&«& 5- -

.

> .-*;/'v .

-

'

:

No.

EDÎCAL LïBRARY

5

19 BOYLSTON PLACE,

U aZrlhi/ £®zJ!tfo

Received .... :":..„. .... ///>'

By <%j&K%...\J.y^.

SUR LA

FORMATION

DU GOE UR

DANS LE POULET; SUR

L'OEIL, SUR LA STRUCTURE

DU JAUNE, &c.

SECOND MEMOIRE,

PRECIS

DES OBSERVATIONS*

SUIVI DE

Réflexions sur le developement ï

A VEG UN

MEMOIRE

SUH PL USIEU^S

PHENOMENES DE LA RESPIRATION,

PAR

Mr. de HALLER,

A LAUSANNE, Chez Marc- Mich. Bousquet &Comp.

' i m«*» i i .m i " ■■■■'

M D C G L V II I.

A MO N S I E U R PHILIPPE HENRI SINNER

SEIGNEUR TRESORIER

DU FATS ROMAK

D E LA

.REPUBLIQUE DE BERNE.

M O N S I £ U R

^r~TgE S talensfont l'objet de no- 5 \c tre efiime h la bonté ïefl de mmm nowe amour. Tïous ces fenti- mensfe réiïnijfent chez moi: ceftjpour

* 2 ks

Tom. IL

DE D ICA CE.

ks exprimer, que j'ai Apris la liberté de Vous offrir ce petit ouvrage. Il ejî au - dejjbus de la fphere de Vos occupations , & prefque hors de nos mœurs; mais il ejl du moins ïhom* mage du plus jincere attachement»

HALLER,

B -i R * I le 24 de Mars 1758-

TABLE

TABLE

D U

SECOND MEMOIRE

PRecis des faits ? & Corollaires, qui en font les conclu/tons.

I. Se&ion. Le Follicule du jaune, pag. 4

II. VAmnios. iz

III. Les Halons. ig

IV. La Membrane ombilicale. %Z

V. Le Fétus & fes accroiffemmu 4Z

VI. Le Cœur. 64

1. Le Cœur en général

2. VOreillette. 6% £. Le Canal auriculaire. 74 4. Le Ventricule. 78 5". Le Bulbe de V Aorte. $z

6. Les Phafes du Cœur. < 93

7. Caufe s des revolutiom dans faflru&ure.

9%

8. Mouvement 'du C#ur. 105"

VIL Les Foumons. ïig

VIII. Le Foie &la Bile. 123

IX, Veflomac ǧ ks. Ifltefiing 127 X< UMantoidi .. 133

XI

ÏABL E.

XL Le Jaune. pag. 13 g

XII. La Zone ciliaire* ï^9

XIII. Corollaires mêlés. 172 Freuves du dèvélopemenî. Différentes manières dont il Je fait. 173 freuves de la préexiftence du fétus dans

l'œuf. ne,

Différentes objervations* 1.9 *

AVEK-

AVERTISSEMENT

IL s'eft glifle dans les pages 8^. & fuiv. jiifqu'à 92. une erreur affez embaraffante dans les chifres , qui déterminent les renvois. 11 faut ajouter à page 8 a à. la dernière ligne le chifre (p ) après le mot de fétus -, & cor- riger enfuite tous les chifres du texte des pages 83. 84- 85. 86". 87. 88. 89. 90. 91. ?2. & en mettant b pour a 3 c pour & &c. L'erreur finie avec c* de la page 92. qui doit être placé à âifiinguM tard , & il faut ajouter la noté

( c * ) Obf. 245 "heure 45 §.

MEMOI-

MEMOIRE IL

SUR LA

FORMATION DU POULET,

PRECIS

DES OBSERVATIONS,

AVEC LEURS

CO ROLLAIRES.

Envoyé a la Société Rcyaie des Sciences de. Gôttingue

le 9. de Décembre 1757.

■x* \ o ) #$

t !ta mm m m> $

SECOND MEMOIRE

SUR LA

FORMATION DU POULET.

Wffi$Q$: E n'ai donné dans le premier |f| y ^ Mémoire , qu'un expofé des

§?¥¥$ ^aits ' que J'a/ °^^erv^s » & que

j'ai comparés avec ceux des auteurs , qui m'ont précédé , pour diftin- guer la reiremblance , ou la diverfité , de ce que nous avons vu. Je me hâte de mettre de l'ordre à ce magasin d' ob- servation s , & de les réduire fous leurs chefs. Je n'ai rangé, que les expériences les plus utiles , & je me fuis difpenfé de recueillir , ce qui m'a paru moins effentiel.

A % SE C-

4 Le Follicule du jaune.

SECTION L

Le follicule au jaune.

Cette petite partie de l'œuf a don- né occafîon à bien des erreurs , fon nom même en eft une ; je n'ai pas cru de- voir le changer , çonfacré qu'il eft par les auteurs dailiques.

C'eft ce prétendu follicule , qui paroit le premier de toutes les parties de l'oeuf ( a ) , il eft vifible dès les premières heu- res de l'incubation : fa rondeur , la mem- brane blanchâtre , dont il paroit revêtu? & le petit nuage blanc , qu'on voit dans fon intérieur , ont fait croire aux au- teurs, que c'étoit l'amnios qu'ils voy oient, & que le fétus s'y trouvoit renfermé. Parisanus (£)a pris pour la fe- mence du coq le point blanc , qui pa- roit au centre des cercles du jaune, Harve'e ('0 a donné le célèbre nom

de

(a) Malpighi le marque avant l'in- cubation Epsft.IA. i. i. B. Je l'ai vu après iept heures obf. I. après douze obf. i. &c.

( b ) Harvi'e en rapporte le paflage de générât, anim. p. 4$".

(c) p. 47-

Section L s

de cicatricule au petit cercle , dont nous parlons ; il a cru , que cette cicatricule fe dilatoit pour former des anneaux , & il a remarque 5 qu'il y a un point blanc dans fon centre,- il ajoute, qu'il y a une liqueur tranfparente dans fa cavi- té , liqueur qui eft effentielle au véri- table amnios. Dans le tems, qu'il eftbien. fur , que les halons font antérieurs à l'exiitence vifible de l'amnios. L A K* GLtY a fait graver notre follicule fous le même titre de cicatricule (J)* il y marque un point (*) dans le centre , & lui attribue une cavité 5 autant que je puis le comprendre (/). Cette cavité eft formée , à ce qu'il croit , entre les deux membranes du jaune, & elle en: remplie par une liqueur fort fluide , dont le fétus prend fon origine. Il paroit par cette defcription , que cet obfervateur * d'ailleurs fort eftimable , a confondu l'amnios avec le follicule. Maître- JEAN (g) en a parlé fous le même nom de cicatricule , il y a delîiné un pe* tit corps blanc ( h ) , il ajoute , que A 3 cette

(d)£- i.«. (g) f. f. r.

( e ) a h de la mé- ( h ) c de la même' me fig. fig.

if) r. *$7.

6 Le Follicule du Jaune.

cette cicatricule eft toujours ronde (J)T & qu'elle contient les comm-enccmens du fétus (^). Malpigki place le fétus ( /) dans notre follicule : on le re- connoit par les heures 5 que détermi- ne cet auteur 5 le follicule exifte dès ces heures , mais l'àmnios ne paroit pas encore dans ces premiers tems. D'ail- leurs Malpighi lui donne plus de volume ( m ) avant l'incubation , que dans la figure de la fixieme heure ( n ) : & l'on fait , que l'aninios n'eft vifible qu'a- près plusieurs heures d'incubation. Dans fou fécond ouvrage ( 0 ) cet illuftre au- teur y place encore le fétus , & l'ap- pelle véficule (p ) : il lui donne comme cies rayons ( q ) dans d'autres endroits de fon ouvrage , fa figure le fait affez reconnoitre , elle eft circulaire , & l'am- iiios eft fait comme un pilon.

Mes obfervations réunies me fournif- fent pour ce follicule la defcription , que

( j ) p. 22.

(k) p. 24. %<;.

(/) Epift. I. p. 2. f. 1. 2. K

(m) Fig. 1. L.

( n ) £ 4-

( 0 ) Apfendix &c. (p) f. 2. B.

iq ) Etift. I. f- 4. E. f. s> B. f. 7. £

Section I. 7

vais en recueillir. Il eft opaque & blanc * il a l'apparence d'être formé par une membrane affainee & ridée ( r ) , du moins tant que l'obfervateur n'y a point touché. Cette membrane eft plus bafle dans le milieu * elle paroit cave : foiî aire eft d'un jaune un peu rougeatre (/) ? elle eft vuide , ou du moins il n'y a au- cune liqueur vifible (?). Dans les pre^ miers tems il paroit être dans le même plan avec l'amnios , & on croit y re- connoitre l'embrion , fa couleur blanche», & fon opacité effaçant l'amnios 9 dont il eft recouvert. Mais depuis l'heure 36 (/£ ) il fe fépare de cette membrane , il s'enfonce , & occupe dans le jaune un enfoncement , qui eft à quelque dif* tance de l'amnios. Il eft bien fur auffi * que ce follicule ne contient jamais l'em- brion, qu'il eft toujours, placé au de£ {bus de l'amnios , & qu'il repond tantôt

A4 à

(O Obi 20. 5 s,

(s) Obf 1. 10. 12. 17. 24. &c.

(O Malpiohi y place de l'air , <*u bien une liqueur diaphane p. 18. & L an- gle y une liqueur fort fine p. 157.

) Obf 24. Ajoutez Vobf. i*. heure 4». Yohf $€. heure 4ç. Vobf. $7. heure 60. Vobf $9> heure 1 . & la £g, i€. de M a s. v i e «

5 Le Follicule du jaune.

à la tète du fétus ( x ) , tantôt à la réu- nion des deux cercles de l'amnios (jv)?

6 d'autres fois à la partie inférieure de la queue de l'embrion ( z ). Il prend di- verses figures , quoiqu'il foit toujours rond , parce qu'il répond tantôt centra- lement au cercle de l'amnios , & que d'autres fois il en- dépaffe le bord ou antérieur ( a ) 5 ou poftérieur (b ). Lors- qu'il eft central , le fétus en parcourt le diamètre ( c ). Sa iituation eft variable % & il paiîe d'un endroit de l'amnios à l'autre (d\

Quand on a enlevé la membrane om- bilicale & l'amnios , ce prétendu folli- cule refte attaché au jaune (e) 3 ce n'efë

plus

1. c. Malmghi^//?. f. f. g. IO. ap-r pend. f. f. 7. 16".

(y ) Obf 20. 21. 2,4.22.30. 32.43. $7. 6" 4-

Malfighi append f. 16. 22. 24. 30. .; ( 2) Obf. 1$. 41. 48. î5.6z. 7^. Langlet 1. c.

Malpighi £4. *• 7* I 16Ï appencL

f. 6". 13. *4- ( a ) 0&/.43 . 4 5- 47* Matlîpighï a#w*d, f. 1 8.24.; ( b ) O&/. 24. ç 3. 66, 7$- MaipIgsi fyjfi.

I. f. 16. append. f. 22. 30. (c) 0/^ 22. 43- V> (ri) 06/! 24. Ç3 57- (O Ofe/! ç.2i.4?.4î.4^. 49.f?.^Ç. 77.>Cefë

la place blanche fur la tunique du jaune*

dont park Sïemq n p. §1.

S E C T î 0 Ad I. 9

plus alors qu'un cercle blanchâtre •> graine , avec un gros point blanc ait centre , & une aire jaunâtre. On ne lut découvre point alors de membrane , quoi- qu'il paroiife y en avoir 9 lorfqu'il effc en place. Je ne me fouviens pas d'eu avoir vu de veftige après le troifiema jour (/) : il y a des exemples, il a difparu même avant ( g ) ce terme t & un autre , il a duré jufquà la 7f heure ( h ).

Il eft bien conftaté , que le fétus n'ha- bite pas ce follicule , Malpighi (f) a reconnu cette vérité. Ce que ce grand homme a pris pour le fétus (k ) dans; les premiers tems , & les corps blancs dans le follicule , dont j'ai parié moi- même ( / ) 5 n'ont jamais été des embrions

A f conte-

(/") Je n'en ai point trouvé de veftige À la 8o. heure obf. Sf. Il fe conferve juiqu'ait troifieme jour L a ar g l é y p. î $4,

(g) A la 7i heure obf. 78* 7%

) Obf. Si.

