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SERMONS

DOCTES ET

ÂDMÏRABL E" S, Sur tous les iours de Carcfiiic,

PRESCFfEZ. A TARIS PAR VN $>e~&>

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Chez A î* B a b t

rue auxluifs, près le Palais,

M. DC. XXV I.

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approbation des Doffieurs.

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Ovs fbubs-fignez Do&eurs erî Théologie de la Faculté de Paris, certifions auoir veu & leu ces prefcns Ser- mons , fur les Euangiles du Carefmc , auf- quels nous n'auons rien trouué qui foit contraire à la Religion Catholique , Apo- ftolique & Romaine, ains lesauons iugés tres-dignes d'eftre mis en lumière pour rvtilité du public. Fait à Paris ce 24. Iuil^ Jet 1613.

F. I e a n le Page.'

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F.Iacqvïs Ieanne,'

SERMON POVR LE

Mer cre d y des Cendres.

Tu autem ciim saunas vnge cdput tuum olcâ] ^rfaciam tuam Uua9ne videarîs homimbutieïunAns*

M A t t h. £.

Lurarquc en la vie d'Alexandre le Grand,rapporce de ce grand& puillancMonarque de l'Vniuers: que comme ice'uyeftoit en che- min auecvne forre &pui(Tante armée, pour aller à la conque* (le des Indes Orientales, miraculeufement ÔC inopinément au milieu de Ton armée cV de fou exercice, nalquirent deux fontaines , l'vne d'eau, Vautre d'huyïcjchofe qui rcfioiiitfort Alexandre ( comme luy-mcfmc le tel'moigne en vne lettre qu'il refait à Antipatcr , mettant cela entre les plu U figncs que les Dieux luy euilcnt cn-

uoyez jAumcfmcinltant les deuinseftans inter- cz de ce myftere , & fur tout le grand & di~ um Aftrolugue Ariftandcr,dit que c'eftoit vn 11*

5 Tourte Mercredy gncârtcurêquc fon voyage luy feroit glorieux*

6 que ces deux fontaines eftoient vn vray (ym- bolc de la victoire que ce grand Prince dcuoic remporter fur. fes ennemis : Bien eft-il vray que

Buyle Cgfte victoire ne deuoit eftre finon après anoir donne e ^tn «aty ^ auee beaucoUp de peine & trauail, 4«x bom ccquieftoitreprefentéparla fontaine d'hùy le, à yfsr ?ar caufe , dit<Arïftander ,que les dieux ont donné les dieux, inUyie aux humains pour vn rafraifehiflemenc t°urr r*~ en leurs trauaux : auflî de fait Alexandre en cefte fraijchij- cnrrCprife romba en de grands dangers, &c fuc jement ^^ plufieurs fois blefté à bon efeient en combat- leurs tra- tanr> ^fais cn gn rous ccs trauaux & combats vaux. deuoient eftre fuiuis d'vne heureufe & fignalec victoire. Ce qui eftoit lignifié par la fontaine cTeau,(ymbole de victoire, d'autant que lors que nous auons bié foif,nous ne sômes fi cnuieux ÔC Û defireux de l'eau , corne les foldats font altérez de la vidtoircjcxposâs leur propre vie à cefte fin. (Chrcftiennc & deuotc afïiftance ) par la grâ- ce de Dieu , nous voicy à l'entrée de cefte Qua- rantaine où nous prenons vne faindte refolu- tion > & pieufe délibération en nous-mcfmes, de faire guerre , & nous armer contre nos plus cru- els ennemis, le diable, la chair, & le monde, & le péché : & voicy qu'aufll heureufement que mi- Huyïefi- raculeufêment, non au miiieu d'vn champ, mais vnc du ^u m'ncu de noftre Euangile, nailTcnt deux fon- iraudilcr tamc$ » l'vncd huylc , & 1 autre d'eau , Tuautim Peau de la cum ^etuna6 ^'nge cafuttuum o/fo,C'cft pour la fon- 'yiftoire tainc d'huyle , Et faaemtuam Uua , c'eft pour la fontaine d'eau : lvnc cft pour nous aiîeurer le Courage , & nous donner force à combatre

der Ceridresl 3

l'antre eft: vn fignc de la victoire que nous rcm- torterons après auoir vaillamment ôc courageu- iement combatu:Ccft le fommairc de ce preienc fermon: Mais puis que la (ain&e Elcrirure, ôc les Saincts Fcrcs m'apprennent que l'huyle ôc l'eau fonr aulli vrays fymboles,& vne parfaicie repre- fentation de la grâce , cela eftant nous ne pren- drons la hardicllc de palier plus auant, fans de- mander & requérir lalliftancc de cefte grâce di- uine,& ce fous la faueur ôc intercefllon de cefte bien-heureufe dame, qui a efté Ôc fontaine d'hui- le par (amifericorde , & fontaine d'eau pour l'a- bondance de grâce qui a efté en elle, faliïons donc cefte Vierge, ôc luy difons très- humble- ment:

^yCue M at lit.

Opifcus traitant de l'art ôc difeiplinc ffau}M militaire , dit qu'entre toutes les loix pr0ptrcw *$è$$$L 4UC lesanciens Capitaines donnoient

à leurs foldats , celle cy eftoit la phis i0ixJel4 foigneufement ôc eftroitcmcnt obfciuec, fçauoir *4crret eft, que leurs armes fullcntbien nettes Ôc biea fourbies. >/4rr»4 terfa /*nfde,façô & manière que c'eftoit vn cas capital ôc pumlîable de mort pour ceiuv duquel les armes eltoient trouuecsrouil- lecs Ôc mal fourbies.

( Chrefticns ) noftrc vie n'eft autre chofe «ju'vnc guerre Ôc perpétuelle mi fer e , Mtlitiuefi îfiià hùminit fuper terrant , en laquelle il nous faut touliours auoir les armes en main. Mais anaui que palier plus ourre, il cftqucftion de recher- cher ik fçauoir quelles font les armes des Chrc-

A ij

4 Tour le Mercrcây

Quelles (tiens, auec lefquels nous dcuons côbatre nos en-* font les ar- ncinis, & lors que ie lis en S.Paul, ic trouue que mes des ces armes ne font autres que les bonnes œuures, Chrejîïes. ^htjctamiM ergo opéra tenebrarum Cr tnduamur ar- ma lue'ps , mettons loin de nous les œuures de té- nèbres,^ nous armons& rcueftons des armes de

i lumière. Et puis que ce diuin Apoftrc auoit au-»

/ Hom.15. V j r r

' parauant parle des mauuailcs œuures , reprclen-

tecs par les œuures de ténèbres, fans doute par les œuures de lumière il prétend parler des bonnes œwires,de façon que difanr>4r7W4 lucïs, c'eft autâc comme s'il difon,o^er* turis^c forte que les bon- nes œuures font les armes des ridelles Chrcftiés, auec lcfquelles ils rembarrent leurs ennemis. Ces armes Chreftienncs fe reduifent princi- sArmes palcment à trois chefs ,qui font: l'aumofnc, l'o- Chrejtien- rajfon > & \c jeufne : toutes lefquclles œuures nés rtdm- fonr cotrecs <jans lc texte de noftrc Euangilc:

*'l r tT0Pi ^c cn cccy fingu,'crcment > ievoy vn traictad- cnefs, mirablcde la prouidence de Dieu : nous auons trois ennemis à combattre , & tous trois ont trois forres d'armes différentes & difpropor- tionnees l'vne de l'autre . armes que TApoftre Se . I04fj.i. Euangelifte S.Iean acomprinfesen peu de paro- les dilanr, Quid^md eft m mundo concupifeentta car- Tiù eff^aut conruptfcentia orulorum , dut fuperbta ~ïitœ„ Quelles Les armes auec lefquelles combat le malin cf- font les prit, c'eft la fuperbe: le coutelas de la chair, cet irmes delà, luxure, & lafcnfualité: & lc bouclitr & la îathan. argue du mode , c'eft l'auarice: Voicy trois for- res d'armes du tout contraires , que la (îngulie- re prouidence de Dieu donne aux ridelles Chrc- (tiens pour fe défendre à rencontre de Icursi

des Cendres": S

ennemis ,_& pour rcpoulîcr leurs coups : ces ar- mes (ont l'aumofne, le jeulnc, & roraifon:l'au- mofne pour côbatre l'auaricc du monde, le ieu(- nc pour affoiblir la chair & tuer la concupifccce & fenfualitc , ôc l'oraisô pour deftruire l'orgueil. Puis donc que ce font ces trois (ortes d'armes que les Théologiens aucc rEglifcrccognoilIcnt cftrc trcs-proprcs pour combatre & mettre en entière déconfiture nos ennemis , la raifon veut que puis que nous faifons profeiTion d'eftre fol- dats , combarans (ous l'enfeigne de Iefus Chrifi:, que nous obfcruions le mcdne que les anciens Capitaines vouloient faire obferucr à leurs fol- dats,fçauoir eft que nos armes foient bien nettes & bien fourbies: ~)>tarma nojlrd terfdftnt. Le fils de Dieu mclme nous apprend auiourd'huy le moyé d'en olter la rouillcurc » difant , Cum AUtem teiu- fiâtii nohte jierï ficut hyvocrit* trtihs\cxttrmin1t rmm fdeies [uAi ~\t dppdrcdnthomtnibu4 /Wirwu/fj. Voila la n n n

rouillcurc des armes:mais tov,dit ce mcfmcSei- ; ^ ..

r*i_ n- A n -m '* roud-

gneur,qui csLhrclticn,pour oiter ccitc roinlleu- i .

re de dcllus tes armes , ie dis pour rendre tes œu- ,

, r„. _ Marnes du

urcs puresmettes » propres a cobatre & mcritoi- i »■

icsyrnge Cdput tuti olroic^fjctetua Uud^ne Itidedris '

homimb9ietunasyfed pjtri tuoqm eiïindbfoduo^crpd-

ttr tu9^m Ifidet m dbfcoforetldet t'ibi. L'huyle&l'eau

font moyens rrcs-proprespourofter la roiiillea-

redel'hypocrifie , fi cllcv vouloir prendre place.

:n£c. Grégoire de Nazianze accompare les i/7porri„

hypocrites aux bartclcurs ou ioiicurs Je Co-|rJro M

medic , lcfquelscftans furvn Thcarrc : cc!uy rgy AuX

qui lera maiftre tient la perfonne du feruircur, iÀt'e[ettrs

Se Le feruircur reprefente la pcrlonnc du mai-

A 1 1 1

# Tour le Merereây

{lie : Ainli demelmeen eft- il des hypocrites qui apparoiflent gens de bien deuant les hommes? qui toutesfois ont vne ame pleine de difïimnla- lation , de péchez , & de rancune, ô dangereuic cho(e que rhipocriiie.il n'y a ro'uillcure telle que celle- cy,c'eft vne chofe du tout infernale, car ce- tte rouil;eure de l'hypocrifie ronge du tout 8c mange la trempe de nos bonnes ctuures. C'eft en cecy que ic remarque la grade differen- ^rande Ce qu'il y a entre Dieu & Satan.(car le propre du différence majjn efprjt eft de contrepointer noftre Dieu en ev.tr eDieu toutes fcs ceuures^ en tontes fesadtions.) Dieu Cr Satan. c^ p^9 f0jgneux de l'intérieur que de l'extérieur: Satan au contraire eft foigneux de l'extérieur pour trôper 8c deçeuoir, & corrôpre l'intérieur, Satin & en cela il eft femblable au foudre, lequel brife- [em^lable ra vne efpee fans endommager ny interefter ic au foudre. fourreau:il bruflcra dans le corps, & les os, & les nerfs fans toucher à la chair : ainli. les hypocrites font paroiftre 'extérieurement desœuures pieu- fes , humbles 8c faintes , mais au dedans ce n'efl: que péché , que corruption , 8c mauuaife inten- tion. Nolite fîerificuihypacritœ tri/tes. DauantagC Dieu commence ordinairement par les choies intérieures , 8c aboutit par les extérieures : le diable au contraire commence par les chofes extérieures , 8c aboutit par les intérieures : Vou- lez vous voir comme Dieu commence parles thofes intérieures, 8c aboutit par les extérieu- res? voyez cela en la création du monde , tout au commencement du Genefe , il eft dit , Inprïn- Gcftefc I- cipio creautt Dem cœluvtO^ terram : c'eft Tinte» -fiçur,& après cela il dit > Fiat lux^ f*8* efilux.

des Cendres. 7

Cette lumière ornement déroutes chofes Dieu corn- c'ePtl'cxteri.ur .en après Dieu créa les fontai- mence par nés , les arbres , les plantes , & tout cela ce n'eft les chofes que parure & beauté extérieure , voyez conv wterieu- menten parle Moyle ; Igitur ptrfettifunt cœh cr res&SA- terrd, voila l'intérieur, cr omnn orn*tu* eorum^.ccd tan far les l'extérieur. exte teu-

Ainù lors qu'il fut queftion de drcfTer^ ba- w. (tir le Temple que les faincts Pcrcs ont dit eftrc Temple de le fymbole de l'Vniuers, fait fur le patron & mo- Salomon delc du monde, foit intelligible , foit eclefte &çftmholede ôc fub'unairc : car le Sunfla Sanchrum , eftoic l^muers. l'Arche d'Alliance, la Manne , les Tables de la loy , &c la Verge d'Aaron , reprefente le monde intelligible : le Sxnaum , eftoit le Chandelier àlcpc branches , reprefente le monde celeltc ' fcrctrouucnt lps cicux des fept planettcs : puis les porches Se la nef on efgorgcoit les victi- mes & les hoftics , repreientoit le monde fublu- jiaire. Dieu voulut cxprelîement que l'on com- mençaft par l'intérieur , & par le , Suniïu Stnclo- rum , & qu'on l'aboutit & paracheualt par les potches 6v par l'extérieur. Fut-il queftion de donner la loy au peuple d'Krael (ur le montSi- nay ( loy qui eftoit vn Tabernacle (piriruel loy de eftoie la Manne & la Verge ,la douceur cV la ri- Duu Ta- gueur ) Dieu commença par i intérieur & par ùernacle l'aclc interne quieft l'adoration à luy deuc , >\\-jpintuel> fant, ^4udi fftael , efrofum Onmmuf frevu tj»i eduxt te deterrA Eçypti de domo feruuuti<^ ~\nur» ueu fol Mm Peut. 6. adoralts , £7* ilh joli ferutes , non bsùcL:> Uras altcnos cofAmmr. C'cft pour lintencur , c'eitoit ce qui eftoit couche fur la première table deccf;c

A iiij

8 Pour le Mercredy

loy : voicy cequieftoitfur la féconde, vous verrez queDieu finir par 1 exterieur,difant,#o;?0- rapatrem tuii £r matrem tuam, "\tfts longauut fuper terrât», & ce qui s 'cnfuit:de forte que c'eft l'ordi- naire de Dieu de commencer toufiours r^ç les Contre- chofes intérieures , & aboutir par les exrTrveu- pointe de res: au contraire le malin efprit voulant contre- Satban. poin&er les œuures dcDieu,commencc par l'ex- terieur,&aboutir par rinterieur,afin de le con ô- pre. Dieu eft foigneux de l'intérieur, & de 1 être- tenir en fain&etc : le diable au contraire eft foi- gneux de 1 exterieur,&le garde afin de le faire pa- roiftre, mais pour le dedans il tafche d'y faire en- trer le vice&riniquitc,afin de le perdre & ruiner. Luc 8 Belle & riche parabole propre pour nous fai-

re voir cecy en faind Luc , il eft parlé du La- boureur qui femànt fon grain , vne partie tom- ba auprès du chemin , vne autre fur la pierre, vne autre entre les efpincs , & vne autre en bon- ne terre. Quelle eft cefte femence? N. Seigneur luy mcfme l'explique à fes Apoftres , difant , Se- mtn eft ")ierbum Dei , c'eft la parole de Dieu> ceux qui fement auprès du chemin font ceux qui en- tendent cette diuine parole, jWi' autemfecui ~\iam hjunt qut audiunt licrlumDeîydeinde l>enit duholvKy Cr toltt "\erbum de corde eoru ne credentesfalut fiant. $eau fe-Mais Seigneur , pourquoy ne dites vous plu- ttet. ftoft,ro//// T/erbum de attribut < or«w,pourquoy di-

tes vous, de corde? 6 grand fecret, c'eft pour nous Xitfe du monftrcr que le diable ne fe foucic beaucoup diable. que les hommes reçoyucnt la parole dc'Dieu par les oreilles: il laine l'extérieur , Se le refer- uc : mais feulement a foin de rauir l'intérieur &

des Cenires] 9

de le corrompra: 57 tolût ~>>cr[>nm de corde eorum'xae il (çaic bien qa'eftant mailtrc de l'inteticur , il aura facilement l'extérieur: il (e contente quan J il peut auoir le cœur. r

O erani Prophète Ozee n'auez vous point ~\- •'• vfé à cecy quand vous auez dit, Fatlus e(l Evhrum - rr qttjji columid(educld non htbens cor. Qjiov ù Pro- * o F ' phetc n'auiez vous point de hmilitude plus pto- % ' prcàcôpatct Ephraim que celle de la colombe? pourqnov cela ? bon Dieu la colombe cft li bel- F aujfes ie, il lemble qu'il n'y aycri:nde ri beau , ccn'clt couleurs qu'or , qu'argent , que pourpre & azur , c : n'eft de U Co- que mcmcille : & toutesfois , o Prophète , vous lom!?eyre- accomparez Ephraim maujais & dcfloyal , a la prefettod-

►I jmbe Ci belle. Fd&im eji Ephriim luift colomba tio de thy jeducld non hjiens cor. Il cft vray , la colombe eft pocrifie. brlle.ee n'clt qu'or , qu'argent , que pourpre &c Sueton.in azur , mais tout cela n'eft qu'apparence , ce (ont Inu lu'.:j couleurs feintes & non vray es. f teint ejl Ephraim Ceftr, qutfi eolombd fedtttld non hubens cor, Phn. l;j.

Cecy me faict reilouucnir de ce que nouslisos ir. de ce grand Celar. que le mefmc iour qu'il deuoit 57. élire allafliné au S*nat,ice!uy faifanr fàcrifice.iux slui.tr-. Dieux , il le ttouua que l'hoftic qui deuoit cftre in >iu e- immolée n'auoit point de caur , qui eftoit choie iufdem, cftrâge & prodigieufe en nature, pource que na- Hoflte lurcllmict vne belle ne peut viuresas cœur. Les Ctfàt Sacrificateurs & les Preftres voyans cela, & le 1- u >^ure chas que la victime (ans cœur ne leroit agréable aux Dieux, réitérer le (acrificc,&dcrcchcr trou- MMëtuu ucrent que la féconde victime eftoit encore ùns/'v 1

jur , dCv]iioy touseltonnez prindreot de vnfftr Ct. mauua^s prcl.»ge 6c pronoûic trille & maoui

i o Pou r le Mercredj

du malheureux a (Ta (lin qui fe dcuoir commettra enlapcrfonnedecegrâi Cefar : Ainfi Ozte par- lât des œuures d'Ephraim diCoitfattus e/lEphrum qttafi columba feduti* non haltes for. Ce n'eit qu'hy- pocrifie & apparence extérieure feulement il e(t impoflïble que nous puiiTîotis offrir à Dieu facrifice qui luy foie plaifanr & aggreable , s'il n'y va du cœur , cous nos facrifkes font facrifi- ces de iuftice , nos œuures font autant de victi- mes,mais Q dedans il n'y a vn cœur>elles ne peu- uenc eftre méritoires. Voyez le reproche que faifoit noître Dieu à (on peuple , difant parla Efdye 19. bouche de fon Prophète Elaye , Populm ifle la- bùs me honorât ^cor autem eorum longe efta me fine eau» fd dutem cohtnt me docentes doftrwas O" mandata ho- minum. C'eft en vain qu'ils m'honorent, dit N. les bonnes Seigneur , & pourqnoy ? d'autant que cor eorum œuures ne lonoèefi ame. Si vous fai&es des œuures feulemét fldifent a pour cure veus extérieurement , & pour paroi- DieufieU ftre deuant les hommes , & qu'en iccllcs il n'y les nepro- ait point de cœur, d'affection & de volonté pure cèdent du ôc fainctc,iamais elles ne plairont à Dieu , ny ne cœur. pourront eftre méritoires. Non emm m fi ex cordls rddice faiïdprocedunt^kS. Auguftin: car comme le fruict prend toute fa fubltance de fa racine, ainfi nosœuutes prennent leurs mérites du cœur, de façon que fi elles font fans cœur , elles font mortes, & fans mérites : &ainfi donc concluons ce poin£t,difans que puifquc le cœur cft la four- ce Ôc la racine de nos œuuces, ce n'cftdem'er- Te *u er ueille C\ le malin efprit fe crauaille tant pour nous riche pdf- l'oser, afin de le peruertir. fdre. C'eH: auOTi vn uefbcau & riche pafïagc pour

àesCcnlres. IX

mcnftrer cecy que ce que nous lifonsen PEc- c'ciïiftiquc, le fage Iefus fils de Sirach parlât cie l'homme iage luy donne vne prerogatiue ad- mirable par dclnjs le fol difant , Cor japtentis m dextera ewt^cr cor ftulti in ftnistrj.Qnjyi que dites 1 I? : à Sage le cœur de l'homme îuttceltil dif- pofé autremenr que celuy du toi ôc de Tinfcnfé? n'cir-i! pas vray qu'en tous les hommes le cœur effc au milieu du corps comme le poin&en la circonférence ,quoy qu'Ariftote diic qu'il pan- chc plus du colle gauche que du droidr, ? Si donc il cft ainfî.ô Sage,pourquoy diecs vous auec dir- fcrcncc/'orfapic?}tisindexteranuf ^{ycorftulu m ftnijhâ ? Si le vencrabîc Bedc dcuoit expliquer ïni"r[>r?- cccy , ilentendroic par la dextre la vie future , &ct4tl0ns^l~ par la feneftre la vie prefente: & diroit qu'il y &uerjes "e cette différence entre J'homme fage & le Çq\ S et *][*£*• que ecluy attache fon cœur à la vie future & aux choies ecleftes , & cc'uy-cy ne metlcficn qu'à la vie prefente , 6c aux choies de la terre. Si S. Hierofmc nuoir ce partagea expliquer, ildi- roit , que puiiquc la dextre lignifie la faluation, & la feneftre la damnation , que toute Peftudc & le (oing de l'homme fage eft après les cho(cs qui touchent & concernent le falut:& le fol au con- trite ne le plaift qu'aux chofes qui conduilent à l'éternelle damnation. Si vn autre interpretoie cecy il ewendroit pat la droite les aductlitcz, ôc pnr la gauche les profpcritez : Se diroit que le fige elt. ferme & alfeurépanny les aJucrlitcz, $c (c nourrit parmv icclles : mais au contraire l'homme fol le lailFe aller , & nemet ion caur qu/aux proipetitez de ce monde.

12 Tour le Mercrcdy

Mais îaiflant toutes ces explications àpart,ie Pufe du%ouscn veux dônrrvne autre qui ferai pro- (erpent. Pos ^a4uc^c c^ fondée fur vne curiofité des Na- turaliftes,lefqucls dirét que le ferpent cftât entré en fa eauerne , fi quelqu'vn met la main droietc au trou de cette eauerne , il ne luy fera«poinrdc mal,ny ne la mordra poinr,mais fi on luy prelen- te la maingauchc,il la mordra fi fort que laper- fonne fera en danger de mourir , ! pourquoy 6 ferpent n'en veux* tu qu'à la main gauche? c'eft pour autant qu'il fçait que le cœur eft plus pen- chât du cofté gauche que du droidc- , voy la pour- quoy il n'en veut qu'à la gauche , & à la droi- yraye ex- &c : am^ ^c Sage dil>cor fapientis m dextera ciusi&* plication cor ftu^il infini/ha, le fage met cœur en fa droi- dupaffare cte d'autant qu'il fçait que la droite eft prefer- du Save. uce ^c ^a niorfure du ferpent , qui eft le diable: maisaucôtrairelcfoLlaitlê fon cœur en fa gau- che,il fe laifle piper par le diable,& par ce moyen fc caufe la mort éternelle ^Cor fapientis in dex- tera eiu.^cor dulti infini/ira , bel enfeignement que donnoit le mtfme Sage pour ce fujecl: , difanr, Differen- ferUd cor tuum fuia ex tpfo tôt a ")iita procedtt. ce entre Belle differéce qu'il y a entre les filles de Dieu, les filles de & celles de Sathan, toute la gloire & beauté des sion cr ^cs ^c ^cu c^ au dedâs comme à fort bien dit celles de ^c P^almiftc Roy,difant .Omnisglorwfili* l^rgis eh Satan. tntus wfimbrtfs aureis circum amicla ^arietatibus^C le mefme en vn autre endroit parlant des filles de Sathan, & des filles du monde > & de la chair, dit que toute leur beauté eft au dehors , ftli<e eo- FJal. 44. rUm comp0jlt4^ctrcumornata'\lt [imiluude temph.Cc^

ftc grande lumière de 1 Egliïe Latine S. Augu-

de f Cendres] 13

ftin expliquant ce premier pafîage de Daujd, om- yçu«ua rjisgloridfiliéC l(egts *b intus, donne deux beaux en- cnxTTÀ_ feignements quicobatent & mettent en ruine tlone m deux fortes d'hereflcs, l'vnequi cft des Scribes & pM « Pharifiens , & l'autre de nos nouucaux pretédus reformez. Les Scribes & Pharihens ne raifoient Oeux ror- eftime que de l'extérieur , & ne fe foucioient tcsd'lhre- pomt de lintericur. Au contraire nos Rchgio- ftes com- naircs ne veulent que l'intérieur , & ne foucicnt yatl4-( ■■- pjr point de l'extérieur, fc fondans fur ce palïage de s. ^wru- J'Efcriturc, Deus fpintusesl, crtnjpiritu oportet illu y?;w# tdoTArc , ces deux erreurs (ont combattues par S. Augnftin , difant que pourautant que l'homme rierefie eit composé Je corps & d'amc , il faut par toute des pbdrU necefluë qu'il rende grâce à Dieu, & d'amc & dcfiens dif- corps, Se qu'il employé les deux à Ion feruicc, ferente de puisque c'eft de Dieu que viennent ces deux celle des parties edcnticllcs de l'homme : car que l'amc hérétiques. vienne de Dieu, cela cft cuident & trop clair, que le corps aullî vienne de luy mcfmc , la merc Chomm? dcsMacabccs nous rcn(èignc,quaud elle dit,par- doïtferuir Jant .1 (es cnfans,A>/</o cjuomodoin Ifteromeo appa- Du h de ruiftis /rd qui jormJUtt homims rutuutAtemt&C donc corps fp

f>uisquc ces deux parties viennent de Dieu , cl- d'âme. es doiuent dire employées à luy rendre ferui- cc , &ain(ï tant intérieurement que cxtcncurc- mcnr,nous deuonsferuir à Dieu:car S. Augulrin expliquant ce patfage fus allégué, omms gloru fi- L* r eçu d\> mtu^dn que non feulement la gloire & la beauté îc lame ridelle eft au dedans mais encore elle (c faict p.iroillrc au dehors pat bon- Oifftnci OCJ Saura : bien cft vray que c'cll le pi onre de de Pieu Dieu de faire puroiitr»: toute la beauté d'.n: ■' " le j"4-

ï 4 four le Mefcreây

amc an dedans & au dehors : mais il n'en eft pas ainfi du malin efprit : il fait tout paroitirc au de- hors , & rien au dedans , de forte que les amesj qui font Ces efclaues, font belles à merueiilcau âchors9fili£ eorum compofîtœ.circumornatœ ~\tfïmdt- iudoX empli: Il fcmble queDauid difant cela face allufion a ces temples des Egyptiens. Chmens Clément Alexâdiin dit que cestéples eftôienc iAlexana. admirables en beauté & apparéce extérieure , ce M?» n'eftoit que porphyre 9 que marbre , que iafpej . quebt6ze,que e îapiteauxfiiéb àla MofaïqUe: Temples jcs efcallcrs escient d'vne prodigieufe grandeur desEgy- tous de porphyre : entrant dedans, l'oeil defeou- f tiens ad- uroit vne infinité de colomnes faites à la Ro- mvrabies ^ niajne s cc n'eftoit qu'or , qu'argent , qu'azur* en beauté. qUCftatués , qu'obelifques, que colodes haute- mét eleuez , & ouurages les plus cxcelléts & ad- mirables qniayent iamais cftè veus : de (ortc que l'entendemét humain dcmeuroiteiton'né & ra- tiy en la contéplatiô de tels édifices: mais entrez plus auant en ces temples, & tirez les rideaux Ôc Beficslte- courtines ( c'efl; l'intérieur ) Vous y trouucrcz ri* meufn vn crapault, vn chic enragé, vn char, vn bafilic, retirées vn ferpent & vn crocodile. Ha! quelle richeiTd tour dieux pour choies fi abominables Filia, corïi copofu<e9 mire les etreumernatœ^t ftmihtudo teph. Ohypocrites qui ypùens. ne voulez paroiftre qu'au dehors , vous efies fernblables à ces Teples anciens des Egyptiens^ car en vous il n'y a qu'apparence extérieure feulemet: cène font que icufnes, qu'aumofnes» qu'oraifons,& prières qu'eeures qui fcmblenr bonnes, de pieufes , mais en vos cœurs & en vo-f Arc inteneur ce n'eft que noife , que rancune $&

desCendres". 15

rnefchanceté,ô dangereufe hypocrifie.

Plutarquc die que le vin elt vn remède fouue- Vin jJfim rain contre le poilon , mais s'il vient à cftrc mef- a-freux auec le poilon , alors le poilon cft irremedia-^tf/^^ b!c Ainfi diions que l'antidote & (ouueraine \t polron% theriaque conire le vice &c le peché , ctt la ver- tu, mais lorsqu'il arriuc que parla malice des hommes la veuu eu: meflee auec ic ne fçay quel- le apparence cxrerieure &: hvpocrific , alors el- .,. Je elt mortirerc & trcs-dançereulc , cclt vne _ J roiïilleurc qui elt tort à craindre :& pourec no- * , ftre Seigneur nous infirment auiourd'huy d'vn moyen *c remède très propre pour empefeher cette roiiilleurCjdifant.r» autem cum leiunts ~*nre CéPut tuum o/to, ry factemtuam liu.i ne ^iclearis bo-

mimbws leiunarii le vous veux donner trois belles ^ # , .. a , Trois bd~

cxplicarions lur ces paroles îcv. ;

t n. l c les W*r-

La première elt , que par ce cher nous pou-

uons cntndrc l'intention &: larin denosœu-r

ures & actions : cjput en Latin ic prend anez ; „r r u c j 1 1 "* Chef.

louucnt pour cher & principe de quelque eno- J

fc.Or (us voulez vous voir côme la fin & le prin- r „, r ope ne lont qu vn l )c vous le vais rairc voir, n Philofophci ne m'apprenez vous pas cecy quaJ J 7 r Vous dites, finis elt prunus m tntenttone CT ntimm J

tnexecuttone. Puis donc que le chef elt pris pour la fin pour l'intention &c le commandement, noftrc Seigneur nous exhorte qu'au commen- cement de nos ctuures , nous oignions noftrc intention d'huijc , m.ns de celte huile, de la- quelle ;l cft parlé aux Cantiques >oleum , nomen tuum : l'huile qui n'elt aurre que noltrc c A ' * Seigneur, ou par rncphralc I khraique le m^

16 Vôtir le tAetcreây

me mot Hebrcu,qui fignifie,«owf» , eft pris pour

touie la perfonne du fils de Dieu , lequel a efté

vnc huile cfpanchcc en fon incarnation & donc

N,Sc\vnÂ\iarii:rnge caput tuumcleoycc(\.pom di*

reque noftre intéuon & nos œnures ne doiuenc

TUUiAfO. eitre que pour l'amour de Dieu.C'eft ce mefem-

bleceque vouloit dire le Prophète royal Dauid

d\Ca.nt.Prouidebaw Dvmmumm conJpcBumeofemperl

Ôc en vn autre endroit!: , Dirigatur Domine ad te o-

ratio me a ficut meenjum w colpetlu tm.ll femble que

Dauid face allufion à l'vn des dix miracles qui

Te faifoienc continuellement au tabernacle an- Vtx rrnrd- . , ~ . . r r , ,

i ,- ç cien,au rapport de Galatin en les lecrets de la c csjeja - ^ajn(^c£fcrjture c»c(];0it qUC la future de l'en-

oient au - n iT i ^ r*- » 1

; , cens qui cftoit oirert tous les îours a Dieu ,n al-

taberna- . . . » v . v , ,

/ Joie ïamais ny a dextre ny a gauche, ains ma-gre

de an- . H « r i: i

tous les vents alloit toudours perpendiculaire- ment en haut: ainfi Dauid difant , Dingatur Po- mme ad te oratio mea , c'eftoit autant comme s'il difoit , St igneur faictes , s'il vous plaift , que iamais les vents des tentations de Satan ,du mo- de , ou de la chair,n'ayét la force de faire fléchir iménon»& empefeher le mérite de mes au- urcs , orailons Ôc prières. Proutdeham Dominum in row^mMw^o/fw^er.Cequcnousfaifonsdoitcftrc pour l'amour de Dieu , & non pour ellrcveu des hommes à guile des hypocrites , delquels noftre Seigneur parlant ainourd'huy dit , Nçlite ' "* ^es fiert fient kyfacrjf* tnffes. &c 6 choie dangereufe bemmes ^ merneillcufement à craindre que la veue des défiant*- jlomm-s t car }cs yeux de l'homme font plus Ie* dangereux que ceux des Bafilics qui tuent ceux

lefqucls ils regardent. O Chrcltien , fi tu fais de *

(r il àircs

des C en are s. 17

œuures pour eftrc veudcsh <cqne

ces yciix font mouric tCi l , & BC pcuacaC

iair. . :rcr , bal yeux , ô veuè'non feulement

icmblablc àccile duBaliiic,en ce qu'il rue ceux q.ii le regardent : mais encore en ce qu'il le rue luy -meûne en le regardant dans vn miroir : ainii s'il arnue que ic face des bonnes ctuurcs, <S: que ce loir feulement pour eftrc veu des hommes, ie

1 eftrc certain que celte veue des hommes me caufe la mort , ex ii dauanrage îe me regarde par vnc réflexion que u Lus fur moy-metmc ,& par vnc vainc complailance formes actions , & fur mes œuures, ic me cùule la morr a moy-mefmc aintî que le Bafilic-*& par ce moyen il (c iair,quc les cruurcs qui déuroieut auoir vie , mais viede gloire , font mortifères, cVcauiènt l^m^rt eter-

'.e. O Lucifer miracle de nature , comme vn autre luciftr Balî ic, ru rc voulus réfléchir fur toy-mclmc , tu i\ft perdu tcvoulm complaire en rapers6nc,cVquclle mer. cn[ÀComm ucillc , en mefme temps celte cognoiUancc & nC€

vtux comme ceux du BafiltC t'ont donne la îr.orc ' voila le malheur qui promeut de 1 hv pô- le, 3c le dangerque marchandent les hypocri- tes <S; pouicc 6 Chrclfccns, gardez-vous de celle a: de celte rôtit Heure, cV dites aucc Dauid, JjiTi^ttur Dorr.inc juI t? or.tti^wej, C7~f.

La fcccffldc explication de ces parafa , t'nje ch'f > < eUfm .^c'clt que par le chef, nous pouuons pour ic

endre le ectur. car tout ai ni] qu'en 11 :gli (c cœur fr rerrnnuem deux chefs , l'vn vinblc , & l'autre inuifiblejatnfi en l home (c trouuenc deux chr

D viiibrc, lc,auoir la te&a , l'autre inu.ùblc*

B

i 8 Pour le Mercvcây

fçauoir ls cœur, c'eft de ce chef inuifiblc que no9 charité pouuons entendre ces paroles, Vr,ge caputtuum

deflus toutes les autres liqueurs : ainfi la charité emporte le delTus & la prééminence fur toutes les autres vertus >Vng< cafut tuum oleo, oindt ton cœur de l'huyle de la charité. Que dis-tu Reli- gionnaire, que les commandemens de Dieu (ont impofïiblesftant s'en faut , tu te trompe en cela: car fi tu oindts ton cœur de l'huyle de charité , il ne fe tt ouuera rien de plus facile pour toy : il n'y a chofe qui fe dilate dauantage que l'huyle , aufft n'y a-il rien qui outre plus le cœur , & qui le di- late d'auant#gc que la charité,& de faiet S. Paul efcriuant aux Corinthiens, leur difoit,^ nofttum XXor, 6- patct4£{ y0s,S Corinthij^cor nofïru diiatatum efwrtge caput tuum oîeo, s'il arriuc donc,Chrefiicn,que tu oigne ton cœur de l'huyle de charité, les côman- demens de Dieu te feront très-faciles: car l'huyle ne peut fi bien ramolir quelque chofe > comme la charité faiét le cœur : auiTi S. Auguftin difoit, sAttl- libi Charitate omma faciltafiunt, cur? t^uta jarcina ChriHï de natura leut* e(t>cui grêuiamandata'\identur,pit*t')>t auferat Crçratia. quodimpedit, ty impie at quodiubet, c'f ft la charité €ap% C9. qui rend toutes chofes faciles & pofïibles , par fon moyen les cômandemens de Dieu font tres- I. Joap.y légers, aufli S. lean difoit , Haie <ji chant** Dei lit mandata eim cufiodiamw yey~mandata einsgrauianott Junt 6 grand Dauid n'auez-vous pas bien expéri- menté cecy quand vous auez dira Dieu , Viam mAnaatorucucHrrtfÇumddéitaJitcormeii , Seigneur,

des Cendres". 19

puis qu'au moyen de voltre grâce, & de vodre sîmour mon caura elle ouuerr : ie ne nie luis a- mulë ny arrclté en raçon quelconque , linon A courir en la voyc de vos fainrs commandemens, *>/jw m.tndjitorum cwurrr.donc "}">£? tàfut tutioLo: jj,. /// /7. charitute ~\n£e cor tuum. Car tout ainli tome pour miHtttuet bien faire aller les carroiles on a accoultumede huyler les ailleaux des roiics, auPù s'il y a de la pelanteur en vous, Ci vous crouuez de la difficul- té à mettre en exécution les commandemens de Dieu , prenez moy cette Iiuylc de la chanté , £c en oignez les roiies de voltre cœur , & alors vou« trouucrez tout facile. Sainâ Augullin l'auoic ^«Ç«"- expérimenté car furie poindtde fa conuerfion, "".«.ro»- il luy eftoic aduis que /es plaifîrs s'adcireflbicnr/^ Cat* encore à luy , tk l'inciroienc à faire vne r'enrrec11, au monde , & reilenroit en luy de la peine a les quircr , & à s'en défendre , mais nnfli toit qu il euft oindtlon errur de cette huyle de la charité, 6c dd'T.mour de Dieu, il d\: Irmtttrcmetua

erat dimitttrc fâU&ém I r.tt , Cx Ao:\C , Irrite c.xfut tuumolto , faiercs parti Ut expérience» oignez vo- frreeccur de cette huvle, U vous ferez foulages en rour ccque vous ter.

La troilicfmc explication de ce<;paroIes, "Vw- ~ m .^ gr cjpui tHumoito, c fit que par le chef nous pou- ùfn ( ;_ uons entendre lame, & par l'inivl ICC LcsÇ

vnç onc appelle lame I epitome bu abrège de l'Vmocn ; les aotiet la forme ha plus exee ebtc de toutes, les vus vn rayon de la diutntté, les i - rres le cabinet des memeillcs de Dieu : mais Ckffrmt pour moy ic disque l'amccrt le chef de l'hoia-foKr /*4- me. Ccftc ftatuc de Nabuchodonolor cftoit**'.

Bij i

20 V curie M ' rcredy

vue belle reprefentation de l'homme: car la par- tie fuperieure, à (çauoir le chef d'or , reprefente lame qui vient du Ciel : mais les pieds de terre de cefte ftatuëi reprefente le corps de l'hom- me qui eft fait de terre , Terra es &" tn terramre- enej. 3. uert€riâ ^ c»c^ donc ce chef , c'eft cède ame qu'iL faut oindre auec Phuyle de la grâce , ~\nge cafut tuum ota,car comme il n'y a rien de plus penetrâc quel huyle: auflï n'y a-il rien qui pénètre târ que eftL lagrace.Theologiens, d tesmoy vnpeu,ofieftla gr*ce en grâce en nous ? le fçay bien que la force gift en ïbomme. l'appétit fenfitif , la raifon en l'entendement: mais la grâce pénètre bien plus auant, e(l m ejfen- tia anima , elle pénètre iufqu'à la fubftance de l'ame , chanta* Va diffufa ejt in cordihm nefiris. O Religionnaires , ie veux que vous fçachiez que ce chef & cefte ame n'eft oinéte de cefte huile de la grâce, il n'y a point de mérite en nous: ie vous prie d'apprendre cet enfeignement , ckne vous flattez point » (cachez que toutes nos ceujires, quoy que bonnes & pieufcs,fi elhcs ne font fon- dées fur la grâce , ne peuucnt mériter la vie éter- nelle : elles pcuuent bien nous difpofer à iccllc, mais ne peuuent rien mériter,

Dauamagc les mefmcs Théologiens remar- iai* for- quent trois (orresd'œuurcs & actions, & difenr es ,/'#«. Que les vnes font mortifères > les autres mortes, ires mor- & les autres mortifiées. Les actions mortifères \fere< ne font iamais bonnes , & rendent à la mort > Ç\ tortes £r on ny Prcncl garde : les mortifiées (ont capables wtiHee m ^e v'e ' ^ on v^cnr à fe rccognoîftre . mais celles qui font mortes ne peuuent iamais receuoir vie, &fjnt celles qui font faites en pechemor-

des Cendres*. 2 1

tel : voila pourquoy pour fourbir ces armes , #c

pour rendre nos actions bonnes , Cv capables de

la vie éternelle > il faut auoir ceux huylc delà

grâce pour oindre naihc Aix\c,lmge avut tuïi oie-.

Car lans cette huvle elles ne peuuent eilrc meri- r

«4 1 -1 1 lansmeri-

roircs, voyez S. l\uil il prend toutes les vertus, r .

tous les dons les plus hauts ik rcleuez, <x dit que

touteelanc:, en , ny neprohre point lans<=> iM

la c^racc nv la charité, Si die -il, ltn»ruis hommumlo-

i~ 1»Cot. EC

«/?*, h.ibucro prophetiM ejr nouerim

, CJ7" omncmlaer.. ,i hjl/wro om-

r>cm Hdem ytmcntrstransferxm,fi -iiùribucro^ncwos pÂUpentmomncs facu!tdte> m(J ; :radiderocorptif meum^ti ~\t ardejmi chdrttjicjn autem nonh.dueroy mhil mihl prodeftyi<c donc, dit nollre Seigneur ycum ttiunas^n^c caput \u*m oleo, il ne dit pas cum ti#s eU- emofyrjjrn, ou bié, ùm orxr. mais r«w Hmmtâ, d'au- tant que le ieufneeft vn œuure la p'us méritoire ^ouuerdin de toutes. Erapedocles auoit vne fois inuente me"lCÀ- vn certain médicament , lequel corn ne il difoir, mtnî t0** pouuouraire viure fans rcfpiter : ce quece Vni- Tm**j**s lofophediloit de (on medicamenr , à plus iufte refftrcr' iujccfc le pouuons nous dire du ieufnc » lequel nous rai& viure hors Je nous mclmes en la grâ- ce dcDieu:anlli S.Paul difoir de (ov o um noneço^iuit ^eromme chrijlut, c'elt le ici ncq;ic Tcrtulian appelle bouclier &cfcu!l le- quel nous nous défendons contre le diable , & contre le vice. Ce fut le îeulne , dilcr.t quelques Loùjntres Pères , qui donna tant de forces à S 1 l'en- JM . contre de les ennemis. Mais ce iettfnr 11c peut auoir de force ôc de mérite , s'il ne t . a- g;ic de le 'zz^cnulinm opus menn, 4,

B

21 Fûurle Mercrejy

dit le doreur angelique S.Thomas, &pource nofireSeigneur voulant que ce ieufnc& nosceu- ures foientmeritoires,dit auiourd'huy, Tuautem eut,: Kinn<i4 Iwge caput tuum oleo , il faut faire en- trer celle hnyle de la grace,& de la charité en no- $ die Cen- ^fe àmci^r&ecaput tuum oler 9id cïi^charitate, quia tence de m^ ^widitatts kabet rxmuâ boni operk- 9Ji non muneat S ^Amh- in Y*dice charitatis , dit S. Auguftin , la grâce feicl: a:m que toutes nos ceuures font méritoires eftans

M/7. À

rauesen icciJe. Fiftion de ^ Poètes que feignez-vous? vous auez dir que Midts Midas auoit impetré des Dieux que tout ce qu'il toucheroit leroït or. La verité furpaile ia feinti- {e , tout ce que la grâce & la charité operenc c(t tout bien. DiiiTcntibut Dcum omma coor erAntur m bonum omnia : toutes chofes font conuertiesen bicn.C«w tetuncK içttur^n^e caput tuum olet: Mais comme dit S. Grégoire , Fiuftr* caro atteritur fi a. truutf cupiditatibm ammw tionrefrenjtur. La méde- cine ne fert de rien, fi le tronçô de l'cfpee demeu- re encore en la p!aye:voila pourquoy après auoiç oingr noftrc chef de l'huylc delà grâce & de la chante, nous dcuons encore lauer noftrcfacc, crfdritm tuam Uua:Sc ce au moyen de la péniten- ce &: des larmes qui (onttres-propres & tres-fa- luraires pour lauer nos péchez , &ofter les ta- ches du vilngc de noftre ame & de nollrc con- feience , 6 pénitence , ô larmes méritoires de la vie éternelle auilî N.Sd.diloiz^incentt dabo ede- E^upcri^ re de liipo\it<t epuod eft 11 paradijo. Vmcenti dabo comment, mtnnjtabfconditum. Le docte Rupett expliquant in cap, i. ce mot /'wcefl//,ditque c'elt autant ç\uepœmtenti. ^f)ocJ. Ç'elt cefte eau de pénitence qui nous fait auoii*

^Apocal.

2.

des Cendres. 23

entrée au Paradis , après auoir effacé & nettoyé nos iniquiecz.

Sus donc Chrcftiens , s'il arriue que nos âmes foient touillées dhypocrifie , prenons Phuyle 4c la grâce, & en après l'eau d'vnc vraye pénitence, à finie non feulement fourbir Cv nettoyer nos ames.ic dis nos ccuures, mais auiîi pour leur dô- ncr vne bonne trempe , & qu'au moyen d icclles nous combations vaillamment nos ennemis , ÔC obtenions lur eux vnc heureufe victoire. Plon- geons donc nos ceuurescx: nos armes fpirituellcs dans l'eau de la pénitence : que fi par nos péchez la face de noftreame a cite noircie: fi f actes nojtr* denigrata eïl ,uper carbones : failons qu'au moyen de celte eau de la pénitence (que nous ptopoion? faire en ce iaincl: temps de Carclme ) nous net- toyons noitre amc de tous vices , à fin qu'eftans bien lauez & entièrement purifiez , nous foyons vn îour tronuez dignes èc capables de participer à cette manne celeite , que Dieu promet au vray pénitent &z victorieux de les cnncmis,afin de vi- urc éternellement auec luy. Ainfi foit-il.

B iiij

SERMON POVR.

LE I E V D Y D'A PRES

les Cendres.

Amenàico vobis, non ttnteni tantam jidcm in Ifra'éL

M A T t h. 8.

[|Vis Qjr e ce matin nous voyons cnnoftre Euangile que l'encremi- fc des Scribes & Pharifiens , eux

[ eilans Seigneurs du Temple , a eu fF&yÊ$%$ tc'le force & vertu à l'endroit de N. Seign. que fort facilement ce Centuriô a ob- tenu l'entérinement & l'appoinéremcnt de la re- cjuefte qu'il luy prefente ce matin , touchant la guarifonde fon feruireur malade. Nous auons tres-jnfte fujec*fc d'elperer auiourd'huy que fi nous employés la Vierge en nos neceflitez, faci- lement nous obtiendrons l'appointemet de no- ftre demande : la prière & requefte des Scribes & Pharifiens eftoit fondée fur la dignité de ce- luy pour qui ils demaodoient , & fur leur indi- gnité , qui eft caule que noftjc Scign. leur lait çc

Tour le Jeuây et Apres Us Ccnircs. 2 5

reproche, diiantj^'f'wn ihcoltoLi^nno inutmttan- ifiilem m ijrdèl, Ainli les vœux&rcqucltes que nous prercndons*faireà ce Seigneur , ici 6t Fon- dées Ulf noitre indigo lié, & lui la dignité de cel- le que nous puions ■■eicnieiiu-nt , luy di- ians: ^ue Mart*.

KrT5<>> Luiarciue en la vie de Sckuiiuà rap" f-ll-^y^J porte de ce vaillant cV: Luimix capi" T:£yCji îamc Romain , qu il contraignit vu îour les Caruiiunicns de le rendre i Ta inercy par vh ftratageme mcrueilleux qui fuc tel. Iceuxvoyans qu'inné pourroienc luullcnic contre les Romains, que leurs forces n'eftoienc ballantes pour combatte &c rcfiltcr cotre vn tel ennemy , s'enfuyrcnr deuât luy , & le rcrircrét en des lieux cauerneux & fouitcrrains.oii ils auoicc accoutumé Je demeurer ; n'ayans aulli d'autres iy citez que les cauernes,où ils (e tenoiér, p-nian .. c bien allcurez , pour la lui c: des

lieux,aapcei dclqucls il y auoit de très grands c\: lenrab'.. _cs: Donc Senonus feu-

dc ion deilcui,& dcicipcrant prcfquc de les prêterions, le poiirucut, paùe Se rcpalïc par pla- neurs <S: diuerics fois par deuant ca caticnics, Iclquelles il r. -.lloit inacceffibles , & amiî

îmeil le pooonafoiCttDtC quelques C ipitai- ncs il Ion armée ,1e va a.imicr , & prend gaule

0 le vet ioufilïr emitiyoir la poudre mite. en , :c le cctcauerncs dcllon gran-

ux qui eûoieot dedans , & 1 oif-

t auec cela que la terre d'alentour de ces | ucrncscltoit fuit po , le lctuic de celte

25 fûurleleuâj

rufe pour les faire rendre à fa mercy , au lieu dôhcr a (es foldats des picques, des hallebardes, des flèches , (k des jaueiors , il leur fit donner des peiîes>des perches, des leuicrsi & battons , auec charge &c cômandcmét que lors qu'ils verroient le vent leuer, & qu'ils entcndroiét la trompette fonner , ils frappaiîent la terre auec ces leuiers, & remuaient la poudre auec ces pelles, & fiflenc dancer leurs chenaux, afin de faire leuer la pouf- fïcre,qui par laide & faucur des vents s'en alloic tout droicl en lemboucheure de ces cauernes, ce qu'ils firent : de forte que ceux de dedans fe voyansprefque eftourTez , & craignans d'eftre enfeuclis tous vifs ilans la poudre & parrny ces cendres , le rendirent à la mercy de leur ennemy Sertorius : grand ftratageme à la vérité & for c mémorable ( chreftienne & dcuotc afliitance) vousplaift-il que ic conjoigne L'hiftoire pro- phane auec l'hiftoire fainetc & facree ? le trouuc cnlafaincte Efcriture,Dieu fouuerain & éter- nel s'eftre feruy & auoir vfé de pareil & fembla- ble ftratageme que Sertorius, enuers les Prin- œs de Babylonc : efeoutez vn peu ce qu'en dit ^fbaCHt. A\ncucyrpfe deregibut triiïf/bahit , er tyranni riàir lt culi eius crunt3ipfëfuper omnem mumtwnej» ridebito*

(omportahit tfjreremcr capiet eam. Il triôphera des Roy s & fe rira des tyrâs : il fc mocquera de tou- tes les munitions de la terre , & feulement auec des gazons & mottes de terre il renuerfera les fuperbes murailles de l'orgucilleufe Babylonc, au milieu de la quelle fon nom eft profané.

Il fcmble encore auiourd'huy que cette mef- rae diuine M.ajefté aye voulu renouuelcr vn

et Apres les Cendre si 27

mefme (trafagane , au moyen dequoy il vient à chef de fes deifeins : ne voyez vous pas hier com- me il faitoit amonceler 6c amailci de la poudre & des cendres ? n'entendiez vous pas que nous faifant mettre ces cendres en celte poudre lur -

Ja race, il nous falloir dire pat Ion Eglilc, Mémen- to homo quu cims t.<,o~ tr> ">erem reucrtert^puluis es Cr m puliteremrcueneri :C efloit pour faire fortir les hommes des cauernes du pechc,& (ingulicrc- nient les Gentils, qui eftoient renfermez es lieux foufterrains de la perfidie ex: de 1 infidélité, entre lefquelscltoit ce Centurion , Tvn des Ca- pitaines de celte cauerne , auquel N. Seigneur n'eue (1 toit ftict voler de la poudre , qu'il fut contraint aulîi toit de le rendte à (a mercy , ainfi que firent les Caraiitamcns cnuers Sertorius, difant, Domine puer meus uetin cUmo Puralyttcus Crm.ile tonjuctur : De fotte que N. Seigneur le glorifiant de celle victoire remportée , diloir, ^4men dico "Yo£/> non tnueni t.inixm fi<lemin ifruè ^Ec puis que ça clic la loy de ce Ccntcnicr qui fuc caulc que Ion tsTuiteur retourna en conualcf- cenec , 6c rece.r ;i on (ur ce lujct ie dcfirc auiourd'huv voub expliquer deux choies : La Intention première cft la ncccllitedc lafoy au falut : & la de I'au- feconde l'excellence de cefte mehnc roy en la theur en petfonne de ce Centenier , ce leronc les deux et dêfctwrs* parties de ce prelent lermon.

Premièrement touchant la neccHirc de cefte .'ut ,ic disqucc'clt choie lu t > u impol-

- Tcllre ûuue fans la tov. C'clt vn grand abus de Sathan,& i'vne de. p 1 Hes rules

dckpicllcs il Ce puillc aduiler , cllcclic -cy , fai-

28 Vcurleletfdy

fant accroire aux hommes en les filtrant , que pourueu qu'ô viuebien & moralemétilfufrït ,Sc qu'i 1 n'eft nccefïaire d'auoir la foy : erreur de la- quelle il fe fert cotre les Reformez pour leur fai- . . reperdre leur creâce,& pour les damner eternel- Foypnmi- lemcnt , car le fondement & le premier principe pc du ja- ^e ^ljiu n'e||. autre q,je ja f0y^ laquelle eftât per- /«/. due il n'y a plus d'efperance de lalut; Voulez vous

voir corne c'eft le principe du ialut fefeoutez ce- cy. U eft dit en S.Matthieu que ce Ccturion s'eft approché de N. Seigneur pour le requérir de lak guarifon de fon fcruiteur :mais cornent s'en eft- Al H h ** approché?c*effc au moyé de lafoy.auiîî pour ce- " fuject S. Paul efcriuant aux Hébreux ,difoir, ^yCccedentem ad Deum oportet credere ijma eji : que Croire c'eft faut il faire pour s'approcher de Dieu? il faut /approcher croire , car la foy eft vne efchclle par laquelle de ûteu, l'homme fe conioint auec Dieu , & Dieu auec l'homme. ^/f cedentemad Deum oportet credere am* efr. Remarquez ie vous priecepaflage , & notez en fuitte,que s'il y a péché aucun qui nouseftri- gc 6c elloigne de Dieu , c'en: fingulierement cc- luy de l'infidélité tout péché nous retire de Dieu: il eft vray que tout péché nous fepare d'auec Dieu , nous retire deJuy , & nous conuertir vers Dipance Ja crcaturCt peccatum efi auerfto a Peo , £?- conuerfto infime en- a({ ^^«^ : & autant qu'il y a de diftance entre tre Dieu £)]eu & ja Creaturc,le liny & l'infiny3aurant y en Cr le pe- a_jj enrre jj)jcu & |c péché ,& entre Dieu & *'A% J'homme pécheur , la diftance du Créateur à la

créature eft infinic:& partant relloignement de Dieu & du peché , & du pécheur eft infinynnais qui eft cauledecét eiloignement qui eft cauiedç

/'-

d'après les Cendres*. 2 9

cette diftanoe infinie reft ce Dicu.? non, & qui donc c efr le peché de 1 homme.

Nous li ons au chapitre 1. neduGenc-.

le, qu'Agi. lui ay.ui: tranfgrc'.x le commande- ment à luy donne de ne touchcr.au rruicr. dé- fendu, Lvicu le mit dehors du Paradis rcrreftrc. EncitilUrn de ïâraiii.o TwluptéW. Il ledcpollecU de celte demeure dclicicule : mais remarquez _ qu'il n'y a rien de plus véritable que cet axio- nie de Théologie : U eus ntmmcm deftrit ymft prius

deferâtur ab ilio : que iamais Dieu ne delaillc vnc Ay

c r \ r t j •** \tomc

pcrlonnc ,(1 premièrement la perionne ne le de- jeJ-L 1

unie & ne l'abandonne : ainli donc dilons qu'il challa AJam du Paradis ,pource que première- ment Adam par Ion poché s'en eltoit luy-mel- me challé & retire, & ainli ce ne fut Dieu qui le challa , il le challa bien, mais c'edoir pour au- *>**4* A tant qu'Alain s'eftoit rendu mjj^ne du lieu ("AUé «* il cltoit : .S: celte fortic qu'il luy rit faire ncftoïc ^ATA^li* autre choie qu'vne figure & vue reprclenration de ce qu'Adam s'cltoi: fui et à luy-mcfne atipa- rauant. AnfTi pareillcmenr quand nous liions au Genelc 4. deCaïn , lequel après Ion fiarri- cide dit à Uicu. Ecce ctfcies me hodie 4 fâcie tu.t , çr ero y^us cr profufrus fuper terram. Nous D€ de- C.tinfere- uoi; .loireque ce fut Dieu qui le challa de tira de

Face: mais ce rut le meime Caïn qui D%$n par étira par fon peché. fonfr .

The :is aprenés mry cecy , ievouspric: /r peché

01) -le chofei Te retrouvent elles. -in pc- efi 'ïn incipalemeoc au pet mortel ? vous me refpon irez , que le peché cft vn compolé monflr*^ moftlUucux car tout ainli que l'homme cil eux.

30 Tourleleudy

compofede matière & de forme, ai nfî le pechéà vnc matière ôc vne forme, l'aueriïô de Dieu c'eft fa forme , & la conuerfion à la créature , c'eft matière, de façon qu'il n'y a point de péché fariS %)*)*• ces deux chofes, Duo tnahfecitfopulus meus , me de reliquerîït fontemaqu* "W«*:voylala forme du pc- ché,voyla refloighement&: i'auerfion de Dieu, çr quœfeeruntftbi cifternœs dtfîpatas qu* aquam con- unere non Valent: voyla la matière pethé qui eft la conuerfion à la créature.

Que f\ bien donc tout peche nous efloigne de Dieu, fi eft-cc qu'entre les autres , 11 n'y en a point, qui d'auantage nous en efloigne que ce- luy de l'infidélité & incrédulité,*! nous efloigne . r ; r * de Dieu, qui eft vnique , il nous en efloigne par '*t' l'entendement, les autres nous en éloignée ' i feulement par volonté; Voyla pourquoy S. Paul dit que la première chofe que doit faire le

Chreftien,quand il fc veut conuertir à Dieu, c'eft de croire & d'auoir la foy empreinte en l'enten- dement , ^yfccedcntcm ad Deum oportet credere auik e/?,ainfi s'en eft aproché le Centurion ygceefsitad démens eum Centurw9\\ s'eft aproché de luy aucc la lumic- ^yflexad, re^c 'a Fo^tfceb eft caufe que Clément Alexan- z.firomat. ^"n pillant de la foy dit , que c'eft la première inclination , & le premier mouuement à falut,^- de s eft prinia adjalutem inclinatio , c'eft le premier coup d'efperon que Dieu donne a l'home pour La joyco- lc faire venir à luy, c'eft le premier branflequi faretanous donne, afin de nous faire approcher de jtotUe des \Uymxyfcce((er)tcm ad Deum ûporttl crerJf requta f//.Dc M'ges» fortc qUC jc diray auec faindt Auguftin que 1* foy cil celle cftoillc oui apparut aux Mages > Se

d'dïres les Cendres. 31

qui les conduiht à la crèche du Sauucnr : eai ce que celte grande lumière de TEglilc Latine , dit de cefte dtoil'c , que c'eft linguac^'orum , la lan- gue des cicux , plus proprement deuroit- il eftre entendu de la roy qui de vray,cft vne langue des cieux , poutee qu'elle ne parle que du Ciel & des chofes diuincs. Maximus Tauiii enlis die! que l'citoil'e qui conduilît les Mages , pouuoir eftre appeliee , orul*9 mundi , l'oeil de 1 vniners : ce qui p ut eftre dicl plus meritoircment de la foy la- quelle nous conduit à Dieu. Mais voulez-vous voir vn pallage très riche, pour montrer com- me la foy eft vn acheminement au falur , ef coû- tez vn peu ccque di6t faincl Grégoire le grand, jllc nouamfttUttn declurautt naius , nui antiauum fo- ltmob,curAUit occifus yilla luce tnckoat* eft fidesgen- ftPMPj illis tffichrts deeufata efîfcrfîdtd Iudœorum, vo- yez vous comme la foy eft le principe du falut de 1 homme , cV par ainfi iugcz,fi lair.r Paol amau- uailc railon de d\tc,ssfcced(mtm éd On m eportet eredrre q»id efr.^Acctfiit âd eumCenturir } t le mef- me faire! Paul pour monftrer encore comme Ccftc fov eft la baze & le fondement du falot , &

la neceflité d'icellc , fait vnc admirable PradatiÔ. -1

ri " < Rorrt. trnms en;m cuuuntiue tnuocAUcritnrmen Dcmimjjl-

PU4 mt , éjuomodo mug^âLunt eum m cuem non cralt-

ii?M\t quomodo credeni et qutm nonuudicjutîr ho-

rnodn âuttm uudict fine f>r*diiate''<luomcdo ^ero^T*-

'l>unthifimutAniur;\\ y a lalur,il y ainuocatiô,

ii y a la foy, il y a l'entendre de la diuine par. c,

il y a prédication cV million : or rout amh luiu-

mc i! n'y a point de légitime prédication lans la

million : ainiî n'y a il aucune inuocation lans la

fi fcttrleUnây

roy voy vn peu de ces paroles de rApo(lre,qucî- Preuue ^e c^ 'ia neceflité de celle toy , & comme elle tfê âne b fcy »c fondement de toutxar àquoy aboutit la mif- ea [e prm^ fiôfc'eft pour cnuoyer des prédicateurs : & quel cipedufa- eu^c deiiein d'vn prédicateur ? c'eft d'annoncer /«*. I* parole de Dieu , ouy mais s'il preiche à vn in-

fidèle, il perdra ton t~mps:car il ncrecognoift le Dieu duquel il luy annonce la parolc,done ma- xime aiïeuree , que pour oiiir la parole de Dieu, &pour la receuoir ,iifaut la foy: Ce n'elt pas tout , pour eltre fauué que faut il encore faire? il faut inuoquer , & qui l Dieu : mais comment le pourray-ie inuoquer fi ie ne le croy ? il n'y a pas

pnncip<

me fainct Paul efcriuant aux Hebrieux , parlant

» -r a de cefie mefrne foy feion fa nature , difoit, Fides

, v" e(rfub(r*ntia rerumfuerdndtrum* le tcxteOrec porte,

j^VacTjÇ.qui ourreccquil (ieniheiUDltaiice5usni- w epé ad r î r r j o j-

,r he encore baie, rondement <x principe , pour di- re que la foy e(t le fondemét de totu ce que nous entédonsaufli S. Chryfoftome difoit que laf>y I fert comme de baie & principe pour opérer le

n 1 dut & que toutes les autres œuures (ont com- ■x.iib. . r . r i ,i j

me les autres choies qui (eruent pour le reltedu

baltiment : autant en dit Clément Alexandrin,

ÔC fàincl: lJaul,F«w^wf rtum \>o:m , altj luper *difi-

.g cant: Sur cecy ie defir ■* auiourd'huv vous faire

Différence ^ Ja dlfferencc qu»li y a entrf jc fo| & |c fagC

J^ ^^ jcs pr0prPs. pnroVs Je fa fagelfe éternelle,

C^/iujo,. jaqlicj|e dit , parlant du sage ,<fOT*l a!- urefon

bailiment fur lapieir^ fctmc,& fur lcioc , u

ou au

êffiffis les Ccniu$\ 3 j

au contraire partant au fol & de I'irjfci.fé» du qu'il édifie Ion baftiment far le iablc 6: fur latcrte molle, S apiens édifie dêftffk frtramy jiultus ^erojuper drenâm: 6 Rcligionnaire.furquoy fjn- de ton baftiment ? c'elt far le iablc mouuanç, c'eit fut lafaintteEfcriturc, & la faindtc Elhi- turc fur leur efpiic particulier, car en leur confef- (ion de foy ils n'ont autre recours qu'à ce qui eft de cet efptit particulier, ôc quel efl cet efpric particulier? c'elt leur propre fantaific , c'elt vn fable mouuant , il n'y a rien de plus foiblc & de moins atfeutc.

Sain& Paul difoir, Kolite credere omni fpiriiui: donnez-vous bien garde de croire à tout elprir, & pourquoy \ pource que quclquesfois le diabl« (c change & fe transforme en Ange de lumière, pour abufer l'entendement des hommcsi&pour- cCjditfàint Ican,auparauantquede croire, Pro- 1 UâBjj y été ytrum fpirhus ftnt ex Deo. Luther difoit qu'il auoit 1 efprir deDieu,Cafuin Dchâten- le dément, & dit que c'eft luy -mefmc qui l'a. Non tr e l be- (urormlle ^fiéguftwos, mille Concilia , mille ffnrony- rettauts. mos , mille Cyrillos, mille Cyprunos. le ne me (oucic point de ce que pourroienr dire millcAuguftins, mille Conciles, mille Hicrofmcs, nulle Cyrilles, & mille Cyprians , ôc pourquoy ? pource que ic fuis fondé fur mon efprir particulier , fur lequel icm'alieure. Voila ce (ablc mouuant lurquoy les Hérétiques fondent leur bglife, ôc ainli quello inerucillc , il fe fondans ainli fur la terre molle ils ie ruinent l'vn l'autre le plus fondent?

Ll au contraire, le ia^e Catholique iflim Ion fondement furie toc &lur la piètre fec-

C

i4 Tùurleieudy

me qui cil la foy ,& cefte foy, no fur Pelprit<parV ticulier , mais fur lefprit de Dieu. In qno adtfiat- mxd domum nofiram jptrttualem. Car quand nous croyons à ce qu'il nous reuele , c'eft alors que nous baftiflons vne maifon fpirituel'e queft ce que baftir vnc maifon i c'eft mettre pierre fur pierre : ainii baftir vne maifon fpirituclle , c'ed « adioufter vertu fur vertu : efeoutez corne fain^fc tArchite- Paul no9 appréd l'architecture fpirirueîlc : Mmi- Elnre fpi- ftrate, dit-il ^m fidèle slralfirtutemy m~\irtute au» rituelle» temfeientiam> mfetenua autem abjrinenttam , m abfri- l.Petr. i. nentta autem patieotiam, mpatuntia autem pet atemv inpietate autem amorem fraternttatûf^n amore frater- mtatis ebantatem. Voicy comme cefte maifon cft baftie fur la première pierre, & fur le roc fer- me qui cft la foy i après laquelle faurpofer la vertu , puis la feience fur la vertu > l'abftinencc furlafciencc, la patience fur l'abitincnceja pic- fur la patience, & puis fur la pieté, pour corn* blc de tout faut mettre l'amour fraternel & la Dimen- charitéivoili comme il faut elleuer le baftiment (ions lu du falut. voyez les dimenfions de cefte maifon baftimet fpiritucllcda profôdcur c'eft l'humilité , la hau- (Ptrituel tcur c'eft l'cfperance, la largeur la perfeueran- •' ce, & la longueur la charité : fes quatre murail-

les quatre les font la prudece, la iuftice, la force, & la tem- muratlles. perance: Ces feneftres (ont les defirs ecleftes , ÔC les fene- les -fain&es affections > par lc(quclles la lumière ftres. de la grâce entre en nous : plus( afin que rien ne manque en cefte maifon ) il faut vne montée & l'efcaher. Vn cfcalier pour môter ,efcalicr il y ayt plu- iicurs tours & deftours, qui (ont la patience , les la forte, tribulations & afflictions : la porte de ce îogis

fwpres les Cendre si J S

c'eft l'obferuanon des Coramandcmcns Dieu Je portier la crainre, cV les gardes , les An- ges : mais le fondement de coût c'ett laroy &i c- ftant aiufi édifice , que les rnneres (e débordent, que les vents fouftlent , celle mailon dctiicurcra toufiours ferme.rien ne la pourra clbranlei , ny lcsdcfirsqui tiennent de la terre, ny les tenta- tions qui tiennent du cofte de l'cnf r ne la pour- ront renuerfer , ains demeurera touhouts llablc Secondante, y eues

Ou bien disos que l'vnedcs principales chofes y0fn>tine„ qui doit eftre recommandée en vncnui(on,c'clt eefâirti ilnguliercmcnt qu'elle aye de bonnes veuespac (ft ^/}C lefqucllcs la lumirre donne dedâs: en cette mai- m^tCorit Ton (piriruclle celle veue n'y manqua point : & quelle eft celte veue de lamai*ô fpirituellc ^c'eft la foy.La première choie que Dieu fit au comen- cement du monde ce fut la lumière. Fui iux >fjr Cenel' l* fdftâ eftlux.t\\v\(\ la première chofe nccciiaiic & requife en la maiion (piritucllec'cft Ialuinierc de la foy.Dc routes les cholci bonnes la meilleu- re fut cftim e la lumière , ainfi .111 bairiment fpi- '* rituel , des chofes la m îlieurc r il la foy : & touc ainfi qu'en la création du monde 3 caufede la lu- mière,tout ce qui fut crée fut eftimé bon : ainft à caiife de la foy toutes les ceuures que nous fui- fonsfont appcllces bonnes, & (ans elle rien n'eft bon,& comme encore aup.irauâr que la lumière lâMsUfo fur faite , il <*(t dit que, ferra (taimmu. \ . îu learuura auffi auant la lumière de la foy tout en l'homme ne Jo»i cil, rune cr ^Acuum : ainl'i d inc ô l IcTCtiQUC ray bor.% tour ce que tu voudras , dy tout ce que bon te fcmblera : û tu n'allies ta maiion , ck ne i'aiîcucc

\6 Vourklcuiy

Tu le fondement de la foy tu ne fais rien pouf ton iâliu. le (îiis trop petit compagnon pour te le faire croire & peribader i il faut qu'vn plus grand mailtre que moy te le face voir efeourc donc vh peu ce que dit S. Auguftiq parlant de CKAng.pét- l'acte héroïque d'Abraham , voicy Tes propres fâù m termes: ^oYnhjiw oltulitjilmm^ magnum opusfecit. PJ*L$* Uudofrutlïi boni overisyfed in fi de dg/)oj ce rddice^ non Uudo fu fer ddificutionem operisjed laudo operisfunda- mentnm,mfi entm pr opter raUmfidem bocfecijfet nihtl ei prof ui tfet.Uz&G d'Abraham fut admirable & héroïque 5 mais tingulicremcnf admirable en fi racine,car ic ne loue pas, dicT: S. Auguftin,la iu- peredification & l'accompli tlerticnt di iVjuure, mais Je fondement & le principe 'd'iccîuy , car s'il n'eutt faicl: cela auec la foy , il ne hry euft de rien profité. De tortc Jonc » o Hérétique , qu'a- uant la lumière de la foy , la terre de noitre am.3 cft toute (tcrilo : auant que la lumière fut créée, toures chofes au monde cftoient en ténèbres: Tenebt* erwt fuper facietn kbyfûiAtxtii allant que la lumière de la foy (bit produite en noflre caur nbusiommes enfans de ténèbres: &. tout ainù encore que lorsque nottrcDieu dit Fut lux y ce monde oui aunuauanteftoit vu chaos de ténè- bres &de confufion, foitit dehors ainfi par i'in- fu fïon de la foy nofttc amc tort des ténèbres d'ignorance Se de pechc. De mefmc pour faire fortir le Centurion des ténèbres de 1 infidélité, noftre Seigneur fait auiourdhuy rayonner fur fon amc la lumière delà foy \ voyla pourquoy il dit puis après, Non inuem tantamfidem m IjrAÏL Voyla pour le premier poinft de ce fermon*

itdprcslcs CtnÂrd. 57

Le fécond r\\ , en quoy conlïftc l'excellence de seconde la foy : à quoy îc rcfpoads qu'elle confiltc en ce pÀrtlc du qu'elle cil très- véritable «S. ancurec , &en met- j'ermcn. me temps quen iceîle il y a «le Uçeriitudç . en mefmc temps il y adci'obfi , en quoy clic

e&diftin&e&b elle cil certaine,

c!airc5J .r'ilcnce, Refor-

mez t\ sale* a equi cft con-

. .m je ; en ton- tes chofci .que ce n'cll en L ilfauc dire . uepbicr. i la fcieOCC ou: lenà rai gne : mus en matière Je to) H ne faut v îauon : Voplez vous que la (apience vous apprenne cccy,cfçoiue. rie, KtjtirrdiJeritv m*i9tellsrerfi,Q\\c voulez vous di- re Seigneur OK vov bien que VOUS nous voulez montrer que ce n'eft pas de mdmc de la foy cô- jr0y Jffij IRC de la (CÎCI C >us voulez que iccroye que r me fait le .Soleil c r:rc,il faut que 'acncc% vous me le f..cicr cognoiftreauec railons & de- inonftrarions,c eft par fcicnce , mais en matière àcfoj%Nifiereiiidrrtttsfuninti .Sivousvou- Jez peler les m) Itères de !a foy félonies balan- ces de vodre iu^ement naturel, vous vous tenez •n vn occean fans fond cV (ans nue, duquel ditH- cilcmcnt vous vous.pourrez retirer,

le vous difois rantoft q-.c le fage,en différen- te du fol & de l'iqfcnic . % bally & affaire les fondemens ;.e (a maifon fur le roc ferme : ie dis que ce (âge bien admle.n'eft autre que e fidcllc Chrcthui cV: Catholique , lequel allcurc les ionicmciis de l'edifice lpiritueUar la to\,

\1 À]

3$ Têurleleudy

comme fur vn roc bien dur & fort afleurc : ce(l de dus qu'il s'affermit , c'eft fur çefte foy qu'il batlit : foy dure & ferme roche de la nature , & qualité de celles desquelles parle ce grand natu- 1 rah fie Pline, qui fe retrouucnt auprès le fleuue

Hoche <td- ArpafTûs , entre lefqucllcs il s'en trouuc vnc de mirAleen telle nature & propriété , que fi vous la touchez froprnte. feulement dubou'. du doigt, vous la tournerez comme vous voudrez : mais fi vous y mettez la main, & que vous la vouliez remuer à force de bras & aucc violence clic demeure ferme comme vn rocher, & impoflible cft de la pouuoir efiSran- ler ny remuer, 9 foy admirable,tu es de la matiè- re de ce rocher remuabîc feulement auec le doigt d'vnc pieufe intenrion , mais point de force de *f* bras, car elle ne veut c lire contrainte par lesar-

> gumens de Philofophic, ny ne veut cftrccon-

uaincué par la force des raifons naturelles, Ntfî credidcritis non tntelligctts : Ci vous y apportez de la violence & de laratiocinatiô vous ne ferez rien: Eufeb. E- il n'y faut aller qu'auec le bout du doigt d'vne ^ mïj.homil. pieufe atfc&ion & intention, fu fîdet opéra cre- I. in fym- denda funt non difeutienda s dit Eufcbc Emiffenc: . Loi. voila pourquoy puis que la foy ne demâdc point

d'eftre côbatuc par les raifons de Philofophic, elle eft certaine , mais obfcure, en quoy elle cft dillindle & différente de la feience. Et pourec re- Symbole de cherchant fouuentcfois en l'ancien Tcftamcnt lu foy. vnc figurc & vn parfait fymbole de la foy, iamais il ne m'a eflé poflible d'en trouucr vn " Pms fignificatif que la nuec qui conduifoit les enfant d'lfraëh^l*égy^te , nuée mcruc%il- Icufc en fa nature & qualité , contenant en

d'après les Cendres". 3P

foy deux choies diamctrallcment oppofees de la clarcé & des tenebres , ou de l'oblcurité. Erdtnubes tencbrold ey~ tltummam notlem. Que ' 4*

dites vous 6 Moyie qui rapportez cecy? quoy? fi celte nuée e(toir tcncbrcuic , comment pou- uoit elle efelurer parmy les ténèbres de la nuit 'Si elle eftoit lumineule comment cftoit clic tcncbrcuic i la clarté du Soicil ? voila qui cit eftrancc, que veut dire cela?

La p.naphrale C haldaïquc parlant de cefte nuccdîdtamiî : Erdt nubes tenebrojd &* tllumt- ftâmnotlem , teneur ojd Efypty s , Cr illumindns no- flem ifraeliHs. Tant y a qu'il eltoit ainfi que cette ouée eftoit claire & tcnebtculc , claire de nui& , & tcncbrcuic , ëc ombra^eulc de iour : parraiditc teprclentation de la foy , qui conduit les enfans de Dieu en la vraye terre dcpromilïion qui cft le Ciel , par l'entrcmi- (e de laquelle Dieu nous parle ainfl que an- ciennement il failoit aux llraclites que l'en- treiinic d'vne coiomne de feu. In columndignis lojurhdtur dd fos. Dieu nous

ïftl nucc coniuifoit les llraclites , cV: les/'"'^ f** elclairoit de muet ï Ainfi la foy nous con-k/oj- duit &: nous cfclairc parmy les tenebres de

r.oranwC & de l'infidélité ; mais la mcù me foy , ainiî que la nuée , cft ombrageufe, & tcncbreuie de iour : elle cft ombre & te- nebres , obilure , & dillicilc à entendre | *r- le iour tics demonltrations l'Uilofoplu- quci , & des railons naturelles : mais c'eft vnr rc , pourec que la foy elt vn don

Jica , & vpc lumière infulc , de laquelle

4 S fdttYleïeuây

l'homme eftant illuminé croit fermem ncj & prefte confentement a toutes les chofes que Dieu nous a reuelccs par Ton Eglife , (oient ef- crites ou non çferites : elle eft aufïi obicuic&c ' /td Ff h tcnckrcufc 5 pource qu'elle parle de chofes que * nous ne voyons point , ainfi que dicl; l'Apoftre, F tdes efifuitfidntU rcrumfperandarHm , drgumentnm non apparen/iam , Atpmentum , c'eft la lumière, non Appdrentium : c'eft l'obicuritê & les ténè- bres,

Cefte foy eft encore fort bien reprefentee par

ces deux grands luminaires que Dieu comman-

^Genef.iè à* c^rc raidfcs au Ciel , dcfquels l'vn eftoit pour

pvefiderauiour,à fçauoit le grand , l'autre pour

prefidcr à la nui&}c'cft à fçauoir le petit.

?J_ Ces deux grands luminaires nous reprefen-

flit t ftcnt *cs deux lumières qui font en l'homme,

/ A x ^ Prcm*crc » c'c^ a fçauoir la plus grande qui eft

i i pour prefidcr au iour , c'eft la cognoiffanec hu-

minaires mamc > & ^a faifon naturelle : la féconde qui eft

du Ciel. P^us Pct*tc > Pour Polder à la nuid , c'eft à iça-

uoir la foy.

Dauantagc,nc voyez vous pas que lors que

Différence jc Soleil cil en noftre horifon ,1a Lune eft ob-

'Cr con- fcurcjc par fa lumicrc rayonnante de toutes

trariete parts:& au contrairc,nc voyez vous pas que lors

du Soleil qUC jc soleil eft dcuallé & defeendu aux Antipo-

k h Lune dcs& cn i«autrc hemifpherc, la Lune luit ? ainfi

reportée ^j de ja foy & dc |a raifon naturelle, pendans

a U con- qUC noftrc lugèment luit comme vn Soleil , &

tranetede ^-j vcuc cfp[uchcr lcs my fteres diuins auec fes

U raiun rajfons naturelles , adieu la lumicrc de la Lune,

naturelle. adicu la fov . mai4 fi ^^tfens la lumière de

rl'apfes h s CtndrhT. 41

Soleil naturel , ce fera alors que la Lune luira, ÔC que tu feras ii:umioc de celle belle lumière de la foy.

Bc'lc reprefentation encore de cecy en \a.M.inneem Manne , laquelle le fondoit deuant la face du les pro- 00 z\\ , mail citant expofec deuant le feu , elle priete^ i ui'i'irlioit ! ainfi la foy te fond , ÔC s'ancan - représente tir lenaot le Soleil de la raifon natuielle : maisk/oj. clic s'affermit Citant expofecaufeu de l'amour drain 3c de la chanté : 6 Manne facrec que le cm- bout & ieicuc myftcre de la tres-fainetc Tri '.ite : mnis 6 Keligionnaires , fi vous le vou- lez exp cr nu deuant du Soleil , & à la lumiè- re Jr I itn.clle , il fe fond , ôc ny co- Lem^ftere gnoi!l-o:è rien : car par quelle raifon de Philo- «e la Tri- ioph'r e vous de voir, & cognoiftrc mte mm1 qu'eu r>>]$ oiiiin&es perfonnes il ne le trouue eompre- qu'vnc cllence , qu'vnc nature y Ôc qu'vnc di- henfiblt s mimé , que le Fils eft aufTî puisant que le Pc- entende- rc, fc le lain<ft Lfptit que le Pcrc ôc le Fils , ce- ment h*- la cil încomprehcnfiblc par les raifons natu- ***** relies.

O Manne que ce grand myftcre çlc l'incar- Myfttê nation du Verbe, incogneu neantmoins à tout àtvmctr* enrendemenc humain , finon par la lumière de n-*tnn MN la foy : car de dire que nous pouuions enren- ccrnpre- dre par démonfrrations naturelles que ecluy ^enjible» qui clt Dieu le foit fji& homme , l'immortel mortel , l'impalTiMc pallible , rincomprehen- ilblc comprchcnfiblc , ecluy que le Ciel ne pouuoit enferrer eftrc comprins dans vnc crci- che , dans le ventte d'vne Vierge , Ôc dans vn pe- tit corps , il ncftpofliblc. O manne adrrirrablc.

4.2 TôUrleleuây

Enchéri* que le my frère de l'Eucharifticqui fe fond & Ce ftte m- perd Heuant le Soleil de nottre iugemcnr: cari} .cmj're- n'y a aucun argument en Philofophic qui me h nftblt. puiïïe faire enrendre comme au Sacrement ii ic 1 puiiïc trouucr des accidens demeurer fans(ujcr? icurCnbfrance citant chanpec en vne autre fub- {tance, fans perdre rien de la quantité,btcfquvn me (me corps fepuiffetrouuer au Ciel, & en vnc infinité de lieux, çà bas en terre: certes ie ne puis comprendre cela, fi ie n'auoisla foy, de laquelle ic me (ers en tous ces myfteres releuez par déf- ais la nature & la cognoiffanec humaine; c'eft donc ainfi que le mérite de lafoy (e perd ou la rai (on naturelle veut faire fon expérience ,fi* Jrs non hsbet meritum ~^bi hum An a ratio frœhet ex» pmmcr.tum, dit faint Grégoire le grand:c'eft ainfi , Mrtço- que la lumière de la foy , qui eft comme celle de Plni. la Lune , fe perd à la prefence du Soleil du iuge-

ment naturel. Bette ftmi- Mais tout ainfî auflï que nous voyons ordi- litude. naircment par expérience que le Soleil s'ccly- pfe,& perd fa lumière par rinterpofitionde la Lune, qui (e met entre luy & la terre: ainiilafoy éclypfe laraifon naturelle, 6 Soleil, ô raifon na- turelle qui dit qu'vn corps ne peut cftrc en di- uers lieux : voy la la lumière de la foy qui éclypfe ce Soleil, & me faicl: croire que le corps de mon Sauueur eft au Ciel, & en terre , voire mefme en /?/ la moindre parcelle de l'Hoftieconfacree: Que

' dis -tu 6 Soleil , ô raifon naturelle que les.acci-

dens ne pcuuent fubiifter (ansfuieâ : La Lu- ne de la foy éclypfe ce Soleil , & m'apprend qu'en fHtritré cVtttiiâcrcc les accidents demeu-

adpres les Cendres. 43

rent fans fujedfc : Qujr dis- tu , ô Scjlcil , que nous dc mangeons que du pain>& nebcuuons que du vin en la communion , attendu que nous ne voyons rien autre choie , nous ne voyons que dc la blancheur , de la rondeur, nous ne rcfllntons que le gouft du pain , Se du yin: la Luncdelaroy cclyp(eccSo;eil , & me faidi croire qu'outre les accidcos . ic prens «5c reçois en moy la lubltanccdu corps cxlangde lefus Chnlt, & que le fuje& de ces accidens changez, eft le corps & le fangde ce mclmc Seigneur.

Dc (orre , que comme nous voyons que la Luneéclyp:c le Soleil ainh la Lune de la foy cclyplc le Soleil ucnolcrc raiion naturelle: rai- fon naturelle qui talche dc faire cclyjifer noftrc foy: car comme la Lune eft cclypice par l'in- tcrpoiîtion de la terre , qui fc mec entre elle ôc le Soleil : ainiî le Soleil & la raifon narurellc obfcurcit Se eclyple la I une de la fov , par lin- rerpoliuondc latauc, ic dis des fens qui fonc entre deux

Voulez- vous voir mainrenanr comme en la pcrlonnc du Centurion , la Lune a èdypfe le Soleil , ic dis , la foy , la railon naturelle ? el- coutez la croyance par CC* par oltff , Domine^ r'y\rMn~ dic-il.tnw *'n dtfnm Vf trjtru ju(t trcium m'nmy '*'*»Ccn

tATHum 4ic "\rrio & / M ubitur puer meut , Il tHrion' croir que no!trc Seigneur cft vn Dieu, encore qu il ne voycqu'vn homme 1 il le recognoift pour vn Dieu , mais pour vn Dieu caché en ,

celle humanisé, rerc tu es Dtm dh<onJitus% vrayement Seigneur, difoit le Prophète Elaye, *

44 Tôurlcleiiày

vouseftesyn Dieu caché. Et de fait nous au- rions iufte fuject de dire de }uy ce que nous li- ions auou elle rrouueau Temple de Diane bafty en Epkelçj cnlaccintprc & couronne de cefte gfcrlktr ^cc^c » c c^ * i^auoij: deux mots qui ne pou- nrm r' uo'cni edre leus ny- entendus, pour eitre ces deux tue au mo:s compoiez de lettres hicrog'ipiiliqucs & Temple ^ enigmatiques , tourcsfois Eultatius fur l'O- ViJne ^y^cc d'Homcrc» dit qu'ils (îgnifioicnt lumière & ténèbres, autant en peut on dire de noftrc Sei- gneur , qu'il cft lumière de ténèbres, comme Dieu il cfl lumière , fvamaju [um m m.undpiegofum luxmur\ài , mais aufii il cft ténèbres cfta.ru caché fous les ombres de l'humanité, Ttcrp* donc tues 2cr?uirdt DeHS *H% ondi^m: Et de fait, fainct Bernard cxpli- (am. 'n- quant ces paroles que l'Ange difoit à la Vifl> pif'Mtjfa 8e» $tm%m fdnttui fuperuemet m te , £r ^irfus ^Al- ttfsimiobumbrAhit ùbt , dit que c'eftoit vne figu-

re pour monftrcr que le fils de Dieu dcuoit cftrc ténèbres , caché fous le fnanteau de l'hu- manité : mais quoy qu'il Toit caché & enuc- loppé dans les ténèbres de noftrc mortalité , ôc qu'il ne paroifle qu'homme , fi eft-ce pour- tant que le Centurion ne laiiTc de le croire, & les hère- àc le recognoiftre pour Dieu » difant , Domine tïques nonfum dignus , fac. Par cefte fienne croyance il condAm- condamne les hérétiques de noftrc tcmps,qui ne "fte\pAr U vculerit croire quece qui cft conforme à leurs •fo) du fens.

"Cehiu- Mais laiiïbns-U les hérétiques , & venons

tMb. aux libertins ,& les entendons vn peu parler fur

le fait de la foy , efcotttcz ce qu'ils difent , le

croy bien,dira le libertin, le myftercdelaTrini-

étires les Cendres*. 45

ce, ccluy Hr l -iun, & ccluy de la rédem-

ption mail pdtu le I urgacoirc & poui l'inuo- Toutes cauuii des Grillas, \t ne puù aoirc ccia : u mon ârHil^^e omy , ra rc trompe lourdement , ne ic;ais-ui pas  faf^k, que la foy embrallc tout : en matière de toy , il tr\tltn^ faut croire ou toot ce qu'elle nous propoic , ou n(nt rien tout ùfaiiffc. car la mefme raifon formelle par laquelle ie croy vn myitcrc, me coitftaîûâ à croire l'autre: laraifon rormclle delà foy, c'eft la icuclation qui a cité faiCtc à l'Eglilc , l'Eglife me propoic , & me commande ccia comme rc- KJtj°»'S uclcde Dieu, & pourec il faut que iclc ctoyciforme',\ & par la melmcrailon formelle que ic croy le '^Jv mvltcrc de l'incarnation & de la Tiiniié, parla incline , ic dois croire le Purgatoire, «3c L UHlOCfc- uon des faincls , pourec que l'Eglilc me le com- mande. Exemple familier pour vous faire co- gnoiftre eccy.

Voyla vn homme qui vient de Conftanti- Belle ftmi- nople, il arnucen cette ville, citant arnuc il IttUdcl raconte dix choies , j'en crois neuf , 6c ne veux croire la dixiclmc , 5\: pourquov croi -je le; neuf? c'eftpource qu'il les 1 ducs; mais von. me dire* qu'il a aulli bien du la dixidmc com- me les neuf, & pourec ic la dois croire je rcfpondray que ic croy les neuf, & nonladix- îcfmc , poutec que ic trouue plos d'apparen- ce aux neuf , que non pas en la dixiclmc : amii en cft-il de la foy , laquelle nous cnleignc tour ce qu'il faut croire: l'Eglilc nous jlleurc que c'eft Dieu qui l'a dit» Je partanr il le faui croire mai» dira l'hereiique , ic croy bien ce cy : mais ie ne puis croire cela, pouuc qu'il ?

4 6 VoHtUleuty

a plus d'apparence en cccy qu'tffc, cela , tfirii* porte pour l'apparence puis que Dieu la dit,c'cft allez il le faut croire, & n'aller à l'encontre, il faur croire tout ce qu'il a dit * ou ne croire rien du tout:car en matière de foy il faut croire tous les articles, car qui n'en croit vn , & croit les au« très , ne croit rien du tout » & en cecy a lieu le 0 in h\\,_ dire de (aint Ican, q m ofienâ'it in "Vw>, fatfus eft om* ftfht "V» niumreus , qui manque eh vfi , manque en tous. cbvtmnn- Tous les commandemens de Dieu fc doiucnt dtmtntde obfcruer pour l'amour de luy , fi tu n'en garde j>ll1t aucun ,& que tu garde les autres : ic dis que tu j «y férue ne garde les autres à eau fe que tu ne garde ce- /n autres, ftuy-cy :carfitu garddis les autres pour l'amour de Dieu , tu garderois aufïi cclhiy - cy pour l'a- mour de luy". Ce n eft pas à dire que celuy qui eft larron (bit paillard ou homicide : mais c eft à dire que celuy qui ne croit vn myfterc ne croit femblablemeflt tous les autres, puis que TEglife nous les pcopofe tous en gênerai pour les croire, luy eftans rcuclcz de Dieu : & par cecy remarquez ce que ccux-la ont dit du grand Achile , qu'en tout fon corps il cftoit inuulnc- rable excepté par le talon i partie en laquelle 2I fut blefle par Paris * & de laquelle partie bief- fceil mourut;

Ainfi bien que nous foyons inuulnerables eii toutes les parties de nollrc amc, & que nous ob- feruions tous les aurres commandemens ex* ccptévn, celuy- la fcul que nous n'obferuons, eft fuftifant pour nous faire mourir & p«rir cter-* îléllemcnt, nonobltant que iamais nous n'ayons rranfqtcrtHcs autres*»

A £<r>Ycs les Centres. 4 y

Donc ( Chreitiens) puis que le Centenier a creu tout ce qui cftoit de croire , qu'il a reco- gneu noftrc Seigneur pour Dieu , maiitrc &c Ca- pitainefouucrain , & indépendant, de tous les nommes : nous deuons talcher de l'imiter, cV d'auoir ainfi comme il auoit , vne roy entière & inuiolable , embraient tout ce que croit , 5c nous propofe de croire noHrc bonne mère l' F glife: cV pource que lob dit que la vie prefeme " n*eft autre cho(c qu'vne guerre , mtbiiâ efi >#m hommù fuper terrjm , cV que tout homme après le baptcfme receu , neft autre choie qu vn ioldar, 7pT -ân„ il faut que vous remarquiez icy qu'ancienne- :^,J^e ment il eftoit porté par les loix de la guerre, Jomtee que quelque foldat cftoit (orty de la meilee, àux rQ[m non feulement fans auoir cfté blclîc mais en- jMt}t core remportant fon bouclier fam & entier, (ans auoir efte en aucune choie offencény en- dommagé , on luydonnoitvn prix d'honneur, & icrecompenioir - on comme glorieux 6\: vi- ctoricux des ennemis : Ainfi , Chrclhens , puis que nous fomines foldats en la milice de le lus Chnlt, cV qu'an baptcfme nous a cité mis entre les mains le boucher de la toy pour ré- futer à tous les erforrs de Sathan , m ommlm fumtntes jeutum Çxdti $n auo f*ffit* amm* teld fj g^ 'Ui'umt ifncA extm^urre , dîâ l'Apoftfe, £ *

Combattons courageufement , ik non len- Jcmcnt foyons foigneux de fornr du COinbmi (ans rftre blcfTcz : mai ^ encore ayons foin par- tieuherement de tirer de Ij meflefl te POU cher de la foy iain & entier, a fin que VM

5| 4 tàurle Uuty Jtafre$ les Ctgdreil

remportions hauj au Ciel i pour recom* pcn(e de nos trauaux 9 & de noltrc victoire nous ecceurons L\ couronne de gloire. Ainii iuu-iL

SERMON

SERMON POVRLE

Vendredy d'à pris les Cendres.

^fu -ha J'tfum efi antiauù , dilues proximum

tuum , cr odio huit- bis immicum tnum: E(o xuttm

di'o~\ol?h diligite inimicoslfeftros , b<mjactte L:s

nui oderint "Vo; , £r orale pro perfcquentiôuscr cà-

ftflfoj ">oj, ~)rt fttis filif patris ~\eflri qui m

imlisffl. M a t t h. 5.

'F. st vn grand mot que ceîuv que ce

bieô-ftémcdifcipledc lefus C brtfl tînt

Ic.in,J:t en la Canonique, Qui à: îi 1 m

luce iJfr,ty-frÂtremfuumodit^ntcrif'v'

■HCâdhuc. Quidilirù fratrem ttmmin lumit.i r>«-

jMf, cr fcéndJ.um uieononefK Ccluv qui fc dit

dire en lumière , Je Lait ion frère, il (e trompe,

<^r dm i] dt en ténèbres, nuis bien

I -laelt en lumière OUÏ aime Ion frère (Chre-

: ftffiftance) hier ievoas dil ts

qaelafo) iHceffiure Aiaur.i.. bote

tort bien ;. u lepl** petit des deux

grands luminaires, que Dieu acaau Ciel ta

-mène du monde : puis donc que Celle loy

D

5 o Pour le Venàreây

elt vnc Jumïerc,- voila auiourd'htiy noftre Sei- gneur qui nous donne vn ligne & vnc marque pour voir Ci cefte belle lumière reluir en ce petit monde de noftre amc: & cefte marque cft pour voir fi nous auons la charité & l'amour, Qui od'ii fratremfuum in tenehru efl , & qui dih^tt fratrem fuurn in lamine huuet. La raifon de ce cft , pourec que l'amour cft accompagné de feu & de cha- leur, & nu contraire la haine de glace & de froid,- c'eftlefujctdccequc re dois auiourdhuy trait - ter.

11 eft bien vray que les Poètes ontfabulcufè- mcntcontrouuéqucç'a cfté Promcthee qui \6 premier a apporté le feu du Ciel en terre, & ce par le moyen d'vne torche qu'il alluma au So- lcil,cequi eftfaux/mais pluftoft diray-jcquec/a efté la trcs-fain&e Vierge qui a produit au mon- de le feu cclcftcie dis le Sauucur du monde, qui dit de foy , Içnem ~*eni mitterem terram , cr <}Hid *Wo nifi lit ardeatïVùons donc cefte fainte Dame afin que par les intercédions nous foyonsefclaï- rez & confommez de quelques petites bluertes de feu d'amour & de charité fingulicrement en- uers Dieu & le prochain , Implorons fon aide fonaffiftance, iuy difans:

^/£<*e Maris.

E giand &dium i hitolophe Platon di(bit((î tene mctrôpe) merueillcu- ^ fement bien , que Dieu fouueraincV: J, éternel s'cftoit mis & exposé deuant les yeux de tout le monde , comme patron ex- cellent ,& exemple ues-parfaïc, fur lequel le

d'apra îd Cendres. 5(

\\\ le deuoit toujours iuoir les yeux fichez :& bdioufte, que la nature ije l 'Vrii tiers eftafeitcoa-

tulc ordonnée, n eut antre principe pour

deuenir meilleure pour c US parfaite, pOttt

lortit du chaos dedclordicc>: de contulion, bref pour citic vu mon Je beau 5c poly , que l'idée di- uinc.

Ce que ce grand Philofophe difoit de Dieu, l'éternelle 1 îpicncc !c die auiourd luiy de (ou Pcre éternel, «S: eeque ce mclmc Philolophcad- joullc de celle nature générale doit ethe enten- du de ce petit monde de l'homme : car par le pè- che la nature ayant cftcpcrucrtie , ex celte ima- ic Dieu ayant cllcbirlcc & chaibonr.ee par le vice , & noircie par le péché de nos premiers parens , ne pouuoic reprendre (es premiers traits , les premiers lineamens , ôc les premières Couleurs qui luy auoienc elle données au pre- mier iour de la création , qu'en ietrant l'otil (ur le modèle & procorvpc, (ur lequel ci i c auoit e!tc créée & fennec. Piototype qui n'eit autre qiMJ ^en(,' l Dieu qui créai homme, Fëciâim îem

imurmem ey [imiliindinem 9ô/fr*m'% Dclàcllquc ir remettre celle imites en la première beauté terfe&too^l falloir auoir le premier modèle, anili pour Ce lui-vik noilre Seigneur d'tau'our-

Et fli ic rr mr trompe) i'rilimerav que c'elt fur P[A. ~;G. icron i leleoae le Prophète F } i-

ni 1 jettoil 1rs v:iis, dilanr , I te m H ;. Q^c Belle con-

ducs rous , n 1 Dam |] Il y a maintes an- cftion.

*ccs que vou> auez prins le pinceau en mjua

D i)

j 2 TotitUVenàredy

pour peindre voftrc amc,& lny donner les traits de perre&ion , l'orner des dons du fain& Efprir., & luy appliquer les plus viues couleurs qui foient,comme l'azur delafoy,le verdgay de l'ef- perance,l'or de la charité,lc violet & le bleu d'v- ne conucrfioncclefte ,1e blanc de l'innocence, l'argent de la feience, & le pourpre de la patien- ce : & toutesfois après auoir longuement efté à tirer ce pourtrait.vous dites ,Eccenunc cœpi.Vom- quoy cela? c'eft que cefte image ayant efté tirée fans auoir jette l'œil furie premier prototype^ n'eft qu'imparfaite & efbauchcc & pour ce Da- uid recognoillant cela,difoit, Eccenunccœpi , co- rne s'il difoit : I'ay trauaillé plufîeurs années à peindre mon ame » & lors que la première foia i'ay prins le pinceau en main , i'ay veu qu'il y a- uoic vne infinie diitance enrre cefte image & fort prototype , ie m'en voy à la fin aufii efloigne qu'au commencemcntjinfinic en cftoit la diftan - ce du commencement , infinie encore cft-elle à la fin , & pour ce > Ecce mine cœpi. Il eft bien vray que pourecque Dieu contiét en foy toutes for- tes de perfections , de peur d'engendrer en nous vne confufion , noftrc Seigneur s'eft icy voulu reftraindre , car premièrement Dieu eft vnfeu qui brufle , Dem nofter i^nn conjumens (if, duquel nous ne pouuons nous approcher. Donc entre les autres perfections qui font en Dieu , nous pouuons ierrer l'œil fingulicrement fur fon a- mour & charité, Dm chanta eft , cr qui in charl- tate manet^ m Deo metnet^eed fur cér amour que le Fils de Dieu veut que nous ayons l'œil. le fçay bien que Dieu eft infinicment fage & bon , mais

i

d'après les Cendres. 5 î

cen'cftlà delTus que noftre Seigneur veut que nous regardions leulcmcnr, ainsfur Ion amour & chante , Ejhte pcrftch jicut P*ter Ittfier Ufltfk perf ceins efi.

Voicy qu'heureufement pour nous noftre Joy je Dieu change auiouid'huy la ioy de crainte en rr,lhlc vne loy d'amour, la iov terrci:re en vne loy diui- citr]„ef, ne «5c ce'citc, cvainlî s'accomplit ce qui cftclcnr (?) ^ n'.i Dcrcrunomc, il clt dit qu'en ladoarede rKT,r> I - eu "le loy de feu , In ans i^Jica p

lex, comme ii 1 Lfcrirurc diloir, Moylceftoit à la ^ , v

hc au mont de Sinay , & noMre Dieu à la droidte , Moylê n'juoir qii'vnc loy dererre & de piètre , mais en ladroic'tc de noftre Seigneur eft vne lov dcrcu,/n^.vffr* tius %fp*A ■' v,l'ar cela ic vous veux vn peu rcprclenrer la différence qu'il y a entre la loy ancienne ex: la nouuclle , par la contrepoinre du feu &c de la terre , Indcxterdcius

-i/f.r,; i de* &■ terre firi*.

La terre cli laplm imparfaite de tous les ele- Terre U mens, qui elt caufe que nous la foulôs aux pieds, p[t4S \d au contraire le feu eft le plus parfait & le des ele- plus excellent de tous les clcmens. Celle loy mens. .^r:cnnc citoir vne loy de terre &dcpicrrc, clic ctfoit en la gauche de Moyie, pour ce qu'en iccl- le ronces choies efloientà gauche, ce n'cftoir, qu'imperfection , fJpfl njlsil ->Jîu>ti !ex9

ce n'eftoit que haine ex rancune, ocu!nm frooci t CT detem pro dmtc, qu'oniniaftrerc ex' end' . » .

ment,*;/ dmniiêm eu- lis ~*cfirt permifti

>nm repwdç : M.ns quelle pi. is grande imper* von Iriez vous voir que celle- 1 J flis^m* (Jldnti^uu , diii^c "tHtntuumt

D

5 4- Pm ? k Venâreày

ç? od'rh tbehif inimicum tuum . le fcay queque!-*

ques'vns difent que les premières paroles de la

loy eftoient feules couchées & eferires en vne

ligne aucc vne période , & les fécondes en vne

autre auec vne interrogation à la fin d'icelles,

j i n comme li Dieu cuit dit', quoy ?Tu aimeras ton

Qjif1 et . *

,^> amy,& tu navras ton ennemy- Les autres diienr,

ce t en?ie i *

, iqu-parrct ennemy qu'il faut l>ayr , fautenten-

/ .r dre le diable,qui en l Efcrirure tft appelle noftre r.~r: * etwenïyy^fduerfariM'ï'efler dtaboltu circuit cjuœrens éfttemdtuoretif mmtcut homo hoc je cit. les autres di- * i * ient que ces ennemis qu'il faut hayr , ce (ont les peruers Se impies, lefqueîs doiuent cftr* hays: auiii Dauid difoit: Nonne qut oderant te Pomme o- deram tllos perfetlo odioî

Les autres difent que ces ennemis que les Hc- Sdmtri- [njeux deuoient hayr , eltoient Samaritains, ÔC Uins en- idolâtres, qui eftoient ieurs aduerfaires.ainfi que nemis des nous pourroient eftre les Hérétiques : à rai (on Jiebri* dequov parmy eux il eftoit exprefiement defer- enx. du de fréquenter les Samaritains, ai n(l qu'en TE-

glifc il éft défendu de conuerfer auec les hereti- quesrrourcsfoisquoy quefcVn (oit, i'ayme enco- re mieux me tenir à la teHre%sy€»dtfttsifpid ditfrvi el< antiqut* , dili^rs proxwzrtm tu^r», &■ odtohal>eli>f inimicum tuum , cV que il cft parle de l'inimitié Comme //que Ion porteordmaivemenr uux ennemis par- rïcft fer- ticuliers. ,

mu aux Premièrement donc, oHctetique, remarque iqnwtnî ce mot audifris , tu te plains que l £e.li<e défend de lire U aux ignorans de lire la Bible , & ics (ainctes Ef- fainte Ej- crituies , tu dis qu'on remonltre en l'Eicrirurc cri turc, qu'anciennement il citoit défendu au fimple

£ acres les Cendres] 5 5

peuple délire les (ain&es E(crnurcs. Orfusic vous veux auiourd'huy môftrcr que 1 Eghfc an- cienne, ck noilrc Seigneur mc(mc, nous a voulu montrer cecy. Remarquez donc que noftrc Sei- gneur en l'Euangilc tantolt il parle aux Scribes, & tantolt au peuple: quand il parle aux Scribes ts: Docteurs Je laloy,il leur dit :r//^*r /<>£/// rf,*« - A.o* éjuid Ugi/hs m Icjçe : Il ne du pas ynun^uid 4udiftist Sri„n:t,r mais au peuple il ne leur dit pas, Im^uc /<£■ °ï ^_

nuis t>ic JU(i>fti.,p(nu nous cnlcigncr qu'il n 'ap- ucri(mtn% pâment qu'aux Joctrs de lire la hible^d'expli- * s c;ucr les faillites Elcinurcs ôVau Copie d'enten- y afé

dre &c d'oiiyr feulement l'cxpoilnon d'iccllcsqui p /f leur en elt faite par les Docteurs : & pour mon \mJL* I2 ftrercomecen'elt d'auiomd huy qu'il y a eu des Jn , , Heretiqaei qui ont publiquement enlcignc: que tomes (ortes de pcilonucs pouuoicf lire la fam- cte hlcruure. U mdmc Tcrtulian le plaignoic - » des Hérétiques de (on temps, qui enlcienoicnt le , /' incline que nos modernes , de lortc qu il diloit: ' rt

nnu4m tum euh prcfi.itur (^uammcâfirii k*rctico~ THmyhodir cjtbecumcni% crxf docloresy hodie Idiet, cr.u fj ipiuellc cil la uaturc les hérétiques d'cfleuer les hommes tout d vn coup , tel qui auiourd'huy lera cordômer, lera demain minittre: tel qui lera auiourd'huy laucticr fera dcmainEucfquc,cV: luy fera permis de lire <3c d'expofer la fainetc E (cri- turc (clon (aranrainc paniculicrc:&dir dauâtage S.l M.iirc,quc parmy eux chacii veut parler de ia foy,(ansauoir la loy:u grâ le mcrucilîc que telle Cylomncsjcriftur.t fine lutrt riur ^nmnrsp.it m f/irr, rpi,

jSncftJelo<jkHtur. Ce (ont les mots de cet Apo'lic ,J nk.,. de ia franec: & adioultc b-1 Iicrofmc, qu'il n'y inum.

D iiij

$6 Tour le Veniredy

li chetif meftier il ne faille c fixe apprentif, auant que d'cftre maiftre , excepté en l'efchole des Herctiqucsrcar parmy eux, en I expofuion de la faindte Efcritureil n'y a point d'apprcnrilla- ge , chacun y veur eftre maillre , tous la veulent: expliquera en donner raifon. Et dit encore Tertul. Teitulian , que les femmes mefmes des Heieti- iliuem. ques veulent fe méfier d'enliigner.&difputerdc 1 hferiture , Ipfœ etiam mtdiercs <&> quam audaces funt <:oc(re ^'olunt, difputare ~\>nlunt , chofe toutes - fois prohibée Se défendue deDieu aux ignorans, & releruee feulement aux Doclenrs & fçauans, & pour ce il dit auiourd'huy parlant au h"mp!e peuple , audislis , & non pas legt/hs , comme s'il leur difoir, c'eft à vous à faire cTentendre,& non pas de lire èc d'expliquer. M* yCtti* Parmy les hiftoires Romaines nous lifons que lius puny Marais Atrilius pour auoir feulement donné à pourauoir défaire les liurcs cftoient les Oracles des Sy- féùt /Mr-b^'cs» &auoit communique les fecrets& my- crnelesli.(ïcies qui cfïoicnt dedans, fut condamne à ia mes des 1Tlort> & ^ e^rc renfermé dans vne peau de to- SybUles, reau, comme vn parricide & facrilegc. Si c'eltoic vn crime & vn parricide, que de vouloir rcuclcr les fecrets diuins, mefme entre les Payais, à plus forte raifon cft-cc vn grand (acrilege pour vn ignorant de vouloir manier vne Bible , ôc lire la fàin&c Efcriture, l'expoiant ainfi que bon luy kmble,&comme il l'entend.Voila ce que noftrc Seigneur nous a voulu reprefenrer par ce mot ^/^//?;i, maintenant voyons ce qu'il veut dire par ces paroles, DiHumejiantHjuts , dritges proximvm tuum9 cr odio h*ltcbis imrnicum tuum.

iïa, ï res Us Centres. 57

Pluficurs interprètes & commentateurs iur £^[rrf^ çepati'agedc fain£kMatthiea,dilcoi & obier- mUTqUf9

loy queDicu donna à Ion peu- ple ne porta q 1 il fallQU b \ii fon enocray: mail Dien qu il falloif aimer [\>n prochain , «S: que ce- Lcs 1™*** cy cil v 'sScnbcsA'vncgloled'Or- (c'rr' m"

lcaos,corroropanc te texte comme font les herc-r**1/111' Er tique, Je i; ernps ; lis firent lonc \nc con- CTUVTe

:ecoco ftc forte, Il cftpermjs J'ai- 4JnJ*. Vie

... . misd haïr les cnnc-rw,,n';N

;lsdient que C ntranornm con- retlîUli' tidi \ cil bon à dire , eV a'

lieu es 1 contraires, & tellement contrai-

re) , qu'entre ci es :i n'y a point de milieu : com- nplcjî ic dilo:., Voil 1 qui cil chaud, 01 1 , !a ça :icc ne l lit

i # pourec qu'il pc tici« : mais (lie di-

foif,lie(] ncil n'c*i viuanr.alorsla con-

ience (croit bonne s parce qu'entre la more 1 vie il n'y a poitade 1. Aiofi en cet en-

ch oit la loy porre ^11'i! tant aimer (on a;r.v,&: les Scribcsconduan ju'il faut donc iiair ion

ennen : \ ne con(cqucncc raulTe : car entre

aimer & haïr il le uouue vu mi.ieu,qui cil ny ai- mer nv ha

Aulli pour ce (ujet auiourd'huy noire Sci gncuraolU ce negatif.ft amis le poirif, dilanr, ' Kçojutrm< ydilrytc imm ! ode

l'impe rfcclion f & met lapcrt'. ction, il p '

mour,«Sc ofte la haine tfc la rancune. °"

imc le plus panait des clc, u,

E de toutes les vertus la 1

58 FottrleVendredf

<5lion de !a chofeeft d'eftre vnie à fon principe, a; nfî la perfection de la charité cft de nous con- ioindre auec Dieu , c'eft elle qui nous vnit auec ]uy,^fmor eft ymtiuus}c^£jm aàbsret P eoy >mw fpi- rituseftcutneo : de forte que tout ainlï que le feu perfectionne les chofes fk les transforme en foy, ainfi l'amour transforme lame en la perfonne aimee:&70 ammdmeaauia diligi!i&-quvd jine amore fjfe non poiesçrlti a mort s trAmformdrts,&~plit-s e$~}bi am,u quamybiammxt, dit Hugues de fain cl: Vi- ctor, l'amour eft vn extafe qui ram &tranfpor^- te l'ame en la choie aimee: ainfi la charité Se l'a- mour qu'vneame porte à Dieu , la transforme en luy mcfme. C'eft oit ce que recognoilloit fort bien fa in cl: Paul en foy meime, difant : Vmo ego tam non ego , "\luit ")>ero w me chrtflus : ô grand À- poftre, vous dites, Viuo ego, fi vous viuez, com - ment dites vous , Um non ego , liiutt T>ero in me Chrïflus. Similitude Pour entendre ce palfage^ic me veux feruir pour en- d'vne belle fimilitudc fort familière: prenez moy tendre le du fer , iettez le dans la fournaifeardante , aulîi paffage de tort qu'il y eft, il eft transformé & metamorpho- S. Paul, se en feu : de forte que le fer pouuoit parler il diroir,ic fuis fer,& fi ie ne fuis plus fer, mais feu. A;nfi ,6 fain&Paul , vousauez cfté ietté en la fournaife de l'amour de Dieu, & auez cfté trans- formé en luy : de forre qifà prefent vqus dites que vous viuez, & que vous ne viuez , mais que c'eft IcfusChrift qui vit en vous,r iuo c go iam non Effet de U en-0 ^ -),wjt -\erowme cbrtftus. De nous voyons lïAture. qU*jl fc fajr cn nous le mefme que la nature fait enuers les femmes:vpus autres fcmraes,lors que

tf-ipfff 1er Cendres. 59

Vous eftcs grolies ,& que vous dcfirez manger quelque choie , fi vous ne le pointez auoir tour fur l'heure , & qu'en ce grand d lir vous portiez volirc main iur quelque partie de voftrc corps, le fruict que vous portez fera marque du mclmc f~rui& que vous aucz defiré manger, & en la incl- ine place ou vollic nuin auroit touche, & qui cft caufe de tout la] c*cll le dc;ir , 6c qui cautc ce defir ; c'eft 1. I df. Ainli lacob fie conec-

- les brebis diqerfemeot , eatpoGuit auprès de ia fontaine de vcr;;ei d amendser bigarrées , &c ccy'n frruore ,!'.nt \ ia plus grande chaicur du iottr, laquelle rue caufe de cefte murattôOr (us.Chrc- ~ .„,r,~ ftiens , vous elles gro* de uunezes & pieulcs affe- ctions , 5e pour taire en vous ce que la nature fait enuers les femmes gi oifes , c'clt à dire , pour faire que voftrc fi uiù porte la marque de Dieu, aimons Dieu, touchant Dieu , Se ainfi nouspor- terons f<?n image eu noltre amc: Dieu noustou- chc par Pc l iicnr, c'clt a nous de le toucher

par lecœur & p.ir la volonté.

On lit c lirable du bien-heureux

fâinâ I kce9«iffcîple des Apoftres , qu'après (a * on% e D ( ]• , tant ouuerr fut rrouuc au mi- 'ej*s Xr*J\ i:cu <«e (on < our le nom de Iefus eicril & graue \ "''

h ,en IcltretcTor , de l'amour duquel il auoir nie r#DC cfprif, C'clt ainli que noftre amc fc

transforme en Dieu par l'amour fc pai la chari- té, voylacc que nous reprefente ceflclov <Je feu, xirut.u 1 n g /rx.yoy la cefte ioy de grâce

d'amour , tnjlniftré Imfultt , l cil poar la loy an- cienne.

Au commencement du Gcncfo il cft di&£?raW!i

6 o Pour le fécond Venàreây

qu'auparauant la création du monde , Terra errt triants cr 1) ACH4>o»tenebr<i> étant fuper factem abyfît: Quelle eft cefte terre vuidefc'eft la loy ancienne: Ô loy ancienne,il eft vray que tu cftois vne terre vuide de merites,vne terre feiche & fterile , tous les Sacremens anciens n'eftoient que (impies e- le mens fans vertu & fans efficace Jnfirma e^ ege- loy an- »a clemcnta.Yoyh pourquoy faincl: Epiphanc ac- cienne fê- compare cefte loy aux cirternes limonneufes, LUble aux dont l'eau altère pluftoft que de defalterer. Loy çifteryes encore fort bien reprefentee par l'Autel des fa- hmonneu- crifices , qui eftoit vuide & non iblide , F actes iU Ses. lud ^acuum^noufoUdum, pour dire qu'en cefte loy

il n'y auoit ricp d'afteuré , Se ne pouuoit confé- rer la grâce comme la nouuclle.llupert l'accom- parc à l'arbre fouz lequel rcpofalonas , arbre qu'aucuns appellent lierre, mais les 70. Inter- prètes difent quec'eftoient des courges , à l'om- loy anci- brage des fueilles defquelles Ionasfejetta & fe tnne corn- repofa. O eft- il que les courges & citrouilles faree aux Ton r fort groftes par dehors, mais elles fontvui- tourges. des par dedans. Belle reprefentation de la loy an- cknne , q^ui eftoit belle au dehors, mais vuide de grâce Se de merires par dedans. D'autres laccom- j parent à. la manne , que les 70. appellent J)i,Kttott

r 1. ctbum Tracuum , viande creufe & vuide: aulii les tnne \em- T , , . n ,.r . r

u 1 r ' r Hebncux voyans cette manne diloicnt , Naufeat pUbleaU a y r a 1 r a 1

anima nonralupcr cwo ilro leutisimo , ainli celte lov manne. n . '. . J r J J ' '

eftoit vuide.

Les Philofophcs nous enfeignent que la Na- ture'& l'atuheur d'icellc abhotrent tellement le vuide , que pluftoft la terre prendroit la place du ciel , & le ciel celle de la terre , & pluftoft le feu

d'ap res/cs Cendres. 6 1

defccndroit contre bas , que Je petmettre au ^<n *?< moodeqaelque ebofede vuide. Puij donc que ~^ut"e ** celte loy ancienne cltoit vuiJe , & que la Nature mon«e. & l'aotheui d'iccllc ne fouffrem rien de vuuie, qu'elt-il donc arriucrdequoy clt ce que ce vuide i cltercmply i Le I \l$ de Dieu die que venant au monde, il apporte du feu , t^nnn Icmmiucre m Bcau mj* tcrrtm^- <iutd~\olo7i '.c fcU n'clt ZTl- (ttT€'t

rre choie que le Feu d'amour i>: de charité , du- quel ce vuide a cité remply , de (a ditiinitcUa pli noltrc humanitéqui eftoie vuide d'amou: de dile&iô yExinanittii rm mfotmémferm de-

apiens : Il a cfpuré iulqucs à la dernière goutte de Ion amour pour remplir le vuide de l'humanité, ^.i pour remplir le ccrur des hommes vuides d'à- ^ inour,dc(ortcqinl dit auiourd'huy , Dilifile mi- :' micoi "Vr/ro.», aimez vos ennemis > ayez la char CZV,Plemtudolc£n eji àiicftio ïnon^em , dit-il, - uere /r^m.ic ne luis pas venu pour rompre la loy, jedâdimplfre^ïwiis pour l'emplir d'amour , puis qu'auparauantcllc en cltoit vuiJc , c clt auiour- d'huy que cela le tait : cc(tc loy ancienne cftoïc vne terre vuide d'amour, mais le Fill de V).z\\ ve- nant au monde a apporte quant & lov le feu d'amour pour la remplir, Ptlt^itc imm . . La vrave & parfaite chanté ne peut aUCanOr menteftre vuide, ce n'clt pas moy qui Icdit.c'cft Bt'[( reftm lainct Bernard qui me l'apprend, difani

noncfl %de feipju (entent a r< iproprx \gy

T»4tyycrus drnor u_

lez vous voir comme la <\ remplie tOOt ,

que tout ce qui clt . .idc clt vuide loi)- la

6 z Pour le Vendre Jy

charué;voiis le verrez roue prc(eotcrncnt,qunn(i Belle con- ^tcs vous c\li>xn vaideau cft vuide? c'eft lors ce tion. Su '^ n'y a r*en dedans : 6 grand Ùiititk Paul , ap- prenez moy s'il vous plaift, qu'eftes vous fans la charitê?vuide:car dit-il, combien quci'ayc la foy, les dons de propherie &c de feience , (ans la cha- riré ymbdjum , ie (uis vuide, il n'y a rien en moy: de Lotte due fort iuftement l'Efctuurc faincïe I. Cor. 13. dit que, Plenitudolegiseft dde B 10 ,c'eftoit ce qui manquoit en la loy ancienne, c'eftoit ce qui la rendoit fterile : ie veux bien qu'elle fuft beîc eh les cérémonies comme R.ichel , mais pourtant comme RaChelellc eftoit fterile & inféconde, point de grâce, point d'amour ny de mérites , ce n 'eftoit qu'vne loy de pierre, & qu'vne loy terre vuide & fterile, qui n'auoit aucune force. Mais la loy de feu & la loy de grâce , c'eit vne Lya.vnc loy féconde , vne loy d'amour & pleine de charité. Peu fnn- Empedoclcsdifoît , cfuele feu eftoit principe ape de cîe toutes chofes : combien que cela (oit faux , ie tout , félon loy veux toutes fois accorder, & dire outre plus, Emfcdo- que le feu eft l'inftrument gênerai delà narure tle. & de l'art ,6c n'y arien de fiadtif qu'iceluy . Da-

uant.ige , les Poètes ont conti ouué que Iupiterr engendra Mincruc de (a ceruellc,& et au moyen Faute. <to feu que luy prefenta Vulcan , teqael feu fer- uit comme de fage- femme : & donc ainii qu'il n'y àriende il a&ifquele feu , ainfinen de plus ac"iifqLïe la charité :Charit*: Tffatft atotoa oprr,ituri quoi jt non operatur , ebarirat non tfi9âii laincT: An- gultin , Probatiô diitttioms ef\ exbibilio opens 3; âii i'Apoftre (kitték Paul.

d\'frcslcsCinàrci\ 63

Sur cecv ic me rciluuuicns d'vn bcàDtraiâ que nuus lifons dans lolephc, lequel raconte fofeph, Ui q i'vii ioar le luit Svdonirn rut pnns & tenu n.ç4nnqt pour Alexandre fils d'Hcrodc Aicalonitc , à can- 17, le de quelque reflèmhlancc *^u*îl nuoit aurc îce- luy Alexandre , & mefinc [Haïr ce fuier îl rut te- nu & receu pour Roy , pcnLmt que ce ftill le vray & légitime héritier d'Hcrodc Alexandre: mail vn iour iceluy (c trouuant douant AuguùV, 1 E rpereur (e rcprmt à 1'; regarder de fort prés, & en fin recogneut par (es ma:ns rudes & mal polies , que tant s'en taut que ce fuit Alexandre fils du Roy Herode , qu'en bon François ce n'e- itoitqu'vn vilain , cVpour ce (a jet lechalla d'au- près de luy & l'exila : ainfi cft ce par les mains ÔC par les otuures que (c recognoift la chari:c , Fro- batio cb+ritati: e/éexbiifitio operis. ies ccuurc .

V!en-ça,Clu^(t'en,tudis que tu es fils de Di:u preuucr.t en aimant tes ennemis : ot lus. baille moy la U xhâtitii main,cV: que l'en vove rcxpcrien<:e,fais moy ap- paroiflrequc tu les aime , mon »v les us-

ures decharité que tu exerce en leur endroit 1 tu les aime , il faut que tu prie pour eux , que ru leur face du bien | h tu fuis cca , ic Cogooiftray tlors que tu les aimeras, ms e() ex-

iii§9fer$rfôc fi tu oc le fais «figne très afleurc que ru ne les aune pas : Car laincfc Ican dn\

li non diltgamus tffbû jcd eperc (y ~\eru<i , T aimons new ennemis , non Je parole nv par dillî mutation*, nuis de c ^ur Si d'oiiiurcv ftrt XT '>--

XUâtr.

Dauid dit que l'homme efl vn atbrccVvnc plante , il erit tunquum !r;nnm queu pUotdtkm '

6 4 Tour le Vendredy

éfifecus decurfus- dquarum3ey~ fruêfam fuum délit ift L'homme tempore fuo : c'cil vn arbre, mais femblabk au pin, f//"Y'7 jr- ta v'e duquel, ainli quedifenc les N juiiraiilbci>s ire sebU- confiée en (a pointe & extrémité , & non en fa Uedèpin'. racine. Que reprefente cette pointe de l'aibic en l'homme? ce font les œuures delquelles dé- pend toute la vie fpiriruelle de 1 homme , Hocjac gr Ifiuei : ce n'eft donc allez d'auoïr la charité, & de dire, i'aime mon ennemy, & neluy veux point de mal , il raut les auures pour prouucr cefte charité , & tefmoigner cefte diieclion.

Mais fmgulieremcnt l'amour des ennemis fe fait voir en ce que c'eft vn feu , mais vn feu qui brufle entre les efpines, /ça/; /«fer ffin*s >&c pour- ce il en e(t plus ardant : o haines, 6 calomnies, 6 orTêTcs , ô mefdifances,ce (ont les elpines.-mais tout ainfi que le fenfe monltre ardant au milieu des cfpines , ainfi , ô pauures gens calomniez de haïs , faites touiiours paroiltre fe feu de voftrc amour & charité cnuers ceux qui vous hayenc d: calomnient , plus ardant que n'eft pas le feu les hdir.es hruflant les efpines : & iuflement îe dis que les accempj- haines & calomnies fe penuent accomparer aux rees aux cfpincs : car tout ainli que les efpines viennent efpines. & croi fient fans femer:amfi , ô âmes Cluefticn- nes , ces haines que l'on vous porte , & ces ca- lomnies viennent le plus (ouuent pour n'en a- Embhme uoit donné aucun fu jet : mais pour cela ne vous de h Lune cftonnez point,ne perdez rien devoftre charité, £t- du demeurez toujours fermes ck con<> ois rellem- chien blans à cefte Lune de laquelle fait mention Al- abbajant cia. Cet autheur fait vn emblème d'vn chien «près qui tabbaye après la Lunc:mais nonobfcant (on

abbayerr* "

d'après les Cendres. 65

uement , c 1: ne laiflc pour cela de faire ion iour».c\'dcrairj reluire la ciane^Et Ijtrttj \".ri

;ur >o.v irrita y?m ' ..y que les âmes h- liWp.ATt7 d- \: I, en la i.i!\lc E&i fomtet r^

d e . pat le Sage en les Praoci eut i.nr.4 fient m hehm Les chiens ab- gjfyX <,

uieux & les cnuies , ô m- tVttnsâh* les, demeurez touliours Lune/, ,-àJ|l4 norobitam l'abbovemcnt des cnuicux. le fçiy

, iiicu levoid en la L une cô- ne dans \n miroir , & pour ce 11 ne •vn.ii, :i qu'il void , il cnc& abbo

il me femblc que cela cil croy | cpÊC laraifonpoorlaquel- ?,

z api es la Lune, eftpoortuctnt foi qu rtCC de la lune oftenec le cerneau / 1

chien : Ainli , ô âmes Chrétiennes , vous ruez Alt^r 4- tro : , roy 1 efclaicci trop , cn-frtsldLth

Dieux en ont mal en leur rcltc , & ne le peuu tenir d'abboyer après vous , & de t c

nies contre voftre bon neureV r< n,

ma : cvouicftunr

ne perde point la force :le

rc plui ar^: ,is les

deccsenuics <N: de tes ca- lomnies.

turenottfa Jonnc vn beau fvmholedc le rrrvr Miel ett le 'lue \c f 'au (Vi le nt lieu du

qu de

le l - 1 - >*ime %

ni- :r jS fgé in n

6 6 Pour le Vendreâj

garde tout îc cercle, & tout ce qui eft dedas, ainfî Dieu eft ^c cœur voit & gouueme toutes les penfees de ~l>n cercle l'home. Ou bien difons que le cœur eft îc centre, Cri home & Dieu eft le cercle, pource que nous viuons en en et} /e luy,& mourons en Iuy,& tout ainucômc le cen- cemre. tre recognoift tout ce qui eft au cercle > ainfi par noftre cœur nous recognoiflbns Dieu premiè- rement corne noftre cercle, & puis en luy toutes les créatures, les amis ennemis, bos & mefehans. Mais difons ,nonobftant le dire des Natura- lisées, que le cœur n'eft point tant au milieu de l'homme > qu'il ne panche plus du cofté gauche Le cœur ^uç (|u faon: s'il eft ainfi que le cœur reprefente f anche rQ]n ^c ]'homme,pourceque Cor dicitur kcura^ ¥'"1, ie dis que la nature par cecy nous a voulu don-

cojte gau- ncf vn cn'lCjgneincnt admirable, c'eft que nous chenue cjcuons auojr p us de f0jn de ceux qui (ont à la au droit. gauchc ? qUC nor) pas de ceux qui en ce monde iont à la droite. O paumes 6 indigens, c'eft vous qui en ce monde eftes à la gauche, & c'eft de vous que l'homme iufte doit auoir plus de loin, que ceux qui font à la droite des profperitez &C honneurs. Mais difons autrement , que le cœur au milieu de l'homme panche plus du cofté gau- les enne- che que du droit , les ennemis (ont a la gauche, mûrepre- & font ceuv la dcfqucls nous dcuons auoir plus ('mtc^ par de foin , cklcfquels nousdeuons dauantage ai- le coflé mer que non pas nos amis mcfmes , que nous gauche, mettons à ia droite. C'eft la leçon que fait au- iouid'hny noftre Seigneur, dilant, DiUgite tmmi- cos Tteftro!» De forte que tout ainfi que nous ne pouuons eftreorfencezde nos ennemis que par f roii chofcs,ou par le cœur>ou par leurs paroles,

Bflli

e m:-

â après tel CenJrts. 67

bu par leurs mains , p::r le coeur penfans mai Je nous , par ics paroles dcrruot.ms & me de

DOOf.CTCpai les mains nous uilenfa*. Itre

Scignctic f eut que nous employons i- mel

choies pour les aimer & remlic lcru;:c : pour le ccrur, £>'//£ '/f immicoslftflror.pour Iabouche,0r4fp proprrff.]* >o. :pour \c$m.uhiiEcnfj-uite hU

oui pder uni "V >f.

beJ lmiloiophesdifcntquc le caur eft , Pn- r*jjm >B«nij c?~ yltimummoricru: auili repreientez is que lors que nollrc Seigneur commande il ai mec nos ennemis, il veuc que la naine que nous portons aux ennemis meure en nous , & que k'arooac naidè : mais hclas i Cor 1 il "\Uimum tnoruri , ce ectur plein de haine & de rancune a * bien de la peine à mourir, quandtu disque ru UiUtton' ne veu:: point de mal à ton ennemy » mais que tu ne le peux voir de bon cril , c'clt la haine qui fcrctcruc touliours à mourir la dernière , clic demeure en ton ccrur , quand tu ne ! aime p. elic vit en ta langue, quand tu ne peux bfCO dire de luy : elle vit en tes mains , quand tu ne luy trenx bien faire. Or (us, a fin de remédier à iccy, noftrê Seigneur die: Otlsitteimmùêt *W/?rtj , or.nr

jrro prrfnjumti' U bit nui oderum l'os.

H faut que le caur ioit employé à le; aimer , 9C

la langue à pria pour eux* À les autins en leur

bien- tai fan t. Auili les Naturalises dilcnr , que *e**e re~

du COSUf pari vn nerf qui dckend au péril doigt, rnâr^ur.

8e pour dire qu'il faut aimer l'ennemv de césar*,

de parole & d'aïuire car ie vous allemeque le

plus beau m ftincrc 8C lurmonter

i'ennemy clt de luy bien fane.

M

6s TourleVendredj

les enne- ^es enncmis f°nc ordinairement accomparez' mn aCm à l'abeille: ck pourquoy f pource que faifant fort compAreX ïflielclle s'en va effiorant tous les arbres,excepté klabeiik. l°hue > ^es fleurs de laquelle elle n'eftlore point, pource qu'elle luy eft ennemie & en mourroit. Jamais & abeilles, 6 ennemis, ô oliuc qui portez Phuy - l'abeille ^e & lcs fleurs de mifericorde , ô gens de bien ne touche 4Q* vous feuanchez des iniures par les biens- l'oliue. faits, vos ennemis ne les peuuent endurer, mais courage Chreftiés, c'eft le moyen de Jes vain- cre &(urmonrcr , & d'en auoir le demis , ne ce(- fez de les aymer,& de leur vouloir du bien, puis que noiire Seigneur vous le commande, VÛigite mimicos "\>eftros.

Voila comme cefte loy de terre a efte changée en vne loy de feu d'amour & de charité , voila comme le précepte dchayr fes ennemis eft chan- gé en vn piecepre poluif, qui eft delesaymer* yAimtr Ce précepte eft «difficile a obferuer, & àcaufede fes enne. cela S. Ierofme dit que les commandemens de mis ety Dieu eftoienî impomb]es>rudes& difficiles-mais précepte au contraire il n'y a rien au monde de plus doux, difficile a pourueu qu'on ave la charité ôc l'amour de obferuer. Di-u,Ww* amor difficultatu ncmen ignorât. Noftre ccrur ne peut viure fans amour, ny pi9 ny moins que la Salcmâdrc ne peut viure fans les rî.immcs, le coeur charnel ne peut viure (ans l'amour char- nel: ainfi le cœur di in ne peut viure fans l'a- mour diuin , 8c eft vnechofe merueilleufc de ce que ie dis, & quiconque l'expérimente dira har- diment que les commandemens de Dieu font très doux ,fugum meum-jimue eft-ey^onta meumleue% die noftre Seigneur : furquoy s'eferie S. Bernard,

a Apres Us Cendres. 6 9

Mité nokttds3jeà tim <jt'i fecti crnr.ux nouJy eut fin * /* îul/ott' m I>r4ccptnt'rux Tf»fld r!eo,Lùor jictM% luqum fudufyfurcmu Luit , 6c adjointe puis après d'Abra- ham, parlant de l'immolation de ion fils > iSfbrahéC dut û efitéciipf fi lumtuum Ttmfemtui ojjtr tum m. ht m facnjîaum , Ulor inprdcptc * I imrno'.uLuur i fdétJèdfrM .

contumniÂ, crucifix munJo , ~\iuh* i . y a de

-nie à execu iement de Di

c lcscnnci dites aucc ceux-

trdfiitA^u^ ienez i

DUS l'a kuicircz, couùdcrant fur iceluy le I de Dieu priant poui les eonetais»l*f<r iff lu , e^uis nefciunt r^uul Uiiunt. Remettez VOUS vouspiaift, en mémoire les paroles d'Abuion, lorsqu'il comman la armes pour tuer & metirc . mon i ur dit : : cla , y ;o um <ju. ptétcipio

'< ,c'cu andc. Or lus,

tu as cnaiedc nuire à ton ennemy, met mes bas . & te relouuicns de ce que te

con pas vn Ablalon, mais vn Dieu

H -puill , mtcoi ~\cftro> ik pour

-ment , ex l*ob- icrue.

1 il S !cle,pourfuiuant vn iour Ion beau ,

fils I nccntion de luy nuire , & de le

tuer, ei /ne voin en v lKmin»qui hij u>m-

•i ! l . r

cV de n'attenter aucune chofe lui l-r

mi»

:

le Dieu | ob pour le fien 9 emioekni

.UlUiC

7 9 ?eur k Vcnàredy

cfctiàntagQ Tacob. Que fi vn infidèle a obey at| commandement d vn Dieu qu'il ne recognoif- foitpour lien , que fera auiourd'huy le Chre- ftien Catholique entendant la voix de Ton Dieu, diiant , Diligne ir.ïmicos ^ejiros , n'arrcltera il point Ton courroux , ne retiendra-il point fon courage pafiïonné contre (on ennemv ? certes il en eh bien plus obligé que Laban.

Mais ii tout cela te fcmb'e grief, ie te prie au moins que cette feule recompenfe excite ton cœur, l'adoucitte 6c l'appaife , K/ fuù < filiit petits 1/eflri qui in cœU cfl. O recompenfe grande .' 6 promette admirable deftre rnfans de Dieu 1 c'eft le propre des enfansde rettembler à leur père: Sic oculos , fie ille manu* , fie or a j ère bat , Dieu eft la me fine charité. Si donc vous voulez eftrc en- fuis de Dieu, il faut que vous ayez cette dile- £tion 6c cet amour, Se fingulicrement entiers vos ennemis : La marque d'vn vray Chreftien Ldmir- c'eft l'amour Se la charité.- & donc fi vous vou- aue du kzcftre vrays Chrcftiens , portez cette marque, Chreftien ^a'rcs (luc 'on la voye, Ptltgti inimicos TrrfkêS. ceft Ia~ ^nc,cnnernent cetixde la race de Pclops por- mour roienr tous vne marque d'yuoife grauee & cm- plainte (ur Pef paule: 6c Dion Chryfottome rap- porte d'autres peuples , c'ett à fçauoir des The- bains, lefquels portoient vnecfpee grauee &c emprainte fur leur cuille: ces marques ettoienc pourrecognoiftre leurs gens quand ils a or oient efb' tuez aux combats 6c batailles : mais la mar- que du vray Chretticn ce n'eft vne mai que d y- uorie,ny vue efpee grauee fur la cuitfe, niais bien vne marque d'amour, grauee lui ion cœur, pur

J après les Ctndresl 7 l

laquelle marque il cil recogneu pour enfant de Ditu, Ftfiikilt/fMtrm "V/rV* qui m cœln efl, parti - cipans à l'héritage du Fils de Dieu , H*redes Dn9 coktredes autem chrifti. C'ell à la vérité ce qui nous détroit dauantage amènera la recherche de cet amour , puis que pour iccluy vne il belle iCcompcntcnoiis cft promue. El i\ tant ell chic Gcncfiy, \ >b pour l'amour grand qu'il portoit à la bel- le K.ichcl s'obligea de Icruir Laban quatorze années conlecutiues , en efpcrancc de l'auoir en mariage, à laquelle il portoit tant d'affection, que lestraunux qu'il endura en la mailon de La- ban luy lembloicnt cltrc très doux ■%: levers, pour l'amour d'iccllc. Qu'elhce que Rachcl en comporaifon de l'éternelle g'oirc ? Rachcl n'clk rien au prix, & ce pendantii Iacob endura tanc de trauaux pour l'amour deile , que doit fane le Chrcftien Catholique pour jouyr vn iour d'vnc fie cternclic , & dite tenu pour fils de Dieu-" pour vn peu d'amour & de charité , le Paradis nous cft promis , aimons nos ennemis , cV nous voila enrans de Dieu , Dilt^ite mimicos V//roj, ~\t fttu plu pdtris Itfiïriquiin cœlis rfl , c'elt dclîus que nous deuôs toufiours auoir les yeux fichez il voltrc coeur cft imparfait, pcrfcdtionnez-le auec cet amour:fi vottre cœur ell rcmply de ran- cunes & de haines , qu'il foie maintenant rem- d'amour : vollrc langue eft pleine de me! - dilancc , que muntenant clic foir pleine d fons & de prières &c finalement ii vos m.r ont cite pleines cV: remplies de vengeance , prêtent elles (oient pleines de bien -faits.

Picnus dit que les anciens ont remarque que

E i

7 2 four le Venàreàjy &c.

R emeae jc fouuerain remède de tendre la pomme de gr$- louucrain nade douce &c agréable à manger, c'eft d'enter de rendre ailpied du grenadier vn petit morceau de bois U pomme je pjn : âmes Chreftiennes , il eft vray que les de grent- grains de la pomme de grenade (emblent auoir de douce. cfté trempez dans le (ang tant ils font rouges, ce qui reprefente fort bien la haine & le courroux contre lennemy : cefte pomme s'adoucit par le moyen de ce morceau de pin enté au pied de l'arbre: ainfi(Chreftiens) Ci vous trouuez de l'ai- greur en ce commandement d'aimer vos enne- mis , ie vous coniurc au nom de Dieu , de pren- dre vn petit morceau de l'arbre de pin, iedisdc coniideter vn peu cefte croix, & voir quel eft ecluy qui eft attaché en icelle , & comme auanc que de mourir , il a fait prière pour (es ennemis, ôc ie mafTeureque fi vous engrauez bien auanc cefte confideration en vos cœurs , vous quitte- rez vos haines &vos vengeances, & mettrez ce commandement de noftre Dieu en exécution, Viligite mimicos beffroi : &c ce faifant vous vous rendrez dignes d'eftre enfans du Pcre celeftc, lequel finalement vous fera héritiers &partici - pans de l'héritage de (on Fils , qui eft la vie éter- nelle, a laquelle nous conduite ie Pctcdc Fils, ôc le fainct Eipiit. Ainfï (oie -il.

71

S E R M ON P O V R LE

S A M E D Y \> A P R E S

les Cendres.

Et cùm fe)b rflit yerat ruuis in mrjiamjri, C oins m terra. Marc. 6.

£sMirinirr<: fç.iuins cV cx- ict de la nau iflans L rifagt~ lire de l.i m iriefd vient le na- mre clt coi io!f

de bois yÔi le lieu ou il faut c , fçauoic Ii mer plein: | rocheri le tern-

ir foi£ncux,au.itit q-ic t.nre voife, deb iirrcr , & cltoupcr leniuirc,

- ce & abondance des va-

- l'eto n'entre dedans , de parce nuren il ne

>rtuncdcltre fnbmergc, Se tons

ceux dededan enfeuciis dans les ori

de1 ( irelticnn? jv' Iftjotc allïfrancc

Fils de !)• le

>U d'vn ntoirc ipe-

1res au milieu de la nier : ex' (âinâ Chrvi

qu'ayant egard i la con lii prefim-

te, à la multitude innombrable des

74 toutUsameây

deiqucls l'Eglife eft compofec, & à la diucrfué & concurrence des affaires qui Ce crouucnt en icellc, c'eft chofe bien difficile qu'en icellc ne Ce facenc des fentes &ne s'engendrent des haines & ini- mitiez,& ne s'efleuent des vents contre cefte naf- fellc.de cft que le fils de Dieu foigneux de bien poiiïer & calfeutrer ce nauire , difoit hicïtDiligite tnimicos *)>eJrros , &c. Et ayant pourucu à tout ce qui cft neceflaire , voila qu'auiourd'huy il fait marcher cefte nauire librement & franchement à la mercy des flots,& des ondes. Souz la conduite de ce Pilote nous prendrons la hardiefle de nous embarquer dedans: fi bien lanuicleft fur le ciel de noftre Euangilc , Cùm fera effet, I'apperçois ncantmoins autrauersdes nuages cefte eftoillc polairc,ic dis la Viergcjaquclle fera rayonner par fes intercédions quelques rayons de la grâce du faincT: Efprit parmy ces tenebres & obicuritez. Adreflbns nous donc à elle,& la faliions du faluç de l\Ange,luy difans,

Auc Maria.

d'après le t & ndni. 7!

^' 1 ^"ffi ; cs TefuZ,u~n w.'mwi Atribulâtiont rut p/i/.il- |/^ r r«nu( ntmcy diloit Dauid parlât à K*>H> Dieu (ouuerain <3c etcmcl'.Scigneur H trN§ vous cites mon refuge , mon rem- part & baltion en toutes les tribu- Itcioni . "Aicllcs ic pourrois cure înuclty. Par ces paroles lc Prophète Royal procède deux cho- f^Sji'vne eft qu'il tecogrioift Dieu pour cftrc fou- uerain refuge de rous les milcrables : l'autre cil que lors qu'il arnuc que lc, hommes (ont enui- ronnez 1. flirtions , il les deliure d'iccllcs auili puillammcnt que liiifcricordicufcmcnr , Tu cs tffnfWm meum .: tnùuluticnc.

Pour entendre cecy , ic vous v:ux rapporter ce que Plucarque raconte de ce grand Capitai- ne un qu'vn lour ce grand Roy de I rlonc, luant aucc vue bien pc- ** rire armec tort ctnpcitlic, ayant en tefte vn en- !", ence nemy tort puttTaat, il arruu hcurculemenc pour . :«*>-'" luv , que le lieu ou eftoil campée (ou armee i4HS* eltoit h fort d'allicttc , qu'il eftoit autant def- auanragcux pour (on ennemy , qu'au nuageux pour luv. O-t ennemy ne le pouuoit concrain- lefccn Ire en bas pour ic battre, cv voyant 1 rriolut J'enuironncr , d'mucftir & de bou- t le lieu ou c : ^clilaus campé auec ion armec : & lur eclta delibrration nrinlc entic tem de conlnl , on commence a taire des rol- Sc des trenchecs tout a l'cntour pour cm- chef que les viurcs n'allallcnt i l'armée s , cv que pcrfoODC de Ion année ne

7 6 F curie Samedy

psuft fortir , croyant par cela contraindre Age-

Confeil Hâus de (e rendre à fa mercy :les plus grands Car

donne a Plaines de ion armée le fupplicrent de coramâ-

^Agefi- dcr que tous prinîlét les armes Se de courir la rif-

Uhs, °iue dvns bataille,& qu'il valloic mieux mourir

en braues guerriers Se vaillants Capitaines , que

defe laifier ainfi boucler Renfermer : Agefilaiis

nefiteftime de leurconfeil, felailîè enceindre Se

enfermer de tous cotiez, & iors qu'il vit qu'il n y

auoit plus qu'vn bié ellroit palïage à boucier,a-

lors il régea Ton armée en baraille, Se s'en alla af-

faillir Ton ennemy par ce petit endroit defeou-

uert,a(ïeuté qu'il eftoit des rempars de l'en ne m y

qui luy leruoient de deflcce , Se luy couuroiér les

ailles Se coftez de (on armée , confideratu en iuy

mefmc qu'en vn lieu bieneftroit corne elloit ce-

Juy vue petite poignée de monde auoit autanç

de force Se d auantage qu'vn grand nôbre de fol-

dats: de façon qu'Agefilaus fc môilra auiïi braue

que fon ennemy , Se plus valeureux encoie que

luy en ce qu'il le vainquit,brauc entreprit, con-

feil d'éternelle mémoire , de fe laillèr aiufi inue-

flirde toutes parts, & puis vaincre par vue petite

boucle non fermée:/'» esrefug-.ummeum k uibula-

tione^ t^ua circundedit me , Dieu efl plus braue fans

comparaifôqu'Agcfilaus &c plus aduifé que luy,

il permet que les tranchées loient raires de tou-

res parts , il ne laillc aucun trouponrrortir.il

DîcnncM permet que les tribulations nous enuironneu:

feçcure su de tous coftez, Se lors qu'il voit qu'il n'y a p!us

flus fort moyen d'en fottir cVd'cn eftrc deliiué , ceft a

Uén te. îors qu'il commence à nous lubuenir &aid r,

efsii Tu être fugiummcum k tribuUuohe,qu* circundi dit

à'tttes les C'en 1res] y 7

ainfi I :u elle icrrc par fes frere

la cili b dans vi ;!i'cn dJi- pJWt 1(

urc,ainlî Daniel ayant cite icteeen lafblTea lions, cil en fin dcliurc:amli Suianne citant inuc- iHc du peuple qui la vouloir lapider, clt deliurcc

:cr par la toute pu niant»: de Dieu: a lob cfiant tout couucn de playes reccues de Sa- I , clt finalement deiiutc de celle henne mifere aie main de Dieu : u te Cv ia-

crc. le , iu en pmurois bien-dire auiour-

ii nuy dzs nouuel ->icn de rs, de vents

^edetv : attaquée,

Ôc voicy au milieu de celte angoilTc vn (ecours lain qui t'aniuc , & au . gnoillant ce-

la tu dis auec Dauid,/"»?* rtfugmm mrum utrîlu- -ux circi mty c'ett ce Seigneur qui at-

feurc celle nalîcl c y£c qui appailc les vents, rait cellier la tourmcntc:Le (ecoursde ce Seigneur enuers ccite naiiellc trauaillcc, nous rcprelcntc fort bien lalliftance de Dieu enuers 1 Eg iic.afli- Double df.

rue qui clt doiib'.cj'vnc partie. rs qu'il fiji ma

ralliftcdc U vcuè'ex: de la pi - urc clt /'/.« et -

rccl'ccV: corporelle, au moyen du Linct Sacre uns ment de l'Autel, /'/d'rwj n ifc ^tndo^Eg

c'cA pour la première alliltancr , "9i

tnnâuim , o~ ccfiuu aria féconde:

ce Ion: la les deux poîoâl Bc kl deux punie ce prêtent Sermon.

ur le fondement dctOUI trs,ie pre*

o(e que celle :,qui la

mrr, n'clt autre que l'I ;.;!ilc. Ir neveu *>u*

poicer les paii triture

K prouucrqueU t vr.ciullciic , f<

? 8 V ourle S âme d)

lement ie vous en veux rapporter vn de faincl: Chryfoltomc >qui parle ainii:Q (ainctc& facree hailelle de l'Eglife,<£«rf hauigantibus ^<>rpo[ïolis,m- bernutorc Domino Mante Spiritu S. y bique ~ïerbi duani fr£dicatwne difcurnt.Q Eglife facre threfor des dons Se des vertus du S. Etpritlnauire chargé des mérites du Fils de Dieu ! & ainfï quelle merue fl- ic Ci celte nauirc fc voyant ainfi chargée de fi grands trefors , a peur & crainte de tomber entre les mains des corfaires & efeumeurs de mer?

Voulez vous voir la defeription de co nauire? efeontez ]à,eilc eft belle. Au lieu de maft elle a la croix , pour voiles la prédication de l'Euangile,' les vents ce font les doux zephirs des infpiratiôs duS.EfpritjCeuxqui tirent ce nauire font les An- ges , ceux qui (ont dedans font les SS. Voila la defeription de ce nauire par S. Chrifoft. à la- quelle i'adioufte que le trinquet c'eft la médita- tion,la boulîôlejes fainctes Efcriturcs, les rames &auiroris, les bonnes œuures , les hauts- bois la mutuelle charité des Chreftiens , l'anchre l'efpe- ranceje chafteau la confiance en Dieu , la fenti- nc la mortification & la pénitence, le piloteda nauire lefus Ch. lefoufpilote le PapefucceiTcut 6e S. Pieire,les compagnons les Prélats &Pa- fteurs , les Pdges le refte des Ecclefiaft iques, & le port la vie éternelle :& eftantainfi cefte naflèlre* de TEglifc conduire, quelle mcrueille , Siddttter^ beatitudiMs portum deducituri Mais ce qui forti- fie cefte natfelle , c'eft l'aiïiftance particulière du Fils de Dieu , c'eft la pieuoyancede laquelle il voiede fes yeux les afîli&ions des iuftcspreuoyan- cc marquée en ces mots de noftrc Euangile, Vi* dem eoi ULorantes in rcmigtndo*

et après les Cendre s. 7?

Ccft vn blafphcme que cc'.uy qui aefte profe- BÏafpheme

au 12. ch. de lob par vndefes ennemis, lequel des^yC-

pariât de Dicudifoit: supra cardmes cœh perâmbu- thees.

Ui^nec nojira tofidtTât^ non ludebit Dominui> nrc m-

;et Deus lacob. Caïn a efte le premier qui leur

a frayé ce chemin car lorsque Dieu s'adrcllant

à luy, luy diluit- VÏicfi ^Cbel [rater /««.'Il luy re- etnef. 4*

fpondic , :*'<■ Yw^mtMMtùdcm^ûsfrâtriswtetfmm} El-

courez (ur cecy vnc Icntcnce , mais pluftoft vn

foudre de ce grand docteur S. lrcnec , Extendit

C Ain , Cr multtpUcauit m*lum perjkam rrfponftonem, , ,

Etemm malume/r occidere [ratrem , mulio peius cji jic , ' ç

audatier ty irreuereter relpcndere emma ïcienti Peo, t /'

- r r n - r 1 ri, h*reLcAPi

jujjtpoJSttfru(trdneH,Propterborcripjemale4iftio- ^ *

nem portâuit^uonia, adje peceatu attuhtynon reuentu* ' Deum neque cofufus m frétncidio, O mal-heureux Caïn , c'a cite véritablement vn grand mal que ton fratricide , mais c'a efte incomparablement vn plus grand mal d'auoir relpôdu fi arrogam- met à Dieu qui fçiir&cognoift tout , & de luy aooir voulu cacher ton peché. Et S. Ambro. dit qu il s'clt leparéde Dieu , non quand il commit Ion fratricide, mais bien lorsqu'il voulut cacher & exculcr lun paricide.A'juu/i Céït À Deo non fo- /Çmht lum /jHjnào tiimijit frutnci ùti ifed audndo Ifoluit ee~ l'L ^ LrrpMTi r putjuit j aller e Deum. Et de faidt fi Camcr

; cgjtf (k prés, nous verras que ce n'a pas yçyel, clh le meurtre qui fut le premier mal de Caïn, maisc'elloit ponrec qu'il | Oloit s'exeufer, croiât que Dieu ne !c voioir: pcilualiô lottie de la bou- tique Je S.v.i. 5c mile en la tcilc de ces vieillards quidi(bicoi i SuGmmm Tfmkféttwttmdâimm^iT '" nemonoi ">, 1 p*maiy claujajunr.ô taux vieil-

Emblème

86 Tour le Samedy

lards, c'eftoit pour abufer la chafteté de Suslnèj & pour luy faite perdre ia pudicité , mais tous vos erlorts furent vains, car elle ne voulut con- fcntir à vos (aies &des honneftesdehrs : dequoy nous auons moyé de faire vn emblème , & dire, plufieurs de tels vieillards , & peu de telles fem- mes, oftid pomtrt] claufajunt: Sus compagnons, difoient ils.il n'y aperfonne qui nous voye,tout PU. 93, eit fermé , Tenebra arcundamnos , <&* nemo r>os ">*- det : vous mentez faux vieillards , car Dieu vous voi ■*, Inulligttetfuln in populo , Deusqui *f}ra. cor.fi- àer&t^y qui fUntdutt Aurem non axdtetc Quoy, ce- luy qui a mis les oreilles en la telle de l'homme* ne pourra il entendre f Et quifwxit oculumnon conjidtrat t Eft-ilpollible queccluy quia burine les yeux en la face de l'homme, ne voye les cho- JfpoRrù- f*8 clui k f°nt lcy Das ? cc f°nt paroles du Pro- pbed'ffo- phete Royal Dauid, ce qu'aucuns ontditauoir mer c tu apprins du Poète Homete , qui apoftrophant le Soleil. Solei': 6 Soleil qui vois tout & qui entens tous. ofumme Sol fut cùft*~)>idesrfwq\ cmrtia c*litus audisi Delàeftquc ce grand Empereur Adrian a- uoit fait mettre au milieu de (on Palais & de fon Louure ( & que plcuft au ciel que les Princes & lesgrnnds d'aprefent fuient de mefme ) nu lieu de tableaux fales & des honnelle,le pourtrait de Dieu qui auoit quatre faces , chacune def- Tcitrtrait qlîc||cs cftoit tournée a chaïque 'partie de l'Vni- de Dieu *UCTS: pOUr dire que Dieu void tout , & defeou- quAueJA- urc t0iucs chofes.

cc * Ca?:ar Augufte fit mettre au Temple de

la Paix le pourtraicl: de Dieu aucc ces quatre faces, mais autrement diipolees •* car il les fit

mettre

frnleiCtkinii %i

mettre en relie iortc , que r\nceftoir en bape i'viic à colté, l'autre à l'autre, pour direqueDicu voit root «Se par toat,& en la mer, & en la terre, 6: au Ciel, ik aux enfers.

Cecv me taie refouuenir de ce que nous liions en 1 zechiel, de ce chariot admirable, reprefen- v- I#

Je ladiuine Majcité, qui eftoit traifné par quatre animaux qui eitoient tous pleins d'yeux, *nte c~ rétro, tnttu crfortf yquc veut dire cecyUn- Animaux t. pour dire que Dieu voit les chofes futures, rc- pleins

, pour les pallces x/i/m* CT fora , dedans & de- d'yeux re- hors , qu'eft ce à dire cela? c'eft pour dire que prej fe ntd- 1 )ieu voit non feulement le dehors, 6cles allions tion de cxtcriem es: mais encore le dedans. Dieu.

On dit du Linxque dfpuit crmptcit , pource f'iui uh~ qu'il pénètre iniques aux entrailles de la terre: mit mais cela cfl dit plus proprement de Dieu qui a Linx,

veux plus clairs - voyans cVpcnetrans que le Linx , âfj in, pour les choies extérieures, cr t*f- ficit, pour les interieiireti Dew àjptctt„ il regarde au dehors ce qui cft commun à tous : mai r## . il regarde le cœoe, ce qui luy cil particulier: &L h non . voulons rapporter cecy à lTglifc , .i,pi~ n/,pour les perlccutions viliblesd icclles,er'fl/-

l , au dedans pourvoir les tribulations iiatc-

dc l'enncmy d'enfer , qui eft inuifible, ou

pour voir les tribulations d'vnc nmo

au dehors , crtrjpicit , en (on ccrur pour vou li

elle i la pttience.

Non feulement cecv : mais encore pouuons Z*cb. 4. nous dire auec le Prophète /.acharic , «pie la prcuotanec de Dieu elt fort bien reprcfcntcc parles fepe yeux qui alioicnt cfclairans route

F

82 Peu7leSamedf

Figure de IsitcttCyfeptem ocult Dornim dijcurrentesper ~\riiuer* U pre- jam féT4/»,qu'eft-ce à dire cela : pour dijeurrentet, uojance l'Hébreu porte Mechotetety^ id ci\ y^identes, wfpi- de Dieu, aentes, pourvoir &foigncr à toutes lcnecelîitcz

de la terre, c'eft comme vn grand maiftre d'ho- SimïlitU' ftcJ qui a foing de pouruoirà tout ce qu'il faut de. cnvnemaifon d'vn grandile monde cft comme

cefte maiion bien ordonnée & la prouidenec &c

preuoyancc de Dieu , eft ce maiftte d'hoftelqui

pouruoit à tout ce qu'il faur. Imhkfme viciât nom a (cc Semble ) voulu lignifier cecy, j>^ lors qu'en Tes emblefmcs il nous a dépeint vnc

.«.;.» « main conioindte aucc vn œil qu lia appellee,

main con- . _ . r

;„;„*. . manu* oculata . celte main très -par raite & toute

née ")in Pul"antc> rio«s rcprclcntc 1 ayde &; le (ccours de

aif Dieu, & l'œil clair-voyant, fa preuoyancc gran-

de,&cét œil conioinCt aucc cefte main, c'eft pour élire ce que difoient les anciens , que Deorum lit- dere e(i luuare <y- mtjertri : De Dauid difoit, m

PjAi, 574. minu eitts funt omnes fines terra y £7- altitudines mon- tium ipfe confpicit, emedez s'il vous plaift ce palîa- ge» que veut dire Dauid di'ant ces mots, in manu awi junt omnes fines terra \ N'auez vous iamais CX- perimétêcccy ? n'auez vous iamais marche auec

* a r.— ' vue lace fur le bout du doigt, il faut pour cc fai- Bellejimi' ... . . _ <? ' Ar ..

i / rc que vous alliez droict, & que voltre œil con- duite voftrc main auec la lance, autremét iamais pour tt» r i v /

i dre r vous nela portericz:or(us,cntendeza prêtent ce

fr que veut direDauid,in manu et9 sut or>es fines terra y

*•*''*' grc. Dieu porte le mode auec fa main, voire mef-

me aucc trois doigts , tribpus dignw appendtt orbem

terra, tn manu et9} unt omnes fines terra ,mais c'eft en

telle forte qu'il a toujours les yeux fichez deflus,

d* 'après la Ctn.bes. 8}

tfl f. m:in accompagnée d- (a vctc.;;~ ûhn r.t.um rpfe eonjptctr. a:r(i cob.cn cil il vrjy ne pc neeeflirez, que en

"pstl ne nons rffnev&iM nous

i arc: le mc/mc Daaid en feprefcbtation de eecy , difoit encore en vn aiirrc endroit, *diuu«,- .- I p iM Jilu'.h!o> lelcn le rcxrc Hcbrca J4 "^^'

no ii ï lifbns j'iHu*bit(jm m rc nctrnciomjnr , il la (et >orera 211 meime temps qu'il la regardera: ainn* an incline temps cjnc Dieu ietta les yeux iîir 1rs Apoftcef trauaillcz en la nalîcilc, au mef- rtM I les foulage*, & tir cciiet ia :ourm:n-

rede la mer.

Aoffi pour ce fajeâ le mefdle DauiJ Ji- ^fil* 15.

b'.rt^ltonulrb.im Domi'n-m in dm - :</ m*o icn.frr \txtrli rfl mibntt iômi»t.ir,l)\e\i a ronl -

rs les yeux fiJicz fur moy » «Se que s'en\: il de , r.u mtmk dtxtrit efl mihi ne (ArièMéir, que $ejm péf. dites vous Dauid : ne (çauc-2 - vous p,\% bien rJ(Te 4e nu'en me bataille* le! COUpJ le >nnent plus OâuU, louuent à la gauche , q»ic n 1 l.i droite,

uMirce le deiun;c cite que le C apirame Je dedroie rroouet ? il ert vu» cria, pour les batailles 0c co nbiti corporel 1 : mail pour le îrirucl 1 1 partie qui * plàf dcbeior

' ■' : 6, & pourec c'clt

doiucm trouuet lc> plu'grandsCapi-

ttrre (04 mt'le (y Jeam milhd 4

d*x* ind c't ; bre de ceux Pfék

c] n iriaillc |uc non p iu< lie,

- . îli

pOUt ce fujeâ Peu c't dir p'uftolt alFiltcr la

dcoi&c que l.i gauche -j vuyia pourquoi le

S 4 Vourk Sdmeàj

Prophète Royal dit, Proutdebam Vomirai in confoé~ tlu meoJemper9tjuomaadexterke(imibi ne comouedr. O Âpoftres bien- heureux, rendez nous vu peu raiion de cecy , n'eft ce pas la veuë'de Dieu qui vous a (ecourus & deliurez du danger & du trauail vous eftiez? ouy fans doute , \iditeos làborantcs innmigando , il ietta les yeux fur voltre na(Telle agitée des vagues furieufes de la mer , il vit la crainte de laquelle voftre cœur cltoit laiiî > ôc auili toft il fait céder les vents & vous alleurc.

O yeux de Dieu accomparez au Soleil: vous

les yeux r tv S- j c j i >-i

, J. fçauez ce que ceux-là ont dit du Soleil ,qu il a-

leH uoit cent mains , centi matms , ÔC cent yeux : plus y ' proprement cecy pourroit eltre dit de vous , o rt>-.fdtt mon Dieu» vous elles vrayement ce Soleil à cent mains , Ôc a cent yeux : mais que dis-ie cent yeux ? ie dis mal ; car vous cftes tout cou- uert d'yeux pour voix les necefiitez de la terre: Ôc auez cent mains pour lècourir ôc affilier ceuxqui en ont beioin : vos yeux clairs-voyans font plus puiflans , & plus lumineux que le So- leil, oculi Domine lucidiorei Sole : car fi le Soleil féd Bdlespre- la terre, ÔC penettic iufques dedans Tes enrrail- emmenées les , vos yeux fendent notlrc cœur,& penettrent des yeux iufques dedans noftrc amc : le Soleil diflîpc les de Dieu orages , ôc dechalîc les ténèbres , Ôc vos yeux, ô ]>4r dejfm mon Dieu , dechaflent les ténèbres de nos âmes le Soleil. & diflipent les orages , les vents , ôc les tempe - fies, Jmperauit ~\entv (crmAri&fxclA eft tranquilli- té , c'eft auiourd'huy que cela fe fait , voyla pour la première aflïftance de Dieu enuers fon Eglife, atTiftancc particulière, par laquelle il

ctdpres les Cendres» 8 5

voir les tribulations 5c afflictions d'icelle , & quand & quand l'en dcliure,rayde,&la foulage.

La (ccondc attiftanec que Dieu rait à (on l;j 1- Seconde fc, nous clî marquée en ces mots de mon Eu .fiance

gi'c, ^yfiCcndit .nirv tnnautm, il monte fur le na- Jhrit uirc , c'eft pour l'affiftaricé qu'il faiefc au fainc*t 01

Sacremcnr, belle partie. {/*•

Icfçav bien que le? Reformez onr long temps y a délia enuié à I e bien ineltimable de

la réelle prefence du cremenr,

nous roulans par ce moyen , priuer *^:j pin gi i bien que nous fçaurioM auoirrmais ils onc beau faire, ils ne pourront rîotis l'oser . il n'eft pv.cn leur pouvoir de nous pf mer cefte affi (lance réelle & perfonnelle de Dieu.

O Moyte vois parliez trop haut , fors que Dieu VOUS di(anr 1 ic te donneiay mon Ange qui te précédera iV afli lcra toufiouri , vous replica-

melincs n'allez deuanc cVoen .mais vous ne nous retire-

rez vous alliez trop haut cette promette

& ce priuilege n'cltoit pour ton temps , il citoit rcleruc pour rEghic Cnrclticnnc , à laquelle le fils de Dieu a promis afïîftancc perpétuelle, Ff- ■"'• "'• ce r^o \ m (um^fâme dd conjtjmmétipBe fdet

Or maintenant que dis-tu Reformé , que le Bli de Dieu cit feulement au Ciel ,& non en terre depuis Ion Aicenfion ? s'il cfl ainfi pourquoy cft cequil a dit cV promis qu'il den eurrro:t a- uec nous iniques à la confommation lui

t f^o^fobt'ctim umyféjue a -v d-

culiy is. la merueille cft encore plus grande , c - 1 qu'il difoit c: cltoit preft demon-

I i.j

S<5 Tottrle Sameây

ter au Ciel , fumant donc cette promette il faU loir qu'il demeurai & au Ciel & en la terre réel- lement & perfonnelicmentau lainct Sacrement de l'Autel. C'eft cefte merueilleque les Caphar-

lodn 6. naïtesne pouuoient entendre: car eimerueillcz de ce que noftre Seigneur vouloir donner ion corps 6c Ion fàng à manger & à boire, & s'en trouuansfcandaiizez,il leur c'u^çtuid eritcum "W- derittt filium hommis ajeendenam m cœfum ? comme s'il difoit, vous vous cftonnt-zdc cecy ? vous au- rez donc beau vous efionntr lors que vous ver- rez le mefme fils de l'homme monter au Ciel, ce fera bien vne plu:» grande merueillc, cV néant- moins les Hérétiques ne s'en eltonnent point

Belle con- tant, ecce ego, grande merueille,qui cft celuy qui

ceptton, parlerc'eft Iefus Chrift, ecce ego% qu'eft-eeque Ie- fus Chrift > eft ce l'humanité feulement, ou la diuinité ? les deux enfembie 6c l'humanité & la diuinité, l'vnç& 1 autre , quod femel ajfumpfu mn- quttmdimifit , il parle donc en tant que Dieu , 6c en tant qu'homme,?^ < £<>, puisqu'il e(t Dieu, il faut quiï dife vérité, & puis qu'il dit vérité, il eft donc auec nous réellement &dcfaicl:3 non feu- lemct aucc la dinimtt ,mais encore auec (on hu- manité, 6c où, c'elt en ce Sacrement de l'Eucha- riltic : voyla pourqooy S. i^aul dit qucTEglife

i.Cor.io. n'cp^ nu'vn corps, Omnes ~Vji»m coi p Jumw , me m - bres de membres ,& chair de chair , lEglife cil corne le corps 6c Iefus Chriit en eft l'ame, 6c co- rne l'ame forme ie corps , 6c luy donne vie, auffi Iefus Chriit anime l Eglifepar ton afliftâce réel- le & peiionuellc: ainfi que l'ame faictle corps, citant ptefeiitc , vnie ôc conioin&c auec luy.

d'après les Cendres. %7

Dieu anciennement eftoie prefent enlaSina- gogue au moyen d'vnenuee, Peut babitduit m neinUy en l'incarnation celte ntice a efte changée en chairtde forte que fi Dieu a efté prêtent par la nuec, en l'EglifcChreltiennejl a donc efte pré- sent par la chair, & pourcelujecr, il ne doute 11: v intime dédire, bocfjtemfM mcumy ce q îe ie vous donne eft mon cotps.

Tu te ris Reformé de ce que nous difons que Dieuelr au Ciel , cV icy bal en terre, cfcoiuc vu Doelcurde IT^ÎHc plus home debicnquci* &qui levait mieux que toy la volonté du mailtre, c'elt fnnt Auçuftin, lequel dit que ce que nolhc Seigneur donna en la Ccne cltoit véritablement Ion corps, îccluy doneen l'explication de ces pa« rôles tirées du idiurc des Rovs th. 21. cr j f tut m miml/iH ju r\ou (clon les 70. interprètes^*' collâbel'jtur tr> mdnil'H' juh ,6il ainil , cr jerebdiur

mdnib" »;• ,fco' ">rrn frgtre< aunmodo poffetfiert tnt.o- & ''

n /o ; a l concione

mine *ui> intellij^airmdniL > jlioritpoteft portdri h'-mo,

mamL9 (ur nrmo portât arj^uomodo mtelli^dtur m if* 'l

foPéUidecundii ItterÀ^on muemm' jnChriflo âUttm ' J* *

tnuemmn* f< rehutur emmChrif}0 m mdnibus fuis ouâ- "•

Aocommen, :<m corpuiJHum % ait. hoc fit corpUi

mrum:'crcl>Jt emm dlud corpui m mâmbus [uis , cV le

mclmc au lermon fécond, fur le tilrre de ce mef-

mc rialmc , dit encore le mclmc; mais en autres

termcc, ; " frrtl .nur inmjmb'fun'.QuomodoftrebA-

tur m WHUUkwfmBiéÊmé (ùm (ommenddret tp urm .

fUifuum ,(/■ jn«uintm uum uccepit m mdnut i

4uod norunt fidèles , ty ipjt je portdbdt aurddmmo-

do(um iii tr. t %knr efl corpus meum. Etairhdoi.c

qucdis-cu Reforme , que nous n'auons au Sa-

1 ni)

SS V ourle Samedy

crcment que l'image & la figure du corps de no- ftre Seigneur, on voit qu'vn homme porte bien Ton image, & pour ce cela n'eft vnc merueillc: maiseeque fasnet Auguftin admire , c'eft que Dieu porte Ton corps , s'il ne portoit que (on image il ne s'en eftonneroit : mais qu'il porte fon corps il ne peut entendre cela,finon lois que il jnftitua ce (ain& Sacrement , & que prenant le pain le confacrant , il dit tout haut , hoc efi corpus meum,tunc, dit fainft Augu&inyferebatitr m mani* bus fuit. Tajfare de ^ur cccy mefme s'accomplit encore ce que di- Dauid f°ic Oauid, procidebatfe ad ofîia elemus. O âmes h- explique. belles , lors que vous vous approchez de la table pour communier,& que vous ouurezla bouche pourreceuoir ce Seigneur, & que le preftre le met dedans voftre bouche , c'eft alors quececy s'accompliftj^roa^f^/ fe ad oftia domtts, qu'eft-cc que la bouche ? c'eft la porte de la maifon de l'a- ine, Os ejr ofliumper quod mirant mortalta &' excunt immortalu , difoit Platon , ces chofes immortel- les , ce font les conceptions de lame que nous exprimons & faifons fortir dehors au moyen de la parole: Mais ô grand Philofophc, ie croy que il vous eufliez elle de ce t éps & que vous eufïiez veu la grâce que Dieufaiel: àl'Eghfe, & à lame fidclle , vous eufliez retourné voftre fcntcncc 8c dit,0J fer auod mirant immortahacr excût mortalia, pource que c'eft par la bouche que ceftepre- cieufe Se immortelle viande entre dans l'amc de chnfo. m l'homme, HacportaChrtjius mgrtduur auum com- cap. 13. mumcamus^osmmifteriorumhaud tqnarime accipt- 2. ad Cor. tiy.nojîrum emm os norTïnlgari honore ^uod domimcu

a après les Cendres. 89

corpus fufcifidi , dt£n*iur : oui juter» imfudice ~\crl/4 ybemd crepjnt, judur, xnt^i'f modi ort< fturciiiemrej . : S.

Chi i vous voulez voir encore

me I heu s'abanlc i ilqucs que de (c

prclcncei a la bouche de l amc,arin qu'elle ic rc- çoi; .ditjeédojiix domui. :z ce que

cii c le nul. ne lainct Chryloltome, (.^mqn*jo tenu m ta ul > hic bejimur, cMHtm<> Uté Pet ùe-

> mui er^A hum nus ron^r^it. ride /jui m ldrm.l\

( .a cutn rutrrrtft mhic omnium manu jertur de Sacer-

wn nmm u; défi rt^ui gqrifiuMÇF *m limr: dotio.

c dit encore que le fils de Dieu mon- .uj Ciel n'a laillc tomber Ion manteau en nroefit Helic, mais bien il a lailic larob- bc, la cii tir Luecieufe a rEguTe,& la remportanc iitinoins atieclu\. :iutJ%^oI:< démon-

Jtrjueroattf ndfmdêk rnultomdius omnes Jactis

m) mWÏHtLdl ncmft melotem aui- Ft "omt'»

dem di rlitjutt, ft'.ius AUtemDei ns luum *• l'ty°pu-

not lem exutus yCbri- ^m^rno

Jrus Autrm^: ' : >uttey* ipjam k.i(>cni ajcenJ.t. nim-

que Doftre S:ii;nciir avant de* tomo- .ir<» les mens , le Linceul au

tre, &sô*corp$a rEgli(c,ce n-cil de n.cr- ucillc s il dit, E CCt c£o ^obijiumlum^ <

m4t*mtm .♦ /«/.Celte fouuer aine tapi€ce par 1

paroles,'- '.-■••* '0 W. ; ic ne me tro-

pe> taie ail icequedicPlurarquedela : ••'•'/.

tu;. nains, laquelle avant tratiersc coûte ÂU ,'J

îrece, pafèé par deilus la I c!-w

le (ccoiïa habilement Alexandre 1. I, en-*1' ' *

ua.iant p.ir deifiis l'Afi ; [tic » ter raflant îc gra

$o VotèvUSmedy

Anmbal , en fin paruint iufques à Rome , e* ftant s'affit fur le Mont Palatin , & la demis de- laiiîafes patins, fe repofant , & ne voulant plus s'enuollerçaum" le filsdeDieudifant, Ecce ego "W* hfcumfum , vrc. fcmble vouloir dire , Il elt vray que i'ay aflïftc rancicnneSynagogue,mais ic n'e- itois a(îis que fur les ailles dcChcïuhin, Qui fedes Jupcr Chérubin: &poiircc ie m'en pouuois enuol- ler j mais eftant paruenu fur le mont Palatin du Caluaire,aucapitoledc i'EglifcChrefl:iéne,i'ay Jailsé mes ailles, demeurât là,non fur les aifles des Chérubins, mais fur l'arche, au faincl: Sacre- ment de l'autel , c'eft l i ie veux cftre : Ecce ego 'ïobifcum fum Itfijue dd confummattonem faculiyCcHk ce qui nous deuroi: encourager en nos tnbu'a- tions & angoi(îès,& de les endurer aucc patien- ce, nous aiieurans & confians en noltrc Sei- gneur qui demeure icy bas aueenous en ce Sa- P£J, xi. crement, dire aucc Dàuid si ambuLuero m medio ~\mhra mortis non timebo , e^u'iA tu mecum es. 11 me fcmble que Dauid vueille faire allufion à ce que nous lifons du grand Cefar , lequel vn iour paf- iantvn bach , la nafîclle & le vaifleau il c- floit eftant agitée de vagues & de tempeftes, n*e- flât plus qu'à deux doigts du bor'd, les mariniers & nautonnifrs trembloicnt de peur, plus morts que vifs : Cefar les regardant leur dit , que crai- cnczvous? non n'ayez nulle peur, vous por- $elle ref- tcz Qcfar & fa bonne fortune , vous eftes en fa fonce de compagnie,n'ayez crainte d'aucun danger : ainfi Cefar. difoit Dauid , Bien que îcfois affligé iufque à lamort,neantmoins ic n'auray aucune crainte 1 de nen,pourcc que vous cftes aucc moy , 6 mon

tpjpres Us Cendres] $ i

Dieu.ÇTw'WM tu mecum r : O Eglilc tu es cefte na- fcllc , tu es ce périr namre cxpolc à la mercy des vagues OC tempeftes , Efâê tums tn mtdiomjiTi. Tu ci agitée de traiter ici fle de periccunons.tu crains de périr & Je r.urc naufrage , mail allcuretoy, la porteCclar.ru porte le ms de Dieu qui cil cô- renu rcallcmenc &. de raiû au (amet Saciemétde l'Autel , & par aiofi ne crains pour le naufrage, ny le péril , tu peux bien eirre rombatue , mail jamais abbatuë , & av- riperanec que toufiours au plus fort de tes tribulations il t'alfiftera 6c fe- courcra , Cum i p* tnhuUttonr : & tour ainfi /y.t/. }.

que ce lonr cOc le> vents qui ont fait (urgir ce nauire à bon porr , ami! clt-ce par les vents des tribulations qu'il raur lurgir au port de la vie éternelle, f'crmu'ids triùuljtwnrs cr én^ujhjs epor- tet iniràYc \n re^num cœ'orum. C e!t Ccftc conhdc- ration qui nous doit donner en lame , nous al- feurans que le mdme nous arnucra, qu'il arriua à Dcnys le rvran.

PIÎOC hure feconJde fon hiftoire naturelle, chap. i >0« raçootc de Dcnvs le Tyran, qu'vn jour Ce Rov citant challé 6V expulsé de fon roy- aume de S; tic par quelques liens ennemis qui auoient raid reuolter le peuple comte luy >(c met fur mer pour s'en aller ailleurs chercher fortune: Apres auoir uaoigé quelques louis il arriua en fin au port de Myccnc , ou à (on arn- uee les eaux de la mer d'auprès ce porr, qui aupa- rLJtm

rauant cltoient amercs 5c (allées , deuindrent i

•'• es , (alubresSc potables, i^

0 ir mon Dieu , vous aucz trauerfc la

mer de ce monde par l'cipacc de trente trois ans

9 2 Tour le S dm. à' après les Cendres^.

de voftrc vie, vous auezpafte ie rigoureux Océan de la mort , & en fin eftes paruenu au port de la vie éternelle , cftant,aucz conuerty l'amertu- me de ces eaux en douceur. Nous fommes , Sei- gneur , comme les difciples , en celle mer de ce monde expofez aux vagues & tempeftes , aux tourmens & perfecutions de l'enfer , du monde, de la chair & du péché : que refte il , C\ ce n'eft, que vous cftant haut > vous ne faciez en noftrc endroit ce que vous aUez fai6t à l'endroit de vos difcipîes,que vous iettiez,s'il vous plaift,!es yeux fur cette pauurc naiïclle de l'Eglife , affiftez de voftre grâce le Royaume de France , noftre Roy rres-Chreftien , laRoyncfamere , lesenfans ik Princes du fang & leur faites la grâce de fi bien gouuerncr les affaires publiques de cefte puiffan- te& florilfante Monarchie, que comme noftrc Roy eft le premier enfant de l'Eglife , aufîî après cefte vie du règne temporel , il puifte ré- gner là haut au Ciel, & ioiiyr à iamais d'vnc vie ctcrnclle,& nous auec luy . Ainfi foit-il.

93

$?m&^,

* >

SERMON POVR LE

premier Dimanche

de Carefnae.

Ductus esl le fus indefertum àfpiritu vt ten- ttretur a Diabolo.

M A T T H. 4.

\/J I hier nous oyons en TEuangilc \w& quel'Eglifc, & en fa perfonne 1^» 'cs ficelles Chrefliené comba- \jgj toienc à l'cncontie des Héréti- ques reprefentez par les vents ^ qui agiroient la nauelic r.u mi- lieu de la mer: auiourd'huv nous voi ont comme le chef my (tique de l'EglifecombAf j rencontre du Capitaine çencral du p.utv contraire , hier is enrendiiies que içglifc de Dieu eftoit in- uincihlc , qu'elle pouuoir citre combatuc & a(- faillic , & non pas conuaincuc ni abbatuë , c'eB grand mercy .1 la viâojre que le chef d'iccllc a icniportce à l'encontre de I en ce combat

d auiourd'huy qu'il liurc contre lu- l li-

gne des Anges pou; eitre chai dcpourclhc mefprisc . ur

94 tour le premier

cltre imite , ôc digne des Prédicateurs pour cftrc prefché ôc annpncé au peuple combat fembla- ble à ce duel qui fc fie entre Dauid Ôc Goliath: Il cft bien vray que Dauid n'entreprit iamais ce combat que fous cfperancc d'auoit Michol en mariage fille du Roy Saul,ain(î nous n'entrepré- drons de raconter ce combat qui s'efl: faid entré le fils de Dieu & vri malin efprit , que fous la fa- ueur de celle qui eft mcre& fille tout enferable de ce grand Empereur derVniucrs, ôc pour ce nous la falli££ons luy difans,

^yfue Maria,

M Ccingimmi9eflote jHij pot entes, ty efïotc paraît in mane lit dimicetts tduers9 na - tiones aliéna s, me Lus efi emm mort qu'a, Sidère mal* infamiUjsnoîîrts , difoit ^ ce grand, brauc & valeureux Capi-

taine, ludas ? Machabeus à Tes foldats , Préparez vous mohftrcz le courage & la valeur qui eft en vous,foyez prefts à demain du 'matiri}pour choc- quer Tennemy qui s'eft armé contre nous pour nous perdre ôc ruiner les chofes les plus fain&es que nous ayons:car il vaut mieux mourir & pro- diguer fa vie ôc fon fang en combats & batailles, que de voir les malheurs qui nous arriucront il nous ne combatons. (Chrefticnne ôc deuotc af- fiftance)c'efl: auec la mefme refolution que ce iourdhuy ie fuis monté en chaire, pour vous donner aduis & confeil de prendre les armes en main,& de vous armer de pied en cap pour corn- batre vaillamment ôc valeureufcraent Tcnnô-

Virrun h de Câfefrel 95

my du gère humain, ^iccm^immi ey cflte ji- -iq- . Audi Je fait €C grand pedonnage lub rc- cognoitïant la condition milcrablc decOc vie pretente, prorefte & Confclle qu'il a tellement cndoll'c la cuiralle fur le dos , que iamais il ncla °M,« quittc,& dir yCurêh: iliclui <juilu>t,unc mihto: que ducs vous o lob , fi cunchs dtclu: , comment ducs vous.flttnoll y acciemblc ic y de lacontradifliô Belle con~ & de l'implication en vos paroles: tous les lours cefùon représentent le temps de la vie, 6: \znunc ne veut dire autre chofe qu'vn mitant, cv qui ne fçait que le temps & l'inftant ("ont di.imcrralemcnt con- traircs.&quc cequicit temps ne peut eltre in- /y ftant , & ce qui eft inftant ne peut eltre temps: , & comment donc dites vous, Cunths dtebus qwïus * uwaf mditoïcur.ths dttbu. :voyla pour le temps, aux- * Lui nunc miliio , c'eft pour 1 mitant : tout cela eft pour nous reprefenter l'cltatdc la vio preiente, laquelle C\ bien elle paroift longue , elle n'eft neantmoins qu'vn inltanticx' dilaOC lob , Cun:hs m yutlus nunc mihto : n'eit ce pas pour dire que pour tout leremps de celle vie nous n'auons que le moment & l'inltir auque. nous lommes, pource que le temps pallc ne tl plus à nous , Se ne fommes pas adcuirz du temps à venir , & pource nous n'auons à nous que le moment &c <U luttant, auquel nous viuons: mais ô lob , ce n'cll loi. point pour cela que vous dires , CtmBu *ub*s éjuibui nunc miliio y iums p\[i\\o\[ VOUiVoil'c/ li- re que la guérie l.inglanrc que nous drOOfll fai - rc aucc noltrc cnneiuy , eu telle , que le tOUI '.es liccles il n'y aannec ,qtie ilis je année , - mois, que dis îc mois , il n y a lcpmainc,que

p6 Tour le premier Dimanche

dis-ic fepmaine , il n'y a iour, que dis ie iour , il n'y a heure , que dis-ic heure , il n'v a minuttej Guerre que dis ie minutte,il n'y a point , momet ny in- fanriante h:ant ou il ne taille toujours combattre. Cunclis contre cel- dtebus quthus nunc militoiou bien pour due que ce- lé de le[~ ftc guerre eftfi îangiante que routes les bacilles prit. que nous auons eues contre nolhe ennemy (ont

toujours à recommencer , & que tous les com- bats reuiennenr toujours ou bien, pour nous re- prefenter qu'il y ade fa diueditéen cet inltant. Cuncîis âiebus quibus mine milite pour dire que c'efr, vn inftant d'où l'éternité dépend , ou d'vne vie ou d'vne mort éternelle , Momentum yn4e ;• éttermtasAh S. Hierofme : & fi vous délirez ica- noir d'où procède la racine de celte guerre , qu'il nous faut toufiours donner fur nos gardes, qu'il ne faut iamais quitter lecorfelei ny la cuirallc: c'cftla fentenec de condemnation qui rut pro- noncée à Tencontrc de nos premiers parens,& contre tout le genre humain en leurs petfonnes: Immicitias ponam inter te cr muher imputer jcmen tiium erfemet) illius^Cr ipfa conte* et capnt tuum.

Et pource remarquez, qu'il femble qu'Adam incontinent après (on péché cognent quel de- uoit élire leftat & condition de in vie , & la mi- fere à laquelle lept-ché l'auoit porté : 6 grand malheur î il recognoifloit que (a vie qui Éftoit vn iardin de toute volupté & contentement, par fon péché auoit cfté changée en vne guerre con- tinuelle : il recoL'noilîoit qu'après ion pèche, fortit du ventre de la mère, n'cltoit autre chofe dam dpres ^ ^^ e r,)Tfn^.Sp0ur combattre l'enncmy wpechi. d'cn£e|. . Scelle occalicn pour vous représen- tée

Gcnefc.

torttêif-

$ace d\y£-

^uerc-

de Çdtefrne. P7

ter qu'il cuit cefte cognoulancc après Ton peche,

il c»t dit au Genclc $. que, cou utrunt jolupcw e~

ftcm-ni l'unfjenl^omMtâ. Ils coulurct par ensemble

plufi urs ruci! les de figuier, &scn firent des 1

biliemens. le lçiv bien que quelques vns dilenr -*<!!/

que ces habillcmens de fueillcs de figuier qui ^^JTTy

piquent, nous rcprclentcnt lahaire& lesiihccs es bÀbll~

de la pénitence, pour dire que tout ainfi que no9 'mef.s f

voyons en la nature que les mouches cantandes i*ellles *c

font toutes venimeuies, & toutesfois îccllcs ont P&u>cr*

leurs pieds & leursaifles pour contrepoifon , de

nielmc il lemblc que Dieu ait voulu reprefenrer

à l'homme le mcluiequc la nature, car le mefmc

arbre qui, fi Ion aucuns auoit porte le poilon du

péché, c\: qui auoit donné la mort à l'homme, le

meime (cruit de contrepoifon pour luy rendre

la \ic & la fantc,pourcc que les Pcrcs dilent que

ce fur de la figue que mangèrent nos premiers

parens : ainfi le fruict de l'arbre qui auoit potté

la preuancation,lcs fueillcs du mclme portèrent

les remèdes pour rendre la lanté & laguanlon,

ô\r leruirent à l'homme à faire pénitence.

Mais fayme mieux dire auec Rupert,î>. Chry-

foltomc Se S. Aueuftin , que ces habillcmens de rT 1 j r Lin 1 Hdbitsdes

figuier cltoient habillemcns propres aux luit- /

reurs , lelqucls anciennement eftoienc faits Ci

iultes qu'il n'y auoit pas vn fcul ply» à fin que les

deux parties venansaux mains 6c bras à bras, ils

ne frétillent à quoy (éprendre : & ainfi Adam

prenant ces habiilcmcns de luitteur nous vou-

ioit donner .1 entendre que celte vicn'clt quV-

ae guerre il faut combatre afprcment , pour

acquorir non voc couronne tcncûrc , mais ce-

Q

98 tir le premier

lelte:&qui pis c(t en cette guerre, & qui me faic

dreiïer les cheueux en telle , ce font ces paroles

que difoit Dauid à loab au premier liurc des

Roys, r anus eft euentus £fi//.L,cucnemcnr&: Pif.

fuë' de la guerre eft incertaine &doutcufe: Il eft

"T4^ e j, bien vray que le fils de Dieu ayant vaincu au-

à FL louvd huy 1 ennemy,il a mis hn a celte gucrrc,au

e om~ moins à l'incertitude qui eft en la guerre. De forte

?'■ 4 / (lnc JC diray clu cn cc combat fe palîe le niefme pmepar e ^u,cn lagUCrrc qU'Curcnt les luifs auec les Phi- combat de g^^fc ^ laqUCnc fur |c commencement de Pcfta- woi rf a" bliflement des luifs print fin par le combat de gneur. j)auid à l'encontre de Goliath.

L'hiftoire Romaine porte quViic fois il y auoic vnc grande guêtre entre les Romains & les Sa- bins, mais tout leur différent fut vuidé entre les trois frères Sabins. En l'hiftoiredes Roys , il eft dit que les luifs auoient guerre les vns contre les aunes, mais elle fur finie entre Dauid Se Saiïl: & airm" la guerre qui auok cftê entre te monde & îe diable ! aefté auiourd huy finie par cc com- bat de noltre Seigneur contre cet ennemy : ÔC ain(i ditS.Auguftin. .^f^o V? te in%llotentAtumyzy m illo açnofte "V metntem ^tdio ,dit le mefme, tentatus eft cbri/îusadiaboiot&aïubo'Hs kchrt(io "\tncimr ne Cbnfiianus "\tncerrtur a tentatore. En ce combat ic vous veux monftrer deux choies , la première c'elt que cc combat eft: vn duel , la féconde quel eft le lieu fc fait ce duel. Vuelenfre Premièrement pour voir que c'eft vn duel,ic noftre Sei- vous prie de me prefter audience , cV de ne dire gneur cr mot , pourec qu'anciennement il y alloitdcla Stthtn* vie pour ceux qui parloicnt pendant le corn-

Dimanche d&Carefme. <*9

bar: ic dis donc que ce combat dcncàlrc Scign. auec ic diable elt proprement vn duel : Cauoi ites qu'clt-ccquclcducl ? Ceft vn combat entre {j*Vrf-« deux particuliers , auquel tous deux foni îïjj- iUe (e grclîcurs, & de cecy fe prend l'cooroiiic Ju duel, Jur(m car d'cltre aggrcilcurs d vn combat c'eit élite opposé au premier commandement de Dieu, L'on t uiijbtj Dominum Deum tuuwy&L contre le le-

.id de l'ancienne loy Non cru >//o, mimiciturn, u,e v mrderfcnduà toutes perfonnes de prendre/^' dH vengeance de Ton ennemy: contre lerroifiefme, c°mman' occiJes , par lequel commandement tout cment e meurtre tait par aurhorité priuec cft dirrendu teM* de Dieu, Oc n'eft permis à aucun de tuer vn au- tre, quand mcfme ceferoit le plus baibjrc & le plus tyrant de TVniuerSjC'cft vn commandcmJc qui detrend de tuer qui que ce (oit, à plus forte raiion donc porter la main fur la pcrlonnc des Princes & des Roys qui lontlcs oinch facrcidc j-0UCU t

Dieu , &c'e(l vn a&cdeteitabledcu.int Dieu. O /,, -

rt i«t- r les K°P

monltre dhnrcr qui nous as prme ie ce b< ^^^

S >icil clc la France ,que nct'ertois tu (ouucdu, (\A{,\( JL commettant ton abominable parricide , de -Li Uintpl<M a^te h généreux de Dauid, loti qu'ayant coù| iculement le bout du manteau tuyal . [on

ennemy , eut vn rcl rtflcntiment que I Lia mi- re porte que, Percujut ûâunl ftftm fuum , qu'il frappa la poiârinc &dit moy nniciable que ic luis d auoir mis la main lui 1 oincl Ac Dieu: '-> malheureux , que ne t'cllois tu remis douant les y eux celle fubuc punitiô d'O/.a , qui i>our au.

Ac de toucher l'Arche d Àiluiu : la vou- lant iclcucr , Dieu l'en courrouça tclleméc con-

io o Tour le premier

Xrch uc *llv ^u'^ ^'en ^c mour^r mr 1 he"rc rncfme& j> w/ m S. Grégoire expliquant cecy dit que l'arche e-

ce^reùr ^on ^a verge cl* vrK belle represétatiô des Prin- fe~*J;^ ccsôc (uperieurs qui sot vrayes arches d'alliance, des frn- ou c verge de 1 authonte&dc lapuiisacc,ar- ces chc d'alliance elt la mâne marque de la dou-

ceur & de la clémence d'vn Rov enuers fcsfub- jets: Oc fus donc les Princes & les Roys font rc- prefentezpar l'arche dailiance, & toutainfi co- rne Oza fut puny pour auoir touché larche,ain- fî,dit S. Grégoire, il en arriuera de mefmc à ceux qui feront fi ofez que de mettre la main fur la perfonne des Roys &c des Princes : les duels dôc pource qu'ils font contre la loy de Dieu, & fes commandemens, font prohibez & defTendus.

En ce combat d'auiourd'huy les deux font ag- greiîeurs , noftre Seigneur s'en va au defert Se aggrciïe , premièrement le diable , pource que ie malin efprit n'ofoit pas l'attaquer le premier , & pour ce fujeâ; noftre Seigneur l'incite 6c per- met qu'il le tête cklaggrelle, Etriuncaecedensterj- tatory furquoy ie vous prie de remarquer ce tune, & la vous verrez comme c'eft l'ordinaire de Sa- than d'attaquer les hommes pendant qu'ils font des bonnes œuurcs , ainfi il attaqua noftre Sei- gneur le voyant exténué de ienfne. Defert Le lieu du combat, c'eft le defert, lieu aduanta- lieu pour geux pour le diable, & defauantageux pour le compare n!s de Dieu, pource que c'eft vn lieu efloigné teduhle. de tout fecours, c'eft vn lieu foliraire tres-dan- gereux pour cftrc attaqué du diable: auflï dit Belle cb- 1 Efcriture , ftfoli quiafe cecidertt mmo fubleuabit fermtm. eum^dclidï que quelque* vns ont obfcrué que

Dimanche de Câtefmf. loi

. lislcfcrpct n'actaqua Eue, linon lors qu'il la trouua (eparce de ion mary Adam : iamais Gain n eut eu la liardicfî'e de tuer Ion frerc Ab i.s'il ne l'cuft fait retirer en vn champ defert & lolkaire: r

ncacmoms quoy ques en (oit (îclt-cc toutcstois que ic dis, & c'.ï choie certaine, que le defert eft vn'icu fort auanragcux pour celuy qui de vaincre cv lurmontcr l'enne ruer , car p.ir

les vi. les il y a trop de fui -rs <5c d occations fenier Dicu.amti di(bitceP< terra Jm^c Uttm aujtrum: Ce n'ctt qu'agit ion $C impiété par m y les Cirez : anili eltoic-ce vn bel cnicigncmctu de S. Arribroifc , dilant luxâmes j' ' amjurciitcsde leur ialur , fuyei les vil es & Ci V " *** tez, & allez à la loi tu.-L\ & t'amet Bgfilc parlai^ TGljC' de la iohtuJc die , Hi ntneUus^. *,

ffm'mfrêtiA, dUfi ruiôc fi bien en lalolitudc ic rctxouucn; les combats à renconrred'Amalccli, Iviïdnge & I , la m (nie cil la victoire la s'il fc au defert.

trouue les ierpens de feu mordillans les Kracli- tes ,lame:;nelc rrouuc le ferpent d'airain cllc- U"»c]ui gnartt les morlures du pèche: li au dC" fert les eaux (ont amercs , ic trouue le bois qui conuri'it i\vncnumc en doucur : fiaude- uicJe pain, moi'.ue fc trouue la numi: & le paiq des Anges qui a toute forre i dclcu font les angoilïrs , mef-

lont les ilariorts des A<

cft le b 1 cipmes J I 1-

celuy Dieu ic rrouuc: G au de (en ro-

iicj diftillcnc l eau cryfl & vo.nilîcni les romaines & iinlîeaux, Ioqc fon iultemeai du

G n)

ici four U premier

A mbroife , J{ elinAMe ciuitates , Crfuge in [oll'itudU

Pftd <4 nem » ^£Ut e^rc Tie Ponr cc ^ll jcft Dauid difoir* Çhns d*bit mthi pennes >/ (cJ.umb.i^cr yolaho^CT re- quicfcam ? O Prophète , que ne defirez vous plu- ftoft les ailles d'Aig;le nui perce & pénètre les nues ? non "V columbjf poarce cjne vous fç^uicz queîç (ain&Efpritdeuoit defcendreen forme de colombe , & pour ce devriez auoir de^ ailles de coîombcjC'efl: à dire ettre afBi- é diceluy, Et yofa- bo,£T rf<jHiefcam^5c ie m'en iray au defett prendre mon repos, aînfi îc dt<; qu'il n'y a lieu plus ad- uantageuxpour le Chreftien>que le deferr , non pas que ie vueillc dire qui' raille que tous quit- tent & abandonnent les villes ponr aller au dé- fère , mais ie veux dire qu'au moins on éuite les; occafions du peche , & qu'on fc retire vn peu en lafolitudedu cœur. Forces au Nous auons vn ennemy terrible a combarre, ditble jcs forccs duquel font incomparables , ainfî que dejerttes. jjc \0\y^ #«//<* eflpotfjla^ fuper terram aux coptraur et. Il n'y a force ncpuiiFancc fur terre qui puifle eftre parangonnec à la fîcnne: 6 grand iob , à ce que vous dites qu'il n'y a puiilance fur la terre qui foit parangonnec à la fienne , permettez ^/Crfumet moy quei'adiouftc , Quodnc^uc wcœloneaue fuprr pour prou* cœlum null* eft Pctcf}^ <!uœ comparetur et. Il n'y a uerUfor- puifîance en tout le monde des créatures, qui ce du clgaltc relie de Lucifer: Et s'il efl vray cc que dit diable. fain<5r. Thomas, que Lucifer eftoit plus relcué en fa nature que toures les autres créatures , donc i! elloit plus qu iccllcs rcleuf- en puiffanec. le Beau. xfurcccv mener vn beau pnfîagc trés-

or, 'efâ.indl; Paul, lequel vous fera voir& co-

Dimanche de Carefme. 103

gnoiftre quelle cilla puifTancc de Sathan. Per- iuadez vous dit ecc Apoftre , que , Non eftnolis collucUtio ddticrJM r.tr/i m {y m<* umem/ed àduir? Aa Ephe. trinctpescrvotc" jt ^rdurr . 9 mu*)dt reàores tcncbrA- "• rum bjrum r>rjr.i ûtnt*âltâ neamété /i cœlelhbu*. Grand Apo'rre , permettes s'il vous plaill cric ie difeou _• v 1 p 1 me toàf , elles v ous h qabiieux de ce ^uc vous .uuv. dit aux Gelâ- tes , Curo Mr«#i ruum , Çp+^fdGdU*

nus âdutr}us > -. Puuiquoy donc dtr 5.

tes - vous à prefent , Vonrfi nahm col'udutio ud-

nrr'iut .um'm t *rc F n outre ne (ça- r

. » 1, r etri t 1

nez vous pas ce que dit Tu net Pierre , F r aires ol>-

f *>dd ttn-ju-'W i C7 [' l'^t'tnos % éhfhnttê

y os a CêTHélsbus - r rut mtntdni dduer .m

êmimtm 9 eorpnvnt irel vous donc , Aon ejiro-

bu Cfd'i- carnem <i;r j4nguir)em)cr'C.Q Belie con~

protonde lodrincele cet Apoftrc, ô fecret my- crp^ont ftrricux qm HO01 elt cnlcigné par (aindl Paul> il parle ni nh le recognois que la chair mène guerre à l'homme , mais nous icttons l'œil l'irles pui'Ian.rcs de l'Enfer cV du diable, & de la guerre qtl'ili nous meinenc celle ne merire pas d'eftre ippellee guerre , les alFaucs de la chair ionr vrnr.iblemcnt terribles , mais neanc- moins ils ne tour rien au prix de ceux du diable, létio dduerjus Cérnrm £r jânvut- rem, ta ëdutt i»j prnuipfi cr f>ntrftdir<.\\ n'y a rien de (1 rude que la chlif à l'en Iroir de l 'homtnc , ic l'apprends de ce mefme A poltre , ( *ro con.u Ûtêim - tum , Qjellc inerueille eft ccllc-

cy 'Pour l'enirn Ire remarquez cecy : Ci l'on di- tlm ' tu- il y a guerre langlaïuccncrc le Koy de Fran-

G 114

jo/j. Tour le premier

ce 6c le Turc,pource que le Turc délire la Frân* ce , & le Roy de France defirc la Monarchie du Turc, de forte qu'ils combatent par enfemblc & pourquoy ? C'eft pour auoir le defius l'vn de l'autre , ainfi , Caro concuptfcit aduerfw fyriturn,£r fymtw aànerfa carnem, p dit fainçft. Paul, ce neft rien de la guerre des hommes au prix de celle qui cft entre la chair & l'efpt it : îa chair eft pire , . que le Bafilic , car fi bien il bielle & tue en re- gardant, la chair nous tue , non feulement par le pire que f , ' r \ r ~ -,

i « rv regard, mais par vne leule penlee, Caro concupi cit icSafrltc. P r n , en a. r rr a> i

J aduerjws lf».ritum> bile elt anih puilJantc pour le

mal que Dieu cft pour le bien , le vouloir de Dieu eft pour faire quelque chofe de bien , mais la volonté de la chair n'eft que pour faire le mal, Caroconcupifctt adutr[ns ffiritum , çr fcirïtua aduer- fa carnem.

Plutarque en la vie d'Alexandre le grand , dit

que corne vn iour on vint dire à ce Monarque,

que la bataille eftoit prefte , &que tous Ces gens

eftoientprefts adonner le choc. Alexandre dit,

Pire no- Or fus , il ne rçftc rien â faire , fi ce n'eft de faire

table de rafer la barbe aux foldats. Grad Monarque , que

^AlexAn- vouliez vous dire par ce!a?C'cftoit pour dire que

dre> la bataille feroit de fi près & fi preignante que

mefme la barbe pourroit donner de l'aduanta-

geàl'cnnemy,& afin qu'il n'eut aucune prifefur

eux, il leur fit â tous rafer la barbe.

Or fus, que veut dire faincl Pau! par ces pa- roles, Caro concuptfcit nduerfus (piritum , Qrfyiri- tus aduerfus carnem ? C'eft qu'il veut dire que la guerre d'entre la chair & l'cfprit eft de plus près que celle d'Alexandre , de (ortc que Ci

Dimanche de Arejmel î o$

pg Monarque faifoit rater la barbe à fes foldats, en cefte guerre fpiri ruelle , non feulement faut rafer la barbe & le poil de la tefre, ruais du caur, & après tout cela il (cmble que cet ennemy de Ij chair cft encore inuilïblc , 6c toutefois cette chair comparée aucc le malin clprit n'eft rien, de (orte que iamctPau! dit,A'on eji noiu colluHatio adu- -netne^ '}€m > comme s'il diioit,

tout ainfi comme la terre n'eft rien en compa- railon du ciçl, a:nii la chair n'ctl tien en Compa- rai Ion du di , tfoueft fsotcjiu) jupet terram qu* cnmparctur <i : m.mivioy qu'il (oit for: & puif- fant , fieft-cc pourtant qu'en ce combat d'au- ïourd'huy il y a vne partie bien plus torte que I u y , qmctt noltie Seigneur , qui eftd'vnc force ^rqrf inuincib'c, lequel le renuerfc d'vnc (culc parole: srtrneur forcede D.cu clpouucntable à rencontre de (es incompÂl ennemis : (on petit doigt cil tcdoutabie qu'vn rÂH(meni iour il renuer! i BalthaUr clcnuant fur la paroy p(Ui fort lalcnrcncc de mort : (on doigt cit fi fort & /i .ue S4_ terrible , qu c'.t ce donc de Con ht as : il cil d'vnc tfJjn merucillcufc 5c prodigiculc rorec : de forte q ic tout ainli eûme la lumière de tous le; altres n c;t ri n en <_.>mnaraiion de celle du Soleil , ainli la

f orec de i cqparaifon de ccilcdcUieu

n'cll rien , ce a f- le le de ce iour, SsmiliiM-

de I.iqncl ciiiaur vu p:u méditer ics paroles: da„

'efm m J^ertum éjptriiM >; tentaretur u dtéboln.

