I . EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE RÉSULTATS DU VOYAGE DU S. Y. BELGICA EN 1897-1898-1899 — — __£: - ^^^^Z tr =^^= -î r^ «II» IOHAA m II i-q iSSS D BS m = : □ SOUS LE COMMANDEMENT DE A. DE GERLACHE DE GOMERY RAPPORTS SCIENTIFIQUES PUBLIÉS AUX FRAIS DU GOUVERNEMENT BELGE, SOUS LA DIRECTION DE LA COMMISSION DE LA BELGICA BOTANIQUE MOUSSES ET Coup d'oeil sur la flore bryologique des Terres Magellaniques PAR J. CARDOT. HÉPATIQUES PAR F. STEPHANE AN VERS IMPRIMERIE J.-E. BUSCHMANN REMPART DE LA PORTE DU RHIN I9OI Prlnted in Beigium MOUSSES ET Coup d'œil sur la flore bryologique des Terres Magellaniques J. CARDOT. ^' W- 0 yy • R 2 Sorti des presses de J.-E. BUSCHMANN, Anvers, le i septembre 1901. MOUSSES ET Coup d'œil sur la flore bryologique des Terres Magellaniques PAR J. CARDOT INTRODUCTION Les Mousses recueillies au cours de l'Expédition antarctique belge par le naturaliste de la Belgica, M. Em. G. Racovitza, forment deux séries absolument distinctes : l'une provenant des terres magellaniques, l'autre, des côtes et des îles du détroit de Gerlache. Avant de dresser le Catalogue systématique des espèces, il est indispensable d'esquisser séparément les grands traits de la végétation bryologique de ces deux régions ; et, comme il n'existe jusqu'ici aucun recensement complet des Mousses magellaniques, j'ai profité de l'occasion qui m'était offerte pour en dresser un inventaire aussi exact que possible. Je me fais un plaisir de témoigner ici ma gratitude aux personnes qui m'ont facilité la rédaction de ce travail. Je dois citer en première ligne MM. Engler et Urban, du Musée royal de botanique de Berlin, qui m'ont communiqué de nombreux et précieux types de l'herbier de C. Mtiller ; M. Hariot, du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, a eu l'obligeance de m'envoyer aussi un grand nombre d'espèces fuégiennes. Mon vénéré maître et ami, M. Bescherelle, a bien voulu contrôler plusieurs déterminations douteuses, et m'a donné également des échantillons rares. Enfin, M. Racovitza m'a fourni d'utiles renseignements sur les régions explorées par lui. Je prie ces Messieurs d'accepter mes plus sincères remerciements. Stenay, 28 novembre 1900. 4593 *5? COUP D'ŒIL SUR LA FLORE BRYOLOGIQUE DES TERRES MAGELLANIOUES Sous la dénomination de Terres magellaniques, je comprends, non seulement l'extrémité méridionale de la Patagonie et l'archipel fuégien, mais aussi la côte et les iles du Pacifique jusqu'à l'archipel des Chonos, et les iles Falkland ou Malouines, dans l'Atlantique. L'ensemble de ces divers territoires, compris entre le 45° et le 56° de latitude, correspond exactement à la section méridionale du domaine forestier antarctique de Grisebach, en y ajoutant toutefois les iles Falkland, que cet auteur en sépare, tout en reconnaissant que leur flore présente une grande concordance avec celle du détroit de Magellan ('). Les Mousses trouvent dans cette région deux conditions particulièrement favorables à leur développement : une extrême humidité et une température remarquablement uniforme, oscillant dans des limites restreintes (2). Aussi, la végétation bryologique s'y montre-t-elle vigoureuse et variée. En rassemblant toutes les espèces qui ont été indiquées dans la région magellanique, notamment par Mitten, (Musa austro-americani), C. Millier, (Bryologia fuegiana), et M. Bescherelle, (Les Mousses de la mission scientifique du Cap Horn), on arrive à un total de 217 espèces, et il n'est pas douteux que ce nombre ne se trouve plus tard considérablement augmenté, puisque les ré- coltes faites par M. Racovitza, bien que ne comprenant que 3j nos, et provenant seulement de six localités qui, pour la plupart, avaient déjà été visitées avant lui par des botanistes, renferment cependant une assez forte proportion d'espèces nouvelles, et portent dès maintenant à 227 le chiffre total des Mousses du domaine magellanique. Une particularité frappante de cette flore, c'est la faible proportion des Pleurocarpes, qui ne forment pas beaucoup plus du cinquième des espèces. Ce caractère est encore bien plus accen- tué dans la Géorgie du Sud, où, sur 52 espèces décrites par C. Miiller dans son Bryologia Austro- Georgiae, on ne compte que 5 Pleurocarpes. Il semble que le climat austral leur soit défavorable, car au Groenland, où les conditions climatériques sont cependant infiniment plus dures, les Pleurocarpes forment encore le quart de la végétation muscinale, et au Spitzberg cette proportion s'élève à près du tiers. Peut-être aussi faut-il chercher l'explication de ce fait dans la rareté et le grand éloignement des terres de l'hémisphère austral, qui n'ont pas permis aux centres de végé- tation de rayonner et de se mélanger comme dans la zone boréale. Ces conditions géographiques peuvent expliquer également la forte proportion des Mousses endémiques de la flore magellanique, qui, sur les 227 espèces connues, en possède en propre 149, (1) Cfr. Grisebach, La Végétation du Globe, trad. par de Tchihatchef, t. II, pp. 721 à 742, et 811 à Si3. (2) La température moyenne de l'été à Port-Famine serait de io°, celle de l'hiver de — 6°, d'après King. EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE soit plus de 60 pour cent. Il est à remarquer, toutefois, qu'on n'y trouve qu'un seul genre endémi- que, appartenant à la famille des Splachnacées, et monotype, Hymenocleiston magellanicum Dub. Le groupe le plus caractéristique est le genre Ulota, qui a ici un de ses principaux centres de végétation, puisqu'il est représenté par 16 espèces, dont 14 n'ont jamais été signalées en dehors du domaine que nous étudions. Viennent ensuite les Dicraninn, avec i5 espèces, dont 11 endé- miques, les Barbula, également représentées par i5 espèces, dont 8 endémiques, les genres Bhndia et Rhacomitrium, chacun avec 10 espèces, dont 7 endémiques pour le premier et 6 pour le second, et les Campylopus, avec 8 espèces, toutes endémiques. On peut encore signaler, parmi les caractéristiques de la région magellanique : 5 Macromitrutm, 1 Schlothcimia, 2 Syrrhopodon, et une série de Hookériacées comprenant 5 Distichophyllum, 1 Mniadelphus et 3 Pterygophyllum ; ce sont des types tropicaux, dont l'existence sous une latitude aussi élevée s'explique par l'humidité et l'uniformité du climat. Comme caractéristiques négatives, nous citerons les Lcitcobryacées, les Fissidentacées et les genres Dtcranella, Mniian, Pogonatum, Thuidium, Rliynchostcgium, qui, jusqu'ici, font complètement défaut ; les Weisiacées, qui ne sont réprésentées que par deux Dicranoiccisia, les Funariacées, par un seul Funaria, qui n'est probablement qu'une variété de l'ubiquiste F. hygromctrïca, et les Neckéracées, par un Pilotrichella du Chili. Certains grands genres, comme les Philonotis, les Bryuin, les Orthotrichum, les Eurhynchium, qui sont largement distribués dans toutes les régions froides et tempérées du globe, sont assez mal représentés dans le domaine magellanique. Voici la liste des espèces qui n'ont pas encore été observées en dehors des limites de ce domaine : lère Liste. — Espèces endémiques. (148). Sfihagnum falcatulum Besch. » rigescens Warnst. » undulatum Warnst. Andrcaea appcndiculata Sch. » îaxipolia H. f. et W. » marginata H. f. et W. » pseudo-alpina C. M. Dicranoweisia austro-crispula (C. M ). Cynodontium fuegianum Card. Dicliodontium paludella Besch. Dicranum aciphylhtm H. f. et W. » australe Besch. » cirrifolium Sch. » Harioti CM. » imponens Mont. » laticostatum Card. » leucopterum CM. » magellanicum Card. » pu mil ' nui Mitt. > ramulosum Mitt. » risrens Besch. Campylopus acuminatus Mitt. » crassissimns Besch. » flavissimus (C. M.). » laniger Besch. » orthocomus Besch. » pcrincanus (C. M.). » Saddleanus Besch. » Spcgazzinii (C. M.). Blindia aiiriculata C. M. » churitccana Besch. » hit m il is CM. » leptotriclwcarpa C. M. » lygodipoda C. M. » magellanica Sch. » Savatieriana C. M. Ditrichum hyalinum (Mitt.). » praealtitm (Mitt.). Ceratodon purpurcus (L.) var. amblyocaly.x C. M. Pottia magellanica Sch. » Spegazzinii CM. Barbula Anderssonii (Angstr.). (l1 (1) Syn. : B. patagonica C. M. et B. conotrich* C. M. MOUSSES Barbula Arcnac Besch. » chrysopila CM. » densifolia H. f. et W. » fuegiana (Mitt.). » Lechleri C. M. » magellanica (Mont A » pusilla (Angstr.). Syrrhopodon malouinensis C. M. » rigescens Schw. Grimmia austro-leucophaea Besch. » de pressa C. M. » humilis Mitt. » pachyphylla CM. » tortuosa H. f. et W. Rhacomitrium flavescens Card. » laevigatum (Mitt.). » lamprocarpum (C. M.). » nigritum (C. M.). » sublamprocarpum (C. M.). » subnigritum (C. M.). Ptychomitrium ligulatum (Mitt.). Harrisonia crasso-limbata C. M. Zygodon Hyadesii Besch. Schlotheimia gracillima Besch. Macromitrium bifasciculatitin C. M. » Harioti Besch. » macrocomoides C. M. » Saddleanum Besch. » tenax CM. Ulota Anderssonii (Angstr.). » crenato- erosa (C. M.). » Darwinii Mitt. » eremitensis Mitt. » fuegiana Mitt. » fulvella Mitt. » glabella Mitt. » incana (C. M.). » inclinata (C M.). » macrocalycina Mitt. » magellanica (Mont.). » marginata (Angstr.). » pygmaeothecia (C. M.). » Savatieri Besch. Orthotriclium elegantiilum Sch. » Lebruni Besch. Hymenocleiston magellanicum Dub. Dissodon magcllanicus (Brid.). » mirabilis Card. Tetraplodon fuegianus Besch. F unaria fuegiana C. M. Bartrainia ithyphylla Brid. yar. Arenae Besch. » magellanica Angstr. » W'ilkesiana Par. (l) Bartramidula exïgua (Sulliv.). Conostonnnn magellanicum Sulliv. Breutelia auréola Besch. » brachycoma Besch. » Hariotiana Besch. rupestris (Mitt.). Mielichhoferia Spegazzinii CM. Brachymenium magellanicum (Sull.). Leptobryum pyriforme (Hedw.) var. antarcticum. C. M. etfuegianum C. M. Webera alticaulis (C. M.). » philonotidea (C. M.). » spliagnadelpluis Besch. Bryum Arenae CM. » inclination (Sw.) var. magellanicum Card. >> gemmât u m C. M. » miniisciduin C. M. » Spegazzinii C. M. Rhizogonium reticulatum (H. f. et W.). Leptotlieca Spegazzinii C. M. Leptostomum Menziesii (Hook.). Polytrichadelphus horridus Mitt. Polytrichum elongatum P. B. » Spegazzinii C. M. » trachynotum C. M. Mniadelphus flaccidus (H. f. et W.). Distichopliyllum Dicksoni (Hook.). » Eremitae (C. M.). » molle Besch. » nigricans Besch. » patagonicum Besch. Pterygophyllum anomalum (Schw.). » clionoticum Mitt. > magellanicum Besch. Leskea fuegiana Besch. Rigodium tamarix CM. Brachythecium longidens C. M. « scriceo-virens (C. M.). » subplicatum (Hpe). (i) Syn. : B. robusta Sulliv. non H. f. et W. EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE Eurhynchium eucalyptratum Sch. Thatnnium decumbens Besch. Rhaphidostegium noduliferum (Mitt.). » secundifolium (C. M.). Plagiotlieciitm lucidum (H. f. et W.). Isopterygium fuegianum Besch. 'l! Stereophyllum fuegianum Besch. Limbella confluais CM. Hypnum fuegianum C. M. » laculosum C. M. » longifolium (Mitt.). » nitidum (H. f. et W.). » pallens Sch. « Spegazsinii CM. Hypnodendron Naumanni (C. M.). J'ai fait figurer dans cette liste 4 espèces de l'hémisphère boréal, à large dispersion : Ceratodon purpureus, Bartramia ithyphylla, Leptobryum pyriforme et Bryum inclinatum, qui sont représentées dans les terres magellaniques par des formes spéciales. L'étude de la dispersion des espèces non endémiques va nous permettre de déterminer les relations de la flore bryologique de ce domaine avec celle d'autres régions. Le plateau patagonien, soumis à des conditions climatériques très différentes, notamment en ce qui concerne le régime des pluies, appartient au domaine des Pampas, qui offre un contraste absolu avec le domaine forestier antarctique. On ne peut donc pas s'étonner si l'on ne constate, pour ainsi dire, aucune analogie entre la végétation muscinale de deux régions aussi dissemblables. Mais la partie du Chili qui constitue pour Grisebach la section septentrionale de son domaine forestier antarctique, possède un certain nombre d'espèces en commun avec les terres magellaniques. Quelques-unes s'avancent même, dans les hautes régions des Andes, jusqu'en Colombie, à travers le Pérou et l'Equateur. Dans l'état actuel de nos connaissances, il est à peu près impossible de déterminer quelles sont, parmi ces espèces, celles qui ont leur centre de végétation dans les terres avoisinant le détroit de Magellan, et qui sont remontées de là vers le Nord, et celles qui, au contraire, sont descendues du Nord au Sud. Parmi ces dernières, cepen- dant, on peut ranger à coup sur certaines espèces appartenant à des types tropicaux ou subtropi- caux : Rhizogouium mnioides, Macromitrium hymenostomum, Hvpopterygium didictyon et Thouini, Pilotrichella Cumingii, Rigodium toxarion, Ftychomnium cygnisetum, ptychocarpum et subacicularc, Acrocladium politum. Voici la liste des espèces communes aux terres magellaniques et à d'autres parties de l'Amérique méridionale ; elle comprend 38 espèces, dont i3 n'ont pas été signalées jusqu'à présent en dehors de l'Amérique du Sud ; 20 (dont une douteuse) se retrouvent dans les terres australes de l'Océanie, 9 ou 10 à Kerguelen, 2 aux iles Marion, 1 dans la Géorgie du Sud, 1 au Cap de Bonne Espérance, et 1 dans la zone polaire antarctique. Enfin, 8 sont des espèces à large dis- tribution, répandues dans tout l'hémisphère boréal, et, à l'exception de deux, signalées également sur divers points de l'hémisphère austral. jjeme iiste. — Espèces communes aux terres magellaniques et à d'autres parties de l'Amérique du Sud. (38). Distribution en dehors de l'Amérique du Sud. Sphagnum fimbriatum Wils. — Chili. Europe, Asie, Amérique septentrionale, Océanie. » médium Limpr. — Toute l'Amérique du Sud. Europe, Asie, Amérique septentrionale. (1) Syn. : Hypnum (Plagiethecium) magellanicum C. M. MOUSSES Sphagnum recurvum (P. B.) Russ. et Warnst. var. am- blyphyllum Warnst. (S. pulchricoma C. M.). — Toute l'Amérique du Sud. Acrosclrisma Wilsoni H. f. et W. — Andes du Pérou. Andreaea acutifolia H. f. et W. — Andes du Pérou ? Dichodontium Jamesoni (Tayl.). — Andes de l'Equateur et de Colombie. Dicranum Billardieri Schw. — Pérou, Chili, ile Juan Fernandez. Dicranum nigricaule Angstr. — Chili. » robustum H. f. et W. — Chili. » setosum H. f. et W. — Chili. Blindia curviseta Mitt. — Andes de l'Equateur. Ditrichum longisetum (Lortz.). — Chili. Lopliiodon strictus H. f. et W. — Andes de l'Equateur. Barbula flagellaris Sch. — Chili. Rhacomitrium lanuginosum (Hedw.). — Andes de Co- lombie et de l'Equateur, Chili. Macromitrium hymenostomum Mont. — Chili. Ulota gcrmana (Mont.). — Chili. Philouotis vagans (H. f. et W.). — Chili. Conostomum australe Sw. — Andes de l'Equateur. Breutelia dumosa Mitt. — Chili. Webera albicans (Wahlenb.). — Andes de Colombie et de Bolivie, Chili. Webera autans (Schreb.). — Ile Chiloë. Rhizogonium mnioides (Hook.). — Andes de Colombie, Chili. Polytrichadelphus dendroides (Brid.). — Pérou, Chili. Polytriclium juniperinum Hedw. — Andes de Colom- bie, de l'Equateur, de Bolivie, et du Chili. Polytriclium piliferum Schreb. — Ile Juan Fernandez. Lepyrodon lagurus (Hook.). — Chili. Pilotrichella Cumingii (CM.). — Chili, îles Chiloë et Juan Fernandez. ;i) Pterygophyllum denticulatum (H. f. et W.). — Ile Juan Fernandez. Rigodium toxarion (Schw.). — La plus grande partie de TAmérique du Sud. Acrocladium politum (H. f. et W.). — Andes de Co- lombie et de l'Equateur, Chili. Plagiothecium lucidulum (H. f. et W.). — Andes de l'Equateur. Europe, Amérique septentrionale. Océanie. Océanie, Kerguelen. Kerguelen. Océanie. Océanie. Océanie. Océanie, Kerguelen. Océanie, Kerguelen, îles Marion. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, Océanie, Kerguelen, Géorgie du Sud. Océanie, Kerguelen ? Kerguelen, îles Marion. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, Océanie, Kerguelen. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, Océanie, Kerguelen, région antarctique. Océanie. Océanie. Europe, Asie, Afrique, Amérique centrale et sep- tentrionale, Océanie. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, Océanie. Océanie. Océanie. Océanie, Kerguelen, Cap de Bonne Espérance. (i) M. Mitten rapporte cette espèce au P. mollis (Hedw.), des terres australes de l'Océanie. II R EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE Rhaphidostegrium subsimplex (Hedw.) ? — Une grande Amérique centrale, Antilles. partie de l'Amérique du Sud. Ptychomnium cygnisetum (C. M.). — Chili. Océanie. » ptychocarpum (Schw.). — Chili. » subaciculare Besch. — Chili, ile Juan Fernandez. (l) Hypopterygium didictyon CM.