9 115 E 21 EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE RÉSULTATS DU VOYAGE DU S. Y. BELGICA EN 1897-1898-1899 SOUS LE COMMANDEMENT DE A. DE GERLACHE DE GOMERY RAPPORTS SCIENTIFIQUES PUBLIÉS AUX FRAIS DU GOUVERNEMENT BELGE, SOUS LA DIRECTION DE LA COMMISSION DE LA BELGICA ZOOLOGIE HOLOTHURIES 05 la tr ; un •m ! LT) î □ " CD s m = □ E. HEROUARD Maître de Conférences a la Faculté des Sciences de Paris AN VERS IMPRIMERIE J.-E. BUSCHMANN REMPART DE LA PORTE DU RHIN I9O6 ■v r< HOLOTHURIES E. HEROUARD Maitke de Conférences a la Faculté des Scieni es de Paris R 29 Sorti des presses de J.-E. BUSCHMANN, Anvers le i5 Janvier 1906. HOLOTHURIES E HEROUARD Maître de Conférences a la Faculté des Sciences de Paris INTRODUCTION La collection des Holothuries qui m'a été confiée par la Commission de la Belgica pour en faire l'étude, comprend neuf espèces dont cinq sont nouvelles. Parmi celles-ci se trouve un genre nouveau, le genre Rhipidothuria, qui appartient aux formes d'Elpidiineœ présentant des papilles libres le long des radius dorsaux, formes propres aux régions polaires et plus particu- lièrement à l'antarctique. C'est en effet de cette région que proviennent toutes les Parelpidia et les Elpidiogone connues, tandis qu'on ne connaît des mers boréales qu'une seule forme appar- tenant à ce groupe : YElpidia glacialis. Les régions polaires semblent donc être le lieu d'origine de la famille des Elpidiinea?, puisque, comme je l'ai fait valoir précédemment, la morphologie générale de ce groupe montre que la différenciation graduelle des divers types qu'il contient réside dans une disparition simultanée des papilles dorsales postérieures et des pieds ventraux antérieurs. L'Expédition a rapporté en outre des larves d'Elasipodes qui sont les premières que l'on ait recueillies. TABLEAU DES ESPECES RECUEILLIES I. — Ordre Actinopodida. i. — Famille ASPIDOCHIROTIN.E. Sous-famille SynallactinejE. Mesothuria bifurcata Hérouard. 2. _ Famille ELASIPODIN^E. Sous-famille Elpidiine^e. Rhipidothuria Racovitzai Hérouard. Peniagone Vignoni Hérouard. Larves. 4596^ EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE 3. — Famille DENDROCHIROTIN^. Cucumaria leonnia Semper. Cvxumana lœvigata Verril. Psolidium convergeas Hérouard. Psolus Bclgicœ Hérouard. 4. _ Famille MOLPADIN^. Trochostoma antarcticiim Theel. II. — Ordre Paractinopoda. 5. — Famille SYNAPTIN.F. Sous-famille Chiridotine/E. Sigmodota Studeri Theel. Famille ASPIDOCHIROTIN^E Sous-famille Synallactinese Mesothuria bifurcata Hérouard 1901 pi. 11, fig-. 3; 12 mai 1898. — Faubert IL — 710 14' latitude S-, 890 14.' longitude W. Un seul exemplaire de 8mm de longueur, de forme ovalaire, déprimé dorso-ventralement, mais plus fortement sur la face ventrale que sur la face dorsale, présentant une bouche ventrale et un anus terminal, couleur blanc grisâtre. Les tentacules, complètement rétractés dans la cavité pharyngienne, ne sont pas visibles ; les pieds sont au contraire très apparents, vésiculeux, et se montrent disposés sur deux rangées dans chaque radius, avec quelques pieds plus petits dans les interradius ; mais le radius médian n'a que deux pieds rudimentaires, à l'union du tiers supérieur avec les deux tiers inférieurs ; quelques petits tubercules parsemés sur cette face sont peut-être aussi des pieds en formation. Dans les deux radius latéro-ventraux, la rangée ventrale est formée de pieds plus volumineux que les autres. Dans les interradins dorsaux les petits pieds sont disposés le long des rangées radiales principales, et la ligne médiane des interradius en est dépourvue. De cette disposition résulte que l'on peut considérer que des deux radius dorsaux dépendent quatre lignes de pieds, savoir : deux lignes moyennes radiales formées de gros pieds et deux lignes externes interradiales formées de pieds plus petits et plus clairsemés. Aux radius latéro-ventraux appartiennent trois rangées de pieds : deux rangées principales adjacentes au radius dont la ventrale est formée de gros pieds vésiculeux, et une rangée interradiale dorsale de pieds plus petits. HOLOTHURIES Malgré la petite taille de cet exemplaire, on reconnaît cependant ce caractère, donné par Ostergreen comme caractéristique du genre, à savoir : que les tubes ambulacraires ont un volume sensiblement plus considérable sur le pourtour de la face ventrale que dans les autres parties de la surface du corps. Le tégument est translucide et hérissé des longues épines terminales des spicules (PI. II, fig. 3). Ces spicules sont triradiés et rappellent par leur forme et leur gracilité ceux de Mesothuria lactea ; comme chez celle-ci, le disque est composé de six grandes mailles à peu près égales. La colonne du spicule est formée de trois tiges grêles avec une commissure intermédiaire. A son extrémité, chaque tige diverge également en dehors et se bifurque pour former une fourche régulière. Cette disposition fait que la couronne terminale du spicule présente trois paires de pointes disposées sur un même cercle et saillantes au-dessous de l'épiderme qu'elles soulèvent. Les organes arborescents sont formés de troncs portant des vésicules non ramifiées. Il est probable que nous avons affaire dans cet exemplaire unique à une forme jeune. Depuis que IL Ludwig, en 1894, créa le genre Mesothuria, les dragages effectués à de grandes profondeurs nous ont fait connaître un certain nombre de formes se rapportant à ce genre, et des formes qui avaient été rapportées précédemment au genre Holothuria y ont été adjointes. Ce sont : M. multipes Ludwig 1S94. M. aspersa Ostergreen 1896. (M .?) intestinalis » Allantis intestinalis var. Verrilli Hérouard. .]/. lactea » Zygothuria R. Perrier 1903. M . magellani » M. Murrayi » M. Roulei (?) M. Thomsoni » Zygothuria R. Perrier igo3. M. Verrilli » M. maroccana R. Perrier 1898. M. connectais » " Zygothuria R. Perrier igo3. M. expeefans R. Perrier 1899. M. bifurcata Hérouard igoi. M. holothirrioïdes Sluiter 1901. M. nmrginata » Zygothuria R. Perrier 1903. 