(i) Efjjè. I. p.é.

(k ) Fig. i.z.Ep.L & f.*.?. de V appâta. Fouir le fétus oblique de la f. 1 . <k z. du premier ou- vrage , & delà f. z. ?„ àé-Vafâmdq* , je n'ai jamais rien vu de femblabîe , & le fettltf a toujours été droit dans toutes mes obser- vations.

(O Q/^ t. 2.4» ç. 11. 13. 18. 40r

SO LE FotL'ICULE DU JâUîstË.

'contenus dans la cavité du follicule. Untr partie de es obfervations appartient au grain blanc , qu'ontrouve effectivement dans fon centre : & d'autres fois on a vu des véritables emb rions j mais qui n'étoient pas renfermés dans le fol- licule , & qui habitoient dès lors Pattô- nios. Je rapporte à la première clafiè les corps blancs,' .qui changent de place ( m ) avec le follicule , pendant que l'am- nios conferve la fienne : & je recon- nois pour de véritables embrions , ceux qui ont la figure ( n ).

On ne peut pas aiTurer non plus , que le follicule prépare quelque aliment pour le fétus , ou qu'il contribue à fon accroif- fement. Il eft entièrement détaché de l'amnios & de la membrane ombilicale*; il change de place {ans l'amnios , & il! ne croit pas dans la même proportion (b), A peine fon accroiilement entier eft - il de 3 à % , au lieu que l'amnios , dans le même période de trois jours complets T ©rok au quadruple î & acquiert jufqu'à

un

(m) Obf. 27.

( n ) Obf 2,8. Mal fi g h i f ç.

(0) II. éroit de huit centièmes à 7 îieure ; à la douzième je Taï trouve" de douzeb- & à la 60 il nJcn a eu que quatorze*

Section I. ï i

fin demi pouce de diamètre ( p ). Car le follicule a pour le moins 8 ( Q ) ou 9 centièmes de diamètre, quand il eft ex- traordinairement petit % il eft quelque- fois de dix ( y ) & de onze ( s ) : douze font fa mefure la plus ordinaire (t) z il eft plus rare qu'il aille a 13. (n) 14. (x) 16. (^) ou 18 (2) centi- èmes , & je ne l'ai trouvé qu'une feule fois de 2Q (a). Une autre raifon en-* core, de ce que je viens dTobferver 9 c'eft que le follicule fe conferve , lorfque ïe fétus a péri, il ne prend plus alors d'ac- croifremen'; ( b ) , & je ne doute point , que ce ne foit le follicule , qui paroiç comme un refeau fur le jaune des œufs fteriles (c). La grandeur, la figure, & la fituation de ces refeaux eft précifé- ment la même , que dans le follicule.

( p ) H éioit de 45 centièmes à f heure •bf S 7.

(q) Obf. 1. heure 7. , ,

(r ) Heure 12. obf. 7-

(x) Obf 20. 2$.

(*) Oif. ç. heure 12. obf. z6, 4$.

(z*) 06/T 11. iS. 24. 28.

(*) 0*/ «7-

O) Obf. i7-

(^) o#: r.

(a) Obf if. ( £ ) Oô/. £0 Cf) MAiPHHl J5#î. ï. f. 1.

A 6 SEC-

W rf  M M I © S.

SECTION IL

Uamnm*

J E me fers du nom de l'amnios pour fléfigner la membrane, qui renferme la liqueur tranfparente , dont l'embrion eft entouré. Cette membrane eft plate , & peu gonflée par fa liqueur , dans le com- mencement de l'incubation, elle s'enfle peu à peu , & elle devient un peu plus, grande que 4e fétus , qui s'y trouve à Ion aife , à la referve des derniers jours de la ponte. L'amnios eft parfaitement tranfparent y & fa couleur eft pure com- me le criftal de roche , les vaitTeaux mê- me ? qui l'arofent , ne le rendent pas o- paque. Cette tranfparence permet au fol- licule ( à ) de paroitre à travers l'am- nios , & de fe préfenter aux yeux , corn» me s'il étoit placé immédiatement fous la vue ; c'eft cette tranfparence encore 9 qui occasionne la couleur jaune foncée , que îfamnios femble avoir dans les premiers jours de la ponte 5 & qui n'eft que la- couleur du jaune , que l'amnios , en- tiers

C«0 S'ect. I.

Section -IL %%

tiereinent diaphane , laiife paifer jufqu'aux yeux. La liqueur même de Famniôs eft prefque toujours d'une pureté parfaite ( e ) : je Pal cependant vu verdir vers l'a £n de la ponte. Elle conferve jufqu'à la fin fa difpofltion à fe laiifer épailiir (/) par la chaleur par l'alcohol & par les eides.

Je fuis perfuadé , que la figure de Pamnios eft toujours la même, il efi toujours ovale &reiferré dans le milieu y toute la différence que j'y trouve, c'eit que dans les premiers tems du fétus cet o- vale eft rétréci des deux cotés , & que vers la fin de la ponte il ne Peft plus que du coté* par lequel fortent Us vaineaux ombilicaux (g°y. La figure de perle y que j'ai va quelquefois à Pamnios ( h ) , celle d'unt eercle, & de deux tangentes réunies T qu'il a aulîî portée , celle d'une phioîe.y qui provient de l'ahfence de l'un des cer- cles (#)»• l'inégalité, des deux cercles

(O Ohf. i. rag. r?2. ai*".

(/) Gbf. 174. ijj-

(5) Obf. 174. 10Q. 194. tco. &c. Mae?»

pïcki £. 15». 22 apgend f. 44. (£) 06/* 8. 67. Il étolc ovale avec uac Ftremité pointue obf, io. 2.*. £$>

Ï4 L' Â M N 10 s

qui le compofent (/)> l'irrégularité IL" la figure anguleufe du cercle fupérieur (m} qui furvient le cinquième jour, n'em- pêchent pas , que le plus grand nombre des obfervations ne concoure à lui don- ner la figure des deux cercles , que deux lignes droites réunifTent (w) & qui fe fondent l'un dans l'autre: c'eft cette figu- re , que Tamnios fait voir dans les meil- leures obfervations * c'eft celle qu'il re- prend fouvent par le repos » quand il en a eu d'irregulieres ( o ).

L'amnios commence à paroitre après 12 heures, je n'en ai vu aucune trace* avant cette époque. Ce ne font alors que des taches jaunes & rondes ( p ) , qui font difpofées en arc de cercle, & qui

ache-

(/) Obf 27. %<5. 42. 4ç. çt %$* 60. 6z, 6\,

(m) Obf 49. Ç?. %6.

( n ) Dans un grand nombre d'ohfervatioiïs .2,(X 21. 24- T-9- ?4 4L 44- 47 4°. ?7. ç8w 61. 64, 66. Conférez Ma lpighi Epifi. h £ 7.8. 9. 10 12. 14. 16. append. f. 18. 20 22, & Stiroh ^#. Haf.iens-. vol. 1 1 . pour le troifieme jour.

(0) Obf. 16.

(p) Il y eu avoir, quatre dans la féconde èbfervatioa : Une feuîe obf 7 : plufieurs 3e placée* sa1 arc e^ iy. iix ou fer^t. «&/.' jj*

Section IL 15-

achèvent quelquefois le cercle: elles pa- roiffent dans la partie de l'aire ombilica- le , qui environne immédiatement le fol- licule. Un arc de -cercle ( q ) continu , & plus ou moins grand 5 fuccede à ces taches , il déborde le follicule , c'efl: l'amnios. Je l'ai vu à dix-huit heures dans un œuf allez peu 'avancé.

Peu après cette membrane paroit quel- quefois comme une perle ( r ) , ou com- me un œuf y dont l'autre -bout eft é- troit ( / ) & aigu : ces figures paroiifen.t,. lorrqu'un des cercles de l'amnios elt ca- ché. Elle déborde bientôt après des deux cotes du follicule , & au defïus, & par âcù fous fou arc inférieur ( t ).

La véritable figure piftiliaire de l'ara- nios fe fait jour bientôt après? & dès l'heure 24. ( u ) : ce font deux cercles

aloBS

(q) Une portion de rercîe jaune obf. z&. Un arc de cercle obf z$. un denii cercle okf j. à 18. heures.

(r) Heure n. obf 8. heure 4f, obf. $6". heure 4.x. obf 42. 46". (dans des œufs retar- dés >: heure 69. obf. 67. 8z 68. heure gç. objl 86". La plupart de ces obfervations font tar- dives, v oyés Maipigii *ppcr:d. f. 4.

{ x ) Obf ro heure 1^.

( t ^ Obf il heure- 23, M4ini8ï£^

(a,) Ci?/! z©*

îi i? A m n î a s

alors ( se ) , réunis par un détroit , dont les cotés font parallèles. Cette membra- ne conferve cette figure jufqu'au troi- fieme jour , & quelquefois même un peu plus longtems. Il eiî vrai , que l'amnios- devient moins terminé dans le courant même du jour* que je viens de nom- mer, on le diftingue moins bien de l'ai* re ombilicale (y), dont les vaiffeàux le couvrent , & fon cercle fupérieur de- vient irregulier & angulaire ( z ). Il perd une des échancrures , pendant que l'att- iré lui reite? & fa figure refte~renifor- me ( a ) jufqu'aux derniers jours de la ponte.

C'eft alors, qu'ayant perdu l'humeur T <$ui le foutenoit , il fe trouve appliqué

immé-

(#) Obf 21. heure §t & demi: heu- re i €. obf 24. 2,7: heure ^o^obf 1.3. heure 42 r obf $a : heure 44.0/)/? $4: heure 4c. obf\ §ç : heure 48» obf 41. 44. 47 : heure <;o. obf 48: heure £0. obf. $7. $8: heure £7. otf. 6 4* €<; : heure 69. obf. 66 : heure 95. obf 92 dass une obiervation tardive.

(5O Heure 72. 0/^ 71, 7-7- 78-. heure s*.

(s) Je Fai vu anguleux à l'heure $4. obf 49 : à l'heure ç ç. obf $§.& à l'heure S9*obf%G~-

(a) Dans un nombre d'obiervatioas trop graad ? pour être rapportées..

Section IL 17

immédiatement fur la peau du fétus (£) : De tout tems , & jufqu'à la fin de l'in- cubation , il s'attache à la membrane du jaune (c).

Je vais rapporter les accroiflemens de î'amnios , ils font proportionés à ceux du fétus. A 1 8 heures fa longueur a été de 18 centièmes Qcf) : à 24 de 26 (<?) : à 36 heures de 30 (/) : à 42 heures de 34 ( g ) : à 48 heures de 3-5 ( h ) », & de 40 (*): à 54 heures de 48 (£): à 60 heures de 49 (/): à 33 heures de 60 ( m \ 11 paroit par coiifequent r que depuis l'heure ig jufqu'à 83, dans le terme de 6f heures , fa longueur s'eli accrue de 1 g parties à 60 , & que par eonfequent fon volume entier a augmen- té dans la proportion de 1 Ç à 1 & au delà. Je me fuis fervi pour cette pro- greiîîon des meilleures obfervations , Se de celles que j'ai faites fur les fétus ^ dont l'accroiûement a été le pluspromtr

j a*

(b) Obf 2f7. 26T. (b) OBf. 44.'

(c ) Obf. 280. 2«i. (0 Objl 41.

U) 0£/$. (*) Obf %*.

(O 0/!/: 20. (/) Obf Sz~

if) Obf 24. ■(»»■) Ofr£«*

ï8 Les Halons &c.

j'ai évité de parler des œufs retardas.

Section III. Les Halons*

L A ftrudlure de ces anneaux eft alTeSJ inconnue ; on ne connoit pas mieux leur caufe & Leur ufage : leur durée eft fort courte , & ils font bornés aux premiers Gommencemens de l'incubation. J'ai cru leur devoir une description abrégée , par- cequ'ils donnent l'exemple d'un accroiC- fement extrêmement rapide.

J'ai vu après fept heures un haloii fur la furface du jaune ( n ) : fon diamè- tre étoit de 22 centièmes. Un autre an- neau , blanchâtre & plus épais , lui fuo cedoit en approchant du centre 5 & un troifîeme halon, blanc jaunatre,comme cail- lé , étoit le plus intérieur. Je parlerai du dernier de ces anneaux dans lûfeâion IV.

