RESULTATS CAMPAGNES SCIENTIFIQUES PRINCE DE MONACO Ce Fascicule a été publié et le dépôt fait au Gouvernement à Monaco le 20 Novembre igi3 RESULTATS DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES ACCOMPLIES SUR SON YACHT PAR ALBERT I PRINCE SOUVERAIN DE MONACO PUBLIÉS SOUS SA DIRECTION AVEC LE CONCOURS DE M. JULES RICHARD. Docteur ès-sciences, chargé des Travaux zoologiques à bord Fascicule XLV Spongiaires provenant des campagnes scientifiques de la Princesse- Alice dans les Mers du Nord (1898-1899 — 1906-1907) Par Emile TOPSENT AVEC CINQ TLANCHES IMPRIMERIE DE MONACO 1910 SPONGIAIRES PROVENANT DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES DE LA PRINCESSE-ALICE DANS LES MERS DU NORD (1898- 1899 — 1906- 1907) SPONGIAIRES PROVENANT DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES DE LA PRINCESSE-ALICE DANS LES MERS DU NORD (1898- 1899 — 1906- 1907) PAR Emile TOPSENT INTRODUCTION S. A. S. le Prince de Monaco a consacré à l'exploration scientifique des mers du Nord, à bord de son yacht PRINCESSE-ALICE , d'abord les campagnes de 1898 et de 1899, Pms celles de 1906 et de 1907. C'est l'étude des Spongiaires recueillis au cours de ces quatre expéditions qui fait l'objet du présent mémoire. A vrai dire, la collection provient presque entièrement des deux premières de ces campagnes, les opérations effectuées par la suite ayant eu assez rarement pour but la capture des animaux fixés. La faune des mers du Nord, sur laquelle s"est depuis le plus longtemps portée l'attention des naturalistes, est probablement la mieux connue de toutes. Aussi, comme on pouvait s'y attendre, le nombre des formes à décrire pour la première fois demeure bien inférieur à celui fourni antérieurement par les dragages du Prince aux Açores : il s'élève à peine au huitième des espèces rencontrées. Encore ai-je été conduit à tenir une Hexactinellide pour distincte de Trichasterina borealis F. E. Schulze, surtout par l'impossibilité de prendre une connaissance complète de Tune des sortes de microsclères qu'elle produit. Dans cette proportion, je ne fais naturellement pas entrer en ligne de compte deux espèces, nouvelles, il est vrai, mais qui, de provenances diverses, ont été créées ici par occasion '. L'étude à laquelle je me suis livré aura donc eu principalement pour résultat d'augmenter les notions déjà acquises au sujet d'une série assez importante d'Epongés septentrionales. A l'usage, on appréciera l'intérêt des documents de tout ordre fournis au sujet de chacune d'elles. Il n'y a guère matière, dans cet avant-propos, à des généralisations. Je me borne à faire remarquer que l'ensemble des listes suivantes d'Épongés obtenues dans chacune des quatre campagnes comprend 58 Monaxonides, dont 16 Hadromérines et 42 Halichondrines, 5 Tétractinellides dont 3 Sigmatophores, et seulement une Hexactinellide et une Dendrocératide. J'ai laissé de coté les Calcaires. En comparant le présent mémoire aux fascicules II et XXV de la publication dont il fait partie, on verra qu'un certain nombre de genres portent des dénomi- nations différentes de celles dont il était précédemment fait usage. La loi de nomen- clature en vigueur concernant la priorité des noms génériques a imposé ces chan- gements, souvent plus regrettables qu'avantageux et généralement injustes. C'est ainsi qu'en matière de Monaxonides surtout, on se trouve amené à employer toute une série de noms jetés par Gray (S), comme à la volée, pour fixer des coupures génériques dont il ne pouvait lui-même concevoir, sur le papier, qu'une idée im- parfaite ou inexacte. Une Tetillide des Açores, que je nomme Craniellopsis a\orica et une Phakcllia de la côte occi- dentale de l'Amérique du Nord, confondue par Lambe (10) avec P. rugosa (Bovverbank) et que je propose d'appeler Phakcllia Lambei. LISTES DES SPONGIAIRES RECUEILLIS DANS LES MERS DU NORD EN 1898, 1899, 1900 ET 1907. Campagne de i8g8. ' Hexactinellida 1 Trichasterina sagittaria n. sp. Dendroceratida 2 Hexadella dedritifera n. sp. Tetractinellida 3 Thenea muricata (Bowerbank) Gray. 4 Tethya cranium (Millier) Lamarck. 5 abyssorum Carter. 6 Craniellopsis zetlandica (Carter). Monaxonida 7 Polymastia mammillaris (O. F. Millier) Bowerbank. 8 Polymastia robusta Bowerbank. 9 agglutinans Ridley et Dendy. 10 Quasillina Richardi n. sp. 11 Trichostemma Griraaldii n. sp. 12 Trichostemma hemisphœricum G. O. Sars. 1 3 Tentorium semisuberites (O. Schmidt) Vosmaer. 14 Ficulina ficus (Linné) Gray. i5 Lûtkeni (O. Schmidt). 16 Suberites carnosus (Johnston) Gray var. ramosus Topsent. 17 Pseudosuberites hyalinus (Ridley et Dendy) Topsent. 18 Donatia lyncurium (Linné) Nardo. 19 Stylocordyla borealis (Lovén) W. Thomson. 20 Bubaris vermiculata (Bowerbank) Gray, var. erecta Carter. 21 Halichondria coalita Bowerbank. 22 Myxilla incrustans (Johnston) Le- vinsen. 23 Lissodendoryx complicata (Hansen) Lundbeck. 24 Lissodendoryx Lundbecki n. sp. 25 Tedania suctoria O. Schmidt. 26 Forcepia fabricans (O. Schmidt) Lundbeck. 27 Artemisina arcigera (O. Schmidt) Lundbeck. 28 Chondrockidia gigantea (Hansen) LundbecL 29 Cladorhiza gelida Lundbeck. 30 — tenuisigma Lundbeck. 3i Asbestoplumapennatula(0. Schmidt) 32 — — var. bihama- tifera Carter. 33 Mycale lingua (Carter) Lundbeck. 34 Biemna Peachi (Bowerbank) Gray. 35 Tylodesma rosea (Fristedt) Thiele. 36 Stylaxia variabilis (Vosmaer). 37 Pachychalina Schmidti Lundbeck. 38 Reniera ventilabrum Fristedt. 1 Le nom des espèces nouvelles est imprimé en caractères gras. Campagne de i8gg. Tetractinellida i Thenea muricata (Bowerbank) Gray. 2 Pœcillastra compressa (Bowerbank) Sollas. 3 Tethya cranium (Mùller) Lamarck. 4 Craniellopsis zetlandica (Carter). MONAXONIDA 5 Hymeraphia stellifera Bowerbank. 6 Polymastia uberrima (O. Schmidt) Thiele. 7 Trichostemma hemisphairicum G. O. Sars. 8 Sphaerotylus schœnus (Sollas) Top- sent. Axinella arctica (Vosmaer). Phakellia ventilabrum (Linné) Bo- werbank. Phakellia rugosa (Bowerbank). Bubaris vermiculata (Bowerbank) 9 io 1 1 12 Gray. i3 Halichondria panicea (Pallas) Fle- ming. 14 Eurypon clavatum (Bowerbank) Gray. 1 5 Plocamia ambigua (Bowerbank) Top- sent. Anchinoe Arneseni n. sp. — Dendyi Topsent. Raspailia virgultosa (Bowerbank) O. Schmidt. Echinoclathria foliata (Bowerbank). 20 Lissodendoryx fragilis ( Fristedt ) Lundbeck. Lissodendoryx diversichela Lund- beck. Tedania suctoria O. Schmidt. Melonanchora elliptica Carter. Histoderma physa (O. Schmidt) Arnesen. 25 Grayella pyrula (Carter) Lundbeck. 26 Artemisina arcigera (O. Schmidt) Lundbeck. 27 Hamacantha Johnsoni (Bowerbankï Gray. 28 Mycale lingua (Carter) Lundbeck. 29 Stylaxia Sluiteri (Vosmaer). 30 Stylinos Fristedti n. sp. 3i Reniera tenera (Marenzeller). 32 — tubulosa Fristedt. 16 l7 18 l9 21 22 23 24 Campagne de igo6. 1 Halichondria coalita Bowerbank. 2 Ophlitaspongia basifixa n. sp. 3 Hymedesmia perforata Lundbeck. Campagne de igo-j. 1 Ficulina ficus (Linné) Gray. — 7 — De ces listes, les 18 espèces suivantes figurent dans la Monographie des Eponges d'Angleterre de Bowerbank (») et se rencontrent presque toutes sur les côtes françaises de la Manche. Tethya cranium. Pœcillastra compressa. Hymeraphia stellifera. Polymastia mammillaris. robusta. Ficulina ficus. Suberites carnosus. Donatia lyncurium. Phakellia ventilabrum. — rugosa. Bubaris vermiculata. Halichondria panicea. Halichondria coalita. Eurypon clavatum. Plocamia ambigua. Echinoclathria foliata. Myxilla incrustans. Biemna Peachi. La plupart des autres ont été découvertes dans les mers du Nord soit par Bowerbank lui-même (Tlienea muricata, Hamacantha Johnsoni), soit par O. Schmidt, Carter, Vosmaer et Lundbeck. On doit aussi la connaissance de quelques unes d'entre elles à Hansen, Lovén, Marenzeller, Sars et Sollas. Plusieurs, jusqu'à présent trouvées au voisinage du Grônland seulement, sont maintenant à signaler comme vivant aussi près des côtes de Norvège. Enfin, indépendamment des huit espèces nouvelles, la faune septentrionale s'enrichit à nos yeux de Polymastia agglutinans . qui n'avait encore été draguée qu'aux Açores et de Pseudosuberites hyalinus qui, précédemment connu de la côte S. W. de la Patagonie et du golfe du Lion, en Méditerranée, présente décidément une dispersion remarquable. PARTIE DESCRIPTIVE Ordre HEXACTINELLIDA, Schmidt Sous-Ordre Hexasterophora, F. E. Schulze Famille ROSSELLIDAE, F. E. Schulze Sous-Famille Rossellini, F. E. Schulze Trichasterina sagittaria, n. sp. (PI. n, fig. 8) Campagne de 1898 : Stn. q52, profondeur n85m. Un fragment. Recueillie au-dessus du cercle polaire arctique, près des îles Lofoten, cette Rosselline est, à ce qu'il semble, la quatrième connue des mers arctiques. L'intérêt de sa description est malheureusement gâté par le mauvais état dans lequel se trouve le spécimen-type, un simple fragment, et par les conditions singulières qui s'opposent à la pleine connaissance de sa spiculation. Haut de 26mm, large au plus de 19"™, épais de 3mm sur ses bords latéraux, très aminci et translucide en son bord supérieur arrondi, le spécimen obtenu, enroulé en oublie, paraît bien avoir été détaché de la partie supérieure d'une Eponge en tube ou en sac, comme les trois Rossellines arctiques figurées par F. E. Schulze (8 3). Ses deux faces, irrégulières, se percent d'orifices serrés, inégaux, généralement un peu plus grands et plus polygonaux du côté concave que du côté convexe ; un fin réseau à mailles carrées de spicules propres les recouvre, mais il s'y implantait aussi, en quantité considérable, de forts spicules de Tétractinellides et de Mona- xonides qui en ont rendu l'étude très laborieuse. Je n'ai pas reconnu, au bord supérieur, de frange ciliée comparable à celle de Schaudinnia rosea (Fristedt) Lundbeck ' et de Trichasterina borealis F. E. Schulze « Les mégasclères du parenchyme sont de longues diactines, plus ou moins fasciculées, à bouts épineux. Il existe, en outre, du côté externe, de grandes pentactines hypodermiques, à actines tangentielles longues de près de imm et à actine ' Lundbeck (17, p. 456) croit Schaudinnia arctica F. E. Schulze identique à cène espèce. 2 T. IO proximale pouvant dépasser 2mm5, les premières épineuses seulement au voisinage de leur extrémité libre, et la dernière, sur le tiers proximal seulement de sa longueur. Pas de pentactines hypogastriques. Les mégasclères dermiques, entièrement mais assez finement épineux, sont des hexactines. Cependant, leur actine distale est brève, se réduit fréquemment à un tubercule et quelquefois même avorte. Leur actine proximale reste elle-même plus courte que les tangentielles et parfois à peine plus longue que la distale. La longueur des actines tangentielles varie de ommo8 à ommi5 pour une épaisseur de ommoo7 à la base et de ommoo4 au bout libre. Toutes les actines ont une extrémité obtuse. Les mégasclères gastriques sont aussi des hexactines, à actine proximale toujours plus courte que les tangentielles, à actine distale généralement plus longue mais quelquefois plus brève aussi. Les épines sont plus faibles que sur les hexactines dermiques et les extrémités sont plus pointues. La longueur des actines tangentielles varie entre omm i5 et omm 18. Par l'ensemble de ses mégasclères, la Rosselline des Lofoten ressemble tant à Trichasterina borealis F. E. Schulze qu'il est d'abord difficile de l'en supposer spécifiquement distincte. D'autant qu'il serait sans doute téméraire, pour l'en séparer, de s'autoriser de ce qu'elle n'a pas de frange ciliée et de ce que tous ses orifices sont petits: le fragment provient d'un bord cloacal et il a beaucoup souffert. Ce sont les microsclères qui m'empêchent de m'en tenir à cette identification Il en existe de deux sortes : i° Des oxy h exasters et leurs dérivées, hémioxyhexasters et oxy hexactines, abondantes, d'un diamètre (omm075 -omm i) moindre que les spicules correspondants de Trichasterina borealis et différant à première vue de ces spicules en ce qu'au lieu de s'orner de longues épines, leurs actines grêles se montrent à peine raboteuses. 2° Des asters, très abondantes aussi, mais que je ne saurais mesurer, pour la raison que je les ai toutes vues réduites à leurs rayons principaux. Ceux-ci, longs de ommoo7 environ, épais de o^ooS, se terminent par un disque large de ommoo7, porteur d'une dizaine de petites pointes représentant la base d'autant de rayons secondaires tombés. Les comparant aux trichasters de Trichasterina borealis, j'ai constaté que leurs rayons principaux ne se terminent pas en cône et rappellent beaucoup ceux des graphiocomes des Euplectellides. Je me suis assuré que la perte de leurs rayons secondaires ne résultait pas du traitement que je leur faisais subir pour obtenir des préparations de spicules. L'absence constante de ces rayons en place remet à l'esprit les belles observations d'Ijima concernant les rayons secon- daires des graphiocomes des Euplectellides ; mais je n'ai point trouvé trace de ces rayons, même à la surface du corps. J'écarte l'idée que ces asters sont des discohexasters, sans preuve, d'ailleurs, et pour l'unique raison que l'autotomie des rayons secondaires n'a jamais été observée sur des discohexasters, et je reste hésitant pour les qualifier de. graphiocomes ou de trichasters. 1 1 Dans les deux cas (qui peut-être se confondent, si les trichasters ne constituent pas réellement une catégorie à part de microsclères), la différence est trop grande entre ce que je vois et ce que Schulze a décrit d'après plusieurs spécimens pour que je me croie en présence de Trichasterina borealis. Ignorant les variations dont cette espèce est capable, le mieux que je puisse faire, en admettant que le spécimen en question soit bien aussi une Trichasterina, est de créer pour lui une espèce nouvelle : son nom rappellera la particularité la plus curieuse qu'elle m'ait offerte. Ordre DENDROCERATIDA, Minchin (entend.) Famille DARWINELLID^E, Merejkowsky Hexadella dedritifera, n. sp. Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394™. Onze plaques et fragments. Dépourvue, suivant la définition du genre Hexadella, de fibres et de spicules cornés, au lieu de se montrer revêtante comme les espèces méditerranéennes que j'ai décrites en 1896 (3»), Hexadella dedritifera est massive, en plaques irrégulières, offrant, en outre, cette particularité de ne pas adhérer au fond sous-marin. Pour réaliser cette forme, elle met, à l'exemple des Monaxonides qui font aussi adoptée, largement à profit la faculté qu'a toute Éponge d'incorporer dans sa masse des corps étrangers de toutes sortes. Fragments de Bryozoaires rameux, petits débris de coquilles, grains de sable, spicules divers lui constituent une charpente adventice, hétérogène mais relativement dense, à laquelle elle emprunte une rigidité réelle et un certain degré de solidité. Si plusieurs des fragments que j'ai sous les yeux résultent, comme il est probable, du morcellement d'un nombre plus restreint de plaques, plusieurs des plaques obtenues semblent intactes. La plus belle mesure 38mm de longueur, 28"™ de largeur et 4mm d'épaisseur moyenne. La surface, on le conçoit, est toute inégale, mais ses aspérités proviennent toutes des corps étrangers fixés en dernier lieu ou encore incomplètement enveloppés. Entre elles, l'ectosome s'étend, comme une membrane brillante, assez résistante. On y voit par places des aires, criblées de pores d'un diamètre de ommo3 àomm 04, à peu près égaux aux intervalles qui les séparent. Les oscules, membraneux, sans doute, doivent être rétractés et demeurent indistincts. Toutes les plaques sont d'un violet foncé uniforme. Cela semble indiquer qu'elles étaient jaunes pendant la vie, puisque toutes les Danvinellidœ jaunes virent au violet dans l'alcool. Le choanosome contient, dans un mésenchyme très lacuneux, les grandes cor- beilles vibratiles caractéristiques des Danvinellidœ . Généralement elliptiques, elles me- surent deomm 107 de longueur sur oramo6 de largeur àommi65 surommoy3. Quelques-unes 12 — tendent à s'arrondir, mesurant alors, par exemple, omm i33 suromm i. Ces dimensions sont bien supérieures à celles que j'ai notées des corbeilles des Hexadella de Banyuls. Si pourtant on venait à constater une variation aussi grande de la taille des corbeilles dans une espèce donnée, Hexadella dedritifera resterait distincte de ses congénères par sa façon de vivre et par la constitution qu'elle en acquiert. Son habitat, en latitude et en profondeur, est, du reste, fort différent du leur. Ordre TETRACTINELLIDA, Marshall Sous-Ordre Choristida, Sollas I. Tribu Astrophora, Sollas Famille ASTEROSTREPTID^, Topsent Thenea muricata, (Bowerbank) Gray Campagne de 1898 : Stn. 922, profondeur 345*. Spécimens très nombreux. — Stn. 960, profondeur 394m. Sept spécimens. Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440™. Douze spécimens. Pœcillastra compressa, (Bowerbank) Sollas Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 44om. Quatorze plaques ou fragments de la forme placentula. La spiculation est en toutes proportions plus faible que dans les spécimens des Açores (43, p. 89). L'ectosome de la face inhalante laisse moins bien apercevoir les pores par transparence. II. Tribu Sigmatophora, Sollas Famille TETILLIDJE, Sollas Tethya craniuru, (Millier) Lamarck (PL m, fig. 3 et PL v, fig. 12) Campagne de 1898 : Stn. 970, profondeur 48m. Un tout petit spécimen. Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440m. Quatre spécimens, dont trois sont figurés (PI. m, fig. 3). Ayant eu l'occasion de réexaminer des gemmules armées de cette espèce, j'y ai découvert l'existence constante d'une forme de spicules qui, malgré son abondance, — i3 — m'était passée inaperçue : ce sont des promonœnes, à clade coudé sur un rhabdome droit (PI. v, fig. 12). Leur taille, comme celle des autres spicules et comme le développement relatif du cladome des triaenes, présente, suivant les individus examinés, des différences considérables, dépendant vraisemblablement de l'âge des gemmules. Tethya abyssorum, Carter (PI. v, fig. 4, 5 et 6) Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 3g4m. Sept spécimens inégaux, variant entre 2omm de hauteur sur i5mm de largeur et 45mm de hauteur sur 35mm de largeur. C'est une Eponge peu connue. Carter (3, p. 405) en a fait une simple variété de T. cranium, caractérisée seulement, d'après lui, par la taille plus grande de ses microsclères. Sollas (89, p. 5o) a proposé de l'élever au rang d'espèce parce qu'elle se recommande encore par ses anatrisenes à clades plus longs, plus grêles et plus divergents et par ses oxes corticaux plus courts que ceux de T. cranium. Aux mesures données, ce dernier caractère ne mérite pas d'être pris en consi- dération. Pour ma part, je vois les oxes corticaux, fusiformes, courbés, à bouts acérés, longs de omm825 à imm 1 5, épais de omm04 à ommo45, dépasser, au contraire, ceux de T. cranium. Les sigmaspires, épineuses, sont réellement plus grandes que celles de T. cranium, mais les moins enroulées d'entre elles atteignent seules ommo2 d'envergure ; la plupart n'en ont que ommoi5. Elles sont plus grosses aussi, avec une épaisseur de ommooi5 au moins. Ce qui s'impose par dessus tout, c'est la différence signalée par Sollas entre les anatrisenes des deux espèces. La corde de leur cladome peut même être plus longue que celle indiquée, l'écartement entre les pointes de deux de leurs clades mesurant souvent de omm3 à omm38. Le cladome des anatriaenes varie, d'ailleurs, un peu avec les individus. Ainsi, chez l'un de ceux que j'ai particulièrement étudiés, les anatriœnes ont tous des clades longs de oram25, relativement grêles et très divergents (PI. v, fig. 5 a) ; chez un autre, à ces anatriaenes s'en ajoutent de plus nombreux, dont les clades, plus robustes et plus courts, ont un écartement bien moindre (PI. v, fig. 4). Les anatriaenes atteignent 8mra25 de longueur. Les plus grands protriaenes, à rhabdome épais de omm023, mesurent 6mm de longueur, dont omm25 pour les clades (PI. v, fîg. 5 b). Les oxes du choanosome, des anisoxes à bout interne longuement effilé, ont 5mm, sur ommo5 d'épaisseur. L'Éponge, blanchâtre, dans l'alcool, diffère peu de Tethya cranium. Elle me paraît un peu plus molle, avec des papilles moins serrées. Mais cela peut dépendre de ce que les spécimens ne s'étaient pas encore contractés quand ils ont été jetés dans l'alcool : la plupart ont en leur sommet un oscule béant. — 14 — J'ai trouvé dans la chair de l'un d'eux quelques gemmules, mais inermes et assez molles. Tethya abyssorum avait d'abord été recueillie par le PORCUPINE entre le le N. de l'Ecosse et les îles Fâr-Oer, en eau profonde. M. le Rév. A. M. Norman m'en a donné deux préparations étiquetées : Craniella tethyoides O. Schmidt. Lat. 63° i5' N. ; Long. 90 33' W. — 270 faths. Copenhagen Muséum. Les sigmaspires ne sont pas celles de T. tethyoides et les anatrieenes ont tous un cladome très ouvert (PL v, fig. 6). Jusqu'à présent, Tethya abyssorum paraît être une espèce septentrionale. Genre Craniellopsis, n. g. Tetillidœ sans sigmaspires mais pourvues d'oxes corticaux. Parmi les Tetillidœ pourvues de sigmaspires, le genre Tethya (longtemps appelé Craniella) se distingue du genre Tetilla par la possession d'oxes propres à l'écorce. Il est logique de pratiquer semblable coupure dans les Tetillidœ sans sigmaspires. Lendenfeld a introduit toutes ces dernières dans un seul genre Tethyopsilla, créé par lui, d'abord, pour une espèce à caractères très spéciaux [19, p. 45), puis élargi (13, p. 3o) dans des proportions qui le rendent hétérogène. Le type du genre Tethyopsilla, T. Stewarti, manque d'oxes corticaux ; il en est de même de T. australis Lendenfeld, rapportée d'abord par son auteur au genre Ancorina, et cela se retrouve chez Tetilla pedifera Sollas. De ces Eponges, à supposer qu'elles constituent un genre naturel, il faut certainement séparer quelques Tetillidœ sans sigmaspires où l'existence d'une écorce avec oxes propres est notoire. Leur ressemblance frappante, aux sigmaspires près, avec les Craniella leur mérite le nom générique Craniellopsis. Les espèces déjà connues de ce nouveau genre sont : Craniellopsis infrequens (Carter), C. \etlandica (Carter) et C. lentiformis (Thiele). Craniellopsis zetlandica, (Carter) (PI. 11, fig. .0) Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 3g4m. Dix spécimens. Campagne de 1899: Stn. io52, profondeur 44om. Dix spécimens. Ces Éponges ont, pour la plupart, une consistance ferme et des papilles courtes. Elles sont papilleuses et non poilues. Malgré un séjour prolongé dans l'alcool, elles ont toutes conservé une teinte jaunâtre qui rendait celles de la Stn. 960 faciles à distinguer des Tethya abyssorum contenues dans le même récipient qu'elles. Plusieurs, de belles dimensions, atteignent 55mm de hauteur et 45mm d'épaisseur. — i5 — Craniellopsis ^etla/idica a été bien décrite par Carter, et c'est à tort que, en 1904 (43, p. 99), je lui ai dénié la valeur d'une espèce. Je me suis alors égaré dans l'étude comparée des Tethya cranium de la Stn. 899 et de deux Craniellopsis de la Stn. 866, trop intéressantes pour que j'en diffère davantage la description, en dépit de leur provenance. Elles représentent une espèce nouvelle, que j'appellerai Craniellopsis a\orica. Craniellopsis azorica, n. sp. (PI. m, fig. 2 et PI. v, fig. 1 et 2) Campagne de 1897 : Stn. 866, près de Terceira, profondeur 599™. Deux spé- cimens. Ce sont de petites Eponges blanches, hirsutes, dont la plus grosse est ici photo- graphiée (PI. m, fig. 2). Leur spiculation typique comprend des protriaenes et des anatriaenes à cladome très ouvert, des anisoxes choanosomiques et dés oxes corticaux ; mais, dans ses détails, elle présente les variations que voici : A. Le plus petit spécimen. Les anatriaenes (PI. v, fig. 1 c) ont des clades très divergents mais doucement arrondis ; leur rhabdome, mince (il n'a guère que ommoi2 à ommoi5 à son origine et s'amincit très tôt), mesure 2mm8 environ de longueur ; leur cladome a oinm i3 de corde. Les protriaenes, longs de 2mm 5, ont des clades de on,m i5 àomm2, recourbés en dedans à leur extrémité mais très divergents quand même (PI. v, fig. 1 a), si bien que la corde du cladome est de omm 17 à omm2 ; le rhabdome, épais de omm 027, conserve longtemps à peu près le même diamètre, puis s'amincit assez brusquement pour se terminer en une pointe très longue et très fine. Quelques protriaenes sont réduits à l'état de disenes(Pl. v, fig. 1 b). Les oxes de la charpente ont les extrémités d'épaisseur fort inégale, mais leur bout mince n'est pas aussi fin ni surtout aussi long que celui des protriaenes ; ils ont imm 8 environ de longueur sur omra 023 d'épaisseur. Les oxes corticaux sont droits, fusiformes, acérés aux deux extrémités ; leur taille oscillant entre omm 4 et omm66, on peut dire qu'ils mesurent, en moyenne, omm 55 sur omm 018. B. Le plus gros spécimen. Les anatriaenes ont le cladome encore plus ouvert, les clades ne se courbant presque pas avant le crochet terminal (PI. v, fig. 2 c). Les protriaenes, pourtant robustes, puisqu'ils atteignent 3™" 8 de longueur, ont un cladome difforme, par atrophie du bout distal des clades (PI. v, fig. 2 a) : tantôt les clades subissent un rétrécissement soudain à partir duquel ils deviennent irré- guliers et raboteux ; tantôt ils manquent de pointe et montrent suivant leur axe un canal très dilaté. Il y a quelques diaenes (PI. v, fig. 2 b), et ils sont plus normalement constitués. — 16 — Les anisoxes du choanosome sont plus forts que ceux du petit spécimen et, atteignant ordinairement 3mra de longueur, ils dépassent omm 04 d'épaisseur. Les oxes corticaux, plus longs aussi (oram79 - omm88j, sont de même un peu plus gros (omm023). Le fait que l'un des spécimens a tous ses protriaenes anormaux doit retenir l'attention. Si le hasard n'avait fourni en même temps un spécimen à protriaenes bien conformés, l'espèce eût été caractérisée par l'ensemble de ses anatriaenes très ouverts et de ses protriaenes à clades imparfaits et, comme la corde de ses anatriaenes se trouve exagérée par un défaut de courbure de leurs clades, les caractères invoqués eussent été sans valeur. Il n'est pas rare, chez les Tétractinellides, que certains individus aient ainsi leurs triaenes difformes. En ce qui concerne les Tetillidœ, le gros spécimen de Craniellopsis a\orica évoque fatalement le souvenir de l'Eponge du Porcupine appelée par Carter (3, p. 405) Tethya cranium var. infrequens. Carter tendait à la considérer comme une monstruosité, mais Sollas la tint (99, p. 53) pour une espèce excellente, déclarant inacceptable l'hypothèse que ses protriaenes porteraient la marque d'un phénomène pathologique. L'étude d'une préparation de spicules du type de Craniellopsis infrequens, que M. le Rév. A. M. Norman a bien voulu m'offrir, me montre cependant que les protriaenes sont loin d'avoir tous exactement la conformation curieuse figurée par Carter : on en trouve beaucoup aussi (PI. v,fig. 3) qui ont les bouts non pas cupuliformes mais brusquement divisés en deux ou trois deutéroclades courts; et tandis que, de ces deutéroclades, les uns semblent éclatés, par hypertrophie de leur canal axial, les autres se terminent en une pointe conique, plus ou moins étranglée et raboteuse. J'ai même vu dans la préparation un protriaene (PI. v, fig. 3) fort semblable par ses clades usés à tant de protriaenes de C. a\orica. Aussi, j'incline à penser que les caractères propres de C. infrequens ne sont pas entièrement connus et que cette espèce est surtout intéressante par une tendance à malformer ses protriaenes. Hansen en a décrit un second spécimen (9, p. 18, PI. v, fig. 5). Il y a trouvé une gemmule armée, dont les protriaenes ont les bouts des clades divisés. Notons qu'il a figuré aussi un protriaene à clades simples qu'il a considéré comme l'état jeune de ces mêmes spicules. Craniellopsis infrequens et C. a\orica sont peut-être des parents plus proches qu'elles ne le paraissent au premier abord. Ordre MONAXONIDA, Ridley et Dendy I. Sous-Ordre Hadromerina, Topsent Famille SPIRASTRELLID^E, Ridley et Dendy Hymeraphia stellifera, Bowerbank Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440m. Des spicules caractéristiques de cette Éponge commune dans la mer du Nord se mêlent à une foule d'autres spicules étrangers dans certaines préparations prélevées sur des Echinoclalhria foliata provenant de cette station. Je profite de l'occasion de la citer pour rétablir, d'après les règles strictes de la nomenclature, l'Eponge en question dans le genre Hymeraphia, dont Bowerbank Ta déclarée le type. Mais il convient de remarquer que Bowerbank conçut son genre Hymeraphia (3, vol. 1, p. 189) dans un sens si peu précis que lui-même y rapporta, des eaux anglaises, cinq autres espèces, fort différentes de Hymeraphia stellifera. Au temps de mes premières études de Spongiaires, les travaux des meilleurs auteurs ne contenaient aucune opinion soutenable au sujet du genre Hymeraphia : Schmidt le tenait pour un synonyme de Microciona ; Carter y inscrivait des Éponges diverses. Jugeant les Microciona nettement caractérisées par le groupement de leurs spicules, j'utilisai d'abord le genre Hymeraphia tel que Bowerbank l'avait défini, et lui ajoutai (33, p. 141) une espèce de la Manche, H. minax, aujourd'hui rattachée au genre Spirastrella. Vers la même époque, déplorant l'imprécision de la diagnose du genre Hyme- raphia, Vosmaer émettait l'avis (48. p. 209) que plusieurs des espèces de Bowerbank devaient en être écartées. Pour moi, frappé du peu de souci que Bowerbank avait eu des caractères propres à l'espèce par lui choisie comme type, je cherchai à restreindre le sens du genre Hymeraphia en tenant compte des caractères communs au plus grand nombre des espèces que son auteur même lui avait attribuées. La Monographie des Éponges anglaises n'en avait d'abord contenu que quatre, pour lesquelles J. E. Gray vint, en 1867 (?), créer jusqu'à cinq genres nouveaux, appelant Hymeraphia stellifera Bow. Mesapos stellifera, H. vermiculata Bow. Bubaris vermiculata, H. clavata Bow. Eurypon clavatum et H. verticillata Bow. à la fois Nœnia verticillata et Laothoe verticillata. Soit dit en passant, ce prétendu classement, qui supprimait purement et sim- 3 T. — i8 — plement le genre Hymeraphia lui-même, permet d'apprécier la valeur scientifique d'un travail où, malheureusement, l'application des règles de priorité dans la nomen- clature oblige à puiser tant de noms de genres. Mais Bowerbank décrivit ensuite deux autres Hymeraphia, H. coromda et H. simplex et toutes deux, par leur structure comme par leur spiculation, se rap- prochaient de H. clavata. C'est cette majorité évidente qui me parut représenter le genre Hymeraphia dans son sens restreint. La règle de priorité, si elle est maintenue, l'emporte sur tout raisonnement : quoique pris au hasard, le type du genre Hymeraphia est, à n'en pas douter, H. stellifera et les nombreuses espèces que, dans ces dernières années, j'ai inscrites dans ce genre tel que j'étais arrivé à le comprendre, deviennent des Hymedesmia. Famille POLYMASTID^, Vosmaer Polyniastia mammillaris, (O. F. Millier) Bowerbank Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 3941". Trois petits échantillons de la grosseur d'un pois tout au plus mais munis chacun d'une papille de longueur double de leur diamètre. Ils sont globuleux et enveloppent presque entièrement un gravier ferrugineux en forme de baguette, impropre à leur servir longtemps de support. Polymastia robusta, Bowerbank (PI. h, fig. 4) Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394"". Trois spécimens, dont le plus beau mesure près de 8 centimètres de long sur 35 à 40 millimètres de large. Cette station est de beaucoup la plus septentrionale où l'on ait jusqu'ici recueilli Polymastia robusta. Polymastia uberrima, (O. Schmidt) Thiele (PI. 11, fig. 5) Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440"". Un spécimen. Lundbeck a remarqué [Ë.9, p. 45o) que la plupart des Polymastia uberrima obtenues sur les côtes orientales du Grônland affectent une forme plus ou moins globuleuse. Il ne faudrait pas voir en cela le fait d'une variation locale, car le spécimen obtenu par la Princesse-Alice sur la côte de Norvège est lui-même une boule assez volumineuse, portée sur un caillou et sur un Retepora, et munie d'une quinzaine de papilles sur sa face supérieure. — i9 — Polymastia agglutinans, Ridley et Dendy (PI. h, fig. 3) Campagne de 1898 : Stn. 1043, profondeur 88'". Cinq spécimens. Il est intéressant de retrouver ainsi à l'est des Orcades et par une profondeur aussi médiocre cette Éponge que le Challenger avait découverte aux Açores, par 45o brasses. Polymastia agglutinans est une espèce voisine de P. robusta, mais elle s'en distingue extérieurement par son écorce plus ferme, par ses papilles plus longues, plus cylindriques et plus raides, intérieurement par ses lignes spiculeuses nettement radiales. Est-ce effet du hasard ? Il semble que les papilles soient toujours arquées : elles le sont, du moins, sur le spécimen figuré de la collection du Challenger («3, pi. xli, fig. 6) et sur tous ceux de la Princesse-Alice (PI. 11, fig. 3). Ces spécimens sont blancs, dans l'alcool. Deux d'entre eux (fig. 3 a et 3 b) se montrent tout à fait conformes à la description originale de l'espèce et chargent leur surface de débris de nature et de volume variables ; ce qui demeure à nu de leur écorce se trouve, de la sorte, réduit au minimum. Ils ne possèdent chacun qu'une seule papille, mais elle atteint, par compensation, un très beau développement. Les trois autres spécimens (fig. 3 c - 3 e) montrent que, en réalité, Polymastia agglutinans n'agglutine pas toujours des corps étrangers. Il est même fort heureux qu'ils aient été dragués en même temps que des individus semblables aux types de l'espèce, car leur détermination aurait pu causer quelque embarras : leur écorce ferme et finement poreuse est lisse et même luisante ; l'assise de tylostyles corticaux est, en effet, serrée et les lignes rayonnantes du choanosome expirent juste au-dessous d'elle ou ne la dépassent, à l'occasion, que d'une façon insignifiante. J'ai comparé la structure et la spiculation de ces spécimens nus à celles des spé- cimens encroûtés sans relever autre chose qu'une différence de peu d'importance : les tylostyles corticaux sont un peu plus petits chez les premiers que chez les agglu- tinants et mesurent omm 12 à omm i5 de longueur au lieu de omm 17 à omm 25. Quasillina Richardi, n. sp. (PI. m, tig. 7 et PI. v, fig. 14) Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394 m. Deux spécimens. Tous deux, de coloration gris jaunâtre dans l'alcool, ont été brisés de telle façon qu'il n'en reste, avec le pédoncule, tordu, que la partie inférieure du corps, sacci- forme. Toute la surface est finement veloutée. La structure est celle de Quasillina brevis et la seule différence à noter entre les deux espèces consiste en l'addition chez Q. Richardi aux petits spicules qui, par 20 touffes, hérissent la surface, d'autres spicules, plus nombreux qu'eux, plus fins et de forme assez curieuse. Ces spicules, à portion distale toujours brusquement coudée comme celle des monœnes des Sigmatophora, se localisent à la portion renflée du corps et manquent sur le pédoncule ou ne s'y trouvent que clairsemés. Spicules. — Tous mégasclères : i. Subtylostyles fusiformes, à tige bien renflée, à pointe acérée, à base amincie, avec ou sans rudiment de tête. Ce sont eux qui composent les lignes verticales et horizontales de l'ectosome ; ils parsèment, en outre, lâchement le choanosome. Ils atteignent immo5 - immo8 de longueur, et leur épaisseur, qui est d'environ ommoo5 à la base, dépasse omra02 en leur milieu. 2. Sub- tylostyles corticaux grêles, caractéristiques de l'espèce (PI. v, fig. 14 b) figurant géné- ralement des styles tant leur bourrelet basilaire est atténué ; longs de omm2 à omm23, très minces, ils sont, eux aussi, un peu fusiformes, le maximum de leur épaisseur (o™ oo3) se trouvant au niveau de leur deuxième tiers à partir de la base. Ce qui les rend intéressants, c'est que, droits sur la majeure partie de leur longueur, ils coudent toujours brusquement leur portion terminale. Ils se dressent en nombre considérable à la surface du corps pour en composer les touffes. 3. Subtylostyles corticaux correspondant à ceux de Quasillina brevis, de même longueur que les précédents, souvent un peu courbés à leur imitation, moins brusquement toutefois (fig. 14 a), et, même alors, s'en distinguant très bien à leur épaisseur plus grande. Il y a bien là deux catégories de spicules, sans intermédiaires. 4. Subtylostyles fascicules du choa- nosome, par petits faisceaux épars, droits ou à peine courbés, à base souvent un peu elliptique, courts et relativement gros, longs de omm 1 à omm2, épais de ommoo4 à omm oo5. Je prie mon ami, M. le Dr J. Richard, qui a recueilli, avec tant de soin les éléments de cette collection, d'accepter la dédicace de cette nouvelle espèce, la seconde d'un genre particulièrement intéressant de Polymastidœ. Triehostemma hemisphaericum, Sars (PI. 1, fig. r et PI. 11, fig. 1 et 2) Campagne de 1898: Stn. 960, profondeur 394™. Cinquante spécimens de 20 à 40mm de diamètre, frange comprise (PI. 1, fig. 2). Ils sont tous convexes en dessus, plats ou légèrement concaves en dessous. De petits corps étrangers qui leur ont primitivement servi de supports restent généralement visibles à leur face inférieure. Celle-ci présente très apparentes des bandes spiculeuses rayonnantes allant du centre à la périphérie et se continuant là par la frange marginale. Le nombre des papilles varie : souvent réduit à une seule, centrale, il peut s'élever jusqu'à quinze. Quand il se forme plusieurs papilles, la centrale, plus ancienne, l'emporte sur les autres par sa taille. Mais, ce qu'il importe 21 de remarquer, c'est que toutes ces papilles sont coniques, ouvertes au sommet et à parois pleines : elles jouent donc un rôle exhalant et l'inhalation s'accomplit ici par la surface générale. Ainsi que l'ont figuré Sars (84, pi. vi, fig. 4) et Vosmaer (419, pi. 11, fig. 17), l'écorce est relativement épaisse (imm- imm3) du côté supérieur. Sur la coupe sagittale, quand le support a disparu ou qu'il est étroit, la croûte spiculeuse de la face inférieure forme, au milieu, un épaississement conique diminuant, à ce niveau, la hauteur du choanosome. Traversé par des faisceaux spiculeux ascendants, verticaux au centre, obliques à la périphérie, l'intérieur du corps est charnu, assez dense. Campagne de 189g : Stn. io52, profondeur 440™. Cinq spécimens, l'un semblable à 2 a (PI 11) et un autre à 2 f, les trois autres plus grands, de taille supérieure même à celle du spécimen le plus beau observé et figuré par Sars (841, pi. vi, fig. 1 et 2). J'ai photographié deux d'entre eux par leurs deux faces (PI. 11, fig. 1 et 2) ; l'un, déprimé (1 b, 2 b), à frange marginale étalée, a sa face inférieure plate et porte sur sa face supérieure peu convexe une quinzaine de papilles ; l'autre, fortement bombé (1 a, 2 a), à frange marginale dirigée en bas, a sa face inférieure profondément concave, sans vestiges de support, et porte sur sa face supérieure un grand nombre de papilles. Toutes les remarques faites plus haut au sujet des papilles, de l'écorce et de la chair d'après les spécimens de la Stn. 960 s'appliquent à ceux de la Stn. io52, avec cette différence, facile à prévoir, que ces derniers, acquérant de plus grandes dimensions, ont une écorce plus épaisse (près de 2mm du côté supérieur). Vosmaer (41 9) a indiqué la série des couches dont se compose l'écorce. J'ajouterai seulement que, dans un grand spécimen, que j'ai coupé, de la Stn. io52, l'écorce de la face supérieure présente en dehors non pas une seule rangée de tylostyles verticaux mais deux rangées surperposées et même trois, par places. Les spicules des rangées profondes sont un peu plus forts que ceux de la