insectes parfaits y voient mieux, ou plutôt, autrement que les asticots. Et il serait possible, en conséquence, que la vision des insectes par¬ faits se réduisît, en définitive, à cette faculté plus simple, que nous désignons sous le nom d'actinœsthésie. C’est un retour, comme on voit, vers les idées défendues jadis par Jean Müller, mais sans preuves physiologiques à l’appui. SOCIÉTÉS SAVANTES. 317 ï. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences. Séance du 27 mai 1872. — M. P. Gerçais présente un travail intitulé : Sur les Mammifères dont les ossements ac¬ compagnent les dépôts de chaux phosphatée des départements de Tarn-et- Garonne et .du Lot. L’auteur a pu étudier ces ossements, provenant de Cos, près Caylux (Tarn-et-Garonne), grâce à la complaisance de AL Daubrée qui lui a communiqué ces intéressants matériaux. Ces fossiles, recueillis par M. Ernest Jaille, montrent qu’il existe dans cette localité un abondant gise¬ ment appartenant à des espèces éteintes, dont plusieurs sont identiques avec celles que l’on rencontre dans les gypses parisiens. Parmi ces Mammifères fossiles, nous citerons les Ano- plotherium commune et secundarium Cuvier, le Dichobune parisiensis , un Entelodon , un Cainotherium, Y Amphitragu- lus commuais, des Paléothériums, un Rhinocéros. Certains fragments osseux provenant des amas phos¬ phatés de Caylux et de Concots sont certainement *de carnivores. Il y a, parmi eux, des débris à' Hyènodons, d’un Mustéiien, que M. Gervais propose d’appeler provi¬ soirement Viverra ambigua. Il signale aussi des débris de rongeurs. MM. N. Jolg et E. Joly font présenter, par M. Milne- Edwards, une Note Sur le prétendu crustacé au sujet du¬ quel Latreille a créé le genre Prosopistoma, et qui est un in¬ secte hexapode. M. S. Jourdain fait présenter, par M. E. Blanchard, 318 HEV. ET 31 AG. DE ZOOLOGIE. (Août 1872.) une Note Sur les Batraciens anoures à petits et à gros tê¬ tards. « Tous les erpétologistes connaissent la curieuse parti¬ cularité présentée par un Batracien anoure de la Guyane, le Pseudis de Mérian, dont le têtard énorme donne nais¬ sance à une forme sexuée détaillé beaucoup moindre, cir¬ constance exceptionnelle qui avait fait admettre par Melle de Mérian une transformation du Pseudis adulte en têtard ou, comme elle disait, en poisson. Les observations auxquelles je me suis livré sur le développement des Anoures m’ont permis de reconnaître des faits analogues chez plusieurs de nos espèces françaises. Les têtards de Pelodytes punctatus , d’une de nos grenouilles, la Rana vi- ridis , et surtout ceux de nos Pelobates , deviennent rapide¬ ment très-gros, puis, à mesure qu’ils perdent leurs carac¬ tères de larve, diminuent de grosseur de manière à don¬ ner naissance à une forme sexuée qui, au début, est beau¬ coup plus petite que le têtard dont elle procède. J’ai dû m’appliquer à rechercher les conditions biologiques aux¬ quelles étaient liées ces différences de taille chez les tê¬ tards des Batraciens anoures. « Les espèces à petits têtards peuvent être comparées aux insectes à métamorphoses incomplètes; celles à tê¬ tards volumineux offrent de l’analogie avec les insectes à métamorphoses complètes. « Les premières se nourrissent et croissent d’une ma¬ nière régulière et graduelle, pendant toute leur vie, jus¬ qu’à ce que l’adulte ait acquis sa taille normale et défini¬ tive. Elles grandissent et se complètent peu à peu, comme le ferait un hémiptère, par exemple. « Les secondes se comportent différemment. A leur sortie de l’œuf, les têtards croissent rapidement et acquiè¬ rent vite une taille considérable, comme le ferait la che¬ nille d’un lépidoptère, à laquelle on peut les comparer durant cette première période, qu’ils emploient à se con- SOCIÉTÉS SAVANTES. 319 stituer en tissus une ample réserve nutritive. Dans une deuxième période, ils prennent peu ou point d’aliments, mais la réserve alibile est dépensée et utilisée pour la con¬ stitution des parties de nouvelle formation, ainsi que pour la ration quotidienne d’entretien. En somme, leur volume diminue : physiologiquement, ils deviennent carnivores, comme le seraient des herbivores soumis à l’abstinence; l’animal se nourrit de sa queue et des autres parties qui se résorbent ou perdent de leur importance. C’est cette période remarquable que j’ai assimilée, avec des restric¬ tions que chacun fera, à l’état de nymphe des insectes à métamorphose complète : à ce moment, en effet, l’animal sc nourrit des matériaux emmagasinés par la larve, et en constitue les parties caractéristiques de l’être sexué. cc Dans les Anoures à petits têtards, une réserve de ma¬ tériaux alibiles est d’abord constituée dans l’œuf, pour le développement de la forme asexuée, laquelle, à son tour, doit pourvoir journellement à son entretien et acquérir, jour par jour, les éléments plastiques et autres nécessaires à la constitution de l’animal parfait. « Dans les Anoures à gros têtards, une première fois aussi les matériaux alibiles sont emmagasinés dans l’œuf, puis l’animal, sous sa forme asexuée, par l’acte de l’assi¬ milation nutritive, se crée une deuxième réserve qui sera mise à profit pour la formation du Batracien sexué. « Les phénomènes particuliers présentés par les Ba¬ traciens à gros têtards sont peut-être en rapport avec la double ponte annuelle qu’ils effectuent. Ces têtards, nés en automne, passeraient la saison rigoureuse sans prendre de nourriture, et se trouveraient aptes à se constituer à l’état d’animal parfait vers la fin de l’hiver. » 320 REV. ET MAG. DE ZOOLOGIE. [Août 1872.) III. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX Lettre à M. de Lablanchère, auteur de Y Esprit des pois¬ sons , par M. F. Lecoq. — Broch. in-8. Versailles, 1872. Dans cette lettre, écrite avec beaucoup de mesure et d’esprit, M. L. Lecoq revendique avec juste raison la priorité de la découverte de la nidification des Epinoches. Il montre qu’ayant fait cette observation en 1815, à l’âge de dix ans, il Ta publiée en 1844, deux ans avant l’appa- rition d’un mémoire de M. Coste, lu à l’Académie des sciences le 18 mars 1846. Il faut lire la curieuse correspondance à laquelle celte intéressante découverte a donné lieu, l’incrédulité de certains journaux de l’époque, et la piquante polémique qui en est résultée ; tout cela est vraiment très-intéressant, et l’on peut dire, à juste titre, que M. Lecoq l’a présenté d’une manière assez attrayante pour que celui qui a com¬ mencé à parcourir ces notes soit engagé à les lire en entier et à s’en applaudir. G. M. Matériaux pour la Paléontologie suisse , ou recueil de mo¬ nographies sur les fossiles du Jura et des Alpes , par F. J. Pictet. 5e série; 9e, 10e et 11e livr. ; in-4°. Genève. Iconographie photographique des centres nerveux , par J. Luvs. lre livr.; in-4°. Paris. Les origines animales de l'homme éclairées par la physio¬ logie et l’anatomie comparatives , par M. le Dr Durand (de Gros); in-8°. Paris, 1871. l'ARIS. — Imprimerie de Mme Ve Bouchard-Huzard, rue de l’Éperon TRENTE-QUATRIÈME ET TRENTE-CINQUIÈME ANNÉES. — SEPTEMBRE 1872. I. TRAVAUX INÉDITS. Causeries ornithologiques, par M. J. Vian. Faucon pèlerinoïde. — Pie-grièche à queue rousse. — Pie-grièche rousseau. Faucon pèlerinoïde, Falco peregrinoides , Kaup; F. com - munis minor, Schleg. Nous avons annoncé dans cette revue, en 1867, la cap¬ ture faite dans les derniers jours d’avril, aux environs de Milan, d’un Faucon pèlerinoïde et provoqué l’admission de cet oiseau d’Afrique dans la faune européenne. Depuis nous avons reçu un autre sujet qui ouvre à l’espèce la faune française; il a été capturé en septembre 1871, près de Vence-Cagnes (Alpes-Maritimes). Il n’est pas adulte, mais il n’a plus son premier plumage; il entre dans son deuxième automne et commence sa seconde mue. Le sexe n’a pas été constaté, mais quelques plumes neuves de la livrée future accusent fortement une femelle. Nous nous dispenserons de le décrire, la description*que nous avons donnée en 1867 lui étant applicable presque sur tous les points. Comme dans nos trois autres sujets d’Italie, d’Algérie et du cap de Bonne-Espérance, la première rémige est plus longue que la troisième, c’est un des carac- 2e série.' T. xxiii. Année 1872. 21 322 rev. et mag. de zoologie. ( Septembre 1872.) tères qui différencient le Faucon pèlerinoïde de l’Al- phanet. Nous devons à l’obligeance de M. Lacroix, de Tou¬ louse, la communication d’un deuxième Faucon pèleri¬ noïde, capturé en France. Cet oiseau a été tué par lui dans les environs de Toulouse, en novembre 1869 ; il est, pour les dimensions et la coloration, semblable à nos deux sujets européens et nous paraît être une femelle. Enfin, M. Marmottant a acquis récemment du succes¬ seur de M. Philippe, naturaliste, à Bagnères-de-Bigorre, deux Faucons pèlerinoïdes, tués dans les Pyrénées; la mort de M. Philippe n’a pas permis de recueillir les cir¬ constances des captures, mais la mise en peau toute par¬ ticulière de M. Philippe, son étiquette trouvée dans l’in¬ térieur des peaux, confirment la déclaration du vendeur sur l’origine des oiseaux. Le sexe n’a pas été relevé par le préparateur, mais l’un est une femelle, semblable à notre oiseau des Alpes-Mari¬ times, l’autre est un mâle adulte, parfaitement caractérisé; voici la description de ce dernier : Faucon pèlerinoïde, adulte. Dessous des yeux et larges moustaches noirâtres; tout le dessus de la tête d’un brun bleuâtre, un peu plus sombre au centre des plumes, et lavé de roussâtre en demi-couronne à la nuque; cou¬ vertures alaires, dos et suscaudales d’un cendré bleuâtre, rembruni vers la tête et pâle vers la queue, avec barres transversales brunes et rachis noir; rectrices en dessus d’un cendré bleuâtre, avec bandes transversales noirâtres et une bande terminale fauve, en dessous d’un blanc grisâtre barré de brun ; ces bandes augmentent de largeur de la base à l’extrémité de la queue; joues, gorge et poi¬ trine d’un blanc fauve, cette dernière semée de larmes noires très-fines; les autres parties inférieures d’un blanc lavé de fauve et de bleuâtre, avec bandes transversales, noires sur le ventre et les flancs, nébuleuses et plus dis- TRAVAUX INÉDITS. 323 tancées sur l’abdomen et les souscaudales ; plumes axil¬ laires et couvertures subalaires d’un blanc fauve, rayé transversalement de traits noirs affectant la forme de deux arcs réunis; culottes d’un cendré bleuâtre, avec rachis noir et bandes transversales nébuleuses; bec brun avec la base jaune; cire et pattes jaunes; ongles noirâtres; aile 0m, 29; queue 0m, 13; tarses 42 mill.; doigt médian 53 mill., dont l’ongle 16. En présence de ces cinq captures faites en Italie et en France, on ne peut refuser au Faucon pèîerinoïde une place dans la faune européenne et dans la faune française ; il est même probable que son apparition dans nos limites géographiques aurait été constatée assez fréquemment s’il n’avait pas été confondu avec le Pèlerin ou avec le Hobereau. Pie-grièche a queue rousse, Lanius phœnicurus, Pall. Bonaparte, dans le Conspectus et dans le catalogue Parzudaki, et O. Des Murs, dans Y Encyclopédie d’histoire naturelle, ont admis la Pie-grièche à queue rousse, dans la faune européenne; de Selys-Longchamps, dans sa lettre sur le catalogue, a contesté cette introduction comme pré¬ maturée; enfin, Bonaparte l’a maintenue sur le motif que cet oiseau aurait été tué en deçà de nos limites euro¬ péennes. Nous ne pouvons apporter, pour la solution de cette question, que des probabilités; mais, en suivant l’étude de l’oiseau, nous avons rencontré des erreurs et une confusion qu’il nous paraît utile de signaler. Nous avons reçu, il y a quelques années, deux Pies- grièches à queue rousse, c? et Ç adultes, tuées le 25 avril 1866, dans le Turkestan, en vue des rives orien¬ tales de la mer Caspienne; il est donc présumable que l’espèce niche dans ces localités. Pour un oiseau migrateur, traverser la mer Caspienne, ou la remonter sur moitié de 324 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1872.) sa longueur, c’est une promenade; nous sommes donc assez disposé à croire, comme le prince Bonaparte, que cet oiseau doit, au moins par erratisme, franchir quel¬ quefois les limites de l’Europe. Aussi, nous le surveillons dans les arrivages d'Orient, et nous cherchons à en com¬ pléter la connaissance par l’adjonction ou l’examen de nouveaux sujets; mais partout, dans les collections comme dans le commerce, nous rencontrons, sous L’étiquette de Lanius phœnicurus, un oiseau voisin, mais incontesta¬ blement distinct, le Lanius superciliosus de Latham; nous allons donc essayer de dissiper la confusion qui existe entre ces deux espèces et les nuages qui enveloppent cha¬ cune d’elles. Une première erreur de Bonaparte et de Des Murs a été d’attribuer à Gmelin la découverte et la dénomination de la Pie-grièche à queue rousse; c’est, en réalité, Pallas qui l’a découverte et lui a donné le nom de Lanius phœni- curus. Le sujet sur lequel reposent jusqu’à ce jour toutes les descriptions et diagnoses a été capturé par Pallas, le 4 juin 1772, sur la montagne Adon-Schoîo, entre l’Ornon et la Borsa, au sud du lac Baical, en Daourie. Pallas l’a publié une première fois dans l’appendice de ses voyages en 1776, et une seconde dans la Zoographia en 1811. Voici le premier texte, dont le second est à peu près la répétition : « 6° Lanius phœnicurus. Magnitudo et faciès collurio- « nis. Corpus supra gryseo rufescens, fascia per oculos « nigricante, subtus lutescente albidum. Cauda longa, « rotundata, tota cum uropygio intense rufa. « In rupestribus ad Ononem semel observata vere; sed a specimen periit, antequam accuratior descriptio fieri « posset. » Le lieu et la date de la capture sont précisés dans le texte des Voyages. Ainsi le sujet de Pallas a été perdu, et la courte des- TRAVAUX INÉDITS. 325 cription qu’il en donne est la reproduction d’une note, mais chaque mot porte, et l’ensemble représente incon¬ testablement la Pie-grièche à queue rousse, adulte au printemps. En 1871, Latham, dans son Synopsis of birds , a repro¬ duit la description de Pallas, sous le titre de Rufous tailed Shrike. Gmelin est arrivé seulement en troisième ordre en 1789, dans le Systema naturœ , 13e édition, et il n’a été, dans cette circonstance, que simple compilateur, comme le prouve la citation du texte, page 309 du premier volume : « Lanius phœnicurus. Lanius fascia per oculos nigri- « cante, corpore supra ex gryseo rufescente, subtus ex « lutescente albido, cauda îonga rotundata et uropygio « intense rufis, Pall., ltin.,\\I, p. 363, n° 6. cc Rufous-tailed Shrike, Lath. Syn ., I, p. 166, n° 14. es rémiges sont étagées par 2e et 3e à peu près égales, âe, lro et 5e aussi presque égaies, 6e, TRAVAUX INÉDITS. 327 7e, etc.; les rectrices latérales sont en retrait de leurs voi¬ sines de0m,007 et des plus longues de 0m,011 ; la queue est arrondie. On pourrait prendre comme diagnose de cet oiseau : penne bâtarde du tiers au moins de la première rémige, qui égale la 5e; les 2e et 3e les plus longues ; queue unico- lore, arrondie, avec les rectrices latérales en retrait des plus longues de 10 à 12 mill. seulement; vertex et queue roux de rouille, dos gris roux; miroir blanc sur l’aile, c? adulte Synon. Lanius phœnicurus , Pall., Itin. (1776), zoogr. (1811); Gmel. Syst. nat. (1789); O. Des Murs, Encycl . (1853). Rufous-tailed Shrike , Lath., Synop . (1781); Enneoctonus phœnicurus , Bp. Consp. (1850), Otomela phœnicurus , Bp. catal. Parz. (1856). Pie-grièche rousseau, Lanius super cilio sus, Lath. Pour cet oiseau aussi, nous avons à relever une erreur originelle; son premier éditeur n’est pas Latham, comme Schlegel et Bonaparte l’ont supposé, mais Levaillant ; c’est ce dernier qui, le premier, en 1799, en a donné une des¬ cription et une figure dans son Histoire naturelle des oiseaux d’ Afrique, tome II, page 60 et planche lxvi, sous le nom de le rousseau. La planche et la description repré¬ sentent assez bien le mâle adulte, et, malgré le titre de l’ouvrage, Levaillant déclare que le sujet qui lui a servi de typejui a été donné par Temminck, comme capturé dans l’île de Java. Latham l’a publié sous le nom de Lanius superciliosus , non pas dans Xlndex ornithologicus de 1790, mais seu¬ lement dans le Supplément de 1802. Enfin c’est X Enneoctonus superciliosus de Bonaparte, Conspectus, page 363, n° 8. Nous avons eu entre les mains un grand nombre de sujets de cette eepèce, tous adultes, capturés à Kulsuk, au sud 328 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1872.) du lac Baical, dans les premiers jours de juin 1870 et dans les derniers jours de mai 1871 . Il est présumable que cet oiseau, rencontré à Java et dans les parages du lac Baical, remonte, annuellement, pour nicher du sud au nord de l’Asie; l’Europe ne doit pas entrer dans son itinéraire, mais cependant nous ne devons pas désespérer de le ren¬ contrer dans nos limites, car c’est de la Sibérie et surtout des régions méridionales du lac Baical que nous arrivent jusqu’en France des Canards, des Merles, des Bruants, des Bouvreuils de l’Asie méridionale. En attendant des sujets d’Europe, voici la description de l’oiseau, d’après les dé¬ pouilles et d’après les notes du préparateur, qui toutes constataient le sexe. Pie-grièche rousseau, c? adulte, au printemps. Croupion roux de rouille ; les autres parties supérieures d’un roux assez vif sur la tête, un peu moins sur le dos, et rembruni sur les rectrices, qui sont grises en dessous et terminées par un trait à peine plus pâle; bandeau noir se prolongeant, à travers les yeux, des narines jusqu’au delà des oreilles; bandes sourcilières blanches, se réunissant sur le front; ailes brunes, sans miroir, avec bordures rousses aux petites et moyennes couvertures et aux rémiges ter¬ tiaires, et filets de même couleur aux autres rémiges ; gorge, plumes axillaires et couvertures subalaires d’un blanc lavé de roux, les autres parties inférieures d’un roux clair, mais assez vif sur la poitrine et les flancs; bec d’un brun bleuâtre; pattesbrunes ; envergure 0m, 278 mill. à 0m,287; longueur, de 0m,198 à 0m,203; aile fermée, 0m,86. Pie-grièche rousseau, p adulte, au printemps. Pour les parties supérieures, elle ne diffère du mâle que par des teintes à peine moins vives ; la bande sour- TRAVAUX INÉDITS. 329 cilière moins apparente ne s’étend pas sur le front ; le bandeau, qui est brun, ne commence qu’à l’angle externe de l’œil; les parties inférieures, presque aussi colorées que celles du mâle, portent sur les côtés, depuis le bec jusqu’au croupion, de nombreuses lunules brunes; bec et pattes comme dans le mâle ; envergure, 0m,282; lon¬ gueur, 0m,170 à 0ra,203; aile fermée, 0m,85. Dans les deux sexes l’iris estbrun, la penne bâtarde égale les deux cinquièmes de la première rémige; les rémiges sont graduées comme dans la Pie-grièche à queue rousse, mais la queue est beaucoup plus étagée, et les rectrices sont plus étroites; les latérales sont en retrait de leurs voisines de 0m,012, et les plus longues de 0m, 022. On peut adopter comme diagnose de la Pie-grièche rous¬ seau : penne bâtarde des deux cinquièmes de la première rémige, qui égale la cinquième; les deuxième et troisième les plus longues; bec très-développé; queue unicolore, étagée, la rectrice latérale en retrait des plus longues de 0m,02 au moins; pas de miroir sur l'aile. Toutes les parties supérieures rousses, avec les rectrices rembrunies, cT adulte. Syn. le rousseau , Levaill., Ois. d’Àfr. (1799); Lanius sa- percilicfsus , Lath. Ind. orn suppl. (1802); Enneoctonus superciliosus , Bp. Consp. (1850). L’examen d’un grand nombre de sujets de la Pie- grièche rousseau, ses caractères constants nous ont donné la certitude qu’elle devait être séparée spécifiquement de la Pie-grièche à queue rousse ; mais ces deux espèces, sans être parfaitement semblables dans aucune de leurs parties, ont tant de rapports au premier coup d’œil, qu’il' nous paraît nécessaire, pour mettre un terme à la con¬ fusion, même après les descriptions et diagnoses, de donner un tableau comparatif de leurs caractères diffé¬ rentiels : 330 rev. et mag. de zoologie. ( Septembre 187*2 .) PIE-GRIECHE A QUEUE ROUSSE, MALE ADULTE. 1° Bec moins développé dans toutes ses dimensions, noir. 2° Queue arrondie ; les rec- trices latérales en retrait des plus longues de 12 millim. au plus. 3° Rectrices larges. 4° Aile fermée, 90 à 95 millim. 5° Tarses, 23 millim. 6° Ongles un peu plus courts et plus faibles. 7° Miroir blanc sur l’aile. 8° Pas de bandeau sur le front. 9° Dos gris-roux. 10° Queue roux de rouille. 1 1° Parties inférieures blanches, à peine lavées de fauve. 12° Plumes auxiliaires et cou¬ vertures subalaires blanches. PIE-GRIÈCHE ROUSSEAU. MALE ADULTE. 1° Bec large à sa base et très- fort, d’un noir bleuâtre. 2° Queue étagée ; les rectrices latérales en retrait des plus longues de 22 millim. 3° Rectrices étroites. 4° Aile fermée, 85 à 87 millim. 5° Tarses, 25 à 26 millim. 6° » 7° Pas de miroir. 8° Bandeau blanc sur le front. 9° Dos roux, de même teinte que la tête. 10° Queue d’un roux rem¬ bruni. 11° Parties inférieures, excepté la gorge qui est blanche, d’un roux pâle, mais assez vif sur la poitrine et les côtés. 12° Plumes axillaires et cou¬ vertures subalaires d’un blanc lavé de fauve. Ces caractères différencient aussi les femelles des deux espèces, excepté ceux portant les n03 9 et 10, qui sont peu sensibles chez elles, et les nos 7 et 8, qui manquent com¬ plètement. Un caractère particulier aux femelles, et que j’ai retrouvé sur toutes, c’est que la femelle de la Pie- grièche rousseau a les parties inférieures beaucoup plus lunulées que celles de la Pie-grièche à queue rousse. TRAVAUX INÉDITS. 331 Étude des genres Teinostoma, Cyclostreha et Skenea, par le Dr Jousseaume. Depuis plusieurs années nous avons reçu de localités différentes un certain nombre de toutes petites coquilles, trouvées le plus souvent dans les sables du rivage. Il y a quelque temps, voulant les sortir de l’obscurité dans la¬ quelle nos faibles connaissances les avaient laissées, nous nous entourâmes des principaux documents relatifs à leur étude. Nous espérions que les travaux de M. Fischer, publiés en 1857 , dans le Journal de Conchyliologie , et la monographie des genres Cyclostrema, Adeorbis et Teino- stoma, par M. Arthur Adams, faisant partie du Thésaurus Conchyliorum de Sowerby, nous dispenseraient de faire des recherches dans les ouvrages plus anciens, et nous permettraient de grouper et de déterminer les quelques espèces que nous possédions. Cne étude sérieuse des travaux que je viens de citer nous permit de déterminer un certain nombre d’espèces avec assez de facilité; mais, lorsqu’il nous fallut les grouper par genres, cela nous fut impossible ; nous étions obligé de séparer des coquilles qui semblaient sorties d’un moule analogue, et de réunir des espèces qui n’avaient entre elles que de faibles liaisons. Accablé, mais non re¬ buté, nous allâmes, dans les auteurs plus anciens, à la re¬ cherche des espèces appartenant à ces différents genres; nous les avons trouvées, malgré leur peu d’analogie, dis¬ séminées dans les genres Hélix, Turbo , Serpula, Solarium , Rotella , Delphinula, etc., etc. Ceci n’a, du reste, rien qui doive étonner, si l’on songe au petit nombre d’espèces connues à cette époque, et à la crainte qu’on avait alors de multiplier les genres; ce n’est certainement pas le reproche que nous adresserons aux auteurs mo¬ dernes, qui semblent accepter tous les genres connus, et qui, sans effort, parviennent à les faire suivre d’un cer- 332 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1872.) tain nombre d’espèces. Aussi voyons-nous journellement des coquilles placées dans un genre en être distraites, sans autre raison qu’une appréciation personnelle, pour être classées dans un autre. Les petites coquilles qui font, en ce moment, l’objet de notre étude sont certainement celles qu’on a le plus tourmentées, et pour lesquelles on admet presque tous les genres que l’on a créés successivement, et qui reposent sur des caractères presque insignifiants, tels que celui qui consiste dans le plus ou moins de transparence de la co¬ quille, seul caractère qui distingue le genre Adeorbis du genre Vitrinella. Lorsque nous avons cherché les caractères distinctifs des Adeorbis et des Cyclostrema, genres admis par tout le monde, et qui semblent avoir été étudiés avec le plus grand soin, nous avons bien trouvé une description don¬ nant, à propos de chaque genre, les caractères qui lui ap¬ partiennent; mais généralement on reste silencieux sur les caractères différentiels. Voici comment M. Fischer s’exprime à ce sujet : Genre Cyclostrema. — Coquille orbiculaire, déprimée, profondément ombiliquée ; spire courte ; tours de spire cancellés ; ouverture arrondie ; péristome non inter¬ rompu, aigu. Genre Adeorbis. — Coquille profondément ombili¬ quée, paucispirée, lisse ou striée, le dernier tour plus ou moins anguleux ; ouverture transversalement ovale ; pé¬ ristome non continu; bord droit, simple ou aigu. Nous ne trouvons dans ces deux diagnoses qu’une seule différence, c’est la présence du péristome continu dans l’une et interrompu dans l’autre. M. Arthur Adams, dans le Thés. Conc ., vol. III, p. 253, fait observer, après avoir donné la diagnose du genre Adeorbis, que la principale différence de ce genre et des Cyclostrema consiste dans l’apparence plus ou moins trochiforme de la coquille, dans les tours de spire qui TRAVAUX INÉDITS. 333 sont lisses ou ornés de stries spirales, et spécialement dans le péritrème qui n’est pas circulaire et continu. Je laisse de côté le caractère plus ou moins trochi- forme de la coquille, ainsi que celui tiré de la présence ou de l’absence de côtes ou de stries, et je viens au carac¬ tère principal, celui d’un péristome continu dans un genre et interrompu dans l’autre. C’est assurément un excellent caractère, à l’aide duquel on pourrait, dans tous les cas, distinguer ces deux geures. Malheureuse¬ ment, il n’existe pas, et toutes les espèces des deux genres que nous avons pu examiner avaient un péristome continu ; du reste, nos deux savants collègues ont eux- mêmes si peu observé ce caractère, qu’il suffît, pour s’en convaincre, de jeter les yeux sur leurs travaux, où l’on verra les Adeorbis Beaux, Schrammi et Verreauœii de M. Fischer rangés parmi les Cyclostrema par M. Arthur Adams. Du reste, nous ne voyons pas ce que la science a gagné dans les divisions et subdivisions d’un si petit nombre d’espèces, dont on connaît à peine les animaux, et qui, lorsqu’on examine la coquille, offrent une telle analogie, qu’il est impossible de ne pas les réunir toutes dans un genre unique. Aussi, malgré la persistance des auteurs à conserver ces deux genres sans raison plausible, n’en ad¬ mettrons-nous qu’un seul , et placerons-nous le genre Adeorbis en synonymie du genre Cyclostrema. Nous pourrions dire la même chose des genres Spira et Pseudorotella, que nous placerons, en synonymie, le premier du genre Skenea , et le second du genre Teino - stoma. D’après ce que nous venons de dire, voici, pour toutes les petites coquilles qui nous occupent, les trois genres que nous acceptons : Teinostoma , Cyclostrema et Skenea . Nous ne croyons pas que dans l’état actuel de la science, il soit possible d’étendre davantage cette division ; il est probable que des études sérieuses de l’animal et la dé- 334 rey. et mag. de zoologie. [Septembre 1872.) couverte d’espèces nouvelles viendront, dans un temps qui n’est peut-être pas très-éloigné, changer notre ma¬ nière de voir, et que nous nous étonnerons nous-même d’avoir placé à côté les uns des autres des animaux que la nature avait éloignés. Peu importe, nous aurons en¬ core rendu un service réel à la science, si, avec les matériaux que nous avons entre les mains, nous avons construit un édifice qui puisse résister quelque temps aux orages scientifiques. Les coquilles de ces trois genres sont faciles à recon¬ naître : 1° à la petitesse de leur taille, c’est à peine si les plus grands individus atteignent 1 centimètre (je ne parle ici que des espèces vivantes, car nous en connaissons de fossiles qui ont 5 à 6 centimètres de diamètre) ; 2° à leur forme orbiculaire, avec une spire en générai aplatie et composée de trois à quatre tours seulement; 3° à leur couleur d’un blanc de porcelaine si le test est épais, ou d’un blanc vitreux; lorsqu’il est mince; ce n’est que par exception qu’on rencontre quelques espèces d’un brun-grisâtre, jaunâtre ou brun-rougeâtre; 4° à l’ombilic large, ou recouvert, dans certaines espèces, par une callosité; 5° au péristome continu, droit et sans bourrelet. Nous allons maintenant donner succinctement les carac¬ tères qui différencient ces trois genres les uns des autres > nous réservant, dans une étude postérieure, de donner, à propos de chaque genre en particulier, une description plus détaillée, que nous ferons suivre de l’énumération de toutes les espèces qui nous sont connues. Genre Teinostoma. — Caractérisé par l’épaississement du bord columellaire, qui se rejette sur l’ombilic en for¬ mant une callosité qui fend à l’obturer complètement. Genre Cyclostrema. — Caractérisé par un ombilic largement ouvert, par les tours de spire s’embrassant dans une grande étendue et par un péristome un peu an- TRAVAUX INÉDITS. 335 guleux en haut et en dedans, le bord supérieur dépassant de beaucoup l’inférieur. Genre Skenea. — Caractérisé par son ombilic large¬ ment ouvert, par ses tours de spire arrondis, se tou¬ chant à peine, et souvent disjoints près de l’ouverture, et par un péristome circulaire, le bord supérieur dépassant peu l’inférieur. Nous aurions bien voulu éviter l’écueil contre lequel nos faibles connaissances viennent se briser, en gardant le silence sur la place que ces animaux doivent occuper dans l’ordre zoologique; viennent-ils, suivant l’opinion généralement admise, à côté des Delphinula , après le genre Liotia ; ou bien doit-on les considérer, comme cela a été écrit, comme des Rissoa aplatis, et les placer, ainsi qu’on l’a fait pour les Skenea , à côté de cette intéressante famille; ou les ranger parmi les Truncatellidées avec Philippi, qui a observé l’animal d’une espèce de ce genre. Il est vrai que ce savant naturaliste a placé, dans le genre Delphi- nula , d’autres espèces de ce groupe. Nous avouons, mal¬ gré notre incertitude à ce sujet, que nous sommes d’un avis un peu différent, et nous placerons ces trois genres réunis dans une même famille à côté des Evomphalus et des Discohelix. Nous allons donner la description de quelques espèces appartenant aux genres Teinostoma et Cyclos tréma , et dans un prochain travail nous dresserons un catalogue de toutes les espèces non douteuses, en donnant, à propos de chaque espèce, tous les renseignements que nous au¬ rons pu nous procurer. 1. Teinostoma Morlierei. — PI. xvm, fig. 4. Coquille petite, orbiculaire, aplatie, semi-opaque et d’un blanc laiteux; sa face supérieure est un peu con¬ vexe et l’inférieure presque plane. A son centre, on aper¬ çoit un cmbilic étroit et presque complètement recou- 336 rev. et ma g. de zoologie. ( Septembre 1872). vert, chez îes sujets tout à fait adultes, par une callosité qui part du bord columellaire. Sa surface paraît lisse; mais avec une forte loupe on y découvre des stries circu¬ laires, fines, régulières et presque effacées, surtout à la face supérieure, où elles ne sont visibles que chez les sujets non roulés. Il est assez fréquent de rencontrer des individus usés par les sables de la plage, qui n’offrent au¬ cune trace de stries. La spire est composée de quatre tours arrondis et aplatis de haut en bas, aplatissement toujours plus mar¬ qué à la face inférieure; ils croissent d’une manière ré¬ gulière et assez rapide, en se recouvrant les uns les autres par leur partie extéro-inférieure. La suture qui les sépare est assez bien marquée, étroite, et bordée, en dehors, d’un petit liséré assez saillant. L’ouverture, de forme arrondie et un peu triangulaire, occupe un plan oblique à l’axe; elle est très-faiblement échancrée par l’avant-dernier tour; son péristome con¬ tinu, droit, assez épais et mousse, présente un bord su¬ périeur convexe qui dépasse l’inférieur, également con¬ vexe, alors que l’externe est légèrement échancré. A l’u¬ nion du bord inférieur et du bord columellaire, on aperçoit un épaississement considérable qui borde l’ombilic et finit, avec l’âge, par l’obturer presque complètement. Le bord columellaire, plus épais que les précédents, se relie à une incrustation que l’on aperçoit sur l’avant-der¬ nier tour, et qui vient s’unir en haut au bord supérieur, en formant dans l’ouverture une gouttière assez appa¬ rente. Dimension : grand diamètre, 3 1/2; petit diamètre, 3; hauteur, 2 mill. Nous dédions cette espèce à M. Morlière, qui l’a en¬ voyée à notre ami, M. Chaper, dans un petit sac de sable coquillier ramassé sur les rivages de la Martinique. Nous avons vu également, à LÈcole des mines, un indi- TRAVAUX INÉDITS. 337 vidu de cette espèce, dont M. Deshayes avait signalé la Sicile comme lieu de provenance. Le T. Morlierei a quelque ressemblance avec l’espèce fossile à laquelle M. Deshayes a donné le nom de T. tenui- costata , mais il est moins grand, plus aplati, et les stries de la surface sont moins apparentes; le petit liséré qui borde la suture est également moins accentué. 2. Teinostoma Punctatum. — PI. xvm, fig. 5. Coquille un peu plus petite et plus globuleuse que la précédente, solide, semi-opaque et d’un blanc jaunâtre; sa forme est celle d’une rotella en miniature; sa face in¬ férieure, moins convexe que la supérieure, est percée, au centre, d’un ombilic presque complètement recouvert par une callosité qui part du bord columellaire; à la loupe, on découvre, dans cette petite coquille, des stries circulaires nombreuses, très-fines, presque effacées à la périphérie, et toujours un peu plus fortes et plus apparentes près de la suture et autour de l’ombilic; ces stries sont formées par la réunion de petites granulations, ce qui leur donne un aspect moniliforme; lorsqu’on les examine par transpa¬ rence, elles formentun petit pointillé opaquequi se détache nettement sur le fond un peu transparent de la coquille. La spire est composée de quatre tours arrondis, se dé¬ veloppant d’une manière régulière et rapide et s’inclinant légèrement près de la suture, ce qui les fait paraître plus aplatis à la face supérieure ; la suture, très-étroite et li¬ néaire, est bordée, en dehors, d’un liséré filiforme assez saillant. L’ouverture, très-peu oblique par rapport à l’axe, et légèrement échancrée, a la forme d’un ovale arrondi ; le péristome est droit, mousse, assez épais et continu ; son bord supérieur, un peu convexe, dépasse légèrement l’in férieur, et le columellaire présente dans toute son étendue un épaississement considérable, formé aux dépens de sa 2e série, t. xxiii. Année 1872. 22 338 rey. et mag. de zoologie. [Septembre 1872.) partie externe et qui, chez certains sujets, se prolonge en formant au-dessus de l’ombilic une callosité qui le recouvre complètement. Ce bord, par l’intermédiaire d’un bourrelet qu’on observe sur l’avant-dernier tour, se relie au bord supérieur, en formant une petite gouttière qui rend l’ou¬ verture légèrement anguleuse en cet endroit. Dimension : grand diamètre, 2 1/2; petit diamètre, 2 1/4; hauteur, i 1/2 mil!. Cette espèce fut rencontrée sur la plage de File du Prince, par notre ami Calamel , allant à Benguela, où la mort vint priver la Malacologie d’un de ses plus in¬ trépides chercheurs. Le Teinostoma que nous venons de décrire nous pa¬ rait peu éloigné du T. concentricum recueilli au Japon ; mais, indépendamment de la distance qui sépare l’habi¬ tat de ces deux coquilles, il y a encore une différence dans la taille et dans l’ornementation. N’ayant pas entre les mains le T. concentricum , que nous ne connaissons que par la figure qu’en a donnée Sowerby, et une description assez incomplète, il nous est difficile de nous prononcer sans hésitation. {La suite prochainement.) Catalogue des Longicornes récoltés par M. Théophile Deyrolle, en Imirètie, Mingrélie et Géorgie , et des¬ cription des espèces nouvelles, par Henri Tournier. — Voir p. 257-276. 27. Dorcadion modestum, Tour. Annenfeld. $ Long. 12 mill., larg. 5 mill . ; <3 inconnu. Ovalaire ; noir, pattes et premier article des antennes d’un testacé clair, rougeâtre. Tête brillante, finement et peu densément ponctuée, marquée, dans son milieu, d’un fin sillon longitudinal et entre les antennes, au-dessus de leur insertion, d’une dépression transversale; entièrement TRAVAUX INÉDITS, 339 garnie, sur toute sa surface, d’une fine pubescence d’un roux brunâtre, un peu plus serrée et un peu plus foncée sur le vertex de chaque côté d’un sillon médian. Antennes un peu plus longues que la moitié de la longueur totale du corps; premier article très-finement pointillé et médio¬ crement garni d’une pubescence courte, noire; les sui¬ vants recouverts d’une pubescence brunâtre. Prothorax fortement transverse, court, très-faiblement échancré an¬ térieurement, coupé presque droit à son bord postérieur, élargi dans ses côtés en un tubercule court, obtus; sur¬ face faiblement convexe, marquée d’un très-fin sillon longitudinal et, de chaque côté de celui-ci , d’une petite dépression arrondie; ponctuation invisible par suite de la densité de la pubescence qui le recouvre entièrement, celle-ci d’un gris brun soyeux sur toute sa surface. Scutel- lum densément recouvert d’une fine pubescence pareille à celle du prothorax et marqué, sur le milieu, d’un sillon longitudinal très-fin et glabre. Elytres un peu plus larges à leur racine que la base du prothorax, à épaules arron¬ dies, non carénées ; densément recouvertes d’une pu¬ bescence fine et soyeuse d’un gris brunâtre; ornées, cha¬ cune, de deux lignes et de deux taches d’un beau brun velouté, formées par une pubescence soyeuse et cou¬ chées ; la première de ces lignes est juxta-suturale et ne laisse sur la suture qu’une ligne très-étroite de la couleur foncière; elle prend naissance un peu au-dessous du scu- tellum sans toucher celui-ci, s’étend jusqu’à l’extrémité, où elle s’élargit et remonte en forme de crochet; la se¬ conde est plus large que la première, couvre tout le repli latéral en laissant cependant le fin rebord externe de la couleur foncière; les deux taches sont placées à la racine desélytres; la première courte ponctiforme est près du scutellum, la seconde prend naissance à côté de l’angle huméral et s’étend sur un cinquième de la longueur des élvtres. Dessous du corps peu brillant, densément et très-finement recouvert d’une pubescence grise. Pattes 340 rev. et mag. de zoologie. ( Septembre 1872.) finement recouvertes d’une pubescence d’un gris jau- nâtre. Rapports et différences. — J’avais d’abord cru reconnaître dans cette espèce la 2 du D. auratum mihi, mais, après un examen attentif, j’ai été obligé de la séparer, ne trouvant en rapport aucun des principaux caractères; la forme du prothorax surtout est totalement différente ; la pubescence de cette espèce a un aspect particulier que je ne retrouve chez aucune autre, elle est si fine et si couchée sur les élytres, quelle ressemble à un enduit verni et brillant ; elle devra se placer près du D. auratum mihi. 28. Dorcadion sericatum, Kryn., Gori. 29. Dorcadion grammophilum, Thoms., Gori. 30. Dorcadion obesuiu, Tourn., Sourram. Long. 23, larg. 10 mill. Noir; tête peu brillante, très- finement coriacée et, outre cela, finement et peu densément ponctuée sur sa face, marquée, sur toute sa longueur, d’un fin sillon médian et, entre les antennes, d’une large mais faible dépression transverse ; entièrement mais peu den¬ sément recouverte d’une pubescence fine et soyeuse d’un brun clair; antennes au plus de la moitié de la longueur du corps, peu fortes; premier, deuxième et racine du troi¬ sième article très-finement recouverts d'une pubescence d’un gris brunâtre, les suivants parsemés d’une courte pubescence noirâtre. Prothorax presque deux fois aussi large qu’il est long, visiblement échancré à son bord an¬ térieur, bisinué à son bord postérieur, bords latéraux élargis de chaque côté en un tubercule obtus, proémi¬ nent; disque peu convexe, assez finement et éparsement ponctué, marqué d’un sillon longitudinal médian, lequel est élargi au tiers antérieur et se termine postérieurement un peu au devant du scutellum en deux fossettes peu pro¬ fondes; au fond de ce sillon existe une ligne très-étroite formée par une pubescence grisâtre ; toute la surface est TRAVAUX INÉDITS. 