Reformez vous dictes que Dieu eft autheuc du peché , vous p .Me blal-

pneme , lequel vo

ilire Caluin . ali premier liure de les Inititu-

io6 Tcuy le premier

tiens chap.118. paragraphe 2. ou il dit que Dieu eft promoteur & inftigatcur du peché , par ad - uenturc qu'il fc rondo it fur ce partage, Dutlus ejt leftts mdcfcrtum'M tentaretur a diabolo : Mais tout , û4*0^ comme c'eft chofe impoflîb'e que la lu- Dttu »^micrefoit principe dcstcncbrcs, la chaleur du *ulheurdu froide fa bonté de la malice, auflicft.ee chofe peche. imnoiîible que Dieu caufe & (oit autheur du mal,ainfi difoitDauid, NonDcus ~\clens iniqmtatcm tu es : Si Dieu ne veut le pécheur , dont il ne veut Je peche, Mundifuntocuh eitts , er ad initjutiatem re/picere non pnteji. ô Seigneur , dit Dauid, ie reco- gnois que vos yeux font nets & à peine regar- dez vous le pcché,mais qfioy, Dauid , vous aucz dit que,0/»*!4 nudafunt cr aperta coram ocul'is eius, pourquoy donc à prefenc dites vous , Mundifunt Belle con- ocult €tus ^ iniauitatem rcff'icere non poteft? Si etption. Dieu ne regardoit nos péchez il en iroir mal pour nous. Les Théologiens diftinguent deux peux for- fortes de feience en Dieu , l'vne de (impie intcl- tes de ligence , l'antre d'approbation, par la feienec de feience en (impie intelligence, Dieu cognoift Ôc voir nos Dieu. pechez , mais par la feience d'approbatiô il co- gnoift le peche pour le punir & chaftier, puis que Dieu cognoift rout , donc il eft caufe du bien Se du mal, il eft autheur du bié, & eft caufe per mi f- fiue du mal & non autrement. Secondement il eft iufte&par confequent ile(t impofiib'c qu'il l'oit autheur du pechë aufli pour ce fujet difoit lACoh.l. S. laques; Nemocumtentatur , dtcat juntiUm à Peo tematur, r>eus emm intentitor maforum ejljpfe auttm neminem tentât ,ouy bien , diraquelqu'vn , m lis fieft-cepourrantqu'ilcftditenla fain&e Eicri-

Dimanche de Cârefmi. 107

ture que Dieu tenta Abraham, Tcntâuit Deus ^ brakim , à quel propos donefaindt. lacques parle prttx rm ilainfi'vaincr Augufttn au liarc deConjenfn Eua- u$([f . g'itfttrum , dit qu'il y a deux (ortes de tentation, iut:^, Pvoc q.i: ett vp.r inftigation pat laquelle nous

I 'm nés portez au mal, de laquelle tentation Dun n U .au!e nv nmlictir : en (econd lieu il y a vn athre genre de tentation cj'.n c\ ptobatiue

r cfprouuer le iule , Qut* ut/hu eras oportebat ">/ tf.itJtso probant ir , Se celle vient de Dieu, Icb. :i permet.

Pline luire i.Je ion hiftoirc naturelle cha. i3. , 1

1 a r s'cret dn

dit que ceux qui veulent coenoiltre (1 en vnc x. . ;• 110 A attirait-

mine il y a de l'or ou de l'argent, ont accouftumé a de prendre la pierre de touche & la mettant foc

la mine recognoilTcnt par ce moyen dedans

îccllc il y a de l'or ,dc I argent ou du cuiurc

tentation, c'clt li celte piètre de touche, laquelle ^

n- n Tentitnn eltant mile auprès de no'trc ectur , aulli toit on r , 1 , ,

voir 11 dans icemv 1! va de ! or , de la chante ou ;

de l arpent dr I çfDeranfe , ou du cuiure de la j 1

. * ,, , de ton

penenerance : aufti (ainct Paul appelle la tenta- tiotl pTCUue de la pan :iue./>iW.if/0,dit- il, ^*i/r-

p'ratur, tt»hf ^probatto^ero

Jpem^prs an' m 1 1 . lurit.ts Deidiffn-

: m cor{;bi<< mflrts wn fdnflum <j*i datu

r(i nobti : voul *z vous voir vn autte beau palfage pout voir tomme la tentation e(t vnc prenne de "^ *0'w-

I I patience ?il eft tire duDeuteronom: chapitre *'

' au peuple difoit , %ecor-

>• itinms per <tuod âdduwt te Pomt-

ttuf Dm: // rjf.i unnn prr d-'ertum , >/

JfTti ir t ui'.ur ttntarct -jr nets jîerrnt ^Hd m

io8 Tour le premier

tuo antmo yerfabantur9~Vtrum cujiodires madata illiu$ an ncn.Dica, dit Moyfe , a prins la pierre de tou- PfM.15. cne Pour v°ir ce qui! y auoitenton cœur , 6c ailleurs, Tentât ~)>os Pomtnus Deus~\efter ytpal'afiat "Vtrum ddigatis eum,an «ow.Ccfte pierre de touche, c'eft pour voir fi en vous il y a de Por ou du cui- urcsc'cft pour voir Ci tu l'aymes ou nb^T entât T>os9 il vous tente pour voir iufqucs à combien s'e- itend cet amour tien cnuers luy , vt pdUmfiat T- trum ddiratts eum an non 3 c'eft pour voir fi tu l'ay- mes de tout cœurj fn toto corde cr m tota anima "\eftra : 6 malin cfprit tu fçauois bien cecy , que Pieu ordinairement prend la pierre de touche pour voir fl en noftrc ame il y a de l'or ou du Sure de cu^rc j& tu luy difois de lob ,Extendepaululum Sathan ma»um tuamfupcr eum ey tage eum, pour cela il ne laitfera de te bénir, Ipfefemper benedicet tibi. Pline

r.^« dit que la façon & manière par laquelle on co- iffa» 1 * p *i,

tour et- 8no1" S1*v a de l or en vnc mine , cclt lorsque çnoiftre ^a P'crrc de touche fe tient à la mine: Or fu$,ame s'il y a de dcuorc > fi quclquesfois Dieu vous enuoye des Y or en -y. rcntat*9ns ^ ^ut que ces tentations tienncnt,& ne mine ^uc^es Câccnt cognoiftre ce qui eft au dedans de rame,il faut que la tentation nous face ap- procher de Dieu , ^Accède a me , dit ce Seigneur, "\tprobem^trum ddigisme. Pline remarque que f terre fo picrrc dc touche a deux parties , l'vnequi re- de touche garjc \c cic\dc l'autre la terre , celle du ciel eft 4 deux pius propre pour cognoiftre l'or que celle qui fautes, regarde la terre : aulTi y a- il deux fortes de tenta- tions , l'vnc de la terre , qui cft la propre concu- pifeence qui emporte l'homme au péché, celle cft mauuaifc : mais celle qui vient de Dieu &

'Dimanche âe C arc fine. 109

du ciel eft tres bonne & falutairc , pourucu que l'on l'endure mec pacicnoc»c eftlà oc&c tentauo qui elt la plus excellente Ôc c'eit de celle la que noltrc Seigneur ett auiourd'huy tenté, D»àni elt Jejw m denrtum "V/ tentaretur udidbolo.

Les coups qui le ruenc ck les armes qui fc ^€rmes manient en ce combat , c'clt la (ainrtc Elcnrurc, de s*thm Satlun le iert de l'Eicriturc, & noltrc Seigneur crdeshe- aufli,S. Augultin au trai&c iS.lur S. lean die que retiûues, les iatndtci Elcuturcs mal mrerpretees (ont <•',/? [x des verges de l'Egide, «Se iainft Chryloftomc dit ÇdinclcEl- qu il ne faut feulement lire la lamàtc Elcnturc, criturc. mais encore faut l'entendre , autrement c'eft vn mailles A'ricns difoienc qu'ils auoicnr 7i.pat- (ages pour prouuer leur heretie , amii les Do- natifles s'en icruoient pour confirmer leur hc- relîe, mais laillons cela, & dilons que le diable rente noftie Seigneur par la fainCte Elcriturc, &c luv darde trois coups, pour lclquels cognoi- itrc vous remarquerez , s'il vous plaifk , qu'il y a trois (ortes de biens , ou de corps ou d'clpnt ou de fortune , pour faire perdre ces rrois fortes de

M Sithan ic (crt de trois fortes d'armes, dc(qu:lles parle S. Iean,^«; : m mundo sut

(ntid CArnu , Mut conçu; rrntu n ulorum, i. ïou?>.

nperbid >»/rf, cotre les biens du corps il (clerc de gourmandilc , de l'auance contre les biens de

'inc,& de 1 orgueil côrrc les bicnsdc l'elprir, voyez ces coupsqu'il rue contre noltrc Seigneur, UJ ' SifHias Deies , die "Vf bpidri l 'h panes f'unt : fOlU-'4* 4"'

M la gounrnnJife , de laquelle il fc fert pouc rompre le jeuine de noltrc Seigneur ,o.goulu é gourmands , Uinci: CLcmcnc A: in,

no Pour leprtmht

dit que le figne du Taureau a larefte contre !g Dit h */w venue, ainfi le gourmand n'a pour Dieu que (on qourmad. vcntre,lc temple de ce Dieu c'ctl la cmfine , l'au- tel c'elt la table & les hofties (ont les viandes diuctics'.Hsc omma tihidaloji cadensador4uernme9 voicy le fécond coup qu'il rue contre noltrc Sei- gneur,il luy monftre tous les Royaumes du mo- de, & promet de les luy donner s'il veut l'adorer, c'cftla féconde tentation de laquelle il le tente qui eft l'auarice , tentation dangereufe & mer- tSfmbhio uc'Ilcutem.cnt à craindre. Le troiiîefmc coup eft dar^c- Cc\uy-cy,Sijïlius Deiesmitte te deorfum , c'eft pour Ytttfr. l'ambifion,ceftainil qu'ordinairement le diable elleuc les hommes afin de les précipiter au mal- heur , Tolluntur m altum "Vf cafu çr/tutore ruant : ôc Dauid parlant des orgueilleux & des ambitieux, dilott a DicUyDepecifli eos dum elcuarentur ,furquoy îaindt: Auguftin dit fort bien, Non dixitpj atteste- le cijh eos pofîjUdm eleuati funt , fed deiecifit eos dum Bdîance eleuirentur , Au mefme temps qu'ils le font elle- de la ^ie uez , au melme temps , Seigneur , vous les auez prejtnte, abbaiiTez & femblc qu'en cecy Dauid vucillc fai- Cr de /arevnc balance de la vie prcfente& de la vie fu- jttture. turc, ik vueillc dire ainlî au mefme temps que tu te veux cllcuer en celte vie preicnte, au mdmc temps tu t'abailTc au plat de la vie future , & au contraire , au mefme temps que tu iourTre cltrc le DtaHeab^i^c au plat de celle vic,au mefme temps tu es eflene /rjellcuéau plat delà vie ccleltc&: future, ainli dôc hommes diloit DaiùdyOeiecifrt eos dumeleuarmtur, fans an- Mais , 6 Ecclefiaftiqucs , condderez, cecy en cttnmcri- pziïànz , que le Diable a eQcué lefiU de Dieu fur u. le pinacle du Temple : pour monftrcr comme

Dimanche de Carefme. m :

iîefleue les personnes aux hautes dignirez fans aucuns metites , il conduit les hommes lans de- gré, Staïuit illum juper pintculum temph , il met les personnes fuper, & non pas/w^r/r, ô combien de, Prélats de firent- 1 1s eftrc/*/>er,a(ïis aux fupremes dignitezdc l'Eglife, mais peu qui veulent eltrc fuprk> & qui veulét trauailier & exercer la charge dVnbon 6c vray Prélat: o dignité de Prelar , di- gnité rigoureufe & onereufe , quand on l'exer- ce comme il faut, c'eftoit dequoy le plaignoit Moyfc en lExode , & sébloit mefme fe vouloir fafcher contre Dieu difant , Cur Domine afflixift* feruum tuum^Cr onus fopuli tut tmpofuifh fuper me? c'eft la charge onereufe de prclature qui luy fai- foit dire ccla,ô que de peine pour les Pielacs,quc de veilles & de follicitudes pour ceux qui sot cô- ftituez aux fouucraincs dignitez: voila pourquoy nous autres qui en fommes les fujcis nous tom- mes tenus & obligez de les foulager par nos prietes & parle rcfpcct que nous leur deuons.

Finalement faut remarquer icy vn mot d'im- portance , voyés ce que dit ce malin efprit à noftrc Seigneur , Hac omnia ubi d.ibo , ic te don- neray tout cela, dit-il à noftrc Seigneur , le te donneray toutes ces couronnes , tous ces Ro- yaumes, & toutes ces grandes Seigneuries que tu vois, 5* cAilt-ns udoraueris me , tout cela cft à ETime de moy , Hac omniA uhi daboydc nous pouuons/* ^çm€, tirer l'cftimc que nous deuons faire de noftrc amc , comment cft-il poffible que le diable nous face offre de tous les biens de ce monde feulement pour auoir noftrc amc , c'eit bien plus, le fils de Dieu inefrac a prodigue fon.fang

ï 1 z Tour le I. Diman. de Carefmi. pour auoir noftre amc , iia reipandu iufquesa la dernière goûte , & la moindre goutte d'icelu^ vaut plus que mille mondes > & ce pendant vous autres pécheurs vous ne faidxs point de con- science de donner voftre amc au diable pour vri feui petit plaifir ,non non , Chreftiens, f(tfiflite diabolo CT lf!€ Aufugtet a ^obir. Refiftcz de bonne heure à Tes tentations , & ne vous laiffez empor- ter par Tes tromperies , vous atfeurartt quayans îcy bas vaincu cet ennemy , vous vous rendrez capables d'entrer victorieux «5c triomphans haut en la béatitude éternelle , à laquelle nous conduife le Pere,le Fils, & iefainex Efprit. Ain$i fôit-il.

SERMON

SERMON POVRLE

LVNDY D APRES LE

premier Dimanche de Carcfme.

Cum venerit films hominis in mjieftdtf pêà] Cr cmnes An^ili cum to> tuncfidtbit umw.ucttatssftiJt.

M A T T H. 2f.

'Eftoir anciennement vnc :me

•.ijuce i ; ôc combats Olym-

, cjue lc uy cjui ckui. comme ht uigcant Jcsioups pour ani- i «Scène mrager. dauâtageicj A i hlctcs vv cô* ! Jf lai cric, le icium au bouc uV la t .mc- icmum en li ir.iin vnc couronne J OliUC ver- c, de !. - oit elhc ;nc le

ftont iii, |ui .uioir reporté

J'honn- ft Jriutc alli -

ftanec, hyer VOU1

uers n'eltoii , qqi la vu pi c-

^^».par le rcfmoignagc cic lob, n - ;u'vnc

II

il 4 Tour te premier Lunàj

guerre & milice continuelle , durant laquelle l'home deuoit exercer & combatre désarmes de i'cfpric à Tencontrc des ennemis puiflansde fa félicité , enuieux de fa gloire & perturbateurs de fon repos: &voicy qu'auiourd'huy l'Eglife parlant du grâd iugemet gênerai, dit que le Sau- ueur du.môde aefté eftably de par fon Père pour prciidcr en ce iour &c iuger des actions &com- portemens d'vn chacun , tenant d'vne main les couronnes , & de l'autre les fupplices > pour par celles-là couronner le front des victorieux, 6c par ccux-cy punir les vaincus & les enuoyer aux obfcuritez éternelles , ce fera en ce iour que ce combat fera limité, que la retraite fera fonnee, les vrays foldats recompenfez , & les mefehans punis &chaftiez. Alors fera le temps venu & la iaifon arriuee que les lys feront feparez des cfpi- nés, l'yuroye d'aueele bon grain, l'aigncaùdc la côpagnic du bouc, les belles mondes fcqueftrces d'auec les immondes, bref les bons enlcuez de la compagnie des mefehans, diuifion iufte 6c c- quitablc , qui reistte loin de foy toute faueur 6c acceptation de perfonne,laquelle nous eft re- prefentee auiourd'huy dans le texte Euangcli- qdede S.Matthieu (ous ces deux mots, Itèrent* te:\oy\a lefommaire dece difeours que i'ay au- iourd'huy à vous rcprefentcr,apres que nous au- rons imploré -l'afliitance du fainct Efprit, par les mérites 6c fauorablcs intercclTions de cefte bien- heureufe Dame , qui non feulement en ce mon- de s'eft monltree mère mifericordieufe enno- ftre endroit, mais encore fc referueen ce iour du iugement pour patrone 6c aduoeate media-

dcCAYefmt. ÏI5

\vct entre Ton fils , & nous autres miferablci hulhcuieux pécheurs, diions luy dond

- '

KVt'Crftc grande machine de l'Vni- uersJaiuc quelque iour prendre fia retourner en ion premier ncant& ^§^ ^n(-i"n chaos Je «ielordrc &de con- ta feulement les lâfn&ej lettres nous Papprennenr^ mais aufli les lain&s Pcrcs,ô\: non feulement les Ss. I}ercs,mais encore lesautheurs prophanes &c anciens Philjfophes ont enici- Çue le £nc la mcl me doctrine. Et premiercmenr , pouc monde ce qui cft des fainctes Efcriturcs Dauid a aflez doiue du quand parlant à Dieu il mettoit en auant ces prendre paroles : Irinott* Domine terram funJj/lt cr opéra finL{din- tndr.uumtu ira font cet II, ipft peribunt, eyomnes àcut ce Ejcrt'

uum lrcteTdfcent.l)& ces paroles & par ces ture le deux choies Ja terre & les Cieux , le Pfalmifte tefikêigwe:

is a voulu enfeigner que toutes les tireaturei de l'Vniuers, arnuant la fin desteps, duiucnt pe- ur, parlatu principalement des créatures iublu- raires c\* inférieures, car pour lesCieux ils ne pe- int point quant à leur lubltâce , mais blé per- dront le mo uement local & autres accidens àc qualirez qui loin en eux , cédai cil tflet docu- ment expliqué parLjrranoi fur ces deux valets dnPtalmei i.DaaahtageS l menfon Apotn

bch.l >, dit qu'il a feu vn Ange qui <f vu pied tôttchoil la mer J <V de l'autre laterre , 01 leuanc la inain vers le Ciel, lurduitper Irmcntrm m fêcmU fdciêlorum^HU umpv.t émpUm non trit m <ncbm

H II

il 6 Tour le premier Luncij

l>ocis feptimi angeh9cum pérît uba canere^confum-' mabitnr myflerium Detficut euangelifauit pcrjeruos fuos prophète : Auffi en quelque endroit noftrc Seign. diloic , que ce n'eitoit pas le mefme de fa parole, laquelle eft éternelle, que du ciel & delà terre,cardifoit-il, Car/a;» cr terra.tr anfibunt^erba, dutem mea non tranfibunt* Mille autres pafTagcs de Que le la S. Efcriture que ie pourrois icy alléguer, veri- monde fient a/îez fuftifamment cefte maxime , que le doit périr monde doit quelque iour périr, c'eft d'iccllc que par le tefi l'ont apprins les Pères, & entr'autres S. Cyprian moignuge voulant clairement reprcfènter ce qui eft de la fin des ferts. de l' Vniuers efcriuant à Dcmetrius iuy difoir: //- ludprimoin locofeire debesfenuijfe iam mundum>non emm die ~\irtbw flat quibm prins fie ter a t , ne c "Wjro- re acrobore eo Galère quo atcà prœualebar.jic folio oc- cafufuo radios minus claro <cr igneo fplendore tacula- turSvc déclinante iam curfu exoletis cormbm luna atte- vuitur^o* trborquœ fuerat "\iridis crtjcentibm ramis fit po[i modum fterilv^ crfinettute deformis. Que le Pour les Pioplianes ce grand Platon eftima

monde pour le premier Philofophe de (on temps enfei- doit pren- gnolt publiquement en (on efcole quelemon- drefinpar ^e Benoit c^rc renouucllc quelque matin par les le tefmoi- ^cux rnefmesclemens qui auoient donne prin- wave des CM)C * & naillance, c'eftà fçauoir Peau & le feu, prphune. °im mc ^'Àlt croirc,o\ ût cefte maxime queccPhi- lofophe auoit autresfois leu les Ss. Efcriturcs, le monde Icfquelles enfeignent que le monde doit cltre rc- doit efire nouuellé par Peau& le fempar l'eau no9 trouuôs renouvelle qu'il l'a dcfiacftê, lors que le Déluge vniuerfel par leau arriua, lequel abifma toute la terre, ainfi qu'il eft çr le feu. eferit au Gencfe cha. 7 . voila ce premier renou-

de Carefme. 117

ucîlcmcnt du monde, que liaton auoit tiré des faindfes lettres. Pour le 1. il auoit appris des Pro- phètes, qui tous eu gênerai ont eulcignéquc le monde dcuoit quelque iour ardre (k bruflcr; les railonsde ce rcnouucllemér du monde par le feu roUr1uoy font fortdiuei.es : Cx entr'autres Philon le Iuif wonde dônant fon adins lui ce , dit que le monde - "

doit ardre&brullcr <xe(tre rcnouuellc par lefco, .. "

pooraotam dir-il,que la loy ancienne tut douce

(c p.ir le feu (tir le mont Smzy ,TotM autemi CJC ' mo ibat totjuod dt tDomtm tu

n t.t . Et d'aufani que le feu a en (oy deux qu.di - tezLVproprierez.ee 1 noir luire & briller,

aulli fera le 1116 le icnouucL par le feu, pour mo- ntrer que Dieu efclairerad vne lumière ce le du feu de fon amour ceux qui en ce mode aurôc recherche- l'accôplilTeroèf de (es préceptes : mail aulli br 1 éternel , ceux qui auront

vclcu Iclon le branle de leur propre volonté , ik. (c lcront afïeruis an peché , au melprts de les commandement! ce au préjudice de les loix.

autre dira que ce feu rcprcfcntc les deux chofes que celuge gênerai tiJJra entre (es mains au iour du Jugement , c'eft à kauoir la couronne des iuftes ck le (upnhce des melchans couronne qui reprefente la gloire .qui n'cll autre que Dieu mefmc , qui en I. ;c Elcrirure eft appelle Ot%%%

, Dtm ; umrns rft : foppltC des

mefehans , qui n'cll autre que le tcu internai & les flammes perpcruellcs.

Vn autre nous apprend que ce renouuellemenc du monde le doit taire par le tcu , à rîn d'embi

H ii j

n8 four.lefremttr Lundy

ièr les îuftes en i'amour de Dieu , & endurcir les cœurs des peruers & iniuftes, ny plus ny moins; l'ùrtin qne fat endurcy cet airain Corinthien , duquel de Corin- parle Cœlius Rodiginus, au moyen d'vn certain, the endur- feu du Ciel qui tomba delîus , ou bien par artifî- cy p*r le ce, lequel feu endurcit de telle forte cet airain, feu» °ilic r'cn au rocmdc ne le pouuoit altérer.

Les autres difent que cerenouuellemcnt fera, fait par le feu, pour par ce feu nous reprefenter i. choies en Dieu, fa mifericorde & iufticc,mifc- ricorde de Dieu qui en ce gtad iugement efclai - rera & illuminera les iultes d vue lumière de gloire : iuftice de Dieu qui bruflera les pécheurs & les condamnera au feu rigoureux de l'Enfer. Mais lailFant toutes ces opinions à part, ic di-

f j ray feulement que celle fin du monde doit arri- pri'fente te / . c * ** } i

1 J uer parle reu , non pour nous rcpreienter la mi-

courroux r . r » r .

i _ {encorde de Dieu,mais la terreur diceluy & ion,

lufte courroux a 1 endroit desmelcnans; iemç

^ ' fooderay en mon dire, fur ce qui eft en la faindte Efcriture , en laquelle il n'eftpasdir que Dieu, au iour du iugement doit venir en feu pour les iu!tcs, mais bien comme vnefclair &luifant So- leil, Ecce Itobit timetitihiM Deum orieturfol tuftitis, Vous autres qui craignez Dieu & qui faidtes ce qui cft defon vouioir, vous >feicz efclairez du Soleil de iuft ce , vous verrez (on throfnc plus brillant que le Soleil , Tkromu eimficuifok &c le tout pour voftre confolation : de forte que lors qur quelquctfois i'Efcriturc fain&c dit r iour du iiigement doit venir en

elanc doit eftre entendu pour ! \ terreur & irfroy des mef-

de Carefme. 119

chins qui comparoiftront à lorsdeuant letn- ^r4/ *q bunal de celle diurne Majefté, & verrôt leur lu- ge ayanc la face toute de feu , laquelle ils n'ole- ront contempler > /gnu afacit nm exârdejcet. Ils feront clpouuentez voyans que ics deux jeux ^P0C4-1 feront comme flammes de teu , oculi citw aujfi fi.ims mi^SoQ throlne dauantage doit eftrc tout de feu» Thronm ctw jlamm* t^nu,ôc tout pour mô- ltrcr la Majcitc d<* ce luge fouucrain, pleine d ire 8c de fureur à l'endroit des pécheurs.

Suétone en la vie d'Augulte Cifar, raconte surunl- choie citrange,fçauoireft que ce grand Prince Unfe Ma- auoit vnc li grandcMa jcOc,quc tanroft (a face, a jejté l'endroit de tes amis & fauoris , cltoit mcrueil- d'y-CuPu- leufemcnt douce 6V gracieule: au contraire fie. à l'endroit de (es ennemis il auoit les yeux plus efpouucntables que la foudre . de lortc qu'vn jour arrma que ceux qui auoienc entreprins de le tuer, air.ii comme il nallbic les Alpes ,& de lo ,. p:ecipi:er du haut en bas des rochers,coniideras - les veux erîrovables, n'eurent le cœur ny le cou- m" * race, ny encore moins la hardiclie de le toucher, I

ams bien rolt luy tournèrent le dos, & le retire- 1

rent tous la:iis de crainte & de frayeur.

Ce que nous liions de cet Empereur de Ro- me fc vérifie beaucoup dauantage en la perionne de nolfre Seigneur Monarque du Ciel &dcla terre, lequel cil remply d'\ ne telle Majcfrc , que pour les b Si Ion vilage eft très-doux, mais pour les melchans il n'y a rien île plus effroyable. le n'irav plus loing pour cautiôuer mo dire » qu'.m 1 .'me \j. par lequel l)juid dem.in ianr pardon à Dieu de les rauies, nous reprefent e en luy deux

H m]

120 Tour le prewitr Lunâj

viiage, \hm doux, l'autre efpouuenrable, de for- te,que pour Tvn il difoit, Ne proijcta* me Domific k

PfaL 79. f*"e 'a«*,Scign. ne m'eiloignc s point de voftre fa- ce, ojhndefaciemtuam cr jalui rr/W*,difoît-il ail- leurs, lidefiroit n'eftre ïamais (epatédece vu'a- ge doux de*Dieu:mais de l'autre il defire en eftre elloigné & ne le voir , de forte qu'il die , ^fuerte faciem tuxm a me , Seigneur mon Dieu , retirez de rooy cevifage courtoucé duquel vous contem- plez l'horreur de mes ofFences. Véritablement pour les bôs levifagede Dieu eft plus refplédif-

tfal. 66. iant que le SoleiUufli de fait le mefmeDauid di- foit parlât de ccluy-Cy > llluminct yulwmjuumju- pernosvrmiJereatHrnojiri: Pour les mefehans la face de Dieu eft toute renebreufe Fumus a fade e* tus : celle-là eft pleine de grâce & de vertu, Faciès

JPJaî, 17. tua plena gratta, cclle-cy eft pleine de feu , Jgms k faciecms exarftt9C elle l.iguarit&eft fort falutai- ie,Sanit<t4 in penms ems\ c'eft à dire en fes yeux>cel-

Vfal.l 9. ^C"CV r^'d malade, No e\}\amtds in facie etus, Cel!e- cy CzuuC'Ofîendefaeitmtuam çyfalui erimu\ cclle- cy perd & dârtc les pécheurs , Quitus Damtwfttper facientcs w4/^,Ctliclà eft belle & gracieufe, liU*

TjAl. 33. jlrafaâem tua fuper feruum tuum , Celle cy eft hi- cheufe ôceipouuùtablc. Praxis ad ^idcndum, cel- le -cy eft defirablc,^ muent gratta cor a te oftende mt-

Pjal. y. htj-uxicm tUéim, difoit Moy(c à Dieu, mais celle-là fait dire aux miferables dzncz,Montes eaditt Juper

kXQ. y y . nos ^ abfcondttenos afactejedenips fuper thronum^r ah ira agtù , C'tft la eau (e pour laquelle le iuge-

tSipoc. 6. ,Vl;., gCQeM§ fc fcra cn feu , feu qui reprefente la

fureur J j luge & la côdânation des pécheurs. Si ccn'cft que par vn fmguiier myftcre & cocepuô

àcCArefmf. m

profonde, nous couderions en ceiogetnéter 015

choies que nous repreLntc le rcu en (es pro- Iro:$ .^ prierez lç-.ucm , 1 ,ucur, la lèpararion & le * :0iiMï-

brullemjnt, choisi qui font coojoindces eb 00- , âU

ftreEuaogilc: la lueur rcprcJfncclaMajeftédi- marnent,

tlinedu \\.\'^çyCum"\tnerit films bomimstnmAiest tte jud. Secondement nous y trouuôs lafepararion, >ut ainù que 1 or c il par le rcu leparc de l'or- dure SCCXCI ': ain'1 aa i°lir du Jugement roue les b irez d'aucc les melchans , Ft conrrtçjiuntur ante cumemnes ^ente: £r,'p*rj(>itt4é t pAJhr (*gr*té * ijœdn . 5 Je te u qui brulîc nous figure rort bien la fcntcncc des damnez, Itcmx'.ca. nrm dternum^cc lont les •-, dece preiène irrmon. Et pour Ce qui CJJUCec llde premier point, ic I->tm.itefle dis que la N de Dieu ru te mieux de Oïtn reprefentec que fooj le frmbolc ÔC hiéroglyphe rcprrsctee du rcu: Mtrtîc , d.loic ccluv-la , mjiefldf t^nts tri- pArlc feu, bmtur,<iuiu Vcnnde *c )i ut, htm e/fetyftncif! <r* t.c nnnnotrt. A bon droit ôc à îuitc lu;ct vnc ma- jctlc cit accomparcc au Feu , pourec qu'il cil impolliMc que celuy qui de trop pre tôt approcher fet] ne rciîcntc quelque douleur, amn celuy qui trop curieulemcnt le veut inge- rcr de pcnccrcr dans ics lecrers de la diurne

pert incontinent , & ne rrouue qi deUdifficulté : que dirons nous de ceux qui tcmcraircment mettent la main lur I . dcsK-vs , le peut-il fane que ce feu qu'ils v: lent toucher , ne leur t.\^c : leur- Bot non, il cil rotn ceftlil

Icneni 'ici J eûre

I2î Vôttr le premier Lundf

Ceux-là matériel, mais encores aux flammes éternelles, fi soi dignes Dieu ne leur faide grâce & mifericorde, pour au- d" fe «tant que la Majcité Royale n'eft autre chofe a Enfer , ^ qu'vn efclat & participation de celle de Dieu: Se lm ^eu^et que tout ainfî que Dieu veut que toates creatu- toucher^ h rcs ployent le genoiiil deuant la Majcité diuinc, Mafefte ^udî veut -il qu'en terre les fubieérs honorent des i^ojs. jcur Roy & tcC?cacm fa Majeftc. CefteMajefté deDieu eilicy par fain£t Matthieu reprefentec accompagnée de gloire, Cum l>eneritfîlius homims m maiefUtefudy cr omnes an^eli cum eo. Il larepre- fente afljfefur vn throfne pourd'auâtage la té- dre effroyable aux pécheurs , qui alors côparoi? fttont en per Tonne deuant ce faincl: & facré tri- bunal. Et il bien nous lifons de Marius grâd Ca- pitaine Romain , que durant fon ilxiçtme côfu- lat il fut député pour mener guerre à renconrre de Mithridates, il fut prins& mené en prilon en la ville de Minturne,où cftans les officiers du M Roy conclurent & arrefterent qu'il le falloit fai- **rlTl ' remour": persône alors ne fc trouuaqui voulue n ojé fat- vcnir àchef de cefte entreprinfe , finon vn ccr- re mourir tajnGaulois de nation, lequel corne il aprochoic Manu* a ^ |a c|lambrc jc Marius tout cfpouuanté de çsuje ifc voif ^ Majefté, & effrayé en luy-mefme , confi- Lpfrete cjccant pafprcté de fon vifage ictta l'efpee con- dejon l>i- tfC terrç^ & retournant en arrière crioit,Aro» pof- J*&e* jum Caium Matrum tnterficere.

Nous lifons femhlahlemcnt en l'hiftoire Ro- ^°trm mainc, que ce grand Catond'Vtiquc pour auoic

^ * autres fois feruy le party contraire de Cefar, trouuer . r 7. r . i . , , r „_

i ainfi comme on le vouloit çotraindre de le pre-

™r tenter deuant fa perionne , dit que plultoftU

Cejar. k

dcdrcroir mille fois mourir que fe rrouucr dé- liant la M ' J Prince qu'il auoit orfonceen rauonfant (es ennemis. Si les Majcitcz dz cdl Monarq les ont eu telle force que dcl- : les plus rclolus , dofler le cœur aux plus co irageux , oc l'r.rim 1er les pms hirdis, que pourrons nous due le la Majeftc de cegrij Dieu au iour du ut , affi tee de la gloire, .yfss'a/.p. fera il poifibleqqc les pécheurs puilfent rcliltcr h 'a-,?, i. deuanr vu tel Solcil,qui rcr.i toSer fur eux mille o/rr.io.

merresde m«l-dutions , alors ils voudroicnc bien fc cacher , mais hcLislil n'y aura m ncn,ilsappclIcront la mort, mais tant plus ils Ciieroc plm s'enfuira elle d'eux, /fj diebusiUtî tuè- rent '■ mirtem cr non inmefÛeBê (tm, dejuderjt- bnit monter ji' riet mors ab t , .

Piinc du qu'il n'y arienqniraceplaftofteC>

pouuentcr le Ivuii , ny qui le prouoque d'auan- tJ^r a la Riitce ([ iz le rcu. C'clt :cy le premier filpplicc des niclchans , qae laviuc n'anime de la choUre 6: indice de Dieu dpouucntcra de celle lorte qu'ils aym:i oient mieux mille fois en lurer le feu éternel de 1 Lnfcr ,q îc defuNli- iter vnc (cuie minute de retnpj demnt ce I î brodant de l'ire fc de !a fureur de Dieu , tel- Cr 'me moin ce que d'.l bic Io \ hiditytmmftrm^Be le 4-

prote^js me , dnti-c f >r tuu;. Helas' **#! ii U

mon Dieu perfonne n il cette trace/* "

que me cachet dani les 1 0 nés d'F.nrer , peu- P. eu.

àaocqucvoftrefu le que voftre di-

M iera 1; 1 - i;urc les |

ir élire qae |oelq iVn

tout * .u ik brullc q .

124 Pour le premier Lundy

ceux qui s'en approchent detrop prés,&que par

ainfiil n'y aura du danger que pour ceux qui fè-

ront auprès de cefte Majefté diuine:mais ne vous

trompez pas ,6 mondains , car Dieu eft vu feu

qui brufle iufqucs au plus profond des Enfers,

& n'y a homme pécheur qui puirtè éuiter les

flammes de fa iuftice.

te lion Les Naturaliftes rapportent du lyon chofe ad-

crunt ef mirable,car ils difent que dés aufli toft qu'il crie,

fouueme ics belles les plus légères & les plus ibuplesà

les autres la courfc s'arreitent,& demeurent toutes crainti-

animaux. ucs&cftonnces:Si la voix d'vn animal a tant de

vertu que d'intimider les autres animaux, que

fera-ce de celle de Dieu , qui porte aucc foy vne

MajcftéjVne puiflance infinie , voix de Dieu qui

edonne les Cèdres du Liban , qui par fa force Se

Voix de vertu brifera les contempteurs de fa diuinc pa-

Ditu ef- rôle : voix de Dieu , viuc flamme du feu qui de

fouuentA- routes parts eftincelle pourbruflcrSc embrafer

ble. les mefchans:voix de Dieu qui pénètre les cœurs

plus fecrets,& les cabinets plus cachez des a-

mes, alTeruics fous le ioug de l'impiété, voix de

Dieu , feu bruflant qui réduira en cendres au

iour du ingénient les inefchans endurcis en leurs

vices, qui comparoiftront en ce iour ny plus ny

moins qu'vne poignée d'eftoupes , choies qui

pcuuent facilement élire confumées par le feu,

eruntmali quafi fîipuU ante eum> dit le Prophète

Malachic.

Si ie dis que Dieu eft vn feu bruflant , quel-

f07>qu'vn dira qu'il fe pourra éuirer enfuyant :Si

ceptton. jc ^js jauanragC qUC Dieu paroiftra comme

vn lion au iour du iugement , le pécheur pourra

âcCârefmt. 125

efpcrer que tout ainfi que le lyon qtioy que touche & cruel, pardonne vol . à ceux qui ie \^Qn profternent aies pieds : ainlï Jna il,ii Dieu cfkùârJomu vn lyon , il eft à prcluppofcr que ce proUcrnant itcemxfêi deuant luy il fera mifcricoi fe profter-

is net'abufccnc - pécheur ! car non nent dc-

fculcment il viendra en rcu, tra comme ««ftfJay.

vn lyon > mais aulli Ici a I à l'ouric>

befte à la vente qui de l'a nature cil douce , Dieu feré ce n'eit au temps qu'on luy a rauy les petits: ftmhUhlè car alors elle eft implacable , .1 homme h 4 ïourfe

iurdy qui en ofc approcher , I ..iion de ce mi iuvt*

eft pour autant que l'ourle ayant plus de peine ment, que tous \cs autres animaux de la terre à pro- duire les per.rs , les ayme Se les arrcctjonnc ou- tre médire , & quand vue rois on les luyarauis, ellcdcuicnt comme enragée Oc cil fort cruelle. Les Naturalises difent qu'elle produit par deux rois les petits, la première fois quand ils loitent de (on ventre ,inaisators ce ne (ont que malles toUefimi*

hair , lans ronn: nv perfection aucune : par &****• après pour la féconde fois clic par la

langue leur donnant des yeux , Iles. » . Ac

autres membres & paif.es de leur corps, O mon Seigneur , c'eft 1 unie (ujet que vous VOUS comparez a l'ourle , cV que vous dttet»0< m?

■:<j/i >r/4 rdftii céiuhs : parlant des pechenrfj n'cll il pas vi.:v,ù v.\on Diea , que nous ail enge louble

naillancc , mais en ! 1ère nous n'elhons Doullt

qo'f ne msjle de chaii :usen| , &poui

la 1. rou vous nous auer enj langue , & aucz grauc fui noftl C amc les traits cV me .

12 6 Tour te premier Lunày

linéaments de voftrediuinité diuine langue; 6 faille Etprit , qui en forme de langues pani- fies en l'Eglifc le iour de la Perttecofte^'eft vous qui tftes autheur de la grâce en laquelle nous fouîmes régénérez par l'eau baptifmale : de for- ts que Dieu louuerain & éternel nous ayant en- gendrez premièrement au ventre de noftre mè- re , feulement comme vne ma(!e de chair & terre, s'eft referué à nous donner noftre formé en la féconde naifîance , par laquelle il veut que iious foyons plongez dans les eaux du Baptefme le (aindè Efprit rend noftre amc parraicflc Se Formée de toutes Tes parties celeftes & spirituel- les. la . Celle vie fpirituelle & celle naiiîancc qui fe

jftruHdle faj^ ajn^ paf je moyCn de la grâce eft double, ejt double t'cft a (fircylpès que ie fuis Baptii é ie fuis bien en- ehnetis. gendre de £)jCUj & ay bien vne vie diuine , toù- tesfois ie ne fuis qu'vne malîè de chair, bien que par le Baptefme ie rcçoiue la foy , & que i'aye la charité, ce ne font neantmoins qu'habirudes , ie ne fuis toufiours cju'vne malle fans forme , attë- du que ie n'ay ny yeux ny mains, c'eft à dire , que ie n'ay point d'œuurcs qui forment les vertus qui m'ont elle infufes au Bapteime,(ans lclquel- les ceuurcsiccllcs vertus infufes n'ot aucun me- rice: voila pourquoy pour vne féconde généra- tion il eft necedaireque ie lois intérieurement forme & r'engendré en bonnes ceuurcs , au mo- yen de la langue de la parole de Dieu, aufïidifoit faincl: Paul prefehant cefte diuine parole , Fiholi met quos tierumpartuno denec m^ohis formetur Cbri- fttis:U\oy ^ dit cet Apoftre , que vous àuez eftë

dcCarefmel 1:7

premièrement engendrez par la foy au Baptcl- mc mais ic ne vuy qu'vnc mafle de chair , îc ne voy aucuns membres ny parties formées , ic ne rov rien de tout ccla,voyla pourquoy, FtiioU ma Ifos iteruin purtuno. Ic vous r'engendre derechef au moyen de ma langue,qui vous annonce la pa- role de Dieu , afin de former en vous les parties qui vous manquent, & qui vous font les plus ne- celïaircs. C'cft donc ainfi que Dieu nous a engédrez deux fois , la première dans le ventre de noltrcmcre, la féconde au Baptelmc ou bien la première par la grâce qu'il nous conrerc au Baptcirnc.cV: la le- çon le par fa diuine parole : & nous ayansainli doublement engendrez quelle merucillc s'il nous ayme &: chérit vniquement par dcfïus toutes les autres créatures de iortc que fi quelques fois à noftrc grand malheur , nous nous dclrobons a luv par le pechc,pour nous rendre enfans de Sa- than , quelle meruei le G au iour du iugcmcntil le emportera enuers nousny plus ny moins que l'ourle furibonde fe côportc à l'endroit de ceux qui luy ont rauy fle dclrobé fa chère portée ? oc- currdm (istjuji* ~\r,4rjptis câtuliS) Telle fera la Ma- iclîc de ce luge fort bic reprefentec par ces paro- les de fain& Mathieu , Cum ~\nunt jUim hnmmis tune iedeiit [uperJeJem mutcflatis jujc , o quel lîcge, quel throinc!

L'Abbé Rupert cfcriuanr fur le troilîefme li- le '*ff- urc des Koys , & parlant de ce throfnc de Dieu, ment com- èk que le illgetneOC doit dire lemblablc au rW ** throinc que fît le R>y Salomon , throinc throfnc Je grand &cilcuc , ggfl^f »di&îl tfic throjnm mji Sdlomon.

128 Fûur le premier Iftidy

It'.iUmls Du majefias ? & vn peu après, çnW/i thro- nustil <\uu grande tudiuum expettamui : IctCcZ les yeux fur 'es parties du throfne de Salotuon vous verrez que la montée & Ses degrezpoury mon- t-r eit oient dyuoire,& le throfne eftoit (Torique lignifie cet or, & cet y noire : l'or de ce throfne, qui cil le plus pur des métaux , nous reprefente que la iultice de Dieu fera pure , turus thronus ex pwtiutt iuftitUi II n'y aura en ce iour aucun mef- langede mifericorde , la iuftice du iuge fera pure comme Yox^yCurea, iuftitu app a rebi t. Mais que re- prefente cet yuoire dont la montée e(t faicte? Que rf- Anciennement paritiv les Romains les throlnes des iuges cltoient dyuoire , comme aufli les de- ïor ty grez pour y moter cci'e môtec d'yuoire pour al- l'juoirt de 1er au throfne de Salomô , throfne qui reprefen- ce tbrof- te leiugemcnt finaLyuoirequieft prins c* rire de nct l'Eléphant , Eléphant qui ne peut fe ployer &C

eft inflexible ,c'eft pour nous reprefenter la ri- gueur de ce iugcfouuerain > lequel ne fléchira ny par leiang,ny pour l'ormy pour l'argent^ cft cet Eléphant qui ne peut nullement flech r le genoiïil. Cecy nous a efté fort bien reprefente par S. Ican en Ion Apocaîypfe , quand il aditSfc ]oan, KA- parlant de ce iuge , Et ifje rt^et cas in "\ir£<* ferreu , foi.iy grancj Apoftre que dites vous ? pourquoy plu- Itoft,/» yirg* ferrej,quc,plumbeo}b verge de plôb, tu es flexible, au contraire la verge de fer,nc peut fléchir ny ployer fans fe rompre , pour di- re que ce iuçe ftra inexorable & ne pourra flé- chir par les prières. On dit que la Loy Lcfbia eftoit fort rigoureufe , fi eft-ce toutes fois qu'el- le fléchilToit en quelque chofe. Le Sénat des

Aréopages

àeCjïffme. 12 9

Aréopages en Athènes ci toit tres-feuerc & n-

reu* , mais il pan rit quelque , 2c

auoit pitié des crimi. . 0uDkuj.11 iourdu

.mène n'aura pitié ny ne fera mifericordei aucun:voilà corne Y\ noire Se le fer reprefentét l'inllexibilitc de la milice de Dieu, &: l'or fa pu- .

. Pline dit que l'or ne fourr're auam débris, audience iourdu act il n'y aura aucun de-

bris, nulle actiô tant petite fait elle, qui ne foie peiee, tout fera examine. S S que par cet

orqui cil autour du throfnede Salomon nous f^fJUL vouliosenredre \ n autre myitere:N'auez-vous ur ^Qf iamais ouy parler de la raçô d'efprouucr l'or es *% ^^ Indes -on dit qu cntr'euxlors qu'il cft queftion,

amineriil'or cil fin 5e parfaict,on y va tort exactement, on ferme les feneitres de peur que le vent n')' entre:on allume la châdclle,on pred le trébucher, & ne prend on l'or aucc la main pour le mettre en iceluy tresbuchet, ains auec des petites pincettes & ne faut que ce foitàla prefencedu Soleil, citant pofé on le met en la fburna: ;uelque temps on le re-

tire , citant retire on le pcfc derechef, ft s'il ne pefe autant qu'auparauant c'eft ligne qu'ils n'eu pas pur : ainlï Dieu veut pcfcrnosccuurcs, mais auparauanr, il obfcurciralc Soleil 8t la Lune, il allumera la châdelleêc La lumière» 4 tJm liinufth.n & fa initiée ilruira de

tresbuchet , pour examinera ^ir ii nos cru- Lts *** uresfunt pures iv mentoires:voila ce que nous """ liu •.qui cita lentour du tfaiofeç *^m

Dauantage il y auoit deux lions S"omri» u coite d iccluy,qui holu> reprclcntcnt cc^ deux

I

ï i o Vôm le premier L uhJy

lions: c'eft pour dire auecfaincl:Paul,que, Voir-

Ad Ihb. rendum est wctdtre m munus Dtt vwentts : ces deux

10. lions,ditRupert,e'eft pour nous enfeigner que*

y tunique terribde trit wdiçium, pource que, ajw$»

sîris tmqutts condemmbitur , er * ckxim vtx ihHus

* jaluabitur Les fix degrez pour monter à ce throf-

ne,reprefententlesfîx ceuuresde mifericorde*

defquelles il eft faict mention en noftre Euan-

de- gile, ejtmuit , voila le premier,- ptuutyvoila. le 2.

gtez àt\a. bo/pu erum voila le troiiiefme, mdus tram 9 voila

vicntte dt le quatriefme, infirmas eram, voila le cinquiefme*

ce tbtojne m carcne ew/t, voila le fîxiefme : voila ces Cix de-

tepr(jcn- grez lcfquels il faut monter pour paruenir à ce

/cHf/fs/Jxthrofne.

at'ures Secondement en ce iour du iugement fe fera la *&»>//<>/- feparationreprefentee parla 2. qualité du feu, corde. qui eft de fcparer,il faut qu é ce iour les homes (oient difccrnez les vns des autres,- Dieu appel- lera deuant luy le ciel & la terre Aduocabit cœlum de/ur/um & te*r*mdtorjum% il afséblerale ciel & \x tcrre,les iuftcs & les pécheurs, les corps & les zmcSjdtfetrnft fwpuiH l**m9 c'eft lafeparatiô,8c cornent fe fera-elle? <\t*ts eft rjut te dijcenat Efcou- tei cecy , Rcfotrhczjie ne veux icy parler de 1# predeftination,& môftrcr comme Dieu a fepa- rc des mefchans les âmes predeftinees de toute eternite: mais en ce ioûr,</»»< te ^/Ivrof/ïc'eft icy vu point qui touche les infidèles, les hérétiques & les mauuaif Catholiques, ce feront nosceu- urçsqui nousdefcoimrirôt & nous feparcront: y.càv prenne de cecy, no9 n'irôs plus loin qu'en noftre Euançile , & vous verrez comme cette Réparation fe fera par les <x\xur es, Efurwit tmm^

àt C(tr'fme, I ; I

'ieJtftis mihi m.wlucjre , fitiui % crc Remarquez cet cefte particule caufalc, poflbdez le i;aradis, dift Dieu aux bien heureux, )n>i -i r*tmt pouree quei'ay eu faim &: vous ni liiez donné a man- ger:iv au:, mcfchansildira, Allez tmmcs

éternelles, 'jhum < { a taim& ne m'a- (

Dczdônt! amiger. Grand Dieu par deux riches paraboles vous auez voulu montrer ce que vous voulez faire en ce iour du ingénient: l'vne cfh en Sainct Matthieu, Oum> *\ktifutwm <*\jnt

mcxcind.itur or mittjtur h t*er,m : Tau- -\jJttr rre Ce void encore au mefmc Sainct Matthieu: I2 ou il eit dit qu' vn iour le fils de Dieu trouuanc vnhgucr fansfruict le maudit, Xumfjuam tx te WâjtéBur ftuc/u-; toutesfois fainct Marc remarque que ce n'eftoit le temps des truifts , & pourec dira quclquvn, c'eftoit a tort que noltre Seign. Mjrtb! le maudit : quelques- vus difent que noftreSei- l ^

ur maudit le figuier qu'il trouua fans fruict, pour nous reprefenrer qu'il veut que l'homme OC foit Limais deitituede fadâs & de bonnes cruurcs. Or fus cesdeux paraboles, l'vne qui eft de l'arbre qui doit eftrc îetté au fen , l'autre du ruicts qui tut maudict , nous re-

présentent ce que Dieu doit taire en ce iounail ingénient contre les mefehans, X^mâkéHtm p ' étttiuum li i .:1a la malédiction : h $&

dt*r»umy voila pour li condamnation au fcu,& ::pourauoir efté trouuezsâs trmets , f jnntéi >'.

Il vu p iffage jkUni

rable de 1 1 feriturc famae pour vo: ÀV

comme pax les cruurcs lç$ homme* fccûott

1 il

i $ 2 Tour h premier LunJy

fauucz ou condamnez au iourduiugement. Hpoc* S. Iean en fon Apocal. dit qu'en ce iour les li- se.- ures font ouuerts * Lén apeiti junt , g/ *hus liber apeitus t(ty qmeltvttA , &wdtcati [unt moïtm , tx bis quœ fcrtpta eût m hbrts [ecnndum operd ipforum: Expli- ^ quons cecy,quels font ces Hures? Bede & Rup.

difent que ce fçnt les côfciéces dedâs lefquelles font efcrits la loy & le faict d'vn chacun, laloy P/i/.4« de Dieu pource que, St^natum ejt juper nos iuwe vuU tm tut Dommt 5c'eft cefte loy éternelle que Dieu a Lîeu no9 empreint en noftre côfcience,c'eft cefte loy qui a traitez eft Ja royne des mortels: femb le que Dieu nous en fyys ay c tr aiclez en Roy s. Nous lifons des Roy s de Perfe, qu iccux auoiét vnChâbellâqui fe trou-* uoit tous les matins au cheuet de leur lit difant, Sire leuez vo9 & penfez aux affaires que le grâd Monomafdes(ainfi appelloiét-ilsDieu)a mifes entre vos mains. AinlIDieu nous adonné vn Chambellan qui eft la côfciéce propre, laquel- le nous donne le bon iour , & nous aduertit de penfer auxchofes que Dieu a mifes entre nos mains:voilà cefte loy que Dieu à mife en noftre confcience,par après ce que nous auons faid: y eft encore efciït,nos œuures y font grauees, tât bonnes que mauuaifes, Vtccatum iud.t fcnptum 1 ejt Jtylo feneo m vn^ue ad wwittno ^ exaratum Juper Utituhnem cordis eorum. Voilà le liure font nos œuures & nos fai<5h. Mais quel eft ce liure de vie ? Et dhus hbtr apertu* en? qui t\i : Quel- Denxfor- ques-vns difent que c'eft le liure despredefti- tes de //• nezimaisi'ayme mieux dire qu'ily a deux fortes mes de deliuresde vic,lcprcmier,c'eftlaloy de Dieu, y te, tiocfac&yiues : le féconde eft la croix & le fils

it C.tYtfme. J; $

de Dieu attache deilusqui, efî ïu,vnitJi 6- w.tt oquel liurequcce fécond, ileft côpofénondc papier,mais de la chair de ce Saïuieur, coiuiert du parchemin Vierge de fa peau , cfcritnon a- ucc l'ancre, mais auec Ion fang,non aucc la plu- me , mais aucc les doux , c'en la cet autre liure de vie. S. Iean dit que les morçs feront iugez félon ce qui cftcfcrit en ces deux liures, tt u*di- ntm m rtmltcpâm^tà MuèfcnptMeréntmimtkjrtl chacun fera logé félon ce qui cft eferit au pre- mier liure de vie, fçauoir comment on aura ob- ferué laloyde Dieu,& félon ce qui eft eferit au 2. c cita dire, félon les bénéfices que nous auôs reccus de Dieu enla rédemption, Etjtcumiumope- utn, Galba, vous vous trompiez lorsqu'c- ftant appelle en ingénient pour rendre copte de youtc vie fainéante, vous rcfpôdificsque cha- cun deuoir rendre compte de fes actions & non

fou feiour,il fe trompoit dilie,car parmy ^([/e joy les Athéniens chacun vue fois l'année il: pi i .s ^ toitdeuantlc Roy pour luy faire allauoir (on tbtnitm meftier &: condition , & s'il fetrouuoit aucun qui n'euft métier \\y conditio, exaucune pour \ i- [ -Jiaftioit ex les ehailoit on, car ce s fa- | \ . rhenicns cltimoicnt qu'vii homme fans art ex (ans condition ne pouuoit viure parmy fans defrober fon prochain : ainîi Chreftiensli vousfuiucz les Rdîgionafl dittes COflVne ( - llba que nous nedeuo! dre Compte dt mais feulement I

mpei : eanl ne tauc il fur IHuangilc d'auiourd ' :z le contraire id >ro entendrez

I ni

1 3 a Touy le pYPm'm lundy

noftre Seigneur qui dit , Ejuuut #• non dtJi^ jti mihi mAnducaYe, arc De forte que c'eft çhofe très-certaine que iettant l'œil fur ce qui eft de cefte fentence vous verrez que non feulement les a&iôs particulières , mais encore les ceuures bônes & pieufes font loiiees , & fi on ne les fait on efteondamné pour ce fubie&.Les hérétiques fe fondent fur ce qui eft de la foy feulement 6c non fur les ceuures , ils affeurent deffus le ba- ftiment de leur falut , mais efeoutez , ô hereti- qucs,ce que die! fainct Auguftin, iceluy fe fon- dant fur ces paroles du iuge , Efuriui tnim , &cm dit ainfî : s'il eft vray ce que ceux-là difent que fans obferuer les commandemens de Dieu , &: que feulement auec la roy nous fommesfauuez, comment pourra fubliter cefte fentence du iu- ge â l'endroicldes impies , le fquels feront con- clânez non pas pour n'auoirpascreu, mais pour n'auoir bien faiâ ? Les foldats anciennement entransen la ville triomphans & glorieux , on $dle con ne fe contétoit de mettre vne couronne fur leur [iuw àt\ tefte , mais encore en mettoit on vne en leur ancum. bras pour dire que fi ceux la font couronnez au, bras & à 1 a tefte, c'eft pour leurs met ites & pour auoir bien combattu: fur ce Saine! Paul dict que nous fommes tous foldats , & que personne ne fera couronne fans comhzxtvc ^Hon cor onthitur wfc Jitjtaleprirne ent tuait 9 & pource ie dis donc con- Cvtftttm tre 1 erreur des hérétiques, que c'eft par lesceu- objnuee ures que nous ferons fauuez, & à faute d'iceîles es heux condamnez. Remarquez encore cecy , ancien- Ci lywpi. ne ment les Athlètes & gladiateurs des ieux O- qtécs, lympiques,auparauant que d'entrer au combat,

Je C'Tffme. I; }

eftoicntoingts £c frottez d,huile,& aprcs auoii* remporte la victoire pn lescouronnoit debrâ- ches & de rameaux d'oliue;bô Dieu, pourquoy dvn mcfme arbre prenoient-tîs l'huile & les branchesrils vouloient dire qu'il cft impoflTible d'eftre couronné linon en combattant : pour moy ic disque 1 huile delaquelle ecuxey citoict oingts,& ces brâchcsd'oliues defquclles ils e- ftoient couronne z,rcprç (entent nos bonesecu- ures qui nouscourounct,& d'iccllcs fe forme- ra la couronne de gl< parainfi nouspou- uonsdirequc La foy fans les cuuureseit morte.

Ne feaue/.- vous pas que S.Pierre parlant de la p foy en parle fous la forme &: fymbolc de la la- 2* (tr'J' pc^Hj/jLmuijiitmortniprcpbettcwnjtrwontwctubenef.t- c/r/5, étterula.tfSy qtu(i UçÊfpt lucer.t i m leco Cdbgmûfê% : t'Iuctfctt , ty lucifer oruturm cotdib'is v/fr,i>i ncft-il pas vray que les s . vierges folles furent condamnées pour n'auoir prins 1 huile auec [..împ.idu nofrr* extnrw /«> , à.tte nobn de olto re- Jr>o, difoient elles aux cinq fages, txtt >,&;>>;,,,

pourqi u'iln'y auoit point d'huile 2f

ainfi, l ultifmeopmbuiWfntudtV, fans kscruures la foy cil: morte : &: iuftcmcntdonc /4C6£ , noflrc Seigneur auparjuant que de donner la couronne rc dit , Efmt*a etum & àtâ\

miLimandêtcuc y<jc. il recherche premièrement 1. oeuurc

le :t par cy-deuant que lePoctC

merc par loit die Dieu fous la forme ^

l>Ole ùi 1 , Ufol qui u/'S q-nqur on

c(rhtus*H<lv. Si ie ne me trompe, il U I Homcrc auoit cite autre-lois en

I nu

1$6 Pour le premier Lundy

T(ux & auoït veu que les Egyptiens pendoient au mî- anreiUes lieu de leurs Temples des yeux & des aureilles d 'or es d'or pour dire que Dieu furpaffe tous les homes Temples à voir & entendre ; qu'il yoid & entend parfai- des Egy- dément, S.Paul parlant de luy dâbit?0f*to* mtdÀ tiens. £T alerta cor amocuits etus. le vous veux expliquer cecy : s'il arriue que quelqu'vn de la compagnie AâHcb. aye perdu quelque bague & que l'on fe doute 4. qu'aucun d'autour de luy l'aye defrobee, on le

fouille & cherche on par tout fur luy, on ne la Belle r trouue5 mais s'il l'auoit auallee vous feriez bien m itud troP^> vous ne Ie pourriez fçauoir , car vous ne " pouuez voir les chofes qu'à l'extérieur làoùdc- uant Dieu, Omma nttda <s aperta cordm oeuhs (tus.. Il voidtout, &par ainfine vous trôpez pas ope- cheurs , car Dieu non feulement nous mettra à nud pour chercher , mais encore il fondera ce ventre , & ouurira cette poitrine pour voir ce qui fera caché dedans, il pénétrera iufques au plus profond de noftrc cceur, Viofimdajtnuwvmri jcrtitatns t)t , c'eft vn vent impétueux qui va iuf- ques aux entrailles de la mer , CV im\n\ tJrjfjn^n m.irc fermées c'eft de cefte mer qu'il fera fortir vne infinité d'ordure de péchez & de vilennies. Chofe Anciennement les Egyptiens mettoienr au

fort nota- deffusde lamaifon de9 iuges l'image d'vn Roy, £>. fans mains & auec des yeux , & au deffus de la. porte du palais Royal mettoient l'image d'vn iuge fans yeux & auec des mains : cefte image du Roy au deffusde laportc de la maifon des iuges, image fans main & auec des yeux, repre- fente que leiugcnedoitauoir des mains pour receuoir des dons & prefens afin de corrompre

JeC.trefnte. j*y

le bon droict cl' vnc partie , mais doit auoir des \ eu\ pour taire vnc exacte recherche de toutes IcspartKsd'vnpioccs : ïc image du ingd

au dclfu s de la porte du palais Royal lisjtûi a- uec les mains leult met, pour dire que ce n'cltle ( iprt des Ro\ s de rechercher & elplucher les kiÔS de leurs lubi pour ce îR n ôt point

d'yeux, mais ils ont desmainspour affilier la iuftice,cV pour luy preiter main forte. Dieu vien- dra au iour du ingénient, & comme luge & co- rne Roy,auet le glaïuc en main,difant au mef- chans , DtfceJue a tnt omut s qui optwmtm wtffuuâttm, ut 'n*l(Jrf}nn/?n<m4tnnnm. C'cft icy le dernier poina de ce fermon,où le ingénient c (t compa- re SUÉ t eu qui brullc:mais,dira quelqu'\ n, pour- quoy cilccquc noitre Seigneur ne dit pas aux Relie s? mefehans , I/< mékdkhfétth , ainliqu il a dit rï-

bOîlt, > n:;t> lrr,"lt(tlp4triSir,'i'; BdlCttieft U ÇrMjfJf,

refponfequ en taitOrigcnc, i^n dit-il, l> >*«/.. ittor,: i , mdltdffftmtS4Mtemémfm

<lnt[HM$.tu'hortïïy&. pDlir CC iuftcmét il dit,/" <

titni'rr.ttnnuitijKWc/ maïkir de mou Père, alk zen enter, bu cit

li l'Enfcr,c eftlilc feu,ô quelle voix^$x

tnt tnrm , (.'cil vn I -'c en vnerouc, & n Aie!

Ici qui pour auoir le cômmcnccmct coo- P/^ l^*

ioincct auee Li tin, cil vn beau fymbolc de l'efc :& qucplcuilauCicl que le coup de ce lou- ent telle force cnucrslcsChrcfricns , que le tonnerre a entiers les biches pleines, Y$x u°>> °I>1{' chc qui ne peut engendrer

fespcti: qu'au U blé par lape

* lie a du tonnerre qui eflorgtt les pou

i < S TourUl.Luncljcle Carefmt.

Seigneur, àficte tna conceptmus y parturiuimus [pire- twH-jélmti y combien de refolutions auons nous prins de nous amender, combien vn chacun de nous conçoir. il en foy vn ferme propos de bien faire à raduenir,mais nous fommes comme les biches qui ont de la peine à produire, pour ce qu'elles ont le conduit tro.p petit , Vetatwj<ms y/queadp4rtum & non cft -piïttéb pMimài , Seigneur nous auons le cœur de l'enfanter , (i ce n'eft par le tonnerre de voftre diuine parole, Sonet vox tu<* in aunbus mets , Faictes que çefte voix donne iuf- Cdtitic 2. ques en noftre volonté , pour mettre en exécu- tion les fermes propos que nous auôs pris pour paruenir à voftre gloire,à laquelle nous côduife le Pere,le Fils, & le fainft Efprit. Ainfi foit-il.

M 9

SERMON POVR LE

MARDY D'APRES LE

premier Dimanche de Carefmc.

Domus mea cfomus oranoms vocuhturl

*- os autemfcciflis ifinm fpcïun-

cam lanohum.

M a i ru. i i. X)àf^fC l fikdcDicu citaU;. de

mprtd rtcls, ne reccuoiten fon U H55«»âp glorieux de U Hj (le

que cew qui en ce ^ 1

, .miourd huj il i duTcpl '..il lier.;

►ict fur des m vous entendi! omelc

du i d 2U1CC . iU-

lu les iniuit , . pou de les l>nr.

Ct Hiei blc,

i^o Vcur k premier M'tYcly

que ceux qui fembloient eitre éleuz pour eftre mai fou de pierre font faits maifon de retrai&e & le repaire des larrons , c'eft de cefte maifon que nous prétendons auiourd'huy parler , mais auparauant que de commencer,^ raifon veut que nous demandions l'afliftance de la grâce, laquelle nous implorons par les prières & inter- cédions de cefte bien-heureufe Vierge qui de toute éternité a efté efleuë & choifîe pour eftre le Temple & la maifon facree deDieuSouue- rain & éternel, difons luy donc:

Aue Maria,

gïl ce grand Phare & reluyfant flam- beau de l'Occident S.Hierofme a dit , parlant de ce grand Do- cteur Origene , que m omnibus omms9 m hoc fetpfum ju^ramt , en toutes çho- fesil furpaffe tous les autres , mais en ce poincl, il a furpaffe foy mefme : Ce que ce grand Do- cteur difoit d'Origene, le mefme pouuons nous dire de DicuSouuerain & éternel , confiderant comme il cft fouuerainement mifericordieux, in ammbm onvivs . m hoc [eipfum fupcrauit : car Dieu Die» fur- ( pour parler auec vérité ) en toutes fes perfe- p«fo)oy- <5tions furpaffe tout le refte des créatures, maïs ntelme en en mifericorde il furpaffe foy-mefme , aufti mtfni- pour ce fui et Dauid fans exception a dit, Mijtra- cordeè rioves tiusfuper omm % opcradt's. Te ferois trop long fi je voulois vous faire toucher au doigt cefte vé- rité , & difeourir des attributs de cefte infinie

de C^rfjnt. I j 1

Maicftc, ic me conte d'ffl feul, & faiL

entrer aup. » l'vn auec 1 autre, la ; a-

uec lamiierKordc^oub verrez/que ^

c;/wrj , vjhocj'if'uii. diray que ti çp au-

cune choie Dru a furpaik Ils créatures à: iby incline, c'eftfingul l en l'a nuTericordc.

Pourprcuuedw cet} îevo alltgueray ccqucdic Daiud en deux pa:.a^es,le premier eit te). Dius nujttuori, Otn i* ui c nmtjtftcm ,Çc ^rand

Prélat Milannoh S.Ambroife,pefant cesparo- ey , fait deux belles & riches obferuations.

J première que feulement il cil: dit vne fois Btlhscù- lJuu eit iuitc,& que par deux fois il eft mi- Jouatioi \ ii>: , z^tAi i tjeftetn. Otuitujfui cr ^ S.

viu.tuht mj r*9) rf pour dire que dieu eit plus mi- *Ainbr$i- fericordieux que Luftc , I que deux fois plus il/', faitreifentirk fcs de & mifericorde , que

non pas ceux de la iuitu

La ruation,c'cftqiicPaiiid ayât

dit vue fois que DÎCU eft iuftevl a entouré cVcn- Krmé cefte iufticc entre-deux mifericordes,

JJcm no la wije.t , liumir.ij(Yt.or$%

pour dire que fa iiifticc cfc enuirônce de miferi- .^pou. 1 quclaniillricordc

eu Dieu (ert corne de lia} c, de laquelle &

faut qu'ilpafle par c dclamifericordc lorsqu'il veut faire faiuuice.

Pai reprefentationdccecj enl Apoiâr ^p*".4-

lipfe, lafainet Iean représente U Maicftc de

1 d vu throfoç royal , Se eftant en ce "l* throfne,il eft porté , que lu en *"* \uti$% crf!

. r : n'entendi le

Throfnc de balomon ciloit vn 1 jle

1 4 1 Vottr h premier Marcly

de la iuflice deDieu?Ainfi doc ccftuy cy repre- fente fa iuftice en l'arc en ciel euuironiiant ce throfne: que veut dire cela ? m m citcmtuje us \i- ftwts vijiom jmt&adtnk j Lare en ciel a < . couleurs de vert, de pourpre & d'azur, (igné & fymbole de paix & de mifericorde, pour dire que la iu- ftice de Dieu eft entourée de mifericorde , iu- ftice teprefentee par ce throfne , mifericorde par cet arc en ciel qui enuironne ce throfne. Et pour no9 môftrer encore que omthb* omnes in hoc je tpfu fuperamt. Pour môftrer difle que Dieu a furpaffé foy-mefme en mifericorde, il eft die que le throfne de fa Maiefté eft entouré de l'arc Ufifyg en ciel de fa mifericorde, & ie vo9 demâde vne belle con- chofe,Icquel eft-ce des deux qui eft le pi9 grâd, ctption ou ce qui entoure & côtiët,ou ce qui eft côtenU & entouré ? Il n'y à point de doute que c'eft la chofe qui entoure, qui eft la pi9 gràde:Dieueft entouré de mifericorde,ce qui entoure eft plus grand que ce quieft entouré, doc par il s'éfuit qu'en cela il s'eft furmôté & furpaffé foy-mef- me, & que fa mifericorde eft pl° grade que luy mcfme , inorpmbw %mnl , m t<oc le ipfumjùptt*Hw.

L'autre paffage eft tiré du Pfalme 3 5 .où Da- lïid parlant à Dieu, dit Domine tncœ'o mtjiricorn'r4 ttt.i,^} vnitt$tt(t yfj(j>(r a ) nub 5. Que v eut dire ce Prophète Roy arquât: il dit que la mifericorde de Dieu eft au ciel , & fa iuftice eft iufques aux nues? Parauanturc, ô grand Prophète , voulez vous par repre 1 enter l'cftat des hommes au- pnrauât l'incarnation & âpres l'incarnation du Verbe: auparauit l'incarnation du fils de Dieu, Ja iuftice eftoit for la terre, & la mifericorde au

Je Cay 14;

ciel, mais après l'incarnation la iufticc cil re- montée au riel,& la nniericorde eft defeenouc P/4. 84. ?ers la terre, V entas ttetmdtrté eiiy cr mUnu de cœkjrfptxit, côme s'il difuit,la mifericorde la iufticc faifoient vue balance, la mifericorde Btan eftoit en vu badiner, & la iufticc en vn autre, a- ptfsre ■arit l'incarnation da Verbe, le plat& lebaffi- txfhq*** net dcMamiicricordc eftoit plus léger que celuy <lc la iufticc, &pourcc elle gaigna le haut,elk ftoit logée au ciel, & la iufticc fur la terre come obtenant le baftlnet plus pefant:mais après lin- carnatiô le contraire eft arriué,lc plat de la mi- fericorde s'eft trouué plus pelant que celuy de- là iuftice, & pour ce ileftdcualé vers la terre, Sc en me fine temps la iuftice s'eft en volée au ciel, & ainfi, Vêtiras de te>y* oit.u'rt , or m\uttx de carfa prônent. Toutesfois quoy que cefte explicatioit Toit belle, ie ne m y veux neantmoins arrefter.

concernent par ces mots , lJomintmcato mt- JerKori 4 tin fjr vaitdi lu* vjqut adnubes . ie pOUT- -c,que c'eft pour nous reprefenter que le prdprc de Dieu eft de taire mifericorde, & que toutainfiquelc ciel eft le propre iiegede Dieu, ainfi la mifericorde eft Ion (iege,uon feulement au ciel , maU encore en la terre. Mais î*aj me p' mieuxdonne: .vue autre interprétation.

I Dieu veut faire iuftice , il la t'ait en la tl r- re , pourec qu'elle a Ion fiegeen terre : ottbien direqu ut faire mUcricor*

aeicttelesyenxqfiefiirfo) mefm. l

\ pour te Om *U

Tnifrtkiotiiid tu 1 , f<o lu- •$-

fft m* : ma, :d il veut fai: alcrs

ji nous regar<

Admirable reprefentationde cecy au chap; 3 8. d'Efaye , lors qu'il fut qucftion de rendre la fanté au Roy Ezechias, le Prophète luy annôce vu miracle &vn figne pour affeurance de fa gua- rifô,ce fut que leSoleil rétrograda de dix lignes en l'horloged' Achab,qui eftoit au téple de Hie- rufalem: cefte guarifon faite en la persône d'E- zechiel reprefente la guarifon de nos vices &: Btinjt- péchez, lefquels lors qu'il eft queftiô de les gua- cren rir^ [\ faut que £>ieil5 qUf effc ie vray Soleil de iu- ftice, rétrograde & marche à reculons, que veut dire cela? iuand vous marchez à reculons vous ne iettez rceil,fmon fur le lieu duquel vous par- tez^ non pas fur celuy auquel vous allez: ainfï Dieu regardât foy mefme,&nôpas fur fes créa- tures, il fait mifericorde aux pécheurs, & pour ce il eft dit marcher à reculons,pour ce que c'eft fur fon amour qu'il regarde, & non fur nospe- chezrcar s'il regardoit fur nos péchez, alors au lieu de nous faire mifericorde il nous chafti- roit:voylàdonc pour ce premier mtjertcordtatua m cœtoy Venons à la iuftice de Dieu, cr iuftitiA tua laiftfli- vfque <*d mbcs. le fçay que félon vne autre verfio ce contp.i- no9 lifons, luttitu rua peut motes ô iuftice de Dieu, ree aux iuftement vous eftes accôparee aux môtagnes* m***- poLircc que tout ainfi queles môtagnes ont leur fms* principe dans la terre, ainfi la iuftice de Dieu à i Corin fon principe en terre , ô homme puis que par i $ péché tu es fait terre, \Jrtmun ho»w d». tena ttrrenus,

j"cur,rlvs homo rit cœ'io cœtcfits C'eft deffus que ce- fte iuftice de Dieu eft fondée, car s'il n'y auoit point de péché il n'y auroit point de iuftice. De eft que la iuftice de Dieu eft en l'Efcri-

turc

Je Carcjme. 74 -,

tureS.represcteepai aide,mais,ghuue 1cm- bb.blc au foudre, 3 1 ^ tur* vt éd$nm méms

narqu .îspric , pourquoy la iu- luftice Je

jfcicç deDieu elle comparée pluitolt a vn glai- £'fw ca- pable au foudre qu'à vn coutelas matériel? /w« <** en voicy laraiion : lequoy fe tov- foudre»

dre? n - paçdc : & lanuec

3eq re3dreeUe?a'e(c-cepasdes ohalu-

fions & ^ apeuré qui s efleuét 4e ta terre en 1 air? or fus voyons le rapporta hicriture S. dit que la iuftiee de Dieu efc femblable au rbudrc,pource que !e glai iuftiCC de Dieu ne peut eft:

péchez, 5j dcutrtyi '■

lUJiûmeù, & iullcmCt ileft dit qu'il aiguifeion

.potirce que tout ainfique 1 eir (je

fm La pierre, oui reprefente robfiinatioQen pefs

péchez , ainlïquâd nous pe< u (bus

de U iuftiee de Dieu:maislaiiïôsc .- Tt^c°n-

pli. iapart.1 X) memieu\ 01 n"

cy, laquelle fera mi { - 0 «pu tïtm-

du. tu;, .pourd:

- (i plus grand | haut

<fu atlanniericorde de Dieu

elle i a \ Dites moy vn peu * » \n*rt

ciel furpafie il lesmô- f-v'; medir e la terre, nW'z qu'vn tm9

p<»intau re(peâduciel,c< .

coparaifond qu ;atom

la terre, & ai la terre autant la miferict >icu furj

fa i , voilà pour l'cxplicatiô de ce \\u

K

1 4 ' Pour le pnmier "Mardy

net /mbes, ou, ficutmctes : la mifericorde eft corne' vn ciel, & dit S. Auguftin comme le ciel enuirô- ne toute la terre & luy fert de muraille , ainfi la mifericorde enuironne la terre de l'homme. La n uicricorde de Dieu eft vn cieî,disét les autres^ } our ce que tout ainfi que le ciel influe furl$ terre, ainfi la mifericorde deDieu influe fur no9 i & tout ainfi qu'Ariftote à dit que Oportct bùcmû- du tj)e contiguumypour eftre côlerué & entretenu en ion eftre, ainfi fi nous n'eftions attachez à ce ciel de la mifericorde deDieu,aumefme temps nous ferions réduits à néant, Domine in cœlo mifie- ricordu tua3& iufiitia tua fient montesiDz forte doc que autant que le ciel eft releué au defïus des montagnes,autant la iuftice de Dieu eft elle ra- baifiee au deilbus de fa mifericorde, non pasaii refpcctdeDieUjCareniuy fa iuftice eft aufii gra- de que fa mifericorde,tout y eft efgal , mais au regard de no" & de fes cftecîs, Do mine in cœle mi- ferucrdia tud, & iuftitia tua fient mentes. On pour- voit encore icy raporterplufieurs raifonspour prouucr q fclon noftre regard la iuftice de Dieu eft moindre que fa mifericorde, mais ie me cô- tenteray de ce que l'Efcriture dit que la miferi- corde eft en famain,-&: fa iuftice en fa bouche: (i en TApocalypfe faint Iean reprefente la miicftédcDieutenâtcn fes mains des eftoilles, &dc fa bouche fortoitvn glaiue : ces eftoilles en main reprefentent fa mifericorde qu'il don- ne auec libéralité, & ce glaiue fortant de fa bouche reprefente fa iuftice : ô iuftice vous e- ftes en la bouche de Dieu , vous ne confiftez qu'en menaces:Celafevoid auiourd'huy en no^

de C-r rr>. itf

nx malades, c'eft U icon m fa main, ce tour la lcse-

y&chaifahtl endeufsdu lemple, di- Cuic, ûên .isvoc* vosfe-

afin . ï li faiuftice qui

procède d bouche. Dêmus m uorsutottii

boCdbn endray fuie: de dire que les «• -

Ter it

r »

Di. nier J'cmple , qui ; ,

tatU [ ..;icK'i],cc tut luy quiendonna ( /

le modèle & patron à Movfc fur la montagne: -/ ii

, ce rut luy qui l dde luy en baitir, & pour-

>auida de le bàftird

}l.u on ernut Ad me dcfcr.iPta u Dei.

Co te monde en 1 cihic

de natr ia loy anùuihroirv j i la loy

: "table, la \ la auoir d^s 1 1 ct\ la

;c Dieu,enlal< ïuhroirc jl von; i

ir le n ! du

i i ùtqu'vn taberna -r-

::en la .uoit \n Temple ïo-

leje afieure^nais il û'eftoit ;: l'ut

non fcl ne que Dieu en a !

au z. i pitre. - . I

grâce Dieu alv iplcafleun .:du-

a iufques a la tin iv. I u es Ten

fuper b.uu Vcfi.tm étil-fiidbo ecilefidw tnejm C7 por-

tA ï;;rfT| M9TJ pïAHdtcburlt 4il \d

Temple tut bafty fur le modèle du premier, &

K U

ja8 Veur h premier TrUrJy

le troiiîefme qui efloit le Téple de Salomon fut Jdéûtb. fait & tiré fur le modelle du iecond,qin eitoit le 1 6. tabernacle ancien. De forte qu'en mefme temps qu'il fut recogneu vn Dieu, au mefme temps luy fuftbaftyvntéple:c'efticy queie voy cefte chaif* Chdînt ne d'or , de laquelle parle S. Denis Areopagite, iïor de S chaifne à plulieurs chaifnons, le i. c'eft Dieu le Denis. 2 . l'homirie,le 3 .la Religiô,ie 4. le facrince,le y . le Preftreje 6. l'Autel, & le 7. le templeile tem- ple c'eft pour l'Autel, l'Autel c'eft pour le Pré- fixe, le Preftre pour le facrifke, le facrifke pour la religion, la religion pour l'homme, & l'hom- me pour Dieu,c'eft la cefte chaifne qui lie la ter- re auec le ciel,& l'homme auec Dieu.

En laloy Chreftienne,puisque c'eft vneplus parfaite religion que les autres, il y deuoit auiïi y anoir des temples , comme de fait y en a : fi donc ce temple de Salomon efteit appelle la maifon de Dieu, à plus forte raifon , les Eglifes de la loy nouuelle doiuent elles eftre appellées temples & maifonsde Dieu. Quand il fallut faire le tabcrnacîe ancienDieu Exoa. difoit à Moy fe. Facientque mibt fanctuariu & habi- 15 tébô in medio corn pour dire que ce tabernacle fe- roit la maisôde dieu.Et Dauiddehrcux de baftir vn temple & vne demeure à fon Dieu difoit au ilT{eo, Prophète en ces termes. Videfne quodegobtbitè in p. domo cedrinay& a, i\t Du pr./ii a fit inmtdio pelliumï&c

par après, nunqiàd ( difoit Dieu à Dauidpar fon Prophète Nathâ) tuadificabis wibi dowumadha- bitâdumfceft pour môftrer que les teples sot ba- ttis pour eftre la retraite de cefte Arche diuine. O arche facree que Tefus Chrift Verbe éternel, arche d'alUançç font les tables de la loy ; la

,lamanc & le propitiatoire, ô vraye arche d alliâccquc ce Saubcur,puis qu. é

de et médiateur que le cicls'vnit auec la terre, Dieu auec l'homme , le créateur auec la créatu- re , & l'eternitc la temporalité ? s d alliance pjt;/. .: .. mnid, , arche d'ail eft celle verge, eft celle puiilancc etenu lie. Dut* tjt mtbi (j)nnn peteftus m t cr(o & tu tti ré% arche d'alliance ou fout les tables de la loy , p< * t q que m ko {uni omms tbtféUm fctentiA & fdpiimid db- , JLonclut , arche d alliacé ou eft cefte cruel: ne de manne de la diuinite,/^co bfibiùU omntsple-

Tllludo dlHinilMlï.

Mais Cngulictcmét puis que l'Eglifc a cecy 1 t

propre que d dire apcllec maisôde Dieu, il tant qu'elle côtienne en loy la réelle prefencedu nime de fait elle le contient,^: p vous le faire voir,cfc,outez, s'il vous j lailr s "éluir.Keligionnaire,afinque tu ne tenoques c n

doute cette rente, l'éternelle (apience a dit qi e L'E-Ift

tnore duorv vcl mnmfldi omnt Vfj e rt U,.

uangeliftes auec mefme termes tcfmoi- onde

gnallent de û prelcnee réelle ai I de Oitul

1 \u:el,dc forte que t OU n fans a-. il4j( de

ourdir que le hls de Dieu prenant le y. Dedle

lebcniflantdir, I irf'meim ,(f<nce

onc toute parole eft afleuree par le tcfmoi de

detr<>! langeliftesdifanstousd vue Oun**

t corpus meun. ,il t.'.ut côclure aïK . ,e^

tcv 1 citant au Sa, ,„r# '

elle p; qui- nterement appellcc mai

Dieu , & a celle fil lanta^»

K

1 5 o Tour le premier MarJy

confirmé , ie vous veux encore apporter le te. moignaged ni quatrielmeEuangchttc ,qui cir. S. Paul , lequel ainfi que les trois autres affeurë que le fils de Dieu a dit, Hocejtccrpm tofm.Vout ce grand S. lean , il seft contente de rapporter I Cor. la promefle que le fils de Dieu faifoit de donner it. Ton corps pour la vie du monde , ïdnu tfmm ego

ciabo caro ?ma cft pt o mundi vi;a. Et quand il à vou- h ... 5 lu monftrer la grandeur de ce ni)' itère, il s' efl re- ftrainc5t,& à fait corne ce grand & exceilët Pein- tre Timantfaes rit en lapourtr'aiaurc du facrifi- Thne Jib. ce tât célèbre d'Iphigenia, au rapport de Pline, . z s . c>ip. laquelle corne il la peignit préfixe d'eftreimmo- io# lee, ayant peint le dueil amer & les chaudes lar- mes de fes plus prochains amis , Calchas & V- lyfles: ayant côme defpcndu & employé tout fens a peindre le dueil de Menelaus fon oncle, & de fes autres païens & n'ayant plus rien en la boutique de fon 2XX^C%nfumpits affeihbtu non >epe- rtes qm digne do Pdtris yuhumpofjctexpYimue^-ve- n ' . - vHHt thu CH put , & fuo inique Anima dédit œflwhtdttm, jp- , » dit Quint Hi an, pour faire paroiftre par peinture Q , le plus qrand dueil du pere de la ieune Dame, voilai contint Ion viiage, voulant taire croire f*!i, au fpectatenr le deuil paternel d'Agamenmoo, eftre fi grand, que ny pinceau, nv couleur quel- conque ne le pouuoit exprimera fuffifanec, ainii fainct lean recôj nt la grandeur de

ce nv i nré de le cacher comme

fous \nvoil< t obfcures : Ancienne-

Inuiiflrie mcnt au deuât du S.-nc/a < il y auoit vn

je $ . ç . voulant cachet-

ce grandni) itère , vous vpi ni de ce

de Carefmô. ly 1

vôije d'efcarlatede l'amour de ceSeig. de auez déclaré en peu de paroles ce qui eftoitde fa li- bérale bôté,difant: Cum dilexijjetfuQS in munçlo m fine dilexit eosicum dilexifjet fuos, en l'incarnation, c'eft la première peinture , in fine dilexit ees7 dônât Ton corps au S.SacremetjC'eit la fecôde peinture , de lbrte que ie peux dire que fi Dieu nous à monftré vn grand amour en ljncarnmô il nous en à monftré vn plus grand en l'iriftitu- tionde ceSacrementrEtconfiderant cecyàpar moy , il faut que ie vous confefie que ce grand Apoftre ne pouuoit plus proprement reprefen-; ter ce Sacrement que par ces paroles : Cum dile- Xtffet fuosjn mundo in fine dilexit cosy à amour grdd, ô amour que tu esmerueilleux, afin de faire ay- mer les amans les vns les autres , tu as trouué & inuenté des philtres & des morceaux charmez, Kmour mais pour faire qu'ils foient tels,il eft neccilai- w^eni- re qu'en iceux il y aye vne pièce de la fubftance tuxm de celuy qui compofe ces Philtres : ô mpn Dieu vous auez efté efpris de l'amour des chreatures & afin de les attirer à vous , vous auez compofe vn morceau charmé, & vn Philtre vous auez mis, non vn petit morceau de voftre fubftance, mais tout voftre fang,& tout vous mefme, c'eft ce Philtre , c'eft par ce Sacrement qu'il nous rauit à luy, & qu'il s'eft transformé en nous , & nous en luy,c'eft la maifon de Dieu.-Hzc domus Dei eft, il fait refidence. Veve Dominus eft in loco iftoyvere, c'eft. vrayement qu'il y eft, & no pas en figure. C'eft cefte efchelle admirable , de la- quelle Iacob difoit , hic Dei domus eft> ô efchelle Gentfl excellente que ce diuin Sacrement de l'Eucha- 18.

KiiM

j$i Tour le premier Harây

riftie , efchelle qui d'vn bout touche la terre, 3C de l'autre le ciel, il touche le ciel pour l'eftre di- uin d'iceluy qui y eft contenu , & la terre pour fon eftre facramentel , le ciel à caufe du corps glorieux, laterreàcatifedes efpecès facramen- henetts tellesrde la S.Irenée diCoit, Eue bar ijha duobus con- hb.i.iâ- ftAt, quoru alteru terrenn, alteru cale fie ift , ce Sacre- Htrjtit ment,dit~il,eft côpofé de deux chofès,l'vne ter- btrejos reftre,aflauoir lesefpeces,rautre celefte afiauoir le corps glorieux de I. C. S. Auguftiii dit que ce Sacrement eft côpofé de deux chofes, l'vne vifi- ble, l'autre inuifiblc l'vne vifible, ce font les ef- peces,c'eft le corps.Et S. Chrifoftome à dit qu'à l'heure de la confecration les Anges defeendét Chrifl. du ciel enterre pour la merueille qui s'y fait, 6 Je fa attende qt4^fuidit-i\y quales debeat manns haberi quà) cerdotw, illud attrelïam , cuiujmodi linouaquœ. talia yerba ef- fnndit. Et poflremo qnakfcumque etia animi yfquâba- betur qnibus no expurgatior & faniiior hic 'animus effe debeat qui tantum reneredum fplritum accepit'Quippe , . angeliçj- totus calefiiutn poteftatum chorus illiafsidëty & Deu capellant , <&area cirai altare angeloru Cobor- m ' U~ tib9 affluit, m honore iliiusjui cfferturiè. ailleurs ce '' * mefme père dit, me fa quidem myjkrys infirucfa eff, O* Deia?n9 pro n offertt!r}facerdos tuo nomme diftrin- gttur ■yjjùritualis ignis de fanlia meu fa finit, Séraphin a fiant ,f acte mr^e fiktm bis teruo alarum remigio tenant yntuerfœ fpirituales yirtutes aim facerdote pro nobis orant.pro nobis ttjterpcllàt.De façon doc que ce Sa- crement cfl vrayement lamaifondc Dieu. Hic domus Dei cr po>ta cœli, c'tft cefte efchelle de Iacob , & remarquez que ce lieu Iacob vid cefte efchelle qui cftoit appelle Luza fut puis après appelle Bcthel, c'eft adiré Do-

rui maifon de Dieu, ce nom fut changé,& Théodore: - j rcmicT dict que le nom

lignifie toui que tranfuhftantian

tiou ; auni le lama Sai :nt ne pourrait eftrc appelle maifon de Dieu > s il n'y auoit en iceluy tranfubftantiation,& vn changement de fubitan- ceen fubftâçe:Et remarquez cec) , o reformez, que comme nous Lifons au Génefc ce lieu Omtfl

ïc) .ob vit 1 efdiélle qui auoiteite appelle 2^.

pour ce fubiectliethcl, maifon de Dieu,futp âpre J malice du diable & des hommes

appelle) tittbaaen ciomuf mt^uiiAtti y domu* mbili% ou, dotnui valui : Ainiî, o reformez, quand vous dites que ce Sacrement n'eft que la marque^ figure du corps de lefus-Chrift, vous laites que BctheJ , que celte maifon de Dieu eft vn, fc for- vne nuiion vuide , vne maifon de vanité: Mais pour laitier a part les reformez , difons tjoecc Sacrement e A la maifon de Dicu,& eftac la maifon de Dieu, elle eu iuftcmcnt& venta-* blemcnt ai :fon doraifon, Domm

tfti , pource que Dieu

s a de! ï ce Sacrement pour luy eArc

une vn (àcrific able , de 14 en1 que l'o-

raifonlaplus excellente c'eltle faxifict,* le ^Tw

[e plus excellent efl cçluy qui fe faict JT** fur l'Autel : Dclânom pouûons<Ûre qu*au fa- At' S Ile Prcfti le meûne qur''or4'w'

DOUSlifi r.bre.s chapitre ï .on

ileltdit qu'Aron facr furer W*«j cr mortuc*.

1 tre Euâ le mefinqÉ l'Autel , il &ari

auant la o nation des yiuan -des morts. Difons

ï ç 4 Vouy le prem'ur "Mdrdy

dauantage que cède prière & celte oraifon eft vn coutelas,& comme vn bouclier propre pour refifterà la furie deDieu,ô quelefcu(lbn,ô bou- clier^ prière, mais bouclier femblable a ccluy d'vn ancien,lequel le fauua: car s'en retournant en Ton pays , voila que le nauire faicr naufrage, & ayant fait naufrage ceftuy-cy quitte tout,ex- cepté fon bouclier,fur lequel il fe mift à nage & fe fauua ainfi deflîis. Donc celuy faifant vn emblème de cet aductur e reprefentoit vn hom- me nageant fur vn bouclier auec cède deuife, jtuxilium ïiwncjuam déficits. O bouclier que cefte oraifon , bouclier non pour refifter au flèches des hommes, mais bien pour refifter aux flèches du courroux de Dieu, c'eft l'efficace de cefte prière &: de ce Sacrement , qui eft le facrifice le plushautdetouSjC'eftlàceftemaifond'oraifon, Donms mea domus oratioms vocabitur^yos aute feciftis illam fpeluncdm Utronum.qiïeft-ce. que cecyPquâd commettons nous ce larcin? lors que nous nous approchons de ce Sacrement indignement auec vne ame & vne confeience peruertie, alors nous commettons vn larcin. le fuis troppetiteompa- gnô pour vous le faire croire, ie vous veux allé- guer des tefmoins aufquels vous croirez plus qu'à moy.

Rupert & Pafchafms expliquans ces paroles de l'Apocalypfe 2. Vincent 1 d.ibo edere deligno -vit A quodeft in paradtfo , donnent deux beaux enfei- gnemés. Ils difent que par ce bois de vie eft en- tendu le fainâ: Sacrtmcnt : & remarquez que comme il y adeux Eglifcs, l'vne triomphante, & l'autre militante , l'vnc qui eft en la patrie,

L'antre qui cft en chemin, aufïï y a-il deux Para- disTvn f eftrc, le celefte c'eft

la gloire, le terreftre c e!i l'Eglifc militante: que celte f.gli le, (bit vn i laincc Auguihn nie

l'apprend, maisvn paradis terreftre , dont les jiigaË. quatre lleuucs font les quat ingeliftes , les K

arbres les Sainctï , les miiâs dès arbres les bon- ,,/«.£?;. nés a-u lires, le Soleil qui regard. af-

fiftai Dieu fur fon Lglifejes

plantes font 1 les fleurs cV verdu-

res les prières, les oyfeaui qui chantètincelTaiTi- ment h qui prient touiiours;

e du bien ex ele mal, c'eft le li- béral arbitre, mais fut tout i de \ ie qui çfij au milieu . c cft le fainâ Sacrement de 1 i riftie, G .ment arbre ... rie donnant

Eternel edegloirerc'eftcét

arbre qui cft plante an milieu du Par; \ ny

moins ( ue le eei.ru- elt au milieu du * c< rc au mil'. I homme, anili le ucrm\*

iàin .nient lieu de Ttulife , & 4r~

v I J *

uneduSolcil] lumicre,ainfiduSa- ,

Bient partent toutes les que nous a- ' "u ttu

uons, & ain'i encore que do ceenr procedettotu ',ujrUiil4

l^sefprits \ [taux, ainîi du S.ierement procèdent

. N ainfi q les h •,. ui par: i centre inique

pent ace cretnent rèçôkicnt

ban-

ft vn f< lin du ( ici chacun [uc pluiieurs,

I ç 6 Vour U premier ÏÏUrJy

Sumlt vn/tf yfttmunt mille jantum vnus quantum mille y ç'eft le milieu du Paradis, c'cft cet arbre vie que promet nofrre Dieu au vainqueur, Vin- ceti dabo edere de lignoyit^^quodefl m medioparadifi. Rupert dit que par ce, yinccnti dabo, c'eft autant à dire que pee.>. i enti dabo, ie douer ay au penitét? pourquoy dabot pource que celuy qui s'appro- che indignement de ce Sacrement , Clmpm non illi dat, ItdfurAturi il commet le plus grand larcin qui fe foit iamais commis , pource qu'il defrobe la chofe la plus precieufe du monde :Le premier qui a reçeu ce Sacrement a efté le premier quia efté noté de larcin,fçauoir Iudas,& pource il eft dit que c'eftoit vn larron,pource que, Kon Cbri- ftus illi dedity fedfuratus eft , pource qu'il en eftoit indigne il eft dit qu ill'auoit dcfrobé.

Par cecy i'entends ce que iufquesà prefent ie n'auois encore entendu, c'eft ce paffage de faint Paul , Quicurique manducauerit aut bibertt cali- cem Dommi indigne , veus erit corports & fanguinis Domini , c'eft à dire, il defrobera & commettra vn larcin du corps & fang de Iefus Chrift : de forte que ce n'eft fans fuiet fi ce mefme Apoftre nous donne cet aduertiflement toutes & quâte- fois que nous approcherons de ce Sacrement, *Probet autem feip/um homo or fit de pane illo edat.

Reflbuuenez vous qu'anciennement l'Autel l'on ofFroit le pain à Dieu, eftoit enuirôné de lions, & que celuy-là pour en auoir mangé indi- gnement fut par eux deuoré. () lion que ce Sa- crement , que cefte faincte table pour ceux qui s'en approchent indignement, pource que lu- dkitunfibi manducat G" bibit. Les hiftoires. racon^

rentdvnc certaine fille qui pours'eftrede Ion- :. ;n accouftumeé au poillon, lors qu'elle mangea du pain il luy fcruitdc poilon : o âmes qui ddotincz aux \ . cftlapoisô, vo"

- l auee ^ ne confeienec pleine de péchez à : ~oir ce i ai net pain des Anges, Vdnemanvclo- \u.,i ménducâba bomo. Lt quelle mcrucille fi ce p^ pain cclefrc vousfertdc poifonpour vous faire '* ' * mourir éternellement i nais au contraire p. ceux qui s en approchent aucc vnc confeienec pure & nette au lieu d'y trouuer la poifon & la mort ils y trouuent l'antidote du péché , qui e/c la i^race au moyen de laquelle nous viurons éternellement auec Dieu,& iouyronsde lagloi re des bien-heureux. Ainiifoit-il,

^OT^

SERMON POVR LE SECOND M E R C R E D Y

de Caieiine.

Ceneratiopraua & adufterajïgnum Qu§-

nt3& fignum non dafcitur u3nu

fignum long cPrôyhttç'.

¥

M A T T H. I îê

'Eftoit vne metamorphofe e- ftrange, & vn changemét mar- ueilleux queceluy que nous li- ions hier en l'Èûâgile , nous voyons comme la maifon d'o- raiion eitoit changée en vn repaire de larrons: mais le .changement que ie remarque auiour- d'huy en noftre Euangile eft bien plus merueil- leux,carlànous voyons que lamaifon de Dieu ctt changée cri lacauerne & fpclonque du malin efpritrde forte que ce malin cfprit dit, 1{euertar in dimum ?neâ vnde cximAc laquelle maifon Dieu difoithier, uoflfwjnfk 3 d*m ~vocabitur9

metamorphofe eftrangc àlaveritc,veu que c'eft autant que fi vous difiez que la maifon de Dieu eft celle de Lucifer, & que le Ciel eft changé en

fit Ctrefme. i j ^

_ que les miracles ne font que (tiques de Di que lesPha-

prouuez de D'eu , & dome- tan,c< de merueillcfi no-

gueur leur dénie & refuie les lignes & s demande uent , & non feu' S encore- pour vue féconde partk ent fermon) il leur donne des ligne s ation. S: . îerge, quf dht&ttùght delà maifon j

d vue! faiaâ Lan raui enextafe en ll% alipfc tlifoit , »«m app.t-

rutt uuœln^nuittr amicU Soit 'S Luru, : ! s il

vous p! onner quelque rayon de voftre

terueur & crédit fur tous autres, iffin que pat vol: lance , nous lovons rendus capables

& dign.es d'élire l pour eitre la maifon et

mond race, & la haut au C

par g! tins nous vous diroi

Ane M dru.

«LV ^CU ^unc v éternel , abyfme

^^ de tonte bontés ayant mis {cm coeur 8tfi aion entiers lame iulclc

^COmmc a l'endroit de il Chefl vniee efpouic , pour luy damier

à cm qui cft eu elle de plus rare & a

iien1 uiflbit 1 junour

pour luy apprend: Ile de-

uoit au'. .ne admirable a.

I ' o Vouy le fécond Mercredy

Dieu , &: digne de cette faueur : & en fin pou? gaigner l'amour de Ton Dieu,luy difoit aux C'a- tiques Jl uerte oculos tuos a me , quia, ipfime auoiare

C'axti 6. fectrunt, ô ma chère Efpoufe, deftourne tes yeux de moy , pource qu iceux m'ont faicl: perdre & fortir de moy-meime. Cefte fentence peut eftre entendue & expliquée en deux façons, toutes deux diuerfes & diametralemét oppolees, d'au- tant que les yeux de cefte ceîefte efpoufe peu- ut nt eftre pnns en bonne ou mauuaifepart, & foit que Ion les prenne en Fvne ou en l'autre forte, toutes deux nous apprennent pourquoy noftre Seigneur a defnié des lignes &: des mira- cles aux P h anfiens , & leur donne des fignes de teprobation : neantmoins pour eftre court ie veux prendre ces parolles en bonne part auec fainct Cyprian , Theodoret & Lyranus , qui di- fent que ces paroles , Jtuerte oculos , &c. ce font paroles d'vn amour excefTif , véhément , fer- uent & immenfe , & difent ces Docteurs que par cecy ce celcfte Efpoux nous a voulu ap-

D prendre que les yeux ont cela de particulier par

refne- JeflUsles autres fens:qu iis bleflfent & font blef-

rez a t ^ , ^ ^^ ^ ^ rCç0jucnt &■ ^u[ donnent

Tft ^Y les bleffcuresQamour,ce font des arcsdefquels

de fus es ^^ décochez les flèches d'amour , & les mef~

a,UUts mes font le blanc, vers lequel ces mefmes

•fS" flèches font iettees. Auilî les Platoniciens &,

Pytagoriciens ont dit des yeux , qu'vn feuî

traieft & vn fcul regard d'oeil cft plus mortel

pour le cœur que le dernier foufpir quand

nous rendons lame. Les autres difent que les

yeux font de pierres d'aymant, qui attirent à

Je Carefmt,

eux le cœur & l'affection : * utm ceufos tuos a >»?, u-A.irt / -v:»/#/.r , rcimoing cecy , vuh.i- ralttcor weu/n m rnotctu ôemtmmm : retire ton re- garddemoy,pourceque c'eft luyqui me def- robe, & l'aine & le coeur , ./>M>rr ittrfej tu<*\ «if* cuuijjtn /.ce n'eft pas que cccc-

Icftcefpoux vuci Iponft dcftoiirné

. eux de luy:mais c eïtpar vnc figuré de Rc- thorique pour nous monilrer latorce yeux amoureux, qui font douez d'vne telle ror- Bl \ertu qu'ils ront fortir Dieu de foypour s'en aller vers la créature, y tinte oa.toi tuo\ a mi qtit.tt^it me ««« mtnt ils le font cnuoler

hors de foy , pôurce que , mmk \ WMC« f\* *bt «m *' Lmp v/>. «mn ri dit Hugues de S. Victor , auiîi Plutarque difoit que , I est archr «mmi m }*ro- y\Uoo fa friocoYport ,. >::<er.tti.Quc fi les yen* ftncio

ont cette force & \ertuquc d'attirer le caur vtctoreU & l 'anie des hommes , demandons vn peu ex Jeatax- ail- 'îerchâs quels font lesyeux fpirituels nim.t.

de celte efpouie qui attirent à foy fonefpou fcCSJ eux font doubles , 1 \ p. de lapure lanietetc *: diuinc intention, & l'autre cft l'ail de la foy viue efelatante es: agitante par la charité.

I tl ention donc premièrement cftant droi- Unttn- c"t' | eltvn util, fi ocnlm tuus (tmpkx fntftt t&t*m ttm rf-

tuum \u:\<tnm f/»/, tous les Tcrc | glift pitftrtec

paroles difent q AtétCmiU

fimple1l'intentionSte& droite eit entend ... I uc n.

\iuc cfraufli vu ail,'" jb tmefï

•r-iui tkt<<, & d'autant que i Vf dit que la foy L-tfoy

WC1 r CO)ptit> eu qcu\u\ tTÏ VU

nous poiiuons dire que, Luctrru .<>»»* tsl fiâei ail.

I

I £ i Tour lefeconâ Mercredy

Chrelïiés,vous vous eftonncz au fimple recic de cet Euangile, que le fils de Dieu eftât récla- mé de dôner des fignes,il les defhie : Quoy ! S. nèfles vous pas reprefenté par ce Propitiatoi- re ancien? c'eftoitvne marque de toute voftrc bonté & mifericorde , n'eft-il pas vray ce que dit S.Paul,parlant du filsdeDicu,^ conjiituit tfit fro}>itiator:tti}que s'il eft ainfi,n'eft-ilpas vfay que ce Propitiatoire eftoit au milieu de deux Ché- rubins,non fur les vents : mais furies ailles & non feulement fur des aides , mais ailles eften- duës des Cherubins?y a-il rien de plus léger que I'aifle?de forte que pour monftrer comme il eft preft de dôner fa mifericorde, il veut eftre por- té fur les ailles des Anges , pour monftrer qu'il Be Ile cm- eft plus lege r que les Anges pour fa mifericor- cytion. de,& feulemét il veut eftre porté fur des aif- les:mais encore des ailles eftéduës, poureeque il craint que par cet inftat que les Anges met- troiét à eftendre leurs ailles, fa mifericorde ne tardaft à venir.Mais pourquoy veut il eftre por- té fur les ailles des Chérubins Ci c'eftoient des Séraphins pleins d'ardeurs , qui font ainfi apcl- lez, db ay<ïou ce ne feroit pas fi grade merueille ce feroit pour dire que Dieu eft preft de nous dôner fon amour, mais fur des Chérubins qui font ainfi appeliez, *fhn*wlm*fcwttt49 cela eft merueilleu>:,&neâtmoins c'eft pour dire qu'il employé toute fa feience à faire mifericorde. Que fi ce Scig.eltoit ainfi represété,par ce Pro- pitiatoire ancien qui eft affis fur des ailles de Chérubins: mais ailles efte dues pour reprefen- ter vne foudaine mifericorde,pourquoy,ôSei# defniez vous auiourd'huy des miracles à ceux

qui vous en demander»:, & leurs donnez des fi- mou , difant , G^nm* ps..K4cr

a.ikttta f*i»nm nw£$ti ( . vmd b tm ti ntfi fftm lo- ti* Pnphtr.f Ch:vitiens,commece font les yeux de la pure & droite intention, qui donnent des ailles a Dieu pour accourir a l homme, au lli le défaut de celte pure intention en nous oftj ces ailles à Dieu pour venir à nous, c'eil la caufe pour laquelle noftre Seigneur def- nie auiôurd'huy les lignes & miracles aux Pha- riliensqui luy en demandent. La droite & pu- re intention eft comparée a la pierre d'ayman, laquelle a celte propriété naturelle d'attirer i foy le fer : ainfi eft-cc le propre de la droite & pure intention d'attirer Dieu à foy.

Vous entendez quelquefois par la S.Efcritu- rc,quc rintétu") peut eftre expliquée par la cor- de,non feulemct pour la raifon que ie vous di- ray ranroft : mais pourec quec'eft vne corde qui attire Dieu à nous , cV tourne noftre amc comme elle veut : voila pourquoy nous pou- uons dire encore que cefte intention eft côme la main, & comment cela?ic vous le veux faire r en pende paroll

Platon que dites-vous de lame? vous dites quec'eft, tgm$ém tsbmU têfsm <\u.t wibdtHdtpi» ft«L que c'eft comme vne table rafe il n'y a rié de dépeint ny defcrinmaisi'âimc mieux di- re qu'elle eft côme vne belle glftCC de cri liai , ô gUccdecrifta] , tun'esii rcluifanteque lame île 1 home ?qtl que Tintent;

fte main qui tourne celte ame 6 i^lacc de

çriftaL Tournci la glace vers le ciel clic rcpre>»

L tt

i #4 ^0UY k ffconi McrcreJy

fentera vn Ciel , tournez la vers la terre eîle reprefentera la terre , tournez la vers le Soleil elle reprefentera vn Soleil , vers vn fumier vn fumienainfi ô ame tu es cefte glace de criftal,ô intétion, tu es cefte main qui tourne ce cnftal, de forte,ô hôme,que fi tuas vne pure intention & fi tu tourne ce mirouer de l'ame vers le Ciel elle fera Ciel fi vers la terre, terre, fi vers 1 erer, enfer : mais fi tu la tournes vers Dieu, elle fera i C or E^eu> ^portera, & represétera l'image de Dieu

ficu^t port attira u^ ttrijgbittn t rrr/t ^ îti po>'AbnnUs ;ma- pntm cœlcfîts Ce qui fait que le mirouer me re- prefente,c'efï pour autât que me tournant vers le mirouer , i'aduife en iceluy efpece : aufll l'intention de l'home eftant tourné vers Dieu, il vient luy mefme àieter fou efpece dâs le mi- roiter de l'ame , & ainfiouclle merueille elle le diable le reprefente , & fi alors elle n'eft plus terre, tafebe de mais Dieu ? De eft que le malin efprit reco- ffrutnw gnoiflant îa force & vertu de cefte intention, il mire m employé toutes fes forces & tout ce qu'il peut tentton. pour corrompre & vitiernos aétions , & per- uertir cefte intention.

Cccy cft fort bien reprefente par vn paffage admirable de lob, iceluy parlât du malin efprit lob 4. difoit, li"ri<p'rut eo anoâ non hab rer rr^iam \cg 70. Interprètent pour r«?w pmit on dit onwc.t- Ze dtAbk ]eo % \yQn & fourmis: c'eft ainfi que lob appelle appelle le diable, Dieu quel epitethe, que veut dire l)o four- ceia autres-fois i'ay donnay quelques interpre- w*** rations de cecy: mais à prefent ie vous en veux donner vne nouu' !lc: grand Tob pourquoy ap- peliez vous lem^l^n efprit 1 von fourmis,' auez 1 vo9 iamais ouy parler des Chimères & des mç*

eJe C<t)(fm \6 /

tagnesd'or?bonDieu,voicy bien autre chofe y a-il de ii (bible que la formis,& de plus puifc

que 1<_ lyon,& neantmoins lob conioint les , { en(èmblê,& dit que le uiablc tbjwmtcâ t§9 lyon formis , oqucl tnonftrç , quelle compofi- rion ! que veut duc cela } c'eit pour nous repre- fente, ce qui cit de la nature du malin cfprit , fi tuluy cèdes en fesaifauts , c eic vn lvommaisfi tu lu) reiîii : \ ne toi mis :Toutes fois 1 ay-

me mieux expliquer ce partage de lob par vn autre du Sage, lequel parlant a 1 home oiiit l'cn-

I a la formis , »''•/' pi^t jMnin.trn & pour- quoy rc:i \ oicy la raifon,ic ne diray pas que c^cft pour autâtque la petite rormis cherche fa vie en cite £c fait la prouilion durant la moiilon pour PwV/Jf-

mps de 1 hyucrmuis ie rapporteray cecy a "^ l* vn (bin & a vne prouidence particulière que ie [mnts, remarque en ce petit animahelle cit prouide & h u'apres avoir fait quelque prouifion

de grain en la petite lûgettc ,cllc fçait

& recognoifl qu'iceluy eftât en terre il fe pour- nu r , que fait elle pour empefehereela? par vne induit" rie grande, elle ronge le cœur du in 9 ou elle udconfifie le germe, & par

$Q l rempefihc de germer, & le fait ainfi tfos l^i.

•en terre iufques à rhyuct : Belle rc- m preleiu.aion de ce que fait le malin cfprit en j0:,t jt-

noft -oit, les aâionsque no'faiibnscesôc memt$

feu. rTientiUl ie éternelle, c'efr ce ceUFîes

re qui au Ciel: u malin efprit , ru I ! bien le fruit

qui cft en ce grain , ru ftS bien peurqu il germe,

apoui> uttôpponoir

L m

I tj 6 Vont h fécond "Meycredy

dofter cefte vertu feminale,& de peruertir no- ftre intention d'où procèdent ces ffuiâs, & ces ' àctiôs, de forte que lob appellât le malin efprit joïmrci-Uo lyonformis , c'eft pour dire qu'il em- ployé toutes ces forces pour ofteren nous cefte vertu feminale,& pour peruertir cefte intétion, & de bône qu'elle eftlarédre mauuaife,arinque d'icelle ne procedét que dès fruits & des a&iôs Luc. i J. corrompues & de prauees : ainfi eft-ce auiour- d'huy que nous voyons les Scribes & Pharifiens demâder des miracles & des lignes auac pareil- le intétion,peruertie & corrôpuë,^^//^ voium* d tt ftinm* vi<hnS. Luc dit qu'ils fe font aprochez de N. S. & luy ont demâdé des miracles, thar.tts tu enletentant,c'eftlàlegermeque le diable a- uoitrôgé,c'eftoit la cefte mauuaife intétiô, W<#- pfttr, voilà la belle apparéce, voiumn^ voilà fin- tétio:maisy a-ilvn cœur en iccl\ch\o: fêtâtes 'um c'eftoit feulement pour le téter & par curiofité; voilà pourquoy fort iuftemét N. S. dit, £e»n«tn

praua / adultéra \iinum qu<ert y non àabitur et , il les pomnttoy apelle generatiô adultaire , pource qu'ordinai- ïqScrtbei remet l'on voit que les femmes qui trôpent leur ih mary font celles qui font les plus aft'e&icmnee S tpp'i z enuers eux: mais cefte aftecliô qu'elles leur por- fiïno\ln tentefttrompeufe:d'autâtque leur bonne arfe- ïyneur ction eften leurs mignons & feruiteurs sjti"0- fwmétiû IttY , ô génération adultère ce n'eft que miel en adultère, la bouche, & que fiel au cœur, n*t**tes e«m , '6U-* xeunt Deum corde fno r? Un-n-t (u* rmrititi fuvt fi: en leur bouche ce n'eft qu'afFection,mais le tex- te Hebrieu porte pour , mmuti fini ItUmàitt ey moilm funr, c'eft à dire,ils l'ont allaicté, & l'ont alléché comme les femmes , mtntutjunt tnlingn*

de City'fme. \6y

/îw,c*eft aucc douceur,aucc lait,& aucc flateric, tthtjHtci mm fifftàm d\ v o yt.<nbuhi% O génération pcrucrfc le Déniez vousdecttoifi^m4b$mme$€$i

ex vnbn , tçuil Utum auum vttb.ttx corde pfvfât.tur^

dit S.Bcrnad,lc Prophète IU>\ al Dauidàdi&Mî B.rw^rJ.

grand mot parlant à Dieu en cefte forte , tu co-

Znomltifen.ua nit.is , c j'umculuin tncum WmtfkgéfH Vfjf,

pour dire que Dieu fçauoit tout ce qui fe paifoit 1 3 8. en Ton c » grand Dauid, vous ne vous cites

contétc de dirc,Seign. vo9 auez veu mon cceur, niais vous auez fouillé mon cœur , vo* auez veu nicsœuurcs,nô feulement internes, mais exter- nes, (ernitas me as tonifit* * fit 5 c*efl peur les ouiiurcs externes, '^fumcHluwmtkm c'eft pour les internes (lue veut dire Cccy : Quelques- vns diient que

1 cognoift non feulement noftre intention, mais encore nos inclinations , & àquoy n< sûmes porte/, la glo(e dit , fêm*4m tmultf m'dém - prxuAmi ;, pourquoy ccl.t \ w)tisaucu

gOCt] ma voye qui eit mefehante : poureeque flOU .chons nos bonnes cvuurcs,ains feule-

ment nos mefehantes. Maisiavmc Iflictl auef Theodorçt, que par la corde 1 intention Belle f,- lue ; & par ainfi nofre vie eft c< maifon que nous batiilons , & en I

..ns adiouftons pitlT« fur pierres , ccuures >ns ont actoulUimc de 1 ■;ordeaulieuou iîsbaftilfent pour voie fi la muraille va droit , cV ainfi celle corde leur fcrtdereiglerautât en vent dire Dtnk)»r* a

-un nH*nt nm'hn'.tjit c<

ou* ne vouseftev I ounu

L :

168 Tour hfecwâ'Mewreày

la corde & l'intétion auec laquelle elle ont efté laites, c?* (Htticuium mtu mtffJTiiAjti, c'eft ce qui mâ~ que en ceux-cy , & pource N. S. non fans fuied lesrenuoye rudement, difant, ^enttattopraua^

adttittïa {îgnum nuœnt <jr non ctabitur et.

Secondement il manquoit en eux l'oeil de la,

foy viue,en quoy gift leur fidélité, & comment la foy leur manque elle?quoyl Seigneur s'ils de- mandent desmiracles,eft-cevne marque d'infi- delité?non,ce n'eft pas vne marque d'infidélité: mais difpns contre les hérétiques, que celuy qui prefche vne nouuelle doctrine il faut qu'il preuue & authorife cefte Tienne doctrine par miracles. Venez-çàlleformez,il y a i6. cens ans. que nous tenons le Purgatoire & linuocation desSs. vous venez au iourd'huy , & dites qu'il n'y en a point:D'auâtage, il y a tant de teps que nous croyons la réelle prefencedufils de dieu au S. Sacremétde l'Autel, vous venez damner, & dites qu'il n'y eft point. le dis que puis que vous dites qu'il n'ycit pas, c'eft vne nouuelle doctrine que vous prefehez , laquelle il vous nous voulez faire croire , il faut premièrement rue vouslaprouuiez par miracle :Et li bien les choies de la foy , n'ont befoin d'eftre prouuces &: débattues par railons , ncantmoins pource que la foy eft vnaétc de vertu,que c'eft vne ha- bitude de l'ame il faut qu'il aye pieuuc3afin que la chofe foit plus croyable , pource que, le Sac^e dic~t , qutci/o crmn , l'un tit 'ov<i(% En outre ifeft-il pas vray que Dauid a dîct , T (tmum* tué cïeuibihx f*cid funt twms. Il ne diÔ: pas f*flibî$4% ny rutJentu : mais credtbilu , pour au- tant que tout ainfî que l'œil ne peut voir fans

Je C/7 fin?. 169

lumière, ainfi noftrc entendement ne peut vo.r ou par ci. pcrTuafion'oa parcrediDilitc:à:cômcla volonté ne; .rre

portée a ion obicet que Tous la; c e du bien,

ainfi il cft im[ .■nruuicmcnt cro) c

fans quelque vente apparente-, & pourec arinde croire il eftnece;: ;ous ayons quelque

vente & quelque lumière qui eft la r'o >ur

ctoire a la foy , il neceflarre que M quelques!] oàrsdiuinsqui font les mirael quoy t o Hérétiques ferez vous plus priui que (tant députe de la part de

Dieu pour aller dcliurcr le peuple d'Ifrael , a- pres auoir àityHêttcmkm lieu luj

fcjfo mu. : que riens tu en ta tu

iuvdit] ft vue \ te à te

rc,d: lie rïiit cbigee & en- ExoJ 4.

tic en ferp ieu luy dit,Prends le parla

que, .1 prenant | rcuint en

)ii que la million 1 (c kit .

thonfeep.. Et la difficulté qu'il y

than,d'Abiro; ptsefcl

rach arrêta

ift. En l'hiftoirc des R< auoir (1

ût le vi.ty D >a bien ccluy qu*H<

adoroi:

tienne it mis fur i< aucun Ku

ni l'holocaufic duquel

168 Tour h fécond TsUuYcày

la corde & l'intëtion auec laquelle elle ont efté faites,or (hwcuIuw rt,tumurjn^titis c'eft ce qui ma- que en ceux-cy , & pource N. S. non fans fuied lesrenuoye rudement, difant, ^emtatiopraua^

adultéra [ignum quant (j non dabiiur et.

Secondement il manquqit en eux l'œil de la foy viue,en quoy gift leur fidélité, & comment la foy leur manque elle?quoy! Seigneur s'ils de- mandent des miracles,eft-cevne marque d'inii- delité?non,ce n'eft pas vne marque d'infidélité: mais difpns contre les hérétiques, que celuy qui prefche vne nouuelle doctrine il faut qu'il preuue & authorife cefte fienne doctrine par miracles.Venez-çàlleformez,ily a i6. cens ans. que nous tenons le Purgatoire & linuocation desSs. vous venez au iourd'huy , & dites qu'il n'y en a point:D'auâtage, il y a tant de tçps que nous croyons la réelle prefencedufïls de Dieu au S. S;acremétde l'Autel,vous venez aarriaer, & dites qu'il n'y eft point. le dis que puis que vous dites qu'il n'y eft pas, c'eft vne nouuelle doctrine que vous prefehez , laquelle fi vous nous voulez faire croire, il faut premièrement rue vouslaprouuiez par miracle :Et li bien les choies de la foy , n'ont befoin d'eftre prouuees <x débattues par raiions , neantmoins pource que la foy eft vna&c de vertu,quc c'eft vne ha- bitude de l'ame il faut qu'il aye preuue, afin que, la chofe foit plus croyable , pource que, le Sage dict , quicno créait , Uun eit ovd(% En outre ti'cfk-il pas vray que Dauid a dict , T 1 1 monta tua credibihx f*tta funt rwms. Il ne ûicl; pas ftfhbïU , ny tutâenÙÀ ; niais credtbtlit , pour au- tant que tout ainfî que l'œil ne peut voir fans

tfffft

ainficotrcï .ôœclinifl

pOIKMlOD **^

aMileilu

ctoirciltii .. vérité &. qaék\uc i

croiiulitov,:;

quoyrol

tfapn '.

presacoi:ù:^iiJuPfi»Jes

«,&!)..

verge,defaço thorifeer

auoitcmieliaaBBBiiaB

tïclèr

fttki

antnit,

. w

Je Cdf JWL làç

lumière, ainfi noftrc entendement ne peut vo.r .ou par perfuafionoo

parcrediDilitc:£x corne la vole rre

portée a ion obieâ que lous la; c du bil

1 il cft imp - eue 1 entendement croj e fans quelque veri' ire,cxpourcearinde

croire il cit. neceffairc que nous a) ans quelque vérité & quelque lumière qui la ru >ur

croire a la rb y , il 8 ire que nous ayons

quelque itsdiuinsqui font les miracJ

quoy r o Hérétiques ferez vous plus priui que Moyfe , lequel citant députe de la part ue Dieu pourafler deliurer le peuple d lu ici , a- pres auoir dit»Ni*Grt4rtf mfcDieu lu fcjfojém 1 que tiens tu en ta main .

or, dit : it vue 1 ! ettC la a zcv-

rc,diuDiui, ex a-ilii-tuit elle riiit chance ex eô- L

I ie en ferp eu luy dit,l}reiui

que, renant ,cefi rpét réunir

>;i que la million 1 ftltau«

thonfeep. ..racles. Lt ladifrici.' il y

Aaton,di ; ft,d'Abiron, D ç leiarcie par \u\-

racl< arrêta

. celle d :1t.

En 1 hift<

-it le ma\ Dieu 1 OU bien ccluy qu'H<

•oit : 1

. part des (tenue ient mis fur K fans

aucun k ii | (un

Dieu, ôc r locauitc duquel descendra

5- O Peur fefecovl niUrcnâp

|. \t* feumiraculeufement , leDieudeceluy-là fera iS. tenu pour vray & véritablement Dieu , ce qui fut fait & accordé , & ny eut que fur le facri- ficc d'Helie que le feu defeendit , & ainfiHelie confirma fa doctrine ( qui eftoit pour faire co- gnoiftre vu vray Dieu) par miracle : de forte que le peuple qui adoroit Baal fe print alors à crier , difant , Dommus tpje eïl ûem\ Dommus tpje eitûem. Vous autres donc, ô Hérétiques , mon- ftrez nous voftre verge comme Moyfe , faictes quelle fleuriffe corne celle d' Aaron , mais vous îie pouuez faire cela , vous nepouuez monftrer qutdesefpees & coutelas , & au lieu de verge fiori fiante, vous ne monftrcz que des piftoîkts, auec lefquelles vous auez planté l'Euangile , &: au lieu de feu d'amour &F de charité , vous vous cftes feruis de feu matériel pour bruiler , & de- ftruire nos Temples & nos Eglifes.

Il n'y a iamais eu loy ou les miracles n'ayent

Ctmf 4 . cfté pour côfirmer la religiô & la pieté de ceux qui auoiét cognoiflace de Dieu.En la loy de na- ture vo° auez le facrifice d'Abel,qui fut embra- par le feu du Ciel , & qui fut fort agréable 3 Dieu. En cefte me fine loy,apres le Déluge, vo'

Gemf.c, auc* 1 arc eil Ciel mis aux nuées pour figne d'a- liance entre Dieu &: les homes. En la loy eferi- te ce n'efcoientque meruciiles & miracles : car en cefte loy eferite afin que le peuple ne chan-

GaUt fccclafteil laco^noiiïancc & adoration du vray

- j' Dieiuil fefaifoit continuellement dix miracles 4 . de ar ' ,

ctmsCd- au tabernacle a'i rapport de Petrus Galatinus.

thohe* **e PreiTner eftoit qu'en ce tabernacle ancien

vetîtatis ^rendoient les refponfescte Dieu parlemini-

ftere de l'Ange/elon qu'il auoit promis à Moy-

àt Ctrtftne. jj I

rç.lnJepr*cipiim c loqu^r aJtifupr* Mcdimedioatto- T.xiâ. tum Chemin» .qui erunt juftr arcam ttJttwont^Chottacmt %t »i.ind*,bopti ttji us ijratl.

Le fecôd miracle qui fe faifoit au tabernacle ancien citoit , que les pierres precicuies qui ei- toient fur le rarional du grand Préfet cham- geoient de diucric s couleurs, lelon les diucrics ©ccureuccs & euencmCQtS,

Letroiliclme c ckoit encore que ce taberna- cle fat comme \ ne boucherie ou ruerie perpé- tuelle de bettes 8( d animaux occis pour taire iacririecs, ncantinoins on n'y rcillnioic point de mauuaiic oucur.

Jx^.c'ci toit que la chair des hofties & wiâ mesoLuus |t imm< »ien quelle lut lo,

Éetnpf gardée , ncantmoms ianiais { i le

Ici. miracle, ceTc qu'en ce tabernacle Jamais BKHlcht I , bien quelles deuil',

y entier acauledela

es A iirii |iioy il cfi

de Caron ou les rppôcl en t. 6ndancc,qu'ârai SjTTÎ 1 Bit appelle Temple d

mouches. 54 miracle qui i lean-

i u Lice n'eftott e/tcjnr. 7. mini :, que II . ns

quieltoittoi.sk s

Iroitn; chc , ains perpei

lavement mootoit toujours en haut :ac

ieiK | I .tut

a Dieu, Dmm nr éuittoïâti. ..crijnm

tn co»jptJu tuo.

Tour- (juoy no hre Set omuï re fufe des miracles aux bcrt les.

J7 1 Pour le fcorià MeYaêJy

Le huictiefme miracle , c'eft que ce taberna- cle eftoit baftant de tenir tout autant de per- fonnes que l'on pourroit dire.

Le neufiefme,c'tft que tous ceux qui eftoient en ce tabernacle fe trouuoient tout autant à •leuraifeà genoailsque debout, & dit encore Galatin qu'ils fe trouuoient encore plus à leur aife agenouillez que debout : c'eftoient les •dix miracles qui le faifoient en ce tabernacle ancien , & en cefte loy efcrite.

Venons à la loy nouuelle: ôque de miracle il s'eft faict pour eftablir la religion Chreftienne, le fils de Dieu n'a fait autre chofe que miracles, toute fa vien'eftoitque miracles pour eftablir la nouuelle doctrine qu'il prefchoit : donnant, môtant au Ciel, authorité&pouuoir à fes Apo- flres de faire des (ignés & merueillespour efta- blir & planter l'Euangile fur la terre : de façon que la marque d'vn^ nouuelle doctrine font les (ignés & les miracles. Pourquoy doc lesScribcs &Pharifiens demâdans miracle s à N. Seigneur, qui prefchoit vne nouuelle doctrine , font-ils refufez & conduits? c'eft pour autât qu'ils de- mandoient des miracles fans necefTité,car il en auoit défia affez faict, & n'eftoitneceflaire qu'il en fit d'auantage pour eftablir fa doctrine, Jpt- y> dit-il, (]n* "'" fret tpthnomum ptrhtbtnt de me, Quoy ? nos Reformez fe voudront-ils préfé- rer au fils de Dieu ? voudront-ils eftablir au monde vne nouuelle doctrine fans miracle? cela n'a efté permis au fils de Dieu , beaucoup moins donc à eux : Ce Seigneur difoit , Sinon vcr/ijstm Çr io(]Hutm ets non JHifitm & fi^na nonft-

non h tbti h c e ft autant di-

foit,h ie n'eu lie tait des i

aiucv reccutna dc&nn< lis

n euilent nullcmc wrcequ'j

lanouucllcduar ûile&ft

miracle.Ainiiic disque puisque ni z

ils prefehent (bit le plu* oie du: ou-

ois n y croy ans point bons ferions exa deuant Dicu,pource que ce qu'ils difjtcx cniei- gnent n a point elle autlioriie ny continue par miracle. >///£W4 wm ftctrutit peccatum nonbalj mus. Mais ( pour venir a monrropos) il eit donc tout certain que* c'eftoit a tort ^ fans canfç que ceu trCJ dèmandoient des miracles a Ho- iries.- aear^c ir tour ce q ent fait & dit anciens Prophètes n étroit que toachant Gtperibnne : & Pénible en en nru /*- Ibouerain 8t éternel aye faitenuers fou (Us le ™**k mefire que les anciens ftatoairesdeL WQt-

onlaas faite quelque •• â- "IS

deur incroyable , rtt de \ & l*

plufieui diuen ftati U

l l'antre les pu d'autres ouuriers les autres partie s, d . que pluflcurs trauaiUoient i ment, & ne:

mes parenfemble , mbloit i i

ouurier qui y cuit :

n aye roula faire le me me

roulu donner ire 11 perfonne d

f y ± Tour Je fécond Mtrcreày

fils aux anciens Prophètes , lefquelsfe font ef- forcez de represéter la vie de ceSauueurJ'vna prédit fa naifsâceji'autrefa fuite enEgypte,l'vn fa paflion, l'autre fa refurre&ion: Y vn Ion afcé- fioiiji'autre fon ïugemeut:& réiôigncz tout ce- la par enséble:que faites vous? vous côpoferez la feule & vnique persone du fils de Dieurquels plus grands miracles defirez vous que ceux- là^ ainiifort à propos il dit fgna ou op<r * qu* toofv.ct , tpja trjtmiomum perbtb nt de me. Lors que S. ïean enuoya fes difciples vers N. Seign. pour fçauoir de luy s'il eftoit le Mefïie attendu en la loy, ou s'ils en deuoiét attendre vn autre : pour 1i4â N toute refponfe il leur dit , tuntLsremnctate loanni ' - quai fmdtfn tjr vidtttis cita vtden t, claudt ambulant 9 leproft mnndantur 9f*rJi dukunt, mort ut refurçunt , patt- hères fuinoelifantur I'ay fait, dit N.Seigneur , tels & tels miracles, iettez les yeux fur les Prophé- ties , & fur ce qu'ils ont dit de moy , & vous verrez que ce n'eft que de moy qu'ils ont par- lé. Pour de fubiect noftre Seigneur refufedes miracles aux Pharifiens qui luy en demandent^ & au lieu de leur en donner, il leur donne des lignes de réprobation, c'eft icy la féconde par- ilpte de tie de ce prefent Sermon : quels font ces fignes' h ïfpro- de réprobations : les voicy , Vm Nmtuit* [urgent dation, tn xuthao cum ^cneratione tjta, ?P condenmabunt eamf quu peenitentiam eeerunt tn prœdtctttwne Ion* , {? ecce, plufquwt îonas htç. I{e^uia ^Aufiri fur^et in iudicio cum penerationc itla , ç^r condemn.tbit ram y quia venit à fimhm terrœaudne Uptmxam S domnnh , (çreccepluf-

(imm s.tbimn hic. Voilà les fignes d'vne répro- bation : le fçay que Saint Paul dit que Ktmojcit

dt Cm fat 1 7 S

yt i » rn amie yeî oàto ihc t O m b i C n q u £

celàfoitvray, fi-cftce poui liiiju'il

.urrrouuerdes figues de lap:^ on

ces bons,& de la réprobation des nie A*

quels font ces lignes tic lape destination , ceft oii; r la parole de Dieu n olontiers. C/«mj m*À v*<? m..in Auuuo.t & ne l'entédrc point ceTt vn iigr.c

«le la réprobation, *«id«w»4"'i"'"* nQ f/?/.y/*M ci mtMn n auditif Ce grâd Dauid à tort bien i e- prefente cecy quand il à dit, Luarnapedibui mis Vnbum tuum Domine. Que ditCS-VOUS PropllCtC prj

royal? quoy? la parole de Dieu eft-ce vne lan- JL ' tel ne } ouy c'e/t vne literne qui fait cognoiftre ce qui cil delà prededinatiô & réprobation: & nient eelar\ous 1 entendrez a CClU heure. ( Muy qui de ni: t alleroileler, il a ac- Rf//, r

.le porter auec luy vne lanterne aucc rçJfogJL & : fllctsccilc lumicie elt caufe que les

petits oilcaui (c kttentdana lesreri , penfans

proche! de celte lumière , pouree qu'ils iiec'efl le ionr»mai$ celte incline lu- mière ellonnc les bel het, & faiéfc prendre lafu:- lODpS, aux r\ grès , & aux

19, (> luinitre diuine , eue la parole de Lii attire à foy le & les prederti-

nez , & fait tourner en fuitte lesmek reprouuez fi vous Nouiez, ( Mire (liens, efm nombre eles bons \ despredeirinez, &: prédre le vol au Ciel, il faut ftuure la lanterne de cefte

inc parole: & s'il arriue qie tous ^ attirez, c arque & ligne que vous

tfte / & prede: ; ourel'tre fauuez: ÔC

au contraire u \uu* boudiez les orcii .

5 o S Tour Je fécond Uevcredy

cœur à la prédication de cette diurne parole, que vous fuyez cette lumière & cefte lanterne de falut,c'eftvne marque certaine de voftre réprobation.

O grand Apoftre S. Paul rie M'apprendrez vous point cecy?dites moy vn peu,quelle efh la À tl< j ; marque du reprouué,n'eft-ce pas le mefpris la parole de Dieu?certes vous n'en doutez , car parlant aux Iuifs vous diffiez^ V ohn opontbat pn- infînloquiverbum Ùety\td ûnoutam repeilttis illud & indignos vos indicatif œtemœ vttœ , tcce conueyttmurad genre) Ileft vray , dit S. Paul, ie gie fuis faict

6 deguifé comme vn chafleur pour vous pren- dre : fay pris en main cefte lanterne de la paro- le de Dieu, pour voir & cognoiftre M vous e- ftiez du nombre des predeftinez mais voyant que vous fuyez deuât cefte lumiere,& quevouS ne vouliez entendre cefte diuine parole , i'ay autti toft recogneu voftre réprobation. Sedquo- mam repeituis tilud CP wdi^nos vos tudicatis œmnœ v*- î<t . ecce cowevtmwr ad *eatfs : Auffi adioufte-il puis après , jitsdnmes Éuttm gtutes ^auijœjunt , & ghrificub^m v*rùttm Dommi & credideru><t qmtquot mnt pranrdinati advitam œtern~im NOUS aUOnsdit-

il, monftré ces lampes aux nations eftrangeres & ainfi comme oifeauxils fe font lai (fez pren- dre, & ont receu cefte fainde parole, &'y ont adioufté foy. Di'u pu- Tachciie ce prefent fermon en difant ce mot, niraciux que par ces paroles yVmNtmuitœ furent imu- (\m% nt diao coritra "(nerstiomm lïiam : e^r f{efftn/t auHriy l'amont çrc. nous eft reprefenté vn très-grand fecret; liceu. c'eftpour dire que Dieu a plus faic~t cf-

dater

àeC*refme\ 177

clarer les rayons de ù bonté 8C mifcruv.rJe, ptM je niclinc s il y a de l'abus , il fera au iugetneJtf nrr4ce gUg dauanrage eulacer fa ioftke : les luirsauiour [es aMtTes du iagctncm icront plus condamnez que lcs-^^, („ Niniuiccs & que iaRoyne Saba, cV pourquoy? aurnnt 4. pource qu'enuers eux Dieu a plus faiâ clcla- / .., ter le. grâces ex ta milciicordc , que non pas cnuers ceux-là, & pource en ayansabule 88 s I il ans rendus ingrats , ils icront gricruement c mdamnez , voire metme plus que ces Niniu:- rcs , boarec que Dieu ne leur a pas tant rr.on- ftréde ruucut qu'aux luiis. burcecy il faut que ic vous interpretc vn peu ces paroles de IV.po- ftrcS.liCques,.vw/vr fXébdt aMtemmi'eri(ordi4 tu- Iâcot. 1, aictum. le ic,ay bien qu'enuers nous lamiferi- corde de Dieu cft plus grande que e,

cela cft très véritable , niais li quelqu'vn abuic de cette milericordc de Dieu, alors fût luy Dieu Belle con- féra d'autant plus clclarer iaïuilicc, Otmk t'tm ceptton. jud(i Lmf>4* àrdem : les yeux de 1 -

jnc lampes ardcntcs:puis que les \ eux de Pu (ont comme lampes ardentes , dira uielqu'vn, nous pouuonsefpcrer d'clteiiuirc celle lampe ardente de la lulticc pat les larmes de la Pétri- ter I fia eft bon pour celle rie prefci n 1 autre non , il n'y aura pflM mo) en, luliexm cha\\ Umptf *TÙrn..o lampe, o huile de la »1,; fc Dieu , qui au foui ne

c:. mince ; i:<.

pcchetif ,11 crue moftdrta n

que Dieu tC flicl îccllei c Of

l :es Contre toy en itC & ( OOTCOUI »CO iu-

iticc, en lcucuic& rigueur. On. ir

M

178 Pour le IL Mer. de Carefmel

ie vois bien maintenant pourqaoy vous aucz la iuffice ^z > StdUbitfurormcm fufer demain 1 flair . 6 iu- de Dieu ftice de Dieu, eft- il poflible que vous foyezac- compAree comparée â l'alambic qui diftile Ôc réduit en à laUm- cau ^cs fleurs ôc les herbes au moyen du feu ÔC bicquidi- ^cs flammes qui font au deftousrouy iuftemenc fitle les la iuftice de Dieu eft femblableàraîambic,.?/*/- fleurs. la bit fur or meut fuper domum ifram , ec feu eft la concupifcencc charnelle, tocs fleurs ce font les plaifirs Ôc délices de ce monde. Toutesfois j'ay - me mieux dire que ce feu de la concupi/cence fait diftiller les plaifirs ôc les voluptez , Ôc les change en la iuftice de Dieu, c cft à dire, en vne condemnation éternelle, Ducuntin b^n^diesfuos^ £r m punlfo in infernum defeendunt. Ou bien en- core mieux difonsjque ce feu n'eft autre que la iuftice de Dieu qui diftillefur les mefehans: ôc que les fleurs qui diftillent en l'alambic de cefte iuftice, ce font les dons de Dieu, dcfquels nous auons abufé,&que la grâce mcfprifee cft ce feu qui fera changer ces dons de Dieu en l'eau de fon ire ôc courroux. O Seigneur mon Dieu nous recognoiflons véritablement que nous auons mente cela enuers vous.- mais il vous plaira, 6 mon Sauueur» de nous donner l'oeil de la pure , bonne & fainte intention , à fin qu'en cette vieprefente , nous vous attirions à nous par voftre grâce, & qu'après que nous en ferons dehors vous nous attiriez à vous par l'oeil de voftre gloire. Ainfifoit-il.

SERMON POVR LE Second Ievdy

de Carcfme.

us mJi lefusfeeefut m fartes Tyrj cr Snlo- ri . ht >;:,• muiter cbdnartAd djimiui dits egre - im*U!ty<iicfhs etyMtfercrc met Domine fili Pâutd, Crr. Ft re pondens Ufus dixit ,o muter, cre* M ATT H. 15.

1^ }?} v; 'Est icv la fin & la conclufion de t}f*fr H cc combat qui nous eft auiour- r* ^^ d huv lepielcnrc en 1 huani»ilc,cti- ^-> ' rrc noftrc Seigneur. & la Cbana- née, 0 prorondeur de la llptcncc duiine , & du ftflc de l'Egltfc , conduite & Ice par le faioâ Eiprir. Dimanche pat- ft elle nous rcprclenroit le combat d'entre v.' le malin efpril , «Se auiour- d'huy elle nous mer en auant vn combat en- tre ce melme Seigneur Al f ne limp'e Ùva Ictrc : ni n<c ,<]ue Diman-

che S ' ; or: eux , fi

: 1 huv 1 reprefenté vaincu & fur-

; vnr limplc creirurc : . che

dernier il ic tendu victorieux de Sathan:afin

i go Peur le feconà Ieudy

de nous encourager à combatte contre iuy : Si auionrd'huy il le laiflc vaincre aux priercs d'v- ne femme, pour nous donner atîeurancc de cô- barreauccluy aucc les mefmes aimes, afin de obtenir la mefmc victoire que celle femme, c'eft ce que ic defîrc vous reprefenter ce matin: mais anparauant demandons l'aiïiftance du Si E (prit , par les mérites 8c intercédions de la Vierge bien-heureufe, laquelle nous faluè'rons pour ce fu je 61; luy difans: <y£ue Mari*.

gW^^g^ Efort 8c faricux Goliath ledia- |H^ÎJ| ble, ( les forces duquel lob allant deferiuant difoit^o^ eflfuper ter- rampotffa efttœ compare tur (g, quafi ifattiM eft , 'Mnullum timeret , ) (e fiant à ce qui e(t de force & de fon courage, eut la hardiciïe d'attaquer vn iour noftrc Sci- Matth.^. gneur au deferr , le voyant aduantagé du lieu, qui eftoit (olitaire,confiderant qu'il eftoit fcul, ayant efpié encore i'occafion 8c le temps fauo- rîfansà (es derteins , puis que c'eftoit au temps que noftre Seigneur auoit faim, le voyant exté- nue & prelquedu tout deftitué de fes forces corporelles pour auoinculnc Tefpace de qua- rante iours ôc de quarante nuicts;mais nonob- ftant tous ces aduantages 8c toutes ces occa- (ionsprinfes &efpices , afïauoir le temps 8c lo lieu , au bout du jeu il n'eut auttr chofe que de fe retirer honteufement 8c ignominieufemenr, 8c par fa lafche rctraidte coutelier 8c aduouër noftrc Seigneur victorieux de fa perfonne, gtand cas que ccluy-li.

dtCarcfmcl I8t

Mais ce marin l*Eglii*c nous rcprcfcntcvne bien plus grande merucille , mcrueille non cn- corcoiïye, mcrucille des merueillcs, de voir ce- luy qui a valêurcufcment triorop! é de Sathan. & qui cft doiic d'vnc force merucilleufc & el- pouucntablc, cflrc vaincu Se lurmonté par vne petite femmelette: o femmelette, gloire des Gentils, confuùon d llracl, «Scie triomphe de tour c 1 Eglifc.

>nfj Jerons le titre d'honneur que ' irr noftrc fcuangcliile donne a celle femme, nou aurons encore plus grand fuject de nor. rcr. En l'Apocalypfc de S. Iran nollre Seigneur. ; cfl appelle Lion, /'*:*/ (eo de tniu fujsy& en no- ftre Euangilc cette panure femme cil appci.ee chienne , /^ on umfum cr

muterr urubu* , ev voicy la mcrucille qui le rlle eon-

c'cll que ce Lyon àort & puillant cil lurmonté ception. ôc vaincu par l'imbcciliti £ foiblellc d vne chienne, q quelle re.

la la;: riture extolle iufques au Ciel le ...

courage malle ce la valeur de celle brauc oc 7 puillantc Amazone Iudith,cn ce qu'elle eut le

Il cv le ;- Je trancher la telle au fore

ex puillant IJolophemes : mais cède victoire de Iudith n 'cil rien en comparailon de celle que celle femme remporte auiourdhuy lur noitre ir. Car cet l lolophcrncs n'efloit

qu'homme , mais c luy-cv cil Dieu eV homme roui enlcmblc : "iHith ciloit CI lc Oien,

mais celle •[ Pavcnne : luditbtucô

te H lophernes cllant en ionlic* ae,

& CclL monte no.Uc Seigneur qui u-

M iij

182 Tourte fécond Iettdy

mais ne dort & cft toujours veillant : Iuditfy furmontc Holophernes dcfarmé , mais ceîle-cy furmonte noftrc Seigneur arme de toute pie- ce , de pied en cap, & à l'encontre de luy fe iert de trois tfcfches ou fagectes, affauoir celles cy, FiL DaHifi miferere ma, en voyla vnz.yCdiuua me Vcm , en yoyla deux. Btum cateliteàunt demicts. rut c advint de mrr?la dcmxnorum fuortim , voyla la troificfcne. Ce font -là trois fagettes rellemenc affilées .que tout d'vn coup elles percent l'a- cier & dure trepe de la cuiralfe du fi!s de Dieu, ôc luy portent infques au cœur : de forte que noftrc Seigneur icTcntant en luy les poincîes de les fagettes , confefle ingenuement qu'il eft vaincu &gaigné>difant, 0 mulier, majrnd cft fîtes tuA^fh't ttli ftcut "Vtf, & fanât a efi jilia eim ex illtl hora. O triomphe admirable , p glorieufe & in- firme vidoire de cède femme.

Nous lifons dans i'hiftoire des Roys que le jeune Dauid ayant abbatu ce grand & puilFanc Colofle de chair &c de graine Goliath > en mé- moire & fouuenancc d'vne tant heureufe ôc (ïgnalce victoire , voulut que l'efpec & îeglai- uc duquel il luy auoit valeureufement tranché la reftefut apporté en (on tabernacle , & con- feruc perpétuellement : ainfi auiourd'huy ie veux rapporter ce glaiue au moyen duquel ce - ftc femme s'eft fer uie: afin que vous en ayez à tout iamais mémoire: ccglaiue de laChananee n'effc autre que la prière & l'oraifon, de laquel- le ie veux auiourd'huy difeourir 6V rapporter tout ce qui fe peut dire de cette oraifonrcpie- (entec en l'Euangile de ce iour.

de Carcfmâl iî$

En Voraifon fix chofcs (ont foigneufcmcnt à six chofes remarquer & à conhdcrer , la première cft la 4 conftde- qualité de ccluy que Ton prie, la féconde \* rerenpn- volôrt & pouuoir de la pcrlonne priee,la troi- 4W/, iïcime l'intention de la perfonne qui prie , la quatiiclmc TinterccfTion des Saints en (a priè- re , la cinquieime la pcrleucrance en iccllc , & la lîxicimc l'humiiitéau moyen de laquelle on peut obtenir ce que l on demande à ccluy que l'on prie : voyez comme cecy c(t fort bien rc- prelcntc en noftrc Euangile, Efrtejfm efitnde le- \ut, c'elt ccluy que nous dcuons prier , Et ecce mu'.icr eçreffd étfimùti* tllsf^UmdUtt dteenset Mtfe- rere met Comme fU Pjutd , c'eft pour la rolontc cV pouuoir de celuy que nous prions, tilts m i m.tle a âtmor.-.o ~\exatur , c'elt- l'intention de !a redonne qui prie. /'•■ HueimrofÂ-

uerunt tu «. , dimttte edm^uid clamât poj} nos,

c'cfl l'intercrflî.m des Saindts quicltlà repre- (enree. yf# ilU "\m;tc~ ddorduit eumdtcen.'yDi mt> fte ddiuuu me ,c ett U la pedcuerancc& la perfî- itanec en la prière. F.tum cdtellt edunt demici<9 ejud eddunt dr mm d dominorum (uorum,ce(ï pour i'humilité requiieen la perlonnequi prie.

Pour la première condition de la prière, alla- flufteurs uoir de regarder la pedonne de ccluy que nous 'orties du prionsjcllceft norceen ces mots, F^rr (fus efitnde fa <te lefus , c'cfl la pcrlonne du fils de Dieu , tgtffiu Dieu. efi: lui r dirav îcv que !c fils de Dieu a fait

pluticurs &diuerlcs iornes , la ffremicrcclt de

l l'ère Eternel , qui cft de toutecternité . d . jum* '(t\o t^rejsmetks. i. d ici ctrrr,itutr^\c l'erc ' ' *" IC'* mclmc parlant a fon Ris luy diloit./- x >tero dnte

M iiij

ï84 Tout le fécond Ieudf

Ittciftrtfmgcnui /e,&cefte (apicnce éternelle par« Jât de foy dit^Eço ex ore alnfsimi prodtf, par la ge- neratiô éternelle , mais c'eft en telle lorte qu'il eft forty que pour cela, il ne laide (Tertre touf- iours demeurât au Père , il fort du Père & ren- tre an Père par l'identité eflcntielle qu'il a auec lePere: voyla pourquoy il nous eft tellement reprefenté forty, qu'en mefmc temps la fain&e eleriture no9lc représente" roufiours demeurât au Père, Inprtcipio erat'\erbù,&'~\erbù erat apudùeiï, *)fM£emtMa qui c/linfinu patris ipje en&rrabtt ~\obi«\ Secondement ic dis qu'il eft forty lors qu'il s'eft incarné & a prins chair humaine , il elfc forty du Ciel pour Venir en terre , Extui a pâtre Cr "Vf»' m mundûy\\ eft forty JuCiel & eft entré das les chartes entrailles de la Vicrge,du ventre de la Vierge il eft forty pour entrer en Bethlcé en l'cttable & en la cre(chc , & de la crcfche ic- pourray dire qu'il eft forty pour s'en aller en Egypte,& par cela ic pourrois encore dire qu'il eft forty desluifs pour s'en aller vefs lesGétils. Ticrccment,ie dis que le fils de Dieu eft for- ty par la création du monde, Exiuit, ou Egrejfm efl extra, portam creatwnu , & par quel moyen eft- il forty ? c'eft par fa puiifancc & par (a bonté, par fa puiflànce, pource qu'il a créé toutes chofes de rien , & par fa bonté , pource queç'aeftc defon bon gté & de fa pleine vo- lonté : puilïancc & bonté fc font les deux cho- fes que nous «leuons considérer en lapcrfon- nc que nous prions : car il faut que ecluy que Ion prie aye la volonté & le pouuoir de nous '.onnerec que nous luy demandons. En Dieu

AeCârefmi. 185

pous pompons conhJ-rcr mille attributs &c

jtez , nuis luigulicrcmenc lors que nous

ions nous deuons conliJcier en lu v la bon-

ilancc» c.ufi encc'.uy que nous prions

il n'y - c, nou; perdons noftrc

te a.

M îleine cnuoycrent vn lour

vers nt- usr luy fiirç (çiuoir les

:: leur rrerc ic Lazare, ?&** l'» dil i tt tCÇt <jttjmjmi< inji'm.itHr , belle

rep ie viensdedire, i fça-

:rcr en Dieu u puilTarïcc

>ntc , lors que nous le prions, Domine, voila

la puiiTancc, EccctjHum amu-i injirm:tur, vovla l'a-

P}CurtUbonré,A»layq iion.

Tour de hicl no ImV mx, qui s'ad-

lac vn lour .1 noiire v. . i;iy dit , emme

9t : ,• te *n >/;,royla la vo ->tesmt

\ la puif>.icc Cecy a meimemet efte

. Seigneur, car luy m:I-

mepr: (evecognoif- Méttb. S

iuy lapuillanv. uter% ft

fien pttaf trdjfâi j m n-n ut erolt')- Métlb il.

zjtdâ- ruttuy uneileft

nccciraircque ces 1. qualités (oient conjoint en laprrlonncquc n >US prions. :.i-

lirez de Dieu lont fort * par

Iesdcux Chérubins q.ie vid le cluel , (p: .noient des ailles fil (f1 K

>chct de Dieu qu'auc Qf il10,

lps ' , is repre-

ientenc la pciion;ic jc cJiuvqu prière, dctUf

is 6 Tour h feconâ Icu ly

Chérubins s'approc^étde Dieu, auilï fait ccluy

Beau WY- ^Ul Pr'c ' ma*s Pource Suc ^ieu c^ troP c^a^r ^ n lumineux en (oy , voyia pourquoy afin de le

mieux contépler , nous dcuôs prendre des aifles pour nous couurir, & auoir ces deux confidera- rions deuantlesyeux, fçauoit eft qu'il eft bon & tout puillât.O Dauid , tu eftois l'vn de ces deux Chérubins, tu veux prier Dieu, mais cornent" tu te couures de ces aifles , & côfideres en luy ces 2. choies, disât:P*o h*c andim^uU tibi Domine po- tcfta<, ey tih Domine mifericordit: Voyez donc co- rne tout ainfi qu'i 1 faut conllderer z. qualitez de N. Seigneur , aufli de mefmc faut-il que comme laChananeenousfortionsdc nos fins Ôc de nos péchez, & que comme l'abeille nous alhôs ef- florer les Heurs des perfections de toutes les créatures , & veniôs en la ruche de noftrc cœur pour faire ce miel agréable de la prière , auec ces deux considérations, que Dieu eft tout bon , & tout puiflanr, voyez comme la Chananeeco- fîderoic & pefoit ces deux chofes en Dieu, Mi- ferere met Domine , miferere met , c'eft la miferi- corde,Pomwf, c'eft la puitfancejz/* Dauid, c'eft làlabonté, puis que vous eftes fils de Dauid, mifercre me*', ayez pitié de moy, Domine, puis que vous eftes Seigneur, c'eft la puiiïancc : ou bien elle veut ainii dire 9fili Dtuid miferere met, Seign. ie fuis voftrecnncmye , mais vous eftes fils de

i.^eÇ-14. r3aoiji qUj a fajt mifericorde & pardon a fon ennemy , fils de Dauid, qui auec le de fa har-

idem. 16. pe a cha(Té le malin efprit du corps de Saiil 9*fili Dân\iy ïc fçay, dit-elle, que Dauid a delaiife fon bercail pour aller combatte &terrailér le lion.

de C a te fine". 187

Seigneur , voyîa ce lion de Sathan qui tient ma fille polfcdce , puis que vous eftes fils de Dauid c$v> 17. exaucez ma prière , & la guarantuTez, Domine fit Dauidmifcreremei , grande Théologie que ie voy

en cecy. Cefte femme ne fe contente pas de dire .

«' rv rx j ' 1 3 Ecau fe-

Domine, mais encore JiU Dauid , pourquoy celar J

c'eft pour autant que la vraye Se parfaite miferi- ?

corde renferme dedans foy deux chofes , cjfeftum

Cr affeftumjcftcû; & rarfec1:ion,difcnr les Théo- la m'iferi-

îogiens,pour eftremîfencordieux parfaitement cordecom-

il huit eftrc touché au cœur , & (ubuenir , en vn pend

mot,ii faut lacompaflion ôcla fubuention. E- deux cho-

xemple pour vous faire entendre cecy. Voylày7v.

deux pedonnts qui vont parmy les rues , l'vn efi:

Seigneur riche /l'autre eft vn pauurc homme,

vous deux DalTans leur chemin » rencontrenr vn _ ,, r ; , . . , , _ , Beat imi-

pauure malade , réduit a vue grande & extrême »■ ;

ncceiiire. Ce Seigneur riche '.e voyant luy îette quelque pièce d'argent par effecl: *ans cftre au- trement touché de co m p a (lion, cet autre pauure homme a compadion de la mifere de ce pauure langui Jant , mais pour aurant qu'il eft pauurc il ne luy peut rien donner, il a bien l'affedion, mais il n'a pas le moyen de l'affilier.

Dieu eft mifericordieux , nmntum ad effeftum^ mais non pas , quantum ad affeftum , pour autant qu'il n 'eft nullement fujecï: s paftion , comme il faudroit qu'il fuit s'il y auoit en luy de la corn- pairion,de forte que fi nous difons quclquesfois que Di^u a pitié, Se eft touche de la mifereda pécheur, cela feulement fe doit entendre par m:taph©re comme dit faindt. Thomas > & non pas quant à fa nature , l'homme au contraire

183 Fourlcfeconàlenày

pour cftrc homme pur,pcut bien citre touché de la mifere d'autruy , mais il n'y peut pas fubuc- nir:quefa!loir-ildoc faire pour cftablir au mon- de vue parfaicte mifericorde accomplie de tour poincT;,& pour faire quVnc perfonne futpar- rai&emctmifericordicufe?ilfalloitvnDicu hô- lelle con- me tout enséble,vn Dieu pour fubuenir, vn hô- ception. rne pour compatira la mifere du pécheur , & quel eft-ccDieu homme fceft le fils de Dieu in- carné,c'e(t de luy de qui l'Eglife chante , Deus eut proprium e(lmi[ereri[emper ty p<trcere:voy\a. pour- quoy la Chananee demandant vnc mi fericorde parfaite , ne s'adrelTe point à d'autre qu'à Noftre Seigneur, & non feulement eft contente dédire, Domine , £c de l'appellcr Dieu:& Seigneur , mais fili Dauid , homme & fils de Dauid , mifererc met. Pour vue féconde explication , voyons ce que veulent dire ces paroles: Egrejf* eflmulier de fint- btuillis, c'eft: pour nous monftrer que lors que nous voulons prier nous deuons iortir de nos péchez.

le fçay que celuy-là a dit que la prière des pécheurs n'efl: bonne eftant fondée fur ce pallà- gc de VECakurCyDeus peceatores nonexaudit, mais en cela il s'eft trompe , car encore que l'Efcritu- rc dife que Deus peecttores non exaudtt > nous de- uons pourtant confiderer que la prière a deux chefs, l'vn eft le mérite , l'autre l'impetration , le 4 prière mcrjtc fc fonde fut la grâce : voyla pourquoy *. ct!X faincl Auguftin dit que lors que Dieu couron- c *** ne no* œuurcs , il ne couronne que le don qu'il a donné , c'eft atfauoir la grâce, & cl impoiTiblc qu'il y aye en nous aucun mérite (ans la grâce,

icCarefîiîc. 189

& toutes 1rs crûmes que nous pourrions faire li elles ne suc raidies en grace,cllc iont tansmetue. Beau pallage de l'Llcnrurc pour vous repré- senter cccy.il cil dit au Genelcquc rejpexit De nus dd yibtl^zr dd munira eiusjejpexit adouci. Il Cenef, 4. regarda premièrement la perionne d'Abcl , pour vuir s'il eftoitcn grâce , ô: voyant qu'il y cltoi:, muncra ttm , il reccut alors les dons Cv ion lacrifice pour agréable. Le lecond cher de Ja pnerc , c'clt l'impetranon , & pourimpetrer ce que nous voulons demander par noilrc priè- re , il faut (ortir du peche comme la Cl.anance: c'clt la (aindc Efcnturequi me l'apprend , Ôc m'enfeigne que le peché cmpcichc que la priè- re ne loit efficace pour nous , de que par iccllc nous ne pounons rien impctrcr de Dieu , voicy comme parle I.laye, Kêsimque ef^tmus , ÇrâÀttâ\* cundum prouocauimus te , idto tnexoraLiln facius es noiif , iurquoy le Vénérable Bcde& Thcodorcc dilcnt vn beau mot , & le (etuent d'vne très- bel- le li nilitude^ïiK/jdilcnr'ils,/» ^ulnrre noHédbiùe- sur mrdi.'dmentum y ft M eoéU m yuandiu feccAtum erit m anima ne .1 e-

rit inexnrjLilis , c'clt donc ainli que icpcchcrcnd nuflre piiercimperratoire» Ld pr"r'

La : nrurc parle quclqucsfoisde la !er»l>l*M*

prière fuubs le lymbolc de en ciel , qui cn

ipptroiâ îanais , linon lors (jue la nuée cil Cl: : , tcncbrculc, c\ pfcftc aie IC eu

pnrrc! oarc en < fej , Je courroux & 1 ircd-.

MM opaque , de lo, .c que (

atc cn ciel de la prierc v . cil ne.

1 9 o Vont le fécond lekày

re que cède nucc opaque du peche le refoude bd piuye,& eau de larmes & de pcnirence , ^yCadiui lackrymM tutoyer audiuiorationem tuam , difoit ce- luy lijuft: Uchrymis wdulgenturH eius pofiulabo3di- foit Iudicli.

Mais pource que l'homme , nefeit "\trum amore

"Vf/ odiodtgnusfit, voyla pourquoy pour vn troi-

Jntfrcef- ficfme poinc~b iedis quel'intcrcefîïon des faincts

f.on des eft fort neceflaire pour obtenir de Dieu ce que

Suitifts. nous luy voulons demander , interceflïon des

fain6ts,quc ie nutte en ces paroles de mon Euan-

gile , Et accedentes difcipuh eius9rogàùant eum dteen-

ta dimitte eam oui a clamât poflnos.

Que dis-tu reformé, que l'intcrceflion 6V priè- re des fainifts eft vainc &. friuole feonfidere icte prie l'Euangilé de ce iour , tu verras les Apo- ilres qui prient pour celle pauure femme , difans à N. Se'gn. dimitte eâm > Se à leur requefte elle fue exaucée merudllelô erreur des hérétiques» quoy ? eft- il pofTiblcqueles Apofrrcs ayent eu le pouuoir en cefte vie preiènee d'imperrer pour les pécheurs , &d'eftrc exaucez , eftanseux mef- rncs pécheurs , & que haut cftans deuant cefte diuine Ma jefte , ils n'ayent le mcfme pouuoir de prier , d'intercéder , & d'eftre exaucez pour nbusOngcne lur le o. des luges , dit qu'il a ap- pnns de fes maiftres que les faindh intercedoicc pour ceux qui sot icy bas en terre, il y a quatorze ces ans qu'il viuoir,& ne pouuoict cftrc (es mai- ftres finô ceux qui auoict c(\i fuccellcuts des A- poftres lelqùcls hèpouuôicc enfeigner autre do- ctrine ilnon celle qu'ils auoient jppriniedes A- poftrcs. De façon que pour laitier auiourd'hu/

ieCâftfmik ioi

nos Reformez en repos iurce ujkl} , ic duay feulement que les Ss.intcrcedans pour nous (ont ces Anges que Incob le Patriarche vid monter & ctnej.it. dcfccndrc par l'elchcllc quelle cft cette cfchcU eft la prière , & les Ss,lcs Anges qui montée au Ciel , &en de! pat icci c , cV remarquez

q le premièrement il cftd.t que ces Anges mon- toui> & puis dclcendoienr,pcur nous cnUigner que premièrement les iainers prient & interec- Beau fe- denc pour nous c'ett monter, cV ayans obtenu, ret. puis après pat leurs prières , ce que nous deman- dons à Dieu, c'eft lorsqu'ils dclccndcnt.

Que faut- il demandera Dieu \ En qoatlicfipç ]nêfmhtd lieu , eft-ce qu'il te donne vengeance de tes en- ^f Cft nemis Muy faut il demander qu'il te face venir à nmPrie ' chef de tes mefehantes volontez ? c'tft tout ainfi, comme fi vn coupeur de bourlcs appcl- loit la mfticc à fon (ecours , laquelle rant s'en faut qu'elle luy aydalt , qu'au contraitc elle le feroit plurtoit pendre : ainli de mflmc, prier Dieu qu'il ficc venir à cher tes meuhantes a- ns (5c dciirs , c'eit tenter la UlftiCC pour te punir cV chaftîci comme tu le mente.

Les Pythagoriciens ancienncn tient le ic

prière a Dieu tout haut , ahnqu'vn chacun \\ tendant ils fuilent comrainch de ne iuy Jc- mander que choies mites , lainctcs & ration; b'es. Ainli la Chananec lut ai: i~

a Dieu tout haut , & deuanc roos ceox cjli la

VOodroîcnC entcn.lrc , & pOOtûUCty 'pou: quMic ne dcmandoit à noltrc S jll'vne

choie iofte 9 alîàaoir la goarifon Bik podt-

dec du malin clpnt JUm me a m >r-

I çz four lefeceni leuây

xutur.Mzis auparauantque de palier plus auât Î3 defire vous faire cognoiltrevri beau lecrer, ce (t qu'auparauaur que la Chananee face la requefte Bfdu mi- &P"cl:c s l'Euangelifte remarque que rff'Jf* e/è ftere de fimbus fuis y o grande Théologie , il pat le en

plurier, de fmius fuis , pour nous apprendre que lorsque nous Tommes en la grâce de Dieu , nous n'auons qu'vne feule & vnique fin:mais n'y e- ftans pas,& citas empeftrez das le péché nous eri auonsplufieurs,c'eft le péché qui engendre cette multiplicité de fins : toy ambitieux tu pechc pour le defirquetu as de t'aduancer aux hon- neurs &dignitez terriennes, ce font tes derniè- res fins , de façon donc que péchas mortflleméc nous auons plufieurs fins , pource que nous dé- taillons Dieu , qui eft la feule fin & vnique béa- titude de l'homme :& ainfi fort iuftement l'E- uangelifte nous voulant reprefenter comme la Chananee eft fortic de fon pcchë,dir: e greffa ejt de finibusfuis9&\i plurier,& en eftant fonie elle fait fa piï'ïc9fili Dautdmifereremei^iutafilia mea à d<xmo- riio yexaturyç\\e demande celte guarifon de fa fille aucc indifférence^ dit , Domine fit Dauidmiferere met , quia filia mea maie a demomo 1/exatur } pour- quoy ccla;quoy ,6 Chananee,eftiez vous mala- fftféitlio de? non , & pourquoy donc dictes vous , Domine des enfant pli David mijerere meii C'cft pour vous apprendre * eft foffi* o percs & mercs , que le propre malheur de vos tïion de erifins eft le voflre mefme,& vous touche au- Lurs f~- tantquàcnxjvoireplusqu'àeux mcfmes. tins. Ce Philofophc ancien auoit vn iour tort bon-

ne grace,difant que les cnfansd'vnperc cfi oient ainii quvne certaine cfpcccdcponTon nommé

Enni» ""

JeCtrefme. 193

Equinesjcqucl fi vous le raillez en pièces. & que il îctticz toutes les pièces en l'eau , il iei re- joindra toutes & reuiura comme auparauanr> ainliclt il des enfant, ce font les pièces & parties de la fubftancc des parens , leiquels rcuiucnc t jufiours en eux , quoy que feparez.

Aulîî Philippe Roy de Macédoine, après a- uoir eu Alexandre le Grand de la femme Oiyni- pias,ditalorsqi 1! n'auoit plus regret de mou- rir, cV: qu'il ne pouuoit plus mourir , pourec qu'il dclailloit après luy vn fils qui cftoir parcel- le de l'a (ubftance, 6i reprefentoit comme vn au- ^tsferes tre luy mefme $ car les percs viuent en leurs en- "^tucn* '* fins après leur morr.Er conformément a crcv,cc "UTS en* grand Rov, non moins (âge qucgrand,ied:s Sx-l'Wj* lomon, parlant d'vn certain pere qui eito.r m HT, £: qui auoit dclailïé vn enfant après (a mort , d»c \orlHm ffters '•' cfi mnrtuu ir-

quoy":î£M*4 ftmdem jiii rcUnuir. Si donc il clt a

les pères viuent en leurs cnfans,de li il s'en- fuir . I - enfans font îespro-

iren*, & ainii j iulL- fije t la mr Ion enfant. ainli que pourclL» niefine diiant %0*mim pli Dâutd .miftreremei , ^uu filu meu m;L j dkm: teXétyr,

anciens Lacedern -miens eftoicnr li fu- reurs de kurs enfin Am \a renant alliegez , promit de Irt

rfp de den.int leur ville , \ cot\ \\ r'i!|

ni cinquante de leur - s, les

I-3cedcmonicns luy firent refpo meroien: mieux luv djnu.r cent hommes r ,f

194 Pûar le fécond leuây

cinquante de leurs enfans , pource qu'ils craint droient qu'eftans ciloignez d'eux, ils fullent mal inrtruùs & mal traitez , & qu'ils aimoient mieux endurer parce moyen tous les mauxdclqueis Antipater les mcnaîlbit, tant il elt vray que l'af- fliction des enfans touche dauantage leurs pa* rens qu'eux me(mcs.

„r * O stand Dauid , que tu as bien dit parlant des

TULll-7 c* n. r ri r

J ' enians tjtcutjagutœ in manu fournis , iîa jiu<j excu\-

forttm,cc Prophète Royal fait (ce femble)allu-

fionàccquc nous iifons deSilurus Roy des Tar-

Fait lo'iid- tares,qui cftant au licl delamortappellafes 8o*

blc de si- enfans, leur prefenra a chacun d'eux par ordre vn

lurus i(oy petit paquet de nefehes, commandant de lesbri-

desTart** fer toutes d'vne fois > & comme ils n'auoient la

ftSt force de ce faite , les fracalla & brila toutes luy-

mcfme l'vne après l'autre facilement , lignifiant

ce qu'au (îi difent les Phiîofophes , virius ~\mt*,

foriionfljtipf* dijpcrja , que la force vnie eft in-

uincible ,&: foible celle qui eft efparpillee, pour

ainfi les incitera concorde & vnion. C'eft pour

nous reprcftntcr qu'autant d'enfans conioints

enfembecrvnc maifonde familière font côme

' / (agettes qui (ont dans icscarquois,maiseuxeitâs

diuifez , ce font fagettes (eparees du carquois.

Pour conclusion de tout ce prefent difeours,

Loraijon jc dis qu'il eft neceilaire que noftreorailon (oit

doit eftre accompagnce de deux chofes , c'eft à Içauoir de

tecempa- numililf & de confiance: ce font ces deux rames

gnee de ^ ccs t-jcux aujrniv qui la pcuuenr faire furgir à

deux cho- bon pOCt . & par |c moyen defquels nous nous

lcs% comoi^nons & vni'fons à Dieu.

J ay dit cy deuant que les ailles des Chérubins

de Carefmel 195

qui eftoient au dcfliis du propitiatoire, defquci- lcs ils fc couuroLm les yeux , reprefentoient la prière & loraiion.de laquelle nous nous leruons pour nous vnirauec Dieu :mais maintenant îcdis aucc S.lcro(inc,qucccs deux ailles de Chérubins font l'humilité & la confiance , au moyen def- qucllcs nous nous approchons de Dieu > & ob- tenons de luy tour ce que nous demandons.

Mm (c allo:t fur la montagne pour prier ofué, Myfterê & l'blcriture (aime remarque qu'iceluy cflcuant grand* les mrinsau Ciel , loluc lurmonroit (on enne- my Amalech , & au contraire lors qu'il les ab- bailToit Amalec furmontoit Iofué,cc que voyant Ton frère Aaron pendit qu'il prioir.il luy renoit les deux bras cflcucz en haut , à fin que parce moyen iamais le peuple ne fuft iurmonte ny ab- çue n batu.Ccs deux bras cLMoyfc nou.reprelenrent Çnir'int l'humilité & la confi.îce:ce (ont ces deux bras,*rj; ^ c'cftlà la force&U vertu de l'oraisô auec laquel- yfi(f je le nous vainquons & furmontonsDicu.O grand M( Dieu ,quoy >e(t il pofîiblc que l'oraifon d'vnc pente femmelette vous vainque & fumunte , ÔC aye la force darrclter vollre puilfance ? ouv.

I ii Naruralilles racontent d\'n certam petit rcrtue*u poilîon appelle Rémora, lequel combien qu'il î°'lfonKS*.

. fortpetir, neanemoins il a telle force d: ver- morâ» tuqn'il peut arrefter tuut court les plus torts eV plus grands nauires , voire mefme. 111 beau : lieu de la mer. O Seigneur tout puiflftOt , tou- tes cV quantcsfois que dcfplovcz les voiles de

*rc ire & courroux , il ne faut (MM 2 petit Rémora de l'orailon c\: de la prière pour vous arrcltcr: En prcuuc de cecy , o mon Dieu , vous

N ij

io5 Tour le ILJeudy de Carefmèl

Exode i* dilîcz à Moyfc en i'hxo de >Stne me "\tirafctttur fu* " ror mew9h\Œe moy punir ce peuple, & quoy, Sei- gneur, Moyfenevous touchoit point , il nete- noic vos bras ny vos mains , & donc pourquoy dites- voustfine me 'Mîrajcatur furor wm ? Auoit-il la puiffancede vous retenir,vousqui eftes Dieu, &îuy quin'eftoit qu'homme ?ouy , c'eftoit aucc la prière & Toraifon qu'il l'empefchoit , & qu'il retenoic Ton courroux, <Aut farce populo kmc^ dut de le me de libro ~\iuentiumt Cenef.xi Autant en lifons nous au Genefe , l'Ange

luittant vn iour auec Iacob, fe laifïa par Iuy fur- monrer>& priant lacob de le laiflcr , dimitte me, Iacob luy dit, non dimittam te donec benedixerii mtbi: 6 faincteluitte qne l'homme fait auec Dieu parla prière , 6 armes faintes & fort vtilesquc î'oraifon , au moyen de laquelle ayfement nous furmontons Dieu & deftournons fon courroux allumé contre nousio mon Dieu c'eft la iunte que nous faifons aucc vous, c'eft que vous vous conférez vaincu. & pource ô Seigneur, per- mettez que nous vous difions le mefme que Ia- cob à l'Ange,, Non dimittemm te donec benedixer'ts nobx, Seigneur nou,s ne vous quitterons point, & ne céderons de vous prier & importuner , iuf- ques à tant que vous nous ayez donné voftre grâce en ce mondc,& voftrc g'oirc en l'autre. /\iniifoit-il.

*97

SERMON POVR.

LE SECOND

Vendrcdydc Carcimc.

2jl Ait cm Hïerofoitmis probâtïcAfijcinâ.qUét

co^nomindîUY hebraice Betfitda, qutnquc

forttctis habcns.

I O A

T v^ ^^flf E f^ vn granJ forfait 5c vn crime s\ bien énorme que celuy que Ii: ■cÇ commic en la perfunne de noltrc Seigneur, lequel il irafiir: mais To- bien dire que fon dcfcfpoir, au- quel il (c porta, hit beaucoup plus énorme que la rrahiion poorec que le dclclpoir bat JireclcmJc contre ce quieit de plus propre à Dieu

. milcricorde ,qui cil Léon parlant de loy, tr

snfcrlicior t.. , muemf** m </«-

*J Dtum , fed drfverdtio trjMt u.l fu imAitim.

aeftvray(ames Chreftici

pire au monde que le dei C

.c fyit :

jo$ VouyU fiConàVenàrcdy

quenoftreEuangeiilte nous propofc vne pifci-^ ne , où^on peut eftre guary de quelque maladie que ce foie , c'eft: en celte pifcine o\i ie deljre que vous ioyez plongez >& moy auec vous ;& dau- ranr qu'en cette pifeine probatique fe trouue vn pauure paralitique qui du,homwem non haLeo, ce- la n'eft à dire en celte pifeine delà mifericordç dp Dieu , car icy ie voy vne femme qui eft touf? iours prefte de nous fecomir , & ierter dedans, ic dis la Vierge , à laquelle nous addreilerons nos vœux, dilans:

Aue Maria.

Lutarqucau rraictê qu'il a fait des gtf- ites de vertus héroïques des femmes, rapporte des Tyronicnnes autrement appelleesTofcanes,que celles-cy ayans efté ruynées Se mifesen entière déconfiture par; les Laccdemonicns : voyans que leur pays cftoit ruyné , 8c qu'il eftoit tout perdu &rauagépar les ennemis : résolurent finalement de s'embarquer fur la mer, oc chercher leur meilleure fortune ôc aduanture.fur ccfterefolution ils choisirent pour chef tk Capitaine de leur nauigation vn nommé Paulus : Ceftuy fe voyant efleu, auant que s'em- barquer voulut premièrement confulter l'Ora- cle,pour fçauoir ce qu'ils deuiendroicnt>& quâd ils pourroient trouuer lieu de repos , l'Oracle refpondit , que ce fero.t lors que, amboram Cr Aram prrdidetwt , quand ils auroienr perdu l'an- chredeleur nauire,&: l'image de laDeclTe Diane, qu'il auoit mifeaufond d'iceluy,pour duc en vn

deCifefme*. joo

mot que lors que les choies feroient entière- ment dciclperees , ce (croit à 1 heure incline qu'ils trouueroicnt du repos : Et de faictccux- cy a?*HI faict voile par que. que elpacc de temps paruinJrcn: en vnc ccitamc ifle a la renarde de la nuict : ni eltans le Capiraine fait G nner la rctraictc , &c commande que tous prennent terre pour coucher en cefte lilc : la nuid citant pallcc , 1 heure allignec pour remonter au na« uirc , ils dcfancicnt & pourluiucnt leur che- min , & arnua par malheur ( comme celuy du- quel on le louuicnt le moins , elt Dieu) qu'eux eltans délia allez loing. Paulus le rclolut de voir ce qui cltoit dans le vaillcau , & ayant veu que l'image de la DeclTePallas n'y cltoit plus & auoit elle oubliée , voulut rcbroulîcr chemin pour re- tourneren llilc, Cv de fait retourna, & comme il voulut prendre port .atriucq »c lancine de leur nature le rompit alors Paulus voyant cela , dir, .njim c~ 4c4m perdidimus , ccft îcy ou nous ns trouuer repos, .rcltienne cV dcuotc afli tance ] y eue il ia» mais nature plus dcltinc i la tcmpcltc , que ce j nircmilcrablcdc nolhe Fuangilc? Le voila dclaillé de l'Ange , & a tellement perdu l'anchre de l'clpcrancc , d auoir cite l'c:pace de trente ans U)B1 les porches de la pilcme, qu'il JiK>;r j noîtrç Seigneur , Domine bominrm non buiro t c\' de ta <^fc

f»our montrer qu il auoit perdu rourc c ^c

ors que noftre Seigneur iuv dit, /'j ,.i i, il

ne relpondit rien , n clpcraut nen moins que de

Ce pauuic homme reptçlcntc la nature 1m-

N iiij

20 o Pour le fécond Vendre dy

maineauant l'incarnation du Verbe, pauure na Nature ture humaine expofec a la mercy des vagues , tu humaine ^uo's perdu , Pturn & anchoram , de forte que a- eft "\-nna- lorstu pouuois bien dire auec cet homme , bo~ v.ire âme, ****** non habto : car s'il eft vray ce que ce grand pife Philofophe Anaxagorasdi(oir,queftre homme iï^yCnn- cc^ auoir des mains pour fubuenir aux panures xatrorœf. affligez: de ie concluray que la nature humai- ne ne pouuant receuoir fecours depcifonne en fa miferc & afïli&ion , iutlcmenr pouuoic dire, hominemnon haheo, pource qu'il n'y auoit home ■nrj 1A, au monde qui la peuft fecourir. De làdifoit Da- Lild, Nolitc conpAere m prwapibus tienne m hitjs w- mwum minibus non eflfalus , queditesvous Pro- phète Royal» quoy , le fils de Dieu félon la chair, n'eft-ilpasfilsde l'homme? n'eft ce pas de luy que nous deuons attendre le falut ? cela donc "Brttedo- eftant, pourquoy dites-vous , noiite confidere in firme. filrjs hominum ? O que Dauid eftoic vn grand Philofophc , il ne dit pas > Noiite confidere infilio hom'wit , non, mais , wfilijs hominum^ pource que tous les hommes en particulier, font enfans d'homrncs,c'cft à dire de pere & de mère qui font homme$,maisiI n'y aque lefeul fils de Dieu^qui feul foit fils de l'homme, ie dis de la Vierge, félon la chair, & ainfi Dauid avant efgnrdà cecy , di- foit : Nchte confidere wfilijç komwnm in quibusnon efî fa lut , pource qu'il n'y a que le feul fils de Dieu, qui elt feul fils de f homme, qui eft la Vier- ge, quant à la génération temporelle: &c quant à la génération éternelle, il n'aqu'vn pere fans mère , & eft de ce feul fils de l'homme ducjuej nous cfperonslc falut,

eteCârrfrne. 201

Au quatricfmc Hure -les Koys clnp.^.vnc fem- me le prclcnta vn iuiirJcii.it le Roy d Ilrae! & 4*^£'6* 1 u v d:r,5-»/^j me Domine mi .*tx. Le Roy Juy rcl-

', ^ndc pofum (uluire? ^ - Elle Uiy ditoic cc!a , p'jurcc que les Roy? 6: les gppc{ i ri peuple (ur U ter- j.lttMrwrf

rc , cV: de faict **«i cotre les Grecs (îgnirle Roy ôc i ucur tout enieiTil)Ic,«iv aucc ce, encor: il ia^c,poiircc qu'eo l'ancien Teftamenc les R >. iges du peuple, ex pour monllrer

Dr n'eit qu'vn , il lit aux Logef,£âf iuuur\ Dominas indices aui libcrArent eos a n$im*% mêmibm ,'flg m ebap ;,

il elt dit d'Aod , Sh iitauit eis fâbutortm , Trocjbulo ^A; Df donc » conti icranccecy celle

femme dît à ce Roy,S"u/«4 mf Domine mi f(ex :& /fl.^'f. 2.

is le Roy luy refpondiCjiVow/r/j/Mr/ Cr t.'poffum 'tluureXàt il n'y a que Dieu qui] imes , les homme* (bot

pour Jeliurcrlcurs fem- blablet de mil dépêche , il n'y a que Dieu

le pu 1 lier nrc,; rater non redimet frdtre, l'hom- II bien vendre , mais il ne peut pas fc rachète. fu "\-nun (au efiis , vous vous cites

vendu; pour nranr, dir l'Apoftrc , Et fine *rtt»~ ton , : % presto, neijue emm grffBm

Sum petit tiui pro prrtio m'iro Jed;t corf Ui cr ;un-

£uinem%d\t laindt Ambrai fe , & Lunct Au fWr» 1

iur le Pial. 118. expliquant ces paroles du ij:.il - /Îmt ^f*,. miftC , Ft tp'e rrdimri - x omnibus mtau tuii , Ijrdêl \if.Mid.tre ft ptuitjednon vote !r ft ^en.lerenec potc/r Je redt- trfl ejfertdemfm ,<iutpecc*i,

2 Q 2 Tour le fécond Vendre âj

Bernard, commiiere nonpotuit , 6c S. Bernard fur ces paro- les du tnelme Prophète, Peus m medio eim non comr/iixebitur, dit , Quiâ dtbeo ùbimn pro frffo yfed porefetio .'parlant à Dieu» Netjue emmtamfacilè f&ttws ptdm refeftm. I'auois , dit- il, cftc fai& en difant vn feul mot > mais lors qu'il m'a fallu re- faire & racheter , Dixit Dens multa ,ftcit multa t Quelle fjt pertultt dura , ejuid dtco dura imo intaua : & pourcc Veau de la j\ a ej^ necciTaire que cet Ange defcendill en la pleine ^ Pifcine, & qu'il nous iettaft dedans : Peau de lapemten- ceftc Pifcine elt le fang que le fils de Dieu a (e* efpandu en la Croix, & celle Pifcine qui confier

celle eau (ont les Sacremensimaislaillant toutes La pem- , .. v ,. à •/*

1 , les autres explications a part, îc disque celte pil-

^ '-ç cine n'eft autre que ce Sacrement de Pénitence,

** les malades qui s'approchent de ceftc pifcine

font les pecheuts , l'Ange eft le Prcftre , & celuy

Chrifof}. qui les iette dedans c'eft l'application des meri-

Hieron). tes du fils de Dieu.

Tourauoy Or fus, la pénitence eft donc cefte Pifcine : il

U pijCinefaut que ie vous face voir le rapport qu'il y a

de Hieru- entre cefte pénitence & la pifcine. Ceftc pilcinc

ft'.e eftoit de Hierufalé eftoit appel lee Probatique pourcc

elle appel- qu'ainfi que dit (ain&Chryfoftome , les brebis

lee proba- y eftoient lauees:ou bien ainfi que dit S.Hicrof-

tique. mc » c^c eftoit appellec Probatique , pourcc

qu'elle eftoit auprès du marché l'on vendoit

Deux 54- les brebis, pourcc fu jet elle eftoit appellec pi(-

cremens cine Probatique, c'eft à dire pifcine de brehis.

inQtweX. Remarquez en fécond lieu que le fiis de Dieu

pour huer a principalement inftitué deux Sacremens pour

nos pf- lauer nos péchez, aflauoir le Baptefme & la Pe-

cht\. nitence, le Baptefraep.cutcftLC appelle pifcine

dcCârefme. 203

batique, pifcinc de brebis , pource que c'cll par iceluy que Dieu nous raicl entrer en (oa bercail & cftrc de (es brebis. On marque ordi- ement les brebis , afin de rccognoilhc cel- les du bercail d\iuec Ici autres, ainti au Baptel- j nous recédons la nurque & le charraclcrc des enfans de Dieu & de Ion Fglifc. Delàcft que lePapç ne peur contraindre les infidelies LfS tnfi" •oU'rcs par exorciimcs , pourec qu'il ne "'"" nt font de l'a bergerie , mais bien les hérétiques f™*"» '- pomee qu'ils onr la marque de l'Eglifc , 6c l:re con~ pource !c Vicaire diccllc les peur contraindre tr*ins pur de rentrer en la bergerie par les exorcifmcs & txorci\mei excommurij.itions.Aiiifi donc le Baptclme pour  ~"*(mr J autanr qu'il nous dône la marque du Chreftien, * E&j* Se nous fa: et eftre brebis du bercail du fils de Dieu , peut eftrc iuftement appelle pifcinc pro- batique font lauez les brebis , puis que c'eft dm s les eaux b.iptilmalcs que nous lommes lauez de noftrc peché originel. M lis pourec près le Baprcfmc reçu derechef nous fai- » naufrage ex' tombons en vnc infinité de pe- chcz:voyla pourquoy la Pénitence cft inftituce afin que les péchez journaliers que nous com- mettons y (oient lauez & effacez, cV pourec que la pénitence peur auiîi pour ce fujet cllrc appcl- lcc p:Vine probatique.

n& Grégoire de Nice en la vie de Moyle >r;«#

dit que ces Sacrcmens le Baptcfmc ex' la ;.

! tenec (ont fort bien reprefenrez par les de >//. eau loooa à (on peuple au dcfei fiS,

•nerement eux cfbns en Helin Dieu ht

Jou£c belles romaines

204 f°Ttr h fécond Sâmeày

qui leur fourni(ïbicnt d'eau pourboire & puis apreselîans pah'ez plus auât au defert il falut bat- tre les rochers par la verge , lelqucls audi toft vomitét l'eau auec abon Jâcejaquclle eau alloic feipentât dans le delercraniofb J'vn codé rantoft de rautre,au(ïïbicn que celle des fontaines, que Belle de- veut dire cecypS. Grégoire dit, que les fontaines firme, d'Helin reprefenrent le Bapteftne , car pour ces fontaines on n'y apporta point de peine, on les trouua toutes faiâxs , mais pour les eaux du ro- cher il falut frapper 8c parler;Sacrcmét de peni- tcnce,c'eften diiant Peccaut98c en frappât la poi- trine qu'il faut tirer l'eau de la grâce, & comme cette pierre fut frappée plnficurs fois, ainfî la pénitence fe rcïcere fouuct,& dit ce raclmc Do- cteur , que les eaux à force de ferpenter fc tari- rent , 6c pource il fallut retourner au rocher 8>C le frapper derechef: pourquoy,dit-il,ne retour- nèrent ils aux fontaines? c'ed pour monftrerque le Sacrement de Baptefme , reprefenté par ces fontaines ne fe réitère iamais & ne fe donne qu'vne feule fois:mais bien la pénitence fc réitè- re plufîeurs 8c diucrfès fois.

Secondement ie dis qu'en Hierufaîcm onla- uoit les brebis en cefte pifeineauparauant eue d'eftre offertes & prefentées à" Dieu en fao ifice. Que dis- tu Reformé, que Dieu ne nous impute les péchez que nous failoos, 8c partant que nous n'auons befoin d'en faire pénitence ? en Hieru- faîcm on lauoit les hoflies auparauant que de les offrir , pour nous inftruire que fi nous nous voulons confacrer «à Dieu, il faut que première- ment noftrc ame foirlauce 8c mondificc par les

âeCAYcfmi. 205

eaux de cefle pifeinc >qui cit. la pénitence & la contrition des pechez , C or contritum cr kumilu- tumDeusnondepicies. Anlfi de faiâ S. Grégoire P^Imcto. legrandcxp'icl: l'Autel des holocau.les diu -, Huidefi dlturc holo. rm fu & iu'sIj,

mimor fcccAtvum. Vne conlcicncc pure Cv iultc qui rafchc de laucr fespechez par la pénitence, qui talchc que le rcu d'amour bruile tour ce qui eft de (.:1c en (on CCTUC : nous délirons faire vn facrifice à Dieu de nous mefmes«mais noftrc amc clt noire . pourquoy il faut première-

ment auoir l'eau de celle piùincdc la pénitence pour laucrccs taches.

Il y a vne certaine fontaine en Arcadicdont rontétni l'eau c,t de relie nature & qualité , que les bre- wunl- bis blanches qui y (ont lauecs deuiennenc noi- l(Uje» rcs,& celles qui font noires demennent blan- ches : o pénitence vous elles celle fontaine , 6-: vous ,.> Diuid , vous auiez voltrc amc fouillée de taches noires pecbez , mais vous vl

ietrez en l'eau de cefte fontaine de japenitep- ce afin d'eftre [aué £<. de vous rendre vn agréable Sacrifice à Dieu, tucrunt mil.. L- punes Pfé^ lot*

dicêcm ila comme il hoir de ces eaux ,

m menm cumflctumi^elum , cV que s'cn(u;r il de ce lauemenr ' Uutli ,mc r- fyper r hébor, DcIj e;f que pour nonrtrer celte mci. z cv vertu delà pénitence le oiefm

dit,yf' Mme db minuit Jtc T*y * ^- s peccdto i rn'^°'

mm mun la me , cV auparavant il di(( t4trm mcAm ( Rcnaïqucz quo Daui

rlt9 hi4.t , // , comme s

:tncl , deU : Uc

20 6 four le fécond P'enâteiy

mifcricordejVOUSjô Rlsjaua me ai intquitdteme^

par le Iauoir de voflre fang , & vous ô S. Efpric,

apeccatomeomundamc^at voftrc grâce & iuftifi-

cation.En outre ie recognois, ô mon Dieu , que

les péchez ont faly mon amc , & pource Uua me.

Belle con- je rcCognois qu'ils font efents fur le Hure de ma

ceftion de confcience,& pource dele. le fçay que par iceux

DaHta* j»ay cfl.£ rendu immonde , & partant munda mey

de eftant ainfi laué , fnpcr muem deaibabor. Voyez

comme les eaux de la penitece font très- propres

pour blanchir & mondifier noftie ame : auifi cri

TApocalypfeS. ïean parlant des âmes iuftes dit

ainflyLauerunt ftolasjuas cr dealbauerunt.

En troifiefme lieu l'eau qui cftoit en cefte pif- cinc de Hicrufalem il'cftoit point de l'eau de pluye, mais c'edoient des eaux qui prenoienc fburec dedans: Beau rapport de cccyaueclà penitcnce:Chrc(licns,vous déliriez auoir la con- trition,vous dites , hélas l ie ne fçay que c'eft de la contrition, il me fcmblcqiïe c'eft afleide plo- T.nquoy rcr & ^c fe rCpcntir du péché: mais iedis tout confifle la )c contraire , que la contrition ne conlifte pas erî contrition. [% repenraace de fon péché au dehors, & à iet- terdes larmes feulement , mais bien à (c repen- tir au cœur du péché commis & en auoir vne douleur intérieure dans l'ame, Canner ùmim ad me in toto corde ^eftrojcindite cordx ~\eftra £r no Itefii- meMa'\cJlr4iïompcz voflre cœur & non vos ve- Hcmcs, Si ciujefierisillum itiucmes cum^[\ tu le cher- ches tu le trouuéras , Sun toto. tnbuUtione anima tu* tfuœfieru eum , pourucu que tu cherches en' la douleur de ton ame. Voyez vous maintenant comme la contrition ne confiftc pas tant en lat-

deC&refmi. 207

mes, qu'elle faid: en la douleur extérieure du caur,& S. Auguftin a fort bien dit que faire pe- syCunU'}m nitenec n'eft. autre choie qu'auoir detelhtion du vcchCyCertam pœmtentum rôti ftcit mji ndium feccatorum , c'eft la hayne du peché qui faift la Vrayc pénitence : c'eft la celte pifeioc qui a fa fourceen foy , c'eltoit ce que vouh it diic Ierc- mic par ces paroles, <£uis dahit'jpm meo d<ju*m> çy octtln mfhjotiiem Ucr^mArum-. 6 laindr Prophc- Fontaine te , vous demandez vne romaine d eau , n'eft ce (t'^i.hc* point vne romaine scbl.iblc a celle d'Acheron, ron. les hommes croient changez & metamor- phofez en belles? non , maisceli vne fontaine qui nous change , non en beftes , mais en D;tu: & quelle fontaine ? peut élire que c'etl celle de laquelle par le (aincî lean.^w/ iredulerit m me m top ~\ut jurai in^ttjm4t(rn.3m^c\[\

celte fontaine : 6 Lincle fontaine de larmes, eaux rcs, eaux de pénitence qui arrou- C *J° «?•

(cm le ciel, à quel miracle ,seicne fainCl Chry- fologuc , r iurj nature, U:hî\m* irritent

wm A I mx k larmes , ce font ces er.ux def- pf/.m. quelles i! clt parlé en Dauid , ^tq** yu* (*f*ri+$ cœlos funt Umétâié nomen Domim , c'eft ce lleuue imperueuxqui refiouit la cité de Dieu , fJSmmwu 4£JL, impetuslitifiji iwtjtem Pf #* Tcfffioif] ce que di- ' foit noltre Seigneur, (Uudinm mt m cr'.n u\cr ~>no precâtore pœnitmtum trente , & non feuler tria, mais SSCOfC Diui \ di'oir, I i nifti ci mfMsinenjpettu/uo. Vous fçauez que c'eft oiviu

:cmcren la cane que l'on mer le vin , le cidt CÀnt'9- '.ppehe ciuc en I. | I rjrurc , /»/ro-

u.xii mt f{ex en iUl*m Trindrum.l : en cefte

208 VôurleftconàVendreây

cauequenos larmes (ont rrnfes & conferuees \ iamais, ïofuijli Uchrym^rneas m conffetlu tue, c'cft cette fontaine que demandoie Ieremie , U}'<h d*bii capm meo j^juam, <£r oculu meitfontem Uthry- marumïû demande vnc fontaine d'eau de larmes, fontaine qui reiailit iulqucsà la vie éternelle: & pourquoy faint Prophète ne dites vous, & ocnl'ts meii torrentern lacrimarhmïonenny j\ avme mieux dire fontaine de larmes, poureeque les correns fc deiTcichenten Elle les fontaines font pe- JSelle con- rennelles- mais que ne demandez -vous donc vne ceftion. ciftetne ; nort , ie veux vne fontaine, ponrec que la cifteme ne reçoit l'eau de foy , mais de de- hors , la fontaine au contraire la reçoit de (oy: ainfice fainct Prophète defire vne fontaine de larmes , qui prenne fource en foy : car ie pleu- re la perte de mes parens ck de mes biens , ce(ï vue cilterne qui prend fa fource dehors; mais ie pleure pour mes péchez commis , a'ors ceft vnc fontaine qui prend fa fource en moy , c'e- ftoir des eaux de celle fontaine queDauid arrou- foir Journellement fon lict, Lacrymis met* flratum * t r rmnm ripubo : Et dit Sain6t Auguitin , que iufte- J '" ment cV fort à propos Dauid dit , firatum mntm

r^kNe (çiuezvous-pasque ce n'eft'cs fleurs ny les fuei îles que l'on arroufe, mais bien la raci- ne des plâces?ainh\difoit Dauid, ce n'eir pas mon corps que ie veux laiier, ny les fueilles,ie dis mes miures extérieures : mais bien mon cœur qui eil la racine de tout ce que ie fais , Et Ucrymts mets flratum menm rijtho.

N'auez vous iamais ouy parler de la malédi- ction que Dieu donna à la terre & à f homme,

elle

de Car e pneï 20?

elle fur telle, M.iled.ûu ttrrd moferc tue , ff» tnlulos çermi nuiit If hi <x \ ii.î oiie Cefl : (cire tult rendue fertile, Dieu dit a l'homme,/* /«W#r# "W- s^c

IM tui ~\rjcen< far.e tuo. Il f:Ut i]iic tu airouics CC- frj ;.. fte terre par tes latines & par tes lueurs. Or fus, celte iHak n qui fur portée contre la

terre , eft plus proprement porrec contre nous aptes que noi;s auon:> pccbî , Sfiritt cr 9n £ )mir.jibit tibi , non . 0 uu uns de no us \\\A-

mes nous porter au | ace, de lortc

que pour reccuoir <. ace,& pour rendre

Ja terre de noltrc aine fertile, il cit necellàite que nous arroulions noltrc amc &no(tre co de la partie la plui noble de noltic corps : qui tit 1 otil : aulli fur ce fajcâ difoit Ditfid : txit«> Pf*J< nS. A^uémm drduxn u M n-u'.t mci , cjutd !> ce m t*am non diui. Voyez vous comme ces larmes qu'il Verfoit prcnoien: fotircc en ion errur > î xitm irum , poui ciuc que ces toilTeanx de larmes produiioient en iuv vue mer, ../«/

frurr conmtLotut , o S. l 'r v.ilicrc lercmic, fi tu [trerrttf cuilcscflc >sde la M agdelai ne & lu temps t i4miu

(jiicnoltic ur mardioit (us la m \C

'///<>, que la on clt\ :

mcr,plus grande que U met mcânei car n, liions que noftrc ur marchant far la met *'?* v

rulcmcnt l.i plante de k n-

nais en la *¥-

ement la | encorei 1-s jambes furent lu ;iac-

ment de les termes , & ainfi , o mtior

ran Icui conrrii ion , nés

iiô Tout le fcconàVendredj '

iccllc, ExitU* AauArum deduxerunt oculi meiyo Da- uid vous parlez en plurier, difant, exitm^ par ce* cy vous vouliez dire que tout auraftr de péchez que vous auiez fait > autant de ruitlcaux de lar- mes fortoient ils de vos yeux pour en fane pé- nitence. Deduxtrunt oculimu , pour dire que ces larmes feroient pcrcnnelles, Qpjanon euflodierunt legem tuam > pour dire que ces larmes ne font pas pour la perte des biens & des parens , mais bien pour auoir tranfgreffc la loy de Dieu.

O vertu excellente des larmes qui ont la for- ce & puifTance de guarir toutes fortes de pé- chez : C'eft icy la quatrielmc conucnancc que ic trouuc entre la pénitence & la piieine qui lauoit & guarilîoit toutes fortes de maladiesa & ainfi ce n'eft fans fuject fi nous trouuons que Pénitence quclqucsfois la pénitence c(t appellee Bap- df pelle* tefme en la fainde Elcriture , ainfi cft ildit que Saptefmc. faindt lean fut enuoyé au fleuue du Iourdain, Luc. 3. Prddicare B'ptlfmumfœmtentiài y pourec que tout ainfiquelc Baptefme efface tous péchez, ainlî la pénitence elt propre pour purifier noftrc a* me de toutes fortes de vices & d'iniquirez* Chreftien . ie te veux icy amener vne belle con- ception de Sain cl: Chryfolromc , m as fai& Chryfofti rifquc & perte de tes biens , tu en pleure, as- tu éd popu- vcu qllc jamais aucun aye recouuert ce qu'il a lum. perdu » pour pleurer ? tu es malade , tu pleures,

^€nùo' p0ur ccla cs tu gunty ? fi tu as offencé ton thennm. Dieu >& que tu pleures, alors tes larmes ont moyen de l'appaifcr & d'effacer tes péchez, c'eltcc que nous veut fignificr S- Paul 4 quand il dit , Tnft ma faculi générât mortem , triftitt* Itéra

àeCâYefmi. zn

yU (ecundum Deum es l centrât 'iitim. S. Grégoire

de Nazianzc appelle les larmes de la pénitence, Greçor'itu

dilttmum prccdtorum : car tout ainfi que le mou- x^XunX'

de fut purifié par leseaux du D:luge, ainfi l'a-

mccft purifiée par les-eaux delà pénitence, qui

font les larmes. Le mefme compare derechef

les larmes aufang. car, dit- il , tout ainli que es

l'on tire du fangàceluy quialafiéurcipour faire comPérefS

fortir quant & quant le une , les humeurs pec- dUJÀn&*

cantes : ainli o Chrelticn , i\ tu es malade de la

maladie du péché, prend la lancette de la contre

non, & au(lï toit fortira ce fang, ic dis les larmes

qui feront fortir les humeurs peccantes de no-

itrcame.A cecy faifoit allufionlc RoyEzechias, r «

quand il diioir ,Sicut pullns hirundwis jic ciamubr, I™'

que voulez vous dire, o grand Roy? vous voulez

dire que tout ainli que l'hirondelle voyant fes

petitl aueuelcs .s'en va en la mer clirrchcr vnc . r ,- b Ê ., ,, r . Belle /in-

certaine lone de pierre , ce d icellc en trotte les . ,'

yeux Je les petits & les fait pleurer, fait quant &

quant fortir auec les larmes l'humeur precante

qui les cmpelchoit de voir. Cède pierre cft ap-

pcllce par les Naturaliftcs Chclidoine: o (ain-

tc Chehdoincque la pénitence , Chrcllien es tu

aucuglé en tes péchez , prend cefte pierre de con-

011 c\' en frotte ton cœur , cV aufli rolt di- celuy fortiront des larmes auec abon danec Se 101 Equant i celles les humeurs pédantes qui Dt en ta confcience.

lay dit tantoft que le rocher repr Lnrcla £xcj pénitence: vous fooei ccquieft ekntcn 1 xode, que Moyfc citant au dclcrt , i de 11

verge le rocher , qui aufli toit vomit ! îcc

CJij

5Î2 Tour le fécond Venâredj

abondance , laquelle eau eft appellee miel êc huyle par Dauid , Edux'tt met de petra cr oleum de fdxo dtmfsimo : non pas que cefte eau fuft miel ny huyle : mais c'eft pour monftrer qu'elle ciloic fort douce , bonne tk falubre , ô larmes qui elles tirées du cceur à force de frapper par la verge de la contrition , vouseftes des eaux plus dou- ces que le miel, pour autant que par vous l'a- mertume du péché eft changée en la douceur de la grâce, Conuertifli pUnttum meum m gtudium y O" circundtdifti me Utitu. O larmes , ô baume pré- cieux, au moyen duquel les playes & vlcetes des vices ôc péchez fonr guaris.

En l'Efcriture faindle il eft dit de îobque le malin efprit l'auoit affligé de telle forte ,que le texte de l'hiftoire porte que, a planta pedu l>J<jue ad~\erticem capitls non erat \<xnueu : c'eft icy vnc belle reprefentation de ce que le peché faicl entiers l'home , il fe monftre entiers luy fi cruel ennemy, qu'en toutes les parties de fon corps il luy raidi relïèntir des playes & vJccres fort mortifères, il lebleflccn la tefte par le dard pe« ilifcré de l'hypocriiîc , au front d'arrogance, les yeux decuriofité , le nez d'impureté, la lan- gue de mefdifance, les aurcilles de vanité x les mains de rapine , les reins de paillardifè , le ven- tre de gourmandife , les pieds de parellè : & au refte du corps ce ne (ont que playes mortel- les: de forte que ce que l'Elcriture faindtc dit de lob , à plus îufte fuject le pouuons nous dire de l'homme que , ^ fiant a pedit Ttftjtic ad^erticem capitii non efl tneofamtos : Maisquel moyenya*il de remédier à ces playes:Vcit d'appliquer le bau-

de C«refmc. 21 j

me précieux & de vcrlcr abondance de larmes.

Ou bien dit'ons que la contrition ( qui cauJj ces larmes ; elt vue médecine, mais autre que celle de laquelle parle I Jvppocratc , ^Ars lonfij, "V//4 breuh^ fxpmmcntumjjuux, occâfto prteeps, car ii celle-là cit. longue , celle cj cft courte, In^uâ- cur.j/jue die mtemuerté peccAtor omnium p< :cc Jtorum Juorum non recorjulor.

Belle cil, fur cecy, la conception que fait faint Belle ro«- Ambroilc , il conliderc qucDauid n'eut li toft ceptton de d\tpc:cjui , que le Prophète Nathan luy dit de s. ^Am~ la part de Dieu , Domtnus trAnjtulit a te peccatum ùrotfe. tuum: lutquoy scierie ce grand Prélat Milan- nois , J'idc qu.intum posmt u- <t dpud Dcum,

Il m'clt aduis qu'il fait allufion à ce que nous liions de Ca.lar , qu'vn iour il efenuit vnc let- tre au Sénat de Rome , en laquelle n'cltuictu clairs que ces trois mots» ytm»1fUU91fici î, au mOfCO dJqucls il auoit emporte la victoire: ccltoicnt trois dictions , mais ce ne (ont icy que trois petites ivllabcs , ce n'eit qu'vnc leuie .on qu\n petit peccjui , au moyen duquel nous emporterons la plus belle victoire qui ioit. i\auoir celle du pechc.

Qjc rcltc-il li ce n'cll que puis que le fils de Dieu a initiale ce Sacrement de pénitence fie Tre "s que ecluy-cy fut ombrage par celle pifcinc , \léfteUe\. neccllaircmcnt dire que les Preftics ibnt ^V** les ÀQgÇJ qui mouucnt l'eau, o PreOrea votif eftes CCI An;.;es qui douez compatir ai. mtens : u le Sacnaricain a applique le vin fui les playcsdu pauutc nair aulVi appliqua I

le de la douceur : aiutiUuc il que 1

O

SS Tour le fécond Vcndteây

fuient doux & feuercs entiers les penitens. Ntture *-cs Naturalises difent que le Poulpe s'atra- JuPoulpr. cnc ^^orT au rocncr> ^!l"îl p'en peut cftre iéparé que par l'eau douce , éc non par l'eau de la mer, & faut qu'icelle foit diftillee entre le rocher & le Poulpe,& par ce moyen ilen eft ofté:6 Poulpe, o peché , il n'y a rien qui s'attache plus fort à no- ftre cœur que le pcché^ôCofefleurs^fi vous vou - iez defraciner ce poulpe & ce peché , ne prenez l'eau falec de la rigueur , mais bien l'eau douce d'vne bonne 6V faindte intention: 6 S.Paul vous nous auez inftruic'ts en cefte belle leçon , difanr, ros qui fpirituales efti* ( il parle aux Confclfeurs Se Prédicateurs ) eiufmodi inflrmte mffiritulemtatis^ ne prenez pas l'eau amere de la rigueur, mais al- lez y auec \a.<\ouccuï,înfpiritulemtat»:8£ vous,o âmes Chreftiennes , plongez vous en cefte pifeir ne de la pénitence, mais pifeinc quiaycfourcc en voftrc cœur : ie ne defire pas que cefte pifeinc foit comme ces fontaines defqùelles parle Se- Seneji. $. nCqUC Jjurc troifiefme de Ces queftions natu- ^«^/f./7A-^c|jcs cnapitrc fixicfme : lefquelles ne foulent tural.cap. qU»cn Hyuer , mais en Efté fc deiîcichenr & ta- 6. rifTcnt, mais il faut que cefte pifeine coule touf- iours, & qu'a toute heure vous ayez regret des péchez que vous commettez , & que vos lar- mes (oient pcrfonnelles : 6 larmes femblables à cefte pierre, de laquelle parle Pline en fon hiftoirc naturelle, laquelle eftant touchée iec- te de la rofec & de l'eau. O pierre , 6 caur , puis que tu es vn rocher obftiné& endurcy au pé- ché, fais que tu fois donc de laqualirédcceluy- cy , & qu'eftant frappe par la contritioti , tu vô-

deCarefme: 2T5

mille incontinent l'eau, ic dis vnc abondance de lar ;>cs, Iciqucllcbcrtaccront tes fautes, laucronc ta conlciciuc 6c te remettront en grâce aucc ton Dicu,&tc feront finalement viure éternellement la haut au L ici, ou nous conduite le lJcre,lc Fils, ôciclaincttlDiic. Ainliioit-iL

O

m

SERMON POVR LE

SECOND S A MED Y DE

Carefme, fai& au iour

deSain&Mathias

Apôftre.