A douze heures ( 0 ) les diamètres des halons furent de 17 & de 24 centièmes: leur contour eft naturellement circulaire, & leur diamètre revient par conféquent à 2f & demi. L'aire grumeîée fe trou- ve toujours autour du centr*.

A

(«) Obf. 1. (O Obf $t

Section III. 19

: À treize heures (/>) le diamètre de ces cercles fut déjà de 35: le premier halon étoit blanc & féparé en ondes , qui îaiiîbient paroitre le jaune à travers: le fécond étoit grumelé & jaune, fon aire étoit large.

A dix- huit heures (g) le diamètre des halons fut porté à 53 : on voyoit actuel- lement dalis le plus intérieur des anneaux: une efpece de refeau , & une matière cail- lée féparée par des lignes fans couleur.

A vingt & trois heures ( r ) le dia- mètre du plus grand des halons fe trou- va de 66 : il étoit éparpillé & onde (*)•

A trente heures & demie ( / ) le con- tour de ces anneaux étoit formé par de nombreux cercles ondes, & féparés les uns des autres , de 74 centièmes de dia- mètre. On diftinguoit les traces 5 qui iéparoient les petits grains jaunes de l'ai- re la plus intérieure.

A

00 Obf 7.

(q) Obf. s. Miiriiii deffine ee re- & au dès la u heure f. /

(r) Obf iz. ,

(j) Malpighi appelle ect anneau va- riqueux j il en doane ua£ figure «$£euà,~ î. 7, K. L.

so Les Halons.

A trente & fîx heures («) l'anneau extérieur avoit 83 centièmes: il étoit formé par plufieurs cercles blanchâtres & féparés : Paire jaune étoit fort large.

A quarante & deux heures ( x ) cet anneau extérieur étoit ovale : fes axes étoient ioo & %l. l'axe mitoyen étoit autour de 90. L'aire jaune de la figure veineufe lui fuccedoit immédiatement".

Après 48 heures le diamètre des cer* clés ondes fut de 14 lignes (jy) ou de 117 centièmes , & dans une autre obfer- vation de 14 (s) lignes & demie , ou de 120 centièmes & demie* Dans la dernière de ces obfervations il n'y avoit point de figure veineufe for- mée.

Après 51 heures (a) je ne pus plus mefurer les halons trop difperfés & trop yaftes. Ils avoient difparus à 85 heu- res (£).

J'ai évité de rapporter les obfervations &ites d'après des œufs retardés. Celles

que

(«) 06/: 24- ( * > ôbf. 45. *

(*) Obf. 1 2. obf. $y. heure tu

<j) 00/41.41. (*) 0/^/: **,

{*} QMf. 47.

Section III. 21

que je viens d'expofer concourent à prou- ver , que le . diamètre des halons s'eft accru dans Pefpace de 41 heures de 12 à 121. En prenant les quarrés de ces deux nombres , on trouvera la propor- tion de l'efpace occupée par les halons à fept heures , à Pefpace occupé par les halons à 48 heures , comme 484 a 1464 r, ce qui fait à peu près la raifon de 1 à 30. En prenant les cubes cette raifon fera comme de 5645 à 1 7715' 51 , ce qui don- ne la raifon de 1 à 313. C'eft peut être h plus grand accroilfement , dont il y ait d'exemple dans les animaux. Ce qui rend cet accroilfement encore plus furprenant 5 c'eft qu'il paroit fe faire uniquement par îa force de la chaleur. Une de mes ob~ fervations me mené à cette conclufion. La figure veineufë mai couvée n'avoit pas pris d'accroilfement , & les halons n'ont pas iaiffé de s'étendre , & d'aque- rir 121 centièmes de diamètre (c).

Je ne fais pas , ce que deviennent ces halons ondes & femblables à des nuages. Pour l'aire grumelée & jaune > c'eft bien finement la membrane ombilicale repliée 9 dans fon état primordial de molleife ,

\ (O Obf. 47 confères Tobf. 57,

tz La fis. veineuse

& les traces 5 dont j'ai parlé, eu font les raiffeaux.

Section I V".

La figure veineufe ( à ).

I L faut recommencer par l'aire jau- nâtre & caillée , avec laquelle j'ai fini la fection précédente. J'ai va à 36 heures un' fegment de cercle taché de points couleur de rouille , & prefque rouges (e)\ j'ai revu ces points à 44 heures (/). Dans d'autres obfervations plus tardi- ves , ces points ont paru plus tard ( g ).

A 48 heures j'ai vîi des traces reticu- laires gravées dans une matière caillée , comme 11 l'aiguille du graveur les. avoit conduites dans le vernis ( h) : elles fer- peu-

(d) Fabrice d' a qjj apendenTE

en a donné la première ligure 1. c. f. 3.

O) Obf.zS.

If) Obf. 34. Ils ont paru encore à l'heure 60. obf. 58. heure 69. obf. 6<,. ces incubations e'toient tardives. Maitrbjïan Ta vu dès l'heure 19 p* 49.

(g) Il ny en a point eu dans Y obf. 20. heure 42.

(£) Obf. 40. 42. 44 45. & à l'heure $2-

Section IV. 23

pentoient dans la partie inférieure de Faire de la figure veineufe , & elles font Tébauche d'un refeau vafculeux d'une grande beauté , qui va prendre leur place»

Dans un autre œuf plus avancé, il s'eft trouvé dans la partie fupérieure & laté- rale de l'aire ombilicale des vaiiîeaux par- faits ( O ? pendant qu'il n'y avoit dans la partie inférieure que des points & des traces , deffinées dans une matière molle & jaune.

A 54 heures (IQ 8c à fo. (/) le re- feau inférieur ( m ) de l'aire ombilicale

s'eft

obf $0. heure 67. obf 64. heure 69. obf 67. Maitrbjean a vu des tirets iucceder à des points à 43 heures 1. c.

( i ) Ces vaifTeaux e'toient fans couleur en- core à l'heure 69. dans Y obf, 66. Maître- jb a * les a deiiinés à 44 heures f. 10. i. i , oc plus appareils même ? que dans mes obierva- tions. Maipishi en représente les ébau- «lies à 30 heure appsnd. f. 18. 1$. & les defîî- ne même à 12 heures Epiji. I. f. ç. cette der- nière obièrvation eft inîiniment plus précoce que les miennes.

(k) Obf ci.

(/) Obf ^6.

( m ) C'eft à la partie inférieure que le dç£- fine M Ai pi gai fipift> I. f. 10.

34 Fi g. Veineuse-

s'eft trouvé jaune rougeatre. J'appelle aire ombilicale l'efpace compris dans la âgure veineufe.

A 72 heures ( n ) le refeau veineux ©toit rouge , & les branches de la veine ombilicale communiquoient en plufieurs endroits avec la veine en forme de cœur , par des rameaux , qu'elles y Jen- voyoient. D'autres vaiiTeaux fe font en- trelacés avec la partie inférieure du mê- me vaiifeau , que j'appelle figure veineufe. Ces vaiffeaux ont paru jaunes à la lou- pe , & rouges à la vue {impie : il n'eft pas fans exemple , que l'œil defarmé même les trouve jaunes ( 0 ). D'autres fois les grandes branches ont été rouges , & les petites ont continué d'être jau- nes (p).

couleur , que je viens de nommer a difparu, & le refeaux de communica- tion entre la veine ombilicale a été du plus beau rouge après 80 heures (#). Il eft vrai , qu'alors même , & quelque tems après ? les petites branches font en- core

(n) Obf 71.77. & 70. heures obf 69. & encore à ?z heures obf 76. ( 0 ) Obf 78. (/) Obf 79. 9<>- (?) 0^84.

Section IV. 2f

core ( r ) ? comme elles le font dans les œufs mal couvés (j).

Après 9 6 heures la figure veineufe & Pai- re ombilicale s'étend, elle occupe peu à peu toute la cavité de l'œuf (V) , elle en renfer- me le jaune & le blanc entièrement, & elle en tapilfe la coque. Ses branches s'éloignent les uues des autres , des aires membra- neufes nairfent entr' elles, leurs angles de- viennent plus grands. Dans le tems, que le poulet doit éclore, la membrane ombilicale couvre le fétus , en s'é! oignant ce la re- coque , dont elle accompagne toujours les membranes. Je lui donne le nom d'om- hilicale , H A R V E' E l'appelloit Chorion. La première apparition do la veine en forme de cœur eftà 31 heures & demie ( u ). Il parut alors dans le cercle blan- châtre & onde , qui renfermoit le haîon intérieur, une ligne, qui faifoit un arc de cercle , mais qui étoit blanche enco- re, fans apparence de couleur.

A 36 heures (x) j'ai vu deux arcs

B de

(r ) Obf. 8$ . heure 83. obf. 9$. heure 54. O) Obf. 66. 9z.

it) Je parlerai de fes progrès dans la- fuite. C«) Obf zi. (*) Obf. 24.

Mém. fur la fàrm. du poulet. Torn.II.

i6 La fi g. veineuse.

de cercle , de peu de degrés , le plus grand répondoit à la tète du fétus , & le plus petit à la queue. Le diamètre de ce cercle complété étoit de 36 centièmes. L'ébauche de la figure étoit encore moins avancée, dans une autre obfervation de l'heure 40 (y). Mai trej e an (z) & Malpighi (a) ont vu cette même figure perfectionnée à des heures plus précoces j le premier à 34, & le fécond à 38. D'un autre coté Stenon (b) ne parle de la figure veineufe , qu'à la fin du fécond jour , Snape au troisiè- me (c)i & Hakye'e au quatriè- me (^)*

Je l'ai vue aife2 parfaite à 42 heures ( e ) : elle étoit ovale & complète , fans avoir d'échancrure en forme de cœur , elle étoit blanche encore 5 fans mélange de jaune. Le grand axe , qui répond à la longueur du fétus , étoit de 40 cen- tièmes , & le petit axe , qui coupe à an- gles droits la longueur du fétus, de 33, Il n'y a voit pas de vahTeaux encore dans l'aire de cette figure.

A

OO Obf. 19. (c) p: 20.

(ar) f. 8. (d) p 4*.

(a) f. 11. (O 0£/ $0.

(*)p. 85. (f)Obf.zs.

Section IV. 2f

A 45 heures cette même figure étoit plus parfaite (/)» elle avoit la forme d'un cœur , & une échancrure. Deux veines affez grofTes (^) remontent de def. fous l'amnios ? elles s'écartent , fe re- courbent, & fe continuent en compre- nant tout le fétus dans leur circonféren- ce , avec l'amnios , & l'aire grumelée. Je vis alors pour la première fois les vaif- feaux ombilicaux. La veine en forme de cœur étoit pale , les vaiffeaux ombilicaux )aunes, & leurs troncs, à la fortie du cœur , étoient rouges : les deux veines , qui remontent pour former la figure veineufe , Pétoient auffi bien qu'eux. .

A 48 heures cette figure étoit plus parfaite , elle étoit rouge ( h ) dans la plus grande partie de fa circonférence dans quelques obfervations -, elle étoit entièrement rouge dans d'autres. Le grand diamètre étoit de 52 parties, & le fécond de 47 ( / ) dans une obfervation : dans une autre ces deux diamètres étoient de -57 parties & de 50 (k). Une partie de?

B 2 vei-

(g) Obf 4Ç- Ç$. \9- *4- SS>- 71. 77. 8*. Lahglet parle de ces veines p. 158. (h) Obf. 40. 45. 44. 4'ç. (O Obf 40. WObf 4î-

2$ L A F I G. V E I H E U S E.

veines écoit rouge , & furtout les deux veines > qui renferment la tète , pour s'écarter, & pour former la veine cor- diforme ( / ). Il n'eft pas rare pourtant , dans les œufs mal couvés , de voir la figure veineufe plus petite , & la veine cordiforme jaune pale , auffi bien que les branches intérieures de l'aire ( m ).

A f o heures les deux diamètres ont été de 60 (w) centièmes, & le rouge des vaiiTeaux plus vif d'heure en heu- re ( 0 ). A f4 heures les diamètres furent de 78 & de 68 (p ) parties : k <)<) âo 82 & de 62 (q)> ces mefures font des plus fortes , & dans plufîeurs obfervations poftérieures la figure veineufe s'eft trou- vée plus petite ( r ). J'ai trouvé dans la première de ces obfervations , que les deux veines, qui vont des deux cotés de la tête former la veine en cœur , par- tent

(m) A 48 heures obf 4*. à $ ç heures & de- mie obf <;6. à 69 heures obf. 66 Sz.67. à 85. heures obf $6. à i$8 heures obf. 134.

