WEMOIRE LES POMATIAS. DU MIDI DE LA FRANCE PAR : A. DE SAINT-SIMON ‘ie TOULOUSE IMPRIMERIE PRADEL ET BLANC RUE DES GESTES, 6. 6) | 1867 MEMOIRE SUR LES POMATIAS DU MIDI DE LA FRANCE ; Imprimé 4 50 exemplaires SUR LES POMATIAS DU MIDE DE GA FRANGE PAR A. DE SAINT-SIMON TOULOUSE IMPRIMERIE PRADEL ET BLANC’ RUE DES GESTES, 6. 4867 MEMOIRE SUR Les Pomatias du Midi de la France Ayant été 4 méme d’étudier d’une maniére générale les Cyclostomes de la section Pomatias qui habitent le Midi de la France, j'ai pensé que le résultat de mes observations présenterait quelque intérét pour les malacologistes. En effet, les espéces francaises turriculées ou coniques du genre Cyclostome, sont d’autant plus dignes d’étre étudiées qu’el- - les sont les plus nombreuses. La plupart appartiennent au Midi de la France, et la section dont fait partie le C. ele- gans, n’estreprésentée, dans l’ouvrage de M. Moquin Tandon, que par deux espéces. Je n’ai pas entendu dire que d’autres alent été découvertes. Le magnifique ouvrage dont je viens de parler, contient des déterminations trés bien faites et généralement trés exactes. J’al cru pourtant y remarquer quelques-unes de ces rares et légéres inexactitudes qui se rencontrent méme dans les travaux les plus consciencieux, surtout lorsqu’ils sont d’une aussi grande étendue. Ainsi le célébre savant ‘dont nous déplorons la perte récente, et dont je suis l’éléve qui marche de loin sur ses traces, a réuni le C. crassila- brum au C. obscurum de Draparnaud. La forme de l’ou- verture de la coquille, celle du péristome, l’épaisseur de ce dernier et la disposition des rides du tét, sont, 4 mon avis, des caractéres suffisants pour que ces deux mollusques constituent deux espéces distinctes quoique voisines. Il me semble aussi que le P. carthusianus doit étre placé avant le s eee P. obscurus. Le péristome de ces deux espéces est unilabié et ouverture de Ja coquille pyriforme arrondie. La forme générale de la spire varie jusqu’a un certain point quelquefois. Je posséde des individus presque coni- ques du Pom. obscurus. La forme de l’ouverture et le plus ou moins d’épaisseur du péristome, sont des caractéres qui. m’ont paru plus fixes. M. Moquin a établi deux subdivisions fondées sur le pre- mier de ces deux caractéres. La conséquence naturelle de ce que je viens de dire, est que le P. carthusianus doit pré- céder le P. obscurus. Avant de procéder a l’examen des espéces qui font l’ob- jet de ce Mémoire, je crois utile de soumettre 4 l’examen de mes lecteurs les remarques générales suivantes : A Voceasion du genre Cyclostome tel qu’il a été créé par Lamarck et composé déja de plusieurs centaines d’espéces a spire allongée, a spire plus ou moins courte, plus ou moins aplatie et parfois planorbulaire, on peut se poser la question suivante mise en avant par le savant anatomiste M. Fisher, pour le genre Hélice, dans la page 314 du ve volume du Journal de Conchyliologie : « Est-ce un » genre immense ou dominent ca et 1a des types d’organi- » sation? ou faut-il plutét admettre la série des coupes » nombreuses adoptées par différents auteurs? » La ques- tion est plus difficile a résoudre pour les Cyclostomes, car lanatomie de l’ensemble de leurs organes n’a pas été, je le crois, étudiée dans un grand nombre d’espéces. Les obser- vations sont moins nombreuses, proportionnellement, que celles faites-sur les Hélices. Dans cet état de choses, il me semble qu’on doit prendre un mezzo termine, c’est-a-dire adopter des divisions peu nombreuses, tranchées et compo- egg sées d’un aussi grand nombre d’espéces possible, sauf a exa- miner plus tard, au moyen de l’anatomie des animaux, si elles sont ou ne sont pas naturelles. C’est la marche qu’ont suivie les premiers auteurs pour d’autres Mollusques. IIs ont établi, par exemple, les genres Hélice, Bulime, Maillot. Pourtant il n’existe