Exurgtns Fetrus in mediofratrum d/xit^c*

A C T. I.

I iamais vous aucz entendu que la mifericorde de Dieu fe change quelquesrois en iuftice , que l'huy- ie de les grâces , de fon amour 8c charité, fe conuertir maintefois en flammes d'ardeur, d'ire & de courroux» il ne faut que ietrer i'cxril fur ce dot il eft auiourd'huy que- stion :qui pourroit dire combien cefte lampe de Iud.is auoit efté remplie de i'huyle de la faueuc de Dieu ? qui pourroit nombres les grâces & bé- nédictions qu'il auoit miles dans l'alambic de fon amc •• & cependant voicy auiourd'huy que pour ù malice & trahi(on, cefte huy le de la grâ- ce e(t tellement changée & conuertic en ire ÔC fureur, que le voila ietté en vn defcfpoir mal- heureux. Il eft bien vray que pour l'ordinaire l'expérience nous fai&Yoir es choies naturelles

deCaref, 217

la corruprion d'vnc chofc élire cnufc de la gé- nération d vnc autre , <"orru m ffîgcnerutto âlieriê09diicat les Philolbphe>,ainlï melcmblc- ii arriucr de mefinc en l'ordre delà grâce : la corruption de l vn e&caule de la génération de 1 .i'irrc:au!li l'Ange en l'ApocalypIcadurnnlanc S. Icandi! ne tjuod b*bes ne a!ih4 dcctjiut co- ron m tn.tm , O malheureux luJas , quelle cil Ccftc gioirc ou ru auois clic appelé.- quel clb ' g;oncuxoù tu auois cite efleué ? tu as u de celte excellente grâce d'hon- neur vie i ApoftoUta& voicy S. Machias qui cil mis tk continue en ta place, de (orte que la corruption de l'vn ell caufe de la génération de fourre. Vous gloneuic Vierge, qui auez affiltéa celle (àjo&e cllccliô.aflîitcz nous s'il vous plaill, du crédit & de lafaucur que vous auezenuers volhc hlSjCv nous vous la iKions,dilans.

Auc Méfié.

L grand cv malcurcux Capitaine A- pluUr*ue thenien Epammondas , voyant vn ,„ t. 1

) jour vnc erandc , nombieulc & po-j'j.^..

vVil^ 1 r 11 ;■

•4i*—Ww puleulc aniKC , laquelle loiircsrois nonj4S

eftoit fins chet & lan > Capital ne*etlt fort bonne

grâce de dire que c'clloit vnc prodigiculc bc-

lie (ans chef(& panant I ini efl ! ne

Ul ne mcntoit, lequel eftanc ioten venoit cela qu'il auoit efté vaincu en vnc telle année, relpôviit rehublèmcc C*C rncarmee.r.uis que c'eftoil tous vn autre chef.

Etd: taivt , pelez ic VOUS prie ,au:cmoy vnc

jmi-

218 Four le fécond Samedy

ehofe digne d'admiration. Voyla vnc armea pui(Fancc qui a(u\gc Bjthulic , celle armée e- ftoit c lie du Li-utenant du Roy des Perles Holophernes, arm^cft nombr ufeque la fain- cte Efcriture tefmoigne, qu'il fembloity auoir cnicelle plus de foldatsqucde grains de fable en la mcr:routesfoiscefte grande arnve fut mife en d route par vne petite poignée de foliats for- tantdela ville de Bethuiic : & pourquoy cela? pource que îudith l'auoit priuee de chef. Cantic. 6. (ChrclHcnne & deuote a(Tiftance;l'Eglifc ainfî que ce cclcftc Efpoux m'appréd au 6. des Canti- qics5n cft autre chofe qu'vne arme. Cafhoru scies ordmata^maxs ce doit cftre vne armée qui aye fes fiffc<Sts,& partant doit auoir vn chef afin de faire tefte à Sathan,brifer les portes d'£nfer,& m-ttre en entière déconfiture Ces forces & puidaoces. ordre de N'auez tous iamais regardé Tordre qui cft en lltnluers. rVniuers , en ce monde intelligible des Efprits Angéliques, & en ces corps celcftes, ne voyez vous pas comme les chofes inférieures obeyf- fent aux fuperietircs par vn, ordre & vne conca- ténation mcrueilleufc ,de forte que cela faifoif dire à cet impie Auerroe* que l'ordre de l'Vni- uers conuainc & furpaflfe Pcntcndcmcnt hu- main > & qu'il faut qu'en iceluy il y ave quelque chofe qui le conferuc & maintienne , fi cet Vni- ners eft ainfi ordonné , ainfi ie disque l'Eglife Chrefticnne doit eftçc ordonnée ,maisordon-

« r v ~ nec comme vne armée >acies caftrorumordinAU. Définition _, ., _ , _ il i in

j > j.m Phiiofophcs , qu cft ce que i'ordreîc elt coor- 4e l ordre ... r » Pi r . * . iZ ,,

'dtnattoprimi 5 mrdtj <y finK^ÔC tout ainliquc l or- dre maintient T Vniucrs; & qu'il conferue les ar-

de Cârefme. 2!&

irre$,ain(î il n'y a rien qui mieux entretienne a Monarchie de l'Eglife que l'ordre. Si donc TE- çlifecft ordonnée, il ertoit neceflaire qu'en icel- Ic y eut vu chcf,aulTi de fait icttez l'ail lur le co- clau- de Hicrulalem , & en ce pérît Conci'eaf- Conc"f iemblé par les Apoftres & difciples , ils n eftoict des ^F°' que lix vingts en nombre , armée petite, maisi trnU pourtant qui combatra tout 1 Vnincrs , dont J* H"r*~ elledcuoit auoir vn chef ,Sc defaicten icellc [\j4"m* y en a vn qui par dciîiisro9 autres apparoiftSc fc mon(trec(trr rcl,ie dis lain6t P îerrc,/-. xurgtns Per trm m mediofrâtrû dix t, c eft- ce que ic remarque en ce peu de paroles de l'Epi (hc de ce iour , car comme chef il difcourr,& comme chef il donne fcntcncc de la preuancarion de ludas&dcl'ef- lection de S. Marhias. le dehre vous rapporter tout cecy à trois c'iefs:au premier ic monltrcray comme l'cftar de l'Eglife c(t vn citât Monarclu- qiie'Sccondemcnr ie monltrcray comme la rautc d'vn particulier ne doit eflre imputée à tour vn corps: Se en rrotfcfmc lieu de l'humilité de S. Marinas qui l'a cfleuc à l'Apoftolat. Pour le premier , ic dis que c'clt chofe très-certaine que derous lesgouuernemes leplus beau (5c lenv.c.ix ordonne elt celuy de la Monarchie , rcfmoing /Cnfl*t. Ariltore liure S. de les Morales chap. i. 8cdcfi&,S, £- fat iaint Iullin martyr dit que Dieu iouuciam rfcif« c i. & éternel voulut cl' ablir anciennemct vn pareil /nfiinm gouuerncmcnr en la Synagogue, car la il ne vou- rmrtyr. lut y auoir qn'vn chef qui cltoir le (ouuerain Pontife , auquel vn chacun obcï!Foit , co.nmc Ct uit*. !. BMune les hérétiques aduoi.enr , tclmom ce 4. l'tiit. qjc dit Calum liurcquatricl.nc de les InlMiWJ.i. J. 4.

2 2 o Pour lefeconi Sâmedy

rions ci. §.4. de forte que (i Dieuauoir donnée eltably vne Monarchie en la Synagogue , de quel'Eglife eft ordonnée comme vne autre Sy- nagogue, il s'enfuit donc qu'en icellc ainfi côme ^/ttbanaf, e;i ancienne Synagogue , il y aye vn chef, aulîl ycna-il vn. S. Athanafedit que l'Eglifceft vn Royaume, & tout ainfi que fi envn Royaume il n'y a vn chef,il n'y a que de la confulion, ainfi en PEglifc s'il n'y auoit vn chef ce ne feroic que dc(ordre.Vn autre duaque l'Eglife eft vne maifon , il faut donc qu'en icelle il y aye vn Hteron. perc de famille: S. Paul l'appelle corps, dont il faut qu'il y aye vn chef: S. lerofme dit que c'en: vn nauirc,clonc il faut qu'il y aye vn pilote:au(ïi Mattb.16. de hic en l'eftabliiTement de cefte Monarchie nofUe Seign.dità S. Pierre, Tu es Pétrie cr juper bac hetrum œdificabo Ecclefia me a ,£?- tibi dabo cla- ues regni cœlorumicc qu'eft le chef en vn corps, ce- la mefme eft le fondement envn baftiment : & ce qui eft fondement en vn baftiment , cela mef- me eft le Roy en vn Royaume , & ce qui eft Roy en vn Royaume, cela doit eftre chef en vn corps l'Eglife eft vn corps , vn baftiment &c vn Royaume ou Monarchie,dont il y doit auoir vn chef,le voicy,T«f: P trw^ey Jupet banc Petram adtficabo Ecclefta meam. Optât Mileuitain dit que Optât Afi- le Grec porte,7*»fC5f/;^,qui vaut autant à dire lcuit,dia- Tues caputju es fundamentum^&C dit plu ,./■' enus ex log. contra duodecim conftituitur caput^t capite conftituto emms f aiment, fchifmi tollatur occafio , voyla comme faim Pierre fut conftitué chef , & comme tel il eft Roy & Prince, fur lequel eft fonde «.urne & la

Monarchie J'E^.'f ... -diji-

deCdrefmf. 221

Cdùo ÉccleftAm rncum Tu es Prtru^ccd autant à di- re,tu es le fondement de rF.gliie}o pierre fonda- mentale^ puillancc de I Lgliie, ^m* wjcrrih /'£«</> IliUriuu Cr ttrt.trt porta* , ty~tmnu mort.} ~\m:u a d (soluity dit S. Hilaircquoy difanc ii icnc metrompe il faicailulîon à celte petite pierre de Daniel , qui roullant de la BlOUttgnc , deltruidt c\ tuyna !a grande & pfodigiaifc itatue de Nabuchudono- %* lor : ainli celte pierre fondamentale de l'Eglifie dcltruit la puillancc de l'Enfer,/ « es Petrus crju- fer hune Pctr.i xdifi.éioh'cclrjta meA^cr tibi tUbo dé- mtrtrmimlorëj4'c(k-ihp*i vray que lorsque les ^miluude Kovs font leur entrée cnvnc ville on leur met vcllem en main les clefs d'icclle, comme iceluy en citant le chef & le maiitrc 1 EgUtc e(t vn Royaume, non tcrrcltrc,mais cclcltc, ex Icfus-Chnit dilant à S. Pierre, ubi tUbo duuesrrgm cœloru ,ceft comme s'il luy diloir,ic te donneray les clefs du Royauv- m:celeltc, comme toy citant le clwfde l'Eglife: ou bien comme s'il luy vouloit dire , l'Eglilc c(l Yne mailon, cV comme telle il faut rn KuJcmct, de (brtequch îe conliderc l'Eglife commcmai' ion, Tu rs Petrus , tu eues le fondement. ,

Saincl Ambroifc conlidcraJit ces paroles,

Tu rs Petru < rr bine Petrum , çre. I.uci vnc

belle 6c riche oblcruation , & dir que l'vn des premiers miracles que ïamais lainct Pierre aye fut , c(t ccluv qui clt efent au chao. troiliclmc des A3cs,ou il c!t dit qu'il vu \ n boueux »& jgff * comme ccluv cv lnv demanda l'aiimoinc , iauu Pierre luy 1 iir, Kurmm ç? ^twemu m k*bt*}

in nnminf I, p ty- Aml>%U,$£

aulli toit il adioullc,cr •' .1 ■•

222 tour le fécond Samedf

eim £r />/*«/* ,furquoy dit lai nâ: Ambroifc,qirë Dieu a voulu que ecluy qui cltoit le fondement de l'Eglife donnaft le fondement à ce paunre homme qui n'en auoit po nt, & qu'il s'clt com- porté de mefme enuers les Chreftiens.

Vn autre palîagede S.Pierre pour môftrer en- core comme ii a eftéeftably delcfus Chriit pour eftrc le fondement de l'Eglife, c'eft en S.lean oii noftre Seigneur l'interrogeant^ uy di(oit, Petre amas me? Pierre m'ayme tu?& en fuitte de ce , ri luy à'itrfafce oues meMjtfce a^nos meosiQnc dis-tit ietie do» ^c^orm^ y <\uc $- Pierre n'adoit aucune preemi- ttrine ^cnce Par delïus les autres Apoftres , eft il vray? que veut donc dire noftre Seigneur , lùy dilant, Pierre pais mes brebis & mes aigneaux , le Pa- fteur n'cft-il point de degré plus haut que les oiïailles^cerres ouyrti donc S.Pierre eft conftitué Paftcur par tcfus-Chrift , ôc que tu dife qu'il n'a point de prééminence par delTus les Apoftres, il faut donc que tu confelîcs que les Apoftres n'e- ftoient des ouailles de lefus Chrift:Or cft-il quel noftre Seignr parlant deux leurdi£l:,ro5 cftis de bmril?* meis,dc forte doc qu'ils eftoien' de fa ber- gerie,& difant à S. Pierre, Vdfre oues nie *j,fans ex- ception , il parle de pouuoir & de la prefeancô qu'il reçoit par deflus eux : & puis qu'en l'Efcri- ture fain&e il n'y a aucun iota fupcrrlus,qu'il n'y aaucunc fyllabe,ny lettremy virgule , sas myftc- re & fecret,cela donc cftant, ce n'eft fans myfterc que noftre Seigneur a diftingué ces deux cho- {cs,Pafcesoues measjiiee agnos mf05,Pourquoy vfc il de ces i. vnots,oues ey agnrio mon Dieu je voy bien qu'il doit y auoir deux fortes de fidclles

deCarefmei 223

en l'Eglifc rr prefenrez par les brebis & par les ai- gneaux, les brebis font celles qui engendrent les aigneaux:o Apoftrcs vous eltesdes brrbis,&vous 6 reftes des ridelles , vous elles les aigneaux qui elles engendrer par les Apoitrcs & leurs fuccci- feurs, cornent, les Apollres cngcndrent-iL'ouy: & comment engcndrcnr-ils-c'eft par la parole de Dieu , rcfmoin ce que diloit S. Paul parlant aux Corinthicns,rrr LHun^eliumcgo'ïos ;^r/Jw/,&donc .

puis que les Apollres font appeliez brebis , Se les fidèles aigncaux,noilre Seigneur dilant à Saincf! Pierre , tdfce dgnos meoty pdjce oun meus , c'cll luy dire, ie ce donne l'authoritc fur tous ceux qui m'ont fuiuy, & fur tout mon bercail.

De Sawdl Cyorianau liurc qu'il a fait de Cypr'unus rvnitc de rEghic,dit que tout ce qui a clic clic U\,% de V- gcncrallcmcnt aux Apollres , a elle dit particu- mute £c- licremcnt à faincl Pierre. C'eft le propre du deux. maiftrc de prier pour (es difciplcs, & de leur donner des cornmandemens : Nolhc Seigneur comme maiftrc, a prie pour tous les Apollres, £- £oproeHre>^oynonpro mundoroçojcd prohu auos de- 0Ân% ^* di;h mibr.il prie particulieremer pour S.lJierrc,o- r*uipro te Pctre, ~\t non dcjicidt Jides tU4t 11 promet à tous en gênerai , ^uodeumque ligdueritv (*pcr tt r- tâm cru li^Aiiïçr m eœlniey^ tjuod utrùi fuper

terrdmfoluiii cr tn ccclu, & à S. Pierre il f-it celle jtfjfft \6. particulière promellc , CM «uni li£*M'rii juper ter- ruent MgâÊM cr m cœln ,il donne les grâces géné- ralement à cous. f*<i*m 1 »> %& particulièrement il dir à S Pierre . I lie 14m ' * ' * erm bêmims céfiew f\\ cotnt i tous en geoc* M.irr. lai j'allcr prelchcr tue praduuie lu.ing.ltum omnt cup. 16.

4 Pour k fécond Sâmeây

créature , & à S. Pierre particulièrement Ucîit,

Ioan. iS. Petre>paJce oues rn(04,paf(:e agnosmeos , H reprend généralement les Apoftres , «oh potuiflû "^na. hora lugihre rnecum , & à fàinct Pierre il an en parti- culier^/wow dormis >i\ dit à tous en gencial,o/w«ri "\os fcandali{abimimy & à fainct Pierre en parti- culier, terme nejrabis à pourquoy tout cela? dit S. Cyprian, c'eCt pour monftrer que laint Pierre auoit authoritê iur tous les autres Apoftres.

A <ru!i Saint Auguftin en la queftion neufiefme fur le h * Hure des Nombres, dit que lors qu'il fallut tflirc JT\ ' les 71. Senieur.s , Dieu dit à Moyie , ^yCnUram de }piritutuo,&' daboj 2. .Î?w0n£^,v4noy?bcigneur^ vous faifîez toit à Moy(e,n'eulTicz vous pas bien donné pareille; prerogatiuc à ces fu Senieurs qu'à Moyferô dit S. Auguftin, ceftoit pour mon- ftrer que Dieu vouloit que ces 7 Senieurs fuf- fentfujed:s à Moyfe, & qu'il euft authoritê fuir eux: ainfi l'authorité des autres A poftres dépend de celle de faint Pierre. Saint Bernard dit que la er Af" puiifance de faint Pierre eft encore fort bien re- prefentee parce miracle qui fc fît en faincl: Iean

1 21 c^aP^trc ll-où il eft dit qu'il marcha luy feul ' fur les eaux de la mer, pendant que les autres difciples cftoient en la naflèlle, c'eftoit pour mô- ftrer , dit ce faint Docteur, la puiflàncc de fainct Pierre fur route rvniuerfalité dcTEglife efpan- dué fur la terre» non feulement , mais encore fur Préemi- la mer : & qu'eft-ce marcher fur la mer & fur la

nence de terre , comme a fait faint Pierre , finon dire qu'il Pierre auoit elle conftitué Seigneur & maiftre fpiri-

f*r dcjfni tuellemcnt de tout le monde?

S.Paùli Dieu a encore voulu monftrer cefte preemi-

nenec

dcCtre/hie. us

nence de fain& Pierre cl Paul, il

Jcmbloit que ûi lainâ Pier-

re , il (cmbloit que iair.ct Pieu.- ncult aucune prééminence lut luy : mai; :.iu , dit Dieu,

vous mourrez rous deux, pour voiii lair.cl Paul,

is aurez la telle trar.chcc , & non pas vo 5. Pierre, pourec que v< oy, 6c comme

tel vousdeuez eltrc plus giand que volhc (rere. N ..ucz VOUS ïamais ouy dire Je oaul , quiccluy eltanc conlacrc Roy d'llracl,il patoilloit dérou- tes les clpauJcs plus haut & plus émincnt que tout le ici.e Je (on armcc:o Pielatblo Palpeurs de :,qu cites vous linon desRoys & des Prin- ces , conflitues eos principes laper omhem terram , î$C de combien lonr ccsRoys (piritucK,plus hautsôc plus éminents que leurs (ubjets.- c'cit de toute la telle: pour ce lubjcct Jonc : 6 l.und Paul , vous deuez tCCOgOoiftfC la ncl Pierre pour voltrc clier ,& pouicc au refpcct Je luy vous n'aurez SI de telle en mourant r 1 vous ô laintPicnc ~iczcruittic,mai« i M la telle en bas

pourec que ru»ft: ;eur l'auou c(L la telle

enhai ' , & vous lucceaiTicz Iclang

lécoalotf Je (es playes. M litic veux duc que cecy nous rcprcfcntc vn auric beau mvllctc : noftrc beigneur lut crucifie la relie rn U un , p Ircr qu'il citoic chef

dcl S. Piètre il c.loic

,ô\:pour ce il rut cruci-

kècflbat.&ainfiiercCDgnoi enr la

il cil die aui n \ |uly

c]uc oi leptetnicf au mi-

if **

t

226 four le fécond Sdmeây

trum dixit, les autres font bas, & luy il eft leuè/irt medio frdttum, pour dire que ce que le cœur eft en. Chrïf. ho. nous » W deuoit eftrc 1e rtieftne en l'Eglife: aulîi 4. in défait faindfcChryfoftomeen Thomehe 4.lur les xftA% Actes , dit ainfî , Voyez comme fainét Pierre fe monftte eltre le chef» & le premier au milieu du cœur des Difeiples , voyez comme par tout il pat le le premier, pource qu'a luy feul eft donnée la prééminence par dellus l'Eglife. Et Oecume- nius difoit encore , faindt Paul ne fe leue, faindr. Iacques encore moins, ny aucun des autres di(ci- ples,il n'y eut que faint Picrrc,comme celuy qui auoit receu de fon maiftre la prééminence par deiïus les Apoftres , & qui cftoit le premier chef, & comme tel il parle auiourd'huy de la preuart- cation de Iudas, & de l'eile&ion de S.Mathias.

Que diray ie decefte preuarication de ludas? c'eft vne grande impieté & iniuftice de vouloir imputer atout vncotps , le forfaid d'vn mem- bre particulier ,que fi cela eft de raifon, que fera- ce de ce facré collège des a poltres,la faute del'vn doit cftre imputée à tous les autres : tous feront donc coulpables de la rrahifon de Iudas, bien qu'ils n'y ayent penfe. Y auoit-il au monde de plus faindfc que la compagnie des Anges en leur création? & cependant le plus beau &le plus ex- cellent d'iceux s'eft rrouué rebelle à (on Dieu, celuy-cy contenoit en luy la perfection de tous les autres , Omnv la fis prœtwfpu operimcntum tuum, dit Ezechiel , il côtenoit l'Efcarbouclc de la per- fe&iô des Séraphins, l'émeraudedes Chérubins, le Saphir des Throfnes,le Sardoine des Puiilan- ces,leCiyfolite des Vertus, leTopazc des Domi-

âcCarffme. 2:7

•on*, le lafpe des Principauté? î'Onix des Ar- chives. & le Ikrilîe d efte t.inc nobic co traKtc de pair à pairauec Dieu , lcrrouuc vn Uuicicux ,1e plu eut de toffs,qui cft conda cou , il cltoir du naturel des autres Arges, la faa e le IVrn do;: t tre imputée à tout va corps, il s enfuir que toute la nature des Ai deuoir ctre condamnée. En outre,. cft ae- iparcs-i vn champ le bon grain cil aucc rose, c cft a duc les bons aucc les mcfJnns, il faut donc \ caulc des mauuais , pet ;rc & Con- damner les bons , puis que tous ne compolcnc qu'vn corp :-' îatthicu chap. m. le Royau- Màtw.if me du Ciel elt IC( 1 dix Vierges , entre lef- qucllcs il y en a cinq ( jges eV cinq toiles, h fol les pour n'a ioir apporte quant & eux le pur. d hoyle turent challees ik exclufei de la lal'c des nop:es de I I 'poux , > leslesau- tres le dotoenc e(tre,puii que toutes çftoient d

1 .1 1 1 c d c ri Cela t 1rs Apo 1 es il n'v ru:

las reprouué, enrre les An*cs que 1 uci t on \ uiinc , enrre les (emences que l'\uioyc 1 1 e 0 fetJ , cV Chtl ik Vierges- que les cinq

lull !ledes nopeesde l'Mpoux,

t ht il e(l |ue la foute d'vu par- ne

vu coi i ici Ile h en vue bina u-

lue le | . [uî

n'en le corpi ne demeure ton

ÎOOl fainclctè.

L . juxaux Caïuiqn

l' il

228 four le fécond Sameâj

poufcrEglifc,cn parle fous vn fymbole admi- rable Axfanvficut hliumwtcr fymxt , fie arnica met imer filial , que dites vous> diuin Efpoux ? il veut r . dire que l'Eglifeeft vn parterre , & vn iardin de "ejir'~ fleurs, les plus belles &exquifesdu monde, fe * on « u trouuenc les paflefleurs des Patriarches , les tu-

jTprrrr ^Pcs ^es ProPnc*csJ ^es Colomnes des Apoltres, ç £"Je' les œillets d'inde dcsMartyrs, les rofes muiquecs des Docteurs, les violettes des Intérieurs, les pa- uots des Contemplatifs , les menues penfecs des Actifs , les hyacinthes des Religieux , les lys des Vierges, & les (oucis des Mariez , 6 riche parter- re, ccftvn iardin réply de toutes fortes de fleurs: mais (1 bien en ce parterre il y a plufleurs fleurs, fi ed-ce Toutefois qu'entre toutes les autres, l'Egli- l Fgh^e [e cft côparee au lys, pource que les Vierges /ont comparée accomparecs au lys , auxquelles elle elt pareille- au lys. ment cocnparce , Simile efî Regnum cœlorum decem \iYg\mbtM. Sainct Matthieu ne dit pas , Simile efi Mat* 15. reç-num cœlorum decem ^/fpoftoli^ decem martyribm, mais, decem Trirginibus, puis donc que PEglifc cft accomparce aux Vierges, quelle mcrueille.il l'ef- poux dit qu'elle eft fcmblable au lysfymbolcde la virginité ? ficut Idium interjpm(ts , ftc arnica me* interfiliés, La racine du lys eft faite en forme de cœur qui reprefente la foy de l'Eglife : le lys eftant coupé il s'cfpanoùir,reprefentation de l'ef- peranec, les grains d'or fymbole de la charité, la tige toufiours droicte reprefente la dtoicture de TEglifc, la blancheurda pureté d'iccllc, le nom- bre de fes fuci lies , le ramas des vertus , l'odeur odonferanre3fi fainte conucrfarion.o !ys*6EgI.i- k,fi:ut lilium mter fpwasfic amie a me Aimer filial

dtCàrcfme: 229

6 lys que les bons, ô cfpines que lesmefebans,

entre lefquels llorillenc ik le nournllcnc ces

beaux lys, c'efl ainlî que 1 explique Rupert.

L'efpine a trois proprietez, cuofînrrt^ cr+feit &

u , il n'y a rien qui rlcuriilc pluitolt qui scC-

oùille Ôc qui pique plusemrc les plantes que

i'clpinc&auili n y a il rien qui plutiolHe Hctnf-

fe , ainli ell-il des melchans, ils Heunllent auanc

tous autres au temps de la pcofpericc: mais venac

l'a i(lCffifC,il n'y a rien qui il toit Ce fïemiïcjà otl

iaire , les bons ne HcunlFent iamais tant

>nt parmy iesaduerhrez & tribulations.

t dooeftiofi qucl'Eglifc ieretrouuc, meime

parmy les mcielians , nv plus, ny moins que les

lys entre les efpincs,&ne laitlcd'y rîcunren (ain-

det é,& en toutes lortes de vertus c* perlerions:

aulîi difoit S. Hierobne , Psucorutn <u!p4 nnn pr*-

IHtl: ur r "/, & S. A Uguftin, & fi rnltr l',crcnt

<lr ijuiifu^lum fur^jmfntj' i tmrn fst, mur Jt /fii:l>t.J- f//.J«^'-

àxmmn.'.m nu' , car s'il y a de ftmperfcâton en / >r't*r»

vnvmx autres 1 v a de la nciL de I re< L-

tpagnievo LadttCraiAteâf I tpcf»jh t

im iurrm s; pcrditnrrm fum Cr

"'•'<"" , mus pool cela la compagnie n e laide d'eltre bonne & tîW I ÙOCjk de mcnieillc , 1 rrouuecnla 1 Je

gens de bien q:ic cflhan cla

arriuc ordinairement l..ns pi

, : petft ceux: voila pour la pren ir-

ions malmenant de l*efl< anciennement pour taure eJLcUon 1 m,

4

2$o Vntrk fécond S/imcdy

Komhe *' hl\o'iT que le nombre de u. fuft obferuê: ainfi Je . 2 rc_ le peuple de Dieu effcoit diuife en douze poniôs, cuis an- kfquclles reprefentent les douze Apoftrcs&Pa- ciennemet fteurs de l'Egliiè Chrcftienne, le(quels fonten- fof,*r fi/Vf corc ^orr k'en reprefentez par les douze fontai- cQrftion nes ^e Hclin- pource que tour ainfi que ces fon- de quel taines dônnoicnr l'eau au peuple , ainfi ceux cy tu~\n. nous ont donne Se administré ce qui eft de la pa- role de Dieu.

A propos de fontaine , il faut que fur cecy ic

parlevnpeu aux iuccelîeurs des Apoftres les E-

uefqnes, Prélats & Payeurs.

Servent Saint Fpiphane rapporte du fepent Difpfos,

n ;'♦,/■ , qu'il eft fi venimeux & malicieux, qu'avant nic-

fort \em ^ue "ommc » " dément tellement altère , qu il

L.«- court viftement pour boires la première fontat-

J&ctt.*. r r ' r r.

ne qu il rencontrc,que tait ce (erpentîrecognoil- fant ccla.il y court le premier, & efpand tour fon venin en l'eau de la fontaine , Hin que l'homme parqué venant à boire de l'eau, meure.

O ferpent , 6 malin cfprit, tu as picqué d'vno picqueure mortelle nos premiers parens,& les as rendus altérez d'vnc foif extrefme , &c de quelle foif ?c'e(t de (çauoirtout , Qmntt hemonatur aliter pire dt fidcrat^dit Ari(totc,rr//J< ficut dij /fientes bo- nvm cr malum , de (orte qu'il falloit la parole de î.Mctdfh, Dieu pour guarantir l'homme de cède (oif o pa- caf. i. rôle de Dicu,c'eft la fontaine que ceferpér in- fernal tafche de corrompre par la mpuuaifê vie des Prélats, Icfquels font boire le venin aux ameS Chrétiennes , au lieu de leur faire aualîer l'eau faUiraire : c'eft ainfi que les Prédicateur? vicieux causent la mortfpiritueKcà leurs auditeurs par

àeCdrcfme. 231

leur mauuais exemplc,mais les Apoftres ont efte d s fontaines mcdecinalcs , & des conduits tres- purs, par lcfquels l'eau vmc de la parole de Dieu paruient lulqucs à nous: o noble compagnie que celle des Apoftrcs^ompagnie petite en nombre, fiCCOCOfC plus en humilité par laquelle ils (c (ont rendus capables^: idoines dilpeniatcurs des my- ftercs diuins , ( onfiteor tibi Peter *juu abjccndifii kétCé jpuntiùu4 ty reurhlh r4paruttU< , c'a elle la dif polit ton aucc laquelle S. Mathias a cfté cllcu

efte(ainâccompagnie,ç*i cité auec vne pro- fonde humilité qu'il s'cll diipoic à celle dignité tant noble , c'clt celte bel'e verni qui l'a cflcué à

citât tant rclcuc de l'Apoltolat, citant fem- blablc à ecluy des Anges^delquels le propre oih- ccclt de purger , illuminer & pat faire eu perre-

onner , airilî que dit l'Apoltrc de la FranccS. rr 1

nU.ainîi.n /\poltrcs,<> l}rcdicarcurs,vous aucz a

n . f Te lires

ces vomccs,c) lJrcltrcs, quand vous donnez l'ab q ,

ivii pénitent f vous le purgez- quand # 1 #1

.s luv prclchezla pal ,

cdtty des

nez oc lof administrai Jeoacrcri ..eper- -?

ooocs:6 noble di| aisûoj

vous v cflcuc.c'clt l'humilité, c'clt a-llc belle ver- 111 cjui nous cil -ne nuques \ Dieu: fi quelquefois par le péché 1! tre de nous, il Liut que nout

montions à luy ; ité >& feront pal ic

vcncni , lefcendi

,is tire haullcr (5c etlcucr O gi i \ I

. !cd . qoe dites vous pai .1 vie , vous dites que c'e r °*«

i e dd ijun>i omnié ïoujImh >l *clt vn errt an. \ ui de ipintuel, auquel toutes choies ICCOMCM, c'clt

T iiij

232 Tour le IL Samedy de Cdrefinel vn vuide, dans lequel Dieu defeend pour le rem- plir, Ôc pour nous cfleuer à luy, Omnu qui fe exal*

ut humiliabitur & qui humiliât txahabitur, dit no-

ftre Seigneur.

Canne 4. ^'c^ *a Petfc&i°n quc l'Efpoux confideroit en {on Efpoule, dilant: <%iihm puhn junt egreffut tui jîha pnncipi* in calceamctnu , 6 fille du Prince , ma bien aymee , que voftrc démarche eft admirable, mais démarche faire en des foulicrs femblables aux voltres : ô âmes ridelles , ne fçauez vous-pas que c'eft auec les (ouliers que nous foulions les chofes (ailes: ainfi elt-ce auec l'humilité , repre- fentee parles fouliers,que nous foullôs les cho- fes de la terre , & que nous mefprifons les gran- deurs mondaines pour l'amour des celeftesiô hu- milité profonde, ô patins admirables , mais pa- tins femblables à ceux que portoient ancienne- ment les Empereurs de Conftantinoplc, fur \e(- quels eftoit attaché vn Aigle d'or 1 ô fouiiers , 6 humilité, qui porte cet Aigle, ou pour mieux di- re , qui nous donne des aifles d'Aigles icy bas en ce monde, pour nous efleuer haut auCicl.C'cft le profit & le bien qui reuient à vne sme d'e- ftre humble, c'eft cefte humilité par laquelle clic attire Dieu à foy , lequel finalement l'attire à luy par fa grâce ,& l'clleuc iufqacs à la félicité eter- ncllcjOÙ nous conduife le Ferc, le Fils, & le fainç Efpiic. Ainfi foit-il.

SERMON POVH LE

second Dimanche

deCarefmc.

Et refp/epl/éit faciès eiusficut Sol , vefl'iw ta aHtcmeimfaclajtint aibaficut mtX*

M a t t h. 17.

ÏX^Cr\Ç LtCAIM hure qu'il a f.iicl des 1 £\ *,v- r.mcc deux Lnrerprecci , rapporte ^•Jl? *,¥^ chofe mcrucillculc de apa'm< t/*i -* £ jucii bien ecc arbre & racine amece

&qu'cilc naillccn vn champ (tcrilc > aride, ÔC picrrcux,ù elt-ce tooceffois que les rrpidb qui eu

procodent font mcrucillcufcncnc doux ÔC fore rablcs. ( Chrefticnne & dcuoccalliit: \rn e ) le fils de Dieu parlant de foy l'aCCOOBpare à la pal- mCjdifanr , EgtficMi félmâ mwhtfhcékê Jtrs m t la r.uinc de celle palme cil merucilivulcnenc amere , de de faick vous tneen lifl dernier que ecc

eodaçi bas en terre eo la pi

c'eftoictiU racine amc; us

oyez en l'Euangilcque, ' int44,t,us

, eftlilefittiâ de cette palme mçiucilk

2 j 4 Pour le fécond Dimanche

menr doux, Vous , ô faintte &g!oricufe Vierge porr-e d'vn delîr de participer à ce fruicl: , vous àifiezciiçc ce\uy. là.yfjcen^am in palmam Çr ap- frehenda fruftum eiw,fk nous portez de ce mcfme defîrnous délirions y môter,mais nous femmes trop foibles pour ce faire » & i\ bien ces trois A^ poiires pour afîïfter à cefte palme ont eu befoin d'y eftr e eileuez : ainlï , o laindte Vicrge,nous a- uons befoin de voftre alîîftance , 6c pour ce fujec nous vous dirons, ^yfue Mari*.

!'r ~ fcrJJ^^^â E grand PrinccdesMedecinsHyfo- t€jS lJ'.1' z&^J^'ïf Cr«itcs, Hure premier de la Medecirc, <iemediu~ jfo^jî) chap. 56. done&prefcrit celte loy& n* ca. 3(Ç. «fc^-*^^ celle reigle aux Médecins , fçatuir e(l,qif ils doïuet foigneufemet ietter l'oeil lur les fonges de leurs malades, & dit que s'il arriuc que le malade sôge que le Soleil s'éclypfe, c'eft ligne & vue marque afTeurec que la maladie eft: mor- rellc,ainn" va difeourant ce grand Médecin^ s'il eft vray cecpiedilent les Philolophes que, Cm- inriorum contraria tjt confequentia ; de celte reigle d Hypocrateic tire celle côfequcnce,llceft: mar- que de mort de longer que le Soleil s'éclypfe, au contraire ie diray que de voir en fongeant vn nouueau Soleil, c'e(t bon lïgnc de la sâté du ma- lade.(Chrefticnnc & dcuotc aiTiftancc,il eft vray que tout le genre humain cftoit malade d'vnc tres-grande* maladie. Magmi* de cœlo")>emtmedi- cusyfjuta magnm in terra, ucebat açtoIm , & Il heu- reufement auiourd'huy nous voyons naiftrevn beau Soleil yEtftcnscM rtjflenduit ftent Sol , n'a-

dt Cdre/me*

NOUS pas fujct de dire que ce Soleil nous vue gloire & vue félicite éternelle, n m nenc poor ce Seigneur lequel ,rep[en-

f,mais encore te

£.oire a e pour paruenic àcc repre-

len- nantie, (ont lesdeux parties dece

prefent Sermon.

ur la première ovant cet paroles, %efp\enàwk

ut sol. le (lis que par nous clt icprc-

leniee la gloire de nolirc Setgneur,de Ion ame &:

de: ;iprcs la rcfiirrcction. Cciontdcs

paroles qui méritent d'eftre pelées que celles de

ix Cantiques, dilant , Fneccrfiat po(l Cdntic. 5. fArirt'mnoflrumyrclviriensptrc*ni'.<. tff yiciens fer tst cet Efpoux elt le fils de Dieu , qui

s'eft caché derrière noftrc paroy lors qu'il s'cit

>mme Se qu'il apfinscbaif humaine, ''t- fQ T i mh \um rli fp* h*L:tdu:t in ooi : c'clt ii la

pai . celle 1 lonte que le Verbe éter-

nel a m:(c 6c oppoîec au deuan: de l'ire de Dieu,

Eni ' jirtrtrm nr^rvm l aullî eft il de HO-

.meur en tant qu home: car corne Dieu il

ne pouuoil leruir de muraille* Ponetur m tA muru>

;nte murale quomxm mm" tr.ir>l:rrunt irttuét.

-, lit il , ô ir.on Dieu , décoché contre

. les Hechcs de volUc ire i'av 1er îr.ul-

1c <?c de hutte pour reccuoir le lre

le i*entem maintenant Dieu à Abraham parlât du myltcrc de .

•h ttmfrr, r^o proie, or tuu> »»"*», rHcbfCU cli plus ampharique , CET pOQI ffU 10 peue

clipeus lu h* u m , que vou* vJS dire bcigncuric te veux dite

23 6 P sur le fécond Dimanche

me en la batail le l'écutFon pare les coups de l'en- nemy,ainfidemdme yScutum ZT chpcus tuusjum, le te feruiiay de bouclier pour parer aux coups de l'ire de Dieu : Projptciens per cancellos, Que veuj dire cecy ? n'eft-ii pas vray que les treillis fontfaitsdc telle forte & manière qu'il y a plu- iieurs barreaux qui palTcnt à t* auers les vns des autres. Ce treillis repre(èntc la perfonne du fils de Dieu, les barreaux qui font droi&s c'eft fa di- P. Léo* uiriit'e yynum corufeat mïraculii , les trauers c'eft Tapa. ^on bumanité. ^Ahudfuccumbit imur/js.Dïcu d'v- ne part Sd'homme de l'autre, l'ai celle d'vne part, la foiblelïe de l'autre ,ies profperiuz d'vne paît, les trauerfes de l'autre , ce (ont les treilles par, lciqucls Dieu regarde, ^ejpiciens per cancellos ,&: tout ainfi que par le treillis vous pouuez voir & 2-depmi- cognoiftte lesautres,fans que vous puilîiez eftre Liude. veu ny COgr,eil::ljnu" Dieu regarde par les treillis de l'humanité, mais il ne peut pas eftre cogneu, Et bomo tftyfcd e^u'is co£no;cet eum fdifoit vn Pro- phète , pour la diucifu^ de fes actions il cft très- malaifé delecognoiftre:lacob fit vn iour à Ton fils vnc robbequi cftoit de couleur changeante, tantoft ell; etclatoit en vnc couleur, tantoft en vnc autre : ainfi en noftrc Seigneuries actions eftoient mefiangees, tantoft elles eftoient diui- nes , tantoft humaines , & lorsqu'à l'extérieur il failoit des actions diuines,c'tftoit alors qu'il rc- gardoit par les treillis, ^.[puiensper cancellos , & principalement auiourdhuy le voyant fur le Ta- bor>relui(ant comme vn Soleil, Et rcjplenduit fa- ciès eïm fient Sol , c'eft les treillis par lefqucls nous recognoiflons ce Seigneur pour Dieu.

àeCâYefwe. 237

Il n'y a au monde chofe cj i puiiîc mieux repre- fcntcrDicu que lcSolcjl,voi!a pourquoy ce gtâd Apollrcde la Frâcc SDcnys parlant de Dieu di- CoityDeus qui éfi ip d tmitdi , Imcu éppclUtionc hu- datur tjntjuum m rxprcjjé vméfmtfT prtmmut for- mi, Scellant ainiî que le Soleil cft l'image de Dieu,ccn'e(l de mcrucillcfi ce iourd huy ladiui- nitccil représentée par le Soleil, flenduiâ

fdcies nus jtetit Sol . Les anciens ontdit que le So- leil , d mage & le prototvpe de Dieu ,6V irsn'nl l'orna >iiiine D<ea,& de iacon l'ap- tïïiiméve pclloii h!s de Dieu : aulli IBM urd'huy voyons ^ Ll nous qu'au incline temps que nollic Seigneur paroiit fut IcTabor comme voSolcil>4'jMMM i s au* jicut So!,a\xn\c[\v.z téps on pi otefte qu'il efl L-;cu« ffic efi films meus» ...• << , Ccll ce qu'a- uoit long-temps auparauant prophctilé Dauid T['*lfyit% dilant en Ion Plalmc~i. Ame Soim pirmsnens nth- 7*« nun nus : mais i i lebteu explique mieux mon di- re,. €À fdctts fo!tspltélfUur , que vouliez vous dite Duuidncft ce pas pour dite que ce Seigneur Bctup- citant chaogëcil vn Soleil, ell rr i pourrils jé„r de Dictr cela le pourrait dire, mais c'clfc pourvn p(W/(/ autre n.,j; : iicls.uic/ vous pas que les rraili les txpliime'* plus vif> (ont appropriez au vilage , ninli Puni mt, Adfécie\iolnfiluibttury que le fils vie Pieu . tel en laprcfcnce du Soleil, fébU il vucillc taux dire au perc Krct : >y, dit- il , i 'i.iv tuur ce qui l'av vie plus îare, &

mon fils, ie !i:v donnci.-.v H :ui

, «le rm iiuimtcM

S Prophète >/m9qiio

j a ilpjuiicuti lavejicéDkacA

238 Vont le ftcond Dimanche

vn 6c trcs-pur, neantmoins félon rtollre inte^U gencc nous trouaonsen Iuy diuerfes p^rfedrtôs, Ôc chaque perfection a (a propre intel*igence,& pource Dauid ayant efgard à Tes diueries perfe- ctions dit, JC<1 faciès Jobs, comme fi le père difoit encore, le ne mecontenteray de le faire So!eil,dô le faire bon, mais ie le veux faire auili grand que moy >y£d faciès Jolis fi liabitur:\[ fembieque Damd face alluiion à ce que d'ordinaire font les pein- tres , lefquelspeignans vne image fe Jettent en- tr'autres choies iur le vifage, & ne fe foucient tant des autres membres : ainfî ad faciès fo'is fil;a- bitur^coiwmc fi le père Eternel difoit, engendrant mon fils ie mettray les yeux fur ma puiilance &c le rendray & feray aufîi puilfant que moy , au (Il grand quenioy & vnmefme Dieu aueemoy.

, 1 -i La eeneration eternel'cdufiiseft fort bien re- Le Soleil r& . c , .. . r .

r prelenteè par le soleil , car tour ainli comme le repre ente r . .. , » , , , r r ....

/ r J Soeil orsqu u entendre par (a tecondite donnd

-■ / route la chaleur, la vertu & la lumière & la reti-

tioeterneU r ' . c .

I t ri i retouiioursen loy ,quie(t Vne perrecton admi-

n t rable. Ainfilepcre Eternel engendrant fon fils fe vuide tout,& Iuy a donné toute fa diuinité^ mais il Iuy adonnée en telle façon, que toufiours il la retiét en foy,&nedône rien qui nedenvurd toufiours en Iuy. Et tout ainfîencore corne leSo- Jeil procréât la lumière au dehorsla retient touf- iours en foy & demeure toufiours en Iuy : ainfi le fils qui eft: vhe lumière incréc, eft engendré du père, fort du père Eternel, &neanrmoins demeu- re toufiours en luy,ceft pour la premieregene- ration: quant à la féconde, lors qu'il eft fortydd- horslepere , c'eft par la génération temporelle

de Carefme. 230

ÈxiuiÂpâtre fy» >rtw fit mundwmj\ a efrc engendré dansleschaftescntraillcsdc la Vit ^com-/wri |

me la lumière du Soleil produictc hors de fi c'clt lors qu'il s'cll faict homme, & (ou que nous conlîdcnons ce Seigneur comme Dieu & hom- mc,routîours pouuons nous dire que, f{r pUnu ■> t fucies eîws ftcut Sol , & que touliours il eit demeu- rant au Perc.

S )uucnez vous icv ( s'il vous pfaift] de ce qui cft clair au Genelc chap. 1. Q^jc Dieu au coin- cenef. u mencement mit au firmament deux grands lumi- naires : Frcit Dtut duoluminiru. mtirujuminjre mxiwi ">/ profit dieijummare mim* Ir pr£ftf n°^!- S'il cft quctiion de parler de l'hommejcs Philo- Lho^Ti iophes l'ont appelle petit mouàc ^imddém totum, âff*U*fe- vu certain tout ou toutes les perfections de tou- llt mon"r- res créatures (e rctrouuent , ainfi que dit (aimfc Grégoire de Nazianzc , auliïde luy lcul s'enten l ce pacage de faioâ Marc,//r prrdtc.tt: trc, \C,

omm cTCAiurjt , El quoy , Seigneur , voulez, vous que vos Anoltrcs prc(chent aux belles & aux pierres qui lonc creaturc;?non,m us, omm fit nu. r*,c'elt j dire à l'hommc^qui fit l'abrégé de tod- tes créatures :puis donc que l'homme eft vri mo- de,ic dis que tout ainli que Dieu créa au monde deux grands luminaires ,1'vn gtfa titre petit:

toffi de incline en c ! petit \c rie l'homme il .1 mettre deux grands luminaire* , lirai -

lon>c'clt,/«.'W/r7jrr mâi$<-, pou - c'clt elle qui

donne la lumière ÔC ! 1 û (Tan ce» fie la fdlon-

tCtCCi\J:4m»nrr » I II I \\(\

lîflX la Loti ! . .

de à mefure qu'elle zX illuminée du Soleil

240 Four le fécond Dimanche

la voioté eft déambulatoire, tantoft clic eft plei- ne degrace , tantoft vuide, tantoft elle eft lurrîi- neu(e quand elle regarde Je Soleil de Jaraifon,&: tantolt obfcure quand elle s'en deftourne : d'a- uanrage la Lune ne luit que de nuidt,ainfi la vo- lonté ne luit que parmy les ténèbres,*' o«W<^/i:r- tur mincûinitum, L'Eglife Toutesfois biffant l'homme, i'aymc mieux

eftl>nmo- dire que I'Eglile eft vn monde myftiqtie, vous de my(}'t- plaiffc il de le voir ? efcoutez en voicy ladcfcri- que, ption,IcCiclempireeccfunt les Apoftres, le pre-

mier mobile, les Patriarches de cry Itallin les Pro- phètes, le Ciel eftoillé font les aftres brillans . .w les Docteurs, les fepr pianettes les fept ordres de Dejcrtptio pïc[inÇc^\cs douze (ignés les douze articles de la du monde p0^ ^ jes faux pôles (ur lcfquels tourne ce mon- mylti^ue, demyftiquCjfont ladiuinirécV l'humanitédu fils de Dieu3c'eft fur ces deux poiners que roule tou- te noftre croyance, les élemens ce (ont les Sacre- mens,les montagnes, les Prélats, les campagnes, les fujeébjes imprefïîonsceleftes , c'eft la garde des Anges, la diuerlïtc des fai(ons,la diuerfité des cftats de iEgliic,Ies nuées font les prophéties, les vents i a Alliance du faincl Efprit , les neiges l'a- bondance de la grâce, les pluyes les influences celcftcs , les cfclairs les miracles, les tonnerres la prédication de la parole de Dieu , les pierres la Foy de l'EglifeJes minéraux diuers la variété desdo&tines&dcs feiences , les plantes les (Im- pies gcns,les animaux qui rampent fur terre font les actifs , les poiflons les pénitents, les oy féaux les contemplatifs , les belles farouches le malin efprit , le fexe mafeulin c'eft i'Efprit ,& le fémi- nin

de Carefmel 241

nin la chair, o monde admirable : Qa'cft-cc cj Dieu a n ce monde de l'r Fccit D<m

9 lumwATi* méfju y ôc quels (ont ces deux Q^f[ grands lummaiics : voulez vous que ic dite Us que ce (ont ces deux grands ApOBtCJ Ùàùêt ftàn - Pierre & (àioû Paul : lamct Pierre grand Itidii mire pour prcfidcr r.u îour en l'Eglife : fain& de ït Paul peut & moindre luminaire pour prclï'er à la nuict: c'en àdirc, pourprefeher aux Gentils, fi ce n'clt que par ces deux grands luminaires nous voulons entendre les deux Maries que l'E- glife honore & rcfpcâe par dclfus toutes les au- tres , ic dis la Vierge Marie mere de Dieu , & Marie Magdalcine , l'vne grande lumière pour prcfidcr au iour de l'innocence l'autre luminaire moindre pour prcfidcr à la nuict des penitens. Oui ien encore par ces deux grands luminaires nous pouuon, entendre les deux puiflances de ce monde m\ ftique de L'Eglife : l'vne (pirituellc,

tre temporelle, tout cela ic pourroit Mais laiiTanc ces chutes à patt , ic dis que Dieu a fait deux E> aires en ce monde

tique de (Eglife, o Moylc vous paroilîez auiouiiihuy en cefte Transfiguration , mais comme vn petit luminaire, comme vnc Lune aucc 1.; , aufîî eft: ., petit &

lobj nais le fils de Dieu c(t vn

gr-i: S \\ vn Soleil , Fdctes cm t>

plénum; ;0y ancienne en !..

iftoitq ont

ic la teerc , po.iuc que

queleibieoi delà ccue, Boha

îcmàtdil f i.ouuclle .

L

242 Pour le fécond Dimanche

commande le Fils de Dieu , qui promet, non les choies de la terre, mais bien celles du Ciel. Si ce n'eft que par ces deux grands luminaires nous voulions encore entendre deux fortes de gloire qui apparoident auiourd'huy en laperionne de noftre Seigneur fur ce Tabor , la gloire de ion amc , qui eft le grand luminaire , & celle de (on corps, qui eft le moindre luminaire, c'eft ce qui apparoift auiourd'huy fur ce Tabor.

Si vous defirez feauoir la façon comment cefte Transfiguration s'eft faite , vous le fçaurez incontinent, & ce par le moyen du Soleil. Spar- tiandir,qu'vniour l'Empereur Adrian ayant de- firdevoir leuer l'Aurore & le Soleil, s'en alla furie mont Ethna> eftant il vit ce bel aftre naiftre& leuer comme vn bel Arc en Ciel,enui- ronnee de diuerfes couleurs. Ainfi , Chreftiens* defirez vous voir ce Soleil ? montez en la mon- tagne de Tabor , & vous verrez comme ce Soleil immenfe y apparoift , mais comme vn Arc en Ciel. Es derniers temps de l'Empereur Domitian, au Ciel parut vne couronne, &: com- me vn certain Arc en Ciel , qui refplenditloit & orTufquoit le Soleil: ainfi auiourd'huy fur ce Ta- bor ievov ce Soleil immenfe, ce diuin Arc en Ttdris- Ciel, & par fa trop grande fplendeur offufquc fiçura- le Soleil naturel. le vous veux faire voir à pre- uon de no- fent comme cefte Transfiguration s'eft faite, par flre Sti- ledifeoursde l'Arc en Ciel. çneur re- Les Philofophes parlans de l'Arc en Ciel,di- prefentee fent qu'en iceluy ie remarquent trois chofes , le far Ï^Arc Soleil, la nucc claire, & la nuée opaque, le Soleil m Ciel» bat fur la nucc claitc , & la nucc claire eftant in-

de Carefme. z*.

ucftie du Soleil , fait rci.niiirlcs rayons fur Yo- paque, et" par ce moyen (e fait l'Arc en Ciel.

Eu la perfonne de noifcrc Seigneur îe remar- que trois choies , la diuioité , ! Bc le corps: bdiotoitc c'ett comme le Soleil» lanuec claire c'eft comme l'amc : ex la nuce opaque le corps: en laTran -figuration ladiuinité ht paroiflrcics >ns lui l'a. ne de ce Seigneur, l'amc citant in- ucltie de ce S >!ei! , renuoyc les mclmcs rayons de celle tliuinité ex de celte gloire (ur la nucc opique. qui cft le corps, ex par aîofi quelle rncr- ucilic,(î a railonde cerenuoy ex reuerberation de rayons , ce corps de mon Sauueur paroilïau- iourd'huy lumineux comme vu Soleil fur ce Tabor ! Ce non lcu'emcnt (on corps paroilt lu- mineux , mais encore les veftemens paroillenc blancs comme neige- ht -, itimficmê Solder r.u, r:& fitui r:tx. L t t out ainfi cn- corc comme li: S. Auga in, qne quand au dc!- lous du ! ire , le Soleil lemeni lucede (a lumière qu el- le reprcicnte t BCTC Soleil ,ain(i l'amc bien beOK . uair, foc or venant i inueitir le corps d'uciuvje cbâge en Tfl autre Sole: L'amc de c la noce efl ion corps

'.nu icetoy înue- ftv île I ' I ■.'■.■ |OI rc ,, _ .

nu. * r"

: qic ^our entendre .

I ]UC

: il, le k. .:ic, la:

24 4 *ûur lefeconÀ dimanche

ftancc , que la quantité ny que la forme du erp ftal Ce perde : ainn* en la Transfiguration la fub- ftancedu corps de noftre Seigneur ne fe change point > ny la forme Se quantité , mais. feulement ell changé en lumière par accident , & non pas par changement de fubltance en hibftance, Caro tlia, qu£ ex Maria "\bgwe fumpsaefî w glonam mu- tât* ej}9 dit faindt Auguftin.

Si vous voulez fçauoir comme feront nos corps bien-heureux après la refurredtion ,• vous le fçaurez par la conion&ion de lame raifon- nable awee le corps : car ny plus ny moins que vous voyez que le corps forme au ventre de la mercauparauant que l'ame y foit, n'cftqu'vne ma (Te de chair. mais l'ame v arriuanr elle l'anime

é

Ôc luy donne la lumière de raiion : ainfi au mef- mc temps que l'ame bien-heurcuie eft rejointe au corps >fi bien que le corps eft mortel, il eft ncantmoins par cefte rciinion de lame bien- heureufe & immortelle,rcndu immortel & bien- heureux : ce font ces deux veftemens de gloire que Dieu donne aux iuftes en Paradis , vefl'iti Junt àuflicibtit , duplicia pofsidebunt m cœlù. Verte- ment de gloire pour lame, vertement de gloire pour le corps. Couftume Titc-Liuc rapporte que parmy les anciens des an- Romains on donnoit aux Soldats reuenans de cicns j{o~ la bataille deux couronnes , l'vnc que l'on leur mains. met toit fur lateftc & l'autre au bras, ainn* lors qu'il faudra entrer en la gloire des Cieux il fau- dra couronner le chef, qui eft la gloire de lame, & puis le bras, qui eft la gloire du corps : ô N corps qu'elles vous finon bras de l'ame, ou lin-

dcCarefme. 245

Animent de l'amc : & h bien ceux-là ayans rcm- portcla victoire eftoicnt couronnez à la tefte ex: au bras : ainli ayant vaillammcnc combattu & emporté la victoire en ce monde , il raut cftrc couronnez au chef & au bras, au corps c\: à la- me. Et fadioultc que celle gloire du corps ne pouuoit cftrc mieux rcprcfcntcc que par la lu- mière. Saincr. Thomas dit que nos corps cftans glorieux ,doiuenteftre douai nez de quatre qua- iitczgloricuLs:Carcc n'eft pas le melmeduma- jc de Dieu cn: du mariage des hommcs.au ma- riage des hommes il faut que les remmes achet- tent leurs maris, bien qu'anciennement c'cftoict les maris qui achetoient leurs femmes : mais ce n'eft pas le mclmc au mariage de Dieu , lors que nous fommes bien heureux noftrc amc eltct-

poulce à Dieu ,& Dieu pour doiiaire luy donne

1 1 1 n. s r 1 r 1 - DcHdtre

quatre quahrez gloneulcs. c cita (çauoir la IplC-

deur,rimpa!libilitc.lagilitc& le don de pénétra- l

lion : toutes lclquclles quûlitcz (ont fort bien '.,' ~

rcprcfcruecs par le Soleil qui c't fomaincdc lu v7

miere,impalnble,agi!c & pcnctratif: car il penc-

tre iniques auxcnrtai'lcsdc laterre. Ces quatre '*

■.liiez des corps glorieux nous font encore fort bien reprckntces par les quatre fîeuues du Paradis terreitre , qui nous conduiient au Para- dis de gloire: ou bien par les quatre coîom; du lie t de Saiomon. Hfcnnêtwtumttm â\ &*

column* mu attente* , cet or, c'el la gloire , cV:

: - Snei d'argeor,(bnt Ici quatre qua- lités glocicsfes: ou bien encore parles quatre

animaux &'[ zechicl qui trament ie chariot de ot Dicuclt potu, c ciU'amede

24 6 ?ûtir le ffconà Dimanche

l'homme , laquelle eftant bien- heureufe doie eftrc portée par ces quatre animaux , & par ces quatre qualitez glorieufes : Ces quatre animaux auoienr diuerfes faces , de Lyon , de Bœuf, d'Ai- gle & d'Ange : la face de Bœuf accouftumé au iougreprefente don d'impaflibilité ; le Lyon l'agilité: l'Aigle qui pénètre les nuées, le don de pénétration. & la face d'Ange la lumière : car les Anges dit faincl: Auguftin ont efté créez quand Dieu a dit, Fiat lux : c'eft la lumière de laquel- le les corps glorieux (ont inueftis, lumière par laquelle nous voyons Dieu, In lum'me tuo Yi* à 'eb imwi lumen. Seigneur ce fera par voftre lu- mière que nous verrons voftre gloire , difoit Danid ; ce fera en cefte terre du Paradis que nous vous verrons, c'eft de cefte terre que dé- coulera le laiét & le miel , Dabo yobis terram jlrtentem lac çr mel , c'eft de-làque diftille le ne£tar & l'ambrofie, c'eft de que vient la man- ne de douceur, Dulcedtnemtuam mfilios tuos de- mor.p-rafti , c'eft: d'où vient cefte manne diuino qui a en foy tout plaillr & contentement > t'anem de cœlo prefhtifti , (mne deleflamcntttm m fe htben- trm, c'eft de laque fortent & dériuent les ruif- feaux Se torrens dcplaifir. Torrente ^olaptatii po- tab'ps eos , c'eft que fe trouuc le vin amoureux qui enyure les iuftes en l'amour de Dieu, Inebna- buntur ab ^bertate domna iva , mais d'où vient tout ce plaillr ? linon decefteveuede Dieu , le- quel nous verrons &c contemplerons face à face, éi le voyant nous ferons changez en lumière: car toutainft que le miroir regardant le Soleil fc change en vn autre Soleil :ainii,o aine bien

deCarefmc] 247

heureufe , tuesvn miroir fans tache , Spéculum fine mjtcu'a , lors qu'en cefte gloire tu (cras con- jointe aueccefte lumière & cet immenfc Soleil, ce fera lors que tu (cras changée en vn auttcSo- leil, Fulgebunt iujit freut Sol,

Non feulement ic dis qu'en la gloire nous fommes changez en lumière , mais bien encore puis ic dire qu'en la contemplation & mefme par l'orailon nous (ommes changez en lumière: tclmoin auiourd'huy noftrc Seigneur qui eftanc en prière lur le Tabor, aulfi toit il eft transfigu- re cv' conuerty en vn Soleil, ainfi Moyfc eftanc monté fur la montagne pour prier & pour par- ler aucc Dieu , n'en defeendit iamais qu'aucc la face rayonnante & lumineufe: ainfi aux A&cs des Apoftres nous lifons , que la face de faindc Eftiennc fut veue lumineufe aptes qu'il eue prié. En l'Apocalypfc chapitre 19. il cft porte que la rumec de l'enccnloir s'en alloit vers le

l , ô fumée que la prierc 8c l'orailon qui monte iu'cpics à Dieu. N'aucz vous iamais ic-

jué lors que le flambeau cft nouuellcinent cltcintjh vous rpproch-z ce flambeau encore fumanr , aupresd vn autre qui eft allumé, aulli rolt la Hammefc prend à la fumée. Chrcfticns, ou cft ce que la perfonne de l'homme finon vn flambeau, tandis qu'il cft viuanrc'eft rn rlam- beau aidant: roaiidifooi que tant qu'il elk en grâce c'eft vn rlambeau allumé, cV: lors que nous pechôs ce llambeau de la ;^rare s'cltcmr en nous, ^v | après lorsque nous prions c'eit la fnmec qui s'approche du feu qui elt Dieu , Pem nolUr gn* conjumem ej} , Si donc lame qoi eft en pc-

Qjiij

24-8 ? ottY le fcconâ Dimanche

chc eft vn flambeau efteint: que rcfte-il,!! ce rveft que lors que nous cnuoycrons la fumée de nos prières vers Dieu,qui eft vn feu, il nous enflam- me & nous allume en fa grâce & en fon amour: car en mefme temps que l'homme fait prière, c'eftià la fumée, au mefme temps cette fumee touche Dieu & s'allume. Il eft bien vray que la ^ lumière de noftrc ame, qui eft la grâce , n'eft qu'vnc lumière de chandelle: mais la lumière de la gloire , c'eft vne lumière de Soleil , expli- quons cecy. Noftre Seigneur luy feul eft Soleil, & tout le refte des Anges & dçs hommes ne font que lumière de chandelle : le Soleil a la lumière de foy, & nous, nous l'auons empruntée: au So- leil la lumière eft propre & connaturclle , & à la chandelle elle eft accidentaire: aulîi à Dieu la lu- mière de la grâce eft connaturelle : mais aux Anges & aux hommes,elle eft accidentaircvoila pourquoy au rcfpect de Dieu , qui eft vn Soleil, nous ne fommes que chandelles, qui ne fommes allumez denous , mais par vne autre lumière; & G bien l'homme n'a en foy la lumière de grâ- ce, (1 eft -ce neantmoins qu'il eft capable de la rc- ,, , ceuoir : car tout ainfique (1 la chandelle eftoit 2 °m capable d'obligation , clic feroit tenue & obli- gée d'auoir la lumière : ainli l'homme eft capa- ble & obligé d'auoir la grâce de la gloire : de eit que tout ainfl que le flambeau eftant priué de la lumière > eft dit cftre mort : ainfl lors que nous fommes priuez de la lumière de grace,nous fommes dits eftre morts. Il eft donc vray que les Anges 8c les hommes ne font que chandel- les, & le Fils de Dieu (eul vn Soleil : mais fi bien

de C are [mi. 240

luy feul cft Soleil , li cfl ce pourtant que fi nous .filerons la gloire fu:urc & la vie prefente: nous pourrons iultemenr duc que les mites qui l'ont au Ciel (ont Soleil \i-

c ut Sol , en comparai(bn dcsiultcsd'icy basqui ne loue que chandelles, ce ton: Soleils ex lumiè- res qui ne peaoeoi s*cfteiodre:cai I ime de te lumière n'clt autre que la gloire qui ne leur peut mauquer àiamais, Il la lutnierc des puftej d'icy bas n'c.'t aucre que la grâce , laquelle ille à s'cftcmdrc & à te perdre. Rcftc iprcfenrquc ic vous face voir comme nous pourrons obtenir celte gloire. Saindfc Paul parlant de celte gloire, dit qu. elle cit G grande que, 1 - iity nec aut'h dt4<iinitynec tn cor ho- i,Corifl/J& m/ aud frdpÂTâun Drus )tibutfet 2 Aulîi Je fait elle nous eft auiourd'iuiy repre- fenrec p.ir vnc nuce lu m: , Ile ne po.i tre contemplée de l'œil humain , cr r$ lucide obi vue nu ce plei lu nierc qu 1 , enuironne Se cmpcJchede le voir. <rcmrr-

Cccy méfait rcL ce que quelques util

vns racontent , fçaooic eft qu'en 1 vnc des Itles iJlesdcÇt- de C marie , il y a vnc certaine nuce qui (c vient nurif, repofec fur IVn les ai c'y rc-

pofantcllc diftillc de l'eau &r CCt arbre en li gra: lance , que

it en l'Ifle eq foo lionneftemeoi rai-

| . rerre en eftarrol en lue G t :11c pi

25 o Pour le fécond Dimanche

quelle eft cette nuée? c'eft la gloire , quel eft cet arbre fur lequel cefte nuccrcpofc? c'eft fur la palme qui eft Dieu.difant; Ego fi eut faim* expan- ramos meos , ôc de cefte palme diftille l'eau de la gloire, propre pour dcfaltercr l'homme qui en eft altère , & qui ne peut eftre defalteré d'au- tre eau que celle de la gloire, difant auec Dauid, Satiabor cum appartient glorï a tua , ôc non feule- ment cefte eau nous raffafie, mais encore elle bous rend fertillcs , ôc nous peut faire produire des fruits dignes de la vie éternelle , ôc quel moyé de ce faire , Ôc d'eftre rendus lumineux en la gloire ? 1 pÇum audlte y dit Dieu parlant de Ton _ Fils, c'eft le moyen d'oiiyr fa parole Ôc de garder

fes commandemens. Quelques vns ont dit , que la lumière qui paroiflbit en la face de Moyfe prouenoit des tables de la loyqu'il portoit entre fes mains , ic ne fuis pas certain de cela , mais ie fuis bic certain , que les tables de la loy de Dieu cftans portées entre nos mains , c'eft à dire cftâs Kefponfe de obferuees de nous, elles feront reluire noftrc nojlre Set- amc de lumière ôc fpîendeur éternelle: le voulez gneurfai- vous voir? Efcoutez cecy , vn certain Pharifien fle à "\n s'adreflant vn iourà noftrc Seigneur , luy de- pharifien. wandoit :Qutd faciam Çr ~ïium œterna pofsideboî Que feray ic pour eftrc rcluyfant côme vn So- leil en !a gloire des Cieux? Noftrc Seigneur , luy refp*ndit, Si ad "\itam tngredi feruamandata^ pour dire que le feu! ôc vnique moyen de par- ticiper à la gloire des Cieux , c'eft d'obferuer la loy de Dieu .fis 1/ïsad Citant ingrediferua mandata. C'eftoient des paroles fott amiables que cel- les que difoit 1 Efpoux à fon Elpoufe, ajsimiLbo

deCârefme. z$i

te Cdfrtd hirwulaque cerumrnmj , que voulez-vous dire, ôdiuin Efpoux , vous louhaittez que vo- ftre Efpoufc loit (èmbUblc à la chèvre & au che- vreau?

Archclaus dit que les cerfs & les biches reP tes cerfs piren: par les oreilles. Anltote au hure qu'il a ç~ les

le l'hiftoirc des animaux , tait mention de (riches réf. Ccftc proprict delà biche, & du chevrcao , QCfmmi fmJ dit plus que attirant l'air , il attire le ionpource/rj oreilles.

.c Ion eit porte en l'air comme d ms vn cha- riot, ie ne veux maintenant débattre il cela elt vray ou non : mais ie içay bien que comme la vie corporelle gft en la respiration , amù la vie ruelle ne gift pare renient qu'en la relpira- tion , mais en la iclpiration des oreilles , c'clt à dire par l'oblcruarion dc> Corn ua'.i lemens de P/.J. nS. Dieu : grand Dani i vous auez fort bien reco- gneu ce is aucz ht » Os me mm <*pnui

Csr Jttr m i >u iuj à(\''dcrAi>Am%

cV: puis que Duui i a pu cette qucftion à

Dieu , Seigneur quel moven v ail d'entrer en voltrc gloire? le mclmc DaUÎd rcfpond. Inno- Pf*!' *4- cen mxnikwi çymundo corde aui non xcetpit in ">4- no jinimâm fu*m : c'cll icy le mvltcre que ccftc in- -nccncfepcut auoir que par loblcruarion. des commandcmcnsdc D eu. Au. Il Minci Gré- goire le grand demandant raifon , pourquoi f»rincipallctiicnt M >vfc demanda au peuple eurs penJans d'oreilles précieux , pour d'iccux iirc les vtlcs pour ferait à Dieu au Temple, dit , (^id prr Aurcm n nu ir» , ey pi r m 4M-

rcm<J, ', n/:.-r»i & par ainli , dit- il , ceux-cy ont . olontia* leurs penjans d oreilles , %uu

252 Pour le fécond Dimanche

innocentiœ ornamentum obedientiae lungitur , quiâ cjt quod lob Ait mnocentiamjine obedientix ejfe non po- te7? , ntjï quia qui redemptori juo non obedit inno- cent non rfr. De làeft cette conjonction admira- ble de l'Efpoux , qui parlant à Ton Efpoufc, luy diioit : Vcr.ter tuus eburneus dijl inclus [aphiris , que ld Ioy deveut dite cecy ? faincl Grégoire de Nazianze Di eue fi oit dit qu'il fait allulîon à la Ioy de Dieu, qui eftoir. Bvrince efcrite & burinée fur des tables d'yuoire enri- fur des ta- chics de (aphirs,qui auoient cftê raillez & coup- yies d'y- pez du Throfne de Dieu fouuerain ÔC éternel, noire. au(Ti de fait fi nous iettons l'oeil fur la phrafe Chaldaïque,Dieu difoit àfon peuple, Dabolegem i me<tm fuper tJbulam eburneam ornatam (aphiris: Que reprefentent ces faphirs , (mon l'innocen- ce : quelle elt cette y uoyre , fiRonl'obey llancc ôc la confiante , ôc alïèurce volonté d'obferuer les commandemens de Dieu ? ô obcyïïànce , 6 pen- dans d'oreilles , qui doiuenr eftrc précieux & lé- gers de peur d'incômoder vos oreilles : 6 (aindtc ioy , vous cites precieufe ôc legere , lugummeum juiuc e/î cronus mcumleuè , vous eftes vrayement vn pendant d'oreille oii il y a des faphirs decou- lcm- ccldle , puis que celuy qui veut entrer au Ciel doit garder ôc obferuer les commandemens de Dieu : faphirs qui confortent la veuë^ pource que nous deuons toujours auoir la lof de Dieu deuant les yc: x , Praecepium Dcmim luctdum illté- rrnntns oculos , faphirs celeftcs détaillez ôc décou- pez du throfne de Dieu, pour ce , lex Jcriptapar- tuipatio efi loris eternae , ou bien pour dire que celle Ioy rend lame du iu(lc,le fiege Ôc le throf- uede Dieu^yfnimtt iufiijedcs efi jupiemiac , ôc par

deCare/mel 253

ainfi pour paruenir à celte gloire , Dieu le Pcic dit auijurd huy ,ip.um~u«ue , oyez mon Fils 3 ôc obfcruez les commandement.

Et puis que i'ay commencé ce prclent fermon par le Soleil , ic veuxauin* le finir pal L* mclme. Les Roys de Pcrfc allans ancienncmcr en guerre, portoient au dcllus de leur rente royal: v n Soleil renfermé dans vnc boullc d: cry Italie à melure que ce Soleil s'arreftoir , à melure l'ai mec rûilbic alec & dcmcuroir. Dilbns auc le fils de Dieu eft vn vray SoLil,qui aprej l'Incarnation a efte ren- ferme dans vnc boulledc c yftâl fragile , quirc- prefence le corps moite! qu'il aprins&tnyà lOjlCc puisqu'auiourd'huy laindt Pierre parle Je tabernaclcs^owHtfj eji WOS l.i: eft , !jriâmnô tria ta* ùernaculu , le voy que voila ce Soleil qui auiour- d'huy cil au Commet de ce Tabernacle de Tabor, ic dis , 1 Eglilc , lequel nous dcuons luiurc com- mc l'armée Pcrlicnnc le Soleil de cryftal,o\: nous dcuons Uiilci conduire (ous la main : & ahn que comme nous îuy publions dire Soleils U baM au Ciel , obleruars ta luy : cV: après Pauoir imuy en ce monde par l'obeyflàocc deue à feicunv mandemens , nous nous rendrons capables de le fuuirc iniques en la gloire des Cieux , nous conduite le Perc ,1c J ilscx le Carnet infi

il.

SERMON POVR LE

SECOND LVNDY

de Carefme.

JI<to vado & cjuœrethmt, & îàpcccatô vejtro moriemïni. I O A N. 8.

Srt g *^Ê\ ^ S. Luc chapitre i^cft fait me- tion de cette jeune Damoifelle E- uangeliquc , qui ayant perdu vue dragme ou vne bague de valeur, \ alluma la chandelle , & cercha par tous les coings & recoings de fa maifon > afin de larrouuer.(Chrcftienne & dcuote aiTiftance ) le fils de Dieu eft vne dragme dvn prix incompara- ble, & beaucoup plus eftimable que ne (çauroit iamais auoir cfté dragme de celte vie prefente: voyla pourquoy , fi cefte jeune Damoifelle allu- ma foigneufement la chandelle pour rrouucr fa drasme, ce n'eft de mcrueille file Samieur du monde.dragmc precieufeeftam perdu. c'eftàdire incogneu aux yeux des hommes , il fut befoin ÔC nccdfairc hyer d'allumer non la chandelle , mais le Soleil tout entier, afin dcletrouuer & pouuoir le rccognoiftre.Auiourd'huy cefte mcfmc drag-

de Car effiiè". 255

nie nous c(l reprcfentec,clgatec quelques fois de nous pour nos pechez: voila pourquoy , afin de la retrouuer & rcccrchec , nous auons befoin de la lumière de la grâce ,vous neufe Vicigc,

qui aucz autrestois perdu celle dragOM ,& ic- trouucc après l'auoir loignculcrocnt recerchee, alTiltcz nous s'il vous plailt de vos priercs 6c in- tcrcellîons , afin que nous puillîons par voftre moyen rctrouucr celte dragme perdue en nofttc Euangile, 6c nous vous dirons.

A ne Maria,

EVX qui ont dit que ce grand globe & flambeau du Soleil soUilhm- cit vn beau hiéroglyphe &: ex-£0/f ^ ccllent iymbolc de la mileri- mlfericor* corde de Dieu, n'ont pas ( h ic je J[c ne me trompe ) nul rencontré: pieu, car véritablement pour moy , ic croy qu'en IV- niuers il ne le peut trouuer choie , qui mieux re- prelente la milcricordc de Dieu que le SolciI,veu oits grands qu'il y a entre iceluy & celte milcricordc : du Soleil louent tous les ra\ons de lumière ,& de la milcricordc de Dieu luirent es les grâces <5c bcncd.dions celcllcs. Si le Prophète Royal Dauid parlant du Soleil , dl que. ;«</ ft él ondétA cAort cm , qu'il n'y a

\c la terre qui ne rclenic Cequicftde les es , le meimc Prophète Royal adii du Soleil de I r de de Dieu lié Dit

>4 cji terrd. Si du Soicii piotcdc toute la lu-

2 j 6 Tour lefecenâ Lunây

miere qui Ce trouue aux allres & eftoilles cele- ftcs , li les champs par la chaleur verdoyent , les" fleurs donnent leur odeur , & les arbres fructi- fient par la rorce du Soleil ,1e Prophète Royal a dit encore de la mifericorde de Dieutmifericordid eifta prtuenietme ,cr mifcricordiA etm fubjtauetur twcla mifericorde me deuancéra,afînquela terre de mon cœur foit roufiours verdoyante ôc fleii- riile en grâce & vertu , & miferteorata êim juk, <r- tjucturme \ afin que cefte terre de mon caur fru- ctifie des fruits dignes de la vie éternelle. Dau-\n- tage le Soleil entre toutes les créatures eft le plus reluifanr & lumineux ; aufli la mifeticorde de Dieu elteileuee par deiîus toutes les œuurcs de Dieu , mtjertcorftia eiusjupcr emnia ofera eius : Ho- mère parlât du Soleil , dit qu'il a cent mains pour monftrer fon aififtanec , & la communication qu'il fait de Ces ray os amoureux à toutes les créa- tures halles & infetirurcs , & de fes influences: ainfi auons nous fujet dedireqUelamiiericorde de Dieu n'a pas feulement cent mains, mais mille & mille mains pour aflifter & fubuenir à tous les hommes en général. De forte que par cecy nous pouuohs voir & cognoiftic aileurémenc que le Soleil eft vn fymbole patfaicl deîamifc- îicorde de Dieu De manière que fi hyer vous entendiftes que , faciès nus tefplendutt fient Soly c'c'ioit pour dire que tout aînfi qnc le Soleil e(- claire les bons & les mauuais,les iu(les cV les in- iuftes , ninfi fa tnïferî corde sVflend par tout le lnoi>dcj5c fui les bons,& (ur les impies, Se deluy mefmc pouuonsdire ce qu'il diioit de ion l'eré éternel , jw/ facit oriri folem juumjùper iuftàs , er

de Carefme. mu'fos . pource que Inv-mefnicci: qui

c tout le mon Mais, ô mcrucillc gi -.1 ic, ce Saui 1 hyer

cftoit reiplcndillant coivuik vn Soleil, ;i [clie- nt auiourd 'huy icnr | ons, qu'il ne peut dire veu ny trou qui le cherchent, taurin >cr

m peccaio Irrjho M : touresfois tour air. 11

que (i vous fermez la rencltre de voltrc chambre, n'eft la faute da Scacslii cilcn'eitcfclaircc de rayons , mais la voltrc : ainli ce n'clt pas la e Je Dieu s'il n'clclairc cv ne fecoure le pé- cheur: mais bien ceiledu pécheur qui ferme la t lire de Ion amc, ex: rcrute la grâce que Dieu 1 prclcncc, pour luy faire rccognoi'.trc Limi 1- rc du péché : c'clt icy le (ommaire de l'kuangilc que nous voulons auiourd huy expliquer. I ~)udo ty jHétritu me ey- non imicmctu. C e(t vu

nd mal que de perdre Diea, plus grand , le e!u: r après] perdo ,. Ôc oe le trooucc

le plus grief, c'ej noftre Seigneur au:: Iuifs,

lj perte que l'homme fait. Pltilieurs ferra de

dilpute mainte- fois pour 1 quelle e:tmr ! jures»

iri opinion cilus , les

11 du , qu- ii |a perte dci 1

rime qui cftpauureefl mefj de r |0j cit caufe que le !

dit que C'eftoîf la p , cfi

quclapcticdciiiJio

258 TourU feconà Lunàj"

cellc-cy, car ccluy qui a perdu Ton honneur &

bonnerenommec, eftfait le jeiiet & le mefpris

du monde: les autres ont die que c'eftoit la penc

de la 'liberté , & eftre ferf & elclaue , Theoduret

Theodoret fur|clIi chap. de l'Exode, donnant raifon pour

tnca.ii. jaqUej|e no!ire Dieu commanda anciennement,

xo c' quefi le fenrireur après auoir demeuré fept ans

auec (on maiihe, vouloir encor demeurer en la

maifon, qu'on luy perçait l'oreille auec vnealef-

ne , dit que c'eftoit à fin que par cela il portail la

marque de fon e'clauage de perpétuelle miferc;

auflî anciennement les appelloit-on Strgmaucn

Ôcdc , paraduanture , eftoit ce que faindr, Paul

dïloit , Nemo mihi mole\iw fty reo ffigmata Dormm

met porto incorpore mu :cant y a ( difoient ceux là)

que le plus grand mal & la plus grande perte, elt

celle de la liberté. Les autres ont dit que la plus

grande perte de l'homme, eft celle de la lame:

pource que l'homme eftant malade, perd tout

plaifir & contentement.

la plus Ceux-là finalement ont dit, quelapîusgran-

grande de perte eft celle des parens : mais tous ceux qui

perte de parloient ainfi > eftoient tous Payens.

l'hemme nous autres qui fommes Chrcfticns , inftrui&s

eft celle en vue meilleure efcholle , difonsque la plus

qud fait grande perte que nous fçaurions faire , eft celle

far le pe- qui fefait par le pèche: perte qui comprend tou-

tbim tes les autres pettes de lanté , a 6 rjf- jamta* in carne

Ldpre- mea perte de parens, Pater me m cr mater mea de^

rniere fer- relitjuerunt me, pertes de liberté , puis que par le

tiitude eft péché , nous fommes faits & rendus elclaues du

^enuepar péché , Qnjfacitpeccatum \eriii<A c[t peccati , c'efl:

h pèche, eftre dominé, non de trente tyrans comme les»

c'cCarcfme. 259

Athéniens , ma s du péché le plus cruel tyran de tous auffi «Je fait 1 hcuJorcc a fort bâentenv ciné que la première lcruitudc cft \ par (c

peche, cV: la première qui tut rendue ciclauc du pcchc,fuc Eue lur quoy tau belle remarque , & dit: que liuc tut tirée âc la cofte d' A lam , non de (es pied, monitrer

qu'elle n'cltoit la (cruante: non aulli du chef, pource qu'elle ne luy dcuoic commander , 11 de Ton collé» pour monltrer qu'elle droit créée

:r cftrc la compagne ridelle: nuis après quel- le eut péché, clic fut rendue doublement cfclauc du péché premièrement/: pais de Ion mary,/«fc yir$ fotefijti erk i mais la première iwiuitudcruc pire que la féconde. & rut celle hé.

Si vous voulez ictter l'œil lur le monde re- nouuelc, pas vn (err ny aucun etiluuc n'entra en F Arche, ce n'eit poortai c que Noé n'euu

des Icruiteurs , car c'citoïc \n grand ScîgOCHtl mail ilseltoicnt tous hbics. Mais après le Oclu-

:cs enfani : le lny,&

parties vr; \Çc$ , fuient m de

Di ^ Lues > qui fut caulc de cela? le

peche , féUh ,ur.t mnéhlri idtxe-

rknt. C'efl ainli que 1 homme le rend abomina" Me à Dieu , aorai hufcf qu'il aime luy

font abominable ilheorpoui l'homme, de

ncll , pour cm. 6c ac-

quérir les- - rc plus d'ell.;: de iu bouc

te dei margoerirci prcucuics

par mU

260 Pour le fécond Lundy

Itmleté ritM ' ° Per^c excellente qui ne reçoit aucune de laper- ctlo^c c^e '* mcr > grand mercy , que pendant ^ qu'elle eft en la mer elle eft toufiours renfer-

m-een fa petite nacre & coquille : ô grâce di- uine vous vous trompez icy bas parmy les eaux de ce monde : mais combien que cela (oit» fi cft- ce toutesfois que vous ne relîencez rien de la terre , vous eftes toute celeftc , Conuerfatio no(rr<t m cœlis e(r , vous eftes vn rayon de la diuinité, particula anrœ diuinœ : voila pourquoy ceux qui ont cefte grâce , font faits de meime nature auec Dieu, Conjortes diuinx r,citurœ ejft'Bi^ grand mercy, que c'eft Dieu qui eft aurheur de cefte grâce : ô perte grande que de perdre cefte grace,perte que nous faifons par le pe chè , 6 homme que penfes- ru faire quand tu pèches ? tu perds la grâce que Dieu auoit mite en ton ame,qui eft la plus gran- de perte que tu pourrois faire. Cleopatra auoic vne pierre prcci&ufe , fort riche , que fon mai y Anthonius luy auoit lailîee , & pour l'amour grand qu'elle luy portoit fie fondre cefte pierre precieufe en du vin-aigre, puis l'aualla.ô pé- cheurs, par vos orTences vous faites fondre cefte pierre precieufe de la grâce, dans le vin -aigre des plaihrs <k voluprez de la terre, auec lefquelles vouslabeuuez &auallez Ôc ainli la faites per- dre & efuanolivr, Vovez encore la perte que nous faifons par le péché , non feulement nous perdons la grâce , mais encore auec icelle nous 2. Corlnt. perdons les threfors ineftimables des dons du S. 4. Efprit- ô threfors ineftimables que ces dons ôc

Couflume que cefte grâce , Habemm t'tr ^><rum lufrkm in "V4- </aPfr/f;.y#j^c7/7;^:ParaduaniurequeS.Paul fait allufioa

de CAYcfme. 261

coutume des anciens Perles, qui faifoienr garder leurs rhrefors & finances en des pots de terre , & quand ils s'en vouloun: 1 L r u 1 r ils 1 es oient : celle grâce cft vn rhrclor eclefte Se diuin , ex ou cft-cc qu'il cft renrerme ; c'clt en vn pot de terre, o pots de rené que les hommes, , fragiles que les pots déterre, c'eft de- dans que cefte gr.icc cft renfermée , $c (ans dou- te puii que (aioâ Paul dit cela , il cft impolfiblc

- nous 1 us de celte gloire , fi nous ne

calions ce pot de terre , il tant carter & dclaillcr celte carcallc mortelle. O grâce , o thrclor que nous perdons par le pèche, perte grande, car perdre la grâce, qu'eft ce aune chofe (înon per- dre Dieu , «S: perdre Dieu , c'eft perdre toutes choies : car comme a fort bien dit lai net Augu- w/f*Ç*/?. Ain , (gaiâi te hilct Domine , etum )t estera rot. hd- heatl tjmrn omntu bdbrt^uu tr bubet ,queft CC que Dieu.- c'clt, omne bonum , QiiVft ce que la félicité éternelle, qui neft autre choie que la vifion de Dieu _c dit que c'clt , Stëtm omnium bonorum Bœtittt.

*t£rrZ ,tlon( f /*««•, c'eâ vn ramas de tous biens èc atnfi pcrdrcDiru, c'clt perdretout bicn,quclt-

; ic le pcchefC clt tout rien, c'eft en qnoy il cft diamecralcuvnt oppofe i Dieu qui cft tout bien, «S: l nomme qui perd Dieo, 1 quv.v fit il réduit? à vn ancantillcment.ie le dis après David, Jtà

Itilum deductm etf tn en, < nm mj(i£rt*.

C'clt vn beau partage pour m ; reev,

que ccliiY que nous liions au chapitre dix hui- Cticlfic lu luire des I li il cft dil (ju'vi r ..

loui certains latrons p. .dans leur chemin, c trerenren lamailon de Mica, c.

K 11 j

z6i ? ourle fécond Lunây

cl rtrobcreht feulement Tes idoles qu'il s'eftoît

fait iuy melme.Michacftant entré en famaifon,

6c voyant la pêne qu'il auoit faite, court après

ces larrons , & pleurant à chaudes larmes, leur

cfifoif : Dcos meos tuhftit & omma auœcumejue hd-

but : Vous auez defrobé les Dieux que ic'm'e-

ftoh faits , & tout ce que l'auois, & encore vous

me dites, quid haùesî Que dis- tu , 6 Mica >quo

l'on t'a defrobé tout ce que tu auois ? le trouuc

toutesfois qu'on n'a defrobé que tes idoles, &C

£-!'? do- quoyâfauois-tu que cela en tamaifon>Tu auois

firme, des Preftres qui îacrifioient tous les iours aux

Dieux que tu t'eftois forgez : neantmoins tu dis,

omnid tjuœcumtjue habm ? 6 fecret grand que le voy

encecy! Micha difoitainfi, vous auez defrobé

mon Dieu, Helas! de-là que s'endiit-ilîii ce n'eft

de dire que vous m'auez tout prins , cr ernnu

tfudt haùm , 6 Chrefticns , fi cela n'eft véritable de

l'Idole de Mica , cela e(t (ans doute véritable de

noltrevray Dieu , que le péché nous fait perdre:

de forte que l'ayans perdu , nous pouuons dire

auec toute vérité que nous auons perdu tout ce

que nous auons, ccft la perte que nous faifons

par le peché>perte represétee en ces mots de no-

ftre Euangile,^ço"V4<!/oc7"fWfr//^ me & non mue-

niettf, celt encore bien le comble du malheur.

7 Religionnaircs, dires moy vn peu > pourquoy

a\ M eft-cc quecherchans Dieu quelquesfois nous ne tnftit. cap* I . r al l

le trouuonsfCaluin en les înititutions chapitre

vingt- dcuxielme oc vingt-quatnelmc auec Lu^

ther, difent que c'eft pour autant que Dieu def-

nie fa grâce aux reprouucz,& ne la donne qu'aux

predeitinez, & à caufe de cefte négation de la

dcCârefme. 26 j

grâce, iccux reprouuez cherchent Dieu , & ne le pcuuenttrouuer , qui elt caufe de cela : ils rci- pondcntquc c'elt Dieu.

Or (us voyons cecy , après le péché de nos pre- miers parens , Dieu pouuoit delnicr fa grâce à tous les hommes , & auoit lujccl de leur fermer pour iatmis la porte de (a milencordc : & tou- tcsrois nonobttant le peche il donne (a grâce à tous,cx ne la dclnic aperfonne tanr melchanc foit l'homme, aufli de fait faincl Paul difoit de 1 eu que, /' *'■ tomnes hommes fuUos fitri &*À4- £nuionim tentai:! "\enire , Que dis-tu à Cela , Rê- ne , cela cft , comme tu dis , que Dieu ne donne fa grâce qu'aux predeftinez , lai n ce l\aul ment , ou bien toy , car il dit que Dieu veut que tous foient (auucz : Noctczcccy , ic vous pue, Ce n'eft le rneime de la volonté de Dieu cV de celle des hommes , la volonté des hommes n operatiue comme celle de Dieu , Qmutu y* CH.n^nr , les mains de Dieu , c'eit la t

Ion Faire 6cle vouloir en lus ne (bot qa\

or (us donc, l.uncr. l;aui dit que Dieu veut que ...;uez , fWl omr. éluor ftri%

\ a dire, Dieu donne (a grâce à tous , aux s «5c aux mauuais , aux prcJelïincz, cV: i ceux ne le (ont pas : de raç,on donc que la lalua- >nli(toir feuleioeoi en Dieu , ce (eru.t li- iez pour clhc (auué , ce que dit ùiiKt l aul, runes jéluoi Jîcri : mais pourec que AuguUin dit que , <jki creuuit te \\ne te , non fâUukuu jine te , ce n elt ail. z que Dieu nous prenne par la main , il le faut aulli prendre, à fia ni non uicijuy, il nous pretènec picmi

R liij

264 Tcur le fécond Lunây

men: la (ienne , il nous offre fa grâce» Nunquid l>oluntatps me a, efi l>t moriatur impiMyfed potins con- uertAtur cr ~viuaty difoic Dieu par (on Prophète,

T u f r- tfuidpotuifacere \ine& meœ çy* non feci? Et fur cecy J il faut que ie vous falle voir trois fortes de blaf-

yUfpbe-r Pnemes ^c nos hérétiques, proferez contre la

J Jm diuine bonté : le premier , cft de Martin Luther,

mes &e n

nos hère- cn ce °luc Prcmierement il dit que Dieu cft eau - f fe du péché: (ècondement , en ce qu'il dit que Dieu deinie fa grâce au pécheur : la féconde , eft de Caluin, difantque puis que Dieu eftautheur du péché, il nous prouoque au péché, tant exté- rieurement qu'intérieurement. La 3. herefieeft de Théodore de Beze , lequel dit que Dieu a permis qu' Adam pechaft , à fin de faite paroiftre faiufticecnuerslcsiuftcs, ik fa gloire enuers les bien -heureux : voila trois rlefchcs qui offen- cent merueilleufement la bonté de Dieuce font blafphcmes très-grands & par trop insupporta- bles, tk qui battent directement contre la fain- cfte Efcriture , qui enfeigne ouuertement que l'homme eft caufe defon peché , & non point Dieu , perdit 10 tua ex te 0 /frael , dit Dieu par fon , Prophète Ofee , en luy ce n'eft que bonté &

y ** mifcricordc , Se partant il ne nous peut porter au mal: s'il eft queftion que quelques fois il nous abandonnci iamais il ne le fait que premiercmét il ne foit abandonné de nous, Dew nomment de-

\Augufl, ferit nifi prim deferatur ab ilio , dit S- Auguftin: mais s'il nous faut chercher, c'eft loy au? nous cherche le premier , tefmoin ce qui eft dit en la parabole du Pafteur qui cherchoir G brebis ffgatee, au temps qu'elle pcnfoit le m uni s à luy;

ieCdYcfme\ 165

aufli ce mcfmc Seigneur parlant de foy Hifoit- /nu 'ne , c'eit lu V qui

is cherche le premier 1 cV nous delaiiTe le der- nier, de ne rient point à luy !i nous ne le trou- nons, ains .1 nous & .1 dos pèches.

s. b Auguftinau liurc,/ riJ*c ttcrjy dit que Dieu cit infiniment plus prompt à nous j ,' V ' nner rcmilîion de nos pech. ic pécheur .

n'etr pi onipt a pecher ex' a l'oricnier , J'rom

1 m ' ..tter*.

llli^iiiletur peccjtfirittn weMdmdéi mpcccâtnri

peccjrr.l \ S. Chrifofrome en 1 Hourelie qu'il a , .r un & d'Eue, dit que comme Adam ,, faiâchcf Je tous les hommes , aullî .'

ce (lue Uk i Adam .il a raid le melme

enuersroos les homme*. 11 cit dit nu Ccnclc qu'après le péché Dieu die à Adam ,.\<Lm ~\ùt ou cit [ . Lli'appclla par ion nom, pour

. i.i première choie que Dieu taicfc au pechetu c'eftcrief , de chercher l'homme , de frapper a h poire de la conlciencc, *d

o'hutn Ceft l 'îndigacion que Dieu rai et au pc- ■iiicitir, . .Adam ">/>i t$?Q qu'elle Iques vus dilcnc que c'eftoit vue voix, iembl.i d tonnerre , cV puiirquoy à vu ton-

nerre.-c cil . *: c'pouucntcr Adam,

ou bien celte . D antre, cltoir pour taire

coooerrir A lam ir dire que Dica

I uant il ne ire,

ifiréde Dieu : lors que la

defolariôde Niuu 0 haine&i io.u-

rc metrfte que ce peopl tir cfac perdu *|

l'heure mitcu.

C'clt ! à 1 c t qu'il \ . ira enic-

266 Tour le fécond Lunày

danc la voix de Dieu fe mulîà & cacha dans la fore H: du Paradis. Cùm audijjet liocem Domini deambuUntis in paradifo abfronditfe. Adam fe ca- che^ Dieu le cherche, ^/t Um "\bi es homme tu es vue glace ôc Dieu elt vn feu qui s'appro^ chc de toy pour fondre cède g!ace : Et abjcondit fe ^f^4w,pourquoy ce cacha- il? ceftoit pour la crainte qu'il auoit de la iuftice de Dieu dont la voix refonnoit de toutes parts au Patadis terre- i\re9^€dam "\bt es? 6 quelle voix,quoy?bonDicu> ^yfmhro- cft-il poflible que vous cherchiez Adam . pour- ftusiib. ce que vous ignoriez il eftoit ? A cecy ref- deparadi- pond ce grand Prélat Milannois fainét Am- fo.cap.i4. broifedifantainfi: Diccndo Deus ^dam ^bi ess non locum jutent qui nouit arcanum , neque entm Deus claufos oculos babebat "ïtnon \tderet Utentem, Dcmque ideo dixit , fatlus efl Adam tamquam ~\nus ex nobis quia aperuit oculos ~\t culpam fuam "ïideret iiuam \itaere non potuiiiMagts emm poflquam peecd- mmuf) nefcio quo modo noflra delttla cognofcimus: £r tune peccatum sjfeintdligimm , quod antequtmpec- ar emm , non putabamus cjfe peccatum. Certè non, qu*fi peccatum putamus e[[e damnandum 5 nam fi damnaremus , non admitti remus. Deus autem om- nium "\idet culvoi , Cr omnium ddicia cognojcit : [h- peromnem ammam y fuper omnium octdta oculos hx- bet. Quid efl ergo lAdam l>bi es? 1 défi , non m qua loco,fed in quibus es ? Non ergo tnterrogatio cfltfed increpaiio. De quibus bonis , cliqua beatitudine , de qua gratta , in quam mtfcriam mcidifli ? DereUquiflt "\itam Aternam : & attumulatus es mortl , conjepul- tus errori. vb't t(l dU tua bene fibt confeia confiden- tuî Timor ifle culpam fataur : Utebra^r^uaricatK^

dtCArrfme: 267

mm. flic ' , non m <f*n lo'o 4U*rotfed m

éjuo ftatu. <£uo te dcduxn >*r>: fi . uts tuj , ~\t ]u*im m tuum : ^urm ante rntrt'ûa*. Voulez vous if encore comme Di omble , à pat

tardif, quand il veut paon mevoyezee

cy en Aiiim , lors qu'il le voulut punir , i*Efc crirurc famcle remarque qu'il le pourmenoit au

Paradis, -CmfiulAnt ad-uram fntm r: ;cm,ci- quelles paroles aduifez la tatdiuerc : première- ment en ce qu'il dit ytrnhul^At , & non pas cur- reùat, il (c pourmenoit, puis en mirtc *d turtm il marchoïc contre le vent: vous Içauez que cc- luv qui marche contre le vent elt retatdc :amfi il (embioit que l'Etemel voulue cfttc entretenu de ce doux périt vent : tiercement pojt men- dtrm , après midy fur ladcfccntc du Soleil , il ne vienr pas du matin , ou bien lur le midy , mais cheminant à petit pas il nartmaque le foir, X"»-

l>êt dd éuri*n : . n -, :• ^;, o infinie bonté de Dieu , o picte immenfe , vovez à lail comme

1 elt tres-promt ner , *c très lent

6V tardif à chaftiei raefMiproc

lieu f>;i Adam s'elloi c. Ad*m

yh$ rtJou es-tu Adara fainic

Ambroifc , pour : :u er le fa! H de Ion

aine , cV: pour taire mourir !c p "oyen de

I ic,il ne fuir q vn m : \y rir>n£4-

prclcntet dcu.'r luv , Bd iceJay le reg dans

etmtroirpai la reoa m de fejycux em«

»niif/,!c donne la mort i II ic.O Ha-

que le pc . qui tue noftrcarm . ù

i.ous Je voulons mettre an. ou iliaut prendre

258 Tour le fécond Mardy

Je miroiïer & Ce remetrre deuant les yeux la coZ gnoitïance du péché Ôc l'enormité d'iceluy ,& cette enormité le fera chaflTer.

C'cft'vn blafpheme grand que celuy qui a cfté proféré par la bouche de nos hérétiques, difansque la perfonne remetrant deuant les yeux les péchez qu'elles a commis, au lieu de l'a- mender deuient pire qu'auparauant , & par tant qu'il n'eft belbin de la contrition , & faut fc fier feulement à la mi [encorde de Dieu : blafpheme grand , Ôc qui côtredit diamétralement à la fain- <5te Elcriturequi dit, Quœrite Pomwum & inuc * métis wuenies cumfi quœfteris tllum m toto corde^ tuo & w tota trihulutione ammœ tua. Il (cmble que Dieu aye fauiïé fa promette difant. Quarite Do<* mmum ey~ tnuemetis , pource que ie voy auiour- d'huy plufieurs qui cherchent Dieu ,&neanc- moins peu le trouuent ? ô nenny , il ne nous a manqué quand nous fanons cheiché auec les Cyrillus circonftances requifes & neceflaires pour le Ori^enes trouuer. Saindfc Cyrille , Origene & faind Ber- Bernar- nard difent que pour chercher Dieu , afin de le dus. trouuer trois circonftances font requifes & ne-

ceflaires , c'eft à fçauoir , Iocm , modm cr trmpw, le lieu, la manière ôc le tcmps.Le lieu pour cher- cher Dieu cft ce monde : pour le chercher afin de le trouuer , c'eft auec l'amertume du cœur ÔC auec la tribulation de l'âme, fnuemes illum,ft cum ijitoefierîs m toto corde, tuo. Tu te trompe , 6 mon- dain^ tu veux donner vne parcelle de ton cœur aux richelTes Ôc aux hôneurs,& vne autre à Dieu il faut luy donner rout entier ou rien du tour, In toto corde tno , & m tota iniu'ttuvne arum* tax.

Cccy nous efl t\ni bien reprefenté parla dir- fcrcncc qu'il vauoit entre la vrajc& la raulic mere,aiu(i commo nous liions en l Hiftoire des Roys,la faulîc merc dcmandoit ladiuifiou de l'enfant en l.i prefenec de Salomonnnais la vraye & naturelle mère ne voulue permettre que : enfant fuftdi.. ta pluttoll que Ton ic

do:. ^at entier a la faulfc merc , />.*/i- ill. m-

jàTîtcm >mmnv, elle ne voulull qu'il tuit diuilc: ainu Dieu qui cil noftre vray perc ne demande que nollrc cœur (ou diuilc ,il ne le \cat par par- celles, nuis bien luy (cul le veut poflcdci tour entier , tnto corJ, 1 _.

( !a me fait rcllouuenir d'vnc certaine pierre .

laquelle, aioiîqu Narur -fiant ' * .

1 upucu née tant loir peu , h vous la ict- «• *

tez dans l'eau elle 1 , mail li vous l'y

icrtcz tome entier e , elle n'yra au ton 1 de l'e: aios nagera au de (Tu S : autant en pourrav îe dire de noltrcocur , s il clt diui'. les

tribu ta

.ne 1 peu irer :\i C, &

I dell'us

: voi;

U,

27 o Pour le fécond Lunây

Si auaejleris eum m toto corde tuo , çr m tota tribut** tïone animée tuae. Dieu ne veuc pas que nous ayons doleance d'vn vice,& que nous ayons vneioye de l'autre : il faut que celle douleur de lame foi t generailement pour toute forte de pé- chez & de vices.

Secondement , il faut confiderer le lieu au- quel nous le pourrions cercher pour le trouuer» C*ntic% 3. L'Efpoulc au Cantique âcs Cantiques a cher- ché. Ion Efpoux en trois lieux, mais elle ne Ta peu trouuer, In icBulomeofer nofles quxjiui quem ddlgit anima, me a , quœÇtui tJlum ty non muent >per yicos ey~ plantcas quaejïui çr non inuem.EWc a cher- ché fon Efpoux au lict,par les rues & parles places publiques , & en ces lieux elle ne la peu trouuer : le lidfc reprefentcles voluptez charnel- les parmy lefquelles Dieu ne fe trouue : les rues , reprefentent la vanité, & les places publiques l'ambition efquels lieux Dieu ne fe trouueimais Dieu fe eft-ce donc qu'il faut chercher Dieu pour le trouue f trouuer ? Il le faut chercher en trois lieux con- trois traites à ceux-cy ? il aeOè trouué en la creichc

lieux. par les Paiteurs, en l'eltable par les Roys, & au Temple par (a mcre,la creiche c'eft pour contre- pointer au litt , l'eltabie aux rues > de le Temple aux places publiques: mais principalement nous trouuerons Dieu par la penirence, fi nous le cer- clions en l'amertume de noftre caur^ruenics eum ft ruaefieris ilium m teto corde tuo , ey m tôt a trd>u!a- le Ump ticm ahi;me iuxe.

de Ihom- Ticrccmcnt , nous deuons confiderer le me tft la temps auquel il conuient chercher Dieu:ile(t yte, jray que le temps de l'homme c'elt la vie > corn*

deCare/mt! lyi

me difoit Antigonus , c'clt en ce temps auquel nous dcuons chercher Dieu, OS hors iceluy il n'y aura plus moyen de le trouuer. Il clt bien w/^tro* aulîi véritable ce que die lamct Ambroilc que, ./***• NuntjUÂm i*r4 efipœmtentiA, b*-c Itox primumeon- firmux eftm lutrone. Mais fculcmcnr die fainct Hyeron)' Hicrofmc, Dieu dit au larron,^: non à autre , tu mH ' icras auiourd huy aucc moy en paradis , uixit Vomtniij Liront cr non Alt\i Amen duo tibi hoche me- cnm cru in pjr.iui o car il c(t bien trop tard d'at- tendre à la fin de (es iours à faire pénitence, pour autant qu'alors nous nclçauons lien au- rons le loifir 6c la commodité , cv h nous ne fe- rons point [Keuenus de mort : il clt très-certain que D;cu accomplit la promellc , In^uAcumnue boru VÊftWUtll peccjtnr j omnium juarum miauu.i- tem non rcjordâLor ,ik non (eulcmcnt m auâcnm- tjur horj , mais encore in ijuAcumque mftâHtt. Mais pourtant touliours faut il clpicr l'occalîon & le temps prêtent pour ce faire , de peur qu'icc- luy citant pallc nous ne rctrouuions l'heure cv la commodité de faire pcmrcncct

Les anciens peignoieni l'occafion d'vnc fa- çon eltran^c , ils la rcprclcntoicnt cluuuc par ? ' derrière <x chaicluc par deuant , cclUit nourj, ,, dire ce qu a dit Hvppocrarc, An log** ^n* vrcui', experimentum fjll.tx , occAfio prAecep! y c'clt pour di--' rc que pendant que l'occafion le prefente nous i\ poiiuons prendre , mais depuis qu'elle clt k paiTcc plus de moyen de la rencon- trer, chofe fort dan ! , & principalement

ir le pécheur : auiii ;L;ultm •.'"•-. -

di.oit , ImpiHS qH4».iu >...iti h -i ..,./. ihia non nu .

272 #*jut le fécond Lunày

'yoluit tjuando potuit , cr per mAum nolle precCulit hotium^elle. Semblable celuy-la eit à Annibal, Capitaine de Carthagc , lequel lors qu'il vou- lut prendre Rome ne peut , pourec que Ion qu'il auoir peu la prendre , il ne le voulut faire &cn meipnfa Toccafion : de lorre qu'il difoitj^rfWo ~\olm nonpotui , c?~ qucindo po:ui no- lui , tant il e(t véritable que parnoftre mauuaife volonté nous perdons le bon pouuoir d'auoir remiflîon de nos péchez, &iultement , ô mon Dieu , diloit îaincl: AugulUn , le pécheur ellant frappé de vos iuftes chaitimens lors qu'il meurt il s'oublie de foy , pource que pendant qu'il viuoit il s'oublioit de vous , & ne retournoit à vous pour demander pardon de fes péchez.

C'eft vue voix de corbeau, que de dire ie fe-

ray demain pénitence , eraspœmtehis , 6 que cela

eft dangereux de craftiner ainfi fa conuerfion:

ha '• corbeau : qui elb (orty de l'Arche , & n'as

remponc le rameau d'oliue , ,pource que tu

cffcoisvn corbeau , qui t'adonnois à la charon-

^ne : mais c'a eftéla colombe >qui le remporta

en l'Arche. Or (us , âmes Chrétiennes, gardez

que vous ne (oyez vrais corbeaux & que vous

ne dilavez de ioutà autre vo'tre pénitence &:

conuci lion. Dieu nous donne le temps de la vie

pour faire pénitence , après laquelle il n'y aura

plus moyen de la fane , ny d'obtenir pardon.

Aiexr.n hc le Grand aflîcgeanr vne ville, auoit

cou- accou^unû- de faire, allumer vn flambeau , ôc

Jutme «uifii toit qu'il cftoir allumé faifoit (ignifîcr aux

4%*Mc%4~ Citadine quiUculfcnt aie rendre pendaor que

Arc. le flambeau brufloic , d'autan; que s'ils ac ui-

doicnC

dsCarefmi. ' 27 j

doient après qu'il feroit efteint, il ne prcndroic pas vn d'cuxàmercy : La vie prefénte que Dieu nous donne eft vn flambeau allumé , le temps de faire pénitence , eft pendant que ce flambeau dure , & le temps de la vie voila pourquoy pen- dant que ce flambeau dure, &que nous (ommes encorviuans , faifons pénitence êc retournons à Dieu, car après que ce flambeau fera conlommé, ëc que cefte vie fera efteinte , plus d'efperance d'obtenir pardon & remiflion de les péchez : 8c cioh donc pendant que nous fommes flambeaux all-umez conucrtiflbns nous à Dieu , & luy de- mandons pardon en cefte vie , à fin qu'en l'aurro nous foyons capables de ioiiyr de la félicité cter? nclie, à laquelle nous conduife le Perche Fils Se leS.Eiprit. Ainfifouil.

274

SERMON POVR

LE SECOND MardydeCarçfme.

Super Cdthedram M/yfîs federunt Scril* & Pha/îfœi. MatTh. 23.

E grand Philofophe Senequea(fï ie ne me trompe) merueilleufe- ment die , que les hommes croyenc pluftoft à cequi eft delà veuc &de l'expérience , qu'a ce qui eft de l'oiiyr éc de l'entendre, Hommes ydit-i\, /»<*£# ">#- fui quam auclitm credunr. Voulant ce Philofophe, par ce peu de paroles nous apprendre que l'e- xemple bon ou mauuais , fert de beaucoup en toutes lortes de perfonnes*. mais que (inguliere- ment la force bc efficace eft merneilleufe , pro- uenant des pcrlonnes qui font cfleucescV confti- tuees es premiers rangs «Se fuprémes dignitez, car le propre du premier mobile eft d'entretenir par Ton premier mouuement rapide toutes les autres cercles des Cicux qui luy {ont inférieurs: ainfi l'exemple des grands (oit bons ou mauuais*

Tour U IL Mâfdy cL C^efmi. 275 fert de moule & de j itron , (tic lequel les nuc- rieurs fcreiglcnt & le conforment : 5: ràttl r. encore que l'E cl 1 pie du S oie il ou Je i a Lune cau- sent beaucoup plus de ténèbres en ce bas monde cj-ie les petites cltoillcs: ainli la ^autc ou l'exei/Ic inauuais cTvn grand, a plus de force entiers les iubjecis 6x inrcneurs,que non pas celay de quel- que (impie & petit compagnomvoila pourquoy noftrc Seigneur (cachant cecy , & voyant le? Scribes & Hunlicns, gens mefehans ex de mau- uaiïc vie , ailiï (ur la chaire de Moyle , chaire de doctrine & de vente , défend aux limples de prendre garde à leur exemple ny à ce qu'ils tout: mais feulement à ce qu'ils commandent Se en- feignenc. Omnu cr?o qu4cumt^uc dixcrint^obv iiu cr I jette Jecundum oper* Itero corumnohtc fuce- rc: cciï le fujet de ce preienr difeours. Mais tout ainfi comme nous liions en l'hiltoirc des Rovs, que lors que le grandSalomon citoit allis en Ion throine Royal, U merc cftoit proche de luv, non feulement pour eltrc honorec^mais encore pour prendre ik rccrnoir les rcqucltcs de ceux 1

•orocher delà Majeftc Royale de

ion ri! .-.u.ilil e le fil* de Dieu fera afli j en

uairc de vente , ic -nreicme la Vierge i*

mcrcallile Cofte à coite dcccltecli.;:rc , pinte i

receuoir les prières des pécheurs pour les prclcn-

rcr nsdoiic celle Vierge de recc-

n .1 huv nos voeux, «S: impetrer pour

lliltanccdu S*Efprir,& pour ce

diloi\sluy.

S

27 6 four le fécond Mardy

Aue Maria.

%a+j O S T R E Sauueur & Rédempteur fcTjj lelus Chtift elt vn Soleil , qui de fa ft part fait battre à plomb les chaleu- çiJ reux rayons de faMifericorde , de ^^C * ion amour 8c de fa grâce fur les hommes » ainfi que dit Dauid , Non efl qui fe aI- fcondat <t uloreeiM. Il n'y a perfonne qui fe dife cftre exempt des chaleureux rayons de ce Soleil de Iuftice , cela efl: certain nous le prouuafmes hyer. Ce iourd'huy ce mcfme Seigneur fe mou- dre véritablement eihe vn vray Soleil , qui fait briller fcs rayons & illumine tous les hommes par fa doctrine & enfcignement : de forte que comme le Soleil illumine les collines 8c les plai- nes, comme la pluye tombant du Ciel arroîc les montagnes 8c les vallées, comme la rofee du Ciel humecte les iardins, les parrerres , les paradis de volupté, les campagnes : comme le Soleil donne la vie aux Elephans 6c aux petits moucherons: comme la mer entrerienr tes plus grottes balei- nes & les plus perits poifïons : comme la terre fouftient les Palais dcsKovs,& !es cabanes ou ta- bernacles des Pa(teurs:ainfi ce Seigneur tternel, Soleil de l'éternelle prouidence de Dieu , pluve de fafouuerainc mifericorle, celeftc rolce de fa diuinegrace, cet air du (aindr Efprit , cette mer de fon îmmenfïté, celte terre de fon indicible patience: regarde indifféremment & les mon- tagnes & les collines , les iardins 6c les partes-

AcCâYefmf. 277

rcs , les p.uadis de volupté & les campagnes, les Elcphans & les petits moucherons , les grof- fes baleines ôc les petits poillbns , en vn mot les grands & les petits , les fiches & les pauurcs, les bons & les mefehans : de forte que ce dimn Soleil fait rclunc la bonté enuers tous : cecy fïngulicrcment fc voit en noftrc Euangilc,ou les Pielats & les fubjects , & les Princes & les vaf- lauxjcs grands & les petits. & les PredicatcurscV: auditeur* l'ont ce matin enfeignez de ce qui cil de leur deuoir : grand maigre & grand Docteur que noftrc Seigneur , il Içauoir bien le très par- fait rapport, la liaifon grande , la dépendan- ce fingulierc qu'il y atioit entre ccux-cy: voila pouiquoy tout ainlî qu'il y aplnlieuts regiitres ci quelque bel orgue, & ceux qui ("émettent en peine de les accorder , ne doiucnt accorder les vns , cv laiirct les autres difeordans : mais les doiucnt tous accorder par cnfcmble , à fin de leur faire rendre vn (on doux & mulr;al: AinG en ces belles orgues de l'ellat de la Religion & delà PreUtori JelT^lifc» il faut accorder les regiitres , les Princes «S: lesfubje les Pafteursjv les ouailles : c'eft ce que Dieu ce matin difant , surrr Cêtbedrtm Moyfts jedr-

runt Scnb.t c i'i triftdiji il touche les RegtfttCS

àcs Prélats , des Princes & des Predicar; Bl , "m- n <> t^ux umque dixerunt >n£» [crnêtt f? Uc\tr% \ccui)i\umoitrA ~><roeorum nntite fuerrr, ic | pour Trou ( on les fubjeds » cV pour les féconds rcgiftrcs des or- Citons gues de cet citât. nôtres en

Jt ce qui cil des premiers regiftres, ic vous <fi ' f*T+~ diray quctioii conditions nous font i^v COttCCS, ***•

^ il)

2 7 S Tûur le fécond Mxrây

La première eft , que fi bien en iEglifê il y a vnç multitude & diuerfîté grande des Prélats, fïeft-cc que tous doiuenr eftre dépendans d'vn feul. La féconde , c'eft que ces Prélats doiucnt eftre con- tinuez au moyen de la perpétuelle fucceiïîon.La troifiefme , c'eft qu'auec la doctrine il Faut qu'ils ayent la probité de vie, necefïaircà vn Prélat: Ce font icy les trois parties de ce prefent Sermô. Pour la Première il eft icy dit, Stifer Cathcdram Moyfts federunt Scnbd çypharifai. Lors qu'icy ie voy qu'il eft parlé au plurier des Pharifiens , &C en flngulier de la chaire de Moy(e :de iecol- Jige , que la multitude grande des Pafteurs qui font en l'Eglite , font dépendans d'vn fouuerain éV premier chef: aufïï icycft-ildit que les Pha- rifiens font afïis fur la chaire de Moy fe , qui eft vnique , pour nous reprefenter comme les Pré- lats de l'Eglife afïis en la chaire defain<5fc Pierre dépendent tous d'vn feul Pontife , qui eft le fuc- cerTcur légitime de S. Pierre. Secondement , par cecy ie voy qu'en cefte ancienne Synagogue des Iuifs , la vraye & légitime fuccefïion n'eft inter- rompue , d'autant qu'il eft dit qu'ils font afïis en la chaire de Moy fe: car les Scribes ne pouuoient eftre dits afïis en cefte chaire dcMoyfe, s'ils n'euf- fent efté les vrays & légitimes fuccefteurs de Moyfe : Ainfi de mefme ie dis que les Eucfques ôc Prélats de l'Eglifc ne pourroient eftre dits afïis en la chaire de S. Pierre , s'ils n'eftoient les vrays & légitimes fucceffeurs de fainct Pierre. Tierccment , la grandeur de dire & de faire, la doctrine conjointe auec la probité &picté en vn bon Paftcur , fe marque en ccr paroles de noftrc

de Câreftnc*. 7 9

;neur, nmniu ergo anxcum^ue dixerini *>o£*, ne fecundum opéra Irero eorum nolitc facere.dicuut enim £r nonfuciunt.

Premièrement , donc ce qui concerne le pre- Eaifcn mier poinct elt icy note. Super Cathedrum Moyfts p0Hr [4_ federunt Scnh* cr iharijjri. Socrare qui (cul enrre auelle Jo- ies homes cic ion ren ps fur , par l'oracle d'Apol- Crate rtn„ Ion, iugé lage & le plus aduilc: entre autres cho- </0,/ nrx~ fes rendoit grâces à Dieu de ce qu'il citoit Grec, Ces a & fingolieremem Athénien: Ainli ie dis que Dieu. bien nous auons (bjcâ de rendre grâces à Dieu de ce que nous tommes Friçois , comme les plus excellent du monde : (quoy que le premier dire loit que , l'iro forti omne felum patrta r/?, & qu'il n'importe àDicu que nous foyon Flamands, Al- lemands,Uahcs ou Efpagnols,pource qu'en luy, u\'on efi Afrintho ImÀan &*Gr*tu) Toutcsfois^e dis que le plus grand iujcft que nous auons de iuv rendre grâce , cft de ce que nou; foir.mcs Chrefticns : ex li bien on nous peur dire comme aux lui h: Sifilif ^/thrAha cjh<t opéra ^sflsrah* facue* < C Lrilii tftk , opéra Cbn : vous eftes

ChrcftiûOI &cnfansdc Ie(us Chrill , faites les ermites de Iclus Chrift:& C\ bien cltre feulement Chrcfticn de nom, (ans faire les cruures de ( hre- Aien,ccla ne (oit militant pour cfrrc iauuc.lî clt- cc toutefois que ie dis qu'cihc Chrcitien , c'cll ieiiient du ialut , pourcr (pie jui

n'eft Chrcfticn , éx'qui n'ctl en ITghfc , r.e peut citre tauiii tmnonr :*o*kêhf-

WÙtBi&Ut Deum pjtrem , qui in frr:> r >. I

hc(l(fnmmjirrm,i\ii faint Cyprian Celuy li rû-

peut cfttc adopte p^iir RI* de Diea , qui en terre nm%

2 S o Pour le fécond Marây

n'aura cftc fils del'Eglife , Se n'aura cfté Chrc- fiien: C'eft vnc chofequi nous importe forr , de voir Ci nous fommes dedans ou dehors l'Eglife, Chreftiens ou non , nous deuons voir fi les Re- formez font en l'Eglife, ou fi nous y fommes.

Ce matin nous auons vne marque certaine pour cognoiftre la vraye Eglifê, & pour voir (i nous en fommes enfans: la marque la plus vraye, la p'us certaine , Se qui peut eftre mieux reco- gneue, efb de voir fi celle-là n'eft pas la vraye E- glife , en laquelle fe trouuc l'authorité Se légiti- me fucceflion des Minières d'icelle > que fi cela ne le trouueen l'Eglife. Non cfi federe m Cathedra, Pétri, fed tn cathedra peftilentiœ. Le vray moyen de fçauoirlî l'Eglife Romaine cftla vraye Eglile^eft de voir Ci en icelle il y a des vrays Se legitimcsPa- fteurs pour le voir il ne faut que iettec l'oeil fur ces paroles de noftre Euangile , Super cathedram Mo) fis federunt Scribd &r phartfer,

C'cftvn grand mot que celuy del'Apoftre S. Paul, en fa première Epiftre aux Corinthiens chap. quatriefme : Sic nos exiflimet homo , "V/ Afi- niflros chrtjiiic^' difpepfatores Mtntfteriorum Dei^hic %am fluaritur inter difpenfatores , >/ fidelit quù m- * j~+~ a Htttittur , il n'y a mot qui nepefe , Sic nos , c'eft pourmonitrerqu ily a de 1 empnale en ce qu il veut dire : ainfi lorsque S. ïean a voulij mon- trer ce qui eftoit de la charité de Dieu, enuers les hommes>dit,5/f Dews dilexitmundum litfdium fuum linigemtum darct. Ce fie en ce lieu reprefen- te ic ne fçay quelle eminencede ccfteaiuhori- des Prédicateurs, il reprclcnre celle charge des Pçclats qui cft grauc Se pelante , 0 onm .yïn^elicis

Ioa\ 5,

dt C>\re[me. 281

lumn'uformtdanilum , dit S. Cliryioftome que ^jr^^a

cation ,1c mefine le plaignenc

de cette charge , Geansdcl quels parle Lob, qui

ne: que le» i'attcuis, c'eit ce^/V qui rc-

prelcnrccefte charge, A'o , que reprefentCCC no -. Vj 4M II,

toir.e iinlcrc 5C pauureté. Su{ctt*ns de ttrrâ wopem Cr dc\iercore cri^r/t: ptuperem, il cilcuc !es pauurci à ce qui cil de l ctrunenccdc cefte digmiCyPerfectt- m y nec Mi 'nt4:,mLc oftelus.

I [erodoce liurc lecondde les (Oloires , «Se Eu- H 'roi \

ce .'/. defrr* ne Eumgflic* , dl- //. i.Eufe-

feni ; ,n, Uil Ivoy de l'Egypte, ayant efteap- ^«j Ce ,-

pclL- à la dignité royale de mailon balle, à celte rien

cioit mi, le (es iubjecus , pour

reprcleiucr ce qui cltoit de leur dcuoir enuers n ,

n ! r i- 1 11 Belle m dH-

icur l'rnice . pnnt vu Iviilin d or duquel il auoic a 1

-r le Iau-r les pieds, a luv - j.

citant tond , l image <x vue it.itm L J

ou plus erand Uicu des biivpncni , «S: ne rut li

unis eran.i uicu ucs bevpricn> , «x ne rut 11

,' 1 •. •.. ver iii

iii'il in : . latablc, le fit ton -ire, cv r. L

induci icvn image oL vne Itatiic- r.i t

ci . Egyptiens l'adore- r 1 renc : alors Anniis leur demanda ,drquoy pen-J ;

M que celte Itatuc luit tauc r c'eit , dit- il, d'vi 1 , duquel ordinairement îc me icniois

•r Imcrmcspi : toutes foiscÔmeeftanc rira gc lu Dieu vous ne lai liez de l'adorer, ai encore que ic le lieu pet it& ignoble,

ne.i \.wn \ ,

Prince, inoeuc 6c l*obcj 1-

infi du s. Paul , 1

le teirc à la irinoin ne deuei laii.cr le

met bo-

282 Pour le fécond Mârdy

mo , bien que nous ne foyons que pcfcheiirs5& cfleuez de baffe condirion à vne grande dignité, nous auons efté crouuez dignes de vous pref- cher,& pource vous nous deuez entendre, ftc nos exiftimethomo , (ans diftmdtion de (exe , Tan- quam mtmfhos Chrtjfi & dijpenfatores mimfterio- rum Dei: Dieu eftvn grand maiftre .Seigneur du Ciel 6c de la terre , voyla pourquoy il a grands quantité de rn^iftres , milites milita ^Anqelorum miniftrabam eiyles Anges feruent à Dieu pour (a gloire, les Diables pour fa iuftice,& les hommes pour fa mifericorde , les Minières qui font au Ciel doiucnt eftre refpe&ez, ceux d'Enfer doi- uent eftre hays , & ceux de la terre aymez,& re- lierez, Tanqu* m mimjiros O" difpenfatores myfterto- rum De'r. Nottez que cet Apoftre appel le les Pré- dicateurs , miniftrosChrifti, en différence de ceux des Princes & des Roys , car ceux au lieu d'a- maffer ils perdent & diflîpent , maisceux-cy ,ic dis les Miniftrcs de Dieu, ils ramalTent pour do- uer , Tanquam mtmftros Chrifti^gr dtfpenjatores mi- mftenorum Dei,o threfor de la fain&c parole de Dieu,threfors que les Sacremés, threfors que les grâces de Dieu lesquels nous enrichiflent, In om- mlms diîtites faéli efrts in illo , la prière ou l'orai- fon c'eft vn tlireforqui nous enrichit, pource, éjuacunque petierttu pttnm in nomme mco dabit "\c- /*„- t^ ^«» le S. Sacrement de l'Autel eft vn riche thre- lor , duquel quiconque en vlera comme il raut fc rendra digne , & capable de l'amitié de Dieu. Tous ces threfors ont elle mis entre les mains des Minières de Dieu , pour en eftre les difpen- fateurs : lafainetc parole de Dieu eft vn threlor,

de Cdrefînâï 28$

voyez comme elle a efte mifc entre les mains des BMrc, 16* Mil Je VÉgMfc tI te ptd îtrute Emn^ehumom-

rii (rcjturjr, tout de mclme du ihrcior Je la picr- xA H h ïc & de VoTZlCon^PûTtttfexfrc l^mmilus conlhtui- turin bis au* funt u Peo "V/ o ffrr st donn ry J 4cr iji-

le thrclor du Sacrement de Baptc(mc, Ivm. /cuw.r. /j/;/rj roj in nomme Vmtis filif Crjpiritm jjnïhjc threfor du Sacrement de pénitence , quodeunaue

^rin cœhs , c?- quod- cur ufrr trrram , erit li^utum c~ in » ,

, le threfof du Sacrcmct de TEuchariftic» hoc mejm cnmemorationem. Dz lorteque tout air, Il que nous liions qu'anciennement il y auoit des villes de refuge les pauures criminels eltans p.uuenus, citoient en allcurancc ramlicn l*Eg1ife fctromie il des lieux de refuge . qui ionc lcsl-'reftrcs, les pécheurs le rctircnr,/ï<- nos e.n- flimethomo tjrnjujm mnu'tros Chri,h , c~ difftW* rc: mmfertêrwm On , & puis après l'Apoitrc a liouftc, btcfjm quxritur intcr dijpenjétorcs , 1/ fidt w. i4mlrcr.

V Ambroilc cfcrî OlOC fur l'EpiPtrci*/ Titum méfia C. i. S. Cypnan,& S.Chrvf. difentque ce fidèle Titum j Minilhc & feruireur , n'eft autre qu'iccluy qui up.i.Cj- ligoemcnr confHrtié par le îuccciïcur de S.frùmw,

:c: de (or:- )iit ai ni! <]tie de M (nie de- chryfcfl. pendoienc rou itret Mmithcs de l'ancicn- !i en I ! | Minières , les Prelitl &les Pic;* km tous de S. lier- re, comme la ; l iher'vili'ole. Il (emblc que Dieu. 'c metme en l'Egli* lu'ilaaoiti mu en Fgvprc: 1 nil'ouc du 41. ii.

songe de 284 Pourlefecênd Marây

Pharaon R0y d'Egypte Pharaon eut vn fonge grand , par ext.ique |CqUCl [\ prophetiza l'abondance & la famine fjr io- générale de fa terre : premièrement il vid eftant jepb. fur vn fleuue,(ept vaches graiîès fortansd'iceluy:

ôc après ces fept premières, il en vid encore fepe autres qui fortoient de ce mefme fleuue fort mai- gres , & lefquelles deuoroient les premières. Pharaon eftant efueillé defira fçauoir l'interpré- tation de Ton longe, & pour ce enuoya quet ir les deuineurs & autres fages defon Royaume: mais pas vn d'eux ne luy peurent dire la vérité de Ton fonge , & vn certain d'entr'eux fe fouuint à l'in- ftant de lofeph, & fut dit au Roy qu'aucun autre qu'iceluy ne pourroit interpréter fa vifion : le Roy incontinent fit deliurer Iofcph de la prifon, & cômande qu'il foit amené deuant luy pour in- terpréter Ton fonge, lequel il luy raconta pre- mièrement, & puis après lofeph luy dit , que les fept vaches graïles reprefentoient fept premières années d'abondance , & les fept vaches maigres: fept autres années fuiuantes de famine & de fte- rilité : & après celail dit à Pharaon jonflitu* ergo J{cx ^numfapiente & tudicem, & prsfictat ilium in ~ïmtierfa terra Efypti , ZT coftituat prœfetïos per *V«/« aerfai regiones qui quintampArtem frugwn per y .an- nos fertilitatis congvcgem in borrea régis, ~)>tferuentur aduerftu futur am9parat.im faviem.C'cQcoit vn con- feil,non d\n homme,mais de Dieu:& comme ce fut par particulière reuelatiôdcDieuque Iofcph enteditee fongerauftice confeil de lofeph eftoie vn confeil 1 non d'vn homme , mais de Dieu,

(Chreftiens ) il eft icy queftion , non de la fc- menec de grain iettee en terre qui caufa i'abon-

deCarefme] 5

dance en Egypte , mais bien il cft queftion de l;i icmenec diuine,ic dis de la parole de Dicu,vraye peulero^ lcmcncc,& vray pain (pintuel , Non m folopane 'ytuit hemo yfed m omm ~\erbo tjuod procéda de ore Dm afin de difpofcr de cette icir.ence , & de faire profiter ce grain, il elt Scioin que , Dens conftutus Itnitrn fapuntem fT ludictm çy prdficut iLnm m ~\,uurr!AtcTrj^ qo'vn leul fage (bit conitituéclicr fur toucc la tene, fur toute I Eglifc, & ayclaiou- ucraine puillancc lur tout ce monde myftique, il cil bien vrav qu'en cecy la ditlerencc grande fc void entre Dieu & les Grinces de la rerre : car les Prince; faifans efleéHon de quelques gouucr- neurs de Prouinccs, ou de quelques Capitaines, doiucnr premièrement prciuppoicr leur capaci- té, voila pourquny Ioteph diioit a P:iaraor},ro;r» llituât /(ex Irirum l jpienttm cr thduem : mais lors que Dieu aconftirué vn chef pour auoir la uipe- rintentanceen Ion Eghfc, il luv adonne tout et qui eîtoit de ù capacité : anflî elt-cc la railoa u laquelle . d te Pe-

tre ^tnon élefictét fidts tu* : & cour ainfi que cous les autres fcs d'Egypte , cltuicr 1c-

lam dvn (eul gouverneur & fouptrain P

nnli puis que S. Pierre cil ce icruircui fidèle, cdupcnl.ucur cc'elte , il eft : ire que les

aurr lent de luv :>e vou<av dit cv deuant

qucS. Pierre aclic conif

r amh qnc les

scmbrei d am

si Prelai leni d un

:re. de Dieu pour cftrc le fouuc-

2 8 £ Tour te fécond Mardy

. r rain Paftcur Se conducteur de Ton peuple : au [fi -/-/ de raie S. Denys Areopagitcl appelloit ,pnmw r * " minifler^ôc pour eftte premier Mmiftre, il falloir *f * qu'il y euft d'autres Miniftres (ubalternes , infé-

rieurs à Moyfe & dependahs de luy : auflïdefait ilyauoit 72.Senieurs que Dieu auoic eflcus pour eftrc coadiuteurs à Moyfe, en l'eile&ion def- quels ii difoit à Moyfe, yiuferam deipnitu tuo c**' daboyi* Senior il?usy pourquoy cela ? o mon Diefr ceftoit faire tort à Moyfe de luy retrancher de fon Efprit ? o ce n'eftoit pas que Dieu oftaft de Pefprit à Moyfe pour donner à ces 72. Senieurs. mais bien que c'eftoit pour dire que toute la au gnité,& authorité qui eftoit en ces 72. Senieurs dépendoit de la dignité Se authorité de Moyfe? ainil toute fauthoritç qui eft aux Prélats de Î'E- glife dépend de celle du Premier Minière de l'E- glife,quiaeftéS.Pierre:& ny plus ny moins en- core que toute la lumière des eitoillcs dépend du corps lumineux du Soleil : S. Pierre eft comme vn Soleil , & les autres Pafteurs de TEglile fonn comme cftoilles & aftres inférieurs, dot l'autho- rité participe du premier chef qui eft S. Pierre.

L'authorité donnée à S. Pierre par Iefus- Chrift fur par ces paroles, Dabotibi chues regni cœlerum , que voulez vous dire Seigneur? consi- gnez ce partage aucc vn autre de S. Iean , qui non intratper ofiium Me fur e(l ey Az/ro.celuy qui heur- te à la porte elle luy eft ouuerte , mais ecluy qui neheurt e & qui n'entre par la porte eft vn larron &vnvolleur. S. Pierre a les clefs de l'Eglife,^ non wtrat fer cftium Me fur £r latro ,qui eft ce- luy qui entre par la porte : finon ecliry a qui le

de Carefmei 287

portier a ouucrt lapunc \ o Rcligionnr.ires,vous cites lcslarronsde cette auihoiitc , pourec que vous n y eftes entrez par l'authoritc du portier, ny par l'cnuoy des Ene(ques qui ont puilianec denuoyer d'autres P* fleurs , puillancc&autho- ntcd cnuoycr , qui clt dénuée , & participée de cède première Ht fouucraine authonté de S. Pierre , voila pour la première partie de ce pre- fent Sermon.

Pour la féconde , ic dis que DJI ces paroles de noftrc Seigneur , Super Cdthfdram Moyjtsjedtrunt SenL* cr rburi */, nous e(l fort bien reprclentee li ftlCCfeffiofl ÔCCQUOJ des légitimes Patteurs de l'Eglilc. L'cnuoy & la million des Pafleurs de

;ine nous a elle fort bien rcprcfcntcc par les paroles de noftre Seigneur en S. Ican chap.6. di'ant à (es Apoftrcs & Dnaplcs ,jtcutmijtt me IêêM.6* ^tuens Péter , m eeo muo ~\o: : voyez vn peu le icns de ces paroles : fient mijitme lnuens p.ttery comme mon Pore m'a cnuovc fil m'a rioooé le S Efpfir, I rrme , (0 ejuoii "fn.xerit me ,rnijtt me etê.ir,£(ii ure > AUf>eril>u<yty~c.ï:iï fciujc i lup. 6l. j'1!''61'

it*< toy&s , ainli vous entioyanc ic vous

donne le \l % terifue (fmtum 1 loAn- :

mif-t me ~\turn> r*ter y commcinun Pcre m'a cn-

uoyèpour ciUcouy.// «m gudn ctt* y m$$ê >#jj

de* meimeie vous cnuoyc , afin on vcz

ouy<. umtmifiim$yimmfmitr9çommem>ti I

rc m'a enuoyc auec pomiuir fie pin (li

UD\rr,.fj iQomitto >o;,ainli le vous en

meune pooaoii 5c authoricc d'cnuo>er après

vous d'autres nouueaux Prélats & Mil ïi-

(ktmiftt me ^iuen.'. Pater , comme 09OU Pcrcma

288 Tout 'le fécond Marjf

cnuoyé pour cftre auec vo9 iu(qu'à ia cofomma-

tiô du fiecIc,?/<* ego mittos l^ainfî ie vo9 cnuoyc

Belle do- ?om c^re cn ^ £gu*c Par facccflion iufqu'àla fin rf du monde:car comment eft-ce que cela pourroit

cftrc autrement veu que les Apoftres n'ont vef- cu que leur temps r par confequent il faut dire que noftre Seigneur auon elgard à celle fuccef- fion:fucccllîon qui auoit elle prédite de Dieu par la bouche du Prophète Efaye > difant i Hoceftjœ- dm quodptptgi eisjfmttu Dei qui in te e/r , çy ~ï>erbo quœpofut m ore tuo^c^ m ore femwis tuijion déficient m te a. modo Ifjque m fempiternum : que fi la pro- mclfe eft vraye,il faut donc que la fucceffion {oie cn l'Eglife : c'eft le bouclier qui renuerfe cefte nouuelleEgîife,& celte nouuelle Religion : que diront à cecy les Religionnaires? Ils diient qu'ils font venus pour r'eftablir Peltat de l'Eglife qui Quelle f/?eftoit perdu , ilsdifent qu'ils font venus pour la U refurre- reflufeiter : mais pour moy ie croy que cefte re- ftion de furre&ion cft fcmblable à cefte refurredion que lEflife firent les Phitonilles qui relîufcito:cntà rebours, fattle par car les Pères difant qu'ils mettoient enbasceqtâ les hcrcti- deuoiteftrc cri haut :ain(ï eft-il de la refurrection eues, de l'Eglife faite par nos Reformez, ils ont chan- gé la doctrine de r£git(e,ont renuerléles tradi- tions d'ïcelle, ont oftê les cérémonies de la Reli- gion , Cv ce qui cftoit cn bas l'ont mis en haur, voila la refurreclion nouuelle qu'ils ont fai&e, tciuri poon à rebours : mais l'Eglife n'a eu be- foin <f£. ^efurrection , car depuis qu'elle a elrê eftablie& fondée , elle a touliours efté mainte- nue , &: s'eft conlcruce de temps en temps iuf- ques à maintenant par la légitime fucceflion des

Pafteuis

'deCxtefoi. 289

Padcurs^ Prélats , voila pourquoy puis qu en

icclle ù rrouuc la vrayc iucccllion , il s'cnluic

die clt la vras ;it:mc Eebfc, quirouf-

•ars a elle vnic depuis - rares miques à

prêtent.

C'clc ce que reprochoic vn iour Tcrcuiian Tertu'Ji. aux hcrcciqi; m tcir.ps, ditant au chap.12. t{c prje_

de (un luire , De prétjcrtptionibui hxrai.urum\ (cripL Q" , "\nde ey~ oudndo ^etu r$ jmin*- hétteti

t M mto Cétnpefïri non ~\eflro : oltmpcfsideo , ego um CJpt zl, h*res ^yfpOjlolorum , hibro criants ub n ;r/-

cjt : & plus outre , euoUnt Kpijccpos Juos fer ordinem <y~JuccrJsiones nx >/ primum eorum rpofrolorum AutalicuiM ysCpoftolorum jucerf- Jort)t lucccjforemo'jcndjt , voila comme Tcrrni monltroit aux lurctiqucs de ion temps qu'ils e.toictu (ans légitime iuccellion , 8e par confe- quent (ans million.

Pareillement laine Auguflin cfcriuant contre ^*£* "^» iltc Manichec chap. 4. <lir ainh : qui clt-ce (ontT* 1 vous maintient en l'EgJ ife Apoftoliqtiel F****** \ f«* » dCttloliet^ïc '"•

nent , Imiuer'orum m , omnium im au- C4F'

tber nrdculu tneeftd , chârit.:tc r.uint* ,

•.«ne firm4U,4ju<fprocej.':$ éh tpfd prima Jede l'e- "i 9*i nftus dédit pdfrend..

cillcmcnr S Cyptittl ic rien ne l'aîîer- ("Vr"-

miiloit en la Religion, que celte belle faccetâ «les Prêtai : l'on croie en difparc pot

(1 Valcnnm.m , otl Corneli cltoit ! ur

es: en tin il coin la I ?< dit , etf.

droit 1 : que Valcntiman d jic clhc I

290 TourleftcondM rJy

des Apoftres, die ainfi, neque Jucct[jo) ^€poftolorum ejfe poteft t^m ^poftohea traditions ncçleta , a nullo Juccedity cr àjeipjo ortm eft

lofephe Irure 5. des Antiquitez Iudaïques lofepbtts chap. 5. dit que tors que les Iuifs qui eltoient Ub. anti^. captifs en Babylone , obtindrent pcimiffion de frf/M* reftablir &rebaftir le Temple de Dieu » vn dé- bat grand s'efleua entre les luifs de les Samari- tains: les Samaritains difoient par leur Aduocat Débat en- qu'il falloir redreiler le Temple de Samarie : au tre les contraire, l' Aduocat des Iuifs remonlhoit qu<î Juifs £r ^c Temple de Hierufalem eftoit le Temple les Samx- touliours auoient elté les (uccefleurs de Moyfe: ritams. cefte caufe fut debatuë deuant Prolomée.qui eftoit Payen , lequel neantmoins donna fenten- ccen faucur des Iuifs : rccognoillant que celuy citoit le Temple du vray Dieu, (e trouuoit cefte fucceiTion , & condamna Thcodofius Sa- beus , pour auoir plaide vue mauuaife caufe. Ainfi s'i! nous falloir plaider noftre Eglifc auec la nouuellc Eglife prétendue Reformée , deuant Dieu , fans doute nous obtiendrions fènrencc à nollrc profit. puis que icelle fe retrouue la vraye & légitime fucceftion des Pafteurs & Prélats , de la vraye million des Prédicateurs , qui prefehent & annoncent la parole de Dieu. Voila pour la féconde p <rrie.

L a troifie me éV dernière , eft de voir comme

il eft neccilaire que la doctrine (oit accompa-

Uteroni- ,Tnce <jc |a probité de vie en vn Preiat & Predi-

mm* catcur. S, Hierofme nous a fort bien repreienrê

cecy t difaut. que l'cftar des Preftres eft grand à

la vérité ,1a dignité elt tres-noble , mais autant

de CAÏefnel

C'JclcJTcftat cft grand , & Ici ire noble,

nt i voire pins leurchcute cft elle delagtea- blc&defplaiiantc à Dieu. Les Preftrei (bot fort rclcucz en dignité , mais qu'ils garder,: de s\ib-

cr bien bas par leur mauuailc vic,ccft ce que le Prélat & !c vray PredicatetlC fe Hoir repreien- ter à toute heure. Aulïi de fait, S. Bernard expli - T'tnAr- bnanrce es de S.Ican, ers lactr 14 ârdenscr dus,

lu. ni ,ditair.li, /«rrrr tantum^unum efr^rdere tan- :rum^ incere cr ardere Verfcflttm efr.

C'clt refte mcrueillc qui cltou ancienne- ment reprcfcnrcc par le grand Prcftrc des luifs, qui portait vu R.uional lur poiclrinc , dans

ici croient grauez ces deux mots , Tur>m , & Tumim , c'eft à dire , doBriMé cr >fiwîi : n'elt-cc 5(Cre** point pour dire qac bien faire & dire vray, cille : ?rc de Dieu I non , mais bien c'cll pour n Wl tepreienter ce qui clt de la bonne

i\\S Prcftrc, outre te. porroit encore fur

front vnc lame dor , fur laquelle cltoir gra- ue le nom de Dieu tctragrammatujuc , feba qui nous rcprclcntc la doctrine, dont Tcntcn-

: Prédicateur doit cftrc i , <?c ce

aldirla , rcprelcnte lalainclctc

ôc probité de ii doit citrc conioiote aucc

une, en la .ne d'vn Pic licatew <?C

Paftcor de PEglifc , Rational îcrrcs

prc> refencarion les ver:

qui cil coaflittW en

que hi tftique 1c-

menr la Foy,l i fperai uden-

,la rcrti

Milcticordc:

i

292 four le fécond Mirdy

uoir la doctrine, fans les vertus morales, & fans les œuuresrcar d'vn Prédicateur qui neconioincl: la pieté auccla doctrine , Ton peut dire ce que diioit Ifaacà lâCob^Tox quidem lacob , marins autem Efaiï, , ô voix de Iac@b , ô voix de Dieu vcritablemenr , que celle d'vn id Prédicateur, mais, 6 mains d'E faii: pour les ceuures mefehan- tesquifontenîuy. lèchent Les Naturaliftes rapportent que le chant du duCoq ef Cocq eftennemy du Bafilicq , cardés aufîi toft pounente Cju'il chante il l'elpouuente & le fait tourner en leBdjtlicq. fuirte : voila pourquoy ceux qui nauigent vers l'Afrique, il y afjrce Bafilicqs ? ont accou- tumé de mener aueceux force Cocqs pour les efpouuenter , fi tant eftoit qu'ils en fulïènt af- faillis , &difent les mefmes Naturaliftes , que le Cocq qui efpouuente le Bafilicq en chantant engendre en (oy vn autre Bafilicq qui luy caufe la mort.OCocqs qui efpouuentent les Bafilicqs, que les Prédicateurs par leur chant & par leur voix : ô Prélats , qu'eftes-vous finondes Cocqs, qui en chanrans & enfeignans, efpouuentent les Bafilicqs , qui font les pécheurs : mais malheur pour vous, fi lors que vous efpouueotcz les Bafi- licqs en chantant & enfeignans, vous vous don- \yfdPKom. ncz 'a more à vous mefmes , & faites par voftre 7 mauuaife vie que ce reproche de S. Paul s'adrclfc

à vous > cor.fidiA teipfum cjfe ducem cœcorum , lumen eorum qui m tenebiis funt % eruditorem tnfipientium: tnagifïrum infantmm ^habentem formam fcientiœ &* "^critatvs in le??. Qui erpo alium dores , teipjum non doces ? qui prédiras non fur andum , fura.ru> ? qui dicis non mœchaJndum,mœchMK'i qui abhommarn idola,fa-

deCâtefmf. 203

criUçium fjcif} qui in UçeglorurM, per [rétuàricatio- nrmleiity Dcum mhonor.t<\ Somcn emm Dn per Ifos yiâffhemAïur mter çrntcs ficut jcrtptum eft. Ce n'eft pas a dire pourtanc,quc li bien il y auoit quelque atgu Prédicateur , qui n'euit la probité de vie, que ne (oyez obligez de l'entendre pour en faire voftrc prork , ôc non pas pour la curiofité, comme quelques vns font. Carc'cltoit le (uje&

fK>ar lequel anciennement Dieu derfendoit que Pcunjuy cmiel Iuy fuit offert en lacrificc,poiirqin>v cela? 'r mie^ V>on Dieu, il n'v a rien de doux que le miel, & effoit-il poumuoy le refiliez vou s ? ô miel qui cil fait c*c ***•*■•*■ compote par l'abeille des fleurs des arbres, c'eft mcnX rc~ vnfymbolc& parfaite rcpicfentation delà en- /' l uc "e riollré , que Dieu l en dctcftation fur routes Oumm chofes . 1 pourquoy il le rctula en facrifice: [*&$***•

nuis il ne rerula les pendans d'oreilles , & les bralTelcts des femmes cv filles d'Ilracl, ô pen- dant i'orcillcsquc l'audition pieufede la parole de Dieu .illclcrs que les (rinircs bonnes &

es , par lclqucllcs nous mettons en exécu- tion ecque nous auons ouy eV: entendu i la Prc- dica Mie Dieu a p*)ur açrcablc,^; de

ce cft formée l'Arche d'Alliance, qui nous alie cv conioincfcauec Dieu, & nous comble de grâce en cette rie gloire en l'autre , à laquelle DOIU

conduite lcPcrc, le Fils, ôclcùinct fclput. Amlî foic-iL

T«J

TÇA

SERMON POVR.

LE TROISIESME Mercredy de Carefme.

Qtc vt feâeant hi duejîlij met v nus ad dcxtf^ ram tuam , & vnus ad finutram m regno tue. Mat h. 20.

EVX bien différentes & contraires pafîîons nous font reprefenrees ce matin en noftre Euangile , l'vne d'a- mour, & l'autre d'ambition, l'vne de lefus Chrift, & l'autre de ces deux frères, Dilci- ples de ce mcfme Seigneur: l'vne qui eft vn vray pourtrajet de l'humilité; : l'autre qui eft vnvray pourtraidt de l'orgueil & de l'arrogance : l'vne qui ne reprefente qu'arllictions , labeurs Se fati- gues.Tautrc qui nereprefente que délectation ëc plaifir,ccllc-la aboutit à la gloire cV repos,& cel- le- cy aux peines & tout mens éternels : hyer no- ftre Seigneur reprochoit aux Scribes & Phari- fiens, & les reprenoit de ce qu'ils chargeoient les autres & fe defehargeoient: & auiourd'huy il re- proche à ces dcux'Apofttes ck Dilcip'es qu'ils

de CArefme\ 205

ne fçauenr ce qu'ils demandent , Nefckà fmife- u: Qje ti ces deux Apoftrcs ont employé la fa- ucur de leur inerc , pour obtenir de noltre Sei- gneur ce qu'ils d. liroient, tant ils citoient portez d'ambittpn: de mefme nous cltans portez de ce mefme d cfir & ambition , nous auons tujcrdcl- percr que li nous employons laraueur de celle qui s'eit touliJurs ir.onftrce mère des mot tels ôc des immorrelsmous obtiendrons de Dieu ce que r.ou * demanderons, faliïons donc a ces tins, & •lions.

Ane Mayu*

T r a b o n liurc quinzicfme de fa CjcoçM'aphie, dit qu'entre les loix des Indiens , il y en a vnc laquelle ils obletuent inuiolablement , la- quelle loy cft telle, li quclquvn parmy eux auoit trouuc quelque plante morti- fère ^ vcnimculejl n'y alloit tum moins que de la vie pour luy, li au mclmc teps il ne trouuoit le remède ucpoilun d'iccllc,que h licutcule-

ment pour luv il auoit trouué aucc celte mclme } 1 ne, le cootrepoifon propre pour citre garât? ci'iccllc , il citoit tort bien lalauic «S: recotnpentc Phoce& :u Kov, Chrcrticnne I lîi-

ftanec, il c in que dans le champ «S: la ter-

re de noftrc ! c, nous rci, us vnc

plante mcruciilculcment mortJlc & enucni- mec , ex fl pcftlfcrc que - il

3 9 £ Tour le troifiefae Mercredy

ne s en eft trouué vne pire , die "Yi duo jUij meiÇe- }>Unte pe~ de<tnt linus ad dexteram tuam , altcr *d}inifham%n fiifere M»erVle tno * ce^ ^ Cc^e P^nte malheureufe 6c l\imùi~ defaftreufe de l'ambition: mais voicy qu'en mef- tlor) me temps que nous trouuons ceite plante pe-

ftifcre de l'ambition > nous trouuons en ce mef- me champ, 6c en mefme temps? le contrepoiion & le remède qui luy eft propre , afîàuoir l'humi- lité , Pote/tu bihcre caltccm quem ego bibiturus Jum? Vous vous eftonnerez paraduanture de ce que celle éternelle fapience a permis, non feulement pouranoy <I,,e ^cs ^P°^res tombaflcnt en péché: mais en- noflreSeu Core a vou^ 4UC lcs péchez de (es Apoftres «neuf 4.|/fuffcnt enreç;iftrez ésfacrez cayers de l'Efcritu- hfermuque re faindte. Qoelqu'vn dira auec fainct Auguftin lespicÈtZ clllc 'e ^'s deDieuafaicl: cela , pour faire paroi- dejes ^/C- ^fc <a bonté. Car fi au commencement du mon* poffres de Dieu a fait paroiftrecequi eftoit dcfa puif- foient en- fance en ce qu il a donné 1'eftre aux créatures, &c teqifhcX atirétoutes chofes hors les cachots Ôccauerncs enlafaïn- du néant, ainfi dit faint Auguftin, Dieu a faitpa- fte Efcri* roiftrece qui eft de l'immenfité de fa bonté en ce turc* que du mal , il a tiré le bien, & qu'il n'y a point tant de diftance du néant à l'eftre, que du mal au bien:aufli tirer le mal du bien, eft vne marque de la grande 6c immenfe bonté de Dieu.

Vn autre dira que c'eft pour enfèigncr aux Pré- lats de l'Eglife qu'ils doiuent apprendrez com- patir auec leurs iubjedb , "Vw f f*i fpirttuales cjfa, eiujmodiinflrmte m fpiritulemutUy dit S. Paul.

Vn autre auec Theodoret , pourra dire que c'eft pour monftrer la fragilité rho:r.me,con- fideré en foy , 6c ce qu'il peut eftant alîiité de la

Ctrefntc. >j

grâce , car alors ce n'eft que merueilîcs & mir.t- cla , ainù , adioude Theodorcc,Dicu ancienne- rcurqUôy u vouiucqucia main de Moylc rutl rendue [,tmuinJe lcpicufc, auparauant que de taire des miracles >*„wr fui en Egypte, Fthomints m fi*» - . > ; . r^w^

r munlkcr que celuy \et>renfc

: aia grâce doil piemicre- 49p4rd^M

fcrefonimbe êjmedefdU

V, ra encoreque ceft pour comba- rr</rc ww-

rcnuerlcr la vainc confiance de nos Re- rjc[es

formez qui s\.ilaircm trop le leur falut, & n'ôr * '

me crainte njr apprehenfion quelconque la perdre , conu enr à ce que

dit Paul , Cum timoré mêvt operamtm

ïeftrsm : COOtrç ce que dît l'Ange en l'A- téUMe ci 'L.tcnc tjuod h.t- t ne alms âcctput coronAm tUÂtn. C cil ce q;ic <▲'-

moivUc iain.fc Augilftin , reprelcntant que les r,u . .

> 1rs au crainte de

perdi r ic ,d.c au.li , Ne tuifieri potuit ex

.:,ex me'.iort tlctcnorjcmper ti-

m

laidàm pela i partie dirav que c'a

rc «S: toucher

éternelle Lapien- injftqrr nous iugeons de l'arc flcindn- ,,--• ^Prt. le la chair de vipère . J7t toute cnucnimcc , (c uiem C

miK'ionncr , que tirent

ontre I i i q - .

hez de leuaoc

.juxdctjj

2 o 8 T ourlet roifiefme Mercreây pre pour y remédier , Die "V/ duofihj méi (edeani ~)>nus ad dexteram tuant , ahus ad ftntjham m regno iho, voila le venin & poifon du péché. Pote/Hs bihere caïiccm quem ego bibiturusfum ? Voila lathe- riaque Ôc la conuepoilon, voila les deux parties deceprefenc Sermon.

Pour la première , à la vérité il femble que Dieu a voulu permettre que les Apolhes ps- chalïènt en me (nie temps qu'ils furenrefleus ôc deftinez pour eftrc les colomnes & pilliers de l'Eglile : en vn mot il a voulu qu'iceux furent malades (pirituellement en mefme temps qu'ils furent cfleus pour eftre les médecins fpiiitucls Hendo- ^es âmes. EnqnoyDieua voulu que le mefme tus. ^lî^ ^a^ en ''Egltft que le père de l'hiftoirc Hé-

rodote dit , auoir cfté autrefois pratiqué en Ba- % bylone, laquelle lors que quelqu'vn e(toit ma-

lade (oudainement il eftoit porté en place pu- blique , oii eftant, chacun l'alloit voir, & il quel- qu'vn auoit autrefois e(té atteint dépareille Se fcmblable maladie 5 deuoit dire ôc enfeigner deuant tous les moyens ôc remèdes defquels il s'eftoit feruy pour recouurer fa (anté , afin que pareillement ceihiy-cy s'en feruift & reuinc comme luy en conualeicence : ainlî de mefme puisque ces b:en-heureux Apoftres deuoienc eftre les médecins du genre humain , il eftoit necellaire qu'en eux-me(mes ils experimentaf- Grande çcm |a mc[mc maladie laquelle ils deuoienc maladie çUarjr# Ceux-cy cftoient malades d'vne mala- que lam- jjc eftrangC 9 qui eft celle de l'ambition mala- bition. £]Ç grande à la vérité, pourec qu'elle atteint tout le corps , maladie griefue ôc dangereufe ac-

(■cCjrefmi. 299

compagnee de fvmptomcs ,& accidens , repre- frnece ruiourd huy en noltre Euaiftgilc : Je iôrtc qa'J ceflc maladie grande il c.'toit ncccllaircquc ift k h s Hc Dieu qui v douait Icfemede pro- pre & conuenableponrb guarir comme il raid, .diîanr à ces deux Apoftrcs malades , Pofcftk libé- rée: . m' o bii iiurm um'S\ ic ne me trompe, il femble que noftre Seigneur nous vucillc re- i :-nrer ce que S. Paul a dir en la première aux Cor fnthiés chap. io. Sunpot< . cm Domtm * or* *

bihere , ey caltcem déemomorum tn> potcjiis mmf* L>o- mmt \ft% ejfe , ey men[& dxmonwrum. Ces

deux calices font forr contraires &: diamétrale- ment oppolcz l'vn a l'autre. Le calice que le ma- J in clpnt nous reprefente , c'eft vn hanap d'am- bition : c'cll cccaîicc de Babylone , duquel parle /frcnf c^ 1. icimc chap. 51. C dix mebridw omn m 1 TT*m% 'c Ifino eius biberunt omnes ventes. Ce grand Prophè- te nous rcprelciitc ce qui cft de la grandeur de liai , en ce qu'il fc ~\ino ciu - iiberunt omnes

;>ourcc que S. Augultin tilt que, -rc /juiijujm e/è ameuredt émnre do-

mwjndt, D'où |oe cefte maladie eft (1 dan-

! qu'elle 11 prciqQC tous les hom-

mes delà terre ; c'clt ce te lepre qu'Hclilcc Ful- mina contre (on (eruircur ( îiefi , leprd Suxmtn ddbercât tib ! .< cit celte lepre le la-

quelle A (ara a efté entaché de toute (a pofteriré, tant il r miféfMém ê/r qw cm

dmoredomtnjindt^: !a,ic vousen don-

perayin ieni la : tâfium

rneron > %\ >n.-

iaconte de la Panthère, 1

3oo Tour le i rorfefme Mcrcfeàyl que la hayne qu'elle a contre L'homme eft Ci gra- de que ne pouuant s'attaquer à luy , & rencon- trant pat hazard Ton pourtraict & fon image, cefte befte furieufe & demie enragée fe ierte deiïbs&le deichire en mille pièces. Or fus , ce que les Naturaliftes disét de la Panthère, ie le dis . r du defir enflamé de la domination, & du fouhait j que l'homme Se toute créature railonnable a d'e-

. , ltre Dieu. Le voulez vous voir? voyez ce que die / // Lucifer* ^Afcenda in ccelum^pona foliummeum m fo- ■*,, a W eut* Cr erofimrfif al t ifs imo\w oyez cela en l'hom-

D, me. Eritis jicut Py. Donc les créatures raifonna-

bleseftans portées deceiteambition,nepouuans eftre femblables à Dieu , du moins elles fe pren- nent à Ton image : elles fçauent que la plus par- faicte image de Dieu > c'eft la domination & (ei- gneutie , Faciamus hommem ad imagwem noftram Gencfz * Préfet omnium AmmantihpK £7- hetlijs terra. , c'eft la domination.de façon que tous les Pères re- cognoiffent que l'image que Dieu a empreint fut la face de l'homme, c'eit la domination. De eft que Piutarquea dit des Roys Se de leur puilfancc , que c'eftoit vne image de Dieu regif- fnnt touttaufti Menander a dit, qu'il n'eft hefoin d'vn Appelles Se d'vn Zeuxis , pour peindre l'i- mage de Dieu, pource que (a domination eft fon im^ge parfaidte , & pource adioufte Menander, que le Boy eft vne belle image de Dieu,par- Roy imi- lante & non muette. De làCajus Empereur, ge de Pieu chez Philon le luif , dit que le Roy ne peut eftte qu'vnc image de Dieu en terre: pource dit- il , qu Homère a dit qu'ils font Pa- ftcurs des hommes ; Or le Pafteur eft plus que

de C.\rtfmc\ 501

la brebis , donc le Pa cur des hommes doic c trenon homme feulement , mai s plus qu'hom- me , quoy donc, Dieu : non , mais miage de la diuiniré. Auiîi de tait les Roys ont ptins leurs marques cVcnlci^ncs da Dieux , leur Iceprrc 3c couronne de [upitet , le ca.iucee de Mercure, l'cfpee de Mars , l'ecullon de Pallas , le manteau Royal de Phœbot : & aulli vous voyez qucccftc

inon eu vnc image pairairc de Dieu .

defrrer cefte domination, c'eft dducr limage de

1 : c'eti li l'ambition d\ n chacun ainli dit S.

^ultin, Non fere qui' quam eji qui carett âmore

dom-.nAn.ii^cVi vn hanap, (nebruns omnem terrain.

Cclt vu fait eftraoge que ce que nous liions au Gencfc ,dc la belle Kachcl laquelle eftoit li Fachel am :ob , qu'elle oublia perc , merc, porta l'i-

nuifon 8c bil ir s'en aller aucc luy , mais dole d<.

merucille elle n'oublia pas vu petit idole qu'elle père la- peioc 1 (on perc f ains l'emporta ce le cacha en (rtn aucc Ion l.m , 5: rc l que cet idole lut prel- elle.

que le la perte de lacob&dc Rachd,cax

li Laban les euft trouucz il les euft tuez tous ::ai:i(i bien que conte- autre arieccion loit >ltre pentec , cil- ce pourtant que toofioars l'ambition demeure oc ne le perd ia- I v' le que tues pcrnicicuic

a l'homme ! S. leroljne dit qur Daui.i dclircroit d'clbccxc lcvoyc,c'c pour- Hi-rcnj.

t Dieu 1 Uommê ">"*»""- mw..

f d i > | le ce do. t. M , .i m M

gneur , dedournez m ufok

de lambiiiou:& dit pUll Ci mefi : > que les

30 i Vôuy le trotficfmc Mercrcâj

y\poflres ayans delaiue toutes chofes pour fui- we& feruir à Dieu ; toutes, dit-il , nypiusn^ moins que Rachel , ils ne ic peurent défaire l'ambition , fcefmoin ces deux d'auiourd'huy qui font dire par leur mère au fils de Dieu,Z?/V'V* duo filif meijcdeant , linm ad dexteram tuam , alms ad Jwiftram m regno tuo : ôdangereufe maladie que celle de l'ambition , maladie qui n'a point de fin ny de limites , Nullum termmum habetam- iït.o, diioitSeneque , Il n'y arien eu iamais fur la terre qui ait peu borner l'ambition d'Alexan- dre,le monde eftoit trop euroit pour compren- dre fa grandeur , & de faict iceluy s'eftant faicl: ap preïter la phiole , dans laquelle il vouloit que les cendres flirtent miles , apoftrophant celte phiole dit ; Tu illum captes quem totus orbk terrarum cdpere non fotmt, comme s'il difoit , com- ment , fera-il bien polTible que tu enferme & Comprenne en toy , celuy que ce grand vniucrs ne pouuoit enclorre ny enceindre ? ô ambition des hommes grandement à craindre. S. Bafile parlant d'icelle , dit que c'eft vne pefte&vne maladie de laquelle mefmc Sathah a efté tra- uaillé : Sz S. Auguflin expliquant ce mot, Cathe- dràfeftilentU ,dit que c'eft la chaire d'ambition, de laquelle Dauid veut parler qui 6c vray cft vne chaire de peltilencc : mais, fingulierement re- marquez que Dauid ne dit pas , m Céthedrkf%mzi$ in Cathe.tr. i , au (inguîier & non au plurier , pour autant que l'ambition à peine touffreclle deux Seigneurs & deux Princes en vne meimc chai- re & en vn meime throfne, elle ne peut fuppor- ter aucun compagnon , tclmoins auiourdhuy

àt Cdrefméz 3 0$

ces deux Di Triples : Ils demandent la diuifïon, ils ne veulent cllrc tous deux à ia dextre ny à la gauche de Dieu, mais l'vn à la lexrre ôc L'autre à

niche , Pic ~V/ 4 n-yjihi^mn jedeAM ?MM tddtX* tt'xm âlim , *</ ftmjtrum m rc^no tuo. Ainii Lucifer

liant qu'il :i'y auo l iru qui eftoit au

dedus de luy , il dit , C'o 1 . \m

thronum mnim m oi.um u. r.o%

& s'il fuit patuenu au bout de Tes inrentions il euîl chali'e Dieu de Ion throlne pour y cllablir le hen & pour cllrc leul , rât il c!t vr.iv que l'am- bîcioo ne délire la pluralité , mais bien ÎVnitéft la fingolaritc : de celle ambition iont fortis les Tt\ fchifmtS, de les licrefics 6c les erreurs. rws K,

Tciru'ian dit que Valcntin le rit herctiqu «j

pour n'auoir peu cftreEucl |M,SC S. Auçultin ■*$ .

dit le mefiiic d Atnus : i hure 4. en Tiii W. 4.

ftoirc Hccichaltiquc thap. 11. die que Nouatûs ic tic pareillement hérétique pour n'auoir peu rfr. il eltrc luclquc. Ainli » ce que l'on dit

des Patriaruiesdc nos hérétiques , cV la caufe

ir laquelle ils le (ont retirez de l'EgllI n'clt autre que l'ambition pour n'auoir peu < tenir les premières laulons-ia les herc - éschokspo-

nies, ou nous VCtfODI cju .cr , le

droit de la ; - jrn-

ucrlé vs» v

lum rjfc\|« père fcbâfl , li-

tre le perr, \. le fi r,

les vns vient de I ne

aller lans mérite eV I ma dilciplcs,i>»K r.t , C7-f« 11$ <■

304 four le t roifiefme Mercredi

ployent la faueur de leur mère, autant voire plus ambiticufê qu'eux , pour venir à chef de leur ambition : ô combien y a-il auiourd'huy de ^/Cmbiuo mcies parmy le monde , ftmblables non à ceile- grands Cyj majs ^en a cc|je ^c Néron , qui ayant f a et deUmcre vculz deuant elle les augures & deuins , pour de Néron* fçauoirccque deuiendroit fon fils , ref pondi- rent qu'il (croit Empereur de Rome, mais qu'il la tuéroit : ô ambition grande de cefte femme, elle dit , c'elt tout sn^Occidat modo imper et. Q^Jl me tue , ie ne m'en foucic point , pourueu qu il règne. Mon amy tu te perds achetant des bene- Bernar- gccs ^ouJ. tQn fi[s ^ & fi queîqu'vn te vouloit rc-

us' . monftrer fur cecy , difant que tu luy caufe la es wges mort éternelle & la damnation tu dirois certes tuent eurs tout autrcment > & encore plus qu'Agrippina, pe t spour jjamnetur modoregnety ô parentes non parentes 9fe 7 r.' mortisfiliorum peremptoreA dit fainct Bernard , 6 c erir &* par£s femblables aux linges ,qui pour eftre trop djmer. am0lircux de leurs enfans les ertouffent entre leursbras, ô mauuaife & maudite ambition: al- lez voir en la Cour des grands , combien y en a il qui font les chiens couchans pour auoir des Rufede grandeurs : o ambition (emblable à l'Autruche F yCutru- qui calle (es ailles fc foufmettant à tous, mais c\ie% deuore les petits oyfeaux qui s'approchent

d'elle :ainfi ('ambition fai&tôber bien bas ceux qu'elle a cfieuez, En^it allas <cr deijeh éftenforem eiun AuflTj noftre Seigneur cognoifsât que cefte femme eftoit malade de cefte maladie d'ambi- tion, la reprend aigrement elle & fcï deux fils,&: leur dit, Nefeit'u autdfktdti% vo'; ncfçauezcc que vous demandez , vous demandez des grandeurs

ÔC

de Carefme] 5

& vous ne fermez pas que parray les grn: il y a des afli.ctions & trauerlcs: croix des ambitieux de ce monde, ronne,

non poi.u couionnc, (1 ce ncltaucclcs; d clpincs.pour piquer l'âme: ô (ceptre lccptrc ,lî cen cil mec les loin i rudes;

u pourpre non poinr reine dans 1 tir portion appelle pourpre: mais b.'cn dans ic &ng du taur ourre de iaklicrics , ôc atili

/randeur ou croillcz-vous ? (mon parmy traucilcs& afili&ions: Kejcitis t^md petJtu : vous ne fçauez , ô ambitieux , ce que vous demandez, quand vous pourchatlcz les grandeurs mondai- nes , ce ne font tiuclpines & (ollicicu ,, r .,

Pi \ r J 1 1 ^f"r '

ioliuc, le hunier, ix. la vigne , entendent bien cette Philolophie: vous fçauez eequied eferit , , ' au liurc des luges , qu'vn iour les arbres s'allem - blerent en vu certain lieu , pour c rcer & conûS - tuer (tir eux vn Roy , ayant a: délibère

fur ce (ujcr , ils s'adreherent premièrement à i'o- liuc , & luy dirent 1 Irrperânobu ,1'oliuc tel titre J honneur , nun

3*m mtétm >/ inter ipromokfarl Du re-

hisdc l'oliuc ils sadrcllcrent au figuier ,& luy

dirent , imfrrsnohi^ le figuier s'enexeufe & dit :

"léjwd f> r dulcrdtnem mrum >/ inier

" csrrrj : Victcemcnc ilss'adrciîcrct

àlaviçnc, .nt, fmptrdnch) , la vigne

pareille nn^md potfurn

*m m*'t-n nuod Uiijicdt Dcum cihcn

'tinter mn»(.ir\ f I ii.iîcincnt llf

B tireur, Jmprrdno-

i",alorsla rooCC ICICpCl la louiuiihc de le turc

30 6 Pour le troijiefme Mercredy

de Roy , & leur dit, Si me regem Iteflrum conflitue- riti?, yemte crfitb Irmbramea requiefeite. Quoyl o oliue , on ne veut pas que vous quittiez voftre graille : & vous, ô figuier , on ne vous parle de laifièr voftre douceur ; & vous * 6 vigne , on ne vous contraint dabandonner voftre vin , pour- quoy donc dites vous cela, pourquoy refufez- Vous la couronne & le tiltre de Roy ? 6 fecret , ie voy bien que vous recognoillez qu'au mcfme temps que vous prendriez la couronne , au mef- mc temps il vous raudroit quitter ce qui eft de voftre graille , de voftre douceur , & de voftre vin : voila pourquoy fort iuftementee ne fut ny l'oliue, ny le figuier, ny la vigne qui accepterenc cefte couronne,mais la ronce & l'efpine:cn mar- que & reprefentation , que les grandeurs, les courônes & les feeptres, ce font efpines 8c ron- ces , qui outrent Se piquent, non les habillemés, mais l'ame ôc le cœur: voila pourquoy ie dis, que fi pour nous les Roys ne font que miel ÔC douceur, pour eux-mefmes cène fontqu'efpi- ncs Se douleurs de forte que Xenophon parlant ^lre e,a d'vn Roy difoit fort bien , omnium [omnw , tliius Jtenop 0 '\,',n^llia^oinmum qui es & otium,i!lius lahor çr dolor. touchant £t yous cjonc , ^ Apoftres qui demandez des U pirjor.- ^rancjcurs t uejcitis tjuidpetati* , vous ne fçauez ne dyn cc<jUC vous demandez , difbic noitre Seigneur à ^°^' ces deux difciples , Poirflv bibere caltremtjutm ego

libitum* fum , vous demandez le repos en cefte vie , Nefcitif quid petaw , vous ne fçauez ce que vous dcmandeziil n'y a que peine fatigue Ôc tra- uail,& partant ce n'efticy oui! faut (crepofer, c'cll le propre d'vn Chreftien deftre touliours

debout ,viure debout , c\: mourir debout, opor- :brij]unnm fUutim mon. Il rjut que le Clue- (ticnoblcruc le melmcqui cftoit anciennement $rUe cou- obferué entre les Amazones , lclqticllcs ne per- //*»); Jet mettoient iamaii qu'aucune d'eux mourait cou- ^fmé\o- chec, ains debout ce toute droite aind , oportet ncs% CbnfliâHmmftdmttm tmru 11 raut mourir debout, c'eft à dire mourir en combatant Se trauail- }ant , Non comnàbitur ntji qui Icgitimv certâuerit

11 faut que le Cluefticnic rrprefente le mcfme enty5.mt

1 - d 1 t 1 des une us

que failoicnt les anciens Romains, leiqucls en

leurs enfcignej & bannières de guerre, portoient \omat *

tn bras eitendu » pour dire que s'ils s'cltoicnt

rendus mailhes & leigneursdc tout le monde,

r'cltoit en combatant valcurculcmcnt : ainli il

faut que le Chrcftien fe reprclentc, que lclcul

$C vnique moyen d'auoir la vie éternelle , cft de

.b.urc en celle vie prclcntc. tmwm artd-

mencertuui , curjum (on ummdui f\dtm jiTuuui , m

rcliétuo rrp- miht coron* \*\]iiut qu*m

Irtudex. Grâbde.Thcplogiede Gunâ Qlutrf

Pftol, tell autant comme s'il diioïc que quatre (ho^es de- cho ' : Jcilineci au riauail, les bras, les pieds, P'nec> AU

la I tngQC cV le CQDQff j Konum ierl*men iCTl4u:y c'clt IT*U41^ H la main & pour le bras : Curum cnn,umm*- : « pieds j Pukm fitfumi $ c'clcpour Ordra pourec que,' or de creditur âd tufrttdm, ir la langue i pourec que , ore iomftfiiofii ad nrm.'vneauCH jrc ce mcfmc Apo-

itic dit, quece n'eit a L/. de irau.nllcr , mais il :: que lctrauail Ion continu. I :r,

Dl qu'eu ce tcpoi il c »n

plus habile que nous remporte (c |

30 i Tour le trôi/iefme Mercredy nous foyons demeurez , omnes qu'idem cutrutil in fladio yfed ~)mut accipitbramum , que veut dire cet Apoftre? Il fait, fi ie ne me trompc,alIu(îon à ces icux Olympiques, aufquels les gladiateurs couroient pour remporter le prix : ëc au bout de la carrière eftoit vn homme tenant le prix . &c falloir que celuy qui auoitfurmonré les autres à la courte , l'enleualt auec la main : ainfi , Omies quidem currunt m (tddiot H n'y en a gueres qui n'obferuent en quelque choie les commande-- mens de Dieu : mais ce n'eft allez , Vnw accipit bramum> pour remporter le prix de la gloire , il faut auec ce trauaiiler & enieuer celle couionne auec la main. Vegetim Vegetiusen fonlinre de l'art militaire, Ôc Sue- de arte- tone en la vie de Domit^an , dilent que la fol- mtlttan de& les deniers defquels les foldars Romains Suctouim cftoient payez >eftoient referuez & mis fous les in Domi- cftendarts & enfeignes de guerre : 6 enfeigne Uano. royale Se diuine que cefte croix , c'eft deflous que le Père Eternel a mis la folde, le prix d'hon- neur , & la recompenfe des Chreftiens, Mihi au- tem abjit gloriari mfi m cruce Domim , in auo efîf<t- im çy 1/ita mundi : pour dire en vn mot, que per- fonne n'eft recompenfe en la gloire celclle , fina en combarant & en trauaillanr : aufli pour ce fujer noftre Seigneur dit à ces Jeux difciplcs qui luy demandoient à eftre aflîs en (a gloire, Votefiit bihere calice Qwm ht* bihitatw fumr c'eftoit fous l'eftendart de cefte croix,que la recompenfe eftoit mife. Iacob , ainfi qu'il le lit au Genève, eftantau lictde la mort , voulant donner fa be- nedi&iô à (es deux enfans , Ephraïm & Manaf-

de Cdrefme. 30°

croifa fcs bras : ainiï le l'erc Ercrncl ne don- ne la bénédiction fans les hommes, finon par la croix, c'eft à dire, après auou bien trauail- îc, ik ennuie force traucrlcs & rnbulations.

Il lemblequcnollrc Seigneur diiant auiour- d'huy i ces deux d.tcip'.cs , Poteftis bibrre c*hcem B(ue CQfJ^ eu m rgo Lil'iturMJum , nous dilc le mclmc qu'vn iid,l .f certain Capitaine de la campagne diloïc à les a^n^rad uicl voyant qu'il eltoir prellé & PP^m Cdpiuine, fuiuy d rie-.nis, il (c fie apporter vn breu-

[irclKle le boire il s'a- îpatiiots cv ce ens, & leur

prclcnrale g >ubclcc,dilant , ko fHJiulKmtjuodmt- hi ditumrliy ^oiu ojjero. Ne redoutez celle potio.- car ce hanap deliurcra voftrc corps des tout m< & douleurs , ex vos oreilles 6V: vos yeux de toi- rcs les chofes ignnminieufcs que l'ô vous ; roic faire ctlans vaincus : ainli de mclmc I noftre *e

e^o Lt'iturui f*m I c han.ip que ic dois boire I . cft prefctW , cd \C% boire,

c exfl au | ce hani;

arcs: I diray de ce cali

- i .:e difoil du i\ m <p il vouloil boire; te ce I nirir ,

s au contran en dirav ic d .

iar pai Dire de

lel'O i lent de ce 'le vi-. oCTdtf,

tre : ainli .uicc ce i

rc , nous | il ne de i *

traiicrlcrons celle vie [MHK alicr en l'autre

;uc veut lignincr nodre ô> jncur , dilant*

V in

3TO Peur le troifiefme Mercrtây

potefîls libère cahcem quem ego bibiturus Jum ? Ces paroles ont del'amphafe , pour dire & repré- senter que noftre Seigneur boit auec nous les trauaux que nous endurons en ce monde. Vote- ftu bihere caiieem , erc. pour dire que nos affli- ctions fe détrempent auec la mort du fils de Dieu, afin de mériter la gloire &la couronne d'immortalité : 6 Chreftien , fi tu dis que ce ha- «ap eftamer ,amarœ funt aqu<ei(l<e, que ces tra- uerfes & afflictions font ameres , prend ce bois de la croix , & le trempe en ce hanap , & aloi * il ièra rendu doux & amiable.

Nous lifonsau troifiefme Hure des Roys, cha. 19. que le Prophète Helics'cnfuyant deuant la rage de l'impie Iefabel , femme d'Acab, s'en alla nu defert , eftant , il fe repofa à l'ombre d'vn petit buifibn , & d'vn petit Genevre , & comme ï\ repofoit fous ce Genevre , Pctijtanimœ fu* *\/ moreretur. Il defiroit la mort: quoy ! 6 S. Pro- phète , vous vous enfuyez pour la crainte de la mort , & neantmoins vous la defirez : que veut dire cecy ? o gloire , 0 croix , ô aduerfirez : c'eft cefte croix qui nous faitpaffer le paflhge de la mort , pour entrer en celle gloire : belle confo- lationque donnoitTcrtulian aux affligez : Les chofes, dit-il, font fuccefllues, maintenant nous fommcstrauaillez , & le monde ferefioiiir: plo- rons donc maintenant, pendant qu'il (e refioiiir, à fin que lors que le mon .Je fera tourmente nous nous rcfiouifiions-, car (1 nous nous Ircnouuflooi auec le monde , nous (crions quelque ipur tour- mentez quand & quand le monde. Voila comme h Ris de Dieu nous enfeigne la voyedu Para--

àeCârcfmc\ 31 1

dis, par les angoifics & tribulations, difanr, Pote flt* bibere calictm tjucm c£o LditurM jum ! (1 ce n'eft que par cecy nous voulions dire que noftrc Seigneur nous veut reprelcntcr l'humilité qui noUi porte 2 celle gloire: ô grands de ce monde: voulez vous dire grands en l'autre vicabbailïez vous en ce monde, ^>w r humiliât rxAlt*litui :ainfi le fils de Dieu pour s'eftre humilie , il a efte cxaltcCs: eilcuc , Humduuit rtnctr'um froptered fXâiid* rr.ilitxi pjijsionti Chrijii cjl mert-

tum rejurrethonté.

Sur cecy remarquez que la vie de l'homme cft Ldlrte hu- accomparce lultemcnt à la Lune : donc ta railon m.une co- elt telle: La Lune a deux faces, Tvne qui clt tour- parce 4 U nec vers le Ciel, A l'autre vers la terre : pendant Lune. que la tàcc de la Lune qui regarde la terre cil claire oc lumincuic : celicqui regarde le Ciel elt tenebreuie & obLurc : & tout ainii uu'icclla I- une clt int en Ion plein cil claire de la lace qui rJc la terre, niais en la face qui regarde le i elle c(l oblcurc : pourquov tout cc!aJ n'cit- oint vncreprelentation de ce qui arnueaux liommcs : ô quelle Lune que S. Paul, qui /u s'eft point obicurcie: grand merev que toufi >urs ;l a efte conioincr aucc le Soleil , ictus Chrifl : de c qu'en cefte comonriion il derh I clt terre, & cr îtrien il droit ob-

feurcy pour la terre, mai?» clair lumineux poen le ciel : de (ortc qu'il diluir, 1 *m

Domint jpecnUntn , mtémlem im n m rit -ar- mAfnur : car s'il cuit cit rvertlâl 1 eult

efte tenebreux vers le Ciel , | ainli duc la Lune OC peut :

\ iiij

peu. il.

3T 2 Pâïr le III. Mercr. de Caref.

faces , ainlï il eft bien difficile que l'homme foit lumineux en terre & au Ciel : 6 Roys vous eftes Lunes pendant que vous eftes en ce mode : mais ibuuenc vous vous elclypfez au milieu de voftrc plus grande fplendcur , c eft lors que le plus (ou- uent les hommes (ont bai{fez,quand principale- ment ils défirent eftre efleuez en cefte vie : mais l'humilité , ceft celle qui nous efleue : & pour iceile en nous s'accôplit cefte promelîe du Deur. ehap.i l.Omn'ps lapis quem calcauerit pes licfler^ejhr erit.b hommeSjVoulez vous eftre grands? G vous mefprifezles (ceptres , les pourpres, & les cou- ronnes , ce fera le moyen de deuenir grands, non en ce monde véritablement , mais en l'au- tre : & en cecy a lieu ce que difoit cet ancien Se- neque , qic les grandeurs de ce monde font comparables à l'ombre : & moy j'adioufte , & dis,ô mon Dieu, vous eftes vn Soleil, & tout rinii auc celuy qui fuit le Soleil fuit l'ombre , & l'ombre le fuit, & au contraire, s'il fuit l'ombre ic Soleil le fuit : ainfi puis que les richeftes (ont comparées i l'ombre, iedisquefî en ce monde nousfuiuions les grandeurs &rtcheifes , haut au Ciel le Soleil de la gloire s'enhiyra de nous: mais au contraire fi en ce monde nous fuyons cesgrandeurs & cesrichciles , li h«mc au Çicl nous ferons illuminczde ce Soleil de la gloire, à laquelle nous conduiic le Perc , le Fils , ôc le fainft Efpnt. Ainfifoitii.

SERMON POVR.

LE T R O I S I E S M E

IcuJy deCarcfme.

Homo qmdim erât diues quiiniutbâtnt pnr- pura ry kyffotfr epuiibuurqttoti.. ftlcniiuc. Lvc 16.

'ESTAT de l'homme nous cfl hier parfaitement nrptel \\ U

1 c, (i'.uuant que tout tiofique lors que celle cy elt pleine , c lors lînçulicremciu qu'elic court rifqucâcd ger d'cicrcobkurcie 3c elypfee : £: voi ir-

iv qu'à peine le rooodeauou vcuvnai 'if Lnneque ce Maq de no

cl î i clt dit q Im^d'cicirlate rou

fcllins Ôc banquets, )OÊmdâmtrê$diuesy duebâtur purpura fy b)Jj* ' âitâtnr û\

"JiJè , cVfkoic vnc Lu lune qui citoir amli pleine rot,

le vohipre I lie:. lus grande l'plcn leur, Umtnm <

T.cau dire

s. mo- flene

3*4- Four le troffiefwe Jeuây

&~fepulmf eft inm/ernoic^ctt la ic fom maire cîc ce prefent Sermon. Ôr il feroit à délirer que qucl- qu'vn de ces cachocs infernaux vint icy fur la terre pour nous reprefenter la feuerité des pei- nes éternelles: mais pource que cemauuais ri- che defiroit parler à fes frères pour leur racon- ter les peines qu'il endutoir , afin qu'ils nefidenc comme luy , mais il luy fur refpondu qu'ils auoient les Prophètes qui les initruiroient de iêstourmens : Ainfi il ieroit befoing de nous feruir dcquelquvn de c:ux-là pour les appren- dre, Se pource auant routes cho(es implorons i'.ifliltance du (aincl nfprit par les intercédions &entremifes de la Vierge, difans.

Aue Maria.

* E grand Orateur des Prince* , Se Prince des Orateurs Demoflhene difoit vn iour en haine & deteftation ïË&Z delà cupidité infatiable des grâdcurs de ce monde, & à l'encontre de ceux qui défirent les richefîes de la terre , que l\ bien on luy propofoit deux voyes & chemins diuers, l'vn qui Cônduifit aux richcfïes & grandeurs de ce monde, & l'autre qui menait à ['Enfer | il ne douteroit nullement de choifir pluftoit ceftuy- cy que ceiuy là, il cfliroit plulloft: la voyc des peines que celle des dignitcz& grandeurs de ce monde. fChrc!licnne& deuore a (Tiftan ce > j'ap- pelle auicurd huy la cohfciencc de tous tant duc nous fommes à tçlmoin combien nous

dtCArcfmr. 315

fommes èfloignei de La rclototion de ccPayca & înfijclcjlicllj. |UC la vove qui

mené au Ciel d'vnc part, 6: la voyc èx le chemin qui conduit aux grandeur* de ce monJc d autre, &qtieleci. :$ deux fin . uollrc liber

t nous choifinons la voyc qu. lull

aux grandeurs de la terre, 6c dciaiilenons celle qui conduit au Ciel , c'c't la muque de noûrc croc milere, de quitter ainh le Ciel pour le ide , l'éternel pour le temporel , ex la vcriic pour la nilUce:& le malheur qui elt encore plus i Craindre, c'clt que celte cflcction que nous faifons des grandeurs de ce monde , n'aboutir, iculemcnt là, que de perdre le Ciel m. ^ordi- nairement après la iouvilanccde ces biens, cv de j.jl(ron ces gran leurs nous allons dam vn l:.nfcr , tcf- jjjj j( - que rapporte (ainct Hierofmcau liurc ,i, tut Uo_ qu'il iitutton borum , lequel fucjj

d'vn certain Religieux qui au :(-

rtcheflès du mondl , & les dignitez qui lu\ offertes cV prelcntecs , après (a chofe no-

1 1 il s'apparut à . .le qu'il auoir , & table pour

'n>U numéro dAmnAiorum , fifiùf- /<-. Jem te num >n,

.: cela à part, il ne faut 'pour tgnoifirece rl'aHl (urlerccirde

nolh- l'n.v ;i cerrniu ho-

me riche c t c;t en ire en

'notjuijjm rr.i: ai xnduebxtHT purt \

'^,voicy route ,;_

fentecs en ce peu de paroles f (oient Politiques m CfS

'r J'urp: \\&t4T0i

ir les Throl iila pour les luges, pour les

ji5 Pour le tYôifiefme Ieudy

firges , & pour les grandeurs , & dignitez politi- ques,c^ hlf°* cc^ pour les dignitez Ecclefiafti- ques , comme ainfi qu'anciennement les grands Prcftres eftoient habillez &reueftus de fin lin.

Mais pource que cen'apasefté feulement à caufedesricheiîèsquGceiuy cy a elle condamné, mais pour fi en auoir bien vfé,& pour auoir abu- (tdc cède grande abondance de biens que Dieu luy auoit donné,Cv neantmoins en eftoit ingrat V'iuifion & mefeognoiflant entiers les pauures : pour ce de ce dif- mJer ÎC deiîre icy vous déclarer deux chofes : la cours, première qu'elle eft îa voye qui a conduit ce mauuais riche en enfer , & la féconde quelle fut fa condamnation , & quelles peines il endura en Enfer : ce font les deux parties de ce prefent fer- mon. Qaant à la première , pour ce qui eft de celte voye qui a porté ce riche au malheur ôc \acI. 5. en Enfer , le Prophète Zacharie au chap. 5. de fa prophétie , rapportant ce qui eft de la punition que Dieu dcuoit prendre en fon peuple , accom- parant celle punition à vnephioleou à vnc bou- teille pour reprefenter la propriété delà iuftice de Dieu ,qui ne s'efteni tout d*vn coup fur les pécheurs, mais petit à petit ,ny plus ny moins Couftume *Iue ^a ^^ucur renfermée dans la phiole : eV (1 de: Juifs vous vou^ez fçauoir quelle fut la cauie de leur de meure condamnation & punition , la voicy : hic eflocu- des efert- ^w eorumm "^niuerfa terra , dit ce Prophète. Et tcdux au mr cccy vn ^°&e cfcriuain de noftrc temps dit deffas de °iue Zacharie fait alluiion à ce qui eftoit de la la tefre des cou^umc ^cs Juifs , parmy eux lors que l'on (upplicicl, condamnoit quclqu'vn à la mort pour l'ordi- u naire , on auoit accouftumé de mettre au detf'us

de Carefme. 31?

de fa telle vn cfcriceau, contenant lacaufe de (a condamnation, ainli qu'il tut t^icTb a nollre Sei- gneur : & ainli , hic ejtoculua corum m ^muerfd ter» rAy c'elt à dire, voicy la teneur de leur condâ. tion,6/- ejr oculu< corum le ne fçay que par COC Sll quclqu'vn pourrait entendre i il&lalu-

pCtbc , oculus juperli* cju.m condtmnutionts corum, pour dire que l'orgueil qui cil vn péché mor- tel,clt eau: .nation des hou mes s'ils meurent en ce: citât, le iffi que quelques autres pomroicnt dire que cet crû caule de la condan d éternelle , n'elt aune que li con- cupilccncc delà chair , d'autant que j>. Paul dit, qui lndtritmuliercm *d toi upijcendum cxm um mœ- chétus efl m corde [un. D'autres diicnt que CCI ctil n'elr autre que fauaricc , qui par S. Ican clt appcllcc concupifccnce desyeux, Concupijcer.tu

wwm< Mais l'aymc mieux rapporter cecy à rous ceux qui font icmblables au riche de no- (IrcEuangilc ,bi: e(i oculus eorum , voicy la voyc, voicy l'cril , c'cli icy li caulc de leur condamna- tion, a iiclles. Nollre ElUDgeliftf au commencement de cède lultoirc ou paiabo- lc nous reprclcnrc le lu;ctdc [ imiu- tion du riche, dilant : Homo quidam erut àinc.ccil

I a il,W efl oculus eorumy ce lont les richeil qui font porté ta malheur auquel .1 u-

ue , riLlulles îultcmcn: appelle. is,

corum , DOOn I de tC

nature q .-appel-

1rs . ii défit i

Se po(fi

. tpfd , d'autant que tout amliquj^jKoj.

3 1 b Pour le tYOÏfiefme Ieuày

pcrlonne ne fe peut empefeher de ietterles yeux iur le Soleil , ainfifort peudeperfonnes fe trou- nent qui ne foient portez d'vn defirinfatiable & auare de conuoiter l'or en le regardant. Xicbeffes Les anciens ont d ici: que pour ce fujeâ; les comparées richefles (ont comparables aux plumes du Paon, aux flu- pource que les plumes du Paon belles & agrea- mes de blés, (ont toutes tachées d'yeux , aihfi eft-il des Haotï, richcfïes, ce ne font qu'yeux de conuoitife pour hs hommes qui font perpétuellement addon- nez en l'aquilition d'icelles >hic cfrocultts eorum^ celt lâdedusquc les hommes iettent principa- lement les yeux: & pour ce fubico: fouuentes- fois font caules de leur condamnation , à caufd deqiioy la conuoitife d'iceiles eft appellee en l'Etait ure (àindrcla fource , l'origine & la raci- ne de tous maux & malheurs , tcfmoin ce que . dit S.Paul. Radix omnium malorum cupiditaï. 1 ' l'rppelle laconuoitife racinedetousmaux, celle

qui en efTecl n'elt autre chofcqu'vn defir ardant d'auoir en ce monde des richelles, & de les ac- quérir à droicTt, ou «itort , de bond, ou de volée, fiadix omnium malcrum cvpditas , potirec que ced e malheureufe conuoitife porte quelques- fois les homes aux larcins, aux meurtres, aix arïafîinats, aux vfures , & autres mille malheurs.- R*dix om- r:urn malcrum cuptàitat.

Mais pefons ie vous prie, profondement ces

paroles , que voulez vous dire: o grand Apô-

flre , diiaftt que la eoncupifcehce , ou cupidité

r 'uxfor- des biens & des riche (Tes , cfl la ratine de tous

Ht de maux ? le veux dire ,quefilcs Théologiens po-

maux. fent deux fortes de maux , l'vn qui eft appelle*

dcCAte[me\ 119

NMfaMtfttfJM,PaQtre,fi i ,laconu

en cil la rai me t,l

la cupidité d auoir. cil la foun

du mal de peine, & du mal Àc (.oulpc,c!. iu-

ic de routes les peines , irauei :ns

que l'on le pourroit reprelèntefj

Sainck Paul nutis a : ■) reprclcnrécecy en

la première Eplftrc il ■•. £ IC

après auoir «hc Rdilix tmmmm mêUmmcu) que les nclicllcs le vont rendre an cloaque de 1 MIS maux .adioulteen (ùitu jui

ont déliré les richdTcs le fonc cn, oie/. & aban- donnez a toutes fortes ck maux , de pcmcs.tour- incns Se douleurs , tj uos ouiAi m •"/- rrjuc-

runt a fide cr " f* dolonbw , (jue

dictes voir, grari l Apeftrei dires plultoft qu

ic lont (ubmcrçez en viiO.ciu , C5c

Hetrauerl: , dites donc <|0*î mt

niellez cV pin: &

e moins : que voulez vous donc * , me' dire , Itfttmenmi '

(m le tronc de tous les malheurs d

Qjevcur dire cci :v- n ratrmnt ' '"

cil vue metapho: rs*

qui onr ■CCOoftuHl entent vn arluc , d ml/rcr cV enter les les inicrc que . c l

que l'arbre croiit & (e nourrit lui

il eft enté , aintl de m

bot coimnc les v;rc:: 1 aibrc , le tr

fur lequel les gre (ont .

k «nierez , (ont le; 1 uni

baillent accroilic, nent aux 1

3 2 o Tour le tro'ifiefme Ieudy

richeflTes ne fe peuuent entretenir que fur ce tronc les douleurs & fatigues , Injeruerunt je do- ionbm multtf : d'abondant comme vous voyez que le greffe tient quelque chofe de la fubftan- te du tronc , de telle loire que file tronc eft vn poirier , le greffe d'vn pommier qui fera enté delîus apportera des pommes qui auront faneur de poires , retirans cefte faueur ôc ce gouft du tronc qui eft troncdvn poirier : ainfi pareille- ment il eft véritable que toutes les grandeurs, richefîcs & dignitez de la terre , tirent ie ne fçay quel goult de douleur ôc de tomme ns , auec ïct- quels elles ont efté acquîtes , Injeruerunt je do- lonbm multti : Et tout ainfi encore que le fi u ici de tronc eft beaucoup plus gros que celuy du greffe. Ainfi diray-ie que les douleurs ôc trauer- Belle do- fcs çom beaucoup plus grandes quelcsdiuer- ctrine de fcs rjCQC(]fcs. Mais grand Apoftre contentez Jainct vous de diïe, Injeruerunt je doloribm : A on iamais fauu veu qn'vn feu\ grcffe foit enté en plusieurs troncs ? Non,mais c'eft pour dire que les riche f- fès font entées en plufieurs douleurs , Injeruerunt je doloribits multu.

Quand on ente vn arbre, on a accouftume de couper toutes les branches iniques au tronc* puis delîus on y ente les grertes , de manière que toute la force de la racine du tronc leva rendre aux greffes , C'eft ce que m'apprend faine Paul quand il dict , Injeruerunt Ce dolortbtu mult^i pour dire que tout ce qui eft de peine i de dou- leur & Je Litigue,toiit cela ce Va fondre au gref- fe des ria,iclîès:& ainfi voyez (i fa in cl Paul n'a pas fubiect de dire que la conuoitife d'auoir

des

JcCdrtfme] , 521

des richefTes cft la ; àc tous m~u* , 4*6*

omnium rn^Ur > r cufidiUi , pource que ces ri- chclfes ionc plantées & entées furie tronc des fatigues & des maux, & u::ict Grégoire le grand parlant des richelfcs , les accomparc pour ce lu- iect aux efpinesdifant , 5Jj* mihi crederct fidiui- ti 1 [finis corner xre >.'«(Ji m , f ut tdmrojfinajunf. Véritablement les richclFcs ("ont cfpmcs pic- qu nues qui définirent par leur lollicitudc non les habillcrncns : mai* la ne & !c cœur : & non feulement elles nous Jclchirenc , & nous pi- quent : mais nous cnianglantent encote lors qu elles nous portent au péché , qui c(t accom- plir ■ au (ang , ? aÀix omnium m Aorum eft cupiditAS.

Vn certain Philofophc ancien , auoit vn iour leM fort bonnegrace , lori que partant par dcauitla /r, maifon d'vn pauurc homme , il vidau dcflus Je a *" Aîl~ \.\ porte vn Hercule repiclcntc auec fa malfuc un h*1' rail tenoit en nuin , audcikus des pieds du- Jcf quel eltoit ceitc mlcription , Neiuid mtliy de laquelle inùnpnon (c prenant à tire ce Phi.'o: - phc,didl qu'il (croir plus à proposa celuy défaire mettre au delîus de la poire de i on lo- gis la reprefentauon de la pauurciô auec cette ne dcuifc /*>*/' ,pource que la pau-

Urctc a plus de force & de vertu pour empef- cher le nul, que non pas vn Hercule aiuc lapait ernilL . c par cela, qy'vn liom-

me panure en.iurant fapauuretc auec patience, fil pla$ poidàm pour dcft-jurncrdcloy lire de Dieu , que non pas le riche auec rou ri-

cluiîcs : car tant s'e <juc (es richefles le fau-

» au contracte 1 le uuj.-nt

x

322 Tour le trcifiefme leuâyl

portent les hommes au comble des malheurs.' Belle jittio C'eft(fiiene me trompe) ce que les anciens des poètes. Poètes nous ont voulu repreienter par leurs belles & riches inuentions, donnans à Pluroti Deux Dieu des richeiîes, deux clefs pour Caducée ôc ([(fs don- Trident , pour nous faire entendre que cesri- neesAïlu- chcllès ferment le Ciel , & ouurent aux hom- ton £7- mes la porte d'enfer: ce (ont clefs qui ouurent pourauoy. la porte à tous vices , & a tous malheurs: à caufe de cela S. Paul n'a point redouté de prononcer celte parole au defauantage des riches & des ri- chefles , M ergunt dit- il , hommes in wteritum cf ferdïtïonem , elles font fubmerger l'homme dans le goufrede l'éternel le damnation.

Cecy me fait relîouuenir de ce que rapporte Plutarque du Sage & prudent Vlyl7e , quVn iour eftant reueftu d'vn certain manteau muf- qué,que la Nymphe Calypfo luy auoit donné en prefent , la Nauire en laquelle il fai foit voile, fc trouua tellement agitée des vagues & tempe- ftes , qu'elle fut contrainte de faire bris & nau- frage : de manière que tous ceux qui eftoient de- dans furent renuerfez & fubmergez dans les eaux , entre Iefquels eftoitVIy (le, qui à peine euft ilefehappé le danger de fa vie , fi fubirement il n'euft delaifTé & abandonne le manteau mufqué duquel Calypfo luy auoit fait prefenr.

C'eft icy vne belle reprefenration deeequ* Lesricuef- jes ric[iedcs caufent à l'homme : routes les ri- fes appel- chefl'cs & grandeurs terriennes ne font autre lees mart- cnofCqUC manteaux& veltcmens des hommes, . seaux. dcfquels ils font ornez, (^u^funt cmnia t errer* j,*? fi corporis orriéunenta?

àeCâfe[rue\ 5:3

(cite robbcdcs nchc(;"cs en l'cfUr d'inneccu- e feruoie .i 1 homme d'orne: ( \,v ojn-

noirvnbeau lultrc : mais après cet, cii.ic perdu, après le naufrage fait par le pèche , vc uv

mc réduit à palier le reitc de tes chapper le danger dfa î parmjb les flots dei

jres & tnbulations : que lien ce ir.itjrable eftar il le complaiirc\: s'en urgunli;: en celle rob- be des richelies, au lieu de le lauuer clips !uy te* iunr rres nuifiblcs, dommageables, pcroKicu.. c\' caulj Je (on éternelle perdition , mtv ;:</>/ ho* mines in inltntum (^perdition

O CratcsThcbanus, fini vivez eflcChrerticn, grdu cV que ru eulles enren du Saine! Pau] parler ainfi je crutrs des richelies , tu rafla véritablement tadfc/fe r\. qu'il auoit railon , car lorsque tu eftefis vn iouc en danger d'cftrc fubmcrgè dans les tji'X oc la mer , prenant les richeile. qui croient dans ton :e, & les portant dedans l'eau , tu dijois , ite

âllft richelies , faune beaucoup mieux venta ! ; r en la rur,queunt que vous lo\

cl ri fis que mo'. le (oit fui potn

sue les richelies (ont des robbes pelantes, qui '\ nous fcroicnt perdre que nous uuuer. :rquov au Senefe , Ijoij il cil dit :i nottre L;>mn»iiiK- OQ |

jt >/r - ùlon le tcxrc Hc-

H » il elt appelle » ~\tr £rjuy y homme giauc Cv

.1 r.en qui petc tant que "lies , lefquerlca nmis-cnctaincnr, & D< iricinent à coures forte

.nient à croii , qui fotal COOUDC ki chefj &

324 9 ont le troifiefme leudy

fontaines des autres : dcfquels maux parle faint I. Iodn 2. *can en ^a première Canonique chapitre deux- iefmc difant , omne quod eft m munto concupifeen- tiA carnis eji , £r concufifcentia oculorum cr fu-

i r Ter^u "*//<c ficheffes » que vous eftes mon- lesricbej- ftrucufcs comment cft-il poffiblc que vous Je s Jont procjuj(iez Ja prodigalité oc l'aiiarice , chofes T°n~ r neantmoins diamétralement oppofees ! I! cft pruepjes. yray jcs richclTcs caufent la prodigalité es ieur nés gens , & Taiiance es vieillards , lefquels t3nc plus ils approchét de la fin de leurs ans , plus soc ilsauares : & à cecy conuient fort ce quedifoit faindt Hierofmc, que véritablement toutes cho- fes vieillirent auec le temps : mais laitance es vieillards, au lieu de vieillir comme eux, elle ra- ieunit , & iamais ne prend tant de racine au cœur des hommes que lorsqu'ils font prefts de quitter , & les biens , & la vic:& de fait Socrate Dire no- djfo^ £ cc fuiect, que auaricu numjuamfenefat, table de Voulez -vous voir comme en vnc mefme per- Socrate. fonnc |cs nchclTes caufent la prodigalité & de Tauarice ! voyez cela en la maifon d'vn grand, entrez dedans , vous n'y verrez que luxe, que tapiflerie de haute lice , qu'or, qu'argent, que feftins & bonbanccs>ôque les prodigali- rez , oque de biens mal-cmployez,cx: inutile- ment confommez : fortez de cefte maifon , vous trouucrez à la porte vn pauurc Lazare languif- fant, mendiant fa vie , tout vlccrc & couuert de playes , requérant l'aumofne à la porte de cc ri- che , & de ce grand,& neantmoins ; Nemo tilt da- ^/, il Tentent crier à fa porte , & cependant il ncauoyeperfonnc luy donner i'aumofneio prô-

de Csrefme: 325

digalicé& auariecque les tichelTes caufenten- fcuiblcment en vne mcimc perfonne. D auaq- tage, Anltotc die que les nchclles ne cauienr. que du deshonneur aux îcunes gens 5c de l'aua- ricccntrc les Anciens.