341 assez densément recouverte d’une pubescence fine, soyeuse d’un brun clair. Scutellum assez grand, triangulaire, re¬ couvert d’une pubescence d’un gris jaunâtre et divisé lon¬ gitudinalement par une fine carène lisse et glabre. Elytres convexes, marquées de trois côtes longitudinales larges et assezsaillantes; l’une, humérale, atteint presque l’extrémité des élytres, elle est forte et bien marquée ; la seconde, un peu au-dessus de celle-ci, atteint environ les 4 cinquièmes de la longueur des élytres; la troisième, plus courte, plus large mais moins prononcée, est placée entre la seconde et le scutellum; surface entièrement et densément recouverte d’une pubescence soyeuse d’un roux brunâtre ; chaque élytre est ornée d’une fine ligne suturale blanche; de deux bandes, l’une humérale, l’autre sur le repli latéral d’un gris jaunâtre doré, de deux lignes étroites et d’une tache d’un noir velours tranchant nettement sur la couleur fon¬ cière ; la première des lignes noires prend naissance à la racine des élytres dans un faible sillon qui existe entre la côte préscutellaire et le scutellum, s’incline un peu vers la suture, puis suit celle-ci jusqu’à l’extrémité, en conser¬ vant toujours entre elle et la ligne suturale blanche un espace de la couleur foncière égal à sa propre largeur; la seconde prend naissance au-dessous de l’angle postéro- externe du prothorax et n’atteint que le milieu de la lon¬ gueur des élytres, elle est parfois accompagnée par quel¬ ques petites taches claires d’un roux grisâtre ; enfin la tache qui est d’un noir moins profond que les deux lignes précitées est située sur le repli latéral au-dessous de la racine de la carène humérale; le dessous du corps est peu brillant, obsolètement ponctué, densément recouvert d’une fine pubescence d’un gris cendré, à l’exception du bord inférieur des cuisses et de la tranche externe des tibias, où elle est un peu plus longue et dorée. Rapports et différences. — Cette espèce a la forme et la taille d’une grande $ du D. cruciatum F., mais elle est encore plus convexe, plus arrondie latéralement, les 342 rev. et mag. de zoologie. ( Septembre 1872.) élytres sont plus tombantes postérieurement, etc.; elle en diffère totalement par le coloris. L’un des deux exem¬ plaires que je possède est d’une taille un peu inférieure à l’autre, les antennes sont proportionnellement un peu plus longues, les tubercules latéraux du prothorax un peu plus saillants, et son disque offre une ponctuation plus grosse. 31. Anaesthetis testacea, Fab. Mingrélie. 32. Agapantbia Osmanlis, Reiche. Mingrélie. 33. Agapanteia Cynàsæ, Germ. Mingrélie. 34. P olygpsia gilvipes, Stev. Routais. 35. Phytæcia cephalotes, Küst. Ratcha. 36. PfîYTÆCiA flayipes, Fab. Persath. 37. Phytæcia grise s cens, Chevr. Bagdad . 3S. Phytæcia ( Cardoria ) scutellata, F. Gori. 39. Rhagium fasciculatum, Fald. Persath. 40. Rhagium bifasciatum, F. Persath. 41. Toxotus biforme, Tourn. Persath. cf Long. 12 mill . ; larg. 4 1/2. $ Long. 22 mill.; larg. 7 1/2 mill. c? Allongé. Noir, une tache sur les élytres à l’angle hu¬ méral, les pattes, moins la racine des cuisses, les ge¬ noux et les tarses; le pygidium, un bord étroit aux trois premiers segments abdominaux, un large bord et les côtés latéraux du quatrième et tout le cinquième d’un rougeâtre testacé. Forme du T. quercus Goet, mais un peu plus grand. Tête assez grosse, terne, finement et densé¬ ment granulée, offrant sur sa surface quelques poils assez longs, très-fins, blanchâtres; creusée, sur son milieu entre les antennes, d’un sillon longitudinal large et assez profond TRAVAUX INÉDITS. 343 qui s’étend sur le vertex jusqu’auprès du bord antérieur du prothorax ; antennes presque aussi longues que les 3/4 de la longueur totale du corps, noires, très-finement re¬ couvertes d’une pubescence soyeuse à reflets pruineux; premier article gros, aussilong environ que le frontest large entre l’insertion des antennes; deuxième beaucoup plus petit; troisième un peu plus long que les deux précédents réunis, quatrième plus court que le troisième, cinquième et suivants graduellement plus longs. Prothorax coupé droit en avant , rétréci antérieurement en une espèce de col court, puis élargi subitement sur ses côtés latéraux en un tubercule arrondi, après lequel il est assez fortement rétréci, puis ensuite droit jusque sur ses angles postéro- externes; bord postérieur assez fortement prolongé dans son milieu en un lobe scuteilaire arrondi, visiblement échancré de chaque côté de celui-ci ; disque terne, fine¬ ment rugueux, marqué, sur toute sa largeur, de deux im¬ pressions transversales, l’une au 1/4 antérieur et l’autre environ aux 3/4 postérieurs de sa longueur; sillonné lon¬ gitudinalement sur son milieu entre ces deux impressions transverses et marqué, de chaque côté de ce sillon, d’un calus brillant peu élevé, moins ponctué que le reste de la surface; depuis l’extrémité postérieure du sillon médian jusque sur le lobe scuteilaire s’étend une faible carène; surface très-parcimonieusement recouverte, comme la tête, d’une pubescence assez longue, soyeuse, blanchâtre, qui ne s’apprécie bien que si elle est vue de profil. Scu- tellum densément recouvert d’une pubescence soyeuse, couchée, noirâtre, à reflets gris. Elytres de moitié plus larges à leur racine que la base du prothorax, à angles huméraux saillants, faiblement arrondis ; rétrécies régu¬ lièrement de ce point à l’extrémité, où elles sont séparé¬ ment arrondies ; surface terne, assez finement coriacée et marquée d’une fine ponctuation qui n’est bien distincte que près de leur racine; peu densément recouverte d’une très-courte et fine pubescence d’un gris jaunâtre. Dessous 344 rev. et mag. de zoologie. (, Septembre 1872.) du corps finement coriacé ; abdomen un peu plus lisse, faiblement recouvert d’une pubescence longue, -soyeuse, blanchâtre. $ . Beaucoup plus grande et plus large que le , entiè¬ rement noire, sans brillant; tête conformée à peu près comme chez le ç?, mais à sillon longitudinal médian beaucoup plus fort et prolongé plus antérieurement; antennes atteignant au plus la moitié de la longueur du corps. Prothorax un peu plus large que long, avec les impressions transverses et le sillon longitudinal médian plus profonds, plus larges que chez le <3 ; les calus placés sur le disque de chaque côté du sillon médian sont aussi plus forts et plus étendus que chez ce dernier; le bord postérieur est plus relevé, les tubercules des bords laté¬ raux sont beaucoup plus proéminents aussi que chez l’autre sexe et dirigés un peu plus en avant. Elytres larges, subparallèles sur les côtés, faiblement rétrécies un peu après les épaules, puis élargies de nouveau un peu avant leur extrémité, où elles sont largement et subcommuné- ment arrondies; la surface est finement coriacée et mar¬ quée, surtout antérieurement et sur les côtés, de rides longitudinales. La pubescence du dessus et du dessous du corps est partout très-fine et très-courte. 42. Enoploderus sanguineus, Fald. lmirêtie. 43. Acmoeops pratensis, Laicht. Persath. 44. Acmoeops collaris, L. Ratcha. 45. Strangalia maculata, Poda. Mingrêlie. 46. Strangalia 4-fasciata, L. Mingrêlie. . 47. Strangalia emmipoda, Friw. Mingrêlie. 48. Strangalia mingrelica, Tourn. Mingrêlie. Long. 8 millim., larg. 2 millim. Ç Pygidium relevé, de chaque côté, en un rebord étroit, échancré à son extré¬ mité. TRAVAUX INÉDITS. 345 Allongée, noire, avec les cuisses, les tibias, le tiers anté¬ rieur des élytres, le bord postérieur du premier segment abdominal, les 2e, 3e et 4° segments abdominaux en entier d’un rouge testacé. Tête densément ponctuée, subrugueuse; antennes des 4[5esde la longueur du corps, noires, brièvement pubescentes, un peu épaissies à leur sommet. Prothorax un peu plus long qu’il n’est large à sa base, coupé droit et finement rebordé à son bord anté¬ rieur; bord postérieur bisinué, finement rebordé, à lobe médian large, tronqué; arrondi sur ses côtés, fortement sinué au devant des angles postérieurs, convexe sur son disque, qui est plus grossièrement et plus fortement gra¬ nuleux que la tête; pubescence noire couchée. Seutellum noir. Elytres un peu plus larges aux épaules que la base du prothorax, trois fois et demie plus longues que lui, peu à peu et régulièrement rétrécies jusqu’à l’extrémité, où elles sont coupées en biais; surface fortement ponctuée près de la base, beaucoup plus faiblement à l’extrémité; couvertes parcimonieusement d’une pubescence mêlée de fîaveet de noir sur le tiers antérieur et noire sur le reste. Pygidium et dessous du corps noirs à pubescence flave ; bord postérieur du premier segment abdominal ainsi que les trois suivants en entier d’un rouge testacé, cinquième entièrement noir ; pattes testacées, racine des cuisses et tarses d’un brun noirâtre. Rapports et différences. — Cette jolie espèce est voisine de la Strangalia Emmipoda Friw., et devra se placer à côté d’elle; cependant elle en est bien distincte par sa ponctuation plus rugueuse, ses pattes entièrement lesta- cées, ses élytres n’offrant cette couleur que surlel[3 envi¬ ron de leur longueur et enfin par le 5e segment abdominal qui est entièrement noir. 49. Leptura scutellata, F. Routais. 50. Leptcra tesserulà, Charp. Ratcha. 346 rev. et mag. de zoologie. ( Septembre 1872.) 51. Leptüra pallidipennis, Toum. Ratcha. c? Long. 12 millim., larg. 3 1\2 millim. $ Long. 15 millim. larg., 4 lj2 millim. Noire, avec les élytres d’un jaune ocre clair unicolore. Tête allongée, finement cha¬ grinée, marquée, dans son milieu, d’un fin sillon longitu¬ dinal, à pubescence un peu longue, jaunâtre ; antennes aussi longues que le corps chez le un peu plus longues que la moitié du corps chez la Ç . Prothorax un peu plus long qu’il n’est large à sa base, élargi de l’avant à l’ar¬ rière, rebordé antérieurement, bisinué postérieurement, à lobe médian large ; bords latéraux faiblement arqués, sinués avant les angles antérieurs qui sont assez aigus; disque médiocrement convexe, marqué d’un sillon trans¬ verse près du bord antérieur et d’un au-dessus du bord postérieur ; surface finement chagrinée, à pubescence longue, fine, jaunâtre. Scutellum presque glabre marqué de quelques points. Eiytres presque de moitié plus larges aux épaules que la base du prothorax, régulièrement rétrécies de l’avant à l’arrière, tronquées un peu en biais à l’extrémité ; assez fortement et assez densément ponc¬ tuées à leur racine ; la ponctuation, qui est presque con¬ fluente transversalement, s’affaiblit peu à peu à l’arrière et devient nulle à l’extrémité; surface parcimonieusement recouverte d’une pubescence fine, courte, couchée, d’un jaune doré. Dessous du corps assez densément recouvert d’une pubeseence soyeuse, d’un gris jaunâtre ; cinquième segment abdominal du simplement échancré à son extrémité et marqué, sur toute sa longueur, d’une large et profonde dépression longitudinale. Rapports et différences. — Cette espèce a tout à fait la forme de la L. tesserula Charp., après laquelle elle doit se placer. Le cependant, est un peu plus allongé, les antennes sont plus longues; elle en diffère encore par une ponctuation plus fine, plus serrée surtout sur les 347 TRAVAUX INÉDITS. élytres, par la couleur de ses téguments qui n’offrent aucune tache ; elle a également des affinités avec la Z. fulva de Geer, mais s’en distingue facilement par sa forme. Chez notre L. pallidipennis cT, le 5e segment abdominal est simplement échancré à son extrémité, tandis que chez la L. fulva de G., les côtés de l’extrémité de ce même segment sont prolongés en une sorte de pointe frangée. 52. Leptura fulva de Geer. Yar. minor. Persath. 53. Leptura distincta, Tourn. Persath. ç? Long. 13 millim., larg. 3 i[2 millim. Ç inconnue. Corps allongé; noir, avec une tache roussâtre sur chaque élytre. Tête finement chagrinée, marquée d’une dépression transverse un peu au-dessus de l’insertion des antennes et d’un faible sillon longitudinal ; pubescence peu visible, jaunâtre ; antennes atteignant environ les 3[4 postérieurs de la longueur du corps, un peu comprimées et un peu épaissies à partir du 5° article. Prothorax d’un tiers envi¬ ron plus long qu’il n’est large à sa base, faiblement échancré à son bord antérieur, bisinué et rebordé au bord postérieur, à lobe médian large; disque densément et finement chagriné, offrant antérieurement et postérieure¬ ment un faible sillon transversal et sur son milieu une très- faible trace d’une ligne longitudinale glabre; surface à pubescence assez longue, jaunâtre. Scutellum glabre, marqué de quelques points. Elytres d’un tiers environ plus larges aux épaules que la base du prothorax, médio¬ crement et régulièrement rétrécies de l’avant à l’arrière, tronquées un peu en biais à leur extrémité; surface assez fortement, mais peu densément ponctuée à la racine et le long delà suture, plus finement sur la partie postérieure, avec une pubescence courte, couchée, noirâtre; la cou¬ leur foncière de ses organes est noire ; antérieurement et sur chaque élytre près de leur racine, entre l’angle humé- 348 rev. et mag. de zoologie. (Septembre 1872.) ral et le scutellum se trouve une tache en carré irrégulier de laquelle part, à son angle postérieur interne, une ligne qui descend en suivant la suture, sans cependant l’en¬ vahir, jusqu’au cinq-sixième postérieur de la longueur des élytres. Cette tache et la ligne qu’elle émet sont d’un roux grisâtre peu brillant. Dessous du corps et pattes entièrement noirs avec une fine pubescence d’un gris jaunâtre brillant; 5e segment abdominal coupé droit et marqué d’une faible dépression à son extrémité. Rapports et différences. — Cette espèce est excessivement voisine de la L. stragulata Germ., et, à première vue, on la prendrait pour une variété noire de celle-ci, mais on la distinguera facilement à son prothorax passablement plus allongé, plus étroit, moins arrondi sur ses côtés laté¬ raux, au coloris de ses antennes, de ses pattes, etc. ; elle ne pourra pas non plus se confondre avec les variétés noires de la L. cincta F., dont elle est bien distincte par la ponctuation de ses élytres, qui est plus forte, plus espacée, etc. 54. Leptura cincta, F. Persath . 55. Leptura cincta, F. Variété entièrement noire. Persath , Ratcha. 56. Leptura melanota, Faîd. Persath. 57. Vadonia ustulata, Mén. Persath. 58. Anoplodera rufiventris, Tourn. Persath , Koutak. cT Long. 8 1[2 million, larg. 2millim. Ç Long. 13 mil¬ lion, larg. 3 millim. Corps allongé. Tête noire, densément chagrinée; marquée, sur son milieu, d’un sillon longitudi¬ nal plus faible surle vertex qu’antérieurement; parsemée de quelques poils longs argentés; antennes aussi longues ou un peu plus courtes $ que le corps; pubescentes, d’un noir brillant sur les cinq premiers articles, terne sur les suivants. Prothorax noir, tronqué en devant, pas sensiblement rebordé, bisinué à la base, élargi de l’avant TRAVAUX INÉDITS. 349 à l’arrière, faiblement arqué sur les côtés latéraux qui sont faiblement sinués avant les angles postérieurs, ceux- ci obtus; surface médiocrement convexe, très-densément ponctuée sur les côtés, un peu moins au milieu, parsemée de poils longs blanchâtres. Scutellum noir, densément recouvert d’une pubescence grise sur le milieu, d’un blanc argenté sur les bords. Elytres noires, subparallèles, de moitié plus larges aux épaules que le prothorax à sa base, angles huméraux faiblement arrondis ; peu rétrécies de ces angles àl’extrémité, qui est tronquée ; en biais ; surface grossièrement et fortement ponctuée, surtout à la base; parcimonieusement couvertes d’une pubescence courte, couchée, d’un gris argent. Dessous du corps noir chez le <3 ; chez la 2 il est d’un rouge testacé, avec la base du premier segment abdominal et l’extrémité du pygidium noires ; densément recouvert chez !e c? , un peu moins chez la 2 > d’une pubescence grise argentée. Pattes testacées avec la racine des cuisses, les tibias moins leur quart anté¬ rieur, et les tarses, qui sont noirs. Rapports et différences. — Cette espèce a beaucoup d’ana¬ logie, surtout le <3 avec VA. rufipes , Schal, mais en diffère par une forme plus étroite, le scutellum densément recou¬ vert d’une pubescence claire, etc., et par le coloris de l’abdomen chez la ç. 59. Grammoptera lævis, F. Persath. 60. Grammoptera elegans, F. Persath. Ratcha . Hyménoptères nouveaux du bassin méditerranéen, par M. le Dr Dours (d’Amiens). Halictüs bi-maculatus, Dours. Niger, cinereo-hirsutus. Abdomine nigro, aitido, subtiliter punc- tulato, segmentis 2, 3 basi macula aiyea oraatis. Pedibus aigris. 350 rev. et mag. de zoologie. [Septembre 1872.) cinereo-hirsutis. Alis hyalinis splendide iridescentibus, . p anten- nis subtus ferrngineis. naso luteo, tibiis flavo irroralis, tarsis luteis. Long, corps, 8mm; aile, 5mm. Ç . Noire. Tête presque ronde, un peu aplatie sur le chaperon, très-finement ponctuée ; ses poils cendrés, courts, roux sur le labre. Corselet en dessus très-finement ponctué, recouvert de poils cendré roux. Métathorax légèrement tronqué, délicatement strié. Abdomen noir, brillant, nu, excepté sur les deux derniers segments qui sont revêtus d’un duvet très-court, cendré-roux. Base du 2e et 3e segment ornée, sur les côtés, d’une tache assez large d’un blanc de neige. En dessous, la ponctuation est plus grossière et le bord des segments est eilié de poils cendrés. Pattes noires, leurs poils cendrés, roux doré sur le 1er article des tarses en dessous. Les autres articles sont bruns. Ailes transparenies avec des reflets irisés. Point calleux, côte, nervure, bruns. c?. De moitié plus petit que la 9* Antennes ferrugi¬ neuses en dessous à partir du 3e article ; chaperon un peu proéminent, son bout libre jaune ferrugineux. Poils de la face argentés ; cuisses noires ; jambes jaunes aux deux extrémités, tarses entièrement jaunes. Le reste comme dans la $ . Algérie. — Coll. Dours. Lucasîüs N. S. G., Dours. ( Dédié à M. Lucas, le savant secrétaire de la Société enlomolo- gique de France.) Palpes maxillaires de six articles, le 1er le plus long, les suivants allant en diminuant de longueur. Palpes labiaux de k articles, le 1er aussi long que les deux sui¬ vants, 2e 3e, ke égaux entre eux. Labre, vu dessous, proé¬ minent, carré, terminé à chaque bout par une petite dent 9 TRAVAUX INÉDITS. 351 aigue. Antennes à articles peu serrés, légèrement moni- liformes, égaux entre eux à partir du 3e; le 2e plus court que les suivants, cupuliforme. 5e segment de l'abdomen chez les $ pourvu d’une fissure triangulaire, large, d’où s’échappe un aiguillon sans force, semblable à celui des Andrènes. Une radiale allant en s’amincissant à partir du milieu, s’écartant légèrement de la côte, non appendiculée. Trois cubitales fermées : la lre plus longue que les deux suivantes réunies, la 2e presque quadrilatère, recevant, près de la iigne d’intersection de la 2e et 3e, la lre ner¬ vure récurrente un peu flexueuse au bout. 3e cubitale plus large que la 2e, un peu rétrécie vers la radiale, rece¬ vant, passé son milieu, la 2e nervure récurrente, appen¬ diculée. Pattes des çj difformes, tantôt renflées (les postérieures) tantôt munies de poils barbelés ou frisés en forme d’é¬ ventail. Le sous-genre que je propose établit une transition natu¬ relle entre les Halictus et les Systropha. Voir les carac¬ tères de ces derniers. Lucasius (Halictus) clavipes, L. Dufour. PI. xxvm,fig. 5. Niger, cinereo-rufo-vestitus.Abdomine convexo, subtiliter punctu- lato, cinereo-puberulo, segmentis basi niveo-fasciatis, ano fulvo. Pedibus nigris rufo-ferrugiueopilosis; alisfumatis; venis testaceis. 2 cT, tibiis posterioribus crassissimis, fulYO-penicillatis, tarsis ultimis ferrugineis, 1° tarsorum iutermediorum articulo pilis nigris rigidis barbato-, 1° posticorum basi longo, lioeari, apice dilatato. Ç . Noire. Antennes noires; face et corselet assez densé¬ ment ponctués, leurs poils cendré roux. Abdomen en dessus convexe, allongé, très-finement ponctué, recouvert, sur le 3e et 4e segment, d’un léger duvet formé de petits poils blancs de neige. 5a segment et anus garnis de poils roux doré. Base des 2e, 3e, 4e segments ornée d’une bande de poils couchés, d’un blanc de neige. En dessous 352 rev. et mag. de zooLOGit. ( Septembre 1872.) le bord des segments est testacé (chez les vieux sujets?) et garni de longs cils roux. Pattes noires, leurs poils roux un peu ferrugineux. Derniers articles des tarses ferrugi¬ neux. Ailes enfumées; point calleux, côte, nervures testacés. cf. Chaperon noir un peu proéminent, côtés du labre terminés par une petite dent visible, lorsqu’on regarde i’insecte en dessous. 6e segment et côtés de l’abdomen revêtus de longs poils roux. Pattes postérieures difformes : jambes en forme de pyramide, très-épaisses au bout, présentant en dessus, près de l’articulation tibio-tarsienne, une large fossette; elles sont hérissées de longs poils roux doré en dessous et sur les côtés. Tarses ferrugineux pâle. 1er article des pattes intermédiaires barbelé de poils noirs, roides. 1er article des tarses postérieurs filiforme dans ses deux tiers supérieurs, évasé au sommet et garni, ainsi que les suivants, de petits cils ferrugineux. Le reste comme dans la ç . Algérie. — France mérid. Iles de l’Archipel grec. Lucasius Cochlearitarsis, Dours. PI. xxvni, fig. 4. Niger, cinereo-vestitus, uaso produeto luteo. Auteonis nigris sub¬ tus ferrugiueis. Abdomiue nigro, elougato ; segmentis 2, 2 basi api- ceque, reliquis apice solum oiveo-fasciatis. Fedibus ferrugiueo lu- teis, femoribus basi nigris; 1° tarsorum intermediorum longissimo, pallide aureo-ciliato; 2, 3, 4 longis pilis cochleariformibus penicilla- tis, infra albidis, supra ferrugiueis. et 1800, par Amédée Jaubert. Paris, 1821. TRAVAUX IjNEDITS. '+03 « sur les côtes de la mer Noire, aux environs de Trébi- « zonde. Tout le reste de l’année, il n’y a aucune pêche « dans le lac, le poisson disparaissant au fond des eaux, « qui sont très-salées. » Aujourd’hui il en est de même; toutefois j’ai constaté que la pêche durait encore au 15 juin, et des informations que j’ai prises sur les lieux il résulte qu’elle commence en mai: y a-t-il erreur de la part d’Àmédée Jaubert? c’est probable ; ou quelque cause qui nous est inconnue a-t-elle modifié l’époque des migrations de ce poisson? Ce voya¬ geur fait encore erreur en disant que ce poisson, nommé Tarikh à Van, est le même que celui désigné à Trébizonde sous le nom de Khamsi; ces deux espèces n’ont rien de commun. On pêche ces poissons en grande quantité au printemps, du mois de mai au mois de juin, alors qu’ils remontent dans les petits ruisseaux qui se jettent dans le lac. On les prend en barrant l’embouchure de ces ruisseaux avec des nattes faites avec des baguettes de saule, et en battant l’eau en descendant son cours pour forcer le poisson à entrer dans ces pièges. C’est surtout dans un grand ruis¬ seau qui se jette dans le lac, à 2 kilomètres de Van, que se fait la pêche de ce poisson qui est la principale ressource des riverains pendant l’hiver. Au moment de la pêche, on voit des caravanes nom¬ breuses d’ânes et de chevaux que des Arméniens condui¬ sent là pour en rapporter le poisson. On le sale immédia¬ tement, et il est emballé dans des sacs en laine. A cette époque, on voit, le long de toutes les maisons de Van, de longues guirlandes de poissons qui sèchent au soleil, enfilés par la tête et sans autre préparation. Je n’en ai pas goûté préparés de cette façon: mais, lorsqu’il est frais, ce poisson est un mets très-délicat. Quoique cette espèce ait été décrite pour la première lois par Pallas, qui en avait reçu des exemplaires prove¬ nant du lac Gotschka, je crois devoir en publier une 404 rev. et mag. de zoologie. (. Novembre 1872.) courte description dont je dois les éléments à M. le Dr Moreau, qui a bien voulu se charger d’étudier et de dé¬ terminer les échantillons que j’en ai rapportés. Ablette Tarikh, Alburnus Tarichi (Pallas, pl. vm). Cyprinus Tarichi , Pallas. — Cuv. et Val., t. XIII, p.294. Aspius Tarichi , Nordm. Long. 0m,20. Ce poisson a le corps allongé, sa longueur totale éga¬ lant plus de six fois sa hauteur. La plus grande hauteur est au niveau des nageoires ventrales. Le profil du dos est régulier, s’abaissant très-légèrement à partir de l’origine de la dorsale. La ligne latérale a 71 écailles; elle forme une courbe allongée, rapprochée du profil du ventre, vis-à-vis des ventrales et de l’anale; les écailles sont assez minces. La tête est allongée, formant à peu près le cinquième de la longueur totale (0,039). La bouche s’ouvre large¬ ment, la mâchoire inférieure est plus avancée et porte, sur son milieu, un petit tubercule. Dents pharyngiennes minces, aplaties, s’allongeant en crochet taillé en scie sur son bord concave ; au nombre de sept placées sur deux rangées (5-2). Joues non écailleuses. Sous-orbitaires bien dessinés. Yeux grands, leur diamètre faisant un peu plus du quart de la longueur de la tête. Narines ouvertes dans une fossette d’une dimension égale à la distance qui la sé¬ pare du museau. Opercule à bord antérieur droit, ainsi que le bord su¬ périeur qui est le plus court, à bord inférieur plus long que les autres et légèrement oblique d’avant en arrière et de bas en haut, à bord postérieur échancré. Sous-opercule triangulaire, à sommet confondu avec la pointe mousse postérieure de l’opercule. Ils sont, l’un et l’autre, bordés d’une membrane assez large. Préopercule à cinq pores TRAVAUX INÉDITS. 405 muqueux sur son bord inférieur. Inter-opercule allongé, à bord inférieur échancré. Nageoires : Br. 3. — D. \ 1. — A. 12. — C. 19. — P. 16. — V. 9. La dorsale commence en arrière des ventrales et finit au-dessus de l’anus ; son premier rayon est assez court; elle est régulière, semblable à l’anale qui est placée en arrière de la fin de la dorsale. Les pectorales sont as¬ sez courtes et ne dépassent pas le milieu de l’intervalle qui va de leur insertion à celle des ventrales; celles-ci sont assez développées. Le lobe inférieur de la caudale est plus long que le supérieur. La vessie natatoire est longue d’environ 0m,055 et d'une teinte argentée très-brillante. Le péritoine est brunâtre. La coloration de ce poisson est d’un blanc argentin avec le dos légèrement brunâtre. Il appartient certainement au genre Àlburnus, admis par Bleckel et Ch. Bonaparte; il ne peut rester dans le genre Aspius , qui a, suivant Agassiz, une anale longue, ni entrer dans le genre Leuciscus , dont les dents pharyn¬ giennes sont subconiques (Agassiz, description de quel¬ ques espèces de Cyprius du lac de Neuchâtel). Notice sur le genre Caccobius , C. G. Thomson , par Henri Jekel. Ce genre a été établi par C. G. Thomson dans son grand ouvrage, regardé à juste titre comme le plus remar¬ quable monument élevé par un seul homme à la faune d’une contrée : « Skanclinaviens Coleoptera , vol. V,p. 35, » sur l’ Onthophagus Schreberi, avec les caractères suivants : 1° corpus supra nitidum, haud granulatum ; 2° antennœ in fovea anteriore prosterni receptœ ; 3° femora poster iora lœvia ; k° oculi fere plani divisi , parte superiore elongata; 5° prosternum lateribus lineis 3 elevatis. » Cependant , de 400 rev. et mag. de zoologie. ( Novembre 1872.) ces cinq caractères, qui ne sont même pas absolument tous opposables aux six espèces Scandinaves d ’ Onthopha¬ gus qu’il enregistre, il n’y en a quun seul qui lui soit réel¬ lement propre et qui ne se retrouve que chez quatre autres espèces européennes et exotiques, à savoir, la pré¬ sence, aux côtés du prosternum, d’une ligne élevée ou carène supplémentaire longitudinale , un peu oblique, courant entre celle des flancs et celle qui sépare la fovéole antérieure, réunie à elles antérieurement et se terminant sous les angles postérieurs, où elle forme à la base en des¬ sous un angle avec le repli inférieur de ladite base (Jekel). Tous les autres caractères qu’il énumère sont plus ou moins, et alternativement, partagés par une foule d’On- thophagus européens ou exotiques, ce qu’a démontré de Harold dans ses Coleopt., ffefte , I, p. 5, et II, p. 1, etc. — Ce dernier, reconnaissant après moi (Journ. of Entom., I, p. 67), les nombreux services rendus par C. G. Thom¬ son à l’Entomologie par la découverte et l’établissement de caractères remarquables, qui sont le fait d’un obser¬ vateur de premier ordre, a, ainsi que je l’ai fait ponr les Tychides [loc. cit .), démontré que, lorsqu’il s’agirait d’ap¬ pliquer ces caractères absolus de faune locale et restreinte aux Onthophagus du monde entier, il faudrait ou les mo¬ difier ou établir un grand nombre de coupes participant de l’un et de l’autre. C’est ainsi qu’un grand nombre d’espèces, possédant au même degré de profondeur la fossette antérieure , n’offrent que la carène obliquo-transverse qui la sépare de la partie postérieure convexe, on retrouve chez elles le caractère des Scatonomides. C’est alors que de Harold, cherchant, une solution, a trouvé un tout autre caractère, dans l’espérance de séparer plus nettement les Caccobius des Onthophagus , à savoir « le tibia antérieur toujours tronqué carrément , y compris la dent latérale extrême qui n avance jamais obliquement en avant dans les deux sexes ,» comme chez les Chœridium , lequel caractère est opposé à TRAVAUX INÉDITS. ^07 celui de l’immense majorité des Onthophagus et des Coprides proprement dits, qui ont ledit tibia « obliquement tronqué par V avancement de la dent extrême en dehors , et, de plus , souvent êmarginé entre cette dent et l’angle intérieur parfois avancé lui-même très-aigûment. » Mais alors, ce nouveau caractère absolu l’a conduit à étendre ce petit genre à un certain nombre d’espèces ne possédant pas la carène supplémentaire longitudinale des espèces typiques, et qui toutes, à l’exception d’une seule de sa Monographie (t), ne sont pas glabres en dessus comme le Schreberi et ses quatre congénères ci-dessus cités, espèces qui ont entiè¬ rement le faciès, la vestiture et la sculpture de beaucoup d 'Onthophagus. Il reste à savoir si le résultat de cette intelligente dis¬ tinction ne devra pas conduire plus tard à un rapproche¬ ment entre les Onthophagides et les Scatonomides, puisque nous voici en présence d’espèces qui participent des ca¬ ractères des uns et des autres, à savoir la fossette et la carène transverse, et la réduction du dernier article des palpes labiaux (ce dernier même non persistant chez cer¬ tains Onthophagus ), et dont se rapprochent les $ de Can- thidium , par leur tibia obliquement tronqué. Il faudra ensuite considérer, 1° qu’il y a parmi les On¬ thophagus bien des degrés dans l’obliquité de la tronca¬ ture du tibia antérieur, dans son émargination par l’avan¬ cement en dehors de la dent extrême, ou le prolongement plus ou moins aigu de l’angle interne, et que c’est, par¬ fois, plus par l’avancement de ce dernier (Tricornis, Wied., etc.), que par l’obliquité avancée de la dent extrême en question, que l’émargination médiane s’éta¬ blit ; 2° que, si la dent est usée, on reste dans l’indécision, quand l’espèce a la fossette et la carène prosternales bien (1) Plus une subséquente, Coll. Hess., t. VIII, p. 5: Onthoph. castaneus Klug. Monahb. Berl. Akahb., 1855, p. 654. 408 rev. et mag. de zoologie. [Novembre 1872.) prononcées ( Mopsus , F. etc.). Il ne reste plus guère, alors, que la ténuité relative dudit tibia, peu élargi générale¬ ment, et for tement palmé par l'allongement des dents externes plus longues que la largeur de ce tibia , dont la seconde au moins suit l'obliquité de la première ou apicale (Jekel), tandis que, chez les Chœridium et Caccobiens , ledit tibia est court , robuste, anguleusement élargi, à dents courtes triangulaires, jamais plus longues, souvent plus courtes que la largeur du tibia, parallèles à la troncature, droites et per¬ pendiculaires au côté du tibia (Jekel). La dépression fovéiforme transverse placée au sommet du tibia antérieur en dessus entre le calcar et la dent api¬ cale externe, fovéole presque toujours garnie de cils, peut quelquefois tromper, lorsqu’elle est fortement accentuée, et donner à la troncature, lorsque le tibia est vu en des¬ sus, l’apparence d’une émargination, et faire croire à une direction oblique en avant -—faiblement, il est vrai — de la dent apicale. Dans ce cas, il faut inspecter le tibia en dessous; alors on voit, chez les Chœridiens et Caccobiens , que la troncature est coupée carrément à partir de la ca¬ vité d’insertion du tarse, où elle forme un angle droit. Aussi, comme lorsqu’il faudra reviser et nécessairement diviser les anciens Onthophagus , si polymorphes, poly- stictes et polyglyphes, on devra tenir compte de toutes ces modifications et analogies, mon opinion est qu’il eût été préférable de ne laisser dans les Caccobius que les espèces ayant la carène longitudinale supplémentaire au côté du prôsternum, et dont le corps est glabre, avec le métaster- num fortement convexe , subgibbeux longitudinalement au milieu , à peine canaliculè (Div. A. Har. pars), et former un groupe spécial avec celles ne possédant que la carène transverse, et dont le corps — à l’exception de deux es¬ pèces (ex div. A. Har.) — est velu (Div. B. Har.), et dont le métasternum n'est pas élevé longitudinalement au milieu , mais uniformément convexiuscule , à canal médian longitu- TRAVAUX INÉDITS. 409 dînai bien marqué ( Caccophilus , Jekel) et qui lie parfaite¬ ment les Chœridium et Caccobius aux Onthophagus en passant par les Canthidium $ . 1. CACCOBIUS ( str . sens.), C. G. Thomson. Prosternum utrinque tricarinatum, id est præter carinam latera- lem et lineam obliquo-trausversam, carina obliquo-longitudinali antice cum illis juncta, postice cum parte inflexa basi angulum for¬ mante. — Metasternum medio longitudinaliter subgibboso-convexum, obsolète breviterque canaliculatum. Corpus glabrum. — ■ Species hucusque europeæ et asiaticæ. a. — Thorax basi marginatus. 1. Schreberi , Linn., Thoms. — Harold, col. Hefte, II, p. 3. — Europa. 2. MmduSy Menetr., Har., I. c p. 4. — Oriens. 3. Denticollisy Harold, l. c., p. 5. India or., Himalaya (Jekel). b. — Thorax basi immarginatus . 4. Histeroides , Menetr. — Har., I. c., p. 6. — Eur. mer. or. c. — Mar go basalis Ihoracis indescriptus. 5. Jessoensis , Har., L c ., p. 100. — Insula Jesso. Je ne puis classer cette dernière espèce que je ne con¬ nais pas, l’auteur ne disant rien sur la marge basale de son thorax, ni sur ses affinités ni sur la place qu'elle doit prendre dans le classement des espèces de sa Monogra¬ phie, publiée quelques pages plus haut. Il ne dit pas non plus si son corps est glabre ou velu, son silence doit faire croire qu’il est dans le premier cas, sa carène supplémen¬ taire conduit à cette conclusion. Malgré des recherches très -attentives faites sur les 350 espèces d' Onthophagus de ma collection, je n’ai rien 410 hev. et mag. de zoologie. (Novembre 1872.) trouvé à ajouter à celles ci-dessus, bien que, parmi les espèces de l’ancien continent et particulièrement parmi celles assez nombreuses de l’Inde, il s’en trouvât de très- analogues au Denticollis par le port et la sculpture. — J’en conclus que cette coupe est peu nombreuse en espèces, et jusqu’ici limitée justement au fameux chiffre maximum du système quinarien de Mac Leay, si souvent combattu et repoussé (1), repris, développé et appliqué, dans ces der¬ niers temps par Kaup, jusque dans les divisions, immédia¬ tement supérieures à l’espèce, et que, dans sa Monogra¬ phie des Passalides, il élève à la hauteur de Genres. Sans pousser aussi loin la division générique, on peut, tout au moins, reconnaître que, avec une étude approfondie des caractères anatomiques externes, on rencontrera rare¬ ment des séries d’espèces supérieures à ce chiffre exacte¬ ment analogues, et pour lesquelles on pourrait formuler un ou plusieurs caractères communs, toujours accompa¬ gnés d’un faciès particulier subgénérique, divisionnaire ou proto-spécilique. Quelque opinion qu’on se forme sur ce système, on devra admettre que son application par Kaup à la classification des Passalides — si outrée qu’on la trouve — est le résultat d’études consciencieuses, appro¬ fondies, et classant naturellement les espèces. 2. GAGGOPHILUS, Jekel. l’rosternum utrinque bicariuatum, id est præter carinam lateralern , linea obliquo-trausversa divisum : carina longitudinali ut in Scato- (1) Les personnes que cette polémique intéresserait pourront en étudier les diverses phases dans les principaux auteurs ci-dessous; 1° Pour : W. M. Leay, in Horœ entomologieœ , 1819. — N. A. Vi- gors, Trans. Linn. Soc., XIV, p. 395, 599 (1825).— J. J. Kaup, Isis, 1847, I-V, p. 39, 199. — Idem , Arch. f. Naturg ., 1849, 1, p. 237, 199. — ld.} 1850, 1, p. 27, ,199. — Id., Ber!., Ent. Zeitschr., 1871, IV, p. 3, 599, etc., etc. 2° Contre : W. Swaiuson, Fauna Bor. Amer., II, 1831, p. 1, 199. — G. Hartlaub, Arch. f. Naturg., 1848, I, p. 13, etc., etc. TRAVAUX INÉDITS. Ml nom. et Onlhophag. genuinis déficiente. — Metasternum normaliter æqualiter convexiusculum medio iongitudinaliter non elevatum, evi- deuter longe canaliculatum. — Corpus (G. ru/ipennis, Har., casta- neus Klug, Har., exceptis) pilosum. — Species hucusque asiaticæ et africanæ. A l’exception de deux espèces à corps glabre, et qui me paraissent être subgénériquement distinctes et condui¬ sant directement aux Chœridium , ces insectes sont velus comme un grand nombre d ' Onthophagus ) et ne diffèrent réellement plus de ceux-ci que par les tibias antérieurs construits comme chez les Chœridium et Caccobius pro¬ prement dits. A. Species pilosæ (Caccophilus, pr. d.). 1° Àsiaticœ . 1. Himalayanus, Jekel. Ovato-subquadratus, parum nitidus, setosus, obscure virescenti- brunneus, partim submetallescens, lateribus basique angusta thora- cis, liueis alteruis eiytrorum, pygidii margine, metasterno utrinque, segmentis abdominis apice, femoribus tarsisque rufis; capite supra bicarinato, apice bidentato, postice remote leviter, antice profun- dius rugoso-punctato ; thorace antice paulo retuso, subtritubercu- lato, punctis setiferis oblique aciculato-graniferis dense obsito, levi¬ ter canaliculato, omnino rnarginato, basi medio angulatim-lobato ; elytris tenuiter bilineatim striatis, interstitiis biseriatim punctatis, punctis setiferis ; pygidio subopaco punctis distantibus setiferis im- presso. — Long., 7 5/10M; lat., 4 2/lüe‘ raill. — $, Himalaya.