— Chili. » Thouini (Schw.). — Chili. Malgré les analogies évidentes que fait ressortir la liste précédente, ce n'est cependant pas, ainsi qu'on pourrait le croire, avec celle du continent sud-américain que la flore muscinale du domaine magellanique présente le plus de ressemblance, mais bien avec celle des terres australes du Pacifique : la Nouvelle-Zélande et les îles Auckland et Campbell, la Tasmanie et même la portion sud-orientale du continent australien. On ne compte pas, en effet, moins de 5o espèces communes à cette partie de l'Océanie et à la région fuégienne. En ce qui concerne la Nouvelle-Zélande et les iles avoisinantes, cette similitude s'explique par l'analogie du climat, qui est très humide et rappelle beaucoup le climat magellanique. En Tasmanie, les pluies sont également abondantes et réparties sur tous les mois de l'année; il n'est donc pas étonnant de rencontrer dans cette ile une assez forte proportion d'espèces magellaniques et néo-zélandaises; mais il est plus surprenant d'en constater encore une vingtaine en Australie, pays soumis, même sur les côtes, à un régime climatérique très différent, caractérisé par des alternatives de pluies abondantes et de sécheresse prolongée. Si l'on remarque, toutefois, qu'à l'exception d'une ou deux espèces, toutes ces Mousses existent aussi en Tasmanie et en Nouvelle- Zélande, on peut admettre qu'elles sont immigrées de là en Australie, leur organisation leur permettant de s'adapter à des conditions climatériques diverses. Sur les 5o espèces de la liste suivante, communes au domaine magellanique et aux terres du Pacifique, la Nouvelle-Zélande en possède 3j, les îles Auckland et Campbell 21, la Tasmanie 27, l'Australie 20 ou 21, la Nouvelle-Calédonie et Taïti chacune une. Ces deux dernières sont des espèces à peu près ubiquistes (Grimmia apocarpa et Webera mit ans). 18 espèces n'ont pas été signalées jusqu'ici en dehors des terres magellaniques et des iles océaniennes; un nombre à peu près égal d'espèces se retrouve, ainsi que nous l'avons vu, dans l'Amérique du Sud, i3 à i5 à Kerguelen, 2 aux îles Marion, 2 dans la Géorgie du Sud, 1 au Cap de Bonne Espérance, 2 dans la zone polaire antarctique, et enfin, 12 espèces à large distribution appartiennent à la flore de l'hémisphère boréal. jjjème iiste. - Espèces communes aux terres magellaniques et aux îles australes du Pacifique. (5o). Distribution en dehors des terres magellaniques et de l'Océanie. Sphagnum fimbriatum Wils. — Nouvelle Zélande. Europe, Asie, Amérique, septentrionale, Chili. Acroschisma Wilsoni H. f. et W. — Iles Auckland et Andes du Pérou. Campbell. Andreaea acutifolia H. f. et W. — Nouvelle-Zélande, Pérou? Kerguelen. îles Auckland et Campbell. (1) Il est probable qu'il faut rapporter à cette espèce tous les échantillons sud-américains que l'on a attribués au P. aciculare (Brid.). MOUSSES il Andreaea petrophila Ehrh. manie. Andreaea mutabilis H. f. et W. — Nouvelle-Zélande, îles Auckland et Campbell. Andreaea pseudo-subulata C. M. — Australie, Tas- manie, Nouvelle-Zélande, îles Auckland et Camp- bell. Dicranoiceisia antarctica (C. M.). — Ile Campbell. Dicranum Billardieri Schw. — Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande, îles Auckland et Campbell. Dicranum pungens H. f. etW. — Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande, îles Auckland et Campbell. Dicranum robustum H. f. et W. — Australie, Tasma- nie, Nouvelle-Zélande, îles Auckland et Campbell. Dicranum setosum H. f. et W. — Tasmanie, Nouvelle- Zélande, îles Auckland et Campbell. Blindia arcuata Mitt. — Tasmanie. » curviseta Mitt. -- Tasmanie. » tenuifolia H. f. et W. — Australie, Nouvelle- Zélande. Lophiodon strictus H. f. et W. — Tasmanie, Nouvelle- Zélande, îles Auckland et Campbell. Barbula antarctica Hpe. — Tasmanie, Nouvelle- Zélande. Barbula robusta (Hook. et Grev.). — Australie. » rubra (Mitt.). — Australie, Nouvelle-Zélande. » rttralis (L.). — Australie. » serrulata (Hook. et Grev.). — Australie, Nouvelle-Zélande. Grimmia apocarpa (L.). — Australie, Tasmanie, Nou- velle-Zélande, Taïti. Rliacomitrium heterostichum (Hedw.). — Tasmanie, Nouvelle-Zélande. Rliacomitrium lanuginosum (Hedw.). — Australie, île Campbell. Rliacomitrium rupestre H. f. et W. — Tasmanie, Nouvelle-Zélande. Rliacomitrium symphyodontum (C. M.).'1' — Tasmanie. Nouvelle-Zélande. Orthotriclium crassifolium H. f. et W. — Iles Auck- land et Campbell. Bartramia pomiformis (L.). — Nouvelle-Zélande. Conostomum australe Sw. — Tasmanie, Nouvelle- Zélande, îles Auckland et Campbell. Nouvelle-Zélande, Tas- Europe, Asie, Amérique septentrionale. Pérou, Chili, île Juan Fernandez. Kerguelen. Chili. Chili. Andes de l'Equateur, Kerguelen. Andes de l'Equateur, Kerguelen, îles Marion. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale. Kerguelen. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, Kerguelen. Europe, Asie, Amérique septentrionale. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale et méridionale, Géorgie du Sud, Kerguelen. Kerguelen. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale. Andes de l'Equateur, Kerguelen ? (i) D'après M. Mitten, cette Mousse ne serait qu'une forme du Rh. nigritum (C. M.). — Cfr. Mitten, Musci austro-amaicani, p. io3. 12 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE Breutelia pendilla (Hook.). — Tasmanie, Nouvelle- Zélande, île Campbell. Orthodontium australe H. f. et W. — Tasmanie. Webera albicans (Wahlenb.). — Australie, Nouvelle- Zélande, île Auckland. Webera cruda CL.). — Nouvelle-Zélande. Webera autans (Schreb.). — Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande, île Auckland, Nouvelle-Calédonie. Bryum laevigatum H. f. et W. — Nouvelle-Zélande. Rhizogonium mnioides (Hook.). — Australie? Tasmanie, Nouvelle-Zélande. Rhizogonium subbasilare (Hook.). — Tasmanie, Nou- velle-Zélande. Leptotheca Gaudichaudii Schw. — Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande. Polytrichadelphus dendroides (Brid.). — Nouvelle- Zélande. Polytrichadelphus magellanicus (L.). — Tasmanie, Nouvelle-Zélande, îles Auckland et Campbell. Polytrichadelphus squamosus (H. f. et W.). — Nouvelle- Zélande. Polytrichum Juniper inum Hedw. — Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande, île Auckland. Polytrichum piliferum Schreb. — Australie. Lepyrodon lagurus (Hook.). — Australie, Tasmanie, île Campbell. Pterygophyllum denticulatum (H. f. etW.). — Tasmanie, îles Auckland et Campbell. Eriopus apiculatus (H. f. et W.). — Tasmanie, Nou- velle-Zélande. Leiubophyllum auriculatum (Mont.). — Nouvelle-Zé- lande. Brachythecium paradoxum (H. f. et W.). — Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande. Rhaphidostegium amoenum (Hedw.). — Australie, Nouvelle-Zélande. Acrocladium politum (H. f. et W.). — Australie, Tas- manie, Nouvelle-Zélande. Ptychomnium cygnisetum (C. M.). — Ile Auckland. Kerguelen ? Iles Marion. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale et méridionale, Kerguelen. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, Kerguelen, Géorgie du Sud, zone polaire ant- arctique. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale et méridionale, Kerguelen, zone polaire antarctique. Andes de Colombie et du Chili. Pérou, Chili. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, centrale et méridionale. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, île Juan Fernandez. Chili. Ile Juan Fernandez. Kerguelen. Andes de Colombie et de l'Equateur, Chili, Ker- guelen, Cap de Bonne Espérance. Chili. A 1800 kilomètres environ dans l'Est de la Terre-de-Feu et sous la même latitude, se trouve une île assez importante, la Géorgie du Sud, dont la végétation a été étudiée en i883 par une expédition allemande. Les Mousses, au nombre de 52 espèces, ont été décrites par C. Mtiller, et, d'après cet auteur, toutes seraient endémiques, à l'exception d'une seule, Psilopilum antarcticum MOUSSES i3 (C. M.), qui se retrouve à Kerguelen. Ce cas d'endémisme presque total de toute une flore bryologique serait, je pense, absolument unique ; mais il y a quelques réserves à faire à cet égard. Quelque soit le respect que commandent la grande science et la longue expérience de C. Millier, je suis obligé de déclarer ici qu'à mon avis cet illustre bryologue attribuait trop volontiers, surtout vers la fin de sa carrière, le rang d'espèces à de simples variations locales ; il semblait refuser toute plasticité aux types spécifiques qu'il admettait. Ayant pu étudier la plupart des espèces de la Géorgie du Sud, qui m'ont été généreusement communiquées par le Musée royal de botanique de Berlin, j'ai constaté que plusieurs d'entre elles ne sont certaine- ment que des formes d'espèces existant ailleurs. C'est ainsi, par exemple, que le Rhacomitriiim glaciale n'est qu'une des nombreuses formes australes du Rh. lanuginosum ; que le Bryum viridatum et le Polytrichum aiistro-georgiatm ne peuvent pas être distingués spécifiquement, le premier du Webera critda, et le second du Pogonatum alpinum; et que YHypnum georgico-uncinatum se rattache certainement au type polymorphe de YH. unciuatum. Il est probable que d'autres espèces encore devront être rapportées à des types de Kerguelen, ile avec laquelle la Géorgie du Sud parait avoir le plus de rapports au point de vue bryologique. Mais la proportion d'espèces endémiques n'en reste pas moins énorme, et les traits communs de la végétation muscinale de la Géorgie du Sud avec celle de la région fuégienne sont presque nuls, puisqu'ils se réduisent jusqu'ici à deux espèces, le Rhacomitrutm lanuginosum et le Webera cruda, qui sont, d'ailleurs, des types à large dispersion, embrassant les deux hémisphères. Ce fait est d'autant plus singulier que l'île de Kerguelen, quatre fois plus éloignée que la Géorgie du Sud de la Terre-de-Feu, possède en commun avec celle-ci plus d'une vingtaine d'espèces; mais on observera que les unes sont des espèces à peu près ubiquistes, et que d'autres, existant également dans les terres australes du Pacifique, ont probablement là leur centre de dispersion, d'où elles se sont étendues à l'Ouest jusqu'à Kerguelen, et à l'Est jusqu'à l'archipel fuégien, sans atteindre, dans cette dernière direction, la Géorgie du Sud. Il reste toutefois 8 espèces qui ne semblent pas exister en Océanie, et dont la présence simultanée seulement à Kerguelen et dans le domaine magellanique demeure assez inexplicable. Mais il serait bon de pouvoir s'assurer, par la comparaison très soigneuse d'échantillons des deux provenances, s'il y a identité véritable, ou s'il ne s'agirait pas plutôt d'espèces équivalentes. Les matériaux nécessaires à cette comparaison me font défaut. Actuellement donc, la liste des espèces communes aux deux flores comprend 24 espèces, dont 2 douteuses. Sur ce nombre, i5 ou 16 se retrouvent en Océanie, 8 ou 9 dans d'autres parties de l'Amérique méridionale, 3 aux îles Marion, 1 au Cap de Bonne Espérance, 1 dans la Géorgie du Sud, 2 dans la zone polaire antarctique, et enfin 5 dans l'hémisphère boréal. jyème iiste> — Espèces communes aux terres ruagellaniques et à l'île de Kerguelen. (24). Distribution en dehors de Kerguelen et du domaine magellanique. Andreaea acutifolia H. f. et W. Pérou ? Océanie. Dichodontium Jamcsoni (Tayl.). Andes de l'Equateur et de Colombie. Dicramim ptingens H. f. et W. Océanie. Blindia curviseta Mitt. Andes de l'Equateur, Océanie. Lophiodon strict us H. f. et W. Andes de l'Equateur, Océanie, îles Marion. Ditrichtim Hookeri (C. M.). H EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE Barbula serrulata (Hook. et Grev.). Grimmia amblyophylla C. M. i> apocarpa (L.). Rhacomitrium lanuginosum (Hethv.). » rupcstre H. f. et W. Orthotrichum crassifolhtm H. f. et W. Bartramia patens Brid. Conostomiun australe Sw. ? Breutelia dumosa Mitt. » pendilla (Hook.) ? Webera albicans (Wahlenb.). » cnida (L.). » milans (Schreb.). Psilopilnni compression (H. f. et W.). Brachytkecium subpilosum (H. f. et W.). » paradoxum (H. f. et W.). Acrocladium politum (H. f. et W.). Limbella conspissata (Mitt.).(l) Océanie. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, Océanie. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale et méridionale, Océanie, Géorgie du Sud. Océanie. Océanie. Andes de l'Equateur, Océanie. Iles Marion. Océanie. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale et méridionale, Océanie. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale, Océanie, zone polaire antarctique. Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale et méridionale, Océanie, zone polaire antarctique. Iles Marion. Océanie. Andes de Colombie et de l'Equateur, Chili, Océanie, Cap de Bonne Espérance. Quant aux Mousses communes au domaine magellanique et à la zone polaire antarctique, elles se bornent jusqu'à présent aux 5 espèces suivantes : Ceratodon purpureiis, Webera critda, Webera milans, Polytrichum strictum et Polytrichuni subpiliferum Card. A part la dernière, toutes sont des espèces à large dispersion ; et encore faut-il remarquer que les deux premières sont représentées, l'une dans le domaine magellanique, l'autre dans la zone polaire, par des formes jusqu'ici spé- ciales à chacune de ces deux régions. On n'observe donc pas, dans l'hémisphère austral, l'uniformité si frappante qui caractérise la flore circumpolaire des régions arctiques. Mais on doit cependant noter, à ce point de vue, qu'une cinquantaine des Mousses magellaniques se retrouvent dans les terres australes du Paci- fique, plus d'une vingtaine à Kerguelen et i3 environ à la fois dans cette dernière île et en Océanie. M. Hooker a signalé un phénomène analogue pour la flore phanérogamique : il a relevé ni espèces indigènes tout à la fois en Nouvelle-Zélande et dans l'Amérique méridionale, 77 s'étendant également jusqu'à la Tasmanie, et 222 communes à la Nouvelle-Zélande et à l'Austra- lie, et il explique ce fait en admettant une connexion préhistorique entre les terres de la zone méridionale tempérée (2). La végétation muscinale des terres magellaniques est formée, pour la plus forte proportion, d'espèces palustres ou turficoles, d'espèces saxicoles, et de saprophytes. Les espèces vraiment (1) \JUlota phyllantha Brid. n'a pu entrer dans aucune des listes précédentes, n'ayant été signalé qu'en Europe, dans l'Amérique du Nord et dans le domaine magellanique. (2) Cfr. Hooker, Handbook of ' fht New-Zealand Flora, et Grisebach, La Végétation du Globe, trad. par de Tchihat- chef, II, p. 745. MOUSSES i5 corticicoles, c'est-à-dire croissant sur les écorces vivantes, paraissent peu nombreuses, et ne sont guère représentées que par la famille des Orthotrichacées. On trouve aussi un certain nombre d'espèces arénicoles. On ne possède malheureusement aucune donnée sur la répartition des espèces en altitude. Les forêts s'arrêtent probablement à un niveau peu considérable, et les montagnes doivent nourrir une flore alpine très intéressante, mais qui est restée jusqu'ici à peu près complètement inconnue, presque toutes les récoltes ayant été faites dans le voisinage des côtes, et par conséquent dans la zone forestière. Voici la liste des Mousses récoltées par M. Racovitza dans les terres magellaniques. Elle comprend six espèces et une variété nouvelles. Parmi ces nouveautés, la plus remarquable est une jolie Splachnacée, que j'ai placée dans le genre Dissodon, mais dont les caractères en font presque une transition entre ce genre et les Tetraplodon. A signaler aussi le Dicranum laticostatum, très remarquable par la structure anatomique de sa nervure. yàme iiste. _ Espèces récoltées par M. Racovitza dans les terres magellaniques. Sphagnum fimbriatum Wils. Cynodontium fuegianum Card. sp. nova. Dicranum aciphyllum H. f. et W. » rigens Besch. » magcllanicum Card. sp. nova. » Harioti C. M. » laticostatum Card. sp. nova. » nigricaulc Angstr. o robustum H. f. et W. Campylopus Spegazzinii (C. M.). » flavissinms (C. M.). Blindia churuccana Besch. Ceratodon purpureits (L.) var. amblyocalyx C. M. Barbula Anderssonii (Angstr.). » ruralis (L.) forma. Rhacomitrium flavescens Card. sp. nova. Rliacomitrium lanuginosum (Hedw.). Ulota fue^iana Mitt. » Savatieri Besch. Dissodon magcllanicus (Brid.). » mirabilis Card. sp. nova. Webcra cruda (L.). Bryum inclinatum (Sw.) var. magcllanicum Card. var nova. Leptostomum Mencicsii (Hook.). Polytrichadelphus dendroides (Brid.). Polytrichum piliferum Schreb. « subpiliferum Card. sp. nova. Lepyrodon lagurus (Hook.). Lembopliyllum auriculatum (Mont.). Brachythccium paradoxitm (H. f. et W.). II. — LES MOUSSES DU DÉTROIT DE GERLACHE Dans l'extrême Sud, le ciel est si souvent nuageux, et les brumes sont si fréquentes et si intenses, que les variations de température dépendant de la position du soleil n'ont pas la même amplitude que dans le Nord. Sous le ô^'1116 parallèle, à une latitude où l'été norvégien jouit encore d'une température de i5 degrés, Ross trouva, en janvier et février, c'est-à-dire pendant les deux mois les plus chauds pour ces régions, que les valeurs thermométriques moyennes étaient au dessous de zéro. Il en résulte que la flore s'appauvrit bien plus rapidement que dans la zone boréale, et l'on supposait même jusqu'à présent que le continent ou l'archipel polaire antarctique était privé de toute végétation. La plante phanérogame la plus australe connue était une grami- née, Y Aira antarctica, récoltée dans les Shetland du Sud, entre 6o° et 63° de latitude, et les derniers végétaux cellulaires observés dans la direction du pôle austral consistaient en i5 espèces d'Algues et de Lichens et en 3 Mousses : un Bryurn, un Didymodon ? et un Barbula, recueillies en 1843 par J. D. Hooker sur la petite ile Cockburn, par 64°i2 de latitude. Mais ces derniers repré- sentants de la flore étaient si chétifs, que Hooker pouvait dire avec raison que cet îlot semblait être 1' « ultima thule » de la végétation australe. (r) Les récoltes faites par M. Racovitza sur les côtes du détroit de Gerlache, entre le Ô4ème et le 65ème parallèles, prouvent cependant qu'il est loin d'en être ainsi, et témoignent que les terres antarctiques ne sont pas aussi dépourvues de vie organique qu'on se l'imaginait. Sous ce rapport, les découvertes du naturaliste de la Belgica constituent une véritable révélation. S'il n'a pu récolter qu'une seule phanérogame, la même Graminée que celle déjà signalée dans les Shetland du Sud, en revanche, il nous a fait connaître de nombreux représentants de toute une importante flore cryptogamique, ignorée jusqu'ici, et appartenant aux grands groupes des Muscinées, des Lichens et des Algues. Sans doute, l'intérieur des terres, entièrement recouvert d'une épaisse carapace de neige et de glace éternelles, répond bien à l'idée que l'on s'était faite de ces régions désolées. Mais sur les rivages de la mer, les hautes falaises, formées de roches plutoniques, se dépouillent, pendant les courts mois de l'été austral, de leur manteau glacé, et la vie végétale s'y manifeste alors avec une intensité inattendue. Sur les saillies et dans les anfractuosités des rochers d'où la neige a disparu et que les flots ne peuvent atteindre, les Muscinées vivent en florissantes colonies, presque toujours formées de l'association de plusieurs espèces, dont les plus frêles cherchent un abri entre les tiges des formes plus robustes. C'est ainsi que les Hépatiques, aux tissus si délicats, ne croissent jamais isolément, mais végètent au milieu des touffes de Mousses, d'une structure plus solide, et mieux organisées (1) Hooker, Flora antarctica, t. II, p. 216. III R 2 iS EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE pour résister à la pression des neiges ; et parmi les Mousses elles-mêmes, les différentes espèces se groupent presque toujours, comme pour se prêter un mutuel appui, de sorte qu'il est rare de trouver un gazon composé d'une seule espèce. Du 24 janvier au 12 février 1898, la Belgica sillonna en tous sens le détroit de Gerlache, relevant le tracé des côtes et exécutant des débarquements partout où cela fut possible. Sur 20 débarquements effectués, 10 ont fourni des Mousses, dont le nombre total se monte à 27 espè- ces. En voici la liste : Andreaea pycuotyla Card. sp. nova. Bryum austropolare Card. sp. nova. » pygmaca Card. sp. nova. » amblyolepis Card. sp. nova. » depressinervis Card. sp. nova. Pogonatum alpinum (L.) Roehl. » » var. compacta Card. var, nova. » » var. brevifolium Brid. Ceratodon purpnreus (L.) Brid. Polytrichum strictum Banks. » antarcticus Card. sp. nova. » subpiliferum Card. Distichiitm capillaceum (L.) BS. var. brevifolium BS. » antarcticum Card. sp. nova. Grimmia Doniana Sm. Pseudoleskea antarctica Card. sp. nova. Orthotrichum antarcticum Card. sp. nova. Brachythecium antarcticum Card. sp. nova. » rupicolum C. M. ? » » var. cavifolium Card. var. Webera cruda (L.) Bruch var. imbricata Card. var. nova. nova. » nutans (Schreb.) Hedw. forma. Amblystegium densissimum Card. sp. nova. » Racovitzae Card. sp. nova. Hypnum nncinatum Hedw. Bryum imperfectum Card. sp. nova. » austro-stramincum C. M. var. gracillimum » inconnexum Card. sp. nova. C. M. » Gerlachci Card. sp. nova. Hypnum rcvolutitm (Mitt.) Lindb. Ces Mousses sont généralement bien développées; quelques unes sont même de grande taille. Mais, à l'exception d'un Bryum et d'un Webera, toutes sont absolument stériles. Il est probable qu'elles ne produisent des fleurs et des fruits que dans certaines conditions spéciales et exceptionnelles. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, les relations de cette flore bryologique austro-polaire avec celle des terres magellaniques sont peu importantes. A part un Polytrichum (P. subpiliferum), les autres Mousses communes aux deux régions sont des espèces à peu près ubiquistes, ou, du moins, largement répandues dans les deux hémisphères. Ce sont : Ceratodon purpnreus, Webera cruda, W. nutans et Polytrichum strictum. Trois autres espèces de l'Antarctique : Pogonatum alpinum, Hypnum nncinatum et H. austro-stramincum, se retrouvent dans la Géorgie du Sud. Les deux premières sont également des espèces communes dans les régions froides et tempérées de l'hémisphère nord ; il faut y ajouter : Distichiitm capillaceum, Grimmia Doniana et Hypnum revo- lutum, qui sont dans le même cas, ce qui porte à 9 les espèces de l'Antarctique existant également dans la zone polaire arctique. Il y a lieu de remarquer, en outre, que presque toutes les espèces nouvelles découvertes par M. Racovitza ont d'étroites affinités avec des espèces boréales. Déjà dans la Géorgie du Sud, les formes bryologiques ont bien plus d'analogie avec celles de la zone arctique qu'avec celles des régions magellaniques, et cette similitude s'accentue pour les espèces du détroit de Gerlache. On peut en conclure que la flore du continent polaire antarctique, que les nouvelles expéditions actuellement en cours ne vont pas tarder à faire mieux connaître, présentera, dans son ensemble, les plus grandes ressemblances et même beaucoup de traits communs avec celle des régions arctiques MOUSSES 19 Voici, pour chaque débarquement, l'indication des espèces récoltées par M. Racovitza. Les citations plus au moins fréquentes pour les différentes espèces nous permettront de nous faire une idée approximative de leur quantité de dispersion sur les côtes du détroit de Gerlache. Ier débarquement. — ILE AUGUSTE ; argile mêlée de guano. (2 espèces). Bryum Gerlachei. Brachythecium antarcticum var. cavifolium. jjème débarquement. — ILE MORENO ; rochers. (1 espèce). Hypnum uncinatum. TXème débarquement. — TERRE DE DANCO, près du Cap Anna Osterrieth ; falaises. (9 espèces). Distickium capillaceum var. brevifolium. Bryum austropolare. Orthotrichum antarcticum. Brachythecium antarcticum var. cavifolium. » rupicolum ? Amblystegium densissimum. Bryum Gerlachei. Hypnum revolutum. » inconnexum. Xème débarquement. — ILE BRABANT, près de la baie de Buis ; roches complètement entourées de glaces, ait. 35o mètres. (6 espèces). Andreaea pygmaea Webera Racovitzae. Grimmia Doniana. Pogonatum alpinum var. brevifolium. Webera cruda var. imbricata. Hypnum uncinatum. Xjème débarquement. — TERRE DE DANCO, cap Van Beneden ; falaise, (n espèces). Webera cruda var. imbricata. Polytrichum antarcticum. „ autans. - » strictum. Bryum Gerlachei. Pseudoleskea antarctica. » austropolare. Brychytliecium antarcticum. » amblyolepis. » » var- cavifolium. Pogonatum alpinum. Hypnum uncinatum. XIIèrae débarquement. — ILE DE CAVELIER DE CUVERVILLE ; falaise. (7 espèces). Andreaea depressinervis. Pogonatum alpinum. Ceratodon antarcticus. Polytrichum strictum. Webera nutaus. Hypnum austro-stramincum. » Racovitzae. XVème débarquement. — ILE WIENCKE, chenal de Neumayer ; rochers. (2 espèces). Hypnum uncinatum. Hypnum austro-stramineum. XVIIème débarquement. — ILOT BOB, côte S. E. de l'île Wiencke ; rochers. (1 espèce). Hypnum uncinatum. EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE XVIIIème débarquement. — ILE BANCK ; sable quartzeux (i espèce). Bryum Gcrlachei. XXème débarquement. — TERRE DE DANCO, à l'entrée du chenal de Lemaire ; roches au milieu d'un glacier, ait. 5o mètres. (9 espèces). A ndreaea pycnotyla. » deprcssinervis var. compacta. Ceratodon purpureus. Webera cruda var. imbricata. Bryum imperfectuin. Bryum inconncxum. Pogonatum alpiuum var. brevifolium. Polytrichum subpilifcrum. Hypnum uncinatum. On voit que l'espèce qui semble être la plus répandue serait VHypnum uncinatum, qui a été récolté six fois. Viennent ensuite : Bryum Gcrlachei et Pogonatum alpiuum, récoltés quatre fois; puis Webera cruda var. imbricata et Brachythecium antarcticum, chacun trois fois. Les A ndreaea de- pressinervis, Webera nutans, W . Racovitzae, Bryum inconnexum, Bryum austropolare, Polytrichum strietwn et Hypnum austro-stramineum ont été trouvés chacun dans deux débarquements; enfin, les i5 autres espèces n'ont été recueillies qu'une seule fois. III.— CATALOGUE SYSTÉMATIQUE DES ESPÈCES («) SPHAGNACEAE. SPHAGNUM Dill. S. fimbriatum W ils. In Hook. FI. antarct. II, p. 3g8 (1847). Terre-de-Feu : sur le sol tourbeux de la forêt, au fond du Golfe St-Jean, ile des États; stérile. (N° 281 ; 8 janvier 1898). — Déterminé par M. C. Warnstorf, le savant monographe du genre Sphagnum. Cette espèce avait été signalée par Hooker à l'île Hermite, aux iles Falkland et en Nouvelle-Zélande; Gay l'a récoltée au Chili. Elle est répandue en Europe et dans l'Amérique du Nord et doit exister également dans le Nord de l'Asie; l'abbé Faurie l'a découverte récemment au Japon. Les échantillons provenant des régions australes ne présentent aucune différence appréciable par rapport à ceux de l'hémisphère boréal. ANDREAEACEAE. ANDREAEA Ehrh. A. pycnotyla Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 42 (1900). Pulvini extensi, densissimi, superne olivaceo-virides, intus fuscescentes, 2-5 centim. alti. Caulis e basi divisus, ramis elongatis, erectis, fastigiatis, simplicibus vel parcissime ramulosis. Folia madida e basi subcrecta patentia, sicca erecto-imbricata, sat conferta, enervia, circa 1 millim. longa, 0J0-0.45 lata, basi concava ovata vel subcordata, longiuscule et acide acuminata, supcrne dorso grosse papillosa, marginibus hic illic inflcxis ubiqtie integerrimis vel inferne sinuolatis ; cellidae basilares medianae sublineares, laeves, parietibus incrassatis parce et minute punctatis, margines versus et superne seusim breviores, in dimidio superiore subquadratae, dorso iubercu- losae, marginales et submarginales transversim dilatatae. Caetera ignota. — PI. I, fig. 1 à i3. (1) Une liste provisoire, avec de courtes diagnoses des espèces nouvelles, a été publiée dans la Revue bryologique, t. 27 (1900), pp. 38 à 46, sous le titre de : Note préliminaire sur les Mousses recueillies par l'Expédition antarctique belge. EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE Détroit de Gerlache : XXème débarquement. Terre de Danco, à l'entrée du chenal de Lemaire, sur des roches isolées au milieu d'un glacier, à So mètres au-dessus du niveau de la mer. (Nos 267a et 270'1 ; 12 février 1898). Par son port, cette Mousse rappelle assez l'A. parallela C. Miill., de Kerguelen, mais celui-ci a les tiges plus épaisses, les feuilles oblongues, en général plus brusquement acuminées, distinctement denticulées aux bords dans le bas, et les cellules du tissu foliaire plus petites, à parois beaucoup plus épaisses. Trois espèces de la Géorgie du Sud, décrites également par C. Miiller : A. regularis, A. viridis et A. Willii, se rapprochent aussi beaucoup de notre Mousse, notamment par la forme des feuilles, à bords entiers, mais elles en diffèrent par leurs petites dimensions, et par leur tissu formé, comme dans VA. parallela, de cellules plus petites et plus épaissies. \J A. pycnotyla présente encore une certaine ressemblance avec VA. papillosa Lindb., de la zone polaire boréale, par son port et ses feuilles fortement papilleuses sur le dos, mais il s'en distingue par ses tiges plus grêles, ses feuilles plus petites, et ses cellules plus larges, à parois moins épaissies. Les feuilles entières ou à peine sinuolées au-dessus de la base ne permettent pas, enfin, de le confondre avec VA. acutifolia Hook. fil. et Wils. et les espèces voisines. ~L'A. pycnotyla forme de larges touffes très denses, tantôt presque pures, tantôt entremêlées d'autres Mousses : Webcra cruda var. imbricata, Pogonatum alpimtm var. brcvifolium, Hypnitm uncinatiiin, et plusieurs Hépatiques. A. pygmaea Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 43 (1900). Minima, laxiuscule pulvinata, 5-1/ millim. alta, fuscescens. Caulis erectus, irregulariter divisas, ramis brevibus subfastigiatis. Folia madida acumine patentia subsquarrosave, sicca erecto-imbricata, sat conferta, enervia, o.j5-i millim. longa, 0.20-0. 25 lata, e basi e.xcavata ovato-lanceolata longe et auguste acuminata, acuta, marginibus ubique integris ; cellulae basilares medianae subrectangulares, sequentes lineares, parietibus longitudi- nalibus maxime incrassatis, sinaosis et parce punctatis, transversis angustis, margines versus et superne breviores, superiores ovatae vel rotundatae, dorso convexae {nec distincte papillosae), parietibus aequaliter incrassatis. Caetera ignota. — PI. I, fig. 14 à 21. Détroit de Gerlache : Xème débarquement. île Brabant, sur des roches complètement entourées de glaces, à 35o mètres au dessus du niveau de la mer. (N° 252d ; 3o janvier 1898). Très voisin de VA. nana C. Miill., de Kerguelen, dont il diffère toutefois par ses feuilles plus petites, plus étalées par l'humidité dans leur moitié supérieure, ovales à la base, puis rétré- cies-acuminées, tandis que celles de VA. nana sont oblongues-lancéolées. Le port de notre espèce est celui des petites formes de VA. petrophila Ehrh., mais elle s'en distingue par ses feuilles excavées-ventrues à la base, ce qui la sépare aussi des espèces de la Géorgie du Sud. Les récoltes de M. Racovitza ne contenaient que deux très petites touffes de cette Mousse, fixées sur un fragment de rocher. A. depressinervis Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 43 (1900). Atroviridis, laxiuscule subdepresso-caespitosa. Caulis pluries divisus, 2-3 centim. longus, ramis obtusis subclavatis. Folia remotiuscula, madida erecto-patentia, sicca suberecta, parum concava, i-i.3o millim. longa, o.3o-o.5o millim. lata, ovato-vel oblongo- lanceolata, acuta, iutegerrima, costata ; cellulae basilares rectangulares, caeterae rotundatae vel subquadratae, dorso convexae (nec papillosae), parietibus mediocriter incrassatis; costa MOUSSES 23 valde depressa, i/5-i/3 basis et totum fere acumen occupante, ubiqus bistratosa, cellulis aequalibus composita Caetera ignota. — PI. I, fig. 22 à 33. Détroit de Gerlache : XIIème débarquement, ile de Cavelierde Cuverville, sur les corniches de la falaise. i.Nos 239 et 240e; 2 février 1S9SÏ. Espèce remarquable par sa nervure très déprimée, et possédant le faciès des types à feuilles énerves. Je ne connais aucune espèce avec laquelle on puisse risquer de la confondre. Seul, VA. obtusissima C. Miill., de la Nouvelle-Zélande, parait, d'après la description, posséder une nervure analogue à celle de VA. depressinervis, mais il en diffère d'ailleurs considérablement, notamment par ses feuilles très concaves, cochléariformes et largement obtuses. D'autre part, dans son Bryologia fuegiana, C. Millier attribue aussi à VA. marginata Hook. fil. et Wils., de la Fuégie, une nervure très large : « nervo latissimo basin folii omnino fere, la- » minam superiorem autem omnino occupante » ; et il ajoute en note : «plantam nervosam puto, » quia areolatio folii média ab areolatione marginali folii inierioris omnino differt». Mais