rS qw°*  'o REVUE ZOOLOGIQUE, PAR LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE. Année 1847. W I ;><) . - •V48I vêuaA PARIS. — IMPRIMERIE DE FAIN ET THUNOT, Rue Racine , 28 , près de l'Odéon. REVUE ZOOLOGIQUE , PAR LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE ; ASSOCIATION UNIVERSELLE POUR L'AVANCEMENT DE LA ZOOLOGIE, DE L'ANATOMIE COMPARÉE ET DE LA PALEONTOLOGIE; Journal mensuel. PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION BB M. F.-E. GUÉRIN-MENEVILLE AU BUREAU DE LA REVUE ZOOLOGIQUE , Rue des Beaux-Arts , 4. 1847. tipiachidfr Immn&m Isniuol» '•:. .M RM mm DIXIÈME ANNÉE.- JANVIER 1847. [. TRAVAUX INEDITS. Description d'une nouvelle espèce de mollusque du genre Cycloslome, découverte par M. /. Itier pendant la mission de France en Chine, par M. F.-E. Guérin-Méneville. Parmi les avantages que les connaissances humaines ont re- tirés de la dernière mission en Chine , nous devons signaler les nombreuses et utiles observations faites par M. Jules Itier, in- specteur principal des douanes et délégué des ministères du commerce et des finances. M. Itier, riche de connaissances so- lides et variées, chimiste habile , bon géologue , etc., a mis ces connaissances à profit et a rapporté une foule d'observations sur J'industrie , sur l'agriculture et sur les arts des pays qu'il a par- courus. On a pu voir les collections relatives à ces divers sujets , qu'il a formées avec un zèle et une intelligence dignes des plus grands éloges, et plusieurs mémoires d'un grand intérêt, pu- bliés par lui depuis son retour, font comprendre toute l'impor- tance des documents qu'il possède sur son voyage en donnant une heureuse idée de la manière dont il a employé son temps pendant l'expédition. Ce n'est pas ici le lieu de faire connaître tous ces travaux, déjà appréciés par les savants; nous devons seulement dire que M. Jules Itier n'a pas négligé de recueillir les productions naturelles des pays qu'il a parcourus , et que la zoologie lui devra aussi des découvertes très-intéressantes. Nous avons vu chez lui beaucoup d'objets conservés dans l'alcool, qui nous ont paru tout à fait nouveaux , et qu'il ferait bien de faire connaître aux zoologistes. Le Cyclostome qui fait le sujet de cette note nous a été remis par lui à notre passage à Marseille ; après l'avoir cherché en vain dans les auteurs et dans les di- verses collections de Paris , après nous être assuré qu'il était le seul du groupe qui possédât un opercule aussi singulier, garni d'un bourrelet et formant un couvercle extérieur à l'ou- verture de la coquille , nous l'avons décrit brièvement, en atten- dant qu'il nous soit possible de le figurer, et nous avons cru Tome X, Année 1847. 1 H REVDK ZOO LOGIQUE. {JUÊVOÙT 1847.) qu'il était de notre devoir de le dédier au voyageur zélé et in- struit qui l'a découvert. Cyclostoma Itierii. — Testa crassiuscula, suborbiculari , su- perne depressa , pallida , castaneo-undulata, spira brevi ; an- fractibus quinis , striatis , striis ex sutura profunda radiantibus ; ultimo anfractu prope aperturam disjuncto, antice inclinato ; umbilico lato, profundo ; operculo corneo, tenui, spirali , externe posito, marginem aperturœ excedente. — Largeur, 0,015; hauteur, 0,009. Cette espèce , qui se rapproche un peu des C. substriatum et C. planorbulum des auteurs anglais , n'aurait rien de bien re- marquable si ce n'était la singularité de son opercule , qui est tout à fait extérieur, dépassant l'ouverture et dont les bords sont reçus dans un petit canal. — Cet opercule corné, assez fragile, a l'aspect d'un Planorbe déprimé. C'est le premier exemple qui soit parvenu à notre connaissance d'un opercule extérieur , et dans lequel vient s'emboîter le bord de l'ouverture. Cette intéressante espèce a été recueillie vivante à Ceylan par M. J. Hier, qui a rapporté l'animal conservé dans l'alcool. Décade entomologique ; par M. F. E. Guérin-Méneville. L'idée de cette description de dix nouvelles espèces de Coléop- tères nous a été suggérée par le désir de témoigner notre gratitude à quelques entomologistes qui ont bien voulu enrichir notre collection d'espèces rares et nouvelles , pendant notre voyage dans le midi de la France. Ne voulant pas, cependant, donner isolément trois ou quatre descriptions , nous nous som- mes décidé à former la présente décade. Cicindela Japonica. — Dessus d'un bronzé obscur avec les élytres marquées chacune de deux taches jaunes , l'une au milieu, partant des côtés, où elle est large, brusquement rétrécie ensuite , et se dirigeant obliquement vers la suture qu'elle n'atteint pas; l'autre plus petite, située en arrière contre le bord externe. Tête et corselet d'un bronzé cuivreux rouge. Lèvre large, transversale, jaune, avec une faible dent au milieu du bord antérieur qui est presque coupé droit , ou à peine un peu arrondi en avant , comme dans la Cicindela monlana de TRAVAUX INEDITS. A Charpentier. Mandibules noires avec le côté externe jaune à la base. Élytres fortement et uniformément granuleuses, avec quelques gros points faiblement enfoncés vers leur base et se continuant en une espèce de ligne parallèle à la suture. Dessous du corselet et de la poitrine fortement ponctués, d'un rouge bronzé vif, garnis de duvet blanc. Abdomen lisse , luisant, d'un beau bleu violet à reflets rouges et verts. Pattes d'un vert bronzé à reflets cuivreux et garnies de cils blancs. — L. 0,017 ; 1. 0,0065. Cette Cicindèle vient du Japon et nous a été envoyée par M. Dehaan , conservateur du Musée de Leyde. Nous lui avons donné le nom de Cicindela Japonica qu'elle porte dans ce Musée , quoique ce nom ait déjà été employé par Thunberg , parce que ce savant l'a appliqué à la Cicindela Chinensis des auteurs. Cette belle et rare espèce ressemble beaucoup, par son faciès , à la Cicindela sylvatica et doit être placée près d'elle , mais elle en diffère d'abord par la coloration de ses élytres , qui ne pré- sentent pas cet aspect chatoyant et moiré qui distingue tout d'abord notre Cicindela hybrida , et par l'absence de tache jaune vers la base de ces mêmes élytres. Un autre caractère distinctif de notre espèce, est la forme transversale de sa lèvre supérieure , si distincte de celle de la Cicindela hybrida , la- quelle est fortement avancée au milieu , noire, avec une ligne élevée au centre qui se termine par une forte dent en avant. Cette lèvre, si différente de celle des espèces voisines, qui donne un peu à la bouche de cette espèce l'aspect d'une bouche tfOxycheila , motivera certainement la formation d'une di- vision particulière pour cette Cicindela sylvatica , qui diffère en outre de ses congénères par un faciès tout autre , par un corps moins aplati , etc. Nous possédons une Cicindèle qui forme la seconde espèce du groupe ayant pour type la Cicindela sylvatica; elle a été trouvée par M. Montandon , près de Brousse , en Turquie , et publiée par M. Germar (Fauna insectorum Europae , fasc. XXIII, pi. 1). Comme cette espèce est encore fort rare dans les collec- tions, nous croyons bien faire en en donnant ici une courte description. Cicindela fasciatopunctata. Germar. Semblable par la taille et 4 rkvuk zoologie:. (Janvier 1847.) la coloration à la Cicindela sylvatica , mais s'en distinguant par des élytres moins chatoyantes , par leurs taches et bandes jaunâtres qui sont plus larges, et surtout parce que la tache ou bande transverse du milieu des élytres n'est pas oblique et brusquement dirigée en bas vers la suture , comme dans la Cicindela hybrida Lin. (maritima Dej.), mais presque droite et transversale, comme cela a lieu dans la Cicindela montana de Charpentier. Dans l'espèce turque la tache en croissant de la base des élytres, souvent entière dans la Ci- cindela sylvatica , est interrompue et forme ici deux taches rondes très-distinctes et beaucoup plus fortes. La tache posté- rieure , qui correspond à la partie supérieure de cette même tache chez la Cicindela hybrida , est très-isolée , ronde , et l'on ne voit aucune trace de la partie postérieure de cette lunule , tandis que chez quelques Cicindela sylvatica que nous avons sous les yeux, on remarque, au bord postérieur des élytres, une petite ligne jaune marquant la trace de la lunule postérieure qui se remarque chez la Cicindela hybrida, Cicindela fatidica. D'un noir terne avec quelques reflets bleuâtres sur la tête et le corselet et deux lignes longitudinales jaunes, obliques, dont l'une n'occupant que le bord externe de l'extrémité , sur chaque élytre. Tête finement ridée en tous sens, avec le labre avancé , recouvrant une notable portion des man- dibules , terminée par trois dents dont l'intermédiaire est la plus forte, offrant au milieu une espèce de carène longitudinale pres- que effacée et ornée d'une large bande transversale à sa base. Côté des mandibules jaune. Palpes fauves avec les deux derniers articles des maxillaires et le dernier des labiaux noirs. Élytres ovalaires , élargies au milieu , terminées presque en pointe , of- frant quelques forts points enfoncés à la base, lisses ensuite, avec une ligne jaune, étroite, un peu dentelée de chaque côté, partant de l'angle humerai et se dirigeant obliquement vers la suture un peu avant l'extrémité postérieure des élytres. Il y a en outre, à l'extrémité près du bord externe, une autre petite ligne de la même couleur, offrant une dent au côté interne, et n'oc- cupant que le dernier tiers de la longueur de l'élytre. Enfin on voit, près de la suture, deux très-petites taches jaunes, de forme triangulaire ou carrée , l'une placée assez près de l'écusson, l'au- tre sur le milieu. Dessous du corps d'un noir bleu luisant avec TRAVAUX INÉDITS. 5 les côtés du corselet et de la poitrine ornés de reflets cuivreux : quelques faisceaux de poils blancs sur les côtés de l'abdomen et du thorax. Pattes d'un noir bleu. — L. 1 ,018 ; 1. 0,006. Cette curieuse espèce a été découverte au Port-Natal et offre un aspect tout particulier , qui ne permet pas de la classer près des espèces déjà connues. Cependant elle appartient à la division la plus nombreuse , et il convient de la placer provisoirement près des précédentes. La forme ovalaire de son corps et l'élar- gissement de ses élytres au milieu, lui donnent une ressem- blance éloignée avec le genre Dromica , mais tous ses caractères essentiels la laissent dans le genre Cicindèle. Nous lui avons donné le nom qui a été proposé pour elle par M. le marquis de La Ferté-Sénectère. Chrysochroa bicolor Fab. — En faisant, dans nos notes et dans les auteurs , les recherches destinées à nous faire connaître l'état de la science relativement aux Buprestides, nous avons trouvé une description et une figure du Chrysochroa (Catoxantha) bi- color de Fabricius, qu'aucun auteur moderne n'a citée, parce que personne ne s'est avisé, comme nous, d'aller à la source en consultant le travail en question. Voici cette description , pu- bliée par Joh. Gottl. Schaller, dans les Acta hallensis, p. 304 , pi. l,f. 5(1783): a Elater giganteus depressus, elytris viridi-aeneis, macula flava ; pectore abdomineque flavis. » Comme on le voit , cette description va très-bien au Chyso- chroa bicolor; mais la figure que donne Schaller de cet Elater giganteus, lui va encore mieux, car le peintre a indiqué, de cha- que côté du corselet , la tache jaune qui caractérise si bien cette magnifique espèce. M. Schœnherr, dans sa Synonymia insectorum (Erster band, Dritter theil), p. 270. n° 18, place cette espèce dans son genre Elater, entre Y Elater gigas Fab. et V Etaler flabellicomis , et il cite très-bien la p. 304 , pi. 1, f. 5. On voit, du reste, que ce savant n'a pas examiné le travail de Schaller, et qu'il a introduit cette espèce dans son genre Elater, d'après une citation de Grne- lin (t. IV. p. 1911, n° 67 ). Mais il a eu le tort de ne pas tenir compte d'une petite note que ce compilateur a placée à la suite de la description de Schaller, qu'il reproduit purement et sim plement, note que voici : Bupreslis faciès. 6 revue zoologiqub. (Janvier 184-7.) Gomment l'attention de M Schœnherr n'a-t-elle pas été éveillée par cette indication , qui montre que Gmelin avait vu la figure donnée par Schaller? Si M. Schœnherr avait eu recours à cette figure, il n'aurait certainement pas laissé cette espèce dans son genre Elater. La découverte de cette synonymie ne change rien à la nomen- clature du Buprestis bicolor de Fabricius , car cet auteur a pu- blié son nom en 1775, dans son Systema entomologiœ. C'est Schaller qui a montré une grande ignorance en décrivant comme nouveau, etcomme un Elater, un insecte qu'il était si facile de reconnaître dans Fabricius. Ce superbe insecte adonné lieu à une seconde erreur du même genre ; car Wiedemann , dans son Magasin de zoologie , l'a repu- blié sous le nom de Buprestis héros. Chrysochroa Assamensis. D'un beau vert éclatant. Tête assez excavée en avant , fortement rugueuse , verte avec des reflets rouges sur le front. Antennes en scie , noires avec les trois pre- miers articles d'un vert bleu. Corselet fortement rétréci en avant, avec les côtés droits et obliques, très-finement ponctué en-dessus, fortement rugueux sur les côtés , avec le bord postérieur d'un beau ronge vif de chaque côté , ne se touchant pas au milieu , vis-à-vis la suture, remontant , de chaque côté , jusqu'au milieu de la longueur du corselet. Élytres finement ponctuées, avec quelques faibles traces de lignes longitudinales élevées , denti- culées en arrière , ayant chacune une belle bande longitudinale rouge commençant au-dessous de la bosse humérale et attei- gnant l'extrémité en se fondant. Dessous d'un beau rouge mé- tallique, finement ponctué et un peu tomenteux. Cuisses rouges avec les genoux , les jambes et les tarses verts. — L. 0,044 ; 1. 0,014. Cette espèce doit être placée près des Chr. fulgida.de Fabr. et Chinensis de MM. Gory et de Laporte ; elle diffère du premier par son corselet qui n'offre pas les deux lignes de rouge feu in- diquées dans sa description , et parce que les lignes de la même couleur qui ornent ses élytres, ne partent pas de la base. On ne pourra la confondre avec la seconde espèce parce que son cor- selet est d'une toute autre forme, plus conique , à côtés droits, tandis qu'il sont un peu arqués dans le C. chinensis , et surtout parce que son dessous est entièrement d'un beau rouge métal- TRAVAUX INÉDITS. 7 lique très-brillant, tandis qu'il est vert chez l'autre espèce. Nous avons reçu ce Coléoptère du royaume d'Assam , dans les Indes orientales. Chrysodema Tayautii. D'un beau vert éclatant. Tète profon- dément excavée en avant, ponctuée. Antennes en scie, noires, avec le premier article seulement vert en avant. Corselet rétréci en avant, à côtés arrondis, avec une large fossette oblongue de chaque côté et en arrière, très-finement ponctué , offrant un sillon longitudinal peu profond au milieu. Écusson arrondi, excavé au milieu. Élytres fortement denticulées ou épineuses sur les côtés en arriére, ayant l'extrémité d'un rouge métallique, couvertes d'assez forts points enfoncés, presque rangés en stries. Dessous vert, avec le milieu du sternum et de l'abdomen d'un beau rouge métallique vif. Sternum du métathorax fortement saillant. Pattes vertes avec la portion membraneuse des tarses d'un beau jaune. — L. 0,028 ; 1. 0,010. Cet insecte a beaucoup d'affinités, par sa forme générale et sa coloration, avec le Chr. sumptuosa (Gory et Delap. p. 2, pi. I, f. l.)et peut-être aussi avec leur Chr. impressico lis (p. 17, pi. 4, f. 22); mais il diffère du premier par son corselet presque lisse ou très-finement ponctué, par ses élytres qui n'ont pas de côtes élevées , par le dessous de son corps qui n'est pas entiè- rement d'un rouge métallique, et par ses tarses jaunes. On ne peut le confondre avec le second parce que son corselet n'offre pas de fossettes dorées, et que le dessous de son corps est vert avec la ligne médiane d'un beau rouge métallique très-brillant. Nous en devons un individu à l'obligeance de M. Tayaut , chirur- gien de la marime royale à Rochefort, qui nous a dit l'avoir reçu des îles Marquises. Ampedus Chalusii. — Noir, assez luisant. Élytres jaunes, très- finement chagrinées , avec des stries de gros points enfoncés , ayant six points à la base et l'extrémité noirs. La tête et le corse- let de cette belle espèce sont fortement ponctués, couverts de poils noirs assez longs. L'écusson est noir. Les élytres sont d'un beau jaune d'ocre assez vif; la base de chacune d'elles offre trois points noirs ainsi disposés : le premier sur la bosse humérale , derrière la pointe latérale postérieure du corselet ; le second près de la suture , un peu en arrière de l'écusson , précédée d'une petite tache nébuleuse, brune , visible seulement à la 8 kevde zoologiquk (Janvier 1847.) loupe; la troisième plus bas, près du bord externe. Le tiers pos- térieur de l'ély tre est noir. Les antennes sont noires , assez for- tement en scie. Le dessous et les pattes sont ponctués , un peu velus et noirs, avec l'extrémité des tarses d'un brun ferrugineux. — L. 0,013; 1. 0,004. Cette jolie espèce , qui a un aspect exotique , devra être placée à côté de V4mpedus elegantulus des auteurs (Germ. zeitsch. Entom, t. V, p. 163). Elle a été découverte par M. de Ghalus, officier au 9e régiment de ligne , entomologiste plein d'instruc- tion et de zèle , à qui elle a été dédiée par M. le capitaine d'Au- mont. M. de Chalus a trouvé neuf individus de cet Ampedus près d'Anticem, aux environs de Colmar, en mars 1844 , dans de vieilles souches de chênes coupés à ras de terre. Ces souches étaient pourries, et c'est dans le terreau du centre, dans celui qui n'était pas encore tout à fait décomposé , que se trouvaient ces insectes , à trois ou quatre pouces de profondeur. M. de Chalus a trouvé en abondance , dans ce même terreau , VOEsalus scarabœides. Xylorhiza spumans. — Noire , allongée , parallèle et cylin- drique , couverte de forts points enfoncés et distants , et ayant sur tout le corps les antennes et les pattes, des faisceaux de poils courts et veloutés , variés de jaune pâle, de roux , de brun et de noir vif. Antennes presque de la longueur du corps, couvertes de poils courts et variés de jaune , roux et noir, mais offrant le jaune pâle à la base de chaque article, à partir du quatrième. Tête également variée , avec le front profondément fendu. Cor- selet ayant de chaque côté une forte épine, présentant au milieu une crête longitudinale, formée de poils bruns avec un gros point noir de chaque côté , près du milieu de sa longueur. Sa partie postérieure, depuis les épines latérales, est garnie de poils jau- nâtres. Écusson arrondi, couvert de duvet jaune fauve. Élytres tronquées obliquement, de dehors en dedans, à l'extrémité, ce qui produit une espèce de fourche , couvertes d'un duvet brun et variées près de la base, au delà du milieu et près de l'extrémité, de taches noires. Entre ces taches, près du milieu et de l'extrémité , il y a des taches de duvet jaune varié de roux, qui produisent vaguement deux espèces de bandes trans- versales pâles. Le bord externe et inférieur des élytres offre une rangée de faiseeaux noirs , précédés de blanc jaunâtre. Pattes TRAVAUX INEDITS. 9 courtes, brunes, variées de noir, avec les genoux, la base et l'extrémité des jambes , et les tarses couverts de poils fauves. Tout le dessous est varié comme le dessus. — L. 0,029; 1 0,009. — Hab. le Port-Natal. Diaprepes Doublierii. Noir, luisant , couvert d'écaillés d'un blanc verdâtre ; corselet rugueux, à cavités garnies d'écaillés ver- dâtres, avec les côtés jaunes. Ély très ayant des stries de gros points enfoncés, couvertes d'écaillés d'un vert blanchâtre très-serrées, avec le bord latéral jaune. La suture , deux lignes élevées , rac- courcies, et le bord externe sont noirs, dénudés et un peu élevés ; il y a quelquefois, entre la suture et la ligne du milieu, une petite tache allongée noire ; la ligne noire qui part de l'angle humerai est double à sa base ; dessous varié de noir et de parties couvertes d'écaillés verdâtres; pattes noires avec quelques écailles vertes éparses.— L. 0,0125 à 0,016; 1. 0,004 à 0,0055. Cette jolie espèce doit être placée à côté du Diaprepes feslivus des auteurs : elle s'en distingue parce qu'elle n'a, entre la suture et la ligne latérale partant de l'angle humerai, qu'une seule ligne noire, tandis qu'il y en a deux, et quelquefois une petite tache al- longée, près de la suture, chez l'ancienne espèce. M. Doublier, entomologiste instruit qui habite Draguignan , a reçu un assez grand nombre de ces insectes de l'île d'Haïti , ils sont tous parfaitement identiques. Nous nous faisons un devoir de lui dédier cette espèce comme un témoignage d'es- time et de reconnaissance pour les utiles renseignements qu'il nous a donnés sur l'entomologie et l'agriculture de la loca- lité qu'il habite. Prœpodes pictus. Noir, luisant ; tête noire, lisse, avec le rostre un peu caréné sur les côtés , un peu excavé en dessus ; corselet à peine rugueux , ayant les côtés garnis d'un duvet très-épais et jaune soufre ; élytres à stries de gros points enfoncés , avec une assez forte carène latérale partant de l'angle humerai et se ter- minant avant l'extrémité postérieure ; offrant en dessus, entre la suture et cette carène latérale, une large bande longitudinale de duvetépais, d'abord jaune de soufrejusqu'au premiertiers, ensuite d'un beau rouge carmin vif, ces deux couleurs souvent séparées par un espace dénudé et noir; bords latéraux des élytres couverts de duvet jaune soufre qui va se réunir, en arrière , avec la bande rouge; dessous noir mêlé de duvet jaune ; pattes noires avec le 10 revue zoologiqoë. (Janvier 1847.) bord interne des jambes denticulé. — L. 0,014 à 0,016 ; 1. 0,005 à 0,007. Ce magnifique insecte a été découvert dans l'intérieur de la grande île de Cuba. Nous en avons vu un assez grand nombre tous semblables. Il devra être rangé dans le voisinage desiV. spha- cellatus etscalarisde Schœnherr. Prœpodes elegans. Noir, entièrement couvert de fines écailles très-serrées, jaunes et vertes, disposées par taches ; tête verte en arriére des yeux, avec le rostre jaune, portant une carène dé- nudée et noire au milieu; corselet rugueux , un peu aplati en dessus , jaune taché de vert sur les côtés , avec deux lignes longitudinales vertes, un peu arquées en dessus; élytres à lignes de gros points enfoncés , terminées en arrière en pointes un peu divergentes , couvertes de duvet jaune , avec les angles numé- raux , une tache près de la base, une bande commune et dilatée vers la suture , au milieu , et deux taches près de l'extrémité , d'un joli vert métallique bordées de brun ; dessous et pattes d'un vert métallique.— L. 0,010; 1. 0,004. Cette charmante espèce, ornée des couleurs les plus tendres et les plus fraîches, doit être placée , à cause de la petite carène de son rostre, à côté du Pr. regalis. Elle a aussi beaucoup d'affinités avec le Pr. spectabilis de Schœnherr ; elle a été découverte dans l'intérieur de l'île de Cuba. Prœpodes tredecimmaculatus. Noir, avec de fines écailles jaunes à reflets dorés rougeâtres ; une petite carène noire et dénudée au milieu du rostre ; corselet assez globuleux , cou- vert d'écaillés jaunes et dorées , avec deux petites taches noires , dénudées en dessus, mais peu limitées ; élytres ayant des stries de gros points enfoncés, terminées en pointes divergentes, cou- vertes d'écaillés dorées et jaunâtres , ayant chacune cinq taches noires dénudées et une grosse tache commune au milieu ; ces taches ainsi disposées : une au milieu de chaque élytre , près de la base ; une autre , transversale , partant du bord externe , située au milieu et ne touchant pas tout à fait la tache com- mune , deux au tiers postérieur et une très-petite près de l'angle apical ; dessous et pattes couverts d'écaillés dorées et jaunes. — L. 0,010; 1.0,004. Cette jolie espèce vient se placer à côté du Pr. novemdecim- TRAVAUX INÉDITS. 11 punctalus de Schœnherr : elle provient aussi de l'intérieur de l'île de Cuba. Note sur divers insectes coléoptères trouvés dans des graines de légumineuses rapportées de Canton par M. Yvan, médecin de l'ambassade française en Chine , et sur quelques autres es- pèces qui ont vécu dans des haricots venant du Brésil. Par M. Alph. Allibert. Mon compatriote et ami M. le docteur Yvan, connaissant mes goûts pour les microcoléoptères , a bien voulu me procurer le plaisir de faire une chasse aux insectes qu'il voyait, à son grand regret, courir sur le couvercle des caisses renfer- mant les différents objets qu'il apportait de' son voyage en Chine. Ayant livré avec la plus grande générosité tous ses pa- quets à mon investigation , nous fûmes frappés d'étônnement , l'un et l'autre , à l'ouverture de l'un d'eux , par la quantité d'une espèce de Bruchus que nous y trouvâmes. Presque toutes les graines (1) étaient perforées à 2 , 3 et 4 points différents, tout leur intérieur était réduit en poussière , et il ne restait que l'enveloppe. En ayant brisé quelques-unes , nous vîmes qu'elles étaient habitées par des Bruchus vivants. Pour les autres espèces, elles étaient logées dans les plis des feuilles de papier qui ser- vaient d'emballage. M. Guérin-Méneville , à cette occasion, me conseilla de cher- cher aussi dans une boîte renfermant des haricots qu'il avait reçus du Brésil , ce qui m'a permis de constater que plusieurs espèces trouvées dans des graines de Chine , vivaient aussi bien dans ces haricots , et avaient également le Brésil pour patrie. Terediles. — Un Anobium qui ne me paraît pas différer du Villosum de la France méridionale. Xiletinus serricornis Schh. , venant ordinairement de l'Amé- rique. Clavicornes. — Genre Peltis illig. (Heer Fauna Helvet pag. 420) Labrum truncatum; ligula apice emarginata ; palpi maxil- (1) J'aurais bien désiré en donner les noms scientifiques , mais M. Yvan m'a dit que M. Richard , professeur à l'École de médecine , s'occupait en ce moment de classer et de décrire les plantes qu'il avait rapportées de son voyage , et que nous eu aurions bientôt les noms. 12 revue zoologiqoe. (Janvier 18477) lares articulo ultimo ovato. Antennse subabrupte clavatœ , articulis tribus ultimis antecedentibus paulo latioribus, com- pressis , articulo primo subtrigono. — Corpus subdepressum late margi natuin . Peltis Yvctnii, Allibert. Elongata , ferrugineo brunnea , gla- bra, crebre punctata , ferrugineo marginata ; thorace transverso, lateribus subparallelis , angulis anterioribus acutis productis , posterioribus rectis , obtusis ; elytris parallelis, apice rotundatis ; lineis 7 elevatis, interstitiis bi-seriatim profunde punctatis; an- tennis pedibusque ferrugineis. — L. 0,003. Var. testacea, entièrement jaune (fortasse immatura). Corps allongé , déprimé, d'un brun ferrugineux en dessus, avec les bords marginés de jaune ferrugineux , glabre et fortement ponctué. Tête avec une ponctuation large, profonde et serrée; antennes ferrugineuses massives; Corselet transversal, fortement ponctué comme la tête; les côtés parallèles , un peu rétrécis ce- pendant en avant vers les angles antérieurs , qui sont très-aigus et avancés ; bord antérieur sinueux ; bord postérieur droit et for- mant avec les côtés un angle droit dont la pointe estémoussée. Élytres parallèles présentant sept côtes élevées, chaque côte ayant à droite et à gauche une rangée de points assez profonds et serrés; arrondies à l'extrémité; pattes ferrugineuses. Découvert d'abord dans la poussière des légumineuses de Chine et retrouvé dans la boîte aux haricots de M. Guérin-Méneville , parmi des Bruchus phaseoli du Brésil. Murmidius ferrugineus, Leach (Ceuthocerus advena Schup- pel., Cat. Dej.). — Trouvé dans une petite graine qui m'est in- connue. Cet insecte était rare. Genre Carpophagus, Erichs. (Ips. pars). — N'ayant trouvé qu'un seul exemplaire de cette espèce , je n'ai pas cru devoir la décrire , quoiqu'elle me semble nouvelle. Cryptophagus Guerinii, Allibert. — Oblongus, ferrugineus, griseo hirtus, confertim subtiliter punctulatus ; thorace fere qua- drato antice utrinque unidentato; margine obsoletissime serrato ; basi medio foveola quadrata impresso ; elytris subparallelis , se^ riatim punctatis interstitiis obsolète rugulosis. Antennis pedi- busque obscure ferrugineis. — L. 0,003. Corps oblong , ferrugineux, couvert d'un duvet gris et d'une ponctuation serrée et légère ; tête assez fortement ponctuée , an- TRAVAUX INÉDITS. 13 tennes d'un ferrugineux obscur ; corselet presque carré, un peu rétréci en arrière; bord antérieur arqué, convexe vers la tête; bord postérieur un peu moins arqué que l'antérieur , et présen- tant la convexité vers l'écusson; les côtés obsolètement créne- lés, avec une dent obtuse en avant et une autre très-petite, aiguë en arrière; velu en dessus et légèrement ponctué, avec une fossette carrée située près de la base , le milieu assez convexe. Élytres subparallèles, arrondies à l'extrémité, légère- ment convexes , très-pubescentes , obsolètement rugueuses , avec des rangées de points assez marqués et assez profonds ; pattes d'un ferrugineux obscur. Habite la Chine. — Cette espèce a été découverte par M. Gué- rin-Méneville dans le Lit-chi (Euphoria Lit-chi) , excellent fruit de Chine, et par nous dans des graines venant du même pays. Taxicornes. Genre Tribolium (Mac Leay), castaneum, Herbst. (Syn. Stene (Stephens) ferruginea , Fab. — Tenebrio ferrugi- neus, Fab. — Trogossita ferruginea, Fab. — Ips. ferruginea, Fab. — Lyctus ferrugineus , Fab. — Tenebrio fusca, Oliv. — Margus ferrugineus, Dej. Cat.) , insecte cosmopolite trouvé dans des boîtes venant de tous pays. Rhynchophores. Genre Bruchus, Linné (Schh., Gênera et spec. Curcul., tom. I, pars prima, p. 32). Character generis. — An- tennae longiusculœ validée extrorsum sensim crassiores , saepius serratœ, in nonnullis pectinatae in sinuoculoruminsertae. — Ca- put exsertum, deflexum, postice collum angustatum formans. — Oculi lunati vel emarginati, prominuli. — Elytra oblongo quadrata, abdomine breviora, supra parum convexa. — Femora postica plerumque incrassata saepe dentata ; tibiae posticae apice spina fixa perpendiculari plus minusve elongata armatœ. (Genuini : Femora postica modice incrassata, infra dente unico minuto instructa ; tibiae rectae , apice spina brevi , recta armatœ.) Stirps 1 . — Thorax oblongus subconicus , antice saepius coarc- tatus, capite subangustior. Manipulus 1 . — Femora dentata. Bruchus scutellaris, Fab. (In Schh., p. 34 , Patrie : Chine). — Il est identique à un exemplaire de cette espèce que M. Chevrolat m'a donné et qui vient des Indes orientales. r 1* rkvde zoologiqde. [Janvier 1847.) Var B. colore pallidiore (In Schh.). — Trouvé aussi dans une boîte renfermant des haricots attaqués par le B. pha~ seoli (Schœnh), que M. Guérin-Méneville a bien voulu mettre à ma disposition. — Patrie : Brésil. Bruchus obliquus , Allibert. — Breviter ovatus, niger, opa- cus, parce pubescens, thorace subconico convexo, crebre rugoso punctato, lobo scututellari niveo squamoso. Elytris punctato striatis , nigris , macula obliqua versus basin;rubra Antenna- rum basi pedibusque ferrugineis. De la taille et de la forme du/?, scutellaris, se rapprochant plus encore par sa couleur de la Var , P. 72.) PI. 1. Hélix (pi. 6 du genre). -—1 Hel. chinensis Phil. (f. 1).— 2. H. helvacea Phil. (f. 2), de la Chine. — 3. H. naninoides Bens (f. 3). — 4. H. pyrrozona Phil. (f. 4) de la Chine. — , 5. H. Testœ Phil. (f. 5), de Sicile.— 6. H. cromyodes Pfr. Proc. 1842 (f. 9). — 7. H. Humboldtiana Val. (f. 7), du Mexi- que. — 8. H. stigmatica Pfr. (f. 6) de Cuba. — 9. H. nigritella Pfr. (f. 8), des îles de l'océan Pacifique. — 10 H. muscarum Lea(f. 10), de Cuba et non pas des îles de la Société (d'après Lea). — il. È, cubensisVfr. (f. 11.) — 12. H. intertexta Binney (f. 16). —13. H. epistyliumWiW. (f. 12). — 14. H. tenuicostata Dkr. (f. 13) du Mexique. — 15. Streptaxis alveus Dkr. (f. 14) du Brésil. — 16. Streptaxis dejecta Petit (f. 17). — 17. Strept. Dunkeri Pfr. (f. 15), du Brésil. — Phrases diagnostiques des Streptaxis albida, deplanata, ovata et pyriformis Pfr. PI. II. Bulimus (pi. 3 du genre). — 1. Bul. Funckii Nyst. (fig. 1). — 2. Bul. bellulus Jonas (f. 3). Le nom B. fulminans Nyst paraît avoir la priorité. — 3. But. fulguratus Jay (f. 2). — 4. B. malleatus Jay (f. 4). — 5. B. bifasciatus Phil. (f. 5), publié antérieurement sous le nom de B. bivittatus — 6. B. Largillierti Phil. (f. 6), du Brésil. — 7. B. umbilicaris Soûl, (f. 7). PI. III. Trochus (pi. 6 du genre). — Turbo magni ficus Jonas (f. 1), du Pérou. — 2. Trochus aureus Jon. (f. 2), Nouv.- Holl. — 3. Trochus obscurus Wood , signatus Jonas (f. 3). — 4. Tr. euryomphalus Jon. (f. 4), Amérique mérid. — 5. TV. mœstus Jon. (f. 5). — 6. Tr. elongaius Wood (f. 6) ; c'est le Trochus attenuatus Jonas in Mal. Z. 1844. — 7 Tr. melaleucus Jon. (f. 7), du Pérou. —8. Tr. occultus Phil. (f. 8j. — 9. Tr. tentorium Anton, (f. 9). — 10. Tr. modestus Koch (f. 10). PI. IV. Fusus (pi. 2 du genre). — 1. F. granatus Koch (f. 1 •et 6). — F. Wiegmanni Anton, (f. 2 et 4), Panama. — 3. F. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 21 gracilis Koch (f. 3). — 4. F. constrictus Koch (f. 5). — 5. F. adustusPhU. (f. 7). — 6. F. lividus Phil. (f. 8). PI. V. Tellina (pi. 3 du genre). — 1. T. alternata Say (f. 1), Donax martinicensis Lam., paraît être la même coquille selon Delessert, Recueil.— Ï.T.scalaris Lam.(f. 2).— 3 T.fusca(Psarn- mobia) Say (f. 3). — 4. T. proxima Erown (f. 4). — 5. T. Iris Say (f. 5). — 6. T. sordida Conth. (f. 6). — 7. T. similis Say (f. 7). — 8. T. pulchella Lam. var. (f. 8). — 9. T. striata Mont. (f. 9;. — 10 T. polita Say (f. 10). PI. VI. Aroa (pi. ? du genre). — 1. A. Brandtii Phil. (f. 1). — 2. A. amygdalum Phil. (f. 2). Chine. — 3. A. Deshayesii Reeve (f. 3). —4. A. obliquata Gray (f. 4). — 5. A. hemidesmos Phil. (f. 5). — 6. A. bicors Jonas (f. 6), océan Indien. Livraison 10. Oct. 1845. PI. I. Fissurella. — 1. F. maxima Sow.?(f. 1). — 2. F. elongata Phil. (f. 2). — 3. F. adspersa Phil. (f. 3). — 4. F. alba Phil. (f. 4). PI. II. Trochus (pi. 7 du genre). — 1. Tr. columellaris Phil. (f. 3), Chine. — 2. Tr. prasinus Mke (f. 10). — 3. Tr. ciliaris Mke (f. 11). — 4. Tr. Lehmanni Mke (f. 2). — 5. Tr. pulcher- rimus Wood (f. 1); c'est le Tr. Preissii Mke, Nouv.-Holl. — 6. Tr. bellulus Dkr. (f. 6), Nouv.-Holl. — 7. Tr. leucostigma (Phasianella) Mke (f. 7) — 8. Tr. iriodon ^irisodontes) Quoy et Gaim. (f. 4, 5, 8 et 9?). — Mr. Philippi remarque qu'il pense que Tr. Menkeanus (livr. 4 , f. 6), est le Tr.zonatus Wood, que le Tr. tœniatus (livr. 6 , f . 2) est figuré sous ce nom par Wood , et que Tr. occultus Jivr. 9 f. 8) paraît être le clanguloides Wood, Suppl. PI. III. Natica (pi. 2 du genre). — 1. N. atrocyanea Phil. (f. 1). — 2. N. patagonica Phil. (f. 2). — 3. N, acuta Phil. (f. 3). — 4. N. filosa Phil. (f. 4), décrite sous le nom de lineolata dans le Journal de Malac. — 5. iV. Rizzœ Phil. (f. 5). — 6. N. impervia Phil. (f. 6). — 7. N. cornea Mùller (f. 7), de Groenland. — 8. N. canaliculata Gould (f. 12). — 9. N. nana Mûll. (f. 8), Groenland. — 10. iV. pusilla Say (f. 9). — 11 . N. glaucina L. (f. 10 et 11). Natica marochiensis Lam. et intermedia Phil. —12. N. papiracea v. d. Rusch (f. 14). — 13. iV. Cumingiana Recl. (f. 13). 22 rkvok zoologiouk. (Janvier 1847.) PI. IV. Cylindrella (pi. 2 du genre). — \ . C. decollata (Pupaï Nyst. (f. 1). Les exemplaires originaux de la Pupa decollata ont démontré que la coquille est en effet une Cylindrella et que la C. speciosa Dkr. (pi. 1 , f. 18) n'en est qu'une variété. — 2. C. hyalina Pfr. (f. 2). — 3. C. recticostaVîv. (f.-3). — 4. C. fasciata (Hélix) Chemn. (f. 7); c'est le Cyclostoma fasciatum de Lam. et Sow., Thesaur. — 5. C. sanguinea Pfr. (f. 15), de la Jamaïque. — 6. C. Bînneyana (Pupa) Adams (f. 1 1 et 17). Le même auteur Ta décrite (Proc. Bost. Soc. 1845), sous le nom de Pupa nobilior. — 7.C. gracilis (Turbo) Wood (f. 5) ; figurée pi. 1, f. 7, sous le nom de Chemnitziana? Ce nom appartient à la coquille figurée par Chemnitz et décrite par Deshayes , sous le nom de Clausilia Chemnitziana. Elle est figurée. — 8. C. Chemnitziana (Hélix) Fér. (f. 4) ; c'est la Cyl. Cumingii de Mr. Adams. — 9. C, porrecta (Pupa) Gould (f. 10).— 10. C. Philippiana Pfr. (f. 12), de Cuba. — 11. C. subula Fér. (f. 13), de la Jamaïque, figurée d'après nature. — 12. C. Dunkeri Pfr. (f. 9) — 13. C. Cumingiana Pfr. (f. 6), des îles Philippines; espèce très -remarquable, qui con- stitue un groupe à part, étant perforée. — 1 4. C. seminuda Adams (f. 16). — 15. C. costata Guild. (f. 8). — 16. C. pallida Guild. (f. 14). Les deux dernières espèces, dont j'avais donné d'abord les figures copiées de Swainson, sont figurées d'après des exem- plaires originaux. — Description de la Cyl. alabastrinaVîr., C. Gossei Pfr. et Maugeri (Hel.) Wood, (Pupa splendens Menke, Torquilla Hornbeckii Villa). PI. V. Astarte. — 1. A. undata Gould (f. 1). = A. latisulca Hanl. — 2. A. sulcata Mont. (f. 4). = Crassina dammoniensis Lam. — 3. A. scotica Mont. (f. 3). — 4. A. semisulcata Gray (f. 10). — 5. A. castanea Say (f. 2). — 6. A. fusca (Tellina) Pol» (f. 5 et 7).— 7. A. borealis (Venus) L. (f. ll).=A. lactea Brod. et Sow.? — 8. A. multicostata Macgillivr. (f. 8). — 9. A.pul- chella Jonas (f. 12), de Groenland. — 10. A. bipartita (Lucina?) Phil. (f. 9), de la Sicile. PI. IV. Venus (pi. 4 du genre). Nov. 1 845. — 1 . V, lithoidaionas (f. 1). — 2. V. agreslis Phil. (f. 2). — 3. V. negiecta Sow. (f. 3). = entobapta Jonas. — 4. V. bella Jonas (f. 4). — 5. &\ pau- percula Chemn. var. ? (f. 5), de Madagascar. ANALYSES D'ODVRAGES NOUVEAUX. 23 Livraison 11. Févr. 184G. PI. I. Fissurella (pi. 2 du genre). — 1. F. grandis Sow. (f. 1). — 2. F. nigra Phil. (f. 2). — 3. F. violacea Eschsch. (f. 3). — 4. F. concinna Phil. (f. 5). — 5. F. eîevata Dunker (f. 4), du cap de Bonne-Espérance. PI. II. Haliotis (pi. 4 du genre)— 1. //. albicans Quoy. et G. (f. 1).— 2. //. gibba Phil. (f. 2). -3. //. ficiformis Mke(f. 3 et 4). PI. III. Mactra (pi. 2 du genre). — 1. M. hians Ph. (f. 1). — 2. M. pulchella Ph. (f. 3), de Chine.— 3. M. olorina Ph. (f. 2), de la mer Rouge. = M. cygnea Th. Journ. Mal. — Remarques sur la M. grandis Chemn. et M. grandis Lam. (M. LamarckiiPh.), M. chinensisPh. et M. achatina Chemn. PI. IV. Cyrena. — 1. C. Largillierti Ph. (f. 1), de la Chine.— 2. C. orientalis Lam. (f. 2). — 3. C. fluminea (Tellina) Mûll. (f. 3). — 4. C. nitens Ph. (f. 4), de la Chine. — 5. C. fluviatilis (Tellina) Mûller (f. 5). = C. fuscata Lam. — 6. C. cuneata Jonas (f. 6). — 7. C. pusilla Parreyss (f. 7), du Nil. — 8. C. radiata Parr. (f. 8), du Nil. — 9. C. solida Ph. (f. 9). PI. V. Ostrea. — 1.0. Cumingïana Dunker. PI. VI. Hélix (pi. 7 du genre). — 1 . H. Incei Pfr. (f. 3). — 2. H, platyodon Pfr. (f. 1). — 3. H. retusa Pfr. (f. 2). — 4. H. Dumonti Pfr. (f. 6). An H. coniformis Quoy et G. ?— 5. H. con- spersula Pfr. (f. 4). — 6. H. Knysnaensis Pfr. "(f. 5). — 7. H. Monrovia Rang (f. 9). — 8. H. Boholensis Pfr. (f. 7). — 9. H. Jenynsi Pfr. (f. 8). — 10. H. Lisbonensis Pfr. (f. 10). — 1 1 . H. Nilagirica. Pfr. (f. tl). — Les espèce* nouvelles sont décrites dans les Proc. Zool. Soc, 1845, nov. Livraison 12. Août 1846. PI. I. Tellina (pi. 4 du genre). — 1. T. Meyeri Dunker (f 1), des Indes orientales. — 2. T, recta Conrad (f. 2), delà Californie. — 3. T. timorensis Lam. (Tellinides) (f. 3). — 4. T. natalensis Krauss (f. 4). — 5. T, iridescens Benson (Sanguinolaria — Tellina carnea Phil.) (f. 5).— 6. T. lineata Turton (f. 6), (brasi- liana Lam. non Spengl.) — 7. T. pisiformis L. (f. 7,. — 8. T. flexuosa Say (mirabilis Phil.) (f. 8j. PI. II. Cytherea (pi. 3 du genre).— 1. C, hieroglyphica Conr. (f. 1). — 2. C. argenlina Sow. (f. 5). — 3. C. menstruaiis Mke 24 revue zoologiqce. {Janvier 1847.) (f. 3).— 4. C. vaginalis Mke (f. 2). — 5. C. seminuda Anton. (f. 4). PI. III. Litorina. — 1. L. pulchra Swains (f. 1). — 2. L. varia Sow. (f. 2 et 3). — 3. L. irrorata Say (Phasianella sulcata Lam.) (f. 4).— 4. L. rugosa Mke (f. 5). — 5. L. squalida Brod. et Sow. (f. 6). — 6. L. litorea L. (f. 7-10). — 7. L. groenlandica Mke (f. 11, 13). — 8. L. rudis Mont. (f. 14-16). — 9. L. nigro- lineata Gray (f. 17-19). — 10. L. obtusata L. (f. 20-22). PI. IV. Venus (pi. 5 du genre). — 1. V, gravescens Mke (f. 2). — 2. V. foliacea Phil. (f. 1), de la mer Rouge et de Mada- gascar. — 3. r. cœlala Mke (f. 3). — 4. V. puella Pfr. (f. 4), de Cuba. — 5. F. turgida Lam. (f. 5). = Dorsata Lam. — 6. V. exarata Phil. (f. 6). — 7. r. intuspunctata Ant. (f. 7). PI. V. Bulimus (pi. 4 du genre). — 1. B. Hartwegi Pfr. (f. 1), de la république Equator. — 2. B. Hanleyi Pfr. (f. 2), du Brésil. — 3. B. Lattrei Pfr. (f. Il), de l'Amérique centrale. — 4. B. Dunkeri Pfr. (f. 10), du Mexique. — 5. B. bicolor Sow. (f. 8). — 6. B. guamensis Pfr. (f. 9). — 7. B. lycicus Pfr. (f. 4). — 8. B. carneus Pfr. (f. 5). — 9. B. Spratli Pfr. (f. 6). — 10. B. leucodon Pfr. (f. 7). — 11. B. Knorri Pfr. (f. 3), de la Guayra. PI. VI. Fusus (pi. 3 du genre). — 1 . F. Pfeifferi Phil. (f. 1). — 2. F. cancellinus Phil. (f. 2), du détroit de Magellan. — 3. F. decolor Phil. (f. 3), des îles Chonos. — 4. F. scrobiculatus Dkr. (f. 4), du cap de Bonne-Espérance. — 5. F. albidus Phil. (f. 5). — 6. F. recurvus Koch. (f. 6). — 7. F. marmôratus Phil. (f. 7). 8. F. latericeus Mûller (f. 8), de Groenland. — 9. F. lanceolatus Koch. (f. (>). La plupart des planches III et V (Litorina et Bulimus) sont mal coloriées et l'éditeur a promis de les remplacer par de meil- leures dans la livraison prochaine. L. Pfeiffer. Note pour servir à l'histoire de V4kis punctata, par M. E. Mul- sant ; lue à la Société Linnéenne de Lyon, le 1 0 juin \ 844. Tel est le titre d'un petit fascicule que nous avons reçu vers la fin de septembre 1 846 , qui ne porte aucune date de publica- tion , et qui est destiné à faire partie du premier volume de» ANALYSES DOUVKAGES NOUVEAUX. 25 Annales de la Société Linnéenne de Lyon, lequel paraîtra, dit-on, à la fin de 1846 ou au commencement de 1847. Dans ce travail , que nous n'aurions pu connaître si l'auteur n'avait pas eu l'obligeance de nous l'adresser, que personne ne peut acheter parce qu'il n'est pas dans le commerce, et que l'on ne saurait encore considérer comme publié, puisque le public ne peut se le procurer, M. Mulsant, si bien connu par les excellents travaux dont il a déjà doté la science , décrit les métamorphoses d'un genre de coléoptères hétéromères propre au midi de la France et dont l'histoire naturelle était demeurée inconnue jus- qu'à ce jour. M. Mulsant a constaté que VAkis punctata, dans son état par- fait, se nourrit d'excréments de mammifères, que la femelle pond une quinzaine d'œufs dans la terre , au-dessous de leur nourriture, et qu'il en sort des larves allongées , semi-cylindri- ques, d'un blanc-jaunâtre, composées de douze anneaux, por- tant six pattes aux trois anneaux thoraciques , ayant le dernier segment concave ou creusé en corbeille en dessus, et armé postérieurement de quatre pointes. Ces larves se tiennent ca- chées dans le sable , d'où elles ne laissent sortir que la partie de leur corps ou de leur tête nécessaire pour leur permettre d'atteindre leur nourriture. Elles subissent leurs transformations sous la terre. M. Mulsant n'a pu donner d'une manière précise les diverses époques des transformations de ces insectes , ayant quitté la campagne et ayant abandonné ses larves. Il dit seulement que les larves qu'il avait abandonnées dans un pot à fleur se creu- sèrent une retraite vers le fond du vase pour s'y transformer en nymphes , et qu'au retour des vacances il trouva les insectes parfaits. Pour faire cette éducation , M. Mulsant avait reçu d'Aigues- Mortes deux paires d'Akis qui s'accouplèrent dans le pot de terre dans lequel il les conservait. Aussitôt qu'il vit leur ponte déposée, il plaça ces quatre Akis dans un autre vase et l'un des mâles périt bientôt après. Les trois autres individus ayant passé l'hiver en- gourdis et cachés reparurent aux premiers beaux jours. Bientôt deux d'entre eux s'accouplèrent, des œufs furent pondus et donnè- rent des larves. « Cette apparition embarrassa mon esprit, poursuit M. Mulsant : des deux paires qui s'étaient unies le printemps 20 hevde zooLOGiyoE. (Janvier 1847.) précédent, une seule, me disais-je , avait-elle donné à cet acte la consommation nécessaire? La femelle qui a survécu aux larves engendrées par elle n'avait-elle accompli que la moitié de sa tâche? ou les Mélasomes, dont la vie est ordinairement si te- nace , donneraient-ils l'exemple encore inconnu de coléoptères pouvant produire à un an de distance une seconde génération? Si j'avais eu la précaution d'isoler chaque couple , j'aurais pu avoir la solution de ces questions. Je ne m'attendais pas à voir se présenter un phénomène semblable. » Du reste , M. Mulsant se propose de faire de nouvelles expériences pour vérifier un fait qui , s'il était constaté, serait de la plus haute importance phy- siologique. (G. M. ) III. SOCIETES SAVANTES. ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS. Séance du A janvier 1847. — M. /. Lavalle adresse un travail ayant pour titre : Recherches d'anatomie microscopique sur le lest des Crustacés décapodes. L'auteur divise l'appareil tégumentaire des crustacés en deux parties : 1° l'une extérieure, et encroûtée de sels calcaires, n'a pas de vaisseaux évidents ; c'est la carapace , le test proprement dit : elle forme à elle seule la charpente solide de l'animal, et son inextensibilité exige qu'elle tombe à certaines époques, pour être remplacée par une enveloppe plus vaste. 2° L'autre, placée à l'intérieur, double la première dans tous les points : molle et éminemment vasculaire, elle persiste après la chute de la cara- pace , et semble surtout destinée à en reproduire une nouvelle. Dans ce travail . M. Lavalle ne s'occupe que de la première partie , de la portion caduque ou test. Il décrit les trois couches dont ce test est composé , en leur donnant les noms de couche épidermique , pigmentaire et dermique. Du reste , ses recher- ches l'ont convaincu de la vitalité du test, au moins dans le pre- mier temps de son existence ; et , sous ce rapport , il se range pleinement à l'opinion de Cuvier, qui disait, dans son Anatomie comparée : « L'enveloppe des crustacés est d'abord molle , sen- sible et même pourvue de vaisseaux; mais une quantité de rao- SOCIÉTÉS SAVANTKS. %21 lécules calcaires ne tarde pas à y être portée , à la durcir et en obstruer les pores et les vaisseaux. » M. Dufossé adresse des Observations sur le développement des oursins. 11 s'est assuré que tous les œufs contenus dans l'o- vaire des oursins pouvaient être fécondés artificiellement en mettant quelques-uns des points de leur membrane testacéeen contact avec une gouttelette de semence et de l'eau de mer suf- fisamment renouvelée. Il a pu ainsi déterminer la durée de la vie embryonnaire de ces zoophytes , décrire les divers états de leurs larves, dont la forme se modifie plusieurs fois. Il résulte de ces observations que, dès que l'embryon a une forme qui lui est propre , toutes les parties de son corps sont disposées presque symétriquement autour de l'axe bucco-anal , et , par consé- quent , porte au plus haut degré tous les caractères du type de l'embranchement zoologique dans lequel il est classé. M. Nicollet fait présenter une Note sur la circulation du sang chez les coléoptères. 11 a observé le mouvement circula- toire des fluides nourriciers dans les Élytres des Coccinelles , où un système de lacunes en communication avec la cavité géné- rale, tient lieu de vaisseaux sanguins. Séance du 1 1 janvier. — M. Guérin Méneville lit un travail intitulé : Note sur le dommage causé en I84G aux récolles d'olives par le ver ou larve du Dacus oleœ. Dans une courte note que nous avons eu l'honneur de lire à 1'A.cadémie des sciences, le 3 août 1846, nous avons annoncé qu'il était possible de détruire les vers ou larves qui rongent le parenchyme des olives et sont cause de la perte des récoltes d'huile, en faisant la cueillette de ces fruits hâtivement, à une époque inusitée, lorsque les vers sont encore tous dans le fruit, et en détritant immédiatement cesolives pour triturer en même temps les larves qu'elles renferment. En faisant cette proposition prématurément, avant d'avoir été mis à même de parcourir les départements méridionaux ; en ne nous appuyant, pour la faire, que sur la théorie, sur les connais- sances acquises par la zoologie, relativement aux mœurs et à l'organisation du Dacus oleœ , nous avons prouvé que nous avions une foi entière et absolue dans les résultats de l'observa- tion , quand celle ci est bien faite , et nous avons aujourd'hui 28 bevde zoologie. {Janvier 1847.) lieu de nous applaudir de notre confiance, car le fait est venu confirmer toutes nos prévisions et donner raison à la théorie. En effet, en arrivant dans le midi de la France, un mois après la publication de notre note dans les comptes rendus de l'Aca- démie, et par suite dans les journaux, nous avons eu la satis- faction de voir que nos idées étaient approuvées par les prati- ciens, et quelque temps après, beaucoup d'entre eux ont récolté hâtivement leurs olives et en ont obtenu d'excellents résultats. Dans l'arrondissement de Toulon , où nous avons séjourné assez longtemps pour propager cette manière de voir, beaucoup de propriétaires se sont hâtés de faire abattre leurs olives avant l'époque habituelle, ce qui a même fait augmenter momentané- ment le prix de la journée des ouvriers, et tous se sont applaudis d'avoir suivi nos conseils, quand ils ont vu qu'ils avaient obtenu encore assez d'huile , lorsque d'autres n'en retiraient presque plus quelques semaines plus tard. Voulant connaître d'une manière certaine le rendement des olives attaquées par le ver, suivant qu'on les avait détritées plus tôt, nous avons visité un assez grand nombre de moulins à huile, et entre autres le bel établissement de M. Senequier, près de Toulon. M. Senequier nous a assuré avoir remarqué que seize doubles décalitres d'olives avaient donné, jusqu'au 12 octobre , 33 à 34 litres d'une huile de médiocre qualité , mais que, passé cette époque et jusqu'au 21 octobre, la même mesure ne donnait plus que 15 à 16 litres de la plus mauvaise huile. Plus tard le résultat était tellement minime et de si mauvaise qualité, qu'on avait renoncé à porter les olives au moulin. Nous avons parcouru aussi les moulins à huile de l'arrondis- sement de Grasse, et nous avons observé les mêmes résultats. Toujours les olives récoltées les premières ont donné plus que celles qui avaient été portées au moulin à l'époque habituelle de la récolte (1). Il y a certes loin des meilleurs rendements obtenus en 1 846 , à ceux qu'on est habitué d'avoir pendant les bonnes années, quand le ver n'a pas envahi les olives, puisque dans les bonnes (1) Déjà MM. Masson de Calissane, près de Marseille , et M. Gravlna , en Sicile, avaient observé qu'ils avaient plus d'huile en récoltant lenrs olives de bonne heure. Ils s'étaient déterminés à agir ainsi parce qu'ils avaient observé que dans les années du ver, les Olive» noircissaient beaucoup plus tôt. SOCIÉTÉS SAVANTES. 29 récoltes, 16 doubles décalitres d'olives produisent, dit-on, de 50 à 80 litres d'excellente huile ; mais il vaut encore mieux avoir les 33 à 34 litres d'huile qu'on obtient en faisant une récolte hâtive, pendant les mauvaises années, que de n'avoir rien , sur- tout quand ce procédé a encore l'avantage de faire périr tous les vers renfermés dans les olives, lesquels sont destinés à per- pétuer cette race nuisible. Il résulte donc de notre première note et des observations que nous avons faites depuis : 1° Que le meilleur moyen de détruire un grand nombre de Dacus oleœ est de récolter hâtivement les olives et de les détriter le plus tôt possible. 2° Qu'en agissant ainsi, on obtient encore presque une demi- récolte d'huile, tandis qu'en attendant l'époque ordinaire de la cueillette des olives, on laisse aux vers le temps de ronger tout leur parenchyme , ce qui leur enlève le peu d'huile qu'elles auraient pu donner si l'on avait moins attendu pour les dé- triter (t). Dans un mémoire étendu qui fera partie du rapport que nous devons faire à la Société Royale et centrale d'agriculture, sur les résultats de la mission qu'elle nous a confiée, nous entrerons dans plus de détails sur ce sujet important. Nous montrerons qu'il reste encore beaucoup à faire pour compléter notre travail, pour arriver à fixer l'époque où la cueilletie des olives attein- drait le but essentiel vers lequel on tend, c'est-à-dire la deslruc- (1) Nous troiifons dans la Statistique générale de la France, ce monument que toutes les nations admirent, et que notre pays doit au profond savoir et au zèle d'un membre de cette académie, que la France a produit, en 1840, 167.330 hectolitres d'huile d'olive, qui. à 140 fr. l'hectolitre, représentent une somme de 23.426 ..200 fr. On voit aussi dans cet ouvrage que la consommation d'huile d'olive s'est élevée en France, pendant cette même année 1840, à 173,000 hectolitres. En admettant que le chiffre de 167,330 hectolitres représente la production d'une bonne année, on voit que. dans les années pendant lesquelles le ver domine, nous perdons une somme considérable, car on est généralement d'accord pour admettre que la récolte est nulle. On a tu plus haut que, dans l'année 1846, une mesure d'olives, qui dans les bonnes années donnait au moins 50 litres d'huile, n'en produit que 33 litres, ou plus de la moitié du produit normal. Admettons encore que, pendant les mauvaises années, les arbres ne portent que la moitié des olives qu'ils produisent dans les bonnes. 11 en résulterait encore qu'en employant le procédé de la récolte hâtive , on aurait au moins un quart de récolte, tandis qu'on n'eu a pas du tout. Ce quart de récolte représenterait donc au moins 6,856,550 fr. C'est cette somme de près de 6 millions que le Dacus oleœ nous fait perdre deux années sur trois. 30 rkvdk Z001.0GIQUË. {Janvier 1847.) tion plus ou moins complète de la race du Dacus oleœ (1). Au- jourd'hui nous ne pouvons que répéter les paroles qui terminaient notre précédente note et dire que , pour appliquer ce procédé, il faudrait soumettre les arbres à l'examen d'experts qui juge- raient de l'état plus ou moins avancé des vers ou larves, suivant les localités, l'état de la température , etc., et dont le rapport servirait de base aux ordonnances des autorités chargées de fixer l'époque de l'abattage des olives, et de faire faire cette opération simultanément dans toute une contrée. Après beaucoup d'hésitations, nous nous sommes déterminé à joindre à la présente note une lettre qui nous a été adressée par M. le marquis de Jessé Charleval, l'un des agriculteurs les plus instruits des environs de Marseille, membre du congrès scientifique de Gènes. Si cette lettre ne donnait pas une idée exacte de l'état de l'opinion des agriculteurs du midi de la France et de l'Italie, sur l'opportunité d'une étude sérieuse et complète des nombreux insectes qui nuisent à l'olivier, cette source à peu près exclusive de la richesse de ces contrées, nous ne l'aurions pas reproduite, parce qu'elle contient des expressions trop bienveillantes pour nous; mais elle est si explicite, elle émane d'un praticien si compétent dans la question actuelle, que nous avons dû passer outre. Voici donc cette lettre : Charleval, le 25 novembre 1846. Monsieur, Si quelque chose dut être capable de me consoler un peu de notre séparation à Marseille, ce fut certainement de voir, au congrès de Gênes, combien l'attention de toute l'Italie était fixée sur vos études relatives à l'insecte qui compromet le pro- (1) Si la cueillette hâtive des Olives a été pratiquée par un grand nombre de proprié- taires , dans certaines localités , on peut prévoir que la récolte de l'année prochaine sera bonne dans ces localités. En voici les principales raisons : 1" La cueillette hâtive, en faisant triturer beaucoup d'olives remplies de vers, aura dé- truit un grand nombre de ceux-ci, ce qui diminuera d'autant les moyens de reproduction de la mouche. t° La prévoyance ordinaire de la nature, qui suscite un grand nombre de parasites au Dacus, dans les années pendant lesquelles il domine, aura fait périr beaucoup d'In- dividus par cette cause toute providentielle. 3» Comme, en cueillant les olives de bonne heure, on laisse à l'arbre tous ies prin- cipes qui auraient été employés pour nourrir ces olives plus longtemps , ainsi que les vers qu'elles contenaient , on doit penser que ces principes contribueront à faire produire aux oliviers plus de fruits l'année suivante. SOCIÉTÉS SAVANTES. 31 duit des oliviers, en détruisant les fruits mêmes de cet arbre précieux. Les éloges ne tarissaient pas sur le compte de la société cen- trale d'agriculture, qui vous avait envoyé en mission en Pro- vence. Le prince de Lupérano, de Naples je crois, opinait pour qu'on essayât, d'après vos premiers conseils, de hâter la récolte et la trituration des olives. On demandait généralement , au congrès, avec beaucoup de sens, de la part des gouvernements du littoral de la Méditer- ranée, des mesures efficaces , des mesures qui eussent tenu à la fois des bans de la vendange et des arrêtés relatifs à 1 echenillage des arbres. Malheureusement des efforts individuels ont dû seuls avoir lieu jusqu'ici. — Quoi qu'il en soit, vous apprendrez avec plaisir qu'ils ont été couronné* de succès, c'est-à-dire que les proprié- taires qui ont devancé leur récolte, soit en Italie, soit en Pro- vence, en ont sauvé une partie considérable et ont obtenu une huile vraiment marchande. Cette disposition toute fraternelle, qui porte l'Italie à imiter nos efforts agricoles, toutes les fois qu'elle ne se trouve pas nous avoir devancés, est vraiment touchante. Ainsi, tandis qu'on nous permet, de l'autre côté des monts, avec une bienveillance inouïe, d'étudier les irrigations et certains perfectionnements de la fila- ture de la soie, on attend, par réciprocité, vos observations plus prolongées sur l'insecte qui détruit le fruit de l'olivier. On vous promet d'avance de suivre avec une sollicitude extrême tout ce que vous pourrez faire pour connaître à fond les autres insectes qui vont jusqu'à détruire l'olivier lui-même. On espère surtout que vous ne bornerez pas là vos applications agricoles de l'étude des insectes ; car, il faut que vous le sachiez, l'Italie, comme la France, vous prie de fixer votre attention sur le fléau qui détruit chaque année la majeure partie de la récolte de soie. Puisse le gouvernement français, en secondant dignement vos nobles efforts, vous aider à accomplir en son entier le mandat providentiel qui vous a été donné. Tel est mon vœu, etc. De Jessé Charleval. M. Bourgery écrit à l'Académie pour lui faire hommage, au nom de M. Vrolïk, d'un mémoire qui a pour objet l'existence 32 rbvok zoologiqur. {Janvier 1847.) du système nerveux des membranes séreuses. M. Vrolik a com- plètement confirmé ce qu'avait annoncé M. Rourgery en dissé- quant un Hyperoodon échoué sur les côtes de Hollande. Séance du 18 janvier. — M. Lacauchie envoie un Mémoire sur une deuxième vessie urinaire dans le cochon. Ce mémoire, accompagné de six planches, est consacré à une disposition par- ticulière de l'appareil urinaire. L'auteur décrit la poche qui se trouve logée entre le? parois de l'abdomen et du prépuce , et qui est l'analogue des cavifés glandulaires du prépuce de beaucoup de Rongeurs , mais qui , chez le Cochon , serait un réservoir urinaire et non un organe sécréteur. M. Garnier, de Castres, annonce que le 16 décembre dernier il a été trouvé, sous le hangar d'une ferme située à Angles, sur la montagne Noire, couverte alors de deux pieds de neige depuis une vingtaine de jours, un nid de Troglodyte vulgaire où étaient sept petits encore sans plumes. Séance du 25 janvier. — M. Isidore-Geoffroy Saint-Hilaire présente de la part de l'auteur , M. O. Des Murs , plusieurs li- vraisons du grand et bel ouvrage qu'il publie sur les Oiseaux , ouvrage qui fait suite à celui de Temminck. Nous reviendrons sur cette importante publication dont M. Geoffroy a fait un juste éloge. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Ouvrages à analyser. Nouveaux mémoires de la Société impériale des naturalistes de Moscou , t. VIII, 1 846. — Orthoptères de la Russie, par M. Fis ■ cher de Waldheim , 1 vol. in-4°, avec 37 pi. coloriées formant le 4e volume de VEntomographie de la Russie. Rivista délie Obiezioni publicate dai signori Don Carlo Rassi , e Canonico Rellani , le due memorie di Antonio Villa. Dallo Spettatore , n° 27,Milano, 1846,in-8°. Calalogo de los Moluscos terrestres y de agua dulce observados en Espana, por el doctorTI/. P. Graells; Madrid, 1846, in-12, avec une planche lithographique. DIXIÈME ANNÉE. — FÉVRIER 1847. I. TRAVAUX INÉDITS. Réflexions sur la classification des races humaines; par M. le doc- teur Pucheran , aide-naturaliste au Muséum de Paris. Le travail de M. le docteur Retzius sur les populations de la Suède , dont une analyse a été insérée dans le cinquième fascicule des Archives d'anatomie générale et de physiologie (!) , a été le premier mobile des réflexions que nous livrons à l'apprécia- tion des physiologistes. M. Retzius, en effet, avant de tracer les caractères crâniens des divers types de la grande famille humaine qui habitent certaines régions polaires , s'est appesanti sur les deux formes principales que présente la tête osseuse des races, et il est parti de ce point pour proposer une classification dans laquelle il paraît faire totalement abstraction des indications fournies par la coloration extérieure de la peau , d'une part ; par la zone d'habitation des races, d'autre part. Pour ce qui est du principe considéré en lui-même et hors de toute application de classification, M. Retzius admet deux types principaux de forme dans les têtes osseuses , la forme allongée et la forme courte. Les races à crânes allongés sont désignées par ce savant sous le nom de Dolichocéphales, les races à crânes courts sous celui de Brachycéphales. Nous rappellerons à ce sujet que M. le docteur Morton , de Philadelphie , dans le travail si remarquable dont la science lui est redevable, sur les crânes de la race américaine, est précisé- ment arrivé pour les types anthropologiques du Nouveau-Monde, à un résultat totalement analogue à celui présenté par M. Retzius. * Après l'examen d'un grand nombre de crânes, dit M. le doc- » teur Morton , j'ai trouvé que les nations à l'est des Aîleghanys » avec les tribus qui en descendent (cognate iribes) ont la tête » plus allongée que les autres Américains. Cette remarque est (1) Page 160. Ce mémoire du naturaliste suédois a été récemment traduit et publié dans les Annales des sciences naturelles (3e série, vol. VII, p. 133;. Mais notre travail étant terminé avant cette époque, nous n'avons malheureusement pu profiter des additions faites car M. Retzius a son œuvre primitive. Tome X. Année 1847. 3 34 revue zoologique. (Février 1847.) » surtout applicable à la grande race des Lenapés, aux Iroquois et »» aux Cherokees. A l'ouest du Mississipi , cette tête allongée nous » est présentée par les Mandans , Ricaras , Àssiniboins et autres. » Dans ces circonstances, la troncature caractéristique de l'occi- » put est plus ou moins sensible , tandis que plusieurs nations, à » l'est des montagnes rocheuses, ont la tête ronde si caractéristi- » que de la race, tels que les Osages, les Missouris, les Dacotas » et autres. La même conformation se rencontre dans les habi- » tants des Florides ; mais il est évident que quelques-unes de » ces nations sont d'origine Toltèque, comme l'attestent leurs » caractères et leurs traditions. La tête des Caraïbes , aussi bien » de ceux des Antilles que de ceux de la Côte Ferme, est naturel - » lement ronde, et nous retrouvons ces caractères chez les na- » tions à l'est des Andes, chez les Patagons et les tribus du Chili. » En fait, l'aplatissement de la portion occipitale du crâne sera » trouvé caractérisant un plus ou moins grand nombre d'indivi- » dusdans les tribus existant depuis la Terre-de-Feu jusqu'au Ca- » nada. Si ces crânes sont regardés par derrière on voit le con- » tour occipital modérément courbé en dehors , large à la pro- » tubérance occipitale et ample à partir de ce point à l'ouverture » de l'oreille. Des protubérances pariétales au vertex se trouve » une légère pente produisant un contour conique ou plutôt en » forme de coin. (1) » En second lieu, pour ce qui a trait aux races de l'Ancien- Monde , nous devons rappeler que, dans un travail publié en 1841, nous avons été conduits, par suite d'observations mi- nutieuses sur les formes crâniennes, à émettre des conclu- sions conformes à celles de M. le docteur Morton. Dans notre thèse, en effet, après avoir comparé dans la race Caucasique proprement dite le crâne de l'enfant à celui de l'adulte, nous avions d'abord examiné d'ensemble les crânes du Baskir, du Chinois , du Malais, du Papou de Waigiou , du Nègre , du Hotten- tot et subsidiairement celui d'un Botocude. Dans le Baskir, dans le Chinois, nous trouvâmes la forme globuleuse comme caractéri- sant la forme générale du crâne , et nous signalâmes l'aplatisse- ment de l'occipital comme étant spécial à ces divers types, et comme étant surtout plus marqué chez le Malais que chez le (l) Crania aœericana , p 65. TRAVAUX INÉDITS. 35 Baskir et chez le Chinois. Dans le Nègre , l'occipital nous parut au contraire plus saillant en arrière qu'il ne l'est chez le Baskir, le Chinois et le Malais, et par suite de la projection postérieure de cette dernière partie , d'une part , de l'aplatissement des ré- gions latérales du crâne, d'autre part, nous rattachâmes la forme générale de la tête à la forme allongée. Nous rapprochâmes en- suite le crâne du Botocude de celui du Nègre, en faisant observer toutefois que, dans ce dernier, la tête présente en arrière beau- coup plus de volume et d'amplitude. Voici, en définitive, quelles furent nos conclusions : a On voit, disions-nous (p. 1 2), d'après cet exposé succinct des » variétés de la forme générale du crâne dans les races humai - » nés, que, dans les races humaines autres que la Caucasique, la » forme générale du crâne affecte deux types principaux , dont » l'un, caractérisé par la forme globuleuse, reproduit un des ca- » ractères du crâne de l'enfant après la naissance dans la race » Caucasique , dont l'autre, caractérisé par la forme allongée, se d rapproche beaucoup des caractères du crâne chez les Mammi- » fères et surtout chez les Mammifères inférieurs. » Des détails dans lesquels nous venons d'entrer, on aurait tort de conclure que notre intention est de réclamer, soit en faveur de M. le docteur Morton pour les races humaines du Nouveau-Con- tinent , soit en faveur de nous-mêmes pour celles de l'ancien , quelques-uns des résultats énoncés par M. Retzius. Tel n'est pas notre but, et si nous avons fait à ce sujet un peu d'historique, c'est afin d'établir les conclusions suivantes qui nous semblent en découler. Ces conclusions nous semblent devoir être ainsi formu- lées : En premier lieu , les formes générales du crâne dans les ra- ces humaines sont plus fixes , plus immuables que ne l'ont pensé certains anthropologistes, et peuvent par cela même servir de base a, une classification rationnelle , soit qu'on les emploie iso- lément, soit qu'on les combine avec d'autres caractères déduits des formes corrélatives du thorax , du bassin, des os de la face, comme l'a fait mon oncle depuis quelques années dans ses leçons au Muséum d'histoire naturelle de Paris. En second lieu , les formes générales du crâne dans les races de l'ancien Continent se trouvent reproduites dans celles du Continent américain. Entre les unes et les autres, il y a par allé- 36 revue zoologique. (Février 1847.) lisme sous ce point de vue, parallélisme totalement de même nature que celui qui unit dans le Règne animal certains types dont les uns sont originaires de l'Amérique et les autres de l'Asie, de l'Afrique ou de l'Europe. Tl est bien entendu que, dans ces rapprochements, nous faisons totalement abstraction des différen- ces fournies par la coloration : mais ce n'est que momentanément, au contraire que nous délaissons les analogies ou les différences produites par d'autres parties , telles que la face, le bassin, le thorax. Nous suivons en cela l'exemple qui nous a été donné par M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire fils, lorsque établissant la série des Mammifères didelphes parallèlement à celle des Mammi- fères monodelphes, il délaisse les différences qui lui sont fournies par le mode spécial de génération des premiers, par leur système nerveux , ne tenant compte, par cela même, que des analogies ré- ciproques qui lui sont offertes, d'une part, par la forme générale , et, d'autre part, par le mode d'alimentation. Ce mode de procéder une fois expliqué , ce parallélisme des formes crâniennes des races humaines dans l'Ancien-Monde et dans le Nouveau étant admis , on conçoit parfaitement, ce nous semble , comment et pourquoi mon oncle ( Précis d'anatomie transcendante. Volume I , page 204 ) a vu dans la classifica- tion des races humaines basée sur les séries paralléliques le moyen le plus convenable pour représenter le mieux possible les rapports réciproques des divers types de la grande famille hu- maine. On sait qu'en zoologie ces vues nouvelles dues en totalité à l'initiative de M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire fils ont déjà produit des résultats tellement féconds qu'il est impossible, dans l'état présent de la science, d'en établir la portée définitive. Il est probable surtout que la lolde corrélation des formes, due au génie puissant de notre illustre Cuvier, sera modifiée, dans son ex- pression, par cette direction nouvelle dans renonciation des rap- ports des êtres entre eux. Ce n'est pas non plus émettre une idée trop conjecturale que d'annoncer qu'il en sera probablement de même d'un autre principe de ce grand maître , celui de la subordina- tion des caractères. Pour le moment, nous nous bornerons à rap- peler les applications aussi ingénieuses que vraies qu'a fait M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire fils, de ses vues des séries pa- ralléliques, soit en mammalogie , soit en ornithologie. Repro- duites en mammalogie, mais avec quelques modifications, par TRAVAUX INÉDITS. 37 M. le professeur Milne Edwards, elles ont fourni, pour ce qui a trait aux Reptiles et aux Poissons , à mon trop modeste collègue au Musée de Paris, M. Bibron, des conceptions pleines d'avenir. En entomologie, M. le professeur Brullé s'est bien gardé de né- gliger cette source si féconde d'aperçus et de rapprochements nouveaux, et lorsque en botanique mon digne ami, M. Payer, et M. le docteur Martins, auront publié les observations qui leur sont propres dans cette voie encore à peu près inexplorée, toutes les sciences appartenant au vaste domaine de l'organisation se trouveront, sous le point de vue de la classification , édifiées sur des bases de même nature que les idées d'unité qui ont été les premiers mobiles de la théorie anatomique désignée sous le nom de Théorie des homologues. Si, maintenant, dégageant notre esprit de l'appréciation des rapports établis par les observateurs habiles dont nous venons de rappeler les noms, nous cherchons à déterminer le premier mo- bile qui les a dirigés, le principe qui leur adonné l'impulsion primitive à l'aide de laquelle ils ont modifié Tordre et l'arran- gement existant précédemment , nous trouverons cette première cause de progrès et de réforme dans l'existence de redouble- ments, de répétitions, soit dans la forme générale des êtres, soit dans la forme et la disposition de certains organes , de certains appareils isolément considérés, il est vrai , mais entraînant dans d'autres parties des modifications corrélatives qui sont bien loin de devoir être négligées. Or, on conçoit facilement qu'avec ces redoublements , ces répétitions d'organes , ces derniers ne peu- vent en aucune façon servir de base initiale, primitive à la coor- dination en série continue, unilinéaire des êtres qui, çà et là, se trouvent en être doués. En agissant autrement, on se trouve in- volontairement et par la force même de la vérité conduit à né- gliger d'autres analogies qu'une logique sévère ne permet pas de mettre dans l'ombre et dont il faut nécessairement tenir compte. De sorte que dans la nécessité où l'on se trouve d'exprimer un ou plusieurs rapports, il en est d'autres et quelquefois d'importance majeure dont l'expression se trouve omise. Supposez maintenant qu'au lieu de tenir compte des redoublements, des répétitions, on se laisse entraîner à n'en point faire usage, un nouvel incon- vénient se présente alors, et le moindre consiste peut-être dans la grande difficulté où l'on se trouve de savoir quel est le type , -'18 hevdk zoologiquk (Février 1847.) soit de,famille, soit de genre, que l'on commencera par rapprocher de ceux qui sont déjà classés. Il est évident que dès lors l'arbi- traire seul est encore le guide le plus convenable et le plus sûr, niais il faut convenir aussi que c'est le moins rationnel. Mais , de quelque façon que l'on procède dans la solution de ce second problème, on se trouvera toujours dans la nécessité de sacrifier quelques-uns des rapports existants, par le motif bien simple que les redoublements , les répétitions pouvant être variés , l'expres- sion qui doit en être faite ne peut être multiple et doit être unique et spécialisée. Je voudrais bien pouvoir me dispenser de citer un exemple : mais les détails de cette citation, qui me semble absolument né- cessaire, me semblent propres à mieux faire sentir les complica- tions que peuvent présenter les classifications et les moyens à l'aide desquels on peut essayer d'opérer la solution de tels pro- blêmes. Soit l'ordre entier des Marsupiaux ; comparons-le à celui des Monodelphes et mettons., en outre, de côté les Mammifères bipèdes, tels que les Cétacés. On sait que les Mammifères mono- delphes se composent des Primates, des Chéiroptères, des Car- nivores , des Insectivores , des Rongeurs , des Pachydermes , Ru- minants et Édentés. Or, les Marsupiaux si semblables entre eux par le mode de composition de leur bassin, par la structure de leur encéphale, etc., les Marsupiaux reproduisent certaines des formes offertes par les Mammifères monodelphes : les reproduc- tions sont surtout saillantes dans le système d'alimentation si fréquemment employé et, il faut le dire, avec un grand succès, dans la classe des Mammifères, pour les divisions en ordres, en familles et en genres qui s'y trouvent présentement établies. Ainsi, il existe des Marsupiaux qui sont Carnivores, d'autres qui sont Insectivores ; le Phascolome est un vrai rongeur; les Mono- trêmes enfin, dans cette seconde série, représentent les Édentés. La forme générale elle-même si fixe, si spécialisée dans les êtres, rapproche les divers types des animaux à bourse de leurs congé- nères monodelphes. Le Dasyure macroure fut d'abord décrit par Shaw comme une espèce du genre Vixterra, de Linné, et l'Échidné épineux, placé par le même zoologiste dans le genre fourmilier, reçut de lui le nom de Myrmecophaga aculeata. Celui qui voit le Thylacinede Harris croit voir unchien, et personne ne contes- Wa qu'il y ait une grande ressemblance extérieure entre le Phas- TRAVAUX INÉDITS. 39 colome et les espèces du genre Arctomys. Ces ressemblances de forme générale se produisent quelquefois entre des animaux des deux séries, qui ne concordent certes pas d'une manière absolue, lorsqu'on prend pour base de comparaison le système dentaire qui constitue le caractère indicateur des modifications diverses du tube digestif. Les Pétauristes , les Acrobates , les Pétrogales et les Hypsiprymnes ne sont que des semi -rongeurs , et, cepen- dant, par les dispositions générales de leur système locomoteur, ils rappellent les Ptéromys, les Sciuroptères et les Hélamys, de l'ordre des Rongeurs. Présentement, comment classer ces Mammifères à formes si combinées ? Il n'y a que deux moyens à employer pour les dis- poser de façon à las placer en série continue. Ces deux moyens , nous les avons indiqués plus haut. Nous pouvons: 1° Prendre pour base initiale de rapprochement le système or- ganique dont les dispositions diverses se trouvent reproduites dans les animaux qu'il s'agit de classer, ne voir en eux que des Carnivores, des Insectivores, des Semi-Rongeurs, des Rongeurs, des Édentés ; 2° Prendre, au contraire, pour base initiale de rapprochement les grands traits de ressemblance qu'ils présentent réciproque- ment, et pour base secondaire , pour Critérium de nouvelles di- visions, les modifications offertes par le système d'alimenta- tion. En partant du premier point de vue, nous sommes conduits à scinder la classe des Marsupiaux, comme l'avait fait M. Frédéric Cuvier. Les Insectivores , les Carnivores, les Rongeurs, les Éden- tés iront rejoindre leurs congénères monodelphes ; mais il faut convenir qu'il devient alors assez difficile de placer d'une ma- nière heureuse les Phalangers , les Pétauristes , le Koala et les Kanguroos. En second lieu , les Monotrèmes , par suite de la structure de leurs organes génitaux , ne sont-ils pas un peu forcément rap- prochés des Fourmiliers , des Tamanoirs , des Pangolins , des Tatous et des Oryctéropes (1)? Les rapports de ces mêmes êtres avec les oiseaux d'une part , avec les reptiles d'autre part, sont- (l) En mettant, bien entendu, les Paresieux près des Primates, car si on les laisse parmi les Édentés , la difficulté ne fait que s'accroître. 40 revue zooLOGrQDE. (Février 1847.) ils suffisamment exprimés? Il est évident, enfin, qu'en frac- tionnant les divers types, en les éparpillant , en mettant ici les Carnivores, là les Rongeurs, etc., on ne tient nul compte du grand ensemble de ressemblance que présentent entre eux tous les Marsupiaux. C'est donc tout un ordre de rapports qu'on né- glige , qu'on laisse dans l'ombre , et dont on ne peut cependant s'empêcher de tenir compte. Dans le sens le plus strict de l'ex- pression , une telle classification est vraiment une classification artificielle, et elle l'est d'autant plus qu'elle délaisse une base large et étendue d'analogies pour des considérations de détails. Autant vaudrait mettre ensemble tous les mammifères aqua- tiques, sans faire attention qu'il existe parmi eux des types de Carnassiers , d'Insectivores, de Rongeurs. , Présentement, si , au lieu de fractionner la série des animaux Didelphes, nous' l'admettons, soit comme ordre, soit comme sous-classe, en divisant les êtres qui en font partie en Carni- vores , Insectivores , semi-Rongeurs , Rongeurs , Édentés , nous serons de nouveau dans l'embarras pour établir la continuité uni-linéaire des rapports. Ici , en effet , le difficile est de savoir par lesquels de ces divers types nous commencerons et par les- quels nous finirons, par suite de la nécessité où nous nous trou- vons d'établir un ordre logique et raisonné. Cette difficulté est inévitable, soit qu'on finisse la série des mammifères par les Marsupiaux , comme le propose M. de Blainville , qui , par cela même , fractionne l'ordre des Cétacés , qui , dans l'ordre sériai qu'il désirait établir, le mettait dans l'impossibilité de passer sans obstacle des Mammifères aux Oiseaux ; soit qu'à l'exemple de M. Cuvier, on intercale les animaux à bourse entre les Car- nassiers et les Rongeurs , bien entendu cependant que les Mono- trèmes n'en font plus partie. Dans la première de ces deux combinaisons , il est évident qu'on ne peut commencer la seconde sous-classe par les Mono- trèmes ; on ne peut pas non plus la commencer par les semi- Rongeurs (Phalanger, Couscous, Acrobate, Pétauriste, Koala, Hypsyprymne, Pétrogale, Kanguroo), véritables types de tran- sition, et qui , par cela même , doivent toujours être intercalés entre les êtres qu'ils semblent destinés à unir. Nous n'avons plus alors à choisir qu'entre les Carnivores, les Insectivores et les Rongeurs. Prenons les Carnivores : mais alors , non-seulement TRAVAUX INÉDITS. 41 ils se trouvent séparés de leurs congénères Monodelphes par les Rongeurs, les Ruminants, les Pachydermes, les Édentés, ils s'intercalent encore entre les Insectivores et les Rongeurs des deux sous-classes qui devraient être plus rapprochés. Les mêmes observations peuvent être faites, que Ton mette en tête de la seconde série , soit les Marsupiaux insectivores, soit les Marsu- piaux rongeurs. On rapproche bien , en agissant ainsi , du moins autant que cela peut se faire , des types qui se ressemblent ; mais par contre et comme par compensation , on se trouve dans la nécessité d'éloigner les uns des autres certains qui devraient être rapprochés. Au mode de classification qui consiste à com- mencer par le Phascolome, il est même attaché un inconvénient de plus, car il établit la dégradation des types en sens inverse, et d'après des principes totalement opposés à ceux qui déter- minent le classement dans la série supérieure. Dans cette der- nière, en effet, on met les Rongeurs au-dessous des Carni- vores et des Insectivores ; dans la seconde série , au contraire , en supposant que l'on mette en tête les Rongeurs , c'est un ré- sultat inverse que l'on obtient , car on regarde ceux-ci comme étant les moins dégradés. Évidemment, deux modes de procé- der aussi antipathiques sont inconciliables : un résultat qui se trouverait entaché d'erreur dans la première série , si on voulait l'employer, ne peut être l'expression de la vérité dans la seconde. Dans le système de M. Cuvier, des inconvénients d'une autre nature se manifestent. Il est bien vrai que l'on passe presque sans effort et sans difficulté aucune des Carnassiers aux Ron- geurs, et la série semble alors admirablement liée. Les liens d'union seraient encore plus naturels si, à l'exemple de M. de Dlainville , commençant la classe des Carnassiers par le genre Phoca, on la finissait par le grand genre Canis, le Thy- lacine se plaçant en tête des Marsupiaux et le Phascolome à la fin. Mais dans ce mode de classification , on se trouve obligé de tenir à distance les Insectivores des deux séries ; si au con- traire on commence par les Didelphes, Micouré, Hémiure, Chi- ronecte, ce sont alors les Carnivores qui se trouvent trop séparés. En second lieu, en intercalant tous les Marsupiaux entre les Carnivores et les Rongeurs , on éloigne trop ceux-ci des Insecti 42 revue zooLOGiyuE. {Février 1847.) vores, M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire fils ayant dé- montré en effet qu'avec des particularités totalement caractéris- tiques du système dentaire , les Rongeurs répètent toutes les formes générales des Insectivores : c'est presque le contraire de ce qui a lieu chez les Marsupiaux. Disons enfin , pour terminer cette esquisse de revue analytique , qu'en plaçant les Marsu- piaux entre les Carnassiers et les Rongeurs, on se trouve mal- heureusement obligé de placer les Monotrèmes avec les Éden- tés ; or, peut-on vraiment les séparer des Marsupiaux proprement dits? Telles sont les diverses combinaisons que l'on peut essayer pour classer en série continue les Monodelphes d'une part et les Marsupiaux d'autre part. Or, il est évident qu'aucune de ces combinaisons ne satisfait aux exigences d'une classification na- turelle , lesquelles consistent principalement dans l'expression la plus étendue possible des rapports variés et fréquemment multiples que présentent entre eux les êtres créés. Il est évi- dent , d'un autre côté , que le plus grand obstacle à l'établisse- ment d'une série continue se trouve en entier dans l'existence des redoublements , des reproductions que présentent les di- vers types de la série en question. De là la nécessité d'établir , pour les Monodelphes et les Didelphes , une double série dont les termes , horizontalement placés les uns vis-à-vis des autres , offrent des deux côtés les caractères répétés, tandis que les types verticalement placés offrent , dans les deux séries , un sys- tème uniforme de dégradation. La base de distinction se trouve prise sur les différences offertes par la structure comparée du bassin, et l'on arrive ainsi à former succinctement le tableau suivant de classification. MAMMIFÈRES. SANS OS MARSUPIAUX. Primates. Chéiroptères. Carnivores. insectivores. Rongeurs. Pachydermes. Ruminants. Edentés, AVBC. OS MARSUPIAUX. Carnivores (genres Thylacine, Dasyure, etc.). Insectivores (genr.Didelphe.Chironecte, etc.). Semi-rongeurs ( genres Phalanger , Cous- cous, etc.). Rongeurs (genre Phascolome). Edentés (genres Ornithorhynque , Échidné). On conçoit que c'est un peu à regret que nous sommes entrés TRAVAUX INÉDITS. 43 dans les détails que nous venons d'esquisser, relativement aux classifications en séries parallèles. Mais, une difficulté se présen- tant en anthropologie, nous avons dû chercher avoir comment un obstacle semblable avait été surmonté en mammalogie. Car il est évident que des deux côtés le problème à résoudre est le suivant : comment exprimer dans une classification les redou- blements d'organes présentés par les êtres créés? Nous venons d'exposer les résultats obtenus dans la classe la plus voisine de l'homme , celle des mammifères ; voyons maintenant en anthro- pologie. En anthropologie , comme en mammalogie , en effet , nous trouvons que sous le point de vue de la forme générale du crâne, les types de l'ancien inonde sont, non pas en totalité, mais en partie , reproduits par ceux du nouveau. Dès lors la question que nous avons posée au commencement de cet essai se présente de nouveau à résoudre. Les termes du problème sont les mêmes : il s'agit de savoir si un organe redoublé, si le crâne peut servir de base, de point de départ à une classification an- thropologique, si les analogies générales fournies par l'ensemble de l'organisation, par d'autres circonstances, telles que l'habi- tat , la coloration de la peau , etc., doivent être totalement dé- laissées. Il est bien entendu qu'ici nous mettons totalement de côté les inductions à déduire des configurations diverses des os de la face, nous ne nous occupons encore ni de prognatisme, ni d'orthognatisme. Il s'agit de savoir si nous pouvons établir une série unilinéaire , une série continue depuis le type cauca- sique jusqu'au type nègre , en nous guidant uniquement et pri- mitivement d'après la forme générale du crâne et en intercalant dans cette série les types de la race américaine ; ces derniers sont surtout présentement en cause. Pour résoudre ce problème , le plus simple, le plus expéditif est incontestablement d'en venir à l'application. Essayons d'abord de voir comment il sera possible de nous diriger dans les di- verses combinaisons qui peuvent être tentées. Et d'abord, prenons l'organe redoublé, prenons le crâne. Dans le nouveau continent, les populations toltèques, péru- viennes, l'ont arrondi; dans d'autres dont nous avons plus haut énoncé les noms , il est plus allongé. 11 est évident que pour les rapprocher de leurs congénères , de leurs analogues de 44 revok zoologiqdb. {Février 1847.) l'ancien continent, la première combinaison à essayer est de mettre les Toltèques et Péruviens avec les Mongols et les Malais, et les autres avec le type européen. En mettant les nègres à la fin de la série continue que nous essayons d'établir, nous avons alors , 1° Européens à crâne allongé, 2° Américains à crâne al- longé , 3° Mongols , 4° Toltèques , 5° Nègres. Cette combinaison n'a qu'un inconvénient , c'est d'isoler deux types dont la res- semblance générale fait presque le désespoir des ethnologistes. Nous intercalons en effet toute la race mongole entre les frac- tions de la famille américaine : or, il n'est personne qui ne sache que , sous le point de vue des formes générales, des carac- tères extérieurs et de ceux fournis par l'examen de la linguis- tique, la race américaine est frappante par son uniformité. En appliquant d'une manière rigoureuse les indications fournies par un caractère de redoublement , nous brisons donc dès les premiers pas un ensemble de rapports dont il faut, au contraire, tenir compte en premier lieu : nous voulons parler des rapports généraux. Présentement , nous pouvons essayer de placer les Mongols à la fia de la série des types américains et avoir le mode de rap- ports suivants : 1° Européens à crâne allongé, 2° Américains à crâne allongé , 3° Américains à crâne rond, 4° Mongols , 5° Nè- gres. Ici malheureusement subsiste encore un autre inconvé- nient qui ne le cède sûrement pas en importance à celui que nous avons signalé : nous éloignons beaucoup trop les Mongols de la race européenne , car l'on sait que les populations du Nord Est de l'Europe ne peuvent pas en être séparées , et que leur res- semblance est extrême avec le type asiatique. Nous avons sup- posé en outre qu'il n'existait point d'Européens à crâne arrondi : or il en existe. Ces types-là ne peuvent raisonnablement se lo- caliser dans les deux combinaisons que nous venons de tenter : dans la première, en effet, nous intercalons les Américains à crâne allongé entre eux et leurs analogues de notre continent ; dans la seconde , nous nous trouvons forcés de les mettre entre deux types , l'un de l'ancien et l'autre du nouveau continent , qui se trouvent analogues par la configuration de leur tête os- seuse. Dans les deux cas, c'est toujours imparfaitement que nous exprimons des rapports réciproques : dans les deux cas, il en est toujours d'autres et d'aussi importants dont nous sommes TRAVAUX INEDITS. 45 forcés, pour suivre fidèlement le principe qui nous guide, dont nous sommes forcés de négliger totalement l'expression. En prenant la forme du crâne pour base initiale de la classi- fication des races, nous sommes forcément conduits à commettre les mêmes inexactitudes commises par les mammalogistes, lors- que pour la division des singes ils firent une application rigou- reuse du principe de dégradation de l'angle facial. La base sur laquelle ils s'appuyèrent était certes une conception vraiment empreinte de progrès, et cependant nos deux grands maîtres en zoologie et en anatomie comparée, Cuvier et Geoffroy Saint- Hilaire , élevèrent un édifice qu'ils devaient plus tard détruire eux-mêmes de leurs propres mains. L'obstacle à la perpétuité de leur œuvre se trouva, d'une part, dans les rapports d'ensemble, de famille, d'existence de certains caractères qui existent entre les singes américains et ceux de l'ancien continent, et, d'autre part, dans la reproduction par les premiers de redoublements qui les rendent plus ou moins parallèles aux seconds. Dès lors la classification de la grande famille des singes dut, de toute nécessité, pour être la plus, exacte possible, satisfaire à deux conditions : en premier lieu , ne pas séparer les uns des autres, laisser ensemble , par conséquent , les singes de l'ancien continent d'abord , les singes américains ensuite; en second lieu, exprimer, en se servant alors des divers degrés d'étendue de l'angle facial comme base secondaire de division , exprimer les redoublements, les parallélismes offerts par les deux grandes sections de ces anthropomorphes. Echappez un instant à l'obser- vation de ces dernières conditions, et vous tombez dans les incon- séquences sans nombre que nous avons exposées en esquissant les difficultés de la classification des marsupiaux. Une fois, en effet, la série des singes de l'ancien monde commencée]par le genre Troglodyte et terminée par le genre Cynocéphale , par quel type générique commencerez-vous la série des singes du nou- veau continent? par les Hurleurs? Mais alors vous éloignez les Saïmiris et autres singes qui, par la conformation de leur boîte crânienne, se rapprochent plus de l'homme que les Cynocé- phales eux-mêmes, et en outre, vous suivez pour cette seconde série une marche inverse de celle que vous avez suivie pour la première. Dans cette dernière, en effet , vous avez commencé par les singes les plus heureusement doués par leur angle facial, 46 RfcvoÉ zoologiqtje. [Février 1817.) et fini par ceux qui se trouvent dans des conditions opposées. Dans la seconde, c'est le contraire que vous faites, vous com- mencez par le genre dont les mâchoires sont le plus proémi- nentes, et vous finissez par celui dont les mâchoires le sont le moins. Si vous prenez une marche inverse, rapprochant le Saï- miri du Cynocéphale, vous mettez à côté l'un de l'autre deux types totalement antipathiques, sous le point de vue du principe que vous appliquez, et ensuite vous en éloignez d'autres qui s'en rapprochent davantage, les Hurleurs, par exemple. Force vous est alors d'édifier votre seconde série de singes de manière à les disposer parallèlement à ceux de l'ancien, en exprimant cette double dégradation d'après des principes analogues , ainsi que l'a fait, avec tant d'exactitude et de vérité, M. le professeur Geof- froy Saint-Hilaire fils. L'exemple mammalogique que nous venons de présenter nous servira plus tard , mais dans un autre sens, pour donner un peu plus de solidité à l'essai de classification , malheureusement très- imparfait, que nous proposerons. Qu'on nous permette, en atten- dant , de faire observer un point de contact entre les singes américains et les races américaines , comparés aux Pithéciens et aux races de l'ancien continent. C'est que , de même que dans les singes du nouveau continent comparés à ceux de l'ancien , on ne trouve point de types aussi dégradés dans les premiers que dans les seconds, de même dans les races américaines on n'observe point de dégradation de l'angle facial comparable à celle que nous présentent certaines races nègres. Les Cynocéphales et Man- drills n'ont point d'analogues dans les Cébiens, et de même, dans la îace américaine, le type nègre nous semble privé de repré- sentant. Ce sont ces analogies qui nous portent à penser que la race américaine doit être franchement isolée et séparée de tous les autres types de la grande famille humaine , en prenant pour bases ses formes crâniennes. Les diverses branches qui la com- posent ne nous semblent pas pouvoir être séparées et les nations qui la forment doivent former une série unique composée de termes correspondant à ceux de l'ancien continent doués de formes céphaliques analogues. La caractéristique différentielle de cette seconde série serait prise : 1° dans l'habitat, sur lequel dés renseignements erronés ne sont pas à redouter ; 2° dans la ♦ TRAVAUX. INÉDITS. 47 coloration différente du système cutané et de ses dépendances ; 3° dans les autres caractères si vaguement exposés par les voya- geurs et qui , il faut l'espérer, finiront par être plus nettement déterminés ; 4° dans les indications fournies par les caractères de leur linguistique. Quelquesobservateurs trouveront peut-être que la diagnose diffé- rentielle sur laquelle nous essayons de séparer la race américaine est basée sur des attributs bien minimes, nous ajouterons même, bien peu anatomiques. Mais à cela nous répondrons que, en mammalogie, la séparation des singes américains d'avec ceux de l'ancien continent a été établie sur des caractères qui, anato- miquement parlant, ont cetainement bien peu de valeur. L'ab- sence des abajoues, celle des callosités ne sont pas de na- ture, ce nous semble, à exercer une grande influence sur le reste de l'organisation. Ce ne sont même que des caractères né- gatifs. Or, malgré ces défauts, il n'est pas de zoologiste qui ne soit prêt à convenir que cette première base de division de la famille des singes a produit une œuvre admirable de vérité et d'exactitude. Présentement , ces analogies de formes crâniennes se retrou- veront-elles dans les autres races européennes , asiatiques, afri- caines, océaniques? Nous n'en doutons pas le moins du monde, et pour convaincre tous ceux qui pourraient n'être point dis- posés à partager nos croyances, il nous suffira de leur conseiller de jeter les yeux sur le tableau de classification dressé par M. Retzius dans le travail dont nous avons dit quelques mots au commencement de cette esquisse. Dans ce tableau, M. Retzius divise les races en deux grandes sections : la première composée de celles qui ont le crâne allongé [Dolichocéphales) ; la seconde de celles qui ont le crâne court (Brachycéphales). Or, dans la première section se trouvent des Européens , des Américaine , des types des continents africain et australasien : le continent asiatique seul n'y fournit aucun de ses habitants. C'est le con- traire pour la seconde section : l'Europe y est représentée par les Finnois et les Lapons; l'Océanie par les Papous et les Malais : le type africain est seul absent. Dans chacune de ces sections, enfin, on trouve des Orthognathes et des Prognathes. De sorte que, si nous voulions établir les parallélismes, d'après ce travail, en acceptant le résultat brut qui s'y trouve énoncé, nous fornle-. 48 revob 7.QOLOGIQVE. '{Février 1847.' rions le tableau suivant dans lequel les concordances des formes générales du crâne seraient établies. Ortho- guathes. Pro- gnathes. PREMIÈRE SECTION. DOLICHOCÉPHALES. R. d'Europe. R. d'Amérique. R. d'Afrique. Gaulois Celtes. Bretons. Scots. Germains. * Scandinaves. Groënlandais. i Caraïbes. | Botocudes. I Nègres. R. de l'Océanie { Nouveaux Hol { landais. DEUXIÈME SECTION. IiRACHYCÉPHALF.S. R. d'Europe. R. d'Asie. R. d'Asie. R. d'Amérique. ! Finnois. Lapons. ( Turcs. I Afghans. ( Persans. / Tartares, Kalmoucks,! \ gols. | Incas , Charruas. R. de l'Océanie. | Malais , Papous. En établissant ce tableau , notre but n'est certainement pas d'en recommander le résultat comme absolument vrai : nous avons voulu seulement montrer le fait général de la concordance des formes crâniennes dans des types appartenant à des régions variées du globe. Des comparaisons plus suivies feront dispa- raître les lacunes qui y existent , en même temps qu'elles donneront une valeur plus scientifique à l'ébauche que nous venons de tracer. Notre but a été seulement d'établir : 1° Qu'en prenant pour base initiale de division la forme générale du crânfe , il est impossible de placer en série continue les types de la race américaine avec les types de l'ancien con- tinent ; 2° Que les formes crâniennes de races de l'ancien continent étant reproduites par celles du nouveau, on se trouve forcé pour exprimer cet ensemble de rapports , d'établir une classification composée de deux séries parallèles, chaque série présentant, l'une vis-à-vis de l'autre, les formes crâniennes correspondantes. C'est pour compléter cette esquisse que nous avons donné quelques- uns des motifs qui nous portent à penser que ces mêmes conclu- sions sont de nature à pouvoir être appliquées aux races de l'an- cien continent et à celles de l'Océanie. Ces vues de parallélisme si neuves encore et déjà si fécondes exerceront, au reste , une grande influence sur la solution du problème relatif à la variabilité des types. S'il est prouvé , en t effet, que les formes crâniennes des types les plus dégradés TRAVAUX INÉDITS. 