— Mus. Jekel. Cette espèce, la plus grande de ce groupe, égale les plus grands individus du Schreberi , et ainsi que les autres espèces velues de la Monogr. Harold, div. B, rappelle par l’ensemble des formes et de la sculpture les espèces velues d’ Onthophagus proprement dits. Sous ce rapport, moins la taille plus petite, son analogie de forme et sculpture avec le fissicornis est assez grande, mais les poils implantés sous les points guillochés (granulo-aciculiformes) du pro- 412 rev. et mag. de zoologie. [Novembre 1872.) thorax sont plus courts, les stries des élytres sont plus évidemment très-finement bicostulées, les interstries plus convexes, plus régulièrement, plus serrément bisériale- ment ponctuées, et la petite soie implantée dans chacun d’eux est plus longue, plus foncée, quoique plus courte que celle du prothorax, car dans le fissicornis celles du prothorax sont très-longues et presque laineuses, tandis que celles des élytres sont très-courtes ; le pygidium est enfin plus large, plus court, etc. Tête à peine plus large aux joues que longue, d’un bronze foncé légèrement verdâtre, noirâtre en avant ; chaperon en demi-cercle irrégulier sinué, fortement re- levé-marginé, obtusément bidenté au milieu, à joues peu anguleuses ; profondément ponctué-rugueux ; carène anté-frontale arquée assez tranchante ; la post-frontale ou occipitale fortement relevée, sinueuse, entière ; occiput récliné, presque lisse, cuivreux. — Prothorax transversal, marginé, coupé presque droit au milieu de son émargina- tion apicale, dont les côtés, remontant aux angles anté¬ rieurs, atteignent au moins le bord supérieur des yeux ; angles obtus; côtés élargis obliquement et assez rapide¬ ment jusqu’au niveau du fond de l’émargination, peu élargis ensuite et presque droits jusqu’aux deux tiers, puis insensiblement et sinueusement rétrécis jusqu’aux angles postérieurs qui sont obtusément arrondis un peu en dedans de l’angle huméral; milieu du dos longitudinalement et faiblement déprimé et canaliculé, peu convexe, légère¬ ment relevé près du sommet en une petite gibbosité si¬ nueuse transverse, se terminant au niveau des côtés du fond de l’émargination apicale en un petit tubercule, et s’élevant au milieu en un lobe arqué en avant et impres¬ sionné par l’extrémité du canal médian; coloré comme la tête, mais les côtés sont assez largement sinueusement, et la base étroitement marginés de roux; les poils sont fauves, peu allongés. — Elytres conjointement, profondé¬ ment etanguleusement émarginéesà leur base, le fond de TRAVAUX INÉDITS. M3 rémargination à la suture atteignant au moins le quart de la longueur latérale; épaules peu saillantes en dedans des angles latéraux subaigus, à peine élargies derrière ceux-ci jusqu’au milieu, puis insensiblementrétrécies,de manière à être un peu plus étroites postérieurement qu’à la base ; sommet transversalement calleux, immédiatement au-des¬ sus de la marge apicale largement tronquée ; les points des interstries, ci-dessus décrits, forment une triple série vers la base chez ceux qui s’élargissent comme de cou¬ tume, et principalement les premier, troisième et cin¬ quième; le sous-huméral, plus élargi encore, est multi- ponctué, granulé vers le milieu, et est le seul qui soit triplé jusqu’à son extrémité; les poils sont bruns et très-courts; la couleur, dans son ensemble, plus claire que l’avant- corps, le fond étant roux, avec des lignes maculées ver¬ dâtres sur les interstries, où le roux envahit çà et là, sur¬ tout vers la base. — Pygidium assez plane, en triangle curviligne arrondi au sommet, anguleux à la base, un tiers plus large que long, à fond brun verdâtre largement mar- giné de roux; points setifères distants; soies jaunâtres très-courtes. — Prosternum bronzé obscur ; fovéole anté¬ rieure marginée ; la carène élevée obliquo-transverse la sépare très-nettement des flancs, qui sont convexes, lisses, ponctués seulement sur leurs côtés, les points flavo-séti- fères; base serrément ciliée de poils fauve doré. — Méso- sternum très-court, linéaire, cinq fois aussi large entre les hanches que long, la suture qui le sépare du métaster- num un peu anguleuse à son milieu ; couvert de légers points pilifères très-fins. — Métaslernum peu convexe, for¬ tement canaliculé longitudinalement, parsemé de points pilifères assez profonds, d’un bronzé verdâtre marginé de roux. — Abdomen roux, segments très-étroits, à base mar¬ ginée de bronzé verdâtre et portant une série de points sétifères. — Pattes d’un bronzé verdâtre, avec les cuisses, surtout les quatre postérieures, roussâtres; hanches ob¬ scures, lisses ; cuisses lâchement et profondément ponc- 414 rev. et mag. üe zoologie. ( Novembre 1872.) tuées, les antérieures subrugueuses; tibias antérieurs ro¬ bustes, insensiblement subtriangulairement élargis, tron¬ qués plus carrément encore que chez Schreberi ; les 4 dents latérales plus larges, plus brièvement anguleuses, à côtés droits se joignant à leur base comme les dents d’une scie, et exactement perpendiculaires au côté ; tarses ténus, d’un roux clair; pilosité jaunâtre à reflets dorés. $ 2. Vulcanus, Fabr., Har., loc. cit., p. 11. — India orient. 3. Indicus, Harold., loc. cit.> p. 12. — Pondichéry, etc. 4. Aterrimus, Harold, loc. cit., p. 9 (nec Fabr.) — India orient. L’auteur nous laisse ignorer quel est le degré d’authen¬ ticité de l’individu de la collection Germar, qu’il décrit comme étant l’espèce Fabricienne, dont le type était dans la collection Daldorf, que je ne sache pas être devenue la propriété de Germar, qui n’acquit que celle de Hübner, selon Schaum. J’avais toujours regardé, comme représen¬ tant V aterrimus de Fabricius (certainement assez mal dé¬ crit pour qu’un certain nombre de petites espèces in¬ diennes puissent presque aussi bien lui convenir), des individus de la taille de Yovatus, se rapportant, du reste, beaucoup à la description de Harold, mais dont la cou¬ leur est d’un noir assez brillant, et dont les pattes seules sont d’un brun roussâtre, et dont le corps noir cadre conséquemment beaucoup mieux avec la description de Fabricius. Ces individus ont les tibias antérieurs très-obli¬ quement dirigés en avant par leur dent terminale qui, comme celles qui la précèdent, est très-longue, le tibia étant lui-même ténu, plus étroit que la longueur de ses épines, enfin véritablement Onthophagus. Jusqu’cà preuve du contraire, je ne puis débaptiser ces individus, les seuls indiens répondant suffisamment aux quelques mots de Fa- TRAVAUX INÉDITS. 415 bricius, ou du moins les seuls à moi connus, n’ayant rien qui s’y oppose, ce qui n’est pas le cas avec l’espèce de M. de Harold. Mon travail était déjà à l’impression, lorsque je me suis aperçu qu’au milieu des innombrables « Berichtigungen et Zusaetze zum Catal. Coleopt., » qui émaillent les Coleopt. Hefte de M. de Harold, cet auteur se corrige (Hefte Y, p. 114), disant que son espèce n’est pas Yaterrimus de Fabr., mais son Pusillus. Or je suis persuadé qu’il n’est pas plus heureux dans sa nouvelle application, car Fabricius dit de son espèce (Suppl. Ent. Syst., p. 36, n° 238) :« Statura omnino C. ovati at triplo minor, » la¬ quelle me paraît être beaucoup mieux représentée par un insecte de ma collection, que j’ai toujours regardé comme tel, et qui, pas beaucoup plus grand que mon Caccobius pullus , et conséquemment beaucoup moindre en taille que les plus petits Ruficapillus (variété généralement au- dessous de la grandeur de son type Ovatus), répond, d’une manière beaucoup plus satisfaisante^ la trop maigre des¬ cription du savant de Kiel, tandis que l’espèce deM. de Harold mesure 2 lignes allemandes, soit près de 5 mill. Mon individu porte à peine 3 millim. 1[2, tandis que Y ovatus ne descend pas au-dessous de 4, et atteint, par¬ fois, près de 6 millim.; il est plus fortement et plus lon¬ guement pubescent, plus trapu; ses élytres sont relative¬ ment beaucoup plus courtes, et son prothorax beaucoup plus lâchement et simplement ponctué, sans la moindre apparence de rugosité ou granulation. Il est, sans doute, encore plus grand que Fabricius ne l’indique; maiscomme il provient, ainsi que mon aterrimus, d’anciennes captures faites sur le continent indien, il se trouve être dans les mêmes conditions que ces espèces fabriciennes qui toutes deux faisaient partie de la collection Daldorf. S’il m’est prouvé plus tard quelle est distincte, je propose, pour mon espèce, le nom d' Ont hop ha g us myrmidon , car c’est un véritable Onthophagus, et l’espèce de M. de Harold 416 rev. et mag. de zoologie. [Novembre 1872.) n’étant ni Yaterrimusy ni le pusillus , je le nomme Haroldi. 5. Pullus, Jekel. Ovatus, breviter setosus, sat nitidus, nigro-piceus vel piceus, pe- dibus elytrisque brunnescentibus, his apice tarsisque rufis; fronte bicarinata ; clypeo marginato, medio paululum emargioato haud bi- dentato ; thorace convexo sat grosse punctato, omuino anguste mar¬ ginato, basimedio obtuse angulato; elytris poslice sat rotundato-an- gustatis, striatis, interstitiis bifariam punctulatis; pygidio convexo remote profundeque punctato. — Long., 3 2/10®'— 3 3/10" ; lat., 2 îyio® mill. — China. c? Capite paulo latiore, carinis minus elevatis, clypeo obtusius emarginato, leviter punctato; tibiis anticis paulo magis elongatis, minus ampliatis. $ Clypeo medio magis emarginato obtuse bidentato , fortius punctato. Du double plus petite que le Vulcanus , dont elle a à peu près les formes'et la sculpture, cette espèce figure parmi les plus petits des Scatonomides ou Onthophagides , car elle dépasse à peine la taille de Y Odontoioma pauxillum ,Bohem. — Tête un peu plus large que longue, peu convexe; joues très-obtusément anguleuses au-dessus des yeux, surtout chez la $ , chaperon relevé assez largement le long de ses bords, fortement, lâchement subrugueusement ponctué chez la moins chez le <$\ front bicaréné; la carène an¬ térieure, suivant presque la courbure du bord du chaperon, se termine brusquement assez loin du bord antéro-interne de l’œil, fortement indiquée chez la $ , plusfaiblement chez le d^la postérieure très-peu arquée dans le sens contraire, plus courte, moins élevée selon le sexe, plus aplatie et plus élargie chez le g , et présentant chez ce sexe, en cet endroit, un espace lisse assez large au milieu de la ponc¬ tuation moins serrée et moins profonde que sur le chape¬ ron (cf $). — Prothorax entièrement et très-finement mar- giné, assez convexe, fortement, peu serrément, assez régulièrement et également ponctué; la soie qui garnit TRAVAUX INÉDITS. 417 chacun d’eux est jaunâtre, peu allongée; angles antérieurs obtus ; côtés sinueusement élargis jusqu’aux deux tiers au moins, puis brusquement, sinueusement et très-oblique¬ ment rétrécis jusqu’aux angles postérieurs, à peine indi¬ qués en dedans de l’angle huméral. — Elytres plus courtes que la tête et le thorax réunis, assez convexes, un peu plus arrondies, rétrécies postérieurement et plus profondé¬ ment déprimées à la suture que chez le Vulcanus , con¬ jointement plus profondément émarginées à la base, le fond suturai de l’émargination atteignant presque le cin¬ quième de la longueur des côtés; un peu plus larges der¬ rière les épaules que le prothorax ; finement striées; stries simples, avec de petits points très-fins, très-brièvement transverses, très-distants; interslries plans, bisérialement punctués, chaque point portant une petite soie jaunâtre, courte. — Pygidium en triangle curviligne, mais presque un tiers plus large que long et étroitement arrondi au sommet, assez fortement convexe, à points plus gros, plus profonds et plus distants que ceux du prothorax. — Ster¬ nums très-lâchement et profondément ponctués ; fossette antérieure du prosternum plus profonde que chez le Vul¬ canus , mais moins fortement carénée-marginée sur son pourtour ; mésosternum moins court que chez celui-ci et la plupart des autres espèces, à peine trois fois aussi large entre les hanches que long, fortement marginé à sa jonc¬ tion au métasternum, à suture droite ; celui-ci marginé, assez convexe, mais non renflé longitudinalement au milieu, comme dans les Caccobius proprement dits, canaliculé. Cuisses 4 postérieures très-lâchement et légè¬ rement, — antérieures plus serrément et plus profondé¬ ment — ponctuées. — Tibias antérieurs triangulairement élargis, plus fortement que chez Vulcanus , à troncature bien carrée, bien droite, fortement marginée en dessous; dents externes trapues, brièvement triangulaires, à pointes obtuses, visiblement plus courtes que la largeur du tibia : 2e série, t. xxiii. Année 1872. 27 418 rev. et mag. de zooeogie. ( Novembre 1872.) la quatrième près du genou petite, obsolète c? ou très- obtuse 9* 2° Africanœ. 6. Fuliginosus* Roth., Har., loc. cit ., p. 10, et VIII, p. 5. — Abyssinia, etc. 7. Signatipennis, Har., loc. cit. , p. 14. — Sénégal. 8. Nigritulus, Klug., Har., loc. cit., p. 15. — Mossambique. 9. Dorsalis (Dej.), Har., loc. cit., p. 16. — Sénégal. 3° Patria ignota. 10. Pünctatissimüs, Har., loc. cit., p. 13. (Sénégal? Harold.) B. Species glabræ (Cacconemus Jekel). 11. Rufipennis, Har., loc. cit ., p. 8. India orient. Cette espèce, qui m’est inconnue, a été placée par de Harold à la fin de sadiv. A (corps glabre), comme faisant le passage à sa div. B (corps velu), en ce quelle manque de la carène longitudinale accessoire au prosternum. C’est pourquoi je crois qu’il faut la distraire des Caccobius, dont elle détruit l’homogénéité thomsonienne. —Sans la certi¬ tude de provenance — elle a été capturée par Shenck, à deux jours de marche de Calcutta dans l’intérieur (un seul individu, coll. Haag.), on croirait avoir affaire à un petit C/iœridium de la division du Subquadratum , par son • unique carène frontale. 12. Castaneüs, Klug., Har., col. Hefte, VIII, p. 5. — Mossambique, Abyssinia sept. (Bogos). Ces deux espèces représentent, évidemment, le genre Chœridium , dans l’ancien monde, et me paraissent devoir TRAVAUX INÉDITS, 419 former une petite coupe distincte (Cacconemus, Jekel)). — A cette occasion, je ferai remarquer que depuis quelque temps certains entomologistes s'amusent , sous le prétexte de puritano-hellénisme, à refaire l’étymologie dans cer¬ tains cas, tout en la conservant dans d’autres. Exemples: Geonomus (au lieu de Geonemus ), cat. Gemm. et Har., p. 2,240, Eypothenemus , loc. cit ., p. 2,679, tous deux, ce¬ pendant, comme l’indiquent les auteurs eux-mêmes, pro¬ venant de « vépLcù ! » Anthotribus ( au lieu d ’Anthribus, Bembecidium au lieu de Bembidium , etc.), lorsque les auteurs grecs eux-mêmes ont fait une si large part à l’ellipse dans l’intérêt de l’euphonie et de la briè¬ veté des mots composés. A mon avis, c’est de l’enfantillage à la Gistel (conf. Pandora monacensis, in : Myster d. eu- rop. Insectenwelt, p. 344-393) ! Les ouvrages de nos doctes voisins d’outre-Rhin sont trop remplis de ces dis¬ sertations, discussions et corrections pédagogiques, oi¬ seuses, bouleversantes, aux dépens de l’argent et du temps qu’il nous faut dépenser à les acquérir et les lire, sans résultat réel pour la vraie science ! Si encore on nous les servait gratis, « into tke bar gain , » il n’y aurait que le temps perdu, déjà de trop, sans doute, car « time is money ! » , ou si encore on était conséquent, en ne faisant pas usage de deux poids et deux mesures différents ! Hyménoptères nouveaux du bassin méditerranéen, par M. le Dr Dours (d’Amiens). (Voir pages 293-349-396.) (La suite prochainement.) Andrena soror, L. Duf. Nigra, niveo-villosa ; thorace albido-hirto in medio nigro. Abdo- mine nigro, marginibus niveis, in detritis solum lateribusque niveo- maculatis ; scopa fulvo-aurea. Alis fumatis j . Long, corps, 14mm; aile, 10mm. $ . Noire; poils de la face, du corselet, en dessus, en 420 rev. et maCt. de zoologie. (. Novembre 1872.) dessous et sur les côtés, d’un blanc de neige mêlé de noir sur le disque. Abdomen très-finement ponctué. 1er segment hérissé de poils blancs, 2e, 3e et 4e nus; 5e revêtu de poils noirs lavés de ferrugineux. Base des 2e, 3e, 4e ornée d’une bande assez large de poils couchés, interrompus au milieu par l’usure. Poils des pattes anté¬ rieures cendré roux, ceux des cuisses postérieures longs, entièrement blancs, si ce n’est près de l’articulation de la jambe, où ils sont fauves. Brosse formée de poils fauve doré. En dessous, les poils sont noirs, ainsi que sur les 4 premiers articles des tarses. Ailes enfumées. Point cal¬ leux, côte, nervures noirs lavés de ferrugineux. Mâle : long, corps, 10mm; aile, 8mm. Noir; face ponctuée; ses poils, ceux du corselet, en dessus et sur les côtés, d’un blanc de neige avec quelques poils noirs sur le disque. Abdomen finement ponctué re¬ vêtu de poils courts, cendrés, excepté sur le 6e segment et l’anus, où ils sont noir ferrugineux, couchés. Base des 4 premiers segments ornée d’une bande de poils blanc de neige, se réduisant par l’usure en une simple tache sur chacun des bords latéraux. Poils des pattes cendrés, lavés de ferrugineux. Ailes enfumées. Point calleux, côte, nervures lavés de ferrugineux. Algérie. Espagne. — Collection L. Dufour, Dours. Cette espèce, très-distincte, forme la transition entre VA. lugubris Luc. et VA. funebris Panz. Andrena heteroxantha, Sichel. Nigra, nigro-fulvo-cinereo hispida. Abdomine rufo hirsutissimo, fasciis 2, 3, 4 cinerescentibus, 5° fimbriaque nigris. Pedibus nigris, scopa fulva. Alis hyalinis. 9 Long, corps, 14mm; aile, Hmm. Ç . Noire. Antennes noires. Poils de la face cendrés sur le chaperon, roux sur le bord inférieur du labre, mêlés de noirs entre l’insertion des antennes et sur le vertex. TRAVAUX INÉDITS. 421 Poils du corselet en dessus très-abondants, mêlés de noirs sur le milieu, roux en arrière et sur les côtés. Abdomen en dessus ovale, 1er, 2e et base du 3e segment hérissés de poils roux, longs, touffus surtout sur les deux premiers. 5e segment et anus garnis de poils noirs. Bord inférieur des 2e, 3e, 4e orné d’une bande de poils couchés, courts, blanchâtres. En dessous, les segments sont ciliés de poils cendrés. Pattes noires. Poils des cuisses cendrés ; ceux de la brosse roux doré, touffus, ceux des tarses plus obscurs. Ailes transparentes; point calleux, côte, nervures tes- tacés. cJ. A peine un peu plus grêle que la femelle, à laquelle il ressemble entièrement, sauf le chaperon, qui est jaune, avec deux points noirs sur les côtés. Algérie. — Coll. Sichel, Dours. Voisine de VE. bipartita Luc. Le mâle surtout est très- différent. A. bipartita , c?, a la face noire, les poils peu abondants, l’abdomen sans bandes, etc., etc. Andrena piceicornis, L. Duf. (PL xxvm, fig. 9.) Nigra, nigro-albida, villosa, punctatissima -, fasciis albidis; anten- nis pedibusque piceis, his albido-villosis ; alis fumatis, nervis fer* rugineis. 2 Long, corps, 14-15mm; aile, 10mm. $. Noire; tête très-grosse, profondément ponctuée. An¬ tennes couleur de poix, avec une nuance plus claire en dessous. Mandibules noires; un point ferrugineux, clair à la base. Poils de la face cendrés, abondants, avec une nuance rousse près de l’insertion des antennes et sur le bord libre du chaperon. Corselet très-fortement ponctué, recouvert, en dessus et en dessous, de poils cendrés légè¬ rement roux. Abdomen ovale, un peu déprimé, finement ponctué. 1er segment recouvert de poils cendré roux. Les autres segments noirs. Base des 4 premiers segments ornée d’une bande de poils courts, couchés, d’un blanc assez éclatant; base du 5e segment et anus recouverts de 422 iœv. et mag. de zoologie. (. Novembre 1872.) poils roux. En dessous, l’abdomen est garni de poils cendré roux. Pattes d’un ferrugineux noirâtre, hérissées de poils cendré roux. Tarses de couleur plus claire. Ailes enfumées; point calleux testacé clair; côte, nervure ferru¬ gineuses. Mâle. Long, corps, 10mm; aile, 7-8mm. Absolument semblable à la femelle, sauf le labre, qui est jaune, avec un point noir de chaque côté. Antennes moniliformes, noueuses, à reflets ferrugineux. Appartient au groupe de VA. labialis. France méridionale. Saint-Sever (L. Dufour). Bordeaux (Pères). Coll. Dours. Andrena insolita, L. Duf. Nigra, rufo-villosa. Abdomine ovato, 1° segmento sparse, 4°, 5° anoque rufo-fulvo-villosis. Tarsis ferrugineis. ç Long, corps, 15mm; aile, 10mm. Ç. Antennes noires lavées de ferrugineux; face forte¬ ment ponctuée, ses poils roux épais. Mandibules noires, un gros tubercule ferrugineux à leur base. Corselet assez fortement ponctué, ses poils en dessus, en dessous et sur les côtés roux. Abdomen ovale, finement ponctué. 1er seg¬ ment hérissé de poils roux peu épais, 2e, 3e nus, 4e, 5e et anus revêtus de poils roux très-épais un peu fauves sur le milieu. Chacun des segments est orné d’une bande de poils roux foncé, peu apparente sur le 1er. En dessous le bord des segments est ferrugineux clair avec les cils fauves. Pattes noires, leurs poils roux ; ceux des cuisses posté¬ rieures et ceux de la brosse un peu cendrés. Tarses ferru¬ gineux clair. Ailes enfumées; point calleux couleur de poix. Côte, nervures brunes. Mâle. Long, corps, 12ram; aile, 9mm. Antennes de couleur ferrugineux-sombre, sauf le devant du 1er article, le 3e et le 4e en entier qui sont noirs. Face TRAVAUX INÉDITS. 423 assez fortement ponctuée, hérissée de poils roux. Chape¬ ron, joues de couleur d’ivoire avec deux points noirs sur les côtés du ler. Mandibules noires avec une forte teinte ferrugineuse au bout et à la base. Corselet fortement ponctué, hérissé de poils roux, plus pâles en dessous. Abdomen finement ponctué, ovale. 1er segment hérissé de poils cendrés, courts, rares ; 4e, 5e, 6e et anus recouverts de poils couchés, fauves; base de tous les segments de couleur plus ou moins ferrugineuse ornée d’une bande de poils roux couchés. En dessous, les segments sont ferru¬ gineux avec quelques teintes noires, leurs cils roux. Pattes noires, les antérieures lavées de ferrugineux, leurs poils roux cendré. Tarses ferrugineux. Ailes enfumées ; point calleux, couleur de poix. Côte, nervures ferrugineuses. Appartient au groupe de Y A. labialis. Espagne. Algérie, — Coll. L. Dufour, Dours. Andbena chrysopyga, L. Duf. (PI. xxvm, fig. 10.) Nigro-ferruginea, fulvo-aureo vestita. Thorace ochraceo-hirto. Abdominis segmeatis 1, 3 basi uigris, reliquis ferrugineo-fulvo pruioosis, fasciis ochraceis, ano læte fulvo-aureo. Femoribus uigris, tibiis tarsisque læte ferrugiaeo-aureis. Alis luteo-fumatis, irides- centibus. 5 Long, corps, 14mm; aile, 10mm. $ . Noire. Antennes lavées de ferrugineux à partir de l’extrémité supérieure du 2e article. Mandibules ferrugi¬ neuses, surtout à la base. Poils de la face et du vertex roux doré. Corselet en dessus fortement ponctué, recouvert sur les deux tiers antérieurs d’un plastron formé de petits poils épais couleur d’ocre, plus longs, moins foncés sur les côtés et surtout sur le tiers postérieur. Abdomen ovale un peu convexe, assez fortement ponctué, recouvert de petits poils roux semblables à un léger duvet. Base des 1er et 3e segments noire. Les autres segments sont de cou¬ leur ferrugineuse plus ou moins foncée. Bord inférieur de 424 rev. et mag. de zoologie. ( Novembre 1872.) tous les segments orné d’une bande de poils courts, cou¬ chés, couleur d’ocre. 5e segment et anus garnis de poils ferrugineux doré. Cuisses noires ; tibias, tarses ferrugineux doré avec leurs poils de cette couleur, ceux des cuisses sont cendrés. Ailes jaunes avec le bout très-enfumé, les postérieures présentent quelques reflets irisés; point calleux testacé; côte, nervures brunes. Mâle inconnu. Algérie. — Coll. L. Dufour, Dours. Voisine d’A. pruinosa Erich. Andrena succinea, L. Duf. (PI. xxvm, fig. 11.) Nigro-carnea. Thorace ochraceo vestito. Abdomine carneo, subtili - ter punctulato, niveo puberulo, fasciis 1, 2, 3, 4 albidis; 5° seg¬ menta anoque fulvo-aureis. Pedibus pallide ferrugineis. Alis fu- matis. 2 Long, corps, 14mm; aile, llmm. $ . Noire sur la tête et le corselet, de couleur de succin partout ailleurs. Antennes noires lavées de ferrugineux. Poils de la face roux pâle. Mandibules ferrugineuses; cor¬ selet en dessus portant un plastron formé de poils très- courts, couleur d’ocre, et occupant ses deux tiers supé¬ rieurs ; ces poils sont plus pâles, plus longs sur les côtés, en dessous et en arrière. Abdomen en dessus couleur de chair ou de succin (un point noir se remarque de chaque côté du 1er segment), très-finement ponctué et hérissé de poils très-courts semblables à un léger duvet; ces poils constituent sur le bord inférieur des 1er, 2e, 3e, 4esegments une bande continue très-marquée; 5e segment et anus revêtus de poils dorés. En dessous, les segments sont ciliés de longs poils cendré roux. Pattes entièrement de couleur ferrugineuse pâle. Poils des cuisses cendrés, ceux de la brosse roux. Ailes enfumées au bout; point calleux, côte, nervures testacés. Mâle inconnu. Algérie. — Coll. L. Dufour, Dours. TRAVAUX INÉDITS. 425 Ce n’est peut-être qu’une variété de VA. chrysopyga mais la ponctuation est plus fine, les ailes moins enfumées sans coloration jaune, etc., etc. Andrena trachyderma, Dours. N Nigra, rufo-hirsuta, thorace rufo in medio nigro. Abdomine de- presso, aspero, creberrime punctulato, fasciis 2, 3, 4 albescentibus angustissimis, 5® segmento anoque fulyis. Pedibus nigris, scopa atro- ferruginea. Alis vix fumatis, venis nigris. $ Long, corps, 13,14mm; aile, 10mm. $ . Noire, d'un aspect rugueux. Antennes assez courtes, 1er article atteignant à peine le bord interne des yeux; face finement ponctuée, entièrement recouverte de poils roux. Corselet en dessus assez fortement ponctué, ses poils roux en avant et en arrière, pâles en dessous et sur les côtés, noirs au centre qui est souvent dénudé par l’usure. Métathorax très-finement ridé. Abdomen un peu déprimé, mat, finement ponctué, recouvert de poils roux courts assez abondants sur le 1er segment et sur les côtés, rares sur les autres. 5e segment et anus recouverts de longs poils fauves. Bord inférieur des 2e, 3e, 4e segments orné d’une bande très-étroite de poils courts blanchâtres. En dessous les poils sont roux. Pattes noires, leurs poils noirs lavés de ferrugineux; genoux postérieurs, brosse et 1er article des tarses en dessous d’un beau ferrugineux avec quelques poils noirs sur l’extrémité inférieure de ce dernier. 2e, 3e, 4e articles noirs, 5e ferrugineux pâle. Ailes à peine enfumées; point calleux, côte, nervures noirs. c?. Semblable à la femelle sauf les joues et le chaperon qui sont jaunes ; ce dernier porte, en outre, deux petits points noirs sur les côtés. ' France méridionale. Coll. Dours. Appartient au groupe de VA, labialis. 426 rev. et mag. de zoologie. ( Novembre 1872.) ANDRENA N1GRO-ST1NCTA, Dours. Nigra, sordide ferrugineo-pilosa. Abdomine nigro, depresso, punc- tato. Fasciis sordide ferrugineis, ano nigro. Pedibus nigris, scopa cinereo-ferruginea. Alis fumatis, venis pallidis. $ Long, corps, 12,13mm; aile, 17mm. $ . Noire ; 1er article des antennes atteignant à peine le bord interne des yeux. Poils de la face d’un ferrugineux sale. Corselet en dessus grossièrement ponctué, très-fine¬ ment ridé sur le métathorax, ses poils noir ferrugineux, plus pâles en arrière, où ils forment une frange un peu frisée en dedans. Abdomen en dessus noir, déprimé, un peu luisant, finement ponctué, presque nu, sauf sur le 1er segment, où se voient quelques poils courts, hérissés, roux ; 5e segment et anus noirs. Bord inférieur de tous les segments orné d’une bande très-étroite de poils ferrugi¬ neux noir, couchés, un peu interrompue sur le milieu des 2e et 3e. En dessous, les segments ont de longs cils ferru¬ gineux. Pattes noires, poils des cuisses et de la brosse cendré ferrugineux. Ailes un peu enfumées; point calleux, côte, nervures pâles. cf. Semblable à la $ , sauf les joues et le chaperon qui sont jaunes; ce dernier porte, en outre, deux points noirs sur les côtés. Algérie. France méridionale. Appartient au groupe de VA. labialis. Andrena planiventris, Dours. (PI. xxviii, fig. 12-13.) Nigra, cinereo-fusco hirta. Abdomine nigro, piano, nitido, subti- iter punctnlato, 1° segmenlo cinereo hirto, reliquis nigris, fasciis 1, 2, 3, 4 niveis, 5°anoque ferrugineis. Pedibus nigris, tarsis ferrugi¬ neis, flocculo albido, scopa cinereo-fusca. Alis fumatis, venis fuscis. j Long, corps, 13,14mui; ailes, 9mm. - ?. Noire; antennes ferrugineuses en dessous à partir TRAVAUX INÉDITS. 427 du 3e au 4e article. Chaperon un peu bombé, fortement ponctué. Face très-finement ridée, avec la fossette intra- orbitaire profonde, atteignant le dernier ocelle. Poils de la face cendré brun, roux sur le bord inférieur du labre. Corselet finement ponctué, ses poils en dessus roux, cen¬ drés en arrière et en dessous. Abdomen très-déprimé, elliptique, brillant, très-finement ponctué (à la loupe). ler segment hérissé de poils cendrés, les suivants nus; le bord inférieur des 4 premiers est de couleur testacée et orné d’une bande de poils couchés, courts, d’un blanc de neige; le 5e et l’anus ont des poils roux. Pattes noires, sauf les tibias postérieurs et les tarses de toutes les paires, qui sont plus ou moins ferrugineux ; leurs poils cendré roux ; flocculus assez épais, blanchâtre; poils de la brosse cendré roux. Ailes un peu enfumées; point calleux, côte, nervures bruns. cf . De moitié plus petit que la ç, entièrement recou¬ vert de poils cendrés, sauf sur le corselet, où ils sont roux. Face et antennes noires. Algérie. — Coll.Dours.il 9,4 c? • » Andrena griseo-balteata, Dours. Nigra, cinereo-rufo-hirsuta. Abdomine depresso, levissime puoc- tulato, cinereopuberuio, marginibus 1, 2, 3 testaceo iiüeatis, fasciis griseo-albidis, ano rufo. Pedibus fusco-ferrugineis, albo-hirsutis. Alis fumatis. 2 Long, corps, 12mm; aile, 9mm. 9 . Noire ; antennes ferrugineuses au bout. Corselet for¬ tement ponctué, ses poils en dessus cendré roux, blan¬ châtres en dessous. Abdomen déprimé, brillant, très- finement ponctué (à la loupe). Base du 1er segment ayant quelques poils hérissés roux, les suivants sont recouverts de petits poils pulvérulents, cendré roux; anus roux. Bord inférieur des 1er, 2e, 3e segments plus ou moins tes- tacé, orné, ainsi que le 4e, de poils courts cendré roux. 428 rev. et mag. de zoologie. ( Novembre 1872.) Pattes d’un ferrugineux obscur, avec les tarses plus clairs; les poils du flocculus et de la brosse sont blanchâtres. Ailes enfumées; point calleux assez pâle; côte, nervures plus foncées. Midi de la France, Saint-Sever (Landes). Algérie. Coll. L. Dufour, Dours. Andrena strigosa, Dours. Nigra, rufo-cinereo-pilosa. Abdomine creberrime puoctulato, fasciis latis, albido rufis, integerrimis, ano fusco-piloso. Pedibus uigris, scopa cinerea, tarsis ultimis ferrugineo-pallidis. Alis vix fumatis, venis pallidis. $ Long, corps, 13mm; aile, 19mm. Ç. Noire, tête orbiculaire; antennes longues; 1er ar¬ ticle atteignant le bord interne des yeux. Face ridée à sa partie supérieure, finement ponctuée sur le chaperon; ses poils roux. Corselet en dessus grossièrement ponctué, finement ridé à sa partie postérieure; ses poils roux, hérissés, abondants, un peu plus pâles en dessous et sur les côtés. Abdomen ovale, légèrement déprimé, à ponc¬ tuation très-fine, diffuse, hérissé de quelques poils roux plus abondants sur le 1er segment. Poils de i’anus ferru¬ gineux. Bord inférieur de tous les segments orné d’une bande de poils cendré roux, assez large, continue. En dessous, les segments sont ciliés de longs poils roux. Pattes noires ; leurs poils ferrugineux, ceux de la brosse en dessous cendré roux. Derniers articles des tarses d’un ferrugineux pâle. Ailes un peu enfumées au bout; point calleux, côte, nervures de couleur testacée pâle. c?. Plus grêle que la femelle, à laquelle il ressemble, sauf les différences suivantes : chaperon jaune ou de cou¬ leur d’ivoire avec deux petits points noirs sur les côtés. Poils du dessous des tarses roux. Midi de la France. — Coll. Dours. Cette espèce appartient au groupe de VA. labialis par TRAVAUX INÉDITS. 429 ses antennes dont le 1er article atteint le bord interne des yeux; au groupe d ’extricala parla forme de son abdomen à fascies continues, larges, etc., etc. Andrena boyerella, L. Duf. Nigra, nitida, rufo-einereo hirsuta. Abdomine nigro, nitido, de- pressiusculo, punctato, segmentorum fasciis 2, 3, 4 cinereis, vel uiveis, 5° anoque fuscis. Pedibus nigris, scopa tarsorumque postico- rum 1° articulo, rufo-cinereo vestitis. Alis hyaliuis, venis fus¬ cis. 2 Long, corps, 10mm; aile, 7mm. $. Noire, brillante. Antennes noires, moitié supérieure de là face ridée, ponctuée sur le chaperon et les joues. Poils de la face et du vertex cendrés, abondants. Corselet en dessus assez fortement ponctué, recouvert de poils cendré roux, presque blancs en dessous. Abdomen en dessus allongé, un peu déprimé, brillant, fortement ponc¬ tué, hérissé de poils courts, cendrés, formant, sur le bord inférieur des 2e, 3e, 4e segments, une bande étroite, d’un blanc de neige chez les sujets frais, devenant grise au bout de très-peu de temps. 5e segment et anus, recouverts de poils bruns. En dessous, les segments sont ciliés de longs poils cendré roux. Pattes noires, leurs poils cen¬ dré roux. Dernier article des tarses noir. Ailes transpa¬ rentes; point calleux noir; côté, nervures un peu plus pâles. cj . Un peu plus petit que la $ , à laquelle il ressemble entièrement; sauf les antennes qui sont lavées de ferru¬ gineux, le chaperon jaune avec les poils de la face plus longs, plus touffus. France méridionale, Algérie. Coll. Dours, L. Dufour, qui l’a dédiée à feu M. Boyer de Fonscolombe. Andrena gravida, Dours. (PL xxvm, fig. 14.) Nigra, fusco, cinereo hirsuta, punctatissima. Abdomine iiudo, elliptico, in medio latiori. Segmentis 2, 3, 4 niveo marginatis, 2° fim- 430 rev. et mag. de zoologie. ( Novembre 1872.) bria interrupta. Pedibus nigro-ferrugineis. Flocculo albido, scopa cinerea. Tarsis aureo-ferrugineis. Alis limpidis, veuis fuscis. $ • Long, corps, llmm; aile, 9mm. Ç. Noire; antennes noires; mandibules ferrugineuses au bout. Tête arrondie, ponctuée; les poils cendré roux. Corselet assez fortement ponctué, les poils en dessus roux, plus pâles sur les côtés et en dessous. Abdomen elliptique très-élargi au niveau des 2e et 3e segments, nu, assez forte¬ ment ponctué. Bord inférieur des 2e, 3e, 4e segments cilié de poils couchés, courts, d’un blanc de neige. Les poils du 5e segment et de l’anus sont roux doré. En dessous, le bord des segments est cilié de longs poils cendrés. Pattes noires. Tibias intermédiaires et postérieurs ferru¬ gineux obscur. Tarses ferrugineux doré. Cuisses posté¬ rieures hérissées de poils blancs frisés, brosse cendré roux. Ailes assez limpides ; point calleux testacé, noir au centre ; côte, nervures brunes. <3 . Plus grêle que la femelle. Chaperon jaune avec deux petits points noirs sur les côtés; ses poils blancs, ceux de la tête et des autres parties du corps cendrés. Le reste comme dans la femelle. Iles de l’archipel grec. Algérie. — Reçue en grand nom¬ bre. Coll. Dours. Appartient au groupe de VA. proxima. Andrena poupillieri, Dours. (PL xxvm, fig. 15.) Nigra, cinereo-albido-villosa; abdomine cordiformi, fasciis albi- dis 1, 2 ioterruptis, ani fimbria sordide fulva. Pedibus fusco-ni- gris, argenteolanatis, pilis ferrugineis intermixtis. ç Long, corps, 12mm; aile, 9mm. $ . Tête un peu plus large que le corselet, très-finement ponctuée et ridée sur le chaperon, recouverte partout de poils blancs, excepté sur le vertex et sur le bord libre du chaperon, où ils sont lavés de ferrugineux. Corselet assez TRAVAUX INÉDITS. 431 fortement ponctué en avant et sur le disque, ridé à sa partie postérieure et recouvert de poils blancs, surtout sur les côtés et en arrière, où ils forment une frange re¬ courbée. Abdomen, en dessus, nu, convexe, cordiforme, très-finement ponctué (à la ioupe). Bord inférieur des 4 premiers segments orné d’une bande étroite de poils cou¬ chés, blancs, interrompue sur le 2e et surtout sur le 1er. 5e segment et anus garnis de poils cendré roux. En des¬ sous le bord des segments est cilié de poils blancs assez longs. Pattes noires; poils des hanches blancs, longs sur les postérieures ; brosse formée de poils blancs avec une teinte ferrugineuse à l’insertion de la cuisse avec le tibia, et de celui-ci avec le 1er article des tarses, qui est ferrugi¬ neux noir en dessus, plus clair en dessous et sur les côtés. Les derniers articles des tarses sont ferrugineux noir. Ailes enfumées ; point calleux testacé clair; côte, nervures brunes. ?. Plus grêle que le mâle; pubescence plus rousse sur le corselet. Coll. Dours. Algérie. Voisine d' Afzeliella. Je dédie cette espèce à M. Poupillier, dont la science déplore la mort prématurée. Andrena ferruginei-crus, Dours. Nigra, aureo-ferrugineo hirsuta; abdomine nigro lævissime ru- guloso ; femoribus uigris, tibiis tarsisque ferrugineis, aureo-ferru¬ gineo hirsutis. Alis vix fuinatis, venis nigro-testace is. ç Long, corps, aile, 10mm. $. Noire; tête très-finement ponctuée; les poils roux mêlés de noirs surtout sur levertex et entre l’insertion des antennes qui n’atteignent pas l’insertion de l’aile et qui sont noires. Poils du corselet longs, épais, d’un ferrugi¬ neux doré en dessus, en arrière et sur les côtés, mêlés de noirs sur le disque, un peu cendrés en dessous. Abdomen 432 rev. et mag. de zoologie. ( Novembre 1872.) en dessus noir, un peu bombé, très-finement ponctué et ridé surtout sur les 3 derniers segments. Le 1er est hérissé de poils ferrugineux doré assez longs, les 2e, 3e, 4e de poils plus courts, plus ternes, le 5e de poils couchés, noirs, lavés de ferrugineux. En dessous, les segments ont le bord infé¬ rieur cilié de poils roux cendré. Pattes antérieures noires avec quelques poils courts ferrugineux. Cuisses intermé¬ diaires et postérieures noires. Tibias et tarses des deux dernières pattes ferrugineux doré avec des poils de cette couleur. Ailes à peine enfumées ; point calleux; ner¬ vures noires lavées de ferrugineux. Y. Poils des pattes un peu plus sombres que dans le type. Entièrement semblable à la femelle, sauf la taille qui est grêle. 6e segment cilié, comme les précédents, de poils ferrugineux doré, mais plus longs. Algérie. — Coll. Dours. Voisine de Russula , Lep. Andrena ustülata, Dours. Nigro-ferrugineo hirsuta, abdomine uigro, nudo (in senioribus), lævissime ruguloso; feworibus aigris, tibiis tarsisque ferrugineis, nigro-ferrugineo hirsutis. Alis fumatis, venis ferrugineis. j Long, corps, ll-12mm; aile, 10mm. 9 . Noire; face ponctuée, ridée; ses poils courts, noirs, mêlés de roux à la base du chaperon. Antennes atteignant à peine l’insertion des ailes, lavées de ferrugineux dans les 9 derniers articles. Poils du corselet ferrugineux, mêlés de noirs sur le disque, de roux sur les côtés et en dessous. Abdomen noir, aplati, presque nu, sans ponctuation appréciable sur les 3 premiers segments, plus marquée et légèrement rugueuse sur le 4e et le 5e. 1er segment hérissé de poils couchés, noirs, un peu lavés de ferrugineux. En dessous, les segments sont ciliés de poils blanchâtres. lre et 2e paires de pattes et cuisses postérieures noires, hé- TRAVAUX INÉDITS. 433 rissées de poils ferrugineux plus ou moins foncés. Tibias postérieurs et tarses, de toutes les paires, ferrugineux, hérissés de poils de cette couleur, plus pâles en dessous. Ailes enfumées; point calleux noirâtre; nervures ferru¬ gineuses. V. Tarses postérieurs noirs. d1. Noir, plus grêle que la entièrement hérissé de poils roux. Abdomen un peu plus finement ponctué. Algérie. — 5 $ 2 — Coll. Dours. Voisine de fusca , Lep. Andrena rufo-hispida, Dours. Nigra, rufo-hispida. Abdomine nigro, depresso, creberrime punc- tülato, segmentorum margiuibus testaceis, rufo-ciliatis, ano fulvo. Femoribus nigris, tibiis 2, 3 tarsisque totis læte ferrugineis. AJis fumatis. Long, corps, ll-12mm; aile, 7mm. Ç . Noire; derniers articles des antennes ferrugineux en dessous; face finement ridée, ponctuée sur le chaperon ; ses poils roux. Poils du corselet en dessus roux, plus pâles en dessous et sur les côtés. Abdomen en dessus noir, déprimé, très-finement ponctué surtout à partir du 2e seg¬ ment, hérissé de poils roux plus abondants sur le 1er seg¬ ment. Bord inférieur de tous les segments de couleur testacée et orné d’une bande de longs cils roux cendré. Poils de l’anus roux doré. En dessous, la ponctuation est plus prononcée et les cils sont roux. Cuisses et jambes des deux lres paires, noires. Jambes postérieures et tarses de toutes les paires d’un ferrugineux doré. Poils de la brosse de cette couleur, ceux des cuisses roux cendré. Ailes un peu enfumées; point calleux, côté, nervures bruns. Var. Jambes postérieures et tarses de couleur brune. <5. Un peu plus petit que la femelle. Poils de la face noirs, sauf une touffe de roux entre les antennes. Jambes postérieures ornées d’une tache noire sur le milieu. 2e série. T. xxm. Année 1872. 28 434 rev. et mag. de zoologie. ( Novembre 1872.) Midi de la France et Algérie. — Coll. Dours. Voisine de TA. Russula , Lep., dont elle diffère parla ponctuation, la coloration de l’abdomen et les pattes pos¬ térieures qui, chez cette dernière, sont entièrement ferru¬ gineuses. Fin. ÈCHINIDES NOUVEAUX OU PEU CONNUS, par M. COTTEAU. (2e article. — PI. xxix etxxx.) 