il suffit de faire une coupe transversale de la feuille de cette espèce pour constater qu'elle ne se compose partout que d'une seule couche de cellules, et qu'elle est, par conséquent, tout à fait énerve, comme l'ont d'ailleurs décrite Hooker et YVilson, ainsi que M. Mitten. Seulement, toutes les cellules du milieu de la feuille, linéaires, à parois très épaissies et différant beaucoup, par leur forme et leur aspect, des cellules marginales, simulent en effet une nervure, ce qui explique l'erreur de Millier, qui ne faisait jamais de coupes. C'est à tort que, dans la diagnose provisoire publiée dans la Revue bryologique, j'ai dit que la nervure de V A .depressinervis disparait dans le haut de la feuille. Sur une coupe transversale faite dans la partie supérieure, on constate, au contraire, qu'elle occupe presque tout l'acumen, ne laissant sur chaque bord qu'une seule série de cellules unistratifiées. Var. compacta Card. (var. nova). Cespites compacti. Caulis erectus. Folia confertiora, sicca imbricata. Détroit de Gerlache : XXème débarquement, Terre de Danco-, à l'entrée du chenal de Lemaire, sur des roches isolées au milieu d'un glacier, à 5o mètres au-dessus du niveau de la mer. (N° 477 ; 12 février 189S). Je n'ai reçu qu'une petite touffe de cette forme, postérieurement à la publication de l'espèce dans la Revue bryologique ; elle se trouvait dans un petit envoi supplémentaire, comprenant quel- ques Mousses trouvées au milieu des Lichens soumis à l'examen de M. Wainio. Peut-être représente-t-elle la forme normale, tandis que celle décrite comme type serait une variété à port plus lâche. Mais ce n'est que sur des matériaux plus abondants qu'il serait possible de se pro- noncer à cet égard. &■ BRYINEAE. Dicranaceae. CYNODONTIUM Sch. C. fuegianum Card. Oncophorus fuegianus Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 3g (1900). Lutescenti-viride, injerne nigrescens. Caulis 3-5 centim. altus, basl plus minus denudatus, parcissime ramosus. Folia firma, madida erecto-patentia, sicca crispatula, e basi brevi amplexante sat subito constricta, 24 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE lanceolato-subtdata, 4-4.50 millim. longa, marginibus planis superne remote serrulatis, costa valida in cuspidem intégrant obtusiusculam excurrente ; cellnlae laeves, basi elongatae, lineares, superne quadratae, incrassatae. Caetera ignota. — PI. II, fig. 1 à 9. Terre-de-Feu : récolté à l'état de pelottes roulées par les eaux sur le rivage du grand lac de Lapataïa, canal du Beagle. (N° 194 ; 26 décembre 1897). Cette Mousse rappelle les formes robustes du C. virens Sch., de la zone boréale ; elle s'en distingue par ses feuilles plus fermes, moins crispées à l'état sec, plus brièvement acuminées, planes aux bords, et par sa nervure plus épaisse, excurrente. DICRANUM Hedw. D. aciphyllum Hook. fil. et Wils. In Lond. Journ. of bot. 1844, p. 541. Détroit de Magellan : île Clarence, Hope Havre, sur le sol de la forêt ; fertile. (N° 426 ; 14 décembre 1897). Espèce répandue dans toute la région magellanique. D. rigens Besch. In Bull. Soc. bot. de Fr. i8S5, p. LVI, et in Miss. se. Cap Horn, V, Bot. p. 258, pi. 1, fig. III. Détroit de Magellan : île Clarence, Hope Havre ; stérile. (N° 46g'1 in parte : 14 décembre 1897). J'ai trouvé seulement quelques brins de cette Mousse au milieu des échantillons de l'espèce suivante. Découvert par le Dr Savatier à Port-Eden, ile Wellington, seule localité connue jusqu'ici. D. magellanicum Card. sp. nova. Compacte cespitosum, 2-3 centini. altuni, superne lutescens, intus dense fusco-tonientosum. Folia erecto- patentia, 2.20-2.60 millim. longa, 0.60-0. j5 lata, oblongo-lanceolata, breviter subulata, acuta, laevia, marginibus integerrimis, superne inflexis, costa lata, depressa, circa tertiam partent basis occupante, in subulant excurrente ; cellnlae maxime irregulares, parietibus valde et iuaequaliter incrassatis, punctatis, alarcs majores, laxiores, subrectangulae, saepissime destructae. Caetera ignota. — PI. II, fig. 10 à 18. Détroit de Magellan : île Clarence, Hope Havre. (N° 469a in parte ; 14 décembre 1897). Le D. magellanicum a une grande analogie de port avec les formes compactes, à feuilles et à tiges courtes, du D. elongatum Schleich., de la zone boréale, mais il en diffère par sa nervure beaucoup plus large, occupant environ le tiers de la base de la feuille, et par les cellules de la partie inférieure à parois très inégalement épaissies et ponctuées. En section transversale, la nervure présente une couche centrale de cellules à lumière assez large, mais à parois épaisses, recouvertes sur chaque face de la feuille par une ou deux couches de stéréïdes. Il n'y a pas de cellules épidermiques différenciées. MOUSSES 25 D. Harioti C. Mail. In Flora, i885, p. 408. Besch. in Miss. se. Cap Horn, V, Bot. p. 261, pi. 1, fig. I. Terre-de-Feu : île Londonderry, Whale boat sund, baie des Astéries ; stérile. (N° I78f ; 17 décembre 1897). Quelques brins stériles, dans des touffes d'Hépatiques. Espèce découverte par M. Hariot à l'île Hoste, et qui n'avait pas encore été signalée ailleurs. D. laticostatum Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 40 (1900). Dioicum, dense cespitosum, 2-4 centim. altum, nitide lutescens, intas ferrugineo-tomentosum. Folia madida patula, sicca flexuosa apice subsquarrosa, 7-10 millim. longa, basi 1-1.20 millim. lata, ovato-lanceolata, subulata, canaliculata, apice minute denticulata, costa latissima depressa, supra basin valde dilatata, totam subulam occu- pante, dorso dense papillosa ; cellulae alares numerosae, subhexagonae, auriculas distinctissimas , fuscescentes, inflatas, costae contiguas effor mantes ; cellulae supraalares subrectangulares, sequentes lineares, superiores ovatae vel subquadratae. Folia pericliaetialia minora, laxius reticulata, externa mediaque e basi brevissima vaginante suborbiculari costa dilatata abrupte subulata, apice minute denticulata, intima convoluta, ovata, costa tenui brevius excurrente. Capsula in pedicello pallido, circa 20 millim. longo, superne sinistrorsum torto, subcylindrica , oblique erecta, leniter arcuata, basi strumulosa, sicca sublaevis, operculo subulato capsulant aequante. Peristomium et planta viascula ignota. — PI. III. Terre-de-Feu : canal du Beagle, environs du grand lac de Lapataïa, sur les troncs d'arbres renversés. (N° 193 ; 26 décembre 1S97). Espèce très remarquable par sa nervure large, occupant environ le tiers de la base de la feuille, puis très dilatée et remplissant toute la partie subulée, et d'une structure anatomique toute particulière. Sur une section transversale faite vers la base, cette nervure présente une couche centrale de larges cellules (eurycystes), recouverte sur chaque face par deux ou trois assises de cellules plus petites, à parois très épaissies. Plus haut, les cellules de la face ventrale ne forment souvent qu'une seule couche, et leur diamètre est plus large qu'à la base ; il en est de même des cellules de la face dorsale, qui sont plus hautes que larges, et portent chacune une grosse papille arrondie. Comme ces cellules dorsales sont disposées en séries linéaires, les papilles qui les surmontent forment, sur le dos de la feuille, des sortes de lamelles rudimentaires, à bords crénelés. Vues sur une section longitudinale, les cellules épidermiques des deux faces montrent une structure fort différente : tandis que celles de la face ventrale sont allongées, linéaires, comme les eurycystes qu'elles recouvrent, celles de la face dorsale sont, au contraire, très courtes, leur diamètre longi- tudinal étant à peine une fois plus considérable que leur diamètre transversal, et leur hauteur, en section transversale, étant toujours plus considérable que leur largeur. Le limbe disparaît complètement au-dessus du tiers inférieur de la feuille. Sous certains rapports, notamment par la largeur de la nervure, le D. laticostatum se rap- proche du D. rigens Besch. dont j'ai pu examiner l'échantillon original ; mais celui-ci a les feuilles plus dressées, entières, et complètement lisses sur le dos, avec des oreillettes beaucoup moins développées ; de plus, la structure anatomique de la nervure de cette espèce est très différente, la couche centrale d'eurycystes étant ici recouverte des deux côtés par une bande de stéréïdes. Je ne connais pas le D. leucopterum C. Miill., qui, d'après la diagnose, se rapprocherait davantage du D. laticostatum par ses feuilles à pointe étalée et denticulée au sommet, tout en IV R 26 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE en restant bien distinct par ses cellules alaires peu nombreuses et par sa nervure lisse. J'ajouterai que Mtiller considérait le D. rigens de M. Bescherelle et son propre D. leucopteriim comme iden- tiques. (Cfr Bescherelle, Mission scientif. du Cap Horn, V. Bot., p. 25g). Les capsules que portent les échantillons récoltés par M. Racovitza sont les unes trop vieilles, les autres trop jeunes, de sorte qu'il m'a été impossible d'étudier le péristome. D. nigricaule Angstr. In Oefvers. af Kongl. Vetensk. Akad. 1872, n° 4, p. 6. D. Racovitzae Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 3g (igoo). Détroit de Magellan : lie Clarence, Hope Havre ; stérile. (N° 432 ; 14 décembre 1897). Belle espèce à feuilles fortement falciformes, circinées, rappelant certaines formes du D. scoparium Hedw. et du D. majus Turn., mais bien distincte de celles-ci par sa subule plus fine, plus longue, et généralement très ondulée-flexueuse. M. Bescherelle ayant eu l'obligeance de me communiquer le type du D. nigricaule d'Angstroem (Port Famine, Sandy Point, leg. Andersson), j'ai reconnu qu'il faut rapporter à cette espèce les échantillons récoltés à l'île Clarence par M. Racovitza, échantillons que j'avais d'abord considérés comme appartenant à une espèce nouvelle. La Mousse d'Angstroem est seule- ment une forme plus petite et plus courte que la nôtre, à feuilles moins allongées, et à subule non ou à peine flexueuse. Mais cette subule n'est pas plane, comme le dit l'auteur; elle est, au con- traire, de même que sur nos échantillons, nettement canaliculée jusque très près du sommet. Angstroem rapprochait son D. nigricaule du D. kergnelense C. Miill., et, dans l'Index bryolo- gicus, le général Paris dit que « fide C. Muller » la Mousse de Kerguelen et celle du détroit de Magellan sont identiques. Je n'ai pu découvrir dans quel mémoire C. Muller a fait cette identifi- cation, qui ne me parait pas justifiée, car, d'après un échantillon original de D. kergnelense qui m'a été communiqué par le Musée royal de botanique de Berlin, cette dernière espèce possède un tout autre aspect que le D. nigricaule, avec des feuilles beaucoup plus petites, non circinées, à subule bien plus courte et nullement flexueuse. Le D. nigricaule parait assez répandu dans toute la région magellanique, et M. Bescherelle m'en a communiqué un échantillon récolté aux environs de Valparaiso et étiqueté dans sa collec- tion : D. chilense De Not. in herb. D. robustum Hook. fil. et Wils. In Lond. Journ. of bot. 1844, p. 542. Détroit de Magellan : lie Clarence, Hope Havre ; stérile. (N° 439 ; 14 décembre 1897). Cette magnifique espèce, probablement la plus robuste du genre, a été signalée dans un petit nombre de localités de la région magellanique, en Australie, en Tasmanie, en Nouvelle- Zélande et aux îles Auckland et Campbell. CAMPYLOPUS Brid. C. Spegazzinii Par. Index bryol. p. 261 (i8g4). Dicranum Spegazzinii C. Miill. in Flora, i885, p. 410. Terre-de-Feu : montagnes de la baie du Grand-Glacier, canal du Beagle; stérile. (N° 273 ; 20 décembre 1897). MOUSSES 27 Cette Mousse, croissant sur des enchevêtrements de racines de phanérogames, en même temps qu'un Hymenophyllum et une Hépatique, formait de grosses masses coniques, d'un aspect singulier, coiffant le sommet des rochers. (PI. XIV, fig. 1). La nervure, dont la structure anatomique n'est pas décrite par Miiller, occupe le quart ou le tiers de la largeur de la feuille à la base ; sur une section transversale faite vers le milieu de la partie la plus large, elle se compose d'une couche centrale d'eurycystes recouverte, du côté de la face ventrale, par une ou deux bandes de stéréïdes, et du côté de la face dorsale, par une bande de stéréïdes et par une couche externe d'autres cellules à lumen un peu plus grand, formant un épiderme dorsal assez bien différencié. Découverte par Spegazzini dans l'île des États, cette espèce n'était pas encore signalée ailleurs. C. flavissimus Besch. In Miss. se. Cap Horn, Y, Bot. p. 263 (18S9). Dicranum flavissimum C. Mull. in Flora, i8S5, p. 409. Détroit de Magellan : lie Clarence, Hope Havre, sur les troncs d'arbres ; stérile. (N° 470 ; 14 décembre 1897). Découvert par le Dr Savatier à Churucca, Terre de Désolation; j'en ai vu en outre, dans l'herbier du Muséum, un échantillon récolté par le Dr Couteaud à l'île Wellington. La structure anatomique de la nervure est la même que dans l'espèce précédente. SELIGERIACEAE. BLINDIA Br. eur. B. churuccana Besch. In Bull. Soc. bot. de Fr. i885, p. LVIII, et in Miss. se. Cap Horn, V, Bot. p. 266. Terre-de-Feu : canal du Beagle, baie du Grand-Glacier, rochers ; fertile. (N° 180; 20 décembre 1897). Cette espèce n'était signalée qu'à Churucca, Terre-de-Désolation, où elle a été découverte par le Dr Savatier. Les exemplaires rapportés par M. Racovitza portent de nombreuses capsules encore oper- culées. L'opercule, qui n'est pas décrit par M. Bescherelle, est rouge et surmonté d'un long bec oblique, un peu arqué, égalant la moitié ou les deux tiers de la capsule. DITRICHACEAE. CERATODON Brid. C. purpureus Brid. Bryol. univ. I, p. 480. Détroit de Gerlache : XXèm<= débarquement, Terre de Danco, à l'entrée du chenal de Lemaire, sur des roches isolées au milieu d'un glacier, à So mètres au dessus du niveau de la mer ; stérile. (N° 26Sb in parte ; 12 février 1898). J'ai trouvé seulement quelques brins de cette espèce ubiquiste au milieu des touffes du Bryum imperfectûm; 28 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE Var. amblyocalyx C. Miill. In Flora, i885, p. 417. C. amblyocalix C. Miïll. apud Angstr. in Oefv. of Kongl. Vetensk. Akad. 1876, n° 4, p. 5o. Détroit de Magellan : environs de Punta Arenas, à terre ; fertile. (Nos 58 et 62a ; 9 décembre 1897). Cette forme paraît spéciale aux terres magellaniques. C. antarcticus Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 43 (1900). Cespitosulitm, viride. Caulis erectus, irregulariter divisus, circa 1 centim. altus. Follia mollia, madida erecto-patentia, sicca erecto-flexuosa, i.5o-2 millim. longa, 0.80-1 millim. lata, late ovato-lanceolata, acute acu- minata, marginibus intcgris planis vel subinflexis (nec revolutis), costa sat tenta, ad apicem producta vel plus minus excurrente; cellulae subquadratae vel breviter rectangulae, superiores irregulares, parietibus firmis cras- siusculis, inferiores pelhtcidae, laxiores, multo majores, parietibus tenuibus. Caetera ignota. — PI. IV, fig. 1 à 9. Détroit de Gerlache : XIIème débarquement, île de Cavelier de Cuverville, sur les corniches de la falaise. (N° 240b ; 2 février 1898). Diffère du C. purpureus Brid. et des espèces voisines, par ses feuilles à bords plans ou légèrement infléchis, non révolutés, par sa nervure beaucoup plus étroite et plus mince, et par ses cellules plus grandes, les supérieures plus irrégulières, les inférieures beaucoup plus lâches. La structure anatomique de la nervure concorde bien avec celle du C. purpureus; seulement, les cel- lules épidermiques de la face dorsale sont un peu plus grandes, et la bande de stéréïdes de la face ventrale est réduite à quelques cellules ou manque même complètement. La tige présente un faisceau axile bien développé, comme dans le C. purpureus. Malgré l'absence de la fructification, la concordance des caractères anatomiques ne peut guère laisser de doute sur la place de cette Mousse, dont je n'ai trouvé qu'une très petite touffe dans un gazon formé d'Hypnum austro-strami- neum, d'Andreaea depressinervis et d'une Hépatique. DISTICHIUM Br. eur. D. capillaceum Br. eur. Var. brevifolium Br. eur. Fasc. 29-30, p. 4 ; forma. Détroit de Gerlache : IXème débarquement, Terre de Danco, près du Cap Anna Osterrieth, sur les petites terrasses humides de la falaise ; stérile. (N° 202a; 29 janvier 1898). Il me semble impossible de