pas toujours des démarcations bien tranchées entre ces trois divisions. Il y a certaines coquilles (Ennea globulus, EK. Michawi) pour lesquelles on est trés embarrassé, et l’on se demande si elles sont des Heélices, des Maillots ou des Bulimes. On est tenté de tirer a la courte paille pour leur assigner une place quelconque; malgré un certain nombre de faits analogues, les trois genres ont été conservés. Il me parait tout naturel, comme conséquence de ce que je viens de dire, que les Cyclostomiens a spire allon- aée, pointue et a tours étroits, fassent partie d’une section a part, surtout si l’on tient compte des espéces étrangéres a la France. Cette section a déja recu Je nom de Pomatias. Les espéces qui se trouvent dans Je Midi de la France sont au nombre de huit, et doivent étre classées dans l’ordre suivant : 1. Pomatias Carthusianus Dupuy, ouverture pyriforme arrondie. Il. Pomatias Obscurum Crist. et Jan. , Idem. I. — Nouleti Dupuy, subovale arron- die, presque pyriforme. IV. Pomatias Arriense Saint-Simon , ovale arrondie. V. Pomatias Partioti Dupuy, Idem. VI. — Crassilabrum Dupuy , subovale arrondie. VII. Pomatias Septemspiralis Crosse, arrondie. VIII. — Patulus Pfeiffer, Idem. aR es Mon savant ami M. Crosse a publié sur les Pomatias un travail remarquable; il est 4 regretter seulement que la par- tie anatomique n’y ait pas été développée d’une maniére plus étendue, et que les espéces francaises de Pomatias ne soient pas l’objet d’un examen comparatif dans ce Mémoire, que l’auteur, resserré dans les limites de son Recueil, a dt restreindre. (Voir Journ. Conch., 1864, p. 23 a 33.) Malgré l’autorité de MM. Pfeiffer et Crosse, je doute que Jes expansions auriculiformes du péristome soient un carac- tére assez important pour établir des sections au dépens du genre Pomatias. L’on me pardonnera de citer les diagnoses de M. Moquin in extenso; elles m’ont paru étre les meilleurs éléments de comparaison pour établir les espéces dont je m’occupe. I. POM. CARTHUSIANUS Dopvy. CoQuILLe conigque turriculée, non dilatée vers la base, a rides fines, saillantes; rougeatre, obscurément maculée; péristome presque plan, unilabié, tranchant. Hauteur: 7 4 10 millimetres. OssERVATION. Les tours mont paru assez convexes, les sutures sont marquées, la coloration est plus ou moins fon- cée, selon les individns. Hasire les environs de Ja Grande-Chartreuse (Charpen- tier, Dupuy et Moquin), de Grenoble, de Sassenage (Dupuy et Moquin). M. Pfeiffer considére ce Pomatias comme une variété du suivant; indépendamment des différences qu’il présente pour la taille, il en offre d’autres plus importantes pour la disposition des rides qui sont plus saillantes et plus écartées. ; per atc) Gia Il. POM. OBSCURUM Carisr. et Jan. Coguitxe conoide, turriculée, légerement dilatée vers la base, 4 rides fines, assez saillantes; d’un gris roussitre , maculée; péristome presque plan, unilabié, tranchant. Hauteur : 10 a 44 millimétres, Les individus recueillis a Toulouse ne dépassent guére 11 millimétres. Hasire Toulouse et d’autres parties de la France. Osservation. Le dernier tour est trés peu déprimé au- tour de l’ombilic et le péristome parait a peine continu. Cette espéce ne se trouve pas dans l’Histoire des Animaux sans Vertébres, de Lamarck. Ili. POM. NOULETI Duprvy.. CoguiL_eE conoide, turriculée, légerement dilatée vers la base, a rides fortes, un peu écartées, trés saillantes; rouss4- tre, trés peu distinctement maculée; péristome plan, étroit, faiblement bilabié. Hauteur : 9 4 12 millimétres. Hasire l’Ariége, prés d’Axat (Noulet) et de Vicdessos (Charpentier et Moquin), Foix (Boutigny). J’ai trouvé cette espéce, en 1845, sur les rochers, a l’entrée de la vallée de Gourbit, prés de Tarascon. Osservation. Les tours m’ont paru assez convexes; le dernier est 4 peine déprimé autour de la fente