84. Pseudocidaris Peroni. Cotteau, 1872. Haut., 11 mill. ; diam., 20 mill. — Individu de grande taille : haut., 19 mill.; diam., 33 mill. Espèce de taille très-variable, renflée, subglobuleuse, quelquefois légèrement conique, arrondie sur les bords, presque plane en dessous. Zones porifères onduleuses, formées de pores simples, arrondis, égaux, déviant de la ligne droite au-dessous de l’ambitus et se multipliant au¬ tour du péristome. Aires ambulacraires onduleuses comme les zones porifères, étroites à la face supérieure et s’élar¬ gissant, d’une manière très-sensible, vers l’ambitus, gar¬ nies de deux rangées de tubercules crénelés, perforés et très-saillants vers le pourtour du test et à la face infé¬ rieure, mais qui, au furet à mesure qu’ils se rapprochent de l’appareil apical, se réduisent à de gros granules im- perforés, serrés et laissant à peine la place à quelques petits granules intermédiaires. Tubercules interambula- craires très-gros, fortement mamelonnés, crénelés et per¬ forés, espacés, au nombre de cinq à six par série, formant deux rangées régulières, sans trace de tubercules secon¬ daires. Dans chaque série, le tubercule le plus élevé se réduit, près de l’appareil apical, à un mamelon imperforé. Les plus gros tubercules sont entourés d’un large scro- bicule bordé d’un cercle régulier de granules à peu près TRAVAUX INÉDITS. 435 égaux à ceux qui occupent la partie supérieure des aires ambulacraires. Ces granules sont accompagnés d’autres granules beaucoup plus petits, inégaux, épars. Zone mi¬ liaire nulle. Péristome relativement très-grand, marqué d’entailles apparentes et relevées sur les bords; la lèvre qui correspond aux aires interambulacraires est étroite et anguleuse, celle qni correspond aux aires ambulacraires est presque droite et beaucoup plus large. Périprocte subcirculaire. Appareil apical solide, saillant, étoilé, sub¬ granuleux ; plaques génitales grandes, allongées, angu¬ leuses, ridées et déprimées au milieu, présentant le plus souvent, sur le bord interne, deux petits granules bien distincts; le pore génital s’ouvre en dessus, près de l’angle externede chaque plaque. Plaques génitales beaucoup plus petites, subtriangulaires, ridées, intercalées à l’angle des plaques génitales , finement perforées sur le bord externe. Cette espèce, dont nous connaissons plusieurs exem¬ plaires, tous recueillis par M. Péron, varie beaucoup dans sa taille et dans quelques-uns de ses caractères qu’on pourrait croire essentiels. Les aires ambulacraires, très- flexueuses et très-étroites à la face supérieure dans l’échan¬ tillon que nous avons fait figurer, sont pins droites et re¬ lativement un peu plus larges chez les individus plus pe¬ tits et plus gros que nous avons sous les yeux. Le pore oviducal varie également un peu dans la place qu’il occupe ; le plus souvent il est situé très-près de l’angle externe des plaques; quelquefois, cependant, il s’en éloigne un peu et se rapproche du centre. Malgré ces quelques différences, nous n’avons pas hésité à réunir ces échantillons au même type. Rapports et différences. — Cette espèce curieuse, sauf la taille qui est beaucoup plus considérable, se rapproche des Hemipygus mamillatus et foliaceus par l’aspect géné¬ ral de ses plaques apicales ; elle s’en distingue par ses pores oviducaux s’ouvrant au-dessus de la plaque, et non 436 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1872.) en dessous comme dans les Hemipygus. Sa physionomie générale lui donne, au premier aspect, quelque ressem¬ blance avec les plus gros exemplaires de Y Asterocidaris minor , qu’on rencontre à Valauris, dans les mêmes couches; mais cette dernière espèce sera toujours recon¬ naissable à sa forme plus conique, à ses aires ambula- craires droites et garnies de tubercules plus espacés, à ses aires interambulacraires lisses aux approches du sommet etpourvues de tubercules moins gros, à son appareil apical lisse et presque à fleur du test, à ses pores oviducaux plus éloignés de l’angle externe des plaques. Ce sont deux types parfaitement distincts et qu’il n’est pas possible de confondre. Loc. Valauris. Le puget de Cuers (Var.) Rare. Étage bathonien. Expi. des fig. — PI. xxx, fig. 1, Pseudocidaris Peroni, vu de côté; fig. 2, face sup.; fig. 3, face inf. ; fig. 4, appareil apical grossi ; fig. 5, plaque apicale vue avec un fort gros¬ sissement ; fig. 6, tubercule interambulacraire grossi. 85. Echinoconus Cairoli, Cotteau, 1872. Haut., 41 mill. ; diam. transv., 51 mill. ; diam.anléro- post., 53 mill. Espèce de grande taille, subpentagonale, un peu plus longue que large, arrondie et légèrement anguleuse en avant, tronquée subverticalement dans la région posté¬ rieure; face supérieure haute, renflée, uniformément bombée, subanguleuse sur les bords; face inférieure sen¬ siblement pentagonale, tout à fait plane. Sommet ambu- lacraire subcentral. Aires ambulacraires droites, à fleur du test. Zones porifères composées de pores petits, arron¬ dis, un peu obliques, simples et directement superposés à la face supérieure, plus nombreux, plus serrés et parais¬ sant disposés par triples paires, sur toute la face infé¬ rieure. Tubercules crénelés, perforés, petits, épars et re- TRAVAUX INÉDITS. 437 lativeuient peu abondants à la face supérieure, plus nom¬ breux, plus serrés, plus développés et plus profondément scrobiculés à la face inférieure. Granules intermédiaires abondants, épars, inégaux. Péristome étroit, irrégulière¬ ment pentagonal, un peu oblique, allongé dans le sens du diamètre antéro-postérieur, s’ouvrant dans une très-lé¬ gère dépression de la face inférieure. Périprocte ellip¬ tique, arrondi à sa base, anguleux à sa partie supé¬ rieure, placé au-dessus du bord, au tiers environ de l’es¬ pace compris entre l’ambitus et le sommet. Appareil api¬ cal subcirculaire, remarquable par le développement de la plaque madréporiforme qui occupe le centre; la plaque génitale postérieure est très-petite, împerforée et semble même faire entièrement défaut; les deux pores oviducaux antérieurs sont sensiblement plus rapprochés que les deux autres. Rapports et différences. — L 'Echinoc. Cairoli , dont nous ne connaissons qu’un seul exemplaire d’une très-belle conservation, se distingue nettement de ses congénères par ses pores ambulacraires très-fortement dédoublés sur toute la face inférieure, et par la position de son péri¬ procte très-élevé au-dessus de l’ambitus. Ces deux carac¬ tères paraissent, au premier abord, éloigner cette belle espèce des véritables Echinoconus. Son périprocte supra- marginal nous avait engagé à la rapprocher de XEchin. Petrocoriensis, et à rétablir dans la méthode le genre Glo- bator. Mais, d'un autre côté, le dédoublement très-pro¬ noncé et si apparent des pores ambulacraires à la face inférieure s’opposant à ce rapprochement, nous avions pensé à créer pour notre espèce une coupe générique nouvelle. A la suite d’un examen comparé et minutieux des nombreuses espèces d’ Eehinoconus que nous connais¬ sons, il nous a paru plus naturel de laisser l’espèce dans ce dernier genre. Il ne faut pas attacher à la posi¬ tion du périprocte une importance trop grande. Cette po¬ rtion tend à varier suivant les espèces, et si, le plus sou- 438 kev. et mag. de zoologie. ( Novembre 1872.) vent, le périprocte, chez les Echinoconus, estinfra-margi- nal, nous le voyons cependant quelquefois, notamment chez YEchin. gigas , s’élever un peu et devenir tout à fait marginal. Ce serait, assurément, exagérer la valeur de ce caractère que d’établir un genre nouveau, par cela seul que le périprocte, au lieu d’être infra-marginal ou margi¬ nal, est supra-marginal. Il en est de même de la disposi¬ tion des pores ambulacraires à la face inférieure : le dédoublement n’est certainement, dans aucune espèce, aussi prononcé que dans celle qui nous occupe. Cepen¬ dant nous ne saurions y voir un caractère générique, car cette abondance des pores ambulacraires aux approches du péristome existe, plus ou moins apparente, chez plu¬ sieurs autres espèces d 'Echinoconus, parmi lesquelles nous citerons YEch. conicus, Breyn, où les pores se présentent déjà avec une disposition trigéminée très-prononcée (1). Du reste, nous décrirons plus loin une seconde espèce d' Echinoconus, très-voisine, par l’ensemble de ses carac¬ tères, de YEch. Cairoli , tout en se rapprochant un peu plus des autres Echinoconus par son périprocte moins élevé et ses pores ambulacraires moins fortement dédoublés à la face inférieure. Loc. Cubières (Corbières, Aude). Très-rare. Étage cé¬ nomanien (couches à hippurites). Coll, de la Sorbonne, exempl. unique. Expi. des fig. — PL xxx, fig. 7, Echinoconus Cairoli , vu du côté anal ; fig. 8, plaque interambulacraire grossie; fig. 9, péristome et aire ambulacraire grossis. 86. Echinoconus Carcharicus, Coquand, 1872. Haut., 56 mill. ; diam. transv., 70 mill . ; diam. antéro¬ postérieur, 75 mill. Espèce de grande taille, subcirculaire, plus longue que (1) Voyez Paléont. française , terraia crétacé, t. VI, pl. cmxcvi, fig. 2, et pl. cmxcvii, fig. i. TRAVAUX INÉDITS. 439 large, régulièrement arrondie en avant, un peu plus étroite en arrière. Face supérieure haute, renflée, uniformément bombée, arrondie sur les bords ; face inférieure presque plane. Sommet ambulacraire subcentral. Zones porifères composées de pores simples, plus ou moins ovales, large¬ ment ouverts, plus nombreux, plus serrés et paraissant disposés, par triples paires, sur toute la face inférieure. Tubercules crénelés et perforés, petits, épars et assez abondants à la face supérieure, plus nombreux encore, plus serrés, plus développés et plus profondément scro- biculés à la face inférieure. Granules intermédiaires abondants, épars, inégaux, paraissant plus homogènes en dessus qu’en dessous, disposés en cercles réguliers autour des scrobicules. Le péristome n’est parfaitement visible dans aucun de nos exemplaires ; il paraît avoir le même aspect et la même structure que dans 1 ’Echin. Cairoli. Périprocte allongé, anguleux à la base et au sommet, s’ouvrant un peu au-dessus du bord postérieur. Appareil apical parfaitement distinct dans le plus gros de nos échantillons, composé de quatre plaques génitales et de cinq plaques ocellaires; la plaque madréporiforme, remar¬ quable par son développement , est subcirculaire et occupe le milieu de l’appareil; les deux pores oviducaux supérieurs sont sensiblement plus rapprochés que les deux autres; les trois plaques ocellaires antérieures sont petites et subtriangulaires; les deux plaques postérieures, irrégulières et plus développées, se touchent par le milieu, et ne laissent aucune place à la plaque génitale impaire qui fait entièrement défaut. Nous connaissons de cette espèce trois exemplaires de taille très-inégale. Le plus petit, dont la hauteur est de 20 millim., le diamètre transversal de 31 millim. seu¬ lement, diffère un peu du type par sa face supérieure moins bombée etlégèrement subconique, et son périprocte relativement plus éloigné du bord. Rapports et différences. — Celte espèce, comme la précé- 440 rev. et uag. de zoologie. (Novembre 1872.) dente, dont elle se rapproche beaucoup, diffère des Echi- noconus par son périprocte situé au-dessus du bord et non visible de la face inférieure et par ses pores ambulacraires fortement dédoublés depuis l’ambitus jusqu’au péristome; elle s’éloigne de YEchinoc. Cairoli par sa forme générale circulaire, arrondie et non pentagonale, par ses pores ambulacraires plus ouverts et non obliques, par sa face inférieure moins plate et arrondie sur les bords, par ses petits tubercules plus nombreux à la face supérieure, et accompagnés de granules plus apparents et plus homo¬ gènes et enfin par son périprocte plus anguleux à la base et moins élevé au-dessus du bord. Ce sont deux types voisins l’un de l’autre, mais cependant parfaitement dis¬ tincts : l’espèce n’a jamais été ni décrite, ni figurée; nous lui conservons le nom de Carcharicus , Coquand, qu’elle porte dans la coll. de l’École des mines. Loc. Oued-Chabro;Djebel-Troubia (Algérie). Rare. Étage cénomanien (rhotomagien, Coquand). Coll, de l’École des mines. Expl. des fig. — PI. xxx, fig. 10, plaque interambula- craire de YEchinoconus Carcharicus , grossie; fig. 11, ap¬ pareil apical et aire ambulacraire supérieure grossis. 87. Toxopneustes Delaunaiei, Cotteau, 1872. Haut., 21 millim.; diam., 50 millim. Espèce de taille assez forte, circulaire, médiocrement renflée en dessus, presque plane en dessous. Zones pori- fères subonduleuses, formant, sur le bord de chacune des plaques ambulacraires, des demi-cercles composés de cinq paires de pores très-arquées, surtout vers l’ambitus. A la face inférieure ces paires de pores se réduisent à quatre et forment des lignes très-obliques et beaucoup plus rap¬ prochées; autour du péristome, les paires de pores pa¬ raissent se réduire à trois par série. Aires ambulacraires garnies de deux rangées de petits tubercules saillants, TRAVAUX INÉDITS. 441 subscrobiculés, non crénelés ni perforés. Au nombre de vingt-trois à vingt-quatre par rangée, ces tubercules sont à peu près partout d’égale grosseur; cependant vers l’am- bitus ils paraissent un peu plus développés ; les tuber¬ cules secondaires qui les accompagnent sont assez nom¬ breux, subscrobiculés et mamelonnés, de taille inégale et très-irrégulièrement disposés; les plus gros se montrent au-dessous de l’ambitus. Au milieu des deux rangées de tubercules principaux, de petits granules très-inégaux se mêlent aux tubercules secondaires, et les plus petits forment des rangées assez régulières autour des tubercules et sur le bord des plaques. Aires interambulacraires pré¬ sentant deux rangées de tubercules principaux plus déve¬ loppés, plus espacés, plus saillants que les tubercules secondaires, et seulement au nombre de dix-sept ou dix- huit par série, à peu près partout d’égale grosseur, plus serrés et un peu plus petits à la face inférieure. Tuber¬ cules secondaires abondants, inégaux, très-irrégulièrement disposés, ne formant nulle part des séries régulières, dé¬ veloppés surtout à la face inférieure, où ils sont plus nom¬ breux, plus serrés et, le plus souvent, aussi gros que les tubercules principaux. Granules intermédiaires abon¬ dants, inégaux, formant des séries régulières autour des tubercules secondaires. Péristome subcirculaire, relative¬ ment de petite dimension, presque à fleur du test, marqué de faibles entailles. Rapports et différences . — Cette espèce, par l’ensemble de ses caractères, la disposition de ses tubercules, la forme de son péristome, et surtout l’arrangement de ses pores, appartient bien certainement au genre Toxopneustes , dont aucune espèce n’avait encore été signalée à l’époque tertiaire. Le T. Delaunaiei offre quelque ressemblance avec certaines variétés du T. lividus des mers d’Europe, remar¬ quables par le développement des deux rangées de tuber¬ cules interambulacraires principaux ; notre espèce, ce¬ pendant, s’en distingue nettement par sa forme plus 442 rev. et mag. de zoologie. [Novembre 1872.) circulaire et n’offrant aucune tendance à devenir subpenta¬ gonale, par sa face supérieure plus aplatie, par ses tuber¬ cules principaux moins nombreux et moins serrés, par ses tubercules secondaires interambulacraires moins abon¬ dants, moins développés et beaucoup plus irrégulièrement disposés, par son péristome relativement plus petit. Loc. Faluns de Doué (Maine-et-Loire). Rare. Les deux exemplaires que nous connaissons nous ont été communi¬ qués par M. l’abbé Delaunaie, professeur au collège de Pont-Levoy, auquel nous sommes heureux de dédier cette belle espèce. Coll. Delaunaie, ma coll. Exempt, des fig.* — PI. xxx, fig. 12, T. Delaunaiei, vu sur la face supérieure, de la collection de M. l’abbé Delaunaie; fig. 13, plaque grossie montrant la disposition des pores. (Sur la pl. , il est écrit Delaunayi , par erreur ; lisez De¬ launaiei.) 88. Cassidulus Sorigneti, Michelin, 1863. Haut., 11 mill. ; diam. antéro-post., 28 mill.; diam. transversal, 21 mill. Syn. Cassidulus Sorigneti, Michelin, in coll. 1863. Espèce de taille assez forte , allongée , arrondie en avant, subrostrée et légèrement tronquée en arrière; face supérieure renflée en forme de toit, déclive sur les côtés, subcarénée au milieu, épaisse sur les bords, très-évidée et un peu amincie dans la région postérieure; face infé¬ rieure plane , subdéprimée. Sommet ambulacraire très- excentrique en avant. Aires ambulacraires pélaloïdes, un peu inégales, les aires antérieures paires plus petites que les autres, l’aire impaire plus longue, plus droite et plus ouverte. Zones porifères formées de pores inégaux et unis par un sillon, les internes petits et arrondis, les externes plus allongés. L’étoile ambulacraire est médiocrement dé¬ veloppée, et, à une assez grande distance de l’ambitus, TRAVAUX INÉDITS. US les pores cessent d’être pétaloïdes, et sont remplacés par des pores beaucoup plus petits, à peine visibles et qui disparaissent au milieu des tubercules, puis se resserrent et se multiplient autour du péristome, qui malheureuse¬ ment n’est pas conservé dans l’exemplaire unique que nous avons sous les yeux. Tubercules très-petits à la face supérieure, serrés, subscrobiculés, abondants, plus gros, plus espacés et entourés d’un plus large scrobicule à la face inférieure, notamment sur les côtés. Le milieu de la face inférieure est traversé , dans le sens du diamètre antéro-postérieur, par une zone subgranuleuse dépour¬ vue de tubercules. Périprocte subtriangulaire, s’ouvrant assez près du bord, dans un évidement de la face posté¬ rieure, qui se prolonge jusqu’à l’ambitus. Péristome ex¬ centrique en avant , entouré d’un floscelle apparent. Appareil apical allongé, granuleux. Rapports et différences. — Cette espèce est voisine, par sa taille, du C. faba; elle s’en distingue par sa forme géné¬ rale plus allongée, plus sensiblement tronquée en arrière, par sa face supérieure plus renflée, plus déclive sur les côtés , plus sensiblement évidée dans la région posté¬ rieure, par ses aires ambulacraires relativement un peu moins longues et fermées à leur extrémité, par un péri¬ procte plus triangulaire et plus largement ouvert. Le C. Sorigneti offre également quelque ressemblance avec le C. Benedicti, que nous décrirons plus loin, mais il en dif¬ fère certainement par sa taille moins forte, sa forme gé¬ nérale moins allongée et moins arrondie en arrière, sa face inférieure moins déprimée et son péristome entouré d’un floscelle beaucoup moins apparent. Loc. Calcaire pisolithique de Montainville (Oise). Très- rare. Nous conservons à cette espèce le nom que M. Mi¬ chelin lui avait donné, dès 1863, dans sa collection. Le seul échantillon que nous connaissons et qui a servi de type à l’espèce appartient aujourd’hui à la collection de l’École des mines. 444 rev. et mag. de zoologie. [Novembre 1872.) Expi. des fig. — P!, xxix, fig. 1, Cassidulus Sorigneti , vu de côté; fig. 2, face sup.; fig. 3, côté anal. 89. Cassidulus Benedicti, des Moulins, 1872. Haut. 16 miil . ; diam. antéro-postérieur, 42 mill.; diam. transv., 28 mill. 1/2. M. des Moulins, il y a près de deux ans, nous a com¬ muniqué, sous le nom de Cassidulus Benedicti , un oursin extrêmement curieux, recueilli parM. Benoist dans le cal¬ caire de Blaye (Gironde). En examinant la forme allongée de cette espèce, sa face inférieure très^évidée et la struc¬ ture fortement accentuée de son péristome, nous avons cru, tout d’abord, qu’elle pourrait bien constituer un type nouveau, voisin mais cependant distinct des véri¬ tables Cassidulus. — Malheureusement la face supérieure de cet échantillon unique est très-oblitérée ; la structure des aires ambulacraires et de l’appareil apical n’est pas visible, et le périprocte a disparu. Toute réflexion faite, nous avons pensé qu’il était prudent de conserver à cette magnifique espèce la place générique qui lui a été assi¬ gnée par le savant président de la Société Linnéenne de Bordeaux, tant que de nouvelles découvertes ne nous au¬ ront pas démontré que la structure de ses aires ambula¬ craires et la forme de son périprocte ne permettent pas de la laisser parmi les Cassidulus. La face supérieure ne nous étant connue qu’en partie, la description de cette espèce sera nécessairement très- incomplète. Espèce de grande taille , très-allongée , arrondie en avant, légèrement rostrée en arrière; face supérieure ren¬ flée, subgibbeuse dans la région antérieure? . ; face in¬ férieure évidée, plane en avant et en arrière, relevée de chaque côté, traversée, dans toute sa longueur, par une large bande subgranuleuse , presque lisse, munie, TRAVAUX INÉDITS. 445 sur les côtés, de tubercules régulièrement espacés, per¬ forés, scrobiculés et relativement très-développés. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de l’ambitus, les tubercules diminuent de volume , se resserrent et sont entourés de granules très-fins. Péristome subpen¬ tagonal, un peu allongé dans le sens du diamètre antéro¬ postérieur, excentrique en avant, entouré d’un flos- celle très-apparent, remarquable par le développement des boutons interambulacraires et des phyllodes qui les séparent; ces dernières, formées de plusieurs rangées de petits pores unis par un sillon, sont d’abord très-large¬ ment développées, puis elles se resserrent et s’effilent en s’éloignant du péristome, et les pores deviennent très- espacés et à peine visibles. Rapports et différences. — Cette espèce, bien qu’elle nous soit incomplètement connue, ne saurait être confon¬ due avec aucune autre; elle sera toujours parfaitement caractérisée par sa taille plus grande qu’elle ne l’est ordi¬ nairement chez les Cassidulus , par sa face inférieure plane, évidée et munie de gros tubercules, et surtout par l’aspect de son périprocte et du floscelle qui l’entoure. Loc. Blaye (Gironde). Très-rare. Étage éocène. Coll. Benoist. Expi. des fig. — PI. xxix, fig. 4, Cass. Benedicti , vu de côté ; fig. 5, face inf. ; fig. 6, aire ambulacraire inférieure grossie. Genre TETRACIDÀRIS, Cotteau, 1872. En visitant, il y a quelques mois, les collections d’his¬ toire naturelle de Marseille, si splendidement installées au palais de Longchamp, j’ai remarqué, dans l’une des vitrines, un oursin qui m’a paru s’éloigner , par l’en¬ semble de ses caractères, de toutes les espèces connues. M. Reynès, le savant et zélé directeur du musée, a bien 446 rev. et mag. de zoologie. [Novembre 1872.) voulu mettre à ma disposition cet échantillon unique. De retour chez moi, je l’ai étudié à loisir, et j’ai reconnu qu’il constituait un type nouveau et très-remarquable. J’ai donné à ce genre, dont voici la diagnose, le nom de Tetracidaris. Test de grande taille, circulaire, déprimé en dessus et en dessous. Zones porifères larges, déprimées, composées de pores arrondis , égaux entre eux , séparés par un petit renflement granuliforme, rejetés alternativement à droite et à gauche, et disposés de manière qu’au lieu de deux rangées de pores il y en a, en apparence, quatre de chaque côté des aires ambulacraires. Zone interporifère étroite, subgranuleuse, garnie de deux rangées de petits granules serrés, homogènes et placés sur le bord des zones porifères. Tubercules très-gros, crénelés, perforés, scro- biculés , formant , sur chacune des aires interambula- craires, quatre rangées distinctes qui, brusquement, se ré¬ duisent à deux aux approches du sommet. Zone miliaire droite, presque partout de même largeur. Granules inter¬ médiaires formant autour des scrobules des cercles régu¬ liers interrompus seulement vers la base. Appareil apical grand et subcirculaire, à en juger par l’empreinte qu’il a laissée. — Radioles grêles, allongés, subcylindriques, mar¬ qués de petites carènes. Rapports et différences. — Ce genre se rapproche des Diplocidaris par l'arrangement de ses pores et la struc¬ ture de ses aires ambulacraires; il s’en distingue très-net¬ tement par les quatre rangées de gros tubercules qui gar¬ nissent chacune des aires interambulacraires. Ce caractère tend à rapprocher ce genre des Heterocidaris si remar¬ quable par l’abondance des tubercules interambulacraires; mais ce dernier genre sera reconnaissable à ses zones po¬ rifères composées de pores simples, directement superpo¬ sés et montrant une tendance, non pas à devenir alternes comme dans le genre qui nous occupe, mais à se grouper TRAVAUX INÉDITS. 447 par simples paires et à former des demi-cercles sur le flanc extrême des granules. Les tubercules offrent égale¬ ment une disposition toute différente : chez les Heteroci - dans, ils forment des rangées multiples dont le nombre doit s’accroître suivant la nature des espèces et aussi sui¬ vant l’âge et la taille des individus, et entre les rangées principales se montrent d’autres rangées incomplètes et rudimentaires. Chez les Tetracidaris , au contraire , les aires interambulacraires présentent quatre rangées de tu¬ bercules complètement développés ; la zone miliaire, qui les sépare, lisse, subgranuleuse et identique, en cela, à la zone miliaire des véritables Cidaris , n’offre aucune trace de tubercules. — Le genre Tetracidaris , malgré ses aires interambulacraires garnies de quatre rangées de tu¬ bercules, fait partie de la famille des Cidaridées et se place naturellement, en raison de la structure de ses zones po- rifères, à côté du genre Diplocidaris. Nous ne connaissons qu’une seule espèce appartenant au genre Tetracidaris . Nous sommes heureux de la dédier à M. Reynès, qui a bien voulu nous communiquer l’échan¬ tillon unique que possède le musée de Marseille. 89. Tetracidaris Reynesi, Cotteau, 1872. Haut., 45 mill. ; diam., 75 mill. Espèce de grande taille, circulaire, déprimée en dessus et en dessous, un peu plus renflée cependant et légère¬ ment subconique à la face supérieure. Aires ambulacraires sensiblement déprimées dans toute leur étendue. Zones porifères larges, droites, composées de pores arrondis, séparés par un petit renflement granuliforme et unis par un sillon rudimentaire et subflexueux qui correspond à la suture des plaques, partout visiblement et régulièrement dédoublés. Zone interporifère droite, présentant deux rangées de petits granules égaux, homogènes, régulière- khS rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1872.) ment espacés, placés sur le bord des zones porifères et disposés de manière à ce qu’un granule corresponde à deux petites plaques porifères. L’espace qui sépare les deux rangées est assez large, paraît lisse, mais offre, en réalité, quelques granules moins développés, inégaux, épars, mêlés à de petites verrues visibles seulement à la loupe. Tubercules interambulacraires crénelés, perforés, très-gros et formant, sur chacune des aires, quatre ran¬ gées parfaitement distinctes et qui se réduisent à deux aux approches du sommet. Les scrobicules qui entourent les tubercules sont larges, subelliptiques et se touchent le plus souvent par la base; quelquefois, cependant, ils sont séparés par de petits granules. Zone miliaire peu déve¬ loppée, beaucoup plus large, cependant, que la zone qui sépare chacune des doubles rangées de tubercules. Gra¬ nules intermédiaires apparents, fortement mamelonnés, de même grosseur à peu près que les granules qui forment deux rangées sur les aires ambulacraires, disposés en cer¬ cles réguliers ou en demi -cercles autour des tubercules, épars et peu nombreux, dans la zone miliaire qui paraît presque lisse, surtout dans la suture des plaques, accom¬ pagnés çà et là de petites verrues inégales et disposées sans ordre. — Radioles grêles, allongés, subcylindriques, pourvus de quelques côtes longitudinales, subcarénées et granuleuses; collerette apparente; bouton fortement déve¬ loppé; anneau saillant; facette articulaire crénelée. Rapports et différences. — Cette espèce sera toujours fa¬ cilement reconnaissable à sa grande taille, à ses aires am¬ bulacraires déprimées et garnies de deux rangées de petits granules homogènes, au nombre et à la disposition de ses tubercules interambulacraires, à la zone miliaire presque lisse qui les sépare, à ses radioles allongés et garnis de petites côtes subgranuleuses. Loc. Vergons près Castellanne (Basses-Alpes). Très- rare. Étage cénomanien ? Muséum de Marseille. SOCIÉTÉS SAVANTES. 449 Expi. des fig. — Pl.xxix, fig. 7, Tetracidaris Reynesi , vu de côté ; fig. 8, portion des aires ambulacraires grossie; fig. 9 et 10, radioles; fig. 11, portion de radiole grossie. Dans la figure 7, la région buccale a été mise à tort en dessus. II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences. Séance du 17 juin. — M. Dareste fait présenter, par M. Blanchard, une Note sur les affinités naturelles des pois¬ sons de la famille des Balistes. Séance du 24 juin. — M. Fischer fait présenter, par M. Milne-Edwards, une Note sur la distribution géogra¬ phique des Crustacés podophthalmaires du golfe de Gas¬ cogne : La faune des Crustacés podophthalmaires du sud-ouest de la France comprend, à ma connaissance, soixante- treize espèces, dont deux seulement vivent dans les eaux douces ( Astacus fluviatilis et Caridina Desmaresti). Pour dégager le caractère de cette faune, il faut la comparer, d’une part, avec celle des îles Britanniques, telle qu’elle a été établie par Bell et White, et, d’autre part, avec celle de la Méditerranée, qui est résumée complètement dans le livre de Heller. Sur les soixante et onze espèces marines du golfe, qua¬ rante-quatre sont communes à la fois aux mers d’Angle¬ terre et à la Méditerranée. Elles n’ont, par conséquent, aucun caractère spécial, mais elles prouvent la continuité de la faune littorale qui, en Europe, est régulièrement distribuée du nord au sud. 2e série, t. xxiii. Année 1872. 29 450 rev. et mag. de zoologie. ( Novembre 1872.) Quelques-unes de ces espèces comblent des lacunes dans la distribution géographique des crustacés. Ainsi l’on ne connaissait pas, pour le Nephrops norvégiens, de station intermédiaire entre les mers anglaises et la Médi¬ terranée. Il est probable qu’en cherchant ce crustacé par les profondeurs de 40 à 60 brasses on l’obtiendra sur tout le littoral occidental de la France. L’auteur indique neuf espèces de la Méditerranée qui paraissent dans le golfe de Gascogne sans dépasser la Manche. 11 indique neuf espèces qui vivent dans les mers d’Angleterre et dans le golfe, mais ne pénètrent pas dans la Méditerranée, et neuf autres espèces qui lui semblent, jusqu’à plus ample informé, propres au sud-ouest de la France. Enfin il a signalé sur les côtes de la Manche et de la Bretagne neuf espèces qui n’ont pas encore été re¬ cueillies dans le golfe de Gascogne. M. Fischer pense qu’on peut conclure que la faune car cinologique marine du golfe de Gascogne est parfaite¬ ment mixte. La Méditerranée est donc un centre géogra¬ phique des plus importants ; mais elie offre un autre inté¬ rêt : c’est qu’un grand nombre des genres qui l’habitent : Leptopodia , Mitkrax , Acanthonyx , J.ambrus, Lupa> Tha- l amita, Ocypoda , Grapsus , Calappa , Plagusia , Gonodac- tylus, etc., appartiennent, en réalité, aux mers tropioales, et que leur présence dans la Méditerranée indique l’ex¬ trême limite au nord de la répartition géographique de ces genres. Ils représentent donc, au milieu d’une popu¬ lation pour ainsi dire européenne, l’élément exotique, provenant de l’Atlantique tropical ou de la mer des Indes. M. Rivière fait présenter, parM. de Quatrefages, une Note sur l’Jiomme fossile des cavernes du Baoussé-Roussé (Italie), dites grottes de Menton. Dans une précédente note, présentée le 29 avril, M. Ri- SOCIÉTÉS SAVANTES. 451 vière a fait une étude générale des conditions dans les¬ quelles il a découvert cet homme fossile. Il complète ce travail par de nouvelles recherches sur la mensuration des pièces principales du squelette et sur la faune au mi¬ lieu de laquelle il a vécu. Le squelette est à peu près complet et M. Rivière en donne une description détaillée d’où il résulte que cet homme devait être d’une grande taille et que son angle facial était beau et se rapprochait de 85 degrés. L’auteur donne ensuite l’indication des espèces d’ani¬ maux dont les restes fossiles ont été recueillis dans le voi¬ sinage le plus immédiat du squelette. Parmi les divers animaux dont je viens de faire l’énu¬ mération, dit M. Rivière en terminant, trois surtout, par leur présence autour du squelette, et à des niveaux supé¬ rieurs à lui, le grand Felis , YUrsus spelœus et le Rhi¬ nocéros, dont j’avais déjà trouvé, et antérieurement à l’homme, des débris osseux, indiquent l’époque à laquelle l’homme fossile du Baoussé-Roussé a vécu (1). Quant au Renne, il n’existe pas dans les cavernes de Menton ; il paraît également faire défaut dans toutes les autres cavernes de l’Italie. Le Renne vivait-il cependant à la même époque et en d’autres parties de l’Europe. Dans la grotte d’Arcy, M. de Vibraye l’a signalé, princi¬ palement dans l’assise moyenne où l’on ne trouve plus les restes de l’Hyène, du grand Ours, etc. Parmi les divers objets trouvés auprès du squelette, je citerai principalement deux lames de couteaux en silex, l’épingle en os taillée dans un radius de Cerf, les nassa neritea du crâne et du jambelet, et les vingt-deux canines (1) J’ai trouvé également, à un niveau supérieur à l’homme, non- seulement des dents d'Hyœna spelœa , dont quelques-unes ont subi l’action du feu, mais encore des coprolithes du même animal. 452 hev. et mag. de ZOOLOGIE. [Novembre 1872.) de Cerf perforées, tous objets qui présentent la coloration rougeâtre que j’ai signalée sur toutes les pièces du sque¬ lette et principalement sur la tête. Cette coloration est due au peroxyde de fer, peroxyde formé par l’hydratation du fer oligiste dont toute la surface du corps avait été recou¬ verte après la mort, et indique une inhumation de l’homme fossile. Cette inhumation a eu lieu, mais sans aucun déplace¬ ment; en effet, l’attitude du squelette indique parfaite¬ ment que l’homme est mort pendant son sommeil, au lieu et place où je l’ai découvert, c’est-à-dire sur un sol formé de cendres, de charbon et de pierres calcinées, et au mi¬ lieu des détritus de la vie de chaque jour, et sans aucune trace d’éboulement. Séance du 8 juillet 1872. — M. Claude Bernard commu¬ nique un travail important de physiologie sur Y Évolution du glycogène dans l'œuf des Oiseaux. C’est une œuvre ca¬ pitale dont il s’occupe depuis l’année 1848, et qui ne peut être analysée utilement. A la suite de cette communication, le savant physiolo¬ giste demande l’ouverture d’un pli cacheté, qu’il a déposé le 31 mars 1864, et qui contenait la substance de ce re¬ marquable travail. MM. Jamin et de Laurès communiquent un Mémoire physiologique ayant pour titre : Sur les changements de poids que le corps humain éprouve dans le bain. Ce travail est plein d’intérêt. M. Milne-Edwards présente un extrait d’une lettre que lui a adressée M. l’abbé David , relative aux Observations zoologiques faites dans la province de Thé-kiang par ce zélé et savant missionnaire. M. David indique d’abord un Ibis nouveau qu’il décrit sous le nom d 'Ibis sinensis. Il décrit ensuite une Sala¬ mandre ou Triton qu’il fait connaître sous le nom de Cynops orientalis. SOCIÉTÉS SAVANTES. 453 Il parle aussi d’une Tortue d’eau douce énorme et qui pèse jusqu’à 2 ou 300 livres; d’un Oiseau rapace du genre Elanus sinensis, qui forme une espèce nouvelle; d’un Falco sacroides également nouveau. Tous ces objets , et d’autres qu’il n’indique pas dans cette lettre, seront envoyés au Muséum d’histoire natu¬ relle. M. Claude Bernard a présenté, de la part de M. Bert, un Mémoire de physiologie intitulé : Recherches expéri¬ mentales sur l’influence que les changements dans la pression barométrique exercent sur les phénomènes de la vie. M. Milne-Edwards a présenté, de la part de M. Filhol, des Observations sur les carnassiers et les Chéiroptères dont on trouve les débris fossiles dans les gisements de phosphorite de Caylux , Fregols , Concots. Dans ce travail, M. Filhol signale 5 espèces nouvelles, qui sont : 1° Le Pseudelurus Edwardsii ; 2° YÆlurogale interme¬ dia ; 3° le Canis caylucensis ; 4° le Canis Gaudryi; et 5° le Rhinolophus antiquus. M. Sacc adresse des échantillons de viandes et de lé¬ gumes conservés par un nouveau procédé. Séance du 15 juillet. — M .Dareste adresse une Note sur l’existence de l’amidon dans la Tortue d’eau douce (Testud. europæa). M. Milne-Edwards présente, de la part de MM. Gran - didiereï Vaillant , uneiVb^ce sur le Crocodile fossile d’Am- boulintsatre (Madagascar). C’est une espèce distincte à laquelle les auteurs de cette note ont donné le nom de Crocodilus robustus. Séance du 22 juillet. — M. Sacc adresse un Mémoire intitulé : Sur un nouveau procédé de conservation des sub¬ stances alimentaires par l’acétate de soude.. rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1872.) Le savant chimiste suisse donne une description détail¬ lée du procédé qu’il a inventé après de nombreuses et pénibles recherches, et qui est peut-être le plus grand bienfait que la science ait pu rendre à l’humanité. Le même savant adresse, en outre, un Mémoire ayant pour titre : La fermentation et les ferments. Séance du 29 juillet. — Rien sur la Zoologie. Séance du 5 août. — M. de Quatrefages communique un travail intitulé : Race nègre; études sur les Mincopies et sur la race nêgrito en général. M. Sirodot adresse une Note sur un dépôt osseux , situé au pied du Mont-Dol (Ille-et-Vilaine). Il indique les diverses espèces de Mammifères qui se trouvent repré¬ sentées dans ce dépôt. M. J. Kunckel fait présenter, par M. E. Blanchard , une note intitulée : Sur le développement des fibres musculaires striées chez les Insectes. Il résulte de cet intéressant travail de physiologie que l’élément primititif du muscle est une cellule qui, par son allongement, constitue une fibrille. M. Villot fait présenter, par M. E. Blanchard , une Note intitulée : Sur la forme embryonnaire des Dragonneaux ( Gor - dius ). M. Z. Gerbe fait présenter, par M. G. Robint un travail ayant pour titre : Formation des produits adventifs de l'œuf des Plagiostomes. Séance du 12 août. — M. Trouyet adresse, de Beyrouth, une Note concernant les moyens propres à combattre les fléaux qui désolent la sériciculture. (Renvoyée à la com¬ mission spéciale.) M. Dumas signale une série d’études sur le Phylloxéra vastatrix , communiquées par M. Laliman. Séance du 19 août. — M. Bert adresse ses Recherches SOCIÉTÉS SAVANTES. 455 expérimentales sur l'influence que les changements de pression barométrique exercent sur les phénomènes de la vie. M. Gréhant fait présenter, par M. Claude Bernard , un travail intitulé : Recherches comparatives sur l’ absorption des gaz par le sang. Dosage de Yhématoglobine. Séance du 26 août. — M. Dumas , en sa qualité de prési¬ dent de la commission instituée par l’Académie pour l’étude de la maladie des vignes, présente une lettre de M. le Ministre de l’agriculture, qui met à sa disposition un crédit qui a été jugé indispensable à la marche des travaux de la commission. M. Bert adresse la continuation de ses recherches sur l’influence de la pression barométrique sur les phéno¬ mènes de la vie. Séance du 2 septembre. — Rien sur la Zoologie. Séance du 9 septembre. — M. Dumas communique quelques informations sur les habitudes d xxPhy lloxera ré¬ sultant des détails donnés par divers observateurs. Séance du 16 septembre. — M. Milne-Edwards présente la 2e partie du 10e volume de ses Leçons sur la physiologie et l’anatomie comparée de l'homme et des animaux. M. Hervier adresse quelquesréflexions sur le Phylloxéra. (Renvoi à la Commission.) M. Louis Faucon adresse des observations nouvelles sur le Phylloxéra , faites chez lui par M. Gaston Bazille. M. Dumas présente une note intitulée : Sur la maladie de la vigne et le Phylloxéra ; prétendue cause de cette maladie , par M. F. E. Guérin- Mèneville. (Cette note est insérée aux Mélanges , Zoologie appliquée , p. 458 de ce recueil). Séance du 23 septembre. — M. Dumas analyse les docu¬ ments adressés à la Commission du Phylloxéra par deux de ses délégués, MM. Duclaux et Maxime Cornu. 