séparer cette forme de l'espèce européenne; elle ne diffère des formes compactes et à feuilles courtes de celle-ci que par ses tiges plus grêles. Ses feuilles entières au sommet empêchent de la rapporter au D. austro-georgicum C. Miill. Elle a été récoltée en société d'une autre espèce des régions montagneuses et boréales de l'Europe, YHypnum revolutum (Mitt.) Lindb. POTTIACEAE. BARBULA Hedw. B. Anderssonii Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 40 (1900). Tortula Anderssonii Angstr. in Oefv. af Kongl. Vetens. Akad. 1872, n° 4, p. 6. MOUSSES 29 Barbula magellanica C. Miill. in Bot. Zeit. 1862, p. 349, non (Mont.) C. Miill. in Flora, i885, p. 416. B. patagonica C. Miill. in Flora, i885, p. 415, non (Mitt.) Jaeg. Abumbr. I, p. 273. B. conotricha C. Miill. loc. cit. p. 416. B. australis Par. Ind. bryol. p. 63 (1894). Détroit de Magellan : environs de Punta Arenas; fertile. (N° 62b ; 9 décembre 1897). Terre-de-Feu : environs du grand lac de Lapataïa, canal du Beagle, troncs d'arbres renversés ; fertile. (N° ig2;l ; 26 décembre 1897). Cette Mousse a d'abord été décrite par C. Miiller, en 1862, sous le nom de Barbula magel- lanica; mais comme il existait déjà un Tortilla magellanica Mont., en i885, Millier changea le nom de son espèce, et l'appela B. patagonica. Changement malheureux, car ce nom n'était pas plus valable que le premier, puisqu'il existait aussi un Tortilla patagonica Mitt., datant de 186g. Mais en 1872, Angstroem avait décrit l'espèce de Miiller sous le nom de Tortilla Anderssonii. Comme il n'existe pas d'autre espèce de ce nom, c'est donc l'épithète d'Angstroem qui doit être retenue, de préférence à celle cY australis, créée inutilement, en 1894, par le général Paris dans l'Index bryologicus. L'inflorescence de cette espèce a été décrite jusqu'ici d'une façon fort inexacte. C. Miiller attribue à son Barbula magellanica ou patagonica des fleurs dioïques, et Angstroem donne égale- ment son Tortilla Anderssonii comme probablement dioïque. Cependant, tous les échantillons que j'ai examinés, y compris le type d'Angstroem, communiqué par M. Bescherelle, et plusieurs spé- cimens de l'herbier de Miiller, envoyés par le Musée royal de botanique de Berlin, m'ont présenté tantôt des fleurs toutes synoïques, tantôt des fleurs polygames, les unes femelles, les autres synoïques ; les fleurs bisexuées, dans un cas comme dans l'autre, sont pourvues de nombreuses paraphyses claviformes. Ce sont ces fleurs hermaphrodites que Miiller a décrites pour son B. cono- tricha; mais, sur un fragment de l'échantillon original de cette prétendue espèce, j'ai vu aussi des fleurs femelles unisexuées et dépourvues de paraphyses. Comme, d'autre part, il n'existe entre cet échantillon et ceux du B. Anderssonii aucune différence appréciable, soit dans le sporogone, soit dans le système végétatif, il est certain que le B. conotricha doit être supprimé et rapporté comme simple synonyme au B. Anderssonii. Cette espèce est très variable sous le. rapport de la taille. Le n° 192'' de l'Expédition antarctique est une forme robuste et élancée, à fleurs toutes synoïques, tandis que le n° 62b est une forme courte et compacte, à inflorescence polygame. Le B. Anderssonii paraît assez répandu dans toute la région magellanique. B. ruralis Hedw. Fund. II, p. 92 ; forma. Détroit de Magellan : environ de Punta Arenas ; fertile. (N° 62e ; 9 décembre 1897). Une seule petite touffe, trouvée en mélange avec l'espèce précédente. Forme différant du type d'Europe par ses tiges plus courtes, ses feuilles dressées à l'état humide (non recourbées), et son poil plus court, moins denté ; ces caractères la rapprochent du B. intermedia Sch., mais elle en diffère par les bords des feuilles révolutés jusque vers le sommet et par les papilles du tissu foliaire plus saillantes. Le B. ruralis est une espèce à peu près ubiquiste, ou, du moins, à très large dispersion. 3o EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE GRIMMIACEAE. GRIMMIA Ehrh. G. Doniana Sm. FI. brit. III, p. 1198. Détroit de Gerlache : Xème débarquement, île Brabant, sur des rochers, à 3oo mètres au-dessus du niveau de la mer ; stérile. (N° 475 ; 3o janvier 1898). Une seule petite touffe stérile, trouvée parmi les Lichens soumis à l'examen de M. Wainio. En l'absence des caractères distinctifs que pourrait fournir la fructification, il me paraît impossible de séparer cet échantillon du G. Doniana Sm. ; il ne diffère de la forme de l'hémisphère boréal que par les cellules supérieures des feuilles à parois un peu moins épaissies et, par suite, à lu- mière un peu plus large. RHACOMITRIUM Brid. R. flavescens Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 41 (1900). Subdcpressum, flavescens. Caulis 4-6 centim. longus, parce divisus, interdum subsimplex, ramis paucis remotis brevibus. Folia siccitate subimbricata, madore erecto-patentia, oblongo-lanceolata, senshn acide acuminata, 2.5o-3 niillim. longa, o.6o-o.yo basi lata, haud vel lenissime plicatnla, integerrima, laevia, utraqne margine anguste revoluta vel uno latere plana, acumine snmmo apice saepius decolorato subhyalino, costa percurrente, dorso rotundata, ventro canaliculata ; cellnlae nnistratosae sed série unica marginali in parte superiore folii plerumque bistratosae, anguste lineares, parietibus longitudinalibus valde incrassatis sinuosisque, superiores breviores, alarcs paucae laxiores, lutescentes. Caetera ignota. — PI. V, fig. 1 à 9. Terre-de-Feu : île Londonderry, Whale boat sund, baie des Astéries. (N° 177; 17 décembre 1897). Cette espèce nouvelle rappelle beaucoup le R. Willii (C. Miill.) Par., de la Géorgie du Sud; elle s'en distingue par ses rameaux plus écartés, peu nombreux (les tiges ou branches principales sont même quelquefois presque simples), et par ses feuilles plus étroites à la base, non ou à peine plissées, souvent planes aux bords d'un côté et terminées par un acumen beaucoup moins long. R. lanuginosum Brid. Mant. p. 79. Détroit de Magellan : île Clarence, Hope Havre ; stérile. IN0S 472* et 4Ôgb ; 14 décembre 1897). On a décrit comme autant d'espèces distinctes plusieurs formes de l'hémisphère austral tellement voisines du R. lanuginosum Brid. de la zone boréale, qu'il me paraît impossible de les en séparer spécifiquement. Tels sont les R. senile Sch. et R. geronticum C. Miill., du Chili ; R. gla- ciale (C. Mtill.) Par., de la Géorgie du Sud, et R. chrysoblastum (C. Miill.) Par., de Kerguelen. A mon avis, toutes ces prétendues espèces ne sont que de simples formes locales du R. lanugino- snin, dont on pourrait tout au plus faire des variétés. La forme rapportée de l'île Clarence par M. Racovitza correspond à peu près au R. chrysoblastum de Kerguelen, et diffère du type de la zone boréale principalement par le poil des feuilles garni sur les bords de dents plus courtes, moins irrégulières et moins étalées. MOUSSES 3i ORTHOTRICHACEAE. ULOTA Mohr. U. fuegiana Mitt. In Journ. Linn. Soc. i85g, p. 76. Orthotrichum fuegianum Mitt. Musci austro-amer. p. 192. Détroit de Magellan : île Clarence, Hope Havre, sur les branches des arbrisseaux ; fertile. (N° 82a, 14 décembre 1897). Cette espèce semble répandue dans toute la région magellanique. U. Savatieri Besch. In Bull. Soc. bot. de Fr. i885, p. LXII, et in Miss. se. Cap Horn, V, Bot. p. 275, pi. 3, Détroit de Magellan : ile Clarence, avec l'espèce précédente ; fertile. (N° 82b ; 14 décembre 1897). fig. x. N'était signalé jusqu'ici qu'à l'ile Wellington, où il a été découvert par le Dr Savatier. Ces deux espèces à' U Iota se trouvaient mélangées dans le même sachet. Il est assez diffi- cile de les distinguer l'une de l'autre, et ce n'est guère qu'à l'examen microscopique qu'on le peut faire. UU. Savatieri a cependant le pédicelle ordinairement un peu plus long que V U . fuegiana ; en outre, ses feuilles sont couvertes de papilles plus saillantes, et sa vaginule est garnie de longues paraphyses, tandis qu'elle est nue dans VU. fuegiana. Mais c'est à tort que Mitten attribue des feuilles lisses à cette dernière espèce : tous les échantillons que j'ai examinés, y compris le type de l'île Hermite, ont les feuilles plus ou moins papilleuses, et quelquefois même à un degré presque aussi prononcé que dans VU. Savatieri. En somme, le meilleur caractère distinctif entre ces deux espèces est la présence ou l'absence de paraphyses sur la vaginule. ORTHOTRICHUM Hedw. O. antarcticum Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 43 (1900). Dense pulvinatum, olivaceo- vel fusco-viride. Coulis erectus, i.So-2 centim. altus, strictus, fastigiato- divisus. Folia sicca imbricata, madida erecto-patentia, ovato- vel oblongo-lanceolata, I.J5-2.25 millim. longa, 0.60-0.80 lata, acuta subacutave, marginibns integerrimis basi et apice plants, caeterum anguste revolutis, inter- dum tamen uno latere subplanis, costa sub sunimo apice desmente; cellulae inferiores laeves, lineari-rectavgulares, caeterae rotundatae vel subkexagonae, utraque pagina papillis obtusis bifurcatis plus minus prominulis praeditae; marginales pler unique bistratosae. Caetera ignota. — PI. V, fig. 10 à 19. Détroit de Gerlache : IXème débarquement, Terre de Danco, près du cap Anna Osterrieth, sur les petites terrasses humides de la falaise. (N° 2o5c ; 29 janvier r8gS). Par ses touffes denses, et ses feuilles dressées à l'état humide comme à l'état sec, cette espèce semble appartenir au groupe des Orthotricha arctica. Elle diffère de VO. arcticum Sch. et des espèces ou formes voisines, par ses feuilles à bords plus étroitement révolutés, parfois presque plans d'un côté, et par ses cellules généralement plus petites et à parois moins épaissies. Il est bien regrettable que les échantillons soient stériles, car le fruit fournirait probablement d'autres caractères. 32 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE O. rupicolum (?) C. Mull. In Engler's Bot. Jahrb. i883, p. 80. Détroit de Gerlache : IXème débarquement, Terre de Danco, près du cap Anna Osterrieth, sur les rochers humides ; stérile. (N° i5id; 2g janvier iS Un seul petit échantillon stérile et en mauvais état, mais se rapprochant beaucoup, par la forme et le tissu des feuilles, de VO. rupicolum C. Mull., de Kerguelen, auquel je le rapporte avec doute. Il en diffère par sa teinte noirâtre, et par ses tiges garnies de rameaux plus nombreux, fastigiés. SPLACHNACEAE. DISSODON Grev. et Arn. D. magellanicus Hpe. In C. Mull. Syn. II, p. 55i. Splachnum magellanicum Brid. Musc, récent. II, i, p. io5. tab. VI, fig. 9. Schw. Suppl. I, 1, p. 47, tab. XIV. Eremodon magellanicus Brid. Bryol. univ. I, p. 236. Tayloria magellanica Mitt. Musci austro-amer. p. a5l. Détroit de Magellan : lie Clarence, Hope Havre, fertile. (N° 83a; 14 décembre 1897). Le mode d'inflorescence de cette Mousse n'est pas encore exactement connu. Dans le Musco- logia recentiorum II, i, p. 106, Bridel ajoutait, à la suite de la description de son Splachnum magellanicum : « Flos procul dubio hermaphroditus, cum florem masculum segregatum nullo » modo detegere potuerim ». Mais dans le Bryologia universa, le même auteur ne dit plus rien de l'inflorescence. Il en est de même de Schwaegrichen (Suppl. I, 1, p. 47), et de C. Mûller (Syn. Musc, frond. II, p. 55i). Mitten [Musci austro-americani, p. 25i) dit : « Flos masculus foliis » elongatis subulatis », mais sans préciser si cette fleur mâle se trouve sur la plante sporifère ou sur une plante distincte. D'après les échantillons rapportés par M. Racovitza, l'espèce semblerait dioïque, mais la plante mâle se trouve intimement mélangée à la plante femelle ; les fleurs mâles sont discoïdes, à folioles longuement acuminées, et renferment un très grand nombre d'anthéri- dies et de paraphyses. Dans sa description princeps, Bridel attribuait 16 dents au péristome de cette Mousse; mais il a donné ensuite une description beaucoup plus exacte de cet organe dans le Bryologia universa I, p. 237. Le D. magellanicus est connu de plusieurs localités de l'Archipel fuégien. D. mirabilis Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 41 (1900). Cespites densi, virides. Caulis erectus, 2-2. 5o centim. longus, inferne tomcnto rufo dense obtectus. Folia madida crecto-patentia, sicca erecta subimbricata, inferiora oblonga, obtusa, i.5o-2.5o millim. louga, 1-1.2S lata, ascendendo sensim majora, superiora oblongo-lanceolata, 3.5o-4 millim. louga, i.io-i.5o lata, acute acuminata, marginibus inferne integris auguste revolutis, superne plants et obtuse serratis, costa angusta, rufescenti-viridi, in foliis inferioribus sub apice distincte desinente, in foliis superioribus subexcur rente, vel infra summum apicem dis- soluta, rete laxo, pellucido, e cellulis magnis, teneris, oblongis, subrectangulis vel subhexagonis, in foliis inferioribus MOUSSES 33 clilorophyllo destitutis, in superioribus parce chlorophyllosis composite Folia perichaetialia externa caulinis lon- giora, acumine angustiore et longiore, intima 2-4, multo minora, lanceolata. Capsula in pedicello solitario, rubente, crasso, carnosulo, laevi, i5-20 millim. longo, erecta, badia, breviter oblongo-conica, instructa apophysi magna, ipsa latiore, urceolata, albo-viridi, sicca et matura perfecte alba, basi plicata et umbilicata, stomatibus magnis cmersis, 40S0 /"• latis punctulata ; longit. capsulae cum apophysi : madore 3 millim., siccitate vix 2; diam. cap- sulae in medio : madore circa 1 millim.; siccitate o."j5 ; diam. maximum apophysis : madore, circa i.jS ; siccitate, circa i.3o. Opercuhtm parvum, mamillare. Peristomii dentés 8 (vel 16 per paria coaliti), infra oriiîcium oriundi, basi haud contigui, late triangulaires, circa 0.25 millim. longi, sicci erecto-incurvi, madefacti in tlwlum conniventes, lutesctntes, densissime et minutissime granulosi, in linea divisurali integri vel semel pertusi. Sporae laeves, diam. 10 p. Calpytra apice truncatula, basi constricta et uno latere irregulariter lacera. Dioicum videtur. Planta mas- cula ignota. — PI. VI et VII. Terre-de-Feu : canal du Beagle, environs du grand lac de Lapataia, sur le sol de la forêt. (N° 190; 26 décembre 1897 1. Très jolie Mousse, rappelant beaucoup le D. magellaiiiciis Hpe par son port, la forme et le tissu de ses feuilles, et par la structure de sa capsule et de son péristome, mais s'en distinguant à première vue, ainsi que de toutes les autres espèces connues du genre Dissodon, par son apophyse urcéolée, plus large que la capsule, fortement ombiliquée et d'un blanc pur à l'état sec. La forme et le développement de cette partie du sporogone donnent à notre Mousse tout l'aspect d'un Splachnum, mais les dents péristomiales dressées-incurvées par la dessication, et d'une -structure différente, dépourvues de grandes lacunes internes, ainsi que la columelle non saillante, la séparent nettement de ce genre. D'un autre côté, il est impossible de la classer dans les Tetraplodon, en raison de son péristome, dont les dents ne se renversent pas à l'état sec, et de la forme de sa coiffe, resserrée à la base, comme celle de tous les Dissodon. On ne peut donc con- server aucun doute au sujet de son attribution à ce dernier genre, mais elle oblige à en modifier la diagnose, puisque toutes les espèces connues jusqu'à présent possédaient, comme caractère commun, un col plus étroit que la capsule, et elle supprime en même temps le principal caractère qui séparait la tribu des Tayloriées de celle des Splachnées. En outre du caractère très apparent fourni pat l'apophyse, le D. magellanicus diffère encore de notre espèce par les cellules de la membrane capsulaire plus grandes, par les dents péristo- miales plus petites, ne mesurant guère que 0.20 millim., et d'un jaune plus pâle, par les pédi- celles ordinairement géminés ou ternes dans le même périchèze, enfin par les feuilles périchétiales plus longuement acuminées. BRYACEAE. WEBERA Hedw. W. cruda Bruch. In Hiïb. Muscol. germ. p. 425. Détroit de Magellan : environs de Punta Arenas; fertile. (N° 65 ; 9 décembre 1897). Cet échantillon est bien identique à ceux d'Europe ; les feuilles sont seulement un peu plus grandes, plus larges et plus brièvement acuminées, et la tige un peu plus épaisse, mais présentant tout à fait la même structure anatomique. Le Bryum (Senodictyon) synoico-crudum C. Mull. in Engl. bot. Jahrb. i883, p. 83, récolté par Naumann dans la même localité, et dont j'ai pu examiner un spécimen original