49 sont quelquefois reproduites par des types plus élevés dans l'échelle anthropologique, il est impossible de ne pas voir que les seules variations à expliquer sont alors offertes par le système cutané et ses dépendances. Or, ces variations sont de celles dont l'action du climat peut nous rendre raison : elle est impuissante à le faire, lorsqu'il s'agit du crâne , surtout lorsqu'on est partisan de la«doctrine de l'immutabilité des formes dans les espèces animales. Voyage en Abyssinie , de M. Théophile Lefebvre. — Insectes , par M. Guérin Méneville. Parmi les résultats intéressants que les sciences doivent aux recherches de M. Th. Lefebvre et de ses compagnons de voyage, pendant un séjour de plusieurs années en Abyssin ie , les In- sectes forment une série assez nombreuse, dans laquelle beau- coup d'objets sont nouveaux. Chargé par cet intrépide et savant voyageur de la publication de cette partie de ses récoltes, nous avons dû comparer ces Insectes à ceux que MM. Ferret et Gali- nier ont rapportés du même pays , et qu'ils vont publier dans la relation de leur voyage , afin de ne pas faire de double emploi dans ces deux ouvrages , imprimés presque simultanément. Nous ne considérons donc comme nouveaux que les Insectes qui ne figurent pas dans la collection de MM. Ferret et Galinier, car ceux-ci ont été décrits par M. Reiche , qui a bien voulu nous confier son manuscrit ; mais comme la faune entomologique de ce riche pays est loin d'être connue par les résultats de ces deux voyages , il se trouve que beaucoup des espèces rapportées par M. T. Lefebvre sont différentes de celles du voyage des deux officiers d'état-major que nous avons cités. En attendant que le volume dans lequel notre travail sera inséré soit livré au public, nous croyons utile de donner les phrases diagnostiques des es- pèces nouvelles qu'il renferme, en les extrayant , à mesure de leur impression, des descriptions plus étendues et accompagnées de figures qui sont actuellement sous presse. Cicindela Petitii. — C. supra viridis, elytris vitta média flava intus bidentata nigro marginata (in mare maculis duabus trian- gularibus et lineola postica); corpore infra pedibusque violaceo cupreo nitentibus albo pilosis , tibiis et articulis tarsorum basi subtestaceis. — L. 0,012 à 0,0145 ; 1. 0,0045 à 0,0055.' Tome X. Année 1847. 4 50 kevdk zoologiqde. (Février 1847.) Cette curieuse espèce appartient à la cinquième division de M. Dejean (species I , p. 39), qui ne renferme que des Cicindèles africaines et asiatiques. Cicindela Ruppelii.— C. subcylindrica, supra obscure aenea, oculis magnis. Elytris viridi rubro cupreis, nitidis, crebre-punc- tatis , postice subsinuatis apice uni-spinosis, lata vitta marginali nivea , antice recta , in medio intus dentata et postice sinuata. — L. 0,016; 1.0,005. Anthia striato-punctata. — A. atra ; elytris laevibus, striato punctatis; thorace maculis duabus elytrorumque rnarginibus albo tomentosis. — L. 0,038 ; 1. 0,013. Anthia Lefebvrei. — A. atra; thorace cordato, lateribus albo tomentoso ; elytris costatis margine albo tomentoso. — L. 0,030; 1.0,011. Genre Crasodactylus (Harpaliens). — A la suite des caractères détaillés de ce nouveau genre et de l'exposé des raisons qui nous ont engagé à l'établir, nous donnons un petit tableau destiné à montrer comment on peut l'introduire parmi les genres déjà connus qui ont le plus d'affinités avec lui. Ce tableau suffira pour donner une idée des principaux caractères qui le distin- guent. Premier article des tarses antérieurs des mâles aussi grand que les suivants. — Genres Platymetopus , Gynandropus, Sele- nophorus. Premier article des tarses antérieurs des mâles plus petit. a. Premier article des tarses intermédiaires plus petit ou plus étroit que les suivants. — Genre Anisodactylus. b. Premier article des tarses intermédiaires aussi grand ou aussi large que les suivants. — Genre Crasodactylus. Crasodactylus punctatus. — C. oblongus , niger, nitidus ; ca- pite puuctato. Thorace quadrato , subtransverso , punctato. Ely- tris profunde striatis , interstitiis fortiter punctatis , punctis in lineis duabus dispositis. — L. 0,010 ; 1. 0,004. Hypolithus harpaloides. — H. nigro-piceus ; capite thorace- que obsoletissime punctulatis. Thorace brevi , transverso , sub- quadrato , postice utrinque obsolète impresso , punctato , angu- lis anticis et posticis rotundatis , margine laterali testaceo. Ely- tris strato punctatis, obsolète punctatis. Antennis basi pedi- busque flavo testaceis. — L. 0,0085 ; 1. 0,003. TRAVAUX INÉDITS. 51 Anchomenus fuscicornis. — A. niger; antennis fuscis basi pallidis; thorace angustato, subcordato ; elytris elongatis . sub- parallelis , subtiliter striatis ; pedibus obscure flavo rufescenti- bus, femoribus dilutioribus. — L. 0,008 ; I. 0,003. Il ressemble, au premier coup d'oeil , aux Anchomenus livens et albipes de Gyllenhall (Memnonius et Pallipes) . mais il est moins luisant. 11 se distingue du premier par l'absence des pe- tites taches fauves sur la tête , parce que ses élytres n'ont pas les trois points enfoncés signalés dans les descriptions de Gyllenhall et Dejean , et parce que les intervalles entre les stries sont tout à fait planes , tandis qu'ils sont un peu convexes et bien plus lui- sants dans le Livens. On ne pourra le confondre avec VAlbipes, parce que celui-ci a le bord postérieur du corselet fortement ponctué , et que les intervalles des stries de ses élytres sont un peu convexes comme dans le Livens. Hydaticus Galla. — H. ovalis , vix ellipticus , depressiuscu- lus ; capite testacep vertice nigro ; thorace testaceo , in medio transversim nigro maculato ; elytris testaceis , maculis minimis rotundatis, versus médium plus minusve confluentibus. Cor- pore subtus nigro ferrugineo , pedibus ferrugineis. — L. 0,01 1 ; 1.0,006. Copelalus Erichsonii. — C. obscure fulvus. Vertice, thorace elytrisque atris ; lateribus thoracis , striga basi et linea angusta prope marginem elytrorum fui vis , his cingulo decem striatis. — L. 0,006; 1.0,003. Acmœodera grandis. — Viridi nitens , clypeo , ore antennis- que nigris ; thorace lato , profunde punctato , in medio profunde canaliculato, lateribus impresso; elytris convexis., profunde ex- cavato striatis; corpore infra pedibusque nigris. — L. 0,018; 1. 0,006. Cette belle espèce est très-voisine des Acmœodera gibbosa Fab. et polita Klug (Symb. phyl. Bupr., n° 7, pi. 1, f. 7), mais elle est beaucoup plus grande ; le sillon longitudinal de son corselet est beaucoup plus profond , et son chaperon est bien moins fortement échancré en avant. Elle doit être placée en tête du groupe dont MM. Gory et Delaporte ont formé la troisième division du genre Acmœodera. Chrysobothris pantochlora. — Viridis; crebre punctata; Ihorace transverso , lateribus subsinuato, scntello nigro. Cor- 52 revue zoologique. (Février 1847.) pore subtus pedibusque viridi auratis , antennis tarsisque cu- preis. — L. 0,012; 1 0,005. Tetralobus subsulcatus. — Castaneo-niger, flavo-grisea pu- bescentia tectus ; capite antice angulato , in medio elevato , sub- tus fortiter punctato ; thorace subdepresso , angulis posticis acu- tis, deflectentibus , postice incurvis; elytris thorace quadruplo longioribus, leviter sulcatis ( fœm. ).— L. 0,060; 1. 0,020. Tetratobus Hopei. — Castaneo-niger flavo-grisea pubescentia tectus. Capite antice rotundato , in medio non elevato, subtus laevissime punclato. Thorace subdepresso , foveolis paucissime impressis , angulis posticis acutis , deflectentibus, postice incur- vis. Elytris thorace fere quadruplo longioribus leviter subsulca- tis (fœm.). — L. 0,047; 1. 0,017. Tetralobus rotundifrons. — Niger , flavo-grisea pubescentia leviter tectus, capite antice rotundato , rugoso punctato, subtus fortiter punctato. Thorace gibboso , angulis posticis acutis, de- flectentibus, postice incurvis. Elytris thorace triplo longioribus simplicibus. — L. 0,038 ; 1. 0,013. Cardiophorus acuminatus. — Elongatus, fusco-castaneus , albido-pubescens, thorace obscure fusco ; antennis fulvig, arti- culis prioribus supra fuscis. Pedibusfuscis femoribusbasi trochan- teribusquefulvis. Elytris striato punctatis. — L. 0,014 ; 1. 0,003. Cardiophorus variabilis. — C. niger, nitidus, subtiliter gri- seo-pubescens ; elytris fasciis duabus latis, in sutura interrup- tis, interdum thorace tibiisque fulvis. — L. 0,0075; 1. 0,002. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Dictionnaire universel d'histoire naturelle , etc. , dirigé par M. Ch. d'Orbigny (livr. 93 à 98, in-8°, figures color.). Cet ouvrage continue de paraître avec régularité et rapidité, et ses planches sont toujours très-jolies. Quoique les justes pro- portions ne soient pas toujours gardées dans l'étendue des arti- cles, quoique les principes généraux de la science ne soient pas d'une grande uniformité parmi les savants rédacteurs des divers articles d'ensemble , le Dictionnaire universel n'en sera pas moins très -utile , grâce au soin que l'on a eu de donner SOCIÉTÉS SAVANTES. 53 l'étymologie de tous les mots qui y figurent , ce qui n'avait pas encore été fait dans des ouvragés semblables. Dans les planches de la 97e livraison , nous trouvons deux erreurs qu'il nous semble utile de signaler. Ainsi , à la planche 9 des mollusques , on a figuré sous le nom de Terebratula lenti- cularis Desh. la Terebratula sanguinea de Leach. zool. miscel., t. 1, pi. 33, comme nous l'avons fait connaître dans le texte de l'Iconographie du Règne Animal, moll. p. 55. A la planche 9 des Lépidoptères , on rapporte au genre Syntomis une espèce du genre Glaucopis de Fabricius. (G. M.) III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. — Séance du 1er février 1847. — Plusieurs membres entre- tiennent l'Académie des effets de l'éther. Un intérêt grand et lé- gitime s'attache à cette question, dont il appartient à l'Académie de s'occuper très-sérieusement ; aussi le public a-t-il vu avec une grande satisfaction que les membres les plus éminents de cette illustre compagnie ont apporté le tribut de leurs lumières dans les discussions qui se sont élevées au sujet des diverses expé- riences faites par un grand nombre de praticiens et de savants physiologistes. L'étendue de notre Recueil ne nous permet pas de rapporter les excellentes choses qui ont été dites dans le sein de l'Académie, au sujet de l'introduction de l'air éthéré dans l'économie des êtres vivants; et , du reste , nos lecteurs ont déjà trouvé, dans tous les journaux quotidiens , l'analyse des principaux travaux des membres de l'Académie sur ce sujet important. Nous nous bornerons donc à citer les nobles et généreuses paroles qui ont été prononcées àcesujetpar M. Velpeau en terminantsa première communication. « De ce que j'ai vu jusqu'à présent, de l'examen sérieux des faits, il résulte que l'inhalation de l'éther va devenir lasource d'un nombre infini d'applications d'une fécondité tout à fait inat- tendue, une mine des plus riches, ou toutes les branches de la médecine ne tarderont pas à puisera pleines mains. Elle sera le point de départ de notions si variées , d'une valeur si grande , à quelque point de vue qu'on les envisage , qu'il m'a paru néces- 54 RKVue zoologique. {Février 1847.) saire d'en saisir, dès à présent, l'Académie des sciences, et que je me demande si l'auteur d'une. si remarquable découverte ne devrait pas être bientôt, lui-même, l'objet de quelque attention dans le sein des sociétés savantes. » Nous partageons les vues de M. Velpeau, et nous pensons qu'il serait honorable et juste que les corps savants donnassent un té- moignage éclatant de satisfaction à l'auteur de cette découverte. Nous avons applaudi aux honneurs mérités, aux faveurs dont on a comblé le savant qui a trouvé par la force du calcul et de la théorie, îa place qu'occupe une planète restée inaperçue jusqu'à lui ; mais nous pensons que des découvertes qui viennent améliorer le sort de l'humanité tout entière, méritent des honneurs et des faveurs semblables , et qu'il est au moins aussi beau de trouver une chose utile que de faire une découverte brillante. M. Bourgery lit un mémoire intitulé ; Recherches sur la structure intime de la masse musculaire et de la membrane tégumentaire de la langue dans Vhomme et les mammifères. On admet qu'il existe huit muscles pairs dans la langue ; M. Bourgery en a distingué un autre, qu'il appelle Y oblique la- téral , lequel forme une portion considérable de l'épaisseur des bords de la langue. L'auteur , avec une sincérité et une probité scientifique des plus honorables, dit que l'admission de ce muscle dans la science n'est qu'une réhabilitation, car il avait déjà été décrit et figuré parMalpighi. Pour se faire une idée précise de la langue , dans l'ensemble de son appareil musculaire , il faut se la figurer comme étant formée plus essentiellement de deux masses musculaires princi- pales. L'une, constituée par la gerbe épanouie des deux génio- glosses, est horizontale et oblique dans la portion pharyngienne de la langue , puis successivement verticale et oblique dans la portion buccale ; l'autre masse ou le muscle lingual longitudinal, est verticale en arrière et horizontale dans la bouche; de sorte que le lingual , écarté sous la langue pour laisser entrer le cône des génioglosses , s'entre-croise avec ces muscles , fibre à fibre , dans l'épaisseur de l'organe. Après avoir donné des détails du plus grand intérêt sur la manière dont ces muscles s'entre-croisent fibre à fibre pour former une trame commune, M. Bourgery fait connaître lastruc- Jure intime de la membrane tégumentaire de la langue dansr SOCIÉTÉS SAVANTES. 55 laquelle il a reconnu six couches distinctes, tandis qu'on n'en avait distingué que trois avant lui. Ce beau travail que nous re- grettons de ne pouvoir faire connaître que très imparfaitement, est accompagné de planches magnifiques. Il a été renvoyé à l'examen de MM. Magendie, Serres et Flourens. Séance du S février. — MM. Flourens et Serres lisent chacun des observations de physiologie expérimentale sur les effets de l'inhalation éthérée sur la moelle épinière et de l'éther liquide sur le tissu nerveux. MM. Roux, Magendie et Velpeau ont encore entretenu l'Académie des effets de l'éther et se sont livrés à une discussion fort animée , suite de celle de la séance précédente. M. Flourens présente une défense d'éléphant dans l'intérieur de laquelle s'est développe une exostose très -remarquable, pro- voquée par un projectile de fer qui a pénétré dans l'os maxillaire supérieur, d'où il est descendu pour glisser dans la cavité du cône dentaire. Ce fait, ajoute M. Flourens, est une nouvelle preuve de la con- formité dénature qui se trouve entre les os et les denjs. L'exos- tose de cette dent est une véritable exostose comme celle des os ; seulement elle est interne au lieu d'être externe , parce que , dans les os, l'organe producteur, \e périoste, est externe, et que, dans les dents , l'organe producteur , le bulbe gélatineux, est interne. M. Duméril rappelle que M. Duval, dentiste, a présenté , en 1811, à la société de la Faculté de médecine , cinq pièces ana- logues observées sur des dents d'éléphants dont une entre autres contenait une balle de fer et offrait une exostose qui faisait saillie dans le canal dentaire. M. Flourens fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de l'ouvrage qu'il vient de publier sous le titre de Théorie expéri- mentale de la formation des os. M. Pappenheim présente un Mémoire intitulé: Notice préli- minaire sur Vanatomie du Sarigue femelle (Didelphis virgi- niana) avec trois planches in-folio. M. Pappenheim a porté ses études sur le cerveau, l'œil et les organes génitaux. Il entre dans de grands détails sur l'organisa- tion de ces diverses parties, et surtout de la dernière, et son travail ne peut qu'être très-utile aux anatomistes qui y trouve- ront une espèce de monographie anatomique. 56 revoe zoologiqde. (Février 1847.) M. Gruby présente un tableau et les conclusions des expé- riences faites sur l'inspiration de l'éther chez les animaux. Il offre une ménagerie complète, souris, lapins, chiens, chats, gre- nouilles, etc., qui ont goûté de la vapeur éthérée et ont été eni- vrés en plus ou moins de temps. Séance du 15 février. — M. Serres lit une deuxième Note sur Vaction directe de Véther sur le tissu nerveux. Les belles re- cherches auxquelles cet anatomiste se livre , ont un but d'utilité réelle et sont, en même temps, importantes pour la science pure. M. Serres avait pensé qu'il serait peut-être possible d'uti- liser l'emploi de l'éther pour la guérison des névralgies ; mais avant d'employer l'éther sous forme liquide , avant de proposer de substituer à la section du nerf névralgie son éthérification, il a voulu s'assurer, par l'expérience sur les animaux, des effets directs de l'éther liquide sur le tissu nerveux. Séance du 22 février. — M. Flourens lit une Note relative aux effets de l'inhalation de Véther sur la moelle allongée des animaux. Il résulte des expériences du savant physiologiste, que la moelle épinière perd tout sentiment de mouvement , et , cependant, l'animal vit encore , parce que l'action de sa moelle allongée survit en lui à l'action de sa moelle épinière. En d'autres termes, quand on soumet un animal à l'action de l'éther , les centres nerveux perdent successivement leur force dans un ordre donné : les lobes cérébraux perdent d'abord leur force, c'est-à-dire l'intelligence; puis le cervelet perd la sienne, c'est-à-dire l'équilibration des mouvements de loco- motion ; puis la moelle épinière perd la sienne , c'est-à-dire le principe du sentiment et le principe du mouvement; enfin la moelle allongée survit seule dans son action , et c'est pourquoi l'animal survit ainsi. Avec la disparition de la sensibilité de la moelle allongée disparaît la vie. M. Gerdy adresse une note dans laquelle il résume les faits généraux qui résultent jusqu'aujourd'hui de l'ensemble des observations faites sur l'homme sain ou malade. M. Amussat communique les résultats d'expériences qu'il a faites sur les animaux. Ce savant et habile chirurgien rend compte ensuite de trois observations très-intéressantes qu'il a faites sur l'homme. MM. Prévost et Lebert adressent de nouvelles observations SOCIÉTÉS SAVANTES. 57 sur le développement du cœur chez le poulet. — Ce travail est renvoyé à l'examen d'une commission. M. Guérin-Méneville donne lecture de l'extrait suivant d'un Bapport à M. le ministre de l 'agriculture et du commerce, sur une mission agricole et scientifique ayant pour objet Vétude d'un insecte qui nuit gravement aux moissons, dans l'arron- dissement de Barbezieux , et la recherche des moyens de pré- server les céréales de ses attaques. Dans ce Rapport , l'auteur fait d'abord connaître au ministre les difficultés des recherches auxquelles il s'est livré, et le temps considérable qu'elles exigent , ce qui l'a empêché de présenter son travail plus tôt. C'est au zèle de l'honorable M Tesnière , député de l'arrondissement de Barbezieux, que l'on doit ce travail. Il a provoqué, dans le département de la Charente et à Paris, des recherches sur cet objet important, et, dans sa sollici- tude éclairée pour tout ce qui peut être utile au bien de l'ar- rondissement qu'il représente, et de l'agriculture en général, il a demandé à M. le ministre que des études sérieuses fussent faites sur cet Insecte dévastateur, qui menace d'étendre ses ra- vages dans plusieurs autres localités. En me confiant cette mission importante, poursuit Pauteur, sur la demande de l'honorable M. Tesnière , avec qui le savant doyen des zoologistes de l'Académie des Sciences avait bien voulu me mettre en relation, après m'a voir remis tous les documents qu'il possédait sur ce sujet, en m'envoyant dans le département de la Charente pour étudier l'histoire naturelle d'un nouvel ennemi des céréales, afin de chercher dans la connaissance de l'orga- nisation et des mœurs de cet Insecte, des moyens de préserver nos récoltes de ses attaques, M. le ministre de l'agriculture et du commerce a montré , encore une fois, combien il s'intéresse à l'agriculture de notre pays, et il a prouvé qu'il désire la faire profiter des connaissances acquises par les sciences physiques et naturelles, qui lui ont fait faire des progrès considérables et lui en promettent encore de plus grands. L'auteur donne ensuite une idée de ce que l'on savait , avant sa mission, sur cet Insecte et sur la maladie qu'il cause aux céréales. A cette occasion il rend pleine justice aux travaux et aux observations que l'on doit à M. le colonel Jure, prési- dent de la Société d'agriculture, arts et commerce du dé- 58 revde zoologique. (Février 1847.) partement de la Charente, et à M. Poineau, maire de Barbe- zieux, homme plein d'instruction et d'amour du bien. Arrivant enfin à l'histoire de l'Insecte, il donne des détails nombreux sur les miraculeuses circonstances de sa triple existence , afin que l'on puisse apprécier les moyens préservatifs qu'il a jugés les plus efficaces. Voici le résumé que l'auteur a donné de ce travail à la fin de son rapport. « Il existe autour de Barbezieux , dans un rayon de près d'une lieue , qui tend tous les jours à s'étendre, et probablement dans d'autres localités de la France, un petit Insecte nommé Aiguil- lonier dans le pays , qui donne aux froments une maladie dont on a longtemps subi les effets sans en connaître la cause. Quand le blé approche de sa maturité, tous les épis des pieds attaqués par l'Insecte tombent au moindre vent. Les tiges ainsi dépour- vues de leurs épis restent droites et apparentes parmi les épis mûrs et courbés par leur poids. On appelle ces tiges des aiguil- lons et ces blés sont dits aiguillonnés. La perte causée par cette maladie s'élève au sixième , au cinquième et quelquefois même au quart de la récolte. La maladie de l'aiguillon est produite par un insecte de l'ordre des Coléoptères , famille des Longicornes , classé dans le genre des Saperdes , et qui constitue un genre nouveau que je propose de nommer Calamobie (qui vit dans le chaume). Cet insecte ayant reçu primitivement le nom spécifique de Saperde grêle , devra , si on adopte mon sous-genre , être appelé Saperda (cala- mobius) gracilis. Le petit Longicorne en question paraît dans le courant de juin, quand les blés sont épiés et en fleur ; alors la femelle perce un petit trou dans la tige, près de l'épi, et y introduit un œuf. Comme elle a probablement plus de 200 œufs dans les ovaires , et qu'elle n'en dépose qu'un dans chaque tige , et seulement dans les plus belles , celles qui portent les plus grands épis, il en ré- sulte qu'une femelle peut infester plus de 200 tiges de blé et faire tomber autant d'épis. L'œuf, descendu ou tombé jusqu'au premier nœud du chaume, donne bientôt naissance à un petit ver ou larve , qui remonte dans le tuyau, jusque près de l'épi, ronge circulairement ce tuyau en dedans , ne laissant intacte que l'épiderme ; l'épi , ainsi isolé, ne reçoit plus les sucs nourriciers, reste vide de graine , se SOCIÉTÉS SAVANTES. 59 dessèche quand les blés approchent de leur maturité, et tombe au premier vent. Cette larve, après avoir affaibli ainsi l'intérieur du chaume, prés de l'épi , descend dans ce chaume, perce successivement ses nœuds et va se loger au bas de la tige , à une hauteur de 5 à 8 centimètres au-dessus du sol, afin d'y passer l'hiver blotiedans une poussière composée de détritus et de ses excréments. Elle est arrivée à tout son accroissemeut et placée dans ce gîte , quand le blé est mûr , à l'époque de la moisson. Au commencement du mois de juin de l'année suivante, elle se métamorphose eu nymphe ou chrysalide , et , peu de jours après, l'insecte parfait éclot, remonte dans le tube , se perce un trou avec ses mandibules ou dents , et sort pour recommencer le même cercle d'existence et les mêmes ravages dans nos céréales. La larve, connue des agriculteurs de Barbezieux sous le nom d'Aiguillonnier, peut supporter un froid très-vif sans périr ; elle peut aussi passer un ou deux ans dans la paille sans se méta- morphoser, quand cette paille n'est pas plantée en terre, mais elle finit par mourir faute d'humidité. Ainsi, quand on laisse le chaume sur la terre , les larves se conservent et subissent leurs métamorphoses l'année suivante, tandis que si on les enlève avec la paille , elles ne se métamorphosent pas et finissent même par périr de sécheresse. Ces habitudes des larves de se loger à 5 ou 8 centimètres au- dessus du sol , le besoin qu'elles ont de l'humidité de la terre pour vivre, indiquent suffisamment des procédés infaillibles de les détruire par des moyens simples, tout agriculturauxet faciles à pratiquer. En effet, il suffit de changer pour quelques années la manière de couper les blés , orges et avoines. Au lieu de les couper à 25 ou 30 centimètres du sol , comme on le fait à Bar- bezieux, et de laisser le chaume dans les champs pour fumer la terre, ce qui conserve les larves pour l'année suivante, il faut couper les céréales très-près de terre, afin d'enlever ces larves avec la paille, ou bien, couper comme à l'ordinaire , mais faire arracher les chaumes et les faire brûler sur place en une sorte d'écobuage, ce qui donnera un bon engrais et fera également périr les larves de cette eipèce et d'autres encore non moin.* nuisibles. 60 kevde zoologique. {Février 1847.) Mais comme il suffît de quelques propriétaires récalcitrants pour conserver les germes de la maladie, comme cela a eu lieu à Barbezieux, malgré un arrêté pris par M. Poineau dans un in- térêt public, et appuyé sur la loi du 24 août 1790, il est néces- saire que le gouvernement rappelle les termes de cette loi aux autorités des départements , en attendant qu'il ait fait préparer les éléments d'une nouvelle loi sur l'échenillage, assez générale pour embrasser toutes les questions de ce genre qui pourraient se présenter sous les différents climats de la France , et mieux en harmonie que l'ancienne avec les connaissances actuelles et les besoins de l'agriculture. Alors les autorités locales pourront prendre des arrêtés d'utilité publique, sans avoir recours à une loi moins connue et qui ne s'applique que par interprétation , daus le cas où il sera nécessaire de purger nos principales récoltes des nombreux insectes qui font éprouver à notre agriculture des pertes qui s'élèvent chaque année à plusieurs millions. M. Crespon de Nîmes, adresse un mémoire ayant pour titre : Recherches sur différents insectes qui attaquent V olivier et le mûrier , et sur les moyens de prévenir ou de diminuer les dommages qu'ils causent à Vagriculture. M. Crespon cite , à l'occasion du Dacus oleœ, la note que nous avons insérée dans cette revue ( 1 846 , p. 1 85) ; mais il confond en disant que M. Blaud nous avait écrit son opinion ; car elle était exprimée en détail dans un mémoire étendu qu'il avait adressé à la Société royale et centrale d'agriculture, (1844, p. 181), mé- moire sur lequel nous fîmes alors un rapport. Après avoir rappelé l'opinion erronée de M. Blaud , sur la manière dont le Dacus se conserve jusqu'au moment où les olives peuvent recevoir ses œufs, M. Crespon , adressant sa lettre à M. Arago, s'exprime ainsi : « Cependant, il (M. Blaud) n'a pas craint de dire (sans me nommer) que la plupart de ces larves, avant de subir leur prer mière transformation;, se glissent à terre , pénètrent dans le sol de deux à quatre centimètres et s'y changent en nymphes. N'est-ce pas là , je vous le demande , M. le secrétaire , le passage le plus important du travail de M. Blaud, qui, en passant par la bouche de M. Milne-Edwards,"a produit une vive impression dans l'esprit de l'illustre assemblée? » Comme on le voit , M. Crespon réclame l'honneur d'avoir dé- couvert le premier la manière dont la larve du Dacus se meta- SOCIÉTÉS SAVANTES. 6t morphose en terre et y passe l'hiver. Il craint, avec juste raison, que l'on ne croie , en s'en rapportant à l'opinion erronée de M. Milne-Edwards, que M. Blaud est l'auteurde cette découverte, et que lui, M. Crespon , est le plagiaire. Il a tort de s'émouvoir ainsi; car notre rapport de 1844, sur le premier travail de M. Blaud, constate les opinions de cet agriculteur à cette époque, et notre note de 1846, à l'occasion du rapport de M. Milne- Edwards, rend à chacun ce qui lui appartient. M. Crespon pense que la récolte hâtive est un moyen violent , et il craint qu'il ne puisse être suivi par les gens de la campagne. Dans les premiers jours d'octobre , les olives ne sont pas mûres et l'huile serait peu abondante ; ce serait ce qu'on appelle à Nîmes de l'huile blanche. Suivant lui, il y a un autre inconvé- nient beaucoup plus grave , c'est que , dans les premiers jours d'octobre, il y a déjà des pupes enfouies sous le sol, et ces pupes ne devant se transformer que l'année suivante , il s'ensuivrait, suivant lui, que le remède aurait manqué son effet. Si l'observation de M. Crespon est exacte , si , en effet, il a pu trouver des pupes dans la terre au commencement d'octobre, et si ces pupes n'appartenaient pas à des larves de l'année précé- dente, retardées dans leur éclosion ou en ayant dépassé l'époque, comme cela a lieu, dans bien des cas , chez les Lépidoptères et d'autres insectes, on doit reconnaître que les époques de trans- formation des Dacus varient suivant les climats ; car nous n'avons pu trouver une seule pupe en terre dans les environs de Toulon et de Marseille, même vers la fin d'octobre. Son observation de- mande donc vérification et montre que les recherches doivent être faites à diverses époques et dans diverses localités pour con- naître, suivant la température moyenne du pays où l'on cultive l'olivier, les époques où les larves se disposent à hiverner. Ainsi , près de Grasse, à Nice et en Italie, on ne croit pas que les larves se cachent en terre , et des cultivateurs nous ont assurés avoir vu la mouche sortir d'olives abandonnées sur le sol, même pen- dant les mois de décembre et janvier, quand un beau soleil ve- nait échauffer la terre. Au contraire, du côté d'Aix, sur la limite de la culture de l'olivier, ces larves doivent se chercher un abri beaucoup plus tôt, car elles ne peuvent compter sur un hiver si doux. M. Crespon propose un autre moyen de destruction qui con - 62 hrvcb zoologique. (Février 1847.) siste à faire enlever six ou neuf centimètres de la surface du sol autour des oliviers. Alors les pupes seront tourmentées , expo- sées aux intempéries des saisons , etc. Ayant visité des endroits où cette opération a été pratiquée , il a remarqué que plusieurs pupes qui avaient été mises à découvert , sont dans un état de dépérissement , que leur volume est moindre , qu'elles sont à moitié flétries, etc. Comment M . Crespon a-t-il pu voir cet état maladif des pupes? Comment ne sait-il pas que les pupes de tous les diptères sont coriaces, dures, que leur forme est invariable et qu'on ne peut constater chez elles de dépérissement , de diminution de vo- lume, de flétrissure, etc D'après cela, on peut conclure que les observations de M. Crespon ont besoin de confirmation , qu'il est nécessaire de s'assurer de ce qu'il avance ; car il y a là des im- possibilités qui font craindre quelques méprises. Relativement aux teignes qui vivent dans les feuilles, dans les fleurs et dans le noyau de l'olive, M. Crespon pense que celles du printemps sont des Elachista et que celle d'automne est une OEcophore , mais il n'apporte aucune observation à l'appui de cette opinion. 11 pense que celles que l'on trouve à terre ontété rejetées de l'arbre par des accidents et il combat le système des fosses de M. Blaud. Il croit qu'il vaudrait mieux réunir les feuilles tombées et les brûler. « Ainsi que l'a démontré judicieusement M. Milne-Edwards dans son rapport à l'Académie des sciences , poursuit M. Crespon, pour se préserver de la ponte de septembre (M. Crespon admet donc l'unité de l'espèce?) qui est la plus dan- gereuse, il faudrait s'attaquer au papillon lui-même avant qu'il ait pondu ses œufs sur le revers des feuilles. » Mais comment M. Crespon sait-il que le papillon pond, en septembre, sur le revers des feuilles? Comment admet-il que les larves qui ont été faire leur cocon à terre soient tombées par acci- dent? On le voit, tout est à faire dans cette question ; ce n'est pas un agriculteur, quelque instruit qu'il soit, qui peut faire ces ob- servations d'une manière utile, quoi qu'en dise M. Milne-Edwards dans son rappport sur M. Blaud. Il nelui suffirait pas de posséder des connaissances générales de physiologie zoologique, et toutes ces connaissances ne l'empêcheraient pas de confondre les es- pèces, d'attribuer aux unes ce qui est fait par les autres, et d'ad- mettre, comme M. Blaud, approuvé et loué en cela par M. le MÉLANGES ET NOUVELLES. 63 rapporteur, des trilogies fort curieuses, mais repbussées par tous les véritables zoologistes qui ne se contentent pas de posséder des connaissances générales de physiologie zoologique pour étu - dier les mœurs des insectes, et surtout de ceux qui nuisent aux végétaux utiles. M. Crespon parle ensuite des ravages faits aux jeunes mûriers par la Locusîa ephippiger. Comme cet insecte est aptère, M. Crespon propose de Pempécher de grimper aux arbres en en- duisant une portion de leur tige de savon gras , de goudron, de houille ou de toute autre drogue visqueuse. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Nous recevons de MM. les secrétaires généraux du congrès scientifique de France la note suivante : c Le Congrès scientifique de France , en terminant à Marseille sa quatorzième session , au mois de septembre dernier, a choisi la ville de Tours pour le siège de sa nouvelle assemblée, qui s'ou- vrira le 1er septembre 1847. » Chargés d'organiser les travaux de cette session, nous ve- nons, monsieur le Président, solliciter votre propre concours et celui de l'honorable Société que vous présidez ; nous l'invo- quons en faveur de cette solennité scientifique empruntée aux nobles élans de l'Allemagne , et dont nous devons la naturalisa- tion parmi nous au zèle si connu du savant M. De Caumont. Nous avons l'espoir que votre Société voudra bien nous accor- der son adhésion ; nous espérons surtout que vous et plusieurs de MM. vos collègues viendrez prendre une part active aux tra- vaux de la quinzième session. Nous vous invitons, dès aujour- d'hui, à nous envoyer les questions que la Société désirera pré- senter pour la composition du programme; elles seront reçues jusqu'au l,r mars. Nous recevrons également plus tard les mé- moires rédigés par les membres qui , ayant adhéré au congrès , ne pourraient s'y réunir. » Recevez , etc. Signé : N. Champoiseau, Ch. de Sourdeval et H. Lirabron de Lignim. » 64 kevue zoologique. {Février 1847.) ,Notre honorable confrère M. le docteur Ilartlaub , de Brème, nous adresse la lettre suivante : Monsieur, je vous prie de vouloir bien publier les notes sui - vantes, dans la Revue Zoologique. Dans le dernier numéro de la Revue , M. de Lafresnaye a dé- crit comme nouvelles deux espèces d'oiseaux de la Jamaïque, dont je crois trouver les descriptions dans les auteurs. La Piaia cinnamomeiventris , Lafresn. (p. 321) , est bien certainement le Cuculus pluvialis \ Lalh. (C. Jamaicensis , Briss.). Le Tachy- phonus rufogularis , Lafr. (p. 320), me semble être iden- tique avec la Tanagra ruficollis ( Rnfous -'throated Tana- ger , Lath.). Le Musée de Brème possedecesdeuxoiseaux.il a également reçu , avec le même envoi de la Jamaïque, quel- ques autres espèces assez rares, par exemple le Myiadestes ar- millatus (Vieill.), le Pitylus violaceus N . , le Turdus Jamai- censis auct., etc. — Brème, 29 décembre 1846. Hartlaub, doct. méd. P. S. Les observations sur les types peu connus du Musée de Paris, par M. le Docteur Pucheran , ne seront-elles pas conti- nuées? Nous avons lu ce travail avec le plus vif intérêt et en désirons impatiemment la continuation. M. Scortegagna, directeur du cabinet d'histoire naturelle de Vicence , nous prie d'insérer la note suivante. « Dans une lettre à M. d'Orbigny , que j'ai publiée à Padoue en 1846, et que j'ai adressée à ce savant, je crois avoir démontré que les Nummolithes et les Nummulines ne doivent pas être réu- nies comme elles le sont dans l'histoire naturelle de Cuba. Je me propose de publier bientôt un travail dans lequel je cherche à deviner à quel genre d'animaux peut avoir appartenu celui des Nummolithes. » Ouvrages ta analyser. Report on the récent progress and présent state oWrnithology. By H. E. Strickland. ln-8°. London, 1845. Report on the Ichthyology of the seas of China and Japon. By John Richardson. In-8°. London, 1846. DIXIÈME ANNÉE. — MARS 1847. I. TRAVAUX INEDITS. Quelques oiseaux nouveaux de Bolivie et de Nouvelle-Grenade , par M. F. de Lafresnaye. Ara rubro-genys. — Ara supra viridi-olivaceus , hoc colore ad occiput et collum supremum in thalassinum , et ad dorsum imumeturopygium in aurantium-viride vergente ; frontelateus- que ad verticem maculâque genarum rubris , frontis rubedine ad verticem aurantio tincto ; alœ olivaceae , earum flexurâ et tec- tricibus totis inferis , humerorumque tectricibus superis pulchre rubro et aurantio variegatis ; remigibus , earum tectricibus ma- joribus, rectricibusque totis supra viride-glaucis, illorum basi, laterali extimâ excepta, olivaceâ ; Subtus dilute-olivaceus , hypochondriis abdomineque rubro- aurantio intermixtis; tibiis rubris ; remigum rectricumque pa- gina inféra olivaceo pallide flavo micante ; capitis spatio nudo parvo, loris et oculorum circuitu tantummodo denudatis; rostrum forte, nigrum , apice plumbeum ; mandibulis , quarum praesertim inféra, altissimis uti in génère ara ( Macrocerco Vieilloti); pedibusnigris. Long, tota exuviae avis 55 cent. ; caudse ^0 cent.; alœ a flexurâ 30 1/2 ; rostri altitudo 5 cent. 1/2, illius longitudo 4 cent, mandibulae inferae altitudo 3 cent. 1/3, illius longitudo 2 cent. Habitat in Boliviâ. Cette jolie espèce d'ara , rapportée pour la première fois par M. d'Orbigny au muséum, mais non décrite dans son voyage, et particulière à la Bolivie, nous a paru inédite, ne la trou- vant décrite ni dans les différentes monographies des perroquets ni dans les espèces indiquées dans la Revue par M. Lesson. Elle est de taille moyenne , un peu plus forte cependant que Y Ara tricolor. Elle est en dessus d'un vert olive glauque passant au bleuâtre sur les rémiges et leurs grandes couvertures, ainsi que sur les rectrices; les premières sont bordées intérieurement et terminées de noir. Une large bande de couleur rouge écarlate couvre le front, remonte jusqu'au vertex en se nuançant insen- siblement d'orangé ; au-dessous et en arrière des yeux une Tome X. Année 1847. 5 66 REVOE ZOOLOGIQUE. (MùTS 1847.) grande tache oblique rouge règne sur les plumes postérieures du méat auditif; les petites couvertures de l'épaule , le pli de Paile et toutes ses couvertures inférieures sont d'un orangé mêlé de rougeâtre. Le dessous est d'un vert glauque un peu jaunâtre se dégra- dant en orangé rouge sur les flancs et l'abdomen ; le dessous des rémiges et des rectrices est d'un jaunâtre couleur de paille luisant. Le bec est couleur de corne et les pieds noirs. De Bolivie. Ara castaneifrons. — Ara supra viridi-olivaceus , pileo toto glauco-viridi relucente , vittâ frontali aliâque mentali usque ad gênas utrinque ascendente angustioribus, castaneis, spatio nudo faciali latiore , gênas totas basinque mandibulae tegente , supra gênas et lora aliquot plumis minimis, piliformibus lineato; re- migibus glauco-cœruleis, interne apiceque higris; rectricibus basi rubro - castaneis , deinde olivaceis, tertia parte apicali glauco-cœruleis ; subtus viridi-olivaceus , tibiis abdomineque ma- culis minimis vix conspicuis rubris notatis ; aise flexurâ tectrici- busque minoribus inferis pulchre rubris, quibusdam plumis vi- ridibus mixtis, tectricibus majoribus, remigibus rectricibusque subtus rubro- vinaceis. Cette espèce, rapportée cette année de Bolivie par M. Delâtre est en dessus d'un vert olive glacé de vert jaunâtre à certain jour ; tout le dessus de la tête est d'un vert bleuâtre ou glauque. L'espace nu de la face couvre tout le méat auditif et les côtés de la tête jusqu'au-dessous delà mandibule inférieure. Un bandeau étroit couleur marron rougeâtre couvre le front , et la mandi- bule inférieure est bordée par une semblable bande qui remonte de chaque côté jusqu'aux joues; les rémiges sont d'un bleu de mer bordées de noir à l'intérieur et à leur extrémité; les rec- trices, qui sont d'un brun rouge à leur base, passent insensible- ment au vert olive, puis au bleu glauque dans le dernier tiers de leur longueur. Tout le dessous est d'un vert olive avec quelques petites taches ou stries transverses à peine visibles sur l'abdo- men et les jambes, qui ont en outre quelques mèches rouges; le pli de l'aile et la plus grande partie de ses tectrices inférieures sont d'un beau rouge écarlate panachées en quelque sorte de quelques plumes vertes. Tout le dessous des rectrices et des ré- miges est d'un rouge lie de vin assez vif et glacé de gris, le bec est d'un noir prononcé à sa base et plombé vers l'extrémité. — TRAVAUX INÉDITS. 67 La longueur totale sur l'oiseau monté est de 45 cent. , de la queue 27 cent., de l'aile depuis son pli 25 cent., hauteur du bec 4 cent., longueur de la mandibule supérieure 3 cent. 1/2; les pieds sont noirs ; il a été rapporté de Bolivie par M. Delâtre. Pionus melanotis. — P. supra viridi-olivaceus, fronte , pileo, nuchâ colloque toto glauco-cœruleis , loris , regione ophthalmicâ capitisque lateribusflavescente-viridibus; regione paroticâ arde- siacâ fuscâ ; alae tectricibus totis superis atris ; remigibus cyaneis, intus et apice nigris ; viridi-flavescente stricte limbatis ; rectri- cibus viridi-olivaceis, apice cyaneis; subtus a collo griseo glau- cescente flavescente prasinus , remigibus rectrici busqué subtus glaucescente-cœruleis; rostrum parvum , pallide plumbeum ; pedes nigri. Longit. tota 23 cent. Habit, in Boliviâ. Cette jolie petite espèce , par ses ailes noires, sa tête et son cou bleuâtre glauque , et son corps d'un vert jaune prasin, rappelle au premier abord la coloration des colombars. Les lorum et toute la région qui entoure les yeux est d'un vert jaunâtre, mais les plumes qui recouvrent les oreilles sont noirâtre ar- doisé. Les rémiges les plus proches du corps sont, ainsi que le croupion , les sus-caudales , les rectrices dans leurs deux pre- miers tiers et tout le dessous , depuis le cou, d'un joli vert-pré clair sur l'abdomen. Le dessous des rémiges et des rectrices est d'un joli bleu de ciel glacé de vert glauque; les rémiges sont en dessus d'un bleu foncé, finement bordées de vert jaunâtre, noires sur leur partie interne et à leur extrémité, et les rectrices qui sont vert olive sur leurs deux premiers tiers, sont d'un beau bleu . de roi sur le dernier. Cette espèce a été rapportée de Bolivie au musée de Paris il y a déjà plusieurs annéesparM. A. d'Orbigny. Sonbecfort petit pa- raît avoir été d'une couleur de plomb pâle et ses pattes noires. Long. tôt. 23 cent., de l'aile depuis le pli 16 cent. Quelques oiseaux nouveaux ou rares rapportés par M. Delatre, de Bolivie, de la Nouvelle-Grenade, et de Panama, par M. de Lafresnayë. M. Wilson ayant fait l'acquisition de la collection entière de M. Delâtre à son arrivée à Paris, a eu l'obligeance de nous con- 68 revuk zooLOGtyuE. (Mars 1847.) fier, pour les décrire, les espèces rares et nouvelles qu'elle ren- fermait. Voici le travail que nous avons fait à ce sujet. 1 . Cinclus leucocephalus (Tschudi, Fauna Peruana; Vogel, pi. 15, f. 1.) Cinc. niger, pileo, dorsosupremo, dorsi imi uropygii- que maculis sparsis ; collo antico, pectore ventreque totis albis; pilei plumis totis in medio longitudinaliter stricte nigro striatis, unde color potius griseus quam pure albus apparet ; hypochon- driis subcaudal ibusque nigris, his albo maculatis ; rostro nigror brevissimo; loris, oculorum ambitu genisque nigris; remigibus intus basi nigris; pedibus flavicantibus. Longit. tota avis non instructœ, 14 cent.; aise plicatœ, 8 cent. 1/2 ; caudae, 4 cent. 1/2 ; tarsi , 3 cent. ; rostri a fronte 1 cent. 1/4. Habitat Pasto , in Peruvia. La grande différence de coloration qui existe entre l'individu rapporté par M. Delâtre et celui figuré par Tschudi pourrait faire douter si c'est bien la même espèce. Mais celle que l'on remarque chez notre Cincle d'Europe entre l'adulte et le jeune, celui-ci ayant du gris sur la tête et du blanc sur plusieurs par- ties du plumage; la presque certitude que l'individu rapporté par M. Delâtre est un jeune, et la conformité d'habitat (le Pé- rou) ne nous laissent aucun doute que ce soit la même espèce, dont l'une, l'espèce figurée, est l'adulte, et l'autre le jeune.. Ils diffèrent toutefois l'un de l'autre : 1° en ce que chez le Leucoce- phalus Tschudi le blanc du dessus de la tête ne dépasse pas la nuque, et depuis cette partie tout le dessus est noir, chez l'autre au contraire, il règne et plus pur surtout le haut diidos, se ter- minant en pointe vers le milieu de cette partie , et de là jusqu'à la queue, formant des taches éparses ; 2° en ce que le blanc du dessous du corps, au lieu de ne couvrir que le devant du cou et de la poitrine , comme chez le Leucocephalus , s'étend sur toute la surface inférieure jusqu'aux sous-caudales. Cette espèce est remarquable par la petitesse de son bec et de sa taille , quoique les pattes soient presque aussi fortes que chez l'espèce ' commune. 2. Grallaria monticola nob. Grall. supra fusco-olivacea, uni- color, supracaudalibus ante extremum apicem rufum maculis aliquot parvis, transversis, fuscis, notatis; loris sordide albes- centibus; subtus pallide rufescens, gutture medioque abdomine albescentibus, pectore ad latera prœcipue obscuriori ; rostrum TRAVAUX INKDITS. 69 elongatum compressum , nigrum ; pedes fortes, îividi ; tarsis di- gitisque valde elongatis ; sub-alaribus viride rufis. Spécimen alium differt rostro breviore, apice pallido, rectri- cum apicibus extimis pallide rufis, pilei plumis aliquot sparsis, nuctue et colli lateralis totis pallide rufis, nigro punctatis. Haec diversitas sine dubio juvenem aetatem indicat. Longit. tota in exuvia ave 17cent.;caudae, 4 cent. 3/4;alaeplicatae, 10 cent.;tarsi, 5 cent. ; digiti intermedii cum ungulo , 3 cent. 1/2 ; rostri ab oris angulo 3 cent. Habitat in Bolivianis Àndibus, in excelsâ et fri- gidâ montium regione. Cette nouvelle espèce, un peu voisine par sa taille et sa co- loration de la Grallaria Guatimalensis Florent Prévost (Zool. du voyage de la Vénus), forme la dixième espèce de ce genre que nous connaissions. ( Voyez notre monographie du genre, Rev. Zool. 1842, p. 333.) Nous tenons de M. Delâtre qu'il n'a trouvé cette espèce dans les Andes du Pérou qu'à une élévation où la température est déjà froide , au-dessus de Pasto. Aux environs de Pasto elle trouve encore des fourmis, mais à une lieue de là , en s'élevant, elle y supplée par d'autres insectes et de petits vers ; son cri est fort comme celui du rossignol. 3. Conophaga nœvioïdes nob. Con. valde affinis Conophagœ nœviœ Vieillotii toti gastrœi coloribus haec nova species, illis notaei omnino differt. Supra rufo-cinnamomea, capite colloque griseis; alae nigras, remigibus totis margine, secundariis apice extus late rufo pallido maculatis; tectricibus minoribus albo punctatis, mediis et majoribus late rufo-cinnamorneo termina- tis, duas vittas latas formantibus. Subtus alba, gutture , capitis lateribus cincturâque pectoral i e maculis magnis confluentibus formata atris, his maculis supra ventrem supremum continuis sed minoribus ; hypochondriis ci- nereis. Rostrum elongato-conicum , nigrum ; pedibus plombeis. Cette espèce, voisine du Conophage tacheté de Vieillot, for- mant section dans le genre conophage, en diffère surtout par la teinte cannelle de son dos et de ses deux bandes alaires, et par le gris de sa tête et de ses flancs ; il est à peu près de la même taille. 4. Pipra vitellina Gould , Proceedings 1843, p. 103. —Id. Zoology of the sulphur birds, pi. 21. Cette jolie espèce de Mana- kin qui, comme le Pipra Canari, Parzudaki, Kev. Zool. 1841, 70 REVDE ZOOLOGIQDE (Mars 1847.) p. 306, et Magasin de zoologie , 1843, pi. 45, se fait remarquer par le prolongement des plumes gutturales, pourrait être rap- prochée , ainsi que lui , du Pipra gutturosa de Desmarets , et former avec eux une petite section sous le nom de Manakins goitreux dans la série des Manakins. Sur toute la partie anté- rieure du corps règne un beau jaune jonquille, mais le dessus de la tête, ainsi qu'une bande dorsale, les ailes et la queue sont noirs, tandis que le croupion et le ventre sont olives. Cette espèce a été rapportée de Panama par M. Delâtre, de même que l'individu décrit par Gould en 1843. Nous possédons un individu voisin du Pipra Candei , mais qui semble différer par sa coloration intermédiaire à cette espèce et au gutturosa; car au lieu d'avoir comme le premier toute la partie antérieure, sauf le dessus de la tête, d'un blanc pur, il a ces parties d'un blanc teint de jaune-serin , et tout le ventre, au lieu d'être comme chez lui d'un beau jaune, est d'un blanc passant insensiblement à l'olivâtre ; nous le croyons néanmoins un jeune mâle du P. Candei. Toutes ces espèces, outre leur ca- ractère commun de plumes gutturales , en ont encore un très- prononcé dans l'étroitesse remarquable de leurs rémiges pri- maires en forme de faucilles. 5. Pipra coronata Spix, vol. 2, pi. 71, f. 1. Pip. tota velutina- atra, pileo tantummodo viridi-cyaneo. Habitat in Nova-Granada. Quoique cette espèce soit décrite et figurée depuis longtemps par Spix dans son voyage au Brésil , elle est à ce qu'il paraît fort rare. Spix l'avait trouvée dans le canton de Saint- Paul, dans les forêts qui bordent le fleuve Solimoëns , et M. Delâtre n'en a rapporté qu'un seul individu de la Nouvelle -Grenade, où elle doit être également fort rare , car nous ne l'avons jamais vue faire partie des nombreux envois venus, dans ces derniers temps, de cette localité. L'espèce est fort petite, d'un noir de velours partout le corps , excepté sur le dessus de la tête qui est d'un beau bleu luisant. 6. Tyrannula frontalis, nob. Tyr. supra fusco-brunnea , eapite, collo, alis caudâque nigro schistaceis, uropygio rufes- cente; vitta parva frontali ab uno oculo ad alterum flava, altera- que postoculari e plumis elongatis utrinque ad nucham pro- tensa, nivea. Subtus cinerea, abdomine medio albescente, sub- caudalibus sordide rufescentibus ; rostrum nigrum, pauce latum TRAVAUX INÉDITS. 71 nec depressum pro tyrannulâ ; pedes fusci ; Plitosi elongata , molli lanuginosa insignis haec parva species. Habitat Pasto , in Peruviâ. 7. Tanagra palpebrosa , nob. T. supra ardesiaca; tectricibus minoribus et mediis alae totis , majoribus vero rectricibusque margine tantummodo, uropygioque indigotinis ; remigibus azu- reo anguste fimbriatis. Subtus tota macula palpebrae inferae aliâque majore post- oculari aurantio flavis ; alae flexurâ imâ subalaribusque plumis aliquot Iaxis citrinis; rostrum pedesque nigri. Longil. tota 17 cent, ave non instructâ. Habitat Pasto, in Peruviâ. Cette nouvelle espèce de Tangara, qui ne doit pas figurer avec les Aglaias, mais près des vrais Tangaras , tels que Vepi- scopus , le striatus, etc., est remarquable par la couleur jaune mordorée de toute la partie inférieure de son corps, et par deux taches de la même nuance ressortant de chaque côté sur le gris ardoisé de la partie supérieure, l'une petite et placée immédiate- ment au-dessous de l'œil sur la paupière inférieure, et l'autre derrière les plumes qui recouvrent l'oreille. La couleur sombre du dessus est encore égayée par le beau bleu indigo qui règne sur l'épaule, les couvertures de l'aile et le croupion , et par la teinte azurée qui borde les rémiges. 8. Tanagra analisTschudi (Fauna Peruana,Vogel, pi. 18, f. 1 ). Tan. supra fusco-viridis , capite colloque fusco-cyaneis , tectrici- bus minoribus totis, mediis, majoribusque et remigibus margine fusco-viridibus; subtus gulâ totâ colloque antico toto flavo-au- reis; pectore ventreque mediis pallide fulvis; hypochondriis sor- dide olivaceis; ano et subcaudalibus cinnamomeis; rostrum pallide plumbeum ; pedes nigri. Longit. tota eadem praecedentis. Habit, in Boliviâ. Cette jolie espèce est surtout remarquable par sa tache anale couleur de cannelle. 9. Aglaia WiUonii nob. Ag. sex coloribus distincta : haec species supra nigra ; capite colloque argenteo griseo azureis ; au- ricularibus plumis totis, alae tectricibus majoribus et mediis remigibusque secundariis margine viridi micantibus; tectricibus minoribus totis, dorso imo et uropygio, remigibus primariis et rectricibus margine cyaneo splendentibus ; dorso supremo, spa- tio inter collum et alas pectoreque toto nigris ; ventre abdomi- neque mediis , crisso et subcaudalibus albis ; ventris lateribus 72 revue zooi.ogiqoe. (Mars 1847.) et hypochondriis pulchre cœruleis. Longit. tota ave non instructœ, 12 cent. 1/2. Habit, in Peruviâ, Guaunco. Cette jolie espèce est remarquable par la couleur verte qui recouvre le méat auditif, nuance qui ressort sur le gris argentin azuré de la tête et du cou , et par l'agréable combinaison des six couleurs qui la distinguent. Nous donnons à cette nouvelle espèce le nom de M. Wilson, à la complaisance duquel nous devons d'avoir pu décrire ces nouvelles espèces avant leur dé- part pour Philadelphie. 10. Aglaia Fanny nob. Agi. supra nigra; capite colloque viridi cupreo stramineo micantibus ; rostri ambitu proximo ni- gro, deinde indigotino, posteaque supra verticem et sub oculos ante aures pallide cœruleo ; aise caudaque nigi se , tectricibus minoribus indigotinis secundariis uropygioque azureis,, remigi- bus augustissime viride marginatis; .dorso supremo, spatio laterali inter collum et alas pectoreque nigris ; ventre et abdo- mine mediis, crisso et subcaudalibus albis; hypochondriis cœru- leis ; tibiis albo nigroque variegatis. Longit. tota, ave non in- structa 1 1 cent. Habitat in Nova-Granada. Cette jolie espèce, à laquelle nous donnons le nom de l'épouse de M. Wilson , est remarquable par la couleur vert doré de sa tête et de son cou , dont la partie antérieure ou la face est d'abord noire au pourtour du bec, puis bleu indigo, puis enfin bleu azur se fondant avec le vert doré qui règne sur le vertex derrière les yeux et les joues. Quant à la coloration du corps en dessus et en dessous, elle est presque semblable à celle de l'es- pèce précédente. 11. Tachyphonus Delatrii nob. Tac. totus ater-opacus, vitta aurantia média, capitis e vertice incipiente usque ad nucham producta cristœformi , elongato-triangulari , angulo augusto in- ter oculos antrorsum verso ; rostrum pedesque nigri. Longit. tota, pelle non instructa 13 cent. 1/2. Habitat prope St-Bona- venture. Cette jolie petite espèce de Tachyphone , d'un noir mat sans reflets, rappelle un peu par la forme et le brillant de sa coiffure jaune orange les Tachyphones houpettes , de Figors, etc. 12. Ramphocelus icteronotus, Bonaparte. Voyez Revue 1846, p. 368. 13. Arremon aurantiiroslris nob. Ar. supra olivaceus; capite TRAVAUX INÉDITS. 73 colloque nigris , hac nigritudine vitta vertical i média grisea , ad nucham descendente, duabusque aliis superciliaribus albis di- visa; mento genis collique lateribus nigris ; subtus albus , pec- tore vitta lata nigra cincto, hypochondriis griseo-olivascentibus; alae flexura aureo-flava ; rostrum forte, conico-elongatum , flavo- rubrum , pedibus lividis. Longit. tota pelle non instructa 1 5 cent. Habitat in America centrali, Panama. La coloration générale de cette espèce offre tant de rapports avec celle de YArrémon à collier, de Vieillot, type du genre, qu'au premier abord on est tenté de la considérer comme une simple variété à bec rouge. Mais en les comparant attentivement, on reconnaît bientôt que la bande noire pectorale est infiniment plus large chez cette nouvelle espèce que chez l'arrémon à collier, ayant près de deux centimètres, tandis que chez ce der- nier elle n'a que cinq millimètres au plus. Le pli de l'aile qui, chez le Torquatus, est d'un beau jaune- serin , est ici d'un jaune un peu souci ; le bec , enfin , est rouge-orange , tandis qu'il est noir chez l'ancienne espèce. 11 est d'ailleurs plus fort , et les tarses et les doigts sont remarquablement plus grands, quoique la taille de l'oiseau soit la même. On pourrait peut-être penser que cette espèce n'est autre que YArrémon flavirostris de Swainson (Class. of birds, part. 3, n° 198); mais ce dernier, qui est du Brésil , diffère entièrement par la couleur jaune de son bec à ligne supérieure noire , et par plusieurs caractères de coloration indiqués par Swainson dans sa description, entièrement différents de ceux de notre espèce. 14. Saltator slriatipictus, nob. Sait, supra olivaceus ; uropy- gio caudaque cinereis , linea a naribus ad oculos, palpebrisque pallide sulphureis ; subtus albus, peclore parum olivaceo tincto, striis fusco-olivaceis flammulato, gula, ventre et ano albis : gut- turis albedine lateraliter vitta fusca marginata; rostrum nigro- corneum apice pallescenle. Longit. tota 19 cent, ave non in- structa. Habitat Caly , in Nova-Granada. 15. Saltator maculipectus , nob. Sait, supra fusco-griseus ; dorso supremo parum olivaceo tincto; remigibus fuscis olivaceo marginatis, macula ante oculos palpebrisque vix conspicue al- bescentibus ; subtus albus , collo antico pectoreque maculis sor- dide griseis variegatis quae supra ventrem et hypochondria in 74 revde zoologique; (Mars 1847.) strias augustas mutantur ; rostrum nigrum, apice flavum. Longit. tota 17 cent. 1/2. Habitat in Nova-Granada. Cette espèce, voisine de la précédente, en diffère par une taille plus petite, par la nuance grise et non olivâtre de la tête et du cou, par celle de la poitrine qui est blanche et non lavée d'oli- vâtre, et par son bec plus court et jaune à la pointe. 16. Cardinalis granadensis, nob. Card. capite cristato, collo, uropygio, subtusque totus ruberrimus , dorso supremo, alisque apice parum umbrino tinctis ; mento lorisque nigris ; crista e plumis verticalibus formata, longissima, attenuata, rostro robus- tissimo, supra valde arcuato, pallide corneo, mandibula infera altiore et latiore, albâ, tomiis fuscis, pedes fusci. Longit. tota pelle non instructa 18 cent. 3/4, cristae 4 cent. 1/2. Habitat in Nova-Granada , loco Rio-Hacha dicto. Cette nouvelle et belle espèce de Cardinal paraît voisine de celle du Mexique, nommée , par le prince Bonaparte, Cardina- lis phœniceus , Proceedings, 1837, p. 111 ; mais elle en diffère spécifiquement. Quoique bien moins forte que l'espèce type , le Cardinal de Virginie, elle a le bec beaucoup plus fort, visible- blement arqué en dessus et non conique comme chez elle , sa huppe est d'un tiers plus longue. 17. Coccoborus cyanoïdes , nob. f or junior avis. Cocc. totus fusco-brunneus unicolor, subtus paulo dilutior, loris, gutture parum rufescentibus ; rostro fortiori valde elongato , conico , nigro, pedibus nigris. Long, tota 4 4 cent. Habit. Panama. Si nous ne possédions déjà une espèce de Coccoborus bleu à bec conique allongé comme celui de cet oiseau, et que nous avions nommé dans notre collection Coc. cyanoïdes à cause de ses rapports intimes de forme et de coloration avec le Coc. cya- neus ou Gros-bec azulam du Brésil , nous n'aurions pas hasardé d'indiquer celui rapporté par M. Delâtre comme jeune ou fe- melle ; mais n'ayant trouvé aucune différence de forme et de proportions entre eux , il n'est pas douteux que l'individu rap- porté de Panama par M. Delâtre ne soit le jeune ou la femelle de celui que nous possédions adulte. La coloration du mâle adulte est du reste entièrement semblable à celle du Coc. cyaneus, Gros- bec azulam, c'est-à-dire qu'il est partout d'un bleu foncé obscur égayé par un beau bleu céleste sur les plumes du front , des sourcils, des coins de la mandibule inférieure et sur les petites TRAVAUX INÉDITS. 75 couvertures de l'aile. Il n'en diffère donc que par un bec lon- gicône , beaucoup plus allongé , moins renflé latéralement à sa base, mais plus élevé vers le front et beaucoup moins arqué en dessus. 18. Linaria analoïdes, nob. Lin. supra cinerea, capistronigro, dorsi plumis pallide rufescentibus , in medio nigro striatis ; ala? fusco - nigrae , remigibus basi margineque extus tenuissime albis ; tectricibus mediis remigibusque tertiariis rufescente limbatis; rectricibus nigris , totisque duabus mediis exceptis macula média quadrata intus notatis ; subtus mento nigro, gula colloque cinereis , pectore ventreque albidis, illo sordide ma- culato, hypochondriis adumbratis, subcaudalibus cinnamomeis basi albis, pallido limbatis; rostrum parvum, breviusculum . valde arcuatum , albido flavum; pedibus nigris. Longit. tota 10 cent. 1/2 pelle non instructa. Habitat Lima , in Peruvia. Cette espèce , très-voisine de notre Linaria analis, Synopsis avium Americœ, part. 2, p. 83, et d'Orbigny, Voy., plven diffère en ce que son bec est plus petit , plus court et plus brusque- ment arqué en dessus, et d'un blanc jaunâtre sans pointe noire, en ce que la bande blanche inférieure de la queue est de moitié plus près de son extrémité, et que les rectrices ne sont pas bordées de gris pâle et que le brun cannelle des sous-caudales est moins foncé. 19. Linaria inornata nob. Lin. supra griseo-murina , dorso flammulis fuscis striato; alrc caudaque fuscae, remigibus tenuis- sime cinereo fimbriatis j cauda elongata emarginata, rectricibus apice acuminatis ; subtus pallide murina ; ventre medio pallido ; subcaudalibus rufis; rostrum rubro-flavum ; pedes fortes lividi , tarsis digitisque valde elongatis. Habitat in Bolivia. 20. Spermophila cinerea nob. Synops. av. Americ, p. 87, adulta avis. sper. supra tota cinerea unicolor pileo obscuriore , macula média alœ nivea ; subtus concolor, ventre medio , ano et subcaudalibus albis; rostrum brève latum, valde arcuatum , flavum. Longit. tota 10 cent. Habitat in Bolivia. 2 1 . Spermophila Telasco nob. Pyrrhula Telasco Lesson, zool . de la Coq., pi. 16, f. 3, Lesson, tr., p. 451. Habit. Lima, in Peruvia. 22. Geositta peruviana nob. Geo. supra griseo-murina uni- color ; tectricibus alae remigibusque tertiariis duabusque rectri- 76 rkvde zoologiqdk. (Mars 1847.) cibus mediis pallidiore late limbatis; remigibus primariis (dua- bus primis exceptis) intus fere usque ad extremum pallide rufis, secundariis praeterea ante apicem ejusdem coloris tinctum late nigro vittatis; rectrices nigrae, prima laterali basi rufescente, limbo externo apiceque al bis, secunda basi limboque externo basali rufescentibus. Subtus pallide cinerea , gula sericeo-albida , hypochondriis parum rufescentibus. Rostrum plumbeum ; tarsis cœruleo-albi- dis; alis subtus oblique rufo-pallido zonatis. Longit. tota ave non instructa 13 cent. Habitat Lima, in Peruvia. Cette nouvelle espèce, du genre Geositta de Swainson, ayant pour type la Geositta cunicularia, alauda cunicularia (azara), offre avec elle les plus grands rapports de forme et de coloration. Elle en diffère néanmoins par une taille beaucoup plus petite, par la teinte cendrée uniforme de sa poitrine, et non roussâtre à flammèches brunes, par le blanc satiné de sa gorge et la couleur de son bec qui n'est pas jaune à sa base inférieure. Le seul individu d'après lequel nous faisons cette description a été tué aux environs de Lima, et nous présumons que cette espèce est particulière au Pérou, tandis que la Geositta cuni- cularia se trouve non-seulement sur la côte , et depuis le 30e degré nord jusqu'au 40e au Paraguay, par conséquent où Azara l'a décrite ; mais sur la côte ouest on la trouve au sud aux envi- rons de la Conception , puis dans toute l'étendue du Chili , à Valparaiso, et jusqu'à Lima sur les côtes du Pérou. 23. Picolaptes megalopterus nob. Rev. zool. 24. Dendroplex picirostris nob. Dendroplici-pico valde afïi- nis hsec species, attamen distinctam illam putamus. Supra cinna- momeus ; pileo colloque supero nigro -fuscis, undique maculis parvis pallide rufis sparsis , his supra nucham latioribus fere triangularibus et subito aliis prœlongis angustissimis supra dor- sum supremum post comitatis, omnibus limbo nigro marginatis ; subtus mento, gutture, collo antico et laterali, vitta lata super- ciliari capitis lateribus pectoreque supremo unicoloribus albidis, rufescente lavatis. Pectore imo, ventre et abdomine fusco-brun- neis ; pectoris supremi albedine maculis latis triangularibus al- bidis nigro limbatis terminato : posteaque ventre supremo aliis angustis et sensim evanesccntibus notato ; subcaudalibus aeque aliquot striis palliderufescentibusnotatis. Abdomine immaculato; TRAVAUX INÉDITS. 77 rostrum albidum rectum huic Vendrocolaptis pici (le Talapiot Buff. » persimile sed fortiore, pedibus plumbeis. Longit. tota 19 cent. 1/2, rostri ab oris angulo 3 cent. 1/2. Habit, in Nova- Granada, loco Rio-Racha dicto. Malgré la grande analogie qui existe dans la forme de cette espèce et celle du Dend. picus, ou le Talapiot de Cayenne, elle est constamment plus forte et sa coloration diffère essentielle- ment; ainsi toutes les parties supérieures sont d'un roux-cannelle plus vif, et cette nuance commence immédiatement sur le haut du dos au bas du cou. Les petites taches roux pâle du dessus de la tète et du cou sont plus grandes, celles du bas du cou surtout qui sont élargies presque triangulairement; elles sont étroites et ovalaires allongées chez le Talapiot. Tout le devant et les côtés du cou et de la tête, ainsi qu'un large sourcil post-oculaire et le haut de la poitrine, sont d'un blanc uniforme lavé de roussâtre clair ; ces mêmes parties sont blanches chez le Talapiot , mais chaque plume étant finement bordée de noirâtre, elles ont Pair comme écailleuses. La plaque d'un blanc roussâtre qui recouvre le devant et les côtés du cou et le haut de la poitrine se termine en cette partie par des taches largement angulaires de la même teinte bordées de noir des deux côtés. Chez le Talapiot ces taches sont plus petites, plus nombreuses, squammiformes comme celles du devant du cou , quoiqu'un peu plus allongées et plus poin- tues ; le bec est constamment blanc ou blanc jaunâtre, il paraît un peu obscur au-dessus chez le Talapiot. Celui-là enfin habite la côte ouest, celui-ci la côte est du grand continent d'Amérique. 25. Picus callonotus (Waterhouse Proceedings, 1840, p. 182). M. Waterhouse n'ayant d'écrit selon les apparences qu'un indi- vidu femelle de cette espèce si curieuse par sa coloration, nous allons décrire l'individu rapporté par M. Delâtre, qui offre dans cette coloration même des caractères indiquant un mâle. Picus capite supra fusco-nigro, pennis tolis apice angustis, acuminatis rubris; corpore supra alisque sanguineis; gula pec- tore abdomineque albidis; cauda fusco-nigra, rectricibus binis utrinque lateralibus pallide brunneis , fusco vix conspicue vit- tatis ; rostro albescente. Ce petit Pic, qui n'est pas plus grand que notre Picus minor, Lin., en a à peu près les caractères de forme, mais sa couleur lui est bien particulière, car il est en dessus, sauf les rectrices et les 78 REVUE ZOOLOGIQOE. {Mars 1847.) premières rémiges presque uniformément rouge ; les plumes du dessus de sa tête étant étroites et pointues et n'ayant que leur pointe rouge , laissent voir entre elles le noir de leur base et produisent l'effet de stries rouges éparses sur un fond noir ; les plumes qui recouvrent le méat auditif sont d'un brun pâle , de- venant presque blanches à leur partie postérieure ; les rémiges sont brunâtres avec leur bord externe, principalement les secon- daires d'un beau rouge , et toutes ont leur bord interne blanc avec des taches noirâtres placées en lignes ; toutes les couvertures inférieures étant également blanches, il en résulte que l'aile en dessous est presque entièrement de cette couleur. Le bec est presque entièrement blanc et brunâtre à sa base supérieure seulement. (De Bolivie ou de la Nouvelle-Grenade.) La description de M. Waterhouse ne diffère de la coloration de notre oiseau qu'en ce qu'il dit que le rouge ne commence que sur le derrière du cou, le dessus de la tête étant d'un noir brun unicolore, tandis que cette partie est striée de rouge chez notre oiseau, et que le dessous, depuis la poitrine, est d'un blanc sale légèrement teinté de jaunâtre , tandis que ces parties sont d'un blanc presque pur chez notre individu. Je crois que l'on peut augurer de ces seules différences entre les deux oiseaux et sur- tout de celle du dessus de la tête si caractéristique des sexes chez les Pics que M. Waterhouse a décrit la femelle de l'espèce dont nous décrivons ici le mâle. M. Waterhouse ajoutait qu'on le croyait rapporté de la côte nord-ouest de l'Amérique méridio- nale , ce qui est parfaitement en rapport avec la patrie de notre oiseau. 26. Picumnus granadensis nob. Pic. supra olivaceo-griseo murinus ; uropygio imo albido-sulphureo ; capite colloque supero nigris, punctis minimis albis maculatis , caudâ nigrâ , rectricibus laleralibus dimidiâ parte sulphureo-albidis ,* alis fuscis, remigibus secundariis et tertiariis vix olivaceo marginatis ; subtus sordide griseus, ventre et abdomine pallidioribus striis fuscis vix conspi- cuis maculatis. Spécimen alium differt pilèofusco non atro punctisque grises- centibus non albis ; rostrum in utroque pedesque nigri. Longit. tota 9 cent. Habitat ad Galy, in Novâ-Granadâ. Cette espèce, d'une couleur grisâtre sombre , diffère de notre Picumnus olivaceus de la Nouvelle-Grenade, comme lui, par TRAVAUX INÉDITS. 79 une plus forte taille, par le fond de sa coloration grisâtre et non olive, et par l'absence de pointe rouge à la partie antérieure de la tête. Comme nous n'avons été à même d'observer toutefois que deux individus de cette nouvelle espèce , il se pourrait que ce fussent deux femelles dont le mâle aurait les points rouges parti- culiers aux mâles chez presque tous. C'est d'ailleurs bien posi- tivement une espèce nouvelle (1). 27. Malacoptila G. R. Gray ( Tamatia Cuv.) , Pancttoensis, nob. Mal. suprà tota rufo-fusco brunnea , uropygio caudâque in- tensius et unicoloribus ; dorsi pi n mis alseque tectricibus totis ma- cula parva pallide fulva fere triangulari terminatis ; oculorum ambitu auriumque tectricibus viriderufis, earum scapis graci- libus, pallidioribus; vitta frontali aliaque mystacaeformi utrinque e mandibula infera descendente ; niveis, hujus vittae ita ut menti etcolli laterum plumisstrictis elongatis, acuminatis et rigidius- culis; subtus rufescente-albescens , raento hujusdem coloris, collo antico et pectore supremo ferrugineis, pectoris imi ventris- que plumis sordide albis , nigro-fusco marginatis, quasi large reticulatis , hypochondriis rufescentibus ; rostrum elongatum , nigrum , basi vibrissis pilisque elongatis rigidissimis obtectum ; pedis palltdi digito medio ut rite in hoc génère longissimo. Long, tota pelle non instructa 18 cent., rostri ab oris angulo 3 cent. 1/2, alœ plicatae 9 cent., caudœ 7 cent. Habitat Panama. Ce qui frappe au premier abord chez cette espèce, ce sont deux espèces de moustaches composées de plumes effilées , rigides et détachées de celles du cou à peu près comme chez notre mésange moustache, puis les petites taches ou point fauve clair, dont le dos et les ailes sont parsemés ; puis enfin cette espèce de large treillis noirâtre, traversant le bas de la poitrine et formé par les bordures noirâtres de toutes les plumes de cette partie. (1) Depuis notre publication du genre Picumne , dans la Revue 1845, p. 1 et 111, où nous réduisions à huit le nombre des espèces à nous connues, nous en avons indiqué une neuvième, p. 836 de la même année (le Picumnus rufiventris , Bonap.) ; le P. granaden- sis forme donc la dixième. Ma is une onzième vient encore s'y adjoindre et présente nne singularité géographique pour ce genre américain, c'est d'être de l'Ancien-Honde. C'est le Pi- cumnus innominatus, fiurton (Proceediugs of the Zool. Soc. of London, 183S, p. 154), dont voici la description : « Picumnus innominatus , Burton, Pic. corpore supra flaves- » centi-viridi , subtus sordide albo , maculis nigris conspicuis in fascias ad ventrem late- » raque confluentibus notato ; fronte nigro aurantiacoque obscure fasciato ; remigibus brun- is neis , pogoniis externis flavescenti-viridi ciliatis ; colli lateribus brunueis , linca alba » supra oculum oriente alteraque sub ocnlum et inde ad scapulum ductis ibiqne con- » fluentibus. Long.tot. 4 poil. Habit, apud montes hymalayenses.» M. Burton ajoute : a C'est » la seule espèce de Picumne que l'on ait encore découverte dans l'Ancien-Monde. » 80 rkvuk zoologiqde. {Mars 18i7.) Réponse de M. de Lafresnaye aux Observations du docteur Hart- laur , du dernier numéro de la Revue zoologique. M. le docteur Hartlaub, dans cette Revue, 1847, p. 64, annonce « que nous avons décrit comme nouvelles, deux espèces d'oiseaux » de la Jamaïque dont il croit trouver la description dans les » auteurs; que le Piaya cinnamomeiventris , Lafresn., p. 321, » est bien certainement le Cuculus pluvialis . Lath. (C. Jamaicen- » sis, Briss.) » Nous répondrons à ce savant qu'il n'ignore sûrement pas que ce Cuculus pluvialis, Lat (C. Jamaicensis, Briss,), est regardé comme le même oiseau que le Cuculus vetula , Lin., dont Vieil- lot forma son genre Tacco (Saurothera) , en 1819, dans le Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, vol. XXXIT, p. 348, et qu'il décrivit de nouveau dans sa Galerie , où il en donne une figure, PI. XXXVIII ; il y indique les divers noms que cette espèce a reçus de divers auteurs qui ont fait deux espèces du mâle et de la femelle. Ainsi, selon lui , son Tacco vieillard (Saurothera vetula) est le même que le Tacco de Buffon, PI. enl. 772, sous le nom de Coucou à long bec , que son Coucou dit le vieillard et le Cuculus vetula de Lin., que le Long-billed cuckow , Lat., noms qui appartiennent au mâle de l'espèce, et le même encore que le Cuculus pluvialis de Linné, le Rain cuckow de Latham, noms qui appartiennent à la femelle. Il en est de même des Cu- culus Jamaicensis et Cuculus Jamaicensis longiroster de Bris- son, qui leur donne pour synonymes à tous deux les noms de oldman (vieillard) et de rain-bird (oiseau de pluie), sous lesquels les désignent les Anglais de la Jamaïque , selon Brown et Sloane, dans leur histoire de la Jamaïque. Il paraît donc bien positif que le Cuculus pluvialis de Latham (G. Jamaicensis , Bris?.) est le même que le Cuculus vetula , type du genre Saurothera de Yieillot, qui lui reconnaît lui-même tous ces divers synonymes comme appartenant les uns au mâle , les autres à la femelle de l'espèce. Or, on sait qu'un des caractères les plus marquants du genre Saurothera , caractère tout à fait remarquable même dans la fa- mille des Cucul idées , est un bec fort allongé, grêle, presque cylindrique et parfaitement droit , n'ayant de courbure qu'à son extrémité. TRAVAUX INÉDITS. 81 Le genre Piaya, au contraire, synonyme du genre Coccyzus de Vieillot, est remarquable par un bec de longueur médiocre assez élevé à sa base, comprimé et visiblement arqué en dessus , dans toute sa longueur, de la base à l'extrémité. C'eût été une erreur bien grossière, on en conviendra , de pla- cer dans ce genre un oiseau à bec de Saurothera, et qui, de plus, en est l'espèce typique indiquée par le fondateur du genre , et généralement connue. Notre Piaya cinnamomeiventris non-seulement est remar- quable par un bec plus haut et plus arqué que chez la plupart des espèces du genre, mais il diffère encore du Cuculus pluvialis, Jamaicensis, etc., par sa coloration , car s'il a le dos et les ailes de lamême teinte à peu près; il n'en est plus de même pour la coiffe qui , chez lui , est d'un gris foncé ardoise , tandis qu'elle est d'un brun couleur de fumée chez le pluvialis, ni pour les rectrices médianes de la queue, qui, chez lui, sont noires comme les laté- rales , tandis qu'elles sont d'un gris olivâtre chez le pluvialis , ni pour les rémiges qui, chez lui, sont du même gris-olive bronzé que le dos, tandis que chez le pluvialis mâle elles sont d'un brun marron , ni enfin pour le dessous du corps qui est chezlui d'un brun rouge foncé, couleur cannelle enfin , ce qui nous l'a fait nommer Cinnamomeiventris , tandis que chez le Pluvialis mâle et femelle il est d'un roux vif plus ou moins clair. Avant de nom- mer notre oiseau, que nous regardons toujours comme nouvelle espèce, nous avions consulté Sloane et Brown , écrivains natu- ralistes sur la Jamaïque , et ce n'est qu'après nous être assuré que notre belle espèce, qui manque au Musée de Paris, n'y était pas décrite , non plus que dans Vieillot , Lesson et autres , que nous nous sommes décidés à la décrire comme nouvelle et à lui imposer un nom . Nous ferons observer toutefois que Vieillot , dans sa descrip- tion et sa figure de son Saurothera vetula , non plus que dans sa description de la femelle , ne parle de la couleur d'un brun marron que l'on remarque sur les premières rémiges de certains individus et qui tranche fortement sur le gris glacé de tout le dessus du corps. Buffon a décrit et figuré sous le nom de Tacco, PI. enl. 772 , un individu qui a bien ce brun marron aux ailes avec tout le dessus gris à reflets verdâtres, le devant du cou et la poitrine gris cendré et la gorge fauve clair ; le reste du Tome X. Année 1847. 6 82 HE VUE ZOOLÔGIQOE. (Mars 1847.) dessous du corps et les cuisses d'un fauve plus ou moins vif et T enfin, les dix premières pennes de l'aile d'un roux vif terminées de brun verdâtre. Brisson décrit son Coucou à long bec de la Jamaïque (Cuculus Jamaicensis longiroster) auquel Buffon rapporte son Tacco , de la même manière, en signalant le beau brun marron des dix premières pennes de l'aile ; il dit seule- ment que les côtés de la tête, au-dessous des yeux, sont du même fauve clair que la gorge. Nous possédons un Saurothera venant bien positivement de la Jamaïque et se rapportant parfaitement aux deux descriptions dernières, quant aux couleurs des parties supérieures , sauf que la coiffe et la nuque sont d'un noirâtre cou- leur de fumée , mais en différant par la coloration du dessous , car, au lieu d'avoir les joues et la gorge d'un fauve clair, ces pre- mières sont d'un gris glacé et la gorge est d'un blanc pur se dé- gradant en blanc roussâtre sur le cou dont le bas et la poitrine sont du même roux vif que le ventre et les cuisses, tandis que dans les deux descriptions ci-dessus et dans la Planche enlumi- née de Buffon , 772, le devant du cou et la poitrine sont d'un gris cendré , le roux des parties inférieures ne commençant que sur le ventre. Il nous paraît très-probable que notre individu de la Jamaïque qui est très-adulte, ayant le bec de deux pouces de long depuis l'ouverture , est d'un sexe différent d'après la diffé- rence de son plumage , de ceux décrits par Brisson et Buffon , quoique ayant, comme eux, les premières rémiges couleur mar- ron, ce qui supposerait que ce caractère de coloration serait par- ticulier à une espèce , surtout lorsqu'on se rappelle que Vieillot, dans sa description comme dans sa figure de son Saurothera ve- tula, n'indique aucune partie de l'aile comme de couleur marron ni chez le mâle , ni chez la femelle. Nous possédons un second individu tout à fait conforme à la description comme à la figure de Vieillot, et par conséquent un mâle d'après lui. Il est de moin- dre proportion dans toutes ses parties ; le bec est surtout plus faible et plus court , ainsi que les pattes, que chez notre individu aux rémiges marron. Cependant c'est bien un mâle, d'après Vieil- lot, dont la femelle, selon lui, est plus petite dans toutes ses pro- portions. Or, l'autre individu aux ailes marron étant, au con- traire, visiblement plus grand , ne peut être sa femelle. En résumé nous regardons comme très- vraisemblable que Vieillot, tout en décrivant et figurant une espèce à rémiges de TKAVADX INÉDITS. 83 même couleur que le reste de l'aile sous le nom de Saurothera vetula maie et femelle, a eu tort de lui donner pour synonymes le Tacco de Buffon , Jamaicensis de Brisson à rémiges couleur marrou, et qui, selon toutes les apparences, constitue une se- conde espèce de la Jamaïque et peut-être particulière à cette île, tandis que l'autre Test peut-être à Saint-Domingue. Vieillot citant à son article les divers noms qu'on lui donne dans cette île , et entre autres celui que lui donnent les nègres , il est bien certain que les grandes Antilles possèdent pour la plupart quelques es- pèces particulières à chacune d'elles ; nous en voyons la preuve dans cet autre grand Saurothera, particulier à Cuba et peut-être aussi à la Martinique, et que M. d'Orbigny a figuré dans l'histoire de Cuba par M. de la Sagra, Atlas des oiseaux, PI. XXV , sous le nom de Saurothera Merlini (d'Orbigny), qui a beaucoup de rapports de coloration avec les Saurothera Jamaicensis , mais qui est d'un tiers plus fort et qui a le bec légèrement arqué. Si nos prévisions se réalisent, les Antilles posséderaient alors trois es- pèces connues du genre Saurothera : 1° les Jamaicensis Bris- son, particulier peut-être à la Jamaïque ; 2° les Vetula des auteurs figure par Vieillot, Galerie , PI. XXXVIII ; 3U enfin le S. Merlini (d'Orbigny), Histoire de Cuba, par M. de La Sagra, ois., PI. XXV. A propos de celte publication ornithologique de Cuba, nous ferons observer qu'elle renferme une bonne figure du Tanagra pretrei ( Ta. de prêtre Lesson ) , particulier à Cuba, et que l'on peut comparer avec notre Tanagra Zenoïdes de la Jamaïque , dont M. Desmurs a publié une superbe figure dans son iconogra- phie ornithologique , sept. liv. pi. 40. Avec le secours de ces deux bonnes figures, on saisira facilement les différences des deux espèces; quant au véritable Tanagra Zéna, nous n'en possédons qu'une figure peu soignée dans la galerie de Vieillot sous le nom de Tangara multicolor. Quant à notre Tachyphonus rufogularis , nous reconnaissons comme M. Hartlaub que c'est le même que le Tanagra ruficol- lis de Latham. Ne l'ayant point trouvé décrit dans les Tachypho- nes de Vieillot, nous étions loin de penser que cette petite espèce, qui manque au muséum de Paris , fût décrite , tandis que nous trouvions, dans le même envoi de la Jamaïque, 2 perroquets, 1 coucou, 1 pigeon et 1 tangara qui ne l'étaient pas. 84 revue zoologique. (Mars 1847.) Notice sur une nouvelle espèce du genre Cœreba , Vieillot r par M. le Dr G. Hartlaub. Cœreba nitida, M. Nitide cyanea ; alis, cauda, loris et gutture nigerrimis; pedibus pallide flavis , rostro nigro. — Long. tôt. 3/3 ; rostr. a fr. 4/3. — Habite le Pérou. Cette jolie petite espèce de Cœreba nous semble être nouvelle. Elle ressemble beaucoup au C. cœrulea , mais elle en diffère : 1° par une stature moins grande; 2° par la longueur du bec, 4/2»". chez C. nitida, 8mchez C. cœrulea; 3° par une nuance tout à fait différente du bleu ; ce bleu est beaucoup moins sombre et sans cette teinte violâtre qu'on observe chez le C. cœrulea; c'est plutôt à peu près le même bleu que chezV Ampelis cotinga ; 4° par une étendue plus grande du noir de la gorge. — Le Musée de Bremen a reçu un très-bel exemplaire de cette nouvelle espèce du nord du Pérou. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Voyage autour du Monde des navires de Sa Majesté britannique Erebus et Terror. — Insectes de la Nouvelle-Zélande; par M. Adam Wbite (in- 4°, figures. Londres, 1846) (1). Ce Catalogue contient une liste des insectes trouvés jusqu'à présent à la Nouvelle-Zélande et aux îles Auckland : on y a ajouté la description des espèces nouvelles rapportées par les officiers de l'expédition, ou par MM. Sinclair, Earl et autres, et de celles renfermées dans la collection du Musée britannique , du cap. Parry et de M. W. Saunders. ClCINDELIDiE. Cicindela laticincta. — Élytres bordées tout autour d'une (1) Nos collègues de la Société Cu vierienne ont accueilli avec satisfaction le travail de MM. Gray, Wbite, Waterhouse, etc., sur la zoologie de la Nouvelle-Zélande. Nous croyons leur être agréable en leur donnant aujourd'hui, comme suite, l'Entomologie du voyage du Terror et de VErebus, dans laquelle ils trouveront un grand nombre d'espèces nou- velles. Nous nous proposons de faire suivre cette publication de celle de beaucoup d'in- sectes inédits rapportés par les naturalistes de la corvette le Min et répandus actuelle- ment dans plusieurs collections françaises. Nous tiendrons ainsi nos lecteurs au courant des découvertes xoologiques faites dans ce pays intéressant, situé aux antipodes de la France. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 85 large bande jaune qui s'étend jusqu'au bord externe ; le bord interne a quatre légères sinuosités et trois lobes , celui du milieu le plus grand, formant une bande courte, n'atteignant pas tout à fait la suture. Tête, thorax et reste de l'élytre d'un brun foncé, bronzé. Ëlytres allongées. — Nouv.-Zél., Waikouaiti, M. Earl. C. Parryi. — D'un bronzé obscur ; ély très avec une petite lu- nule isolée à l'angle basai d'un jaune pâle, et plusieurs taches; une large ligne sur le bord, près d'elles; en avant de cette ligne une tache allongée se dirigeant en arrière sans atteindre la su- ture ; celle-ci et une tache large, droite, à l'extrémité des élytres d'un jaune pâle, fortement tachée de brun : le reste de l'élytre d'une couleur bronzée, maculée, avec des taches verdâtres très- larges, irrégulièrement placées et deux taches d'un velouté sombre, un peu sagittées vers la suture ; écusson grand avec les bords ar- rondis ; antennes avec le premier article vert , les autres ferru- gineux , plus pâles du deuxième au quatrième ; tête un peu étroite ; lobes supérieurs du thorax pas aussi distincts que dans la C. tuberculatd; tibias et tarses plus pâles ; les élytres sont aussi plus larges et moins longues que dans cette dernière espèce. — L. 5-5 1/2 1. — Nouv.-Zél. Port Nicholson. Cap. Parry. Carabid*:. Demetrida, White. — Tête aussi large que le thorax, se rétré- cissant derrière les yeux qui sont très-proéminents ; dernier ar- ticle des palpes ovale et pointu; thorax plus long que large, plus étroit que les élytres, droit antérieurement, graduellement arrondi et rétréci à l'extrémité; bords marginés, un sillon pro- fond au milieu; élytres étroites à la base, s'élargissant graduel- lement vers l'extrémité, aplaties; abdomen beaucoup plus long que les élytres ; tarses avec les ongles petits et dentés sur les bords ; les trois premiers articles triangulaires, le quatrième for- tement bilobé. D. lineella. — Tête lisse, mais un peu rugueuse en avant des yeux avec les antennes et les organes buccaux testacés, brunâtre derrière les yeux ; thorax testacé , ses côtés bordés de brun et finement striés en travers ; sillon thoracique divisé antérieu- rement en trois ; élytres testacées avec neuf lignes longitu- 86 REVDE ZOOLOGIQUE. (MciTS 1847.) dinales, striées, ponctuées, quelques-unes réunies à la base et k l'extrémité ; une ligne brune allongée près le bord externe de chaque ély tre ; une ou deux taches à l'extrémité de deux ou trois stries internes ; jambes et dessous testacés. — Long. 41. — Nouv.- Zél. Port INicholson, Mus. Parry. D. nasuta. — Tête prolongée, avec les antennes d'un rouge testacé ; thorax d'un brun roux ; sillon simple en avant, la par- tie postérieure avec plusieurs stries transversales, fines ; élytres plus profondément striées, d'un brun foncé ; une tache longue à chaque épaule; le rebord étroit de chaque élytre, et à l'extré- mité de chacune une tache oblique, crénelée, d'une couleur jau- nâtre ; dessous d'un brun foncé ; jambes jaunâtres. — Long. 3 1. — Nouv.-Zél., Mus. Parry. Dromiusfossulatus, Homb. etJacq.; Voy.au pôle sud, t. III, f. 16 ; Akaroa. G. Actenonyx, White. ~ Tête presque aussi large que le tho- rax, avec des yeux grands, mais pas trop proéminents; antennes longues, à articles oblongs ; thorax presque aussi large que long, droit antérieurement et à la partie postérieure, où il est un peu rétréci ; élytres très-larges et déprimées, tronquées obliquement à l'extrémité ; tarses avec les ongles grêles et non crénelés ; genre d'une forme approchant de celle des Calleida. A. bembidiodes. — Entièrement bronzé, tête et thorax verdâ- tres ; élytres avec des stries longitudinales peu profondes, quel- ques-unes des stries près la suture avec deux ou trois points ; côtés de la tête striés, entièrement lisse, au milieu ; deux ou trois poils rougeâtres au-dessus des yeux ; thorax finement strié sur les bords du sillon. — Long. 4 1. — Nouv.-Zél. Colpodes submetallicus. — Brun bronzé ; bords du thorax jaunâtres ; bords des élytres très-légèrement jaunes ; tête ayant en avant et sur les côtés deux impressions longitudinales assez profondes ; le bord faiblement arrondi, à peine sillonné au mi- lieu ; élytres avec des stries non ponctuées ; la 2e strie, à partir de la suture, a vers l'extrémité une ligne enfoncée, transverse, très-courte ; près du bord des élytres une rangée de points en- foncés , plus serrés vers l'extrémité ; un point enfoncé vers- l'extrémité de la 7e strie ; jambes jaunâtres ; antennes brunâtres ; dessous de l'abdomen verdâtre. — Long. 4 3/4 1. — Nouvelle- Zélande, ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 87 Pristonychus castaneus, Homb. et Jacq. ; Voy. au pôle sud, t. II, f. 1; îles Auckland. P. brevis, id., t. II, f. 2 ; îles Auckland. Calathus rubromarginatus, id., t. Il , f. 3 ; îles Auckland. Anchomenus elevatus , Parry, mss. — Tête ayant en avant, de chaque côté , une impression très-obscure ; antennes et palpes ferrugineux; thorax avec une impression assez profonde au mi- lieu, n'atteignant ni le bord antérieur , ni le bord postérieur ; bord latéral sinué et une longue impression de chaque côté, pos- térieurement, se perdant en avant ; élytres avec les stries très- profondes : 3e et 4e, 5e et 6e réunies à Pextrémité ; entre la 8e et la 9e une rangée de points enfoncés, plus serrés postérieurement ; tibias et tarses faiblement ferrugineux. — Long. 6 1/2 1. — Nouv.- Zél. Port Nicholson. Anchomenus (Ctenognathus) Novœ Zelandiœ , L. Fairm. Ann. Soc. ent. fr., 1843, 12 ; Baie des Iles. A. Colensonis. — Tête très-lisse postérieurement, avec dessil- lons très-faibles en avant ; antennes d'un jaune brunâtre, le pre- mier article pâle ; thorax ayant au milieu trois sillons, les exté- rieurs courbés ; tête et thorax d'un brun foncé , le dernier ferrugineux ; angles postérieurs du thorax tout à fait lisses ; élytres très-déprimées , avec des stries longitudinales très-distinctes ; 3e et 4% 5e et 6e réunies à l'extrémité ; entre la 8e et la 9e une rangée de points enfoncés ; les élytres sont d'un brun rougeâtre ; les jambes d'un jaune pâle. — Long. 5 3/3. — Nouv.-Zél. Co- lenso, esq. A. deplanatus. — Tête et thorax d'un noir brillant ; élytres d'un noir terne ; tête avec quelques gros points enfoncés sur les côtés, et une ligne enfoncée, transverse, derrière les yeux; thorax avec plusieurs stries longitudinales au milieu, derrière et devant ; un sillon assez enfoncé au milieu et très-distinct ; de chaque côté postérieurement une fossette allongée ; élytres déprimées ; stries pas très-profondes ; les 2«, 7e et 8e sinuées à l'extrémité ; une rangée d'impressions près le bord ; pattes noires; tarses rou- geâtres. — Long. 5 1. — Nouv.-Zél. Cap. Parry. A. atratus, Hombr. et Jacq.; Voy. au pôle sud, t. 1, f. 15; Nouv,-Zél. Feronia ( Platysma ) planiuscula. — D'un noir très-foncé ; palpes d'un ferrugineux foncé; articles des antennes, du 4» au 88 revue zoologique. (Mars 1847.) 1 Ie, couverts de poils courts, bruns ; partie antérieure de la tête avec une marque en forme de H ; thorax avec une ligne trans- verse enfoncée en avant , une autre au milieu plus profonde postérieurement; deux impressions très-profondes aux angles postérieurs ; il sort de chacune un poil ferrugineux ; élytres avec sept stries, ponctuées ; les latérales plus profondes; l'espace entre chacune très-lisse, excepté par derrière où chaque espace est ré- tréci et élevé, et où les stries s'élargissent et sont plus rugueuse" ment ponctuées ; le bord des élytres est fortement déprimé, avec une rangée de points caténulés ; poils des tibias et tarses ferrugi- neux. — Long. 12 1/2, 13 1. — Nouv.-Zél.; Wellington. Cap. Parry. F. {Platysma) vigil. — Noir très-foncé ; poils des antennes , tibias et tarses ferrugineux; tête et thorax très-délicatement et irrégulièrement striés; tête avec une impression en forme de H ; thorax ayant antérieurement une ligne enfoncée, transverse, un peu sinuée ; une autre longitudinale au milieu, plus profonde postérieurement, n'atteignant pas le bord postérieur ; deux pro- fondes impressions près des angles postérieurs du thorax ; élytres courtes avec sept stries longitudinales , les intervalles peu éle- vés ; marge latérale déprimée avec une rangée de points caté- nulés. — Long. 10 1/2. — Port Nicholson; Gap. Parry. F. {Platysma) capito. — Tête presque aussi large que le tho- rax, avec deux lignes enfoncées, longues, profondes en avant entre les antennes; thorax ayant en avant une ligne enfoncée, très-distincte , transverse , et au milieu postérieurement une ligne longitudinale ; tête et thorax d'une couleur verdâtre , plus forte sur les bords et sur les angles postérieurs du prothorax ; élytres avec quelques poils longs ; élytres d'une couleur verdâ- tre, sillonnées comme celles de F. Australasiœ ; mais les côtés des élytres sont un peu anguleux au lieu d'être arrondis. — Long. 8 1/2, 9 1/2 1. — Nouv.-Zél.; Colenso, esq. — Espèce très- voisine de F. Australasiœ, mais bien distincte par la forme de la tête, le thorax plus étroit , la couleur et les poils des élytres ; l'insecte est aussi un peu plus petit ; ces deux espèces sont voisines du G. Omalosoma, Hope. F. (Platysma) polilissima. — D'un noir très-foncé; tête avec une impression en forme de H ; thorax ayant postérieurement de chaque côté une fossette profonde , un peu courbée ; élytres ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. O» avec des stries très-profondes, ponctuées, la 5e et la 6e réunies à l'extrémité ; côtés avec une rangée de points caténulés. — Long. 61. — Port Nicholson. F. (Pterostichus) vagepunctatus. — D'un noir foncé ; tête avec deux lignes enfoncées, profondes; thorax ayant.au milieu une ligne longitudinale aboutissant devant et derrière à une fos- sette profonde ; en arrière, de chaque côté, une profonde fossette unie au bord postérieur ; élytres à stries longitudinales , mar- quées de quelques impressions longues, interrompues. — Long. 7, 8 1. — Port Nicholson. F. (Cophosus) çlongella. — Tête avec une impression en forme de H ; thorax légèrement convexe avec. une impression pyri- forme, très-profonde, de chaque côté ; au milieu un profond sil- lon distinctement strié en travers , aboutissant à une fossette assez profonde en avant et en arrière ; élytres convexes , forte- ment sinuées en dehors près leur extrémité ; stries à ponctuation interrompue, surtout postérieurement. — Long. 6 1/2. — Nouv.- Zél.; Cap. Parry. Omaseus sylvaticus, Hombr. et Jacq.; Voy. au pôle sud, t. II, f.5 ; Akaroa. Argutor pantomelas, Hombr. et Jacq.; Voy. au pôle sud, t. II, f. 6 ; Akaroa. A. erythropus, Hombr. et Jacq.; Voy. au pôle sud, t. II, f. 2 ; Akaroa. A. piceus , Hombr. et Jacq.; Voy. au pôle sud , t. 11, f. 8 ; Akaroa. Broscus carenoides. — D'un noir très-foncé ; tête ayant en avant, près la base des mandibules, deux ou trois points enfoncés ; thorax très-étroit postérieurement et sillonné transversalement ; au milieu une strie faible, droite, striée transversalement et irré- gulièrement ; sur le bord marginal quelques points d'où sortent des poils rougeâtres ; élytres lisses ayant de très-faibles vestiges de stries , qui postérieurement sont plus distincts ; les espaces sont un peu granuleux ; aux épaules deux ou trois points avec des poils rougeâtres; un ou deux points très-éloignés sur les élytres, des épaules à l'extrémité ; fémurs et palpes rufescents. — Long. 13 1/4 1. — Nouv.-Zél.; Cap. Parry. — La plus grande partie des antennes et des pattes sont brisées dans l'individu décrit. Dans la collection du Musée , il y a une espèce très-voisine de l'Australie. 90 revde zoologïqdk. (Mars 4847.) B. (Promecoderus?) œreus.— Tête avec plusieurs stries cour- bes en avant des yeux ; thorax très-convexe se rétrécissant gra- duellement en arrière ; quelques poils longs, éloignés, sur les bords ; au milieu un profond sillon n'atteignant le bord ni devant ni derrière ; en avant, de chaque côté avant son extrémité, une ligne faible, transverse; un très-petit point à chaque angle pos- térieur ; écusson invisible ; élytres en ovale allongé , faiblement striées, les stries à points très-distants; près l'extrémité est une rangée de points plus grands; tibias et tarses avec quelques poils d'un ferrugineux foncé. — Long. 9 1. — Port Nicholson. Mecodema scupturatum, Hombr. et Jacq.; Foy. au pôle sud, t.II.f. 14; Otago. Heterodactylus nebrioides, Guér.; Revue zool., Cuv., 1841, 214; îles Auckland. Helœotr échus, White. — Tête plus large que le thorax; yeux très-grands et proéminents; thorax arrondi en avant, rétréci derrière; élytres plus larges derrière qu'en avant, tronquées obli- quement derrière. Ce subulipalpe a une grande ressemblance avec le Scopodes boops, Erichs., Arch. 1842, p. 123, t. IV, f. 1. H. elaphroides. — Tête striée longitudinalement entre les yeux; thorax ayant au milieu un court sillon ne touchant pas le bord postérieur ; élytres à points larges , grossiers , irréguliers ; l'insecte est d'un noir foncé ; pattes jaunes ; milieu et extrémité des fémurs avec une bande brune. — Long. 2 1/2 1. — Nouv.-Zél., marais ; Dr Kooker. Oopterus plicaticollis, Homb. et Jac; Foy. au pôle sud, t. II, f. 15 ; îles Auckland. O. rotundicollis . — Thorax arrondi, sans sillon, déprimé et très-ponctué vers le bord postérieur ; élytres avec des stries su- perficielles formées par des rangées de points serrés; tout l'in- secte est d'un brun de poix ; palpes et pattes plus clairs. — Long. 2 1/2 1. — Baie des lies. G. Molopsida, White. — Tête large ; dernier article des palpes aigu; antennes un peu moniliformes et poilues ; thorax sans re- bord, plus larges en arrière qu'en avant ; côtés fortement arron- dis , presque droits derrière ; angles postérieurs presque rectan- gulaires ; élytres ovales fortement convexes. M.polita. — D'un noir froncé, brillant ; élytres avec desran- ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 91 gées longitudinales de stries légères, très-ponc tuées ; sur le bord deux profonds sillons réunis de temps en temps par des sillons transverses, courts ; antennes, palpes ferrugineux ; pattes d'un roux foncé. — Waikouaiti ; M. Earl. STAPHYLINID/E. Staphylinus(Gyrohypnus?) quadriimpressus. — Noir, élytres un peu brunes, tête très-large, carrée, avec deux points enfon- cés entre les yeux ; antennes avec le premier article très-long , renflé à l'extrémité, le troisième très-étroit à la base ; thorax un peu rétréci en arrière, arrondi en avant avec deux points enfon- cés ; élytres et abdomen finement ponctués; ailes teintées de brun. — Long. 6 1. — Nouv.-Zél. S. (Casius) puncticeps. — Tête rugueusement ponctuée sur les côtés, en arrière des yeux et sur la partie postérieure ; deux grands points entre les yeux; tête et thorax avec quelques poils longs, hérissés; thorax avec deux lignes longitudinales de points enfoncés ; élytres finement ponctuées, couvertes de poils courts ; tête et thorax noirs ; élytres , abdomen et pattes brunâtres. — Long. 4 1. — Nouv.-Zél.; Colenso, esq. DYSTICIDjE. Cybister Hookeri. — Devant de la tête avec deux points en- foncés ; thorax ayant en arrière une bande de stries courtes, ser- rées et quelques points antérieurement et près du bord latéral ; marge externe des élytres avec plusieurs points enfoncés et trois rangées de points sur le dos des élytres , les points sont écartés l'un de l'autre, surtout aux deux rangées externes ; chaperon et front jaunes ; bords latéraux du thorax et des élytres jaunes ; tout le reste d'un brun olivâtre très-foncé; un peu de brun fer- rugineux sur les deux pattes antérieures ; antennes ferrugineu- ses mêlées de brun. — Long. 12 1.; plus grande larg. 6 1/2. — Port Nicholson. Coîymbetes notatus, F. — Un individu de la Nouvelle-Zélande, dans la collection de M. Saunders, s'accorde parfaitement avec les exemplaires anglais. C. rufimanus. — Tête étroite , noire entre les yeux , avec une ligne rougeâtre transverse ; chaperon rougeâtre ; thorax 92 revue zoologique. {Mars 1847.) rougeâtre , avec une tache noire en forme de losange au milieu ; élytres jaunâtres fortement tachées de brun, bords sans points, suture brunâtre avec une ligne jaune étroite de chaque côté ; dessous d'un brun noirâtre foncé ; les deux premières pai- res de pattes d'un roux clair. — Long. 4 1/4 1. — Nouv.