456 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1872.) M. Thénard présente des observations à propos de cette communication. M. Duchartre fait connaître la méthode d’un jardinier de Londres qui assure avoir guéri les vignes forcées en serre en les déplantant pendant l’hiver, nettoyant bien leurs racines et les replantant immédiatement. Séance du 30 septembre . — M. N. Joly fait présenter, par M. Milne-Edwards , une note ayant pour titre : Observa¬ tions sur les métamorphoses des Poissons osseux en général , et particulièrement sur celles d'un petit poisson chinois du genre Macropode , récemment introduit en France. Dans ce travail, M. Joly a confirmé les curieuses obser¬ vations de M. Carbonnier sur les mœurs de ces poissons et sur le développement rapide de leurs œufs. Un travail complet, sur ce sujet, étant en cours de pu¬ blication dans notre recueil (n° 9, pl. xxii), son auteur, M. Pouchet, y tiendra compte de ce qu’il peut y avoir de neuf dans les observations de M. Joly. M. H. Sicard fait présenter, par M. Milne-Edwards , une Note sur la connexion qui existe entre le système ner¬ veux et le système musculaire dans les Hélices. Diverses communications relatives à des moyens de destruction du Phylloxéra sont adressées par MM. Lich¬ tenstein, Raynaud, Peyrat etLoarer(donton a fait, à tort, Louvet). Séance du*î octobre. — M. S. Loven communique un Mé- r moire ayant pour titre : Etudes sur les Echinoïdées. Ce travail, qui occupe huit pages des comptes rendus, fait connaître des organes de sensation propres à recon¬ naître l’état de l’eau ambiante et des matières qu’elle con¬ tient, suspendues ou en solution, c’est-à-dire des organes du goût. M. Loven a donné à ces organes le nom de sphé- rides. * SOCIÉTÉS SAVANTES. 457 Le Phylloxéra est l’objet des travaux de MM. Duclaux et Cornu , et de M. Laliman. M. Gouriet adresse une note ayant pour titre : De quelques caractères extérieurs qui différencient les sexes chez l’Écrevisse fluviatile. Séance du 14 octobre. — M. F. Guillier adresse, par l’entremise du Ministre de l’instruction publique, l’indi¬ cation d’un remède qu’il propose contre le Phylloxéra. C’est un mélange de cendres de bois de vignes saines, de suie, de sable de rivière, d’eau de lessive, d’essence de térébenthine et d’ammoniaque. — Si le Phylloxéra échappe à tout cela !... M. Loarer fait parvenir, par la même voie, une note relative à l’apparition, sur certaines plantes exotiques, d’insectes qui lui paraissent provenir du transport des œufs du Phylloxéra. M. Ajot propose l’emploi de l’urine contre le dévelop¬ pement du Phylloxéra . Tout cela est renvoyé à la commission spéciale. M. le Secrétaire perpétuel annonce l’envoi, fait par M. Guido-Susani , d’une brochure ayant pour titre : Cas - cina Pasteur. — Éducations par pontes isolées. Milan, 1872. Nous avons reçu ce travail, qui forme une brochure in-4 de 53 pages, remplie de tableaux très-compliqués. Nous ne pouvons qu’admirer la patience avec laquelle l’auteur a noté tous les faits observés dans 320 éducations sépa¬ rées. Nous reviendrons sur ce travail qui est rédigé en français. M. Marey présente une Note intitulée : Des allures du cheval étudiées par la méthode graphique. M. Sanson adresse des Recherches sur la toison des mé¬ rinos précoces . 458 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1872.) III. MÉLANGES ET NOUVELLES. ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE. Sur la maladie de la vigne et le Phylloxéra ; prétendue cause de cette maladie, par M. F. E. Guérin-Méne- V1LLE. (Note présentée à l’Académie des sciences, séance du 7 septembre 1872.) En présence de l’opinion si généralement admise par les savants et les agriculteurs, que la mortalité des vignes a pour cause première et unique les attaques du Phyl¬ loxéra, et ayant exprimé, dès le début de cette épiphytie, l’opinion que ce parasite n’est que la résultante de la ma¬ ladie des vignes, j’avais l’intention de ne plus revenir sur ce sujet. Ne voulant pas me singulariser en me mettant en travers d’un courant d’idées acceptées par des per¬ sonnalités puissantes (ce qui est très-dangereux), je pen¬ sais qu’il fallait laisser au temps de faire savoir si j’étais dans le vrai ou dans l’erreur. Aujourd’hui, cependant, après de nouvelles observa¬ tions faites dans la grande culture et sur beaucoup de points du pays, et après avoir étudié la plupart des cinq cents brochures et articles publiés sur ce grave sujet, je vois que bien des observateurs, sciemment ou à leur insu, se rapprochent de la théorie si simple que je sou¬ tiens, et qu’ils semblent ne pas connaître, et je crois qu’il est utile que je signale sommairement les résultats de quelques-unes des principales observations qui viennent appuyer les miennes. Et, d’abord, il est nécessaire de rappeler brièvement la théorie qui résulte de mes longues études d’entomologie MÉLANGES ET NOUVELLES. 459 pure et appliquée, et de mes recherches particulières sur la nouvelle forme de l’épidémie qui sévit sur la vigne. La plupart des animaux et des végétaux parasites ne peuvent vivre que sur des êtres chez lesquels l’équilibre des fonctions est plus ou moins dérangé. Le plus souvent, certains insectes parasites ne se développent que sur des animaux ou des végétaux dont les fonctions sont dans un état anormal, soit par défaut de vitalité ou anémie , soit par excès de vitalité ou pléthore. L’étude que j’ai faite de la nouvelle forme de la mala¬ die de la vigne, en ne l’observant pas seulement comme naturaliste, mais surtout en agriculteur et sur de grandes surfaces, me confirme dans l’opinion que j’ai émise l’un des premiers (1). Ainsi que je l’ai soutenu alors, la multi¬ plication exagérée du Phylloxéra (2) n’est qu’un des phé¬ nomènes consécutifs d’une maladie du végétal. Il me pa¬ raît évident que les vignes sont atteintes d’une affection que l’on pourrait comparer au vice scrofuleux, à la ma¬ ladie pédiculaire chez l’homme et aux invasions de para¬ sites observées chez les animaux plus ou moins malades. Cette idée de l’état pathologique des vignes attaquées par le Phylloxéra surgit dans beaucoup de travaux de savants et d’agriculteurs, qui regardent cependant le pu¬ ceron comme la première et unique cause du mal. Ainsi, le savant agronome M. Heuzé disait à la Société cen¬ trale d’agriculture de France (3) : (1) Bulletin de la Société centrale d'agriculture de France , séances du 24 novembre 1869 et du 7 février 1872. — Revue et ma¬ gasin de zoologie, 1870, n° 1 (Mélanges). (2) Ce puceron a dû exister de tout temps sur la vigne, mais il est resté inaperçu tant que la vigne est demeurée dans son état normal. C’est l’état maladif de la plante qui a déterminé, comme toujours, l’énorme multiplication de cette espèce. (3) Bulletin de la Société centrale d'agriculture de France » séance du 24 novembre 1869. 460 rev, et mag. de zoologie ( Novembre 1872.) « Pourquoi donc cet insecte s'est-il attaqué principale¬ ment aux vignes du comtat d’Avignon et de la Provence ? On serait en droit, quand on se rappelle avec quelle ra¬ pidité la culture s’est développée depuis dix ans dans ces contrées, de dire que la vigne n’y a pas la même vitalité que dans le bas Languedoc et dans le Bordelais . Dans les Bouches-du-Rhône, les vignes ont dû être établies sur des sols laissant à désirer et où l’on n’a labouré que su¬ perficiellement la terre . La culture précipitée, résul¬ tant de l’extension rapide donnée à la vigne, a dû con¬ tribuer, dans une large mesure, à l’existence et à la pro¬ pagation du Phylloxéra vastatrix. » M. Pellicot, l’un des viticulteurs les plus distingués du Midi, a joint récemment une précieuse observa¬ tion à celles que je viens de citer. Il a constaté que des vignes plantées à 25 centimètres de profondeur avaient succombé aux ravages du Phylloxéra au bout de deux années, tandis que des vignes de même espèce, conti¬ guës aux premières et plantées à 55 centimètres de pro¬ fondeur, n’avaient pas montré un seul sujet malade (1). Ce qui précède vient d’être corroboré à l’Académie des sciences (2) par une autorité encore plus élevée, par M. le baron Thénard. A l’occasion de communications faites sur la recherche de méthodes de destruction du Phylloxéra , il a soutenu avec raison, selon moi, et avec l’autorité d’un viticulteur à la fois très-savant et très- pratique, qu’on devait attribuer la maladie des vignes à ce que, depuis longtemps déjà, on s’est mis à planter la vigne partout, aussi bien dans les mauvaises terres que dans les bonnes, sans faire un choix judicieux des variétés dites à bois dur et à bois tendre, pour les placer dans les (1) Journal de l'agriculture du 7 uovernbre 1872, p. 309. (2) Séauce du 9 septembre 1872, MÉLANGES ET NOUVELLES. 461 sols qui conviennent le mieux aux unes et aux autres. De là, dit-il, maladie, affaiblissement de la constitution de la plante, surtout des variétés à bois tendre et, par suite de cet état d’atonie, envahissement, parla vermine, des sujets ainsi affaiblis. De nombreux faits viennent prouver encore que le Phylloxéra n’est qu’un agent secondaire, qu’un phéno¬ mène consécutif d’une maladie profonde : ce sont les bons résultats obtenus par des agriculteurs qui ont donné à leurs vignes de bonnes cultures et des engrais convenables. Il serait trop long de citer ici ces publica¬ tions, d’où il résulte que leurs auteurs admettent aussi, et souvent à leur insu, que le mal est dans la plante; que, si l’on parvenait à lui rendre la santé, le Phylloxéra n’au¬ rait plus prise sur elle. Ainsi que je l’ai dit antérieurement, quoique je sois persuadé que le Phylloxéra n’est pas la cause de la mor¬ talité des vignes, je pense qu’on aurait tort d’attendre pa¬ tiemment que la maladie qui le produit s’use et passe. Il est bon de faire une étude scientifique de l’histoire natu¬ relle de ce parasite, pour essayer de débarrasser nos vignes de cet agent puissant d’aggravation de leur mala¬ die. En cherchant à détruire ou à éloigner des parasites, chargés par la nature de hâter la terminaison de l’exis¬ tence des êtres malades, on peut quelquefois contribuer au rétablissement de ceux-ci, en facilitant peut-être une réaction salutaire capable d’amener une guérison spon¬ tanée. Mais, en définitive, c’est à un traitement susceptible de ramener l’état normal des vignes que la logique conseille de recourir. Il est évident que ce traitement doit être cherché dans l’application des meilleurs procédés de culture, dans l’emploi d’amendements et d’engrais appro¬ priés, etc., et tout cela à la condition que le traitement sera continué pendant plusieurs années. En effet, il est 462 rev. et mag. de zoologie. (Novembre 1872.) impossible d’admettre que l’on parviendra rapidement à modifier la constitution des vignes dont la maladie s’est développée depuis plusieurs années (en 1863), maladie à laquelle ont dû concourir les grandes perturbations météo¬ rologiques dont les effets se sont fait sentir, d’une manière plus ou moins fatale et depuis longtemps, chez tous les êtres vivants. En conséquence, je crois qu’il serait utile de provoquer des recherches pratiques dans ce sens, et que les primes offertes par le Gouvernement et les Sociétés agricoles pour la recherche de moyens scientifiques de destruction du parasite pourraient aussi être attribuées aux agricul¬ teurs qui parviendront, par des moyens pratiques et cul¬ turaux, à guérir la vigne de la maladie qui amène le dé¬ veloppement extraordinaire et prodigieux du Phylloxéra. IV. ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. The AMERICAN NATURALIST. — Le NATURALISTE AMÉRICAIN, magasin populaire d’histoire naturelle illustré. — Sa¬ lem, Peabody Academy of sciences. In-8, vol. VI, n08 8 àY2, août à décembre 1872. Ces numéros comprennent les pages 449 à 512, et contiennent d’intéressantes Notices de zoologie, de miné¬ ralogie et de botanique. En Zoologie, on remarque un Travail de M. Samuel Lockwood sur un nouvel entozoaire de Y Anguilla acuti- rostris , une Notice du Rév. H. J. Bruce sur les oiseaux de l’Inde, une Revue bibliographique d’ouvrages de zoologie publiés en Amérique et beaucoup de travaux fort intéressants sur toutes les branches de la zoologie. ANALYSES ü’ OUVRAGES NOUVEAUX. 463 A la page 505, on annonce la mot du savant zoologiste Stimpson, membre de l’Institut d’Essex, etc., etc. Esame critico delle teorie sulla partenogenesi delle api , del Parroco Giotto Ulivi. — Grand in-8° à deux co¬ lonnes, extrait de Y Industriale italiano , etc. Sixième année, nos 5 et 6, mai et juin 1872. Forli (Emilia), 1872. Dans ce Mémoire, M. le curé de Gricignano, qui est président de diverses sociétés italiennes, a traité cette question avec soin et érudition, et son Mémoire devra être étudié par les naturalistes et les apiculteurs. Note ed osservazioni anatomico-fisiologiche intorno alla memoria del Doit. Enrico Morselli. Sopra una rara anomalia dell’ Osso malare. Relazionedel Dottore Antonio Garbiglietti alla R. Ac- cademia di inedicina di Torino. C'est un Rapport très-développé et très-savant sur le remarquable travail de Morselli, lu à la Société des na¬ turalistes de Modène le 29 janvier 1872 et publié dans l’Annuaire de cette Société, septième année, fascicule pre¬ mier. Ce Rapport occupe soixante-seize pages in-8°. Report ofthe council of the zoological Society of London. — 29 avril 1872. Ce rapport annuel présente la situation actuelle de cette grande société qui est toujours dans l’état le plus prospère. Dans le chapitre relatif aux publications de la Société, on trouve l’indication des Mémoires publiés dans 464 rev. et mag. de zoologié. [Novembre 1872.) ses Transactions et la liste des nombreuses sociétés sa¬ vantes avec lesquelles elle est en relation. The entomologist’s monthly magazine, conducted by Knaggs: Rye, W Lacklan et Stainton , n08 101 à 104, octobre à décembre 1872. In-8, London. Ces cahiers contiennent une foule de documents inté¬ ressants, et, entre autres, des notes sur lesHétéromères, des instructions pour la conservation des collections de Névroptères, une note sur la récente invasion de la Va - nesse Ântiopa en Angleterre, etc., et beaucoup d’autres observations de détail. Bulletin de la Société des sciences naturelles et histo¬ riques de l’Ardèche, in-8°. Privas, 1872. Cette savante Société tient un rang très-distingué parmi les nombreuses compagnies de ce genre qui existent en France. Outre les travaux agricoles et historiques que l’on trouve dans le recueil de ses Actes, les sciences naturelles y occupent une large place. Ainsi, dans le n° 8, nous remarquons un excellent tra¬ vail géologique de M. J. B. Dalmas, accompagné de planches représentant les végétaux et animaux fossiles qui caractérisent les terrains ; un catalogue descriptif des mammifères observés à l’état de nature dans le départe¬ ment de l’Ardèche, et une lettre adressée de Karikal (Inde) par M. Mirande, dans laquelle l’auteur donne des détails très-intéressants sur les populations de ces con¬ trées, sur leurs productions naturelles, etc., etc. Paris. — lmp. de Mme Ve Boüchard-Huzard, rue de l’Éperon, 5. TRENTE-QUATRIÈME ET TRENTE-CINQUIÈME ANNÉES. — DÉCEMBRE 1872. I. TRAVAUX INÉDITS. Observations sur une Rainette venimeuse, Phyllobates cho- coensis , par M. E. Deyrolle. Par l’obligeante entremise de M. Villiot, nous avons eu communication d’un Batracien, du genre Phyllobates , avec lequel les Indiens de la Nouvelle-Grenade empoisonnent leurs flèches. Cette espèce a été décrite, en 1869, par le Dr Posada Arango, dans les Bulletins de la Société médicale alle¬ mande, sous le nom de Phyllobates chocoensis ; l’exem¬ plaire que nous avons reçu s’éloigne un peu de la descrip¬ tion, comme coloration, mais cela tient peut-être à son séjour prolongé dans l’alcooF; au lieu d’avoir la tête et le dos d’un jaune vif, ces parties sont d’un jaune sombre et verdâtre ; le reste de la description lui convient parfaite¬ ment : « pattes et ventre d’un noir bleuâtre... ; tête triangu¬ laire, légèrement tronquée à sa partie antérieure pour for- merle museau, au bord duquel vers les angles s’ouvrent les narines. Les yeux sont saillants, avec l’iris de couleur d’or, qu’on voit au travers de la paupière, qui est transparente. Ses oreilles sont situées en arrière et un peu au-dessous des yeux, bouchées par une membrane mince, se relevant par une ligne courbe à convexité antéro-inférieure. Bouche grande, étendue de l’une à l’autre oreille. Absence totale 2e séri e. t. xxiii, Année 1872. 30 466 kev. et mag. de zoologie. ( Décembre 1872.) de dents dans les mâchoires et dans le palais. Langue courte, attachée en avant, libre seulement dans les deux tiers postérieurs, étroite à la base, arrondie et mince à son extrémité (antérieure). » Nous la représentons, planche xvii, de grandeur natu¬ relle. Cet auteur nous apprend aussi que les Indiens du Choco, pour obtenir le venin, introduisent dans la bouche de l’ani¬ mal un petit bâton qu’ils font pénétrer à travers le corps jusque dans l’une des pattes postérieures; ils l’approchent ensuite du feu, afin qu’excitée par la chaleur, elle exsude par la peau le venin, qui n’est autre chose qu’une sécré¬ tion laiteuse dans laquelle les Indiens trempent la pointe de leurs flèches, qu’ils laissent sécher ensuite à l’air. Nous avons pensé qu’il était intéressant d’appeler l’at¬ tention des naturalistes sur ce fait d’une Rainette produi¬ sant un venin par exsudation, car il est très-probable que cette espèce n’est pas la seule qui a ces propriétés, et que les expériences faites sur la chocoensis, répétées sur d’autres Phyllobates et même sur des animaux de genres voisins, donneraient des résultats analogues. Catalogue des Cicindélidés et des Carabides recueillis par M. Th. Deyrolle en Asie Mineure , par M. H. Gilnicki. Durant les années 1869 et 1870, M. Théophile Deyrolle a exploré une partie de l’Asie Mineure; le but principal de son voyage était surtout l’Archéologie; mais il n’a pas négligé l’histoire naturelle et il a rapporté de son voyage de nombreux échantillons zoologiques et botaniques. Après avoir exploré les environs de Trébizonde et spé¬ cialement les montagnes qui sont au sud de cette ville, ii TRAVAUX INÉDITS. 467 fit un premier voyage à Torthoum et à Erzeroum, puis revint passer l’hiver à Trébizonde, d’où il repartit en 1870 pour explorer les bords du lac de Van, en passant par Torthoum, Erzeroum et Bitlis. Nous n’avons d’ailleurs pas à entrer dans les détails de son voyage, M. T. Dey- rolle devant en faire connaître lui-même aux lecteurs de la Revue et Magasin de [zoologie les principaux incidents ainsi que les observations qui se rattachent d’une façon directe ou indirecte à l’histoire naturelle. Parmi les objets qu’il a recueillis se trouvaient des Carabiques en assez grand nombre ; plusieurs de ces espèces étaient nouvelles ; les unes ont été succinctement caractérisées par M. E. Deyrolle dans les Petites Nouvelles entomologiques, les autres ont été décrites par M. Gautier des Cottes dans les mémoires de la Société entomologique suisse. M. Putzeys a bien voulu, sur la demande de M. Mors, se charger de la détermination de toutes les espèces. Toutefois, lorsque M. Deyrolle me chargea, il y a peu de jours, de rédiger le Catalogue qui devait accom¬ pagner les planches déjà parues dans la Revue et Magasin de zoologie, je me suis trouvé en présence de plusieurs difficultés inattendues; les nécessités de la publication ne me laissaient plus le temps suffisant pour approfondir certaines questions; ceci, je l’espère, me servira d’excuse pour les quelques points que j’ai laissés douteux et sur lesquels, d’ailleurs, je reviendrai ultérieurement. Je ne dois pas terminer ces quelques observations préalables sans adresser mes remercîments à M. de la Brûlerie, qui a bien voulu me donner quelques utiles conseils et me remettre non-seulement la nomenclature des Ditomides, famille dont il va publier prochainement la monogra¬ phie, mais encore la diagnose d’une espèce nouvelle qu’il m’a autorisé à publier ; ainsi qu’à M. Sallé, à l’obli • geance de qui j’ai dû de pouvoir consulter les parties de la collection de M. de Chaudoir, qui sont en ce moment à Paris. 468 rev. et mag. de zoologie. ( Décembre 1872.) CICINDÉL1DES. Cicindela desertorum, Dej. var. Trébizonde, Bitlis , Dumetorum Falcl. C’est bien certainement la Dumetorum Fald. ; nous nous conformons à l’opinion généralement admise en la rap¬ portant à la Desertorum ; la lunule apicale est tantôt interrompue, tantôt entière. Mai et juillet. Sur les sentiers, dans les endroits boisés. Cicindela literata Sulz. Erzeroum. Juin et juillet. — germanica Linné, Erzeroum, Bitlis. Juin et juillet. M. T. Beyrolle l’a trouvée en quantité, le soir, au pied d’un mur, où elles étaient engourdies. CARABIDES. Nebria brèvicollis Fabr. Trébizonde. — Motschulskii Chaud. Erzeroum. Leistus spinibarbis Hoff. Trébizonde. Procerus Colchicus Mots. Trébizonde. Peut-être cette espèce n’est-elle qu’une variété du Scà- brosus ; cependant son prothorax, beaucoup plus forte¬ ment rétréci en avant, lui donne des rapports réels avec le Caucasicus. L’un des exemplaires présente sur chaque élytre trois lignes longitudinales formées par des tubercules plus gros que ceux qui couvrent le reste de leur surface. Sa couleur est noire, présentant à peine un léger reflet vio¬ lacé vers l’extrémité, tandis qu’elle est d’un beau bleu violet ou verdâtre chez les autres. Du mois de mai au mois de novembre. Sous les TRAVAUX INÉDITS. 469 pierres qui bordent les champs ou courant sur les che¬ mins; rare. Procrustes assimilis Crist. Trébizonde, Erzeroum. Les exemplaires de cette région paraissent être con¬ stamment plus profondément sculptés que ceux des loca¬ lités plus occidentales. Carabus Bonvouloirii Chaud. Trébizonde. [R. Z., pl. îv, fig. k.) Cette espèce a été décrite par M. de Chaudoir sur un seul exemplaire femelle ; le mâle a les trois premiers articles des tarses antérieurs assez fortement dilatés ; ses élytres sont un peu plus déprimées et son corselet plus élargi en avant. Ce Carabe est ordinairement d’un bleu verdâtre avec les tubercules noirs, mais il y a des exem¬ plaires verts, violets ou même noirs avec la bordure fai¬ blement violacée. La taille varie de 0m, 0*28 à 0m, 038 millim. Mai à octobre; dans les montagnes boisées et humides, sous les troncs d'arbres, très-rarement sous les pierres. Carabus saphyrinus Crist. Trébizonde. — septemcarinatus Mots. Trébizonde. Les exemplaires de ce pays ne diffèrent de ceux de la Transcaucasie que par une taille plus forte (0m,035 à 0m,038 millim.). Toute l’année, rare, sous les troncs d’arbres. C’est, de tous les Carabes que M. Deyrolle a observés en Anatolie et en Transcaucasie, celui qui projette le plus violemment sa liqueur caustique lorsqu’on l’inquiète. Carabus Ponticus E. Deyr., type Trébizonde. Pet. Nouv. ent., n° 2, juillet 1869. [R. Z., pl. iv, fig. 1.) Long. 0m,030 millim. Voisin des C. Kolenatii et Puschkinii , différent de tous deux par les élytres plus déprimées et à gouttière plus 470 rev. et mag. de zoologie. ( Décembre 1872.) profonde ; il se rapproche davantage de Puschkinii, par ses élytres à points plus nombreux que chez Kolenatü et par la forme du corselet qui est toutefois plus long, plus large et moins rétréci en arrière. Allongé, déprimé, d’un noir luisant avec les bords du corselet et des élytres violacés. Tête allongée, lisse ; man¬ dibules et antennes longues ; celles-ci dépassant le milieu des élytres dans les deux sexes. Corselet assez large, fai¬ blement rétréci en arrière ; marqué de linéoles trans¬ verses, plus serrées à la base; ligne médiane bien marquée; angles postérieurs mousses, peu saillants. Écus¬ son convexe, à fossette postérieure profonde. Elytres très- déprimées, élargies en arrière, striées, portant des fos¬ settes arrondies, d’un vert métallique, irrégulièrement disposées sur les quatrième, premier, dixième, douzième, quinzième et seizième intervalles, d’antant moins nom¬ breuses quelles sont plus rapprochées de la suture; stries ponctuées; gouttière large, profonde, prolongée presque jusqu’à l’angle apical. Pattes longues, cuisses postérieures dépassant les élytres en arrière. Dans les mêmes localités et à la même époque que Bon- vouloir ii. Carabus Gilnickii, E. Deyr., tijpe. Trébizonde. Pet. Nouv. eut ., n° 2, juillet 1869. [R. Z., pl. iii, fig. 3.) Long. 0m,023 à 0m,025. Suivant M. de Chaudoir, cet insecte ne serait qu’une variété du C. Scowitzii; néanmoins ce dernier paraît plus petit, plus court; ii n’a que deux lignes distinctes sur les élytres entre les rangées de tubercules, et sa couleur est d’un rouge cuivreux brillant. Ce Carabe rappelle, par son aspect général, chrysitis , varians, etc., mais son corselet, fortement élargi en avant et à angles posté¬ rieurs très-aigus, l’en éloigne. TRAVAUX INÉDITS. 471 Assez allongé, peu convexe, d’un bronzé obscur, presque mat, avec la bordure du corselet et des ély très violette. Tête à ponctuation serrée, un peu confluente. Corselet cordiforme, fortement élargi en avant, assez court; angles postérieurs médiocrement saillants, mais pointus, très- aigus ; ponctuation serrée, confluente, assez profonde, rugueuse en avant et vers la base, ainsi que sur la gout¬ tière latérale. Élytres ovalaires, à rebord latéral très- relevé, saillant vers les épaules ; gouttière profonde, assez large, bien distincte jusqu’à l’angle apical externe ; elles offrent trois rangées de tubercules saillants, assez gros, séparés par des points enfoncés, bronzés ou violets; entre chacune de ces rangées se trouvent trois côtes ponc¬ tuées, rugueuses, tuberculeuses à l’extrémité ; côtés gra¬ nuleux. Les tarses antérieurs des mâles ont les quatre premiers articles dilatés. Mêmes localités et même époque que Bonvouloirü. Carabus Theophilei, E. Deyr., type. Trébizonde. Pet. Nouv. ent., n° 2, juillet 1869. [R. Z ., pl. m, fig. 2.) Long. 0m,019 à 0m,023 mill. Cette espèce est voisine de la précédente, mais son corselet beaucoup plus long, plus brusquement rétréci en arrière, à angles postérieurs encore plus pointus, et ses élytres plus parallèles, plus déprimées, à tubercules moins saillants et à stries régulières, lui donnent un faciès différent; il paraît avoir une analogie réelle avec le Bohe- manni , Mann., mais son corselet très-allongé ne permet pas de le rapporter à cette même espèce. Il se trouve avec Bonvouloirü et Gilnickii ; ses carac¬ tères sont très-constants, ainsi que ceux du précédent et ne subissent aucune variation. Assez allongé, subdéprimé, noir, avec les élytres large- 472 rev. et mag. de zoologie. [Décembre 1872.) ment bleues ou verdâtres sur les côtés, ainsi que les angles postérieurs du prothorax. Tête lisse. Prothorax allongé, sub¬ déprimé, large en avant, rétréci un peu en arrière du mi¬ lieu ; ses côtés droits, à partir des 3/4 postérieurs; angles postérieurs aigus, très-pointus, beaucoup plus saillants que chez Gilnickii ; ponctuation assez forte, mais espacée, sauf à la base où elle est un peu confluente; élytres ovales, subdéprimées chez les mâles, très-peu élargies sur les côtés; à bord relevé très-saillant aux épaules; offranttrois séries de tubercules bien distincts, mais peu saillants, séparés les uns des autres par des fossettes petites, bleues ou vio¬ lettes; ces rangées séparées chacune par trois côtes égale¬ ment élevées, entières, régulièrement ridées transversale¬ ment ; gouttière large et profonde. Tarses antérieurs des mâles à quatre articles dilatés. Carabus Victor, Fisch., Trébizonde. Dans les champs, sur la lisière des forêts. Un exemplaire très-petit (0m,019 mill.), pris en juillet sur les plateaux d’Erzeroum (ait. 2,000 m.), en diffère par la ponctuation plus serrée, les intervalles des élytres très- étroits, saillants, interrompus, ayant l’apparence de ran¬ gées de tubercules allongés ; peut-être est-ce une race lo¬ cale ou même une espèce, peut-être est-ce simplement une variété accidentelle; l’examen de ce seul exemplaire ne nous permet pas de nous faire une opinion à cet égard. Carabus inconspicuus, Chaud. Erzeroum. Carabus maurus, Adams. Erzeroum. Carabus cribratus, Quens., var. Trébizonde. (R. Z ., pl. iv, fig. 2.) Cette variété diffère du type par sa forme beaucoup plus déprimée et plus parallèle, son corselet plus faible¬ ment ponctué, à angles postérieurs plus saillants, ses élytres à fovéoles moins profondes et moins serrées, à TRAVAUX INÉDITS. 473 intervalles non pas réticulés, mais garnis de fines lignes longitudinales; au premier abord on serait tenté de la séparer spécifiquement du type ; mais un exemplaire du lac de Van, à forme plus courte et plus convexe, à fovéoles plus serrées, à angles postérieurs du prothorax moins saillants, présente également les lignes longitudinales des élv très; aussi n’est-il pas douteux pour nous que ce Cara¬ bus ne constitue qu’une simple race locale du Cribratus . Sous les pierres, toute l’année, c’est le Carabe qu’on rencontre à la moindre altitude. M. T. Deyrolle l’a trouvé près du bord de la mer. Carabus græcus, Dej. Trébizonde. Carabus lampros. Chaud. Samsoun. Carabus robustus, E. Deyr., type . Trébizonde. Pet. Noue, ent.j n° 2. Juillet 1869. (R. Z., pl. m, fig. 1.) Long. 0m,033 à 0m,039. Voisin de Spinolœ et de Normanni ; en diffère par les angles postérieurs du prothorax, plus arrondis que chez celui-ci, moins arrondis que chez Spinolœ , plus saillants et plus aigus que chez l’un et l’autre, dans lesquels ils sont presque droits; la ponctuation est plus distincte; la forme robuste du corps et la grosseur de la tête les distinguent aussi de ces deux espèces; mais ces caractères perdent de leur intensité chez les exemplaires de taille inférieure. Robuste, ovale-allongé, assez convexe. Tête grosse, peu ponctuée. Corselet large, assez court, à peine rétréci en arrière; ses angles postérieurs assez saillants, aigus, mousses, à fossette large et profonde ; sa surface couverte de linéoles transversales assez faibles, mais bien distinctes ; ligne médiane très-faible, parfois indistincte ; élytres ovales, convexes, subparallèles ou un peu élargies en arrière chez les mâles, rétrécies graduellement à partir du tiers chez les femelles; angles huméraux très-effacés, gouttière 474 hev. et mag. de zoologie. ( Décembre 1872.) étroite, s’élargissant un peu en arrière chez les femelles; couvertes d’une ponctuation régulière, très-fine, mais bien distincte, espacée vers la base, confluente et un peu gra¬ nuleuse près de l’angle apical et sur la gouttière ; on voit, en outre, trois rangées de fossettes peu marquées sur la moitié postérieure des élvtres. La couleur habituelle de ce Carabe est rouge-bronzé mat, un peu plus brillant chez le mâle, mais elle est assez variable, parfois plus obscure ou verte; nous en avons même vu deux exemplaires mâles, dont l’un est d’un beau bleu foncé et l’autre entièrement noir. Les angles posté¬ rieurs et, à un moindre degré, la gouttière des élytres, ont souvent une teinte verdâtre chez les exemplaires rouges ou bronzés , et bleuâtre chez les exemplaires verts. Ainsi que nous l’avons dit, les exemplaires de plus pe¬ tite taille ont une forme moins robuste, la tête moins grosse, le corselet moins large que les grands exemplaires; mais ils conservent bien les caractères de l’espèce, et il n’y a aucun doute sur leur identité. Il n’en est pas de même de deux exemplaires mâle et femelle, pris ensemble dans une localité voisine de celle où se trouvent les types de l’espèce ; ils n’ont que 0m,Q24 à 0m,025 de longueur; leur corselet est moins court et brusquement rétréci en arrière, un peu en avant des an¬ gles postérieurs ; leurs élytres sont plus parallèles chez le mâle, plus fortement rétrécies en arrière chez la femelle; leur ponctuation est plus forte, surtout chez le mâle. Ce¬ lui-ci est d’un rouge-cuivreux, la femelle d’un bronzé mat, tous deux ont une bordure verte très-distincte au protho¬ rax et aux élytres Leur faciès est, en somme, fort diffé¬ rent, mais ces caractères n’étant pas assez importants pour justifier la création d’une espèce, à moins qu’ils n’aient été vérifiés sur un certain nombre d’exemplaires, il est nécessaire d’attendre que de nouveaux renseignements viennent élucider cette question. TRAVAUX INÉDITS. • 4-75 On le trouve de mai à octobre sous les arbres et les grandes plaques d’écorce. Carabus prasinus, Menet. Erzeroum. Calosoma sycophanta, Linné. Trébizonde. — indagator, Fab. Trébizonde, Bitlis. Callisthenes orbiculatus, Mots. Van, Erzeroum, Bitlis. Les exemplaires sont plus ou moins ponctués et pré¬ sentent tous les passages du type à la var. Reichei , Guér. Ces différences sont , d’ailleurs , individuelles et n’ont aucune corrélation avec la différence d’habitat. Tous les exemplaires ont été pris courant sur les che¬ mins. Cychrus anatolicus, Mots. Trébizonde. Cette espèce, voisine de Y attenuatus, auquel M. de Motschulsky la compare dans la bonne description qu’il en a donnée, ressemble aussi beaucoup, par la taille et l’aspect général, au signatus Fald., mais ses caractères en sont très-différents. Son corselet est fortement cordiforme, plus court, beaucoup plus élargi en avant, à ponctuation très-serrée, presque rugueuse, à rebord très-saillant, for¬ tement relevé en arrière, ce qui fait paraître concaves les angles postérieurs; ceux-ci sont obtus, mousses; il n’a pas, comme le signatus , deux protubérances en avant de la base du corselet, non plus que les deux fossettes qui les accompagnent; d’ailleurs, chez celui-ci, le corselet est long, étroit, à peine cordiforme, et son rebord ne se re¬ lève nullement près des angles postérieurs. Les élytres sont plus courtes, plus arrondies que chez signatus; leurs stries sont moins distinctes, plus granuleuses; elles ne présentent pas non plus de dépression juxta-scuteliaire. En outre, sa couleur est moins métallique, presque noire, etc. Il se trouve sous les troncs d’arbres, et cherche à s'en¬ foncer dans la terre lorsqu’on veut le saisir. Brachinus crepitans Linné. Trébizonde. 476 rev. et mao. ue zooeogie. (Décembre 1872.) Brachinus explodens Dufts. Trébizonde. — nitidulus Muls. Trébizonde. Lebia cyanocephala Linné. Bitlis. Var. Geniculata Mann. — cyathigera Rossi. Van, Erzeroum. L’exemplaire unique provenant d’Erzeroum constitue une remarquable variété dont les taches noires se sont étendues et confondues, formant par leur réunion une très-large bande commune atteignant les côtés et ne lais¬ sant paraître de la couleur foncière que le quart antérieur et le sixième apical. Cymindis picta Pal!. Trébizonde. cruciata Fisch. — décora Fisch. Erzeroum. — axillaris Fab. Trébizonde. — seriepunctata Redt. -Trébizonde. confusa Peyr. Aristus obscurus Dej. Van. — eremita Dej. Van. nitidulus Dej. perforatus Reiche, talpa Redt. — SEMiCYLiNDRicus, ri. s})., La Brui. Erzeroum, Bitlis, Van. « Af finis A. Eremitæ , Dej., sed min or, angustior , prœ - « cipue convexior , fronte mugis cor, vexa, impressionibus « frontalibus aut nuilis aut fere deletis; prolhorace minus (( dilatato; elytris longioribus et angustioribus, magis pa~ « rallelis magisque convexis, striarum interstitiis sérié « unica irregulari punciorum impressis; antennis pedi- c( busqué crassioribus et paululum brevioribus. — Long., 7- « 9 mill. » (La Brui., Mon. des Ditomides.) Panagoeus crux-major Linné. Torthoum. TRAVAUX INÉDITS. 477 Chlænius spoliatus Rossi. Bitlis. — vestitus Paykull, Van. Trébizonde. Licinus depressus Paykull. Erzeroum. Broscus semistriatüs Kryn. Bitlis. Acinopus subquadratus Br. Trébizonde, Van. nitidus Fald. Les descriptions de ces deux auteurs nous semblent évidemment s’appliquer à la même espèce, qui paraît se trouver sur une grande partie du bassin oriental de la Méditerranée; la même observation est applicable à l’espèce suivante. Acinopus minutus, Br. Trébizonde, Bitlis, Van. lævigatus , Menetr. Diachromus germanus, L. Van, Erzeroum. Anisodactylus binotatüs, Fab. Bitlis, Trébizonde. Pangus scaritides, St. Trébizonde. — brachypus, St. Van. Ophonus columbinus, Germ. Trébizonde. — sabulicola, Fab. Bitlis, Trébizonde. — cærüleipennis, Fald. Trébizonde. — convexicollis, Men. Erzeroum, Tortboum, Bitlis. — CRIBRICOLLIS, Dej. Trébizonde, Erzeroum. — puncticollis, Gyll. Trébizonde. — rüpicola, St. Trébizonde. Harpalus hospes, St. Bitlis. — ruficornis, Fab. Trébizonde, Erzeroum, Bitlis. — griseus, Panz. Trébizonde, Bitlis. — æneus, L. Trébizonde, Erzeroum. — patruelis, Dej. Trébizonde. — distinguendus, Dej . , Tortboum, Erz., Bitlis, Van. — agonus, Chaud. Trébizonde. — cupreus, Dej. Van. — honestus, Dufts. Trébizonde, Torthoum. — ignavus, Dufts. Trébizonde. Honestus ? var. 478 hev. et mag. de zoologie. (Décembre 1872.) Harpalus incertus, Dej. Erzeroum, Bitlis. — pygmæüs, Dej. Trébizonde. — discoideus, Fab. Erzeroum, Trébizonde, Bitlis. — truncatipennis, Chaud. Bitlis. — calceatus, Dufts. Trébizonde. — hottentota, Dufts. Trébizonde. — TENEBROSUS, Dej. Bitlis. — rubripes, Dufts. Trébizonde, Bitlis. — zabroides, Dej. Erzeroum. — politus, Dej. Erzeroum. — caspius, Stev. Trébizonde. — serripes, Quens. Van. — fuscipalpis, Dej. Trébiz., Erzeroum, Van. — litigiosus, Dej. Van. — tardus, Panz. Trébizonde, Torthoum. — flavicornis, Dej. Erzeroum. — anxiüs, Dufts., Tréb. Torthoum, Erz., Bitlis, Van. Feronia (Lagarüs) vernalis, Panzer. Erzeroum.. — (Pœcilus) cuprea, L. Trébizonde, Erzeroum. — (Adelosia) picimana, Dufts. Erzeroum, Bitlis. — (Tapinopterüs) cephalotes, Gaut. ,type. Trébizonde 9 Mittheilungen der Schweiz. Ent. Gesellsch., III, 260. (R. Z., pi. iy, fig. 3.) Montagnes boisées, mai, juin, septembre. — (Omaseus) similata, Gaut., type. Trébizonde. Milth. der Schweiz. Ent. Gesellsch., III, 261. — (àbax) Sterlinii, Gaut. des Cottes. Trébizonde. M. Putzeys rapporte cette espèce à VAbacc inapertus, Fald. Zabrus serïatoporus, Schaum. Trébizonde. — Trinii, Fischer. Trébizonde, Bitlis, Erzeroum, Van. Cette espèce, bien connue, présente des variétés assez remarquables. Les côtés du corselet, ordinairement re- TRAVAUX INÉDITS. 477 dressés près des angles postérieurs, perdent quelquefois ce caractère, et, dans ce cas, les angles postérieurs s’arrondissent; parfois aussi le corselet se déprime vers ses angles postérieurs. Ces caractères, qui paraissent avoir une valeur spécifique, sont inconstants. La ponctuation du corselet est plus ou moins étendue, son rebord latéral plus ou moins épais; les stries des ély très sont tantôt ponctuées, tantôt imponctuées. Un exemplaire provenant de Trébizonde a les ély très beaucoup plus allongées avec les stries parfaitement lisses ; son corselet est à l’état nor¬ mal. Évidemment ce n’est qu’un exemplaire aberrant. Sous les pierres, dans les prairies élevées des mon¬ tagnes, à 2 ou 3,000 mètres d’altitude. Il simule la mort lorsqu’on enlève la pierre qui le recouvre. Bradytus apricarius, Payk. Trébiz., Bitiis, Erzer. — cons Claris, Dufts. Trébizonde, Erzeroum. Percosia Patricia, Dufts. Trébizonde. Celia fusca, Bej. Erzeroum. Amara adamantina, Kol., Trébizonde. ■ — similata, Payk. Tréb., Erzeroum, Bitiis. — erythrocnema, Zimm. Erzeroum. — TRiviALis,Gyll. Tréb., Torthoum, Erze r., Bitiis. — familiaris, Dufts, Trébizonde. — rufipes, Dej. Trébizonde, Erzeroum. Pristonychus Tacricus, Dej. Trébizonde. Calathus arcüatus, Gaut., type. Trébizonde, Torthoum. Mitt. der Schweiz . Ent. Gesells., III, 237. — DiLUTcs, Chaud. Trébiz., Torthoum, Bitiis. — distinguendüs, Chaud. Tréb., Torthoum, Bitiis, Van. — ordinatus, Gaut., type. Trébizonde. Mitt. der Schweiz. Ent. Gesells ., III, 238. — subsimilis, Gaut., type. Trébizonde. Mitt. der Schweiz. Ent . Gesells., III, 239. hSO REV. et mag. de zoologie. (Décembre 1872.) Calathusmelanocephalus, Fab. Trébiz., Bitiis, Torthoum. — Deyrollei, Gaut.j type. Trébizonde. Mitt. der Schweiz. Ent. Gesells ., III , 258. Taphria nivalis, Panz. Bitiis. Dolichus flavicornis, Fab. Bitiis. Anchomenus prasinus, Fab. Trébizonde. Agonum chrysoprasum, Men. Bitiis. — rugicolle, Chaud. Trébizonde. — antennarium, Dufts. Trébizonde. Olisthopus rotundatus, Payk. Trébizonde. Trechus minutus, Fab. Van. Tachypus flavipes, L. Trébizonde. Tachyta nana, Gyll. Trébizonde. Bembidium inserticeps, Chaud. Erzeroum. — BiPüNCTATUM, L. Trébizonde. QUADRiMACULATUM, L. Trébizonde. — cruciatum, Dej. Trébizonde, Bitiis. — substriatum, Chaud. Trébizonde. Catalogue raisonné des Lépidoptères rapportés par M. Théophile Deyrolle de son exploration scientifique en Asie Mineure, par M. Ch. Oberthur. RHOPALOCÈRES. Papilio podalirius, L. Trébizonde, semblable au type du centre de la France. Thaïs Deyrollei, Oberth.; an. var. Cerisyi. Celte espèce, dont nous avons vu un certain nombre, diffère du type de Cerisyi de Smyrne, par les caractères suivants : dans le mâle, le type de Trébizonde a la série des taches noires, formant la bande terminale crénelée, plus large et d’un gris très-pâle, tandis que le point où va aboutir TRAVAUX INÉDITS. 