17. oktaknemus » R. Perrier a distrait de cet ensemble quatre espèces : M. lactea, M . Thomsoni, M . connectais et M . inargiuata, pour lesquelles il a cru devoir créer un genre nouveau : le genre Zygothuria. L'utilité de ce nouveau genre a été mise en doute par Sluiter. Il semble en effet y avoir dans le croupe des Mesothuria tous les passages entre l'existence et la non-existence des pieds dans le radius ventral médian ; il semble même, d'après les échantillons que j'ai pu observer, que les pieds qui se multiplient dans le jeune âge finissent par se raréfier à un âge plus avancé, et telle espèce de grande taille, comme M . lactea, qui n'a plus que les pieds marginaux de la sole ventrale, a probablement eu à un âge moins avancé des pieds plus nombreux et distribués sur d'autres parties du corps, comme je l'ai observé sur des échantillons de petite taille que j'ai rapportés à cette espèce. EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE J'ai trouvé parmi les M. Murrayi rapportées par S. A. le Prince de Monaco des exem- plaires complètement dépourvus de pieds sur le radius ventral médian. Dans la diagnose donnée par R. Perrier, indiquant les caractères de ce nouveau genre, il n'y a guère que l'absence de pieds en dehors de la rangée marginale qui pourrait avoir quelque valeur, et nous venons de voir le peu de fondement qu'il y faut attacher. R. Perrier, en outre, donne comme caractère justifiant la création de ce genre que « les appendices ambulacraires sont soutenus par des spicules arciformes » (R. Perrier, 1902, p. 32i); mais ce caractère se rencontre aussi chez Mesothitria oktaknemus Sluiter, que R. Perrier laisse dans le genre Mesothitria, tandis qu'il considère M. marginata Sluiter comme Zygotkuria. D'autre part, chez M. Thomsoni, Theel signale, outre les pieds marginaux de la sole ventrale, de petits pédicelles dispersés sur cette face, et R. Perrier considère cependant cette forme comme Zygotkuria. J'estime ces considérations suffisantes pour laisser croire que Sluiter a raison : que le genre Zygotkuria ne repose pas sur une base solide et qu'il faut l'abandonner. Diagnose du genre MESOTHITRIA 20 (rarement 18 ou 19) tentacules ; pas d'ampoules tentaculaires ; canal hydrophore aboutissant à la paroi du corps, mais ne la traversant pas ; pieds répandus sur toute la surface du corps dans la forme originelle, ayant une tendance à disparaître d'abord du radius ventral médian et ensuite de la face dorsale, cette disparition marchant simultanément avec l'accroisse- ment de volume des pieds de la rangée interne des radius latéro-ventraux et avec leur tendance à s'organiser en symétrie bilatérale, à la façon des Elasipodes ; un seul buisson génital gauche ; anus ventral ou subventral ; spicules triradiés ou 4-radiés ; bâtons de soutien des pieds existant ou non. Dans les Résultats des campagnes scientifiques de S. A. le Prince de Monaco, j'ai créé pour Mesothitria intestinalis Asc. et Rathke (var. Verrilli) le genre Allantis, à cause de l'existence d'une particularité anatomique mise en évidence par une injection du système aquifère. Le dessin que j'en ai donné (PI. I, fig. 2) (') est plus explicite que toutes les descriptions qui pour- raient en être faites. On voit sur cette figure que les cinq paires adjacentes au radius (et non les dix paires comme une erreur d'impression l'avait indiqué) ont des culs-de-sac d'un volume bien moindre que les cinq autres paires. Dans le monde des Holothuries, un tel caractère a une valeur incontestable. Ostergreen, dans un langage qui me semble un peu catégorique, me fait deux reproches: le premier, sur ce que je considère comme Allantis, Mesothitria intestinal is et non la variété Verrilli seulement. Ce reproche serait fondé s'il avait été démontré que Verrilli et intestinalis n'appar- tiennent pas au même genre, il serait même tout à fait judicieux, je me suis basé pour attribuer à la var. Verrilli les intestinalis que j'ai pu observer, sur l'autorité de von Marenzeller, qui l'avait indiquée précédemment sous ce nom (2) d'après la description sommaire de Theel, en faisant remarquer cependant que c'était probablement M. intestinalis adaptée aux eaux profondes ; Koehler (1895) et Ludwig (1900) ont admis, eux aussi, l'identité de ces deux formes. Je recon- (1) Hérouard. Holothuries provenant des campagnes de la Princesse Alice, 1902. (2) Von Marenzeller. Contribution à l'étude des Holothuries de l'Atlantique Nord, 1893. HOLOTHURIES nais avec Ostergreex qu'il eût été néanmoins préférable de ne considérer que la var. Verrilli seule comme appartenant au genre Allantis et d'attendre, laissant de côté les suppositions faites par les auteurs, que l'injection du système aquifère de M . intestinalis ait été faite, pour voir si cette espèce présente des culs-de-sac tentaculaires comparables à ceux de Verrilli. Dans un travail ultérieur, Ostergreen (1902) dit avoir examiné comparativement ces deux formes et affirme qu'elles sont différentes, ce qui tranche la question : le genre Allantis doit donc se rapporter seulement à Verrilli. Le second grief qu'il m'impute est d'avoir créé ce genre. Sur ce point, je ne suis plus d'accord avec lui, et j'estime que quand on a, comme il a eu entre les mains, un grand nombre de M . intestinalis vraies, il serait prudent, avant d'affirmer un fait, de ne pas se contenter d'un examen superficiel, insuffisant pour pouvoir affirmer ou infirmer ce fait. Existe-il, oui ou non, une différence de grandeur entre les culs-de-sac tentaculaires des tentacules radiaux et ceux des tentacules interradiaux ? tout est là. Pour la Verrilli que j'ai eue entre les mains cette différence existe, et je crois en avoir donné (ne me contentant pas d'une simple affirmation) une figure assez claire pour qu'on puisse le constater Cette différence est un fait anatomique d'une réelle importance, quoi qu'en dise R. Perrier, et certainement plus important que l'existence d'une épine de plus ou de moins sur les spicules. Cette particularité anatomique ne se voit pas par une simple dissection, il est indispensable, pour la mettre en lumière, d'injecter le système aquifère, et Ostergreex ne nous dit pas s'il a pris ce soin, ce qu'il lui eût été facile de faire, étant donné le