-Zél. — Cette espèce vient à côté du C.pacificus, Bdv. Voy. Jstr., 50. BUPRESTIDa:. Trachyides eremita. — Tête, thorax, élytres très-ponctués , lé- gèrement duveteux , verts , quelquefois avec une teinte cuivreuse ; côtés du thorax légèrement comprimés antérieurement. — Long. 2 1/2 1. — Port Nicholson. — Ce petit Bupreste , le seul repré- sentantdela famille que j'aie vu venant de la Nouvelle-Zélande , ressemble beaucoup au genre Diphucrania. La tête, cependant, n'est pas échancrée en avant. ELÀTER1DJE. Elater acutipennis. — Tête avec une impression triangulaire entre les yeux , légèrement ponctuée ; thorax avec les côtés évidés en dessus et des poils grisâtres ; les angles postérieurs grands et aigus ; le bord postérieur lobé au milieu , juste devant l'écusson ; élytres diminuant graduellement de largeur jusqu'à l'extrémité, avec quatre bandes longitudinales , larges, sobre- ment couvertes de poils grisâtres; tout l'insecte est d'un beau brun foncé ; extrémité des élytres ferrugineuse , dessous du corps et pattes médiocrement couverts de poils grisâtres. — Long. 9 à 1 1 1/2 1. — Port Nicholson. E. (Limonius) Zealandicus.— Te te, thorax, élytres, d'un noir brunâtre, ponctués finement ; élytres ayant chacune neuf rangées de stries ponctuées , la rangée marginale plus profonde. E, approximans. — Chaperon avec deux profondes impres- sions , thorax finement ponctué , chaque côté avec une large rangée de poils gris placés dans une faible impression ; élytres striées, diminuant jusqu'au bout; thorax d'un brun foncé; élytres d'un brun ferrugineux. — Long. 7 3/4 1. — N.-Zél. E. lineicollis. — D'un jaune d'ocre rougeâtre, avec une ligne brune au milieu du thorax ; tête un peu déprimée entre les yeux , brune , jaunâtre antérieurement , avec des poils jaune ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 93 d'ocre ; antennes brunes ; thorax ponctué avec une ligne enfon- cée au milieu , et quelques poils courts jaunes ; et élytres forte- ment ponctuées dans les stries; côtés du sillon thoracique antennal et bord du métathorax noirs. — Long. 5 1. — Port Ni- cholson. E. cinctiger. — Brun rougeâtre foncé, bords latéraux du thorax et des élytres avec une large bande jaune ; tête ponctuée, avec deux impressions peu profondes en avant ; thorax allongé, d'un beau brun brillant , avec une ponctuation serrée , une large bande jaune de chaque côté, sans points; élytres allongées, atté- nuées graduellement, d'un brun ferrugineux, striées-ponctuées, une large ligne jaune le long du bord de chacune ; dessous d'un roux brun. — Long. 6, 7 1. — Port Nicholson. E. lateristrigatus. — D'un noir foncé; sur le côté des élytres une longue bande rouge; côtés très-polis et finement ponctués; élytres à stries ponctuées , obscures , quelques poils courts , leur extrémité obtuse. — Long. 3 3/41. — Port Nicholson. F. (Drasterius) nigellus. — Thorax et élytres à ponctuation serrée; thorax ayant en arrière de chaque côté une dépression; élytres distinctement striées. — Long. 2 1/2 à 2 3/4 1. — Port Ni- cholson. E. olivascens. — Tête , thorax , élytres et abdomen d'un vert olivâtre, avec des poils gris épars ; antennes et pattes jaunâtres» élytres striées. — Long. 4 1. — N.-Zél. E. strangulatus. — Thorax allongé , étranglé vers le milieu , entièrement d'un brun terne , avec des poils courts d'un brun jaunâtre. — Long. 81. — N.-Zél. E. megops. — Yeux très-grands ; thorax plus étroit que les élytres, avec les côtés à peu près parallèles, finement ponctué et médiocrement couvert de poils courts; élytres très-longues, ponctuées-striées, d'un brun terne ; suture des élytres ayant un reflet pourpre. — Long. 7 1. — Baie des Iles. E. (Clenicerus) punctithorax. — Une impression au milieu de la tête qui est parsemée de poils ; antennes avec les 2e et 3* arti- cles très-petits , les autres, du 4e jusqu'à l'extrémité, ayant en dedans un appendice allongé ; le terminal , qui est le plus long, a une petite dent vers l'extrémité ; thorax très-lisse avec des points épars ; deux impressions longitudinales, profondes, avant le milieu, et deux impressions semi-circulaires en arrière, et 94 revde zoologique. (Mars 1847.) une courte ligne enfoncée sur le bord postérieur ; élytres dépri- mées à l'extrémité et un peu obtuses , avec neuf stries sur cha- cune, plus profondes à certains endroits, près la suture , à l'ex- trémité et près le bord externe. — Long. 8 1. — Port Nicholson. E. (Ctenicerus) Itèvithorax. — Très-semblable au précédent ; le thorax n'a pas de profondes impressions. — Long. 8 3/4 1. — N.-Zél. ÇEBRIONIDiE. G. Atopida , White. — Tête à mâchoires saillantes , arrondie intérieurement ; antennes très-longues , filiformes ; le premier article un peu renflé et aplati , le deuxième petit et arrondi ; les autres articles à peu près de même forme, très-légèrement ren- flés à l'extrémité; yeux grands et proéminents; tête presque aussi large que le thorax en avant, un peu plus large qu'en arrière , mais pas autant que les élytres , plus large que long ; angles antérieurs aigus, les postérieurs arrondis ; écusson court, pointu, élytres très- allongées, abords parallèles, épaules et extrémité arrondies , pattes ordinaires, bord des tibias aigu. — Ce genre se rapproche beaucoup des Atopa. A . cas tanea . — D'un brun marron foncé, finement ponctué , avec des poils courts sortant des points ; antennes et pattes testacées. — Long. 4 1. — N.-Zél. sur leKaudi. clerid^;. Opilus violaceus. Fab. Ent. syst. I, 210, 2. O. pantomelas, Bdv. Voy. Astr. t. 6, f. 14. PTINIDiE. Anobium tricostellum. Antennes très-longues, avec les huit derniers articles filiformes ; d'un testacé brunâtre , couvert en dessus d'une pubescence ondée, courte, dorée, soyeuse ; chaque élytre avec trois côtes légèrement élevées; thorax très -étroit, un peu arrondi postérieurement et légèrement excavé au milieu. — Long. 41. N.-Zél. Ptinus suturalis. — D'un brun de poix, très-ponctué, avec des poils courts ; suture avec une teinte rouge ; pattes d'un jaune pâle. — Long. 2 3/4. — N.-Zél., sur les fleurs de Leptospermum. P. murinus. — D'un brun très-foncé , avec plusieurs taches ANALYSES D'ODVRAGES NOUVEAUX. 95 irrégulières, longues, de poils jaunâtres. — Long. 2 1/2 1. — Port Nicholson. P. pilosus. — Elytres à peu près parallèles, d'une couleur cen- drée claire, avec des poils courts, jaunâtres; thorax postérieu- rement aussi large que les élytres. — Long. 1 1/2 1. — Port Ni- cholson. Nitidulimb. Nitidula antaretica. — D'un brun très-foncé; élytres ayant de chaque côté de l'écusson une teinte plus claire ; fémurs jau- nâtres. — Long. 1 1/2 1. — Port Nicholson. JV. lateralis. — D'un brun de poix, très-ponctué; côtés du thorax largement, et côtés des élytres étroitement bordés de jaunâtre ; base des élytres jaunâtre près l'écusson. — N.-Zél. N. abbreviata. Fab. Syst. El. I, 348, 5. HISTER1D.E. Saprinus pseudocyaneus. — Tête noire; thorax violet; élytres et abdomen d'un vert foncé ; thorax très-ponctué vers les bords, plus fortement en avant , lisse postérieurement , avec quelques points sur le bord ; élytres ayant près des épaules deux ou trois lignes obliques, enfoncées, et plusieurs points distincts à la base, postérieurement une marque semi-circulaire de petits points ; strie suturale interrompue à la base. — Long. 2 1/2 1. — N.-Zél. ffister cinnamomeus.— D'un brun violet, foncé, luisant; tête fortement excavée ; élytres ayant près des côtés trois lignes for- tement enfoncées, et trois lignes peu enfoncées à l'extrémité entre celles-ci et la suture. — Long. 1 3/4 1. — N.-Zél. LUCANID/E. G. Dendroblax, White. — Tête étroite, plus étroite en arrière, élargie et tronquée en avant ; mandibules, vues en dessus, ovales et courbées à l'extrémité, excavées, un peu anguleuses extérieu- rement à l'extrémité ; yeux très-grands, vus en dessus ; antennes longues de 10 articles : le premier article presque aussi long que les autres réunis; articles courts et arrondis'du second au sixième, un peu anguleux au milieu ; les trois derniers formant une tête arrondie, le dernier est le plus grand ; thorax pas aussi large que les élytres, avec les côtés arrondis antérieurement , 96 revue zoologique. (Mars 1847.) fortement échancré en avant pour recevoir la tête ; côtés angu- leux au milieu, rétrécis postérieurement, légèrement convexes au milieu ; élytres très-larges, légèrement rebordées; tibias anté- rieurs larges et fortement dentés à l'extérieur ; tibias médians dentés de même ; paire postérieure renflée à l'extrémité et ex- cavée à l'insertion des tarses, deux lobes allongés à l'intérieur ; tarses grêles. — Ce genre vient près des Lamprima et Rysso- notua. Dendroblax Farlii. — D'un brun noirâtre foncé ; tête, thorax, élytres, fortement ponctués ; dessus de la tête et du thorax avec des poils ferrugineux , soyeux ; écusson à poils ferrugineux ; élytres avec quatre côtes longitudinales, lisses, l'externe peu dis- tincte; dessous du thorax et pattes avec des poils ferrugineux, soyeux. — Long. 9 1/4 à 12 1/4 1. — Hutt River, port Nicholson. Nitophyllus irroratus (1). Parry, Trans. Ent. Soc. Lond. IV, 56, t. 1, f. 4. — D'un rouge de poix, avec des taches d'un noir terne sur tout le corps; mandibules saillantes, recourbées, aiguës en avant, denticulées postérieurement ; antennes avec les trois der- niers feuillets très-allongés et poilus; thorax carré, non marginé; élytres ayant à peu près trois fois la longueur du thorax , d'un brun de poix, rougeâtre, ponctuées; avec des taches d'un noir terne répandues sur le disque; fémurs épais; tibias unispineux, en scie extérieurement; prosternum et métasternum simples. — Dans la femelle, les trois derniers feuillets sont de taille ordi- naire ; les mandibules petites, moins proéminentes, unidentées à la base; corps et thorax plus arrondis que chez le mâle. — Long. 4 1/2 1., larg. 1 1/2 1. — Port Nicholson. Dorcus punctulatus. — Dessus du corps finement ponctué ; élytres avec quatre lignes longitudinales, peu distinctes, et quel- ques points sur elles ; fémurs antérieurs avec six dents externes. — Long. 6-7 1. — Wellington, N.-Zél. D. squamidorsis. — Noir ; une tache lunée entre les yeux, une autre sur le côté des yeux et derrière, profondément ponctuées, avec quelques écailles jaunâtres ; bords latéraux et postérieurs, et côtés du bord antérieur avec des impressions à écailles jau- (1) Nous avons publié les caractères de ce curieux genre presque en même temps qne M. Parry, probablement pendant que sa Notice s'imprimait , mais évidemment après lui. 11 convient donc de mettre notre nom de Ptilophyllum Godet (Rev. zool., oct. 1845) , en synonymie. SOCIÉTÉS SAVANTES. 97 nâtres,et quatre taches sur le disque, les postérieures atteignant le bord ; élytres avec une large bande formée par de profondes ponctuations et des écailles dedans, et quatre taches semblable - ment déprimées, couvrant une grande partie des élytres; écus- son lisse postérieurement ; tibias antérieurs avec quatre larges dents, et le bord sillonné. — Long. 7, 7 1/2 1. — Port Nicholson. Lucanus reticulatus. Buquet, Mss. Westw. Proc. Ent. soc. April, I, 1844. APHODIID^E. Oxyomus eœsculptus. D'un noir brunâtre très-foncé ; bords latéraux d'un brun rougeâtre foncé, brillant ; tête largement échancrée, lisse en dessus ; thorax ponctué, surtout en arrière, lisse en avant, et avec des taches lisses sur les côtés; stries des élytres très- fortement ponctuées ; tibias antérieurs avec trois dents aiguës. III. SOCIETES SAVANTES. Séance du 1er mars. — M. le président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Benjamin Delessert, décédé le 1er mars 1847. M. Biot fait hommage à l'Académie d'un précis de l'histoire de l'astronomie planétaire , qu'il a écrit a l'occasion de la décou- verte de M. Leverrier, et publié par articles dans le Journal des Savants. Géologie. — L'Académie a entendu la lecture d'un rapport fait par MM. Arago , Beudan , Berthier, Dufrénoy , Élie de Beau- mont rapporteurs , sur le puits artésien commencé par M. Mulot dans l'enceinte de la ville de Calais, dans le but d'obtenir de l'eau jaillissante pour les habitants, qui sont réduits aujourd'hui à se servir presque uniquement d'eau conservée dans les ci- ternes. M. Séguier a mis sous les yeux de l'Académie un petit modèle du mécanisme qu'il a proposé pour empêcher de dérailler sur les chemins de fer. Nous avons fait connaître ce mécanisme en temps et lieu. M. Arago a montré aussi une lunette dans laquelle les fils du Tome X. Année 1846. 7 98 revue zoologie. (Mars 1817.) micromètre sont éclairés par une lumière électrique que four- nit une petite pile adaptée à la lunette. Dans la séance précédente , en rendant compte de ses expé- riences sur la moelle épinière des animaux soumis à l'inhalation de l'éther, M. Flourens avait attribué à Charles Bell, la décou- verte de ce fait que les principes du sentiment et du mouvement ont leur siège distinct dans la moelle épinière; le 1er ayant le sien dans la région postérieure et dans les racines postérieures ; le 2me dans la région antérieure et dans les racines antérieures. M. Magendie a réclamé pour lui-même cette découverte, à la- quelle il a déclaré avoir toujours soutenu des droits qu'il croit incontestables. Une discussion s'est établie à ce sujet et s'est con- tinuée dans la séance d'aujourd'hui. Séance du 8 mars 1847. — M. Guérin-Méneville adresse la lettre suivante : Messieurs, je vous prie de vouloir bien m'admettre parmi les candidats à la place actuellement vacante dans la section d'éco- nomie rurale et art vétérinaire. Préparé , depuis près de 25 ans , par des études incessantes d'anatomie et de physiologie générales , et surtout de zoologie pure, à concourir à vos utiles travaux , ayant toujours cherché à suivre les traces des Réaumur, De Géer, Cuvier, Latreille , Audouin, et de MM. Duméril et Léon Dufour, à qui l'on doit cette zoologie physiologique des animaux articulés , qui peut seule conduire à des applications utiles , j'ai pensé qu'il était temps de mettre aussi le résultat de mes travaux au service de l'agriculture , cette grande science qui s'appuie sur toutes les autres et leur doit tous ses perfectionnements, et j'ai dirigé, depuis quelques années , tous mes travaux vers ce but d'appli- cations, vers ce but tout agricole. Armé de connaissances acquises depuis longues années, ayant complété mon éducation théorique par l'étude de toutes les classes d'animaux, je me suis livré plus spécialement à celle de tous les ordres de ces innombrables in- sectes, dont la principale mission est de modérer la multiplica- tion des végétaux , et qui constituent un de ces rouages mysté- rieux , dont les effets sont si uniformes et arrivent à un si miraculeux résultat, la conservation des espèces par \a. destruc- tion des individus. Mes travaux zoologiques sont déjà connus de l'Académie , qui SOCIÉTÉS SAVANTES. 99 a bien voulu , dans sa haute justice , leur reconnaître quelque valeur. En 1841, il3 m'ont mérité l'honneur de figurer sur une liste de trois candidats présentés au choix du ministre pour la chaire d'entomologie vacante au Muséum , et plus récemment , la section d'anatomie et zoologie les a jugés assez importants , puisqu'elle a bien voulu placer mon nom sur la liste des candi- dats présentés pour remplir la place laissée vacante par la mort de l'illustre Geoffroy Saint-Hilaire. Appelé en 1842 à faire partie des quarante membres qui com- posent la Société royale et centrale d'agriculture , et témoin des nombreuses questions de zoologie et surtout d'entomologie , qui lui sont journellement adressées, j'ai compris que ma spécialité était un véritable besoin pour l'économie rurale, et je me suis voué tout entier à l'étude de l'organisation et des mœurs de ces animaux , afin de chercher dans cette connaissance des moyens propres à combattre leur trop grande multiplication dans nos cultures et nos forêts. Vous le voyez, Messieurs , la tâche que je me suis imposée est grande et utile, elle exige tout le temps et toute l'aptitude d'un homme. Entreprise par des savants qui n'y seraient pas préparés par de nombreux travaux de zoologie pure, elle serait presque impossible et ne produirait pas de résultats solides, de ces résul- tats tout agricoles , auxquels j'ai eu le bonheur d'arriver dès les premiers pas qu'il m'a été donné de faire dans les champs de la pratique. La zoologie agricole est une science trop utile pour que j'hé- site un instant à m'y dévouer tout entier, car elle est appelée , comme la chimie agricole l'a déjà fait depuis longtemps, à rendre de véritables services à l'agriculture de notre pays. Déjà , depuis quelques années , tous mes travaux ont tendu vers ce but : ils appartiennent donc à la section d'économie rurale , c'est dans cette section seule qu'ils trouveront une noble récompense s'ils en sont jugés dignes par leur solidité et leurs tendances utiles. J'ai l'honneur, etc. Guérin-Méneville. M. Guérin-Méneville prie l'Académie de vouloir bien com- prendre son nom parmi ceux des candidats pour la place va- cante dans la section d'économie rurale, par suite du décès de M. Dutrochet. 100 REVUE ZOOLOGIQDE. (Mars 1847.) M. Couverchel adresse une semblable demande. Économie rurale. — Lois que suivent, dans leur succession, les lésions faites aux plantes par les Aphidiens ou Pucerons. M. A. Imée. D'après ces lois , dit M. Imée , on voit que YÂphis vastator vient sur les plantes en état de vigueur et de santé, en suce le suc , perce l'épiderme, et cause ainsi un dommage à la sève qui ne peut remplir les fonctions auxquelles elle est appelée. Le tissu imparfait, lésé et mal nourri, est sujet à mourir soit vers la partie endommagée , soit vers toute autre située au-dessous; elle peut ainsi causer la séparation de la feuille et détruire la plus grande partie du végétal. La pomme de terre dite sauvage et les plantes qui croissent dans un terrain pauvre et dans les lieux où l'atmosphère est sèche , résistent mieux que les variétés qui ont été forcées par la culture ; il en est de même des plantes qui croissent dans un sol riche en engrais, dans un lieu froid , humide et obscur. Le dommage a lieu surtout à l'époque où la fécule doit se déposer dans les tubercules. Un rejeton d'une pomme de terre qui a eu la maladie est sujet à la présenter. Dans toutes les croissances futures, quand la plante commence à dé- périr , les larves des Aphidiens se métamorphosent en insectes parfaits, qui s'envolent pour commettre leurs ravages ailleurs. Les plants de la pomme de terre qui sont malades présentent un nombre considérable de parasites. M. Maissiat lit une note sur un moyen de fermer exactement les vases destinés aux collections d'histoire naturelle. Ce mode de fermeture est un véritable bouchon de verre usé à Pémeri ; les surfaces de contact sont produites absolument de la même manière que pour les flacons ordinaires ; seulement ces surfaces se trouvent un peu déplacées. Ainsi , au lieu de rester dans le goulot, elles en sont pour ainsi dire sorties et sont remontées sur le bord même du vase. Physiologie. — M. Flourens communique une nouvelle note relative aux effets des inhalations éthérées sur les centres ner- veux. Les précédentes expériences ont démontré que l'éther agit d'abord sur le cerveau proprement dit et trouble l'intelligence ; qu'il agit en second lieu sur le cervelet et trouble l'équilibre des mouvements; qu'il agit ensuite sur la moelle épinière où il éteint successivement le principe du sentiment et celui du mou- 1 SOCIÉTÉS SAVANTES. 101 veinent ; qu'il agit enfin sur la moelle allongée, et que quand il en est venu là, il éteint la vie. Physiologie. — M. Michel Lévy, médecin en chef de l'hôpital d'instruction de Metz, réclame sur M. Mandl la priorité pour le moyen indiqué par celui-ci pour distinguer la mort réelle de la mort apparente. H y a plus de huit ans, écrit-il, que j'ai fait à l'amphithéâtre du Val-de-Grâce, où j'étais professeur alors , des expériences tendant à constater les effets différents qu'on obtient sur le cadavre et sur le vivant, à l'aide de divers modes d'adus- tion et de cautérisation. Les résultats de ces expériences ont été sommairement consignés dans la thèse que M. Ménestrel a soute- nue à la Faculté de Paris il y a plus de sept ans. D'un autre côté, M. Bouchut écrit que l'état de vie ne peut être distingué de la mort d'une manière absolue , par la présence d'une bulle séreuse, développée sous l'influence de la brûlure. Il a fait des expériences qui ne confirment pas cette indication. Ainsi des brûlures faites vingt-deux heures après le décès sur une femme maigre et sèche, affectée de cancer au foie, ont pro- duit des bulles parfaites , remplies de sérosité jaunâtre, sans que d'ailleurs il y ait la moindre coloration de la peau. M. Bouchut cite plusieurs autres faits du même genre. Il rappelle ensuite que Jean Prévost avait aussi regardé le développement des ampoules sous l'influence des vésicants comme un signe distinctif de la vie et de la mort, et que Louis acceptait le résultat de cette expérience lorsqu'il écrivait, en 1752: « Si le vésicatoire appli- • que suivant les règles de l'art excite des vessies , c'est un signe » certain de vie ; car il n'agit pas sur des personnes mortes. » M. Bouchut ajoute que si l'ampoule produite sur la peau par la chaleur n'est pas un caractère positif de la persistance de la vie, la rougeur immédiate qui accompagne le premier degré de la brûlure ou l'auréole qui se développe secondairement autour des autres degrés de la maladie en est un signe plus constant et de plus de valeur. A cette occasion, il cite quelques expériences dans lesquelles il a vu cette auréole apparaître d'une manière constante autour des endroits brûlés pour s'éteindre en quelques heures ou persister plus longtemps, selon le degré de profondeur de la brûlure. La même opération faite sur le cadavre n'a jamais pro- voqué l'apparition du même phénomène. Quoi qu'il en soit , ajoute-t-il , je ne crois pas qu'il en existé de plus certain ou de 102 KEVUE ZOOLOGIQOK. {Mars 1847.) plus infaillible que celui que donne l'auscultation suffisamment prolongée de la région du cœur. Ce mode d'exploration est, en définitive, le meilleur moyen que l'on possède pour distinguer la mort réelle de la mort apparente. Paléontologie. — M. de Blainville, dans un travail sur les Palœolherium , publié en décembre dernier , a réuni en une seule espèce les P. aurelianeuse et monspessulanum de Cu- vier, et P. hippoides de M. Lartet, et a désigné ces trois espèces réunies sous le nom de Palœolherium aurelianeuse. M. J. de Christal , professeur à Montpellier, conteste à la fois la justesse de cette réunion et la classification de cet animal dans le genre Palœolherium. Il soutient et propose de démontrer : 1° que le Palœolherium hippoides non-seulement n'appartient pas au genre Palœolhe- rium. mais même n'appartient pas à la même famille que les Pa- lœolherium^ si l'on adopte les divisions de genres et de familles établis par Cuvier; 2° que cet animal n'appartient pas davan- tage au groupe des Palœolherium , si l'on admet ce groupe tel que le conçoit M. de Blainville , qui y comprend les Palœolhe- rium , Lophiodon, les Anthracolherium, les Cher optâmes ; 3° que cet animal est un Cheval, et, pour mieux dire, un Solipède de petite taille, et que, par conséquent, ses os, sauf ceux des doigts latéraux, ressemblent complètement, d'une manière générique, à ceux de l'Ane, et ne ressemblent pas plus à ceux des Palseothe- rium que les os de l'Ane ne ressemblent à ceux de ces derniers. Ce Solipède , dit-il dans une note présentée à l'Académie le 8 mars , diffère génériquement du seul genre vivant que ren- ferme la famille des Solipèdes ; il se rapproche d'un genre de So- lipède fossile. L'Hipparion, au même degré que le Dugon, se rapproche du Lamantin et du Hellère : il est tridactyle comme ceux de l'Hipparion, et probablement ne l'est, comme ce dernier, qu'aux pieds de devant (1); il a tous les os des membres géné- riquement semblables à ceux du Cheval et de l'Hipparion, et ne diffère guère de ce dernier que par les dents qui sont très-diffé- rentes de celles de l'Hipparion, mais qui le sont cependant moins au fond qu'on ne serait tenté de le croire au premier abord. Ce (1) Avec des exemples de Chevaux même adultes , qui sont tridactyles; leurs péronés du canon , comme les nomment les vétérinaires , portent un doigt eomplet , mais très- petit. SOCIÉTÉS SAVANTES. 103 nouveau genre de Solipède, que je nomme Hipparitherium pour rappeler ses rapports avec VHipparion, a, comme le Daman et tant d'autres animaux, les molaires qui rappellent celles du Rhi- nocéros , mais qui retiennent aussi quelque chose de celles des Chevaux et des Hipparions. Il est à l'Hipparion et aux Chevaux ce que les Mastodontes sont aux Éléphants, ce que les Phacokares et les Pécaris sont aux Cochons , ce que les Lamantins sont aux Metaxytherium , aux Dugons , aux Hel lères. Pour M. de Blain- ville, qui , d'après ses principes de zooclassie , doit considérer l'Hipparion comme une simple sorte de Cheval, T Hipparitherium devra être aussi une simple espèce de Cheval , mais un Cheval de la division des Chevaux tridactyles, c'est-à-dire de la division des Hipparions. En définitive, cet animal est un Cheval qui a trois doigts aux pieds de devant, comme l'Hipparion , et qui a des molaires qui rappellent celles des Damans, des Palœotherium et des Rhinocéros , mais qui , pour avoir des molaires qui rap- pellent jusqu'à un certain point celles des Palœotherium, n'est pas plus pour cela un Palœotherium que le Daman n'est pour cela un Palœotherium ou un Hhinoceros pour avoir des molaires qui rappellent celles de ces deux genres (1). Physiologie. — M. BrownSéquard a fait des expériences sur la durée de la vie des Grenouilles en automne et en hiver , après qu'on leur a extirpé la moelle allongée et quelques autres por- tions du centre nerveux cérébro-rachidien. Il en a déduit quel- ques généralités, qu'il formule ainsi: 1° En automne et en hiver, après l'extirpation soitde la moelle allongée seule, soit de la moelle allongée etdu reste de l'encéphale, soit des parties de l'encéphale antérieures à la moelle allongée, soit encore de l'encéphale tout entier et de la portion de moelle épinière qui est en avant des ra- cines de la seconde paire de nerfs, les Grenouilles peuvent encore vivre plusieurs semaines : elles conservent, dans cet état de muti- lation, toutes ou presque toutes les fonctions delà vie organique, et de plus la faculté réflexe et la tonicité musculaire. 2° Avec une moitié, un tiers et même un quart de la moelle épinière , tout le reste du centre cérébro-rachidien étant détruit, les Grenouilles peuvent encore vivre dans les saisons froides une ou deux se- maines ; elles conservent alors presque toutes les fonctions de la (1) Il y a unité de composition dans la forme des molaires des Ruminants , des Ampla- thériums, de tous les Pachidermes à doigts impairs et, par conséquent, des Solipède*. 104 REVUE ZOOLOGIQUE. {MOTS 1847.) vie organique. 3° La moelle épinière paraît plus utile à la con- servation des fonctions de la vie organique que la moelle allon- gée et le reste de l'encéphale. Il existe même une partie de la moelle épinière (celle qui donne naissance à la deuxième et à la troisième paire de nerfs) qui contient moins de substance ner- veuse que la moelle allongée , et qui cependant peut entretenir la vie plus longtemps, ou au moins aussi longtemps que la moelle allongée. 4° Toutesles parties du centre cérébro-rachidien, excepté les lobes cérébraux, paraissent servir à la conservation des fonc- tions de la vie organique. En effet, d'une part, quelle que soit celle de ces parties qu'on enlève, la vie cesse au bout d'un temps qui varie entre quelques jours et cinq semaines, et, d'une autre part, quelle que soit celle de ces parties qu'on laisse subsister seule, la vie dure encore au moins trois jours et ordinairement davantage. Anatomie. — M. Pappenheim a reconnu les parties suivantes dans la langue humaine au moyen de coupes perpendiculaires, en observant simplement à l'œil nu , mais mieux à un grossisse- ment quelconque : 1° l'épiderme plié à l'extérieur et diminuant de la base à la pointe; 2° les papilles du derme enchâssées dans l'épiderme comme les doigts dans un gant, et diminuant de hauteur dans la direction indiquée ; 3° la couche horizontale du derme : dans cette couche, on distingue quelquefois une strie transversale qui paraît diviser le derme en deux couches , mais en réalité il n'existe aucune séparation ; cette division apparente reconnaît pour cause la présence de fibres musculeuses dans la partie profonde, fibres dont la présence donne à cette couche un aspect différent de celui de la partie supérieure ; 4° les fibres horizontales du muscle dit lingual longitudinal, qui vont se perdre vers la pointe ; 5° les fibres perpendiculaires des autres muscles qui entrent dans la composition de la langue: elles ont un aspect différent suivant les diverses régions où on les exa- mine. Séance du Xbmars. — Un rapport est fait, au nom d'une com- mission composée de MM. Boussingault, de Jussieu et de Gaspa- rin, rapporteurs, sur un mémoire de M. Chevandier, intitulé : Recherches sur la composition élémentaire des différents bois et sur le rendement d'un hectare de forêts. La commission conclut à l'insertion du mémoire dans le Recueil des Savants étrangers, conclusions que l'Académie adopte. SOCIÉTÉS SAVANTES. 10f> M. Bouchardat lit un mémoire sous ce titre : études sur les cépages de la Bourgogne et d'autres contrées viticoles. M. Doyère communique quelques expériences qu'il a entre- prises dans le but de résoudre le problème du dosage des va- peurs d'élher dans les inhalations. Son but n'a pas été de faire un travail de physique, mais seulement de fournir à la pratique mé- dicale quelques résultats dont elle puisse immédiatement tirer parti. Électricité animale. — M. Dumas communique une note dans laquelle M. Matteuci formule des idées hypothétiques aux- quelles il été conduit par l'ensemble de ses observations sur les phénomènes électro-physiologiques. Économie rurale. — M. Decaisne rend compte d'un voyage qu'il vient de faire en Zélande pour y étudier la culture de la garance , comparativement à celle de l'ancien comtat d'Avignon. Séance du 22 mars 1 84 7 .—Physiologie.— M. Flourens communi- que des expériences sur l'action de l'éther injecté dans les artères. 11 a fait avaler à des Chiens de l'éther sulfurique à différentes doses, depuis 6 grammes jusqu'à 24. Tous ces animaux ont beaucoup souffert, quelques-uns sont morts, les autres sont devenus étour- dis, ivres, aucun n'a été à proprement parler éthérisé, c'est-à-dire frappé de cette insensibilité générale, totale, qui est le caractère propre de l'éthérisation ; les plus ivres sont restés insensibles. L'injection de l'éther dans les artères n'a pas non plus produit l'éthérisation, mais elle a offert un phénomène qui mérite d'être noté. Quand on soumet l'animal à l'inhalation éthérée, la moelle épinière perd le principe du sentiment avant de perdre le prin- cipe du mouvement ; c'est là un fait constant. Il en a été autre- ment quand on a injecté de l'éther dans les artères: c'est préci- sément l'ivresse qui a eu lieu ; la motricité a disparu avant la sensibilité, la sensibilité a survécu à la motricité. M. Flourens a fait sur des Chiens quatre expériences qui lui ont donné ce ré- sultat. Cependant, dans deux autres expériences, la sensibilité a disparu avec la motricité ; mais dans ces deux expériences, la dose de l'éther injecté avait été plus forte (4 grammes sur des Chiens de petite taille). Physiologie. — Sur la motricité et la sensibilité dans les faiscaux de la moelle épinière; par M. Pappenhein. Des sections transversales dans la moelle épinière montrent 106 RKVDE ZOOLOGIQOB. {MOTS 1847.) avec netteté, même à un faible grossissement, que les fibres des racines antérieures des nerfs traversent, comme une multitude de rayons, les fibres de la substance blanche antérieure. Les rap- ports mutuels de la substance blanche et de la substance grise s'aperçoivent facilement; car d'abord les fibres grises offrent sans le microscope un aspect jaunâtre, tandis que les fibres blanches offrent un aspect sombre, et les premières seraient de plus dans les branches transversales , coupées selon la longueur ; tandis que les autres (les blanches) sont coupées tranversalement et ont alors l'aspect de points. Mais si la coupe avait moins réussi et si les fibres ont été coupées obliquement, alors on les trouve en forme de très-petits bâtons , dont chacun séparément est plus large qu'une des fibres grises élémentaires. On reconnaît enfin, à l'instant même, la présence des faisceaux gris antérieurs de la moelle sur les corps ganglionnaires très-grands, qui y pa- raissent comme des éclaircies. Les fibres des racines postérieures des nerfs se comportent d'une manière semblable à l'égard de la région postérieure de la substance grise, mais la direction des tubes est contraire à celle des fibres antérieures. On voit ainsi que toutes les deux sont convergentes en dedans et divergentes en dehors ; ensuite, que les postérieures traversent la substance gélatineuse de Rolando (qui forme une espèce d'ourlet autour de la région postérieure de la substance grise, mais plus pâle) avant qu'elles n'entrent dans lasubstanee grise postérieure elle-même. On reconnaît enfin dans la substance grise postérieure des corps ganglionnaires plus petits que dans la substance antérieure. Nulle part les fibres grises n'entrent dans celles des substances blan- ches ou dans celles de la substance gélatineuse qui, de toutes les trois substances, a les fibres les plus fixes. Rapprochées, les ra- cines antérieures ne se mêlent pas avec les racines postérieures; de sorte qu'il n'existe ni entre-croisement ni arcade entre ces deux espèces. Les fibres motrices restent dans la région anté- rieure, mais les fibres n'existent que dans la région postérieure de la substance grise. M. Pappenheim termine -en appuyant sur cette idée qu'anato- miquement parlant on peut accorder la motricité seulement aux faisceaux gris antérieurs , et de la sensibilité seulement aux faisceaux gris postérieurs, et qu'il n'y a ni entre-croisement ni arcade. SOCIÉTÉS SAVANTES. 107 Physiologie. — Recherches concernant la structure des nerfs qui ont perdu leurs fonctions sous l influence de Véther ; par M. S. PÀPPE1NHE1M. Ce physiologiste a recherché en quoi consiste le changement d'un nerf qui. par l'application de l'éther, perd sa fonction. M. Good et lui, après avoir enlevé l'extrémité d'une Grenouille, ont dénudé le nerf sciatique. Sur deux sujets, on en soumet un à l'observation microscopique, de façon que l'on commence par détacher les fibres nerveuses élémentaires. On y applique alors l'éther. Avant que la structure du nerf ne soit perdue, l'extré- mité ne se contracte plus, tandis que, sur le sujet non éthérisé, la contractilité persiste encore. Dans la répétition de l'expérience on trouve : 1° Que la partie inférieure cachée du nerf agissait encore sur les muscles ; 2° Que la plus légère altération de la structure suffit pour affais- ser et anéantir la fonction. Toutefois, il est sûr que, quand la structure est perdue, la fonction l'est de même. Cette altération commence par la gaine , puis bientôt on observe un coagulum ; cet état de choses est la mort de la fonction : mais celle-ci se perd déjà avant qu'il existe un changement appréciable avec nos instruments dans la structure des nerfs. Les changements que subissent les corps dépendent de trois circonstances : 1° De la quantité de l'éther apporté par un plus ou moins grand nombre de vaisseaux sanguins ; 2° De la consistance de la gaine de la fibre primitive; 3° De la liquidité et de la nature chimique du contenu nerveux. Ils ont remarqué que les nerfs cachés dans les parties infé- rieures étaient encore irritables , quand même le tronc avait perdu sa sensibilité et qu'en le défibrillant on excitait de nou- veaux mouvements ; ce qui fait voir que les fibres périphériques d'un tronc qui sont le plus tôt attaquées par l'éther perdent plus tôt leur sensibilité, et que les fibres qui sont au centre du tronc la perdent plus tard par cette même raison. M. Ducros adresse un mémoire sur les symptômes de l'empoi- sonnement par l'acide arsénieux administré au moyen de la méthode endermique, et sur l'action qu'exerce dans ce cas, pour retarder la mort, l'emploi du double courant électro-magnéti- que. (Renvoyé à une commission déjà nommée.) 108 KEVDE ZOOLOGIQUE. (MotTS 1847.) Un deuxième mémoire du même auteur sur les moyens de distinguer la mort réelle de la mort apparente par l'emploi des mêmes courants. Séance du 29 mars. — L'Académie procède par voie de scru- tin à la nomination d'un membre, qui occupera, dans la section de mécanique, la place laissée vacante par le décès de M. Gam- bey. Au troisième tour de scrutin, M. Combes réunit la majorité des suffrages et est proclamé élu. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomination de la commission qui présentera une question pour le grand prix des sciences naturelles à décerner pour l'an- née 1849. Commissaires : MM. Flourens, Milne-Edwards, Isid. Geoffroy Saint-Hilaire , Ad. Brongniart. M. François Delessert annonce que les collections botaniques, les herbiers et la bibliothèque qui lui ont été légués par son frère, feu M. B. Delessert, continueront , comme par le passé, à être à la disposition des savants. M. Gab. Delessert a pris une semblable, détermination rela- tivement aux collections de coquilles et de minéralogie qui lui ont été léguées. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. Mellié , membre de la Société entomologique de France , nous adresse la note suivante destinée à faire connaître le pro- drome d'une monographie du genre Cis qu'il présente : « Je me suis occupé , depuis près d'un an , de l'étude du genre Cis des auteurs, et j'ai établi dans ce groupe des divisions basées sur l'anatomie des parties de la bouche, sur la forme des an- tennes et des pattes et sur la forme du prothorax. » Voici les principaux caractères de ces divisions qui formeront autant de genres. » Le genre Endecatomus comprend VAnobium reticulatum de Herbst, Creutzer, Panzer et Fabricius , ou Cis reticulatus de Castelneau , qui pourra un jour, lors d'une révision générale des Xylophages, se trouver plus rapproché du genre Bolitophagus . Il est fondé sur la structure des antennes composées de onze ar- MÉLANGES ET NOUVELLES. 109 ticles dont les trois derniers forment la massue et sont très-forts et distincts comme dans les genres suivants. » Le genre Xylographus du catalogue de Dejean est basé sur la forme des antennes composées de dix articles et sur celle des tibias qui sont très-aplatis , larges et dont le côté extérieur est entièrement denté. Les tarses sont composés de quatre articles et proportionnément très-petits. Ce genre comprend les Xylo- graphus hypocritus , Dupont inéd., corpulentus, Kunze inéd., Richardii, contractus , Bostrichus punctatus , Chevr. catal. de Dej., Cis bostrichoides , L. Dufour. » Plusieurs Bostrichcs avaient été classés parmi les Cis des di- verses collections ; il est essentiel d'examiner les antennes pour ne pas laisser subsister d'erreurs dans les genres voi- sins. » Le genre jRopalodontus , dont les antennes se composent aussi de dix articles, mais dont le tibia est élargi et denté à son extrémité seulement. Ce genre forme le passage du G. xylo- graphus au genre Cis ; il comprend le Cis perforalus de Gyl- lenhal . » Le genre Cis présente aussi des antennes de dix articles y mais les tibias moins larges ne sont pas dentés. Des divisions éta- blies sur la forme du prothorax permettront d'arriver à un clas- sement facile. » 1° Prothorax inégal , caréné , marge latérale étendue ; l'es- pèce décrite par tous les auteurs sous le nom de Cis boleti se subdivise nécessairement en plusieurs espèces ; la ponctuation et la pubescence serviront à les distinguer; puis viennent les es- pèces suivantes : Cis rugulosus , Mannerh. inéd.; caucasicus , Menest. ; pyrrhocephalus , Marsh. ; substriatus , setiger , ci- liatus. » 2° Prothorax égal , marge étroite , angles antérieurs obtus ou arrondis. Élytres ponctuées: alni , Gyll. ; oblongus , Schœn. inéd. ; punctulatus, Gy\\.;punctifer, anticus, Sch. inéd. ; cor- nutus, Gyll.; quadridens, Chevri. inéd.; affinis, Gyll.; fron- ticornis , Gyll.; festivus , Gyll.; hypocastaneus , laricis, Reich. inéd. — Élytres ponctuées, striées : hyspidus , Gyll.; comptus, Gyll.; pubescens , elongatus , Gyll. — Prothorax transverse , angles antérieurs s'avançant vers les yeux aigus : Cis granarius, grossus, fulvipes, obesus, fucatus, bidentatus, Gyll.; 110 revue zoologique. {Mars 1847.) dentatus, quadricornis, Klug (invisa species); vitulus, Mannh. (invisa species) ; nitidus , Gyll. ; glabratus, Dej. inéd. » Le genre Ennearthron est fondé sur les neuf articles de ses antennes et comprend le Cis multipunctatus , Chev. inéd. ; Cis cucullatus, Dej. inéd. ; Olivieri , diadematus , Reich. inéd. ; hastifer, Runz. inéd. ; tabellifer, Kunz. inéd. » Le genre Octotemnus> dont les antennes n'ont que huit ar- ticles , comprend les Cis mandibularis , Gyll. ; Sallei, corni- fer, Chev. inéd.; castaneipennis , Déj. inéd.; militaris , Déj. inéd. ; variabilis, Chevr. inéd. ; furcifer, Kung. inéd. ; glabri- culus, Gyll.» Comme on le voit , les études de M. Mellié promettent un travail important sur ce genre Cis encore si peu connu. Il en a déjà distingué près de 80 espèces qu'il a décrites avec soin. Ce- pendant , avant de publier son travail , il attend du bienveillant concours de MM. les entomologistes la communication des es- pèces qu'ils pourraient posséder, afin de rendre son travail plus complet. Déjà toutes les collections de Paris ont été mises à sa disposition et nous ne doutons pas que les entomologistes étran- gers ne s'empressent de suivre cet exemple. M. Mellié demeure à Paris , rue Monthabor, n° 9. Il recevra volontiers en communi- cation tous les Cis que l'on voudra bien lui adresser; il recom- mande qu'on veuille bien lui communiquer le plus d'individus pos- sible, même des plus communs avec des notes sur leur habitat, sur les espèces de champignons dans lesquelles ils vivent, etc., etc. Il renverra exactement toutes ces espèces bien nommées et ne gardera que les individus qu'on voudra bien lui sacrifier en échange d'autres espèces. Il s'est glissé deux erreurs dans deux articles que nous avons publiés dans cette Bévue ; ainsi la Cicindèle du Mexique , à la- quelle nous avons donné le nom de C. Nietii, 1844, p. 254, est la Cicindela quadrina, Chevrolat, Coléopt. du Mexique, fasc. 8, n° 176. VAmpedus Cholusii, 1847, est la même espèce que M. Gyllenhall a décrite sous le nom à^Flater quadrisignatus dans la Synonymie de Schœnherr, t. I, part. 3, p. 139. Comme le nôtre a six points noirs, nous n'avons pas songé d'abord à le MÉLANGES ET NOUVELLES. 111 rapporter à une espèce dont il est dit « punctisque duobus anti- cis ni gris. * Quant à la Megacephala découverte en Algérie par M. le ma- jor Blanchard , nous l'avons comparée avec tous les individus de la Meg. euphratica existant dans les collections ; nous l'avons soumise aux entomologistes de Paris, et surtout à M. Chevrolat qui possède un type de la collection d'Olivier, et l'on est d'accord pour la regarder comme identique avec cette M. euphratica. Du reste, M. Klug a signalé cette espèce comme ayant été trouvée sur lesbordsduNil. (G. -M.) On sait que j'ai été chargé, l'année dernière, par la Société royale et centrale d'agriculture, d'études sur l'histoire naturelle de la mouche qui nuit si gravement aux récoltes d'olives dans nos départements méridionaux. Cette année , M. le ministre de l'agriculture et du commerce , prenant en considération les vœux émis par le congrès scientifique de Marseille et la demande qui lui en a été faite par un grand nombre de députés des dé- partements méridionaux , vient de me confier l'honorable mis- sion d'aller continuer mes études sur les insectes nuisibles aux Oliviers et de commencer une série de recherches sur un autre fléau qui fait perdre annuellement 10 à 12 millions à notre agri- culture, la maladie des vers à soie connue sous le nom de Mus- cardine. Pendant mon absence, la Bévue Zoologique continuera de paraître avec exactitude. J'ai pris des mesures pour que les ma- tériaux qui arrivent journellement soient coordonnés et imprimés comme si j'étais présent. Paris, 15 avril 1847. Guérin-Méneville , Ourmffvft à anaiyger. Lehrbuch der Zootomie, etc. Von Dr Rudolph Wagner. Erste Lieferung. In-8°. Leipzig, 1843. Coup d'œil général sur les possessions néerlandaises dans l'Inde Archipélagique. Par G. J. Temminck. T. 1er. Leyde, 1846. 112 rkvoe zoologiqok. (Mars 1847.) Guida per la Sicilia, opéra di Giovanna Power. 1 vol. in-8°. Napoli, 1842. Histoire naturelle des Coléoptères de France*. Par M. E. Mul- sant. — Sulcicoles, Récuripalpes. 1 vol. in-8°, 1846. Paris, Maison, libr. Collectiones rerum naturalium musœi mediolanensis, Mollusca terrestria et fluviatilia, édit. 1. Curante C. Porro. In-8°. Milan, 1846. List of the spécimens of Lepidopterous insectsin the collection of the British Muséum. — Part. 1. In-12. London, decem- ber, 1844. List of the spécimens of Mammalia in the collection of the Bri- tish Muséum. In-12. London, 1843. Ittiologia délia provincia e diocesi di Como. In-12. Como , 1846. Fauna insectorum Europae, cura E. H. Germar. In-18 oblong, fasciculus 23. Halae. Dissertatio academica novas coleopterorum fennicorum species sistens , etc. Auctor R. F. Sahlberg. In-12. Helsingfors, Maii, 1834. In Faunam insectorum rossicam symbola, novas ad Ochotsk lectas Carabicorum species continens, etc. Auct. R. F. Sahl- berg. In-12. Helsingfors, 1844. Notice sur le Spondylosaurus, genre de Saurien fossile de POo- Iithe de Moscou. Par M. Fischer de Waldheim. In-8° 1844, fig. (Extr. Bull, de Moscou.) Description de quelques palpicornes inédits. Par M. Mulsant. In-8°. (Extr. des Ann. soc. roy. d'agr. de Lyon.) Essai monographique du genre Cyclonotum. Par M. E. Mulsant. In-8°. (Extr. des Ann. soc. d'agr. de Lyon.) Beitrag zur Insectenfauna von Vandiemensland,etc. VonD1 W. F. Erichson. In-8°. (Extr. des Archiv. fur naturg. 1842.) Description de quelques autres nouvelles espèces de Coléoptères de Finlande. Par M. le comte Mannerheim. ln-8°. (Extr. Bull. de Moscou.) DIXIÈME ANNÉE. AVRIL 1847. I. TRAVAUX INEDITS. Quelques détails sur les mœurs du Lion ; par M. Adulphe Delegorgue. t Le Lion , cet animal qui jouit chez nous d'une haute réputa- tion de noblesse et de courage , ne la conserverait probablement pas aussi entière , s'il était mieux connu. Au dire des chasseurs sud-africains habitant les contrées nou- vellement envahies par l'émigration , où chaque jour l'on ren- contre de ces animaux , le Lion est un animal qu'il est prudent de laisser passer sans molestation ; sa chasse offre des dangers , et , n'en présenterait-elle pas, le peu de valeur de sa dépouille suffirait à refroidir le zèle du chasseur intéressé. Cependant le Lion nuit aux intérêts de l'homme , il tue ses bœufs, et, pour cette cause, on juge souvent indispensable de se défaire de lui ; à cet effet, un seul homme à cheval , confiant en son courage, en son fusil et en sa monture , part de bonne heure , prend les traces de la nuit , et cherche à joindre le ravis- seur. Le Lion a été vu , il s'est levé : lentement et fièrement il a par- couru de quinze à trente pas en jetant fréquemment un regard sur ses derrières , puis il s'est couché. Cette démarche prouve une grande résolution ; ce qu'il veut, c'est tout d'abord du res- pect. A cette condition il ne tentera rien ; mais l'attaque-t-on , c'est vaincre ou mourir. Le chasseur a l'approche libre jusqu'à trente pas : à cette dis- tance, il est encore maître de l'attaque ou de la retraite ; mais, bien résolu , il tourne son cheval la croupe regardant le Lion ; il saute à bas , la bride conservée au bras gauche ; il ajuste et tire. Que la balle ait traversé la cervelle , le Lion tombe , ses pattes s'allongent et se roidissent en tremblant , il est mort. Mais qu'elle ait frappé en plein corps , le coup peut être ou léger ou mortel ; et l'on a vu un Lion dont le cœur venait d'être traversé par une balle conserver encore assez de rage et de Tome X. Année 1847. 8 114 REVUE ZOOLOG1Q0E. {Avril 1847.) force pour, avant de succomber lui-même, tuer le cheval du chasseur. Si l'animal n'a été que légèrement blessé , le galop du chevaî trop lent à s'ébranler ne saurait sauver l'agresseur, car au second ou au troisième bond , le Lion est sur la croupe de la monture qu'il renverse en la déchirant. Le plus sûr mode de salut , en supposant que le cavalier ait réussi à se dégager, serait de recharger lestement et de tirer à bout portant le Lion qui s'acharne sur sa victime : ce que l'on peut faire sans la moindre crainte, parce que, dans les efforts que fait le Lion pour mordre à plaisir , les muscles des mâ- choires agissent d'une façon puissante , tandis que les organes voisins restent neutres , comme si leur coopération était inutile. Ainsi , dans cet instant , les yeux sont fermés , et le terrible ani- mal qui savoure la vengeance ne voit pas plus clair que s'il était aveugle. Les Gafres des frontières de la colonie du cap de Bonne- Espérance, vulgairement nommés Kaal-kaffers (Cafres chauves)y sont tellement convaincus de cette particularité , qu'ils basent leur mode d'attaque sur sa connaissance. L'un d'eux , porteur d'un vaste bouclier de buffle épais et dur, auquel a été donné une forme concave, s'approche le premier de l'animal , et lui lance une assagaye. Le Lion bondit vers son agresseur ; mais l'homme s'est laissé tomber à plat sur la terre , et son bouclier le recouvre de même que les cônes marins qui adhèrent aux rochers. L'animal essaye alors ses griffes et ses dents sur la partie supérieure du bouclier qui les voit glisser sans effet produit. Il redouble ; mais bientôt, cerné par la bande d'hommes armés , son corps est tour à tour percé de vingt , de cent coups d'assagaye qu'il s'imagine recevoir de l'homme qu'il tient sous lui. Le cheval, dans cette chasse, est moins utile pour joindre le Lion que pour sauver le chasseur par substitution ; car il est à la connaissance de tous que le cheval est toujours la première victime. Le cheval est un traître qui prête son dos à l'homme; le Lion ne le craint pas , il en fait même sa proie favorite. L'homme, au contraire , semble être redouté du Lion ; et , dans toute contrée giboyeuse , le Lion ne dévore pas l'homme après l'avoir tué. TRAVAUX INKDITS. 115 Le Lion blessé à mort ne témoigne jamais de faiblesse ; tant qu'il conserve la faculté de se mouvoir, griffes et dents sont en action; mais est-il simplement démonté, ses ennemis se tenant à une distance qu'il juge infranchissable , le désespoir s'empare de lui , l'effort de ses dents se tourne contre lui-même , il se croque les doigts; il semble alors vouloir se suicider (1). Cependant , il faut bien le dire , dans beaucoup de circon- stances le Lion se montre prudent , et sa prudence peut souvent passer pour de la timidité. Un Lion pris au dépourvu s'enfuit à l'aspect d'un homme seul, d'un enfant , d'un chien qui surgit inopinément devant et proche de lui. Dans un pays coupé de ravins , parsemé de collines , présen- tant quelques bois qui servent à couvrir sa retraite , le Lion dé- tale à cinq cents pas sur le seul bruit de voix d'hommes que lui apportent les vents. Il n'a point été soupçonné , il fuit prudem- ment de crainte du danger ; la compagnie de trois ou quatre de ses semblables ne le rassure pas ; il part avec eux , doucement et sans bruit d'abord , rapidement et par larges bonds ensuite ; il cède à la peur. En pays découvert, où se présentent des inégalités de terrain, le Lion en profite , mais il n'ose se lancer à la course ; il semble redouter de compromettre sa dignité. Il tourne, il retourne comme s'il s'occupait d'autre chose , mais s'éloignant toujours; il ira même fort loin si l'homme ne fait aucune démarche. L'arrêter , lorsqu'il reste ainsi en vue , est très-facile ; il suffit d'agiter les bras et de crier fortement en marchant vers lui. Aussitôt le Lion reste en place , il écoute ; mais quand le si- lence se fait, il continue ; si Ton réitère , il s'arrête de nouveau ; accompagne-t-on cette provocation d'un coup de fusil , il se couche immédiatement. Comme malgré lui , le Lion accepte le défi lancé ; mais le chasseur peut encore, s'il le veut, déloger l'animal de sa posi- tion prise, et le moyen est aussi facile qu'étrange. Des herbes longues d'un mètre couvrent souvent la terre : que l'homme s'y accroupisse , le Lion, inquiet de ne plus voir son ennemi, fuira saisi d'une panique irrésistible. (I) Ceci peut paraître étrange ; mais j'ai va une Lionne se comporter ainsi, et j en con- serve encore la peau comme une preuve de ce j'avance. il 6 revue zoo logique. {Avril 1847.) 11 n'y a nul danger à blesser un Lion surpris sommeillant ou guettant sa proie; mais il faut qu'il ignore, avant le coup, la pré- sence de l'homme. La nuit , le Lion qui se confie à l'obscurité atteste par ses actes une incroyable audace ; il pénètre dans les parcs à bœufs voisins de l'habitation de l'homme ; il ne balance pas à saisir le cheval , dût-il passer sur le corps du cavalier endormi , ni le bœuf atta- ché par les cornes à la roue d'un chariot rempli de monde. Le cri des hommes, la détonation des armes ne réussissent pas tou- jours à le chasser, et, chose étrange, le claquement du long fouet réussit beaucoup mieux. Si, dans ces circonstances, l'homme qui veille a découvert le Lion qui rôde , et qu'il l'ait blessé d'un coup de fusil avant que celui-ci ait osé rien tenter, le fusil ne fût-il chargé que de plomb à perdrix , le Lion désappointé partira honteux et confus , après n'avoir témoigné son mécontentement que par un simple gro- gnement. Lors de l'affût du Lion , méthode que l'on ne peut employer que dans les contrées où le gibier est rare, où le grand carnas- sier fait plus d'un repas de sa proie , on le voit toujours arriver, par le côté inférieur du vent vers l'animal mort. C'est d'ordi- naire entre dix et onze heures du soir. Toute chance favorise l'homme qui se possède , si le Lion n'a point croisé la ligne de ses émanations , et, blessé sans l'avoir soupçonné , l'animal par- tira s'il n'est étendu roide mort. Si , au contraire , le Lion a deviné la présence du chasseur , qu'il l'ait entrevu , celui-ci court un danger imminent, parce que le Lion se considère le seul maître de ce qu'il a conquis ; il ne souffre pas de partage (1). Cependant , et c'est ici le lieu de faire cette intéressante re- marque , il arrive quelquefois que , par un caprice inexplicable, généralement qualifié de générosité , le roi des animaux ne tue pas l'homme qu'il tient sous lui , quoiqu'il en ait été blessé ; il se contente de divers coups de dent qui brisent ou broient le» (1) Si le dire des Boers est exact, il y aurait une exception. Quand , dorant la nuit, un Lion a tué un Buffle ou un Canna , les Hyènes , les Léopards et les Guépards se tiennent en observation à quelque distance. Hais , disent les Boers, le Lion souffre que le Renard du Cap mange en même temps que lui , parce que ce Renard passe pour servir d'éclaireur au Lion qu'il avertit par ses cris. TRAVAUX INÉDITS. 117 membres , ou d'un seul qui laboure la poitrine de quatre sil- lons; il borne là sa vengeance et s'en va. Ces exemples ne sont pas rares, j'en pourrais citer plusieurs ; mais prétendre assigner une cause à cette conduite admirable , étonnante du Lion , me semble difficile , pour ne pas dire im- possible. Le Lion est donc plus pacifique et moins dangereux pour l'homme que ce que l'on s'imagine ordinairement. 11 arrive tous les jours que les Cafres, dénués d'armes à feu, traversent avec leurs familles des espaces où circulent de ces animaux ; et pour ces hommes la présence des Lions n'est point une cause d'effroi . Ces mêmes Cafres chassent-ils devant eux des bêtes à cornes , la question peut changer. Si les Lions ont faim , je ne réponds pas des animaux domestiques , non plus des hommes qui vou- dront les protéger; mais, ici l'on peut voir que le Lionne s'a- dresse pas directement à l'homme. Les peuples pasteurs sont les seuls dans ces contrées qui aient à se plaindre du Lion, ils sont les seuls qui voient avec plaisir la mort du Lion ; et pourtant , si cet animal a expié de sa vie quelque rapine commise , j'oserai dire qu'elle est une dîme assez justement prélevée. En effet, le Lion a véritablement dans ces contrées son in- contestable utilité , et voici ce qui me force à la reconnaître. Si de Draakens-Bergen ou des sources du Touguela au Tro- pique du Capricorne, pas un Lion n'existait, les hordes de Gnous et de Couaggas (Catoblepas Gnou, C. Taurina et Fquus fiurschellii), qui n'y sont déjà que trop nombreuses, se multi- plieraient dans une effrayante proportion ; en moins de dix ans , les peuples pasteurs n'y trouveraient plus une pointe d'herbe pour leurs bestiaux. Il y avait beaucoup de Lions dans l'espace que je traversai tfElands-Rivier à Faal-rivier , puisque chaque jour nous en apercevions plusieurs , et que presque chaque nuit ils ten- taient de saisir mes bœufs. Leur nombre était cependant insuf- fisant, puisque leur mission n'était pas remplie; et cela est d'autant plus vrai, qu'avant d'atteindre Faal-rivier, je che- minai six journées sans que mes bœufs trouvassent à saisir le ■moindre gazon. C'était l'hiver, tout avait été tondu par les 118 revue zoologique. (Avril 1847.) Gnous et les Couaggas , dont la bouche et les dents rasent litté- ralement la terre, et pas un pouce à la surface du sol n'était exempt de l'empreinte d'un pied. Ot\ dans des terres friables, ces empreintes équivalent à un labourage. Donc, s'il n'y avait pas de Lions qui diminuassent le nombre d'individus des espèces herbivores sauvages, non-seulement les Cafres ne trouveraient pas de pâturages pour leurs bestiaux , mais encore les Gnous et les Couaggas eux-mêmes verraient leurs masses entières y périr d'inanition , si l'émigration leur était interdite. 11 est vrai que quand l'homme civilisé , ou simplement doté d'armes à feu, s'établit quelque part, le Lion n'a plus de mis- sion à remplir , parce qu'alors l'homme le remplace; et bientôt disparaissent les herbivores et les carnassiers. Mais avant disparition complète, comme la proie devient de plus en plus difficile à saisir, comme encore les animaux do- mestiques sont moins rapides à la course et de condition meil- leure, le Lion se jette sur eux; il les préfère, lors même qu'a- bondent les Gnous et les Couaggas. C'est ce qui explique la mo- lestation dont sont l'objet les voyageurs qui ne circulent qu'avec de longs attelages. Les peuples qui , par suite de guerres désastreuses , vivent simplement des produits de la terre, comme les Makaschlas, ou ceux qui ne vivent que de chasse , comme les Boschjesmans , sont loin de vouer leur haine au Lion; car le Lion leur est utile, il leur laisse de grands débris, vers lesquels les Makaschlas et les Boschjesmans sont guidés au point du jour par les troupes de vautours tournoyant dans l'air, précisément au-dessus de l'endroit où ils gisent. Les individus appartenant à l'Afrique australe doivent être les plus grands et les plus forts ; la peau plate et séchée de l'un d'eux, qui était un mâle adulte , mesurait 3 mètres 50 centi- mètres du nez à l'extrémité de la queue, qui allait pour un mètre. On en rencontre souvent de plus forts. Une nourriture abondante et des combats fréquents livrés par les Lions aux grands animaux , tels que les Buffles et Rhi- nocéros, sont, ce me semble, des causes qui développent et entre- tiennent une force musculaire étonnante qui n'a peut-être pas d'égale. Je mesurai un seul bond, large de dix-huit pas. C'est TRAVAUX INÉDITS. 119 en s'élançant inopinément ainsi sur sa proie que le Lion l'at- teint ; car il est mauvais coureur, et les Antilopes prévenues lui échappent sans peine. La saison modifie la manière de chasser du Lion. Vers novembre, décembre et janvier, durant l'été de ces cli- mats, quand les herbes sont longues , le Lion chasse seul ou suivi de sa femelle. Il peut alors espérer réussir pendant le jour, tant il excelle à s'approcher en rampant. L'animal herbivore qui paît porte bas la tête , il ne la relève qu'à intervalles à peu près égaux , si quelque bruit ne l'y engage. La distance mesurée par le Lion est parcourue , le carnassier rampant jette un regard , s'assure de sa proximité , se ramasse et bondit : l'Antilope est à lui. Arrive-t-il que le Lion ait failli , il bondit encore ; sa proie lui échappe de nouveau : un bond de plus qui est le dernier et que le succès ne couronne jamais. Le Lion se ravise alors , et fait route en sens opposé à la course de l'Antilope. Pendant l'hiver , durant juin, juillet et août, quand les her- bes desséchées sont ou foulées ou brûlées par le feu , pour un Lion seul la chasse n'est possible que la nuit; encore, comme ses résultats sont douteux, on voit fréquemment de jour ces ani- maux réunis en cordons qui cernent et rabattent le gibier vers des gorges, des défilés ou des passages boisés, enlacés et difficiles où sont postés quelques-uns de leurs acolytes. Ce sont des battues faites en règle , où les émanations des Lions qui rabattent du vent sous le vent suffisent pour con- traindre au départ les herbivores qui les recueillent. Une fois, à deux reprises, en quelques minutes d'intervalle, nous tombâmes, mes chasseurs et moi, au centre d'une ligne de semblables traqueurs : vingt d'abord , trente ensuite , les cours buissons de (Jong Doorn) jeunes mimosas nous en ayant pri- mitivement masqué la vue. Un Rhinocéros sur lequel nous allions paraissait être surtout l'objet de leur convoitise. Malheureusement notre présence les troubla dans leur plan d'attaque , et la leur nous ayant contraint à abandonner notre premier but, le Rhinocéros dut la vie aux idées simultanées de possession qu'avaient eues ses deux plus redoutables ennemis. Il est très-naturel que les mœurs du Lion subissent des modi- • 120 revue zoologique. (Avril 1847.) fications suivant les climats et les lieux qu'il habite. Ainsi, la description que j'en donne ne concerne que celui de l'Afrique australe ; peut-être diffère-t-elle de celle que l'on ferait du Lion du Sahara ; mais le fond, ce me semble, doit rester le même. Note sur le Passer pusillus (Pallas) et sur la Sylvia icterina (Vieillot) ; par Edm. de Selys-Longchamps , membre de l'Aca- démie royale de Bruxelles. § I. — Passer pusillus (Pallas). Cet oiseau du Caucase est remarquable en ce qu'il forme la transition entre plusieurs sections ou sous-genres du genre Bou- vreuil (Pyrrhula) , tel qu'il est composé dans l'ouvrage de MM. Keyzerling et Blasius , et qu'il se rapproche d'autre part des Fringilla. Sa taille et sa stature sont celles de la Fringilla linaria. Les pieds, qui sont noirs, ont absolument les dimensions de ceux de la Fringilla flavirostris (F. montium, Gm.). Les ailes et la queue sont conformées comme ces parties dans les deux espèces dont je viens de parler. Le bec ressemble à celui du Cini (Pyrrhula serinus), lorsqu'il est vu de profil , mais examiné en dessus il est un peu moins bombé latéralement, de sorte qu'en petit il rappelle celui du Pyrrhula erythrina. La coloration du plumage est aussi de transition, car le front est d'un rouge clair et vif précisément où cette partie est jaune chez le mâle du Serinus. Le haut de la tête, la région des oreilles et la gorge sont d'un noir terne. Le dessus du dos et les couvertures des ailes et de la queue sont gris , les plumes étant flamméchées de noirâtre au centre , comme chez la F. linaria, et bordées latéralement de jaune safran et de gris blanc. Le dessous du corps est d'un blanc sale avec des flammèches longitudinales noirâtres sur les flancs et les couvertures inférieures de la queue ; le tout lavé irrégulière- ment de jaune safrané. Le milieu du ventre est sans taches. Les ailes et la queue, qui est assez fourchue, sont noirâtres ; les épaules fortement bordées de safrané, ainsi que le liséré des TRAVAUX INÉDITS. 121 grandes rémiges et des rectrices. Les pennes secondaires des ailes et l'extrémité des rectrices sont lisérées de gris blanc. Longueur totale 4 pouces 2-3 lignes. — des ailes 2 id. 7 id. — de la queue 2 id. 1 id. — du tarse 0 id. G { id. — du doigt du milieu sans son ongle. 5 id. — du pouce id. 3 id. On voit que cet oiseau forme sous tous les rapports le passage des Pyrrhula du sous-genre Serinus aux Fringilla des sous- genres Linaria et Linota. Cependant, d'après la forme du bec, on ne peut l'éloigner du P. serinus. Ma description est prise sur deux exemplaires adultes recueillis au Caucase par le docteur Kolenati. Elle diffère assez de celle de Pallas : sans doute que ses exemplaires étaient moins adultes ou bien en plumage d'hiver. Voici ce qu'il en dit : « Varié de gris et de noir ; front d'un rouge brique ; vertex » noirâtre ; cou et dos à plumes grises , brunes au milieu ; ven- » tre et couvertures inférieures de la queue blancs; pieds noirs ; * bec brun. » Commun autour du Caucase et de la mer Caspienne , il se » trouve, en été, vers les neiges des hautes montagnes avec la » Fringilla nivalis et la Ruticilla erythrogastra. En hiver, il » descend vers les parties subalpines de la Perse. » On voit que Pallas ne parle pas des nuances jaunes qui exis- tent sur le corps de mes deux exemplaires. Les dimensions sui- vantes qu'il donne sont aussi un peu plus faibles , quoiqu'il ajoute que l'oiseau est à peine plus petit que la F. linaria : Longueur totale 3 pouces 9 lignes. — des ailes 1 id. 10 id. — de la queue 1 id. 3 id. — du tarse .0 id. 6 £ id. — du doigt du milieu sans son ongle. 3 -x id. — du pouce id. 2 id. Lorsque M. Schlegel a publié son excellente Revue des oiseaux à? Europe, il n'avait pu parler de cette espèce que d'après Pallas; j'ai cru être agréable à ceux qui s'intéressent à l'ornithologie eu- 122 RËVOE ZOOLOGIQUE. (AWll 1847.) ropéenne en leur offrant une description de cet oiseau rare et peu connu, faite de visu. § II. — Sylyia icterina (Vieillot). M. Z. Gerbe nous a donné un mémoire très-important sur cet oiseau (page 433 de la Revue Zoologique , décembre 1846). Mon opinion est entièrement conforme à la sienne depuis que j'ai pu comparer des sujets adultes des Hippolais icterina etpolyglotta, et si en 1842 j'ai cru à l'identité de ces deux espèces, c'est que je n'avais jamais observé en Belgique que l'Ictérine seule , qui y est très-commune. Aussi la note que je publie aujourd'hui n'est-elle qu'un appendice que je demande à M. Gerbe la permission d'a- jouter à son travail , afin de faire connaître davantage les mœurs et l'habitat de cet oiseau peu connu. Je commence par déclarer que tout ce que j'ai dit de Y Hippo- lais polyglotta dans la Faune Belge (page 99), se rapporte à Vlc- terina. Cet oiseau est très-commun dans les plaines de la Belgique , notamment dans les provinces de Liège et du Brabant. C'est parmi les oiseaux d'été qui nichent en Belgique celui qui nous arrive le plus tard , car le martinet paraît en moyenne le 3 mai et au plus tard le 8, tandis que sur six années d'observations l'Icté- rine est arrivée en moyenne le 1 1 mai , au plus tard le 1 7 et au plus tôt le 4 , savoir : En 1841, le 4 mai.— 1842,1e 12. — 1843,1e 17. — 1844, le 15. — 1845, le 14. — 1846, le 11. Son voyage se fait donc très-régulièrement comme celui de la plupart des oiseaux qui arrivent tardivement , l'écart n'étant que de 12 jours. L'Ictérine aime les bosquets humides , rapprochés de l'eau et notamment les saussaies. Cependant elle est aussi très-com- mune sur les collines sèches et rapides des environs de Liège , qui sont plantées de vignobles et d'arbres fruitiers. Les plus petits jardins de l'intérieur de la ville de Liège en possèdent un nid chaque année, et pendant les mois de mai, juin et juillet , le mâle fait entendre continuellement un chant très-varié et assez fort qui a quelque rapport avec celui de la Verderolle ( Calamo- herpe palustris), mais qui en diffère surtout en ce qu'il est plus TRAVAUX INÉDITS. 123 vif et plus gai. Il imite aussi celui du Verdier, le cri d'appel de l'Hirondelle de cheminée et un peu ceux du Loriot et de la Pie- grièche rousse. Le cri de rappel ressemble un peu au tuït des Pouillots , mais il est plus fort. Cet oiseau aime la chaleur et passe sans doute l'hiver dans des contrées très-méridionales, car le départ a lieu de fort bonne heure, en août, et ceux que l'on conserve en captivité se mon- trent frileux. J'ai remarqué, en effet, qu'on ne le trouve pas ou presque pas dans les parties boisées et montagneuses situées entre la Meuse et la Prusse , dont le climat , à cause de l'éléva- tion du sol, est plus froid. Il n'existe pas non plus en Angle- terre quoiqu'il se trouve dans les Flandres et l'Artois. M. Sundevall , directeur du musée de Stockcolm , a reçu l'icté- rine de l'Egypte. Je partage tout à fait l'opinion de M. Gerbe sur la nécessité de conserver le genre Hippolaïs de Brehm que j'ai déjà adopté en 184? dans la Faune Belge et sur la nécessité d'y recevoir les Sylvia olivetorum ( Strickland ) , Flaeica (Lindermayer ) et Po- lyglotta (Vieillot. — Sylvia hippolais auct. ), sans parler de VIcterina qui en forme la quatrième espèce européenne. En 1830, avant de connaître l'ouvrage de Brehm, j'avais déjà été frappé de la forme extraordinaire du bec qui est plus dé- primé que celui de beaucoup de Gobemouches, et j'avais donné à cette coupe le nom de Muscicapoides , dans le catalogue des oiseaux du pays de Liège; mais j'y avais réuni à tort, par suite de l'analogie dans la forme du bec , la Sylvia paluslris des au- teurs sans tenir assez compte de la différence dans la conforma- tion des pieds, des ailes et de la queue. L'ouvrage de Brehm sur les oiseaux d'Allemagne donne du reste une excellente caractéristique du genre Hippolais , tant sous le rapport des formes que sous celui des habitudes; seule- ment il ne fait pas remarquer combien le bec ressemble à celui des Gobemouches (1). L'Ictérine saisit les insectes au vol à la manière des Gobe- mouches. C'est un oiseau querelleur, courageux , sans cesse en (1) Le pasteur Brehm, selon sa coutume, a fait plusieurs sous-espèces «le la S. hippo- lais des auteurs, sous les noms de H. alticeps, média et planiceps ; mais, comme il ne signale entre elles d'autres différences que l'élévation du crâne et le bec plus ou moine fort, sans parler aucunement des aile* , ou ne peut décider s'il a connu nos deux espèces voisines. 124 REVOE ZOOLOGIQUE, (jjwll 1847.) mouvement , excepté lorsqu'il chante, et alors il choisit ordinai- rement une branche élevée au-dessus de l'endroit où se trouve le nid. Ce nid a la forme de celui de la Fauvette à tête noire , mais il est beaucoup mieux fait , et garni d'une grande quantité de plumes. Il est le plus souvent placé dans des buissons de lilas ou sur des arbres fruitiers de peu d'élévation. Les œufs, au nombre de quatre , cinq, sont d'un rouge lilas, parsemés de points noirs assez espacés. Je ne puis établir de comparaison avec les habitudes de la vé- ritable Hippolais polyglotta. Je croyais même que cette dernière ne se trouvait pas en Belgique, mais elle semble y arriver acci- dentellement, car en mai 1845 j'en ai vu deux individus pris aux environs de Liège et je les ai de suite reconnus dans leur cage à leur taille plus petite et à leurs ailes proportionnellement plus courtes. L'exactitude et la sagacité de M. Gerbe méritent, ce me semble, les plus grands éloges , car c'est à lui que l'on doit la redécou- verte d'une espèce décrite sommairement par Vieillot , et je ne doute pas que ses patientes investigations ne parviennent à éclaiiS cir encore d'autres points douteux de l'Ornithologie indigène. Aperçu sur quelques entomogénoses des pays chauds ; par M. Delacoux, docteur médecin. Toutes les maladies occasionnées , soit par les agressions, soit par le contact ou l'ingestion des insectes dans les pays chauds , considérées au triple point de vue de leur nombre, de leur gra- vité et des formes successives qu'elles peuvent revêtir , toutes ces maladies, dis-je, seraient dignes d'un examen sérieux et d'une étude spéciale. Mais quel est l'homme assez dévoué à la science , qui voulût sacrifier une partie de son existence à des travaux stériles, à vivre au sein d'une atmosphère sèche et em- brasée, ou vaporeuse et brûlante, devenir lui-même un premier sujet d'expériences et d'observations ? Ce n'est donc qu'en col- lectant les faits qui nous arrivent épais , en les comparant en- suite , que nous posséderons avec le temps, sur cette partie de la médecine, des données certaines, et que nous pourrons alors rectifier une foule d'erreurs accréditées par les naturalistes et TRAVAUX INÉDITS. 125 les voyageurs qui eux-mêmes , sur la foi des traditions , ont parlé d'une multitude d'accidents graves occasionnés par les in- sectes dans les pays chauds. Dans un ouvrage nouveau, il est posé en principe que toutes les maladies intertropicales reconnaissent pour causes les agres- sions des insectes. L'auteur, disons-le, a généralisé rationnelle- ment. Nous dirons même plus : il faudrait aller au delà de cette généralisation qui s'étend à toutes les entomogénoses dues au parasitisme ou à la permanence des insectes vivants qui élisent domicile sur notre corps, et dont ils s'emparent à l'état parfait, s'y nourrissent, s'y reproduisent, etc. Toutefois, sans être rangées parmi les entomogénoses , peut-on en abstraire les maladies déterminées par l'ingestion des insectes? Il faut avoir une connaissance des lieux pour comprendre l'influence que peuvent avoir les eaux sur la santé des hommes. Cette boisson, presque exclusive aux habitants des pays chauds, contient con- stamment en suspension une quantité considérable de détritus d'insectes, ou bien les œufs et leurs larves. Si l'on filtre cette eau au moyen du papier, on trouve quelquefois plus du vingtième en poids de débris d'insectes , de frai, d'œufs, de larves, etc.... Les aliments, tels que la viande, le lait, sont aussitôt infestés des mêmes poisons. Dans leur préparation, les mouches et les fourmis viennent encore en altérer la nature et en augmenter quel- quefois la masse. Mais tout ramené à l'observation, nous dirons que, si parmi les causes animées des maladies, les insectes tiennent une place immense, nous n'avons jamais constaté que les dermatoses, comme étant au moins les plus nombreuses et les plus variées , déterminées plus encore par agression que par leur permanence incessante, exceptant toutefois les affections acariques. Entre ces myriades d'atomes animés, aériens, terrestres et hydrophiles, le plus incommode , le plus incessant, celui dont on peut le moins se défendre en même temps, c'est le culex ou moustique. Pendant toutes les saisons , toute l'année cet insecte occupe les habitations , cherchant les abris, les lieux frais et ombragés. Le jour aussi bien que la nuit il poursuit sa proie , s'insinue sous les vêtements , pénètre dans les lits par les plus petits passages que laissent les moustiquaires; l'introduction 126 revdr zooi.okiqok (Avril 1847.) d'un seul ouvre la voie à mille autres, en quelques minutes seu- lement. Les piqûres du culex déterminent un prurit si incommode et une ardeur si vive que, multipliées, elles sont bientôt suivies d'un état d'irritation générale tout à fait pyrectique. Quoique nombreuses , si elles sont passagères , il ne s'ensuit rien de fâcheux , et leur effet immédiat a la plus grande analogie avec les piqûres de l'ortie. Examinée isolément, la piqûre du culex se reconnaît en premier lieu à un petit disque rosé , d'un milli- mètre de rayon , avec un point rouge au centre. Cette auréole s'efface en peu d'instants , et elle est remplacée par une petite tumeur lenticulaire tout à fait en relief , sensible au tact , déco- lorée , causant un prurit incommode. Au bout de vingt-quatre heures la petite tumeur n'est point encore complètement effa- cée , elle semble avoir passé à un état d'induration qui persiste plusieurs jours. Le centre est toujours marqué d'un point per- sistant, figurant la pointe d'une épine de rosier. Chez les individus peu soigneux de leur personne , ceux qui habituellement ne portent point de bas, les jambes sont ainsi toutes piquetées, ce qu'on observe plus particulièrement sur les individus de races primitives, dont le derme est organiquement plus résistant, plus épais et moins sensible que chez ceux issus de race européenne. Néanmoins , quand les piqûres des mous- tiques coïncident avec les fortes chaleurs , la démangeaison est tellement insupportable et poignante, qu'on s'abandonne malgré soi au besoin de s'érailler les pieds et les jambes jusqu'à l'écou- lement du sang, la douleur qui résulte de ces manœuvres vio- lentes étant beaucoup plus tolérable que la première sensation. Les piqûres alors s'enflamment, de gros boutons (granos) suppu- rants se développent sous forme d'éruption plus ou moins éten- due ; des croûtes et des ulcères les remplacent et s'éternisent sur beaucoup d'individus. La place de ces boutons ou de ces ulcères reste d'un noir violacé indélébile, caractère de ces affections lo- cales. Rien de moins engageant que de voir ainsi des femmes, fort belles d'ailleurs, avec les pieds, les jambes et les cuisses tout maculés. Nul pour ainsi dire ne peut échapper à ces accidents locaux qui résultent de la piqûre des moustiques. Beaucoup même portent des ulcères chroniques; ils ont les jambes couvertes de cr de 18 TRAVAUX INÉDITS. 127 squames léproïdes , ou tout le bas est hypertrophié et éléphan- tiasé. Le genre culex n'est encore que très-imparfaitement connu. Dans les pays chauds nous en avons constaté deux variétés bien distinctes. Le moustique dont nous venons de parler est-il le même que le cousin de nos climats, culex pipiens? Toutefois celui des régions intertropicales est plus gros, son abdomen est moins prolongé proportionnellement , ses pattes plus courtes et plus fortes, ses ailes moins étalées, son bruissement moins aigu et moins discordant. Les moustiques sont réunis quelquefois en si grande quantité qu'ils s'élèvent et se meuvent comme des nuages de poussière. Malheur à celui qui tombeau sein de ces myriades! attaqué de toutes parts , il entre dans une impatience et dans une agitation qui tient du désespoir. Les animaux tout aussi bien que les hommes sont tourmentés par les moustiques. Les chevaux, les bœufs qu'on amène d'autres contrées, sont assaillis et persécutés de préférence; ils dépéris- sent et maigrissent promptement, sans jamais revenir ensuite à leur état primitif, vu qu'ils sont incessamment inquiétés par ces implacables ennemis. Presque tous ces animaux ont la peau semée de petites tumeurs indolentes qui soulèvent les poils et en dérangent l'uniformité. Les gai linacées n'échappent pas plus que les quadrupèdes aux agressions des moustiques : ceux-ci les attaquent aux paupières, à la crête et aux barbes. Ces parties éminemment vasculaires se gonflent et se tuméfient, passent souvent à un état de développe- ment exagéré, et dont l'animal semble être surchargé. D'autres fois ces parties sont le siège de tumeurs fibro-carcinomateuses , appelées par les gens du pays bubas. Les pattes aussi bien que la crête sont piquées par le même insecte, qui finit par se faire jour dans les interstices écailleux, dans, les plis des articulations pha- ngiennes ; enfin la membrane interdigitaire n'est pas non plus épargnée. Ces piqûres répétées font quelquefois gonfler les pieds de ces animaux à un tel degré qu'ils ne présentent plus qu'une masse informe et rendent leur progression lourde et difficile. Pour prévenir les premiers accidents , on est dans l'habitude d'extirper la crête et de couper les barbes de ceux que l'on veut conserver pour la propagation. Admirable prévoyance! La plupart des oiseaux des climats 128 rkvue zoologique. {Avril 1847.) chauds résident bien tout le jour dans les régions à moustiques, les uns pour faire leur pâture de ce même insecte, les autres pour y chercher une nourriture différente ; mais à la chute du jour tous gagnent les lieux où le culex n'habite point. Les per- roquets , les toldos et beaucoup de palmipèdes qui se perchent durant la nuit , tous les jours font ce double voyage de descente et d'ascension. Un autre culex plus gros que le moustique, d'un diapré ar- genté, est peut-être moins incommode que le précédent, mais plus sournois. C'est cette variété à laquelle Humboldt a conservé le nom espagnol Sancudo ; sa piqûre n'est point accompagnée d'autant d'ardeur que celle du moustique, mais elle est toujours suivie d'effusion de sang. Véritable sangsue, le sancudo cherche lentement le point du derme le plus facile à perforer. Une fois que la source est trouvée , on le voit enfoncer graduellement sa trompe, quelquefois à la profondeur de plus d'un millimètre ; son abdomen, qui naturellement est grêle, se distend peu à peu, et au bout de quelques minutes l'insecte a quadruplé son volume. Rassasié, il dégage sa trompe et reprend péniblement son essor, et se dérobe pour aller paisiblement digérer. Le sancudo ainsi repu, placé entre l'œil et la lumière, son abdomen a la forme d'une ampoule oblongue avec la couleur et la limpidité du gre- nat. Comme nous l'avons déjà dit, la piqûre du sancudo ne laisse aucune douleur. Rarement est-on averti de ses attaques ; bien des fois on a sur la figure un ou plusieurs de ces insectes déjà repus de sang, et aucune sensation n'a trahi leur présence. C'est là, je pense, le véritable maringouin des voyageurs. C'est aussi à cette espèce de culex qu'il faut attribuer le dépérissement subit des animaux qui passent des régions où il n'existe pas dans celles où il se trouve par myriades, par le fait de la grande quantité de sang qu'il soutire à ses victimes. L'opinion commune est que les pays excessivement chauds sont peu favorables au développement adipeux des animaux. Cette opinion est fondée , tant que ces mêmes pays manquent d'eau ou que les insectes y pullulent. La province deSoconusco, sur la côte du sud du Guatemala , où la chaleur est aussi con- stante et aussi forte qu'à la Guaira , est renommée par ses bons pâturages, et de fort loin on y conduit des troupeaux de bœufs pour être engraissés. TRAVAUX INKDITS. 129 D'autre part, iious sommes autorisé à considérer le genre culex à son point de vue médical ; et peut-être pourrait-on s'en servir comme d'un moyen thérapeutique dans quelques circonstances. Chez plusieurs malades, nous avons vu cesser cet état de torpeur comateuse qui se manifeste si souvent dans la dernière période des fièvres pernicieuses, par les seules piqûres des moustiques, pensant que ce stimulant devait avoir un effet plus prompt que d'autres applications immédiates. Le mot stimulant emporte ici l'idée d'un principe actif et dynamique introduit dans les pi- qûres de l'insecte; car le seul fait de ces mêmes piqûres ne sau- rait avoir pour résultat le prurit incommode et le gonflement immédiat qui les caractérisent. A Vera-Cruz, en 1843, nous fûmes appelé pour une dame alle- mande qui , depuis douze heures , était tombée dans un état comateux profond, à la troisième période d'une affection céré- bro-spinale (entité pathologique non décrite ni même signalée encore, et particulière à la zone torride). Pouls petit presque insensible , peau froide , abaissement jdes paupières inférieures, yeux immobiles et ternes, respiration lente et saccadée, tout annonçant une fin prochaine. La malade ayant deux médecins , et ne pouvant, nous, prendre l'initiative en leur absence , nous nous limitâmes à recommander de laisser la moustiquaire du lit ouverte , sous prétexte de renouveler l'air ambiant. Pendant près de deux heures l'agonisante resta livrée ainsi aux piqûres incessantes des moustiques.» Ce stimulant fit cesser l'état coma- teux, et le lendemain, au plus grand étonnement de tous, non- seulement la malade vivait, mais paraissait être beaucoup mieux. Nous ne doutons nullement que , dans les cas de paralysie éga- lement, on ne retirât de bons effets de ce stimulant. Quand nous disons stimulant, nous admettons qu'indépendamment de l'ac- tion mécanique qu'exerce le culex, il y a de plus instillation d'un principe irritant. C'est aux entomologistes à nous éclairer sur ce point, et à constituer en fait ce qui de notre part n'est qu'induction. Tome^X. Année 1847 130 REVUE ZOOLOGiyUE. [Avril 1847.) Note sur le genre Centropriste de Guvier ; par M. L. Bhisout de Barneville. En commençant cette Note , nous devons avertir qu'elle con- cerne seulement les espèces qui font partie de la collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Le genre Centropriste, établi par MM. Guvier et*Valenciennes (Hist. nat. des Poissons, t. III, p. 36), réunit des poissons acan- thoptérygiens qui diffèrent assez les uns des autres sous le rapport du système dentaire pour autoriser leur séparation en plusieurs groupes génériques distincts. Partant de là , nous réduisons le genre Centropriste aux seules espèces qui, aux caractères déjà indiqués par M. Cuvier, joignent les suivants. Aux mâchoires , des dents de deux sortes , les unes coniques ou conoïdales , pointues , plus fortes et plus longues et généra- lement lorsqu'elles sont bien intactes , semblables à de petites canines, les autres réellement en velours, conoïdales, poin- tues, plus grêles,, plus faibles et plus petites que les premières. Les dents du vomer forment, par leur disposition, une bande en chevron. A ce genre ainsi restreint, nous rapportons comme espèces les Centropristis nigricans (1), tabacarius, atrobranchus , hirun- dinaceus et une espèce nouvelle que nous décrivons. Nous devons présenter quelques remarques à l'occasion du Cen tropristis atrarius . Une troisième de ces espèces , à une seule épine , le CentrO" pristis rufus, nous ramène, dit M. Cuvier, près du Centropriste noir. La vérité est qu'il convient de réunir le Centropristis rufus de Cuvier au Centropristis atrarius, et de les considérer comme appartenant absolument à la même espèce. C'est à tort que M. Cuvier n'attribue à son Centropristis rufus qu'une seule épine à l'opercule, tandis que les individus qui ont servi à sa description en présentent deux, j'en trouve même une troisième très-petite vers le haut de l'opercule; mais l'existence ou Pabsenec de ces épines rudimentaires ne me paraissent avoir aucune va- leur spécifique. (1) C'est le même poisson que le Centropristis atrarius, dénomination par laquelle nous le désignerons dans la suite de cette note. # TRAVAUX INÉDIT*. 131 Centropristis Brasiliensis. Nobis.— Caractères. Opercule ter- miné postérieurement en pointe mousse, plate , membraneuse , sensiblement aiguë. Bord du préopercule en arc de cercle. Diamètre de l'œil égalant environ deux fois la largeur de la tête entre les orbites. Hauteur du corps entre le premier rayon épineux de la dorsale et la base des ventrales égale à l'intervalle qui existe entre le bout du museau et le milieu de l'opercule. Écailles du corps généralement assez grandes. Description. — Le corps de ce poisson est comprimé, peu al- longé; son profil suit une ligne oblique, légèrement courbe, assez prononcée. La longueur de la tête mesurée de l'extrémité du museau à la pointe de l'opercule , forme environ les deux cinquièmes de l'étendue longitudinale du corps (1). La hauteur du corps entre le premier rayon épineux de la dorsale et la base de l'une des ventrales, est comprise près de trois fois dans la longueur du corps. La distance qui existe de l'extrémité du mu- seau au milieu de l'opercule est égale à la hauteur du corps entre l'origine de la dorsale et la base de l'une des ventrales. La distance du premier rayon de la dorsale à la base des ventrales égale un peu plus de quatre fois le diamètre de l'œil. L'opercule a trois épines , dont la supérieure est rudimentaire ; cet oper- cule , de forme triangulaire , a son angle terminé postérieure- ment en une pointe mousse, sensiblement aiguë, plate, flexible, membraneuse, mince. Les bords supérieur et inférieur de l'oper- cule sont également obliques; sa pointe est sur une ligne hori- zontale qui passerait au bas de l'œil. Le préopercule a son bord libre arrondi en arc de cercle et assez fortement dentelé. La lar- geur que présente supérieurement la tête osseuse entre les or- bites, égale à peu près la moitié du diamètre de l'œil. 11 y a sur le bord des deux mâchoires quelques dents coni- ques, pointues , un peu recourbées à l'extrémité, qui sont plus fortes et plus longues généralement que les autres lorsqu'elles sont bien intactes ; ce caractère est plus prononcé à la mâ- choire supérieure qu'à l'inférieure ; les autres dents qui gar- nissent les mâchoires sont réellement en velours; ce sont de petites dents conoïdales plus ou moins incurvées à l'ex- (1) Comme chei l'individu qui sert a ma description la nageoire caudale est en mau- vais état, je n'ai partout mesuré la longueur du corps que depuis le bout du museau jus- qu'à l'origine de la caudale. 132 rkvue zooLOGiyoE. {Avril 18*7.) trémité. Les dents en velours , qui sont insérées en avant sur le vomer, offrent une disposition remarquable et que nous avons déjà signalée ; elles forment une bande en chevron. Les écailles du dessus de la tête s'arrêtent en arrière des yeux, et tout le reste de cette partie du corps, jusqu'à l'extrémité du museau, est nu supérieurement. Les écailles qui recouvrent le tronc sont assez grandes ; la dorsale commence au-dessus de la base des pecto- torales ; l'anale commence à peu de distance en arrière de Pextrémité des pectorales. — D. 10/13; A. 3/7; C. 17 ou 18; P. 14; V. 1/5. L'individu que j'ai observé était généralement brun avec des traces de bandes brunes verticales sur les cdtés du corps et trois taches noires sur la dorsale; il y avait aussi du noir sur la cau- dale. — Longueur totale du corps en y comprenant la caudale , 92 millimètres ; hauteur du corps , environ 27 millimètres. — Patrie, Bahia. Pour faciliter la distinction du C. Brasiliensis , je vais indi- quer brièvement les principaux caractères différentiels des au- tres espèces. Le C. tabacarius diffère du C. Brasiliensis par son opercule à angle postérieur obtus , non prolongé en une petite languette plate , membraneuse ; par son préopercule à bord postérieur vertical droit ; par une plus grande largeur de la tête entre les orbites, car la largeur de la tête du C. tabacarius entre les orbites égale les 3/4 du diamètre de l'œil ; enfin , il en diffère encore par ses petites écailles. Le C. atrarius diffère du C. Brasiliensis par son opercule à angle postérieur arrondi , très - obtus ; par le préopercule à bord postérieur vertical, droit ; par la largeur de sa tête entre les orbites, qui égale les 3/4 du diamètre de l'œil ; enfin, par son mode de coloration. Le C, atrobranchus diffère du C. Brasiliensis par son oper- cule non terminé postérieurement en une pointe ou sorte de petite languette sensiblement aiguë, plate, membraneuse, et par son préopercule à bord postérieur vertical , droit. Le C. hirundinaceus diffère du C. Brasiliensis par un oper- cule non terminé en arrière en une pointe ou sorte de petite languette, plate, membraneuse, et par un corps proportionnelle- ment plus allongé et moins élevé. TRAVAUX INÉDITS. 133 Je vais maintenant indiquer les différents genres que nous sé- parons de celui des Centropristes, mais en renvoyant à la grande ichthyologie de Cuvier pour les caractères qui leur sont communs et qui ne sont pas tirés des dents. On peut faire un petit genre du Centropristis auro-rubens , qui a les dents des mâchoires établies sur le même type que dans le genre précédent, mais dont les dents vomériennes affectent une autre disposition ; elles forment une bande longitudinale élargie en avant et à trois pointes. Genre Homodon. Nobis ('0/*&îoç, semblable, et i, est ainsi formulé : « Trouver les intégrales des équations de l'équilibre intérieur d'un corps solide élastique et homogène dont toutes les dimensions sont fixées , par exemple , d'un parallélipipède ou d'un cylindre droit , en supposant con- nues les pressions ou tractions inégales exercées aux différents points de sa surface. » Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur de trois mille francs. Prix extraordinaire sur V application de la vapeur à la na- vigation.— Ce prix, proposé pour 1836, remis successivement à 1838, à 1841, à 1844, enfin à 1848, est destiné « au meilleur ouvrage ou mémoire sur l'emploi le plus avantageux de la va- peur pour la marche des navires , et sur le système de méca- nisme, d'installation, d'arrimage et d'armement qu'on doit préférer pour cette classe de bâtiments. » Ce prix est de la va- leur de six mille francs. Grand prix pour les sciences physiques pour 1849. — Ce sujet de prix est ainsi formulé : « Établir par l'étude suivie du développement de l'embryon dans trois espèces, prises chacune dans un des trois premiers embranchements du règne animal, les Vertébrés, les Mollusques et les Articulés, des bases sûres pour l'embryologie comparée. » Autre grand prix des sciences physiques pour 1849. — Ce sujet, déjà proposé en 1843 pour 1845 et remis au concours pour 1849 , est ainsi formulé dans le programme : « Déterminer, par des expériences précises , les quantités de chaleur dégagées dans les combinaisons chimiques. » Prix d'astronomie , fondé par Lalande pour être accordé à la personne qui , en France ou ailleurs (les membres de l'Institut exceptés), aura fait l'observation la plus intéressante, le mémoire ou le travail le plus utile aux progrès de l'astronomie. C'est une médaille d'une valeur de 635 fr. Prix de mécanique , fondé par Montyon en faveur de celui qui , au jugement de l'Académie des sciences , s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instruments utiles aux progrès de l'agriculture , des arts mécaniques ou des #Vf 144 REVUE ZOOLOG1QDE. {AvÙl 1847.) sciences. Ce prix est une médaille d'or de la valeur de 500 fr. Prix de statistique, fondé par Montyon pour le meilleur ouvrage ayant pour objet une ou plusieurs questions relatives à la statistique de la France. Limite de concours pour ce prix et le précédent , 1er avril. Prix de physiologie expérimentale, fondé par Montyon, pour l'ouvrage imprimé ou manuscrit que l'Académie jugera avoir le plus contribué aux progrès de la physiologie expérimen- tale. Valeur , 895 fr. Limite du concours , jusqu'au 1er avril. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Notre honorable collègue M. Arthur Morelet nous écrit de la Havane, le 8 février 1847. Monsieur, en parcourant l'île des Pins au sud de Cuba, île qui n'avait été visitée par aucun naturaliste, j'ai trouvé, entre autres choses, une Hélicine assez remarquable dont je vous envoie la description et un dessin fort imparfait, en vous priant de vou- loir bien la publier dans un des journaux que vous dirigez. Si je puis vous être agréable dans mes excursions , vous pouvez m'é- crire à Guatemala, où je me dirige avecle projet d'y séjournerplu- sieurs mois. Helicina constellata. — Testa depressa, tenui, pallide flava, subtus decussata , supra eleganter cistulata ; carina denticulata émergente ; anfractibus primioribus planulatis ; ultimo plerum- que dilatato et disjuncto. Apice acuminato; apertura obliqua, angulari ; sabio columellari subreflexo; dextro simplici. Sur les rochers de la Sierra de Cristales, dansl'isla de Pinos, au sud-ouest de Cuba. La réunion de V Association britannique pour l'avancement des sciences aura lieu à Oxford le 23 juin prochain. Les natu ralistes d'Angleterre font appel, dans cette circonstance, à leur savants confrères du Continent. 1DIKIÈME ANNÉE.-MAI 1847. I. TRAVAUX INÉDITS. Cours d'histoire naturelle des corps organisés, professé au Collège royal de France, par M. Duvernoy. (Suite.) — Voy. p. 81, 113,213,244,327, 353 et 385 de Tannée 1846. La leçon dont nous allons rendre compte a été encore une le- çon de principes appliqués à la distinction de la classe des Pois- sons et de celle des Amphibies, Peut-il exister des Poissons , ainsi qu'on l'a affirmé dans ces dernières années, qui ont à la fois,, comme les Amphibies peren- nibr anches, des branchies et des sacs aériens , ceux-ci constituant de véritables poumons, semblables ou analogues à ceux des Am- phibies ? S'il en était ainsi , comment distinguer les Amphibies des Pois- sons, puisque , dans cette supposition, les caractères que nous avons regardés comme dominateurs dans le Type des Vertébrés, ceux du mode de circulation et de respiration, auraient perdu de leur valeur , et descendraient au moins à celle des caractères de sons-classe? . * C'est à l'examen de ces deux questions ou plutôt de quelques animaux d'un caractère douteux, au sujet desquels elles ont été soulevées , que le professeur a consacré l'entretien dont nous publions un extrait. Dans l'état actuel de la science , la classe des Poissons a des caractères tellement bien déterminés , la respiration par des branchies , la circulation complète à travers ces organes dt respiration aquatique, agissant sur le sang qui revient de toutes les parties du corps , V oxygénant avant de le renvoyer à ces parties ; qu'on n'éprouve aucun embarras pour y réunir tous les Vertébrés qui montrent ces caractères. Les Vertébrés qui ont des poumons simultanément avec des branchies , ou successivement aux différentes époques de leur vie, sont classés parmi les Amphibies. Nous avons vu , dans notre dernier article , que le Lepidosiren fct le Protopterus , dont la respiration se fait essentiellement pat- Tome X. Année 1847. 10 146 revob zoor.or.iQUK. {Mai 1847.) des sacs aériens intérieurs, libres dans la cavité viscérale, et très-' secondairement par des branchies, qui paraissent ici des organes transitoires, devraient être exclus de la classe des Poissons et considérés, au contraire, en suivant cette règle, comme des Amphibies. Avant de traiter ce sujet en détail , le professeur avait passé ra- pidement en revue les Poissons qui peuvent vivre dans l'air, et les modifications qu'éprouve leur organe de respiration aquati- que, pour respirer quelque temps dans un milieu pour lequel il n'est pas organisé. 11 avait annoncé en même temps qu'il aurait peut-être l'occa- sion de revenir sur l'organisation de deux espèces de Poissons , le Silurus fosailis de Bloch et le Cuchia, qui , dans la manière de voir d'anatomistes célèbres, seraient pourvus de sacs propres à respirer l'air. Afin de préparer ses auditeurs à la solution de cette question importante , le professeur s'est livré d'abord à l'examen détaillé de toutes les circonstances organiques qui donnent à certains Poissons la faculté de vivre dans l'air , pendant un temps qui peut se prolonger de plusieurs heures à quelques jours. Il a rappelé, en premier lieu, ce qu'il avait déjà établi ail- leurs, qu'un organe de respiration aérienne n'est jamais propre à recevoir l'eau au lieu d'air ; tandis qu'un appareil de respira- tion aquatique peut être modifié dans ses parties accessoires, pour devenir propre à respirer une grande proportion d'air mêlé aune petite proportion d'eau, pendant un temps plus ou moins limité. Ces modifications peuvent être très-simples. Chez certains Poissons, il a suffi de resserrer l'orifice extérieur de la cavité branchiale et d'agrandir en même temps cette cavité, en rédui- sant son opercule osseux ou sa paroi non extensible, et en déve- loppant au contraire son opercule membraneux, ou la partie extensible de ces mêmes parois; pour donner à la fois au Poisson la faculté d'y comprendre une provision d'eau et de l'y retenir, en fermant facilement son issue extérieure. Par ce simple arti- fice, l'air que l'animal fait passer dans cette cavité, lequel est mis en contact avec la muqueuse vasculaire qui tapisse les lames de ses branchies, est suffisamment mélangé d'eau pour ne pas les dessécher au point d'y faire cesser la circulation à travers les vaisseaux sanguins capillaires respirateurs. TtWVACX 1NKDITS. \\~i Tel est le cas des Chironectes, qui peuvent vivre , dit-on , plu- sieurs jours hors de l'eau, en rampant sur le sable des plages ma- ri limes ; tel est encore celui de Y Anguille de rivière. Ici l'oper- cule osseux des branchies est rudimentaire et comme enfoui dans l'opercule membraneux, qui a pris une grande extension en se soudant à la peau et en ne conservant qu'une faible solution de continuité au devant de la nageoire pectorale, pour l'issue de l'eau qui a passé à travers les branchies. Dans toute une famille d'Acanthoptérygiens, que G. Cuvier a distinguée sous le nom de Pharyngiens labyrinlhi formes , c'est par un autre artifice que le même but a été atteint. La cavité branchiale est séparée, chez ces Poissons, en deux chambres; l'une supérieure, où l'animal a la faculté de retenir une provision d'eau; l'autre inférieure, qui renferme les lames branchiales respiratrices et les pièces des arcs branchiaux qui les soutiennent. La première ne communique avec la seconde, pour y laisser couler l'eau qu'elle renferme, ou avec la cavité buccale, pour en recevoir une eau nouvelle , que par d'étroites ouvertures. Cette première cavité est divisée en cellules irrégulières par des lames dirigées en différents sens , que M. Cuvier a comparées aux Polypiers lamelleux qu'on appelle Escarres. Ces lames sont une transformation des pièces supérieures des arcs branchiaux que M. D. a désignées sous les noms de sur -articulaire et sur- articulaire pharyngienne, dans le tome 7e des Leçons d'anato- mie comparée (p. 269 et 271). On pourra lire dans le même ouvrage (p. 230-237), par quel artifice , dans Yanabas entre autres , ces deux chambres de l'ap- pareil respiratoire ne communiquent au dehors que par d'étroites ouvertures, même lorsque l'opercule est porté le plus que pos- sible dans l'abduction, pour les mouvements de grimper le long des troncs d'arbres , que ce poisson doit exécuter, au rapport de plusieurs voyageurs, et comment cette abduction de l'opercule est modérée par des brides intérieures. Plusieurs espèces de la famille des Siluroïdes peuvent, comme les précédentes, vivre plus ou moins longtemps à sec, par des modifications de leur appareil branchial analogues à celles que nous venons de décrire, ou par une organisation encore dif*- férente. 