481 chaque nervure, en passant juste au milieu de ces taches grises, est très-noir. La tache écarlate de l’aile inférieure, qui se trouve isolée vers la partie supérieure de cette aile, est longue dans le type de Trébizonde et presque linéaire; dans le type deSmyrne, au contraire, cette tache est aussi large que longue. La denture des ailes inférieures est sensiblement plus profonde dans Deyrollei que dans Cerisyi. En dessous, où, comme on le sait, les dessins du dessus sont reproduits, la bande terminale est lavée de fauve pâle, et celle qui est immédiatement avant porte trois taches fauve foncé. L’aile inférieure est moins chargée de noir dans Deyrollei ; la tache écarlate y est, comme en dessus, simplement linéaire ; enfin, les pattes sont jaunes dans le type de Trébizonde et noires dans le type de Smyrne. La femelle offre des différences analogues. Parnassius mnemosyne, Linn. Variété. D’une taille en général un peu plus grande que le type des Alpes fran¬ çaises. L’extrémité des ailes supérieures moins transpa¬ rente et les deux taches de la cellule, surtout celle du milieu, moins arrondies et plus grandes; celle supérieure atteignant toujours la nervure costale, ce qui n’a jamais lieu dans le type français. La tache de l’extrémité de la cellule, des ailes infé¬ rieures, formée d’atomes noirâtres et souvent suivie d’une autre tache semblable, parfois interrompue, allant rejoindre le bord interne un peu au-dessus de l’angle anal ; tous les exemplaires que nous avons sous les yeux présentent ces caractères bien constants. Leuconea Cratægi, Linn. Bitlis. Pieris napi, Lin. Trébizonde. — rapæ, Lin. Trébizonde. — daplidice, Lin. Van. 2° série. T. xxiii. Année 1872. 31 48*2 kev. kt mag. de zoologie. ( Décembre 1872.) Anthocharis tagis, var. bellezina Bdv. Van. — Gruneri, H. S. Van. — Damone, Feist. Van. — cardaiviines, Lin. Trébizonde. Zegris eüpheme , Esper. Van. Se rapproche plus du type espagnol que de celui de Sarepta. Rhodocera rhamni, Lin. Trébizonde. Colias hyale, Lin. Trébizonde. — edusa, Lin. Trébizonde, Bitîis, Van. — aürorina, H. S. Trébizonde. Le type de Trébizonde est de beaucoup plus grand et sa coloration très-intense lui donne des reflets violacés. Polyommatus Hière, Fabr. (Àiciphron Rott.) Trébizonde. — hippothoe, Lin. Bitlis. — VIRGAUREÆ, L. Bitlis. — gordius, Esper. Trébizonde. — thersamon, Esper. Van. Polyommatus xanthe, Fabr. (Dorylis Hübn.) Tor- thoum. La femelle est toute brune et n’a point à l’aile supérieure la tache d’un fauve vif, qui existe ordinaire¬ ment dans presque tous les exemplaires que nous pre¬ nons aux environs de Paris; la bande marginale fauve de l’aile inférieure est aussi fort obscurcie, et en dessous la couleur fauve foncé du type est remplacée par une teinte jaune pâle. On trouve dans les Alpes de France un type assez voisin de celui de Torthoum, et en Bretagne, à l’arrière-saison, c’est-à-dire à la deuxième génération de Xanthe , le type très-obscur se rencontre fréquemment. Thecla melantho, Klug. Bitlis. Ce n’est sans doute que la modification caucasienne de notre Spini. — - rubi, Lin. Van. Lycoena tiresias, Rott. Trébizonde. ægon, Hübn. Bitlis, Trébizonde, Torthoum. TRAVAUX INÉDITS, 483 Lycoena argus, Lin., Torthoum. — Loewii, Zetter., Bitlis. Celte jolie espèce y semble commune. — Alexis, S. V. (Icarus, Rott.) Trébizonde, Tor¬ thoum, Van. - — Alexis, var. Thersites , Bdv. Van, Torthoum. — icarius, Esper. (Amanda Schn.) Bitlis. — Adonis, S. V. Trébizonde. — Corydon, Scop. var. Caucasica , Led. Van. M. Deyrolle a rapporté le type Corydon à ailes bleues en dessus, comme Adonis , que Lederer avait appelé Polona , par confusion avec la véritable espèce. Polona de Zetter, venant du Taurus, qui est intermédiaire entre Adonis et Corydon , et que nous n’avons pas trouvé parmi ceux que nous examinons. Lycoena Hopferi, H. S. Torthoum. Cette espèce semble rare, M. Deyrolle n’en a recueilli que trois exem¬ plaires. Lycoena epidolus, Bdv. (Menalcas, Frv.) Bitlis. — meleager, Esper. (Daphnis S. V.) [Torthoum, Bitlis, Trébizonde. Les femelles sont noires et appar¬ tiennent au type Stevenii ; à Torthoum, les mâles sont d’un bleu très-pâle; à Bitlis, ils sont presque blancs et semblent appartenir à une race « albicans » analogue à celle que présentent à Grenade les L. Dorylas et Corydon. Lycoena anteros, Frv. Variété. Van. Ce type est plus grand que celui du Caucase, et la couleur du dessus des quatre ailes d’un gris cendré uniforme, avec le point noir bien marqué aux ailes supérieures; en dessous le point noir qui existe à la base de ces mêmes ailes chez Anteros type n’existe chez aucun des exemplaires que nous examinons, qui ont aussi un aspect un peu différent parce qu’ils ont les ailes plus anguleuses. Les 7 exern- 484 hev. et mag. de zoologie. ( Deéembre 1872.) plaires que nous avons sous les yeux sont parfaitement identiques; malgré cela, nous n’osons le décrire comme espèce nouvelle, car dans les Lycœna nous avons des exemples de ces modifications qui feraient croire à des distinctions spécifiques, et qui ne sont, évidemment, que des variétés locales. Lycoena pylaon, Fd. S. W. Van. Variété. Dessus semblable au type; dessous ayant la rangée de points noirs, située vers le milieu des ailes supérieures, plus éloignée du point discoïdal que chez le type ; points des ailes inférieures plus petits et plus distinctement ocel¬ lés, couleur du fond plus grise. La bande marginale de petites taches fauves des quatre ailes est aussi beaucoup moins prononcée chez cette variété ; en un mot, le des¬ sous est presque semblable à celui de Thersites. 11 est pos¬ sible que ce soit une espèce distincte n’en ayant qu’un seul exemplaire d1 sous les yeux. Nous n’osons décider la question. Lycoena bellis, Frv. Trébizonde. Ce n’est, pensons-nous, qu’une variété géographique d'Acis. Lycoena coelestina, Ev. Van. — damone, Ev. Torthoum. Je présume que Damone n’est qu’une variété de Damon , et qu’ Iphigenia, Damoclès, Poséidon, A ctis même ne sont que des modifications de notre Damon. Je ne suis, d’ailleurs, pas le premier à émettre cette opinion. Feu M.Lederer, très-compétent sur ce joli groupe des Lycœna de Syrie et de Caucasie, consacre un assez long article à cette affaire, dans son Catalogue des Lépi- » doptères recueillis à Astrabad par Hciberhauer , et il se montre très-partisan de la réunion de tous ces types à Damon. De même Iloppferi , Epidolus et Dolus ne doivent-ils pas TRAVAUX INÉDITS. 485 être réunis; puis Ægon , Argus et Zepfiyrus? Enfin Codes - tin a n’est-il qu’une variété orientale de Cyllarus ? Vanessa urticæ, Lin. Variété n’ayant pas, aux ailes supérieures, les deux points noirs près du disque, ce qui la rapproche d 'Ichnusa. Melitæa cinxia, Lin. Van, Trébizonde. — phoebe, S. V. Van, Trébizonde. — didyma, Esper. Van, Trébizonde, Bitlis. — lathonia, Lin. Trébizonde. Argynnis aglaya, Lin. Trébizonde. — paphia, Lin. Trébizonde. Melanagria Larissa, Hb. Trébizonde, Bitlis. Cette espèce varie beaucoup ; elle est plus ou moins noircie, et le fond des ailes est tantôt blanc, tantôt jaune. On remarque, d’ailleurs, les mêmes variations dans Gala - thea et Lachesis. Larissa est commune en Orient; nous-même l’avons rencontrée abondamment sur la côte de Dalmatie, où elle s’étend jusqu’aux confins de la Perse et de la Russie asia¬ tique. Erebia stygne, Och. Trébizonde. Satyrus cordula, Fabr. Torthoum. Ce type forme un passage très-curieux entre notre Cordula des Alpes ou des Cévennes, et Âctœa. Satyrus Hippolyte, Herbst (Agave Esper.) Torthoum. — Bischoffii, H. S. Torthoum. Pararga Clymene, Esp. Bitlis. Epinephele janira, Lin. Trébizonde, Torthoum, Bitlis. — - lycaon, Rott. Bitlis, Torthoum. Cænonympha pamphilus, Lin. Torthoum. — leander, Esp . Torthoum . Hesperia lineola, O. Bitlis. 486 rev. et mag. de ZOOLOGIE. ( Décembre 1872.) Syrichtus carthami, Hbn. (Alveus Hübn.) Van. — orbifer, Hbn. ïorthoum. Thanaos tages, Lin. Torthoum. HÉTÉROCÈRES. Macroglossa boaibyliformis, Och., Trébizonde. Sesia astatiformis, H. S. Trébizonde. — BRACONIFORMIS, H. S. Bîtlis. — plviplæformis, Bdv. Van. Cette belle espèce nouvelle est décrite dans l’ouvrage de M. le docteur Boisduval sur les Sphingides. Nous savons que le manuscrit de ce travail important est terminé; le monde entomologique accueillera avec un bien vif intérêt cette nouvelle œuvre de l’illustre savant, qui est la gloire de la Lépidoptérologie française. Zygæna læta, Esp. Bitlis. — onobrychis, Fabr., var. græca. Staud. — Dorycnii, Ochs. Bitlis. Cette espèce est, sans nul doute, la variété caucasique de Peucedani. Zygæna hinos, S. V. Torthoum, Trébizonde. — ACHILLEÆ, Esp. BitÜS. — FiLiPENDüLÆ, Lin. Bitlis. Ce type est petit et rembruni ; il semble intermédiaire entre meliloli et filipendulœ. Zygæna Cuvieri, Bdv. Bitlis. — rubicundus, Hb. C’est avec un certain doute que je rapportais à rubi¬ cundus une belle Zygæne rouge dontM. Deyrolle n’a mal¬ heureusement pris qu’un exemplaire. Ne possédant point, 487 TRAVAUX INÉDITS. d’ailleurs, rubicundus , je manquais d un élément presque indispensable de comparaison; mais, ayant soumis cet exemplaire unique à M. le docteur Boisduval, celui-ci a bien voulu m’aider dans sa détermination, et c’est sur l’autorité de ce savant que j’ai appliqué à cette belle Zygæne le nom de rubicundus. Procris globularia, Ilbn. Torthoum. N Arctia fuliginosa, Lin. Van. Lithosia lurideola, Zk. Trébizonde. Psyché angustella, H. S. Trébizonde. Choereas graminis, S. V. Trébizonde. Venilia maculata, Lin. Trébizonde. Anaitis Boisduvalaria, Dup. Torthoum. — prjeformata, de Vill. Va u. Eubolia mensuaria, W. V. Trébizonde. Strenia clathrata, Lin. Van. EüPITHECIA CEMAUREATA ? Va II. De cette espèce, il n’v a qu’un exemplaire qui diffère sensiblement de notre type. Aplasta ononaria, Fues. Torthoum. Arthostixis lætatia, Fabr. (Cribraria, Hb.) Bitlis. Coremîa ferrugata. Trébizoîi de. Acidalia ochrata, Scop. (pallidaria, Hb.) Tanagra charophylla, Lin. Trébizonde. Eüplocamus anthracixellus, Duponch. Trébizonde. Cleodobia moldavicalis, Dup. Torthoum. — pertusalis, Hb. Torthoum. Pyrausta purpuralis, Dup. Trébizonde. Aporodes floralis, Dup. Trébizonde. Botys rubiginalis, Hb. Torthoum. Crambus perlellus, S. V, Hb. Torthoum. — cuLitfELLüs, Lin. Trébizonde. — rorellus, Dup. Trébizonde. 488 rev. et mag. de zoologie. ( Décembre 1872.) Yponomeuta aurieluella, Tri. Trébizonde. Ephelis cruentalïs, Hb. Bitlis. Sciaphila Walbomiana, Lin. Trébizonde. II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie des sciences. Séance du 21 octobre. — M. Dareste présente un travail ayant pour titre : Etudes sur les types ostéologiques des pois¬ sons osseux. L’auteur, s’inspirant d’un travail d’Agassiz sur le même sujet, a établi les cinq types dont il présente les caractères avec détail. M. Mégnin fait présenter un Mémoire zoologique , ana¬ tomique et physiologique sur trois acariens psoriques du che¬ val. Ce travail est renvoyé à la Commission des prix de médecine et chirurgie. MM. Béchamp et Estor adressent un Mémoire intitulé : Du rôle des Microzymas pendant le développement embryon¬ naire. C’est un travail d’un haut intérêt, mais qu’il serait im¬ possible d’analyser convenablement. Il faut l’étudier sé¬ rieusement. Séance du 28 octobre. — M. Planchon communique une Note sur l'extension actuelle du Phylloxéra en Europe. M. Dareste présente la 2e partie de ses Etudes sur les types ostéologiques des Poissons. M. Dumas communique le résumé des documents qui ont été transmis par M. Duclaux et par M. Cornu à la Commission du Phylloxéra . SOCIÉTÉS SAVANTES. 489 M. Sacc adresse une nouvelle Note, relative à son pro¬ cédé de conservation des substances alimentaires. M. de la Blanchère présente un travail ayant pour titre: Sur les changements de coloration produits , chez les Poissons , par les conditions d’habitat. Les intéressantes observations de M. de la Blanchère ont porté sur des Carpes, des Tanches, des Gardons et des Cyprins de Chine. Ces poissons, placés dans des bassins dont le fond était diversement coloré et les eaux diverse¬ ment composées, ont été plus ou moins décolorés suivant la composition et la coloration de ces milieux. MM. Rabuteau et Papillon adressent une Note intitulée : Recherches sur les propriétés antifermentescibles et l’action physiologique du silicate de soude. Ce remarquable travail mérite toute l’attention des phy¬ siologistes, et il ouvre des horizons immenses à la méde¬ cine. Il nous a intéressé vivement, car, dans nos recher¬ ches sur les maladies des vers à soie et en étudiant les globules de leur sang (leucocytes), nous avons entrevu des phénomènes qui semblent avoir quelque analogie avec ceux que ces savants chimistes et physiologistes ont ob¬ servés. L’action des acides urique et hippurique sur les leucocytes ou globules du sang des vers à soie et des au¬ tres insectes, en déterminant, ainsi que l’a si bien ob¬ servé le savant docteur Chavannes, de Lausanne, la sortie des corpuscules vibrants (de mes hématozoïdes) de l’inté¬ rieur des globules, ne pourrait-elle pas être regardée comme ayant quelque analogie avec l’action du silicate de soude qui dissout les globules du sang des vertébrés ? Il sera intéressant d’étudier, au printemps, l’action de ce sel sur le sang des vers à soie . M. Jacquez demande l’ouverture de deux plis cachetés concernant la conservation des matières animales au moyen du borate de soude et des borates en général. 490 rev. et mag. de zoologie. ( Décembre 1872.) Séance du k novembre. — M. Ch. Robin lit un Rapport sur un Mémoire de M. le Dr Dufossé intitulé : Sur les bruits et les sons expressifs que font entendre les poissons d’eau douce et des mers de l’Europe. Dans ce travail, le savant rapporteur rend hommage au talent avec lequel M. le Dr Dufossé a accompli les remar¬ quables recherches dont il a soumis les résultats à l’Aca¬ démie. 11 termine en disant que la Commission, dont il est l’organe, reconnaît que, par le sagace et laborieux emploi de ses connaissances en anatomie, et en physiologie com¬ paratives, M. Dufossé a découvert des faits nouveaux qui ont éclairé plusieurs questions d’ichthyologie encore obs¬ cures, et propose à l’Académie de le remercier de ses sa¬ vantes communications. T M. Dareste présente la troisième partie de ses Etudes sur les types osléologiques des Poissons osseux. M. Crace- Colvert adresse un travail sur le pouvoir que possèdent plusieurs substances d’arrêter la putréfaction et le développement de la vie protoplasmique. M. Picot adresse une Note sur les propriétés antifermen¬ tescibles du silicate de soude. Ces expériences viennent à l’appui des travaux de M. Dumas et des faits rapportés par MM. Rabuteau et Pa¬ pillon. M. Dubrueil adresse une Note sur le capreoîus du Zoni- tes algirus. M. Carbonnier adresse un travail intitulé : Sur la repro¬ duction et le développement du poisson télescope originaire de la Chine. C’est une étude très intéressante sur les mœurs d’un singulier monstre du Poisson rouge ou Cyprin doré. M. Ranvier fait présenter, par M. Claude Bernard, une Note ayant pour titre : Des étranglements annulaires et des segments interannulaires chez les Raies et les Torpilles. SOCIÉTÉS SAVANTES. 491 M. le baron Larrey présente un extrait manuscrit d'un / travail deM. Bérenger -Féraud ayant pour titre: Etude sur les larves de Mouches qui se développent dans la peau de l'homme , au Sénégal. M. E. Blanchard ajoute que la Mouche en question n’a jamais été rapportée en Europe et n’est pas décrite. Selon toute apparence, elle appartient au genre Ochromyia de Macquart, très-voisin des Lucilia , dont une espèce de la Guyane ( Lucilia hominivorax ) vit souvent, à l’état de larve, aux dépens de l’homme. M. Blanchard pense que cette Mouche de Cayor pourrait être nommée Ochromyia anthro- pophaga. Il est évident, pour moi, que la larve désignée par M. Bérenger-Féraud sous le nom de Ver de Cayor n’ap¬ partient pas au groupe des Muscides, mais bien à celui des OEstrides cuticoles. J’ai sous les yeux une foule de pu¬ blications très-intéressantes, à ce sujet, qu’il serait trop long d’analyser ici et d’où ii résulte que les OEstrides, ob¬ servées dans les tumeurs de la peau et des muscles de l’homme, ne peuvent appartenir qu’à des espèces qui vi¬ vent dans la peau et les muscles d’autres mammifères. Séance du 11 novembre. — M. Dareste présente la qua¬ trième partie de ses Études sur les types ostêologiques des Poissons osseux. Séance du 18 novembre. — M. Dareste présente la cin¬ quième partie de ses Études sur les Poissons osseux. M. Léon Vaillant adresse une Note sur la distribution géographique des Percina (lre section des Percoïdes). M. Gaudry fait présenter une Note sur une dent d’Elephas primigenius trouvée par M. Pinard dans l'Atlas. Séance publique annuelle du 2o novembre 1872. Dans cette séance on a présenté le Rapport sur les Con¬ cours de 1870 et 1871. 492 rev. et maCt. de zoologie. (Décembre 1872.) Séance du 2 décembre. — M. Alpfi. Milne-Edwards pré¬ sente un très-intéressant Mémoire intitulé : Recherches anatomiques sur les Limules. Nous reviendrons sur ce beau travail qui est accompa¬ gné de nombreuses figures. M. Malassez fait présenter un travail intitulé : De la nu¬ mération des globules rouges du sang chez les Mammifères , les Oiseaux et les Poissons. La méthode employée par M. Malassez pour compter les globules contenus dans un millimètre cube de sang est beaucoup plus simple et surtout plus expéditive que celles qui ont servi jusqu’à présent. Cette méthode, seulement indiquée ici, est exposée en détail dans les Annales d'histo¬ logie. Citons seulement quelques-uns des chiffres ainsi ob¬ tenus : Chez les Mammifères, le nombre des globules nbuges varie, dans un millimètre cube de sang, entre 3 millions 500,000 et 18 millions. L’homme en possède en moyenne i millions. Chez la chèvre il y en a jusqu’à 18 millions. En définitive, il résulte de ces recherches que le nombre des globules, par millimètre cube, diminue à mesure qu’on descend dans la série animale. M. Vaillant fait présenter, par M. E. Blanchard, une Note sur la valeur de certains caractères employés dans la classification des Poissons. M. Villot fait présenter, par le même académicien, une Note sur la forme larvaire des Dragonneaux . C’est un travail très-intéressant sur lequel nous revien¬ drons ultérieurement. Mademoiselle Maria Chenu adresse deux Notes sur « les fonctions du grand sympathique » et sur une « Mé¬ thode pour l’observation du système nerveux ganglion¬ naire. » SOCIÉTÉS SAVANTES. 493 Séance du 9 décembre. — M. Blanchard lit un rapport sur le Mémoire de M. Àlph. Milne-Edwards relatif à l’anato¬ mie des Limules. Ce rapport, très-détaillé et trèsrfavorable, est écouté avec intérêt, et l’Académie adopte les conclusions de la Commission, qui sont d’accorder cà l’auteur un témoignage significatif de son approbation, en décidant que ce Mé¬ moire sera inséré dans le Recueil des Savants étran¬ gers. M. de la Blanchère fait présenter, par M. de Quatrefages, un travail, accompagné de figures, ayant pour titre : Sur une espèce nouvelle de Chondrostome (Chondrostoma Seresi , de la Bl.) déterminée dans les eaux du Rouergue. Nous reviendrons sur cette intéressante communica¬ tion. M. Em. Moreau fait présenter, par M. Lacaze-Duthiers , une Note sur l'œil du Germon. M. Guér ineau- Aubry adresse une Note relative à un pro¬ cédé de destruction des Chenilles. Séance du 16 décembre. — M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de la Commission du Phylloxéra, deux Mémoires de MM. Duclaux et Max Cornu, chargés, par l’Académie, d’étudier le fléau sur les lieux mêmes. M. Lortet fait présenter, par M. Milne-Edwards, une Note intitulée : Sur la pénétration des Leucocytes dans V in¬ térieur des membranes organiques. Séance du 23 décembre. — M. de Sinety fait présenter, par M. Cl. Bernard, un travail sur l'état du foie chez les fe¬ melles en lactation. Le même académicien présente, de la part de M. Debove, une Note sur les couches endothéliales des membranes mu¬ queuses ; Et des études de M. Defresne sur les sécrétions biliaires et pancréatiques chez les omnivores. 494 rev. et mag. de zoologie. ( Décembre 1872.; M. Durand fait présenter, par M. Bouley, une Note sur la torsion normale de l’humérus chez les vertébrés. M. Jobert fait présenter, par M. Milne-Echvards, un tra¬ vail sur la structure intime du bec de la spatule (Platalea). Le même académicien présente, de la part de M. Marcel Dévie, une Note intitulée : Sur quelques passages d’un écri¬ vain dun* siècle relatifs aux oiseaux gigantesques de l’Afrique sud-orientale. M. Fischer fait présenter, par M. Daubrée, une Note sur quelques fossiles de l’Alaska rapportés par M. Pinart. M .E. Chantre fait présenter, par M. Belgrand, une Note sur la faune du lehm de Saint-Germain au Mont d’Or [Rhône] et sur l’ensemble de la faune quaternaire du bassin du Rhône. Séance du 3 0 décembre 1872. — M. P. Gerçais fait hom¬ mage de diverses brochures publiées par lui pendant l’année 1872. M. Colin adresse une Note sur la migration du pigment sanguin à travers les parois vasculaires dans la mélanémie palustre. M. J. L. Prévost , de Genève, adresse une Note sur la distribution de la corde du tympan. MM. Réchamp et Estor continuent leurs intéressants tra¬ vaux de chimie physiologique et transmettent la Note sui¬ vante, au sujet des observations présentées par M. Pas¬ teur, sur leurs travaux récents dans la séance du 9 dé¬ cembre. « Nous prions l’Académie de nous permettre dé con¬ stater que les observations insérées au nom de M. Béchamp et au nôtre (p. 1284, 1519 et 1523, Comptes rendus) sont restées, au fond, sans réponse. » ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. 495 III. ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX ANiNALI DEL MUSEO CIVICO DI STORIA NATURALE DI GENOVA, publiés sous la direction de M. Giacomo Porta. — In-8 avec figures. C’est un magnifique recueil qu’on ne saurait trop re¬ commander aux zoologistes. Pour en faire comprendre l’importance il suffit de donner les titres des Mémoires contenus dans les livraisons qui nous sont parvenues. Décembre 1870. — Description d’un fœtus d’Orang- Outang, p. 9-46, pl. î à m, par M. Trinchese. Un nouveau genre de la famille des Solides, p. 47-54, pl. iv à vii coloriées, par le même . Description d'un Simia anthropomorphe provenant de l’Afrique centrale, p. 55-81, pl. viii, par M. Issel. Avril 1872. — Les Opilionides italiens, p. 5-48, pi. i à m, par G. Canestrini . A phi ci ides de la Ligurie, p. 49-85, par P. Ferrari. Un nouveau genre de la famille des Eol ides, p. 86-132, pi. iv à xm, par M. Trinchese. Formicides de Bornéo, p. 133-155, parM. G. Mayr. Sull’ ERMAFRODITISMO PERFETTO DELLE ANGUILLE, ien- conto délia comunicazione fatta del commend. Piof. G. B. Ercolani ail’ Accademia delle scienze dell’ isti - tuto di Bologna, nella tornata delli 28 décembre 1871. — Petit in-8, Bologna, 1872. L’auteur de ce compte rendu du travail du célèbre ana¬ tomiste Ercolani donne un résumé de ses observations 496 rev. et mag. ue zoologie. ( Décembre 1872.) que tous les physiologistes étudieront avec un grand in¬ térêt. Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia. — Livr. 1 à 3, comprenant les 12 mois de l'année 1870. Comme à l’ordinaire, ces comptes rendus des séances de i’Àcadémie des sciences naturelles de Philadelphie contiennent de nombreux et excellents documents sur la zoologie, la botanique, la géologie et la minéralogie. Il serait trop long de mentionner ici les titres des No¬ tices relatives à la zoologie, il suffit de recommander aux naturalistes qui veulent se tenir au courant de la marche de la zoologie de recourir à la table générale terminant cette année et qui est très-détaillée. Journal de conchyliologie, etc., par MM. Crosse et Fischer, t. XII, nos 3 et 4 (1872). Nous avons annoncé (p. 79, 240 et 368) les différentes livraisons de ce journal. Voici deux nouveaux numéros non moins intéressants accompagnés de sept planches dont deux coloriées. Les Mémoires publiés dans ces li¬ vraisons sont dus à MM. Crosse, Fischer, Mayer, Mfirch, Hesse, Souverbie, Montrouzier et Gassies. Les oiseaux dans les harmonies de la nature, par M. F. Lescuyer. Paris, 1872, in-8. C’est une forte brochure de 111 pages, accompagnée de plusieurs tableaux et formée du résumé de très-intéres¬ santes communications faites par M. Lescuyer au congrès ANALYSES D’OUVRAGES NOUVEAUX. 497 des délégués des sociétés savantes. L’auteur a pour prin¬ cipal objet d’étudier et de classer les oiseaux au point de vue de leur utilité, et d’indiquer quelle doit être la con¬ duite de l’homme à leur égard et dans quelle proportion il faut actuellement respecter, protéger ou détruire ces animaux. Ce travail sera lu avec intérêt par les savants et surtout par les agriculteurs. Revue des sciences naturelles publiée sous la direc¬ tion de MM. E. Dubrueil et C. Heckel et la collabora¬ tion de plusieurs autres savants. Montpellier, 1872, grand in-8, fig. — T. Ier, nos 1, 2, 3, juin à octobre 1872. Les auteurs de cette Revue ont pensé qu’ils devaient céder à un besoin de décentralisation qui, suivant eux, ne s’est jamais fait sentir plus vivement qu’au moment actuel. Leur but principal est de coopérer à l’œuvre commune de la presse scientifique en tirant tout le parti possible de la situation favorable où la plupart des savants des départements se trouvent placés. La zoologie, la botanique et la géologie forment le vaste plan d'études qu’embrasse la Revue des sciences naturelles. Dans cette première livraison l’on remarque un très- beau Mémoire de M. N. Joly sur les métamorphoses des Axolotls du Mexique, accompagné de 3 planches; — la description d'une nouvelle espèce de Pisidie française avec une figure, par M. Baudon. 33 2* série, t. xxiii. Année 1872. TABLES ALPHABETIQUES POUR L’ANNÉE 1871-1872. I. TABLE DES MATIÈRES. Académie des sciences. — 21. 72. 118. 149. 186. 231. 265. 317. 359. 449. 488. Acariens. — Fumouse et Robin. 159. Aile. — Marey. 233. — De l’oi¬ seau, etc. — L. Degraux. 238. — (Physiologie des). — Pettigrew. 120'. Alburnus Tarichi. — Th. Dey - rolie. 401. Analyses. — 26. 79. 127. 158. 192. 238. 271. 320. 364. 399. 462. 495. Anémie des embryons. — Da¬ reste. 72. Animaux fossiles du Leberon. — Gaudry. 265. Aphis, cause d’une miellée. — Harting, Boussingault, Le Ver¬ rier. 232. Arachnides. — Thorell. 365. Baleine basque. — Fischer. 23. Balénidés (anatomie des). — Gervais. 25. Batraciens anoures à gros et petits têtards. — Jourdain. 317. Bibionsfmultiplicationinusitée des). — Blanchard. 267. Bombyx cynthia. — Givelet, Usèbe. 189. Caccobius caccophilus. — Thomson. 405. Carabiques troncatipennes. — De Chaudoir. 101.138. 168. 212. 241. 312. Carnassiers, etc., fossiles. — Filhol. 453. Causeries ornithologiques. — Vian. 33. 81. 321. Chéiroptères. — Jobert. 119. Cicatricule (segmentation dans l’œuf des Poissons plagiostomes). — Gerbe. 269. Cicindeiètes et Carabiques de l’Asie Mineure. — Gilnicki. 466. Cléonides (Révision des). — Chevrolat. 16. 107. Coléoptères nouveaux d’Eu¬ rope. — Tournier. 250. — Ca¬ vernicoles. — Abeille de Perrin. 367. — Du Maroc. — Fairmaire. 60. Coloration bleue chez les Pois¬ sons. — Pouchet. 270. — Des Crustacés. — Pouchet. 235. Conchyliologie (Manuel de).— Woodward. 271. Coquilles nouvelles. — Jous- seaume, 331 . Conservation des viandes. — Sacc. 453. Corbeau (instinct). — Benoit. 119. Crocodilus robustus. — Gran- didier. 453. Crocodiliens fossiles. — Vail¬ lant. 236. Crustacés (Changements de co¬ loration des). — Pouchet. 235. — Du golfe de Gascogne. — Fis¬ cher. 449. Cyclostrema. — Jousseaume. 388. Diptères (Influence de la lu¬ mière sur les larves des). — Pou- TABLE DES MATIÈRES- 499 chet. 110. 129. 183. 225. 261. Draguages dans la fosse du cap Breton. — Fischer et Folliu. 234. Echinides nouv. — Cotteau. 434. Echinoïdées. — Loven. 456. Ecrevisses. — Chantrans. 75. Epinoches (Nidification des).— Lecoq. 320. Espèce et variété géographi¬ que. — Piochard de la Brûlerie. 173. 221. Equus (Espèce asine du genre). — Sanson. 25. Eudriius (Lombriciens). — Perrier. 122. Evolution du glycogène dans l’œuf des oiseaux. — Cl. Ber¬ nard. 452. Faune de la fosse du cap Bre¬ ton. — Follin et Fischer. 26. — Des dépôts littoraux de la France. — Fischer et Delcsse. 23. — Du Mou-pin-Blancliard. 25. Fibre musculaire striée chez les insectes. — Kunckel. 454. Glyciphages. — Fumouse et Robin. 26. Gyirmètre épée. — Jourdain. 149. Hélix aspersa (Génération de F). — Jourdain. 122. Hemirhynchus (Poisson foss.). — Meunier. 236. Hétérogénie. — Trecul 186. Hirondelles. — Pregent. 74. Homme ^Descendance de F;. — Moulinié. 239. — Fossile. — Ri¬ vière, 450. Humérus et radius (Sur le dé¬ veloppement de). — Hamy. 267. Hydruris nouveau. — Perrier. 23. Hyménoptères nouveaux. — Dours. 293. 349. 396. 419. Hypermétamorphoses des lar¬ ves de la Palingenia Virgo. — Joly. 118. Incubation (Chaleur développée pendant F). — Moitessier. 149. Lémuriens (Embryologie) . — Alph. Milne-Edwards. 120. Lépidoptères de l’Asie Mineure. — Oberthur. 480. — Nouveaux de France. — Mabille. 61. — De Transcaucasie. — D’Emich. 63. Lièvre et Lapin (Sur les métis du). — Sanson. 266. Lombricius terrestres. — Per¬ rier. 234. Longicornes (Catal. et esp. nouv. de). — Tournier. 257. 277. 338. Macropode. — Joly. 456. — (Développement des). — Pou- chet. 369. Main (De la position normale de la). — Martins. 232. Malacologie de la Frauce. — Mabille. 158. Mammifères fossiles. — Ger- vais. 317. Mélanges. 27. 75. 123. 151. 189. 237. 362. 458. Microzyma. — Béchamp. 233. Mollusques nouveaux. — Jous- seaume. 5.198.388. — Rares, etc. — Mabille. 48. Mososaurien. — Sauvage. 74. Mou-pin, en Chine (Faune du). — Blanchard. 25. Moutons appliqués à la culture, etc. — Roulin. 23. Nématoïdes nouv. — Perrier. 23. Nègre brachycéphale. — Hamy. 232. Nerf dépresseur chez l’hippo¬ potame. — Alix. 233. Nucifraga caryocatactes. — Olphe-Galliard. 32. Odonates de Madagascar. — De Sélys-Longchamps. 175. Œufs du Lampyre (Phospho¬ rescence des). — Jousset. 120. Oiseaux d’Europe. — Mar¬ chand. 91. — Fossiles. — Alph. Milne-Edwards. 265. Oncidium celticum. — Vail¬ lant. 122. Oria Armaudi (Org. de reprod. de F). — Marion. 268. Ornithologiques (Causeries). — Vian. 33. 81. 321. Orthagoriscus mola. — Jour¬ dain. 122. Ovine (Espèce) appliquée à la culture, etc. — Roulin. 23. Palingenia virgo. — Joly. 118. 800 TABLE DES MATIÈRES. Papillon fossile. (Satyrites). — Scudder. 66. Paradoxornis nouv. — David. 360. Pavonia. — Deyrolle. 18. 64. 275. Perichœta. — Perrier. 118. — Bert. 1 19. Phénomènes de la vie, etc. — Bert. 74.233. Phylloxéra. — Anez. 267. — Guérin-Méneville. 458. — Plan- chon et Lichtenstein. 238. Pie (instinct). — Benoit. 119. Pleuronectes (Détermination de la colonne vertébrale, chez les). — Sauvage. 267. Poissons (Changements de co¬ loration des). — Pouchet. 121.— Du lac de Van. — Th. Deyrolle. 401. — (Fécondation des œufs des). — Van-Bambeke. 265. — Lune (Anatomie). — Jourdain. 122. — (Rapides changements de coloration provoquée expérimen¬ talement chez les). Pouchet. 26. — Respiration des). — Gréhant. 233. — (Sons expressifs des). — Dufossé. 359. Porc auxiliaire du semeur en Egypte. — Rouliu. 21. Poussins. — Marchand. 91. 161. 193. Posidonia minuta. — Bleicher. 150. Propithèques de Madagascar. — Grandidier. 22. — (Nouvelle espèce de). — Alph. Milne- Edwards et Grandidier. 273. Prosopistoma. — Joly. 317. Rachis (Courbures normales du). — Bouland. 269. Rainette venimeuse. — Dey¬ rolle. 465. Respiration des larves aquati¬ ques. — Mounier. 231. Rotateurs parasites des Néba- lies. — Marion. 266. Sang. — Marcet. 25. — (Con¬ stitution du). — Pigeon. 150. — (Examen microscopique du) dans le scorbut. — Laboulbène. 23. — (Des gaz du). — Mathieu et Ur¬ bain. 75. Sanguin (Nature du globule.) — Aloing. 268. Salamandre gigantesque. — Blanchard. 73. Scorpions (Etudes sur les). — Simon. 51 . 97 . — (Venin des). — Jousset. 151 . Sériciculture. — Dumas. 121. Sériciculture comparée. — Guérin-Méneville. 27. 123. Séricologie (Dictionnaire de). — Luppi. 366. Singe fossile. — Gervais. 267. Skenea. — Jousseaume. 388. Société espagnole d'histoire na¬ turelle. 362. Squelette humain fossile. — Massenet, Lalande et Cardailhac. 266. — Humain des cavernes, etc. — Rivière. 267. Station séricicole. 237. — De Châlons. 363. Système nerveux des Mollus¬ ques. — Lacaze-Duthiers. 74. Tamandua (Placenta du). — Alph. Milne-Edwards. 123. Teinostoma. — Jousseaume. 388. Termes empruntés à la langue grecque dans la nomenclature des sciences. — Egger. 24. Theridium tepidariorum. — Lucas. 143. 164. 207. Tetrodon. — De Orueta. 118. Troncatipennes. — De Chau- doir. 101. 138. 168. 212. 241. Vers à soie (Eclosion de la graine des). 121. — Guido-Su- sani. 122.— (Non-contagion, etc.). — Rousscine. 237. Ver de l’Ailante. — Guérin-Mé¬ neville. 189. Vertébrés de la Suisse. — Fa- tio. 364. Vespertilio. Rectification. — Olphe-Galliard. 32. Vignes (Maladie des). — Gué¬ rin-Méneville. 458. Vol des oiseaux. — Bertrand. 25. Zonites algirus (appar. respi¬ ratoire du). — Sicard. 267. Zoologie du Tché-Kiang-Da- vid. 452. TABLE DES NOMS D’ AUTEURS. 501 II. TABLE DES NOMS D’AUTEURS. Abeille de Perrin. — Coléop¬ tères cavernicoles. 367. Alix. — Nerf dépresseur chez Ehippopotame. 233. Aloing. — Nature du globule sanguin. 268. Anez. — Phylloxéra. 267. Béchamp. — Microzyma. 233. Benoit. — Instinct des pies et des corbeaux. 119. Bernard (Claude). — Evolution du glycogène dans l’œuf des oiseaux. 452. Bert. — Perichœta. 119. — Phénomènes de la vie, etc. 74. 233. Bertrând. — Vol des oiseaux. 25. Blauchard. — Bibions. 267. — Faune du Mou-pin. 25. — Sala¬ mandre gigantesque. 73. Bleicher. — Posidonia minuta. 150. Bouland. — Courbure normale du rachis chez l’homme. 269. Boussingault. — La miellée n’est pas produite par l’Aphis ti- liæ . 232. Chantrans. — Ecrevisses. 75. Chaudoir. — Carabiques tron- calipennes. 101. 138. 168. 212. 241. Chevrolat. — Cléonides. 16. 107. Cotteau. — Echinides nouv. 434. Dareste. — Anémie des em¬ bryons. 72. David. — Obs. zool. dans le Tché-Kiang. 452. — Paradoxor- nis nouv. 360. Degraux. — La puissance de l’aile, etc. 238. Deyrolle tThéoph.). — Albur nus f arichi. 401 — Pavouia. 18. 64. 275. — Rainette venimeuse. 465. Dours. — Hyraénopt. du bas¬ sin méditerr. 293. 349.396. 419. Duclaux. — Eclosion à volonté de la graine de vers à soie. 121. Dufossé. — Sons expressifs des poissons. 359. Dumas. — Phylloxéra. 268. — Sériciculture. 121. Egger. — Obs. critiques sur l’emploi des termes empruntés à la langue grecque dans la nomen¬ clature des sciences. 24. Emich (G. d’). — Lépidoptères de Transcaucasie. 63. Fairmaire. — Coléoptères nou¬ veaux du Maroc. 60. Fatio. Vertébrés de la Suisse. 364. Fischer. — Baleine basque. 23. — Crustacés du golfe de Gasco¬ gne. 449. Fischer et Delesse. — Faune des dépôts littoraux de la France. 23. Fischer et Follin. — Draguages dans la fosse du cap Breton. 234. Follin et Fischer. — Faune du cap Breton. 26. Follin. — Draguages. 234. Filhol. — Carnassiers, etc. fossiles. 453. Fumouse etRobin. — Acariens. 159. — Glyciphages. 26. Gaudry. — Anim. foss. du Lc- beron. 265. Gerbe. — Segmentation de la cicalricule dans l’œuf des pois¬ sons plagiostomes. 269. Gémis. — Mamm. foss. 317. 502 TABLE DES NOMS D’AUTEURS. Gervais. Singe fossile. 267. Gintrac. — Non-contagion de la maladie des vers à soie. 237. Givelet. — Ver de l’Ailante. 189. Gilnicki. — Cicindel. et carabi- ques de l’Asie Mineure. 466. Grandidier. — Crocodilus ro- bustus. 453. — Propithèques. 22. 273. Grehant. — Respiration des poissons. 233. Guérin-Méneville. — Maladie des vignes. 458. — Phylloxéra (Anez). 267. — Station de Châ- lous. 363. — Sériciculture com¬ parée. 27. 123. — Ver de l’Ai- laute. 189. Guido-Susani. — Graine de vers à soie. 122. Hamy. — Nègre brachycé¬ phale. 232. — Sur le développe¬ ment de l’humérus et du radius, etc. 267. Harting. — Miellée produite par l’Aphis tiliæ. 232. Jobert. — Chéiroptères. 119. Joly. — Falingenia, hypermé- tarnorphose.il 8. — Prosopistoma. 3 1 7 . — Sur le Macropode. 456. Jourdain. — Auat. du Poisson lune. 122. — - Génération de l’He- lix aspersa. 122. — Gymnètre épée. 149. — Sur les Batraciens anoures à petits et gros têtards. 317. ܧJousseaume.— Mollusques nou¬ veaux. 5. 198. 331. 388. Jousset. — Phosphorescence des œufs du Lampyre commun. 120. — Venin des Scorpions. 151. Kunckel. — Fibre musculaire striée chez les insectes. 454. Laboulbène. — Examen mi¬ croscopique du sang dans le scorbut. 23. Lacaze-Duthiers. — Syst. nerv. des Mollusques. 74. Lecoq. — Nidification des Epi- noches. 320. Le Verrier. — Miellée et Aphis. 232. ptLichtenstein. — Phylloxéra. 238. Loven. — Etudes sur les Echi- noïdées. 456. Lucas. — Theridium tepida- riorum. 143. 164. 207. Luppi. — Diction, de séricolo- gie. 366. Mabille. — Lépidopt. nouv. de France. 61. — Malacologie. 158. — Mollusques rares, etc. 48. Marcel. — Sang. 25. Marchand. — Ois. d’Europe (Poussins). 91. 161. 193. Marey. — Aile, etc. 233. Martins. — De la position nor¬ male de la main chez l’homme. 232. Marion. — Org. de reprod. de l’Oria Armandi. 268. — Rotateurs parasites desNébalies. 266. Massenet, etc. — Squelette hu¬ main fossile. 266. Mathieu et Urbain. — Gaz du sang. 75. Meunier. — Hemirhynchus fos¬ sile. 236. Miiue-Edwards. — Embryolo¬ gie des Lémuriens. 120. -— Oi¬ seaux fossiles. 265. — Placenta duTamandua. 123. — Propithè- que. 273. Moitessier. — Chaleur déve¬ loppée pendant l’incubation. 149. Monnier. — Respiration des larves aquatiques. 231. Moulinié. — La descendance de l’homme, etc. 239. Nagel. — Station série, de Châ- lons. 363. Oberthur. — Lépidopt. de l’Asie Mineure. 480. Olphe-Galliard. — Nuciiraga et Vespertiho. — Rectifications. 32. Orueta. — Tetrodou. 118. Perrier. — Eudrilus. 122. — Lombricins terrestres. 234. — Nouv. esp. d’Hydruris. 23. — Perichœta. 118. Pettigrew. — Phvsiol. des ailes. 120. Pigeon. — Constitution du sang. 150. Piochard de la Brûlerie. — Es¬ pèce et variété. 173. 221. TABLE DFS NOMS D’AUTEURS. 503 Planchou. — Phylloxéra. 238. Pouchet. — Changement de coloration des Poissons. 121 . — Changements de coloration chez les Crustacés. 235. — Coloration bleue chez les Poissons. 270. — Développement des Macropodes. 369. — Influence de la lumière sur les larves des Diptères. 110. 129. 183. 225. 261. 312. — Rapi¬ des changements de coloration provoqués expérimentalement chez les Poissons. 26. Prégent. — Hirondelles. 74. Rivière. — Homme fossile. 450. — Squelette humain des ca¬ vernes, etc. 2G7. Robin. — Acariens. 159. Roulin. — Esp. ovine appliquée à la culture des céréales en Egypte. 23. — Le porc auxiliaire du semeur eu Egypte. 21. Roussaue. — Non-contagion de la maladie des vers à soie. 237. Sacc. — Conservation des vian¬ des. 453. Sanson. — Esp. asine du genre Equus. 25. — Métis de lièvre et lapin. 266. Sauvage. — Déterm. de la co¬ lonne vertébrale chez les Pleuro- nectes. 267. — Mososaurien. 74. Scudder. — Papillon fossile (Satyrites). 66. Sélys-Longchamps. — Odo- nates de Madagascar, etc. 175. Sicard. — Appar. respiratoire du Zonites algirus. 267. Simon. — Etudes sur les Scor¬ pions. 51. 97. Thomson. — Caccobius cac- cophilus. 405. Thorell. — Arachnides. 365. Tournier. — Coléopt. nouv. d’Europe. 250. — Longicornes nouv., etc. 257. 277. 338. Trécul. — Hétérogénie. 186. Usèbe. — Ver de l’Ailante. 189. Vaillant. — Crocodiliens foss. 236. — Oncidium celticum. 122. Van-Bambeke. — Fécondation des œufs des poissons. 