U) 06/48.

(0) Obf 49. 50. Ç2. $4-«&#.

UO o^/çi. (?) o# ^.

( r ) Heure 6$. obj. 6i.\k 6i. heure 69. obf *>. & 68 &c.

Section IV. 29

tent c^un feul tronc ( s ) 5 & nahTfint de la veine ombilicale à fa fortie du ventre : le fétus. & l'amnios recouvre ce tronc» & en rend la préparation difficile.

La veine , qui forme le contour de la figure veineufe? & que j'appelle veine en forme de cœur , n'a qu'un feul tronc (/) au microfcope ; ce n'eu; pas un refeau vafculaire , comme l'a foupçonné Mal- p 1 g H 1 ). Il eft vrai , que les vei- nes , qui vont de la veine ombilicale à la circonférence, s'écartent en bien des endroits , & forment des échancrures («*) dans la veine en cœur: cette é- /chancrure eft fermée alors par une ligne veineufe extérieure ( x ) , & le contour paroit double. Mais dans le plus grand nombre des obfervations , & dans la plus grande partie de la circonférence , je n'ai trouvé qu'une veine , qui faifoit elle feule le contour de la figure vei- neufe.

B 3 H

(O Obf Ç4. 59. 8ç. 98. 132. L a »g l tir a cm 5 que ces deux veines 5 diftindtes dans le* premiers jours ? fe réunifïbient à 61 heures p, iç8.

(O Obf $r. Ç5>. 77. 86. 90. 3,7.

(«) p. 6. («*) 0^/274.

(# ) Obf. 7%. Mâlfi&hi ap$end. f . $4»

io La F i g. veineuse.

Il fc'y a point de cercle artériel dans la membrane ombilicale , & aucune ar- tère ne va s'ouvrir dans la veine en exur (y).

À 66 heures la figure veineufe avoit pris de nouveaux accroiffemens -, fes dia- mètres étoient de 87 parties & de 78 (z) > & elle repréfentoit un cœur de carte , dont la pointe repond à la queue de l'em- brion. Une variété de cette veine s'of- frit vers ce terns , elle n'eft pas rare en général. La veine en cœur mérite tou- jours ce nom , mais fon axe tranfver- fal eft plus grand ( a ) , que l'axe perpen- diculaire , 'parallèle à la longeu'r du fétus.

A 72 heures la figure étoit plus par- faite encore -, fon grand diamètre étoit de 98 centièmes dans une obfervation (£), de 100 dans deux autres (c)»-& de HZ dans une troilîeme (d); le pe- tit diamètre étoit de 100 ( e ). 11 eft vrai, qu'à la même heure, & même à des heures poftérieures en datte , il y a

eu

(jy) Gommera cru cet illuftre obfcrvateur V- **

(*) Obf 6h

(a) Obf. 4Ç. 74. 81. 84- 91 &C. ;[M Obf7l.

'Ici Obf.71.Bo.

Ldl Qïf7S> £*] 0bf7Z.$Q.

Section I V.

eu des figures veineufes plus petites ( e *). L'échancrure du cœur eft formée à cette heure de plufieurs veiiies qui s'u- niflènt à celle du contour : & fou vent une veine de ligne droite fait comme un pont 5 qui pane fur Péchancrure, & qui complète ce contour (e**)»

Ceft à la fin du troifleme jour (/) s que la veine en forme de cœur commen- ce à devenir plus étroite : fa lumière diminue tous les jours ( g ). Les veines * qui remontent des deux cotés de la tê- te , pour former Péchancrure du cœur veineux , fe rétrécirent en même tems ( h ) , & le diamètre des veines inférieu- res de Paire diminue.

A 7> heures ( i ) le grand diamètre delà figure veineufe étoit de 112 par- ties & le petit de 106*. A 80 heures le grand diamètre , qui étoit Paxe tranfver- fal, a été de iif5 & le petit de 89 (k)J A 83 heures les axes ont cru jufqu'à B 4 nf

[e-*] 0bf.7Z- 74- 77- 79-

l>**] Obf 8i. heure 74. obf 82. heure 75.' vbf. 87. heure 88. obf. 274 heure 54.

[/] 0# 78. ' .

[g] O/j/T 8ç. 50. 5>i. 102. 103. IIO. I2Z.' Lamcley p. 1 $0. Veslisg p, 25.

[A] Obf. 79.lOh

32 La f i g. yeïniuse.1 îif ou à 141 j (/). A 514 heures ces diamètres fe font trouvés de 124 & de 100 (m) , à 26 heures de 176 i- & de I2f («). Dans une autre obfervation la figure veineufe a été vafte, dès l'heure 90 ( 0 ) , que je ne l'ai plusmefurée, craignant alors de bieffer quelque partie eifentielle «de l'œuf, en démoliifant toute fa coque : j'ai omis pour la même raifon les me- fures des obfervatioïis poltérieures Çp ). Ce n'en; pas , qu'il n'y ait eu d'autres œufs retardés , dont les diamètres fe font trouvés au deffous de ceux? que je viens d'expofer ( q ).

À 120 heures (r) la moitié de l'œuf fe trouve tapiffe par la figure veineufe , que d'orenavant je vais appeller mem- brane ombilicale : à 1 3 1 heures (s) el- le

[/] Obf 8ç. Elle eft all^e jufqu'H 200 a l'heure 91 obf 90.

fw] Obf. 96.

[«] Obf. ioç.

fo] Obf. 88.

\_p~\ Heure 93. obf 91, heure 97- obf. io£. heure 104. obf. 108. heure 114. obf 112 heu- re ig ç. 0kf- ïl7- voyez les obf 102. 103. 110*

[#] Heure 94. obf 2^4. heure 96- obf 98. $9. &c.

[v] .0«y! 127. Maitrejean p. 124,' &a 141 heures oZj/! 27c-

£x] Obf in. i4<r. i8i,

Section IV. 35

le s'étend jufqu'aux trois quarts. À \C% heures ( t)9 & à 192 ( u ) , il ne lui refte qu'une petite portion de l'œuf à remplir, du coté du blanc , & bientôt elle occu- pe & le petit bout de l'œuf tout entier (x) , & fe trouve de la même étendue , que les membranes de la coque. Ses vaif- feaux groiTuTent avec fon diamètre , tmîï la figure en cœur difparoit tout à fait. Le grand diamètre de ces vairTeaux aug- mente la difficulté? que l'obférvateur trouve à voir le mouvement du cœur; il eft rare , fans y être bien exercé , qu'on évite de déchirer quelque vaiffeau , le fang en fort alors avec profufion ( y ) , & le fétus en périt plus vite.

Vers le milieu de la ponte cette mem- brane eft d'une grande beauté, elle reffem- ble à une injedtion bien faite , en confer- vant pourtant des aires blanches, bien plus grandes , que dans les premiers jours (O

B 5 de

[*] Obf i<8.

[>] Obf 172. 180. 181 191. 20i.

[*3 Heure 288. e£/*. 278. heure 212. obf. zi<i.zi6. heure 336". obf 224. 173. heure 384. obf 280. heure 408. obf 24c. heure 452. obf. 245. heure 4c*. obf 290. 281. heure 4^0, obf. 257. heure Ç04. obf 2^1.

C y~} Obf 117. heure 120. &c.

t>] Obf 238 heure 3S^»

34 L À '. ? I &. y E 1 N E U S E.

de la ponte. Les deux derniers jours une partie de ces vaiffeaux s'efface , fe vuide, & paroit tranfparent ( a ) > le fang s'en étant retiré. Elle eft pulpeufe alors , & beaucoup plus épaifle, qu'elle n'avoit été encore ( b ).

Qu'il me foit permis de faire ici quel- ques réflexions. I. La figure veineufe , '& le cercle du jaune , dont je vais donner la defcription à la £n de ce mémoire * font delà plus grande beauté"; rien n'en approche dans l'animal , que le cercle de l'uvée , qui eft formé par des artères.

2. L'accroiffement de l'aire ombilicale eft des plus rapides. En 5f heures fon grand diamètre croit de 36 centièmes jufqu'à deux cent. En prenant les quar- rés de ces diamètres, les aires de ces deux figures font aux heures 36JI& 91. comme 1 & 3 1 .

3. Cet accroiiTement dépend unique- ment des forces du cœur , qui prolonge les artères 9 & la figure veineufe avec elles. Elle ne croit plus, dès que le fé- tus a perdu la vïe , elle conferve le pe- tit diamètre , qu'elle a eu plufieurs heu- res

(a) Qbf 2*1. heure $04.

(b) Qbf. 245. heure 2. obf. 257. heure 480.

Section IV.

r es avant l'obîervâtîon , & toutes les hu- meurs de l'œuf font changées dans une liqueur putride infupportable, au lieu, qu'il s'en feroit formé des membranes , des os , des vifceres , des chairs* & des vaifTeaux, Ci le cœur avoit continué fes battemens. Les forces de la chaleur reftent au cœur , dont le fétus a péri , mais elles ne conftruifent plus, & ne font que détruire ( c ).

4. La couleur du fang , Se toutes les couleurs du fétus , dépendent de ce mê- me mouvement du cœur. Primordiale- ment tout eft blanc , & cette couleur fubfiftei dès que le cœur a perdu fou mouvement. Pour le fang il paroit , qu'en quittant la tranfparence , il adopte le jaune , & que c'eft fa nremiere couleur. Je l'ai vu jaune (J) dans les petits B 6 vait

(c) Obf. i4i- heure 150.

(d) Obf, 35. heure 4c. ohf çîJ heure <4. ©fc/1 64. heure 69- obf 7%. 798c 80. heure i%.obf. 515. heure 9^. obf. 9%. heure 54. Lakcisi a déjà remarqué 5 que le rang des vaifTeaux ombilicaux parle d'un jaune pale à la couleur de rouille , & de celle ci au rouge , qui lui devient naturel p. 81.

££ fi a teineuse;

vaifTeaux , dans le tems , qu'il étoit â9ui rouge jaunâtre & rouillé , & même d'un rouge vif dans les gros troncs du fétus & de la figure veineufe. Les vaifTeaux , que l'œil nu trouve rouges 9 redevien- nent jaunes 9 quand on fe fert du microf- cope , & que les particules colorantes du fang font répandues fur un plus grand champ ( e ).

Le fang conferve fa couleur jaune dans les' tems mêmes , que la nature deftine à la couleur rouge 9 lorfque la poule s'aquite mal de fes devoirs , & que le poulet eft foible & retardé. J'ai vu dans ces cas de langueur le jau- ne dominer dans les vaifTeaux [/] de l'aire ombilicale , dans la figure veineu- fe [g~\-> dans les troncs ombilicaux [fj] 8c dans l'aorte même & dans la veine cave [ i ]. Il eft commun de voir le fang d'une couleur moyenne [k] entre le jau- ne & le rouge , il n'eft pas même rare de voir dans le même vaiifeau le fang rouge dans une partie de fa longueur,

&

te) Obf. 77-

C/î OÎff. f§. heure, & demi.

tgl Ohf. sç. 53. 134.

[/>] Obf €z. 47.

£.il Obf 37. heure 48. obf. 74. heure 71; [k] Obf. 66. 67. heure 63. obf. i?z.

SeI^îôn IV. 37

& jaune dans l'autre [/]. Il n'aquiert fa véritable couleur * que par l'action du cœur , qu'excite la chaleur. C'eft le troi- fleme jour [ m ] , que les vaiiTeaux font d'un rouge vif. J'ai cru remarquer , que la rougeur domine plutôt dans les vaif. féaux fupérieurs , que dans ceux des par- ties inférieures du fétus [«].

Je me fuis attaché à fuivre la diffé- rence de la couleur du fang artériel & du fang veineux. S'il fe couftatoit? que le fang artériel du poulet eft plus rou- ge , que le fang des veines , il feroit dé- montré , que cette prérogative , fouvent affirmée , n'eft pas l'effet de la refpira- tion : le poulet ne fauroit refpirer au milieu de fes eaux , & fon poumon va au fond de l'eau pendant tout le cours de l'incubation. Mais l'expérience ne m'a rien appris de fatisfaifant. J'ai vu des cas dans lefquels il n'y a eu pref- que aucune différence [ o ] entre le fang artériel, &le fang veineux : j'en ai vu,

le

•[ n Obf. 45. & 45. heure 48. obf. 6S. heure 4$+ obf. 273. heure 94.