148 HtvcE zoologiqce. (Mai 1847.) Cette grande famille de Malacoptérygiens abdominaux, pour le dire en passant, est sans contredit l'une des plus intéressantes à étudier de toutes celles qui composent la classe des poissons. Cosmopolite , si on la considère dans son ensemble, elle n'a qu'un représentant dans les eaux douces de l'Europe ; tandis que de nombreuses espèces habitent les mêmes eaux des régions tropicales de l'Asie , de l'Afrique et de l'Amérique ; que d'autres espèces , en moindre nombre , se tiennent dans les eaux douces des climats tempérés ; et que quelques autres s'avancent dans celles des régions polaires, ou vivent dans les lacs ou les rivières des contrées les plus élevées du globe , à 5200 mètres au-dessus du niveau de la mer, d'où les volcans les vomissent, par milliers sur des plaines qui sont à 2,600 mètres plus bas, dans lesquelles leurs cadavres , encore reconnaissables , ne tardent pas à infec- ter l'air en se décomposant (]). Les généralités que M. Cuvier a écrites sur cette famille en commençant son histoire (2), et celles que M. Valenciennes a mises en tête de la continuation de cette même histoire (3) font comprendre tout l'intérêt qu'elle présente sous le rapport de ses nombreuses espèces (il y en a près de 300), et de leur distribu- tion sous certaines formes génériques , dans telle ou telle partie du monde. Il en est de même des détails de cette histoire sur les particularités de mœurs de quelques espèces; les singularités d*organisation qui caractérisent toute la famille ou qui distin- guent certains de ses groupes génériques. « Dénués de plusieurs pièces qui ne manquent à aucun des » autres poissons osseux, sansscapulaire, sans coracoïdien, sans » sous-opercuîe , les Siluroïdes présentent dans leur ostéologie y> beaucoup de particularités, soit par l'absence totale de cer- » tains os, soit par l'extraordinaire développement que prennent » quelques autres (4). » On retrouve d'ailleurs dans quelques-unes de ses coupes gé* nériques et dans les espèces qu'elles comprennent, plusieurs des (1) VArges Cyclopum Val., et VArges sabalo Val., et Je Brontesprennadilla Val. Le premier a été signalé dès 1805 par M. de Humboldt, qui l'avait observé sur les lieux , dans les plaines au-dessous du Cotopaxi. Le second a été envoyé du Haut-Pérou à M. Valen- olenne». par M. Pentland. Le troisième a été remis an même savant par M. Boussinfrault. ($) Hist. nat. des Poissons, t. XIV, p. 310. t$) Ibid., t. XV. Avertissement. (4) Ihid.. p. 110. TRAVAUX INKDITS. 149 plus grandes singularités de mœurs ou d'organisation qui aient été remarquées dans cette classe. Le genre Malaptérure, appelé ainsi parce que l'unique na- geoire dorsale dont il est pourvu est adipeuse, se compose d'une espèce unique, abondante dans la plupart des fleuves de l'Afrique, dans le Nil de l'Egypte , en particulier , où les Arabes , suivant M. Geoffroy Saint-Ililaire,lui donnent le nom si caractéristique de raasch , qui veut dire le tonnerre. C'est qu'en effet cette espèce possède un organe électrique , qui lui donne la faculté de com- muniquer , par le contact , de fortes commotions électriques , comme la Torpille et le Gymnote. Des espèces de Doras et de Callichthes , genres cuirassés de la même famille qui vivent dans l'Amérique méridionale, ont l'in- stinct , si rare dans la classe des poissons, de se construire un nid avec des feuilles et d'y déposer leurs œufs. Parmi les espèces de ces mêmes genres, qui vivent dans des eaux peu profondes et qui sont sujettes à manquer d'eau durant la saison sèche ; les unes ont l'instinct de s'enfoncer dans la vase pour y trouver l'humidité nécessaire à leur existence; les autres (1) ont celui d'entreprendre , en grande société, de lon- gues traversées durant toute une nuit , pour gagner une eau voisine. Ces voyages , à travers les terres , supposent la faculté de respirer l'air , pendant de longues heures , en conservant leurs branchies humides, par quelques dispositions organiques de leur appareil branchial. C'est en effet par ce seul artifice, la faculté, de conserver une certaine quantité d'eau dans leur cavité branchiale ou dans une cavité attenante , que plusieurs espèces vivent plus ou moins longtemps à l'air. On a trouvé la dernière organisation dans Y Heterobranchus qui parait avoir la même faculté , et le Saccobranchus Val. {Si- lurus fossilis , Bloch.) , qui la possède à un haut degré. Le genre Heterobranchus a été ainsi appelé par M. E. Geoffroy St. -Hilaire, parce qu'une des espèces qui vivent dans le Nil, connue auparavant sous le nom de Silurus anguillaris, lui a offert , outre les branchies lamelleuses ordinaires , deux paires de bran- chies accessoires , une paire de chaque côté, d'une forme arbores- (l) L* Dora» d'Hancovk Val., Hist. nat. de* Pousons, t. XV, p. S79. 150 hevue zooLOGiguK. (Mai 1847.) cente, jusqu'à présent unique dans la classe des poissons. Ces ar- bressont situés dans une sorte de chambre supérieure de la cavité branchiale. Le tronc solide (I) de l'arbre antérieur est implanté à l'extrémité supérieure du second arc branchial, et celui de l'arbre postérieur à la même extrémité du quatrième arc ; à l'en- droit où la pièce de ces arcs appelée branchiale articulaire (2) s'articule avec la pièce sur -articulaire (3). La présence de ces arbres , à la surface desquels viennent se ramifier une partie des vaisseaux branchiaux et qui sont revêtus de la muqueuse qui se continue sur tout l'appareil branchial, a mo- difié plusieurs parties de cet appareil. Les pièces inférieures des arcs, celles qui sont au-dessous de leur articulation mobile et que nous avons distinguées par les dé- nominations de branchiale principale (4) et d'articulaire infé- rieure (5), portent seules des lames branchiales ; tandis que la pièce qui est immédiatement au-dessus de cette articulation, la branchio-articulaire , en est dépourvue, comme la sur-arti- culaire. Au lieu de deux séries de lames branchiales transversales très- vasculaires, cette partie supérieure de chaque arc n'a plus qu'une seule lame membraneuse longitudinale, un peu plissée en man- chette, à bord dentelé. L'ensemble de ces dernières lames est tel- lement disposé , qu'il sépare la chambre supérieure qui renferme les branchies arborescentes, de la chambre inférieure, et qu'il n'y a qu'une fente étroite pour la communication de la première dans la seconde, et, par celle-ci , avec la cavité buccale. 11 en résulte que cette division supérieure de la cavité bran- chiale peut être un réservoir d'eau , qui maintient humectées non-seulement les branchies arborescentes qui y sont renfer- mées , mais encore , au besoin, les branchies lamellenses ; l'eau pouvant s'en échapper par petites portions , à travers la seule (1) M. Duvernoy a fait remarquer qu'il l'avait décrit comme creux, dans la première édition des Leçons qui a paru en 1805 , d'après un exemplaire détaché de l'animal et don t les vaisseaux sanguins avaient été injectés. Il a cherché vainement a le revoir dans les collections d'anatomie comparée, afin de comprendre la cause de son erreur. M. Geoffroy l'avait déjà annoncé comme plein. Depuis lors M. Valenciennes, en 1840,èet MM. i. Miiller et Alessandrini , en 1841, ont confirmé cette dernière description. (2) Leçons d'anat. comp., t. VU , p, 2a7. (3) Ibid., p. 269. (4) Ibid., p. 236. (5) Ibid., p. 260, TRAVAUX INÉDITS. 151 ouverture de communication de cette chambre, avec la chambre inférieure (1). Il y a sans doute entre l'organisation que nous venons de dé- crire et celle des Pharyngiens labyrinthiformes de très-grands rapports. Elle fait comprendre que YHeierobranchus, qui en est pourvu , peut être mis à sec pendant plusieurs jours , sans périr, ainsi que l'affirme M. Geoffroy Saint-Hilaire. La dernière espèce de Siluroïde dont nous parlerons est celle que Bloch, qui l'avait reçue de l'Inde du missionnaire danois John, avait désignée depuis longtemps sous le nom de Silurus fossilis, et Buchanan, dans la description des poissons du Gange, sous celui de Silurus singio. M. Valenciennes en a fait le genre Saccobranchus , tout en signalant ses plus grands rapports avec le genre précédent (2) , et M. Mûller le genre Heteropneustes. Si cette espèce , ayant d'ailleurs tous les caractères de la fa- mille des&7wres et ceuxdelaclassedesJPotssons,avaitréellement des organes de respiration aérienne, semblables ou seulement analogues à ceux des amphibies ou des Reptiles, l'idée que nous nous faisons de la classe des Poissons et de*son mode de respi- ration et de circulation, devrait être changée , ou du moins , le caractère de la classe subirait, dans ce cas, une exception remar- quable et importante. Le Saccobranchus Val. a en effet deux longs sacs membra- neux, de forme cylindrique, qui ont chacun leur embouchure dans la cavité branchiale correspondante, et n'en paraissent qu'une dépendance; de même que les sacs abajoues du Hamster sont une dépendance de sa cavité buccale. Ces sacs se prolongent en arrière au-dessus des apophyses transverses des vertèbres, contre leurs apophyses épineuses et sous les grands muscles la- téraux j usques au dernier tiers de la longueur totale du poisson (3) . Cette position singulière hors de la cavité viscérale, position (1) Ils ont été très-bien saisis par M. Alessandrinî , qui a publié en isil une bonne description de l'appareil branchial de l'Hétérobranche (JS'ov. com. Acad. scient. Insti- tut! Bonon., t. V, Bononiœ., 1811.). On observera seulement que celle description est postérieure d'une année au t. VU des Leçons (2e édition) et au t. XV de Y Histoire na- turelle des Poissons, publié par M. Valenciennes, qui comprennent lune et l'autre la description de l'appareil branchial de l'Hétérobranche. H. Alessandrini ne cite que le t. 1 de celte histoire naturelle. (S) Hisl. nat. des Poissons , par MM. Cuvieret Valenciennes , t. XV. (S) Dans un exemplaire long de 0 '"., 838 que M. D. a mis sous les yeux de sou audi- toire , ils avaient 0m..007 de diamètre etOm., 107 de long. là;* hhwk zooLOGiguK. (Mai 1847.) absolument exceptionnelle, pour des organes de respiration aérienne ou des poumons , montre déjà que , sous le rapport du caractère si important des connexions, ces sacs diffèrent de cette sorte d'organes de respiration. Leur fond est attaché par une substance ligamenteuse aux vertèbres correspondantes, et la to- talité du sac est ainsi immobilisée ; autre caractère qui le dis- tingue d'un poumon. Ses parois se composent d'une membrane propre de nature fibreuse , solide, résistante , dont les fibres sont assez distinctes et obliques ; et d'une membrane muqueuse qui les revêtent en dedans. Celle-ci est doublée par une substance glanduleuse . qui rend ces mêmes parois beaucoup plus épaisses dans le tiers postérieur du sac, où elles ont jusqu'à 0m, 001 d'é- paisseur et où cet appareil glanduleux est plus développé que dans le reste de son étendue. Il se compose de petits sacs en forme de folioles , groupées assez régulièrement comme les folioles d'une feuille d'acacia. En avant du sac il y a des parties où cet appareil glanduleux n'existe pas, les côtés et le plafond du sac. D'autres où il est encore très-apparenf , comme dans son plancher et le long du vaisseau principal dont nous allons parler. En général les parois des sacs que nous décrivons sont très- vasculaires, ainsi que l'ont dit MM. Taylor (1) et J. Willie (2). 11 y a un gros vaisseau qui règne dans toute la longueur de chacun de ces sacs , dans leur paroi inférieure. Ce tronc vas- culaire est la continuation de l'artère branchiale qui appar- tient à la quatrième branchie. Cette artère ne diminue pas de diamètre, comme les suivantes, à mesure qu'elle fournit des rameaux aux lames branchiales de cette branchie ; elle pé- nètre dans le plancher du sac avec un diamètre considérable ; elle se porte , de la partie la plus avancée de ce sac directement en arrière , en fournissant, à des intervalles assez réguliers , des branches transversales qui s'en détachent à angle droit; leurs rameaux reprennent la direction longitudinale du sac , tandis que les ramuscules dans lesquelles ils se divisent finissent par se répandre dans toutes les directions, particulièrement entre les groupes des glandules que nous avons décrites et leur sem- blent plus particulièrement destinés. A mesure qu'il donne ses (1) The Edinburgh journal of sciences , New Ser., vol. IV, p. 33. 1&31. (S) Annal* of nat. hist., vol. VI , p. 809. 1841 , TRAVAUX INÉDITS. 153 branches aux parois du sac, ce tronc vasculaire diminue de dia- mètre et se termine en se divisant dans le fond de celui-ci. Des vaisseaux d'un autre ordre , d'un plus petit diamètre , marchent accolés aux premiers et finissent par aboutir à trois troncs principaux qui sortent des parties antérieures moyenne et postérieure du sac, à des intervalles de plusieurs centimètres pour descendre, à peu près directement ou un peu obliquement, d'arrière en avant vers l'aorte, dans laquelle ils s'ouvrent. Un muscle étroit et long, composé de faisceaux épais, trans- verses, un peu obliques cependant , revêt antérieurement, dans une longueur de O^Oô? , la paroi postérieure externe de chaque 6ac. Ce muscle est comparable à celui qui s'observe sur certaines vessies natatoires. Que conclure de cette description? Sinon que par leur posi- tion, leur fixité dans cette position, leurs parois fibreuses et glanduleuses ; leurs rapports immédiats avec la cavité branchiale, ces sacs sont une extension , une dépendance de cette cavité et de tout l'appareil branchial. Qu'ils ne sont nullement compa- rables à des poumons d'Amphibies ou de Reptiles, se dévelop- pant toujours comme annexes du canal alimentaire ; s'abouchant toujours dans le commencement de ce canal ; constamment si- tués dans la cavité viscérale , libres et flottants dans cette cavité; leurs parois, au lieu d'une membrane fibreuse, ont un simple réseau fibro-élastique, et ne présentent jamais un appareil glan- duleux et un muscle intrinsèque comme ceux que nous venons de décrire (1). Ces réservoirs du Saccobranche sont simplement une autre modification de l'appareil branchial, que celle de Y Hétéro- branche , des Labyrinthe formes , ou d'autres Poissons , ayant la faculté de vivre à sec. Ils doivent avoir le même usage fonction- nel , celui de permettre à l'animal qui en est pourvu de respirer l'air dans une plus grande proportion que celle contenue dans l'eau ; de pouvoir vivre à sec pendant un certain temps en main- tenant ses branchies humectées , par la provision d'eau que l'a- nimal peut y renfermer , peut-être avec une certaine quantité d'air ; d'expulser le contenu, quel qu'il soit, du fond du sac par (1) Dans un des deux exemplaires que M. Duvernoy a pu étudier . l'embouchure du sac dans la cavité branchiale était bouohée par une substance jaune, homogène, compacte , qui paraissait le produit de la glande. 154 revue zoologie. (Mai 1847.) les contractions du muscle qui en garnit les parois et qui doit donner une direction déterminée, dans ce sens, à la compression que produisent sans doute, dans leur action, les grands muscles latéraux. Il n'y a pas ici de poumon, pas plus que dans Yhélérobranche, dont le saccobranche diffère à peine ; mais des modifications or- ganiques providentielles de l'appareil branchial , qui donnent à ces Poissons, destinés à vivre dans des eaux douces, où ils sont exposés à être parfois mis à sec , la faculté de respirer l'air , pendant un temps plus ou moins long, avec des organes de res- piration aquatique. Les branchies de ce Siluroïde existent au nombre de quatre comme dans l'immense majorité des Poissons osseux , et se composent, comme à l'ordinaire, d'une double série de lames pour chaque arc branchial. Le rapport de la cavité qui les ren- ferme, avec celle des sacs, est tel que, si l'animal ne faisait passer que de l'air dans ces derniers ; cet air, obligé de traverser la ca- vité branchiale, dessécherait les lames des branchies, ferait cesser la circulation et produirait l'asphyxie, malgré la circulation supplémentaire que l'on pourrait supposer se continuer dans le sac. M. J. Willie, qui a observé ce Poisson dans l'Inde, et a donné une courte description de ses sacs branchiaux, dix années après M . ïay- lor (1) , pense comme nous, que ce pourraient être des réservoirs d'eau pour humecter l'animal dans ses migrations , et maintenir ses branchies dans des conditions vitales. La richesse de leurs vaisseaux sanguins semble prouver , ajoute-t-il, que dans les circonstances ordinaires ils peuvent être une extension de la surface respiratrice. M. D. admet toutes ces circonstances fonctionnelles ; mais en concluant que le Saccobranche n'a pas de véritables poumons , et conséquemment une composition organique qui confondrait les deux classes des Poissons et des Amphibies. Il nous reste à examiner, a dit M. D., si l'organisation du Cu- chia (2) , telle que M. Taylor l'a fait connaître, peut justifier sa place parmi les Poissons osseux Apodes, dans le genre Syn- (1) Annals of nat. hisl., vol. VI , 18*1, p. i>09. (S) The Edinburgh journal of science, vol. V, avril-oct, 1831. Nouvelle* de l'Inde de j in 1830, par M. J. Taylor. TRAVAUX INÉDITS. 155 branchus , comme l'avait classé M. Cuvier, en suivant l'indica- tion de liuchanan ; ou dans un genre particulier, sous le nom AmphipnoM , comme le propose J. Muller, qui le place entre les Synbranches et les Monoptères? Ou bien si ce singulier ver- tébré aurait une organisation intermédiaire entre les Reptiles et les Poissons , ainsi que l'exprime M. Taylor? C'est-à-dire , selon nous , s'il devrait être réuni au Lépidosiren et au Protoptère , dans un même groupe de famille, ou dans un groupe plus élevé? N'ayant pas eu l'avantage , a dit M. D. , d'étudier nous-même cette organisation, en apparence exceptionnelle, nous devrons être, dans ce cas, plus réservé et moins affîrmatif dans nos con- clusions, non sur les principes, mais à cause des faits que nous n'avons pu rechercher et constater. Le Cuchia est commun dans les parties eud-est du Bengale, entre autres dans le voisinage de d'7/aca, où cet animal se retire dans des trous ou dans des fentes des bords des marais et des ruisseaux dont le cours est lent. Ceux observés par M. Taylor avaient moins de deux pieds de long et de six pouces de circon- férence , dimensions que Hamilton liuchanan assigne à ce ver- tébré. Les Européens le mangent comme une anguille. 11 res- semble à un serpent par l'absence de toute nageoire ; mais sa peau sans écailles, enduite de mucosités, lui donne, il nous le semble, plus de rapports avec une larve d'amphibie, entre autres avec un têtard de grenouille. Sa queue comprimée latéralement, avec un bord tranchant en haut et en bas, est terminée en pointe. L'unique ouverture intérieure pour les cavités respiratoires aug- menterait encore cette ressemblance , si cette ouverture n'était pas dans la ligne médiane , sous la gorge , et partagée immédiate- ment , en deux autres qui conduisent chacune dans la cavité respiratoire de son côté. La paroi de cette cavité se composerait d'un opercule rudimen- taire et d'une membrane branchiostége, ayant six rayons osseux. Ici nous retrouvons le caractère des parois de la cavité bran- chiale des Poissons anguilliformes. Quant à l'appareil de respiration proprement dit , il se compo- serait de quatre arcs osseux, dont le premier et le dernier ne porteraient aucune sorte de branchie filamenteuse ou lamel- leuse. Le second arc aurait, dans la partie moyenne seulement, des la- 156 rkvde zoologiqok (Mai 1847.) nielles branchiales , et le troisième une lame membraneuse vas- culaire dans toute son étendue. Les principaux organes de respiration, suivant M. Taylor, sont deux petites vessies , situe'es derrière la tête, du côté du cou, au- dessus de l'extrémité supérieure des arcs branchiaux ; elles sont couvertes par les téguments communs et par un petit opercule en avant, dont la partie supérieure touche à l'os quarré, et la par- tie inférieure aux six rayons branchiostéges. Chaque vessie com- munique avec la cavité buccale par la fente branchiale anté- rieure qui est entre l'hyoïde et le premier arc. Cette communi- cation avancée, bien différente par cette position de celle que nous avons signalée dans le Saccobranche , permettrait à l'ani- mal de faire passer de l'air dans ces vessies , sans dessécher ses branchies. La membrane qui forme les parois de ces vessies est mince, demi-transparente, riche en vaisseaux. M. Taylor la compare à la partie postérieure des sacs pulmonaires des ser- pents. Le cœur est plus en arrière des organes de respiration que chez les Poissons ; il est situé sous l'œsophage , près de l'endroit où ce canal d'ingestion des substances alimentaires s'insère dans l'estomac. Cette position reculée et ce rapport , dans lequel on passe sous silence le diaphragme qui dans la classe des Poissons, sépare le cœur de la cavité abdominale; tandis qu'il est placé, avec son péricarde, chez les Amphibies, dans la cavité viscérale commune, me paraissent devoir être signalés comme très-caracté- ristiques. Le cœur a une oreillette et un ventricule. La première reçoit le sang de tout le corps par quatre veines principales ; deux an- térieures qui rapportent le sang de la tête et des parties anté- rieures du corps ; et deux postérieures, dont l'une vient du foie et l'autre rapporte le sang des viscères abdominaux , des organes de Ja génération, des muscles et de la colonne vertébrale. L'artère branchiale a deux valvules; elle commence par un long bulbe et produit vis-à-vis de la quatrième paire des arcs branchiaux , deux branches qui se courbent en arcs vers la colonne vertébrale, pour former, sans se diviser, sans fournir aucun ra- meau, les racines de l'aorte, qui commence sous la dixième ver- tèbre; le sang qu'elles y conduisent, remarquons-le bien, n'a donc pas respiré. TRAVAUX INÉDITS. 15Î tJn peu plus avant, le tronc branchial fournit, de chaque côté, une branche qui se divise immédiatement en deux rameaux t pour fournir les réseaux vasculaires de la branchie membra- neuse du troisième arc et de la branchie filamenteuse du second. Leurs dernières ramifications vont aboutir dans les vessies aériennes, et montrent, par cette disposition, que ces vessies ne sont encore qu'une .dépendance de l'appareil branchial. C'est d'ailleurs, dans les parois de celles-ci que se termine l'artère branchiale, après s'être divisée dans les deux dernières branches symétriques, qui se ramifient dans ces mêmes parois. Il paraîtrait, par la description de M. Taylor, que le sang des vessies, est versé dans les deux racines de l'aorte, formées par les vaisseaux des deuxième et troisième arcs branchiaux. A en juger par les proportions des branches de l'artère bran- chiale, qui forment immédiatement les racines de l'aorte, M. Tay- lor juge que les deux tiers du sang retournent dans les différente» parties du corps, sans avoir respiré. Aussi, suivant ce naturaliste, le sang artériel de cet animal n'est pas différent de couleur, du sang veineux. L'animal lui-même est d'une nature paresseuse, engourdie, qui contraste singulièrement avec la vivacité de l'anguille. Dans la description des organes d'alimentation M. Taylor re- marque l'extrême brièveté du canal alimentaire, qui n'a que les trois quarts de la longueur totale du corps ; la longueur propor- tionnelle de l'œsophage , qui dépasse celle de l'Anguille et des Poissons en général ; le peu de capacité de l'estomac dont le dia- mètre n'excède guère celui de l'intestin, qu'une valvule sépare de l'organe digestif. Dans le Synbranchus immaculatus , que nous avons observé ( 1 ), a dit ce professeur , le canal alimentaire est de même droit et court. Mais ici l'œsophage se confond avec l'estomac, comme cela a lieu généralement dans la classe des Poissons; l'un et l'autre ont d'assez larges plis longitudinaux, qui montrent qu'ils sont susceptibles de dilatation considérable pour contenir une proie relativement volumineuse. On n'y observe pas, en général, cette distinction de l'œsophage et de l'estomac, cette insertion du premier dans le dernier, indiquée par M. Taylor dans le Cuchià. (1) Leçon* d'anat. comp., t. IV., P. Il, p 158. 158 RRVUK zoologique. (Mai 1847.) Le foie de celui-ci est étroit et long avec plusieurs sillons trans* verses, qui rappelleraient, il me semble, celui des Cécilies, ayant d'ailleurs un genre de vie analogue à celui du Cuchia. 11 y a une vésicule du fiel. La rate est divisée en une série de petits corps analogues à ceux que l'on trouve dans plusieurs squales (1). Le Cuchia n'a pas de vessie natatoire. Les femelles n'auraient qu'un seul ovaire renfermant des œufs de toute grandeur et conséquemment de diverses portées; cette poche unique aboutirait, avec les urines, dans un même vestibule, qui s'ouvrirait en arrière de l'anus. Enfin , M. Taylor donne sur le squelette du Cuchia les ren- seignements suivants : La tête s'articule par deux condyles situés au-dessous du grand trou occipital. La première vertèbre contribue à cette articula- tion par une grande apophyse, comme chez les Poissons cartila- gineux. Les arcs branchiaux sont vis-à-vis des premières vertèbres ; ils sont cartilagineux , renfermant des parties osseuses informes. Les deux premiers arcs tiennent , par le bas , à l'extrémité de la branche hyoïde ; les deux autres s'unissent entre eux. Ceux-là seraient libres par leur extrémité supérieure et en rapport avec le pharynx et l'œsophage ; les deux derniers join- draient un petit os pharyngien, qu'un muscle attaché à la base du crâne mettrait en mouvement et qui serait opposé à des pha- ryngiens inférieurs armés de dents ; les arcs seraient d'ailleurs tout unis et sans armure à leur face interne ou buccale. Chaque corps de vertèbre est creux en arrière; on ne dit pas s'il est saillant ou seulement plein en avant. Les apophyses épi- neuses sont en fourchette ; les apophyses transverses reçoivent de petites côtes; les vertèbres du cou sont comprimées; les cau- dales ont des apophyses épineuses en haut et en bas. La ceinture thoracique est formée d'un seul os de chaque coté qui se réunissent en bas. Que conclure de cette description, bien incomplète à plusieurs égards? Relativement à la circulation et à la respiration, les vessies (1) Anal, comp., t. IV, 2' série, p. 637. TRAVAUX INÉDITS. 159 semblent analogues aux sacs que nous venons de décrire dans le Saccobranche ; avec la différence importante , qui a été indi- quée . dans leur communication avancée avec les cavités bran- chiale et buccale. Mais la position du cœur, ses rapports, l'im- perfection des branchies , cette circulation incomplète qui per- met à une grande partie du sang de retourner du cœur aux dif- férentes parties du corps, sans avoir respiré, nous fait pencher pour regarder le Cuchia, avec M. Taylor, comme très-rapproché des Amphibies. Tout en avouant, a dit M. D., combien il serait essentiel de pouvoir en étudier avec soin toute l'organisation , pour décider , d'après son ensemble , s'il faut maintenir ou ré- former ce que nous avons exprimé sur les caractères précis de la classe des Poissons ; qui se résument si bien dans leur mode de circulation et de respiration et dans la composition et les rap- ports des organes de ces deux fonctions. À la vérité l'existence simultanée ou successive des branchies et des poumons, situés dans la cavité viscérale, subsisterait pour caractériser la classe des Amphibies et la distinguer de celle des Poissons, en supposant la confirmation des observations précédentes. Mais nous ne nous dissimulons pas que le caractère d'une cir- culation complète , à travers les branchies, souffrirait une excep- tion dans le Cuchia, si tant est que ce soit un Poisson. Ajoutons que M. J. Muller (l)a déjà fait connaître la même ano- malie dans le Monoptére, auquel M. Cuvier n'avait reconnu, depuis longtemps, que trois branchies, et qui n'a cependant au- cun organe accessoire de respiration. Le quatrième arc est soudé an troisième, dans ce Poisson anguilliforme , voisin des Syn- hranches; ce quatrième arc branchial conduit immédiatement dans l'aorte la première branche, de chaque côté, du tronc qui sort du cœur. Cette branche y conserve sa forme simple de canal artériel et devient racine de l'aorte sans se décomposer, comme à l'ordinaire, en deux autres branches arborescentes, l'une afférente et l'autre efférente , réunies par le réseau capil- laire respirateur des lames branchiales. Si l'on se rappelle que , dans le développement des Poissons, l'artère principale du corps est d'abord formée par les branches t) Anatomie des Myxinoiâet, 3e Partie. Berlin , 18W. 160 revue zooi.ogiqde. (Mai 184?.) en arcades et non ramifiées du tronc qui sort du cœur; que ïeè arcs ne se séparent que plus lard en artère et veine branchiale et en un réseau capillaire intermédiaire , lors du développement ou de la germination postérieure des lames branchiales ; on ne verra, dans cette différence exceptionnelle, qu'un arrêt de déve- loppement dans une partie d'un plan commun. Nous avons déjà indiqué, en passant, a dit en terminant le professeur, une première application de l'embryogénie ou de l'organogénie, pour démontrer surabondamment que les vessies du Saccobranche ne sont pas des poumons. Nous insistons sur cette seconde application de l'organogénie , pour apprécier la valeur, relativement à la composition générale de l'organisme, de l'organisation exceptionnelle que nous venons de décrire. C'est une nouvelle preuve que le plan de composition générale de l'organisme d'une classe , l'emporte sur les détails de la composition fonctionnelle, ou, pour m'exprimer plus clairement, qu'un organe n'a pas besoin d'être développé et fonctionnant, pour caractériser ce plan, mais qu'il peut être resté à l'état rudimentaire. EXPLICATION DE LA PLANCHE; Fig. I. — Le Saccobranchus singio, vu du côté droit. On a enlevé une grande partie du grand muscle latéral pour mettre à découvert le sac branchial a, a, que l'on voit dans toute sa lon- gueur, depuis la partie la plus reculée de la cavité branchiale, en avant , jusqu'à son extrémité postérieure g* b. Ligament qui attache cette extrémité à plusieurs apophyses épineuses des vertèbres caudales* C,c. Muscle contracteur de ce sac, composé d'une série de fais- ceaux musculaires très-épais et dirigés obliquement en tra- vers. 1,1,1,1. Aorte. Elle a une teinte faible parce qu'elle est vue à travers le bord saillant du sillon des vertèbres dans lequel elle est enfoncée. (2,3,4.) Branches principales que cette artère reçoit des parois du sac branchial. Chacune de ces branches, au moment où elle touche au sac, en perce la membrane propre et se divise immé- diatement^ entre elle et la membrane interne, en plusieurs ra- TRAVAUX INÉDITS. 161 wneaux principaux, qui se dirigent suivant la longueur du sac, desquels partent des ramuscules dont la direction est transver- sale. La troisième de ces branches 4 entre dans le sac au point indique par ce numéro (4), et se divise aussitôt dans les trois ra- meaux (4', 4", 4'") (Fig. II). Nous venons de les décrire, pour plus de clarté, comme si elles partaient de l'aorte pour se répandre dans le sac : c'est l'inverse qui doit avoir lieu. Fig. II. — Le sac branchial du côté gauche ouvert, (e) Sa par- tie antérieure ou son embouchure dans la cavité branchiale. (g) Son extrémité postérieure. Ses parois ont été étalées pour montrer ses principaux vaisseaux et leurs ramifications. Le tronc principal (5,5,5), qui vient de l'artère branchiale et qui est la continuation de la première branche que fournit cette artère à la quatrième branchie , et ses ramifications. Fig. III. — Structure de la surface interne glanduleuse du sac, vue à la loupe. Fig. IV. — Une des rosaces de cette surface glanduleuse vue au microscope , pour montrer les culs-de-sac qui la compo- sent. Revue du Genre Amphicoma dans la première partie du qua- trième volume du Handbuch der entomologie de M. le pro- fesseur Burmeister, et prodrome d'une monographie dé ce genre, par M. Eugène Truqui. La grande quantité d'insectes rapportés dans ces derniers temps de toutes les parties du monde , et le grand nombre d'ou- vrages écrits en différentes langues sur l'Entomologie, sont de nature à jeter beaucoup de confusion dans les études de cette partie de l'histoire naturelle. Réunir tous les matériaux existant dans les innombrables collections, les comparer, les étudier, y rapporter tout ce qui en a été écrit , et publier tout ce qui est nouveau , c'est un ouvrage impossible , ou qui exigerait du moins le concours de plusieurs personnes , en supposant que toutes les antres communiqueraient les matériaux nécessaires. M. Bur- meister s'est chargé seul de cette vaste entreprise, et quoiqu'il n'ait pas tous les matériaux nécessaires, il en possède néanmoins une grande partie, et tous les entomologistes doivent vivement en Tome X. Année 1847. Il 162 revue zoologique. {Mai 1847.) désirer la continuation et concourir, pour tout ce qui dépend de ehacun d'eux, au perfectionnement de cet ouvrage. M. Schonher a déjà donné une revue du troisième volume, et M. Guérin- Méneville vient de promettre celle du quatrième. Privé, comme je suis, des matériaux nécessaires pour une revue de tous les la- mellicornes anlhobies et phyllophages systellochèles , je me con- tente d'exposer ici quelques observations sur le genre Amphico- ma, dont j'ai recueilli moi-même plusieurs espèces en Syrie. Je fais suivre ces observations par un prodrome de la monographie de ce genre que je compte publier incessamment avec l'iconogra- phie de toutes les espèces. M. Burmeister dit que les espèces de sa première division A ont les élytres très-écartées et la massue des antennes fortement comprimée, à article intermédiaire presque totalement caché. Ces caractères ne se rapportent qu'à VAmphicoma vitlata, les élytres étant fort peu écartées dans l'autre espèce qui présente en outre trois articles bien distincts à la massue antennaire qui n'est nullement comprimée. Syriaca. — Les caractères assignés par M. Burmeister à cette espèce ne sont pas suffisants pour la distinguer de VAmphicoma vulpes. En effet, on trouve des variétés H. l'Algérie, 2. J. ciliata. Ménétriés. — Viridi-aenea , elytris basi fuscis, apice nigris, seriatim pallide setosis, prothorace postice sat for- titer producto, pallide setoso. L. 0,011 ; 1. 0,004. — Amphicoma mustela, Waltl, Burin. — H. la Turquie d'Europe. G. Eulasia. Mihi, — Mandibulae dentatae. — Thorax latitudine brevior. — Coxœ posticas lineares, margine antico commissura laevi in metasterni acetabulis recepta. — Tarsi antici in maribus pectinati. Les espèces de ce genre ont une forme déprimée. Leurs tibias antérieurs sont tridentés , à dents presque toujours très- aiguës. A. Mandibules avec une forte dent au côté externe, bidentée. a. Mandibules extérieurement rectilignes. I. E. vittata. Oliv. — Atro-cyanea, nitida, nigro- hirsuta , elytris nigro flavoque longitudinaliter piloso-vittatis. L. 0,014 ; I. 0,006. cf Margine antico clypei vix emarginato, — $ Margine antico clypei fortiter emarginato. — H. la Grèce et les pays turcs de l'Europe et de l'Asie. Cette espèce varie beaucoup pour le dessin des élytres. Les individus de la Turquie ont trois lignes longitudinales fauves qui sont souvent plus ou moins confondues avec la cou- leur du fond , et quelquefois m me les élytres sont entièrement fauves. Les individus provenant de Syrie ont au contraire les lignes longitudinales très-distinctes et au nombre de cinq ; le prothorax est aussi toujours beaucoup plus ponctué. J'aurais conservé l'o- pinion de ceux qui en forment une espèce distincte, si les indi- vidus provenant de la Grèce ne fussent venus me persuader dans (1) J*ai toujours pris les mesures sur les individus plus gros : la longueur est mesuré» 4t la tête au bout des élytres , et la largeur entre les épaules TRAVAUX INÉDITS. 167 l'opinion de M. Burmeister qui à très-juste titre considère toutes ces variétés comme ne formant qu'une seule espèce. Et , en effet, les individus grecs, tout en présentant cinq lignes étroites et distinctes sur les élytres , ont le prothorax semblable au typa turc. 2. E. papaveris. Sturm. — Purpureo-cuprea, nigro hirta, subtus aenea flavo-pilosa, tibiarum posticarum mucronibus in ipso apice sitis. L. 0,014; 1. 0,006. us de l'extrémité ; leur bord extérieur est sinueux et en partie concave. — Mâchoires courtes épaisses, lobe interne allongé, un peu recourbé à l'ex trémité qui est arrondie ; de la base de cette courbure parten deux petits crochets semblables à Ses ongles qui s'avancent pai dessus l'extrémité du lobe. — Palpes maxillaires coniques un peu arqués en dedans , et de trois articles dont le second un peu plus long que le premier, et le troisième un peu plus long que le second, grêle et comme subulé. — Palpes labiaux très-courts, et de deux articles. M. Perris fait observer qu'il n'a pu apercevoir des yeux, mais qu'il doit en exister. Corps linéaire cylindrique , un peu aplati en dessous dans la région thoracique , composé de 1 2 segments ; le premier plus long que la tête , les deux suivants à peu près de sa longueur, les huit suivants de moitié plus courts; le douzième est un peu plus long, arrondi postérieurement et muni de deux appendices tubiformes, plus longs que lui et terminés chacun par quatre longues soies. Les trois premiers segments portent trois paires de pattes longues, très-saillantes en dehors, de 4 articles, hérissées de quelques soies et pourvues d'un ongle roussâtre et à peine crochu ; l'action de ces pattes est secondée 1° par un gros mame- lon anal non rétractile, transversalement concave en dessous; 2° par deux séries de spinules ou de gros cils placés tout le long du ventre, à partir du quatrième segment; les côtés sont par- semés de longs poils roussâtres. Les stigmates paraissent placés, une paire près du bord posté- rieur du premier segment et huit paires sur le quatrième et les suivants, jusqu'au onzième inclusivement. M. Perris ajoute que cette larve est carnassière, qu'elle se nourrit de petites podures qu'elle saisit à la course et qu'elle em- porte dans ses mandibules ; elle ^st très-délicate, fuit la lumière et meurt rapidement si on la retire des lieux où elle est destinée à vivre. De la Nymphe. — Taille un peu moins de 3/4 millim. Elle est d'abord blanche, puis légèrement roussâtre, et présente toutes les parties de l'insecte parfait, disposées comme à l'ordinaire. On remarque plusieurs soies blanches et membraneuses, disposées sur le vertex , sur le bord antérieur et sur les côtés du thorax , 192 revub zoologique. (Juin 1847.) ainsi que sur le bord poslérieur du mésothorax et du métathorax. On trouve ramassée et chiffonnée autour du dernier segment de la nymphe la peau de la larve. Cinq à six jours après la transfor- mation , la nymphe se fend sur le dos pour donner passage à l'insecte parfait. Voici maintenant la description de l'œuf de la larve et de la nymphe, selon M. Gillmeister. Cet auteur a cru voir la larve et la nymphe sous Pécorce d'un pin. De l'OEuf. — Il est allongé, cylindrique, arrondi aux extré- mités; sa couleur est d'un blanc de lait. M. Gillmeister l'a dé- couvert en faisant l'anatomie des segments abdominaux ; sur 1 00 individus de Ptenidium apicale, il n'a trouvé qu'une seule fois une femelle pleine. De la Larve. — La larve est allongée, arrondie, un peu dé- primée en dessus. La tête est grosse, presque carrée, arrondie en avant; les yeux sont grands , placés à côté des antennes; les antennes ont deux articles : le premier est long, le deuxième de moitié plus court avec trois soies au bout; les mandibules sont longues, étroites; le labre terminé en pointe. Le thorax se divise en 3 segments : le segment prothoracique est plus grand que le suivant, presque carré ; le segment mésothoracique est plus court, et le métathoracique encore plus court. Tous les trois ont au-dessus de la base des pattes un gros stigmate cruciforme. L'abdomen a neuf anneaux; le dernier est étroit, bifurqué à l'extrémité , chaque bifurcation terminée par trois poils ; de chaque côté des anneaux on voit un petit stigmate, et sous chaque stigmate une petite soie dirigée en avant. Les pattes sont courtes; la cuisse est épaisse, conique ; les tarses sont fins avec un petit crochet très-délié à l'extrémité. De la Nymphe. — Elle est à peu près aussi grosse que la larve ; la tête a deux grands yeux noirâtres et au-dessus d'eux des an- tennes tout à fait semblables à celles de la larve. Insecte a l'état parfait (Anatomie). — Après les observa- tions remarquables de MM. Heer, Erichson, Gillmeister, Guérin- Méneville, Perris, nous ne pouvons que glaner et revoir les tra- vaux de ces maîtres; mais nous sommes convaincus, plus que jamais, que l'examen approfondi, souvent répété d'un objet, est encore notre maître à tous. — Voici les parties qui ont paru dif- férentes à divers auteurs. TRAVAUX l*Kl)ITS. \\r.\ Mandibules dentées en dedans, le coté interne est tranchant, le sommet allongé en forme de grive Palpes maxillaires, le premier article fortement courbé et environ de la longueur (U\ deuxième, qui est plus gros, presque oviforme et le plus grand de tous; le troisième est petit, très-court, presque sphérique; le quatrième à peu près de la longueur du second , mais il est très- înince et aciculaire. Nous avons plusieurs préparations de cet organe que nous conservons entre deux verres, ce qui nous per- met de montrer et de revoir souvent ce que nous avons bien vu; c'est donc à tort que M. Gillm. figure le troisième article comme le plus grand. Palpes labiaux triarticulés : le premier article est cylindrique; le deuxième est globiforme court; le troi- sième est le plus long, mais le plus mince; il est filiforme et garni de quelques poils. Antennes insérées devant les yeux, composées de 1 1 articles : les deux premiers sont cylindriques et robustes, beaucoup plus larges que les six suivants, qui sont tous grêles , filiformes, à peu près d'égale longueur ; les trois derniers plus forts forment une massue noueuse et allongée, le neuvième et dixième ovale oblong, le dernier fusiforme. Tous les articles sont généralement garnis de poils longs. Ailes très-longues étroites en forme de lancettes. La tige prend un tiers de la longueur de l'aile; elle est glabre et un peu élargie aux deux extrémités. Le corps membraneux est garni sur les bords de longues soies très-serrées, d'un tiers environ de toute la longueur de l'aile; on y remarque deux lacunes placées aux points où l'aile se plie sur elle-même , lorsque l'insecte veut les rentrer sous les élytres. Nous avons plusieurs préparations d'ailes où l'on voit parfaite- ment cette dilatation que nous indiquons aux deux extrémités de la tige ; sous ce rapport et sous celui de la non-indication des lacunes, la figure qu'en donne M. Perris L. C. est défectueuse. Pattes de grandeur moyenne , tibias très-épineux, tarses fili- formes composés de 3 articles. M. Perris figure 5 articles aux tarses. Cependant MM. Erichson, Gillmeister, Guérin, Heer, n'ont vu que 3 art. Ce dernier même n'en avait d'abord vu que '2, comme il le dit dans sa fauna Helvet. Mais dans un mémoire détaillé sur ranatomie des Trichopleryx , il avoue que les deux premiers articles étant couverts de poils, on n'aperçoit pas d'abord, sans une recherche très-minutieuse, leur articulation. Tome X. Année IM 7. 13 194 rkvuk zoologiquk. (Juin 1817.) Je dois dire aussi que le troisième article, qui est très-long , offre 2 poils implantés à égale distance et sur le lieu où l'on suppose exister une articulation , ce qui est cause de l'erreur que j'avoue volontiers avoir partagée longtemps , si toutefois il y a erreur cependant, car il ne s'agit que de voir distinctement l'articulation que semble indiquer la présence des deux poils que nous avons observés. Dans quelques espèces nous avons vu les deux premiers articles des tarses antérieurs dilatés chez les mâles dont nous conservons la préparation. Nous ferons remarquer ici que nous avons rencontré souvent, suivant l'espèce soumise à notre examen , des différences dans les divers organes qui composent la bouche. JNous avons espéré un instant trouver des caractères génériques, mais elles sont réellement si faibles et de si peu d'importance que nous y avons bientôt renoncé II y avait cependant dans le faciès, la démarche et la forme générale, des différences si frappantes que nous soupçonnions bien quelque différence aussi dans la structure et la position des pattes , mais qu'il était réservé à M. Erichson de découvrir et de formuler. D'après cet auteur, la famille desTrichopterygia est divisée en deux groupes. Nous ne nous occuperons que du premier. Le second, Sphœrina Erich., ne renferme que le genre Sphœrius Waltl. et l'espèce Acaroïdes ; il nous est inconnu. Premier groupe , Piilina Heer. Maxillœ malis binis. — Antennœ capillares, articulis ultimis tribus crassioribus. — Coxœ intermediœ distantes. — Abdomen aut 7 aut 5 segmentis compositum. Ce groupe renferme quatre genres : TRICHOPTERYX. PTILIUM. PTEN1DIUM. NOSSIDIUM. Mesosterndm. Carinatum. Simple*. Prominens. Prominens. Cox* postiche, ï.aminatœ. Simplices Simplices distantes. Laminatœ. Abdomen segmentis. 7 compositum. 7 composilum. 5 compositum. 5 compositum. Scctbllum. Maximum. Minimum. Majore. Minore. Il nous a paru utile d'ajouter ce dernier caraclère. Les Anisarthria Stephens ayant des caractères tranchés et différents de ceux des Nossidium et des Ptenidium , nous pen- sons qu'on peut sans inconvénient adopter ces deux nouveaux TRAVAUX INÉDITS. 195 genres; car si les.études et les recherches sont continuées avec l'ardeur que l'on déploie de toutes parts depuis G ou 7 ans, ce groupe ne se ressentira bientôt plus du léger démembrement qu'on lui fait subir. Pour engager les entomologistes du conti- nent à la recherche des espèces de ce genre, qui nous est encore tout à fait inconnu , nous pensons leur être agréable en leur donnant ici comme terme de comparaison un résumé des prin- cipaux caractères des Anisarthria de M. Stephens. Antennes très-velues, un peu plus longues que le thorax , l'ar- ticle basilaire fort, allongé, légèrement courbé; le second aussi gros, mais plus court; les six suivants très-minces, presque en massue; le neuvième large, obconique ; le suivant dixième petit, presque carré; le onzième ou terminal grand ovalaire. Palpes petits, l'article terminal ovale subacuminé. Tête large légèrement échancrée antérieurement. Thorax suborbiculaire tronqué posté- rieurement. Écusson petit. Corps convexe. Élytres entières larges, dilatées latéralement. Tarses pentamérés suivant Waterh. Shuck. Cependant nous devons dire qu'ayant vu V Anisarthria pilo- sella de Steph. , elle ne nous a pas présenté les caractères indi- qués par cet auteur. Voici le catalogue et la synonymie des espèces de notre mono- graphie avec les divisions qui nous ont paru les plus propres à en faciliter l'étude. Trichopterygia. Erichs i Groupe Plilina Heer. G. Trich opter yx. Kirby. — ( Ptilium Motsch. ). * Corselet plus large que les élytres. Â. Elytres dilatées. î Taurica motsch. 0 l Brevipennis Erichs. ■ \ Clavipes Gillm. 3 Chevrierii Allib. 4 Gibba Allib. l Grandicollis Mannh. . ) Grandicollis Erichs. ' ] Fascicularit Gillm. ' Lota Motsch. Crimée. Germania. id. P. P. Huss. Germ Europ, Russia mer B. Elytres parallèles. G Fucicola Allib Gallia occ. | Brevis Motsch. Caucase. | Alomus Calheretes Beck. id. C. Elytres atténuées. ( Alomaria de Géer. Europ. 8 \ Flavicorne (ptilium) Waltl. id. 9 Alpina Allib. Gai. mer. orient. 10 Inlermedia Gillm. Europ 196 rkvue zoologique. (Juin i8\7.] { Fascicularis Herbst Europ. \ Minutissima (Silpha) Marsh, id. 12 Pilosa Allibert. P. f.3 Volans Motsch. Sib. Bus. 14 Nitidissima Allib. Gallia. IMelanaria Altib. id. Thoracica Motsch. (Ptilium)Russ. ThoracicaGiWm. (Trich.) German. 16 Atlenuata Gillm. id. 17 Fenestrata Morilz Gillm. Colomb. 18 Marina Motsch. Crimée. 19 Alrata Motsch. Caucase. ** Corselet de la largeur des Elytres. A. Elytres dilatées. 20 Sitkaensis Motsch. California 21 Bovina Motsch. Sibérie 22 Guerinii Allib. P. 23 Consanguinea Allib. P. B. Elytres parallèles. Gigas Allib. P* Picicornis Mannerh. Europ. Sericans Heer. id. Depressa Gillm. id. Montandonii Allib. P- Sericans Gillm. German. Var. A. Pumila Erichs. id. Var. B. Bifoveolala Allib. P. Rivularis Allib. P. Quadrata Motsch. Russia. Similis Gillm. German. Chevrolalii Allib. P. Pygmea Gillm. Erichs. German. Parallelogramma Gillm. Helvétie- Cephalotes Allib. P. lnvisœ. 31 Titan Newman. N. 32 Flavicornis Maeklin. Finlande. 33 Longicorne Mostch. Lithuanie. G. Ptilium. Schupp. Erichs. — (Trichop. Cillm, Motsch. ). Ptinella, * Elytres entières. A. Corselet impressionné. P. Germ P. Germ Russia P. P. Europ P. Germ, P. Helv P. Germ Boudieri Allib. Transversale Erichs. Picipes Motsch. Foveolatum Allib. Excavatum Mark Erichs Limbata Motsch, in litt. Gallica idem. Pulchellum Allib. Villa tu m Motsch. Minutissimum Ljung in Web. Sue cia. Trisulcatum Aube. Canaliculatum Erichs. Minutissima Heer. Myrmecophilum Allib. Inquilinum Erichs. Cananiculatum Var. Mark. Helv, Hœmorrhoidale Motsch. Russia JExaraturn Allib. P. I Affine Erichs. Germ Discoideum Gillm. id. j Cœsum Erichs. id. | Lala Gillm. id. Invisse. n Trisulcatum (Trich) Sleph. Angl. B. Corselet sans impressions. 12 Parallelum Allib P. ( Gillmeisteri Allib. Gallia. Curtum Allib. P. Rugulosum Allib. P. Var B. Fuscum Erichs. Germ. Spencei Allib. P. Angustalum Erichs. Germ. Obïongum Gillm. id. Depressum Motsch. Bussia. j Kunzei Heer. p. Helvet. \ Longicorne Mannh. Bussia. Saxonicum Gillm. Germ. Suturale Heer. Helvet. Corticale Schup in litt. id. Var /3. Sutur. (Ptinella) Motsch. Var rj. Flavum (Plil.) Dej. Rus. Invisae. Bicolor Motsch. Aterrimum Motsch. Russia. id. " Elytres tronquées. A. Ayant des yeux et des ailes. 13 \ Curta (Trich.) Gillm. id. 22 Brachypterum Allib. P. Limbatum Heer. Helvet. Var Testaceum Heer. id. Ratisbonensis Gillm. Germ. Gracile Gillm. id. B. Sans yeux, sans ailes. 26 Apterum Guérin. ( Tenellum Erichs P. Germ. { Microscopicum Walt. Gillm. id. TRAVAUX INÉDITS. 197 2g (Pallidum Erichs [Anguslulum Gillm. id. 29 Spinipenne (Pt.) Villa. Nana (Trich.) Steph. ltalia id. 30 An*l ;ii Miniina id. id. Invisas. lu Minuta id. id. ys Minimus(Latrid.) Herbst. Suec 29 Abbreviatella (T.) Heer. Helvet. G. Ptenidium. Erichs. — ( Trichopt. Motschs. Gillm. Anisarthria Stephens pars). * Elytres ponctuées, pileuses. A. Antennes noires ou brunes. (Punctatum Gyl. P. I Alutacea Gillm. Germ. •2 Gorpulentum Allib. G. m. Algeria 3 Concolor. Allib. P. . | Fuscicorne Erichs. P. f Obscuricorne Motsch. Russia. B. Antennes teslacées. 5 Littorale Motsch. Crimée. iApicale Erichs. Germ. Evanetcens Heer. Helvet. Var B. Elongaiula Motsch. Russ. _ i Motschulskii Allib. Russia. j Myrmecophila Motsch. id. iPusillum Gyll. Europ. Nitida (Trich.) Heer. Helvet. 4 Foveolata Allib P. Elytres iuponctuées% glabres. Laevigatum Erichs. Gressneri Erichs. Invisae. Germ. id. Espèces faisant peut-être partie de ce genre. n Punclula Steph. (Anisarth.). Angl. 12 Minutissiraa idem. id. 13 Perpusilla idem. id. H Mêlas idem. id. 15 Nitida idem. id. G. Nossidium. Erichs. — (Anisarthria Stephens pars). i Pilosellum (î) Marsh. (De.) Anglia. Anglia. Les deux espèces suivantes, que nous n'avons pas vues , appartiennent très-probablement à ce genre 2 NitidulumMarsch.'Derm.). Anglia 3 Bruneum Marsch (Derm.). id. En terminant ce synopsis d'une monographie qui paraîtra dans le species des Coléoptères fondé par M. Guérin Méneville, je m'empresse d'offrir mes remercîinents aux Entomologistes de Paris qui ont bien voulu mettre à ma disposition leurs collec- tions, leurs bibliothèques et surtout leurs savants conseils. Je dois particulièrement ce tribut de ma reconnaissance à MM. Gué rin Méneville, Chevrolat, Aube, Reiche, Montandon, Boudier, Jekel et Mellié. i ; Nous devons à l'obligeance de M. le docteur Aube deux exemplaires de cette belle espèce , ce qui nous a permis d'en donner une description plus détaillée et d'en bien étu- dier les cardutères génériques, dont nous avons donné les figures. 198 revue zoologiqde. (Juin 1847.) II. ANALYSES !>>OIJVRAGES NOUVEAUX. Annotaziom zootomico-fisiologicbe. JNotes zootomico-physiolo- giques sur les Reptiles; lettre du prof. B. Panizza au prof. Delle-Chiaje; avec planches. Ces notes lues à l'Institut lombard , et insérées dans le t. XV du Giornale, qui porte le nom de ce même corps savant, se rapportent a quatre sujets différents, c'est-à-dire, aux vésicules lymphatiques puisantes du Triton et des Salamandres; aux Zoo- spermes de la première de ces espèces, à la vessie urinaire de quelques Reptiles ; à deux espèces d'infusoires qu'on trouve vi- vants dans la vessie urinaire et dans la cloque du Triton. 1 . M. le professeur Panizza avait déjà prouvé dans son ouvrage sur le système lymphatique des Reptiles, que les vésicules lymphatiques puisantes de la Grenouille, de la Couleuvre sont douées d'un mouvement propre et indépendant du système san- guin. Ses nouvelles recherches ayant pour objet la même ques- tion ont été faites sur le Triton et les Salamandres. Chez ces ani- maux les vésicules puisantes sont immédiatement sous la peau, au nombre de 2 de chaque côté dans la région iliaque, de 2 ou 3 dans la région latérale postérieure de la queue, et de 2 dans la région postérieure du thorax au-dessous des omoplates : l'au- teur décrit aussi leur forme, leur nature membraneuse, enfin leur mouvement systolique et diastolique. Ces pulsations sont de 40 à 60 par minute, et isochrones lorsque l'animal est dans son état normal; s'il est souffrant, non-seulement l'isochronisme cesse, mais quelquefois on voit des vésicules puiser tandis que d'au- tres ne puisent pas. Les expériences ont été dirigées dans le but de connaître les relations de ces organes avec les systèmes lymphatique et san- guin, l'influence que ce dernier système exerce sur leur vie, leur rapport avec le système nerveux. La dépendance de ces vésicules avec le système lymphatique , indiquée parleur analogie de position et de structure avec celles autécédemment observées dans les Grenouilles , les Ophidiens , est confirmée par le passage des injections introduites en elles, dans les différents vaisseaux du système lymphatique. Avec le même procédé on aperçoit les communications existantes, non- ANALYSES d'oOVRAGES NOUVEAUX. 199 seulement entre les vésicules placées sur le même côté île la queue, par exemple , mais aussi entre celles des côtés opposés. L'injection d'une petite partie de mercure, après avoir excité les pulsations, a été chassée dans les veines caudales, à travers de très-petites vésicules. La vie des vésicules lymphatiques des Tritons et des Salaman- dres est-elle aussi presque indépendante du système veineux. Dans quelques Tritons, auxquels on avait enlevé tous les vis- cères et les principaux vaisseaux sanguins, les vésicules conti- nuaient à se mouvoir après 24 heures, lorsque les autres parties de l'organisme ne donnaient plus aucun signe de vie : ce phéno- mènes'estrépété dans les Salamandres. L'auteur notequedansune Salamandre, à laquelle on avait tiré tout le sang en lui ouvrant le cœur, et intercepté toute circulation au moyen d'une ligature faite à la veine cave, il a vu s'accumuler, après 12 heures, sur les parois d'une vésicule, une goutte de lymphe ( à cause sans doute de la rupture de quelques petits vaisseaux) , extravasion qui se reproduisait peu de temps après qu'on en avait épuisé la surface. Les vésicules des Tritons continuaient à battre pendant long- temps après que l'animal avait été décapité. En blessant la partie antérieure de la moelle épinière avec un stylet, on ne porte aucune altération sensible; au contraire, tout mouvement cesse lors- qu'on en blesse la partie postérieure. Fn faisant ces expériences, il a pris toutes les précautions nécessaires pour ne pas se laisser tromper par le phénomène de l'intermittence vitale , inhérente au système de circulation, et aux vésicules puisantes de ces ani- maux , et analogue à celui des Grenouilles. 11 a aussi institué plusieurs expériences pour connaître le degré de ténacité vitale des vésicules puisantes. La vésicule anale d'une Grenouille, à laquelle on avait emporté tous les viscères donnait encore, après 24 heures, 12 à 14 pulsations par minute , tandis que tout autre signe de vie était supprimé. Après 22 heures du commencement de l'expérience on pouvait encore exciter des mouvements dans cet organe avec la pile volluïque; après 27 heu- res tout stimulant devenait insuffisant. Dans cette préparation , on avait respecté soigneusement le système nerveux central , ainsi que les nerfs qui se rendent aux extrémités. Lorsqu'on détruit dans une Grenouille le cerveau et la moelle 201) rkvok zooi.oGiyuK. {Juin 1847.) épinière , il s'ensuit des contractions spasmodiques et la para- lysie. Le-* contractiohs des vésicules de 40 à 50 par minute des- cendent ordinairement , après un moment de suspension , à 20 ou 28, puis vont en décroissant ; et, en moins de 3 heures, s'ar- rêtent tout à fait. Quelquefois pourtant M. Panizza a vu les pul- sations devenir plus fréquentes après l'interruption , mais pour se ralentir avec une rapidité croissante. Les filaments nerveux qui se rendent à ceux de ces organes qui se trouvent dans la région postérieure de l'animal, provien- nent de laomeet4me paire de nerfssacrés, et avant d'y arriver for- ment un plexus; les antérieurs reçoivent des ramifications du nerf brachial. 2. Les observations faites sur les zoospermes des Tritons ont amené l'auteur à se convaincre de l'exactitude de la description de la membrane ondulée , ou nageoire , donnée par M. Pouchet, et que plusieurs micrographes regardent avec M. Dujardin comme un fil à extrémité libre , roulé en spirale autour du corps de ces zooïdes. Dans cette occasion, il décrit les différences principales qu'on trouve en comparant les organes de la génération des Tri- tons dans l'époque stérile et dans la saison de leur rut , février , mars, avril. 3. Après avoir noté que la vessie des Chéloniens et de quelques Batraciens est très-volumineuse , et que les uretères ne débou- chent pas dans son intérieur, mais dans la cloaque, d'où l'urine découle dans l'urètre, l'auteur cherche dans quelques espèces de Reptiles par quel mécanisme il arrive que ce liquide passe du cloaque dans la vessie, tandis que les matières fécales n'y pé- nètrent jamais. Kn décrivant avec beaucoup de détails ce qu'il a observé à ce propos dans la Tortue d'Europe, et la Tortue Gaouane, il fait noter l'importance de la position relative des organes urinaires, et spécialement celle d'un pli membraneux qui sépare du reste du cloaque , l'alvium , où débouchent les uretères et s'ouvre l'urètre : ainsi , l'eau qu'il injectait dans les uretères , découlait toujours dans la vessie. Ayant entrepris les mêmes observations sur des Grenouilles , il a trouvé que la der- nière partie du rectum de ces animaux, c'est-à-dire le cloaque, est séparée des parties antécédentes par une espèce de sphincter, et que ses parois se trouvent toujours à côté, et de manière que |es uretères qui y débouchent viennent à toucher la fente uré- ANALYSES b'oUVRAGES NOUVEAUX. 20! traie; enfin il fait noter que les matières fécales arrêtées et accu- mulées dans la partie de l'intestin qui est placée au dedans du sphincter et très-dilatable , ne passent dans le cloaque qu'au mo- ment d'être expulsées. La présence dans le cloaque et dans la vessie des Grenouilles , mais principalement des Tritons , d'une grande abondance de zoospermes vivants, dans la saison du rut, prouve la communication facile de ces organes avec les organes spermatiques qui débouchent dans le cloaque. Ces zooïdes con- tinuent à vivre dans l'urine, longtemps après que ce liquide a été exposé à l'air. La vessie de quelques reptiles Chéloniens et Batraciens , et principalement de la Grenouille, étant très-grande, et l'urine qu'elle contient très- abondante et très- limpide (entre autres dans la lïana Bufo), on avait été porté à croire que ce liquide n'était pas dû seulement à la sécrétion des reins , mais aussi à l'absorption de la peau, ou même qu'il entrait par l'anus , sup- position appuyée par les expérieces de Towson sur la Tortue or- biculaire. Mais l'analyse chimique des urines d'une Tortue d'Eu- rope, plongée pendant 7 heures dans une solution de cyanure fer- reux-potassique; decelles de plusieurs Grenouilles immergéesjus- qu'au cou dans la même solution pendant 6, 1 0 et même 4 8 heures ; enfin celles de quelques Tritons soumis à la même expérience , n'ont jamais donné la moindre trace de la présence de cette sub- stance, tandis qu'elle a été facilement constatée dans les reins, les uretères et la vessie de quelques Grenouilles , dans l'œsophage desquelles on l'avait injectée. D'ailleurs la capacité de la vessie se trouve en rapport avec le grand volume, la vascularité extra- ordinaire des reins, et la richesse des communications existantes entre le système veineux efférent et le système afférent. 4. Enfin M. Panizza donne la description de l'espèce d'infu - soire qu'il a trouvé le plus abondant dans l'urine des Tritons. Sa figure est celle d'un chapeau bombé et à bords très- larges, couronné d'une double rangée de cils, l'une placée à l'angle supérieur , l'autre au dedans des bords , autour de l'ou- verture. L'auteur le rapporte aux polygastriques Entérodèles de M. Ehremberg, sect. des jénopisthia, famille des f^orticillina, et au genre Tricodina; mais quoiqu'il lui reconnaisse beaucoup d'analogie avec la Tr. pediculus Ehr. ( Urceolaria pediculus l)uj.) , il croit pourtant devoir le considérer comme une espèce •^02 rkvoe zoologiquk. (Juin 1847.) nouvelle, et lui donne le nom d' [frceolaria Balsami, en témoi- gnage de gratitude pour les soins pris par ce micrographe si ex- périmenté, en contrôlant ses observations microscopiques. 11 pa- raît que l'on doit rapporter à ce même animal les paquets de grains déprimés que l'on trouve avec les individus de toute gran- deur de YUrceolaria Balsami. Ils en sont probablement les jeunes individus. L'auteur ajoute à cette communication une note du profes- seur Balsamo Crivelli , dans laquelle ce dernier décrit un autre infusoire qu'il a trouvé dans le cloaque de quelques Tritons, et qu'il détermine comme un Opalina de Purkinje, ayant beaucoup d'analogie avec PO. Ranarum , mais que l'on doit pourtant distinguer spécifiquement Le professeur Balsamo ayant constaté la présence de la bouche dans cet infusoire, qui , pour le reste, répond exactement à la phrase donnée pour ce genre, croit qu'il ne reste aucun doute sur la place à lui assi- gner parmi les Paramécies. III. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 1 juin 1847. — M. Milne Edwards présente au nom de M. Robert un travail ayant pour titre : Recherches sur les mœurs et les ravages de plusieurs insectes xylophages, no- tamment des Scolytes , dans les ormes , les pommiers , les chênes et les pins , et sur le double effet ( guérison des arbres , avec augmentation d'accroissement annuel en diamètre ) produit par l'enlèvement partiel ou général de la vieille écorce du tronc et des grosses branches jusqu'au liber. Ce travail est renvoyé à une commission. Séance du 14 juin. — M. Léon Dufour communique un mémoire sur les métamorphoses du Tetanocera ferruginea. Il résulte des observations faites par l'auteur, que ce Diptère est destiné à passer dans leau son premier et son second âge, son état de larve et celui de chrysalide. La larve n'a que onze seg- ments, trois céphaliques, trois thoraciques et cinq abdominaux . et la chrysalide ou la pupe, comme M. Léon Dufour la nomme, se montre sous forme de corps olivaire , noir , bombé d'un côté , déprimé de l'autre, pourvu en avant d'une aigrette de SOCIÉTÉS SAVANTES. 203 poils redressés et divergents , et en arrière d'une sorte de queue réfléchie sur le plan supérieur. L'insecte parfait ne sort de son état de chrysalide qu'au bout de cinq mois. M. Valenciennes lit un rapport sur un mémoire de M. Blan- chard, intitulé: Recherches zoologiques et anatomiques sur r organisation des vers. Séance du 21 juin. — M. Robin présente un mémoire ayant pour titre : Recherches sur les deux ordres de tubes nerveux élémentaires et les deux ordres de globules ganglionnaires qui leur correspondent. Le but de ce travail est de démontrer , ainsi que le fait observer l'auteur , que les ganglions des nerfs rachidiens et du grand sympathique ne donnent pas naissance à des tubes nerveux élémentaires , ce que beaucoup d'anato- mistes ont admis ; mais que tous les tubes nerveux naissent ex- clusivement de la moelle épinière et de l'encéphale; que, par conséquent, on ne peut considérer ces ganglions que comme de petits centres nerveux spéciaux , jouant , pour certaines fonctions , le même rôle que le centre cérébro-spinal joue pour d'autres fonctions. « Ces réflexions , dit M. Hobin , se présen- tent naturellement à l'esprit lorsqu'on voit la cavité des tubes ou fibres nerveuses élémentaires, issues de la moelle épinière ou de l'encéphale , s'aboucher dans la cavité des globules gan- glionnaires à l'un de leurs pôles , et renaître , au pôle opposé du globule , de la même manière qu'ils s'y étaient jetés. » Un autre fait très-important signalé par M. Robin, et dont aucun anatomiste n'avait encore parlé , c'est qu'il y a deux or- dres de globules qui diffèrent l'un de l'autre par des caractères nombreux, tirés du volume, de la forme , du contenu, des pa- rois, etc. L'un de ces ordres de globules est toujours en con- nexion avec les tubes nerveux élémentaires de la vie animale ou tubes larges; l'autre est affecté spécialement aux tubes élé- mentaires de la vie organique ou tubes minces. Jamais on ne trouve de tubes larges communiquant avec le deuxième ordre de globules , et réciproquement jamais les tubes minces ne sont en connexion avec les pôles des globules de premier ordre. M. Hobin est porté à penser que \n rôle des globules gan- glionnaires serait de modifier l'action qui a lieu dans les nerfs sensitifs et les nerfs organiques Séance du 28 juin. — M. Sacc communique deux faits rela- ^04 revue zooLOGiyoK. (Juin 1847.) tifs à la formation de l'œuf chez les Oiseaux. L'un a rapport au passage de l'oxyde ferrique mêlé aux aliments, dans la co- quille de l'œuf; l'autre, à la nécessité de donner aux poules une substance plus nitrogénée que l'orge , dès que la ponte com- mence, et aux propriétés nutritives des plumes. Ainsi des poules mises en expérience ont pondu des œufs à coquille blanche tant qu'elles ont reçu de la craie; mais la coquille a passé sur-le-champ au jaune orangé quand on y a substitué le calcaire jaune gros- sier, si riche en oxyde ferrique. La coquille des œufs est rede- venue blanche lorsqu'on a remis les poules au régime de la craie. D'un autre côté M. Sacc a vu des poules nourries à l'orge pendant l'hiver, s'arracher les plumes et les manger lorsqu'elles ont commencé à pondre. Nourries d'orge et de plumes coupées en petits morceaux et légèrement brisées , ces poules ont paru se trouver bien de ce régime et il a toujours été impossible de trouver dans leurs déjections la plus légère trace des plumes ava- lées, ce qui tendrait à prouver qu'elles étaient digérées. Les in- dividus soumis à lexpérience cessèrent de s'arracher les plumes dès qu'on eut associé le lait à leur régime ordinaire. Les coqs n'éprouvant pas ce besoin d'aliments nitrogènés, M. Sacc est tenté de croire qu'il a été provoqué, dans les poules, par la for- mation des œufs , et il est persuadé qu'on arrêterait compléte- meut la ponte en nourrissant les poules avec des substances pri- vées de nitrogène ou peu riches en ce principe. Une autre con- séquence à tirer de ce fait, selon l'auteur, c'est que les oiseaux domestiques feront d'autant plus d'œufs que leur nourriture sera plus riche en nitrogène à l'époque des ponles. M. Fallot communique des observations sur les habitudes dû Cynips atra , dont la larve produit la galle serpentiforme de la ronce , de la Noctuelle capsulaire , dont la larve vit et se transforme dans les capsules du Lychnis dioica, et du Sylvain azuré , dont la larve vit habituellement sur le chèvrefeuille. SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Séance du 13 janvier 1847. — M. Guérin- Méneville remer- cie la Société de l'honneur qu'elle lui a fait en lui confiant l'an- née dernière les fonctions de président, et il prononce quelques SOCIÉTÉS SAVANTES. 205 paroles sur V utilité de l'Entomologie et sur les applications de cette science à V agriculture. — M. Beiche, en prenant possession du fauteuil de la prési- dence , prononce un discours où, après avoir remercié la Société des nouvelles fonctions qu'elle a bien voulu lui conférer, il donne quelques détails sur les travaux scientifiques de l'asso- ciation pendant l'année 1846. Ce travail est imprimé dans le Bulletin entomologique du premier trimestre de 1847 des An- nales de la Société. — On annonce la mort d'un des membres, M. Jules Cor- dier, décédé à Paris, le 31 décembre 1846. — M. Laboulbène donne lecture d'un mémoire de M. Edouard Perris , intitulé : Histoire des métamorphoses de la Donacia sagittariœ. On ne connaissait que fort peu de choses de l'his- toire particulière des Donacies ; Linnée avait dit seulement quelques mots sur la nymphe de la Donacia crassipes , lors- qu'en 1846 M. Mulsant (Mém. de la Soc. Linnéenne de Lyon) a publié une notice sur la larve de la Donacia linearis , qui vit entre les feuilles du Sparganium ramosum, et que M. Guérin- Méneville a donné de nombreux détails sur le même sujet dans la Bévue zoologique et dans le Bulletin de la Société entomolo- gique de France. Le travail de M. Perris, quoique venant après ceux de MM. Mulsant et Guérin-Méneville , est le plus complet de tous et remplit complètement la lacune qu'il y avait dans la science à l'occasion de l'étude des Donacies sous leurs divers états. Regrettons que l'abondance des mémoires adressés à la Société entomologique ne puisse pas lui permettre d'imprimer ce travail avant un an peut être. — M. Laboulbène lit un second mémoire de M. Edouard Perris , ayant pour titre : Notes pour servir à l'histoire du Lixus angustatus , et dans lesquelles l'auteur montre que les larves de cet insecte vivent dans les tiges des Malvacées herba- cées , et qu'elles en dévorent la moelle en y creusant une large et spacieuse galerie ; la nymphe est aussi étudiée avec grand soin. M. Edouard Perris fait également connaître les métamor- phoses du Lixus paraplecticus, faisant observer que l'on ne con- naît d'une manière complète les métamorphoses que de deux espèces du genre Lixus, les angustatus et paraplecticus. M. Gué- rin-Méneville fait remarquer qu'il y a une erreur dans cette 20() RhVUK ZOOLOGKjUK. {Juifl 184-7.) dernière observation, car il a publié, il y a cinq ou six ans, dans la Revue zoologique , l'histoire du Lixus turbatus , dont les larves vivent dans l'intérieur des tiges de la Ciguë et ne sont pas empoisonnées par son suc vénéneux. — M. H. Lucas fait des remarques sur la ponte du Scytodes thoracica , Latreille, que l'on n'avait pas encore observée; il donne en outre des détails sur le cocon, les œufs et l'état jeune de cette Aranéïde que l'on n'avait pas encore trouvée à Paris , et qui n'avait été vue jusqu'ici que dans le midi de la France et en Algérie. — Le même membre fait passer sous les yeux de la Société un Corœbus amelhystinus , qui a été pris dans les environs de Tiaret, par M. Durieu de ftlaisonneuve , qui l'a rencontré dans une tige de Cirsium echinatum, dans laquelle il avait subi toutes ses métamorphoses; il fait remarquer que ce Buprestide, qui se rencontre rarement en Provence , est très-abondamment répandu dans l'est et l'ouest de l'Algérie. — M. Guérin-Méneville lit une note sur le dommage causé en 1846 aux récoltes d'olives par la larve du Dacus oleœ. Cette note a été insérée en entier dans la Bévue zoologique. — M. L. Buquet, trésorier, fait connaître l'état financier de la Société pendant l'année qui vient de s'écouler, et il dépose à ce sujet une note sur le bureau. Séance du 27 janvier \ 847. — M. Beiche donne lecture d'une note de M. Macquart , ayant pour titre ; Observations sur une notice de M. le docteur Robineau-Desvoidy, intitulée : Coup iVœil rétrospectif sur quelques points de V Entomologie ac- tuelle. Dans ce travail, l'auteur répond aux attaques qui lui ont été adressées par M. Robineau-Desvoidy, et il développe quelques points difficiles de l'histoire naturelle des Diptères. Sur la de- mande de l'auteur, la Société décide que cette note sera impri- mée dans le premier numéro des Annales pour 1847. — M. Laboulbène donne lecture d'un mémoire de M. Edouard Perris sur l'histoire de la Longœa nigra, Meigen. Notre col- lègue , qui avait déjà fait connaître les métamorphoses de la L. parvicornis , Meigen , complète dans cette note l'histoire des mœurs des Longœa. 11 montre que la larve de la L. nigra se trouve en abondance dans l'intérieur des tiges des Verbascum thapsus , pulverulentum , etc., de VAngelica sylvestris , du MÉLANGES ET inoUVEU.f.s. 207 Citrduus lanceolatus , etc., et qu'elle pratique de longues gale- ries dans l'intérieur de la moelle de ces végétaux. — Le même membre lit un autre mémoire de M. Edouard Perris , intitulé : Notice sur une larve de Micetophila qui se couvre de ses excréments. L'auteur donne de nombreux détails sur les divers états de cet insecte , et principalemeut sur la larve qui a été trouvée abondamment sous une poutre couverte in- férieurement d'une sorte de Byssus, et en compagnie de larves et de nymphes de Sciaphila. M. Perris termine cet important mémoire par la description de cette Mycetophila , qu'il regarde comme nouvelle, à laquelle il donne le nom de M scato- phora et qu'il caractérise ainsi : Nigra, grireo-sericea; capite nigro, nitido, exocellato ; palpis , antennarum brunnearum basi , pedipusque pallide /lavis, exceplis tarsis brunneis; thorace nigro , nitido, immaculato ; abdomine supra nigro , subtus et apice testaceo ; tibiis quatuor posticis validé spinu- losis ; alis vix griseis , immaculatis, externe flavicanlibus ; halteribus albidis. Longueur 3 1/2 mill. — Trouvée aux envi- rons de Mont-de-Marsan. — M. H. Lucas montre plusieurs individus vivants de VEu- teles Vigorsii , qui habite laTasmanie, et qui viennent d'être trouvés par M. Houlet, sous-chef des serres chaudes au Muséum, dans les tiges de Zamia spiralis , où ce Curculionile avait subi toutes ses métamorphoses. — Le même membre parle de quelques Coléoptères qui vien- nent d'être pris récemment auprès de Phalsbourg , dans le dé- partement de la Meurthe , par M. le capitaine Gaubil ; il cite particulièrement les Carabus nodulosus , F abr.; Pogonus luri- dipennis, Germ.; Pteropus œthiops , lllig.; Argutor spadi- ceus, Oej.: Anisodactylus pseudo-œneus , Steph., etc. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Ouvrages n analysée*. Istoria dei Bruci o larve délia Lithosia carniola communissima in alcuni anni nella città di Firenze. Da G. Passerini. In-8°: Firenze 1844. '208 hkvue zoologiqok. [Juin 1847.) Quattro specie di insetti Ditteri proposti corne tipi di génère nuovi. Memoria sesta per servire alla Ditterologia italiana di Camillo Rondani . (Estr. dagli Annali délie scienze naturali di Bologna, T. 10, 1843. Suite differenze sessuali délie Conopinœ e Myopinœ negli insetti Dilteri, memoria undecima per servire alla Ditterologia ita- liana di Camillo Rondani. (Estr. dai Nuovi annali délie scienze naturali di Bologna, fasc. di gennajo 1845.) Descrizione di due generi nuovi di Insetti Ditteri, memoria duo- decima, per servire alla Ditterologia italiana di Camillo Ron- dani (Estr. dai Nuovi annali délie scienze naturali di Bologna , fasc. di gennajo 1845.) Proposta délia formazione di un génère nuovo per due specie di insetti ditteri, memoria nona, per servire alla Ditterologia italiana di Camillo Rondani. (Estr. dai Nuovi annali délie se. nat. di Bologna, fasc. di settembre 1844.) Catalogo dei Coleotteri délia Lombardia, compilato dai Fratelli Ant. Gio. Battista Villa. Milano 1844. Essai sur une méthode propre à faciliter la recherche et l'étude des larves de .Lépidoptères. Par M. J. F. I. Blisson. ln-8°. Au Mans, 1839. Analogies entre les plantes et les animaux et déductions qui suivent. Par M. Ch. Gir ou de Buzaringue. In-8°. (Extr. des ann. de l'agr. franc. Janvier 1846.) On the Anatomy of Eolis, a genus of Mollusks of the order nu- dibranchiata. By Jlbany Hankok and Denrtis Embleton. In-8°. (Extr. des Annals and Mag. of nat. hist. January 1845.) DelV uomo considerato corne un proprio regno dell' istoria na- turale , Prelezione al secondo corso annuo del professore Giorgio Jan. Parma, 1843. ln-8°. Remarques sur la collection des Coléoptères russes de Victor de Motschoulsky. In-8°. (Extr. du Bull, de la soc. imp. des nat. de Moscou, t. XV11I, 1845.) Uber die Ptilien Russland's, von V. von Motschoulsky. In 8°. (Extr.duBul. soc. imp. des nat. de Moscou). Vol. XVIII, 1845. Observations sur le Musée Entomologique de l'université impé- riale de Moscou. Par P. de Motschoulsky. In-8°. (Extr. du Bull, delà soc. imp. de Moscou), t. XVIII, 1845. DIXIÈME ANNÉE. JUILLET 1847. I. TRAVAUX INEDITS. A M. le directeur de la Revue. Mon cher collègue , je vous prie de vouloir bien faire con- naître à vos lecteurs, dans le prochain n° de la Revue, que dans un des suivants j'insérerai une monographe du genre Den- drooclaptes (Picucule). Comme c'est un des genres qui présentent le plus de diffi- cultés pour la distinction des espèces , dont la plupart se res- semblent à s'y méprendre, et que de plus, les auteurs qui s'en sont occupés , tels que Levaillant , Lichtenstein , et en dernier lieu G.-R. Gray dans son Gênera, ne fournissent pas dans leurs descriptions ou leur synonymie de détails suffisants et assez exacts pour bien faire reconnaître les espèces, nous avons fait tous nos efforts pour tâcher d'arriver à ce but, dans l'espoir qu'on nous saura quelque gré de cette entreprise difficile, et qu'on jugera avec plus d'indulgence les erreurs que nous aurons pu com- mettre involontairement nous-même. Nous nous sommes toujours récrié contre l'établissement denou- veaux genres, même dans celui des Dendrocolaptes; car si, d'une part, le bec y offre, suivant les espèces diverses, des modifications à l'infini, toutes ces espèces sont, d'autre part, remarquables par une similitude complète dans la forme si particulière de leurs pattes, dans celle de leur queue à baguettes roides comme chez les pics , et dans leur coloration d'un brun roux et olive. Ces rapports génériques nous paraissent plus que suffisants pour faire regarder comme peu naturels , et peut-être nuisibles à la science , tous ces nouveaux genres dérivant du genre type Den- drocolaptes , et qui seraient , selon nous , beaucoup mieux énoncés par de simples coupes, qu'il est encore fort difficile de limiter un peu exactement , vu les nombreuses transitions que l'on remarque entre elles. Nous avons pensé qu'une des principales coupes à établir dans le genre, et qui est basée nécessairement sur le mode d'alimen- tation, comme sur les formes extérieures , était entre les espèces Tome X. Année 1847. 14 210 revue zoologique. {Juillet 1847.) à bec comprimé, depuis les narines jusqu'à l'extrémité, et dont les côtés , lorsqu'on le regarde en dessus, forment deux arcs rentrants, et entre celles dont le bec visiblement plus large, quelquefois même déprimé , paraît, étant vu en dessus , avoir ses côtés, droits de la base à la pointe, non rentrants, et formant un angle aigu rectiligne Ces espèces ont en général les doigts moins robustes, les ailes plus longues, etc., que les premiers, et doi- vent, d'après cette organisation, être plus voiliers et moins grim- peurs qu'eux. Ceux-ci , d'après leur bec très-comprimé, plus ou moins allongé, pointu, doivent nécessairement l'employer à ex- traire , soit de dessous les écorces mobiles comme celles de notre Platane , soit du fond de leurs trous, sur ces arbres mêmes, les insectes et les larves qui s'y réfugient ; tandis que ceux à bec plus ou moins élargi , déprimé, crochu même à l'extrémité , doivent chercher sur les branches, les feuilles mêmes, les insectes ou che- nilles qui les parcourent, sans être obligés d'introduire leur bec, non conformé pour cela, sous les écorces ou dans les trous des larves. On peut donc former deux sections principales : les Picucules compressirostres et les Picucules dépressirostres , sections ba- sées non-seulement sur des différences de proportions dans le bec, les pattes et les ailes , mais sur un mode de préhension, et sur des espèces d'insectes devenant leur nourriture également différente. Ces deux grandes coupes naturelles une fois établies, nous les subdivisons en divers groupes inférieurs répondant à peu près aux genres formés depuis quelques années D'après les espèces que possède le Muséum, et que l'on s'est empressé de nous laisser étudier et observer, avec une obli- geance dont nous témoignons ici toute notre reconnaissance à MM. les professeurs et les conservateurs des galeries, et d'après celles que nous possédons nous-méme, nous croyons que le nombre de nos descriptions ira à peu près à cinquante Dans le petit groupe seulement des becs en faucille {Xyphorhynchus G.-R. Gray ), nous connaissons cinq espèces distinctes; nous con- naissons également deux becs de fauvette , etc., etc. M. Desmurs, empressé de publier dans sa belle Iconographie Ornithologique toutes les espèces nouvelles , et celles sur les- quelles il s'est élevé quelques doutes de désignation et de syno- TKAVAUX INÉDITS. 211 nymie , y figurera toutes les espèces que j'ai reconnues comme inédites dans le genre Dendrocolaptes , et dans une prochaine livraison toutes les planches y seront consacrées. Nous espérons donc qu'à l'aide de notre travail inséré en en- tier dans la Revue , et des planches des espèces nouvelles figu- rées dans l'Iconographie Ornithologique ou dans le Magasin , nous pourrons offrir aux ornithologistes les moyens de recon- naître plus facilement les espèces incertaines du genre Dendro- colaptes. F. de Lafresnaye. Falaise, ce 25 juillet 1847. Observations sur les mœurs d'un grand nombre d'espèces d'oi- seaux d'Australie et de la Tasmanie, faites par M. J. Verreaux pendant un séjour de cinq années dans ces contrées, et sui- vies de quelques réflexions scientifiques ; par M. F. de Lafresnaye. Tel est le titre d'une série nombreuse d'observations aussi consciencieuses qu'intéressantes pour la science, que M. J. Ver- reaux doit insérer chaque mois dans la Bévue zoologique, et pour la publication desquelles il nous a proposé de nous réunir à lui, afin de joindre à chacun de ses articles les réflexions qu'ils pourront nous suggérer, et l'application que nous pourrons en faire, tant pour éclaircir certains genres incertains que pour en former de plus naturels. Dès le début , ce laborieux et patient explorateur nous a lu ses observations sur les mœurs de VOr- thonyx spinicaude , et nous y avons reconnu comme lui com- bien est erronée la place que cet oiseau a occupée jusqu'ici dans les méthodes , et celle qu'il doit occuper aujourd'hui d'après la connaissance de ses mœurs et même de ses formes mal appré- ciées jusqu'alors. Mais arrêtons-nous et laissons parler le voya- geur lui-même. Orthonyx spinicaudus Tem., col. 428, 429. « Voici sur cette espèce les détails de mœurs qu'il m'a été pos- sible de recueillir pendant mon séjour dans l'Australie. J'ai re- connu, premièrement, qu'elle était essentiellement terrestre, et 212 revue zoologiqde. {Juillet 1847.) que, comme les Ménures, elle gratte parmi les détritus des vé- gétaux pour y chercher les larves et les insectes qui servent à sa nourriture ; qu'elle le fait en tournoyant sur elle-même et en jetant en arrière ces débrisr comme le font les Gallinacés. » Je dois dire en premier lieu que je n'ai jamais vu cette espèce grimper aux arbres comme on l'avait supposé, et qu'elle ne se sert de sa queue que pour s'aider à franchir les troncs d'ar- bres renversés, qui couvrent la majeure partie des forêts de ce vaste pays ; et encore n'est-ce que lorsqu'elle chemine lente- ment et sans crainte; car lorsqu'elle est effrayée, elle poursuit sa course avec beaucoup de vitesse en cherchant un abri dans le fourré le plus épais. » Il est rare de rencontrer pi us d'un couple ensemble, quoiqu'il s'en trouve souvent, et presque toujours plusieurs dans la même localité , car il est facile de les reconnaître à leurs cris souvent répétés , surtout matin et soir. Ces cris ne peuvent guère se rendre que par cri-cri-cri-crite. Ils sont entendus d'assez loin et exprimés par le mâle dont la voix est sonore. J'ai remarqué assez ordinairement quelques Pitta strepitans en compagnie de cette espèce ; mais celle-là étant des plus méfiante , semble néanmoins compter entièrement sur la vigilance de sa protec- trice, qui, en donnant l'alarme la première, lui fait prendre la fuite aussitôt. Alors , on voit cette Brève sauter de branche en branche , et se précipiter dans l'épaisseur d'un fourré qui se compose soit de lianes , de mousses ou de plantes parasites , si communes à ce pays , et qui couvrent les arbres élevés sou- vent à plus de 200 pieds. C'est donc dans ce refuge que la Brève craintive se blottit jusqu'à ce que YOrthonyx , par ses mouvements et ses cris de confiance , lui ait donné de nouveau le signal de la tranquillité. La Brève redescend aus- sitôt d'un vol léger et revient partager avec elle le calme et les douceurs de ces solitudes, où l'homme passionné pour les ob- servations consciencieuses respire avec tant de bonheur. » Je dois faire observer que M. Temminck, par erreur, a décrit le mâle pour la femelle, et cette dernière pour le premier, chose excusable pour celui qui n'a pas vu par lui-même ; c'est donc le mâle qui a le plastron blanc et la femelle qui l'a roux. Il m'a été facile de voir, par le contenu de l'estomac de cette espèce, qu'elle se nourrissait principalement de larves , et surtout de TRAVAUX INÉDITS. 213 celles de diverses espèces de Blattes qui recherchent les endroits humides et y sont abondantes, celles des punaises et même des fourmis. Ce fut en octobre que j'obtins le nid et les deux œufs d'Orthonyx . qui faisaient partie d'un de mes envois au Muséum. Malheureusement ces deux œufs, qui avaient déjà été couvés à cette époque, furent fracturés, mais pas assez pour qu'on ne pût reconnaître facilement qu'ils avaient été d'un blanc pur et d'une forme arrondie : quant à leur grosseur, elle était, com- parativement à celle de l'oiseau , aussi disproportionnée que celle des Mégapodes, avec lesquels cette espèce a quelques ana- logies, quoiqu'elle me paraisse en avoir encore davantage avec les Megalonyx et même les Ménures. Ce que j'ai exprimé à ce sujet servira, je l'espère, à éclairer la science sur la véritable place de cet oiseau, dans l'ordre naturel. Quant au ïiid, il était en forme de demi-sphère ou de four, si je peux m'exprimer ainsi, d'environ 18 pouces de diamètre sur un pied de hauteur, et composé d'une mousse déliée qui est très abondante sur les ar- bres, surtout vers leur base; sa forme arrondie en dessus ne laissait apercevoir qu'un trou rond latéral pour l'entrée de ces oiseaux, dont le mâle et la feniôile couvent alternativement, puisqu'à cette époque je trouvai les deux sexes également dépourvus de plumes au ventre. Du reste, j'ai vu sortir du nid , tantôt le mâle et tantôt la femelle. L'intérieur de ce nid était, comme l'extérieur, composé de mousse, et comme il se trouvait adossé à une roche, sur une pen te douce,je remarquai que sa position permettait à l'eau d'en sortir en cas d'orage ; le trou, ou l'ouverture , était au ras du sol , à peu près sphérique, se continuait intérieurement en forme de couloir, et ce n'est qu'au fond que se trouvait la place desœufs, » Il est à observer que cette espèce ne se rencontre pas partOHt sur le vaste continent de l'Australie, et jamais en Tasmanie; qu'elle se trouve par localité, et plus communément vers le nord que vers le sud ; qu'elle recherche de préférence les ravins humides et les forêts épaisses. Elle est assez abondante au port Maquarie, et surtout non loin de Moreton-Bay. Mon digne ami Leilchard m'a assuré l'avoir retrouvée dans son voyage par terre, de cette dernière localité, au port Essington. Je ne l'ai jamais rencon- trée aux alentours de Sidney. Sa chair est noire et coriace ; son estomac musculeux ; elle a l'iris brun roux; le bec et les tarses noirs dans l'état vivant. » 214 revdp zoologique {Juillet 1847.) Il est facile de reconnaître , par ce récit de M. Verreaux, que jusqu'ici on avait été dans une ignorance , ou plutôt dans une erreur complète sur le genre de locomotion et par conséquent d'alimentation de VOrthonyx spinicaude ; et Temminck , qui le premier l'a décrit et figuré, trompé par la forme épineuse de ses rectrices, le regardait comme oiseau grimpeur et même des plus puissants, vu la prolongation de ses sortes d'épines caudales et de ses ongles. Depuis lors tous les auteurs ont adopté cette ma- nière de voir, et, comme lui, l'ont placé près des Certhia. Swainson, dans sa Class. of birds , le réunissait au Pique-bœuf dans sa sous-famille des Buphaginœ, faisant partie de sa famille des Certhiadœ . C'est certainement un des rapprochements les plus incohérents , car c'est réunir un oiseau dont les doigts courts sont terminés par des ongles tellement arqués et vigoureux qu'ils semblent de vrais crampons, à un autre qui , au contraire, présente des doigts et surtout des ongles démesurément longs pour sa taille, presque droits et horizontaux, des ongles enfin tels qu'en présentent les genres Menura, Megapodius et Mega- lonyx* Aussi, d'après les observations de M. Verreaux, en fait-il entièrement le même usage, c'est-à-dire qu'il s'en sert pour dé- terrer les insectes et les larves que recèle le sol humide et léger des forêts, et ce qui est très-remarquable, de la même manière que le Menura, en tournoyant sur lui-même et rejetant en ar- rière le terreau ou détritus de végétaux où il creuse des espèces de sillons. En y réfléchissant, on ne conçoit pas que l'on ait pu regarder comme ongles propres à grimper une forme presque droite, et plutôt déprimée que comprimée, telle enfin qu'elle ne se ren- contre chez aucun grimpeur. Chez les Picucules, on remarque toutefois que l'ongle du pouce est peu arqué , mais alors tous ceux des doigts antérieurs le sont extrêmement comme chez les Pics, et si celui du pouce l'est peu, c'est que chez eux la queue très-roide et épineuse les soutient merveilleusement en arrière. L'Orthonyx destiné, comme le Ménure, à parcourir les forêts, à en escalader les troncs renversés et les branches brisées dont leur sol est jonché , mais n'étant pas pourvu comme lui de très- longues jambes, trouve dans sa queue épineuse un moyen de soutien pour escalader les troncs renversés qui s'opposent à son passage. Il me rappelle en cela ce Fourmilier du Brésil à queue TRAVAUX INÉDITS. 215 épineuse ( le Fourmilier à long bec Cuvier, B attira agripenne Vieillot), qui , quoique appartenant à une famille de coureurs, est muni d'une queue épineuse d'oiseau grimpeur , parce qu'il est destiné à chercher et saisir sur les troncs d'arbres diverses grandes fourmis qui les parcourent sans cesse en Amérique. Il n'en est pas moins considéré comme Fourmilier , puisqu'il en a les mœurs. VOrthonyx, qui ne se sert de sa queue qu'acciden- tellement et passe sa vie à courir sur le sol et à en gratter la sur- face, doit, à bien plus juste titre, être placé dans une famille de Marcheurs, comme lui habitant la même contrée, les mêmes lo- calités, et présentant la même forme de doigts antérieurs pres- que égaux en longueur , terminés par des ongles semblables et démesurément longs. C'est donc évidemment avec le Ménure , le Mégapode et le Mégalonyx, qui tous présentent la même forme de pieds et d'ongles, que doit être placé VOrthonyx, comme le pense M. Verreaux ; et en cela nous abondons dans son sens. Dans un des prochains numéros de la Bévue, où M Verreaux donnera ses observations sur les mœurs du Ménure , il en dé- crira le squelette ainsi que celui de VOrthonyx , pour qu'on puisse en établir la comparaison. Mélanges ornithologiques sur l'espèce de Ramphocèle à plu- mage variable, rapporté de la Nouvelle-Grenade par M. De- lattre; et sur \eCassicusuropigyalis, par F. deLafresnaye. Lorsque dans la Revue zool., 184f>, p. 370, après avoir indiqué d'après le voyageur M. Delâttre qui l'avait observé dans leur pays natal , que les trois différentes colorations que l'on re- marquait chez les Ramphocèles, qu'il rapportait en assez grand nombre des Andes de la Nouvelle-Grenade, n'appartenaient toutefois qu'à une seule et même espèce , nous ajoutions que , probablement, la variété à croupion jaune-citron appartenait à l'espèce décrite par le prince Bonaparte , sous le nom de R. icteronotus , et celle à croupion rouge au R. Passerinii du même auteur. Nous nous trouvions alors à Paris et n'avions sous les yeux aucune des deux espèces de notre collection que nous avions regardées comme telles jusqu'alors. Depuis , lorsque nous avons pu comparer la variété à dos 216 revue zoologiquë. {Juillet 1847.) rouge de M. Delâttre avec l'individu de notre collection, que nous regardions comme le R. Passerinii , nous avons été frappé de la grande différence de taille et de proportions qui existe entre ces deux oiseaux, et malgré l'entière similitude de coloration et de forme générale du bec, nous n'avons pas hésité à les regarder comme espèces distinctes, celle de M. Delâttre étant d'un quart plus grande dans toutes ses parties et ayant surtout ses ailes proportionnellement beaucoup plus longues. Nous sommes donc porté à regarder notre ancien et plus petit individu comme le véritable R. Passerinii, d'autant plus que le prince , dans sa description (Voy. Mag. deGuérin, mai 1837, art. Ramphocèle miparti, p. 3 ) , lui donne la taille du R. Brasilii (R. scarlate), ce qui convient très-bien au nôtre , et pour patrie Vile de Cuba, ce qui ne se rapporte nullement à l'espèce de M. Delâttre, beau- coup plus forte et d'une autre localité. Nous concluons donc de cette différence marquée dans les proportions et surtout dans la longueur de l'aile pliée , et aussi dans l'habitat, que l'espèce rapportée par M. Delâttre est différente du/?. Passerinii (Bon.) et constitue une nouvelle espèce bien remarquable par les trois variétés de coloration qu'elle présente dans le même pays toute- fois, mais à trois hauteurs ou zones de température différente. Nous proposons donc de la désigner par un nom nouveau et par celui de Ramphocelus varions , Ramphocèle variable, avec la diagnose suivante : « R. varians nob. R. totus sericeo-ater quasi velutinus , dorso » postico, uropygio et supra caudalibus citrino flavis , rostrum » nigro-plumbeum , promole generis rectius, longius, et magis » cylindricum , culmine magis rotundato , basi infera minus lata » maxilla mandibula altiore, hac ad oculos parum protensa , » nec dilatata ; pedes fortes nigro plumbei. Longit. tota 1 7 cent., » alœ plicatœ 9 cent., maxillae a fronte 17 millMmandibulae a basi » laterali 19 mill.; altitudo maxillae post nares 5 mill., mandi- » bulae ad basim 4 mill. Habit, in Andiis Novae Granadae et hase » prima varietas in vallibus pari libra cum maris aequore sitis , » loco St-Bonaventure dicto. » An Ramphocelus icteronotus Bonap. , Proceedings, 1837, p. 121? Secunda varietas colore dorsi postici et uropygii non citrino sed aurantio tantum modo discrepans, in eadem regione sed TRAVAUX INÉDITS. 217 locis excelsioribus quadraginta leucis distantibus Juntas dictis , habitat. Tertia vero, dorso postico et uropigyo splendide rubro-igne- scentibus insignis in locis adhuc altioribus (Caly dictis) in val- libus vero uti duac alterœ varietates reperitur. Notre individu à croupion rouge, de petite taille, que nous croyons le R. Passerinii Bonap. , n'a de longueur totale que quinze cent. 1/2 au lieu de 17 ; son aile ployée n'a que 7 cent. 1/2 à 8 au lieu de 9 cent 1/2 qu'a celle de notre /?. varions ( la va- riété à croupion rouge) ; sa queue n'a que 7 cent, de long au lieu de 8 1/2. — Quoique nous soupçonnions que le prince Bonaparte a été induit en erreur en donnant à son R. Passerinii l'île de Cuba pour patrie , n'ayant rencontré aucun individu de cette espèce dans la très -nombreuse collection de peaux d'oiseaux rap- portée de cette île par M. de la Sagra, et que nous avons passée en revue tout entière ; nous n'avons pas moins la conviction que, vu sa grande différence de taille , il doit habiter une autre contrée américaine , peut-être une autre latitude que no'tre Ramphocelus varians , et si ce n'est pas une contrée voisine de la chaîne des Andes , contrée qui , par suite de ses différentes zones de hauteur et de température , paraît avoir modifié les nuances de notre R. varians , il est probable qu'il n'offre pas comme lui trois variétés de coloration chez les individus adultes. La femelle de notre R. varians (variété à croupion rouge) est en dessus d'un noir sombre, avec quelques reflets olives; le bas du dos et le croupion au lieu d'être d'un rouge de flamme est d'un ronge orange, couleur qui forme encore une large bande sur la poitrine, se dégradant sur le jaune, qui teint tout le reste du dessous , et reparaissant sur les sous-caudales ; la gorge est mélangée de grisâtre et de jaune orangé. D'après l'assurance que nous a donnée M. Delâttre que ces individus étaient femelles, nous soupçonnons qu'un individu que nous possédions anté- rieurement à l'arrivée de M. Delâttre , et qui a tout le dessus d'un noirâtre sombre, à bordures des plumes olives, avec le bas du dos , le croupion et tout le dessous jaune-citron , est la fe- melle de la variété à croupion jaune-citron. M. Delâttre n'avait point recueilli cette femelle dans son voyage. 