265. Vian. — Causeries ornitholo¬ giques. 33. 81. 321. Woodward. — Manuel de Con¬ chyliologie. 271. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. Paris. — Imprimerie de Mme Ve Bouchard-Huzard, rue de l’Éperon, 5. Æ.l Revue etMâg. de Zoologie igie. 1872. lmp .18 ecipiet, Faris . Paroma OPertTrurn , Dejr. Ale vice. etJAay. e/e Aoo/oyie^. /3y2. PI. 2. T/.J)ri/ro7It Z/fi/i. et /jt/toy. trnjo.Jjertjfuet ce tarés f'À w / / ■ ? . A////ftï cÆatyfr/ . 3 , A. A’z/z/ftz ca/amz/z . A> / 6. A a/z/z/sz tar/z/zr/a . y a y. SizTzez/étz auront: Th . Dej/roUe, deZ. Corbière. 1. Carabus robustus . 2. _ Theophilei . 5 . _ Gilnicldi , I/np. Æouz^stes. â’r. 3fu/nz>n . Jïevue et Map. de Zoolopi& 1S72 , Pi. (/.. 2 . C arab . entra tus Par' . 5 . Tap mop terus c epJialo tes. 4. C arabus Bonvon.lo1r.1i / ‘ tarse). fin p- HouLrte'. S r. Mujrwn . Revue et Maÿ. de Zoo/ocjie . JS7R . PL 5 P 2. Vivvpara Fisctienana. 3. 5. Vivipara Enesn 6. 7. MouocoRclyla tuiruda. Heterometrus afer L. 2. Hefer. megacephalus Ko. 3. Jeter. Swammerdami 4. Heter. Rœselei E.S. S.H.S.del. .Tnp.Heccpiet, Pans . Reynesn , Scudd. i Revue et Ma$ . de Zoologie 1875 . Allumas T CLT' ic h J . PodL. Lac de Va ) fîeuue e.Z Mcuf. r/c Zoologie. /fi/ ’J' PI. 9. Revue etMag. de Zoologie. (1871) RIO. PL 11 tteuur et Matj. c/-e 7*t>oloyie . /éf 7 e7 Lit/i. Fratl/ôjy et Cu loris. ? Feld. Pavorua euphorbus ( 9 Revue et . Vug. de Zoologie . . /St .? . Tracé fait par des asticots I larves de L César ) à la lumière du jour . FIG. 3 Trace fait par des asticots ( larves de L. César,; prives des organes ântenni formes **•*“*• «IM ini.'m. i’jy Vu ' Rerue e/ J(ay. cfeZvo/oaic . /S'Z FIG. 6. A Tracé fait par de jeunes asticots ( Jarves de L César ) a la lumière du jour . Lougueur des asticots _ _ _ Direction de la lumière a l'infini. FIG 2 . Tracé fait par des asticots ( larves de L César à la luimere artificielle mise successivement dans deux position A et B . B - 2 e™e direction de la lumière . PL. 17 * .i B Tracé fait par de jeunes asticots (larves de L. César à la lumière du jour Longueur des asbco:? _ _ , ■ FIG 4. Tracé fait par des asticots arves ce L César dans l’nbscurile complète. Jav /ïmaâà-y .4-- f / Revue et Maô. de Zoologie 1872 . PL. XVÏÏI Th Beyrollt ad-jiaJ- . dtl. et Litfi. Irnj). H Ge/iy- (Fros^ Paris 1. ConiLS £ _ Bcujœna . Baylei . S. Mœr juælla Ca lœm ela . TeinostorruL MoreUerel. â. T. Pana talujTL PL . XIX Th - heyroüe ad xuxt. del et HA . JmP • H Genh~ 6ros' Farùs l Cu clos Ire nujL Lacteu-iri . X. Cyeloslremci Alveolaiam Q' Vrainjje . s. AhlairuAi . 3. Mnrrhn. . 6. MiLitare . Revue et Mag. de Zoologie, (1871) PL 20. Alt. Marchandée! et Lith lmp. J. L'an^lois, à Chartres s * Revue etMa^.de Zoologie 18.72. PL. XXL TA. Ve.yrolle. , cwL. nat. JeL.et lith lmp H beny- Gros. Parcs. 1. Ttucus DeyroLLei ert 7eZ. et /ri£. / _ 6. 7 -S>- 70 _ y/. 72 -73. 7mp. 7 'e.c y uct, Tans . J^saïuTocidaris 77c Z? 1770 CO 77 777 _ f~>C7'0777 / Ce 77e au . Cazr'oZd _ Cc77'cZic7riC7is ; Ceyiuind. Z) C 7a 7771(7 7/7 / Co77eait . REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’iNDUSTRIE ET A L’AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE J PAR M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , Membre de la Légion d'honneur de l’ordre bréiilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l'ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés eutomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agricullure de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l'Académie royale d’Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — N° 1. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année , soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser les abonnements et tout ce qui concerne la rédaction chez E, Deyrolle fils. PARIS, E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE -CORRESPONDANT DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, D’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. liOiDOM, A. Boucard, 55, Great-Russell str. BERLIN, Friedlander et Sohn, Friedrichsstr., 10t. NOUVELLES ZOOLOGIQUES. Afin de faciliter les échanges et les rapports entre les amateurs, leur per¬ mettre d’étendre leurs relations, et leur offrir les moyens de se procurer les types ou les renseignements dont ils peuvent avoir besoin pour leurs travaux ou pour leurs collections, nous insérerons gratuitement, sur cette page, les de¬ mandes, offres, etc., que nous recevrons; nous prions donc les personnes qui auraient quelque communication à nous adresser sur ce sujet de le faire sans tarder; les réponses leur parviendront directement, ou par la voie de ce recueil. En engageant tous les zoologistes à profiter de ce moyen de communication, notre seul but est d’être utile à tous. Le cadre restreint dont nous pouvons disposer nous oblige à prier chacun de rédiger aussi succinctement que possible les offres ou demandes qui devront être insérées. CABINET DE CONCHYLIOLOGIE. J. Yan Baalen et fils (Yan Hengel et Eeltjes), libraires à Rotterdam, vendront prochainement, aux enchères publiques, la Bibliothèque de livres d’histoire na¬ turelle et la superbe Collection de coquilles (six mille espèces ) formant le cabi¬ net de M. Yoorhoeve, et provenant en partie de la Collection de feu Scheep- maker (d’Amsterdam). Le Catalogue est sous presse et sera adressé franco à toute personne qui en¬ verra 50 centimes, pour affranchissement du Catalogue, à MM. J. B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, à Paris. M. J. C. de Man, de Leyde, nous annonce que, s’occupant de l’étude de la succession des Dents de lait chez les Mammifères rongeurs du groupe des Écu¬ reuils ( Sciurinæ ), il désirerait entrer en relations avec quelques naturalistes qui pourraient lui procurer de jeunes sujets de ce groupe, "et aussi des femelles pleines. Il comprend dans ce groupe des Sciurinæ : 1° Les différentes espèces de Marmottes; 2° Le Spermophilus citillus, qui se trouve dans la Hongrie et les pays voi¬ sins ; 3° Les différentes espèces de Plecomys; 4° Enfin les espèces exotiques de Sciurus. MAISON Édouard VERREAUX CI-DEVANT PLACE ROYALE, 9, TRANSFÉRÉE RUE DES ROSIERS, 3‘", PARIS. A VENDRE La magnifique collection d’Oiseaux-mouches ( Trochilidés ), créée par E. Verreaux, se composant de 2,500 exemplaires environ ; mâles, femelles, jeunes, squelettes et nids ; prix : 40,000 francs. Cette collection, lune des plus considérables, et certainement la plus belle, est d’une conservation irréprochable; tous les exemplaires sont montés avec une grande perfection, et choisis avec grand soin dans des envois immenses; chacun est différent. Elle est certainement unique pour les variétés intéressantes qu’elle comprend, il y manque fort peu des espèces connues, et même des variétés dé¬ crites comme espèces; enfermée dans des vitrines bien closes, elle a toujours été à l’abri de la poussière. Nous pouvons disposer de beaux exemplaires, parfaitement montés, des Mammifères ci après : Cameleo pardalis, Giraffa Gmel. d* Afrique mérid . 3,000 f. — — 5 — 3,000 — — jeune — 1,000 — — squelette — 1,500 Tapirus terrestris, squelette . . . 300 Gatoblepas gnij, L. Smith, cap Bonne Espérance . 1,000 Thalarctos maritimus, Gray, Pôle Arctique . 1,200 Hyæna villosa, Smith, cap Bonne Espérance . 500 OISEAUX MONTÉS Dromaius Novæ Hollandiæ . . . 500 f. Rhea americana . 250 Yultur monachus . . 150 Apterix Oweni . 200 Eupodotis cafra . 160 Megapodius Forsteni . 80 Goura coronata . . 100 Graphophasianus scintilla . \ . 120 Lophotibis cristatus . 200 Les demandes spéciales adressées à la maison E. Verreaux, par les amateurs ou les musées, seront exécutées avec la même exactitude et les mêmes soins que par le passé. VASSEUR NATURALISTE Préparateur et fournisseur de la Faculté de médecine de Paris 9, RUE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, PARIS. La maison Vassbur fera connaître, par les annonces de ce recueil, toutes les préparations qu’elle possède et peut procurer en Ostéologie humaine, Anatomie normale et comparée, Pathologie, Anthropo¬ logie, Phrénologie et Histoire naturelle complète. ANTHROPOLOGIE. I Collection de crânes des différentes races humaines, représentant trente types principaux, moulés sur nature , à iO fr. pièce, stéarinés. Chaque type peut être acquis séparément. 1® Crâne d’ancien Imar ou Quichua (République de Bolivie). 2° — d'un jeune Aimara des anciens tombeaux de Corangas. 3S — d’ Indien, pris dans les tombeaux de Bolivie. 4® — de Madura de Java. 5* — de Chenorchor de l’Amérique septentrionale. 6° — de Makoca , du cap de Mozambique au delà des Gafres. 7® — de Manaquois. • 8° — de Caraïbe. 9° — de femme Bochisman (Vénus Hottentote). 10° — de Négresse. 11° — de Mozambique . 12® — de Malabar. 13® — de Bengalien. 14* — de Patagons. 15® — de Bédouins. (A suivre.) Envoi franco des Catalogues de la maison aux demandes affranchies . REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL destiné a faciliter aux savants de tous les pays les moyens de publier LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’iNDUSTRIE et a l’agriculture, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , Membre de la Légion d’honneur 1 de Perdre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ,. officier de l’ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agricullure de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’AgricuIture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — N° 2. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année , soit 20 francs, affranchissement en sus* Prière d’adresser tout ee qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. PARIS, E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE -CORRESPONDANT DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, ü’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉÉNNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSERA LES ABONNEMENTS Pour 1/ ANGLETERRE, chez A. Boucard, 55, Great-Russell str., à Londres; Pour L'Allemagne DU NORD, chez Friedlander et S., Friedrichsstr., 101, à Berlin. NOUVELLES ZOOLOGIQUES Les demandes d’échanges, de communications de types, de tous ren¬ seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux, sont insérées gratuitement ; il suffit d’adresser franco une note ou un exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie. M. le Dr G. Poughet prie les personnes qui pourraient lui procurer des in¬ sectes aveugles de vouloir bien les lui adresser dans de la mousse humide; il tient essentiellement aies recevoir vivants, pour étudier certains organes facile¬ ment altérables par la dessiccation, ou l’immersion dans l’alcool. BIBLIOGRAPHIE. La descendance de Vhomme et la séection sexuelle, par Darwin; traduit par Moulinié, avec préface de Vogt. 1er volume. In-8, cart. toile angl., avec figures dans le texte . . 6 fr. Le 2* volume est sous presse. * * * ■ ■ ■ ■ i Trichoplerygia illustrata et descripta, par le Kév. A. Mathews; monographie des Coléoptères de la famille des Trichoptérygides. 1 vol. in-4, cart. toile angl., 31 planches gravées . . 31 fr. 75 * * + Fauna Austriaca die Kafer , par L. Redtenbacher ; 3e édition revue et corrigée ; les trois premières parties, comprenant les familles des Cicindélides, Cara- bides, etc., jusqu’aux Histérides inclusivement. VENTE. C’est le 2 avril que commencera, A Rotterdam , la vente de la belle collection de coquilles de M. J. Voorhoeve; le catalogue se distribue chez MM. J, B. Baillière et fils , 49, rue Hautefeuille, à Paris. AU MARTIN PÊCHEUR ET AU PÊCHEUR 3 MÉDAILLES DE 1- CLASSE, AR©A©H®KIf — PÂGU§, — ILH HAWIRE. A. MORICEAU ET FILS Quai de Gesvre, 14, près la place du Châtelet, Paris. Ustensiles de pêche en tous genres, les plus variés et les mieux confectionnés; grande fabrique de filets de pêche, de faisanderie et de vers à soie; articles de pisciculture. Assortiment complet pour la chasse. Ruches à abeilles et tout ce qui concerne l’apiculture. Dépôt de pièges pour toutes sortes d’animaux. Le Tarif est envoyé gratis à toute personne qui en fait la demande. APPAREILS POUR LES ECLOSIONS ARTIFICIELLES EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 Médaille d'or. CARBONNIER PISCICULTEUR, 20, quai du Louvre, à Paris. EXPOSITION DU HAVRE DE 1868 Médaille d’or. COUVEUSES ARTIFICIELLES. — APPAREILS DE PISCICULTURE. Poissons de toutes sortes pour étang;». TABLE DES MATIÈRES DU N° 2 DE 1872 DE LA revue et magasin de zoologie. Pages* Vian. — Causeries ornithologiques : Aigle leucoryphe , Bruant cioïdey Pipi gorge-rousse , Mésange lugubre . 33 Mabille. — Sur quelques mollusques rares ou peu connus (pl. v). . 48 E. Simon. — Études sur les Scorpions, révision des Heterometrus (pl. vi). 51 L. Fairmaire. — Description de Coléoptères nouveaux du Maroc et d’Algérie . . . . . 60 P. Millière. — Descriptions de Lépidoptères nouveaux de France. ... 61 G. d’Emich. — Descriptions de Lépidoptères de Transcaucasie . 63 E. Deyrolle. — Études sur les Lépidoptères du genre Pavonia; P. eu- phorbus . 64 S. H. Scudder. — Description d’un nouveau papillon fossile des envi¬ rons d’Aix, Satyrites Beynesii (pl. vu) . 66 Sociétés savantes . . 72 Mélanges . 75 Analyses d’ouvrages nouveaux . 79 L. Mors. — Études sv^ les C.irabides rapportés d’Asie Mineure (pl. iv). 80 LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES. PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris, 20 francs. — Départements . 21 f. Suisse, Italie, Belgique . . 22 f. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Autriche, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc. ... 23 f. Guadeloupe, Martinique, Reunion, Sénégal, etc . 24 f. Revue zoologique, première série, 11 années (1838 à 1848), en 11 vol. in-8° brochés, contenant grand nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr., net 132 fr. Magasin de Zoologie : 1r* série, de 1831 à 1838, 8 vol. in-8°; 2e série, de 1839 à 1845, 7 vol. in-8°: les 15 années complètes contenant 1,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées : chaque vol. 20 fr. les 22 vol. ensemble, pour les souscripteurs, 400 fr. Parii. — Imprimerie de Mm * V* BouchaiD'Hoia»d, ru* d* l'£p*roo, 5. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE 0 RECUEIL MENSUEL destiné a faciliter aux savants de tous les pays les moyens de publier LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’INDUSTRIE et a l’agriculture, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SGIENCE; M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , Membre de la Légion d’honneur de i’erdre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agriculture de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — N° 3. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année, soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser tout ce qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. PARIS, E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE -CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, D’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSER LES ABONNEMENTS Pour 1/ ANGLETERRE, chez A. Boucard, 55, Great-Russell str., à Londres -, Pour L’aleemagne ou nord, chez Friedlander et S., Friedrichsstr., 101, à Berlin, NOUVELLES ZOOLOGIQUES. Les demandes d’échanges, de communications de types, de tous ren¬ seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux, sont insérées gratuitement ; il suffit d’adresser franco une note ou un exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie . M. le Dr Fumouze, désirant continuer ses études sur les propriétés pharmaceu¬ tiques de certains insectes, prie les personnes qui seraient à même de récolter en quantité quelques-uns des genres de Coléoptères suivants de vouloir bien les lui adresser morts ou vivants, mais frais, ou, au besoin, conservés dans de l’al¬ cool n’ayant contenu aucune substance étrangère : 1 litre ou 2 de chaque espèce lui suffiraient. Il désire recevoir ainsi : les Mylabres de la chicorée ( Mylabris cichorii,varia- bilis, fueslini, quadripunctata) ; la Cetonia aurata; des Timarcha coriaria ou d’autres espèces; des Coccinelles. Il désire recevoir les envois en grande vitesse, 78, faubourg Saint-Denis, et se tient tout à ia disposition des expéditeurs pour rembourser les frais de récolte et d’envois. BIBLIOGRAPHIE. La puissance de l'aile, ou l’oiseau pris au vol. Études ornithologiques, classi¬ fication alaire, avec planches, par Laurent Degréaux, avec préface par Charles Poncy. Yol. in-8 br., avec pl. n . 5 fr. * ★ * * Journal de Conchyliologie , publié sous la direction de MM. Crosse et Fischer, t. XI, nos 3 et 4. — Abonnement annuel . . 16 fr. * * * Journal de Zoologie, publié sous la ^direction de M. P. Gervais, 1er numéro. — Abonnement annuel pour Paris . 20 fr. < ★ * * Annales de la Société entomotogique de France , 1871, 4e trimestre. AU MARTIN PÊCHEUR ET AU PÊCHEUR 3 MÉDAILLES DE 1” CLASSE, A. MORICEAU ET FILS Quai de Gesvre, 14, près la place du Châtelet, Paris. Ustensiles de pêche en tous genres, les plus variés et les mieux confectionnés; grande fabrique de filets de pêche, de faisanderie et de vers à soie; articles de pisciculture. Assortiment complet pour la chasse. Ruches à abeilles et tout ce qui concerne l’apiculture. Dépôt de pièges pour toutes sortes d’animaux. Le Tarif est envoyé gratis à toute personne qui en fait la demande. APPAREILS POUR LES ÉCLOSIONS ARTIFICIELLES EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 Médaille d’or. CARBONNIER PISCICULTEUR, 20, quai du Louvre, à Paris. EXPOSITION DU HAVRE DE 1868 Médaille d’or. COUVEUSES ARTIFICIELLES. — APPAREILS DE PISCICULTURE. Poissons de tontes sortes pour étangs. TABLE DES MATIÈRES DU N° 3 DE 1872 DE LA REVUE ET MAGA8IV DE ZOOLOGIE Page*. Vian. — Causeries ornithologiques : Alouette pispolette , Alouette sibé¬ rienne ; De la penne bâtarde dans les oiseaux . 81 Marchand. — Notes sur les Poussins des oiseaux d’Europe . 91 E. Simon. — Études sur les Scorpions, révision des Heterometrus . 97 De Ghaudoir. — Descriptions d’espèces nouvelles de Carabiques, de la tribu des Troncatipennes, et remarques synonymiques . 101 Chevrolat. — Révision des Cléonides (Coléoptères) . 107 G. Pouchet. — De l’influence de la lumière sur les larves de Diptères privées d’organes extérieurs de la vision. (. Première partie.). ... 111 Sociétés savantes.. . * . 118 Mélanges . 123 Analyses d’ouvrages nouveaux . 127 LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES. PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris, 20 francs. — Départements . 21 f. Suisse, Italie, Belgique . . 22 f. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Autriche, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc. ... 23 f. Guadeloupe, Martinique, Reunion, Sénégal, etc . 24 f. Revue zoologique, première série, 11 années (1838 à 1848), en 11 vol. in-8° brochés, contenant grand nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr., net 132 fr. Magasin de Zoologie : 1re série, de 1831 à 1838, 8 vol. in-8°; 2e série, de 1839 à 1845, 7 vol. in-8°; les 15 années complètes contenant 4,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées : chaque vol. 20 fr. les 22 vol. ensemble, pour les souscripteurs, 400 fr. Pari*. — Imprimerie de Mme V« Boüchard-Huzaro, rue de l’Éperon, 5. REVUE ET MAGASIN ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL destiné a faciliter aux savants de tous les pays les moyens de publier LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’INDUSTRIE ET A LAGRIGULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; PAR M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , Membre de la Légion d’honneur de l’ordre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agricuiture de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’Agricuiture de Turin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — N° 4. ' Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année, soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser tout ce qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. PARIS, , E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE -CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, D’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSER LES ABONNEMENTS Pour i/akgeeterre, chez A. Boucard, 55, Great-Russell str., à Londres ; Pour li’AEliEMAGME rsj ü'ORD, chez Friedlander et S., Friedrichsstr., 101, à Berlin. NOUVELLES ZOOLOGIQUES. Les demandes d’échanges, de communications de types, de tous rem seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux sont insérées gratuitement ; il suffit d’adresser franco une note ou ur exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie. M. le Dr Fumouze, désirant continuer ses études sur les propriétés pharmaceu¬ tiques de certains insectes, prie les personnes qui seraient à même de récolte: en quantité quelques-uns des genres de Coléoptères suivants de vouloir bien le: lui adresser morts ou vivants, mais frais, ou, au besoin, conservés dans de l’al¬ cool n’ayant contenu aucune substance étrangère : 1 litre ou 2 de chaque espèce lui suffiraient. Il désire recevoir ainsi : les Mylàbres de la chicorée ( Mylabris cicliorii, varia- bilis, fueslini, quadripunctata) ; la Cetonia aurata ; des Timarcha conaria oi d’autres espèces; des Coccinelles. Il désire recevoir les envois en grande vitesse, 78, faubourg Saint-Denis, et s< tient tout à la disposition des expéditeurs pour rembourser les frais de récolt» et d’envois. BIBLIOGRAPHIE. ♦ La puissance de l’aile, ou l’oiseau pris au vol. Études ornithologiques, classi¬ fication alaire, avec planches, par Laurent Degré aux, avec préface par Gharle: Poncy. Vol. in-8 br., avec pl. n . 5 fr ★ Journal de Conchyliologie , publié sous la direction de MM. Crosse et Fischer t. XI, n03 3 et 4. — Abonnement annuel. . . 16 fr N * * + Journal de Zoologie , publié sous la direction de M. P. Gervais, 1er numéro — Abonnement annuel pour Paris. . . 20 fr * * Annales de la Société entomologique de France , 1871, 4e trimestre. AU MARTIN PÊCHEUR ET AU PÊCHEUR 3 MÉDAILLES DE lre CLASSE, ARGAeiM@Nf — IPMQSj, — 0,1' MA WH. A. MORICEAU ET FILS Quai de Gesvre, 14, près la place du Ghâtelet, Paris. Ustensiles de pêche en tous genres, les plus variés et les mieux confectionnés; grande fabrique de filets de pêche, de faisanderie et de vers à soie; articles de pisciculture. Assortiment complet pour la chasse. Ruches à abeilles et tout ce qui concerne l’apiculture. Dépôt de pièges pour toutes sortes d’animaux. Le Tarif est envoyé gratis à tonte personne qui en fait la demande. APPAREILS POUR LES ÉCLOSIONS ARTIFICIELLES EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 Médaille d'or. CARBONNIER PISCICULTEUR, 20, quai du Louvre, à Paris. EXPOSITION DU HAVRE DE 1868 Médaille d’or. COUVEUSES ARTIFICIELLES. — APPAREILS DE PISCICULTURE. Poissons de tontes sortes pour étangs. TABLE DES MATIERES DU N° 4 DE 1872 DE LA MEVUE ET 1AGASO DE ZOOLOGIE. Pages. Pouchet. — De l’influence de la lumière sur les larves de Diptères privées d’organes extérieurs de la vision. ( Première partie.). . . . 129 Chaudoir (baron de). — Descriptions d’espèces nouvelles de Garabiques, de la tribu des Troncatipennes, et remarques synonymiques. . . . 138 Lucas (H.). — Notes géographiques sur le Theridium lepidariorum, aranéide fileuse de la tribu des Théridides. . . : . 143 Sociétés savantes . 149 Mélanges et Nouvelles . 151 Nécrologie . 156 Analyses d’ouvrages nouveaux. .... 158 Marchand, pl. x, Sterna caspia. E. Deyrolle, pl. ix, Pavonia euphorhus. PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES. PRIX DR L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris, 20 francs. — Départe nents . 21 f. Suisse, Italie, Belgique . . ,i:. ..... 22 L Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, A ul:,: oe, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyro. etc. ... 23 f. Guadeloupe, Martinique, Reunion, Sénégal, etc . 24 f. Revue zoologique, première série, 11 années (1888 à 1848), en 11 vol. in-8° brochés, contenant grand nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr. , net 132 fr. Magasin de Zoologie : 1re série, de 1831 à 1838, 8 vol. in-8°; 2e série, de 1839 à 1845, 7 vol. in-8° ; les 15 années complètes contenant 1,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées : chaque vol. 20 fr . les 22 vol. ensemble, pour les souscripteurs, 400 fr. Paris. — Imprimerie de Mme Ye Bouchard-Hiizard, me de l’Eperon, 5. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE ' RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’INDUSTRIE ET A L’AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; M. F. E. GUÉRIN-MÉNEV1LLE , Membre de la Légion d’honneur, de l’ordre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux. Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agriculture de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — N° 5. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année, soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser tout ce qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. ■■ ' ■ r~— * — — i1 — - PARIS, E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE -CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, D’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSER LES ABONNEMENTS Pour E’ANGIiETERRE, chez A. Boucard, 55, Great-Russell str., à Londres; Pour L’ALLEMAGNE nord, chez Friedlander et S., Friedrichsstr., 101, à Berlin. NOUVELLES ZOOLOGIQUES. Les demandes d’échanges, de communications de types,, de tous ren¬ seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux, sont insérées gratuitement; il suffit d’adresser franco une note ou un exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie. La sixième session du Congrès international d’ Anthropologie et d’ Archéologie préhistoriques s’ouvrira, à Bruxelles, le jeudi 22 août et sera close le 30 août. Toute personne s’intéressant au progrès de ces sciences peut prendre part aux séances du Congrès en acquittant la cotisation annuelle qui est fixée, pour cette année, à 12 francs = 10 shillings = 3 thaï. 6 silb. = 4 rixdalers. Le reçu du trésorier donne droit à la carte de Membre et aux comptes rendus. Les cotisations doivent être adressées à M. Preudhomme de Borre, conserva¬ teur-secrétaire du Musée d’histoire naturelle à Bruxelles. Nous avons l’avantage d’annoncer à nos abonnés que tous les livres qui seront adressés à la Revue et Magasin de Zoologie pour en rendre compte seront dé¬ posés ensuite dans une bibliothèque spécialement consacrée aux abonnés, qui pourront consulter ces livres tous les jours et toute la journée. Les abonnés de province pourront également recevoir en communication les livres composant cette bibliothèque ; toutefois, ils devront payer le port d’aller et retour, l’emballage, qui se réduira au coût de la caisse, et s’engager, en cas de perte ou de souillure des volumes, à en rembourser le prix qui sera stipulé sur la lettre d’avis de l’envoi. Pour les volumes dont la perte décompléterait un ou¬ vrage, le prix stipulé sera celui de la collection complète. Ils ne pourront conserver chaque volume plus de dix jours, y compris le jour d’envoi et celui d’arrivée ; tous les frais que nécessiteront les réclamations pour retards, pertes ou souillures seront à la charge de celui qui les aura motivées. Les envois seront faits seulement par chemin de fer ou messageries, et jamais par la poste, qui ne garantit pas la bonne réception des envois. Les demandes ne pourront être faites que sur des imprimés, que nous adres¬ serons aux personnes qui nous en feront la demande. Le Catalogue de cette bibliothèque, à laquelle nous avons ajouté comme pre¬ mier fonds environ 400 volumes de notre bibliothèque personnelle, paraîtra sous peu dans la Revue et Magasin de Zoologie . Nous prions tous nos abonnés de nous aider dans cette œuvre de propagation de la science, en nous adressant les livres traitant de la Zoologie dont ils peuvent disposer. LIBRAIRIE DEYROLLE FILS, 19, rue de la Monnaie, Paris. Nouveau guide de Géologie, de minéralogie et Paléontologie, indiquant les éléments de ces études, la manière d’observer, de récolter et préparer les échantillons, et de les ranger en collections, par A. Pomel.VoI. in-12, br. 1 fr. » Guide de l’amateur d’insectes, comprenant les généralités, sur leur division en ordres, la nomenclature et les figures de toutes les parties composant le corps des insectes, l’indication des ustensiles et des meilleurs procédés pour leur faire la chasse, les époques et les conditions les plus favorables pour cette chasse, la manière de les préparer et les conserver en collections; par plusieurs membres de la Société Entomologique. Un vol. in-12, avec 4 planches et vi¬ gnettes, 3e édition . . 2 fr. » Guide de l’éleveur de Chenilles, indiquant la manière de les récolter, les élever, et d’obtenir des pontes, par E. Berce; suivi d’un traité spécial pour l’éducation des espèces produisant de la soie, par Guérin-Ménëville. Paris, 1872. Vol. in-12 avec vignettes . . . 1 fr. 50 Faune élémentaire des Coléoptères de France, 2e édition, donnant la des¬ cription des espèces qui se trouvent le plus fréquemment en France; près de 1,200 espèces y sont décrites, avec 10 planches représentant 105 types princi¬ paux. Vol, in-12, 10 planches . 3 fr. 50 Faune des Papillons de France, donnant la description de toutes les espèces qui se trouvent en France, par E. Berce. 1er volume, comprenant des indica¬ tions générales sur la classification, la chasse et la conservation des Papillons ; la description de tous les rhopalocères (diurnes), avec 18 pl. color. . . 8 fr. » 2e vol., description des hétérocères jusqu’aux noctuo-bombycites, 17 planches coloriées . 10 fr. 50 3e vol., suite des hétérocères (noctuæ, lre partie), 6 pl. color. ... 6 fr. » 4e vol., suite des hétérocères (noctuæ, 2e partie), 8 pl. color . 6 fr. » Le 5e et dernier volume, qui comprendra les géomètres, est sous presse. APPAREILS POUR LES ÉCLOSIONS ARTIFICIELLES EXPOSITION UNIVERSELLE de 1867 médaille d’or. CARBONNIER PISCICULTEUR, 20, quai du Louvre, à Paris. EXPOSITION DU HAVRE DE 1868 médaille d’or. COUVEUSES ARTIFICIELLES. — APPAREILS DE PISCICULTURE. Poissons de toutes sortes pour étangs. TABLE DES MATIÈRES DU N° 5 DE 1872 DE LA DEVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. Page*. Marchand (A.).— Notes sur les poussins des oiseaux d’Europe, Circus ru - fus, G. cineraceus , Strix oius, Totanus macularius . 161 Lucas (H.). — Note géographique sur le Theridium tepidariorum, ara- néide fileuse . 164 Chaudoir (baron de). — Descriptions d’espèces nouvelles de Garabiques , de la tribu des Troncatipennes, et remarques synonymiques. ... 168 Piochard de la Brûlerie. — Espèce et variété géographique. — Gom¬ ment on peut distinguer l’une de l’autre . 173 Selys de Lonchamps. — Note sur plusieurs Odonates , de Madagascar et des îles Mascareignes . . . . 175 Pouchet. — De l’influence de la lumière sur les larves de Diptères privées d’organes extérieurs de la vision. ( Deuxième partie.). . . 183 Sociétés savantes . 186 Mélanges et Nouvelles . 189 Analyses d’ouvrages nouveaux . 192 Nouvelles zoologiques. — Voir au verso de la couverture. LA REVUE ET MAGASIN DI ZOOLOGIE PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES. PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris , 20 francs. — Départements . 21 f. Suisse, Italie, Belgique . . . . . 22 f. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Autriche, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc. ... 23 f. Guadeloupe, Martinique, Réunion, Sénégal, etc . 24 f. Revue zoologique, première série, 11 années (1838 à 1848), en 11 vol. in-8° brochés, contenant grand nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr., net 132 fr. Magasin de Zoologie : 1re série, de 1831 à 1838, 8 vol. in-8°; 2e série,' de 1839 à 1845, 7 vol. in-8°; les 15 années complètes contenant 1,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées: chaque vol. 20 fr. les 22 vol. ensemble, pour les souscripteurs, 400 fr. ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’INDUSTRIE ET A L’AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE * PAR M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , Membre de la Légion d’honneur, de l’ordre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandat* delà Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agricullure de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — N° 6. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année , soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser tout ce qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. - itq c» — — - PARIS, B. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE -CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, ü’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSER LES ABONNEMENTS Pour 1/A.liGliETEia.RE, chez A. Boucard, 55, Great-Russell str., à Londres Pour E’aixeujsagne DSJ WORS5, chez Friedlander et S., Friedriclisstr 101, à Berlin. NOUVELLES ZOOLOGIQUES. Les demandes d’échanges, de communications de types, de tous ren¬ seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux, sont insérées gratuitement; il suffit d’adresser franco une note ou un exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie. OUVRAGES OFFERTS POUR LA BIBLIOTHÈQUE DE LA BEVUE ET M4GVSIV UE ZOOLOGIE. DONS DES AUTEURS : VICTOR FATIO. — Faune des Vertébrés de la Suisse, vol. III, Reptiles et Batraciens, avec 5 pl. n. et col. Genève, 1872. LAURENT DEGREAUX. — La puissance de l’aile ou l’Oiseau pris au vol, vol. in-8, 4 pl. n. Paris , 1871. T. THORELL. — Remarks on synonyms of European spiders, lre et 2e parties, 2 vol. in-8. (Jpsal , 1870-71. — On European spiders, part. 1, review of European généra of spiders, vol. in-4. Upsal , 1869-70. O. L. FARHOEUS. — Coleoptera Caffraria collecta a J. A. Walberg : 1° Heteromera ; 2° Brenthidæ, Anlhribidæ, Bruchidæ ; 3° Curculionides; 4° Sco- lytidæ , Paussidæ , Bostrichidæ , Gioidæ ; 5° Longicornia. Cinq br. in-8. 1869-71. (Suite de l’ouvrage de Boheman.) L. OLPHE GAILLARD. — Quelques remarques sur les règles de la nomen¬ clature zoologique, br. in-8. 1872. j. LICHTENSTEIN. — Manuel d’entomologie a l’usage des horticulteurs du midi de la France, br. in-8. 1872. A. DUBOIS. — Conspectus systematicus et geographicus avium Europæorum, br. in-8. 1871. Dr J. CABANIS. — Journal fur Ornithologie Jahrgang XX. 1872. DONS DE L’UNIVERSITÉ ROYALE DE NORVEGE. A. BOECK. — - Crustacea amphipoda borealia et arctica, vol. in-8. 1870. — SlLDEN OG SILDEHFKERIERNE NAVNLIG OM DET NORSTE VAARSILDFISTE CHRISTIA, vol. in-8. 1871. G. EISEN. — Bidrag till Skandinaviens oligochæt fauna. lre part., Terricolæ Stock , vol. in-8. 1871. C. O. V. PORATH. — On nagra myriopoder fran Azorerna, br. in-8. 1872. T. THORELL. — Araneæ nonnullæ Novæ-Hollandiæ descriptæ, br. in-8. 1870. TYGHO TULBERG. — Fortekning ofver Svenska Podurider, br. in-8. 1870. G. O. SARS. — Beretning, om en i sommeren 1865 foretagen, zoologish reise ved Kysterne af Christianias og Christiansands stifter, br. in-8. 1866. — Carcinologiske bidrag tit norgues fauna. lre mono'graphie ( Mysider ), br. in-4, 5 pl. n. 1870. A. STUXBERG. — Bidrag till Skandinaviens myriopodologi (lr0 part., Chi- lognathes ; 2e part., Chilopoder ), 2 br. in-8. 1871. (La suite ‘prochainement.) LIBRAIRIE DEYROLLE FILS, 19, rue de la Monnaie, Paris. Nouveau guide de Géologie, de Minéralogie et Paléontologie, indiquant les éléments de ces études, la manière d’observer, de récolter et préparer les échantillons, et de les ranger en collections, par A. Pomel.VoI. in-12, br. 1 fr. » Guide de l’amateur d’insectes, comprenant les généralités, sur leur division en ordres, la nomenclature et les figures de toutes les parties composant le corps des insectes, l’indication des ustensiles et des meilleurs procédés pour leur faire la chasse, les époques et les conditions les plus favorables pour cette chasse, la manière de les préparer et les conserver en collections; par plusieurs membres de la Société Entomologique. Un vol. in-12, avec 4 planches et vi¬ gnettes, 3e édition . . . 2 fr. » Guide de l’éleveur de Chenilles, indiquant la manière de les récolter, les élever, et d’obtenir des pontes, par E. Berce; suivi d’un traité spécial pour l’éducation des espèces produisant de la soie, par Guérin-Méneville. Paris, 1872. Vol. in-12 avec vignettes . . 1 fr. 50 Faune élémentaire des Coléoptères de France, 2e édition, donnant la des¬ cription des espèces qui se trouvent le plus fréquemment en France; près de 1,200 espèces y sont décrites, avec 10 planches représentant 105 types princi¬ paux. Vol. in-12, 10 planches. . . . . . 3 fr. 50 Faune des Papillons de France, donnant la description de toutes les espèces qui se trouvent en France, par E. Berce. 1er volume, comprenant des indica¬ tions générales sur la classification, la chasse et la conservation des Papillons ; la description de tous les rhopalocères (diurnes), avec 18 pl. color. . . 8 fr. » 2e vol., description des hétérocères jusqu’aux noctuo-bombycites, 17 planches coloriées . . . . 10 fr. 50 3e vol., suite des hétérocères (noctuæ, lre partie), 6 pl. color. ... 6 fr. » 4e vol., suite des hétérocères (noctuæ, 2e partie), 8 pl. color . 6 fr. » Le 5B et dernier volume, qui comprendra les géomètres, est sous presse. APPAREILS POUR LES ÉCLOSIONS ARTIFICIELLES EXPOSITION UNIVERSELLE de 1867. Médaille d’or. CARBONNIER PISCICULTEUR, 20, quai du Louvre, à Paris. EXPOSITION DU HAVRE DE 1868. Médaille d’or. COUVEUSES ARTIFICIELLES. — APPAREILS DE PISCICULTURE. Poissons de tontes sortes pour étangs. TABLE DES MATIÈRES DU N» 6 DE 1872 DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. Pages. A. Marchand. — Notes sur les poussins des oiseaux d’Europe (suite). . . 193 Dr Jousseaume. — Description de trois espèces nouvelles de mollusques (deux cônes et une marginelle) . 198 ü1' Jousseaume. — Des Hélix Johnii et Gorallina . 203 H. Lucas. — Note géographique sur le Theridium tepidariorum { suite). 207 Chaudoir (baron de). — Descriptions d’espèces nouvelles de Garabiques , de la tribu des 7 'roncatipennes, et remarques synonymiques. ... 212 Piochard de la Brûlerie. — Espèce et variété géographique. — Gom¬ ment on peut distinguer l’une de l’autre . 221 Dr G. Pouchet. — De l’influence de la lumière sur les larves de Dip¬ tères privées d’organes extérieurs de la vision. ( Deuxième partie , suite) . 225 Sociétés savantes . 231 Mélanges et Nouvelles . 237 Analyses d’ouvrages nouveaux. . . 238 Nouvelles zoologiques et ouvrages reçus pour la bibliothèque de la revue et magasin de zoologie. — Voir au verso de la première page de la couverture. Pavonia Suzanna Pseudoxychila ceratoma. . . . 3 50 HeterogompRus Schœnherri. . 2 50 Oxygonia Buckleyi . . . 25 » — dilaticollis. . . 2 50 — moronensis. . . . » Golofa Æacus . 2 50 — gloriola . . . 25 » — Porteri . 2 50 — floridula. . . . 25 » Megasoma elephas . 20 >» Carabus Aumonti . . . 20 » Lucanus barbarossa . 10 ,, — Wulfiusi . . . 5 » Sternocera æquisignata . 5 » Damaster blaptoides. . . . . . 25 » Zopherus Brêmeu . 12 ,» Haplothorax Burchelli. . . . . 15 » Psâmmodes Bcrtolonii . 6 », Anthia foveata . . . 5 » Paraphrus granulosus . 25 » — Fornasini . . . 10 » Trenêtica lacrymans . 5 » Cypholoba Plantei . . . 10 » Psalidognathus Sallei . 15 » Proculus Mniszechii. «... . . 10 » Cyphus n. sp. Malaisie. . . . 5 )> — opacipennis. . . . . . 10 » Dolichotoma n. sp. Equateur. 5 » Un grand nombre d’autres espèces (plusieurs mille), variant depuis 25 centimes à 5 francs l’espèce. Parmi les OEufs d’Oiseaux européens. Fr. c. Aquila imperialis . 50 » — chrysætus . 25 » — nævia . 12 » Pandion haliætus . 10 » Buteo lagopus. . . . . 2 50 Circus pallidus . 3 » Neophron percnopterus . 12 » Falco œsalon . 150 — subbuteo . 2 » Bubo maximus . 10 » Pinicola enucleator . 15 » Picus martius . 5 » — leuconotus . 2 » — canus . 1 50 Alcedo alcyon . 2 » Nucifraga cariocatates . 15 » Caprimulgus europæus . 1 25 Fr. C. Otis tarda . 25 » — tetrax . 5 » Glareola pratincola . 2 50 Ægialitis hiaticula . 10 » Recurvirostra avocetta . 2 » Tringa maritima . 