O richards , iuftcincnt vous cites accomparez ^tc y aux chameaux, par la bouche mclme du Fils de » 7\

AUX CuAm

DlCU^Faciltw eji cumtleum mît are per joramen âctu

i i s~\ i * L WKâHX

audm diuittm m rtvnHm cœtorum. VJ riches, o cha- meaux,qui vous mectez àgcnoiiil , deuant Baal, ic disdcuan: le malin elpnt , afin d'eltre riches & opulcns en moyes , ny plus ny moins que les chameaux qui s'agenouillent pour receuoir lur le dos la charge que l'on leur veut taire porter: Se de raidc ce mcfmc malin elpnt en fainct Mat- thieu chaprtre 4. promcttoit à noltre Seigneur » de luy donner toui les Royaumes de la terre qui' luy m jnltroit , à condition toutesfois qu'il s'a- ouilicroit, &: l'adoreroit , b*c omniâ tiii dilo^ Uns àdorjuern me : c'elt cet idole qu'il con- sent adorer à ceux qui défirent ardammenr les ricbc&l Ôc grandeurs de ce monde , &c donc ut aindquc le riche (oit accomparc au cha- meau , pourquoy clt-ce que noftrc Seigneur dit que le chameau entrcroit plultolt par le trou ., d'vne aiguilic , que le riche au Royaume des e e con~ Cicux?voicy rempefehement & lobitacle , ny Ucnénce plusny moins que vous voyez que les chameaux . , ont (ur le dos vnebolFcqui lesempefehe d'en- .tc e c~ trer en beaucoup de lieux : ainli de mef me,ic dis *' que toute la difficulté quieftau riche d'en: rcr meAU* en Paradis, coniilte en celte boiïc de ricfaefl | CClUà cet obftaclc,f AiiUm eji c*mrls*m imtjlïc ftt

X uj

$26 ? ourle traifiefine Ieudy

for.trr.cn ttcw e[uam diuitem m rffn'nm cœlorum : C\ porte du Giel que ru escilroittc , puis que tu es accomparee au trou & pertuis d'vne aiguille, ô que justement le Fils de Dieu a dit que , Porta, cœlimmts anrufta eji : tntrareper an^ufiamportam : en quoy ie recognois icy vne belle doctrine ]tie ce Seigneur m'apprend, fçauoireftque pour entrerai! Ciel , il faut premièrement palier par les angoilTes , afflictions , & tribulations , lnir&- Moycn de r.e*t>cr :in^uft<importam , 6 que cefte porte du Ciel entrer au el* eftroitre': mais , 6 mon Sauueur , vous auez CitU etlargy le partage , puis que tout le premier vous y auez entré ? vous auez accomparé celte porte du Paradis au trou d'vne aiguille , & pour y entrer, vous déniez vous rendre extrêmement petit , ainli que vous auez fait : car vous vous cites abbniiîeiufques au néant mclme > en vous faiiant homme , Exinamuit fcmetipfum formam Jeruiaccipiens : & de ie dis maintenant , que (1 nous voulons entrer par le trou de celte ai- guille , ex: fi nous defirons auoir entrée au Ciel , il nous conuient eftre merueilleufcmcnc petits. Bcllejïmi' ' Les Naturaliftcs difent que par le chef? Ittude. parte » indubitablement les autres membres y penuent palier : ainfi ie disque puis que lefiis de Dieu qui cil noltrc chef a pallé au Ciel par cefte porte clhoitte , comparée au trou d'vne aiguille , nous autres qui lommes [es membres nous y pouuons palier : il ce n'elt que de mal- heur il arriue que nous foyons bollus ainli que le chameau : 6 bolîc , ô ticheilcs. C'cit B ce qui empwfchc à l'homme d'entrer, au Ciel . & Scne-

de Cat(fme\ 327

auc dit , que s'il y a aucune choie au monde qui pluftoftcrnpcfchc l'homme d'auoir la cognoil- ianec de io y incline , c'eft la trop grande pro-

Voila pourquoy les richciïcs 3c les trop gran- J\ictJrJjes des profpcntcz , (ont ordinairement compa- compArees recs au vin pur : car ny plus ny moins que le vin àH ^in pur pria outre inclure , cv parexcez , bouleucric fur% le cerucau de l'homme, 6c empeiuic ^cs (ou* étions de la raifon , de telle iorte Se manière que l'homme demeure comme hebeté : ainlî eillcmenc ie dis , que les trop grandes pro- . ;:cz oitcnc la railon de l nomme .l'aucuglcnr, 6c le pçiiieni delà cognoillance de foy- mcln.c; Vuycz en prcuuc de cecy ce que diloit Dauid, ; m aburiti.inttd mcA non m u, ior in éctanum: } Uxi jn jbunJantiu mr* : \ o) la lVoon lance &C les ri. hclTç moutùor m xiirnutn : Voila

l'orgue. -scaulenr , ieicray , di

1 ,p r duc ab le ne me changeray point;

qu lîd , que dlîCS VOUS j il n'y \Cory>*nce

; oint pourquoy "e 'J*uid non mourimr m jtt.mum : c elt pat tn J€i ri~ orçu 11 qu'il dit cela » c'eft que la trop grande™'"- atnWr.cc de biens , ex les trop grandes profpcri-

tczl iugémcnt$clacognoiliau«

ne. 1 rrtain, &c plus que véritable.

i ; rép le plus le ^a. ut des hora - 1 orgueilleux , que lc> richefïèsacY les gran] - .: la terre » c\: par confequeni il ctt ucs- ( ctti il n'y a rien qui lefoanouiiîc li roft, cV

. durée, c quç dir

iiij

328 Pûur le troifiefme Uuâj

Je mefme Dauid, J7/*/// tmpium ex ait a tuméfient Cer dros Ltbant > tranjuu cr ecce non erat. Le texte H^r bricuefl: plusamphatique:car il porte ainfi,^»- dt tmpium exaltatum jicut laurum : I'ay veu l'impie Beau paj~ CQCU^ ? & exalté comme le lauriet . Que voulez- Jage de vous dire Dauid! Voicy le fecret , l'impie ou le Dàuuï mauuais riche fc prefuade pour fc$ riche(Ie<r& explique. gran jeurs d'eftre Cèdre : c'eft à dire immortel 6c incorruptible : ainfi quefaifoit Pauid>fc glo- rifiant en l'abondance de Tes richelîes , Ego dixl in abundavtiA me a nonmottebor m dternum:Le mef- me riche fe perfuade d'eftre comme le laurier, penfant par fa pu i (Tan ce , & par fon crédit euiter * les foudres des chaftimens de Dieu , ha l cft-il vray ? c'eft vne folle perluafion pour eux, qu'ils confièrent bien la cataftrophe du mau-

C<u Y°A ua's ÏK^C ^C no^rc Euangile , qui comme eux f . u lors qu'il eftoit en ce monde , fe perfuadoit d'e- mauiutt ^rc ^ccjrc inconuptible & perdurable à iar mais, &neantmoins le voy la frappé de la mort, voyla fa puiflance affoiblie, & fes richetfes cfua- noiïies,f/*/* tmpium exaltatum fecutCedros Ltba- ?ii : tranjîui cr eccc non erat. Il penfoiteftre le lau- rier qui ne redoute les foudres , & tonnerres de l'ire 6c fureur de Dieu , 8c neantmoins le vdyla touché du doigt cfpouuentable de la IufHce àminCtC?" fepultus efl'm tr.fcrno. Voyla le laurier par terre reduict en fumée, Vidi tmfium exalta- tum peut laurum > tranftut £r ecee non erat. Ce (ont les effects des iugemens de Dieu , qui pour mi- niftres fe fert de la mort à l'encontrc de ceux qui fe veulent preualoir en leurs grandeurs & ri- cheiîcs :car fi pendant qu'ils ioiioient leur rôle

dtCsreÇme. 320

fur le théâtre de celte vie prefente , les pauurcs n'eitoicnt non plus clhmcz enuers eux que le ficus 6c la paille :& pour ce fubicct après le pu fonce cours Je celte tragédie la mort arriue , qui trap- U pc les Palais des Roys , boulcucrlc les Monar- mort.

0 i?s de la terre , & ne taict non plus d'eftat des plu? gran ls du monde , que du plu» panure gueux de I bofpical « elle renuerlc les Throincs

pltn nv moins qu'elle faict. les cabanes <3c ta- bernacles des Paftcun : elle trappe hardiment à la porte de rous,& les grandeurs & nchclFcs ne U pcuuent empeicher d'entrer.

Pour ce fubiect le Prophète Icremie confide- rant cecy accomparoit ce grand Roy de Sama- ric Icconias à vn pot de terre, dilant . Nunquid r

>ii fiiuli Irconu< : fcntre les Hébreux le mot de r f,J

*>uf hiinifie pluficurs cfcofef > tantolt il uVmfie ,'

, ., , Urémie

les tranchées de l enrantement : vncautrcrois il 1

1 ie infirmités mala lie , & vnc autrefois il ' * lignifie atlflj idole & limulachrc : en laquelle lï- gnificatioo il peut auoir e'.lé piiccn ce lieu de Icrcime : Kun^uid Trti p^nli lccom<u comme s'il

lit les idoles & timul.ïJues des Gentils ne font autres chofes que l'or & l'argent : Simuiu-

rentmmjrçrmtim ,'jy nurHm%npi rA mjnuum /;c- minmn. Ef pource qu? ! I failoit plus d'e-

ftat de (on or , de Ton argent , «5c Ac ks nchcl' , que non pas de Dieu , voilà pourquov le 1-s qu'il adoroit n'eltoient autres choies que les nchelTesJ'or cV r.irg;nr,,S: tout ainfi que L itatucxle Nabuchodonofor hit bou'euetlce & renuerfrr ptf vnc petite pierre :aulli ne tant il qu'vn rien pour taire anéantir toutes les gran-

3 j o Pour le t roifufme leuây.

deurs & puiilànces de la terre ? il ne faut qu'vn petit reuers de fortune pour réduire tout cela en poudre , Si ce n'elt que pour vn autre lecrec nous voulions dire que par ces paroles , Nun- tfuid "\m ji^uh fecomat , nous voulions dire que leremie nous a voulu reprefeoter eequieftoit de la perfonnedes grands Roys Monarques Zrs %r.ys de la terre , qui ny plus ny moins que les plus pe- Cr tous tlts ne {orK ancres chofes que pots de terre , eu les nom- cfgard à la nature imbecile,fragile&abiecT:e , de mes ne laquelle l'homme eft compofe. font que Pour cette conGderation vn iout le grand pots de Alexandre voyant (on Ung découler fur la terre terre. pour vue playe qui luy auoit cité taire en la ba- taille , commença à blaimer ceux qui i'appel- loicnt fils de Dieu,& confeda alors ingenue- ment deuant tous, qu'il n'eftoit pas de la race des Dieux , mais que feulement il en cftoit le (i- mulachre : car il n'y a rien de plus certain qu'au monde Ce puifle trouuer choie plus fragile que l'homme, eu eigard à la matière de laquelle il eft compofé , à fçaupir de terre : terra es çr wterram t encriers.

Vnc autre fois Philippe de Macédoine Ce voyant porte par terre en la luitte , recognoif- fant la vanité des grandeurs de ce monde , ÔC combien l'homme eft peu de chofe , dit ^Fidete éjunrn minimam terr<* partcmjortiitf efiilleqm 1/m- ucrfvm mumWm /.pf?ct^t.

Scmblablement fainct Grégoire de To 1rs rapporte, que de pareille recognoilTance de la fra^'ité de la nature humaine fut frappé le cœur & i ame de ce grand & valeureux Monarque

de C are fine. 3U

•ne , car icciuy confiderant combien les honneurs de ce monde lonc

vains , «S: combien elt r r . i ci 1 1 c «5c abie&c l.i natu- ic de l'homme edant agité aq lu: de la mort, ainlîquc tes Seigneurs 6c ôthcieri de u Coure i.indoienc, Sire quel iepulchrc vous fau- dra'il conirxuire , ce quelles armoiries «3c deu; i Ira- il grauer déliai , tic vnc rc ;nc

d'vn C i vu faiot (êrutteurde Dieu, -i r

tel nu il eltoir : le ne veux , dit-il , autre choie, ,,

pour tout ornement de ma Upulturc cju v n luai- Ji t rc , voi a tous les honneurs que ie délire m'e- me faits :c elt la tout ce que nous remporterons au partir de cette vie prelêiw e , pOUC toutes ri- 'cs nous ne rempoi c, laire

propre pour rab.trc ton l'orgueil ! oq

du i - . la

mort tran, j . Ic> i pnue

i le ISS bon i;-

.

/ii rrpre fente IMJC1 q;ic ic 1 aire , & q [UeoC qui rcnucrlc p teil

Cv I ambition «ic ;un .

c. pic la med fati n le I

lifoni d m en 11

i rM-

dc la mont. <u il auoit .

i i t./on.

pu i el »acc ion la I

, 5c rclpic . de.

naoïerc que ic p ne le pou i

c pouc la trop gran (on

1 fui lu] :..: .Àii\i de le voiler la

332 Tour le troiftefwe îeudy

face d'vn fuaire : & par ce moyen toute cède fplendeur fut empefehee .belle reprefentauon de la mort que nous donne ce fuaire , laquelle £âbat toutes les grandeurs Se ambitions de la terre. O faincte Se falutaire méditation que cel- le de la mott , qui retire noftre cœur de lambi- TertuL //. fion Se de l'auarice.

de coron* Tertulian au liurc qu'il a faicl: De corona mi-

milttis. litifyàii qu'anciennement lors que les Empc*

reurs triomphoient , vn certain homme fe tc-

noit inceflamment auprès d'eux , leur difant,

Mémento tutyCrrefpieePofîtc.

C'eft vne meruaillc grande que cecy Se vnc chofe qui mérite deftre pefcctfc confiderce fça- uoir eft que noftre Seigneur eftant lur le mont de Tabor au iour qu'il fe transfigura, quoy que fa face fuft plus refplcndilTante que le Soleil , Cçs habillemens plus blancs que la neige , & que ceux qui eftoient tant à fes coltez , qu'au def- fous de iuy ,tous efclairez de la lumière de fa face, & rauis comme en extafe de la fplendeur de celle Belle ton- gloire qui r:jailli(Ioit fur le corps de ce Seigneur ception. transfiguré* > nonobftant dis- je .tous ces e(chan-r tiilons de gloire, tous ces rauiiremens& exta- fes , il eft dit en S. Matthieu chapi7. que io^ue- bantur de excefn , ils parloient de l'cxccz , c'eft à Mattb.i? dire de la mort de ce Seigneur : quoy ? au milieu de Ja gloire parler delà mort , cft-cc vnc chofe qui foit conuenable & à propos ? ouy , c'eft pour nous reprefenter que parmy les plus gran- des fplcndcurs Se dignitez , qu'au milieu des plus gtandes profperitez Se hôneurs de ce mon- dc,il faut auoir. toufiours fouucnancc le la mort,

de Cartfmii 335

& ne faut tellement s'allcurcr fur l'afTluencc des biens & des richcllcs qu'a l'exemple de ce mauuais riche pour les follicitudcs des chofes temporelles nous ne perdions la iouyllance des fpintuclles & celcftcs , la mort interuenant. A!or- tutu ejî diues : ô mort que tu es amerc.o mers a/uétn jmjird. tut recorJdtio . que la fouucnance de tôt c(r trifte &: funcftc:mais d'autant plus qu'elle cfb triftccVamcrc , plus elt-cllc bonnet ialuraire, pour dclracincr de nos cœurs l'auaricc Se l'am- bition ic'crt cette amertume qui fait perdre le goult des vanitez du monde , & qui retire les mondains du delîr auare qu'ils ont dcpollcdcr les grandeurs de la terre.

O Kumains ,vous nous auez voulu repre- iu£Lcw+- ienter cela en vos couftumes & cérémonies : car i}ume des touliours au ommcnccmcnt de vos feftins & »a banquets : le premier que vous faidez feruir aux aiïîltans , cftoit de l'abhnthe , pour empefehec auc les viandes qui (c prenoyent ne chargeaf- (ent l'eftonuc , Cv ne demcurallcnt dcll'us. O mort , o abimthc.o amertume mcdccinalc , que la méditation d'iccllcqui cmpclchcquc les gran- deurs ôc ambitions du monde ne demeurent, & ne prennent racine dans la terre de noftrc cœur : voilà ce que îauois à dire pour ce premier ppioâ de ce prêtent Sermon.

Qjand au fécond Se dernier , qui eft contre nos Rcror;ïic/. , qui tiennent qu'il n'y a point de touemens fenlîbles en enfer , ex que les tour- ments qu'endurent levâmes damnées n cit. au- tre choie que la feule priuarion de la rifion dt u : ic leut oppoio vu (ainci Ircnee , \ n Ter-

334 Tour le iroifiefhie Jcuâf.

tulian»& vn faind Grégoire fur ce lieujef;

r .«, quels difenr , qu'il y a véritablement vn enfer &t

Jrcndns "*■.•. * ., y ,.

r /«]/•'<<» vn u ProPre & particulier pour tourmentée

_ tk fupplicicr les damnez : & ne me demandez Creqor. .Kl r . . .

rt point comme il le peut faire qu Vn ku ipiriruel

puilfe agir & brùfler les choies corpoi elles : car comme difent fainct Grégoire & fainr /U<gu- ftin , ny plus ny moins quei'ame qui eft toute ^AKgufr. fpiritnelle eftant infiifc dans le corps l'anime &c le vinifie : ainfi tout de mefme le feu d'enfer qui eftfpiruuel ne laitfe d'agir de de tourmenter Icô Belle ftmi- corps des damnez , & leur fiit fentir Sts tour- litude. mens griefs & extrefmes,ainfi que dit (ai ncl Aii- guftin yTorquentur mirirfed ~ïeris fnodti\\zx\^ re- ceuoir aucune conlolation de perforîne relie quelle loir: & partant que ic n'entende tCy ceux! ÎA qui difent auécEpicuie qu'il faut eftre con- fiant h peines qu'on endure , pource difent ils, que fi elles faut longues elles ne font véhémen- tes , de f\ elles font véhémentes , elles ne font frerdurables hy éternelles , c'eit vne flatterie que cria, ce font des perfiiafions vaines* & folles: Car véritablement le? tourmrnr* qu'endurent les damnez en enfer font in'ennrr.ih!es , & înex- pliquables. Tonjucntur rmrv ftd ^felfif tkàVix ! ce font tourments rres-vehemens & fenflb!es, &qui nepeuuent cftre cip?.*c7 ?ybhi}cri8ùr^ menrs que l'on pourroit emIHr'lr , tfr cuVvie prefentev Voila pourquov noUre m;iuujis ri- che oui fe rrouuôir en ces lieux de pcitiè'St douleur extrême , prioir , que l'on aduri ti(î ft'i freref. qui eftoient encore viuans fur terre de le bien gouuerncr , & ne faire comme luy ,

de Cârejmf. 335

di toit- il , C7* tpfi Iffmar.t m locum tormfntorum.

Qnc voulez vous dirCjQ riche , le veux dire par pf[!f rr-_

ce mot locum termeniorum , que tous les chcual- ùl{erdtlûn.

lcts du monde, toutes les rôties , tous Itb tup-

phces,& tous les tourments de la terre a 11 ce

routes les maladies , peines , £-: douleurs que les

hommes pcuucnt endurer en celte vie preten-

tc , ne (ont rien en comparaison des peines &c

tourments que les damnez endurent en enfer.

Ne cr ipft Reniant m locum tormrntc-rum. le voy

bien encore par ces paroles du riche qu'en cc-

ty le vérifie la maxime des IMiilofophes , Iç.iuoir

ell que ContrdTiotUm cadem rft ccnjerinrntid.(Z^X 11

bien Bocce defenuant la félicite . ex la bcatitu- 1

Pirhe cou -

de éternelle a dit que c'clloit .Ihttu omnium bo-

* . f. yJ eeplion,

T.or.im j?Ç^reS4ttonr f > rfriiH<. '

Air.iî de incline par pareille confequcncc ic diray que la damnation n'clfc autre choie , linon i\ \ih* omnium mÂiorum cy tnrmentorum tfrprrPM- hi : c'eft le ramas cV: la congrégation de toutes les plus griefues peines ex tourments: voila pourquoy le lichc damné ctr ;nr pi rtc de compaflion entier 0 les frères g delimit qu'ils fullenr ftdmooeftel 8t aduerns de vnne autre- ment que luv Ni &• a ,t >emdÀt m k um lormrn-

m :ôc parlant des tourmens aupluiul. In (nm tormmtorum , il nous veut. fi ic ne n e irom- p-,reprefenter i\cux fortes de peints qu\-ndu- •niiez. , iuoir elt la peine 4 , Je

la peme deiens.

t) !qtie ce riche damné »poit bien t:i!ucc1c re le n on va i />-

hus, lequel (c irouaiiu uiucitf

3$ 6 four le trot fie fme ïeuày

de (on ennemy & de toutes parrs enclos & en- jterrets ^crm^ , de telle (ortc & manière que luy & tou- ffe l>7/. tc f°n armee ^ voyant comblée de foiffut con- mtchus. tramc de fc tendre à la mercy de (on aduerfaire, & de luy quitter tout pour auoir feulement moyen de boire : & après auoir beu vn verre d'eau, & qu'il euft efté quelque peu defa!teré$ commença alors à dire. O moy mifcrable de malheureux que ic fuis, cft-il pollîblc que i aye cftépriuéd'vn Royaume fi puilfant ,& fi fîorif- fant telqucftoit le mien, pourvn fi petit plailir, & pour vn petit verre d'eau?

Si Lyzimachus pour auoir perdu Ton Royau- me pour fi peu de plaifir & de contentement a- Uoit tant de regrets, & foufpiroir fi profonde- ment, que diront les damnez , qui pour vn pe- tit verre d'eau , & pourvn petit péché commis, btb'erunt ftent djtiam imquiutcm , pour auoir beu à traiéfo glôtftons l'iniquité, fc verront damnez J^egrets & tourmentez ? certes ils diront , ô miferables des dam- que nous fommes , dt quelle félicite & beatitu- nc\é de auons nous efté priuez pour vne fimplc vo-

lonté , pour vne petite auarice , pour vne fimpltf ambition, pour vne petite conuoitife,&vn pe- tit defir d'auoir & poflèder les grandeurs & ri- chefTcsde la terre : c'eft noftre malice qui nous a porté à ce mal-heur , & qui nous fair perdre le Ciel : de forte qu'en recompenfe de ces plaifîrs, &de ces conuoitifes nous fommes maintenant réduits en ces lieux infernaux de boire Ôc gou- tter le vin pur de la lufticc diuinc;ie dis les tour- ments ÔC douleurs. Caltx m mtnu Domini ~\'im me* ripUnn mixte, dit Dauid>parlanc des chaftimens

de Dieu

de CâYtfme\ de Dieu entiers les r /nuise- :on~

dttesnras , 6 Prophète R n-

lutticcdiuine, & ce calice amer de cCi p.jmti cil pur «ScmixtionuL* :quoy r s'il cft ; ment cûVilmixtionnc:X s i. un-

me- t peut-il cttre pur. 1 1 liilclc vray , U luftjce dminc eti vn vin pur , pourec que les tounr. de ce monde font meilangez 0C rempli de ldh- iolauon : mais ceux de l'enter qu'endurent les .mcz (ont purs,c'eltvn vin pur, pourec qu'ils font eûoignez découds conlolanon en Icsiuiir-

: endurant. Crmment

(:s tonrmens encore qu'endurent les dam- /f tares nez en enfer , pcuuent aulli citre appeliez vin ■* xtnfn mcilangé de la diuinc lulricc , pource que la 'ont &*** peine de dam cil mcilce aucc la peine Je (ens la tflrefm peine de Ham c'cll les tourments & doulcuu Cr *»*f» qu'ils endurent , de la peine dw iens c'ek la i - ' \**U

founenanec des pl.iilirs pal; îcLils

loi1- ft lont pnue Je

i , peine grande a la vente que ce^lç ic^ uns, pource que , mum ffttJtif/CflMJJ

recnrdéTtje effe n , n Ionatlui que di,

ru après auoir goulic n perjt ; cl,

aula tani de mal , «S: M coulL Il cher. x*m ,di(oic-il , fatum mrILs çr n w%

û riche damne que peux-m duc munterunt: iielas! pour auoir trop prins D

nonde , pour auoir trop cite addon-

c cViaux deliccs de la ici >i-

ladamiic pour vnc crcrnirc. féfwmmimisgn[i4-

n » ytfrt wii1 mt o miel , ô laid i les

ce inocule, ai nfi que les appelle Clc-

¥

33 S four le tretficfme Jeudy

Tlatftrs ment Alexandrin , qui méritez à 1 homme vno appelle\ morr eterneile : combien expédient eut-il efte laiiïamer aux damnez de n'auoir iamais efté nez au mon- farClc- despour y auoir fi mal employé le temps & le ment <A- cours de leur vie : ô grandeur de la luftice diui- lexan- ne, luftice de Dieu laquelle eu e(gard à Tes ef- drm, fects, peut iuftement & meritoirement eitre comparée à l'arc: ^/Crcumfuum tetendit erparauit Juftice de illum. Car tout ainfi comme vous voyez que Vieucom- tant plus la corde de l'arc eft téduë ,plus lctrai£b parée k qui en eft decochê en eft véhément , & darde ïtrCé auec plus de violence : ainfi de mefme diray- je que la luftice de Dieu en ce monde eft compa- rée à l'arc, car tant plus nous l'oftenfons par nos iniquitez > plus nous bandons la corde de cet arc contre nous, duquel en fin font décochez contre nous la flefche & le traiét d'vne damna- tion éternelle , & tant plus il diffère & efttar- difi nous punir , plus les chaftimens font ils dangereux & à craindre : ô Euripide vous di- fîezquclamjfericorde de Dieu auoit des pieds d'aides , pour monftrer la célérité d'icelle en- tiers ceux qui le méritent. Mais pourmoy ie dis que cette mifcricorde fe changeant finalement en courroux, en ire, & en furie contre les mef- chans, eft retenue & empefehec par la pefan- teur de Tes bras & de fes mains dangereufes& à craindre, quand principa'ement il les employé pour faire l'exercice de (a luftice , 6V alors dit S. Paul Horrendum eji , meidere m manu Deï *>*- uentis.

Mais ( Chrcftiens ) confolez vous ie vous prie prenant en vous ceftcfaindte & falutairc refo-

âeCâtffme. 319

lution,qui e(l que pour cuiter ces peines cicr- nclles de l'enfer 1 & p oar empetcher que l'ire le courroux de Dieu ne s'enliamme lur vous, vous deuez vous ierter entre les bras dcnoihc Seigneur attache en la cioix , il nous attend, tant cfl qu'en ce monde nous nous achemi- nions à luy par la pénitence 8c nous cilans vnc fois mis entre les bras par vnc Uintc conuer- flon &c rcpcntancc de nos toutes , impollible fcraaaucun de nous en retireriez nrmoru tm di munu med nous n'aurons crainte ny aucu- ne peur de ces peines éternelles : & partant que l'enfer Ce dcfpite contre nous tant qu'il voudra, que le diable employé toute fa malice, cv le mon- de toutes les pipencs , iamais nous ne formons d'entre les bras de ce fils de Dieu, «que ce ne toit pour nous faire entrer en la ioiïvllance de la >:rc des Cicux , ou nous conduite le ^cre , le i ils,& le o.Ltpnc.Amliioit-il.

Y ii

340

SERMON POVR

LE TROIS IESME Vendredy de Carefmc.

Homo quidam et ai paterfamilias qui fiant autt vineam.

Matth, 21.

A couftume & cérémonie qui an- ciennement eftoit obferuccau Gcrc & couronnement des Roy s de Per- le , eftoit tourc myftcrieuie:L'ordi- naire donc eftoic, qu'au iour de dc- uantce'uy du facredu Rov,on luy raifoitmâger forces côfir lires de figues, ou toutesfois il y auoit beaucoup plus dcTcrcbiuhe merueillcufemenc amere , que d'autres choies : on luy friiioit boire aufïï du vin méfie auec du fiel, il y auoit beau- coup plus d'amertume cjuc le douceur, pour no9 reprelenrer&figni fier que les £iâ ic ursde ce mo- de font remplies beaucoup plus de rrauerfes & arfljétionsrquc de prolperirez eV bon heur:Vous cnviîlcs hyervnbcl exemple en l'huangile que

de Care/mil 541

l'Eglifc nous propofoit , Et auiourd'huy c/ic s'accompare à vnc vigne , ou tous tant grande que petits nous douons travailler. Hcmo <jui- ium ctAt p.ttcr f* mil léé ênifumêdUti Ittneam. En cette vigne le perc de famille a faitfl conlhuirc vne tour ôc vn r rclîoir pour nous reprefenter que l'ellat de l hghfc en celle vicprclentc elt rcmply d'aduci (irez cV: de rnhulations,où le miel descon ns diurnes, lerctrouuc mixtionne

du fiel des pcrlecuuons ôc achetions : c'clt ce que nous rcprclcnte ce predoir , cV: celle tour

iltruitc en celle vigne , tout qui lerctcrcà la guerre, aux ioingi , vucillcs 6c lolicitudes dcl- queis l'homme le void^ag'.rc en celle vie prelcn- tc : & le prclîoir qui cil vne paifaiele reprelcn- tation des achetions c\: tribulations , lefquellcs nous leruent de planches pour palier de celle vie en l'autre: C'clt ce qui n->us cil autour J liuv mis deuant les yeux cnlEuangile que i'iighu nous propu:

Lnd Pcrc de famille 1 : un Vigne-

ron qui aucz plante celle \ t l Eglife , tai-

dlcs ( s'il vous plailt par volirc honte , que les

ppes dcrailindc voltrc diurne parole lisent tellement prclîccs fur le ptclloir de ma langue, que de ce prclluragc en puillcnt dilliiicr v\ pro- céder les enleignements laluraires poui celte noble alîîtlancc.bt vous, ogloricufe Vicrge,qui autres foil laiu en eftrc ICQUilc , vovant une le fifl manq . - t Lai. . les

bre 1 ils de change* l'eau tti i n , ns

très îulleluhi perer a lli liane* u liera

ICBOIMVOUS4 ns dilans. Y 1 1 j

34 * *cn ïht roifiefme Venàreày

Aue Maria.

I S A NT les Hiftoircs fain&es & prophanes tant Grecques que Lati- nes ,ietrouue qu'vn grand nombre de ceux qui ont efté appeliez aux Gouuememens , Empires & Royaumes ont efté Laboureurs & Vignerons, changeants l'eftat de vigneron & de laboureur vil &abie£fc enceluy deRoy , d'Empereur, Ôc de Monarque , dignité noble , & la plus excellente du monde : & ce par vue metamorpholc merueilleufe, changeant par ce moyen la charrue en Throfne Royal , le col- lier en Couronne, & les rennes & brides des cheuaux en Sceptres : bon Dieu quel change- roent?dira quclquvn , quel mariage , & conion- clion v a il entre ces deux cftats de laboureur ou vieneron , ôcccluy de Roy ou de Prince?

Quelle alliance &c proximité peut- il auoir entre l'eftat de régir les bettes & animaux, & relt.it de çomierner les peuples ,&: les Royau- mes? il lemblc qu'il n'y en aye point , & que part&tK il n'eft véritable qu aucun Prince ou Monarque aye efté appelle de l'eftat de labou- teur ou de vigneron à ecluy de Roy ou d'Empe- reur.

Toutesfois combien qu'il fcmble que cela ne foit/i eft-ce neantmoinsque iedis que s'il faut retourner iufques à l'origine & fontaine de la première iuftice de Dieu de la naiurc nous

de Cânfme\ 34$

rrouuerons que deux grands , & fouuerains Em- pereurs de roue le monde onr cite laboureurs pfUX & vignerons : car nous ne pouuons douter grandes qu'Adam n'ait efte créé de Dieu , la couronne \\;on4r_ en relie, le Sceptre en main, Se la pourpre Roya- aucs de le lur le dos , auec puiilancc 6c pouuoir de corn- r*Hwer$ man 1er à tou:cs choies crées , ïAcumu* , dit- il, omc^cU- homincm êà tmdtuum fy ftmihtudmcm ncjtrjm^tt Coureurs frétât omnibus émmuntibu* terré. Comme il Dieu ^ yl dilbit , créons l'homme à noltrc image «5c lem- ancrons. Wancc, c'cll j dire , ny pîus ny moins que ie fuis Rov des mortels «S: des immortels, ainli veux- ie que 1 homme luit comme vn petit Dieu en renc , commandant à tous les animaux , tant du ciel que de la terre & p.utant créons le auec la inc authonte lur toutes les choies du mon- de que nous auons lur luy & iur toutes cho- ies : t'dciumué homincm ad im.t^inem cy- jtmiLtudt- mm no/irjm : £c aufli de f jict en ligne ex' repre- icnration de cecy d^s aulli-tolt qu'Adam rue crée , tous les animaux tant du Ciel que delà les *n- terre s'approchèrent de luy , pour luv faire muux fi- hommage comme à lcui Roy , leur Maiitrc & rent "c' Seigneur. m4.V *

Or lus voyez maintenant comme Dieu fou- l'3ommff* ucraincV crerneli coniomcr (c ioc <5c la charuc j ' f** auec les iceptres & couronnes des le com men- 1 ur i! cernent du mot) le : car le texte du Qenefc por- te qu'après que Dieu cutc: homme pre- mier , la couronne en telle , le Ucpircenla main , & !a pourpre Royale lur le dos comme le Rov de l'Vniucrs , il le mit «S: collo ilistcrrcltrc, non pour y demeurer ouït , m

Y iiij

344 Tcurle troifiefme Vendredy

pour cultiucr & labourer la terre. l'ofuitDens homtnem m paradifum ^oluptatvs "V/ operaretur & cuftodieret ï//«w.voilapour le premier Monarque du monde.

L'autre Roy & Monarque gênerai delà ter- re a eftè Noé après le déluge : car il eft porté expredèment en l'Efcriture faindtc,que Dieu ayant abyfmé tout le monde par les eaux de ce grand & gênerai Cataclifme , renouant dere- chef l'alliance auec les hommes en la perfon- ne de ce grand Patriarche Noé luy dit ny plus ny moins qu'il auoit faict à Adam. Crcjcite £r> multipitcamim , & replète terram 5 ty~ terror ^ejier at tremor fit fuper cur/êla ammaha terrai , & fuper omnes ~\olucres cœlitum T>niuerfts quœ momntur fuper terram. Omnes pifees mari* manm ">)eftrœ ira- ditifunt. Comme Ci Dieu difoit : le veux ô Noé parlant à ta perfonne à tous les hommes , que toute la terre te foit fubieéte : comme eftant (on vnique & (buuerain Monarque : & toutesfois qnoy que puiflant Seigneur & Roy de toute la r terre , ncantmoins fe lit-il de luy au Genefe,cha- f " ^ pitre neuf, qu'iceluy a efté le premier de tous les hommes, qui a planté la vigne , & que le mefmc a efte Roy, Laboureur, & Vigneron tout enfem- ble. Cœpitque Noe ">ir agricola exercere terram . C7* plantauit l>i»eam.

Cecy eftant dit & obferué , quelle merueillc fi ce matin l'éternelle (apience parlant du plus pinifant Royaume qui loir, a fçauoir du Royau- me des, Cieux l'accompare à vne vigne ! Homo crat pater famille pUntxmt "ïweam : & au lieu de parler de couronnes , de feeptres & de diade-

de Cdrefmt. 345

mes , il ne parle que dvnc vigne , d'vne haye, dvnc tour , d'vn prclloir & de vignerons , C\i li aucc ic (oc de la langue nous voulons labourer te vigne, nous dirons qu'elle n'cltauric que 1 Eglife,que Dieu en clt le vigneron , que 1 lier- re cit l'autel, la croix le prclloir , cv le lue lorai- (on.

Premièrement doneques ic dis que l'Cglifc eft Defcriptto vue vigne qui aces racines au ciel 1 duquel lieu de U >/- elle tue toute la force ÔC vertu , ex de laqucl- ^nemyflt- Jc les rameaux lont clpandus par toute la ter- que de limites [uos^a mxri > ^ue âd mare : vi- lEglife. gne de l'EgMC de laquelle il cft parlé en Ezechicl E\eck,\$'% au chapitre nj. de la prophétie , en celte ,'or- te , Muter tuu tjujfi 'ïtneu m JunçMine tuo Juper 4- éuurn pluntuu tft fmBm eitm ey frondes eim cre- uerunt ex u^un mu'.i. fâft* Junt ri , >j tfé foli-

du m feeptrd dommuntium , ey eXdltJtd :urx

c rendes {y ~ïidit âltihulu m m mul-

titudtne pdlmitum fuorum. Mais (ingulicremenc ce Prophète defcrit cette vigne de l'Eglife au

•:>!trci"\ de fl prophétie : >n terri, boi. uLm cb.

4/ju.(< multti fiéUUéi 1 orteil",

'tiu :um "Y/ fit m ~\meum ^rjr.d'im.

Mais ic ne me puis aile/, cltonncr deeeque I rophetc I./.c.hiel en ce chapitre iy. cy ru illegué , I - : que celte vigne en pc[je con_

ion coannencemcni citoit \ I von, C(ption

1 Dieu que ;i y

parler qu'vne vigne en lun commencent

mim vu h. peut rcpi efen-

rer cecy , (inon que i u cil celle vigne,

aeupuur vignctoi la plantée en (bocouv

34<S 'Pour le troiÇicfme Venàreày

mencement ccluy qui enl'ApocalypfedefaincT: Ican eft appelle Lyon,~Wn/ leo de tribu luda , fça- uoir eft le Fils de Dieu , qui par Ton fang pré- cieux cfpanché en l'arbre de la croix , a plante celle vigne , & a donné commencement à TE - glife. Mais n'eft-ce pas vne merueilleufe grande digne d'eftre admirée, de dire que le bois de la vigne n'eft propre qu'a mettre au feu après qu'elle eft taillée , & neantmoins la fain<5fce Ef- criture dit en ce chapitre 19. d'Ezcchiel que ce boisferuit pour faire des couronnes, des diadè- mes & des feeptres. Egrejfsa efrignn : Firga, ar~ A'boRro- m0TUm eipt* 1UI fruftum eiua comedtt , çr non fuit m r ea yirga fortis , feeptrum dominantium : 6 Roys

■g0,s Chreftiens que vous elles heureux d'eftre les

Chrétiens Premiersenfans de l'Eglifc , n'eft-ce pas du bois J ' de cefte vigne myftique,que les feeptres de vos floriiTantes Monarchies font faits & formez? 6 France , ô Royaume des Gaulois , ô Roys de la France , vous cites véritablement les plus hono- rez de la terre , puis que vous eftans les premiers nez de l'Eglifc , voftrc feeptre par confequent eft appelle le premier & le plus rloriiïant de tous; mais dites ie vous prie grand mercy au fang du fils de Dieu , qui faifant florir cefte vigne de l'Eglifc , luy a par confequent fait produire le bois dont ce fcepr.re a efte fait & formé.

O vigne de r£glife,femblable à cefte admira-

.Admira y c vignCj ^c laqUCHe parle Pline en fon hiftoirc

ble l/ignet naturçi|c ? laquelle pour auoir Ces fueillcs & Ces

raifins toufiours tournez du cofté du Soleil, à

caufe de cela Ces pampes font tous reftemblans

au Soleil : qui ne fçait que l'Eglifc eft vneparcilr

àcCitrtfmel 347

le & femblable vigne à celle-cy ? laquelle a de tout temps cite tournée vers ce dnnn Soleil de Iufticc > D il tel t*t metu miht , o~ <ço ilh : Voila la conuctiïon perpétuelle de cette vigne vers le Soleil EU voulez vous voir comme à Caofc do celte coaucriion adtucllc,ellc rellemblc à vu au- tre Soleil î voyez ce que dict iaincr. Iean au cha- ^fpocâl. pure U.de Ton Apocalj pic , Siçrmm m içnumuf- n. PâTuitm cœlomuier imi ;j ol :ccfte femme entou- iec du Soleil n'clt autre qoel'Eglife qui citvn Soleil, clclatantc en toute laintfcté (5c conucila- >n cclcftc.

Ec fi vous voulez voir comme toufiours cette ae a etté tournée du tofte du Soleil , clcou- tez ce que rapporte le Sage, il parle du commen- cent de le, qui a phi fborce «S: origine dés le Paradis terrcltrc en l'fcttat d'innocence, éx en la perionne de nottre premier perc Adam, - r duquel il dit pour ce (uicwk , crtuuit Dcu* homi- . * i h <m , C7"' iterum tmtUfÛi lilum édftl pour

eiHcndre cecy , ?ooi devez (çauohc que Dieu ,v>

t tourne deux fois vers les créatures ; la [ mil Dan I il donna l'ettrc à toutes choies

connue qaan 1 il dit , FUi ' mjmtntum

itierrA' ^irtktfmy, la IccoikIj

iors que , "»/</// OeMS OUêSd ou* ftetrut . -utm

nu >âldi Ifonu lors qu il le tourna 1 ei I ronres les choies qu'il a . cs,qinl les vit Bi les 1

h leia , & les trouui met ucillculcmcnt b ainh de toutes les chofèl aies , Dieu i1 tourné premièrement vers iccllcs en leurdon- nant l'efae , 6c putsapres 1 duites -, u . 4 , pc ic,

348 ?our le troiftefme Venârcdj

yidit cunfta auœfecerat, ey inuemt ea 1/alde boni. Et combien que cela (bit, fi eft-ce toutesfois que lors qu'il a efté queftion de créer l'homme, ic trouue que Dieu l'a comme regardé, & s'eft tourné /ers luy , non pas qu'il fe fou tourné pre- mièrement vers l'homme : mais bien a tourné 1 homme vers foy >Fecit Dent hominem reclum > cr tterurn conuertit illum ad [e , il s'eft tourné du co- ite de l'homme premièrement , lors qu'il luy a donné ion image ,& (econdemtnt il a tourné l'homme à foy lors qu'il luy a donné (es grâces: Pourquoi Et remarquez ce mot , que Dieu s'eft compor- te** s'eft enuers l'homme , tout an contraire qu'il n'a- il tourne uoit faicl: enuers toutes \es autres créatures ~Vm les vers Icfqueiles il s'eft tourné après les auoir créatures, crées , pour autant qu'icelles ne font capables de fe tourner vers luy,& ne font capables de luy: Mais il a voulu tourner l'homme à foy , pourec que l'homme cft capable d'eftre Dieu.

Voila doneques comme vous voyez que ce- tte vigne de l'Eglife, dés fon premier commen- cement a efté tournée vers le Soleil >& partant quelle merueille fi elle eft toute lumineufe en beautcz& en faindtetez, Fecit Deus hommem re- ftum &> iterum cjonuertu ilium adfe. Selle ton- Secondement par cecy , le Sage veut dire que ception du Dieu a créé l'homme n'y plus ny moins qu'vnc Sage. belle colomnedroidtefur laquelle le Soleil fait battre à plomb fes ravons , laquelle pendant qu'elle eft droi&e, ne faict aucun ombre : ainfi le Sage dit , que l'Eglile en fon commencement & en fon innocence, a efté vne belle vigneau Soleil , & vne colomne droi&c fut laquelle

dcCxreÇm. 3 49

Dieu a fair battre à ploiub les 1 avons de fes y.x- ces , & a cmpefchè que l'ombre du pcebe ne l'ayeinucitic , & par ce moyen ayant cite ainli tournée vers le Soleil de îultice, quelle merucil- lcfî elle a efté rendue luminculc , ex li clic ac(lc faict femblablc à la vigne de laquelle parle Pli- ne. Homo (jHiiiim erjt patcrfumtltas qui pluntàutt

le ne peofii pas qu'il (cpuilTc rien trouucr ./ » nu monde oui icprclcntc mieux la nature de ;lc que la vigne .voyez les rapports qu il y f a entre les Jeu- Q eft-ccqucla viene ;• c'eft le J

Qu'cft-ccquc la vie.. 1 im mieux

1 mai du lerncnr.Qu clt-cc que 1 nomme Pline !»».-#, 1

dit que c'clfc vn arbre , (5c fainct Àuguttin adiou- ' 1 ^ -<

i\c mal TÂtiotule cft drlor. Mais lin- I

gulicrcment ,ic dis que l'homme Chrcfticn eii

vn erp de vigne , tel ro dit nutrre Sei-

gneur .Fij-n um "Viager > i r.j ,(1 donc l'hô*

•eltiencltvn cep de vigne : & qu'il clfc

ile cil le ramas 6c Ja contre

le h q : \\jic elt i\lr

>elle taini

ec de bois fo.blc, a 0.';;- timrrt

i pinam le bois de leirc vigoea

ii.il.ir poureftre (oultcnuc , ex" pat»

ucmr pu cet appuv , à la perfection de laglu.rc:

dat (ur lequel le ferme OC de

crois

qui cites CCI ccha-

\ de l'I pny eut

k*« i neni H ;nc myl tique , 5c

cz & ifleurez ic> membres & pat-

35 o Vott* le trofftefme Vendre dy tics (ficelle : voyez comme S. Paul eftoit vn des ceps de cefte vigiïe , qui auoic befoin deftre ap- puyé de cet echalat de la croix ; voicy auiïi com- me il ne veut d'autre appuy que cefte croix? mihi autem abfit gloruri mfi m cruce Domini , in quoe/tfaltts , Inta crrefurreftionoftrd.

De forte qu'en cecy fe vérifie, & s'accomplit ce que S. Ambroilê rapporte de l'OdylIeedHo- Truderice rnere, fçauoir eftqu vn iour le fage & prudent dyi.ffes. Vlylîe fe trouuant fur la mer , entendant les voix charmerefles des Sirennes, craignant d'e- ftre enforcclé par leurfirlementdangercux,atta- cha Tes oreilles contre le maft du nauire lequel il embradoit auec les deux mains, de telle forte ôc manière , que par ce moyen il ne peut enten- dre le fonde leurs voix, & par confequent ne peut eftre charmé : ô faincte Eglife, vous eftes vn nauire ainfique nous auons dit au premier Samedy de ce Carefme,dont le maft eft la Croix* à laquelle les enfans de l'Eglife fe doiuent atta- cher , & appuyer contre pour euiter les voix pecherelTes du monde ,j& les charmes de l'enfer^ çjiefigm- Vous fçauez que les feuilles (ont necelîaires fient les en la vigne pour conferuer le raifin > tant delà feuilles en gelée , que des ardents rayons du Soleil, les ceft-e ">/- feuilles en cefte myftique vigne de l'Eglife , ne gne de ÏE- font autres que les diuerfes cérémonies qui y ffijc, font oblcruecs , lefquclles conferuent& entre-

tiennent la religion : & comme le fruicl: de la vigne ne peut eitre conlcruc que par les feuil- les : ainli la religion ne peut eltre maintenue, 6c conferuee que par les cérémonies qui s'obier- uenc en l'Eglife , «5c voyez que tout ainfi que

de Câtefme. 351

s'il y a trop de Feuilles en la vigne , cela empef- che que le railln oc profile 1 puni ce que la Mib-

ftancede la vigne ,quideuoit aller au railin s'en va aux feuilles : cinli lien lT.glilcil y a trop de cérémonies, au lieu qu'elles deuroient mainte- nir la religion, & entretenir les Chrcilicns en la pietés dcuotion , caulent de la fppCfftitioû IcdeThypocrific : Mai, les fainetes & r.eccli. res cérémonies , lont celles qui dotttClll eltre maintenues pour entretenir la rciigion en la pOICtC : Voila pour la vigne.

Voyons maintenant qu'elle peut cflrc celle Quelle e(l have de laquelle celle ftgOC clt entourée : îc 1-* hjye de pool rois due que celte luyc n'clt autre que les * Bg bonnes crûmes auec les veilles des lenteurs, & prélats qui garden: celle vigne tic l'Eglite, de peur que ce fier ianglicr lorrain de la inrcrnaltc , n'entre dedans pour la ruiner 6c de- uorer : mais 1 'ayme mieux tailler cela , cX dire que celle baye qui enrnure celte vigne de l'E-

c, n'cll auticque la garde des A r icel-

le, auec le, prières &: mcerccllions dcî, Sfioâ

le (v,ay que lean Calum le rit cv le mocqac de nous » de ce que nous di; 11 que les

Anges & les Siil li lont au Ciel piun;

intercèdent pour nous , ce que les Anges nous gardent , que thalque Chreliien a Ion Al gai lien , & -que par iceu\ 1'. giilccù ifliftec & Oriç. ho. gardée: mais en le na-

us , qu'il le ne conlc mène dvn Oiigc- Am'rro.

ne , en l'Ho nclic 14. lui les Nomhics il v n S. :n Amhroilc, cunuant lui t. m

(amet l Iilairc , lequel expliquant tes

352 Vourle tro\ fie fmé Vendre ây

Pfalmifto, Leutui octtlos meos m montes ~\nde Ircmet anxiiiummihi , die que par ces monragnes fonc fort bien entendus Jes Anges gardiens qui nous aydent Ôc (écoutent en tout le temps de noftre vie : de forte que h nous li(onsen l'ancien Te- ftamenc , que Dieu auoit donné à {on peuple 6es montagnes pour les défendre & preferuer de leurs ennemis : Montes in circuitu popuhjw, ce qui ne peut élire expliqué autrement que de la garde des Anges : éc aufli fe peuuent entendre & expliquer de la garde des Anges,ce qu'vne au- trefois Dieu difoit à ion peuple , Pofutt fupermu- ros tuos euftodes, 6 mon peuple,6 ville de Hierufa- lem,ma chère & bien-aymec Cité,autant de (en- Belle £r tinelles que tu auras autour de tes murailles, au- riotablc tant de gardes ie te donneray . mn<-PhtiZ Anciennement au Temple de Salomon , ii y auoit vne ceinture par dehors , ou eltoienr grauez plufieurs figures de Chérubins , pour dire que puis que ce temple eftoit la figure du monde , que les Anges en font les gardiens : Et remarquez qu'en-cefte ceinture , entre leserH- gics & images des Chérubins , il y auoit des pommes de grenades , & des palmes , Symboles de vi&oire, pour dire que c'eft par TaiTiftance particulière des Anges, que nous remportons la victoire contre nosennemis fpuiruels. InPjyens Qj]e les Anges nous gardent & nous alîiftenr, ont reco- les Pavens meimes l'ont recogneu & confelîent: u que tefmoin Hefiodc & Plutarquc , lefquels difenr %tbwes que l'homme a i. Anges dés fa naillàncc, l'vn nous *ar- bon, l'autre mauuais , l'vn qui le porte au bien, ibnt? l'autre qui le conduit au mal :6c adioultc Plutar- quc

dfCjrrfï/ir. tarquc que l'homme a des .* particulier!

c'ii luy (ont côrnc maiftres 6; précepteurs, Ë*

linitiuilent intérieurement de ce qu'il doit rai* m . rc pour bien & hctirculcment viurc: & . a Emilicne dit que I.i garde des hommes clt iundre & aifeurec fur la garde 5c ailiitance des Anges- r- Satnâ Chryfoftome en 1 1 K> qu'ila^

faicte lur la pt emierc Fpillrc aux Corinthiens,

approprie à I ftk des Ançes,ccs paroles du

ie(eqœdi I cob,iX «rit Dotnini ijut eu-

mmimftr méU»o(hé : S. Cyrille Alexandrin

approprie auilï .1 l'allnrancc des Anges ces pa- P/-7. 91.

rôles du l}ialm. <?i. w/f •;(£<//< /au* Peéa mandatai de

te "Vf ufionunt te m mamuus Juis portibunt te , w*

efendas *d Uptdrm pe.lcm tuum ainii Origcnc , //- 0rtn-.j;L ,

//ro î.reriurch'm, & S. Grégoire le grand II. 14. de ;<| J

les morale* chap. înrere (emblablcmcnc ces Crfrr

\ Prophète Zachanc couchées au . /

1-1 v- # 4 m°r4l»

chap. 1. de la prophétie , c u tm lo-

t I L?

4ji*rb..w in me r^redieU4tnr, {y dit* M

r m êeem um e:**. Ec qiund il n'y auroit que ce: : de S. Matthieu du. i

; . que i pour rembarrer l'erreui

herctiquci Jne ne conttmiJt:< ^nunt ex

km j ''tf émisai rum in ::u'''''

'iprr ludent fâcicrt pàt* - ut m cet h'

Nos rerormei gnen I. I

inc ils] de

r 1 ;neuc au !.. 1 - lei

leur l mot , I . ifl

. tou- tes 1« .mcsqic Latines ,3c rc aticri pour vicier ci

354 ^0UY ^e tY01flefme Venàreây

ûgc qui eft très-important pour prouucr la gar- de 8c a (Iî (tan ce des Anges , laquelle ils cuilent eftë contrain&s d'aduoiier s'ils euflent laiiîé ce pronom Tc\ati£,eorum.

Gerfon a fort bien prouué celte garde & af- AB il fiftan^e des Anges qu'ils font aux hommes par vn pa(fage tiré du douziefmc chapitre des A6tes il eft dict que pendant que fainct Pierre eftoic en pri(on,vn Ange fe trouua la dedans, lequel rendit le cachot tout plein de lumière, Et ecce ^/Cngeluâ DominidfHtùi&' lumen refulfit ïn- habitaculo , percttfaque latere petn excitautt eum dicens ^furre l/elociter , (r cectderunt catena de ma^ mbtts eius , par lefquelles paroles nous pou- uons remarquer & colligerfix belles proprietez des Anges, alfitit ^yfn^elm Pominî , pour dire que Six pro- jcs /\ngCS font comme gardes & Huifîiers its friete^ hommes : & tout ainfi comme lesHuiffiers fe des ,yCn- tjcnnent toufiours à coftê du Prince pour le &es* deffendre de garder, ainfi les Anges font touf-

jours ptefts des hommes pour les a(îîfter&: con- duire : auiîi Dieu difoit à Moyfe l enuoyant en Egypte vers Pharaon pour deliurer le peuple, Eçomittam .yCngelum meum aut teprœcedet mî/ia: & rout ai nfi comme c'eft le propre des Huiflïers d'aller deuant laperfonne du Prince quant il marche Ôc fort de (a chambre , ou de fon Palais, pour luy faire fnire place & paffigc, ainfi les An- ges font ordonnez de Dieu pour les hommes, a- hn de les conduire & leur enfeigner la voyc qu'ils doiuent tenir.

Secondement , le propre des Anges eft de ra- battre les forces des tentateurs du Diable : ô

drC>\Ycfme. $55

tcnrations de la chair » ô foornaifc de luikiciic

que ce malin ciprit ai noltrc cai-r , &

l'Ai .rdien voyant cela il eitcint (esflairi-

mes , & faidt perdre en nous la rorce de cette concupifccncc charnelle, belle cv' parraictc rc- xSewefxi prelcnraiiun de t*cv en Genefcchap< a 1 en ce combat mcraeilleax que l'Ange curaucc le Pa- triarche lacob , ou voyant qu'il ne pouuoic remporter le dcllus , toucha le nerf delà cuiilc de ce Patriarche , &c par ce moyen le renueria par terre , tenait neruum fomoms ciui , cr jfatim cmirm-.t , u nrrt de la uulle que celte concupil- ccncc charnelle, & qui clt-ce qui frappe ce nerf, £< qui faict tomber celte concupifccncc de chair : c'clt l'Ange, c'clt luy qui abbac toutes ces pallions , ôc qui lurmonte toutes les ten- tationsdu Diable.

i D troiddmc lieu , les Anges nous gardent c\: eonferuent nos corps & nos ames de tous périls

•ers : amli d:. 1 l.nn J (Jhrvloltomc ,quc '* rn eeux qui reçoiuenr dignement le corps de lelus- ; ' ( ..cure de leur mort , leur «me tft cnle-

Hccnu Ciel par les Anges : ainli lobic couroïc nique & fortune atieuglc tout le temps

de lavici caulè delà fiente Je lirondellc qui luy citoit tombée dcllus \z voila que

1 Ange Raphaël le celeuc n-

■ic cer . ement , Si luy rend 1 ic,

& : lui les \ eux lelicl d vu peut,

J ;lIon.

La quatnelmc propriété des Anges j clr de nous g:n irr .1 l.i vie ctei [pij 1-

KÉOOJ , par iclqucllcs il 1. en ro

3 5 6 Tout le troifiefme Venireâj

j.Besrrium. force de vertu : 6 pauure Helizec , tu eftois affil- ia, géiufquesàla mort , quand tu eiuitois i'ire& le courroux de cette mefehante & impie lefabel, mais au milieu de cefte tienne mifere > ainfi com- me tu eftois a l'ombre de ce petit geneure , voila vn Ange qui te conforte &*te donne force & vertu d aller iufques à la montagne d Oreb , tu vis & confïderas la gloire de Dieu : AutH l'Ange prefta il confort à S. Pierre qui eftoic emprifonné,& luy dit,5«rçe ^elocuer:

La cinquiefmc propriété de l'Ange, eft de nousdeiiurer du mal quand nous y fommes tombez , ce qui nous eft (ignifié par ces paro- les des Actes , Cr ceciderunt cathena de manihus eius , ainfî les Anges deliurerent Loth de So- dome & Gomorre : ainfi vne autre fois l'Ange deliura lcslfraelites d'entre les mains des Egy- ptiens.

Pour la fixiefme &c dernière propriété des

Anges, il eft dit en ce mefme chap. des Actes

Qui font que l'Ange fit paruenir S. Pierre iufques à la

les Portes porte de fer, 6>c lcficpafler outre 6 quelles por-

defer aud tes de fer il nous faut trauerfer auparauant que

fut Paffvr d'arriuer à la vertu : ces portes de fer ne fonc

pour Am- autres que les diuerfes imaginations & appre-

ueràfalut. henfions des difticultez qui fe rencontrent en

ce paflage de la vertu , Léo efrin ~\u , le lyon eft

nu chemin qui empefche de palier : il n'y arien

déplus inconftant & mobile que le pare(l<uxà

faire fonfal ut , il appréhende dix mille difficul-

tez, il a vn nombre infmy d'imaginations , fi eut

opium "\ohtuur m eardwe {ko : ita piçer in leflulo

jno , comme par exemple celuy qui recherche

de C ^re [mi. 357

des empefehemensa (on l.iluc dira, qu'il eft ma- lade ex* qu il ne peut icuner , <k rarce autres cru- Belle ecm- urcs lemblablcs , nuis tout cela ne iont qu'ima- cevticn* g::iations , 6c difficultés apprchenliucs que le hdelc enlcuc par l'allïltancc de l'Ange , ainli que fai net. Pierre fit les portes de ter paliant outre.

0 lain&cs Damés , laindcs Mai les allans au (e- pulchrc vous appréhendiez ladiiliculté,diiant: î^m/j noi/u rcuo'.uct Idpidem sh ojïio monumenti: niais

;>cz courage , pourfuiuez voltre chemin, ians double vous allilrcra , cV vous fera voir ce que vous délirez , ce de raicapprochans du (cpulchrc toutes eftonnecs , rrjpictentes Inde- ru/. t nu Autum lapidem t voila pour ce qui eft de la haye qui conlcruc TEglife , qui l'entoure & l'cnuironnc , haye qui n'ell autre que iailiftan- cc paiticulicrc des Anges. Deux for-

l) auantage en celte vigne particulière de tes de pcf- rt^iiici! y a vn prclloirrquci elt ce prelioir r le/<»r. trouuc qu'il va dcox prclloirs , i'vn la Croix,

1 âttcte i autel pour le prelforrdc la Croix le fils

de Dît : en El v, e , ; wnàUr câUâui joluc, 0r;~ irâtf9

irceqne hW a elle crucifie pour nos péchez. Ncantmoins Ongcnc aurrau t c . i S . lur S. Mit- ^utb. rhicu !>. I iicrolmc &c Tcrtuhan , dilcnt que ce f/ierortm prelfuir n elt autreque l'autel : quel elt cet au- fmJL teU'ctt celuv iur lequel on fait Licnricc , pour-

îuc s'il y a autel , il fiur par toute necctl qu'il y aye lacnhcc «3c d auranr que :c vous di- iniercmcnt que l'eirhcllc de lacoU eftoit vnc ligure & vne rcprclenr ~nt

de l'fcucharntie . aulii tant il que ic qu'après celle viuoi» .- , la

z

358 Pour le tYotfiefme Vendreâj

famcte Efcrittire dit qu'il érigea au mefmc lieu vn autel , m^is elle ne faicl; mention d'aucun fa- crifice , qui deuoit toutesfois auoirde la rela- tion auec le facrifice,attcndu que l'autel n'eft de- itiné que pour le faerifice , & fuppofe le faeri- fice : or eft-il que cet autel n'eftoit autre en fi- gure5(inon celuy fur lequel on faicl: tous les iours le faerifice non fanglant en l'Eglifc , & le fa- erifice que le fils de Dieu fit en la croix eft repi e- fenté:& eft lace prefïoir qui a cfté érigé en cefte vrgue my ftique de l'Eglifc.

Et pour vous monftrer encore comme l'au- tel eft vrayement vn prelîbir diftillant le vin : le fils de Dieu inftituant ce Sacrement il a voulu donner fonfangfoubs l'efpccedc vin , car pre- nant la coupe pleine de vin , il dit , Hic eft calix fdn<ruims mets , & vne autrefois lors qu'il nous - femond à boire fon fang foubz la figure du vin, ? ' '*' il difoit?, hthile l>wnm quod mifcui ^obis , beuuez es a ' le vin que ie vous ay meflansé» que voulez vous ç dire? Seigneur : il fait (lue ne me trompe) allu-

f fion à ces anciens feftins des Pcrfes appeliez,

Titfj l'on prefentoit à boite du vin meflangé de fang , car ces feftins n'eftans inftituez que pour faire quelque alliance ou proteftation d'a- mitié , le maiftre de l'hoftel & de la maifon qui auoit conuié les aflïftans pour ce fubiect aupit accouftuméàla fin du feftin , de prendre vne coupcoù il y auoit du vin dedans , puis auec vne lancette s'ouuroit la vainc du front d'où d'i- fliiioit dans cefte coupe le fang,&fe meflan- geoit auec le vin qui y cftoit , & cela faicl: , of- iroit ce brcuuagc à vn chacun des conuiez , lcf-

de Carefme. 359

quels prenans la coupe luy proteftoient allian- ce & amitié perpétuelle , & eltoit celle ceremo- nieappcllec en Grec tTeUêi er pbilus Le Sau- ueur du Je en a raidt de incline, car pour con- tracter alliance perpétuelle aucc nous , il a mis non vnc leulc pamc , mais tour ion (angenec Calice, qu'il pralcnra a cous dilanc , Milite ex hoc omnes ht: ffl caLx jun^umis met nom cr *tern.\teftA~ menti & îultcment ce hanap diuin pouuoit eltre appelle en Grcc,7>/roj cr pbttixs pourccqucle fils Je Dieu filant cela ne pouuo;t montrer vn p!u> t;ri 1 excez Jamour,c'eltoit la la fin & con- Gr^j fX_ l nmation de Ion amour, auui pour ce lubiccfc, (ey j*^ S. Ican Jiloic parlant de noltrc Seigneur , cum mour dilexiftt fuosin mundo , m fînem dilexit co . Ou [e C\$ Jg le fils de Dieu Jifant, liiite ex hoc omnes , taie en- pieu mZ- uers nous n'y plus ny moins que les coniura- f}r4 (n teurs Romains allouez aucc Catilina firent par ïini\liu_ enlcmblc , car (c voulans mrcr ex promettre tiltibiSâ* fîJclité, ilscntremcflcrcnt Je leur lang dans les cremens. coupes & hanap , il y auoic du v;n , &: beu- uoient les roi aux autres , en protcftation de ce ic dis &quc iamais ils ne rcuclcroicnt à pcrlonnc ce qu'ils en atioicnt entre eux délibè- re : quoy I li la nature & l'artifice ont conioinct Jesca-urs des hommes par enlcmblc au moyen du (âog pris par brcuuagcja diuinc bonté pre- ienranc Ion lang à tous les hommes, dil.uu, Inbi- U ex hocomnn, n'aur a il point la mclmc p-niian- ce &: vertu de nous con:onJic X vnir : .

MâU lîngulicrcmcnt quan i icoteod le filf de * }mi~ Dieu Jilant : bibite "\mum *•■■ wûfim , ltH<ie»

fait ' li îc ne me ttompe ) le mclmc que les Apo-

D m)

3ôo Tour le III.Vend.de Carcf.

tiquaircs , lefquels compofent les médecines de çhofes venimeufes , mais il les fçauent fi bien meflangerauec d'autres drogues, qu'au lieu de nuire elles feruent pour procurer la fantè au malade:ainii eft il vray que le vin porte les hom- mes à beaucoup de mal-heurs , &c principale- ment au vice de la luxure comme ilfkàLorh, aulli pour ce fuiet Athenee appelle le vin le laid: yinjrfel- de Venus , Lac "\enerïs , & toutes fois , quoy que le Lui de le vin foit dangereux eftant pris par excez , & Venm. qu'il porte les hommes à plufieurs mal-heurs, fi eft-ce neantmoins que le fils de Dieu s'efl: voulu feruir d'iceluy pour faire vne médecine rres propre contre le péché , & la tellement meilangè,oupluftoftconuerry & changé auec fon (ang précieux > qu'au lieu que ce vin nous caufelamort , & nous conduife au péché il nous garantit du peché,par ce meflange & châ- gement de vin en fang , & nous caufelavie& fa félicité éternelle , à laquelle nous conduife Pere,le Fils,& le S.Efprit.Ainfi foit- il.

SERMON POVR

LE T R O I S I E S M E

Samcdy de Carcfmc.

Hrmo qniddtn babuit duosfilios & d'txit ado- Lfientiorjater damtbiportiontm ftibstan^ t$d qux mïhi c oniigtt . L\ c i s .

1 jamais le dire du Prophcrr F! a clk tu-une véritable , lorsque parlant de . u { bap« s>. del.i

Prophétie» diLun que tmefiéul it principalement amour J huy : de lorre que ce matin lilant la pa- rabole de cet entant pro ligue, qui nous clt rc- prcfcntc en l'Eoangtle de fainâ Luc, nous pou- is fort inftement confe(Ièr,qae c\ïdem

ddi m | ir laquelle parabole, ie vont fc-

ray voir lesplà.iirs dam letqtidi cet entai plonge, les moyens p - ileftrcuc

paternelle, & lcgractcux racucil qu'il a rcv;eudcso perc: c'eit le luict de rc près •N: pou; la principale choft que Dieu don-

cheur pour le I r , cil la grâce Cfc

jtf 2 Pour le troîjiefme Smedy comme cet enfant prodigue a reçeucefte grâce de fon père à l'entrée delà maifon paternelle la demandant : ainfi laraifon veut qu'à l'entrée de ce prefent difcours nous demandions cette grâce à Dieu , ôc ce par l'interccmon ôc mérite de U Viergejluy difans pour ce fujet.

4ne Maria.

N t R b les diuerfes fculpttires de ce tant célèbre ôc magnifique Téple de Dieu fouuerain Ôc éternel que ce grand Roy , non moins puilTant que fage , ie dis Salomon , luy auoit fai<5fc baftir ôc conftruire,auec vne magnificence gran- de,cntre les chofes belles & fignalees qui eftoién taillées Stgrau^s le long de la ceinture du Té- Ceinture pje cxterlcur d'Vnc main laborieufe & indu- du Ttm~ (trieufe , on y voyoit despommes de grenade, fie de Sa- ^m cftoient diftantes & diuifees les vnes des au- lomonari- trcs . & entrc ces pommes de grenade il y auoic "*ie' des chefnes:dc forte que quiconque entroit dans le Temple>il ne iettoit fi toft Ces yeux en haut,& de quelque codé que ce fuft , qu'auflî toft il ne defcouuroit force chefncs entrclaffces de pom- mes de grenade.

Ces pommes de grenade ne reprefentant au- tre chofe fînon l'amour & la charité .-aufli de faict comme de toutes les vertus : la plus grande Ôc la plus relcueeelt la charité : & comme cefte vertu ôc royne de toutes les autres : auiii icelie

mira

de Cdrcfmei 365

eft plus cflcuce par dcilus les autres : ainfl diloïc S. Paul , :.Uior Autcm r.n m lit cela

après auon pcfè ce . les deux autres

précédentes verru^ a'.Iauoir la toy cV: lVIpcrancc: c\:tout ainii comme vous voyez que dedans la ^e\[ n r pomme de grenade 1 y a vnc miliacedc grains i:lstJe te lemen: conionus, qu'il lemblcquccc ne (oit qn'vn ieul grain : de incline la chante le plaida ,:on:s < ire Itmtâtem fpiritw 9"\nitAtem

,D auant.gc les grains de la pomme de gre- nade lunt rouges , <N: diriez a les voir qu'ils onc e&eplongefl & teints dans le lang rainli lbnt les entrailles amouiculcs qui (ont enceluy qui a la chaire.

Mais que veulent dire ces chefncs qui enrre- lafloient ces pommes de grenade r n'ett ce point pour nous rcprclcnter qu'il n'y a rien h fort , (i pui.Iant , pour encbgîlflCf & captiuer que l'a- mour : de lortc que pour être lie il ne fui: qu'a- I des entrailles a;noureu(es & pi incs de 1 îcc de manière q 1 il ri y a rien en ce monde qui paille letenii nmc capur , qui puiilc

1 cmprilonncr , cv rendre (crf de Dieu , & le 10m Ire a Ion (eruice , <]tic l'amour : car il n'y a rien qui ave tant de pouuoir cnuecs l'homme pourlegaigner,qnc la coofi lerarion deacnrraiU les de Dieu mltcment accomparecs à la pôftie de grena iccar COUI ainfi de

le fcnJ pour I les

taire croiltrc : . le inclines iediray que 1,

tire Seigneur a 1 ;e-

chirec en la mon , fl a voulu que ion ouucrt ,atin que la iidcilcs .icns puillciu

364 'Pour le troificfme Samedy

ccoiftre & le nourrir. De forte donc que touc

ainfi que toutà lentour de ce temple de Salo-

mon il y auoit vne ceinture en laquelle il n'y a-

uoic rien autre chofe empraintquc ces chefnes

Que re- & des pommes de grenade:celamefmenon en

f refente ce Temple matériel, mais en ce Temple de

U ceinture VEglifc repreiente la conuerfion des pe-

deceTcm- coeurs ; laquelle procède des entrailles amou-

fle. reufes de l'amour de Dieu : delà elt procedec

la conuerfion d'vn (ai net Paul de perfecuteur

de Chreitiens , fai6t Apoftre de l'Hglife : celle

d'vn (aincfc Pierre, de renieur , faicl: chef de l'E-

gli(e:d'vn fiincl: Matthieu , de banquier faicl:

Àpo(trc,d vn larron faicl: héritier d'vn Paradis,

d vnepecherede Magdeleine,fai&lcmiroiïerdc

pénitence & de plu fie OT s autres.

Mais s'il y a traicl; en l'Efcriture qui pnilfe in- citer l'homme à fegarotter en l'amour de Dieu, e(t ecluy cy de la parole de l'enfant prodigue, enfmt qui ayant delaide lamaifonde fon père, s'eft précipité à tous mal-heurs : toutes fois re- nient en la maifon de fon père il trouue les entrailles du perc plus amoureufes& plus en- flammées que ne font les grains de la pomme de grenade: 6V ce perc comme vraye pomme de gre- nade ouure le fein pour rcceuoircét enfant & le baife , aulfi ces entrailles d'amour ont telle- ment gaignê ce fils, qu'il ne vouloit plus elrrc d'orcfnauant garotté ny lie d'autres liens ny d'autres cordages que des liens de l'amour de fon père , & ne defire ciire d'autre qualité finon délire fetuitcur & domcltiquc de la maifon de fon père : c'elt ce que nous reprefente celte pa-

de CiYcfmè". 36$

rabole du prodigue : -m hxhmt duos

filios C7* dtxit ddôlrjccmior , I non

Untid <ju4 mtbi contint , QoJell-CC que entant prodigue demande a ion pc:c laiftant les autres explications a parc, ie dis qu'il demaa le libéral arbitre, ainli le dit S . Hicrotmc en l*E- Pcrtion piftre à Oama(us , ainliLTheophilaice&S. Au- r T,/r ^//. uuftin qui expliquée aioficefte parabole , dont la raifun clt telle: Pourquov particulièrement, tbêmme dit -il , Va miLtporuonem juhjt.tnt d t^ux mihi con. ef} (r /;/,<.. tmtit$Mon le texte Grec, il y a fomoncm y«*r*/ ur ,.

.. cobtret. Or il n'y a rien qui ioic pluspro- /rr, preà riiomme que la railon : aufli pour ce iuict TnlmeiMttc vhloit , que la propre lubltancc de l'hoiDIlIC c'clt le libéral arbitre , c'clt en quoy l'homme eft diftiogu< de forte que

les herefiquei niaos iceluj libéral arbitre ea 1 homme , c'clt le rendre belle : libéral arbitre que Dieu a mooftré cltrc en l'homme des le commencement du moi . e q IC les

Rerormcz difênt que l'homme en l'eftat d inno- cen t bien le libéral arbitre » i iu'iI le

;n- mc Dieu la voulu reprefentef n rient après

lepeché , vovez ce qu'il dit ï Cl

5c après ion meurtre commis l*f rtfêt j. titm \\i'M CT > effc

Dîner :. ns libéral

rc.

,r en ce mcfmclieu luGe» nefe Dieu inonlrc n Je

îef ÔC lu i XtX jtn «m,\ ;

S 66 Pour le tïoîjïefme Samedy]

maie (ratim peccatum tuum m foribtu aderit , qûd veut dire cecy , Nonne fi bene egeris reaptes , cfelt à dire ru feras falarié: or le falaire ne peut regarder que ce qui eft en liberté : pour ce que les a&iôs forcées ne méritent falaire, mais que veut dire Dieu > difant : Sin autemmaleftatim peccatum tuum in foribm admt , Ci tu as fait mal inconti- nent ton péché s'en ira aux portes.

Pour entendre cecy : remarquez qu'ancienne- ment les iugemens ne fe tenoient n y ne fe don- noient qu'aux portes des villes , les Tribunaux

Belle re- cftoicnt ams aux portes : puis donc que c'eftoit marque, aux portes que fe tenoient les iugemens j Dieu, difant à Cayn>5/w autem maie flattm peccatum w fo- ribm aderu:cci\o\i pour dire qu'en mefme temps que le péché elt commis , au mefme temps cefte offence demande vengeance à Dieu , elle s'en va aurîî tort: au parquet diuin pour demander iufti- ce:ne vous trompez donc difans que le peché eft fecret,qu'il n'clt que fongé& occulte deuant les yeux des hommes , & partant qu'il n'eft befoin de faire pénitence , ne vous trompez , dis ie , car quoy qu'il foit fecret , quoy qu'occulte & caché, fi eft-ce neantmoins que toufiours il crie ven- geice à Dieu : puis donc que le péché crie & que i/tuftifl. Dieu menace Cayn que fon peché demandera lit. de do- Vengeance , confequence a(feuree que le peché Brtna vient du libéral arbitre * car autrement il ne fc- Chriftid- roit peché.

ri*,rbap.i. S. Auguftin ad liuré qu'il a faidti'e dotlrind ldim hb. Chrifïun î^chap. 14. donnant ladefinitiô du peché 3. de libero dit ainfi .Peccatum ita, malumfi ~\oluntanum eji ejuod ârtscéP.l.fi ^olontarinm non fit, peccatum non crit & le mcfmd

de C art fi ^Cj

au liurc troificfmc àc lilero drbitrio, chap. pre- mier , dit encore, Culpa non eft >|\j n*tura ^rl ne- ce\ntju deprebcnditur , Le pechc doit eihc hbte Ôc prouenir d'vne libre & franche volonté, au- , r trement il ne fera pcclrl* : aulli pour cekuctS. J*

-Ambroitc remarque que le libéral arbitre cil fort bien rcprclcntc par cecy , Diutjtt tilt }ubfi~n- tiam mm , te qui ne peut clhc entendu linon du liber.il arbitre, pouitc de tous les autres Jw <fc- bicnsil n'v | rien que ic puilFcdiuiicr cfgalcm.'r, arme d< s'il cil queltion Je parler des nchelTcs , elles ne S, vXm- peuucnt (c diuilcr auec cfgalité , s'il faut parler vtosffi de la fanté.les vns (ont plus faints que lcsautrcs & partant clic ne peut titre également partie: s'il raut parler de Tainc , tous n'ont pas vn mel- mc elprit : le manière que le bien qui eft diuilc à tous efgallemcnt ne peut cftrc que la railon cv le libéral arbitre : pourec qu'il ctt efgallement diuilcaux Roys & aux roturiers , iiiuifaiUiJuù- ftuntum ju*m , Se cil celle fobftancc qui appar- tient « immii particulier! : «'c forte que li nous allions a demander celte raitt pour- rions meritoiicment dire a Dieu > Vcmmeâu t mtism 4Mé mihi comtwf i/. Kumero telle représentation de cecy an luire des Nonv 1 2.

bre* chap 11. le Prophète l'.ila un ell appelle H.ilac pour Énlmioei nule> •rc le peuple de Dieu : (binant I mun-

dement de ce Rov il s en v | | cltoit

en chemin vn Ange (c prelentc deuant luv , te- BcîU ;on- nant vn glauic en main & empeichc l'Alncile Cepi

c Prophète iflet outre , maii poni

>n£c> dcl^uaigncz vous votUc clpcc deuant

358 Tour le trciftefrfte Sdmeây

r,\ine{îe,defguamez lapluftoîl duant ie Pro- phète il y auroit plus d'apparence : 6 ie voy bien pourquoy cecy (e £âiét , il çit vray les bâtions 6c les amies ne font pas pour les hommes : mais bien pour les bcltes, pontée que l'homme citant doué de rai Ton ne doit eilre force n'y con- îraint à faire quelque choie: voila pourquoy $cll* con- l'Ange ne contraint le Prophète de s'arteltet: ception de mais bien fafneile ïur laquelle il eftoit monté. famt^u- S. Augurera rapporte d ce mefme (ujet chofe gnfrr). digne deirre pefee : Lors, dit il , qu'il fut que- (lion d'euirer le déluge , PElcriuirc (aincTre rei- moigne qu'en l'Arche de Noë toutes- les beltcs y entrèrent , on y voyoic venir des elephans, des licornes , des leopars arriuer des quartiers les plus efloignez delà terre & qui les condui- fn la dedans, difoit S. Augu(lin,qui lesguidoit à venir du bout du monde en celte Arche , c'eftoit l'Ange: Et donc puis qu'ainii elt , 6 (aincl: Ange, •*fi ett vray > que vous auez pris la peine de con- duire les belles & les contraindre i venir en l'Ar- che, pourquoy ne contraignez vous aufn bien bien les hommes d'y entrer! non dit lainct Au- guftin , les bcltes priuces de railon doiuenr eîlre forcées (,°: contraintes , mais non pas les hom- mes pour autant que les hommes dotiez de rai- fon doiucnt eftre conduisis & guidez par leur /Tr'trcco- Propre liberté , & ne doiucnt eftrc contraints ni tien, par les forces extérieures.

Pareillement lors qu'il falloit deliurer Loth des villes deSodomc & Gomorre , PEfcriture faincte rcfmoigne que iamais l'Ange ne voulut forcer , il l'aduertit & l'admoncita bien de fo'r-

dfCjrrfhi-, 360

. mais ne 1c *ou ni t n raindre encore

l'cuft peu faire , poiuc* que l

que l'homme qui el i cftre contraint.

donnée en p.i e enfant prodigue*

:um : ÔC le niai heur , :

celte liberté au lieu d cftrc 1 de Dieu, elle nous mené & conduit a| fol

toels & înSy^robeyrTons plnfl

ix commaodemeos de Dieu. >oi au premier liare des Rois th.- n. que Dieu commanda iSaul d'aller combatte Amalech » <5c ruiner voiuer(èllemej|C tour et

qu'il auoi;. t\unc a^oludc o~ [>tr;ute . €fÊ^éUA% C7" démolirez mu -oncon-

cupifciU de Ttbmiffim dlnjuui , fed mie »/;o

"ïfaufdd mulierem C7" p-trun':::n , u: : m

m ty ouem , CéwuBM fp* j'inum , & ncant- moins .; ic Diealt] li-

er , ilrclcrua api ES ni

j.u ync infini te d .. 11- ; il truiiiii ju 1 :r laquelle ryliaiuc il !

me. rltrc nrnu Je ion Ko) ic

>hete Samuel a ..

1 holo.jtt h O" tiflsméi Cr r.on (• >iuu lu r,!c- {{. meltor tntmt

quoniétn qi. itutn a> rr, &* Uieu»

â:c\uk 1 erpo , ;<*-

m m Dor\: A fjf.

Il 1 le Dieu

n com ux

A a

37 o Tour le troifiefme Smedy ayméobeyr à fa volonté. Ilcft vray & très-cer- tain que n'aquiefcer à Dieu & n'obeyr à Tes commandements , c'eft vn pechê d'idolâtrie > Se 1 idole de ce peché d'idolâtrie n'eft autre que noftre propre volonté ; & fort à propos ce pé- ché eft appelle peché de deuiner , peccatum ano- Undi , peché de deuins, qui anciennement pre- noient les entrailles des animaux efgorgez, Se iugeoienr les chofes futures Se âduenir , ainlï founentesfois fommes nous abufez ny plus ny moins que ceux-là, car félon le branle de nos propres volontez, nous nous perfuadons que les fautes Se les péchez les plus énormes fonc petits Se excufables deuant Dieu , en quoy nous nous trompons lourdement:voila pourquoy ce peché que nous commettons par ces fau(Tes perfuafions eft vn peché de deuins , tjuafi pecca- tum arioltvdi : Ainii l'enfant prodigue eftant re- folu de fuiure fa propre volonté a commis vn rej]e nm;_ te^ & femblable peché, quaft peccatumartolandiy litude ilaeft- cmp.)rré Se enleué à fes dtfbauches Se miferespar les aides de fa liberté & par les plu- mes des richeffes que le père la y a donnés -, il a quitté la maifon paternelle Se s'en elt en-allé en vn pays loinçtain , abnt înrerionem lonj^inquxm. Si vous auez vn ovfeau que vous craignez per- dre, & afin qu'il n es'enuolle , il faut faire l'vnc deces trois chofes , ou Iny rongner les aides, ou Je lier par lepried , ou le mettre en cage:ain(16 père Se mère , Dieu vous a donné des enfms, ce font comme des oyfcaux, fi ne voulez qu'ils fc perdent , il faur les mettre en cage , c'elt à dire ious la protection d'vn maiftrequien prenne lo

de Cârefthe. s 7 I

foin» ou bien les lier par le pied , c'eft à dire , les tenir près de vous comme eu tutelle, ou lin'a- ûez moyen de le turc, tout au moins couppez leur les ailles, celtàdirc ne leur donnez de l'ar- gent, que fi vous leur laillcz les aides , fans dou- te ils sjenfayrooe de vous 5c le pcrdtont , Qnéfi M$tes frfttnjl'unt âd bjucum , >£i de penculo tnim* lprorum é^iîur.

Il cil vray , & ic vous prie de remarquer cccv, que les nchcllcs (ont véritablement des ailles, mais ailles qui nous porteront tout malheur & milercs. N'auez vous iamais ouy parler des ail- FiJ.-ys les d'Icarus, leiquclles luy furent tellement nui- font les fibles , que finalement elles le precipitctent dans d.Jlts <<ui vn goulphrc , duquel iamais il ne le peut retirer: nom en'.c-

-nranc prodigue, tu asram.illc tout ce qui te uent. pourroit appartenir de la chcuanchc de ton perc, congrrTAH' cmn.l>$44 dhiftin rr£tonrm Inn^innuim^ ni nr prilll les ailles , cV quelle merucillc li les .miles Il rrailnc & précipite es nul-heurs cvmilrres icllestu t'èstrouué voulez, vous voir cc- cy , efcoucex ce qui cft ditt de ce prodigue.

ub'hnium juum Itmendo luxurio-

les Anciens , pour nous reprefenrer qu'il a tien au monde qui nouspuillc plulioft pre- ttti /,"•

cipiter es mal-iic: ulctes que les rcinmes re d; i

on peint vncleminc qui U us femme

1rs pic 11 vnc poulie , pourec que tout amli c\

•ic les poulies font par les pieds , les femract

dclbauchees le font pat rz

des le bled aux poulies , elles! nt

de : lient c *r

A I

3/2 Vôuy le treifiefmc Stmcdy

ainfi donnez à vne femme deibauchee rant de biens & de richelîes que vous voudrez, elle trou- uera moyen de diuifer , perdre &confommec tout cela en peu de temps. Derechef encore la Simthtu- femme peut élue accompareeà la poulie, pour- de fhi- ce que tout ainfi qu'entre les animaux, il n'y a fantt, que la poulie qui pui(fe digérer l'o:,ainfi n'y a il rien au monde qui trouue pluitoft 'afin de l'or, de l'argent , Ôi des richelies que les femmes per- dues, qui (çauent fort bien tirer toute la cheuâ- ce de (ubftance des panures aueuglez amants, efperduement efprits de leur amour & ce par leurs paroles douces , charlatanes &c difùmu- lées , qui ne tendent a autre fin qu'à les atrrap- per & les rendre plus gueux que ceux deThof- pitai : ce que nous a fort bien reprefenré le Sage Trouer. $. aux prouerbes chap. 5. difant , Fdimi^newten- deru fallaci* mulieru : faum emm difrillans UbiA meretricis çy mtidim oleo guttur eim : nouifrma autem illiw amard, quafe ^ytbjtntbium^ey^ Imgua eim Acutx quaft gladiws btcçps. Pedes eim defeendunt m moYtcm o~ <*d infcros greffa eim pénétrant : Mon fils, dit le Sage, retire toy tant que tu pourras des falacieufes paroles de la femme , pour-autac que fes leures en apparence diltillent le miel en parlant, fa gorge eït plus douce que l'huile en liât an r , maispren garde que tout cela ne tend qu'a ta deftruefeion , la fin de fes propos emmiel- lez , & de (es douces gorges efl: plus amere que l'abfïnrhe, cV (a langue diferre pour dece- uoir plus à craindre & plus dangereule qu'vn coudeau tranchant à deux coftezrfes embraf- lements cliranglent, fes baifers trahiilent» fes

de Cire/me. 37 j

cheminent àla n.orr , & (ci pas condui-

(ai'eterneHe damnation. Le unurquezicy

principalement comme parle le Sage » il ne pas , mcl tilhlant Libu meraricis , tn&ïtfémm , les £/7/f ro/j- Jcurcsdifrillenr non le mi jl , mais les rayons de ceftion. 1 > miel ,6 rayon de miel; ri n'as peu cftre

:inon par rcrîorerncnt des rieurs que les abeilles rlleurcs :ainii, Lilin,

meretrieit f*uw . Les leures de la femme

p rduëc'e n de miel qui dilrilc , miel

cor. in de Oeufs , parce que toutes

oies ne rendent qu'à l'ctforcmcnc de l'ho- c , de la lv>mie rcnômee>&à la conlomma- tion des ricnclïes. NitiJtw olco çuttur tint. Sa ror icc c\* plus agréable que l'hui-

le, t ilez-vous. gè\c"tft pour dire

plus ny pe l hmle fort \ huiler

le r. le Barbie! pour tttjpper n 1 ai les

rkheiTes font ac- •îli dibnc le Sage, q cla concubi-

ne cfl Cefr ponr dire qu'il

n'y . -r & coupper les

che |tie la langue lai -démanchée,

i ci les richclfcs des

in nollrc Prodt-

, qui adiflipé 8cconfomrrtc tous ft js,

lant luxoricnfemem aucc les paillardes te

concubine / fuhfltttum (u*m h

l*t:<

de (elles j in<é* cV: pipcrc

procèdent de 1 \c telles p.nl-

lar.: acres que l'jblmrhe, c t(\ pour

Au n;

374 ?cur l* troifiepne Samedy

dire que roue ainG qu'il n'y arien de pins propre pour purger l'eftomach, que f abfinthe : ainfi n'y a il rien au monde qui purge dauantage de net- roye labource , que la femme defbauchée par Ces di (cours ôc propos agréables , 6c diflimulez: c'eft ce qui a mis noltre enfant prodigue au blanc, c'eft ce qui l'a mis en chemife, ôc l'a faicl aller en cueilleur de pommes courant au grand galop à Phofpital, voire mefme redui<5t à telle extrémité Ôc miferes , que la force de Ja neceffité la contraincl: de fe rendre ferf Ôc eiclaue d'vn bourgeois qui Tenuoya paiftreÔC garder les pourceaux , il endura vnc fami- ne extrême, voire telle que n'ayant rien pour mettre fous la dent Ôc pour remplir fon ventre creux, vui de ôc affamé defiroit femblablemenc fe repaiftre de mefmes 5c pareilles viandes que l'on donne aux pourceaux. Et cupiebat imflere "ïentrem fnum de fili^um qua* manducabant foret , &ntmoi\li dabat. Les Poètes rapportent que Venus auoit eue Belle cy produitte de engendrée dans la mer : 6 Venus, myfterien- 6 paillarde , 6 concupifcence charnelle que tu fefiftion. as causé de malheurs ôc de miferes ! ô combien d'amertumes fais tu endurer aux hommes en celte vie, 6c tout ainfi comme les fleuues procè- dent de la mer , 6c retournent touliours en la mer, comme en leur fburce 6c origine, ainfi il cil: vray que Venus vient de la mer de retourne touliours en icclle , en la mer comme en pre- mière fource de origine , celle concnpilcence procède de la mer , ic dis de noftrc appétit dc- fordonué de la mcfme fe change en amertume;

àeCârefmi. 37 s

après quelque douceur apparente qu'elle a raie goufter aux hommes.

Mais pour moy ic dis tout au contraire s'il eft véritable que quelques-fois vous vous feriez plongez dans la mer de voftrc propre concupif- cence, ic délire que vous retourniez en la mer, & que lesplaifirsque vous y aurez pris (échan- gent fmallcmcnc en amertume, mais en amer- tume de contrition , en vn regret , en vn rentrer enfoy-mefme pour cognoilhc la mifae CO la- quelle QOUI (bmmei précipitez, amli qu'a taie IC, In je aMtemrcuirJHa, ^ranJc diticrcncc y cut-il entre îc corbeau Bc la colombe, qui furent mis hors l'arche de pifferen- Noc,au temps que le déluge s'en alla prendre ct entTC [^ fin : car le corbeau fut mis dehors par le corn- colombe mandement du Patriarche Nue , mail îccluy s'a- ^ /f fDr_ mutant àla charongne ne reuinc point en l'Ar- yeÂU mis chc : ou au contraire la Colombe après auoir horsïur-

f dehors rcuint en l'arche rapportant en che de ion bec vnc branche èv vn r.imcau d'ohue ver- Soe. doyanre : Ce Corbeau qui ne rcuint en l'Ar- che, rcprcicntc lck hommes voluptueux, qui ne font citât delà pénitence & ne veulent re- tourner en l'Arche de la grâce de Dieu , de la- quelle ils s'eftoient ablcntez «5c ell tigriez par le clic & demeurent noyez & abfotbez dans abiûnc «5c fondrière de 1cm .r-

Cillcmcnt : au contniic la colombe q retourna en l'Arche, repreiente ?mi le pcdieur qui pal la penitefl c 8c coorriru ainctn l'Acche de la g-

Aa Utj

I

yj6 Pour le troîfiefme Sâmcây cognoiftcn (oy-mefme que par le péché il en eftoitiorty, c'eftainfi que fait ie prodigue.

In je autem reuerJM dixiî ibo ad patremmeum, £7* Aicam îllipdler peccam in cœlurnc^ coram te , & en (bitte de ce qui eft dit que , Sur^ens l>enit ad pa- trem. Voila cède colombe qui retourne en l'ar- che , voyla l'enfant qui retourne en la rnaifon paternelle, c'elfc icy le prorotique du p*chctn: - qui retourne en grâce auec (on Dieu , portant le rameau d'oliue verdoyant , ligne de paix cv de réconciliation qu'il luy demande > diiant: Pater feccaui in cœlum cr coram te. Maispourquoy ô prodigue ne vous contentez Telle ron- vous de dire , l(?o ad patrem : pourquoy dites cciiion. vatàijkrgàm ? voulez- vous cjue ie vous âi(o que le péché cil: vnc efchelle par laquelle l'homme dcfcenddu Ciel en terre corne par vne clchelle, & de la grâce en enfer , voyla pourquoy necef- lairemenrpouT remonter au Ciel & retourner en grâce auec Dieu après cette defeente Se cefte cheute du péché , non feulement il faut dire il?o9 mais encore SHrgam>c,e(l a dire, il ne fe faut con- tenter de faire vnc proteftation en foy-meime j de s'amender & de corriger fa vie : mais encore par la pénitence faut retourner en grâce auec Dieu, & auec cefte grâce rcleuer & refufeitec du péché ; voila pourquoy non feulement le prodigue dît lbot mais encore, Sur^am. Mon amy tu defirc aller en ce Cârefinc à !a m ai ion du Pcrc celefte, mais nepenfey aller fi premièrement tu, ne tcleue de ton péché , car pendant que tu te veautres parmy tes paillardifes ik impudi- citez,iamais tunetrouucras Dieu ? tcfmoinçc

dfCAfffme] 577

cic difoit l'Efpoufc au «-

l> mco -. ver rir i amm me a

Ce n'clt p.is vUns le lia des vanirez mondaines, n'v parmy les voluptez charnelles qu il faut cherchée Dieu pour le trou- ocr , nuis bien parrny les angoides 5c trihula- ,S. Si ûuéftrriê Uomir.um , t9tù*

U I w.

I ; feulement encore afin d'entrer en la

.ik le leuer du péché, mais

ivu <?c ct:::cr les OCcailOOS cV chemins

i eut cunJuirc à iceluy : c'eft

tc <5c repicxntaiion tic cecy,

au ( dict à Abraham parlant d'A-

inc baftard Kimcl, qu'elle a- 0cCjftorls udelay, "<^m cr filittm eim. Chai- » pr-hé

: ra m ai Ton ta lauante & fon enfant » Dieu

ichors pource q irenoic au ffaac à Idolâtra ail

Linrèntez vous •uloii c i le fils» m 1 t rec qu'il poUUOll arr.ucr que

mcfmen :

a , 1 1 mefmc le p cr >-

rec ion !

mc non feulement n iîc-

tcleucr du pecl é : D<j

37 S Tour le tro'tjtefîne Sâmedj

ques , dit le prodigue , ie me releueray de mon péché, çyiboadpatrem , c'eftàdire, iequitte- ray les occafions d'iceluy , & me rcmettray en grâce auec mon Dieu : iboadpatrem Sain6fc OjscUion jfidore fajc 1Cy dciîus vne demande pouiquoy de S. Ijt- l*enfanr proctigue liedic! \>ttlboadpatrem meum} *U*Y# Et à cecy refpond que , auxmm fdiw amlftt quœfi- hj junt , tamen Pater non amifit quœ pairù erant ? Et ainfi Chreftiens , considérant ce pere débonnai- re, voyez quelle confiance nous deuons auoir en luy , voyez de quel amour il eft porté enuers nous. Vidit illum pater ipÇ%m% Cefte veue & ce regard premier duquel Dieu regardit le pé- cheur > n'eft autre que la grâce preuenante : ">/- dit illum pater ipftm , "W ipfe patrem pojfet attendere, Chryfoff. dit faincl: Chryfoftomc, il Ta veu premièrement, afin que ce fils le peuft voir : Si vous auez vn mi- 3eSe fimi- ro^r auquel voftre image foit reprefentee > il eft htude. impollibleque cefte image vous regarde, fi pre- mièrement ne iettez les yeux dedans le miroçr de ne la regardez : le fils eft l'image du pere , de manière que pour faire en forte que le fils re- garde le pere par toute neceffiré, il faut que le pere iette la veue fur luy : De mefme ie dis que l'homme eft l'image de Dieu. Creamt Deuthomi- nem ad ima^mem , & ftmdttudmem juam. Ertout ainfique l'image qui eft miroer ne peut regar- der ecluy duquel elle eft image , fi premièrement il ne la regarde :& ainfi diray-ie, Chreftiens, puisqu'il eft ainfi que nous fommes images de Dieu, il eft impoflibleque nous puiflions re- garder Dieu fi premièrement il ne nous regar- de, & en nous regardant, non feulement il nous

deCarefmi. 379

donne la grâce prcucnanrc , mais encore fublc- quenre perante , ce qui nous clt icy figu-

re par ces mots , Occurrcns occidit jufer ttum cxm. Le tils ne court pas, &: n'y 1 que le perc qui :tt,pour moniiicr combien Ion amour cft grand enuers les hommes les enfans.

O b. Simcon , ic voy b;en maintenant pour- quoy vous dificz, vUrrunt uuii mti j^lutAre e~

meum. Pourquoy dites vous plultotl , meum "sUtlon* que, tuum ? c'elt pour autant que le (alut cft no- (tre , 5c non fien & ncantmoins quoy qu'il (oie noltrc, toutcsrois nous y alionsauec telle pa- ; , qu'il (cmble qu'il ne nous appartienne en aucune iorto , 5c au lieu que nous y dcuons accourir , il faut que Dieu accoure à nous pour nous y conduire. Occurrem cciait fuptr collum au . Et li encore ne voulons nous v prefter la inain,c\: negligeOQI les moyens qu'il nous of- fre ex prelcme pour} paruènir: Biofnddim c(l eum% q baifcr de paix , baiier d'amour , plan de grâce , «5c de douceur , baiicr paternel , rcmply nitic que ce perc débonnaire nous porte, baiicr rauorable pour nuus , puis qu'iceluy nclt autre que la graCC particulière que Dieu nous donne , afin de nous attirer à luv pour nous pendre l iimail bien heureux haut au Ciel. Amli loïc il.

SERMON POVR.

LE TROISIESME

Dimanche deCarefme.

JBrat le fus eijàens d&monium & illud itiiimutum.

L v

II.

N Phifroire des Roys nous fçauons que le Prophète Elizec voyant la nai Ton de Ton maiftrc ailïeçec de , outes parts par les ennemis & ad- uerfaircs , alla trouuer Ton maiîlre qui cttou le Prophète Hciie , & criant à luv , di- (oit,/V eiijieujjeu ^Domine mi nwd ftaemtte. Hclas! mon maiftrc , que fera -il pofilblc de faire , com- ment cfchappcrons nous le pcril & le danger eminent auquel nous nous trouuons , cftans de tous coftez enuironnez d'ennemis effroyables Se t fpouucntablcsfChrcftiens & deuots a(lilrans:Si jamais aucun viuant eut fubiedbde craindre) & de s'cfpouuenter, c'eft principalement l'homme

de Carefme] 3 8 1

qui eft poiïedé du malin clprit , cnnemy autant à craindre & à redouter , qu'il clt pioche de nous, &dctourcs parts inucltit^c enuironne la mai- ion de noftrc aine , pour d'icelle en prendre pof- fclîion & c:i auoir la iony (lance: Bel exemple que nous en auons auiourd huy en lEuangilc , en la onnz de etc homme poilede tant corporel- cru que ipintjclicment , qui elt caulc qu'il tftoït mucc cv n'auoit aucune i pour par-

, qui eltoit l'/n des crîcds de celle pollclîion corporelle du malin cfpnt : & puis que nous li- Ic do\»ï de Dieu tout-puillanc a chaise malin clprir du corps de ce polie- de, nous auons très mite iuicCt d'implorer l'aili - •ce particulière de ce m:!me doigt diuin ,1 le ïamct Efpru , afin qu'iceluv touche nu il déclarée les my itères de ce 1 iangile»6C* us pour les préparer à recc-

: cv mettre en exécution ce que ic vous dirav: cèlera donc par les prières cV cntremiles de U Vierge,a laquelle pour CC 1 uic:l nous dirons.

Ane M un a.

,T*"\/^'

£f O m me ajofi (oit «me î ucifee

re pai 1

peut delordonn 1 ÔC

\4u feniblablc à 1) 6c

S nclt ile mcruciilc

c(Kmuanr Ion :Tnmcur' & pcriiitant en iallCCWCouluuis à an-

3$ i Pour le trôijîefme Timânche ce,ie dis deftre séblable à celuy qu'it doit tenir $C reuerer pour Ton maiftre & Seigneur: De vient le DtMe que les faindh Pères appellent pour ce fuiect le Mppellé Diable (înge de Dieu , pource que confideranc hnqe de fcs façons de faire & (es compôrtemens , vous J)ieu voyez qu'il fe gouuerne & fe comporte en vray fînge de Dieu: De manière que il Dieu a voulu cftrc adoré, le Diable a tant fait par fesrufes qu'il a obtenu cela des hommes , & d'élire ado- ré d'eux. Si à Dieu on a dreiïc des autels le Dia- ble a tant raicT: que pareillement on luy en a drelîé. Si Dieu commanda à Moyfe ancienne- ment de luy dre(ier& ériger vn Tabernacle ,1e Diable a fi bien faicl: qu'il en a eu au monde de confacrez à luy : Si aux Temples de Dieu on adrefTe & offert des facrifiecs , pareillement Sa* than s'en eftfaict offrir :Si dans les Temples fa- crez il y a eu des Preftres , le malin efprit a eu auflîdes Preftres & Sacrificateurs , comme en- core à prefent en a-il au Royaume de Calicut: Si Dieu a eu des Prophètes, le Diable a eu des Sorciers fk des Magiciens ou enchanteurs: Si Dieu a commandé à Abraham de luy immoler fon fils Ifaac , le Diable a tant faicl: par fa malice , qu'ils fe font trouuez des hommes qui luy ont offert leurs pro- Mal'tce de près enfans. Jmmo'auernnt fihos {vos &r fi fi m \u<u Sétksn. damowbw, dit Dauid. De façon donc Chre- ftiens ) que tout ainfi que nous remarquons en l'Efcnture faindte.que les Babyloniens cruels prefioient les pauureslfraclires captifs i déchan- ter & d'entonner les Cantiques de louanges, qui n'efeoient par eux chantez qu'au Temple

de Carcfmii 38$

de Dieu fôuuerain &: éternel, durant leur profpc- ntc » difant , Cdntutc nobta hynnum de Cathicii Sjon.

Voulant que ces Hymnes «Se toute cette mu- fiquc qui ncltoic que pour le leruice de Dieu, fut entonnée pour chatouiller leurs aurcillcs impudiques : ainti le Diab!c veut par le moyen de (es potlcilions & tentations que les hommes luv chantent pareilles louanges cv lemblablcs actions de grâce qu'ils ront à Dieu. Et tout atnli encore que Balthafar voulut que les vafes qui iooienc cite defrobez au Temple de Hiccu- Ulem , fullcnr apportez au milieu de les feltins, & prophanez par luy 8c par (es minillrcs : ainii le Diable veut que les mclmcs choies qui font dcdiccs& orYerrcs à Dieu , luy loicnt pareille- ment offerte* pour Ion feruicc. Mais n'y plus n'y moins que Baltalar n'cu.l (1 coft raict ce qu'il vit le le Dieu clcriuîc CCS trois mots

de fa condamnation contre le blanc d'vnc ma- nille. MdBt, teccl y fbirr . De: \ !c Diable ne s'clt (iroft empar. ulîeauxqui (ont I

i,& notamment du corps & de lame en ooftre Eoingile , qu'il (coi ce

: Dieu qui le touche , le clulic , In

digutn Du rtf to D*mont4 y Di courons vn peu de :po(fdîion , & s'il cil croyable que le mali 1 pofleder «S: le corps 8c Ia\\c d'vnc r

c trrs confirmée par jff ^

îcritur. qu'c

384 Tour le troifufme Dimanche cite <k cxreniion ne peut élire en dmers lieux en vn mclmc in fiant , & que les efprits Se les Anges pour n'auoir aucune quantité n'y ex- tentîons , peuuent cïïre en vn niliant mefmc en plufieurs &c Jiuers lieux , voire mdme plufîeurs en vn feui lieu & endroit , pour ce fuiecl ic dis qu'il ne répugne nullement , qu'encore qu'en nollre corps il y ait vne ame , que. le Diable n'en prenne polkllion , & qu'il n'y demeure auec Pâ- me, mais auec celte différence feulement que Pâme y cfl: comme forme informante , & le ma- lin efpric comme rorme affiliante , n'y plus n'y moins que les intelligences celelles (ont aux corps celeftes , $C ainii par celle polTcfïion le Diable entièrement pofleie l'homme tant en fon corps, qu'en fon ame. De clique toutes les adfcions d'vn polTedé ne font fiennes, mais bien actions du Diable qui le polfedc , & par celle pollcllion il le fait que celuy qui eft appel- malfonde Dicu,clt appelle mailon deSathan. Gcnef.io. belle rcpreîemation de cecy au Genefe cha- pitre 18 1 ! il ell dit que le Patriarche Iacob s'en allant en Mcfoporamie , le trouuant auprès la ville de Luza, en laquelle il ne voulut entrer fc logea en pleine campagne pafTa la nu ici: la telle appuyée for vne pierre , auquel lieu il s'endor- mit,& en fon fommeil eut vn fonge , ou plulloffc vne vidon ,qui fut vne efchelle mvftcricufe ,qui d'vn bout touchoit le Ciel , & de l'autre Ja terre, par laquelle les Anges montoient & dépen- daient du ciel en bas : ce que ayant veu Iacob: après qu'il fut ciiicillé commença à s'elcrier difant , i^uam tcmbilis loctfi ïfte > profetfa hic non

ejl

ât Cartfme. 3 8/

ts\ Jtmmf Jomus un c~ pcru cœli Ft ainfi hic Psufe ctt appelle ce lieu ûiaifon de Dico, qui auparauant Sathun. s appettoit £«*.*. qui (ignifie amande, & rut pour ce fuied par les Hebrieux appelle , 3fr/w Or lus qu a raicr le Diable , voyant que ce lieu îcy auoic clic appelle , Betbtl ou domus un , maifon I );eu,il a tant I SU Ù 'Malice, que ce lieu

a elle changé en lieu ci abomination & d idolâ- trie A detouteiniquire.de manière qu'aujicu de feite/qu'il s'appclloir, il a du depuis efle ap- pelle Bcthanc , d§mat v-tcui du/ma nthi 1 dumu* irjqut* Ainli le mefmc, fait-il enuers l'homme, il fçait qu'il cft crée pour eitre le temple ÙU de Dieu , ou il veut habiter , & citant ialoux de Cefte habitation, il s'efforce par tous moyens de ire le maiftre*ft de le poflçder tout îeul, & (êoiblc par ce movenquele malin efprit eft venu presque a bout de fa première intention, tir eft,dc met: sec celuyde

J^ill: r qu'il n'a peu sinthron. îs

Jethrofne cêlcftc de Dieu- avant tùé précipité ai; rspour punition renier ;e

fi eu , a deux throiues, l'vn

qui eft au Ciel, I autre en terre, feauoir rhom- me : rojlapourqooyfibieoila a peu ducom-

encemeir »:rauthro: . lledcDieu

il s "inchro: .:is Ton throfhc tcrreftl

.: poiic !:()■] de ! homm ble

1 à chef de Tes pretentif 1 rM i<y«i

itu & iWuti nut Tntul,

1 crtulian int ce a »« 2*

cftautcxr 1 cdenoftrcEuadgilc rJrÀ

fjuel 1 Interprète a mis mutum, die que n<

5 $6 Vouy le tYoipeftne Dimanche

lcmctce motfignifte muet , mais encore fourd, c'eft au liure fécond qu'il fait contre Marcian: de manière que par cecy nous eft fignifîé que la poflfeflion du malin efprk auoit rendu cet homme muet & fourd , & dit plus fainét Mat- thieu qu'il eftoit aueugle qui font les trois ef- fets deceftepoflefTion diabolique,& les mal- heurs qui arriuent à l'homme.

Mais i'ayme mieux fuiure l'opiniô des autres, lefquels affeurent que c'eft vn erreur de dire que ce demoniacle eftoit muet, veu que le tex- tedel'EuangileparleduDiable,quandildit, Et t illud etitt mmum : Comment eft-il vray que ce eft muet ^cmon eft;0it muet , il n'y a aucuns démons f** J es muets , n'y aueugles , parce qu'ils font purs ef- tjfeat. pr jtS)^ n'ont point de corps, & par confequent font priuez des facultez d'iceluy,& n'ont autre langue pour parler que l'entendemét fpirituel, & ie fçay que quelques vns ont dit qu'il y a cer- tains démons addonnez à certains vices , non pas que telle foit leur nature, mais c'eft pourau^ tant qu'ils incitent particulièrement les hom- mes à tels péchez : ainfi de mefme ie dis qu'il y a des démos muets & d'autres babillards,nori en eux ny de leur nature,mais par leurs effe&s, Trois [or ç^ft à djre qu'ils rendent les hommes muets, tes de foUrcls & aueugles. Et fur cecy il faut que ic $wits. vous die qUC ic malin efprit,tant par fes poffef- (ions que paries tentations,peut rendre l'hom- me muet en trois façons entiers Dieu,enuers le prochain,& entiers foy-mcfme.

Pour ceux qui font muets enuers Dieu, comme les negligens & ingrats de le remer-

de Cdttfme. ^2j

cicrde fcsbictIS 8t de (es gtoçés. L'Abbé Ru- Belle mç~

pert dit , que Dieu ayant créé 1 homme a fou â*â& de image & femblance , loy donna toute pleni- i^upert. rude d< s & de bénédictions , & toutes-

dit Rupert , quoy que toutes ees raueurs :it cite octioyees al homme , neantmoins pour toutes ces choies , ie ne voy pas vn feul mot de grand mercy. O Adam , tu auois re- ceu de Djcu toute ta vie , ton cftre , ce tou- tes tes perfections par vn feul (baffle, &: pour tour ompenfes Dieu ne demande de toy

qu vn petit vent)quvne petite parole, & quvn | ; mot de grand mercy , dit plus cet Abbé qu'Adam ayant \ eu Eue que Dieu luy auoic . .. de (k cofte, dit bien, ïlozhunc es de tâdm mns^ej? cjiodccjinewea Mais il ne rC- el *•

qui cftoit Taiithcur de » ^ de Ton eft [tourne luy auoir dit

i aitfidelin'a point procédé

\j. caule de la perte de tous nous .itit:

< eliry la à fort bien rencontre , lequel a dit it tti0nJt que ce grand monde eft toutainfï quvn hor- e(j

ucl l'homme eft la cloche.cn ce bel L0tlo*e.

horloge il y a vne infinité de roues, de poiv, &

nottaements, tout cela, ficen'eft

"îer la clocher tous | bnt

& les quatre eler ,cC

rtour cela, linon pour faire r la

, qui e(l .me : n fbtmet il-

(ju'il reçoit i nment de

luy. fient dicite etnoit cpn.t Dominé Dom-riê , <it mmt v/lHeétlyrfptrâm font m:. A Dfcui

Ub U

j 8 S Vour le troi[iefme Dimanche

que dites vous ; voulez - vous qu'incertain* ment cefte horloge Tonne ? Non, mais ie veux dire que toutes les créatures foient comme roues & mouuemens qui toufiours vont pour faire Tonner la cloche & pour dire grand mercy à rhomme : voila comme le Diable nous rend muets enuers Dieu , ie dis ingrats de luy ren- dre adion de grâces pour Tes bénéfices receus. Les P>v- Le Tecôd muet qui eftpour le prochain tou- lut s pyrf cne principalement les Prélats & Pafteurs de choient en l'EgliTe, qui pour la plus part Tout muets enuers YEtftfe leurs Tubiccts,tant à faute de leurs bons exem- Citbe- ples,qu'â faute d'inftru&ion & d'enfeignemér. Jrale an^ q côbien les Prélats de ce temps Tont-ils cfloi- ciemtemtt gnez de ceux qlu' eftoient enlaprimitiue Egli- <? non le, toute vertu & pieté reluifoit : il n'y a- éutres. u0 jt qLlc \QS Prélats & EucTques qui faifoient la Cbryfofl. prédication au peuple: & dit S.ChryToftome hmil 44 Homélie 44. fur les Aétes, ^u'anciennemét les in Afta Eglifes pour ce Tubiccl, eftoient appellées Ca- thédrales & EpiTcopaies,pource qu'en icelîes il y auoit vne chaire efleuée fur quatre colomnes* en laquelle prefehoit TEuefque au peuple luy feul,& n'eftoit permis à autres de preTcherqu'à l'Euefquc principalement es EgliTes Cathédra- les : mais combien Tommes-nous efloignez de ce temps, & de cefte ancienne EgliTePlà les Pré- lats diïoicnt , Kon tHbonumnobts relwquere vetbunt Det , v tmmitrare menfis. Mais en ce temps , le dire cft retourné par les Prélats , & par la pluf- part des Pafteurs , lefquels difent ^ Kon e\t nobis bomtm yehnquere menfas > &mi')tfirareverbo Dei, Ils

veulent Te tenir à table, ioliyr du temporel de,

Je Cjtrrfme. $ 8 9

rVfitfruiâ de leurs bencrîcesrmais de prefeher la jurollc de Dru, point de nouvelles. Km* i «- ms mu i r.on vxïcr.tt* t.tt)A,t. Sxmct 1 ulgencc dit îul*tn-

3uc comme la lingue des chiens doit i tmsm

içinale pour guarirlesvlçeres & bief] infi

Ja langue des Payeurs doit eftre médicinale, pourauccla force de laparpledc Dieu, guarir les maladies ëc iniirmitez fpiritucllesdc leurs fuie

ht i ous o Meiïicurs de la iuflice , ce poinft vous touche , ne foyez muets enuers le pro- chain,rendez iuftice en \ n chacun ainfi qu'il ap- partient , & prenez garde que comme a fta- tuede Memonne rendoit refponce,n y ne par- Belle f- lokfinon lors que les ra\ onsdu Soleil battoict mtltmkn delVus : ainfi donnez vous de «jarde que ce ne !">ar la fplédeur & par les rayons d , de

des prefens , que vous rendiez \n- au preiudice des panures : penfe/. que ce auee la pointe de l'Upee , mais hic.

la lingue que vous eftes obligei de deffendrq

. des orphelins ex pupilles, -cernent, ic dis que nous poiiuons cuire muets pour nous mefn,

i efl me terrible epithete que înfcrirurc Efvl*t%

faincte donne au Dial)le en I I Pro /-.

phete parle ainh", VtftJbk Ommmn m •Udiojnn </*. fa*c >rti r? fr.tnât ou bien félon la verdoi née 4u

Microlmc. tnftr fwptottw cU j*m. ht,tUe

1 blecfl pét, pÂt 1 1

l'icelu) Jlauoii le p . s . ' ( N dit que fort ê.

ment le pejic elt acCO0l| 'cuurc, X

ni

3 po Tour le troifiefme Dimanche

car tout'ainfi que la couleuure paflant,en quel-»' que part par vn trou , elle s'y gliffe facilement, & y entre sas difficulté, mais lors qu'il eft que- ftion de s'en retirerai n'y a pas de moyen parce que Tes efçailles empefchent. Ainfi dictfainâ; Grégoire , il n'y a ferpent qui entre auec plus grande facilité que fait le péché entrant en no- ftre ame : mais s'il l'en faut retirer , ie ne vous puis raconter les difficultez qu'il y a , ie prens la confcience d' vn chacun de vous à tefmoing, vousfçauez la peine & la douleur que vousref* fentez lors qu'il eft queftion de faire fortir le péché de voftre ame , combien d'efcailles,de£- pines,& de remords de confcience?

Sainct Bafile donne vne autre raifon, pour la-* quelle le péché eft accomparé au ferpent, & dit quec'eftpource que le ferpent eftant fur terre ne peut fe releuer n'y fe redreffer : ainfi de mek me iedis que lorsque nous péchons, nous ne pouuons de nous mefmes nous releuer de l'e-* ftat du peché,sas l'afTiftàce de la grâce de Dieu: voyla pourquoy nous auons befoin de recheiv . cher cefte grâce par le moyen de la confeffion: t ^ auiïi pour ce fuiccl noftre Seigneur difoit à S, Pierre, en S. Matthieu feize, / dn dabo chues yc~ gni cœ'oYiwi. le te donneray pouuoir & puiflan^ ce de releuer les hommes de leur peché , par la grâce laquelle toy & tes fuece fleurs les Prcftres, ont pouuoir de conférer : Mais remarquez icy vn mot qui cil; d'importance. Efaye appelle le Diable ferpent tortueux & fermant : Jopen- Umclduàtnt m Pour dire que tel eft le propre de cet ennemy , de nous endurcir au peché : d<

Je Car ef me. $çl

manière que fi Sarhan a vue fois niislc verrou qui cft cet cndurciiïcmcnt au peché, iamais tcltecler'& çe pouuoir dabi< & de cou-

ferer la grâce, ne pourra feruir d'aucune ch< car vousauez beau mettre la clef d ins la ferru- re, fi par dedans la porte cil fermée au verrou iamais vous ne l'ouurircz : voila comme nous fommes muets entiers nous meimes : lors prin- cipalement que nous ne voulons ouurir nos confcicnccs deuant ces Préfixes, pour d'icelles en Faire fortir lespechez les plus énormes & le- crets: la bouche cfl comme la porte de noftrç ame , ainfi que difoit Platon, os per quod v.tr.tu mo)tdli.t cj- txrunt vmmttalu Mais fi le DiabL a mis au deuant de cède porte de l'ame le verrou deUvcrgongne, & d'vnehoote mauuaiiequi

DOIIS cmpelchc de defcouurir nos péchez, ia- mais la clef ny rabfoîuriondu Préfixe ne pour- r&efire valable ny Gdutairepoar laguarifondç

lame: ou bien difons que la langue ift la por- te, & ii tu ne parle Ô pe Jicur , & nVnp!

cette langue i la confeiuon d ires, il n y

aura iamais moyen île voir & de (OCOgnoif)

ceijui cil en raconfeietu

San il t I »ire le Grand, & fai: tlifent qu'Adam penfant cacher fou pe< la taure commife, commit vn plus grand pèche & vn plus grand maléfice, que non pas \QKÊ

qu'il d ontrenint au command

ment de Dieu, pooree, diiblt-il, qu'en

faut il vouloir rendre Dieu ignorant d

i & pcnfoit par ce moyen le t. : &

dfeenoir,

B b iiil

\ai V ourle troiftefme D imanche

Que penfez-vous que ce foit que la bou- che & la langue qui déclarent le péché de la confcience c'eft comme lepoulx , parle batte- ment & mouuement duquel les médecins re- cognoiflent la maladie & la difpofition de l'ho- me: ainfi au moyen du mouuement de la langue & de la parole , les Préfixes qui font les méde- cins de nos âmes , re cognoiflent nos maladies Spirituelles.

Il eft véritablement notoire à tous, qu'il n'y a rien en nous de fi honteux & de vergon- gneux que le péché , maispourtant , tant plus jiousle garderons caché en noftre ame & ert no fixe confcience plus fera- il grief, & nous fera; de la peine à defcouurir à noftre plus grande honte & confufion , lors principalement que nous le garderpns toujours fecret iufques au iour du iugement dernier. Ce que nous vou- loir merueilleufement bien reprefenter noftre Dieu , quand il difoitpar la bouche de fon Pro-

Belle me- Pne^e« ^oïhgdt omms imqnUates juas kpbratm ab* taùbore Jconc^ttum e^ (>(CCaff4m titn jed "ventent doUrei p*r- tus Voicy vne très-belle métaphore prinfc de l'enfantement des femmes , tu cache ton péché en cefte vie , ô vicieux , mais fçache qu'vn iour les tranchées de l'enfantement viendront , malgré toy il le faudra confcfTer. Souuétesfois le mal-heur arriuc que la ieune fille ayant for- fait à fon honneur , s'eftant laiflee abufer par quelque ieune muguet, deuient groffe , & de cefte groffefle la mère s'en apperçoit par les tournoyemés de tefte , par lesfouflemens d'e- ftomach?par le degouft des viandes,par la cou-

àt Carefwe. $<7j

leur duvifagc & autres lignes extérieurs, la- quelle fe doutant du mal-heur s'approche d'el- le , & luy dit doucement & en feerct , Ma rille qu'ânes , qu'eft-cc qui vous tourmente,

quelle cft la caule de tout ce que i'apperçoy en \ ous, la rille ditTimulec luy dit. Ma mère le n'ay rien , c cil vne coliqi DM tourmente , ou

autre chofe femblable, haimal-heureufe rille c'eft ta merc qui parle a toy , c'eft elle qui cft clcfircufc de ton bien & de ton honneur , cV: pourquoy luy celle EU ton pèche , ii tu luy def- couurois ta faute , elle feule feroit plus foi- gneufequetoy de t exeufer & de la cacher : le temps de neuf mois citant venu , voila les tran- chées de l'enfantement qui preilcnr celle rîllc

jient de le mettre auli^t, &a!< elle conte lie Ton | Ion péché a hauts cris,

dételle forte que le père 1 entend qui s'en met en COkre, c^ Icsvoifuis Qui pareillement l'en- tendent, s en trouuc ilandalifcz , dételle forte qu'elle demeure diffamée a iamais,o panure ril- >ilale mal-hcurquit'eltarriuc pour auoir

fouln cachet i ta faute eanen ta mc-

rc,qui enfl mis peine de conferuer ton htmeur,

vleuiter le leand.ile , & par ainli pour auoir

rien W I eft caule que tout

le que tu es diffamée

île représentation de

tes mi . le temps de neuf moiselt le iu-

ment gênerai»] de l'enfantement

nie tuietter.is en pen- dant que tueftoû ci , tu as n oulu

ï 9 4 ^om ^ trotfefme btMMche ht Cari

cher & exeufer ton péché , en ce iour du îuge- ment tu le déclareras à hauts cris deuant la face de tout le monde , & par icy fe vérifie ce que Dieu difoit vne fois à fon peuple. Quod fectjiis in «cculto e^o ftçtam m conjpeùtu jolis , que fi pendant que tu eftois au monde tu eufTe def- couuert ton péché à ta mère l'Eglife, elle tou-* te débonnaire & defîreufe du falut de fes en- fans, l'euft caché & couuert pour iamais ; mais pour l'auoir celé & gardé en ta confeience, cela eft caufe que tu feras condamné en pre-r fence de tout le monde , de bonne heure tu p'y prens garde , & ne fais pénitence en cettç vie prefente, pénitence qui cachera tes péchez & te remettra en grâce auec Dieu , en efperan^ ce de iouyr quelque iour de fa gloire nous conduifent le Père le Fils, & le faincl: Efprit> Ainfi foit-il*

195

SERMON POVR LE

T R O X S I E S M E L V N D Y de C ireime.

Qtuntj. auÀuùmtis faclain Caj>Hanut4?n9 foc & in patrie tU4t

V c.

(ll&Ëéf*ffo } PÎCU tout-pui liant

^^l^-jhû & bien-ïaifant", qui hier chaf- \i r^7 ^fr feit le malin Efpnt du de

î1 ^4^' u'11)' <P'îl pofledoit , eduy ftfàxzifmM nu * tant ^c ■■-les

ne peur au huy chafler des ccem

*ai\ la malice 8k l'cquic i de forte

que comme en la Mauritai

OQS la Zone : , il y a «.

defers, fablo plu) t ibe dtfliis, quelque fent a: I

'iq6 Tour le troifîefme tunày

faift, neantmoins cela n'eft fuffifant pour amollir cefte terre defeichee par les ardans & bruilans rayons du Soleil, ains au contraire cela rendoit plus dure qu'auparauant & plus fterile que iamais.

Ainfi de mefme encores que les déluges Se tous les fleuues de grâce tombaient fur ceux de Nazareth au lieu de les ramollir, fendre, & rendre fertilles en bonnes ceuures , elle$ les endurciffoient dauantage : de façon que (i noftre Seigneur ne ce fuft rendu inuifïble, auffi toft il euft couru rifque de fa vie : c'eft le fubieét- du prefent Sermon. Plaife à ce Sei- gneur qui s'eft rendu vifiblc au moyen du ven- dre de la Vierge , de nous adifter de fa faueur & de fa grâce , & pour ce faliions celle mefme Vierge, en luy difans.

^ue Maria.

\ATl 13' *1fcjffîyK veritatc compeno , quia non eH pnfa~ narum acceptor Dtus , feâ m omm pente> qui ttmtt tum , t<r optritur tufiitum, ttc- ctptus efi tUt , difoit le Prince des Apoftrês SaincT: Pierre , aux Actes dixiefme après que Dieu luy eut repre fente l'eftat de l'Eglife en ce linceuil miraculeux defeendant du ciel , attaché aux quatre coings de la terre: linceuil qui reprefente l'vnion de l'Eglife , & les quatre coings de la terre aufquelsil eft at- taché 3 rvniucrfalité d'icelle, ces bafilics , ces

àt Cdrtfmf. iQy

dragons 8c fcrpcnsquicftoient dedans ce lin- ceuil , reprefentent que lLglile deuoir efirc comp» figurez par ces belles

y enimcufcs,àraifon de leur infidélité , &fidu*T™ *■ commencement ces belles donnoient de l'hor- *■ hitne reur a (aînâ Pierre : toutesfois noftre Sei- fXfit^ gneu rluy dit, ttnt occxdt cr mtnJucd. C eitoit pour représenter cette authorité qu'il auoic mife entre les mains de lama Pierre , laquelle deuoit | i tous les Prc lats de l'Hglife: jcziàt

ummcd Tue & mange pour nous reprefen- ter que le gîaiuc que les Prélats de lEglife doi- uent auoir en main, ne doit dire pour la ddlrti- ètion , niais bien pluflofl pour l'édification des âmes : & note/ icy,qucDicunc le contenta pas' de dire à fainct PierVCytftatfV, niais m.tnduc* pour

>s, & que ces Gentils fi- gure/ par iceoi dévoient cflpeconuerrî* en la de fainct Pierre j puisque h viande le

■îertitcnla fubltancc de ccluy duquel elle

iande^n m mo: jud'e-

ftat ( .enrils du. kre change en celuy

duC i miliani (hic :ou bien encore pour dire que

!ife eft pour ra- neri n chacun eo ion dcuoir A" les hure r uenir qu'ils font homes, de façon que faincl igneu ce que vouloir dire i (Ire Seigneur , & que les ( ientilf cfloicnt ca- dre appeliez a !I , dit:/»***** te cvnfuïio (]uu Wm 10 f>rrjon*ri4m accepter />r»< , fed mêmns^tntt qui ttmtt tum (j cptratur tnî}:tt.tm , *cc^- 10

Admirable reprefentation de cccyçul'A-.'

* p 5 four le tyoijîcfme tutiiy

pocalypfe de fainci Iean chapitre premier,' & le fils de l'homme eft reprefenté ayant en fa main des eftoilles 3 vn glaiue en fa bou- che , & ceint particulièrement au trauers des mammelles. LJï<ecmcium ad mammtltas , m dtx- ttra Jua Itellas jeptem , <2r àt ore eius , ^Uàms vtrtque p*rte acntus txib<t Quel eft ce fils de l'hom- me ? finon celuy qui parlant de Coy , difoit en Saine! Matthieu vingt cinq. Cumvinentfi- Màtil}. jifi5 bomtnts, tn fede maie (iat iS fu*. Ces eftoille$ qui font en fa main , reprefentent les falaires & recompenfes qu'il porte pour les iuftes. hece vtuto isr mtrees mea tmeum e[t. Ce glaiue qui fort de fa bouche , c'eft pour fa iuftice : il eft bien vray qu'il eft icy à remarquer que ce glaiue ne fe tenoit pas en la bouche de Dieu, mais félon le texte Grec il eft dit , qu'il fau- toit de fa bouche en fa main , que veut dire cecy}

le trouue en la fainde Efcriture que D'mpor- j)jeu p0rte ie glaiue en trois fortes & ma- te le glu njeres . premièrement fur fa cuifle. Actinie- ne en trots n ^uàio t*o iuptr \<£mnY tuum potenttfiimè : Vne fartes. autrefois en fa bouche , comme en ce lieu de l'Apocalypfe, Tiercement il le porte en P/rf/44 la main, kmiinùbê Radium m um. Le glaiue fur fa cuifle c'eft pour monftrer fa puiffancé. Jn fœmne eius fcnptum ejt R^ex lyegum , o* Dowtntts Dommanùum. En fa bouche pour fes me- naces : & quand il voit que ces menaces ne feruent de rien , ce glaiue faute de fa bouche en fa main pour frapper & ferir : c'eft ce qui fait icy à mon propos, principalement quand

it Ctrtftrte. t$f

en fuirte de ces paroles, il cft die qu'il cfl ceint fui les mammclles. Vitcullum ad nuan^

La ceinture cft vn fymbolc &: parfaide L* et m* reprefentation de la iultice de Dieu, tt eut ture e(l iHShut unou\um ttmm tins. Lt tout ainfl que la *n (ym- ceinrure diuife 1 homme en deux parties : ainfï bêle de U noltrc Seigneur par ù iuftice grande, a diui- wlltce* ' le monde en deux principales parties po- pes* & Lcclciialtiques : ï^iddtte Cafjn qu>t funt L*J*>ts : voila pour les choies politiques. jju.t Autem Oti% ocoi voila pour les ïiccicfiafti- que

De façon doneques , que comme vous voyez que la eeinrure diuife l'homme efgal- ient , ii ce n eft que quelques-fois elle pan- che du codé de la gibecière , reprefentation : rompu , ce qui reprefente mer- neillcuicnient ce qui eft de Ui grande iuftice de Dieu, q.:c pour ce fubiect cil dit ceint tert k nmeiles : mais dira quelquvu,

|ei mammelk ^nz elles pas fymbolcs de

la miferit /'/ /*>j//f fy repltjmtm éb vbe-

I ; urdi* (tus . dir I:faye, ou y ? Il cft vray

que les m.immcUcs four vue parfaite repre- fcnr.irion de la milericorde de Dieu , au- quel 1 I.fcnturc fainetc attribue des mammcl*

« tunt ythtr* tua rm#, à l'vnc delquel- ç^ç ■]

i boit .irr.uh.ee me MtgdeUinc pcnio

M, 1 autre mi (àinâ Paul periceUtcUT

- tout ainlï que les mainmcl-

les fig ni rient la mn de, auili laceinru-

la mil . de Dieu cftunt

aoo Tour le trorfiefme luncfy

reprefenté ceint vers les mammelies * c'eft pour dire que comme en ce monde la Iufti- ce de Dieu a efté changée en mifericorde, au contraire en l'autre la mifericorde fera changée en iuftice : toutesfoisie laine ces bel- les explications , quoyque belles & riches en prenant vn autre qui fera mieux à mon pro- pos.

le diray donc que le fils de Dieu en l'A- pocalypfe de fainct Iean no.us eft reprefen- fingulierement ceint fur les mammel- ies , pour monftrer qu'il a vn cœur ferré & non partial ny diuifc tel que nous le deuons auoir tous tant que nous fommes. Sur quoy vous remarquerez que les parties du corps les plus charnues font celles qui font vers cœur , & pour ce fubiecl: elles font moins fubiedes à monftruofîté, comme les efpaules, les pieds & les mains , pource que le cœur ne fauorife point tant les parties qui luy font elloignees , comme il fait celles qui luy font voifines.

le dis donc que le fils de Dieu eft ceint furies mammelies , pour monftrer qu'il n'eft point partial ny accepteur de perfonnes, comme l'a recogneu fainâ: Pierre, in vtn- tAtc cemptrio , quod perjonarum 4Cctptor non îH Deus.

Et de fait \ pour prcuue de cecy voudriez- vous voir vn plus bel exemple que celuy «qui nous eft auiourd'huy propofé en l'E- 4iangile , cette vérité fe recognoift mani-» ieftement ? Diray-ie que Dieu eft partial,

pource

àt CdYtfint. '401

pourcc qu'il a regarde Naaman , & n'a point regardé ia femme pour dire que Dieu regarde les hommes* firnonlesfemmei I NonilaauiTi bien regarde la femme que le mary , Diray-ic qiK eitpartial, pourceqirï] a regardé fui-

gulicremeik Naaman, qui dtoit noble, & n a-

uloregarder fa femme,quie(b>k ignoble : £c que p - aide que les nobles 1 Non, il

a regarde/, fans don: ux.

Diray-ie encore que Dieu elt partial pourcc qu'il a regardé Naaman qui citoit belliqueux, & n'a point regardé la femme , pour dire que principalement il ne regarde que les folda:

in, il a regarde fc 1 \n cV: l'autre , il reçoit . les 8c Ils ingnobles, & les panures 6e ! ru!. es \ les grands ce les petits , ; 3 qu'il

n'eii: accepteur de perfonne. L>i jmttâft com- l 'no qtio 1 pnjon.ii un JCCtptator non etl Dtus. L...

station des perfonnes ne petit tomber en

1 pour autant qu'il cil au :e iu-

ie fa mifericorde eft auiTi grande que

la mit laisli cela elt , comme il elt, pour-

quoy eft-il ii pi c à ï\i\w des mi: en

( ipharnaun i chiche d en faire en

Nazareth 1 il lemotc que ce (oit la vue accep->

ration de perf de faire îles mil en

\ endrotâ , & n'en \ouloir faire en m au- ti\

tnftrer qu'en Diee il n j 1 pomr perfoii principalement

, ie dira) d^ Dieu ne diftribin gallement, mais ccft félon u i , & le,

I c

r

40 1 Vcur k troifi°fmt tunày

propre mérite d'vn chacun. Secondement ie dirayqûe combien que les grâces ne foyent di- uiices à tous egallemét, neantmoins il en diftri- buë fuffïfamment à tous pour eftre fauuez.

Pour la première , fain& Auguftin dit que la vérité de la Religion Chreftienne eft entre deux cxtremitez : & que comme noftre Sei- gneur fut crucifié entre-deux larrons, ai nfi le dogme de la foy eft entre deux herefïes diamé- tralement oppofees. La première eft celle des Pelagiens qui difoient que . nous auons tous mefme & efgalle grâce , difant que cette grâce n'eft autre que la nature qui eft efgallement diftribuee à tous : cette erreur eft réfutée Par S. Auguftin , in eptjioit fttndamtnti contra jtwianos: Et au liure De frade{imationt Santlorum i Chapi- tre I. & 2.

La féconde erreur eft celle de nos hère- tiques, & de leurs Patriarches Luther & Cal- uin, au liure troifiefmc de fon Inftitution , arti- cle trente-/] xiefme chapitre vingt-deuxiefme, fedion uixiefme , difans que Dieu ne donne fa grâce qu'à ceux , qui fontpredeftinez , & cette grâce que Dieu leur donne n'eft autre que la grâce fu h îkmtc.

Monftrons ces deux erreurs : & contre la première , difpns que, Dieu ne donne à tous efgallement fa grâce. Sainct Auguftin confir- me cela par deux partages de l'Efcriturc fain- û.c , dont le premier eft prins de l'Ecclefiafti- <]uc , chapitre /ixiefme, ou le Sage dit K<*~ Eccle^lt pr!4< ^ m maint* muttftt. umlUHum uns. Il re- <*• preflntc icy deux chofes , la malice , & la

deCdrefm 40;

folie : parla milice il rcprcfcntc les tentations du Diable , Se parla rolhc celle du monde.

Etpourautant, diccleSage , que cette amc eftoit agréable a Dieu , \*fuk t/j : elle a elle

lie de peur d eitre peruertie par la malice du Diable & du monde : Or eitilque Dieu ne ùicz cette grâce I , ans feulement en

quelques- vus : & partant les grâces de Dieu

(ont efgilemen: diitxibuecs à tous. Ceey n'eft que pour le : îcz feulement, en

quoy giftla print i .iarque de la prediftina-

opercs & mcresfî quelques \)i"u fai& laatac >s énrans de les pren- dre , & appellera foyû ton: qu'ils oncreceule ! :s ne lesdeue/ p!orer,pourcc qu'en

cela gilllapnncipale marque de leur predefti-

autre paflage cft prins de Sainct Mat- it% chapitre vnziefme. h klyt§ c Siàmi

ï'i.ttATH e£i(sn,t : i)icufaifbit fes rep 1 au Iuifs

des mi- qu'il leur auoit fàtâs j difant,

fitiès enflent cfL ^ en Tyr

& 1 , iK en enflent fard leur p-

& Ce riiil par lequel pafl

nous appj 1 î La premi

que Dieu ne eonwnuniquc ille-

mentatous, puisqu'il n'a:

\ , ecto l en

Capiiarna: eft qu'il en ii

ne p B,ft b

feruironr,

ao 4 Tour le ttoifiefme Ltmdy

èc ceux-cy : Non,& ce félon la mefure de lafby <fyn chacun, comme dit faincl Paul aux Ro- mains chap. 1 2 Vmcmqut âcdtt jtcunâum menfu- ram fv.ki Cefte mefure monftre qu'il y a vne proportion Géométrique , & non pas Arithmé- tique entre la iuftice de Dieu,& les mérites d'vn bdp.ent. cnacim Et quand le Sage dit en la Sapience qua- 4 triefme que Dieu a fomg efgallement de tous: j&.(]tulitiY illi e{i cura de omnibus.

Cefte particule œqualtiïr , ne fe doit rappor- ter à la prouidence de Dieu , pour dire que Dieu eftprouide en toutes chofes , car ce fe-^ roit contreuenir au dire de faind Paul , qui dict , que Dieu n'a fomg des bœufs > non pas que Dieu n'en aye foing i mais il femble que fainâ: Paul vucille dire que Dieu néglige les beftes en comparai fon des hommes , pour- ce que ce feroitvnblaphefme dédire que Dieu aye mis des créatures fur terre pour n'en auoir ioing.

Mais en cecy le Sage veut dire que la pro- uidence de Dieu enuers les hommes cft plus particulière aux vns , que non pas aux au- tres : c cil pourautant aucc e/gallité qu'il fe monftre prouide enuers tous. Mais cette ef* gallité fe doibt rapporter à la mefure d'vn cha- cun.

le veux monftrcr cecy par deux beaux paf- fages de l'tfcriture fain et c , & monftrer que Dieu donne vne plus particulière grâce à ceux qui fc retirent du péché, qu'à ceux qui font touiiours addonnez aux chofes celcftes. Cefte iuftice conf (le en ce que Dieu dict,

DecJin.i 3 ttt.tJo , er f^c bonmm II rapporte ce qui eft de la pçrfeâû i <

cho:

:t , ic vou| veux monftrer que .1 prête plus tes \ r s i reçi que non pas les autre la nous dt rëpreftntç en cette riche ; (bit dufouper. litwoqut-

âum fecit cœn.u> ^, di-ie , quece foit

des Tentent le mariage de lame

auec Dieu par lai foitvnfbu-

per qui rcprcfcntc le frekin de la gloire : vous en cette parabole, que les vns font appeliez â ce feftin, & les autres dclaiilez : les i )iit appelle/, non feulement, mais encore contraints desYtrouuer : il eft bien vrayque ceo noient elle laiilc/,poiir- I vu d" ;;re en fa :

ioit ;u hepre cinq i l falloir efpi ouucr : ^ fin;

.it, qu'il eflo partant il ne s'y potiuoittroui

Trois empefehements qui nous empefehent tin ou de la grâce ou de la gloire,

;ice ik , la ÇOnCOplftf

de 1 ou du monde , la concupife;

méfiâmes, cclk ifs, celles du tr la

I e, (bruiteurs du pçrc d

entendre le r

uent > in , Ic-

406 Tovrletroifîefme lunày

aille parmi les rues & places publiques de la vil*

le ramaflértous les pauur es malades, naurez &;

necefliteux.

Mais voyez comme il parle : Cowpelle tos intra- re. Il veut qu'on les contraigne d'entrer : tant il eft véritable , que de la grâce que Dieu donne dépend de faiuftice : il ne donne à tous Tes gra- ces:il ouure à tous le chemin du Ciel,mais il de- laiffe les vus & contraint les autres d'y entrer i'appelle la cpnfcience de plufieurs de vous au- tres.

Combien fouuentesfois Tentez vous que Dieu vous force & côtraint de vous retirer du péché pour fuiure la vertu? O grand faincl: Paul vous nous en pouuez dire des nouuelles.-pendant que vousperfecutiez l'Eglife , vous fuftes porté en terre du haut de voftre cheual , & eftant comme forcé de vqus retirer, vous confeffates que vous eftiez vaincu.

Encores deux beaux partages de l'Efcriture pourmonftrer que Dieu communique fa grâce à tous, &toutcsfois plus aux vns qu'aux au-» très.

Le premier eft de fainct Matthieu , no- ftre Seigneur difoit , Vpàti ad me omms qui one- rati éfih il offre feulement fa grâce à ceux-ci mais il ne les prend par la main , entiers les les autres il âiât , VfYpttu* ch*rk*tt àehxt te , or tr<*xi te mtht II ac fc contente de leur dire comme à ceux-cy , Vmté Hrniet9&à, mais, Tyaxtte tmhi: pourmonftrer que Dieu faift plus de grâce aux vns qu'aux autres.

Et ainfi , ô Rcligionnaircs , le veir vous remarquez que Le auec

il attire les li' douces 9i le non de

un vo< m vr -a'is 1 il on f /f//j f/;

m , dilbit Dieu fou Prophète Ofce. Voila pour la grâce de Dieu Lna a quelque* periou-

IICS.

Voulez -TOUS que ie vous ir.onfi.rc encore vn autre pal! briturc , par lequel

vous i que Dieu attire par force ceux

qu'il avme , qui fembloient s'en aller en cn-

fe : Il cft dit que les Ang l u furent emioyei a J.orli , qui

it en Sodomc , pour l'aduertir de foi

J.e texc dit , N : fi ct'.m c.tt'rn me

tnr : Ccftoît feulement pour ta gTlCC qu'il

I

, comme Dieu le conif i cum ,

Ifusju- \ oyea i nu cora

aint les vus daller a lut , & non les au- tre

: car I.otli ne voulant

nullement entendre

Sainâe rapporte que l le pnnt par la

main, 8c j t la ci: j*\

ait m m* m tut s , cr mtnnm

& trcir ro< f\'ryf ctuttMtem . | >ur mo

ftre Dieu prefti

Quelque , & p car il

Ce uii

40S Vonr h troiftefme lundy

n'y eut que Loth qui fut pris par la main de l'Ange , & mis hors de la cité par force, & furent fes deux gendres delaiffez en la vil- le , lans eftre contraints de fortir , mais bien furent-ils aduertits d'en fortir de peur qu'ils ne periflent aucc les autres Sodomites , & ne deuonspas demander à Dieu pourquoy il fait cela : car comme dict fainftAuguftin -Xurtrabat illttm 9 cr illum non tiabat nolt tudicarc p non ris errare.

Il ne faut entrer dedans , car c'eil: vn aby f- me profond des iugements de Dieu , defquels fainct Paul ne peut parler qu'aueç admiration; O altiiucio dtuuwum jcmittœ & Japuntta Dtt quam incomprehenfibilta funt indtcta ftta & mue H t£* bile s yt<C etm. DelàDauiddifoit , ludtw tua abyfiusmulta. Et fainct Grégoire de Nazianze dicl:, Jibyff** yeltimentp.mttHS , nubts (jr caltopincircuttH eim. Oiu-? gement de Dieurce ne font que brou illarts, que nuées & ténèbres , parmy lefquelles nous ne recognoiffons rien.

Grand Dauid , fi Dieu eft infiny en foy, comment eft-il comprins de ténèbres ! ce n'eft pas à dire que Dieu en foy foit enuironné , de ténèbres. Mais cela cftdict feulement, pour noftre regard : car comme le Soleil eftantec- clypfé ne perd rien de fa lumière , ains feule- ment icelle nous eft oftec par l'interpofition de la Lune, qui fe met entre luy , & la terre, qui cmpefche que nous nclepouuonsveoir. Ainfï cette ecclypfc des iugements de Dieuarriuede noftre part. - Les anciens ont dict que le Cygne cftoit vA

Je C ar f fine. 409

beau fimbole de l'homme ; I gne dont les deux colomncs des fept piecU plus ie

les autres animaux,reprclcntentquil cftle roy des o) féaux , Ion col plus haut que les autres, fl s plumes plus blanches que la neige, Tes yeux plus brillants que le Soleil , Ton bec de nacre de perle,auec icfquelk , ons , qui ne diroir

que cet oyfcauû* beau 1 apic auoir vu cha proportionne a la beauté , antmoh.s pour

auoir la telle petite , & n auoir point de langue pour chanter, reprefente ce quedoit l'aire 1 ! me enuers les iugemens de Dieu. O homme qui esCygne , tu dois auoir vn chef fans langue quand tu veux parler de Dieu: car luy citant K>y fini, pour celte caufe tu ne dois par- krdeluy, ny de il mens, & lapins belle

1" .r le chant plus agréable qu'il pour-

rOÎtrt de lhonorer aucc vn

' fîlence pour itères & iiigemenag

auiii droit 1 iymums Dtui m Son. T/aI.}$*

tmbicnklon la rçfûon de fainâ liicrofmc,

2 ibi f)owi'ielil(r,rr> u\

redut neui cS: célèbre tem-

ple Je D lia ville dKphele , qu'a

1 entourde la ceint:1 -; celte, il y auoic

deux mois qui ne pouuoJCOt élire leus ny eu

:iatius diloit que 1 vu ii-

gntâoit lumière , & l'antre tenebn elle 4

:'c Tentation de Dieu , qui en n'eft i micre ,

Um : Mats pour noi

fcuntcz , /*..'.

- s au vus c'e r.on aux autres, cela^

r* i0 Tour h tyoifiefme l mây

ténébreux pour nous , l'acceptation desperfon* nés ne peut pour celaeftreen luy, il n'eft obli- gé à perfonne , de eft que fi quelqu'vn fe vfou- loit plaindre à Dieu de la grâce qu'il faiftà vn autre plus qu a luy , Dieu luy pourroit refpon- dre , *mict non facto nbi mturum , pource qu'il n'eft obligé d'en donner autant aux vns qu'aux autres.

Venons maintenant à la féconde partie de ce prefent fermon , & monftrons que combien que Dieu ne diftribuë à tous efgalîemét ks grâ- ces , Ç\ eft-ce toutesfois qu'il en donne fuffîfam- mét a vn chacun de nous pour fe fauuer, numquid eH volwtt.ttts m* vt monatuY tmpiu^llcd très-certain que Dieu a plus ay n les hommes que les Anges pource qu'il eft mort pour les hommes , & n'eft pas mort pour les Anges.

Secondement , il attend les hommes à péni- tence, & non les Anges : car Lucifer n'euft pas pluftoft offencé , qu'aufïï-toft il futpuny , &: chaftié de Dieu , ie fçay que les Théologiens di- fent que l'homme eft inconuertible de foyi mais i'ayme mieux dire cccy des Anges qui fontdefoy inconuertibles, i'entends parler des Anges rebelles , & non des bons , pource que la porte du Ciel leur a efté fermée pour iamais, de eft que les portes d'enfer font :ippcllees eter- nelles,pource que la grâce de Dieu yeft defniee; voyla pourqiroy le feu y eft éternel , ou bien di- fons que le feu d'enfer eft éternel , pource qu'il dure autant que fa matière dure , la matière du feu d'enfer eft le péché qui eft éternel, & pource ce feu eft éternel, partant ie dis que les Ai>

ges ayans vne fois péché , font condamnez :. feu éternel, cV: font pour roue ïamaisinconuertN blés.

Voyla comme Dieu n a attendu les Ang.

comme il tait les hommes & partant il ne les a tant avmcv.

Tiereemcnt , Dieu aplus aymé les hommes que les qu'il aprinscV apprehe:

la nature humaine , & non pas 1 ,

Myftercqui nous efl mcrucillculcmcnt repre- fentéen (ainâLuc, Ions la : le du Paitcur

qui de cent brebis qu'il auoit, enefgara pour l'aller chercher laillales nouante neuf au defertjou fur Ils maiv : rOUS que le

nombre de y 9. elle c deux 9. qui repre-

icntct les oeuf cheee i ce bergère c it

lefilsdcDieugceftel u f'eftlanatiire

humaine, eftvenu chercher,

chœurs des Auges aa Ciel, & . Cefl pour monftrcr que Dieu ad* J <:\ amour en- uers les homme un s 1rs AngnUipiiiirlnnci quilaplus , nmesque les A nu qu'il a eree \% nr la l ie éternelle ; Il s en- fuit de la,qu il ad' s rnefl I aruenii c'eftk de ecl

qui adtltine vue*. Miehn , de lu}' donner

1 ; Dieu a détoné ft

let homme

uenir,qaj z3*m*mmm

in0* / il no* à

donne fa . cous, il 1

a ii 'Pour le troifitfme lundy

mais c'e/l ou immcdiatemenr,ou mediatement* aux adultes il donne la grâce immédiatement, & aux petits enfans qui n'ont l'vfagc de la rai- fbn, il leur donne la grâce mediatement, Ceft à dire, il donne la grâce aux parens de les faire baptifer, & de les faire fauuer. O parens, vous auez le moyen non feulement de donner la vie naturelle à vos enfans : mais encore la vie fur- naturelle, qui cilla grâce ; voila comme Dieu lie refufe fes grâces a perfonne, foit aux bons, foit aux mauuais , aux grands ou aux petits, C'eft ce que difoit le fils de Dieu, parlant de fon Père éternel , Qjtt [olemjuum factt ortrifuper tafias & imujbs : Il fait pleuuoir l'abondance de fes grâ- ces furies iuftes & fur les pécheurs. S. Ambroi- fe fur le Pfal. 1 1 8, expliquant ces mefmes paro- les de noftre Seigneur dit , Sot intima efi pluma gratt* : mais fingulierement Sainct Auguftin expliquant ces paroles , état lux vera (\ux liiummat cmmmbomimm . & fur le Pfal. 18, expofant ces pa- roles , non tfi qui fe abjeondat a cabre eius > dit , cum tiutnn yerbum caro fatlum esl , & habitant in nobts mortalttatem niflram fufeipiens non pcrmtftt vlittm morta- lium exeufttre fe Aetmbra monts : tpfum enim penttrauit yerbt calot , & fur le Pfal. 4; . expliquant ces pa- foles , Dftts m mtàto etus non commoutbitur.

A cecy fe peut adioufter ce que difoit Galicn à vn certain Roy des Indiens qui fe conciliant a luy comment il pourroit maintenir en paix fon Royaume, luy monftra vn cuir de bœuf, fur le bout duquel il luy faifoit mettre le pied , & pendant que celuy-cy s'abbaiflbit, l'autre fe le- uoit : mais puis après luy faifoit mettre le pied

an milieu, les deux extrémités ne sabbaiflbienc ny ne fe lcuoient ; ainlidiibit CJalicn à ce Ko) : Sire , pendant que vous \ ous tiendrez a l'vn des bouts de voftre Royaume, il< ..indrc que

L'autre ne s'eileue : nuis ù vous vous tenez au milieu, voftre eftat fera paiûblcTi ffcufli Diuile milieu de nous par ce , que U

mort mugi(Fe»& le Ciel tonne , iamais pour ce- la nous ne lirons troublez : ograndS. Paul , n'a- llicz-vous pas voftre Dieu en voftre cceur? Lapourquoy vousdefpiticz & guerre &: fa- mine, l _s,difant, t^ojçirquodmqucmcrs vque tribulatto out m , pottrit me Jeparare k ihjrttdte Det : Dieuefloiten Ton ame , Cv quelle merueiîle s'il laiilbir palier toutes les tempeltes ndç , (ans élire aucunement esbrailé. Jjtus m \n diê nus non commcmùttur. Surquoy il

VOUS rapporte les paroles de iaimr Auguftûi , Lequel expliquant ces p..

ind dit , Lhtid htc (. , (jhoJ Dtus

rfon4$ ntn dcciptt : nnomo.io

evnn ttlnJ rjuo'hnrneJio esl pirué h*btt (h.ttu aA cm»

rlius ef]e dicitvr , dciHAÏutr êmnbHï

en/ \<>ila comme Dieu cft au milieu

I nrre de tons les hommes pat lagr.u

une il n'ya rien enlacirconrercDce à'rn

cercle, qui ne foit veu& regardé par le centre*

.monde qui le pmlle plaindre

de Dieu.CIcn* ni Mlexandrinfur cesparoksde

S I rr* (]u* t\\%mm*t % cre dit amli

en I ire au Gentils , n*//* *H

«»w 9ttbmn% lux comnmnti omntl - , titil-

lai til Lt *(,, ;. [UC \uulci-vuui

4 1 4 Tour h tYfifiifmî lunây

dire:il veut dire que ce verbe éternel eftfembla-' ble au Soleil , pource que tout ainfî que le Soleil efclaire , non feulement les corps celeftes qui font auprès de luy : mais auffi. nous autres qui en fommes fort efloignez : ainfi en eft-il de ce Soleil de iuftice,auec le feul dir>erent,que le So- leil naturel eftant fur noftre horifon, met les an- tipodes en ténèbres, & au contraire luyfant aux antipodeSjil nous caufe la nuic~h ce Soleil de iuftice efclaire tout le monde fans aucunes ténèbres, il n'yaperfonne qui foit exempt de fe$ rayons en quelque endroit qu'il fe trouue, enco- re que ie fois aux Indes parmy les barbares , eu Babylone & en Turquie parmy les infidèles , ie ne laifle pour cela d'eftre efclaire de ce Soleil iuftice. Et pour voir comme perfonne ne peut fe plaindre de n eftre efclaire de quelque lumiè- re auec laquelle il fe peut fauuer : Remarquez que trois fortes de perfonnes font efclairees de lumière : mais les vns plus que les autres,les vns n'ont qu' vne lumiere,les autres en ont deux , &: les autres trois.

L'infldclle n'a qu vne lumière, fçauôir la lu- mière naturelle , par laquelle il fe peut bien con- duire & obtenir le falut:le Iuif a deux lumières*, fçauoir laloy dénature, & laloyde Moyfe par lefquellesilpeutainTi Ct fauucr : maisleChre- (lien & Catholique , il a trois lumières , fçauoir laloy de nature, la loy de Dieu & la grâce.

L'infldclle au iour du internent ne fera pas condamne pour n'avoir fuiuy la lumière de laloy eferite , & la lumière de la grâce : mais pour nauoir fuiuy la loy de nature : le Iuif ne

(k Céttftmm 4 1 j

pas condamne pour n'auoir fuiuy la loy tic

mais bien pour n'auoir iu:u\ la loy Je

Mo] te Chrefticn Catholique ne iciacon-

ur m auoir fuiuy la loy de Moyie, mais

bien] auoir fuiuj cequieftoitdelftloyds

M.; 1.' Huntquelqu'vn mepourroir faire ce- lle 1 , s'il arriuc que ie ne fuiuc la loy

de narine , feray-ic fai; la ie rciponds que

(i ie n ay 411e la iumiere naturelle , a la venté Dieu 1 itpljlftofi vn Ai i-e pour me don-

ner vue lumière flirnaturcllc , par laquelle ie pourj e fauucrcar , Uaajacnuti quod wjt e(i

r.on àenr'.it pâti

lececy auchap.T' . des Actes. Ce I ;it la loy dénature, vit vi>e fois jiU iq]

vr, Dieu luy cnuoya, Iny portant noti-

ce' lespm urai-

isf 8sl en aller en Eoppe vers

S d< rc baptifer, voilaeomn

Di defilic ce a 1 infidèle qui luit la

1" lement en Iliiitoire tL

auonscU ..aman, quicduy cit.

le] de les limantes luy tonfeillad al-

L. en [udec rrouucr vn fainctpcrlbnnage ap-

llla après auoii -prins ie, citant, ce i re-

lier lauer

1 pour titre guari maa repre-

eartoii ta

i , la Inde, !a

te de voftrc maifon qui

1 la raafon laquelle donne

a 1 6 Vouy le troipefme tutiây

aduis aTinfidelle qu'il y a vu fouuerain méde- cin en Iudee qui le pourraguarir de fa lèpre fpi- rituelle ; c'eft ainfi que cefte lumière naturelle nous guide & nousaduife d'aller à Dieu : /»«*• (tùilia Dti per ea qi*a jatta, junt luttïkUa covjpi~ tAa i\o CîUhtuY i fempiterna. (juoquc nus virtus ac ciiutmtas^ l* l'infidèle fuiuant l'aduisde cefte raifon naturel-

le prend lettres du Prince,qui font les grâces de Dieu , & s'en va en Iudee, c'eft à dire en l'Eglife ChreiHenne,ou fe trouuent les vrays Helies, qui font les Preftres, lefquels enuoyent le pécheur aufîeuue du Iourdain pour fe lauer j c'eft à dire aux Sacrements , afin que de il reçoiue fa gua-« rifon. Taraboïe Belle & riche parabole qui monftre cecy,c'eft tnifim- à fçauoir comme Dieu diitribuë à tous efgalle- tufe. ment fes grâces , & toutesfois plus aux vns que aux autres. Noftre Seigneur dit qu'vn certain Roy auoit trois feruiteurs , aufquels il diftri- bua Ces taîens ; il en donna vn au premier , deux aufecond,& cinq au troiiiefme: Ce premier fer- uiteur reprefente l'infidèle , qui n'a receu qu'vn talent,fçauoir la loy de nature , le fécond repre- fente le Iuif, qui a receu deux talcns , feauoir eft la loy de nature , & la loy de Moyfe : & le troi- fiefme eft le Chrefticn, qui a cinq talens * fçauoir eft la loy de nature, la loy de grâce, &auecce,la foy , l'cfperance & la charité : de forte qu'ainfl faifant,il n'y a perfonne qui fe puiffe plaindre de Dieu,pource que , vuiq*étqt<e rhditftcundum propriam yi> tuteur, il donne félon la fufrifance d'vn chacun* & félon la capacité des perfonnes.

Ainfi donc il ne donne des miracles à ceux

de Nazareth,

et drefrre. ^\y

Nazareth , pour autant qu'ils n'en cftoicnc

ent trop oMtmcz,cc que icetix

rercntpour k lapider,mais

iLiua Imitant le rendit inuiiible.

;ncur, qui cllargillcz à tous les rayons

de vos grâces félon la capacité & fuihiance

d'vn chacun, '. vous piaiit, que noftre

amc puilîc icy bar. cirre clclairce de vos di-

uins raj ons de vcftrc amour & charité, afin

<juc par la vi rtu d'iccux,elle puiile cirre eileuée

la haut au Ciel en voftre gloire. Ainfi foit-il.

mm:)

^s£§ r/^iiLlfr'KgfrT1^

SERMON POVR LE

TROISIESME MARDY de Carefme.

S ipeccauerit intefrater tuusy va<fe& cor^ rite mm tnter te &* ipfumfofum.

M

ATTH,

18.

.

I EN que le doigt de Dieu tout pu i (Tant de foy feul (bit plus que fuffifant pour chaffer le malin efpri't du corps de ceux lefquels il jpoffede , comme i'ay monftré par cy-deuant : Si eft-ce toutes -fois, que comme nous voyons au gouuernement des chofes naturelles que l'eternelte prouidence de Dieu ne gouucrne les chofes les plus baffes de Ce monde , fiiion au moyen des moyennes, & les moyennes au moyen des plus hautes: ainfi le doigt de Dieu ne fait rien en ce gou- uernement fpiritucl , ii ce n'eft au moyen du doigt de l'Eglifc , & celuy de lEglife par ce- •luy de l'homme , entre lefquels il y a vn fi grand rapport , que comme le doigt de Dietf ne fait rien fans ecluy de l'Eglife , ainfi celuy

Je Cdr'fme. 419

tlb lEglifcnefaietrienfansccluyde l'homme, Ss ptccuHtrit ft te frjttr tk«s y voila comme le malirv cfprit pbfledc lame de l'homme , Compe eum m- ttr te & tpjki», vciila le doigt de l'homme. Q«#i fmon*u:Uttttto^ die tccujix p voila le doigt de l'E- g1ifè,& s il arriueqtie le doigt de l'hônimc & :ifc ne Lacent rien , S/ nbijtcut ttèmem gt fmhbcéùm\ : voila le doigt de Dieu , voila vniu- gement dangereux , ingénient de l'Eglife qui pocl & en dernier relfort : & d'au- tant que ce îugement de l'Eglife eft important, il cft befoindauoir des moyens pour cognoi- ftre quelle eft la vraye ou la tauile Eglifc , &: puisque ie traicic de l'Eglile mère de tous les I - citicns , due la gloiieufe Vierge ne des principales parties de cette Eglilc: nous auonstres-iuftcfuicct d'cfpercrque nouw ferons adifte/ en ce prêtent difeours de fes in- tt réel lions , (i nous l'en requérons, la faluant ^etiotement, dii".

-

^Aue 3Xtaru

1 s TE fenteneceft rres- véri- table que la rcllemblanec eft bl mere d'erreur , ex la mara- ftre de la \critc , s'il vous ptlifl de ietter auec mo;, la nature que for 1. nres

■is prenne icment I il

a 2 o ? owr h tyoijiefme Mardy

le loup cft prins pour la dogue , la couleuure pour 1" anguille , la cyguë pour le cerfucil, l'e- ftaing'pour l'argent, le cuiurepour lor, le ver- re peint pour l'emeraude, & lecriftal pour le diamant: Secondement en l'art les grappes de raifins feulement peints par le Peintre Zeuxis: cftoient prins pour des vrays & naturels rai- fins, & cefte geniffe d'Icare rut tellemét repre- fentée au vit que les taureaux naturels y furent trompez : & Ixion chez Ouide n'embraiîa il pas vne nuéepenfant embralTer limon, Héro- dote liure troifiefme traitant de la Monar- chie desPerfes, dictque vnSmardis eftoit fou- uentesfois pris pour le fils naturel de Cirus , à# caufe de la rcflemblance grande qu'il y auoit entre les deux : laiffons les hiftoires propha- nés, & venons aux fainctes Efcritures.

N'cft-il pas yray que Sathan feduifit nos pre- miers parens foubs la forme & figure d'vn fer- pent? Pourquoy cela? le fçay que les fainéts Pères difent que Dieu à permis que le Diable fe foit prefenté en ferpentd Eue, pour mon- ftrer ce qui eft de fa nature , pour autant que tout ainfi que le ferpét ne peut fe releuer eftant cheu , ainfi le Diable eftant vne feule fois tom- bé par fon orgueil , iamaisil ne s'eft peu rele- uer, & Dieu à permis que en cefte forme il aye tenté nos premiers parens, pour ce que l'hom- me eftant vne feule fois tombé par le péché ne peut s'en releuer fans la grâce de Dieu.

Sainét Grégoire de Nazianze à dit qu'il y a icy vn myftercchaché de ce que le Diable en- tra en 1 amc de nos premiers parens, comme

▼n fcrpct : pour monftrer ce que fait le peché i l'home : car tout ainfï que le (erpent eut: lememt eu vn trou: mais il n'en refort qu'aucc de la peine : ainfi telle cft la nature du pé- ché , il fc gliffe facilement en noitre cœur bc en noftre confcicnce , tait poillder noitre amc par Sathan , & tout autant de péchez que nous commettons font tout autant de mains pour empefeher qu'il ne forte , de forte que nous voyonsque comme le malin cfprit tenta Eue fous couleur & apparence de venté* ainCi en fait-il tous les iours entiers nous , nous trompant ai nf] par l'apparence des chofe Heures.

En l'hiftoirc des Roys nous tronçons qu'vn certain Prophète futvtl iourenu<

la paît de Dieu, auec commandentet deluydenes'y arreftet 6cdene rien emporte^ d'iccllc. Mais voyla vn autre taux lJrophct6 qui Mteltreen )ieupotiri

repaiitreen fa maifôn,ccquecr0] int celtiy-cy lanr a: i boire I ger ehe/ ce faux

ainfieommcils'cnrctournoitfut i

noré parles Lyon,

Du commencement de !*Eg!î/e il fetre

uoit allez de femblables faux Proph ref-

moinvn Simon Magus qui (éditait cftre le racletediuin , ainfi lcsCymnofophilh foienr !sauoirtout , 6t cependant parmy eux cen'efloit qoebeftiiè& ignoran< les adherfaires de 11 ' 15 d (ent i prefotc

tonne/, mais pluftoft Pretendusi car s il y a gens au monde qui i

Dd

4 1 % Vour k troiftcfme 'hJardj^

de reformation ce font eux.

Telle eft la nature du vice & du péché de fer marquer & defguifer pour eftre receu & em- braffé plus aifement de tous. Le péché de foy eft honteux & n'ofe comparoiftre au iour , fi neft foubs l'apparence dubien: Audi celuy-l$ auoit fort bien rencontré , difantqu'vn temps cftoit que le bien & le mal fe promenoient en- femble fur la terre, le bien eftoit receu de tous, pour ce que , omuta bmum appetunt : chacun le pourchaflbit , & le vouloitauoir ? il n'y auoit aucun qui voulut receuoir le mal quiparoiffoiç tout nud , & en fin le bien fe voyant ainfî im- portuné de tous, quitta les hommes & s'en alla; au Ciel : mais comme il s'en volloit de la terre, il laiffa tomber fon manteau fecrettement , fans qu'aucun s'en aduifaft : le mal qui couroit tout nud delahTé& abandonné de tous, trou- vant ce manteau par hazard il s'en affubla, & fe fourrât parmy les hommes ainfi defguifé aueç ce fur-habit fut receu & embraffé de tous pour le bien , c'eft ainfi que l'hcrefie a prins pied par- my les hommes: car n'ofans paroiftre toute nuç comme elle eft en fa nature , elle s'approche de nous en vraye mere de vérité, & ne l'eft pas, de forte qu'en elle fe vérifie ce que nous liions en fhiftoire des Roys de ces deux femmes qui de- battoientàqui appartiendrait vn enfant qui e- itoit nouvellement nay , lacaufe fut debatuë deuantle RoySalomon, lamaraftre difoitàla vraye mere : Mon tiénntc tmhi , fed âmidAtur^ ce que voyant Salomon dit à fes gens: Sus que Ton m'apporte vn coufteau a afin que ic diuife ceft

àe CàYtfme. 42$

.enfant , ce que voyant la vraye mère, ne pou- vant voir exercer vne telle cruauté enuers Ton enfant , dit au Roy , Sire donnez luy pluftoft tout entier que le diuifer , & par ccfte belle re- iblution , elle fut recogneue pour vraye mère de l'enfant , & l'autre pour vne maraftre , & pource à celle l'enfant fut baillé , & l'autre fut contrainte de fe retirer honteufement. Rer marquons icy que la diftinction de la vraye mè- re d'auec Ja maraftre,fut fai&e par le moyen du glaiue & ducoufteau.

Or fus de mefme ce fera ce matin que ce cour fteau nous fera recognoiftre qu'elle eftlafauffe ou la vraye mère, c'eft à dire qu'elle eft la vraye ou la fauffe Eglife , laquelle fe recognoift telle par le glaiue, & parle coufteau. de l'Euangile 8c de la parole de Dieu,

Cinq marques fe trouuentpour recognoi- ftre la vraye Eglife de lafauife : la première il faut qu'elle foit vniuerfelle , la féconde qu'elle foit vne, la troifiefme qu elle foit Catholique,la qu.atriefme qu'elle foit faincte ^ & la cinquief- me qu'elle foit Apoflolique , c'eft par ces cinq marques que l'on cqgnoift la vraye Eglife : ex- pliquons auiourd'huy trois de fes marques , Se difbns premièrement que l'Eglife doit eftre vi- fible , car fi elle n eft vifîble , elle ne peut eftre Eglife :1a vie prefente , c'eft la vifibilité de l'E- glife : Les Reformez ne pouuans monftrer au- cune marque de leur Eglife ont dit qu'elle ç- ftoitinuifible,amnTadit Luther, ainliCaluin, iiure quatrieime de fes Inftitutions , chapitre

Ddiiii

^14 Tour le troiliefme ÏÏijycIy

premier il dit que l'Eglife confifte feule- ment en l'affemblée & congrégation des pre- deftinez , & adioufte que tout ainfi que la pre- deftination eft cachée & inuifïble : ainfi, dit-il l'Eglife nous eft cachée & inuifïble :& tout ain- fï,dit-il, encore que comme le bon grain eftant caché parmy les c/pines & yuroyes ne peut eftre veu, ainfi les predeftinez qui font en l'E- glife ne peuuent eftre cogneus d'entre les mef- chans : & de il concludque l'Eglife eft inui- fïble. S'il eft vray ô hérétiques , ce que vous dites, accordez vous donc ie vous prie, auec noftre Seigneur, qui dit auiourd'huy , quicon- que aura péché ,nous le deuons reprendre , s'iî ne fait eftat de ce que nous luy difons , ad- dreffons nous à l'Eglife , Sttenonaudmudic Lc- ttefi*.

Dites moy maintenant , fi comme vous dites , l'Eglife eft inuifïble , comment luy pourray-ie parler ? Si ie luy parle , il faut donc conclurre contre voftre doctrine par le tefmoignage exprès de noftre Seigneur, que l'Eglife eft vifible compofée de bons & de mauuais , de reprouuez &: de predefti- nez.

Les fainftcs Efcriturcs m'enfeignent que l'Eglife eft vifible , Efaye dit que c'eft vne

montagne , trit wons hnmu% Domini pyœparstus

m vemcr montitn*. Et fainct Auguftin au liure qu'il a fait de l'vnité de l'Eglife , dit que ce- fte montagne n'cft autre que l'Eglife : Or tout ainfi qu'il n'y arien fur la terre qui (bit plus vi- fible que la montagne , ainfi il n'y arien de plus

dt Ctrrfme, 42 f

vifiblc que l'Eglife eftant comparée a vnc mon- f-aigne : de la noitre Seigneur couronnement au Prophète £faye intencttant ces paroles di-

foit , Xoo pott[l CUHtSS abfcondt Juprà m§Kfem pi)tjm

Que dis ru donc , Caluin, que l'Eglife cfr. in- uiiiblc ? voila noitre Seigneur qui dit que c'clt vne ville allile fur vue montagne Lit ainfi

comme la cire m vue aiicmblcc de gens & de citoyens tous viuans (bus inclines loi* & infti- tuts : ainfi l'Eglife efi vue aifembiccdcCJirc- Jticns tous viuans fous les loix de Icfus-Chrift: & côme lacitc expofe Tes murailles aux coups de canon pour derVcndre les citoyens, ainfi l'E- glife evpoie fil nauire aux ennemis el'iccllc, ir ioultenir de deffendre fes fidèles. Voila nmc 1 Eglift pour e lire vifîble cil accompa- rée a vne cité li/.e fui le couppeau d'vne mon- : ,qnj ik peur laillirqucllcnc foit veue. lit

out. autrefo - eltappcllce lumiè-

re, Html étctndit luctru.tm cr pwit eam jub modto^ jnl fuper cj» leljbrum vt lucut , pource que tOUC ainfi que la Itimiei l< , ainlien elt-

ild OrigLiicHomelietren-

ticiinc lu: | Matthieu dit, tcdefu pltnêtfk

yte dit r.riertt in oc, 1 Irntfm, <«r à Sepfentru>ne M 7W en Attm : Bt remarque/ qu'en ces paroles de $, Luc cy deuant rapportées , il eft dirque la lu- mière 8l la chandelle cihnifc furie chandelier,

Vt tmttAm.tt\ domu * ni vt , & IcêOfl vil autre «•lifte, l't t->> !t>rt>< ùékéMtj pour dire.

ire non feulement h 11 es qui

Ile : ruais en< Iles

qui deho: îdrc

^ Pour le trôiftefme TrfdYdy

£ icellepar vne faille & nouuelle conuerfion, Sainct Auguftin dit que iuftement l'Eglife eft ^ccomparée à la Lune , pource que, dit-il, que £eluy qui au premier iour & au fecôd du croif- fantde la Lune eftexcufé s'il ne la voit : mais tout à fait aueugle s'il ne la voit eftant pleine, LccUfta lu ru ejiji prima dit lunam ntmojpidtt vctjtcuncU txcufatur 3fedfî quis e*fm plenamnan yideat tilt profe&o cxcus ejt ; Ainfî dit faind Auguftin du commenr cernent que l'Eglife ne faifoit que commen- cer àparoiftre ileftoit très-difficile de la co- gnoiftre parmy lesobfcuritez des erreurs, non feulement des Payens: mais encores des héréti- ques anciens , qui difqient pour fefqiet quelle eftoit cachée , d'autant qu'alors elle n'eftoit en- core qu'en fon bien petit croiffant , Mais qua- tre cens ans après que le Sauueur du monde fut monté au Ciel, & que le fainct E fprit fut enuoy é elle deuint pleine : mais tellement pleine qus vrayement celuy-la ne la voyant pas,peut eftre dit vrayement aueugle , Qut pienam lufmmmn r/- detjlle pYofttio cœcMs eft. Et iuftement l'Eglife eft accomparée à la Lune , pource que tout ainfi que la Lune regardât fixement le Soleil eft tou- te lumineufe : ainfi l'Eglife regardant le Soleil, qui eft Icfus-Chrift , fait tellement efclater fes rayons fur icelle qu'il la rend toute lumineufe, & comme la Lune tantoft eft en croiffant , puis vne autrefois eft pleine : ainfi l'Eglife en ce mo- de eft fubie&e aux changemensrmaislahautau Ciel elle fera toufiours lumineufe , d'autant que regardant toufiours cet immenfe Soleil , qui efl Dieu, elle fera toufioiyrs pleine, infote^lmtt^

àe Cartfuiel 43-r

b*rr\*cu\um fuum: c'cftadire en l'Eglife , ainiï que dit fainct Auguilin. De 14 tous les IVrcs ont explique ces paroles de iaina leande 1 L- glife: ohm r aimct*Joie <S l**é(mt pedibit* MM : & tiifcnt que félon laterre ce paflage ne doit cftre entendu que diccllc citant au i du

Soleil , pour dire que de toutes parts elle ! - toute Iumineufe , citant impoitiblc que celuy- lane Toit lumineux qui de toutes parts feroit enuironncduSolcil, la elle cftditcauoir la Lu- ne fous les pieds , c cil pour monilrcr le com- niandcment & le pouuoir qu elle a (far tout lj monde inférieur , qui luy citfubiea. Ma me mieux rapporte. sk la Lune , pour dire

que fi bien quelque naturellement il fc

tqucla Lune s oblcurciilc , l'I::;lifc ayant ccite Lune fous les pieds, ne peut citre fubu

(Irccclipfée ny obieureie. Celte couronne de douze eftoillcs que *>. fcaa luy met liir la te- lle , nous î eprefente la prédication des d< i

Apoitrcsqui 1 ont couronr. >ila la premiè- re marque de! Egtifè,fcauoir quelle cit viiiblc & laquelle nous \^\\i condamner*

L.i [que par laquelle L'Eglife doit

cftre r. [u'ellefoit rnpyoitédc

jlifeque ie remarque en ces paroles de no-

ftre Seigneur , pronom matin en noftare

, Dtc f !-:>.r Remarque c c]

ncjqucnoil neiirne dit pas au plu-

;lifes, mais au fin

cfcfif qui cil la mai que de La nlaqu< isn cftes»car vous ne pai

gu en pluriel de wi I ,quimonl m-

^l8 Tour h troifitfme ÏÏlarcly

rre vous il n'y a que partialité & diuifiomlà ou llifcriture fainéte ne parle que d'vne Eglife, ôc nepourroit parler autrement, pource que la marque de la vraye Eglife eft l'vnité & l'vnion des membres & parties d'icelle:& vous parlant de plufieurs Eglifes vous reprefentez la des- vnionqui cft entre vos membres : puis doc que la vraye marque de l'Eglife eft l'vnité , & que vous n'auez qu'vne Eglife diuifée en plufieurs congrégations & Eglifes. Il s'enfuit que vo- ftre Eglife eft fauffe , & qu'autant que l'vnité répugne à la pluralité, autant voftre Eglife eft elle contraire à la noftre , qui eft la vraye Eglife ©ù fe retrouue l'vnité & l'vnion des membres. Cefte vnité de l'Eglife eft fort bien remar- quée dans lafainéteEfcriturc aux Cantiques, il eft dit qu'il y a plufieurs concubines , mais qu'il n'y a qu'vne feule Efpoufe , Vm eft colnmba me* , vna eft tkBdgenitïkn mex Lifez les Euangeli- fies, vous trouuerez qu'elle eft accomparée tan- toft à vne perle , tantoft à vne marguerite, tanr toft à vne drachme.

Sainct Hierofme epiftre féconde , dit qu'en- tre Dieu & l'Eglife il y a vn mariage , mais ce mariage eft reprefenté par celuy d'Adam de d'Eue & toutainfî que Dieu parlant du maria- ge d'Adam & d'Eue, dit qu'ils feroient deux en vnemefme chair : ainfi puis qu'il y a mariage entre Dieu & l'Eglife , il s'enfuit que l'Eglife eft vnie auecque Dieu : aufïiS. Paul s'eferie par- lant de ce mariage & dit , O magnum facramentum ft'tatfs.dicow Chili* art» Eccleft* : & iuftementee mariage de l'Eglife aucc Dieu eft reprefentg

de C art [mi. 4 2 9

par le mariage d'Adam aucc Eue : Quand il tue queltion de former Eue, Dieu dit, tdcutnsv et Minutorinmlirmleti, pour *diutoiiHm l'Hébreu porre I <f»d#c, qui vaut autant u dire que contre tpjMrn9 pourqi. a ? Qùelques-vns diient que c'eft

pour monftrer qu hue dcuoit feruir d ayde à Adam pour le porter du bien au mal. Cmm cfic ââtmtnxféfiU tHti tnfiduunx Toutes- tC mieux dire que ce Chem^doc comté tplur» , eu vue phrafe tique pour dire

C9t*m ip[oy la femme à efté créée en Ï3. prefen- ce de l'homme, pour dire que la femme deuoic cftrc (ilbieâe à 1 homme , & que touiioun> elle deuoit auoir les yeux hchez fur luy , par vue rcfpeâueufe obcyllance. Sicut ocult miciIIa tnnu- mbus ùowmdlnd y iiAoculi Jeruorum j.l bommum Diu no (hum ,\',i,rc pifotétttt notht. Mais la principale raifonefi pour mouflrer que Dieu deuoit auoir ks yeux tournez vers la femme, CS: la femme vers 1 homme: ainfi 1 Ej elle créée déliant

le fils de Dieu, mtmht er e*o i

me uut t & ainfi eomme Eue &: Adam

nïftoient qu'vn , trunt duo m Cerne ytu , prof tire a relinnutt boom pjrrtm ey m itretm ty adbéerebu vxon fêut : SUn/i c aucc Dieu ne doit élire que

me, & quiconque fe (epare de celle vjiité ne itcllre en 1 Eglifc & ell réputé pour adultè- re & fauflaire de la foy promise au bapeefinc:

I H Q une S. Hierofme du qu'il n'approuuc

d'autre 1 glifc qu de vnité : de

dit U, que s'il letrouu LqueEgU-

v, ce n'efl pas vue vraye

>luftoftvnc Synagogue de Satbao.

^ 7 o Tour h tmftcfme Mardy

Cette mefme vnité de FEglife nous eft enco- re tort bien reprefentée paf manducation de l'Agneau Pafchàl : Il eftoit deffendu paf la loy de luy rompre les os , Os tmum commmuats ex eo. le fcay que fainâ: Iean rapportant ce partage , dit quil doit cftre entendu du corps de noftre Sei- gneur , duquel les ôs n'ont elle rompus en la croix, fumant cefte Efcriture , 0\ noncommwue- tts ex êo. Les vns ont dit que les os de noftre Seigneur , c'eft la diuinité : & comme les os font pour fôuftenir le corps , ainfï l'humanité de noftre Seigneur eft fouftenuë par la diuini- té ? & pource il eft dit ,' Os non commimetù ex eor pource que diuinité n'endura rien, & n'y eut que l'humanité qui fourTrit. Les autres ont dit* cjue c'eftoit pour monitrer que Dieu ne doit fléchir te gcnouil deuant perfonne , & que tous luy deuoient l'honneur & fléchir le ge- noiiil , comme eftant Sauueur de Fvniuers, CarameoDwnia^erjuaft^untttr^ cœleHta terre firta & tnfernortimjttbàu : & pource j Os rtori comminmtis

Mais i'ayme mieux rapporter cecy à F vnité de l'Eglife : vous fçatiez que les femmes font faites des os , fçauoir eft de la cofte d'Adam, Se pource quclqucsfois les hommes doiuent par- donner a leurs femmes fi elles ont trop de paro- les , pource que les os de leur nature font fou- cicux : venons donc au myftere , Tout ainfif qu'Eue a efté tirée de fa cofte d'Adam , ainfî rEglife a efté tirée & eft fortie du cofté de Ie- rus-Chrift, & partant l'Eglife eft formée de 6t cofte: Or fus, Dieu dit >• Os non comminuttis tyi

ta: 11 ne veut que les os de l'Eglife fbient rom- pus, pour la chair trop bienrompez-là, mais >s, rjoncetnwwuetts tx toi pour dire qu'il ne veue point que l'Eglife foit diuifée : o hérétiques El de l'Eglife en pluriel difans , les Egiifesd*icy les I gli/cs<te la, difant cela, vous :pez lesos,dc Lcile Eglifc êc ladiuifez. On dit que Tmucmlw mpltx dijpcde rmnpuur , voila pourquoy J >ieu a voulu que ce/le vnitc fut tri- ple , aiïnque difficilement elle ne fuft rompue. Jla voulu qu'elle fuft triple , c'eft à feauoir en , eiperaiK harité : o grand Apoftre,

vous aura bien recogneu cftre triple vnité de rtglife,<]iiand vous auez dit, ^^^5,>n*5 Dtu$9 <?pjter omr.u/m. enquoy il ne faut rien diuifer, & deue/ eflrc foigneux de tenir & garder cette Vnité] S»! iciti fitn jtrudre ymtdttm m vmctilo ptcts. «iftinditquc cède vnite de l'Eglife nous a ttbt fort bien rcprcfcntcc par la robbe de no! neur qui n a point elle diuilee en la

, c efte robbe de 1 Eglifc , qui aefte airoufee du fang de Icfus-Chriit. en la , LdHAbit m vt'o ftêUAtn fuétn ne doit eftrc dimkc en aucune forte & manière: voila pour- vu! efl de 1 vmtede 1 l.glilc.

la rroifielnic marque delà vraye :lc , Sitwu jucimtt dtc Eccle(t.fy c'clr pour mon-

m vnraetfalîté : car tout ainfi qu'en tous

Kiu & en tour temps l'homme pei:r faillir, aufli noftn iir difantdfc Eccltii* , monltre

'a que 1 1 fl en tous lieux ,\ en roue

ten. .li il monltre en cela que 1

gjKfecft rmqtk ^ Catholique, <. cita dire vni«

> 1 1 Tcur Je troificfue ÏÏUrdy

uerfelk.-pour ce fuiet le Concile de Nice difois ainii , Credo m vnamfanctam Qatholicam & ytpoilo- Itcam Ecclefiam. Cecy eft clair & euîdent , &. pource remarquez encore ce dire de faincl: Auguftin y auoir eft , que cefte robbe de no- ftre Seigneur qui n'a efté diuifee , reprefente l'vnité de PEghfe , & pour les autres veftemens qui furent diuifez en quatre parties , c'eftoit pour dire que l'Eglife deuoit eftre efpanduë aux quatre coins du monde.

Pareillement cefte vniuerfalité de l'Eglife ZAB 10. nous £ efté fort bien figurée par lelinceuïlque vit S.Pierre, dont les quatre coins eftoient at- tachez aux quatre parties du monde , lequel linceuil eftoit plein & remply de beftes mon- des & immondes, pour dire que l'Eglife deuoit eftre côpofee des Juifs & des Gentils, des Iuifs appeliez beftes modes, &. des Gentils appeliez beftes immondes : & femble que cecy nous aye efté fignifié par le Prophète Efaye au chap. 4? . */*MJ de fa Prophétie difant en la perfonne de Dieu, 3eltu aoyt olorrjïcabie me : ftrutbwnes <& ciruconts Uu- Adbuntme Les Iuifs eftoient reprefentez parles auftruchcs, & les Gentils par les dragons: les auftruches font belles en apparence , par leurs plumes elles fcmblcnt eftre les plus beaux oy- feaux du monde: ainfi les Iuifs fembloient cftrè les plus fauorits de Dieu, & les plus grands fer- uiteursde fadiuineMaiefté,tant de belle appa- rences parmy eux , tant de facrifices, tant de cérémonies, ce n'eftoient que parades & vai- nes apparences : les dragons engendrez de couleuuxes font vrais fy mboles des Gentils:

le dragon

dt Csr'frne. 4^ j

Gentils, fontreprefentez par les trois Mages, ou Sages d ( trient. 11 elt vray que l'Aultruche a de belles plumes* mais elle a'. >ii pelant

t lie ne peut le leuer qu auec grand peine: au contraire ledragon du commeacemet ne peut \ oller , mai 1 les ailles luy croiffaiu il voile tort haut : ainii les [uirs eftoient bcaui en cérémo- nies , mais ils auoient vncœurii pelant, cju ilfl nepouiioicnt |UC les choies delà

terre, r*\$mHitt, Ils n auoient leccrur

qu'es choies de la terrerik auoient vue amc

reeerrefrn jcntilsdu commencement

ne laiioientque ramper furtcrre,lorsqu îlsn a- doroientque des idoles & des raulles Deïtcz, mais les ailles de la foy leur eftant creucs, alors

ont commence i voler 8e isfcfleuerven

Ciel. La cime Am'.uUnta , cj? non >ntt

onti')f:f t vx cœ'n eU. \ </ila d<

que vouloir dire i Ar m bt{iu d*>tt

;' me : (trurbiont^ >■ - Jrjcwrs ï.tuhbunt mt c'clladirelesluifs^ les Gentils l fieront.

l rniuerfalité de l'Eglife nous a encore

fort bien eue repreJcotée par ic d*B-

ucl,d. Ile lesbrancl, lendoient

iuloues a la mer : /// pjlmittt juot J m*t *J -

que aim,rt

del l udiuf-

qoesàla m itroppeu,dedin

yfqut Ad mtre : ;i2

diui

tncrcnttalinc,quicftlihautau 7 c*

ce ptim.

4 5 4 Vom fc troifiefnte îiiarcly

Jaoxttnmvfqtte ad mare, c'eità dire que l'Ëglife efpand Tes rameaux iufques au ciel .-ces eaux fu- perieures reprefentent l'Ëglife triomphante, & les eaux intérieures, l'Egliiè militante : Extmdtt pabnitts/noià marivjqne ad m*n : c'eft à dire que l'Ëglife triomphante & l'Ëglife militante n'eft qu'vne feule &mefme Eglife vniuerfelle, qui s'eftend depuis la terre iufques au ciel,& fructi- fie mefmes iufques au milieu des Gentils. 9o]tu- Vja] i la a me <y à*bo tibi pentes hœreditatem tuam : di- foit Dieu à fon fils par la bouche du Pfalmifte:

Tdarc ^e ^orte clue ce ^ue ^e ^s ^e ^eu àifoit à fes

* Apoftres. ite prœdicate tuan^eltum omm creattt- : cela a eftéaccomply, lorsque , In omnem ter- rain exiuit fonus eorttm f cr tn finis oibu terra verb* torum , c'eft à dire, lors qu'ils ont efté annoncer

pr 2q la parole de Dieu par tout le monde. De la

* ' " fainct Hierofme efcriuant contre les Lucife-

riens , & ce mocquant d'eux, de ce qu'ils voû- taient réduire l'Ëglife en la Sardeigne,dit ainfî;

_.. Si tccltfiam pir totum orbem te) r arum dijfujam non

b.tbet Qbït(ÎHS, 6? bnbeat foiam Sardtmam rjuim i!U

t , ç *°faT » orof'cio vhms pauper effeclus efl Cbrtftus, Si ' la feule Sarde igne recognoift le fils de Dieu, &: fi en kelle la feule Eglife fe retrouue , il n'eft donc pas maiflrc de tout le monde. Or eft-rl qu'il eft maiftre & feigneur de tout le morfde, donc partout le monde il eft recogneu, & par- tant TEglifc eft vniuerfelle, & fort iuftement appellce Catholique. Que fi vous n'eftes contés de cecy , au moins voyez ce que veut dire le mo': de Catholique. Vinccntius Lyrenenfis dit que le mot Catbobca , yaut autant à dire qac

de C aï1 [me. 41 S

. jlftwptr & vbtqtte m >.»vi.btn eft , Et lion obft^iC cccy , ic délire encore vous taire veoir cette

. ueriàlttcde PEglife parler partages de \z . fainac Efcriturc.

Daniel parlant élu Royaume que Dieu fou- uerain& éternel adonne aionrils,ditain/î, \on difiip.tb.tnr JeU t**n bu m *urw*m Et Dauiel au

:1m. 47; & i 8. dit, que la cité,qui eft 1 Lgliie, cft vniucrfcllc & durera a ïamais. De la i ai net Marcialen 1 Epiftrcqu'il eferiti ceux de Bor- deaux, contre nos Re formez, ex ce qu'ils difenc ça l'article ; i.de leur conrcilionde tby , qu'ils font venus pour rcdreller l'cltat de l'Lgliie,qui titoit tombe oc renuerfé : o ditfainct Marcial Apoitrede noftre France, Pmu hccitfi* Dtt cr ( "](i ntc cjJt re potejt nec tntn rumpt potejt. O far, & diuine BgliiC vous eftes iuftement accom- . nauire, mais nauire fcmblable a celle des Argonautes, de laquelle il elidit que, tqud me rn' prur pot rjt [)C lorteque o Egliicj \ OtU pouue/ iiillement dire auec S.Paul, i / uimu ptr i;ntm c~ MM <3F eàuxifti nos m rfft ir

S. Ambroife en Ton Hexamcron, lant delà dorme te de eefte Eglifc : kcclehd

tUÊfWà \u.t habit ptijn.utnr.ii ty pACn , qu.f Jt£ tjMi.ii m vi l'tttr vt lutjj fcJ non Jf:it i obumbrin qni- dtin pêttli , fe.i t ommno non pote fi

Augultin dit que l'hcrefie efr ny plus i moins qu'vn torrent, qui (i perron bout de queKr. p$:maisquc l'I c'cftvncl

I1C qui ne peut tarir

que oc différente de '

a , (5 Tour le troiftefme Maïcly

eue des luifs : cette ancienne Synagogue cftoic elleuéefur des» ailles de Chérubins, cepropi-,,. tiatoire , ces tables de la loy , cette couche de manne, cette verge,tout celaeftoit fur des aifles *• de Chérubins, & pourquoy?c'eftoitpour mon- ftrer que tout cela s'en deuoit en aller r mais pour rEgiife,eileaeftébaftie fur le roc & fur la Vkrrt pierre ferme, lu ts Parus , <(sr juper banc Vetram wylinu ^dtjkabo Ecdeftam meam. O fainéfce Eglife , tu tuje cIotj es vne pierre , mais femblable à celle de Nabu- nce in pre chodono for , laquelle creut & deuint vne gran- jent à <je montagne qui remplit toute la terre : mais François principalement femblable eft l'Eglife à cette 1. ïi*y fit precieufe pierre,de laquelle fut faid vn prefent frar.es a François premier de ce nom, Roy de France, f*r tes àBoulongnelaGrafieenltalie, pierre fiefcla- Boulon- tante en lumière, qu'elle offufquoit les yeux de nots. ceux qui la regardoient. Secondement cette pierre n'ettoittoufiours brillante ny efclatante en îumicre,maisfeulemetlors que le foleil bat- toit def fus,cncore que de foy elle fuft affez clai- re. Tiercement fi elle eftoit cachée en terre, el- le ne pouuoit s'y tenir , ains fe defcouuroit. 4. Elle ne fe tenait dans l'ettuy. En outre Ci on la vouîoit toucher trop rudcment,on en reffen- toit les effetts : & fi on en vouloit efgratigner quelque chofe clic ne diminuent point pour ce- la ains demeuroie plus belle qu'auparauant. O diuine Eglife, vous ettes vne pierre vrayement toute brillantc,puis que Sainét Auguftin dit de vous, que luctdariorti : cette Eglife ne pouuoit ettre renfermée en vn certain lieu : eclaettoit bon pour l'ancienne Synagogue , maisnô pour

Je Carefme. 4 5 7

l'Eglife, laquelle hxtenditpdhmte$f*êt àtnvi rjqnc *d n>4ic. t^ue (i quelqu*vn veut toucher trop rudement celte pierre de 11 il la

veut persécuter comme les tyrans anciens, ce fera a Ton dam & a perte : & t quelle

(bit persécutée par desperlècodonsinnumc blés, neant-moinsellc ne peut pour ce diminuée:tant s'en faut, elle s augmente & s.i- croiftparmy les tribulations cV; pcrlecutions, & donc,o ChrciHcns , (oyez je \ 011s prie , de la nature de celle pierre myflericufe , ne vous te-

renfermez dans leihiy des fales & de neltcs deiîrs de la terre. O grand Dauid , tu c- flois (emblable à celle pierre quâd principale- ment tu difois, parlant à Dieu, Ommmatâdwuti e[t m cœlo^çy a te qui.! voltu I Nfr t )r.t. I.r encore que nous foyons qu'elqncs-rois menez rudement p:ir des aduerfairesde nollre religion , m\ moins pour cela ne perdons p«iiiu c< I

: par le moyen des tribulations que Ulfte eu apreablca Dieu cv fe rend iouyllante duthrefor preeieu er-

nelle,a laquelle nous L«)!:duife, le Père, le i il- le fiûllâ Lfprit. Aiidi (oit-il.

Ec iii

SERMON POVR LE

QVATRIESME MERCREDY de Carefme.

Quart cfifcipufi tui tranfgredluntur tra^ Mtiones fenwrum?

Matth. 15,

lf^b)fi^mt T h e ^ e e liure quatriefme

V' lfk^J) ^e ^es mft°ires 5 raconte de Ta- ^J cas , Roy & Prince d'Egypte, •y qu'ayant vn iour veu l'armée fe qu'Agefilaiïs , Prince de Lace- demone , luy enuoyoït pour l'ayder & fe- courir , fe riant & Te mocquant de ceh? commença à dire que la montagne s'eftoit accouchée , que Iupiter en auoit eu crainte, &c qu'elle s'eftoit deliurée, nond'vnelephat, mais d'vne fouris. Chreftienne. & deuote afTiftancej ce que ce grand Roy difoit en fe mocquât d'A- gefilaiïs,le mefme pourray-ie dire auiourd'huy, confiderant l'accufation des Scribes &Phari- fiens, fe feruans du droicl contre le droicl: mef- me , & contre les fainétesE Tentures: car en- tendant leurs paroles, Quart dtjapuli tut tranfere-

-4n.

JiCdrtfm, 4; 9

ur h.tJiticms ftnmwm M f la BM1

gnc,qui eft grofle en apparences cfl

pocniic <M diiFimulcc iuftic

lorsque vousentédre/. ce c],;i : uaglte.

Ntntntm Uudnt mj'.HS f t.tt^ c?ï. I *lî>i

reprefenter qu'au lieu que cette m £r°f-

fe de deuoriô diilimuiec, au lieu de produire va clephâr,& de faire vn ecuure depiete , n'apro- tfuitqu'yne (burisâcqu'vne vainc fupcrtition. ht parcecy DOOS] roj 011 Ignoiflbns clai-

rement la veriré du dire 4e Cvak: Grégoire le grand, difantque t.ij.t mftstU n lAtt,

CT vera n<j:;n.t <. ynmijtraîsonni). Quand ï'cntCUS

PharifieUS difans 1 Oujre eh/cipti >*n-

tur tïaàuiontsjcmoru».. ! mile iuitice p'

ned indignation : & quand d autre cpftc 1 1

;noftr( ^ur qui reprend ceux -cv , leur

dlfant , i2fMff CT ><>* :r*rj°redit»tni | . ,

propter tr4'lmê'iem)Hftr4m ' L< fO) Il : t \

ne deLonirnîierar!')n,<lep' :icé,

nous apprenant par ce pC liant myfterc & la plus ha onquipuiflè

i enter, tin: Mais puis que nous au :rird

pure& vraye îne&d'vnc îufticereni]

de pieté & déboute , adrcilonx-::

i, laquelle dt la mcinic pureté & luy di-

is pour ce fuict, *Aut AU>

Cl grand & diuiu Philofophe Platofc PI au liure premier de a eu

1e ne me trompe ) tort bonne in a Igrfl

ce 6: uifon , loti cju'il ac routai rc-

Le uu

44° Tour ^ quAtricfme "M-troeày

ceuoir n'y approuuer ce commû dire des hom«*

mes, qui eft , que volontiers on pardonne à ce-

luy qui dit qu'il s' ayme & fe complaift en foy-

mefme : & la raifonpar laquelle il refutoitee

commun dire , eftoit que de il s'enfuit vn

Chofe grand mal,fç auoir eft,qu'vne perfonne ne peuc

ttunu.it(e zftte fauorable iuge à foy-mefme:car,difo]t-il,

aut U au mefme temps qu'il eft iuge équitable de foy,

complat- au mefme temps il eft iuge iniufte & inique

fance d? d'autruy. Secondement, pource qu'au mefme

foy mef temps que nous fommes clairs-voyans à l'en-

mt% droit que nous n'aymons , au mefme temps

nous fommes aucugles pour ceux que nous ay-

mons voire pour nous mefmes.

C'cft peut-eftre ce que les anciés no° ont vou-« lu represéterpar la figure & pourtrai&duDieu d'Amour , qu'ils reprefentoient tenant en main vue torche allumée & les yeux bandez , pour môftrer qu'au mefme téps qu vn Amant ayme au mefme téps qu'il a les yeux bâdez qu'il eft aueugle enuersluy, & enuersceux qu'il ayme, au mefme téps il tiétle flambeau allumé pour* efclairer les vices de ceux qu'il n'aime point. Fable ât Ceux-là aufîi nous ont-ils point reprefenté Lamia. CCCY mefmc,lors qu'ils ont feint de Lamia, que entrant en famaifonelleprcnoitles yeux de fa tefte & les mertoit dans vn pot, & lorsqu'elle fortoit elle les reprenoit & les mettoit dans fa tefte:c'eftoit pour dire qu'ordinairement nous fommes aueugîcs pour nous mefmes : mais pour les autres no9 fommes clairs-voyansrc'eft làle mal qui prouientde l'amour de foy-mef- iîie5faifant voir les deformitez qui font eu no

àt Carefme. 4 4 r

ftrc prochain, & nous bouche les veux pour ne C< 1 tl les noitrcsproprcsCcitraïUi ce me

. tnbk ce que nous vouloir lignifier le Prophè- te Royal Dauid , difant : mtndaces ji!tf tomi- numm st.it oh . ou bien ielon vue autre vcriîon, V[*l.6i. tncnd.tcti hcrmnei xt moment uni Hé$xfét , ou bien encore félon vue autre verfïon , KjmAtjA». ntusum vt ymm tjtum \\*tt** , Dauid accompare l'homme a la petite languette du tres-buchet: car tomme vous voyez que cette petite lan- guette cittouliours en mouuement fit va t. Doâ deçà tantolt delà ;ainiieft-il de l'homme qui change de rciolution à toute heure , » *.* pt ) htimnum yt w*mtunui st^t^.e ; Mais l'avme mieux me tenir a la commune veriîon , qui dit que, " nitAcn jttm ji /j btmmmmm si tm> pour mon- r la vente de CC que ie \ iens de due. le fcay DnmO cxpliqu. r des he- BrMTi0'

retu]uesîes appcllant liommes mensongers &: fallacieux , qui fous l'apparence d \ ne fat;, humaine, non diuine i) irelhc

npent cV: abufent les es.

liod Merci palVagcdcs lu- 'J"r~*

i tiennent 1 équilibre & la balance de la , lefquels véritablement font appelez

ils dcfrruilcnt & renuei : ..jures.

ird explique ce p.nf. eeng ftrgnr/

louent les chofes qui /ont mcprilabicf de nt celles qui (batloitabl 1 dore txptiqi ne de oeu

, iiieiprilent unes.

44 z frw y /* <jU4tfiefme TiitYCHcîy

Çyigm. Mais pour moy i'ayme mieux auec faiiiâ Gré- goire le Grand expliquer ce paffage des hom- mes qui mettent leurs propres fautes dans vne balance au contrepoids de celle des autres,lef- quelles au refpecl: de celles de leur prochain, leur femblent légères, & celles de leur prochain fort lourdes & pefantes , en quoy ils fe trompée & s'abufent lourdement en leurs poids, & me>- fures , mendaces plu bommum in fltterts , ils font menfongers & trompeurs en ce qu'ils pefent mal-heurs fautes au refped: de celles de leur prochain , fondus & pondus , menfura Ç? rnenjura v- trttmqm cibomimtio t{i coram Domino

N'allons pas plus loing pour prouuer noftrç dire qu'en l'Euangile de ce iour , nous ver*- ronspar l'exemple qui nous y eftpropofé , que ceft Amour propre que nous nous portons rend nos fautes légères , & au contraire rend celles de noftre prochain fort énormes & pefantes: par ceft Amour propre qui nous aueugle nous confiderons fort bien les petits feftus qui font es yeux de noftre prochain , & ne voyons les poultresde bois qui nous creuent les yeux Se nous accablent : nous aiions des yeux d'Argus pour voir les fautes d'autruy , mais au con- traires , nous auons des yeux de taupes pour voir ce qui eft de nos deformitez : non /<- tiunt nunus fu4S cum pdnem nténHncârtt , Qu^cft- ce que cela?ce font des petits feftus & de petits atomcs,que nous efpluchons en la vie d'autruy, mais vous Seigneur, qui auez les yeux pluspe- nerrans qu'Argus , vous pouuez diftinguer &: voir tous ceux qui veulent reformer les vns &

les autres : vous auez fait voir a ceux-cy ce qui cfloit de leur propre faute : ! ous ferei aulli s il vous plaiit, que nous ne ferons des chats-huans pour pénétrer les noftres , CS: cognoiftre celles Pharilicns 5c des relîgionnaircs en leurs pcrfoiuics,arindc nous en donner,

Voyons donc vn peu l ; i Pha-

rifiens parlent des traditions cl. ens , & le

iîls de Dieu parle des traditions nouu t us*

tecryes tianj^tdunmi mouliium Un pioyt > n i uno* rtesvfjlrjs , & foubs l'ombre de cecy , nos rcîi- gionnaires foulent aux pieds les traditio

Mfc : maispour monilrcr que rauthorirc de ;li/c : cfl fondée fur deux principales mar- ques d'icelle,fçauoir cfl qu'elle cfl faincte 2c A - poltolique. Pour ce fubiect ie veux auiourd'huy parler de ces deux marques contre n- fbr-

:iez,ts: pui > nous refuterôs leur erreur en ré- futant cl lies des Scribes & Phariliens.

•uent doneques iedisquerautho* d(ux •inoirde commander, m tr met i deux marques , fcaûoïr cil VTV

quelle cfl i air liqUC. Fnqu«

n Lit pas poil jr

qu'icelle : defidclcs& pre-

deftmez (eulemei fiqûeditLuthi

jlife les bons font n ( les m.

p dans lequel le I lin cfl Ilu.l parnr ,c'eftc<

delaquelU

des

rrc dont |

444 ^our k quatriefme Mercredy

laquelle eft diuifée en quatre parties , & n'y a que la quatriefme partie qui raporte du fruict, & les trois autres font reprouuées ; Multt junt vocatt,paucive>oeleflt , difoit noftre Seigneur en S. Matthieu : mais ils nous difent & nous obie- OhitUion dent, que non feulement l'Eglife , que nous </« hère- appelions fainc1:e,eft compofée de predeftinez, ttqnes & mais encore de reprouuez,que partant elle n'eft lait faon- pas fain&e, pour ce qu'enicelleily a plus de re- fi- prouuez que de predeftinez , véritablement en

l'Eglife le nombre des reprouuez eft beaucoup plus grand que celuy des predeftinez , ce qui nous eft fort bien reprefenté au liure de Iofué, il eft dit que du peuple de Dieu compofé de fix cens mille hommes , fans conter les femmes; & les petits enfans,il n'y eut iamais que Iofué de Caleb qui entrèrent en la terre de Promiftion: cecy nous a efté encore fîgnific par l'Efcriture fàhlâiC , laquelle dit que Lata ejt via quœ ducit ad perauionem , Hncia -veto quœ ducit ad ccelum , que la voye d'Enfer eft merueilleufement large,que le chemin eft bien frayé& battu,pource qu'vn nô- bre infiny de perfonnes pendant qu'ils font en ce monde courent à bride abbatue à leur pro- pre mal-hcur;mais la voye qui mené au Ciel & conduit à la vie éternelle eft merueilleufement cftroittc , pourec que peu de perfonnes fument le chemin & la vertu de leur falut : en vn mot c'eftpour dire qu'il y aura plus de damnez que de fauucz,& que le nombre des reprouuez fera beaucoup plus grand que celuy des prede- ftinez.

Eufebe de Cefaree au liure troifiefme de

Je Cdrefmel 44 y

la préparation Euangcliquc , prouuc celte Eufebins incline vérité parla promeile que Dieu HtQtfarhb au grand Patriarche Abraham, fçauoir cit. 5 deptç- quil multipliroit la femeiKc , ainlï que les parât. >;lles du Ciel & le fable de la mer, /w*/- tuang. Mo ftmm tuwn jicut iteilts cœ.t 9 (s anrum

tn»ts y que vouloir, dire nofrrc Dieu par ces deux limilitudes ci. >illes du Ciel Se

du fable de la mer } ( efioit pour nous rc- prefenter qu Abraham dcuoit cftre perc de Selle cciî- rous les t: , iM pour ce que des croy- ception.

ans qui font en 1 Hglilc , les vus font prede- ftinez , les autres rcprouucz , pour ce fub- ieâ il vfe de ces deux limilitudes , Tiïnlupli. Cabo femen tuum fettt tt.l.n cceli , CT artntm mnts aiîn de nous repre Tenter la différence qu'il y t CIM » autres: 8( iuftement les

Kl tont reprefentez parles cftoillcs du Ciel , A: les rcprouuei par le fable de U mer, q :cdc!tincz foient reprefentez par

I I ici , ie le prouuc par la fainéfce

;re , h*l?-bnnt tutli junt J$l , (Jf jicut fielU: &: fi Ht jttîLt dijfnt s ftflU m cl.tr it.t-

U , tr< A:nli les predt ftinez différent les msdcS autres en qualité de gloire. Voj LC la différence tju ily a entre L '.les fie

le (al l ir la tous rerrcj l.idif-

. entre les predeftinci & rc-

le delà mercll infï.ny en nom-

, mais pour les efloilles le nombre eo cil.»