nombre d'échantillons qu'il avait à sa disposition. Ce genre Allantis me paraît donc devoir subsister jusqu'à ce qu'on ait démontré, comme R. Perrier en émet l'hypothèse, que c'est peut-être un fait commun à toutes les Mesothuria, auquel cas ce caractère devrait rentrer dans la diagnose du genre. Quand H. Ludwig fit l'observation de ce fait important que les culs-de-sac tentaculaires des Holothuria qui pendent librement dans la cavité générale, étaient absents dans certaines formes voisines et qu'il créa la famille des Synallactinese, il se contenta d'exprimer ce fait en disant que ces culs-de-sac n'existaient pas (Fûhlerampullen fehlen) ; mais il ne faut pas prendre cette expression dans un sens strict : elle veut dire en réalité que chez les Synallactineœ les culs-de-sac tentaculaires n'existent pas en liberté, dans la cavité générale, c'est-à-dire qu'ils se présentent à la façon de ceux des Dendrochirotinse, noyés dans les tissus péribuccaux et qu'on ne peut les mettre en évidence que par une préparation ad hoc. Famille ELASIPODINiE Sous-famille Elpidiineae Hhipidothuria Racovitzai Hérouard 1901 (PI. I, fig. 1 à 3) 12 mai 1898. — Faubert II. — 710 14' latitude S.. 8g" 14' longitude W. Cette espèce est représentée par deux exemplaires, dont un en assez bon état mesure 3gmm de longueur sur 5mm de largeur. Ces exemplaires ont été fixés au formol à 6 °/0 et conservés dans l'alcool. Celui qui est dans le meilleur état de conservation présente un étranglement annulaire situé à l'union des EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE deux cinquièmes supérieurs de la longueur totale avec les trois cinquièmes inférieurs, mais d'après un dessin pris par Racovitza au moment de la capture, cet étranglement n'existait pas chez l'animal vivant et doit être considéré comme accidentel. Je me suis servi pour la description qui suit des indications fournies par le dessin de Racovitza comparées avec l'exemplaire conservé. La peau, translucide, jaunâtre, laisse voir par transparence les bandes musculaires longi- tudinales qui ont un aspect nacré et un intestin de couleur orangée. Le disque buccal était extrêmement développé chez l'animal vivant, comme en font foi les figures de Racovitza prises au moment de la capture ; il est constitué par des palmures s'étendant entre les dix tentacules qui rayonnent autour de la bouche et est fortement incliné du côté ventral. La bouche n'est pas située au centre du disque, mais plus rapprochée du bord inférieur que du bord supérieur, les deux canaux tentaculaires dépendant du radius ventral médian étant beaucoup plus courts que les autres. L'anus est dorsal. Le radius ventral médian est dépourvu de tout appendice. Les deux radius latéro- ventraux portent chacun une rangée de pieds disposés symétriquement. Les cinq premiers pieds sont également espacés les uns des autres et occupent presque toute la longueur du radius ; les cinquième, sixième, septième et huitième sont très rapprochés les uns des autres et le neuvième, plus allongé que les précédents, est réuni avec son symétrique par une lame trans- versale. Sur la face dorsale, les deux radius ne portent aussi qu'une seule rangée de pieds symé- triquement placés, comme chez Loetmogone, mais ici les deux paires supérieures se sont rappro- chées et sont supportées par un massif surélevé. Ces pieds sont pour chaque radius au nombre de huit : les deux premiers de chacun des radius sont situés au niveau de la moitié inférieure du disque buccal, et les six autres sont placés à un niveau un peu supérieur à celui des pieds ventraux correspondants et semblent ainsi alterner avec eux. Les spicules, autant qu'il est permis de le soupçonner chez ces exemplaires qui ont été malheureusement fixés au formol, sont probablement peu nombreux et formés d'une croix surmontée par une seule pointe. En avant du quadrilatère survélevé des quatre premiers pieds dorsaux se trouve une dépression brune représentant sans doute la plaque madréporique. Ce nouveau genre parait intermédiaire à Parilpedia et à Scotoplanes par ses deux rangées de pieds dorsaux, mais la position de son disque tentaculaire le rapproche de Peniagone. Peniagone Vignoni Hérouard 1901 (PI. I, fig. 4 et 5 et PI. II, fig. i3 à a3j 27 mai 1898. — Nasse i. — 710 i5' latitude S., S70 39' longitude W. Un des trois exemplaires recueillis présentait au moment de la capture les caractères suivants : Le corps, dont la longueur était de 73mm et la largeur de 23mm, avait la forme d'un ovale allongé légèrement rétréci en arrière et à peine déprimé dorso-ventralement. Le disque tentaculaire, terminant une sorte de mufle formé par une incurvation de l'extrémité supérieure du corps à angle droit sur sa direction générale, a son plan sensiblement parallèle à la sole ventrale ; la bouche, qui en occupe le centre, est par suite nettement ventrale. Le voile dorsal, HOLOTHURIES dont on ne soupçonne l'existence que par suite de la présence des quatre papilles dorsales qui en forment d'ordinaire la charpente, ne présentait pas de palmures entre les papilles. L'anus est dorsal. Les tentacules étaient volumineux, peltés, au nombre de dix. Des pieds n'existent que sur les deux radius latéro-ventraux et sont disposés sur chacun d'eux suivant une seule ligne; ils sont au nombre de huit de chaque côté du corps el sont placés symétriquement. La première paire de pieds est située à peu pics au milieu de la longueur du corps, et, dans les paires qui viennent ensuite, ceux appartenant à un même côté du corps sont de plus en plus rapprochés l'un de l'autre, de sorte qu'à partir de la quatrième paire ils sont presque contigus. Enfin les deux pieds de la dernière paire laissent entre eux une échancrure occupant l'extrémité inférieure du corps. Sur la face dorsale, il n'existe que deux paires de papilles, reléguées vers l'extrémité supérieure de cette face sur le pourtour de laquelle ils sont placés. Elles sont de ce fait forte- ment écartées l'une de l'autre dans le sens transversal : c'est cet espace qui représente le plan du voile dorsal des espèces qui en sont pourvues. Le tégument du corps est