2 50 — Temminckii . 10 » Ibis falcinellus. . . . 4 » Ardea russata . 3 » — garzetta . 3 » Botaurus stellaris . 5 » Anthrops virgo . 4 » Anas leucocephala . 10 » — anser . 10 » Colymbus septentrionalis. ... 2 » Sterna leucopareia . 2 50 Procellaria Bulweri . 2 50 Un grand nombre d’autres, variant depuis 10 centimes jusqu’à 2 fr. 50 l’espèce. 2,000 espèces d’Oiseaux et 50,000 espèces d’insectes en magasin en ce moment. Adresser toutes les lettres concernant l’achat ou la vente de collec¬ tions directement à A. BOUCARD, NATURALISTE , 55 , Gréa* Russell Street, LONDON, W. C. TABLE DES MATIÈRES DU N° 7 DE 1872 DE LA REVUE ET UIA&ASIN DE ZOOLOGIE. Pages. Ghaudoir (baron de). — Descriptions d’espèces nouvelles de Garabiques, de la tribu des Tronc atipennes, et remarques synonymiques. . . . 241 Tournier. — Descriptions de Coléoptères nouveaux d’Europe . 250 Tournier. ■-=- Descriptions de Coléoptères rapportés de Mingrélie, Géor¬ gie, Imerethie, par M. Th. Deyrolle; Coléoptères . 257 Dr G. Pouchet. — De l’influence de la lumière sur les larves de Dip¬ tères privées d’organes extérieurs de la vision. {Deuxième partie , suite). . 261 Sociétés savantes.. . 265 Analyses d’ouvrages nouveaux . 270 Nouvelles zoologiques et ouvrages reçus pour la bibliothèque de la revue et magasin de zoologie. — Voir au verso de la première page de la couverture. PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES. PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris, 20 francs. — Départements. . . . . . 21 fr. Suisse, Italie, Belgique . 22 fr. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Autriche, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc. ... 23 fr. Guadeloupe, Martinique, Réunion, Sénégal, etc . 24 fr. Revue zoologique, première série, Il années (1838 à 1848), en 11 vol. in-8° brochés, contenant grancf nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr., net 132 fr. Magasin de Zoologie : 1re série, de 1831 à 1838, 8 vol. in-8°; 2e série, de 1839 à 1845, 7 vol. in-8° ; les 15 années complètes contenant 1,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées : chaque vol. 20 fr. les 22 vol. ensemble, pour les souscripteurs, 400 fr. Paris. — Imprimerie de V« Boüchard-Hüiard, rue de l'Éperon, 5. V REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’INDUSTRIE ET A L’AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; PAR M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , Membre de la Légion d’honneur, de l’ordre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandais delà Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agricullure de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — N° 8. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année , soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser tout ce qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. - - - - 1-^ r***— 1 PARIS, E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE - CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, D’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSER LES ABONNEMENTS Pour e’AUCîeeterre, chez A. Boucard, 55, Great-Russell str., à Londres; Pour i/aeeem agae re SORD, chez Frjedlander et S., Eriedrichsstr. 101, à Berlin. NOUVELLES ZOOLOGIQUES. Les demandes d’échanges, de communications de types, de tous ren¬ seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux, sont insérées gratuitement ; il suffit d’adresser franco une note ou un exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie. Au lieu d’insérer le Catalogue de la bibliothèque dans le recueil de la Revue et Magasin de Zoologie , nous le faisons imprimer à part et l’adresserons sous peu gratuitement à tous nos abonnés. * * * Nous nous empressons d’annoncer la création, à Madrid, d’une nouvelle so¬ ciété d’histoire naturelle. Dans le premier trimestre, qui vient de nous parvenir, la Zoologie est très-largement représentée; nous en rendrons compte dans no re n° 9. OUVRAGES OFFERTS POUR LA BIBLIOTHÈQUE DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. DONS DES SOCIÉTÉS : Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia. Nos 1, 2 et 3 de 1870; in-8. Anales de la Sociedad espanola de historia natural ; tome Ier, premier tri¬ mestre. Madrid, juillet 1872, in-8, 2 planches et 1 carte. Annali del Museo civico di storia naturale di Genova; publicati per cura di Giacomo Doria. Vol. 1 et 2. Genève, 1870-72, in-8, pl. coloriées. Bulletin de l'Académie royale des sciences , des lettres et des beaux-arts de Bel¬ gique; 41e année, 1872. Nos 1 à 6. The american Naturaliste vol. 6, n° 8, août 1872. Bulletin de la Société d'histoire ?iaturelle de Colmar. Colmar, 1870, 11e année, vol. in-8, cartes et planches. Société d'agriculture , de commerce et d'industrie du département du Var , 7e série, t. 1er, 1872. Horæ Socielatis entomologicæ rossicæ , t. IX, n° 1. Saint-Pétersbourg, 1872, in-8. DONS DES AUTEURS : Victor Fatio. — Faune des Vertébrés de la Suisse, 1er vol.: Histoire naturelle des Mammifères, avec 8 pl. Genève et Bâle, 1869, in-8. F. Walker. — Notes on Chalcididæ, part VII, London, 1872. In-8 avec fig. in¬ tercalées dans le texte. Giotto Ulivi. — Esame critico delle teorie sulla partenogenesi delle api. 1872, in-8 br. (La suite prochainement.) HERBIERS. Herbiers élémentaires représentant les familles et les principaux genres, comprenant 600 espèces toutes classées, déterminées, et étiquetées, bandelettées sur papier bulle demi-blanc, dans 6 car¬ tons à botanique. . ; . 200 fr. Herbiers de plantes médicinales, comprenant 320 plantes classées et étiquetées, avec des indications sur leur emploi en médecine et pharmacie, dans deux cartons à botanique . 125 fr. Citez E. DEÏROliLE. fils, 19, rue de la monnaie. LIBRAIRIE DEYROLLE FILS, 19, rue de la Monnaie, Paris. Nouveau guide de Géologie, de* minéralogie et Paléontologie, indiquant les éléments de ces études, la manière d’observer, de récolter et préparer les échantillons, et de les ranger en collections, par A. Pomel.VoI. in-12, br. 1 fr. » Guide de l’amateur d’insectes, comprenant les généralités, sur leur division en ordres, la nomenclature et les figures de toutes les parties composant le corps des insectes, l’indication des ustensiles et des meilleurs procédés pour leur faire la chasse, les époques et les conditions les plus favorables pour cette chasse, la manière de les préparer et les conserver en collections; par plusieurs membres de la Société Entomologique. Un vol. in-12, avec 4 planches et vi¬ gnettes, 3e édition . 2 fr. » Guide de l’éleveur de Chenilles, indiquant la manière de les récolter, les élever, et d’obtenir des pontes, par E. Berce; suivi d’un traité spécial pour l’éducation des espèces produisant de la soie, par Guérin-Méneville. Paris, 1872. Vol. in-12 avec vignettes . 1 fr. 50 Faune élémentaire des Coléoptères de France, 2e édition, donnant la des¬ cription des espèces qui se trouvent le plus fréquemment en France; près de 1,200 espèces y sont décrites, avec 10 planches représentant 105 types princi¬ paux. Vol. in-12, 10 planches . . 3 fr. 50 Faune des Papillons de France, donnant la description de toutes les espèces qui se trouvent en France, par E. Berce. 1er volume, comprenant des indica¬ tions générales sur la classification, la chasse et la conservation des Papillons ; la description de tous les rhopalocères (diurnes), avec 18 pl. color. . . 8 fr. » 2e vol., description des hétérocères jusqu’aux noctuo-bombycites, 17 planches coloriées . 10 fr. 50 3e vol., suite des hétérocères (noctuæ, lre partie), 6 pl. color. ... 6 fr. » 4e vol., suite des hétérocères (noctuæ, 2e partie), 8 pl. color . 6 fr. » Le 5e et dernier volume, qui comprendra les géomètres, est sous presse. TABLE DES MATIÈRES DU N° 8 DE 1872 DE LA REVUE ET 1A0480 DE KOOLODIE. Pages. Alph. Milne-Edwards et Alfred Grandidier.— Description d’une nou¬ velle espèce de Propithèque ( Propithecus sericeus ) . 273 E. Deyrolle. — Études sur les Lépidoptères du G. Pavonia ( Pavonia suzanna ) . 275 H. Tournier. — Catalogue des Longicornes récoltés par M. Th. Dey¬ rolle en Imirétie, Mingrélie et Géorgie . 276 Dr Dours. — Hyménoptères nouveaux du bassin méditerranéen . 293 Dv G. Pouchet. — De l’influence de la lumière sur les larves de Dip¬ tères privées d’organes extérieurs de la vision (fin) . 312 Sociétés savantes . 317 Analyses d’ouvrages nouveaux . . . 320 Nouvelles zoologiques et ouvrages reçus pour la bibliothèque de la revue et magasin de zoologie. — Voir au verso de la première page de la couverture. LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES. PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris, 20 francs. — Départements . 21 fr. Suisse, Italie, Belgique . . . 22 fr. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Autriche, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc. ... 23 fr. Guadeloupe, Martinique, Réunion, Sénégal, etc. . 24 fr. Revue zoologique, première série, 11 années (1838 à 1848), en 41 vol. in-8° brochés, contenant grand nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr., net 132 fr. Magasin de Zoologie : 1re série, de 1831 à 1838, 8 vol. in-8°; 2e série, dé 1839 à 1843», 7 vol. in-8° ; les 15 années complètes contenant 1,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées : chaque vol. 20 fr. les 22 vol. ensemble, pour les souscripteurs, 400 fr. Paris. — Imprimerie de M«no \e Boucha'rd-Huzàrd, rue de l’Eperon, 5. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL < DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’INDUSTRIE ET A LAGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPAREES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES V ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; P A B M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , Membre de la Légion d’honneur, de J’ordre brésilien de la Rose, de l'ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux. Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agriculture de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l'Académie royale d’Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — N° 9. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année, soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser tout ce qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. PARIS, E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE -CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES}, DE BELGIQUE, DE SUISSE, D’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSER LES ABONNEMENTS Pour L’AUGLETEERE, chez A. Boucard, 55, Great-Russell str., à Londres;, Pour I/AULEMAGNE DE îïORD, chez Friedlander et S., Friedrichsslr, 101, à Berlin. NOUVELLES ZOOLOGIQUES. Les demandes d’échanges, de communications de types, de tous ren¬ seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux, sont insérées gratuitement; il suffit d’adresser franco une note ou un exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie. Nous recevons une notice de la Société ornithologique allemande que nous nous empressons de transmettre aux amateurs qui s’intéressent à cette branche. INVITATION A LA CINQUIÈME RÉUNION ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ ORNITHOLOGIQUE ALLEMANDE DE BERLIN. La cinquième réunion statutaire annuelle de notre Société aura lieu du 7 au 10 octobre de cette année, et le Lundi 7 octobre à 7 heures du soir, commencera la Pré-Réunion : réception des Membres arrivés, et des Invités; Rapports, fixation du Programme des séances, affaires de la Société, discussions libres, etc. Les Membres étrangers, ainsi que les amateurs d’Ornithologie qui désirent se joindre à la Société, ou participer à cette Réunion annuelle en qualité de visi¬ teurs, sont amicalement invités, par la présente, à nous rendre visite. Les participants, et particulièrement les visiteurs, recevront les renseigne¬ ments sur le local de la Réunion, au Bureau de l’Aquarium Berlinois ( Berliner Aquarium). Prière de vouloir bien prévenir à l’avance par une lettre adressée au Secré- taire M. Jean CABANIS, Brandenbourg strasse} 64, à Berlin. OUVRAGES OFFERTS POUR LA BIBLIOTHÈQUE DE LA REVUE ET MAGASIN BE ZOOLOGIE. DONS DES SOCIÉTÉS : Report of the councii of the zoological Society. London, 1872, in-8. Bulletin de V Académie royale des sciences , des lettres et des beaux-arts de Bel¬ gique. N0s 7 et 8 de 1872. Transactions of the Entomologie al Society of London , 1872. 3e part., in-8, 1 planche. DONS DES AUTEURS : J. Fayrer. — The Thanatophidia of India being a description of the venomous Snakes of the India peninsula. Vol. gr. in-4, 31 planches noires et coloriées. Dr Jean Cabanis. — Journal für Ornithologie. Deutsches centralorgan fur die gesammte ornithologie. 20e année, part. 2e et 3e, in-8, une planche coloriée. Newman’s — Entomologist, nos 106 et 107, London, août 1872, in-8 avec vi¬ gnettes. American Naturalist, a popular illustrated Magazine of natural History, sep¬ tembre 1872, vol. VI, n° 9, in-8 avec vignettes. Ant. Garbiglietti. — Note ad osservazioni anatomico-fisiologiche intorno alla memoria dell Dr Enrico Morselli, supra una rara anomalia dell osso malara. Turin, 1872, m-8. {La suite prochainement.) HERBIERS. Herbiers élémentaires représentant les familles et les principaux genres, comprenant 600 espèces toutes classées, déterminées, et étiquetées, bandelettées sur papier bulle demi-blanc, dans 6 car¬ tons à botanique. . . 200 fr. Herbiers de plantes médicinales, comprenant 320 plantes classées et étiquetées, avec des indications sur leur emploi en médecine et pharmacie, dans deux cartons à botanique . 125 fr. Citez E. BEYBOLtE. fils, 19, pue de la Monnaie. LIBRAIRIE DEYROLLE FILS, 19, rue de la Monnaie, Paris. Nouveau guide de Géologie, de minéralogie et Paléontologie, indiquant les éléments de ces études, la manière d’observer, de récolter et préparer les échantillons, et de les ranger en collections, par A. Pomel.VoI. in-12, br. 1 fr. » Guide de l’amateur d’insectes, comprenant les généralités, sur leur division en ordres, la nomenclature et les figures de toutes les parties composant le corps des insectes, l’indication des ustensiles et des meilleurs procédés pour leur faire la chasse, les époques et les conditions les plus favorables pour cette chasse, la manière de les préparer et les conserver en collections; par plusieurs membres de la Société Entomologique. Un vol. in-12, avec 4 planches et vi¬ gnettes, 3e édition . 2 fr. » Guide de l’éleveur de Chenilles, indiquant la manière de les récolter, les élever, et d’obtenir des pontes, par E. Berce ; suivi d’un traité spécial pour l’éducation des espèces produisant de la soie, par Guérin-Méneville. Paris, 1872. Vol. in-12 avec vignettes. . . . . . . . . 1 fr. 50 Faune élémentaire des Coléoptères de France, 2° édition, donnant la des- cription des espèces qui se trouvent le plus fréquemment en France; près de 1,200 espèces y sont décrites, avec 10 planches représentant 105 types princi¬ paux. Vol. in-12, 10 planches . . . . . 3 fr. 50 Faune des Papillons de France, donnant la description de toutes les espèces qui se trouvent en France, par E. Berce. 1er volume, comprenant des indica¬ tions générales sur la classification, la chasse et la conservation des Papillons ; la description de tous les rhopalocères (diurnes), avec 18 pl. color. . . 8 fr. » 2e vol., description des hétérocères jusqu’aux noctuo-bombycites, 17 planches coloriées. . . . . . 10 fr. 50 3e vol., suite des hétérocères (noctuæ, lre partie), 6 pl. color. ... 6 fr. » 4e vol., suite des hétérocères (noctuæ, 2e partie), 8 pl. color. .... 6 fr. » Le 5e et dernier volume, qui comprendra les géomètres, est sous presse. TABLE DES MATIÈRES DU N° 9 DE 1872 DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. Page*. J. Vian. — Causeries ornithologiques : Faucon pèlerînoïde , Pie-grièche à queue rousse, Pie-grièche rousseau . 321 Dr Jousseaume. — Études des genres Teinostoma, Cyclostrema et Skenea (mollusques). . . . 331 H. Tournier. — Catalogue des Longicornes récoltés par M. Th. Dey- rolle en Imirétie, Mingrélie et Géorgie {fin) . 338 Dr Dours. — Hyménoptères nouveaux du bassin méditerranéen . 349 Sociétés savantes . 359 Mélanges et Nouvelles . 362 Analyses d’ouvrages nouveaux . 364 Nouvelles zoologiques et ouvrages reçus pour la bibliothèque de la revue et magasin de zoologie. — Voir au verso de la première page de la couverture. LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES. PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris, 20 francs. — Départements . 21 fr. Suisse, Italie, Belgique . . 22 fr. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Autriche, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc. ... 23 fr. Guadeloupe, Martinique, Réunion, Sénégal, etc . 24 fr. Revue zoologique, première série, 11 années (1838 à 1848), en 11 vol. in-8° brochés, contenant grand nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr., net 132 fr. Magasin de Zoologie : 1re série, de 1831 à 1838, 8 vol. in-8°; 2e série, de 1839 à 1845, 7 vol. in-8°; les 15 années complètes contenant 1,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées: chaque vol. 20 fr. les 22 vol. ensemble, pour les souscripteurs, 400 fr. Paris. — Imprimerie de M“e Ve BouchAbd-Huzârd, rne de l'Éperon, 5. REVUE ET MAGASIN ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’INDUSTRIE ET A L’AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE • par M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , Membre de la Légion d’honneur, de l’ordre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agriculture de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872.— N° 10. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année, soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser tout ce qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. PARIS, E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE -CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, D’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSER LES ABONNEMENTS Pour 1/AftGï.ETERSSE, chez A. Boucard, 55, Great-Russell str., à Londres-, Pour L’ALLEMAGNE BEJ chez Eriedlander et S., f ricdrichsstr, 101, à Berlin. NOUVELLES ZOOLOGIQUES Les demandes d’échanges, de communications de types, de tous ren¬ seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux, sont insérées gratuitement ; il suffit d’adresser franco une note ou un exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie. A VENDRE : 3 meubles à tiroirs destinés à contenir une collection de coquilles; chacun mesure lm,88 de haut sur 86 de large et 32 de profondeur, et comprend 20 tiroirs de 0m,06 de profondeur intérieure. 1 meuble à 2 rangées de tiroirs, mesurant 1",63 de haut sur lm,26 de large, et 0m,32de profondeur, comprenant 30 tiroirs de 0m,06 de hauteur intérieure. 1 bibliothèque d’un seul corps, de 2 mètres de haut sur lm,26 de large. Ces meubles sont en acajou massif ou en chêne plaqué acajou ; ils proviennent du cabinet de M. Delessert. Ils seront vendus ensemble ou séparés : les 3 premiers à raison de 100 fr. chaque, le suivant 180 fr.; la bibliothèque, 100 fr. S’adresser au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie, 23, rue de la Monnaie. OUVRAGES OFFERTS POUR LA BIBLIOTHÈQUE DE LA REVUE ET IUAGA§II DE ZOOLOGIE. DONS DES AUTEURS : H. Burmeister. Beschreibung der Macrauchenia patachonica, Owen ( Opislhorhi - nus Falkoneri, Brav.). 1864, in-4, 3 pl. n. — Beschreibung eines behaarten gultelthieres, Praopus hirsutus, aus dem natio¬ nal muséum zu Lima. Halle, 1861, in-4, 1 pl. noire. — Ueber hoplophorus euphractus. In-8, 1 pl. — Ueber das Becken von Mégathérium. Vienne, 1870, in-8 br. — Bemerkungen über die arten der gattung Glyptodon , in museo publico de Bue- nos-Ayres.1865, in-8br., pl. — Observations on a light-giving, coleopterous larva. 1872, in-8, vignettes. — Ein neuer chlamyphorus. Halle, 1863, in-4, pl. — Osteologische notizen zur kunde der Panzerthiere Sud-Amerika’s. In-8 br., pl. G. Burmeister. Anales del museo publico de Buenos-Ayres, para dar à conocer los objetos de laHistoria natural nuevos o pocO conocidos, conservados en este es- tablecimiento. 1864 à 1872, vol. IàX, in-4, br.,pl. Beiche. Catalogue des coléoptères de l’Algérie et des contrées voisines, avec des¬ criptions d’espèces nouvelles. Paris, in-4, 1872. Newman’s Entomologist, an illustrated journal of british Entomology, n° 109, in-8, vignettes. Buchanan White. The scottish Naturalist. Vol. I, n° 8, octobre 1872, in-8. Journal de Conchyliologie, par Crosse et Fischer. 1872, 3e série, t. XII, n° 4, in-8, 2 pl. col. The American Naturalist, a popular illustrated Magazine of natural History. Vol. VI, n° 10, octobre 1872, in-8, vignettes. DONS DES SOCIÉTÉS : Bulletin de la Société suisse d’Entomologie. Juin 1872, 3e band n° 10, in-8. Bullettino délia Societa entomoloqica italiana , anno quarto, 3e trimestre. Fldrence, 1872. 'Annales de la Société entomologique cle France. Septembre 1872, 5e série, t. II, 2° trimestre, in-8, pl. [La suite prochainement.) HERBIERS. Herbiers élémentaires représentant les familles et les principaux genres, comprenant 600 espèces toutes classées, déterminées, et étiquetées, bandelettées sur papier bulle demi-blanc, dans 6 car¬ tons à botanique . . . 200 fr. Herbiers de plantes médicinales, comprenant 320 plantes classées et étiquetées, avec des indications sur leur emploi en médecine et pharmacie, dans deux cartons à botanique . 125 fr. Chez E. BETROLliË, fils, 19, rue fie 1» Monnaie. LIBRAIRIE DEYROLLE FILS, 19, rue de la Monnaie, Paris. Nouveau guide de Géologie, de minéralogie et Paléontologie, indiquant les éléments de ces études, la manière d’observer, de récolter et préparer les échantillons, et de les ranger en collections, par A. Pomel.YoI. in-12, br. 1 fr. » Guide de l’amateur d’insectes, comprenant les généralités, sur leur division en ordres, la nomenclature et les figures de toutes les parties composant le corps des insectes, l’indication des ustensiles et des meilleurs procédés pour leur faire la chasse, les époques et les conditions les plus favorables pour cette chasse, la manière de les préparer et les conserver en collections; par plusieurs membres de la Société Entomologique. Un vol. in-12, avec 4 planches et vi¬ gnettes, 3® édition . 2 fr. » Guide de l’éleveur de Chenilles, indiquant la manière de les récolter, les élever, et d’obtenir des pontes, par E. Berce; suivi d’un traité spécial pour l’éducation des espèces produisant de la soie, par Guérin-Méneville. Paris, 1872. Yol. in-12 avec vignettes . 1 fr. 50 Faune élémentaire des Coléoptères de France, 2e édition, donnant la des¬ cription des espèces qui se trouvent le plus fréquemment en France; près de 1,200 espèces y sont décrites, avec 10 planches représentant 105 types princi¬ paux. Yol. in-12, 10 planches . 3 fr. 50 Faune des Papillons de France, donnant la description de toutes les espèces qui se trouvent en France, par E. Berce. 1er volume, comprenant des indica¬ tions générales sur la classification, la chasse et la conservation des Papillons ; la description de tous les rhopalocères (diurnes), avec 18 pl. color. . . 8 fr. » 2e vol., description des hétérocères jusqu’aux noctuo-bombycites, 17 planches coloriées . . . 10 fr. 50 3e vol., suite des hétérocères (noctuæ, lre partie), 6 pl. color. ... 6 fr. » 4e vol., suite des hétérocères (noctuæ, 2e partie), 8 pl. color . 8 fr. » Le 5e et dernier volume, qui comprendra les géomètres, est sous presse. TABLE DES MATIÈRES DU N° 10 DE 1872 DE LA REVUE ET MAGASIS DE ZOOLOGIE. Pages. G. Pouchet. — Observations sur le développement d’un poisson du genre Macropocle . 369 Dr Jousseaume. — Étude des genres Teinostoma, Cyclostrema et Skenea (mollusques) . 388 Dr Dours. — Hyménoptères nouveaux du bassin méditerranéen . 396 Analyses d’ouvrages nouveaux . 399 Nouvelles zoologiques et ouvrages reçus pour la ribliothèque de la revue et magasin de zoologie.1 — Voir au verso de la première page de la couverture. PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES. PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris, 20 francs. — Départements. . . 21 fr. Suisse, Italie, Belgique . 22 fr. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Autriche, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc. ... 23 fr. Guadeloupe, Martinique, Réunion, Sénégal, etc . 24 fr. Revue zoologique, première série, 41 années (.1838 à 4 848), en 11 vol. in-8° brochés, contenant grand nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr., net 1 32 fr. Magasin de Zoologie : 1re série, de 4 831 à 1838, 8 vol. in-8°; 2e série, de 1839 à 1845, 7 vol. in-8°: les 15 années complètes contenant 1,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées: chaque vol. 20 fr. les 22 vol. ensemble, pour les souscripteurs, 400 fr. Paris. — Imprimerie de Mme Ve BouchXrd-Udzard, rue de l’Éperon, 5. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL DESTINÉ A FACILITER AUX SAVANTS DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L INDUSTRIE ET A L’AGRICULTURE, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, DANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; par M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE , Membre de la Légion d’honneur, de l’ordre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agriculture de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — K° 11. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année, soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser tout ce qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. PARIS, E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE “CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, ü’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSER LES ABONNEMENTS Pour L’AlGLEVERRE;, chez A. B.oucard, 55, Great-Russell str., à Londres; Pour ï/aixemacime BSJ KOR», cliez Friedlander et S., Friedrich sstr, 101, à Berlin. NOUVELLES ZOOLOGIQUES Les demandes d’échanges, de communications de types, de tous ren¬ seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux, sont insérées gratuitement ; il suffit d’adresser franco une note ou un exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie. A VENDRE : 3 meubles à tiroirs destinés à contenir une collection de coquilles; chacun mesure lm,88 de haut sur 86 de large et 32 de profondeur, et comprend 20 tiroirs de 0m,06 de profondeur intérieure. 1 meuble à 2 rangées de tiroirs, mesurant lm,63 de haut sur l®^ de large, et 0m,32de profondeur, comprenant 30 tiroirs de 0m,06 de hauteur intérieure. 1 bibliothèque d’un seul corps, de 2 mètres de haut sur lm,26 de large. Ces meubles sont en acajou massif ou en chêne plaqué acajou ; ils proviennent du cabinet de M. Delessert. Ils seront vendus ensemble ou séparés : les 3 premiers à raison de 100 fr. chaque, le suivant 180 fr.; la bibliothèque, 100 fr. S’adresser au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie, 23, rue de la Monnaie. OUVRAGES OFFERTS POUR LA BIBLIOTHÈQUE DE LA EEfVE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. Revue des sciences naturelles, sous la direction de M. E. Dubreuil, t. I, nos 2-3. The Entomologist’s monthly Magazine, sous la direction de MM. Knaggs, Rye, M’Lacklan, Stainton, nos 103-104. The American Naturalist, vol. VI, n° 11. Stettiner Entomologische Zeitung, Jahrg. 33, nos 10-12. Bulletin de l’Académie royale des sciences de Belgique, 41e année, 2e série, t. XXXIV, n« 9-10-1 1. Journal eür Ornithologie, par le Dr Jean Cabanis, 1872, 4fl partie. Newman Ts Entomologist, an illustrated journal of Entomology, n05 110-111-112. Jules Mabille. — Histoire malacologique du bassin parisien , 1er fasc., in-8, br., 2 pi. col. / Monthly report of the Department of agriculture for the year 1871, vol. in-8 rel., pi. Washington, 1872. Report of the commissioner of agriculture for the year 1872, vol. in-8, pl. rel. Proceedings of the Boston Society natural history, 1871. 3a et 4e parties. A. Giard. — Recherches sur les Synascidies, thèse présentée à la faculté des sciences de Paris , vol. in-8, pl. col. {La suite prochainement.) HERBIERS. Herbiers élémentaires représentant les familles et les principaux genres, comprenant 600 espèces toutes classées, déterminées, et étiquetées, bandelettées sur papier bulle demi-blanc, dans 6 car¬ tons à botanique . . . 200 fr. Herbiers de plantes médicinales, comprenant 320 plantes classées et étiquetées, avec des indications sur leur emploi en médecine et pharmacie, dans deux cartons à botanique. . . 125 fr. Claea E. IKE'ITROIilÆ , fils, 19, rase ale la Mosmaie. LIBRAIRIE DEYROLLE FILS, 19, rue de la Monnaie, Paris. S noiucmi guide de Géologie, de Minéralogie et Paléontologie, indiquant les éléments de ces études, la manière d’observer, de récolter et préparer les échantillons, et de les ranger en collections, par A. Pomel.YoI. in-12, br. 1 fr. » Guide de l’amateur d'insectes, comprenant les généralités, sur leur division en ordres, la nomenclature et les figures de toutes les parties composant le corps des insectes, l’indication des ustensiles et des meilleurs procédés pour leur faire la chasse, les époques et les conditions les plus favorables pour cette chasse, la manière de les préparer et les conserver en collections; par plusieurs membres de la Société Entomologique. Un vol. in-12, avec 4 planches et vi¬ gnettes, 3® édition. . . 2 fr. » Guide de l’éleveur de Chenilles, indiquant la manière de les récolter, les élever, et d’obtenir des pontes, par E. Berce; suivi d’un traité spécial pour l’éducation des espèces produisant de la soie, par Guérin-Méneville. Parts, 1872. Yol. in-12 avec vignettes . . . 1 fr. 50 Faune élémentaire des Coléoptères de France, 2e édition, donnant la des¬ cription des espèces qui se trouvent le plus fréquemment en France; près de 1,200 espèces y sont décrites, avec 10 planches représentant 105 types princi¬ paux. Yol. in-12, 10 planches . . . 3 fr. 50 Faune des Papillons de France, donnant la description de toutes les espèces qui se trouvent en France, par E. Berce. 1er volume, comprenant des indica¬ tions générales sur la classification, la chasse et la conservation des Papillons ; la description de tous les rhopalocères (diurnes), avec 18 pi. color. . . 8 fr. » 2e vol., description des hétérocères jusqu’aux noctuo-bombvcites, 17 planches coloriées . . . 10 fr. 50 3e vol., suite des hétérocères (noctuæ, l,e partie), 6 pl. color. ... 6 fr. » 4e vol., suite des hétérocères (noctuæ, 2e partie), 8 pl. color . 8 fr. » Le 5e et dernier volume, qui comprendra les géomètres, est sous presse. TABLE DES MATIÈRES DU JN° 11 DE 1872 DE LA REVUE ET 1AGASII DE ZOOLOGIE. Pages. Th. Deyrolle. — Notice sur une espèce de poisson qui vit dans les eaux du lac de Van . 401 H. Jekel. — Notice sur le G. Caccobius , C. G. Thomson (Coléop¬ tères). . . . . . . 405 Dr Dours. — Hyménoptères nouveaux du bassin méditerranéen . 419 Cotteau. — Échinides nouveaux ou peu connus . 434 Sociétés savantes . 449 Mélanges et Nouvelles. — Entomologie appliquée . 458 Analyses d’ouvrages nouveaux. . 462 Nouvelles zoologiques et ouvrages reçus pour la bibliothèque de la revue et magasin de zoologie. — Voir au verso de la première page de la couverture. PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES. PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris, 20 francs. — Départements . 21 fr. Suisse, Italie, Belgique . 22 fr. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Autriche, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc. ... 23 fr. Guadeloupe, Martinique, Réunion, Sénégal, etc . 24 fr. Revue zoologique, première série, 11 années (1838 à 1848), en 11 vol. in-8° brochés, contenant grand nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr., net 132 fr. Magasin de Zoologie : 1re série, de 1831 à 183 £ I vol. in-8°; 2e série, de 1839 à 1843, ! vol. in-8°: les 15 années complètes contenant 1,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées: chaque vol. 20 fr. les 22 vol. ensemble, pour les souscripteurs, 400 fr. Paris. — Imprimerie de Mme \’e BoucitARn-WuzARD, rue de ITperon, 5. REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE RECUEIL MENSUEL destiné a faciliter aux savants de tous les pays les moyens de publier LEURS OBSERVATIONS DE ZOOLOGIE PURE ET APPLIQUÉE A L’INDUSTRIE ET A l’agriculture, LEURS TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE, D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE COMPARÉES, ET A LES TENIR AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE; par M. F. E. GUÉRIN -MÈNE VILLE , Membre de la Légion d’honneur, de l’ordre brésilien de la Rose, de l’ordre portugais du Christ, officier de l’ordre hollandais de la Couronne de chêne, Président honoraire de la Société protectrice des animaux, Membre honoraire des Sociétés entomologiques de France et de Londres, Membre de la Société centrale d’Agriculture de France, des Académies royales des Sciences de Madrid, de Lisbonne et de Turin, de l’Académie royale d’Agriculture de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc., etc. 1871-1872. — N° 12. Le prix de souscription des années 1871-1872, réunies en un seul volume, sera le même que celui d’une année , soit 20 francs, affranchissement en sus. Prière d’adresser tout ce qui concerne la rédaction chez E. Deyrolle fils. .... — ■» - ■ .ii PARIS, E. DEYROLLE fils, NATURALISTE, LIBRAIRE - CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE MOSCOU, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE LONDRES, DE BELGIQUE, DE SUISSE, D’iTALIE, DE RUSSIE, ET DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE, J 1 19, rue de la Monnaie, Paris. ADRESSER LES ABONNEMENTS Pour E’ANGEETERRE, chez A. Boucard, 55, Great-Russell str., à Londres; Pour l/ALLEMAGNE DE NORD, chez Friedlander et S., Friedrichsstr, 101, à Berlin. NOUVELLES ZOOLOGIQUES Les demandes d’échanges, de communications de types, de tous ren¬ seignements scientifiques, ainsi que l’annonce des livres nouveaux, sont insérées gratuitement ; il suffit d’adresser franco une note ou un exemplaire du livre au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie. A VENDRE : 3 meubles à tiroirs destinés à contenir une collection de coquilles; chacun mesure lm,88 de haut sur 86 de large et 32 de profondeur, et comprend 20 tiroirs de 0m,06 de profondeur intérieure. 1 meuble à 2 rangées de tiroirs, mesurant lm,63 de haut sur lm,26 de large, et 0m,32de profondeur, comprenant 30 tiroirs de 0m,06 de hauteur intérieure. 1 bibliothèque d’un seul corps, de 2 mètres de haut sur lm,26 de large. Ces meubles sont en acajou massif ou en chêne plaqué acajou ; ils proviennent du cabinet de M. Delessert. Ils seront vendus ensemble ou séparés : les 3 premiers à raison de 100 fr. chaque, le suivant 100 fr.; la bibliothèque, 100 fr. S’adresser au bureau de la Revue et Magasin de Zoologie, 23, rue de la Monnaie. OUVRAGES OFFERTS POUR LA BIBLIOTHÈQUE DE LA RETUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE, Revue des sciences naturelles, sous la direction de M. E. Dubreuil, t. I, nos 2-3. The Entomologist’s monthly Magazine, sous la direction de MM. Knaggs, Rye, M’Lacklan, Stainton, nos 103-104. The American Naturalist, vol. VI, n°ll. Stettiner Entomologische Zeitung, Jahrg. 33, n°* 10-12. Bulletin de l’Académie royale des sciences de Belgique, 41-e année, 2e série, t. XXXIV, n03 9-10-11. Journal fur Ornithologie, par le Dr Jean Cabanis, 1872, 4* partie. Newman’s Entomologist, an illustrated journal of Entomology, nos 110-111-112. Jules Mabille. — Histoire malacologique du bassin parisien , 1er fasc., in-8, br., 2 pl. col. Monthly report of the Department of agriculture for the year 1871, vol. in-8 rel., pl. Washington, 1872. Report of the commissioner of agriculture for the year 1872, vol. in-8, pl. rel. Proceedings of the Boston Society natural history, 1871. 3« et 4e parties. A. Giard. — Recherches sur les Synascidies , thèse présentée à la faculté des sciences de Paris , vol. in-8, pl. col. {la suite prochainement.) HERBIERS. Herbiers élémentaires représentant les familles et les principaux genres, comprenant 600 espèces toutes classées, déterminées, et étiquetées, bandelettées sur papier bulle demi-blanc, dans 6 car¬ tons à botanique. ........ . 200 fr. Herbiers de plantes médicinales, comprenant 320 plantes classées et étiquetées, avec des indications sur leur emploi en médecine*et pharmacie, dans deux cartons à botanique . 125 fr. Chez E. DEÏBOLLE. fils, 19, rue de la monnaie. LIBRAIRIE DEYROLLE FILS, 19, rue de la Monnaie, Paris. Nouveau guide de Géologie, de minéralogie et Paléontologie, indiquant les éléments de ces études, la manière d’observer, de récolter et préparer les échantillons, et de les ranger en collections, par A. Pomel.VoI. in-12, br. 1 fr. » Guide de l’amateur d’insectes, comprenant les généralités, sur leur division en ordres, la nomenclature et les figures de toutes les parties composant le corps des insectes, l’indication des ustensiles et des meilleurs procédés pour leur faire la chasse, les époques et les conditions les plus favorables pour cette chasse, la manière de les préparer et les conserver en collections; par plusieurs membres de la Société Entomologique. Un vol. in-12, avec 4 planches et vi¬ gnettes, 3e édition . 2 fr. » Guide de l’éleveur de Chenilles, indiquant la manière de les récolter, les élever, et d’obtenir des pontes, par E. Berce ; suivi d’un traité spécial pour l’éducation des espèces produisant de la soie, par Guérin-Méneville. Paris, 1872, Vol. in-12 avec vignettes . 1 fr. 50 Faune élémentaire des Coléoptères de France, 2e édition, donnant la des¬ cription des espèces qui se trouvent le plus fréquemment en France; près de 1,200 espèces y sont décrites, avec 10 planches représentant 105 types princi¬ paux. Vol. in-12, 10 planches . . 3 fr. 50 Faune des Papillons de France, donnant la description de toutes les espèces qui se trouvent en France, par E. Berce. 1er volume, comprenant des indica¬ tions générales sur la classification, la chasse et la conservation des Papillons ; la description de tous les rhopalocères (diurnes), avec 18 pl. color. . . 8 fr. » 2e vol., description des hétérocères jusqu’aux noctuo-bombycites, 17 planches coloriées . . . 10 fr. 50 3e vol., suite des hétérocères (noctuæ, lre partie), 6 pl. color. ... 6 fr. » 4e vol., suite des hétérocères (noctuæ, 2e partie), 8 pl. color . 8 fr. » Le 5e et dernier volume, qui comprendra les géomètres, est sous presse. TABLE DES MATIERES DU N« 12 DE 1872 DE LA REVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE. Pages, H. Gilnicki. — Catalogue raisonné des Coléoptères Cicindélides et Ca- rabides, rapportés d’Asie Mineure par Th. Deyrolle, description des- espèces nouvelles. . . . 465 Ch. Oberthür. — Catalogue raisonné des Lépidoptères rapportés par M. Théophile Deyrolle de son exploration scientifique en Asie Mineure, description des espèces nouvelles. ..... , . 481 Sociétés savantes . 488 Analyses d’ouvrages nouveaux . 495 Table des matières . 498 LA BEVUE ET MAGASIN DE ZOOLOGIE PARAIT CHAQUE MOIS ET FORME PAR ANNÉE UN FORT VOLUME AVEC GRAND NOMBRE DE PLANCHES, PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL Pour Paris, 20 francs. — Départements . . 2 1 fr. Suisse, Italie, Belgique. . . . . 22 fr. Angleterre, Espagne, Turquie, Hollande, Autriche, États- Unis, Portugal, Prusse, Russie, Saxe, Tyrol, etc. . . . 23 fr. Guadeloupe, Martinique, Réunion, Sénégal, etc. ..... 24 fr. Revue zoologique, première série, 11 années (1838 à 1848), en 11 vol. in-8° brochés, contenant grand nombre de monographies et travaux importants; au lieu de 198 fr., net 132 fr. Magasin de Zoologie : 1re série, de 1831 à 1838, 8 vol. in-8°; 2e série,- de 1839 à 1845, 7 vol. in-8°; les 15 années complètes contenant 1,085 planches color. 500 fr. Revue et Magasin de Zoologie, de 1849 à 1870; chaque année forme un fort volume, avec grand nombre de planches coloriées: chaque vol. 20 fr. les 22 vol. ensemble, pour leô souscripteurs, 400 fr. Paris. — • Imprimerie de Mme \e Boücuard-Huzark, rue de l'Éperon, 5.=