Hn tant que

uultiplicz ie la mer, fie le* prcdciïinex

q àfi P our U (jttatyiefîne Jrlercreây

comme les eftoilles du Ciel , c'eft pour dire que le nombre des reprouuez eft beaucoup plus grand que celuy des predeftinez,&poiir ce Da- uid ayant comme entré au facré cabinet de Dieu , & ayant veu ceux qui eftoient eferits dans le regiftre de la réprobation, diioit en fou

Tfal, 1 8, Pfal. 1 18. Dtnnmerabo ees& fu^er arma mutnpu:abufurm Sain&Iean pareillement en Ton ApocalipTe

'lAfocal. confeffe qu'il a veu les douze Tributs d'ifraëlj de chacun Tribut defquelles douze mille eftoient eferits au liure de vie,&puis après cela il diâ , qu'il a veu vne grande trouppe de peu- ples innombrables qui eftoiét de tous les quar- tiers de la terre, \Jojua vtut tùvbatn ma <i,m quam dtnvmrrart nano portr.it qui nous marque les re-* prouuez qui font en nombre infiny , ex omnibus

tribnbus rjr £tntibus\

Encore donc qu'ainfi foitque le nombre des

reprouuez Toit infiny , Ti eft-ce pourtant que ie

dis que l'éternelle prouidence n'a permis ny ne

permettra iamais que, Ton Eglife Toit entieré-

le petit ment abandonnée aux mefehans , Tans qu'en

nombre icelle il y aye quelques gens de bié & quelques

tiesrfltus predeftinez , iaçoit que le nombre Toit petit,

e[tf*ffi- mais tres-fuffifant pour rendre cefte EgliTe

faut pour Tainétc & fl or i liante.

rendre Le Prophète Royal Dauid nous a fort bien VEthfe représenté cccjr vqttâttd en fon Pfalme8S.paN fUrtffan- lantdc Dieu & de Ton TroTnc il l'accomparoit te. au Soleil & à la Lune, diTant : Ihonus vus ficwi

boL sj (tc*t L»nt perfeth : quand il parle du TroT- nc de Dieu Touucrain & éternel : Tans doute il parle de Ton EgliTe militante, Dieu fingulie-

àe Confine. $ 4-?

r'Ticnt repofc, ainiiqu vn Roy cnfonTrofne Bellecorh. au milieu de fesiobieâs: & donc,o Dauid,que ctpttcn. iK>us vouL BS iignirîcr , disant que celte Egtifê cfl % n rhrofnc femblable a rn Soleil & à

vue L une , 'h hr*Ms ews j- , tf (tcut \nn.t p't-

:i voie}' hi r;iifon:il eft vray que le Soleil quelque-fois s'eclj pli-, mais il ne peur pas dire tellement ecclypfc , qu entièrement nous per- dions fa -eue & fa lumière : suffi pareillement it-il de la Lun (hieeneft-ilde I'E-

glifc , il cil impolliblc qu'elle foie tellement obk en ù Iplendcur par le nombre grand

cv memeillcuT des mefduns, que pour cela elle ne foit îainetc , floriilante , ex cfclairante, eu eigardaus predeftiiK :ns de bien , qui

en font les membres & parti*. 5,

le (çay aufli qu'il J en a d'autres oui compa- rent pour ce fubic lifeàl'arc en ( iel,

car. .ileit in, poihblc que l'arc en ( iel le

SoJcilne luit en quelque lieu de 0 ftre hcmifpherc, ainfi cil-ce chofe tmpofllble

que l'Eglifc foit obfcurcie

du pechc des mefehans, qu'il n'y |

1 iielque membi ttelque

, oùcci :e ne relui fc en frinâet^

dis que rEglile ell ap-

icellc il n y a L^

de fan éÈÊÊlm

nous a (jt „,,

lorsqu'il compare ' '.relie de Noé \f\

entrera fc renier*

44s Vottr le qudtviefme Ttiercvedy

mer dans l'arche de Noé furent perdus & fub- mergez dans les eaux du déluge , ainii pareille- ment ie dis que quiconque ne fera rangé en Cyril A- l'Eglife,il eft hors a'efperance d'obtenir iamais hxan Ub ^e *^ut Relire de tous, telle eit la doctrine de de vmc. Sainét Cyrille Alexandrin, au hure qu il a faiéfc MccteGé. ^e ^wn^ de l'Eglife , voyez comme il parle* Mattyr ejit nonpeteii, qm m tccuiia no , t\i me aUr>*nttm pet uemre pote jt y qui itUm , quœ v^oatma, tft , ri>tiq'4ity comme s'il difoit , y a il marque plus grande de charité & d'amour enuers Dieu que le mar- tyre ? il femble que non , comme de faict. : Se toutesfois cefte belle marque de charité ne ferC JJieron de rien, ny ne peut mériter le falut à celuy qui tptfl. ad eit hors de rEglife,autant en dit faincl Hierof- Danuf. me en l'epiftre *d o*m tjum : & la raifon de ce- cy eft telle, feulement en l'Eglife l'efficace des fain&s Sacremens fe retrouue, & en icelle for- tifient leur effecl: , qui eft de conférer la grâce, fi donc en la feule Eglife fe retrouue l'efficace & l'effect des Sacremens , & que nul ne peut eftre fauué que par l'entremife de la grâce, qui fe confère en l'Eglife par le moyen des Sacre- mens , de il s'enfuit affeurement que hors l'Eglife il n'y a point de falut , & partant qu'i^ celle eft faincte : & ainfî que tous ceux qui en- trèrent en l'arche de Noé furet fauuez des eaux du déluge, ainii Dieu prendra a mercy tous ceux qui fe rangent a l'Eglife , & qui vfent di- Deux gnement des Sacremens. prtuuts La féconde marque qui prouue que l'Eglife JeUf*m eft "ai nc~te, eft l'afTiftance particulière du fainéfc ut'e de Efpiit qui eft en icelle , foitpource qui touche i'tiltfe. les

tes mœurs \ foit pour ce qui touche la toyt pou . touche les mœui s, elle cit. tellement

pure quelle ne peut approuucr chofe aucune qui ibit mauuaiie, & impollible en taueur de TainCtkiprir,qircllcimprou-

& reiette les choies boni: eeque

nous apprend faiaâ Paul quand il dict par- lant du fils de Dieu , J- cmt jum Oct vt jelrnet kcdcfwn \iu; ui>* , v: y/r /Wi.< <y unmâcuUtJt. Elle peut élire maculée en quelque partie de Tes membres , pourec qu'elle ëfi eonipofee de bon mclchans, mais quant a Ion mité cv

i »y, elle cfrpure , immaculée fc Tans taches. Dau. à caufe de celte melme ailiitance lrf-*Vîbi-

du s. iip.it, ie dis qu'elle cft infaillible, pourec ftte ^ que la Langue de tOUC le corps de 1 Eglife gène- ''^'A ralement atlembléc cil conduicte muer- d'o* pré-

née par le Gûnâ I.iprir , ex n'y a\ ant eu L'Eglifc «<&.

ne feule ligUC , qu me leulc ioy & croyan- te , quelle merueillcli Ton mité a

iniques a prêtent } £c pif ainiicc ne il aullt dkmen* ille fi les Reforme/. sFeftaot retire/

u'e/. delvnionde 1 Bgti&j pour quittât l'cT-

prit gênerai luiurc leleurparttculier9qui ciKii- m le en aurai de CCI utiles qu'il y a de membres parmy eu eAé pareillement diuife/ en

diucrh opinions : iâinct Paul grand

Apoftre dt 5< rendis, voulant parler de l'infalli- bilitédel Eglifed elle cftlc firmamcir

licolofDoede rerï coimmu & fr»

vftn:t„fn vuf.'i ; Que YOul s dire <rand 'e * Ccnmt

H fçauc/quclao. te» ctttm9

ITlOUtc L'antiquité pour fou»

^co Poùyleqtiittriefme'RUrJy

bole & hiéroglyphe parfaiétde l'éternité. fieriui Pour ce fubiect Pierius Valerianus en fes y alerta- hiéroglyphes obferue qu'entre les anciens lors» ms. qu'on vouloit fignifîer & reprefenter vne cho- fe immortelle, la couftume eftoit de mettre la chofe que l'on vouloit fignifîer fur vne colom- ne ronde,poiu* monftrer fapermanenee& éter- nité : ainfi les Romains voulans fignifîer vne guerre immortelle, auoient couftume de pofer vne lance au deflus d'vne colomne droiete,ain{i fainct Paul difant que l'Eglife , etf colurmx <& jir- mtmentum vnitdtts , pofant la vérité fur la co- lomne, qui eft l'Eglife , veut dire que la vérité ; fera éternellement en l'Eglife , & qu'à tout ia-

maisellc fera infaillible puisqu'elle eft con- duire & gouuerneeparleS.Efprit,maisgrand Apoftre que diètes vous? ne fçauez-vous pas que le fils de Dieu parlant de foy dit qu'il eftoit la vérité mefme , E»o fum via* ventas ejr rtta , Si donc le fils de Dieu eft la mefme vérité , com- ment diètes vous que l'Eglife eft colomne & le firmament de vérité , par ce moyen il faudroit dire que l'Eglife eft le fondemét de ïefus Chrift ce qui feroit faux,attédu que c'eft Iefus-Chrift, qui eft le fondement de l'Eglife. Il eft vray que Iefus-Chriftdoiteftrecôfideré en deux façons félon fes deux natures y félon qu'il eft Dieu , & félon qu'il eft homme , comme Dieu il eft le Be lie à)- fondement de l'Eglife, mais comme homme & Byi t. cogneu de nous , corne eftant la mefme vérité, c'eft l'Eglife qui eft le fondement de cefte co- gnoiifance & qui nous le faiteognoiftre : voila Ja bafe & le fondement , fur lequel eft fondée

la parole de Dieu , à icauoirfurlado&rinc 8t

infaillible de l'Eglifc. Autlipourcefub-

bin chfoit : Km (y rm tmage-

I19 mfi shtïarUâl E::!tft.t me ad hec monttet :

tout aiflfi qu'en mie République il c(t neceflai-

. c des [ùgespour interpréter les loi*

ifldnguer les vues des ancres , ainfi faut

il qu'en la République Spirituelle l'Eglifc foie

iuge <ie 1 Bfaïtur hérétiques faf-

rout ce qn'ih voudronr,iamais il ne s aeor-

der< arl inrerpretatio des Lferitures fain-

ils ne foubs-mettent leurs différents au

[émeut de l*Egiifi

*chofe priiTcipallcmcnrtrou'ient-ik mair-

uaife en rEglife,fçauoircft les traditions d'icel- O^itC-

int que rÈlcritufe fainâe efl fuffifante, ^es htu' Quelle eftlarc qu'il n'eftbefbin u1Htt

d'obferucr les traditions conime chofes fdper- ccntre 9* flnës&in <»:nrne%r wrmoy *******

iedis au contraire , que les traditions de l Egli- "e^^tfh. fe douient élire fai^nci:fcmcntobfeniees,pius r* qucl'L.'îife nous le commande, a laquelle denons" obeyr fur peine de pèche mortel : lef-

i ions font venues des Apôflres,

ont de tout temps cite (rMcruces eu 11 depn it, & fi l'Egliic ne

i"ir ces qu'elle a receuësdeii

Apoftres, elle ne pourroit r!he appel'

nielle nepourroit c! îteUanHc

ul dxr înr de i (

mande de ieufner t- autre*

ht il

4 j 2 Pow fe qi44triefme Mercredy

chofes femblables, vous luy deuez obeyr , puis que Tes commandemens vont de pair auec ceux de Dieu , &: qu'il y a pareille peine pour ce luy qui outrepafiè les cômandemés de Dieu& ceux de l'Eglife: car le fils deDieu parlât vn iour à fes Apoitres en laperfonne de toute l'Eglife : leur dlfoit , Qj*t vos audit me audit , eç* <J«' vo> fp^yr/tt me fyerntt. Il faut en aller , & fe fonder la dcf-^ fus , autrement qui ne voudra croire à l'Eglife, il fera tenu& réputé pour infidèle : Si tcc^um non audicrit ftt tibi tanguant bthmcus & pubhcanusy Voila côme l'Eglife non feulement eft faincte; mais encore Apoftolique , ayant pouuoir de puiffance de faire des loix , des cenfures , & de frapper , lier , ôc deflier fpi rituellement, Quic- quul li^autrts fuper terram trtt h^atum & m cœlts: fi vous voulez fçauoir de quels liens l'Eglife lie lAmtb *es Chrétiens , ie vous diray que fes liens ne j^ font autres finon les loix diuerfes qu'elle efta-

blit, loix par lefquelles elle entretient fes en- fans en l'obeyflance & obferuation des com- mandemens de Dieu , ce font de ces liens def- quels Dieu lia noftre premier père Adam ai* Paradis terreftre, liens qui ne furent autres que le commandement qu'il luy fit de ne toucher au fruid de l'arbre de feience bié & de mal, commandement fait à Adam pour le lier& l'o- bliger à obéir à fon mai ftre y duquel la volonté eftoitd'efprouuerfon obeyffance par ce com- mandement léger : fi nos reformez euffent cfté de ce temps, & que pareil commandement leur cuit efté faift de ne toucher au frutéfe d'vn ar-

ils cuffent voulu conrcflcr aucc Dieu, ny plus n'y moins qu'ils (ont furie commandemét àc l'Eglifc, des'abftenirde viande enCarcftnc, difanc que toutes viandes font indifféren- tes , que y Qkort wtrat per os non com }tnn.it *nw. & que partant ce vue vainc fuperltition,nujs pour leur rcfpondrc de nu lieu rapporter les paroles de (àinâ Auguftm, lequel introdui fanr Adam parlant a Dieu , ^' Dieu parlât a Adam en forme de dialogue , ref- pondant à ce qui luy demandoit: il donne donc

ommencement de parler à Adam , feqi difputantaucc Dieu fur la detrence qu'il luy a- uoirfaictc de ne toucher a l'arbre de vie , & ne goufter de fes fruicts , argumentoit de la

forte , A ut aibor eft bonay jut m.tl.* (t m.t!.t, q t.tre eft m Vdïd'iilo^ St VTobon.t.n't ire non corne cl 4m '. Dieu IV'- /,;

pondant à Adam difbif, B«m eft tihor y i

comeths. Lh4.tr' 1 difoit Adam , Dici: <;uloir, **« Di-

QjÊtÀ tu jeiuui C7 t^o Oomtnui f v> I > ol>\ti t.trm \>r tu,

uum & n«n contrjcitcentem t I c melme COtlffa

pourroit-il arriucr entre l'hérétique & le (

thoUquc finie fai#dcscommandetneradc 1

0iCc & principalement fiircetu^de la mandu-

cation de la chair: en cçfl H l'hc:\

potirroit dire ou la cbair efl mauuaife , OU bien clleneTeftpas, fi elle cil mauuaife, pou eftetleenvfage fi e(Ie eft bonne pourquo) i

pli fc défend elle tien n, ' . !u-

Itofl qu'en vn autre femp. 'arefpond le

i tholique,il chair eft I

nuis dira l'Eglifc a ccft hérétique : \ eux

1 : iti

474 , Tour h quatfiefme Mercyedy

pas que tu en manges en Carefme , pource que ie fuis mère & toy fils , ie fuis mère qui te dois commander , & toy fils,qui dois faire & execu^ ter mes commandemens.

Iamais Iacpb n'eufî: efïé fils ? premier d'I^ faac, fi premièrement il n'euft entendu la voix 4^ Ta mère, car après auoir obey à fa parole, &. auoir exécuté fon commandement , il s'en alla vers fon père ? duquel il receut la bénédiction qu'il defiroit : ainfi pour receuoir la bénédi- ction du Père ceîtite,ilfautobeyr à la mère qui eftl'Eglife, C'eft donc en cecy que les héréti- ques fe montrent eftre feparez des aifles de leur mère l'Eglife,ne voulant obferuer Tes com- mandemens , & mettant principalement les traditions quelle obferue & veut faire obferuer par fes enfans.

Mais laiiîons icy les hérétiques , rentrons au fubiect de noftre Euangile, & voyons fi les Scri- bes & Pharifiens reprenoyent les Apoftrcs de noftre Seigneur 7 pour l'amour & le zèle qu'ils portaient à Dieu , à faloy & aux traditions des anciens , £h4a>e di fojent-ils , Dtjcipuh no tranf- ir » £y'"/ftw'w tradttmnes f émotion ? non enim huant tn<t~

iiypOCrt' r i n

£** i nusjuas , cum comedunt , mais noitre Seigneur

Scribes ^ v?yoit,lcur cœur diflîmulé & remply d'hy-

p^ pocrifie leur dit ? Huât* 'y vos lyanj^edmoni

r mandatum Det pyopttr trtàt{iones yesîrds -y bypocri-

ta ùene de tcbis pyophetamt H.[ayas dtcens populas

htc hbijs vie hvnrat cor tutim eoïum lon^c efi à mei

Ils^ vouloient faire des cérémonieux, & ils fai-

foient extérieurement les dcuotieux & grands

pbferuateurs des traditiôs & de la loy3& néant- '

JeCareftue. 45 y

moins au dcdâs de leur cour ce n'eftoit qu'hy-

riûe 8c diliimulation : c eit en ccft endr yne ruiede Sarhan que îe deicouurc , leqo

r mcfprilér aux hommes ce qui efl de 1 inre- rieur, & leur raict feulement louer ex eitimer ce qui eftdc Texte-rieur feulement, il ne le fou- cie pas que le dedans loir corrompu de vice cVi dépêché , pourueu qa au dehors il faceparoi- itre îs pieiliCS& dénotes, & ncant-

rnoins parce moyen ils abufent les homes, car faiùnr glnlerle pech': eu noltre ame, il rend toutes im^ aâtav depra

Pline ditque tpefque le venin cil cfpanchc fur la racine d'vn arbre, rous les fruictsqui puis après en procèdent loue peftir infectez:

1 H mç,fme iediray de Sarhan qu'il efltcllcmét fin & rufe, qu'il peruertic & infecte noiti c Ccms tie péché c\ d h\ pocniie\poiir par mcfmc 1 1

uertit nosuruures o: UO ruiprtH

dent du eccur , DJ plus ny moins que le ^ fruicts il'v n arbre, i 'ytxt*w

im:i.it*, forme tttsnti.crc. 11 ne IcloilelC de tout

lcrcftedela perfpnnc, pourueu qu ils pui pofléder noltre CCMtt , qui efl le premier ne cnl liôme , is le dernier mort , Prmtm Mwraiff ylttmum monrw , } qu'il Icaif , lcnui.

qu'il eit, is: le ialoux de noltre bon heur, que Dieu feu] le veut auoir h f I % il veut

îsluy donnions noltre mell noltre 1 iv.ir, & que nous retirions nos art

balles & terriennes, pour les me: I \\\}\

cou p ntlebuc& l'ob ,s defai &

y 6 noltre tchviu,dc laquelle Satl

iiii

45 ^ P*W ^ quatricfme "MevcrsAy

f eue cou- £es anciens Mages des Indiens femblent? //«wf ^5 nous vouloir apprendre cefte vérité, fçauoir eft anciens qUe £)ieu feul veut poffeder noftre ame & no- Iwa/w ftre cœur , & veut eftre le blanc de nos amours, car Strabon remarque que ces Mages faifansi facrifice chacun remportoit vn morceau & vne pièce de la victime immolée , ne laiffant chofe quelconque du facrifice bruflé , croyans que Dieu ne demandoit pour tout facrifice que l'a- me & le cœur,& qu'il fe contentoit de celarauf- û penfez-vous que c'eftoit fans fubiecl: & rai- fon que Dieu defendoit en l'ancien Teftament que l'on ne mengeaft le fang des animaux Se des hofties efgorgees , c'eftoit pour dire qu'à Dieu feul eft deue l'offrande de l'ame , qui à ce que difent plufieurs eft au fang de l'animal, *Amma carnis e/t m janoume, Qujainfï ne (bit que Dieu foit enuieux de noftre ame & de noftre cœur, voyez ce qu'il dit au Cantique des Canti- ques, il parleàfonEfpoufe l'ame deuote , Se parlant à elle, il ne luy demande autre chofe que fbn cœur , Prœbe mihtçàr ttsum , que voulez VOUS 4ire , Seigneur , ne vous contenteriez vous pas de dire, Pt-abc mibt cor Mimais 9 donnez moy le cœurd'vn animal en facrifice, fans demander celuy de l'homme , qui ne feauroit viure après J'auoir quitté & donné ? non,Pr<tbewtbicorfuuw9 ie veux , dit Dieu à l'homme que tu me donne ton cœur, mais y ail moyen de le donner Se pouuoir viure après l'auoir donné?ouy xbel ex- emple decccyenDauid,ildifoit vne fois, /c plaignant à Dieu que fon cœur l'auoit delaiffé. Çotimurndtitliquit me : Quoy? Grand Prophète^

cle Carefme. a^7

le coeur n cft-il pas 1 origine de la vie ? s'il cft caufedcla vie, comment donc viuez vous après qui! vous a abandonné ? Si la parole procède du ceeur,comment pvUiue/- vous dire \émk

dtrritiutt m : Ha I le \ov bien que Dauid vou- loir dire, il prend icy le cçravpour l'affection, & ditqu il auoitnuslonarL Dieu, fçauoir cnBerfai i on

tic noitre cœur, de laquelle 1 >ieueil amourci & veut qu entièrement nous la refermons pour luy , dilant , h/i fretin mu i c n tuum Mais Seigneur, il \\\ a rien de pkis fuyard que noi cœur tx Doftre atkwnon. Hdfeétm unit n dit fainct Bernard : Et quel moyen y a-il de le retirer de nous, o mon Dru pour le TOUS don- ner? le \oicy>Alpii a( aitrQ cnfi Toi*- *< , graphie de 1 Ftybcrnic , dit qu vn< es r àC

ridant que qui lqucsNaufonnicrs'i *"

rai tmer,i . CUx

vnetre & plailanre iflc,vers laquelle i

Mariniers voulurent aller ; mais tant plus ils

Srctl I plus celle nie ruyoir

deu>. ex s cfloignoitd ant

rtelot , boit dans le Xauire

Ire des flet l . t

i que (on conftnHutmts en c

ces flèches Rirent décocha

âne plus i

hiird eux : ainli , v bien noi

alm »ur de I

cm: ne de 1.

4 j 8 Vouy le 4 .Tiiercrecly àe Ctreftnel

de feu : mais fïngulierementpuis que derechef noftre cœur s'eft mis à la fuitte , & qu'il fe reti- re de vous pour courir après la vanité;enuoyez; nous derechef voftre grâce, dardez fur ce cœur noftre , plus fuyard que iamais les flèches de voftre amour, afin que nouspui(ïions,pendan£ le refte de noftre vie , nous arrefter à ce qui eft de voftre feruice , & viure vn iour éternelle- ment auec vous la haut au Ciel , nous con> duifent le Père , le Fils & le fain& Efprit, Ainfi fpit-il.

4!9

SERMON P O V R LE

QVATRIESME I E VDY

de Carelîne.

Çmf le fus cfe Synagogt int)\tuit in do* mum S \ monts*

L V C. 4.

'H. A v 1 n parlant du Satuicur du |. monde , a eu ( li ic ne nïç trompe )

tort bonne de parler ci

luy fous le . & la figure du

Soleil, :,rrtnttamvi.t.n , j juin-

tno çixlo tpr(f$u n*s : n*n f(l qui Je abjctneLt à c^lote nui. .liercment auiour-

d'huy en I ainet Luc obfcruc

que par tout le tTOUUOÎt nof: ;neur,

1 .ie ppuuoit ciu'ri ac Ci prcfcncc , ny s'abfcntcr (

influent ar s'il curie en h ! imcil faifoit 1 .11 . pour l'infti : | liourdliuv entrant en '

liguant )ic

&7

'4 C o Tour k quHtriême îtttdy

malade de la Heure, Socrns Stmomstcnebatu* magnis febrtbus. C'eft le fommaire de tout le difcours que i'ay prefentement à vous faire: pour lequej clignement traicler nous implorerons l'ay de & l'affiftance du S.Efprit, parles intercédions èc f ntremifes de la Vierge , laquelle pour ce fuiec nous faluërqns du falut de l'Ange, difans,

^Aut Maria.

A R le difcours des fainâes Efcri-

tures,nous trouuons que Dieu tout i bon & iufte recompenfe les bien- faits & punit les meffai&s & pé- chez, non feulement en la perfon- ne de ceux qui les commettent & qui fôrît tel- w r les & femblables œuures , mais encore en la £ pcrfonne de ceux qui tant foit peu leur touchét

& leur appartiennent. Ainfî en Iofué çhap. 6. & 7. nous lifons que Dieu ayant deffendu à ce grand Capitaine de ne prendre aucune chofe de la ville de Hierico , & que quiconque tou- cheroit chofe aucune qui luy appartint, pour s'en faifaynaledictiô feroit portée & fulminée cotre luy:par hazardil arriua qu'vn feul Acham ofa eftendre la main pour prendre vn mâteau d'efcarlate & vne règle d'or; & Dieu en pu- nition de ce facrilege fit mettre en vauderou- te trois mille pcrfonnes du peuple d'ifracl , & qui plus eftoit menaçoit tout le refte de l'armée d'vne plus grande punition , s'il ne luy fai- foicnt vengeance de ce larcin commis. Konfia* bit Ijrad adwffts bo[tes fqos > grc. fugtet eos CTW^'W

de Confine. 4fi\

vitro VoLtfcu)» domc cohUiAiH tum qui humî focritr^i rtuitfï Et remarque fainct Auguftin cnlaqi. Irion 8. fur lofué que Dieu louucntcs-fbis Ce venge fur vue multitude pour la faute d'vn par- ticulier; car examinant ce iaïad Acham,ildit; C utn -vuhi tfîit jjcrtlegti fj ptccjttauUor tjmen rm~ uerfjtn ofpixit tndirtotn , t.imjt cimici , §mné[que per» cnfl,r. Ccft mi taict eflraoge que cciiuy-cy, dédire que ce n'cftoitquvn particulier qui a- soic railly, & ncantnx wt de gens en pari* rent,pourquoy celai-demande fainct Auguiiin, :oit, lt wi Joium jtquijqttt iumt , fed jiOi mut- ctm éubnbiént dtliÊtntutn & mtm'ora fiïê olit> Vinrhris finit folliLin : Et tout air.fi qu'vn membre afîiftc vn autre mémo re , auiii les hommes le doiuent (bulager.

Sa. ;t Chr) foirome en TOC Homélie qu'il a rj rm<

ïe fur ces paroles du nmq*iéf$ " ••

m ,tn,,t iwbm cQhu^tojuitlt y dit qu il tait allu-

lion au mal de contagion & de pcflc , qui inte-

quelques-fois tout rn pa>s., iacoit que du

comme util n'y ayequ'vne (culepêribiw

neinfeâ atteinte décernai : ainiicli-ildu

■i mi particulier, ceux qui en font voiiins le plus iouuentpunisalon OCClfioiL ii :. hure des K< ». .>. 1^. nous voyons n^

que pour U pèche de Dauid, qui par outrecui- ù*

daiKi aiMiit l'ait nombrer fa gendarn. ':eu

lit qui ufirlV.

, pefteoufamine. Il printt

»■ ant contraint

| \ du mille hommes mou-

pc NoyautL)auidcouiiin.i :lç-

1 Tour k qu.itriefiie \tudy

lier les yeux au ciel , difant à Dieu , en compaf- lion de Ton peuple , qu'il voyoit mourir deuané foy , Conuertatnr furor tuus Domine Jttùer tne : tpji ïtro qmd triait tgtrttrâ ? Comme s'il difoit : Sei- gneur , c'eft moy feul qui vous ait oifencé , partant puniffez-moy feulement, & pardon- nez à ce peuple qui n'a confenty à mon péché: mais en fin Dieu prononça cefte fentence, tgo Deus vifitabo tmquttatem patrttm vjque ad teytiam £nmatwwm. Si Dieu punit & chaftie non feu- lement les perfouues qui l'offencent \ mais en- core ceux qui les touchent, ie diray à l'oppofite qu'il eft tellement mifericordieux, qu'il pardô- ne quelquesfdis âplufieurs perfonnes , pour le mérite de quelque fibne perfonue qui les tou- che.- Aufïï au Genefe nous lifons qu'Abraham, voyant que Dieu auoit prins refolution de de- ftruire les citez de Sodo'me & Gomorre , s'ad- dreffant à luy , difoit, Héîquoy , Seigneur,n au- rez-vous point pitié de ce peuple, voulez-vous: perdre le Sacerdoce, en puniffant les bons aueà les mefehans , Dieujefpond à Abraham & luy dit , que fi en ces citez il fe trouuoit feulement, rinquartfe perfonnes iuft.es , qu'il pardonneroit i tout le refte, de cinquante il defcen'd à quar£- te,de quarante à trente, de trente à vingt , & de vingt il defeend iufques à dix ; difant que s'il fe rrouuoitYeulementdix âmes iuftes , ir pardon- neroit à tout ce peuple. Abraham en fait la re- cherche & ne peut iamais trouuer en toutes ces citez quVn feul Loth de iufte , auquel Dieu pardonna, comme aiiffi à fa femme & au rèfte de fa famille ,- en faitcar d'Abraham; Auflili-

de Cdrefme. 46$

K>nS nons que plufleurs Empereurs ont par- çffmet^j donné quelquefois a des villes enrieres qui 0fgndt^ leurs eftoient rebelles, a caufe de quelques"^ amis qu'ils auoient dedans. Ainfi Pompée le £ '_ md pardonna a tous ccuxd'Aflirie ,acaufc "J_ îiïen amyqui 1 en pria-ainfiCefar pardon- na a ceux d'Alexandrie , a caufe du Philofophe Arius qui y cnS;r. De mefme en l'Exode nous voyons qu'vn iour Dieu sVftant courroucé courre fou peuple, qui auoit idolâtré, l'cuftpu- ny,n'cuft< loyfcqtti lepriad'apaifer Ion

courroux, ou de l'effacer du luire de vie,difanr, /i ue par ce popu 'o but: .tu t de le me de libro ytt.e , à quoy rcfpondit Dieu, Sine me vt trafeatur furor v>eni% te en fa faneur îeur pardonna.

Ainfi liions nous au Genefc,quc Iacobdit •1 I.aban, s'enrerournant de fa maifon, ïïlodi- hubib.it amtnnam vemrtmm âomum tu.tm bentfe- j/wnu w wedh&t damut ttt.t ad re^ftlum me*

mm. Dieu vous a donné anluencedc biens en ma faneur. Le texte Hébreu eft plusenrphati- ir au lieu que nous autuis en noitre com- mune verfion, .ii rt^r'ciummeum : il porte y .%d f$4êmmtmmf pour dire. le n'ay pas fi toit mis le pied en \olircnuiibn,qtie Dieu vous a tau t du bien pour l'amour de ni'

k t90X.CC rue deiliis, concluons 2c difon?

it il pourl'ameur de quelques leiuiteursft»

dti. quelques amies iuftes, Dieu a coin

nefices a plufients pcrlbn- loir demeruulleliauiourd'huy e:i

la t. de (on leruiteur 1 linct Pierre, entranc

en h nuilun | tuant fabelk merc malade

4#4 ^0UY I* IvJtritfiM Uuty

de la Heure il la guarit.

Il eft bien vray que puis qu'il eft icy parlé de la maiibn de fainét Pierre & de fa belle mere^ jjeux deux chofes fe prefentent à dire en ce prefent hérita difcours. La première , que fi S. Pierre auoit dtctdti- Vlie belle mère ,' confequence qu'il eftoit ma- cours. r^ 2- ^ ce^e niaifon eftoit celle de S. Pierre, aymé & fauory de Dieu , comment les mala- dies y font elles permifes.

Pour le premier chef, il faut que ie vous diç que nos hérétiques eftans portez à la charnalité prennent occalion de dire , que puis que faincl: Pierre auoit vne belle mère ; Oc qu'il eftoit ma- ' rie , qu'il faut par confequent que les Preftres foient mariez , tant ils font ennemis de lacha-

iluron ^ct^ : am** ^olz fam& Hierofme fur le fécond chapitre d'Efaye , Oiffixtc e/i muentre ha/enewn ~, ' " cariuate arm.itum. Et fainct Epiphane rapporte Epipbjij ^ autres hérétiques de fon temps , qui auoient ' des femmes desbauchees en leurs maifons, au moyen defquelles ils attiroient & perdoient les icunes gens , & corifefle ce faincl: Docteur,- qu'il ne s'en fallut guiere que luy-mefme ny fuft prias & attrapé. Saincî Hierofme eferi- Vlmon uant coatre Manicheus , dit que ceftuy-cy contra c&°iï & Ûlk & tellement impudique, que pour Tûamch. couurir fes impudicitez , & iouyr plus libre- ment des femmes desbauchees , qu'il tenoit en fa mai 'bn , difoit que tout ce qu'il tduchoit *AU1U- eftoit fan&ifié. Sainct Au^uftinelcriuant con- contra trc jc mcfinc M micheus , rapporte qu vn jour ^/lam ' on luy difoit qu'il auoit grand tort de blafmer cUtim. ja virginité , attendu qu'en l'Eglife il y auok

grand

grand nombre de Vie idîc , C'cftU

vne le menieille de voir en l'Eglifedes

rgd , tcs Mules ne lont cl! & neantmoiiis voyez 1 cttat qu'on en faict , les prile-on d'auant. aufe de leur virgini:

Eanomi us autre hérétique , diibit que garder l***}* Uchafteté eftoit choie înipoiTible. Le me fine f •»<•*'<& fainct Hieroime dit .c que Iouinian &: M-*"1-

Valentinean difoient c< nos hérétiques ck<tu;

e temps , que le^ es nouuoicnt élire

mar iictuie difficulté ; pôurce , difoicN

ils, s'il eitain:- linâ Pien efté,marié

cftant Prelrre ; pourquoy les Prellrcsne lcfc- ron:-ils par^ juent?

Ilcft vray qu'en la primitiue Eglife il eftoie de fe marier, mais pour- tant à condition que fi toit qu'ils auraient rc- ceu les fain&es Ordres ils quitteraient leurs fenu ; Apoftres,quiaooient

quitte toutes elv ur fini iis-Chrift,

-riuant à I Apoitolat : au'.li pour e. ils difoient i noirre Seigneur vn iour: cet nos rettt]w.mH< o-niti ri \un\us te : ex en COllfîr-

mati cecyvn iour ce mefme Seigneur

leur difoir, y os rjut nhnmftti owmt twn ànttPH\nit vos pttr mems. I.-maismonperc ne vous delaif-

, vous receutez le centuple en la vie éter- nelle. Pour auoir quitté non feulement leurs m LIS ( leurs femmes, c'ef

"tainc, ptefinenierit confirme les

( v par leC I

i. lequel dit qa : vue tradition d o-

âres;dcL llïglifc , que les I a &

^66 four U quatrkjmt ltudy

Éuefque ne doiuent eftre mariez , & s'ils îô font eftant faerez , ils ne doiuent approcher de leurs femmes ; ce que mefme tefmoigne fainct Hitrony Hierofme > efcriuant contre Iouinian en cefte contra lo- forte , Qonfitent hpijcopum fiiws m tcctejta piodu- Hinim, are non pofîe : quoi Jim ea dcprthtndetur , punittur tAmqutm lubncus cjr tndignus creitms Epijcopaiu^: 8>C JJemcon je mefme efcriuant contre Valentiniam s'eile- tra Va- Ue contre luy , luy difant , Qutd jatittm e(t m kc- lentirt. c\t\\n t^yptt m t cclefits Orimtis % & in Ecclefits Jedis . vJpofiohcœ , ybi Epifcopt (? Vresbitm virâmes Junt «&/r y,ei fj contunUi dcnltnqumt vxom fuas. Et de en après par les Conciles de l'Eglife générale- ment aftemblez, il a efté eftabiy & arrefté que de la en auant les Preftres s'abftiendroient de l'acte de mariage , & qu'ils demeurcroienç chaftes , & ce auec raifon & équité : car fi an- ciennement nous lifon-s qu'il eftoit defrendu de fréquenter les femmes , pour manger les pains de propofition 3 combien à plus forte rai- fon doit-il eftre defrendu aux Preftres lac^e du mariage & la fréquentation des femmes , puis que tous les iours ils mangent le vraypain de propofition , duquel l'autre n'eftoit que figure: aufTi pour ce fuiet faincl: Paul difoit , Noltte frawiare ir.uiam àum vacitis orationi , laquelle oraifon eft expliquée par les Pères, du faind Sacrement de l'Autel.

Parmy lesluifs il eftoit expreflement def- fendu aux Preftres qui feruoient aux Temples par femaine , de toucher à leurs femmes : que fi cela eftoit fai<5t , pour autant qu'en ces iours ils facrifioiçnt i Dieu , combien à plus forte

Je CéYf 4^>

raifon douicntles Preftresde la nouuellc 1< ..

îtenirde 1 .1 mari \ toute lu-

bricité*, puis qoe tous les ioursils prefententi .1 le plus haut & le plus refait facririce de tous:en figure & représentation d >us

dcu. uoir qu'en l'ancienne 1 noms

. Ilrael citoient empreints _rauez fur dou/e piern s , qui

eftoient au rational du grand Preftre , mais fur *

: I remarquez que le nom de la Tribu de Lcui''r* *

cUnsvnc raude,

pie! ufequi elloppoile &: conrrair.

e la chair. Ainfi liions nous d ÀJphonfc Roy d'Aragon , quvn iour ayant affaire aucc fatemme, atioit en Ton doigt vu anneau, \ >it enc! ne emeraude , laquelle au

toft fe rompit ts; fe brifa en pic { ûoB donc

le nom de la Tribu de I dans vne ( ;dc, oppofeea la charnal:

is apprendre is: enfeigner com- bien les Prcltres doiuent élire chaftes, & doi- lient al lapaillardife & la lubricité, gar-

clans en les ps la chaileté , puis qu

foni . Pieu

Il lemble que le Prophète le »u-

lu 1 .omme les Preilrcs doiuenr

eftn de lâcha! mis qu'ils i

iDieû. Voyci £quoi il les compas pariant d - us le nom des N

Ç.an,;tho'ti M**jm wtmi , nitiHiom l*ch, ruùicmm- Best» pif* àmtt féure 4*ttqH« p* >hyro: <

dire mie

. qujdoK reluire aux Prcftrcs, Prc- t\phq*fm

46 S Tour le qttdtrtffme leudy

mierement il dit qu'ils font plus purs que le Belle Çt- laid, Hrttthons Utie , vous fçauez que c'cft le nuhtttde. propre du laiâ^qu'auflîtoft qu'il eft mis hors du vaiffeau il s'aigrit : belle reprefentation de la chafteté & de la virginité. La ieune fille eftant gardée dans la maifon du père , il ny a rien de Ci pur & de fi net tant qu'elle y eft , mais' cellequiveuteftreveuë,&qui defire fa liber- té , c'cft le laicl: hors du pot , qui fe pert & s'ai- grit : ô laicl: , ô virginité , c'eft le cercle que les Aftronomes appellent , via Lctea , qui fe retrou- 11e au cieh

Qand'Jtores Kiue , ô blancheur plus excellente qui fe trouue parmy ces exaltations terreftres éc corruptibles : ô âmes chaftes , vous eft.es blanches & pures;iele veux: mais prenez garde que cefte blancheur & virginité ne fe perde en vous ,nyplusny moins quelle fe peut perdre en la neige , à laquelle la chafteté & virginité eft accomparée. Vous fçauez que la neige eftât expofée aux rayons ardens du Soleir,non feule- ment perd fa blancheur , mais encore fon eftre: ainfi la ieune fille qui veut eftre veuë desyeux des hommes , court rifquede perdre fa blan- cheur & fapudicité, ô yeux des hommes, 6 yeux des femmes & des filles , qui eftes comme d'autres Soleils ardens & attirans,où le mon- de fe va perdant & confommant : & partant le meilleur feroit à l'ame deuote, de iamais ne re- garder vne fille en face , & à vne fille de iamais ne regarder vn homme. Ainfi difoit Tertulian, 1dm jtn&um eflvtrotm confunrh fi ytdçtts yirum quun jancium eft viroji yidtrtt ytrçjnem.

le Càrffne. A6

RubicunJioris tbort atutqao. Les chattes & lo sierges font plus beaux que l'yuoire anci< quel eft ceit ancien yuoire ? Tans doubte ceft Q*d e^ yuoire duquel parle lacune , eftde la nature de celuy duquel parle Pline , & dit qu il y a yuoirc. deux fortes d'yuoirc , fvn tire des dents i l'Eléphant qui cil: mol , & peut prendre toi:* fortes de formes. Ync autre forte d yuoire naift dans les entrailles de la terre , lequel cil: fort cv dur , qui cil caufe qu'vn iour Darius , Roy c Perfes , voulant choiiir matière propre pour faire rqc l\*zuc pcrdurablc , la voulut faire faire de ceft yuoire tire de la terre : doua;

C haltes font comparez à l 'yuoire , mais a cxr yuoire qui s'entretient dans les entrailles de la terre , pour monltrcr combien la virgir, doit cflrc cachée & eonferuee , & non; lemblable à 1 yuoire moict , qui change de tonne & de beauté à tout moment , Kt cum. rtuntiquo. Mais pourquoi ell-ce que

rmic dit que les Na/ariens & lesçj font plus rouges ce rubicondsqu'ancien \ u

['yuoire ncit-il pas blanc de fa nature : ii donequç il eft blanc , quelle comparai (on cil- : il eft rray , 1 yuoire cfl blanc de ù na- ture, mais par fucccilion & longanimité du remmen% temps, il vient rouge, beau .lient : belle fymkê

I ..paraifon. 11 eft viay que la virginité cil Mutent blanche , mais auiTî cft-il vray que garder >our.

•nent cefte virginité, c'eft vue ci- de martyre, g'eftvnc J UOirC blanc en fon umi- ineiucmcnt , & rouge par la fucccilion < ten îcremi auç

c.gm

47 o Tour le quatriefme leudy

des chaftes , qui font , i\ ubicundwres ehon antique! Pour ce fuiet aux Cantiques la vierge & l'a- me chafte eft accomparée aux lys en Ton com- mencement , & à la rpfe en Ton progrez: bnut iumm mttr fhittes , amtca mea mttr jihas circun- dab.wtçam flores rofarum zy hit* conualltum : La vir- ginité eft lys véritablement en fon commen- cement , mais elle eft rofe rouge & empour- prée en fon progrez , qui eft comme vne efpe- ce de martyre : aufïï l'Efpoufe parlant de ion Efpoux chafte , pudique & fidèle , difoit, qu'il eftoit blanc & rouge , Oi ettus nu us candidùs #r vubtcunàus : blanc pour fa virginité & rouge pour la conferuation d'icelle. 'Quiïtttc **i>l>iro pwdmoYts. Les chaftes ( dit Ieremie ) dufapbi f°nt plus beaux que le faphyre : Remarquez re. cecy ÎC vous prie & la comparaison propre du

faphire, auec la virginité : cefte pierre precieu- fe à ie ne fçay quelles qualitez qui conuien- nent fort à la virginité , elle eft de couleur ce- lefte , & fe voit en icelle de petits points d'or, &. fous cefte couleur celefte Te void vne petite marque qui eft rouge, & eft cefte petite pierre fort agréable à Appollon i Tout cecy conuient fort â la virginité & aux âmes pures & cha- ftes : elles font de couleur celefte , pource que elles n'ont autres defirs ny penfees que pour le ciel & viuent en ce monde comme fi elles Cor.ue- ne eftoient de ce monde , ayans conuerfion runctîâu auec les Anges , tefmoin ce que difoit fainct f«f>btre9 Paul. Incarne ambulantes nm jeeunelum cawem ambu~ auec la lantrs , frd Cmmerfàtio noflra m ccef/s efl. Ces petits

virginité. poinc~ts d'or qui fe voyent en la pierre du fa-

Je Cartfme. 4- 1

phirc , reprcfentent les vertus celeftès , Rem- plie* d'amour & de charité , qui font ^;i lame vierge , pure 8C pudique mais fur tout celte petite marque ro«.:gc qui Te recognoiitau fa- phirc, fousccfte couleur celeite, repiLicnte la faincte honte , qui doit feruir de nuage ce de voile a !a \ îéfge , pour cacher & couunr ce qui tftdel'txellenceac* irgifiirt t celte

faincte honte qui doit eltre comme la m gardienne de la femme vierge: ex tout ainfi une entre toutes les pierre il n'y en 3 point de pi u> agréable a Apollon que le faphirc, auiii cft il vray qu'entre toutes les vertus il n'y en a point de plus agréable a Dieu que la vir- ginité.

AulTi pour ce fuict les (ain&s Percs dncnt qu'entre tous les Apoltrcsil n'y en a point tu de plus a) 'me/ de 1 oc S. Ican

1 1 liangelifte - auiequ il (

Lors anciennement qu*< ifioit .1

iamais les facrifïccsnc luycltoicnt agréai fidcuantfa flatué nercluifoir celte pierre du faphirc ; telle cfloit la commune [

enc idolâtres, ainliil n'y a lien qui plaiût

tant a. Dieu que les ehofesqui luy font } teesd'vne maincl. pudique.

o fainâc EgHfc,quc vous auei paru f.ii

'& vrayemenr 1 prudente, 1

lemetitqa unandc

buTentlachafteté , & queiamaii ils

ne marie/ , enr eu

perpétuelle recommandation ce fuj

chaitecC fc virginité, tant eu K

Cfi iiii

47 % P^w k qtMtriefme leuay

leurs corps, afin que le facrifîce qu'ils offrent Si prefentent tous les iours à Dieu en Tes Temples, luyfoient d'autant plus agréables: voilala rai- fon pour laquelle les Préfixes, reprefentez par les Nazariens, qui fe confacrent à Dieu tanc intérieurement qu'extérieurement , doiuent à iamaiseftrefoigneux de garder cefte virginité tant spirituelle que corporelle , voila qui fuffit pour le premier point. Seconde P°ur Ie fecondrqui fera bref , on faict icy vne partie, demande, fi c'eftoit la maifon de fainct Pierre* chery & aymé de Dieu , comment les maladies y font elles permifes ? à cccy l'on refpond que c'eft ordinairement aux iuftes que Dieu en- uoye des aduerfitez, afflictions & tribulations, pour leur faire mefprifer ce mode , & les laffer* de cefte vie prefente , en afpirant à vne autre celefte & éternelle : & au contraire que telles afflictions foient dures & rigoureufes,pour tel- les âmes iuftes,elles leur femblenttres-douces, & ordinairement trouuent de la confolation en icelles, quand elles les endurent volontairemét, pour l'amour & affection qu'elles portent a Dieu,& pour le defir qu'elles ont de quitter ce- fte vie pour parucnir à luy. Greop in Sainct Grégoire fur lcsCantîques, confide-* canttca. rant ce que le Prophète Royal Dauid au Pfal. 22. parlant des tribulations , fous les fy mboles P/4/.2. de verges & debafton, difoit à Dieu, Viv^auu dr btcuius tuus tpfa w cenlolat* funr : demande la raifon pourquoy Dauid a appelle les afflictions que Dieu luy enuoyoit verge & bafton, & dit que les aduerfitez que Dieu nous enuoye font

dt C.4) '[r,;e. ^7j

verges, pourec quelles chaftû barons,

d'autant que les mefmes ennent evi

lent eh crainte auec Dieu ; car fi nous iblement & volontairement i qui eit des ehaitimensde i)ieu&dcs achetions qu'il nous < , nous aurons d'autant plus

iioft: niolec paria \)i~

Sericorde qu'il nous fera puis après. Vn *<u.t - mÊCmlm ttmi i / 1 pi cor.jouta jw e con-

dotation l la vo: ^etKmJutêm !*b/****mr

tne ci ubui \it.t m.* Si k ne me trompe

iid faiâ illufionfi lav^rgede Moyfe , quj ayant frappe lesrochers leur rit vomir des ri:: ntaines d'eau criftaline , ainfila ver- dis & tribulations leur raiet v<<- imrccquieit de la miierieorde & de l'amour Jiuin , la verge cU c frappant les rochers,

fit que les eaux fortan 'uy alloicnt ferpen-

tansparmy les deilrrs, cv fuiuircnt les Ifrae- lires iufques en la terre de promiiîion ainii les duerfitei & tribulations (iuiicnc les

iuih ne les laiflcnt iniques au temps qu'ils

rent en la vraye terre de promifGqn, qui

cic k

Les al :Ons que Dieu cnuoyc aux

Mement vue nais ver^e iem-

blci celle de laquelle eu :. lention en nf„t%

i ,

«< te différente de cell( i de,

qui abbouriilcnta la fleur , mais qui ; nt

inconrinent , la celle 1 t ' i-

; ur , ic i

vci.. - par-

47 4 ^°W k quatrième leaJy

iiculierementlesiuftes : & s'il arriue que quel- que-fois Dieu nous deliure de- nos afflictions & maladies, nous luy en deuons rendre actions \m<iii de grâce , neftre ingrats de Tes biens faiclis, tuâedrf- comme ainfifoit qu'il n'y aye rien quifoit tant phifarjtc defplaifant a Dieu que l'ingratitude , laquelle a Dm. pour ce iiibieâ: eft accomparee aux nuées, qui par la force & vertu du Soleil font efleuées en haut , & d'autant plus qu'elles reçoiuent de plaifir de fes rayons, plustafchent elles d'em- pefcher fa lumière & clarté : ainfî le mefme di- ray-ie de vous autres riches & puiffans de ce monde , fi vous iouy (fez tout voftre faoul des biens & des richeffes,fî vous vous voyez agran- dis & auancez aux honneurs & dignitez , pen-r fez que c'eft le diuin foleil qui vous y a efleuez, mais au lieu de l'en remercier, vous empefchés fes rayons diuins , & que fa grâce ne luife fur l'hemifphere de voftre ame par le noir de vos péchez , & par ainfî quelle merueille Dieu fouuentes-fois fe courrouce contre telles per- fonnes ingrates , lefquellestariflent l'eau de fa mifericorde. lAlbertus Albert le grand dit que tel eft le naturel du Tûapnui, Daulphin , qu'il ayme les hommes naturelle- ment plus que tous les autres animaux de la terre , il eft fort amoureux de fa perfonne,de forte que fouuentefois il eft arriue que plufîeurs ont efté fauuez par les DaulpHns , ainfî que racontent les Poètes & Hiftoriens : mais die Albert que quand le Daulphin trouue vn homme mort & noyé dans les eaux de la mer, qui auparauant auroit mangé de la chair de

àt Car' [me. 49 \

quelque Daulphin , il le rompt &: dcTchire en plus de mile pièces ex morceaiu , corni vouloir dirccictlc homme;] 1 que tu c ce ce q' e tu dois à l'amour que nous t. tons, nous mandons qu à te fauuer quand CU es en danger de mort , vx cep. : M es

tellement paru d'ingr; barb.

Entiers nous , qi - aithculu

cognoiiirc le bien que nous te foulons , & 1 a- nnric que nous te portons , tu nous tue , nous lacère & nous déchire a belle der' oisen

donc a pre/ent la pareille. Sicc Daulphin f;

cela a 1 endroit de l'homme qui auroit ciré ingrat enuers luy, quelle merueilleû* ce Daul- phin. non de la mer, n. sauucur du mon- de, le fils de Dieu , qui nous a portez lur le ci- afin de nous fauuer , c; deliurer du péril de la mort& de Tenter , voyant que nous fomr. ingrats ex j

ronce contre bunentesfois,

K nouschaliie? Apprenez t hreitiens au-

iourd huy a l'imitation de la Belle mère de fainct Pierre , a remercier cv luy rendre i de grâce lorsque rou trouuex par luy de-

liurez de quelque tribul OÎffc , afin

que d'autant plus nous le rccogpoiftrpnsSt rc-

splus , nousconrere il Tes gnu bénéfices, &: vu iour nous rende îouyllansd. vie éternelle. Amen,

SERMON POVR LE

QVATRIESME VENDREDI de Carefme.

0 mulier , fifciresdonumDeu I O A N. 4.

cA-v(p^>fVVX Nombres chap. 20. nous 1U ^C^À- ^ons V6 ^e PeuP^e ^lft"ael fe trou- ^Vv^È?^ uant au mmeu ^u defert trauaillé isl£?X^ & opprefle de foif,s'adreffa à Moy- A «'■fi^-dfe fe luy difant: £>* W;/> ^«jw donnez nous de l'eau , afin que nous puiflions boire de eftancher noftre foif:Moyfe fe voyant preffé de demandes importunes de ce peuple eut recours a Dieu, & luy dit auec prières ardentes, Aftri Eomim tlnjAuras arjua vtu* , Seigneur ouurez les threfors de l'eau viue , afin que ce peuple puiffe boire. ( Chreftienne & dcuote artiftance ) il m'eftaduis qu'au milieu de cefte quarantaine, ie voy que vous me dictes le mefme que le peu- ple d'Ifraël difoit à Moyfe, Oa noha aquw, ie vous voy tous altérez de l'eau viue de la parole de Dicu,& comme i'eftois en peine ce matin de trouucr vne fontaine pour prendre de l'eau afin de vous donner i boire , i'ay entendu noftre

clt Cxrt êpy

Dieu qui rcfpondant au peuple leur difoir, Ut ad VttiAin ._- mfi d.ihit vob'ï .ti^ss , celte pierre félon le dire de faiiict Pau' , nfeft autre que no-> firc ttrd4*tmfvâtCbnfiMiyi .(\&

pierre de laquelle Torrent les ruillcaux & ton- tain- B de celle fontai- ne, laquelle il promettent ce matin donnerais Samaritaine, eau dégrace* de laquelle le lainft Efpriteltledilfributcur, caud lie âpre- fent nous aaons linguliercment affaire , & pour ce nous i implorerons fous la faneur de la Vierge , luy difant: Auc Mari*.

fjm t. ne puis certainement que le ne j^t^I m cl tonne enrendant ce que dict |^[> celt i de 1 Egltfc latine, Samct , w,

\js Auguftinantrai^ .m, ^*

'.quantprineipallement les paroles de no- ' * * ttre EnaogBe , voicy donc comme il parle, *

Mme , dit- il , m:ip:nw my(tauy non wmftnHfàÇétt* (atu> Oit non itur.fjfi f4tt£4tiS)t(ictt.

i nefterttail M raifonque celuy qui re-

porte les latfc^ le lalle auiourd nuy: maiscé

qui me fait citonner , c eit que lainct Auguitin

rapj ,\.roles, Km* inuptw.t teyJferM t fur

angile de ce unir : cft il vray ? C*efl donc icy remier miracle que noltrc Seignei

i du Iciuiteurdu I

du ( enteniern cii-cc pas \nnn m nts

qui ont ppaile/, la mer qu i!

cal me, les es qui ont pris fin, ainlique

bous m reuuci' Samcdy de C*.

aj 8 Tourte qunMefm: Vendredy

me , ne font-ce pas de grandes merueilles,' voire fi grandes qu'vn chacun l'adiniroit &. diibit : i£*ts eil /,/.;, eut m.ttt & omrttet obedtunt î rfi ce font merueilles qui ont procède celuy-cy: pourquoy eft-ce que faint Auguftin dit donc, i\uvc wiyiMt mytt'iu : la guariion de la fille de la Cananee* n eft-ce pas merueilles? Pour- quoy diètes vous , <) grand Dodeur ; Hmc. trjcipium wjjtertA> Quoy la guanfon du Paraly- tique qui demeura 3 8. ans aux proches de la Piicine probatique, n'eftoit-ce pas vne mer- ueillequi auoit précédé celle-cy, & pourquoy donc dicles VOUS, Nuric tmtfHfMt myieru ; La guarifon de la belle mère de faincl Pierre n'eft- ce pas vn miracle opéré auant eeftuy-cy? &: pourquoy donc dicïes vous , Hun* waptunt mytkru ? Efcoutez la raifon de cecy : que le fils de Dieu face mille & mille miracles , ce, Mn'ftriï n'eft pas grande merueille: car comme ce n'eft h àe U pas grande merueille de voir que le Soleil ef- plusoya. cl aire, & que le feu efchauffe, aufti n'eft-ce pas de au fi, grande merueille à celuy quieft tout-puiffant de Dut* de faire des miracles , veu que ce n'eft non plus efifaU chofe naturelle au Soleil d'efclairer, qu'a ce- fiuude. luy qui eft tout puiffant d'opperer desmerueil-* les , & ainfi ie dis que tous les precedens mi- racles que le fils de Dieu a fai<5ts ne font grandes merueilles eu efgard à fapuufance: mais de voir auiourd'huy que ce mefme fils de Dieu qui eft tout-puiflant fe laffe du che- min* ïrV&atHi ex itorre j c'eft le commence- ment des merueilles , Hune tnàfam ïtij/imtê C'eft cefte merueille que recogneut Moyfe au

dt Carrfrne. 479

milieu du defert lors ou eftant fur lecoupeau

d rnc montagne, il vid vn buiflbn ardant, & le

feu qui citoit au milieu, lequel ne confom-

nioit les efpincs, cv aloi tat cela de loing,

il dit, *éd*m kjt 1 '*, le , ,

m'approcheray de ce buiflbn , & verray cette ' * **'

grande même i île , le fcay que le feu luyfant au

milieu des efpincs icprcfcntc le peuple de

Dieu qui deuoir eilre affligé au milieu du de-

ferr , mais pOUTCC que 1 i:iM^ que Dieu fc

: Liuaau milieu 4m ces efpincs brullantes $ ie

lamerueillequi s accomplit auiourd'huy,

uoir cft qu iceluv fetrouue cnuironné des

clpmes , des tngoiflès & tribulations entant

qu homme , /'/m .mtitn jatt^tus tx tttmrt jtdtbut

tem i Qgj veut dire cela, que la mefmc

puil . incline vertu s'efrre lallee,

dire que Dieu a pris furfoy nos milcrcs, afiîi-

îucommoditc/. il a prins ton;

infirmité/ fur foy , excepte l'ignorance 6c

\ ee feu au milieu des efpincs,

CU qui le trouue au milieu des buif-

fons des calamité? humaines : c'eft

cefte mcruullc que les Difciplcs nepeuuenc

.ndrer ndre , Ult *uttm non mtelltxe-

:re que celuy qui c fr impafliblc fc

rendu pal endu filbieâ aux mile-

:. relies (ie 1 homme , c cft vue meiueille

» tx um )tjtdfb4t[icjnprii ^4 pour ce fubi< MVJ my/le- loccit.

m 9nmt*m fintlra fttr.trur vntm Dtt , non frtfhd

.(fut nui Idem

Lcn tin tracrt. il. fur faine* tr^i \,

lean , dit que nousdciiQns plus a la lajUcudc de ]

4 S o Po«k /e quattiefme Venàreây

noftre Seigneur qu'à fa force & vertu, & pour- quoy ?En voicy la raifon, homtutlo ûnftcu vt ivuod non erat effet , U\\i!udj ttuttm ifnus pat vt nttod e>at non effet La force de Dieu a donné l'eftre naturel à l'homme , mais fa laflîcude & Ton in- firmité lity a donné vn cftre furnaturel & de grâce , la force de Dieu a faicf que ce qui n'e- itoitpasfut , & fa lalTitude afaiéfc que ce qui eftoit n'a plus efté, à fçauoir le péché d'A- dam, qui par luy a cCtc exterminé , la force de Dieu a créé l'homme , & fafoibleiTela recréé: la force de Dieu a faiét que le monde a efté il- luminé f & la foiblefle a fait que ce petit mon- de de l'homme a efté intérieurement efclairé, non de la lumière naturelle du monde, mais de la cognoiflance de Dieu , c'eft ce que noftre Seigneur difoit ce matin à la Samaritaine, O ma; ter (i j cires Donum Du , £r <J«# eH nui dieu tibt àd mibi bibcre , rorfirai pptifiïS ab to , & âtrùRv tibi dquam vpum. C'eft la force & vertu de la foi- bleffe de noftre Seigneur en noftre endroi&j laquelle nous aefclaircz & illuminez de la lu- mière de fa diuine cognoiflance.' r*,L , Et à la vérité il faut que ie vousdife que no- * j itre Seirrneur par celte fontaine d eau viue , de laquelle il promet donner a boire a celte rem- / D me Samaritaine , veut ii ie ne me trompe , par- -, » I 1er du faincl: Efprit: ainil faincl Athanafe au ' ' Hure qu'il a fait, Di mtrndtme ïtrbt Dt, &, en

I '• l'Homclie $o. fur fainfflcan, fiinctHicrr f ne tj.J„ ,„furfiincl: Iean,& faincl Au^uftm trac~t. v6m lo5 Awmr famftlean,diient que ce (te fontaine deau Irak i<5 vulc ne^ autre clue 'c ^am(^ Efprit , duquel le wlo.in. fi^ de Dieu donne auioard'huy pleine & en^ . * £ier<*

ât Cartfwt'. 481

tiefe cognoiflancc , pour autant que te monde auparauant en citent ignorant : & tout ainii que lors qu'il eftoit queftion d imiter les mi- racles que faifoit M la-

de Pharaon imitoient bien les deux pre- miers, mais ils manqueront au troiiiefme li- gne , Deftmmm m ttrtio fat conrcllcrciic que véritablement citoit le de Dieu, Ofàm Dm ur nous mon/tarer qu'ils ne pouuoient cognoiftre le fainer hfprit , qui eft appelle le doigt de Dieu, duquel la cognoillan- ce auoit efté ûAee aux hommes , lors quapres le pèche des hommes de la terre , Dieu dit, Non pttmjv-bit frmtui mttts in howtnc cjuià cato esly ainliquedict lai net Ambroife au liure qu'il a faiet : Oi éru Xoe.

Derechef en QgAtii rcprcfcntariondecccy t*^W

nouslifonsau troiiiefme hure de^ Roys chap. ::F-Z qUC Dieu s apparut vn îour au Prophète LC fut la montagne d Oreb , mais com- mentree tuten guilc d'vn petit WOOtt

r/ephirdoux 6c agréable qui reprefentoir le lama Hfprit, duquel Hehe ne pouuant auoir la cognoiflancc , pour ce ftibicâ priât (on manteau cv s en cacha ex arhiblala facc-dc for-

que le moilde eftoit de- meure ignorant de celle troiiiefme perlonnc delà Trinité, iu/ques en ce iourque le rils

^noillanee , par celte t'on- i vmc, de laquelle il fait menti I ; .mgilc.

M.i;v lur tout remarquez icymec ali-

gne ;ntoblciuet\ 1 li

H h

4 S 2 Vouy le qtuuriefme Venâteây

eildiâ: en ce chap. 4. de S. Iean, que lors que noftrcSeigneur-cômença às'afleoir furie puis de la fontaine , & qu'il parla de l'eau viue , il eftoit enuiron l'heure de fexe , HûY<tautf.maat qtuftftxta. Pour entendre quelle partie du iônr $elle oh eftoit l'heure de fexte, vous deuez fçauoir qu'a- luup io, ciennement & principalement entre les luifs le iour artificiel eftoit party & diutfé en cinq parties, qu'ils appelloientheures5c'eft à fçauoir prime,tierce, fexte, none , douze ou le vefpre, l'heure déprime commençoitau Soleil leuant,< & l'heure de douze ou le vefpre commençoit au Soleil couchant,l'heure de fexte eftoit l'heu^ re deMidy , la tierce tenoit le milieu entre la prime &.la fexte, & la none entre la fexte & la douze, au bout de laquelle commençoit le vef-" pre & les ténèbres : de forte donc que lors que S. Iean dit que , Itjusautimfatigatus tx ttmtyeJtcJc- ùdt [icjupya \onum : bord autem eyat qtttfi fexta, c'e* ftoit enuiron l'heure de midy qu'il fe repofoit & catechifoit la femme Samaritaine, & de fait en cela il y a quelque apparence que c'eftoit l'heure de midy, attendu que lorsqu'il eftoit en difcoursauec cefte femme , TEfcriture fàincle tefmoigne que les Apoftres eftoient allez ache- ter des viures pour difner , Dtjapnlt nus abirnwt m atat at an , vt cibos etrrtrcnt. Secondement re- marquez qu'en toutes les parties du iour , il n'y -en a pas vne l'ombre foit moindre qu'en l'heure de midy , il y a moins d'ombre à midy que deuant & après , l'ombre commence a So- leil leuant , paroift fort grand, & toufiours va -en diminuant iufquesà midy ,& depuis midj

clt CdYtfme] 4%*

I à Soleil couche toufioiirs l'ombre m croulant : or fusdkuons cecy en myftcrc.

i tenant 1 Ii. l de iv meur Belle J$~

nbrê n'eftoitpasen fon midy,il cftoitgrâdj chine. tfespai s, pou

que, Otmtié r. h u<ts uxtwçjtbéM J.a nature hu- maine deihoit que c'elt ombre arriuafti Ion midy , afin qu'il difp< :<: quelle lut dauan-

. illuminée de Li ànec Je ce clair

,1 ,ie dis de ce très-haut & tre itère tic la Trinité- , de fort, dreflânt

uelleluy dcmadoit quand elle auroir celle

or 8i ce crédit grand de le pofant c ri

fon midy , Vin CtAéU m mtèiâm : t pus que

iel fe fut incarne : nomme, & que le diuin Soleil de initi- ée cil paruemi au midy de la e

alors il nous a inftruits 8e apprins la

vérité , que nous ne polluions i Purement

toc au trauers des ontbres & i de

c ienne loy : de forte qu'après auoir fait m-

hommes la qualité de la | bconde perfoone de la Trinité, uiiourd huy il nous apprend lanaturc & qualité de latn ; >ir du S. Kiprit,. la

eau \ nie. Premièrement donc ie dis que par ceev nous cil fort bien représentée la KM turc du s.r.fpnr, & qu'il cil vray Dici étSm

qu'il eu appelle eau riucqu il fbit

le prenne par le te In,

naocAnaniasdei ffl*

(oit : irnmtnntÊi es y >?non> h> <j»

Citkfn ho/m ,ilmi ft.i OtO

ii

4 8 4 Tour le quatritfme Venheây

Secondement ie dis que Dieu eft fort bien représenté par l'eau viue,ainfi il eft appelle fon- taine des eaux viuespar le Prophète Royal Da- llid , difant : Sinnit anima mta ad te Ueitm vmum fgnttm aquaru m , Pourquoy cela? c'eft pour au- tant que Dieu eft vie en foy, & qu'il donne vie à toute creature,pour ce fudiecl fortiuftement il eft appelle eau de vie, & fontaine de vie, puis qu'iceluy eft la fource de toute vie : c'eft vne fontaine de vie,pource qu'il conferue & entre- tient en nous la vie qu'il nous a donnée, Inipfo vint nus mourtnr c<r jumns , c'eft luy qui eft la vie de tout ce qui eft créé & produit, quod fatïum

1 - Dieu eft, à proprement parler appelle eau de

^ ï ,,! vie,en comparaifon de toutes les créatures qui appelle r ' . * ,

1 iont véritablement eaux, non de vie, mais eaux

eau vtue^ _.. , 1 -, r i-

. 3 mortes , fluides & labiles , telmoing ce que di-

foit Dauid , Ecce nos peut aqua àiUhimur : toutes créatures . J n *

les créatures peuuent eltre appellees eaux mor- tes pour autant que 11 nous les comparons auec Dieu qui eft fontaine de vie, elles font comme fi elles n'efeoient point , Omms creatuva Unqnain mbilumante te. Que fi les Aftrologues difent que la terre en comparaifon du Ciel, n'eft fiiiofr] qu'vn point bien petit , qui trouuera effrange* Ç\ ic dis que l'homme au refpeâ: de Dieu n'eft rien,puis que c'eft peudechofe, voire prefque rien au refpeâ: de la terre, terre neantmoins qui n'eft rien en côparaifon de la grâdeur de Dieu, Il eft bien vray que fi nous côfiderions l'hom- me entre les créatures, les Philofophes difent qu'il a vne parcelle de l'eftre furnaturel,fçauoir\

Je Cdrcpne. 48 j

rime raifonnable , Qu* dtfwihédgem 1 ainfi 1 ditAriftote ; nuis quoy qu'ils difepc , iici pourtantque le ne redi 1 de dire , & auee

venté , que nous auOQS plus de nolh\ que

nonpas d'cilre : voilapourquoyaraiio. çy ie disque véritablement lesereatures en paraifonde Dieu (b , ma eaux mor

fluides, cV: aiftt uir.

Difons encore que le .:iires font eaux

mortes, pource qu c .i mort:

par exemple, preiu lodeun

voluptez de ee monde , prenez moy les rie;. fes de la terre , vous trouuerez que , tmn dmes aut iniqum nly a.tt wtqnibtrts: & de fait Auguftin dit que les licelîes font , M*m 1 0 u w tjHj: uns 9 ainfi I ellcnoftreS ur, >.i u

Voua amr.Q* de OMJlNfM ■:.tinr\vitjtu% e'eit a dire, :

amis des richefles que t< dez , & dit encore le mefmeS. Auguftin, que

celuy qui abonde en richefiès de m i

c\uiZïy<]Himhoc aljHrKLtinnjui je , aut&Ot cii pour- rions nous dire des j^rar. digDÎjSzd terre, de lorte que nous Lie tout cfK iofe qu eau morte 1 caule la mort, linoi: ireno, briete & diferetion requile , la OU 1 ):eu au ref-

de l'homme & des auti eau viue , & lingulierement ie dis qu entre trois diuin de la Trin

prit peut élire £ proprement pal l< de vic,Pourcc(]uec cltpar Ion jus

siultii, Q le tliitributeur <

fUuines , grâce vraye eau de fo

11;

xfi6 Tour k tjUJtriefme Vwdredy

qu'en iceîuy eft proprement appelle fontaine d'eau de vie , fons aquœ vit* Les Naturaliftes font eftat des eaux d'vn cer- Lac nier- tain lac , ou d'vne certaine fontaine appellee uulkux, Afphalte,dont les eaux font de telle nature de qualité,que fi dedans icelles on y iette vn chien à demy mort , auflî toft reuient en vie ; Chré- tiens , nous fommes à demy morts quand nous fommes en l'eftat du péché , nous fom- mes plus morts que vifs , tefmoing ce beau prototype du pécheur , duquel parle faincl: lean , lequel defeendant de Hierufalem en Ie- rico eftoit tombé entre les mains des volleurs, qui après luy auoir donné mille coups , & luy auoir fait mille play es , l'auoient laiflé à demy mort gifant fur le fable:belle reprefentation du pécheur , & de la mifere il eft pendât fon pé- ché, lequel eft plus mort que vif, eftanten ceffc eftat , mais venant à eftre trempé dans les eaux viues de la grâce , eaux du S. Efprit,reuit d'vne viediuine & furnaturelle.

Dieu par la bouche de fon Prophète Efaye fe k/*J*. plaignoit vn iour de fon peuple , difant qu'il auoit commis deux griefues offences, & qu'el- les? les voicy : Duo mata fecftfvoùulusmtm , medere- liqwYurit font an aquœ yiiï* , çr quafiernnt fibi àfier- ras dtftip.it(t$ quœ aquai çorittneye non valent Us m'ont delaiffé moy qui fuis la fontaine d'eau viue , & ont choifi des citernes toutes roirn pues , toutes feiches & taries, c'eft à dire ils m'ont quitté pour aller & courir après la va- nité , c'eft la mifere du pcfcheur qui fort de la grâce de fon Dieu3& s'en va au péché , il quitço

âeCart[mi. 4S7

Vcam'iuc de fa iuftificationquieftle S. Efpric ex demeure croupiffant en fon péché auprès

vanité/ de la terre.

Entroiiîefine,non feulement le !. ît Le S.Ef-

cil appelle eau viue , mais j .ne don- prit e(l

nce p ce qu'a fort bien fignific le fils de Dieu tfftilt

parlant a la Samant.: don-

I Utl (S tum tfi OU! àt'.lf ni . 1 bibtrtytu or.ne Je

fuAi p>fi(st\ db coy'jr dedifîtt nln .tqn "/» vtk.tm. Belle Dr. t(. propriété £ qualité delà troilîcfmc perio de laTrinité , il efi \ ray le fainct hipnt cil vue eau viue , mais eau qui le donne , ïtjctrtsdi

t tfi vu don de Dieu , que 1 appelle

lill", Oonutn biidtijun jj . ( tft ctlQfe C(

ne qu'entre les diuip.es perfbpne* le pi peut cflre donné , pour autant qu'il QepTQCf d aueune autre ; ne que de lu) meli

partant ne peut eftrc donne par vn aiu pour Lileeonde perlonne.K lcfil&»ilp<

cllrc donne par ie père , teiii de h e, tumiémmtHmb [*ar. 3.

.:>. 3. (je Deu< diltxit tmn-lum yi n<m

m djun \ on donc que le t'!*

don mrlatroilielme p.rlonne, .le

faiiKt Eiprit, & fe donne audi par les de;:-, au-

tresjfeauoir cil p.ir le père & par le fils.

Ma^s îUitqucltiondc parler pli remet

irtieulierement , le fils n I la

faiii : ute , m us bien eel.it lt propre *U

| -îtd cttrcdonncA pOUTqUO) I

cy laraÛbnqui efi tresbelle, pourlaquell

lu [\étOmmm Dtt don u.

ne que L'amour cft eU

11

4 S 8 Vour le qtuttiefme VcnJredy

toutes les partions qui font en nous , le premier reiîbrt de nos partions c'eft l'amour , car par exemple fîi'ay haine contre quelqu'vn , c'eft à caufe qu'il m'empefche la iouyflance du bien que i'ayme : fii'ay crainte ç'eft de peur de n'a- uoir le bien que i'ayme & defire : de façon que toutes les partions de l'homme procèdent de r amour , c'eft comme le premier qui donne le branle à toutes les autres, &traifne tout après foy , & tel qu'eft noftre amour , telles font nos partions : & non feulement pour les chofes in- ternes , l'amour eft le principe des partions, mais encore pour les externes , c'eft cet amour qui eft le premier donné , c'eft luy qui nous donne a autruy , & nous porte en la perfonne que nous aymons & en la chofe aymee , *Amot meus pondus mium , i(lo ftror quocumque feror 9 di- Bernard, fbit S. Bernard : de l'amour partent tous les rayons de grâces , & de prefents que nous don- nons à celuy que nous aymons : de façon donc qu'il n'y a que l'amour qui foit vn don propre & particulier , tout le refte que nous auons &. que nous donnôs ne peut pas eftre appelle don, car pour eftre don, il faut qu'il ne foit deu , mais tous les prefents font deuz à l'amour, & partant le refte que nous auons ne peut eftre donné ny appelle don ny prefent , & partant il ny a que l'amour en faueur duquel nous donnons toutes chofes , & pource c'eft luy qui eft le premier don , & qui peut eftre à proprement parler, ap- pelle le premier don de l'homme.

Puis donc que c'eft l'amour qui eft le premier don 3 & que le S. Efprit es diuines perfonnes

procède du père & du fils , par voyc or,

&qui pour ll u:ict eft s irdu p^

eftdonclu Liunea

pen appelle ir le premier

don de Dieu, c Vit l'eau vu. boni*

i pour Les iuitirie; Celuy qui par .droir,e'e(t le ril-

l coude perfonnede la 1 rinité , qui p. foy en trou ic fine pcrlbnne , & dir , tibi

*qujmv:uam , pour monltrcr la vente route clai- re ex manifeite , que le S. Lfprit procède non feulement du | mais encore du fils ; c'eft

luyqui apuillancc &pouuoirdc le donner enuoycr :auflî vne aune bis parlant a Tes Apo- h*»* lf\ {1res il leurdi/bir LU chap. i;. G 4M

ttm Ttmeiit pjraclrtHS f qu m e^o mut tmvcùtsï çMtt ReUê I infère vne belle ! -, fçauoir eft TW*-

que puis que le lainet 1. fir.it ett proprement £'*• donné^que i enfuit-il de bâ? lice n cft que com- me lachofccb a qui elle

lia iulhrication de

|*ail iiuin nous eft pro puisqu'il

:doniK 'le, ainii que dit l* Apoilre,

Cbjutjs Uttdijjuf.t t\l m Cm r.orlns per ftintum

fdnfhmfjtt rfaft/t efi >oh$f

i quatrfe fine lieu ceftcfciu de vie du S. Et pritj'e i raoe , eft différente i

eaux de Literie; & priiu i paiement de l'eau du

puits profond ; delaqcu irloit la Samai raine i noftre Seigneur , d px

ç , & phtem .tltu* eiï , vide etfo h,

mpu* y**** i Oeftott \\\\^ >fond, duquel

onpouuoic m ex puifer 1 ca

49 o ^0UY ^ quatriefwe VenJncly x

mais s'il faut parler de cefte eau de grâce du fain&Efpnt , il ne la faut puifer ny tirer : ains feulement la faut demander , & auflitoftelle nous fera donnée : ôricheffes, vous efteseaux, mais eaux renfermées dans vn puits profond, duquel vous ne pouuez eftre puifez , li ce n'eft à force de bras , ô ambitieux de ce temps ren^ trez vn peu en vous mefmes & voyez corn-; bien il vous faut valleter & faire des chiens couchans , pour paruenir aux dignitez & gran-* (leurs que vous pourfuiuez auec tant d'ardeur & de cœur ; ce font eaux renfermées dans vn puits profond, & partaut c'eft à force de bras & de nerfs qu'elle fe veulent puifer , il eft im- poiïiblede lesauoir fans trauail & fans peine: c'eftàlafueurde noftre corps que nous acqué- rons les biens de cefte vie , e'eft en quoy nous auons efté condamnez par la bouche de Dieu Cenef 3 . mefme au Genefe ? . difant à Adam , in [udon yultiis fui vtfceris pane tuo ilafiati fumus via fmq*tt*ttsy ambuUuimu* via< difficiles , difoit Dauid , & le tout pour acquérir les biens & richefTes de cefte vie prefente. Voila ppurquoy cefte éternelle far pience parlant des richefles les accomparoit aux efpines,& non fans fuiet;car véritablement lesefpinesnepiqtfent nyne font tant endurer aux hommes de douleurs , que les richefles font à les maintenir ; c'eft: ce puits pro'fond pour duquel pui fer & tirer l'eau , il faut la corde , te trauail & l'induftrie.

Mais s'il faut parler de cefte eau viue de la grâce, il ne faut ny fceauny corde , ny mainny force de bras , pource qu'elle n'eft renfermée

dans vn puis profond , mais f< en* ii i.

la d.n.. : , qui 1 .au

viue a nous donnée, qi ousnous enren- i eft vn don de Dieu, qui -ne

ent, pour autant que nous 1 dil-

uons atquern \ ar nos ; rs : Il a ny

point <..e peine ny 1 coi{ lu, pourec que roue

cela nefert de rien-, feulement la tant deman- der | :nr pour 1 anoir. i de la El feriture, pour nous faire toiftre cccy:il eft rire 5 s . 1 t Prophète militant \ d chacun . / . à boire leauxe :oirainii, maa \tti \irntc ad .iquas y <& n-n wmbémtn «r/fOtfftM proptratt weeum q, mùtê'ffM . Y Prophète que gJU JLJ dit* (jus dires que l'on achepte gratin- ^ terne nt cette eau , vn l'hilofophc fc moqueroit de c atiocin < »it qu il y auroic de l 'implication : car .s'il raut achepte r celte , comment eft~dle gratuite, que ii elle cfl gratuite, faut-il achçpter. s.Am-

I :1e ib u 7; rend railbn il ' ^°[.

dit que celte eau. ptCC, non par nous il> àtit.

mais bien . nu au monde e!-^/'.?.

panchc eft gratuite tou-

fois, d autan: c n'-.lr pas par n s me-

ous cl 1 , niais bien de la

pure volonté cv libéralité de 1 ■■•"* *'-

0 - ' :'tnto% dl

. & quel prix?

la l (t. 1 .

MM Vfi/M cei.t.uj *ttcri( [>..: w,

a y i Tcur le qrtxtrtrfmt Vendrecly

ftd ùf£tiofo fdngmne quafi 4^m tmnaculatt Cbrifti &

montamm.tù. Et ainfi difant le Prophète Efaye Hrmte gratis» Que nous achetions cefte eau gra- tuitement ; c'eft pour nous apprendre que ca n'eft auec le fçeau ny auec la corde , c'efta dire, par nos mérites que nous acquerôs la grâce, car c'eft vne eau , qui n'a fa fource en terre , mais bien au ciel : & pource il n'eft befoin de corde ny de mérites, feulement la faut demander aueç prières pour l'auoir. ta Trace Lifant la fain&e Efcriture,ie trouue que cefte apptllêe eau ^e *a grace y eau VU-1C du & Efptit , eft ap- eau en Pillée quelque fois torrét,comme par exemple l'Efcri auliuredelob , ou il dit ainfi , Dabitpro terra fi- ture {? lictm^ & fro filtce torrentes aureos : tontnte voluptatis powquoy Potabv* *°s y dit ailleurs la fainde Efcriture : & pourquoy eft-ce qu'elle appelle pluftoft cefte eau viue du S. Efprit torrent , que non pas ri-, uiere ou fleuue ? en voicy la raifon ? Les fleuues & riuieres procèdent de la terre , & coulent perpétuellement : mais les torrens ils tirent leur fource & origine d'enhaut , c'eft à fçauoir des eaux pluuiales & parla neige. Or fus pour ce qui eft des grandeurs & richefïes de ce monde, ie disque ce font fleuues & riuieres qui fortent de terre & rentrent en terre , mais les eaux de grâce du S. Efprit, font torrens,d' autant qu'el- les prennent leur origine du ciel & n'aboutif- fent qu'au ciel : D*bts pro terra filicem &r pro phee tov mes omets. Il m'eft aduis , fi te ne me trompe, que Tob fait illufion à ce que les Poètes racon- tent du fleuue de Paétol , dont les fables &. grauiers font d'or ; ce font fables eue cela:

ât Cdr'fme. ^p;

Maisiediray hardiment &: aucc toute vente, que les torrens d eau viuc du S. Lfprit, font torrens ei or , qui rendét dorez tous eeux qui le iettent dedans :qu'amh ne foit, efeoutez \u

: ce que dit Damd parlant de l'ame iîdele, qui eft en grâce xi >u ;c'dt. auPUl. 44. p, .

\oicy comme il parle , Ashtit rtgàmà dtxms V,f«44 tuts m veshtu de amato , circumddt* vjrtffatc : ht tout ainii comme vous voyez que celuy qui trempe le bout de l'on doigt dans l'or tondu, le retire tout doré : ainii eit-il de lame heicle qui fe bac dans ccfte eau \iue du S. hlprit , Se dans cefte eau de grâce , elle en fera toute do-

, toute remplie de vertus & de mérites, tt pour monitrer encore comme cefte eau

>, hi'prit ne prend fource & origine qu'au ciel & non en terre , pour ce fubiet remar- quez qu'vne autrefois la la: triture l'ap- | rofo ' tAi On diioit lia.; I .ob:& vnc autre foisplo) c , llnnum volwt*- ¥f4f rum fe irr^abit Dtm b.trcaujti ja* , diloitDauid auPfal. r.-. pluye volontaire eue cl du fainct Efprit, pour autantqu'ellc nous eft liberallement donnée , cV ce par la prière Icule- - grâce, o pluye : ne fc_aucz vous pas (jue la pluye s engendre d ;^eurs cV exhalations prj(rtf qui font attirées de laterreen 1 air par la force jei )Kmm & vertu de do Soleil \ ainfi LC dis que les ms Mp_ prieresdes hommes font les exhalations de la pt\\ttitx terre, oui fontatti: ; haut parla force & hdUngns ▼ertu du Soleil , le dis par ..r c\ par la rfre(htj laquelle faitmonter nos vetux & nos 0. pctf7l oraifons iufqucs au tribunal de U diuiue „UOj

4 9 4 Vohy le qUAtrkfiM Venàreày

Maiefté , eftans elles fe changent inconti- nent en pluye de grâce, qui eft cefte eau viue qui nous eft donnée d'enhaut : aufll pour vn myftere grâdil eft dit en noftre Euangile , que cefte fontaine ou ce puits ( de l'eau duquel noftre Seigneur demâdoit pour boire à la Sa- maritaine) eftoit celuy que lacob donna à les enfans : N.unqnid ( difoit cefte femme au fils de Dieu ( tu mxxoY es pâtre no[\YO iacoh y qui àtdit nohts fmttmn^ jr tpjt ex tobbit^ ^rfi'tt eim , & pecor.t eiust L'Hiftoire du Genefe porte que le grand Pa- triarche lacob, donnant la part & portion de •Tes terres & héritages à Tes enfans, donna entre autres chofes à fon fils Iofeph ce champ icy* auprès de la ville de'Samarie, eftoit cefte fontaine , qui pour ce fubiet fut appellee de en auant fontaine de lacob , & luy dit ces paroles , ûottbtpmem v»am extra fratyes tnos qu <m tu'un ^Uiiogr arc» ma, le te donne par demis tes frères cefte portion de cefte partie de terre* que i'ay gaignee & acquife par la force de mon glaiue & de mon arc : mais voicy la nous auons , la ^Udio &arcu meo. La Paraphrafe Oialdaïque porte, Quamtnh pYece fywàionr. Il acquit cefte pièce déterre eftoit cefte fon- taine par la prière & par l'oraifon eft-il vray c'eft donc vn myftere grand qui nous eft icy reprefenté; pour dire que c'eft par la prière & par l'oraifon que nous acquérons l'eau viue de la grâce du faind Efprit.

Audi en figure & reprefentation de cecy mcfme ; le peuple d'ifraël fe trouuant audefer* Accablé de foif, s'adrefta à Moyfedifant, D,t

àt CitYtf)»'. 4çj

nohis jqujtm Moyfc prie Dieu pour luy i ce qu il plant a (ù. diurne Maicltc de leur pour- voir de quelque fontaine pour boire , Dieu refpondit eu celle forte j Lêqmmèméui ptttjm, ey

.tqujtn i quelle eft ce fie pj laquelle il faut parler ; pei: XU que ce tue

a v n rocher infen ad il cil la fait men-

tion? non non , cecj eftott figure > cette pier- re n'eftoit autre que le fils de Dieu , Tetra* au- tan trM Lhrnius% c'ett luy qu'il faut prier, c'cfl en fon nom qu'il faut demander celte eau \ :

.liant pue, fera diitillcr fur la terre de nos âmes la precieule liqueur de la grâce, grâce eau du s. Elprit, laquelle nous fera produire en ce monde dcsiuiurcs dignes de la vie etcç- nelle, Qm Muni tx équé qmém cm à.tbo n , fit m

tn fo»i .iqff fali'Hfts m vit.un .ttnn.tm C'eft la \\

mette que le fils de Dieu nousfaict, difant que fi nous mefprifons les eaux limonneufes

indeurs, richeflès & dignité/ de cette

Me , pour boire de cette eau viue du s. 1 prir> en nOQ niera vue fontaine de grâce, qui

nOUS fera reiallir iufquc, a la vie éternelle, à laquelle nous conduite le Père, lclils& le Sainct Lfprit , Ainii foit-il,

Al6

SERMON POVR LE

QVATRIESME DIMANCHE de Carelme.

rJihi\t leftés trdns vure GaJilea qtwd eft TyberuMs (p {(cmtb.-itur tum multttudo magna. Ioan. 6.

N iour celle queftion fut difputée jsn la prefence de ce grand conque- i rant de l'vniuers Alexandre le grand, àfçauoir laquelle de toutes les cho- fes du inonde eftoit la plus neceffaire à la vie des hommes, & au cas qu'il arriuaft que l'hom- me fuft priué de quelqu'vne , laquelle le tra- uailleroit dauantage : Sur cecy plufieurs furet ouys,& fur ce fuiet phifieurs aduis furent don- nez. Finalement fut conclud& arrefté que la foif eftoit vne ckofe la plus infupportable & fafcheufc du monde. Et combien que cela foit , fi eft-ce toute-fois que ie dis; que de tou- tes les choies requifesàla vie humaine le pain eft le plus neceffaire pour l'entretien de l'hom- me que non pas le boire , l'expérience mefme nous enfeigne cecy , & nous fai<5t voeir que plufieurs armées entières ont efté domptées & furmontées par la faim. Si aux chofes tem- porelles le pain matériel eft requis pour l'en- tretien

de Catffmel 497

rrct la \ ic corporelle | aux fpirituelles le

pain ipirirucl n'eit pis moins m -re: voila pourquoy la fapience etcrnelk ayant Vendre- ày dernier pourueu É te qui cttoit de la foit* de lame, auiourdhuy elle pouruoità la faim. Nous verrions ceey plus au long au déduit de ce prefent difcouis , refte auant toutes chofeS que nous laluons la Vierge, difans, A»t iïiéau.

•y Nciennement, au rapport d'Alciat

en Tes emblcfmes, on depeignoit Wwi •M l'amour d vue façon cltrangc & *' ''*". merueilleufe j ils luy mertoient en ww> l'vnede fes mains vn bouquet de rieurs , aucc vnc gerbe de bled, ik en l'autre vn poiilbn, dont Aleiat donnant raifon , dit que c'cftoit pour monfrrer fapuiilance , non feulement fur la terre, mais encorfur la mer, voiev fes mots. Klttfj. , jtd mtnuum jUrti £:»/r ( Mttr* ptjctm Sct'tcet vf terr* turadtt attjue mxri Mais 1 aime mieux dire que c'eftoit pour monftrer qu'il nous nourrit &: alimente, atten- du qu'entre les amis il n'y a rien de fecret ny de partietiîier, tout y cft commun, 4mèômm mnwd \unt cammiiA Comme ainfî foit que le propre des amans foit de fe communique! ce Touttt} qu'ils ont : de manière donc que t€t amour commun mt en l'vne de fes mains vn poiilbn , & en tntre Us l'autre vue gerbe de bled & de 1 jj»h.

vouloir dire que 1 amour prépare cV compofe des tables couuertes de viandes exquifes, pour CCUOÎI & feUoyer les amis,&: qu'il ny ar;.t

II

4 98 Vohy le quaîrhfme Dimanche

de il rare & de fi caché , foit en la terre ou en la mer, que l'amour ne puiflfe trouuer ouinuéter pour communiquer à ceux qu'il ayme.

C'eftoit, fi ie ne me trompe, ce qu'ancienne-* ment nous vouloient reprefciiter les Ethio- piens, au rapport d'Hérodote en fes hiftoires de S. Hierofme & de Solin, lefquels en certain temps de l'année dreffoiét en vne belle prairie Table élu pluf ieurs tables chargées de viandes , les plus Sohil rares & plus exquifes du mode, & ce en l'hon- duRtt neut du Soleil , lequel ils adoroient comme entre les Dieu , pour lefquelles chofes voir & contem- tthio- pler plufieurs nations eftrangeres s'y tranfpor- pïens. toient: aufquels les Ethiopiens faifoient croire & leur perfuadoierit que c'eftoit le Soleil qui preparoit ces viandes , & drefïbit ces tables pour feftoyer fes fubiects & amis, cela eftoit fabuleux.

Maisilefttres-veritableque le Soleil de iu-^ ftice a préparé vne table couuerte des meil- leurs poifTons, & de tout ce qui fe retrouue en la terre & en la mer , & ce pour traiéter fes amis à caufe de l'amour & de l'amitié qu'il leur porte. En figne de ce nous auons auiourd'huy enrEu2ngile,quele fils de Dieu amateur des . , hommes , de cinq petits pains d'orge & de

deux petits poifibns, fubftenta & refeétionna trotta. . r -, v r ., ,

*> Cinq mil hommes , Vnde ewtrur panes vt mm-

(hctvt h : voila cet amour de Dieu enuers les

hommes: JLcctpit lejus p<wes & ium grattas e°if-

ioan 6 ttf dtïlitbmt dtfcvmbwrihmi Voila pour la main qui tient la gerbe de bled : Swlirer & tnptfctbus quantum yolebant y c'eft pour celle qui tient le

poifloii; c'eftlà la merucillequi s'eft iu-

îouidhuy , mcnleille qui n preientefbet

rc de lhiiciuiill : ')ir CtmirS'

ccl; apports qu il ) a entre I'th & f/f ^ y?.

1 autre. Oefte multiplication qui ferait „r, ,/ff

miracle , nous reprefcate tort bien la tranfub- / /w,;„rt_ ftantiationquife fait au Sacrement, La mul- tl9n ,/. tiplication de \ qui hit taire ente mira- /£„<;/;.<

cle , eftott pour .ter le peuple corporel- Ytll.t

lement, & la traiifubitantiationqui fc tait au tût , elt pour nourrir les hommes fpi- rituellemcnt:de manière qu'en 1 '\ autre

miracle vous y aoez de la mutation feulement ~,

elie différence , qu en ce miracle d au- iourd nuv îly achangemét déforme acciden- , ' taire , mais en ( de fEuchariftie il

cm 61 ranfinutanon

fubftanticle 9 & non accidentaire. Dauanta en L*rn& en l'aune miracle il faut paflêflarfi ,

. ir n.uierier la mer de Galilée, en l'antre faut patllr la merdq la contrition aup irauant qu'A s'opère,

Vùyo rapports plus au long. Quant o4tt0erti

au premier, le dis que tout ainfi que cefte J»IlZim multiplication efl faicre pour la nourriture _ .,, „,. corporelle des hommes , ainh le lairiâ Sacre- /»£wc/;4_ ment a elle ir.lrituc , eV la rranfubftantiation «

lia , afin deconferuercn 1 hom- me1 'le.

i.t comnu il r>

faut, remarque Afeuxchofi I nu^

que tout < bindé

. confimn c iîx

H

joo Vour le <ju<ttriefme Dim m:hté

qui ont eftimé que les cieux eftoient animez, ont dit que le Soleil eftoit nourry de lafaleure de la mer , & la Lune de Ton humidité.

Mais laiffons , cela & difons que l'ame qui eft fpirituelle , a befoin de viande fpirituelle, pour l'entretenir en Ton eftre fpirituel : voila pourquoy vn de fcs efprits Angéliques diloit vn iour àTobie qui le vouloit conuier de man- ger des viandes qui luy eftoient apreftees, l/iih cibo muiUbiU vefcoy*

La féconde , c'eft que puis qu'il eft vray que

tout ce qui a vie doit auoir de la viande qui

luy foit proportionnée pour la conferuation

de fon eftre , & qu'en l'homme il y a double

y5, vie , l'vne naturelle , l'autre furnaturelle, l'vne

faT temPorelle i & rautre ^rituelle. Il y doit

* . ' auflTi auoir double viande , il a befoin de deux

*'"' nourritures & de deux viandes , l'vne qui eri-

Jttatfotrtveticnt en l'homme la vie rfaturelle , c'eft à

/ " fçauoir le pain & les viandes requifes : l'autre

fpirituelle > fçauoir le pain Euchariftique & la

parole de Dieu.

Cela donc eftant , ie dis que comme l'hom- me nourry naturellement dans le ventre ma- tériel a père & mère : ainfi nous eflans nourris fpirituellement nous auons Dieu pour père , de l'Eglife pour mère : & tout ainfi comme nous fçauons qu'en la production de l'enfant, le père fournit & donne la femence , & la mère la matrice pour luy donner nai (Tance : ainfi GtAceap l'homme fpirituellement eft engendré de la pellee fe- femence de Dieu,qui eft la grace,grace femen*» ww»^t ce incorruptible, l'Eglife eft comme la mere,& la matrice qui nou3 donne najffance, c'eft le

àt Cdrefme. 5 C 1

baptefme, Ver Uujcrutn urqu4 f.iluos n t$fec n

mut m juent rx jq'ét or fhmiH f.v.fto non intubit m re- gnumcœlorutn.

Cette naillancc fpirituclle nous eft fort bieq reprefenteepar cesparok Cantiques, L4r,itc;

lEfpoux parlant de fou Efpoufe , luy difoit, Vtftut tuus 'bur»rus àtHmtim 1 ifi nts. Ton ventre, p ma cherc Efpoufe , eft d'yuoire & or &c dillinct de ÙaMfCS : v Mie reut dire ce», > n'eft-ce pas vue merucille qu'en terres les partiesdti corps humain il ya des os , cétoines lois il n'y en a point au ventre , que veut dire cela? c'eft pour dire que le ventre eft la plus délicate partie du corps : le ventre de l'Eglife eft tout au contraire , il cft plus fi que tous les os du corps humain , &: pour- quoy ? pourec qu'il cil d'yuoire , Vtattt tutti M , c'efl donc pour dire , que tout ainfi que la force du corps confille aux os , ainfi la force des membre^» de 1 Eglifi les

Chrcfticns , confille au n entre d y 110 ne de 11.- glife , qui eft lebaptcfmc. Vtmtt muni- Mais pourquoy eft-cc que imgulicrcmcnt le \ entre de 1 Eglifc , ie dis le baptcfme , lï\ ac- ïïfll'cc*- comparé a 1\ noire vous feauc/ première- Cifitm, nient que l'yuoirc elt tire des coites fc des dents de l'Eléphant, & 1 Hfpouxdifant à Ion Efpoufe l'Eglife , Vt»t*r tnuf thmmem , que (on ventre efi d'yuoire, il frai<5t, fiiene m'abufe, allufmn 1 CC que les Naturalises racontent de la femelle dcl Hlcphanreftant pleine & prefte de fe dcli- urerde fon fruict, cherche vue riuicre ou vu lacjfemetdan fedeliure dedans^

Il m

j ©2 Tot/Y U qttdiYtffme Dimanche

afin que Tes petits ne reçoiuent aucune lefion; car fur la terre elle ne pourroit pas fe deliurer fans orfencer ces petits qu'elle laiiferoit tomber d'enhaut , pour autant , difent-ils , que cet ani- mal eft inflexible , & n'a point de iointiires au genoùil , pour fe ployer comme les autres ani- maux : iaçoit que quelques vns difent que cela foitfaux : mais pour venir à mon propos i'ay- me mieux le tenir pour véritable , &. dire que l'Efpoux appelle le ventre de fonEfpoufed'y- iioire , yuoire tiré de l'Eléphant , pour dire que $out ainfi que les petits faons de l'Eléphant font produits & engendrez dans les eaux : ainfiles enfans de l'Eglife font produits & engendrez dans les eaux baptifmales. . Pierius rapporte de certains petits oyfeaux^

ritY'Uh m ie{qUeis fe forment en l'eau de fueïlles d' arbres s tombans dedans , defquels il fe forme vn petit v/* corps : de manière qu'en peu de temps on leur

voit des yeux , des oreilles , des poulmons, va Oyjeaux çœur5yn pied, vne tefte , en après les aifles leur K °? .fi* çroiflant,lefquelles fi toft qu elles font grandes, de fueïlles s'enuoient auec,& ne les voit-on plus. a arbres. 3eiie reprefentation de ce qui fe faiâ: en la mer de Galilée : Que fommes nous , Chre- ftiens , finpn des fueïlles d'arbres ; ainfi le lob. 13. difoit lob , parlant de foy , Contra falmih ytod vet;tor.ipttur omn-h? pot nu </ti tu.im Non feulement cela pour nous monftrcr l'incondance de la nature humaine , mais auffi. pour nous faire en- Vhommt tendre que fi cette fucïlle vient à tomber en rtti que j'caubaptifinale , par la vertu du faind Efprit, faillit* de fWille nous ferons changez en oy féaux , £c

de Ctrtfne'. j o ?

)tfl plumes nous croiftrons, par lesquelles n< Dons enuolleronsau Ciel. Ce font de telle femblables plumes que dcmandoit le Trop te Royal Dauid, quand il difoit , ^^ àlbu n pet.ms. vr Ct VTfoUhê ff ttqmefcjm. ( esphKprj r*

mes de Colombe four plumes du fainâ Efprit, c'eft la grâce que D uiid defirott : mai grâce deuoiteitre referuéepôuf l'Eglife Chre-

itienne , & ne le deuoit donner qu en iceile, elle ne le deuoir donner que dans les eaux du baprefme : ô grâce > <> plumes de Colombe , â iA fKice plumes du fainct Efprit, auec lesquelles \t&'éppt *

petits oyfeaux , ie dis les fidèles Chrcfticns, pum. fc s'cnuolcnt au Ciel, & tendent a Dieu, & de co/.,w^ ceux la parloir fainct Paul, dilant, In utmém* bitl.wtts non je.H'ulu'nconnn. le veux, dit lApO- ftte , que :11c/ que nous cftions de

chair auparauant le baptefme reeeu , anpara- uant la t^raee du fainâ Efprit infufe en noftrc ame , mais maintenant nous Ioihiik .;ux

qui ne demandent qu a senuoler nu Ciel, lis ont elle fpiritucllcmen; s'enuoler en force qu'on ne nous \ !us

en ter-

Puis donc qu'il cft ainfi comme nom .nions îftré qu'en l'homme il ) a deux fortes de , l'\ ne corporelle, 1 antre fpirirnelle , que

refte il fi ce n'eft que nous diipns qu'il y a aûlG

deux fortes de viaiult

< >r ainfi comme nous \o ne la proui-

nature fournit & fuppedite ce qui «.il

neceflaire à l'enfant , premièrement eftant

petit elle luy founuc le lma des nummcllcs

li îiii

504 Vour le qu4triefme Dirmnche

de la raete, viande délicate & liquide , propor- tionnée au naturel de l'enfant, encores ieune &: foible : mais lors qu'il eft deuenu plus fort & en aage de maturité , elle luy fournit des viandes pjusfolides. Ainfide mefme eftoit-il bien rai- * fonnable & ne fe pouuoit faire autrement , que

Iptlsde Dieu nous ayâs baillé l'eftre & la vie fpirituelle, la aminé i\ nous donnait aufll vne viande requife & pro- fnwam- portiônee à l'eftat donné pour fa conuerfation: ce. viande de deuxïortes,l'vne pour noftre naifTan- ce,fçauoir le baptefme , l'autre plus folide , qui fe donne après la naiffance,fçauoir le corps pre- TnUprt- cieux ae Iefus-Chrift.

pttere E- jr>e \^ eft. qU'en laprimitiue Eglife,lors que les trfe JP Chreftiens eftoient baptifez ils eftoient con~ Cbwws ^uits de 1^ à la Communion , & après auoir fe cornu- communié , ilschantoientce verfet de Dauid, motenta- /jomwus fg^nme eymhtlmihi àemtjnloc9p*fc**thimè près le coUocamt. Par cela eftoit figniRé qu'au mefme baptejme tempS auquel quelqu vn eftoit , il eftoit con- lecen* dujt au j^^ j au(]| p0ur ce fuj€t $ pierre par_

lant aux Iuifs , di(6it , Quafi moàoof.mtttnfantei lac

VMii.C0ncuptfctte ' Mais, grand Apoftre,vous qui eftes

ia grand, & le premier des Apoftres,pourquoy

parlez vous ainfî , vous parlez a eux comme a

rj vous, comme fi vous & eux ne faifîez que de

naiftre , pourquoy ne dites vous pluftoft , pamm

- f ' concupijate que*, Uc cocuptjcite'. voici vn beau fecret Vous deuez fçauoir qu'il y a double eftat de' l'homme, l'vn quand il naift , l'autre quand il eft paruenu en aage de maturité , c'eft à dire' quandil eft adulte , & félon ce double eftat de la vie de 1 homme ; il y a deux fortes de viandes

pour le nourrir: l' vnc qui cft de la merc , l'autre qui n'en eftpas. Ainiidc me fine eo 1 citât ipi-- ntucl (qui cft double ainfi que le corporel,) nous auons befoin prennercinent d'vne viande intérieure, ex du laictdehmerc 1 Hgliie , qui cft l'eau dubapreihie . 1 autre qui n cft d.- ! glife, mais qui cft le corps précieux du fils Dieu, c'citla ce laict , c'eft la cefte viande que dcfiroit 1 Apoftre difant , Q*dê moJo » mi ta infan- tes Uc coticMpijcttt: De façon donc que vous vo que comme ceux qui ont la vie naturelle , ont befoin d'vne viande furnaturclle pour l'entre- tenir , ainft lorsque nous auonsrcceu vn cftre furnaturel , nous auons befoin d'vne viande furnaturelle pour nous y entretenir c'eft ce que nous apprend ce grand Apoltrc de noitre I rance S. Denis Areonagite. Cap.dc communion* Dionyf. (]U9(l tx Deo natum est , ji;c dtMMU ulimento viunenen c decam* frettfl* munionc.

Il y a vnc différence grande entre la nature & .a 1 a grac c , 1 aq u e 1 1 e le re ni arq a e e n c e poi nt, a Dlutrtn '

<;r cft qu'en la nature la fubftance de \\:n-Cfrvtr d faut produit doit dépendre de du perc & de la *4turt merc ,raiibn pourquov Arifrotcdifoir, i/./.i«- lj£rjC^

ttifunt éhquh) u.tret.thm , poiircC qu'ils Ollt vue

partie de la fubftance de leurs parent. Mais s'il cfrquefrion de parier des enfans fpiritucls & qui font produits par la errace , iccux dept dent feulementde IcfusChnft, cV lotit produits de fa fubftance , qui efr la grâce fe-

;ce deladiuiniu S. Paul

dit que nous fbnruru

M diiuiùté de Icfus-Chriftn<< ire

5 c6 Teur h quAtriefme Ùim.tncht

comme Père , & l'humanité Tienne communia que fa fubftance pour nous nourrir corne mère. Et comme nous voyons que miraculeufe- rnentauiourd'huy, le pain eft multiplié pour la nourriture du peuple affamé : ainii au Sacre- ment de l'Autel le pain eft tranfubftantié au corps de lefus-Chriftpour nousferuir de vian- de ijpirituelle : ( c'eft icy le deuxiefme poinét, 8c % K*p- je fecond rapport que ie voy entre ce miracle fort' & le faincl: Sacrement de l'Euchariftie ) Iefus- Chrift le dit expreffement, en la promette qu'il U.tn%6* a faite dmftituer ce facrement en faincl Iean

chap.5. Vams qaem e°p dafjo ca.ro meatflpro mundi vua: de forte que comme le laid qui eft aux mammelles de la mère eft pour entretenir la vie du petit enfant : ainfi ce pain que doit don- ner noftre Seigneur en ce Sacrement eft pour entretenir la vie de grâce & la vie fpirituelle de Yhômc.Cdro mFa est promundi vit a C'eft pour-* lenowdequoy à raifon de la diuine prouidence de Sadd.11 ce Seigneur enuers les hommes , le nom de propre ï Saàdai luy eft attribué , qui vaut autant à dire Dieu ciue Oeu^ttuwmarum^ Dieu des mammelles : de fur cecy il faut que ie vous rapporte ce qu'il Jlttpufl. nie fouuientauoir leudans faincî Auguftin en quelqu vn de fes liures de la cité de Dieu , fçar R#m/wtf$uoir eft qu'anciennemétondepeignoitleDieu Dieu de de nature appelle Ruminus d' vne façon eftran- U native ge , on le reprefentoit tout couucrt de mam- çormmnt nielles depuis les pieds iufques à la tefte, àcha- dt peint cune defquelles mammelles il y auoit toutes fortes de petits animaux pendus & attachez^ Ç'eft vne belle reprefentation de Dieu fquuç*

et r y 07

rain& éternel , autheurde la nature: vray Ru- Qm minus & Dieu des mammclles. le que/mi Us

quelque w ont d nellcsdeDieu k*xn

efioienrli Bc la terre, utresoi nia ai

ient les deux pri ruts, jlDhh.

içauoir la îuftice \' le , ta milice

eitoit (a ma

fadroiete. Mais ohmettant toute inter-

prétations , ie dis que ces deux mamnifl Icfus Chrilt iont les deux clpeces Gtcramen** telles, 1 vue du pain , 1 autre au vin , louslef- quelles nous eftdonncç cette viande celefte, ie dis (on corps, & le dïuiobrcuuagc de ion fang. Et comme nous voyons en la cedemption de la nature humaine qu'il a elle QccciTaire (pofant le ta-S qu'elle deuoit cftre racheptee la rigueur de milice ) que le Verbe éternel fuir, vny hypoitatiquenunr aucc elle : car la nature feule ne ; :t latistairc , d autant

que pour iatistaire eltoit requiie vue action infinie, or tout- de la nature hu-

maine des , voila pourqutiy la nature

hum. fe pouuoic raehepter. Le V erbe BtBt 4h

rairc vue condi- fhi .'• gne iansfaction au père erernel pour le ra- chapt de l'homme , d\v nmeDieu

il ne pouuoir enduit , : ie pouuoit mourr .

tant il ne pouuoit r; km

la ri la

laredempriondc 1 :l*aelk necellai:

qt la nature humaine : I

.ne merueille fe void C en: .a Me Ij

5 o S Tour le quatrième Dimanche

les ne peuuent entretenir cefte vie , la chair du fils de Dieu ne pouuoit eftre mangée à def- couuert & a yeux clairs fans horreur & diffi- culté , & partant Ci elle n'eftoit mangée elle ne Jtellecon* pouuoit conferuer l'eftre fpirituel de l'hom- ception. me5 °iU a donc fait le fils de Dieu ? Il a conioinct fa chair auec l'efpece du pain , & fon fang auec celle du vin , & alors ça efté vn moyen afleu- pour conferuer la vie naturelle de l'homme: ce font les deux mammelles du fils de Dieu, mammelles defquelles parloit l'Efpoufe aux; M»$ic.I. Cantiques i. difant , Meitorafunt vber* tua vino,

6 en autre endroid: , "vbtra tua peut botrut^ Que dictes vous diuine & celefte Efpoufe?

Autnbel Qupy > ft les mammelles de vqftre Efpoux Ie- k conetf. fus chrfft font meilleures que le vin, comment, ti®9: peuuét elles eftre femblables au vin?Il eft vray, Çhreftiens , qu'en apparence exterieure,& par les yeux corporels nous ne voyons que du vin, & par ainfi fort iuftement l'Efpoufe les accom- pare au vin : mais aufli fi nous confideronç ces mammelles des yeux de la foy , nous ver- rons que ce vin dans icelles n'efi: autre chofe que le précieux corps & fang du fils de Dieu, éc par ainfi nous cognoiflbns que l'Efpoufe difoit fort â propos i fon Efpoux , Tdtlwrafunt rbera tua vmo. Et comme nous voyons qu'es p mammelles il ny a que du fang , & que néant-

moins il n'a aucunement la femblance du fang, aPPot zutfi noftre Dieu nous a donné fa chair & fou fang fous vue autre couleur : & ainfi que la na- ture donne fon îaicl: , non foubs la forme fan- glante du fang craignant que l'enfant n'en aye

AtC.aefnn. 509

horrrcur : ainfide peur que nous ne prenions horreur de la chair & du fang du filscie Dieu, il nous les a voulu donner fous les efpeces du pain & du^in.

Dauantage vous voyez que lors que le pe- Rf^ » tic entant lue ce la mammeilede famcre,ilcloft , , & terme lesyeux : ainhccluy qui. boit ce dium breuuage,cc participe a ce iacre Sacremenr, doit auoir les yeux des fcns& de 1 entendement fermez.

Lelai&quetire l'enfant de la mammellc de £ ygj fa mère , n'eft rien autre chofe que fang , mais je ^ me^ fang cuit deux fois : ainfi le laiét quieft ciicc^/j/^, S. Sacrement de l'Autel eft vn fang cuit & rc- cult j^g cuit : la première fois qu'il à efté cuit ça efté en r^ 1 incarnation , au ventre facre de la Vierge , & la féconde fois en l'inftitution de ce Sacremenr :i la dernière Ccnc, & en l'arbre de la croix , ce que S. Iean nous à fort bien repre- fenré en vn pailage feul , ou parlant du fils de l*m* *7» Dieu , il dlfoit : CunidilltMfîetjuos tumundo y m fi- wm liihxit ros , 0<n» àiHtxifstt fuoî , voila pour la première décoction de ce fang, mfuitmdilixit ton voila pour la féconde.

I rroilkfme rapport que ic voy entre ce $• K^- miracle & ce Sacrement, c'efe que fi bien en/w*. ce miracle il y a mutation d'accidens, en d'au- tres accidens , au Sacrement au contraire fc rait vnc rranfubltantiation de fubftanccs eu d'autres fubiLinccs les aecidens demeurons, car après laconfecration ce qui eftoitpainefc changé en la firbftance du corps de le fus- Chrifi t & ce qui çftoïc via cft change en U

j 1 o Vour le qtuiriefme ftim.mche

fubftance defonfang, perfomicne peut dou- ter de cecy, puis quec'eftle fïisde Dieu qui le

Exod. 4- dit en ces termes, -ioce» corpus mmm Hic tnfan* e«/i>w«s. En l'Exode 4. chap. nous lifons que la verge de Moyfe fut tellement changée en ferpent,que neantmoins en fubftance elle ne laifibit de demeurer toufiours verge , bie qu'en apparence elle fut changée en ferpent.-maisil n'en eft pas de mefme au S.Sacrement , car icy le pain deiifte tellement d'eftre pain , après la prolation des paroles fàcramentelles , que la fubftance du pain eft toute changée & tranfub- ftantiee en celle du corps de lefus Chrift : au- tant en peut on dire du vin,& ne reuoque cecy en doute , 6 Reforme ! car encefaifant tu ter- mine la toute puifiance de Dicu,& la renferme dans le pourpris de la nature, & fi tu as quelque

Gtnef. 1. Peu d'entendement confidere cecy ; fi en la création du monde Dieu difant , Fiat lux ,fi*tfiï- mtmntwkf la lumière fut fai&e & le firmament receut l'eftre', fi Dieu prononçant vne feule parole fit efclorre toutes chofes de la cauerne du néant, & donna l'eftre à tout ce qui n'eftoit point: douteras-tu que Dieu parlant & difant en fa Cène , & tous les iours en fa Méfie par la bouche des Préfixes , Hoc tH corpus mmm, n'aye la puifiance de faire conuertfr le pain en fon corps , & le vin en fon fan^ : il n'y a point tant de répugnance à changer l'eftre d' vne fubftan- ce en l'eftre d'vnc autre fubftancc, qu'il y a, à donner l'eftre à vne chofe qui n'eft pas , 8c donc s'il a peu donner l'eftre à ce qui n'eftoit, fans doute il a peu , & de faict il a fait changer

àe Céftfmè. j 1 1

Veftre de pain & L'eftrc du vin en ccluy de Ton corps & defbnfang.

1 nullement pour vn dernier rapport entre ces deux merueille$,Yoyei que pourecceooif

te corpf precieui de Iciiis-Chrilt,il faut palier parla merde ( jalike^ui neft autre que lape - nitence. Audi l'aul parlant de cette pre- r . .

pararion qu'il faut faire par la pénitence pour *

icccuoir dignement ce Sacrement, difoitainli Probtt at Wmjttpfim bimo ys [te clepune illo cdat % or de c.tlict bib.it.

: Jean en fes rcuclations diuincs entre autres choies il dit qu'il vid deuant le throfne de laMaicftcdc Dieu vue merde verre l'un- ^ac» blable au cnttal , cr <*nto cotijp'ctum thont \>uiiy'ft

I annule vitre um ^firntle crttfjllo , Qlfcfi-CCCV? Quelques vns ont dit que par celte nier de ver- re lemblable au criftal , deux choies nous font fort bien rcprcfcntccs, afçauoir lcitat de la vieprefente & ccluy de la future , laprefente rcprcfcntcc par le verre fragile , d'autantqif il n'y arien fi aife a perdre que celte vie: & lafu- MirÂi] turc par le Cfiftâlcon es: endurcy par Ic^f.

froid pour monitrer la itabilite & permanence diccllc.

Ioachinus aeftimé que cefte mer de verre lemblable an Criftal eltoit rhfcriturcfaincte,

poutre qn eu Scelle peut cftrc contemplée la

.'cienced'vn chacun. les autres

par cefte mer entendent le bapteime , comme

••"t.

Mais 1 aidant routes ces interprétations ic

mcticudi. . /u Cjiiiuix le-

r 1 2 Tour le qujtriefme Dimanche

Venutrict quel Par ceftemerde verre femblable au cri- apptllee ttal j entend la pénitence , & non/ans raifon; wfr^ pource que fort iuftementla pénitence peut vene. e^tre accomparee à vne mer,à caufe dj la gran- de abondance de larmes que l'ame pecherefle efpand en icelle.-penitence mer de verre, à rai- {qïï de la perfpicuité de la confefllon : mer femblable au criftalde la pénitence, à caufe de la ferme refolution & du propos délibéré de ne plus retourner au péché.

le dis plus que par cefte mer de verre fembla- ble au criftal nouseft monftree double péni- tence & double confeiTion,rvne de verre,l'au- tre de criftal : caria pénitence &: confefllon efc de verre , pource que tel qui fait auiourd'huy pénitence d'vn péché commis, & s'en confefle,7 . y retournera demain, c'eft vne pénitence, 8c vne confefllon de verre fragile & inftable. Mais fi l'ame pénitente fe conuertit totale- ment a Dieu & ne retombe plus au péché x la pénitence eft de criftal. Due no- Socrate vn iour marchant par la ville fut ap- ub\ede »>erceu d'vn ieune homme qui fortoit d'vne Sicrtte. maifon infâme , lequel dés auffi toft quille vid , faifi decrainte , de honte & de frayeur fe retira au dedans du logis , & fe cacha derrière la porte. Socrate qui l'auoit veu, entre aufli toft que luy , & va prendre mon homme par la main qui s'eftoit caché derrière la porte, luy difant mon amy n'aye non plus de honte de fortirdu lieu que tu n'en as eu y entrant. Belle leçon pour vous ô pécheurs, qui commettez Ci effrontément vos iniquitez , fi fans honte vous

y eftes

de CjT'fm. ç r $s

ayez hon- en forrirpar vm COnfet

dit que le vin cft en antidote ymetii n&poiibndc ^pêimm* , il die, (, g

. lepoifon , alors, le venin cil incurable 5c ^j^

j Chrefliens que HCC /4 c^ i antidote fouueraia uc\ ' - elepecl auec

îcpecbc , aloi . ux:

\ nous à I faut pour rec

ûoirdignemci que le corps

du fils d i,quéii i >nsen

, nous : ton , m

dote,falutaire contre le pec nous fi

ance de la vie ecernelk il.

13

K >:

5U

SERMON POVR LE

QVATRlESME LVNDY de Carefme.

i/lïcçndit Icfas Hiercfofyma, &* inuenit m tempfo vmdmtes oues &* èoues &c.

I O A N. 2,

VE fi ce foiiet que le Sauueur du monde prend auiourd'huy en main, eft, efpouuentable & effroyable ^C*^ cîue Par *e moyen d'iceiuy il chaflfe les vendeurs, & les marchands qui eftoient au Temple de Ierufalem , tirez de vne vérita- ble confequence , qu'elle fera la Maiefté de ce mcfme Seigneur , lorsqu'au iourdu iugement armé de pied en cap , au lieu de foiiet il armera fa main d'vnc lance tres-cruelle , ^Acwt dtr*m m Itnceam tramfnam < C'efl: ce que l'Eglife Chreftié- ne , & moy après clic , prétend ce matin vousreprefcnter , eftant premièrement aiïifté de la grâce du S. Efprit,laquelle nous implore- rons par l'intercefliion & entremife de la Vier- ge , que nous faluërons pour ce fuie 61 , difans, t/Ltu Mari*.

m C j i ;

~Wl l K N T ^CS {a^n<^cs Efcrirurcs nous |yt<2*trouuons vi^ p auoir cftc

r. Au lu: I w"; V^

15. nous 1 >a »u,

qu'vn ion : par les

Philiftifis , fes-c .lié

Marc , fi lie 81 ^arrotec a m piller , ft

comme il : . a cap: COÔanC

: \>rtcr-

tc il droit at:.

print de fric

mil] qu'il renuerfa morts fur la

aueurdecei roi-

. Canti u-

e prouciTe .un a ouc

fitlefîlsdcsaul, ie dis lonathas , cil pal

iblc , de laquelle il cil taict men-

desRoyschap. 1 ly- ^*

ic aiTLil *•

iliftins, c\: les UC di-

la proucHc de celny duquel U

. :îtua CS: det- fir ? au 2 V*«

* .liui e il c. parle de S.indarusJcqiiL-l an

(cul foc charrue tua 600. foldats : de $ P

a nul doute qu

i , & andelàdelapuiC-

Ic : mais 1

rer | (le mcrucillc

que

r quelles font t

K

j I S VcttY le qtutriefme L ù n ây

fi Sansô tua mille Philiftins de la mâchoire d'vn afne:Si ïonathas deftit les fentinelles des Phi- liftins auec fort peu de gens : & fi Sandarus def- fit 600. foldats auec le ibc d'vne charue , il eft certain que cela ne fe faifoit de leur propre ver- tu,mais bien par la vertu diurne & par l'aftiftan- ce particulière de Dieu : mais ceftc prouéffe de noftre Seigneur ne procède d'autre force ny vertu que de la fienne propre,n'eftât armé d'au- tre armeure que d'vn petit fouet de corde, cho- fe encore moindre & bien plus petite que non pas la mâchoire d'vn afne , & que le foc d'vne charue : de manière qu'entre toutes les œuures que noftre Seigneur a fai&es, pour le faîut; du monde la plus remarquable & la plusfignalee eft celle-cy. Ainfique difent S. Hierofme & S, ro* n Chrifbftome , ô chofe eftrange , y a il rien de Lbrtjojo. pet-t & ^e pjlls granci & puiflant en la main de

noftre Seigneur que ce petit foiiet de corde,par

le moyé duquel il a chaffë tous ceux qui eftoiét

auTemple?rien de plus foible quvn petit foiiet

de cordes, qui n'eft que pour efpouuenter les

Chrfesor* petits enfans , & neantmoins le fils de Dieu en

duûves faict fuir vne légion de marchands : c'eft chofe

en Dtttt ordinaire en Dieu , de petites chofes faire de

de petues grandes & fignolées merueilles , que cela eft,

chofes comme véritablement il eft , difons que fi de

faire àt petites chofes nous en venons fouuentesfois a

crin Us conieéturcr de grandes & remarquables, com-

meyuetl- me par le chant des petits oy féaux on a ancien-

fo. nement préfiguré des victoires tres-celebres,

n'eft-ce pas la raifon que confideraris auiour-

d'huy l'effed & vertu de ce petit foiiet tenu par

JeCaref/L0. tfy

\i main de noftre Sauueur nou ins a cou-

urcr de ce qui fera de fa pu qu'il fera paroiftre au iourdu i l iroit H s il aauiordhuy monftft t< droit de ceux qui tri. entdai le,

que fera-il à l'endroit d ent

ontaminentles i crez & dédie/ air& feruiee , ;

leurs iiiipiere/. es: infidelitei ? Lrp: ment

pource qui concerne l( nples I d f X.

d'iceux , remarque/ îe VOUS pi :e umu- -t /(i #.

rus Currius & autres hyfl iphes rappor- ?/fJ>

tent d! Alexandre le Grand, qu r tou-

tes les nations de la terre fur 10- O0 Cur-

pour vn Dieu, Se auquel mefmeonpn

facrificcsôc érigea-on des T (on f/j

feruiee , idolâtrie r J.

pecy ie rire vue maxime aileur iamais '1

ne fur Ki terre qui n'aye fait procéda- quclque qu'il adoroitpar quelque cc-

: u x t'ai: ' la belle chaifne»& libelle qu'il y . i pluftoftehai >m-

bede pluiîeurs chaifnons, le premier i ijci. c'eft 1 home, le ;.la: [ficelle s 1 Autel , le 6. le ' la

ixife: la ou il y a eu Tép' car la Prcftrife tft pour le Téple, ' - pour

l'auteUl'autel pour le facriflce, le ' >nr

1 ion , lareligio i pour l'homni

nie | );eu &: Dieu pour fo; fte

bell aie au mond :\ct

K m

'j ï8 Tour le (ju<ttriê[we Lwiày

Auguftin liure $ . de la cité de Dieu , dit que JIhiuR* iamaisil n'y a. eu nation tant barbare & mef- \ib ZmJ* chante au monde qui n'aye creu & recogneu Cuttt. quelque diuinité , n'aye offert & prefënté fa- critice à celuy quelle a creu pu feint eftre Dieu, amfimefme que nous dirions tantoft , pource qu'il n'y arien de effentiel , & neceffaire à la religion que lefacrifice/ainfiqu'adit Ariftote, R un àt ^r er^"^ Q11^ 5e facrifice a efté de tout téps ne- plut epe- ceffaireàlareligiô, l'autel ne Tapas efté moins th I À ii Pour te facrifice: car fans l'autel on ne peut of- ye'j ton && facrifice -, voila pourqupy anciennement on U fa. t0^ que l'homme eftoit cognoiffant de quelque enfict. diumité ; aufti toft il erigepit vn autel pour luy offrir facrifice ; & tout ainfi qu'en la religion l'autel eftneceffaire pour le facrifice , aufîi di- ray-ie qu'en la mefme , le Temple eft neceffaire pour l'autel, & pour prefenter particulièrement iDieu , vœux & facrifices; ainfi lifons nous en Exode , qu'aurtl toft que Dieu euft efté re- cogneu de fon peuple , & qu'il eufteftabiy en- tr'eux vne loy & vnereligipn,aufIitoftil com- manda à Moyfe de luy ériger vn tabernacle portatif, iufques au temps qu'ils fuffent en- trez en la terre promife , & ce pour luy eftre offert facrifi ce , & pour receuoir de fes ferui- teurs l'obiation de leurs vœux & prières en iceluy : & aufïi toft que Dauid fut paifiblc en fon Royaume , auffi toft Dieu luy commanda de luy baftir vn Temple fuperbe , luy promet- tant en recompenfe pz.r fon Prophète Na- than qu'il luy baftir pit vne mai fon ( c'efta dire vvn règne 3 ) tellement aficuree qu'il ny auroit

Ae C.irefme. j i 9

vent qui l'a peut abbattre : Se en outre qu'il luy donnerait vn iils florin* an t M admire de to>. pour fa grande fage fie N prudçnc

Les premiers hérétiques ont dit que cèjaa , r cfte véritablement en la Ipy ancienne , i: V*"

qu'a prefenten la loy nouuellc, il ueit plus"** teifaire d'auoir.des Tempk .irn to!;-k/'

dément le premiei . qui a commencé de ruiner les Tempk :e \ n nom-

me Statius,co.i:re lequel fut aiîeir.b'. **"*•

cile qui fulmina vue 1er.- mmuni-

cation contre tous ( n ruinent cv demo-

l.lfcnt les Temples. Pui- ion: \ cn.us nos

, leiquels ont pareillement dit & ef- critqueles Temples ne font nullement fle< fktres,pourcediient'ibque Dieu n'abire point en lieux faits de la main des \v dant ainfî ii:r ce iitut n r & fur ce qui efl cru

fcritenS. leâ,ou noih\ urpaiLta la

Samaritaine di/bit, P tm h r* n wqm mm k, nenut M hytrojolimts émWtbàlk / . M vf- tn

mr Aîrx cr tiunc tll , qu.tn h vrn ddorjforts .. / /- Zwtf pttrtm m sfiti: viHste. Spinfns tl

Deu< , <jT f0* Oit * I r i \ >u n ;1 - , -

hrmn . mais il fa U pliquer ce paf- - auecOrigene, SA hry/bftome, s. ( tulienfi t Hilaire ,lefquels<

qu'en ce lieu noArje S urdifant, s i faire me oppofiti

Ht.

eftrecôprisny renfer rempl

car il vouspenlcz faire vue n ;cr

Ki iiii

j 1 o Vchy le quitriefme l unày

vn Temple pour y comprendre la Maiefté de Dieu 3 vous' vous trompez , car il dit par Ton Prophète Efaye , Cœium mtbijtdes eH 5 terra autem fcabtUum p:ae>n mtwmni. Cœlum & tetram ego twp!eo% KB i\ c'eft ainfi auiïi qu'il faut entendre le paflage fus-allegué des Actes : mais s'il faut parler des facrifices qui doiuent eftre faits à Dieu , ils ne doiuenteftre offerts ny prefentez qu'es Tem- ples & Eglifesconfacreesà fon hôneur,efquel- les particulièrement il re(ide:au demeurant en la loy ancienne , les temples eftoiét relierez fur toutes chofes : Noftre Seigneur iriefme n'a il pas voulu reuerer le Temple de Salomon com- me il fait auiourd'huy , difant aux vendeurs &: marchans qui eftoient dedans. Koht? faeere Domum parvis miy domtim mgori.ittoms. Ce qui nous doitinftruire& enfeigner l'honneur &le reipect que nous deuons porter aux Temples: Si vous me dites qu'alors le fils de Dieu n'eftoir. pas mort, que la loy ancienne eftoit encore, 8c que partant ce n'efroit de merueille s'il f ai foie eftat du Temple Dieu eftoit adoré enom- ObiBtw bre & figure, mais qu'après fa mort les ombres des bere eftant parlez, la vieille loy abolie & la nouuelle tiques, inftituee, les Temples ne font plus neceflaires, ains feulement il a commâdé qu'on le priaft &: adoraft » fptrtt* Qr verttaté. A cela ic relponds que mefme après la mort du fils de Dieu, lés ,- r~.:„ Temples ont efté neceffaires pour prier : Ainfi aux Actes des Apoitres , ne voyons nous pas que S. Pierre monta au Temple à l'heure de l'oraifon pour prier, S. Paul en la première aux Corithicns chap, 1 1 . parlant des Eglifes mate-

Cdrtfm. j 2 r

ricllcs & du rcfpcctqiv B pom

iieu\ conûcrei à I >ieu , diioïc aimi , Hm-

11 parle icy ceux qui iriangeoient & beraoienc an Temple Cuis

ad.i h. u ^ pour

ftrereui nom d H- ;;0.i m

glift il parle des temples mai k Dieu,

Y ( hrifoftomecn l'homélie p. i c for le mefme cha. & s. Am- iin bre i i lieu. Terrulien dttqae de

fortrci , Ae 1,10.1 -, fc Jj i

nt Idoles première- ! hon- neur 6c S. Lieu: & ,.

> *

ireillemencdit qu en l*an *i«

itantinlcdraïui., r hebaftir

FempU li que lemeii

i rtainqut fun en

tempsreuert l'Elfe

hnr, refr. îiiaintcnfit que nous voyn: me il le faut ^onnerd le de n< opha- ., ,TK( 4

irierènv Car | | lier au

ICC

j 12 Tour le cjttitnrfine Lundy

cjeuant le tribunal de la diuine Maiefté,& mé- ritent vn fupplice tres-grief, comme eftans fai- tes en fa prefence , ny plus ny moins que qiielqu'vnoffençoit vn homme enlaprefence du Roy , il feroit coulpable de leze Maiefté: Tfal (o C'eftoit ce clue Dauid alloit penfant enfonpe- ' ché , lors qu'en la confefflon il difoit a Dieu,

Jibi jest ptecaut or malum coram te feci Et fur ce propos ie vousexpliqueray vn partage tiré du

Vf 1 S P^anTie 4** Dauid difôit, ihiquitas calcanci

J met arcundtdit me , Je péché de mon talon m'a circuit & enuironné, que veut dire cecy ? Quel eft le péché du talon ! Quelques vns difent que Oued a cc^ *c Pecn^ d'impenitence finalle , c'eft à dire rue le 0e- (ieceuxclui meurent fans faire pénitence : les ebédsta aLltres clifent que ce péché duquel feplaignoit lQn Dauid n'eftoit autre que le péché de Vriel , le péché de trahifon , comme celuy de Iudas du- quel parlant le fils de Dieu, difoit, Qnt pofutt maman fuam mecum m paropfide : t!le pofutt calca- neum fuum contra me 1 Les autres difent que le pé- ché duquel fe plaint Dauid n'eu: autre quefon adultère de luy auec Berfabee, péché de luxu- re iuftement appelle péché de talon , pource que les Médecins difent qu'au talon fe trouue Vschè d(vn petit nerf qui excite à la lubricité : ainfî luxure quelques-vns des Poètes rapportent d'Achile, ahptlle qu'iceluy fut par fa merc plongé en l'eau tout peçhê du entièrement , exepté le talon qui fut caufe ufon, & qa'en tout fon corps il eftoit inuulnerablc, pw/)^«",)faufccfte partie du talon quin'auoit efté plon- gée dans l'eau, qui eft caufe queftant vn iour frappé d'vne flèche de la lubricité par Paris

ât Carefme. 5 | ;

mourut de ce ccup , . ousmonfher com-

j c ut talon, ic d la Pcc'

lub: Ungerc .y- tdm tïl

Wy qui

tre que de *fl

fUTiCTlK . ny cle fcm/*.

Temple t m

-, qu il ai uiroui.

ché que Dauid int , e , Imqmui

wukâm m , le ; . talon,

:a dire que i !

1 Dieu m'ennironne ce ildii

aptes du Pialme j*-.let I j o

. 1 il cftvray , ainiîqueno*.

que Dieu eftpre , G eft .lie-

ns que particulièrement il fe trouue

que l'on fait en I gliieenfàpreièiu itcrimcdc lèse M aie

, pourec qu'iceluy entend & roit coûtée qui >ur

ikm en leurs tem-

ple 1 . .:r dire

m ieulemeiu le

re entend tOUtcequi fediâ en lifc, Voila en premier lieu 1&< que

I t les 1 en

524 Vouy le qttatriefme tundy

Les H»//- Eglifes en leur premier nom eftoient appellées. f es appel- l empli , diction qui vaut autâtàdire que F/jtn*m9 lees Jem- bride, que veut dire cela, pourquoy eft-ce que fies, les temples premkrs eftoient ainfi appelle, ç'eft pour dire que Dieu veut eftre loué en fou Eglife,& fe fert de fa louange pour nous brider,

Lande mta tnJYcnabo te.

Les anciens Allemands aupatauantque d'eftre côuertis à la roy , portoient en leurs armoiries yn cheual noir fans bride ny licol pour môftrer leur liberté : mais puis après ay ans efté vaincus & furmontez par Charlamaigne , il changèrent r-. . leur armoiries , & priudrent vn cheual blanc - bridé. Le noir changé en bkuc reprefentoit le vice changé en vertu. Le cheual noir fans bride £ . reprefentoit que ces peuples viuoient fans loy,

,. " fans refpecl: ny obehTance : & ce cheual blanc K n ' bridé reprefentoit comme ils s'eftoient refre- r nez & foubmis au feruice de Dieu après leur conuerfion : Et de faicl qui ne voit que TE- glife eft vne vraye bride?car qui eft celuy qui regardant cefte Croix ne refrénera fa malice, &: n'aura enuie de quitter fa mefehante vie? Trticbée. L)ieu par la bouche de fon Prophète Michée, parlant de l'Eglife de fon temple , luy baille vn beau tiltre de loiiange,quand il l'appelle mai- fon de délices , ïïltdieres eteajiis de domo deltaarum9 Vous auez,dit Dieu, chaffé les femmes deuotes demonEglife , Seigneur iComment appel- iez vous voftre Eglife ? Domus dthci trum maifon de délices, verger délicieux & plaifant;c'eftoit du temple de Salomon , duquel Dieu parloit:&: disét les Hébreux, que cet ancien temple eftoic

Je Carefme, fi$

vn v;rger plein d'arbres , autantendir Je

t'Eglilè , c cft vu verger «Je délices plein d'ar- bres, o arbre, que la Croix de mon Sauucur,que L'E^Ufe rre & d vu S. Anci .une de comparée

verger que le Bapteûnc,ô riche parterre , à m ver- ferctrotmentlts h) acioth< Prophètes, lester phm oeillets d'Ind ipoftres, lesro{esdc$Mar-< dejLurs. ryrs, lesrofesn rs , les vio-

lettes des cunfeffcl nés des Religieux,

ex jnachorerres esodorircrans des

Ô riche parterre que celle Eglifc , c'elV vra\ ement TOC maifon de délices, M vn verger de plailir , & partant prophanant ce lieu déli- cieux par des impuretez , ic vous laille a penier fi ce û'efl pas nie mcrucillcufc orVciu

En loiué chapitre i.ce grand Capitaine p'cnft io[uc, fl toit mis le pied dans la terre de proniillion, iîi toit mi Ange fe prelenra deuant 1'..' iten main toc e/pee dcfgainec , & luy

dict , ïolue t ■'( peilibui tua ami (ocu-f \

rjHo fiés fi l. Pareillement M<>\ fe en TE- ExotL fl

xoe1 -.liant s'approcher du builîon ardant,

qu il ai: 'gnoiltre cefte DM

.dit vn ;ui du milieu du

luiiifon luy difoit, 5o!ue CéictémtÊtéek pecULus tuis% Exod $ .'

i - : M. us pourqnoy Sci-

eur , n vous au(li vn bon Ange de B4#Wi *

liant M'> -me deuant lofiie aiICCvnC ci- \ofuc

pe. rqnesicyqne M< epre/èn- prrjntent

ce l'ai tgue , I Liionuelle /* /#y

ie,il falloit re- mtetem*

nr. )!cu, pour- &Iathm*

\ ; mabcaUtoyooMgcHcil

j 1 6 Vouy h qu<ttwfmè LtwJy

faut rcuerer les temples, cefre :fp:c nuë que rient l'ange deuant loiiié , nous figniiîe que c'eù; choie tres-dangereufe de les prophaner, Solut caictxtntfifri a. !>■ ém tut* les pieds nous reprefentent les affections de la terre , & les fouiliers les follicitudes du monde : & ainfï quand vous venez àl'Eglifeonpcut dire a vn chacun, de vous ces paroles, i#f*é cAktumtntadt pedtbtts ttits^ locns nmttâ quo H.is SantlkSeB : que fi entre le's Turcs il n'eflloifibie àperfonne d'en- trer en leurs Mofquees auec des fouiliers aux pieds,combien àplus forte raifon les Chreftiés entrans en rfieïife doiuent-ils dcfchauflcr les fouiliers ,• ie dis les affections & foliieitudes* du mondc?Mais le mal-hcur eft pour nous, que fi iarmis nous n'allions qu'vne affaire a dire, nous la referuonsà la dire en l'Eglife pendant que le feruice de Dieu s'y faict , s'il faut donner quelque afllgnation, cdà dans lTgîife qu'elle donne ,- ii le ieune courrtifant veut voir la ieune damoifelle qu'il po'urchafie en amour, n'ofant aller en lamaifon, attedra qu'elle vien- ne à la meffe , au Sermon ou à Vefpre pour la voir Se luv faire entendre fes partions deshon- neftes , & le tout au grand fcâdale des âmes de- uotes, & au preiudice de l'honcur & du refpcc't. que nous deuons porter au lieu faine! & facré Autshn- pour le feruice de Dieu : chofe véritablement cimntmt dangereufe & mcruciiïeufement à craindre. faict en Anciennement l'autel du Tabernacle eftoit forme ât faicten forme de lyon efpouuentable , & pour- lyon9 & quoycela? ô bon Dieu , c'eftoit pour dire que pourquoi ceux qui s'approcheront de fes autels & de fes

àt Cjrrflhe, s *7

tcn n les profanant par leurs mitraaifes

actions, fc doiucn: donner de rarde do lyoa

furieux qui viendra au :o-.ir du ingénient pour

6c chafticr. Nous liions aulTI qu'an-

:it Dieu ennuya aux Samaritains qtd

ilioient aux i< .marie , deux lyons

pour les deuoret : Mai p , pourquoy

ne leurs enuoyei inffi bien des lyons lors

qu'ils eltoient enl >:icauc créé Ido-

lâtres idolâtrant tans facrificci aux i-

dolcs aufli bi< ( B pour au-

tant que e oit au temple de Dieu qu'ils

idolatroient alors , & pour ce il ne leur ennuya

lyons eftans en Babylone, mais bien cfl en SamanèTil leur enenuoyaponrlcsdeuorer

;t qu ils protanoient Jc- temple de Dieu qui eitoitenSamane , prefentans facririce aux eniceta) rtantileftretitableqocde tout Dieu;: lestépks eonfaerez a

ur,chai euerement ceux qui

taminenr & profanent j ainfï qu'il ta: >ur-

dluiy châtiant <b fainct Tempk \\\

endeursde eolomlv toient.

I . rpour U

plufpart les Prcl fàcrificatears, lefqtiels

metilchaftic, pource qu'en inscon- pour le femiren fon temple, keontami- t & profanoient par leur auarii Il e ups Dieu a aimé-

la Prcftrîi antplus qu ilaa] me les

Ht plus feu. rement leschaftie- îl q ncent , profanant Tes lac

ai.i. .lires, remarque**^ mot; Dicufe

j 2 S Tourleq uatrufme L tmày

dict eftre feu , i^ut tixtA nu est pope t^nern efiy c'eft Belle ào- vn feu bruilaut. ÏHus noîler t*m conjumcm t(t; firme. Vous eftes proche de luy entre tous les hom- mes , Sar/cttjiJ.-.bo nio> qm praxtmi met ju-a, Vous Dvit.q eftes reueftusd'vne robbe de Rn lin , luy pie- fentant facrifice , ny plus ny moins que les Pré- fixes de l'ancien Teftament, ayez eigard que vous eftes oin&s dhuiie s'approchanc du feu:ne fçauez vous pas que l'huile s'approchanc du feu l'allume &c lembrazeiprenez donc garde à vous & penfez que ne conuerfez bien auec luy que cefte robbe de fin lin fera réduite en cendre , &: que cefte huyle de laquelle vous eftes ôinéb, feruira de pafture & d'aliment très propre pour Simonin allumer le feu de fa iuftïce diuine concre vous: clesvrays oSimoniacles , vous eftes vrayementdes ven- vendeurs deurs de colombes , puis que vou; vendez les er mar* bénéfices de lEglife , qui font dons du S. Ef- chands àt prit , lequel eft defeendu au Baptefme du fils de àolombes. Dieu , en forme de Colombie : vous eftes feni- bles à Efau > lequel pour auoir vendu fapri- mogeniture fut pnué de la bénédiction de fpn père : 6 Simoniacles, ô vendeurs de colombes, qui vendez & aliénez les rentes & reuenus de l'Eglife pour feruir à vos côcupifcences. Voila pourquoy l'Eglife fagement à ordonné que les Profites ne ferôt mariez de peur qu'ils ne fufsét auaricieux , & auides des biens de la terre : car s'ils font curieux d'amaGer des richeflTes pour leurs niepcesôc nepueux , que feroient-ils s'ils eftoient mariez ? L'Eglife eft riche , il eft vray, mais les richefics luy ont efté données pour auoir quâtité de miniftres employez au feruice

deDiei^

de Qd) efme. j 2 9

tfe Dieu , & le tefte pour cftre dilrribué au* I ainfi tomme il citoit anciennement

pratiqué par les Prélats de la primitiuc Egiife.

'tam quidan touiide-

rant les ficelés p; auquel nous

i iprefent , âdiâqu anciennement il y

[lies c or: Biais âprefeocill ont des ci bac

deueiuis pourla plufpartl- .. : à

Preftres 6e Pi » femew deaantlel

.iiicicnncnicntlc Grand Prcftre : qnoy 7?_ qu'orné 0 lie ibmptueuiluient , au

néanmoins les puas nu«ls : ainii les Préfixes 'Wjrc. 0/f lits de 1 Eglifi doiokot marcher fur terre f**r*k uMcdsnod i du corps , mais de lame, ,; n dtz

& dechauillr toatts les a. is terriennes, L'"'" '"

qui les puiirroienc engager auferuiccdu mon- "'";r#- de , (e dUp celuy qu'ils doftUCOt ren-

dre à Dieu ! ôPafteui »dc I i glife , i ous 4ei dire ainiiquc celle temme dont parle S. le an au chap. 12. de Ton Apocalypse, laquelle cil entourée du Soleil, & auoit la Lune fous les | s : le fi n dit que l la lu-

.idc qui lu hommes par

i exemple : Et puis qu'ainli cil que îcilS) il faut que I la

[ .riche:: ulani-

reprcfenteesparla I urv 009

fouller aux |

coupe U Utonfurc, Bt (]ue lo:i , Uo-

- ht ifii r»jf, i s cheuein re-

prdcntciit Ici fupcrlluitez de la terre, & les

II

j 3 ô Tour te 4. tuniy Je Caref,

biens de ce monde , on vous coupe les cheueux en iatonlure pour vous reprefenterque lesfu- perrluitezdesricheflèsdoiuent eftre eiloignez de vous : Anciennement quand on confacroit les Vierges Veftales i la Deeffe Vefta on leur coupoit les cheueux , & les attachoit on à l'arbre de Lothon. Ainfï puisque vous eft.es confacrez à Dieu, il faut «attacher fes fuper- fkritez à cet arbre , non de Lothon , mais bien les employer à fubuenir auxpaùures, & prin- cipallement tous tant que nous fommes, puis que nous auons efté colifacrez à fon feruice parle baptefme , nous deuofïs prefenter tou- tes nos richefiesà celuy qui nous les renuoye, '& les remettre entre fes mains comme proue- nant de luy , & ce faifant il nous augmentera fes grâces > & nous comblera haut de gloire en Paradis. Amen,

^At^kffV-v f/^ £*•

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Tr"T;'^!f)^

S E II M () N P O V R LE

QVATR1LSME MA Ri) Y

de Caicime.

^retenais /efus viebt t m

:tmà tidtmtAÎC.

[jEST icyi'vncdcsplir. haute* &: mi- /^ 3% ftericuics Euangilès qui vous ayenr cfté rcprcfcrtttcs au long de c c ( àrcC me ,ou fousl'e&orcede la lettre nous defeoa- ifdetres-haûts nnyfl

su: ta la perfbnne de cet auett- glenc illuminé par noitre Seigneur, nousreeo-

amiiere de l'homme tombe enr * lia receues en la N ; .

t ion de te;4teri(ai iriô.Vcnlapour^

quoy pour mieux coofidefer & reprefcnter (

Dîne il tau mous parlerons aoioiird'l l'anengleinot du peché,& <U Cs qaeDi

S*efl feruy pour enter cet SUK ugte n ur F«in

illuminer nos une tttémtê*

Kerdu

N

:iour:i 4 »/f*x

mencemeot & l'origine de . .

Ll a

j 3 2 P^r fc (jUdtfirfme "hlâtd^

licite que ce panure homme receut , prouiét ce qu'il aefté veu par noftre Seigneur , nous a- uons raifonde le prier à celle fin qu'il luyplai- fe ietter vn diuin regard de Tes yeux gracieux fur nous autres , afin de defiller nos yeux pour voir & comprendre les hautes & facrees mer- ueilles qui font comprinfesen ce miracle qu'il opère auiourd'huy , ce ferapar la faueur & en- tremife de la facree Vierge , laquelle pour ce fuiecl nous faluërons $ difans, *AueMam.

Tfal

n

ILcck I

i.

A plu/part des Anciés ont efté d'âd- uis & d'opinion commune , que le regard &Javeuë des Dieux n'eftoit autre chofe que fecourir^/^rf deotÏÏ tsi muaYt , il femble que Dauid aye voulu faire cefte mefme recognoiffance , ai- faut vn iour à Dieu en l' vn de fes Pfalrries , K </- pice m me Domme çjr mtjtrcre ma Seigneur iettez voftre veuë fur moy , & quant & quant ayez pitié de moy , pource que voftre fecours , vo- ftre grâce , & voftre mifericorde accompagne toufiours voftre regard. Le Sage en l'Eccîe- fiaftique chapitre n.à plus pro fondement pefé cecy que Dauid 5 quand il dit parlant de l'hom- me iufte , Ocmus Liomitii refpextt dlum m bvms , ejr

etexitiHumwùomfatefu*, Ci ie ne me trompe , le Sage veut dire que Dieu peut regarder l'hom- me en deux façons , In buun & m mmAj . en bonne & en mauuaife part , en quoy fe voit la diffé- rence du regard de Dieu que Dauid a notté au .Pfalme 3 3 .quand il dit pour le premier regard,

Ai Cérefme $ 5 $

Ocuh Domim fttpfr w hi , & jmh tiët i* prcas tomm, Vj J $ 3 . te pour le fécond , Vmltui Domiut jnp'r f.t

tin.t. Le premier : de

grâce , &ii -ond ci fa

mrtice, &de ilst': . rns.Del C

ainii que nous V< Soleil;

mes rayons de fa khi. '

penrsckUtercc J . . x

fond en eau ex en phi) c;a:nli elt-il de i j ci ^'",

Dieu vra. .:> uclairans de t<M

parle moyen diccux il cfîeuc les vns ; .:-

Cire a foy , ïlumilu requit 4i rff/f, (h/cum c.ct'n.t p/J ril

inop"n > - ~ tltitnc.rr mit pémptrem. I! i

autres, les perd ce yfmc. t^exu ijoivi-

7,h^ &r itifcolktt tntts.

Cryfippus parlant des yeux de la iufti '#

Dieu, clict qti ils font aères , di : -

Acrtsirctt .jrcrttJit,; mais pour CCU* de fam.- ferieorde , ils font tous d<>u yeux de fa iufncc , i! g le le pécheur pour le punir» & des )• c n 1 d c (a mil nous foui; icellcs: de dé&iilftu irde le

heur pour k perdre, ainfiqiu Dauid,

' DomiTHi t/n?iu?n - -

fut : mais des y lux de fa mi; >s pèche? pour nous le trre &: p..

ncr: fiede ces yeux de Dieu doiU , (al s&

gracieux parloit l'Hfpoufc aux Cantique! parlant des loyangC >:il.!p<> 1 L<n-

0 1 •jequ.riur.t m btjebê Quels font ftqtiestx-

•poux ? ce font 4 ( -ueuoirs , la ou : de iMM

l\

f 5 4 Vohy le qudtriefme Tviardy

miferes vont fondre : enquoy ces yeux de Dieu font fort iuftcment comparez aux pifci- nesdehefebo : carfinous confiderons ce que fignifie ce mot, befebo, félon l'Hébreu, nous trouuerons qu'il ne fignifie autre' chofe que cogitation ou follicitude , & difans l'Efpoufe que les yeux de Dieu fon Efpoux , font des fontaines & pifcines de hefebon , des fontai- nes de follicitude , c'eft pour dire que le grand de la mifericorde de Dieu , n'eft autre que le foin qu'il a de nous fecourir en nos miferes. Differece Lucian a dic~t qu'il y a yne grande différence gradt tn entre Dieu & les hommes , & qu'en efgard aux tre Dieu actions de Dieu & des hommes , il femble que e^r le s ho- Dieu feul aye les yeux en tefte , & que les hom- m?s, jeton Ines ayent ^cs leurs enfermez dans vue bourfe: Lucun. ^ e^ ^en vray que fi nous confiderons la com- mune vie des hommes de ce fiecle, nous dirons & fort iuftcment qu'ils ont des yeux en tefte pour voir les fautes d'autruy : mais pour les leurs ils ont les yeux enfermez dans vne bour- fe : mais cela eft particulier à Dieu d'auoirdcs yeux en tefte pour nous ayder & fecourir: l'cx- perience s'en voit fur la perfonne de ce pauure miferable de noftre Euangile , lequel n'eut fi toft cfté regardé de noftre Seigneur qui in- continent la veuc luy fut rendue : Vtétunms Le- (tu vtdir bontmett ç#ct$mà Natiuttate 9 "vidît bemwem, dit S. Crifoftome , rt pfccAtt homims nen viderc y dit ipv* imkçtrrt eius vt dtfr'reyt.t op<r* p-restorum Dieu, dit ce père, a regardé la nature de l'hom- me , otrurage de fon ouurage , & non pas les péchez d'iceluy , vidit honuum excuw > il ne dict

de CéQTtfme, j *y

pas, W/j* peccjtewH y mais, f>owmeti\ pour dire que Dieu ne regarde la malice & Lepeché du pécheur, nuis fculci (amifere.

0 grand Dauid, a'eft-ce pas ce que vol h

demandiez à Pienquand vous Juydifiez, Â >">c%

domine eculos tues , t$ vide jj;: m on . fainct de Dm i.l

Prophète, ievoybicn que vousrecognoiffiei mDéa^

la grande vertu ècTel Ç* diuin regard

de Dieu, de dus vous afli

eftrc deliure d calamitcz , h tant efl qu'il

vous regardait. :cVic donc par la vertu de a

jdiuinc que noitre aucuglc a cite illu- minc.-maisauec me façon l&phiseftrange, : raciileufe , ev la plus extra re de ton*

c'eftalVauoirauec la poulliere delà terres & ee arïn de nous inonftrer cV: enfeigner que c 1 ordinaire de Dieu, de cho re il produire de grandes : ô p plus pn .que les plus riches t!.-

ulc ! ô merueilles gra Jit

fous L'efcatce decemir

(i nous le con(:dcrons de |

ftrons en iceluy ce qui eft de la iui

dn pécheur, tant poorce qui tppai

que pooreequj clt.de noitre pair: C e que :

(ire vous faire voir en ce prêtent fer: êmkminem c*cumy cre, c'elt pour ce qui dep

>:cu, Vêik liu ire te *d \ ' m v cfl

E qui nous touche , &: ce qui cft r( pour noftre part.

Pour ce qui eir premièrement de la part de U , remarquez que Ù fCUC î tante & preuenante efi la pi re chofe I Ll iiii

j ; 6 Tony h qtutriefme "hidyày

neceflaire à la iuftification de l'homme : car fi Dieu ne frappoit à la porte de noftre confcien- ceimpoffible ferait à nous d'eftre iuftifïez : de manière donc que premièrement il nous pré- fente fa grâce quand il nous veut iuftifïer , Vult omftts hoihh.: $ jaiujsp.,*: & remerquez que cefte Belle ft- grâce excitante que Dieu nous prefente , nous nuhtttde. cft fort bien icy reprefentee par ce mot , \>tœtt- nns : Faifant l'Efcriture de ce casalluiïon au Soleil , qui fe leuant au matin fait fon tour iuf- ques au foir , & cependant qu'il marche à fon couchant , il riy a rien qu'il ne participe à fa lumière & clarté, ainfiil n'y a créature raifon- nable fur la terre qui ne participe aux grâces diurnes de Dieu.

Si ce n'eft que par ce prateriem le fus , l'Euangt-

lenous veut reprefenter vne très-belle leçon.

Il eft vray,Dieu prefente fa grâce a tous, & n'y

a aucun qui fe puifie plaindre d'eftrepriué des

influences diuines, mais remarquez que c'eft,

pr*< eritm , en paffant , qu'il prefente à tous fes

grâces , qu'eft-ce à dire cela? Ha! Chreftien,

il eft vray, Dieu te prefente fa grâce, mais fi tu

la mefprife , fi ta fais la fourde oreille , & le

laiffepafler & efcouler , prend garde que tune

Tjfiages la puiflfe plus r'auoir ny reprendre.

des Can Belle reprefcntation de cecy aux Cantiques,

aqueux il cftdicl: que l'Efpoux frappe à la porte de

fbqtiê fon Efpoufe , maisicelle dormant en fon liclr,

& faifant la pareileufle & ne luy allant ouurir

la porte elle perdit l'occafion de le voir , car

quand elle luy alla ouurir la porte , Me um drclt*

naueraty il s'en eftoit délia allé : ainfi quand le

de C j *7

pccheur tient la porte de fa confcicnce fermée aucc Le rerroude 1 ftination & qu'elle refit-: felagracc que Dieu 1li\ »:c,ilscn va& la

dclainecn ion citât du} ;< e 11 ainii ç om-

mc vous voyez que la^rac^ provenante fc pert toute Guis la pouuoir commodément r'auoir, quand vik >ih> m<

de la reeeuoir. C'cft la ia première choie que Dieu fait en la iuitirication de] homme ,c'eft alfauoirla^racc preuenan: citante qu il

crlrc & prelente a tous rcprelentee par ces mots, pystmtm lejut nui «..r .»/; a \.tfit<irjtey nous parlerons demaiu d'avantage de celle ICC Dieu aidant.

La féconde choie que Dieu a faite en la iufti- G>-.*?;Y; fication de l'homme , cell que, exputt wmwém m% ierti ff\Km\mwm% il a crache en terre & de fa faliue met fit détrempée mec lapou(Iurc,il araitdclabouc bom. de laquelle il a pilla & fiotc les yeux de CCC auei illumina. O genre humain

pauurc aueuglené, tous le^> hommes \erita- blement ijui naiifent font aucuglcz du pechc Originel, wmmH n uns dut mundui juptr ur~

cft le pechc originel qui nous tr.in (por- te au tombeau des auiïitolc que nous prenons Iiaillancc : p'*ttri(n< [t)u> yuln howtm c*:uin ï 7<if; Il cil Men via;, que s il faut parler

de l'aiieuglcment de cetl*'>mcde noftre Euaa- gile. Ilnev :e pas de ^on pccbi , ou de i

dir noftre Seigneur ,c g!c des Ci r i en la :

lesccuiu

j 3 8 Vêurkquéttrieftne M.Wy

y t opéra Dm mamfefîarerjtur m tllo : Mais s'il faut?

parler de l'aueuglement perfonnel de tous les

nommes , c'eft le péché d'Adam qui en eft eau-

fecbê le , c'eft le péché originel, & l'actuel, le dis

#Adam donc que pour guarir "l'homme aueugle des fil

caufe de naifTaiice Dieu a craché en terre , txpua m ter-

taueu- ramy queft-ceà dire cela? Dieu auo it craché

glement en terre ? ce n'eft autre chofe finon dire que

deshom- le fils de Dieu s'eft faict chair, Verbum car*

?!'?; fitïïum eH.

Pour cognoiftre cecy comme il faut, vous deuez remarquer ce que nous lifons de Dauid au tiltre de fon Pfalme. 3 3 . lequel porte ainfî, ïfalmus Damd quando mutautt vùltum fuum cordai Pfal' *Acbis Abtmelecb, que veut dire cecy , en quoy $3. confîftoit ce changement de face en la per- fonne de Dauid? le texte du chap. 2 t. du i. liure des Roys , dicl qu'vn iour Dauid fuyant de- uant Abimelech fa face fut veuë toute rem- plie de faliue, &fa barbe toute baueufe, de manière qu'en cet eftat ceux qui le regardoient le tenoient & reputoient pour fol & infenfé Belle fi- err^nt , Salittœ orts jmdeHuentts m barbam rùtt, tta vt pure de ommbus tnfenfatus &• âemtns vidtbaïur : C'eft la l'mcar- en quoy confiftoit ce changement de face. La nation, deffus fainct Auguftin diâ: que c'eft icy vne belle figure du fils de Dieu s'incarnant, car dit-il , qu'eft-ce que la faliue fur la barbe, finon l'infirmité coniointe auec la force ? la faliue reprefente l'infirmité, & la barbe la force: aufîî de faict la barbe n'appartient qu'aux hommes meurs & plains de force , & la baue aux enfans plains d'infirmité : puis donc qu'en cet équipa-»

de C.irefme. j ; 9

gcDauidcftoït vnc très belle figure du fils de

a,quandc{t-ccqu .1 a cfaang , tyua-

do wmtààU vu.tum j: île en l 'incarnation

lors que , £«//) m foutu utt e^tt non r.tf \ .';/- **" "'"

; jje tqujttw Uto , fn rtumjtiui .. rv; HT** 2 '

nsniutt jtnutif \um , v-_ - - MMMM f7 v/ fa

Il aprins la forme d tne de

far, de t. et équipage il cftoit en

faperionneU laliue conioinetc auec la bar', faliue qui rcprefentc fori humanité, barbe qui repreiente ù diuinite : & \ <>i:!e/-vous voir comme en cède forme de fcrfj il citoit Tenu pour fol ? efeoutez ce qtx

Paul , VïtHiCjinuS \fjum y GT >'/«>7v CJ ,

Qiùfr-ccquc lefus-Chriit , voulez-vous voir

comme il aefte réputé folierefcoutcz la fuit te.

lundis jc.tndMuin , GfatlImS jtultitumy e eii la

, lAl **f»W forriru lo fr ftptenn.t C*ÇÛ la la

v ftc boué parcelle In- carnation,nuis Incarnation mcrucillcufcnK bien rcprcfcnrec p «" /»; MtMi , 9

quelle de fente delà laliue fur laterre , de la diuinitc lur noitre hunianuc , Imlmwtt celu cf

Sainâ . !ibu. 10.de m- 1 n

bolcdup. j..| , ttixirjeh'mnoa'u

'inAiit le u>«i . c? tltuMtit bmmmtM, r ' 1 txpritmttn 1 parce cracher en

terre, il I* donné 11 main pour nousrc-

leill principalement lccra-

cht neceffaire pour la guarifon de no-

nen t . S

Miau. <>u-

j a q Tony le qudtrtejme Mdiwy

loit prendre de fa faliue & luy appliquer fut les

yeux , efperant que par ce moyen il pourroit

eltre guery , l'Empereur de prime abord luy

refufa , mais s'en voyant prié des affiftans luy

en donna, & auffi toft cet aueugle fut illuminé,

que cela fe foit fatâ comme il voudra. 3 ou par

magie , ou par l'entremife du diable , fi eft-ce

Saliue de pourtât que Pline dit, que la faliue de l'homme

l'homme eftant à ieun,eft fuffifantepour faire mourir les

a ituntue ferpens : fi cela eft , cherchons a prefent vn

lesjerpes. homme , duquel la faliue ( eftant à ieun ) peut

rendre la veuë aux hommes, & quand i'ay bien

cherché à part moy , iay trouue qu'il n'y a en

que le feul IefusChrift qui foit à ieun entre les

hommes: car tous les autres ont mangé de la;

pomme : & ainiî, quelle merucille fi ce fils de

Dieu crachant en terre , & ce faifant homme,

a par ce moyen ofté l'aueuglement du péché,

qui nous tenoit aueuglez intérieurement, txputt

tn terram, & fectt lutum i vous fçauez que la boue

n'eft faicte d'autre chofe que de la commixtioq

de l'eau auec la terre:ainfi Dieu voulant guarir

l'aueugle cracha en terre fur la poufïïere, & de

ce cracha détrempé auec la poufilere fit 4e la

. boue , & quelle eft cefte boue ! ô mon Sauueur

& Rédempteur, vous eftes cefte fange, c'eft

vous qui eftes cefte boue,faicl:e & formée de la

faliue meflangee auec la terreda faliue de cefte

boue n'eft autre que la fagefie éternelle du Père

& la terre n'eft autre que nos péchez, & cefte fa-

liue,ie dis cefte éternelle fapiéce,cftitconioin-

cle auec la terre de nos péchez, qu'eft-ce autre

chofe finon dire que Dieu s'eft faid homme

île Ctreftne. e 4 1

8*1 uc ce faifant homme t'atlutMw* aui ait jtu.

fainct Auguitinau traictc 44. fur fainct Ican, traa^^. m'apprend celle mefine doctrine , fçauoir eft m Icmi.

le I ils de Dieu îic't autre que la faliuc du Père , comme aufli teûnoigne faindt Ambroife Ambrof. ce fainct L. 6c ce par le rapport qu'il y a lontfws*

entre le Verbe Eternel &la faliue: car tout ainfî que la falir., nid & procède du chef 1 ainfî Rapport

le Verbe Etemel cft produit par la fécondité entre le (fa Pert | nuis produit du chef , c'eft cette di- VeibeE^ uinc faliuc qui defeend du chefa la bouche : &l ttrnel (f tout ainfiquc c'eftpar la bouche que la faliuc U fuliue. cil crachée & cnuoycc dehors , ainlï cette diui- nc faliuc du Verbe Eternel fort du Perc , par la bouche intellectuelle d'iccluy , ainfî que ce- fte mefmc fagellc tcfmoigne , difant , E* ex $n*htfiméfndtj. Ce ft donc cette faliuc qui fartant de la bouche du Perc Eternel cft venue : .;er le limon pour la goarifbf) de nos pc- ( l pat la COmmixtiOD & conjonction d i- celle aucc la terre , c'ettàdirc , lorsque Vmèmà ç)enff îm e4fo ts;t*m efl , que le Verbe Eternel s'eft faift «/ « chair , o terre , o chair humaine , qui n'eft autre chofe que poudre , cendre & rerre : tefmoin c c oui cil eferit au premier chapitre du Genefe,oà il ett dit , que Dieu fît l'homme du limon de la terre , ) Ulméuit htns Lotnwem de lunt ttn*. Ht ail chap. .: ntrrramreurrtnu : Ainfî donc

le fils d-.: I )iai \ r I ye faliue du Pcre éternel , s'e- ftant vny par fon Incarnatin à la nature humai- ne,qu: n cil an- . terre, qu'eft-cc cela linon iicnt dire que h\Dnu mtmxm, ty j-

(mm \ crache du Ciel i»« urre, icieft

fû&t boue pour nous guarir , & puis dîtésf îvcaytjA. maintenant fi nous ne ibmmes pas grande- iïonremr. ment obligez à Dieu, d'auoir guary noitre deconue- aueuglement par ctfb bouë?ô bon Dieu, il vable eft vray , vous auez mil & mil moyens au- fom^ua- très que ceftuy-cy pour remédier à la mala- rtvlbom- âiz de nos âmes : vous auez vn nombre in- nie. tfiny d'autres remèdes pour acheter le mon- de: mais pour fatisf aire auPere éternel , adn- gortmtuiitti*. 11 falloit cefte boue formée de la faliue , & la poufïiere : Voyla pourquoy eu figne & reprefentation de cccy ,• remarquez qu'en la guarifon de Faueugle , ny la faliue feule de noftre Seigneur ne fut fuffifantc , ny la terre feule : mais bien la faliue, & la ter- re conioinc~ts & niellez par enfemble : ainfi la feule diuinité du fils de Dieu , ny fa feule humanité n'eftoient remède feparément fufiifans pour fatisfaire à la rigueurde la di- urne iuftice : mais bien les deux enfemble 7 vnis & conioincl:, l'humanité auec la diui-

nité , Dieu conioinct auec l'homme, & l'homme auec Dieuaefté vn remède tres-fuf- fifant pour le rachapt du monde.'car Dieu pour eftre pur efprit n'a aucun corps pour compa- tir: feulement ce qu'il peur faire, c'eft de fub- nenir à nos miferes:car en luy nous n'attribuôs* aucune paflion, finon par métaphore . Pource qui eft: de l'homme il peut bien compatir,mais non pas fubuenir à la mifere d'autruy , & neantmoins l'vn & l'autre eltoient neceff ai- res^ lafubuention & la compafTion pour le rachapt du monde : Voila pourquoy les deux

clcCtrtfme. f^i

ontcfté conioincts en 1 Incarnation, oùlcrils de Dieu c efi faiâ homme, Frara/ar», vaLumcs* >oja ,arîn que comme Dieu îlpcutfubuc-

niranos ncccilitc/ , & comme homme patir pouriedk :neft que pour vue autre t

cation, ie vou que cefte bouc n en au- tre que le fang du fils de Dieu rcipandu en la \utrè \ oci- vous pas que c/eftlc propre &*& ex-

ile la bouc a cftre foullec aux pieds? ainfik fils pignon de Dieu a efte fapaflion par làcruau- dt celle

U des tyran - foullurç reiaHiflbifijN*,

eux de toutes parts,

D*auaotagc , nyplusoy moins que vous

▼oyez que ce ne fut allez de taire delà boue,

falùt» qu'icellc fut appliquée fur

Ks ) eux de rauuigle,arinde luy rédre la veuc.

Amii, o reformez que dites VOUS que noilrc

uracn a mort pour nous, & que

i œuures DC lerucntde rien? eleou-

LCyCe mot, il eu vray que Dieu à

.! tout le monde, Ion fang

:t remède pour gnarir les

maladies dénomme, maiseeleroitpeufien

vue ne d'Apoticaire, il y auoit rortere-

, cela ne profite roit

ces drogues ne luj eftoiêc appliqi ô vieil Adam, nv auoir-il pas

terreftre vn arbre de vie don: les iruK iMioient conferuei tonimmorralit

ne t'eufi de rien feruy G tu n euife

ndu la main poui en pK ndre : en Hicru km^lj pifeinc dont les cam anoi

j 4 4 Tour le quttriefrte "hlarày

la force & vertu de guarir toutes fortes de lan- gueurs & de maladies , mais pour eltre guary îlfalloitfe ietter dedans autrement il n y auoit Coopéra- nu* m°yen > tefmoin le Paralytique , qui de- iion neceU meura trente fix ans aux porches de cette pifci- fatre à U ne languiiîant en fon infirmité , pour autant 'iufïiGc* que perionne ne fe trouuapour le ietter dans ïm l'eau. Ainfi diibns , le iang du fils de Dieu a efté refpandu pour tous , la moindre goûte d'iceluy eftoit plus que fuffifante pour rache- ter le monde , c'eftoit vn fruid: de vie,qui peut entretenir l'homme immortel en la grâce de Dieu ; c'eft vne pifcine falutaire qui guarit toutes fortes de langueurs , mais c'eft comme vn remède dans la boutique d'vn Apoticairc, lequel véritablement eft préparé pour tousy tres-conuenable & fuffifant pour rendre à l'homme la fanté fpirituellt. Mais tout ainfi que les remèdes ne feruent de rien , ny ne pro- fitent e'ils ne font prins & appliquez par le patient malade, ainfi ce fang du fils de Dieu efpanché en la Croix , quoy que fuffifant , ne nous pourra iamais feruir Ci iceluy ne nous eft appliqué par noftre coopération.

Et fur cecy il faut que ie vous explique les paroles de noftre Seigneur , rapportées par fainct Luc , lequel prefentant la couppe de fonfatigà fesApoftres & difciplesleurparloit en ceftè^forte: H te est Ca'ixf.tn^utféts mtt^wpro mtiU tii eff'tinàiîur m rewtfitontm p>cc<itnYwn % pourquoy dict-il/w mihis y n'a-il pas efté efpanché pour tous ? le fçay que quelques vns difent , que f ïo mains > ç/cft autant à dire que fto omnibus mais

i'aime

de CaYt[i< J4J

tnicux me tenir a la lettre , car certainement il èft vray que s il faut parler la lurnfancc , le tils de Dieu eR mort pour tous , Vu omnibus mir- tHHïti niais fi de Utrua^c îlneftpas more pourrons jp . it il eiemorc

pour ceux qui applique.it fur eux ,1e mérite de ce fangpar la eu îey le ni) ile-

rci; ;,i- rfpr&ff 1 ce mira-

cle par < e pa tlu:um %$ i mmu ochUs ems.

En 4.1ieudi (oi\s que cette boue qui nous il- •JCW**! lunnne font I 5 de 1 Eglife qui \c-P^re7:

ritablcmcnt ne font que terre, mais la vertu Ptr 'J diuine y citant cu;iioniac parles paroles Sa- v°HC* cramentalles { ccft comme la faillie qui de trempe celte terre , qui rend ces Sacremens > falutaires , remec- ofter les

'îezdu mondial rue vertu diuine, paroles amentellcs, terre vnie flUÇi c< rttf

ditlii -rment lelymon inilrumentairc de

noftrc lalut, la tcirc ev la pouliïcre aueuglç, tefii qui futauui^'le par la fie,

de 1 niroiulelle, les rjchcflej cène font que fien: );niiere, par laquelle le diable nous

àueuglc polira ~rdre , fe feruant en ccia

d'. mcfme <S: pareille rufe que l'Aigle enuers 1*/' ^

erfjiequelpourcn auoirle dellus va pion- ^ àt^le perles ai, 1 1 eau, puis toute monllec le Pew ' fur-

iur le fable OU elle cueille fur ils '"-""r aille Ollfllcn r' , puis venant Cfr/-

lier du Cerf;

►Ici le . .ta

i I iiiili 1 aueui^lant , f'aicr quelepau- :t demeure ù proj dubif

M m

'r 4 6 Vonr le quatriefme "Mardy

pour nous ruiner nous creue premièrement les yeux par la pouftîere des richeffes:& noftre Seigneur, fçachant que la pouffiere nous auoit aueuglez,a voulu que la mefme nous rendit la veuë, eftant ehangee & eonuertie en lymon par le moyen de fadiuine vertu, opérant dans les Sacremens , par lefquels nous font appli- -quez: lés mérites de fa Paillon, & principalle- ment par les Sacrements de pénitence ^ & de VEuchariftie * Sacrement que noftre Seigneur nous a voulu reprefenter par les paroles qu'il dit à l'aueugle illuminé ,- & ce contre nps re- formez, qui difent qu'il ne faut point de coo- pération à la grâce X£CZU'èyV ade lauAie te ad nat<t- tôt mm >iht Coopération qui nous eft fort bien 4^^. reprefenteeaii4.1iure desRoys, Naaman Sy- reus lépreux j alla vn iour demander â Helie quel moyen & quel remède luy feroit propre pour la guarifon de fa lèpre $ Helie luy dicl?, Vade hudie jfpttes m lot dam & mmtdah m à hf>r* tua, Pourquoy Ce Prophète i'enuoyà-il ail fleuuedulourdain pour eftre guary , nepoir- noit-il pas luy mefme le deliurer de fa lèpre, fans l'enuoyer lauer dans le fieuue ? ileft vray il le pouuoit faire : mais c'eft pour monftrer que iamaisDieune iuftifie aucun fans que luy mefme ne coopère & ne trauaille à fa iuftifk&- tion , Qh re *rt t- fini te -on iftttfc ilm te fine te 9 dic"tS. Auguftin. Ce lauoireft vn beau Sym- bole de la pénitence , car tout ainfique ce la- uoir fut caufede l'illumination de cet aucuglc: ainfl la pénitence eft caufe de noftre iuftifica- ticn,maiscaufedifpofitiue feulement & coo-

cltCarefmt. $^7

olauoir de Siloe, ô pénitence dans Btïïe '& laquelle les ordures de nos peche/. (ont lauees, 1i:\:e c^ furquoy ie vous prie de remarquer icy vue ftrM.ttiç^ belle oi)icruarion : Diaiiù voulu que les |

chez de* hommes (oient laites, ny remis, linon

parle moyen de 1 eau , mais auec tel ordre qu'il adonne 1 e au propre pour lauer la faute qui nous Ht ou propre, ou qui nous eH: impôt teepar droict u héritage de nos premiers pa- ïens : de telle iorte que pour lauer la taure tftrangere, il a ordonne vue caueftrangere;)e péché originel i\\it de : 1 nous vient par

neril z perc en I ft ce peche qui m

la mort, & qui nous Lut mourir d'vrie main eftrangere , voila poorquoy pour tu en deliurer , Dieu adonné Les e;m i du iiaprel- ITjie ,eaux pareillement eûrrangeres qui no UoeOI , c": nous purifient de nos macules ori- ginelles : outre le péché origine] il y aie péché actuel par lequel nous nous donnons a nous mefinc la mort, & p , Dieu

qa an. race qu il donne , ni

reilentions en nous . u efl de l 'enorinité

dnped que nous en Unions noftreamef

& noAre COnicience par l'abondante des': mes que nous deoODS verferen la contrition, nés (ainâts & falutairc , lefqnelk :

fui pont irons reconcillierauèi u]<\> u*^

(ephen Ces antiquité/. Il :cm0itl^

c]ii'vniour tomn .'.lut OU lo-

is s entrepartirent 1 rXC, au-

auant que ce foifl ?nc procelUtio: ic ami tic pcrpetndkp

>lm u

5 48 Pour U qudtriefme MdrJy

Grdttclft- quils fedeuoient garder atout iamaîs ^ fut- gne ir quoy ils plorerent tant tous deux, & en H fret Ha- grande abondance qu'vn grand vaifleau fut tion t+ remply de leurs larmes , larmes caufees pour mitié, la ieparation qui fe deuoit faire entre ces deux Princes , & qui eftoient comme vne af- feurance de la foy qu'ils s'eftoient promife l'vr» à l'autre. Ceftoit aulli la couftume de plu- fleurs nations , que contractant amitié ou al- liance il y auoit touiiours du fang, auffi. les Perfesconfederans par enfembk tiroient de la vaine d'vn doigt de l'vn & de l'autre party du fang, afin de protefter par ce moyen vne al-* liance pèrennelle. Mais Dauid & ïonathas voulans contracter alliance ils tirèrent du fangy non des veines, mais du cœur , non du doigt, mais du cœur outré de douleur : Il eft bié vray qu'au cœur il y a deux fortes de fang, l'vn rou- ge , l'autre blanc : de l'vn on n'en peut auoir fans playe: mais fi faict bien de l'autre : pour auoir du fang rouge , il faut faire de la violen- ce & de la force : mais pour auoir du fang de larme il ne faut que noftre propre volonté. Dieu ne veut que nous foyerns contraints: D'auantage , Dieu ne demande pas de nous vn vaiffeau de larmes, il n'en demande point auec abondance , il n'en veut qu'auec prix , & mefure : & fai&plus d'eftat d'vne feule larme efpanchee pour l'amour de luy , que nous ne ^ r ferions de toutes les perles & pierres les plus 7 udt Precieu'es du monde. Si vous allez en la bou- tique d'vn Orfeure pour achepter des perles

en vous en donnera Skloix le poix que vous de-

Je Cétrefme. j 49

jnandez : mais ne penfez pas que l'on tous en lionne vne pardcrïbs le poids , pource qu'elles font tropprecieufes :ain(i il eft n ni de-

mande des larmes:mais c'eft auec po furc,pourcc quelles luy font trop chères &; de grand prix.

Auchap. $8. de la prophétie d'Kfaye, nous rrgjt lifons que quand le Prophète porta nouuelle , 8. au Roy Ezcchias .peu d'heure il mou-

TOit dllailt. Oi* porte aêmm tu* </dS thim tuo .--

m Ce pauure Roy tout dcfolé , fe tourna vers la ruelle de Ton lia & pleura amèrement : ma: quoy ! penfez-vous que Ton lia nageait en lar- mes : non non , car Dieu parlant puis après i luy parla bouche du Prophète lu) dia , 1 ./

,mas tudj pour Ijcbrirn.is l'Hébreu , ci ûu fîngulier Ommstotùt, qui figniric LninmAm tuAm . voyez quelle cft lato larmes, puis

qu'vne kule larme efpanchee par le Roy eut la force & vertu :d'appai 1er lire de Du. u. nuis puis qu'il cft mention de l'aueu

qui fut illumine par les eaux de Siloe , cxi que nous auons did que ces eaux repre Tentant la pénitence & le lauoir des larmes. Il faut que ic vous rapporte ce que me diioit le Ro. F.ze- chias, lequel rccognoilfanr a par (oy les

aieursquc Dieu luy falloir, dict, » »t » «* -n./w Belle (îmilirude àla ver Les naturaliftes difenr que l'hirondelle \o- Belle f- yant (êl petits aucugle^ à raifon d'vnc certaine mdtth humeur , acre & cfponle s'en va a la er«

cher ne certaine pierre appellce C elidoine, & d'icclle frotte les yeiu de les | qiu ni-

ai m iu

$$Q Tour le A. Ttlarày de Carefmei

continent après viennent àplorer , & en plo- rant diftille l'humeur , ainli eft-il de nous ( Chreftiens ) auons nous la veuë de noftre ame troublée & empefehee par l'humeur empoi- fonneedu vice, & du péché, pleurons & ver- fons abondance de larmes auec hfquelles for- tiront les humeurs peccantesqui caufent en nous ceft aueuglement fpintuel , pour puis; après nous faire voir ce qui eft de noftre falut^ & de noftre dernière félicité , nous çondui- fe le Père , le Fils y £ le fainâ: Elprik Ainûfpit-il,

SERMON POVR LE

ClNc^yiESME MERCREDY de Caiçimç.

Trtttneni Ufta viâit heminem ctzum l yiuttmtAtt.

I O A N. 9.

V fecond liurc de l'hyftoirc do R i nous liions d. pandRoj Dauid,

^ ûu'iceluv citant talchc a 1 encontre le Ton fils Abfalon , pour auoir mal- facré &: mis a mort fon rrerc Ammon,lors qq il fur qucition de retourner en grâce auec lu\ ,cc fur auee telle condition, qu il ne le verroir de trois aiu:il n'en e(i pasainiidu pécheur qui < çftrciuftific: car aueontraire Dicufouucrain c\: Ctermlje monftrcfi débonnaire en Ion endroit quai heure me nie que eet homme pecheu. penfe cacher de la face c Lit Ion Çp il ictte fur luy les yeux de û mifericorde , c'elt te que ic defire vous taire voirauiourd "huy;mais comme nouslifunsquc la reconciliation d'Ablalon ï uers Ton père Daifid,ne Te fit que par 1 i d'vne temnie bien (âge, appelle nli

l'Incarnation 6c la rxçonciliarioo di .iu;

M m iiu

Wi Tour U qttatYitfmtTiïtYCYtây

auec Dieu ne fe peut faire que par l'entremife d'vne femme : le dis la Vierge , laquelle nous faluerons , difans.

tAue Maria,.

^ E ne croy point qu'il fe puiiTe trou- ât lier au mode vn plus parfaidt & naïf fvv pourtraiâ: du pécheur , que ce pau- ^j^g ure & miferable aueugle, duquel il eft parlé en l'Euangile d'auiourd'huy , foit que nous reiettons les yeux fur fa mendicité , foit que nous confiderions fon aueuglement qu'il a apporté du ventre de fa mère : li vous iettez les yeux fur fa mendicité, c'eft chofe certaine que ceux qui ont leu les fain&es Efcritures , di- fentquele pécheur eft fouuent reprefenté par la mendicité, lnfirm.ua t[t tnp.iupnfatt vntus mtat Tfalm. ditDauid. Sain&Hierofmelit autrement: /»- \lMef. firmita e$ tn mtquttate virtM mea , de forte que le mefme mot Hébreu qui ftgnifie péché & ini- quité,lemefme fignifie pauureté ^mendicité* & de faiét il n'y auoit rien de plus miferable au monde que l'enfant prodigue , réduit iufques à manger des efcofTes de gland , auec les pour- jttc.is. ceaux, & qui pis eftoit pour luy, c'eft que per-? fonne ne luy en donnait , c'eftoit enquoy con- fiftoit fa mifere , c'eftoit alors qu'à fes defpens ilexperimentoitlemal & la peine que la licen- ce offrenée & trop grande liberté caufe à l'ho- me , c'eftoit fon péché qu'il reduifîïten ce mi- ferable eftat, il mandioit fon pain , quepenfez vous que vueille dire Dauid, quand parlant des( pécheurs il dic"t? in enaatu mjfj ambulant i {\

fU Cirefme. j j $

îc ne me trompe , il veut dire que les pèche i font femblables à ces gueux & caimandiers qui vont raudant ce tournant pat la fille de rue en rue de mai Ton en maifon , de porte en por- te pour auoir vu morceau de pain, In a, mit*

l Ambulant, ainfi quand le pécheur a perdu Dieu , tourne & raude de toutes parts pour mandier & chercher quelque confolation , & n'en pouuant trouucr , d'autant qu'il a perdu Dieu , qui eft le Pcrc de toute coniolution P attr te t tus confoUtiO'its qui conjol.ttur nos m cw.t tubu1*- tiomnothd , quelle merucille s'il va raudant & cherchant fans celle ny arreft: , in circuun m ./ émbkijnt , Pour l'aucuglement il n'y a rien de ii aucuglé que le pécheur , txccAut: tllos wubtté éimbuubuht t? c.<:t qtnt bornino peccdutruTj : nous ^j t!fyi0. lifons des Scythes , qu'au mcfme temps qu ils yeujecn4. auoientachepté vn terf", il n tiroir paspluiijit t umeibg entre en leur maifon qu'ils luy crcuok Sc\ch(g»

yeux : ainfi que les Phi lift m s femblcnt auoir praenoue le mefine enuers Sanfon : car après qu'ils 1 eurent pris, ils luy ercuereut les yeux, afin de venir par celle ruffc , mieux d cher de fa perforn r iceluy ayant les yeux ci.

yans il eftoit , redoutable & eu

pouuentable oue la tondre , mais iceux luy tftant creuez & arrachez , le voila rtduit à vne roué , cftant arraché a icelle feruanr de

et &: de rifee a I leum. ( les

•lus t'ai 'oient enuers leurs ferl lct

Philiftins enuers le fort cv \ alurcux Vml« le malin cfpnt t. mcTme enuers le |

'•r, illuy crcuclcc;cuxdt lame: (car poux

'< c a Tour le mqui'fme Ttiercrecly

ceux du corps il ne s'en foucie point 3 ) afin de

la mieux taire fuccomber au maTheur dupe-

i Ke& ché. Au premier liu. des Roy s chap. n. nous

**• lifons de ce grand Capitaine Naab , qu'iceluy

pourcha,flant viuement fes ennemis , eux pei>

dans courage demandèrent à faire pa& èc ac-'

"Bsuft de cordauec luy àquoy Naabrefpondit, ie fera/

ÎS&fS; pac~t auec vous autres , mais auec conditions

que ie vous arracheray l'œil droiâ, inhoefd*

çum vobijeum paftum , jt prtus. ewertm yobis ocu~

lum dextrum , #r ponam vus opprobrium in Ifrael^

Qu^.eft-ce à dire cela ? Ceft autant comme s'il

leur difoit ie vous rendray ineptes à la guerres

car vous remarquez que ceux-cy ne comba^

Coicnt qu'auec vn bquelier & vne efpee , ils te-

noientle bouclier delà main gauche , & l'et

pee de la main droicte , auec laquelle ils côbat-

toient , & en combattant ils mettaient leur

bouclier au deuant l'œil gauche qu'ils te noient

fermé, & ouuroient feulement le droiâ:,&ainfî

Naab leur voulant arracher ceft œil droid, c'e-

ftoit leur ofter le moyen de pouuoir coith

battre, & de fe défendre, leur difant , Ponam vos

opprolnwm m Ifrael . Nottez ie vous prie, que c'eft

le propre de la foy de cacher l'œil gauche &

laiifer l'œil droiâ: ouuert,ne fçauez vous pas eu

Belle y- outre que S. Paul parlant de la foy dit que c'eft

fonce des vn vray bouclier, in omnibus [nmentei lavum fi-

Ldcefa dei O bien-heureux bouclier que la foy : puis

Wytums donc qu'il eft ainfrque la foy eft vn bouclier, il

faut que ie vous dife que c'eftoit anneiennemét

la couftume des Lacedemoniens , que lors que

lyujsenfanseftoientnez', ils les enfetmoiçnu

dt Car tfr.it. jfj

dans vn bouclier, & leur difoient, faune ce bouclier ou meurs pour la dcrfcucc diccluy; ainii L'Eglifc femble faire le mciine que les La- cedemoniens, elle nous donne auBaptefine le boucher de la foy , & nous commande de gar- der ce bouclierfcin fit entier, bien mourir tu ladetreneed l'celuy, & pouc iatonicruatiô, arind'tftre portez au tombeau ÇO cebo. c'eir. ce bouclier qui n< | c me 1 ceil gauche, &: laiflc l'ai] droict ouuert, & ce fort iuircmtt, car ii nous voulons venir a la foy il faut fci mer ï eril gauche, c cit adiré , retenir ce qui eiî i fens, 6. auoir leeil droite ouuert, qui cltceluy de l'ameôc de l'entendement : auant le péché d'Adam & Hue aiioiétl'cLil droict de 1 ame ou- Uertj & 1 a-il gauche des lens terme, maisauin Coll qu'ils eurent pèche \uila l'œil gauche qui fut ouuert , & alors les feus commencèrent i combattre la rai ion , & a demander ladctlus. S. Paul auant la conucrlion auoit l'uril gauche ouuert, Cx le droict terme , mais après cju'il tut

00 MO tj Ueil gauche tut rern i\eil droit ouucrr,quand il cftoit aueugle intérieurement, j! cftoit clair- voyant extérieurement, mais auf- i\ toit qu'il tut paruenu a la toy il tut clair- \oyanr intérieurement, & quant cV: quant ren- du aueugle extérieurement, il fut illumine d.

1 ameA aueugléen les lens : Ainlivoiis tomme lcpcehc arrael de lai;

RM s arrachoient cetl* d< leirs&rft»

C* les 1 lnlilbnseeux di >U, Sathan i

la mefmc cruauté enuers noiu tiO AfefiçUpÇSiPc façon donc mai'.

I ç S Vour h qudtriefme Tdeycrefy

nant que vous voyez que ce pauure mifërabte

aueuglé eft le vray prototype du pécheur , &:

ce que noftre Seigneur faid en Ton endroic~t?

le mcfmepra<5tique-ilenlaiufl:if]cation dupe-

theur.

Les Théologiens difentqu'ily a deux for- Ces de grâce , l'vne actuelle , qui eft vu fecours cle Dieu, l'autre habituelle qui eft en nous , la- quelle nous prefente a Dieu , & nous rend agréable à luy , puis donc qu'en la iuftifica- tion nous deuons eftre reueftus 4e H grâce actuelle & habituelle ; vous verrez que iufte- ment ce qui eft arriué en la guarifonde cet a- ueugle ne, le mefme arriue-il à la iuftifkatiorç du tout pécheur , VtÀtetùm lejus, ç'eftpour la Trois grâce actuelle , vidit kominem cœcum à natiuitatty potnch ç'cft pour la gtaçe particulière , ^aâe \m*r% te duSsr- ad natatôrmin >*/«<?, c'eft pour noftre coopéra- tion, & pour la grâce habituelle : ce font ces grâces qui nous font reprefentees en ces pa- roles , & qui feront les trois points de ce Ser- mon. Pour cefte grâce qui eft l'actuelle , vous deuez remarquer qu'elle eft double : car elle eft ou excitante ou opérante , ou bien fubfe- quente & coopérante , grâces qui font fore bien reprefentees par ces mots, Ytdtmm le*

jus vt ht homtnrm excum À tianutr.ire. Ce feroic

vn grand malheur pour nous , fi allant à la iur ftifkation il nous arriuoit le mefme qu'il ar- riua à Abfalon , lequel bien qu'il fuft retourné en grâce auec Ton père , neantmoins Dauid futl'efpaee de trois ans fans le vouloir voir, nuis tant s'en faut que cela arriue ; car aoftre

Je Cnefnte. j e y

premier pere Adam après Ton peche s'en alla cacher au milieu de la forcit du Paradis terre- ftt« ; ainii la Magdelcme le cache derrière les pieds de noftrc Seignci >oj<cu-ptdts Le-

/•*,fàats au mefme mitant qu'Adam & Marie Magdelcine fepcnfoient détourner de la face de Dieu, ee lut alors que Dieu les vit ce lcsrc- garda de l'œil de Ù mile ri corde, ainii qu'il afaic auiourd huy 1 au. rtitmm iej*> mditham

mmfinc/e.u/n i N.utuit.ueyo quelle amphafe ic voy enc i na*j\ a \ eu vu hom-

me, il confideroit que c'eiloitquc 1 homme, il oit ion infirmité 6c imbécillité. o*vu.imipfe co°»*uit p^menfum noltimm , rteerdatus efi quonum fuîunfumm. Y a-il rien qui foitii facile à eitre emporte parle vent que la pouiTicrc 'audin'y a-il rien dcplusaiféas'cluanouit & à fe perdre que l'homme, i{tccrdjfu> efl quom.nn quints jwr.kf, <\\\Ç\yVi<iu hctmn.'w, il a veu 1 homme qui n'e- ftoit que fange, boué,& que limon:auiii n'y a il rien de li abied que la nature lmmaine,ny qui foit il pétillai» G lob faifoit prière à ladi-

uia< (K qu'il luy pleult de reeo^noiitrc

I imbécillité de fa nature, luy difant

./ lutut/ijcceiH wC)(j m puintr an redit - eu me.

,u{Ti ce mefmc myftcre que le Sau-

ueur de nos amcs^oulur vu iour faire reco-

vir le i internent de la femme adultère.

fmoigneque lcsScribc$,& Phan- fiefl lerentvnc fbitdcuant luy vue fem-

me adultère , afin qu'il laiugeaft,

fvlou que la Loy le pu;;u:,oubju.aqu'illiy

jf j 8 VottY le c'mquiefme Mtrcredy

pardonnaft : mais voyant que ce qu'ils en 'fais iôienteftoityluftoftpour le f urprendre & ac- cufer que non pas pour faire exercer en fa per- fonne laiuftice , il eft dit qu'en leur preience après auoir ouy leurs depoiitionSjil elcriuit fur laterre auec le doigt.

le fçay que quelqu vns difent que cefte efcri- ture que fit noftreSeigneur fur la pourTiere,n e- ftoit autre chofe quvne viue reprefentation de leurs péchez , qu'il leur propofoit deuant les yeux,qui eft caufe qu'il leur disque le premier d'entr'eux qui feroit fans reproche* iettaft fur cefte femme la première pierre , ce qu'iceux entendans ne peurent faire autre chofe , finô fe retirer & luy tourner le dos auec toute forte de honte. Mais pour moy , i'ayme mieux dire que

p le fils de Dieu efcriuant fur la poufliere, vouloir

Je., faire recognoiftre aux afTiftans la fragilité de la

' ur fr nature,qui n eft autre èhofe que terre , iiibiette

' ' ' ,* Lv à toutes fortes d'infïrmitez .* C'eft auffi ce qu'il

Cil*-" lUf r T J P

t 'r nous a voulu reprefenter en ce miracle de 1 a- r ueugle ne,& principalement en ces mots, tdit

* bénimtm mais -lomintm edécum y homme aueu-

gle, homme fragile & imbecille, homme qui ne fe peut cognoiftre,ny voir le chemin de fou falut , fans le fecours de la grâce diuine qui l'il- lumine & le guide en Tes voyes , *V<« > \tis hoi>nm>hc<*unv. Parce mot ri<h\ nous eft clai- rement reprefenté cefte grâce, laquelle nous eft donnée de Dieu, encore que nous ne la luy demandions, Vrdurmii \t]u\ vuitt h •mmm *cum% Pour dire que lors que nous auons les yeux dé- tournez de Dieu , ccftlors qu'il nous regarde,;

àt CaYtfmt. $ j

& quand nous nous pcnfons cacher , cfcn lors qu'il noustrouuc. Mais principalement quand il noas voit afiiige/, alors il nous regarde pour nous fecourir , ainli il a veu le panure Paraliti- que gifant enfon infirmité, & auihtoitil lecô- lole & luy rend la faute :mitterc de la bonté de Dieu & de la mifericorde , que ie ne puis af- -idmirer en la perionne de l'enfant Prodi- gue en famet Luc chapitre quinziefme , il cft Luc.ifl dictque le Père plein de debonnaircté $: de clémence , ietta pluftolr l'œil fur fou enfant tetournant,quenonpasfon enfant fur luy , 8c ce pour luy faire grâce & pardon de fes faute \ , Yi lit t iuw V \ttit ilisns,atm âdïnc Umt i fîtt cj mijtncei- diATuotH^cccHtTtni ctciàujuptr coLumcws , ç>- oJcmIâ~ tus eft tnm.

0 quel creés de l'amour & bonté de Dieu, ft quelle efficace N vertu de fes diuins rCj

itlalagrace que Dieu nous prcknte en 1 e-

Itat du péché pour nous releuer (ficelle , grâce

appellee preuenonte qui nous cft naïtuement

bien remarquée en ce peu de paroles, rmè*

fini* ifju ri nt hnr,

Outre la grâce preuenante & excitante, il y 2 tncot i autre forte de grâce qu'on appelle

aux efc61es*grace coopérante ou côcomitantc, laquelle ne peut eflrt fans noftrc coopération bunais n' eft donnée auecnoltrc ta ^ i< >n , £n

qu'ira ent après elle ne (bit fuiuie de la iu- ^t ;

nte:1agricc excitante nectmfiftequéiin-

fpii rieures que nous refcntôs en nous M

melme de la part de Dieu. qui diet , E « uodd

êfimm c" f«'jo , jt qtui Atuutiit ititubo > IU^ U

5 6o Tour le quarte fwe Tslircreây

grâce concomitante eft celle qui nous ayde & iecoure,& qui eft fufhTante pour nous iuftifîerj fi nous trauaillons auec icelle , c'eft cefte veue de Dieu,qui n'eft autre que Ton fecours , lequel ne peut ietter les yeux fur nous qu'auftl toft il ne nous foulage & affifte en nos angoiffes:Erf quoy ie ne feray aucune difficulté d'accôparer Dieuaflisau tribunal de fa mifericorde , à vn Vroprieté certain petit oyfeau maritain duquel les Natu- admira- raliftes parlent, & difent que la nature luy a do- ble d'vn cefte tant admirable proprieté;qu'iceluy ne oyfeau. peut regarder vne perfonne malade qu'incon- tinent! il rie luy rende fa fanté,mais au contrai- re,s'il en deftourne fa veuë , c'eft vnfîgne tres- dangereux que la perfonne eft en danger de fa vie:lesyeux de Dieu font bien douez d'vne au- tre qualité , car lors qu'il les ofte de deffusla perfonne obftiné en péché , c'eft vn fïgne de reprobatiô, mais au contraire , s'il le regarde,- c'eft vn figrçe.& vne marque de falut : Voulez- vo9 vqir eômeDieu deftournât fa veuc de l'ho- me pécheur, c'eft vn ligne euident qu'il le veut delaiiTer Efcoutez ce que ditEfaye au chapitre cinquante feptiefrne de fa Prophétie; 'ftyc<Wi//i JEfjye f*(tcm m>m ab (o , er ecce v<tvus dbu in vum cordis c 7# fi' ." *f?fç&$k* i Voila cefte grâce oftee , & que s'enfuit-ii de là?v.i£?<s --bu ,& queft-ce s'en aller enla voycdefoncŒiir Pc'efts'en alleràl'eter- nelledânation: mais au côtraire,lors qu'il iette les yeux fur l'home, c'eft figne de vie & de iufti- fication,ainfi qu'il fe void en noftreEuangiIc,& f-f*ye en laparabole duProdique.Le mefmeProphete 6j. Efaye au chapitre foixante feptiefrne de fa pro- phétie

et CdY'fme. $ £t

phetic , parlant encore du malheur qui arriue à 1 homme citant pnucûc laveuc, & de lagra- cc de Dieu , dit amh , l ndi iijitr.o) u. mur m ; ./.yai- tAti\ noiiiA^yj .-.' ii frètent tmm é mets Sei-

gneur , vous n<> i liurez es mains de no-

itre iniquité i &: ;.m/ retire* \ oitre face de nous, que veut dire le Prophète par ces mains ci ini- quité, lepech < >uy, ainfi me l'ap- prend fai tut Muroinie, lequel dict qu'il n'y a point de doute qu'iccluy n aye des mains , de i]ue lors que nous fournies liez au péché par les inauuaifcs habitudes , c cft vue marque & vu li- gne de mort

Les Anciens auoient accouirumé de donner à l'amour des pattes de griphon : vous fçauez cjuc lorsqu vnc fois le gnphon a attrappé quel- que choie de lés partes , il eft difficile de le ra- uoir,& de luy olicr,(mon auee 1 eipee & lcglai- Ue : le peché n'elt autre que l'amour auquel iu- ftemcntonpeut donner des pattes de griphon pour autant qu'iccluy tenant vue fois le pé- cheur , bien difficile eft-ilde l'en retirer , finoq parlcglaiucd'vix e repentance , &: de la

contrition propre & ialutairc remède pour tious retrancher des ck -s du pèche qui

font proprement les mains efquclles nous tom- I isque Dieudeltourne fa veuéde nous,

Cary a-il rien au monde de C\ miferable que 1 homme , lequel eltpriiK de s yeux de la nule-

îde de Dieu. Il ne rencontre que des 1 >chcrs d'inique , contre 1

brile le fragile \ailleau de fon ame. Vo;. comme Damd fur ce iubicci , fc } Uigzuqt a,

ÏQ

' e £z Tour le cinqut'frne MfïCYetfy

Dieu de fa mifere, Auattfii diCoit-i\yfa:Umtifjf7f a in : & de la que s'enfuit il ? [acfusjwn conturb.%* tus Mais ie ne puis en cecy que ie ne m'eftonne de ce que dicl: le Prophète Royal : car il dicl au Pfal. cinquante , Ht projetas me a faut tua : dit ailleurs , (tuent facttm tutm a me , pourquoy cela ? îl fembîe qu'il foit contraire à foy-mef- me, & qu'il fe contredife enfes paroles: mais ■nullement , car quelques-vns difent que Da- uid confideroit en Dieu double face& double regard , l'vn de fa mil ericorde , l'autre de fa iu- ftice , de l'vn il ne defîroit en eftre iamais fepa-* , en (îgne dequoy il di& , He proijats me a fa- cie rua , Mais de l'autre , il îe redoute tout à fait & pour cefte caufe il dic"t, iue>tt factem tuamy Mais pour moy ie diray , & plus particulière- ment pour mon fubiect , que Dauid confideroit Dieu en deux façons , entant que Dieu , &: entant qu'homme , fort bien reprefenté en ce- cy par te Chérubin à double face : c'eft à fça- uoir face d'homme , & face de lyon , face d'homme pouffes grâces & mifericordes , & face de lyon pour la iuftice & pour fes chaftn mens , quand donc É>auid did: , AtMf?f*cum tu an a me : il confideroit Dieu en tant que Dieu iufticier & droi&urier en toutes chofes, qui ne peut endurer les crimes du pécheur, fans en faire la vengeance , & fans îe punir: Voila cefte face que Dauid redoutoit : mais quand il di& , hleproijéiti mt a facie tut \ II con- sidère Dieu comme homme plein de clémence & de manfuetude , de grâce , de pardon , & de jrti fer i corde. Il confideroit ceft ail , & le rc-

àeCsrefme. j<%

gard amoureux de Ton infinie & éternelle bon- rc: Ht pour ce il ne defiroit pas en élire fepare, He proucids meifjctc tut : Seigneur , que îc ne foisefloigne de vos bonnes grac. gardez

moy, toulîours d'vn bon filage, & dvn ceil plein de pardon , conliderez nies ortences : di- ïons mieux que Dauiden ees paroles confide- redeux choies en foy: lçauoir cft , laperfonne, & fon péché , pour la perfonne , il prie Dieu qu il aytefgard fur luy , & qu il ne deitoumc fa veue (or ce qui efi de la condition naturelle encline à toutes fortes de fragilité*, difant, froncus me afactetuj: Mais pour les peehez , il ne délire pas que Dieu y aye efgard , mais pklftoft qu'il en détourne fa veue, difant, Auer- te fjctryn tu dm 4 me : De lotte donc que vous voyez que le regard de la milcricordc de Dieu cft ligne de vie , & au contraire ligne de répro- bation pour le pécheur qui en eitpriuc. (cite veue fauorable de Dieu efi ce que nous appel -

ions e .fcholcs de graee coopérante ,oq

: tante , ou concomitante , ou bien cnc< fubfcqucn ta dire, qui effc donnée auec le

ftre volonté, & libre arbitre après 1. E preuenante receue. Duplieite de

grâce queic remarque en les paroles de no- Are Rnanglff j Ptdtwmi Itjusviht bominem r-

i : prdtmt*< lefus , c'eftpour la grâce preue- nan- ;tlale premier coup d ^uc

i 1 homme poux Gi inûifk

' bompffmc.t trn y c'cll pour la WtUcc lubfc- quenre : duplicité de gl IC le mcfme 1

Hidmonitre auPful. 11« diUnt ,

N

j<?4 PowUcfaquiefme lAtlCitiy

tws pnumet me , voila pour la preuenante , & fub jequeturmecunths du bu* vu œ mex ,- c'eft pour la fubfequente , le mefme Dauid vne autre- fois femble parler encore de cefte gf ace,quand il did: parlant de l'homme iufte qui fe confie en Dieu , Sperantem tutem mifertcordta ctrcundabtt celuy qui efpere en iuy fera inuefty de tou- tes parts de fa mifericorde,C'eft à dire , il fera précédé au chemin de fa iuftifkation par la grâce preuenante fuiuy de la fubfequente , & conduit par la concomitante ou coopérante* Finallement cefte duplicité de grâce eft enco-* rc notée par l' Apoftre , difant de Dieu , Qui cit- ait veïle dedtt csr ptrficre , celuy qui a donné le vouloir, a donné par confequent le pouuoir de l'accomplir & parfaire , qnt dédit vtlle , VoyU pour la grâce preuenante , dédit Crpcrficere , c'eft pour la grâce fubfequente.-

Mais afin que vous entendiez cecy ,■ & que vous rccognoifliez laneceflitéde cefte grâce preuenante, & fubfequente j reprefentez-vous que Thomme a efté faict. & créé à l'image de Dieu , mais remarquez qu'il y a deux fortes d'images , les vnes font réelles & fubftantiel- les , les autres feulement font intentionnelles, & non réelles, exemple de cecy pour le vous faire entendre, l'image qui eft portraide en vn tableau eft vne image réelle, mais celle qui eft reprefentee en vn miroiïer , n'eftpas vne ima- ge réelle, ains intentionnelle feulement > di- fons maintenant que l'homme a efté faicl: , à l'image de Dieu, mais penfez-vous qu'il /bit image , ainfi que le Fils eft l'image du Père

de Cdrefthi. j 6j

Eternel, Qui eft ficur* C im.i£o f*bl.tntu titul . ul qui eft l'image & la figure de la iubftancc du Perc , ccit la réelle & fubftan- tielle image de Dieu , mais nous aunes n< De ibmmes qu'images intentionnelle & DOQ réelles: les images réelles , ont quelques fubfi- ftance en elles, melhie elles n'ont beioin delà inain de l'ouuricr vue fois cite par luy ti-

rées: Mais il nen eir pas de incline de nous: car pour n'eftre qu'images intentionnelles de Dieu, nous auonstoui. poi "S affaire de luy pour titre maintenus en noftre cftre , ny plus ny moins que limage qui elt reprelentee au mi- roiicràtouliours bei'oin delà preience & af- (iftancede Ton prototipe & miroûer , de forte que li vous ne vous tenez toufiours deuant la face de cemiroiier d'excellence, nous courez rifqued'eftre peçdus,-^ de ruiner celte forme & refcmblance diurne. Ce n'eft pas tout, cefte image que nous donne le miroûer , a telle dé- pendance mec fon prototipe , que li le proto- tipe ne remue ou la-iloula tefte , ou la main iamais l'image ne fe pourra remuer : ainli de mefme ie dtt que l'homme ne peut rien re- nnier,fi ce n'eft par l'aide & aflifrance de Dieu qui eft fon prototipe comme dict S. Paul , \n jpjo MMHffHMRMV & fumui. Si doneques ie ne puis pas feulement remuer le petit doigt fans leconcoursde Dicu,au(Ti pource quieitdc la 01CC , ie diray, que ie ne puis exercer aucune chofe bonne fans l'aflil tante de fa grâce : Car - D afaict l'homme a Ion image & fcmblan- «c,il a voulu que ÇQflQIBC l'image intention»

Nuiii

j 66 Vouy k cinquicfme MeYcreJy

nelle du mîroiier ne peut mouuoir que félon la mouuement de fon prototipe lauili ayant tour-i l'homme à foy parceftefienne reiïemblan- ce en fa première formation , il a faict en for- te que cet homme ne fe peut mouucnr eftant tourné à luy, fînon par le mouuement premier de fon prototipe. Mais voyons ce qui arriue par le péché , il arriue que l'homme fe deftour- ne de Dieu , & fe tourne vers les créatures , Se alors tout ainfi que l'image qui eft reprefentee dans le miroiier , ne fe peut tourner, il premier rement le prototipe ne fe tourne,ainfi pareille- ment ie dis , qu'il eft impoflible que l'homme en l'eftat du péché, fe puiffe tourner vers Dieu, fi celuy qui eft fon prototipe, ne fe tourne pre- mièrement vers luy , ie ne puis m' approcher de Dieu m'en eftant efloigné par mon vice , Dieu ne s'approche premièrement de moy par fa grâce preuenante ? Ainfi le dict fainct Ber* nard, Mot m no fin aut cafîi funt fi non inumtuY , aut nulli funt mft pYtuememuY : & fainct Auguftin au liure qu'il a faict, De gratU a- hbtuo a)bunoy ipfea did:-il , vt vebwui cptYatttY mcipicns csr volent ibu s coq- ptYdtuY tnctâem.