(m) Obf 69. heure 70.

t « 1 Obf 67 heure 69.

[0] Obf. 2|ç. heure $£©. Mai tue- Jean p. 1*7. 16$.

*g La Via veineuse:

le fang des artères ombilicales m'a paru d'un rouge plus obfcur , que celui des veines [ p ] : j'en ai vu , & d'avan- tage, où le rouge du fang veineux m'a paru plus foncé & plus violet [ q ]. Mais je fuis porté à croire , que cette dirle- rence nait uniquement de l'accumulation des globules dans les veines : & je. ne l'ai plus revu , quand j'ai comparé des artères à des veines, aulïi petites qu'el- les [ Y ].

' Le rouge du fang du poulet eft très vif & très animé , il i'ëft trois jours [ ; ] avant que le poumon ait paru , il l'en: pendant que les poumons font d'une petiteife , qui n'a aucune proportion avec le corps de l'animal , que l'artère du poumon eft invifible , & que le poumon va au fonds de l'eau : ce n'en; donc pas le poumon qu'il faut regarder comme

la

Lp 1 Obf. 78. heure 72. obf. 224. heure 1 1$.

\_q~\ Obf 246. heure 403. obf 241. 280. heure 584. obf zbi.heuie 456". Lansley p. 148.

[r] Obf 241. heure 584.

£ s ] La rougeur du ia'ng commence à g £ heur es obf 24. eile eft parfaite à 70. obf 6$, Mais la première apparition du poumon tfjçft crue, cie l'heure ^B.obf, 138.

Section IV. 39

la caufe de la rougeur , ou comme l'or- gane , cette couleur fe forme.

Je ne parlerai des vaiifeaux ombili- caux , qu'en peu de mots. L'obferva- tion la plus précoce d'entre les miennes eft de l'heure 45 [t ]. Je vis alors dans l'aire veineufe deux vaiifeaux , qui fe courboient en dehors , & qui faiibieirc une arcade pour remonter des deux co- tés de la tête : c'étoient les vaiiTeaux ombilicaux. M A L P 1 G H 1 [ u ] les a vîis à 40 heures. Aristote [ oc ] en parle en même tems , que du peint fait- tillant , i Mes appelle deux canaux vei- neux tortueux.

Ge font ces vaiifeaux mêmes , qui dé- chirés dans leur état de tranfparence [y] ont été pris pour des ailes [z]. Ils font plus formés à 48 heures , & ils naillenc du commencement de la queue : l'aorte

fous

CO Obf 3ç. 97. &e.

C n 3 Epift. ï f. 12. append. f. zi,

f x2 Hiji.- amm. L. Vi. c. 5.

O 1 Obf 47. f£v

[>] Par Malpighi Epift. Lf. 8. 9. 10. Il paroit affëz , que ce ne font pas les ai- les-, puifque ces efpeces de bras ne paroif- fent plus dans les figures poltérieures" ea datte.

40 La f i g. veineuse.

fous leur origine n?eft plus qu'un filet

I>1 ... .

On diftingne les artères ombilicales clés veines leurs compagnes à 66 heures [ b ] : c'eft alors auiîx , qu'on voit les branches de la veine de ce nom anafto- mofées [ c ] avec la veine en forme de cœur. Le fang de cette veine revient à la veine ombilicale , & au cœur du fétus, par une infinité de branches. A 90 heures l'aorte eft large & pleine fang dans la queue de l'animal [^].

J'ai fuivi la diferibution des vaif- feaux ombilicaux dans le poulet plus avancé. L'artère ombilicale droite eft toujours très petite [e] , & fa com- pagne du coté gauche eft de beaucoup la plus grande [/]. Il eft rare , que l'ar- tère ombilicale droite foit un peu con- fiderable \_g~\. La veine eft unique & traverfe le foie. Toutes les branches de

ces

\_a~] Obf 77. heure 72.

Lbl Obf. 63. & obf 69. heure 70. obf 78. heure 71. obf. 85. heure 83 &c.

f cl Obf 64. 67. 82.

frf] Obf 88.

Lel Obf z6i. heure 504. obf 2$ç. heure gîo. obf zi6. heure 312, o/>f. 201. heure 254. «/>/! 153 heure 240

C/] 0^ 224. &c.

CsD 0#*- &ii. heure 384»

Section IV. 4.1

ces troncs fe répandent fur l'amnios ^ fur les membranes du blanc de l'œuf [fe] 1 & furtout fur la membrane ombilicale : elles ne donnent rien au jaune , qui a fes vaiffeaux particuliers [ t ]. J'ai vu quelquefois la pulfation des artères ombilicales [ k ]. Les veines de ce nom font quelquefois d'une groffeur énorme , je les ai vues d'une ligne de diamètre à 433 heures (/]. Mais une grande partie en eft vuide , & échappe à la vue yers la fin de la ponte [«*].

Les vaiffeaux ombilicaux, avec ceux du jaune , Pouraque & les inteftins \n\ font compris vers la fin de l'incubation dans un étui cylindrique [0] membra-» neux : qui s'attache au jaune.

t^l Obf 200. 208. 224. &. [i] Obf. 2^0. heure 452 &c." £k2 Obf. 182. heure 21^. obf. 241. heure [/] Obf. 2çi. 584. C»0 Obf zsi. heure 504. C n ] Obf 200. 208. t °3 Obf. 200. 230. &c.

SEC*

'#3 Le Fétu s.

Section V* Le Fétus.

La première heure a que le fétus i été vifible pour moi , n'a été que la douzième (p ] : je le reconnus par fa tète [ q ] placée au deilus du follicule du jaune, & à fa queue , qui traverfoit ce follicule comme le diamètre d'un cer- cle [r], La longueur de ce petit ani- mal me parut de 10 centièmes : le folli- cule en avoit douze [ s ] , & le poulet étoit un peu plus court. Malpighi croit avoir vu le fétus avant cette heure, il l'a fait deiïïner à fix heures [/], & même avant l'incubation [«]> mais je n'ai pas été auffi heureux , que cet hom- me illuftre.

Pour avoir une bafe , fur laquelle je puiTe conftruire une table des accroiffe- mens du poulet , j'ai été obligé de conw mencer par un terme arbitraire. J'ad- mets 4 centièmes pour la longueur du

fétus

£p1 Obf. 2. j. [*] Appatd.f. i.

[■A Qbf z. [>] Append. f. z, Lr'-\ Obf. <;. fyifi.-lï.i.

tO SedLHI.

Section V. 43

fétus à la première heure de l'incubation, c'eft trop admettre 3 mais il vaut mieux adopter une mefure , qui s'oppofe au panchant , que je pourrois avoir , de ren- dre les accroiffemens du fétus trop ra- pides. Je dis que 4 centièmes font trop : cela me paroit évident 5 puifque le fé- tus a été invifible pour moi à fept heu- res : «Se que la viteffe des accroifTemens des- premiers tems du fétus , exige une fort grande proportion , entre le fétus de douze heures & celui d'une heure, puifque les douze heures qui s'écou- lent depuis les premières douze heures > jufqu'à la vingt & quatrième , ont ajouté 8 centièmes à la longueur du fé- tus , & lui en ont donné 1 8 au lieu de 10. ce qui le double à peu près.

Je pars donc de ce terme , que j'ai fixé dans un excès oppofé 9 à celui que je pourrois être tenté d'établir. A 1 8 heures le fétus eft plus reconnoiffable, à fa tête épaille 5 & à fa queue grêle [x ] : je n'en ai pas pris de mefure. À 19 heu- tes je le trouvai au plus de 12 centiè- mes [>], le follicule du jaune 9 qui en avoit 12, ? étant un peu plus long que

l'embrion,

E*3 Obf.t, Zyl Obf 9.

44 Le Fétu s.

Fembrîon. A 23 heures le fétus fut de 14 ou i> centièmes [s]* & après les 24 heures complettes , il parut être de 13 [ a ] de ces parties : le ciemi cercle au deifus de Famnios ayant été de 7^ & Famnios de 1 2 , & le fétus ayant été un peu plus court , que ces deux lon- gueurs réunies. La tète de ce fétus étoit à peu près ovale , & deux lignes étroL" tes parallèles traverfoient fa queue : el- les s'écartoient à quelque diftance au deiTus du bout de la queue , & termi- noient l'animal par une efpece de fer de lance*

A 31 heures & demi [£]3 la tête du fétus parut fendue , & repliée , comme dans la figure 8 & 9 de M a l- PIGHI [f]. Ce port , aflez différent de la véritable ftruclure de la tète , me paroit naître de la nature un peu plus opaque des véfîcules du cerveau 5 qu'on apperçoit des deux cotés de la tète , au lieu que les membanes , qui compofent le crâne , échappent aux yeux par leur tranfparence.

A 35 heures [ â~\ la tète étoit groiTs

encore

f>] Olif iz. [a] 03/20.

Ih'} Qbf. zt. 03 Dans ïa^cnàkel

1*1 Obf. 24.

Section V. 4?

encore & ovale ^ & la queue mince : dont le follicule du jaune étoit traverfé, comme le cercle peut l'être par une chor- de : la longueur de l'embrion peut avoir 20 centièmes : elle me parut éga- le aux deux tiers de celle de Pamnios , que je trouvai de 29. Le fétus étoit encore droit 9 & fon cou étoit fans cour- bure.

A 40 heures [ e ] la tête commence à s'élargir , & à fe prolonger à angles droits avec la queue : les véncules du cerveau font plus affinées , & la tète imite alfez bien un trèfle , dont la divi— lion n'en: pas bien profonde [/].

A 42 heures ( £ ) je trouvai une tê- te ovale , en maffue , la queue droite & parcourue par des lignes de la même direction. L'animal tout entier repréfen- te arTez bien le vermilfeau fpermatique. Cette figure de l'embrion eft tardive , comparativement à celle de 40 heures * & elle fe conferve aifez îongtems dans les embrions retardés ( h ).

A 43 heures la tète étoit épaifle & ob-

tufe9

;01 Obf. 25>. 4% [ f ] Malpiohi stppeTîd. f. 7* 8. Cg] Obf 30. [6] Obf $f. 5*. 37. 4L $0. £$.

46 Le Fétus.'

tufe ( O 9 mais e^e ^e tournoît tranfvcr- fdlement , contre le petit bout de l'œuf, & contre la main droite (/fc) de l'ob- fervateur , elle étoit horizontale ( / ) dans une partie des obfervations t Se panchée (m) dans les autres. Le fétus diminue tout d'un coup fous le nombril , & n'eft plus qu'un filet : il m'a paru , que les auteurs n'avoient pas aifez ex- primé cette diminution fubite. Ce fut à cette heure , que je réuiîis pour la pre- mière fois à bien mefurer l'embrion : il étoit de 22 centièmes dans un œuf ( n ) , & de 30 dans un autre (o)5 dontl'ac- crohTement étoit plus régulier.

Le fétus conferve cette figure près de 24 heures. A s 9 heures fa longueur fut de 3 5" centièmes [p], La veine* ju- gulaire étoit viiible ; la nuque commen- çoit à fe retirer en arrière, & à deve- nir courbe , mais la queue continuoit encore quelque tems fans courbure. A

Ci] Obf 40. 45. 44-

[k] Depuis Vohf. 40. jufquà ^obf 80. cette pofition s'eft fouteniie aïfèz conitara- îitent.

C/l Obf 4$. 44.

C»0 obf. 40. 80. ace.

Co] Obf 44. Ul Obf s,

S e c t i o n V. 47

&f heures il retirait la queue vers la tête , mais la queue ne faifoit que peu de chemin , au lieu que la tète en fai- foit beaucoup , pour fe rapprocher vers la queue , & pour fe replier fur la poi- trine. Le haut du cou recule en ar- rière , & le bas revenoit en avant ( q ). Un intervalle transparent fepare les te- gumes de la colonne des vertèbres.

A 70 heures les premières ébauches des ailes (r) commencèrent à paroi- tre^ & quelque fois même celles des jambes. Je diftmguai, à la tète, les véficu- )es du cerveau , du bec , celle du front, & celle de l'occiput. A 72 heures l'em- brion le plus court fut de 35 ( s ) cen- tièmes , & le plus long de 46 ( t ).