rangée externe. Les tylostyles de la couche spiculeuse tangentielle sont inégaux et se croisent en tous sens. Enfin, dans le choanosome, entre les bandes radiales de grands tylostyles, se distribuent de petits tylostyles groupés par faisceaux. Trichostemma Grimaldii, n. sp. (Pi. ., fig. 4) Campagne de 1898 : Stn. 1040, profondeur 65om. Douze spécimens. Cinq d'entre eux, semblables à celui que représente la fig. 4b, mesurent de 35 à 42mm de diamètre; les autres sont larges de 55 à 95ram. J'ai photographié les deux plus beaux, l'un en 4 c et 4 e, l'autre en 4/. Un matériel de cette abondance et de cette qualité permet de prendre une excellente idée de l'espèce. Ses caractères extérieurs et sa spiculation la font placer 22 dans le genre Trichostemma. La frange marginale a disparu dans le spécimen 4 c et 4e, mais elle est d'ordinaire bien conservée, même sur le grand spécimen 4/. Il est facile de distinguer cette Éponge de ses congénères et, en particulier, de Trichostemma hemisphœricum. Elle est toujours convexe en dessous et cela, en général, fortement, tandis que sa face supérieure est tout au plus plane, le plus souvent concave. Celle-ci porte un nombre de papilles bien supérieur à celui des T. hemisphœricum le mieux pourvues à cet égard : le plus petit des spécimens n'en possède pas moins de 75. En outre, les papilles sont ici de deux catégories, les unes destinées à l'inhalation, les autres à l'exhalation. Les papilles inhalantes sont étroites à la base, élargies en haut, aplaties, imperforées au sommet mais criblées de stomions sur toute leur hauteur ; entre les lignes spiculeuses verticales qui constituent leur charpente fondamentale s'étend un réseau spiculeux lâche, aux mailles perforées, à la trame revêtue extérieurement de bouquets de petits tylostyles dressés. Les papilles exhalantes, dont il n'existe qu'un petit nombre (cinq dans le spécimen 4/) et souvent qu'une seule, de situation médiane, sont plus hautes et béantes au sommet, avec des parois minces, parcheminées, striées et fréquemment plissées en long. Une circulation d'eau particulièrement active est ainsi assurée à ces Eponges. Aussi, leur chanosome est il bien plus lacuneux que celui des Trichostemma hemis- phœricum. Le corps, dans son ensemble, est bien plus compressible. Cela tient encore en partie à ce que l'écorce demeure sensiblement plus mince, n'ayant pas beaucoup plus de omm5 d'épaisseur en dessus (fig. 4 a) et n'atteignant pas imm en dessous. La face supérieure est normalement hispide entre les papilles ; l'inférieure, souvent marquée de plis longitudinaux et de stries concentriques, est presque lisse tant les spicules s'y tiennent appliqués en gagnant la périphérie. Il n'existe pas d'épaississement au milieu de la face inférieure; au contraire, sur la moitié des spécimens recueillis dont le support primitif a disparu, l'écorce recouvre en ce point une cavité spacieuse ; le support des autres est demeuré sous la forme d'un tout petit corps étranger. La structure ne diffère pas de celle de Trichostemma hemisphœricum. L'écorce présente les mêmes couches, sans redoublejnent de la rangée externe de tylostyles. Le choanosome a des lignes radiales très développées. La spiculation n'offre pas non plus de particularités frappantes. Les grands tylostyles, fusiformes, à pointe longue, ont le plus souvent la base à peine renflée; les petits et les moyens l'ont large et ovoïde ; les soies se réduisent presque à l'état de longs styles grêles. Il m'a paru naturel de dédier à S. A. S. le Prince de Monaco cette espèce, la plus belle des formes nouvelles que Ses campagnes aient découvertes dans les mers du Nord. Je La prie d'agréer ce faible témoignage de ma respectueuse gratitude. — 23 — Sphserotylus schœnus, (Sollas) Topsent (PI. ii, fig. 6) 1882. Radiella schœnus, Sollas (*8), p. 162. i885. Polymastia capitata, Vosmaer (4*1, p. 16, pi. iv, fig. 25-28. i88t"). Polymastia [Radiella) schœnus, (Sollas) Ridley et Dendy, (A. N. H., vol. 18, p. i56). 1898. Sphœrotylus capilatus, (Vosmaer) Topsent (41), p. 244. Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440™. Neuf spécimens. Quoique Vosmaer n'ait point marqué comme rugueux le renflement distal des exotyles de sa Polymastia capitata, on peut, avec Ridley et Dendy, tenir pour vraisemblable que cette Éponge se confond spécifiquement avec celle que Sollas avait appelée Radiella schœnus. La description originale de cette dernière était, il est vrai, si sommaire qu'il serait difficile d'en tenir compte si Ridley et Dendy n'avaient pas pris soin d'y ajouter des indications importantes. Cependant Sollas avait bien fait ressortir l'intérêt des spicules caractéristiques et montré qu'il s'agissait de spicules de défense à pointe renflée, tandis que Vosmaer, sans leur attribuer aucun rôle, prit ce renflement pour leur tête ou base. 11 ne peut être question de laisser cette curieuse Polymastide dans le genre Radiella O. Schmidt, synonyme probable, par son type, R. sol, de Trichostemma. Ce n'est pas non plus simplement une Polymastia ; ses particularités m'ont fait créer pour elle le genre Sphœrotylus qui reçoit cette définition : Polymastidœ massives, pourvues de tylostyles et d'exotyles caractéristiques en forme de sphérotylostyles. La provenance du type de Sollas n'a pas été donnée. Le spécimen de l'expé- dition du Willem Barents a été recueilli dans l'Océan Arctique (720 14' 8" lat. N. - 220 3o' 9" lg. E.), par i65 brasses. M. le Rév. A. M. Norman m'a offert une pré- paration de spicules étiquetée: Polymastia capitata Vosm., Norway 1882. Enfin, c'est sur la côte de Norvège que la Princesse- Alice a fait une importante récolte de Sphœrotylus schœnus. J'ai photographié quatre spécimens de cette collection (PI. n, fig. 6). Ils montrent la forme massive du corps et la brièveté des papilles. On peut même remarquer que celles-ci, entourées d'un sillon circulaire, paraissent comme enchâssées dans l'écorce; quelques-unes présentent un orifice en leur sommet. La surface du corps est bosselée et, dans ses dépressions finement hispides, retient une couche de vase grise ; les parties en relief sont lisses et généralement pauvres en exotyles, comme si des frottements les en avaient privées. La couleur en est jaunâtre. Plusieurs individus ont pour support un galet, mais d'autres se sont fixés sur des coquilles ou des débris de coquilles et ont pris la forme globuleuse plutôt que de s'étendre et de les enve- lopper. La consistance est assez ferme ; elle se trouve, d'ailleurs, quelquefois ren- forcée par de petits cailloux incorporés dans la masse. — 24 — Le choanosome est charnu. Il a pour charpente des colonnes rayonnantes de grands tylostyles qui tournent tous leur pointe vers le dehors; mais, entre elles, sont compris de vastes intervalles où s'entrecroisent lâchement et sans ordre des tylostyles beaucoup plus petits. La chair n'est pas lacuneuse et le système aquifère ne présente pas de larges canaux. L'ectosome forme une écorce que nous savons hispide seulement dans les points où des exotyles la défendent. Une assise de petits tylostyles debout, la pointe en haut, serrés les uns contre les autres, la limite extérieurement. Là où l'écorce présente des exotyles, ceux-ci traversent la haie de tylostyles de part et d'autre, la dépassant en dehors sur près des 3/5 de leur longueur et en dedans seulement des 2/3 de ce qui reste. Cette portion de l'Eponge où s'implantent ainsi les bases des exotyles appartient encore à l'écorce qui mesure, au total, un peu plus de omra3 d'épaisseur. Les papilles, assez fermes, sont soutenues par de nombreuses colonnes verticales de grands tylostyles serrés et orientés comme dans le choanosome. Les exotyles semblent y faire constamment défaut, si bien que leur surface est tapissée par une croûte dense de petits tylostyles dressés. Il y a lieu de distinguer en tout quatre catégories de tylostyles : i . Des tylostyles de la charpente choanosomique. Ils sont droits, fusiformes, à pointe longue et fine, à base étroite, renflée en anneau à une petite distance de son extrémité ; la portion de tige qui fait suite à la base est souvent elle-même marquée, comme chez Polymastia mammillaris, de plusieurs renflements annulaires plus ou moins distincts. Ces spicules mesurent imm4 de longueur; leur base a ommoi de diamètre ; leur tige en atteint de omm02à omm023. 2. Des sphérotylostyles défensifs, traversant l'écorce, protégeant le corps à distance, en le rendant hispide, mais retenant des impuretés qui le souillent. Ce sont, à proprement parler, des tylostyles modifiés dans un but de défense ; ils sont à peine plus faibles que les tylostyles des colonnes choanosomiques, puisqu'ils mesurent couramment imm25 de longueur et omm02 d'épaisseur, et ne s'en distinguent que par leurs extrémités. Ils ont une base généralement un peu plus grêle (ommoo6), mais surtout, au lieu de s'atténuer en pointe du côté opposé, leur tige s'épaissit graduel- lement et tout à coup se renfle en une boule dont le diamètre est le plus souvent de omm04. Cette boule, fréquemment irrégulière, est parfois précédée d'un bourrelet ou de deux et, dans ce cas, les aspérités qui la rendent toujours raboteuse s'étendent sur la tige elle-même dans toute la portion marquée de bourrelets. Le quart basilaire des sphérotylostyles est ordinairement un peu courbé, ce qui doit avoir pour effet de faire mieux tenir ces exotyles en place. 3. Des tylostyles corticaux. Fusiformes, pointus, à base bien détachée de la tige et pourvue d'un renflement annulaire, ils sont, pour la plupart, assez fortement courbés dans leur tiers basilaire; ils varient entre ommii8 à ommi35 de longueur et ommoo2 à ommoo4 d'épaisseur. 4. Enfin, des tylostyles interstitiels, de même type que les tylostyles corticaux — 25 — mais un peu plus forts qu'eux et mesurant, par exemple, omm 17 de longueur, ommoo6 d'épaisseur, avec une base large de ominoo4. Ces derniers spicules correspondent évidemment aux tylostyles interstitiels du choanosome de Polymastia uberrima mais ils ne se montrent que tout à fait exceptionnellement groupés. Comme chez tant d'autres Éponges, les dimensions des spicules n'ont rien d'absolu. Elles sont, sans doute, en rapport avec l'âge des individus, car, sur un échantillon de taille médiocre, j'ai trouvé les tylostyles choanosomiques longs seulement de omm65 et pas plus épais que ommoi. A l'inverse de ce qui a lieu d'habitude, les exotyles sont un peu plus grands qu'eux et atteignent omm9, avec un renflement distal de ommoi5 à omm023 de diamètre. Tentorium semisuberites, (O. Schmidt) Vosmaer Campagne de 1898 : Stn. 952, profondeur u85m. Quatre spécimens sur des pierres. — Stn. 960, profondeur 3g4m. Trois petits spécimens et un grand. Celui-ci résulte peut-être de la concrescence de plusieurs individus. C'est, du moins, ce que semblent indiquer sa forme et ses dimensions : haut de 20 à 25mm, il est comprimé, large de 40™" et épais de i5mm, et porte en son plateau une quinzaine de papilles. — Stn. 1012, profondeur 43om. Quatre spécimens. Famille SUBERITID^, O. Schmidt Ficulina ficus, (Linné) Gray Campagne de 1898 : Stn. 1043, profondeur 88m. Une vingtaine de spécimens, sans Tritaeta, enveloppant des coquilles et abritant des Pagures. Un autre, de petite taille, massif, sur une vieille coquille de Dentale. Campagne de 1907 : Stn. 2564, profondeur 36 à 40"'. Un fragment volumineux. Ficulina Lùtkeni, (O. Schmidt) Campagne de 1898 : Stn. 939, profondeur i77m. Un spécimen ficiforme ayant pour support, visible à sa partie inférieure, un rameau noirâtre d'une plante phanérogame. Il est assez mou, facile à déchirer, de teinte gris sale uniforme et tout couvert de villosités. Un oscule large de 6mm5 est béant en son sommet. La première Ficulina chez laquelle les microsclères ont été décrits comme raboteux est Suberites Littkenii O. Schmidt (95, p. 47, pi. v, fig. 7), répandue, d'après son auteur, du Danemark au Grônland. Carter s'est demandé (4L, p. 353) si son Suberites montalbidus, de la mer de Barents, n'en serait pas synonyme. La chose me paraît bien probable. Marenzeller 4 T. — 26 — ne l'a pas mise en doute (1BO, p. 3). Cependant, Fristedt et Lambe, sans discuter cette question, ont appelé Suberites montalbidus les Ficulina à microsclères épineux et de deux sortes qui leur sont passées par les mains. Quoi qu'il en soit, des mesures de spicules relevées par Thiele (31, p. 378) confirment ma détermination. Les mégasclères sont, pour la plupart, des subtylostyles à base à peine renflée, longs de omm4i5, épais de ommoo7 en leur milieu ; les formes grêles de ces spicules ont elles-mêmes la base ovale allongée. Pourtant, à la surface, se rencontrent aussi des tylostyles, généralement plus courts, nettement capités, à tête parfois suivie d'un second bourrelet, qui se retrouve sur les formes grêles. Dans le spécimen de la collection, ces tylostyles se montrent assez clairsemés. C'est dire que je n'ai pas réussi à les voir former les touffes observées par Lambe (IO, p. 128). Les microsclères sont des microstrongyles et des microxes centrotylotes, raboteux, extrêmement abondants. Les premiers sont les plus petits et ne dépassent ordinairement pas ommo24de longueur ; les microxes, dont la taille inférieure correspond à peu près à la taille moyenne des microstrongyles, atteignent souvent omm045 à ommo5 et quelquefois dépassent ommo6 de longueur. Suberites carnosus, (Johnston) Gray, var. ramosus, Topsent Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394'11. Plusieurs fragments. Pseudosuberites hyalinus, (Ridley et Dendy) Topsent (PI. m, fig. 10 et PI. v, fig. 17) Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394m. Un spécimen. C'est une lame bifaciale grisâtre, longue de g5mm, large de 36mm au plus, épaisse de 8 à 10 mm en ses bords. Elle se divisait à un bout en deux branches, dont l'une a été brisée. A l'autre bout, elle est légèrement bifide. Comme, en outre, elle se montre, sur sa longueur, translucide en quelques points, on peut la considérer comme composée de plusieurs rameaux devenus concrescents. Les deux faces étant à peine endommagées, la fixation à un support devait être assurée par la branche qui manque, à moins toutefois que l'Éponge n'ait vécu libre. En tout cas, au con- traire des spécimens obtenus jusqu'ici de Pseudosuberites hyalinus, elle ne s'incruste pas de corps étrangers. C'est ce qui m'a décidé à en publier une photographie montrant ses oscules, localisés sur une face, son ectosome, mince et lisse, et ses cavités sous-dermiques, que traversent par places des piliers spiculeux. Les spicules sont des tylostyles fort inégaux, depuis omm 25 jusqu'à imm33, tels que je les ai vus sur des spécimens de Banyuls (418, p. 170), c'est-à-dire fusiformes, à tige plus épaisse que la tête (omm 028 pour omm 02 sur les plus beaux spicules). J'ai — 27 — déjà figuré de ces spicules ; je donne ici, plus grossi, le dessin des formes que présente leur tête, aussi bien chez le spécimen dont il est ici question que chez ceux dont j'avais précédemment fait l'étude. Les tylostyles sont, en général, assez faiblement courbés, et la forte incurvation de ceux que j'ai vus de Banyuls repré- sente, ainsi que je l'avais supposé, un caractère purement individuel. La chair renferme les cellules à sphérules très petites que j'ai signalées ailleurs. Pseudosuberites hyalimis est maintenant connue de la côte S. W. de Patagonie, de la Méditerranée (Golfe du Lion), enfin de l'Océan Arctique, entre la Norvège et l'île aux Ours. Famille DONATIID^E n. n. Donatia lyncurium, (Linné) Nardo Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394™. Un spécimen. L'Éponge, en bourgeonnement actif, a, comme les Téthyes de la mer Blanche étudiées par Mérejkowsky (SI), des pédicelles ramifiés porteurs de bourgeons. Famille STYLOCORDYLID^E, Topsent Stylocordyla borealis, (Lovén) Wyv. Thomson (PI. n, fig. 7) Campagne de 1898 : Stn. 922, profondeur 343m. Trois spécimens en bon état. — Stn. 952, profondeur ii85m. Un spécimen complet. — Stn. 1040, profondeur 65ora. Trois spécimens endommagés. Toutes ces Éponges possèdent les microxes centrolylotes, à centrum plus ou moins accusé, qui me paraissent (38, p. 289) distinguer Stylocordyla borealis (Lovén) de S. stipitata (Carter), si tant est que cette dernière soit une bonne espèce et que les préparations que M. le Rév. A. M. Norman m'en a offertes renferment bien tous les éléments de sa spiculation. La figure 7, planche n, donne de beaux exemples des variations de forme de Stylocordyla borealis. Le troisième spécimen de la Stn. 922 a un pédicelle long, fin et courbé, comme celui du spécimen unique de la Stn. 952, mais sa tête est plus en massue et pareille, en plus petit, à celle des deux spécimens figurés de la même station. La tête des spécimens de la Stn. 1040 est déchirée et montre une charpente de fibres enroulées en spirale. 2. Sous-Ordre Halichondritia, Vosmaer Famille AXINELLID^E, Ridley et Dendy Axinella arctica, (Vosmaer) (PI. m, fig. 4 et 5, PI. iv, fig. 4 et PI. v, fig. 8) Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 4401". De nombreux spécimens. Vosmaer n'a consacré à la description de sa Phakellia arctica {&7 , p. 25) que quelques lignes où il exprime comme une hésitation à créer pour elle une espèce nouvelle. C'est cependant une Éponge facile à caractériser. J'ai pu vérifier ma détermination à l'aide de préparations prélevées, d'après ce que mentionne leur étiquette, sur le type, et que je tiens de la générosité de M. le Rév. A. M. Norman. Puis, profitant de ce que j'en avais un grand choix entre les mains, j'ai photographié plusieurs spécimens de taille et de forme variées, propres à fournir une idée suffisante des caractères extérieurs. Stipitée, basée sur un support qui peut être fort étroit, tel qu'un caillou ou un fragment de coquille, l'Eponge se dresse et s'étale en lame simple ou diversement découpée, souvent repliée en oublie ou évasée en entonnoir. Elle doit atteindre fréquemment de belles dimensions : un spécimen de la collection, en éventail, mesure 23 centimètres de largeur; un autre, en entonnoir, a i3 centimètres de hauteur. Ces lames ont une épaisseur relativement considérable qui, de 4mm environ dans le tiers inférieur de la plupart d'entre elles, s'élève jusqu'à 7 et 8mm sur les plus grandes. Elles vont s'amincissant doucement jusqu'en leurs bords, presque tranchants quand ils sont bien conservés. La couleur, dans l'alcool, diffère à peine de celle de Phakellia ventilabrum et de P. rugosa; tout au plus paraît-elle un peu plus grisâtre. Les orifices aquifères sont tous assez petits, ceux de la face interne, exhalante, un peu plus grands, toutefois, et surtout plus découverts et plus nettement circonscrits que ceux de la face externe ; leur diamètre, un peu variable avec les individus, excède rarement omm7. Les lames sont à la fois souples et tenaces ; pourtant, il est facile de les déchirer dans le sens de leur hauteur. La cassure montre en coupe un axe comprimé, fibreux et résistant, de part et d'autre duquel des colonnes spiculeuses s'élèvent vers les deux faces du corps. L'axe est uniquement fait d'oxes cimentés par de la spongine. Il ne constitue pas une lame continue uniforme, traversant le corps sur toute sa largeur ; c'est un système de faisceaux plats, sensiblement parallèles, cheminant du pédoncule vers le bord libre de l'Éponge et reliés par des anastomoses transverses dont la résistance moindre explique la facilité relative avec laquelle se produisent les déchirures en — 29 — long. Les colonnes debout sur la charpente axiale se composent de styles fascicules par trois ou quatre de front, la pointe vers l'extérieur. La distance entre les colonnes parallèles est presque de la longueur d'un oxe, si bien que des oxes s'établissent dans leurs intervalles tangentiellement aux faces du corps et y dessinent un réseau scalariforme unispiculé. La structure typique des Axinella est de la sorte réalisée et, comme il n'existe pas de spicules flexueux, l'espèce, primitivement inscrite dans le genre Phakellia, trouve, malgré sa forme aplatie, une place toute naturelle dans le genre Axinella. Spicules. — i. Oxes de l'axe et du réseau périphérique. Vosmaer, qui les a figurés (4 S, pi. v, fig. 26 et 27), a fait remarquer qu'ils ont souvent les pointes émoussées. Cela est surtout vrai dans les fibres axiales. Ils sont aussi assez fré- quemment marqués d'un étranglement précédant leur pointe (PI. v, fig. 8 b). J'ajoute que, s'ils sont, pour la plupart, doucement et légèrement courbés, il en est toujours quelques-uns qui se coudent d'une façon brusque et accentuée et d'autres dont la courbure s'opère en deux temps (PI. v, fig. 8 a). Leur force varie un peu d'un indi- vidu à l'autre. Dans le spécimen de la mer de Barents, ils mesurent de oram 3 à omm46 de longueur sur omraou à omm 014 d'épaisseur, tandis que je leur trouve, dans ceux de l'ouest de la Norvège, couramment de ommoi7 à omm02 d'épaisseur. 