218 revue zoologique. (Juillet 1847.) Sur le Cassicus uropigyalis nob. Rev. Zool., 1843, p. 290. Lorsque nous décrivîmes cette nouvelle espèce de Bogota, en 1843, nous n'en possédions qu'un individu dont le bec, à peu près analogue de forme à celui des autres espèces moyennes, et entre autres d'une voisine de taille et décoloration, bien connue sous le nom de Cassicus hœmorrhous (Cassique Jupuba), ne nous parut pas mériter une attention particulière. Aujourd'hui qu'un second individu est venu enrichir notre collection , nous avons remarqué avec surprise que son bec était notablement arqué de la base à la pointe, en dessous comme en dessus, et d'une manière beaucoup plus sensible que chez notre premier indi- vidu, au point que si nous avions à le nommer aujourd'hui, nous croirions devoir lui donner le nom de Cassicus curvi- rostris. Nous allons toutefois en donner une nouvelle diagnose un peu plus détaillée que celle que nous donnâmes en 1843. « Cassicus uropigyalis nob. Rev. Zool 1843, p. 290. Cas. totus » ater, absque nitore , uropigyo solo coccineo , dorso postico et » supra-caudalibus nigris ; rostro basi elevato, a cassidis margine » postico usque ad apicem curvato , sulphureo-flavo , narium » apertura nigra ; cauda apice valde rotundata aut gradata alis » mediocribus; pedibus nigris. Longit. tota 23 cent., alae pli- » catœ 14 cent., caudse 12 cent., rostri a plumis frontis 3 cent. » Habit, in Colombia ad Bogotam. » Voisin de taille et de coloration du Cassicus hœmorrhous, (Cassique Jupuba), il en diffère essentiellement ainsi que de tous les autres Cassiques, par ia courbure de son bec élevé à sa base et de là formant une courbure prononcée jusqu'à son extrémité. La mandibule inférieure est arquée dans le même sens , d'où il résulte que le bec, convexe en dessus dans le sens de la longueur, est concave en dessous dans le même sens ; les narines ouvertes parallèlement aux bords de l'ouverture, sont dans une petite bande noire partant de la base ; le bec est jaune à la base, se dégradant en verdâtre vers la pointe; tout le plumage, excepté la bande uropigyale , est d'un noir profond et mat , sans reflets luisants ; les pattes sont noires. De même taille et entièrement semblable de coloration à notre premier individu , ce second en diffère par son bec plus TRAVAUX INÉDITS. 219 élevé à sa base latérale , plus large à sa base inférieure, plus arqué supérieurement et inférieurement. On ne peut, ce me semble, attribuer qu'à l'âge cette différence de forme, ces deux individus étant de même taille et non de sexe différent par con- séquent , et nous sommes portés à regarder l'individu à bec arqué comme plus adulte , la coloration jaune de la base supé- rieure et latérale du bec étant plus prononcée chez lui , et la bande noire des narines se prolongeant tout autour du bec à la base des deux mandibules. Note sur un nouveau genre d'Anguilliformes ; par M. Bkisout de Barneville. Genre Ichthvapus. Car. Corps allongé, sans aucunes nageoires; peau nue, sans écailles ; des yeux distincts ; narines percées sous le museau, cha- cune d'elles ne paraissant avoir qu'un seul orifice; sous la gorge, deux ouvertures branchiales bien distinctes , mais assez rappro- chées l'une de l'autre; des dents conoïdales aux deux mâ- choires ; une bande longitudinale de dents ayant la même forme au vomer ; une ligne latérale. La bouche est ouverte sous le museau. Le poisson qui constitue ce genre ressemble en particulier à l'Apterichthe , par l'absence de toutes les nageoires soit paires, soit impaires, et par la disposition des fentes branchiales; il en diffère par la présence des yeux, bien visibles à l'extérieur. Ichthyapus acutirostris. Cette espèce a le corps cylindrique, le museau pointu , la mâchoire supérieure plus longue que l'in- férieure , des pores bien apparents sur différentes parties de la tête et sur la ligne latérale ; des yeux petits ; les orifices des na- rines sont dentelés ; les dents des mâchoires sont généralement plus fortes que celles du vomer , celles qui sont insérées en avant de la mâchoire supérieure sont plus longues que toutes les autres dans ce poisson. Toutes ces dents, qu'elles appartiennent aux mâchoires ou au vomer, sont conoïdales, plus ou moins arquées, pointues. La couleur de deux individus conservés dans l'esprit-de-vin est généralement brune. 220 revce zoologiqub. (Juillet 1847.) Patrie. Haute-Mer, Océan équatorial. Le plus grand des deux individus a un peu plus de 22 centim. de longueur , et la tête ne forme que la onzième partie de l'é- tendue longitudinale du corps. M. Rang. Description de divers Lycus nouveaux provenant de l'Afrique , et rectification de la synonymie de plusieurs espèces de ce genre ; par M. F. E. Guérin-Méneyille. Mous avons publié , en 1 832 , dans la zoologie du voyage autour du monde du capitaine Duperrey (coquilles), un essai de classifi- cation du grand genre Lycus des auteurs , et , en préparant ce travail nous avons remarqué dans les auteurs , des confusions , des doubles emplois, des descriptions de mâles et de femelles sous des noms spécifiques différents, etc. , etc. Voici quelques obser- vations que nous avons faites sur plusieurs espèces africaines ap- partenant au groupe ou sous-genre auquel nous avons conservé le nom de Lycus proprement dit ; ces études ont été faites pour isoler et mieux caractériser quelques espèces provenant du voyage en Abyssinie de M. T. Lefebvre et elles donneront un exemple de la confusion qui règne au sujet de ces insectes et de la manière dont il serait à désirer que l'on traitât l'histoire de tout le genre. ( Triru des Lampyrides. Latr. ) Lycus trabeatus. Corpore luteo , antennis tibiis tarsisque nigris, thorace subquadrato. Elytris maris complanatis, late- ribus dilatatis plus minusve rotundatis (in fœminibus elongatis, parallelis), apice nigris, in plurimis maribus maculis scutel- laribus et marginalibus nigris. L. mar. 15 à 26. L. 6 à 21 mill. fœm. L. 17 à 21 ; L. 6 à 8 mill. — Hab. le Sénégal , l'Abyssinie ; le cap de Bonne-Espérance et le Port Natal. Lycus trabeatus. Guer. Icon. du R. A. ins. texte, p. 45, pi. 15, f. 1 (1835). Lycus flavicans. Laporte, Buffon, Dumesnil, Ins. t. 1, p. 202, n° l(1840)Var. Lycus africanus. id. id. id. n°2(1840)Var. TRAVAUX INÉDITS. 22* Lycus appendiculatus , Sturm . cat. Kœfer-Sammlung, p. 329, pi. I, f. G (1843). Cette espèce varie considérablement pour la forme et pour la coloration, mais dans les mâles seulement; le caractère qui do- mine et que l'on peut regarder comme éminemment spécifique, c'est la forme carrée du corselet , forme qui se maintient inva- riablement dans les deux sexes. Nous allons décrire un mâle au maximum de coloration et de composition, nous indique- rons ensuite les principales variations de cette curieuse es- pèce. La tête , les antennes et le thorax sont noirs . à l'exception de quelques taches sous la poitrine, et quelquefois du premier ar- ticle des antennes qui sont jaunes. Les antennes sont deux fois et demie aussi longues que le corselet , aplaties, un peu en scie. Le corselet est de forme carrée, arrondi aux angles, sur- tout en avant , avec le bord antérieur un peu avancé et faible- ment échancré au milieu. Il est lisse et luisant, offre de chaque côté un profond sillon longitudinal à partir duquel les bords latéraux se relèvent, présente en avant un petit commencement de carène, un sillon longitudinal au milieu et une petite bordure imprimée au bord postérieur. L'écusson est allongé , tronqué , faiblement creusé au milieu, noir. Les ély très sont allongées, planes, presque rondes, épaissies au bord externe avec l'extré- mité plus mince. La dilatation externe est formée par les angles numéraux qui se prolongent presque jusqu'à l'extrémité posté- rieure. Il y a sur les élytres proprement dites, deux côtes lon- gitudinales un peu sinueuses ramifiées avec une foule de petites côtes transverses, et sur la partie dilatée un réseau de ramifications élevées, bien marquées et plus serrées vers les bords. La base des élytres, à l'écusson, et leur extrémité sont noires ainsi que le bord externe de la dilatation humérale , dans une étendue plus ou moins grande, au milieu. L'abdomen est jaune avec le milieu noir. Les pattes sont noires avec la base des cuisses jaunes fauve ; les cuisses sont assez épaisses , aplaties ainsi que les jambes. Les ailes sont jaunâtres avec l'extrémité noire. Parmi les mâles très-développés et à côtés ronds, il y en a qui , en ayant le dessous du corps noir, le rostre et les antennes en- tièrement noirs , une petite tâche noire au milieu du corselet , n'ont cependant pas de noir au milieu du bord externe des ély- 222 revue zooLOGiyuE. (Juillet 1847.) très , tel est le cas de la variété cTAbyssinie que nous repré- sentons. D'autres ayant au contraire une large bordure noire aux côtés de la dilatation des élytres , ont le milieu du rostre , la base des antennes et l'abdomen fauves ; ils forment le Lycus amplis simus du catalogue de M. Dejean. Il y en a qui sont semblables aux précédents^ mais qui n'ont pas de trace de noir aux côtés des élytres ; ils forment l'espèce que M.Delaporte a nommée Lycus flavicans, qui correspond zuLycus scutellaris du catalogue de M. Dejean. Quelques-uns , avec ces mêmes caractères , n'ont plus de noir près de l'écusson qui est lui-même entièrement jaune. C'est la variété décrite par M. Delaporte sous le nom de Lycus afri- canus , par M. Sturm sous celui de Lycus appendiculatus , laquelle correspond au Lycus dilatalus du catalogue de M. Dejean. On trouve d'autres variétés de mâles dune forme toute dif- férente, chez lesquelles la bosse numérale, au lieu de s'arrondir pour former le large disque qui rend les précédentes si remar- quables , ne se dilate que vers la base et vient se terminer insen- siblement près de l'extrémité. Cette dilatation, à la pase des ély- tres, diminue de largeur, dans d'autres variétés et enfin elle ne forme plus qu'un rebord arrondi sur les côtés des élytres, sans augmenter leur largeur et en les laissant parallèles comme celles des femelles Chez ces individus on observe toutes les variétés de coloration que nous avons vues chez les précédentes, mais ils tendent à devenir de plus en plus petits ; ce sont pour ainsi dire des avortons dans l'espèce. Quelques-unes de ces variétés figurent dans les collections sous les noms de Lycus amplis- simus distinctus, dislinguendus , etc. , du catalogue de M. De- jean. Comme nous l'avons dit plus haut , les femelles ne varient pas pour la forme et pour la coloration. Elles ont le même corselet carré „ leurs élytres sont allongées , constamment pa- rallèles, noires au bout , avec deux côtes longitudinales et une faible carène latérale qui atteint le commencement de la partie postérieure noire et représente la grande carène humérale des mâles. Leur dessous , le rostre et la base des antennes sont fauves, les cuisses sont presque entièrement de cette couleur et TRAVAUX INEDITS. 223 l'on ne voit que de faibles taches noirâtres au milieu de Pabdo men chez quelques-unes. Nous avons reçu deux individus, mâle et femelle, d'Abyssinie, et nous avons vu un grand nombre de variétés provenant du Sé- négal. Lycus foliaceus. Sch. App. Syx. Ins., p. 26, pi. 5, f. 4. — Ly- cus senegalensis, Laporte, Hist. nat. des Ins., Buffon, Dumesnil, t. l,p. 262. Cette grande espèce représente le Lycus latissimus de Linnée au Sénégal et en Abyssinie. Les auteurs que nous citons n'ont pas signalé sa femelle qui est allongée à côtés parallèles comme toutes les autres. Elle se rapporte parfaitement à son mâle par la forme snbtriangulaire de son corselet qui n'offre aucune tache au milieu. Dans les collections cette espèce porte encore les noms de Lycus trabeatus oblitus et diversus et la femelle celui de Lycus adustus du catalogue de M. Dejean. Lycus Bremei. Gorpore antennis pedibusque nigris. Thorace subtriangulari , nigro lateribus flavis. Elytris mari amplissimis, humeris elevatis (in fœminibus parallelis, elongatis), ad scu- tellum nigro-maculatis, apice nigris, lateribus abdominis flavis. — L. mar. M a. 19. 1. 10 a. 13. fœm. 14 à 17, 1. 5 à 6 mill. Cette espèce varie beaucoup pour la couleur et un peu pour la taille. La tète, les antennes, le thorax et les pattes sont noirs dans les deux sexes. Le corselet est presque de forme triangu- laire , avec les angles postérieurs un peu prolongés en arrière quoique arrondis, le bord antérieur un peu avancé et les côtés arrondis et un peu sinués. Son milieu est noir avec les côtés lar- gement jaunes; il offre au milieu du bord antérieur une petite carène , et tout à fait au centre , un faible sillon longitudinal. Les côtés jaunes sont garnis d'un faible duvet court , doré et couché. L'écusson est allongé , tronqué en arrière et noir. Les élytres des mâles sont très-dilatées latéralement en arrière, avec les angles huméraux fortement relevés , et la suture presque droite et non bossue au milieu. La dilatation des élytres ne part pas immédiatement de leur naissance, mais elle commence à se manifester brusquement au delà du milieu de la bosse numérale qui est assez épaisse et se fond insensible- ment en arrière, bien avant le milieu de Télytre. Leur surface 224 revuk zoologiquk. (Juillet 1847.) est marquée de quatre petites côtes longitudinales sinueuses, dont la quatrième limite extérieurement la bosse humérale , et il y a entre ces côtes des réticulations transversales bien mar- quées et assez nombreuses. On voit à la base de ces élytres, à l'écusson , une large tache noire fondue , quelquefois prolongée en arrière, sur la suture, et leur extrémité est largement bordée de noir, dentelé au côté interne et remontant sur les côtés jus- qu'au milieu de leur longueur. Dans quelques variétés , le noir de la suture descend et vient joindre le bord postérieur. Nous avons même une variété chez laquelle le noir domine tellement qu'il a remonté sur les côtés jusqu'aux angles huméraux et que celui de la suture s'est élargi de manière à ne laisser qu'une bande longitudinale jaune de chaque côté. Dans cette variété le noir du corselet en occupe presque toute la surface et ne laisse de jaune qu'à la partie postérieure des bords , l'abdomen est en- tièrement noir, tandis qu'il est bordé de jaune dans les autres et qu'il est même entièrement jaune dans quelques-uns. Les femelles diffèrent par leur forme allongée, leurs élytres non dilatées et parallèles et par leur corselet qui est un peu moins rétréci en avant. Elles offrent les mêmes variétés de colo- ration que les mâles. Au premier aspect, cette espèce pourrait être confondue avec le Lycus latissimus de Linnée (non fabricius) ; mais il est facile de l'en distinguer par la forme du corselet qui , dans le latis- simus est plus rapprochée du carré , par la dilatation latérale des élytres qui commence beaucoup plus haut dans l'espèce Linnéenne , et parce que, chez celle-ci , on ne voit jamais de noir à la base des élytres. Du reste les figures de ces deux espèces font ressortir ces différences de formes. Quant au Lycus latissimus de Linnée, auquel nous comparons le nôtre, il est nécessaire de bien fixer les idées sur l'espèce, car il y a une grande confusion dans les auteurs et dans les collections à son sujet. Le Lycus latissimus de Linnée n'est pas le même que celui de Fabricius ( Ent. syst. 1. 2. p. 106. !.). Deux espèces bien distinctes ont été confondues par les au- teurs. En 1767 Linnée (S. N. Ed. holm. 1, 2. p. 646. 14) a décrit sous le nom de Lampyris latissima , une espèce arrondie à TRAVAUX INÉDITS. 225 corselet marqué de noir au milieu avec les élytres noires à V extrémité. Voilà le type de l'espèce. En 1775 Fabr., dans son Syst. entomol. p. 203, décrit sous le nom de Pyrochroa latissima , une autre espèce toute jaune , ayant une tache marginale et Yextérmité des élytres noires. Et il cite Linné. S. PL 1, 2, p. 646, 14. — La description ci-dessus ! Il ne cite pas d'autres auteurs. Voilà bien deux espèces et une première confusion. Voyons les interminables confusions qui vont en découler. En 1781 et 1787, dans son Species et son Mantissa , il copie la phrase de son Systema et la citation qu'il a donnée de Linné. En 1 790 Olivier ( Ins. 2, 29, p. 5, pi. 1, f. 2) commence à s'ap- percevoirque la description de Linné et celle de Fabricius ne se ressemblent pas. Pour concilier les choses il prend la diagnose Linnéenne qui ne mentionne pas le noir du corselet et celle de Fabricius, qui ressemble à celle de Linné à cause de cette circonstance, et il en fait une autre mixte, qui comprend la bande longitudinale noire du corselet de l'espèce Linnéenne et la tache latérale noire des élytres de l'espèce Fabricienne, puis il donne une description française dans laquelle il dit que le corselet est noir au milieu avec les cotés fauves (comme le dit Linné) ; que les élytres ont une tache noire sur le milieu du bord extérieur et toute l'extrémité noire (comme le dit Fabri- cius). Mais pour concilier les deux auteurs il dit que la tache est souvent réunie avec le noir postérieur. Pour mieux em- brouiller les choses, il dit encore que dans quelques espèces (que signifie ce mot espèces , a-t-il voulu dire dans quelques indi- vidus?) l'extrémité postérieure est presque coupée et munie d'un léger rebord. Heureusement que sa figure vaut mieux que sa description. En effet , elle représente parfaitement le vrai Lampyris latis- sima de Linné ; c'est cette figure qui doit guider les entomolo- gistes consciencieux , mais c'est ce qui n'a pa< toujours eu lieu , comme nous allons le voir. En 179? Fabricius, tout en reproduisant sa diagnose du Syst. tome X. Année 1847. 15 226 revue zoologiquë. (Juillet 1847.) Entomol. et en citant Linnée, ajoute la citation d'Olivier, qof re- présente cependant une espèce si différente. En 1801 Fabricius reproduit encore la même diagnose dans le Syst. Eleutheratorum , t. Il , p. 1 10 en citant aussi Olivier et Linné. En 1804 (an XII) Latreille (Hist. Nat. des Cr. et Ins., t. IX, p. 89. — Buffon, Sonnini ) décrit le Lycus latissimus Fabricius, c'est-à-dire celui qui n'a pas de noir au corselet et dont les ély- tres ont une tache extérieure et l'extrémité noire, et il cite aussi Linné et Olivier. En 1806 Latreille (Gênera Crust. et Ins., 1. 256) continue de confondre les deux espèces , seulement il fait sa description d'après Olivier, ou , pour parler plus exactement , d'après la figure d'Olivier , en sorte que sa diagnose va exactement à l'espèce Linnéenne. Ce n'est pas une rectification que Latreille a voulu faire , c'est le hasard qui l'a mis dans le vrai , car il cite toujours pêle-mêle Linné , Fabricius et Olivier Enfin , en 1817, Schœnheis , dans sa Synonymia insectorum (t. 11,3 part., p 71), suit purement et simplement Latreille en citant les mêmes auteurs ; mais, quoiqu'il ait l'intention d'adop- ter l'espèce Fabricienne, il vient amender la description de cet auteur , qui n'a jamais parlé de noir au milieu du corselet de son espèce, et il nous donne la description d'une troisième espèce,, qu'il regarde comme le type Fabricien et qu'il repré- sente pi. 5, f. 3 } et il regarde l'espèce Linnéenne comme une variété. Nous ne parlerons pas des catalogues et des collections, car les premiers ne portant aucune description des choses dont ils font mention et les secondes étant sujettes à être détruites , on ne peut raisonnablement s'appuyer sur de semblables do- cuments Nous dirons cependant que M. Dejean voulant adop- ter l'espèce Fabricienne n'a cependant connu que celle que Schœnhers figure avec un corselet noir à côtés jaunes , et qu'il a donné au vrai Lycus lalissimus de Linné le nom de Lycus posticus. Il résulte de ce qui précède que les auteurs dont nous avons cité les travaux ont confondu trois espèces sous le même nom de Lycus latissimus Linné. Voici comment il convient de dé- brouiller ces espèces : TRAVAUX INÉDITS. 227 1° Lycus latissimus . Corselet un peu élargi en arrière, jaune avec une large bande longitudinale noire au milieu. Élytres jaunes avec l'extrémité noire. — Hab. le cap de Bonne-Espé- rance. Syn. Lampyris latissima Lin. Sys. Nat., 1,646, 14. Lycus latissimus Olivier, Ins., t. II, n° 29, pi. I ,f. 2. (Non le texte.) id. Latr. Gênera Crust. et Ins., 1. 1 , p. 256. (La diagnose.) 2° Lycus Fabricii. Corselet jaune , sans tache médiane. Ély- tres jaunes avec une tache au milieu du bord externe et l'ex- trémité noire. — Hab. Sierra-Leone. (Je ne l'ai pas vue en nature.) Syn. Pyrochroa latissima Fabr. Syst. Ent. , p. 203 , et tous ses autres ouvrages, à l'exclusion de ses citations de Linné et de la figure d'Olivier qui appartiennent à l'es- pèce précédente. 3° Lycus prœmorsus Sch Corselet un peu élargi en arrière, jaune , avec une large bande longitudinale noire au milieu. Élytres jaunes avec une tache au milieu du bord externe (for- mant quelquefois une bande transversale) et l'extrémité noire. Ces élytres tronquées à l'extrémité chez les mâles, dilatées au milieu , dans les deux sexes avec les angles numéraux relevés en carène mince et courte, laquelle forme en arrière, chez les mâles, une épine aiguë ou un crochet. — Hab. Sierra-Leone et le Sénégal. Syn. Lycus prœmorsus Sch. Syn. Ins., app. p. 25, n° 36. ( Le mâle.) Lycus latissimus Sch. Syn. Ins., t. 2, 3e part. , p. 71. n° 3, type, pi. 5, f. 3. < La femelle.) Lycus melanurus Sch. Syn. Ins., app. p. 28, n° 42. Var. Femelle. ) Il serait possible que le Lycus Fabricii ne fût qu'une variété femelle du Prœmorsus. Si on le reconnaît plus tard , il suffira de joindre sa synonymie à celle de ce dernier et de supprimer le nom de Fabricii. En effet , comme le mode de coloration de ces insectes est très- variable, on trouvera peut-être plus tard et quand les co'lections posséderont des séries d'individus appartenant à diverses loca- 228 revue zoologique. (Juillet 1847.) lités, des individus à corselet un peu taché de noir au milieu f conduisant insensiblement à ceux qui ont le corselet tout à fait jaune, lesquels forment l'espèce de Fabricius. Nous ne pensons pas que cet auteur ait omis de mentionner ce caractère chez des individus qui en auraient été pourvus, car il a soin de l'indiquer pour ses Pyrochroa palliata et rostrata (Syst. Ent., p. 203) , décrites à la suite de sa Pyrochroa latissima. Ce caractère semble lui avoir paru important pour les deux autres espèces; s'il l'avait observé à la troisième il n'eût pas manqué de le men- tionner. Lycus elevatus. — Niger, supra flavus ; thoracis disco , ely- trorum basi , apice margine laterali in medio, nigris. His margi- nibus elevatis. — Abdomine toto flavo. — L. 15. L. 11 milli- mètres. Antennes et tête noirs. Corselet un peu pFus large en arrière, comme celui du Lycus latissimus de Linné, tronqué droit en arrière, arrondi en avant avec les côtés un peu obliques, noir avec les côtés dilatés jaunes. Écusson noir. Élytres aplaties, jaunes, arrondies d'abord , puis un peu allongées en arrière, of- frant au côté externe un rebord arrondi , relevé , à bord tran- chant recourbé en dedans , atteignant le tiers postérieur de l'élytre , noir dans la moitié postérieure de son étendue , ce qui place cette coloration au milieu de ïa longueur totale de l'élytre. Ce bord relevé ne se termine pas en pointe, mais il entre un peu dans le disque , et le reste de l'élytre beaucoup moins large, se prolonge en arrière en s'arrondissant. L'ex- trémité de cette portion est noire et il y a une grande tache commune de la même couleur au milieu de la base. Ces élytres sont assez finement réticulées et n'offrent que de faibles traces de côtes élevées et longitudinales. La poitrine et les pattes sont noires. L'abdomen est entièrement jaune, son septième segment est fortement échancré au milieu , comme dans le Lycus trabea- tus mâle. Nous ne connaissons que le mâle de cette curieuse espèce qui se distingue facilement par la carène élevée marginale de ses élytres, carène prolongée en arrière comme dans le I^ycus tra- bealus. Elle diffère encore du Lycus trabeatus par son corselet qui n'est pas carré, mais semblable pour la forme a celui des Lycus latissimus, prœmorsus, etc. Un débris provient d' A bys- TRAVAUX INÉDITS. 229 «nie et nous avons vu un bel exemplaire provenant du Port Natal. Lycus hamatus, — Niger, supra flavus , thoracis disco ély- trorum basi apiceque nigris , his rotundatis, unco valido armato prope basim armatis (mas), L. 14. L. 9 mill. Cette singulière espèce, quoiqu'elle porte, chez les mâles , des épines à la base des élytres , comme les Lycus prœmorsus et corriger de Schœnher, ne doit pas être placée près de ces espèces , parce que ses élytres sont arrondies , comme chez les Lycus lalissimus Lin. et palliatus Fab., et que leur extrémité, chez les mâles, n'est pas tronquée. Les antennes, la tête et le corselet sont noirs , mais les côtés de ce dernier sont jaunes. Le corselet est un peu plus large en arrière, arrondi en avant avec les côtés un peu obliques , comme dans le Lycus latissimus. L'écusson est noir. Les élytres sont jaunes, bombées, fortement arrondies, réticulées avec des lignes longitudinales assez mar- quées. Elles ont à la base une grande tache commune , noire, et leur extrémité est également noire ; mais le caractère le plus remarquable de cette espèce , est une forte élévation près de la base, offrant au milieu de son bord interne une grande épine en crochet arquée, dirigée en dedans avec la pointe en bas. Le des- sous et les pattes sont noirs. La femelle est de forme allongée et ordinaire , dépourvue des élévations et des épines que l'on observe chez le mâle , mais sa coloration est tout à fait semblable à celle du mâle. Nous avons vu les deux sexes, provenant du Port Natal , chez M. Chevrolat. Nous avions un débris de la femelle rapporté d'Abyssinie. Description d'un Bombyx nouveau découvert par M. Mittre à Nose-Bé , île de Madagascar; par M. Gtjérin-Méneville. A notre passage à Toulon , pendant notre mission scientifique et agricole dans le midi de la France, M. le docteur M'ttre, chirurgien de la marine royale, nous a remis un admirable Bombyx qu'il avait pris à Nose-Bé, pendant une courte excur- sion. Ce Lépidoptère nocturne est nouveau et nous avons cru devoir le dédier au voyageur instruit qui l'a mis dans notre col- lection. 230 rkvue zooi.oGiyuE. (Juillet i847.) Bombyx Mittrei d'un jaune pâle avec un grand oeil d'un jaune roussâtre, pupille de noir sur chaque aile ; les supérieures ayant la côte et une grande tache à l'extrémité d'un gris sau- poudré de blanc ; les inférieures bordées de noir au côté externe, terminées chacune par une grande queue trois fois plus longue que ses ailes, d'un rougeâtre acajou, finement bordée de noir de chaque côté, jaune, élargie et spatulée à l'extrémité. Ce magnifique Bombyx a le corps long de 5 centimètres. Son envergure est de 18 centimètres, et la longueur mesurée de la tête à l'extrémité de la queue de l'aile inférieure est de 20 cen- timètres. Il sera figuré dans les Éléments d'histoire naturelle de M. Chenu. lï. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Vie , Travaux et Doctrine scientifique d'ÉT. Geoffroy Saint- Hilaire, par son fils M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaire , membre de l'Académie des sciences, etc. (1 vol. in- 12 avec portrait; Paris, chez P. Bertrand, éditeur.) Etienne Geoffroy Saint-Hilaire est une de nos plus grandes illustrations, de nos plus grandes physionomies comme savant, comme penseur, comme philosophe. Peu de naturalistes ont parcouru une carrière aussi longue, et l'ont parcourue avec plus d'activité et de persévérance. Toute sa vie a été pleinement remplie par son dévouement à la science, et par les luttes qu'il a eues à soutenir pour faire prévaloir ses opinions. Aussi , peut-on dire que ses travaux ont puissamment contribué à pousser 1 histoire naturelle dans cette voie de progrès où nous la trou- vons aujourd'hui. C'est à l'histoire de cette vie si active et si dévouée , c'est à l'exposé de ces travaux , que M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a consacré sa plume. Plus qu'à personne il lui appartenait, comme il le dit lui-même , de retracer l'histoire de son père ; nous ajouterons que personne mieux que lui ne le pouvait , et qu'il a rempli cette tâche avec ce talent d'analyse et d'exposition qui lui sont habituels. 11 y a dans le livre dont nous parlons deux parties distinctes : dans l'une , qui est purement biographique , l'auteur, prenant les SOCIÉTÉS SAVANTES. 231 faits dans des documents inédits et de précieuses correspondances, nous fait assister à tous les événements qui ont marqué dans la vie de Geoffroy Saint-Hilaire. Il nous expose tour à tour son dévouement héroïque dans les massacres de septembre en 1 792 ; il nous parle de sa participation à la création de la ménagerie du Muséum , de ses voyages scientifiques en Egypte , en Espagne et en Portugal , et de ses relations successives avec Haûy , Daubenton , Lamarck , Lacépède; G Cuvier, Gœthe, etc. La seconde partie est consacrée au résumé simple et élémen- taire des travaux , des vues et des doctrines de Geoffroy Saint- Hilaire sur l'ensemble de l'anatomie philosophique , sur la zoologie, la tératologie, l'histoire naturelle générale, et parti- culièrement sur la célèbre théorie des analogues et sur l'unité de composition : quatre grands chapitres sont affectés à cet examen. Pour rendre ce travail , dont on ne peut méconnaître l'utilité, plus complet, M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire Ta augmenté d'une table méthodique et analytique des ouvrages et mémoires qui ont été publiés par son père. Cette table, en nous initiant à la quantité innombrable de travaux qu'a produits l'illustre profes- seur du Muséum d'histoire naturelle, est en même temps un guide pour l'étude de ces travaux. Z. G. III. SOCIÉTÉS SAVANTES. ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE PARIS. Séance des 5 et 1 2 juillet 1847. — Rien sur la Zoologie. Séance du 49 juillet. — M. Dumas présente un mémoire in- titulé : Fragments d'anatomie de l'Hélix Algire. Dans ce tra- vail , l'auteur, après avoir présenté des considérations générales ayant pour but d'étendre à la classification des Mollusques les données fournies par l'appareil générateur des deux sexes , fait connaître en détail la structure de cet appareil chez l'Hélix Al- gire; il indique lui-même , dans les termes suivants , les princi- pales particularités qu'il a observées à cet égard dans cet animal et les conséquences qui s'en déduisent : « Les organes propagateurs et de transmission de l'appareil gé- nital mâle, dans l'Hélix Algire, ne diffèrent de ceux des espèces 232 revue zoologiqde. {Juillet 1847.) décrites, que par le renflement du canal déférent. Quant à l'ap- pareil copulateur, il s'en distingue d'une manière tranchée par l'absence du prolongement flabelliforme, de la bourse à dard et de son produit ; enfin, par la présence, sur toute la surface de la muqueuse pénienne, de papilles cornées ou crochets recourbés , qui, lors du renversement de la verge, hérissent sa surface et sont la cause , comme l'observe Draparnaud , de la résistance qu'on éprouve quand on sépare les deux Hélix accouplés. » Ces différences bien remarquables, rapprochées de celle que présente l'appareil de la copulation chez la femelle (l'absence de vésicules multifides , et, ce qui est plus remarquable , celle de la vésicule copulatrice), nous semblent motiver la formation d'un genre nouveau, qui, sous le nom d'Hélicode, renfermerait toutes les espèces qui, par leur organisation, se placent à coté de l'Al- gire. Ce genre, il est facile de le comprendre, serait caractérisé par les particularités si remarquables que nous avons constatées ; et quoique, dans l'état actuel de la science, elles semblent ne con- stituer que des caractères négatifs dans une classification natu- relle, ces particularités auraient de la valeur, puisque, la compli- cation des appareils déterminant toujours la place assignée aux différents genres , nous aurions les Hélix placés après les Héli- codes, par l'effet seul de la présence en plus des organes que nous venons d'indiquer. » M. Guérin-Mêneville adresse le résultat de ses observations concernant la Muscardine des vers à soie. « J'ait fait cette an- née, dit-il, en collaboration de M. Eugène Robert , beaucoup d'études et d'expériences pour constater la nature végétale de la Muscardine, la transmissibilité aux vers à soie les plus vigou- reux par semences, le temps nécessaue à cette semence pour végéter dans les vers sains et de divers âges, ainsi que chez des insectes d'espèces différentes. A l'aide d'un microscope, j'ai pu voir sa semence, qui forme une poudre impalpable, produisant dans l'air une espèce de fumée blanche, quand on agite légère- ment des corps sur lesquels il se trouve des vers morts de Mus- cardine. » Ayant pour ainsi dire cultivé les cryptogames sur des vers que j'avais infectés dans ce but, et que j'examinais toutes les deux ou trois heures , j'ai suivi sa croissance depuis l'apparition de ses racines dans la graisse des vers, jusqu'à sa fructification. SOCIÉTÉS SAVANTES. 233 J'ai vu apparaître les semences ou sporules, qui sontsphériques et tellement petites , que leur diamètre occupe à peine le cin- quième d'un centième de millimètre. J'ai constaté que les vers morts muscardins ne peuvent communiquer cette maladie par simple contact , si le cryptogame qui les couvre n'est pas par- venu à fructification. En effet, j'ai pu mettre impunément avec des vers sains sept à huit Muscardins ayant leurs botrytis déjà assez développés pour être entièrement blancs, mais qui n'a- vaient encore ni fleuri ni fructifié. J'ai encore constaté que les jeunes vers meurent dix-sept jours après avoir été mis en con- tact avec cette semence, et qu'il ne leur faut que sept jours pour tuer des vers parvenus à leur dernier âge. » Il m'a suffi de souffler un peu de ces semences sur des vers magnifiques, au commencement de leur quatrième âge, pris dans une éducation très-saine, soignés dans une pièce où l'on n'en avait jamais élevé, pour que les vers soient tous morts mus- cardins au bout de sept à huit jours. 11 y a même plus, c'est que cette opération a infecté cette pièce, et que des vers que j'y éle- vais depuis leur sortie de l'œuf, ont été fortement attaqués de cette maladie , pendant qu'un certain nombre d'entre eux, pla- cés sur un arbre, dans le jardin, avant d'avoir été infectés, sont restés parfaitement sains. » 11 semble résulter des diverses expériences tentées dans cette première campagne et de plusieurs faits , dont quelques uns devront cependant être rares, des conséquences qui ten- draient à déranger quelques idées reçues jusqu'ici sur la Mus- cardine. » Séance du 26 juillet. — Rien sur la Zoologie. SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Séance du 10 février 18'«7. — M. Laboulbène lit plusieurs mémoires de M. Edouard Perris: 1° Notice sur les habitudes et les métamorphoses de VEumenes infundibuliformis Oliv. (Eumenes Olivieri , Lepelletier de Saint-Fargeau). L'auteur est venu confirmer ce qu'avait dit M. Goureau relativement au nid de VEumenes coarctata , contrairement à ce qu'en avaient rap- porté Geoffroy et tous les entomologistes qui l'ont copié , jusques et y compris Lepelletier de Saint-Fargeau ; il démontre que le nid de son espèce a une forme ellipsoïde, présente une surface ra- 234 rkvue zooLOGiQtJB. [Juillet 184-7.) boteuse , semble formé de petits grains de sable solidement agglutinés , et qu'il est placé sur une pierre nue et non pas sur les branches des arbres comme on l'avait écrit; enfin, il donne des détails intéressants sur la larve et la nymphe de VEumenes infundibuliformis ; 2° Notice sur les métamorphoses de la Limnophila dis- par, Macq. (Limnobia dispar, Meigen). M. Edouard Perris a ob- servé les larves et les nymphes de ces Diptères dans l'intérieur des tiges sèches de YAngelica sylvestrisel principalementdans les parties inférieures, qui sont sans cesse imprégnées d'humidité; 3° Notes pour servir à Vhisloire de la Cylindrotoma ma- cr optera , Macq. La larve de cette Tipulaire se trouve dans l'in- térieur d'un champignon, YHydnum erinaceus , Bulliard ; notre collègue l'a décrite avec soin ainsi que la larve. 4° Notes pour servir à Vhistoire de la Sciophila unimacu- lata, Macq. Des détails sur l'anatomie et les mœurs de ce Di- ptère, dont la larve se trouve communément à Mont-de-Marsan, dans l'intérieur des Boletus versicolor, Linné, sont donnés par M. Edouard Perris. — M. Guérin - Méneville communique un rapport qu'il vient de présenter à M. le ministre de l'agriculture et du commerce , sur une mission agricole et scientifique ayant pour objet l'étude d'un insecte qui nuit aux moissons dans l'arron- dissement de Barbezieux (département de la Charente), et la recherche des moyens de préserver les céréales de ses attaques. L'insecte dont il est question ici est la Saperda gracilis des auteurs, pour laquelle M. Guérin-Méneville crée le sous -genre Calamobius. Comme il a été plusieurs fois question de ce tra- vail dans la Bévue zoologique , nous ne croyons pas devoir en parler de nouveau — M. L. Fairmaire annonce qu'il a reconnu que la larve d'un Coléoptère vit dans les tiges du gui de l'acacia, plante que jusqu'ici on ne croyait pas propre à servir de nourriture à des larves : notre collègue avait vu vivante , il y a deux ans , dans l'intérieur d'une tige de gui, une larve, et il vient de trouver mort, dans la même tige, un insecte parfait du Pogonocherus pilosus. — Le même membre lit une courte notice nécrologique sur Jules Cordier. Ce travail , qui avait été demandé par la Société, SOCIÉTÉS SAVANTES. 235 est imprimé dans le Bulletin entomologique du premier tri- mestre de 1847. — M. Berce , en son nom et en celui de M. Aube , lit un rap- port sur les comptes du trésorier pour 1847, et , à la suite de cette lecture , la Société vote à l'unanimité des remerciements à M. L. Buquet. — Séance du 1\ février 1847. — M. E. Desmarest lit une note de M. Achille Costa, intitulée : Description d'une singu- lière espèce d'Agonosoma. Cet Hémiptère , qui provient du Brésil , se rapporte à une nouvelle espèce , a reçu le nom dyA. spectabile, et a pour caractères : A. quadricolor ; su- pra flavum, capite, antice rufescente macula apicali alia- que transversa occipitali nigris ; pronoto limbo antico et lale- rali rufescentis , punctis quatuor anticis aliisque duabus hu- meralibus nigris , plagis duabus magnis mediis castaneis ni- gro limbatis ; scutello punctis duobus nigris, plagisque duabus maximis antica semicirculari poslica triangulari castaneis nigro limbatis : subtus cinnebovinum capite, pectoris lateri- bus, ventris vitta ulrinque punctis quatuor mediis maculaque transversa ante anum nigris ; femoribus cinnaberrimis apice , cum tibiis tarsisque nigris. Long. G lin.; lat. 1/4 linea. — Le même membre adresse les diagnoses latines suivantes de deux nouvelles espèces â"1 Aspongopus provenant de Java : 1° Aspongopus affinis. — A. pallide ochreus , unicolor, an- tennis obscurioribus (articulo ultimo ignoto) , stigmalibus ventralibus nigris; pronato scutelloque sencium transversim rugosis; tibiis posticis prope basim paulo dilatatis ; 2° Aspongopus marginalus. — A. supra fusco niger sub- œneus , capitis pronoti elytrorumque corii margine lato pal- lide ochreo ; subtus flavescens maculis pectoralibus , aliis , ventris, marginalibus , pedibusque fusco nigris subœneis ; pronoti scutelloque punctatissimis , obsolète transversim ru- gosis; tibiis posticis simplicibus. — M. Guérin- Méneville dit que M. Vallot vient d'annoncer à l'Académie des sciences qu'il a obtenu le Malachius bipustu- latus des tiges àEchium (probablement de VE. vulgare), qu'il avait placées dans une boîte, après avoir remarqué qu'elles étaient percées par des larves. M. Vallot ne fait malheureuse- ment pas connaître ces larves ni leurs habitudes ; il est probable toutefois qu'elles ont vécu aux dépens d'autres insectes; car on 236 revue zooLOGiyun;. (Juillet 18^7.) sait que les Malachius , sous leurs divers états, sont car- nassiers. — M. Bellier de la Chavignerie parle de diverses espèces du genre Ichneumon qu'il a obtenus d'éclosion en élevant des che- nilles, et il donne à ce sujet de nombreux et importants détails que nous regrettons de ne pouvoir transcrire ici ; nous nous bor- nons à renvoyer au Bulletin entomologique du premier tri- mestre de 1847. Séance du 10 mars 1847. — M. Achille Guenée lit une no- tice sur l'ouvrage de M. Fischer von Kôslerstamm , intitulé : Abbildungen zur Bezichtigung und Ergaenzung der Schmet- terlingstunde. Ce travail , dans lequel notre collègue apprécie avec une complète impartialité le nouvel ouvrage entomolo- gique de M. Fischer, doit faire partie d'une suite de mémoires sur les principaux ouvrages en Lépidoptérologie. — M. Laboulbêne montre à la Société un individu femelle du Rhizotrogus marginipes , Coléoptère que l'on n'avait pas encore trouvé aux environs de Paris, et qui a été pris récem- ment à Alfort, auprès de Charenton. — Le même membre parle d'une belle espèce de Longicornes, la Gracilia timida Ménétries , que H. Mulsant signale comme se trouvant sur le versant du mont Pilate , et dont deux individus ont été rencontrés l'année dernière, l'un dans les environs d'Agen et l'autre auprès de Paris. Séance du 24 mars 1847. — M. Guérin-Méneville donne communication d'un discours qu'il a prononcé , il y a quelques jours, dans le Cercle agricole de la rue de Reaune, sur les ani- maux nuisibles à l'agriculture, principalement sur les insectes, ainsi que sur les moyens propres à les détruire. Dans ce travail, l'auteur montre l'utilité qu'il y aurait d'établir en France un en- seignement de zoologie appliquée à l'agriculture , institution qui existe déjà dans plusieurs pays et particulièrement en Al- lemagne. — Le même membre annonce qu'il vient de recevoir de M. le ministre de l'agriculture et du commerce la mission d'aller dans le midi de la France pour étudier les insectes nuisibles à l'oli- vier, ainsi que les diverses maladies qu'éprouvent les vers à soie. A cette occasion , notre collègue demande à la Société des ren- seignements sur les insectes muscardinés , et une discussion SOCIÉTÉS SAVANTES. 237 s'élève à cet égard entre MM. Bellier de la Chavignerie , Pierrel et Guérin-Méneville. — M. Pierret communique une note de M. Camillo Bondani, intitulée .- Nota septima ad inserviendum Dipterologiœ Italiœ, et dans laquelle notre collègue fait connaître une nouvelle es- pèce du genre Ochthera, qu'il nomme O. Schembrii et qui pro- vient de Tîle de Malte. Voyez le Bulletin entomologique , pre- mier trimestre de 1847. Séance du 14 avril 1847. — M. Bellier de la Chavignerie fait une communication sur la Noctua conspicillaris. Il dit qu'ayant eu l'occasion d'élever l'été dernier une grande quan- tités de chenille de la Noctua (Luperina) conspicillaris, il fut assez heureux pour mener à bien cette éducation. Les éclosions ont commencé chez lui le 23 mars et ont atteint jusqu'à ce jour le chiffre de trente-cinq; mais, ce qui est remarquable et ce qu'il croit devoir signaler à l'attention de la Société , c'est que sur ces trente-cinq éclosions, deux seulement lui ont donné la Noctua typique conspicillaris , tandis que trente lui ont fourni la variété désignée dans V Index de M le docteur Boisduval sous le nom de melaleuca; quant aux trois autres, elles ont of- fert une variété mixte, qui tient autant de conspicillaris que de melaleuca , c'est-à-dire dont les ailes supérieures sont moitié blanches et moitié noires. M. Bellier de la Chavignerie donne à ce sujet des détails dans lesquels nous ne pouvons pas entrer ici. — M. L. Buquet montre à la Société plusieurs Coléoptères nouveaux et fort remarquables , qui proviennent du cap de Bonne-Espérance et de l'Inde. Séance du 28 avril 1847. — M. E. Desmarest annonce à la Société la mort d'un de ses anciens membres , M. Catner, dé- cédé à Hyères le 30 mars dernier. — M. //. Lucas montre à la Société un Carabus nodulosus qui offre un cas particulier de difformité : la partie postérieure de l'élytre gauche présente un fort tubercule arrondi , très-sail- lant, et d'un noir beaucoup plus brillant que les élytres; l'élytre droite a éprouvé une déviation, et offre également, mais d'une manière peu manifeste , ce petit tubercule que nous avons si- gnalé sur l'élytre gauche. — Le même membre parle de petits Acariens rougeâtres, qui ont été observés au Para par M. Ghiliani, et qui appar- tiennent au genre Leptus , et il lit à ce sujet une note de notre 238 kevue zooLOGiguE. [Juillet 1847.) collègue de Turin. Des notices de MM. H. Lucas etGhiliani seront insérées dans le Bulletin entomologique du deuxième tri- mestre de 184 7. — M. Reiche annonce à la Société que la belle collection de Ster- noxes de M. Gory vient d'être achetée par M . le marquis de la Fer té. Séance du 12 mai 1847. — M. Doué lit un mémoire de M. Graslin , intitulé : Exploration entomologique dans la France occidentale , et dans lequel notre collègue donne des détails géographiques de la plus haute importance sur les Lé- pidoptères de la Bretagne, et principalement sur deux d'entre eux que l'on n'avait pas encore trouvés en France , les Apa- mea Haworthii , Curtis , et Larentia melanoparia Auctorum , ainsi que sur les variétés de ces espèces. — Le même membre fait connaître un mémoire de M. le doc- teur Bambur, intitulé : Description d'une nouvelle espèce d'A- grotis , précédée de quelques observations critiques sur la dis- tribution scientifique de la famille des Agrotides , avec la des- cription dune Épisema et d'une autre Agrotis inédites. Après avoir donné sur les Agrotides des généralités scientifiques avec le talent qu'on lui connaît, M. Kambur décrit ainsi ses trois espèces nouvelles. 1° Agrotis Graslinii. — Cinereo-ruf encens ; alis anticis su- pra lineis duabus sinuatis albidis média nervulis, externali- neolis sagittatis fuscis obliteratis ; macula renif'ormi fusca albo inlus marginata , orbiculari minima elongata alba ni- gro suboceltata; alis posticis albis , antennis maris pectinatis. — Trouvée dans la France occidentale par M. Graslin. 2° Agrotis lipara. — Alis anticis supra fusco-rufescentibus macula orbiculari subrotunda in medio fusca, ad marginem lineolis sagittatis in série transversa , posticis fuscis ad basim pallidioribus. — D'Algérie. 3° Episema hispana. — Alis anticis supra albido vel cine- reo subrufescenlibus , maculis obscurioribus ; lineis duabus transversis, interna in medio angulosa; antennis maris valde et ad extremum pectinatis. — D'Espagne. — M. /. Bruyat montre à la Société une variété de Carabus auratus , qui a reçu le nom de Carabus Honoratii , et chez laquelle les élytres, ainsi que les bords du corselet, sont ru- gueux, ce qui n'a pas lieu dans le type ordinaire. — Le même membre fait passer sous les yeux de la Société un SOCIÉTÉS SAVANTKS individu dune espèce du genre Scorpio , qu'il a trouvé aux en virons de Marseille et sur lequel M. d'Aumont doit prochaine- ment adresser une note à la Société entomologique. — On lit une note de M. Chevrolat relative à la découverte d'espèces intéressantes de Coléoptères prises par MM. Mellié, Cosnard et Chevrolat, le 1er mai dernier, dans la forêt de Fontainebleau : on cite particulièrement 1° un individu du Ly- cus Cosnardi; 2° plusieurs individus de Y Hylœcetus morio, et une espèce probablement nouvelle et appartenant au même genre; 3° plusieurs exemplaires du Leiestes semi-niger trou- vés dans le bois de hêtre , etc. — M. le colonel Goureau adresse une lettre dans laquelle il donne quelques détails sur les larves qui minent les feuilles de VIris pseudo-acorus. Ce travail sera inséré dans le Bulletin en- tomologique du deuxième trimestre de 1846. Séance du 26 mai 1847. — M. Macquart donne lecture d'un nouveau mémoire sur les Diptères de la tribu des Tachinaires. Ce travail fait suite à ceux que le savant entomologiste de Lille a déjà présentés à la Société et qui ont été insérés dans les An- nales depuis près de deux ans. — M. //. Lucas montre une Aranéide appartenant au genre des Episinus {E. truncatus) dont la femelle n'avait encore été trouvée qu'une seule fois aux environs de Paris par M. le baron Walckenaër; un second individu du même sexe a été pris der- nièrement dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye par M. Nico- let. A la suite de cette communication , M. Lucas parle de deux nouvelles espèces <¥ Episinus qui viennent d'être récemment décrites , ce sont les E. algericus , Lucas , d'Algérie, et E. ame- ricanus , Nicolet , du Chili. — Le même membre montre plusieun- individus d'une nou- velle espèce de Lepisma qu'il a découverte en Algérie, et qui a été trouvée dernièrement aux environs de Paris par M. Nicolet. Cette espèce , à laquelle M. H. Lucas a donné le nom de Le- pisma myrmecophila , est d'un beau jaune doré; elle est très- vive et a été rencontrée vivant en famille avec la Formica rufa c'est à Sceaux , en mai , que cette découverte précieuse pour la géographie entomologique, a été faite. — M. Reiche communique une lettre de M. Guérin- Méneville sur quelques points d'entomologie appliquée à l'agriculture. Notre collègue donne des détails intéressants sur l'éducation du 240 rkvde zoologique. (Juillet 1847.) Bombyx mori; il parle d'un Scolytus auquel il applique le nom de S. amygdali, et qui fait beaucoup de mal aux amandiers dans le midi de la France; enfin, il adresse à la Société des feuilles d'olivier mangées par des chenilles, et il demande si l'on ne pourrait pas lui indiquer quelles sont les chenilles qui pro- duisent ces dégâts, car il n'a pu , malgré toutes ses recherches, les apercevoir, et il n'a encore constaté que les traces fâcheuses qu'elles produisent. — M. Bellier de la Chavignerie est chargé de faire un rapport sur cette note, d'après le désir manifesté par M. Guérin-Méneville. — M. Macquart dit quelques mots relativement à certaines lar- vesqui sont très-nuisibles à l'agriculture dans le nord de laFrance : il parle en particulier des Elater segetis,àeVAllica oleracea, etc. — M. Amyot donne quelques détails sur une expérience qui a été répétée pendant quatre ou cinq ans par M. Sommellier, maire de Dugny, près Paris, et qui tendrait à prouver que l'on peut, en répandant dans les champs une certaine poudre chimique, qui sert en même temps d'engrais , détruire les larves des insectes qui nuisent si gravement à l'agriculture. — M. Bellier de la Chavignerie parle du Bombyx (Noto- donta) carmelita qui n'avait encore été trouvé qu'une seule fois aux environs de Paris , et qui vient d'être pris récemment dans les bois de Bondy. — M. Leprieur communique un Hydrophilus alerrimus qui a été trouvé aux environs de Dieuze. IV. MELANGES ET NOUVELLES. M. le docteur Hartlaub vient de publier, sous le titre de Sys- tematischer index zu Don Félix de Azara's, etc. , etc. (Bre- men 1847), un catalogue nominatif et synonymique de toutes les espèces d'oiseaux du Paraguay, décrites par Azara. 11 a placé en regard du nom donné par l'auteur espagnol et de son nu- méro, les noms de genre , d'espèce, en latin, tels qu'ils leur ont été donnés par Vieillot et autres auteurs modernes , avec leur synonymie. Ce travail, renfermé dans 29 pages in-4°, est du plus grand intérêt pour 1 s ornithologistes. Nous prions M. Hartlaub d'en agréer ici nos éloges les plus sincères ainsi que nos remer- cîments pour l'exemplaire qu'il a bien voulu nous adresser; nous espérons qu'il trouvera également quelque intérêt dans la monographie du genre Dendrocolaptes que nous allons publier dans la Revue Zoologique. F. de Lafresnaye. DIXIÈME ANNÉE. — AOUT 1647. I. TRAVAUX INÉDITS. Observations sur les mœurs d'un grand nombre d'oiseaux ; par M. J. Verreaux ; suivies de quelques réflexions, par M. F. de Lafresnaye. M. J. Verreaux nous communique sur X Aplenoàyles patago- nica (grand Manchot), et sur deux autres espèces voisines, les dé- tails suivants, qui lui ont été fournis par un de ses amis, M. le docteur Obeuf. « Ce fut aux îles Crozets, et surtout dans celles de Test , et du groupe nommé la Possession (1 \ que M. le docteur Obeuf trouva un grand nombre d^sÉplenodyles, lors d'une descente qu'il fit dans ces îles , pendant les mois d'octobre et de novembre, dans l'intention de faire la chasse aux Otaries. » Sur ces terres inhospitalières et couvertes de neige à peu près neuf mois de l'année, la végétation e>t pour ainsi dire nulle. On n'y rencontre que quelques mousses et une herbe très-dure qui atteint parfois deux pieds de haut, et dont les feuilles longues sont assez semblables, pour la forme, à celles du blé. Cette herbe pousse dans les endroits où les oiseaux s'ar- rêtent de préférence , et où, par cette raison, une épaisse couche de fiente peut leur fournir des éléments nécessaires à leur ac- croissement. Les chaînes nombreuses de roches qui coupent en tous sens ce pays, et qui contribuent à le rendre excessivement accidenté, montrent partout leurs flancs brunâtres et attristants, pendant que leur sommet ne se dépouille jamais de l'épaisse couche de neige qui le cache. C'est dans de pareils lieux que vivent d'innombrables colonies d'oiseaux, au nombre desquels on compte trois espèces tfAptenodytes. L'une est connue sous le nom, généralement adopté par les voyageurs, de Pingouin royal ou Roi; la seconde, ayant une partie du bec et les pattes jaunes , une couronne blanche sur la tête , le dos brun , avec (0 Ces Iles forment la partie est de l'archipel qui fut découvert par le capitaine français Marion . et sont situées par le 47e degré de latitude sud et le 50e degré de longitude est du méridien de Paris. Tome X. Année 1847. 16 242 revue zoologique. (Août 1817.) l'extrémité des plumes bleuâtre et le ventre blanc, est VAple- nodytes papua; la troisième, enfin, ressemble en quelque sorte à celle que l'on connaît sous le nom de Gorfou sauteur [Catar- rhactes chrysocome Vieillot, Gai. des Ois., pi. 298). Cependant elle s'en distingue non seulement par une taille plus forte, mais encore par sa huppe, qui est composée de longues plumes jaunes, implantées de façon à couvrir transversalement la tête , et non susceptibles de se redresser comme dans le Cat. chrysocome, même lorsque l'oiseau est excité. Ses pieds sont noirs. » Les mœurs , les habitudes de ces oiseaux , que l'on pourrait dire amphibies, sont très-curieuses à observer. Ils vivent en fa- milles et habitent les mêmes baies ; mais ce qu'il y a de fort re- marquable, c'est qu'on ne les voit jamais se mêler; chaque espèce occupe tel point qui lui convient le mieux et ne commu- nique pas, ou que très-accidentellement avec sa voisine. Celle à aigrette et à pieds jaunes occupe constamment le penchant des montagnes, ou, pour mieux dire, de ces âpres rochers dont j'ai parlé. Quant au Pingouin royal, il paraît se plaire davantage dans les plaines , bien que le soir il se retire aussi sur quelque élévation. » Ces oiseaux ne paraissent pas se creuser des terriers comme le font les autres espèces africaines. Leur nid est toujours placé sur une saillie de rocher et sur le versant des montagnes ; quel- quefois il est abrité par une grosse touffe de celte herbe dont il a été question, mais jamais dans un terrier. La ponte du Pin- gouin royal commence, aux Crozets, vers la fin d'octobre et paraît durer jusqu'en janvier. Celle des deux autres espèces semble avoir moins de durée ; car vers la fin de novembre tous les œufs appartenant à celles-ci étaient déjà couvés; d'un autre côté , les nids que Ton avait pillés, restèrent vides les jours sui- vants, ce qui tendrait à démontrer que, pour ces espèces, l'é- poque des pontes avait cessé. Le Pingouin royal ne pond ja- mais plus d'un œuf dans chaque nid ; mais un fait des plus curieux , c'est que, lorsqu'on retire cet œuf, on est sûr d'en retrouver un autre le lendemain. Cette expérience fut répétée pendant plusieurs jours sur plusieurs nids, ou plutôt sur plu- sieurs femelles, comme je l'expliquerai ci -après , et le résultat fut toujours le même. » Il existe une grande différence entre la manière dont la fe- TRAVAUX INEDITS. 243 melle du Pingouin royal couve son œuf et celle des deux autres espèces. Au lieu de le placer sur un nid de forme ronde et d'un pied environ de diamètre, artistement construit avec des herbes et de la mousse , elle le porte entre ses jambes, ou, pour mieux dire, entre ses cuisses , et dans un repli formé aux dépens de la peau du ventre , en sorte qu'elle ne le quitte jamais. Elle peut même sauter 8 à 10 pieds sans le laisser choir. 11 arrive souvent aussi qu'elle se trouve bousculée, qu'elle roule de roches en roches, sans pour cela abandonner cet œuf; aussi n'est-ce que fort rarement, et seulement lorsqu'elle est par trop tour- mentée, qu'elle le laisse échapper de sa poche incubatrice. Cette poche n'est qu'artificielle , car, aussitôt qu'on est parvenu à en extraire l'œuf, elle disparaît sans laisser de traces de son exis- tence. » L'amour maternel et l'amour conjugal sont développés chez les oiseaux dont je parle, d'une manière vraiment admirable. Cha- que fois que l'on approche d'un nid et que Ton tente de prendre l'œuf d'une couveuse desdeux espèces à aigrettes et à pieds jaunes; ou bien-, lorsque, ayant saisi une femelle de Pingouin royal, on cherche à lui arracher celui qu'elle porte et qu'elle cache avec tant de soin , il faut livrer un véritable combat. Aux cris de co- lère et de détresse que pousse la femelle , le mâle accourt et tombe sur le ravisseur avec une fureur qui ne cesse qu'avec la mort. Leur bec pointu et tranchant est une arme redoutable qu'ils emploient contre un ennemi. Si l'on se contente de pren- dre à une femelle son œuf, et lorsque toutefois on y a réussi , ses cris changent de caractère : ce sont alors de véritables lamen- tations , et le mâle en fait entendre aussi bien que sa compagne. Ils vont , viennent , cherchent partout autour d'eux, et, ne trou- vant rien, ils se placent près du nid , et continuent longtemps encore leurs cris déchirants. Il arrive même que, dans cette circonstance , la femelle du Pingouin royal, qui vient de perdre le produit qu'elle portait et sur lequel elle était chargée de veiller, est battue durement par son mâle , surtout lorsque cet accident est arrivé en l'absence de celui-ci. Les jeunes éclosent en jan- vier et quelquefois plus tard ; ils sont alors couverts d'un duvet brun qui ne tarde pas à faire place à des plumes semblables , ou à peu près, à celles des adultes. » Comme je l'ai dit, les deux espèces à aigrettes se construisent 2ïi rkvdk zoologiqce. [Août 1847.) des nids sur les pointes des rochers , tandis que le Pingouin royal pond dans la plaine , sur le sol nu aussi bien que sur la mousse rugueuse qui en couvre une partie Ce n'est que lorsque les époques de la ponte et de la couvaison sont passées que ces oiseaux se rassemblent en troupes pour reprendre leur essor ha- bituel ; mais encore à cette époque, il n'y a de réunion qu'entre les individus d'une même espèce et point entre ceux d'espèces différentes. » D'après les débris jonchés sur les plages de ces parages de désolation , il est probable que beaucoup de ces oiseaux sont victimes des vagues déchaînées qui déferlent sur les brisants, et que lorsqu'une tempête vient à éclater , il y en a un grand nom- bre de tués et de rejetés sur la grève. C'est ce qui doit arriver sur- tout à l'époque des pontes, lorsque ces infortunés oiseaux ne peuvent s'écarter du rivage , ou qu'ils ne le font qu'afin de pour- voir à leur subsistance, il n'est pas rare cependant, surtout dans toute autre saison que celle des amours de les trouver à de grandes distances. » C'est ordinairement le mâle qui prend le soin d'alimenter sa femelle en lui apportant une partie de sa pêche. Si l'on en juge par les restes considérables qui environnent chaque nid, les oiseaux dont il est question sont d'habiles pêcheurs et de grands destructeurs de poissons. » Dans les localités indiquées, le Pingouin royal paraît le plus commun. On pourrait évaluer à plusieurs millions le nom- bre qui s'y trouvait , quoique les bandes, à cette époque, ne fus- sent guère que de trente à quarante individus, et seulement de quinze à vingt pour les deux autres espèces. » Dans le Pingouin royal, la taille paraît seule constituer une différence entre les deux sexes ; elle est plus forte chez le mâle. » Les œufs qui me furent donnés par mon ami le docteur Obeuf étaient d'un blanc sale uniforme , et leur forme différait beaucoup, car l'un était très-gros, quoique plus pointu d'un bout, tandis que l'autre était plus long et rétréci. Ce dernier avait 4 pouces de long sur 8 pouces 4 lignes de circonférence dans son plus grand diamètre. Ces deux œufs font partie, ainsi qu'une belle variété donnée par la même personne, des collec- tions que j'ai déposées au Muséum de Paris. » TRAVAUX INÉDITS. 2*5 Ce récit de M. J. Verreaux sur le genre d'incubation si extra- ordinaire de YAptenodytes patagonica, outre son grand intérêt comme chose tout à fait nouvelle en ce genre, semble autoriser d'une manière puissante l'isolement de cette espèce, comme Pu- nique du genre Aptenodytes, au lieu de lui adjoindre, ainsi que le faisait Vieillot, dans sa Galerie (vol. 2, p. 245 et pi. 299), YAp- tenodytes papua, et comme l'indiquait aussi M. Lessondans la Revue Zoologique (1839, p. 47), en réunissant encore a ces deux espèces YApt.torquata, dans le genre Aptenodytes proprement dit. Nous pensons donc, d'après Cuvier(/?. An., 2« édit., p. 550), et comme le pensait aussi M. Lesson , dans son Traité (p. 643) y que YAptenodytes patachonica seul doit faire partie du genre et qu'on doit en exclure YApt. papua, qui pour Vieillot r au contraire, était l'espèce type et la seule de son genre Apteno- dytes. Le mode d'incubation , particulier à la seule espèce du Patachonica , vient encore corroborer cette exclusion ; car il nous paraît, d'après le récit de M. Verreaux, que des deux autres espèces qui n'avaient point cette particularité, l'une (celle à cou- ronne blanche) doit être le Papua et l'autre le Chrysolophus de Brandt. Toutes deux sont des Gorfous pour G. Cuvier et pour Vieillot. Aujourd'hui cependant M. G.-R. Gray, dans son Gênera (n° 27, art. Spheniscinœ) et dès 1844 , dans les Ann. of nat. history . reconnaissait que deux espèces avaient été confondues sous le nom YAptenodytes patachonica par les auteurs , mais ne l'é- taient pas par les voyageurs, qui désignaient l'une par le nom de Roi et l'autre par celui à? Empereur. M. G.-R. Gray désigne le premier par le nom tfAtenodytes Pennantii (Manchot de Pen- nant) et le second par celui YAptenodytes Forsteri (Manchot de Forster). 11 donne au premier 44 pouces anglais de longueur et au second 50 pouces: le premier a la base de la mandibule infé- rieure dilatée, le second ne l'a pas. Quant à la coloration « YAp- » tenodytes Forsteri G.-R. Gray (l'Empereur des voyageurs) a le » jaune des côtés de la tête passant insensiblement au blanc sur » les côtés du cou , où il est partagé par un avancement de même » couleur que le dos ; le noir de dessous la gorge est court et » partagé au milieu par une pointe formée par les plumes blan- » ches de la poitrine. 246 revue zoologiqde. (Août 1847.) » VAptenodytes Pennantii G.-R. Gray (le Roi des voyageurs) a » le jaune des côtés de la tête foncé , passant à l'orange intense » sur la gorge et devenant blanc graduellement sur la poitrine : » le noir de dessous la gorge finit en pointe émoussée sur la poi- » trine. » H est bien probable que ces deux espèces, si voisines de taille, de coloration et de forme, réunissent aussi toutes deux ce mode si singulier d'incubation remarqué ci-dessus chez le Pingouin royal ou le Roi, VÂptenodytes Pennantii G.-R. Gray. Sur la réunion peu naturelle, dans un même groupe , du genre Huppe ( Upupa ) avec les genres Promérops et Épimaque ; par M. F. de Lapresnàye. J'ai toujours vu avec le plus grand étonnement le rapproche- ment que les anciens auteurs, et même les modernes, à leur exemple, ont fait jusqu'à ce jour, du genre Huppe avec les genres Promérops et Épimaque , se basant uniquement sur la forme grêle et plus ou moins arquée de leur bec, et n'ayant aucun égard à la différence si remarquable que ces divers genres offrent dans la conformation de leurs pattes , de leurs ailes et même de leur bec, et par suite dans leur genre de locomotion et d'alimentation. Dès 1760, en effet, Brisson , dans son Ornithologie , vol. 2 T p. 455, formait son ordre septième du genre Huppe et du genre Promérops , ne trouvant d'au Ire caractère distinctif entre ces deux genres que la présence ou l'absence de la huppe sur la tête. En 1770 Buffon, réunissant la première aux Promérops et aux Guêpiers, en formait également un groupe particulier dans son Histoire des oiseaux, avec planches enluminées. Après lui, Vieil- lot, sous le nom d'Épopsides , forma une famille des genres Huppe , Foumier, Polochion ou Philedon et Promérops. Cu- vier, dans ses deux éditions du Règne animal, place parmi ses Huppes y considérées comme famille, les Craves, les Huppes, proprement dites les Promérops et les Épimaques. Plus tard M. Lesson, dans son Traité d'ornithologie , compose sa famille des Upupées des genres Epimaque, Falcinelle , Promérops, Huppe, Cravuppe, Lesson (type : Upupa capensis, qui est un Mar- TRAVAUX INÉDITS. 247 tin pour Temminck), Craveet Corbicrave, formé du Craveleucop- tère. M. Temminck, dans son Manuel, place la Huppe dans son ordre des Anisodactyles , composé de genres grimpants ou se cramponnants, entre les Grimpereaux de muraille et les Pro- mérops, donnant pour motif de ce rapprochement que « ce que » le Grimpereau et le Tichodrome font sur les arbres et le long » des murailles , la Huppe le fait à terre , en courant à la surface » du sol humide pour déterrer les larves et les insectes qui s'y » engendrent. » Swainson , dans sa Class. of birds, forme sa famille Promeropidœ des genres Promérops, Upupa et Epi- machus, tout en reconnaissant , comme l'avait fait Temminck , la brièveté des ongles de la Huppe et la forme presque droite de celui du pouce. Enfin M. G.-R. Gray , dans sa List ofthe gênera, forme sa sous-famille des Upupinœ des genres Upupa, Fregilupus, Less., Falculials. Geof., Néomorpha Gould, Seleucides Less., ou Falcinellus Vieillot, Craspedophora G.-R. Gray, ou Épima- chus Cuv. et Ptilorhis Swainson. On voit clairement, d'après les citations ci-dessus , que tous les auteurs, depuis Brisson jusqu'à nos jours, ont suivi la même idée de réunion du genre Huppe avec les Promérops et les Épimaques et autres, malgré les caractères distincts et presque opposés que ces divers genres présentent, tant dans leur confor- mation extérieure que dans leurs mœurs et leur genre de loco- motion. Dès les premiers moments de nos études ornithologiques , après avoir observé et comparé les différents organes et particu- lièrement les pattes de la Huppe et de l'Épimaque royal , nous fûmes tellement frappé de leur différence et tellement surpris du rapprochement que les auteurs avaient fait de ces deux genres, que dans un mémoire , ayant pour titre : Essai d'une division de V ordre des Passereaux en trois groupes princi- paux, d'après la forme de.v pieds, etc., etc., et inséré dans le Mag.de Zool. de Guérin, année 1833, nous nous récriions contre ce rapprochement peu naturel, et disions que parmi les Ténui- rostres deCuvier, la Huppe nous présentait seule une forme de pieds et surtout d'ongles tout à fait analogue à celle de ces mêmes parties chez les Alouettes ; qu elle avait l'ongle du pouce tout aussi droit que celui des Alouettes calandre et coche- vis; que ses ongles antérieurs étaient courts, assez arqués à iHS rkvuë zoologique. [Août 1847.) leur partie supérieure , à la vérité ; mais qu'étant fortement creusés en gouttière en dessous, avec leurs bords inférieurs écartés vers la pointe en forme de cuillière ; ils se trouvaient par là même avoir beaucoup moins de courbure en dessous qu'en dessus; que d'ailleurs cet oiseau avait des habitudes tout à fait terrestres et marcheuses ; qu'il se tenait presque toujours sur le sol , dans les prairies et les lieux frais qu'il parcourait sans cesse pour y déterrer les insectes dont il se nourrissait, et particulière- ment les larves de Coprophages, qu'il savait extraire des trous qu'ils se pratiquent immédiatement au-dessous des excréments desséchés des bestiaux , dans les herbages ; que c'était sans nul doute pour cet usage qu'il avait reçu un bec allongé et si délié ; que c'était enfin un Passereau ténuirostre, marcheur par les ha- bitudes et par la forme des pieds, qu'on ne pouvait rapprocher des Promérops , des Épimaques et des Falcinelles, toutes espèces dont la vigueur des doigts, la forme arquée des ongles, destinés à les soutenir accrochés aux branches pour y saisir leur nourri- ture, contrastait de la manière la plus frappante avec la brièveté des doigts et des ongles de notre Huppe; que si enfin on voulait conserver cette famille Epopside de Vieillot ou Upupée de Les- son, elle ne devait être composée, selon nous, que du seul genre Huppe, et qu'on devait en distraire les Épimaques, Fal- cinelles, etc., dont les habitudes étaient si différentes et qui n'avaient avec elle d'autres rapports qu'un bec grêle et allongé, mais beaucoup plus robuste, plus arqué et d'une tout autre conformation. II ne faut d'ailleurs que jeter un coup d'œil sur les pattes d'un Épimaque pour y reconnaître que d'après la vi- gueur et le prolongement du pouce et de l'ongle qui le ter- mine , et conforme, par là, à celui des Passereaux grimpeurs, tels que Sittelles et Grimpereaux, ou cramponneurs tels que Para- disiers et Philédons, c'est évidement aux Paradisiers qu'il doit être réuni . tandis que le Promérops ou sucrier du Protéa doit l'être aux Sucriers. Nous trouvant à Londres en 1840, et ayant reçu de M. Water- house, secrétaire de la Société zoologique, l'obligeante invitation d'assister à une séance de la Société et d'y lire quelque chose , nous nous décidâmes à y présenter de nouveau, dans une courte notice , nos anciennes observations sur ce sujet, ayant remar- qué que les auteurs anglais avaient adopté, comme tant d'au- TKAVADX IINÉD1IS. 249 très, dans leur classification, le rapprochement peu naturel dont nous venons de parler. Notre notice fut insérée dans les Pro~ ceedings , 1 840 , p. 1 24, et elle eut l'approbation de MM. Gould , Waterhouse et autres savants qui assistaient à cette séance. Depuis cette époque , le prince Louis Bonaparte, dans un tra- vail publié en 1842 et ayant pour titre : Calalogo metodico degli uccelli Europei, y observe que, dans ce dernier travail, il a fait un changement dans sa famille Upupidœ , qui naguère renfer- mait les sous-familles Upupinœ et Promeropînœ , sous-familles qu'il élève aujourd'hui au rang de familles distinctes , sous les noms de Upupidœ et Promeropidœ , à cause des différences re- marquables dans la conformation des pieds et dans les mœurs des oiseaux qui les composent. Soit que ce savant naturaliste ait puisé dans nos diverses ob- servations antérieures, ou dans les siennes propres, les motifs de ce changement, nous avons été flatté de rencontrer cette con- formité dans ses idées et les nôtres à ce sujet, et regrettons , d'après nos convictions, de ne les voir adoptées aujourd'hui ni par M. Rùppel, qui dans la troisième partie de son Ornithologie d'Abyssinie, ayant pour titre : Systematische Uebersicht der VÔgel , etc , formait encore en 1845, une famille Upupidœ des genres Huppe et Promérops (Brisson) ou Irrisor , ce dernier ayant pour type YUupupa erylhrorhynchos, à pattes d'Oiseaux grimpeurs; ni par M. G.-R. Gray, dans son Gênera of birds. Ce qui nous a déterminé à revenir encore sur un sujet que nous avons traité il y a déjà si longtemps , c'est que M. Gould, dans la 27e livraison de son magnifique ouvrage (The birds of Australia) qui vient de paraître, et où il figure le Ptiloris para- diseus Swainson, ou Epimaque royal Lesson, Zool. de la Co- quille, donne, dans le texte joint à la figure, quelques renseigne- ments de mœurs sur cet oiseau, qui viennent entièrement à l'appui de nos prévisions. a J'ai été informé , dit-il, par plusieurs personnes qui ont ob- » serve cet oiseau dans son pays natal , le sud est de l'Australie , » qu'il a plusieurs des habitudes des Climaclern (Échelets Tem.), » et qu'il escalade comme eux les troncs verticaux des arbres. » Je n'ai pu me convaincre par moi-même de cette particularité; » mais en observant la conformation de cet oiseau , il m'a paru » qu'il offrait plus d'analogie avec ce genre qu'avec tout autre. 250 revue zooi.ogiqce. {Août 1847.) » D'après la brièveté et la troncature de ses ailes, l'action du vol » doit être très-limitée chez lui, et restreinte probablement au » trajet d'un arbre à l'autre ou d'une partie de la forêt qu'il ha- » bite à une autre peu éloignée. » Sur la planche, en effet, faisant partie de cette 27e livraison dernièrement publiée, et où cet habile dessina eur a figuré trois individus de cette espèce, à l'extrémité d'un tronc desséché, un mâle est représenté se tenant cramponné verticalement le long du tronc à la manière des Pics; et la femelle apparaît à l'orifice de cet arbre creux, ayant toute la partie postérieure du corps cachée dans son intérieur, position naturelle à tous les oiseaux grimpeurs qui se réfugient dans l'intérieur des arbres creux. Note sur un article inséré dans le numéro 6 de la Revue Zoologique , 1847, par M. de Tarragon. Dans le numéro de la Revue de Juin , j'ai publié un article intitulé : Goût de la musique chez les Oiseaux. Dans le premier alinéa, j'ai dit: « Pour bien étudier les mœurs des oiseaux (je » parle principalement des petites espèces) , ce n'est point en » liberté, où il est à peu près impossible de les suivre, qu'il faut » les observer, etc. » Dans le second alinéa , j'ai dit encore : « Ainsi placés, les oiseaux semblent oublier qu'ils sont captifs, » et s'abandonnent sans frein comme sans inquiétude aux pas- » sions et aux travaux propres à chaque espèce. » Quelqu'un m'a objecté qu'il était facile à l'observateur patient et intelligent d'étudier les mœurs des espèces dans l'état de li- berté. D'autres m'ont dit que je me trompais en croyant les Oiseaux susceptibles de conserver leurs mœurs naturelles en captivité, et surtout dans nos climats, pour les exotiques. A ces différentes objections, je répondrai : 1° que dans mon premier alinéa je ne prétends pas qu'il soit absolument impos- sible d'étudier les mœurs des Oiseaux à l'état sauvage (je les y ai étudiées moi-même), mais je veux dire qu'il est moins facile de les suivre pour les observer, et j'ajoute que la difficulté existe principalement pour les petites espèces qui habitent les grands TRAVAUX INÉDITS. 251 bois, les forêts ou les lieux déserts, et dont on ne peut qu'avec beaucoup de temps et de peines saisir les mœurs intimes. Quelques-unes d'entre elles sont , d'ailleurs, si farouches qu'il est fort difficile, pour ne pas dire impossible, de les suivre; d'autres habitent les arbres les plus élevés qu'elles ne quittent presque jamais; et à moins de vivre avec elles dans les plus hautes branches , je ne vois pas d'autre moyen d'étudier leurs mœurs à l'état de liberté. Beaucoup d'observateurs ne se doutent pas de ce qui se passe dans l'intimité des animaux; il faut, pour être initié à leurs mœurs et à leur vie intime , avoir vécu avec eux. C'est ainsi que j'ai agi pendant plus de douze ans; employant tous les moyens possibles pour voir sans être vu , j'ai pu saisir la nature dans ses secrets les plus intimes; j'ai observé à la distance de moins de 50 centimètres la nidification et ses préludes , la pondaison , l'incubation, etc., etc., à l'état dénature. J'ai été témoin des mêmes faits à l'état de captivité, et la seule différence que j'ai pu remarquer est plus de promptitude dans la fabrication du nid , différence motivée sur l'abondance des matériaux et la facilité à se les procurer , comme aussi sur un choix de lieux plus commode pour la construction du nid. Ce n'est donc point une erreur de ma part de prétendre que cer- taines espèces « semblent oublier leur captivité, adopter nos cli- » mats et se livrer sans frein aux travaux qui leur sont pro- » près. » Si certaines familles, telles que les Gallinacés, adoptent facilement la domesticité et abandonnent presque leurs mœurs et leurs habitudes naturelles, d'autres, au contraire, ne les aban- donnent jamais, et si elles semblent les suspendre un instant, c'est qu'elles ne sont point en position de s'y livrer. Placées au contraire dans des conditions favorables, elles s'y livreront à l'instant même, et cet instinct ne s'éteindra même pas, dans cer- taines espèces , après plusieurs générations. Au reste, pour agir scrupuleusement , j'ai interrogé plusieurs voyageurs sur les mœurs des espèces exotiques que j'ai observées en captivité, et mes observations se sont toujours trouvées con- formes à celles qu'ils avaient pu faire eux-mêmes. Outre les mœurs générales, je le répète, les animaux se livrent dans l'intimité à des actes qu'il est impossible de saisir à l'état sauvage. On ne pourra voir, par exemple, ce qui se passe dans 252 revue zooLOGiguK. {Août 1847.) une république d'abeilles, si une ruche n'est pas préparée pour l'observateur. Il est donc nécessaire également de préparer les lieux pour observer les animaux d'un ordre supérieur, et dont par conséquent l'instinct est moins mécanique et l'intelligence plus développée. Plusieurs amateurs m'ont demandé à voir ma volière , mais ils devraient penser que ce n'est point à Paris que j'ai pu re- cueillir mes observations, mais à la campagne que j'ai habitée jusqu'à ce jour. Description d'une nouvelle espèce de Cassique, et note sur le Macronix Ameliœ , par M. De Tarragon. J'appelle l'oiseau que je vais faire connaître, Cassique, ne vou- lant pas, de ma propre autorité, en faire un sous-genre; mais j'ai tout lieu de penser que quand il sera bien connu il devra former une section. En voici la description : Tous le corps, y compris les ailes et la queue, d'un beau noir ; depuis l'épigastre exclusivement jusqu'à l'hypogastre inclusive- ment règne une belle couleur rouge brillant ; les cuisses et les parties hypocondriaques sont noires; les plumes sous-caudales sont du même rouge que le ventre et l'hypogastre , mais quel- ques plumes noires qui entourent l'anus forment une ligne de démarcation bien tranchée. Ce qui caractérise principalement cet oiseau, ce sont les plu- mes de la tête, des joues, de la gorge et de la nuque, dont les tiges, plus longues qu'elles ne le sont habituellement, sont comme élargies en forme de lamelles, et portent des barbes désunies entre elles ; toutes ces plumes, celles du corps entier y compris les rouges, sont garnies à leur base d'un duvet blanc; une peau nue existe derrière l'orbite comme chez le Troupiale orangé ; le bec et les pattes sont noirs. Patrie. Nouvelle-Grenade. Il existe une variété plus petite de cette belle espèce; ne la possédant pas , je n'ai pu l'étudier. J'ai donné à cet oiseau le nom de Cassions pyrohypogaster* pour indiquer le caractère particulier à sa coloration. analyses d'ouvr\gks nocvraux. 253 J'ai décrit dans la Revue Zoologique , année 1845, une nou- velle espèce de Macronix , sous le nom de M. Âmeliœ. Depuis, j'ai vu cette espèce figurée par M. Cray, dans son Gênera of Birds (janvier 1847). En voyant la'planche, très-belle du reste, on pourrait croire ma description inexacte. En effet, je décris cet oiseau comme ayant la gorge et l'abdomen d'un rose vif, tandis que, sur la planche citée, ces mêmes parties sont d'un rou- geâtre brique. N'ayant jamais vu d'autres individus que le mien ; je ne sais si M. Gray a fait figurer un autre âge ou un passage , mais sa figure diffère essentiellement, quant à la coloration des parties inférieures , de l'exemplaire que je possède. Je me pro- pose d'en donner une figure coloriée très-exacte , dans un nu- méro de cette Kevue. Un naturaliste serait coupable de lèze- science, s'il y laissait introduire un double emploi. Je crois donc devoir réclamer la priorité sur cette espèce (qui du resle m'est déjà acquise par ma description, et par le bel ou- vrage de M. Gray) ; parce que quelques naturalistes semblent ignorer mes droits à cette priorité. Je citerai , par exemple, le Foyage en Afrique de M. Delegorgue (tom. 1, p. 328), où cette même espèce est décrite et nommée , dix-huit mois après ma description. L'individu que je possède me vient de M. E. Ver- reaux qui le tient de son frère M. Alexis Verreaux. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Description de quinze espèces de Trochilidées du cabinet de M. LonuiGES , par M. Jules 13ourcier — (Extrait des des Procee- dings de la la Société Zoologique de Londres, n° CLXXI, p 35). Troch. mirarilis ( Lodd. MSS. inéd. ). Troch. admirable. Mâle adulte : bec noir, droit, cylindrique, emplumé à sa base; tête allongée, couverte d'une plaque ovaliforme, bleu clair brillant; nuque, scapulaires , dos et sur- caudales vert gris doré ; paré sur la gorge et le devant du cou , d'un hausse-col vert, très-brillant, à reflet bleu au centre et ter- miné en pointe sur la poitrine, continué par une bande de plumes noires, maculées de reflets d'or, et se prolongeant jusqu'à 254 rrvue zoologiqok. {Août 1847.) la région anale, qui est garnie de plumes gris verdâtre; côtésdu cou et les flancs revêtus de plumes blanches; ailes peu courbées , gris violacé ; queue de quatre rectrices , les autres, non apparentes, sont rudimentaires ; les externes formées par de longues ba- guettes en demi-cercle, non barbulées dans leu r plus grande partie et terminées par de longues barbules arrondies en forme de raquette , noir violacé, ces rectrices se croisant à leur base et vers leur centre représentant deux C suropposés, les médianes étroites allongées en pointe, gris vert pâle luisant ; pattes noires, dénudées. — Long, du bec 20 millim. ; ailes 40 millim. ; rect. ext. environ ICO millim. ; raquettes 22 millim. ; médianes 60 millim. — ffab. Chachapoyas au Pérou, rapporté en 1836 par M. Matthews. Rem. — Cet oiseau par ses rectrices externes se rapproche de l' Ornism. Platurus, Underwoodii de Lesson ; par ses médianes de VOrnism. chrysolopha ; par sa tête, du Troch. cristatus de Gmel.; et par la parure de sa gorge, de YOrnim. scutatus, Less. Troch. Aquila (Lodd. MSS. inéd). Troch. Aigle. Mâle adulte : bec très-arqué, décrivant le tiers d'un cercle; mandibules robustes, très-dilatées à la base et ter- minées en pointe ; la supérieure noire , arrondie en dessus et cannelée sur les côtés , l'inférieure blanche, également cannelée sur les côtés, dépasse, en longueur, de 4 millim. la supérieure; tête gris noir ; cou , scapulaires , dos et couvertures caudales vert glauque luisant, les plumes sur-caudales légèrement frangées de roux ; gorge et toutes les parties inférieures du corps revêtues de plumes soyeuses gris noir, flammées de blanc, sous-caudales grises , blanches à leur centre; ailes presque droites, à rémiges larges, gris-noir ; queue arrondie en éventail , à rectrices angu- laires vert glauque pâle, blanches à leur extrémité, le blanc plus étendu sur les rectrices externes, diminuant sur chacune d'elles jusqu'aux médianes où la pointe est marquée de blanc ; pattes très-fortes, noires, dénudées. — Long. du bec 25 et 29 mill.; ailes 80 millim.; rect. 55 millim. — Hab. La Nouvelle-Grenade, les environs de Bogota , rapporté par M. Wallis. Rem. — Les caractères de cet oiseau sont si différents des autres Troch. qu'il y a peu d'espèces avec lesquelles on puisse le rap- procher ; le Troch Mazeppa de Lesson est le plus voisin. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 255 Ttoch. Mjllerii (Lodd. MSS. inéd.). Troch. de Miller. Mâle adulte : bsc noir, droit, cylindrique, blanc à la base de la mandibule inférieure ; tête ronde , couverte ainsi que les côtés du cou de plumes soyeuses, vert-frais bril- lant ; scapulaires, dos et couvertures caudales vert doré luisant ; gorge, devant du cou, poitrine, abdomen et sous-caudales blanc lacté , flancs maculés de vert doré ; ailes à rémiges moyennement étroites, gris violacé; queue peu fourchue, à rectrices étroites, gris vert pâle, tachées transversalement de brun dans leur der- nier quart, les médianes arrondies sans taches; pattes noires. — Long, dubec 16 millim.; ailes 50 millim.; rect. ext. 30millim.; médianes 26 millim. Patrie. Le Brésil , Rio-Négro, rapporté par M. Natterer. Rem. — Cet oiseau peut se confondre avec VOrnism. brevi- rostris M. de Lesson ; mais ce dernier n'a pas le dessus de la tête brillant et la queue diffère de nuance. Troch. Schreibersii (Lodd. MSS. inéd.). Troch. de Schreibers. Mâle adulte : bec noir, fort, légèrement arqué à son extrémité, emplumé à sa base; tête allongée, toutes les parties supérieures du corps, de la tête aux couver- tures caudales, vert doré luisant, la commissure du bec est pro- longée d'une bande étroite de plumes fauves ; gorge à plumes noires soyeuses, passant au violet glacé brillant sur le devant du cou; poitrine écaillée de plumes vertes très-brillantes , le reste du dessous du corps vert foncé doré ; région anale noire , sous caudales noires à reflets vert; ailes falciformes, gris noir; queue légèrement fourchue, à rectrices larges, acuminées, entiè- rement noir-bleu, les médianes plus courtes, à reflets verts ; pattes noires, un peu emplumées. — Long du bec 25 millim.; ailes 70 millim.; rect. ext. 40 millim ; suivantes 45 millim.; mé- dianes 35 millim. Patrie Alto Rio Négro (Brésil), rapporté en 1836 par M. Nat- terer. Troch. Matthewsii (Lodd. MSS. inéd.). Troch. de Matlhews. Mâle adulte : bec noir, droit, terminé en pointe ; tète allongée ; toute la tète, gorge et cou revêtus de 256 revde zooLOGigcE. {Août 1847.) plumes à base rousse, écaillées de vert olive brillant; scapulaires, dos et couvertures caudales vert bronze, dessous du corps et des ailes roux cannelle, ainsi que les sous-caudales; ailes presque droites, brun violacé; queue légèrement fourchue à rectrices larges, arrondies, roux canelle vif et marginées de vert luisant à leur extrémité, les médianes entièrement d'un vert luisant; pattes blanchâtres peu emplumées. — Long, du bec 1\ millim ; ailes 80 millim ; rect. ext. 45 millim.; médianes 35 millim. Patrie. Le Pérou , rapporté par M. Matthews. Rem. — Cet oiseau a beaucoup de ressemblance avec l'Or- nism. paradisœa de Boiss. pour la taille et les formes. Troch. Watertomi (Lodd. MSS. inéd.). Troch. de Waterton. Mâle adulte : bec noir, presque droit, fort, emplumé à sa base ; tête allongée, couverte de plumes semi- écailleuses vert doré; scapulaires, petites tectrices et dos bleu violacé brillant, couvertures caudales bleu verdoyant; gorge, devant et côtés du cou, épigastre, vert brillant, abdomen et flancs bleu foncé; sous- caudales noir bleu; ailes falciformes , noir bleu ; queue très-fourchue à rectrices régulièrement éta- gées, noir bleu violacé ; pattes noires, dénudées. — Long, du bec, 26 millim. ; ailes 55 millim.; rect. ext. 65 inillim. ; médianes 20 millim.— Hab. Mibiri Creek , à 40 milles de la rivière Kssequibo. Rem. — Cet oiseau se rapproche de la Meriphilus de Less., du nigro-fasciata de Gould, et du Colombiens de 13. Trocb. Evelyne (Bour.). Troch. d'Evelyn. Mâle adulte : bec grêle , noir, droit, cylin- drique ; tête ronde ; toutes les parties supérieures du corps vert brun doré luisant; gorge et devant du cou parés de plumes écailleuses, d'un rouge violet très-brillant; revêtu sur les côtés du cou et la poitrine de plumes soyeuses blanchâtres; abdomen roux fauve; flancs maculés de vert; sous-caudales blanchâtres; ailes à rémiges étroites, gris noir violacé; queue à rectrices étroites, allongées et acuminées, l'externe noire, à reflet violet, la suivante noir violet à son extérieure et les barbules inté- rieures d'un roux orangé vif; la troisième, d'un roux orangé vif, ne conserve du noir, que dans la dernière moitié supérieure des ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 257 barbules externes ; la quatrième presque entièrement noire, à re- flet violet, est roux orangé à sa base externe, les médianes sont rudimentaires ; pattes noires, dénudées. — Long, du bec 16 milli- mètre; rectrice ext. 30 millim., suivantes 35 millim.; les sub- médianes 24 millim. JJab. Nassau, New-Providence, rapporté par M. Swainson. Rem. — Cet oiseau se rapproche par sa taille et ses couleurs de VOrnismya Elisa de Less. Troch. Johann^e (Bour.). Troch. de Jeanne. Mâle adulte : bec noir, droit, long, com- primé et rétréci en pointe à son extrémité ; tête ronde, ornée sur le front déplumes écailleuses, d'un violet glacé brillant; tête, cou, scapulaires et dos vert bleu cendré luisant; couvertures caudales bleu cendré ; gorge grise passant au noir soyeux sur le devant du cou et le reste du dessous du corps; ailes falciformes, gris noir violacé ; queue arrondie à rectrices noires , larges , acuminées , les externes cendrées à leur extrémité ; pattes noires dénudées, — Long, du bec 35 millim.; rect. ext. 25 millim.; médianes 35 millim. Patrie. Le Pérou, rapporté par M. Matlhews. Rem. — Cet oiseau a beaucoup de ressemblance avec le T. Ludoviciœ de Bour. et Muls , dont il diffère par la plaque fron- tale verte chez cette dernière espèce. Troch. Conradii (Bour.). Troch. de Conrad. Mâle adulte : bec noir, droit, long, em- plumé à sa base; lête allongée, front et vertex à plumes écailleuses, vertes, très-brillantes; le corps en dessus et en dessous entièrement d'un beau vert frais brillant, à l'exception du devant du cou et de l'épigastre qui sont couverts de plumes soyeuses blanc de neige; région anale garnie de duvet gris; sous-caudales vert brillant ; ailes falciformes, grisâtres , la première rémige rousse sur sa côte extérieure, les tectrices vertes comme je dos ; queue légèrement bifurquée, à rectrices larges, acuminées; les médianes vert brillant comme le corps, les autres rectrices d'un blanc de neige et marginées de vert brillant dans le dernier quart de leur extrémité; pattes blanches dénudées. — Long, du bec 35 millim.; Tome X. Année 1847. M 258 rkvoe zoologiqoe. [Août 1847.) ailes 75 millim.; rect. ext. 45 millim.; médianes 10 millim. Patrie. Les environs de Caracas. Rem. — Cet oiseau ressemble au Troch. torquatus de Boiss. Troch. Yarrellii (Bour.). Troch. Varrell. Mâle adulte : bec noir, droit, cylindrique; tête ronde , le dessus du corps entièrement gris, à légers reflets d'un vert jaune luisant; gorge et devant du cou ornés d'un hausse- col brillant bleu clair verdoyant , et violacé au centre ; côtés du cou , poitrine et abdomen garnis de plumes blanchâtres , sous- caudales longues et blanches ; ailes à rémiges courtes, gris clair : queue à rectrices gris-clair, les trois externes très-étroites, allon- gées et courbées en forme de lame de yatagan, les submédianes plus courtes, angulaires, ainsi que les médianes, arrondies, sont légèrement dorées ; pattes noires, dénudées. — Long, du bec 12 millim. ; ailes 30 millim. ; rect. ext. 36 millim. ; les suivantes 39 millim ; les submédianes 26 millim.; et les médianes 15 millim. La femelle , sauf la parure de la gorge dont elle est privée et sa queue à rectrices étroites, grises à leur base, noires à leur centre et blanches à l'extrémité , est semblable , pour le reste , au mâle. — Hab. Montevideo. Rem. — Cet oiseau a beaucoup de rapport avec YOrnism. cora de Lesson et YOrnism. Labrador de B. Troch. Spencei (Bour ). Troch. de Spence. Mâle adulte : bec noir, droit, cylindrique ; tête ronde, front orné de plumes écailleuses d'une nuance d'a- cier bruni , toutes les parties supérieures du corps sont vert- brun doré ; gorge , devant et côtés du cou couverts de larges plumes écaillées d'un beau violet immortelle éclatant, bordées en dessous d'une bande blanche lactée ; flancs et abdomen vert brun bronzé ; ailes falciformes , à rémiges larges, brun violacé ; queue à rectrices égales, noir bronzé, rougeâtres en dessus; pattes noires dénudées. — Long, du bec 20 millim.; ailes 55 millim. ; queue 35 millim. Hab. Merida. Rem. — Cet oiseau ressemble au Troch. amethysticollis de ANALYSES D OUVRAGRS NOUVEAUX. 259 d'Orbigny et Lafresnaye , à l'Omis Clarissœ de Lesson , et au Troch. strophianus de Gould. Troch. Ruckeri. Troch. de Rucher. Mâle adulte : bec long, légèrement arqué, dilaté à sa base ; mandibule supérieure noire , l'inférieure blanche; tête, cou, scapulaires, dos et couvertures caudales, vert sombre luisant ; de la commissure du bec à la nuque , une bande blanchâtre étroite; gorge et dessous du corps gris noir bronzé ; ailes presque droites , brun violacé ; queue arrondie en éventail , les médianes vert bronzé et blanches à leur extrémité; les autres rectrices d'un blanc lacté sont traversées, dans leur dernière moitié, d'une bande noir bleu; pattes et ongles blanchâtres et dénudées. — Long, du bec 38 millim. ; ailes 60 millim. ;r ect. ext. 25 millim. ; médianes 40 millim. Patrie inconnue. Rem. — Cet oiseau a du rapport avec le T. Antonio, de Bour. et Muls., et le T. ruficollis de Gmel. Troch. Doubledayi (Bour.). Troch. de Doubleday. Mâle adulte : bec droit, dilaté à sa base, blanc, et noir a son extrémité ; tête ronde; calotte verte, très- brillante à reflets azurés; nuque, scapulaires, dos, couvertures caudales vert foncé luisant ; gorge , devant et côtés du cou , épi - gastre revêtus de plumes écailleuses bleu vif brillant; abdomen moins bleu et vert sur les flancs; région anale garnie de duvet blanc ; ailes légèrement recourbées , gris noir ; queue cordiforme à rectrices larges et arrondies , noir bleu, les quatre médianes cendrées à leur extrémité; pattes noires, dénudées. — Long, du bec 20 millim.; ailes 45 millim.; rect. ext. 30 millim.; mé- dianes 24 millim. Hab .... Présumé de Rio-Négro. Rem. — Cet oiseau a beaucoup de ressemblance avec Y Omis, cyanea de Less. Troch. Mitchellh (Bour.). Troch. de Mitchell. Mâle adulte : bec noir, droit, cylindrique, emplumé à sa base, toutes les parties supérieures du corps 260 RhYUE zooLooiyuK. (Août 1847.) vert noir légèrement bronzé ; gorge devant et côtés du cou gar- nis d'un hausse-col brillant, violet immortelle foncé; poitrine blanchâtre; abdomen et flancs gris noir ; ailes à rémiges étroites gris noir ; queue très-bifurquée, à rectrices étroites, allongées et terminées en pointe, gris noir violacé, les médianes très-courtes et arrondies; pattes noires, dénudées.— Long, du bec 15 millim.; ailes 33 millim.; rect. ext. 32 millim. ; médianes 14 millim. Patrie. Zimapan. Rem. — Cet oiseau ressemble par sa taille et ses formes à VOrnism. amelhystinus de Less. Troch. Norrisii (Bour). Troch. de Norris. Mâle adulte : bec dilaté à la base , presque droit , blanchâtre et noir vers son extrémité; tête , cou , scapu- laires, dos vert doré pâle, couvertures caudales gris vert pâle; gorge, devant et côtés du cou écaillés de plumes vert doré bril- lant; épigastre blanc de neige; abdomen et flancs fauve clair, sous caudales gris blanc; ailes presque droites gris pâle; queue à rectrices égales, allongées, acuminées, toutes gris vert pâle luisant; pattes blanchâtres, dénudées. — Long, du bec 18 millim.; ailes 55 millim.; rect. 35 millim. Patrie. Guayaquil. Rem. — Cet oiseau ressemble par sa taille et ses formes à VOrnism. Amaziii de Lesson et au Troch. corallirostris de Bourc. et Muls. Cette même espèce existe dans la collection de la Société Zool. Description de deux espèces nouvelles dé Trochilidées; par M. Jules Bourciér. (extr. des Proceed., n° CLXXI.) Trochilus Caroli (Bour.}. Troch. de Charles. Mâle adulte : bec noir, droit et cylin- drique; tête ronde; dessus de la tête, scapulaires et dos revêtus de plumes vert sombre, légèrement bronzées, passant à un vert plus prononcé sur les couvertures caudales ; gorge et devant du cou pailletés de plumes grenat brillant; tache blanche sous l'œil ; parties inférieures du corps gris foncé, lavé de vert ; région ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 261 anale garnie de duvet blanc à base noire; sous caudales blanchâtres, grises à leur centre; ailes falciformes , gris violacé; queue four- chue , les quatre médianes étagées, vert bronzé, les six autres noires à reflets violacés, les latérales à barbules fauves sur le bord externe de leur extrémité ; patles noires , dénudées — Long du bec 22 millim.; ailes 60 millim ; rect. ext. 55 millim.; médianes 30 millim. Rem. — Cet oiseau fait partie de la belle collection de M. Edward Wilson. Trochilus GEORGIN.E (Bour.). Troch. de Georgina. Mâle adulte : bec noir à base large, re- couverte de plumes; mandibule supérieure droite, sillonnée, légèrement relevée et déprimée à son extrémité; mandibule in- férieure droite dans sa première moitié et courbée de bas en haut en forme d'alêne dans la seconde ; tête allongée et déprimée ; toutes les parties supérieures du corps sont couvertes de plumes soyeuses vert bronzé luisant ; les parties inférieures du corps gris vert luisant et fauve sur l'abdomen; région anale garnie de duvet fauve; ailes droites, brun violacé, bordées de roux le long du poignet; queue à rémiges larges et égales, noir-bleu, tachées de blanc à leur extrémité, les médianes entièrement vert bronzé; pattes noires et dénudées ; ongles robustes. — Long, du bec 15 millim. ; ailes 55 millim. ; queue 40 millim. Patrie. La Nouvelle-Grenade ( fait partie de la collection de J. B. ). Rem. — Cet oiseau a de la ressemblance avec le Troch. earypterus de Loddiges. Repport on the récent progress, etc. — Rapport sur les progrès récents et l'état actuel de l'Ornithologie ; par H.-E. Strick- land. — Brochure in-8°; Londres, Richard et J.-E. Taylor, éditeurs, 1845. La science qui a les Oiseaux pour objet est une des plus cul- tivées. Sur presque tous les points du globe où se sont formés de grands centres de population , même dans les pays où la civilisa- 262 REVUE zoologique. (Août 1847.) tion s'est récemment introduite , on rencontre aujourd'hui des collections soit publiques, soit privées; beaucoup de contrées, tant de l'ancien que du nouveau monde, sont annuellement sou- mises à des explorations ornithologiques ; et le nombre des tra- vaux généraux ou partiels auxquels les oiseaux ont donné lieu, surtout dans ces dernières années , est vraiment prodigieux. C'est en grande partie à l'analyse de ces travaux et aux progrès qui en sont résultés pour l'ensemble de l'ornithologie, que M. Strickland a consacré un rapport. Après avoir rapidement constaté , dans une sorte d'introduc- tion, à quel degré était arrivée la science après les tentatives faites par G. Guvier , Vieillot, Leach, Vigors, MM. Temminck, de Blainville , etc. , l'auteur, faisant son point de départ de 1830, examine d'abord les traités de classification qu'ont successive- ment produits, dans une période de quinze années, M. Lesson, Wagler, le prince Ch. Bonaparte, MM. Swainson, Kaup, de Selys- Longchamps, G.-R. Gray, etc. Prenant ensuite les différentes régions ou divisions géographiques et politiques du globe , M. Strickland passe en revue les travaux qui ont été publiés sur les oiseaux d'Europe en général , sur ceux de la Grande-Bre- tagne, du nord de l'Europe, de l'Allemagne, de la France, de l'Italie ; les découvertes en ornithologie qui ont été faites en Grèce , en Espagne , dans l'Asie-Mineure , en Sibérie , au Japon , dans laMalaisie, la Polynésie, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique, l'Amérique, l'Inde, etc. Un troisième et un quatrième chapitre sont affectés , l'un , à l'examen des monographies que quelques auteurs ont publiées sur des genres ou des familles ornithologiques; l'autre , à l'indication des divers ouvrages pé- riodiques d'histoire naturelle en général , de zoologie ou d'or- nithologie , dans lesquels se trouvent décrites et quelquefois figurées les espèces peu connues ou découvertes durant ces quinze dernières années. A la suite de cette sorte de bibliogra- phie, M. Strickland, considérant l'ornithologie sous le rapport de l'iconographie, constate, ce qui n'était pas difficile, les progrés immenses qu'a faits, dans ces derniers temps, l'art de reproduire les objets. 11 analyse dans un chapitre particulier ce qui a été exécuté sur l'anatomie et la physiologie des oiseaux , sur la no- menclature ou la terminologie de leurs parties extérieures; et, dans un autre chapitre , il porte l'examen sur les travaux de pa- SOCIÉTÉS SAVANTES. 