Dececyietire vne infaillible confequenec contre les hérétiques, par ce mot, VYttni'ns Jefw , ie voy que Dieu offre & prefente à tous fa grâce preuenante , laquelle eft fufhTante pour nous iuftifier & fauucr fi tant eft que nous voulions coopérer aucc icellc :Que dis- tu reformé, que Dieu defnie fa grâce aux pé- cheurs pour caufe de leurs offences, & que partant il çft caufe de leur perdition, & eter-*

êe Catê fine. 567

ncllc damnation ? C'tft vu blafphcmc que ru commets contre fa diuine bonu.

il ladefnic, qu'il n'j aiî grand } au

mopde auquel il ne prefenec rue grâce fuffîr fante pour je fauucr s'il veut auec 1 : auailr-

lcr tic laparr 5 Dtus vn,t ermu t^féiaêifo ,

(BT :jnew vmtJtt* vtr.ire t tiicr iainct Paul,

îr.ff.rims \ffus t. m>m cx.uih a x

il parte par la confeietyx de tous, frappe i

la porte de noitre eeeur , & ne rieur qu a nous que nous ne reeeuions les faneurs qu'il nous prclciitc ,& par confequent d^v uls dé-

pend, & non de luy noitre pûfererç , & noitre condamnation ainti qu'il dictluy mefine par fou Prophète Ofcc, foumo tu* tx i: ijiAti t+ttt/m

17iO:lo Vl W( .tUXl'itltn tUU >\

O quel mot que ce prjrertens. Il cft vray, Mcf- fleurs,que Dieu pi ci ente a tous (a grâce lutiï- fantt : NLnsquoy que cela ioit , il e*t-CC pour- tant que ic dis qu'il cft impoilible que l'hom- me puirtc fcrelcuerde (on péché (ans qu'il ayd. cppru d vue grâce plus parrjculK

auoir dcll grâce prcueiumre, îltll faire pour nous qpeJDÎCU nous \ ilir. ; il

parte par la mai Ion de noftrc amc, il faut pre- mièrement qu'il iette les yeux fur nous aup.. liant que lesietdoasiurluy , \ pour ce fort iu- ltcmenr, il efticy dit auparauant qu'il illum euglc , il parte par aupresde 1.

vtlie [UT luy , r.t:.ntfJi Itjm 9êdU buihi/.tm ..i.n ?{ itiuittre.

ur cecy i'interprercray cc$ paroles auurc iuancte, Laquelle paj m , dit

Iniuj

V<;8 VouYUcinquiefmeMercredy

que , quaftuit locum pcemtttitta t & non munit îùam\- pcum^mtnbui quafimt , pafTage qui femble ré- pugner à celuy-cy? St quàfitfh donwmm munies tliumit tri tôt a trtbuiatwie anima tua quafiern . tou- tesfois il n'y répugne nullement : il eft vray comme ie viens de dire que la grâce fuffifante eft offerte à tous , mais non pas la particulière laquelle eft déniée quelquesfois aux pécheurs, a caufe de leur malice , & la priuation d'icelle eft caufe de l'endurciffement au péché , de forte que nous pouuons dire que Dieu eft caufe de la damnation de ]'hornrhe,& de l'en- durciffement en fon péché, non pas pofitiue- jnent , mais bien negatiuement feulement, ny plus ny moins qu'il fut caufe de l'endurcif- fement du Royd'Egipte Pharaon,mais fur tout remarquez en cecy que iamaisDieu ne defnie cefte grâce particulière au pécheur, fi- non lors qu'il le voit obftiné, perfiftant & opi- niaftre en fa malice , laquelle obftination eft: caufe de l'endurciffement de fon péché , & par confequent de fa perdition , & non pas Dieu, finon comme caufe negatiue.

Secondement ie vous dirayque la grâce fuffifante , & particulière eft non feulement ïieceffaire pour noftre iuftifîcation , mais en- core la grâce fubfequente & coopérante auec nos œuures eft neceffaire à falut. Que dis-tu hérétique, que noftre coopération eft vaine en noftre iuftification,& qu'il n'y a que la feu- le grâce qui nous puiffe fauuer? le te veux à prefent monftrer le contraire. Quand le Fils <U Dieu voulut guarir & rendre la faute au

Paralityque , il luy demanda prcmicrcnicnc s'il auok dclïr d'eftre guary, v u , dict il , j.>'.us f y voicy qui eft cftrangc , il y auoic 3 . ans qu'il eftoitgifant aux porches de la piicinede Hierufalem, attendant toujours que quelque vn le iettaft dans l'eau quand 1 Ange delcen- droit du Ciel pour la mouuoir, & au partir de la noftre Seigneur s' approchant de luy, luy demande *^> jduusjitt f veux-tu eftre guary, pourquoy cela Seigneur , raut-il demander à vn malade s'il veut faute ? que nous repre lente cec}rbellc doctrine, c'ell pour nous reprefen- ter noftre coopération au falut auec la grâce leceoëdc Dieu, il veut premièrement la vo- lonté du Paralitiquc auant que le guarir, kts Jonu> fitn '. pourec que corne dit S. Auguftin cy- deffus rapporté , Ô$acn*m# te (mue non mtttfics* Lit tr fine te Ctft vn faict eftrange que nos re- formez ne peuuent eftre mieux reprcicntCE en cecy que par Naaman Syrus le Lépreux, iceluy s'en alla en ludec rènjc Prophète Hc- IÎC , pour eftre guary de fa lepre, eftant la Hc- Ik luy confcille de s en aller lauer par Icpt fois au flcuue du Iourdain , que dict Naaman voyant cela ': */^^'", di!oit-il , fjuod ipéir

tttttr aute me c imponcret wsrrum Ju.im juptr me CT HiHoCAnt nomtn Dei fuper mr r-rcer elixit rrnht tj<lr ljM.tre f f'prt'i tn lordiie^ le pcilfois C!U il dc-

noir fortir de fa mai Ton , & venir au deuant de moy , qu'il metrroit la main far moy ; & qu'il iniMKMitroic le nom de Ton Uieu iurmoy, & voila leulcmcnrqu'il me dirque le m'en aille mt lautr ; , lois au BeoilC du lourdaiii , ie ne le

'j 7 o Pour le cmquiefme TAtrcreày

f eray pas & ny voulut aller, ains s'en retournajj il faifoit corne nos hérétiques , il vouloit eftre guary fans donner de la peine , ainfî nos re-? formez veulent eftre fauuez fans trauailler, ils ne veulent lauer leurs péchez dans le rieur ne de pénitence. Ainfi de mefnie nous voyons; encore en noftre Euangile , qu'il ne veiit point illuminer l'aueugle qu'au préalable il ne s'en aille lauer dans le lauoir de Siloé pu il l'enr UOye , Vadelanart te ad natatorinm Stloe , c'eft 1$ coopération ncceffaire pour le falut de l'home. C'eft vn fait eftrange de voir la contrariété grande qu'il y a entre Dieu & l'homme en ce qui eftdela iuftification,Dieu parlant de l'ho- me luy dit, Conutrtwimtd mey £r ej>p conucrtar vos 5 & l'homme renuoye cela à Pieu , difant^ Conuertere me Démine çr top conusrtar , Dieu diét à l'homme , Apexi os tuum ejr e*o implebo tllud , &: l'homme renuoye cela à Dieu difant , Domine Ubi4 mea apeneSy & os meum annunciabit laudem tuam : Dieu dit à l'homme , Venue ad me emms qui laboratis & oneratts efits & l'homme luydict, iïâhe me poil te cuir émus in odorem vnouet.totum tuorum l que nousreprefente ces contrepointes & contrarietez ? C'eft pour nous reprefenter, ce qui eft de la neceftlté de la grâce , & de nq- ftre coopération , de manière que quand Dieu

di<5t, Qênuertimtm ad me , çy eço cor>ue>tar ad yto<9 C'eft pour dire qu'il ne veut rie faire fans nous, & quand l'hpmme dic~t, Conwrte me Oomtw , %r eo0 (0 untAY veut dire que fans la grâce de Dieu il ne peut rien faire luy feul. . Et fur cecy il faut que vous explique le paf,

<ie Cétrefme. J71

fagCS des Cantiques , lraheme posl te cummuun fdortm Tm'uttitoïum tmrum , que voulez - voil$

dire ? vous dictes premièrement au iingulicr Ifétbi me , & puis au pluricr cwumus , pourquoy cela? c'eftpour nous monftrer laneccflitc dSj) la grâce conioinetc anec noftre coopération, Jrsàt me , Seigneur tirei moy à vous par vuftre grâce , & puis moy auec elle , ôc elle mec moy cutttn,f<fy nousyrons a \ ous:car la grâce de Diui feule ne nous peut iuftifîcr, ny noftre feule coo- pération : mais la grâce conioin&caucc noftre coopération produifent la fuffïfancc du ialut: aulli S.Faul nous appelle cooperatcurs deDieilf JJti coopttAîores , OU cotfîiHtcres jumus , nous fouî- mes coadiutcurs de Dieu, en ce qui cft de noftre falut : non pas qu'en Dieu il y ayt faute de puif- fanec , & qu'il ne nous puifle fauucr fans nous, mais ainfi luy plaid de nous rendre iuftes par noftre trauail , alliftczde la grâce. Maisquoy? que dira 1 hérétique , Dieu ncft-il pas mort pour tournons a-il pas à tous mérite le falut,5c donc à quel fuiect Luit il des uuurcs ! o pipe Uf des aines ( haïtiennes , Il eft vray Dieu cft mort pour tous, Ion lang cft efpanchc pour tous : mais il faut aulfi que le mente de ce Sei- gneur nous (bit appliqué par noftre coop*. tion,ainiï que nous difons i<

U eft fi ie ne me trompe, ce que nous a vou- lu reprefenter S. Paul parlant de Aàtmçlto et <\** fitftiTjr mhmphtl f*8m 1 m Q rthi, 1 C qu £rand Apoftrc , manque-il quelque choie . i releue è\ tellement partais l( I \ra) du t .iilsdcDieuqiul

\n% four le cinquiefme ïïitycredy

ny manque rien , mais de noftre cofté , il y manque la coopération , & pource il dicl:, Jid tmpUo ed quœ défunt arc, l'accomplis ce qui manque à la pafïïon du fils de Dieu , par mes ceuures pour ma iuftification : & ainfi pour ce fubiect noftre Seigneur enuoye l'aueugle illu- jniné au ileuue de Siloé pour monftrer qu'il veut qu'il coopère auec la grâce receuë .

Si ce n'eft que par cefte eauç de Siloé nous» tie voulions entendre la grâce habituelle, Saind Hierofme au traifté qu'il a faict , de locts Hebratas 9 di<S que cefte eaue de Siloç prenoic fource en la montagne de Sion , montagne de Sion qui reprefente la gloire des Cieux , & ad-? ioufte ce Docteur , que quelque fois l'eauë de cefte fontaine fe perd, & quelquefois elle coule , pour nous monftrer que la grâce habi- tuelle qui nous eft reprefentee par cefte eauë fe perd fouuent par le péché , & dit fain<5t Hierof- me , fur le chap. 8, d'Efaye que ces eauës de Si- loé coulent fans faire bruit , V adunt cum plentio9 pour dire que la grâce vient à l'homme fans qu'il s'en apperçoiue ainfi que diâ: fain,ct Paul, tiemo fit -vtïum odio vel amore di»tiHS fit , & par- tant ie concluds , difant ce feul mot , que puis que la grâce nous eft reprefentee par ce la-, uoir de Siloé que nous deuons la rechercher foigneufement pour eftre par icelle nos pe-. chez lauez & nettoyez : ô grâce diuine , vous eftes femblable à ces torrens qui prennent leur fource , non de la terre , mais des eaux du Ciel,& oui au contraire des fontaines , fe tarif- fent par la chaleur du Soleil qui par fas rayons

ârdensles deffeichc , ainfi ô grâce, combieii cftcs vousaifce a perdre , & a dcifeicher par la chaleur de noftreconcupiicence,mais o grâ- ce , o torrens précieux dont les eaucs font fenOH blables a celles de la nuiere de Pactole, dont le fable cftparfemé de grains d'or pour monftrcr combien cefl icç nous entlamme en l'a- n lourde Dieu : & produit en nous la charité* grâce, torrens de Pactol au fable d'or, puis que l'hfcnture Sainc~te, parlant de cette grâce que Dieu dciioit donner aux hommes en la loy nouuelle difoit Dauid , à.ibu pro terrtfilicem (<r pra fiiiQt torentes aartos , & tout ainfi comme dit fainéfc Chry foftome que celuy qui met fon doigt dans l'or tondu, l'en retire tout doré, ainfi de mefme ie dis que ce pauure mifcrablc de noftrc Kuan- fcilc,& en fa pei Tonne 1 homme pécheur fe ict- : en la fontaine de grâce , il en fort clair- ant & tout dore de chante, & d'amour tant entiers Dieu , qu'entiers Ion prochain , & efk faict tout autre qii'auparauant.

nbroifc au liure qu'il a faict de la penitenee rapporte vne h) floirc qui cit. tort a propos , ee tut diet-il vn ieune homme qui lailla efcouler vne bonne partie de fa viç en toutes fortes de délices & de desbauches Se princip tlemét a l'amour des femmes'» dcCqacù les r efperduement cfpris qu'il n'euft

efté bien à fon aile , s'il nen eufl eu quelqu'vne pottr fii compagnie ordinaire. ï inalementtoa«<

che de 1 efpntdc Dieu, prit rcfolution en fon ame , afldrc d'\ ne gtacc particulière d'enhaur, dequiter (jl vie paille % & de fc retrancher des

^74 ^0UY ^ c%««/w,f "Mercreây

occafïons du péché, ce qu'il exécuta auec au- tant de zèle & d'ardeur qu'auparauant il les auoit fuiuies,& eftant ainlïconuerty & retour- né à foy $ vn iour paillant fon chemin fit rencon- tre d'vneieune dame courtifane , laquelle -il auoit viuerhent pourfuiuie en amour, & icelle voyant qu'il ne tenoit compte d'elle, & qu'il pailbit farts la faluer ny regarder,elle commen- ce à s'approcher de luy , luy difant : Moniteur, vouspaifez bien fans dire mot * il femble que tous ne me cognoiflïez plus, n'auez-vous pas fouuenance que ie fuis vne telle ? ôuy dit-il, ie fçay bien que vous eftes telle , mais pour moy ie ne fuis plus moy, fed e^o nonjtim e^t grand mer- cy , que par le moyen de cefte eau de la grâce,' dans laquelle il s'eftoit laué & purifié, il auoit cfté rendu d'ignorant fçauant , d'aueugle clair- voyant , & de pécheur iufte & amy de Dieu? C'cCt ainfi donc, que comme vous voyez, âmes Chreftiettnes, que par le moyen de la grâce que Dieu nous confère par noftre pénitence , nous* Raflons du mefpris à l'honneur, de la fange au mérite &: au prix , de la mort à la vie , & de ce- fte vie mortelle à la gloire des Cieux , nous' conduife le Père, le Fils , & lcSain&Efprit* Ainfl foit-il.

SERMON POVR LE CINCiViESME IEVDY

de Careime.

Et ccztdtfunflu* ejjcrebjtur tifiiHS vment rtutris /**,'

L V C 7.

E grand Prince & Monarque des Pcrfi , menant vn iour vue

re & puiilante armée , compofec cl'enuiron de douze à feize cens mil hommes pour conquérir la Grèce, citant monté au haut

i ne montagne , pour auoii k plaiiîr de con-

i aile cefte lienne armée rengee en batailK ml que tout l'Hclcfpont cltoic

cooaert de route darfheric^nc peut ictter

I ril iur celle grade multitude de (oldats,qu en riKlnie temps il commença aplorcr : I que plo md Prince , luy dirent les Sei-

gneurs de fa compagnie , iniques a cefte heure Çantmôftrc de valeur, \ -oudrie/-' ous ! :\ nous taire penfer que quelque lafchcr*.

Unie crainte de danger eufl fiifi roftreamej es, le Guet pour lequel iepleu-

îtlorsprmapulcmétq;

i cent ansde cefte belle 5 i

iante armée ne rcftctaaucun (61&U > nuit fur U

j 7 6 Veur h cwquiefme 1 mây

terre. Si ce Prince ploroit ainfi fon armée en- core entière, qui ne seftônera de voir que le fils de Dieu s'addrefsât à cefte féme qui auoit pcr-i du fon fils , & qui auoit grand fuieâ: de plorer, luy dit neantmoins , Ntfi jine % femme ne pleure point? Ceft pour deux finguliers myfteres qu'il dit cela,lefquels ie prétends ce matin vous faire voir:& puis que la fufcitation de ce ieune hom- me mort n'a efté faicte que par l'entremife des larmes de la mère raurti n'entreprendrons nous de parler de cefte refurrec~tion miraeuleufe,que fous le créditât faueurde cefte bien-heureufe Vierge, qui eft la commune mère deshommes^ laquelle pour ce fuieâ nous faluërons,difantj

Aut ùlADA.

Àrmy ies Hiftoires nous trouuôns que les miferes & les calamitez veuës & confédérées parplufieurs grads perfonnages , ont flechy . les plus forts & vaieureux coura- ges, & ramoly à pitié les cœurs les plus durs , & les plus emmarbrez & les moins fufceptibles de compaiïiô:tefmoin ce que Diodore Sicilié rap^ porte d'Alexâdre le Grâd, lequel fi bien(c'eftoit chofe indigne de fa grâdeur & de fon valeureux courage & magnanime coeur,)que fesyeux fuf- fent veus mouillez de larmes, eft-ce toutefois que Sr c. faldats Grecs s'eftansprefentezdeuat luy,ayans les vns,le nez, les autres les mains , &: les pieds coupez, bref demébrez malheureufe- met par leurs ennemis, après que cefte confidc- ratiô cuft long tcps bataillé dans le cœur de ce

Monar-f

m

JkCarej $17

Mon ai nalemcnt conrrainc> de plorer,

ex de il: porter a lacomp.ulion , commandant on leur donnait des habits, cinquante mou- COQS 8 trois mille dragmes : laii^ ;oiredc

Naziaze,& fainô< hryfoftouu bieruc que- ce (croît vue ign< >p grotliere li 1 on ne Te perfuadoir que Dieu 'aillait viure les pauures par my nous , afin d achepte k ( 'cl en leur tai- ian: du bien, c'eit du Grégoire, pour nous Faire ramolir ko Saque voyant leur mife- renous (b omme contrains d exercer les ceuures de mifericorde eftuers eux.

iap. 7. le Prophète nous pro- poL nt les yeux ce myiiere de Dieu lou-

uerain & éternel , s incarnant , & qu ! I ie-

roittouchéde nos mifcrcs, & pour mouit qu'il en auroit compaiîion , il ciiet que c'eir po.ir autant qu'il aura des yeux d homme,

unt funt Kmk hvruws y bien ainiî que li- fent les autres , Qjtu D t i laquelle veriion ii nous voulons fuiurc nous I iiblc , ce Prophète nous veut

représenter, que tout ainiî que Adam & i iradis tetveftrc , ou il auoit me

inilhace d arbres plantez , ch de tri:

les plus doux & fanourcux du monde, & toii-

parmy le nombre infiny d arbres , il*»

ne ietterenr les yeill que fur 1 arbre de la mort , c'eft ailauoir lur l'arbre de L de

bien & t| qui iai; >rt. A:

<lor. ic que 4h

,( ftpOCd direqn il >or\

fur nos nriferes ôc fur no i: inuitc : m

Uo

^ y 8 Vem k cwquiefwe 1 e nây

i'ainie mieux me tenir à la première verfiôft plus commune que l'autre , Quidomimfwit ocult hçimms. Et quand ie penfe à cecy ie demande- rois volontiers à ce Prophète, pourquoy vou- lant parler de la mifericorde de Dieu, il n'a pas pluftoft diéfc* Oeus fit bonw 4 que Dieu s'eft faicl: homme , pource que ce mot d'homme ne de* note» autre chofe qu'humanité 8c douceur, nenny ,11 n'a pas voulu ainfi parler , pource que fouuent il arriue que , Homo t\tbommt<> lupus , que l'homme n'a point de plus cruel ennemy que l'homme , mais il dicl: , Qui* Uomtmjunt owli bornum^ Il eft vray qu'il n'y a rien de fi cruel que l'homme euuers l'homme , & pource Bak thafar Prince de Babilone , ainfi comme il eftoit à table ayant feulement veu vn doigt d'homme efcriuant contre la muraille fut tel- lement efpouuenté ^ & fon vifage blefme de crainte & de frayeur , qu'il n'y auoit membre, ny partie deffus luy qui ne fut agité d'vn trem- blement eftrange & merueilleux. Pareille- ment Daniel ayant efté ietté en la foffe des Lyons n'euft point tant de frayeur de fes bettes cruelles , que des hommes qui luy auoient ietté. De vient aufïique fain&Chryfofto- mc dict que l'homme eft plus cruel enuers l'homme que Sathan enuers nous , car Sathan à tant de crainte de l'homme qu'il n'ofe s'ap- procher de luy , ny mefme l'attaquer , l'a l'homme mefehant attaque , & l'homme iufte & l'iniufte, voire mefme plus fouuent le iufte que l'iniufte , en preuue encore de cecy j vous fçauez que Sathan n'ofant pas prendre h au-

ât Céinfitii. fj}

dicfle d'attaquer Adam , il fc Icnrit d'vn hom- me pour Le perdre & attaquer , aflaooir d Hue fa femme : autant en fit-il a L'endroit de lob,

car après luyauoir oitc tous f es biens , Tes cn- .;1 ne Luylaiflà rien que fa fem- me , & pourquoy cela } penfez-vous que ce fut pour lu/ faire plailir, ou pour le conioler?rant

in, pourec qu'il fça- uoit ^.c\\ qu'il ny auoit point de meilleure i ; e de batterie pour le battre en ruine , que la femme , laquelle me fine luy confeilla de maudire Dieu , voyant les biens desquels il l'a» ■oit def nié cv defpouillé : voila nourquoy puis .1 cft ainlï que l'homme n'a point de plus crael etmemy que l'homme mcfme , ce n*eft

le merueille le Prophète Zacharie parlant de la bonté & mifericorde de Dieu ne di& pas y^rnà itm m rst bo-no , mais feulement (tmé j o m'a im* tenh '•omint. : pourec que de toutes les parties de l'homme , il n'y a que les veux aniqueb la mifermorde de Dieu puilL tCCOQl virée , dont la raifou elt belle : il eft Tes certain que les yeux ne peuuent voir que fort malaifément des autres yeux ma- lades , fans relfentir ie ne fcay quov de la douleur de celuy qui eft tourmenté du mal yeux cV eelte douleur eft grandement tefmoignee par l'abondance des larmes qui s*y ap; icntaulli-toft : ou bien difons mieux',

q:i difficilement popiubns nous voit les

mi ruy fans en eltre touche? au caur

8c que If reftentiffemét roiflei ire-

ntptt les yeux Urmoyans : < hr fus le Prc~

j So Tout Je cmquiefme Uucly

phete parlant de Dieu , dit , Qniâ domini funt ocuit bêtnmts, pour dire que Dieu ne peut veoir & coniideret nos miferes & neceffitezjqu'auflï. toftil n'apporte Ton fecours , & n'en aye corn- paillon : O grand lob vous vous plaigniez au- tres-fois de ce que Dieu n'auoitdes yeux de chair pour confiderer vos tourments & mife- res ; NHuqutd, difiez-vous parlant à luy, ocuit c.irneitibi jur.t csr ftcut vidn bomo tu vtcùbisî ce- la n'eftoit de voftre temps, malsconfolez vous à prefent , Quu Ûomim jurit oculi honnms , Il à prinsdes yeux d'homme i s'eftant fait homme en fon incarnation, & ces yeux c'eft pour nous faire mifericorde , & pour auoir compaffioiî de nos miferes. C'eft improprement parler de dire que le Père eft mifericordieux , & le fainct Efpritmifericordieux , c'eft dif-ie impropre- ment parler , car il n'y a que Iefus-Chrift qui proprement le foit , & quipuiffe faire miferi- corde: le le monftre, la mifericorde comprend en foy deux chofes , c'eft Mçauoir la compaf- fion & la fubuention , côpatirà la mifere d'ait- rruy & luy fubuenir en icelle : auant l'Incarna- tion du Fils de Dieu , il fe pouuoit trouuer au monde vne vraye, parfaicte & accomplit mifericorde, car l'homme pour n'eftre qu'ho- me pur & (impie peut bien compatir à la mife- re de fon prochain, mais il ne peut pas luy fub- uenir en icelle , & principalement s'il faut par- ler de la mifere1 du péché , l'homme peut com- patir auec fon fcmblable , mais il ne peut le •deliurerde fa mifere: D' auant âge Dieu pour ftrc Tout puiffant peut fubuenir à ceftc mife-

âtCartfme, $$i

rs & foulagcr les bomirics:mais comme cflant pu; incorporel , & Pans pallion il :

compatir, & partant deuant) incarnation t; tlucolicde 1 homme que du c i Dicn,i]

ncfepooooitcftablirau monde vue pai miicricordcaucc ces demi parties: qu a raient ru pour la rendre par faiâc & accomplie . il fçauoit que le p itit efrôk le propre 'mue, & le fubueairdc Dieu, & partant

en de 1 Inca: l , ces deu\ chof<

vniespar enleir.ble , lacomp> lUCClê

fubuention, au moyen de l'vnion t u aucc

l'homme : raicteen laperfonne de I -Chriic le verbe éternel, qui comme homme peut com- patira nosmifer. comrnc Dieu fubuenir

aiccllcs, c'eft-donc luy fculqui a proprement parler eii mil. \eux de chair I htfnnt o:ult ho)).. : mer-

ucille,!: i .rnel a;, ant CCI

tantfaiâ horri

ped miferc îpatir £

tienir, \ousen vifte$byer& auant-hyer\ n |

nple, en \oicy vn autre propok !cn I gile de ce iour, ou ilefl dit qu iceluy I

lie de Naymtrouua vn icum mort , qu'on portoit au fcpulchrc, le refufeita toit qu'il Cuft l'être Heil

iptflSon fur les larmes de la mère de la-2

Ile il cft dit ic V que , (hsjm Ch m » otnmiu

mtjt, WÊtttm \npn t.vn% <!i\ir t''t. \oh Rtr'9 & <C-

ct/ïitcrtitnitlociilH. Voie, les dïu< pai

0

j 2 1 Vouy le cinquiefme leyJy

mifericorde trouuee ce peu de paroles , t[uk

çum viài($tt wt}<rtco)dia mot us jupn tam àixtt 5 Voyl3 pour la cpmpaffion qu'il a eue de la mifere, Tiottfltrt, y acctfat& t.ttjit toc.ù j;c Voila pour la fubuétiou. Or par ce commandement que fie N. Seigneur à cefte femme de ne pleurer point Isioitfl.rt^ie veux examiner trois poinâsence prefeiit fermon , le premier fera de la fragilité de la vie humaine , & delamifered'icelle; le fécond que nous deupns pluftoft pleurer te m.ort fpirituelle , que non pas la temporelles le troiiiefme que nous ne pouuons refufcitér du péché de nous mefmes, & pour ce qu'il faut que Dieu touche premièrement le cercueil comme il à fait en l'arbre de la Croix.

Premièrement donc quand ie confidere la vie humaine mjfcrable , ie dis que nous ne dé- lions aucunemenr pleurer, quand nous nous trouuons furie poinct de la quitter, & ce pour trois caufesoù raifons ; la première pour ce que la vie prefente n'eft pas vne vie , mais vne mort : la fecôde pour ce que cette vie eft brief- ue & courte : & la <tpour autant que fi cefte. vie eft de longue durée ; elle eft d'autant plus remplie de fafcheries & de miferes.

. uandàiapremiere,il fautqueievousdife que le diuin Philofophe Platon en fon Gor- gia à douté , fçauoir fi la vie prefente deuoit eftre appellee mort, bien fi la mort deuoit cftre nômee vie , & ce doute de Platon , aefté diffoudparles Hébreux , lefque^lsont dit que le qu'Adam donna aux créatures, eftpit leur yray & prppre rj> , <j omm quod vocaux Adœ eras

êe Cari fine. 5 S ;

mmt* élus. Or vousdcucz fçauoir que fclon l'o- pinion commune, tel; Adam eftoit ligage Hébraïque, ôc dont ce (iit en lâgue i

Lraïque qu il donna le nom propre a toi choies, & difentainti les Hébreux que donna mefine nom a la mort qu'il SUlOÎt donne a la vie, il appella o: la mort & lavie par vn feul mot ûttht, il appella dvnr. non & les vi-

llas & les rnort^, pour dire que la vie cilla m^rt & que la mort eit la vie, que U ms (ont les

morts, &: les morts les \ iuans : auih \n certain Scolifte de noltretépsa remarqué qucplufi- eurs autheurs ont doue diucrk de

l'hômc felô fa nature & qualifies vnsl'appcl- lit anima| raifonnable, petit mode abbr. merueillesdela nature & autres, mais que 1 luy qui aie mieux rencont: , ciUeluy

Laquiadit que l'homme n'cltoit aune choie qu'vne mort fcmpitcrncllc: & Rupert confia rant corne apresque l'hômc eut pcche,cx qu'il fut condâné a mourir par la feritece diuine, ap- pella fa femme I qui lignifie mère des vil dit, <\ui ; i< ) ir iust[i jpptll.ut r.t. n vifjinrjH.r injt r.b h .- Le t VUmw qHidi.tcikS affilé* >n tt> e *mttmm

efiwdtermoriertrium f c Vu elle folie dit-il , ei'appcl- 1er celle-là vie, qui en loy n'a aucune rie:& qui itablcmentclt meredes mouransrCar ccr- tainemét abicncôlidcrer noftre vie nous \ er- rons quelle c(t plus mort que vie, pource qu 1

viulsopusmourôs 6f en moutas noftrc vie ne

tient qu'a l'extrémité de nos leurcs, qttot: moruruur . diloit Senccque , quôtid.t dtmvnt */h qtiApârsvit* nojh* y nous marchons au tombeau

Oo uii

c 84 Vouy le cinquiefme leudy

dés aufll toft que nous prenons naiffance,,

tiajctntei moYimuï , p .y que ab oYijnt ùVèdtt , S,

Ambroife confiderant que c'eftoit que l'home me pendant la conioncfion de lame auec le corps dict ainii,les vns definiffant l'homme,di- fent que l'homme eft le cercueil de Ton ame, que ion corps eft vn lict il dort vn cour f bmme,mais quand à moy,dit-il, ie diray que le corps mortel n'eft autre chofe que la bière dans laquelle nous fommes portez au fepul- chre : & le mefme fainct Ambroife expliquant quels font ces quatre portefaix , quiportoienç ce ieune adolefcent mort en noftre Euangile enterre, dict que ce font les quatre elemens3 qui nous donnent la vie,& font les mefmes qui nous portet au fepulchre:car pendant que nous viuons ces quatre elemens ( defquels nous fommes compofez ) s'entrebattent enfembles en nous, & ce combat eft caufe de noftre mort, non pas tout d'vn coup , mais petit à petit : a quoy a lieu ce que nous rapportions cy-de- uant deSenecque, Qj*ondiemoruwur <&c. Et pour ce ie vous diray qu'il nous arriue le mefme qu'il arriua à ce grand Prince Mithridates , le- quel combattant contre fes ennemis, & voyant que la partie n'eftoit pas e/galle , que les forces luy manquoient auec Je courage , ne peut faire rien autre chofe que de s'enfuir, & voyant que viuement il eftoit pourfuiuy , craignant d'eftre furpris il laiffoit après luy tout ce qu'il a- iioit de plus cher & précieux , afin d'amu- fer les foldats pourfuiuants , & d'empefeher qu'il f ufl attrapé j cefte vie prefente eft vne

àt Cartfme. jSj

guerre , Vua honn ts mi ifu cfl fu^tr ttxru»

celle euerre la mort cruelle ennemie , noas pourfuitpas , a pas cM de près , & craignant ci citre attrapez dicclle,noiLs laifsôs après nous ce que nous aucuns de plus cher. C'ctt ailauoir :ours dcnoihe vie , afin que la mort s amu- Tant a les : irape G toit: mais

il jus auonsbeauccurir car touliours hiut-ii tomber en k - & nul ne peut tinter le

dard de fa mortifère fage tte.

SainctChryfoftomc en 1 Homélie ;c. qu'il z faicte fur TEpiitre aux Romains , dict que no- ftre vie cft m itu , àquoy i adiouitc que c cil vnicii femblabL .xde Locrois , IcTq1

furent initituezen 1 honneur de la Décile Ne mciiie , aufquels (c îaitbit vne dance ou cha- cun fc preientoit \ n flambeau allume, pour repreienter 1 eftat de la \ ie prefente iuilumcnt:

figurée par le flambe luiau meime poinc qo il commence a lu\ rc,au nicfmc il commen- i fc confonuner : autii de mcfmc ie disque la mefmc chofe & le mcfmc point qui etl principe de noftrc \ic\k meime cfl principe : t,ainii dit S. Ambroiie llemptm- vi'. 1 1 tourna i r: , le meime mo-

jnenr qui donne la vie a 1 homme, le incfînc luy donne le commencement de ia mort. Reman t me chofe digne de grâ«

>quâd . leftiô d'animera

hairduco \dâ,la faim

l marque que ce tut j ar le tnoyc d \ n foui ]tfy ! tuir m - ■* pourqi

! LC dlfe que c'eitl : la

^ S 6 Vour le cinquiefwe leuây

fragilité de noftre vie : car tout ainfîque parie foufrle on faict les verres , ainfî noftre vie eftât donnée par vn foufle, c'eft pour dire qu'elle eft plus fragile que leverre,àquoy faifoitallufion l'Apoftre fainct Paul , quand il difoit , H.ibemus tbejaurum tftum m fffts pcttlthtfs ? bien félon vne autre verfjkny» vafî s vitr en, cela, ce pourroit dire ; maisie reuiens à mon flambeau , prenez; garde que lors que le flambeau eft recen- tement efteinct fi vous foufflez tant foit peu deffus,aufutoft vous le voyez rallumer, ainfî reprefentez-vous puis que vous voyez que le mefme fouffle qui peut efteindre\le flambeau» le mefme le peut rallumer eftant efteincl: , ainfî la vie humaine comparée au flambeau, a pour principe de foy le mefme qui eft caufe de fa roort,&; pourceelte aefté donnée par vn fouf- fle : & afin de vous faire voir que ce ne font icy conceptions formées en l'air.Remarquez auec Oleafter que le mefme mot Hébreu , Uapbnt^ qui fignifie refpirer ou infpirer,le mefme fîgni- fie encore expirer, difonsdoncà prefent que la vie a efté donnée à l'homme par vn infpirer, pour dire que la vie eft la mort , & la mort la vie,puifque infpirer & expirer sot fignifiez par ce mefme mot Napbut9 Quand vous voulez expérimenter fi vn homme eft mort, vous le recognoiffez par le refpir en ceftç forte,vous prenez vne chandelle ardante , vous la po- fez auprez de fa bouche, & alors s'il n eft more •vous le recognoiffez en cefteforte,quand vous voyez que laflamme ne varie, ny d'vn cofté ny d'autre,c'cft figue qu'il eft mort, & alors vous

et Cjyffme. 587

dites que , Fxpirjuif il vient d'expirer , pourec qu il n a plus de fouttic , n; oh en

, de manière qu'il eu tri c le

fouffle en l'homme eft figne de mort,

& fïgnifiant les deux , c\ il pour dire que la vie eft la mort, ex la mort !a \ic,cV: partant ce n'eft fans caufe ny raifon que les H. 1 >nt

voulu lignifier ks deux, par ce mefmc mot, Trtttbi & toute la différence qu'il y a pour rc- cognoiftre quant n iignirîc mort , & quand il lignine vie ne confîfte qu'en vn (cul puinci, qui eft à ,Wr/ quand il iignirie rie pour di- re que tout le temps de nolhe vie ne COflfiftc qu'en vn leul point ce vmque inftant prefent auquel nous viuons , noc j,w 4 p>imip;Q t quod

Uni impto/uih Lt'Uti ert CJT oand'um h^pocrttj et

infljtr çun(h. ï'ay recogncu des le commence- ment que la losange des mefehans eft de peu de durée , & que le plailîr de lh\ poente ne COnfifte qu'en vn poinct , pour autant que le temps auquel nousauons veicu , n'eft plus que celuyqui eft futur nous e fk incertain , ex n'a* uons rien d alfeuré que le feul poind auquel nous viuons, de manière que oftez CC point, il

ny a aucune différence entre la vie & la n*

D auantage , remarque/ bien que LesHcbretU Ont :. fortes de voyelles longue^, cV brictucs& tr.s-bricfucs , lorsque li fie vie , (èa

ont fort 1<- lOtt

elles font briefues , pour due que le peu de temps que nous ridons en cefte % ic, eft

ne infirmité de mifere$& calam

lilfoît lob , Uowv UAtu m biuitfiu

r %% Tour le cwquiefme leuJy

pore , replet ur multts mijcrm : Voyez vu peu la fa- çon de parler de lob : il ne dit pas.* "/>/:/«/, mais i rcp'etur, ce mot de re fignifie de rechef pour dire qu'en cette vie prefente les miferes s'augmen- tent de plus en plus , & tant plus nous allons en auant plus elles croiflent , & toujours font a recommencer : en outre on ne dit pas , repletur mtjeiu,au fingulier, mzismtfertis, au pluriel, vou- lant dire que la vie prefente eft femblable à la pomme de grenade, laquelle n'eft pas tât renv- plie de grains que la vie eft de miferes & de pei nés : & corne les grains de la pâme de grenade font perdre la peau & Tefcorce, ain(iles mife- res font perdre la vie,& encore tout ainfi qu'en, la pomme de grenade , il n'y a (i petit coin qui ne foit remply de grains , ainli n'y a-il aucune partie de la vie qui ne foit farcie de mille maux : aufli pour ce fubiect ceux-là ont dit que Promethee voulant former ceft homme de terre & de boue qu'il vouloit animer , le def- trempa premièrement de fes larmes qu'il ver- fa auec abondance fur les miferes dont fa vie deuoit eftre remplie : biendeftrempant la matière du corps de l'homme auec les larmess il vouloit dire qu'il ny a partie de temps en la vie de l'homme qui ne foit déplorable , ainfi verrez-vous demain Dieuaydant ,que le Fils de Dieu pleura refufcitaht le Lazare , comme le refufeitant aux miferes, en luy donnant la vie , c'eft la raifon qu'en donne faind: Ifidore, difant, Dominas non jieuit Laz-trum morruum, Jed âd vus s'umnas yefufcittndwn: cartOUt ainfî que

Promethee auant que de former ceft homme'

r.V Cirtfn:\ ^%y

*le terre pleura, ainli le fils de Dieu verfc des larmes voulant refufeiter le Lazare pour il derechef lesmifi ce fte ne. Cefl vn ora-

cle 'onque léchant du ( qui di

, 1 heure de la mort, n 'a;, anten tout le temps de j. ..ict autre choie q nir &: pleurer*

pour dire que bien- heu: eux eit ecluyquc la mort affranchit de tant de mi lires, & de maux que l'homme endure au monde pendant qu'il vit: & ainfiiuftemenrnoitre Seigneur auiour- tThuy voyant celte qui ploroit ion i

faut mort qu'elle côduifoit en la fcpulturc luy dit, \o(t Jl- ^temme ne pleure point celuyqui c(t deliure de la cloaque de tant de malheurs 8c miferes; Voila : 1 anok a dire pour Le pu- blier chef.

iand.au fécond ie dis que siWftqucitiôdc

parler d-; la mort de 1 air.e, alorsnous deuoCH

r,mais ameremcnr,& auet abondance. Lu i qu il fit 1 an m i-. de la

pen ^dttquela contrition d dm

1 1 homme plus mefehant qu'il n'eftoit au~

uiant, rant s en faut que cela férue,

ogmente d*auantage les péchez , es: pour autant que le Pape Léon X.i anoit con- damné , & nnumie pour cette herefîc , il iioitnv Pape ny Papclle qui luy

peuftarrax te latefle, me

la doârine de ceft herenarque i te à la

riture , & à Dieu nu qnd

( ptui t*trè pa | m% omntM'n (maïmip*

>i>/t net reconhOir, Si qntjùrh Dommnm^

i ço Tour le tinquieftiie leuJy

iuu nitsilîum, fi m fou tribmaf/om cor du tut quéfierh illuw. \tcogitabo ttbt i>mnu annoi mto* tn ttm.iritudine uni" ma mtœ.

Que dis-tu Luther à ces paffages de la fain&e Efcriture,qui font diametralemét oppofez à ta\ doetrinem eft-il pas vray que faùiét. Pierre fut loué pour auoir ploré ion peché?ne içais-tu pas queDauiddifoit , ^au,bvper fi^uias mc/es kct m meum if itrutwri meurfi h dbo i félon l'Hébreu j "HatitYt fdctam itBum mtum p>* abundantu Uchn- mtïwnmct'um. Cefutàcaufe de fa pénitence & contrition qu'il obtint remiiTïou de fonpe- ché,ny plus ny moins quEzechias obtint par- don du fien par l'abondance de fes larmes: 6c à la vérité nous auôsbien iufte occafiô de verfer des larmes quand nous fommes en péché mor- tel,morts fpirituellement, & priuez de la grâce de Dieu : belles paroles de faind Auguftiu fur ce fubiectefcrites au fermon dixhuict des paro- les de TApoftre , Vttacotpoïtstut anttniejt vu a, ««;- mœtuA D?us ejt Kon funt trop in te vifariptcttitifi d'ft»s corpus ) quo tece/stt anima 9 antnum v»<? non J i<s*qt4JiY>>ce{ïit D'us. Helas ! dit le mefme S. Auguftincn fes Confeflïons, Q»t i mtfetim ^//ero rio>,)n>;>?mtti ; fumt Y a-il rien au monde de plus miferable que l'homme pécheur , qui n'a en foy aucun reffentimét de fa mifjre, tâteefte côtritioneftneceffairepour l'abolition dupe- ché,pcrur la deftruc~tion de l'enfer ,> & confufion des ennemis de noftre falut.

Voila pourquoy en confideration des larmes de la vefue,il luy-rctfufcita fon flls:Ainfi en confideration des larmes d'Ezechias,il reuoqua*

Tirrcfc de mort prononce contre luy : Et fur cecy il faut que k nous explique vn tort beau paiiage des Cantiques , lLfpoux parlant à fou tipoule , Kiy dîioit , J ulnu atft cor intnm m yno tfl*

...oiU'H ruer um,

O nu belle, tu m'as nauré le cœur par le feuj clein de tes yeux , que veut dire cecy. Les Mé- decins £c Naturaliitcs, difent que les) eux ne pleurét pas tous deux enfemble, maisl vn com- mence le premier & l'autre après , i u mr* ticor rntm»mvnon.tnocnl(>YumtHo,uiii. G'efl autantCOm- mc ÛDÏCU difoitàl'amc pechertrfle, tu n'as fi toit ietté vne larme de tcsycux,qu'incontincnt ie (uis venu pour re iecounr.

O larmes precieufes , il fallut vne merpour fubmer^er Pharaon, mais il ne faut qu' vne lar- me pour fubmerger Sathan & les péchez ! ô larmes admirables en erfect , la douleur eil 1 ef- feâdu pèche, poorce que le péché acaiifZ la

douleur, In do ote ptttrs , tnfudore vu tus tmftfctm

f> m tuo , & tour ainfi qu'elle eft erfeâ du peché. ainfi la mefme cft l'antidote, & le fouuerain re- mède d'iccîuy , & ainli encore que la douleur cft vne fle1 ie 1 ennemy , le pèche* nous cn-

uoye,noufc délions prendre cefte mefme tlcfche de la douleur pour le derraire & ruiner : & ai nul comme les larmes de la veufue ont elle caufe de larcfurrc<ftion de ron fils , ainfi lesmefmes ' fuffi fautes pour nous Taire rcllufcitcr du peché. i D.uid prenoit fubiet de dire, îmétféy tt*< l*m ptUnno \oht.MMi m ttftê , puiirqiK -

compare-il auPelliçan ? Vousfçadei ce que

des Naturaliitcs difenc du Pellkao , quiccluy

5 9 ^ Votw k cinejuiefme Icudy

pour aymer trop fes petits , les ay ans eftouffez en les couuât & efchauftànt de Tes aifles , fe def- chire puis après la poictrine,& fe becquette l'e- ftomach, & de fonfang qui découle lesrcfuf- cite : par l'amour propre de nous mefme , nous nous fbmmes caillez la mort, & pource afin de nous refùfciter nous auons befoin d'oultrer no- ftre cœur par la contrition, afin que d'iccluy di- ftile non du fang, mais des larmes capables de fuffifantespour nous refùfciter.

C'eft vn grand mot que difoit le Prophète Hieremie , parlant des pécheurs , ptecatum ma* Jcnptum efî sitlo ferrto m vu u <tdsmmtOiQ friper ht 'tu- dmtm covdn torum. le vous ay dict quelquefois? que le diamant ne pouuoit ci ère arnoly que par le fang , mais il y a vne autre inuention trouuee pour ce faire , les lapidaires pour brifer le dia- mant ne fe feruent d'autre chofe que de la pouf- fîefe du diamant : ô cœur endurcy au péché! quel moyen de ramolirce cœur & ce diamant fi fort & fi obftiné ? c'eft d'auoir lapouldre d'i- ccluy , c'eft de brifer ce cœur par la contrition*

cou contrttum& buraih.it ummnfl'futct^ c'eft le fetll

& vnique moyen d'en faire fortir le péché.

Pour vntroifîefme & dernier chef, il faut que ie vous die vn mot d'importance : fi nous fouî- mes morts par le péché d'vne mort fpirituclle nous nous trompons fi nous ne penfons que nos larmes & autres œuures pcnibles,procedantes de la contrition foient fuffifantes pour nous re- fùfciter de cefte mort, il eft neccfîaire auec ce, que le fils de Dieu nous touche. Tl faut qu'il tou- che la bière pour refùfciter l'cniat, ttttyi loculum

dietns

Je CurefinY. 19 î

Jicern y aJohfctm nbi , duo fmgi , qu'elle eft cette bière de bois, qui1 faut que Je Sauueur tou- che finon la Croix ; o Croix , o bois , inftru- meut de noftre falut iur lequel le rils de Dieu a .ndules mains pour nous redonner la vie, nyplus ny moins quhhfee s'cifcenditfur l'en- fanr de la Sunamite pour le refufciter: c'eft la ce qui efl requis pour ccftenoftre Refurre- éhon if>irituclle , il faut que le mérite de ce fa- cririccianglantefpanchécnlaCroix nous (oit applique, & ce par le moyen des Sacrements de \ I nitence, & de l'Huchariftie , Sacrement vé- nérable queceluy de l'Autel qui cil vrayeméc appelle pour ce iiiiect viuificatif, poureeque par iceluy nous renaiffons de la mort a la vie, nous recelions la grâce perdue par le pechc, ôc par iceluy Dieu touche labicrede noltreamc, qui eft le corps pour luy rendre fa propre vie, 8c en nous relu ici tant nous donne les arres & af- feuranee d'vnc vie éternelle , à laquelle nous conduife le Père, lehls, & lcfainctEfpnc. Ainli foit-il.

pp

J94

SERMON POVR LE

CINQVIESME vendredy de Carelme.

&At dutem quidAm LAngutns La^ayhs^ ($G\

10 AN. ii.

Ainct Grégoire le Grand, au corn- HSmencement defon Paltoral, dit, " an arttum e.H regirn n dntwarum, la con- duite & gouuerhement des âmes eft l'art des arts, & la feience des feiences : mais pour moy ie diray ce matin que , Jlitî Arttum ait ars btné nmtmdi , que l'art & la feience des feiences eft celle qui preferit les moyens de bien mourir : nous parlerons auiourd'huy de ces moyens , en confiderant comme Marthe & Marie Magdaleine voyans leur frerc le Lazare malade enuoycrcnt quérir noftre Seigneur pour le guarir , c'eft ce que ie pretens ce matin vous faire voir, mais aupara- uant que de commencer,demandons rafliftan- ce de la Vierge , difans,

jtue Mayi a.

h Cirtfmi. $9f

\9f 1>v11 ^^' au Hure qu'il a fait dcs70.I1> gerpretes, raportc de Ptclomcc Phy-

:,qu iceluj c- ftant curieux & Joigne ux uuicposde fonKoj aunie, s i i vnioui ètndc us->o, qui lu) auoycntcitc ciiuoya parle grand Prc- iLc de Hi . Lay demanda de quels

moyens il & pourroit (cruirpour mettre Ton :nccn paix, a laquelle demande ce bon illard ayât vn peu penfé luydi; aur: . en, ny plus ej pedient pourarriu* VOS de(Tçins9que garder premièrement la iuiti- cc,& en fécond licud auoirpre de rousdes fi- dèles aiiiis:au{rice grand Capitaine Romain. Marms (buloit dire que s'il cltoit queftion de faire entrer au p^râgon9l'vne auec l'autre deux diuerfes Républiques ,1 *ne dcfqnçli oit

pour Empereur vu nomme de bien, nuis auprès

(leurs perfides an l'autre de la-

quelle le B oit nrc(chant,quitput<

auroitauj phifieurs fidèles amis^ldi-

foit qnecelte-ià(erou lapl* heureufc, laquelle auroit vn ! del-

lesamiSyque l'autre qui auroit vu R ,:ui

re,L\ auprès de luy de mimais & ; i miSj

I td< faitcôfiderani , îerrouuc

qu il n'y a rie de pi ' lie:: i la vie luimainc

qued'auoird Scfidelles amis„Au/Iicelujr

la auoirfort bonne gra> nt que pour n

entretenir en no(lrcdcuoir,il \x foin ^lic

noiibcuilioiUYUçrueltuuemv^M) tulelamy,

I u

j $6 Tour U cinquiefntt Vendreây

vn cruel ennemy pour nous affliger, & vri fideî-

le amy , pour nous fouftenir & défendre: car la

pierre de touche pour efprouucr l'amitié d'vn

ridelle amy eft l'âgoifle & l'afrlictiô de fôn amy

Yrater irtan^ufttjs , cowprobttur , ee mot de jrate» en

l'Efcriture fainte eft fouuét pris pour vn vray a-

my :1e motHebreu,c'eft à fçauoirjGzw^Vc^qui fi-

gnifle frere,fignifie encore tWf»jenfantemét,&

ainfi l'on pourroit tourner ce partage, ar^ustm

faïtus co)iif>robittir> pour dire que tout ainfî que les

prémices de l'enfantemét font les angoiffes, les

tranchées & douleurs , ainfî les prémices d'vne

vraye amitié font les tribulations & aduerfitez

d'vn amy:àce fuietDemetriusfouloitdire que

les amysdoiuét eftre appelez en laprofperité de

leur amy, mais en fon affli&iô ils y doiuét venir

fans y eftre appellez,bié que le côtraire fe reco-

gnoifle maintenant aux amis de ce temps: auftî

ceux-là ont fortbié dit qu'il arriue icy de mef-

me que aux corps qui font expo fez à la lumière

duSoleil,quadno9 marchôsà la lumière du So^

leil > l'ombre nous fuit & ne nous quitte point:

mais les nuages cachans le Soleil, & nous faifans

perdre fa lumière, fôbre nous quitte alors:aufIî

eft-il vray que tant que les homes sot en faueuf

& crcditjforces amy s lesfuyuent&les vifitent,

mais fi vne fois ces faueurs & profperitez vien-

nétàeftreobfcurcisparlenuagedesaduerfités,

à Dieu l'ombre,àDieu les amis, Dumfue>tsjœhx

rnultoiriumertbts imicos : fwpoyafi fuerint nubild fofus

tri< , difoit Ouide au i. liure de trifiikus. Il fembïe

auftî que lob aye recogneu eccyen fa perfon-

fle,& ce lorsqu'il diCoit.f,r«tMmetfcWd»Jitrimtmi

'

'JeCareffntl 5P7

<fu*\itÊYrm qui fLttm yatianfut p belle dcfcriptlon d'vn faux amy, pourquoy o lob ous

paSfuf m.tre % pluiloit qilC qnjji ton* t.* , puis qu'il c(t.ainfiquele4 Anciens ont appelle la nur perfide, inconftante te voilage, ou bien pour- quoy ne dites vous, que vos amis qui fis font fe- parez de vous fonr fcmblables à vu ftcuuc qui coule doucement, ou bien a vue eau dormante qui femble calme , mais neantmoins e(t plaine de beftes mortiferces? ? nenny , 1 1. tu es m i pertranficrunt tnr h eut torrtns , qui sl.tttm potranftni pourcjuoy fcmblable aux torrens ? en voicy (af tilon, vous voirrez qtiel-ques s vn tor- rent qui fembleraeftrc perennel , mais néant- moins il pafle légèrement , ainii cft-il des faux amys, il femble qu'ils font pour iamais, 6c neantmoinsa la moindre occafionilsvmisquit- tent & dclaiiTcnt.

Dieu en Sainct Luc Chappitte n.monftre la différence qu il y a entre le \ ray& perhek car d'cfcriuitlc faux amy,ilditqucliquelqu i de fes amys va à fa porte enplain minuia, le prier de luy donner trois pains pourvu de amys qu'il a trouué en chemin, le faux amy luy refufera , non feulement du pain , m.iis encore Ta porte , & s'exeufera en cefte forte difant,

Tiolt mihi mol;, lus ejst un 0,'imm cUnjum e ,/ h C7 />** - Tt met mtcam funt in ct-btlt , non pofium fur-tre tltytttbi. le vray amy fe recognoift icy en lape r- fonnedeccluy-laqiii fort de la mailon en plein minutée pour aller chercher ce qui manque en (x maifonpour traiàcr vn de (es amvsqui J'cft venu vcorr, & le perfide amy fc recognoift

Pp m

5 9 S Tour le cinquttfrne VenJttJy

auftl en celuy qui au lieu d'afiifter ami de ce qui luy demande, faitlepareffeux, & recourt? aux excufes.Belle defcription à la venté des a- mis de ce monde,qu'il y ait\les amis qui fe le- net de nuit pour fecourir vn amy en Ton adùer- (ité ils font en petit nôbre,mais il y en a vn mi- lion de femblables à ceflui-cy qui dit , mit mtbt molfBêt efse, &c. & par ainfife vérifie fouuent, voire toufiours cepaffage de l'Efcriture faintç cy-deffus allégué , aniusim f rater compt -oh -atur,

6 par confequent le dire de l'ancien Poète En- nius rapporté par Ciceron en Ton dialogue de l'amitié , amtcus cwu* m re mcerta cermtur , l'amy certain fe recogiioift,& fe vcit en la i . trauerfe Mais fur tous les amis il ne s'en peut trouuer de plus grand,de plus certain & de plus fidèle que noftre Seig.iamais il ne nous abâdône, & nous afïïfte toufiours parti culieremét en nos trauer-. fes & afflictions , auffi iceluy par la bouche de fonProph. Royal au Pfal. 4. dit que toufiours il aflïfte l'affligé en fatribulation, lumtpjofumm

tYthul.itiori\t>7>r m eum {? ^iovificabo ram : Exemple

de ce que ie dis en noftre Euangile,il eft dit que

noftre Seig. aymoit particulièrement Marthe,

Marie Magdaleine & leur frère le Lazare, & en

qualité de vray fidèle amy, voyez comme il les

aftifte aubefoin & en tribulation , fe trouuant

en leur maifon, & y refufeitant leur frère mort

&enfepulturé:luy ayant fes S. Dames au para-

rAu£ uant fait» entendre fa maladie , quand il luy en-

tra&y uoyerentdire, Domine ceci qwm ttmas wfùmatur:

43 in furquoy S. A ugu. ne peut affez admirer cecy,

Iom. fçauoir eft que puifque noftre Seig. aymoit le

Je Carefme. j o g

Lazare, pourquoy entendant fa maladie ne le iriilbit-il fans s'acheminer en pet our

le refufeiter cftant n.crr ,No7w, dit-il, parlant de noftre Sci£. $ v/jfctf /;/;/ Uommt ^ : icn

tmm defem quoi dilhjîy pourquoy permic-i! quii mourut? tVeuft-il paseflic pins facile de rir citant malade que d attendre qu il tut mort, qu'il fut enlepultutc ir le

refufe: laclt vray,m.. - tair,a-

fin de manifeitcrqu'icckiy droit le v £c pour glorifier les ccuurcs de Dicuenee mi- racle. D'auitage voyâtd'vne partlafolicitude. & le loin que ces huirsontd cuuoyer prier no- ftreSeig.de venir voir leur frere le Lazare ma- lade A' en dâgtt de mort, & que de l'autre i ci- tent S. [eao qui dit en Ion Apoc. Beat» mortiti i vi Uuntt.o tr.ountjn*/

'ir i Ufmrikm lm< -, pat la ie recognois que

.'.ifent que leur frere vjuc ou me II brcSei.& c rd à leur grande arriitic,enj

tiers CC frere malade , eniN n toif qu iicft

pialâdc roirN.Sc luerain m<

âmes te prendra;/ de la fuîct de vous .n-

terce matin les moyens de bien & heurei. met mourir ,& pour ce laire il faut {f

en f. lieu , que trois forte s de têpsdoiu [ e confiderez, c'eft a feauoir le temps auant la maladie, le temps de la maladie, & le temps de h mort, r: te$ 4e temps qui nous !i

iftre Euang, 0t\ < »

. ' I '..izjrum I le

temps . ladie, Omm têcttmt

J^u/wrjC'cftpourle ceps de la maladie , bot

I a

j5o o Vow le ckquiefme Venclreây

fi futfîes hicfrater meus non fuifiet mortuus , c'eft pouf le temps de la mort.Le premier téps qui doit donc.eftre icy confideré,c'eft le temps de deuât la maladie,temps auquel nous nousdeuons dif- po fer à la mort,& pour nous y bien difpofer, il faut bien viure, car telle que fera la vie d'vn de nous,telle fera noftre mort,& ne faut attendre que nous foyons furpris de maladie pour nous y difpofer,mais bien faut faire ce que ie dis pé- dât que nous sômes encores fains,& en bonne saté.Ceftoit à caufe de cefte belle difpoiition i la mort , & de la bône vie recogneuë en la per- fonne du Lazare que le fils de Dieu l'aymoit, Eccr qutm amas tHfitmatur.C'efk le propre de la di- uine bonté d'aymer les chofes bonnes, c'eft le propre des hommes d'aymer les chofes qui font mafquees fous l'apparence du bien : mais Dieu qui voit les chofes ainfi qu'elles font & non quant à l'extérieur ne peut aymer vne chofe fi elle n'eft bonne:de manière que par ce qu'il eft dict que noftre Seigneur ay moit le Lazare nous eft par làreprefentee fa faincte vie qui eft la vraye & pure difpofitionà la mort : il eftoit Gentil-homme de race & d'extractiô, & pour- ce que la vertu efclairoit en luy auec la noble£- fe, voylàpourqiioy noftre Seigneur l'aymoit, ainfi que difoit fainâ: Chryfoftome & fainc~t Jlierofme:car tout ainfi que l'efcarboucle don- ne luftre & faict aymer l'anneau, ainfi la vertu donne vn beau luftre à la noblefle ,'& faiâ: ay- mer le noble:il eftvrayque s'il faut parler de la race commune des hommes, & de noftre ex- traction nous fommes tous nobles en gênerai,

Ae Qàttfwe. #©j

mais ce qui rend vnhônic principalement no- ble c'eft la vertu: vo)la pourquoy ccslaints Docteurs difenr que noitic Seigneur n'a\ moit pas le Lazare, a taule qu il eitoit lorry de race, &. d'erraction noble, mais bien a eaule qu il c- ftoit noble par fa vertu 6c par fa bonne vie , de forte &: manière que lavraye diipolition a la mort efl la bonne 1 le , mais remarquez ce que faint Hicrolme a dit que, i* mi.vumn prinapiUied fini* (j$4dabitHi que la fin en toutes choies couron- ne l'amure, & que partant la bonne vie, ne 1ère de rien, fi on neperfeuerc en îcelle iufquu U mort:& en cefte Ibrtes'alleure cequadit famt Auguftin, que celuyqui vit bien ne peut mal mourir:& queceluy qui vit mal, u peine pcui-il bien mourir, tx mm m#ftm quibte vix ut ■- mx bot montu, quiint1' nxer* lamort fuit la vie , 8c telle a efte la vie, telle fera auifi la mort.

Phylachusditque la couihime nciens

Scythes cftoitquerous ks loirs auanr que de

nicher , ils fr'ailoient vne reueue liir toutes leurs actions raictes au long du iour , qo auoycnt bien faict , ils g vne pierre?

blanche en leur quart îlsauoycntraid;

mal ils y mertoyent me pierre noire , 8l fi au bout de leur vie , il !e trouuoit eu ce ciutvi: plus de pierres blanches que de noires , t ligne qu'ils etlt bien-heureux imaisfiâllf

rraire il y en SU* iit plus de noire- de

blanches , c cftoit vne marque qu'ils citaient » nul-hcurcux : ainîi cft-il de nous lien noilrc

iromieut plus de bonne ccuurc de nuuiuifcs3noitrcmort icrahe meule pour

6e % Vow h citHjuiefme VenJrecfy

nous, mais fi plils de mauuaifesque de bonnes noftremort fera l'introdu&ion &laportede noftre dânation etternelle:de forte que vo9 vo-. yez que la pi9 grade & la meilleure difpofitiô à la mort c'efl la bône vie, & le moyé le pi9 affeu* de bien viure,c'eftde péfer fouuét à la mort. Les anciens Egyptiens pour ce fuied em^ baufmoyent les corps morts de leur deffunéts parens, & eftans embaufmez lesrenfermoyent dans vn coffre, dans leurs maifons , & ce pour auoir continuelle fouuenance de la mort, & de la eft venu l'vfage des vrnes & coffres , pour mettre & renfermer les cendres des corps des deffun&s brûliez. Hérodote dit que les Nemo-. fîens alloyent fouuent vifîter les fepulchres des morts, & dormoiét demis, difans que leurs fon» ges & penfees qu'ils auoient en leur fommeilen eftoyentplus ferieufes,& de faiét il n'y a point de plus faincte penfee que la méditation de la mort , n'y plus falutaire pour faire dcfdaigner & mefprifer les chofes de la terre; & afpirer au

Ciel, \<taè conttmmt omnix fjui coûtât je bviuimorifit-

tttm, Plutarque dicl; que^ le grand Cheuai d'Alexâdre Bucephale eftât enharnaché & bar^ eftoit tellement orgueilleux & bondiflànt, qu'il eftoit tres-mal aifé den venir à bout, mais eftantdefpouilléde fa celle, de fa bride & autre enharnachement , il eftoit plus doux & trai- âablequ'vnAgneaurainfi l'homme eft comme »le Chcual Bucephale fe voyant efleué en digni- té , il n'y a rien de plus fier & de plus orgueil-» leux,mais eftant priué de fes efcats & dignitez, il n'y arien de plus humble : il îï y a rien qui la

face pluftoft méditer à la mort que quand il fe voitand&defpouilk ... biens &dignfcez,car

alors il dit, Mé&

ituutJYtlluç &devrayiln * ur moyen

pour acquérir m Pai ne de k mettre ainiï

a nud de nchellcs , c clt a dire les mefprilcr & méditer fouucnt a la n.ort.

Nousauôs vue belle figure de cecy auGcne- fe chap. | c . lofeph il vie la more

dit aies enfans lorsque îc icray mort, PtrUft */-

-4 vobijeum , aufli de fait lors que les enfans d'ifrael alk rent au defcTt,fcsoilcmô furet ton- fîours portez dans vn Arche & dis vn cercueil,

urainli a res que Dieu cuit donné 1 arche d'alliance, il y auoit deux arches qui ciloiét por- tées parmy la rue , mais arches fort différentes, car 1 vnc droit faite d'\'n bois incorruptr fçauoir l'arche d'alliance , &: l'autre d vn bois corruptible maisquoy que cela iuft,clleseitoiét neâtmoinsauli; rentrée* 1\ ne que lautre:cariî «m celle cy eitoiét les tables de la Ioy donees au peuple, en celle lacitoit cdtc loy, dtutïied^njwt^ kêmt'.ih ftmeé wJà û en ccftuy-cy il y auoit la ver- ge dcMoift en celle la il y auoit la verge de Dieu,allauoir la mort: mai s fur tous les deux ar- ches marchas eitoient tellement difpofccs que ) arche d'alliicc citent deuat l'armée, ^ CCpOOr cfpouuércr kfCniK nus vii:bles,laou larcin

-icnt le lofeph allou aiaqi:

de l'armée , c*: ce pour efpouuenter les eniu : inuiliblcs, record

'ha. c'eftoicnrliks acclimations & lai,

poni que mnoi: anciennement aux 1

j£o4 Vouy le cinquiefme Venânày

pereursdeRome,car iceux entras en triomphe en la ville ? fl,V auoit près d'eux vn Héraut le- quel crioit à leurs oreilles, ainfî que difent S. Hierofme & Tertulien. ^efptce posi te hommem mémento te efje^ pour dire qu'au milieu des hon- neurs, il ne faut s'oublier, & perçfer à la mort. Voilà le i.tempsqui eft celuy auât la maladie. Le fécond temps qui doit eftre pefé & confî- deré,c'eft le.temps de la maladie,temps auquel véritablement nous deuons prendre garde à nous:& à vn chacun de nous peuuét eftre dites les mefmes paroles qui furent dites au Roy E- zechiasau cha. $8,de la Prophétie d'Efaye : car iceluy eftant malade, ce Prophète luy fut en- uoyé 4e la part de Dieu, lequel luy dit", Dtfpone Domut tu a , crxi emm morterts , pource que c'eft et\ ce temps ou, il faut eftre plus que iamais foir gneux du falut de npftre ame , qui s'achemine a la difïblution d'elle auec le corps.Si la perso- nequieftmala4e,eft efleuee en quelque char- gea: dignité publique,il faut qu'alors elle re- garde à ce qui eft du bien du public & princi- palement pour les Roys& les Princes, ils do i- uét en ce temps eftre fojgneux d'inftruire ceux; qu'ils laifTent après eux pour leur fucceder au gouuernement de la chofe publique.

En quoy ils fe peuuent inftruire d'vn tel ex- emple rapporté par Euagrias liure j. de forç hiftoire, il dit que Iuftinian Empereur fut atteinc"t d'vne forte & véhémente maladie, voire telle qu'il entra en frenefie pour quel- ques iours,maisenfin Dieu luy faifant la gra- çede reuenir vnpeuà foy, fe fit premièrement

deCirefme. Gof

confeffer , & après cela rît venir deuant luy lou filsl iberequi luy deuoit fucceder, & en pré- sence de tous luy met le Sceptre en la main , &c la couronne fur la tefte,& après luy rccômancU iingulicrement trois choies qu'il deuoit obfer- ucr. La première, que les mal-hcursquilauoic veus le ni lent iage a laducnir, fa féconde , qu'il fegardaft foigneuftment , que l'excellence &: grandeur de Ion Hitat ne luy hft aucunemet per- dre le jugement &: rentendcmétpourne voir &: recognoiftre ce qui cltoit de la crainte &: du refit r deu au grand Dieu viuant, & latroiiîcfmc qu'il fe donna de garde destraiftres & dateurs qui gaignent les oreilles des grands pource que c iltoicnteuxqui auoictefte caufe de fon mal- heur : c'eft ainii corne vous voyez qu'il faut que laperibnnequi eit en charge aye foin de la Re- publique quand elle approche de fa mort.

ondement, ccluy qui eit malade doit fai- re Ion I titament de bonne heure craignant que les derniers abois de la mort ne le furpren- nent fans auoir mis ordre aux affaires de fa maifon : eV: feroit bon melme de le faire pen- dant que l'on cil en bonne fauté, pource qu'en la maladie la foiblelVe du corps faia perdre le temps de remédier a nolrre confciencc, & aux affaires de noftrc prochain , & partant le meil- leur feroir al homme pendant qu'il efl lain de •y:s'il faut auancer vos enfamyl fauc que r en roftre viuant , & non point à la

tin de vosiour :il efl bien vray que le Sage dit, //m nom dti pofr<litmt tnt m ru.t tut , pource

qu'il n'eft pas rajibruublc que ygo| dcpcndiei

6vG Tcur U cinquiefme Venclrtây

de vos enfans , mais bien que vos enfans dé- pendent de vous , & par ainii ne faut pas vous defpouiller de tous vos biens entièrement pour leur donner, (inon quand vous eftes proches de la mort. Donnez vous de garde aulh de déshé- riter vos enfans par vosTeftamens * pour quel- que oifence que vous ayez reçcu d'eux , linon en choie d'importance : S. Bafile nous l'enfei- gne par l'exemple de Dieu,lequel combien que nous 1 ayons grandemét ofFencé5iamais neant- moinsne nous delaifïe , ny ne nous déshérite: que û cela eft , S. Bafile i comment eft-il pof- fible,toy qui eftpreftde rendre l'ame$& de de- mander à Dieu,que tu as tant offencé , part en fou heritage,pour vue petite offence , tu dés- hérite ton enfant?

S. Auguftin parlant vniour d'vn certain père qui desheritoit fes enfans pour donner fonbien à rEglife,di& que la donatiô ne doit auoir lieu, & qu elle deuoit eftre rapportée aux enfans qui auoient efté déshéritez pour ce fuiet fans légi- times caufes,c'eft aufermon 49. Del tmport

Pour les Eccleftaftiques eftans prefts de mourir doiuent par teftament 1 ailler leur bien àl'Eglife , il eft bien vray que s'ils ont des pa- rens pauures & nefcefliteuxjC'eft très bien raict de leur ayder , & leur laifler par teftament, moyen de viure & d'entretenir leur famille, mais s'ils font riches, c'eft mal faid: de leur laif- ferle bien qui eftant venu de l'Eglife y doit par confequent retourner. Sur cecy encore Sainâ- Auguftin faict vne autre remarque , & dict que U'i riches perfoanes qui font malades pour

Je C art [me. 6oy

IhOurlr , doiucnt auoir iouucnance des pau- ure&enlcur teftament, iit,<i bébe$c$b*itèn bj-

ù'.is !>'■ îë quÀtto (juu boî tTtl j tuibit , Alilli

Sainâ Çhrifoftome difoit, ïécm pjhperemcoba-

ttékm p l'itwH lynmm ff Qtrtflm tut c ur.it or tllo-

rinn EtSainâ Ciprian j DihuU pus tnos mm Chi- li-, Pourccquc 1 aumoine que l'on donne aux pauuresdeliure d - liez : qu'il ne (bit ainii. ban au liurcdc Abr.ibir» , Cha-

pitre l.quc Loth tut deliurc de l'incendie de S ic par l'Ange ipourcc qu'il les auoitfor^ cl d entrer en (on logi$,& le - \oulut faire cou*

cherchez luy, cV CÔffK il les auoir force/ :d en- trer dx aufli eux le forcèrent ils de fortir de Sodonîe, de peur qu'il ncrutbriif Ils

[omîtes , qui cil vue belle repreièntarioQ

du bien qui arruie a ceux qui font charitables

entiers le? panures : parraumofnc nos péchez font rediniei , aufli difoit Tobk , tuerho/i ts ftccMûtHà rteUm. Rachetez vos péchez par

l'aun* i faiiant du bien aux panures. ( efttn grand mot que difoit le Sage en U

Iai>t al homme iulce , G»//i w°te- .;/> Domim \n°e pr<bm tuum. Ce Si

fait allufion ace que nous lifons en la c -

ipitre rroHîcfme ou il diâ a Sathan qui auoit emprunte la forme du Serpent, que la

.me luy cicraieroit la telle , \pj* codent . i- put

i ce qiu- les NaturaUfl

fcnt, & principalement Pline en Ton hiftoire naturelle : quefil on touche le fcrpctttauec vu

pied hiullé auiluoit il meure : uvspied> rc-

6 o S Tûuy le cinqttteffUe VendreJy

prefentent nos a&ions & nos œuures , & le Sa- ge difant que pour entrer en la maifon de Dieu & pour chaifer le Serpent internai, il faut huil- ier & oindre nos pieas, c'eft autant comme s'il difoit qu'il faut que nos œuures foient accom- pagnées d'aumolnc,& de mifencorde,& prin- cipalement lors que nous lortons de celte vie pour entrer en l'autre.

Mais fur tout ce qu'il faut obferuer enla ma- ladie c'eft de bien préparer fon ame par la con- fellion & réception des Sa'cremens , affin que s'il plaiftàDieude nousappeller enicelle,nous foyons trouuez en grâce & dignes d'eftre re- ceus en fon Paradis.

O grand abus de ce monde, on ne permettra iamaisque le Preftre vienne adminiitrer lesSa- cremens à vn malade Ci ce n'eft lors qu ô le voit proche de rédre l'efprit,& à l'article de la mort à l'heure le plus fouuent qu'il ne eognoift plus perfonne , & que la parole luy eft faillie.

Le Concile de Latran auoit ordonné qu'au troifiefme iour de la maladie d'vn malade , le Médecin n'y retournaft plus , qu'auparauant le Preftre ne 1 euft adminiftre & ne luy euft dit^ comme Eiaye fitàEzechias, Otfpi'te Domui tu*% cras tmm mountsi & au lieu de ce faire on en- dort le malade, & on luy dit tout autrement refiouiflez vous,ne fongez qu'à vous bien por- ter, vous ne mourrez point, c'eft vne trôperie; & le plus fouuent le mal-heur arriue que malade meurt fans confedion & fans receuoir lesSacremens , s'eft vne aftuce de Sathan , que tellc-là,& de laquelle il fe feruit autres-fois

pour

de Carefme. tQ$

pour perdre & ruiner nos premiers parens:car pour leur faire goutter de la pomme defrenduc il leurdict, non non vous ne mourrez points "Hey d eriwfictêt Dv i. tentes

bonum.'s m. titan ,& par ce moyen les abyima au malhcur:Ainlî font ordinairement fes parcn* enuers les maltdei ne les aduifans de fonger de bonne heure à eux : o chofe fainâte & falu- taire que de (t pre parer a la mort , par laquelle iilcment *re exil fc termine:

rej qui afsiftcz ordinairement les m des , ex qui leur a-lminiitrcz les Sacrement , il faut premiercmet voir quâd vous entedez leur COnfcfsion, (i la perfonne que vous confciTcz n'eft point fujcâcà reftitution de quelque chofcjcV lecondement fi en (a confcicncc il n'y a point de haine ex de rancune cachée à l'cn- contre dcquclqu'vmpour vn homme qui aura cite piillardcn fa vie, ou ambitieux en, fereco- gnoiflant fur la lin de fesioursnieu oublie tout cela ? mais pour ceux qui ont cité viuriers , moniacles & larrons , il faut ncccifaircmcnt qu'ils facent reftitution , cV n'eft aile z de dire ^fa4«i,ray prins telle ou telle chofe , mais il faut rendre, car Nom remittitur feccatummft . ttuttff abUttan. \\ faut rendre tout , autrement iamais on ne pourra obtenir pirdon. \ i pourquoy S. (jrcgoirelc Gr.ind au 4. liurede

ialogucs chap. si. exhorte les Chrel: * taire rcilitution dcccàquoy ils font obligez cnccftcvic & n'attendre 1 l'autre , M enim , dit- il y rxW ftculo Ubtïnm fxirt qttémt mencmexpctUi, .tenem,

Ql

6 1 o Pour le 5 . Veniredy

Secondement faut voir, fi en la confciencc dVn malade il n'y a point de hayne , & de ran- cune , & la defraciner s'il y a moyen , auant qu'il meure, car cela cft fort dangereux & très- important pour le falut.

Sain6t Damafcene liure 3. de fîde rapporte vne certaine hiftoire de 1 heophilaéte Patriar- che d'Alexandrie ,011 il dit que ce perfonnage auoit vne hayne grande à l'encontrc de fainéfc Chryfoftomc, & de fait l'auoit par plufieurs fois perfecure' & porte' miifance : ilarriueque faind Chryfodorne^mcurt le prcmier:& quel- que temps après Theophiia&e deuint mala- de à l'extrémité', fciufques à la mort, maisau- parauant il demeura fort long-temps en ago- nie , & ne pouuoit mourir , en cc't cftat il ren- tre vn petit en foy , fe douta qu'il y auoit en " fonamc quelque pèche', & queDieune vouloit point permettre qu'il fortift de cefte vie, fans le mettre hors de fa confeience, penfa fouuen- tesfois à foy, & finalement fe refouuint qu'il a- uoit eu hayne & inimitié' grande contre faincl: Chryfoftome,&cn cefte rcfouuenance il s'ad- uifa qu'en fon cftude il auoit l'image, & le por- trai&de S. Iean Chryfoftome , il commanda qu'on luy apportait. , ce qu'on fit , & iceluy la voyant & contemplant la baifi par plufieurs fpU, & au mefme inftant il rendit l'efprit, c'eft ainfi comme vous voyez que Dieu ne veut pas que la perfonne forte de cefte vie mal conten- te, &en hayne auec fon prochain.

La dernière circonftance qui eft icyà remar- quer^c'eft l'heure & le temps de la mort,& tout

de Cartfne. i 1 1

ainfi comme nous auons en cette hifloirc que les (ceurs du Lazare enuovcrc: vers nottre Sei- gneur, pour le prier d'à icleur ^ frerc: ainiî les malades à l'cx trcniicc* , ÔVccux qui leur, ppartiennent doiucnc cftrc foigneux (le requérir] alsittancc de ce Seigneur à leur mort , aUiitjncc cjui nous ctt donnée à telle heure purij perception digne & falu ,i S. Sacrement de 1 fcucnariiiic : cV ainii liions

Hicrofmefe voyant au liCt de la nie apporterlc S. Sa. ,& le voyant

:ant f coma \ dire & à s'ef-

cricr, 0 [. '.numchin

ÊM ; I ucniHiuj a:1 taltflt* li\ m , de

forte que comme Htlic cttint plus mort que vif, repofant fous l'ombrage d'vn petit genc- urc, Diculuy cnuoya vn Ange qui luv apporta vn pain cuit fous la cendre, lequel luy donna la force d'aller iufques à la montagne d'Orcb, yoir la gloire de Dieu : lin il raur-il croire que

:cre pain Huchariftiquc qui afsittcen i.ollrc pèlerinage. Lt toutainfi côme nous lifo; ttoires Romaines qu'vn Si

datsde Pôprc avant bien côbatu .fut en lin

*

emporte par terre , & regrettant de ce qu'il luy falloir mourir , vn de fescomp it,

camarade , quov •' pourquov rous fid mourir, vous aue7 tant mettre de proi . de

valeur &: harditflcen la bat i prefent vous regret icz voflre vie dit, ecttui-cy, il ne me rafclie poi i: d r,

mais bien ilmefifche de mourir I rabfcnccdcmô maittre Pompée

Qq

6 \ % Pour le 5 . Vendre dy de Car e fine.

efte abbatuenfaprefence,lamort m'euft efté vn contentement incroyable: Que penfez* vous quel bien (bit de mourir à la veuedefon Dieu,le Roy des Rois, & noftre tant ayme' Ca- pitaine ? Il e(t donc certain qu'aux derniers de nos iours, nous receuons cefte fain&e & falu- taire Euchariftîe , que craignons nous , pour- quoy redoutons nous la mort en la prefenec decét>ieu viuant? nous deuons plufîoft dire auec;Dauid , SidmbuUuero in medio vntbr Amortit non timebo maU quoniam tu mscum es. le ne crain- dray point la mort eftant accompagné de mon Dieu,pource que ie fçay bien que ma mort par fa conduite me feruira de planche, pour de ce- fte vie caduque & mortelle parler en l'autre qui eft éternelle, à laquelle nous conduife,&c. Âinfifoit-il.

Cl

SERMON POVR Dimanche de la Pulsion.

Qui s tfl zohis arvuet me ê.:'L

I O A N. 8.

Aikct Denys Arcopagitc d'vne part di& que c'eft: vnc choie admira- ble que d'efeouter £x faire tout C - fembl Idiuinu i tuihrt Den

&cooper4ri Dtt m ténia fki8h : D autre part Py- thigore did que dircvray,& faire bien clt cho- ie diuine,iuftem acnoftre Dieus'cftant incarne'pour le falut des hommes pour nous montrer qu'il i ioin<5fc l'vn auec l'autre , 1 1 pa- role aucc l'etfefttil dit en c ;ile,XJ*i«c Dceeft yerbdDctduJityfi fMiépêdfê urcâulu min} le fupp ¥0 i'1* eftcsicy prefens eftes en fan*; de Die i: C'cft p uirqioy l'cfpere i nV'.cout-rcxau- ird'huy pirlcr de l'adoption dei enrans de Dien»U premièrement nous (aluonj la pre- mière fille aifncc de Dieu , ic dis h ufc Vierge, ainfiappellel par S. Bernai 1 , Vtvm* gfHUà n D:i nrnuu ïiuwycn luy à «e»

Q 1 "j

£14 Pour le Dimanche

Et enfeignement ^précepte de S. Hierofme en-. l'Homélie 45. fur S. g^Vt» Mathieu, qu'il faict aux Prédicateurs & aux Auditeurs. deuroit eilrc graue' clans l'a- mede tous les Prédicateurs & Auditeurs , Si bene yixerint lucrum ip forum eftjt bette docuennt ye~ Hru cft'.ficpe enïm de bomlne tnalp proccdit doEtnna be- na,ficut de terrât yihproceditpraciùfom aurum & Ar- gentum y &Jicut accïpitur aurum , ita activité bonam deElnnam. En figne de cecy noftre Dieu auliuredes

3.ÇJJ 19* Roisadefire'repaiftrefon Prophète Helie, luy enuoyantdupain quâdpremieremet ilfuyoit la rage de Iefabel : & alors que la terre il eftoit,eftoit affligée de la famine: car pour le premier,le pauure Prophète s'eftant retire' au- près d'vn torrent s'enfuyat,il eft di6t que Dieu commanda à vn corbeau de luy apporter du pain ; & fecondement à ce mefme Prophète affame', Dieu enuoya vn Ange pour le condui- re iufques à la montagne , &îuy apporta du pain pour le viure : de forte donc que comme vous voyez qu'il receut & mangea le pain non fculemet qui luy fuft apporte' par l'Auge, mais aufsi par le corbeau, ainii vousdeuez receuoir

7iiatb% 4. la parole de Dieu , qui eft vn pain , Koninfolo pane yiuit bomo>fedex omni yerbo quodfrocedit de ore Dr*, non feulement celle qui vous eft apportée par l'homme de bien, mais aufsi celle qui eft: prefentee par vn mauuais.

Baronius en fon premier tome de fes annales faift vnc belle obferuation, & die que non feu-

de la Çjfston. lcmcnt les mains de S. Pierre guerifloict , mais encor l'ombre d'iccluy , pourvus reprefenrer que non feulement ceux-là gucrilTcnt qui font de vrays S. Pierre. mais aufsi ceux que l'ombre «ie( 1 ctPicrrc ombrage, c'efl à direq-i repre- fentent en aucune forte S. Pierre en offre : qui efteaufeque noftre Dieu difoi: aux Apoftres, VvtfUtfidtgrrMtêc cequ'ilditenfuitc ftleuurtH.vir m mmfrlietur souand ildit?J lu t munit , il ne dit pzsflnoclfî UiX tbjCMtéÊté t WG u, pournous appren Ire qu'encore Ptedft»

catcur ne foit pas d'vnc bonne vie , que toutes- fois fi doctrine ne lailîe pjsd'eitre véritable, Vos efiis fui terr* , pour les mœurs , Pin eflis lux mundi^ pour ce qui eft de la docti'ine:& encore que cela foitvcritable,fi cft-ce toutcsrois aufsi que ce que di& S. Grégoire le Grand clt véri- table,que depuis qu'on mcfprifc la vie du Pré- dicateur, on mefprife U prédication d'iccluv, Cuiit-s yiu fpernitur , fpernttu h\n.< , ce cj i

cflcaufe que ceux quienfei^nent , & prchdcnt e's charges publiques dor mener bonne

vie. Aulsi jefusChrilt citant venu au monde pour faire reccuoir (a doctrine,!' . Heure fur Tin nocence de fes moeurs ,

gnetme de peccdto. La loy fut bai lire a Mo. le, quel home eftoit-cc que M me bègue, pourquov-'icvou'; en diray la raii<; MiiftoircScolatiique porte quePhara it

mis fon diadème royal fur la Urfted e

citant jeune enfant, il le print e\ I pieds, & v rr li c'cfloit la j:uncl-

fc qui lu j auon fait faire cela , lu/ lit prefenter

Q

6\6 Pour le Djptancke

vn charbon ardent à la bouche , & aufsi toft il le toucha auecle bout de fa langue, & ainfife bruila, cecy eitoit miflerieux, c'eftoit pour monftrer qu'il deuoit auoir la lançue bruflan- te de c:iante,puis qu'il deuoit eitre ie Legifla- teurdelaloy de Dieu. Ainiiles Apoltrcsde- uoienteftre Prédicateurs de fa diurne parole, & pourceleurfutenuoyéle lourde la Pentc- coite le S. Efptitenformede langues de feu, pour monftrer cette charité diuine qu'ils de- uoiét auoir. Le mefme Moyfe lorsqu'il mon» ta en la montaigne il fembloit auoir la face toute de feu,pour nous monftrer que ceux qui montétenlamontaigne,ie dis en la chaire de verité,doiuent auoir vne langue de feu , plaine d'amour bruflante du feu de charité, ou bien pour fignifier que ceux qui montent en cette chaire, (i'entens les Preftres, & les Predica- teurs)ydoiuent monter par le moyen d'vnc fain&e vie. Moyfe apporta au peuple les Ta- bles qui fembloiet eftre toutes pleines de feu» Aufsi, ô Prédicateurs vous deuez. annoncer, & prefeher non feulement de parole : mais par vos actions, par vos mœurs, par voftre pieté & voftre dilc6tion:Moyfe encore auoit vne rob- be toute parfemee d'yeux , pour nous fignifier que les Prédicateurs doiuent faire voir leur bonne vie à tous,puis que tout le monde iette !cs veuëfureux.

En Efaye les Prédicateurs font compares aux trompettes. jQuafi tuba exalta yocem tnam9 Dieu commanda de faire des trompettes pour les Preftres , mais ces trompettes nettoient

de la Pafsion. 617

pas d'airain > ains d'argent , pour dire que les Prédicateurs ne doiuent pas monter en chaire pour fonner ?n Ton grofsicr , non pour clabau- dcr,car ils ne doiueiu pascltrc des trompettes d'airain qui eitourdifiéc les Auditeurs, m^ trôpcttcs d'argCE,defqucllcs le c(ï gratieux: •3cn'cft pas pour cfpouucntcr,q:jclcs Prédica- teurs montent en chaire , mais pour animer & exciter. Puifquc les Prédicateurs font trôpct- tcs,cVquc la parolcdc Dieu eft vnc rromptt &quc la trompette cil fouftenue paria main de ccluy qui trompe. Ainùil faut que les Pré- dicateurs louûScnnct la tropettepar la main, c'eft adiré qu'il face coioindre la doctrine a-icc la bonne vie:pour cefubjet le Sage dilbit> /-»//- f.cfr. 18. gud terti* multos commuât,^* cil ce a dire ce la? Il y a trois fortes de langues en l'homme , la lan- gue du cœur, la langue de la bouche, &: la 1 1 guede lamiiii.C'cir. celle dernière langue,^**

Kjua mf*/m,qui eft caufe que pluheurs nV'iii- braflent pas la doctrine, prênent mauua: plc,& l'occafion de mal taire, mais le vrav Prc- dicateurcftcelujr, QuiU tthié$tm u$C0dt ffâ^**

fuQyqui nçrt tftfJtlw* m Unjuj. fn.t,na /air \>< fm iridium 9pf>robnurn, non éCCtpH dducrfu< pr^xunos

-, de cft cj'.ic Ici Prédicateurs mcnar.s vnc mauuaife vie, font comme vne pièce decan

trgee feulement de poudre & non de bou- lets,^' cette pièce de canon, côme vous voy ne iiiât que force fumee , mais point de bruit» point d'cfdatdà ou fi elle clt chargée de bou- IctSjCllc fait & excite vn grand tint.»marrc , &: icucauisidcUtumcccn abondance. Ccn'cû

6 1 8 Pour le Dimanche

pas de mcrucille donc,fi le fils de Dieu qui de* uoit faire voir fa do&rine conioin&e auecfa bonne vie,dit,X^ii ex vibis arguer me de peectto? fi ver lurent dico y obis quxre non creâetis mihi }fi ve- riutem dico v>b'u. Voila la poudre, voila la pa- role & la doctrine, & encore , JQuis ex vibis a,r~ guet me de peccato, Voila les boulets , voila la iain&cte' Je vie.Cecyeft naïfuement reprefé- te' par ce que rapporte Pline d'Appelles, que ayant fait vn pourtraitl'expofoit aufsitoftàla veuëdetoutle monde pour eltre controolle', &iuge' d'vn chacun. Ce fils de Dieu eft vne vraye image, laquelle il expofe auiourd'huy deuant les yeux de tous , afin d'eftre côtroollé de tous. Cefteimageaefte' peinte du pinceau delà diuinite', mais en icelle il n'y auoit faute aucune , il n'y a que de la beauté : d'où vient la Cdnttc, 4. beauté' de cefte image , l'efpoufe, diéfc: Dile&us meus candidus & rubkundus candidus , par fon in- nocence rubkundus , pour fa pafsion; de forte donc que le fils de Dieu eftant innocent à prononce' des paroles fi efficaces qu'elles ont eu la force de reflufeiter ce't adolefcent de Naym,non feulement, mais encore le Lazare, dequoy nous nous pouuôs affeurer que Ci nous efeoutons les paroles de Dieu , prononcées parla bouche des Prédicateurs d'vnc attentiô viue , elles auront autant d'efficace en nos âmes qu'elles ont eu fur ces deux morts, & co- rne du cofte' de Dieu, il eft requis quelque cho- fe,fçauoir eft la prédication de fa parole , aufsi denoftrecoftc'eftrequifenoftre attention, & pour ce il dit, QuitxDeoejl yerb* Dei audit , en

de la Pafaort. 619

cccy giftla marque de l'aJoption diurne , dc- quoy ic delhe parler, ic dis donc prem r,

que nouslommestousenrans de 1 I nu la

grâce. Mais remarquez que comme il y adeur fortes de filiation , l'vnc par nature, l'autre par adoption , aufsi il y a deux fils , l'vnnatut/ U l'autre adop:it,le naturel c'cfl le verbeeternfl, l'adopte c'eft, l'home, & pourco^noiftre cccv. Voyons li toutes les conditions du fils a ioptir" fe rctrouuent en lV.omme, qu'eit -ce que l'a i >- ption ?ce n'eftautrechote, linon quand vu C îant cft conduit d'vnc famille en vnc autre. Li première Jition efr. qu'il raut que la perfon- ne adoptée foie eilrangc , or il n'y a que le fils de Dieu qui cil lils naturcl,& nous autres nous fommcshi&s Tes cnhni par adoption. Pline rapporte que tous les Vautours font remell de forte qu'elles ne peuucnt conceuoir , fiao 1 par le moyen 'uvcir >;u que celte ii-

liation ne fe fait que par le vent , n'auezvous pasiamaisouy dire is Chriffc .lonale S.

EfpritafesApoftrcs parle fi >.;• :\jjnfnjltuit tncos ducnstaipitCyU cfr defeen lu fur eux comme vu vent , c'eft pour voir le rapport qu'il y a entre l'animation naturelle, & la Ipiriruclle-'en la na- turelle^! cfl dit que, InCpirMut . T9, pourdonnerla vicà rii6mc:eVen la fnirituellr, n . - Injitfiautt »rjr^,Orr. c'elt doc parle moyen de r *^ vent, ic dis li ^racc,que nous fournies taitsen- ' fans de Dieu adoptifs , & celte adoption n'eft ' elle pas eftrançc?ouy, car la c^acc n'eft pas na- turelle a l'home, elle rli ? naturel, & partant l'hômc n'eft pâscofant de Dieu par

£ 2 o Pour le Dimanche

nature , mais par adoptio, f/f tranptus ah yna fx* wjiiwi/î^/w/^»^;».Âufsienlaiufl:iricatioa& la filiation dadoptiô^eft vu admirable pafïage de l'home à Dieu, d'enfant àcs hommes on eft fait enfant deDieu,terreftrcs,celcftes,de char- nels, fpiritueis, des homes d'autres Dieux , Ego dixidijeftts , d'cnfans des hommes, enfansde Dieu , Dédit m poteftatemfihos Detfcri , de terre- ftres celé lies , Corner fat 10 noftra m cœUs eïl , de charnels fpiritueis , quod namefl ex carne car o ettt quodexf]fùruusJ]>irituseft,cc(k vnechofe admira- ble que nous foyons enfans de Dieu, ô paflage riche de S.Hierofme,difunt, Omniadonaexcedit 2. Condi» txcelfa ; ythotno yocet Deamfatrem, <& Deus homi* t'wn nemfilwm. L'adoption doit eftre gratuttte,^- ftio non ettexdebitofèdexgratia, dit le Concile de Francfort, ainfi S. Ican parlant de l'adoption fpirituclle, & de ccfte filiation la rapporte à la grâce , & non pas au mérite: aufsi noftre iufti- fication'eft appcllée création par Diuid , qui cftanten pèche' dit yCor mnndttm créa in me Dîm9 Tfal.^o. &S. Paul ne dit-il pas, InCbriftoleftty nequectr- jlà Gala, cuncifio aliquid valet nequepr^utium^ednoua créa- 16, tura , pourquoy noltre iuftification eft elle

comparée! la création? parce que comme la création cil de rien, ainfi la iuftification eft de rien ,nousfommes réduits au néant parle pé- ché, Adnïhihm redaciusfum. r i. Comme donc vous voyez que l'adoption ne '* ° ""prefuppofe rien, aufsi la iuftificatiô ne prefup- pofe aucun mcrite,ains la feule grâce de Dieu. Ticrccment l'adoption deuoit eftre gratuit- tc. Belle reprefemation de la iuftification, qui

de laPafùon. 621

£c fait gratuitement , Ofdtii ycnundm (fin , Or fttttfféttu 1 mini. Parce que c'eft pour vn

morcc.ui de pain, pour vn léger contentement pafTagc^quc nous nous cftios vendus à Satan, Çffétù yemtndati (pis. Et pource que nous auons efte' reduif à ce: cfclauagc,Dicu nous a rache tez, Ncn cerrttptililil us auto crtr tenté, Gdprect. I pOlgnint QMffi êgn imrnacuUti , Difoni que puif- qtic les hommes font parl'adoption enfans de J ):eu>quciuftemcntlefus Chrift pouuoit dire, Qmiex Detf&yerbé Dei audit. N'aucz vous ia- mais remarque' que Dieu commanda à S. Pier- re qu'il allaft au bord delà mer, & y eftant allé il trouua dedans vn poilTbnvnc pièce d'argent? Si vous demandez àTcrtulian quel eftec noid Ton, il vous dira que c'eft le fils de Dieu en l'ar- bre de la Croix, poïfïonqui ayant efte ouuert par les doux & les fouets a donc* pour le mon- de l'argent & le prix ineftimablc de fa rédem- ption , ô Croix de mon Sauucur. C'cftvrave- ment cefte balance, de laquelle parloit lob. Vtwâm âpptnderentur peecttd me a injlÂterjt. Que dites vous lob? pourquoy dites vomecev ?ne fçauez vous pas que Dauid di&, Koniufttficabi- yr* tur ineonfpeftn tuoommf y\uen< , Pourquoy donc dites vous , que vous délirez que vos péchez foient balancez deuant Dieu? Ce n'cPpascn vnebalanec commune que lob les defiroit pe- fcr,mmbicn en îabalancede la Croix, c'iftîl qu'il defiroit mettre fa calamité*, poureeque Ja , irflrrdcmpti* , eft vue rédemption

fufhfantcnon feulement pourvn monde, mais pour mille s'ils cftoient , & ainfi vous vn ve«

£ 2 2 Pour le Dimanche

que noftre iuftification eft du tout gratuite.

Remarquez que l'adoption qui fc faifoit anciennement cftoit volontaire, & falloit le confentement de celuy qui eftoit adopté , & du père de celuy qui eftoit adoptif. llyauoit deux fortes d'adoptez , les vns qui efloient ,fui iuns , les autres qui eftoient encore en la tutel- le de leurs parens, iedisqu à ceux qui eftoient, fùiuvisy qu'on demandoit leur confentement, jeur volonté auant que les adopter : mais ceux qui n 'eftoient pas,/àu/rà ,on les demandoit à leurs parens:mai$ ceux qui n'eftoient plus fous la puiiTance paternelle , & qui auoient raifon, pouuoient cftre adoptez en baillant leur con- fentement :mais lors qu'ils eftoient petits , & qu'ils n'auoient pas la raifon, on ne les prenoit pour les adopter fans la volonté du père. Admirable prouidencede Dieu, tout ainfi que l'enfant n'a pas côtra&é le péché par fa propre vo!ontc',mais par h volonté du premier home, aufsi Dieu a voulu que les cnkns fuiTent adop- tez parla volôtcdesparensrmais lors que nous auons Ja raifon , Dieu ne fait rien fans noftrc *Aug. hb. confentement. S. Auguftin chap. 17. Degratid de g/a. C & hbero drl?uno3d'tt, f\ui creauit te fine te non wflifi- li.A.'bxaù, cabittefmc ff3pource qu'il eft certain quenoftre 17. iuftification ne fc fait pointfnns noftrc con-

fentement , & fans noftre coopération , ilfaut aufsi que le confentement de Dieu foit vo'on? taire , non eft Dolunrdtii mît mors wipy , car s'il ne

C ndi- ^C veut ' cc n'c^ r*cn ^û& rc,riarc]ucz encore V que lors qu'où adoptoit vn enfant, on ne jet-

toit la veuë fur fes biens , aufsi quad Dieu nous

delaVafiicn. 62}

:uflific,&nou$fai6t{cscnfans,il ne icttc pas la veué furnoscruurcs > ce n'eftpas pour nos beaux yeux , qu'il nous iuftitic: mais pourfa feule volonté, &: pour Ton bon plaiiir.

Admirable conuenaflCc de celle adoptiô des U*n. îo. cr.rans de Dieu , aucc l'adoption des homes, il eftott neceiTaire que le i rcdesPredresi.

terviint CI) l'adopiiô ancien mirablrcho^

fc dis-ie : car non fc M Dieu veut cjuccc

Toit par noflrc \olontc tjuc nous luy (oyons ^# C ni adoptez: maiî. encore par le moyc des Préfères, tl6H^ c\' pourec iKli: : :fu un fecCété rem;

tnuntri:<i £*: ce par la iurildidtion qui leur a elle' baillée de Dieu ; Mais ce n'eit pas tout , ecluy qui citoit adopte' n'tfioit pas en (a libcrte',ains il cfïoit rcduicTt iousla puiflanec de cçluy qui l'uuoit adopte, lequel auoic alors toute iurif» diction fur luy , aufsi de mcfme noftre Dieu au mefmc temps qu'il nous a crées ,ila verkabic- xnent puifTancc lur nous , & de vie & de mort, maisiingulierement lors que nous fommes a- doptez pour eflre fes enfaus, alors nous fom- mes obligez à luy & à faire fa volonte^cn ligne dequoy noftre Scignctir dit aujourd'huy , £h*i ex Dco tftt yerbd Dc% au du.

Et tout ainfi comme en fes paroles il i l.i marque des TTtyi enfans de Dieu. Adsi quand il dit que ceux qui ne font defireux d'entendre cefle lien ne parole font enfin S de Sathan , il donne par la le Ggnede la iep'oba- tion des impics, c'cfl l'obfcruationde la loy de Dieu , qui note ceux qui (bot fes entans, Si .iJyifdmir: Hfpoux par-

lant de fon Lfpoulc dit , :<U> ém

£ 2 4 ^0UY Ie Tiïmanche

mus tihïl mon Dieu,vous parlez tantoft au fin* gulicr , tahtoftau plurier, n'eft-ce point pour nous rcprcfcnter la création ? car alors Dieu dictai) plurier ^Faciam us hominem ad imaginent &* fimduudincm noftram. Mais il parle au plurier pour dire que ce n'eft pas de.mefme des autres créatures comme de l'homme, car les autres ont efte faites vue feule fois , mais l'homme a eire'faiâ: jieux fois. La première lors qu'il a cfrécree,& la féconde lors qu'ilaeite' rachète & iuftifié , alors le père donne la foy , le fils le prolongement , le S.Efprit Pafsiftance. Voila pourquoy il dit yMurenulœsaureasfacicmus tibtmii plurier que (ignifiét ces pendas d'oreilles, por- tails formes de Iamproyons ? Les Naturaliftes difentquede tous les poiflbns lalamproyea l'ouyclaplus fubtile& aiguë, non feulement cela, mais encore ayme fort léchant, d'où vient que les pcfchcursla voulant prendre fif* fient doucement fur le bord de l'eau, &aufsi toft fe iette en leurs rets , & fe laifTe prendre: ainfirEfpoux voulant monftrerle naturel de l'ame deuotc qui luy eft fidelle , dit qu'il luy donnera des pendans d'oreilles, figurez de lamproyoîi», pour dire qu'elle preftera volon- tiers l'oreille à fadiuinc parole , pour ce que Qui ex Deo e.Ft verba D ci audit. ¥ina\cmct l'enfant *ùoptc'ioiïirToit du bien & de l'héritage du pè- re adoptant: ainli dcflors que nous fommes adoptez de Dieu pour eftrc fesenfans, dcflors nous auons part à l'héritage celcftc.

O pere éternel, vous n'auez pas rcfTcmble à Dciotarusquifit mourir tous (es enfanspour

faire

delà Pafsion. 625

Lire fcul regner & hériter W premier ne' : bica auez fait autre chofc:car vous auezlmre voftrc fils vnique & premier ne' à la mort , pour nous adopter & nous rendre participans de voftre héritage cclclte & éternel , autre que celuy du Roy Dejotarus, héritage capable ex luffil'ant pour pouuoir enrichir, & les Anges du C ici, & I 1 hommes tant qu'il y en a eu cV aura fur la. terre pour l'acquiiition duquclvous nous auez de voihe grâce predeftinez, pour lequel vous nous 1 1 auquel vous nous appeliez, &

auquel nous afpirons , comme au but de nos lirs, & noftrc dernière & éternelle félicite, nous conduife le Pei eje Fils,& le S.Elnric. Ainfifoit-il.

Rr

6i6

SERMON POVR cinquicfme Lundy de Carefmc.

LE

Si quUfiùaî 5 *yeniat ad me» L v c, 6

'Estoient paroles menfongeres que celles des flateurs d'Alexandre le Grand , lors qu'ils luy faifoient ao croire,& luy peiTuadoient qu'il eftoit le fils de Iupiter: mais c'eft vne doctrine vraye que le* hommes font faits enfans de Dieu : car ie vois que celuy qui nous enaffeurc, & nous ledit, c'eft la vérité' mefme; Egofum yU yeritas & yitay Vous Pentendiftes par les conuenances qui fontentre la filiation naturelle & l'adoption, icyl'Euangile m'enfeigne auiourd'huy quelle diftinfîion il y a entre l'vne&rautre,en ce que la filiation adoptiue des hommes cft plus no- ble que la naturelle \ par ce que celle-là eft in- térieure , & cclle-cy extérieure , & vient de de* hors, comme nous voyonsicy quand il dit,F/«- tninafluentcle yentreeius^c. c'eft ce que ie defirc vous faire voir ce matin : mais premièrement faliions la Vierge, luy difans, Jtue,

Pour le *} . Lundy de Carefnr. 6i*J r\Y& ^s entansde Caton femblcntcnap- ! I carence auoir fujet de fc plaindre de jj leur pere, pour ce que Caton aagc> 'eftoit marie auec vnc jeune temme, de laquelle il pouuoit auoir desenrans, àrai- fondequoy ils luy reprefenterent combien ils auoient toufiouri luiuy Ion commandement* &qu'il deuoit pour ce regard leur r - plus

d'amour , $ leur delaillcr a eux feuls le bien qu'il p outc le fils de Dieu na-

turel auoit plus de fujccfc de fe plaindre, que les enrani de (. aton , de ce que Ion Pere Eternel introduit en fa maifon vn ii grand nôbred'en- fans , qui fout les hommes , & luy pourroit re- côme il a toufiour ute (fscom-

manJcmens tnm tnum mm 0M4m PTt lufle

\ffTCuB ir tint SCI

it de fa vi de

lil contraire il difoit , Libusn. iCttmDt

.;«, & encore, U*emitum m me- M ma, ou ventrté meit ou bien encore , In medio yi/tii •» pour montrer côbicn il

I accoply cordialcmét la volonté' de Ion pere, côme il voit que Ton pere introduit dci enfans, il auroit plus iufteoccaiion de le plaindre, que lcscr.hns de Caton , mais tant s'en taut qu Te (oit oppofci crfte adoption , que t'cll luy mefme qui nous y intlitC , & qui nous folicr C venant a nous. Cclî icy que ic vois encore vnc îcnâce belle, entre fadeptiodc Dieu.cVceU lr de ! , iedifois hier que l'adoption doit

eftre libre, cx'cft requis le coicntcnu-c de ccluj 4111 cil adopte, & de ecluy quiadoptej'adiou-

Rr il

£2 S Tourte*). Lunay

fie ce matin que la volonté de l'enfant naturel cftoit requilc, & s'il arriuoît qu'il n'euft point d'enfant , on côfideroit s'il n'en pouuoit point auoir , que filon jugeoit qu'il en peuft enco» res auoir , la loy prohibe à telle perfonne d'a- dopter , pour ce que ce feroit faire tort au na- turel, comme luymcfme ne le voudroit per- mettre & y confentir, que s'il auoitdesenfans - & qu'il voulult adopter quelqu'vn , les fils na- turels deuoientbaiilcr leur confentement , & pour ce que la loy dit, qu'en l'adoption le con- fentement de tous ceux qui yontintereft efi: requis , & par ce que les en fans naturels y ont intereft , la loy a voulu qu'ils baillaiTent aufsi leur confentement.

De ie voy que le Perc Eternel voulant

adopter les hommes , & d'ailleurs ayant vn fils

naturel , comme la loy porte qu'il faut que le

naturel baille fon confentement pour adopter

vn autre. Àufsi le fils éternel du Père a baillé

fon confentement, lors que pour nous adopter

ileft mort volontairement, ObUtus eflquiaipfè

yoluit, Il efioitconuenabîe que ce fils naturel

de Dieu feul, furuint & interuint en cefte ado«

ptiondes hommes , c'eil: ce que m'apprend S. .

Aug. expliquant ces paroles de S.Iean, Dédit eis

poteftatemfilios Dcifieri , il dit , verbHmcarofaf/um

r/?, vt effet radix font & origo noftrx*dof>timp$y & le

mcfme S. Auguftin yerbum DommïmortMHme^

ne effet *vnus bereditaus beres :& S. Léon , filtus

Lee fer. 6. DeifaBu* eftfiUus homints , ytfi\'v\ Dei effcpoffemus.

deXdtitti, C'eft à quoy ce mefme Seigneur nousinuite

Bommi. aiuourd'huy>disâs,5'* qwfitityenut W;paro-

de Carefnte. 62$

tes qui nom montrent la diftin&ion qui cl\ entre l'adoption de Dieu , «S: 1 adoption des hommes J'cnfantnc reçoit pas Tain e,

mais feulement le nom, &: encore adoptent des enfan taie

Dieu nous adoptant , Eût que nous ne portons pas feulemér le nom de (ils de Dieu, mais nous fommcsmcfmcs irez de

luy^equenousenicignc S. Jean, judlem

cbdritdtem dcdit nobis p.tter vt J1/1; \)ci wotmmm fjfimuv , grand merev ()UC .uionsfon I

prit , Gratis. Da diffufd cji 1 fpiritum finElum qunbtto (fl hobu , twiffwruti Dct a*nntur bi jj/ij Deifunt : bêC datent dixtt de fptïitn quem dcceptttri irxut crtdmtes m etim; & pour nous monftrcr cecy , il allègue , oui crédit m meflumi- nd de y entre eivsjlmnt dan* viu/e,

Voudriez «roui fç/auoir comment cft -ce que le S. Efprit procède J.'i fils? vois!- -zpar

ces paroles, I ntdquti

r<.f.Et pourcccfl

t:n,ie disque iuftement la propriété' perfon- ne'.i S, h prit nous eft reprelcnuc par ce

Flumtndde yenifceïus , &C Pour €0 tendre ce: y vous deuez fçauoir qu'il y a : :iilincrci

perlonncs en la Trinité , li vous les COnfiderci refpectiuenaent , entant qu'ell crcaturcs.qui toutes trois a;.

•s diftindes : I voir,ck'nitez C<

Lors que Mo - Il veut reprcfcnccr la G

création , il comprend toutes les trois perlon- ncs en ces paroles: InfrwcifM crtAuu Demcuimm

6$0 Pour le 5. LunJy

& terrït, & après, <Sr ff'mtué Domimferebatnr fiiftà

aquas Deus t voila le Père , Inprincifio , voila le

Fils,cjf tyiw/tf, voila le S. Efprit, Dauidaufsi

Jes comprend , difant , Verbo Domini cœhfirmati.

fimt <& Çpintu orvs eius , omms yivtus corutn yerbo^

voila la 2. perfonnc, le Verbe Eternel , Domnit

Voila le Père , & fpiritus orts eius , voila le S. Ef-

prit: quand ileft queftion de defcrirela crea-

. tion du monde, toufipurs vous trouuezces 2t

,r, , perlonnes, pour ce quelcs I heologiens clilenc " que , Opéra Trinitatps ad extra funt mdimfa {& ton

*" ' Tîinitati communia, Mais (i nous voulons confi-

derer les trois perfonnes, fans aucun refpect aux créatures, nous trouuerons que Ivne eft fontaine feulement, l'autre fontaine & riuiere, &i'autre feulement riuiere, ie m'explique, le Père éternel eft feulement fontaine, par ce que Il ne peut eftre engendre, d'où vict qu'il eft ap-< $c\\éyOrigo &fons Deitatis,\c Fils eft fontaine & riuiere tout enfemblc, riuiere pir ce qu'il eft engendre' du perc, fontaine par ce qu'il engen- dre enfemble aucc le perc, le S. Efprit , & le S* Efprit ne peut eftre que riuiere , par ce qu'il ne peut engendrer, & eft engendre' du père, & du fils. Voyez donc cornent cefte propriété' per- sonnelle du S. Efprit nous eft fort bien repre- fcnre'e par ces mots ,f lamina île y entre eius fluent, &c.Lc fils eft produit du Vcrcjlleweclarificabit iji+iade meo dccïpiet, &le S. Efprit des deux, aufsi pour ce fu jet le filsdifoit, Si abieromittamadyos Ptracktumfpiritum veritatts. Notez icy que qui- conque enuoye vci autre , eft plus grad que ce» Juy <jui eft cnuoyé, puis dor\c cjue le fils enuoyç

de Carefnc. 6 3 l

le S. Efprir , ileft plusqueluy , nonennatu par ce qu'il n'y a qu'vne njturc dluinc, diui entrois perfonnes , mais feule ie,

mais il femblc qu'il leroïc plus de

ùirc que le Fils tait ennuyé ,que le S. E prit ^ quecomm?ilclt enuoyc du S. Efprit, qu'il c

:;idre que lu y, p l ar-

quez qu'en nous il y a deux lo paroles, ~ , /-

l'vnc intérieure,:, c extérieure, la langue

cit au milieu de 1 vn oc de 1 autre, mais cuel -

garda la parole intérieure, Stint clic ctucllc elle cft poftericure , Se au contraire la parole ex: rieure , & qui coproduite au dehorseffc poli ricurcà la langue, pour ce que c'clt la langue qui la produit : ainli dilons que le fils de Dieu peut cftrc conlidcrc en deux rayons, comme Verbe in. c(l Lia parole iiuc iecfcucîle,

Se comme vcibc incarne, c'eit la la parole ex- térieure : la langue qui effc au ics deux , c'eft le S. Efprit , h 1 >ns Le tiL de

eu comme Verbe inerc >ic

intellectuelle dupere>le S. Efprit quieft cûinc L ItngUC luy cft poftcrieui , car il Se de

la production &: de Ion enuoy,ainfi queleVc -

intellectuel , cit c 1 mouvement de la

langue : mai<> s'il tant conliderer le hk d ! i).

■laie parole créée ficincameV^alora il cil po- ftericur au S. I , pour ce que c'efi le S. 1

prit qui i"cnuoye,&q ju'hô-

neeptuj tfli >pric-

1 S. Efprit cft rcprefcntcc par ces mots,/ 7«- min ( ] telles vous créatures a des "♦

C2U. Di.ll.i

1 >

Kr mj

^j2 Pour le 5. Luniy

mais vous n'eftes pas fleuucs , vous n'eftes que destorrés d'eaux aifez a s'efuanoiïiriaufsi l'Ef- criturc parlât de l'homme, en p irle fous la for- me de torrent.ExfîCcatus efi torrentcs> font ces Cefars,ccs Alexâdres,cesPompees,-où elttout Qt\zyExciut9 efi îoïres,\\ n'y a cjue l'etprit de vé- rité qui efi eau viue, f lamina de rentre eiusflt4Cntm jtdmir*- En la Boetie ii y a vne certaine fontaine nom- blefonui- niée Mêlas , les eaux de laquelle ceux qui en nçt boiuent deuiennent noirs. Qujcft-ce que les

créatures finon des fontaines qui peruertiffent & noi raflent l'a me , Jlbominabiles faclh , fiente* qui dtlexertmt , les eaux des créatures font enco- res fembîablcs à ces eaux qui font en Phrygic, lefquelles font rire ceux qui en boiuent , ô eaux des créatures , vous donnez du plaiftr pourvntemps,mais au partir de vouscaufez la mort à ceux qui en ont goutte' , Ducunt inbo- P0 dies fuos , ^tnfunBoaâ infernum defeendunt. Mais les eaux du S. Efprit font fcmblables à certaines autres eaux , lefquelles font plorcr, pour ce qu'iccluy , Vro nobts pofitdat gemitibus ine- narrabilibus , mais puis après caufentdu con- sentement, TrïftitU reflra vertetur ing.tudium.

O eaux de ce monde, vous efr.es fcmblables à ces eaux de Sion , qui efrourdiflent ceux qui en boiuent, mais les eaux du fain<ft Hfprit font femblables à ces eaux du fleuue d'Orix , lef- quelles iguifent l'efprit 5 aufsiles eaux dou- ces de& confolations de ce diuin paraclcte, refioiiiflent l'ame , & l'efletient en la confédé- ration des bénéfices de Dieu. D'auantage les créatures font eaux limonneufes & fangeufes,

de Carefme. 635

mais Dieu cft vne eau vtuc, qui eflcaufcqu'il difoit par Elaye , >/r dneli/ifjtierunt tqux funtem Utd cT <pHCper*»t fi, u: ci lonM diftpdtus.

D: lirez- vous cognoillrc la production du fils,& comment clic cil diftinguee dclapro- ccfsion du fainft Eprit? vous le verrez par 1 mo:sl//<mj«i^vr/.. ;/*r;;f,lcL: rit

. édu ventre, & vous 6 Verbe éternel, lis Dettes pas engendre du ventre : mais , tx Cétpue, c'eil du clier,de forte que toute la étioi qui Cit entre la procchion du faic<5fc£f- prit,& celle du 1 2 1 s , 1 c voil icy , flswnnA de *vniwe j)'tffi„Wi :f>flurnt> le ventre en l'Efcnturc le prend pour nnre ^ la volonté' & pour le cceur,&:le ventre efl lym 'Jm

bole de la volonté', tout ainli que le clict en jJf ..:. ^ fvmbolc de noltre entendement > & comme le t ,/{4 y uege dei concept:») .. D ions donc que le fils cft jlumeH de Cdfiii^Si finmtn de

ven:r: pjrcc que ce n'c.r lui de la eft qu'ilclt do;.

r la ch t reprefentec par le tcu , il a

tcaufsi donne par lefbtvlc (on Te fait,' ■' r

pontduorumcorpoYum , comment cft produi» donné

S.Efprii? il a cite produit par la collifiô deceui Hi *c I :t a dire par le mutuel amour du Père & du/»',;

1 me le (b n e/t entendre de la colliti *•

de deux corps: ainfî par le mutuel tmoilf Père & du Fili,i! .1 cfle oduit,& ptrtai

r ces p.; flumuu de centre . ci

Que notifie (bromes tu (les., linon par vne 1 ftiec i.noutatiuc, que dites tous que ce n' pas que la lui. cauparaujtf,

6% 4 Pour le <; . Luniy

mais c'cft qu'elle ne nous eftoit pas imputée, efcoutcz ce que dit faincl: Paul , il ne dit pas qu'elle nous eft imputée : mais infufe , Chantas Dei diffiufia eft m cordibus noftrisper fip intum fianBtim qui datuseftnobts , Surquoy S. A iguftin dit , w- clmaia chantas y inclinât* iuftitia perfiecia chantas ,

[Auguft, ferfetla infîuta eft , abfolnta chantas, ab filma tuflitia f/^&rApoftre faincl: Paul ^non accepislis fipiritU fermtutrttterum in timoré , fied accepifti* [pivitûado* ftiontsfiUorum Dei , in qno clamâmes abapater. le m'eftône de la façon de parler de S Paul, il fait vne anthitefe ou, Qttodmaiut eft exphcuit & quod minus eft fiubticuity mais puis que le S.Efprit eft compare' aux eaux , ie diray volontiers que ces eaux fontfemblablcs à celles qu'ô faifoit boi- re aux feruiteursanciennement lors qu'on les mettoit en franchife,qui pour ce fu jet eftoient

Eaux de appelle'cseaux defranchife, ainfile S.Efprit

hare. eft vrayement vne caa de frâchife , par ce que ces eaux nous rendiibres, 6V. nous deiiure de Tefclauage de Satnan , & de Tcfclauage du pé- ché: car quibabetpeccatnm fier nus eft peccantSc pour ce dit S. Paul, non accepijhs fipiritum fiermtn.tis item

Jlmbrofii*. indmore fidaccepiftis fpmtum adopuonisftlioruDci in quoy &c, Cecy nous cil reprefente' parce que difoit Dieu à (on Prophète Efayc au chap. 44.

rjaL 50. defa prophétie > àelebo -vtnubem iniqmtates tuas,

(ç? quaftnebulampeccata tua , S. Ambroife nous

apprend que par ce mot iniquuates^' entendent

les péchez intérieurs, & par peccata, les péchez

'extérieurs, car expliquât les paroles deDauid,

Belle con- deleiniquitatemmeam, il raporte cefte diftinctiô

ceptiov. entre l'iniquité , & ie peche : mais pcmrquey

de Carefmc. 6$]

St nubem} parce que côme vous votez que de la nuée le foraient les neiges , les foudres, les tempcftes.cV tonnerres : ainfi à caufe du pèche! fe f )rmc la diflention entre 1j chair &: l'elprir, & le pèche par confequent eft vrayement vnc micercarainù que fans la nuée il n'y a point de tempeftes, ainfi en noftrcame nous n'aurions point d'inquiétudes fans le pèche ; cV r< ainlî que la nuce par la chaleur du Soleil cft toute difsip c. aufsi noftre Dieu, noltre Soleil dciufticc dilsipe êV efface tous nos peclu 2 par la chaleur de fa grâce 4tkk*yttmbimft€t4Péti

De lj Ht que ce grand Propietc Diii i di- lotty^fpefges mtdoimne c" mtmtUbêr , &

fitpcrmuêchMbjbor, ^Afforgts w»f, pour nous mo- ntrer la rcrmfsion du péché* ff mMCMtl.il- kkr9rînfufion de la grâce , c//«/ •■.•/- Ltù-jf, parce que comme la ni ce fc tond facile- ment,aufsi la grâce cil tendre & délicate^' cft trcî-facile à le perdre. Lit (ur cecy il faut que ie xplivjue vn très- beau myfterc, que nous reprefentoient celle eau & ce fang fortis du colle de noftre Seigneur en la croix : voulez- vous que ie dife qu'ils nous reprefentoict les *. rac nés de la vie, le Baptelmc cV l'Euchariftic, Laptefine lignifie' par l'eau, & l'Kuchariltie | lefmg, ou bien pour dire que le courroux de

ru figure par le fang, c teint, ce qui

no9 cftoit fignifi ie mieux

«lire que le (a efcntcla remilv p*«

chez , caria rémission des pecheinc fc fa. ta: 'lonctu.

6 3 6 Vourlej. Lundy

lottn. i. grace Pour laquelle Dauid ditiO'fi*per nluem cle- albabi»': Ou bien difons que flumina de ventre eius flnent>c'c{ï pour nous monftrer que nous deuôs c(lrerengendrezdeDieu,dela façon que pj de S. lca.n>quinQnex voluntdtc yiri,&c. reprenôs la chofe de plus haut : S. Paul dit 9quos profitât bos <? prœdïjlmduit conformes fîeri ïmagini filtj ftnt que veut dire cecy, pourquoy femblable à l'i- mage du fils de Dieu, quoy Dieu ne nous a-il pastaiéfcàfafemblance ? ouy , mais cecy veut dire que comme nous voyons que le fils de Dieu eft feul & vnique , a toutesfois deux na- tures, aufsi de mefrne Dieu veut que nous ne foyons qu'vn en nature, bien que nous foyons deux , homme intérieur , & homme extérieur, ainfi le dit fainét Paul, &fîbomo quiforUett cor* rumpMttr umen etsy qui intus eft renoudtur, & com- meen Iefus Chrift il y a deux naiffances , l'vne intérieure , l'autre extérieure , aufsi il veut que nous foyons engendrez deux fois , la première naturellement , & la féconde fpirituellcmcnt, & donc vous vous eftonnez quand noflreDieu ditàNicodeme , oportetbominem iterum rcntfciy nlfi quts rcn4tm fuerit ex dqua & fpïritn fantJi , drc. Dieu veut qu'en nous arriue ce que nous li -

DiYtnotA- fons cjans pjutarque eft;rc arriue' à Antiftene.%

^*f# auquel on apporta la nouuclle que fils eftoit

mort, lors il fit faire fes funérailles , & obfe- ques, de forte que par après quand il fut de re- tour perfonne ne l'af>iftoit>& ne le vouloit^on foulagerdVnpeudepain feulement; Ce que voyant, il alla confulter l'oracle fur ce fujecl:, lequel luy dit, fais-toy faire ce qu'on t'a fai&

de Carefme. j y

quand tu es forty du rentre de ta mère : ( appelle vnc fage femme, il le taitemmaillot- tci > il teta les mammcllcsd'vne remme , fc fit bercer, & alors tout le monde le reccut ,• à la

rite nous fommes morts, nuis on n'a pas fait nosobfequcs, nous fommes morts parlcpc-

é: car tout ail u que Pythagoras appelloit morts ceux qui quittoient & abandonnoient 11 ftc, a plus forte raiion nous dcuons dire il\ e morts lors que nous quittons Dieu parle

chif cV ne (ummcsenctteftatrcceus ny re- cogneus de lut: mais pouren élire recogneus, il faut qne nous îuirez cf:

cai N"' f fpintufdnchy

<fc, & pourec turc il raut retourner au ventre cVau giron de noitre merc naturelle: mais biea au giron de l'Egîifc , laquelle nous a première- ment engendrez parle baptefmc , 01 ne autrefois nous rengendre dcrcchctpar la pe-

ence,parlaqut lie nous receuons la qraccdu fain& Efprit , qui <"ft la fecou Je naiitanecqui nous donne des aides pour volera Dieu :ar cju'a fort bien obferué Dauid.difanr, qut furent m Domino afjttmrnt pennes fscut éfjml* OtyoUbf4nr9 au moyen dclquclles aides de la grâce du faint Efprit, nous pénétrons iufquesdans le Ciel, pour ioiitr vn tour de la félicité éternelle. Ainù foit-il. '

SERMON POVR

cinquiefme Mardy deCarefme,

L E

i

Oues medt ~yocernmeam audiunt,

I O A N. 7.

'Eternelle Sapience incarnes , auoit iufte raifon de reprocher aus l— ^ lu ifs qui fe difoient eftre enfans d'Abraham, fifiltf Jlbrthœ efti* ^Abraham oper* faite^nous voulant apprendre que c'eft le pro- pre des enfans de fuiure toufiours & imiter leurs peres: vous entendifteshyer comme les hommes ont receu la puilTance & pouuoir d'e- flrc faits enfans de Dieu.refteauiourd'huyque ie vous dife le mefme , cjue fi vous eftes enfans deDieu^faiteslesceunres de Dieu5& fi pouffez d'vnc fainfre curiofitc & non pas effrontemét, vous me demandez commc-les Iuifs , q#* nam funt epera Dei ? ie vous refpondray comme il leur fut rcfpondu par Iefus Chrift , opus DeiboC eft yt credattf , c'eft ce qu'il nous reprefente icy quand il dit , ouesmeœ yocemmeam audiunt, &■'• de forte que Dieu baille pour marque drla predeftination , ouyr fa voix, & au confère

de Car c [me. 6 3 p

pour f gne de réprobation de ne la pas ouyr, nous difeourerons de ces deux poinéts ce ma- tin, moyennant l'afsiftance de celle qui cft la première fille du pere , cV la mère de Iclus Chrift/entcnsla glorieufe Vierge, luydifanr,

*Aue Mjrid. ltf5fT>>3 Egrand Apoiirc fait c*t Paul vaificau 5Ti^^ d'dcâion, ayant cfle rai y iulques ^J^-^ au tîOJficfmc Ciel, & veu le hure de vie , Cx ceux qui y eftoient eferits cV tfVjccz, l'efcric ainii »S éltutJk éùmtinram, fdfientid j _r titDeiyqttdmin nlufum •*/««*»

O'inmjli^dbilts rut ctus. O akeiTc & profondeur dcsrichcflcs , de la fagefle de Dieu: Aulside fut le Prophète Efaye ne doute de dirccjuc, rebenflnUs el Uiêttf Se peut euro

que t'eft à ces 6ns que les Egyptiens ado- roient Dieu fous la forme du Crocodillc non U -ultmcut par ce que cc-ft animal n'a point de langue | p^ r.fhcr queecqui

cft dit de Dieu cit inexplicable , mais ccft par ce que cet anfmal a vi.c telle propriété* qu'il void au trauers de ces paupières, côbien qu'il ferme les yeux , de forte que les \cux voyent tout, &: ne (ont point veus, citant ainii couucrts de fes paupières, grufsi noftrc Dieu yoid tout, & perfonnene le void , ilell vray Quc^incomfriljeBfbUiafùntcmttuiudiL id &àccquedit S. Paul , i'adioufrcrav ce que die Dauid , mir.-J U tft tudfcunttdex me , fllf-

quoy S. Auguftin expliquant cc<> pj'olcs ( ex me | dit que c'eft autant comme s'il «iifoit fnper mt.illtimquQm.du* (m t*m nyqni

6 4 o Po«y fc 5 . Mardy

piecowprebcnûere nonpojfuw tain paruum'.mait l'ai- me mieux me tenu toutefois à l'interprétation de S. Hier.ofme , lequel expliquant ces paroles, Hier on. mirabilis fatlaeft fetenti a tua cxme.Si principale- ment ce mot Wiifabtlti 3 ditquec'eftautât à dire que reuelee,cxpar vnephrate Hebraïque,com« me s'il aifoit, voiîre icienec, ô mon Dieu, fur- pa(k tout moncntcndemét)& toute la portée demacognoifsâce. Aufsicft-cela raifon pour laquelle les Egyptiens peignans leur Dieu, luy bailloientvn panache en la tefte3qui eitoit fait V attache ^e Pannes d'Auftruche , que veut dire cela ? ne baillé à fçauez-vous point ce qu'a dit le mefmeDauid, Dieu par ^ccec^ borne adcor altum^exaltabitur Deusjznt les £^j/;-P^us l'homme fe trauaille à cognoiitre Dieu, tiens. P^us s'cfleue-il de luy, qu'il ne foit vray , de- mandez à Symonides , qu'eft-ce que Dieu , il vous demandera trois iours de temps pourref- Demande podre, penfant que Dieu ne fut efloigne'deluy faite a^y- ^ue trojs jours y au bout defquels il en de- montaes. mancîera flx % & il fetrouue encore pluscfloi- gne' :&cn fin il en demandera douze, & tou- tesfois n'en pourra pas plus dire au bout des douze, que le premier iour, finon qu'il con- férera alors Ton ignorance : ce panache n'e- floit pas fait de plumes de Herô,ny d'aigrette, plumes fuperbes : m isque n'cftoit-il fait des plumes de la, queue de ce beloyfeau de Para- dis , il embellit oit mieux fa tefte , ou bien des plumes d'Aigle ?non il faut des plumes d'Au- ftruche, par ce qu'il rampe toujours fur la ter- re, & eft fort pefant de fa nature , encore qu'il aye des ailles > toutesfois encore qu'il ne

puifTe

Cayefme. 641

puitfe voler, il cft-cc qu'il cil il léger à la fuitte cjuc l'on «iic qu'en l'armée de Cyrus , comme les ioldats virent vnc Auftiuchc auprès du flcuuc Eutratc$,|) s courir pour laprendre,iamais

îll ne U peurent attci ^ufsi nous ne pouuôj

atreindre a la cognoifiance de Dieu , quelque e que nous puifsions taire. ad

v.tum/sc. En prCttQC de ce 1 Eipoufc auxCan- tiques d eîcriuant la beauté de Ton cfpoux diCt; C mx tu* finit eUtét paimarum mgrétfi cbcueui iont ainh que des branches de PJmcs, hauts & cileuez, &: noirs ainii que le Corbeau: que veut dire cecy < les cheueux figr.ih\ru les penfccs,ô Jicucux , o penfecs de Dicu,ochc- ucux,o fecrctl logement! de Dieu , OMtitMék

.iritmyfjpun:ix (fjctintut Dc^rjuam,

fbUid/msiê .. cit riéaotlcsPalmiers

en comp.ii - I 1 hauteur d tf,

nous eft reprefaa rdetcxi cncBellê,

dit pai Hufi nliA, que veut du g] ^epticn,

que lcsiugcinôdc Dieu .Vcft-

ce paspour &ïrc<\ucétm9*4lub*mê*Vftrcipuedmf

. funt }cômc ainli foit que et I nge du v#f »

tillet perd tout fens,non,mais cV(l parce qu'en- tre l'cfcorcc de ceti arbre il v a vnc grande quâ- titc de filets attachez & vnis les vus aucc les au- tres , tellement q"c les plus fubtils ne h s peu- uent dc'mefler,ainfi il cit împofsiblc que l'ho- me puilVe efplucherleslccrcts de Dieu, fum m- ttef}t^.d>de> vif t\u mprelxnfibtlu ludKuxjuA^

D'auantage les naturalises dilcnt qu'il y a des tillcts 6 torts qu'on en peut faire des cordes , 3c

Sf

i 42 Vquy le cinquiefne Mavdy

des autres plus dcliez,defquels on peut faire des coronnes, Dieu eft vrayementdestillets , &des cordes pour ceux qui veulent trop curieufemét recercher ce qui eft de fesfecrets,ce ne (ont que priions, que chaifnes : mais puis que ceux qui ïairitement recerchent ce qui eft de Dieu , peu- uétfeferuir de fa cognoiftanceà baftir des co- ronnes de gloire. N'allons point Ci auant,iln'ya rien fi gi ad,ny de plus obfcur en Dieu pour no9 que la predeftinatiô & réprobation des homes: vous remarquerez donc icy qu'en noftre Euang» noftre Seig.parlant des ouailles , parle des pre- deftinez,& des rcprouuez tout enfemblc>0«M meœ yocem meam dudi-unt,proptered non ëfhs de ombus tm n meisquïavocem meam non dudiftis:\ç-\aS.Augu[\in, ejfe de ouili^yel non sffe de ombus>efl effeprçdeftindtum, yel noncfje prœdeftindtum. Lors qu'il eft parle' des predeftincz,retcrnelie fapience lefus Chrift,en S. Math. 25. dit qu'il mettra Tes ouailles à fon co- tte' droit, & parlant des reprouucz il dit, celles qui ne font point de Tes ouailles, feront mifes au: BUfpheme cofte' gauche. Nos Reli^ionaires difent que des Hère- Dieu a crée' les vns pour les fauuer, & les autres ttques, pour les damnerrainfi ledit Caluin, de forte que la réprobation de Dieucftcaufedu peche'j&ne permet pas feulement le mal , mais il en eft au- thcur,rEglife afin qu'elle aye des tillets pour faire des coronnes ,011 des cordes , a monftre que crcft l'homme qui eft la caufe de fa reproba* tion.Iln'y a point de doute que Dieu ne prede- ftine pas les homes, fans auoir efgard aux méri- tes : mais il eft contre toute raifon de dire que Dieu fans auoir efgard aux de'mcritcs, nous re- prouuc,cc feul paflage de fa patience au cha.jo.

deCarefox. &4y

môftrccequeicdis,queDicunepcut eftre cau- fe de noilrc danation, Dtits morte nôftcit iKcJftiH

:n perdit wm m b'jn:irii*,(]\ic CiDicun'a point tait la mort, & que la mort cft l'crfect du ycchéper feccMui âuttêmmmméù qucs'e îfuit-il linou

que Dieu n'eft pjs cauic du peçheVV par conic- quent dcuoltre reprobatiacôtre Caluin, «rc/e-

rimperduuneb S îge que Dieu

n'ei: ..tueur de la mort corporelle beau-

coup moins le îcra-il de la mort dcl'ame Dieu

.':t la malice des homes, il eil dit qur eblore intrmjccm <j Axitfvenïtet m a efte fiapc d vnedoulcur au dedas,iia dit le me repens d'auoir rait 1 hôme,T fcfe repentir: maisc'cft peurs accômodcr à no- flrcncccfsit'jde parlera la raifon, pour-

quoy Ç£Cj1f*id9mmtCéfêC$rrMffi m fn4*t >&

tâts'en faut que Dieu de leurreprobê*

tiô qu'il a : : pourfoy

aires pour me user

1 cltauthcurdu km tout pour ioymci! pour foy mcfnu.maisic rclpons qu'il a Elit to

ir foy mcfme/t'liomc particulier*, mec no 1 pour l'enfer mais pour loymcime,; ifo-

ilcr iai;loirc:dc-làcftquc tout ai 0-

yons que la flamme ne peut dire de rq qu'elle cft h infi nolrr? ctrur nepeut auoir rdi-.

aucun repos en terre, dc-la in et ad-

iblcdel)juitl,qui p. ,r Texccll' nec de

Minu. : . Q

•cmarque? que ce fc qu'rnc poignée de terre c\ pej

tout le relie iic flefgal aux Anges.

6 A 4 ?&ur k 5 . JMariy

De vient que l'home qui eft dans l'Egîifeeft defcouueit ci fa femme couuerte, pourquoy ce- la?eft-cequela femme ait quelque chofe déplus robleque 1 homme? non cai Thomme cftcrtéà l'image de Dieu,& lafemmeà l'image de l'hô- me:mai$c'ett parce que l'hommedoit marcher latcfte leuecdeuâtl Ange: mais l'homme eftre vn peu moins que 1' Angc,n'ell- ce pas beaucoup dcloiïange5c'efte{treraualle'd'vn peurcarThô- Induflrie me en terre eft vn image encômencc'e &ei>bau- a'iAppd- che'e feulement : cecy me fait reilouuenird'Ap- fo. pelles, qui esbaucha feuîemét l'image de Venus

& ne parfit que la bouche, & nul autre peintre n'eut la hardieffe de prendre le pinceau pour le paracheucr. Dieu eft vn excellent Appelles, qui a faitvnc feule partie de riiome,a(fauoir la bon - che , & a feulement esbauche' le refte,* ô homme capable de Dieu, & après cefte bouche fai&e, il n'y a Ange ny Archange, ny Trofne quiofaft -prendre le pinceau pour le paracheuer, de façon que fi l'homme a efté fait pour Dieu , il s'enfuit que Dieu a difpofé des moyens parlefquelsil peut paruenir à luy,ou intérieurs, ou extérieurs, intérieurs comme les infpirations,la grâce inte- rieure:& extérieurs, la prédication de fa parole, & lesSacremenSjlcs voulez- vous voir,ne feroit- ce-pas en vain,fi vous apcllez quelqu'vn qui euft les oreilles bouche'es , & qu'il ne les peuft ou- urir que par voQrc moyen, lequel toutes-fois vous ne luy donneriez, vous yolis moqueriez de luy. Que fi vous appeliez quelqu'vn pour venir à vous,eftant dâs les ténèbres, ce feroit en vain fi ne luy apportiez de la chandelle : de il

deCarefme. fq. «5

nefepeut faire, que voync vous moquiez de lu y: fîquclqu'vn cftoit dans vn prorond puis & que vous rappcllafiic2,cc (croit en vam.li vo* ne lu y prcilicz la main , <S: ne luy preftant pas, n'eli- ce pas en vain que v il ic

dis que nous auons la meilleure volô:c du mon- dermaisfiuieu ne ne doue la grâce, c cil en vain qu'il m'apcllCjauUi de nollrc cotte nous n'ou- urôs les oreilles, c'clt en vain qu'il nous appelle. L'E'poux difoità fou Efpoufe , lAptri n med;.tf>tnmi!n : miis icclle fit 11 parcilcuie defe leuer,dt forte que l'Efpoux s 6 alla, & puis après venant à ouunr fa porte elle ne le troutia plu», il l'auoir appcllee, mais elle auoit f^it la fourde o- rcillc,cV: quelle mcrucillc clic ne Ictrouue pi9? ainfîDieu prefente fa grâce, & fi no9 la rtfufons, quelle mcrueiilc s'il nous ddaiffe: nom fommes nez au milieu du bourbier. ïnfixMj ftan ni hmopro- f*ndi:\\t Dauid, que rcitc-il (lûô que Dieu nous baille la grâce . exéJttnjnum mtxt*, & DiuîdfU- foit, tnfftnedtlMifect* , Nous tommes tombez parle pèche en vu profond vient que

Dauid avant pèche di foi r,/; wfif ciémmi mi

tUHmim,TB*tM c eften vain de nous appellerai! neiette la corde, cVaufsi la iette voir, trxum va infante hU s Ckwit* ufij vout

verrez qu'il appelle tout le monde à refinoin de ce qu'il fait à l'endroit des homes, jm l\ /;•• rtvèmtétmt kalBtern Il icc

s'eferie, tttxexte i;>.t.l tA>it*mm*. *u-

xtliiïtuMm , t'i es en ténèbres, ie te prclcnrc la I miere,cVtu fermes les veux , quelle merucille tu demeure ca ténèbres? u

S(

6^6 Tourle^. Mardy

du pèche, iete tëdsla main, & tu ne veux pas M regardcr/xftWj marin meâ, <j nemo efî qui afpkiat. voulez-vous encore voit par pratique cornent il nous offre fa grâce? quand il crc'a Adamengra-

&e*efï. i. cc > nous crc-a tous en *uv en ^ grace j il ^e creâ en grâce : car lors qu'il eft parlé de fa création, il

cft dit que, infpiratut infaciem etm fpiraculum vïtay ou félon rHeorieu,^i^c«/^wm4r«w3pourquoy •Viur«w?pource qu'il donna double vie à l'hom- me , l'vnc naturelle, l'autre fpiritucîle , qui eft la grâce , par la prcfence de i'ame , ton corps a vie, penfe-tuqueton ame n'aye point dévie? Dieu \A*gnfk, cft la vie de l'ame , dit S. Auguftin: fi Adam doc aeftécrcéenîa grâce, & nous en luy( car de vient que nous contractons le péché originel) il s'enfuit que comme il auoitefté créé en grâce, nous l'auons aufsi tous efté en luy. Si donc Dieu eftoit caufe delà reprobatiô, delà damna- tion , fans preuifïon des démérites , que s'enfui- iiroit-il^finonqueDieucfttres-injufte.'fi on pu- niffoit vn homme fans auoir forfait, ne feroit- cepasinjufticc? aufsi Dieu qui eft très -jufte ne nous punit pas fans forfaict:cela ne fe peut faire fipremicrcmétiln'apreuue de noftre mefcha*- ccté:car fi Dieu par fa prouidencc nous damne, i\ faut que fa jufticc s'exécute: car elle ne peut manquer , il faut neccffairement qu'il aye pre* «eu nos démérites , & péchez , il faut qu'il aye preueu que nous mourrions en péché , autre* •mcntilferoit autheur de noftre mcfchanccté. Ceux qui croyent que Dieu cft autheur des pé- chez ne croyent pas Dieu , &font pires que Pa- yent : car fjtgaui non credendc credunt , btretici ver» .**: cdmdo 'hïk crtdmtMxt cti<gue ta crois que Dieu

deCaycfme. 6 47

ciï Dieu , & tu crois qu'il ne l'effc pat, parce que croire qu'il veut l'iniquité, c'eft croire qu'il n\ pas Dieu ,**» Drur yeleas imqmtdtem tu es .Dieu ne veut rien ii ce n'clt ppr la volonté, ny r. en

finon par (a v o 1 6 1 c , 1 1 ne 1 le pc^hc, il se»

fuit donc qu'il ne le £ imnâtjMâfumfÊf "w-

tmtfmit, uieflomnu 7; 4 : fait. Paftaçc adeni»

rablc , Utdùttur tu Hua cum -.un^manui

fit.ti huabitm fj**uinepecL > . 1 J : M r f-

iicurs. leiuitc clt J hrilî,v rrtamti

wflustmà\s<.][\o)}mjtn9 fu.ts UHjb:r,\iucr Tes mains rcprefcr.te l'innoiéce,d .: quePjldtC laui

Tes mains. hmocens ftt.tm afin: mue »/</?*, il lauc Tes mains doc pour mon ftrer qu'il efloit in noce: & qu'il proteftoit n'eftre caufcdclcur prête*. ô mains lefqucllcs ic voisdcltrcpccs de ce pre* cieux fangrcfpnndu en l'arbre de la C mains de mon Sauueur proteftent qu'il n*cfl pas caufcdenofh ion. D'anitégc encoïc que

no9 dilios lcSolcil cilrclcué parce qu'il ir,

ce n'eft pas que lciour i ieiîlc-

uennais au contraire , le Sole il lcuc'cft caufe du l iour./. landildicil endet pas. iîsnc

crovet , parce qu'ils ne font pas de i lillei,

n'ed-r: . dire que n'cltrc pasde iesoûaillcs, (bit la caufe qu'ils n'cntcndci.t pjs: RMfJ IU I traire , ill ne loin pas des ouailles , parce qu'ils n'entendent p , il faut

queie vous dite que ce ne 11 p.v de la

predeflination que de la réprobation , Dieu ne

:speut pasinftruirc & incirer au mal,& p tant, il ne peut pas cflre la caufe de noli probatu n , parce qu'il cft bon, & autheur d: } il peut bj

6 4 $ Pour le 5 . Mardy

'jitL, epift. cauk ^c no^re predcftination; vn beau trait de tdluli S. Auguftin fur cccy.Deus bonus ,£f Deus mfîus ejîf bonus qui* fine mérita faludrepoteft, fedfine de merito damwtre non potefi , quia iuftus & bonus tjl Deus , de forte que fi vous me demandez auec TApoftre quis efï qui te difceniiÀ diray- ie que c'eft moy? non, diray-ie que c'eft la gloire de Dieu?nô,efcoutcz cecy Religionaircs. Non egofedgratiaDeimecum: Belle fimilitude, les homes font femblables aux martelets qui n'ôt point de piedsrmais feulemét des aifles,dc forte que quâd ils font à terre ils ne peuuent voler , fi ce n'eft par le moyen du vent qui aide leurs aides, ce n'eft pasle feulvétjCen'eft pas les feules aides qui les font aller : mais le vét & les aides cnséble les font voler: ainfi l'home a des aiiles,qui font fa volonté', mais il faut du véc auec,cjui eft la grâce: La volôté feule n'eft fuffi- fante, fi le vent de la grâce ne fouffle, ny ce vent feul fans fa volonté' : mais il faut l'vn & l'autre. Ainfi donc , ie dis qu'encore que Dieu aye pre- dcftinc'vn home fans auoirefgard aux fiens mé- rites , fi eft-ce pourtant que perfonne n'eft fau- ne'fans le mcriteic'eft poufquoy il donne la grâ- ce efficace aux prcdeftinez.-auffi S. Auguf.en Ccg confefsions, côfiderat la grâce de laquelle Dieu l'auoit honore', difoit.Ciycumnolitabat me Démine 4 longe tinferkordia tua^uc dites vous? de loing, fi c'eft de long , comment efc-ce au tour ? il fai<5fc allufion à ce qui eft de la chafi'c dcl'oyfeau de M die con* Proye , l'oyfeau de Proye n'eft pas pluftofl: teplion. lafchc qu'il voile fort haut en l'air, & la Cail- le ou Perdrix voyant l'Oyfcau de Proye def- cend à terre, & comme il eii bien haut 5 & qu'il

Je Carcfme. ^49

▼oit faproyebiendifpofcc , il prend facourfe& fe vient ruërtoutd'vn coup furcllc,& la prenJ. Aufsi S.Auçuftin i Juloit dire, DO Dieu! vous cites vn oyfcau de proye, ie m'cfloignc de vous, ie ieCct If à terrecV: ;ous atié.tez que ie (ois bien diipoie.afin de nu- frapper tout a coup de io(tre grâce , afin de ne perdre pis en mov l'efficace d'icclle.De (brtc donc qu'encore que Dieu nous ayepredeitinez nous neparuiendrons pas toute fois a celle Coronnc éternelle , fans les œuurcs de Tes commandement , pourec que noftrc San- lieur dit , Omt mcxyoummtdm audiunî , pour la foyyjT/ :, pourl'obicruation Je^ com-

mande mens de Dieu.

O pi peurs , qui penfez eftrc fauue7 , cro\ vn article , & ne crovant pas 1 autre, il faut tl rc tout i ou rien. N'auez- vous iamaisouy i\ qucBrafidas grand Cap mourai

à ceux qui eftoient autour de Kiy , : cliere(t-i! une il luy fur reipondu

cjue ouy , mourray mairten

volontiers : car cclk me Ternira de plan-

che pour entrer en repos. Ne fcautx vous pas que DO n perpétuelle guerre , &

que la toy cft vn bouclier, In awmfa futturr.fnici. Il faut COnfcrtier le bouclier de la , fein cV entier, li D cflrc fau-

tiez. Ht cft auec ce neceflaire que nousobfcr- uiopi les commai h par-

t -1 5 (1 ce n'eit qui le

]) rmrâfiei métm mrj:

i hr vn* panncre'e de: | ;i bien uc les uk du

6<> o Tour le 5 . Mardy de Curefnte]

ciel- trompans^es venoient bequetter comme des vrays & naturels raifms,& auprès de ce pan- nicr eiioient aulsi peints des enfans qui le gar- doyent , ce que voyant vn autre peintre , die , il faut que les enfans ayée elle mai -faits, parce que s'ils euflenr eite bien f liftj , i miais les Oyfeaux n'euflent ofë prendre les railins de leurs mains. O fouucraine bonté, Verbe éternel, vous cftes l'image au vif du Père étemel, ce que vous tenez en vos mainsjlc diable n'ofe ny n'a le courage de le venir prendre entre vo> mains: &doncfitant efl quevous nous portiez par voftre grâce entre vos mains, nous ne craindrons rien: Au rationat du grand Preftrc eftoient grauez les douze Tribus d'ifraël, que vouloic dire cela? O grand Preftre , vous ne nous parlez pas feulement en figure, mais encore voflrrc robbe parle àvray di- re : Dieu ( la Majefte' duquel vous reprefentez) nous porte tous fur les aifles de fa grâce, & ne peut nous quitter ( fi premièrement ne le quit- tons parle pec e' ) que il ne nous aye conduits au bercail des bien-heureux , quieft la félicité cterncllc. Ainii foit-il.

*5t

SERMON POVR LE

fixicfmc Mcrcrcdy de Carcfmc.

Fait au iour tic l'Annonciation delà Vierge.

Fous pa ; fjttiit'.m m

gnum Di / ? .

H E S T E R. II.

Es Poètes ont Mmlcufcment controu» uc cj.jc la Hache, & le Coutelas d'A- chilcs guariiloic laplaye, quclanv auoi: faiéfe , frappant pour la fur la mefme : l'expérience en rui fait€ fur le corps de Telemaclius : mail "! ni les fa-

ï à part, il 0 \ a rien d* fi certain (JUC cjue nous enfeigne la na tre

[>ar expérience, que comuicn que les aaouchc$

caatarides foient toutes venimeufes , néant- moins leurs aides & leurs pieds feruentde fouuerain remède contre leur mortifère poifon. Demain , Dieu aydant, nous verrons que le malin efprit s'eftoit feruy de la femme pour perdre le genre humain, ils*cftoit feruy d'vne Magdeleine impudique, pour feruir de rets ÔC de lacets à mille jeunes gens : & voicy autour- d'huy que Dieu fefert d'vne femrrçe pour repa- rer les théâtres & les ruynes, que ce fexe auoit caufe' au monde : de forte que S. Chryfoftome difoit, que celle qui auoit ferme' la porte du Pa - radis à l'homme , la mcfme eft faite la porte du Paradis de gloire , celle qui a produit les tene- bres,donne la lumière, & que celle qui a e(re cô- uertie en ténèbres par le peché>la mefme eft au- iourd'huy change'e & conuertie en vn Soleil, & cnvnflcuucdc lumière ,F ons paruultts creuit in flu- tt'mm mAgmm>&m lucetn fokmque conuerfus eft. C'eft ce que ie délire vous reprefenter auiou rd'huy . Il eft bien vray que nous aurions fuj et de craindre de ietter les yeux fur ce Soleil brillant , fi ic ne croyois à ce que dit l'Ange , que celle qui eft e& clattante en lumière, eft neantmoins ombragée du S. Efprit , & pource ce fera fous fa faueur & protection que nous entreprendrons auiour- d'huy de parler de fefi louanges, luy difant pour cefujeft.

*Auc Mari*,

icCarefwe. 653

fE grand Naturaliflc Pline Hure dix-^r;^ jg r 1 i.iftitimc de Ion hiiioire natuidlcc !7 £wr ? chapitre. 17 & Diolcoride liurc qua-/ ' i ,_, incline des profpcritcz des plantes chapitre deux cens trois , comme auisi pareillement Ma- thiole commentant et l'eu de Diolcoride ^ap- porte de la fleur du Soleil, appellee HtUctro» pxum , ce que mefmc l'expérience nous mon- lire, fçauoif cft cjue ceflc plante clt amie du Soleil , qu'elle ne le peut perdre de Tti.e , car depuis le leuant d'iceluy iufques à Ion cou- chantrcllc l'cnvifagc tcllement& fc tourneen le fuiuant, pendant que cet aftre fLmboyant fait fon cours, & poureftre toultours tournée fur ce flambeau du monde, elle a telle rciTemblance d'iceluy en ces petites fleurs, que la regardant yous diriez que C*cfl vn autre Soleil. ( Chrc- Rienneêc dcuou ince , ) Ce grand per-

fonn;ge Ion , parlant de tous kl liommcs dit, qu'ils ne font autre chofe que fleur , Qui (juj'ï 1 £.14. WêttgrtJktm f rrtrur c MtVtf vmkfé , cr

num uxm iticedemf}.t!u pnw.iu:t. Il cil bien vray que tous les hommes loi t des fleurs, mais par- ticulièrement ie dis qu'entre les hommes , la Vierge eit principalement vne fleurraufsi de toit Sainc5t Cyprian l'appelle, fUsEccUfié mi*

nityôc Tertulian parlant de la Vierge, l'appel- le ,¥l9s meorumy pudor corporum , eV ii bien tous les hommes font fleurs , li les \ entre

tous les hommes font des Lys , li efl-ce que ie diray que par deflus toutes, la merede DÎC1 a cède prerogatiue d'efrre appellee Ljsdes val- lées , Lilium anuâlwm , fi bien du- ie encore tous

les hommes font fleurs , neantmoîns entre toutes ces fleurs il n'y a eu que cette Vierge qui aye eu pareille propriété' que la fleur appelle'e Héliotrope, cefi à dire qui s'eft toujours tour- née vers le Soleil, & Ta fuiuy en tous temps : les vus ont regardé ce Soleil depuis l'Orient iuf- ques au Midy , les autres depuis le Midy iufques fur le couchantjC'cft à dire les vns ont recogneu Dieu depuis leur naiffance iufques au milieu de leur vie , & les autres depuis le milieu de leur vie iufques à leur trefpas , ils ont eu re- cours à luy en leur vieille(fe, &fur le déclin de leurs ans : mais l'intention de la Vierge a toufiours efté tournc'e vers Dieu , immenfe Soleil, depuis le premier inftant de fa concep- tion , iufques au dernier période de fa vie , di- fant, Dilettusmem mibi , à? ego iîhy & cela cftant, quelle merueille Ci ic dis qu'elle a cfte'ftmbla- ble à cefte petite fontaine changea & conuertic en vn Soleil ,Vms paruulus creult irtfinuium m^ium & in Incem fvlcmque conuerfus eft.

Dc-!à efl: , que ce que nouslifons au com- Gencf. i. mcnccrncnt (Ju monde, que Dieu af.i&dcux grands luminaires , l'vn grand , l'autre petit, l'vn pour prefider au iour, l'autre pour preft- der à la nuift, ic l'appliqucray à ce dont il efl: auiourd'huy queftion: I'ay dit autresfois que ces deux grands luminaires nous rep^efentent ces deux grands Apoflres S. Pierre & S Paul: S.Pierre grand luminaire pour efclaircr les ïuifs: S.Paul luminaire moindre pour illumi- ner les Gentils : ou bien fi vous aymez mieux, ie diray que ces deux grands luminaires repre-

i

ic Carefme. (y>

fentcnt deux fortes de grâces, J'vnc mturclle, rautrcfurnaturcllc,vneaut[etuis i'ajdit queecs deux grands luminaires (ont les deux 1 t(i-n es, le nouueau c\i\ pour le grand, & le vu il pom le pc tit.Or j'ay dit QUC ce s deux luminain& itpte- Çcntoiét deux fortes dcpcffonncstc*cfiàrçauoil M<;yf; . . Dieu , le (ils de Dieu rc p< e-

ie grand, &> par ic petit. Mi

catioi sa part >&. avant à ce que nou.^ au

(u; s tr jicrttiiis au if -y

qu'en ( icjUC de II ,: a Fait

rec deux grand* lumir.aircs,/ tcii D^to dut lu* urupupi* Le petit & le moindre reprefente Marie M3gdclair.c3qui tft come la Lune, claire àlavc: de conuerhen &. pci.iten-

ce:maisi'\ne plein . lis pou; fa vie paf-

fec, plw maislcgrand

li nunaire rcpretèotc la Y Tge facree, quieft grand luminaire cV * iidcau

ioi ocçocci&de la pureté, Yoyïa

pourquoy rort à pro': &: expliquées ces p.v rapp#ft< , en* f>~rnulvj cr< fj m lm l M )>diwqh( C^nhiïfkj f/?, I I >0-

IcidcMardoe ec, paroles de Ion fonge & de la villon qu'il vit , .iterallcmcnt

efloient entendues de L P. : *il

pour ce que Heflef en figure rrp; U

\ u rce,\ oyla pourquoy tout cee^ ; cft diftdc cette Koyne (e peut mect M la

A :rrge,mais finpulic ay

pnfes pour tficrac au co; de ce

6 5 6 Tour kfix'icfne Msrcreây

prefcnt Sermon , lefqueiles conuicnnent fort au myftere que l'Eglife célèbre en ce iour, dans lefqueiles paroles tout ce qui fc peut dire fur ce Saluée fubjeét fe retrouue. fct pour mieux veoireccy, reduifons tout ce difeours à trois chers principaux. Au premier nous parlerons delà difpofition , auec laquelle celte Vierge s'eit préparée pour eftre mère de Dieu. Au fé- cond nous toucherons cefte dignité de merc de Dieu. Et au troiticfme nous parlerons des fruits & des eflfe&s que nous refentons en nous de ce qu'elle eft mère de Dieu : Fons par- nului creuicinfluuium magnum jC'eft pour la diipo* fîtion& préparation auec laquelle celte Vier- ge s'eft préparée à la dignité de mere de Dieu: ce que l'Ange Gabriel nous explique fort bien en ces mots> difant,^ ne gr aria plena Dominas tecïï, Ipiritus fanBas fuperuemetin te y£n>irt9 altifîimi obu- brabit tibi-.A quoyeftadioufteefa refponce ,Ecce dncilla Domïni yfiat mïbi fiCimdum yerbum tttum: Pour le fécond chef, il cft dit que ce fleuue fut change' & conuerty en vn Soleil : Infolemlucem- queconuerfus efttcc qui môftre fort bien la digni- té' de lamcredc Dieu, reprefenteeaufsi par ces paroles de l'A nge , Ecce concilies & paries jïlium: pourletroifiefme il cft adiou fté , & m aquas plu- rimas redundauit >pav<]uoy nous eft monftré Fvti- lite & profit que nous recelions de ce qu'elle eft merede Dicu,cequc l'Ange finalement nous a fort bien lignifie' en trois mots, difant, &ipfè faluabit populum fuum àpeccatis corum.

Quand au premier chef, ce qui touche la difpofition par laquelle la Vierge s'eft préparée

à cette

de Cârcfmc. 657

a cefte dignité de merc, elle nousefc fort bien dénotée par ce peu de paroles , ruulus.

uttin fluutum magnum. Cette dilpolKion & pre- pirationdc la Vierge coniifte en trois choies, en l'humilité s en la plénitude des grâces rc- ceuè's , & en l'abondance des dons du rit,

dont Ton amc clloit reucfluc, & ie

dis que la Vierge clt vncpctr j pour

la p andc de (on ho mi ire , Antt

rmn.nn fx*l$4h tttHatdtUftem bumil:Murt

dit l'Efcnturc , auant Ucheurc le coeur cft efle* ue fie exalte', Cx auant l'elbuanon Cxcxalntion il eft dt prime' & humilie , cjue veut dire cela? c'efl: pour dire que l'humilité efleue & exalte l'homme, ex" au contraire, laluneibclc rabaiile & humilie, aufsi pour ce fuj )e~ jivrmÊ

d*wele*dr$niur9t yfaint Augufl

liant 1 interprt 1 trqoeq

}quàm tlcu.m funi eos,fed

dumdcH.tftntur^t'

Eftrecflcue^'cfleftreabbjiileA'cftrcabljiiHe, c'eft cftrc cflcué , pri : ment deuant

QjtU qui fi cxdltdt bumilubitur, (f qutfèbumil exdltdbitur.

Vous plaid il voir vne parfaire repreferv tiondecci ez-lc en cet aftrc flamboyant

du Soleil : car ii vous v prenez garde vous ver- rez que lors que le Soleil defeend en noil Hemifphcrc ; au mcfmc temps il monte cV s'efleuc en l'autre , & lors qu'il 1 en

l'autre, au mcfmcinlhnt il s'eflene au noftre. Beue fimi* Ainli difons que nous foraines femblablcs au inu U. Soleil en cecy: mais premièrement remarquez

Tt

é'} 8 Vovr le 5 . MercrcJy

qu'il y a deux fortes de mondes , ou Hemifphe- ycs delà vie,l vn de Dieu , l'autre des hommes, de forte c]ue il nous nous eflcuons vers Dicu>au> mefme temps, nous fommes abbaiflfez enuers les hommes , & au contraire (inous nous efle- uons vers les hommes, nous ferons abbaiflfez & humiliez deuant Dieu, & ainiV ie dis main- tenant, que ce r/eft de merucille fi la Vierge treffainéteacfte'cflcue'eiufques à celte dignité &hauttiltre d'honneur, d'eftre mère de Dieu, puis qu'auparauant elle s eftoit abbaiflfe'e par vne profonde humilité' , car lors queccftcglo- rieufe Vierge prononça ces paroles dehrab'es & profitables pour nous, Ecce ancûla Domittifat tmhi feenndum verbum tuutn. S. Bernard dit que par icellcs elle s'abbaiilaiufques au centre delà terre , In ilb verbo cenirum munclipenetrault. Voyez icy vn fecret grand.

Sain£fc Bernard ne fe contente d'accomparer la Vierge à la terre , mais encore au centre de U terre , pourquoy cela ? elle eft , difent que]ques- vns ,accomparceà la terre, pourmonftrer fon humilité' profonde , d'autant que l'e'lcment le plus vil ,& le plus bas, c'eft la terre : mais S. Bernard pefle plus outre , & l'accompare au centre, pource, dit- if, que des chofes du monde la plus bafle c'eft le centre qui cft encore plus bas que la terre, c'eft le milieu du monde; Or fus , le fils de Dieu eft dit auoir opère le falut des hommes au milieu du monde, Operabamt ftlnteminmecHomiwc/i,Cc qui doit cftre enten- du du ventre de la Vierge, qui cft accomparé au centre , pour ce que tout ainfi que tout ce

icCAYcfme. 6^

cft au monde icgirde fixement le centre ii terre, ainti la Vierge cil le centre de U

Cur laquclletous ccui qui font au I ç qui font aux i iommes en

deuant nous , fit ceux

qui viendront ietteront les yc*ux lur ucllc,com-

cltant fourec de tout b tout bc

r : comme donc 1 ;c deuoit dire efic-

i les créatures eftant merc

* i , audi elle deuoit s'

ment Cj mais c

les ab. m , aufsi d i parlant

d won-

iergc y humilité

s'eft rendue la pi créât ui

ucepar def- lit ain'. int à cl'.

Ce

de merveille, clic cl t ien

rcprcfentcc pir celle peti tainc accrcuc

ci vu gran m p.tn<u->

Imevriuc Conu p > ; rc '" q IC tant plu l monte liant, p|

ainlila Vierge , plus ellcfc vc - l efleuee , plus l'abbaifTc-elle , diîant : /

iMMS&plusellei'abaifle,! -cllcrclctu é n

CL ' i 1

cite pleine ; i clic deuoit

titre la n de Dieu, o faincte & facree

i i V*

\ icrgc tout le monde fient vers vous, comme

vous cftant le tabernacle d- ' I le Tem-

ple facre, Ton fils a rcp<> ;uc le

(orne.

6 60 Pour le 6 . Meycreiy

Temple de Dieu eft faind à caufe de fa prefeiî- ceeniccluy , quelle merueillecft-ce donc fi la Vierge efUnt le Temple de Dieu, eft faillie & pleine de grâce?

Dauid parlant de cefte fan&ification du Temple de Dieu ,*di foi t , Santlijicauit ttbernactt- Ittw fuum fient ynicornis , Dieu a fan&ifïé Ton ta- ^a . /bernale & Ton Temple, ainft que la Lycorne, , ,' que veut dire cecy ? Dnuid fait allufion à ce ^ que les Naturalises racontent de la Lycor- ne)chofecfti,ange, c'eft qu'icclle s'eftant ap- prochée de la fontaine pour boire , aupara- uantque de touchera l'eau , a accouftume' de tremper premièrement dedans le bout de fa corne , fai&e en rorme d efpc'c qu'elle porte fur fa telle , & par le moyen de cefte corne, qui eft mcdecinalle chaffe tout le venin, & le poi- fon que le dragon ou ferpent pourroit auoiref- panche' dedans*, & puis après boit àfonaife, & enaffeurance.

Or fus, la Vierge eft accompare'eà vne fon- taine, Fon s -paruulus creuitinflmÙHmmagnum^e fils de Dieu, qui eft vne vraye Lycorne , voulant boire l'eau de noHrc mortalité' & fe voulant in- carner , il a prinsla corne de fadiuinite,& la trempant dans cefte fontaine , il a empefché que le poifon & le venin du péché ny entraft: Voila pourquoy cela eftant , l'Ange Gabriel ne redoute de luy dire , *Aueçr4tMplcna,&pour- cjuoy cela ? en voicy vne belle raifon rapporte'e par Merhodius, lequel parlant à la Vierge luy dit ainfl , Eugt quem debttorcm itlum babesycuiom- nés nos débitons [mmu } & Hlettbi Àebim eft, peut fi<

de Cavefme. 66\

x.7 mdtrctK) o* om>i rm rxtidm mdtrl , & honorent

impcnJit D.'li efl q : ront graceeftcq

elle, îitfi talent il cfl <pcrue-

met w te. Le S. E f > r 1 1 dcfccndrtenellc, c cil

cette fontaine creuc

uulus CTtmtinflt4Hiwn •».

Grand myltcre que fiintE

prit ne pouuoit eitie mieux repfcfcntc qu par le flcuiu\po -rquay ccia< la ia! 00 que ie vous en veux donnereft belle: entre les troisdi ir.es per(onne< de la Trinité', il n'y a que le fainâ Ef- pric qui cil fleuuc, mai;» fleuuc du vetre qui p; cède par voyc d'amour, c'efhlà la fontaine, c'eii la la fourec , car le lils cft bien vn fleuuc , mais c'eft <lccjpitc,$: non pas th v:///jv,à raifon qu'ice- luy cfl produit pjr l'entendement 1 du

Pcre | le S. Kfpnt cflant -lonc fkuuc dcçracc, & «le bonté , & difant qi.c la " oléine

grâce , c'fft autant comm ! qui diroit qu'eîlccft changc'c & conuertic en vn fleuuc de 1 font futruulirureuit tnjlu. m.

De -la cit que fi nous !• .la (ai

cri turc que ccluy-là deuoit cftrc rcmplydu faint

i*, qui dcuoitbaftii d'AUjancc:a:.

la Vierge à plus forte rail. >n deuoit cltrc rem- plie dc^racc , puis quYllea efte toute etc >ur cftre l'aulie d nacle du hlsde Dieu , ainfi I app Damafccnr fdn[i/n tdbcMM'Mlum I

Quand il fallu '»e de l'Alliance,

chacun v Ipp I y

apportaient de l'or, les autres de I les

1 I iij

6 6 ï Pour lefixtefme MenYeêy

vnsdonnoicnt du cuiurc, & le*s autres du fers ainfi quand il fallut baftir l'Arche d'alliance du fils de Dieu: chacun y appotta ce qu'il peut, A'vn apporta l'or delà chante, l'autre l'argent de l'innocence , l'vn le cuiure de la conitance , l'autre le fer de la force & viri* lire* bien dirons que tout ainfi que di& fan&gt de Plutarque qu'vn certain voulant faire l'imai- iapruden ge , & le pourtraift de la Prudence, Iupitcr 'ce Cornent commande à vn chacun des Dieux de luy fnïBe. donner quelque chofe en leur particulier: de manière que Ivn luy donna la beauté) l'autre la force , l'autre l'éloquence , ainfi lors qu'il a fallu faire l'Arche d'alliance du fils de Dieu, chacun y contribua quelque chofe du fienh Adam donna l'innocence * Abcl la iuftice, Abraham l'obeirTince , lacob la debonnaire- te',Moyfela fnanfuetude , Dauid l'humilité', & Salomon la prudence & (agefle : Si ce n'eft que nous voulions dire autrement, fçauoir eft queleSainct Efpriteft venu \ & eft defeendu en terre pour cftre comme peintre : pour ti- rer au vif,& tirer lepourtraiét naturel de cefte Arche d'alliance de la Vierge. Et tout ainfi comme nous lifons en Pline, qu'vn iour Ale- xandre le grand commanda au peintre Zeu- xis de luy pourtraire & tirer au vif la belle Heleine , Zenxis commanda qu'on amenaft deuant luy toutes les plus belles filles de la ville d'Athènes , pourquoy cda?vne des plus belle n'euuc-clie pas cflé fuffifantc?non pour- ce que telle qui auroit les beaux yeux,& pairs niroit la bouche le jie-z difforme de

Je C are fine, c

for- efl bi en difficile de tmir.i r vue lil-

tc,tellcraeut pat

cliofc nv manque, & pour ce ' rc-

rneiflanc cecy , . accomplir en coûtes fcf |

t ).itcs les pLis belles dain>>i! La wllc

ci'Atiiencs, de CM tes il emprun-

tait les u'uv j:Ï::j ceiefte9des aatrcslcnçz aquitain , d-s mes Ls 1 >.ies vermeille des autres ures coraillincs , cV des aul

le cold'alb drre, & parainli tic vn pourtraict iu tout paifaict & admirable : lin 11 ! S. ht prit Toulant prepirer le tabernacle du Seigneur , & créer cefte V k ge , il atTemMa toutes les p frétions des créatures , & de toutes emprunta tout ce qui eftoit de b r le

mettre en Le lie, de forte cjue ce n'eft de :ner- ucillc fi ce ce! lant à

aux Ci *CÂ

raphin, celle d'vn Ch 1 b jii<

que , fi celle d'vn Chérubin , celle d a-

ra pas: car autre c(t la beaui Se-

rapliins t autre celle S\n Chérubin, & cTtii autre Anç;e , mai<> la V foy toute la beauté & p Tôt a pAcbfd ifl , 1

ce que ! i n itnre .. 111 , Ac d'exccl

•en , elle a I

le feu"

;rs,U fa in acte >a-

tio is , la pue c vic^ Vi rttll

PuitlaïKCfc, Lamiferkordc do A ,^>, la

Tîiij

6 6 4 V'ouy hfix'iefmc Merçredy

fubtilité des Anges, la foy des Patriarches, Tcf- peranec des Prophètes, la charité des Apoftres> la confiance des Martyrs , la pieté des Do- cteurs, la deuotion des Confcffeurs , & la cha- iieté & virginité des bien heureufes Vierges.

D'auantagc elle tient de Sara le refped & l'honneur cjue la femme doit à fon m:ry : de Rachel , la beauté: de Lia, la fœcondité: d'He- fier, la bonne grâce: & de Iudith la force & le caurage: de forte que iuftement & à bon droi6t nouslapouuonsappcller ,Tot4pulcbrat puisque clic contient en foy tout ce qu'il y a d'admira- bleentrelcs créatures : C*rem per partes , in ~Md' ria autem tota plenitudo gratiœ je infundit : d'où vient que pour ce fujeâ: l'Ange luy dit , Spiritu* pt/j&uj fupcrucmetin te. Par celail n'y a vertu que l'Ange ne nous denote}& ne nous fignifie : vous fçauez qu'en Iudith,le faint Efprit a produit la force qu'elle a ubit, en Saral'obejiTance: en Ra- chel, la beauté': en Lia, la fécondité: bref tout ce qu'il y a de vertueux, de parfai<5t& de mé- rite aux créatures, le faint Efprit le produit, & produifanteela il vient à eux: au mefme temps qu'il produit la ferueurdes Séraphins, il vient a eux, au mefme temps qu'il produit la pléni- tude de feience aux Chérubins, au mefme temps il vient à eux , & ainfi da autres creatures.mais iors qu'il vient à la Vierge pour luy donner toutes les perfections des créatures , il n'eft pas dit qu'il vient à elle, mais fispetueoiet in te.

SâU'iÔ: Dcnys Arcopagice , dit que c'eft mal «lia: , de dire que Dieu e(t fage : mais qu'il eft &*>fagc , de dire qu'il cft bon , mai* fur-bon:

ic Carefme. é tr}

àc dire qu'il e(t iuitc , mais fur-iuftc : ainfi 6 Gabriel î que dites vous de cefte tres ficu- rcuic Vierge parlant a elle , Spirttut ftnclus ftt- peruenwt %n te } 1 ! v.-ut donc dire que la fefueur de U cnarite de \x Vierge n'clt pas terucur, mais iur-rerucur , que fa virginité' , n'eit pas virginité ; m:is fur virginité , cV ainfi de les autres per s , Sptntuj fmEkw fuferutmtî in

te , pouf lue Ôu'etk excède & (urpafle toutes les pt-t t Ctions des Anges & des h | , tant»

fropixfxcf* es Du qtidntf prnfxns xunlix gj verb», dit Methodius , cVainfi ayant c'garJ a ces preé- mincnces& qualités diuincs ', queetfte Vierge reçoit par dcllus les autre* créatures , quelle meruetl efiiedil qu'elle I enV changée c\ c ueme en vn So'cil fêms fssftndm crème iwfl**nm

•i es miu-'m foi m m t va i que le Solei t de lumière en

loyt que font par enfern orps 1

mineux : ainfi la Viergeaaotsr aces & de

perfections en ioy , que toutes les autres créa- tures enfemble.

:^oi ift.parccfte petite fontai- ne c leil , nous fort h: refentec la difpodtion que cette Vierge a f pour mériter ce tiltre d'iion- neur d'cltrc mere de Dieu : difpolrjon qui cl;

P<^ Itre cecy , remarquez ce- < âp.

lequel ! h imilirc.dit qu'el-*r//f U '

Icelt . tAnjttum fjxculum cim'AKum , c'cfl comme vn miroir conc. 1 cV au

centre du miroir concaue les rayons du < ika*.

666 Pour le 6. Mtrcrciy

Chofè m* Soleil fe font fondre, ainfi tous les rayonsfe table. vonc fondre & rendre en ee miroir concauc de l'humilité'.

Lafaincfce Efcriturc parlant de la Vierge l'appelle miroir fans taches & fans macules, spéculum fine macuU , pourquoy miroir fans ma- cule }cei\ pour monftrer qu'en elle il n'y a eu aucune tache de vice ny de peché.

Qjand y ne perfonne agonife , & eft à la fia de fa vie, fi vous doutez quelquesfois qu'elle foit expirée, il ne faut que prendre vn miroir bien net,& bien poly , & le mettre au deuant de fa bouche, fien îceluy miroir il ny a point de rachc , c'eft figne qu'elle eft morte,s'il y en a, li- gne qu'elle ne Tcftpas encore. Tous les hom- mes eftoient morts par le pcché:au parauant la naifTancc de cefte Vierge : mais icelle ayant paru dans le monde comme vn beau miroir net & poly , expofe' aux yeux des hornmcs,il eft de- meure' fans taches & fans macule, figne qu'il ny auoitque ceflc Vierge dépure , & fans peche entre tous les hommes , &ainfi pour ce fujecl: l'Efcriturc l'appelle , Spéculum Jine macu- U. Belle con~ D'auantagc,s'ilarriuoit qu'icy bas en terrer! cevuon. n'yeuft point de feu , quel moyen y auroit-il d'en trouuer& d'en pouuoir auoir?le voicy ,il faudroitauoir vn miroir ardent , 6V mettre auprès d'iceluy quelque quantité d'eflouppcs fèiches,le tout expofe aux rayons du Solcil,& ainfiferegendreroitlefeu. Enl'eftat d'innocé- ce, l'homme parfonpccSc fit efleindre le feu eclefte de la grâce icy bas en terre ; mais au

de CaYcfme, (Cl

temps de l'Incarnation Icfca acfîc appo.tcdu Ciel en terre par le fils le Dieu terc intcrrAm , or quut . 1 uu-

. elle au moyen du mil MfCâllt

lie l'humilité de la Vierge , cjui a reccu ji. tre de Ton ventre les Ji,;

deiuflice : Vierge, miroir (ans ftoacule , eipo- douant la tace du So!

humilité elle a prorere ces mots, Ecce nmilUDè- mtmijidtmibifectémlmm yrrbumtuum. \'oyla com- me ce fierc miroir ci\ fans taches, à clL duconcauepir le moyen de (on humilité , & par ainli ce Soleil eltant reccu dans ce miroir noftre humanité a efte rendue lumineufe. ( bien drlons nucc le Proph yCj Que l

flre humanité n'dt que paille %wmnisXdfèfanumi / £• fc au moyen d: (esardants rayons d menfc Soleil receu dans la concauite roir d'excellence , cefte paille a cfl fc'e, quieft caufe cjuc fi

ne redoute de dire que lève. a

cfte' vnabyfmcdc , cV de incruc-.l

-l'emerueille de \ , cV

les efpinei ruées entre \a fl i -

dirccjie le feu qui brufiedefa nature, 3 pp xheneanrmoinsdc la matière 1 le , &

per >rce : ce feu c'cll la diuinité &t\ci et

pincsl'hn . ce feu conioi:' auec lesefpi-

tre de la v l'a

point bruflee , nv |OC

ectorrent leneefiinâ Léon, au ferra

! a faiâ iela N , ' n-

<dit 1 '.leufemcntbic:'. ftir^cefuj , ""•

66% Tourle fixlefme Mercredy fœdereytramqnc naturam interfe confermt Vf neque Çupcrur abforberet infenorcm , neque infertor fupc- riêremi De force que fort à propos au moyen de cefte maternité' de la Vierge,ic dis qu'vne peti- te fontaine a efté changée en vn Soleil , In folem lucemque conuerfus eft , & ce qui eft vn miracle plus grand , ce miroir fans taches eftant ex- poféau Soleil, eft change' & conuerty en vn autre Soleil: voyez cecy par vn paflage tire des Cantiques, dde&xsmeus mibi&ego iili, di& TEf- poufe, dïlt&M meusmihi , voila le miroir tour- né au Soleil , <? ego Mi y voila le miroir changé en vn Soleil: De manière que Petrus Damia* nus pari vnt de cefte Vierge , difoit , clara eft pro stureo utulo , feâ incomparabtlitcr cUrior generofttate frolis.De eft que nous pouuôs dire que cefte Vierge eft la fontaine du Soleil : furquoy ie de- fire vous expliquer ce paffige de Iofué, Sors tri- bus luda defcendityyfque adfontem SoUs , 6 fecret , ô merueille , que la part & portion qui fut don- née à Iuda (quand la terre promife fut dimfee aux 12. tribus d'ifraël ) paruint iufques à la fon- taine du Soleil. Cecy^ft vn myftere, & pour voir ce fecret, remarquez cecy.

N'auez vous pas leu en 1 Euangilede fainéfc Mathieu chap. i. ce qui eft eferit , làcétEuar- gélifie défaillant la généalogie temporelle du Verbe eternel,fclon la chair, dit ainfi furie mi- -, « \içuilHd(tù4ute?ttgenuit'Pares)&c. puis fur la fin, ' "t\Ât]un tutem genmt lofcpb y tram M>triœ de qu* natus eft Ieftu quis yocatur*Cbriftus , qu'eft ce que celajC'eftj/àn Tribus Iuda peruenit yfque ad fontem £?(*?> tous les autres Patriarches font biffez ,&

de Cdrefme. 6 6$

TEuangcliftc vice Kifqucs à Iuda , cV iufqucs va cette tribu de \uû. . - mfqucs à ielus,c'c-it

quel à la fontaine du Soleil ,quicftce fils de Dieu,

Dc-là cfhqucpource mcfme fujeft nous di- j4 jficr*e fous que la \ ierge cr. la fai:-.<fxe Efcriturc t&ctmtontà appellcc Aurore, puurce que l'Aurore non feu- ^^Ufoff lcrocnt c\ï merc du Sold îs encore fille du

nufine:ain.i la \ iergeclt mère Ju (ils de Dieu

;icre toute en! lu mcfme. Si nous con-

fi ronsleSo. e hcmifphcrc

lors l'Aurore cfl fa merc , pource quec'efl elle quile fait nail jui nous 1 ::iinous

confiderons aulsi que l'Aurore e(t engendrée du v i lors elle efl fille du No'cil , tout de

mcfme, fi non i< leil , icdisle

yerbe éternel en 1 :r-

ge cft fa fille, pource iluya

ineTeftrecôtne aux autres créatures: m G nous leçon s comme ,a

lors ie dis que la ' eft fa mere , & amiî : -

flement nousdifons vi'eîlecft mère du Soleil: qui efl caufe que celte grande lumière de 1 E- glife Latinc,S.Auguftin,fcperdcn la i ra-

tion de cefte merueille , il ne fçauroit que dire de l'excellence & dignité' de cefte Vierge , cf- coutez ces paroles prinfes d'vn defes fermons qu'il a fait dcrAfTompti» 'pAH-K

n><1ete (jutcquid Jhcmmî m :' ^^r

.i wertm >itwm te <A xrr« frç. Jufnp»

cetin.fï re [itum dn'flormm ,

■rem vtum te cj uri

€um nemof$t qui dt^m fu

6 1 "> Tour le fixiefme MeYcredy

Et vous,© grand UinCt Cyprian , quand vous pi riiez de celle Vierge» vous diiiez que c'eftok

Cypruv, YA petit Inancleî Cu,us tenafoïiditxs Immiliuus fut cuimmdredmplitudo cbtrimts illtus> nubes aXtnudp ComempUtiom* eim> cuinscalumfublimius Celfitt+du nis fnœruim pi '■ fplendor ïntelkzcntiç (kdfcims Luru JjiUndor iuffnhi, eu lus Lucifer at dot ornais fmBka.tisy cuim fyder* vh'tutumcœterarum ornamznt* (?don4 ppttformis gYAtix.

Belle con- ^c tiçon que fort iu dément nous difon*,

ctptitn. quc tout ainfi qu'au Ciel il y a vn fi *ne appel!* le fi «ne delà Vierge, qui a cela de propre: ainfi que les autres figues celeites que d'eftre appel- le' la mai fou du Soleil , pour ce regard à caufe de la demeure de trente jours qu'il Fait en ice- luy b.ea îcoup plus donc la Vierge fera-elle appellee la maifon du foleil , puisque parl'ef- pace de neuf mois, le vray Soleil de indice a choififonfacre' ventre pour maifon & demeure très di<7nc.

$.poin&s* Cefticvqueie veux paffer du fécond poinéfe au troifi f ne & dernier, auquel nous parlerons des cffeâs & profits que nous retirons , de ce que la Vierge a efte' la mere de Dieu : ô afh*e de f la Vierge , d'oii procède l'abondance des eaux de grâce.

Vous fçauez au rnpport des Aftronomes, que des aftres il y en a qui font heureux , & les autres mal-heureux, les vus font bénins, &les autres defaftreuxrô aftrc bénin que la Vierge, quiavn afpc&falataire , doux, & bénin, aftre heureux & fortune' , pour ceux fur lefqucls il iette [es influences, aufsipour ce fuje&jfaint

rff Cérefme. 6ji

Fcrnard luy difoit, //; te *Jngeli .'.• ûéomy(S ttuiémtm n uotntercp-

ficmni .■■.•, c^pcr tcc? dttt

rcduerat,rfcrfdtiit. Lie pcndar v il eft au li-

gne du I.yon , il irdamment retentir Tes

cauic des maladiel au corps : mais rant au (igne delà Vierge il remprre l'ardent defesraso I us

eaux deb «rc par

I* moyen d ~deccltc\ rViuftemenC

pour ce (tijet j1 cîï icy dit , que I^duudjui: m

4ÊMUU flkïh

[u (le ment cède ree à ce

> : car tout •: rtn" que ce fi^netem- pcrcles ravos ardem

gc a appaiic lire de D 1 lur nous, Aupara- uant rircarnationdcfon I ils, C*eftoit vn Dieu des vengeances , mais ap-cs , c tfl vn

Dieu de bonté* Se de miferi -, pournoftrc

»rd , avant elle appaife pir lefcinpi de ccflc Vie r plus ny moina Que la biche

viucmcnt pourfuiuic des chaiTcurs , ex au mi- lieu de ù plus granàc colère , s'appaife tout court cV s'arrefte , trouuant le (èiu ouuert de quelque ieunc pucelle , ainlî que dit laint -goire de NaïUnM : O Vierge fjcrec , ic puis dire le mefme de vous , que Mardochce difoit d'Hcfter , fçauoircfr, qu'icclle . (le!

M pour le profit cV vtiliicdu peuple Amh , o fainâc Dame , ! 10-

iourd'huy ie vois l'Ange venir, vous apporter les nouucllcs du Ciel , q"c de toute eterr

6 7 2 Four le 6. Mercredy de Carefmel vous aucz cfté préefleuë , & choific pour cftre merc de tout le monde : & par confequent» par ce moyen vous aucz elle faicteRoyne des mortels & des immortels , citant fille & mère du Roy del'Vniucrs, & ce pour 1 vtilité par- ticulière de l'homme, & puis qu aini« cttque vousauezeiïe'conuertiet.'n vn grand fleuucde grâce, verlez s'il vous plaid quelque gouttelet- te de ces grâces fur celte noble aflemblée faite que Tire & le courroux de Dieu foit *ppaifé par voftre moyen:& que lors qu'il nous faudra comparoiftre quelque iour deuant le tribunal de faiufticc , tempérez Ton courroux allumé contre nous ,afïn que nous nefoyons de ceux qui feront condamnez aux fupplice^ éternels» mais bien du nombre de ceux qui feront ad- mis à fa dextre, & qui ioûyront pour iamais de fa gloire. Ainfifoit-il. *

SERMON

*73

SE R MON POVR LE fixicfmc Icudy de

Cardin.

JtluUtr tpuddmcratîn dm

pi | V.

L

/

^VJY? E diligent & Jcbona ire pnilcur 1 duquel pailc laii Cl LoC,J citant A npperecu de Ivre de les cent / bubis cftoit efgarec de la b< rie &: du troupeau, quir 09. & va après à la PB ou félon les autres au deferc pour la 1 & fit tant par Tes allées & venues qu'il trouua la brebif perdue couchée à l'ombre d'wi arbre verdoyant , la mit fur Tes cfpaules cV la ramena au Bercail. Chrcfticnj.,Lc{l icyvne belle figure de ce que le fils de Dieu pratique enuc ?•

cheur*>Ic vou* difois hier que l'tuani»clille

Vi

6 7 4 Vout Ufix'ufme leuciy

lcanaccomparoitce Scigiuuràvn berger O'J pafteur,& tous les hommes à vn troupeau de brebis compofé de pluficurs ouaiiles,dont les vnes demeurent au bercail, & les autres s'en cf- garent quelquefois: & fi iamais il y eut brebis efgaree & errante parmy les deferts du pèche', ce fut (ingulierement Marie Magdelaine , que ce grâd & puiffant Pafteur trouue auiourd'huy dans le defert du monde, fous l'ombrage des délices & concupifcenccs charnelles, & l'ayant trouuee la met fur les efpaules de fa grâce, & la rameine au bercail : C'eft ce que ie defire vous reprefenterce matin.-& poureeque c'cftd'vne Marre que nous voulons difeourir , pourçcftc caufe demandons la grâce du fainâEfprit, par l'intercefsion d'vnc autre Marie, non pleine de péchez, mais pleine de grâce , ie dis la Vierge que nous falùerons pour ce fujcâ;,difans, IAm Marti.

Efte bouche d'Or S. Chryfoftorae ( ie ne me trompe)a merucilleufement bien di&lors qu'il dit que fain&e E'criturc n'eft autre chofe qu'vn tableau, qu'vn. pourtraict,& vne viuc imagc,duquel le peintre eftle S. Efprit , les pinceaux les Prophètes & anciens Patriarches, & les viues couleurs, la celeftecV diurne reuelation, & fi iamais ils'eft rencontre7 vne parfaire image & vn tableau accomply de toutes fes pièces & parties.

C'cftfingulierementceluy de laMagdelaine que ce grand peintre fain& Luc nous propofe

deCarefnc. £7}

auiourd'riuy deuanc les yeux. Ec tout ainlï comme c'ek le propre &: l'ordinaire des pein- tre:),voulant faire quelque tableau , de crayon- ner premièrement auec le crayou l'image qu'il faut reprclcnter , & puis après y appliquer les viues couleurs :.ain(i il fcmbîcquc lainâ Lac fc foitferuy de mcfme & lemblablc artifice, fjuand il nous a voulu pourtrairc cefte luftoirc de la Magdelsiae*

Premièrement il s'eft feruv de crayon , & cri après eft venu à l'application des viues cou- l€urt*7d*lifrq*c4éimtr*ti*ci$$UéUf pteedi [\

donc le crayon ,& charbon dclignant,£r /. mis fini cctfitn érefedesltfk* C'cit pour lesviuei couleurs & poux les demie. in ta-

bleau.

Iuflemcn: Jonc ic disen premier lieu , que lecrayonex charbon par lequel le pourtraicT, ou pourmieux dire , ce tjblcau de la Magde- lainc clï commence , ce font ces paroles icy rapportées par fiin& Luc, tout au commence- rnentdcccftc hiftoirc d'vne ame pecherefle, vray miroir & exemple de tout pécheur péni- tent, Tlîalur tjM.fiLm tfMVk

le fçiy que quelques TOSpe&fl utide-

rans ces paroles de fa in et Chryloftome , qui parlant de la temme , difoit que ce n'eft au: chofe (\\\on^ntiquumSéthdh <m, l'ancien »

inftrument de Sathan , on dict , qu'il fuit alla- fion à ce qu' Ariftotc di& parlant de l'ame, que c'eftoit,. rporHir^dnuipjfi i *-

\$tr. forte que tout ainfi que le corps ,

Ion la doctrine d'Ariftotc, eftl'orgtne 3».

é 7 6 Tour* lepxiejtxe leudy

ftrument de î'ame,qui eft la forme fubftantîel* Je: Ainfi difent ceux-là , ainii qu'il y a appa^ rtnec que Sainct Chryfoftome veut dire que !• femme eft l'ornanc , & l'inftrument de Sa- thanjqu'elleeft comme le corps ,& le diable fr forme , toutesÉois i'ayme mieux dire que Tame&la force d,e la femme, c'eft fon hon- neur:car tout ainfi que les Philofophes difent que, forma datifferch, que \a forme dône Teftre àlachofe: ainli c'eft l'honncurqui donne Tc- 7r;)onne:ir flre principalement à la femme : Et ainfien- tft l'ame corequcrameeftantfeparec du corps le rend CrU for- informe, &fans vie: ainfi eft-il de la femme me de /^ qui a perdu fon honneur,elle ne doit plus eftre femme appelle'e femme : mais pluftoft infâme infor- me, & fans beauté, ayant perdu ce qui eftoit de plus beau , & de plus riche en elle , de façon que ce n'eft de mcrucille ce que nous lifons dans l'hiftoire Romaine,queccfte matrone de Romc,ayantforfaict à fon honneur, &l'ayat perdu,fe voyant ainfi deshonnorée , ne voulut pas puis après le furuiure: car tout ainfi que l'amour fut caufe de la perte de fon honneur: ainfi l'amour de fon honneur perdu fut caufe delà mort de fa perfonne.

Pour prenne de mon dire , ie ne me feruiray d'autre exemple que de celuy qui nous eft pro- pofe' par le Prophète Daniel, il elrditque ces faux vieillards n'ayât peu faire perdre Tho- neur de la chafte Suf.mne, commencèrent à î'aceufer deuant les Mngiftrats , & elle fe voyant ainfi acenfee par eux, voyez ce qu'elle dit Ji enim hoc egero mors milii cft}fim 4utem , mortetà fugcYQjion poffnm.

de Carefme.

Si ie confcnts , difoir-c'lc , à leurs desh< ftesdciîrs, ie me procure la m f-

rne, poureeque c. contre lalov

itrc part , ii ic leur rc(

s. f^jellc refoh Iraceftcfcm

) . voyc ch c la

morr de Ton amr&: d,To.i ru) . 1

la vie defoa hÔQeur& icfon I de (on corps , elle fc rcfolut a la demie pluftoft vouluft mourir & s'expofer àla mort du corps , que de perdre ton honneur, ainli qu'elle fît bien apparoiftre , en laquelle ret lutiooellca efte lui-iie par plufieurs dan Chrétiennes , lcfquellcs ont mieux ayn. drclavicqic jrlcsbomes de l'honneur

& de la bonne renomme | _. ..

Pline le Naturalise , !iurc fepticfme luftoirc naturelle, taict vne belle rem. '

&dict,quc pour eftrcioip

ncur ,• la nature po.i ut bc

par toit , ledtt honneur d commande' , donne vn tcfmo blc fur '.me, que 1

riucpar mal'heur qu'vnc femme vienr a clt novee, iai: m corps nereaientq

delïui , ce qui arriucroit au ftoit le corps de ' mc, pour in

cefte mere commune de tous ,appréJ c; ble,aiu femme? qu'elles ne doiuent o.icurtc- ment fur -^res leur honneur perdu :Cjt

l'honneur lingulicr< i: ci

&7 8 four lefixiefme Ieudy

tout ainfi que lame de (on corps , car tout ainfi que l'ame citant feparee du corps le corps ne demeure plus que charongne, parceftepri- nation , aufsi l'honneur d'vnc femme citant perdu , elle ne demeure plus femme,rnais infâ- me: Ceft ny pl-usny moins que du fien, pardô- nezmoy s'il vous plaiftli i'auance ces mots,ie ie ne les dis qu'après le Sage , Mulicr fornicamx fcutftercora tn y ta conculcabuuY: De- cft qu'an-* ciennement ainft que nous lifons au Deutero- nome , Dieu refufoit les prefens & facrifi- ces qui luy eftoient offerts & prefentez delà part d'vne femme des-honorée , & pourquoy cela , quittait l'Efcriture , ytrumque abomina* b île efl ceram Domino , Et le prefent & celle qui l'offre, font chofes abominables deuant Dieu: Mais quoy ? Seigneur > fi elle vous offre de la cire ne la voulez- vous pzs reeeuoir ? el !e pour- ra fcruirpourle luminaire de vos autels: non ic n'en veux point ; mais quoy ! Seigneur, vous auez pris pour deux mailles , & vous n'auez niefprifé vn fi petit prefent, vousn'auez rciet- les peaux des c heures qui vous ont efté of- fertes pour la couucrture de voftre taberna- cle, vous auez permis que le vaiffeau fc la- uoiét les Prcftres entrant en voftre tempîe,fut faicSt par Mov fc, des miroirs des fcmmes,aprcs lefquels elles auoient rart idolâtre' , vous auefc permis que Salomon aye defrobe' l'argent qui cftoit enterré au fepulchre de Dauid, pour parfaire voftre temple, & pourquoy re«fu feriez vous l'or & l'argent >& les proftns que yqus HQuxrpit offrir la femme mcrctriçç^c/eftpout

de C are [me. autant que , Vatimqut i ::-

tmm , Et dolà i'çntcq > mon ;

quoy vous ne vouliez au( enfacrifice , o miel qui n'efl

fleurs que le r , beau

fymbolc des prclcns des femmes dcabaife

checs qui ne (ont L:Cts i;y coi. des plailirscharnels , lefqi. ir ce luieô

Dieu reictte , 5c c'cll ,liic ne rac trompe, p vnc iingulicre prouidenec de Dieu, lcfuiect pour lequel les Cypru oient accoutu-

me de mettre dans le Temple de h D \ -nus, laquelle il* honoroicnt & rc t,

«les fuaircs , & des diaps de morts , ix n feulement cela , mail er.corcs ; u-

ject mcfmc on donnoit anciennement d< armoiries noires à Cupidon , & i il,

pour monitrer combien h>rt fouuent c plailirs cnarnels èx (enfucil talor.ne/. de mil ères : nuis ereme

lt pour dire q.ic des ci difforme \ noii , Ion

qu'elles expoient leur In IX , es:

ment l'honneur èx la p me perdue, cil vnc tael noir : car tout

ainli que le noir nV d'.i.n

ne autre couleur : ainli, ©femme Jes-ho rec .quand tu ferois plus f; >

plus humble que Daui ; IC

Juditi (nie Rachcl, tout cela ne

fert dcricrffansla pi.luice : cir licuidclafcuirac^c'cd la tac' -il

6 8 O Pou y le fixiefme leu iy

la tacher de toute forte d'infamie , pource que perdre l'honneur , c'eft perdre tout : En ligne dececy,noj> lifonsen fainét, lean chap.4 que noftre Seigneur ayant dit à la Samaritaine que 1 homme qu'elle auoit en fa maifon n'edoit pas Ion mary, mais vn concubinairc t Hune qw'm bdbss non efl vir tuus , icellc alors s'eferiant tout haut, di<5t, qu'elle auoit trouue vn hom- me qui luy auoit reuele' tout ce qu'il y auoit en ç[\:,dixit m'tbi omnix , que dites vous , ô fem- me : le tils de Dieu ne vous a taxée que d'vn feul vice?0 c'eft tout vn^ixitmibi ommay pour- ce quetouchintà mon honneur , il atouchéà tout ce qui eft: en moyrcarla tache de l'hon- neur perdu eft de telle qualité' , que toute l'eau de mer n'eft fuffifante pour la pouuoir lauer: en quoy fe trompoit Pcrimander , lequel con- feilloità la femme déshonorée de s'aller lauer à la mer ,& qu'elle feroit remife en fon hon- neur , & putifice de fa faute : non , non , c'eft vn erreur que cela , il n'y a que les eaux de lar- mes qui puiffent effacer celte tache noire de I'i m pudicite : Exemple de cecy en la Magde- laine, qu'aptes auoir expofe fon honneur n'eut autre recours pour eftrc lauee de cefte tache, que de s'aller lauer d ms cefte mer de larmes. -yivnaen ^ \AC]Jlt^m\6 pit5 cxs^u riga/e pedes Itfus : Et ic <e clt Diett vf)U£ prjc Çhrc{}{c,JS y cn cef}c pénitence de la p^nalee. j^ agdclainc de ietter vn peu î'ceilde la con- fijer tion, fur ce qui eft de la prouidence de Dieu, qui reluit particulièrement icv : fçauoir eft, îue des chofes les plus nuifiblesà l'aine, ri en tire ordinairement des remèdes les plue

ie Carefmc. 6ii

..crains pour la fantc cVguarifon d'iccllc: y a-il rien de plus nuiliblc à 1 ameque les yeux qui donnent li Courent la mort à l'ajnc , Mcrt tniYduu

O ycux,ii cil rraj i elles h rnerueillcdc

l'homme, car n'v plus ny moins que l'homme cil l'epitomc & l'abbrege de 1 vniur:s , les real fooi comme l'abbrege de toutes les pertc&ions de l'homme, & tout ainlicncore cjue l 'homme cft l'image de Dieurainii lc:>yeui font limace de l'amer & encore qi Toit , li cit-cc neantenoins que ic dis que de toutes les parties de l'homme, il n'a rien de plus nuiliblc pour Ton ame que les yeux, pour ce que c cil eux qii font caulede pei fafortK 'j cr pcr^JiMCf'i /u»f,

:t Medce , parlant de Jalon l\ ide,

itoiuli ,difoit S.Bernard, QcuU fant in Amore duces ,dil eut ceuï'li î Ortg atifsi difoit que les yeux >***

arrn jy i: S. C h . app

mmm dtahsh telum , àc de i

des fa g et tes . nv par des Jards que i uers

parens ont efte portez par terre . m n ptr

nmrjuodifjct f:rkWm . titbtlev:fttyCjr a.I fufljTukrn ftuuc: A da i . ' rdu

par le regard de li t< mme , ainl nous

que le plus forts cV plus valcureu* du flKMnic ont cnc'tcrra(îc7 par le fcul regard rcra-

me,qui cft plus ptiiflant pour tuer lame , leregaril du Bafiliquc pour tur : les

armes dr (\j| nit flèches , & les fle-

chei ne font autres que le regard des jeux,

é'S 2 Pour le fixiefme leuêy

auec lequel il tue & embraie le cœur : de telle force que pour le couper court vous recognoif- fezà veuë d'oeil-, la perte & la ruine qui arriuc fouuentà l'homme par le regard des yeux , & qu'il n'y a rien qui foit plus miferableàl'ame que les yeux : Voyez à prefent ce qui eft de cefte diuineprouidence. Amli que delà vipè- re on tire le venin &le contrepoifon, & com- me vous voyez que les mouches cantarides font tres-venimeufes , & que neantmoins de leurs aides s'en tire l'-atidote fouuerain.-airih* de mefmeiediray que les yeux font vraye chair de vipère , d'iceux forcent mille regards ,em- poilonnez & dangereux : mais Dieu veut que puis que d'iceux part & procède le poifon, quedesmefmes procède l'antidote , la the - riaque, & le fouuerain remède propre pour guarir ce poifon : ô regards lafeifs , c'eftlàle venin, mais ô larmes qui diftillent de ces yeux , c'eft le contrepoifon & le remède conuenablepour remédiera ce venin & à ce poifon: Grande prouidence de Dieu, de dire qu'au mcfme temps que ces yeux ont fouille' noftre ame par leur regard, au mcfme téps que nousenauons regret: ces mefmes yeux pleu- rent & en demandent pardon à la diuine Ma- jefte':& fi bien ces larmes n'ont point de lan- gue pour parler , neantmoins elles ne làiifenc pas de parler à Dieu , d'obtenir de luy re- mifsion du pcchéqucles yeux , d'où elles pro- cèdent , ont faidfc commettre : Et combien qu'icelles foient efpanc!,ees en terre, neant- moins elles font vn rejallifcment iufqucs à

Je Carefme. < 8 j

£)ieu , cV luy demandent pardon : vouUz- vout voircela par la laincte îilcriture r Indttl- , ,

::Amiy[»rnrnfufii Uchrym* poflulemu/. \ ois Ici * °*

vous voir le rcjallilîement , eleoutez ce que diloit lob parlant à Dieu , Vofutjrt Lu m

conspcftuin::Dei yeux procède le teu qui rcdttk noltrcame en cedre, Ôc des melmes lorcentlcs larmes propres pour éteindre ce feu: dcsvei.c fortent les regards dcsl.ôneltcs q-. . uk ne

Jioftrc amc ,&de% mcfmes procèdent les lar- mes qui îa rendent blanche: C'eft ainfi comme vous voyez, cjuc d'où procède ic mal,dc-'L me Dieu tire le remède fbinierain pour le p rir : c'eft en cela meimeque conlîltc la (atitl &ion de la MagdcLinc,en cc-que Les mef- mes chofes qu'elle a efrenec , par le elle fatisfaicî a Dieu & li n r peni*

2c en elles s*accomj ces paroles, Percns

rheteus des filets &

des p amesdes homme ie Marie Mj

c*,qui on: autres rois tant leruy pour pei- dre l'ame de tant Je teanê's \\ -lont

les mcfmes que vous emp

niroir de penirence , po: >n

à Dieu ,c/cï/' : luftemi

dclainc,tu te fersde tes clieueux en tl n- ^ Wf*

var fi nous lifont; qu'anciennement ceux tJ

i luoiènteuite'qi elqoc natifrsge ou datsgqp

efrans hèoteufemesu ami <t

cucux & les alloicnt dédier &

il aux Temples des Dieux. Y cut-ii nmaÎB

6 8 4 Pour lefixiefme leudy

nauire plus battu des flots de la vanité' que toy» 6 Magdelaine ? & maintenant que parla grâce de Dieu tu as efuité le naufrage de la condam- nation etcrnellc,tu prend tes cheueux & lesvas offrir a Dieu , & luy en efluyc les pieds lauez 8C détrempez de tes larmes.

Et afin que rien ne manque en cède péniten- ce , & que tout Toit applique à la fatisfactiort de Tes péchez, elle veut encore que les mefmes onguens & parfums, defquels elle s'eftoit fer- me pour fe perdre & pour ofFencer E)ieu, les mefmes foient encore employez , pour luy fa- tisfaire,6r vnguento vnxit.

O bouche de laquelle procède tant de bai- fers falles & impudiques, tant de parolcsdes- honneites , ô bouche de la Magdelaine , de la- quelle ont procède tant de traiftres baifers , tu e's maintenant employée en fa pénitence à bai- fer non d' vn baifer traiftre, mais dVn fain£t & falutairc baifer, les pieds du fils de Dieu. Ex tyw intruuit non ccffdttit ofcuUripedes meos.

OMoyfcli tu auois veu cela vrayementtu euffes dit qu'il n'yauoit au monde femme, ny creature(apres la Vicr£c)plus noble que Ma- rie Magdelaine, d'auoir cite' l\ heureufe & d'à- uoir tant eu de crédit & de faucurquede pou- tioir baifer les pieds du fils de Dieu , qui s'eft "Qeuttr. ]ai(fc' agprocher de luy, puis q>\c tu difois, que 'N.ulldnatio tem °rj.nâis quœ babe^t Deos sppiïpin- quamesfibi.

O Magdelaine iuftement tu baife les pieds de ton Sauucur , lefqueh auoient tant eu pcine>& auoiéttantuauaillé & marché pour

de Carcfine. £ 8 >

te chercher en tout ce grand efpace de 3 }. ans de fa vie: par ces trois chofes que la Magde- laine a fai&es elle a accomply vnc vra>c & parfaire pénitence Cv fitisfaâioa de Tes pé- chez .-pour 1j fctisfaâîoo cV expiation du pè- che , font requifes la contrition d'icckiy , l'au- mofne ou l'orlrande , c\ la prière, voyez cecy en la pénitence de la Iclaine, 1-

jwj jrt pales le fus, ccft pour la contrition

CafitilisfHi c'eit pour l'an Piofne, cr vw-

puentoynxit , c'cfl pour la prière & loraiion, comme ainli d'il n'y aycriencjui repre-

te mieux la prière que le parfum, l'onguent & l'encens cjui le ront refleurir 'de loin > ainli <]ur difent S.Arnbroife & S.Cyrille.

I myftere queie voyen cecy, la pénitence i- v

de cette Maedclain v. l'abon-

1 r 1 en r 1 c-

dancede les larmes 11 tltrangc , que non lculc- L

ment elles eftoi. . pour lauer les

pieds de noltrc Seigneur qui iamais n'auoiéc peueftre feulement moiiii les eaux de

la mer, & ncantmoins 1 Euangcliltc uc

ces larmes ne (ont encore qu\ c-

cement de fa pénitence, c idebrymisfux trt prêtes le fus. ( ) Prouencc,nobîe prouince de noflrc Fran- ce,tu peux bien dire des nouucllcs de cecy , car véritablement tu pourris tefmoigner que les larmes que celle (air.de Magdclame ef pane

•mon le Lépreux, lors qu'elle tn laua les pieds de noltre Seigneur , n'eftoient à dire vra' m bien petit commencement c

comparaifon de celles qu'cUta ebancbctl du

*6%6 Tour lefixiefme Icudf de Carefmel depuis en fa fain&e & facree grotte , durant fa longue & tant pénible pénitence, EtUckrymit fétscœpiti&cA) miracle, ô merueiiie grande, ôl s'tfcrie fur ce fuieâ: fainâ: Chryfologue, iufques à cefte heure le Ciel a ârrofe la terre,& maintenant la terre arrofe le Ciel : ô Magde-» laine , qu'e's- tu non terre & cendre , & vous, ôrnon Seigneur qu'elles- vous iïnon vn Ciel, Tïimus bomo de terra terrenut Çecundm homo de cœl& cœlefits: Et la Magdelaine arrofant de fes lar- mes les pieds de noftre Seigneur, qu'eft- ce au- tre chofe finon dire que la terre arrofe le Ciel, & en faueur de ceft arrofevnec elle m?rite d'en- tendre cefte voix du Fils de Dieu , Fgmittuntur eipeccau multa , quonum dde^it multum. C'cft la confolation que doit efperer tout pécheur* lequel doit retourner à Dieu après fon peché, pourd'iceluy> à l'exemple de la Magdelaine, en obtenir pardon & reniifsion en cefte vie, auec efperance& affeurance de ioîîir vn iour delà vie éternelle : nousconduife le Père, le Fils, & le faind Efprit. Ainfi foit-iU

c%~i

SERMON POVR fixicfmcVcndrcdy dcCarefmc.