communiqué par le Musée royal de botanique de Berlin, ne diffère en rien du W. cruda. Millier dit de son R 2 34 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE espèce : « a B. crudo jam differt inflorescentia synoica ». Mais on sait que le W . cruda a le plus souvent les fleurs synoïques ; la phrase diagnostique de Millier n'a donc aucune signification, et l'auteur n'indique aucun autre caractère. Le B. (Senodictyon) viridatum C. Mtill. Bryol. Austro- Georgiae, p. 21, de la Géorgie du Sud, dont j'ai vu également un échantillon original, ne me paraît pas non plus spécifiquement distinct du W. cruda, qui, d'ailleurs, existe dans les cinq parties du monde. Var. imbricata Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 43 (1900). Cespites late extetisi, densissimi, amoene nitenti-virides. Cattlis 3-4 centim. longus, purpureus, crassus, inferne laxissime, superne dense foliosus et subjulaceus. Folia superiora erecto-imbricata, caviuscula, late ovato- vel oblongo-lanceolata, breviter acuminata, 2-2.20 millim. longa, 0.S0-1.10 lata. — PI. IV, fig. 10 à i3. Détroit de Gerlache : XIéme débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise, dans les endroits détrempés. (N° 233a ; i" février 189S). XXème débarquement, Terre de Danco, à l'entrée du chenal de Lemaire, sur des roches isolées au milieu d'un glacier, à 5o mètres au-dessus du niveau de la mer ; stérile. (N" 270e ; 12 février 1898). Xème débarquement, île Brabant, sur des roches complètement entourées de glace, à 35o mètres au-dessus du niveau de la mer (forme rabougrie) ; stérile. (N° 252e ; 3o janvier 189S). Cette belle variété, qui forme de larges touffes d'un beau vert métallique, ordinairement entremêlées d'autres Mousses (Andreaea pycnotyla, Bryum austropolare, Pogonatum alpinum var. brevijoliiim, Brachythecium aniarcticum et Hypnum uncinatum), diffère du type par ses feuilles plus courtes, plus brièvement acuminées et dressées-imbriquées ; la tige est aussi un peu plus épaisse, mais ne présente aucune différence anatomique, non plus que la nervure. M. Thériot a décrit dans la Revue bryologique, 1898, p. 23, sous le nom de var. densa une forme presque identique, des Alpes du Dauphiné : elle ne diffère de notre forme antarctique que par sa taille moins robuste et sa teinte d'un vert plus jaunâtre. La forme des feuilles est absolu- ment la même dans les deux plantes. Tous les échantillons du détroit de Gerlache sont dépourvus de fructifications. J'ai seule- ment trouvé au sommet de quelques tiges des spécimens provenant du XIème débarquement, de jeunes fleurs qui paraissent ne contenir que des anthéridies. Les folioles involucrales sont aussi plus largement et plus brièvement acuminées que dans la forme typique. W. nutans Hedw. Musc, frond. I, p. 9, tab. 4; forma. Détroit de Gerlache : XIème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise, dans les endroits détrempés ; stérile. (N° 473 ; ir février 1898). XIIème débarquement, île de Cavelier de Cuverville, au pied de la falaise ; stérile. (N° 474; 2 février 1898). Forme se rapprochant de la var. bicolor Hiïb. par la forme des feuilles. Touffes très denses, profondes de i5 millimètres environ; tiges grêles; feuilles agglomérées, courtes (long. 0,80-1,10 millim., larg. o,35-o,5o), ovales-lancéolées, assez concaves, à bords plans ou partiellement révo- lutés, denticulés dans le tiers supérieur ; nervure épaisse, à la fin d'un brun foncé ou noirâtre, s'arrètant plus ou moins loin du sommet ou l'atteignant presque. Cette forme rappelle aussi beaucoup le W. cucullata Sch., mais en diffère par ses feuilles plus denticulées, sa nervure plus forte et son tissu plus ferme. En l'absence de la fructification, je ne crois pas pouvoir la séparer du W. nutans,, qui constitue un type très variable, et à peu près ubiquiste. — PI. IV, fig. 14 à 17. MOUSSES 35 W. Racovitzae Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 44 (igoo). Cespitcs compact;, superne virides, intus decolorati. Caulis tennis, filiformis, radiculosus, fragilis, 2-3, 5o centim. altus, subsimplex vel innovationibus fastigiatis obtusis, subclavatis ramosus. Folia erecta, imbricata, caviu- scula, ovato-vel oblongo-lanceolata, 0,80-1, 5o millim. longa, o,38-o,5o lata, acide acuminata, marginibus integris vel apice obsolète denticulatis, planis vel parce rcvolutis, costa sat valida brevissime excurrente, vel percurrente, vel paululum sub apice evanida; cellulae oblongae, rhomboideae vel snblineares. Caetera ignota. — PI. XIII, fig. 1 à 14. Détroit de Gerlache : Xème débarquement, ile Brabant, sur des roches complètement entourées de glaces, à 3So mètres au-dessus du niveau de la mer. (N° 252a; 3o janvier 1898). XIIème débarquement, ile deCavelierde Cuverville, autour des touffes de graminées (Aira antarctica), sur une corniche de la falaise. (N° 244; 2 février 189S). Cette espèce nouvelle, que je suis heureux de dédier au vaillant naturaliste de l'Expédition, se rapproche extrêmement du Bryum catenulatum Sch, (Webera commutata var. catemdata Dixon) d'Europe; elle en diffère cependant par ses feuilles plus denses, plus imbriquées et surtout par les cellules corticales de la tige moins différenciées, caractère qui rapproche notre Mousse du genre Bryum, mais le tissu est bien d'un Webera. Le Bryum antarcticum Hook. fil. et Wils., de l'île Cockburn, dont j'ai pu examiner un échantillon original, est bien distinct du W . Racovitzae par ses tiges beaucoup plus courtes (environ 6 millimètres), ses feuilles proportionnellement plus larges et plus brusquement acuminées, sa nervure beaucoup moins forte, et son tissu plus lâche, formé de cellules bien plus courtes, presque carrées ou subhexagonales. Cette espèce me semble, d'ailleurs, être un vrai Bryum, et je crois que c'est à tort que Jaeger l'a placée dans le genre Webera. BRYUM Dill. B. inclinatum Br. eur. Fasc. 6-9, p. 17, tab. 3. Var. magellanicum Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 41 (1900). A forma typica europaea differt tantum dentibus exostomii pallidioribus lamellisque minus numerosis (io-i5, nec i5-2o) praeditis. — PI. XIII, fig. 27 et 28. Détroit de Magellan : environs de Punta-Arenas. (Nos 5g, 62e, 63, 64; 9 décembre 1897). La capsule semble être, en outre, un peu plus pâle et d'une texture plus molle dans la forme du détroit de Magellan que sur les échantillons d'Europe. B. imperfectum Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 44 (1900). Synoicum, humile, dense cespitosum, superne viride, intus decoloratum. Caulis erectus, ruber, inferne radiculosus, 10-12 millim. longus, sub perichaetio innovans. Folia congesta, erecto-imbricata, late ovato-lanceolata, concava, comalia i,5o-2 millim. longa, o,j5-o,qo lata, marginibus integris longe revolutis, costa valida, basi rubra, in cuspidem plus minus elongatam, intégrant vel apice denticulatam producta ; folia ramorum sterilium multo minora, circa 1 millim. longa et o,5o lata, marginibus nonnunquam fere planis, costa interdnm sub apice dissoluta; cellulae inferiores rectangulae, mediae oblongo-subhexagonae, superiores longiores snblineares. Folia perichaetialia laxius reticulata. Capsula in pedicello flexuoso rubente, S-10 millim. longo, autans vel pendula, 36 EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE pallida, oblonga, collo attenuato instructa, circa 2,5o millim. longa et i millim. crassa, opercitlo mamillato. Annulus lattis, revolubilis, duplex vel triplex. Exostomii dentés o,3o-o,35 millim. longi, late marginati, intus i2-i5 lamellis praediti. Endostomium valde imperfectum, segmentis rudimentariis. Sporae i8-25 /a crassae. — PI. XIII, fig. i5 à 28. Détroit de Gerlache : XXéme débarquement. Terre de Danco, à l'entrée du chenal de Lemaire, sur des roches isolées au milieu d'un glacier, à 5o mètres au dessus du niveau de la mer. (N° 268b ; 12 février 1898). Espèce voisine du B. inclinatum Br. eur., se rapprochant particulièrement de la var. magellanicum Card. par le nombre des lamelles des dents du péristome, mais en différant par ses feuilles beaucoup plus courtes et proportionnellement plus larges, par son pédicelle plus court, par ses dents péristomiales plus largement bordées, et par son péristome interne très imparfait, à segments rudimentaires. — C'est la seule des espèces du détroit de Gerlache récoltée en fruits. B. inconnexum Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 44 (1900). Cespites sat densi, sed iucoliaer eûtes, virides. Caulis crassiusculus, ruber, erectus vel e basi decumbente ascendeus, 2-3,5o centim. longus, innovationibus fastigiatis ramosus, inferne parce radiçulosus. Folia erecto- patentia, caviuscula, basi decurrentia, ovato-lanceolata, 2,5o-3 millim. longa, i-i,3o lata, acuminata, costa viridi excurrentc br éviter cuspidata, iutegerrima, marginibus e basi usque apicem versus révolu tis, ad basin innovationum multo minora, i,25-i,6o millim. longa, o,5o-o,65 lata, oblongo-lanceolata, marginibus planis vel inferne parce revolutis, costa sub apice evanida; cellulae mediae et superiores ovato- vel oblongo-hexagonae, valde chlorophyllosae, margines versus longiores sublineares sed limbum distinction non efficientes, inferiores rectangulae. Caetera ignota. — PI. IX, fig. 1 à 11. Détroit de Gerlache : IXème débarquement, Terre de Danco, près du cap Anna Osterrieth, sur les petites terrasses humides de la falaise. (N° 25ob ; 29 janvier 1898). XXème débarquement, Terre de Danco, à l'entrée du chenal de Lemaire, sur des roches isolées au milieu d'un glacier, à 5o mètres au dessus du niveau de la mer. (N° 268"; 12 février 1898). Cette Mousse rappelle un peu, par le port, les formes robustes, élancées, du B. pallescens Schw., d'Europe, mais en diffère par ses touffes sans cohérence, dépourvues du feutre radiculaire abondant qui enlace celles de l'espèce européenne, et par ses feuilles plus largement ovales-lan- céolées et sans margo distinct. B. Gerlachei Card. Webera Gerlachei Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 44 (1900). Cespites compacti, superne virides, intus fuscescentes vel decolorati, radiculosi. Caulis crassiusculus, ruber, erectus, 2-3 centim. altus, subsimplex vel innovationibus fastigiatis ramosus. Folia erecta, subimbricata, cavius- cula, late ovata vel oblonga, 1-2 millim. longa, o,5o-i,25 lata, basi breviter decurrentia, late et brevissime acumi- îiata, obtusa, subapiculata acutave, marginibus intcgris planis vel plus minus revolutis, costa valida, basi pro more rubella, sat longe ab apice abrupte dissoluta, rarius percurrente, rete laxo, tenero, cellulis subhex agonis, intcrioribus oblongis subrectangulis. Caetera ignota. — PI. X. Détroit de Gerlache : Ier débarquement, île Auguste, à la sunace de l'argile mêlée de guano. (Nos 2i5b, 2i5c; 26 janvier 1898). lXime débarquement, Terre de Danco, près du cap Anna Osterrieth, sur les petites terrasses humides de la falaise. (N° 2oSa ; 29 janvier 1898). XIème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise. (N° 229»; Ier février 1898). XVIIIéme débarquement, île Banck, sur du sable quartzeux. (N° 264; février 1898). J'avais d'abord placé cette Mousse dans le genre Webera, mais son tissu lâche et les cellules corticales de sa tige non différenciées doivent la faire classer de préférence parmi les vrais Bryum. MOUSSES 37 Elle est assez voisine de l'espèce suivante, dont elle diffère par ses feuilles plus courtes, plus brièvement et plus largement acuminées, souvent obtuses, et par sa nervure disparaissant brus- quement et en général assez loin du sommet. On trouve fréquemment sur la même tige des feuilles obtuses et des feuilles aiguës. Les échantillons provenant du cap Van Beneden portent au sommet des tiges des pousses très grêles, allongées, flagelliformes, garnies de petites feuilles squamiformes très écartées. J'ignore si ces innovations anormales se sont développées in situ ou seulement après la récolte des échantil- lons et leur inclusion dans les sachets qui ont servi à les emballer. Ce ne serait, dans ce dernier cas, que des pousses étiolées par suite de leur développement dans un milieu obscur. J'ai nommé cette espèce, qui parait être l'une des plus répandues des côtes du détroit de Gerlache, en l'honneur du promoteur et du courageux chef de l'Expédition antarctique belge. B. austropolare Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 45 (igoo). Cespites densi, superne virides, intus fuscescentes, parce radiculosi. Caulis rubcr, erectus, i,5o-6 ccutim. altus, simple.x vel parce divisus. Folia crecto-patentia, caviuscula, e basi plerumqiie rubente decurrente ovato-vel oblongo-lanceolata, i,5o-2 millim. longa, 0,60-0, ço lata, breviter acuminata, acuta, marginibits integris plcrum- que longe et auguste revolutis, costa sat valida, sacpius sub apice dissoluta, interdum percurrente ; cellulae inferiores rectangulae, parietibus tenerrimis, scquentes subrhomboidales, oblongae, superiorcs ovato- vel oblongo- hexagonac, marginales biseriatae, lincares. Caetera ignota. — PI. IX, ng. 12 à 22. Détroit de Gerlache : IXème débarquement, Terre de Danco, près du cap Anna Osterrieth, sur les roches et les petites terrasses humides de la ialaise. (Nos i5ib, i5ic, 2o5a in parte, 29 janvier 1898). XIème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise. (N"s 233b, 234b; Ier février 18 Espèce voisine du B. turbinatum Schw., de la zone boréale, mais s'en distinguant par ses feuilles moyennes plus ovales, plus brièvement acuminées, et par sa nervure non excurrente, atteignant le sommet, ou disparaissant un peu au-dessous. Une partie des échantillons récoltés au cap Van Beneden portent des pousses flagelliformes semblables à celles de l'espèce précédente. B. ambljolepis Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 45 (1900). Dense cespitulosum, superne glaitco-viride, intus rtibellum. Caulis gracilis, filiformis, Jragillimus, erectus, 1-2 centim. altus, rubellus, fastigiatim ramosus. Folia inferiora remota, saepe omnino decolorata vel basi ruben- tia, superiora confertiora, cochleariformi-concava, erecto-imbricata, minuta, majora o,j5 millim. longa, o,5o lata, breviter ovata, obtusa subapiculatave, rarius apiculata, integerrima, costa te nui longe ab apice evanida; cellulae inferiores sublïneares, chlorophyllosae, parietibus teneris, sequentes oblongo-hexagonae, superiores hyalinac, parie- tibus crassiusculis sed mollibus. Caetera ignota. — PI. XI, fig. 1 à n. Détroit de Gerlache : XIéme débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise. (N° 229b; ir février 1898). Cette espèce, appartenant à la section Argyrobryum, rappelle les formes grêles du B. argen- teiim Linn., mais s'en éloigne par ses feuilles moins denses et moins imbriquées, obtuses ou subapiculées. De toutes les espèces de ce groupe, c'est du B. maccratum C. Miill., de l'Argentine subtropicale, qu'elle se rapproche le plus; elle en diffère par ses tiges filiformes, plus élancées, ses feuilles moins rapprochées, et ses cellules inférieures à parois minces. — Elle forme de petites touffes denses au milieu des gazons de Bryum Gcrlachei et à'Hypnum uncinatum. 