2. Styles des colonnes périphériques relativement courts, à courbure plus ou moins accentuée dans leur tiers basilaire, à pointe peu acérée. Ils sont, d'ordinaire, plus longs que les oxes d'au moins un tiers, dans le type, et notablement plus gros qu'eux (orom 02) ; leurs dimensions diffèrent à peine de celles des oxes dans les spé- cimens de la Stn. io52. Phakellia ventilabrum, (Linné) Bowerbank (PI. iv, fig. 5 a, 5 b) Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440 m. De nombreux spécimens en éventail et en cornet. Comme il n'existe que peu défigures de cette Éponge pourtant commune et que celles qui en ont été données ont eu pour modèles des spécimens en cornet, j'ai saisi l'occasion d'en photographier deux simplement lamelleux. Il va sans dire que leurs crevasses sont des cassures accidentelles. Phakellia ventilabrum est mince, souple, douce au toucher et percée sur ses deux faces d'orifices petits, ceux de la face externe souvent un peu obliques vers le haut. Bien lavée, elle est blanc jaunâtre dans l'alcool. Elle est caractérisée par sa spiculation composée de strongyles longs, minces et flexueux (omm 87 à omm99 sur ommoi2 à ommoi5, plus rarement omm 017), et, en quantité restreinte, de styles relativement courts (omm 44 àomm53 surommoo7à oœmoi2). — 3o — Phakellia rugosa, (Bowerbank) (PI. iv, fig. i et 2) Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440 m. De nombreux spécimens, les uns rameuxàdes degrés divers de complication, d'autres flabelliformes. Le spécimen de la figure 2, planche iv, montre un terme de passage entre les formes extrêmes. Des spécimens flabelliformes dépassent 12 centimètres d'envergure. Leur surface à tous, conuleuse ou hispide, leur mérite bien le nom spécifique choisi par Bowerbank. La coloration est claire, blanc jaunâtre, dans l'alcool. Fristedt avait vu déjà, de l'Est du Grônland, des spécimens lamelleux et même infundibuliformes de cette Eponge (©, p. 461). Contrairement à son avis, je crois que Axinella rugosa Schmidt (185, p. 61) est tout autre chose que Dictyocylindrus rugosus Bowerbank (*, vol. n, p. 19). Laissant de côté l'Eponge de Schmidt, je ferai remarquer que celle de Bowerbank n'est pas une Axinella mais une Phakellia. Les spicules flexueux de sa charpente ne laissent aucun doute à cet égard. Ils permettent, d'ailleurs, de distinguer facilement l'espèce de P. ventilabrum qui ne produit guère que des strongyles flexueux et de P. robusta Bowerbank qui, au contraire, n'a pas de strongyles mais des oxes flexueux, plus ou moins anisoxes. C'est ici un mélange de strongyles et d'oxes flexueux, avec quelques styles flexueux à pointe brève comme intermédiaires ; les strongyles, qui sont les plus longs, mesurent imm 75. Lambe a cité (ÎO), de la côte occidentale de l'Amérique du Nord, une Axinella rugosa pourvue d'oxes flexueux dans les fibres axiales et d'oxes à peine courbés, mêlés de styles, dans les fibres périphériques. I! ne s'agit certainement pas, malgré les ressem- blances extérieures invoquées, de l'Éponge de Bowerbank mais de quelque Phakellia nouvelle que, pour éviter la confusion, je propose d'appeler Phakellia Lambei Bubaris veriniculata, (Bowerbank) Gray (PI. m, fig. 9 a, 9 il Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394 m. Deux spécimens dressés, rameux, à rameaux concrescents (fig. 9 b). Campagne de 1899: Stn. io52, profondeur 440 m. Deux spécimens encroûtants sur des coquilles (fig. g a). Les spécimens de la Stn. 960 représentent la variété erecta distinguée par Carter (3, p. 307). Leurs spicules ne s'écartent notablement ni par la forme ni par les dimensions de ceux des spécimens de la Stn. io52 : ce sont, dans l'axe des rameaux, des spicules pointus et vermiformes, et, à la périphérie, des styles plus épais et très longs. Leur structure ne diffère en rien d'essentiel de celle des Phakellia telles que P. rugosa. — 3i — A vrai dire, la forme encroûtante, qui parfois s'étale largement sur un subs- tratum sans manifester de tendance à se dresser, a ses spicules vermiformes enchevêtrés en une charpente basilaire sur laquelle s'implantent les styles protecteurs de la surface. Mais plus d'une Phakellia passe sans doute, pour un temps plus ou moins long, par cet état de Bubaris. Et la possibilité pour B. vermiculata de devenir massive et rameuse éveille l'idée de fondre le genre Bubaris dans le genre Phakellia. Famille HALICHONDRID^E, Vosmaer s. str. Halichondria panicea, (Pallas) Fleming Campagne de 1899: Stn. 1074, profondeur 22m. Un petit spécimen arrondi, embrassant des algues et pourvu d'un oscule surélevé. Lundbeck(15, p. 18) a noté cette Éponge comme très commune dans la mer du Nord et l'Océan Arctique ; mais personne ne l'avait encore signalée dans une station aussi septentrionale. Parmi les nombreux synonymes probables de Halichondria panicea, Lundbeck a énuméré Pellina bibula Schmidt 1870 et Halichondria coalita (Mùller). Si, comme il semble bien, Pellina bibula Schmidt, du Cattégat, se confond réellement avec Halichondria panicea, l'Éponge de Naples que O. Schmidt rattacha au genre Amorphina, en 1875 (18©), en ajoutant que, par sa forme et par son port, elle tenait de son Amorphina bibula, en est spécifiquement distincte, car ses larves, figurées par Schmidt, ont une forme différente de celles que m'a fournies Halichondria panicea (45). D'autre part, je rapporte, d'après les descriptions de Johnston et de Bowerbank, à l'espèce Halichondria coalita une Eponge presque aussi commune que H. panicea dans la Manche, pourvue comme elle d'oxes longs et fins, mais qui se reproduit en août- septembre au lieu de mai -juin, donnant des larves amincies en avant et couvertes de longs cils en arrière. Halichondria coalita, Bowerbank Campagne de 1898 : Stn. 970, profondeur 48™. Plusieurs fragments, fixés sur des coquilles. Campagne de 1906 : Stn. 2534, Karlsô. Une petite croûte sur un conglomérat. — 32 — Famille PŒCILOSCLERID^, Topsent i. Sous-Famille Ectyonin^:, Ridley et Dendy Eurypon clavatum, (Bowerbank) Gray Campagne de 1899: Stn. io52, profondeur 4401". Un spécimen encroûtant une valve d'Astarte. Les Eurypon sont des Ectyonines à mégasclères choanosomiques de deux sortes distinctes, monactinaux, plantés isolément debout sur le support, où s'appuie leur base, et à mégasclères propres de l'ectosome monactinaux. Elles peuvent avoir des microsclères, sous forme d'isochèles et de toxes. Le type, Eurypon clavatum, l'ancienne Hymeraphia clavata de Bowerbank, est une espèce très répandue, dépourvue de microsclères. Elle possède, en fait de spicules choanosomiques, d'abord, des acanthostyles nombreux à base très renflée, entièrement ornés d'épines médiocres et qui, dans le spécimen en question, varient entre omm 1 et omm53 de longueur; puis, clairsemés, des tylostyles lisses, à base elliptique, toujours très longs et atteignant ici 5ram83 pour une épaisseur de ommo4 à la base et de ommo3 sur la tige. Ses spicules ectosomiques, peu abondants, parfois fascicules par trois ou quatre, sont des styles grêles, sans le moindre renflement basilaire ; ils ont, dans le spécimen de la collection, de omm 58 à omm7i5 de longueur et seulement ommoo32 d'épaisseur. Il existe naturellement d'importantes variations individuelles. A titre d'exemple, chez un spécimen provenant du Pas de Calais, les grands tylostyles ont une tête plus ronde et ne dépassent pas 2mm, les acanthostyles ne varient qu'entre ommo6 et omm2, les styles ectosomiques, enfin, mesurent assez uniformément omm34 de longueur et ommoo23 d'épaisseur. Plocamia ambigua, (Bowerbank) Topsent (PL v, fig. i5) Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440m. Plusieurs plaques encroûtantes sur des supports variés. Il en est une, étendue sur un Retepora, qui mérite une mention spéciale parce que ses grands acanthostyles restent totalement dépourvus d'épines; ils présentent, pour cette raison, encore plus sensible que d'habitude, le rétrécissement basilaire qui, sur ses mégasclères monactinaux, contribue généralement à caractériser l'espèce. Cette variation s'ajoute à celles que j'ai énumérées ailleurs (48, p. 154) des diverses sortes de spicules de Plocamia ambigua. 33 Genre Anchinoe, Gray Ectyonince pourvues d'acanthostyles choanosomiques disposés en colonnes plumeuses, de mégasclères ectosomiques diactinaux et d'isochèles auxquels peuvent s'ajouter des sigmates et peut-être encore d'autres sortes de microsclères. Ces caractères sont ceux que j'attribuais à mon genre Stylostichon. La règle de priorité en nomenclature impose malheureusement l'emploi d'un nom proposé sans discernement pour une Éponge dont on a jusqu'à présent ignoré la structure. Le type du genre Anchinoe est Hymeniacidon perarmatns Bowerbank (S, vol. n, p. 164), appelé bientôt après Anchinoe perarmata par Gray (9, p. 535). O. Schmidt en a fait un Desmacidon (25, p. 76); Hanitsch l'a rapporté à tort au genre Clathrissa (8, p. 176) ; enfin, je l'ai considéré comme une Myx illa (36, p. i5). Une description originale trop succincte rendait difficile à deviner la position générique vraie de l'Eponge. Mais la découverte, parmi les matériaux recueillis par la Princesse- Alice, sur la côte de Norvège, d'une Éponge qui lui est fort semblable provoque aujourd'hui la reprise du genre Anchinoe et vient en déterminer l'acception. Anchinoe Arneseni, n. sp. (PI. m, fig. 8 et PI. v, fig. 10) Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440 m. Un spécimen blanc, massif, fixé par une large base sur un fragment de coquille, puis dressé. La surface est lisse et parsemée de papilles aquifères dressées, coniques et béantes, dont l'une, de position apicale, l'emporte un peu sur toutes les autres par sa taille. Des plis longitudinaux irréguliers lui donnent un aspect fripé. L'ectosome est une membrane pellucide avec d'abondants tornotes dispersés et des isochèles très nombreux. Il se détache aisément des espaces sous-dermiques spacieux, encombrés ici de grains de sable, qui le séparent du choanosome. La charpente choanosomique se compose de colonnes ascendantes, longues et plumeuses, d'acanthostyles. Entre elles, peut-être en bordure de canaux, s'engagent aussi quelques tornotes pris par Bowerbank, chez Hymeniacidon perarmatus, pour les spicules principaux d'un squelette dont les acanthostyles n'auraient été que des spicules de défense. L'Éponge des Shetland ayant été étudiée à l'état sec, il y avait évidemment quelque difficulté à prendre une idée exacte de la structure de sa charpente. Cependant, une indication de ses colonnes plumeuses existe en ces termes dans la description de Bowerbank : « The extremely long ones (internai défensive spicula) appear ail of them to spring from the basai membrane of the sponge, while the 5 T. - 34- shorter varieties are situated on the interstitial membranes. » Il faut, d'ailleurs, admettre que, encroûtante, l'Eponge en question ne pouvait avoir que des colonnes courtes. En se dressant au-dessus de son support, Anchinoe Arneseni, au contraire, a donné aux siennes un très beau développement. Comme des intervalles entre elles les individualisent, on les voit nettement faites d'acanthostyles de deux tailles, alternant sans ordre régulier, les uns et les autres se touchant par leurs bases pour constituer un axe dont leurs tiges s'écartent sous un angle de 200 à 35°. La forme et la taille des mégasclères de Anchinoe perarmatus figurés dans la monographie de Bowerbank, sont conformes à ce qui existe ici, et, à cause de la similitude assez grande de leurs caractères extérieurs, j'ai hésité d'abord à séparer spécifiquement les deux Anchinoe. Mais celui de la Princesse-Alice se fait remarquer par une répartition de ses microsclères en deux catégories et, mieux encore, par la localisation de chacune d'elles. A la lecture de Bowerbank, on apprend seulement que les isochèles de A. perarmatus sont inégaux, que les plus petits mesurent omm043 tandis que les plus grands atteignent omm075. Leur forme paraît avoir été représentée sans exactitude et je ne m'y arrête pas, mais je constate que la taille des plus grands d'entre eux est largement dépassée par ceux de l'Éponge que, pour tant de raisons, je crois devoir tenir pour une espèce distincte. Sous le nom & Anchinoe Arneseni, je me fais un plaisir de la dédier à M"e Emily Arnesen, conservateur du Musée Zoologique de Christiania, auteur de travaux connus sur la faune des Spongiaires des côtes de Norvège. Spicules. — I. Mégasclères : 1 . Acanthostyles principaux des colonnes plumeuses, longs de omm53 à ommg5, entièrement épineux mais avec les épines serrées et fortes, tronquées sur leur base, qui est bien marquée et large par elle-même de omm 02 à omm023, petites et coniques, au contraire, sur la tige, où elles s'espacent de plus en plus dans la direction de sa pointe. 2. Acanthostyles accessoires des colonnes plumeuses, variant entre ommi7 et omm33, de même type que les précédents mais plus épineux, avec les épines de la base incurvées et les épines de la tige relativement plus fortes, plus serrées et récurvées. 3. Tornotes ectosomiques lisses, droits ou faiblement courbés, légèrement fusiformes, à pointes assez longues ; ils mesurent omm5i5 de longueur et ommoi 1 d'épaisseur au milieu. Pour la plupart, ils se déplacent tangentiellement dans l'ectosome et s'y entrecroisent abondamment en tous sens. II. Microsclères : 4. Isochèles de la petite catégorie (PI. v, fig. 10 aa'), très nombreux dans l'ectosome, rares dans l'intérieur du corps, longs seulement de omm04 à ommo57, à ailes et dents pas très longues, égales entre elles, les dents étroites, les ailes d'abord étalées, puis repliées en leur bord. 5. Isochèles de la grande catégorie (PI. v,fig. 10 W), probablement absents dans l'ectosome mais très nombreux dans le choanosome ; longs de ommi2 à omrai5, ils ont une tige peu courbée, un peu comprimée, large de ommoo5 de face et de ommoo7 à o"""oo8 de profil ; leurs dents et leurs ailes sont allongées, pointues et crochues au bout. Assez souvent, l'une des ailes porte une épine supplémentaire (fig. 10 c et 10 d) sur son côté externe. — ss- ii existe peu d'intermédiaires entre ces deux catégories d'isochèles, mais plus leur taille s'élève plus leurs appendices deviennent aigus et inversement. Anchinoe Dendyi, Topsent (Pl.iv,fig.6) 1892. Stylostichon Dendyi, Topsent (34 et l'.î Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440 m. Dix spécimens. Cette Éponge, que S. A. S. le Prince de Monaco a trouvée à deux reprises aux Açores, est répandue aussi dans les mers du Nord et paraît y être commune. Carter en a vu des spécimens recueillis par le Porcupine entre le N. de l'Ecosse et les îles Fâr-Oer. Fristedt en a décrit un autre provenant de l'Est du Grônland. Enfin, le Rév. A. M. Norman m'en a offert deux préparations étiquetées à tort Myxilla (Hastatus) foliata Fristedt et prélevées sur une Éponge de Lervig, Norvège. Carter (3, p. 3 1 3) l'a identifiée à Cribrella hospitalis O. Schmidt, mais, comme Schmidt (35, p. 56) a indiqué seulement des chèles de omm 02, et surtout qu'il a décrit des tornotes grêles (schlanke Umspitzer mit jàh zugespitzen Enden) chez sa Cribrella hospitalis, je doute que la préparation examinée par Carter au British Muséum ait été réellement prise sur le spécimen-type, de la Floride. Lundbeck a reconnu (12, p. 447) au spécimen de Fristedt la structure d'un Stylostichon. Pour les raisons de synonymie établies p. 33, l'espèce rentre maintenant dans le genre Anchinoe. Le premier spécimen que j'ai vu de Anchinoe Dendyi est ramifié. Ceux de Carter et de Fristedt, ainsi que ceux de la Station io52, demeurent simples ou à peine découpés. Ce sont des Éponges dressées sur un petit support, galet ou fragment de coquille, étroites à la base puis élargies en massue ou, quand leur taille s'élève, en éventail assez épais. L'ectosome porte de petites aires stomiales, finement criblées, tendues sur des canaux inhalants, et des oscules membraneux de imm environ de diamètre, généra- lement composés. Là où il manque, la charpente se montre faite de colonnes robustes, dressées, ramifiées et anastomosées. Spicules. — I. Mégasclères : 1. Acanthostyles des colonnes plumeuses relati- vement courts et gros, sans renflement basilaire. Ils ne constituent qu'une seule catégorie mais se montrent inégaux et d'ornementation variable : les plus grands n'ont guère d'épines que sur les deux premiers tiers de leur tige et atteignent omm 33 sur omm 01 5 d'épaisseur, tandis que les plus petits portent jusqu'à leur pointe des épines un peu récurvées et mesurent omm 2 sur omm ou. 2. Strongyles lisses à bouts tronqués mais d'épaisseur toujours un peu inégale, le plus mince souvent un peu moins arrondi que l'autre. La tige est quelquefois un peu polytylote ; elle est relati- vement grosse et non pas « schlanke » comme les tornotes de la Cribrella hospitalis de Schmidt, puisqu'elle atteint couramment omm 007 d'épaisseur pour une longueur — 36 — moyenne de omm 25. Ces dimensions varient, d'ailleurs, un peu suivant les individus ; je note omm 265 sur ommoo6 chez un spécimen des Açores, oram 25 à omm 29 sur omm 007 chez le spécimen de Lervig, omm 21 3 à omm 257 sur omm 006 à omm 007 sur un autre spécimen de la Station io52. II. Microsclères : 3. Isochèles arqués, à tige très courbée et large. Fristedt a déjà fait remarquer (G, p. 454) que leur taille n'est pas uniforme ; il en a même distingué deux sortes sous ce rapport, les uns, longs de oram02, les autres de ommo5. J'ai constaté, en effet, aussi bien chez les spécimens des Açores que chez ceux de la Station io52, que les isochèles, extrêmement nombreux, varient toujours de longueur; elle est comprise entre o'nm023 et omm046 chez mon spécimen-type, de la Station 247, entre omm02Ô et ommo56 chez un spécimen de la Station io52, entre omm028 et ommo5 chez celui de Lervig. Des intermédiaires entre les plus grands et les plus petits empêchent d'adopter rigoureusement leur répartition en deux catégories. Carter et Fristedt les ont bien figurés de face; j'avais choisi pour cela (34, pi. xi, fig. io c) un isochèle trop grêle. Sur un beau spicule, la tige, qui n'a, de profil, que ommoo5 de largeur, en mesure jusqu'à ommoi2 de face. Comme les isochèles de grande taille se mêlent aux autres et se montrent partout en très grande abondance, je ne m'expliquerais pas pourquoi O. Schmidt n'aurait attribué aux microsclères que omm02 de longueur si Anchinoe Dendyi se confondait avec Cribrella hospitalis. D'autre part, Carter ne déclare pas inégaux les chèles de ses spécimens. J'ai peine à conclure de son silence sur ce point que l'Eponge de Fristedt diffère de celles du PORCUPINE et se rapporte seule à mon Anchinoe Dendyi. Raspailia virgultosa, (Bowerbank) Schmidt (PI. 1, fig. 1 et PI. v, fig. 9) Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440m. Un spécimen. Cette espèce, l'une des mieux caractérisées du genre, a été décrite par son auteur (8, vol. 11, p. 1 1 3 et vol. m, pi. xix, fig. 