CoUe*crunt Conf

't.

LE

lOA!

«fî E iotird'huy en HieruGlem eft tenu ^r & aflemblc ?n Concile a l'cncontrc S&ir^* au Fils de Dicj.ou le S. Iv. prit , quoy qu'il n'y foie appelle , tient neanemoins l'équi- libre & la balance de la (encence qui s'y t nonce par la bouche du Pontife Cavphe ,c'cll à fçauoir ,qu'ilefl expédient que l'homme ij- fte mcure,pourIes péchez & le$ crimes dcl'in- iuftc,chofequi auoit efté rcfoluecV: dccrettcc de toute ctcmite'au faindcV facrccofcil delà diuinite : C'eft icvlefubicft de ce prefent Ser- rnô,& doc puis qu'il e(t ainlî quelc S.Efprit a£« fifta particulièrement à ce Côcilc des luifs Tant y eftrc appelle , la raifon veut que. nous nous tenions affcurei que C\ tant eft que nous im- plorions cefte iienne afsiftancccn ce ptefent

£ 8 8 Pour le 6 . Ve ndredy

difcours,il nous l'o&royei a,& ce d'aurant plus fauorablemcnt que nous l'en requérons foubs le crédit entremis de la Vierge, laquelle pour cefte caufe nous faluerons , difant, Am Maria.

^33* v i s que d'vnc mefme lumière deux r yeuxdiuerfement difpolez reçoiuét mers effucTts &* qualité*, de telle irte queceluy-là qui aura les yeux fains Ôc bien difpofcz receura fort bien Tallc- grc(Tc& laioyedela lumière ,celuy qui aura desyeux malades, ne pourra fupporter cefte mefme lumière qu'auec vn retTentiment de douleur grand & extre'mc, voire.mefmeà rai- fon de cefte lumière, courra rifque & for- tune d'eftre aueugle , & de perdre la veuë: ainfi voyons que l'Aigle fortifie la veuë en re- gardant le Soleil & la lumière, de mefme ef- blouit & aueugle les chats- huans : Nauez vous pasiamais veu qu'vne mefme viande prife en diuers corps fe change & fe conuertit en di- uciTcs fubftances du tout contraires , voire mefme eftant récent en vn mefme corps fe change en diuerfeschofes :car eftant enuoyee aux os fe change en os fermes & folides , à la chair fe change en-chair, le fangen fang:la mefme viande encore prinfe diuerfement par diuers corps, aux vns fe change en bonne fub- ftanec , aux autres fe change en venin cV poi- fon, ainfi que U mefme viande qui cft mangée par la perdrix, & par la vipère , ccllr cv change1 cefte viande en venin, & celle-là en bonne & délicate viande: ainfi d>ne mefme fleur l'a- beille

de Caref 6$ $

bcilleencompofc Ton miel fuaue, & la mrfi me douceur , &; 1 airaigne BTn venin & poi- fon •' Ainti vn mclmc médicament pris par deux diuers malades , j lvn il caufera la we, &: a l'a. tre la moit iQui trouu ;c

cede diucriitc d'efhfts a vnc mefene c produit^ p^r la diuerlucdcs di (petit ions. Bel cxcir.pîj dece que iedis en noftre Euangile; la (ukitation du Lazare fert de lumière pour cfclâirerlet y.ux des plus limples,à ce qu'ils

vent le ci. emin de leur falut : L mef-

mc fulcit.uion fert de ténèbres pouroftulqucr les yeux des Scribes & Phariliens , lctqucls ne peurent fupporter fans rage ny enuie l'excel- lence d'vn tel miracle, non pas que la caule de cefîc dinerfité d'effets puifle elrre rejette* fur celte fufciution, mail pluftolt fur la diuer- dc la difpoluion des yeux qui rccoiuenc vn li bel obie<5t.

on la pLs mefehante & mau* uaife qui fait q :<. troc viai de fc conuc

en venin &: poifon , l'* Il in.gulicremci l'cnuic . m de laquelle les Scribes & les f';"

Princes des Prcitrcs l '. llemblcnt auiour d'huy, &: tiennent vn Concile contre de SF**

noftre Seigneur, autlicur de ce miracle , ( Cayphc prononce la fentenec difant , qu'il e(t expédient qn'vn homme meure | (Mit le

peuple , Exfcilu vbts yt mus fa poptil .Par lesquelles paroles le vov eltreac- comply ce que nouslifons jii liurc I -I oùilcltdifr , que le fort & valeureux s.mto:i trouuavn iourvn Lyon mort couche & rcuw

Xx

é po Vouy lefixiefme Vendredy

ucrié par terre, dedans la gueule duquel il trouua vue ruche de miel: Ce que voyant il diâ & prononça ceft cmblcfme , De corne- dente exiuit cibus , & de fora egrjja eft dulcedo: Au si m'cft-il aduis que le metmeeft icy ar- riue auec vne plus grande merueille , feauoir eft que la bouche de ce cruel Lyon Cay- phe , Toit par la vertu diuine fortie vne ru- che de miel , ie dis ces paroles autant dou- ces que falutaircs pour tout le genre hu- main. Expediet yobiïyt ynus bomo moriatur propo- fulo.

O merueille grande de Dieu fouucrain & éternel, quelle fentence fuft îamais donnée , au monde de plus iufte , & de plus iniufle, sentence e ^u$ mifericordieufe, & plus cruelle, plus ve- C*yphe3w- rjtable & pks £aulfc . iuftC) rnifencoi-aîcufe jtexS wm- ^ véritable, entant qu'elle prouient & proce- J*~ de du confiftoire éternel de la Trinité': mais

iniufte,cruelle & faulfe , entant qu'elle part de la bouche de Cayphe , iufte procédant de la bouche du iufte, iniufte procédant de la bou- che de l'iniufte, pour faire voir comme cefte fentence eft iufte & iniufte , & première- ment comme elle eft iniufte , il ne faut que ietter l'oeil fuM'obicâ: d'iccllc , l'iniquité' de cefte fentence conflfte en ce que le fils de Dieu eft par icelle condamne' cruellement à la mort.

O Efcriture qire tu es mifTcrieufe , ie voy au trauers de cefte iniquité ie ne fçay quel- le chofe qui me fai£t iuger qu'en cecy Dieu gouucrne la bouche de ceft impie Cayphe,

dtCjYif;.?. £Ç\

&luyfai& parler conerc (on dcfïcin de Indi- gnité d'iccluy , qui n'eii autre chofe que Dieu me!; contez la cjulc de cefte fen-

m$ muhdfi'itdfà ut. Voyez la teneur de la ientenec prononcée pa ( .'fnht y»t>rf ytmuultom* mmuh

tur fïe fofnU ne u>w °ens perçut : Par ces paroles iniptrti i ex mîtes en la bouche de Cayphc par le S . nous cil diuinement bien re-

prefemée la perfoune de ' -Cbrifl , I .- fi dit yi .>. ii cil necefTaire qu'vn hum-

ilier & rare S N'cll-il pas tray que l'homme cil crée a l'image de DictltOlIT, mais par le pèche il s'cll rendu fcmblablc à la bcfïc,& belle mcfmc , HtmêCnm mb*n$n effets non wtttlexitci Uw tjl mmiBtis , <s fimiUsfd»

fhuifii

Mais entre tous 1rs hommes il n'y en a pas vn , q-ii n'ait contracte le pèche des fa con- Belle d ception , cV cju jl fie foie oblige au pccl i , H ;;f« nyaeu que le fcul Fili de Dieu qui (cul ci.trc tous aefle homme vnique conecu (ans pèche , *v Uns obligation de le contracter. Aofii pour ce fubiect Dauid difoit , Non eft qui fdCÎdt bvium , non fft rfjitc éà VMHH , Com- me s'il diloir, il n'y a eu pcr(o:H<c au monde qui n'ait cflc en l'obligation dupe <-

cepte le fcul hit de Dicu.êV: a II tore

iullcmcnt Cayphe did , 1

>* , Belle explication de la pcrlonnc" ce Seigneur , lequel vcritablemcn: cil vni- que en pc. , & le plurier en nature: mais toutcston il ne laide d'cflrc appelle ftuicV:

é 9 t Tour le 6 . Venixeiy

finpulier homme , ou bien difons que le Seigneur eft appelle yVmts bomo> pou rec qu'il eft tellement vnique qu'il a vny tous les hom- mes à foy, comme les membtes au chef: Ou bien , Vnus botno , pource que tous les hommes s'eftans diuifez de Dieu par l'ini- quité', luy feuliamais n'en a efte' diuifé,ains a toufiours efle' vnique en nature auec fon Père , Ego in pâtre & pater in me eft : Et eft par ' confequent tellement vn,que fon defir n'eft autre finonde nous vnir tous auec fon Perer Aufsi pour ce fuieéfc en l'oraifon qu'il fit à fon Père eftant fur le poinét de monter au Ciel , ildifoit , fygo pater yt ynum fint fient tu & ego ynum fumus .* Et aufsi qui ne voit que le fainéfcEfpritatcnula langue div Pontife Cay- Eettter n. phe, quand il dit ces paroles de ce Seigneur, Expedit y obis yt y nus bomo moriatur pro populo ne tota °ens fereat.

EtVeft ainfi que i'explique le partage du Deuteronome , Jludit ifrael Dominas Deus tuus ynuscft: Efcoute lfraël le Seigneur ton Dieu eft vn. Ainfi que fi l'Efcriturc vouloit dire, que fi l'vnite' eft propre & particulière à Dieu priuatiuement à toute autre créature , ainfi l'Apoftre S. Paul difoit parlant de ce mef- me Seigneur en la première à Timotee cha- pitre deuxiefme , Vnus mediator Dei & bominum Cbriftus eft, Parquoy vous voyez mainte-» nant que iamais il n'a efte' prononcé fen- tence plus iufte que celle- cy , fi tant eft que nous ayons efgard au lieu d'où elle procè- de.

de Carefme. tf o 3

M'ait iarmis d'autre cofte il ne s'eft veu vue plus iniufte fentenec fi nous auonsefga- 1 à la personne qui la prononce, I 'm

ytvnuibomo nurutur ffê ffulot ne totJ *< rcai: O quelle cruauté de condamner a mort ccluyqui donne la vie a tous, de conJ.: l'innocent pour IpaUle, & Gngulicre-

ment le condamner pour auoir rcii Lazare!

Mais puis que i'ay dit cy dcuaoi quclcfainâ Efprit a faiét prononcer celte fcntcncc par Cayplic en plein Concile , & en vnc aflemb: générale, il faut que ie vous race icy vn petit difeours contre nos Reformez: a fçauoir li les r Conciles généraux peuuent errer ; car puis '• que c'eftoit icy vn Côc île gênerai les mem- *f;» bres cftoient afiemblcz aucc le chef, ic leur demande, que s'il elt ainfi que le I te

y aprefide , comment il fe pourroit taire que le mefmc aisiltant aux Conciles généraux iceux peuuent errera >r,/J—

Premièrement donc il e!t tres-cerrain if liu $ voire trcs-vcritable , que Dieu donne \ rt>ntne-

ailliblc afsiltancc aux Conciles généraux, ctûd$rt afin qu'ils ne peuuent errer en ce qui cli de la A y

Foy : aufsi de faia l'éternelle Sapiciue v •»<,.',, pourueu des Ion lie cito:t au monde

Caren fainci [eau * I >

pics afT-urcz de ccite particulière afsiirai: du (â\ "prit, leur d ' pirtiut rjnem.

tnittft fut,- m nu H omnffn

yfrïutim 1;: ce mcfmc ueur parlant

fainct Pierre , luy difoic, I^m pr~tc .

X x iij

66 4 V ourle fixiefme Vendre iy

vnnon deficidrjides tud\ A quoy adîbuftez encore cefte autre promcil'cdu fils de Dieu, Vbï duo- yrt très co?igrcgdtifucrmt in nomme meo in meàio ilo- hrumfum , Eu quelque lieu ou endroid delà terre que deux ou trois feront aflcmblez en mon nom , ieferay au milieu d'eux. Au pre- mier Concile tenu & affcmble par iceux après TAfccnfion denoftre Sauueurèc Rédempteur Icfus Chrift , vous trouuerez que S. Pierre ne prononce la fentence qu'auec ces paroles, Sic vtptmeftSpiritttfknty-)i& nobis.

Orcftil-quc les Philofophes difent que ce qui eft premier en vn genre eft la rcigle & la mefuredes autres. Vrimttm in y nequoque génère ejl regu ld & menfurd cœtereruw , Premier Le premier Concile de l'Eglife eft ecluy Cenctk. qUi fut affemble' par les Apoftres en Hieru- falem, auquel le Décret eftant preft de pro- noncer , Sainéfc Pierre comme chef de ce Concile diâ: premièrement ces paroles , Sic yifum eft spiriiu fdn&o, & nobis , Pour mon- trer que ce qui eft vrayement decrette & re- folu en vne telle afTcmblc'e ne procède pas delà part des nommes : mais bien de la part du S. Efpfit, Puis donc que ce premier Côcile eft le modèle de tous les autres qui fe font en TE- glife Chrefticnne , &" qu'en ce premier le Sainfr. Efprit à prefide' , il eft necclTaire qu'il prefide par confequent aux autres eftant légi- timement aflemblcz, & face refulterdes Dé- crets & fentences infaillibles & afleurces , fm- gulierement pour les chofes qui regardent & concernent la foy. En outre TEglife eft vifi-

de Carcfme. £ ? $

bîc,& pour cette caufe faut qu'en iccllc il y ait vue rciglc vilible , de forte que corne en vn Royaume outre les loix il y a des Sénateurs ou Migiltrats qui font comme voix viics , ainù en ce corps de l Egllfc il cit ncccflairc q l'on- tre le S. Efprit il y ait des voix p triantes, com- me foot les Prclars &les Po rft que tout ce qui cft ordonne en c; ibl .s publiques &gcnerallcs , touchant la foj , ctk tenu pour tresverit affeuré, qui jefl ou- fequcS. Paul dit , que FEglifeeft, Cokm CJ'JUmdmcnrum yftUdtis. Car tout aïnfi qu'an* Cicnnement pour dénoncer vne guerre im- mortelle, 0:1 nettoie vue cfpce fur vue co- lomnc, d'autant quclacolomne cftoit fym» bolc d'eternite, aiuli faincl Paul met ce frm- blc h vérité fur la colomnc, & dit que 1 IZç; i fc cft ceue colomnc de vérité , pour rep: ter que L vente demeurera éternellement en l'Eglifc , puis donc qu'il elt ainfl que l*Egltfc n'eik autre que î'aflemblec dc*Prclt es Pontifes.- . clic cil ippclleeptrf ApoCVre colomnc , & firmament de vc rite, il eu necef- fairc pour cllrc telle qu'elle foit afiiltcc du Sainct Elprit.

ioncle itafsiii -.aircment

Conciles généraux qui les cmpcfche d'errer, qui cil hca-.ifeqic leCoftCÎlc d< '&

prononce ccflc fentence pU blalphe-

mes a l'cncontrc du fils de DÎC m rtif?Votcyla(blatioa quel me prin-

cipalement à nos hérétiques qui fc ferueur de cecy pour impugnCf celle pirticuhcr^

Xx liij

6 9 6 Pour le fixiefme Vendre ly

ûfsiftancc du S. Efpàt en nos Conciles. Quel* ques vns difent que le S.Efprit n'eftoit promis a l'ancienne Synagogue , ains feulement à YEghfe Chrcftienne , & que ce n'ettoit au grand Preftre , ains feulement à Paint Pierre, auquel le fils de Dieu auoit di£fc , fygam pro te fctrcy &c. Toutefois ceh cft faux à mon ingé- nient: Car les mefmes raifonsqui montrent que l'infaillibilité fetroune en l'E^life Chre- itienne,les mefmes la monftrent auoir efté en la Synagog îe. Car ppnr exemple , ainii qu'en TE^life Chreftienne il y a vnc reigle vi- fiole qui monftre cefte infaillibilité , ainfi y en auoit il vue en la Synagogue.

Les autres difent que l afsiltance du fainct Efprit ne fe trouue fmon es chofes, Vbi agi- turddiuYe&nondzfaBo. D'autres difent que le Concile des luifs à erre' , pource que noltre Seigneur cftoit prefent au monde, & que par ainïi n'y pouuoit y auoir de l'infaillibilité, d'autant qu'icelle n'auoit efté promife que lors qu'il feroit abfent. Mais la principale rai- fon pour laquelle ce Concile a erre, & qu'il n'a peu eflre infaillible, eft pour autant qu'il n'eftoit légitimement affemble'; ains tumul- tuairement , & aucc erreur, pource qu'il auoit efte' aflcmbléfans l'authorite' du chef vifible^ qui efl: Iefus- Chrift , voire mcfmc il auoit efte' tenu contre luy. 'Belle re- Dauantagc pour eftre légitime principa- mjrqtte. lement entre les luifs , il falloit qu'en iceluy il y euft eu qwclqu'vn ordonné des Septante &

ie Car e [me, 69 n

deux Scnieurs, ou quelques vns d icetix qui aiuiilc^icimoient les Conciles qui àcaufe de leur prcfencccltoit par les luirs appelle Con- cile de ^annedrin : mais remarquent ces do- ft.urs pour cftre ceux de ce Concile icv , lé- gitimes confcillcn , il f-dloit qu'ils cufTent cite cftablis tels par trois autres Confeillcri du Concile Sanhédrin , qui cftoit compolc' de ces 72. Senteurs , ainfi qu'ordinairement on roit qu'vn Eucfquc pour clhe tel doit auoir efte confacre' par trois autres Eucfques.

parle coin nvindement d'Herodes Anti- pas qui viuoit au temps que noflrc Seigneur vint au monde, les 72. Scnicurs furent par. commandement mis à mort fans qu'il en re- ftait aucun ,& ainfi ne pouuoicnt Ici Conl .il- len de ce Concile auoir efte ordonnez par a.i~ cuns des C rafeiUcri du Concile Sanhédrin, Se par confequent ciîc ne pouuoit cflrc

kgtttOI ,)lc,ai eleurloy

dinaire. Finalement il DC petit clhe légitime, attendu qu'il n'eftoit ificmbl l'au-

tlioritccV com nan letne 1: P . \:a

moins pour monftrcr le rcfpect que noil

-jr porte au Concilcoùle V glife il ifte,veut,quov qu'ille^ S.

Efprit y prelide eV vafsiite , & y fait pronon- cer la fentence a îi ciUc/ rapporte 'ainft Je.v vobis vr >»;«r bon» ru ffêff* pnU,nr H!.i *en< prredt: &. ainfi pou u on s ne rcL !he arnuc en ce i

lit au No i

UeAdiâquc /c enuovc pour

8 P ouy lepx'tcfme Vendre iy

fulminer fa maledi&ion contre le peuple ds Dieu , le facrifice estant fai£fc , il ne commen- ça lï coft d'ouurir la bouche, qu'au lieu de pro- Sentence tererdes maleii&ions, il profera des benedi- de Caypbe&[ons : 2lU^1 de mefme eu ce Concile, Cay- tres^iufte. Pne penfant proférer vne Sentence tresinufte le S. Eipritluyen fait proférer vrne qui eft U plus iufte q p rilfe trouucr , Expcdit yibis yt ynut bomji&c. Voyez comme le S. Efprit a régie ia langue de ce Pontife, il luy fait p-ononcer ce qui ie toute éternité auoit efté refolu au fecrec &facréconfeil de ladiuinité.

Oeil ce qu'a remarque' S. Pierre en fa Ca- nonique , il dit , que les fuifs n'ont rien fait que ce qui auoit efté ordonné de Dieu ,co?iue- nerunt aduerfa lefum Hcrodes <& VtUtus cumgenti- bus , ($ fecenmt quœ mmus tua & coftïium tuum dé- créter tint fier i, O grade Théologie de cet Apo- ftre bon droid S. Dcnys Tappelloit le Co- riphee des Théologiens , ils out fait , dit- il , à Tencontre de voftre fils, ce que de toute éter- nité vous auiez décrété eftre faicl: ,bien eft- il vray que l'action eft vn péché tics-grand, mais la pafsion d'iccluy vous eft tres-agrcable , aBio difplicuit , pafsiogratafuit, difoit celuy-là: Voyez cecy, & voyez ce qui eft de Dieu, &du Con- feil des Iuifs , cogitauerunt ex die UU tnterficere tum: Voila l'action.

Chofe mauuaife , refolu c au Confcil des Iuifs: mais il eft queftion quclefaincl: Esprit parle par la bouche de Cayphe , il dit , Expedit vobis yt ynus bomo morUtur prs populo. Voila la pafsion agréable à Dieu , il ne di& pas , exfedit

Je Carrfrte. & 9 9

HohtSymzh yobti , pource que malheureux de- uoicut cftrc ccux-)i qui le feroient mourir, mais bien il cil neceflaire qu il meure , c'eft a dire pour tous les hommes, expedit vob:s yt mcrtdtuf.

D.eu a bien permis que Ton fils mourufl pour le falut de tous , il a bien décrété a I Mais il n'a p.is décrète que les Iuirs le fifTeiic mourir .-mais voyez encore comme le V 1 - prit a dirige la langue de Cayphc , il ne du p.! necejfe efl yt ynus homo morU:ur pro populo: mais fe ilement il dit , fxfed$tti\ cil expédient pour- *^",ï*p» cedict S. Anguftin que , jilwditnm raltmendi bomtnem non deerAt Dco Mais fi bien il n'eih neceflaire qu'il mourufl , il cftoit toute l >il tres-expcdient,prcmicrcm?nt pour fatit-faire au Père éternel , félon la rigueur de {x indice: car l'homme ayant ofrlnccpar Ton pèche, e- floittenu & oblige' de luv fatisfairc: mais il Ji'cn auoit le pouuoir ny \r. moyen pour n'cllrc que pur homme.

Dauantage , Dieu poureftie incorporel ,ne pouuoit pas mourir, ny pir confequent fa- tisfaire pour l'homme entiers le Père éter- nel , Htùt. Voila pourquoi il a elle expedienrque l'homme fu(t conioinft à Dtetl, & Dieu aticc l'homme , en vnc mcfmc per- QC , afin que par le moven de cej deux na- ture* vniespircnfemble, fut trotiuc le moyen de l.ttisfairc fcloil la rigueur de !a iuflicc Père.

Secondement ,ilcft expédient quel- Pieu rr :ure pour rachepter lhommc;car toi

•joo Pour le fix'iefms Venireiy

amfiqucle diable auoit trompe' l'home par vrt morceau de pomme , & l'auoit faiâ: mourir, ainii il eftoit expédient que ce fuft par vn mor- fyle&rdn' ccau de chair , ic dis par l'humanité' du fils de de des an- Dieu , defehiree & vjeeree par les Iuifs , que aenstyrÂs [a vle perdue fut rendue & reftituee à» l'home; enuers les Sathan s'eftoit feruy de la pomme comme martyrs, d'appas, dans laquelle il a attache la mort ; ce qui me faiâ: reftbuuenir de la rage exercée par quelques Empereurs tyrans, qui voyant que les Lyons & les Léopards reucroient les fain&s martyrs s'aduiferent vne autre fois, qu'auparauant que de les expofer à la rage de ces beftes cruelles , ils leur faifoient manger force moutons , & puis enuelopoiét fes fain&s martyrs dans des peaux de mouton pour eftrç parcefte maudite inuention plus facilement deuorez par ces animaux farouches : il femble (fans comparaifon ) que Dieu fe foit com- porte' delà forte enuers le diable & Ces mini- ères les Iuifs:car fçachant que s'il fuft venu au monde remply de fa majefte' , iantais ils n'euf- fent eu lahaidiefle de mettre la main furluy, fi Deumglortx atgnonijfent numquam cumcrucifixif- 4 fent, dit S. Paul: mais pour autant qu'il falloic qu'il mouruft, qu a fait ce fi1s de Dieu , il a pris la chair du pèche, accepit carnem peccati , & aucc icelîe , cftant comme cache' & enucloppe dans j cefte humanité', il a cfte' icttc&cxpoféà la ra- ge de fathan, & conduit au fupliccdela croix. faut. Ec tout ainfi que le diable trompa l'homme par le morceau de pomme y mettant la mort, ainfilc fils de Dieu pour reffufeiter l'hommea

icCaref». 701

trompe' Sathan par ce morceau de chair fous lequel il a cache la vie: Vovla en quoy confi- ituitla iufticc & lc'quité de la ientenec pro- noncée par Cayphc en ce concile gênerai , le- quel fi bien en ion commencement , cit bon, neantmoins e(t tres-inique & mefehant s'il en fauccouhdcrcrh i\n , quieft la haine, cxl'i- nimkic que les Iuifs portoient

ir ; concile yt rment inique & per-

nicieux, attendu qu'il n'clt compote que de confeitlera portez de pafsion^res-malingi , Se de mauuaifc volonté, fur tout il eft neccifairc pour tenir vn bon concile , que les confeillcrs qui y font appeliez foient gens de bien 6v- exempts de toute haine cx'cnuic , voire mcfme decraintede perdreou la faueur des Pi inecs, ou leurs oihees ex poureeque,/

\ y t flcclua au concile des Iuifs, comme la crainte opprime & fupplcante laiufticc & l'e'quité/j ïmitii wmti

Ctftns, voulez vous voir la haine & l'enuie , la voilV toute dcfcouucrte, <Q \AÏnC

homotiu'tdf oui voir encore

la crainte,Vfwv»r/\ fi . .<w,

Mjii ie reuiensàlafcnrcnce du Iuge,&dii que ceftefentence qu'il prononce,nondcluy:mais par iufpiration diuiOC cil vue marque de la plus grande bonté' de Dieu, o quelle bonté, que du mal en tirer du bi- Orfus,leplus grand mal que l'Enfer juoit peu inuenter eftoit de faire mourir I eu,

& de cette mort Dieu a tire la vi~ de tout ie peuple , txftJtt ytyuuihQm* wmiétmrfti pq

«7 o 2 Pour lefxiefme Vèndredy 6 amour grand du Père éternel ,fttDeus dilexit tmmdumvtjiltumfuum ynigenitum darety Chre- ftien , fi tu peus comprendre la grandeur de Dieu d'vncofté,& tabaiTeflcde 1 autre, alors tu pourras comprendre cet amour diuin , Dieu pour faire hériter tous les hommes de (on hé- ritage celefte ,au contraire de ce que fit Dc- joratus , a fait mourir fon propre & vnique fils , afin de déifier l'homme à iamais: ô amour incroyable du fils de Dieu, qu'il a aufsi de-» monftré fingulicrement enuersnciiSjS'expo- fant pour cet cffeéfc volontairement à la mort, malorem ebariutem nemo babere potefl vt animam fiiamquis ponat pro amicis fuis , quelle dileéfcion, dit S. Chryfoftomc, plus grande le pourroit- iltrouuerde mourir, non feulement pour fes amis , mais encore pour Ces ennemis.

Cccy me faict remettre en mémoire la fidé- lité' d'vn certain efclaue d'Vrbinus > lequel voyant que fon maiftre eftoit condamné à la mort,ainil comme il eftoit au lict, fçachant l'heure que Tonledcuoit aller quérir pour le conduire au fupplice fe mift en fa place , fe re- ueftit de fes habits, & endura volontairement la mort pour fon maiftre - Icy fe voit tout le contraire , c'eft le feruiteur quieft coulpable & condamné à la mort : mais le feruiteur meurt pour le maiftre , icy le maiftre meurt pourfauuerla vie au feruiteur. , O Iuifs ,& faux conseillers de ce Concile,

. vous ne vuiez pas a ccite nn , & n auez pas

aux bornes r j ^ r ' j r-^

elgardal vtilite commune qui deuoit reulsit

de la mort de ce Seigneur que vous condanv-

p*z innocemment : mais bicnàvoflre vtilitc particulière, non fpiritucllc>mais temporelle, tous ne viucz qu'a 1 agrandifkment de voftrc Royaume & de vos terres ,& penfiez étein- dre la gloire de ce Seigneur en le faifant mou- rir : mais tant s'en t ut , ça-c (le la mort tjui a

caufe que fa gloire a cfte rcfpanduë non feulement en !a ludee :mai* p ir tout le rond de la terre , vous craignez cjuc les Romains viennent fi vous ne le mettez à mort : mais au contraire la mort lera caufe que les Ro- mains viendront , vous depoflederont de vo* terres , vous rendront clcîaucs des nations étrangères, & vous feront viure les plus mi- fcrables de tout le monde. Parmv les Syra- cufins , il y auoit certaine forte de fupplicc pour ceui qui ss^randifToient trop en leur République/, de forte que&ni auoir faift au- cun mal ,ny commis aucun crime , ils les fai- foient mourir, feulement u; ls,pourcc

qu'ils citoient trop grands: car ilclt ... dre que s'il vouloit machiner quelque c1

:rc la republique , il ne tiif t prompte- ment afsifte , ex luppo::e de pîudcurs qui le

)rifcroicnt,cx ainli le condamnoict au der- nier fupplicc par l'aduis d'vn chacun , & cet aduis eitoit clcrit fur me Fueille d'oliue , pour dire que ce qu'ils en faifoient n'efloit que pour la confcruation cV enrretenement de la p.iix &: repos de leur république , c* non pour autre chofe: iinfi, 6 malheureux luitk,vous condamnez ce Seigneur , lequel \ou agrandir tous les iours parla grandeur defes

y 0 4 ^ w Ie & Vendyeiy êe Carefinel

merueillcs & miracles , qweifacimu* quia, hic ta- momultefacit , & grauez ce me iemble voftrc inique fentenceainfi que les Siracuiins,furla fucille d'oliue ,pour autant que ce que vous entaictes n'eftque pour conferuer vos gran- deurs &dignitez teporelles, yenient FgmamO' tolitntiocum & gentem neflrâ , mais courage pour nous autres , Chrétiens : car fi le fils de Dieu eft condamne à la mort,c'eft, vtfiltf Dei nomme- mur&fumus, c'eftafin que nous foyons ren- dus dignes de l'adoption duPercetcn cl, & comme tels rentrans en fa grâce icy bas par le moyen de la mort de Ton fils, receuoir les arres certains & afTcurcz de l'héritage celefte auquel il attend, & auquel nous deuons in- cerîamment afpirer comme au comble & centre fe doiuent terminer nos defirs & affe&ions.Ainfi foie- il.

SERMON

<*gt &\ fH>&**^

SE RMO N PO VR L E 1 ovr des Rame a v

Eccc Xcx tu.

Ma TT H. II.

r'^C rand l{°y ' CLft fort KjK: and

VrX^Ô^' ^"^ cuten-

a\K > <' * ' ; eral de- fou itmei , q ic >'."■.•</

fl^v-l^ : tntntui b(Li , que l'<

ment de la guerre clc dou- Ji& incertain , confideranr ce grand Koy, malencontrei £ . jesqui luy cftoient

arnueei, cjuieft caufe cj < la confiJe-

rant cette inçcr grande , <]'t\ fc |

ne ai. le la mihee commune

mes ,on dit ,& auec railon , c]uc tifeflc vne imprudence grande de ctafitcr le phe auant la tiétcire gai^nee, & rrm« pTtre. Il ' pour Ici F<oyi de la terre , defquc i\ -

>creot des I : dépend-

de \t fortune , miii cecr u<

*o6 Vouy le iout

Iefus-Cnrift Roy dcsRoys, lequel a bon fd« ic6t triomphe auantlaviâ:oiregaignec,pour autant quiceluyeft très- certain de laviàoi* re qu'il deuoit remporter du combat qui s'en va entreprendre. C'eft icy leiubie&de fon triomphe, & le fommaire de ce prefent Sermon, pour lequel commencer , nous auons befoin de l'afsiftance particulière d'enhaut, que nous demanderons fous le crédit de la Vierge , laquelle nous falucrons en ctfte forte difant,

Jiuz ûUrid. Triom^

foedestn* IjS^JÏJÎi^ £s Anciens Empereurs fané ams Em+ ^/§m%é$ de Rome que de . Grèce en»- pereurs. ^^^^^* trant triomphons dans leurs ?\5&|lMj5 villes chargez de triomphes, IsS^^lc^ de trophées , & de victoi- res remportées fur leurs enne- mis vaincus &furmontez,faifoient parade de pompes les plus magnifiques qu'ils pou- uoient excogiter & inuenter, premièrement auant toutes chofes, vous auiez les trompet- tes & tambours qui marchoient deuant au cofte'du triomphans, ce h 'eftoient que mufi- que, que chants, que louanges ,&applaudif— fement, derrière fon char de triomphe eftoient: portez les trophées & dcfpoûilles des enne- mis qu'icelny auoit furmonte : En après fui- uoit les armes des ennemis, lcsthrofnes les plus exquis qu'ils auoient conquis , chofes qui eftoient portées fur des chenaux riche- ment parez & ornez , & mcfmc par les main?

detRâmcAu*. 707

des foldatseftoient portez 1rs ftatués ,lcsido« les, les armes , & les enfeignes delà prouin- ce iubiu^uec, tous richement teitus, & pa- rez de mcfmes habillements que ceux du pavs conquis foiiloicnt porter : en outre eftoient portées fur des t hars de triomphes les chofes les plus rares que les ennemis pouuoient auoir conquis.

I) auanrage, en ce triomphe fe voyoient les J.yons d'Arriquc , les Elephans u'Alie , les Panthères; les Baulmcs de !i Pjlcftine , les Palmes de la ludee : Aufsi cftoicnt portées au bout des lances les couronnes&guidons où, eiloient représentées les Armories & deuifes des villes, IcfqucUcs fans coup ferir s'eftoient franchement & volontairement renducsrpuis en mermefuittedu triomphe, citoicnt porte-

ites & chafeuncs les couronnes qui auoient efte cnuoyccs au triomphateur par les Pnn- ces étrangers-' derrière Ion char fuiuoicntlcs r>tirs attachez à la cadene, enuironnez des foldatstous couionncz de lauriers. puiscltoiét conduits plusieurs troupeaux de bceufs , de >utons cV brebis que l'on deuoit offrir en fa - crificc aux dieux immortels, en action Je loiï- anqci pour la victoire remportée. Maiscequi cftoitde plus admirable ^excellent eftoitlc Chardu Triomphateur, a' mecs

& Gentils-hommes richement ornez & fuper- bement veflus à l etour duque l eftoit vn nom- bre infinvde muficien*, chantres , cV iouçajrs d'inftri' mens, qui iouoient & chant oient au; f ne harmonie admirable, pour d' mantage ai

J Y ij

708 TouYleiour

plaudit»

Mais ce quieftde remarquable en ces porri- pes magnifiques pour mon fubk&: ce'ftque deuantle char du triomphateur mjrchoit vn héraut , qui difoità ce Prince au milieu de fa plus grande profperite' &plus grand triomphe, Bfiïice poji te bommem mémento t[fey prend carde aux chofes futures, & qui te peuuent arriuer, & ne perds point la fouuenance de ce que tu e's , foiuiens-toy toufiours quetue's homme, Plin li. 28 «^u^si Pline liure 18. de fonhiftoire naturelle cbap.A chap.4.dit qu'au haut de la tefte du triomphât eftoit laftatuc & l'image du Dieu Ficinus, le- quel eftoit inuoqué pour le mal des ycux,& quieftoit appelle Tïiedicus imidtœ, pour nous reprefenter non feulement la tendrefle de ce triomphe , & comme il n'y auoit rien de fi im- becille & fi délicat que cefte gloire, & non feulement pour dire cela : mais encore pour nous fignifier que toute cefte gloire cft fuiuic & accompagnée de l'cnuie nyplus ny moins que l'ombre accompagne ordinairement le corpslumineux.

Chrefliens, il eft auiourd'huy queftion du triomphe de l'Empereur & Monarque du Ciel & de la terre , fjut m antmis bominum mdiorifopA iriumpbatiit y qui triôpha plus dans le cœur des hommes , qu'il ne fit à la veuc du peuple , tef- moin la démonstration grande de cet amour que ce peuple luy porte cV luy déclare par cefte pompe auec laquelle ils luy *ont au deuant.* xnaîstbiitesfois encore que cela foit,fi eft-ce fieantmoins que ieconfiderc icy deux chofes

des Rameaux en ce triomphe. La première , les faufTes accla- rrutionsdeta m.iou ludayque, à: la féconde quecc triomphe commence parchant, Cxfinit par l'enuie , remarquez ce. -riomphe

vous y entendez de> chants, de es

^nnx vttxcelfis, des acclamations & 1-

diircmcns: mais incontinent après, vous voyez comme ces louange** & toute ce e eft

tournée a l'enuie contre nollrc Sn_'nrur:car les Scribes voyans les enfans Hébreux luy a - 1er audeuant chanta s , (c difoieot 1 vn a l'autre Audi quid i'h ilwuHt : voyez l'enuic qui fuiuo cetriompuc. CclurJ-à auoic iuite fuict d'ac- comparer l'enuie aux moue!. es Cantat ides, lel- qucllesfe plaifent parmylcs fleurs odoriféran- tes &gratieufcs, & de toutes les fleurs, au lieu d'cncompolc :uc bonne (ubliauce , elle

n'en forment que du . ainfi

donc,difoit Themiitocles , l'enuie cft toute femblable a ces mouches : car au lieu

:iraux profperitcz, Honneurs ôctortunes du chain , elle tourne route iaqloircer. mal jfiJorc au luire qu'il, a f :ree dHX

que vnc chofe qui certes ciid: fcftretb ffs

feruee . dit il , que roui les vices quels c<if4i

qu'ils loient font oppofez a quelque ver: comme la gourm :àlatemperance:la lu-

bricité a la ebaftet* , la p . e,

1 auariccalalibcralite'A' ai dctouslcsvK La qu'ils loi en: > il n*v en a

aucun qui conbutc fij rnent contraire & G >utes les vert

que l'enuie, Stobcc. \ : llem.ee ce i

YyUj

n\o Pourleiouï

enuie à l'ombre , pource , dit-il , que tout ainfi qu'il eftimpofsible démarcher au Soleil fans cftre fuiuy de l'ombre, ainiîcft- il impofsiblc de fuiure la vertu &âs cltre luiuy de l'enuie. Ce^ çy fe vérifie en la perfonne d'Abel : car iceiuy ne marcha fitoft en la bonne g. ace de Dieu; qu'aufsi toft l'ombre de l'enuie de fou frère Cayn le fuir , & le met à mort. Plutarque aufsi acufort bonne raifon d'acomparer l'enuie au Tygre , & pourquoy pluftoft qu'au Lyon, ou à vn autre animal ? la raifon eil telle , entre tous les animaux delà terre les plus cruels, il n'y a que le feul Tygre qui ne fe peut appriuoifer au moyen de la mufique & dufon,car iceiuy j.j^.g. au lieu de s'appnuoifcr par cefte mufique ,il s'enfelonie dauantageiôenuic iuftement com- parée au Tygre : voyez comme cefte enuie s'e- felonie parlamuficjue des louanges quieit la plus grande mufique qui foit. Voyez la preuue de cela en Dauid ? Au i. liurc des Roys , voyla Dauidqui entre en Hierufalem triomphant, «portant la victoitc de Goliad , les filles de la CiteVa/ïemblent pour aller audeuantde lu y auec des tambours , elles fe prefentent deuant Saul,& difent. fercupt Saut millegr DAuïdde- ctm milita , ô belle mufique pour Dauid, qui eiîoit plus grande que celle de Saiïl, & au lieu que Saiïl s'en deuoit rcfiouyril s'enfelonie tel- lement contre Dauid, qu'il refolut en (on ame de luy faire rauir la vie: Ainfide mefmeenla perfonne de noltre Seigneur, voiycz-vous qu'x- celuy eftant loue des enfans Hebreux,les Seri- ns au lieu de s'en r efiouy r s'en fafchcnt & de-

des Rameaux. 7 il

i.berentÉntre'eux de le faire mourinc'eft ain(î donc comme vous voyez que touft-jurs l'en- uic fuir la gloire rc'cft icy pourlaprcmiercco- uenancequ'ily a entre ces anciens triomp & celuy de node Seigneur : car ny plus ny moins que au dertus de la tefte de ces anciens triomphateurs, eftoitattachc l'image de I nus Dieu de l'cnuie , pour dire que leur gloire cftoit fuiuie incontinct après de haincSc d'en- uicainii ce triomphe de noftrc Seigneur ne fc palTw- point (ans qu'il y ait de Tcnuic. Seconde- ment en ces anciens triomphes, pour monftrer de quel pays venoient les triomphateurs, ils faifoient traidier leurs chars par des bcftes&: animaux qui y naifloient. Si cela eR , o mon Dieu , pourquoy eftes-vous monte' auiour- d'huy fur vnc alncfle , vous veniez du Ciel , & pourquoy n'eftiez- vous monte fur des Chéru- bins cclcfb.sPc'eft pour nous monfrrer !c pays duquel il triomphe, il venoit de fumonter l'homme tCtmtmtbtmt c'eft à dire l'hor -

me , de façon que comme ceux- cy , pour mon- ftrcrqu'ihtriomphoicnt dcl'A'ic , oudel friquc,faifoicnt traifncr leurs chars par les I maux qui en venoient, ainù le fils de Dieu |] furmonte l'homme, fait fon triomphe eth monte fur Tafneffc à laquelle l'! rendu remblablepar fon pèche', ctcouftc*Cfl qu'en die I ) i ; i .1 , bimt cum m h mm i r,5/l m"

t(li(\u,[,mitisiA[iMfeUiumcn: nubuJ.

le y contraint de conclure cette

faite exhortation outre mongrc,& mon ordinaire 5c pourec ic vous dniy qui l->i:i1

y y m j

«y 12 Pour h tour

ibuuerain & éternel , pour reprefenteria vi- ctoire qu'il a remportée fur l'homme , & pour rendre quand & quand la raifon pour la- quelleil a voulu fe icru:r de l'aftiefTe pour fi monture, a voulu qu'il arriuaft le mefmean genre humain, qu'aux peuples de Saxe i lef* quels ayant elle defeonfits , vaincus & fur- montez par Charlemagne , au lieu qu'aupa- rauantqu ils fuifent conuertis 3 ils portoicnt en leurs enfeignes vncheual noir, fans bride, après qu'il les euft fait conuertirà lafoy, leur 6t changer leurs armoiries & enfeignes , & voulut qu'ils portaffent alors en leurs deur- fes vncheual blanc bridé , qu'eft- cccy?qu'e- ftions-nous auparauant que Dieu vint au mo- de ,& qu*il nous euft furmontez & gaignezà luy?nous eftions des cheuaux rebelles, vitieux & fans bride , viuas à noftre liberté, mais.apres que nous ationseftepar luyfurmontcz »vain« cus&gaignez par fa parole , il nous donne la bride , qui eft la foy, &nous drefTepourfuiure fes cômandemens par l'obeyflTance que nous ' luydeuons porter:& tout ainii comme vn boti efcuyer monte furie chcual quoyque farou- che, le manie de telle forte qu'il le fait aileron il veut : ainfi Dieu s'incarne & monte fur no- lire humanité, & a lors il nous manie & nous gouuerne, ainfi que bon luy femble : ô quel cheual indomp,té,que fainétPaul auant fa con- uerfion : mais fi toit qu'il eft manié par cet efcuyer celefte,aufsi toft il fe Imiffe conduire & gemuerner ainfi qu'il luy plaift , il obéît à l'ef- peron, & fupporte le frain,difant, durum eft con*

ici Rameaux* y i j

trtftimulfimCdlcitrAre , il fc rend fouple à toutes o\cs^L uulrnt yts fdcere-.àuidt en fait il

enuers toiMcs Gentils conuertis , & cnu tous les Cbfeftiens qu'il gouuernc& conduit par le moyen de la bride de la roy , & les L aller partout fais etainte de danger: c'clt- !a la raifon pour l iquellc le fais de Dieu triomp auiourd huy monté fur l'aPpellc pour mon Ttrer que tout ai ii qu'il conduit l'afndlc par la bride bon lujr femblc , ain -il de

l'hommequi s'eil rendu toupie a le* comman- dement pirlafov qu'il embrafij , laquelle le tient comme f ibirft S: obligé de fuiurc ce qui efl: de fa loy : de telle (orte qu'après nom auoir conduift en cette vie , par fa grâce , parla mef- me finalement il nous conduira, s'il luv plaift haut au Ciel, on nous conduife lcPcre,le fils, &: le Sainct Elprit. Aiiili ioit-il.

7*4

SERMON PREMIER,

DE LA PASSION,

faift au Lundydaprcs les Rameaux.

Et hymno iiClo egrejfis ejl lefis traits tw~ rtnum Cedron.

I le père de famille eftant aux der- niers abois de la mort, proche de rendre l'aine, toute la famille eft 9 en dueil.'aind lifons nous qu'en mort de ce grand Roy lofias tous les luifs verferent abondance de larmes,tant ils eftoient outrez & faifis de doub- leur &trifteflc pour le deceds de ce Prince, commandèrent; que tous les ans on fi (t parti- culière mémoire de fa mort, afin de renou- uellerà tout iamais la grande triftefïe & dou- leur qu'ils auoient reflenty en fon trefpas. La raifon veut que le fils de Dieu eftant preftxlc rendre rarae,& voyant les préparatifs de fa pafsion fort proche, que tous les Chreftiens reffentent en lcurame&cn leur coeur, ce qui

*

tPapreslcs Rameaux. 7 1 5

eftde leur douleur &: trifolié qu'en fouftrent & endurent fur la confidcration d'vne tanc pi- teufe & funefte tragédie.

Et puis qu'en ce iour nous fçauonsquc le coeur de la-gloricufe Vierge Marie a elle outre de ce gîaiuc de douleur. Pnom la, afin que par fes prières & intercédions , cllen » ref-

fentir en nous , de ce quieft des pafsioin dou- lourcufcs, auant-couriercs de la n <on

Fils, & pour ce fubrcft nous luy dirons.

O v s Iifons chez Plutarque de ce grand cVvaleurcuxCapitaineEpa- minondas,qu'vn jour entrant àii la ville, rcuenût ducôbatgloruux & triophat de lavi&oirc obtenue, charge' de delpoiulles , & de tropbeci rem- portez Ôc conquis fur les ennemis furmon- tcz ck vaincus , rut mcfme rectu de tous aucc des grandes acclamations cV ioyes magi.ih- ques , & applaudiifcmcns : le lendemain iceluy voyant que tous les principaux de (on peuple citant arriuez en Con (uperbe Palais, pour luy rendre l'honneur qui luy cftoit deo» au Ijeu de les reccuoir afsis en rn throfnc 5c liège Royal tel qui luy Ippari , le

retira en l'endroit de Ton Louurc le plus vil & le moins trequente de tous , citant reucflu d'vne robe de ducil,5c fâifani paroi- #rc vu vifage fort tnfte , va front mclancoli-

Ji6 Pour le Luniy

ContcriAce clue » ^ vne mmc morne & fort extraordinaï* tftra?i<re\ re> ^equoy s'eftonnercnt fort les plus grands amu ^e^gncurs de fa Cour , & ne peurentie tenir noruLs. , ^ua *u^e ^)ct *'uS nc *uy demadaffent quelle cftoitla caufedc tant de foufpirs,"& dVneft grande trifteiîe qui tenoit ainfi fon cœur faifi, veu que iamais il n'aiiait reccu plus grande occaiionde iercfiouyr qu'il auoit, veu la vi- ctoire fignalee qu'il auoit remportée, àraifon de laquelle il auoit reccu tant d'honneurs êc acquis tant de louanges, de crédit & de répu- tation.

Ha/ dit-il , mes amis véritablement i'a- uois hyer fubieâ: grand de me refioiiyr , & de faiâ ie me complaifois extrêmement aux honneurs qu'vn chacun me faifoit : mais au- iourd huyi'ay fubieâ: dem'attrifter, confide- rant àcombien de mutations eftrangcs eft fuh- ieâe la fortune commune des hommes , iefuis vidorieux,i i eft vray : mais combien eft-il aife que ie fois furmonte' & v dncu vne autrefois de monennerrry par vnfiniftre eucnementde fortune , & pourec nc me demandez point la raifondéma douleur, & de ma trifte conte- nance : car ii vous me la demandez ic vousref- pondray en trois mots que , Hen mi\n ni- mium pUcui , hoc'ic jrrtmiœ. muutio y^ldl' ammda.

Clireftienne &: dénote afsiftance,c'cft cfiofe certaine tres-veritable qu'entre toutes les chofes humaines il n'y a rien de tant incertain, ny de plus inconftantquc ce qui de'pcnddela fortune qui feulement eft confiante en fon in-

d'après les Ramejux. l y

confiance. Vojla pourquoy vn iour vn certain, perfonnage fc voyant interroge & prefle de rcfpondrc fur ce IL- demande, a fçjMOircc qui luy îcmbloit de la vie humaine , ou s'exerce la * fortune & le plaiit a rairc voir les diuers c'ucncmens de ion i mcrueillcufement

bien quclavic deihomm- il icmblable

a vnc Comédie , & non ians raifonrcar nv plus

•noinb qu'en vnc Comcdic vout> vos cz que ,y qui reprefente le per'orinage d'vn Koy, en v.. mitant après auoir dit foîl loole, (c rc- prclentc lurle fheacre reprefentant la perfon- nevilc&abi , ou dcqueîquC

kruitcurdomcltiquc , & tel qui aupirauaot fc prefentoit fur le tneatre en abit d'clclauc > n'a pa^pludoll raict vntour derrière la tapifTcric qu'il fc pre lente- fur le itre aux

yeux ik . ursen perfonnage de Roy,de

Prince, ou de quelque Empereur: ainfi cil- il du îcu de la tortune , il n'y a rien de li inco fiant que fes aéfccs, 01 le puil variable que?

Jes crfw&* d'icclle , lcfquels le recognoiflent par expérience , & à veuë d'ail , en la cari re , & fur le théâtre de celte vie prefente ,1a- quclie véritablement pour ce fubkft c(t fi vraye Comédie , icu de fortune, & de var;

. rous les hommes font les j leurs roolcs les vns après les autres as

d'vnc tacon , les a-?res d'vne antir . i gufre (efar fe voyant proche de la ru rmcarJU

les amis , c courtifjns , h en celte rOfftmune * auoiibieu

71 8 ]?oUYleZMcly

gc ; & pour veoir comme il n'y a rien de J>ïus inconftant, vous voyez en celle vie,ny p4us ny moins que fur vn théâtre de Comédie , tantoft l'vn efleué en la dignité dc&oy , qui aupara- uant eftoit redui&à vn vil & abicâ: exercice, tefmoin luftinian , qui de l'ett at de porcher & de vacher deuint foldat, defoldat Capitaine* & de Capitaine finalement Empereur des Ro- mains : tefmoin Lechus Roy de Pologne , qui du fafcheux eftat de laboureur fut efieue' à la dignité' Royale, vne autrefois vn tel fera vem bien grand,fort efleué aux honneurs qui bien

fcf.- . toft après b'eftveu réduit à vne extrême mt- Ttftfere de c r i o \-n

1ère , teimoin Iepauure belillcre qui ayant

•* ' ehV le grand mignon &fauory de l'Empereur vift miferablemcnt réduit en la fin de fes iours à vne extrémité' fi extrême par Tenuic que quelqucs-vns luy portoicnt,que les deux yeux luy ayant efte creuez , fut contraint de fc tenir fur les chemins & paffages , mendiant fon pain , difant aux palTans & à ceux qui con- temploient fa miferc , Vnum pufilium date BellL fèro, quem fortuna e xaltauerat & inuïdia defref~ fit: tcfmoirag aufîi fera ce grand Monarque des Turcs Baiazet, qui ayant efté vaincu & fur- monte' en bataille rangée, luy & Ces gens par la force cV puiiîjnce du grand Tomburlan ,fut réduit à tel eltat ( ebofeà tout iamais mémo- rable pour vn il puiflant & orgueilleux Mo- narque) qui feruoit de marche pied au vi- ctorieux, pendant qu'il prenoit (es rcpa«,& non feulement cela , mai* encore iceluy citant enfermé dans vne cage de fer ^n'eftoit nourr^

d'après les RtmtAuxl 9 1 7

hy alimente , d'autre chofe que de* miettes , & des os qui tomboicnt de deflus la t«ble du prince vi&oricux , qui failoit beaucoup moins d'cltat de fa pcrloniie qu'il n'euft tait du plus înifcrablc chien de (on Palais , puniffant ainfi par ce rigoureux traitement la cemerite, l'or- gueil, & la prefumption de ce pjuurc mile- rable Baiazct •' D? cecy l'Antiquité me pour- roit fournir d'vnc infinité d'exemples , def- quclles à prefent ic ne feray mention, pour conclure envn mot qu'il ny a rien au monde, & principalement pour les Princes, qui foie tant 2 craindre &: redouter que les reuers de la fortune , & Ton inconftanec , ce qui fiiifoit fongeraect Epaminondas, fe retirant ainfi 1 part en ce Palais , le lendemain de Ton triom- phe, &: de fa magnifique entrée , difant, ; m\b\ mwium pUcuiybodufonunx mutdtio ydLlt ti- mencU eji.

Mefsieurs ie puis dire auioutd'huy de mef- me : car confiderant d'vnc part l'entrée tri- omphante & magnifique que N. Seigneur fai- foit hyeren la ville de Hierudlem, & le com- mencement qu'il donne auiourd'huv à fa paf- fîon,il me scble(fiiene me trope) qu'il dife le me (me que ijiloit Epaminondas, Hrn mibiwU miump.. v.Changfmct eftrage à 11 verite'

procédât du rcuers de Îj fortune , h\rr ce pMÉIflMIoil en la villc.auiourd'huyil en fort, hver ily enrroit en plein iour,auiourd'hu\ il en fort denuict: hyer il v enrroit porte fur l'.i- nefle,auiourd'ht:y il en fort cV chemine à pied: hyerilmarchoit (urlcs vcltcmensic (es A

720 Pour le Lundy

{très , auiourd'huy il porte fa Croix : Mer il cftoit accompagne des enfuis Hébreux qui faifoient mille acclamations , auiourdhuy il delaiffé de tous : hyer Ton chemin eftoit couuert & remply de branches & nmcaux d'okucs , auiourd'huy les armes Penuironnent de toutes parts : hyer les enfans le fuiuoient auiourd'huy les boureaux : hier on difoit, Beaediffus qui yenit in nomme Dominï , auiour- d'huy on di<5t , 5i bic non effet malefacior non tibi tradidijfimus tUiï:hict on c\ âtoh. Ho finnafiho Da- vid y & auiourd'huy on crie Crucifigerllnm De fa- çon que fort iuftement nous pouuôs dire que. Ver ft cftcitbjranoftrdin lu&um : mais 1 1 merueil- le eft encore plus grande , c'eft qu'hier triom- phant & glorieux il commençoit fon triom- phe par les pleurs & par les larmes, auiour- d'huy fortant de la ville de Hierufalem,il com- mence {a pafsion par des chants : ô larme , au- gure certain de ce qui deuoit fuiurc , ô pleurs, fignificatiues que ce fien triomphe deuoit c- flre change en la mort & pafsion, & bimno diBo cgrejJÏM eft trans torrentem Cedron , ô chant,ô him- ne , fis;ne certain que cette fienne pafsion fe conuertiroit vn iour en ioye & en gloire y & himno dich. D Tbornas S> 1 homas nous apprend que ceft himne quelc fils de Dieu chanta après Ton repas n'e- ftoit autre qu'vn Sermon qu'il fit à fes Apo- ftres au commencement de l'infHtntion de la facro-fain&eEuchariftic toutefois fi nous re«* gardonsvnpeu de près, & fi nous confideronS ce qui eft de cède himne , qui eft comme

rendre

a après les Rameaux] : i

ingc à Dieu, nous dirons que Terituble-

meut cela ncfloit autre cliok :mon,

Sai ;Ct Chrifoftomc applique cefte hymne au

faire! facrihec de la McllL- , I 'éprit fou

nmencement en cette hymne :ee

après auoir donne Ton précieux corps à .

fs.-^ Apoîrcs :& pourvoirez que reméÊ^UÊdm

quatre chofes f jonfiderer au c^ bits 1 U

mi(sion, cVità Gj auoir idntiniftrer les Sacre*

mens , prefeher 1j patolc de Dieu , piier

r les diuînei ' » a cite

>ftre Sauueur JcIuj- Chiiit. en

fa dernière ( cneril a sdtnsiuftrc les S-icrc-

mens en initituant ecluy de

i fang, lecji chl Jonnaà les Ap ce que

Eu ous a - nter fous

pa diftnt , tum dfi \n uu

:itet . Jl compare l'amour qu'i ir aux fientea ll'>

9 encore porte en 1 :

n (itlexiffct fuos tu mtmdo.Ccft à

carnation, Imfmcmdtlfxit HS t c'eft à dire en

ititution de rEucnariliic. Secondement en

alite d cnuoye il a adm; :<arolci de

Dieu , quand il difoit à Tes Apoirrcs ,

frauptum mm m vr ildii.ms muta m

la prie ! pratiquée p

Sauueur, lors que s'addrcil

foit tf.ttrrcb

bnlâpudtt&i ment il a cl n-

pe<a I>ieu en l'on dernier Couper/ eu

alladonner commenceme. }>ar

«* (tinta a

722 Vourle Lundy

bytnno clicio.

Paulus Burgeniis efcrit qu'ancîennemenc les luifs au iour de la manducjtion de l'A« gneau Pafchal , auoient accoufh me pour a&ion de grâces déchanter des Pfahnes, c'eft à fçauoir depuis le Pfalme cent douze, cjuife commence , Laudate fueri dcnëttMm*iu{c[U2\i pfalme cent dix- buiâ:, & par ai n fi dit cet au- thenr.ccfte hymne que chanta noftre Seigneur aucc fts Apoftres , n'eftoit autre que ces fept Pfalrrics.

D'antres difent que ce fut vh hymne nou- velle que le fils de Dieu chanta après l'auoir compofee. -~ Le çrand Annalifte Ecclcfiaftique Ba-

ronius.tome premier de les Annalles en 1 an tcw» i r

// * trente quatre de noftre Seigneur iefus-Chrift énnall. > 7 r j r

dictquila trouueclcnt dans vn ancien hu^

intitule' , T{uuarnm Iudaorum , que les luifs auoient accouftumé de chanter diuers hym- nes & ofalmes après leur repas quotidiens, ainfi qu'il leur auoit efte' commâJéau Deute- DtuU o. ronome chapitre huiâiefme , Cum comederis & pttiatuj fiterisy benedic d>mino Deo tm frt terr* âptimd qttam dédit tibi: Mais lors qu'vnc fois Tannée ils mnngeoicnt l'Agneau Pafchal , au- tre hymne ny autre pfalme n'eftoit par eux chante' à tel iour que celuy-cy , In exitulfr/él de ALgypto ,&c.& certes fort à propos cepfal- ine pouuoit eftre chante' , pource que l'in- ftitutiondc l'Agneau Pafchal ,n'efloit autre chofe qu'vne commémoration de la captiui- tc d'Egypte, & du paflage de la mer rouge;

d'après Us Ramnmx* i }

îtdonc ccflc hymne que noflre c \it

lefus-Chrift c m a propos^ tii

rde (on peuple, non point aucc 1*

bien

auec la Croix, il s'en ai;. « ;unr la mer

de fa paillon , afin J'y roue r ceqi ic-

ftoi .i«*

n laqu ccioni . a- rnU

eur Je f c-

fl •■• prcci r "nr & r. ,-ru

GÛcai e le Kofsignol n< .iVif

cil 'S,

tii han-

i e s

( -

duiâc de luy:de foi te r

fle le r que la raifon poi r la

ie tant à char.ter,cft po; . tant , qu'il eOe'c'' ren'cil que lésante a Chreftic e'dofes pir ce Chain du 1 à\ aant trei ,fcs de i

'ter aux ne

n

1 SU Dieu approchant nv moins qu< ( les Nattirsliftes difent que I* :

une r1 mcni en fa mort, qu'il : ifl que alots tout 1 M4

724 P°Hr k Lundy

qui (oit en luy , fe retire vers Ton cceur, qui le iaiéc alors chanter plus melodicufemcnt que jamais ilaye fai£t:ainfi en la perfonne du Fils de Dieu, approchant de la mort, lefanglcplus r.oblequi efioiten luy fe retirant auprès da coeur, y eftant enuove par l'excez grand de l'a* mour qu'il nous poriou, efl caufe qu'il chante Çfbynln 1 tel -.

il chantèen fa mort, voulant que fa mort refponditt à fa vie, pource que tout ainfi qu'il vouluil: que l'on crantai! en fa naifTance , aufsi voulut-il qu'on chantait en fa mort : En fa naifTance les Anges chantèrent , Gloria inex- celfii Deo. Et en la mort les Apoftrcs chantè- rent , Benedixit Dstnui ]ft\iel , benedixit Domid Iacob. En fa naifTance les Anges donnèrent commencement à fa vie en chantant ,& en fa Pafsion les Apofcres chantcrentrmaisvn chant qui eftoit pronoftique de fa mort , tfbymno dich , ou ainfi que l'ont tourne' les feptante Interprètes ^Vcfîqujmbymntm dixerunt : Fina- lement noftre Seigneur chante pour monftrer & faire voir à tous , combien franchement & volontairement il alloit fubir la mort pouf nous , 6V après le chant , il eft di6t que ,Egrep Sortie c- fa cft Itfué trarfS torrentem Ccdron ! ô fortie fir.in"e de heureufe & malheureufe, heureufe vcritable- Jeffts, ment pour nous : mais malheureufe pour les luifs: Sortie admirable de voir que hyerceluy quientroit en triomphe en la ville de Hieru- falem,enfort auiourd'huy fort trifte & me- lancoliquc^ilefi: forty de cette villc,non point accompagne' des enfans Hebrieux ; maisttien

d'après if s Rameaux. 7 2 $

entoure de bourren >rtic verir

malhcurcuic pour la ville de H: pauurc ville, h le Prophète Hicrc tefté

en vie prêtent* ce clc , c] .id:

voyant cela, il cuit di&fantda qu'il dict au premier Lamentation! \ -

tnodo feUet I'Aa ctuttas fltnà populo , <-*fi

-vulu.xd'.n.iii*. gpatwm : Grande i h

la folitude de celle ville de HL'rufalem, 1 que le Roy Achab tut mène priformiercn gypte , plus grande encore fut elle > i >n le Roy Zcdcchias , après auoir eu les deux yeux creuez, tut mené captitÔc prilonnier Babylonc ; mais toutes ces folitudes nefc rien au regard à celle- cy , lors que le fils de Dieu la quitte Cxde' mt.t>plen4 populo.

Il \ Q vray que d'uuant pTus cette

fortie a cite maHicureufc pour Lei lui s,ù\ - tant plus a elle cite heureufe pour nous;

car s il fort -

trer en 1 ienne, c : »te-£*£ /f;

nant que \ mdicc v '***• que Hcftcr cfl en fa pi. mainte- nant que ELu efl ciullc , &

de bcncJicbons , c'eil à p ra

*'cft retire , fit PbarCJ loir &

•dément c ce iour * ir

du me ;oguç des $C

vient à 11- ;li c ( . ie , I *s

trmu mrmmm Ccdrct. ,ic

humaine, ôtorrens que u tentatio >r- WOi . ce S

L I

nt6 Vourle Lundy

Chrifi vie humaine, ôtorrens ; letorrenç ne va lîtolt à l'Océan , que la vie humaine s'achemine toit à la mort , Egrtfjus eft traits wrentem Cedvm : C'elt de ce tocrenc qu'il eft parle' au troifieimc hure desRoys, Exjk- çatus eft torrens , & au pi al me cent neufkime, Detorrcnte inyiabibit \ lequel fa in 61: Auguitiia tourne en celte forte , De torrents niortalitatif noftrx. O torrens que la tentation qui coule entre deux rochers , c'eftàdire entre l'elprit & la chair, c'eft-là ce grand torrent que le Sauueur de tout le monde a trauerfé en fa Pafsion, Egrejfus eft le fus tr ans torrentem Ce- dron , aufsi ce mcfme Seigneur difoit par la bouche du srand Prophète Royal Dauid,N7- Jt wrentem anima tnea fertranfifjet.forfttam ama abforbmffet nos : 6 torrens que lapifsion, du- quel parloit nofhe Seigneur Ïcfus-Chrift à fon pereiM<fcipcrè. Sifofiibile eft tranfeat à me C.tlix ifte, que ce torrent le defleiche : mais, Hon jjtcv.-tcoo y An, pd fient tttyis: o torrens, duquel encore il parloit vue autre fois parle Brophe* teDauid : Saluum mefac Deusyt]tioniam intrane-* Ynnt aquœ ypjne ad animant meam : exficcatus eft torrens, pource que celte mort s*eft paffec après que les rourmens ont pri-, fin , 'Exficcatus cft tor- rent : mais quel torrent, c'eit vn torrent de Ce- dron, torrent delà mort iuftemeut ainli ap- pelle , qui vaut autant à dire que , Torrens de tedro. Origcne fur le chapitre huiétiefmc WfaV* du Lcuitique , iiit que les Prophéties font Caf. 8. appcllces Cèdres, & qu'au tempe de la Pal- Zx'utk* (ion le fils de Dieu a pafle le torrent de Ce*

:s , auf^ucls le* prc ont cotnp

recs , pour dire que parcelle Gei <c

paftioo , toutes les prophéties oui

- loti lultcmc ..y

L^i'ijjuj eft i.\.<sii~ ...

Oja- nous .

yo mot riebrcu,qui lignifie autant ,ur

& ténébreux, o u

pafsioa deapltrc tçurlefps- Cai

eii . ,on y voie q - ténèbres

ob;'caritci de cdc$obfcuri^< a-

hi.osu: p >oleil/tuaepeu*dij

en U mjic de ce, i

que ue pouuiiu voie tel ta

lace & ta lui»

plein MiJy: Ccit-li cei te obfcuri .1$

de Dieu 4

A . e dei c vn-

unc , \z V iy

Ab.il

r, ce Datlid fut COn

tir Je .

, rent <J in, & lefj

cecy? 1- » o

& ton: ; je Dauil trauerfa le tor-

rent de Ceiron voyant la crtdi

ainiil

«7 1 S Pohy le Lumiy

de Ton Difciple Iudas qu'il couuoit en fon amc, va trauerfant le torrent dcCcdioniuf- ques à la montagne des Oliues, aucc cefte feule & vnique difterenec que Dauid va à cefte montagne fuyant la furie d* Abfalon,mais au contraire , le fils de Dieu va en ce mefme lieu, non pour fuyr Iudas, mais bien pour l'at- tendre. ïefus O myftere que ie voy en cefte monta*

Cbnfi dj?~ gne des Oliues , i! va en ce iardin des Oli- fslié pier-ues , .& pourquoy ? remettez - vous donc xe. s'il vous plaift en 'mémoire de ce que diéfc

lob, qui me fera cefte grâce que ie reuien- neenmes premiers iours , lors que ie lauois mes pieds de beurre , & que la pierre me donnoit du miel, & Dauid parlant à la pier- re touchée pat lavverge de Moyfe , difoit que, MeïexVit de Vetïd & olcum de fkxo dttrifli* mo , & faindt Paul parlant de cefte pierre» & de ce rocher , dià qu'il n'eft autre que le fils de Dieu , Vctrd autem erat Cbriflu-s : Or fus , aucz vous encore fouuenance de ce que nous lifons en fa in cl: Iean , que le Sa- rtlaritain remédia aux playes du panure vl- rcre' malade de Hierico, aueede l'huyle & du vin , c'eftoit vnc figure belle, pour dire qu' vn jour viendroit que de la pierre & du Ro- cher , iedis du cofte ouucrt du fils de Dieu en la Croix, deuoit foi tir huillc propre pour gua- rir& adoucir nos playes & vlcercs mortelles» &pourcc c'eft à bon droicrh qu'il commence auiourd'huy fa pafsion en ce iardin des oliues, çn outre fainft Paul dit, que les Gentils font

'jpres Us RàmeauX, 7-9

desoliuicrs (auuagcs , cV que le fîlsdc Dieu C vu franc o î i n i c r : or cft-ilque pour raire pro- duire de bons truiéts à ?n oliuicr fauiitl doit eltrccntc'cV: plante fur le tronc ci :ic

oliuicr: ainfi fa 11 oit» il que pour faire Truc

i les oliuicrs fauuagcs, le franc oliuicr fut coupé, poureftre iur iceluy entez & plantez ccsoli. uuages: voyla pOUrqtiOY il Ta Ct

lourd'. -uv d ii montagne des oliues , 6rfXM* runt m mtnttm hu.irum , CT rernu/it m pYtcUum cmn$men Gnb/èmém , C'cfloit parce licucjif:! falloit pafler auparauantquc d'arriucr à cefte montagne det oliues,cclicueftoit comme vne cfpccede iardin auquel le fils de Dieu entra auec fcsdifciples , lin tr.it bqrtm inquoipp ?.- u mit cum ctt'i. ipultsfu*.

L'Efpoule conliderant cecv de loing it

tant qu'elle pouuoit (o^ cfpoux d'entrer en ce iardin , venut xmïnbvrtum ^

piumcfcolli huftm pommes ^untl

auoycnt eltecret monde,cV lcfquellesont :a: mallicur

au monde, o pommes. >k- pomm

Mak quels frutâ t firutâsd'angoifl ^

le calamitczaufquelL I anons clic - -

fuiettis par h ^ourmandife de nos premiers

cru. / . .' mm fin

i*Âtfr*Rurpop. ty

ce n'cftde merucillc lidc's aufsi toft qu'il Ctt entreen cciardin il commenc -rilfcr,

lapremic: : qu'il >Apo(trcs,</c

nUlum fétiimini i ftumi* ntiMfi pAÏloran (f tttt

739 P°m le Lundy

eues çretts.

Notez icy vn mot , s'il vous plaift, que pout- cc que maintefois il effc dit en rhiltoircde la Pafsion,que telles chofes ont efte faites, pour- ce qu'ainii il auoit efte' eferit. Il ne faut croire que telle chofe aye efte' elcrite, que lesApo-^ itresquitteroiét leur Maiilre.Celt au contrai- re cela deuant eflre fait, pour ce fujet auoit efte' prédit, caries chofes qui doiuent aniuer font caufes des Proph.ties,& non pas les Pro- phéties caufes de ce qui doit auenir. De même Dieu preuoit tout le mal que nous deuons fai- re,mais ce n'eft pas à dire que la prouidence de Dieu foit caufe de ce mal que nous deuons ùi' rc,ain$lemilà taire eit caufe de la preuoyance de Dicu:ainfiJS,o*^rrtw* efienim aperçut iam pafto-, rem & diffrergentur oues Gïegis , Ce ri'eft pas à caufe qu'il cil eferit que lafedicion doit eftre entre les Apoftrcs, mais plultoft celle fedition qui deuoit arriucrentre-eux, eftoit caufe qu'il auoit efte' eferitriereprens dont icy mon fujet, le Fils de Dieu die à f^s Apoftres, Vos omnes fcanddlmn patieminï m h.xc wkU.

Sainct Bernard en fes Qjeftions chapitre quatriefme, dit qu'il y a deux lortes de feanda- le, l'vn a&if , qui procède de la malice de celuy qui eft caufe du fcandale, l'autre pifsif, quieft double, l'vn à:s Pharilîens, lors que l'on fc fcâdalifedes chofes de pietc, l'autre des petits, fçauoir eft , celuy qui naift d'infirmité', & de coible cognoiiïance : or fus le fcâJale des Apô- tres n'eft pas a&if, ny pafsif des Pharilîens, nais bien pafsif des petits : mais puis que ce

adores les Ptmeaux. 731

E S ,ncura dit , V* mumU ïfCéttuLU. l'x

vorMtni pcr ejti.m fcumblum votif, comment a*il

permit que le* Apoltrcs ayent cite banda liez;

Sainâ Bernard au lieu fufdit ait 1 itrc

,'icur j permis cela, aHn d'y remédier y après, com ne par exemple, ilpcrm:t Pierre abbate l'oreille de Makàus, pour p

. luy remettre par fa puiifancc, eV aiuli .lit S. Bernard , no!t: leur permit qu

Apoltrcs (oient fcandalilcz , pour ptlil apies les d, liurcr du fcandalc , comme il I mi

il dit, M/itte m.*&i>v,pourccque , M*ut efl Trié repardritis , mikmfrdftnututii.

Tant y a que les Apoftrcs dénotent cfl-c fcandalitcz , & S. Pierre avant d mais il

ne feroit fcandalifti , noftre Seig \ pre-

dit (a cheute, rrr>fK I 1 me ilic

que cefte pirolc d tPierri

de témérité* , m n de r

n : nais es* von uons-nous trop aymer D , il icmble

! n'y ait iimais de i amour;

j tut diftîngnef cecy auec s. Berna faut puler de l'acte interne de Y iamail l'cxcczàaym ;, parce que ^Udu4

am* ::m rflftnt'ttt

Les Théologiens dtfenc que iamau l'amour n'excède, la chofe aymee n\ »ec plus

lie ne vaut : < >r Dieu cft U mcfim & partant mour qu'on luy porte , n'clt

il 1 quand a l'j<ft.

; und à i'aétc commande,:! y peut auoir

73 2 Vor le Lundy

del'excez&fans doute en fainâ: Pierre à l'a* «fte commandé , il y a eu de i'excezen (on amour,& pource il difoit comme priuc' de rai- fon par la torec de cet amour, numquamfcandA-

Remarquez icy en fuitte de noftrc texte Euangelique , que noftre Seigneur ne meine que trois difciples auecluy au iardin Se non plus3c'eftà fçauoir fain£t, Pierre,faîn& Jacques & fainâ: Iean , pourquoy cela ? pour quelle raifon n'en meine- il que trois? pourquoy fe pafTc-il à fi peu de compagnie? que ne menoit- il tous les autres .' c'eft peut cftre pour dire que pluficurs fuiucnt noftre Seigneur en profpe- ritc5maisfort peu en trauerfes : ou bien il ne prend que trois difciples pour dire que tout le monde deuoit élire participant aux mérites de la Pafsion de noftre Seigneur , monde re- prefente' par ces trois difciples, puis qu'iceluy eftdiuife en trois principales parties, ou bien pource qu'iceluy a cite' renouucllé par les 3. enfans de Noe' apres le déluge , c'eft à fçauoir par SethjCham & Iaphct. Ou bien ces trois Difciples ne nous reprefenfent-ils point les trois cftats du mondc^'eft à fçauoir l'eftat des Preftrcsjdes Vierges & des mariez ! le fils de Dieu parlant du ingénient marque ces trois fortes d'eftats, quand il dicl: , duo erunt in molla, n>ms a/fumetur (J *dtcr rclwquetur : duo erunt m le- £falo9ynui affumetur (? altcr relinquetur : duo erunt in molU, c'eft pour les mariez, & pour les folici- tudes du monde yduoerttntin leclulo , c'eft pour les chaftes & contemplatifs , O* duo erunt m <***•«

et après hs Ramea1 733

c'eft pour les Prcftres& Ecclefiaftiqties,& iu* (ternent donc ces trois Apoftrcs font cfleus,S: choiliscntrcksau::cs,pourcc qu'entre les au- tres ils cftoiet les p" afsifterà cette tctctragiqucNj faU ce ne p <uuoient titre que les tre |oi pcuflcntvoir trembler celuy qui efttout puiflant : voire cc- h.y flefehir le genouil qui efl Maillre de rVni- DCrs:& voir dei gril du? lequel contient en !o> la plci ..ait de tels Apr>ftrcs pour voir ce fpeâade , pourec que s'ils le voy oient trcml; fe pourront rcfôuuenir qu'a s l'ont veu glorieux iur le . 1 tant qu'en luy il y anoit deux nat 's voyoient le Perc le d'. biffer , iU le refouuiefldront qu'vr: iopf le Perc d de ce fien Fils , bic rfè 1 tnquo :ne Complncut : o icurcux D^ciplcs , h aucz veu autrefois fur le Tabor remply de ef ' maintenant que la chance elr ce, vo le voyez rem pi y 5c Pal i ! trifl fissc/l M TH4. me* yfjktdJ mirrem , v .uez veu au Tabor ai.ee vue face teplendiffante ain- û que le fokil , & vous cefte fienneracc toute changée de tri fie H en Tabor ce- u blancs que la nci«e , & auiourd'huy vous voyc2 tous plains fie couuerts de fang diftillantdefcs ptayci & Je fc% fueuri : en Ta- bor le Père - & le FiU fc t a i H 1- 1 ili parie \ le Père fe taifl:en Ta- bor il vous confortoitl & auiourd'huy vous

^34 ^our k ï-un(b

k voyez conforte par vn Angc,cœp>tp4iieït & mœft/.'sej)e,èi ce pour confiner l'erreur des héré- tiques lefcjuels difcnt cjuc iamais noftre Sei- gneur n'a eij crainte : mais afin qu'ils appren- nent qu'il a efté fuicâ: aux mcfmcs palsions que les homme , & auxmefities afflictions , il dit, Triftis eft anima mea , yfjuc mortem. 11 eft bien vray , ainfi que dit fainâ Ican D-.mafce- ne , que les pafsions de noftre Seigneur eftoict bien différentes de celles des hommes , & n'e- iloient pas proprement pafsio*is : mais bien propafsions qui n'eftoient pas diiTonnantes à laraifon comme font celles des hommes , & eftoient fes pafsiôs en luy marqué de l'infinité' de fa nature humaine, czjnt pamrc & wœfïus ejfc, C'cft ce qui fai<5t efpouuctcr ceux qui auoient efte prefensa fa Transfiguration, & en cette tienne triftefle, il les prie de prendre leurs veilles auec les fiennes.craignant qu'ils ne fuf- fent furpris de quelques tentations , Vtgilate Grande weeum ne intretis in tentationcm%& Ci tant eft que ymlance nOL1s ^'ons parmy leshilloircs Romaines, que ujinnu tam ^uc ce Rranc^ Capitaine Annibal fentit ii auprès defoy Scîpiô l'Africain , iamais4 il nefe

coucha, ny ne fe defarma : ainfi la r.iifon veut que nous fovons roufiours en perpétuelle veil- le, puis que noftrc Sauueurle recommande* pour autant q-ie nous auons auprès de nous fa- than,qui fai<5t perpétuellement la fcntinellcj cfpiant les occafions de nous prendre; m.iis poureeque Dnnd dit c\uc,Hifî Dominus euflo- dimt cimtatem fru/lrayiotUt qui euftodit tams V oy* U pourquoy il faut que ce foit auec luy que

d'après Us pameauxl 75^

nous veillions, afin de nous garanrirdcs parcs de ce cruel en ne m y , & par fon afsi fi an ce par- ticulière gaigner le haurede la félicite éter- nelle, oùtous les naufrages , dangers, per il* & tempeftes ne feront en règne ny en laiion, ains vn repos , rnc trancjuilirc pcrdurablc & pcrfonrftrllcà iamais, nous conduife le Pe- rche " ils&leiain&Efpri:. Ainii loit-il.

ftÈ8WÔ^€

SERMON SECQND

DE LA PASSION FAlCT

au Mardy fain£h

DormiteUm & requwfcite ecce appropin-* quant bora , &c,

Vi a ouy que la mort du fils Je Dieit a commence' par chant ^Uymno ciiBoy & qu'il s'eft retire à vn iardin , pour- roitpenfer que c'eft pour quelque plaifir & contentement : mais ccchanteftvn chant de CirTncprogno(iiquede!a.mort,&: ce iardin au lieu de fleurs n'a que des efpines, pour fontai- nes,fueuts & fang, pour doux vents & zephirs, foufpirs & fanglots,pour fui i<5h, poires d'an* goifles3& pour plaifirs agonie, combats, & ba- tailles. Mais qui ne dira que ce n'eft vn iardin rr,alhcureux,vovantlaforucdufilsdc Dieu. O infortune' iardin , il ny peut auoir plus grand malheur pour toy.Heureufc l'Egîifc Chreftië- ne,en laquelle nofire Seigneur entre comme dans vn iardin, fctrouuc l'arbre de vie, les fontaines de l'armes , les vents & zephirs du S. Efpritcefera pouffez de ce ven&que nous en- treprendrons d'en difeourir fous la faucur de la Vierge luy difant, jIm Maria.

Cisr

d'après les Ramejuxl 7 ; 7

'Est vue mcrucillc que TEfpou- fc parlant de l'Efpoux , entre au- £Q très loi'nnges qu'elle luy donne, luy dit , lilu iltfiiUdntié myrrbjm

'»*t*. ht ce qui me fait eftonner d'auan- que cet ETpotlt celeftc s'addreffant à* cefle Efpoufe , luy va difar.t , /. d

fub lâi elle merueillc eit cccv ? des

léures de I Efpoux , la myrrhe première tre - •mère fort, &: de celle de l'Efpoufc, le laift cV: le miel merueiilcufemcn: doux r Quelques vns Dimn-fès rront dire, que par le lys figure del'clo- cxplict- •ice,eftrcprcfehtce la force de l'éloquence t, du J . Dieu, h que prefehant la mortifi :a- , ,, ;. tion , pénitence & aufteute, c'cft-là la myrrhe \ reccue volontiers , & lors qu'il la pref- chc,c'eft, VÂUlHdlilidiiiftiiUhtU myrr!)Ampri~ mxm. réelle myrrhe, lors que ce Seigneur prefehoit au haut de la montagne , Besti p.tu- pmsfyirittiyF.rAttrjHipn ttur ,«ftj I

>n ip forum e/1 tegtm* Ca i m »;.

au contraire , l'Efpoufc dr I'Eglife,

Ifnblâi Errant qu'elle a re-

éeu le pouuoir de prefeher ra paro'c de Dieu^

laquelle cft dite cftre plus douce que miel,

om du Ici m meif èlétmU htd fièpff tKkl\

ntto. çUquidtHdftHlriord ft<prr mrl cf I -tu u m, pour le

t S P.ml pAtuklis IdT potumékdi ttft

Iclaict delafaindeparo! >vu.

iikiëi dilc- ttthlt* -*rti

»w. d'autant t : 1-

~ les menaces & cbartîmeni q m

fur les meferrans, cx'ees chaAir*rn< fontmy-

Aaa

7 3 S J^ k Lutidy

rhes tres-ameres.Mais rEglifc,rfcfpoufc,cllc a le Jaict, & le miel, pour le pouuoir qu'elle a re- ceu de confacrer le corps du Fils de Dieu,qui n'eft autre chofe que cela : i.laiù^afimodoge- niti infantes Uc concuplfcite ,1e laiâ: eitaliméc ve- nant de la propre fubftance,aufsicclaiéfcn'eft autre chofe que la chair , & le fang du Fils de Dieu,& non feulement cela, mais encore eft-il miel , fAïiejn Cceli dédit eis , omne deleBamentum in fie babentem.

Mais laiffant toutes ces explications à part, foit des le\irc$ de TEfpoux ou de lEfpoufe ,& confiderant le fujet dont il e(l queftion , & comme Iefus-Chrift cftoit hier profterne' en terre , présentant cefte prière à Dieu fon Père, diïant ifttter fi pvfabile eft tranfiat a mecAlixifte, C'eft la terre , la partie inférieure qui parle. Voyons comme ce lys ouurc fes fueilles , & aboutit au Ciel, la partie fuperieure >difant, Vcriîumen , non fient ego y oh %fedficut tum yis> voy comme cefte prière faite à Dieu le Perc ,eftvn lys, Labia tu^ficutlilu. Voyons que ces lys font» difldU?itia myrrbam, Cefte fueurfanglante qui fort de (on corps , qu'eft ce autre chofe que la myrrhe trempant ces lys. Deux for- . Les Naturaliftcs remarquent qu'il y a deux tes demyr- fortes de myrrhes , i. & i. la première eft plus hresm arrière, aufsi cft-ellc plus excellente que la fé-

conde , & y a- il encore cefte différence , c'eft: que la première diftillc volontairement de l'arbre, par le fcul battement des rayons du Soleil , & la féconde ne dc'coule que par l'inci- fion de l'arbre , Cefte myrrhe féconde eft for-

à 'âpre s les Rameaux*. Il 9

tic de Iefus-Chrift , lors que les fouets , les clouxjescfpines ont efte attachées , quionc fait incillon à ce facrc'corps. La première dé- coule ce iourd'huy , ce't arbre citant battu des rayons de ce folcil d'amour , de ce dcfir très- ardant qu'il auoit de mourir pour nous ; c'eft ce qui fait diftilcr celle fucur defang : myrrhe prcmicrctrcs-amcrc qui trempe ce (acre lys.

S. Hierofme expliquant ces paroles , Trtfiii tfl unimu mtx y finie ait mort cm ,dit que le Seigneur vouîoit dire par cecy, qu'il feroit en impatien- ce, &: en trilicfle,iufqucs à tant qu'il euft expi- ra pournous:&cc Seigneur parlant de fa mort, difoit,/>.*/ bâftifarï (f (ttêtmttk Cê4rtJort

c perfkUm \ oyià les rayons de fon

amour qui ou: tait cfcoulcr cefte myrrhe pre- mière , cède fucur J? fa «g»

clt queftion de parler des leures de l'EÊ- poufe fon Eglifc , Lac & mcl fùb Ut/v U •■ , ce n'eft. que laict , que miel, celle de l'Efpou.v, nVftant que mvrrhc , c'eft à dire que fa triflcllc nou* a caufe faiove. Sa myrrhe, dit I'Efpoufc,* produit en ma bouche le laict ex le miel -c'cfl pourquoy auiourd'litiy il dit a fes Apoftrc

n & requiefute} Et delà il moflre qu'il

cfl vray Roy.cnuoyc de fon Père,/

(htur. 'Ht St$n m

r adiré fur l'EgUfc. Aux luges y. lorç

ioa de f tire cflcction entre les pti

arbr- >ulut douer la ^

, portée âh au ti nnrrvju il ne voulut l.ireccuo' T1 " /

luv r miel ,1'oliuier de mcfmc,

difaneq , jeur^avi- *

A aa ij

n 40 Pour le Lundy

gne fa liqueur , mais refpinc la print , pour prefcnter, quec'eft le propre dcsRoysd'eftre toufiours es efpincs, priuez de douceur pour eux , de forte qu'on peut dire d'eux , LxbiA tua fient liltd diHiiUntid myrrbam primant.

Mais pour les fuje£ts , pourri' Efpoufe , Labid tttdfîcutmd. O que icyeft vn Roy différent de celuy des Abeilles s qui eft toufiours dans le miel , parmy les ruches , tout ce que les autres trauaillent , ccft pour le viure de leur Roy , fe contentât de porter fur fon frôt vne goutte de rofe'e qui lny fert corne de Diade'me,pédât que les Abeilles font en trauail & peine , & toutes chargeas de Tueur .-Mais ce Roy ilofte , prend & porte toutes nos facurSjfc contentant que nous emportions quelque goutte , que nous ayons fouuenance de festrauaux, & que nous recognoifsions que fes peines nous ont caufe' le repos,T)ormite iam, & requiefctte. Ha ! que ce't Efpoux cil: bien différent de luy-mefme aux Cantiques, ayant fa teftc,& Ces cheueux pleins de rofce,crioit & buquoit à la porte de fon Ef- poufe, disat ,*Aperi mibiforor mea SponfdrfuU capta Ttitùphmt, eflrore, maintenât, ny feulemét chef cft charge' de rofe'e, mais bië tout fon corps eft trempe' d'vne fanglate fueur , & au lieu de dire, ^ApcrimïJH^c nous faire leuer, il ait, Dormite6r Force ck rctl^fclte , Voilà h force de Toraifon de noftre ïorAtfin. Sauucur & Rédempteur Iefus-Chrift, par la- quelle il a acquis le repos , le contentement, & luy s'eft acquis la peine Je trauail & la for- ce & confiance pour le fupporter , crayon qui cft vn yray arc en ciel , compofe de lumière

£ après les Rameaux. 741

& opacité', comme elle cft compofc'c de con- fiance & humilité, qui n'cil autreque la con- iideratiô de nos impcrtc&iôs de noltre néant, c'cll-là i'opacite^a côfuncc;par laquelle nous montons lufqucs a Dieu , c'efl la lumierc, cet arc en ciel le fait de la lumierc defeendanc de la niice opaque cVoblcurc, aufsieir. il <i Q*ifcb»mi 'uuexé&ubtiur%&tim npf,c'eft

^flumi/Udjux yiu* dc\ïirc .. I J il- reflc-il dôc, linon que la lumierc : jendanr, la nuée montant, l'arc de la raiton fe forme. L'arc en Cielcft compofede : couleurs, de l'azur, couleur cclcftc , de verd & L[t

de pourpre : l'oraifon aufsi fe fait de l'azur de / urc la méditation , du verd de la pétition , & du ( pourpre de la contemplation : pour méditer, Mafoy,pour demander l'cfperancc, pour .iplcr 1 IWK par jprcs>

ce't arc en ( : marque de la p lix, tranquil-

&. repos q»e rdre -il , linon que cet arc en 1 de i raiercauiardin dc\ Oliucs,

no1 e ce repos , ce qu'il : ^ft pour-

quoy, I) -'t'iutteuh:, . & celle m Jme

n donne ror^c confiance au I :i<. de u , pour fupporter tant de pe: mens.wmcrucill- .icl'or.i

parle' a Djcu iur la montagne ,IIMjcIm$ >iut.im , marque de force Se valeur, .1 a-il eu telle forcc,qu'ila retc: de courroux contre les homme -if-

hommequi as la îoicc pjc

>n de vaincre non c ^es cele-

ftcsfe. 1 7mais Dieu m i»«

A

Vertu du titJMMfww nxus. On ne fçauroit mieux com- J\emsra. parer celte force de l'oraiion que au Rémora, lequel a celle force de retenir le plus grand nauirequi foitfur la mer : l'oraifon raid de mefmc , Dieu venoitàvoilc defploye'e pour punir le monde , voicy ce petit poirTon , vne petite oraifon qui l'arreftc & luy fai<5t dire, Sme me Dt irafeatur furor meus»

Danidarcprefcnté cecy difant. Nifi Moyfîs ftetiffetin confr*c~hone\ , c'eft à dire , lu humihtate, comme porte l'Hcbiieu. O prière qui as ce- tte vertu que de donner force & courage à l'homme ! lob parlant de l'oraifon & de fa force dit , DerehBtt funt tanthn modo Ubia cire*, dentés meos , les Septante difent OJ]a7 aulieu de Labia. Et fainft Auguftîn l'explique ainfi , Fru- Bus Ubiorum%cci\d. dire, Orationumy & d'autant que les Septante difent ,0^, non LabU, delà quelques-vns ont voulu dire que les Septante ont voulu entédre la force de l'oraifon,la com- Zdfjrce parant aux os , la plus forte partie du corps. Et de l'orai- de Iefus- Chrift il eft di& qu'eftant fur la mon- fon compœc tagne de Tabor, Faciès eius facld cH (juafi fpecies reeduxos. altéra. Et icy au iardin par l'oraifon yMutatuse(l yultuseius , de craintif il elt deuenu courageux, fuyant auparauant fon ennemy la mort , voicy qu'il s'en approche & luy vacnteftc,difantà fes Apoftrcs , Kamus.

L'Euangeliftc remarque que Iudasfçauok le lieu. Sciebat autem & Iudas qui tradebat eumt Ucum.

O iardin plantureux ! qui porte les fruits & fleurs depluficurs xnyftcrcs, ô qu'il eft yc-

£ âpres les Rameau . -743

ritable ce que dict le Sage de Dieu , £>ut 4ttin*it Bf^ conm * fine vpjue ddfinc?n former [HAnuerque ciifpcnens: C(ptt9nt Lavieduhls de Dieu a commence par vn lar- dirîifïniten vn iardin. Ovray iardin que le vc- tre virginal delà Vierge. Inquo ctndiu fum om- mdflorum pcn.-> s iUrxmtntA >*»

Hicrol. I S yborttis conclu fia ,/*>'./ //;

iardin ex romaine pour fci vertus c\ mérites, Il fer, renferme' dedans foy pour fa

virginité. Le beigncuracflc lie des cordes de noltrcchair dans ce iardin myftique, ce ven- tre de la Vierge, quelles mcrueillcs auiour- d'huy dans ce iardin des Oliues , s'il fetrouuc garrChc?Saiu<ft Ambroifc cpiilre 4. dierque l'Eglifccft vn iardin , Tertulian contre Mar- j[m* ciondicqueramcrcft aufsi , Origene,Uo- j:.f-n melic 116. di<ft le mefme de l'Efcriturc, Clc- . / 1 ment Alexandrin s. Stromat. lcdiaaufsi du fyf ^. monde: Icfus-Cliriu entre dans ce iar- /wî u*

dm pour donner commencement a la palsi on, . ^ w- pourdire que par la more cv pa(* ion il dcuoit - I :lt(e, rsxheter les ames , donner ! . & vraye intelligence des Ecriture ^ .

lier tout k îfte p îcommciu

dans ce iardin,*:. ;n iceluy, puis quily

cft enfeuely.

i.irdin,tu me reprefentes l'cflat dece vie- Adam , lequel iooit elle mis dantvn iardin de plaifir , êv délices :c*efl à dire 1 du Paradis tcrrellre , V$fi m

yolttptdtis yt êperurctur , mai A lam dans vn iardin d'à 0 go i les ten-

tations ont eu le deilus , U die fuc-

A aa :

744 ^0UY k i-un{(y

montées , le malin efprit fait cheoir nos premiers parens , icy l'Ange, conforte Iefus- Chrift.làeftoient les plaiiirs& délices, icy en ce iardin des Oliucs , les batailles & combats, eftoient les fleurs dont les cfpincs de noftrç ruine ont efté faites , icy les cfpincs dont les fleurs & rôles de noftre falut font fortics, Adam en pleine liberté, icy Icfus-Chrift captif & ferf, la liberté d' Adam a efte' conuertic en efclauagc, icy la feruitudeduFilsdeDieucn liberté', mais,

Ecce qui me tradit prope ejî , iuftement cefie éternelle Sapicnce commence par ce't Ecce, parole efmcrueillable & d'eftônemcnt, chner- ucilles ! que tant de maux,de grace,tant de bé- néfices , tant de remontrances n'ayent peu ra- molir ce cœur diamantin, que les menaces fi horribles ne luy ayent peu faire drelTer les cheueux , que tant de miracles que le Seigneur auoit faits en fa prefence, n'ayent cmpcfche' fes deiTeins. Ecceobftupefcitccœli piper bdc , & terra attdiat yerba oris met. O terre fourde & muette/ cntcnlsce que ic dis, f ' ilios entitriui & exalta m, & tpfi fprcHtrunt me.

Trois choies finguliercmcnt peuuent flef- chîr & adoucir vname felonc, i. les menaces, 2. les paroles douces,}. les dons & prcfcns,tout cecy a pratique' IefusChriffc cnuers Iudas,pour les menaces, qu'elles pcuuct eftrc plus grandes que celle* cy . Va bomini ï\li) per quetnfilius bomints tradetur, pour les paroles, JLmice ad quidvemfité pour les faucurs & grâces, on ne fçauroit ima- giner rien de plus grand que ce que Iefus-

£ Apres Us Rameaux. 74$

Chrift a fait pour le mal-heureux Iuda^ : ^ r immédiatement auat que ce Seigneur allait a la mort , il luy donna l'on corps , & proiterne deuant luy, luy hua les pieds, plus aucc les larmes du cœur,qu'aucc l'eau du bafsin; tant de regards amoureux qui luy jette , tout cela ne le peut retenir, c'elfc-la cet Au f.

Ce mal-heureux Iudas , nonobftant tout ce» la, le veut vendre, puis quccclacit, ad Julfc toy à ce lapidaire Euangrlique , qui en lyait la ?aIcur,/w/<;Wrf v/w fritte fa mérguattâ ytrud nu qux baùcùut (f émit tom , Judis addiclle-toy B.IU con> au Sage qui t en dira le prix, Dur. éilejfti

nom xlïuis. Ha ' maudite auarice,X^W

m,,iA[ rucoys lurifdCrdfdmtsi Ha.'dc-

i:r d'acquérir à tort & à uauers, iuiques à ren- dre Dieu.

Ma: | .das/ Ci tu le rçm vendre amcine-lc àl'encan, en place marchande , declare-la les

feâtOAS *c rarctez de ce ferf , afin que tu en dilcs ce qui vaut , dis hardiment que c'eir. 1

' me , mais efclaue, qui eftlamelmc beauté,

io[u* farmd fr.x Q ii vn ' P°' >

;itcur,mais fi toi: qu 'il porte le :

!'es efpaules , mais par U feule parole , 1 < > yirtu < i

artifan , puis < &

Jetoutle monde, s'eflant L Kit il 4*1

Jwf.pour matière d'vnricn, d'vnneint4 que c'clt vu efclaue , mais comble de fjpicnce, InrjucfuntomiUi I A*

', Qoec'ffl vn trcs-cxccllcnt& très pur médecin , lequel, InfiAMtéi ^ vn-.

647 ^our ^ Mari?

fi*** Q^îleft grand Aftrologue& Arithmetï- cie,puilque, Humer at multitudinëftetiartî& omni- bus eis nomina yocat. C'eft vn cfclaue à la vérité: mais neantmoins c'eft l'image du pcre , la fplé- deur de la gloire, les richeffes du Ciel,l'efpera- ce des Prophètes , la foy des Partriarches , l'a- mour des ÀpoftreSjlacoftancedes Martyrs, la gloire des Do&eurs,la Couronne des Vierges, la rédemption du genre humain , à qui les An- ges font trop heureux de rendre feruice,àqui les vêts & la mer obeiflfent , deuant qui les dia- bles tréblent. Que fi à raifon de tout cecy il eft inaprctiable , voicy encore d'autres raretez,S. Ambrof. li.^.deyirg, Omnuïn Chnfto habcmusy & omnittnobis Cbnflus eft3fi vulnerucurationem dé- fi der as medic us efi.fi éeftuat-.fms efi,fi iniquitdte gra- U4rif,iufttiideft)fiindiges , yirtus e(t9fimortem urnes ytuefl.fi cœlu deftderas, yideft^ fitenebras fugisjux efl,fi cibum quart* ^limemum efi.Et toutes fois,a- uarice grande , eftrange aueuglement, il efl vendu pour trente denicrs,ô vil prix pour vn fi grand Seigneur,ja qu'il efl vray ce qu'il difok par so Prophète , Koenim cogitât iones meœ cogita- tiones yeflrœ, peut nec yiœ meç yiœ yeflrç : ficutexaU taturcceli a terra , ita exdtantur yiç meç à yi]s ye- fins. Seigneur vous faites tant d'eftatdePhô*» me,& il vous nnefprife , vous Tauez achepte' par vo{trcfang,&il vousved pour trente deniers. Belle anti- rQ\in d\t qu'anciennement s'il arriuoit qu'vn qmte. bœufeuttuc' vn bceuf,ou vn efclauc,lemaiftre dubœufpayoit^o. deniers ,&lesluifs furent vendus par Ptolomee 30. deniers , & après la deftru&ion de Hicrufalcm en efchangedccc

iïapYcslcs MmueâMx] - j. 7

qu'ils auoicnt achepte' le Sauucur 30. dcni. &cn donne trente pour vn denier.

(I TNUH ex ;du:d< . r fol. Ain Q

a on veu vn Lucifer cuire les Anges , vn C- cn la maifon d'Adam, vn Camcnla iaii.Ctc I mil'cdcNcv a iclen La maifon d Al) 1-

ham, L uikntcm inm [juAi^c'cti à dire u c.

Dam la rnaifoR de lacob les deux frercsquî Tendirent Le petit Ioleph , ainii dans la roaiion de Dauid vn Abf tlon,quitua Ion fircrç Amu f tm ex él$éoJtctmtYRC dt$ 12. Colomnes^i'ra de ces 12 n peuples de Dicu,fne des 12 tô-

taioesdeg 12. Apoftrcs,fo.US cjui 1 crer trébl àq 'es obciiloicnt , cjui auoit raicl

mille memcillcs, cchiy qui tliohchaflc les dia- bles d<?s po(îedez,nc le* peut çhafl-T de loyjia" qu'il cfl vray ce que dit S. Grégoire le granJ» nm\iuiu< fçnùttêé

dcLtur .fitbul à iffdmm fk fia :. Ce

ludas du connu lent %ÈfM9Cui ibdbims,

ce tuera petit pèche 1 parspees a vn

lui tult de trahifon*

9JLnUtfufurrofpfec(} Fn la naiflance on donne

des lignes. WM» /;:«.*;; tens wUn::m%

en fa mort au Psi , 1 antem TU fffium , en la

naifTancc on donne ligne de paîl

puis qu'il eftoif venu pour réconcilier le Ciel

aucclatcrre,lc Créateur aucc la créature,

auec l'homme, le luif aucc le ( ientil ftf*rî

CéBStdflf [untincœlo , V*\uf mi^

Juy donne ligne de ni grande ditL-rcnce

de Dieu d aucc l'h :u donc ligue aux

748 P°UY k Lundy

hommes pour n'eftre tué, tefmoin Caïnàqui Dieu auoit empreint marque au front , pour n'eftre offencé de perfonne , & cependant l'homme donne figne pour faire mourir Dieu. Dieu autrefois en Egypte marqua de fang le fueil des portes desl uirs , afin que l'Ange , de- flrufteur. n'y entrai!: pour occire les premiers nez, & ce de grand amour qu'il leur poitoit, voyez Iudas qui donne figne d'amitié' en ap- parence , pour refpandre le fang du Fils de Dieu, Dederxteis trtduor ftgnum } quemeumque of. cuLttus fucro , &c.

Ha chère Efpoufe! vous fouhaitiez autres* fois aucc tant d'ardeur vn baifer de voftrc Ef-

CMtic, poux,difant, Ofculetur me ofcuU oris fui. Te fçay bien que les Cieux ont des bouches , Cceli enar- ïMt°lonam Dei, que les Anges en ont, Si lm*uis

1 J ' bominum loquar G* JtngdoYum , Qne les Prophè- tes auÇsi,Multifariï , multifque mocks olim Deuy lo-

\,£d Heb. qnens pAtribus inVropbetis, le ne dcmâde de leur?

j. baifers. Tslottifliine diebus iflts loquuius eft nobis in

jilio. C'efc cette bouche que ie defire baifer, pour viure à iamais , Ofculetur me ofculooris fui. Ha efpoufe! vous demâdcz & efpercz vn baifer de vie, & voicy ce iourd'huy l'homme qu'il luy donne vn baifer de mort , Quemcnmque me ofu» Ltusfuero, ipfe cft.

O que de Iudas au monde, autant de RcMçio- naircs, autant de Iudas qui donnent le baifer de marc , trahiffant leur Seigneur, lorsqu'ils difent qu'ils veulent t'Efcriturc, c'cft-là le bai- fer, lors qu'ils refufent les traditionsjc'eft-là la mhifon. Quand ils difent que le fang d* Fil?

(Câpres les Hameau 74?

de Dieu eft fuffifant, vovlàlebaifer:q;ul ne

..tnyfatisfa&ionny mériter de noftrc cotte, trahifomque le fils de Dieu cft Aduocat & ni diatcnr pour les hommes, vov la ce baifcr,qu'il Trébifon ne faut linuocationdc; , c'cfl-Li la tra- £j //.,

iiifon. O Catholiques ! lors que vous vous ap- nues* prochezdc la fain&e Table, aucc vne aine eau- terjfe'c , vous bailez cxtrahifkzce ur, ô

âmes ! qui retenez la complailance dans voflre ame de quelque peche mortel ! r,

vous k baifez de la bouche ,cx le trahifez de cœur.

Hl ! impudent & ma!-'icur \is, es-ru fi

outrecuidé, que de porter ta bouche fur les 1c- urcsdccc Seigneur? La M )e s'eft con-

tentée de luv pieds , Of.

nint.Lcs Apoflres fe font côtentez d'adorer . }\eutr ter tint ddor dates veft^ia fednm H*#,c'cftidir es la Kcfurrcclioa

les trois Maries n'oferent toucher ce Seigneur, (c contentèrent de fejetter à fes pieds , cV toy mifcrable? tu te ietres aCà bouche: faint leari duquel il ell dit, Interné ^Hm^on furrc\

mAurlosnne Bdfùfld , s'ctlimoiundigne de def- lier l.i i ve de Tes foulicri . Nw fumtdifwâ |

/ liêjm < v tu le

bai 1 eu m.

< > mi!-ii ureuj fepeut-il frrrquc cebaifer ne t'jyercfu'. t delu mort?rft il

jr ayant ! re ftt-

cV avant foufflédeft mcntrmt Hn Kzcchiel ces «&c oyincreceuce

75 o Pour h Mariy

foufle du Scigneur,nsont-ils pas receu la vîe,& to v tu baifes cefte bouche , & cœur n'cft rc- fufcité. Ha! malheureux que fais-t:, tu côjoints deux exrremitez bien efloignees, la bouche d'enfer auec I3 porte de Paradis, la face infer- nale auec la face de Dieu , la guerre auec la paix,la parole de vie auec îe figne de mort. Ha'- Seigneur, vous auiez occafionderepHquer à ce traiftre,vous difant , Jim Rtfbi, ce que repar- tit Cefar à Fuluius, qui auoit di un Igné à fa firpamede femme, & fa feme à l'Imperatrice^le fecret que Ce far à Cefar luy auoit communiqué, ce que fçachant Fuiums, Cefar , Fuluius venant le matin à fachambre, pour luy donner le bon jour , luy difant, Jtut Cœfar , l'Empereur luy repart , ValeVulu'h vale, d'où, ce pauure Courtifan apprift qu'il eftoiu condamné à la mort. Ha t Seigneur , ce Iudas vous dit yi/îueUabi, & que iuftement vous luy pourriez dire, Vale ïuda valey mais au lieu de ce faire, vous luy dites, Jtmva adqmdvenifîi ? Haï paroles capables de rompre vn cœur diaman- tin, de froiffer vn marbre leplusdur.'noftre Seigneur frémit de cefte trahifon, particulière- ment pour auoirveu Iudas parmy les foldats: Ainfi lifons de Cefar , lequel cftant entre les ,us ', " armes & efpees de fes afïafsinateurs ,& ayant r) e* (C apperceu Brutus parmy eux, playe qu'il cftoir, 7'4K ,l s'eferia, Tu quorjtte j?/j, comme Ci ccftuy-cvlny brutus. auoit fcul donné danslecoeur.Iefus-Chrift de mefme vovanr tuduparmv les foldats,luy dit, jLmkt adcjuidyemdi^ tuquo^uefiH, Er dit, ami" ce.si'ny pourmov, & ennemv poiKt^y , puis que ie fuis preft à te receuoir à pardon: amy en

<Faprt s Us Rameaux] 75L

apparence, & ennemy en effet : amy débou- che, & ennemy de cœur : Jlmïctjm : miferable que tu es , puis que cette douce parole ne te peut faire changer de refolution , & recognoi- icre ton pèche' , qui ctt d'auoir vendu & trahy le fang iufte ,tutc recognoiftrasen fin, mais cette cognoiilancc,au lieu dete conduire a pe- nitcnce,tc portera au dcfcfpoir,cxlors tu (c mi- ras la vertu de cette fcntcncc.i mit lu?» pjtejl , ri»npQteftcum Wr,tu diras vn de ces ma- tins , Ticcuui . Hincm lufti : niais ce fera pour te dcfcfpercr, tcfmoin S. Léon » Infelkur

Indu fjucrn non pcniirc'. .1 dv.nxn.

10 trjxit AcllAqttri ,1c Seigneur voyant

:icquc toutes ces paroles d'amicie n'auoL de rien feruy à ludas, voicy qu'il s'addrciTc à. cette cohorte de foldats, leur demandât , Quer* quxrtc.i'YLi rcfpondircnt qu'ils cherchoient,/

: ..irttium. Ji£êfitm%dii le Seigneur, &: voi- cy qu'a cette feule parole les foldats furet ren- uerfcz& portez à terre , ^Aburunt rcnrorf$tmfc icciéinun: m terr.tmt On a feint de cet efeuflon & bouclicrdccriftaldecebraticchcualicr,qui prclcnceà l'cnnemy, l'csblouifloir , tellement qu'il le jettoità terre. Le FiWdc Dieuettccc cfcullo: ! '.mufum , e^of-utum t.mm.

Il la porte iufqucs auiourd'huy couucrt du voile de (ou humanité' , mais maintenant il a> >uucrt cette diuinitc & ce bouclier , & renuerfc tout à terre. Mais voicy qu'il donne pouuoir à fes puif- fances infernales de le prendre: Hclas Perc cterncl,vous auez plus eu de copafsion de lob,

7 $ ï Tour le Luniy

que de voftre fils? car pour lob vous auez don- ne' puiflance à Sathan fur fôn corps feulement, & non fur fa vie : mais de voftre fils vous dites fans exception aucune , Sedbçc eft bord veftrd , & poteiï>isprwcipij tenebrantmyon le charge de ceps, de menottes , on le lie , on le meinc captif. itatt fè- Or fus(Mcfsieurs)./£>T4 Dei capta eft, pouuons- tttu nous dire à prefent. Lors qu'on apporta à Heli,

grand Preftre la noiiuelle , que fes fils auoyent efté tuez , il ne s'en efmeut pas beaucoup , mais hiy difant que l'Arche d'Alliance auoit efte' prife , il cheut pafme'en terre de fa chaire, & mourut à Tinflant. Hn •' c'eft véritablement au- iourd'huy que , *Ayca Dei capta eft. Ce fils de Dieu eft pris, &quov : ferons- nous fans quel- que reffentiment } Dominas noHer Iefus Cbnftus jfyïntus oris noftri cap t fis eft inpeccatts mfÏYPS , L'ame de noftrc ame , par qui nous rcTpirons & vi- uons , SpiYitHs otîs tiofiri in quo yluimus , mouemnr & fumu* ,lc voylà. lie , Captus eft inpeccatts no ftYÏs, Ce ne font ces liens , Seigneur , qui vous tien- nent attache ,mais bien pldftoft nos péchez qui vous garrottent. Ha ! Seigneur, ie coniure voftre Majcfle, de nous dédier nous-mefmes des liens de nos péchez , & nous retirer de l'efclauage du vire , pour nous mettre en éter- nelle liberté' , & nous faire iouyr à iamaisde la confolation de voftre gloire. Ainfi foit-il.

SERMON

753 SERMON TROISIESME

DE LA PASSio;;, ; AIT

au Mcrcrcdy (àinct

Cehors autcm & Trt!un::5 y C /w-

dxorum comftehcnitYHnt lefum^ £?•

lieattim da.xcrunt ad *Am*m

E Prophète Hicremie , parle com- mandement de Dieu , ayant pris la lanterne en main en plein midy, Comme vn autre Dio^enes , pour chercher dans la ville de Hierulalc, s'il n'y auoit aucun en icelle qui euft la crainte de Dieu deuant les yeox ayat bien regarde de toutes parts, de tous coftez , & recogneu parmy le peuple qu'il n'y auoit aucun.quieuft la crainte cV: la cognoifsâ- ce de Dieu, dit , Fir/fauj Ai fAupercs funt & îp*" r.tui> :reque la caufe pour-

quoy ce peuple ignore les ?oycs d? Dieu ,c(l .ntconfi.lcrc cecy luy-rneC- mr, en fin délibère & i*iàm

ter aux Preftrr illil, » :\ffrm lif-

tiui.VîTzy ontcoçucu laîoy du Seigneur, cV I i în-

gemerurmais fc trouiut fruftre de foTicfperan-

Bbb

7 <* a Tour le Mercredy

ce, & de Ton attente, s'eferie , & s'eferiant, dkl Eccemdvtt yruperuntingum, &fregerunt yincttU, voylà, voylà que ceux-là ont outrepaiTé la Loy de Dieu, ont rompu le joug du Seigneur Ic- fus-Chrift , & ont rroiffé Tes liens. ( Chreftien- ne & deuete afsiftance. ) le vous diray qu'il m'eft arriué le mefmc qu'au Prophète , car ayant veu & cogneu les rudes traittemens que les Iuifs faifoient à noftre Seigneur Iefus- Chrift, iecroyois que c'eftoit qu'ils eftoient jgnorans & idiots, F&rJitanbipMiperes font igno- rantes yUi Domini , & croyois que mon Sau» ueur Iefus-Çhrift eftant mis entre les mains des Preftres & des luges , il feroit comme en TAfilc de iuftice & équité: mais helas ! qu'eft- il arriué, i'ay cfté fruftré de mon efperance , aufsi bienque'lc Prophète, d'autant que >Eccc mugis ruperunt iugumy &fregerttnt vincuU.

I'ay enuiedevousmonftrer ce matin, qu'il a cfté plus rudement traitté des Preftres & des luges, que non pas du peuple , eftant aupara- uant afsiftc du fain& Efprit, parla faueur de la Vierge, luydifant pour ce fu jet. jLue Maria,

'Est vneeftrangcvifîonque cel- le qu'euft le Prophète Zacharie au rroifiefme chapitre de fa Prophé- tie , il rapporte que , Viditft- cerdotem magnum Iefumftantem coram \AngeU y & diabolus flabat a dextns eius dicens , I#- crepet in te fathanas : Domine nunquid ifte ejl torris (rtitw de igm , £T e rat le fus yeftitus yeftibusjôrdidis.

Auprès les fiameaux] 755

Quov Mefsicurs , que vous fcmble-il de cette vilion ? c'eft vnc parfiifre reprefentation du fujec que i'ayà vous reprefenter en ces deux dernières Prédications de la Pafion , l 'tJrffi- Ctrdotem m*?num Itfum $Anttmcimjim *An .

Le grand Preftre n'eft autre que Icfus- Chrifr deftiné pour mourir pour tous les hommes, dcftinc'po.irlcs ra< 1', toutde-

ftine' pour leur donner 1a vie , au lieu de la mort qu'ils auoient mérite . Il cfl grand Prc- ftre , non feulement en office , mais encore en vertu , eV de nom , Vid'it Ctccrdotem /n.tpiumflja- Tém •AmpUtc'tfïoïi lors qu'au i.rdin des Oliues il fa i foie fa prière à Dieu Ton Perc , la tefre en terre iVr^ciatm in fdciemfmdm$ après la* quelle, l'Ange fut enuovc pour le réconforter, Vidit lifum fjcerdomnmé»nnwf}jntemcor.tm%j4n* *rlo ,ft*re ,en l'Efcriturc nous reprefente naïf- Pflt bien ce qui eft de la prière &: oraifon, Et didhoïm ftdhdtédtxtrît etu* , pourdrcfïèr des embuflhe< à (es Apoftres , lefquelseftoient i la dextre de fa grâce, Hanquid die cfltorriéerntus

!uvnVft-il pastifon,qui a cftc'leue'dufeu du Jardin des Oliues > il a efte efleuv decefeu la il eft vray : nuis ç a efte poureftre jetteen vn plus grand , qui deuoit eftre allume' fur le mont de C me , il a efte tire de la I le la douleur & dreVeflè , lors qu'il

difoit , tfl Anun.% med éél m rtrm.

iv cftant conduit au fupplic , dit aux

filles de Hierttfàfcui , qui le >lem ôc le

B bb Ij

7 5 ^ Pour le Mercredy

lamentoient, Si inyiridib^cfiHntiquidina.YÏdài nstnqmd hic eft torris ermus, O grand my ftere , le tiifon qui eft verd , eftant mis dans le feu brufle d'vne partj&fucde YâutïeyNunqmdbkefttor* ris trutus de igncî dequoy fes entrailles efloicnt- clles pleines,finon du feu d'amour,amour qu'il portoic au genre humain , & à tous les hom- mes. Ceft-là ce tisô qui brufloit de l'amour & chanté qu'il nous porte d'vne part, & de l'au- tre ,cetifonfuoit vncfueurfanglante,/f#7^tfi^ ifteesl torris} Ceuxquifontattains d'vne heure Yehcmentc & ardante,bru(lent &fuent tout cnfemble , & lafiéurc ayant pénètre' jufques dedans les os , fai<5t fortir la fueur du corps , & la fai&paroiftre.

Ogenre humain ; tu eftois malade d'vne fié- urc eftrange,la heure eftoit ardante,&tu auois befoindeguarifon, & voicy que parvncme- tamorphofe effrange, & non encore ouye,le Medeçjn fuë pour le malade , afin que fuant, il luy puifle donner fanté , & quant & quant la vie, le malade brufle du feu de concupifcence, & le Médecin brufle du feu d'amour , de chari- té & d'amitié enuersnous , Kunquid ifteefl torris erutus de igné ? C cft-là la marque de la gua- rifon de l'homme iuftement , par cecy Dieu reprefente à Sathan qu'il fera per-Ju , qu'il fera ruine' ,& brufle , puis qu'il cft tifon ar- dent.

Les Naturaliftes difent que le tifon du feu ardant prefenté au Lion le plus furieux du monde, a tant de force &de tertu, qu'il lefaiéfc fuyr iKunquid ifte fft torris crut m cleigne} O ma-

d'après les Rameaux. ~ «5 y

lin efprit qu'es- tu fmon vn Lion.'Sclc chef^cs Apoitrcs iainct Pierre, auoit iutic raifon de t'accomparcr au lion, dilanr , jiduerfarius vcfler dtdéolus unquum Léo rumens circuit quçnn s qutm éumnt.

Le diable cil appelle' iuftement Lion, d'autant qu'il l'imite en fex actions , car il ro- de deçà, de pour prendre celuy qu'il trouue en pèche, circuit qutrens , le cherche -pour le -hirer & dcuorcr, circuit , il le cherche pour lemettreà mort. Voylà pourquoy Dieu luy prefente vn tilon de feu ardanc , (cachant bien qu'il cft Lio:! , & que le Lion s'en àlavcuëdu tifon allume'. O tifon que mon Seigneur lefus-Chrifr. , tire' du feu de dou- leurs , Erutktdcigne , & ainfi quelle mcrueiK- le,fià la prefence de ce tifon ardant, les fol- dats furent tellement cfpouuentez &crTr. qu'ils furent icttez par terre : ce n'efl iede merucilles ce iourd'huv (\ ces puiflarv ers infernales n'ofent approci er de ce ti- fon , s'il* n'en ont recherche la puillance d'ail- leurs , nufsi de fai& ce Seigneur leur dit, vunc Ixjrdvcftrdeft , & partant ce n'eft de mcruul- le lien mcfmctemru les diablei , &

tout l'enfer cft drflic ! le fils de Dieu elr lie eV ^irrote' ^4ffrebenctfYuut cum cjr litatmm duxerunt Ad \4nn4m , de forte qu'il le voi: qu'a- uoirdeilic l'enfer, eVauoirce Serqneur lafché -idcàlarage & fureur des luift , ils'elt les chaifncs eV des cordes , dont il a c(ïé maii puis après ces mefmes liens , deC- cjueMcfils de Dieu a tfté lie , ont feniy vnc

y 5 S Pour le Mecyeiy

autrefois pour lier & garioter l'enferme ma* nierequele defliementde l'enfer à efté le lie- ment du fils de Dieu, & Dieu eftant lié,rcn- fer eft deflié , & Dieu du depuis eftant deflié & mis en liberté, l'enfer a efté lié & mis en feruitude : mais fur tout vne fentence du tout admirable pour vous monftrer cela, la- quelle eft tirée de fainâ Auguftin au Sermon cent quotre-vingt dix-fept.i)e tempore;Seddtcat: dliquisy fi ligatus eft diabolus quare adbuc tantum prœualct .? verum eftjratres quta mulum prœuakt, fed ttpidis ç>* neghgenttbus , & Deum in rentate non timenrihus dominatur : alligatus eB taqnam innexus canis catents , <(j nomment poteft mordere nifi eum qui fe tili mortifera fecuritate coninnxerit : tam vide- te ,fratres , quant fi anus eHhomo Me , quem canis in catena pofitus mordet : tu te tlli per yoluptates & cuptditates huius ftcult noli coniungere , &tlleadtt non prt fumet accéder e , latrarepotefl,foiltcitare potefi9 mordere ommno non poteft ^ nifi volentem mon emm cogendo , fed adendonecet , ?iec exmquet à nobis con- fenfum fed petit.

Il peut beaucoup feulement pour ceux qui font pareffeux , & qui ne craignent pas Dieu, il eft lié aueedes chaifnes , comme vn mauuais chien , ne t'approche pas de luy, par le moyen des plaifirs & des voluptez. , il peut aboyer, mais il ne peut pas mordre, il peut prefler , il petit perfuader, mais non pasblef- fer ny furmonter , fi non ceux qui le veulent, de forte que le fiis de Dieu eft lié ; Ligatum duxeruntad Annam prirnum. Pour obferuer & accomplir cecjuçcedefaftrcux Apoftrc auoit

£ âpre s les Rameaux. 759

dit anx Scribes & Phariiicns, Tenae tllum cr </». çttectute.

() mal-heureux Iudas , par tes paroles tu marques deux attributs du iils de L)ieu,fça- uoir fa toute puiflance, & puis ton infinie ia- pienec yTenetceum , pour l'vn , iIuciteiAinc , pour l'autre : tenete tum, tenez le bien , d'autant qu'il cfttout-puifljtjtencz-lc bien qu'il nes'efel pe de vous. Et pour (on infinie fapience Jucite tiIt4rncdktttconduiCcZ' le doucement : ex finale- ment , prenons cefte fapience Eternelle du Pere,& l'ayans, tenons le bien, & le condui- fons 6ûCmtt>CÂ*ii èmcémm illum1 il le taut b tenir, lors que nous l'auons , d'autant qu'eu l'Apocalypfefainct lean dit, Tcnc quodbAu. dhuj HCCifU aroîiAin tuum. O ames deue gardez bien ce Seigneur quand vous l'aucz, conferuez bien ceile Couronne que vous .. acquife par luy ; imitez cette Efpouie, laquelle avant foi^neufement cherche' fon bienavmc ;ux, & l'ayant en fin trouuc, dit lnuu>iaim, & bien que s'cnfui:-il dc-là^Hec dtmtttdm 1 introiiiudm tllum m cubuulum ;s wr/. i

fons le mcfme.Mefsicurs, l'ayans trouuc, ne le laiflons aller iuiques à ce qu'ils nous ave con- duit a celte qloirc du Paradis.

Nous liions de ces anciens , lefqueli attachoient leurs Idoles de peur qu'ils ne s'e-

palknt d'eux ,& lingulicrcinent de ^ dcTyr , lefquels lioient l'Idole d'Her< (raîgntm quelle ne s'enfuyt: ainli pareille- ment l'Idole ou la ftatuc d'A 1 cftoit attachée; ainli les Laccdcmon ic &

JUbb iiij

*•

y 60 Tour h Mecredy

attachoient Mars, afin qu'il ne s'enfuit r'pâiw niy les Athéniens., la ftatue de la Vi&oiro clloit attachée de cordes , de peur qu'elle ne s'efloignaft de leur ville : ce qui a efté obfcrué des anciens > doit fçmblablement eftre obfer- ue de nous , quand nous auons noftre Dieu auec nous , il le faut lier , afin qu'il ne s'ccbap- pe de nous. O heureux eV trois fois bien- heu* reux les Iuifs s'ils euflent lié ce Seigneur pour fe tenir auprès d'eux, & pour leur donner la vie & non la mort, mais helas t comprebende- runteum (jlizaium duxerunt , malheur & trois fois malheur pour eux, ils ont lie' ce Seigneur, non pour le faire tenir auprès deux, mais afin qu'il fut condamné à mort , receuft fentence de mort. O qu'il eft tres-verirablc ce que ceux-là ont dit,à fçauoir,que ceux defqucls on attend le plus, c'eifc de ceux-là que l'on reçoit ordinairement le moins , y a-il rien qui doiue eftre plus fain<5t que les Prélats, Ltbia ftcerdrtis cuflodwntfcientiam^cn Malachie 2.) &de oreeius requirent legcmDeiy quia .Angélus Domini exerci- tuumefi , ce font les Anges du Seigneur icy bas en terre.-& pour les Iuges,maintenant y doit-il auoir chofe plus iufte au monde & de plus ve- ncrable;n'eil-il pas véritable qu'entre les Iuifs pourchoifirfeptate deux luges, pluileursqua- litezy furent requifes , la première c(t, vtjint yirifipirntesjai. timmtes Deum & la^. qui amant i*/?mrfw,laprcmierc qu'ils foient fçauans,qu'ils ayentla crainte de Dieu deuant les ycux,& qu'ils hayiTent les richeffes , qu'ils ne foient pas amateurs de l'argent , mais la chofe la plus

tfapresles Rameaux. 7 Si

requife , c'eft qu'ils craignent Dieu , d'autant qu'en iccllc tour y cftcôtcnu , c'eft-Ia perfe- ôion de l'homme que le Sage dit auoir cite in» cognuede tous, & aucun Philofoplie n'a peu fçauoir iufqucs a maintenant , Time Dtum (f tnAnddUiiu* LniiAUt,ljQCfj} omnishomoy & il aura toute pcrrc&ion en luy : la 3. c(l , fbi ederwt duaritum , il efteit requis eltre efloiguc de l'a» ua:ice,voylà ce qui cil requis pout la qualité dtsiuges qui font icy bas en terre de petits Dieux, qui ont la balance en la main , pour mirqutrccquieftdc la iufrice.

Titr-Liuc rapporte J u K >y Prufsias, lequel citât entré dans le Sénat Romain feproih^r en terre, Cv parlant aux luges, les appelle Dieux & Si\ujitcius,Deoi jdltiMtoresftios, Dieux ex Sal- tiateursqui le gardoien:-\V la fair.cxc Efcriturc mcl.nelcs appelle ai n(i , De Pijl Wtm *btr*hes%Tn ne parleras maldcsDieu\',c'efr. a dire, desluges.

Pour les Princesse* les Roys maintenant : doit auoirriendclifainct.dc li facrc'que leurs p-r(nnncs , puisque Dieu prcJ leurs cœurs en* tre (es mains, fer R^^tinmAnn Dci 4?,!cccrur du Koy clr entrcle^. maius.de Dieu, ml i Dieu veut en efc'nange que les Princes ** oys

ayent fa loy entre leurs mains pour l'cxr. ter.

Au i.dn Paralipomene lu chapitre 1 qu'il fut queftion de confacrer Fois fias le rex'.c dit que jem^orund.tm

m m.tnn ,pour dire qu'il deuoic taire , &

rendre à vri chacun ce qui luy appartient :& nonoblhnt tout cecy nous liions auiour-

762 Pour le Mercredy

d'huy yËca magtsij ruperunt iugum & fregeruni

vincnU , ils ont dit , vale , à ce qui eftoit de Te-

quitéjils ont delaiffé h loy de Dieu,& ont tout

abandonne'.

O Seigneur qui fouffrez cela,vous trouuant au milieu de Cayphe, de Pilate , & d'Herodc, vous pouuez iuftemcnt dire , Circmdedertmtmc canes multijauri pingues ob fédérant me^O* aperuerut [liper meosfuumy tanquam leorugies : que veut dire cecy , circundedernntme canes multi, tauri pingnes cbfèderut me? c'ciï pour dire que lors qu'il eftoit au milieu des bourreaux les chiens î'enuiron- noient, mais lors qu'il eft au milieu des Prin- ces & des Preftrcs, ce ne font plus des chiens, mais des taureaux, Tauri p'wgueS)po\\rc{i\oy ditil des taurcaux,gras pluftelt que des licornes? re- marquez s'il vo'plaiffc cecy , en voicy la raifon.

La licorne a vne corne feulement , & les tau- reaux en ont deux,les cornes des taureaux font au deffus des yeux, & frappent en aueuglcs , ils ne fçauent ils touchent , mais la licorne a vue corne au deflous de Ces yeux , & pour cela elle voit ou elle frappe: raifon pourquoyles chaftimens de Dieu font femblables à ceux de la licorne,d'autant que Dieu voit il frappe, mais les coups de ceux-cy font des coups de taureaux, ils ne fçauent ils frappent , ils frappent comme le boeuf , Obfederunt me Tauri pingues , aperuerunt osfuum fuperme tanqua leo ru- giens, ils ont ouuert leur bouche fur moy com- me vn lion rugiffant , que veut dire cecy , t*n~ quam leo rugiem ? remarquez s'il vous plaift, vne propriété' du Lion, que les Naturalises ont

d'âpYcilts 'Rame a 76$

ot>reruee,ilsdifcnt qu'iccluya vne bouche li puante & ii intacte , qu'ayant vnc iois mis la dent fur quelque proyc , bien qu'il la quitte & la laide aller , il 1 a 1 fie toutcstois dtllus vne li grande puanteur, que toutes Ici autres beites cjuoy qu'affamées > n'en veulent appi oeher, tac s'en raut elless'encfloigncnt bien loin : A. JlptruzYuni 9ifHHmfnpcrme turiju.im Ico rugiens.

Ces m . lions des 5tnbcs ex dci Pnari-

ficns, ont taici é démettre la dent à 1 Hon- neur du fils de Dieu , afin de laifler vnc gran- de puanteur en la voye , & cjuc celle puanteur emp (chaltles Chreftiens de fortir dclcuts cauernes de l'infidélité, & n'approc! cr di de Dieu.O maudits Scribes &: Pnarilicns,vous auez tafehéde tout voflrc pouuoir de dclro- berfon honneur , honneur qui c(t l'cmbd fement du corps &: de l'âme, car ces mcfchtnt fcauoienr bien que lorsque l'honneur en vu homme cil perdu , tout le refte c(l peu ùc [ fe , cx'pourcc s'ils accufentcc Seigneur, c'eft fauflement, & fe voyant accufc'il le taili ne dit mot à fes aceufations, il cftoit lie & gar- rotte de chaifnes de fer , ex ces liens très-, retenoien: fa parole comme attachée : ôc auec tout cela, il auoit vnc grande p quelle lioit fa langue , de forte qu'il ne pondoit rien aux iniurei ny aux calocni

iraclcqrandquc ie voy en c :ole

fe taift, la fontaine (c tarir , la p. lumière s'ofTjfque , mais quelle mcrueillc? c'eft p<MM accomplir la figure *v - tic.

Ioleph fraye figure de ce Scign*

7^4 P°UY k Mecvedy

faufTcment accufe par fa maiftrefle deuant le Roy Pharaon , fe teuft & ne dift mot , il eft mis en la prifon , il ne dit mot fc (entant innocent, Hucmiflusfum inwcens.Qr fus, puis que l'ombre doit refpondre à la lumière , la figure à la cho- ie figurée, & puis que la figure ne difoitmot aux tauffes aceufations , il fa/loit que la veritc nediftaufsimot.Sicc n'eft que nous ne vou- lions dire que le fils de Dieu fc taift deuant ces faux aceufateurs, pour accomplir U Pt ophetie de Dauid difant yVdïitu fum fient fùrdus non *u- diens, & fient muttts non béibens in ore fno redargn* tiones, i'ay efté fait comme lourd & muet : mais fingulicrement ie dis,que c'a efté pour accom- plir la Prophétie d'Efaye, lequel dit parlant de ce Seigneur , Sicut oms occifionem âu&usefi , & peut agnuscoram tondentefe obmntcfcit , corne vne brebis quel'oncô Juitàla boucherie, & com- me vii agneau deuant le tondeur il s'eft teu. Iuftementie dis que ce n'eft de merucillCjS'il s'eft teu à la prefence de ces loups rauiffans, luy qui cftoit la brebis. Les Naturalises di- fent , que fi on faiét. /n tabourin de la peau de brebis, & vn autre de la peau de loup, celuy de peau de brebis , en la prefence de celuy de peau de loup,ne peut Tonner , & n'a pas de fon, il n'y a que celuy de la peau de loup qui en aye.O Seigneur, vous cftes cette brebis , vous ferez efeorchée Vcndrcdy prochain, 8c voftre peau fera cftenduc en la Croix , elle fera feiche'e en l'air , lors que vous ferez cfleué en haut : quel- le merueillc donc, vous qui elles vraye brebis. &eux loups , & pires que loups rauhTansi&

i'âfres les Rame.iuxl 7 6 5

loups acharnez contre voftre honneur , vous vous taifez & ne di&es mot à leurs faciles ac- eufanons îHon tmm erdntc .iiJiuummiÂ

e<*rnm.

Lesmefmes Naturalises difent encore, cjuc il au luth vous y mettez des cordes de brebis, êc parmy celles de brebis des cordes de loup, l'inltrument ne pourra iarnais c£lrc accordé.

ain^cs entrailles des brebis que celles de mon Sauucur & Rédempteur Icfus-Chrifr. o entrailles de loups rauiifans que celles desScri- fees & Phari(îcns!& quelle merucillc donc , Sj non erunt conuementu ufumom* illorum , quelle mcrucille s'ils ne s'accordent pas cnlemb'c? S. Ambroifc admirant la patience de noftrc S»*A Seigneur , lequel ne dit mot , dit ainlî, JUcm tur Dommu* (jtAttt<S verttdcct, quudccnfAti nem non wduidt , non entm crimen cortfcjjuj ift td~ etndi , (.ddifyuit nonrefpondendo , il le tai(t , il tient le taect , pource que celle bouche d'or, S. Iran Chryloftome dit encore que, ^ffcrtdmen- c

nftintrctpoDjioneiU*** : Yoylà pourquoy le 1 1 1 s de Dieu ncrclpond nen,d'autat que tout JUC l'on luy impute cil menfonge tout apert.ll fetaift aufsi, pour apprédrt aux Chre. f

?m la manière auec laquelle il'. \utntlefU

go«merner,& aucc quelles armes iU (e doiucnt [)irH £

Fendre contre les calomnies qui cft non en tutf} de* récriminant l'Iniure , nuis en fc raifiuit , en ne U4rtt l(f di(ant mot , en patientant cV endurant tout nccnfiêm ceqtie l'onnoum ftaufv.

iiittnt qu'il 1 b ie s'il rcfpon doit ce

qu'il diroit , leroit tQU&Qiill pi ifc

7 6 S Pour le Mercvciy

part. Cayphe voyant cela, le coniuroît de par- ler, difant, ietc coniure par lerefpeélquetu dois à ton Pcrc , de dire fi tu es le fils de Dieu, ^diuYQ rcper Deum yiuu.vt dicasji es films ÙenTu dixiflï , ref pondit noftrc Seigneur , VeYumtamen modo yidebitis filium bominis venientem infede ma - icftanffuœ O admirable Seigneur !& admira- ble en toutes chofes : ô mon Dieu , vous cftes icy en la prefence de vos iuges , & vous leur re- prefentez ce qui eft de voftre dernier iugemét* jLboftïo- ^e'^e reprcfentatiô , & vtile leçon pour les lu- phe aux ^cs»clu* ont en leurs mains noftre vie & noftrc tum de mort' O iuges ] vous iugez en cefte vie en dcr- {U la terre n*cr rc^ort » ouy cn terre vous iugez lesder- nicrs, mais non pas pour le Ciel, il n'y a pas d'appel aux iugemens que vous donnez icv bas en terre j G eft-ce toutesfois qu'il y a appel haut au Ciel deuant le luge des luges. Belle cou- Sain&e & mémorable couftume des Parlc- ftume àes Irtens,& iingulîeremet de noftre France, au Ya,de- beau milieu des châbres& auditoires publics, mens de eft l'image duCrucifix,n'eft-ce pas pour reprc* f ronce, sétcr& remettre en la mémoire des iuges que StetitiHSma^oguap6pttloru, & de pi9. In medioeom dtjudkat, entre les prefides Dieu prefide,& a les oreilles ouucrtes pour entendre vos iugemes, &lesyeuxouucrspour pénétrer noscôfcieccsi *Amodo yidebitis fihuhominps yenietem in fede maie- ftatisfue, c'eft de luy feul qu'il n'y a pas d'appel* Le Scoliaftc de Sophocles rapporte qu'an- cirnnemet , lors que quelqu'vn eftoit meurtry &tue', les meurtriers luy couppoient encore les pieds & les mains, pourquoy cela?0 les

û! après les Rameaux], 767

mal-feeureux, ils ne faifoient pas cela fans cau- fc, ils fçauoicnt bien que, Qttirffudit fin*uwem9 effunderur fdn^uts ûliu* , Dieu auoit imprime dis Je cœur dcceuxquicftoict encoreen la Loy de nature,quc quiconque tuera, fera :uc Quicon- que efpâdra le fang humain ,1e lien fera efpan- du,voylà pourquoy ces malheureux ayans ce- lle fentcccenramc,ils craignoientquc l'om- bre de ce luy qu'ils auoient tue' , ne reuint après cux,& afin d'euiter cela, ils luy couppoict pieds &maim;picds,afin qu'il ne peuft reuenir après luy ; les mains, afin qu'il ne peuft prendre l'cf- pee en main, pour prcJrc vcngclcc de fa mort. Mais c'eftoit en vain qu'ils s'addrefloient à ce cadaurc, s'ils euffent peu coupper les pieds cV: mains au fils de Dieu, il euft cfte vrav, puis que c'efl luy qui prendra vengeance du fang hu- main cfpandu , Vindicldm mdn (f e^oretrtbudm9 c'eftà luy feulque la vengeace appartient, ouy il prendra vengeance du fang cfpandu Me vou- lez-vous voir tout au commencement du mon- de,nedifoit-il pas à Cain, V .nui

cl dtnjii dd mt de tenu, le fang de frère epandu, a cric à moy delà terre. C'cft doc ce que le fils de Dieu veut rcprefenter*aux iuges, voulant di- re qu'vn jour viendra que leur* iugeinent fera derechef examine au iourdu iiigemcnt der- wicr, lorsqu'il iugera &i les vifs cV les morts. C "cil ce qu'il rrprefente à Cavphe , cV au liru il deuoit prcdrccelaenbônc part , corne s'il auoit hlalphemc',il dclchirc I -mens ex le

condamne a mort .dil.int , ' < trt

jCaypiic,nci<jaiS'tup«qu'ilacfte

+]6% Pour le Mercredy

dcflfendu au grand Preftrc.de dcfchïrer fcs hai« bits,pourquoy doc fais- tu cela ? c'cft pour mô- ftYer quccefteauthorite' Pontificale des Iuifs deuoit eftre transférée aux Gentils, & de la Si- nagqgue à l'Eglife Chreftienne. Vous lifcz au 3. liure des Roys3 que lors qu'il futqueftion de diuifer le Royaume de Dauidà Roboam* Dieu manda le Prophète Helifee, & par vu mâteau qu'il defchiraenfa prefence,le Royau- me fut diuife', belle figure des Princes* des Roys & Monarques , car comme nous voyons" que le manteau couure & deffend l'homme des immondices du Ciel, du vent>delapluye, & autres iniures de l'air, aufsi les Princes, Roy s & Monarques , feruent de mâteau & d'e'curTori Coujlume au peuplerquieftoit caufe anciennement que des Bat4- parmy les Baraues, tout aufsi toft que les Roys ites. eftoient confacrez , aufsi toft on les mettoit

fur vn bouclier,& eftant de{fus,tout le mon' de crioît viue le Roy : au Fils de Dieu on dit, Hettsefl womjjCommes'ileuft efte' criminel, le voilà mis à l'abandon , & à la mercy des bour- reaux, entre îcfquelsil parTela nuiâ:. O nui<5fc cruelle nui<5t defaftrcufe 1 non tant priuee: du Soleil matériel ,qitedu Soleil deiuftice& fpirituel , on le foufflete , icy on luy crache à la face, & furie vifage, on luy voile levi- fage , icy on le flagelle : Seigneur pardonnez- moys'il vousplaift | fi iedisque vousauçzmc- V)'ut. c. rite cecy , d'autant que vous aucz fait cefte 16. loy eferite au Deuteronome, chapitre 16. là.

il eft dit que s'il arriue que la femme du frere demeure vefue fans enfans , lcfrcrc du tref-

paffe

(Papres les Kàmea' -69

paffe prendra en mariage celle quiauoitefté

iriec auecfon frère, qui efl h femme de Ton frerc, & s'il irriuoit qu'il cuit auerlîô de cœur, & qu'il euft horreur de > [ ia>&nelavou- . prendre poi À >i: que

mme, laqui île eftoic réputée, luy cucluil fur la fac:, c citait la lu ;;•

c.tt èm

au' 1 cxdccclic lov,

&

À' oblige.

le trouue que Moyfc efloit marie aucc la Sy - , t(k mort fans < , ponrefl

qu'elle ftcrilc. S

frerede Moyfc, 0 ,& vous

efles frerc de Movfe, d'autant qu'il auoit pre- dit que Dieu fufeiteroit vn autre Prophète f.mblablca luv:voflà .magogue veuf-

uedefon 1 re,Generjuo f>rx-

ut : yos doc. luir.t, dit

fainetlcan, ont Seigneur .c l'aucz pat

toliIu auoir en mariage^u'autant qu'elle cftoit adultère , d'autant qu'elle cftoit mefehante ÔC perucrle , ÔV: pour cela vous raucamefprifce & rei >uscfte£ choHirEglifc vo-

ilrcbicn-avmre, vnftrc tont ^SpsnsÂiwnljébt,.

uUmxlirfUA. 1 <ur puis que

▼ousauez btâ la lov , c'eft chofe tres-iulte quevoiK1 die , cV par confe-

quenc l'ayant rra tif mcritîei nue

1 1 rifagC, comm* on faift

aujourd'hui v , 1 1 fXfmrttmt mfédtm dus , mai* J' iuc cela fok , lieft-cc que c'eftoie icy **•

Ccc

y n o Tour le MevcYeiy

vn opprobre grand, Et expuertmtïnfacïmelus]

O mal-heureux!n'auiez-vous pas vn lieu plus fale que ccftu y-cy , pour cracher & pour jetter vos ordures. Les hiftoires nous rapportent que Diogcncs, eftant vniourinuite'de difner âucc vn grand Seigneurie difner prcfl,il vient chez luy& entre dans fa falle , qui eftoit fort richement parée , car les tapifferies eftoient de haute lice, les murailles fort richement pein- tes, & les buffets tapiriez d'or,la table fort ri- chement paree,& couuerte de viandes tres-ex- cjuifes,lcs planchez tous couuerts de tapis, & deie ne fçay quelles autres riche{fes:& Dio- genes eftant à la table, il luy prift enuie de cra- cher, & regarde de quel cofte'il cracheroit,il trouua toute la fale richement parce , qu'il ne peut trouuer lieu à fa commodité' , en fin il crache furie nez de celuy qui l'auoitconuie' i difner, celuy.cy luy dit, comment Diogenes, cft-ce le grand mercvquc tu me rends? Dio- genes refpondïiion amy,i'ay crache' fur ton nez, d'autant que ie n'ay trouue'licu plusfalc céans que ton nez & moins pare'.

Ornai» heureux que vous eftes, vous ne direz pas cecy de ce Seigneur,d'autant que, Stcilç non funtmundç incon^cclu eïus , & cependant vous le fouillez de vos vilains excremens.

Ce dcuot S Bernard ne s'oublie pas fur ce*

paroles , difaiu , Faciès eius fteciofa pr* filfjs bomi-

Tium , Fputts lu Jœorumdeturbatuj) ce -ftc face plus

rcluifante que le Soleil , cft ce iourd'huy foiïil-

Ice & enftee par les ordures des Iuifs.

....

Ornai- heureux que vous elles, ie vois bien

et après le s fi dm > J ji

levous ledeflinezà la mort , or vn tres-uo- éte commentateur tic uo(ir< temp î.dit que c'e- (loi: vnc coullumc obfcruec pi my les Athé- niens,queceluy qui titoiteonvi m ejlamorc chacun luy jettoit de la bouc,&: tuy craenok- on fur le vi jgc.

C'tfl lie merueilîe qui fe fait nuiour- d'huy,cc Seigneur cftant condamné au fuppli-

cc, 1rs luiù crachent for fa face, faCC U

beauté' du Paradis, ex' le delir des bien-hcurei; , rrtii». hrlas ! le plus grand mal-heur cil, que li les luifi crac r celle tacc extérieurement,

les Apoflrcs , comme vn (ainct Pici rc, y cra- chcntintcricurcment.

Soîin rapporte &iie qu'aux Ganmantes il y a vnc certaine fontaine, les eaux de laqurlle font de nature du tout admirables , c'eil q parmy h-s qhçons de h nilîâ file brullc & à la chaleur du [ouf clic (c glafTc : ce- la cil très vray,qu'à la fioidcur de la nuLt , ce- fie eau bouillonne & brufle de chaud , & aux ravons du So'cil clic fc qlacc.

On rapporte auHi d'm valeureux foldatde ce grand conquérant de tout le monde Ale- xandre nomme I> mophon, lequel à l'ombre, Ton ccrur luv bmfloît, &•' au feu luy glacoit. 0 S. Pierre Prince des Apoilrc*. DC voyci

pas en vous l'eau de celle fontaine, de la- quelle parle Solin, parmy les vagues de la mer? vous efres È b millant cV ardant , que vous ne cloutez pafle vont jetterau milieu des vagues, If îïlrr vers voflrc Mai ♦re.cV nuintenât ce iuurd'huva lafpcftdu Soleil foui elles glacé

Ce

y 7 2 Tour le Mercrcdj

& di&cs3 Non mui bominem bum\ 6 fain6t Pierre voftre cœur eftoit fi bouillant , tantoft lors que vous eftiez fous l'ombre, au iardin des Oliues que vousdiiiez, Etutm fi mori oportuerit> vunquam te negabo , Encore Seigneur qu'il me faille mourir mille & mille fois, ie ne te renie- ray , & pour le tefmoignage , que vous eftiez tout ardant en feu d'amour , vous miftes la main à l'efpee , & montrâmes la grandeur de cefte charité , mais hclas ! vous voylà mainte- nant proche du feu, vous voy tremblotant, & voylà ce coeur voftre , tant embrafé, glace', voylà vn, Etiamfî mori?neoportHeritt non te negabo , change' envn, Non nota bominem.

O ames dénotes ! fi iufqucs à cet heure vous n'auez feen que , Volimushominis eftdeambitlato- rù,vous le voyez ceiourd'huy icy , iiiufquesà maintenant vous auez ignore' que l'homme cft vne fuc i lie, 5cx\\ic,Cotrafo(iumfjf(odycntorafitur oQmdfs potenttam tuam: Voyez auiourd'huy cefte tu cille & cefte volonté' de fainct Pierre , agitée & portée tantoft d'vncofté, tantoft de l'autre: voyez l'inconftance de l'homme , il auoit diéfc qu'encore qu i! faudroit verfer tout le fang des veines de (on corps, & qu'il faudroit mourir cent mille fois, que ilmaisilnerenieroitfon Maiftre,cV voicy la chance tournée , voicy , la piefence d'vne fimplc chambrière & . tnelette , qu'il le renie difant , Non nota bo+ rninm> ie ne Tay pas cogneu. Sur cecy vous re- marquerez ce que dit Rabanus , parlant de fain^c Pierre, Sitimet .natitrx ?fïfi Tequitur, deno- ifinem infîmiuus.efi }fi[anitct,jidtitft*

et } après les Ramcauxl 7 7 3

s'il craint ce n'cfl Je mcrucillc, d'autant que cela cft de Ja nature , s'il fait c Ja deuotion & l'amour cjui luy poi re , s il le re- nie, c'eft vnc ir.hin. :.iicfc penir ce, c'cfla&cdc toy,maisi|uoy>fi c "ô- tircauccfa thiarc , aucc H tcflc « J'interroge, fi c'cftoii Herodc aucc le Sceptre en main,ou bien Caypbe la Couronne en telle, palTcjmaisdcle renier pour vnc :e, 'ur vncchJbiicrCjC'cfl vn cas tft range, mais Mcfsicurs, la tentation n'en moindre. Sainô Cern^: parc la femme au bal: les Naturalises difcnttjuclc venin dubafi- lic faict rompre les picrr

Le venin delà femme c fila parole ,ffVoi Je la parole de c. preccflc pierre rond. 1 Eglifc , Super hsne fetram ddificaùo .

. V.rucillc dC miracle cju'vnc portière la terre race trembler vn por la

rriere dit prétoire de 1 »lcpoi edu Paradis, vue ternir, i-il auoir vn p rable & des plus exccl uf voir

il clr pris de M (dit-'\\)tnpMrjuiifoy- m

I

9 , j(<Lm ne ranger et , . et , *Adâm

le *AiLm huhxii 1 *.; , wde V* mm mit m**k **~

CilU , il: 1 fur Mit '

i.n:fuA.nrumdcctl , t «tt*».: t

C

■7 y 4 Pour le Me rcrecty

trnm : illtimpulit jfdam adprœnaricaHclum , hyc'dà negtndum , (y tdemfexus in y troque officio hoftiarix hune expclîitad vita , illum inclufit admertem. Voy- ce que Jifoit ce grand pcrlonnageMaximius Taurinenfis:Qui a induit Adam à pec lier? la chambrière a induit lainâ: Pierre à renier Dieu, par Eue Auam a eftcdeceu, p.ir la cham- brière fainct Pierre a cfte' vaincu ,eile par fa perfuahon a fui monte , celle-cy par la deman- de a fait cjue S. Pierre a renie Dieu, & Tvne & l'autre nous ont ch;ih\z de la vie , &. l'vne &c l'autre nous ont obligez à la mort , & 1 vne & l'autre ont e e caulc de noitre perdition, qu'elle mcrueille doncqnes, fi fainct Piem s'e'- branlc à h parole de la feme ? tu fuys ton Sei- gneur en te taiiant, 6V le fuis encore en parlants mai1 maintenant en parlant, tes yeux parlent en pleurans.enlarmoyans , la bouche parle en reniant ,icy vn cœur parleen pleurant, la parole, icy lesflnglots , les foufpirs& les re- grets d'auoir renie' ce Seigneur.

Les luifs mettent vn voile fur la face de ce Seigneur,marque de leur rc probation , mar- que de leur aueuglement , marque aufsî du de- fcfpoir, comme Caïn lequel difoit , Mttior efl tmquitdi mea quam vt ventant mercar, mon péché cil Ci grâi que iamais ie n*cn puis auoir pardô. Ceux-cy voilent la face du fils de Dieu, afin qu'auec plus de rage ils puifïcnt fouffletter ce- flefaincl:c& prccieufefacc, fi eft- ce toutefois queiediOv dernièrement, que lesyeux du fils de Dieu eftoient fembUbles aux yeux du Cro- codile , qui paffent au trauers des paupières &

fapYts Us Ramcauxl 11 S

fês paupiercscftant fermées, il voit au trauers.

Ce n'eft doc de mcrueille G les yeux de ce Sei- «

gncurpcrcenr.ee bandcau&cc voile au trauers duquel il regarde S. Pierre , Cumtrfo refyexit ?etriï,8c S. Pierre fe fouuint de ce que luy auoit dit noftre Scigncunii cft bien vray aufsi quefe coq chîtant,ycfl interuenu aucece regard de noftrc Seigneur qui tut caufe de fa conucrtîon» car b. Pierre oyat ce coq chanter , s'cfl reffou- uenu de ce qucnoAre Seigneur luy auoit dit, & Doftrc Seigneur le regardant après que ce coq eut chante luy caufa vne penkéee bien grande.

O chant du coq qui me rcprcfcinc ce qui cil du Prédicateur? le difois maintenant aucc le? Naturalises, que le venin du bafilic brife la pierre, ic dis maintenant^ vous le fçauez,que le chant du coq challe le bafilic : o heureux , ,

ApoftrcS. Pierre, léchant du coq chalk le ba , liuc,& le venind iceluy qui auoit eitccaulcdc fon reniement, &: non feulement le chant du* coq chafle le balilic,mais l'afpcct mefmc d ice- luy le chafle ,difons donc que li ic regard du bafilic tuc,celuy de noflre Seigneur viuific,//* CQ*f}><{U tuo yiuw; nuerfus reftexit Vctrum.

Pline dit & rapporte que !a Phrygic il y a cer- taines pierres, Icfqucllcs cftantappofecs aux rayons du Soleil, dégouttent vne très- douce flrrrts^ pluvc.O Pierre diuinc,ô S. Pierre re voylaex fltmtnfii pofcauxrayôsdu Soleil deiu(ticc,voulez-vous txpofct r comment ileft, expofe , c citmnfité rcfyc- uuxrA xit ?etrumt quelle mcrueille doneques , fi ce- ,,/#

fte pierre à la veut: de ce So'.cil de'gOUtt vne douce pluye de larmes ,fl mk âm.ut i: a pleure',

lu îiij

* y 6 Vouy le Mecredy

non pas vn petit mais tres-amcrcmcnt : iufle* nient S.Picrrc,vous auez ietté des larmes pour la guerifon de la playe:& celuy-là a eu fort bô- ne grâce lequel a compare' les larmes au ver qui s'engendre du bois & ronge le mefme bois , ô larmes vous naifTez en bois , fa rongez le inti- me bois du peche' 3 & par les pleurs, par leurs douleurs, par la contrition & viue repentence, vous rongez ce bois.

SainÔ; Léon a accompare' les larmes à vn Baptefme,ramecjuiaefié baptifee aefte' celle de fa Pierre , larmes doneques au dire de fainâ Léon ,font vn Kaptefme,quiont eu la force de rebaptifer Tarne de fain Pierre, Vt cvgmueftdulcedo fauta cfi amaritudo , dit fainéfc Auguflin ,mais quoy, les racines des arbres font ameres, &lcs frui<5hdes mefmes arbres font merucillcufement doux & fauourcux.

O amertume ! c'eft la racine , ô conuerfion, c'eil-là le fruit de la racine,lequcl eft fort doux côbien que la racine foit amere.*& vous remar- querez, s'il vous plaift, auec moy ce que fainéfc Marc dit }& comment; il dit que fainct Pierre en la prefence de noftre Seigneur, cœpitflere, il cômençaà plorer: furquoy S. Clemét Romain dit que vray émet il ne fit quecômencer, d'au-» tant que depuis ce teps-làces yeux furent touf- jours conuertits en fontaines de larmes.

O S.Pierre à qui t'accomparcray-je mainte= nant voyant ta douleur , voyant ta trifteffe, non telle-quelle , mais trifteffe véritablement grande.jie t'accomparerayàceitc pierre appe- lée Eui&rosdc laquelle parle à fando Gcmi-

tfaprcs les Rame a 777

nîano au liurc premier de ces exemples cl;. 4$. il dit que cette pierre cil douce d'vnc vertu admirable, c*cft qu'elle diitillc continuelle- ment de l'eau qui cil douce comme ro

O S. Pierre te vo) la côucrt y en vnc Euictros laquelle côtinucllcmét coule fans céder , aufsi tcsyeuXjôS. Apoftre, de-'a en auant dittillcnt fans aucun arreft \ ne douce ployé de larmes.

Que rcflc-il maintenant , 6 ames deuotes, li- non que ie vous coniurc , &: que ic vous repré- sente le mcfme que fid &reprcfc:na S. Ambr. à ce grand Empereur! hcodofc , lequel ayant cite condamne de luy de ne rentrer en l'Egli- fc, & venant vn iour pour y entrer, S. Ambroi- fc luy ferma la porte au nez, ceft Empereur voyant cela reprefenta tortbicnà faincl: Am- broife ,quc Dieu n'auoit pas terme la porte de fa milericorde à faincl: Pierre, & qu'il l'auok reçu. Ce grand Prélat Milanois luyraict ref- ponfe , & luy dict .Sifkutm Vi timumerï.tnti m, fc- quere crprnitcntidwX^hn de nousfc pourroit ex- eufer de n'auoir renié lefus-Chrift nertre mai- ftre, ou par pirolr , ou par penice,ou par quel- ques actions;Or fus Chrclticns,ic vous,fai<fts la mcfmc leçon que faincr Ambroifc fïft à Theodofc, ic vous veux dire que vous aucz fuiuy fainct Pierre en fcsrcnicmens/uyucz-le, & limiter en ce qui cft de fa pénitence afin qu'ayant receu en l'ame ce regard de Dieu, nous le puifsions regarder haut au Ciel face à facc.auqucl nous conduife le Pcrc , le 1 ils, & lcfainft Efprit. Amen.

SERMON QVATRIES:

ME DE LA PASSION,

faicSt au iour du Vendre- dy Sain£t.

ITS ^ crains ( Chrefticnne & deuote afsi-

!JJ* ftance ) que fi ce matin la Vierge ILffi'eftant toute trifte , i'entreprends de fco:o/a:o/qa fanera la façon ordinaire, elle ne me face la mefme refponce , & n'aye lefub- jeffcde médire ce queNoëmi refpondit à fes voiflnes , difant, Hohre me vocare Koënà, id eji fulcbram ypdyocate me marem , idefiamaram , Ne m'appeliez pas ^Koemi, çcii a dire belle, mais 4maram> c'cîï à dire amere, d'autant que, T\eple* mt me a?narltudme Deus omnipotes Ainfi la Vierge me pounoit dire le mcCme,Koliteme yscare Noe- mifedvocttte me maram , c'eft à dire ^Amaram , & ne dites pas , Jtue , qui lignifie faine, fans dou- leur, mais dites moy >Vale yà. Dieu, ne voulant furuiure la vie de ma vie , mais mourir , ne me faluezpas, & ne m'appeliez pas Marie, qui fï- gnifie lumineufe ,'mais appeliez moyamertu^ me, d'autat que, jLnima mea amaritudino reple* ta efl , Mon amecft toute replie de trifte{Tc,dc douleur, d'angoiffes,& d'amertumcs:en vain

delaPafsionl 77^

me faluè'rez-vous pleine de £race > puif- que , Hfpltuu me Dommus dtnmpi-ttm 4WAriw* dîne. En vain VOUS diriez , le S.: . cft

aucc moy Domvtut ira. m , d'autan qu<. le Sei- gneur ii'clt pa iioy : mai. clt entre les mains dc> bourre-mx & ucs luirs : en vain vous diriez que le fuis bci lifte entre toutes lcsfcm- mes, Ecned'chtu m mmltertkm , ou que ic l'ay elle lors que 1 ay curante Uns Iclion de ma vir- ginirc:mais hclas? au lieu quenc dcuois auoir re(cnry la Iciion a la naifljncc , voicy que ic la paye en fa mort : cV d'autant que ic l'ay veu tout rcfplendifTant de gloire, ie le vois ce iour- d'hi/y auec autant de triltefle, d'affliCtioA* d i- gnominie. En vain vous diriez , BcnecLi ctus ventru tui: Lcfruictdc to ventre c\\ benift, d'autant que ie le voy pendu (or- teque ^Vcrfji cfl citfurA nêftrA in \nSum S nummeum m vKcm // S*$ , ces ioyes uertiesen larnus, le huic* Je mon ventre 1 il pas benifl , puis qu'il cft dit, MdleJtB

; //*>n , Toutes ces grâces co cefte lalutation angelique, font changes pour moyen peines &doulcurs,puis que l'harm< dcccftc lalutation ne peut auoir accord aucun lucc les larmes & les pleurs : au lieu donc de nous adreffer à cefte Vierge, nous nous adref- ferons au haut du Caluaire , nous rcrons

«fur 1'Atttel a atf eft Areffé ,Aiteloùlc fils de D eufai(5t le plus rare Sacrifice que ja- mais le nvmie aye veu , cfleuons donc nos yeux vers cefte Croix , & la faluons en fvicur de ccluyquiacltc attache fur icellc, difans,

'y 8 o Four h Jour

\V$f^ V suat"c^me ^urc des R°ys ck**

pitre 3. trois foits& puiflansRoys s'eltant bandez & lignez à rencon- tre du Roy des Moabites , & ayans dreffe vne forte & ptiiffante armc'c pour luy liurcr la guerre , en fin le comba- ttent: mais d'vne telle forte, qu'ils deftruifi- rent tout fon Royaume : & après auoir tout rauagc & mis en feu , & en flamme tout ce qu'ils auoient trouue' en iceluy , ce Roy des Moabites fe voyant à deux doigts prez du bouluerfement de ce qui cftoit de fes eftats, fut contraint de fe retirer en vne certaine vil- le qui eftoit tienne, & luy appartenoit , & eftantencefte tienne ville , les trois Roysl'af- tiegerent , mais d'vne telle forte qu'ils le con- traignirent de prendre vne refolution telle que le Ciel n'a iamais veu ny entendu: il prift fon fils vnique , & lequel il aimoit fort ten-» drement ,1e tira hors de fon Palais , & le con- clu ilit au haut des murailles de la ville , aux yeux de toute l'armée , & le faciifia aux yeux de tous fes ennemis , comme s'il leur eut voulu dire, voyons fi vous ferez touchez de compafsion , vous qui m'auez porté iufques- de facrificr & immoler mon fils vnique: Le texte porte que ces Roys tous trois enfem- b'c bandez contre luy , ayans veu ce triftcfpe- âacle , F afta efl indignatio maxima Ifraïl , ftti- timque Yccefjerunt abeo,Çj renerfi fttnt in patïi<tin

de la Vafsion. 781

fi.tmyvoj\i vnc indignation grande qui s'cfl faicte en ifracl entre ces trois Roys, indigna- tion qui outra l'amc de tous leurs fc&atcurs, en fînrcfolurentcntr'eux de quittcrla guerre, fjirecefsion d'armes^ fe retirer en leurs p^ys, en leurs Royaumes , StAtvnqueret'cJJcrumF, <?rt* uerfî fùnr \r, Pdtriémfikt**,

Chrétienne & dcuotc afsiftancc , n'eft-d^ pas icy vnc parfaicte reprefentation , de ce que ce marin il le pafle deuant nos yeux, tout le' genre humain eft ligue' enfcmble , & ligné qu'il a ci' (1 bjnde'à 1 encontre de ce Roy

du Ciel, & s'eft arme de telle forte, qu'ils ont defire' d'attirer tout ce qui eft en luy , & ny is ny moins quecomme ce Roy ,pour fle- ir le cœur diamantin de ces trois Roys Sa- crifia cV immola fon fils au haut delà muraille, aux yeux de toute l'armée. Ainfi le Pcre éter- nel jii Inut de la môtagne de Caluaire , immo- i'huv [on fils an haut de Caluaire , & .-'encedetout le monde: c'eft ce Pcrc l qui 2 ,1c toute éternité' décrè-

te que ce fill mourroit pour la rédemption de unes, telmoiu ceqoc dit ce Co- tet des ApoPtrcs au quntricfmc chapitre des \ bubanrsSc félons,

I ulunfttm Cwtflnm tuum ,

fteerttnr que m.wu* tv* c Hcruat

». Perccrernel, Pilatc, Hercule, Cavphc, les

itils fe font aflcmblcz tous en-

- ce que vollrc main tou-

te-p -niante, ce que vofhc ( auoit

à crcuJ. vternite, c'eû donc vous, po

r

782 Tour te lôur

te éternel, qui en cftes caufe, d'autant qu'il fat- loir que cela s'accôplift, puis que vous l'auiez ainfi arrefie'. Vous remorquerez , s'il vous plaift , qu'il ne dit, Quœmànu* tud , & confihum tuum djereuerunt vt faccrent , parce que ce faire a clic lé*plus énorme crime , & le p!us énorme >eche/,queiamaislc Cielaye veu, d'autant auk

que Dieu ne peut eftre autheur de mal, mais il a dit , Quœ manuj tud^ & confilium tuum decre- ucruntfieri , & non pas , vtfacerent pource que^ comme ie vous viens de dire , Dieu ne nous peut po.ifltr à faire mal , &ainfilcs Theolo- giensdifent diuinement bien traiétans de ce fu jet , JlBio difylkuu ipaflio grdta fuit, l'action a cfté la chofe la plus peruerfe, & la plus bomi- nable du monde , mais la Pafsion du fils de Dieu a efte' la chofe la plusfain&e, & la plus louable que iamais le Ciel, ny la terre ayet veu-

Aufsi le Père éternel parle de fon fils fous

le fy.nbolc de la pierre, par le Prophète Za-

ZAcka. 4. c}lirjc Snf>er lapident vnum oculi feptem ,fur vue

pierre fept yeux, qu'eft- ce cecy, quelle eft ce*

fie pierre?

Le fils de Dieu eft crfte diurne pierre, ces fept yeux nous demonftrtrnt rvniuerfaîité des yeux de tous le* hommes , Super Upidem "vnum oculippte, pour dire que des veux de tout le monde deuoient eftre fichez fur ce fre pier- re , Egocelabo f.ulpturam tius , Ce fera moy-mcf- me qui graucra fur cette pierre , dit le P<. re, entant que de toute éternité > i'^v arrefte' ce qui eft defes playes , & ainfile Père éternel ( contre lequel nous nous eftions armez )

àc U Vafiion. 783

pouf nous appaiiîer, immole fon fiîsau haut de la montagne de Caluairc , & ny plus ne moins, que comme ces trois Roys , qui s'e- ftoient bandez contre ce Roy desMoabites, ayans veu ce faiét trafique , curent vne telle indignation de cela, qu'ils quittèrent les ar- mes, quoy? Mcfsicurs,lamort du fils de Dieu en pourra-elle pas caufet en nous vne indi- gnation grande de ne le p-us offencer: cV com- me cela a faict tombet les armes des mains des ennemis ,lcfquels cftoient comme acharner contre luv, & leur faict leuer le Gege ,& s'en retourner en leurs Roy.uimes , quoy ? ce faid: du Pcre éternel n'aura il pas la vertu & la for- ce de nous coufer vne indignation pareille, ie dis de nous faire changer d'intention 2 Se toutesfois , quoy que cet aclc foit plein de compafsion, neantmoins , ô mon Dici^ie vojr que les lu ifs , Super yeUmen ynlnerumeius , qutm ftrcuflifli adluUrunt.

Voyez Mcfsicurs , comme ce trifte fpc&ade n'a pourtant pas eu la force cnuersles Iuif*, de leur faire changerde rcfolution, ilefl bien vray que Pilatc tafehant de le dcliurcrde la cruelle rage & felonnic des ces Iuifs, ils'aduife de trouuer des moyens pour ce faire, il fça- uoit quece peuplcauoit dccouflume ,en mé- moire de ce qu'ils auoient cflc deliurez des mains de Pharaon, & dclacaptiuitc d Egypte, de deliurer tous les ans vn prifonnier , à la frite de Pafques , & ainfi Pilatc voulant de- liurer ce Seigneur , il demande à ces Iuifs, X%**tm yu'. MmutJm, lequel voulez- VOUS

rj r Four le leur

que ie dcîiure, & que ie vousenuoyc, leifum

yia^rcnum, an Bàrrdbtm, Iefus de Nazarèth,oii

bien Barrabas : Sainâ: Lcon dit que depuis les

Empereurs, en ligne de ce bénéfice très-grand

de li Rédemption, vouloie. -juctous les ans

fehifieurs criminels LnTent deliurez,&mis en

liberté :& de-là j'infère que c'eft cliofeindi-

qnc de retenir hayne & rancune àl'encontrc

de Ton propre frerc iKeque enimprinatç legesfant

auflcriores public ts. De forte que ii les Empereurs

'Pitié dis vouloient que ceux, qui auoient commis quel-

TmH- cluc crnric ^ encontre d'eux & de.leur maiftre

reurs fuflent dcliurez , larailbn veut aufsi que fi Ton

CbrtHiens a comm^3 q^lquc cï*™c contre nous , que

nous le pardonnions.

Pilate donc fonde fur la Couftume des Iuifs» fait entrer en panmgon l'iniquité aucclapu- dicitc, la douceur , & l'innocence ; mais helas/ conildcrat cecy,n'ay' je pas fu jet de dire ce que difoit le fainét Apoftre des Gentils , puis que, ô Pilate,tn mets Iefus-Chrift,qui eft la mefme pureté, la mefme candeur, & la mefme inno- cence , en parangon auec Barrabas , qui eft la mefme mefehancetc la mefme iniquiré: jQu* focietrU lucis ad tenekras , qu* cmutntio Cbnfti ad Belialjtemph Dei adldolt) quelle comparaifon y a-il de la lumière aux ténèbres , de Reliai à Dieu. du temple de Dieu auec celuy de Idoles? lorsque Pilate parle de Dieu ^qu'eft-ce ? tlnon tonte lumière, & lorsqu'il parle de Barrabas, qu'eft ce, linon toutes tenebn s? Il eft vray que Pilate, commet yne iniuftice

grande

de la Tafswnl 785

grande, mais celle des îuifseft encore bien pi- re, de bien plus grande, iL crient, Tollïbunct(it- mitte Burrab,tm : 1 1 eulcnt p*scuiyr parler

1 deliuranec du tilsde D

le pourrois icy dire des lu ifs ,cc quedifoit ce Prophète, l ertnntêflitum & rc-

cefcccrunr ïnujHtté$èm , c?eltgn'HMt fibifUttgism tem quàm 1

O cfLctiô peruerfe que celle des lu ifs/ ils de- 7 liurent liarrabasj&laifîeiit- I ucurlc- fvrnnfe

fus-Chnit : ObtuftfcitecaU fuftr )m :6 c me nielliez- vous fur cecy ! & vous teire trem- blez : Dm mdUammifit f ft rme derehn- tjncruut forttem éUjnÀ yiK£} CT <\H lUpifÂi.- O manu aile e lie— ction ' ce peuple a commis deux pcchcz,il m'a delaifle, moy qui fuis vne romaine d'tau viuc, ti font allez auprès des eifternes rompues, lef- quelles n'ont pas ? ne goutte d'eau, ex ou il n'y a que de la fange.

Hc quoique defirez-vous que icdicPJirav- je que nous fommes pires que les Iuifsmous met- tons Dieu d'vn code' de la balance, & la créatu- re de l'autre, & nous difons & crions aucc les JmÇs/rollebHîic^cf dtmitte BarrtbAm-.quc dis-tu? toyqui es auaricieux/inô, ttlle /*/*r, tirez Iclus- Chri(r,cVme 1 tiffe* mon argét.'cVtoy qui mets les phillrs d'rn cofre , cV de l'autre Dieu , que dis-tu, lmô,To//f/;«wc,cVainfi des autres. Le pro- phète Sophonie parfit le Chanaam,d'tt,/ri mx- S^fbm nu nus fUmdMUp^ elle eft du tout iniufte, d'au- tant que mettant d'vn cofte les p!ai(îrs & vani- tcz,& de l'autre Dicu,lc$ plaifirs pe«ét glus que

Ddd

7 8 £ Tour le tour

ton Dieu, la balance danslaquelleeft Dieu,và en haut : il cft bien vray qu'il falloit que Dieu mouruft pour nous tous.Barrabas auoit mérité la mort,& le fils de Dieu non,car luy qui cft la mefmc pureté, bonté', & la mefme innocence, ne deuoit mourir. Voylà pourquoy Barrabas eft deliuré par la mort du fils de Dieu , & le fils de Dieu cft pris & liuré à mort pour le dcliure- ment de Barrabas. Tour quels Barrabas cil vne belle figure du genre hu- crimes main, il eftoitaccufé de trois crimes:premie- eftoitem- rement, pour auoir fait & excité vne fedition prifmné grande en la ville : fecondement, d'auoir com- Bambat. mis larcin & bringandage: & en 3. lieu il eftoit aceufe d'homicide. QuoyPAdam eftant au mi- lieu du Paradis tcrreftre,& ayant tranfgrefle la loy du fils de Dieu , ne s'enfuit-il pas vne fedi- tion grâde?la guerre ne s'enfuit-elle pas?d*au- tant que la raifon fe reuolte cotre Dieu , le Su- périeur contre l'inférieur , voylà pour le pre- lAcUm <t micr. QuoyPAdam ne commit- il pas vn larcin commisvn au ParadisPmais larcin tel, que iamais le ciel & larcin la terre n'ont veu , ny ouy parler d'vn séblable, au Vara- le diable leur difant .* Erinsfîcut dijftientesbonum dtstem- &malum. Ils afpircnt à cela, & voylà le grand rrt* larcin commis,d'autât qu'ils veulent defrober

ladiuinité: voylà pour le fécond. D'auantage, ne commet -il pas homicide , lorsqu'il nous donne la mort à tous fer ynumbominem mors in* trauitinmundum. Voylà donc comme Barrabas cft la figure vraye du genre humain, voicy la verité.Barrabas fut deliuré,& le fils de Dieu de- laiflç/igne & marque infaillible/juc la Pafsion

Je U Pâfsion* 787

& mort de ce Sauucur dcuoit feruir pour la re* demptîon &dcliurance tic tout le monde.

Pilate voyant que cefte yovc n'auoit peu fer- uir pour deliurer noftrc Seigneur, ils'adnifc dVfl autre moyé, c'cli qu'il liurclchls de Dieu entre les mains des bourreaux pour eftrc fla- gelle', pour appaifer les luifs par celle flagella- tion.Nous lifons que ceux qui appt iuoi'cnt les Lions, ex' domeftiquent les petits taons de* Lionnes, font vnc chofe digne de remarque: c'eft qu'ils ont de couftume de battre le chien deuant le Lion , Lion qui eft le roy des ani- maux, & qui eft redoutable à tous,& le chien qui eft vil & abied , ce n'eft de merucille , dis- jejs'ihlesappriuoifcnt parce moyen.

Mais ce matin ic voy le contraire, ic voy que le Lion le Liô eft battu pour fléchir la rage des chiens eft battu enragez. Dieu eft ce Liô de la Tribu de Iuda,& pour dp- les Iuirs font les chiens qui l'cnuironncnt, Ctr- f défit la amàederunt me canes multi ,cf tdurtpiB*Mesêbfec{e- chiens, runt me :car Pilate ne fouette pas les chiens, mais le Lion efl fouette , pour appaifer la rage des chiens qui eftoient acharnez contre ce Lion, Et Apprebendens Ufum VtUtus eum fUgelUmt.

Il fembleque Pilate face allution à ce quife Belle pmi- Lit aux forges, lors que le fer a efte aflez long- luude. temps dans la fournaife, & qu'il eft côme con- uerty en vn feu, le nuiftre de la forge le tire , & le met fur l'enclume, puis frappe vn petit coup deflus, & frappe qu'il i , tous les feruitcurs puis après frappent deflus à coups perdus. O forge des tourmem cV douleurs, que ce Prétoire, rfto;: le fils de Dieu Pilate le retire hors de

Dddij

7 8 S Pcuy le iour

ccftc fourn-aHc , & retire qu'il l'a, luy donne vrl petit coup, &l'ayantfrappe'de fa langue ,&le condamnant, voylà tous les autres qui frap- pent fur ce Seigneur à coups perdus. O mal- heureux !i! n'eit pas de fer ny demctailrileft bien vray que ce Seigneur eft tout ronge', mais c'clt d'amour & de charité', ce Seigneur n'eft de fer, mais de chair :& Ci bien ilfemblequc lob parloit en la place de ce Seigneur , lors qu'il difoit de luy, Caro mcaœnea e/?,ma chair n'efl: que de bronze rc'eftoit pour dire qu'i! eftoit patient, ferme & conftant,& qu'en cela iieftoit plus fort que le bronze i%Apprehemlcns ïtfîtm ViUtu-s fagclUuit cum. 11 fcmblc qu'icy TEuangelifte face encore al- Belles dn« ln(iô aux chafticmes anciens des Romains: car tintait^ lors que les foldats eftoient fouettez en vu lieu que Ton nommoit Fuft>irium,\cs Tribuns & ca- pitaines donnoiét chacun vn coup de fouet fur corps ,&puis tout le refte des foldats de l'ar- mée frappoiétdefluSj&le foiiettoit-on iufqu'à la mort:& ainiï, jifprthendcns eum Tdatus9flageU Umteum: Pilate ayant donne' deffus, les Iuifs & les bourreaux tousenfemblele rrapperent.

Eufebe de Cefaree, & cefte bouche d'or S. le a Chryfoft.ducc que le fils de Dieu a efte' fla- gelle'de 3. fortes de difeipline s , DifcipUnapacts neflr/tfapetmmi lis difent que la première difei- pline ar.ee laquelle ce Seigneur a cite fuftige, c'a eftd auec des verges, pas des verges tel- les quelles,mais des verges d'c'pines. La fecôde difeipline que ce Seigneur a reccuë , c'a elle' aucc des corde3 , mais nouées. La 3. difeipline

de la Pajtionï 5 8 g

qu'îlaendure'eç'aeiléaucc des verges de fer: &ainliileftvray que, jttmtu<st$[ celer a

nrfr* , d'autant que ces trois difciplmcs reir dent à trois vices que le mode a cômif à: com- rnçtyJ^incrjicultft in mîuhjtéttfi Cocupi ,

dtét concupif. cnti.i ocnl rum >.tnt fuf

La première diiciplinc qu'il a endurée cil cô- tre 1 auarice , & j aueedes verbes d'efpi-

nes,pource queluy mcfmcacop- chcl-

fes aux e fpincs. La fecô le difciplmt cft contre la concupifcencc,rcprc!entcc par fcj cordes de iiiacc.-car tout ain!i que Les cordes fc font ai:cc delafîlaccA'dcscftoupeschofcs lerquellcs I hcûcsÀ rompre : mais iiczcx noues cnlcmblj, iaipolsiblccfl dclcsrôpre:ainfila coeur ce du commencement n'cllrien, au n xju

dechofe: mais quand om tycompl gendre la mort, Co9ÇMpi(ccntidCtêMÇoMC*ftdf*arit

.rrAtpccCéttum^cjrconfimm.^ troificfmcdifciplinccliaucc des chaînes de :

ure l'orgueil, qui clt iuitement lu: fcr,pource que tour ainfi que le rcr nes'amollit quepir le rcuA'par les mai trauxramli I

3 ne peut t que parie !

des us de l'a duc

:c c'eftoit tuti ftre fouette, & 2 c-

lacoulh: mains:

i: le propre des libre*. .lire flagelle, >it

le propre des efdauesrpour ce fujet ! nandoit vn iour , 1

. ;1 cfloit per cr vn cit vc \

Romain, Mais, 6 fainéi Pau'

D

•7 po Pour le tour

prcfent,que diriez- vous,ne diriez vous paY,Z£î cet ne ciuem ccelï filium Dci fîagelUre : mais pour ce que ce Seigneur , non feulemét eftoit libre co- rne Dicu,mais encore s'eftoit fait fcrf&efcla- ne,prenant chair humaine:Voila pourquoy a- ptesauoir eftetraittéen libre, il a voulu eftre traittéen efclaue,& a voulu eftre flagelle'. La flagellation eftoit obferuee ,& des Ro- . jr mains, & des Iuifs, auec grande difterencercar

n veu^eitî les Iuifsne donnoient pas plus de quarante

JJ &e e Ie" coups, &craignas de parler les qmrate , ils n'en on a cou- Jonnoient qUC trente-neuf: les Romains

fume des çn donnoient fans mefure, & en nôbrc infiny.

tspmams yQ[\a pourquoy le Fils de Dieu portât fur foy tous les péchez des hommes , il a voulu eftre flagelle des Romains , & non des luifs : & s'il eft vray ce que dit le Prophète, (^[ic^ultaflagel^ Upeccatoris , plu (leurs flagellations font deucs au pécheur, qui fera-ce de celuy qui a pris fur luy tous les péchez , & toutes les iniquitez du mondeP&pource il peut dire vrayement auec lob , Flagellisfitiscwxn me Dominus. Sainéfc Grégoire le grand, liure 14.de fes Mo- rales chap. 2 4. dit encore,quec'eft autre chofe d'eftre fouette', & autre chofe d'eftre flagelle': lors que quelqu'vn eft fouette', il eft fouette' fu* vne partie du corps,& de l'autre^' vn cofte', & non pas de l'autre .* mais eftre flagelle' , c'eft eftre battu de to9 coftcz,& ainfi ce fils de Dieu difoit, FUgellis fais cwxit me Domintts 9i\ n'y a moyen de chercher confolation, d'autant que ce Seigneur eftoit ceint de toutes parts , & de tous coftez de coups de verges & d'efeourgées.

dclaVafsiori. 79 1

Voila pourquoycc deuot S. Bcrnard,con(idc- rant ce Seigneur eftant ainfi cnuironné, & en- toure' de playes de tous codez , dit : Velue c rtf- uolutyC ybique dôlort, & ybique fld^elltf cinxit eum Dimwuf.OgTznà lob, ce n'cltoit de voftrc per- fonne,raais bien en la perfonne du fils de Dieu que vous dificz , FUoctits fuis cinxit me Dommus. De vous vous diiicZyVeliimexconftmpttSLdrrtibud âdhdfitosmeum : mais pour le fils de Dieu , tlx- geliufuu cinxit me Dtminw.QM il a cite flagelle de telle forte, qu'il ne luy eft pas refté vnc feule partie defachairenricre. Voicy, Mcfsicurs,ce vray Iofcph,qui a laiiTc fa cappc&fon manteau entre les mains de la paillarde: ouy vrayement Scig.vous aucz laifle' voftrc mâteau-car qu'eft- cc que voflre chair & voftre peau, (mon voftre manteau que vous laifTcz àla Synagogue impu- dique entre les mains des IuirsrôScig.iuftcnicc ic voy que de ces coups de fouets vo9cftcs tout cfcorche,d'autat qu'il cftoit neceflaire ancien- nement, que deuant que la vi&imc fuft immo- lée &:facrihce,fuftcfcorclicc.O mon Seigneur, vous cftes cette vii5rjmc,ro9deuiczcftrc victi- me' fur la motagne de caluaire.voila pourquoy vo9 aucz efte' premièrement cfcorchc,mais aucc quels inftrumcts?non auec d'autres qu'aucc les verges & cfcourgcesrdc forte c\\\ç,*A plût* pc dit ne dil vertkecdpiris^non e(l m eo finit us , S u s , fns, tain&c Efpoufe , vous dificz parlât de voftre EtpouXyEttpfefiutpcf} pdrutemnoflrum pcrfytctens C.tHtX. pei fenefhdiy promûtes percdmceliosiWr -garde par 'a porte de noftre humanité'. O S. t'poufc, venez & regarde* au traucr* de ces treillis rong.

Ddi Uij

7^2 Tourleiour

nctrczcequieftde l'amour de ce Sauucur>& m considérez ce qui eft de fes playes.

C'eft vrayemet luy qui en l'enfant prodigue, lue. 15. lequclyciifitp^uitfibHantiam fHam3'ù a difsipe Ton sâg, il a expofe' fa chair aux coups, il a difsipe' fa peau, & prodigue fa vie, Difipauit fubjlmna fut, le voila tout en pièces,^ pUnta pedvs yfqtte % &c. Voicyceflcuue fanglantdont l'impetuoiite refîoiïit la cite' de Dieu, Flumims impetw Utificat ciuitatem Deiyh digue eflofte'e,&eftant otk'e,il fe fait vn lauoir pour lauer nos ames. O grand Dauidjn'eftoit-ce pas ayant efgard à . , ceiourd'auiourd'Iiuyjque vo9diiiez par vncf- JIj ' ' prit prophétique ^fperge^me Domine byjjopo, & .. , fuperniuemdealbabor. Corne fi ce Prophète v ou* - loitdire:Omô Dieu/i'eftoisautresfois immô- de, vousauez faitvn afperfoir de mes larmes pour me lauer .'mais auiourd'huy vous n'auez pas feulement fait vn afperfoir,mais vn lauoir. O verbe éternel/ vo9n'auez fait vn afperfoir de fang de bcfre,commc de bœuf, brebis & autres beftcs,ainfi qu'anciennemét on faifoit e's facri- fîces, faits pour le peche'du peuple, mais vous auez fait vn lauoir de voftre propre fang pour purger tout le môde.Quj ne fçait que pour fai- re vn lauoir,il ne faut pas vne goutte d'eau feiv- lement, mais plufieurs gouttes enfcmble^Aufsi «otlre Seigneur pour faire ce lauoir a jette' plu- iîeurs gouttes de sag , mais fingulicremét quad . vous dites, ô Dauid , *AJperges me Domine byffopo: Ievoybicn que vous iettez les yeux fur cette fueur de fang que Iefus-Chriff. a fué au iardin des Oliuesj&pourcc vo9 diiiezjScigneurjVOus

deUVafùonl jç7

m'arroufcrez de ces gouttes, ^fyergfime, c'clt pour le fang du iardin , mais Uujùis me, pour le iangefpandu dans le Prétoire de Pilatc , vous me lautrez au milieu de voftrc iag,YOUi me la- uerez dedans ce lauoir, & alors icray fait plus blanc que la neige piper nvucm ckalùdbor,

O faincte cVpreciculc chair de mon Sautieur! voile du SancidS de la diuin ne' \'ous re-

marquerez que ce voile du Temple eitoit teint deux toi5,aufsi celle fain&c humanité' comme voile de la diuinité a cite teinte deux fois , U premierje au iardin des 01iucs,fuat fang & eau, E de dans le Prétoire de Pilatc,lors qu'il a elle fouetté des foldats, & tellement fouette, que ces bourreaux ont tait découler le fang de tous les codez de Ton corps, & n'ont laifle par- tic fur luy qui foit entière, Aplsu petits y (que dd :tcct» CÂpttts non eft m eo fantuf :tdcpuis le forn- mec de la teikc iufques à la plante des pieds , il n'y a pas de fanté en ce Seigneur.

Sus, fus, dénote afsiftancc,voicy ce cataracte du Ciel ouucrr,voicy ces fôtaincs 'des aby fmes de la bonté de Dieu ouuerts, les cataractes du ciel s'ouurent , il fort du fang abondamment, s fontaines de l'abyfmc s'ouurent , qui font tou- tes les playes de fon corps,d'où procède le lou- uerain remède de nos ames. S. Augoftin dit j(Un que cefte abondance de fang duquel le corps Q:^C 4J myftique de Dieu eft arroufe , à fçauoii Ion ri- [ltt%

fe,rcprcfcntc l'abondance de fang, que ce corps myfliquc de l'Eglifc deuoit -reipandre, pour la confrefsion du fils de Dieu.quarate mil- le martyrs ontcfpandu leur fang, & mille &

7£4 Pourîeiùur

mille Vierges ont enfanglante' ce corps myfli-

que, duquel le chef vilible eft le Pontife fouuc-

VaYtie au rai0)ia poi&rinc de ce corps les Prelats,l'efto-

corps jj- macules Preftres,!esyeuxlesDo&eurs,labou-

ft^dc che les Prédicateurs, les genouxles Religieux,

l E&lijc* & ics pieds vn nombre infiny de femmes ver-

tueufes. *A pUnu pedis yàonc t yfque ddyerticem

capuis non eft in eofknitas: tout ce corps a foufferr

quelque douleur, &n'y a rien qui en aye efté

exempt.

Ofain£te Efpoufe parlant de voftrcbien-ai- me',vous diriez , 0 leum ejfufum nomen tuum : mort Efpoux vous-eftes tout baume:ce baume eftoit £*nl'1' referme' dans le vafe de voftre fain&e humani- té'^ ce vafe ce iourd'huy eft rompu, Oleumeffu- fùm nomen tuum , il eft rompu en mille & mille pièces, d'autant qu'autant de playes qu'il y a en fon corps, ce font autant de pièces ,& autant «Touuertures , voila pourquoy de tous coftez fort & procède le baume , Oleum ejfufum nomen tuum. Ainfi fainét Bernard s'appliquant le me* rite d'iccluy,difoit à ce ScigneuriTrçriofîfangui* ne tuo tanqudm balftmo vulneribus meis medear : co- rne s'il difoitiO mon Sauueur, ie vous rends a- 6fcion de grâce , de ce qu'il vous a pieu que ce fainâ & facre' vafe fuft rompu , d'autant qu'e- , , . ftat ainfi rompu, ie prends de ce baume qui en I de'couîe,& l'applique fur mes playes,& y cftant

, . applique' il lesguarit. Riche comparaifon du

; >N fils de Dieu auec le baume! coupe qu 4 £çs Natlrraliftes difent que ce petit arbrifTeau j ' qui porte ce baume ne doit pas cftreincifc au bois & à la moelle , mais feulement à l'efcorcc.

de U TâfsiotT. 795

Mon Dîeu,qu'cftes-vous finon vn petit arbnl- ^ fcau ? la diuinité c'cft la moelle , lame c'cft k apit bois , l'humanité' c'cft i'cfcorcc , laquelle a cite efcorche'e ce iourd'huy, pour le falut des hom- mes. Iofepli pour taire deuenir les brebis blan- ches , il efeorchoit les verges d'amendier, & c- ftant efcorche'e les icttoit dans la fontaine , & ainfi elles changeoient de couleur, voicy cette Vierge le fils de Dicu,F/rgjm yirtutn tua. emittet Vplt jop- Dtmmus ex Sion , Verge de laquelle on tire l'e(- corce,onlc defehire afin de raire de'couler le baume qui cft dcdâs,pour la fante de nos âmes: il falloit incifer cet arbrc,pour auoir ce baume. i > fainâ arbre que ce fils de Dieu , mais il ne faf.oit toucher à la diuinité' ny à l'ame , car clic cftoit bienheureufe dc's l'initant defaconce- ption:on incife doneques refcorcc,qui cft l'hu- inanitc',afin de faire que ce baume précieux ta puifle diftillcr cV: découler: furquoy fainfr Ber- nard dit ainfi:5n<j quotl tft* ommdtrud non fi<j fiaï t , fednon défunt forntdnia fer que affluant meduuwiru: Tout ce que ie pourrois rairc,ccla n'eft fuffii cela n'eft pasbaftant, cVcequicft de manque, ic le prends de mon Sauucur & Rédempteur Iefus Chrift. Afinderecucillirlebaumc.on at- tache quelques fioles ou quelque bouteilles de verre à l'incifion faiteà l'arbre. O âmes deuotes, vous eftes ces fioles de ver- re , d'autant que vousdeuez recognoiftre vo- frre infirmité : fioles qui deuanc que d'eftre attachée font vuides , vouseftes vuides de grâce, cV de tous mérites félon vous , mais deuant Dieu vous eftes pleines , vous deuiez

yç6 Vôuvleiouv

eftrc fufpenducs& attachées aces inci(îons,â ces playes par la méditation, par la contempla- tion,& direauec fain&Paul ^bfitmihi ^oriArï mfimcntce Domininofiri leÇu Confit.

ConfoU- Q^ ^ Pour vous autres 4U^ nc pouuez voler tïonpoiiY ^ ^iaut ^uc Rattacher- vos affeclionsjà caufc les urnes ^c vos Pecncz > confolez-vous, d'autant que le gPBi'écs kaume de cet arbre découle iufques en terre,& * J * en pourrez prendre ce qu'il vous en faut.

O chère & diuine colomne eft attaché mon Sauueurlcolomne changée en bonarbrif- feau , duquel diftiile le baume tres-precieux, ô colomne à laquelle lefus-Chriftcft attaché! ô Eglife ! n'eftes vous-pas cefte colône ! puis que fainct Paul vous l'appelle: Coluwnd&fîr?na.l:n<» tumveritatts: mais grand-mercy que Dieu s'y 7tf4tttvlr. eft voulu attachcriEcceyebifcumfumvfqHeAcicon* pwimationem peculi.

O Eglife, colomne de marbre,& non pas co- lomne de nuée, comme en la Synagogue ! co- lône de nuée laquelle peut eftre diisipée, & d*e fâict l'a eftéimais colomne de marbre, laquelle nous auons en noftre Eglife, monflrant la fer- meté d'iccllc , & pourray auec plus de vérité grauer cecy fur noftre colomne, que non pas fur celle d' Hercule ,Non plus yltra, d'autat qu'il nc fe peut monftrer vne plus grande douceur que Dieuamonitrécnuersles hommes, & en- core qu'ils nc le méritent pas, il n'a pourtant biffé de paflTer outre nonobftant leur malice.

Apres cefte flagellation faite, voila que def- fu<> la tefte ils luy mettent vne courône d'efpi- «es , Ccvontm fpÏHMm fofueïunt fiipw cafut élus.

ie U fêfcumï 797

O Arche d'alliance, vous citiez couronnée O Arche f ain&e & facree,Iefus- Chnlt,vous elles couronne d'vnc couronne d'eipincs : Dans JvW;' l'Arche d'alliance la manne y cltoit, la verge & ***** les tables de 1 j loy,& icy dans celte Arche tout t^fdtt cela s'y trouuc, la manne de fa diuinnc, la ver- téUtéaU ge de fapuifTancc , & les tables de la loy &dc CT U fis fes Comuun dcmens,auec celte diftcrcncc feu- <k£;l/'. Kmrnt,c]uc l'Arche d'alliance eftoit couron- née d'vne couronne d'or,cV celte diuinc Arche de m au S.inucurcft couronnée d 'vnccouion- oe d'cfpinet,

O Seigneur » vous méritiez d'cnauoir vne ç. triomphante, de laquelle les Roys eltoicnt an- nts qut fc cicnncmcnt couronnez, pour auoir vaincu vn fils de autre Roy. Vous le méritiez , Seigneur, d au- Dieu 4 tant que vous aucz furmonté toutes les puif- mtntees. fanccs& les principauté? dci'cnfcr , SfolunU Couronne f Idtes tnfernt. triompha

OS r vousmeritiez vne couronne mi- te.

litanc, laquelle fe donnoit à ecluy qui {ut- Couronne montoit Ton ennemy , puis que vous aucz fur- militante. monte' la mort, Mrttcm msritmsk élejlruxit.

Vous méritiez, Seigneur, vne couronne ob- Citronne fidionalcylaquclhcftoit donnée à ceux qui de- obfîdiotu- limaient li ville de furprife , puis que vous le. nous aucz deliurc du diable, lequel nousafsie- geoit continuellement.

us méritiez vne couronne ciuique Jaqud- Ciurvi-.i le clloit donnée à celuy qui pacifioitlei l(t '

trouerles & débats qui cltoicn' entre les ci- toyens, & vous , Seigneur, au: jiitci

«7? 8 Tour le tour

chofes yfacijîcansomnU yerboyirtutisfiç yfut qu]

in cœloftmt, pue que in tend.

Vous méritiez vne couronne muraille , la* quelle eftoit donneeà celuy qui le premier ef- calladoit la ville, & y entroit par les murailles: vous méritiez cefte couronne, puis que tout le premier elles monte7 au Ciel , l'auez cfcallade', & l'ayant efcallade7 y eftes entre7.

Vous méditiez vne couronne naualle , la- quelle eftoit donnée à celuy qui le premier en- troit dans la nauire des ennemis î cor vous citicx, Seigneurie premier qui eftes entre' de- dans la nauire , en laquelle vos Apoftres eftoicnt,& eftant dedans vous pacifiez tout. Mais au lieu de ces couronnes, vousrcccucz feulement vne couronne d'efpincs.

Mais,ô mon Dieu, en vous donnant cefte Couronne d'cfpines , les hommes vous don- naient tout ce qui cft de leur pouuoir,ils n'ont que des efpines & des ronces , & ne vous peu- uent donner que cch^UBentcs corondm fy'wexm fofutrunt fufer cdput eiust O hommes ingrats ! vous retenez pour vous lesrofes & violettes, & donnez les efpines à voftre Dieu* O ingra- titude grande ? ou bien difons qu'ils luy pre- fentent vne couronne d'cfpines , pour mon- ftrer fa Royauté7.

O ronces,ou efpinesl,es autres plantes aynat refufe7 la couronne, vous feules l'auez receuc ! Quelle merueille donc , Mefsieurs, fljce Sei- gneur eftant Roy du Ciel & de la terre , il ac- cepta cefte couronne d'cfpines? & l'acceptant, inarque qu'il eftoit Roy , puis que de tous les

dt U Vafsion] 799

arhrcs 1 a feule cfpinc a recefë la royauté' : ainfi ce Seigneur , puis qu'entre tous les Roys il eft fcul& fouuerain.ilfalloitqueluy fculfuft cou- ronne'd'vnc couronne d'cfpincsril ralloit aufsi qu'il attachait, cefte couronne fur Ton chef, pour môftrer quecommece royaume eft éter- nel, aufsi falloit-il que cefte courônefuft mife fur yne partie éternelle. D;s Roys de la terre, on dit, Cecidit cortrtJiCApmf noftn9\i couronne de noftrc chef eft tombée . pourec qu'elle n'eft e- terncllc-'mais celle du fils de Dieu ne peut tom- ber,d'autant que fon règne eft éternel, & icelle cft attachée au chef de fa diuinité : ou bien di- fons qu'ils luy ont mis la couronne d'efpincs en refte, pource,difoicnt-ils,qucfaufrcmcntil j'attribuoit la diuinité.

Pline dit qu'il y a des joncs-marins qui font fort aigus & pointus , de ces joncs fut faite la couronne de noftrc Seigneur, comme difent pluficurs: & dit Pline que ces joncs produifenc des bouquetsde fleurs , dcfquels anciennemet onfaifoit des couronnes, pour couronner lc« Dieux. Pour dire donc,quc ce Scigncurs'eftoit dit faufTcment Dieu , fclon leur dire , pour ce fu jet , au lieu qu'ils donnoiét des fleurs à leurs Dieux, ils ne luy donnèrent qucdcscfpinesw Ou bien difons encore, on prend det efpines, onenbaftit des couronnes, & on luy met furla te ftc, pour dire qu'il cftoit figure' par Hclie,& par le bélier d'Abraham qui fuft trouue' parmy lescfpines. Etvïditdrtctem b/eremem corniltus in* ta vêpres.

L'Llpoufc parlant de fon bicn-airnéEfpoux

8 c o Tour le tour

Cant. 2. dit, Botrus cypri d\rnlm meus, mon bien aime eft vue belle grappe de raifin , qui eftant picqué, diftille le vin, & fait fortir hors de foy vne li- queur fort douce, & fort fuaue. / Seigneur, n'eftes-vous pas cefte grappe de rai(in,on picque voftre fainét, cerucau , & de fort vne liqueur fort douce: liqueur fcmblablc à celle qui defeendoit fur la barbe d'Aaron , & fur fes vci\e me m^icut vnguentttm incapite , quod defeendit in barbam barbdm jLafon , & in or dm ye- ftimenti. Et iuftement , Mefsieurs, cet onguent dc'couloit de la barbe d' A arô , iufques au bout de Ces vefteirïcns, nous monftrat parla , la for- ce de ce fan g précieux, qui découle depuis le |>lus grand, iufques au plus petit.

Sus d0nc,Chreftiens,prenez vne de ces efpi- nes, & piquez voftre cœur,afin que de ce cœur voftre,fortc le fang des vices,que les larmes en procèdent , & que vous puifsiez dire aucc Da- uid > Conmrfui fuminarumna, duconfigiturfpina.

Belle mf- Sus,fus, Seigneur jievoy que cefte maledi-

ditdtion. ftion que vous auez donnée autresfois contre la terre , retourne fur vous & fur voftre chef:

CeneÇ Z Vous auiez dit à Adam, Spinas (f tribulos germi- nabit tibi , £f in fudore vultus tuive/certt p4?ie tuo: Vous auez labouré cefte terre , il eft raifonna- ble que vo9colligiez 1e fruiâ: qui y a efté feme'.° Vous auez dit en fainâ: Matth\eu,Kunquidcol- ligunt de fpinis ruas de vis tribulos : Vous auez cultiué cefte terre Tefpace de trente trois ans, & vous n'auez peu retirer dc-là que des épines & des ronces : ie vous remercie & rends action de gracesjde ce cjuc vous auez pris ce que vous

auiei

de la Vafiinn. 8oT

firme, & l'ayant amafle' vous Vauez ente'

fur voflrc chef, feruant de tronc , afin que ces

épines ne portallciu d'orefnauant qu'vn frutâ

femblable au tronc fût lequel elles font cuk •.

O fainft tronc que le chef de mon Sam: Super S pin tfcebâMt > ou bit

comme les autres lifcnt, fMfih*pf,courige,Met

irs, voiii craignez d'eltrc pi que X de cesc- pines,confoL z- v ou-, \ i tbidos

germinAÙrt, ces cfpincsn'outraçeiot pasd'ju:

;e vjftreame, cV nepiqueroc d'aua: o-

ftrecœur.Moyfc ayant veu au haut delà mon- £.\W. 4,

-ne vn buiflbn ardât,dit,££fl ïbt b% n-

fnncm banc MgfMJ» : I'irav, & ie verray ce mira- cle, il voyoit le feu dans lescpincs,& en appro- cha: Dieu l.:y ù\*,Solue cMceAmëtxde pedib/u tut*: BeUi f«flu vous noterez, s'il vous plai(l,qucles fouliers ception. de Moyfeeft.oicc faites de joncs- marins, joncs qui dcuoiét cftrc la couronne du fils de Dieu, cV poureeque Rapprochant du buiiron,Dieu luy dit, SoluecafceAtnentA deped\bustutii tu foules à tes pieds ce dequoy ie dois citre courône'jScf- tic c* ment a depedtbus tttH, Difons autrement ,qic le feu au milieu des cfpines nous reprefente fort bien le fils de Dieu couronne' d'epines, Se reueftu d'vncrob- be d'efcarlate rouge & de pourpre.

I.e pourpre ancicnncmct eftoit deftinc pour les Roys ,pour les Hmpercurs, pour les Monar- ques, cV pour les Princes: & quoy que cela loir, fi eft-ee pourtant que ic dis que le pourpre n iarruiseftetant Sonore', qu'il e]t ce iourd'huy, efttnc porte par ce Seigneur > en la maifon

80 2 Four le iour

d'Herode on luy met la robbe blanche , mar- que de fon innocence, au prétoire de Pilatc on luy donne celte robbe d'cfcarlatte , marque de fon amot-r.

O fain&e Efpoufe^n'eftoit- ce pas en regardât à ce iour que vous dificz ces paroles de voftrc C*ntic. 6, bien -amie Efpoux, Dïleclus métis candidu* cr tn- bicundmi il eft blanc en la maifon d' Herode, & rouge chez Pilate & dans le Prétoire: Celle Conceptio conception cft de S. Athanafc, lequel dit que de ftïnch Dieu enuoye fon fils, afin de nous deliurer des •AwAna- miferes & calamitez , cV pour marque , dit-il, F9 qu'il nous deliureroit de nos péchez , de nos

iniquités & penalitcz, on luy met en main le rofeau comme Roy,en forme de feeptre , & la couronne fur la tclte. Belle me- O efpincs.'pourquoy vous ruez-vous fur ce ditation. chef? car de- vous ne tirerez que le sâg caille: mais ruez vous fur cœur , & vous en tirerez le sag & le prix des vices,des pechcz>& des ini- quitez. O Seigneur,puis que ie fuis deuat vous, ie fuis vn rofeau,rofeau leger,rofcau vuide,fec & foiblc:ic fuis plus léger que le rofeau, par ma foiblelTe ,plus vuide qwe le rofeau à fçauoir de grâce, plus fec que le rofeau en deuotiô & pie- té' enuers vous:prcnez,Seigncur,ce mien coeur en voftrc main, s'il eft fec de deuotiô vous l'hu- mecterez de l'eau de voftrc grace:s'il eft vuide vous le réplirez de vos faucurs & bénédictions: s'il eft foible vo9 i'afTer m ircz.-s'il cft léger vous l'ancftcrez , & les genoux en terre ie voy diray, Jltie l{expeccatorumi jlue B^x Iudœorumy Jlutfyx mjbrtru : ic fléchiray les genoux en terre, & vo*

deUVafskn. 803

ray , Dettsmeus es tu , tf H$X metu , tu es mon Dieu,& Roy, Dieu Roy dcspcchcurs.uicu Roy des Iuifs, & Dieu Roy des miferablcs.

Afsiiions, Messieurs, a ce triitc fpe6:jclc,cx pro(r,crnez,difonsluy,/.ccc Aom^&auec S. Ber-/W Jf no_ nard, Kon clarus imper*oyfJ plenuj oppiûbrio.Cci\ (lr: J maintenant cjuc ce Seigneur peut dire aucc ve- gneur uucc rite , l 'achsj fut. : ulummundo^n^chs crin- %A.Um%

minibus. O Pcrc éternel :ic vous dis a prclent, vous montrant voftre fils: 6 mon Dieu, vok CCtbmu , le premier a cite deiobeiù :,voicy le fécond qui cft trcs-obciilant.Ti le prenjier a citepcchcur,le IccoJ cil impeccable: ii le premier a tranfgrelïc làloy,lc fccôJ l'aob- feruee.-li le premier a elle furmonte' par laten- :on, le (ccond a furmonte les tentations. O efprits Angéliques , qui elles bien aifes de cmplcrcc Seigneur au cic\> Ecce bcrnotvoy- la l'homme : li autrefois vous aucz voile vos veux pour ne voir fa face , à caule qu'il citoic brillant & trop cfdatant de lumière , vous auez plus de fujetec iourd'huy dévoiler vo- flre face , pour ne voir cette face toute remplie de crachats & d'ordures.

0 Vierge voylà celuyquc vous aimez tant, lAptfro- Qttem diltgn émmMmtd:\ ierge voylà voftrc fils: plxdtU nenny, dit-elle, ce n'eil pasmofils, li c'eft mon Vitrai ï fils, cft celte perruque dorée ? font ces finf>. yetix eriftaliat, ces joaci vermillonnces, ces lc- uresdcfquellcs la myrrhe d:ltilloi:,£4/>M^/?-0<«f. 1. c*t li!i*diftilUnti4myirb.im tfimétm : li c'ell mon fils , ou cft ce front tout dilatant de gloire

ifill > ou cft ceflc bourbe de laquelle

8 04 Pour le tour

ne iortoit que ne&ar & ambrofic : fi c'eft mon h\s,ô Pilace ! enqueleftat V as- tu mis} Ecce borna, 6 Pilate, comment l'as-tu accommodé?0 fain-

Ctnt.6, ^e fcfpoufe,vous difiez autresfois, Diletlus meus cxnâïAus (? r-uhk'Andm , bien-aime cft blanc & vermeil : mais maintenant & hardiment di- dites , Dilctlus meus p ail idus & moYÏbnndus , il eft pafle & preft à rendre l'amc. Ames Chreftien-

TdMtlh 8. ivcs, Eccebomo} voylà 1 nommc.-que difiez-vous, Paralytique, vous difiez, Hominçm non btbeo , & toy ame pecherefle, tu dis le mefmc.maisne dis plus cela, d'autant que , Ecce bomo.