38 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE MNIACEAE. LEPTOSTOMUM R. Br. L. Menziesii R. Br. In Trans. of the Linn. Soc. X., p. 321. Gymnostomiim Menziesii Hook. Musci exot. I, tab. 6. Détroit de Magellan : environs de Punta Arenas, troncs d'arbres; fertile. (N° 61; 9 décembre 1897). Espèce répandue dans la région magellanique. POLYTRICHACEAE. POLYTRICHADELPHUS Mitt. P. dendroides Mitt. Musci austro-amer. p. 611. Polytrichum dendroides Brid. Muscol. récent. II, p. 101, tab. V, fig. 6. Détroit de Magellan : île Clarence, Hope Havre ; stérile. (N° 42S ; 14 décembre 1S97). Cette belle Mousse, qui paraît assez largement répandue dans toute la région magellanique, remonte le long de la côte du Pacifique jusqu'au Pérou, et se retrouve en Nouvelle-Zélande. C'est par erreur que l'on attribue généralement à Hedwig la paternité de cette espèce : elle fut décrite et figurée pour la première fois par Bridel dans le Muscologia recentiorum, t. II (1798), et ce ne fut que trois ans plus tard que parut le Species Muscorum, dans lequel Hedwig la décrivit de nouveau, mais en citant, d'ailleurs, la description princeps de Bridel. Schwaegrichen en donna une nouvelle description dans le Supplementum, I, 2, p. 32Ô, et la figura sur la planche CLI du t. II, partie II, fasc. 1 de ce même ouvrage. POGONATUM Pal. Beauv. P. alpinum Rohl. In Ann. Wett. Ges. III, p. 226. Détroit de Gerlache : XIème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise; stérile. (N° 235 ; ir février 189S). XII™"1 débarquement, île de Cavelier de Cuverville, sur les corniches de la falaise ; stérile. (N° 241 ; 2 février 189S). Var. brevifolium Brid. Bryol. univ. II, p. i3l. Détroit de Gerlache : Xème débarquement, ile Brabant, sur des roches complètement entourées de glaces, à 35o mètres au-dessus du niveau de la mer ; stérile. (N° 252e; 3o janvier 1S98). XXème débarquement, Terre de Danco, à l'entrée du chenal de Lemaire. sur des roches isolées au milieu d'un glacier, à 5o mètres au-dessus du niveau de la mer; stérile. (N° 27ob; 12 février 1S9S). Par la structure anatomique de la tige, de la nervure et des lamelles, aussi bien que par les caractères morphologiques, les échantillons du détroit de Gerlache sont absolument identiques à ceux de la zone boréale, et il me paraît impossible de les en séparer. Les spécimens récoltés à l'île Brabant et à l'entrée du chenal de Lemaire ont les feuilles courtes — la partie verte linéaire étant souvent à peine aussi longue que la base engainante — raides, dressées et subimbriquées à l'état sec, et moins fortement dentées aux bords ; ils semblent bien correspondre à la var. brevifo- lium Brid. des hautes montagnes d'Europe et des régions arctiques. MOUSSES 39 Le P. alpinum est répandu dans toutes les parties froides ou montagneuses de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique septentrionale; on l'a signalé également en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande. J'ajouterai que les Polytrichum austro-alpinum C. Miïll., de Kerguelen, et P. austro-georgicum C. Miill., de la Géorgie du Sud, dont j'ai pu examiner des échantillons authentiques communi- qués par le Musée royal de botanique de Berlin, ne sont, à mon avis, que de simples formes locales du Pogonatiim alpinum, avec lequel ils concordent exactement par leur structure anato- mique, particulièrement en ce qui concerne les lamelles des feuilles. Le premier est une forme élancée, à feuilles longues et plus fortement dentées que celles du type ; le second est, au contraire, une petite forme trapue, à feuilles assez courtes et peu dentées, ayant à peu près le port du Polytrichum hyperboreum R. Br. POLYTRICHUM Dill. P. Strictlim Banks. Apud Menz. in Trans. Linn. Soc. IV, p. 77, t. 7, f. 1. Détroit de Gerlache : XIème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise; stérile. (N° 234a; ir février 18981. XIIème débarquement : île de Cavelier de Cuverville, sur les corniches de la falaise ; stérile. 1N0 243= ; 2 février 1898L * Ces échantillons sont bien identiques à ceux d'Europe ; mais ils croissent en énormes touffes très denses sur les rochers des falaises (voir pi. XIV, fig. 2) tandis que dans la zone boréale le P. strictum est turficole. Cette espèce, répandue en Europe, en Sibérie et dans l'Amérique du Nord, se retrouve dans la région magellanique. P. piliferum Schreb. Spicil. flor. lips. p. 74. Détroit de Magellan : environs de Punta Arenas ; fertile. (Ns>s 6ob et 467 ; 9 décembre 1897). Il m'est impossible de séparer ces échantillons du P. piliferum. La structure des feuilles et des lamelles est bien la même que sur les spécimens d'Europe; les cellules marginales des la- melles, vues en coupe transversale, sont seulement quelquefois plus dilatées transversalement à la base et plus nettement cruciformes. Les feuilles sont lisses sur le dos, ce qui ne permet pas de rapporter nos échantillons au P. trachynotum C. Miill., de la Terre-de-Feu, dont les feuilles sont tuberculeuses sur le dos dans le haut. La coiffe est plus pâle que dans la forme européenne, blanche dans le bas, un peu jaunâtre supérieurement. La brièveté des feuilles et de la capsule, et la longueur du poil rapprochent beaucoup cette forme de la var. Hoppei Rabenh. Le P. piliferum est une Mousse à peu près ubiquiste : elle existe dans toute l'Europe, depuis la région méditerranéenne jusque dans la zone polaire, en Asie, dans l'Amérique septen- trionale et méridionale, aux Açores, à Madère et aux Canaries, et enfin en Australie. P. subpiliferum Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 42 (1900). Habitu et magnitudine P. pilifero simillimum. Caulis simplex, erectus, io-i5 millim. longtts, inferne tomento denso albido obtectus. Folia madida patentia, sicca appressa, 2, j5-3,5o millim. longa, 0,60-0,80 lata, e basi amplexante oblonga breviter latweolata, dorso laevia, marginibus inflexis integris, pilo brcvi stricto denticu- 4o EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE lato, saepe effr ado, superne tantum hyalino, in dimidio inferiore rubcllo vel flavescente instructa ; cellulac inferiores basis amplexantis angustae, lineares, superiores subrotundatae plerumque transversim dilatatae, marginales tenerrimae; lamellae 25-3o, margine irregulariter crenulatae, cellulis parietibus incrassatis, in sectione transvers- ali ex 8-1 1 cellulis format ae, cellula apicali papilla obtitsa praedita. Folia perichaetialia erecta, basi subvaginante mitlto longiore. Capsula in pediccllo crassiusculo pallide rubente, 10-20 millim. longo, suberecta, demitm nutans, longit. 2-2,25 millim., diam. i,5o, pallide badia, tetragona, obtuse angulata, apophysi rotundata instructa, oper- culo depresso apiculato. Peristomii dentés pallidi, o,i2-o,i5 millim. longi. Sporae S-10 ^ crassae. Calyptra pallida, albida. — PI. XII, fig. 1 à 14. Détroit de Magellan : environs de Punta Arenas, en mélange avec l'espèce précédente ; fertile. (N° 6oa; 9 décembre 1S97). Détroit de Geiiache : XXéme débarquement, Terre de Danco, à l'entrée du chenal de Lemaire, sur des roches isolées au milieu d'un glacier, à 5o mètres au-dessus du niveau de la mer ; stérile. (N° 268e ; 12 février 1898). La description qui précède a été faite sur les échantillons de Punta Arenas. Ceux du détroit de Gerlache ont les tiges plus longues, atteignant 2 centimètres 1/2, mais la forme et la structure des feuilles et des lamelles sont bien identiques. Le P. subpiliferum diffère du P. piliferum Schreb. par ses tiges couvertes dans le bas d'un tomentum blanc, abondant, par le poil des feuilles plus court, souvent caduc, rougeàtre sur la plus grande partie de sa longueur, hyalin seulement vers la pointe, et par la coiffe plus pâle, blanchâtre. La nervure lisse sur le dos ne permet pas de le confondre avec le P. trachynotum C. Miïll., de la Terre-de-Feu, ni avec le P. tuberculosum C. Miill., de Kerguelen. P. antarcticum Card. Note prélim., in Rev. bryol, t. 27, p. 45 (1900). Late denseque cespitosum, fuscescenti-viride. Caulis erectus, simplex vel pluribus innovationibus ramosus, inferne denudatus, parcissime radiculosus, 3-6 centim. altus. Folia madida erecto-patentia, sicca appressa, 3-4 millim. longa, circa 1 millim. lata, e basi amplexante ovata vel oblonga breviter lanceolata, marginibus injîexis integris, costa dorso laevi in pilo hyalino longiusculo denticulato desinente ; cellulae basis amplexantis breviter reclangulae vel quadratae, superiores transversim dilatatae, marginales tenerrimae ; lamellae 25-3o, margine irregulariter crenulatae, cellulis parietibus angustis, in sectione transversali e 6-8 cellulis formatae, cellula apicali pro more altiore, ovata, oblonga vel ovato-attenuata, haud incrassato-papillosa. Caetera ignota. — PI. XII, fig. i5 à 26. Détroit de Gerlache : XIème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise. (N°236; ir février 1898). Espèce appartenant au groupe du P. piliferum Schreb., mais plus robuste que celui-ci, rappelant, par son port et ses dimensions, le P. hyperboreum R. Br. de la zone polaire boréale, se distinguant d'ailleurs de l'un et de l'autre par le tissu de la partie basilaire des feuilles composé de cellules beaucoup plus courtes, la plupart carrées. En outre, chez le P. piliferum, les lamelles des feuilles sont formées de cellules plus petites, à parois épaisses, et la cellule apicale porte au sommet un épaisissement papilliforme. Dans le P. hyperboreum, les lamelles ressemblent plus à celles du P. antarcticum; cependant, les parois de leurs cellules sont encore un peu plus épaisses que dans notre Mousse. MOUSSES 4I LEUCODONTACEAE. LEPYRODON Hpe. L. lagurus Mitt. Musci austro-amer. p. 421. Leucodon lagurus Hook. Musci exot. tab. CXXYI. Détroit de Magellan : environs de Punta Arenas ; stérile. (N° 465 ; 9 décembre 1897). Terre-de-Feu : canal du Beagle, environs du grand lac de Lapataïa; stérile. (N° 19211; 26 décembre 1897). L'aire de dispersion de cette espèce embrasse la région magellanique, le Chili, l'Australie, la Tasmanie et l'île Campbell. LESKEACEAE. PSEUDOLESKEA Br. eur. P. antarctica Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 45 (igoo). Dense intricato-cespitosa, viridis vel rufescenti-viridis. Caulis prostratus, inordinale ramosus, ramis ascendeutibus, io-i5 millim. altis. Folia erecto-patentia, e basi angusta paululum decurrente late ovata, concava, sat subito in acumen breviuseuhim acutum constricta, 0,60-1 millim. longa, o,3o-o,5o lata, marginibus plants vel basi sttbreflexis integris, magno augmento tamen sinuolatis, costa valida viridi percurrente, cellulis oblongis vel ovato-oblongis, laevibus, alaribus subquadratis. Paraphyllia pauca, triangulari-lanceolata, plus minus longe acuminata, marginibus saepe sinuatis. Caetera ignota. — PI. XI, fig. 12 à 22. Détroit de Gerlache : XIème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise. (Nos 23ia et 232d; ir février 189S). Comparable au P. païens (Lindb.) Limpr., d'Europe; en diffère par ses feuilles moins étalées à l'état humide, à bords plans, à nervure percurrente, et à tissu formé de cellules ovales ou oblongues, lisses. Se rapproche aussi de l'Hypnum (Pseudoleskea) desmiocladum C. Miill., de Kerguelen ; mais, d'après 'un échantillon authentique communiqué par le Musée royal de bota- nique de Berlin, celui-ci a les feuilles plus étroites, plus longuement acuminées et tout à fait entières aux bords. Par son port, le P. antarctica rappelle beaucoup certaines formes de YAmbly- stegium varium Lindb. HYPNACEAE. LEMBOPHYLLUM Lindb. L. auriculatum Par. Index bryol. p. 717. Hypnwn auriculatum Mont. Voyage au Pôle Sud, Crypt. p. 33i, t. 20, f. 3. Coelidium auriculatum Jag. Adumbr. II, p. 3i8. Terre-de-Feu : canal du Beagle, environs du grand lac de Lapataïa; fertile. (N° 191; 26 décembre 1S97). En dehors de la région magellanique, cette Mousse existe aussi en Nouvelle-Zélande. BRACHYTHECIUM Br. eur. B. antarcticum Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 46 (1900). Dense cespitosum, molle, subsericeum, lutescenti-viride. Caulis erectus, nunc simplex, nunc dichotome vel fastigiatim ramosus, 8-4 centim. altus. Folia dense conferta, mollia, julaceo-imbricata, caviuscula, plicata, e basi VI R 42 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE paulisper dccurrente breviter ovato-lanceolata, i,8o-2,5o millim. longa, o,So-i lata, acumine aaito plus minus elongato, marginibus integris vel minute dcvticulatis, planis vel parce revohtis, costa tenui ad 2/3 folii producta, retc laxiusculo, cellulis rhomboidalisublinearibus, alaribus pluribus qnadratis. Caetera igiwta. — PI. XIII, fig. i à i3. Détroit de Gerlache : XIème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise. (N,s23oa in parte, 232-\ 232e, 233e, 234e; ir février 189SI. Dans ma Note préliminaire sur les Mousses recueillies par r Expédition antarctique belge, j'avais rapporté au B. gcorgico-glareosum C. Miïll. les nos 23oa in parte, 232e, 233e et 234e; mais, à la suite de nouvelles comparaisons, j'ai reconnu que tous les spécimens de Brachythecium du détroit de Gerlache appartiennent à la même espèce, très voisine, certainement, de la Mousse de la Géorgie du Sud, mais s'en distinguant toutefois par ses tiges plus grêles, ses feuilles un peu moins larges à la base, moins profondément plissées, plus molles, d'un tissu plus lâche, et pourvues de cellules alaires plus petites et plus nombreuses. Comme aspect et dimensions, le B. antarcticum rappelle beaucoup le B. austro-glareosum C. Miill., de Kerguelen, mais ce dernier a les feuilles beaucoup plus étroitement lancéolées, plus longuement et plus finement acuminées, et d'un tissu bien plus serré. Les B. antarcticum et georgico-glareoswn ont aussi beaucoup d'analogie avec le B. salebrosum var. arcticum Berggr., de la région polaire boréale, dont ils se rapprochent par le port, le mode de gazonnement, les tiges et les rameaux dressés, et les feuilles imbriquées; mais la Mousse arctique a les feuilles moins plissées et les cellules plus étroites et plus allongées. Les échantillons de B. antarcticum récoltés par M. Racovitza croissaient au milieu des touffes d'Hypnum uncinatum et de Webera cruda var. imbricata. Var. cavifolium Card. Note prélim., in Rev. brvol. t. 27, p. 46 (1900). Brevius, viridiits, caule crassiore, i,5o-2,5o centim. alto, foliis valde concavis, madore vix plicatis, minus imbricatis, late ovatis, abrupte breviter acuminalis subapiculatisve, costa ultra médium evanida, rete molliore parietibus angustioribus. Caetera ignota. — PI. XIII, fig. 14 à 18. Détroit de Gerlache : Ier débarquement, île Auguste, à la surface de l'argile mêlée de guano. (N°2i5a; 26 janvier 189S). IXème débarquement, Terre de Danco, près du cap Anna Osterrieth, sur les petites terrasses humides de la falaise. (Nos r5ia et 2o5d : 29 janvier 189S). (Xlème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise. (N° 232a in parte; ir février 1898). Les échantillons du cap Yan Beneden présentent des transitions entre le type et cette variété, dont le port rappelle assez celui des formes courtes du B. rivulare Br. eur. B. paradoxum Besch. In Miss. se. cap Horn, V, Bot. p. 3oo. Hypnum paradoxum Hook. fil. et Wils. in Lond. Journ. of bot., 1844, p. 554, e^ FI. antarct. II, p. 41g, t. i55, f. 2. Détroit de Magellan : environs de Punta Arenas, troncs d'arbres; stérile. (N° 466; 9 décembre 1897). Cette espèce, signalée sur plusieurs points de la région magellanique, existe aussi à Ker- guelen, en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande. AMBLYSTEGIUM Br. eur. A. densissimum Card. Note prélim., in Rev. bryol. t. 27, p. 46 (igoo). MOUSSES 43 Minimum, densissime cespitulosum, superne viride, intus ferrugineum. Caulis fragillimus, er'ectus, 5-y millim. altus, subjulaceus, inordhiate ramosus, ramis erectis vel erecto-patentibus. Folia minutissim i, 0,20-0, 25 millim. longa, o,o5-o,io lata, confertula, cavinscida, crecta, subimlnicata, apice vix subsecunda, ovato-lanceolata, enervia, acumine angusto plus minus elongato, marginibus plants sinuolatis vel subdenticulatis, rete laxo, cellulis ovatis oblongisve, parietibus crassiusculis, inferioribus minoribus rectangulis vel quadratis. Caetera ignota. — PI. XIII, fig. 19 à 26. Détroit de Gerlache : IXéme débarquement, Terre de Danco, près du cap Anna Osterrieth, sur les petites terrasses humides de la falaise. (N° 2o5e ; 29 janvier 1S98). Cette minuscule espèce, à feuilles énerves, est voisine de VA. Sprucei Br. eur., et de VA. subtile Br. eur., d'Europe, mais elle s'en distingue par son gazonnement extrêmement dense, ses tiges et ses rameaux subjulacés, dressés, et ses feuilles plus rapprochées, plus concaves, plus dressées, subimbriquées et, en général, moins longuement acuminées. Je n'en ai trouvé, dans les récoltes de M. Racovitza, qu'un très petit échantillon qui paraissait avoir été recueilli dans une fente de rochers. HYPNUM Dill. H. uncinatum Hedw. Musc, frond. IV, p. 65, t. 25. Détroit de Gerlache : Hème débarquement, ile Moreno, rochers humides; stérile. (Nos iSS et 200; 24 janvier 18981. Xéme débarquement, île Brabant, sur des roches complètement entourées de glaces, à 35o mètres au-dessus du niveau de la mer ; stérile. (N° 252b; 3o janvier 189S). XIème débarquement, Terre de Danco, cap Van Beneden, sur les corniches de la falaise; stérile. (Nos 229e, 23oa, 23ob, 23oc, 232b, 234d, ir février 1S9S ). XVéme débarquement. île Wiencke, chenal de Neumayer, roches humides; stérile. (Nos 258a, 25gb; 9 février 189S1. XVIIème débarquement, îlot Bob, côte Sud-Est de l'île Wiencke, rochers; stérile. (N° 476; 9 février 1898). XXème débarquement, Terre de Danco, à l'entrée du chenal de Lemaire, sur des