263 léontologie relatifs aux ornitholites. Pour ne négliger aucun des éléments de progrès , l'auteur a encore réservé dans son rapport une place aux musées ornithologiques. Il résulte de cette partie de son travail que l'Angleterre, l'Ecosse , l'Irlande possèdent à elles seules presque autant de collections, soit publiques, soit privées , que tous les autres pays du monde réunis. Ainsi , d'a- près les indications qu'il donne , on compte cent vingt et une col- lections dans la Grande-Bretagne, tandis que , en réunissant celles du reste de l'Europe , de l'Amérique et celles , en petit nombre, qu'on trouve sur quelques points de l'Afrique, de l'Inde et même de l'Australie, on arrive à peine au chiffre de 129. Mais ce relevé ne saurait être exact, si nous en jugeons par ce qui concerne la France; M. Strickland n'y cite que treize col- lections privées , et , pour notre part , nous en connaissons plus du double. Enfin un exposé des besoins de l'ornithologie et des réformes qu'il serait nécessaire d'y introduire, soit pour perfec- tionner ce qui a été fait , soit pour maintenir dans la voie du progrès cette branche des sciences naturelles , termine le rap- port que nous signalons à l'attention des naturalistes. Z. G. Un mot sur le mode de reproduction des animaux inférieurs ; par M. P.-J. Van Beneden, membre de l'Académie royale de Belgique. — Brochure in-8° avec pi. Bruxelles, 1847. (Extrait du tome XIV, n° 5, des Bulletins.) Le mode de reproduction des animaux inférieurs a offert aux observateurs des résultats excessivement curieux , et auxquels on était loin de s'attendre. On a vu que la plupart de ces animaux, tels que les Méduses, les Tubulaires, etc., se propageaient par des œufs , par bourgeonnement et par scission, et que , dans ce der- nier mode de propagation , l'animal se présentait sous une forme toute différente de celle qu'avait l'individu qui l'a engendré; que de Polype, par exemple, il devenait Méduse. M. Van Beneden, dont les recherches ont déjà fourni une foule de faits intéressants à la physiologie des animaux inférieurs, a constaté que la Thoa halecina et la Sertularia cupressina non-seulement se multiplient par des stolons et des bourgeons, ce que l'onsavait déjà ; mai > aussi, que, contrairement à ce qui avait 264 revue zoologiqoe. {Août 1847.) été dit, elles se reproduisent au moyen d'œufs; qu'elles naissent de ceux-ci sous forme de larve, et que , dans cet état , elles sont ciliées et nagent librement comme les infusoires. Les vorticelles, d'après nos observations , ont un mode de développement fort analogue. M. Van Beneden a encore constaté que la Campanu- laria volubilis donne naissance à une Méduse, ayant une forme différente de celle que présentent les autres espèces du même genre ; elle ressemble à un Béroé et n'a que quatre cirrhes très- longues, au lieu de vingt-quatre. Aux faits nouveaux qu'il fait connaître , l'auteur joint quel- ques considérations générales sur le développement des ani- maux inférieurs , ce qui le conduit à conclure qu'il y a une série de métamorphoses pour ceux qui sortent d'un œuf; qu'il n'y en a point pour ceux qui naissent par gemme , et que la première génération est seule , chez eux , analogue à celle des animaux supérieurs. Z. G. III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 2 août 1847. — M. Al. d'Orbigny lit la première partie d'un Mémoire intitulé : Considérations zoologiques et géologiques sur les Brachiopodes ou P al liobr anches. Après avoir fait ressortir l'importance des caractères zoologiques, comme éléments de vérité , dans l'étude comparative des corps organ'sés fossiles, l'auteur donne un aperçu des travaux des ana- tomistes qui ont étudié l'organisation des animaux dont il s'oc- cupe. A cette occasion il annonce avoir fait sur les Thesidea et les Megathiris , les observations que G. Cuvier et R. Owen avaient déjà faites sur quelques espèces vivantes des genres Lingule , Orbicule et Térébratule , et avoir reconnu que , chez ces Brachiopodes , les organes de la respiration sont toujours à l'intérieur, dans la paroi même du manteau, dont les bords sont appendiculés et ciliés , mais qu'il y a chez eux absence de bras. La forme de ces bras, lorsqu'ils existent, et les traces qu'ils peu- vent laisser sur les coquilles fossiles, ont permis à M. d'Orbigny de constater deux modifications : ou bien ces organes sont entiè- rement libres et susceptibles d'érection ; ou bien ils sont fixes SOCIÉTÉS SAVANTES. 265 et ne peuvent plus sortir de la coquille. « Parmi les bras libres , les uns ne laissent aucune trace de leur adhérence à la coquille, tandis qu'ils sont , au contraire , chez le Terebratula psittacea par exemple , soutenus par une apophyse testacée de forme ar- quée, à laquelle, sur les genres et les espèces éteintes, on pourra toujours reconnaître l'existence de cette sorte de bras. Parmi les bras non susceptibles d'allongement, on reconnaît trois modifi- cations : dans la première, les bras contournés, charnus, comme chez les Orbicula, ne laissent, il est vrai, aucune trace; mais la forme exceptionnelle de la coquille peut en faire rapprocher les genres perdus. Dans la seconde, comme les Térébratules,\es bras sont eoudés et soutenus par une charpente osseuse, libre au milieu de la petite valve, qui sur ces genres et les espèces per- dues montrent toujours des apophyses testacées caractéristiques. Dans la troisième, ce sont les bras spiraux, attachés sur des apo- physes spéciales et soutenues par des lames testacées spirales qu'il est facile de retrouver encore chez les genres perdus. On voit que, dans presque toutes les circonstances , on peut, sur les nombreux Brachiopodes enfouis dans les couches terrestres, re- connaître , à la disposition des apophyses ou autres saillies tes- tacées internes : 1° s'ils avaient des bras ; 2° quelle était la na- ture de ces bras ; et 3° enfin , s'ils appartenaient aux genres existants, ou bien s'ils doivent constituer de nouvelles coupes génériques. » Passant ensuite aux différences que présente la coquille, l'au- teur reconnaît que , chez tous les* genres pourvus de bras libres , elle est de nature fibreuse, tandis qu'elle ne présente jamais cette contexture chez les genres munis de bras coudés ou sans bras. Il reconnaît aussi qu'un grand nombre de Brachiopodes ont une coquille criblée, dans presque toutes ses parties, de pores qui pé- nètrent de dedans en dehors , et que ce caractère est propre à tous les genres sans bras ou pourvus de bras coudés. Enfin , il constate que le manteau, d'abord simplement cilié sur les bords, comme chez les Térébratules , prend un développement d'au- tant plus grand, que les bras deviennent plus imparfaits, et que chez les genres qui manquent de bras , il devient l'organe le plus compliqué et celui qui occupe le plus de place dans l'en- semble. — - M. Poggiale présente un travail relatif à la composition du 266 revue zoologique. (Août 1847.) sang des animaux nouveau-nés. L'auteur s'est demandé si le sang des animaux, dans les premiers moments de leur existence, était plus riche que celui des adultes ; si la proportion des glo- bules était plus forte dans l'un que dans l'autre : et après avoir soumis à l'analyse le sang placentaire et le sang du fœtus four- nis par le cordon, il en a tiré ces conclusions : 1° que l'eau du sang du fœtus présente une moyenne peu élevée , tandis que la proportion des matières fixes est considérable ; 2° que le sang du nouveau-né est très-riche en globules et pauvre en fibrine; 3° que la quantité d'albumine et de matière grasse semble être à peu près la même chez le nouveau-né et chez l'adulte ; 4° en- fin , que l'oxyde de fer est plus abondant dans le sang du nou- veau-né. Séance du 9 août. — M. Boursier lit un Mémoire intitulé : De la Génération. Ce mémoire a principalement pour objet d'établir, par de nouvelles expériences, ce fait, que chez les Lé- pidoptères, du moins chez quelques espèces, une femelle peut, dans certaines circonstances, produire, sans le concours du mâle, des œufs féconds. Séance du 16 août. — M. d'Orbigny, dans un deuxième mé- moire sur les Brachiopodes ou Palliobr anches, traite de la dis- tribution méthodique de ces animaux. Après avoir passé en revue toutes les classifications admises pour les Brachiopodes , et avoir fait ressortir qu'elles sont seulement basées sur les ca- ractères de formes extérieures des coquilles , l'auteur, guidé par ses recherches zoologiques , comparées aux traces que lais- sent les organes sur les nombreux genres fossiles , propose deux grandes divisions : l'une pour les espèces pourvues de bras, à bords du manteau peu développés et à coquille toujours symé- trique (Brachiopodes); et l'autre pour les espèces, dépourvues de bras, à bords du manteau très développés et ciliés, et à coquille rarement symétrique (Abrachiopodes). Ayant ensuite égard à des caractères de second et de troisième ordre, qu'il nous est im- possible de retracer ici, M. d'Orbigny introduit dans la première division onze familles et trente-trois genres ; dans la seconde , trois familles et huit genres seulement. — MM. Pappenheim et Bryant présentent un travail ayant pour titre : Notice préliminaire sur le cerveau des Oiseaux. Dans cette notice les auteurs ont eu pour but principal de prou- SOCIÉTÉS SAVANTES. 267 ver que, bien qu'il n'y ait pas dans le cerveau des Oiseaux de différences aussi tranchées que dans le cerveau des Mammifères, la prétendue uniformité qu'on lui assigne n'a rien de réel, et que les différences mêmes sont assez importantes pour qu'on puisse en faire la base d'une classification. — M. Gros adresse un supplément à une note relative à la génération spontanée des Cestoïdes dans le diverticulum ento- zoopare des sépias. D'après lui , des vésicules rudimentaires de 0mm,015 et 0mm,02 , en connexion avec cet organe , gran- dissent et donnent naissance (excepté celles qui sont expulsées) à des Ténioïdes qui vont se développer ultérieurement dans les organes des Seiches ou des Poissons. Dans le nombre de ces vé- sicules spontanées ovuliennes , il s'en trouve qui , sans se distin- guer des autres par une différence saisissable à l'examen micro- scopique , donnent naissance à des Distomes , et ces Distomes produisent des œufs qui se développent et donnent naissance à d'autres individus qui sont la source d'une nouvelle lignée. L'au- teur croit pouvoir conclure de ces faits que les Distomes comme les Ténioïdes proviennent de vésicules étrangères à leur race, les vésicules des Sépias, et qu'à leur tour ils engendrent des œufs pour une progéniture qui ne conserve aucune ressemblance avec les animaux aux dépens desquels ils se sont produits. Séance du 23 août. — M. Dufossé présente une nouvelle note sur le développement des Oursins. Aux observations qu'il avait précédemment communiquées, l'auteur ajoute quelques faits relatifs à la seconde période de la vie embryonnaire de l'Oursin. Cet animal , d'après M. Dufossé, naîtrait à l'état de larve ; son corps s'allongerait de manière à devenir pyriforme; mais il quitterait cette forme pour prendre celle d'un dé à coudre , dont l'ouverture serait remplacée par une simple dépression. De son côté, la tube digestif, d'abord étroit , se recourberait en- suite, deviendrait de plus en plus régulier , et présenterait alors trois portions nettement séparées par des rétrécissements : une première s'ouvrant dans la bouche , à laquelle on peut, d'après l'auteur, donner le nom d'sesophage ou de jabot ; une seconde, très-vaste, qui serait l'estomac , et enfin une troisième , courte , très-étroite comparativement, qui n'est autre chose que l'in- testin. Séance du 30 août. — M. Boursier adresse une suite à son 268 revoe zoologiqtje. (Août 1847.) mémoire sur les effets de V influence solaire dans la fécondation des Lépidoptères. Ce travail est renvoyé à une commission pré- cédemment nommée. M. Gros, de Moscou, adresse une note sur la génération spontanée du Ténia et d'autres Cestoïdes. Le résultat de ce tra- vail est déjà consigné dans le compte rendu que nous avons donné de la séance du 16 de ce mois; nous ajouterons seule- ment ici que, d'après l'auteur, les vésicules ou cellules du di- verticule entozoopare des Sépias renferment une vésicule ger- minative dont les phases diverses sont celles qui s'observent dans l'embryogénie des êtres supérieurs; que dans les vésicules les plus avancées, on voit un embryon qui se meut et qui, rompant enfin son enveloppe , se trouve être le plus souvent un Ténia , et quelquefois aussi un Gestoïde d'espèce différente. Le Ténia allonge sa trompe, se contracte et se plisse comme les ténioles produits par d'autres individus de même espèce , avec cette différence pourtant que les crochets ne sont pas les mêmes. SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Séance du 9 juin 1847. — M. Bellier de la Chavignerie lit un rapport sur les feuilles d'olivier rongées par des chenilles et adressées à la Société par M. Guérin-Méneville. Notre collègue termine ainsi son travail : « Admettant, ce qui est très-probable, que les feuilles d'olivier aient été attaquées par des chenilles mineuses, nous rapporterons celle-ci à YElachysta oleœlla, espèce qui ne doit pas être confondue avec YElachysta olivella, Dup. , ainsi qu'elle nous paraît l'avoir été par M. Blaud. La se- conde de ces Teignes (Volivella) cause de grands préjudices à la récolte des olives, car la larve qui la produit attaque le fruit de l'olivier et pénètre jusqu'au noyau qu'elle trouve le moyen de perforer malgré sa dureté. Cette espèce paraît en septembre. Quant à YElachysta oleœlla , qui éclôt en avril, ses mœurs à l'état de chenille sont différentes; celle-ci appartient à la véritable famille des mineuses et se nourrit exclusivement des feuilles de l'olivier : elle est donc inoffensive et ne peut, comme celle* de Yolivella , causer le désespoir des agri- culteurs en leur faisant perdre tout ou partie de leurs récoltes SOCIÉTÉS SAVANTES. 269 lorsqu'elle se multiplie en trop grande quantité. Ainsi , c'est à la destruction de YElachysia olivella , qui ronge les fruits de l'olivier, et non à celle de VElachysta oleœlla, mineuse des feuilles seulement, que doivent tendre tous les efforts des culti- vateurs. » — On donne lecture d'un mémoire de M. L. Dufour, intitulé : Notice sur les zones entomologiques de nos Pyrénées. Ce mé- moire , déjà présenté à l'Académie des sciences , a été signalé dans la Bévue zoologique. — M. Macquart adresse à la Société des Cryptophages qui font beaucoup de ravages dans les champs de betteraves des en- virons de Lille , et il donne à ce sujet quelques détails. — M. Aube (séance du 23 juin 1847) dit que ces insectes sont des Cryptophagus , du sous-genre Atomaria, et qu'ils se rapportent à VA. linearis , Steph ( Cr. pygmea, Heer; Cr. dumeto- rum, Dej.). — M. H. Lucas montre une Aranéide du genre Latrodectus(L. marsius , femelle) , qui n'avait encore été trouvée qu'en Egypte et en Algérie dans le cercle de la Calle, et que M. Brisout de Barneville vient de rencontrer sur les fortifications de Paris, auprès de Passy. — Le même membre communique un Lépidoptère du genre Anthocharis . qui a été découvert dans le Djebel-Amour, par le colonel Levaillant , et qui offre beaucoup d'analogie avec VA. Charlonia que M. Donzel a décrit dans les Annales il y a quel- ques années. M. H. Lucas donne la diagnose latine suivante de son espèce. Anthocharis Levaillanti. — A. alis flavosulphuris; an- ticis subtiliter rubescenti marginatis puncto discoidali api- ceque nigris, hac linea maculari flava transversim sepa- rata; poslicis flavo sulphuro subvires centibus infra nigri- cantibus, viridi fortiter irroratis , quinque alboque maculis ; capite thoraceque nigris , flavo-virescenli pilosis, hoc antice piloso rubescenti; abdomine flavo virescenti, nigro subtiliter irrorato antennisque fulvis. — M. Bellier de la Chavignerie annonce que dans une chasse entomologique qu'il vient de faire dans le bois de Lardy il a recueilli soixante-trois individus du Calosoma sycophanta , et 270 revce zoologique. (Août 1847.) il ajoute qu'il aurait pu en prendre quatre ou cinq fois autant. — H. Leprieur dit qu'il vient de trouver à la Glacière , près Gentilly, un Coléoptère qui n'avait pas encore été signalé dans les environs de Paris, le Cryptocephalus gracilis. — M. L. Buquet annonce à la Société la mort d'un de ses membres, M.Jurine, décédé à Genève, il y a près de six mois. Séance du 23 juin 1847. — M. Laboulbène lit un mémoire de M. Léon Du four, ayant pour titre : Histoire des métamorphoses du Tetanocera ferruginea. Gomme ce travail a été lu à l'Aca- démie des sciences, il en a été donné connaissance dans une autre partie de ce journal. — M. Guérin-Méneville adresse une lettre à la Société dans laquelle il lui demande quelques détails sur la Muscardine ; il désirerait surtout savoir : 1° si on peut à volonté produire cette maladie chez les insectes, ainsi que l'a écrit Audouin; 2° si les larves d'insectes qu'on élève en quelque sorte en domesticité pour en obtenir l'insecte parfait, contractent parfois cette ma- ladie; et 3° si on a trouvé dans les champs des individus qui en étaient attaqués. — Une commission composée de MM. Bêcher, Bellier de la Chavignerie et Boisduval , est chargée d'étudier ces diverses questions et de présenter un rapport à ce sujet à la prochaine séance de la Société. — M. Boyer de Fonscolombe envoie quelques rectifications à l'occasion de son travail sur les Ichneumonides de Provence, inséré dans le premier numéro des Annales pour 1847 — M. Doué annonce que M. le capitaine Gaubil se propose de publier incessamment un Catalogue systématique des Co- léoptères propres à la France et à V Algérie. — M. Bêcher fait passer sous les yeux de la Société plusieurs Lépidoptères nouveaux ; il fait surtout remarquer une nouvelle espèce de Polyomatus provenant de l'Andalousie où elle a été prise par M. Lorquin , et que M. Boisduval se propose de décrire sous le nom de P. Lorquinii. — Pierret communique une lettre de M. Bruand , de Besan- çon , qui donne de nouveaux détails sur le Deilephila celerio , et qui à son tour entre dans la discussion qui s'est élevée l'an- née dernière entre MM. Pierret et Boisduval, et dont il a été question dans la Bévue zoologique. — Le même membre donne , également d'après M. Bruand, MÉLANGES ET NOUVELLES. 271 des détails sur les Ichneumonides parasites des chenilles élevées pour en obtenir les papillons. — Il est donné communication d'une lettre de M. Melly, qui, après avoir étudié une vingtaine d'individus du genre Goliathus, pense que les giganteus , Drurii , cacicus , regius et pr inceps ne doivent former qu'une seule et même espèce. E. Desmarest. IV. MELANGES ET NOUVELLES. Notre honorable confrère M. le docteur Hartlaub , de Bre- men , nous adresse la lettre suivante : « Monsieur , je vous prie de vouloir publier la notice suivante dans le prochain numéro de la Revue zoologique . » Dans le n° 2 de la Revue zoologique de cette année (p. 64) , j'ai exprimé cette opinion : qu'un oiseau de la Jamaïque , le Piaya cinnamomeiventris (Lafr.), était identique avec le Cu- culus pluvialis des auteurs. Dans une réponse assez détaillée, M. de Lafrenaye se donne la peine de réfuter cette opinion. Je sus- pendais une autre réponse de ma part, parce que la description du Cuculus pluvialis manque de cette exactitude et de ce com- plet qu'exige la science moderne. » Tout récemment , dans un nouvel ouvrage anglais des plus intéressants (The Birds ofJamaica by P. M. Gosse), j'ai trouvé affirmée l'identité prétendue de ces deux oiseaux. M. Gosse, très favorablement connu par son The Canadian naturalist , compte cinq espèces de Cuculidées , comme habitant la Ja- maïque. Ce sont : » 1 ° Le Saurothera vetula (Linn.) Vieill.; 2° le Piaya pluvialis (Gm.)Sloane, pi. 258 ; 3° \eCoccyzus americanus (Linn.) Vieill.; 4° le Coccyzus seniculus; 5° le Grotophaga ani Linn. » 11 décrit le Piaya pluvialis de 1* manière suivante : lon- gueur, 1 9 pouces 1/2; queue, 1] pouces 3/4 ; iris brun clair ; pieds gris bleuâtre ; bec noir, avec l'angle de réunion des bran- ches de la mandibule inférieure d'un gris pâle; plumes extrê- mement décomposées et non plaquées ; tête d'un gris noir se changeant sur le cou en un vert grisâtre foncé, couleur qui règne , avec un reflet métallique, sur le dos, le croupion et les ailes; pennes de la queue larges, graduées, d'un noir luisant, 272 revde zoologique. (Août 1847.) terminées et largement bordées de blanc sur leur bord externe ; gorge et poitrine blanches , la dernière variée de grisâtre ; le reste des parties inférieures d'un brun rouge foncé , etc. » Le Pachyrhynchus aterrimus Lafren. est figuré par Gray sous la dénomination de Tityra leuconotus (Gen. of Birds , pi. 63) , et décrit par M. Gosse (Birds of Jam., p. 187). » La Columbigallinaversicolor Lafren. figure dans l'ouvrage de M. Gosse sous la dénomination de Geotrygon sylvatica M. (loc. cit., p. 316) » J'ajouterai enfin que le Scissirostrum Pagei Lafren. avait déjà été décrit par Latham sous le nom de Lanius dubius (Gêner Hist., t. II, p. 25). Il doit donc prendre rang, dans le système, sous la dénomination de Scissirostrum dubium (Luth.). » Bremen, 6 août 1847. Hartlaub, doct.-méd. » Vovage dans l'Afrique Australe, par ML Delegorgue (2 forts vol. grand in-8°, avec cartes et dessins. Prix : 24 fr. — Dépôt au bureau de la Revue Zoologique). Nous recommanderons à nos lecteurs le voyage dans l'Afrique Australe de M. Adolphe Delegorgue, exécuté, comme nous l'a- vons déjà fait connaître dans nos précdents numéros , de 1838 à 1844. Cette relation, qui revêt un cachet de vérité fort rare, nous présente une foule de détails neufs et pleins d'intérêt concernant les races d'hommes et les animaux qui habitent le sud de l'Afrique, à partir du cap de Bonne-Espérance jusqu'au tropique du Capricorne , en procédant vers l'Est , puis vers le Nord. Les ethnologues y trouveront de nombreux matériaux; les naturalistes et les chasseurs d'amples détails et des faits peu con- nus. La partie historique de ces contrées nouvellement acquises aux relations européennes offre également un grand intérêt; mais nous signalons cet ouvrage principalement aux Zoologistes. Nous avons acquis la persuasion qu'il est destiné à fixer l'atten- tion des personnes qui s'occupent de cette science. Errata. — Dans la Bévue Zoologique , n° de juillet 1847, page 220, ligne lro, après les mots Océan équatorial, ajoutez entre parenthèse : (M. Rang). Même pago , ligne 4 , supprimez : M. Rang. DIXIÈME ANNÉE. — SEPTEMBRE 1847. I. TRAVAUX INEDITS. Notice sur la coloration accidentelle rose des Canards sau- vages, par le colonel , comte TYZENHAtiz de Vilna. Parmi un nombre considérable de Canards sauvages qu'on m'avait apportés , le 13 juillet 184(>,j'en remarquai trois qui avaient le front, les joues, et toutes les parties inférieures, depuis le bec jusqu'à la pointe de la queue, teintes d'un beau rose tirant sur le carmin. C'est particulièrement sur deux Sarcelles (Anas crecca) de l'année, qui avaient déjà pris toute leur crois- sance et leur livrée de jeune âge, que la couleur était plus in- tense ; le troisième ( Anas boschas ), vieux Canard en mue , à cause de son plumage rembruni et lustré, n'offrait pas la même beauté de coloration. Mon premier soin fut d'abord de prendre des informations sur l'endroit où la chasse avait eu lieu , et de questionner les chas- seurs sur les circonstances relatives à ce qu'il m'importait le plus de connaître. C'est ce qu'ils firent , en m'assurant n'en avoir jamais vu ni tué de pareils à ceux que j'examinais avec sollici- tude. Cependant, peu satisfait de leur aveu, il me restait encore un doute à éclaircir, je pris donc de l'eau chaude chargée de sa- von , et un linge blanc avec lequel je frottai assez rudement le plumage; mais il n'en fut pas déteint, et pas le moindre vestige de couleur rose ne se manifesta sur le linge ; je dirai plus, les dé- pouilles que je conserve depuis un an n'ont éprouvé , quoique exposées à la lumière du jour, aucune dégradation d'inten- sité. Me rappelant toutefois que, seul, le professeur Naumann (Na~ lurgeschichte der Fôgel Deutslands,t. II , p. 612 et 710) , avait signalé ce phénomène , tandis que tous les auteurs anciens et modernes l'ont passé sous silence, j'eus recours à son ouvrage, et j'y trouvai la relation que voici : « Cette couleur, dit le con- sciencieux naturaliste allemand, provient d'un gros Pou de bois (Blattlaus) noirâtre, qui se tient attaché aux feuilles des saules, surtout à celles de l'espèce nommée salix aurita , et dont l'es- Tome X. Année 1847. 18 '271 rbvoe zoo logique. [Septembre 1847.) tomac ainsi que les intestins, sont remplis d'un suc rouge pourpré. RI. Naumann présume que les Canards ne s'en nourissent pas, mais qu'en parcourant les oseraies ils se frottent contre les branches des buissons, et écrasent parfois ces insectes , qui les teignent de leur suc sanguinolent. Dans l'intention de vérifier ce fait, je me rendis le lendemain sur les lieux mêmes où mes Canards roses furent tués. C'était une grande mare formée par la fonte des neiges, bordée d'ose- raies, située au milieu d'une foret, mare qui n'était ordinaire- ment alimentée que par les eaux pluviales. •le cherchai pendant plusieurs heures , mais en vain, les Pous mentionnés. Pas un seul ne s'étant offert à mon investigation, il fallait y renoncer, lorsque par un heureux hasard mon regard vint à s'arrêter sur quelque chose de rouge que j'aperçus au bord de l'eau, à travers la verdure des joncs et des glaïeuls. En écartant ceuxKîi , je vis distinctement une petite bauge ou gîte tapissée de racines filamenteuses de saule , qui , de blanchâtres comme elles le sont d'ordinaire, avaient acquis une teinte pour- prée par l'incubation journalière et réitérée des Canards qui ve- naient s'y reposer; or, cette teinte des racines prouve incon- testablement que le principe colorant rouge provient d'une com- binaison de la salicine avec la transpiration animale , favorisée peut-être par l'action de l'humidité et de l'oxygène, ou d'autres circonstances que nous ignorons encore (1). Il reste maintenant à expliquer pourquoi ces Canards colorés de rose sont rares à ce point, que, de temps immémorial, on n'en ait entendu parler, et que des générations entières de chasseurs n'en aient pas conservé la moindre tradition A mon avis, ce n'est seulement que par un été très-chaud, très- sec, et avec le concours des circonstances loeales que cette colo- ration peut s'opérer; or, c'est précisément ce qui s'accorde avec le fait actuel ; car le niveau de l'eau contenue dans la mare ci- dessus mentionnée, faute d'être entretenu par les pluies, des- cendit de plus d'un pied au-dessous de son état normal, et laissa à nu le chevelu des racines des saules environnants. Les ca- (1) J'ai eu l'occasion d'observer qu'une sorte de flûte rustique que fabriquent, pour s'amuser, les enfants des villageois, avec de l'écorce fraîcbe de saule, prenait a l'inté- rieur, sur l'aubier, une teinte rose assez prononcée, après que l'on s'en était servi pen- dant plusieurs jours. IKWAUX IflÉDfïS. 275 nards, comme je l'ai dit plus haut, en ont profité pour passer la nuit, et se reposer, dans le courant de la journée, sur des paquets de ces racines. J'ai découvert plusieurs gîtes, tous plus ou moins teints de rose, tandis que les racines qui n'avaient point éprouvé de contact avaient conservé leur couleur naturelle. Ce qui vient encore à l'appui de ma conjecture , c'est qu'au pourtour d'une autre mare , également garnie de saules et peu distante de la première, mais alimentée par une source vive et, par con- séquent, remplie d'eau jusqu'au bord , je ne vis que des gîtes ordinaires foulés dans les herbes. J'ajouterai, qu'une nichée de jeunes Canards que j'y trouvai encore n'était pas colorée de rose. Mon intention n'est certainement pas de vouloir contredire l'opinion du professeur Naumann, mais seulement de démontrer que, dans la nature, le même phénomène peut se produire par des voies et des moyents différents. Cependant , j'avouerai que je n'ai pas été plus heureux dans mes recherches ultérieures sur l'existence des insectes cités par cet auteur , et que jamais mes chiens de chasse , après avoir battu les oseraies , ne sortaient , comme les siens, souillés de rouge de la tête aux pieds, et comme ensanglantés ; car, apparemment , cette espèce de cochenille ou de puceron ne se trouve point dans nos contrées. Enfin ne pourrait-on pas supposer que le même principe co- lorant agit également sur le plumage de quelques autres oiseaux aquatiques ; par exemple sur celui du Millouin à cou rose de M. Lesson (Trait. d'Orn. , p. 632), et surtout du Larus Francklinii et Larus Kossii de Richardson , oiseaux qui per- dent leur belle teinte carminée en hiver? Sun les Tanagras gyrola Gmel. (Rouverdin Vieillot) et Zena Gmel. (Bahamensis Brisson) et quelques nouvelles espèces voi- sines faciles à confondre avec elles; par M. F. de Lafresnaye. Il est bien reconnu aujourd'hui que la plupart des îles amé- ricaines, tout en possédant les mêmes genres que ceux du conti- nent et souvent les mêmes espèces, en ont souvent aussi qui, quoi- que très-voisines et quelquefois confondues avec elles, en diffèrent néanmoins spécifiquement. 11 y a peu de temps encore 2*26 Kkvoi zooloci^uk. {Septembre iSil.) nous en avons fourni la preuve quant au Tanagra Zena, eti insérant dans V Iconographie omit, de M. Desmurs, la descrip- tion de notre Tanagra zenoides de la Jamaïque, différant bien positivement du Tanagra Zéna ou Tanagra muUieolor ( Vieil- lot, Gai.) et aussi du Tanagra Prefrei (Tangara de Prêtre, Lesson, de Cuba) , et formant avec ces deux espèces un petit groupe particulier aux différentes îles de l'Amérique centrale, groupe remarquable surtout par le même système de coloration des plus agréablement variés. Le Tanagra gyrola Lin., Gmel. et Vieillot, Dict., vol. 32 , pi. 419, nous fournit un second exemple de ce que j'ai avancé. Cet oiseau est facile à reconnaître, d'après les descriptions des ancien» auteurs et la figure de Buffon , enl. 1 33 , f. 2, il est vert, avec la tête et le haut de la gorge d'un brun marron ; les petites tec- trices alaires d'un jaune doré, formant une sorte d'épauletle sur ïe pli de l'aile, le bas du cou et la poitrine bleus dans leur partie moyenne. On ne sait pourquoi Swainson voulant faire connaître une espèce nouvelle et voisine de celle-ci et la décrire de nouveau pour mieux faire apprécier les différences de colo- ration des deux espèces , change le nom de Gyrola des auteurs en celui de Chrysoptera , dans sa Class. of birds , 3e part., p. 356, tout en reconnaissant la synonymie de Tanagra gyrola des auteurs , enl. 133, f. 2, mais prétextant pour ce changement que deux espèces auraient été décrites sous ce même nom et qu'il le conserverait à l'espèce figurée dans le Zool. ill.t 2, pi. 28 7 qui n'a point de bleu sur le plumage, ni de jaune sur les ailes. Mais comme le Gyrola est décrit par Brisson , Buffon, Vieillol avec une coloration absolument semblable à celle de son Chry- soptera, ce dernier nom doit être annulé, et c'est au con- traire à l'espèce différente , à laquelle il laisse le nom de Gyrola, qu'il fallait en donner un nouveau. Une troisième espèce voisine diffère en ce qu'étant toute verte en dessus, elle a tout le des- sous et le croupion d'un beau bleu. 11 la nomme Aglaia peru- viana ; mais c'est encore à tort qu'il lui impose ce nom qui avait déjà été donné par Desmarest et Vieillot dans le N. Dict. à une espèce tout à fait distincte. 11 résulte donc de ces trois descrip- tions de Swainson, très-exacte d'ailleurs quant à la coloration, qu'elles sont fautives tontes trois quant aux noms qu'il leur a appliqués , et que deux d'entre elles doivent être nommées de riUVAUX 1SKDITS. 1277 nouveau. Ainsi , comme nous l'avons déjà dit. son Aylaiachnj- soptera est positivement le Gyrola des auteurs, (Gmelin, Vieillot, BufFon, enl .1 33, 2). Son Gyrola est au contraire une espèce dis- tincte et je le nommerai Aglaia viridissimai il est partout d'un beau vert, légèrement teinté de doré sur les ailes et la nuque où il forme une espèce de collier étroit au-dessous de la belle cou- leur marron qui couvre la tête et la gorge. Le vert du dessous, très-intense et luisant, est pur et d'une teinte parfaitement uni- forme depuis la gorge jusqu'à l'extrémité dessous-caudales; il est plus grand que le Gyrola, et son bec au lieu d'être noir comme le sien est d'un brun pale. Notre individu a été rapporté d'une des îles de l'Amérique centrale par un officier Anglais. Swainson le dit particulier au Brésil , probablement à tort. Nous nommerons Aglaia gyroloides une espèce absolument semblable aux deux autres quant à sa coloration supérieure, excepté que le croupion est , ainsi que tout le dessous depuis la gorge jusqu'aux sous caudales, d'un beau bleu uniforme; les sous-caudales comme les sus-caudales sont du même vert que le dos. C'est à tort que Swainson lui donne le nom de Peruviana qui avait été déjà donné à une autre espèce par Desmarest et Vieillot. Comme nous n'avons pas encore inséré dans la Revue la des- cription de notre Tanagra zenoides (Icon. Omit. Desmurs, pi. 40) , nous pensons être agréable à ceux de nos lecteurs qui ne sont pas abonnés à cette belle publication en la donnant suc- cinctement ici , ainsi que celle des Tanagra zena et Pretrei Less. qui en sont si voisins, qu'ils pourraient être confondus avec lui, comme ils lont été, en effet, par différents auteurs. Le Tanagra zena {Fringilla Zena Gmel.) auquel Gmeliu donne pour synonyme le Frin gilla Bahamensis {Hr'isson, 3, p 168), a, se- lon ce dernier auteur, la grandeur de noire Pinçon à peu près, ou 6 pouces 3 lignes; la tête, la partie inférieure du cou, le dos et les scapulaires d'un beau noir ; sur la tête deux bandes blanches longitudinales de chaque côté , partant du, bec l'une au-dessus, l'autre au-dessous de l'œil , et se dirigeant vers la nuque ; sous la gorge une grande tache jaune ; le dessus du cou , le croupion et les couvertures supérieures de la queue d'un rouge obscur; la poitrine d'une belle couleur orangée , le ventre blanc ainsi que les jambes et les couvertures du dessous de la queue ; les petites couvertures du dessus des ailes et les grandes les plus éloigtiées 278 revue zoologiqoe. (Septembre 1847.) du corps brunes ; les grandes les plus proches du corps blanches; ce qui forme sur chaque aile une bande transversale de celte couleur ; les rémiges et les rectrices brunes ; le bec, les pieds et les ongles de couleur de plomb ; il est commun à l'île de Bahama. Telle est la description de Brisson. Quoique Vieillot , en décrivant dans sa Galerie son Tanagra multicolor , pi. 76, lui ait donné pour synonyme le Fringilla Zena de Lin., Gmel., etc., sa description diffère néanmoins sous quelques points de celle de Brisson, en ce qu'il l'indique comme ayant le menton blanc, avec la gorge et le devant du cou jaunes, le ventre d'un jaune jonquille , l'abdomen d'un jaune pâle dans le milieu et bleuâtre sur les côtés, et les quatre rectrices laté- rales les plus extérieures d'un beau blanc, ainsi que l'extrémité des grandes couvertures alaires et la base des premières ré- miges. Il ajoute, il est vrai, que le plumage n'est pas le même pour tous, ce qui paraît dépendre de l'âge plus ou moins avancé ; qu'entre autres il avait remarqué un individu ayant le dos, le croupion , les couvertures supérieures de la queue variés de noir et de jaune verdâtre , la poitrine orangée , le ventre et les parties postérieures d'un gris blanc , les flancs d'une nuance plus chargé , le haut de l'aile noir et la taille un peu moins forte, et qu'il le soupçonnait un jeune mâle, non encore en plumage complet. Il ajoute encore qu'il a trouvé son Tanagra multicolor dans les bois de Saint-Domingue, pendant l'hiver du nord de l'Amérique, et qu'il l'a pris aussi en mer dans le canal de Ba- hama. Nous sommes tentés de regarder l'oiseau décrit ci-dessus, comme le jeune âge du Multicolor, et en différant par le croupion et les sus-caudales noirs variés de jaune verdâtre et non mor- dorés , par la poitrine orangée et non mordorée , par le ventre et les parties postérieures d'un gris blanc et non d'un jaune jonquille et jaune pâle, et enfin par le haut de l'aile noire et non mordoré, et par une taille plus petite, bien plutôt comme une espèce différente et se rapprochant, sous certains rapports, de notre Tanagra zenoides, et sous d'autres, du Tanagra Pretrei Lesson, et comme constituant peut-être une quatrième espèce de ce petit groupe, à plumage agréablement bigarré, des îles de l'Amérique centrale. 1-e Tanagra de Prêtre (Tanagra Pretrei Lesson, Cent. Zool., TKXVfcUX INÉttITS. 279 pi. 45), le même que le Tanagra Zena , Vig. .d'Orb. (ois. de l'île de Cuba, pi. 11, dans l'histoire de cette île, par Ramon de la Sagra), paraît avoir une taille plus svelte et moins grande que le Tanagra multicolor de Vieillot. Il en diffère surtout en ce qu'il a le dos d'un olive foncé et non noir, en ce qu'il a les flancs, l'abdomen et les couvertures inférieures de la queue blancs et non jaunes, et que son bec est plus faible , quoique assez large à la base, mais devenant tout de suite très-comprimé jusqu'à la pointe comme un bec d'Aglaia ou d'Euphone. M. Les- son indique cet oiseau comme du Brésil. 11 était en certain nombre dans la collection de peaux d'oiseaux, rapportée de Cuba par M. de la Sagra , et nous ne l'avons jamais rencontré dans aucune collection rapportée du Brésil. Notre Tanagra zenoïdes (Tanagra zenoïde, Desmurs, Iconog. Omit., pi. 40), est remarquable par sa taille, bien supérieure à celle du Tanagra de Prêtre , quoique présentant à peu près le même système de coloration ainsi qu'à celle du Tanagra multico- lor de Vieillot ( Tanagra Zena Gmel ? ). Il a la tête et le cou entier d'un noir profond, divisés par cinq bandes blanches longitudi- nales, dont deux sourcilières descendant jusqu'à la nuque, deux en forme de moustaches se prolongeant latéralement , mais se perdant dans le noir du cou, et la cinquième occupant le milieu de la gorge et descendant assez bas sur le cou; il y a en outre une petite tache blanche médiane à l'origine des plu- mes du front ; la queue est noire ; la dernière rectrice latérale seulement est terminée par une tache oblongue blanche sur son côté interne; les ailes sont également noires, mai» les grandes couvertures et les rémiges ont une bordure blanche tout le long de leur bord externe , qui tranche merveilleuse- ment et produit un charmant effet; tout le dessus de l'oiseau, depuis la nuque jusqu'aux lectrices, est d'un olive jaunâtre, plus vif sur la nuque et le croupion ; le dessous depuis le bas du cou est d'un orangé très- vif sur la poitrine et le milieu du ventre , s'affaiblissant et passant au jaune jonquille sur les flancs et les côtés de l'abdomen, dont le bas dans sa partie moyenne seule- ment est blanc, ainsi que les jambes et les sous caudales; le bec qui est d'un noir plombé , assez élevé à sa base, est visiblement arqué dans sa longueur, élargi à sa naissance, comprimé vers la pointe dont l'échancrure est prononcée ; les pieds sont noirs. — 280 revue zoologique (Septembre 1847.) Long, totale 18 cent.; il vient de la Jamaïque. Sur cinq indi- vidus faisant partie du même envoi , nous n'avons pu remar- quer aucune différence de coloration , si ce n'est qu'un d'eux que nous soupçonnons être une femelle , avait la tête et le cou grisâtres. Nous avons donné à cet oiseau le nom de Zenoides, à cause de ses grands rapports de coloration avec le Fringilla (Tanagra) Zena de Gmelin, Fringilla b ahamensis Catesby, Brisson, espèce type de ce petit groupe, que Vieillot regarda comme syno- nyme du Tanagra multicolor, malgré les différences dans la description de Brisson , et que nous avions nous-même regardé comme synonyme du Tanagra de Prêtre (Lesson) ; mais depuis que nous avons possédé ce dernier et le Zenoides, nous n'avons plus douté de leur différence spécifique entre eux et avec le Zena de Gmelin et Brisson. Ces trois espèces bien distinctes forment donc un petit groupe à coloration semblable et parti- culier aux Antilles , à Cuba , aux îles de Bahama, de la Jamaïque et de Saint-Domingue. Notre T. zenoides diffère du T. multicolor et du T. de Prêtre : 1° par le noir de son cou qui descend beaucoup plus bas que chez eux sur les côtés et le devant du cou, d'où il ré- sulte que la bande blanche latérale partant de la mandibule in- férieure , au lieu de s'étendre jusqu'à la couleur mordorée des côtés du cou, se termine, au contraire, dans le noir latéral du cou ; 2° parce que au lieu d'avoir comme eux le menton seule- ment blanc et la gorge ainsi que le devant du cou jaunes, ces mêmes parties sont chez lui d'un blanc de neige, encadré de noir latéralement et inférieurement ; 3Q parce que, au lieu d'a- voir comme eux un demi-collier supérieur et le croupion d'un brun orangé , il a ces parties d'un jaune olive ; 4° qu'au lieu d'avoir comme eux les petites couvertures de l'aile d'un brun cannelle, il les a d'un noir profond. Il diffère en outre du T. Preirei (Lesson) par une taille beaucoup plus forte ; un bec plus haut, plus large et plus arqué , par la couleur des flancs et du ventre qui sont blancs chez ce dernier et jaune orangé chez lui, et par la couleur de la poitrine d'un orangé doré et brillant chez lui, d'un brun roux mêlé de jaune chez les autres, et par la longueur respective des pennes de l'aile tout à fait différente chez les deux espèces. Chez le Zenoides la dernière rectrice la- TIUVACX INÉDITS. 281 térale seulement a une tache blanche terminale interne; chez les deux autres le blanc règne, en grande partie, sur plusieurs d'entre elles , de chaque côté. D'après les descriptions du Zena et du Muliicolor par Brisson, Gmelin et Vieillot, ces deux oiseaux que je crois différents et non synonymes, comme l'a pensé Vieillot, devraient avoir à peu près la taille du nôtre , mais en diffèrent bien positivement dans leur coloration. 11 est très- possible que le Zenoide qui a élé rap- porté, au nombre de cinq ou six individus, de la Jamaïque , soit particulier à celte île, que le Tanagra de Prêtre le soit à Cuba, d'où il a été rapporté en certain nombre par M. de la Sagra , que le Muliicolor le soit à Saint-Domingue, où Vieillot l'a ob- servé, et que le vrai T. Zena le soit aux îles de Buhama, d'où lui est venu son nom de Fringilla Bahamensis. Toujours est- il constant que si sur les grands continents et en particulier sur ceux d'Amérique, on retrouve, en s'avançant du nord au sud et v ce versa, à chaque changement de latitude, pour ainsi dire, des espèces tout à fait analogues de forme et de coloration à celles que l'on vient de quitter, et qu'au premier abord, on croirait être les mêmes. Le même fait se représente sur les îles qui leur appartiennent et surtout sur leurs nombreux groupes, dans l'Amérique centrale, où la plupart ont quelques espèces qui leur sont propres, outre celles qui viennent en grand nombre, soit y nicher, soit y hiverner, soit seulement y séjourner pendant leur long trajet d'une des deux Amériques à l'autre. On retrouve dans la découverte de ces deux ou trois espèces , si voisines du T. Zena et se liant d'une part aux Euphones par le T. de Prêtre , de l'autre aux plus grosses espèces de Tanagras par notre T. zenoides , et enfin aux Némosies à gorge noire et à tête et gorge rousses de Vieillot, par leur coloration variée et la teinte mordorée de leur poitrine et de leur croupion , une nou- velle preuve du soin qu'a pris l'auteur de la nature, de n'isoler aucune des espèces qu'il a créées et de les rattacher , au con- traire, toutes entre elles par des espèces voisines et analogues. 282 revue zoologique. (Septembre 1847.) Description de deux nouvelles espèces de Cossyphes , par M. Alph. Guichenot. G. Cuvier et M. Valenciennes, dans leur Histoire naturelle des Poissons (t. XIII , p. 102), ont les premiers détaché des Labres ordinaires, sous le nom de Cossyphes, un certain nombre d'es- pèces remarquables par des maxillaires élargis , garnis de dents pointues et coniques, dont les antérieures sont toujours plus fortes, et par de petites dents granuliformes , rondes et serrées situées derrière celles qui bordent les mâchoires. Les Cossyphes ont l'angle de la mâchoire supérieure garnie d'une dent saillante qui se dirige en avant comme dans les Labres proprement dits , dont ils ont encore la forme générale et des traits de ressem- blance tels, que l'on conçoit aisément que la plupart des auteurs aient pu les confondre dans le même genre. En outre , ils ont le plus souvent la tête entièrement couverte d'écaillés analogues à celles du corps , qui est oblong et ovale ; il y a aussi des écailles à la base de la dorsale et de l'anale , entre lesquelles peuvent ren- trer ces nageoires lorsqu'elles s'abaissent. La plupart ont le préo- percule finement, mais très-distinctement dentelé ou crénelé ; les dentelures qui arment parfois l'angle de cet os sont à peine sensibles à l'œil ; cette circonstance du préopercule dentelé a fait prendre quelques-uns de ces poissons pour des Crénilabres avec lesquels ils ont les plus grands rapports , mais que leur mode de dentition et quelques autres caractères marqués en isolent. Le genre dont nous parlons est assez restreint en espèces. Sauf le Cossyphus Bodianus , qui est de l'Atlantique et le plus anciennement connu , toutes sont propres aux mers de l'Inde. Les nombreuses découvertes faites chaque jour en Ichthyologie et dont on est redevable aux naturalistes voyageurs, semblent prouver pleinement que certaines parties de notre globe nourris- sent encore d'autres Cossyphes, ce qui fait espérer que le nombre des espèces connues pourra s'augmenter par la suite. Aux documents déjà publiés sur les Cossyphes, nous en ajou- terons d'autres qui nous sont fournis par deux poissons déposés dans le Muséum de Paris, et dont aucun auteur, à notre connais- sance, n'a encore fait mention. Ils constituent bien certainement des espèces particulières, car leurs caractères sont parfaitement nets et tranchés. Nous en donnerons la description suivante : TRAVAUX INÉDITS. 283 Cossyphus opercularis , Guich. — Coss. corpore elongalo, toto flavo , etiam omnibus pinnis ; macula ad angulum opercu- lorum nigra ; caninis validis, recurvis, quatuor in utraque maxilla, horum intermediis minoribus; preoperculo rotundato; operculo emarginato. L'espèce dont il s'agit ici a le corps allongé et un peu rétréci à son extrémité postérieure ; il est revêtu d'écaillés assez grandes et striées à leur surface. Sa tête est longue , les écailles qui la couvrent, un peu plus petites que celles du tronc, sont lisses. Son museau est gros et conique. Celui-ci , le front et le crâne forment une ligne droite. Le préopercule est grand, arrondi dans son contour, à bords lisses et sans aucune dentelure ou créne- lure. L'opercule est également arrondi ou bien très-légèrement festonné. L'une et l'autre mâchoire portent en avant 4 fortes dents, dont les médianes sont les plus petites, surtout celles d'en bas; les latérales sont obtuses, coniques et courtes, surtout les supérieures, avec celles de l'angle de la bouche projetées en avant. Celles de derrière la rangée des externes ressemblent aux dents des autres Cossyphes ; c'est-à-dire qu'elles sont rondes et grenues. Les pectorales sont comme arrondies ; elles ont chacune une quinzaine de rayons à peu près. Les ventrales paraissent de la longueur des pectorales ; leur épine est grêle. La dorsale est longue ; ses épines sont médiocres et à peu près d'égale longueur entre elles ; la portion molle de cette nageoire est courte et semble se terminer un peu en pointe : elle a en tout 21 rayons, dont 12 épineux. L'anale aussi paraît finir un peu en pointe ; elle est soutenue par 3 rayons épineux grêles , et après ces épines on compte 12 rayons mous ; les deux ou trois qui la terminent se prolongent un peu en pointe. La caudale est arrondie comme les pectorales ; ses rayons sont au nombre de 1 6. La couleur des deux individus desséchés de ce Cossyphe est jaune, sans aucune raie ni tache. Les nageoires offrent la même disposition de couleur. On voit sur le bord supérieur de chaque opercule une tache triangulaire noire , circonstance qui nous a fait imaginer le nom spécifique d'operculaire. Longueur : 1 7 cent. Nous croyons cette espèce originaire de Madagascar ou de Bourbon . 28* KKVDt: zoologique. (Septembre 1847.) Cossyphus unilineatus, Guich. — Coss. corpore brevi, oblongo, compressiusculo, omnino fusco; linea flavicanle versus latera; caninis parvis, aduncis, duobus in utraque maxilla ; preoperculî margine posteriore recto ; operculo emarginato. Le corps de ce Cossyphe est court , de forme oblongue , légè- rement comprimé et un peu plus large en avant qu'en arrière. Sa tête est assez longue ; la ligne du profil est oblique. Le mu- seau est pointu et arrondi. Les lèvres sont épaisses comme dans l'espèce précédente. Le bord montant et droit du préopercule est droit, et l'opercule échancré à son bord inférieur. La mâchoire supérieure porte à son extrémité deux canines crochues et pointues ; à l'angle de la bouche, deux autres dents récurrentes plus longues. A la mâchoire inférieure, les canines, semblables aux dents en crochets de la mâchoire supérieure, sont un peu plus fortes et un peu plus grandes. La portion épineuse de la nageoire du dos est un peu plus basse que la partie molle qui se termine un peu en pointe; on lui compte 9 ou 10 rayons épineux et 10 ou 12 articulés. L'anale a en arrière la même disposition que la dorsale , ses rayons sont au nombre de 15 environ, dont 3 sont épineux. Les pectorales , qui ont 14 rayons, sont arrondies et les ven- trales prolongées en pointe. Nous ne pouvons rien dire de la nageoire de la queue , qui est mutilée chez les deux sujets que nous avons sous les yeux. Le corps et la tête sont entièrement couverts d'écaillés; elles sont grandes. La couleur de ce poisson est d'un brun un peu rougeâtre, avec une ligne jaunâtre et étroite qui commence sur le bout du mu- seau , passe sous le bord inférieur de l'orbite , puis traverse la joue et se continue ensuite sans interruption sur toute la lon- gueur du milieu du corps presque jusqu'au bout du tronçon de la queue. Les nageoires sont de même couleur que le tronc. Un de nos deux exemplaires a un peu plus de 6 cent, de long; sa taille est évidemment moins forte que celle de l'espèce précé- dente. Le Cossyphus unilineatus provient de Guam. TRAVAUX 1NKMTS. 285 [Vote sur YAcrydium smilaceum, par M. L. Brisout de Barneville. L'insecte, qui fait le sujet de cet article est nouveau pour la faune française; son existence en France ne me paraît avoir été signalée par aucun des auteurs qui se sont occupés des Orthop- tères de notre pays. Cette espèce est YOEdipoda smilacea de Fischer de Waldheim. Ce naturaliste, dans sa Monographie des Orthoptères de la Jiussie (t. VIII des nouv. mém. de la Soc. imp. des nat. de Moscou), en donne deux figures à la pi. XXXI II, mais ne fait absolument que l'indiquer à la page 363 du texte de son ouvrage. 11 dit qu'elle a été prise en Russie, dans le gou- vernement de Moscou , à Gorenki , par lui-même , en 1810, et à Petrofsky en 1845, par Mad. Hornung. J'ai pris moi-même cette année aux environs de Paris des individus femelles de YAcry- dium smilaceum , mais je ne connais pas encore le mâle de cette espèce. Cependant dès à présent, je suis à même de présenter quelques-uns des caractères spécifiques qui peuvent servir à dis- tinguer cet insecte de tous les autres du même genre. Cette espèce appartient à la section des OEdipodes (genre OEdipoda. Latr.) et paraît se rapprocher de Y A. parallelum. Acrydium smilaceum, Brisout. (OEdipoda smilacea. Fischer, Orthopt. de la Russie, page 3f>3, pi. XXXIII, fig. 13 et 14, N. mém. de la Soc. des nat. de Moscou, |< VIII). Femelle. Corps assez allongé. Tête déclive. Face à quatre carènes, les deux mé- dianes prolongées jusqu'à l'épistorne. Petites carènes allant du bord des yeux composées au sommet de la tête, non déprimées longitudinalement au centre, non creusées d'un sillon ou d'une petite fossette. Antennes subfiliformes, comprimées à la base, environ de la longueur de la tète et du prothorax réunis. Pro- thorax à trois carènes longitudinales, les deux latérales sensi- blement droites, le parcourant dans toute sa longueur ; bord pos- térieur du prothorax droit ou presque droit, ses carènes coupées par un sillon transversal. Praesternnm sans pointe. Élytres bien plus courtes que l'abdomen , ovales ou subovales , très-rétrécies vers le sommet, à nervures saillantes formant un réseau plus ou moins sérié (1). Ailes très-courtes, rudimentaires, beaucoup (1) On peut dire de la femelle de cette espère qu'elle a la marge antérieure de ses élytres dilatée. 28o revub zoologiqur. [Septembre 181-7.) plus courtes elles-même que les élytres , car elles n'atteignent à peu près qu'à la moitié de leur longueur; l'aile m'a semblé ne former qu'un seul repli , et lorsqu'elle est ainsi repliée elle parait filiforme ou sensiblement triangulaire , élargie vers le bout, toujours obliquement tronquée à l'extrémité libre; lorsque cet organe est déplié , il a une forme triangulaire. Cuisses des pattes postérieures, très-médiocrement renflées (relativement à ce qui existe chez les autres espèces). Les deux pièces terminales supérieures de l'abdomen ou les deux appendices sexuels supé- rieurs de la femelle sont de moyenne longueur, fortement comprimés, rétrécis postérieurement en une pointe ou cro- chet terminal recourbé en dessus , bien saillant et formant à peu près la moitié de l'appendice (celui-ci mesuré à sa partie supérieure). Le bord externe de chacun des deux appendices supérieurs présente constamment vers son milieu une échan- crure bien marquée; on voit une dent plus ou moins pro- noncée, parfois très-petite à la base du crochet et ordinai- rement une autre de l'autre côté de l'échancrure ; on ob- serve à la partie supérieure et antérieure des appendices que nous décrivons une arête noire longitudinale un peu oblique. Appendices inférieurs comprimés, à peu près de même longueur que les supérieurs. VAcrydium smilaceum a le corps généralement d'un gris clair ou d'un brun blanchâtre, ou encore d'une teinte verdâtre constamment ponctué de noir ; les pattes postérieures sont mar- quées de noir ou de noirâtre vers l'articulation de la cuisse avec la jambe ; le dessous de ces mêmes cuisses est tantôt d'un rouge violacé, tantôt de la même couleur que le reste du corps, les jambes postérieures sont aussi parfois de couleur violacée ainsi que l'extrémité inférieure de l'abdomen. Les yeux sont bruns. — Longueur, environ 29 millimètres. Trouvé par moi , en septembre , aux environs de Paris , dans la forêt de Saint-Germain. SOUTES SAVANTES. 287 II. SOCIÉTÉS SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 6 septembre 1847. —M. Falenciennes communique à l'Académie les observations de M. Ehrenberg sur des infu- soires contenus dans une substance d'apparence terreuse, que renfermait le canal intestinal du Lebiasina bimaculata, poisson de Lima. M. Ehrenberg a pu distinguer vingt-huit espèces d'infu- soires dans cette matière ; vingt-cinq Poly gastriques et trois Phylolitaires. Parmi les premières deux sont nouvelles : l'une appartient au genre Synedra et a reçu le nom spécifique de constrictd; l'autre est un Stauroplera et a été distingué sous celui de monogramma. La plupart des autres espèces avaient déjà été nommées et figurées dans un mémoire de Fauteur sur la Vie microscopique de V Amérique. La masse principale de la substance extraite de l'intestin a paru , à M. Ehrenberg , com- posée de deux espèces de Polygastriques : du Synedra acuta et du Fragilaria acuta. Les ovaires du plus grand nombre de ces infusoires étaient reconnaissables, ce qui ferait supposer que le poisson qui a fourni la matière soumise à l'examen microsco- pique dévore ces animaux à l'état de vie. M. Costa adresse une note sur la circulation des Pennelles. L'auteur examine d'abord la disposition de l'appareil circula- toire. Il résulte de ses recherches que, vers le quart inférieur de la longueur totale de l'animal, on trouve sur l'un des côtés, une vésicule à parois membraneuses et transparentes qui exécute des mouvements de contraction et de dilatation. Ces mouvements se suivent avec régularité, et l'on peut en compter une trentaine par minute. Lorsque cette vésicule est dans la contraction, elle a une forme sphérique, et son diamètre égale à peu près le quart de l'animal ; mais , dans chaque dilatation, elle perd la forme sphérique et s'allonge, en se dirigeant obliquement en bas. D'après ces mouvements, fort semblables à la véritable systole et diastole du cœur des animaux supérieurs, M. Costa est con- duit à admettre que de fines fibres musculaires entrent dans la membrane qui constitue la paroi de cette petite vessie. Du côté externe de cet organe, prennent naissance deux canaux , dont l'un se dirige tout droit en bas jusqu'à l'extrémité infé- •288 rkvuk zoologiqok. {Septembre 18Ï-7.) rieure de l'animal ; l'autre, plus long, se porte en haut et va re- joindre l'extrémité céphalique. Le premier ou l'inférieur, lors- qu'il est dans la région abdominale, donne, de l'un et de l'autre côté, un grand nombre de vaisseaux très-fins, presque capil- laires, qui parcourent l'intérieur des appendices dont l'abdomen est garni. De l'autre côté du corps, on voit un canal semblable au précédent avec lequel il va se continuer du côté de la bouche, tandis que du côté abdominal il reçoit des appendices, des petits vaisseaux tout semblables à ceux que le premier vaisseau y avait envoyés. Après avoir fait connaître la disposition de l'appareil circula- toire, M. Costa explique le mécanisme de la circulation. D'après ce qu'il a observé , à chaque contraction, la vessie chasse en bas le fluide sanguin qui, par les petits vaisseaux, va se distribuer dans les appendices, passe de là dans le canal du côté opposé, et remonte jusqu'à l'extrémité céphalique , d'où il descend de nou- veau, par l'autre canal , au cœur, qui le reçoit dans l'instant de sa dilatation, et le ramène par sa contraction à la région abdo- minale. Séance dit 13 septembre. — Rien sur la zoologie. Séance du 20 septembre. — M. Duméril lit un rapport sur deux mémoires de M. Boursier relatifs à des œufs d'un Bombice du mûrier (ver à soie), qui furent fertiles sans avoir été fécondés par un mâle. M. Boursier ayant saisi le moment où une femelle de ver ci soie sortait de son cocon , et par conséquent n'avait eu aucune communication avec le mâle, l'observa avec soin, et la fit grimper le long d'un rideau placé près de la croisée d'une chambre qui recevait directement les rayons du soleil. Fixée là, elle y resta en repos et y demeura soumise pendant deux jours à l'influence solaire. Pendant ce temps elle pondit un certain nombre d'œufs , mais elle émit les autres à l'ombre, et ceux-ci furent confondus avec ceux qui avaient été produits par d'au- tres femelles fécondées. En suivant plus tard le développement simultané de ces œufs, M. Boursier reconnut qu'il s'opérait un travail dans leur intérieur, et surtout des changements succes- sifs de couleur qui indiquaient leur état parfait. Enfin ceux de la femelle vierge se comportèrent absolument comme ceux des femelles qui avaient été accouplées, et les chenilles qui en pro- vinrent vécurent très*bien. D'après ce faitisolé, l'auteur se montre SOCIÉTÉS SAVANTES. tout à fait convaincu de V influence fécondante de la lumière et de la chaleur solaire ; mais la commission, par l'organe de son rapporteur, s'est élevée contre cette opinion que rien jusqu'ici ne justifie. A l'occasion de ce travail l'auteur du rapport est entré dans quelques considérations générales que nous reproduirons. « Pour le cas qui nous occupe et qui a donné lieu à l'explica- cation hasardée qu'en a donnée M. Boursier , dit-il , nous croyons devoir entrer dans de plus grands détails pour l'intérêt de la science. D'abord nous rappellerons que, parmi quelques plantes dites dioïques , celles dont les fleurs mâles se manifestent sur des tiges différentes de celles qui sont femelles ou qui doivent donner des graines, dans la prévision que quelques-unes de ces dernières pourraient se trouver complètement isolées et dans l'impossibilité de recevoir la fécondation du pollen , la nature a permis que plusieurs de ces fleurs non vivifiées pussent produire des graines fertiles. C'est ce que Spallanzani (1) et quelques autres observateurs éclairés ont constaté sur des pieds de chanvre , d'épinards , de mercuriale. On a aussi avancé que des fleurs femelles de la Lampette ( Lychnis dioica ) , celles de la pimpinelle trénie ou dioïque , avaient présenté le même phéno- mène. C'est surtout sur les fleurs femelles d'une pastèque (Cucu- mis citrullus) que l'observation paraît avoir fourni un exemple des plus concluants ; car la plante , renfermée dans une serre bien close , après s'y être développée et avoir fleuri pendant l'hiver , avait laissé mûrir un fruit dont les semences ont été fécondes et productives. Or il n'avait pu pénétrer dans cette atmosphère aucun corpuscule pollinique. » Quant à la reproduction des germes sans fécondation , les naturalistes en ont vu des exemples constants pour quelques espèces d'animaux , tels que les pucerons, parmi les insectes dont la viviparité a été reconnue d'abord par Leeuvvenhoeck (2), puis par Bonnet dès 1 740 , et vérifiée depuis , bien des fois, par Degéer, Lyonnet, Kéaumur, et surtout en 4 825 par M. Du- vau (3). Ces pucerons, qu'on trouve l'été sur les plantes, sont (1) Expérience sur la génération (Sennebier, chapitre IV, page 358; De Càndollk, Physiologie végétale, 1832 , tome H , pages 810 et suivantes). (2) Arcana Naturœ, Epist. 90; Bonnet , 'traité d'insectologie , 1745; lr* partie, page 74. (3) Mémoires du Muséum , tome III , page 126. Sur le puceron du rosier. Tome X. Année 1847. 19 290 revoe zoologiqde. {Septembre 1847.) tous des femelles agiles et fécondées ; on ne peut observer de mâles parmi eux qu'en automne : ceux-ci s'accouplent alors et meurent bientôt après. Les femelles pondent des coques dont il sort , au printemps suivant, des individus qui sont tous femelles, et qui n'ont pas besoin d'être fécondées pour en produire d'autres, lesquelles naîtront elles-mêmes fécondées, et ainsi pendant plusieurs générations successives, souvent au delà de dix; de sorte que d'un premier accouplement d'automne, il naît des filles , des petites-filles , des arrière-petites-filles et des sus- arrière-petites-filles , etc., et enfin des sus-arrière-petits- fils. Jurine a observé la même particularité chez les Daphnies, parmi les Entomostracés ( 1 ) , et Carus ? pour les Paludines de la classe des Mollusques (?). » Déjà , en 1 705 , Albrecht (3) avait vu des œufs d'une phalène non fécondée produire les petites chenilles qui se nourrissent de feuilles du groseillier. Plus tard , Blancardi (4) avait observé une araignée qui avait pondu des œufs féconds pendant quatre années de suite sans avoir reçu les approches du mâle , et Lister dit qu'il a aussi répété la même expérimentation. Nous-même , dans le Dictionnaire des Sciences naturelles , nous avons cité , avec quelques détails , un fait semblable observé chez Audebert le peintre , auteur d'un grand ouvrage sur les Singes (5). » C'est surtout parmi les insectes lépidoptères de grande taille que cette ponte , faite par des femelles sans accouplement préa- lable , a été observée. 11 nous suffira d'indiquer ici leurs noms et les ouvrages dans lesquels ont été consignées les observations qui les concernent, dont, au reste, M Lacordaire a fait con- naître les principales dans son introduction à l'entomologie (6). » Nous répéterons que si la plupart des femelles de quelques insectes jouissent ainsi d'une sorte de génération spontanée, c'est (i) Dictionnaire des Science» naturelles , tome XII , page 495. Un seul accouplemen* a suffi" pour rendre fécondes les femelles de six générations successives. (2) Traité d'Anatomie comparée ; 1825 ; tome II , page 370. (3) De insectorum ovis sine prœvia cum femella conjunctione nihilominus non- nunquam fcecundis. Il s'agit ici de la phalène du groseillier , la Mouchetée , de Geoffroy , genre Zérène. Ephem. Cur. ISaturœ , 1705; decur. III , ans îx et x. (4) Aranea quœ quatuor annis peperit ova ex quibus iterunt araneœ sunt pro- duclœ {Ephem. Cur. flaturat, 1695; decur. III, an ni. page 65). Listera observé le même fait. (5) Article Araignée, pages 323 et 324, Dictionnaire des Sciences naturelles, tome II, (6) Introduction à l étude de V Entomologie , tome II, page 353. Les espèces sont le Bombyce écaille , Euprepia casia ; la Cœruleocephala , Double Oméga , de Geoffroy; le Bombyce du chêne , Geoffroy ; la Gastropacha potatoria , la Buveuse, de Geoffroy ; celle dite Quercifolia ou Feuille-morte ; le Sphinx du troëne , celui du peuplier , etc. SOCIÉTÉS SAVANTES. 291 que la plupart ont été dans le cas de passer plusieurs années sous l'état de chrysalide. Leur vie ainsi prolongée, et souvent leur éclosion tardive à l'époque où il n'y a plus de mâles, semble par conséquent avoir eu pour but la conservation des races que des événements fortuits auraient pu détruire, si cette prévision providentielle n'avait présidé à cette admirable liaison intime des effets avec leur cause. » Séance du 27 septembre. — M. Gervais adresse une note Fort intéressante sur un point de la physiologie des Foramini- fères. Voici l'extrait qu'en a donné l'auteur : « En tenant des Milioles, du groupe des Triloculines , dans des vases remplis d'eau de mer, et en les plaçant dans des conditions favorables , j'ai réussi à les voir se reproduire. Elles sont vivipares, et chaque mère peut donner à la fois une cen- taine de petits. Ceux-ci sont tous doués de la propriété d émettre des filaments byssiformes ( les expansions sarcodiques de M. Du- jardin) , et ces filaments sont semblables, quoique d'abord moins nombreux, à ceux des Milioles adultes, des Cristellaires , etc. Les jeunes Triloculines n'ont alors , comme les Gromies , comme les Difflugies et quelques autres , qu'une seule loge oviforme, et elles ressemblent si fort aux Gromies , que je ne vois entre mes jeunes Triloculines et le Gromia oviformis d'autre différence que celle de la taille , qui est moindre dans les animaux que j'ai observés. On peut donc assurer que, si la Gromie n'est pas le premier âge d'une Miliole multiloculaire à l'état adulte, ce que je n'affirme pas, il est du moins certain que les Milioles et les Gromies ne sauraient plus être réparties dans deux ordres différents de la classe des Foraminifères. » Les jeunes Milioles se tiennent, comme leur mère, contre les parois du vase dans lequel on les conserve. Elles sont d'a- bord groupées en très-grand nombre , et comme en essaim au- près de l'orifice de sa coquille, orifice par lequel elles ont été ex- pulsées. Bientôt après elles commencent à se disperser , ce qu'elles ne font qu'avec une grande lenteur, puisqu'elles ne par- courent guère que 15 ou 20 millimètres en 24 heures. » Peu de temps avant la parturition , les Milioles que je con- serve dans mes vases se réunissent pour la plupart deux à deux, et les individus de chaque couple diffèrent un peu l'un de l'au- tre par la forme et par l'ampleur de la coquille : l'un est proba- 292 revce zoologique. {Septembre 1817.) blement le mâle et Fautre la femelle. L'étude microscopique de beaucoup d'animaux inférieurs donne à cette supposition un certain degré de probabilité. Les Milioles n'en sont pas moins des animaux fort simples en organisation, et surtout très-diffé- rents des Mollusques Céphalopodes, ainsi que des Tuniciers bryo- zoaires, auxquels on les a successivement associés dans la classi- fication zoologique. » SOCIÉTÉ ENTOM0L0GIQUE DE FRANCE. Séance du H juillet 1847. — M. Deyrolle annonce à la Société que M. Graëlls vient de découvrir dans les environs de Madrid la femelle du Cebrio Carrenii, et que cette découverte confirme, à ce qu'il paraît, les observations déjà fartes par M. Graëlls sur les insectes de cette famille. — M. Bellier de la Chavignerie met sous les yeux de la Société un exemplaire de la Sesia scoliœformis , trouvé par lui dans ta forêt de Bondy , vers le commencement du mois de juin der- nier. A cette occasion M. Pierret fait observer que cette Sésie vit très-probablement sur l'aulne, et il s'appuie à cet égard sur l'ob- servation de feu M. Berton, qui avait souvent trouvé cette Sésie aux environs de Troyes, voltigeant autour des aulnes. — M. Bellier de la Chavignerie montre également une chenille soufflée du Bombyx catax, qu'il a prise dans la forêt de Saint- Germain vers la fin du mois de mai. Ce Bombyx, assez répandu dans certaines parties de l'Allemagne et même dans l'intérieur de la France, est, au contraire, d'une rareté presque phénomé- nale dans les environs de Paris. — M. Leprieur présente un Coléoptère de la famille des Hy- drocauthares , le Colymbetes bipustulatus , dont l'antenne droite offre un faciès tout à fait anormal. — M. Beiche annonce qu'il a pris au bois de Boulogne VOchœdeus chrysomelinus , espèce que l'on croyait étrangère aux environs de Paris. — M. Pierret donne lecture d'une note de M. le baron Walc- kenaër sur une nouvelle famille du genre Tetragnalha dans tes araignées. Cette famille , qui porte le nom de Trigonœ , est SOCIÉTÉS SAVANTES. 293 caractérisée ainsi : « Yeux antérieurs du carré intermédiaire » rapprochés; mandibules peu proéminentes, peu allongées, cy- » lindriques; abdomen très-renflé à sa partie antérieure, peu » allongé. Animal faisant son nid dans les cavités des pierres et » s'y enveloppant dans un sac de soie. » Une seule espèce entre dans ce groupe, c'est la Tetragantlm gibbosa, sur laquelle M. le baron Walckenaer donne de nombreux détails d'organi- sation et de mœurs qui seront insérés dans le Bulletin entomo- logique de la Société. — Le même membre donne communication d'un mémoire de M. Blisson ayant pour titre : Description de la larve et de la nymphe de la Nebia brevicollis Fabr* L'auteur décrit avec un grand soin les métamorphoses de ce Carabique si commun dans toute la France , et que l'on ne connaissait cependant encore qu'à son état parfait ; il donne de bonnes figures et il indique de nombreuses et intéressantes observations sur les mœurs de la larve de cet insecte. — M. Bellier de la Chavignerie, tant en son nom qu'en celui de MM. Bêcher et Boisduval, donne lecture du rapport suivant : Pour répondre aux vœux de notre honorable collègue M. Guérin - Meneville qui poursuit avec tant de zèle la mission scientifique dont il est chargé, votre commission s'est empressée de se réunir et d'examiner les questions qui lui étaient sou- mises. Aujourd'hui , elle vient vous rendre compte de cet examen. Messieurs, depuis que l'éducation du ver à soie a pris en France un si grand développement et est devenue, surtout dans nos départements méridionaux, une branche de commerce des plus importantes, ainsi qu'une source de richesse , les questions séricicoles ont passé à l'ordre du jour : des hommes éminents se sont réunis dans une autre enceinte, ont fait une étude spéciale de l'intéressant insecte auquel nous devons l'un de nos tissus les plus précieux, puis sont venus ensuite faire profiter les éleveurs de vers du résultat de leurs travaux et de leurs découvertes. Ce- pendant, malgré toutes les améliorations introduites successive- ment dans les magnaneries , on n'a pas encore pu , jusqu'à ce jour, prévenir ces terribles maladies qui, semblables aux fléaux les plus destructeurs de l'espèce humaine , foudroient pour ainsi dire et tuent, dans l'espace de quelques heures, une quantité in- 294 revue zoologique. (Septembre 1847.) nombrable de vers , alors surtout que ceux-ci étaient prêts à se métamorphoser, que l'éducation touchait à sa fin, et que l'éleveur se réjouissait déjà en pensant que tous ses soins allaient rece- voir leur juste récompense. Garantir les magnaneries de ces redoutables désastres qui font perdre tout ou partie des récoltes , serait donc rendre un im- mense service à l'une de nos grandes industries nationales. C'est à ce but, vous le savez , Messieurs, que tendent en ce mo- ment tous les efforts de notre honorable collègue, désigné par M. le ministre de l'agriculture et du commerce pour faire, dans le midi de la France , l'application des connaissances entomolo- giques à la partie pratique de l'agriculture. Messieurs, vous vous rappelez que dans sa lettre du 16 juin dont il nous été donné lecture à notre dernière séance, M. Guérin nous entretenait de ses travaux et de leurs résultats. 11 nous ra- contait en peu de mots la série d'expériences auxquelles il se livrait, inoculant la maladie chez des vers bien portants , et ne craignant pas de sacrifier grand nombre de ces intéressants in- sectes, dont il s'est fait le médecin, afin de pouvoir mieux rendre compte de la nature du mal, de la marche qu'il suit dans son dé- veloppement, et par suite, des moyens qu'on peut employer pour le combattre. Notre savant confrère , cette fois encore , a fait un appel à ses collègues; il demande à la Société entomolo- gique de France de vouloir bien s'associer de nouveau à ses utiles travaux, et il la prie de nommer une commission pour ré- pondre aux questions qu'il lui soumet. Ces questions, vos commissaires, Messieurs, les ont ainsi résumées : Quelle est la nature de la Muscardine ? La Muscardine est-elle une maladie spéciale au ver à soie, at- taque-t-elle également les autres chenilles? La Muscardine existe-t-elle à l'état de nature, ou ne serait* elle que le résultat des éducations domestiques? Nous allons examiner successivement ces trois questions. De toutes les maladies auxquelles sont exposés les vers à soie dans les magnaneries, celle qui se produit le plus fréquemment et cause les plus grands ravages, est sans contredit, la maladie désignée dans le Midi sous le nom de Muscardine. Cette maladie est si désastreuse que dans l'espace de quelques heures elle fait SOCIÉTÉS SAVANTKS 295 périr des milliers de vers. Souvent une récolte sera perdue en- tièrement dans une magnanerie que la contagion aura atteinte. Nous n'avons pas, du reste , à nous étendre longuement sur la nature de la Muscardine , car cette question a déjà été traitée plusieurs fois. 11 existe sur cette matière d'excellents travaux , notamment un mémoire de M. Audouin sur la Muscardine, in- séré dans les annales de la Société séricicole, et plus ancienne- ment une brochure sur les mêmes sujets par Messieurs Turpin et Boisduval. La nature.de la Muscardine n'est donc plus un mystère. On sait aujourd'hui que la Muscardine , observée seulement chez les êtres non vertébrés, n'est autre chose qu'un petit champignon qui se développe spontanément dans le parenchyme graisseux et le tissu cellulaire de l'insecte. Le champignon croît et s'étend avec une rapidité telle qu'on ne pourrait presque suivre avec l'œil les progrès de cette végétation interne. La Muscardine est toujours mortelle, et comme elle est contagieuse et épidémique, on comprend combien sont grandes les pertes qu'elle occasionne, lorsqu'elle fait invasion dans une magnanerie. On a cru longtemps à tort que la Muscardine était une ma- ladie spéciale au ver à soie ; elle n'épargne pas davantage les au- tres chenilles, et si elle a été généralement moins observée chez ces dernières, c'est que l'éducation de celles-ci ne se faisant que pour l'amusement des entomologistes, a lieu sur une moins grande échelle ; mais, nous le répétons , la Muscardine existe chez les chenilles, et nous ne craindrons pas d'affirmer que cer- taines espèces de chenilles paraissent encore plus disposées que le ver à soie à cette maladie. Les chenilles de quelques Bombyx tels que neustria , cas- trensis , etc., et de la plupart des Chelonides, mais spéciale- ment de la Chelonia hebe, périssent fort souvent de la Muscar- dine dans les éducations que l'on fait de ces espèces. Les chenilles que nous venons de citer hivernent presque toutes, et ont, pour mieux se préserver du froid, le système graisseux fort développé, et l'épiderme couvert la plupart du temps de poils longs et abon- dants; mais des chenilles dont la peau est lisse et qui se rappro- chent davantage, par leur extérieur, du ver à soie, sont égale- ment atteintes assez fréquemment de la Muscardine; nous voulons parler des chenilles qui produisent des Hadenides, etc.» 296 revue zoologie. (Septembre 1847.) parmi lesquelles on peut citer celle de la Triphœna fimbria comme une des espèces qui sont le plus souvent victime des ef- fets de la Muscardine. Mais le cas de Muscardine que nous ayons le mieux observé jusqu'ici dans les éducations domestiques des chenilles, est celui qui nous a été fourni l'an dernier par la chenille de VHadena chenopodii; ayant ramassé une grande quantité de ces chenilles dans l'arrière-saison, et en ayant placé une soixantaine dans un pot assez étroit où l'air avait de la peine à se renouveler, n'ayant pas eu d'ailleurs toujours le soin de donner à nos chenilles une nourriture saine et abondante, ni de renouveler chaque jour la litière ainsi que nous n'eussions pas manqué de le faire pour une espèce plus précieuse , nous vîmes toutes nos chenilles qui, la veille, étaient bien portantes, périr en une même nuit par la Muscardine sans qu'il nous fût possible d'en sauver aucune. La Muscardine se développe assez tardivement chez les che- nilles , et c'est presque toujours après la dernière mue, peu de temps avant l'époque fixée pour la métamorphose , qu'elle les frappe et les tue. La Muscardine présente chez les chenilles un aspect différent selon les espèces : ainsi, chez les chenilles très- velues, cette maladie ne laisse pas extérieurement les mêmes traces que chez les chenilles lisses. Quelquefois aussi , mais très- rarement , la Muscardine affecte les formes les plus bizares, et donne lieu à des excroissances qui se développent sur la chenille sous l'apparence de végétation atteignant parfois jusqu'à six pouces de longueur. Nous avons pu, récemment encore, obser- ver un cas de cette nature chez des chenilles d'Hepialites de la Nouvelle-Zélande , présentées par M. Doué à la Société entomo- logique dans sa séance du 28 octobre 1846. Les formes différentes que la Muscardine affecte chez les che- nilles ne doit donc pas faire prendre pour autant de maladies ce qui n'est qu'une seule et même chose ; car nous pensons qu'il en est de la Muscardine comme de ces Œcidium et Erysiphe , petits champignons qui se développent sur les feuilles des végé- taux, varient à l'infini, et sont classés par les mycologues sous les noms à1 Erysiphe corgli, vitii, humuli, etc. , presqu'en autant d'espèces qu'il y a de variétés de feuilles, (andis que tous ces petits champignons ne sont probablement que des variétés de forme. SOCIÉTÉS SAVANTES. 297 Mais un caractère constant que nous avons toujours remarqué chez des insectes morts de la Muscardine, c'est qu'ils devenaient tellement secs et friables, qu'en les prenant par les deux extré- mités du corps et en leur imprimant une légère pression , il était facile de les briser en morceaux. L'intérieur du corps présentait alors un aspect poussiéreux , blanchâtre avec petites végétations offrant tous les symptômes d'un véritable état de moisissure. On ne saurait nier que la Muscardine n'ait pour cause prin- cipale les conséquences des éducations domestiques , mais il ne faut pas croire que cette maladie n'existe pas dans la nature. La Muscardine n'a point été importée en France avec Je ver à soie comme on l'a prétendu; elle n'est point non plus une maladie propre au climat chaud de nos départements méridionaux , et nous avons été plus d'une fois à même de l'observer dans nos courses entomologiques aux environs de Paris, chez des indi- vidus trouvés morts dans les champs. M. Guérin nous a parlé, Messieurs, de Muscardine inoculée par lui non-seulement chez des vers à soie, mais encore chez des Orthoptères et des Coléoptères. Nous pensons que tous les insectes en général sont susceptibles d'être atteints par la Mus- cardine. Nous l'avons vue fréquemment se développer chez des chrysalides de Lépidoptères , surtout lorsque nous en avions réuni un trop grand nombre dans un très-petit espace. Car, dans les éducations domestiques des chenilles, la cause qui pro- duit le plus fréquemment la Muscardine est la mauvaise qualité de l'air vital que vicient les émanations qui s'exalent sans cesse de la litière placée au fond des boîtes, lorsqu'un trop grand nombre d'individus sont réunis ensemble. Nous pensons que les insectes, une fois atteints de la Muscar- dine, ne peuvent plus être guéris; c'est donc à prévenir le retour de la Muscardine dans les magnaneries où elle a déjà porté ses ravages, que doivent tendre les essais de notre honorable collè- gue. 11 trouvera dans les mesures hygiéniques qu'il prescrira les remèdes les plus simples et les plus efficaces, et nous ne doutons pas que son zèle et ses efforts ne soient de nouveau couronnés par le succès. Séance du 28 juillet 1847. — On fait savoir à la Société la mort de trois de ses membres, MM. le professeur Gêné, Smith , de Rotterdam , et de Filliers. à98 revue zoologiqde. (Septembre 1847.) — M. Pierret annonce qu'il vient d'obtenir l'éclosion de deux magnifiques variétés mâles du Sphinx Dahlii , chez lesquelles les ailes sont d'un beau jaune serin, tandis que dans l'état nor- mal les supérieures sont d'un jaune verdâtre et les inférieures rouges. De cette variation M. Pierret tire des conclusions physio- logiques du plus haut intérêt, et qui seront rapportées dans le Bulletin de la Société. — Le même membre dit qu'il vient de retrouver à Lardy, le 17 juillet dernier, un individu de VAscalaphus longicornis, qui ainsi semble bien appartenir maintenant à la faune pari- sienne. — M. Leprieur montre à la Société plusieurs individus de VAracœus coffeœ et d'un Sylvanus probablement d'espèce nou- velle qu'il vient de trouver dans des grains de café , provenant de Cayenne. — M. Bellier de la Chavignerie dit qu'il vient de prendre, sur le boulevard des Italiens , un individu de la Cicindela germa- nica , et que, contrairement à ce qu'on dit généralement, il a trouvé cet insecte volant, — M. Doué donne communication d'une note de M. Gaudry , qui contient des détails intéressants sur une quantité innom- brable de Pucerons verts qui voltigeaient en troupes énormes dans Paris le dimanche 1 1 juillet dernier. Quelques détails à ce sujet seront insérés dans le Bulletin entomologique de la So- ciété. — M. Amyot donne lecture d'une notice de M. Macquart sur une nouvelle espèce de Gallinsectes. Cet insecte, dont M. Mac- quart donne avec soin la description ainsi que de nombreux dé- tails sur ses mœurs, a reçu le nom de Coccus salicis , et est ainsi caractérisé: Mas. Ruber , alis hyalinis, long. 0001. Femina. Brunneus, ovatus, depressus, long. 0002, et se trouve sur les jeunes branches du saule, du peuplier blanc et du frêne. En terminant cette lecture, M. Amyot fait observer que les femelles des Coccus semblent appartenir à Tordre des Hémi- ptères, tandis que les mâles paraissent, d'après leur organisation, devoir être rapportés à celui des Diptères. Séance du 1 1 août 1847. — M. L. Buquet donne communica- tion d'une note de M. Macquart, dans laquelle cet entomolo- giste complète, d'après M. Forster, sa notice sur Meigen, insérée SOCIÉTÉS SAVANTES. 299 dans le deuxième numéro des Annales de la Société entomolo- gique de France pour 1847. — M. //. Lucas fait connaître une nouvelle variété de YEpeira diadema qui a été trouvée dernièrement à Bondy par M. Rouzet, et qui est remarquable par la couleur rougeâtre de son cépha- lothorax et de ses pattes, et surtout par la disposition particu- lière des taches que présente son abdomen. — M. Pierret rectifie un fait qu'il avait avancé il y a un an en- viron : cet entomologiste , d'après des observations faites en Sologne, avait dit que la présence du Satyrus œdippus excluait celle de Vhyperanthus ; il paraîtrait que ce fait n'était pas exact, car M. Lagrell a trouvé ces deux Satyrus dans les mêmes lieux aux environs de Bordeaux. — M. L. Buquet fait passer sous les yeux de la Société plu- sieurs Coléoptères fort remarquables et qui proviennent du Sé- négal. On remarque surtout : 1° un individu devant former le type d'un nouveau genre de Garabiques ; 2° deux individus , mâle et femelle , d'une nouvelle espèce de Tetralobus, qui se rapproche un peu du T. flabellicornis , etc. — M. Doué montre à la Société un individu d'une espèce de Coléoptères , provenant d'Algérie , se rapportant au genre Scaurus, et qui est probablement nouvelle. — Sur la demande de l'auteur et pour aider à l'impression du deuxième volume de l'ouvrage de M. Lacordaire , intitulé : Monographie des Coléoptères subpentamères de la famille des Phytophages (Angromelines Dejean) , la Société décide qu'elle souscrira à un certain nombre d'exemplaires de cette publica- tion. La Société recevra dix exemplaires du premier volume et vingt du deuxième, et sur la proposition de son trésorier, M. Lucien Buquet (35, rue Dauphine) , elle décide que chacun de ses volumes sera livré aux membres de l'association au prix réduit de 10 fr., au lieu de 12 fr., prix de la librairie. Séance du 25 août 1847. — M. H. Lucas montre à la Société quelques œufs d'un Lépidoptère diurne bien connu , le Satyrus briseis , qui cependant n'étaient pas encore décrits et qui pré- sentent des particularités remarquables. Examinés à un fort grossissement , on voit que ces œufs sont d'un blanc de lait , qu'ils sont fortement cannelés , que les saillies longitudinales formées par ces cannelures sont très-saillantes et que celles-ci sont 300 revue zoologique. (Septembre 1847.) très-finement striées transversalement; à leurs extrémités, ces œufs sont comme tronqués, finement tubercules, et ces tuber- cules assez saillants sont peu rapprochés ; enfin, par leur forme , ces œufs ressemblent tout à fait à un petit baril. — Le même membre parle d'un individu du Criocephalus rusticus qui a été rencontré dans les premiers jours du mois d'août, par M. E. Robert, sous des écorces de pins, dans la forêt de Fontainebleau. Ce fait est curieux, car le Coléoptère qu'il signale n'avait encore été pris que dans les montagnes du Lyon- nais , dans les environs de Mont-de-Marsan et en Algérie. — M. Leprieur met sous les yeux de la Société deux Diptères recueillis à Bauray, près de Lardy, sur une tige de X Arundo phragmiies. Le corps ramassé de ces deux Diptères , dont l'es- pèce paraît être rare , présente un faciès assez étrange. — M. Reiche communique une note de M. Macquart, qui avait été chargé par son département de faire un rapport sur les insectes nuisibles à la betterave. M. Macquart , après un examen attentif de ce végétal , y a reconnu la présence d'une larve qu'il a envoyée à M. L. Buquet, qui s'est empressé à son tour de la transmettre au président de la Société. M. Reiche, après avoir étudié cette larve, croit être en mesure d'affirmer qu'elle appartient à un Coléoptère de la famille des Élatéri- des et probablement à YElater segetis. — M. Pierret annonce qu'il vient de prendre à Lardy, vers le milieu du mois de juillet dernier , deux individus de la variété leucomelas de VArge galatea. Cette variété était regardée, jus- qu'à présent, comme propre aux Alpes, à la Hongrie et à cer- taines parties élevées du centre de l'Allemagne. Séance du 8 septembre 1847. — M. H. Lucas annonce à la Société que le curieux Diptère qui lui a été montré à sa dernière séance, par M. Leprieur, est VOgeodes gibbosus Meigen, espèce qui ne se trouve que rarement même en Allemagne , et qui n'avait pas été encore signalée auprès de Paris. — Il est donné communication d'une lettre de M. Alexandre Lefebvre relative à des dégâts produits sur un chêne, aux envi- rons de Hannequeville-sur-Mer (Calvados), par des larves, nymphes et insectes parfaits du Scolytus pygmœus. — M. Pierret lit une note de M. Abicot, de Gien, sur la chenille de la Zygœna balearica, qui se nourrirait des feuilles gptilÉTÉS SAVANTES. 301 de VEryngium maritimum et se trouverait dans le département du Loiret. Une bonne description de cette chenille , très-peu connue encore, termine ce travail. Séance du 22 septembre 1847. — M. H. Lucas montre à la Société une Forficésile qu'il a rencontrée à Paris, mais qui n'est probablement pas indigène. Cet insecte a été trouvé au Jardin des Plantes , caché sous quelques plâtras à la base d'un mur assez humide, et notre collègue attribue sa découverte à l'arri- vée de caisses provenant de l'Amérique du Nord. M. H. Lucas a cherché à rapporter cette Forficésile aux espèces décrites par les auteurs, mais il n'a trouvé aucune description qui puisse lui appartenir ; aussi la regarde-t-il comme nouvelle et en donne- t-il la diagnose suivante : Forficesila annulipes. — T. atra, antennarum primo arti- culo rufescente duobus ante penultimis testaceis ; capite pos- tice transversim unisulcato , prothorace , mesothorace, meta- thorace testaceo marginatis, hoc longitudinaliter unisulcato ; abdomine subtillime punctulato, segmentis ad basim ferru- gineo sublimbatis; ebetis validis, subcurvatis intra sensiter denticulatis ; pedibus flavo-testaceis,femoribûs tibiisque fusco- annulatis (Long. 17 mill., lat. 3 mill. 1/2). — M. A. Pierret communique une anomalie singulière qu'il a observée dans un Himera parmaria, lépidoptère qui lui a été envoyé de Gien, par M. Abicot. Cette anomalie réside dans les antennes, dont l'une est insérée en dessus de l'œil gauche , tandis que l'autre est attachée au dessous du même œil. — M. Brisout de Barneville présente des observations rela- tives à un Acridium smilaceum femelle qu'il a trouvé à Saint- Germain. (Voir le présent numéro de la Bévue zoologique). — Il est donné lecture d'une note de M. Schembri de Malte, contenant la description d'une nouvelle espèce de Leucopisy que l'auteur nomme L. Costœ, et qu'il dit se trouver rarement à Malte dans les mois de juin et juillet, et bourdonner sur les pieds des Thyms. — Le secrétaire communique des notes entomologiques de M- A. Costa relatives aux sujets suivants : 1° Remarques sur les caractères génériques des Aradus et énumération des espèces qui se rencontrent dans le royaume 302 revue zoologique. (Septembre 1847.] de Naples (Aradus betulœ Linn., A. corticalis Linn., A. de pressus Fabr. et A. dissimilis A. Costa, sp. nov.); 2° Observations sur diverses espèces de Bruchus et en parti- culier sur le Bruchus scutellaris Fabr. que l'on croyait pro- pre au Brésil, au Mexique, au cap de Bonne-Espérance, etc., et qui vient d'être pris également en Italie , et sur le Bruchus longiserratus A. Costa, espèce nouvelle, trouvée dans les mon- tagnes qui avoisinent l'Etna ; 3° Détails sur quelques espèces de Microlépidoptères indi- quées par M. Guenéedans son catalogue inséré en 1845 dans les Annales de la Société; 4° Remarques critiques sur le travail de M. Amyotsurles Rhynchotes de France, principalement sur la synonymie de diverses espèces de Podops , l'auteur regardant son P. siculus comme parfaitement distinct du P. longipes Fabr., ce que n'a pas fait M. Amyot ; 5° Anatomie des parties de la bouche chez les Cigales, la Cicada orni prise pour type ; 6° Description de la larve et de la nymphe du Centrotus genistœ , etc ; 7° Anomalie observée dans un Blaps fatidica et présentant quelque ressemblance avec celle indiquée par M. E. Mocquerys dans un Geotrupes sylvaticus ; 8° Sur l'habitat de VAst omella Vessetii, que Fauteur a dé- couverte récemment aux environs de Naples, et détails sur cette espèce. — Il est donné lecture d'une notice de M. Achille Guenée sur la vie et les travaux scientifiques de de Vïlliers. E. Desmarest. III. MÉLANGES ET NOUVELLES. Notre honorable confrère , M. Lesson , nous adresse la rectifi- cation suivante que nous nous empressons de publier. 4 Je lis attentivement la Bévue Zoologique, et avec un vif in- rêt les travaux consciencieux et remarquables de M. le baron de Lafresnaye. Dans le n° 8 , p. 246 , ce savant a inséré un bon tra- vail sur la réunion peu naturelle des Huppes et des Prome- rops, etc. M. de Lafresnaye me fait l'honneur de citer mes re- MÉLANGES ET NOUVELLES. 303 cherches ornithoïogiques , et je l'en remercie sincèrement. Je le prie donc de ne voir dans la rectification que j'adresse à la Bévue Zoologique que la preuve de l'estime que je porte à tout ce qui sort de sa plume , et le cas que j'en fais. » Écrivant en province et à Paris , toujours au milieu des préoc- cupations du service, il m'a fallu souvent rectifier mes idées. En publiant, en 1835, ma monographie des oiseaux de Paradis et des Épimaques , j'ai dès lors séparé formellement les Épima- ques et les Huppes en deux familles ; j'ai dit , p. 23 du Synopsis : « Les Épimaques forment une famille naturelle qui s'éloigne » surtout de la famille des Huppes, autant par la conformation » du bec que par les mœurs et par les formes corporelles. » Plus loin, p. 24, on lit : « Les Épimaques constituent une petite » tribu naturelle et bien distincte des Huppes et surtout des Pro- » merops, avec lesquels on les avait jusqu'à ce jour abusivement » confondus. » » Ces phrases précises ont sans nul doute été inconnues à M. de Lafresnaye , ainsi que le livre où elles sont consignées, livre tombé malheureusement pour moi dans la spéculation mercan- tile et dont les planches ont été défigurées par un ignoble colo- riage. P. Lesson. » Rochefort, 17 septembre 1847. Iconographie des vertébrés de France, ou description des animaux vertébrés qui vivent en France à l'état sauvage, soit constamment, soit passagèrement; publié par M. Edmond Fairmaire ; figures dessinées et coloriées par M. C. de La- motte. Sous ce titre , un jeune et savant naturaliste se propose de publier bientôt un ouvrage éminemment national qui manquait à la France ; il compte faire connaître successivement tous les animaux qui ont vécu jadis et ceux qui se trouvent aujourd'hui dans notre patrie : l'histoire naturelle des oiseaux sera la pre- mière partie qui paraîtra. Le texte, dans le format in-8, sera rédigé en français et en latin : les planches seront dans le format grand in-4. L'ouvrage paraîtra par livraison de six planches et d'environ une feuille de 3 fait uni et entier. Près de cette cloison, cette marge se confond avec le muscle rétracteur des siphons dont Fa forme est conique. Ce muscle, qui est charnu et opaque, est soudé immédiatement avec le pli du manteau. A ce pli adhèrent deux siphons coniques,, très-courts (longs de 4 mill. dans leur état de contraction) , an- nulés concentriquement , adhérents entre eux jusque près de leur sommet où leur extrémité est séparée par une échancrure profonde d'un demi-millim. Une dépression assez marquée et longitudinale dessine parfaitement le diamètre de chacun. L'in- férieur ou branchial est d'un tiers plus gros et plus fortement annulé ; tous les deux ont leur extrémité noirâtre et crénelée à Heur orifice externe. L'orifice interne dé chacun était grand et TRAVAUX INÉDITS. 3\ 1 bordé supérieurement d'un rebord membraneux et transversal. Dans leur contraction ces siphons se logent entre les deux lobes postérieurs et libres du manteau, dont les bords sont , comme nous l'avons dit plus haut, tout à fait unis. Bouche exiguë et très-difficile à voir. Elle est entourée par quatre palpes labiales triangulaires, plus longues que larges (ayant A mill. d'étendue) , finement striées en travers à bords entiers. Quatre branchies disposées par paires sur chaque côté du corps, inégales entre elles, d'une consistance un peu plus épaisse que celle des Tellines, régulièrement striées en travers et à bords entiers. La supérieure ou plus antérieure régulièrement ovale, aiguë à sa base, auriculée légèrement à la marge antéro- supérieure et exactement divisée en deux parties égales par un sillon longitudinal ; elle ressemble, comme on voit, à une feuille d'arbre non dentée. V inférieure ou postérieure oblongue, pointue à sa base, plus allongée et plus étroite (imitant la moi- tié postérieure de l'autre), est soudée, par la marge antérieure , avec le centre de la page interne de la branchie supérieure. Ces deux branchies prennent naissance sur cette partie du corps correspondant au-dessous du ligament et s'étendent vers Fori- fice interne du siphon branchial. Abdomen globuleux, très-volumineux, terminé inférieure- ment par un pied transversal très-étroit , extensible latérale- ment, finement strié dans sa hauteur (haut de 2 mill. en arrière, de 3 en avant, étendu de 15), pointu et saillant de 2 mill. en arrière, obtus et prolongé de 3 1/2 mill. en avant. Antérieure- ment le pied est séparé de l'abdomen, sur lequel sa partie supé- rieure remonte de quelques mill. en forme de carène étroite, par une profonde échancrure. Sa marge inférieure est tran- chante, marquée de sinuosités irrégulières, et montre en outre , sous la loupe, des crénelures nombreuses et obsolètes qui sont sans doute des indices de son extensibilité , comme les quelques rides transversales de ces deux faces semblent également an- noncer qu'il peut s'étendre de haut en bas et prendre à l'état vivant la forme semilunaire observée par Poli sur l'animal de la Cytherea exoleta, Lamk. Les caractères remarquables de cette espèce dont l'animal est conforme à celui des Arthemis par la forme de son pied, l'état 342 hëvue zoo logique. (Octobre 1847.) de son siphon et la figure de son muscle rétracteur parfaitement traduite dans les valves de son tèt, nous voyons qu'on peut éta- blir, dès à présent , trois sections dans ce genre. Nous les carac- tériserons de la manière suivante : lre section (Cytéréides) : Coq. lenticulaire, ayant quatre dents à la charnière : Ex.: Xrthemis exoleta (Cytherea exoleta Lamk.), Arth. Lupinus (Gyth. Lincta, Lamk. ( — Junior). Cyth. lunaris Larmk.). 2e section ( Vénéréides) : Coq. orbiculaire , ayant trois dents à la charnière. Ex. : Arthemis reticulata, Recl. (Lucina reticulata, Lamk.), Arth. undata (Lucina undata , Lamk., Venus undata, Pennant). 3« section (Vénérupéides) : Coq. subglobuleuse , transverse, ayant trois dents à la charnière. Ex.: Arthemis Poliana, Récluz. 7. Pholas subtruncata , Sowerby, Proceedings, 1844, p. 69. Testa ovato-oblonga, antice scabra, postice rotundato subtrun- cata, laevigata ; margine antico ventrali hiatu maximo ; valvula accessoria solitaria, antica, lanceolata, antice acuminata. Cette espèce ressemble beaucoup à la Pholas parva de Mon- tagu. Comme cette dernière, le bord dorsal antérieur est réfléchi en dehors et simple, avec un tubercule calleux près des som- mets et une dent linéaire aplatie à la charnière. Hab. à l'île Plata, dans la Colombie occidentale (Cuming). Ayant reçu cette espèce pourvue de son Mollusque, de la gé- nérosité de M. Petit delà Saussaie, nous pouvons donner les ca- ractères de son habitant. Animal subcylindrique, d'un blanc jaunâtre, avec des nuages violâtres sur le dos, recouvert d'un manteau très-mince, en forme de sac fermé dans tout son contour inférieur par la suture des bords calleux de son manteau, mais pourvu au coté antérieur d'une petite ouverture ovale-arrondie , transversale et à bord très-calleux, pour le passage d'un pied très-court, tronqué et plat à sa base, dont le plan est ovale arrondi, et anguleux à ses deux extrémités antérieure et postérieure. Cette portion du pied est séparée par un léger sillon transversal d'une autre por- tion postérieure oblongue, triangulaire, graduellement atténuée en pointe en arrière, à dos aigu et sinueux dans son trajet, à marge inférieure tout à fait plate et à côtés bordés par une marge mince et très-courte. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 343 Ce pied est fort singulier et n'a encore été signalé par aucun auteur. L'espace compris entre la partie antérieure et la pos- térieure semble appartenir à l'abdomen, mais comme elle est plate quoique sans rebord, elle doit faire partie du pied. Ce manteau se termine, en arrière, en un tube brun noirâtre, très- coriace, conique, ridé concentriquement, aussi long que la co- quille, mais qui doit être très-extensible pendant la vie de l'animal. Ce tube est formé de deux siphons réunis dans tout leur trajet, mais dont on voit le point de suture, par un sillon longitudinal placé en dehors; orifices petits, entourés de cirrhes brunâtres. Ce tube est retenu par deux muscles rétrac- teurs latéraux, demi-ronds, striés transversalement, réunis, par leur pointe supérieure, avec un autre muscle triangulaire al- longé et tronqué en arrière. Celui-ci correspond à l'ouverture dorsale su péro- postérieure de la coquille qui est toujours formée par l'épiderme de la coquille. Bouche grande, transversale, bordée par quatre palpes la- biales inégales, grandes, jaunes : les supérieures en triangle allongé et un peu plus courtes que les inférieures. Celles-ci sont oblongues et légèrement courbées en faux. Ces palpes sont finement striées en travers et crénelées à leur marge antérieure. Elles sont soudées dans leur moitié supéro-antérieure avec une membrane très-mince qui en est une dépendance. Deux paires de branchies sur chaque côté du corps, très- longues, un peu inégales , striées transversalement à leur lon- gueur et à bords unis ; l'inférieure un peu plus large en avant et d'un diamètre égal en arrière où elle est réunie à l'autre et où leurs extrémités se prolongent jusque dans le tube branchial. Un muscle allongé , atténué graduellement , en pointe en avant, tronqué et subauriculé en arrière, est recouvert d'une pièce accessoire de même forme , occupant l'espace compris entre les crochets et les bords antérieurs de la coquille. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. The Gênera of diurnal Lepidoptera, etc. — Gênera des Lépi- doptères diurnes, comprenant leurs caractères génériques, une notice sur les habitudes et les transformations et un catalogue 344 RBfUE zoologiqoï;» {Octobre 1847.) de chaque genre; par M. Edw. Doubleday, attaché au cabine* zoologique du Musée Britannique , et illustré par des plan- ches coloriées de M. W. C. Hewitson , auteur du Britisk Ooiogy, etc. (In-folio , Londres , Brown , Green- et Longman , libr. Prix : 5 schell. par livraison.) Cet ouvrage est sans contredit un des plus beaux livres d'en- tomologie que nous connaissions, et il nous semble devoir aussï être l'un des plus utiles pour les personnes qui s'occupent de l'étude des Lépidoptères. Le texte, écrit par un savant du plus haut mérite, qui a fait une étude approfondie de l'Entomologie en général , et plus spécialement de ce bel ordre des Lépidop- tères, répond complètement à ce qu'on était en droit d'attendre de son auteur. Les caractères des genres sont exposés avec clarté et méthode ; les observations qui les suivent sont complètes et mentionnent tout ce qui est connu jusqu'à ce jour sur les mœurs des espèces du genre en question, sur leurs métamorphoses, etc. On trouve toujours, au-dessous du nom du genre, Ta citation de Fauteur qui Fa créé le premier, et, comme nous en avons intro- duit l'usage dans notre Species des Articulés , la date de cette publication. Il y a ensuite les diverses citations d'auteurs qui ont donné d'autres noms à ces mêmes genres , avec la date de leur» ouvrages; en sorte que le lecteur voit de suite que le nom adopté est le plus ancien,, est le seul qui doive rester au groupe, si l'on suit les lois immuables de l'équité en histoire naturelle. A la suite des caractères génériques et des observations dont nous venons de parler, on trouve un excellent catalogue syno- nymique de toutes les espèces connues jusqu'à ce jour de cha- cun des genres publiés. Là aussi M. Doubleday a encore adopté notre méthode du Species des Articulés ; il a mis à la suite de chaque citation d'auteur la date de la publication de l'ouvrage, pour justifier la priorité du nom spécifique qu'il adopte. Ces catalogues raisonnes de chaque genre , cette synonymie bien établie , faite en présence de riches bibliothèques , par un savant quia constamment la nature sous les yeux, se distinguent complètement de ces catalogues, ou mieux de ces listes de noms d'insectes , destinées aux amateurs pour les aider à ranger leur collection et pour qu'ils puissent pointer en marge les espèces qu'ils possèdent. Les catalogues de M. Doubleday peuvent être ANALYSES bOUVIUGES NOUVEAUX. 345 considérés comme des monographies auxquelles il ne manque plus qu'un travail presque mécanique, la description des espèces. Tout le travail difficile est fait , car les véritables entomologistes savent que ces recherches, ce travail pénible qui exige des con- naissances profondes, un coup d'oeil juste et une grande habi- tude d'appréciation des écrits de nos devanciers, de leur carac- tère et de leurs habitudes d'exactitude, est tout dans une mo- nographie. Les planches contiennent la figure d'une ou plusieurs espèces de chaque genre. Dans les genres nombreux , dont les espèces peuvent être groupées en petites divisions, suivant certaines formes secondaires, les auteurs ont eu soin de représenter quel- ques types de ces divisions. Ainsi , le genre Papilio proprement dit occupe trois planches et se trouve représenté par dix magni- fiques espèces nouvelles ou peu connues. Encore ici les auteurs ont pensé qu'il valait mieux donner la figure d'une espèce nou- velle que de représenter pour la centième fois quelque Papilio Machaon ou Podalirius, ou quelque autre espèce aussi vulgaire et anciennement connue, et en cela ils ont encore suivi l'exemple que nous avons introduit dans notre Iconographie du règne animal, qui se distinguera toujours ainsi des contrefaçons ou imitations qui en ont été faites, et dans lesquelles on s'est appli- qué, au contraire, à figurer, souvent avec un luxe ruineux , les choses les plus vulgaires, sous prétexte qu'elles constituent les types des genres , c'est-à-dire que ce sont les espèces mêmes d'après lesquelles les auteurs ont fondé leurs groupes. A la vé- rité, en procédant ainsi, on s'affranchit d'un travail scientifique souvent très-difficile , celui de vérifier si les espèces nouvelles que l'on veut figurer ont bien tous les caractères du genre, sont identiques dans leur organisation avec celles qui ont servi à ces auteurs ; mais aussi on emploie des planches à représenter des choses tellement connues , tellement vulgaires , que leur nom seul équivaut, dans tous les idiomes, à la plus minutieuse défi- nition, à la meilleure figure. Comme on le voit, tout dans le bel ouvrage de M. Doubleday a été fait judicieusement , dans un but utile , pour le véritable avancement de la science. Disons aussi que le savant entomolo- giste est dignement secondé par son collaborateur M. Hewitson, qui exécute les figures avec un rare talent et une grande exac- 346 revue zoologique. {Octobre 1847.) titude. En parcourant les planches de ce beau livre , on croirait ouvrir les boîtes d'un© riche collection générique , on a vérita- blement la nature sous les yeux. Quoique M. Doubleday ait donné avec beaucoup de soin, dans son texte, les caractères anatomiques et essentiels de ses genres, et qu'il ait aussi fait connaître la forme des Chenilles, les chrysa- lides, ainsi que leur manière de vivre, nous regrettons qu'il n'ait pas cru devoir figurer ces caractères et ces Chenilles et chrysa- lides. Il eût pu donner ces figures sans augmenter le nombre de ses planches ; il aurait été facile de les introduire parmi les beaux dessins dont elles sont composées, et cela n'eût pas nui à leur efTet. Dans un prochain article , nous ferons connaître le contenu des neuf livraisons qui ont déjà été publiées depuis le mois de novembre 1*846 , date du commencement de cet ouvrage. Nous terminerons aujourd'hui en disant que son exécution matérielle ne le cède en rien à son exécution scientifique et artistique, et qu'elle fait le plus grand honneur aux éditeurs. G. M. III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 4 octobre 1847. — M. Guérin-Méneville , qui avait •été chargé par M. le ministre de l'agriculture et du commerce d'une mission ayant pour objet principal l'étude des maladies des oliviers et des vers à soie, annonce avoir recueilli sur ces deux questions beaucoup d'observations qu'il se propose de sou- mettre prochainement au jugement de l'Académie des sciences. « En attendant que la rédaction en soit terminée, dit M. Gué- rin-Méneville, je désire lui présenter vivants les deux insectes les plus nuisibles à la récolte d'olives dans le midi de la France et de l'Italie, pour qu'il soit bien constaté que ces deux espèces désastreuses existent cette année , quand tous les agriculteurs attendent une abondante récolte, quand ils disent que les olives n'ont pas le ver, quand personne n'en voit. Sur moins de cent olives vertes que j'ai rapportées du midi, il m'est déjà éclos deux mouches [Dacus oleœ) dont les larves dévorent le parenchyme des olives, et cinq à six papillons (Tinea oleella), dont la che- nille vit dans le noyau de ces mêmes olives et les fait tomber SOCIÉTÉS SAVANTES. 347 avant leur maturité en en sortant pour aller se métamorphoser en terre. » Séance du 18 octobre. — M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire lit un travail très-intéressant ayant pour titre : Sur quelques essais d'acclimatation et de domestication faits à ta ménagerie du muséum d'histoire naturelle. La première partie de ce mémoire offre des considérations gé- nérales que l'auteur résume ainsi : « L'histoire des travaux par les modernes se résume doue ainsi : au xvie siècle, impor- tation d'espèces utiles; au xvme, importation d'espèces d'orne- ment : l'une œuvre des Espagnols; celle-ci due surtout aux An- glais ; puis cessation presque complète , au moment même où, par le perfectionnement de la navigation, par la multiplicité des communications internationales, par rétablissement des co- lonies européennes dans toutes les parties du globe, les richesses naturelles du monde entier se trouvent mises à notre libre dis- position. » Le savant zoologiste se demande ensuite si nous en serions arrivés à ce point que tout ce qui est réellement utile se trouvât déjà réalisé. Les générations qui nous ont précédés ne nous auraient-elles laissé qu'à jouir des résultats de leurs efforts, sans que nous dussions y ajouter à notre tour au profit des généra- tions qui nous suivront ? Il n'admet pas cette supposition et pense avec Buffon, Daubenton, Fr. Cuvier et beaucoup d'autres, qu'il existe encore de nombreuses espèces dont la domestication offrirait d'incontestables avantages. Il montre que sur trente- cinq espèces de vertébrés réduits en Europe à l'état domestique, c'est-à-dire dont nous possédons une ou plusieurs races, trente et une sont originaires des contrées suivantes de l'ancien conti- nent, savoir : Asie centrale, Europe, Afrique septentrionale. Il ne reste que quatre espèces pour toutes les autres régions , ce qui prouve qu'on n'a rien fait pour conquérir une foule d'ani- maux qui sont particuliers à l'Afrique méridionale et centrale aux deux Amériques, à l'Australie et à la Polynésie. M. Geoffroy pense qu'on peut affirmer, sans être taxé de trop de témérité, que les régions habitées par le Lama, la \igogne, le Tapir, les Hoccos, les Kanguroo, le Phascolome et les Casoars, nous réservent dans l'avenir de riches présents. Moins on a fait depuis trois siècles, plus nous avons à faire. Un hémisphère 348 iiEVDE zoologiqde. {Octobre 1847.) entier reste inexploité, et l'ancien continent lui-même est loin d'avoir donné tout ce qu'il peut donner. Persuadé qu'il rendrait un grand service au pays, s'il pouvait le doter de quelques es- pèces nouvelles, ce savant a poursuivi assidûment depuis dix ans à la ménagerie du muséum, et avec le concours de M. Florent- Prévost, des essais quelquefois heureux, mais qui ne peuvent que montrer ce qu'il y aurait à faire si le gouvernement voulait aider les hommes pleins de zèle qui se livrent à ces travaux de première utilité pour les populations. A notre sens, des dépenses faites dans ce but seraient plus opportunes à notre époque, dans un temps où la population prend un accroissement toujours plus considérable, que des explorations dans les pays étran- gers , que l'acquisition d'antiquités , fort intéretsantes il est vrai pour l'archéologie, pour l'histoire des siècles passés , mais qui n'augmenteront pas le bien-être des populations. Ces dé- penses considérables, faites dans un but de curiosité fort hono- rable, ne devraient pas empêcher les recherches qui tendent à un but plus immédiatement utile à Phumanité; et si l'on devait opter entre deux dépenses, si on ne pouvait les faire simultané- ment, on devrait toujours donner la préférence à celle qui tend à doter notre pays de végétaux ou d'animaux utiles, ou à aug- menter la production de ceux que nous possédons et qui suffi- sent à peine à l'existence des populations. M. De Nordmann adresse une Notice sur la découverte de gîtes riches en ossements fossiles dans la Russie méridio- nale. Les savants qui se sont occupés de la géologie et de la paléon- tologie de la Russie, dit ce naturaliste, n'ignorent pas que jus- qu'à présent on n'a pas découvert, dans ce grand empire , de localités riches en ossements fossiles, telles que les cavernes à ossements ou les brèches osseuses. Les cavernes d'ossements de la Sibérie et de l'Oural n'ont pas encore été suffisamment exa- minées sous ce rapport. C'est pourquoi je m'empresse de com- muniquer à l'Académie que, dans l'été de 1846, j'ai eu le bon- heur de découvrir dans la Russie méridionale, quelques lieux très-riches en ossements fossiles, dont les fouilles, à peine com- mencées, ont déjà produit d'abondants résultats. La totalité des ossements fossiles que j'ai retirés jusqu'à ce jour s'élève déjà à plus de 5,600. 114 mâchoires, 2,230 dents SOCIÉTÉS SAVANTES. 349 détachées qu'on peut rapporter plus de 160 individus et à vingt-sept espèces diverses. Suivent les citations détaillées des lieux où ces ossements ont été découverts. Séance du 25 octobre. — M. Joly adresse une note en son nom et au nom de M. Leymerie, sur les Nummulites si abon- dantes dans les terrains fossilifères du bassin sus-pyrénéen. Ils ont cherché à déchiffrer l'origine de ces corps. Tous les natura- listes sont aujourd'hui d'accord pour les considérer comme une espèce de test analogue aux coquilles, mais ils sont loin de s'en- tendre lorsqu'il s'agit de déterminer la forme et l'organisation de l'animal des Nummulites ou de fixer la place qu'il occupe par rapport à ces coquilles pour ainsi dire paradoxales. Après avoir vainement coupé, brisé, scié, usé à la meule et examiné à la loupe et au microscope une foule de Nummulites aussi dures que le silex ou le calcaire le plus compacte , nous avons eu, di- sent les auteurs, le bonheur d'en trouver un certain nombre dont nous avons pu enlever un à un les tours de spire au moyen d'une espèce de clivage, et celles-ci nous ont amenés à conclure ceci : 1° Les Nummulites étaient des coquilles extérieures, multi- spirées, à tours de spire enveloppant, polythalames. 2° Ces coquilles avaient leurs parois criblés de trous analogues à ceux qu'on observe sur le test des Rotalies et des Nonionines. 3° C'est par ces trous que sortaient les nombreux tentacules ou pseudopodes (organes de préhension et de locomotion) dont l'animal était pourvu. 4° Les cloisons des loges laissaient entre elles et le dernier tour de spire précédemment formé une ouverture (en arcade ou triangulaire), au moyen de laquelle les loges communiquaient toutes ensemble. 5° Toutes ces loges étaient occupées à la fois par le corps mulli- segmenté de l'animal. 6° Les divers segments étaient unis entre eux par un tube ou siphon qui remplissait en même temps l'office de canal digestif. 7° Cet animal s'accroissait en produisant de nouveaux seg- ments qui venaient s'ajouter dans un même plan à ceux qui existaient déjà. Ces segments étaient bientôt enveloppés par la matière calcaire qu'ils sécrétaient à l'instar du manteau des Mollusques. 350 rrvoe zoologiqok. {Octobre 1817.) 8° L'habitant des Num nullités n'était ni un polype propre- ment dit, ni une Méduse, ni un Annélide, ni un Mollusque cé- phalopode, mais bien un de ces êtres si longtemps méconnus pour lesquels M. d'Orbigny a créé le nom de foraminifères (Bryozoaires, Ehrenberg). M. d'Orbigny avait déjà classé les Nummulites parmi les fora- minifères ; mais MM. Joly et Leymerie font remarquer qu'il pa- raît n'avoir connu ni les perforations du test ni les ouvertures des cloisons ; une heureuse analogie l'avait seule conduit à adopter cette classification que leurs observations personnelles confirment pleinement. M. Pouchet adresse un Mémoire sur ranatomie et la phy- siologie de l'appareil digestif du cousin (Culex pipiens). Ce travail est renvoyé à l'examen d'une commission dont nous fe- rons connaître le rapport. MM. Guérin-Méneville et Eug. Robert déposent un paquet cacheté qu'ils avaient adressé à l'Académie en juillet 1847, et qui a été refusé par les bureaux parce qu'il n'avait pas été affranchi. Ce paquet contient l'indication d'un procédé de désinfection des magnaneries envahies par la muscardine. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. Réponse de M. de Lafresnaye à la notice de M. le Dr Hartlaub, de l'avant-dernier numéro de cette Revue. Dans le n° 8, p. 271, de cette Revue (1847), M. le Dr Hartlaub ayant indiqué plusieurs rectifications nominales à faire à des es- pèces nommées depuis peu par nous , et entre autres à notre Piaya cinnamomeiventris , qui selon ce savant est le Cuculus pluvialis des auteurs , et en dernier lieu le Piaya pluvialis de M. Gosse (Birds of Jamaïca) , pour n'être point taxé de légèreté dans nos nominations et descriptions par nos lecteurs, nous ré- péterons ici ce que nous avons déjà dit, qu'après avoir consulté les deux premiers descripteurs des oiseaux de la Jamaïque , Sloane et Browne , qui ont donné le même nom de Rain-bird et Old-man à deux Coucous qu'ils ne considéraient que comme variétés l'un de l'autre , ne différant entre eux que par la lon- gueur du bec, et ne trouvant qu'aucune de leurs deux descrip- tions ne pouvait s'appliquer avec quelque exactitude à notre oi- MÉLANGES FT NOUVELLES. 351 seau, nous n'avions pas hésité à le regarder comme nouveau , nous basant surtout sur ce que Vieillot, qui avait habité quelque loups aux Antilles , disait dans tous ses ouvrages que les deux prétendues espèces de Coucou, le Cucuîus pluvialis et le Cucu- lus velula, regardées comme telles par tous les auteurs, et sur lesquelles il fondait son genre Saurothera , n'en constituaient cependant qu'une seule , mais dont les légères différences dans la coloration du mâle et de la femelle avaient causé cette mé- prise des auteurs. Aujourd'hui que M. Gosse , dans une faune ornithologique de la Jamaïque, où il a habité quelque temps, dé- crit sous le nom de Piaya pluvialis notre Piaya cinnamomei- ventris, le regardant comme identique avec le Cuculus pluvia* lis des auteurs, nous croyons devoir nous ranger de l'avis de cet auteur , pensant que son séjour à la Jamaïque a dû le mettre à même de vérifier et de constater cette identité. Nous observerons seulement qu'ayant publié notre article sur Quelques oiseaux de la Jamaïque, dans la Revue Zoologique en septembre 1846, p. 320, nous ne pouvions avoir connaissance de l'ouvrage de M. Gosse, qui n'a paru qu'en mars 1847. Nous en rapportant donc aujourd'hui aux observations faites sur les lieux par M. Gosse, nous renonçons à notre nom de Piaya cinnamo- meiventris, et adoptons le sien de Piaya pluvialis. Nous recon- naissons également que notre Pachyrhynchus alerrimus est le même que Tityra leuconota de G. R. Gray, mais figuré dans son Gen.ofbirds seulement trois mois avant notre publication, époque où nous n'avions pas encore reçu de Londres la livraison qui le renfermait. Quant à notre Columbigallina versicolor (Geophaps versico- lor , 0. Desmurs, Icon. omit, pi. 47), décrite par M. Gosse dans son ouvrage sous le nom de Geotrygon sylvatica , nous récla- mons à juste titre l'adoption de notre nom comme antérieur de six mois à celui de M. Gosse, et nous sommes étonné que M. Hartlaub, en indiquant dans ses rectifications la synonymie de ces deux noms , n'ait pas reconnu la priorité du nôtre. Quant à notre Scissirostrum Pagei , que M. Hartlaub recon- naît dans le Lanius dubius de Latham , le peu de rapport de notre oiseau avec les Lanius en général, nous avait ôté toute idée de le chercher dans les Lanius des auteurs ; mais nous recon- naissons aujourd'hui , comme M. Hartlaub, qu'il est identique 352 revue zoologique. {Octobre 1847.) avec ce Lanius dubius, et doit prendre, par conséquent, le nom de Scissirostrum dubium. Nous pensons que loin de faire par- tie des Lanidœ , c'est dans les Graculinœ qu'il doit figurer prés des Mainates et des Minosoxx Goulins, avec lesquels il offre les plus grands rapports , et nous pensons que M. Gray, dans son Gen. ofbirdSy ne Ta placé dans son genre Lanius, sous le nom de Lanius dubius , que parce qu'il ne le connaissait probable- ment pas, vu sa rareté. Rectifications très-essentielles à faire à la Revue critique du genre Amphicoma , de M. Truqui , pag. 161 à 168. En mon absence et par une erreur de l'imprimerie , causée par la nécessité de composer séparément quelques additions envoyées après coup par l'auteur, il s'est glissé de graves inter- versions dans ce travail. De plus, l'auteur ayant encore eu be- soin d'apporter quelques modifications à divers passages, il devient indispensable à nos lecteurs de faire les corrections sui- vantes à cet article. Page 162 , ligne 2, au lieu de Schonher, lisez Schaum. Id., lignes 19 à 34, placez cet alinéa après la ligne 24 de la page 164. Id., lignes 35 à 39 et page 163 , lignes 1 à 24, placez ces 29 lignes, en 7 alinéa , à la fin du mémoire. Page 163 , ligne 9, effacez le mot encore. Id., ligne 35, effacez: Coxœ posticœ dilatatœy metasterno omnino connexœ , et remplacez par : Labium , mento externe concavo , segmentis sequentibus exsertis , ligulœ paraglossis brevibus. Page 166, ligne 14, effacez Coxœ , etc., et remplacez par : Labium, mento externe convexo, carinato, segmentis sequen- tibus exsertis, ligulœ paraglossis elongatis. — Tarsi, etc. Id., ligne 20, ajoutez, après bidentées , au côté interne. Id., ligne 21 , effacez cette ligne. Id., ligne 22^ lisez Fab. au lieu d'Oliv. Id., ligne 37, effacez le dernier mot dans et remplacez-le par : de la justesse de. Page 167, ligne 15, effacez-la. Id., ligne 26, au lieu de lucidis, lisez luridis. Page 168 , ligne 6 ; au lieu de preciosa , lisez pretiosa. Id., ligne 12 , remplacez par : aa Écusson court, arrondi. Id., ligne 14, ajoutez après pallide : nigroque. Id., ligne 20 , effacez toute la ligne. Id., lignes 32 et 33 , effacez-les toutes deux. Id., ligne 40, avant de placer les 7 alinéas des pages 162 et 163, écrivez : bb Écusson en triangle allongé. DIXIÈME ANNÉE. — NOVEMBRE 1847. I. TRAVAUX INEDITS. Sur le Saurethera vetula (Tacco Vieillard) de Vieillot; par M. de Lafresnaye. Nous ferons , à propos de cet oiseau , des observations analo- gues à celles que nous avons faites sur le Todier vert , c'est-à- dire que nous avons reconnu que , sous un même et seul nom , les auteurs ont confondu plusieurs espèces distinctes et apparte- nant à diverses îles américaines. La première connue et nommée est, comme le Toiiier vert, originaire de la Jamaïque , et , comme lui aussi , elle a été pu- bliée par Sioane et Browne, qui la regardèrent comme une va- riété de leur Rain-Mrd ou Old-man (Coucou de pluie ou Cou- cou vieillard ).. — Klein le décrivit en 1750 (Stem, avj., etc.) sous le nom de Cuculus Jamaicensis major. Brisson, se confor- mant à cette dénomination latine, le décrivit de nouveau, avec son exactitude ordinaire (Ois., vol. 4, p. 116), sous le nom de Cuculus Jamaicensis longiroster , lut donnant pour syno- nymes les noms de Sioane et de Klein ; mais à la fin de sa des- cription il dit que cet oiseau a été envoyé de Saint-Domingue à M. de Kéaumur. Buffon , sous le nom de Tacco et de Coucou à long bec de la Jamaïque, décrit et figure, douze ans plus tard , pi. enl. 772 , la même espèce décrite par Brisson , et, comme ce dernier, lui donne pour synonymes les noms de Sioane, Browne, Klein, etc., qui ne convenaient qu'à l'espèce de la Jamaïque et non à celle de Saint-Domingue , qu'ils avaient sous les yeux. Vieillot, dansleNouv^ Dict. d'Hist. NaL , et plus tard dans sa Cal., décrit et figure sous le nom générique par lui formé de Saurothera vetula , une espèce à laquelle il donne à tort pour synonyme le Tacco de Buffon, etsa.pl. enl. 772 ; car sa descrip- tion et sa figure ne sont nullement conformes à celles de Brisson et de Buffon , non plus qu'à celle de la Jamaïque de Sioane et Bi-owne. Enfin M. Gosse, dans ses Birds of Jamaica, à son ar- ticle du Saurothera vetula ou Rain-bird , dont il ne donne point de description, lui donne à tort pour synonymes le Sauro- Tome X. Année 1847. 23 35 i revue zoologique. (Novembre 1847.) Ihera vetula de Vieillot , Gai., 38 , Cuculus velula, Lin. , et le Tacco de Buffon , enl. 77? , ce qui ferait supposer que M. Gosse, malgré la grande différence qui existe non seulement entre ces deux descriptions et ces deux figures entre elles, mais encore avec le vrai Tacco de la Jamaïque, les regarde néanmoins toutes trois comme identiques, tout en indiquant que les deux sexes sont entièrement semblables à la Jamaïque. Depuis longtemps nous possédions un Tacco qui , par sa colo- ration, était entièrement conforme à la description et à la figure de Vieillot (Gai., pî. 38), mais qui ne l'était nullement à celles de Brisson et de Buffon (enl. 772). Nous réglant sur l'opinion de ces savants auteurs qu'il n'existait qu'une seule espèce de Tacco dans toutes les Antilles, nous étions tenté de regarder notre in- dividu comme un jeune ou une femelle, plutôt que comme une seconde espèce , lorsque l'acquisition d'un Tacco venant de la Jamaïque bien positivement, et qui différait essentiellement de celui que nous avions déjà , et des planches et descriptions de Buffon et Brisson, nous fit soupçonner qu'il en était du Tacco Vieillard comme du Todus viridis , et qu'au lieu d*une seule espèce, 11 en existait plusieurs réparties sur diverses îles des An- tilles. Nous reconnaissons dés lors que l'espèce type et primitive est bien certainement de la Jamaïque, décrite d'abord par Sloane , Browne , et par Klein sous le nom de Cuculus Jamaicensis ma- jor , et nous pensons que ce nom spécifique de Jamaicensis, reproduit ensuite par Brisson et par Buffon, est, à bien juste ti- tre, celui que doit porter Pespèce de la Jamaïque; mais que l'es- pèce de Saint-DomingUe, décrite et figurée à tort par Brisson et par Buffon sous ce nom de Jamaicensis , doit prendre tout na- turellement celui de Dominicensis , tandis que l'espèce décrite et figurée par Vieillot, Gai., 38, conserverait celui de Velula que lui a donné cet auleur. Nous allons décrire maintenant ces trois espèces confondues jusqu'ici en une seule, en indiquant leurs distinctionsspécifiques. 1. Saurothera Jamaicensis , nob. — Cuculus major roslro longiore et magis recto , Sloane , p. 3f 3, pi. 258, f. 2. — Cu- culus Jamaicensis major , Klein, Avi.,p. 31, n° 8. — Cuculus vetula, L. Gmel., p. 410, n° 4. — Saurothera vetula, Gosse, TRAVAUX INÉDITS. 355 Birds of Jamaiea , p. 273 (exclusa synonymia Buflbnii et Vieil- lotii quae ad duas alias species pertinet) (1). « Saur, supra olivaceo-griseus, pileo toto, nucha colloque su- » pero fusco-fumigatis , remigibus pulchre castaneis , apice oli- • vaceo-griseis ; rectricibus lateralibus nigris , basi olivaceo-gri- » seis , mediis autem apice tanluimnodo nigris , omnibus albo » late terminatis. — Subtus totus rufescente fulvus, gutture gu- » laque tantummodo albidis , lateribus colli sub gênas cineras- » centibus; rostro cylindrico , longissimo, rectissimo, maxilla » tota mandibulaque basi nigro-fuscis, hujus reliqua parte cœru- * lescenti-albida ; pedibus plumbeis. Longit. tota , 38 cent. ; » rostri a rictu, 5 cent. ; caudae, 20 cent., habitat in Jamaiea. » Cette espèce est bien remarquable par la teinte noirâtre enfu- mée du dessus de la tête et du cou, au bas duquel elle se fond fnsensiblement dans le gris-olivâtre luisant qui règne sur tout le dessus de l'oiseau , sauf les rémiges qui sont d'un beau brun marron terminées de gris-olive , et les rectrices latérales qui ne sont de cette dernière teinte qu'à leur base , puis noires et ter- minées largement de blanc , tandis que les médianes n'ont de noir qu'un peu avant leur extrémité. La gorge et le haut du cou seulement sont blancs , et cette couleur se fond insensiblement dans le fauve roussâtre qui colore le bas du cou et toutes les parties inférieures , s'éclaircissant toutefois à l'extrémité des sous-caudales. Les joues sont de couleur cendrée; le bec, qui est très-allongé et entièrement rectiligne, est en dessus et à la base de la mandibule inférieure , d'un noir sombre; le reste de celle-ci est d'un bleuâtre pâle ; les pattes sont couleur de plomb. 2. Saurothera Dominicensis, Nob.— Cuculus Jamaicensis lon- giroster, Coucou à long bec de la Jamaïque, Briss. 4. 116, pi. 17-2 (exclusa synonymia quae ad Saurothera Jamaicevsem pertinet). — Le Tacco ou coucou à long bec de la Jamaïque, Buff., enl/772 (exclusa synonymia quœ ad Jamaicensem per- tinet) (2). (t) M- Gosse n'ayant rien dit de la coloration du plumage de cet oiseau, nous le décri- rons ici d'après l'individu que nous possédons venant bien positivement de la Jamaïque. (2) Ne possédant point cette espèce, nous ne pouvons que copier les descriptions de Rrisson et de BufTon qui , du reste, se rapportent complètement l'une à l'autre et à la li- gure de la planche enluminée 772 de Duiïon. 35 G rkvce zooLOKiqQK. {Novembre 1847.) « Saur, superne cinereo-olivaceus , inferne rufus ; genis ei » gutture dilute fulvis; collo infero et pectore dilule cinereis ;.. ■» rectricibus lateralibus in exortu cinereo-olivaceis , in medio » ni gris, apice albis ... C. Jamaicensis longiroster, Briss. » Brisson ajoute à sa diagnose que le dessus de la tête et de tout le corps est d'un cendré brillant et tirant sur l'olive ; que les cô- tés de la tête, au-dessous des yeux et de Ta gorge, sont d'un fauve clair; que la partie inférieure du cou et la poitrine sont d'un cendré clair ; que le ventre , les jambes et les couvertures du dtessous de la queue , celles du dessous des a41es et les côtés, sont roux ; que les dix premières pennes de l'aile sont d'un beau mar- ron, et terminées de cendré tirant sur l'olive ; que les suivante» sont de la même couleur, mais perdant progressivement de l'a teinte marron et gagnant de l'autre à mesure qu'elles se rap- prochent du corps jusqu'à la dix-neuvième qui est entièrement d'un cendré-olive. Les paupières sont garnies de petits mame- lons d'un ronge très-vif; le bec et les ongles couleur de corne et les pieds gris.<— Long, tôt., 15 pouces 9 lignes; du bec, 7 pou- ces 1 ligne; de la queue , 8 pouces 9 lignes. Il termine enfin en disant que cet oiseau a été envoyé de Saint-Domingue à M. de Réaumur par M. Chervain. La description du Tacco ou Coucou à long bec de la Jamaï- que, de Bufïbn, coïncide en tous points avec celle-ci, ainsi que la figure de la planche enl. 772, ce qui ne laisse aucun doute que ces deux auteurs n'aient décrit deux individus de la même es- pèce et venant tous deux de Saint-Domingue. En comparant ces deux descriptions , jointes à la planche 772 de Buffon qur s'y rapporte, avec celle de notre individu de la Jamaïque, on voitqu'elles en diffèrent : 1° en ce que, chez le pre- mier, tout le dessus de l'oiseau est gris olivâtre, tandis que chez notre Jamaicensis la tête et le cou sont en dessus d'un noirâtre enfumé ; en ce que , chez le premier, la gorge et les côtés de la tête sont d'un fauve clair avec le cou, et la poitrine d'un gris cendré, tandis que chez le second la gorge et les côtés de la tête sont blancs avec le cou, et la poitrine de couleur rousse, comme tout le reste des parties inférieures. Brisson indique le bec comme de couleur de corne , chez le Jamaicensis ; il est pres- que noir en dessus, bleuâtre pâle en dessous. Enfin, d'après les dimensions données par Bi isson et Bufîon , le Dominicensis se- TNUVAUX INÉDITS. 357 vaitpîus grand et aurait le bec plus long que le Jamaicensi* , •qui lui-inëmc l'a plus long que le Vetula àe Vieillot, comparai- son faite par nous. M. Gosse disant positivement que chez l'es- pèce de la Jamaïque les deux sexes sont entièrement semblables, ■on ne peut supposer que les deux descriptions si semblables de deux individus de Saint-Domingue puissent appartenir à des jeu- nes de (espèce de la Jamaïque. 3. Saurothera vetula , Tacco Vieillard , Vieillot, N. D. d'hist. nat., vol. 32 , p. 348, id. Gai., 1, p. 25, pi. 38(1) (exclusa.sy- nomymia quœ ad Saurothera Dominicensem et ad Piayam pluvialem pertinet). « Saur, supra totus pulvericolor, parum rufescente tïnctus, » alae tectricibus remigibusque secundariis parum olivaceo relu- v centibus; cauda magis grisescente ; rectricibus lateralibus uti » in prœcedentibus speciebus terminatis; duabus mediis vero » apice nigris, absque macula alba terminali , omniuinque alia- » rum maculis albis apicalibus distincte minoribus; remigibus » non castaneis sed dorso eoncoloribus ; subtus rufus , gutture , » collo, pectoreque totis pallide cinereis-; rostro breviore, debi- » liore, minusque recto, paucissime incurvato ; maxilla cornea> » apice pallidiore , mandibula tota albida ; pedibus minoribus » plumbeis, Longit. tôt., 37 cent. ; rostri a rictu, 5 cent. ; caudae, » 20 cent,— Habitat....?» On voit par la diagnose qui précède que notre Saurothera vetula est plus faible dans toutes ses proportions que les deux espèces précédentes , et surtout dans la dimension de son bec qui, en outre, a une très légère courbure de la base à la pointe , tandis que chez le Jamaicensi* il est entièrement rectiligne. Il en diffère encore par la couleur de ce bec qui n'est que corné et non noir en dessus, blanc de cire et non bleuâtre en dessous , par la teinte uniforme d'un gris roussâtre de toutes les parties supérieures, n'ayant point les rémiges d'un beau marron , mais au contraire de la couleur du dos, par la couleur cendrée blan- (1) Si nous ne donnons pas à cette espèce pour synonyme le Cuculus vetula de Lin., Gmel. 410, n° 4, c'est qtie nous croyons reconnaître dans la courte description debmeKn quelques caractères spécitiques qui coïncident parfaitement avec ceux du Saurothera Ja- tnaicensis, et non du vetula de Vieillot, comme on peut s en couvaincre par ses propres expressions : « Corpore subfusco, subtus testaceo, ciliis rubrts » Hab. in Jamaicte sylvis.... Mandibula superiore nigra, inferiore albicante; verlex fuscus ; yulajugu- lumque albida. 358 revue zoologiqoe. (Novembre 1847.) châtre qui règne sur la gorge, le cou et toute la poitrine jusqu'au ventre, tandis que chez le Jamaicensis cette couleur n'existe que sur la gorge et le haut du cou. Il en diffère encore par les deux rectrices médianes de sa queue , simplement terminées de noir et non de noir et de blanc , et par le blanc terminal de toutes les autres moins grand que chez le Jamaicensis. Nous ignorons d'où provient l'individu de notre collection , et Vieillot , dans ses diverses descriptions accompagnées d'une bonne figure dans sa Galerie, pi. 38, confondant comme ses pré- décesseurs les diverses espèces en une seule, lui assigne pour patrie toutes les grandes Antilles , sans indiquer positivement de laquelle provenait l'individu qui servait à sa description et à sa figure. Il ajoute que la femelle diffère par une taille un peu plus petite et par la teinte gris blanc de la gorge et du devant du cou. Du reste, cette différence , indiquée par Vieillot, est pres- que insignifiante, et d'après l'observation de M. Gosse, que chez, l'espèce de la Jamaïque les sexes sont semblables , il est très-pro- bable qu'il en est ainsi chez les autres, et qu'il »'y a de diffé- rence de plumage que celle causée par l'âge. Nous avions supposé d'abord que cette espèce était originaire de Saint-Domingue, parce que ce nom générique de Tacco , que. lui a donné Vieillot, est, selon lui, un de ceux qu'on lui donne à Saint-Domingue, où lui-même a habité quelque temps ; mais la différence de coloration qu'il présente avec celui de Saint-Do- mingue, décrit par Brisson et par Buffon, différence assez grande pour nous le faire regarder comme espèce distincte, nous ferait présumer qu'il appartient plutôt à quelque autre des îles An- tilles, à moins que Saint-Domingue ne possédât deux espèces de ce genre. Ces oiseaux, grands mangeurs de reptiles, danolis et de cou- leuvres, ont certainement mission d'en diminuer la grande mul- tiplication sur le sol américain, et particulièrement dans les îles, où ils deviendraient plus nuisibles que partout ailleurs. Us sont marcheurs et faibles voiliers , ce qui suffit à leur chasse; il n'est donc pas étonnant que le créateur ait multiplié les espèces sta- tionnantes de ce genre reptilivore de manière à ce que la plupart des grandes îles ou groupes d'îles américaines en ait une qui lui fût particulière. TRAVAUX INÉDITS. 359 4. Saurothera Merlini, d'Orbigny , llist. de Cuba, par M. de la Sagra, Atlas des Oiseaux, pi. 25. « Saur, supra griseo rufescens, nucha, collo supcro, dorsoque » supremo magis rufescentibus ; alae tectricibus majoribus, reini- » gibus primariis apice, secundariis apice et ex tus, terliariis to- » tis, rectricibusque olivaceo-griseo relucentibus ; rectricibus fo- » tis, duabus mediis exceptis, ante apicem album nigro late vit- » ta tis ; remigibus primariis , castaneis , apice olivaceo griseis; » fronte, oculorum ambitu, genisque cinereis; subtus , vivide » rufus, gutture, collo antico et laterali cinereo-albidis, pectore » toto cinereo parum rufescente tincto sensim ad ventrem et sub » alas in rufum vergente ; rostrum forte , elongatum, a basi ad » apicem parum incurvatum , sordide albidum , basi plumbeo- » fuscescente. Longit. tôt., 53 cent. ; rostri a rictu , 6 cent. 1/2 ; » caudte, 31 cent. — Habitat in insula Cuba et forsan Martini - » censi. » Cette espèce , qu'il est facile de reconnaître et de distinguer des trois autres à sa très-grande dimension et à son bec légère- ment arqué , offre les plus grands rapports de coloration avec le Saurothera vetula de Vieillot, sauf que ce dernier n'a pas, comme elle et comme les deux autres , le miroir de couleur mar- ron sur les premières pennes de l'aile, ni la couleur rousse assez prononcée du derrière du cou et du haut du dos. M. de la Sagra en a rapporté plusieurs individus de Cuba, et nous le possédions déjà de la Martinique à ce que nous croyons. Un second individu que nous possédons également diffère du premier par des dimensions et par un bec moins forts visible- ment, quoique paraissant aussi adulte. Il n'en diffère, quanta la coloration, que parce que chez lui le blanc cendré du dessous ne descend pas jusqu'au ventre, mais s'arrête au haut de la poi- trine où commence la teinte rousse. D'après les différences de sexes observées par Vieillot chez son Saurothera vetula , nous n'hésitons pas à regarder ce second individu comme la femelle. I5n troisième, tout aussi grand que le premier , en diffère en ce que le blanc cendré du cou et de la poitrine se trouve changé chez lui en blanc sale roussàtre, et le gris du front et des joues est roussâtre, ce qui nous le fait soupçonner un jeune. Nous pos- 360 hevde zoologiçwe. {Novembre 1847.) séderions d'après cela les trois livrées principales de cette es- pèce. La sous-famille Saurotherinœ, dans Ta famille Cuculid*;, telle qu'elle est adoptée par G. R. Gray dans sa List of gen. ofbirdsr p. 72, peut donc se composer ainsi qu'il suit : S. Famille Saurôtheriime. — Gémis Sabrothera. 1° Saurothera vetula (typus nob.) (f), Saurothera vetula ?, Tacco Vieillard, Vieillot , N. Die. d*h. nat., voh 32, p. 348, id., Gai., 1, p. 25, pî. 38 (exclusa tota synonymia). 2° S. Jamaicensis , nob. Cuculus major Jamaicensis, Klein, avi., p. 31. — Sloane, p. 313, pi. 258, f. 2. — Saurothera vetula, Gosse, birdsof Jamaica , p. 273 ( exclusa synonymia tota). 3° S. Dominîcensis , nob. Cuculus Jamaicensis longiroster , Briss. 4, p. 1 Î6 (exclusa synonymia). — Le Tacco ou Coucou à long bec de la Jamaïque, Buff., enl. 772 (exclusa syno- nymia ). 4° S. Merlini, d'Orbigny, HisL de Cuba par M. delà Sagra, Oi- seaux, pi. 25. Genus Geococcyx Wagler, Leptostoma Swainson. lo Geococcyx viaticus (Licht) , Wagler. — S. Bottas, Less. — S. longicauda , Swainson. 2° Geococcyx affinis, Hartlaub, Rev. Zool., 1844, p. 2Î5. Considérations générales sur la Classification des Oiseaux, fondée sur la considération de l'os palatin antérieur. Par M. le Docteur J.-E. Cornay (de Rochefort). première partie (2). La classification des oiseaux n'est point encore rendue à son parfait développement; en général , on s'est plutôt occupé à re- (1) Nous regardons comme type du genre l'espèce d'après laquelle Vieillot l'a établi, et qu'il a décrite et figurée. (2) Cette première partie a paru dans le Journal des Découvertes , t. 1, p. 280. 1844 , mais il était indispensable de la reproduire ici pour l'intelligence de la 2e partie. TRAVAUX INÉDITS. 36! chercher des espèces nouvelles, à leur donner des noms, à les décrire, qu'à fournir des lumières pour améliorer la classifica- tion sur laquelle sont appuyées nos connaissances. Dans les premiers temps de la science , les naturalistes s'étaient servis des caractères que les oiseaux présentent extérieurement; mais Buffon et d'autres en ayant fait sentir l'insuffisance, avaient donné quelques caractères anatomiques ; le célèbre Cuvier, plus anatomiste que ses devanciers , les surpassa. Enfin, de nos jours, la classification paraissant encore défectueuse, on rechercha des caractères plus précis dans l'os sternum. Cet os fut le sujet de grands travaux, il donna de beaux caractères ornithologiques. Pour mon compte , m'étant occupé de la crânologie des oi- seaux, je viens dire ce que j'ai observé, et fournir, si je puis, de nouveaux caractères. De nombreuses dissections et une collec- tion de crânes que je possède , m'ont mis à même de faire d'u- tiles comparaisons. Mais il est vrai que pour arriver à la solution complète de la classification que j'essaye , il me faudra beaucoup de temps et me procurer une grande quantité de têtes d'oiseaux. En analysant la classification ornithologique de Guvier, l'on voit que souvent elle s'éloigne de la nature , et cela devient bien plus frappant, lorsque l'on compare le crânes des oiseaux entre eux. Mais ce n'est point ici le lieu de faire un examen critique de la méthode du célèbre naturaliste. Je vais seulement exposer mes moyens de classification. Tous les caractères fournis jusqu'à présent ne suffisant pas pour former une classification naturelle, j'ai senti la nécessité d'en rechercher plus près du crâne , et j'ai trouvé un os de la face dont la forme est soumise d'une manière plus évidente que celle d'aucun autre à certaines lois invariables. Cet os est le palatin antérieur, dont les caractères coïncident avec ceux du crâne impossibles à décrire , et qui présente : 1° une extrémité maxillaire; 2° une extrémité opposante; cette extré- mité est articulée avec l'os palatin postérieur que j'appelle os opposant palatin , parce qu'étant appuyé en arrière sur l'os carré, il contre-boute en avant le palatin antérieur; 3° le corps, partie grêle, ronde ou aplatie et faisant suite à l'extrémité maxillaire; 4° le limbe, ou partie étalée de l'os, que je com- pare au limbe des fleurs, situé entre le corps proprement dit et l'extrémité opposante, est composé d'une laine inférieure ou 362 rkvuk zooLOGiyuE. (Novembre 1847.) buccale, d'uce-lame supérieure ou nasale, el d'une lame latérale* Dans certains groupes, le limbe n'a qu'une seule lame; dans d'autres groupes d'oiseaux il en a deux ; quelquefois une ou deux lames sont rudimentaires; enfin dans d'autres groupes en- cordes trois lames existent. L'os palatin préseute, dans la série des oiseaux, une multi- tude de formes variées et appropriées à leur genre de vie et à leurs mœurs. Il constitue en effet la partie postérieure des fosses nasales, ce qui fait qu'il est modifié suivant la rapidité du vol des oiseaux et la quantité d'air qu'ils doivent respirer dans un temps donné. Il sert de point d'attache à certains muscles qui agissent dans les mouvements de la mandibule inférieure et dans ceux de déglutition ; il reçoit par ces faits des modifications nombreuses dans les différents ordres; formant la partie supé- rieure de la cavité buccale ; il est modifié suivant la position du trou occipital ; il est encore conformé suivant le genre de nour- riture des oiseaux ; il sert à la membrane pituitaire et palatine; il est placé entre le crâne et la face, et reçoit par conséquent l'influence de leur conformation : aussi est-il de tous les os celui qui présente les caractères les plus utiles pour classer les oiseaux. Maintenant exposons les lois de ma méthode de classification ; ce sont les trois lois suivantes : lre loi. — 11 y a coïncidence de telle forme d'os palatin anté- rieur avec telle forme du crâne dans les oiseaux de même ordre. 2e loi. — Il y a ressemblance entre les os palatins antérieurs dans les oiseaux du même ordre; 3e loi. — H y a des rapports de ressemblance entre les os pala- tins antérieurs dans les groupes d'oiseaux qui sont voisins les uns des autres. Ces trois lois existent pour toutes les parties qui offrent des caractères propres à la distribution méthodique des oiseaux, mais c'est pour l'os palatin antérieur qu'elles présentent incon- testablement le plus d'évidence. Ma classification pourrait être appliquée aux mammifères et peut-être aux autres vertébrés, et il est possible qu'on puisse le faire avec succès. Telles sont les trois lois sur lesquelles je fonde cette classifica- tion qui repose tout entière, mais par coïncidence , sur la forme même du crâne, ainsi que l'indique la lre loi. TRAVAUX INÉDITS. 363 Je ne puis prévoir tous les avantages que je retirerai de la connaissance des lois et des caractères que j'ai trouvés, cependant on peut dire dès à présent que ceux tirés du bec et des pattes ne sont que des caractères secondaires, et l'on sait que c'est précisé- ment sur ces derniers que les classifications ont été fondées jus- qu'ici. Le bec peut avoir une forme plus ou moins allongée, plus ou moins renflée ou courbe, enfin une disposition particulière ; les pieds peuvent avoir des membranes , les doigts être déviés en arrière, les jambes être plus ou moins longues sans que l'oiseau s'éloigne pour cela de ceux qui n'ont point cette conformation; tandis que les caractères indiqués plus haut se retrouvent par- faitement dans les petites espèces comme dans les grandes; ainsi, par exemple, la caille a l'os palatin antérieur semblable à celui du paon. Dans les gallinacés, l'os palatin a la forme d'une charrue an- tique , et déjà je puis retrancher de ce groupe des oiseaux qui ne sont pas gallinacés : ce sont les pigeons et les tourte- relles. Cuvier, qui dit que les pigeons établissent un léger passage des gallinacés aux passereaux, est tout à fait dans l'erreur; c'est un groupe qui est séparé des autres : car l'os palatin et le crâne des pigeons, etc., n'ont aucun rapport avec l'os palatin et le crâne des passereaux ; les pigeons se rapprochent beaucoup plus des pluviers et des vanneaux; mais ce sont des oiseaux particu- liers; en revanche, la perdrix, le faisan , la pintade ont tout à fait l'os palatin du coq. L'huîtrier et le tourne-pierre sont deux oiseaux de rivage qui ont une manière d'agir essentiellement la même pour s'emparer de leur proie. L'huîtrier, avec son bec, qui est aplati transversa- lement, force les coquilles entrouvertes pour se saisir de l'a- nimal. Le tourne-pierre, qui a son bec aplati de haut en bas en forme de coin , s'en sert pour soulever les pierres, et pour les faire sauter en avant , afin de se nourrir des crevettes ou des vers qui se trouvent dessous sur les plages. Ces deux oiseaux agissent d'une manière analogue pour se procurer leur nourriture ; ils ouvrent une coquille ou lèvent une pierre; ils forcent quelque chose; aussi si l'on compare lès deux 364 rkvue zoo-logique. (Novembre 18i7.) crânes, l'on voit que la forme est la même et que les os palatins ont aussi une forme pareille. Cuvier place ces deux oiseaux dans les échassiers : l'un dans les pressirostres, le second dans les longi- rostres, bien qu'il ait le bec bien moins long que le premier. 11 est impossible de laisser le courlis à côté de la bécasse; c'est un oiseau qui doit être placé un peu plus loin. Le flammant , autant que j'ai pu le présumer par une tête que j'ai entrevue, doit être placé à côté des canards, mais on l'a placé, comme un être perdu, à côté des perdrix de mer (gia- roles\ Les pluviers doivent aussi changer de place et être mis plus près des chevaliers et des échasses; quoique ces derniers soient longirostres , la longueur du bec ne peut faire loi que pour l'es- pèce. Les lamellirostres ne constituent pas une famille naturelle , puisqu'il est d'autres oiseaux, tels que le flammant, qui sont aussi lamellirostres et qui ne sont point de la famille. Les carac- tères de l'os palatin dans les canards sont fort tranchés, et les harles en diffèrent notablement : c'est une famille à part; ce- pendant ce sont les oiseaux qui se rapprochent le plus des ca- nards. L'os palatin fournit des caractères excellents pour la classifi- cation des palmipèdes plongeurs , longipennes, et totipalmes, et en décrivant l'os palatin dans chaque groupe, je pourrai faire re- connaître l'importance de ces caractères. L'ordre des grimpeurs ne peut pas constituer un ordre natu- rel ; en effet, les perroquets, d'après la disposition de leur crâne et de l'os palatin, doivent être placés à côté du gros-bec , et cet oiseau, qui est lui-même très-éloigné des perroquets, éta- blit néanmoins le passage des perroquets aux passereaux. Les coucous doivent être placés près des rolliers d'après l'os palatin, mais il doit y avoir des oiseaux intermédiaires. Pour les pics et les jacanas, ils sont loin d'être bien placés -à côté des perroquets : mais ici je manque de points de rapports. Les corbeaux ne doivent point être rangés à côté des rolliers ; car il est bien sûr qu'ils n'ont aucun rapport avec ces oiseaux, si ce n'est des rapports secondaires qui existent entre tous les pas- sereaux. Lesgrimpereaux , qui sont dans les ténuirostres, doivent èlre TRAVAUX INÉDITS. 3(15 places très-près des cassiques qui sont dans les conirostres, car les os palatins ont une forme semblable. Mais il doit exister quel- ques groupes d'oiseaux entre eux. Pour la famille des dentirostres, elle me fournira une foule de genres qui iront se fondre dans d'autres familles. Les merles , par exemple , ont tout à fait la conformation crâ- nologique des corbeaux et sont voisins de ces oiseaux ainsi que les loriots. Les oiseaux de proie peuvent aussi être classés avec avantage par l'os palatin. J'ai quelques têtes d'oiseaux diurnes qui m'an- noncent qu'il y aura des rectifications à faire dans cet ordre. Les oiseaux nocturnes seront classés avec une grande facilité et présentent des caractères essentiels et différents. Les caractères de l'os palatin sont tellement tranchés dans les oiseaux, que lorsque plusieurs têtes sont pêle-mêle, la forme de cet os fait reconnaître sur le champ le groupe auquel elles appartiennent. Ainsi donc, les caractères de l'os palatin que j'ai trouvés, me serviront efficacement à la classification naturelle et régulière des oiseaux. DEUXIÈME PARTIE. Si je m'occupais de l'anatomie transcendante de l'os palatin dans la classe des oiseaux , je rechercherais les points d'ossifica- tion dans le jeune âge et je les décrirais. Ce travail de philoso- phie scientifique, quoique fort utile, est tout autre que celui que j'ai entrepris , puisque ce dernier est tout à fait morpholo- gique. En effet, pour classer les oiseaux il me faut consulter la forme seule de l'os; aller au delà, serait reculer indéfiniment la classification rendue si facile par l'inspection et la compa- raison de cet os dans les séries. Jamais la nature n'avait si bien dévoilé ses mystères que par cet os si remarquable et si varié, même dans les conirostres et les dentirostres, etc.; aucun organe ne pourra le remplacer pour la classification, et je peux dire, dès à présent, que les os palatins sont variés dans la classe des oiseaux comme les fleurs le sont dans les végétaux. 11 ne faut point comparer cet os au sternum, au bec et aux pattes qui donnent des caractères secondaires et ter- 36 6 itF.vLK zooLoniyup. [Novembre 18 M.) tiaires , quoique fort utiles pour contrôler la série et l'espèce. J'ai lu avec attention le mémoire de M. Ducrotay de Blainville, publié en 1 82 1 dans le Journal de physique , et j'ai constaté que tout ce qu'il a obtenu de l'os sternum concordait parfaitement avec mes propres observations sur l'os palatin. Mais voilà la vé- rité sur l'os sternum. — Les caractères qu'il fournit sont aussi se- condaires que ceux du bec et des pattes. Ainsi, ils ont servi dans certains groupes où ils ont été utiles; dans beaucoup de grou- pes ils ont été douteux, par conséquent inutiles ; dans un plus grand nombre encore, les caractères du sternum ont été nuls, et cependant cet os, dans les mains savantes de M. de Blain- ville, a dû rendre en caractère tout ce qu'il pouvait donner. J'ai lu le travail de M. Lherminier sur le même sujet } et j'ai constaté de nouveau le même résultat, c'est-à-dire que le sternum ne donnait à la classification que des caractères secondaires. D'après ce que je viens de dire, il ne faudrait pas croire que c'est par pure imitation que j'ai travaillé à une classification re- posant sur les caractères de l'os palatin ; lorsque j'ai fait mes premières observations je ne connaissais pas les tentatives de M. de Blainville; je savais la classification par le bec, les pattes et le plumage pour les oiseaux, etc. ; je m'occupais de phrénolo- gie, et surtout de la recherche des impulsions correspondant à la forme générale du crâne ; ayant collectionné beaucoup de tê- tes d'oiseaux, je fus bientôt frappé de la différence de forme de Vos palatin dans les différentes séries ; |e parle de 1839, et je fus conduit à regarder comme vicieuse la classification de Cu- vier, que je regardais, moi, médecin éloigné alors, par état, des études profondes d'histoire naturelle, comme la perfection finale. Bientôt mes recherches me montrèrent le chaos scientifique, et, ce qu'il y a de plus curieux, que les oiseaux le mieux étudiés étaient un sujet d'erreur dans une classification qui repose sur des caractères secondaires tout aussi bien que ceux qui ne peu- vent point fournir les caractères qu'on leur demande pour cette classification arbitraire. C'est qu'il n'est pas facultatif, lorsque l'on veut établir une classification naturelle, de prendre tel ou tel os et tel ou tel or- gane , pas plus dans les oiseaux que dans les plantes ; il est né- cessaire de se servir de l'organe le plus caractérisé et le plus gé- néralisé. TRAVAUX INÉDITS. 3C7 Les recherches nouvelles que m'a facilitées M. Flourens, au Jardin des Piaules, m'ont conduit à l'assurance que l'os palatin est le premier organe de classification des oiseaux, et peut- être l'est-il des autres vertébrés? Les oiseaux, classe si importante parce qu'ils servent au plaisir de l'homme, soit par l'éducation, soit par la chasse ; qu'ils four- nissent des nourritures variées et très-utiles; qu'ils donnent des fourrures et des aigrettes très-recherchées; qu'ils peuplent nos salons et nos volières d'êtres aux belles couleurs, et qu'ils produisent une branche si intéressante au commerce, méritent toute l'attention des hommes sérieux. Les parties qui fournissent des caractères à leur classification sont classées dans l'ordre suivant d'après mes propres investiga- tions. Caractères primitifs. L'os palatin antérieur en fournit en général à profusion dans toute la classe, dans toutes les séries et sous-séries. Caractères secondaires et tertiaires ou de contrôle. Le bec, lea pattes, l'os unguis, viennent en seconde ligne et à une distance immense. Le sternum, le bassin, sont à peu près dans le même rapport et très-éloignés. L'extrémité postérieure de la mandibule, les impressions du crâne, viennent ensuite. L'apophyse orbitaire externe ; le tube intestinal est impor- tant ainsi que la distribution des plumes, la membrane pala- tine, la conformation générale de l'oiseau peuvent aider à la classification. x 11 est nécessaire d'expliquer ce que j'entends par caractères primitifs, secondaires et tertiaires dans une classification natu- relle (1). 1° Les caractères primitifs sont généralisés à toute une classe et offrent des contrastes dans toutes les séries; ils établissent la classification générale des séries. (1) Dans les sciences naturelles, etc., on commencera toujours les études par fixer la classification arbitraire, qui, plus tird, sera changée par les études elles-mêmes, et loi» fondera la classification naturelle. 36S revue zoolooique. {Novembre 18i7.' 2° Les caractères secondaires ou de contrôle ne se montrent que dans une série ou quelques séries ; ils aident à la classifica- tion des séries et contrôlent les caractères primitifs. 3° Les caractères tertiaires caractérisent et différencient les espèces et contrôlent également les caractères primitifs. A l'aide de ma définition l'on voit que l'os palatin donne des caractères primitifs à la classification, et que les autres os et les autres organes en donnent de secondaires et de tertiaires. 11 est bon de dire ici, qu'il est aussi plus facile de constituer la classification des oiseaux au moyen de l'os palatin que par tout autre os ou tout autre organe; la tête des oiseaux étant en général conservée avec la peau par les naturalistes. Les os palatins offrent naturellement une suite de types auxquels tous les autres viennent se rattacher. Ces types seront numérotés, car il est impossible que la clas- sification nominale puisse servir en histoire naturelle des oi- seaux pour le moment ; la classification numérique est préfé- rable ; si dans certains groupes la nominale est satisfaisante , c'est une exception, elle est absurde dans les grimpeurs, dans les passereaux, dans les oiseaux de proie, dans les échassiers, etc. Il faut donc dire : type n° 1, type n° 2; si au type n° 1 cor- respondent les gallinacés, comme cela existe, on ajoutera ce nom que est si naturel dans cette série. Quant à la classification nominale en histoire naturelle elle ne pourra être constituée sérieusement qu'après l'établissement des types et elle sera toute faite alors puisque Y oiseau ou Y être type donnera son nom à la série comme dans les gallinacés. Bien qu'il existe une échelle ornithologique marquée, on ne peut pas placer actuellement les types suivant leur place natu- relle ; je vais donc citer sans ordre et par le nom des oiseaux quelques-uns des types d'os palatins que j'ai constatés, savoir : Types. N°» 1. Coq. 2. Pluvier. 3. Pigeon. 4. Raie. 5. Huitrier. 6. Bécasse. 7. Cigogne. 8. Martin-Pêcheur. 9. Héron. Types. N°M0. Fou. — 11. Goéland. — 12. Hirondelle de mer. — 13. Labbe. — 14. Albatros. — 15. Harle. — 16. Canard. — 17. Rollier. — 18. Pic. ANALYSES L> OUVRAGES NOUVEAUX, 369 Types. 19. Toucan. 50. Couroucou. âl. Coliou. 22. Engoulevent. 23. Martinet. 24. Hirondelle. 25. Cotinga. 2fi. Grimpereau. 27. Pie-grièche. 28. Cassique. 29. Bouvreuil. Type». 30. Perroquet. - 31. Grog-bec. — 52. Moineau. — 33. Bec-fin. — 34. Corbeau. — 35. Chat-huant. — 36. Chouette. - 37. Chevècue. - 38. Crécerelle. - 39. Balbusard. - 40. 'Buse. En citant ces oiseaux comme présentant des os palatins-type», je désire faire comprendre combien cet os a reçu de la nature des formes différentes dans toutes les séries; jamais par un autre organe on n'a tant obtenu poHr la classification ;que serait-ce donc si jecitats tous les types que je connais déjà ? L'os palatin est, je le répète, pour les oiseaux , ce que les fleurs sont pour les végétaux ; il présente d'aussi nombreuses variétés de forme. Ainsi Ton voit que tout l'avenir de la classification naturelle ■se résume dans une collection prompte des crânes des oiseaux ; car ce sont les piècesqui manquent pour la terminer. Le docteur J.-E. Cornât (de Rochefort). I!. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX Éléments de mokphologie humaine. — ire partie : Physionomie de relation; Localisation physionomique des plis faciaux repré- sentatifs des différents actes de relation, pour servir à l'étude des races; par J.-E. Cornât (de Rochefort), docteur médecin, membre de diverses sociétés savantes. Paris , 1847. i vol. grand in-18. Gide , Labbé , libr. (Prix, 2 fr ). Pans ce livre, composé de 120 pages , l'auteur ramène à des règles fixes l'étude de la physionomie de l'homme. Il donne à cette étude , qu'il regarde comme la science de la forme animale ou de la physionomie , le nom de morphologie (/"s/^à, forme ; X07-C , discours ) , et la divise en trois sections: la morphologie tnatériale, la morphologie végétale et la morphologie ani- mate. La première s'occupe de la physionomie des corps, la Tome X. Année 1847. 1A 370 revce zoologiqur. [Novembre 1847.) seconde de celle des végétaux, et la troisième de celle des ani- maux et de l'homme. C'est ta morphologie humaine qui est traitée dans l'ouvrage que nous annonçons. M. Cornay l'a con- stituée par la méthode physiologique de l'observation , fécondée par une interprétation nouvelle des faits peu connus. Comme l'espace nous manque pour suivre l'auteur dans l'exposition de son sujet, nous croyons donner une idée du contenu de ce tra- vail intéressant en reproduisant les titres des différents chapitres de son livre. Résumé anatomique sur ta peau. Les cavités et les élévations de la peau. Description anatomique des muscles de la face. Action des muscles faciaux sur la peau. Description anatomique et nomenclature des rides faciales. Miroir de la physionomie de relation. Explication à l'égard de la phrénologie. Phénomènes de polarisation et d'échange que produisent les Guides nerveux dans les lobes cérébraux Courants nerveux ou impulsions de relations partant des pôles des lobes cérébraux. Les moyens de relation. Quelques mots sur la localisation des plis faciaux représenta- tifs des actes de relation. Exploration scientifique de l'Algérie, pendant les années 1840, 1841 et 184?, publiée par ordre du gouvernement. — Sciences physiques. — Zoologie Histoire naturelle des animaux ar- ticulés, par M. H. Lucas (Librairie Arthus Bertrand. Prix de la livraison de Zoologie : 16 fr.) Wous ne devons que des éloges à Fauteur de cet excellent et bel ouvrage, car il l'a traité comme nous voudrions que fussent traités tous les voyages scientifiques dont l'État fait si généreu- sement les frais, quelquefois malheureusement avant de s'en- quérir suffisamment de la valeur scientifique de leurs auteurs , qui, trop souvent , manquent de& connaissances nécessaires pour recueillir avec discernement les matériaux qu'ils sont chargés de réunir, et pour employer utilement, dans te véri- table intérêt de la science , les fonds qui leur sont confiés. ANALYSES ll'oOVIUGËS NOOVKAUK. 371 M. H. Lucas, chargé de l'histoire naturelle de ces animaux arti- culés, qui jouent un rôle si important dans la nature et for- ment à eux seuls plus des trois quarts de la Zoologie, était pré- paré par de longues études à remplir dignement cette difficile tache. D'un caractère consciencieux et positif, cultivant la science par conviction, et la prenant au sérieux, il était digne du choix qu'on avait fait de lui. Il l'a montré par la publication de l'ou- vrage que nous annonçons; il a dignement gagné ainsi la récom- pense qu'il a reçue, la décoration de la Légion d'honneur. Si M. H. Lucas n'avait eu que le mérite de voyager aux frais du gouvernement, de risquer plusieurs fois de mourir de la fièvre, de la dyssenterie ou d'un coup de fusil arabe, nous trouverions qu'il partage ce mérite avec une foule d'autres voyageurs, dont on se hâte trop de récompenser quelques-uns avant qu'ils aient fait preuve d'un mérite moins vulgaire; il n'y aurait pas là de motif pour qu'il fût décoré. Ce qui rend M. H. Lucas digne de cette haute récompense, du moins aux yeux dès hommes sé- rieux amis des véritables progrès de la science, c'est le travail qu'il a fait à la suite de son voyage, ce sont ses études anté- rieures, si heureusement employées pendant son exploration, pour faire de bonnes et solides observations , et à son retour pour produire un ouvrage qui marquera parmi les plus utiles à l'avancement réel de l'entomologie. Tout le monde peut risquer sa vie : chacun en France , militaires , médecins de terre et de mer, consuls dans les pays malsains, douaniers, employés des chemins de fer, voyageurs de toutes sortes, en fait tous les jours le sacrifice, car en quelques mois, tout le monde peut courir de pareils dangers, peut risquer vingt fois sa vie; mais il n'est pas donné à tout le monde d'avoir le plus difficile des courages, celui de se résigner à pâh> pendant toute sa vie sur les livres , dans les laboratoires de dissection, pour se rendre fort sur quel- ques parties de la science, en se vouant aux privations de tous genres attachées à l'existence du vrai savant qui , presque tou- jours, est certain de ne jamais arriver à la fortune, et qui, bien souvent, s'il n'est que savant, reste oublié et méconnu. L'auteur de l'histoire naturelle des Animaux articulés de l'Al- gérie, dont vingt livraisons ont paru, a partagé son travail en trois parties ou tomes. La première partie comprend les Crusta- cés, les Arachnides, les Myriapodes, les Epizoïques et les Hexa- 3-72 kkvue zooLOGiyuK. {Novembre 1847.) podes ; 24 planches dont 8 de Cruslacés, 22 d'Arachnides, 2 de "Myriapodes et 2 d'Hexapodes ont été données à cette première partie qui n'est pas encore entièrement terminée et comprend déjà 45 feuilles. La seconde partie est représentée par les Coléoptères qui for- ment 47 planches et 70 feuilles de texte : ce dernier est achevé, mais il n'a encore paru que 56 feuilles qui arrivent déjà au com- mencement de la grande famille des Charançons. Enfin, la troisième partie est composée par les Orthoptères, les Hémiptères, les INévroptères, les Hyménoptères, les Lépidoptères et les Diptères; cette dernière partie, dont il n'a pas encore paru de texte, est représentée par 29 planches ainsi réparties : 4 pour les Orthoptères, 4 pour les Hémiptères, 3 pour les Névroptères , 19 pour les Hyménoptères, 4 pour les Lépidoptères, et enfin 6 pour les Diptères. M. H. Lucas, en publiant ce travail, a eu pour but de faire connaître l'entomologie de l'Algérie, et nous pouvons dire qu'il a posé en quelque sorte les premiers jalons d'une faune ento- mologique algérienne. Malheureusement son séjour n'a été que de vingt-huit mois ; il a pu néanmoins, dans un si court espace de temps, étudier l'entomologie de l'est et de l'ouest de nos possessions d'Afrique. Voici , au reste, à ce sujet, une note que M. H. Lucas nous a communiquée, et qui, tout en indiquant com- mentée naturaliste a divisé son temps d'exploration, donne aussi un aperçu sur la faune entomologique de cette belle partie de nos possessions dans le nord de l'Afrique. «C'est tout à fait à la fin de décembre 1839, dit M. H.Lucas, que j'abordai la côte d'Afrique, et pour explorer les environs d'Alger, j'employai janvier, février, et une partie de mars, mois pendant lesquels je fis une abondante moisson d'insectes de tous les ordres. Je trouvai beaucoup aussi dans les classes des Arachnides et des Myriapodes; je ne négligeai pas non plus celle des Crus- tacés dont les côtes et surtout la rade d'Alger me fournirent de fort jolies espèces dont quelques-unes sont tout à fait étrangères à la Méditerranée, bien que d'après la géographie carcinologique je ne dusse pas supposer qu'il en existât dans ces parages. Je quittai Alger à la fin de mars et me dirigeai dans l'est, ou je vi- sitai, en passant, Bougie, Gigelli et Philippeville, où je fis un aéjour d'un mois. C'est à Philippeville, ou plutôt dans les envi- ANALYSRS DOOVKAr.KS NOUVEAUX. 373 nous de cette ville encore naissante, que le quercus subir com- mence à se montrer, et tous les insectes que je pris dans cette localité m'offrirent des espèces appartenant à des familles que je n'avais pas encore rencontrées. Trois mois furent consacrés à visiter la province de Constantine, et après avoir exploré les en- virons de cette ville, dans un rayon de près de 8 kilomètres, je crus devoir me rendre à Milah, Djimilah et Setif, afin d'avoir une connaissance aussi complète que possible des richesses ento- mologiquesde cette belle province. La sécheresse commençant à se faire sentir, je revins à Alger vers le milieu d'août et j'explo- rai,en passant, les environs des camps de el*-Arouch, deel-Smen- dou que je n'avais pu visiter en mars de la même année quand je pris cette route pour me rendre à Constantine. La fin d'août, tout le mois de septembre et une partie d'octobre furent em- ployés à la coordination de mes collections et à la recherche de certains insectes que l'on ne rencontre que pendant les mois où la chaleur se fait le plus vivement sentir. La fin de 1840 et 184 1 jusqu'en août furent passés dans le cercle de la Calle: cette partie de nos possessions, entourée de forêts de haute futaie , au milieu desquelles se trouvent trois grands lacs, dont deux d'eau douce et un d'eau salée, devenait très-favorable à mes explora- tions. C'est là qu'il m'a été possible de former dès collections ca- pables de donner un aperçu des richesses entomologiques de l'Algérie. J'employai la fin d'août à visiter les environs de Bône jusqu'à Guelma, et je me rendis de nouveau à Alger pour mettre en ordre les nombreux matériaux entomologiques que m'avaient fournis les forêts de chênes-liéges des environs du cercle de la Calle. Connaissant la partie est de nos provinces aussi parfaite- ment que le permettait dans ce temps-là notre domination, je demandai à aller dans l'duest où j'arrivai à la fin de novembre. J'explorai les environs d'Oran jusqu'à Misserghin, je visitai même Mostaganem et Arzew, et j'allais pousser plus avant mes explora* tions , car je désirais beaucoup , pour compléter mes études sur la géographie entomologique de l'Algérie, faire un séjour à Mas- cara et à Tleincen, lorsque je fus rappelé en France en mars, dans le courant de 1842. » « Dans l'aperçu succinct qui maintenant va suivre J'aurais dé- siré entrer dans des détails moins partiels sur la géographie des animaux articulés que nourrissent les possessions françaises du 374 ^ rkvdk zooLOGiyuK (Novembre 1847.) nord de l'Afrique , mais c'est un travail qui ne pourra être expose d'une manière complète que lorsque j'aurai entièrement achevé celui de la détermination et de la description des nombreuses es- pèces que j'ai recueillies. Nos côtes africaines ne sont pas assez éloignées de celles d'Europe pour que le naturaliste qui est ap- pelé à explorer ces parages puisse y rencontrer de grandes diffé- rences dans les productions entomologiques : c'est au reste la première pensée qui me vint à, l'esprit lorsque après avoir tra- versé la Méditerranée, j'abordai la côte d'Afrique. Envisagée dans son ensemble, l'entomologie des possessions françaises du. nord de l'Afrique présente un assez grand nombre d'espèces qui lui appartiennent, mais qui peut-être se retrouveront dans les îles voisines des côjtes de l'Algérie, telles que les Baléares, la Sardaigne et la Sicile, lorsque l'on en connaîtra mieux les pro- duits entomologiques. Quant aux espèces, connues, le plus grand- nombre appartient à ces îles ainsi qu'aux parties méridionales et même septentrionales de l'Europe ; quelques-unes se retrou- vent en Egypte, au Sénégal et même jusqu'au cap de. Bonner Espérance. D'après ce court exposé, on peut dire que l'entomo- logie de cette partie de nos possessions dans le nord de l'Afrique ne présente pas une réunion d'espèces qui, par leurs formes particulières aux lieux où on les trouve, puissent caractériser une région, car le plus graad nombre de ces espèces rentrent dans les genres européens, et c'est cette grande conformité qui me permet d'avancer que la faune entomologique de l'Algérie est une faune mixte, et que les animaux qui la composent ap- partiennent aussi bien aux îles voisines des côtes d'Afrique qu'aux contrées méridionales du continent européen. Du reste , c'est une question sur laquelle je ne. crois pas devoir m'arrêter davantage, car la grande identité de la faune entomologique du nord de l'Afrique avec celle du nord de l'Europe commence déjà à être bien connue. Cependant, je ne terminerai pas ce petit aperçu géographique sans signaler ici une particularité assez cu- rieuse que j'ai remarquée pendant le trop court séjour que je fis dans l'ouest de l'Algérie : je veux parler de la différence qui existe entre l'entomologie de l'est et celle de l'ouest. Tous les animaux articulés que j'ai rencontrés dans lest ont beaucoup plus d'analogie avec ceux que nourrisssent la Sicile, la Sardaigne, l'Italie et la France méridionale que n'en ont ceux de l'ouest; au ANALYSES d'oUVHAGKS NOUVEAUX.. 375 contraire, tous les animaux que j'ai été à même d'étudier dans cette dernière localité ressemblent moins à ceux de l'est, et leurs analogues se retrouvent plutôt en Andalousie ou dans l'Espagne méridionale. De ce fait assez remarquable sous le rapport géogra- phique, on pourrait tirer la conclusion suivante : que la faune entomologique de l'Algérie peut être partagée en deux zones, celle de l'est qui rappellerait les produits entomologiques de la Sicile, de la Sardaigne, de l'Italie et de la France méridionale, et celle de l'ouest qui par sa grande ressemblance avec les ani- maux articulés de l'Andalousie rappellerait l'entomologie de cette partie de l'Europe. » L'exécution de l'ouvrage est irréprochable comme texte et comme figures. En caractérisant les genres nouveaux, les es- pèces encore inédites, M. H. Lucas a montré qu'il possédait solide- ment son sujet, car il a fait ressortir, par une comparaison pleine de véritable science, les caractères distinctifs des objets nou- veaux en les comparant avec ceux des genres ou espèces qui lés avoisinent. M. Lucas a fait ce que les hommes forts dans leur spécialité peuvent seuls faire, il a toujours apporté la preuve de ce qu'il avance, il a toujours donné à son lecteur le moyen de le contrôler, car il ne craint pas le contrôle, il l'appelle. Ainsi, dans ses planches, on trouve la figure des caractères essentiels des genres auxquels il rapporte les espèces, ce qui distingue son livre de ces grands et beaux voyages dans lesquels les objets nouveaux sont rapportés à des genres par le seul caprice de leurs auteurs, souvent étrangers à toute science, et qui ont demandé le nom de ces objets à quelque savant, plus ou moins fort, qui leur a jeté ce renseignement à la hâte, pour se débarrasser de leurs imporlunités. Dans ces ouvrages on trouve seulement des planches représentant lesjbrmes extérieures des animaux ; c'est l'ouvrage de dessinateurs souvent habiles, mais qui ne reçoivent aucune direction, et ne peuvent reconnaître ni faire discerner les caractères zoologiques des objets qu'ils représentent. Alors, on est obligé de croire les auteurs sur parole quand ils ont fait gra- ver au bas de ces planches que tel insecte est un Harpale , tel autre un genre nouveau auquel ils donnent un nom, etc., quoi- que ces insectes, par leur physionomie extérieure, puissent tout aussi bien être rapportés à tout autre groupe. Quand, au bout de huit à dix ans,, ces auteurs donnent le texte correspondant à ces 376" rkvce zooi.oGiyuE. {Novembre 1847.) planches, on n'est pas plus avancé, car ils n'y mettent qu'une courte description des couleurs de l'objet, attendu qu'ils ne peu- vent faire plus, n'ayant aucune idée des principes de la science, ne se doutant pas des nombreuses publications faites sur le même sujet, et ne tenant pas du tout à les connaître, car ils n'ont qu'un seul but, celui de prolonger leur séjour le plus longtemps pos- sible à Paris et de faire un très-grand livre. Nous espérons que la publication de l'ouvrage de M. H". Lucas- donnera un bon exemple, mai» nous- craignons qu'elle n'em- pêche pas les faiseurs de bâcler de très-grands , très-chers et tnès-mauvais livres avec les fonds de l'État. (G.rM.).. ni. socrETES savantes. Académie royale des sciences de Paris. Séance du % novembre 1847. — M. Guérin-M éneville lit em son nom et au nom de M. Eugène Robert , de Sainte-Tulle, un? extrait d'un travail qu'ils ont fait ensemble, en 1847, sur la< muscardine r maladie des vers à soie. Voici quelques passages de cet extrait « Gonfigliachi , Brugnatelli et surtout Bassi, ont les premiers découvert la nature végétale de la muscardine , mais ils n'ont pas donné de détails suffisants sur son développement, détails- qui peuvent seuls conduire à la découverte de moyens efficaces d'en préserver les vers à soie. Balsamo a décrit le cryptogame et lui a donné le nom de Botrytis Bassiana Audouin a constaté q,ue les thallus de ce Botrytis occupent le tissu graisseux des- vers. 11 a inoculé à des vers quelques sporules du Botrytis, ce qui les a fait mourir. Il a constaté encore que ces mêmes spo- rules tuent d'autres insectes. Enfin M. le docteur Montagne a fait une étude botanique de cette Mueédinée , dans un excel- lent mémoire resté inédit, et qu'il a bien voulu nous communi- quer, à notre retour de la mission dont nous avions été chargé par M. le ministre de l'agriculture et du commerce. Cette com- munication bienveillante nous a montré que les faits botaniques observés par nous concordent avec ceux que le savant criptoga— miste avait vus de son. côté. sociétés savantes. 377 *> Les nombreuses expériences et observations que nous avons- faites , M. Hobert et moi , pendant trois mois, dans la magnane- rie de Sainte-Tulle , et qui sont exposées en détail dans le mé- moire que nous avons l'honneur de soumettre aujourd'hui au jugement de l'Académie , nous semblent de nature à faire dispa- raître les doutes qui pourraient rester après les travaux que nous venons de rappeler. » Une autre partie essentielle de nos expériences comprend celles qui nous ont donné quelques résultats entièrement neufs et d'une certaine valeur pratique, telles que la constation des conditions nécessaires pour le développement du cryptogame efc sa fructification sur le corps de l'insecte mort, l'influence des lo- caux affectés de muscardine , la contagion de la muscardine de l'année précédente, la non-spontanéité du cryptogame et l'im- puissance de la contagion sur des vers atteints d'autres maladies. Il semble résulter de ce dernier fait, que la muscardine, comme on l'a cru jusqu'ici, n'est pas due à la mauvaise tenue des ate- liers ou à une trop grande accumulation de vers. » Enfin la dernière partie de notre travail se compose de la relation de quelques expériences faites pour parvenir à la désin- fection des ateliers. Nous avons déjà fait l'essai des différents moyens proposés et surtout de l'emploi du sulfate de cuivre, indi- qué par MM. Balard, Bérard et quelques autres savants; mais nos expériences ont été faites sur une échelle trop restreinte pour qu'elles puissent être considérées comme suffisantes. On com- prend que de temps, d'études, d'observations variées et même de dépenses demandera cette partie essentielle de nos travaux. » Ce mémoire est renvoyé à une commission composée de MM. Milne-Edwards, Boussingault et de Gasparin. MM. Pappenheim et Qryant présentent des Recherches sur le système nerveux des oiseaux (première partie, Cerveau). « Nos recherches , disent les auteurs dans les comptes rendus, ont été faites sur cent espèces appartenant à quatre-vingts et quelques genres répartis dans un grand nombre de familles. » Quoique au premier abord on trouve beaucoup de cerveaux qui se ressemblent , toutefois , quand on entre dans les détails de la forme et des grandeurs tant absolues que relatives, on trouve des différences essentielles. » Aucune comparaison du cerveau ne peutètre regardée comme 378 revuk zooi.oGiQOK. (Novembre 1847.) véritablement scientifique , qui ne tient pas compte du volume et du nombre des parties élémentaires, dont le système nerveux central est formé. » Nous avons donc considéré : a, le nombre des parties élémentaires; 6, leur direction différente ; c, leur superposition ; d, la différente quantité etrépartition des vaisseaux sanguins. » Sous le rapport du poids , on trouve des cervelets, dans cer- tains ordres , qui pèsent onze fois plus que le cervelet d'autres ordres. » Nous croyons avoir prouvé que le cerveau renouvelle conti- nuellement sa formation, que les corps ganglionnaires sont desti- nés, non pour être les centres des facultés de l'âme, mais pour reproduire la substance nerveuse fibreuse. » Enfin, cette circonstance qu'il existe des hémisphères dont le poids est huit fois plus considérable que celui des fibres qui y, entrent , et que la masse capitale de ces hémisphères est compo sée de corps ganglionnaires , prouve, ce nous semble , qu'il est impossible d'admettre aujourd'hui que les corps ganglionnaires soient destinés uniquement pour la terminaison des fibres ner- veuses. M. rincent adresse des recherches sur les causes de la mala- die des pommes de terre et sur les ravages causés par des in- sectes dans des blés occupant certains terrains où avaient été plantées des pommes de terre qui furent atteintes de la maladie. M. Vincent a remarqué la présence d'un petit acarien au mi- lieu des parties altérées des pommes de terre malades. Cet aca- rien avait été précédemment observé par M. Rayer et par nous. a Parvenue à ce degré d'altération , poursuit l'auteur, à l'état de putridité , la pomme de terre nourrit encore les larves d'un antre insecte qui exerce ses ravages sur les céréales. Aussi l'a- bandon des pommes de terre malades sur le lieu de culture doit être considéré, comme une pratique excessivement dangereuse , et qui peut conduire aux effets les plus funestes. Je vais en citer un exemple : » Un champ en partie réservé l'an dernier à la culture de la pomme de terre fournit une abondante récolte de tubercules atteints , il est vrai, par la maladie qui fut , comme on le sait, SOCIÉTÉS SAVANTES. 379 assez générale. A cette culture succéda celle du froment sur toute l'étendue du champ. Dans les premiers jours de mai, on vit avec surprise les chaumes jaunis sur une seule partie du ter- rain , tandis que les sillons voisins présentaient toute l'apparence d'une bonne récolte. » Les mêmes accidents se sont présentés dans des terres éloi- gnées de celle-ci d'environ une demi-lieue, et où avaient été de même précédemment des pommes de terre malades. A la fin d'avril, les jeunes tiges ont perdu de leur fraîcheur, elles ont jauni et se sont promptement décomposées. L'insecte habitait la partie centrale du chaume, mais tout à fait à la base. » M. Guérin-Méneville , à qui ont été présentées, par M. Ch. Gaudichaud , quelques-unes des larves en question , a donné la note suivante à ce sujet : « Suivant Curtis et Bouché, ce serait la larve de YElater murinus ou de VElater niger. Ces deux auteurs n'ont pu l'élever complètement et savoir au juste à laquelle de ces deux espèces elle appartient réellement. 9 Cette larve a beaucoup d'affinités avec celle que j'ai décrite et figurée dans mon travail sur les insectes des pommes de terre. {Bull., Soc. roy- d'agr., t. V, p. 52, PI. VI, f. 2), laquelle semble aussi appartenir à VElater murinus. 9 Du reste la détermination de ces larves est très-difficile dans l'état actuel de nos connaissances , et en présence du grand nombre d'espèces qui appartiennent à ce genre. En effet, le grand genre des Taupins (Elater) se compose actuellement de plus de mille espèces (1), dont 310 sont propres à l'Europe. Sur ces 310 espèces, près de moitié vivent en France ; elles sont toutes phytophages, beaucoup vivent à l'état de larves dans les racines ou les tiges des plantes herbacées et surtout des graminées, et il y en a 7 ou 8 qui attaquent nos céréales. On connaît tout au plus 8 ou 10 larves de taupins d'Europe, mais très-imparfaite- ment , et c'est à peine si l'on rapporte avec quelque certitude deux ou trois de ces larve? à des espèces publiées. 9 Comme on le voit par ce qui précède, on ne peut donner que des déterminations approximatives; car l'élève de ces in- sectes est très-difficile, ne réussit pas dans des conditions de do- mesticité et n'est possible qu'au moyen du sacrifice d'un temps considérable. En efl'et , si on a l'occasion de voir ces larves en (l) Linné en décrit 38 (Sysl. nat., éd. 13, t. II , p. 651). 380 revue zoologique. {Novembre 1817.) place, dans une excursion à la campagne, on ne peut y re- tourner vingt fois et avoir la chance de les retrouver dans leurs divers états, jusqu'à leur dernière transformation. Si on apporte chez soi des plantes attaquées par ces larves et qu'on les transplante dans des pots de terre , elles ne reprennent pas , oux bien deviennent impropres à la nourritude de ces larves qui pé- rissent. Il faudrait qu'un entomologiste pût donner tout son temps à ces recherches si importantes. Réaumur a pu seul, jus- qu'à présent, faire de ces sortes de travaux sur une grande échelle, et cela parce qu'il jouissait d'une belle fortune et pos- sédait en même temps un véritable amour pour la science. Ce sont de pareilles recherches qu'il faudrait pouvoir faire pour arriver à rendre des services réels à la scienee en général et par suite à l'agriculture. » A une époque où la zoologie tend à prendre un caractère tout différent , où l'on semble ne vouloir attacher d'importance, par une espèce de mode, qu'aux idées générales, aux travaux d'embryologie, d'anatomie transcendante et intime, etc., tra- vaux très-utiles à nos yeux , mais qui ne devraient cependant pas faire repousser les observations plus spéciales, nous croyons utile de faire remarquer l'importance des recherches analogues à celles qui ont illustré les Réaumur, les Latreille , les Duméril et les Léon Dufour. On devrait provoquer de pareils travaux , encourager ceux qui s'y livrent avec dévouement , car ils peu- vent seuls donner des bases certaines à la science, et surtout ré- pondre à un besoin tous les jours plus vivement senti, depuis que l'agriculture et l'industrie demandent à la science un appui dont elles ont enfin compris toute l'efficacité. » M. Duvemoy communique des extraits d'une lettre adressée de Boston, par M. L. Agassiz , à M. de Kumbordt et contenant diverses observations de zoologie, de géologie et de paléontologie* On trouvera les passages les plus intéressants de cette lettre dans le numéro prochain de ce recueil , M. Duvernoy ayant bien voulu nous les remettre pour ce numéro. M. Pucheron adresse une note sur le Strigops habroptilus De Gray. Nous donnerons également ce travail intéressant dans notre prochain numéro. Séance du 15 novembre. — M Félix Dujardin lit un mé- moire physique et anatomique Sur les yeux simples ou stem- SOCIÉTÉS SAVANTES. 381 mates des animaux articulés. Voici comment l'auteur indique le but de son travail : « Dans ce mémoire , que je dois compléter par un deuxième mémoire sur les yeux à réseau , je me propose de prouver que, contrairement à l'opinion générale admise aujourd'hui , la vision chez tous les animaux articulés , arachnides , crustacés ou insec- tes , s'effectue comme chez les animaux vertébrés, c'est-à-dire que chaque œil simple ou chaque œil partiel , dans un œil à réseau, se compose d'un appareil optique agissant comme la lentille d'une chambre obscure, pour former sur l'extrémité d'un nerf une image renversée des objets extérieurs. » Séance du 22 novembre. — M. Pouchet adresse une note sur les différences que le sexe imprime au squelette des grenouilles. c La sexualité imprime quelques modifî< ations au squelette des vertébrés, et son influence se rencontre ordinairement sur les régions du système osseux qui avoisinent l'appareil génital. Dans la grenouille verte, les mutations imprimées a l'organisme ne se bornent pas à cette différence ; le squelette est singulièrement modifié pour concourir à l'acte de la génération , et même fort loin du siège des organes génitaux. Chez cette espèce, le mâle prélude à la fécondation en embrassant d'une manière continue et avec beaucoup de force la femelle, pendant huit à quinze jours; aussi les membres antérieurs sont-ils disposés dans toutes leurs régions pour concourir à cet acte. M. Pouchet fait connaître d'autres particularités qui n'avaient pas été observées avant lui et surtout la découverte qu'il a faite d'un plus grand développement de l'humérus chez les mâles. Séance du 29 novembre. — M. Pouchet adresse un mémoire intitulé : Monographie du genre JVérite. « Ce travail, dit l'auteur dans une note insérée au compte- rendu , est destiné à exposer l'histoire complète des Nérites. J'y trace d'abord avec détail l'anatomie et la physiologie de ces mollusques , puis je termine par leur répartition géographique et leur classification. » En me basant sur l'étude comparative et minutieuse des ca- ractères extérieurs des espèces, soit sur celle de leur structure anatomique intime , après un examen approfondi de la question, je suis revenu aux vues de Linné, qui consistaient à ne faire qu'un seul genre des Nérites et des Néritines : des transitions palpables, aussi évidentes sur l'ensemble de l'organisme que 382 mcvuk zooi.ôr.iytJK. [Novembre 1847.) dans tous ses détails, lient essentiellement entre eux ces deux groupes Mais tout en reconnaissant ce fait fondamental , j'en- trevois cependant, comme l'avait fait Lister, trois grandes modi- fications parmi le genre Nérite; et, à l'imitation du grand con- chyliologiste anglais, je le partage en trois sections : les Nérites proprement dites, les Néritines et les Subnéritines. » M. Pappenheim adresse une note ayant pour titre : Le pro- blème de M. Dujardin relativement aux yeux des insectes. Dans ce travail , l'auteur conteste plusieurs des résultats du travail de M. Dujardin. Nous attendrons le rapport de la commission nommée pour rendre compte de ces deux mémoires. IV. MÉLANGES Et NOUVELLES. j'ai annoncé la découverte faite par M. le major Blanchard > d'une Mégacéphale en Algérie , dans la Revue Zoologique , avril 1846, p. 160. Alors je n'avais reçu qu'un dessin et une description. En novembre de la même année, M. Blanchard ayant bien voulu m'àdresser l'individu unique , type de cette description, je le présentai à la Société Entomologique (séance du 25 no- vembre 1846), en annonçant que cette espèce ne différait pas de la Megacephala (Tetracha) Euphratica , Dej. , ce qui fut re- connu par tous mes collègues. Cependant, pour plus de certitude, j'ai emprunté beaucoup d'exemplaires de la Megacephala Euphratica des collections de Paris. J'ai pu en réunir 12 , qui toutes, comparées à mon indi- vidu algérien, ne m'ont offert aucune différence. C'est à la suite de cette comparaison scrupuleuse que j'ai inséré une note dans le n° de mars 1847, p. 111. C'est à cette dernière époque, au moment de mon départ pour remplir une mission qui m'a été confiée par M. le ministre de l'agriculture et du commerce , que j'ai reçu une lettre de M. le major Blanchard , contenant des observations entomologïques très-inléressantes; en voici quelques extraits : « J'ai bien lu à la page 7 du 1" vol. du Species des Coléop- tères du comte Dejean, la description de la Megacephala Eu- M Kl AIN CES KT NOUVELLES. 383 phratica d'Olivier (I), j'avoue même que j'avais trouvé de grands rapports avec celle recueillie ici; mais comme l'Euphra- tica est désignée comme Aptère , je devais nécessairement reje- ter l'assimilation, puisque celle-ci est ailée, et je vous fis part de cette découverte. » Il est vrai que j'avais omis ou plutôt perdu de vue l'article inséré dans le cinquième volume, page 119 , de votre Diction- naire pittoresque , où il est dit, d'après M. Ménétries, que l'Eu- phratica est ailée. » La manière de vivre et les habitudes des Megacephala d'Oli- vier diffèrent tellement de celles de M. Ménétries, que je crains quelques erreurs; car les uns courent sur le sable au bord de l'tiuphrate, tandis que les autres rivent dans des trous et dans l'intérieur de la ville. » Comment Olivier, généralement bon observateur , a-t-il pu donner pour aptère un genre d'insecles que tout portait à croire ailé? Comment depuis a-t-on toujours répété ce qu'il avait écrit sans chercher à s'en assurer dans ce siècle si positif? Je vois dans tous ces écrits un peu de confusion et peut-être des er- reurs qu'il serait sans doute utile de vérifier (2). » J'ai lu aux pages 345 et 425 delà Bévue Zoologique de 1846, deux articles relatifs aux métamorphoses des Donacies. Comme j'ai suivi cette opération , permettez-moi de vous transcrire une note y relative que j'ai déjà depuis bien longtemps. La voici telle que je l'ai rédigée pour ainsi dire fait par fait. » Étant arrivé à Niort (Deux-Sèvres) dans les premiers jours de mars 1834 , pour y tenir garnison , j'employais mes moments de loisir à des recherches entomologiques. Dans les premiers jours de mai, étant entré par hasard dans un bateau amarré sur la Sèvre au-dessous du village de St-Pézenne, et m'étant baissé pour regarder la profondeur de l'eau, qui à ce moment était très-limpide, et pouvait avoir 1 mètre 25 centimètres de pro- fondeur, j'aperçus l'extrémité d'une racine de Nymphœa alba , (1) Cet insecte n'a jamais été décrit par Olivier. Il a été signalé et figuré pour la première fois par Latreille et Dejean. dans la première livraison de l'Ilist nat. et iconogr. des coléopt. d'Europe, p. 37, pi. 1, f. * ( Paris, 1822, Crevot, libr.), et ce n'est qu'en 1825 que Dejean en a donné la première description (Species, etc., t. l, p. 7 ) en le disant ap- tère , ce dont il ne s'est pas assuré. Au moment de mettre ce numéro sous presse nous apprenons que M. Graels, entomologiste distingué de Madrid, vient de trouver plusieurs individus de cette même Megacephala Euphratica près de Madrid, au bord d'un lac salé. Ces insectes, comme certaines Megacephala d'Amérique ne paraissent que le soir au crépuscule, ou le matin, ils courent très-rapidement et volent assez rarement. G. M. (2) J'ai levé les élytres de plusieurs individus de la M. Euphratica , provenant de la Russie, et j'ai constamment trouvé de grandes ailes repliées comme dans IPortées sur des membres plus élevés, munies de doigts moins bien favorisés pour la préhension, ces deux espèces compensent sans doute ce désavantage par un or- gane rostral plus fortement courbé et, par cela même aussi, plus apte à saisir et à prendre. Ce qui l'éloigné au contraire des Psittacidés, c'est la présence des plumes écailleuses de la face. Il se rapproche de nouveau, par ce caractère , des espèces nocturnes , et ce rapprochement est complété encore par la présence des longues soies qui couvreut les narines et dépassent le bec. Lorsqu'il reçut notre individu, 388 RKVUK zoom&iQfiE. {Décembre 1847.) M. Jules Verreaux l'assimila aussitôt aux espèces de rapaces noc- turnes, dont M. Duméril a composé le genre Sut nia. Nous savions déjà combien, par la versatilité de leur doigt ex- terne, les rapaces nocturnes sont comparables aux grimpeurs. Voici maintenant un grimpeur qui se détache de ses congénères pour se mettre en contact avec eux, et par son plumage abon- dant et touffu, et par certaines particularités de ses organes des sens. Parmi les rapaces diurnes, les Boudrées offrent, de même que les Busards, quelque chose de semblable par suite de la structure des plumes faciales qui se trouvent en arrière du bec. On pourrait donc, par le Strigops habroplilus, unir les rapaces diurnes aux grimpeurs, de même que l'on peut, en mammalo- gie, par l'intermédiaire du Kinkajou , lier les Primates aux car- nassiers, sans le secours des Chéiroptères. Les mœurs du Strigops habroplilus sont malheureusement encore fort peu connues. Mais, quelque imparfaitesqu'elles soient, les notions que nous possédons à ce sujet suffisent pour donner une grande vraisemblance aux déductions physiologiques que suggère l'examen des formes extérieures de cette espèce. « L'in- » dividu qui l'a capturé, nous apprend M. Jules Verreaux dans » les notes qu'il nous a communiquées, m'a assuré que cette es- » pèce vit dans des terriers creusés au pied des arbres, et que ces » terriers ont une profondeur de quatre à cinq pieds. Le Strigops » se nourrit des racines de diverses plantes. Il ne sort de son trou » que pendant la nuit, et au lieu de fréquenter le séjour desarbres, » il a des habitudes terrestres, mais dans des forêts humides et » profondes, qui l'abritent de l'éclat du jour. Au dire des natu- * rels, quoique d'une nature peu farouche, puisqu'il ne s'envole * jamais à leur approche, il ne se trouve cependant jamais qu'i- » sole. Il grimpe parfois parmi des lianes épaisses, et c'est de là » qu'il fait entendre un gémissement lugubre qui amène souvent * son compagnon que l'on n'entend pas venir, tant son vol est » léger. D'après d'autres observations des indigènes, le son de sa » voix change, lorsque l'obscurité est plus grande ; devenue alors » plus sonore, elle ressemble à celui de l'espèce de chouette ori- » ginaire de ces contrées. Le nid est composé de fougères et placé » dans le fond du terrier. La chair de cet oiseau exhale une forte » odeur, désagréable comme celle de la fourmi. » Au reste, tou- tes ces observations ont besoin d'être confirmées; M. Jules Ver- TMVAGX INÉDITS. 