14-18) d'après des spécimens desséchés provenant des Shetland. C'est aussi au voisinage des Shetland, par une profondeur de 64 à 75 brasses, que le PORCUPINE en a recueilli le petit spécimen étudié par Carter (3, p. 234). Mes observations me permettent de la déclarer commune dans la moitié orientale de la Manche et dans cette partie de la mer du Nord que les Belges appellent la mer des Flandres. Elle s'y établit le plus souvent dans des anfractuosités de pierres calcaires minées par des Lamellibranches et y prend un développement que ne laissent pas soupçonner les figures des ouvrages de Bowerbank et de Carter. Il n'est pas rare d'en voir les représentants composés d'une vingtaine de colonnes dressées, parallèles, simples, assez rarement concrescentes ou rameuses, grêles, hispides, généralement souillées de vase, longues de 10 à 2omm, épaisses de moins de 2mm, à leur origine et graduellement effilées par en haut. Le spécimen obtenu par la Princesse-Alice étend à notre connaissance, -37- vers le Nord et vers l'Est, la distribution géographique de Raspailia virgultosa ; il en accroît surtout la distribution bathymétrique, la profondeur de 440"" par laquelle il vivait dépassant de beaucoup toutes celles d'où l'espèce avait été ramenée jusqu'ici. Il est encore intéressant par le nombre relativement restreint de ses colonnes, par leur ramification et par leur concrescence plus fréquentes que de coutume, enfin par l'étendue considérable de sa base, qui revêt presque entièrement les deux faces d'une valve de Chlamys opercirfaris. Néanmoins, ses rameaux se terminent comme d'habitude et révèlent à un œil exercé la détermination de l'Éponge. L'examen de la spiculation fixe, d'ailleurs, l'opinion. Les mégasclères qui composent l'axe ou qui, se dressant solitairement sur lui, rendent la surface hispide, sont de longs styles lisses, toujours un peu courbés ; une première courbure, plus ou moins accusée, s'observe à une faible distance au-dessus de leur base et il s'en dessine généralement une autre plus haut, sur la tige, soit du même côté que la première, soit en sens inverse, ce qui les rend un peu flexueux. Il est tout à fait exceptionnel que leur base présente une tubérosité rappelant la tête d'un tylostyle ; néanmoins, cette base est ordinairement épaissie sur une certaine longueur ; il y a même des individus où cette particularité devient frappante (PI. v, fig. g b). J'ai remarqué chez des Raspailia virgultosa de la côte du Calvados, comme aussi chez le spécimen de la Station 1052, que la pointe des styles qui hérissent la portion encroûtante du corps et les rameaux s'atrophie, d'habitude, s'émousse et souvent même se transforme en un petit bouton comme en portent les fleurets mouchetés (PI. v, fig. g b, g c ). Les mégasclères que Bowerbank qualifiait de spicules défensifs externes et que Carter appelait spicules sous-squelettiques sont assez variables dans leurs détails. Le plus souvent, ce sont des tomotoxes, c'est-à-dire de faux oxes, courbés, ayant une pointe relativement épaisse, courte, submucronée et l'autre longue et effilée (PI v, fig. g a); en outre, comme l'a remarqué Bowerbank et comme l'a un peu figuré Carter, ils sont fusiformes, leur maximum d'épaisseur se trouvant bien loin de leur milieu dans la direction du bout submucroné. Ces spicules, longs et forts, en somme, mais de taille inégale suivant les individus, se disposent, pour la plupart, à la surface du corps; là, par groupes d'une trentaine au moins, ils composent des faisceaux rayonnants ayant comme axe un style dressé autour duquel ils se croisent par leur pointe épaisse. Il arrive souvent que cette pointe s'émousse tout à fait et que le spicule devienne un style fusiforme à base amincie. Chez certains individus, cette modification prédomine. En tout cas, l'inégalité absolue de leurs deux bouts dénonce les spicules de cette catégorie comme typiquement monactinaux. Il s'en trouve, pourtant, qui ont les deux bouts longs et effilés, mais leur tige fusiforme est généralement trop mince pour qu'on puisse saisir si son maximum d'épaisseur se rapproche beaucoup plus de l'un que de l'autre ; d'ordinaire, ils n'appartiennent pas aux faisceaux superficiels mais sont situés au-dessous d'eux, souvent par petits paquets de cinq ou six ou peu davantage. Peut-être sont-ce des spicules encore jeunes, destinés à soutenir à leur tour les styles hérissants ? — 38 — Les acanthostyles, enfin, contribuent pour beaucoup à caractériser Raspailia virgultosa, car ils sont nombreux, inégaux, à base tordue. Leur abondance, la varia- bilité de leur taille, ont été bien indiquées par les auteurs, mais, en ce qui concerne leur forme, Pick (188, p. 24) a faussé les notions que Bowerbank avait fournies. Il écrit, en effet : « Dornstyle, die kleineren in der Regel am stumpfen Ende schwach krûckenfôrmig gebogen ». Bowerbank n'a point établi une distinction semblable. Pick Ta imaginée d'après les figures 17 et 18 de la planche XIX de la Monographie (9, vol. 3), mais, si la description de Raspailia virgultosa par Carter ne lui avait échappé, il aurait reconnu aux dessins de cet auteur que, grands ou petits, les acan- thostyles ont la base tordue et que, quand ils semblent la placer dans le prolon- gement direct de leur tige, c'est qu'ils ne se présentent pas de côté. Pour en finir avec Raspailia virgultosa, je ferai remarquer que ses parties encroûtantes, exceptionnellement étendues dans le spécimen qui nous occupe mais, d'habitude, assez développées, ont une charpente identique à celle des Eurypon. Au contact du support se dressent les acanthostyles ainsi que, de place en place, les longs styles lisses ; des mégasclères minces de type monactinal se disposent à la surface, solitaires ou fascicules. La remarque doit s'appliquer évidemment aux Raspailia en général, au début de leur existence : d'abord revêtantes, elles passent par un état plus ou moins durable d'Eurypon. Commencent-elles à dessiner leurs colonnes ? Il leur faut passer maintenant par l'état de Microciona avant d'acquérir la charpente caractéristique du genre Raspailia. Ces stades dans leur accroissement ne doivent pas être méconnus, sinon de jeunes sujets pourraient être pris pour des espèces nouvelles appartenant à d'autres genres d'Ectyonines. Echinoclathria foliata, (Bowerbank) Campagne de 1899: Stn. io52, profondeur 440™. Un spécimen flabelliforme, dressé sur une colonie de Bryozoaires, haut de 8 centimètres, large de 10 cen- timètres ; une base foliacée, sur un Retepora ; deux lambeaux. — Le tout se trouve en majeure partie macéré, mais n'en met que mieux en évidence une structure que les auteurs anglais appellent honeycombed. Ne la connaissant que d'après la description originale (9, vol. 3, p. 198), j'avais rapporté, en 1894 (36, p. i5), au genre Esperiopsis Y Halichondria foliata de Bowerbank. Sa charpente fibreuse, réticulée, hérissée, dans la constitution de laquelle la spongine entre pour une bonne part, m'engage aujourd'hui à la placer dans le genre Echinoclathria. Ses subtylostyles ectosomiques et ses isochèles tout petits sont, d'ailleurs, ceux de la plupart des espèces de ce genre. Je reste d'avis que Halichondria mutula Bowerbank n'en est pas spécifiquement distincte. Les mégasclères ectosomiques sont des subtylostyles droits, à base faiblement renflée, longs de omm3i5 à omm 365, épais de 0mm0045 au-dessus de la base. Les - 39_ mégasclères choanosomiques sont des styles robustes, fortement courbés, longs de omm4 à omm57, épais de ommoi8 à ommo2 à la base. Les toxes, assez nombreux, varient entre omm36 et omm77 d'envergure ; les plus courts, qui sont aussi les plus grêles, n'ont pas la raideur des plus grands. Les isochèles palmés, enfin, sont très abondants et mesurent de ommoi8 à ommo2. Les Echinoclathria semblent être rares dans les mers du Nord. Il y aurait donc intérêt à comparer avec E. foliata Bowerbank Y Echinoclathria sp., flabelliforme, du Grônland oriental à laquelle Lundbeck a fait allusion (13, p. 448), la considérant comme nouvelle. Ophlitaspongia basifixa, n. sp. (Pl.v, fig. i3) Campagne de 1906: Stn. 2534, Karlsô. Un spécimen, sur un conglomérat qui porte aussi Hymedesmia perforata Lundbeck et Halichondria coalita Bowerbank. Il se présente comme une petite incrustation noirâtre, de moins de 1 centimètre carré de surface, établie dans une anfractuosité légère du conglomérat. Je déplore de n'avoir pas mieux à ma disposition pour créer une espèce nouvelle, mais celle-ci est si bien caractérisée par sa spiculation et se laisse si aisément rattacher au genre Ophli- taspongia, jusqu'ici assez pauvre en représentants, que je me crois obligé de la signaler. Sa couleur, remarquablement sombre dans l'alcool, paraît due surtout à des cellules sphéruleuses, nombreuses, opaques, à sphérules petites ; mais la chair offre elle-même une teinte brunâtre et la spongine est d'un jaune foncé. Aucun orifice apparent. La structure de la charpente est fort simple, sa simplicité dépendant, d'ailleurs, peut-être de la minceur de l'individu. Au contact du support, s'étend en un réseau irrégulier une pellicule de spongine qui, de place en place, s'épaissit, se soulève et forme une courte gaîne à des spicules principaux du squelette. Ceux-ci se tiennent tous dressés, solitaires, mais, trop inégaux, ne déterminent pas une hispidation apparente (PI. v, fig. i3 b). Spicules. — I. Mégasclères : 1. Styles choanosomiques lisses, généralement courbés, à base marquée d'un renflement arrondi précédé d'une constriction très nette de la tige ; ils sont robustes et varient entre omm 285 de longueur sur oramoi5 d'épaisseur au-dessus de la constriction basilaire et omm 9 de longueur sur omm 025 d'épaisseur. 2. Subtylostyles ou styles à base un peu renflée de l'ectosome (PI. v, fig. 1 3 c), droits, minces, lisses, quelquefois groupés en faisceau ; ils sont inégaux aussi, dans une certaine mesure, puisqu'il s'en rencontre de toute taille entre ceux qui mesurent omm 32 de longueur surommoo4 d'épaisseur de tige et ceux qui atteignent omm57 sur omm oo55. II. Microsclères : 3. Toxes lisses (PI. v, fig. i3 a, i3 a'), assez abondants, variant — 40 — entre ommo3 d'envergure sur oram ooo5 d'épaisseur et omrau5 sur ommoo2. Les plus petits sont à peine arqués ; les plus grands, très courbés au centre, présentent en outre une courbure inverse de leurs extrémités. Le plus grand nombre de ces toxes mesure omm 08 sur omm 0016. Dans l'ensemble, la spiculation de Ophlitaspongia basifixa se rapproche beaucoup de celle de O. seriata Grant et de O. nidificata Kirkpatrick, puisqu'elle ne comprend que des toxes en fait de microsclères. Ses toxes offrent eux-mêmes une grande ressemblance avec ceux de O. seriata, mais la comparaison, qu'il importe de pousser plus loin puisque O. seriata est une Éponge de l'Atlantique Nord, ne montre, à part cela, que des différences : les mégasclèresde O. basifixa sont bien supérieurs de taille à ceux de sa congénère et ses styles choanosomiques prennent une configuration très particulière du fait que l'amincissement basilaire qui s'observe sur ceux de O. seriata et de O. nidificata, est suivi sur eux d'un renflement en forme de bouton. 2. Sous-Famille Myxillin^e Myxilla incrustans, (Johnston) Levinsen Campagne de 1898 : Stn. 1043, profondeur 88m. Un spécimen massif, établi sur des débris de coquilles. Lissodendor-yx complicata , ^Hansen) Lundbeck (PI. i, fig. 3) Campagne de 1898 : Stn. g52, profondeur 1 1 85 m. Un spécimen. Lissodendoryx complicata, recueillie précédemment au Sud de Jan Mayen et au Nord des Fâr-Oer, n'avait pas encore été signalée dans la partie orientale de l'Atlan- tique Nord. J'y retrouve les deux catégories de sigmates décrites par Lundbeck (16, p. 168). Lissodendoryx fragilis, (Fristedt) Lundbeck Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440™. Un spécimen en croûte épaisse. La description que Lundbeck a retracée de cette espèce (1G, p. 1 58) la rend facile à reconnaître. Le spécimen recueilli par la Princesse-Alice est de ceux où les styles choanosomiques demeurent généralement lisses. Lissodendoryx fragilis avait été déjà signalée sur la côte occidentale de Norvège. — 4i — Lissodendoryx diversichela, Lundbcck Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440'". Fragments. Des six fragments obtenus, cinq ont la forme de lames comprimées, épaisses de 7 à 8 millimètres ; le sixième est massif, subglobuleux, épais d'une quarantaine de millimètres en toutes dimensions et traversé de part en part d'une cavité à parois lisses, d'un diamètre moyen de 6mm. Lissodendoryx diversichela est très fragile. Ce sont déjà des fragments qui ont servi à sa description et l'on ne saurait dire encore si elle affecte fréquemment quelque forme définie. Il est certainement remarquable qu'on en ait surtout vu des morceaux aplatis, mais le plus beau de ceux que Lundbeck a eus entre les mains et le plus gros de ceux récoltés par la Princesse-Alice ne sont rien moins que foliacés. Lundbeck a fait connaître aussi bien que possible les caractères de cette Éponge. Il en a même décrit les orifices beaucoup mieux que je ne serais en mesure de le faire, avec des matériaux un peu plus abondants mais aussi plus détériorés que les siens. Je trouve aux acanthostyles omm435 à omm465 de longueur sur ommoi7 à la base et aux tornotes omm25 à omm2Ô5 sur ommoo5 au milieu. Les chèles sont curieux par leurs variations, mais j'ajouterai à ce que Lundbeck en a dit que les grands et les petits abondent tandis que les moyens restent assez clairsemés. C'est la seconde fois que Lissodendoryx diversichela est signalée sur la côte de Norvège, et cela par une profondeur d'environ 400™. Lissodendoryx Lundbecki, n. sp. (PI. iv, fig. 7 et PL v, fig. 16) Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394m. Cinq fragments. Ces fragments proviennent peut-être d'un même spécimen car il s'agit d'une espèce très fragile et, à en juger par ce qui en a été obtenu, d'autant plus cassante qu'elle est lamelliforme. Le plus grand d'entre eux mesure 58mm de long. Aucun ne dépasse 5ram d'épaisseur. Ces lames ne sont pas parfaitement plates mais plutôt un peu onduleuses. De plus, elles sont nettement bifaciales. Sur la face exhalante s'ouvrent des orifices nombreux et nus, atteignant fréquemment imra de diamètre et taillés un peu obliquement dans la direction du bord supérieur de la lame. La face inhalante se reconnaît à ce que ses orifices, plus nombreux encore, un peu plus petits et plus capricieusement distribués, se revêtent d'une membrane ecto- somique leur servant de tamis. La couleur est gris jaunâtre dans l'alcool. La charpente, comme d'habitude, est réticulée. 6 T. — 42 — Ce qui fait l'intérêt de Lissodendoryx Lundbecki, c'est que sa spiculation tient à la fois de celle de L. diversichela Lundbeck et de celle de L.fragilis Fristedt et reste néanmoins très facile à caractériser. Spicules. — I. Mégasclères : i. Acanthostyles choanosomiques. Par leur allure comme par leur ornementation, ils ressemblent tout à fait à ceux de L. diversichela : les épines, distribuées de même et en même nombre, se montrent pareillement pointues et un peu retroussées sur la tige, plus serrées et souvent émoussées sur la base, qui ne se renfle pas ; seulement, ils ne mesurent que omm 29 à omm 33 de longueur sur omm 014 a omm 01 5 d'épaisseur. 2. Tornotes ectosomiques. Ils ne se distinguent pas de ceux de L. diversichela et L. fragilis, dont Lundbeck a remarqué la ressemblance ; je les trouve simplement plus courts (omm 2 à omm 21 sur omm oo5). II. Microsclères : 3. Isochèles de grande taille (PI. v, fig. 16 b), semblables aux isochèles de L. fragilis et aux isochèles moyens de L. diversichela, c'est-à-dire à tige courbée, à ailes et dents de belle longueur ; ils atteignent couramment ommo6 de longueur et ont omm 006 d'épaisseur de tige mesurée de profil. 4. Isochèles de petite taille (PI. v, fig. 16 a), semblables aux petits isochèles de L. diversichela, et longs de ommo22 à ommo25. Les isochèles des deux sortes sont nombreux. Il existe, d'ailleurs, entre eux des intermédiaires assez nombreux aussi, qui, suivant qu'ils deviennent plus grands ou plus petits, se rapprochent davantage de ceux de la première forme ou de ceux de la seconde. Ce qui manque, ce sont les grands isochèles de L. diversi- chela ; leur taille est à peu près atteinte mais leur forme n'est pas réalisée par les grands isochèles de Lissodendoryx Lundbecki. D'autre part, les grands isochèles ici présents rappellent ceux de L.fragilis par leur forme comme par leurs dimensions, mais, chez L.fragilis, il n'y a presque pas d'isochèles de taille plus faible et ceux de la petite sorte font complètement défaut. 5. Sigmates aussi nombreux et aussi fins que ceux de L.fragilis, droits ou contournés comme eux et longs, en moyenne, de ommo23. J'ai aussi trouvé quelques sigmates de omm 09, qui correspondraient aux grands sigmates de L. diversichela, mais je les crois étrangers à l'Éponge. En résumé, indépendamment de la taille de ses mégasclères, Lissodendoryx Lundbecki se distingue surtout, d'une part, de L. fragilis par ses acanthostyles très épineux et par ses petits isochèles et, d'autre part, de L. diversichela par le manque de grands chèles à ailes et dents courtes et par l'uniformité de ses sigmates. Je me fais un plaisir de dédier cette intéressante espèce à W. Lundbeck dont les remar- quables travaux sur les Spongiaires des mers du Nord sont cités à chaque instant dans le présent mémoire. Hymedesinia perforata, Lundbeck Campagne de 1906 : Stn. 2534, au nord de la Norvège. Une croûte brun clair, étendue, sur un conglomérat. - 43 — Parmi les espèces déjà très nombreuses du genre Hymedesmia Bowerbank, c'est H. perforata dont la description (18, p. 61) me paraît le mieux répondre aux caractères que je relève ici. En effet, les mégasclères ectosomiques sont des tomotes droits, à tige non renflée, à bouts pareils, épais, en général, de moins de omm oo3 ; leur longueur, de 0mm 235 £ 0mm 2^ est £ peine supérieure à celle indiquée par Lundbeck. Les acan- thostyles ne forment pas deux catégories distinctes mais varient de taille à partir de 0mm j jUSqU'à plus de omm 5 ; les plus grands d'entre eux n'ont pas de renflement basilaire marqué et portent des épines sur la majeure partie de leur longueur. Enfin, les isochèles, arqués, inégaux, atteignent couramment oram 0425 de longueur. Nouvelle pour la faune de Norvège, Hymedesmia perforata semble être commune dans le Nord de l'Atlantique. Tedania suctoria, O. Schmidt Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394m. Un petit spécimen en compagnie d'un Suberites carnosus var. ramosus. Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440m. Un assez joli spécimen, sur une pierre plate, en compagnie d'une Histoderma physa. Commune dans l'Atlantique Nord, Tedania suctoria n'avait cependant été encore signalée qu'une seule fois sur les côtes de Norvège, à l'entrée du Bukenfjord, d'où provenait le type. Elle est caractérisée par ses tylotes ectosomiques à têtes lisses, bien renflées mais allongées et se continuant progressivement avec la tige et par ses onychètes sans nodule, de taille inégale. Lundbeck (18, p. 4) remarque de quelles variations ces spicules sont capables dans un même individu. Il lui semble qu'on pourrait quand même les y répartir en trois catégories d'après leur taille, mais il reconnaît l'existence d'intermédiaires entre elles. En réalité, il n'y a là rien de semblable à ce qu'on observe chez les Tedania à onychètes de deux ou de trois sortes. Ici, toutes les onychètes se ressemblent. Leur longueur, en prenant pour exemple celles du spécimen de la Station io52, varie presque insensiblement entre omm 3 1 5 et omm o5. Je constate un seul écart de taille, sans changement d'aspect, entre celles qui atteignent encore omm 25 et celles qui n'ont que omm 18 de longueur. A partir de là, tous les intermédiaires se rencontrent. Les onychètes les plus petites sont généralement les plus minces. Les grandes existent en quantité prédominante. Forcepia fabricans, (O. Schmidt) Lundbeck Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394™. Un spécimen. — Stn. 1012, pro- fondeur 43om. Un spécimen. — 44 — Les deux spécimens se ressemblent beaucoup comme forme et comme grosseur ; ils sont grisâtres, massifs, allongés, longs de g à 10 centimètres, un peu amincis aux deux bouts et épais de 4 à 5 centimètres sur la majeure partie de leur longueur. Ni l'un ni l'autre n'a de support mais chacun d'eux porte une déchirure en un point par où il se peut qu'il ait été fixé ; en tout cas, l'attache devait être de peu d'étendue par rapport au volume du corps. Le spécimen de la Station 960 est bien plus endommagé que l'autre, mais même celui-ci ne porte point de ces papilles vues par Vosmaer et Lundbeck sur les Forcepia fabricans recueillies précédemment. La surface du spécimen de la Station 1012 est lisse et percée d'orifices béants, d'un diamètre moyen de 2mm, que borde un bourrelet légèrement en relief. Sur un côté du corps, ces orifices existent en nombre considérable, séparés les uns des autres par un intervalle souvent moindre que imm; ailleurs, ils deviennent épars, augmentent encore leur diamètre et effacent leur bourrelet marginal. L'ectosome est généralement en place, appliqué sur le choanosome. Il est peu probable que ce curieux état de la surface doive s'expliquer par les frottements subis dans le chalut. Une petite Ophiure, que je trouve installée entre plusieurs orifices, un bras enfoncé dans l'un d'eux, semble prouver que ces orifices étaient naturellement béants. La spiculation n'indique pas que, pour cet aspect nouveau, il y ait lieu d'établir non pas une espèce mais même une sous-espèce de Forcepia fabricans. Les tylotes ectosomiques mesurent omm38 sur ommoi et sont fortement polytylotes. Les styles choanosomiques, lisses, courbés dans leur quart basilaire, ont omm6 sur ommo2. Les isochèles arqués, dont les ailes, vues de face, paraissent arrondies et non retroussées vers leur extrémité comme celles des isochèles de Forcepia Topsenti Lundbeck, sont longs de ommo43 à omo5, le plus souvent omm047. L'envergure des sigmates dépasse un peu ce qu'a noté Lundbeck (IG, p. 2o3) ; elle atteint couramment ommi5 et ommi6 chez le spécimen de la Station 1012 et varie entre ommi6 et ommio. chez celui de la Station 960 ; ce sont évidemment là des différences individuelles sans importance ; il s'agit partout de grands sigmates, plutôt grêles et presque toujours plans. Parmi eux, j'en ai trouvé, comme chez tant d'Epongés, de monstrueux en ce qu'un de leurs crochets était bifide ou même trifide. Les grands labis mesurent ommo6 à oram073 ; leurs branches sont le plus souvent égales et parallèles, quelquefois croisées, rarement divergentes et ont leur dernière portion soit déjetée en dehors, soit, plus fréquemment, un peu arquée en dedans. Les petits labis, à branches inégales, droites, rarement croisées, ont ommo33 de longueur. Lundbeck a omis d'indiquer qu'ils existent en nombre moindre que les grands labis; en raison de leur faible taille, ils risquent même de passer inaperçus. Melonanchora elliptica, Carter Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440™. Deux fragments. 45 - Histoderma physa, (O. Schmidt) Arnesen Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440'". Plusieurs spécimens. Emily Arnesen (1, p. 16), Thiele (31, p. 385) et Lundbeck (18, p. n) ont contribué à faire bien connaître l'ancien Desmacidon physa de Schmidt. C'est sans doute une Eponge répandue sur les côtes de Norvège par une certaine profondeur d'eau. Signalée par Schmidt près du Bukenfjord, par Arnesen auprès de Bergen, elle a été recueillie aussi dans le Trondhjem Fjord par le Rév. A. M. Norman, qui m'en a offert une préparation étiquetée du nom synonyme de Cornulum ascidioides Fristedt. La localité où la Princesse-Alice l'a obtenue est seulement un peu plus septentrionale que les précédentes. Grayella pyrula, (Carter) Lundbeck Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440"". Un spécimen. Le genre Grayella est de Carter qui, en 1869, l'avait établi d'après les caractères extérieurs de l'espèce Grayella cyathophora, sans en comparer la spiculation à celle d'Epongés antérieurement connues. J'ai proposé, en 1892 (3-1, p. 102), de réunir dans un genre Yvesia des Eponges, assez nombreuses déjà, à spicules de l'ectosome épineux et à spicules du choanosome lisses et diactinaux, c'est-à-dire à spicules semblables et semblablement disposés. C'était un genre naturel, dans lequel devait rentrer, à mon avis, Grayella cyathophora puisqu'il n'en avait pas été donné de caractère générique valable. Mais l'application rigoureuse de la loi de priorité des noms décide, sans égard pour les idées, que Grayella cyathophora étant une Yvesia, comme elle est de toutes la plus anciennement désignée d'un nom de genre distinct, les Yvesia s'appelleront désormais Grayella. Grayella pyrula, dont Lundbeck (18, p. 3o) a dressé la synonymie, est surtout connue comme une Eponge pédonculée. Elle se rencontre cependant aussi sous une forme encroûtante. Je l'ai signalée à cet état, en 1904 (43, p. 196), autour d'une fistule de Phlœo- dictyon coriaceum de la Station 597. Elle avait des tornotes de omm 3-J5 à omra4i5, des acanthostyles de ommi8 à omm2i et des chèles de oramo2. Lundbeck me reproche de l'avoir alors rapportée à mon Yvesia pertitsa, qui possède des acanthoxes fusiformes réguliers. Cela tient à un air de ressemblance des mégasclères de part et d'autre qui m'a fait considérer les acanthostyles fusiformes à bout tronqué assez étroit comme pouvant représenter simplement une déformation généralisée des acanthoxes de Y. pertusa. Je reconnais la hardiesse de cette hypothèse ; elle s'appuyait sur l'observation de spécimens où quelques oxes se mêlent aux acanthostyles. Mais si oxes et acanthostyles sont des modifications -46- possibles d'une même sorte de spicules dans Une espèce donnée, il faut convenir que l'espèce variable devrait ici, par droit d'ancienneté, s'appeler Grayella pyrula et non G. pertusa. Il est prudent, du reste, dans l'état actuel de nos connaissances, de ne pas confondre Grayella pertusa et G. pyrula. Le spécimen de cette dernière provenant de la Station io52 est encroûtant aussi ; mince, étendu, il épouse les contours d'un tube de Serpule et de là déborde largement en lame sur un Rétépore auquel ce tube était attaché. Il a pour spicules : des tornotes choanosomiques, un peu polytylotes, longs de omm33 à omm35 ; des acanthostyles ectosomiques mesurant omm2 à omm22 sur ommoo7 et surtout omm25 à omm28 sur ommoo9 à ommoi ; enfin, des isochèles arqués de ommoiQ à omm023 de longueur etomraooi7 d'épaisseur. Je connais, de diverses localités, des Grayella encroûtantes qu'il faut proba- blement rapporter aussi à l'espèce G. pyrula. J'en ai trouvé une dans la collection d'Épongés recueillies par M. Gilson dans la mer des Flandres. Elle a des tornotes de omm3, des acanthostyles de ommi2 à ommi3 et des chèles de ommo22 à omm023. Dernièrement, j'en rencontrais une parmi les produits d'un dragage effectué dans le Pas-de-Calais; ses tornotes mesurent omm3, ses acanthostyles omm 12 à omrai3 et ses chèles ommoi8 à omm02. Enfin, j'ai une préparation d'une Éponge encroûtante du Golfe du Lion, confondue, d'après l'étiquette, avec Yvesia ou Grayella rosea, et dont les spicules me donnent les mesures suivantes : tornotes, omm3 à omm32 ; acanthostyles, omrai2 à ommi4 ; chèles, omm22. Il existe une constance remarquable dans les dimensions des spicules de ces trois Éponges. J'ai même été tenté d'établir d'après cela une espèce à part, mais j'ai trouvé les spicules trop peu différents de taille chez la Grayella globuleuse de la Station 899 (43, p. 196) : tornotes, omm3i5 à omm33; acanthostyles, ommi3 à ommi6; chèles, omm022. La taille des acanthostyles de la Grayella de la Station io52 est exceptionnelle et dépasse largement les limites entre lesquelles, d'après Lundbeck, elle varie dans les spécimens pédoncules. Les acanthostyles de mon Yvesia pedunculala étaient bien différents de ceux de toutes les Éponges précédentes ; cependant, Lundbeck assure qu'on rencontre des Grayella pyrula qui en possèdent de pareils. Il faut, d'après cela, ou multiplier beaucoup les espèces ou admettre une grande variabilité de Grayella pyrula. Je crois pourtant utile d'en séparer encore, jusqu'à plus ample informé, à cause de l'exiguité de leurs spicules, les Éponges que j'ai décrites en 1892 sous les noms de Yvesia fallax (34) et de Yvesia rosea (35). La première a des tornotes de omm235 à omm265, des acanthostyles de omm 08 à omm o85 et des chèles arqués de omra 017 à ommoi9. Chez la seconde, les tornotes ont omm 23, les acanthostyles omm o65 à omm07 et les chèles omm 017 de longueur. D'autre part, ces dimensions, bien plus faibles que celles de toutes les Grayella pyrula précitées, se correspondent assez pour que j'en arrive à me demander si Grayella rosea ne se confondrait pas avec Grayella fallax. Les rapprochements que je présente ici aideront sans doute à caractériser les espèces. — 47 Artemieina arcigera, (O. Schmidt) Lundbeck (PI. i, %. 6) Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394™. Trois spécimens, sur des galets. Campagne de 1899: Stn. io52, profondeur 440m. Deux spécimens, sur débris de coquilles. Lundbeck a récemment (16, p. 110) repris en détail la description de cette Eponge essentiellement arctique, avec laquelle il a montré que se confond Artemisina suberitoides Vosmaer. 3. Sous-Famille Mycalin.e Mycale lingrua, (Carter) Lundbeck Campagne de 1898: Stn. 1012, profondeur 43om. Un fragment. Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440m. De nombreux spécimens ou fragments. Lundbeck (16, p. 24 et suivantes) a essayé de caractériser les Mycale lingua (Bowerbank) et M. placoides (Carter). Il a reconnu combien il est difficile de savoir au juste ce que Bowerbank a décrit (8, vol. n) sous les noms de Raphiodesma lingua et de Desmacidon constrictus. Se décidant, à mon exemple, à n'en faire qu'une espèce, Lundbeck la distingue de Mycale placoides (Carter) à ce caractère surtout, indiqué par Carter lui-même (3), que, dans cette dernière, de petits mégasclères se dressent à la surface du corps. Il remarque qu'on y trouve, en même temps que ces petits mégasclères dermiques, des anisochèles à dent du gros bout moins large et des sigmates de taille plus petite que dans les Éponges qu'il considère comme des Mycale lingua. Il ne peut être qu'avantageux d'adopter cette manière de voir pour point de départ et de faire bon marché des descriptions par trop incomplètes données jusqu'ici d'Épongés qui se ressemblent tant. Pour rapporter, en 1892 (34, p. 89), à l'espèce Esperia placoides Carter des spécimens à derme nettement craquelé de la Station 161, j'avais tenu compte du renflement fréquent présenté par la base de leurs mégasclères ; ce détail a certainement moins d'importance que le caractère invoqué par Lundbeck. Je détermine donc comme Mycale lingua les Éponges grises, charnues, massives et linguiformes des stations 1012 et io52. Elles se trouvent pour la plupart fortement endommagées. Deux ou trois seulement d'entre elles ont conservé leur peau, qui est entièrement et finement hispide, et je ne vois bien les sillons poreux, d'ailleurs rares et courts, que sur l'une d'elles seulement. Mais toutes portent encore, éparses à leur surface, des papilles qui ont résisté aux frottements en raison de leur -48- consistance relativement ferme, car elles ont pour les soutenir une charpente de mégasclères disposés longitudinalement. Situées à la terminaison de canaux aquifères et perforées suivant leur grand axe, ces papilles représentent sans doute autant d'oscules. Les déchirures du corps mettent à nu le solide réseau fibreux de la charpente. Les mégasclères sont des styles à manche, sans renflement basai et à pointe courte. Il n'en existe pas deux catégories, ceux de la surface étant à peine plus petits que ceux des fibres et mesurant, par exemple, omm55 à omm6o5 au lieu de omra66 à oram 71 5. Chondrocladia gigantea, (Hansen) Lundbeck Campagne de 1898 : Stn. 1040, profondeur 65om. Un fragment de pédicelle décharné. Cladorliiza gelida, Lundbeck Campagne de 1898 : Stn. 991, profondeur i535m. Un spécimen, haut de g5mm. J'ai décrit ailleurs (44, p. 6) la spiculation de ce spécimen. Elle comprend, outre les styles, cinq sortes de microsclères : i° Des anisancres à cinq dents aux deux bouts, longues pour la plupart de ommo3 ou ommo3i, s'élevant parfois jusqu'à ommo33, épaisses de ommoo28 ; les formes incomplètes, grêles, à bouts subégaux sont nombreuses. 2° De grands sigmates abondants, droits, à pointes fortement récurvées, longs de ommi25 à ommi33, épais de oramoo75 à ommoo82. 3° Des ancistres de même longueur ou plus longs que les sigmates mais bien plus étroits (ommoo3 au centre), droits, plats, à bouts à peine récurvés avec la portion qui les précède élargie en faucille ; beaucoup ont le dos plus ou moins bosselé et le tranchant diversement ébréché. 40 Des sigmancistres, longs de omm045 à ommo5 ; la plupart se tordent, comme d'habitude, de 45° ; mais il en est aussi, en proportion assez forte, qui demeurent tout à fait droits. 5° Enfin, des sigmates généralement droits et un peu comprimés, dont il n'est pas fait mention dans la description de Lundbeck (16, p. 83) ; ils sont relativement nombreux et ne passent ni aux sigmancistres ni aux grands sigmates cités plus haut ; ils sont souvent très arqués et même bossus et mesurent oram04 à omm047 de longueur; ou bien, courbés d'une manière plus régulière, ils atteignent ommo58 ; dans les deux cas, leur largeur ne dépasse guère ommooo2 et leur épaisseur oraraoi5. En résumé, la spiculation de notre spécimen se fait remarquer surtout par la détorsion fréquente des sigmancistres et par l'addition d'une catégorie de sigmates. — 49 Cladorhiza tenuisigma, Lundbeck Campagne de 1898: Stn. 991, profondeur i535m. Un spécimen. — Stn. 1017, profondeur i865m. Sept spécimens et des fragments. Les caractères extérieurs de tous ces spécimens sont parfaitement conformes à ceux décrits par Lundbeck (1©, p. 87). Leur tige grêle, terminée par une touffe radiculaire, se garnit sur la majeure partie de sa longueur de pinnules qui manifestent une tendance très marquée à se grouper par verticilles. Elle reste simple sur cinq d'entre eux, quoiqu'il en soit un dont la hauteur totale atteint io5mm. Sur les autres, grands aussi (jusqu'à i25mm), elle ne porte pas plus de deux rameaux, eux-mêmes simples, assez courts (i2-i5mra), dirigés dans un même plan, un peu obliques sur elle, et, dans un cas, disposés d'une manière cruciale, à une faible distance de son sommet. D'une façon générale, sa ramification se montre ici plus rare que dans les spécimens figurés par Lundbeck et par Hansen (9, pi. vu, fig. 11). Les pinnules, retroussées, sont pour la plupart usées ; quelques-unes seulement atteignent 4mm5 de longueur. Les gemmules sont assez nombreuses à leur base, autour de l'axe, mais seulement sur les individus les plus grands. Trois rameaux seulement, dont un sur le spécimen de la Station 991, possédaient encore leur massue terminale ; il m'eût été sans cela impossible d'étudier la spiculation dans tous ses détails, car les sigmancistres se localisent bien réellement dans ces massues, tandis que les sigmates s'y montrent très rares. Les anisancres, à cinq dents à chaque bout, sont intermédiaires par leur taille entre celles de Cladorhi\a abyssicola et celles de C. gelida ; elles mesurent, en effet, omm024 à omm028 de longueur. Les sigmancistres, longs de ommo5 à ommo53, sont plus grands que ceux de ces deux espèces. Les sigmates, enfin, correspondent aux microsclères de la cinquième catégorie signalée plus haut chez C. gelida; ils en ont à peu près la longueur (ommo38-omm047), mais ils demeurent un peu plus grêles ; ils en diffèrent davantage par leur forme moins bombée, ainsi que par leur torsion très fréquente. Ils existent en nombre certainement supérieur au leur, mais pas de beaucoup plus élevé. Les grands sigmates, en revanche, semblent faire ici défaut; du moins, ceux que j'ai rencontrés dans les préparations des divers spécimens de la Station 1017 étaient clairsemés, pour la plupart bosselés, et je les ai considérés comme étrangers à ces Eponges. Asbestopluma pennatula, (O.Schmidt) Campagne de 1898 : Stn. 922, profondeur 343™. Deux spécimens. — Stn. 960, profondeur 394™. Spécimens et fragments nombreux. 5o Asbestopluma pennatula, O. Schmidt, var. bihamatifera, Carter Campagne de 1898 : Stn. 1040, profondeur 65om. Plusieurs fragments, bases ou sommets d'échantillons. Lundbeck (1©, p. 5i) considère cette Éponge comme une espèce distincte, ne différant cependant de Asbestopluma pennatula que par la disposition des rameaux sur son axe et par la constitution du revêtement de son pédicelle. Or, les éléments de la spiculation, pourtant compliquée, sont remarquablement semblables de forme et de dimensions de part et d'autre. Que les spicules du revêtement du pédicelle soient des tylostrongyles raboteux et sinueux dans le premier cas, des tylostyles raboteux et sinueux dans le second, leur taille étant d'ailleurs variable d'un individu à l'autre, cela me paraît d'une importance assez minime : ils se ressemblent plus parce qu'ils sont capités à un bout, flexueux sur leur longueur et couverts de petites aspérités qu'ils ne diffèrent par les variations de leur pointe. D'ailleurs, j'ai pu cons- tater qu'à l'occasion, aux tylostrongyles des Asbestopluma pennatula typiques peuvent se mêler des tylostyles en proportion notable. Tel est le cas, par exemple, pour les spécimens de A. pennatula de la Station 922, dont les rameaux se disposent cependant en deux séries opposées régulières. A moins donc d'accorder à ce caractère plus de valeur qu'il n'en doit avoir, il n'en faut, à mon avis, tenir compte que comme d'une particularité secondaire s'ajoutant, chez une variété de A. pennatula, à celle plus frappante de l'implantation des rameaux tout autour de l'axe. Hamacantha Jolmsoni, (Bovverbank) Gray Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440 m. Un grand nombre d'échan- tillons ou fragments, pour la plupart arrachés de leur support. Il s'agit de l'Éponge que Lundbeck a appelée Hamacantha Bowerbanki (15) et qui, selon toute vraisemblance, n'est autre que Hamacantha Johnsoni (Bowerbank) Gray, au sens de Carter (4). Aussi, n'y aurait-il, à mon avis, lieu de lui donner un nom nouveau qu'au cas où l'on constaterait que Y Hymedesmia Johnsoni de Bowerbank en différait. En attendant, la distinction soigneusement établie par Carter entre Hamacantha Schmidti et H. Johnsoni empêche de considérer H. Johnsoni comme un nomen nudum. Biernna Peachi, (Bowerbank) Gray (PI. iv, fig. 3) Campagne de 1898 : Stn. 962, profondeur u85in. Le spécimen en éventail, presque entièrement macéré, dont je donne la photographie. — Stn. 960, profondeur 394 m. Plusieurs fragments assez gros, en partie macérés. — 5i — Biemna Peachi constitue une nouveauté pour la faune norvégienne. La Station 960 est à la fois la plus septentrionale et la plus orientale où on l'ait trouvée. D'autre part, la profondeur par laquelle a été traîné le chalut dans cette station est la plus faible d'où on l'ait ramenée dans les mers du Nord. Avant les publications de Lundbeck, l'espèce n'était d'ailleurs connue que par deux spécimens, le type, de Bowerbank (8, vol. 11, p. 349), provenant des Shetland, et celui que j'ai découvert dans la Manche, à Luc, et appelé Raphiodesma aciileatum (38, p. i52) avant d'en proclamer l'identité avec Desmacidon Peachi Bowerbank (33, p. 200). Ce dernier spécimen vivait par la profondeur minime de i5 à 20 mètres seu- lement. Ses styles sont plus courts (omm 59 à omm 65) et moins épais (ommoi5 à ommoi7) que d'ordinaire, mais ses microsclères ont