A 75" heures (w) le fétus étendu fe trouva de 45 centièmes -, à 83 (se) de 5f ï à 90. 00 de f6 ; à 91 (3 ) de 60. La nuque fe courbe de plus en phi?, & ce n'eft plus le milieu de la tète , qui termine la hauteur de l'animal , c'en:

la

(q) Obf. 61. 64. 71. 72. 74. 80. tt. IOÇ. &c.

C r ) 0^ ^. 5c à 72 heures o£/I 78.

(O 06/: 74. (*) o^s*.

(t) Obf 80. ' OO 0# 88.

4$ Le Fétus.

la partie convexe de la nuque ( a ). La queue eft prefque contigue à la tête. A 96 heures , ou à quatre jours com- plets , l'embrion étoit parvenu à 66 ( £ ) centièmes t & un autre , le plus pe- tit de fes contemporains, à 41 (c). C'en: à cette heure , que le foie (d) com- mence à paroitre , mais fa mollelTe mu- queufe a befoin de l'acide du vinaigre 9 pour prendre quelque folidité.

Le fétus continue de fe courber t & la tète fe rapproche du nombril ? les pieds & la queue fe retirent vers la tète (e). Le cerveau eft fluide à 120 heures (/) , & le crâne ne fait qu'une bulle trans- parente (£■) : les tegumens , les chairs, & les os , qui couvriront la poitrine , ne font encore qu'une membrane à peine vifibîe. Je vis pour la première fois le commencement du redlum, fait en tri- dent ( /) ) : ce font les caecums réunis au corps du boyau. La plus grande lon- gueur

(a) Obf. $<;.- 50. 91. ico. 102.

U) Obf 104. O) Obf 99.

{d) Obf. 104 & 109. 110. 11 g. (f ) Obf io_9. heure 107. obf. no. ni. 115. il 4. il <ç. 11 51. 129. (/") Voyez Y obf. 143. (g) Obf 122. i2$. (6) Obf. izS. 145,

S E C T I O îf V, 4f

gueur de l'embrion fut de 91 centièmes ( i ) , & la plus petite de 60 ( k ).

A 131 heures le fétus s'agita (/)9 & le premier mouvement fpontané fe fit appercevoir. A 138 heures je découvris le poumon ( m ) , & l'eftomac ( n ). A 143 heures je vis d'autres inteftins ( 0 ) , les reins (/>)' & le bec fupérieur (<j). A 144 heures la plus grande longueur du fétus fut au defïus de 100 centièmes (r), &}a plus petite de 71 (.<)• A 16% heures le cerveau étoit muqueux ( t ) , la grande longueur du fétus de 117 (m), & la plus petite de 93 (#).

Les cotes commencent à s'avancer de-»

puis le dos avant la fin du huitième

jour: pendant que la partie antérieure

de la poitrine n'eft formée , que par des

C meni-»

(i) Obf 133, (qï'Obf 140. 14^

{k) Obf iz6. c'était (r) Obf 145.

un très petit œuf. (s\iObf 147. Autre

( / ) Obf. 1 5 1. & 133. petit œuf de la mê^

(m) Obf 153, & 144. me poule que il&.

14c. 146". (O Obf i$S. 184.

(72) 'Obf 151. & 140. o) o^/: M7.

14*- C*) Obf iÇ5>- Ce'toit

(a) Obf 140. 14c. encore un des petits

(?) 0/^ 140. 145. œufs de la poule

144. 14c. 14^. B£.

jkto. &r & /or;», du pouist. Toni. IL

'fo F e tus.

membranes. Dans le même tems les par- ties inférieures de l'embrion grandie lent, & leur proportion aux parties inférieures devient plus grande. A- vant le huitième jour la tête paiïbit de beaucoup la longueur de la partie infé- rieure, & à 187 heures (x*) la tète étoit au refte du corps comme 42 à 87. Mais depuis ce tems les vifceres du bas ventre , & les extrémités inférieu- res , croiifent plus qu'auparavant.

A 190 heures le fétus ouvrit le bec dans les eaux de l'amnios 5 & parut chercher à. avaler (jy). Je vis de la chair fur la poitrine. La plus grande longueur du poulet à 192 heures fe trouva de 127 (z) & la plus petite de 97 ( a ),

A 194 heures le fternum commença à paroitre (£). A 210 les cotes fe trou- vèrent dans leur perfection (O , & te bec s'ouvrit encore à plufieurs repa- ies > il étoit plus avancé à 216 heures, & un cal,plus dur que le cartilage , armoic fa moitié fupérieure (d). A la même heu- re le plus grand des fétus fut de 142 centièmes ~ (O* & le plus petit de

I2Ç

(**) Obf 164. (b) Obf. 17?.

OO Obf. 166. . (c) Obf 175.

(2) Obf i7i. (i) Obf 179.

(a) Qbfz76.;t (O Qbfjsz.

Section W ^i

I2ï (/). Je découvris pour la premiè- re fois la véftcule du fiel (g).

A 236 heures la bile fe trouva déjà verte ( h ) , & le fétus tiré de fes mem- branes s'agita avec violence ( i). A 240 heures les plumes commencèrent à pouf, fer (Q, & le crâne étoit devenu carti- lagineux ( / ) 5 je vis aiiffx les cap fui es rénales (w). Le plus grand des fétus avoit IÇ3 (m) centièmes, & le plus petit 120 (0).

A 264 heures le plus grand des em- brions eut 208 r (/>) de long 5 & le plus petit 168 ( q ). Les yeux étoient ex- trêmement grands , mais j'en parlerai dans un autre endroit ( r ).

A 288 heures les cotes recouvroient entièrement les poumons ( s ) : la plus grande longueur du fétus étoit de 2 pou- ces (O & ta plus petite de 125 ÔO-

C 2 A

(f) QbfliU. C'efteiir {n^Obf 190; & de core un autre œuf iço. obf .192,.

de la poule BB. (0) O/j/. 15-1. iq2,

(g) Obf 1S1. Cp) 0&/2OO.

' C*) Obf. lU. C<?) Obf 201.

Ci) Obf 18S. (r) P$ ï£0. &fe&.

(.*) 06/ 189, 194&C. (O Obf zoS. 211. -

(/) Oy: i8y. , (O Obf 210.

(m) Ibid. lu) Qbf 20$. 309.

î% Le Fétus.

A 3 12 heures le plus grand des embrions parvint à 234 centièmes (#) , & le plus petit à 204 j (jy).

A 331 heures je diftinguai la rate à coté de l'eftomac ( z ) , & le poumon commença de s'attacher à la poitrine (#). La plus grande longueur du fétus de 3 3 6 heures fut encore de 250 centièmes (b ), une autre de 234 ( b% ) , & la plus peti- te de 1 3 8 ( c ) , ce qui fait à la vérité un dévélopement retardé,

A 3ïf heures le poulet parut cher- cher de l'air , il ouvrit le bec plufieurs fois & le referma ( à ). La plus grande longeur du fétus de 3 60 heures fut de 251 parties, (e), & la plus petite de

187 i (/)•

Vers ces tems un tiffii cellulaire at- tache le foie & le poumon aux membra- nes voifines (g). Le plus grand fétus de 16 jours complets fut de 316 cent.

(x) Obf «iç.lepou- (c) 06/ i*f.

let278.étoitdesi7. (d) Obf. 231. t?S.

(y) Obf. 216, 247. 248. 251. &c.

i*)Obf 219.230.216. (e)0bf.z$4..

1*1 Obf. Z20.ZH. (/) 0^ 23ç,

[>] Ctë/228. (§) 0#:*53. tb*2Qb£z79M

Section V. f 3

! (g*) une autre de 300 ( 6) * & le plus petit de 217 (i).

A 408 heures le plus grand des em- brions eut 334 centièmes de longueur (k)> & le plus petit 300 (/).

A 432 heures la plus grande taille fut de

351 ± centièmes («.).* ce <lui fait un cru extraodinaire. Le plus petit des fétus fut encore de 300 centièmes 00»

A 45 1 heures j'entendis pour la pre- mière fois piauler le poulet (0). A 456 heures le fétus fut encore de 35° & de 3 51 i (/>)• Vers cesterns les mem- branes de la coque , & l'ombilicale fe preflènt contre le fétus.

Depuis ce tems 9 & même depuis le 18 jour , les accroiflemens deviennent plus lents. A 480 heures les deux lon- gueurs extrêmes furent de 376 1 (g) & de 35:0 (r). Le poulet fe fit encore une fois entendre dans l'œuf même (O» fans qu'il y eut de fêlure.

C 3 A

(g*) Obfzso. («) obf t«g

{b) Obf. zi9. (o> Obfx^t.

Ci) Obf. 240. (p ) O^jC 281. »$$;

(*) 0# 246-, (?) Obf. 1^7.

(O Oô/. z4Ç. (r) Obf.ztf.

(m) Obf 250. (x) Obf.zu*

54 Le Fétus.'

A foo heures le fétus fut de 468 par- ties (O & un autre de $01 heures alla jufqu'à 400 (/y). Le. peralet éclos9 de- puis 24 heures ne paiTa pas 417 centiè- mes ( x ) , & un poulet de 40 jours s'effc trouvé de f pouces de longueur (jy ). Qu'il nie foit permis à cette heure de faire quelques réflexions fur les accroiC. femens du fétus , que je viens d'expofer. Le premier terme eft de 4 centièmes , & le dernier, à foi heures de 400. Il paroit par , que tout i'accroifTement de Ja longueur du fétus , dans les 31 jours de l'incubation , va au centuple 5 & que la mafFe entière d'un fétus d'une heure , eft à la maiTe d'un fétus de 21 jours , comme 1. à 100,00,00. Le fétus aquiert par confequent en 21 jours une maiTe d'un million de fois plus grande. T Je parle aux accroiiTemens particuliers de chaque jour. Le fétus ayant 4 cen- tièmes dans fon commencement, & 18

au

If] Obf.W.

[a] Obf 260. Un autre fétus de ç 04- heu- re s ne paffa pas 362 un quart de centièmes

obf 26 1.

Zx~]0bf 26-3. Un autre n'en a eu que 350.

obf 282. t>] Obf 270.

Section V. f?

au bout de 24 heures , les deux cubes de ces nombres, qui font 64 & 5632, ex- primeront ia proportion des maffes d'un fétus de la première heure , & d'un fétus d'un jour. Comme ces cubes font en- tr'eux comme 1. & 88- on trouve 5 que le fétus eft devenu 5 dans les premières 24 heures de l'incubation, 88 fois plus grand , qu'il n'étoit.

Au bout du fécond jour le fétus s'eft trouvé long de 30 centièmes. Le cube de ce nombre, qui eft 27000, comparé au cube du fétus de 24 heures , qui eft ^832, donne la raifon de la maife du fétus de 24 heures , à la mafTe du fétus de 48. Cette proportion eft un peu moins que quintuple , & par confequent Paccrohîement du fécond jour ne va pas tout à fait , jufqu'à rendre le^ fétus cinq fois plus grand.

La longueur du fétus de trois jours révolus étant de 4.6 centièmes, le cube de ce nombre 97335 eft au cube de la longueur du jour précèdent (27000) comme le fétus de deux jours à celui de trois. Cette proportion donne l'accroif- fement du troifieme jour au defîbus du quadruple.

La longueur d'un fétus de 95 heures C 4 étant

fS Le Fétus;

étant de 66 > le cube de ce nombre £874963 eft au cube précèdent 97336 comme la proportion du fétus de 72 heu- res au fétus de 96". L'accroiffement du quatrième jour eft donc au deflbus du «triple.

Après cinq jours l'embrion a eu 91 centièmes de long. Le cube de ce nom- bre 7Ï3S-71 eft au cu^e de la longueur du quatrième jour 2874963 comme la maffe du fétus de cinq jours à celle du fétus de quatre : cette raifon eft de beau- coup plus petite , que la raifon triple , elle approche de 10 ~ à 4.

Le plus grand des embrions du fïxie- me jour complet a été de ico centiè- mes. Le cube de ce nombre 1 000000 eft au cube 7Ï357I comme la maife du fétus de fix jours , à la maffe du fétus de cinq. Cette proportion donne l'accroît fementdu fixieme jour à peu près de 10 à 7 £ ou de 4 à 3.

A la fin du feptieme jour la longueur du fétus a été de 117 centièmes. Le cu- be de ce nombre eft 1 601 61 3 , ce qui donne un accroiifement extraordinaire pour le feptieme jour 5 il va à || ou à ! , ce qui paffe îa proportion de 3 à 2.