translucide, assez épais, grisâtre, et ne présente pas de spicules; ceux-ci sont localisés dans les appendices. Sur les pieds, les corpuscules ont la forme de la croix fondamentale, les uns ayant leurs branches nues (PI. II, fig. 16), d'autres ayant leurs branches épineuses, poitant vers leurs bases une apophyse dressée, comme cela se rencontre d'ordinaire chez Peniagonc (PI. II, fig. 18). D'autres spicules dérivent de la première forme soit par incur- vation de l'axe principal (PI. II, fig. 17), soit par atrophie d'un ou deux des bras de la croix fondamentale, présentant ainsi des formes soit à trois branches, soit en C, soit en bâtonnets appointés aux deux bouts. Ces lormes simples sont reléguées au pourtour de la ventouse des pieds. Sur les tentacules, on trouve des formations analogues, mais plus grandes et épineuses, pour lesquelles les malformations sont plus accusées que dans les pieds. Dans certains de ceux-ci, une des branches de la croix s'est fortement accrue et les trois autres, plus petites, sont dirigées en sens inverse, rappelant ainsi le protricene des Spongiaires. L'intestin est de couleur grisâtre et le disque terminal des tentacules, la bouche et les organes génitaux sont de couleur orangée. Des débris d'Elpidiineae provenant les uns du 11 mai 1898 (71° 09' lat. S. et 89°i?' long. W.), pris au chalut, les autres du 18 mai 1898 (71" 18' lat. S. et 88° 02' long. W.), pris au faubert, se rapportent probablement à l'espèce que nous venons de décrire. Larves d'Elasipodts (PL II. fig. 1 el 2 6 sept. 189S. — Plancton XIX. — 690 55' latitude S.. 820 36' longitude W. Deux larves d'Elasipodes d'âge un peu différent ont été recueillies. La moins âgée porte trois paires de pieds et l'autre quatre. La plus jeune présente une forme ramassée et une face ventrale qui était très renflée au moment de la capture. Sa région tentaculaire est fortement incurvée du côté dorsal, et en son centre se trouve la bouche située au sommet d'un mamelon saillant ; autour de celle-ci sont cinq tentacules 11 K 29 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE présentant chacun un champ aplati en forme d'écusson. Le plan de l'écusson est tourné oblique- ment vers l'axe du corps et est couvert de digitations, sauf sur une ligne occupant le grand axe de l'écusson et sur deux lignes transversales, perpendiculaires à ce grand axe ; parfois il existe en outre une troisième ligne transversale qui n'intéresse que les deux angles supérieurs de l'écusson, qui sont proéminents. Ces cinq tentacules ne semblent pas disposés symétriquement autour de l'axe du corps, car, tandis que les deux ventraux, le dorsal gauche et le dorsal médian sont placés à peu près à égale distance l'un de l'autre, le dorsal droit, au contraire, est légèrement plus allongé et plus écarté de ses voisins. Cette disposition correspond assez bien à ce que Ludwig nous a montré pour l'embryon de Ciicumaria Plana. Au-dessous du disque tentaculaire, la face dorsale est déprimée et inférieurement son bord est relevé et denté. Au milieu et un peu à droite de cette face déprimée s'élève une grosse vésicule ovoïde, pédonculée, contenant probablement la masse viscérale. Les dents du bord inférieur sont au nombre de six, formant trois paires disposées symé- triquement ; elles représentent les faces dorsales des tubes ambulacraires qui, au nombre de trois paires, occupent le bord inférieur de la face ventrale. Le second exemplaire, un peu plus âgé, présente une forme analogue, mais la vésicule dorsale est relativement moins volumineuse ; il possède quatre paires de tubes ambulacraires sur le bord inférieur de la face ventrale. Chez les deux larves, les trois paires de tubes ambula- craires de l'une et les quatre paires de l'autre, occupant l'extrême bord inférieur du corps et étant comprimés les uns contre les autres, laissent supposer que ces tubes apparaissent succes- sivement de haut en bas. Suivant toute probabilité, ces larves appartiennent à la sous-famille des Elpidiineae, et la vésicule ovoïde pédiculée qui surmonte la face dorsale semble donner l'explication de l'épais- sissement tégumentaire formant le voile dorsal des représentants de ce groupe. Si, en effet, comme il est permis de le supposer, cette vésicule contient une partie des viscères, dans la suite du développement ces viscères reprenant leur place habituelle dans la cavité normale du corps, le tégument de la vésicule, vidée de son contenu, se contractera et formera un épaississement qui occupera précisément la place du voile dorsal. D'autre part, l'inclinaison du plan du disque tentaculaire du côté dorsal, l'ordre d'apparition des tubes ambulacraires de bas en haut, la grande extension de la face ventrale, laissent supposer que l'accroissement dans la suite du développement se fait surtout aux dépens de la portion de la face dorsale située au-dessous de cette vésicule ovoïde, entre elle et l'extrémité inférieure de la larve. Par suite du développement plus actif de cette région dorsale, la face ventrale, de bombée qu'elle était, devient plane, et le plan du disque tentaculaire, s'inclinant graduellement en restant perpendiculaire au plan de symétrie, devient terminal, puis finalement ventral, si l'accroissement de la région active se prolonge suffisamment pour déterminer la rotation de ce plan jusqu'à ses extrêmes limites. J'ai précédemment (') attiré l'attention sur l'importance- que présente la direction de ce plan du disque tentaculaire au point de vue de la classification des Elpidiineae, et il semble donc, d'après l'examen de ces larves, que la cause déterminante des formes successives des genres appartenant au groupe des Elpidiineae, réside dans l'activité de la ■ < . (i) Révision de la sous-famille des Elpidiineae et description de nouvelles espèces. Bull. Soc. Zoal. Fï^pp. 170 à 176, 1899. HOLOTHUR1I.S prolifération des éléments delà région dorsale, située entre la vésicule dorsale et l'extrémité inférieure du corps. D'après une note de Racovitza, prise au moment de la capture, ces larves contenaient des corpuscules calcaires de la forme habituelle aux Elpidiinese. Famille DENDROCHIROTIKŒ Cucumaria leonina Semper PI. i. fis s ,,t FI. II. fig. 7 àg 1868 Cucumaria leonina Semper, pp. 53, 270, PI. i5, fig. g. 1868 Cucumaria dubiosa Semper, pp. 238, 271, PI. 3g, fig. ig. is74 Cucumaria salmini Ludwig, p. 10. i883 Oenus ricanas Bell, p. 5g, PI. i5, fig. 2. i885 Ocnus vicarius Lampert, p. i3i. i885 Cucumaria leonina Lampert, p. \3~. i885 Scmpcria dubiosa Lampert, p. i5l. i885 Scmpcria salmini Lampert, p. i5i. 1886 Scmpcria dubiosa Ludwig, pp. 14-18, PI. 1, fig. 1. 