Anaxagoras difoit que, Homincm ej]"eyefi babere 7n<musyc{\.\-c homme c'eft auoir des mains pour prefter fecours, & ainfi difons que celuy cy cft bravement homme qui a des mains pour nous fecouriç en tout temps-'ô cruel, vous auriez l'a- mc outrée d'vn chien, ou de quelque autre be- lle accommodée comme cft ce Seigneur: il n'eft pas vn chien ny vne befte , mais il eft ho- me comme vous , patifTant comme vous, Se pourquoy n'en auez-vous pitié'.

Cbofès bel- ^'on ^lt ^cs taurcaux Sue > l°rs qu'ils font en i I furie, & que rien ne les peut arrefter, fi on leur -^ prefente vne pièce d'efcarlatterouge^oute en*

fanglantee , au lieu de s'appaifer ils s'enfleront d,auantagc,& font plus furieux que deuant. O Iuifs,rEfcriture parlant de vous, dh,Obpderunt me UMÏpinzutî, vous cftes taureaux, qui au lieu de vous adoucir, voyant ce Seigneur tout rcm- pîy de fang & tout rouçe corne vne pièce d'ef- carlatte ,vous vous enflez d'auantage, & criez, Crucifiée ■iÇYuci$°tMfnfli tous ces cris de crucifie,

dcUPafsion* 805

ce font autant de coups de dague que vous dô- . 1 dis le ventre de la Vi rgc,qui dit à (on iils, fïd mmUchatiute îua Vklner*ufùm. Et commet celle mère ne feroit-elle pas ouircc de doulc puis que Pilate en c(t outre , & ne peut dire ny rien prononcer contre luy< de forte qu'il di: aux luï&^f CCtfitt tumy (j wékéteiUum fecundum legem vcftrAm:voicy que l'on attaque la place du cotte le plus roible , Si hune dmtuts^noh çs amicux Cdfmtjx tu lasflê aller celuy-cv,aik-i.re toy que MAiicedet tu n'eft pas amy de Ccfar.voila le colle le plus lmfs» foiblc. O maudit Ccfar! c cil-là l'idole, c'eit le veau d'or, après lequel tant d'idolâtres s'a- rnufent. Pilate lauefcs mains deuat eux, mon- ftrant qu'il n'efloit pas caufe delà moit de ce àcigueur : cVcii lauant Tes mains, il le iuge mort,/:/ iudicAutt (cLHTttbtmpctitwmmtirmm, n

cmcr.t Alexandrin rappo- ce, & dit, qu an- cicnnemcnt lorsque les Iuirs iii^eoicntqucl- ques-vnsa Iamort ,ilsletu; smams vers ^

, difanc qu'ils eftoie :occns delà

. Us condai .r.

lia Iiililc remarque encore qu'ancienne- ut les [ugei itoftns quelques iugemeru, ils tiroient les cïàciuxyyelum AÙducebAnt , voulans dire pn:-]* quec'cîloit araec iultice

auoict condamne le criminel. Ainfi Pilate veut dire lauant Tes iniins deuant le peuple, qu il cil innocent du fangdu dis de Dieu clpanclie'.Leç rfpondircnt , 5

•.a?rof,fon fjng (oit for n oui eVfur nos nul hcurcuxîvouscftcsbic - de ccflccouftumcdcs anciens, ItfqocU quel

Ece iij

8 o 6 Pour le tour

Belle C6i<~ qu'vn ayant cfté mcurtry prcnoit Pefpe'e dii

ftttme des meurtrier auec laquelle il lauoit tue'3& encore

tncicns. toute cnfanglantée le faifoit-on dégoutter fur

le mcurtry, & puis la nettoyoient & effuyoient

auec (es cheueux , de peur que le fang demeu-

raft fur leurs habits,& ne pronofticait quelque

mal- heur contr'eux.

Ccux-cy au contraire,non feulement veulent les gouttes de fang fur-cux , mais encore fur leurs enfans, Sanguis 6us fuper vos & fupr film vefîros , & mal- heur pour-cux qui ne peuuent charTer ce fang , Bondmbœredit4temÀclcptifunty& bonumverbum rcjjwnderunt ,fcdperucrpt intentions, dit fainét Auguftin :& de plus, ditlemefme fain& Auguftin, paraucnturcque,MWitt^4rra* tum defluxitinfilios , la mefehanceté des parents tombe aux cnfans:carquelqucs-vns difent que les enfans des Iuifs naiflent auec vne main toute fanglante fur la tefte. Les autres difent que tous les ans le iour du Vendredy faind ils patiffent & endurent le flux de fang.

Aucuns difent aufsi qu'ils fouffrent& patif- fent le flux de fang à la pleine Lune fluxnm fan* gftinis fmuntur in fUmlunio , d'autantque le fils de Dieu fut mis en croix en la pleine Lune & la fentenec prononcée contrc'eux le monltre.

Venôs maintenait à la croix laquelle on char- ge fur les efpaulcs de noftre Seigneur, 0 crux ab étterno defiderata & conçu fifeenti dnimo frçparatay odiuine croix de toute éternité' didréccV pré- parée à vne ame qui la defire , & apoftrophant cette croix^il dit:Ocroix,tu es celle clef de Da-

de Vafiion] Zzq

uîd,C/;i*;V £.*«/"*/, pour ou u ri r la porte du cicl,&: fermer la porte de 1 abyme des enter*. O croix baiton de lacob,par toy ic trauerferay &patie- ray lcflcuucdu lourdain,c'clt à dire de la more à la vie.de ce monde au ciel. OfainéiccVificrc'e croix, o verge de Moyfe jettec en terre , verge horreur & cipouucnution des démons , verge ferpent jcttc'e en terre , mus verge prife par la main changée cV conuertic en bon-heur, on charge cette croix fur le lesderoon ^au-

ueur& Rédempteur Icfus-Chrift Gïxndt //'.- tU.mumfi sjclUtcur imf>tct.î> ^r.ttute ludibnumfi pifr.ts , yuk lefkm lignum fortémtemddtffkm i osmium. Grand fpcctaclc,Mefsieurs,ii l'on gard a l'impiété» mais grande moquerie, h à la picte , l'on admire ce Roy dcsRoys porter fur fes cfpaulcs du bois pourraffligcr,pour le tour- menter.Charge de ce r jrdeau il monte la mon- tagne de Caiuairc : monte qu'il cil tout au jt,on le defpoiiiilc a la veu ë de toi .

O Adam, tu te vois tout nod après ton pèche',

& :uc ce Seigneur (c delpoùille pour te;

couurir,ilvcut c|uc (a nudité (bit ta couucrture:

;ncur,citât au iardin des Oliuesen prière

norar voitre Pereeierncl,

fét .nf.tLj. làmtCélixiflc.'PcTtCU

ncljsily a moyen, taitesq

nap foit retire de mo i tes fois i*il W

plaid que ic le boiuc,ic le boiraf.

( il ce hanap,o m »:i Dieu , ' >us a- £| fil< de

ucz efte cnyurc comme N'oc : ca.

ce déluge vniue:: ItfrirlJ

enyure , le voila tout nud exp i l : I

li :. ::ij

SoS FourleiouY

defesenfans,ileneftdcmefme de votis,Seî- gneur,ayantpaiïc le déluge du monde,parl'ef- pace de trente trois ans, après cela vous prenez ce hanap & le beuuez , & vous cnyurez , & en- yuré que vous eftes,vous voila tout nud,lonfc. °rt P~ rit & fe moque-on de vous. Iofeph vr*ay figure »: de ce Seigneur jdeuat que d eltre jette en la ci-

fterne cft defpoiïillé par fesfreresj&defpoiïille' qu'il eftjîls prennent fa robbe & la trempent dans le fang du bouc , & puis rapportèrent au pere,& luy dirent: Tenez mon père , voila que nous auons trouue' celte robbe, nous auôs opi- niô que c'eft la robbe de noitre frere voftre fils Iofeph , lequel vous aimiez grandement, Hanc iriuemmus , Vide an runica fil:i]tnilofe])bfit)dnnon} Etleperejettant les yeux fur celte robbe, & la recognoiflant ,s'cfcrie &dit-4 Tunicafilijmei eft, ferœpefimadeucr4Hiteum;0 mal- heureux que ic fuis/icrecognois eftre la robbe & tunique de mon fils Iofeph, vne belle tres-mefehante l'a . dcuorc'. Voulez- vous voir vne befte plus mef-

3ef e a en» cnante que ]a bcfte d'enuie? Beflta pe/simd dénom- me ange. u n ewWjja befte d'enui e eft celle qui a mis le Fils reuIe' de Dieu à mort.

O Vierge facree ! ie vous voy en toutes les peines du monde, vous ne fçauez cft voftre bien-aime' fils lefus , vous ne îcpouuez trou- uer, vous allez de cofte& d'autre le cherchant, vous ne fçauez s'il eft en la montagne de Cal- uaire ou non tenez,ô Vierge benifte , ie vous fais prefent de cecy , tenez , Hancyidean tunktt filïjtui fi t. Regardez,ô bien-heureufe Vierge , fi c'cft-làlarobbede voftre cher fils, voyez la,

fousPaucz faite, rccognoiffcz-tajVoyezfi cefte frange qui a guery tant de malades y cit. Elle la recognoift,& la recognoiflant cllcs'efcric, di- { ant: l'unie jl ju\\ met efi , fcraftfûnu dcuor.utit curn: & pendant qu'elle regarde cefte robbe , elle ne ceffe de plorer & larmoyer, diianc , Voila t robbe que moy-mcfmc de mes propres mains i'auois tifluc , & voila qu'vnc bclte peruerfe & mefehante a deuorc mon fils.

0 âmes deuotes, confierons la Vierge , la- quelle fond en larmes , penfantà fon filsU vovant qu'elle a perdu la vie de Ion ame, & u çonlolation de fon cceur : nous la taillerons plcurcr,& cependant nousnous repoforons vn peu.

0 Crux auc.

3SrV^ ni ^-s amis ^c I°D 3vans ouy la mau- _ il 4--*L/£. . , , »

V^ ^ ^ iMileaduaturc quiluy citoitam-

i t\f ucCjfc mettans en chemin pour le

««•^V-^1 venir voir & vifitcr,i!s le vcirct de

loingfur le tumierradant & raclant les playcs,

ucllcs toui corps cftoit couucrt, cV lors

le texte porte que EluuutruHt yxo» fndmrftfl+*

Ydun'unt mm , cr Cum eleunfjcnt oculos non co^tjoue-

r««r:llsnelc peurent pascognoiftre,Cx pleure*

rent allez longtemps, ôcs'afsircnt aucc Iny ref-

pacede fcptiours,& iamais en lept ioui

ne parlèrent , Videbjit emm il >*<*-

tcm.tts voyoicc bien que la douleur citoit tres-

^randc & trcs-vchcoicnte. Chreiticnn: 5c de-

S 1 6 Tour le tour

uote afsiftance,voicy ce lob plein de playes de- puis le fommctdelatefte iufqucsà la plante des pieds,afsis non fur vn fumier, mais cltcndu fur la croix:fes amis le font venu voir de loing. tjui font les Patriarches & VrophctcsyVidtmus, & mneognouimus e//w,Nous l'auons vcu,difent- ils,&ne Tauons plus cogneu,&le mefme glaiue qui leur outrageoit Tame leur fermoit la bou- che, & leur ouuroit le cœur & l'ame.Pour par- ï/?0»»e- 1er de cecy.Mefsieurs,il fe faut addrerTer aux ef- ment des prits angeliques,lefquels l'ayâs veu,difcnt,jQ/*£ ériges, esî ifte qui venu de Edon ùnciis vefttbus ? la rcfpon- fe leur cft donnée , à fçauoir que c'à-efté celuy qui a foulé la vendange feul,£>o torcularicalcaui follet toutes ces fainétes ames qui l'ont fuiuy,& l'ont vcu>ne difoient mot , & ne partoient que par les larmes , la Vierge Ta veu , & iamais elle n'a peu parler,&fait en cela comme les amis de lob, elle ne dit mot, &ne fait que larmoyer: ainfi nous deuôs eftre l'efpace de neuf iours sas parler, & eftre afsis auprès de ce lob , nous ad- donnansà la contemplation de ces myfteres. Saincl: Grégoire le grand dit , quede7H*n<* Mdgddlena panitente cogitanù m/tgisflcre lnbety qudm aliquiddicereizinCi ie dis qu'il vaut mieux plorer voyant Icfus-Chrift endurant , que déparier. Neantmoins fi les hiftoircs prophanes nous tefmoignent du fils du Roy de Cyrus, lequel tilirdcle ayant cfté dés fa naiffance muet , & n'ayant ia- merueU- mais parlé,voyant vn iour vn foldat qui venoit laix. l'cfpce en la main, pour outrager &tuer fon pè- re , luy faifant violence à la nature, & rompant ics liens qui tenoient fa langue liée,&rauoicnt

it la. Vafskn, 8n

toufîoun tenue iufques à rhcure,s'efcria & iuy dit;Nc cognois-tu pas que c'cfl le Roy C arrefretoy mefehant & malhcureux:cx la voix de ce fils eut tant de force, qu'elle arreftalc coup de ccfolJar.

Chre (tiens , iufques à cette heure ayant touf- jours parlé, & n'ayant celle décrier voyant ces foldats arriuer,qui Je marteaux, qui de bâtons, qui de doux, qui de fouets, qui d'cfponge, qui de lance, qui de tiel,qui de vinaigre ,i'aY fujet de crier, Proceoiïcntori4, d'vnc voix torte , afin de faire arrefter ces foldats: mais hclas en vain ie cricrois contrccesloups acharnez.

O bourreaux ! vous clouez ces mains qui ont bafty cet Yniucrs, cV cc^raJ monde, ces mains qui vous ont moule & forme' , &qui vous ont fait à su image:\yjs clouez ces mains qui vous ont deliurc feruage & de l'efclauagc d'Egy- pte : voila la recompenfe que cesmains reçoi- us : mais vn temps viendra que vous aurez befoin du fecours&de l'aide de ces mains comme vousauez eu autrefois ,& quand vous les aurez clouées, quelle mcrucillc li vous n'en aurez afsiftance ny aucun fecours?

( > mains, c'cft-!ù le f^hireque vous receliez, après auoir fait tant de mcrucilles,taiu de pro- diges, après auoir rendu la veuë cV: la lumière tux meugles ,1a fante aux malade* , aux K

fourds ,1a vie aux morts , cVrles pieds au *"

tcux. Voicycc que les Math unie ieni ontltTl'^

>fc,& n'ont peutrouucriufqucs a mainte- nant, à fçauoir la quadrature du CCfd ! , a pre- u J fent ic voy que Dieu cft vn cercle , b'.M \

V uine.

mi

Si2 Tourleiour

lus eft aàus ccntrum y bique eflcircHnferentiannpjUA; Ce Dieu s'eftant incarne, & s'eftant fait hom- me,eft maintenant en croix , eftant en croix la tcftecftenhaut,vnc main d'vncoftéjrautrcde l'autrc,& les pieds en bas, le tout en quarte' , &

t rf v°iiaccftc quadrature du cercle.

. Le Sage parlant de ce Seigneur^'appelle vue

N,r fontaine , F uns fapieutiœ. yerbumDei m excelfts:

pelle fv&- .. n _ .J £ n r . -av

vous eites,Seigneur,celte rontaine naiflate au ilieudu Paradis de volupté, que refte il finô que cefte fontaine foit diuiféc en quatre fleu- ucs,deuxprouenasdespieds,&dcuxdes mains, O Eglife'deuant le péché vous eftiez cefte fon- taine de volupté , mais depuis le péché plus de fontaine, rien que bourbier,rien que terre, rien que ronces & efpines, & ce iourd'huy depuis que cçs quatre fleuues font fqçtis de cefte fon- taine , de terre mal-heureufe & maudite, tu es conuertie en terre heureufe & beniftc:de terre infruâ:aeufe,cn terre fruétueufe: &dcfterile, fertile. C'eft icy vnc mcrueiile grade, à fçauoir3 devaincre &de remporter la victoire de fes en- nemis, non les armesen main , maisles mains clouées en vne croix: Kon manu armât* , federuci afjïxa , non equo inceciensffed in cruce pendens , non monté fur vn cheual d'Efpagne, mais pendant en la croix. Vous fçauez que tant plus le Soleil va montant fur noftre horizon , tant plus il va cfchauftantla terre, & l'efchauffant fond les glaces, tire à foyles vapeurs, difsipe les nues. ef- cartc les brouillards,enrichit lcsvcrgers,tapi{Te lesprarics de belles verdures, fructifie les iar- dins,embellit ^enrichit les parterres de fleurs.

de U Vâfsion. 815

Ce Sauueur en la Croix cftvn Soleil cftcué H'Jhre Sel- furnoitrehorifon quoy ' n'aura-il pis la force °n?nr co* de faire fondre la glace de noitre ur?no$ i-p*ré du mes glacées ne feront-elles pas fondue? en \±SAul. prcfcncedeccSoIeil?quoy,ccs brouillards des péchez ne feront-ils pas dilsipez par le moyen de ce Soleil de luftice' & cftantdilMpc-z, nous dtrom auec Dauid , / *Ehtm rfi cormeurnfictttccr liju :n mtdu v ntn> >nri. (^uoy î ce Soleil Q^^ortt

matériel a la force & vertu d attirer à foy les (fJ[re [c

K'urs,no(tre vie n'eflque vapeur,, «y

muàcmpjtt*stÔCcc Soleil de Iufticc immatériel jf£/j ^c cleue eu haut, n'aura il la vertu de nous attirer d^h% à fov?cc Soleil matériel diisipele nuccs,&les refouît en pluyc$,&cc vray Soleil pendint en laCroix,nc pourra-il refoudre les nuecs de nos péchez en douces pluyes de larmes, &: les chan- ger en vue vraye & fincerc pénitence?

Voicy ce miracle de lofue renouuellé ce , (mi Sol \n medso cœli , le Soleil s'eft arrefte' au milieu du Ciel, puis que cette Croix elt conuertie en vn Ciel, & que ce Seigneur cft le Soleil iuftement, StAtinmediocctli , au milieu delà Croix.

\on Sauueur ! quand ie confidere en cefte Croix vos pieds & vos mainstranfpcrcez de >ix , ie vov qu'on me pourra dire de vous ce que lOiiiid difoit de Abner, en l'Oraifon fu- nèbre qu'il a faite de f 1 mort , N*n fkui *n<r\ fa* Un- * miYtuus(Q .4lmt*\mAnui .erunt

ugMUti&ptdtteimwm l'ucrunt a^auju. Vous 3-

/. efte lie de grottes eu après cela, auc's

eu le. mâini ez en Ci ics picJ^

5 i ± Tour le iour

clouez en lamcfme Croix, & cefte Croix eft conuertic en vn burin , non tant pourpercer* cjue pour grauer fur le coeur des hommes : & vous,ô Scigneur,vousletefmoignez,lors que tous dites, lnmanibus mets defcrtpfi te , ie t'ay graue' en mes mains.

O clouXjinille & mille fois plus heureux que ceux que les Romains clouèrent aux Portiques du temple de Mincrue,au mont Capitolin , en telle forte & manière. Au mois de Septembre, créant vnnouueau Empereur, ils clouoient vnclou,tenans que par ce clou ils clouoient la pefte, la famine , les maladies, les triftcfTes, les afflictions , & autres chofes femblables.Cela c'eftoit fable &rcfuerie, maisicy c'eftlamef- me vérité' , lAccipicns cbiroordfbttm , quoddduerfus nos erat, &afjligens illudcruci : font clouez tous nos malheurs, eft attachée cefte fedule

6 cefte fentencede mort, prononcée contre nous, & contre tout le genre humain.

Ce grand Naturalifte Pline au liurc 16. chap* ioi.de Hiftoire,no9 rapporte chofe du tout cfmerueillable des doux de metail,appclle/ Ta- xv> en Latiniii dit que l'arbre appelle Iiphc eft (I venimeux , que le fruift mefme qui en eft pro- duit,cft tout infeéte' & remply de poisô:de for- te que vous diriez que c'eft le mefme venin & poifon:dc eft que le venin & poisô eft appel- le'du no de mctail Taxis, pource que Pline dit que s'il arriuc que 1 o fiche vn clou de ce metail dans cet arbre, le venin s'en pcrd,& perdu qu'il cft,puis après produit du fruiét bon à manger.

O arbre de feience de bien & de mal/tu eftois

de la Vafsion. 8 1 5

femblable à cet arbre nomme Iiphc , tu eftois tout venimeux, Se auois vn fruict tout peftirerc Ôcplcin depoifon, d'autant que tu as donne la mort à ceux qui en ont mangcimais de peftife- rc & venimeux que cc't arbre cfloit , Ton fruid: ce iourd'huy a efté rendu doux &: gracieux : de forte que TEfpoufc rauie de ce truies dit ^Ç- cendam mfélwutml (j appréhendant fruEinmiius,

Voicy ,amcsdeuotcs, Abelmeurtry par ce mal-heurcuxCain so frerc proprc,voici ce noc battu des tempeftesex' orages dansTArche, le- quel finalemcts'cftrepofc lur la môtagnc d*Ar- menic: ainii ce vray Noc mon Sauucur &: Kc- depteur Icfus- Chnit , après auoir porte fur Tes cfpaulcs ce pesât fardeau de la Croix, fc repofe maintenat au haut de la motagne de Caluairc. En cefte vilîon que Iacob eut de cefte échelle GcnefiS. myftcricufc , laquelle d vn bout touchoit le i cl , & de l'autre la terre, Dicucftoitappuyc furie bout d'en haut:rnais icy en ccftccfcbcllc (tiquc, il n'eft pas appuyé, mais il y cft atta- che &: clouc'rlà les Anges dcfccndoict & mon- tai incc(Tammenr, cv icy les hommes mon- rent îufques dedans le Paradis. C'eftlà t elesbraseftendus fur la mo-

tlgne attendant le fecours Ôc l'aide pour vaincre fes ennemis. C'eft icy le (erpenr d'airain efleue', qui a la e& vertu de chaflêl toutes fuites de char- s cVenchaincmens. C'crt icy la houlette de Dauid, laquelle auec Ktérn.

vn caillou brifi: lai coups

8 r 6 Tour le lour

de pierre, ce font les cinq playes de ce Sei- gneur , & ce petit Dauid a abbatu & tue' ce Goliath : ainfi par ces playes les Philiftinsfont furmontez , ie dis les diables.

C'eft celle harpe de ce grand Prophète Da- uid,le Ton de laquelle a tant de force & de ver- tu, qu'il chaiTe le malin cfprit de Saiïl.O croix, harpe de Dauid, les cordes de celle harpe font les membres attachez en cefte croix >lAccedct bonio dd cor dltum , &c. L'homme viendrai la partie fuperieure, Et exaltabitttr Deàs. Le cœur Les Naturalises difent que le cœur a deux Je l'bom- parties, vne bnfie & l'autre haute, vne fuperieu- ntea deux re,& l'autre inférieure, la partie fuperieure eft: parties, lcfiegede l'amour, & la partie inférieure, le fiege de l'ire,Ia haute le fiege de charité', la baf<» fe le fiege de courroux.

Autresfois Dieu eft defeendu en Cefte partie infericurc^ors qu'il voulut abyfmer& fubmer- Gencf, (S. ger tout ce monde,T4c7/£f dolore cor dis intrinfecus dtxitfœnitet mt feciffe homine , mais ce iourd'huy il vient à cefte partie fuperieure,qui eft le fiege de l'amour & de la charité, ^Accedit dd cor dltum % Bïlk me- & jj nous monftre ce't amour: il dilate cœur ditdtÏQn, tellernet , qu'il eftend fes bras pour nous reccr- chcr,& nous embrafTer, fon col pour nous bai- fer, fon cœur pour nous graucrdedâ^:il eftend fes bras pour dire qu'il veut que nous nous ad- drefsiôs à Iuy,cepcndât qu'il a les bras ouucrts, &il nous fera mifcricorde,il nous dône tout ce qu'il a, il ne garde rie pour luv,fai*ât fon tefta- me il donc au bon larro le pardon & remifsion de fes péchez , à fa mere il luy donne S. Ican , a

faji ft

de la Vafshri. 817

fainft Iean il recômandc fa mere,aux pécheurs ii donne la grâce, & prie Dieu Ton Pcrc de par- donnerà ceux qui le crucifient,ÏWfr i .lis

fjuuncfàuntqmdf.iciurit. . u o homme, 8

Dieu immenfe , 6 Iiomme chetiuc créature Dieu qui aime fans eftrcain omequior-

fenfc èc n'a peu limer Dieu , qui pardonne &. cft orYenfc , qui viuiric , & cft mort , Dieu qui aime & meurt, Dieu qui prie pour ceux qui l'outr.igcnt, & pour ceux qui le ront mourir.

amour inriny,ô amourctcrncl cV aufsi éter- nelle,que l'éternité' mcfme : o amour aufsi lin- tins Piip cerc qu'il cft gracieux. Le Sage dit c\ucJ'orti> eft f.wt < y t mors dtlecl:o, l'amour & la dileftioncft forte lamtrt. commelamort.pour moy i'adioufte & dis que la mort domine tout, & non pas tout , car l'a- mour arriuc la mort ne peutarriuer , l'a- mour domine Dieu , l'amour a furmonte la mort, l'expérience fe voit en tant de Martyrs qui font morts pour l'amour île Dieu. O diffé- rence grande des hommes &de Dieu, les hom- mes crient , Crucifia , cruafige, Dieu crie, I^rtofc ,quidm' tidfdcimwt,

Quo^ fi Aaron prenant Pcnccnfoiren main," obtint pardô& remifsion pour le peuple, le fils de Dieu au lieu del'encenfoir, a fou corps, au lieu de trous , il a les playes à fon corps , &: les cloux,& au lieu de fumcc,il a fon fang-li Aaron a prie pourîc peuple , le fils de Dieu a prie' fon Pcre pour les loin . Quoy } dit ce Seigneur, fe- Belle mt. ra-il dit que le fl l demandant ven )1%t

!je, cflouy delà terre iufqucs ta ciel, & que mou fang auiourd'huy demandanr pardô pour

fl

5 i 3 Tour le tour

tout le peuple , criant à Ton Père , Pater tgnofcè Mis, mon Perc pardonnez leur: fera-il pofsible qu il ne (oit ouy & entendu?

Remarquez cecy : quand il demande pardon pour foy,il le demande auec condition,difant: Tdterijffofitbileeft, transfer a mecalkem bmcimùt quand il le demande pour les hommes,il le de- mande abfolucmcnt, faterignofceillisi quia nefciut quicifacïnnt: Mon Père, pardonnez à ce peuple, i'ay elle' contét de n'auoir pas efte' exauce , lors que ie vous ay prie',ny ne m'e foucie pour moy,

6 ne m'en fuis pas (oucic , ny ne m'en foucie, moyennât que i'obtiéne pardô pour ce peuple,

Notez cecy, ô vindicatifs! ce Seigneur qui pend à l'arbre de la croix,là mcfme il prie Dieu fon Père pour ceux qui l'ont crucifie'.

O vindicatifs,vcngeur d'iniures/auiourd'huy ce Seigneur te coniure,& ieteconiurede la part de ce Seigneur,toy qui peux arracher hors de ton cœur cefte inimitié' que tu portes à ton frère, ou à autre,ie te coniure,dis- ie,que par ce fang tu la quittes , & que d'orefnauant tu l'ai- mes comme toy mcfme.

Saul ayant perfecuté Dauid iufques à la mort, & luy ayant liure la guerre par tout moyen, vn iour ayant cogneu que Dauid Tauoit eu en fa mercy,&reuft peu tucr,& faire mourir s'il euft voulu, &que toutefois il ne luy nnoit porté au- cune nuifance : voyant donc fa manfuetude, il recogneut que Dieu l'auroit elle u pour cftre fon fucce{feur,pour eftre receu après luy : & de faicl: luy dit : Tay recogneu que tu es pour por- ter la couronne en telle, le fceptr« en main. Si

de la Vafiorj. 8iÇ

Sa'ul rccogncut ainli l'amc genereufc de Da- niel,ce n'eft de mcrucillc (i le bon larron c fiant pendu en mefmc potece que noftrc Seigneur, avnc amc royale , & reco^noiffant la royauté' du Fils de Dieu ,il ne peut qu'il ne s'âddrefleà luy,& luvdifc. itomtiiCHh. ... -

gnum tnitm , Seigneur avez pitic demoy , lors *quc vous ferez paruenu en voitre bien heu- reux royaume.

Heureux voir ferez , Mcfsicurs, vous pou* ucz rccognoilrc voftrc heur.

On lit de Phocion, lequel a>ant vefeu tout le Jongdc favieaucc vne modiliie^rTue, &: aucc vne prudence tempérée :cftant condamne à la mort aucc quelques autres , ccux-cy ayans en* tendu le iugement de quelques- vns d'eux, & s'attriftans de la fentenec donnée contre eux, Phocionparleàcux les voyant ainlï trift.es , & leur dit : Comment , ne vous eftimez-vous pas bien-heureux de mourir aucc Phocion,&cn fa prefenec?

O bien-heureux larron l quel plus grand heur te pourroit-ilarriuer,finonceluy-cy ?Etfain& Iean dit, Bun qui in Domino moriuntur. Maisie dis que ceux- font bien- heureux, £hucum Do* tnino moriuntur , & de ce ^enre humain, il n'y en a que deux , & de ces deux n'y en a qu'vn qui recognoifle fa fautc.hc bon Se le mefehant lar- 1 font véritablement bien morts en noftre :^neur,puis qu'ils ont endure le mefmc fup- plicequeluy, & des deux il n'y en a qu'vn qui fcfoitrccogncu.

■i

820 Tcuy le iouY

Belle oh- Pctrus Damianus rein arque ( c'eft vne rîchô Qwdiiô». remarque) que Iefus-Chrift eftant pendu en la croix , citant mort il auoit fa face tournée vers l'Occident , & eftoit tourne vers le Midy , lors qu'il eftoit preft à rendre l'ame,& alors auoit le boa larron à fa dextre. Et Petrus Damianus remarque encore que Ton vid que l'ombre du corps de noftre Sauueur & Rédempteur Iefus- Chrift donnoit furie bon larron, & cette om- bre,dit-il , fut caufe qu'il fe recogneut , & vint à rcfipifcence.

Pline parlant de cet arbre nomme' Iiphe , dit que le clou nômé taxis,eftant fiché dedans cet arbre, l'ombre d'iceluy qui auparauant eftoit peftifere, & quicaufoitla mort, eft rendu fort fain pour ceux qui fc couchent deflous. Nom- bre de l'arbre de feiece de bien & de mal auoit cftéfort venimeufe & peflifere à nos premiers parenSj&lcur auoit efté (1 peftifere,qu'clle leur auoit caufé la mort tout aufsi toft, mais ces doux eftans attachez à cet arbre de la croix, de peftifere qu'il eftoit , il eft rendu bon , & l'om- bre qui auparauant donnoit la mort , donne la vie maintenant, & cefte ombre ietté fur le bon larron , le rend de mort qu'il eftoit en fon pé- ché, viuant en la grâce de Dieu.

Le mefmc Pline au liure premier de fon hi- ftoire Naturelle, dit encore que l'ôbre du fref- neeftfiyenimeufe.fi mortclle& peftifere pour les ferpents , qu'aufsi toft qu'ils font à l'ombre de cet arbre, aufsi toft ils meurét. Et il dit plus, que les ferpes fe ietteront pluftoft dnas yn feu

ieUVafsion. 821

<jue de fe mettre fouz l'ombre de cet arbre. Le <iiable vray ferpent s'cltoit emparé de l'amc du bon larron: ce ierpent ne pouuant fourYîir la feule ombre de cet arbre,cit contraint de fortir & céder la place, ne pouuât endurer en aucune

facô l'ombre de cet arbre. Ht à la vente li l'om-

>

bredefamet Pierre auoic celte ?crtu que de guérir les malades, qui de nous doutera que l'ombre de la croix du fils de Dieu y cftlt atta- che', a vne fcrtuplus grande: & pourec quelle merucille file larron y clt viuirîe',jifant,32f/«r/i- tomci àtm yenerts m Yt>num tuum.

C'eft ce que Dauii auoic veu par l'cTprit & don de Prophétie parlant du bon larron en fa perfonnc,diiant Domine Deusmcia tXd* <nVropbetie

deprccjtionts mec, Dominât meus es OiMi meus , (y Je D.mul yirtus mea obumbrsfft fupr ctput mat m du bJJi , &: .< iuftement il dit, indicbc!!iy d'autant que c'clt en ce iour que celle fanglantc bataille a cilédon- nc'efur lamôtagnedc Calutire.Vooi a-

uoyc' voflrc ombre , Sci. ,Obnmbrj(ti fuptr

m meu : pourec ce n'elt de merueillc li ce Lr- ron dit »îl L'tutnt 0 met, A m y?ncris m re;nutntuum: ^neur luv fit celte promefle^wr *//V* tibi qn'u metù botiteerts in j>4r.i.l: ). O , uc de

lang, amourde cœur & de tout bien , St 1 - gneurqu'auez-vous fn't plusà vn S. Pi ?re,à I, Paul, & à vn S. E tienne , qui a meri'c la cornette rouge du martyre Dfl vous tait

d'auantage aux Patriarches c\ Prophète*, fmou de leur promettre la mefmc cl (mmJkM

r+bit tqaam4m trimitTttnoDHi u auez.vou*

$tz Vour le iouY

fait plus à fainâ Iean Baptifte, duquel vous à* uez dityHonfurrexit maiorloanne Baptiftainter na« tosmulierum: Il a trempé long-temps dans les ,Lymbes,& celuy-cy qui touiïours fut mefchât, au dernier poinéfcde fa vie , pour vn mémento, vous luy dite s, *A men diCQ iibi}&c, C'efl pource que , frimi erunt nouifîimi) & nouifîimi primi ' & plus, ce n'eft de merueille liie donne Roy- aume à celuy-cy, dit ce Seigneur , ie luy donne ce que i'ay de plus rare & d'exquis, puis que luy me donne fon cœur & fa langue, &tout ce qu'il aiamaiseu : Cor Je creditnr adwftitiam , £r ore fit confefsio adfalutem : celuy-ci croyoit de cœur ce qu'il confeffoit vrayement de bouche.

O que fa fortune eft grande! Il eft bien vray que les Mages creurent & eurent vne grande foy , ie le concedc:aufsi eft-il bien vray ce que difoit ce grâd perfonnage & Naturalifte Pline, TdagiSolemad Orientem adorant, les Mages ado-» rent ce Soleil de l'Orient ,ne faifant encorque de naiftre. Mais celuy-cy l'adore iuftement au couchant & à l'Occident , & pource fa fortune eft fort grandc.D'auantage,le ciel & le Paradis eft pour tous , Tantum valet quantum qui/que ba- hetyi\ eft pour les pauures & pour les riches, pour les Roys & pour leurs fubiec*ts , il eft pour tout le monde : & quelle merueille donc , fi ce- luy-cy me donnant tout ce qu'il a de biens , & corps, &ame,ie luy donne aufsi en recompenfc tout ce que i'ay?jEt fi Abraham , & tous les au- tres Patriarches , & fain£fc Iean Baptifte n'ont pas entre en Paradis , c'eft que ie n'auois pas la

de la Vafnon] 82$

clef en main : mais ce iourd'huy ic tiens ccifcc clef de Dauid .-voila pourquoyie luy dis Hodtc mecum erts in faradtfo,

11 cft bien vray qu'il faut que i'aduertifle vn peu ceux qui fur ce prétexte pourroient retar- der leur conuerfion à la fin de leurs iours : ic leur diray doc, efeoutez ce que dit cefte lumiè- re dcTEglifc Latine, ce docteur fainft Augu- ftin : Konfactte in necefsitate qutfieripnfjunti/. cey nam in neceftute ytxfiuntquc uonfuerunt \np*~ cequafita. Ne te pipe pas,nc te flatte pat: Impu- dent t* cHfoft lapfum ab et m temfvrt affliciioms pete- rc auxdtum quant in profperture ccntempfats , die fain<ft Hicrofmc. E aufsi Xcnophon difoit,que quand nous fommes en profperitc, nous dcuos tafeher d'auoirla grâce &: la faueur des Dieux, afin qu'eftant en citât d'aducrlitc',ils nous foict ftuorablcs , & ayant befoin de leur afsiftancc, ils nousfecourent.

Laiflant ce bon larron maintenant, &: fa mè- re , il s'addrcfTe aux autres : 8( fur cecy ie dirois volontiers a ce Seigneur, ce que Ton diloità Dauid , Ddigesedw h abente s te tc? «dto babe< dili- gentes te. Quoy , Seigneur' vous laiflez voflrc mcre,&: n'en tenez compte , &c'e(t celle qui vous aime fi tendrement : c\ (i de vous qu'elle dit , Vui efiquent ddtgtt .imtna wr.<? vous cites fon amour ,& vous parlez aux Iuifs , & leur j tcz amitié, eux qui vous portent vnc haine mortelle.

Stabdt mater dolorofà , wxtd CT* dumpendebat filins. Miracle, ftlcfiieutJ , renou-

J ffiiij

824 ^our k mv

uclle en la nature,le Soleil &Ia lune fc font ren-

côtrez,ie Soleil s'eft mis à regarder la Lune,8ç la Lune à contempler le Soleil , & tous deux font oppofez l'vn à l'autre, la Lune s'eclypfejôc leSoleils'offufquc.Cc rairade,dy-je ,rcdouble en la croix , le fils de Dieu noftrc Sauu. & Re- dépteurlcfus-Chrift, eillevray Solèil,la Lune c'eit fa mère la glorieufe Vierge Marie , Stabat mater âolovo fa ,1a Lune s'eclypfc & orïufque,par- ce quelle cil outréede douleur & de trifte(le>& ce Soleil tourne vers i'Occident>& vers le cou- chan t va s'ecly pfant & mourât, le fils feuffre le martyre attache' en la croix , la mère aux pieds de la croix l'endure aufshle fils a les mains per- ce'es , & le cofté tranfpercé par les doux , & les mcfmes doux qui ont tranfpercé' les mains Se les pieds au fils,les mefmes tranfpercét le cœur à la mere,cefte lance tranfpercé non le cofté de la Vierge , mais bien l'ame : le fils eft cloiïe'en croix par les doux , la mère attache'e à la croix par les philtres & fagettes d'amour. Sagittç tua acutewfxe in meftmt: Vos fagettes très- aiguës, très- pointues font en moy, Sagittœ Deminiin me funt , quarum indignatio obibit fyïntn alim in corfore% altx in anima injîguntur , ait* ejfundunt fangmntm> alUinfanguinem, dit ce Prélat Milanoisfain6t Ambroifc,il y a diuerfes fagettes , il y en a qui font fiche'es dans le corps', les autres dâs l'ame, aucunes qui font dc'couler le fang,& qui l'efpa- dcnt,& les autres qui boiuent le fang. O mère de mon Sauueur& Rédempteur Iefus-Chrift que vous eftes defolee , Stabat mater dolorofa iux-

delaTafsion] Sic

U CTMCem Ucrymofa , dum[n ndib.it jUÛMT, O fp . tta- clc eltran

Nous liions d'Agar, qu'cftant parmy les dr- ferts,&voyatfon iils proche de la mort^ qu'il ne pouuoit pas rckhapper de la maladie qu'il auoit , & qu'il alloit rendre l'amc , t lie ne peut voir cela, clic ne !c peut contcmplcrmouranr, & pour-ce elle f bors, difant, I

OpauureAg: vTay,tu n'eus pas le cœur

i onrage de voir rendre l'amc à ton fils, tu fors hors I jurne le dos, mais quoy ? celte

Agar aiinoit-cllcplus Ton fils que la Vierge: ne doute point que ne le pouuant voir mourir c'efroie figure d'amitic, l'amitié cftoitgran Je, mais grade CU cette Agar.'mais pourtant il n'y a point de côparaifon aucc l'amitic que porc la V'icrgcà Ion fils vniquc,lc voyât mo.:rir,cllc ncs'cfloigne & ne fe retire pas , ncnnvj mais, : mater (LUrcCtjiux.'.t cruc€m,f}ab.ttyc\\c clïo'it droite auprès de la croix: ccltcAgar n'auoic pas de courage , la Vierge cfl courageufe , clic cft confiante & ferme.

La femme de Saiil voyant deux de fesenfans condamnez d'eftre pendus, cftans pendus crai- gnit que les oifeaux ex beftes ne touchaflent à leurs corps,vint au lieu ou îbeftoict pendus, & s'afsit auprès deux fur vne pierre gaulant leurs corps:cVcc qui outre le cceur daikitngcala Vier- ge , c'eft que la mère des enfans de Saul eut le moyen d'empefeher les oifeaux & les belles touches detouclier au corps de Çon i.lscRât af- . fifc,maiscefte vierge, quoy qu'elle! out

8 2 6 Tour le tour

& droîte,toutesfois ne peut empefeher que pat la rage des bourreaux & des Iuifs,fon fils ne rc-« ceuft encore vn coup de lance. Statues de QUOy •> Mefsieurs, fera-il pofsible que les hi- marbres^ ftolïQS nous font foy^ que \cs imagCS & ftatuës ontplore je pjerre&de marbre furent veues pleurer très- -voyant amcrementjd'autât qu'elles voyoient leur pays leur pays çftYQ trahy}tout ruiné,tout rauagé, & les enne- rttyne. mis auojr tout enleué : de manière que ne pou- uans afsifterleur pays, pleurent amèrement: quoy,dy-je , fera- il pofsiblequ'vncftatuëde marbre aye trouué des larmes en foy pour dé- plorer la ruine de fa villc,& que cefte image vi* uante &anîmée,qui a des entrailles de mère, ne trouue des larmes en foy pour de'plorcr la mort de fon fils ? Vlorans ploraui in noEte^ <& nm efl qui confoletur me ; l'a y plore nuiffc & iour , & ie n'ay trouue' persône qui m'aye apporté confolatiô. +Amaritudinibus animam meam inebriauit abfîntbiïti O Vierge,vous auez trouué deslarmes en vous, vos yeux ont efté conuertis en fontaine de lar- mes, vos joues demontroient bienladouleur que vous en conceuiez. Hieremie confiderât la trifteffedelamere de Dieu voyant fon fils en croixjildit d'vne voix prophétique, CuiafsimiU* bo te yirgo fdia Sion , hclas' voyant voftre douleur & trifteffe, ie ne fçay à qui ie vous puis compa- rcr,fainâ:eVierge,flllede Sion yMagna efl contre tio tua > yelut ?nare y voftre contrition eft grande comme la mer: & comme il n'y a goutte d'eau dans la mer qui ne foit falee,&bien amcre.-ainfi en la Vierge il n'y a partie,il n'ya fentiment qui ne foit rempli de douleur.O noble Dame,merc .

de la Pafîonl 827

Hu petit Tobie.vous diliez parlant a voîîre tils, VtqHuimtfimus te pere^rnutht ex tout ce qui s'en- fcù. 6. fuit auchap.6. $ ..mu. yitfmtfifd , lumen omloram noflrumybACultim ftneclutis mftr^Jpem pofieriutis . Rebut Ucbrimit trremedubiiwuj. Ou y. a Cltifc que r ion hls ne rcuenoit pas,& qu'il tardent vn petit » 1 plus qu'elle n'cfpcroit, elle n'auoit pas de bien mrj.e jl en cllc-mcfme, tantoft clic alloic au haut de- la ... # montagne tantoft hors de la ville, regardait ii elle ne le verroit pas vcnir.tantoft elle s'enque- ftoitàccux qui vcnoiccdcs chaps , clic nepou- uoit plus que rairc,la voila toute contitc en ti i- ftclle.O mon fils,dit-cllc,à quel propos yous a- uôs nous cnuoyccn pèlerinage? vous qui eftes la lumière de nos ycux,rc(pcracc de noltrc po- fh*ritc,lc bafhon de noftrc vicillcflc,lc foulage- me: de noilrc vic:û noble dame merc du icunc Tobic,laiifcz-là ces plcurs,voftrc fils cftà la co- duitcd'vn Ange,ilne peut auoir mal. Mais, dit la Vierge, c'eit à moy à pleurer mon fils, qui elt a- bandonne des Anges: & non (culcmct des An- ;mais qui cft le pis,c'cit qu'il elt abjdonc du Pcre crcrnel.O Vicrqc fai net j/ vous aucz grade occafiô dédire aucc Dauid,-Q«/ det rniln te lAbfi- SmffWsA .1 mi vt merur pro tft jdiwi jibpdon , O 1110 Ddmidfttt fils Abfalô, bien-aime enfant, mille Scmillc it mvrtét fois mo bicn-aimc,qui me déniera que \z meu- / '; fis rc pour vous,ovie de ma vic,oamc de mo ame, » tujaUn, occcurdc mocœur,otoutdc motout»te le vois mourir deuat mes yeux, Qmiàébu milri ytmtn.tr fro ff,quc ic prodigue ma vie pour vous , ou au moinsqueiene viucpiv après \ Df

$2$ Vourleiour

qui eftes le bafton de ma vieilleflè , Te^erancs de moncœur,lcfoulagement demavie,faites que ie ne fois pas en ce monde après vousiXhis in mibi te vt morUrpro tefiU mi Jlbfalont.

Mais c'eft en vain que la bien-heureufe Vier* ge efpand ces paroles & qu'elle efpâche ces lar- mes : c'eft icy le glaiue de S. Simeon , qui doic outrer fon ame>*& S. Hierofmc dit que la Vier- ge jeft plus martyre que tous les Martyrs en- femble,clleaimoit plus fon fils que fa propre vie:de-là il s'enfuit que , Jldlocû yndeexeuntflu* 7nmA ittic & reuertiïtur, ytiterùfluantydh le Sage, la douleur que Dieu enduroit alloit au cœur de la mere: & la douleur que la mere enduroit, alloit au cœur du fils. Plutarque parlant de l'a- mour,dit que c'eft, ^^r animo in propr incorpore mortui , in alio yiuentis: la Vierge amoureufe de fon fils, eftoit comme morte en clle-mefme, mais elle viuoit en fon fils, & le fils mourant en luy-mefme,il viuoit en fa mere. ! Voila que cefte douleur de la mere eft fi gra- de,qu'elle ne peut eftrc exprime'e:& comme ce grand PeintreTimantes,eftât paruenu iufques que de reprefenter la douleur d'Agamemnô père de la belle Iphigenia, & voyant le dueii du père eftrc trop cxcefsif5& fe côfeflTât eftre vain- cu par la nature, il fc contenta de luy voiler la face, ne pouuant exprimer la douleur grande qu'il Gonccuoit en foy de la mort de fa fille: Sic cotifumptis artibué veUuit fteiempatrit 9(pvnicui« qucdedit eftim:tm(nm, dit Quintillian.

Aiufi Dieu grand Peintre veut voiler la face

àe la VafsionZ S i 9

de la Vierge ,1a voyat toute confite en douleur, & ne pouuant exprimer fa trifterte , il 1 j voile, Tenebrçfd8efttntX) amour grad de ccScigncur, 11 ne nous a pas oubliez, non plus que fa mere, il dit,£tfM,i*a? foir. Quoy,Scigncur?*ous cftes altère, cela cil bon adiré pour les autres, mais pour vous non.-car il vousauczfoif,£/ta</f after- TtAtujy ces playes de vos pieds & de vos mains font comme des puits & des ciflcrncs, berniez, Seigneur, Kit le voy bien que ce n'efb

pas de celte eau que vous demliez: mais diîat, i kn% il dit à presec i'ay Toit de ta conuerlio, pé- cheur ,c'tll taiurtirîcation,c'cft ton pèche qui m'altcrc,hclas,fcraildit que le rocher ayât cité frappe parla verge de Moyfc, aye rédu de l'eau, ^WW| 7 .- & que celle verge fain&e de la croix frappât le rocher de noftrc cœur, n'en fera fortir des fon- taines decontritiô? fera-il dit que la mafTuë de Tis6,quiefloit vnc mafehoire d'aine morte, * li voix deSamfon, lequel difant,5"/r*w«rMr, morte qu'elle eftoit , touchée de compafsion, nia vnc fontaine d'eau pour luy donner «t boire. Quoy ? ces miennes mafehoires non ■rtes , mais viuanres , de mes yeux ne pour-» "tes trouuer des larmes pour abbrcuucr 8 >nn«r à boire .1 *neur?

pars! ô ingratitude des hommes que tu jrrv.nit** le, au lieu -r de l'eau a ce Sei- ({c .'■

gneur,vous prenez, o lui fs, vne fiole pleine de m:; entiers e cV de ficl,& lnv prefentcz:ô fiel 5c vin- Dieu.

1 cfté applique pour faire ardre d'à-

e feu d'amouiÎAÏnli ou rapporrequ'au

Ire le feu dclafouri»aife.dansla-«

8 j o Pour le iouï

quelle l'or eft efpure', plus ardant , on Tarroufé de vinaigre ; voylà pourquoy le fils de Dieu a voulu eftre abbrcuue' de vinaigre & de fiel, afin que ce feu d'amour qu'il nous portoit, tuft en- core plus grand.

Rcfte maintenant le dernier Adieu qu'il fait à fon Père éternel, Inmanus tuas Domine com- tncnclo û/iriruw meum.

Nous lifons es Annales de nos Roys de Fran- ce , que François I. ayant efte' prins prifonnicr par Charles le Quint , les foldats le voulans forcer de rendre i'eftoc & l'efpee royale , ils ne voulut iamais la rendre qu'entre les mains de celuyqui eftoir. Roy comme luy.

Le fils de Dieu eïtoit preft de rendre l'ame* citant tout outre' de douleur, & tout entoure d'efpines,de playes,& de tourmés : fes ennemis luy voulôiet faire redre I'eftoc royal qui eftoit fon ame :mais il leur dit,Ie fuis Roy du plus flo- riflant Royaume du monde,ie fuis Roy du ciel, ie fuis Dieu , & ie ne puis mettre en depoft ame , finon entre les mains d'vn Roy , qui foit , Dieu comme moy. Voylà pour quoy il dit , In manu-s tttascommmdo fjnritîîmeum. Et cela dit, In» clinato cApiteexpirauu. O âmes fidèles iqu'eft-ce- cy? Dieu eft mortja vie eft trefpaiTee,rame de nos âmes eft expirée , le coeur de nos cœurs eft mort. O mon Dieu , dit S. Bernard , ô qu'il eft bicaife'à voirqueienc vis pasen vous, d'à utât que fi ie viuois en vo9vous mourât,ic mourrois cjuat & qnat vous, & vous expirât i'expircrois. Volontairemet, Mcfsicurs,ileftcxpirc,£wi/ïV (Jnrinmt/ù a enuoyéluy- mcfme efpritàDicu

de la Pafsionl S 5 1

fon Perc, ilîuy a mis entre les mains, Wé£mt ftm$m*t volontairement , n'eftant contraint, emifit fyirttum,

Athanafc remarque que ce Seigneur vou- lant mourir il baiffa la telle, d'autant que la mort cognoiflant la puillancc de ce Seigneur, n'ofoit approcher de luy , & Dieu pour luy donner la hardiefle de venir à luy, baille la tc- fte, comme luy faifant figne de vcnir,& luy di - fant, Vien hardiment: cars'ilncluy euft don- ne la puiflanec , & qu'il ne l'cult iamaisappcl- lee, iamais elle ne fuft venue.

Toutes les créatures fe rcflentant de cefte? mort , le Soleil la plus noble créature, porte le ducil ,îa terre la plus bafle trcblc. O entrailles delà Vierge, n'eftes- vous pas ceflefainftc ter- re? YtrrA tremutt, c'a efte les entrailles de la ter- rc.ic dis delà Vicrge,lefqucllcsont tremblc,& ont efte touchées d'vne douleur cxtre'me, mais finguliercment lors qu'elle a veu qucccfoldat Longis a prins la lance en main , cV adonne dans le fainct & facre' coflc de Ton fils*

Salomon voyat la difputc qui cfloit entre ces deux ternes, l>nc dcfciucllcs auoit eftoufte fon \int,auoit pris l'cnt jc de l'autre^' luy auoic mis le lien auprès d'elle, cependat qu'elle dor- moit.ccllc-cv veut auoir cnfanr,cllc le reco- gnoilt les voila en grade qucrelle.cllesviennct deuât SolomonrSalomo A\t>*Af) erte nu , I >»(t;t que ie coupe cet enfit en de 1 ZW&deSédê*

te efplorce& toute triftedefon cntant,vovant mon* que 1Y> 1 alloit couper en dcux^'Bfcriturc porte

832 Pour le kur

c\uz,Cômmotdfmt viftera ei-us, & ne le voulut pas endurer, aimant mieux que l'autre euft Ton cn- BtlU me- fant?que pas le voir mourir. Q^pyrferoit- il duauon. pofsible que la Vierge voyant ceite lace toute preftepour donner cias lecofte'dc [on fils,Notf commuta fuerim vifieraeiu*}(çvoit-i\ pofsible que ces entrailles fa in été s ne fufsét efmeuës de cô- pafsiô&detriftcffc?ôlacc! tues la dernière de tous les inftruméts de la pafsion:ô lancc,où as- tu efte' forgée': ô lance que tu as de force,£V que tu pénètres bie auant dedas ce Seigneur , dedas îô facre' cofté: ô lace que ne fuis- ie en ta place, pour pénétrer aufsi auat que toy dedas le cofte de noftreSauueur,ô lance quecerchcs-tulàde- daSjles Apoftres n'y font pas, ils ont fuy,fes ha* billemës ont efte' diuifez,fon fang aefte'refpa- du,fa chair a efte' mifeenpieces,quecerches-tu dedans ? le voy bien ce que tu y cerches, tu y cerchesrEglifc,laquelle deuoit eftre formeepar ce cofte', par cefte poictrine, corne Eue auoit c* fie' formée de la cofte d'Ada, tu cerches- de- dans les Sacremés , tu ccrclics- dedans la vie, & pas la mort, vie qui cft la porte du cicl,tu Miracle cercne$* ^ dedas le Paradis, & t'ouurantje fang *' ) & l'eau en fortiret: &fi bien la oierreeftat fra- *> pee par la verge de Moyfe a dône de l'eau, quel-

le merueillePli la lance comme vne autre verge frappant cefte pierre diuine, luy fait donner de l'eau & du fang?ià fculemct de l'eau diftille>icy le fang auec l'eau enfemble,là sas miracle l'eau fort,icy auec miracle, la pierre a dôneTeau, icy le Peilican dône le fang, & en me'mc temps

nous

de la Péfi'uml 833

;s receuons tous la vie : voylà le code o. - uert, quo

O mon fils ! dit !a Vierge, ces miens yeux ont doneques cfte' conicruez ; m vos

entrailles faillites ! ô lance tu trnppcslcco; de mon Ms, & le frappant t 6 lance tu es ignomu < moy

honneur»? es

fc fendent, corn rge n'auia-cllc

pasderclîcntirr. ifnnt.

gneur, vous me promiftes autre: que ce mien cœur de pierre fcroi:conucrty vn cccurdc chair: o mon Dieu, ic vous r tranfportdcmon cœur Je chair ic vou< prie de

rendre coeur de pierre, pu; s qtie L rcsfc cafTcn: & fe fendent à voftrc mort: car n ccrur de pierre, il fe fen Jra.la pie; par les goiites d'cau.cx ce coeur de f fera caue par les larme que i'cipancîic/av 1 voftrcmort.Ou bien.Sciijneur.dônc/ ccrur de ter,d autâr que tout ainlîque le fereft r'amollv dans le feu, a;nli cccccur d( fel lera r'amollv dans la fournaife d'amour. Donr moy,mon Dieu, vn cœur diamantin : caratftS quclcdiami mollyparlcf :e,

aufsi tnon cœur diamâtin fera r\imo!ly par vr>- firc f: que ie f

le du Tcplc, Vtwm

voile qui cache er ofc

le cV mille il qu il cl\

c voile qui cl; ccft -cioi\, cV nous

. rons qu'en celte croix pco quieftlc

834 Pour le iour

fpe&acle du monde^n cefte croix meurt celuy que le ciel & la terre ne peuucnt contenir , en croix pend celuy qui gouucrne tout le monde, en croix meurt celuy qui donne la vie à tout le monde,voicy celte Arche de Noe',qui nous de- liure de ce déluge du pèche', Arche qui no9 cô- ferue, Arche qui nous defTend : voicy cefte ef- chcile de Iacob,à laquelle Dieu eftoit appuyé', & par laquelle les Anges defeendoiet & mon- taient :cfchellc de Iacob à laquelle nous mon- tons aucc le bon larron : voicy ce pofteau au- quel eftoit ataché le ferpet d'airain, pourguarir les morfures des ferpens, ic dis les morfurcs de nos péchez & de nos vices : voicy le Hure qui à Tentrec de la Pafsiô eftoit fermé de ce fang, & efteit feclle' , dot le feau a efte ouucrt par la la- ce , liure qui eftoit eferit au dehors par les ef- courgees & verges , & eferit au dedans auec la plume,&e'ciit encore à l'extérieur par lescloux O y os omnes qui tranptispcr yiam, attendue & yide- te ,fi eft dolor faut dolor meus , voyez & contemplez tout mon corps, il n'y a aucune partie entière, Jl planta pedis yfqueadyertkem capttisy non eft in eo fanius: voyez Tes parties, pour fa largeur, Dinu* werajterut omma of]a mea: fa profondeur, Làceala- tus tius apermt^n la tefte les cfpines,aux yeuxlc bandeau, fur la bouche le fiel, fur le nez les cra- chats .furies joues facrecs démon Sauueurles ibufflets,fur les oreilles lesblafphemcs:ôfaints pieds, me voicy profterne' deuant vous,ie vous baife d'affection: & qui me dônera auec Marie Magdelene , cet heur que ic puiffe faire côuertir mes yeux en fôtaines de larmes fur vous,&puis

de la Vafsiotù 835

que ic nepuisverfer tflci de larmes pour ar- roufer ces lain&s pieds, & que ic n'e ay pas fuf- fîfanccpourlauer kulemct moamc de les pé- chez^ mon Sauueur ic laucray mon amc de ce sag qui découle de vos pic Jl : 6 faims genoux, les vids deuât le Perc éternel fléchis en terre, au iardin desoliucSj&icc iourd'hui ic les voyva- cillcrfouzlef.iix de la croix: ic voy fupplie,m6 Sauueur, que voftre foiblefïc me donc de 1 1 ror- cefaites que non feulemcc mes ^enoyx fc laf- set de fc profterner en terre pour baiferlcs vo- flrcs,mais encore qu'ilsfc puifset profternei iour la-haut au ciel deuant eux pour les baifer. O mains pitoyables qui aucz bafty cet vni- ucrs,qui aucz produit la lumière, crec le iirma- mcnt.dônc cftrc aux cicux, aux clcmens fublu- naircsrbrcf à tout ce grand monde, & en après aucz bafty le corps de l'homme, faifant comme vu abbrege de ce grand mode, pourquoy croi- rayieque vous cftcscficndu maintciût, fin pour me rcccuoir&pour m'cmbra(Ter? O faint AuguflinjYo9 difiez, In brécbip Séhétwii met v*- nen tmri cnfio, ic dehre iingulicrcmcnr &: fur toutes vnechofedemo nicu,c 'eflquc i'aycccc heur & cet hôneur que ic puifl'e non feulement : rc, ma is encore mourir entre les bras de mo Sauueur & Rédempteur Iefus Chrift.O mains pleines de sa^ , mains pluftoft pleines delaiâ:, de micl,d'ambrofic,de lauriers & de guerv diuinefacc, : quelle flamc fort- il de-

o Soleil, pourquo . vous &: vo9 dii

roiflcz de no'< 6 faintte & facrec poi&rine.lo- dcmcsptfccs^cllcsy fiappct.ouurtz leur la

8 j 6 Pour le tour de la Pafsiotl.

portc,& cftâs entrez, logez les, s'il vous plaifr, © cœur amoureuXjCnamourez-le mien,hume- étez^Ie mien de cet amour.

Mais quoy ? fi tout le refte me de'nie & me re- fufe , vous ne me dénierez pas le chef baille', Et tnclwatocàpite tradidit fymtum. Et bien , Chre-. ftiens &amcs pcchcreiles,dit ce Seigneur, en- core que tu m'ayes attaché à cette Croix , & quetu m'ayes mise nce'téquipage,auquelic fuis par tes, péchez & iniquitez, toutesfoisic fuis preft de t'aimer & bénir à ijmais là-haut au Ciel y auquel nous y conduifele Père, le Fils, &leS. Efprit. Aind foit-il.

S57

SE RMON PO VR LE

IOVR DE P ASQVES.

Vicit ko de Trrfu luda. radtx Daud> Apocal.

;-: ru* Ej Anciens auoient cor.flumc de? prendre certains augures ce tirer certai: ofliqut* du vol dis

^§K|jk oifeaux qui voloient fut lecci ai me n cément de leurs cntrcpnfes. Aiuh Olimpius du vol de l'Aigle qui vola fur ce Itqueraitt de tout le m >r.dc Alexandre , rira il (croit Empereur de tout Icmonde. Me ,n'.uK/ rrdequece*

/. , lors qu'il t.i: quel s V

gneurentracn camp clos cotre Satan y\c mon- de^ la chair, fur le point du combat no..

I vn Aigle royal &ccle(le venant du c I 1 terre, ic ili ; vn A: torter

nir,pour luy donner coi. injure do

que \* prou. de h \

rre le mode ,U chair ,&le diable Jc>

que ce > >r:er cr ,le

.equei repre-

S 3 8 Touy le tour T

fentercelourd'huy en cefte prefente prédica- tion. Mais parce que e's iours de triomphe ,lcs Roys anciens auoient accouftumé de faire des dos & des largclTes à leurs fubie&s: aufsi la rai- ion eft que puis qu'en ce iour (e celcbrc le triô- phe du Fils de Dieu,nous auonsefpcrance d'e-« flre afsiftez de la grâce de ce Seigncur^i tac eft que nous luy addrcfsions premièrement nos vœux & nos requeftes , par la faueur & entre- mife delaglorieufe Vierge Marie, toute con* folée & remplie de ioye & de liclTe par la refur- rc&iô de fon fils; difons luy donc pour ce fujet*

Jim Mat'ia,

'Eft vne vifion eftrange & da tout admirable, s'il y en eutia-» mais, que celle d'Ezechicl en ch. prcmier,d'vncharion traîné par quatre animaux , chacun 2> ant quatre faces, face d'homme,de lion, d'ai- gle & de bœuf. Il eft bien vray que ce n'eftoiée pas quatre animaux diflinétsde faces, *Afacie difttnBty non, mais quatre animaux , ayans cha- cun quatre faces: ils cftoient quadrifaces.

Les Docteurs donnent diuerfes explications de ces quatre faces: le grand Prélat Milanois faind Ambroife dit que par ces quatre faces les quatre vertus morales font entendues , la pru- dence par la face d'homme 3 la force par la face de lion,la tempérance par la face de raigle,qui

de Vafcues] 839

ne repaift que de la proye qu'il peut prendre, la iuftice par la face de bceut , qui culuue & la- boure la terre.

Les autres difent que par ces quatre faces /ont enteduës les quatre principales partiesde noftrc amc, l'cntcndcrncc, la volonté, l'appctic irafciblc, & l'appétit concupifciblc: parlcn- tcndçment qui (c guindé en haut par l'oeil de la méditation cftcntcdu l'aigle ou h race d'ai- gle,par la volonté donc du rranc&libcralarbi* tre , qui cftle propre de l'homme , la race de l'homme la partie irafciblc pour le lion qui effc furieux & courageux, face de lion^a concupif- ciblc pour le bceur,tacc de boeuf.

Nicolas de Lira dit que ces quatre faces nous rc prefentet les quatre Eglifes patriarchalcs,rE- glifc de Hierufalcm,la bec de lion, d'Antiochc, la tacede bceur^d'AlcxâJriCjpar la face de I gle.cVccllc de côftatinoplc, par celle de fb<

Les autres difent que ce font les quatre Euangelifle , S. Matthieu ,qui traitte de la gc- nealogc de noltrc Sauueur & Rédempteur Ic- fus-Chriir, félon la chair, face de l'homme: S. rc qui commence par le rugiflcrflcnt du lion , haclum tft ver bu m I) mini fltpcr Iojrtncmfihti  , la parole a a cite' faite (ur S.

Ican fiUde Zacharic:fain& Luc q'ii cour ce par la Prdtrifcdc'/ aclia: ie , c'eft li ticede bccuf:& fainâ: Ican qui commence , /'> mhtm , <r mrimm eut A^ud Deum ,

etAt Vfrtam.cVva iufques nu commencement de lafain&cTrinitCjcV c'eft pour la face ^\c l'a

S 40 Tour le tour

aufsi eft-il dit de l'Aigle } faciès -voldntisjous Je? a litres vont rampans en terre,ne parlant que de l'humanité 'Facuseius aqmlç yolanùs^our dire que fain<5r. Ican ne rampe pas en terre comme les autres, mais vole en haut côme l'aigle, par«* lant.de la faindte Trinité.

Les autres pourroiét dire que ce font les qua- tre Docteurs de l'Eglife iainCt Hicrofme par le bceufjfainâ: Ambroife, lequel aefte' fi fort,que de faire tefte à vn Empereur fort valeurcux,par la face du lion.

Sainct Grégoire le grand pour fes moralités face de l'homme, & cet aigle volant fainâ: Au- guftin face d'aigle, comme celuy qui a pris fori vol en haut vers le ciel. Mais lailTant toutes ces explications ,quoy quetres-riches, parce que

'Les a Ùces ces TJatre ^aces eft°ient cn vn feul chariot , il ^»dn : me plaid de dire que ces quatre faces me repre- induxYe- ^cntentcluatre ^ucrs offices ou quatre diuer- trefentent ^es avions principales , ou bien encore quatre 4. princî- principaux my Itères deDieu.La face de l'home pdux fcrv- repreicnte celle charge que Dieu areceue de Pères du f°n.Pcrceterncl d'eftre luge vniuerfel de tout fis de lemoncTcj&aufsipourmonflrer cefte charge, Dieu» A ait de foy >Cum \\lïm hom'mis yeneritin fedcmaie-

ftatispiA) Ce Et ailleurs il dit encore, Vater

crnive iudiàum deàit jîïio fuo. La face d'aigle entant que glorificateur &

Dodreur tout cnfemble de l'Eglife , d'autant

que c'eft îuy qui nous a enfeigné & inftruit. La face de veau ou debœuf,eftantfouuerain

preftre , & pour monftrcr qu'il i'eftoit , il s'eft

de P a faut si 841

facrjfic& victime luy-mcfme.

Face de lion, entant que Sauucur& Rédem- pteur dctouslci> iiomn.es.

Ou bien difons que ces quatre faces nousrc- prclcu: quatre principaux myficresdii

i ils de Dieu, fou in c irait io, la mon> iioi. ti*_* ia terre au ciel , k le iwv ILtc d'auiour- . oir delà Reiurrcction. Le myicerc de 1 incarnation race de l'hom- me,d'autant que de Dieu qu'il citoit,ils'cit raie homme.

Le myflcrc de fa mort face de veau ou de t><ruf,d'autant qu'il l'cfl ftçxific & wiSkimi luy- mefme.

Le m le Ton Afccnfion face d'aigle, puis

que de terre ils'cft guindc vers le ciel, ie dis dis le Paradis mcfmc. Mair.tcnat pour le myftcrc d'auiourd'huy fjcc dcliop,dc-la cil que le Sage aux Prouerbcs dit , Trié funt qux bem gyjthantur fuj>rrttrr*my'i\ y a trois choies qui font carrière . ... bien marcher, l tqu.tr tï< mir.tbihtcr r,& lequatriefmc les furpa(îctous:lequa- :lmc eft lion : Ito font imu> bffturttw il m ir- che la tefte leuce, &: la race duquel nul des be- ttes ne peut rclîftcr au regard feulement de ce lion.tourcs L's beftes s'entuyenr.

Ce myftcre d'auiourd'huy nous cft donc re-

prefetc par la race du lion, & faillir. Ican en fon

Apocals l'tatleo de tribu lwLrji!i\ clion

ie la Tribu de Iuda,dc la racine de Diuid a fur-

lescimcBi

Que ii en fa mort il a efte' vnc brebis , ou vu

842 Tourleiouv

aigneau conduit à la boucherie , à la mort fans dire mot.

Toutesfois en fa Refurreét.ion,dc brebis il eft conuerty en lion , lion qui a monftré fa force,il a iurmonté le diable, renfer,lc péché, le mon- de^ la mort.

1 Cegrâd Naturalifte Pline liurc ^.chap.y rap- porte^ dit,que le lion iufcjues à ce que le crin & le poil luyfoit creuiufques furies efpaules, c'eft lors qu'il eft fort, c'eft lors qu'il a fa vertu & force entière: auoir le poil & le crin fur la te- fte n'eft figne de force. le dis le mefme de ce lion de la Tribu de Iuda, à l'iiiftant de fon Incarnation , à l'inftant de fa Conception , fa perruque dont eftoit couuert le chef de ce lion eft ame,fon ame eftoit glo- rieufe dés l'inftant de fa Conception , il auoit fur la tefte le crin,& ce crin n'eftoit pas encore venu fur fes efpaules, d'autant que le corps n'e- ftoit pas encore glorieux, & ce iourd'huy ce corps eftant glorieux,ce crin a creu iufqucs fur fes cfpaules,& y eftant creu,il a eu toute fa for- ce entières, à fçauoir fon corps ayant efté glo- rieux.

Vicit ko de Tribu Iudaradix ïeffe , le dis premiè- rement qu'il a furmonte l'enfer, & ce grand lion- En Ofee chap. 5. ce Seigneur parlant de luy,il difoit^o rjtiafileenaEphntim. Les Septan- te Interprètes difent autrement ,£«o quafi Van-* tbera £ffraim:(\ue veut dire cela?quc veut-il dire parla Panthère? Les Naturaliftes difent que la Panthère dort

dePafquesl 843

l fpace de trois iours dans la cauernc,cxr ayant doimy l'cfpacc d'iccux iou: s en ladite cauerne, clic fort plus rortc que iatrnis,jcttant & exha- lant de loy,& de Ton corps, des odeurs fort fua- ucs/ort douces,& oaonterantes , de forte que tous les anima, t après cllc,àcaufedc ce-

tte odeur fort fuauc. Les Naturaliftcs remar- quent que de tous les animaux , il n'y a que le dragon pour quîccflodcurcft vcnimeux&pe-

re:& non feulement peftiferc, mais morti- fère, de forte que ceft odeur luy caulc la mort, là-ou ccft odeur attire , &: allie tous les autres animaux.

non Sauueur/n'cftcs-vous pas cefte fainfre Panthère à la peau mouchetée ? ce Sauueur , ic dis cefte fainetc Panthère, ayant rctirc'lc do de ce corps glorieux , & ayant dormy lefpacc.de trois iours dans la cauerne du fcpulchrc , au bout de trois iours eft forty hors de le cauerne, cnrichydc plufieursdons de l'immortalité de lumière, de fplcndcur,dc force, de puillancc,dc bonté, & dcplulicursautrer,a cftc,dy-jc,cnri- chy d'agilftc , de legeretc, & des autres quatre

ieres.cllc exhale de foydes odeurs tres-fua- ues,cV fi fuaues, que les Apoftf es qui s'cltoicnt enfouis de la prife de cefte (ain&c Pathcrc, qui deçà, qui dclà,quid'vn cofté,qr.i de nent ce iourd'huy à la feneftre de ce : rc , il n'y a que le dragon 9Dr49oqtéCtn tmêftiéi illudendumet, pour lequel ceft odeur eft du tout

itère cVmortifcrc:cn parlât de 1 . L n mors f«4,o mirstV (to mer fus tuu>

S 4 4 P°Hr k my

le vous fupplîe de remarquer l'explication que ie vais donner à ce partage , Ero mors tua 7 <t worSjO* ero morfus tuus , o infime. le vous fupplie de remarquer l'explication que ie vous donne- ra)' à ce pafiage, Ero mors tua,ero morfuj tuus fi in-* ftrne. Ces paroles peuuent auoir deux fens , & pcuuent eftreprifes en deux fortes a&iuemét, Ero mors tuat & pafsiuemcnt , Ero morftis tuus , le veux dire tu me mordras,& ie te mordray}& en quel fens que nous le prenions , cecy monftre toujours cefte victoire, Ero morfus tuus fi inferne. '_, . Baronius remarque que les Romains cruci-

.r noient les chiens, mais tingulieremet îlscruci- J.'x noient les chiens enragez rparray les luifs , les

T, chiens eftoient en abomination , & Dauid fe

Romains. . , ... . _ ... .. ' .

- voulant humilier deuant S'àiu t ditiMortuuîn ca-

ncmperfeqncrii, & les luifs voulurent crucifier le fils de Dieu pour moftrer l'abomination qu'ils enauoient,&rcnuie qu'ils luy portoient.Puis donc que les luifs tenoient les chiens en abo- mination , & que les Romains les crucifioient: ainfi noftre Seigneur dit au malin cfpritiO malin efprit, vous me traittez en chien enrage', &ie vous traitteray de la mefme forte que vous me txzmcz Jiro mors tua. Lamork- Les Médecins &: les Naturalises difent que re du chien la morfuredu chien enrage fait que celuy qui a enragé fait elle mordu vomit incontinent aprcsMufsic'efl: yomir. ce que noftre Seig. veut dire , le mordray en chien enrage' , & ie te feray vomir & rendre gorge des âmes des fainâta Pères , qui cftoient aux Lymbcs.Oubien dis os c^ac^ickleo de Tribu

de Pafquesl 845

Iucidradixleffe, que Dieu a remporte la victoi- re de Sathan, de tout L'enfer.

Pline liurc rô.chap. 16. rapporte & dit que* l'Afrique tftut infectée de lamukitudedcsliôs rauiflans,c]ui rauageoient tout, tuans & ranslcs homes, & tout ce qu'ils trouuoient, te ne pou u ans douer remède à cccv.citoié: com- me à la dcfcfperadc.-en fin ilss'aduifcrentdc ce remède fçauoir qu'ils prindret vu lion,& le crue » Kat tachant à lacroix,& ils le cruci-

fièrent iultemattoutau milieu du chemin, par 1 p .{Voient couflumiercment tous lesau- treslions:& tous les 1: rent tellement cf-

pouuantez de voir ce Lio crucifie, qu'ils laiflfe- rentlcpavs, & ils nefaifoient plus derauage. Difons, Chrétienne & dcuotc afsiftacc,quc le diable & toutes ces furies internalcs font des lions, & le chef des Apoftrcs S. Pierre l'appel- le ainli, . tàm fffrim yefter dubolus \fcut ko >.

n< quem cicu reti H: qui cil la lan- gue q;i pourroit dire lerauageque ces lions Faîfbient en ce Je, vovla en fia ce lion de la terre de Iuda attache' en l.i croix , tous les lions infernaux ont cite tcllcmct cfpouuarez , qu'ils nondc de defpit cV indignation. Et a!j 1 (te victoire fait plwgloricufe,cc n'a

point efte auec les armes en main , nv aucc les cho *?s qu'il lésa fur m isauec

foiblesfic les plus baflet.t des

le li çuerre , voyas que le

cV les vou- l côbatrc ne prindrciu que d;s fouets & des

8 4 £ P°ur Ie m*

efcourgees,voulant demonflrer qu'ils eftoîent ferfs,& qu'il les falloit traicter en ferfs & efda- ues,& aufsi afin que la vi&oirefuftplusglo- rieufe pour cux,& ignominieufe pour les ierfs. Ainii lors que Bieu furmonte l'enfer, il ne fe fert que de fouets & efeorgees, d'autant que ceux-cy voulans gaigner& furmonter le fils de Dieu js'eftoiét feruy de fouets & d'efeourgees. Ainfi pluficurs Hifioricns difent que la victoi- re eft plus glorieufcde gaignerrénemyparfes propres armes. Ainfinouslifonsde Dauid, le- quel furmonta Goliath de fes propres armes* car l'ayant jette' par terre d'vn coup de pierre qu'il iuy donna au front, court viftemet, prend fon efpee, & luy coupe la tefte, & muid en mé- moire perpétuelle il pendit cefte efpee de Go- liath dans le Temple de Hierufalem , & non le refte iuftemét, puis que Dauid ne s'eftoit feruy finô des armes de fes ennemis pour les vaincre &debeller,deuoiteftreen perpétuelle mémoi- re :1e malin efprit auoit pris les fouets & ek courgees pour vaincre le fils de Dieu , & ce mcfmes fils de Dieu s'eft feruy de mefmes ar- mes pour vaincre fes ennemis , defquels ils s'e* iloient feruy contre luy, &!a vi&oire du fils de Dieu doit donc eftre en mémoire. C'eft ce qui auoit défia auparauât efte' figdtc, lors que ce mefme Seigneur print en main les verges&lcs fouets pour chaficr les vfuriers mi- niftres de Satha hors de fon Temple, pour dire quequelqueiourilfurmôteroit Sathan parces mcfmes fouets, Il aduient icy ce que nous lisôs

dt Pafquts*. 847

ic Conftatin, lequel allant à la guerre il vid cet Oriflan impérial de la croix, aucc cette inferip- tion t In bocfî^noywces. Aufsi ic me rcprcfcntc que lors quci'Angc vint du ciclenterrc, pour confoler ce triôphateurd'auiourd'huy, dit,//* bxfigno rinces ,tu lui monteras de celle croix, de ces efcourgccs:& donc, Eromerfus tuu)t<j //;' ie te mordray , & te mordant ic te feray rendre les ames des Saintfh. Prenez la fecode explica- tion tu mordras, &' qu'arriuera- il de- là, linon que ic te furmoteray rpour prcuue de ce,icvcux rapporter ccquicfta115.chap.de Daniel, de ce dragon lequel rauagcoit toutlepays, 6\: lequel faifoitmillcà: mille maux. Daniel s'aduifa d'vn certain moyen , c'eft qu'il fait vn tourteau de poix & de graifïc , &: fait qu'il cfl , le prend êV le jette en la guculle de ce dragon,lcquel l'auale, ivant aualc', mourut tout aufsi toft. EufebedcCefarec en l'Homélie féconde ,1* Fcitc de Pafqucs nous rcprcsctc cccy,lnpicebo- \T Deus *dipc JcrnonflrAturrfui totUVfM* ritdt: ■../,/• , cr tonus bsmtdtis ptn^uedo : par la

poix riiommcvcft entendu , dit Eufcbc de Ce- farce, cV parla graifle bieu eft demonftrc.Laif- (ftfM cela à part, ie diray autrement pour expli- quer cecy , Lm morfuj tuusy 0 tnferne , tu me mor- dras, cV ie mourray,qu'arriucra-ilde-l

Vous remarquerez ce que dit Pline liure 8.

cIi.i^.del'Hydrc appcllcc Euchncmon, lequel

mortelle à l'cncontre ducrocodil,

& de l'afpic , cV afin qu'il les puifle combattre

tous icai auec plusd'afljurance > que faitcç

84 S Tour le tour

petit animal, il fe va fourrer dans le limo, dans la range,& s eftât fourre'- dedas, il s'expofeà l'ardeur du soleil, afin qu'il fe face vnc mottede c: limon , & afin que cela luy puiiïc feruir d'ar- mure cotre le crocodil, l'attaque, l'attaquant le crocodillc mar>ge:ilfe laifle manger, fçachant bien que celte croûte de limô de la terre fe de'** fait, & luy fert cô-rnede cuirace contre les dets au crocodil. Le crocodil donc l'ayant mangc'& aualc,& eftant en Ton ventre il fe tiec-la dedans enferme' dans cefte croûte de limon : quelque teps après, parla force de la chaleur naturelle, lacrouftedu limon fc difioùlt,& voylà ce petit animal qui creue & perce les entrailles du cro- codil , & par ce moyen le fait mourir, & lors il fort en vie,guary & gaillard: parfaite reprefen- tation de ce myftcre, Ero morfu-s tuusjoinferw '• ô enfer, tu me mordras, il eft vray. En la Genefc lors qu'il a elle queftion de faire rhomme,il eft porte', VUfmamt Deus bominem de limo terrç. Voylà la croûte du limô de la terre, & ce Verbe éternel ayat inimitié' mortelle cotre l'afpic, Sttpsr afpidem £r bafdicïï ambttlabis, & coh- cttlcabit leonem & draconemxïX s'eft fourre' & veau- tre'dans le limô de noftre humanité', & parles rayôs dusolcil de la diuinitc'Ja chair qui de foy eftoîtpechcrciTe n'a peu eftre touchée dupeche Venit prince p s butUs trm<foj& in me nobdbet qnidqnj.: il nelui a feeu que faire:que fait ce'tBuchenemô il s'eft laiiTe' deuorer par ce crocodil, par ce dra- gon, & en fin il en fort victorieux ,& fort tout ioycux&tout gaillard,il a côbatu rafpic,c'aefte

par

àe Va . 4 <?

parle moyen de la guerre,. €fprtbtrfdetduiLaà

eiuf}d'it Dieu à Moyfc,en la mort il a clk: m (cr- pcntdcuore'par la . . .dcfcr[ ic-

uenu vcrgc,ver^ecj.u ,i Ur t-

gequia ferme' les portes â\ ni Pur

i'afpicj&iuy filifeum dmbuU

Lefcrpcntà deux tcficsncpcut < fhc : par le bois de la le

diable tenta nos premiers parensi rorme

de ferpent, ferpent qui tooit ,ieu\

a bis jlqhij.'. ,1a m *rt du co p<. & de l*a>

mcc'cft ce ferpentà deux rcfl fiirc tcfte,&: il dit, parlant de :

ipalmites. Le bois de la

Croix,fa verge fa Refurrect;c'), & « parle

moyen de ce bois qu'il a furmonte ce fer- dcuxtcftcs.C fiche !arc!;c : c'c. fé-

conde victoire qu'il arcmr ~>rrc dudi l'enfer, de la mort & du pec .

lladcmcurc'trois ioursdanslc Se e* c\:

que nous veut-il reprefenter par C :ay

en qu'aucuns pourroient dire re-

fufeite ny au iour de la nature, nyauiourde

la Ioycfcrite, maisau iourc ce.

Les vnsdilent qu'il y at ncllc, vnc,!a tcmporclle,deux. la me,la

fpiritucllc.cc'terrotficmc ici cft celle d'auioi d'huy ,lo lort du ventre de la commune

mcrc.&c ituellceaufeen

la refurreâio du corps, la première r cil du corps &: de lame, la deuxième cft du pé- ri

8$o Tour le tour

chc'à la grâce, îatroifiefmeeftdelagraceàlà gloire , la première refurreétion , qui eft celle du corps & dz\'3mc,EromorstuA>d mors , ybi eft moys yiBoriÂtua,} ybi eft ftimulm tuus.

Pour vous monftrer qu'il a efte' la mort de la mort,il faut que vous vous reprefentiez ce paf- fage du Prophète Royal Dauid , Circundederunt me fient apes , la mort eft iuftement comme vne abeille , les abeilles fe nourrirent de toutes les flcurs,(i ce îVeftl'oliuicr, toutes les autresfleurs luy font alimens, il n'y a que l'oliuier qui luy eft poifon, & luy caufe la mort. Dites moy , ie vous prie, qu'eft>cc que les hommes?Gww^ cart fœnum , &ficutflos 4gri cito arefeit , la mort fe re- paift de nous tous, & fe fertde nous pour ali- mens , il n'y a que Dieu qui eft l'oliuier , Ego fi* eut oli.ua frutJiferam , & eft an t l'oliuier , ce n'eft de merueilk fi la mort ne fe voulut repaiftre de luy. Mais,ô mort,ie feray ton aiguillon, Eroftï- mttlus tuus. Vous remarquerez premièrement, fi les abeilles piquent vn corps mort , elles n'y laifTent l'aiguillon , Ero mors tua, o mors : maïs ïi elles piquent vn corps viuant, elles y laiffent leur aiguillon, & meurent. Tous les hommes eftoient mortels, tous condamnez à la mort, quelle merueille fi la mort les piquant font morts, & n\ a laiffe fon aiguillon ? Mais ayant attaque' ccluy qui dit de foy , Ego fnmy'tt 4 , elle y laiffe fon niguillon,& la vie quant & quant: Le feul & vnique moyen de furmonter la mort eft la vie , Vick leo de Tribu luda radix Iejft. Jtvaftafius Symiu libro. quarto Hexamere», dit

de Pafqtn . S^l

«)uele Lio entre tous les animaux de la nature cit. fcul qui dort les yeux ouuerts, d'où vict que quelques- vns ont penfc que le Lio ne dormoit iamaisrdc-làcft que dornû:l .ouuerts,

il eftefpouucntable aux autres belles -it

que la nui&dormantles yeux ouuerts^! bri de fes yeux certaines eftincclles defeu.

Le tils de Dieu cft yu vray Lion dit-il, i'ay veille : pourquoy cela? d'autant qu'il auoit les yeux de la diuinitc' ouuerts , &: iamais n'ont efte trrmez , foit en la Croix , foit au Sc- pulchrc, & au tombeau.

Ceux-là ont fait d'Argus > lequel auoit cent yeux , & ils difent que lors que les vns cltoicnt i met» lts autres eftoient ouuerts, cV il y en auoit qui regardoient vers l'Orient , les autres H >ccidcnt , &: lors queccux qui regardoient l'Orient eftoient fermez , ceux qui regardoiét l'Occident eftoient ouuerts. Et en noftrc Sci- gncur,il y auoit deux fortes d'ycux,lcs yeux qui eftoient fermez vers l'Occidcnt,cftoicnt mor- tels, cV c'eftoict ceux de fon humanité' : & ceux qui regardoiét rOriét,il les ouuroit touliours, &c'cftoicnt les yeux delà diuinitc , VicttUodc Tribu ïudd ,dc-là oauiddifoiten la perfonne de noftre Scignct: ' rmini% c~fmNnmcœ[>i, ow

ecccexutrextySc la raifon, Dauid figure de noftre Sauucurlefus-Chrift, refpond pourluy en fa perfonne, | mtnnt fu fît fit me.

En Dieu il y auoit deux natures, vnc d: - ne, l'autre humaine.- Dieu & homme, comme homnr fomuitmccefi , ic me fuis

Hkfcij

5 <5 2 Tour le wuy

c ndormy,mais comme Dieu, comme ayant en foy la dminitc,jQ/*M Dotnïnu* fufcepitme : ce Sei- gneur m'a iççtUiVïùt donc leo de Tribtt Iuda}r*- dix lejje.

N'aucz vous iamais leu d'vn Empereur Ro- main , lequel fit vn tefrin &. banquet au milieu de la mer, feftin tort riche,feftin fort sôptucux

6 auquel rien ne manquoit : &pourmonftrer encore plusfamagnificéce,& fesrichefles,c'eft ou il fit vncômandemcnt que toutes les vaif- fcllcs que l'on tireroit & deiTeruiroit de la ta- ble, que 1 on les jetteroit toutes dans la mer, 8c toutes les vaiiïeiles que l'on feruoit à la table ci'coict d'or & d'argent. Ayans doneques feruy toute la viande fur la table,le temps venu qu'il fallait defleruirau defTert, tellement qu'autant de plats &vaifTellcs que l'on tiroit de la table, on les jettoit toutes dans la merrl'on admiroit la magnificence de ce't Empereur.

Mais tout cela n'eftoit qu'hypocrifie , d'autat qu'il auoi't mis des rets en la mer que l'on ne voyoit pas, afin que jettant la vaifTcllc dedans, elle ne fe perdilTe: n'auoit qu'à faire tirer les rets en haut , & 1 ô retrouuoit toute la vaiflelle, Quix Dom'm9 fufccpit me. il a laifle d'vn cofte' tous fes tourmes,de l'autre fes veftcmens,dc l'autre fonsag, de l'autre fa chair, de l'autre Ça peau, au iardin des OHues vne partie de fon sag,au Pré- toire vne autre partie, par la montagne deCaî- ii-aire vne autre partie, d'vn cofteil a lai (Te lepoil de fa barbe, de Tau tic des poils des cheueuxd< fa telle Skut aqua cffufu* fum£r difterfi funt omnu

dePafaufs. ?' -

mftt&tout cela fembioit eft reperdu dans la mer de ccftcbafiiô:Mais la diuiniiccitoit com- me les rets qui empeîchoient cjuerien ne ruft pcvdUfC^pUiuf dec>i[tteytflr. tbitt dit-il en

S. lean,Pas vn cheueu de voftre teftene périra. Et parlant de foy ,il difoit: tirante

ftrpentem \n defertojté oportecpliumbominif cxAltan, comme Moylca exalte k ferpent au deiert, aufsi faut il que le Fils de Dieu foi: grande- ut exalte.

Les N .turaliftes difent que le ferpent, encore qu'il loir taille en mille & mille prec n-

nant que la tefte (bit entiere,il a la ferte &\cr- t:i dereioindre fes parties, & (es pièces cnlcm- ble,& après cela eft plus fort que iamais.

C t ferpent du F:U de Dieu eft taille en pièces parfa mort Oc pafsion, & latefte cft demeurée cmieTCyCdputCbrtflt DeusiEncorc que l'ame (< allée auxLimbes,fes habits aux foldats,t< fois la tefte cft demeurée cntierc,il a eu h vertu ex la force dereioindre toutcslcs parties, voicy la Rcfurrcdion qui fe fait par le moven de la collectiô de toutes les parties, parle i de

la tefte qui cft la diuiiuie, il sébloir eftre mort, il difoit, f'î* rfjr/fii01#,ctfr «ifww . «io,

ors félon rhumani:e,ie fuis mor^eftant co- me homme, miïs^cor meum vight fc\on la di nite' ie veille, qui eft caufe qu'il pourra r. tereVrcgermcrparlemoycde la diuinirc'ril sVft compare au grainrLors que la fourmis a ronge' l leCceurdugrain^a vertu feminale,que l'on ap- de U pelle le cctur,ne peut plus germer, m us h four- "»*•

iij

§54 Tour le tour

mis n'y'ayant touché , le cœur eftant entîè£ jette en terre,il germe , germant il pouffe, & il jette quelque petit rejetton hors de terre,apres auec le temps il s'affermit &fe fait comme vn tuyau ; & ce Seigneur parlant de foy,il àivSknt granum frumentiin terra cadens , fi mortuum fuwit nwgcTmin<it : Le grain de fourment qui tombe en terre , il faut qu'il meure, afin de pouffer entièrement , s'il meurt il ne germe pas , & ne refiufcite pas.

Le malin efprit n'a pas eu la force de ronger le cœur de ce grain,legrain eft demeuré entier, il eft j'etté en terre, qui eft dans le fepulchrc, Se il a germé , Exurrexi {? adbuc tecnmfum, & il n'eft reffufeité pour foy ,mais pour nous. Sainâ Grégoire de Nazianze, HomelU def^fca-* r<?,d it , lleri cum ebrifto commoriebar Jhodie cum Cbri- (lo refurgo^c. Hier nous mourions auec luy,au" ïourd'huy nous reffufeitons auec luy,&fa mort a efté noftre refurre&iô.Ce n'eiloit pas de mer- ueille fi S. Ican parlant de l'homme, l'appelle compagnon de la Refurreclion du Seigneur.

Il y a grande difficulté en ce poin£ticy,à fça- uoir de quelle efpece cftoit le ferpét que Moy- fe efleua au haut du poteau au milieu du defert, il eft fort probable qu'il eftoit de la mefme ef* pece que ceux qui auoict mordu les enfâs d'If- racl,& fi nous auons efgard à TEfcriture, nous trouuerons que c'eftoicntdesferpentsdefcu, Erant ferf entes tgneiy c'eftoient des vipères. Si donc noftre Sauueur Iefus-Chrift fecom* pare aux vipères, il s'enfuit que nous fommes

icPafquef. S5Ç

cngeacc Je vipères: il cil neceflaire que la merc des vipères meure pour donner vie a (es cntans> aux vipereaux quiîont en les cntrailles.d'autâc que cefte engeance de vipère rompt les entrail- les de la merc pour fortir hors.ne voulant cltrc dauantage renrerme dans fes entrailles.

O Hghlcjtu citois en ces entrailles enrermec, & Longis quiefloit membre de cefte Egliie, prend lalance en main, cV perce les entrailles de mon Sauucur, afin de donner vie à tous lesau- tres,cn donnant la mort à ce Seigneur. Longis ne nous îa pus la vic^unny, mais fut ce Sei- gneur. Il cil mort pour nous tous, 'Mtrrtndoth - tim mflfAm (IffifHXit : vteit ko de l nbn [udx : il a remporte' la victoire de la mort ex de l'enter, que veut direcclarOn dit que ccu* (ju o-

tcz&graiikz de la moelle delion , les ferpents nelcurpcuucnt nuire: Ainlï ceux qui ont eu cet heur que de receuoir auiourd huy ce Seigneur, & quiontefle ointfh de fa gnec, ils font ta. capables de reflufcitcr,cVnc craignent point les ferpents infernaux. Ou bien difons maïutcn ^nt que ce lion a vue telle propriété, que d'cfucil'. fes petite par fon : ment, qui (o.it comme

a(foupis, Bc qui dorment , mais de telle façon, quel'on diroit qu'ils feroient morts. Ncftil pas vray que le lion de la Tribu de luda, douane

K de mourir , il cft cxprcllemcnt parle , que làmàuitv tdt\\ cria,cxa cecv il aciucil-

le'&rcfrufcitcles lie: .

Ce Prince des Philofophcs Arifrorc , dit que

Hhli inj

8 ^6 Tour le iouv

ç- . i il y a plufieurs puits cxcauernesjlà la voïsC y .v . retentit plus: Et en Iefus- Chrift Ton y trouue quatre puits, & cjuatre cauernes tort prorodes, lodmintTtPdnus mets &pedes meos, & quelle mer-* ueille,/ù7*J»& voceviagnafi criant à haute voix, & tant qu'il peut,il efpouuente &dône frayeur aux cfprhs infernaux? Voulez-vous eequeie dis? remarquez ce quedit Valerc le grand , à Ctk très- fçauoir qn'anciciuxnict.aux jeux olympiques, grands du le peuple criant,crioit de telle forte , que les peuple qui cris faifoient tomber les oifeaux qui venoient ejloit es du ciel en terre.

ieux Ainfi ie-dis que tout le genre humain eftoit

Clympi- affoupy & endormy > & par cette exclamation ques. & rugiffement, ilnoijsaefucillez, & nous a donne' la vie.

De- pour nous représenter que par recîypfe du Soleil qui s'eft. faite à la mort du Fils de Dieu la vie nous a efté dônéc,&à Juy la mort,il Ecbpft faut (îue *e vous ^acc v°irvn beau fecret. O So- myfkrreu- leil mater ici, que Platon appelloit fils du Dieu feduSo- Iupiter,vra.y Soleil de Iuftice,filsdu Pereeter- leil. nel,c'efl vous qui ai.ez efté cclypfédors que le

Soleil s'ecly pfe il ne pert rien de fa lumière , il n'y a que nos yeux qui perdetfa veuë. O Soleil de iufticc vo9 eftiez ecîypfé,ç'a cfté par Tinrer- poficiô de la tune>c\:it à dire qu'il a pris noftre humanité : non que ie dife mon Sauucur , que vous ayez fouffert en vous aucun déchet de lu- mière: maif nous difons cela de vous par la cô- municatiô des idiomes feulement: lors que l'e- ctypfc du Soleil arriuc au plain de la Lune,c'eft

de Va fane si 857

la Lune qui fe doit eclypfer , & nonle Soleil: mais pour deliurer la Lune de lcclyple.voila le Soleil qui s eclypfe,OLune/.> nature humaine, tu méritas vraycmcntli mort , ou bien d'ertre eclypfeCjCC Dieu a voulu eftrc cclypfc par fa raorti afin que fon Efpeufcfuir. dcliurcedcl'c- clvpie & de la mort-' s'cdypfât il a fait que nous ne nous iommes pas eclypfez ,& s'il ne ic fuft pas cclypfe'jil euft fallu ncccflairemc: que nous

;ons eclypfez. Son eclyplcdonc , ou L.uttort bien fa mort>eil caulc de noflrc vie, non feule- du /. du corps, niais aufsi de ramc,non iculcmct Du., de la temporelle mais de la fpirituclle aufsi , de Câufi de non fculemct la mort nous deliure de la mort, n mais aufsi fa rcfurrccrion,fy,/"n'fX/r profter iufti* ftCarnricm nofiram.

Il cil rellufcitc iuftementau bout des trois iours.trois iours compofez de deux nuifts cVvn jour , 1 Jcs vtu lucefugiutt , duat m:rtcs ytu

ref; te dejhmxit , à fçauoir celle du corps &

celle de l'amc.&ces deux nuicts & ce iour fc rc- duifent a quarante heures, &prenant toutes les parties aliquotes, iuftement il rcfultc le nObre dccinquante,nombrc de jubile &pardo 1.2.3. 4.5.6.7.8.9 1 o. & puis dix fôt vingt, quatre fois dix font quarantCjvingtrois deux font quaran- te,parce que vin^traultiplicz par deux fois fait quarante , & ainficcnfccutiucment multipliât tous les autres nombres iufqucs à dix.-mainte- nant prenanttoutes les parties du nombre ali- quote,nous trouuerons qu'il rcfulte le nombre de cinquante, nombre de jubile, vn & deux ce

858 Tour le tour

font trois , trois & quatre ce font fept , fept & cinq ce font douze,douze& huiét. ce font vingt, vingt & vingt font quarantc,& dix ce font cin- quante , pour dire que ce nombre de quarante heures & de cinquante,deuoit aboutir à indul- gence & pardon pournoftre iuftification. lia voulu refïiifciter fur le Soleil Icuant,& il eftoit mort fur le Soleil couchant,pour monftrer que farefurreâion deuoit chaffcr les ténèbres du pechéril eft refTufcitc' le iour du Dimanche,iour auquel la lumière a cfte' faite.O grace,iuftice & lumière/ O lumière perfection de ce mondelO grâce beauté du petit monde de l'hommeigra- ce infcnfible , lumière grâce fenfible, grâce lu- mière infirme , lumière qui eft vne grâce exté- rieure , & n'cftdemerueille fi le myftere de la Refurre&ion eft marque de la iuftificatiô,^/^ furfnmfunt , qu/erite , (? non qu£ fùper terrutm , &Cm dit S. Paul, ayons le cœur en haut, Mefsicurs, puis que nous fommes reffufeitez, Surrexlt^ non €Jlbk}quidquxritis> Quoy ? chercher Dieu auec les hommes, l'immortel auec le mortel , le flny auec rinfiny?il n'y eft yXus.Vkit leo de Tribu lud* radixlejfe. Que refte-il maintenant? finon qu'à l'honneur duTriomphateur nous luy drefsions vn arc triomphant à l'imitation de celuy qui fut drefleàcc grand Conftantin en la ville de Rome. le dreflè donc cet arc, dont les pieds font taillez de porphire , les colomncs à la Co- rinthienne d'argent, le vafe& chapeau de fin or: fur l'vne des colomnesie pofe cebraue& valeureux capitaine embraflaut la colomne,re-

dePafque/. 85 ?

ueftu d'rne peau de lion, tenir la mafehoire en main , aucc cefte deuile , qui leruira de tilrrc, Tluresoccidu m > ~ qtum titans, Sur l'autre colo- nciepofcvncbrauc Amazone, ayât d'vn code la trouffe en main,& de l'autre le coutelas, aucc cette dcuiic jD^fimujcont ^ouzla voû-

te de l'arc parmy les vagues &: ondes , vn hom- mcqucla baleine auoit cnglouty,&: citant de- dans le ventre de la balcine,il cnejdtlùm tft ■> ;r le chef de cet arc en champ degucullc i'y mettray vn lion rampant aucc vnc ruche de miel dâs la bouche , aucc cefte in- feription , Dtcomcdcute exiuit çïbïié , <S cîe foruc-

: Ou bien en champ de fable , u mettray m Phcenii peint d'or & d'argent ,fe reduifant en cendre exen poudre lur vn bûcher, aucc ce tiltre , j 'jofîcut Thœmx tnulttplicabo Su ineos, ou bien, comme le Phcrnix ic vis en mou- rant,cV'mourant ic donne la vie. A vn des trian- glcscirculaircs ic mets vnc couroncdclauricr, auccccftcinfcription , LiluMonuùus orbis. Sur la bafe de la colomne & champ de fable parfe- de petites croixrougcsicpofc ces mots

tMSf riwcipétm <j pttcftdtes tri fer ni. Sur tout le haut de cet arcicpofcccgloricuxTrioph.r aucccctanriflan de la croix, & au deflouz cette inferiptio , HêcpimtÂri fgm via mmahm Uberjiui immcrfu- (Sutyrânnidn

CAiiquefcruitutt UUfAïai , nm nuhri jplemfori refit- tuens. Au haut de tout cet arc vnc actiu de grâ- ce immortelle à Dieu, &: après cela ic me- deux pans , fie fur i'vn de ces pans d'vn cofte la

4 60 Tous h \our de Pafques?

fceur de Moyfc , le tabourin en main , difant, Cantcmus Domino gloriosè , &c. Sur l'autre pan vn Roy ayant la couronne en tefte ,1a harpe pen- due à fon coft.éych!Lntatiti*AnnunciJteh§c vniucr* fo orbifluia, liberdHitDominus populttm fuuma morte, C'eft-là cefainâ: triomphateur, lequel mérite d'eftre loue' à iamais , & que nous louerons a caufe de fa bonté' infinie , de fa mifericorde in- comprehenfible,&fa force inuincible, afin que Tayans bien loiiéen ce monde, il nous puiffe donner recompence en l'autre. Ainfi foit- il.

Î6t

SERMON POVR LE lendemain de Pafqucs.

Konne orortebatChriflumiaii , & itamtrare il (forum fuémî Luc. vit.

ELVY-là a dit vray qui a dit que l'amour n'auoit point de melure, & que l'aimât fc transforme ordi- naircmeten toutes fortes défor- me, en faucurde ecluy ou de cel- le qu'il aime. Ce Seiimcurquc nous contem- plions hier rcflufcitaiit en gloire, pour u (moi- gner Ton amour vehement , cV pour s'a.iom- mo irr aux Difciples qui vont en Emaus, icre- ucft de l'habit de Pcle: in,& chemineaucc eux. ( I cet équipage de Pèlerin rtprocie er gile de ce iour , qui f >nner ces deux

( ft cefte merueillc qui arrcftrra ce pre

. la (ail ce Vierge qui a mierc mai' ce celciu in veiv.

i I en terre s'elt bel

ift en ce difcoor* Addn uou*

86 2 Pour le lendemain*

donc à elle , luy difans,

jiue IAaym,

L v s la maladie cft grande, dange- reufe & véhémente, plus cft- il bc-* foin d'auoir des remèdes & medica- més fouucrainspour l'entière gua- rifon d'icellc.Iamais maladie n% fut plus gran- de , plus générale & plus dangereufe que celle de laquelle fut attaint le premier home Adam, caufee par l'cxcez defon appétit defordonné qui le portaà la defobeiflance & à latrâsgrcfc fion au commandement à luy fait de la part de Dieu de ne toucher au frui&defédu.Cétema-* ladie fut celle du pèche': maladie veritablemet grande & longue , puis qu'elle commence de- puis le premier inftant de la conception de l'homme dans le ventre de fa mère , & ne finit qu'à l'heure de la mort: maladie générale & Yniuerfelle, puis qu'elle s'eftendpar toutela généralité de la nature humaine : fer yntus obe* dientum peccdtores conHituti funt multi :per vnius peccatummers intrault in mundum, &c.dh l'A po- ftre. Maladie finalement dangercufe,puis qu'il y va de la mort , non feulement du corps , mais encore de î'ame : non feulement de la mort temporelle , mais encore de la mort éternelle. Ce que Dieu voulut fignificrà Adam, luy def- fendant l'arbre de feience de bien & de mal, d i fa n t , In rjuacunrjue die comederis , ex Co morte mo- rient. Et encore en ce qu'il luy dit après for*

de Pafcjuesl 863

pechc, f (S w ptduerem reufrteni. Mais

fmgulicrcmcnt, lors qu'âpres fa defobeiflanec il le rcueftit depclice d'animaux, ïccit Dcus jiiLm cr yxort (un tttnu:.t! pelhecas. Ce qu'il fit,

prcnâttopufsion de fa mifere. Mais quoy, Sei- gneur ? vous qui cftes le fcul & vnique Méde- cin, qui pouue7 remédiera ceftegrande mala- die tant générale & dangereufe, puis que vous auczeu pitié' &compafsion d'Adam ,confidc- rant fa mifere , pourquoync le reftablifsicz- vous en Ton cftat d'innocence ? vous pouuicz feul guarirfon infirmité , & donc pourquoy ne ne le tailiez-vous pas? quel foulagcmét reccut- il en cette iienne mifere de ces habillcmens de pelices que luy donnafles ? Il fcmble qu'en ce- la il ne tire aucune confolation ny diminution de douleur. Mais confole»toy Adam, patience pour quelque temps , endure pour quelques iiecles, les habillcmens que tu reçois te repre- fentent & te figurent l'entière guarifon de M maladie,quc toy & toute ta poftcritc.i laquel- le elle efl héréditaire, receuras quelque îour après la rcuolution des temps.

Il va vnc grande difputc entre quelques Pè- res & Interprètes, pour fçauoir de quelle ma- tière furent faits ces habillcmens que Dieu I à nos premiers pareil*.

Premièrement S. Grégoire de Nazian7e dit

qu'ils furent faits d'cfcorcc d'arbres choifis

dmslc Paradis terreftre, & indullrieufcment

s Si cou fin par cnfcmblc, propres à couuru

-leurs corps.

8^4 ^0téY k ïwà-ewtoft

Secondement, Gregorius Nicseus dît que farces veflemens faut entendre les maux dcf- quels Adam fut attaque' toft après qu'il fut dck poiïille' des dons du S. Efprit. Autant en dit Philoxenus Mabugeniis.

Tiercement , Iacobus Salugenfis dit que ces veftemcs furent créez de noviueau en celle for- te : Contcxuit tunicas ex nibïlo , & ycftiuitipfds. Et puis apresr^i^ uButrudîs &crajfa erant^appeU lauit fîUesiMtexuit aute ïpfas paulatïm corpori'ouj ip~ foYumfm mufti , atque itd dum non ÇtntiUnt , indunn* tur tnnicis , fedeis ïam vefliti vident tandem.

Finalement, S.Àthanafc en i'Oraifon qu'il a fjite , De CYnce , S. Ephrem compagnon de S. Ba(ile, au Trai&e' qu'il a fait du Paradis ter-» reflre, Mofes, Barccphe,Syrusenfa première partie du Paradis,& to9 les autres Pères de TE- glife,difcnt que Ces habillemens furent faits de peaux de belles, & de toifons, d'animaux, que Dieu efgorgea fur le champ pour ce'teffeft. Que veut dire cecy?pourquoy eft-ce que Dieu fit des habillemés à Adam de peaux de bcfles mortes,& d'animaux occis St e'gorgees? Voicy le fecret , c'eftoit afin de represéter à l'home eflat miferablc,cVque par pèche' il auoit ren- du fon corps & fon ame mortelle & que cède nuditeTeroit caufe que le fils dcDicu vn iour fe- roit mis à mort pour cacher la hôte & vergon- gne de l'home parla grâce qui luy deuoiteftre redônee par ce'te mort du Sauueur,ce't agneau occis en figure de'slecômencemcnt du mode, ainfi que ditS.Ica en fon Apoc,*/fgnus occifustft

ab QYinnt

de Pafcjues. 865

H origine mundi, aigncau qui fut rcprefcntc pat celuy que le grand Patriarche Abraham offrit & prefenta à Dieu en facriticeau lieu de fils lfaac:Aigncau trouue dans les cfpines em- braflepar les cornes dans les halicrs efpineax. Vitht pefi p badum bxTTBttm cornibu £n la Genefe chapitre 22. le bélier & le mou- ton n'eft autre que la perionne du fils Je Dieu, dont les cornes de fa diuinitc (ont attachées dans les haliers & buiffonsde l'humanité :& défait ceux-là interprétant ces paroles du fils Je Dieu dit en fa Pafsion eftant cooebé fat l'autel de la Croix, H>//, Heh lêm0fytâtbâni , di- fent que félon l'Hebricu ,c'eft autant comme s'ildifoit: Helas mon Dieu, iufquesà quand feny-ic embarrafle dans les cfpines & buiflons de cette humanité ! de forte que ïuy eftantce't iigneitl, ilfutfacrific & immolé fur l'autel de la Croix, au lieu & en la place d'Ifaac , ic dis de l'homme ,qui meritoit me mort éternelle, cV ce pour reueftir l'homme de ce précieux habillement , de la grâce duquel il auoit elle defpoiïillé.

Ou bien difons que par cecy nous cft repre- fenté vn autre fecret . les habillcmens faits de pelices & de toisôs de beftes mortes, ne repre- fcntoiét autre chofe à l'homme que la mort pi laquelle il auoit efté côdamné pour fon péché, ât laquelle il deuoit quelque iour reffufeiter pîr celle dufi!sdeD»cu, vrayaigneau occis& mis à* mort ponriuftifier les pécheurs. Carain- fi falloit-il qu'il mouruft & qu'il enduraft les

Iii

%66 Tour le lendemain

tourmens de la croix pour nous redre partiel- pans de fa gloire: au(si le mefme seigneur par- lant auiourd'huy aux deux Difcip'cs qui alloiéc en E mails, leur difoit pour ce fujet: Nonneopor- tebat Cbrijîum ptti, <? ita tntrare m gUnam fua>m> l'explique premièrement ces paroles de celte façôrn'eftoit-il pas expédient, dit le Seigneur, que le fils de Dieu mouruft , pour nous rendre par ce moyen iouyffans de fa gloire? Sur cecy il faut que ie vous explique deux chofes: Lj pre- mière , combié il a efte' neceflaire que le fils de Dieu mouruft pour nous douer entrée au ciel. La féconde , comme ce mefme fils de Dieu n'a voulu prendre poflefsion de fa gloire, finon après auoir paffe' par les douleurs, tourmens & aduerfitez.Ce font icy les deux briefues parties de ce prefent Sermon.

Q^andà la première , il faut que ie vous face toucher à l'ceil,& faire voir la correfpondance qu'il y a entre la création de l'homme & fa ré- demption, comme les mefmes chofes qui ont cfté employez pour la création de l'homme, les mefmes ont vneautresfoiscftc employées pour luy redre la vie de grâce , pour le recre'er, régénérer, reproduire & rebaftir de rechef, & pour luy redonner la jouyfTance delà viefpiri- tuelle, tant en cefte vie prefente , qu'en l'autre que nous cfperons : & pour voir cecy , remar- quez qu'au .commencement du Genefe , ileft dit que Dieu fouuerain & éternel , opérant & trauaillant à la creatiô générale & vniuerfelle de tout ce grand & vaflc Vniucrs , dôna l'eftrc

de Pafcuesl 2 6 7

Jfux Anges, aux Cicux,au Soleil, ù la Lune, aux EIcmcns & aux animaux, par fa feule parole 6c vniquevoix: cardifani .c'citpourla

création des Anges, difent quelques l'crcs: liât jirm amentum ycc{ï pour laercation djs Cieux: fuMtdnolumin.il'. .<,c'c(l pour la création

du Solci! &dcla Lune:i raqua m yn

locum, A\

pour la difpofiaon de l'eau Sx. de la terre , Se ainfi les autres c turent crcc'cs par la pa-

role de Dieu : mais lorsqu'il fut queition Je créer l'homme , & de luy donner l'cllre , Dieu non feulement y employa Çd parole , mais en - core y mit la main, pourquoy cela ? Quelques* vns difent que c'eftoit pour autant que l'hom-

loit la première & principale pièce de IV- liiucrs.Scla plu .ie.Maisonpourroic ref-

pondre a cccv , qu'en Dieu toutes chofes font facile! autant les vncs que les autres^ partant il pouuoit aufsibicn doner lettre à l'homme, par la voix u la parole , qu'il l'auoit donecaux autres chofes créées. Y n autre dira que c'eftoie pourautant que l'homme deuoitcftrc la meil- leure pièce de toutes les autres creatures.pour- autant que Dieu auoit pris d'auantage de pei- ne à fa création , qu'à celle des autres créatu- res. Mais ie rcfponds, que toutes chofes fans difterenec , furent trouuees très-bonnes dé- liant Dieu : ï'ulit DckscunçUqn.t facrat % G" m-

ca yaiât bmu\ Se par confequent il n'effc oin de dire quil a pris d'auantage de peine a création de i'iiom.uc, eu c

y

8 6 8 Tcuy h lendemain

d'iccluy : mais ie diray que par cecy nous eft re- prefcntevn très-grand myttere. Dieu auantla création de l'homme preuoyoit fa cheute & fa pene,& preuoyant fa perte, il preuoyoit quant & quant les moyés propres & neceffaires pour la réparer, fçauoir eft la mort & Pàfsion de Ton fils, & partant en l'a création de ce't homme il voulut mettre la main à l'œuure, il voulut pai* ftrir & façonner ce't homme de Tes propres jnainSjlefquellesrl mit pour ce fujet dans le li- mon & dâs la range , pour monftrer qù'vn iour arriueroit que (es diuincs mains feroient con- jointes,vnies& attachées en l'arbre delà croix, pour rebaflir & recréer cet homme fpirituel,& le rendre capable de iouyr quelque iour de la gloire du paradis3qui hiy auoit efte' ferme' pour fon pèche' : & ainfi, Oportebat Cbnftumpati) & ita î?itrarewgloriœmfi{am*Bc\\c figure encore de ce que ie dis dans le Paradis : quelques Pères an- ciens vont racontant, & principalement Mofes, Barcepha, Syrus , partie première du Paradis, chapitre dix- neufiefme* Iacobus Mabugenfls, Philoxenus,& quelques autres, difent que l'ar- bre de (cienec de bien & de mal n'eftoit autre qu'vn figuier, & les fruiéhd'iceluy, dont man- gèrent Adâ& Eue, eftoient figues, mais figues de rnefme gère & efpece que celles qui fe trou- uent en TArTrique , aux parties littorales de la Mauritanie, regardant fur la mer Méditerra- née, qui font de telle nature & qualité, que fi vous les ouurez& coupez, vous voyez iultemet au cceur d'iceux vne certaine forme & efpece

ie P.'fqucs^ S 6 9

ie croix/aite ainii qu'vu Tau desGrecs,lcqucl Tau fc môitroit & apparoilloir, en ce morceau de figue que mangea Adam. Que vouloit dire cela, Chrétiens ? Ccrtaincnu-nr c'ciloit pour dire que puis que le ciel auoic elle terme par la manducation de ce rruiâ: dcflcndu,il n'y auoit point mové d'y paruenir que par les atlli&iô*, croix, tourmens, & aducrlitez du hU de D

Il fcrnblc encor qu'encre les Payens, les an- ciens Egyptiens nous ayenc roula en cefte doctrine, lcfquels en la plu>- part de U - Pyramides, ColofTeSjObcliiqucs, Pointes, Ai- guilles ex autres oeuurcs merueilicules. que ces peuples erigoient à l'eterni^c des temps , rai-

it toufiours grauer deflus l'image & la fi- gure de la croix, ainfi comme tcfmoigncnt en- core plulicurs de ces pjeecs ancienne* rapport iccs d'Egypte en la ville de Rome, lcfqurlles fe voyent encore à prêtent. Pour i. m'eitô-

itiniement pourquoy lesanciçs El quieftoient idolaihes,c(toiem fi fa X de

faire grauer le ligne delà croix en ces pièces mcrucilleufcs , qu'ils de'dioicnt ainii a l'ctcrni- tc' des temv : cftrcdiraquclqu'vn, queks

ffigypti oiéccccy,pourcc qu'ihadoroict

la croix pour ?n fymbole de leur faK.r, 1'.. i tant qu'autrcsiois ils ajoient entendu dire que par ie moyen de la croix que Moyle eileua au de- fert , &furicellc leferpent , ces ifraelircs re- couurcrcnt guarifon de leurs morfurcs &. blef- feures que les ferpents de feu leur au~ faites.

I i i

5 7 o Tour le lendemain Quelques- au très difent que les mcfmes Egy- ptiens ont adore la croix,à caufe du miracle du ierpent d'arairb& comme c'eft l'ordinaire par- my nous déplanter la croix au derTusdenos Temples , ainfi les Egyptiens oppofoient le fi- gne & la figure de la croix fur leurs ouurages.

Ou bien fi nous croyôs à quelques Autheurs, ils auoient appris cecy des Ifraëiites,lefquels cftans détenus captifs en Egypte,auoient don-* ne' Tinuention aux Egyptiens de conftruirc leurs fuperbes Pyramidef,leurs Aiguilles, Col- lofTes & Obelifques , eltans les ouurages les plus excellents d'Egyipte,faits & elabourez par iccux Ifraelitcs & Hcbrieux , à quoy ils cfroiéc ïournellemét employez durant leur captiuite,

6 ce par le commandement de l'inique Roy Pharaomparquoy icenx Hebricux entre plu- ileurs ouurages marquez & diuifcz qu'ils met- toientà l'entour de ces pièces mémorables par vn inftin&furnaturcl , & d'vne main conduite & guidée par le fa in et Efprit , mettoient touf- jours le fîgne du Tau figure de la croix , ainfi que remarque Maneton Egyptien, Berofe Cal* de'en, & le Géographe Arabe.

Ce que voyans iccux Egyptiens, à l'imitation des fufcUtSHebrieux^i'oublioicnt iamais à gra- ucr fur leurs ouurages l'image &la figure du Taujfignedelacroix. Et defaiâ;,entefmoi- gnage de cecy noas lifons encore que Theo- dofe Empereur d'Orient , ayant fait comman- dement exprès de deftruire toutes les Idoles des Payens , entre autres fut trouuee la ftatue

de Vafcjuesl 8 y I

•delaDecfTcSerapia, laquelle auoitpofcccx af- fifc fur la poiétrinc vnc certaine tonne ckcfpe- *e de croix, c'eit à (çauoir deux ligues qui s'en- trecoupoient , laquelle (Utuc auoit cite appor- tée d'Egypte en Grèce. Ce que voyant I rcur Thcodofc , fit venir deuant lu y les Hyro- phantes, gens tort fçauans & bien entendus aux feiences occultes &aux myit.crcsfacrcz&: fecrets des Eyp:iens ,Llqucls rclpondirent à ce que i iofe lcurdcmand^cn

cestirmes : Queparccftc croix les Egyptiens pretendoient &e!pcroicnt leur falut & béati- tude , VfAtcnd.ùutjt vit.tm tter- n.itnyz liquellc il a taliu que le tils de Dieu nous frayaft le chemin parecite tienne croix , &: par famort. tftw* fétidité i* mH$rumfm*m, Cccjuc ic viens de dire clt rap- parce grand Orateur &: ce grand P:

^crateenfon Hiftoirc Ecdcliaftiquc, liurc cinquième, clnpicrc dixPcpticfmc , par Hire vnz.cfmc, chapitre ?iogt«neufieC- me,parCieorgius Cedrcnuscn Tes Annales ,&: par Soldas Collections : pour vous taire

encore comme par les trauaux , croix &c tourmens du fils de Dieu , la voye du ciel nous a citc'ouucrtc cV: rendue libre.

Remarquez qu'ordinairement les Naturali- (\c<. comparent ce Seigneur au P .liteau, s.

/ /?♦/» Tellicuno frliuriuj m rer/j , difoit ce

taraud Prophète Royal Da id en la perfonne

de ce Verbe éternel. Surquoy il tant que ic

M die ce mac Ici Naturalises rapportent

lii :iij

8-7 2 Pour le lendemain f

du Pellican , qu'iceluy pour trop aimer Tes pe- tits,!es ayant eftouftez en les couuât &efchau£- fant fouz Tes aifles,de regret qu'il a,& du grand amour qu'il leur porte, il becquette la poi&ri- ne , de laquelle il fait ruiffeler vnc grande abô- dance de fang, & de ce fang découlât de fa poi- étrinedanslc bec de fes petirs, il vient à leur rendre la vie au prciudice de la fienne.&lcs ref- fufeite, mais de telle forte qu'en les rciïu (citât, il meurt par refpanchcment de fon fang, S'imi- Usfaïïtts jum pellwano, dit le rils de Dieu , il a elle faitfemblable au Pellican ,fmgulieremcnt en ce que toutainfi que le Pellican reifufcite fes petits par l'efpanchcmét de fon fangenfedô- nantlamortà luy-mefme:ainfilcFilsde Dieu voyant que le pèche' nous auoit eftoufFez dés le ventre de noftre propre merc, en ligne du grâd amour qu'il nous porte , & qu'il nous a de tou- te éternité' porte, il a endure que fa poi&rine facre'e fuft ouuerte, & a iuge' neceiïaire que fon fangfuft efpanche'au prciudice de fa vie, pour non feulement nous reflufeiter du péché, mais encore quelque iour en gloire. Et fie oporubdt Cbriftum pati) & ïtx intrare inglerum fitam.

Les mefmes Naturalises rapportent encore vn autre fïgnerrand de l'amour du Peilican.-ils difent que les oyfeleurs ayat intention de pren- dre les petits du pellican , qui font efclos ordi- nairement dans quelque buifTon cfpineux & touffu, ont accouftume' d'allumer à l'entourvn grand feu , craignans qu'ils ne s'euadent & ne s'cnuollcnt. Le pauurc Pellican voyant le dan-

ie Vafaucs. 873

ger auquel luy& fes petits font expofez,raic tout ce qu'il peut pour les en deliurcr : de forte qu'il le vient a approcher des flammes , tafchac aucc le vent excite par le battement de fes aif- lcsà lcscflaindrc. Mais hclas,aulieude ce rai- rc, il fc brufle luy-mefmc 1 & endure ainù la mort , pourdonner la vie à fes petits. Ha, Sei- gneur tSwnhs faïtus es pelltcdno t vous auez cite fait fcmblablc au Pcllicamlc diable auoit ten- du fes reths de toutes parts pour nous prendre, les flammes d'enfer efloient appareillées pour nous cnucloppcr, pour par ce moyen payer la peine deuëànos eftenecs , le feu de l'ire du courroux du Pcrc éternel s'en alloit nous cn- ceindre de toutes parts:mais,ô mon Seigneur, vous vous efles gcncrculcmcnt expofe à ces flammes, vous y auczbruflc les aifles de voflrc humanité, vous aucz facniic voflrc vie fur l'au- tel de la croix , pour par ce moyen nous dcli- urerdes peinesque nous auions méritées, & neus rendre dignes héritiers de voftrc fainclc gloire , l.tfic oportebdt ibïiftjémpjtt , tf M tw/.irc

"i j:i.tm.

D'auantagc,nous dcuons fçauoir que le Roy- aume descicux ne s'acquiert & ne fc poflede que par l'amour & que par la charitc.Car puis que demeurer en Para Ji, n'efl autre choie que demeurer en Dieu , & que Dieu cfl la mefmc charité', il s'enfuit ,puis que Dieu cfll'obied ilu Paradis drs bien-heureux, que demeurer en charitc'.c'cft demeurer en Paradis, Dtiu rtanfoq r quimarw en cbdriutc, tn Deo mdnet : donc le

8 7 4 ^our ^ hndemam

chemin de Paradis c'eft la charite':la charite'eft comparée ordinairemét au feu, le feu de chari- té7 eftoit mort au monde,pendant Teftatdu pé- ché, le fils de Dieu venant au monde, (cachant qu'il n'y auoit moyen plus propre pour parue- nir à la gloire que par ce feu de charité qui a- uoit efté eftaint parcepeché ileftdefccnduà cette fin ça bas en terre , pour r'allumer ce feu eftaint.-aufsipourcefuj'etildifoit , Ignemveni mittere in terrant \ C ([utd volo , nifi vt acceneUtur} Mais afin qu'il s'allumait , & qu'il bruflaft auec ardeur , il falloit du bois , non feulement pour l'allumer , mais encore pour l'entretenir en ar- deur.O fainfte & facrée croix de mon Sauueur lefus-Chrift, c'eft-là ce bois qui a eite' de Dieu luge' neçeffaire pour entretenir le feu d'amour entre les mortels, &auez1ô mon Sauueur lefus- Chrift,endure'ce fuppîice de la croix, fçachant que ce bois de la croix que vous auez choifi pour endurer vos douleurs eftoit necefiaire pourentretenir ce feu d'amour entre les ho m* mes, & par l'entretien d'iceluyleur mériter la gloire qui ne s'acquiert que par a'mour.'Sirdonc oporrebat Chriftum pati , O* iu intrare in gloriam fuam. Finalement , quand le Sauueur du monde dit (pour y ne féconde explication de ces paroles, & ainfi qu'elles fe deueroient entendre) qu'il a fallu qu'il paflfaft premièrement par l'eltamine des tourmens , auparauant que de prendre pof* fefsion de fa gloire, il nous veut par cela,Chre- fticnsjinftruirc & nous appredre,que nul n'en-

dePafquei] 875

trera dans ce Royaume des deux, qu'il ne premièrement cl prou par les mbulati > angoifles& aduerlitcz. fcn s. Luc cli ^.lctilsdc Dieu difoit : Qui non bdutlMCX ueem fiUm , dTJMd "venu fdfi me , tiinpuufl meta efledifupulus. Le 1 de la croix cli deriuc'du v^ >',quifigni-

fieeftrc tourmete & afrligérd'où vient que lou- uentetois pour tourmenrer on dit entier , 6z ainiî vous voyez que le mot tic croix pris en fa générale lignification, tu- ais toutes i'at* fli&!Ôs,dc tourmccs& de perfecurions. Voila pourquoy noftre Seigneur fcibf-Chrift dit, ihn non ùaihLu cru _r non yenttpiQ me , non fonfl meus effedifupultv. C ? n'clt pas a dire nous portions la croix iur nos elpauîcs, comme il a fait , cV que nous forons attachezfur i< comme il aclte:maisbicn quand il comm. déporter ta croix-, c'effc autant cornes il j. que pour parucoir à la gloire cclcftc , il : mortifier so corps, &: endurer en ce mode : tes lésa* ; tribuliti&s qui fc pourroiét prefenter. Don fient que fainct Grégoire le Vadioufte encore vne autre forte & manière de porter h croix, qui cft de fubucnirà la mifercd'autruy ,& compatir de fa douleur, c'eft cnrHomclietrctc-fcpticfmCjOiicxp ces paroles de fainct Luc, par nous cydeuant rapportées . n b.unl.it crucemft4.ttn , c7 non

dit ainli : Duob/a midit crut cm d*i fortdmufyùt/n tut per dbdinentutm curn n*s%

imper Cùmp.tfnonemprQ\imu;ciejittAicmtlliu/

8 7 £ Pour le lendemain

nofîram puumus. Quienim dolorem exhibct in alienÀ neccjsitate , crucem portât in mente. C'cft donc ainfl qu'il faut porter la croix , c'cft à dire , endurer les aduerfitez de celle vie prefente,fi nous vou- lons fuiure Iefus- Chrift en fa gloire.

Il ferable que ce fut cela mefme que Dieu voulut anciennement reprefenter àfon ferui- teurMoyfe en l'Exode chap. 3. car fe voulant manifefter à luy par rentremife du buiflbn ar- dant , & voulant Moyfe s'approcher de luy , il entendit vne voix, qui du milieu du buiflon luy parloit en cefte forte^ow appropieshttnCyfoluecal- ceament4 depedibus tuts : locus enim in quoftasterr* fan&x efi. Pour quoy Dieu fit- il commandement à Moyfc d'ofter fes fouliers auparauant qu'il s'approchaft du buifion.

Iefçayque Lyranus félon le fens littéral ref- pond à cecy,& dit qu'anciennement, & fingu- liercmét entre les Hebrieux,la couftume ettoit de iamais n'entrer aux Temples & aux Taber- nacles dédiez à Dieu , auec des fouliers aux pieds:demanierc que fi quclqu'vn y vouloit en- trerai failoit delaitfêr fes fouliers à la porte,au- trement il euft encouru ync griefue peine.-cou- ftume obferuee encore des Abyfsins fubie<5ts du Prcte-Iean,& des Turcs ou Mahomctans entransen leurs Mofque'es , & ainfi Dieu vou» lant fignifier à Moyfe que la terre d'alentour du mot Synai cftoit fainàe, à caufe qu'il auoit efl?u ce lieu pour y donner fa loy, auparauant qu'il s'approchaft d'auantage de ce lieu , il luy dit , Solue calcedmenta depedibtu tuts. D'autres di*

de Tafques. $jy

fcnt que Dieu appella ce lieu fain£t, à caufe de

fa particulière prefence , & qu'il commanda

r ce fujet au Prophctc Moyfc démarcher

deffus à pieds nuds.

1) autres difent que par Moyfe Dieu vouloir entedre le peuple iuir, lequel afin de fe rendre digne de pouuoircônoifîre les hauts mvftcret de Dieti.tigurez parce buiflon ard.mt, dcuoict defehaufler les fouliersde leurs affeâios char- nelles, de ne s'amufer plus au fens littéral des anciénes Prophéties, de laifTcr le pied de la let- tre, 5c ouurir les yeux de h foy, pour voir foubs ^efeurce de l'Efcriturefainte les grads myftc- |jelc S.Efprit no9afoigneufcniét reuelcz. le pourrois dire aulsi que par ce mont de Si- clt entendue la gloire & félicite éternelle, quelle auparauaDt que d'entrer &: paruc- nir, il faut dcTchauflcr Tes foulicrs , pour dire qu'il faut dclai(Ter& quitter ce corps mortel, & ne le reprendre, iufqucs à tant que les derniers temps foient venus, cVquc le nombre des efleus & predeftinez foit complet : car alors il faudra endre fes fouliers,ce qui fe fera en la refur- lon générale, de laquelle les îpftei exiniu- (les cou.pnoillront deuant noftrc Sauucur iefus C'nift en corps 3ccn ame.

I » !t cela fc pourroit icy rapporter- mais i'ai- me mieux embrafTcrccftc autrecxplicati 5 plus propre pour mon fu jet , cV pour terminer c prefente Predicatio. \ eritahlemér crfte inon- de de Sinai nous rrpresece le ciel & la gloî- .. Q : i ay ddiadit: ; mais par ces fouliers

§ 7 8 ft?w fe lendemain

qu'il faut defchaufler auat cjue d'y entrer, noul font reprefentecs lestrauerfcs ,tnbulations,& acîiicrfitezcle cette vieprefcnte ,dcfquellcs il faut faire eftat, & ne les fouler au pieds,fi nous voulons quelque iour marcher en cefte terre fainéfce de la gloire & du paradis, Soluecalceame- îa de pedibustuis , defehaufle tes fouliers auant que t approcher de moy, ditDieu à Moyfe. S. Hierofmeefcriuant furie troificfme chap. de l'Exode disque les fouliers de Moyfe eftoiét faits de joncs-marins, à la forme & manière de ceux des anciens Egyptiens. Les joncs-marins qui font cfpecesd'efpines,nous reprefentent fort bien ce qui eft des afflli&ions & aduerfi- tez, defquelles il faut faire cftat &eftime , fi l'on veut eftrc fauuc : & pource en reprefenta- tion de cccvy Dieu difoit à Moyfe, Soluccalced- menta depedïbus tuts.

O Moyfe! ic ne veux pas que vous fouliez Ici efpines , ie veux que vous enduriez les miferes & aduerfîtez de cefte vie > fi vous voulez iouye de ma prefence & de ma gloire. O Adam ! n'e- #oit-ce pas ce que tu nous voulois reprefenter en myftere?lors qu'aufsi tofl que tu eus offense & tranfgreffé le commandement de Dieu, tu eftedis la main fur l'arbre du figuier, pour pre- drenon de fes fruits, mais bien defesfueilles? diray- ie que c'eftoit pour couurir ta nuditc',de laquelle tu auois honte & rougiiTois? bien que cela foit , fi eft-ce pourtat qu'il me seble qu'en eccytu veux reprefenter à nous autres tes en- fans & poftercs , que le mefme arbre qui auoic

Pafjutsl Sjç

clonnc'lamort, ccmcfmcdonnoitle rcmcdc, & le moyen de reflufeiter.

O fueilles de figuier piquantes &:mal-gra- cicufes,fymboledc ia pénitence, des js,

trauerfes ex a Jueriitcz , desquelles il fc tau: fer- uir,lînous voulons retourner dclamortàl.i vie, de la grâce au peche', du mépris à L'hôneur, & de c i ia gloire. Ce fut à quo\ eut re-

cours Adamjç/acbant bien qu'apre Ton pec commis,lcs hommes, fesenfans ne pourroic en quelque teps que fe foit , auoir part à l'hé- ritage ccl-ftc , que parles angoiffes & tribula- tions. Ainfi l'a dit S. Paul T buUù '

uflus oporm intrarc m regnum cœlornm: il faut f jirc violence à foy mefme, en domptant & fui montant Tes pafsions,e\: fupportant tou- tes fortcsd'aJuerfitez, puis quenoilreSeigrieur dit luy-mcfmccnrEuangilcqu il n'y aura que les forts ex courageux qui feront du nombre desefleus,fy^««w calorum yimfAtuur " nti iunt th. véritablement les tribulations

& aduerdtez font les plâches afïeurccs.par lef- -lies lcsiuftcspafTcntdc ce monde en l'au- tre,ce font les voyes que le fils de Dieu mefrac a tenues pour paruenir à fa gloire, "/'or flumpAti,û'tt*intrdrein*loridmfiumG<- :ci

eauxd angoiflc&d'amcrtume qu'il faut traucr- fer : eaux vrayemét fembhbles à celles de Ma- ratli >dcfqucllcsfcp!aiçno!5- les ifraelirrs de- meuras es dc(crts,nprc* la fortie d'

lies fort amcresidc manu -sdif-

ficilesà bo:rc:ainli ces eaux des angoiflesfe.

ÎSSo Pour le lendemain de Pafijuesl licres font véritablement arriéres, & très-diffi- ciles à goufter & digérer .-mais neantmoinsil les faut endurer en cefte vie, fi nous voulons quelque iour eftre mis au rang de ceux qui iotiyflent là- haut au ciel de la vifion bien- heu- reufe de Dieu , & de la gloire éternelle , à la- quelle nous conduife le Perc, le Fils, & le faint Efprit. Ainiifoit-il.

SERMON

S?7

SERMON POVRILE

MARDY D* APRES

Pafqucs.

S te Ht le fus in medio Difdpulomm fuorum dicens , ptx vobi

L v c. 14.

f^^VjaMysqg E $ curieux fcrutatîurs & ff-\ Igfc^yx obfcruateurs de h nature, I -i>y difent que le Lion dormant

Ffl les yeux ouuerts il donne

1

^KË£/a@ l'efpouuente , &: de l'eftroy .^1;/",^ aux befres 1

es plus furieufes, & cruelles du monde, &' ad- ioufte Pline d'auantaçe , que s'il eft dedans vn faifleau fur la mer, & s'il arriue que dansicc- !uy il dorme , il fufeite latempelte au milieu des flots , & au mcfmc temps qu'il (c rcfueille, au mcfmc temps les orages cefTenr, &'lafcre- nuercuient. QutftieaoCj & dénote afsiiUn-

Kkk

8 7 S Pour le Mardy

ce , Dimanche dernier ie difois que le fils Dieu en (a Rcfurre&ion eftoitvn Lion forty de la tribu de bxigL%ffu.it ko de tribu Jw^&pour voir comme fe vérifie en fa perfonne , ce que les Naturaliites difent du Lion , il ne faut que iceter l'œil fur ce queditrEuangile,queno- ftre Seigneur e fiant en la mer , & dormât dans le vuiiTeau des Apoftrcs , les tempeftrss'efle- uent , &iceluy eftant efucille elles ceflent , & ne virent marque de ce qui deuoit arriuerau monde par fi mort &par faRefurrcétion : ce Seigneur c'eftoit endormy en la Croix , qui eftoit corn me le vailTeau, & aufsi toft ces tem* pertes s'efleuent , & les Difciples quoy qn'af- iaireZjfe troublent, le quittent, le delaiflent,& s'enfuyent , Egliffo eo omnes fugerunt : mais aufsi toft qu'il eft rcfueille' par fa Refurre&ion,la fe- renite' reuient,& la paix Centre au monde, lors principalement qu'il dit auiourd'huy à fes Difciples, Vax vobis. C'cft le fujet de ce prefent difeours ; mais tout ainfî que la dernière gout- te d'eau eft celle qui cauc la pierre, ainfi ie prie Dieu que ce mien dernier Sermon puiffeen- grauer bien auant dans vos cœurs le defir de la paix , c'eft à quoy ie m'cmployeray tout du long de ce prefent difeours : implorons pre- mièrement l'afsiftancc du fainâ Elprit, parles prières de la Vierge, luy difant>

« jtuc MayU, j

d'après Pjfquesl

87„

Es hiftoires prophancs rappor- tent de ce brauc & valcu. Hercules, dôptcur des Monflrcs, cV que nos anciens Gaulois de- peignoient aucc deux cluifucs d'or fort at de fa bouche, attachées aux oreilles d'vne multitude d'hommes qui citoient de- uant luy , ils rapportent dis-jc de cet Hercule, que le dernier de Tes travaux fut en l'idc ap- pellcc Miconc,fort plantureufc,cx toutes chofes requifes à la vie humaine citoient en abondance, d'où cft venu ce prouerbe ordi- naire fi fouuent vfitc entre les Grecs, Omni* fiiH.intttY fub yn.i MkêBd. Chrcfticns , ii bien il cît vray qu'ayant efgard à ce qui cft de ma per- fonne , ic ne fuis liofcdcm'accomparer à ce grand Hercule , mais bien a vn petit Pigmce: mais li vous icttez les yeux à la fonction que i'ay exercée le long de ce Carefmc iufqucs à prefent , je peux iuftement m'accompnrcr i cet Hercule, dompteur de Monftrcs, iedis du pcchc',pourcc que le propredu Prédicateur cft de combattre le vice, mon ftre vrayement, ; de la nature , mais des moeurs, mordre qui cft terraflc,non de la force de la maflic, mais bien par la vertu de la parole de Dieu : Prédicateur vrayement Hercule qui attire les hommes, non auec des duifnes d'or. mais par (es dilcours re- leuez.Ic diray donc auiourd'huv, iour heureux pour moy , non poureftrelc dernier de mes trauaux , que pourec qi; et heur , que

les trauaux d'ILrcuîe iboutircat j

Kkk ii

8 8 3 Pour le Marcly

celte I fie de Micone, oùtous les biens efloient cnaffliicnce:ainfidemcfme au dernier iour (Je mes trauaux & îabeurs,ie rencontre vne Mico- nc, qui font ces paroles démon thcme,SfffirJc- pfs m weelio Difcîptdorum fuonan cikens yt>AX votus, C'cff la paix que ie rencontre , fource & origi- ne de tout bien , laquelle après le fils de Dieu ferrre <3:prefente à vn chacun de vous. Cecy me fait refouuenirde ce que nous li-

-o/w.32. çcns aux ]vjombrcs, chap. 32.1a il cft dit que les Ifraclitcs ayans elle quelque temps dans les deferts, après aiioirpaHe le lieu efloient les eaux de ÎVÏarath , qui eftoient ameres , arri- vèrent en HelyirijOii ils trouuercnt douze fon- taines, & 72. palmes. Ce defert dan* lequel les en fans d'ifraël demeurèrent par TcTpace de quarante ansjc'eft vne parfaite reprefentatioa de la fainéle Quarantaine que nous auons par la grâce de Dieu trauerfez , temps du Carelme , fainâ:, defert fc trouuent les eaux arneres J , de pénitence, taux ameres quela faincte Pal-

•^s fion de mon Sauueur que nous auons par cy-

dcuantrepreîentee.ta iaincte Palsion.eaux a- mcrcs,iinguliercment pour la Vicrgejlaquelle Vcndrcdy dernier nous difoir, Noltteme voedre K'fcmi , ici vft fnkhrant ; ÇedMAYum, quiaamaritu- dinerepletùtins Ow?iipottris: mais Dieu foitloiic, que de cette amertume delapafsion nous fom- mes prefentement arriuezen Helym,&en la Kefurrection de mon Sauueur, nous trou- vons douze belles fontaines agréables, qui sot la plénitude de grâce & de gloire que le fils de Dieu a acquifeparfa Refurre&jon: plein*

d'après Pafquer. S 8 i

tudc de grâce fort bien rcprefcntcc par le nombre de douze : car comme ainii foie que fa rcfurrc&ion plénitude de grâce , (oit bien rcprcfcntec par le nombre de douze ; Je nombre de douze cft fupcrabo:,Jant de deux audeilus de dix, qui cft le nombre de perfe- ction ; de manière que le nombre de Jeux fu- perabondant par dctïus le dix, repi la

plénitude & de grâce & de gloire : tillc- :nent les feptaïuc deux palmes, fyajbotcj de victoires, nombre fuperabondant , nous re- prefente la plénitude de paix , que le 6U de JDicu nous a acquife par la c qu'il a

remportée fur l'enfer, le diablc,&:la mort, en fa Redirrcjfcion ; de forte que pour ce lubjecx ildiCf. auiourd huy citant au milieu de [\:% dif- ciplcs& ApoRrcs^xw ù;i. \ oir. pi ji II- il que vous reprefente qu'en cette paix , qu'il nous acquilc par le tiis c chofey

>nde ; & comme c eu leur vraye Micone,

- uslc veux lcrepre- iterparles 72. palmes.

Le nombre de 72. reprefente la généralité WomM de cette paix: pour la palme, vous fçauez qu'ei- « 72. le .1'- . vlr i,t viaoire , oj ett-il que la » 9mi I >irc ne fertderien, fi cllen'ett zcccm\y&- tfntraluc. fc de la paix : ainù lifons-nous parmy les 'oires Romaines , que Iule Caiar aya< délibère défaire guerre aux ( gaulois , va on uouua au milieu de la Cour Impériale, vnc palme qui fortuitemétettoit neeen vi ce q ii donna prani augure à Carfa: \ fioiu Uturc , u M peuple ne M

Kl * ii)

882 Tour le Mardy

pronoftique de la paix qu'il leur deuoit ac- quérir entre ces peuples , par fes Tiennes vi- ctoires. Et quand le mcfmc vainquit & fur- monta Pompée en bataille range'e , au mefme iourfut veuëàRomeau pied defaflatuë vnc palme qui dcmonftroit la victoire, & la paix qui en deuoit procéder, laiflons les hiftoires prophanes.

Sainâ: lean en Ton Apocalypfe, deferiuant la béatitude celefte, diâ qu'il a veu autour du throfne de l'aigneaUjles aVnesdcs bien-heu- reux tenans en main des palmes, Etpalmœm La palme mam^us cornm , qui eftoit marque du triom- cîediee an- Pne & de ^a Pa^x éternelle de laquelle ils iouyf- cienne- foient. Les anciens ont dedic à Dieu la palme, ment anxcommc autheur de victoire, & comme les pal- Dieux, mes luy ont efté donnc'cs comme autheur de victoire t aufsi les mefmcs luy ont elles efte' dé- diées comme autheur , non feulement de la vi- ctoire, mais aufsi de la paix. De-là eft qu'an- ciennement en la fefte àç$ Tabernacles , les Iuifs auoient accouftume' de faire vneprocefc fion , en laquelle tous portoient des palmes en main,& au retour de ceflc procefsion les al- îoient offrir & prefenter à Dieu , en recognoi£ faneeque !uy feulefl: autheur de victoire & de paix : aufsi pour ce mefme fùbic<5r, , fainéx Eni- phanc remarque que lors que le fils de Dieu fit fon entre'e en la ville de Hierufalem , les an- fans de Hebricux , pour pareille recognoif- fance allèrent au deuant de luy tenans en leurs mains des palmes , & les iettoient deuant luy pour tefmoigncr tacitement que celuy qui

£ âpre s Pafquesl 883

cntroit dans Hicrufalem eftoit Dieu. Er non feulement Ton chemin citoit couucrt de pal- mes, mais encore de branches & d'oliues de la paix, pour lignifier que la victoire &: la paix luy appartiennent.

D: la eit que iuftement en ce Collège des Apoltrcs ,1c fils de Dieu difant, fdxrjbis , cgi fui» y conioinct la paixaucc la diu&nitc repre- fentec par ce nom , Ego/mm, qui c(t le nom pro- pre de Dieu .-car notez que lors qu'il eft que- ftâon que Dieu déclare Ion nom en 1 .1 iair.crc Efcriture , il ne le déclare que par ce nom , Ego fumt corne parcxemplc en î'Exoic.nous auom que lors que Moylc fc vit chargé du com- mandement que Dieu luy auoit fait d'allcrdc» liurcr fon peuple d'entre les mains du Roy Pharaon, il luy dit, Seigneur, (1 on me deman- de de la part de qui ie fuis cnuoyc\& comment il s'appelle , que rcfpondray-jc ? Dieu luy dit, lorsqu'on te fera ces demindes , rcfponds que celuyqui t'a enuoyc , QMltftmifit me aJyjs , de forte que le nom de Dieu eit ecluy qui eft, nom propre, & qui repre(cntc mieux ce qui cil de h. diuinitc ,nom compofe dequatre lettres qui eft Ichoua1quepKj!ieursdilent venirdu vcibe Haia,qui fignific cftre:& pourmonitrcrcnco- rccomcccnom d'cllreclt particulier à Dieu, ce Seigneur pirlant vn io js Difcipîcs,

leur di'oit, C uni tXdlfétm t'uirtrfili: C0tH9fcctii qmu ego fut» ,& le incline au commen- cement de fa paùion , citant au iardin dcsOli- ues , & interroge des Iuits , c(K)it kfuf .zarcth,il rcfpondit,£^ /*>»,& aufû :

K I

S 84 FourleMardy

ils tombèrent à la renuerfe pour monftrer que la vertu de ce nom eft admirable ;car ii pour lesluifs, eftant prononcé, il les renuerie par terre, & pour les Apoftres>illcsreleueeftans tombez , de forte qui fe vérifie en la per* fonne du fils de Dieu , ce que fur tout on r.ipporte d'Augufte Ofar, lequel enuers les vnsauoit vn regard fort doux- mais pour les autres qui eftoient Tes ennemis , il auoit les yeux plus efpouuantablesqucia toudre: ainfi dira y- je le mefme du nom de Dieu, il jette fc s ennemis par terre, & relcue de terre (es amis qui eftoient tombez. C'eft doncainfi comme vous voyez que ce, ££0/â?»,reprc fente la diuinc efleuce , & eftant le mot de paix conjoint auec celuy-cy ,^Tote, Egofùm, c'eft pour dire que la paix vient de Dieu , & que luy feul en eft au- tncur. Le mot de Voulez-vous voir comme le motdefrf.v, qui *P*x (11 ni- fignific paix , nous reprefente aufsi tort bien fieUdiui- ^cs froii diuines perlonncs de la Trinité' ? re- ne fffettee. m arquez cecy , le mot eft corapofé de trois let- tres,& d'vnc kule fyllabe; les trois lettres font P,A , X. le P, première lettre reprefente la perfonne du Père , qui eft le principe de la di- uiniré ,• TA , qui eft faiét en forme de trian- gle, reprefente la dcuxicfme pcrlonne com- pofée de trois cfoofè.s , ny plus ny moins qu'vn triangle eft compofe de trots lignes , de la di- vinité du corps eV del'acne, le confiderat com- me verbe incarné: ou bien cefte lettre A efè compolVe de trois lignes , dont Tvne lie 8z conjoinc't les deux autres pour monftre

<?Aj> tes Pafcuesl 8 8$

<cfte féconde pcrfonne de la diuinite', laquelle eft compofec de deux natures , & celte perfoiv- nc du verbe eft celte ligne , qui les vnit & con- joint par en fcmblc:rX.quieftconionnedou> blc ,cltvne belle représentation de ccquicft de l'amour mutuel des diuincs perfonnes > du- quel procède la troificfmc pcrfonne, fçauoir le faind Elprit.

hn outre h paix eft propre & particuliereà Dieu, pourcequcla paix ne dckre autre cho- l'vnltiift fcque Tvnitcqui conuientà Dieu feulement. *Dkh Voila pourquoy ainiiqucl'vnité cftde Dieu,/^w^ ainli la Paix qui ne veut dire autre chofeque i'vnite'i vient deluy , & ne peut procéder que de-luv qui clfc tres-vnique en fa nature , & q iand nousruyonsla Paix à lors nous nous feparons de l'vnité de Dieu, puis que demeurer en Paix n'eft autre chofe que viure vnique- mentauee Dieu. Que ficela cft comme il cfr, qui ne voit que la Paix clt vnc vraye Mico- nc dans laquelle tout bien & plaifir le retrou- ue fOrn*îidfub yn* TsIiçwa. Et par confequent le mefme le peut dire de la Paix que Dieu di- foit à Moyfc de la terre de Promifsion , 0 Irn- Jam îibi omneÙMumtictc monftrcray celte ter- re laquelle abonde en toutes fortes de biens: ainliiediray que tout le bien que nous pour- rions dclirerle trouue en celle Paix , & quelle mcrueille fi cefte Paix cft tout bien , &iic,cft l ! ;.c , puisque Dieu en elll'autheur, ^J T

clt lourcccV principe de toit le bien que t*mbU <'* nous auons , & fans lequel nous n'auons rien: t0k> ** aufsi difoi: ce grand Docxcui S* Bernard, Çuu(

2$é PourleMardy

non hdbentqui kahentem omnU kabtnty Q\ie{t-ce qui manque à ceux-là dcfquels pofledcnt ce- luy à qui toutes chofes appartiennent^ en qui toutes chofes font.

Que diriez- vous que non feulement cefte Paix confiderc'e en Dieu, mais encore enuers nous,eft vne vraye Micone : pour entendre cecy reprefentez-vous ce qu$ dit Pline en Ton hiftoirc naturelle chapitre vingt-deuxiefme, raconte qu'en Barbarie il y auoit ancienne- ment vne certaine fontaine qui arroufoit vn palmier ,mais l'ombre d'iceluy eftoit fi plantu- reux & (1 ample , que fous iceluy il y auoit vn oliuier , fous l'ombre de l'oliuier vn figuier, fous le figuier vn Grenadier,fous ce Grenadier vne vigne , & fous la vigne du bled , & fous le bled , des légumes , toutes iefquelles plan- tes eftoient arroufées de 1 eau de cefte bel- le fontaine , laquelle les rendoit facondes a merueilles : Que veut dire cecy , Omni* fub yna Micona , Toutes chofes fetrouuent fous l'ombrage delà paix, reprefenteeparce Palmier, cefte fontaine qui arroufe K tout de fes eaux criftalines , c'eft le Verbe Eternel, Lors quei'ay entré en cefte chaire , i'ay com- mence7 & fa ici: Tin ftitution de mon deuoir par deux fontaines qui fe rencontrèrent au voya- ge d'Alexandre le Grand en Orient, l'vne d'eau, l'autre d huylc,& expliquant ce qu'elles pou» uoiét lignifier ie difois q.ie la fontaine d'huylc reprefente le trauail , pource que fingulierc- ment en vne guerre il y cft requit : &la fon- taine d'eau la victoire , pource quelesfoldat

d'après Pafquts. 887

ne font point tant altérez de l'eau quand ils ont foir qu'ils font de la fictoirc : Que rcflc-ii maintenant , (I ce n'elfc que celte romaine d'eau arroufece Palmier par la returrection , Ftnsfx- fientUyerbt'.m Du tnexelfis. Ce Verbe incarné cil vnc fontaine quiafaict croiftre cefte paix rclTufcirant.

Sur cecy & en faneur de celle paix il faut que ic vous diic vnc chofe dignedegrand poix OC de grande conlidcrationLc doâc Abbc Ru- pert dit qu'au commencement du monde, .1 créa les beftes & les animaux , mais en telle manière qu'il ne les delaiila point pnuez, dcfnùez&deili tuez d'armes naturelles pour ic defrendre & rcuanclicr les vr.s à. l'cncontrc des autres : venant à crc'cr & produire l'ho- me, il le crée tout nud , dcfpourucu & priuc d'armes naturelles ,& pourquoy cela ? deman- dera quclqu'vn, c'eft que Dieu a donne les armes aux animaux pour fedeffendre quai fans vfagede raifon ils s'cflcuent les vns con- tre les autres, il a feulement priué l'homme d'armes , pour lignifier qu'il ne doit iamais f'clleucr contre Ion prochain & fonfcmbla- blc,ains doit touliours entretenir & fomen- ter la paix tant ayme'e de Dieu : voyla pour- quoy l'homme avant cette paix , le voyant deftitue d'armes naturelles , comme les autres animaux de li terre, il a eu recours aux ar- tificielles ,&:delà ont commence les guerres, les combats , les inimitiez les haines , cV les diflentiins fur la terre : celte guerre c

5C prift fon o entre la rébellion

88 8 VourlcMardy

du fens auec raifon, après le pèche' deThom- mc, alors il fe trouua aflailly de toutes parts, & par la chair,&par le fang , & parle diable, &par les animaux de la terre , par les hom- mes mefrnes , & l'inuention des armes ar- tificielles auec l'inimitié fraternelle, en la per- fonne du fratricide Caïn :& guerre .& inimi- tié générale de l'homme * l'en contre de l'hom- me mefmeaduré iufques à TaduenenTcnt du fils de Dieu , fans y auoir ny trefue , ny paixmy repos.

Voila pourquoy fi lors qu'il efi venu au monde , il a fai^ annoncer cefte paix par les Anges , difans , GlorU in excifis Dto & in terra paxbowimbus, durant fa vie il n'a recom- mande' autre chofe que cefte Paix & la dile- 6fcion fraternelle , Hoc efi prœceptummcnm Dtài- ligatis inukem ,ficute*pâiUxit vas , A près fa Rc- furre&ion la Paix eil par luy publiée en l'af- femblee des Apoftres , Stetït le fus in medio Difci- pulorum fmrum dkens >p<tx vobis , & eftant preft defortir de ce monde, il dclaiflfeà fes Apoftres pour toat héritage cefte paix , Paccm relwqtto mundo if.icein mcumdo yohis , c'eft ainfi comme vous- voyez que les eaux de celte diuine fon- taine arrofent le Palmier de laPaix,&afinque plus commodément toute la plante de TS- glifc foit arrofee de l'eau de cefte fontaine, qui engendre & produit cefte paix, Stetitin me- dio, O Seigneur vous obtenez en la fain&c Tri- nité la place du milieu entre le Perc&leFils, en l'Incarnation raus aue* poflfedc' le milieu du ventre de la Vierge , Opernb^tur faltucm m

& aptes PafcjHts] $ ? -> '

tnrdf mt*, en la Croix vous aucz efte crucifie entre deux larrons, en la Transfiguration vous ettes apparu fur le 1 habor entre Moyfc & Hclie, & après voftrc Refurrcction vous eftes appar:, icu de vos Difciples , & letout

afin de rjcificr toutes c\\oÇcsy S tctit le fuj ih me* <Urttmfuornfn Jiccns , pdx >^, & ainli ie disque vrayement c'eft ce Soleil vjui s'arre- fteau milieu du Ciel , pour nous faire obtenir la ictoire & pour nous donner la paix , ainli qu'autrefois il fit au temps de lofuCySuutSoli* '■■•>> calt.

<> faincre &diuine Efpoufe vous diliczvn ;r ,1 ïgê d)rmio.fèdar mttvn yigiUtt ie dors,mais mon coeur veille. Quel efl ce cceur de l'El- poux qui touliours elfc veillant ? vous fçauer f]tie l*s Dames d honneur ont accoullumc d'.ipprller leur-, Efpoux leur cceur, l'Efpoux de cette Efpoufe n'ett autre que le fils de Dieu, qui cfl leccrur de cette Efpoufe l'Eglîfc , car vousfçauez que le cceur cft ordinairement au milieu du corps dcTRocirtic , afin qu'il donne vicà toutes les parties d'iceluv , ainli k 61s de Dieu cttant le coeur del'Eglife, fctrouucau- i'huy au milieu des Apottrcs, qui repre- fentoir cette Eglife, afin de mettre paix par ( it, Stetii l>rM) in mediê D-; l --

Cccv me tait rcffouuenir de la rcfponce que j)h! g u. fitvn iour ce grand Prince des Mciecins Ga- Ifo de lie certain Roy d'Orient, lequel Pauoit ( „•;,<•«.

ro^c' par quel niov:i il pourroit mainte- iiii fon Royaume en paix. Galicn luy voulant

è ç o Tout le Mardy JPafu Vafq] refpondre & donner aduis, print vn cuir de bœuf fec , & luy dit , Sire , marchez fur vn des bouts de ce cuir, &aufsitoft l'autre bout s'ef- leuoit, mais luy faifant mettre le pied fur le milieu, ny Tvn ny l'autre bout ne fc leuoit , ny abbaiflbit : par cela , Sire, dit-il , voftre Maje- fte' recognoiftra s'il luy plaift , que tandis que vous vous tiendrez à rvnedescxtre'mitezde voftre Royaume , les autres s'efleueront & fe reuolteront contre vous, mais tenez vous au milieu, & alors toutes vos Prouinccs feront en paix, & vn chacun de vos fubie&s vous rendra obeyiTance, honncur,& refpecl: Autant en fait auiourd'huy le fils de Dieu, car pour planccr la paix en TEglife il fe met iuftement au milieu, Stetïtlefu-s in medio Difcipulorum di-cens , pax y obis % tant il eft defireux que cefte paix demeure en- tre les hommes, pour l'édification neceffairc de leur gloire & fa lut.

F I R

TUZLE DES Mji pnncipales contentas tti ces ta *S\ s du C te.

ky/^Ç Aron obtient jHr'^6 pardon pour (^^ le peuple, of- frant de l'encens a Dieu. 817

Abcl mafiaerc' de fon frère en vn champ defert. ici

Abraham pere des croyans. 445

Adam chaflc'par luy- mefmc du Par.:

Adam a parle Hé- breu. 58$

Adam eut cognoil- fance de lcitat rutur de la vie humaine, après (on pèche. ç6 Alain iourec de l'Eçlife. 74-7

Adam premier M narquedu monde. 34 Adam reueftu de

pelliccs d'animaux pourquoy.

Adop:ion&fcs con- ditions.

Acte louable de Dio- gène.

Actions d'vn demo- niaclc font actions de Satlun. $84

Airain Cori endurcy par le tcu: Jtf. Ciel. Il8

Ade héroïque d'A- braham voulant im- moler Ton hli. 36

Ambition, m:hdie dangereufe.

Ambition grande de la uieic de Néron.

Anciens folJats cou- uicz au* bras 8ci la telle entran-, tuom- phanscnlavillc. I}4 Ai ici do

L

T *4 B L E.

falut. 355 AfncfTe de Balaara

Anges gardiens corn empefehee de palier

parez aux murailles & par l'Ange* 367

montagnes. 352 Afsiliance du S. hf-

Anges gardiens de prit . neceflaire aux

nos corps. 355 Conciles. 663

Anges gardiens des Affauts du diable et

homes (elcnlacroyâ- pouuentables. 103

cede>Payens. 352 Afsiftancc double de

Anges n'ont efte'at- Dicuenuers fonEgli-

tendus à pénitence, fc. 77

corne lés bornes. 410 Aftres heureux de

Anim.iux de laterre mal-heureux. 670

portèrent à Adam o- Athlètes oints aux

beiiTance & honneur. jcux01impicjucs,auât

343 cjue de combattre. 134

Animaux d'Ezechiel Attilius condamné

figure de la majefte' corne facrilege pour a-

de^Dieu. 81 uoirfaitprophanerles

Anniba! loiic pour liuresdes Sybilles. 58

fa vigilance. 634 Auarice es vieillards

Antithefes denoftre rajeunitf 324

Seigneur auecAdam. Auarice dangereufe.

803 110

Arche d'Alliance fi- Aueugle-ne illumi-

guredes Roys. 100 ne', pourtraiâ du pe-

Armoiries premières cbeur. 552

des Chrcfticns Aile- Augures pris du vol

mans. 524 des oyfeaux. 837

Art de bien mourir Autel fait ancienne- premier de tous. 594 nement en forme de Arricles de la foy Liô,& pourcjuoy^io" s'entretiennent. 45 Authorité de fainft

r j4

Pierre fur les autres

Apoftrcs. 224

B

BAlance de laiufti- ce & mifericorde de Dieu. 143

Balâcesdcla vie pre- sétc 5c de la future. 130 Baquet fuperbe d'vn Empereur Romain faict au milieu de la mer. 852

Baptcfme fignilîc par l'eau. 68 y

Bel exemple pour les penitens & pé- cheurs pris de S. Am- broife. 524

Belle & notable cou- ftume des anciens Scythes. 601

Bénédiction vient de Dieu, cv la malcdictiu des hommee. 1)7

Beftcs Ycnimcufcs & abominables reuerecs entre les anciens Egy- ns. 14

ites contrainctes d'entreren l'Arche, & non l'homme. 268 îles cfpouuentees par le bruit du uô, 114

B L E.

Biche engendrée par le Ton du tonnerre. 1^7

Biens de trois fortes. 109

Bien qui reuient à ceux quitont aumof- ne. 607

Blafpheme de Luther fur lacontriton. J

Blafpheme des hé- rétiques fur la contri- tion. 267 Blafpheme des A- thecs. 79 Bœufs d'Hclic& de Baal efeorgees pour cognoiftre le vray Dieu. 169

Bonnes cruurcs ar- mes des ChrcfVicns. 4

Bouche porte de la- me félon Platon. 88

Bras de Moyfc fou- itenus par Aaron pen- dant qu'il prioit. 19$ •image d'abfinthe offert an commenec- met des banquets en- tre les Romains. ^3 C

CAluin combat l'intcrccfsion des

LU ii

Anges.

T ^ B L E:

Caftatrophcdumau- parThuyle. iS

nais Riche. 3*8 Charité comparée

Caufc des larmes de au feu. 874 Xcrces. 575 Charlemagne ne Ceinture du Tem- voulut qu'vn fuatre pie de Salomon admi- pour toute pompe fo- rage. 362 nebre, 33 Ceinture fymbole Chérubins grauez à deiuftice. 399 Tentour du Temple de

Ccremonies obfer- Salomon. 352

uees aux Sacres & Chcueux des femmes

Couronnemens des fontles lacets de luxu-

KoysdePeiTe. 340 re. 683

Cérémonies necef- Chefs prins pour trois

fairesenlaReligiô.350 chofes diuerfes. 15

Cerfs & Biches ref- Chiens crucifiez en-

pirent par les oreilles, tre les Romains. 844

2 5 1 Ciel appelle caue en

Cercle fymbole de l'Eferiture. 207

l'Eternité'. 137 Cieux inaltérables

Certitude & obfcu- félon leurfubftâce.115

rite7 delà Foy. 37 Cleméce grade d'au-

Chairpirecjuele Ba- cuns Empereurs. 463

filic. 104 Cœur fourec des œu-

Champellan du Roy ures. 10

des Perfes Taduertif- Cœur des roys entre

sat de fes affaires tous les mains de Dieu. j6i

les matins. 132 Cœur fitue' au milieu

Chant du coq efpou- du corps de l'home. 65

liante le Bafilic. 292 Cœur de l'homme à

Charge des Prélats deux parties. 2i6

onereufe. 281 Colombe auec fes

Charité reprefentee fauffes couleurs, mar-

r \a b l i>

IjuC 4'hypocrifie. p Contritio plusgran,. Colomnc fymbolc de que la mer. 209 d'éternité. 45 o. & 695 Contrition, & en Combats des herc- quoy conùftc. 206 tiques. 2,3 Conucnancc du fa- Combat de l'Ange phircauecla virgini- âueclacob. 355 té. 470 Commandemens èc Conuen^ce du riche Dicus'ciatreticnct. 46 auec le chameau, 2,2 r Comment faut por- Conuoititc racine de terfa Croix. 875 tous maux. J518 Communion don- Coopération necef- nce après le Baptcfmc faire à la grâce reccué. en la primitiuc Eglife. 571 504 Correfpondancccn- Concilc premier de tre la Création & la l'Eglile. 694 Rédemption. 866 Côciledes Apoftrcç Couleurs de l'arc en tenu en Hierufalc. 219 Ciel que (Ignihct. 142 ConcilcS (rin Courône oftufcjuant des Iuifs quel & de le Soleil veue au Ciel combien de fenicurs du temps de ConiUn- compofe. 696. CV697 tin. 242 Confiance de Uauid Courage magnani- en fes richeiTes. 327 me de Iudas Macha- Coniuratioude Ca- beus. p| tilina faide & com- Courroux de Dieu ment. 259 fîgnifie par le fâg. 6\\ Confciencc cham- ( ..medes Ainazç- bcllandc l'home. 1^2 nesde moarir deb o, côfciéce des pécheurs & non couchées 207 feront les liures ou- Coufhimc des h llflf iu iugenu:. 132 de mettre des eferi-

Llliij

T ui B L E:

teaux au defs9 de la te- Cygne chante mé- fie des fuppliciez. 316 lodieufemét en mou- Couftume notable rant>&pourquoy.o23 des Bataues. . 758 D

Couftumemal-hcu- T^vAmnation ramas

reufe des Scribes. 553 JL/de tous maux,

Crainte de Caton peines &douleurs.335

d'approcher de Cefar Daniel deliuré de la

qu'il auoitofrcnce'.i22 foflc aux Lions. 77

Créatures raifonna- Dauid figure de le-

blés portées d'ambi- fus-Chrift. 627

tiond'eftre Dieu. 300 Dauphin amoureux

Créatures compa- de l'home plus que les

re'esàTeau. 631 autres animaux. 474

Crédit & faueur de Débat entre les Iuifs

la Magdaleine. 684 &les Samàritains.290

Crocodile adoré des Demande imperti-

Egypticns & pour- nented'Antipateraux

qnoy. 6*39 Lacedemoniens. Ï93

Crocodile feul ani- Demande fai&e à

mal fans langue, ibid Simonides ,pour fça-

Croire s'eft appro- uoir que e'eftoit que

cher de Dieu. 28 Dieu. 640

Croix du fils de Dieu Defcription de Ta-

liuredevie. 132 mour. 828

Croix du fils de Dieu Dcfcriptiô du riauîre

înftrument de noftre de l'Eglife. 78

falut. $93 Defert lieuauarita-

Croixdu fils de Dieu geux pour Satan. 100

bois pour entretenir Defert lieu auanta*

le feu de charité'. 874 geux pour le Chreftié.

Cuifine temple des 102

gourmans, 110 Defolation grande

l'Eglilc.

T ^ B

d'Àgar voyant Ton cn« faite mourir. 814

DjuiTcs des Anciens Romains. 307

Deux chofes remar- quables au Triomphe du fils de Dieu.

Deux forres de f ne. 318

Djux marques de

Deux fortes d'here-

fic combatuë par S.

Auguftin. J$

Dieu fc trouue en

troislieux. 270

Dieu appelle feu en

rEfcriture. 117

Dieu exemple de

perredion. 52

Dieu voyant nos ne-

cefsitcz nousfecourt.

Dieu nous parle par

Dieu fe regarde foy- mcfmc voulant faire mifericorde. 144

Dieu mifericordicux au iour du iugcixicnt.

Dieu promoteur du pechc. 106

l e:

Dieu copare' au vent.

Dieu a deux fortes de nces, ioe>

Dieu entoure de im-

(cricordc. 142

Dieu miroiicr du

monde. 51

Dieu nous traitteen Roys. l}i

l>icu peut eflretrop & non allez aime. 6^1

Dieu porte le glakic en trois façons. 398

Dieu fcmblablc à l'Ourfc au iour du in- génient. »2Ç

Dieu fouucrain re-« fuge des aùlcrablcs.

7>\ Dieu confère fes grâ- ces en faucur de quel- ques liens feruitcurs.

Dieu fc furpafTc foy- mclme en bonte & mifericorde.

Dieu compare 1 ftatuaircs ancicnsdcs Grecs. 17;

Dieu toigneui l'intérieur , 8t Sa dcl extérieur, 6

LU ni;

Dieu commence fes Dire notable d'An- ccuures parchofesin- nibal. 271

terieures,au contraire Dire notable de de Sathan. 7 Charlemagne. 331

Différence entre la Dire de Xenophpn nature & la grâce. 505 touchant laperlonne Différence des mini- d'vnRoy. 306

lires de Dtcu&dc ceux Dire notable de Ga- dcsRoys. 282 lien donnant confeil

Différence de la vo- à Alexandre. 889

lonté de Dieu & de Diftace infinie entre celle des hommes.263 Dieu & le pèche. 28 Diffcrece de Dieu & . Difcoursdes Conci- de Sathan en quoyco* les. 6g\

gneuë. 13 Difcours de la mort

Différence de Dieu du fils de Dieu en la deuant & après Tin- Transfiguration. 332 carnation. 142 Difpute d'Adam auec

Differéce dufage& Dien. 453

du fol notée par le fa- I}iuciTe façon de par* gc. il 1er de noftre Seigneur

Dimefions du baïti- aux Scribes & au peu- mentfpiritucl» 34 pie. 54

Dire de Cefar mou- Diuerfes forties du ranr. 717 fils de Dieu 184

Dire d'Alexandre Diuifion de la terre voyant le fang colère prornife. (558

defonfang. 32.0 Dix miracles fe fai-*

Direnolabledc Phi. foient ordinairement Hppc Roy de Mace- en l'ancien Taberna- doine. 330 cle. 16

Dire notable de De- Droiéfcc & garache mofthene, Sm110 % nifient en l'Ef-

T ^ B L e:

crîturei n quoy que lame y foi:

Douaire donne de 383 Dieu à l'amc fidellc le Diab'eeft muet fonefpoufe. 245 parfesetfects. 386

Double qualité' du E

feu. 117 T?Au propre pour

Double vie de l'hom- Jj^laucr les péchez, m-. 500 548

Double naîflmce Eaux de la mer ai- de l'home. 125. & 126 doucicsà Tarriiiee de Double citât de Denis le Tyran à My- riiomme. 505 cenc. 91

Doigt de Dieu rc- Eaux de liberté' qucl- doutablc. 505 les. 634

Douleurs de ce mon- ErTc&s effranges du de ne font compara- foudre. 6

Lies à celles qu'endu- Erïcéts de îa nature rent les damnez. 335 <:nucrs les femesgrof- Ducl entre noftre Ses. 58

Seigneur èvSarhi. 9$ Eftcc'h de la proui- Duelopporcaucom- dcnccdcDicu. 504 ma de nicu. 09 Egyptiens efpcroicnt

Diable appelle fmgc leur falut parla Croix, de Dieu.

le Diable appelle Eglifc appcllee m

Lioo: 757 de. z.\o

le Diable appelle7 'ifc appellee ver-

par lob Lion & for- gtfpfeïn de ri mrs. 515

mie. 166 iglife appel Icefain-

le Diable compare* etc, cV pourquoy. 447

an chicenchaifné. 758 Eglifc compirec au

le Diable peut pof- fcys. 128

feder noftre corpi, Egl ifc cpifcopale ap-

T ^4 B L El

pellee Cathédrale, & Enfeignes de Saxes? pourquoy. 388 712

l'Eglife comparée à Enfcigncmens de Iu- la nalfclle agittee. 77 itinian mourant don-

Eghfc appellee co- nées à fon fils Tybere. lomne de vérité, & 604 pourquoy. 965 Enuie bette dange-

Eglife comparée à la reufe. 808

nauire. .435 Enuie comparée au

Eglife appellee vi- Tygre. 710

gne. 345 Ënuieuxcôparezaux

Eglife eftvnRoyau- chiens abboyans. 65 me. 220 Epaminondas trifte

Elephat Symbole du le lendemain de (on Iugccelefte. 128 triomphe. 715

Emblefme des vieil- . Epithce donnée au

lards & de Sufannc.80 diable par Efaye. 389

Emblefme de la Erreur touchant les

mainconioin&eauec peines d'enfer. 334

vn œil. 82 Erreur des hérétiques

Emblefme de la Lu- touchant le libéral ar-

nc & du chien ab- bitre. 36^

boyant après. 64 Erreur de caluin, de

Ennemy qui doit Luther & de Beze. 2^4

eftrehay. 54 Efcriture mal inter-

Ennemis comparez prêtée, Verge de TE»- à l'abeille. 6% glife. ' 109

Entrailles de l'amour Efcriture arme de Sa- de Dieu côparcesàla than &des hérétiques, pôme de Grenade. 363 106

Enfeigncs desRoys Efcriture enigmatî- prinfes des enfeignes que au temple de Dia- des Dieux. 301 ne 43

T \A B L El

Efcriture du fils de F

Dieu > fur lapoufsierc T^Ace d'Aug. terri-

que lignifie. 558 JL ble& gracieufe.119

hfpreuuc ii l'or cft cri Face de Dieu bonne

lamine. ic8 & terrible. 119

Eftoillc des Mages Façon defprouuer appellce langue des l'or es Indei. 129

Cicux par faincl Au- Fait notable de Cra- guftin. 31 tes Thcbanus. ^2}

Elire Chreftien es Fai6l notable d'Ai> fondemens de falut. tifthenes. 6^6

Faict louable de Si-

Efcufton dVn cer- lurus Roy des Tarta- tain Soldat tait de cry- res. 294

1U1 , esblouillant les Fauoris du diable yeux de l'ennemj. 751 leuez aux charges fans jchariitic lignifiée mérites. 110. m

parlcfang. 635 Faux prophètes en la

Eue attaquée du fer- primitiuc Eglife. 4-1 pent en l'abfccncc Faute d'vn parcicu- d'Adam. 100 lier ne doit cftrc im-

.e tircc# du cofte puteeàvn corps. 227 d'Ada , pourmonflrcr Félicité amas de tout qu'elle n'efr. fa feruan- bien. 335

te ny fana iftrc fichai n s Femme fans hou- facompagne. 259 neurefr. infâme. ^76

Excez de l'amour de Fcneants ban ris en- Dieu monftrc au Sa- tre les Athénien*, m crement. 359 Fcftins des Pcrlcsap-

Exemple fert,& a pelle/ 1 qtielft 35$

beaucoup de forcc.74. Peu celé (le 1 U*ff* du fur le facrilîcc

d'Hclie. 170

T \A B L tl

Feu d'enfer fpirituel. Le Fils de Dieu a te» 334 nu le milieu en fes

Feu principe de tout myftcres. 888

félon Empedocle. 62 Figues frui& de con- Feu Symbole delà tradi<5Hon,felon quel- indice & mifericorde ques Pères, & non la de Dieu. 118 pomme. 97

Feu Symbole du Figuier maudit par courroux de Dieu. 118 noftre Seigneur, &

Feu Symbole de pourquoy. 131

Dieu. 121 Figure de la femme

Fidelle feruiteureft desbauchee. 371

le fucceffeur defainét Figure de Toccafion. Pierre , félon fainâ: 271 Chrifoftome. 283 Figure du Roy & du

Fils de Dieu corn- luge, entre les Egyp-* pàréàMoe'. 807 tiens. 136

leFiIsde Dieuacfté Fin du monde afri-t fouette' félon la cou- uera félon l'opinion flume des Romains, des petes & anciens 7po Philofophcs. 115

Fils de Dieu liurede Flateried'Epicure.}^ vie. 132. & 133 Flatcurs d'Alexandre

Fils du Roy Gyrus par luy-mefme blaf- muet , parla voyant mez. , 330

faire outrage à fon pe- Foie demande de Mi* re. 810 das. 22

le Fils de Dieu fe Fontaines merueil- taift -deuant Ces faax leufestrouuees par A* aceufatcurs, & pour* lexandre , allant à la quov. 7^5 conquefte des Indes. 1

Fils de Dieu eom- Fontaine de Bertie parcauPellican» 872 admirable, 6$%

r \a s l e:

Fontaine bruflante Foy reprefentee fous

de nui<5t, & glaçante à le fymbolc dclalam-

la veuc du Soleil. 771 pc. 155

1 Mitaine de lacob Foy du Centenier

quelle. 494 caufe de la guarifon

Fontaine d'eau fym- de Ton feruitcur. 27

bole de victoire. 2 Foy appcllecc ceildc

Fontaine d'Acheron l'ame. 161

changeât les hommes Frayeur des damnez

en bettes. 207 vov ans la face de Dieu

recs du Diable in- au iugement. 123

copjrables félon lob. Frui&s de la palme

120 fort doux, bien qu'ils

Fontaine des Ro- procèdent de racine

mains dcfchautfa (es amere. 233

patins fur le mont Pa- Fucillcs de figuier

latin. .&90 feruirent à Adam eu

Fo? bouclier du la pénitence de fonpe-

Chrcflien. 47 chc. 97

Force de l'oraifon Fucilles de figuier

comparée aux os. 742 picquantes, figure des

Foy principe de (a- aduerfitcz. 87^

lut. 2S G

! rentcdela /*"> Alba dit que per-

feience. 2,7 VJYonnc n'eft tenu

Foy hguree par les de rendre conte de fa

deux grands luminai- vie. îtf

rcsdumnnde. 40 Garder iuflicc , &

Foy obfcurcie parla auoir fidelsamis , cft

raifon naturelle. 40 la conferuation dvn

Foy conduit Vhom- Roy en fon cftat. 595

parmy les tene- Gentils fignifier par

rance.59 Ici dragons. 4$i

7 ' \A B L tl

Glaîue de Goliath contre Satham p$ confcracré à Dieu par Guerre cruelle en- Dauid. 182 tre la chair & l'efprit*

Grâce appellee plu- 96 me de colombe par H

Dauid. 503 T TAbillcmcns des

Grâce preuenante L JLanciens luitteurs & fubfequente. 564 iuftes & fans ply. 97 Grâce concomitan- Habillemens d'A- te & coopérante, ibid. dam de quelle matie- Grace de Bicu don- rc faiéts. 863. & 8^4 nccàtous. 263 Habillemens de fi-

la Grâce eft enTef- guier, cV ce qu'ils re* fencederame. 20 prefentent. 97

Grâce appellee fe- Hayne de la Pan- mencede Dieu. 501 there contre Lhom-

Grace de Dieu oy- me. 300

feau de proye. 649 Hayne comparée aux

Grâce excitante en efpines. 64

quoyconfifte. 560 Hayne de Thcophi-

Grâce fuffifante of- Jade contre S. Chry-

ferteà tous. 568 foftome. 610

Grâce actuelle & ha- Haire & filice figu-

bituelle. 556 rez par les vefremens

Grand amour du de figuier d'Adam. 97 Pélican enuers fes pe- Hely faifi de grande tits. 873 triftefle , fçachant la

Grand Preftre an- prife de l'Arche d'Al- eiennementmarchoit liance. 752

fans fouliers. 529 Héraut marchant de-

Guerre du monde & uant les anciens triô- du diable finie par le phateurs , & ce qu'il combat du Sauucur difoit. 708

T \A B L U.

Hercfie des pre- les de la grâce , fclcm

miers hérétiques, s '9 lcsPcrcs. $

Hérétiques corapa- Huylc donnée aux

rcs a Galba. 133 hommes par les Dieux

Hérétiques fe fon- pour vn rafraichiflc-

dent fur la roy feule- met cnlcurstrauaux.a

ment. i}4 Humanité de Icfus-

Hercfiedes pharifics Chrifl voile de fa di-

ditf-crente de celle des uinité. 8$$

Rcligionnaires. 1} Humilité efleue

Hcrctiques conda- l'homme. 657

nez par la ioy du Ccn- Hvmne chanté par

turion. 44 N. Seigneur après fa

Hjrctiques ont plan- dernière Ccnc quel,

te l'Euangilcaucc les 6z\. & t 11

armes. 170 Hypocrihc des Scrî

Heur du bon larron, bes. 454"

Sic Hypocrites compa-

Homme mondain rez aux anciens Tem-

comparé au cheuai pics des Egyptiens. 14

d'Alexandre. 601 I

Hommes appeliez TDolc de Labanem-

fleurs. 65; JLportcparRachel.301

Hommes ignorans Idole de la Déclic

efleuez en dignité en- Serapia trouuec aucc

tre les hérétiques. 55 vne croix fur la poi-

Hommc diftant des trine. 871

animaux pirlaraifon. Idoles anciennemec

>^J liez, & pourquoy. 759

Hoftic offerte par &760

Ccfar , trouuec fans leconias faifoit plus

cceur. o d'cllat de ion or que

> le *v eau fymbo- de Dieu. 320

r 14 b t h;

Iefus-Chrift figuré triomphateurs ] & par l'ancien propitia- pouquoy. 708

toire. 162 Impatience de la

Iefus-Chrift reffufci- meredeTobic. 826 te' au iour que la lu- Infallibilite' de l'E- mierefutproduite.858 glife d'où procède.

Iefus-Chrift a de- 449 meure' trois iours au Infidellesne peuuct Sepulclire , & que il- eftre contraints par gnifie ces my itères, exorcifmes à venir à S49. TEglife. 203

Iefus-Chrift appelle' Induftrie dcXeuxis Soleil. 276 voulant pourtrairc la

Iefus-Chrift eft Ta- belle Heieine. 661 medeTEglife. %6 Ingratitude des hô-« Iefus-Chrift reco- mes enuers Dieu. 824 gnu pour Dieu du Induftrie de Thi- Centurion. 43 mantes peignant le

Iefus-Chrift appel, facrifice d'Iphigenia. pierre. 618 818

Iefus-Chrift attaque Induftrie de la four- Sathan.' 100 mis. 854

Iefus-Chrift a ofté Induftrie pour fça- l'imperfedion de la uoir fi vn homme loy , & y a mis la per- agoniflant eft mort, fcétion. 57 666

Iefus-Chrift fe por- Interdit!: aux igno- te luy-mcfme en l'in- rans de lire la fainfte ftitution de l'Eucha- Efcriture. 54

riftie. 87 Induftrie des Apo-

Image du Dieu Fi- ticaires, pratiquée par cinuspofeeau haut de le fils de Dieu. 297 la tefte des ancien» Intention de celuy

qui

r Zi b l k.

cjui prie que le dort de Dieu. foj

cftrc. î 9 1 lu (1rs appeliez !

InfHgitiondeDieu à Adam& au pécheur. Indes comparez à

la Lune. Intention pure com- h fticc de Dieu com- parées la pierre d'A rc. mant. | [ufttcc de oicu c<

Intention cft rnc p.ircc aux montagnes, corde pour attirer 144 Dieu à foy. ibiJ. Juiticc de Dicu,mf-

Interccfsion des S S. buchet pou. nos

neceflaire. jçd ceuurcs.

Inuention pour co- L

gnoiftre la mine d'or, T Accdemonicns a- d'argent & ducuiure. -Lmatcurs dj kurs

enfans. 10 ;

lob dcliurc'dcfami- I aic"t, dclamcrccft

ferc. 77 vn fang cuit deux fois.

lob figure dufilsde 509 Dieu. 108 L'ame comparée au

Ingénient de Salo- miroiicr. 16;

mon fur l'enfant des Langue Hébraïque deuxmerr premierede toutes

0 luges doiuent cftrc Larmes de prix & de oyans , & fans valeur entiers Dieu, mai 136 f.}9

le [uif Svdonrien 1 des luif* fn

1 pour le fils d'ke- >rtduKoy!oi

rode , & finalcmcn

recognu par Augulte. Larmes comparées

a 1 1 (.11 ni

te du fils irfor-

Mmm

T ^ B L E.

ce. 207 les. 59T

Larmes eaux plus Louanges & efficace

douces que miel. 212 du ieufne. 21

Loy ancienne corn* Louanges des dé- parée aux cifternes li* ferts, &deslu•uxfûli- moneu(cs. 60 taires. 101

Loy ancienne corn- Lucifer releue' en parée à l'arbre fous le- puiffance par deflus cjuclrepofa lonas* 60 les créatures. 102 compareeà la Manne. Lumière première ïbi. côparee à la terre, créature. 35 premièrement créée M vuide & ftcrille. ibid. \ TAgnanimite' compareeà Rachel. 62 jLVjLgrande du Roy Lcy de Dieu , Hure François I. en fa gran- de vie. 132 deaduerfue'. 830

Loy des Athéniens Majefte' Royale c£.

faifantrédre copte de clatdeladiuinite'. 112

h vie d'vn chacun. 133 Mariage permisan-

Loy de Dieu appellec ciennement aux Pre-

tabernacîc fpirituel. 7 ftrcs> mais à conditiô.

Loy de crainte châgee 465

en la loy d'amour. 53 Marie comparée au

Loy de Dieu burinée buidonardant. 667

fur des tables d'yuoi- Marie appellee abif-

re. 252 me de miracle par S.

Loth cofeillé defor- Damefccne. 667

tir de Sodome,&non Marie appellee au-

fbrce,&poLirquoy.2,5î, rore& pourcjuoy.û'ô'8.

Louange delà Cha- & 669

nnnee* 181 Marie appellee mi-

Loiiange des larmes, rouer concaue. 66$

& de l'efficace d'icel- Marie contient ea

T l* B L El

foy tout ce qu'il y a de 718 beau es créatures. 66$ Mifcricorde de Dieu Marie appellcc Ar- côparecau Soleil. 25e» chc d'Alliance & ta- Mi Je empef-

bcrnaclc de Dieu. 661 che laiufticc de Dieu. Marie conuertic eu 14 vn Soleil. 66 j Miferscordc fiege de

Marque des cr.fans Dieu au Ciel &: en de l'Eglife. 180 terre. 14}

Matière & forme du MifericorJecuprend peche'. 30 deuxehofes. 187

Mauuais confcilde Mifcricordc particu- Perimandcr. 6Z0 licre & propre à lefus-

Maux prouenansde Chrift. 580

la maladie du peche'. Mifsion des Apo- 212 ftres & Prélats , ac-

Medicament d'Em- compagnec de quatre pedode faifant viure conditions. 611

fans refpirer. 21 Monarchie la plus

Miracle des 5. pains excellente des gou- fi^urc de TEuclian- uernemens. 219

(tie. 499 Monde fera renou-

Miracle ordinaire- ucllc félon Platon, par ment fii&s au taber- les principes de la nacle ancien. 171 naiflance. \\6

Miracles rrfufczaux Môdercnouucllc'par loifsparN Seigneurs l'eau eV parle feu. 116 cV pourtjuoy. 172 Monde hoiloge de

Mileie de Lyzima- l'homme. 387

ch Monde de deux for-

Miiere de Baiazct tes. 657

- eu. 719 Moyen de brifer le

Mifcrc de Delhi . diamant* ^92

M:iun i)

T *4 B L E;

Morfurc du chic en- Nature du S.Efprîe

ragéfait vomir. 844 expliquée par Teau vi-

Mo"t Ju fils de Dieu uc. <58$

torrent. 616 Nature du Tillcc

Moyfe voile fa face deferite. 641

d'vnfuairc pourefrre Nature de THeiio-

regarde du peuple 332 trope. 653 Multitude de Pa- Nature du peuple,

fleurs de i'Eglife de- 214

pendant d'vn Chef. la Nature abhorre le

278 vuide. 60

Myrrhe double pre- Nature foigneufede

miere & féconde .338 Thôneurde la femme.

Myftere de la Trini- 677

teincosneu denoftre Nerf du cœur defee-

entendement. 41 dant au petit doigr.67

Myftere de l'Incar- Noe' fécond Monar-

nation incomprehen- que gênerai de la gloi-

fible, 41 re. 344

Myftere de lEucha- Nom de la Tribu de

riftie incomprehenfi- Leui graue' en vue

Lie. 42 emeraude au Rational

N du grand Preftre, que

NAbuchodonofor fignifioit. 467

efpouuate' voyat Nom de Iefus trou-

le doigt de Dieu ef- ue' graue au cceur de

criuant fur la paroy. S Ignace. 59

j 78 Nom de Saddsi pro-

Nature du péché. prcàDieu. 506

422 Nôbrc de 12. requis

Nature du diable fi- anciennement pour

gnrecpar lcferpent. faire cfledtiô de qucl-

420 «ju'vn. 230

Tl4 B L V.

Nombre de 50.: Ocuures gcnerale-

bie de Jubile. 858 ment diuifez en trois

Nombre de n. pie- genres ou cfpeces par

nitude de grâce. 8S0 les I hcologienr.ibid.

N cura endure Oeuurefconduifent

3. fortes de difeiplines à falut ,& non Iaiciilc

cnlaflagcllttion. 7 8 foy. 1^4

N, rueilleufc Ocuures penib 1

iilcs de canarre.240 rendues rjvilcs par la

Nuée : ceSjnn charité. 18&19

bolcdelat 38 Ocuures prennent la

Nue claire &: tenc- charite'en l'hôm., 6j

breufe. 39 Otlice des Pichrcs

Nul cfclatic entra en fcmblablcàccluy des

l'arche. 259 A:>ges. j}i

O ( >i i -lier fbarniflant

OBic&ion des hc- l'huile^ficlcscourônéi retiques contre auxAthdet.anlics.nj les tra lirions. 451 Ombre du rrcfm

liions du pèche' nirneaï pour les' - euitabl ia

il plus notable ( >. bredenoftre s parr ic du corps, ro$ gneur tirant en Oc Oeil reprefentel

1 del'ame. 1 irroh.

es de mifcri- (\ Rgurcci pir les pourq : gtci du trofnc \'( er

des m. 1^0 Ici

uirci prcuétlcur s p-rce'es aux

mente du crtur. m c(V «e

-uurcs fins grâces ! r.

(ont fans mérite. 20 Ôjdcnol* ur

M mm n i

T Z4 B L El

non brifez en la croix fâs fruicx, & du figuier

que lignifient. 430 aride,figure de ce que

Oflemens de Iofeph Dieu feraauiugemét.

portez à la queue de 131

rarmecd'Ifraëlj&rar- Parricide des Roys

ched'alliâceàlateftc, digne du feu d'enfer,

que fignifioit. 607 121

Oraifon comparée Parole de Dieu fe-

auRemorc. 195 menccdiuinc, 8

Ordre de i'rniuers Parole de Dieu ap-

eonuaint l'entende- pellee lanterne. 175

ment de l'homme. 218 Parole double en

Oyfeaux produits de l'homme. 6^1

fueilles d'aibrcs. 502 Parterre de l'Eglife

P deferic. 218

PAix propre à Dieu. Paffage du Paradis

885 eflargi par Iefus-

Paix comble de tous Chrift. 326

biens. 885 Pafsions du fils de

Palmes & couronnes Dieu appellees pro-

diftribuez aux vain- pafsions.. 634

queurs. 113 Pattes de Gryphon

Palme née au milieu données à l'amour , &

delà Court du Palais pourquoy. 591

de Cefar , que figni- Patins des anciens

fioit. 881 Empereurs de Con-

Panache baille' à ftantinoplc. 232

Dieu par les Egjptiés. Pauures mefprifez

040 des riches. 329

Parabole des dix le mot de Vdx repre-

vierges allcgorifce, & fente la fain&e Trini-

cxpliquee. 135 te'. 884

Parabole de l'arbre Pechécaufedelaiu-

r > B L El

flîcedcDieu. 144 ce defoy-mefinc. 17

Pcchc côpofc mon- Petit nombre des

ftrueux. 29 efleus fufhfant pour

Pèche commis crie rendre 1 E^lifc flori-

vcngcanccà dïcu .^66 fante. 446

Pcchc du talon quel. Pied huile fait mou-

522.&52^ rir lefcrpent. 6 7

Pcchc appelle nuce. Pierre de touche a

tf}4 deux parties. ioi>

hez commis en Pierre de Cleopatra

;lifegricrs 521 fondue en du vinaigre

Pendant d'oreille de- en taueur de fon mary.

mandez au peuple par 260

Moyfe,afin de feruir Pierre mcrucillcufe

au Tabernacle. 251 en fa nature. 16}

Peines de l enfer pu- Pierre myftericulc

res& mcflan^ccs. 337 doniace en prefent à

Pénitence appcllcc François I. Rov de

Pifcine. 202 I ranec, par les Bou-

Penitcnce comparée lonnois. 4^5

à la pierre , appcllcc Pierre ietrans de

Celido- 211 l'eau eltans cxp<>l<-cs;

aitenec appellec auxrayonsdu Soleil.

Baptcfmc. 1 775

Pères viuas en leurs Pietc grade desEm?

enfanc. 19} pereurs Chreftiés.

Pcrfonne de le fus- Pifcine Je Hin.iU-

Chrifl compofec de lem appcllcc probati-

troischoles. 143 i]iie,&' pourqtmv. 1 :2

Porte de Dieu cft la Plailirs mondains

plus grande, 157 appeliez laiâ amer.

rtc de Lucifer

nue de la complaifan- Pleurer Cnofc

T \A B L El

gnedu courage d5Aie- Prelatures charge

xandre. 576" onereufes. ni

Pommes de grena- PreMoir fpirituel

des grauees en cein- double. 357

turc du Temple de Sa- Prétentions de Moy-

lomon. 39 1 fe trop hautes. 8 y

Porte du Ciel coin- Prcuue que rEgiiie

parée au pertuisd'vne cfl vniuerfctle. 434

aiguille. 326 PreuoyancedcDieii

Pourquoyle monde figurée par fept yeux

nouuellc par le feu.iiy efclairans fur la terre,

Pourtrai&deDieua parle Prophète Za-

ejuatre faces. 80 ebaric. hz

Pourtraiéfc de Ta- Prière comparée à

mour. 497 Tare en Ciel. 1S6

Pourtrai&delapru- Prière retiét Tire de

dence faict des dons Dieu. itfj

des Dieux. 66$ Pris d'honneur donc'

Prcftres appeliez ancicnncmct aux fol-

Ançcs. 213 dats cjuirapportoient

Prééminences des leurs boucliers entiers

yeux de Dieu furie de la bataille. 47

Soleil. 84 Procefsiondu S. Ef-

Prcfcts anciens d'E- prit diftante de celle

çypte , dépendes d'yn dufits. 633

feul. 285 Promcthccalepre-

Prelats ambitieux micr apporté le feu du

des fouueraincs di- Ciel en terre. 50

gnitez. m Prophétie de Dauid

Prélats fculs pref- accomplie. 821

choient anciennemét Prophéties appellees

en leur EglifcCathe- Cèdres par Origenc

dralc. 388 626

r *4 v t e;

Propitiatoire entre pourauoif dcfobcyl

deux Chérubins, & ce Dieu.

qu'il riguro 191 Puilïanccde la more

Propriété &: vertu du 329

Soleil. z-6 Q

Propriété' de l'Iron- y^x vadrature du cer-

dclle. 549 V^cletrouuc. Su

Propriété' du Rer. mueilleu-

re. ( fe du Lac Afphalitc.

Propriété admirable ^

d'vn certain oylcau. Qualité des nv

5^0 ftres de Die

Propriété de la Perle Q^litc de la pierre

appeilcc Cclidoine.

Propriété? trop gra- 5^9

des oîtant h railon à :ez du Saphi-

FhofitntCi 3:9 re. 470

-iiefles d'auci jjlitcz des corps

Capitaines de l'ancic glorieux représentez

.t. U5 pitiés quatre Heiiues

Prouidcnccdclafor- du Par rreftre.

mis. I96 24?

Prudenc» grande Quatre animaux J d'Agcfilaus. /echiel ,& les m; fie- Prudence d'\'l: j rts qu'ils reprefenttfit excellente. :-.5c ^41

aimes chantez par Quatre c ho fcsdeH i-

leiHcbreux après leur nc'cs au traunil.

quotidien. 622 R

ichc i\.portoicnt vne

i V.jhc d'alliance. 99 marque dj gra-

PtU de baiil ucefur lefpaule. 70

T *4 B L #3

Racine de lysfai&e Pharifîen, iy6

en forme de cœur. 228 Refponce d'Ariftan*

Rage des anciens der à Alexandre fur la

Tyrans enuers les confultation de deux

Martyrs. 700 fontaines trouuees. 1

Raifon formelle de Refolution admira- la foy. 46 bleduRoy des Moa-

Raifon pourquoy bites. 78e

Socrate rendoit gra- Reffemblance mère

ces à Dieu. 279 d'erreur. 4T9

Rapport entre le Rcftabliffemcnt de

verbe éternel &lafa- l'Eglife faiâ: par les

liue, 541 hérétiques, femblable

Rapports entre à la rcfurreâion des

l'Arche d'Alliance & Phitonîffes. 288

le fils de Dieu. 797 Rétrogradation du

Regard de Dieu fi- Soleil en l'horloge

gnedevie. 553 d'Acab. 144

Regrets de Lyfima- Riches comparez

chus. 336 aux Chameaux. 31$

Regrets des dam» Riches penfant élire

nez. 3 $6 immortels &incorru-

Reniede pour ren- ptibles comme le Cè- dre douce la pomme dre. 323 de Grenade. 71 Richeffes robbes

Repartie de Cefarà pefantes. 323

Fuluius. 750 Richeffes compa-

Reprochede Terni- reesau vin pur. 327

lianfai&e aux hereti- Richefles fembla-

ques de fon temps, blés aux plumes du

289 Paon. 3 «8

Refponce de noftre Richeffes appcllecs

Seigneur faiéfcc à vn aifles. 370

T ^ B L £

Richeffes caufcnta- 300

uaricc&prodigualite. Roys payeurs des

^24 hommes. 300

RichcfTesdiuifees à Roys vignerons Ôc

l'homme auec inega- laboureurs. 34a

litc'. 367 Roùillcure des armes

RichefTcs môftrucu- Chrétiennes quelle.

Tes & comment. 314 5

RichciTcs comparées Raminus Dieu de la

à la (tatuc de Nabu- nature comment de-

cloJonofor. 330 p c i 1 . <5fc. $06

Robbc des richefles Rufe de l'auftru-

nuiiîble. 323 che voulant dcuorcr

Robbe de noltrc les petits oyfcaux.

Seigneur rcprcfcntc 304

l'vnitede l'Eglifc. 431 Rufe de l'Aigle pour

Roche admirablcprcs furmontcrlcCcrt.

lcflcuuc Arpafïus. 38 545

Rofsignal chante RufedeNaab.

toufiours couuant Tes 5^4

petits. 62} Rufe de l'hydre pour

Royaume desCicux furmonter le Croco-

compareàla vigne. dile.

344 Rufemcrucillcufc du

Kov des Abeilles ferpent. 11

chery de Tes fubicts. Rufe Je Sathan.

Roys appeliez les S

oin&s de Dieu. 09 ÇAcremens figafCl

Roys&rtous les hom- i3parh boue,

mes ne font que pots 545

déterre. , Sacrifice defphifant

Roys image de Dieu, à Dieu s il n'efi orhic

r \a b le:

de cœur. 10 armoiries citant fur-

Sacrifice d'Abcl ac- montez par Charlc- ceptablc à Dieu. i?o magne. 712

le S. Efprit appel- Scandale double.630 fleuue de vérité. 961 Scribes des luits cor- Sainâ Elprit donc le rupteurs delà fainc^p fymbole du Ion. 633 Eicriture ainfiqueles Samâ Efprit appelé hérétiques. 57

eau donnée de Dieu. Scribes appeliez ge- 487 neration adultère par

* S. Pierre pourcjuoy noïtrc Seigneur. 166 crucifié la tefte en bas. Sénat des Aréopages 224. & 225 rigoureux. 129

Sain<5t Pierre corn- Sentence de Cayphe paré à la pierre appel* iufte & iuiuîtc. 69Q lee Eui<5tros. 776 Serpent Difpas fort Salut des hérétiques venimeux. 230

fondé fur le fable Seruitude venue par mouuant. 35 le péché. 259

Samaritains ennemis Septante deux Séi- des Iuifs. 54 gneurs des luifsmisà Sathan compare au mort par Herode ,697 foudre. 6 Septante deux Se- Satban attaque les nieurs defpendansde homes en leurs bon- Moyfc. 286 nesceuures. 100 'Signe de la Croix Sathan offre tout mis fur la plus part des pourauoir l'ame. 111 ceuurcs des Egyptiens.

Saûl eminent delà 870

tefte plus que toute Signe de la Vierge

fon armée. 225 au Ciel &fa vertu 690

Saxes contraints de Signe delà guarifon

changer de deuifcs& d'Ezecliias. 144

r ** n le.

le laprcdcfK- tente. ^2^

njtion & reprobauû. Soleil ImTant &: ar-

17 1 dant cirât au ligne du

Simoniaclcs appeliez I-ion. 70

ideurs de Colom- Soleil appelle Cer.tt-

bes. ) 1**ni ; j.

Singes tuent le Son déclarant la na-

p tirs en les trop turc du (âinâ Eprit.

304 t

propri.ic^ dci Songes des malades

,cs. iblesfcIÔHy-

fflDCCJ 2^4

grettatit de iriourircn Songes de pharao t

licence de Ton mai- pli que par lofcph.284

flre. 6\\ Sortie du fils de Dieu

r d'Alexandrie mauuaifc pour les

ra(ez auant la batail- Inifs. 625

le. 104 Sotte refponfe de

latJ Manicheus. 4-75

Romains gardée fous Souliers de Moyfe

Ks enfeignes de gner- rairs de joncs-marinr.

re. 8 Soi

lafpirsde Dauid

jire la faim. 49^ Ibr la mort de Ton fils

1. Abfalon. -727

fils de ifflc de l'homme

Otl.ibid. & lèvent ligne de vie

>lêil reprcTcnte la cV de mort.

lation .éternelle. menanec de fa

mort Kinefle. 123

Soleil porte am lire fymbolc de

nement parle Roy de mort. ^2

vie fa lires & draps de

T ~4 b i il

niorts au Temple de buth Dieu des mou- Venus eu Cypre & ches. 1-71 pourcjuôy. 679 Temple de Salomon Subie&ion de Iacob fymbole de lVniuers. pour l'amour de Ra- 7 chel. 71 Temples des Egy- Subie&s obligez de ptiens admirables en prier pour leurs Pre- beauté. 14 lats. iii Temps propre pour Superbe rabaiffe chercher Dieu eft ce- l'homme. 557 luy de lavieprefente.

Sufanne deliureede 270

la furie du peuple. 77 Temps & inftans

Statue de marbre differens. 95

ont pleure', voyansla Tentation appellcé

ruine de leur pays. 825 torrent. 626

Stratagème admira- Tentation double

ble de Sertorius vou- felôn S. Auguftin.107

lantaffaillirlesCaraiN Tentation appellee

taniens. 25 pierre de touche 107

T Thcbainsportoient

TAble du Soleil vneefpeegrauccfur la drefifee par les cuifle. 70

Ethiopiens. 498 Thcodofius Sabeus

Tabourin de peau de condamné pour auoir brebis demeure muet plaide' vnc mauuaifc & ne peut fonner caufe. 290

pendant que le ta- Throfne des Romains bourin depeaufonne. faiéts d'yUoire 128 764 Throfne du iugemet

Tables autels des de Dieu figure' par le gourmands. 110 throfne de Salomon.

Temple de Belzc- 127. &128.

T Ji B L tl

Throfne de Salo- Triple blafphemtf

mon d'or ôcd'yuoirc. deshcretiqucs. 264

128 Trois Difciples me-

Tifon de fcuardant nez au mont des Oli-

efpouuantc le Ljoii. ues par noftrc Sci-

7^7 gneur , & pourquoy

Traditions de TE- non moins ny plus*

glifc rtnucrfccspar les 731

hérétiques. 288 Trois perfonnes de

I rahyfon des herc- la Trinité' fous troif

tiques comparée a cel- romaines diftindtes.

le Je ïudas. 749 629

I :aia notable d'vn Trois circonftances

ancien philofophc.$ii neceflaires pour cher-

Transiîguration de cher Dieu. 288

noftie Seigneur figni- Trois chofes confi-

fiec & expliquée par derablcs auiugcmenc

l'arc en Ciel. 141 dernier. lil

Thrcfors de Dieu

mis entre lesmainsde V les minières pour les

donner. 282 YrEntre , Dieu des

Threfors des Perfcs V gourmands. 110

garde* en pots de ter- Verge de Moyfe

re. 290 changée en ferpent

Tribnlatiosdoiuent pour cofirmer famif-

eftrc carrellees pour lion. 169

entrer au C 878 Vérité de la Reli-

Triomphcs des an- gion Chrétienne eft

ciens Empereurs. 706 entre dcuxextrc'mitci.

C de ïefus- 401

( :J. \ rtu & efficace des

:mcs. aïo

T \A B 1 11

Vertu embelliffcmct ucntable. T24

de ].i nobîefîe. 600 Vfagcs des temples.

Vertu mauuaifcmef- 517

leeauec levice. 15 Vnite' propre à Dieu.

Veucfubtiledu linx. 885

81 X

Veuë des hommes '^7'Enophon par-

dangereufe. \6 ./Vlant des profperi-

Vie humaine appel- tez , donne vn bon

îee guerre. 3 confeil aux hommes.

Vie humaine corn- 823

parée à la Lune. 311 Xcrxes pleure voyant

Vie fpirituelle dou- fon armée & pour-

blc. 125 quoy. 576

Vin appelle' laictde Y

Venus. $60 TT'Eux de Dieu ap-

la Vierge profonde X peliez lampes ar-

cn humilité'. 657 dames. 177

la Vierge appellee Yeux de Dieu com-

cetre de la terrée. 6$%* parez au Soleil. 84

&CÏ59 Yeux nuifibles à

Villon de S. Pierre l'homme. 681

expliquée. 397 Yuoire tire' de l'E-

VoixdeDieuefpou- lephant. 128

ÏIK DE LsA TsABLZ.

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