tous sensiblement les dimensions habi- tuelles, les grands raphides fins mesurant omm i3 à o™" 17, les raphides courts omm 06 à omm 07, les grands sigmates oramo6 à omm075 et les petits sigmates ommoi3 à omm02i. Les commates semblent y faire défaut. J'ai recherché les microsclères de cette dernière sorte chez les Biemna que j'ai décrites de la Baie d'Amboine (40), sans les découvrir ailleurs que chez celle dont je faisais seulement une variété fistulosa de Desmacella Peachi. Très clairsemés, ils s'y montrent fiexueux avec un bout renflé et l'autre à peine aminci ; leur forme y est donc des plus curieuses et rappelle un peu celle de sigmaspires déroulées (PI. vi, fig. 7). Leur longueur, bien supérieure à celle des commates mesurés par Lundbeck et par moi-même sur les spécimens arctiques de Biemna Peachi, est de ommo28 à ommo3. Ils contribuent à caractériser Biemna fistulosa en tant qu'espèce. Thiele (30, p. 945) a trouvé des commates, très petits (ommoi2) et bien plus semblables à ceux de B. Peachi chez ma Biemna trirhapJiis. Tylodesma rosea, (Fristedt) Thiele Campagne de 1898 : Stn. 960, profondeur 394 m. Cinq spécimens en forme de plaques noirâtres, bifaciales. J'ai résumé ailleurs (43, p. 227) ce qu'on sait des variations de couleur de Tylodesma rosea '. Cette Éponge n'avait encore été rencontrée qu'entre l'Islande et le Grônland, d'une part, et aux Açores, de l'autre. Son existence nous est maintenant révélée entre le nord de la Norvège et l'Ile aux Ours. 1 Thiele a fait remarquer (30, p. 944) que le genre Biemna Gray doit être considéré comme ayant pour type B. Peachi (Bowerbank). Il a, par suite, établi le genre Tylodesma pour les Eponges telles que Desma- cella rosea Fristedt. — 02 4. Sous-Famille Stylotellin^e, Lendenfeld Genre Stylaxia, n. g. Le type de ce genre est l'Éponge appelée jusqu'ici Cribrochalina variabilis Vosmaer 1882. O. Schmidt a créé le genre Cribrochalina en 1870 (85, p. 36) pour des Chalinines lamelleuses solides, sans oscules distincts. Ses premières espèces, C. infnndibulum et C. cretacea ont, suivant la règle chez les Chalininœ, leurs spicules diactinaux. Faisant double emploi des mêmes caractères, Lendenfeld, en 1887 (11, p. 790), s'en est servi pour créer inutilement un genre Placochalina, où il introduisit sans discussion les Cribrochalina variabilis et C. Sluiteri de Vosmaer. Mais ces Éponges ne répondent nullement à la définition de Schmidt et c'est par erreur que Vosmaer en a fait des Cribrochalina. Plus tard, l'idée lui est venue que Cribrochalina Schmidt doit se confondre avec Tragosia Gray (4k§, p. 340), et, dans ces derniers temps, Lundbeck a, d'après lui, écrit Tragosia Sluiteri Vosmaer (13, p. 449). Cette opinion n'est pas admissible non plus puisque T. infundibuli- formis est le type du genre Tragosia et que Gray lui-même a fondé sa diagnose (3, p. 5 1 3) sur ces lignes inspirées par la description de Bowerbank: «The spicula of the primary lines of the skeleton are needle-shaped, with their apices directed inwards ' ; those of the secondary lines are fusiform. » En réalité, les Éponges de Vosmaer ne se rapportent pas plus au genre Tragosia Gray qu'au genre Cribrochalina Schmidt. Ce ne sont ni des Chalinines ni des Axinellides, mais bien des Stylotellines. Le genre Stylotella Lendenfeld (18, p. i85) est, dans cette sous-famille de Pœcilosclérides, le plus anciennement décrit. Pourtant, dès 1892 (34, p. 1 35), j'ai établi le genre Stylinos, dont la place s'y trouve aussi toute indiquée. Si j'ai sacrifié plus tard (33, p. 10) le genre Stylinos comme synonyme probable de Stylotella, je suis aujourd'hui décidé à le reprendre parce que, tout bien considéré, il faut éviter d'accorder à ce dernier un sens trop large qui en ferait quelque chose d'hétérogène comme ces genres Axinella et Suberites, où des coupures s'imposent. Il est clair, par exemple, que Stylotella digitata Lendenfeld, type de genre, possède une charpente bien différente de celle de Stylinos Jullieni Topsent et des espèces que j'en ai dès l'abord rapprochées, où des fibres bien distinctes composent un réseau très net. Les prétendues Cribrochalina de Vosmaer sont voisines des Stylinos, mais, comme elles s'organisent un pédicelle et qu'elles localisent leurs orifices exhalants, elles me paraissent devoir en être séparées et prendre place dans un genre nouveau, le genre Stylaxia, ainsi défini : 1 Bowerbank avait dit : « towards the distal portions of the sponge. » — 53 — Stylotellinœ stipitées, fibreuses, généralement infundibuliformes, à fibres polyspiculées ne contenant que des styles. Les oscules se placent au sommet du corps quand il est étroit, dans la coupe quand il est évasé. Stylaxia variabilis, (Vosmaer) Campagne de 1898 : Stn. 970, profondeur 48m. Trois spécimens. Le plus beau de ces spécimens, haut en totalité de 90 millimètres, se compose de deux parties : i° D'un pédicelle ferme, quoique un peu élastique quand même, lisse et imperforé, haut de plus de 4omm, épais de 6mm vers le bas et de 12 a i5mm vers le haut. Il n'a plus de support : il s'en est trouvé détaché, avec une partie des racines au moyen desquelles il s'y fixait. Sur l'une d'elles, résultat probable d'un bourgeonnement, s'élève un jeune individu cylindrique mais tordu, haut de i7mm, large de 2mm7 et percé en son sommet d'un oscule non proéminent. 20 D'une portion molle et spongieuse, en forme de coupe imparfaite, comprimée et plissée, large de 6omm, haute de 5omm environ et, cependant, profonde tout au plus de iomm. La limite inférieure de la coupe n'est pas nettement tranchée mais se confond progressivement avec la limite supérieure du pédoncule. L'aspect général est celui d'un spécimen de Stylaxia Sluiteri (Vosmaer) figuré par Levinsen (14, pi. xxix, fig. 6); seulement, le pédicelle est ici plus court et plus épais, la coupe étant plus large et moins régulière. Les bords de celle-ci ont environ 3mm d'épaisseur. Son fond est une sorte de plancher inégal, percé de nombreux oscules de omm5 à omm7 de diamètre. C'est là que se localisent tous les orifices exhalants de l'Éponge. Le troisième spécimen, haut en totalité de 42 ,nm, est comme une combinaison du spécimen de 5. variabilis figuré par Fristedt (6, pi. xxvi, fig. 4) et du spécimen de 5. Sluiteri des figures 7 et 8 de Levinsen. Il a un système radiculaire bien développé, un pédicelle long de 25 mm et un corps subcylindrique bosselé; mais il ne porte au bout qu'un oscule unique. Sur le grand spécimen, une portion en partie macérée du bord de sa coupe s'est montrée particulièrement favorable à l'étude de la charpente. Celle-ci est nettement fibreuse, faite, d'ailleurs, de fibres tellement souples qu'avant d'en porter un paquet sous le microscope, je me suis demandé si un peu de coton n'adhérait pas acciden- tellement à l'Eponge. Ces fibres sont blanches, longues, fines, polyspiculées ; elles ne dépassent pas souvent ommo3 de diamètre et restent souvent bien au dessous ; la spongine, incolore, ne fait qu'unir, sans en déborder les faisceaux, des styles qui tournent presque toujours leur pointe suivant le sens de l'accroissement en longueur. De distance en distance, il s'en détache des fibres transversales courtes, extrêmement simples, souvent réduites à un seul spicule nu. A la surface du corps, il n'y a pas de -54- membrane ectosomique détachable ; les fibres du squelette s'y dissocient et leurs spicules restent pour la plupart verticaux ou obliques ; bien peu se disposent tangen- tiellement au corps. Dans le pédoncule, la charpente est bien plus résistante. Les fibres principales atteignent omm 07 de diamètre et la spongine, largement débordante, y prend une teinte jaunâtre. Les fibres secondaires mesurent encore jusqu'à omm 02 de diamètre, mais elles restent très pauvres en spicules et, par places, n'en contiennent point. Les styles, plus ou moins courbés, portent souvent en leur base un léger ren- flement. Cela ne représente pas, à beaucoup près, une tête de tylostyle ; c'est un épaississement des plus faibles, la plupart du temps, même, irrégulier. Ces spicules, dans les bords de la coupe, varient entre ommo6 de longueur sur omm oo3 à ommoo45 d'épaisseur et omm 3 1 5 sur omm 00 5 à ommoo6 ; les plus petits se trouvent généralement à la surface ; dans les fibres du pédoncule, leur épaisseur atteint omm 008. En somme, si peu abondant qu'il soit, le matériel recueilli réunit les curieuses variations dont Stylaxia variabilis est susceptible avec l'âge. L'Éponge est d'abord cylindrique, uniforme ; elle se fait ensuite un pédicelle ; enfin, elle s'étale à sa partie supérieure en une coupe où s'ouvrent les oscules. Des transformations analogues paraissent s'opérer chez 5. Shiiteri, qui en est, d'ailleurs, extrêmement voisine. Stylaxia Sluiteri, (Vosmaer) (PI. m, fig. 1) Campagne de 1899 : Stn. 1074, profondeur 22m. Un spécimen. Par suite de frottements, la face externe, du côté photographié, montre les pores à découvert. Elle porte, par extraordinaire, un petit nombre d'oscules tels qu'il en existe sur la face interne. Les spicules sont des styles inégaux, très légèrement fusiformes, souvent un peu renflés à la base. Celle-ci porte parfois un groupe de nodosités qui leur communique une vague ressemblance avec des tylostyles. C'est probablement ce que Vosmaer a spécialement indiqué (46, pi. m, fig. 74) dans sa description du type. Les nodosités peuvent aussi se placer beaucoup plus loin sur la tige. Les dimensions des spicules varient entre omm 2 sur ommoo4 et omm 58 sur ommoo7 à omm 008. Levinsen (f 4, p. i5) leur avait trouvé omm 2 à omm 64 de longueur. Stylinos Fristedti, n. sp. (PI. 1, fig. 5 et PI. v, fig. 11) Campagne de 1899: Stn. io52, profondeur 440™. Un spécimen. Eponge gris blanchâtre, massive, longue de 48 mm, large de 32 mm, épaisse de 17 mm. De petits cailloux lui servent de support. Douce au toucher, elle est médio- — 55 — crement compressible. Sa surface, assez régulière (abstraction faite des déchirures qu'elle a subies), présente quelques petits oscules actuellement plus ou moins déprimés mais qui semblent avoir été coniques, dressés, béants, durant la vie. Elle n'a pas de membrane limitante et se montre partout très finement hispide ; des faisceaux de spicules la soutiennent, en effet, mais la dépassent à peine par leurs pointes. Sur la majeure partie de son étendue, ces faisceaux, serrés les uns contre les autres, cachent ses orifices inhalants et la font paraître compacte ; mais, dans les points usés par le frottement, les canaux, mis à découvert, deviennent visibles comme des perforations étroites et sans ordre. La charpente se compose de lignes polyspiculées, probablement dépourvues de spongine, nettes, comparables à celles des Mycale, épaisses de ommo6 à ommo8 mais souvent courtes et, par leurs entrecroisements assez fréquents, dessinant un réseau irrégulier à mailles larges. A la périphérie, la trame se termine en ces faisceaux dont il a été parlé, qui, serrés et un peu épanouis en éventail, laissent, par suite, peu de place entre eux. Un quart à peine de la longueur des spicules composant ces faisceaux sort de la chair. Spicules. — Ce sont uniquement des styles, longs (leurs variations de longueur restent généralement comprises entre omm 6i5 et omm 67), minces (ils ne dépassent guère ommoi d'épaisseur), ordinairement droits, très légèrement fusiformes, à pointe courte, à base formant une poignée à peine indiquée, un peu plus étroite que la partie médiane de la tige (omm 008 pour ommoi) et suivie d'un col à peine aminci. Le canal axial s'élargit un peu dans la poignée (pi. v, fig. 11). Ces détails, quoique fort délicatement marqués, caractérisent cependant bien les spicules en question ; il importe de les prendre en considération car la détermination des Eponges à spicu- lation aussi simple offre, d'habitude, de sérieuses difficultés. Famille HAPLOSCLERID^E, Topsent Pachychalina Schmidti, Lundbeck (PI. m, fig. 6) Campagne de 1898 : Stn. 1043, profondeur 88m. Un magnifique spécimen et quatre fragments plus ou moins décharnés. Le beau spécimen, haut de plus de 3o centimètres et détérioré seulement vers le bas, est une Éponge brun clair, très flexible, très compressible et très élastique, composée de trois longues branches dressées, libres presque dès la base. L'une des branches (celle de droite sur la figure 6) résulte elle-même manifestement de la concrescence de deux branches parallèles inégales. Une autre, la plus épaisse, émet quatre rameaux digités, simples, dirigés tous d'un même côté et, par le plus élevé, contracte adhérence avec l'extrémité delà première branche. La troisième branche, — 56 — indivise, moins grosse que les précédentes quoique mesurant encore 2oram de diamètre vers le milieu de sa hauteur, cache en partie la seconde sur la photographie. Les rameaux demeurent sensiblement cylindriques, mais les branches principales sont plus ou moins comprimées et présentent ainsi des crêtes le long desquelles les oscules s'établissent presque tous. Ces orifices, béants, simples et légèrement surélevés, mesurent, en général, de 3 à 4mm de diamètre. L'ectosome est une membrane très mince, aspiculeuse, que soulèvent légèrement les lignes squelettiques en leur terminaison; la surface n'est pas pour cela hispide mais prend un aspect granuleux. Les pores sont difficiles à voir, car il ne faut pas prendre pour eux les craquelures accidentelles de la surface. Je les ai le mieux vus sur un long fragment digitiforme entièrement macéré, et je les ai trouvés très nombreux, serrés, inégaux, larges de omm25 à omm5 vers le haut et de près de imm vers le bas. Les trois autres fragments sont des lames dressées, comprimées, dont la partie inférieure devient ferme ; l'une d'elles, large de plus de 4 centimètres, montre en bas une surface nette par laquelle elle prenait, sans s'élargir davantage, insertion sur son support. Il s'agit, en somme, d'une très belle espèce de Pachychalina, peut-être de P. excelsa Schmidt, dont le type provenait de la Mer du Nord. Rappelant que ce type fait partie des collections du Muséum de Copenhague, Lundbeck (15, p. 7) dit qu'il est digité, branchu et que, par la structure de son squelette et la forme de ses spicules, il se rapproche beaucoup de Pachychalina Schmidti sans que, cependant, il semble y avoir identité d'espèce. Le manque de détails au sujet de P. excelsa, que Schmidt s'est borné à décrire en deux lignes (85, p. 37), me laisse très perplexe. La charpente et les oxes sont comme ceux de P. Schmidti, et si cette espèce a été créée surtout à cause de la simplicité de forme des spécimens de YIngolf, il y a bien des chances pour qu'elle tombe en synonymie de P. excelsa. Reniera tenera, (Marenzeller) Campagne de 1899 : Stn. io52, profondeur 440™. Deux spécimens, l'un sur un galet, l'autre sur une valve à'Astarte. En raison de leur fragilité, ils se trouvent tous deux en fort mauvais état. Il ne reste à peu près rien de leur surface. La vase qui les souille les rend grisâtres. C'est à leurs spicules seulement qu'il est possible de les déterminer. Les dessins de Marenzeller (tO, pi. 1, fig. 2 A, a et b) rendent aisément reconnaissables les oxes dont se compose surtout le squelette : leur tige, isodiamétrique, ordinairement marquée d'une courbure assez brusque mais peu profonde en son milieu, se termine en pointes courtes ou plus exactement en muerons coniques, épais, limités par deux lignes droites convergentes. Ils mesurent omm38 et jusqu'à omm4i 5 dans l'individu fixé sur le galet; chez l'autre, leur longueur habituelle est de omm36. Ces mesures concordent d'une manière satisfaisante avec celles indiquées par Marenzeller. Mais -57- Tépaisseur des spicules en question excède toujours ommoi dans nos spécimens et le plus souvent atteint ommoi3 à ommoi4. Les oxes grêles, auxquels leurs pointes longues et fines donnent un tout autre aspect, sont doucement courbés au centre. Ils n'existent qu'en nombre assez restreint. Reniera ventilabrum, Fristedt Campagne de 1898 : Stn. 1012, profondeur 43om. Une dizaine de fragments dont deux plaques larges de 12 et de 14 centimètres, hautes de 7 à 8. Il est probable que tout cela provient de deux spécimens au moins car les deux grandes plaques présentent en un bord une sorte de repli durci qui semble marquer leur partie inférieure voisine du support, et l'une d'elles, qui a le bord opposé arrondi, aminci, entier, doit mesurer à peu près toute sa hauteur. Cette plaque rappelle par sa forme générale le spécimen type figuré par Fristedt (G, pi. 27, fig. 8) ; elle est plus large et plus complète que lui par en haut. Tous les fragments sont brun clair et fragiles ; des fibres squelettiques entrent cependant dans la composition de leur charpente, mais c'est surtout vers le bas qu'elles offrent de la résistance. La plus grande épaisseur des lames dépasse à peine 3mm. Fristedt n'a pas indiqué que les oscules se localisent sur l'une des faces du corps. Lundbeck le remarque avec raison (15, p. 41) et il se trouve en mesure de réparer cette omission d'après un second spécimen faisant partie des collections de YIngolf. La même répartition des orifices aquifères existe sur les échantillons recueillis par la Princesse-Alice : leur face convexe est criblée de petits trous béants, propres à l'exhalation, tandis que leur face concave se revêt d'une membrane continue. C'est un tamis véritable par transparence duquel on aperçoit quand même les pores, surtout quand l'Éponge est immergée dans un liquide. En la tenant en l'air, on constate qu'elle est translucide en face des oscules. Les spicules ont déjà été mesurés et figurés par deux auteurs. Je leur ai trouvé aussi omm245 à omm265, le plus souvent omm25 de longueur et omm 012 à omm 014 d'épaisseur. Le type de Reniera ventilabrum provenait, comme les spécimens de la Princesse- Alice, des parages du Spitzberg ; les uns et les autres y vivaient par une profondeur d'environ 400 m. Reniera tubulosa, Fristedt Campagne de 1899 : Stn. 1074, profondeur 22m. Un spécimen en pleine repro- duction. La description qu'en a retracée Lundbeck (15, p. 44) était nécessaire pour — 58 — rendre reconnaissable l'Eponge de Fristedt (6, p. 419). Elle a mis en relief ce qui caractérise l'espèce : les curieuses pointes de ses oxes. Le spécimen obtenu par la Princesse-Alice est un fragment subcylindrique, haut de 33 mm, épais de 20 ram, à base arrondie, attachée seulement à un rameau de Bryozoaire, et à sommet brisé. La cassure montre une cavité subdivisée en trois longs canaux parallèles suivant l'axe du corps et qui aboutissaient sans doute à un groupe d'oscules. La surface, limitée par une membrane aspiculeuse, claire et très mince, se crible de pores assez grands, nombreux, pas très serrés, équidistants. Les oxes atteignent au plus omm2i5 àomm225 de longueur et mesurent ommoo7 d'épaisseur. Leurs extrémités, qui ne semblent jamais s'émousser dans le spécimen en question, forment un mucron, de longueur variable, souvent long, parfois marqué d'un étranglement médian. Reniera tubulosa est une Éponge arctique qui avait été déjà rencontrée au Grônland occidental, sur la côte d'Islande et aux îles Fâr-Oer avant de l'être au Spitzberg. On l'a toujours recueillie par de faibles profondeurs (10 à 35 brasses). TABLEAUX DES ESPÈCES RECUEILLIES AUX DIFFERENTES STATIONS — bo — CAMPAGNE NUMERO de STATION Ç22 g52 960 1043 DATE 6 juillet 18 juillet 22 juillet 29 juillet 970 3i juillet 991 7 août IOI2 18 août IOI7 19 août IO4O 7 septembre LOCALITE LATITUDE 58° 16' N. 5° 48' Près la pointe sud de la Norvège. longitude (Greenwicb) PROFONDEUR 66» 42' N. 690 17' 3o" N. i3° 43' 140 24' Près des îles Lofoten. 72° 37' N. 20° 00 Entre la Norvège et l'île des Ours. j ( 76» 3o' N. 25» 27' E. \ Près de l'île Hope. ) ^ 760 56' N. 11° 20' ( Au large du Horn Sound. ) I N. io° 5i' E. / b0° 01 IN. 10° 51 C \ ( Au Nord du Spitzberg, près de la banquise. ) ( 790 28' N. 5° 40' ( Au NW. du Spitzberg, près de la banquise. * 65» 21' N. io° 42' W. i A -l'est de l'Islande. ) l 590 o3' N. 40 08' W. ) i3 septembre ! / ... . ,, . ^ j A 20 milles environ a lest des Orcades. 