1886 Cucumaria mendax Theel, pp. 65-66, PI. 3, fig. 3 ; PI. 16, fig. 3. 1886 Cucumaria ricaria Theel, p. 102. 1886 Cucumaria dubiosa Theel, p. ni. 1886 Cucumaria salmini Theel, p. n3. 188g Cucumaria dubiosa Theel, p. g. 188g Cucumaria leonina Lampert, pp. 826-828. i8g2 Cucumaria dubiosa Ludwig, p. 344. i8g2 Cucumaria mendax Ludwig, p. 344. i8g8 Cucumaria leonina Ludwig, p. 36. igoi Cucumaria mendax Hérouard, p. XLIII. rgo4 Cucumaria leonina R. Perrier, p. 14. Un seul exemplaire provenant de Porto-Torro (ile Navarin. Médianes), où il a été trouvé dans une souche de Macrocystis pyrifera ; il mesure 17mm je longueur sur 4mm de largeur. Conservé dans l'alcool après fixation dans le sublimé acétique, il présente une couleur blanc grisâtre. Les pieds existent uniquement le long des radius. Sur la face dorsale, ces pieds sont espacés et les deux rangées qu'ils forment dans chaque radius prennent l'apparence d'une seule rangée en zig zag ; sur les radius ventraux, les pieds sont plus serrés et forment deux rangées bien marquées. La région périproctale est invaginée en entonnoir, de telle sorte que l'anus morphologiquement terminal est situé au fond de cet entonnoir qui contient en outre les derniers pieds qui, appartenant au périprocte, ont été entrainés dans l'invagination. Cette disposition sans doute fortuite est un accident qu'on ne rencontre pas d'ordinaire chez les Cucumaria, le cloaque qui prend insertion au pourtour de l'anus ne présentant pas de muscles rétracteurs dont l'action puisse expliquer une telle invagination. Les spicules sont de deux sortes : les uns (PI. II, fig. g) sont formés de plaques discoïdales noduleuses ne présentant que les quatre mailles du corpuscule calcaire fondamental, mais EXPÉDITION ANTARCTIQUE BELGE présentant parfois quelques mailles de second ordre (fig. 7) ; les autres sont ovalaires allongés et présentent à une des extrémités du grand axe de l'ovale de petites mailles à pourtour libre, denté, par suite de la formation incomplète de mailles d'un ordre plus élevé (fig. 8). La disposition en zigzag des deux rangées de pieds papilliformes dans les radius dorsaux laisse soupçonner que quand le corps est étendu ces pieds prennent l'aspect d'une seule rangée onduleuse, et que l'animal se présente alors sous la forme d'Ocnus. On est ainsi fort loin de Cucumaria mcndax qui, dans le grand exemplaire de 70"™" décrit par Theel, semble par ses pieds interambulacraires dorsaux se rattacher à la forme Semperia. J'ai cru cependant pouvoir homo- loguer l'espèce rapportée par la Belgica avec C. mcndax de Theel parce qu'il signale que dans les petits exemplaires de 25mm de cette espèce, les rangées des ambulacres sont reconnaissables et que je suis convaincu, comme Ludwig, que la plupart des formes décrites sous le nom d'Ocnus représentent déjeunes Cucumaria, ou, en d'autres termes, que chez les Dendrochirotes, le nombre des pieds augmentant relativement plus vite que la surface du corps ne s'accroît, ces pieds sont obligés, pour trouver place où se mettre, d'émigrer dans les interradius. Ainsi une même espèce prise aux divers stades de son développement post-larvaire peut passer successivement par les formes Ocnns, Cucumaria et Semperia. Il est d'autant plus difficile d'établir la correspondance d'une espèce à ses différents âges que les spicules peuvent se transformer simultanément, comme je l'ai signalé précédemment et comme le fait a été constaté depuis par Ostergreen et Mitsukuri. L'homologation de l'exemplaire de la Belgica avec C. mcndax de Theel me semblait ainsi justifiée ; mais déjà à cette époque, Ludwig avait établi très judicieusement la synonymie de C. leonina Semper et avait montré que C. mcndax Theel doit être rapportée à cette espèce, et je me range entièrement à son avis. Cependant, si l'on compare les longueurs du corps des espèces données comme synonymes de C. leonina par Ludwig, on constate que c'est précisément un des exemplaires les plus grands qui a été décrit par Bell comme Ocnits vicarius. Il semblerait donc que cette constatation va à l'encontre de ce que je viens de dire ; mais telle forme qui, à l'état de contraction, présente nettement les pieds bisériés, pourra ne plus présenter, une fois étendue, qu'une simple rangée de pieds en zigzag ; j'ai maintes fois constaté ce fait sur les espèces vivantes au laboratoire de Roscoff. D'après ce que nous connaissons du développement post-larvaire des Dendrochirotes, on peut admettre que, pour une même espèce, l'âge de l'animal est sensiblement en rapport avec le nombre des pieds, tandis que la longueur totale d'un animal conservé dans l'alcool ne permet pas d'apprécier son âge. Il serait donc désirable qu'on signalât ou qu'on figurât le nombre des pieds des radius plutôt que la longueur du corps : on aurait ainsi un renseignement beaucoup plus précis sur l'âge. Chez les Cucumaria, les pieds des radius dorsaux sont souvent assez peu nombreux pour qu'on puisse les compter. Cucumaria lsevigata Verrill PI. I. fig. 6 et PI. II. fig. 5 et 6) Cet exemplaire, trouvé à Porto-Torro (île Navarin, Magellanes), conservé dans l'alcool après fixation au sublimé acétique, est mort en état d'extension, mais sa direction générale, au lieu de rester rectiligne, s'est incurvée en hélice à pas allongé. Dans cet état, elle présente 7mm HOLOTHURIES i3 dans sa plus grande longueur ; sa couleur est gris sale. Les pieds sont disposés sur une seule rangée dans les radius ; ceux de la face dorsale sont très espacés et au nombre de huit à neuf seulement sur toute la longueur du radius. Parmi les pieds situés dans la région supérieure, certains