ombilicale. Le péristome est plus continu que dans les espéces précé- dentes. Un individu, qui m’a été communiqué par M. Crosse, présente des flammules longitudinales roussatres, étroites et écartées. Cette espéce a été découverte par mon savant ami M. le =5, Yor. docteur Noulet qui, par ses nombreux et importants ouvra- ges, jouit d’une haute réputation svientifique justement acquise. IV. POM. ARRIENSIS Sainr-Sinon. Testa conoideo elongata, turriculata, vix basi dilatata solida, rufo vinosa; apice subtiliter striato; flammulis lon- gitudinaliter flexuosis; rugis validis, prominentibus, leviter sinuosis, distantibus. Peristomate continuo, bilabiato, incrassato, reflexo. Coguitte conoide allongée, turriculée, trés peu dilatée a la base, épaisse; rides fortes, trés saillantes, un peu sinueu- ses et légérement écartées, plus claires que le reste de la coquille qui est d’un roux foncé un peu vineux, et présen- tant des flammules longitudinales plus sombres, assez lar- ges; péristome continu, large, épais, blanc, renversé en dehors et muni d’un bourrelet intérieur large et saillant. Hauteur : 10 442 millimétres; largeur de la base : 3 milli- metres. Hasire le pied de la montagne d’Arri, entre Saint-Béat et Marignac, pres de cette derniére localité (Haute-Ga- ronne), avec le Pom. crassilabrum, assez rare. Cierp, prés de la rive gauche de la Pique, trés rare; sous les tas de fragments de rochers éboulés et humides, 4 une assez grande profondeur. OssERVATION. J’avais trouvé deux individus frustes de ce Mollusque et je les avais rapportés au Pom. Nouleti; un nouvel examen fait sur des individus vivants, m’a démontré quil en différe par la forme générale de la coquille, celle de ouverture, la disposition des rides, |’épaisseur et la colora- tion du tét, enfin, par |’épaisseur du péristome qui se ren- — 11 — verse en dehors. Ce Pomatias est presque pointu au bout; les tours sont assez serrés, médiocrement convexes , crois- sant progressivement; le dernier est caréné; il présente un aplatissement assez marqué autour de la fente ombilicale. On voit des stries plus fines dans Vintervalle des rides qui sont aussi saillantes, mais en méme temps moins écartées que celles du Pom. Nowleti. L’ouverture est trés peu angu- leuse, supérieurement et simplement pointue vers le bord columellaire. Les tours embryonnaires m’ont paru plus lar- ges, moins hombés, plus ternes que ceux du Pom. Nouleti, et leurs stries sont moins apparentes, plus droites et plus serrces. L’opercule ressemble a celui du Pom. crassilabrum; mais il est plus concave; les tours de spire sont plus ser- rés; sa couleur est plus foncée, plus ou moins roussatre. Les bords sont moins sinueux, mais en méme temps ils pré- sentent des dentelures; j’ai observé chez plusieurs individus de petits appendices trés curieux, en cone renversé, situés sur le bord columellaire. — V. POM. PARTIOTI Dupvy. CoQuILLE conique turriculée, a peine dilatée vers la base, cen Irée, immaculée; rides extrémement fines, peu saillan- tes, trés serrées; tours embryonnaires lisses; péristome plan, épais, subbilabié, subcontinu. Hauteur : 9 a 10 mil- limétres. Var CROSSEANA Saint-Simon. CoguILLE a rides moins fines et moins serrées, plus sail- lantes, dernier tour plus large; tours embryonnaires fine- ment striés. : tape Vapi Hasire les vallées de Gavarnie et de Héas (Partiot et Moquin), au pied du Vignemale, au-dela des lacs de Gaube et d’Estom (Dupuy et Moquin), les Espelugues et le Grand- Gers, auprés de Lourdes (Boutigny). La variété Crosseana se trouve dans le Cirque de Gavarnie et au Pas-de-l’Echelle, pres Saint-Sauveur. J’avais cru que cette variété présentait, 4 cause de ses rides, des caractéres suffisants pour établir une espéce nouvelle; mais M. Crosse m’a fait observer qu il était plus sage de ne considérer cette forme que comme une simple variété du