roches isolées au milieu d'un glacier, à 5o mètres au-dessus du niveau de la mer; stérile. (Nos 268d, 270d ; 12 février 1898 Il est impossible de séparer tous ces échantillons de notre vulgaire H. uncinatum Hedw., de la zone boréale, auquel je rattache également, d'après l'examen des spécimens originaux de l'herbier de C. Millier, VH. austro-uncinatum C. Miill., de Kerguelen, et VH. georgico-uncinatum C. Miill., de la Géorgie du Sud. Les échantillons rapportés du détroit de Gerlache par M. Racovitza comprennent deux formes distinctes. L'une, représentée par les nos 23oa et 23^, a les feuilles moins falciformes que le type, subimbriquées à la base, et le tissu basilaire plus lâche, caractères qui la rapprochent de la var. subjulaceum Br. eur. Elle correspond à peu près exactement à V H . austro-uncinatum C. Miill. de Kerguelen. D'après la diagnose qu'en donne l'auteur, celui-ci se distinguerait en outre par sa capsule non resserrée sous l'orifice. Tous les autres échantillons du détroit de Gerlache ont les feuilles vivement homotropes, non ou peu plissées, et l'acumen ordinairement entier, caractères qu'ils partagent avec la var. plumulosum Br. eur., dont ils ont également le port ; ils n'en diffèrent guère que par le tissu basi- laire des feuilles plus lâche et la nervure plus épaisse. Ces spécimens se rapprochent extrêmement de VH. georgico-uncinatum C. Miill., mais cette dernière forme a les feuilles assez fortement plissées. — Dans toutes ces formes, la nervure s'avance plus ou moins loin dans l'acumen. Mon excellent ami F. Renauld, le savant monographe du groupe Harpidium, à qui j'avais soumis les spécimens de VH. uncinatum du détroit de Gerlache, m'a répondu à ce sujet : « Je » partage entièrement votre manière de voir à l'égard de ces échantillons. Il n'est pas possible de » les séparer de VH. uncinatum, dont les variations sont tellement instables qu'en dehors du port 44 EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE » plus ou moins robuste, de l'absence de plis, et de la capsule arquée ou dressée, on ne peut » s'appuyer sur aucun caractère saillant. Plus de la moitié des formes ne peut recevoir aucun » autre nom que celui de l'espèce. L'une des deux formes du détroit de Gerlache peut être rap- » portée à la var. subjulaceum comme forma gracilis; l'autre possède les caractères principaux de » la var. plumulosum ; elle a, de plus, en propre, le tissu basilaire plus lâche, parenchymateux, la » nervure plus épaisse élargie à la base, et les cellules moyennes plus courtes, gorgées de matière » verte. Cela est probablement du à l'abondance des matières azotées déposées sur le sol par les » oiseaux de mer. On peut en faire une forma polaris. » UH. uncinatitm, qui est largement répandu dans toutes les régions froides et tempérées de l'hémisphère boréal, se retrouve en Nouvelle-Zélande et en Australie; on l'a indiqué également dans les Andes de Quito et nous venons de voir qu'il est représenté par deux formes locales à Kerguelen et à la Géorgie du Sud. Il semble que c'est la Mousse la plus abondante sur les côtes du détroit de Gerlache, puisque M. Racovitza l'a récoltée six fois sur dix débarquements ayant fourni des Mousses. H. austro-stramineum C. Mull. Bryol. Austro-Georgiae, p. 43. Var. gracillimum ejusd. loc. cit. Détroit de Gerlache : XIIème débarquement, lie de Cavelier de Cuverville, sur les corniches de la falaise; stérile. (N° 240''; 2 février 1898). XVème débarquement, île Wiencke, chenal de Neumayer, sur les roches humides ; stérile. IN» 259'1 ; 9 févr. 1898). Échantillons bien identiques à ceux de la Géorgie du Sud. Dans cette var. gracillimum, les feuilles sont tout à fait planes aux bords, tandis qu'elles sont révolutées dans le bas chez le type, où elles sont, en outre, beaucoup plus larges et plus brièvement acuminées. La nervure, plus ou moins allongée, s'arrête tantôt un peu au-dessus du milieu, tantôt vers la base de l'acumen, comme l'indique la description de Millier. H. revolutum Lindb. In Hedwigia, 1868, p. 108. Stereodon revolutus Mitt. Musc. Ind. or., p. 97. H. Heufleri Jur. in Verh. zool.-bot. Ges. Wien, 1861, p. 431. Détroit de Gerlache : IXème débarquement. Terre de Danco, près du cap Anna Osterrieth, sur les petites terrasses humides de la falaise ; stérile. (N° 202b; 29 janvier iS En l'absence de caractères distinctifs tournis par les organes de fructification, je ne puis séparer cet échantillon stérile de YH. revolutum d'Europe, d'Asie et de l'Amérique du Nord. Les feuilles sont seulement un peu moins longuement révolutées, l'acumen légèrement plus large, et les cellules carrées des angles un peu plus nombreuses sur la forme antarctique; encore ces diffé- rences ne se montrent elles pas constantes sur toutes les tiges. EXPLICATIONS DES PLANCHES M PLI. Fig. l-i3. Andreaea pyawtyla Card. — 1,2, plante grandeur naturelle. 3, fragment de la même X 17 • 4, 5, 6, feuilles X 43. 7, tissu basilaire, dans la partie médiane de la feuille X 36o. 8, tissu vers le milieu de la feuille, vu sur la face dorsale X 36o. 9, tissu marginal, dans la partie moyenne X 36o. 10, sommet d'une feuille, vu par la face dorsale X 36o. 11, partie d'une section transversale de la feuille, près de la base X 36o. 12, partie d'une section transversale de la feuille, vers le milieu X 3Éo. 13, partie d'une section transversale de la tige X 36o. Fig. 14-21. Andreaca pygmaea Card. — 14, plante grandeur naturelle. 15, fragment de la même X 17. 16, 17, 18, feuilles X 43- 19, tissu basilaire dans la partie médiane de la feuille X 36o. 20, tissu vers le milieu de la feuille X 36o. 21, tissu marginal, dans le haut de la feuille X 36o. Fig. 22-33. Andreaea depressinervis Card. — 22, plante grandeur naturelle. 23, fragment de la même X x7- 24, 25, 26, feuilles X 43- 27, tissu du limbe et de la nervure, près de la base de la feuille X 36o. 28, tissu du limbe et de la nervure, vers le milieu de la feuille X 36o. 29, sommet d'une feuille X 36o. 30, partie d'une section transversale de la feuille près de la base X 36o. 31, section transversale de la feuille, vers le milieu X 36o. 32, section transversale dans le haut de la feuille X 36o. 33, partie d'une section transversale de la tige X 36o. PL IL Fig. I- 9. Cyvodontium fuegiamtm Card. — 1, plante grandeur naturelle. 2, 3, feuilles X 20. 4, tissu basilaire de la feuille X 36o. 5, tissu de la feuille à l'endroit ou elle se rétrécit X 36o. 6, tissu de la feuille dans la partie supérieure X 36o. 7, pointe de la feuille X 36o. 8, section trans- versale de la nervure, vers le milieu de la feuille X 36o. 9, section transversale de la nervure, vers le sommet de la feuille X 36o. Fig. 10-18. Dicramtm magellaniaim Card. — 10, plante grandeur naturelle. 11, 12, 13, feuilles X 20. 14, tissu basilaire de la feuille X 36o. 15, tissu de la feuille, vers le milieu du limbe X 36o. 16, tissu de la feuille, dans la partie supérieure du limbe X 36o. 17, pointe de la feuille X 36o. 18, partie d'une section transversale de la nervure, vers le milieu de la feuille X 36o. (r) Toutes les figures grossies des pi. I à XIII ont été dessinées à la chambre claire de Nachet, et avec les objectifs 3 et 6 (anciens 1 et 3) et les oculaires 1 et 3 du même constructeur. 46 EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE PL III. Dicranum laticostahtm Card. — 1, plante grandeur naturelle. 2, feuille X T7- 3, tissu basilaire de la feuille X 82. 4, tissu marginal, vers le milieu du limbe X 36o. 5, tissu marginal, vers le sommet du limbe, et partie du tissu de la nervure, vu par la face ventrale X 36o. 6, le même, vu par la face dorsale X 36o. 7, pointe de la feuille X 82. 8, partie d'une section transver- sale de la nervure, dans le bas de la feuille X 36o. 9, partie d'une section transversale de la nervure, vers le milieu de la feuille X 36o. 10, section transversale de la nervure, dans la partie supérieure X 36o. 11, partie d'une section longitudinale de la nervure, vers le milieu de la feuille X 36o. 12, 13, feuilles périchétiales externes X -7- 14, 15, feuilles périchétiales intimes X !7- 16, capsule jeune, avec l'opercule X l7- 17, capsule vieille et déopercule X l7- PI. IV. FiG. 1- 9. Ceratodon antarcticus Card. — 1, plante grandeur naturelle. 2, 3, feuilles X 43. 4, tissu basi- laire de la feuille X !84. 5, tissu vers le milieu de la feuille X 184. 6, tissu dans la partie supérieure de la feuille X !84. 7, partie de la même X 36o. PL VI. Dissodon mirabilis Card. — 1, plante grandeur naturelle. 2, 3, 4, feuilles inférieures X 17- 5, 6, 7, feuilles supérieures X 17- 8, sommet d'une feuille inférieure X 82. 9, tissu basilaire d'une feuille supérieure X 82. 10, 11, sommet de deux feuilles supérieures X 82. 12, section transversale de la nervure et d'une partie du limbe, dans la partie inférieure de la feuille X 184. 13, partie d'un section transversale de la tige X !84- PI. VII. Dissodon mirabilis Card. (suite). — 1, feuille périchétiale externe X l7- 2, 3, feuilles périchétiales intimes X 17- 4, capsule jeune et encore operculée, à l'état "sec X !7« 5, la même, à l'état frais X I7- 6, capsule mûre et déoperculée, à l'état sec X 17- 7, la même, à l'état frais X 17- 8, tissu du sporogone, à la jonction de la capsule proprement dite et de l'apophyse X 184. 9, tissu et un stomate de la partie supérieure de l'apophyse X 184. 10, tissu et un stomate de la partie MOUSSES 47 inférieure de l'apophyse X 184. H, deux dents du péristome et spores X 184. 12, section longitudinale d'une dent du péristome et d'une portion de la paroi capsulaire X 36o. 13, spores X 36o. 14, coiffe X 17- 15. partie d'une section transversale du pédicelle X 184. PI. VIII. Fig. 1-14. Webera Racovitzae Card. — 1,2, plante grandeur naturelle. 3, une tige X 4- 4, partie de la même X 17- 5, 6, 7, 8, 9, 10, feuilles X 35. 11, tissu basilaire de la feuille X 184. 12, som- met de la feuille X 184. 13, section transversale de la nervure x 184. 14, partie d'une section transversale de la tige X 184. FiG. i5-28. Bryum imperfection Card. — 15, 16, plante grandeur naturelle. 17, 18, 19, feuilles des innova- tions stériles X 35. 20, 21,22, feuilles des rameaux fertiles x 35. 23, tissu d'une feuille d'un rameau fertile vers le milieu x 184. 24, sommet d'une feuille d'un rameau fertile X 184. 25, capsule X 17. 26, deux dents du péristome et spores x 184. 27, fragment de l'endos- tome X 184. 28, fragment de l'anneau X 184. PL IX. FlG. 1-11. Bryum inconnexum. Caïd. — 1, 2, plante grandeur naturelle. 3, 4, feuilles inférieures X 35. 5, 6, feuilles supérieures x 35. 7, 8, tissu d'une feuille supérieure, vers le milieu x 184. 9, sommet d'une feuille supérieure X 184. 10, section transversale de la nervure X 184. 11, section transversale de la tige X 184. Fig. 12-22. Bryum austropolare Card. — 12, 13, plante grandeur naturelle. 14, 15, 16, 17, 18, feuilles X 35. 19, tissu basilaire de la feuille X 184. 20, tissu marginal de la feuille, vers le milieu X 184. 21, sommet de la feuille X 184. 22, section transversale de la nervure x 184. PL X. Bryum Gerlachei Card. — 1,2, plante grandeur naturelle. 3, fragment de tige X 17. 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, feuilles X 35. 12, tissu basilaire de la feuille X 184. 13, 14, sommet de deux feuilles x 184. 15, section transversale de la nervure X 184. 16, section transversale de la tige à l'insertion d'une feuille x 184. PI. XI. Fig. i-ii. Bryum amblyolepis Card. — 1, 2, 3, plante grandeur naturelle. 4, fragment de tige x 17. 5, 6, 7, 8, feuilles x 35. 9, tissu, basilaire de la feuille x 184. 10, 11, sommet de deux feuilles X 184. FiG. 12-22. Pseudoleskea artarctica Card. — 12. plante entière grandeur naturelle. 13, fragment de tige X 17. 14, 15, 16, 17, 18, feuilles X 43. 19, tissu basilaire de la feuille x 36o. 20, tissu de la feuille, vers le milieu X 36o. 21, sommet de la feuille X 36o. 22, trois paraphylles X 82. PL XII. Fig. 1-14. Poh trichum \ subpiliferum Card. — 1, plante grandeur naturelle. 2, 3, 4, feuilles x 17. 5, sec- tion transversale de la feuille, dans la partie supérieure X 82. 6, tissu à la base de la partie subengaînante de la feuille X 184. 7, tissu au sommet de la partie subengaînante de la feuille X 184. 8, sommet de la feuille X 82. 9, fragment d'une lamelle de la nervure vue de côté X 36o. 10, partie d'une section transversale de la nervure avec trois lamelles X 36o. 11, feuille périchétiale X 17. 12, capsule X 17. 13, deux dents du péristome et spores X 184. 14, coiffe X 17. 48 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE Fig. i5-2Ô. Polytrichum antarcticum Card. — 15, 16, plante grandeur naturelle. 17, 18, 19, feuilles X 17. 20, section transversale d'une feuille dans la partie supérieure X 82. 21, tissu à la base de la partie subengaînante de la feuille X 184. 22, tissu au sommet de la partie subengaînante de la feuille X 184. 23, sommet de la feuille X 43. 24, fragment d'une lamelle de la nervure, vue de côté X 36o. 25, 26, deux portions de sections transversales de la nervure, portant chacune deux lamelles X 36o. PI XIII. Fig. i-i3. Bracliythecium antarcticum Card. — 1,2, plante grandeur naturelle. 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, feuilles X 17. 10, tissu basilaire de la feuille X 184. Il, tissu moyen de la feuille X 184. 12, 13, som- met de deux feuilles x 184. Fig. 14-18. Bracliythecium antarcticum Card. var. cavifolium Card. — 11, 15, plante grandeur naturelle. 16, 17, feuilles X 17. 18, sommet d'une feuille X 184. Fig. 19-26. Amblystegium densissimum Card. — 19, plante grandeur naturelle. 20, la même X 17. 21, 22, 23, 24, 25, feuilles X 82. 26, une feuille X 36o. Fig. 27 et 28. Bryum inclinatum Br. eur. var. mxgellanicum Card. — 27, feuille X 35. 28, deux dents du péristome et spores X 184. PL XIV. Fig. i. — Touffe formée par le Campylopus Spegazzinii (C. Miill.) Par., une Hépatique et un Hymeno- phyllum, croissant sur des enchevêtrements de racines de phanérogames. Fig. 2. — Touffe de Polytrichum strictum Banks, croissant sur les roches des falaises du détroit de Gerlache. EXPE n m on ax tar CTior k i ; k u ; v. m or s si-: s ri.i I « < Y m :M > -*™^ "■> 1 1 n n » ^ 1 ■ ■ Aiuiivuvi p\;qpotyTa : -4- _ - I A pycjmœa Z ard 22 _ 33 A depres si nervis KXPKniï'IOX ANTARC TIOUE BELGE MOUSSES PI. 1! -y . o i • • o r&j -"A - — - — ^~ % S£l s - g>i al il',: % *1 J3^ 33 ^^ L_9 Cynodontium fueqianum r- _ 10_18 Diteranum maqellarucum RX] 'K]t] T H) X AN TAE CTIOUE BELGE MOUSSES PL III Dicranum osl at um BXPED] T 1 OW AN TAU C TIQ U B 1 5 EL< ! E MOUSSES l'I. IV m ni y m Si ii fâ1 mm i " i v\ 12 11 : iot ad. nai 1_9 Ceratodon antarcticus Card.._10_13 Webera cruda Bruch vai; imbricala 14_17 Webera autans. Hedw forma EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE MOUSSES PL.V ÇgS®f| la»! - fh ■ '- il n/' A «5* V l!IHf . ^fS? ■ • r : L_9 Rhacomilrium flavescens 10 _ H) Orthotrichum an tare tic uni.. Car d EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE MOUSSES PL VI Dissodor» mirabilis. Card. EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE MOUSSES PL \li s, 11 o 13 >o 10 : t del . Dissodon mirabilis. Card KXP EDI T 1 ON AN TAR C TIQUE I ! B LGE MOUSSES PL Y III : lf 19 m \m. L.14 Webera Racovitzae .15_28 Bryum imperfectum EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE MOUSSES PX, IX 18 L_l 1 . Brvum inronuexuiii Card._ l__ 22 Br\-um austropolare . Card. EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE MOUSSES Pi X Bryum Gerlachei Gard EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE MOUSSES ri, XI \ ^ m 33$*^ ' J Cardot. ad nat del. 1_11 P.rvum amblyolrpis Card._ 12_ 2 2 Pseudoleskea antarctica arâ. EXPEDITION AXÏARCTIOI'K BELGE MOUSSES PL .Xll ]OOOOOoOoGno JWDSoqooo i , lOOOOOnno.inoo =jooon'oadoqn te j^ -> Smî ! KhS i v * ■ £W3 ■ia ^n I _ 1 -J- Polvlnchum subpilifetnim Gard _ 15_26 P antarcticum Card REEXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE MOUSSES IM. XIII :* k\ laUVi 1.13. Brachythecium iinluivlunim 14_ 18 B. antarcticum v;ir ravilolium 19_26. Amblystegium densissimurri 27 28 Bryum inclin aluni 13 S var.macjelJaiiicun EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE. MOUSSES PL. Hic. i. Masse conique formée par Campylopus Spcgazzinii associé à d'autres plantes. I> G. Pil.uski phot ci i 2-, Rue >k- ' Fig. 2. Touffe de Polytrichum strictum provenant du détroit de Gerlache.