La

Section^ 57

La longueur du fétus 9 que j'ai mefuré , eft extraordinairement grande. Un autre du même jour , n'a été que de 93 , un autre de 170 heures de 108 ~, un troi- iîeme de 186 heures n'a pas. paffé les 117. Ces calualités dérangent la pro- greffion des accroiffemens 5 à moins qu'on ne prenne le milieu fur un bien grand nombre d'obfervations.

Je mets la longueur du fétus de 193 heures à 127 , en y ajoutant un tiers de centième pour la facilité du calcul. Le cube de ce nombre 2107152 comparé au cube précèdent 1 601 61 3 donne les maffes des fétus du feptieme jour? & du huitième 9 dans la raifon de 21 à i£. Cette raifon eft bien au deiîbus de celle de 3 à 2.

La longueur du neuvième jour eft de 143 centièmes. Le cube en eft 2924207, ce qui donne les maifes des embrions du neuvième jour & du huitième comme 29 & 21. Cette raifon eft toujours au deffous de. celle de 3 à 2.

Le fétus du dixième jour s'eft trouvé de 155 centièmes. Le cube de ce nom- bre eft 3581577: comparé avec le cube précèdent 2924207 , il donne FaccroiiFe* ment du dixième jour à peu près de 36 Cf. à 29,

58 Le Fétu £

à 2$* ce qui faic prefque la raifon de

7 . à V 5 phis petite que 3 à 2.

L'embrion le plus avancé du onzième jour eft de 208 , ce cru eft extraordi- naire , & paiTe de beaucoup celui des jours précedens. Pour ne pas déranger la progreffion , je me fuis rapproché de îa longueur d'un fétus de 26 1 heures, elle étoit de i68> ce qui revient mieux à la marche de la nature. En effet de deux fétus de 261 heures l'un a été de J 68. (s)* & l'autre de 150 (a). Un autre fétus de 263 heures n'a pas pafle 153 |. ( b ) 9 un embrion de 270 heures s' eft trouvé de 142 ~ (c), deux autres de 28 ï heures de 160 (J) & de20o(e), & le plus grand des fétus de 288 heu- res , plus avancé d'un jour 5 que celui de onze jours , que je rejette , n'a pas palfé les 200 (/) centièmes. Avec cette cor- rection le cube de 168 , qui eft 4741632, eft au cube précèdent 3 5 8 1 5 77 -> pas tout à fait tomme 7 a 5. ce qui fait un ac-

croif-

&«] Cbf.196. le~] Obf. 20c.

. 1. £ ] oô/: 198. if] Obf 210.

i>J Obf. 203.

Section VJ f 9

croisement proportionné à celui du joue précèdent.

A 1 2 jours le plus grand des embrions a été de deux pouces (/* ) , comme je viens de le marquer. Son cube 8000, 000 , eft au cube 47416*32 comme 80 à 48 9 ou comme 5 à 3 à peu près , ce qui donne une raifon un peu trop grande.

Le fétus de. 13 jours étoit de 234, mais cette longueur eft excefîive, puif* que les poulets des heures les plus voi- fmes de 3 1 2 fe font trouvés générale- ment beaucoup plus petits. A 309 heu- res trois fétus fe font trouvés de 208 £ (-g): de 191 L (h) & de 2IO |

[i]. A 316 heures l'embrion n'a pas pafle 204 l [ k ] & il a fallu fauter un

jour entier pour retrouver à 336 heu- res , dans le plus avancé des embrions * les mêmes 234 [ /] centièmes. J'ai donc cru devoir prendre le milieu entre 234 & 200 pour la longueur ordinaire de l'embrion de 1 3 jours. Cette mefure de 217 centièmes donne un. cube de 10,

C 6 2185

[/*] Il a été de 25 [/] Obf. 214. lignes dans Vobf.27%. [ k ] Obf. 218. Zgl Obf. 2iz. 11} Obf. 228.

IhJ Obf. 211.

%f

£o Le Fétu $.

2 1 8 s 3 1 5 » qui eft au cube de 1 2 jours comme io à 8, ou comme ^ à 4, ce qui va être la proportion confiante des Jours de l'incubation , qui nous relient à calculer.

Le fétus de 14 jours étoit donc de 234, & de 2fo [/*]. Le cube du premier de ces nombres , plus proportionné aux au- tres obfervations3fait 128215904 il eft au cube de 13 jours prefque comme 13 à io? ce qui fait une raifon peu différente de celle de f à 4.

Au bout du 1 f j our le fétus a été de 2 f 1 centièmes. Le cube de ce nombre eft If» 81 3 9 2Çi il eft au cube de 14 jours I2î 82* 3 904, comme 16 à 13 , ce qui donne une raifon plus petite que la pré- cédente.

Âlaên du 16 jour je trouvai un fé- tus trop avancé 3 & trop éloigné des me- fures des heures les plus voiiines. Les autres mefures du 1 6 jour ne vont qu'à SI7 (m), 251 r (w), & 275 (0). Je préfère la longueur moyenne 275. Son cube eft 20896875. Sa raifon au cube précèdent eft à peu près de ai à 16

elle

ti*3 Obf. 279- (») 0£/ 241.

O ) -obj. s4o- ( © ) oy: - 3 3 *.

' S E C T I 0 n| V. 6l

elle ne s'éloigne pas de celle de f à 4.

A la fin du 17 jour la longueur mo- yenne du fétus a été de 317 centièmes. Le cube de ce nombre eft 3 18 5 5013 , il eft au cube précèdent comme 32 à 2 1 , cette raifon eft bien grande , . elle approche de celle de 5 à 2.

A la fin du 18 jour le fétus a été de 325. Le cube 34,645,976, eft au cube 3 185 5013 prefque comme 35 à 32 ou comme 7 à 6 $ é

A 19 jours le fétus a été de 3fi ~,

& de 353 ,_ prenant le cube de 352 on trouve 43,614,208 5 ce qui donne l'ac- croiïfement de ce jour dans la raifon de 44 à 3 5 à peu près : raifon qui ap* proche de celle de 6 ~ à 5.

A 20 jours le fétus fut de 377- Le cube en eft 53^582,633 , qui, comparé au cube précèdent 43614208 , donne la rai- fon du fétus de 20 jour à celui de 19 comme ^4 à 44, ou 27 a 22, raifon qui approche de celle de f ~ à 4 i.

A 21 jours le plus grand des fétus a eu 4 pouces complets. Le cube de ce nombre eft 64, 000 , OOO , il eft au cube précèdent comme 64 à 54 à peu près 9 & fe rapproche de la raifon âc 6 k 5.

L'accroiflement entier des premiers

40 jours

62 L E F E T U S^

40 jours du poulet éclos va à ? pou- ces : le cube de cette longueur eft 12^,000,000, il eft au cube de 4 pou- ces dans une raifon un peu moindre , que la raifon double. En partageant cec accroiiTement également entre les jours , on trouve un vingtième pour l'ac- croiiTement de chacun de ces jours. En arrangeant tous ces.accroiflemens, ■j'en forme la table fuivante. L'accroifFemenf du premier jour eft de - - 88*

Celui du fécond jour de - 1 à 5. Celui du troifieme un peu moins que de « - - 1 à 4*

Celui au quatrième & cinquiè- me moins que de - - 1 à 3. Celui du iixieme , feptieme , huitième , neuvième , dixiè- me -i onzième &' douzième * autour de - - - 3 a 2. Celui du trezieme , quator- zième , quinzième > dixfep- tieme î jufqu'au vingtième 3 autour de - - T à 4. Celui du vingt & unième de - 6 à 5. Celui des quarante premiers jours du poulet éclos , en comp- tant les accroifTemens pour égaux de - - - 20à2i-

Je

S E C T I 0 N~ W Ç%

Je conviens , que cette table n'eft pas parfaite , malgré les modifications 5 que je lui ai données , pour la rendre régu- lière : je conçois même , que fur d'au- tres obfervations * on en pouroit cons- truire une autre toute différente. Mais il eft également avéré , que les accroif- femens des premiers tems du fétus font extrêmement rapides 9 qu'ils diminuent extrêmement dès le fécond jour, & qu'ils vont toujours en dinmiuant , jufqu'à la fin du cru de l'animal. L'accroiifement du dernier jour de l'incubation , eft à celui du premier comme 5 à 5^89 ou comme 100 : & les accroifTemens des 40 premiers jours du poulet éclosfont, à l'accroifTement le plus foible du poulet enfermé dans l'œuf, comme ~~ à un J- , ou comme 6 à 20.

La même règle règne ilir tout le fiftê- me des animaux & des végétaux , & dans l'homme même l'accroilTement du fétus furparTe infiniment celui de l'enfant , qui refpire , & qui eft expofé à l'air.

Sec-

£4 ' Le Coeur.

S e c t i o n VI. Le Cœur.

Comme le développement de cet important organe a été l'occafion de tontes mes recherches fur l'œuf, on ne fera pas furpris , que j'entre dans un plus grand détail iiir l'objet principal de mes expériences. $)n fera peut être plus facile à cet égard , quand on voudra bien confiderer les erreurs anatomiques des plus grands auteurs , qu'il a fallu redreifer ? & qu'on fera attention à l'in- fluence, que le dévélopement du cœur doit avoir fur tout le fiftème de la for- mation des parties des animaux.

§. I. Le Cceur en général,

La première trace que j?aie vu du cœur , a été à 48 heures ( p ) : il bat- toit. Mais il étoit encore ou blanc, ou tranfparent : aufli n'en voyoit on que les alternatives au mouvement & du re- pos de la partie antérieure de l'embrion,

Dans

(i> ) Obf* 57. ajoutez Usçbf.^S' 48.

Section VI. 6?

Dans un autre fétus (g), du même âge , je distinguai & le mouvement du cœur, & fa figure ronde, qui devint un véritable canal courbe 3 quand j'en eus enlevé les membranes. Le cœur entier avoit l'air d'un fer à cheval , ou celui d'une parabole , dont le fommet étoit placé en avant , devant le fétus , & dont les deux jambes rentroient dans fa poi- trine. De ces jambes l'inférieure étoit horizontale , & la fupérieure étoit ar- quée , & convexe contre la tête. Dans un troifieme embrion de la même heu- re , les battemens du cœur parurent en- core { r ) plus évidemment. Je n'en dirai pas d'avantage ici , pour ne pas tomber dans les repétitions 9 8c j'expo- ferai , fur chaque partie du cœur 9 le re- fultat de mes expériences.

Les trois premiers jours le cœur avan- ce horizontalement , 8c s'éloigne des ver- tèbres ( s ) 5 ce tems fini , la tête fe rap- proche de la poitrine , 8c le cœur fe cache s il eft compris alors dans l'angle* que fait la partie fupérieure du cou a-

vec

(q) Obf. 40. (r) Obf. 45. (O Obf. 74. 88. 102. 114.

€6 §. I. Le Coeur en général?

vec l'inférieure & la poitrine ( t ).

Le cœur n'eft jamais à découvert 5 quoiqu'il paroiiTe être nu les premiers jours («). Je n'ai jamais manqué de trouver les membranes , qui le renfer- ment , & qui defcendent de l'intervalle des deux véficules roftrales , pour s'at- tacher à la poitrine. Je les ai vues ou dans l'eau claire, ou | mieux encore a- près avoir plongé le cœur dans le vi- naigre , ou dans i'efprit de vin : il faut en dépouiller le cœur pour le voir à découvert. C'eft ce que j'ai vu conitam- ment , & dès îa 48 heure ( x ) , & dans mes obfervations poftérieures (y ).

Les auteurs , qui ont placé la ren- trée du cœur dans la poitrine , ou le commencement des membranes qui le couvrent , au cinquième ( z ) 5 feptie-

me ( £ ) jV/ALPiGHia cru en effet j que le cœur

de l'embrion e'toit placé au dehors de la

poitrine dans ces premiers tems f. 7. p.

8. Maitrejea» a ibutenu avec rai»

ion le contraire p. 12.2. &c. (k) Obf 77. heure 72. obf. 103. 105. heure

96. obf. 109, heure 107. obf. 118. heure

118. obf. 1 2 $ . heure 120. (a?) Obf. 40. 45- {y) Obf 49. heure çi.obf çx. heure 54. obf.

69. 77. 80. 85». 9*- 9Î- >8. 104. ( 2 ) ALDROYAND2 p. 2 17.