P. Partiott. VI. POM. CRASSILLABRUM Durvy. CoguiLLe conoide turriculée, légérement dilatée vers la base, 4 rides assez fines, d’un gris roussatre un peu cen- dré, peu distinctement maculée; péristome plan, épais, subbilabié. Hauteur : 10 4 14 millimétres; Jargeur: 4 mil- limétres. Opercule mince, membraneux, un peu concave, présen- - tant sept ou huit tours de spire peu distincts; il est plus mince et sinueux vers les bords, sur lesquels on remarque quelques fentes droites et trés courtes. Hasire toute la région Pyrénéenne des départements de la Haute-Garonne, des Hautes et des Basses-Pyrénées. Opservation. Les tours sont moins bombés et le dernier un peu plus étroit que chez le P. obscurum; la dépression — qui entoure l’ombilic est plus marquée. Le péristome est plus continu, subbilabié; il est en méme temps plus auri- culé vers le bord columellaire. La forme de l’ouverture se rapproche davantage de celle des P. Partioti et septemspirale. La figure 27 de la planche 37 de louvrage de M. Moquin, se rapporte au P. crassilabrum. a | Oa Yi ett J’ai trouvé deux individus senestres de cette espece, un contre un rocher a Cierp, sur la route de Luchon, en 1856, et un autre a Signac, dans la vallée de la Pique , en 1865. Vil. POM. SEPTEMSPIRALIS Crosse. CoQuILLE conique, légérement dilatée inférieurement, a rides un peu fortes; roussatre, maculée; péristome épais, subauriculé de chaque coté, Hauteur: 5 a 7 millimetres. Hasire presque toute la France, le Gers (Dupuy), ete. Vill. POM. PATULUS Pretrrer. Coguitte conoide allongée, un peu effilée, a rides trés fines, d’un roux grisitre, immaculée; péristome auriculé de chaque coté. Hauteur : 5 a 8 millimétres. Hasire la France Méditerranéenne, etc. Oxsservation. L’ouverture de la coquille est grande, rela- tivement 4 la longueur de la spire, comme dans l’espéce précédente. Indépendamment des différences déja signalées qui la séparent de celle-ci, on peut voir que les stries sont moins saillantes. Je dois, en finissant ce travail, signaler l’ouvrage plein Vintérét qu’a publié, en 1864, mon savant ami M. Pabbe Stabile, sur les Mollusques du Piémont. Bien qu’un certain nombre d’espéces soient étrangéres a notre pays, leur étude peut étre utile comme terme de comparaison avec celle des genres et especes qui habitent la France, et l'on trouve en outre, dans ce travail consciencieux, une quantité de faits anatomiques se rattachant aux Mollusques francais. Grace 4 cel ouvrage, j’ai pu avoir connaissance d’une monographie anatomique trés compléte et trés belle de M. le docteur : — 14— Ed. Claparéde, de Genéye, sur le Cycl. elegans. Ila décou- vert une glande nouvelle et n’a pas oublié le systéme ner- veux qui ne se trouve pas toujours dans les descriptions anatomiques, et dont je recommande I|’étude a examen —attentif des observateurs, soit pour ce genre, soit pour d’au- tres genres. Quand on aura ainsi étudié un a un les organes importants de chaque Mollusque, et lorsque on aura comparé ENSEMBLE DE CES ORGANES'a celui des organes des Céphalo- podes, animaux les plus parfaits de l’embranchement des Mollusques, on sera bien prés d’arriver 4 une classification rationnelle des Gastéropodes et des Acéphales qui, se trou- vant presque en téte des invertébrés, ont attiré, depuis Swammerdam, |’attention de nos plus grands zoologistes. M. Crosse m’a signalé derniérement dans une lettre, les observations faites par Trosche] dans son « Das Gebiss der Schnecken, » sur la plaque buccale des Pomatias. M. Pabbé Stabile, pages 132-133 de son ouvrage sur les Mollusques du Piémont, donne une description, extraite du méme au- teur, sur les dents linguales du Pom. patulus, chez lequel ces dents sont simples, pointues et recourbées. MM. Stabile et Sordelli ajoutent que les dents du Pom. septemspiralis sont semblables a celles de l’espéce ci-dessus