343 177 n85 394 i535 43o i865 65o NATURE DU FOND Vase verdâtre Vase noire Vase Vase et gravier Gravier, coquilles Sable vaseux Vase sableuse Vase DE 1898. - 61 - PROCEDE de RÉCOLTE Chalut Chalut Chalut Chalut Chalut Chalut Chalut Chalut Chalut Chalut ESPECES RECUEILLIES Thenea muricata (Bowerbank), Stylocordyla borealis (Lovén), Asbestopluma pennatula (Schmidt). Ficulina Lutkeni (Schmidt). Trichasterina sagittaria n. sp., Tentorium semisuberites (Schmidt), Stylocordyla borealis (Lovén), Lisso- dendoryx complicata (Hansen), Biemna Peachi (Bowerbank). Hexadella dedritifera n. sp., Thenea muricata (Bowerbank), Tethya cranium (Mùller), Polymastia mam- millaris (Mùller), Polymastia robusta (Bowerbank), Quasillina Richardi n. sp., Trichostemma hemi- spha?ricum Sais, Tentorium semisuberites (Schmidt), Suberites carnosus (Johnston), var. ramosus Topsent, Donalia lyncurium (Linné), Bubaris vermiculata (Bowerbank), var. erecta Carter, Lissodendoryx Lund- becki n. sp., Tedania suctoria Schmidt, Forcepia fabricans (Schmidt), Artemisina arcigera (Schmidt), Asbestopluma pennatula (Schmidt), Biemna Peachi (Bowerbank), Tylodesma rosea (Fristedt). Tethya cranium (Millier), Halichondria coalita Bowerbank, Styiaxia variabilis (Vosmaer). Cladorhi^a gelida Lundbeck, Cladorhi^a tenuisigma Lundbeck. Tentorium semisuberites (Schmidt), Forcepia fabricans (Schmidti, Mycale lingua (Carter), Reniera venlila- brum Fristedt. Cladorhi^a tenuisigma Lundbeck. Trichostemma Grimaldii n. sp., Stylocordyla borealis Lovén, Chondroclaiia gigantea (Hansen), Asbesto- pluma pennatula (Schmidt), var. bihamatifera Carter. Polymastia agglutinans Ridley et Dendy, Ficulina ficus (Linné), Myxilla incrustans (Johnston), Pachycha- lina Schmidti Lundbeck. — 62 — CAMPAGNES DE NUMÉRO LOCALITÉ PROFONDEUR de DATE 1 . en NATURE DU FOND STATION LATITUDE LONGITUDE (Greenwich) METRES 1052 10 juillet 1899 65» 41' N. Côte de 90 3o' E. Norvège. 440 Vase gris verdàtre IO74 18 août 1899 Baie Treurenb srg (Spitzberg). 22 2534 5 septembre 1906 Karlsô, au N. de la Norvège. 2564 3o juin 1907 ; 56° 33' N. 1 Banc du 6° 22' E. Jutland. | 36-40 Sable 63 — 1899, M)o6> l9°l- PROCEDE de RÉCOLTE Chalut Petite drague Trémails Chalut à plateaux ESPECES RECUEILLIES Thenca muricata (Bowerbank), Pœcillastra compressa (Bowerbank), Tethya cranium IMùlIer), Craniellopsis jetlandica (Carter), Hymeraphia slellifera Bowerbank, Polymastia uberrima (Schmidt), Trichostemma hemisphcericum Sars, Sphcerotyhis schœnus (Sollas), Axinella arctica (Vosmaer), Phakellia ventilabrum (Linné), Phakellia rugosa (Bowerbank), Bubaris vermiculata (Bowerbank), Eurypon clavatum (Bower- bank), Plocamia ambigua (Bowerbank), Anchinoe Arneseni n. sp., Anchinoe Dendyi Topsent, Raspailia virgultosa (Bowerbank), Echinoclathria J'oliata (Bowerbank), Lissodendoryx fragilis (Fristedt), Lisso- dendoryx diversichela Lundbeck, Tedania suctoria Schmidt, Melonanchora elliptica Carter, Histoderma physa (Schmidt), Grayella pyrula (Carter), Artemisina arcigera (Schmidt), Hamacantha Johnsoni (Bowerbank), Mycale lingua (Carter), Stylinos Fristedti n. sp., Reniera tenera (Marenzeller). Halichondria panicea (Pallas), Stylaxia Slniteri (Vosmaer), Reniera tubulosa Fristedt. Halichondria coalita Bowerbank, Ophlitaspongia basifixa n. sp., Hymedesmia perforata Lundbeck. Ficulina ficus (Linné). INDEX BIBLIOGRAPHIQUE i. Arnesen (E.), Spongien von der norivegischen Ki'tste, II, Monaxonida : Halichondrina. Bergens Muséums Aarbog, N° i, 1903. 2. Bowerbank (J . S.), A monograph of the British Spongiadœ, vol. 1-4. London, Ray Society, 1864, 1866, 1874, 1882. 3. Carter (H. J.), Descriptions and Jigures of deep-sea Sponges and their spiades, from the Atlantic Océan, dredged up on board H. M. S. PORCUPINE, chiejly in 186g (concluded), Ann. and Mag. of Nat. Hist. [IV], vol. 18, p. 226-240, 307-324, 388-410, 458-479, pi. xn-xvi. London 1876. 4. Carter (H. J.), Some Sponges from the West Indies and Acapulco in the Liverpool Free Aluseum described, ivith gênerai and classifcatory remarks, Ann. and Mag. of Nat. Hist. [V], vol. 9, p. 26(5-3oi, 346-368, pi. xi-xn. London 1882. 5. Dendy (A.) and Ridley (S. O.), On Proteleia Sollasi, a neiv genus and species of Monaxonid Sponges allied to Polymastia, Ann. and Mag. of Nat. Hist. [V], vol. 18, p. i52-i5g, pi. v. London 1886. 6. Fristedt (K.), Sponges from the Atlantic and Arctic Océans and the Behring Sea, VEGA- Expedit. vetenskap. Arbeten, vol. 4, p. 403-471, pi. xxii-xxxi. Stockholm 1887. 7. Gray (J. E.), Notes on the arrangement of Sponges ivith the description of some neiv gênera, Proc. Zool. Soc, p. 492-558, pi. xxvii-xxvm. London 1867. 8. Hanitsch (R.), Révision of the gcneric nomenclature in Bowerbank' s « British Spon- giadae », Trans. Biol. Soc, vol. 8, p. 173-206. Liverpool 1894. 9. Hansen (G. Ann.), Den Norske Nordhavs - Expédition 1876-1878, Zoologi, XIII, Spongiadœ. Christiania i885. 10. Lambe (L. M.), Sponges from the western coast of North America, Trans. Roy. Soc Canada, vol. 12, p. ii3-i38, pi. 11-iv. Ottawa 1894. 11. Lendenfeld (R. von), Die Chalineen des australischen Gebietes, Zoolog. Jahrb., Bd. n, S. 723. Iena 1887. 12. Lendenfeld (R. von), Descriptive catalogue of the Sponges in the australian Muséum, Sydney, The Australian Muséum. London 1888. i3. Lendenfeld (R. von), Tetraxonia, Das Thierreich, Porifera. 19 Lief. Berlin 1903. 14. Levinsen (G. M. R.), Kara Havets Svampe (Porifera), Dijmphna-Togtets Zoologisk- botaniske Udbytte, p. 341-372, tab. xxix-xxxi. Kjobenhavn 1886. 9 T. — 66 — i5. Lundbeck (W.), Porifera (Parti), Homorrhaphidae and Heter0rrhaph.id.a3, The Danish /ATGOZ..F-Expedition, vol. 6. Copenhagen 1902. 16. Lundbeck (W.), Porifera (Part II), Desmacidonidae (pars), The Danish INGOLF-Expe- dition, vol. 6. Copenhagen 1905. 17. Lundbeck (W.), The Porifera of East-Groenland, Meddelelser om Grônland, vol. xxix. Copenhagen 1909. 18. Lundbeck (W.), Porifera (Part III), Desmacidonidae (pars), The Danish INGOLE-Expe- dition, vol. 6. Copenhagen 1910. 19. Marenzeller (E. von), Die Cœlenteraten, Echinodermen and Wùrmer der K. K.Oster- reichisch-Ungarischen Nordpol-Expedition, Denkschr. Akad. Wiss., math.-naturw. Classe, Bd. 35. Abth. 11. Wien 1877. 20. Marenzeller (E. von), Poriferen, Antho\oen, Ctenophoren und Wùrmer von Jan Moyen, Die internationale Polarforschung 1882-1883. — Die dsterreichische Polarstation Jan Mayen, Bd. 3. Wien 1886. 21. Merejkowsky (C), Études sur les Éponges de la Mer Blanche, Mém. Acad. Imp. des Sciences [7], vol. 26, n° 7. S' Pe'tersbourg 1878. 22. Pick (F. K.), Die Gattung Raspailia, Arch. f. Naturg. Jahrg., Bd. 1, Heft 1, S. 1-48, Taf. i-iv, 1905. 23. Ridley (S. O.) and Dendy (A.), Report on the Monaxonida collected bj H. M. S. CHALLENGER during the years i8-]3--]6, The voyage of H. M. S. CHALLENGER, Zoology, vol. 20, part LIX. Edinburgh 1887. 24. Sars (G. O.), On some remarkable forv.is of animal life from the great deeps off the nonvegian coast. Christiania 1872. 25. Schmidt (O.), Grund^uge einer Spongien Fauna des allantischen Gebietes. Leipzig 1870. 26. Schmidt (O.), Zur Orientirung liber die EnUvickluug der Schivdmme, Zeitsch. f. wiss. Zoologie, Bd. 25. Suppl. 1875. 27. Schulze (F. E.), Die Hexactinelliden, Fauna Arctica, Bd. I, Lief. 1. Iena 1900. 28. Soli.aî (W. J.), The Spcnge-fauna of Nonvay ; a Report on the Rev. A. M. Norman's collection of Sponges from the Nonvegian coast, Ann. and Mag. of Nat. Hist. [V], vol. 9, p. 141-165. London 1882. 29. Sollas (W. J.), Report on the Tetractinellida collected bj H. M. S. CHALLENGER during the years i8j3-iSj6, The Voyage of H. M. S. CHALLENGER, Zoology, vol. 25, part LXIII. Edinburgh 1888. 30. Thiele (J.), Kieselscluvàmme von Ternate, II, in : Kùkenthal, Ergebnisse einer zoologischen Forschungreise in den Molukken und Bornéo, Abhandl. d. Senckenb. naturf. Gesellsch., Bd. xxv, Heft 4, S. 934-968, Taf. xxvm. Frankfurt a. M. igo3. 3i. Thiele (J.), Beschreibung einiger wvpireichend bekannten monaxonen Spongien, Arch. f. naturg. Jahrg., Bd. I, Heft 3, S. 375-3g8, Taf. xxi. igo3. 32. Topsenï (E.), Contribution à l'élude des Clionides, Arch. de Zool. exp. et gén. [II], vol. 5 bis. Paris 1887. -67- 33. Topsent (E.), Éponges de la Manche, Mém. Soc. Zool. de France, vol. 3, p. ig5. Paris 1890. 34. Topsent (E.), Contribution à l'étude des Spongiaires de V Atlantique Nord, Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert 1er, Prince souverain de Monaco, fasc. II. Monaco 1892. 35. Topsent (E.), Diagnoses d'Épongés nouvelles de la Méditerranée et plus particulièrement de Banyuîs, Arch. de Zool. exp. et gén. [II], vol. 10, Notes et Revue, p. xvii-xxvni. Paris 1892. 36. Topsent (E.), Etude sur la faune des Spongiaires du Pas-de-Calais, suivie d'une appli- cation de la nomenclature actuelle à la monographie de Boiverbank, Rev. biol. du N. de la France, vol. 7, p. 6-29. Lille 1894. 37. Topsent (E.), Une réforme dans la classification des Halichondrina, Mém. Soc. Zool. de France, vol. 7, p. 5-26. Paris 1894. 38. Topsent (E.), Éponges, Résultats scientifiques de la campagne du CAUDAN dans le golfe de Gascogne, août-septembre 1895, fasc. II, p. 273-206, pi. vu 1, Ann. de l'Université de Lyon. Lyon 1896. 3g. Topsent (E.), Matériaux pour servir à l'étude de la faune des Spongiaires de France, Mém. Soc. Zool. de France, vol. 9, p. u3-i33. Paris 1896. 40. Topsent (E.), Spongiaires de la baie d'Amboine. Voyage de M. Bedot et C. Pictet dans V Archipel Malais, Rev. suisse de Zoologie, vol. 4, fasc. ni, p. 421-487, pi. xviii-xxi. Genève 1898. 41. Topsent (E.), Éponges nouvelles des Açores (première série), Mém. Soc. Zool. de France, vol. 1 1, p. 225-255. Paris 1898. 42. Topsent (E.), Étude monographique des Spongiaires de France, III, Monaxonida (Hadromerina), Arch. de Zool. exp. et gén. [III], vol. 8, p. i-33i, pi. i-vm. Paris 1900. 43. Topsent (E.), Spongiaires des Açores, Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert Ier, Prince souverain de Monaco, fasc. xxv. Monaco 1904. 44. Topsent (E.), Étude sur quelques Cladorhiza et sur Euchelipluma pristina ;/. g. et n. sp., Bull. Inst. Occanogr., n° i5i. Monaco 1er septembre 1909. 45. Topsent (E.), Sur les affinités des Halichondria et la classification des Halichondrines d'après leurs formes larvaires, Arch. de Zool. exp. et gén. [V], vol. 7, Notes et Revue, n° 1. Paris 1910. 46. Vosmaer (G. C. J.), Report on the Sponges dredged up in the Arctic Sea by the WILLEM BARENTS in the years i8j8 and 18 jg, Niederl. Archiv f. Zoologie, Supplementband, I. Leyden 1882. 47. Vosmaer (G. C. J.), The Sponges of the WILLEM BARENTS -Expédition 18S0 and 188 /, Bijdragen tôt de Dierk. Nat. Art. Mag., vol. 12. Amsterdam 1 885- 48. Vosmaer (G. C. J.), Spotigien, Die Klassen und Ordnungen des Thierreichs. Leipzig und Heidelberg 1887. LÉGENDE DE LA PLANCHE I Pages Fig. i. Raspailia virgultosa (Bowerbank) Schmidt 36 Le spécimen à base étendue de la station io52. X 5/6. — 2. TRICHOSTEMMA HEMISPH.ERICUM SarS 20 Huit spécimens de la station 960 ; 2 a - 2/ vus par la face supérieure, munie de papilles en nombre variable ; 2 g et 2 h. vus par la face inférieure, plane ou légèrement concave. X 5/6. — 3. Lissodendoryx complicata (Hansen) Lundbeck 40 Le spécimen de la station g52. X 11/12. 4. Trichostemma Grimaldii n. sp 21 4 a, coupe sagittale d'un spécimen; 4 b, un petit spécimen vu par sa face supérieure; 4 c, 4 e, un beau spécimen vu par ses deux faces; 4 d, un spécimen vu par le côté ; 4/, le plus grand des spécimens obtenus. X 5/6. — 5. Stylinos Fristedti n. sp 54 Le type. X 11/ 12. — 6. Artemisina arcigera (Schmidt) Lundbeck 47 Un spécimen de la station io52. X 11/12. ALBER1 I11 PRINCE DE MONACO, CAMP.SCIENT. INGIA1RES 1)1 S Ml RS DU N LÉGENDE DE LA PLANCHE II Pages Fig. i . Trichostemma hemisph^ericum Sars 20 1 a, 1 b, deux spécimens, de la station io5i, vus par leur face supé- rieure. X 5/6 — 2. Trichostemma hemisph/ericum Sars 20 2 a, 2 b, les deux mêmes spécimens vus par leur face inférieure. — 3. Polymastia agglutinans Ridley et Dendy 19 3 a, 3 b, deux spécimens agglutinants ; 3 c, 3 e, trois spécimens à surface libre et lisse. X 5/6. — 4. Polymastia robusta Bowerbank 18 Un spécimen de taille moyenne de la station 960. Presque en grandeur naturelle. — 5. Polymastia uberrima (Schmidt) Thiele 18 Le spécimen de la station io52. Presque en grandeur naturelle. — 6. Sph/erotylus schœnus (Sollas) Topsent 23 Quatre spécimens de la station io52. Presque en grandeur naturelle. 7. Stylocordyla borealis (Lovén) Thomson 27 7 a, 7 b, deux spécimens de la station 922; 7 c, le spécimen de la station 952.X 5/6. 8. Trichasterina sagittaria n. sp 9 Le fragment obtenu. >, 11/12. 9. Ficulina Lutkeni (Schmidt) Topsent 25 Le spécimen de la station 939. X n/12. 10. Craniellopsis zetlandica (Carter) Topsent 14 Trois des spécimens de la station io52. X u/12. ALBERTO" PRIN( 1. DEM< 'X \< i », i AMP. SCIENT. lin PL. j y *> >i> W 10 LÉGENDE DE LA PLANCHE III Pages Fig. i. Stylaxia Sluiteri (Vosmaer) Topsent 54 Le spécimen de la station 1074. X 11/12- — 2. Craniellopsis azorica n. sp 1 5 L'un des spécimens de la station 866. Gr. nat. — 3. Tethya cranium (Mûller) Lamarck 12 Trois des spécimens provenant de la station io52. — 4. Axinella arctica (Vosmaer) Topsent 28 Trois jeunes spécimens. X 4/5. — 5. Axinella arctica (Vosmaer) Topsent 28 Un spécimen de plus grande taille. X 4/5. — 6. Pachychalina Schmidti Lundbeck 55 Le meilleur des spécimens de la station 1043. X 1/2. 7. QUASILLINA RlCHARDI 11. Sp 10. Les deux spécimens obtenus, de la station 960. X 5/6. — 8. Anchinoe Arneseni n. sp 33 Le spécimen type, de la station io52. X 5/6. — g. Bubaris vermiculata (Bowerbank) Gray 3o 9 a, deux spécimens encroûtants, de la station io52. X 5/6. g b, un spécimen dressé, de la station 960. X 5/6. — 10. Pseudosuberites hyalinus (Ridley et Dendy) Topsent. .. . 26 Le spécimen de la station 960. X 11/12. ALBERT FRPRINCEDEMONA( 0, CAMP. Si il fl Gl \ 1 1 -' 1 S '111' PL. m * J P Hr , :- -,„.. -.#^ / 9a ^ ftjjjg^ »? SPONGIAIRES DES MERS Dl" NORD LÉGENDE DE LA PLANCHE IV Pages Fig. i . Phakellia rugosa (Bowerbank) Topsent 3o Trois jeunes spécimens, rameux, de la station io5i. X 4/5. — 2. Phakellia rugosa (Bowerbank) Topsent 3o Un spécimen tendant à devenir flabelliforme. X 4/5. — 3. Biemna Peachi (Bowerbank) Gray 5o Spécimen macéré de la station g52. X 4/5. — 4. Axinella arctica (Vosmaer) Topsent 28 Un spécimen flabelliforme, de la station io52. X4/5. — 5. Phakellia ventilabrum (Linné) Bowerbank 29 5 a, 5 b, deux petits spécimens lamelliformes, de la station io52. X 4/5. — 6. Anchinoe Dendyi Topsent 35 Trois des spécimens de la station io52. X 5/6. — 7. LlSSODENDORYX LuNDBECKI n. Sp 41 Trois des fragments obtenus, de la station 960. X 4/5. VLBER1 i11 PRIN( !■ DE MONA< i i, i UWP. SCIENT VIRES < I II ■ PL. IV ffîÏ&ï 0i% I ■■ m i s <-* s -•• --< A. 3 y \i ■MMm i &? t 7 AU 4m ■ \ >•>*&£ &&&•&/': SPONGIAIRES DES MERS Dl Ni LEGENDE DE LA PLANCHE V Pages Fig. i . Craniellopsis azorica n. sp 1 5 Spicules du petit spécimen des parages de Terceira. a, cladome de protriaene ; b, cladome de diaene ; c, cladome d'ana- triaene. X 180. — 2. Craniellopsis azorica n. sp 1 5 Spicules du gros spécimen. a, deux cladomes de protriaenes ; b, cladome de diœne ; c, deux cladomes d'anatriaenes. X t8o. — 3. Craniellopsis infrequens (Carter) 16 Deux cladomes de protriœnes. X 180. — 4. Tethya abyssorum Carter 1 3 Deux cladomes d'anatriaenes d'un spécimen de la station 960. X 180. — 5. Tethya abyssorum Carter 1 3 Spicules d'un autre spécimen de la même station. a, cladome d'anatriaene ; b, cladome de protriaene. X 180. c, sigmaspires. X 540. — 6. Tethya abyssorum Carter 1 3 Cladome d'anatriaene d'un spécimen du musée de Copenhague. X 180. — 7. BlEMNA FISTULOSA Topsent 5 1 Commates d'un spécimen de la Baie d'Amboine. X 540. — 8. Axinella arctica (Vosmaer) 28 a, deux oxes entiers. X 91. b, deux pointes d'oxes. X 540. — 9. Raspailia virgultosa (Bowerbank) Schmidt 36 a, spicule des faisceaux superficiels d'un spécimen de Luc ; b, base et pointe d'un style principal d'un spécimen de Luc ; c, base et pointe d'un style principal d'un spécimen de la station io52. X 3io. — 10. Anchinoe Arneseni n. sp 33 Microsclères du type. X 540. a, a', isochèles de la petite catégorie; b, b\ isochèles de la grande catégorie ; c, isochèle de la grande catégorie à épines supplémentaires sur les ailes ; d, extrémité d'un isochèle à aile portant une épine supplémentaire, vue de profil. — 11. Stylinos Fristedti n. sp 54 Portions de styles du type. X 540. Al BER'I ["" PRINI EŒ .Hii\ M I I i Wl 1 b l'i LÉGENDE DE LA PLANCHE V (Suite) Pages 12. Tethya cranium (Mùller) Lamarck 12 a, promonsne d'une gemmule d'un spécimen de la station io52 ; b, promonaene d'une gemmule d'un spécimen de la station 899. X 180. — 1 3. Ophlitaspongia baxifixa n. sp 3g a, a', toxes ; b, style choanosomique ; c, subtylostyle ectosomique. X3io. 14. QUASILLINA RlCHARDI n. Sp IÇ a, b, les deux sortes de spicules corticaux. X 540. 1 5. Plocamia ambigua (Bowerbank) Topsent 32 Bases d'acanthostyles sans épines d'un spécimen de la station io52. X3io. 16. LlSSODENDORYX LuNDBECKI Iî. Sp 41 a, isochèle de petite taille ; b, isochèle de grande taille. X 540. — 17. Pseudosuberites hyalinus (Ridley et Dendy) Topsent . . . . 26 Bases de tylostyles. X 540. ' RÉSULTATS DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES ACCOMPLIES SUR SON YACHT PAR ALBERT Ier PRINCE SOUVERAIN DE MONACO PUBLIÉS SOUS SA DIRECTION AVEC LE CONCOURS DE M. JULES RICHARD Docteur ès-sciences, chargé des Travaux zoologiques à bord Fascicule XLIII Exploration du Nord-Ouest du Spitsberg entreprise sous les auspices de S. A. S. le Prince de Monaco par la Mission Isachsen QUATRIÈME PARTIE Par Jakob SCHETELIG AVEC DEUX PLANCHES ' t'WL'< IMPRIMERIE DE MONACO iq i 2 2TATJU83 83UPHÏTM3ID2 ZmOAHMAD HOAY ïiOS m NMOODA -I TJIHaJA QHAHDl JUl .M biod II! JX 3JUDID8A^ OOAHOM 3Û MI «Il La présente publication est en dépôt chez MM. Friedlander, ii, Carlstrasse N. W. à Berlin. RÉSULTATS DKS CAMPAGNES SCIENTIFIQUES ACCOMPLIES SUR SON YACHT PAR ALBERT IEK PRINCE SOUVERAIN DE MONACO IMIRUliS SOUS SA DIRECTION AVEC LE CONCOURS DL M. JULES RICHARD Docteur ès-sciences, chargé des Travaux zoologiquesà hord Fascicule XL1V Exploration du Nord-Ouest du Spitsberg entreprise sous les auspices de S. A . S. le Prince de Monaco par la Mission Isachsen CINQUIÈME PARTIE Par Hanna RESVOLL HOLMSEN AVEC NEUF PLANCHES IMPRIMERIE DE MONACO i g 1 3 2TATJU83M - Ici 23U9HITH3I02 23MOAS_MAO THOAY MQ8 >ÎU8 aHIJ^MODDA "I TflHaJA ( ) . ) è M O M 3 Q tf I / fl 3 7 U O 8 3 3 '4 I H q non Dsaia A2 2uog 8ài la ri ia v / Q>JAHOIfl 83JUI. M fipigoloos xuBVii'iT i sioz-aé inaj VUX a-iU3i:)2AH wvA'iVivA noms Vf. t>\ t^.o^&noM ab mM a\ .Z . k .2. <& raktqw& aA ïwoî ^îVt^t\«^ SITUAI 3M3IU9M13 2SK>MAJ1 iUSH 33VA ODAVIOM 3 G 3 IM 3 Ml AT M! £ i p i I \l La présente publication est en dépôt chez MM. Friedi.ander, ii, Carlstrasse N. W. à Berlin. RÉSULTATS DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES ACCOMPLIES SUR SON YACHT PAR ALBERT I ER PRINCE SOUVERAIN DE MONACO PUBLIÉS SOUS SA DIRECTION AVEC LE CONCOURS DE M. JULES RICHARD Docteur ès-seiences, chargé des Travaux zoologiques à bord Fascicule XLV Spongiaires provenant des campagnes scientifiques de la Princesse-Alice dans les Mers du Nord {1898-1899— 1906-1907) Par Emile TOPSENT AVEC CINQ PLANCHES IMPRIMERIE DE MONACO 191 0 8TATJU23fl 23UpI3ITH3I02 83MOA^MA3 TH3AY M08 Hi]^ 23I.MM03DA «An "I Tfl38JA 03 A VIO M HO HIAJI3V.U08 aDWIfq hoitoshki A8 8uoa eàuaiw dtfAHOIfl 83JUI .M :' iùb agis VJX 3JU01D8AH (^oçi-ôoci — -8ç8i) •MMDV.AJs ■ ODAHOM dO 3M-HM1HSM1 01 .nihsa é .W M MZBilzIifiD tii .îiaaHAjaaiaïî .MM s9rfo ?6qab na j83 aoilBpilduq sinsaàiq bJ I l.a présente publication est en dépôt chez MM. Friedi.ander, ii, Carlstrasse N. W. à Berlin. fr i