sont très allongés, filiformes, mais cette forme vient certainement, ainsi que j'ai pu le constater au laboratoire de Roscoff sur de petites espèces vivantes, d'une traction exercée sur ce pied en détachant l'animal du support où il se tenait fixé. Les spicules (PI. II, fig. 5 et 6) sont en forme de lames ovalaires dont les mailles les plus grandes sont disposées sur deux rangées parallèles et présentent à l'extrémité du grand axe des pointes aiguës, divergentes ; les entrernceuds présentent des nodosités inégalement réparties et peu saillantes. Ces spicules sont imbriqués d'une façon régulière dans les téguments. Leur grand axe est sensiblement dirigé dans le sens de la longueur du corps et leur imbrication se fait de telle sorte que la partie externe, non recouverte, du spicule est dirigée vers l'extrémité supérieure du corps : l'extrémité saillante du spicule est celle qui est armée de pointes et joue probablement le rôle d'organe de défense. Cet exemplaire doit représenter une forme jeune de C. lœvigata qui offre encore le caractère à'Ocnus en ce qui concerne la disposition des tubes ambulacraires. Les spicules en forme de lame ovalaire, pourvus d'épines à une des extrémités de leur grand axe et qui existent chez cette espèce et chez la C. lamina, rappellent par leur forme ceux de C. serrata. Cette con- figuration assez peu commun chez les Cucumaria et les gisements de ces diverses espèces qui appartiennent tous à la sous-région nôtale, portent à penser qu'il existe entre elles un lien phylo- génique ; il est même possible, d'après les observations que j'ai faites au sujet de C. léonin a, que C. lœvigata n'en soit qu'une iorme jeune, car il est à remarquer que ces deux espèces ont été trouvées au même endroit. Psolidium (Cucumaria) convergens Hérouard 1901 PI. I. fig. 7 et 9 et PI. II, fig. 10 à 12) Psolidium convergens R. Peiner, 1904. Cette espèce, trouvée à Porto-Torro (ile Navarin, Magellanes) dans une souche de Macrocystis pyri/era, présente 20mm de longueur sur 4mm de largeur. Conservée dans l'alcool après avoir été fixée au sublimé acétique, elle est blanc grisâtre, mais une note prise au moment de la capture indique que la couleur est rouge chez l'animal vivant. Sa forme est atténuée en pointe à l'extrémité inférieure et elle présente une face ventrale déprimée qui est nettement distincte de la face dorsale, non seulement à cause de cette dépression, mais surtout par suite de la disposition des pieds qui s'y trouvent distribués d'une façon différente. Sur la face ventrale, les pieds sont disposés sur deux rangées dans chaque radius ; mais vers l'extrémité inférieure, sur une longueur à peu près égale au huitième de la longueur totale du corps, cette disposition change ; d'abord les pieds sont beaucoup plus petits que ceux qui existent sur le reste de la face ventrale et, en outre, tandis que le radius médian conserve encore dans cette région ses deux rangées de pieds, les radius latéraux du trivium n'en montrent plus qu'une seule qui représente morphologiquement la rangée externe de chacun d'eux, leur rangée interne s'arrêtant à la limite supérieure de ce huitième inférieur du corps, en s'incurvant à ce niveau vers le radius médian. i4 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE Sur la face dorsale, les pieds sont en forme de papilles présentant peut-être encore, comme le dit R. Perrier, une ventouse rudimentaire. Ces papilles sont de grosseur variée et parsemées uniformément, sauf dans le huitième inférieur de la longueur totale, où elles forment deux rangées bien distinctes dans chaque radius dorsal. A l'extrémité supérieure, une disposition semblable se montre, mais d'une façon moins évidente, parce qu'il existe encore quelques rares petites papilles dans les interambulacres. Les spicules sont de deux sortes : i° ceux de la couche profonde ont la forme de grandes plaques obliques ; 2° ceux de la couche superficielle sont petits, en forme de corbeille. Ces spicules rappellent ceux de Colochirus pygmœus Theel, mais les boucles tuberculeuses à quatre mailles qui existent dans cette dernière espèce font ici complètement défaut. Le genre Psolidium est intéressant en ce qu'il présente des caractères variés qui rappellent ceux qui se rencontrent chez les autres Dendrochirotes : par la presque totalité de sa face dorsale, il se rapproche des Semperia ; par la presque totalité de sa face ventrale, il rappelle les Cucumaria, ainsi que par les extrémités des deux radius dorsaux, tandis que par la présence d'une sole ventrale encore mal délimitée, mais commençant cependant à s'individualiser, il rappelle Psolus. Cependant, par son aspect général, par la forme de ses spicules, il semblerait qu'il faille rapprocher Psolidium convergeas de Cucumaria et de Semperia, et le considérer comme un genre intermédiaire à ceux-ci. L'existence de cette forme semblerait nous forcer à admettre que le genre Semperia, que Ludwig a proposé de réunir à Cucumaria, doit être rétabli, si l'on ne considérait que Psolidium convergens, car sur six rangs de pieds de la face ventrale, quatre rangs (deux latéraux et les deux rangs du radius médian) se prolongent jusqu'à l'extrémité du corps et paraissent être fonctionnels. Toute la face ventrale sert donc encore à la reptation comme chez Cucumaria et ne peut être considérée comme limitée uniquement à une partie de cette face. Peut-être les autres espèces de Psolidium présentent-elles en réalité une individualisation plus grande de cette sole limitée et P. convergens est-elle une simple forme de passage qui n'est pas encore bien différenciée; c'est cette supposition seule qui m'autorise à faire de cette forme un Psolidium, ainsi que R. Perrier en a émis l'opinion. Psolus Belgicse Hérouard 1901 (PI. I, fig. 10 et 11 et PI. IL fis. 4) 8 octobre 1898. — Faubert VIL — 70" 23' latitude S.. 82° 47' longitudu \Y. L'unique exemplaire recueilli mesure jmm de longueur sur 2mm,5 de largeur et est de couleur gris jaunâtre. La surface dorsale (fig. 10) est très bombée et les bords du corps, lamelleux et saillants, recourbés sur la sole ventrale, donnent à