389 reaux n'a point été assez heureux pour en constater l'exactitude. L'individu que possède notre collection nationale, provient de l'île Steward, au sud de la Nouvelle-Zélande. Mais cette espèce habite aussi dans cette dernière localité. C'est ce que nous ap prend une communication faite aux annales anglaises d'histoire naturelle (1) par M. Grey, gouverneur des possessions anglaises dans cette partie de la Polynésie. Le nom de pays, suivant M. Grey, est Kakapo , ce qui veut dire Perroquet de nuit. » Depuis que les chats ont été introduits dans l'île, ajoute le * même observateur, les individus de cette espèce ont disparu » de plus en plus, de sorte que dans certaines parties de l'île, » cet oiseau est regardé comme fabuleux : opinion que partagent » beaucoup d'Européens. » Comme si tout devait exciter l'intérêt dans l'étude de cette es- pèce c'est la Nouvelle-Zélande qui en est la patrie, la Nouvelle-Zé- lande qui a déjà fourni à l'ornithologie les genres Nestor, Tur- nagra, Jcanthisitta,Glaucopis, NeomorphcL, et surtout VAp- terix et VOcydromus, la Nouvelle-Zélande autrefois habitée par le Dinornisï Autant de types génériques, autant de types de transition , car nous pensons que la place du Strigops habrop- tilus est en tête des Psittacidés, à côté du Pézopore, dont il pos- sède tant de caractères. En n'accordant à cette grande île de l'Océanie que très-peu de mammifères , la nature l'a faite riche d'espèces d'oiseaux dont certains offrent un intérêt immense au zoologiste , qui , les voyant pourvus d'un appareil alaire extrême- ment réduit dans ses dimensions, n'hésite pas à les comparera l'Autruche, au Casoar, au Nandou, et à les considérer comme rapprochant des mammifères la brillante classe dont ils font partie (2). (l) Ann. oi nat. Hist. Tom. XVIII, p. W7. Cette lettre a été communiquée au Journal anglais que nous venons de citer, par M. I. E. Gray, directeur du Brittsh Muséum , auquel elle était adressée. (J) Depuis que cette note a été communiquée à l'Académie des Sciences, nous avons eu occasion, grâce a l'obligeance de MM. Verreanx frères, d'examiner on crâne de Strigops. Ce crâne a été comparé par nous, d'une part, à ceux des rapaces nocturnes; d'autre part, a ceux des Psittacidés. La forme générale du crûne do Strigops ressemble de tout point à «elle qui nous est offerte par le crâne des Psittacidés. En définitive, c'est toujours an Pslitacldé avec des habitudes d'oiseau nocturne 390 rkvue zoologicjoe. (Décembre 1847.) Notice sur un nouveau genre de Percoïdes , voisin des Cen- trât'chus , des Pomotis et des Bryttes; par M. Al. Gui- Les descriptions beaucoup trop incomplètes et sans figures données par Rafinesque, dans son Ichthyologie de l'Ohio, nous laissent trop de doute pour reconnaître si le poisson que nous avons sous les yeux doit véritablement appartenir à la division des Tilipomes , établie parmi les Ichtèles du même auteur ( et que MM. Cuvier et Valenciennes , qui ont inséré dans leur his- toire générale des Poissons, tome vu, p. 455, un extrait de l'ouvrage précité, semblent ramener, soit au groupe des Pomo- tis, soit au Bryttes , et peut-être aussi aux Centrarchus) , ou bien si c'est véritablement un genre que nous devons proposer comme entièrement nouveau , ainsi que nous le pensons avec juste raison, et voisin de ceux précédemment nommés, comme nous allons chercher à le démontrer bientôt. Ainsi, nous le ré- pétons, les documents publiés par Rafinesque, beaucoup trop insuffisants, ne peuvent nullement nous fixer à cet égard. Genus Pomanotis. Guich. Corpus altum , ovale , compressum , squamis ciliatis magnis tectum. Rostrum brève, obtusum at conicum. Os médiocre. Dentés maxillarum conferti , conici at acuti ; exteriores majores curvatiusculi : in vomere at palato velutini. Preoperculum , in- teroperculum, infta-operculum angulis serrulata. Lingua laevis» Operculum spinosum , appendice membranaceo haud produc- tum. Pinna dorsalis unica. Ventrales thoracicœ. Membrana bran- chiostega sex radiis. Malgré les rapports marqués qui existent entre ce genre et celui des Centrarchus, ses affinités sont manifestement plus intimes encore avec les Pomotis et les Bryttes , surtout avec ces derniers, à la suite desquels nous les plaçons dans la grande famille des Percoïdes, à dorsale unique et à dents en velours ou en cardes. Les Pomanotides , très -voisins des Bryttes par la bande étroite de dents en velours qui arme le bord externe de chaque palatin , et qui ne sont , pour ainsi dire , que des Bryttes sans prolongement membraneux de l'angle de l'opercule, ont ïe I HA VAUX INÉDITS. 391 corps élevé , de forme ovale , comprimé et couvert de grandes écailles ciliées sur leur bord , terminé en avant par un museau court , conique et à l'extrémité duquel se trouve la bouche, qui est médiocre et ouverte transversalement. Les dents maxillaires sont coniques , nombreuses, pointues , avec la rangée antérieure un peu plus grande ; il y en a aussi au vomer, comme dans le reste des Percoïdes : elles y sont en velours et disposées en un groupe presque ovale. Leur opercule est orné de deux petites pointes ou épines plates , et le préopercule , comme Tinter-oper- cule et le sous-opercule, finement, mais distinctement dentelés aux angles. La position des nageoires ventrales est thoracique. La dorsale unique occupe toute la longueur du dos. Il y a six rayons à la membrane des branchies. Ils se distinguent des Pomotis par la présence de dents pala- tines, et le manque d'appendice en forme d'oreille à l'opercule ; ce dernier caractère nous a engagé à leur donner le nom de P orna nott s sous lequel nous les faisons connaître , c'est-à-dire sans prolongement membraneux à l'opercule. L'absence de dents en velours sur la langue , et le moindre nombre des rayons de leur anale, isolent en outre les Pomanotides des Centrarchus , xjui ont de nombreuses épines à cette même nageoire. Enfin , leur configuration ou forme extérieure est aussi un peu diffé- rente de l'une et de l'autre de ces divisions. Maintenant, nous croyons devoir, pour faciliter la distinction du genre nouveau que nous proposons dans cette notice, résu- mer en quelques mots seulement les principales notes caracté- ristiques à l'aide desquelles on peut facilement reconnaître les trois divisions déjà indiquées ci-dessus et auxquelles nous venons de comparer successivement notre poisson La première de ces divisions, que l'on désigne par le nom de Centrarchus , renferme des Poissons qui ont le corps ovale , comprimé , une seule dorsale , le museau obtus , qui manquent d'appendice membraneux à l'opercule , de dentelures au préo- percule , dont les dents sont en velours sur la langue , aux deux mâchoires, aux palatins et sur le chevron du vomer, et souvent de nombreux rayons épineux à l'anale. Les espèces de la seconde division, à laquelle on a consacré le nom de Pomotis , ont l'angle du préopercule formant une saillie ou espèce de prolongement membraneux , trois rayons à l'anale y 392 ukvue zoologiqde. (Décembre 1847.) les palatins et la langue lisses, quelques fines dentelures au bord du préopercnle , et des dents en velours aux deux mâchoires : le devant du vomer en a aussi en velours. Ce sont d'ailleurs des poissons qui ont la même configuration de forme et les carac- tères extérieurs des précédents. Les Bryttes , qui constituent la dernière de ces divisions, res- semblent aussi aux Pomotis par leur forme générale et leur extérieur, mais que la petite bande étroite de dents en velours le long du bord externe des palatins rend reconnaissables ; de plus, le bord de leur préopercule est lisse et sans dents , comme les espèces du premier groure. L'espèce qui va maintenant nous occuper compose à elle seule le type qui a servi pour notre Pomanotide. Nous l'appelons du nom de la couleur dominante qui le décore. Pomano lis rubescens Guich. — Poma. Corpore toto rubes- cente, fusco maculato ; pinnis rotundatis , subfuscis; pectorali- bus et ventralibus flavescentibus. Ce Pomanotide a, à peu de chose près , l'extérieur d'un Po- motis ou d'un Brytte par la forme ovale et comprimée de son corps. Son profil s'abaisse lentement et en ligne un peu courbe. La ligne du dos est légèrement convexe ; celle du ventre l'est moins. Le museau de cette espèce est court, obtus, conique, et se termine par une petite bouche oblique très-peu fendue. Chaque mâchoire porte une large bande de petites dents coniques et pointues, dont les antérieures sont plus longues , plus fortes que les autres, et semblables à de petites canines : celles du devant du vomer et des palatins , sur de petites bandes , sont en velours ras. Les yeux sont élevés sur la joue , et situés au tiers antérieur de la tête; ils sont as ez petits par rapport aux proportions du poisson, en sorte que leur diamètre fait près du quart de la longueur de la tête , qui est de moitié moins épaisse que haute. L'intervalle qui sépare ces organes est large. La mâchoire in- férieure ne dépasse pas la supérieure. La langue est libre à sa pointe, ovale et sans aucune dent , ainsi que le bord inférieur du sous-orbi taire, qui est arrondi. Le bord montant et inférieur du préopercule est rectiligne ; son angle est arrondi, très-légè- rement dirigé en arrière , et sa dentelure sensible. On voit aussi des dentelures semblables , mais beaucoup plus fines , à l'angle TRAVAUX INÉDITS. 393 de l'inter-opercule , aussi bien qu'au sous-opercule. L'opercule , qui se termine à son angle obtus par deux petites pointes plates, dont la supérieure est la plus longue, réuni à ces deux derniers os, forme avec ceux-ci une grande plaque à bords arqués. Les ouïes sont grandes ; leur membrane , cachée sous les bords de l'appareil operculaire, a six rayons plats. Les narines sont situées au devant de l'œil ; les ouvertures en sont grandes, et éioignées lune de l'autre. L'orifice postérieur est un peu plus grand et sans rebord ; l'antérieur est au contraire entouré d'un rebord assez saillant, et cerné par une large membrane. La ligne latérale commence à l'angle supérieur de l'ouïe, et s'interrompt vis-à-vis la fin de la portion molle de la dorsale. Elle est parallèle à la courbe du dos, se marque visiblement par une série de petites élevures droites et simples qui occupent chacune la moitié de la longueur de l'écaillé , et se trouve à une distance un peu moindre du tiers de la hauteur du tronc. Tout le corps du Pomanotide rougeâtre est couvert de très- grandes écailles; celles des joues et des pièces operculaires sont plus petites que les autres ; mais le museau , les mâchoires et la membrane branchiostége en sont dépourvus. Toutes ces écailles sont finement striées à leur surface et ciliées à leur bord ; toutes sont plus longues que larges. Les bandes d'écaillés qui existent entre la base des rayons des parties molles de la dorsale , de l'anale et sur la caudale sont beaucoup plus petites que toutes les autres. La dorsale naît presque sur la nuque , exactement eur les pec- torales; elle a quatorze rayons épineux, assez gros, pointus , alternativement pointus, et à peu près égaux entre eux, si ce n'est le premier qui est le plus petit; le second est encore un peu court : tous peuvent complètement rentrer dans un sillon formé par les écailles duNlos. La partie molle n'a que moitié de la longueur de la partie épineuse ; elle compte quatorze rayons mous , qui terminent la nageoire en pointe. L'anale com- mence sous la dernière épine dorsale ; elle a trois épines plus fortes que celles du dos , et qui vont en croissant de la première, qui est la plus courte, jusqu'à la troisième ; elles sont également reçues dans une rainure. Les rayons mous, au nombre de neuf, forment en arrière une pointe semblable à celle de la dorsale. Ces deux nageoires verticales fininissent vis-à-vis l'une de l'autre, 394 revue zoologique. (Décembre 1847.) et laissent entre elles et la caudale un espace fort court. Les pectorales commencent à peine plus avant que les ventrales ; leur longueur fait la moitié de la hauteur moyenne du tronc: elles ont quatorze rayons. Les ventrales, un peu moins longues que celles-ci, ont une épine assez forte, et cinq rayons mous; une petite écaille particulière garnit la base de chacune d'elles. Ces nageoires sont un peu pointues. La caudale est arrondie , et occupe presque le cinquième de la longueur entière; elle a qua- torze rayons ordinaires, si l'on en excepte un ou deux fort pe- tits qui garnissent ses bords supérieurs et inférieurs. Les nombres marquent : B. 6; D. 14/14; A 3/9; V. 14; P 14; C. 1/5. Ce poisson est partout d'une teinte rougeâtre , qui devient plus foncée sur le dos, et plus pâle vers le ventre, avec des taches brunes. Les nageoires sont plus ou moins de cette dernière cou- leur, et les ventrales jaunâtres. La taille du plus grand des quelques exemplaires des eaux douces des environs d'Alipey, d'où ils ont été rapportés par M. Dussumier, est de 16 centimètres de longueur ou de quelque chose de plus. Nous ne possédons encore aucun renseignement sur ce pois- son , dont nous n'avons pu décrire les viciéres, qui manquaient complètement chez les sujets déposés dans le Muséum de Paris ; nous sommes autorisé pourtant à les croire les mêmes, ou à peu près, que ceux des Pomotis ou bien des Bryttes. Lettre de M. L. Agassiz à M. de ffumboldt , datée de Boston, le 30 septembre 1847, communiquée à l'Académie des sciences par M. Duvernoy, dans sa séance du 8 novembre 1847. On sait que M. L Agassiz fait en ce moment un voyage d'ex- ploration scientifique , aux frais de S. M. le roi de Prusse, dans les États-Unis d'Amérique. La lettre dont nous nous proposons de rendre compte , en expose les premiers résultats. Ils con- cernent en général la zoologie et plus particulièrement celle des animaux inférieurs M. Agassiz commence sa lettre par des observations sur l'or- ganisation elle développement d'une nouvelle espèce d'Actinie TRWAUX INÉDITS. 395 qu'il se propose de dédier au capitaine Daevis , sous le nom de Bhodactinia Dœvisii , avec lequel il a fait, pendant tout un mois, un voyage en mer le long des côtes du Nantucket. Cette Actinie est remarquable par le petit nombre et la grosseur de ses tentacules , largement ouverts à leur extrémité. Cette obser- vation décide, pour cette espèce du moins, la question de savoir si les tentacules des Actinies sont percés à l'extrémité ; question à laquelle la plupart des observateurs ont répondu par l'affir- mative; à laquelle d'autres ont cru pouvoir répondre par la né- gative. Déjà, en 1805, M. Cuvier, dans la première édition des Leçons d'Anatomie romparée, les avait dit percés; tandis qu'en 1842, M. de Quatrefages nie formellement qu'ils le soient (I). Ces ten- tacules ont des fibres musculaires longitudinales pour leur ré- traction, et circulaires pour leur déroulement au dehors et leur allongement. L'estomac a son fond ouvert et communique de ce côté avec la cavité viscérale. On sait que celle-ci s'étend, dans tout l'in- tervalle qui existe entre les téguments communs et les parois extérieures de l'estomac, et communique avec les tentacules qui sont creux et s'ouvrent dans sa partie la plus élevée. M. Agassiz a vu la même Actinie produire des petits vivants et des œufs, dont l'éclosion n'avait lieu que quelques jours plus tard. Les uns et les autres sortent par la bouche, comme l'avaient dit d'autres observateurs , du moins pour le9 petites Actinies. Celles-ci ont beaucoup moins de tentacules que les adultes. Ils se développent successivement comme s'ils étaient repoussés en dehors , depuis le disque , où ils sont placés avec régularité, cinq par cinq , et formant autant de pentagones concentriques. Une fois développé , chaque tentacule semble se prolonger de haut en bas dans l'intervalle des téguments communs et de l'esto- mac, en formant l'une de ces cloisons musculeuses, qui divi- sent cet intervalle et auxquelles s'attachent les ovaires ou les glandes spermagènes. M. Agassiz a confirmé l'observation déjà faite par M. le pro- fesseur Rapp , que les téguments communs sont percés de plu- sieurs séries verticales de pores microscopiques , à travers les- 1) Mémoire tiir l'FdwardBia ; Annale! des sciences nntur. , îni" «érte. 396 RiivoE zoologiquk. (Décembre 1847.) quels l'eau de la cavité viscérale jaillit au dehors, lorsque Ton comprime une Actinie. Après ces intéressantes observations, précédées de vues théo- riques et très-contestables, sur la forme symétrique que M. Agas- siz nomme parité bilatérale des Actinies, il passe à des observa- tions non moins intéressantes sur les Astéries et sur les Oursins. Malheureusement elles sont aussi mêlées de cette idée qui le poursuit, que les animaux rayonnes ne le sont qu'en apparence, et qu'avec de l'attention on peut y reconnaître la forme symé- trique. Nous n'abrégerons pas cette seconde partie et nous donnerons le texte même de la lettre, afin d'y ajouter plus explicitement nos propres observations. Parité bilatérale des Oursins et des Actinies. Vous n'ignorez pas que J. Mùller, dans sa belle Monographie des Astéries , a prétendu que le trait le plus caractéristique de cet ordre consiste à avoir une charpente solide intérieure , essentiellement différente du test des Échinides, qui consti- tuerait un squelette extérieur (1). Une pareille différence entre des animaux d'une même classe, me parut, de prime abord, suspecte ; déjà, avant de quitter Paris, j'exprimai une opinion diamétralement opposée à ce sujet. De- puis que j'ai tous les jours des masses de ces animaux vivants sous les yeux , j'en ai repris l'examen , et je crois pouvoir dé- montrer aujourd'hui que les pièces solides des Astéries sont identiques avec celles des Oursins, tant par leur arrangement que par leurs rapports avec les parties molles. Et d'abord , il existe autour de la couche un anneau formé du même nombre de pièces , dans ces deux ordres. Ces vingt pla- ques sont groupées deux à deux, et ces pièces sont alternative- ment perforées et non perforées ; les perforées sont la base buc- cale des aires ambulacraires ; les pièces non perforées corres- (1) C'est dans son beau mémoire sur la structure du Pentacrinus caput Medusœ ( Berlin , 1833 , in-fol. avec pi.) que J. Mùller dit avoir trouvé une différence importante entre le squelette des Crinoïdes qu'il regarde comme un produit, comme une dépen- dance du derme , et celui des Astérides, qui est Intérieur et indépendant des téguments. Il en conclut que les Astérides et les Crinoïdes ne forment pas un seul groupe, mais deux groupes distincts , dans la classe des Echinodermes, de même valeur que les Our- sins et les Holothuries. Mais je ne trouve dans cette monographie, etc., aucune phrase d'où l'on puisse conclure que i. Millier considère le squelette des Oursins comme dépen- dant de la peau et semblable à celui des Crinoïdes. [Note du rédacteur.) TRAVAUX INÉDITS. 397 pondent aux aires interambulacraires. A cet anneau se rattache, d'un côté, la longue série des plaques entre lesquelles sortent les tubes ambulacraires et qui est terminée, dans chaque rayon, par une plaque ocellaire, comme dans les Oursins; et de l'autre côté , des plaques moins régulières forment des espèces de cloi- sons intérieures analogues aux plaques interambulacraires, et qui se prolongent sur les côtés des rayons ambulacraires, comme dans les Scutelles échancrées. La position des ouvertures génitales dans l'angle et à la face supérieure des rayons, est encore en faveur de cette manière de voir, que la multiplicité des ouvertures, chez les Ophiures , et leur position inférieure, dans cette famille, ne saurait pas plus infirmer que l'analogie de la plaque madréporique des Eu- ryales n'est infirmée par sa position inférieure. D'où je conclus qu'il y a identité morphologique et physiolo- gique entre le squelette des Astéries et celui des Oursins (1\ Plaque madréporique. Voici un fait nouveau pour l'analomie des Echinodermes. La plaque madréporique des Astéries est restée jusqu'ici une énigme pour les anatomistes. Je viens d'en trouver la solu- tion. En cherchant à débrouiller la circulation des Oursins et à découvrir les voies par lesquelles l'eau , qui remplit la cavité du corps , pénètre à l'intérieur , j'ai dû faire de nombreuses injec- tions , et pour m'éclairer , j'ai eu recours à tous les renseigne- ments partiels que l'on possède sur les vaisseaux et le système (1) Dès le mois de février 1837 , M. Duvernoy démontrait cette Identité physiologique , et faisait voir que les parties dures des Oursins étaient un véritable squelette intérieur, mais périphérique , analogue au thorax des tortues , recouvert de même par la peau. Il faisait voir que chaque baguette avait sa capsule articulaire, comme les articulations des membres d'un vertébré, et qu'elle donnait attache par sa base à des muscles qui rampent sous la peau, pour se fixer d'autre part aux pièces de ce squelette. A cette démonstration anatomique , kl ajoutait qu'on pouvait reconnaître dans les Oursins, comme dans les Asté- ries, la composition rayonnée ; mais que dans le premier cas, les rayons sont soudés entre eux pour former la sphère des Oursins réguliers , etc. , etc. On pourra voir dans cette Revue (année 1846 , p. 84 et suivantes) , quelques développe- ments de cette théorie. M. Agassis n'a fait que les adopter. Il aurait été juste d'en indiquer la source. M. Du- vernoy doit y tenir, puisque sa manière de voir sur l'analogie des parties dures des Oursins avec celles des Astéries , a été la source des véritables connaissances physiolo- giques acquises depuis lors sur la nature et sur l'essence des parties dures des Oursins, sur leur manière de croître, etc.; elle a de plus montré les rapports qui existent entre ces deux Ordres naturels des Echinodermes , et la mesure de ceux que l'on a pu saisir entre eux et les CrlnoYdes ou les Holothurldes. ( Note du rédacteur. ) 398 rkvue zooi.oGiguE. {Décembre 1847.) aquifère des Astéries. Chez ces dernières , on a constaté , depuis longtemps , que l'eau qui remplit la cavité du corps, y pénètre par de nombreuses ouvertures, éparses surtout à la face supé- rieure des rayons. On a également reconnu qu'il existe , en outre, un système aquifère circonscrit, dans un vaisseau cir- culaire entourant la bouche (envisagé comme une artère par Tiedemann) , et qui communique avec les vésicules ou branchies intérieures , et avec les suçoirs tentaculaires. Mais les voies par lesquelles ce vaisseau reçoit l'eau du dehors sont restées incon- nues. En injectant du cœur tous les vaisseaux , ou les sinus qui sont logés le long du canal madréporique , je me suis aperçu que l'anneau buccal principal n'était point rempli. Je remarquai même à l'extrémité du canal madréporique uue ampoule mem* braneuse , qui paraissait communiquer avec ce canal, que je me hâtai d'injecter , et j'eus la satisfaction , non-seulement de rem- plir l'ampoule et le vaisseau buccal , mais encore de pousser la masse colorée dans les vésicules internes et dans les tentacules locomoteurs de tous les ambulacres. Je répétai ensuite l'injec- tion de l'extrémité supérieure du canal madréporique avec le même succès , et je finis par compléter cette observation , en m'assurant que les pores microscopiques dont la plaque madré- porique est percée, débouchent dans le canal calcaire, et forment un véritable crible , à travers lequel l'eau la plus pure peut seule passer dans le canal calcaire , et de là dans les con- duits aquifères membraneux du pourtour de la bouche, et dans les vésicules et tentacules des ambulacres. La structure micro- scopique des parois de ces conduits , qui sont musculaires , ex- plique le mouvement de translation de l'eau dans tout son trajet; et nul doute que le canal calcaire articulé, qui s'étend de la plaque madréporique à l'ampoule buccale , ne serve à pro- téger le tube membraneux qui , sans cela , serait exposé à de fréquentes ruptures dans les Astéries , dont le corps change constamment de forme ; tandis que dans les Oursins le crible de la plaque madréporique s'ouvre directement dans un tube mem- braneux , sans enveloppe solide. L'eau qui injecte les tentacules locomoteurs, peut s'écouler par l'extrémité des suçoirs , lorsque la ventouse se dilate et s'ouvre. Elle opère un simple mouvement de va-et-vient des TRAVAUX INÉDITS. 399 vésicules aux tentacules , en temps ordinaire , déterminé par les contractions alternatives des parois musculeuses des tenta- cules et des vésicules intérieures, dont les fibres sont disposées d'une manière très-semblable à celle de la ves ie urinaire , sur- tout sur le fond des vésicules. C'est sur des exemplaires vivants de VEchinarachnius des côtes de Massachusetts . que je les ai remarqués pour la première fois. Entre les plaques des ailes ambulacraires, on remarque, à l'in- térieur des pores ambulacraires , sous un grossi -sèment de cinq à six diamètres , de très-petits pores , rangés en séries régulières , auxquels correspondent à l'intérieur des tubes membraneux , rétractiles comme les suçoirs , et terminés par des ampoule» perforées. Ces pores et ces tubes sont surtout nombreux dans les aire» ambulacraires et sur la périphérie. Dans les aires interambula- craires, il n'y en a qu'à la périphérie. Quand ils sont très-étendus leur extrémité déborde les soies du test. Leur nombre est im- mense sur tout le pourtour du disque. Leur nature tubuleuse ne permet point de les confondre avec les pédicellaires , et le fait qu'ils débordent à l'intérieur exclut tout rapprochement avec elles. C'est par ces mille bouches qui correspondent aux pores en sé- ries des Actinies que la cavité du corps se remplit d'eau et se vide. Il y a donc chez les Oursins , comme chez les Astéries, deux systèmes aquifères indépendants : l'un circonscrit et se remplis- sant par la plaque madréporique, l'autre à nombreuses ouver- tures éparses sur tout le corps et remplissant la cavité générale du corps. S^ Chose étonnante , chez VEchinarachnius , ce sont les tubes aquifères qui servent à la locomotion; tandis que les tentacules ambulacraires n'atteignent jamais la périphérie. Les vaisseaux périphériques de VEchinarachnius présentent une particularité bien remarquable , c'est qu'ils se dilatent en larges sinus, entre les piliers calcaires qui unissent les deux plan- chers du toit, et ces sinus paraissent communiquer avec les tubes, aquifères de la périphérie et plutôt avec les sinus aqueux qui ser- pentent entre ces mêmes piliers. ï-00 revue zooLOGiguE. {Décembre 18i7.) La distribution de ces sinus aquifères de la périphérie présente en outre la plus grande analogie avec les sinus aquifères des Mé- duses. Plus j'étends mes comparaisons entre les animaux rayon- nés, et plus je découvre d'analogies entre les types en apparence les plus différents. Les Oursins, par exemple, semblent posséder dans la lanterne buccale un appareil qui leur est exclusivement propre. Eh bien, pas du tout. Les Astéries mêmes ont un appareil moteur delà partie anté- rieure du tube digestif, tout semblable. Ce sont les mêmes muscles , les mêmes lames tendineuses. Seulement le tout est tellement mobile et tellement transparent qu'on Ta confondu avec les parois mêmes du canal alimen- taire. Géologie et Palœontologie. J'aimerais à vous entretenir de mes observations sur les terrains erratiques Nous avons acquis la certitude, M. Desor et moi , que le conti- nent américain a été plus élevé qu'il ne l'est maintenant, à l'époque de la dispersion du terrain erratique, qui ici, comme ailleurs, ne présente aucune trace de stratification; qu'ensuite il a été submergé et recouvert d'une nappe stratifiée riche en fos- siles marins , tous d'espèces récentes , comme à Uddewalla ; que plus tard, le sol s'est exondé de nouveau, et a été peuplé de grands mammifères terrestres , dont les espèces ont disparu et parmi lesquelles figuraient le mastodon gigantesque et d'autres grands mammifères éteints. Il est certain, en effet , comme le montrent les superpositions directes, que ce Mastodon est postérieur à l'époque du Drift et à celle d'une immersion postérieure du continent. La dispersion des blocs erratiques n'est donc plus qu'un épi- sode, dans cette longue série d'oscillations du sol qui ont précédé l'ordre de choses actuel. — Comme M. Desor l'a déjà fait remar- quer au sujet de la Suède, dans un mémoire très-intéressant in- séré dans le Bulletin de la Société Géologique de France, que je voudrais signaler à votre attention. L'intérêt palpitant de cette histoire se rattache toujours plus directement à la question de ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. 401 l'apparition de Phomme, dont j'entrevois la solution définitive , dans l'étude du diluvium de ce pays. II. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. Description de nouvelles espèces de Trocbilidées; par M. J. Boursier (Annales de la Société royale d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon , t. X). Trochilus Augusti. — Bec arqué , large à sa base , noir supé- rieurement, mandibule inférieure rouge, à extrémité noire ; parties du corps gris bronzé progressivement plus métallique sur le dos , couvertures caudales bronzées et frangées de roux vif; œil orné dessus et dessous de deux bandes blanches, méat auditif noir; une ligne blanche et étroite sur le devant du col , le reste des parties inférieures du corps gris cendré un peu plus clair vers la région abdominale; ailes presque droites gris vio- lacé; pattes blanchâtres , sous-caudales gris roussâtre; rectrices effilées et étagées à base bronzée , passant au noir intense dans les deux tiers de leur longueur, le dernier tiers terminé de blanc pur; les médiaires bronzées et terminées de blanc, ces dernières plus longues d'un quart que les submédiaires. Longueur du bec 35, des ailes 60, des médiaires 80, des sub- médiaires 50, des exter. 25 millimètres — Patrie, les environs de Caracas (Venezuela). — Cette espèce se rapproche du T. Pe- trei de Lesson et de Lattre ; du T. hispidus de Gould , dédié à M. Auguste Salle, naturaliste distingué qui a lui-même observé les mœurs de cette espèce. T. de Filippii. — Bec noir en dessus , mandibule inférieure jaune à extrémité noire ; parties inférieures du corps à plumes bronzées et frangées de roux vif, cette dernière couleur aug- mentant d'intensité vers les couvertures sub-caudales ; parties inférieures du corps à plumes soyeuses , uniformément roux orangé ; ailes presque droites brun violacé ; pattes blanchâtres ; sous-caudales rousses; rectrices légèrement étagées à larges bar- bules bronzées, passant au noir, terminées de roux vif, les médiaires noir bronzé , très-effilées , blanches dans leur dernier tiers de longueur qui dépasse d'autant les médiaires. Tome X. Année 1847. 26 402 revue zooLOGiyuK. (Décembre 1847.) Longueur du bec 35, des ailes 63, des médiaires 66, des sub~ médiaires 36, des externes 28 millimètres. — Patrie , la Bolivie. Cette espèce a de la ressemblance par la taille , les formes et le bec droit au T. Bourcieri de Lesson. Dédié à M. le docteur Phi- lippe De Filippi, professeur de zoologie au Muséum de Milan. T. Luciani. — Bec droit , noir ; parties supérieures du corps , y compris les couvertures caudales , vert foncé brillant , dessus de la tête, vert bleuâtre; parties inférieures à plumes semi- écailleuses , vert-émeraude brillant, région anale duveteuse; couvertures sous-caudales bleu violet brillant; ailes brun vio- lacé; pattes noires, garnies d'un épais duvet soyeux blanc de neige ; queue fourchue, à rectrices noir violacé. Longueur du bec 25, des ailes 60, médiaires 62, externes 25» millimètres. — Patrie, république de l'équateur. L'exemplaire que nous décrivons a été tué par M. A. De Lattre, près du vil- lage de Guaca. — Cette espèce se rapproche du T. cupreoventris de Fraser et T. Mosquera de De Lattre et Bourcier , dédié à M. Lucien Buquet, trésorier de la Société entomologique de ïVance. III. SOCIETES SAVANTES. Académie royale des sciences de Paris. Séance du 6 décembre 1847. — M. Bonafous communique une note sur V acclimatation du Lama et autres animaux con- génères. Le savant correspondant fait savoir à l'Académie que le vœu des agriculteurs de voir naturaliser chez nous des animaux étrangers capables d'augmenter nos richesses, que ce vœu si généreusement et si habilement exprimé par M. J. Geoffroy Saint-Hilaire, se trouve en voie sérieuse de réalisation par les soins du roi de Hollande, pour les Lamas , Alpacas et Vigognes. M. Bonafous a visité avec un vif intérêt , aux portes de la Haye , dans un parc établi par ordre du roi , un troupeau composé de trente-quatre individus. Les premiers types de ce troupeau pro- viennent des Andes , par l'Angleterre, d'où Sa Majesté Néerlan- daise les a fait venir il y a quatre années. Depuis lors , non- seulement les Lamas ont multiplié sous le climat de la Hollande, SOCIÉTÉS SAVANTES. 403 aussi naturellement que dans les Cordillières, sans éprouver au- cune maladie, mais les Alpacas femelles et les Vigognes, ces dernières n'ayant point de mâles, se sont unis avec les]Lamas ou avec les Alpacas indifféremment , et ont donné les uns et les autres des rejetons qui ont tous prospéré, hormis ceux des Vi- gognes , qu'une mort accidentelle a soustraits du troupeau. M. Bonafous donne quelques détails sur la durée de la portée de ces animaux, que le régisseur a déterminée à onze mois, sur leur nourriture , qui consiste simplement en herbe des prairies où ils paissent en toute liberté. L'hiver, ils se nourrissent de foin et reçoivent de temps en temps un peu d'avoine ou autre grain. Si donc , dit en terminant le savant agriculteur, le Lama , l'Al- paca , la Vigogne vivent, se reproduisent et prospèrent sous le ciel nébuleux des plaines delà Hollande, n'est-on pas en droit d'affirmer que l'acclimatation de ces animaux sur les Alpes ou les Pyrénées présente des chances indubitables de succès? Nous ajouterons que telle est notre opinion , comme celle de M. Geoffroy Saint-Hilaire et de tous les zoologistes; mais nous pensons aussi que ce résultat ne peut être obtenu que par un gouvernement ou un souverain , et que, pour l'assurer, il faut avant tout donner la direction d'une semblable tentative à un homme à la fois savant et praticien , ou à deux hommes réunis- sant à un point éminent ces deux qualités, et non à quelque protégé ne doutant de rien parce qu'il ne sait pas grand chose , et croit par conséquent tout savoir. Séance du 13 décembre. — M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire lit une notice intitulée : De la Naturalisation en France du Lama, de J'Alpaca et de la Vigogne. Le savant académicien , en présentant une note de M. de Cas- telnau contenant les observations que ce voyageur a faites en Amérique sur ces animaux , dit que la note de M. Bonafous, et quelques autres documents qui lui sont parvenus depuis, sont venus plus tôt , et plus complètement qu'il ne s'en flattait , con- firmer une espérance qu'il n'osait exprimer, il y a quelques se- maines , qu'avec une extrême réserve. La naturalisation en Eu- rope du Lama et de ses congénères , poursuit-il , progrès que je n'ai cessé d'appeler de tous mes vœux depuis 18?9 , semble bien près de se réaliser, et même à la fois sur plusieurs points de l'Europe. 40i revue zoologique. (Décembre 1847.) M. Geoffroy Saint-Hilaire fait connaître les nombreuses tenta- tives faites depuis quelques années pour naturaliser ces ani- maux ; la protection que le duc d'Orléans accordait à ces tenta- tives , les ordres que le ministre de la marine a donnés pour les favoriser et les associations organisées au Havre et à Marseille , et il conclut de tous ces faits que le Lama et l'Alpaca , sinon la Vigogne , ne peuvent tarder à prendre rang parmi nos animaux domestiques. L'Académie partagera sans doute, poursuit il, le sentiment qui nous porte , quand ce progrès , disons mieux , quand ce bienfait pour le pays semble si proche de nous , à rappeler ici en peu de mots les efforts par lesquels ils a été préparé dans le passé. Il énumère ensuite les travaux et les écrits sur ce sujet impor- tant que l'on doit à Buffon , à l'abbé Béliardy , à l'impératrice Joséphine , et à Leblond , correspondant de l'Académie des sciences. Le résumé que nous venons de faire, dit M. Geoffroy Saint- Hilaire en terminant , n'est pas seulement une justice rendue à d'anciens travaux ; il n'est peut-être pas sans utilité dans le pré- sent. Les objections qui , au xvine siècle , semblent avoir em- pêché la réalisation de la tentative demandée par Buffon , ne sont pas tellement éteintes que la trace ne s'en retrouve dans quelques écrits récents , et qu'aujourd'hui encore plus d'un ad- ministrateur , plus d'un savant même ne voient, surtout dans les essais pour naturaliser le Lama et l'Alpaca, des dépenses cer- taines en vue d'un résultat très-problématique. Le rapproche- ment des faits que nous avons rappelés est la meilleure réponse à ces objections et à ces craintes. Qui voudrait soutenir aujour- d'hui que les végétaux des Cordillières , et particulièrement cet IchOy si souvent cité, sont nécessaires à l'alimentation du Lama et de ses congénères , quand nous voyons la facilité avec laquelle ces animaux se plient aux divers régimes de nos bestiaux , attes - tée par tant d'exemples authentiques ; exemples auxquels nous pouvons ajouter l'observation singulière et non moins authenti- que d'une Vigogne nourrie, dans les dernières semaines d'une traversée plus longue qu'on ne l'avait pensé, à l'aide de vieux papiers, et notamment de journaux? Et qui pourrait insister sur la différence de conditions climatologiques de nos montagnes al- SOCIÉTÉS SAVANTES. 405 pines ou pyrénéennes et de celles des Andes , quand nous voyons les Lamas réussir à se reproduire à une si faible hauteur au-dessus du niveau de l'Océan , à Liverpool , à Paris , et , bien plus bas encore , au pied des digues de la Hollande , à la Haye ? Ne craignons pas de le dire , la question est maintenant jugée. Quand une tentative sera faite sur un point bien choisi de nos Alpes ou de nos Pyrénées, le succès en est aussi assuré que peut l'être celui d'une entreprise nouvelle , à deux conditions toute- fois : que l'essai soit institué sur une échelle suffisamment grande et dirigé selon les vrais principes de la science, trop souvent mé- connus en de telles expériences. M. Magendie a lu un mémoire ayant pour titre : De Vin- fluence des nerfs rachidiens sur les mouvements du cœur. Il ré- sulte des faits rapportés dans ce beau travail : 1° Que les nerfs rachidiens, quand ils sont excités par un agent mécanique ou physique , réagissent sur le cœur en modifiant ses mouvements ; 2° Que la réaction cardiaque , sous le même excitant, est plus marquée dans les nerfs sensibles que dans les nerfs moteurs; 3° Que l'intensité de la réaction cardiaque, dans les deux sortes de nerfs rachidiens, est en raison du degré de sensibilité de ces nerfs ; 4° Que la perte définitive de la sensibilité directe ou récur- rente détruit toute réaction cardiaque; 5° Que dans certaines conditions encore indéterminées , l'ab- sence temporaire de sensibilité récurrente dans la racine motrice , peut coïncider avec sa réaction sur les conditions du cœur. Séance du 20 décembre. M. Magendie lit une suite au mé- moire précédent, ayant pour titre : Expérience sur Vinfluence de la sensibilité des nerfs rachidiens sur les mouvements du cœur. — M. Pappenheim adresse une note sur l'organisation de la plume. Recherches microscopiques faites à Voccasion des points de ressemblance signalés entre une espèce nouvelle de psittacidé , le Strigops, et les oiseaux de proie nocturnes. L'examen microscopique des plumes de cet oiseau montre que la zoologie pourra employer ce moyen de distinction d'es- pèces ou de groupes embarrassants; car M. Pappenheim annonce 406 revue zoologique. (Décembre 1817.) avoir reconnu certains caractères que ne présentent point les plumes de perroquets, caractères qui les rapprochaient, jusqu'à un certain point, des plumes des rapaces nocturnes, dont elles différent d'ailleurs à beaucoup d'autres égards. Séance du 27 décembre. M. Sappey adresse un mémoire sur les vaisseaux lymphatiques de la langue. — M. Bollard présente une note sur la disposition des ten- tacules des Actinies. Ce travail, extrait d'un plus grand mémoire, contient des obser- vations neuves sur l'organisation et les habitudes de ce genre de zoophytes. Il résulte surtout de ces recherches que, dans les es- pèces étudiées par M. Hollard, il y a toujours quatre rangées concentriques de tentacules, et que le nombre de ces tentacules n'est pas simplement dû au hasard. Il s'est assuré que les tenta- cules de chaque rang correspondent toujours aux intervalles de ceux des autres cycles ; que le nombre de ces appendices croît dans une proportion mathématique du deuxième rang au qua- trième, en procédant du centre à la circonférence , c'est-à-dire avec le nombre des intervalles. Cette observation offre, indépendamment de la question ana- tomique, un grand intérêt sous le poihtdevue zoologique. Elle montre que ces tentacules doivent jouer un rôle important dans la vie de ces êtres ; car ils sont soumis à des règles fixes dans leur arrangement, dans leur nombre, etc. M. Hollard a fait encore des observations très-intéressantes sur des petits corps bleus que l'on observe autour de l'orifice cen- tral de certaines espèces d'actinies. Nous reviendrons sur ce travail qui nous semble consciencieux et digne d'être étudié sérieusement. SOCIÉTÉ EJVTOMOLOGIQUE DE FRANGE. Séance du 10 octobre 1847. — M. H. Lucas montre des nids de terre formés par V Odynerus spinipes, et dans lesquels ont été trouvés des individus à l'état parfait du Chrysis ignita. Ce fait vient à l'appui d'observations de Latreille, de M. de Saint- Fargeau et de M. Westwood , et semble démontrer d'une ma- nière manifeste que les Chrysis vivent parasites de diverses es- SOCIÉTÉS SAVANTES. 407 pèces d'hyménoptères. Notre collègue l'ait encore une autre re- marque sur le même sujet : en Algérie il a vu des Chrysis (sur- tout la Chrysis barbara, H. Lucas), vivre aux dépens des Osmia , et particulièrement des Osmia ferruginea et cœrules- cens, Latr. — Le même membre fait passer sous les yeux de la société deux hémiptères et quelques coléoptères qui ont été pris dans les environs de Bitche par M. le capitaine Gaubil. Parmi les hémiptères, deux espèces qui vivent dans les fourmilières de la Formica rufa, sont nouvelles et ont reçu de M. Amyot les noms de Pterometrus Gaubiloides et cœlatus; pour les coléo- ptères, il n'y a rien de nouveau, mais on y remarque quel- ques espèces très-rares en France , telles que les Dytiscus latis- simus , Carabus nodulosus , Pogonus luridipennis , Amara infima et granaria , Steropus œthiops , Omophlus betulœ et picipes, Cistela bicolor, Trichopteryx pusilla , nitida et qua- drifoveolata , Scydmœnus cornutus , Emphytus glabery Mo- des humeralis et glabra , etc. — M. de Selys Longchamps annonce qu'il a déjà imprimé la moitié de la Revue des Libellules d'Europe qu'il a composée en collaboration avec M. le docteur Hagen de Kœnigsberg, et que le volume entier paraîtra à Liège d'ici à quelques mois. Notre collègue donne un aperçu général de son travail , et il dit qu'il a été amené à partager les Libellulidées qu'il nomme Odona- tes avec M. Rambur, en trois familles et six sous-familles , sa- voir : 1° les Libellulideœ , partagées en Libellulina et Cordu- lina; 2° les Mschnidœ , divisées en Gomphina etsEschnina, et 3° les Agrionidœ, dans lesquelles on distingue les Caloptery- gina et les Agrionina, et il fait remarquer que ses six divisions secondaires correspondent presque entièrement aux six genres admis par M. Burmeister. — M. Bellier de la Chavignerie parle de la chenille etde la nym- phe qui n'ont pas encore été figurées, du Polyommatus (Lycœna) bœtica,\arve qui vit dans les siliquesdu Baguenaudier,et qui, dans un très-grand nombre de cas , est piquée et détruite par un hy- ménoptère qu'on doit rapporter au groupe des Chalcidites. C'est aux environs de Chartres que notre collègue a recueilli cette observation. — M. Reiche dit qu'il a étudié le Scolytus envoyé par M. Al. 408 REvoE zooLOGiyuE. (Décembre 1847.) Lefebure, et qu'il avait trouvé aux environs de Hannequeville ; et qu'il s'est assuré que cette espèce ne doit pas être rapportée au Scolytus pygmœus , ainsi qu'on Ta dit par erreur, mais à celle désignée sous la dénomination de pruni, — M. Doué parle d'une masse immense de Coccinelles (Coc- cinella \$-punctata) qu'il a trouvée au pied d'un peuplier. — M. Guérin-Méneville montre une Pimelia bipunctata qui est encore vivante, quoiqu'elle ait été piquée à Toulon il y a en- viron un mois. — M. P. Gervais communique quelques détails sur la larve du Nanodes tamarisci, de la famille des Curculionides. Cette larve vit dans les ovaires du Tamarix , et lors de la chute de ces ovaires elle peut, quoique renfermée dans leur intérieur, les faire sauter à la hauteur de deux ou trois centimètres au-dessus du plansur lequel on l'a placée. Le saut de ces espèces de petites sphè- res se répète à des intervalles assez courts, et lorsqu'on n'en con- naît pas la cause il excite vivement la curiosité. M. P. Gervais doit la première communication de ce fait à M. le docteur Rau- coulet, ancien aide de botanique de M. Delile, à Montpellier. — 11 est donné lecture d'un mémoire de M. L. Fair maire , intitulé : Description du genre Chalcas. Nous croyons être utile à nos lecteurs en donnant les phrases diagnostiques des espèces en attendant la publication de ce travail. Genre CHALCAS. — Dej. Blanch. Antennae serratae , capite thoraceque breviores. — Maxillae cor- neae, ciliatœ — Palpi maxillares triarticulati , truncati; labiales, biarticulati , truncati. — Elytra in maribus valde dilatata. — Pedes validi, compressi. — Tarsorum unguiculi bifîdi. 1. C. cyaneus. Buq. inéd. — Mas : niger, sat nitidus, nigro hir- tus ; elytris tenuiter punctatis , fere deplanatis , violaceo-cya- neis, postice rotundatis et externe plicatis; prothorace supra flavo-sericante , nigro lineato , scutello flavo. Femina : elytris inœqualibus, punctatissimis , callo postico prominente , postice oblique truncatis. — Colombie. 2. C. LiNEATOCOLLis. Buq. inéd. — M. niger, griseo-pubescens, thorace cinereo-sericante , nigro lineato : elytris flavescentibus, SOCIÉTÉS SAVANTES. 409 humeris et lateribus valde inflatis : macula scutellari et macu- lis mediis nigris, apice nigro. F. mari simillima, sed angustior. — Colombie. 3. C. lateralis. Buq. inéd. — M. niger, nigro pilosus, tho- race atro, nitido : elytris subplanatis , ovalibus , atro-caeruleis , nitidis : macula externa oblonga, interdum maxima , macula subapicali et reflexa parte flavis. F. mari simillima sed angustior, dorso piloso, elytris utrin- que nodo subapicali instructis. — Colombie. 4. C. trabeatds. Dej. inéd. — M. niger, elytris rotundatis , postice declivibus, rubris : vitta lata basali cum vitta dorsali per suturam conjuncta , nigra , apice nigro. F. angustata , elytris lateribus fere rectis , utrinque carinatis. — Colombie. 5. C. Bremei. — M. niger, griseo-pubescens : elytris fere ro- tundatis, postice declivibus, atro cœruleis : utrinque 7 aurantia- cis maculis ornatis. — Colombie. 6. C. unicolor. Dej. inéd. — M. niger, nigro hirtus : elytris atro-cyaneis, tenuissime punctatis, parte suturali elevata, utrin- que foveola longitudinal i impressis, postice angustatis, acutis. F. nigra, nigro-villosa, angustata, elytrorum lateribus longi- tudinaliter impressis : utrinque carina flexuosa humero inci- piente, callo postico desinente : dorso longe piloso. — Colombie. 7. C. humeralis. Klug, inéd. — M. niger, griseo-sericans : elytris gibbosis, post humeros fortiter impressis; flavis, niti- dis; utrinque margine inferiori vitta longitudinali nigra, ad hu- meros dilatata. F. Elytris non gibbosis , utrinque compressis et longitudinali- ter impressis: utrinque carina acuta, nigra, ad humeros inci- piente : dorso et humeris pilis nigris instructis. — Colombie. 8. C. oresus. — Itf. niger, thorace et scutello nigro : elytris inflatis, rotundatis, flavis, immaculatis. F. Elytris nitidis, angustatis, lateribus utrinque medio com- pressis carinatis , postice truncatis. — Colombie. 9. C. sexplagiatus. Buq. inéd. — F. nigra, subtus griseo-se- ricans, thoracis lateribus griseis : elytris utrinque fere rectis, carinatis ; nigris, rubro sexplagiatis. — Colombie. — M. E. Desmarest donne lecture de deux mémoires de M. Blisson intitulés : 410 rkvuk zoologique. (Décembre 1847.) 1° Description de la larve et de la nymphe du Cryptophagus hirtus Gyllenhal; 2° Histoire de la larve et de la nymphe du Sylvanus sexden- tatus Fabr. Dans ces notices l'auteur décrit avec un grand soin les méLamorphoses de ces deux petits coléoptères ; il donne des ob- servations de mœurs , et fait connaître dans les plus grands dé- tails possibles les larves et nymphes. — M. le docteur Chavannes lit une notice sur deux Coccus cérifères du Brésil. Le savant médecin donne des détails de la plus haute importance sur ces deux insectes qui pourraient être utilement employés dans l'industrie, et il leur applique les noms de Coccus psidii et cassiœ. — M. L» Buquet communique une note de M. Stanislas Ju- lien, intitulée : Détails sur la cire d'arbre et sur les insectes qui la produisent y extraits des auteurs chinois. Ce travail, utile sous le point de vue de l'histoire de l'entomologie chez un peuple qui ne nous a donné que très-peu d'ouvrages de zoologie, a été inséré en 1840 dans les Comptes rendus de V Académie des sciences de V Institut de France. Séance du 27 octobre 1847. — M. Audinet-Serville annonce avoir trouvé cette année , à sa campagne près de Coulommiers , deux insectes fort rares dans le rayon de la faune parisienne , l'un est le Metœchus paradoxus, coléoptère appartenant à l'an- cien genre Rhiviphora , l'autre est la Pseuâophana europœa , insecte de l'ordre des Hémiptères , qu'on ne rencontre ordinai- rement que dans le midi de la France. M. de la Ferté-Sénectère ajoute qu'il a trouvé de son côté, il y a plusieurs années, le Metœchus paradoxus, dans une allée de la foret de Saint-Germain. — M. Deyrolle annonce que l'un de ses frères, qui arrive de la province de Sainte-Catherine au Brésil, se livrait à ses explora- tions entomologiques dans l'intérieur de cette contrée , lorsque , vers les premiers jours d'octobre 1846, il apprit que la mer re- jetait sur la plage des quantités énormes d'insectes. Arrivé sur les lieux, quel fut son étonnement d'y voir des masses innom- brables de coléoptères répandus sur le sable, et disposés par zones , selon qu'elles avaient été plus ou moins poussées par le mouvement des vagues et des marées. Ces masses étaient telles , SOCIÉTÉS SAVANTES. 411 qu'on aurait pu les remuer à la pelle et en charger des navires, et elles occupaient une étendue de cinquante lieues , à partir de Sainte-Catherine jusqu'à Paranagua. Ce phénomène, inconnu jusqu'alors dans cette contrée, paraît pouvoir s'expliquer par la crue extraordinaire des rivières , et notamment de l'Ittaguay qui , en dépassant leur niveau ordinaire , auront sans doute en- traîné ces insectes que la mer aura ensuite rejetés sur la plage. Du reste M. Deyrolle n'a pu distinguer parmi ces débrisj que trois insectes qui se rapportent tous à la famille des Cara- biques. A l'occasion de cette communication, M. Guérin-Méneville dit que des faits à peu près semblables ont été observés au bord de marais salés par M. Alcide d'Orbigny lors de son voyage en Patagonie; et M. Reiche rappelle que, dans la Russie méridio- nale , on trouve aussi des quantités considérables d'insectes au bord des lacs salés. — M. Doué communique deux coléoptères qui offrent chacun une monstruosité remarquable, l'un est un Chlœnius festivus chez lequel l'élytre droite est beaucoup plus courte que la gauche ; l'autre est un Melolontha fullo qui présente , au milieu de l'élytre droite , comme une sorte de bourrelet résul- tant d'une blessure que l'insecte aura reçue en sortant de sa nymphe. Ces deux insectes proviennent de M. Berce. — Le même membre dit que YHarpaius dont il a parlé à l'une des dernières séances est VH. ferrugineus. — M. Bellier de la Chavignerie montre un Liparis dispar qui présente un commencemeut d'hermaphrodisme, en ce sens que l'aile supérieure droite offre dans une partie de sa surface le dessin et la couleur qui caractérise la femelle de ce Bomby- cite , tandis que Faile supérieure gauche conserve tout le faciès de celle du mâle. — M. H. Lucas montre à la société deux Jxodes nouveaux qu'il a trouvés sur le Python molure, et il en donne les diag- noses suivantes : 1° Ixodes Ger\aisii. Corpore latiore quam longiore , fusco in medio attamen nîgro, fusco-rufescente marginalo , fortiter punctulato , virescenteque quinque maculato ; capite palpis- que rufescentibus; pedibus sat validis, fusco rufescentibus; cor- pore infra flavo testaaeo (maris). Corpore in femina tantum 412 revue zoo logique. (Décembre 1847.) vire¢e trimaculato , abdomine supra infraque cinereo. Long. 3 mill.; lat. 2 mill. 1/2 (mâle). Long. 9 mill.; lat. 4 mil!. 1/2 (femelle); 2° Ixodes fusco-lineatus. Subovatus; capite lœvigato, fus- co-rufescente ; thorace fusco-rufescente nitido, sparsimpunc- tato fusco lineatoque; pedibus sat validis , fusco-ferrugineis. Long. 5 mill.; lat. 3 mill. — M. Reiche lit des préliminaires d'une monographie du groupe des Anthicites , par M. le marquis de la Ferté Sénectère, travail qui n'est pas destiné à la société et qui fera partie du Species des coléoptères de M. Guérin-Méneville. — M. Pierret fait connaître deux notices de M. le colonel Goureau. 1° Notes pour servir à V histoire des insectes gallicoles, tra- vail faisant suite à une longue série de mémoires sur le même sujet, et contenant des détails, n° 1, sur les galles globuleuses du Rosier sauvage, et dans laquelle Pauteur s'occupe des Cynips cynorrhodon , Diplolepis gallorum , Callimome cynipedis , Eurytoma verticillata et Ichneumon parasitus; n° 2 , sur les feuilles roulées de la persicaire dans lesquelles il a observé les Cecydomyia marginalis , Callimome chloromerus et Smarag- dites nudicornis , et ne 3 , sur les galles de la spirée ulmaire où il a trouvé la Cecydomyia ulmaria. 2° Note pour servir à l'histoire de V Anthomyia platura et à celle de son parasite , VAlysia truncator. — M. H. Lucas met sous les yeux de la société un petit mor- ceau de succin dans lequel se trouve un Orthoptère du genre Gryllus, Séance du 10 novembre 1847. — M. Laboulbène donne lec- ture, au nom de M. Léon Dufour, d'une note sur le Cyrtonus Dufourii, coléoptère très-peu connu encore, très -rare , qui avait été découvert , en novembre 1812, par M. Léon Dufour, dans les montagnes de Murviedro , dans le royaume de Valence , et qui vient d'être pris tout nouvellement par M. Ecoffet dans les montagnes des environs de Mende. Le savant entomologiste de Saint-Sever donne la diagnose suivante de cette espèce qui n'a encore été décrite nulle part : Cyrtonus Dufourii. Apterus ovatus , conveœus , viridi nec- non cupreo œneus, lœvis, nitidus, glaber; antennis tarsisque SOCIÉTÉS SAVANTES. 413 rufo-piceis : thoracis dorso subgibboso, angulis posticis in dentem productis ; eîytris sublente subtiliter punctato seriatn. Long. 8-9 millim. Après cette lecture M. Chevrotât fait observer que peut-être l'insecte découvert jadis en Espagne n'appartient pas à la même espèce que celui trouvé par M. Ecoffet. — M. Lefébure de Cerisy fait connaître une disposition parti- culière au moyen de laquelle il est parvenu à placer dans un très-petit espace un très-grand nombre de boîtes contenant sa collection d'insectes. — M. E. Desmarest donne lecture d'un mémoire de M. Blis- son sur la nymphe de la Cicindela campestris. Dans cette no- tice l'entomologiste du Mans complète entièrement l'histoire des métamorphoses de la Cicindela campestris dont on connais- sait la larve depuis longtemps , mais dont on n'avait pas encore décrit la nymphe, et il termine son travail par de nouveaux et intéressants détails sur les premiers états de ce coléoptère. — M. Guêrin-Méneville présente à la Société diverses commu- nications entomologiques importantes, et il fait passer sous les yeux des membres des dessins qu'il a faits d'après nature pen- dant le voyage qu'il vient de terminer. Ces communications ont pour sujets principaux : 1° La Muscardine que notre collègue a étudiée avec le plus grand détail dans la magnanerie de M. E. Robert, à Saint-Tulle, et en collaboration avec ce praticien distingué ; 2° Les dégâts que causent aux oliviers divers insectes, et par- ticulièrement une espèce du groupe des Psyllides; 3° Quelques observations sur une espèce de Scolytus qui vit sur l'amandier et que l'auteur n'a pas eu le temps d'étudier suffisamment pour être à même de la classer actuellement. Séance du 24 novembre 1847. — M. Bellier de la Chavignerie adresse une note sur la Lycœna bœtica dont il a déjà parlé dans une séance précédente. Il a obtenu d'éclosion, le 17 novembre dernier, deux individus de ce lépidoptère provenant de chenilles qui s'étaient métamorphosées au mois d'août 1847, et qui, pour la plupart , lui avaient donné leurs papillons dix ou douze jours après la transformation; et de ce fait il conclut, avec beaucoup de probabilité, que la nature destine un certain nombre d'in- 414' rkvdk zooi.ociQOE. (Décembre 1847.) dividus de la Lycœna bœtica à hiverner pour empêcher Pespèce d'être détruite. Après cette communication quelques observations sont pré- sentées relativement à divers lépidoptères que l'on rencontre en hiver à l'état parfait et volant au soleil. M. Pierret cite particuliè- rement plusieurs Vanessa, surtout la Vanessa morio, que l'on trouve quelquefois en hiver dans les environs de Paris, et M. Lefébure de Cérisy parle des Vanessa polychloros et urticœ qu'il a vues souvent en Provence hiverner dans de vieux bâti ments où on les remarque suspendues aux voûtes. — M. Javet montre deux coléoptères fort rares , trouvés dans le Tyrol , et que l'on n'avait pas encore vus en nature à Paris ; ce sont les Broscosoma baldense et Laricobius Erichsonii de M. Rosenhauer. — Le même membre dit qu'il vient de trouver à Conflans, près Paris, VAlpion Waltonii , espèce que l'on n'avait pas encore pris en France, et qui vivait sur une Potentilla. — M. Reiche annonce que M. Deyrolle vient d'apprendre que M. Graëlls a trouvé dernièrement, en Espagne sur les bords d'un lac salé , plusieurs individus de la Megacephala eu- phratica : on ne voit ce coléoptère que le soir et le matin , et jamais dans le milieu de la journée ; il est aptère, et court avec une très-grande rapidité. Ce fait est très-remarquable; on sait que pendant très-longtemps on avait cru la Mega- cephala euphratica exclusivement propre aux pays que baigne l'Euphrate , et , que l'année dernière seulement M. le major Blanchard en avait rencontré un individu en Algérie : au- jourd'hui , d'après l'observation de M. Graëlls , elle se trouverait donc également en Europe. — M. L. Fairmaire dit qu'il a trouvé , au mois de juin der- nier, plusieurs individus de la Cicindela chloris , dans la vallée de Fenestrelle, et qu'il a toujours pris cet insecte courant sur la neige. — Le même membre ajoute qu'il a rencontré, également dans la vallée de Fenestrelle , le Saphanus spinosus. — M. Pierret parle de deux individus de la Deilephila porcel- lus , qui lui ont été communiqués par M. Dort de Bordeaux, et qui présentent un cas remarquable de maladie : chez ces lépi- doptères on voit, au-dessus des yeux, des tubercules jaunâtres SOCIÉTÉS SAVANTES. 415 qui semblent être un commencement de végétation parasite. Le fait le plus intéressant , c'est que ces Deilephila ont été pris à l'état parfait , volant au crépuscule , tandis qu'habituellement les insectes ainsi attaqués par des végétations parasites , périssent à l'état de chenilles. Du reste, M. Guérin-Menéville , auquel M. Pierret a communiqué un de ces lépidoptères, présentera probablement une note à ce sujet à la Société. Séance du 8 décembre 1847. — M. Guérin-Menéville donne de nouveaux détails sur la Deilephila porcellus, dont M. Pierret a parlé dans la dernière séance, et qui présentait sur la partie à fa- cettes des yeux , une sorte de végétation fort remarquable. Il ajoute qu'il a observé , il y a plusieurs années, une Leptura qui avait une végétation semblable, etqui cependant volait avec faci- lité et ne semblait pas malade. Ces deux faits semblent montrer, si ces productions sont bien des végétations parasites, que des in- sectes ainsi attaqués peuvent néanmoins voler ; ils tendent à prouver en outre ^u'il n'est pas nécessaire que ces animaux soient malades pour être attaqués par des cryptogames , et que , dès lors, la muscardine peut être la cause de la maladie et non pas son résultat, ainsi que certaines personnes le pensent encore. — M. Deyrolle lit une note de M. Graëlls sur la Megacepha- la euphratica , qu'il vient de découvrir en Espagne , au bord d'un lac salé ; des détails à ce sujet ont déjà été donnés par M. Reiche dans une précédente séance de la Société. — M. H. Lucas dit que M. le colonel Levaillant vient de trouver en Algérie ,. dans le Djebel Amour, des insectes qui n'avaient pas encore été rencontrés dans nos possessions du nord de l'Afrique. 11 cite : 1° parmi les coléoptères la Cicindela Ritchii, Vigors, ëtVAnthia sex-maculata, Fabr. , et les Liœus inops, Schn. , etanguinus, Fabr. ; et 2° parmi les lépidoptères, la Deilephila lineata , et une nouvelle espèce de Cigarilis , désignée sous la dénomination de C. Massinissa , Lucas. — M. Collin donne des détails sur les mœurs du Necrophorus cadaverinus, qu'il a été à même d'observer aux environs d'Ar- ras. 11 résulte de ses recherches que ce Nécrophore semble ne se trouver qu'en automne, qu'il vit sur les cadavres en décompo- sition, et qu'il se rencontre dans les champs labourés, loin des bois. 416 revdk zoologiqok (Décembre i847.) — Le même membre adresse une note sur le genre de vie du Spœlotis prœcox. D'après lui , ce lépidoptère se trouve commu- nément, en automne, dans les dunes des environs de Boulogne, sur le Sonchus oleraceus , et il est, en quelque sorte, enterré dans le sable. — M. Berce montre un cas singulier d'anomalie observé chez une Thais cassandra. Cet individu mâle est totalement privé d'une aile droite inférieure ; il est parfaitement développé ; sa couleur est d'un jaune beaucoup plus foncé que chez les individus ordinaires ; il y a privation complète d'une aile et non un avorte ment , comme on l'observe assez souvent chez les lépidoptères. — Le même membre parle d'un cocon remarquable du Bom- byx petit paon, Saturnia carpini. Cette coque est en général en forme de poire , tandis que celle présentée à la Société est excessivement curieuse par les deux ouvertures diamétralement opposées , pratiquées par la chenille pour la sortie de l'insecte parfait. Commenta pu s'exécuter une pareille anomalie? L'exa- men attentif de cette coque à fait présumer à l'auteur que la chenille , dérangée dans le commencement de son travail , se sera retournée et aura pratiqué la seconde ouverture , nécessaire à la sortie du papillon. — M. Berce fait voir divers parasites de chenilles de lépidop- tères : 1° un Ichneumon , provenant du Papilio hospiton de Sardaigne ; 2° un Ophion, des Thais cas&andra, du midi de la France ; 3<> et 4° des Diptères, provenant du Cucullia lycnitis et de la Chelonia civica, toutes deux des environs de Paris. M. Gué- rin-Méneville se propose d'étudier ces divers parasites , et d'en donner les noms à la Société. — M. L. Fairmaire dit qu'en examinant le Zuphium mau- ritanicum Lucas, il a reconnu son identité avec le Z. Chevro- latii qui se rencontre en Sicile et qu'on vient de retrouver au- près de Bordeaux. — M. Alex. Lefebure rapporte que les Scolytus pruni , qu'il a adressés à la Société , et dont il a été question dans l'une des précédentes séances , vivaient sur un pommier et non sur un chêne , comme cela a été dit par erreur. — M. Guérin-Méneville communique un mémoire de M. Léon Dufour , intitulé : Histoire des métamorphoses du Rhyphus fe- nestralis et du Mycetobia pallipes. Dans ce travail, le savant MÉLANGES ET NOUVELLES. 417 zoologiste de Mont-de-Marsan fait connaître complètement les deux insectes que nous venons de nommer, et il donne de bonnes figures des diverses parties de leur organisation. Séance du 22 décembre 1847.— M. le docteur Debeauvoys, en adressant à la Société un exemplaire de son ouvrage, intitulé le Guide de l'apiculteur, lui envoie une note sur les Abeilles, dans laquelle il montre : 1° qu'il y a bien réellement deux es- pèces d'Abeilles ouvrières; l'une qui va au pollen et au miel , et l'autre qui est exclusivement occupée à la construction des ruches; 2° que l'arrachement des ailes de la reine n'altère en rien l'abondance de la ponte , mais toutefois qu'il est probable que ses œufs ne produisent ni mâles, ni reine; 3° que certaines fausses teignes, en dépouillant les alvéoles , produisent des dé- gâts considérables dans les ruches; 4° que, selon l'auteur, la propolis est tirée des anthères non encore poussiéreux. C'est prin- cipalement sur ce dernier fait que s'étend le plus M. Debeauvoys, et il engage les entomologistes et les agriculteurs à faire des ob- servations sur ce sujet important. — La Société procède pour la dix-septième fois depuis sa fon- dation au renouvellement des membres de son bureau et de sa commission de publication, ont été nommés pour Tannée 1848. Membres du bureau : Président, M. Amyot ; Vice-président, M. Guenée; Secrétaire, M. E. Desmarest; Secrétaire-adjoint, M. Pierret ; Trésorier, M. L. Buquet; Trésorier-adjoint , M. L. Fairmaire ; archiviste, M. Doué. Membres de la commission de publication : MM. Brisout de Barneville , Lucas , Mellié , Reiche , Si- gnoret. E. Desmarest. IV. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. le docteur Hartlaub , de Brème, nous prie de publier la rectification suivante : Le Tanagra zenoides, Lafren. (Des Murs Icon. Ornith.) fut décrit en 1838 par M. Jameson d'Edinburgh sous la déno- mination de Tanagra nigricephala , Memoirs of the Wernerian society, vol. VII, p. 485. Cette description, quoique très-bonne et très-détaillée , resta à peu près inconnue. Cependant M. Les- Tome X. Année 1847. 27 418 revue zoologique. (Décembre 1847.) son l'a reproduite en nommant ledit oiseau Spermagra nigri- cephala. Compl. œuvr. de Buff. VIII. p. 193. — Quelques an- nées plus tard la même espèce fut figurée et décrite comme nouvelle, par sir Villiam Jardine, sous la dénomination de Spin- dalis bilineatus : lllustr. of ornith. nouv. sér. pi. 1). Cet oiseau doit donc être rangé dans le système comme Tanagra nigrice- phala Jameson. La Tityra leconota, Gray (Pachyrhynchus aterrimus Lafr.) a reçu un troisième synonyme. M. Cabanis de Berlin le nomme tout récemment (en le regardant comme nouveau , sans doute) Pachyrhamphus nigrescens : Wiegm. Erichs., Archivfûr Natur. 1847, I, p. 241. M. le Trésorier de la Société Entomologique de France , rue Dauphine, 35, prévient MM. les naturalistes qu'il peut encore disposer de quelques exemplaires des ouvrages ci-après : l° Annales de la Société entom. lre série, années 1837 à 1842, au prix réduit de 12 fr. le vol. au lieu de 24 fr., et les années 1843 à 1847 inclus., au prix de 24 fr.levol. 2° Monographie des Coléoptères subpentamères de la famille des Phytophages ( Chrysomelines ) par M. Lacordaire, tom. 1er et 2e, au prix réduit de 10 fr. le vol. au lieu de 12. 3° Essai monographique sur les Clerites par M. le marquis Spi- nola (2 vol. in-8° avec 47 pi. coloriées), prix, 60 fr. 4° Enumération des Carabiques ethydrocanthares du Caucase, par MM. de Chaudoir et Hochhuth , 1 volume in-8°, prix : 7 fr. 5° Mémoires sur les Carabiques par M. le baron de Chaudoir (extraits du bulletin de la Soc. Imp. des naturalistes de Moscou, 1842-1846), 1 vol. in-8«, prix : 5 fr. 50. Errata. Page 336, dernière ligne, pour le passage, lisez pour le passage du pied. Page 337, ligne 10, bouche cylindrique, lisez bouche très- petite , cylindrique , mais. Id., ligne 21 , articulées , lisez auriculées. Page 339 , ligne 19 , faites suivre la phrase sans alinéa. Page 342, ligne 5, Cytéréides , lisez Cythéréides. Page 343 , ligne 4 , Ce , lisez Le. Page 372 , ligne 1 , 24 , lisez 34. — Page 372 , ligne 12, 29 , lisez 40. — Page 373, ligne 28 , provinces, lisez possessions. — Page 374 , ligne 31 , Nord, lisez midi. TABLES ALPHABÉTIQUES PODR l/ANNÉE 1847. I. TABLE DES MATIÈIIES. Abeilles. Debeauvoys. 417 Acmœodera grandis. Guérin-Mé neville. 51 Acrydium smilaceum. Brisout de Barneville. 285, 301 Actinia ( Rhodaclinia ) Osevisii. A>;assiz. 395 Actinies et Oursins (parité bilaté- rale des). Agassiz :*9ô Actiniesuentaculesdes). Hollard. 4oo iEschna alpina. De Selys-Long- chatnps. 107 Aglaia Wilsonii et Fanny. De La- fresnaye. 7 1 Agonosoma spectabilis. A. Costa. '235 AgrotisGrashnii. Rambur. 238 Akis punctata. Mulsant 24 Alysia truncata. Goureau 412 Ampedus Chalusii. Guerin Méne- ville. 7 Ainphicoma fmonogr.) Btirmeister et Truqui. 161, 352 Anchomenus fuscicornis. Guérin- Méneville 51 Animaux (acclimatation etdomes- titaiion). Isid. Geoffroy-Saint- Hilaire. 347, 402 Animaux articulés de l'Algérie Lucas. Anal. deGuér.-Ménuville. 370 Animaux inférieurs (reprod. des). Van Beneden. 263 Annelés (types inf. des). De Qua- trefages. 174 Anobium villosum. Allibert. 11 Anlhia Lefebvrei et striato-punc- tata. Guérin-Ménevifre. 50 Anthia sex-maculata. Lucas. 4 1 5 Antbicites. De la Ferté-Séneclére. 41 1 Anili icharis Levaillantii. Lucas. 269 Anthomyia platura. Goureau. 4(2 Apar (sur le G.). Isid. Geoffroy- Saint-Hilaire. 135 Aphidiens idégâtsdes). Imée. 100 Aphodius elegans. Allibert. 18 Apion Waltonii. Javet. 414 Aptenodytes palagonica. J. Ver reaux et De Lafresnaye. 24 1 Ara rubro-genys et castaneifrons. De Lafresnaye. 65 Aradus. A Costa. 301 Araecerus Coffeae. Allibert. 17 Arœcerus Cofleae. Leprieur. 298 Arge galalhea. Pierret. 300 Arremon aurantiirostris. De La- fresnaye. 72 Arthemis poliana. Récluz. 33b Arvicola cunicularius. Ray et De Selys Longcbamps. i$0ft Arvicola (distr. géographique). De Selys Longcbamps. 305 Ascalaphus loniricornis. Pierret. 298 Aspongopus affinis et marginatus. A. Costa. 235 Association britannique. 144 Astéries (plaque madréporique). Agassiz. :i»7 Asiomella Vasselii. A. Costa. 302 Blaps falidica (monstruosité). A. Costa. 302 Bois (composition"). Chevandier. 104 Bombyx catax. Bellier de la Cha- vignerie. 292 Bombyx Millrei.Guérin Méneville. 240 Bombyx mori. Guérin-Méneville. 243 Bombyx mori (œufs). Bourcier et Duméril. 288 Bombyx (Notodonta) c.irmelita. Bellier de la Cbaviguerie. 24o Brachiopodes izool. et^eol.). Al. d'Orbigny. 2t>4, 266 Brachyurus calvus. Isid. GeofFroy- Saint-Hilaire. »37 Broscosorna baldense. Javet. 414 Bruchus Jekelii,glaber, nigro sig- natus, obliquus, rubens et scu- lellaris. Allibert. 13 Bruchus scutellaris. A Costa. 302 Bureau de la Soc. ent. de France pour 1848. 417 Caduque de l'homme (nature de la). Coste. 175 Candidature académique. 98 Calandra orizœ. Allibert. 17 Calosoraa sycophanta. Bellier de la Chavignerie. 269 Calyptobium Kunzei. Allibert. 18 Campagnols (géographie des). De Selys-Longchamps. 305 Canards sauvages coloration rose des). Tyzenhauz. 273 Carabus Honoralii, var. du C. au- 420 TABLE ORS MATIRRK5, ratus. Bruyat. 238 Carabusnodalosus(diffornvitédu). Lucas. 237 Cardinalis granadensis. De La- fresnaye. 74 Cardiophorus acuminatus et va- riabilis. Guérin-Méneville. 52 Cassicus uropygialis. De Lafies- naye. 218 Cebrio Carrenii. Graëlls. 292 Centropristis (monogr.). Brisoulde Barneville. 130 Centrolus genistae, A Costa. 302 Cépages de Bourgogne. Bouchar- dat- 105 Cerf (monogr.). Pucheran. i4i Cestoides (génération spontanée). Gros. 267, 268 Chalcas (monogr ). L. Fairmaire. 408 Chemin de fer (déraillement des). Séguier. 97 Chlœnius festivus ( difformité ). Doué. 411 Chrysobothris panlochlora. Guér.- Méneville. 51 Chrysochroa Assamensis et bico- lor. Guérin-Méneville. 5 Chrysodema Tayautii. Guérin-Mé- neville. 7 Cicada orni (bouche). A Costa. 302 Cicindela campestris. Blisson. 413 Cicindela chloris. L. Fairmaire, 414 Cicindela fatidica , fasciatopunc- tata et Japonica. Guérin-Méne- ville. 2 Cicindeia germanica. Bellier de la Chavignerie. 298 Cicindela Pelitii et Ruppelii. Gué- rin-Méneville. 49 Cicindela Ritchii. Lucas. 415 Cigaritis Massinissa. Lucas. 415 Cinclus leucocephalus. De Fafres- naye. 68 Cisi monogr.' Mellié. 108 Coccinella i9-punctata. Doué. 408 Coccoborus cyanoïdes. De Lafres- naye. 74 Coccus psydii et cassiae. Chavan- nes. 410 Coccus salicis. Macquart. 298 Cochon (vessie urinaire du). La- caucbie. 32 Coereba nitida, Hartlaub. 84 Corœbus ametbystinus. Lucas. 206 Coléoptères (circulation). Nicolet. 2s Coléoptèresde Fontainebleau. Che- vrotât. 239 Coléoptères de la Nouvelle-Zélande (voyagedel'J?re6waetdu Terror Îar M. Ad. White), trad. de M. .. Fairmaire. Cicindelidœ. 84, 97 Coléoptères de Bitche. Gaubil et Lucas. 407 Coléoptères de France et d'Algérie (catalogue des). Gaubil. 270 Coléoptères de Phalsbourg. Gaubtî et Lucas. 20? Coléoptères de légumineuses de Chine et de haricots du Brésil. Allibert. il Coléoptères nouveaux. L. Buquet. 237, 299* Coléoptères nuisibles à l'agricul- ture (Elater segetis et Altica ole- racea). Macquart. 240 Coléoptères rejetés en grand nom- bre par la mer. Deyrolle. 410 Colobe guereza. De Tarragon. 177 Collections botaniques de M. De- lessert. 10* Collections de coquilles et de mi- néralogie de M. Delessert. 108 Colymbeiesbipuslulatus. Leprieur. 292 Congrès scientifique de France à Marseille. Champomeau. 63 Contraction musculaire. Prévost. 176 Copelalus Erichsonii. Guérin-Mé- neville. 5t Coquilles nouvelles (fig. et des- cript.). par M. Philippi. G. Hé- lix , Buhmus , Trochus, Fusus , Natica, Fissurella, Tellina,AnaL par M. Pfeiffer. 201 Cossyphus opercularia et unili- neata. Guichenot. 282 Couroucous (monogr.) Dubus et de Lafresnaye. 180 Cours d'histoire naturelle des corps organisés. Caract. des Poissons et Amphibies. Duvernoy. 145 Crasodactylus punctatus. Guérin- Méneville. 50 Criocephalus rusticus. Lucas. 30fr Crustacés décapodes (anat. micro- scopique). Lavalle. 26 Cryptocephalus gracilis. Leprieur. 270 Cryptophagus (Atomaria) linearis. Macquart. 269 Cryptophagus Guerinii. Allibert. 12 Cryptophagus hirtus. Blisson. 410 Culex pipiens (app. digestif). Pou- chet. 350 Cyclostoma Itierii. Guérin-Méne- ville. 1 Cylindrotoma macroptera. Perris». 234 Cynips atra. Vallot. 204 Cyrtonus Dufourii. L. Dufour. 412 Dacus oleae. Guérin-Méneville. 38, 346 Décade en tomo logique. Guérin- Méneville. 1 Deilephila celerio. Bruand. 270 Deilephila lineata. Lucas. 415 Deilephila porcellus (végétations Barasites). Fierret et Guérin- [éneville. U4, 415 Dendrocolaptes (monog). De La- fresnaye. 20» TABLE DES MATIERES. 421 Dendroplex picirostris. De Lafres- naye. 76 Diaprepes Doublierii. Guérin-Mé- neville. 9 Dictionnaire universel d'histoire naturelle. Ch. d'Orbigny 52 Diptères parasilesdesCucullia ly- cnilis et Chelonia civica. Berce. 416 Diptères (remarques générales). Robineau-Desvoidy. 206 Donacia nymphaea. Major Blan- chard. 384 Donacia sagittariœ. Perris. 205 Echinaracbnius. Agassiz. 399 Elater raurinus ou niger (larves des). Guérin-Méneville. 37» Elater segetis. Maoquart 300 Election académique. 142 Electricité animale. Matteuci. 107 Eléphant (exostose). Flourens. 55 Empoisonnement par l'acide ar- senieux. Ducros. 107 Entomogénoses des pays chauds. Delacoux. 124 Entomologie de la France occiden- dentale. Lépidoptères. Graslin. 238 Entomologie des Pyrénées. L. Du- four. 175 Epeira diadema. Lucas, 299 Episema hispana. Rambur. 238 Episinus truncatus. Lucas. 239 Ether (effet de I*). Amusât, Do- yère , Flourens , Gerdy , Gruby , Serres, Velpeau, 53, 55, 56, 98, 100, 105 Ether 'injection dans le rectum de Y). Marc Dupuy. 140 Eumenes infundibuliformis. Per- ris. 223 Euteles Vigorsii. Lucas. 207 Falco orna tus. Des Murs. 315 Fischer von Roslerstamm (note sur). Guénée 236 Foraminifères . physiol. des). Ger- vais. 291 Forhcesila annulipes. Lucas. 301 Fossiles delà Hussie méridionale. De Normann. \ 348 Fossiles des Cévennes\ Gervais. 142 Fringilla funerea. De Terragon. 180 Geoffroy Saint-Hilaire (Et.)- Vie, travaux et doctrine scientifique. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire. 230 Geositta peruviana. De Lafres- naye. 75 Goliathus (réunion de diverses es- pèces de). Melly. «7i Gonophaga nœvioïdes. De Lafres- naye. 69 Goût de la musique chez les oi- seaux. De Terragon. 178, 250 Gracilia timida. Labottlbène. 236 Grallaria monticola. De Lafres- naye. 68 Grenouilles (diff. sexuelles dans le squelette). Pouchet. 381 Grenouilles (durée de la vie des) Brown Séquard. 103 Gryllus trouvé dans du succin. Lucas. 412 Harpalus ferrugineus. Doué. 41 1 Harpya braccala. Des Murs. 315 Helicina constellata. Morelet. 144 Hélix algira (anat.) Dumas. 231 Himera parmaria. Pierret. 3oi Huppes et Promerops. Lesson. 302 Hydalicusgalla. Guérin-Méneville. 5i Hydrophilus aterrimus. Leprieur. 240 Hypolithus harpaloides. Guérin- Méneville. 5© fchneumon parasite du Papilio hospiton. Berce. 416 Ichneumonides parasites. Bruand. 270 lchneumonologie provenç. Boyer deFonscolombe, 270 Ichneumons parasites de Lépidop- tères. Bellierde la Chavignerie. 236 Ichthyologie de Côme. Monti et Gerbe. 170 ichihyologie des mers de Chine et du Japon. Richardson et Gerbe. 17» Ichtbyopusaculirostris.Brisoulde Barneville. 219 lnfusoires du Lebiasina bimacu- lata. ValenciennesetEhrenberg. 287 Insectes à cire d'après les auteurs chinois. Stanislas Julien. 4i0 Insectes attaquant l'olivier et le mûrier. Grespon et Guérin-Mé- neville. 60 Insectes (circulation des). E. Blan- chard. 175 Insectes d'Abyssinie du voyage de M. Lefebvre. Guérin-Méneville. 49 Insectes gallicoles.Goureau. 4i2 Insectes nuisibles à l'agriculture. Amyot. 240 Iodopleurus Isabellse. Parzudaki. 186 Iris pseudo acorus (larve qui ronge 1'). Goureau. 229 Ixodes fusco-lineatus et Gervaisii. Lucas. 4ii JuTine (sur M.). 270 Lama (naturalisation). Bonafous, De Castelnau, Is. Geoffroy St.- Hilaire, Guérin-Méneville. 402 Langue humaine (anat). Pappen- heim. 104 Laricobius Erichsonii. Javet. 414 Latridius crenulatus. Allibert. 18 Latrodectus raartius. Lucas. 269 Lepadogasler. Brisoul de Barne- ville. 304 4i>2 TABLE DES MATIÈRES. Lépidoptères diurnes (gênera. )Ed. Doubleday. 343 Lépidoptères ( génération des ). Boursier. 266, 267 Lepisma myrmecophila. Lucas 239 Leplura muscardinée. Guérin- Méneville. 415 Lepiusdu Para. Ghiliani et Lucas. 237 Leucospis Cosiae. Schembri. 301 Libellula albisty la, cycuus et Rarn- burii. De Selys-Longchamps. 407 Libellules d'Europe. De Selys- Longchamps. 407 Lirnnophila dispar. Perris. 234 Linaria analoides et inornata. De Lafresnaye. 75 Lion Çtnœurs du). Delegorgue. 113 Liparis dispar. Bellier de la Cha- vignerie. 411 Lixus anguinus et inops. Lucas. 415 Lixus angustalus. Perris et Gué- rin-Méneville. 205 Lœmophlseus sp. nova Alliberl. 18 Lonchaea nigra. Perris. 206 Lycaena baelica. Bellier de la Cha- vignerie. 407, 413 Lycus sp. nova.Guérin-Méneville. 220 Malacbius bipustulatus. Guérin- Méneville. 79 Malacopiila panamensis. De La- fresnaye. 79 Mammifères fossiles de Montpel- lier. GervaisetMarcel de Serres. 174 Mammifères fossiles du mont Zo- pega. Scortegagna. 134 Megacephala eupbratica. Graëlls. 414,415 Megacephala euphratiea. Guérin- Méneville et Major Blanchard. 382 Meigen (>ur M.), Macquart. 298 Melolontha fullo ( difformité ) Doué 411 Membranes séreuses (syst. ner- veux des). Vrôlick. 31 Mesodesma Chemnitzii. Recluz. 336 Meiaechus paradoxus. De laFerté- Seneclère. 4io Meisechus paradoxus. Serville. 410 Meuble eutomologique. Lefebvre deCénsy. 413 Miceiaea hirta. Allibert. 17 Micelophila. Perris. 207 Microlépidopiores A. Costa. 302 Mission euiomologique. Guérin- Mcneville. 111-236 Moelle epinière fmolricilé et sen- sibilité de La). Papperiheïm. 105 Mollusques nouveaux ou peu con- nus. Hecliiz. 33'J Mollusques terrestres et fluviati- les d'Espagne. Graëlls. 32-172 Morphologie burnaine. Cornay. 369 Mort apparente et mort réelle. Lévy et Bouchut. 101 34y sa Mucronix Amcliae. De Tarragon. 252 Murmidius ferrugineus. Allibert. 12 Muscardine. Bellier de la Chavi- gnerie. 293 Muscardine. Guérin-Méneville. 232- 270,413 Muscardine. Guérin-Méneville et E. Robert. 376,413 Musculaire (masse). Bourgery. 54 Mycetobia pallipes. L. Dufour. 416 Nanodes lamarisci. Gervais. 408 Nebria brevicollis. Blisson. 293 Necrophorus cadaverinus. Collin. 415 Nerfs rachidiens ( influence des ) sur les mouvements du cœur. Magendie. 405 Nerfs (structure des!. Pappenheim etGoud. 107 Nerite (monogr ). Pouchet. 381 Névrologie. Marshall. 141 Noctua (Luperina ) conspicillaria. Bellier de la Chavignerie. NummolilesetNummulines.Scor- tegagna. Nummuliies. Joly et Leymerie. Obiezioni, etc. Villa. Observations ornilhologiques (sur des) de M. Hartlaub, par de La- fresnaye. 80 Ochodeus chrysomelinus. Reiche. 292 Ochibera Schembrii. Rondani. 237 Odynerus spinipes (nids d'). Lu- cas. 406 OEufs des oiseaux (développ. ) Sacc. 203 Décodes gibbosus. Leprieur et Lucas. 300 Oiseaux (cerveau des) Pappen- heim et Bryant. 266-377 Oiseaux (class. nouvelle des). Cornay. 360 Oiseaux d'Australie et de Tasma- nie, recueillis parM. J.Verreaux. De Lafresnaye. 211 Oiseaux de Bolivie et de la Nou- velle-Grenade. De Lafresnaye. OUeauxde Bolivie,delaNouvelle- Grenade et de Panama, recueil- lis par M. Delàtre. De Lafres- naye. Oiseaux deFrance. Ed. Fairmaire. Oiseaux du Paraguay. Hartlaub. Oiseaux ( hist. nat. des). Des Murs. 32 Oliviers rongés par des chenilles. Bellier de la Chavignerie 268 Ophion parasite du Thaïs cassan- dia. Berce. 416 Ornithologie (état actuel de 1'). Slrickland et Gerbe. 261 Orthonyx spinicaudus. J.Verreaux et De"La fresnaye. 211 Orthoptères de la Russie. Fischer d<> Waklheim 32 -241 67 303 240 TABLK DES MATIÈRES. 423 Os (formation des). Flourens. 55 Oursins et Actinies (parité bilaté- rale des). Agassiz. 396 Oursins (développ. des). Dufossé. 27- '267 Ovologie. Coste. i4o Palaeotherium De Christol. 102 Paléontologie de la Bretagne et de l'Anjou. Houault, Élie de Beau- . tnontet Dufrenoy. 138 Passer pusillus. l)è Selys -Long- champs. 120 Pellis Yvanii. Allibert. il Pennellestcircul.des).O.G. Costa. 287 Phascogale Virginia». De Tarra- gon. 177 Pholas subtruncala. Becluz. 342 Phytophages (coleop. subpenla- mères;. Lacordaire. 299-304 Piaya cinnamomeiventris. Hart- laub. 64 Piaya cinnamomeiventris. De La- fresnaye. 350 Picolaptes megalopterus. De La- fresnaye. 76 Picumnus granadensis. De Lafres- naye. 78 Picus callonotus. De Lafresnaye. 77 Pimelia bipunctala. Guérin-Men. 408 Pionus melanolis. De Lafresnaye. 67 Pipra vilellina et coronata. De Lafresnaye. 69 Plume (organis.). Pappenheim. 405 Podops siculus. A. Costa. 302 Pogonocherus pilosus. L. Fair- maire. 234 Poissons du Chili ( géographie). Guichenot. 333 Poissons et Amphibiens (caracl. des). Duvernoy. 145 Polyommatus Lorquinii. Becker. 270 Pomanolis (monog.). Guichenot. 390 Pommes de terre (maladie des). Vincent. 378 Poulet (développ. du cœur du). Prévost et Lebert. 56 Praepodes elegans, pictus et tre- decim-raaculatus. Guérin-Mé- neville. 9 Prix académiques. \ 143 Pseudophana europœa. Serville. 4io Psyllides. Guérin-Méneville. 4i3 Pterometrus Gaubiloides et cœ- latus. Lucas. 407 Ptilochloris armatus. De Lafres- naye. 182 Pucerons verts (apparition de). Gaudry. 298 Puits artésien. Mulot. 97 Pyrénées (entom. des).L. Dufour. 269 Races humaines. Pucberan. 33 Ramphocelus icteronotus. De La- fresnaye. 72 Ramphocelus variant Dclàtrc el De Lafresnaye. 215 Reptiles (zootomie physiol.). Pa- nizza- 198 Rhizotrogus marginipes Laboul- béne. 236 Bhyphus fenestralis. L. Dufour. 416 Rhysopertha pusilla- Allibert. n Saltator siriatipectus et maculi- pectus. De Lafresnaye. T3 Sang des animaux nouveau-nos (composiiion du). Poggiale 265 Saperda ( Calamobius ) gracilis. Guérin-Méneville. n-234 Saphanus spinosus. L. Fairmaire. 4i4 Sarigue femelle -, anat. ) Pappen- heim. 55 Saturnia Carpini (cocon remarq.) Berce. 416 Satyrus briseis (œufs). Lucas. 299 Satyrus œdippus. Pierret. 29» Saurolhera (monogr.). De Lafres- naye. 378 Siiurothera vetula. Hartlaub. 271 Scaurus sp nova. Doiié. 299 Sciophila unimaculata. Perris. 234 Scolytus amygdali. Guérin-Méne- ville. 240-413 Scolytus (mœurs des). E. Robert et Milne Edwards. 202 Scolytus pruni. Lefebvre et Rei- Che. 300-407-416 Scorpio. Bruyat el d'Aumont. 238 Scytodes thoracica- Lucas. 206 Sesia scolixformis. Bellier de la Chavignerie. 292 Sel (action du). Boussingault. i4i Spermophila cinerea, lelasco. De Lafresnaye. 75 Sphinx Dahlii (var.). Pierret. 298 Spœlotis prœcox. Collin. 415 Slemmales des animaux articulés. Dujardin et Pappenheim. 380-382 Strigops habroptilus. Pucheran. 385 Sylvanus sexdentatus. Allibert. 18 Sylvanus sexdentatus (métara.). Blisson. 4io Sylvanus sp. nova. Leprieur. 298 Sylvia icterina. De Selys-Long- champs. 122 Tachinaires. Macquart De Lafres- naye. 229 Tachyphonus Delatrii. De Lafres- naye. 72 Tachyphonus rufo-gularis. Hart- laub. 64 Tanagra gyrola. De Lafresnaye. 275 Tanagra palpebrosa et analis. De Lafresnaye. 7i Tanagra zenoides. Hartlaub. 417 Terebratule. Hombres Firmas. 138-175 Terrains erratiques en Amérique. Agassiz. 4oo Teianocera ferruginea. L. Du- four. 202-270 424 TABLE DES NOMS D AUTEURS. Telragnatha (Trigonae) gibbosa. Walckenaèr. 292 Tetralobus Hopei, rotundifrons et subsulcatus. Guérin-Méne ville. 52 Thais cassandra (difformité). Ber- ce. Tinea oleella. Guérin-Méneville. Tityra leconota. Hartlaub. Todus viridis. De Lafresnaye. Tribolium castaneum. Allibert. Trichoplérygiens (monogr.) Alli- bert. Trochilidées (15 esp. nouvelles) du cabinet de M. Loddiges. Bourcier. 253 Trochilus Augusti. Filippii etLu- ciani, Bourcier. Trochilus Garoli et Georginae. Bourcier. Troglodyte (nids de). Garnier. Trogon Xalapensis- Dubos et de Lafresnaye. i80 Trogosita brevicollis. Allibert. 18 Tubes nerveux. Bobin. 202 Tyrannula frontalis. De Lafres- naye. 70 Upupa, Promerops et Epimachus. 416 346 418 326 13 187 401 32 De Lafresnaye. 24e Vaisseaux lymphatiques de la lan- gue. Sappey. 4oe Vanessa morio. Pierret. 4i4 Vanessapolychloros et urticae.Le- 414 fébure de Cérisy. 4i4 Vases pour les collections. Mais- siat. 180 Vers (organis.). Blanchard et Va- lenciennes. 203 Vertébrés de France (iconog. des). Ed.Fairmaire. 300 Vil liers (vie de). Guénée. 302 Voyage dans l'Afrique australe. Delegorgue. 372 Xyletinus serricornis. Allibert. 1 1 Xyloteles (monogr.). Guérin-Mé- neville. 169 Xyrorhiza spumans. Guérin-Mé- neville. 8 Zélande (voyage en). Decaisne. 105 Zoologie appliquée à l'agriculture. Guérin-Méneville. 236 Zuphium mauritanicum et Che- vrolatii. L. Fairmaire. 416 Zygaena balearica. Abicot. 300 II. TABLE DES NOMS D' AUTEURS. Abicot. Zygaena balearica. 300 Agassiz. Actinia (Bbodactinia) Dae- visii, 395. — Actinies et Oursins (parité bilatérale des), 396.— Astéries ( plaque madréporique des), 397.— Echinarachnius,399. —Terrains erratiques d'Améri- que. 40O Allibert. Coléoptères des graines de légumineuses de la Chine et des haricots du Brésil, n. — Trichoplérygiens. i87 Amusât. Éther (inhalation de 1'). 56 Amyot. Insectes nuisibles à l'a- griculture. 240 Aumont (d') etBruyat. Scorpio. 238 Becker. Polyommatus Lorquinii. 270 Bellier delà Chavignerie. Bombyx catax , 292. — Calosoma syco- phanta,269.— Cicindela germani- ca,298.-lchneumons parasites de lépidoptères, 236.— Liparis dis- parhermaphrodite, 4u.— Lupe- rina conspicillaria, 237— Lycae- na baetica, 407, 4 13. — Muscar- dine (rapport sur la), 293.— Notodonta carmelita, 260. — Oliviers rongés par des che- nilles ( rapport ) , 268. — Sesia scoliaeformis. 292 Berce. Parasites de Lépidoptères, 416. — Saturnia carpini (cocon remarquable), 416.— Thais cas- sandra difforme. Biot. Astronomie planétaire. Blanchard (Emile). Insectes (cir- cul. du sang chez les), 175.— Vers (organisation des). Blanchard (Major). Donacia nym- phéa?. Blanchard (Major) et Guérin Mé- neville. Megacephala euphra- tica- Blisson. Cicindela campestris , 410.— Cryptophagus hirtus, 413. Sylvanus sexdentatus , 410. — Nebria brevicollis. Bonafous. Lama (naturalisation). Bouchardat. Cépages de Bourgo- gne. Bouchut et Lévy. Mort réelle et apparente. Bourcier. Trochilidées (nouvelles espèces) du cabinet de M. Lod- diges, 253.— Trochilus Caroli et Georginae 260. — Trochilus Au- gustus. Filippii et Luciani. 4o Bourgery. Langue des Mammi- fères (myologie). 5 416 97 203 283 38-2 '293 402 105 101 TABLF DES >iOMS o'aUTEURS. 425 Boursier. Lépidoptères (généra- tion). 366-367 Boursier et Duméril. Bombyx mo- ri (œufs de). 288 Boussingault. Influence du sel sur le sol. 141 Boyer de Fonscolombe. Ichneu- monologie provençale. 270 Brisout de Barneville. Acrydium smilaceum, '^85, 301. -— Cen- tropristis ( monogr. ) , 130. — Ichthyopus acutirostris, 219. — Lepadogaster (sur le g.). 304 Brown-Séquard. Grenouilles (du- rée de la vie des). 103 Bruand. Deilephila celerio, 270. lchneumons parasites de che- nilles. 270 Bruyat. Carabus Honoralii. Var. du G. auratus. 238 Bruyat et d'Aumont. Scorpio. 238 Bryant et Pappenbeim. Cerveaux des oiseaux. 266, 377 Buquet (L.). Coléoptères nou- veaux. 237, 299 Burmeister et Truqui. Amphico- ma (monogr.). 161 Castelnau (de). Lama(naturalis.). 403 Champoineau. Congrès scientifi- que de France à Marseille. 63 Chavandier. Composition du bois. 104 Chavannes. Coccus psidii et cas- sis. 410 Cbristol (de). Palaeotherium. 102 Collin. Necrophorus cadaverinus, 415.— Spaelolis praecox. 416 Cornay. Morphologie humaine, 369.— Oiseaux (class. nouv.des). 360 Coste. Caduque de l'homme, 175. — Ovologie. 140 Costa (A.). Agonosoma spectabi- lis , 235.— Aradus, 301 .— Aspon- gopus affinis et raarginatus , 235. — Astomella Vassetii , 302. — Blaps fatidica (difformité), 302. — Bruchus scutellaris, 302. — Centrotus genistae, 302. — Cicada orni, 302. -Microlépi- doptères, 202.— Podops siculus. 302 Costa (O. G.). Pennellês (circul. des). 287 Crespon et Guérin-Méneville. In- sectes nuisibles à l'olivier et au mûrier. 60 Debeauvoys. Bemarques sur les Abeilles. 417 Decaisne. Voyage en Zélande. 105 Delacoux. Entomogénoses des pays chauds. 124 Delegorgue. Mœurs du Lion , 113. — Voyage dans l'Afrique aus- trale. 272 Delessert. Collections d'hist. nat. 10» Des Murs. Falco ornatus et Har- pya braccata, 315. — Oiseaux nouveaux. 32 Deyrolle. Coléoptères rejetés en grand nombre par la mer. 410 Doubleday (Ed.) Gênera des Lé- pidoptères diurnes. Anal, de Guérin-Méneville. 343 Doué. Chlœnius feslivus (diffor- mité),4u.— Coccinella 19-punc- lata, 411. — Harpalus ferrugi- neus,4i i .— Melolontha fullo(dif- formité), 408.— Scaurus sp. nov. 299 Doyère. Dosage des vapeurs d'é- ther. 105 Ducros. Empoisonnement par l'a- cide arsénieux. tOT Dufossé. Oursins (développ.). 27, 207 Dufour Léon). Cyrtonus Dufou- rii,4i2.— Entomologie des Pyré- nées , 175, 369. — Mycetobia pallipes, 416.— Telanocera fer- ruginea, 202, 270. — Rbyphus feneslralis. 416 Dujardin. Stemmates des ani- maux articulés. 380 Dumas. Hélix algire (anat.). 231 Duméril et Boursier. Bombyx mo- ri (œufs de). 288 Duvernoy. Cours d'hist. nat. des corps organisés. Caractère des Poissons et des Amphibiens. 145 Ehrenberg et Valenciennes. In- fusoires du Lebiasina bimacu- lata. 287 Fairmaire(Ed.). Iconographie des vertébrés de France. Oiseaux. 303 Fairmaire (L.).Cbalcas (monogr.), 408. — Cicindela cbloris, 4i4.— Cicindelidae de la Nouvelle-Zé- lande (Voyage de l'Erebus et du Terror, par M. White), traduc- tion , 84. — Pogonocherus pilo- sus, 234. — Saphanus spinosus. 414. — Zuphium mauritanicum et Chevrolatii. 416 Ferté Sénectére (de la). Anthici- tes, 4io.— Metaechus paradoxus. 412 Fischer de Waldheira. Orthoptè- res de Russie. 32 Flourens. Centres nerveux (effet de l'éthersur les), îoo.— Exos- tose dans une défense d'Elé- phant, 55, 56.-Formation des os, 55.— Inhalation de l'éther. 55, 98, 105 Garnier. Troglodyte (nids de). 32 Gaubil. Catalogue des coléoptères d'Europe et d'Algérie. 270 Gaudry. Pucerons verts (appari- tion de). 296 Geoffroy-Saint-Hilaire (Isidore). Acclimatation et domestication 426 TABLE DES NOMS D AUTEURS. des animaux , 347. — Apar (mo- nogr.) 135. — Brachyurus cal- vus, 137. — Lama ( naluralis. ) , 404. — Vie, travaux et doctrine scientifique d'Et Geofl'roy-St.- Hilaire. 230 Gerdy. Inhalation de léther. 56 Gervàis. Bouquetin fossile des Cévennes, 142. — Foraminifères (physiologie des), 291.— Nano- des tamarisci. 4o8 Gervais et Marcel de Serres. Fos- siles de Montpellier. 174 Ghiliani et Lucas. Leptus du Pa- ra. 237 Good. Structure des nerfs. 107 Goureau. Alysia truncata, 412. — Anthomyia platura, 412. — Dip- tères de l'Iris pseudo-acorus, 239. — Insectes gallicoles. 412 Graëlls. Cebrio Carrenii, 292.— Megacephala euphratica,4i4. Mollusques terrestres et flu.via- tiles d'Espagne. 32, 172 Gras lin. Lépidoptères delà France occidentale. '238 Gros. Cestoïdes (génération spon- tanée). 267,268 Gruby. Inspiration de l'éther. 56 Guénée. Sur M. Fischer de Bos- lerstamm, 236. - Sur de Villiers. 302 Guérin-Méneville. Akis punclala (mœurs de I'), d'après AL Mul- sant, '24 — Animaux articulés de l'Algérie: note sur le travail de M. Lucas sur ce sujet), 370.— Bombyx Mittrei, 239.— Bombyx mori, 239.— Candidature acadé- mique , 98. — Coléoptères d'A- byssinie, 49.— Coléoptères (re- marques sur quelques), no. — Cyclostoma Itierii , i. — Décade enlomologique ( ire coléoptè- res) , 2 — Elater murinus ou ni- ger (larve de V), 370 - Insectes nuisibles à l'olivier (Dacus oleœ el Tinea oleella) , 27, 346. — La- ma (naluralis.), 403, 405. — Lep- tura muscardinée, 415. — Lycus (espèces nouvelles de), 220. — Mission entomologique, lit, 236. — Muscardine, 232, 270, 4i3. — Pimelia bipunctala. 408 — Psyllides , 4i3. — Saperda (Calamobius) gracilis, 234. — Scolytiis amygdali. 240, 413. — Xyloteles, 169.— Zoologie ap- pliquée à l'agriculture. 230 Guérin-Méneville et Blanchard (Major.) Megacephala euphra- tica. 382 Guérin-Méneville et Crespon. In- sectes qui attaquent l'olivier et le mûrier. 60 Guérin-Méneville el Pierret. Dei- lephila porcellus attaque par des végétations parasites. 414, 415 Guérin-Méneville el Robert (E.;. Muscardine. 376 Guichenot. Cossyphus opercularis et unilineatus, 282. — Poissons du Chili (géographie), 333.— Po: manotis (monog.) 390 Hartlaub. Cœreba nitida , 84. — Oiseaux décrits par M. De La- fresnaye (noie sur des), 64 — Oiseaux du Paraguay, 240. — Piaya einnamomeiventris, 291. — Tityra leconota , 4i8.-Tana- gra zenoides. 4 1 7 Hollard. Tentacules des actinies. 406 Hombres-Firmas (d',>. Térébra iu- les nouvelles. i38, 175 Imée. Aphidiens (ravages des). 100 Javet. Apion Waltonii, 414. — Broscosoma baldense, 4i4. — Laricobius Erichsonii. 4i4 Joly et Leymerie. Nurnmuliles. 249 Julien iSlanislas). Insectes pro- duisant de la cire, d'après les auteurs chinois. 4io Laboulbène. Gracilia timida ,236. — Rhizotrogus marginipes. 230 Lacau hie. Vessie urin.duCochon. 32 Lacordaire. Coléoptères subpen- taméres phytophages. 299, 304 Lafresnaye (De). Aptenodytes pa- tagonica, 241.— Cacicus uropy- gialis, 218. — Dendrocolaptes (monogr. ,209. -Oiseaux d'Aus- tralie et de Tasmanie, d'après M. J. Verreaux, 211. — Oiseaux de Bolivie, de la Nouvelle-Gre- nade et de Panama, d'après M. Delâtre,45, 67— Orlhonyx spinicaudus, 211, 241.— Piaya cinnamomeiventris, 250.— Ptilo- chloris armatus, 182.— Bampho- celus varians, d'après M. Delâtre, 215. — Beponse à des observa- tions ornithologiques de M. Hartlaub, 80.- Saurothera (mo- nogr.), 353. — Tanagra gyrolaet zena, 275. — Todus viridis, 326. — TrogonXalapensisel Courou- cous en général, 180. — Upupa, Promerops et Epimachus. 246 Lavalle. Crustacés décapodes (an. microscopique). 26 Lebert et Prévost. Os du cœur du poulet. 56 Lelebure de Cérisy. Meuble ento mologique, 413. — Vanessa po- lychloros et urticae- 4t4 Lefebvre (Alex.). Scolytus pruni 200, 407, 4l(i Lefebvre (Th.). Voyage en Abys sinie. $9. 152 TABLE I)KS NOMS D AUTEORS 427 Leprieur. Araecerus cofleaB, 298.— Colymbeles bipustulatus, 292.— Cryptorephalus gracilis, 270. — Hydrophilus aterrimus, 200. — Sylvanus sp. nova. 298 Leprieur et Lucas. Ogcodes gibbo- sus. 300 Lesson. Huppes et Promerops. 302 Lév y et Bouchut. Mort réelle et ap- paterne. 101 Leymerie et Joly. Nummulites. 249 Lucas. Anthia scx-inaculata, 415. — Anthucharis Levaillamii, 269. — Carabusnodulosus(difform.), 237. — Cicindela Ritchii, 415. — CigaritisMassinissa, 415. — Co- léoptères de Phalsbourg, 207. — Coléoptères et Hémiptères de Bit- che, 407 — Coraebusamethysli- nus, 206. — Criocepbalus rusli- cus, 300. — Deileplula lineata, 415. — Epeira diailema, 299. — Episinus truncalus, 239, — Eu- teles Vigorsii, 207. — Forticesila annulipes, 301. — Gryllus (suc- cin conienant un, 412.— lxodes Gervaisii et fusco-lineatus, 4n. Lalrodectus marsius, 269. — Lixus anguinus et inops, 4 1 5. — Odynerus spinipes(nid d'), 406. — Pteromeirus Gaubiloides ei cœlalus, 407.— Satyrus bris'eis , 299. — Scytodes thoracica. 306 Lucas et Gbiliani. Leptus du Para, 287, 30 Lucas et Leprieur. Ogcodes gibbo- sus. 300 Macquart. Coccus salicis, 298. — Cryplophagus (Atomaria) linea- ris, 2fi9— Coléoptères nuisibles à l'agriculture Elaler segetis et Allica oleracea) 240, 300. — Ta- chinaires. 229 Magendie. Nerfs rachidiens (in- fluence des) sur le mouvement du cœur. 405 Marcel de Serres etGervais. Mam- mifères fossiles de Montpellier. i:4 Matieuci. Electricité animale. 105 Maissiat. Vases pour lescolleclions d'bist. nat. 100 Mellié. Cis fmonogr.). 108 Melly. Goliathus (réunion de plu- sieurs espèces en une seule). 271 Monti. Icbthyologie de Corne. 170 Morelet. Helicina conslellata. 144 Mullot. Puits artésien. 97 Mulsant. Akis punctata (mœurs des). 24 Nicolet. Circulation du sang chez les Coléoptères. 27 Nordmann de). Fossiles de la Rus- sie méridionale. 248 Orbigny (Aie. d'). Brachiopodes. 264, 266 Orbigny (Ch d'). Dictionnaire uni- versel d'bist. nat. 12 Panizza. Reptiles (anat. physiol.).i98 Pappenheiin. Didelptns Virginiana femelle ^anat. ), 55. — Lannue bumaine (anat.;, 104. — Moelle épiniére motricité et sensibilité) 105. — Nerfs (structure), 107.— Plume ( organis. ), 405.— Stem- mates des animaux articules., 311 Pappenheim et Bryant. Cerveaux des oiseaux. 266, 377 Parzudaki. lodopleurus Isabellae. 186 Perris. Cylindroioma macroptera, 234. — Donacia sagiltarise, 205. — Eumenes infundibuliformis, 233. — Limnobia dispar, 23*. — Lixus augusiatus, 205. — Lon- chaea nigia , 206 -Mycetopbila, 207. — Sciaphila unimaculata. 234 Pfeiflèr. Coquilles nouvelles (fig. et descrip.), d'après M. Pliilippi. 20 Pbilippi. Coquilles nouvelles (lig. et descript.) 20 Pierret. Arge galatea, 300. — As- calaphus longicornis, 298 — Hi- mera parmana, 20|. — Satyrus œdippus, 299. — Spbynx Dablii (diff. var.), 298. — Vanessa mo- no. 414 Pierret et. Guérin-Métieville. Dei- lepbila porcellus attaqué par des végétations parasites 4 1 4-415 Poggiale. Sang des animaux nou- veau-nés. 365 Pouchet. Culex pipiens , 250. — Grenouilles (diff. nouv. dans le squelette des; , 381. — Nerites unonogr.). 381 Prévost. Contraction musculaire. I7d Prévost et Lebert. Os du cœur du poulet. 56 Pucheran. Cerf (monogr.), 141. — Races humaines, 33. — Slrigops habroplilus. 385 Quatrefages (de). Annelés (types inl. des). 174 Rambur. Agrolis Graslinii et li- pura, 238. — Episerna hispana. 238 Ray et Selys-Longchamps (de). Arvicola cunicularius. 312 Récluz. Mollusques bivalves, Me- sodesma Chemnitzii, Arlbemis poliana et Pholas sublruncata. 336 Reicbe. Ochodeus ehrysomelinus, 292.— Scolytuspruni. 407 Richardson. Icbthyologie des mers de la Chine et du Japon. 64, 171 Robert (E.).Scoîy tus (mœursdes). 202 Robert (E.) et Guérin-Méneville. Muscardine. 376 ♦28 TABLE DES NOMS D AUTEURS. Robin. Tubes nerveux. 203 Robineau-Desvoidy. Diptères (re- marques générales). 206 Rondani. Oohthera Schembrii. 237 Rouault. Palaeontologie de la Bre- tagne et de l'Anjou. «38 Sacc. Oiseaux (œufs des). 203 Sappey. Vaisseaux lymphatiques de la langue. 406 Scbembri. Leucospis Costa;. 301 Scortegagna. Fossiles du mont Zopaga, 134. Nummolites et Nummulites. 64 Sélys-Longchamps (de). Campa- gnols ou Arvicola(dislr. géogra- phique des). 305. — Libellules d'Europe et Libellula albisiyla, cycnos, Ramburii et Jïschna alpina , 407. —Passer pusillus et Sylvia icterina. 120 Sélys-Longchamps (de) et Ray. Arvicola cunicularius. 312 Séguier. Déraillement des chemins de fer. 97 Serres. Inhalation de l'élher. 55, 66 Serville.Metœchusparadoxus,4iO. — Pseudophana europaea. 410 Strickland. Ornithologie. 64, 265 Tarragon (de). Colobus guereza et Phascogale Virginia;, 177.— Frin- gilla funebra, 180. — Macronix Ameliae, 252. — Goût de la mu- sique chez les oiseaux. 178, 250 Truqui elBurmeister. Amphicoma (monogr.) 161, 352 Tyzenhauz. Canards sauvages (co- loration en rose des). 373 Valenciennes et Blanchard. Vers (organis.). 203 Valenciennes etEhrenberg. Infu- soires du Lebiasina bimaculata. 287 Vallot. Cynips atra, 204. — Mala- chius bipuslulatus. 231 Van Beneden. lnfusoires (reprod. des). 263 Velpeau. Effet produit par l'élher. 53 Ven eaux (J.) Aptenodyles palago- nica, 24i. — Orthonyx spinicau- dus. 211,241 Villa. Obiezoni, etc. 32 Vincent. Maladie des pommes de terre. 378 VOrlik. Membranes séreuses (syst. nerveux). 31 Walckenaër. Tetragnatha (Tri- «ona;) gibbosa. 292 White. Coléoptères de la Nou- velle-Zélande du voyage de YErebus et du Terror. etc. 84 FIN DES TABLES. État actuel de la Société Cuvierienne. La Société a perdu cette année : 159. M. le baron Delessert, mort. — 160. M. Gêné, mort.— 4 61. M. Reiche, démiss.— 162. M. Von Winter, id. — 163. M. le duc de Rivoli , id. — 164. M. Da- vergne fils, id. — 165. M. Jolly, id. — 166. M. B. Gravina, id.— 167.M.Pouchet, id. Nous avons inscrit : 311. M. Ansement , à Paris. — 312. M. De- laberge, à Paris. — 313. M.Degland, à Lille.— 314. M. Perroud, à Lyon. — 315. M. Hewitson , à Londres. — 316. M. le comte de Mombron. Il y a aujourd'hui Nous avons perdu Il reste donc 1847(1). 3 1 6 inscriptions 167 membres. 149 membres le 31 décembre (1) Sur ce nombre 20 sont dispensés de payer, reste 129 cotisations réelles. (Voir la fin de 1846.) Paris. — Imprimerie de Fain et Thunot , rue Racine , 88 , près de l'Odéon. r Revue Zoofogique /â 47. PU I"mp. lith.d' Aïtus . P.LacKerbauer deLetlitL S^c ^x^wcJLixi à» SACCOBRANCHUS SINGIO tfJb. t>"*