mentionnée. Voici maintenant le résultat des observations que j'ai faites sur le Pom. crasssilabrum; elles concordent, soit pour la plaque maxillaire, soit pour Ja plaque linguale, avec les observations précédentes. La plaque maxillaire est grande, en forme d’ een élargie et fortement échancrée antérieurement, rétrécie et faiblement échancrée en arriére, convexe; elle se compose de deux piéces dont la soudure divise l’organe en deux par- ties égales; celui-ci est d’un jaune ambré, rugueux, et pré- wr ke he % ae aaa” eee sente postérieurement des lignes paralléles de spinules; ces lignes forment des chevrons dont la pointe est dirigée vers la partie postérieure de la plaque. Le devant de celle-ci pré- sente un rebord linéaire, sans trace de soudure, d’un roux presque noir, 4 denticules nombreuses, serrées, arrondies. On pourrait considérer ce rebord denté comme une ma- choire rudimentaire, et la plaque buccale comme |’expan- sion postérieure qui commence a prendre un certain déve- loppement chez les Succinéa , les Omalonyx. (Voir Morch Journ. Conch,, 1865, p. 391.) L’organe en question se compose de deux piéces soudées mais distinctes. Dans le C. elegans elles sont séparées. Le ruban lingual est long, trés étroit, transparent, et présente quatre rangées longitudinales de spinules pointues et dont la courbure est tournée vers la partie postérieure de VYorgane; les deux rangées Jatérales sont plus petites et moins saillantes. Je n’ai pas observé de bifurcation dans les spinules. —‘Userait a désirer que l'on multipliat les collections de machoires et de plaques linguales, car, de méme que les eoquilles, elles peuvent servir de termes de comparaison pour déterminer les genres et les espéces, et l’on peut faire des observations qui ont échappé a un premier examen. Ainsi, j’ai pu constater sur le rostre du Vit.-Major, des Zonites Algirus, alliarius, Lychneuchus, des cdtes fines qui rappellent un peu celles des Odontognatha ; seulement le bord extérieur n’est pas crénelé. Je pose ces organes ramol- lis dans l’eau sur une plaque de mica, les téguments servent de colle. La plaque de mica est longue de 10 millimétres et large de 3. Je renferme le tout dans un tube de verre long pe (re ~ de 3 centimétres ‘et demi et large de 6. Les machoires et plaques linguales des petites espéces sont transportées sur le mica au moyen d’aiguilles montées trés fines et sous le microscope Raspail. Ces organes curieux, une fois mis dans des tubes, se conservent indéfiniment, et Ja plupart peuvent étre examinés 4 une loupe ordinaire. Le microscope com-_ posé est nécessaire pourtant, quand il s’agit de bien voir les dents de l’appareil lingual. J’ai déja fait allusion a deux Mémoires publiés par M. O.-A.-L. Moreh, de Copenhague. La classification des Mollusques y est envisagée 4 un point de vue trés élevé, et ces travaux sont d’une grande importance. M. Morch y a établi une classe qu'il appelle Exopaxiia, caractérisée par la séparation des sexes; il la subdivise en trois coupes: la premiére de celles-ci, qu'il nomme TxnrocLossarTa, et a laquelle appartiennent les Pomatias, a pour caractére prin- cipal une langue munie de sept rangées de dents tranchan- tes et recourbées. Le Pom. crassilabrum parait faire excep- tion a cette régle, car, malgré |’examen le plus attentif au microscope, je n’ai pu voir que quatre rangées de denticnles. Je viens de recevoir une brochure de M. Morch intitulée On the Systematic Value of the organs employed in the clas- sification of the Mollusca. D’aprés M. Morch, les Gastéro- podes terrestres auraient une organisation plus parfaite que celle des Céphalopodes. Voila une question bien importante et bien belle qui s’offre a I’étude des anatomistes, que celle de la position respective dans l’échelle animale, de ces deux ordres de Mollusques. Toulouse, le 15 janvier 1866. Sete “d Per