l'exemplaire conservé dans l'alcool une apparence cylindrique quand on le voit du côté dorsal ; mais du côté ventral on reconnaît une sole bien développée, entourée par les bords saillants du corps ; cette sole devait être normale- ment plane, mais chez l'exemplaire qui a été conservé dans l'alcool, les bords sont recroque- villés de telle sorte qu'elle paraît déprimée profondément. L'extrémité supérieure du corps est renflée et porte sur sa face dorsale la région buccale qui ne présente pas les cinq valves caractéristiques de Psolus antarcticus. L'anus est entouré de dents calcaires saillantes représentant le dernier cercle des plaques imbriquées qui couvrent la face dorsale. Ces plaques (fig. 4) HOLOTHURIES i5 sont arrondies et criblées d'un grand nombre de mailles sensiblement égales. Leur imbrication ne se fait pas d'une façon régulière de haut en bas, mais part de deux centres situés symétrique- ment sur les parties latérales du corps. Les plaques sont disposées autour de ces centres en cercles concentriques qui se rejoignent tangentiellement sur la ligne médiane dorsale et gagnent ensuite les deux extrémités, de telle sorte que, dans le tiers supérieur du corps, le bord libre non recouvert de plaques est dirigé vers le haut, tandis que dans le tiers inférieur il est dirigé vers le bas. Les tubes ambulacraires n'existent que dans les radius latéro-ventraux, et les deux lignes de tubes que présentent chacun de ces radius sont placées sur la face ventrale de la marge du corps et recouverts par l'incurvation des bords. Cette espèce diffère de Psolus antarcticus par l'absence de la rangée de scutelles qui s'étend chez celle-ci de la bouche à l'anus ; Psolus Bclgicœ est uniformément écailleux. Famille MOLPADINvE Trochostoma antarcticum Theel 18 octobre 1898. — Faubert VIII. — 70° latitude S., 8o° 48' longitude W. L'unique exemplaire rapporté par l'Expédition mesure 4omin de longueur sur 20mm de largeur, avec un prolongement caudal de 2mm environ. La forme est ovoïde, le tégument mince, trans- parent et couvert de petites papilles opaques. Les spicules semblent faire défaut, mais en regardant avec attention, on voit dans l'intérieur du tégument des arceaux clairs entourant la base des papilles qui représentent certainement des empreintes de spicules disparus. Ces spicules qui ont été dissous étaient en forme de tabourets et les papilles sont formées par les tissus mous qui recouvraient leur partie saillante. Il n'y a pas de muscles rétracteurs et les ovaires forment deux houppes symétriques de vésicules ovoïdes. Dans une préparation microscopique faite le 27 avril 1898 à bord de la Belgica et prove- nant d'une station autre que l'exemplaire ci-dessus, on trouve des spicules présentant un disque à trois mailles au centre duquel, s'élève une tige" grêle, terminée par un bouton en forme de rosette bordée d'épines recourbées vers le disque. Les débris qui ont servi à faire cette prépa- ration semblent donc avoir appartenu aussi à Trochostoma antarcticum. Famille SYNAPTINiE Sous-famille Chiridotinese Sigmodota Studeri Theel 8 octobre 189S. — Faubert VII. — 70" 2.1 ' latitude S , 82047' longitude W. 20 décembre 189S. — Faubert X. — 700 i5' latitude S.. 84°6' longitude W. Les quelques débris provenant des stations ci-dessus me semblent pouvoir être rapportés à Sigmodota Studeri Theel. Deux disques tentaculaires encore reconnaissables présentent l'un onze tentacules, l'autre douze. Les spicules sont sigmoïdes et tout à fait comparables à ceux indiqués par Theel pour cette espèce. i6 EXPEDITION ANTARCTIQUE BELGE TABLEAU DES ESPECES D'HOLOTHURIES PAR STATIONS DL DRAGAGE Nos DES PÈCHES Date Latitudes australes Longitudes Ouest de Greenwich Profondeur Pentagone Vignoni (?) Chalut I i i mai 1898 71009' 89° i5' .... Faubert II 12 mai 1898 71-14' 89° 14' .... Mesothuria bifurcata (n° 3o5). Rhipidothuria Racovitzai (n° 304). Faubert IV 18 mai 1898 71° 18' 88° 02' .... Pentagone Vignoni (n° 372). Faubert VII 8 oct. 1898 70° 23' 82° 47' Psolus Bclgica (n° 585). Trochostoma antarcticum (n°588). Sigmodota Studeri (n° 587). Faubert X 20 déc. 1898 70° i5' 84° 06' 56g Sigmodota Studeri (n° 794). Plancton XIX 6 sept 1898 69° 55' 82° 36' 200 Larves d'Elasipodes. Nasse I 27 mai 1898 71° i5' 87" 39' .... Peniagonc Vignoni (nos 3i3, 386). Porto-Torro 3 janvier i8g8 Cuatmaria leonina, C. hmigata, (Ile Navarin Psolidium convergent (n° 144) Magellanes) (dans une souche de Macrocystis). IMPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I Fit i 2 3 4 5 6 7 8 9 io ii Rhipidothuria Racovitzai vu par la face dorsale. » vu de profil. » » vu par la face ventrale. Peniagone Vignoni vu de profil. » » vu par la face dorsale. Cucumaria lœvigata. Psolniiuiii convergent vu par la face dorsale. Cucumaria leonina vu par la face dorsale. Psolidium convergens vu par la face ventrale. Psolits belgicœ vu par la face dorsale. » » vu par la face ventrale. PLANCHE II Fig. i. - - Larve d'Elasipode avec trois paires de pieds ventraux vue de dos. 2. — » » avec quatre paires de pieds ventraux vue par la face ventrale. 3. — Mesothuria bifurcata. Aspect des apophyse des spicules à la surface du corps. 4. — Spicule de Psolus belgicœ. 5 et 6. — Spicules de Cucumaria lœvigata. „ 7 à g. — a Cucumaria leonina. 10 à 12. — « Psolidium convergens. l3 à l5. — » des tentacules de Peniagone Vignoni. 16 à 18. — » des pieds de Peniagone Vignoni. 19 et 20. — en forme de bâtonnet et de tricene des tentacules de Peniagone Vignoni 20 à 23. - » en forme de bâtonnets des pieds de Peniagone Vignoni. EXPEDITIOK ANTARCTIQUE BELGE. HOLOTHURIES. PL. I. ■ \ m s / y x t % s 6 $>■ V ./. ■ n ^ m^- * lo. s. , //. -I: i-3 , Rhipidothuria Racovitzai,.^ -5, Peniagone Vignoni; G.Cucumaria.lœvigata; 7-8,Psolidium convergent 9,Cucumaria leonina.io-ii.Psolus belgicœ . Dl H ON ANTARCTIQUE BELGE. '- 3. iLOTHURIES.PL.il. i 2 1 arves d' Elasipodes; 3,Mesothuria biiuivata.^. Psolus Belgicœ ; 5-6,Cucumaria L aevi gâta ; j-9, Cu- cumaria leonina;ioài2,Psolidiun] co'nvergens?i3à20, Pentagone \ ignoni LISTE DES RAPPORTS SCIENTIFIQUES PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE LA COMMISSION DE LA "BELGICA,, Les mémoires dont les titres sont précédés d'un astérisque (*; ont déjà paru. Le classement des rapports dans les volumes III, IV, VI, VII, VIII et IX sera fait ultérieurement. VOLUME I. RELATION DU VOYAGE ET RESUME DES RESUL- TATS, par A. de Gerlache de Gomery. "■TRAVAUX HYDROGRAPHIQUES et INSTRUCTIONS NAUTIQUES (Premier fascicule). pr G. Lecointe. Frs 67 5o NOTE SUR L'USAGE DES EXPLOSIFS DANS LA BANQUISE, par G. Lecointe. VOLUME II. ASTRONOMIE ET PHYSIQUE DU GLOBE. *ETUDE DES CHRONOMETRES (deux parties!, par G. Lecointe Frs 33, So OBSERVATIONS MAGNÉTIQUES, par C Lagkange et G. Lecointe. MESURES PENDULAIRES, par G. Lecointe. CONCLUSIONS GÉNÉRALES SUR LES OBSERVA- TIONS ASTRONOxMIQUES ET MAGNÉTIQUES, par Guyou. VOLUMES III et IV. MÉTÉOROLOGIE. *RAPPORT SUR LES OBSERVATIONS METEOROLO- GIQUES HORAIRES, par H. Arctowski . . Frs 60,00 ♦RAPPORT SUR LES OBSERVATIONS DES NUAGES, par A. Dobrowolski Frs 20,00 *LA NEIGE ET LE GIVRE, pr A. Dobrowolski. » 10.00 ^PHENOMENES OPTIQUES DE L'ATMOSPHERE, par H. Arctowski Frs 6,00 *AJRORES AUSTRALES, par H. Arctowski . Frs 11,00 DISCUSSION DES RÉSULTATS MÉTÉOROLOGIQUES, par A. Lancaster. VOLUME V. OCÉANOGRAPHIE ET GÉOLOGIE. RAPPORT SUR LES SONDAGES ET LES FONDS MARINS RECUEILLIS, par H. Arctowski et A. F. Renard. RAPPORT SUR LES RELATIONS THERMIQUES DE L'OCÉAN, par H. Arctowski et H. R. Mill. ♦DÉTERMINATION DE LA DENSITÉ DE L'EAU DE MER, par J. Thoulet Frs 7,5o ♦RAPPORT SUR LA DENSITÉ DE L'EAU DE MER, par H. Arctowski et J. Thoulet Frs 3,oo NOTE SUR LA COULEUR DES EAUX OCÉANIQUES. par H. Arctowski. LES GLACES ANTARCTIQUES [Journal d'observations rela- tives aux glaciers, aux icebergs et à la banquise), par H. Arc- towski. NOTE RELATIVE A LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE DES TERRES ANTARCTIQUES, par H. Arctowski. LA GÉOLOGIE DES TERRES ANTARCTIQUES, par A -F. Renard. NOTE SUR QUELQUES PLANTES FOSSILES DES TERRES MAGELLANIQUES, par M. Gilkinet. VOLUMES VI, VII, VIII et IX. BOTANIQUE ET ZOOLOGIE. Botanique. DIATOMÉES (moins Chaetocérés) , par H. van Heurck. PÉRIDINIENS ET CHAETOCÉRÉS, par Fr. Schùtt. ALGUES, par E. De Wildeman. ♦CHAMPIGNONS, par Mœes Bommer et Rousseau Frs o.5o ♦LICHENS, par E. A. Wainio » '2,00 ♦HÉPATIQUES, par F. Stephani { Frs 28 00 'MOUSSES, par I. Cardot S CRYPTOGAMES VASCULAIRES, par Mme Bommer. ♦PHANÉROGAMES, par E. De Wildeman . . Frs 62.50 Zoologie. FORAï.'IINIFÈRES, par A. Kemna et Van den Brop.ck. RADIOLAIRES, par Fr. Dreyer. TINTINOIDES, par K. Brandt. ♦SPONGIAIRES, par E. Topsewt Frs 16,00 *HYDRAIRES, par G. Hartlaub » 8,5o SIPHONOPHORES, par C. Chun. MÉDUSES, par O. Maas. ALCYONAIRES, par Th. Studer. PENNATULIDES, par H. F. E Jungersen. ♦MADRÉ PORAIRES et H YDROCOR ALLIAI- \ RES, par E. v. Marenzeller > Frs 5,oo *ACTINIAIRES, par O. Carlgren ) CTÉNOPHORES, par C. Chun. *HOLOTHURIDES, par E. Hérouard .... Frs 5 co ♦ASTÉRIDES, par H. Ludwig » ig.5o *ÉCHINIDES ET OPHIURES, par R. Kœhler. » 17,50 CRINOIDES, par J. A. Bather. PLANAIRES, par L. Bôhmig. CESTODES, TRÉMATODES et ACANTHOCÉPHALES, par P. Cerfontaine. *NÉMERTES, par Bûrger Frs 4,5o *NÉMATODES LIBRES, par J. G. de Man . . » 23,00 NÉMATODES PARASITES, par J. Guiart. CHAETOGNATHES, par O. Steinhaus. GÉPHYRIENS, par J. W. Spengel. OLIGOCHÈTES, par P. Cerfontaine. POLYCHÈTES, par G. Pruvot et E. G. Racovitza. *BRYOZOAIRES, par A. W. Waters .... Frs 27,50 ♦BRACHIOPODES, par L. Joubin » 5,oo ROTIFÈRES ET TARDIG RADES, par C. Zelinka. PHYLLOPODES, par Hérouard. OSTRACODES, par G. W. Mûller. *COPÉPODES, par W. Giesbrecht Frs 25,00 CIRRIPÈDES, par P. P. C. Hoek. CRUSTACÉS ÉDRYOPHTHALMES, par Ch. Pérez. SCHIZOPODES ET CUMACÊS, par H. J. Hansen. CRUSTACÉS DÉCAPODES, par H. Coutière. PYCNOGONIDES, par G. Pfeffer. ♦ACARIENS LIBRES, par D' Trouessart, et A. D. MlCHAEL 'ACARIENS PARASITES, par G. Neumann . . ^ ♦ARAIGNÉES ET FAUCHEURS, p* E. Simon. ♦MYRIAPODES, par C. v. Attems ) ♦COLLEMBOLES, par V. Willem ^ Frs 11,00 ORTHOPTÈRES, par Brunner von Wattenwyl. HÉMIPTÈRES, par E. Bergroth. PÉDICULIDES, par V. Willem. DIPTÈRES, par J. C. Jacobs. COLÉOPTÈRES, par Schouteden, E. Rousseau, A. Grou- velle, E. Olivier, A. Lameere, Boileau, E. Brenske, Bourgeois et Fairmaire. HYMÉNOPTÈRES, par C. Emery, Tosqcinet, E. André et J. Vachal. SOLÈNOCONQUES, par L. Plate. ♦GASTROPODES ET LAMELLIBRANCHES, ] par P Pei.seneer >Frs 25,oo ♦CÉPHALOPODES, par L. Joubin ) TUNICIERS, par E. Van Beneden. ♦POISSONS, par L. Dollo Frs 48,00 BILE DES OISEAUX ANTARCTIQUES, par P. Portier. OISEAUX (Biologie), par E. G. Racovitza. OISEAUX {Systématique), par Howard Saunders. ♦CÉTACÉS, par E. G. Racovitza Frs 24.00 EMBRYOGÉNIE DES PINNIPÈDES, par E. Van Beneden. ♦ORGANOGÉNIE DES PINNIPÈDES. I. Les extrémités, par H. Leboucq Frs 5.5o ORGANOGÉNIE DES PINNIPÈDES. II. par Brachet. ENCÉPHALE DES PINNIPÈDES, par Brachet. PINNIPÈDES (Biologie), par E. G. Racovitza. *PINNIPÈDES [Systématique), par E. Barrett-Hamilton . . . -. Frs 4,00 BACTÉRIES DE L'INTESTIN DES ANIMAUX ANT- ARCTIQUES, par J. Cantacuzène. LA BIOGÉOGRAPHIE DE L'ANTARCTIDE, par E. G. Racovitza. VOLUME X. ANTHROPOLOGIE. MEDICAL REPORT, par F. A. Cook. REPORT UPON THE ONAS, par F. A. Cook. A YAHGAN GRAMMAR AND DICTIONARY, par F. A. Cook. REMARQUES. — Par la suite, plusieurs autres mémoires s'ajouteront à cette liste. Il ne sera éventuellement mis en vente que cinquante collections complètes des mémoires. Ceux-ci pourront être acquis, séparément, aux prix indiqués sur la présente couverture : ■ à BRUXELLES, chez Oscar SCHEPENS & Cie, rue Treurenberg, 16, à PARIS, chez LE SOUDIER, 174-176, Boulevard Saint-Germain, à BERLIN, chez FRIEDLÀNDER, 11, Karlstrasse, N. W. 6, à LONDRES, chez DULAU & C°, 37, Soho Square, W. à NEW- YORK, chez PUTNAM's Sons, 27 W, 23d street. Ces prix seront réduits de 20 % pour les personnes qui souscriront à la série complète des mémoires chez l'un des libraires désignés ci-dessus. Toutefois, lorsque la publication sera terminée, les prix indiqués sur cette liste seront majorés de 40 °/0, pour les mémoires vendus séparément, et de 20 %, pour les mémoires vendus par série complète :::;::;/:,'; ?