\

Section VI. 67

nie ( a ) , ou huitième ( h ) jour , ont ap- paremment voulu nous apprendre -> que les tégumens de la poitrine étoient de- venus plus épais ces jours ( c ).

En examinant cette membrane de plus près , j'ai trouvé , qu'elle part de l'in- tervalle des véficules roftraîes , quelle remplit tout l'intervalle entre la pointe du mufeau de l'animal, le pli du cou & la poitrine ; qu'elle étoit large de 9 centièmes le quatrième jour , & un peu moins longue ( à ). Pour le péricarde , qui eft fort mince dans les oifeaux , j'ai cru en voir une ébauche à 144 heures (/) 1 mais il n'eft bien conftaté , que bien avant dans l'incubation (/).

(a) Lancisi p. 8ç.

(6) S N A P E p. 22.

(<?) Il eft fur, qu'ils ont place' ce change- ment même un peu trop tard. J'ai trou- vé beaucoup de tégumens à la poitrine à 141 heures obf 158. & la poitrine fer- mée par des membranes à 141 heures obf 1 40.

(<0 obf :-ioç.

( O Obf i4*.

(/) A 405. heures obf. 244.

§. IL

63 §. IL L e s Oreillettes.'

§. IL Les Oreillettes*

La veine cave n'eft pas vifible dan£ les premiers commencemens du fétus , elle l'eft pourtant d'alfez bonne heure. On la voit alors continuée avec la vei- ne ombilicale, dont le tronc paiTe par le foie , & dont le diamètre eft dès lors très confiderable : dans ces tems elle eft placée plus profondément & plus antérieurement , que l'aorte , qui lui eft parallèle , & elle fait un petit arc de cer- cle (^) parallèle au cœur, quand le fé- tus eft plus avancé (fr)»

Cette veine donne naiflance ( i ) dans la poitrine à une branche , qui fe divife tout de fuite , & dont l'une des divifions eft tranfverfale , mais dont l'autre re- monte à la tête , & dont les rameaux font fort appareils fous les tégumens. Cette branche devient dans le poulet la foucîaviere & la jugulaire.

Au

(^) Obf 60. heure 70. o&/!'70~8o heure 72.

obf, 88. heure 90. obf. 102. 105. heure 96. (b) Obf 83. heure $0. obf. 50 heure 91. obf.

101. 105. heure 96. obf. 100. heure 108.

obf. ni. heure 115. obf 114. 1 1 ç . (i) A $9 heures obf $6.

Section VI. 69

Au deiTus ( ^) de cette veine * le tronc de la veine cave fe termine par un élar- giiTement (/) émoinTé , qui fe prolonge tranfverfalementen devant , & qui même s'incline ( m ) un peu au deffous de la ligne horizontale. Toute la portion de la veine cave, qui au defïus de la bran- che , dont je viens de parler , bat 5 8c fournit le fang au ventricule , c'eft l'o- reillette encore unique , elle eft bien fu- rement "une continuation ( » J de la veine ombilicale , & de la veine cave,

&

(k) O/7/..72.' 78. 80. heure 72. obf 83 heure 90. obf. 91. 92. 91' 102. 106. m. 113.

121. 121.

( V) Obf 71. heure 72. obf 72. 78. 85. 100.

( m ) Obf 56. heure 59. obf 6\* heure 66, obf 77.78. 80. heure 72. obf 8ç. heure 8g. obf. 90. heure 91. obf 9^ heure 52. obf z?4*. heure $4. obf 102. 105, heure 96* obf 1 1 o. heure 108 o/t/? 115. heure 114. obf 1 1 <;. heure 116. 06/*. 121 heure 119.

(;*) 0£/*. 40. heure $S. obf 48, heure $0. obf 49. heure çi.oô/^.heure tftf-. o^-tf tUieure 69. obf 69. heure 70. obf 70— so. heure 72. oé/I 82. 83. heure 7v obf 84. heure 80.0/7/. 87. heure $8. obf $>r. ^2. heure 55. obf 58. 5>5>. heures. &£/. 103. heure 96. obf. 104. heure 102. obf m. heure 110. obf 13 2. heure î^^obfi $£.heui'e.i$8..

70 §. ï I. L e s Oreillettes.

& elle n'eft pas encore féparée de cette veine (o).

Vers la fin du troifieme jour cette tète de la veine cave fe trouve plus large , & un intervalle blanchâtre fé- pare alors l'oreillette du refte de la veL* ne (/>)• Les deux oreillettes n'en for- ment alors qu'une j c'eft un fac , dont la plus grande largeur va du coté droit du fétus au coté gauche (g) : il eft pla- cé fur le haut de la bafe du cœur ( r).

Vers l'heure 96 , ou vers la fin du quatrième jour, on diitingue dans cette oreillette deux demi cercles , en la re- gardant à la manière ordinaire par le coté droit du fétus. De ces deux demi cercles le plus poftérieur «Se le plus voifîn des vertèbres ( s ) , eft le plus grand , il termine l'oreillette. Le

plus

( 0) Obf ^4. heure ^7. obf Ci. heure 6$.

(p) Obf 67- heure 69. obf iil 113. izi.Scc.

( q ) Obf 69. heure 70. obf 78. 7^. heur^ 72. obf 8 S. heure 90 obf 90. heure 91. obf iotf. heure 97. cbf 112. heure 104. obf 113. heure ii^.obf 114. 121. 124, 129, 131. 132. 13$ 138. 15c.

(y) Gif ïîç, ï2ï. &c.

{S) Olf XO3. ÏO4. 10.?. H3. 127'

Section VI, 71

plus antérieur (/) eft le plus petit , Se partage l'oreillette comme une efpece de cloifon. Ce font les premières traces de la réparation des deux oreillettes. Celle qu'on appelle gauche , ePc la plus grande 3 elle déborde l'oreillette droite par derrière. Celle-ci , qui eft la plus petite , fe termine par une demi lune , qui eft comprife dans la largeur de l'o- reillette gauche. La veine cave ( u ) , & le canal auriculaire ( x ) s'infèrent dans l'intervalle des deux oreillettes.

Dans le même tems on découvre auffi une différence entre les deux oreillet- tes , en les regardant par le coté gau- che du fétus. Celle qui fera la gauche 9 eft ovale , elle eft ample ( y ) , plus gran- de que l'autre , & déborde le canal au- riculaire.

A

(0 Obf 127.

(#) Obf 105. 177.

(a*) Obf. 110. 114, Ï24.

Cy) Qkf- Io1- I02,i k£ure $&• obf. îo^. heure loi. obf îïo heure lo'S.obf 115. heure 114. obf. 114. 11 5. 127. 129. 158. 14^. 147. 150. Je ne vois pas la raifon 3 qui a porté L a n c 1 s i à dire 5 que l'oreillette gauche ne paroit que le onzkmejour. p. Z€.

7$ i IL Les Oreillettes:

A la fin du quatrième jour, & après cette époque 5 les deux oreillettes fe ré- parent toujours plus de la veine cave ( z ) , & du canal auriculaire , elles dé- bordent (a ) ces deux vairTeaux , & s'é- lèvent des deux cotés de la bafe du cœur par un fommet pointu ( b ). Toute l'o- reillette , ou le refervoir réuni de l'oreil- lette droite & de la gauche , paroit a- îors comme un fac à deux cornes poin- tues (c). Chacun de ces fommets a la goûte de fang Qd ) féparée : le bord de l'u- ne & l'autre oreillette paroit alors den- telé (e)

Bientôt après , & même en même tems j l'intervalle des deux oreillettes

devient

(2) Obf 100. 1C4. heure 96. obf. 106. heure 97. obf 110. heure 108. obf. 111. heure

IIO. Obf. II 4. 12^;

(«) Obf 113. heure 114, &c.

(,&) 0^ <Ty. heure 70. obf 10S. heure 104. e?&/*. 110. heure 108. obf iiç. heure ii£* obf. 124. 127. heure 120. oîyT 129» heure -5.z6.0bf 132. heure 13c. 0/^? 13$. 138. 150.

(c) 0/)/. 127. 147. &c.

(d} Obf ni. 121. i$o.

(O Ctë/I I3[5- heure 114. obf. 119, heure i*£. obf 138. 1^0.

S E c î ï o n V I. 73

devient blanc (/) : le cœur étant deve- nu , précifément dans cette époque 5 per- pendiculaire de tranfverfal, qu'il avoit été , & fa pointe s'étant logée entre les deux lobes du foie (^), l'oreillette droi- te déborde le cœur du coté droit de l'aorte, & l'oreillette gauche le déborde à gauche de l'artère pulmonaire. Dès lors elles font bien diftinctes ( h ) , & elles ne changent prefque plus. Il pa- roit feulement , que l'oreillette droite croit plus que fa compagne , puifqu'elle cft plus petite qu'elle dans le fétus , '& plus grande dans l'animal adulte. J'ai trouvé pourtant l'oreillette gauche plus grande que la droite le feptieme ( i ) le huitième ( ^ ) > le dixième ( / ) ,

D le

(/*) Obf it6. heure 117. obf 123. 12^. heure

no. ofb. içz. 177. (g ) Obf. 108. heure 104. obf. 114. 144. 14c.

146". 147. 158. 1^3. (/;) Obf. izo. 123. 12T. 13?. 135- 142.144.

148. 149. M*« M4-IÏ5- *«*■ M7. M8.

ISO. 1^3. I*7« 177* 184- 2,03.

(O o.y: m*

(k) 0^. 171. ., ,

(/) 0££ 192- Une partie de la baie du cœur

déborde alors 1 Oreillette droite 5 vers

le coté de ce nom.

Msm. fur h form, du $oukt. Ton*. IL

74 S- HI. Le Canal Auriculaire. le oii2ieme ( W2 ) 5 le douzième («) , le treizième (o) ,1e quinzième (p) , & le feizieme jour (q°) s & elle n'étoit pas la plus petite le dix-neuvième ( r ) 5 ni le vingtième.

§. III. Le Canal Auriculaire.

J'ai donné ce nom à une partie du cœur , qui eft vifible dès les premières apparences du cœur , & que M A L P 1- ghi n'a pas ignorée 9 qui feracourcit de jour en jour , & qui a difparu le 1 6 jour , terme le plus éloigné , auquel les oreil- lettes font attachées immédiatement à la partie fupérieure des ventricules.

Ce canal eft toujours plus large (/) , que ne le font les meilleures figures : Ja partie , qui fort du ventricule , a le plus de largeur ( t ) , & fa partie la plus

étroite ( m) Obf .20.1. (w) Obf. 203. 210. (0) Obf 2i«.

Obf 2g4.

(q) Obf. 241. 'i(r) Obf 2çg.

(j) Obf $9. heure tfi. obf. 77. 79- heure 72. obf 105. heure s$. o£/î 12g. heure

120.

(*) Q^/l S4* lieiIre $°:<>bf< 88. heure 88.

obf [114.- 138.

S ECTION VI. 75

étroite s'ouvre dans l'oreillette. Il e-ft plus long ( u ) dans les premiers com- mencemens 5 fou diamètre eft toujours plus petit , que celui du ventricule (%).

Je l'ai vu en même tems que le cœur (jy): le bulbe de l'aorte eft pourtant plus apparent ( z, ). Peu à peu l'oreil- lette & le ventricule ( a ) le couvrent, & on ne le diftingue plus, que par le coté gauche du fétus.

H eft toujours blanc (&), & con- serve fa couleur dans le tems même, que les ventricules deviennent rouges. Sa iituation eft tranfverfale au commence- ment (O 3 avec quelque petite pen- D % te

(«) Obf 66. heure 6$, obf 77. heure 72.

obf. H6. heure 8ç. (a?) Oô/ 88. heure >o. (jy) 0^ 40. 4$. heure 48- 0^ $1. heure

54. o&JC $£. heure 55. 0^ $<>. heure tfj,

obf. 99. &c. (0) 0^ 6z. 64. (a) Obf 40. 70. 71. 7*. 7?. 78. 82.84- 85".

87.88. 91. 91. 94- 96. 1O2. 107. m.

111, 114. 119. 138. (byObf. 84. heure 80. obf ic6. heure 97.

obf 134» heure 1 §8- ( c ) Ctô/? 40. 44. heure 48. o&/ 80. heure 72.

o'j/1 84. hsure So. obf. 87. keurc 88.

y6 §. III. Le Canal Auriculaire.

te ( d). Il s'incline toujours d'avanta- ge , & defcend plus conflderablement vers la fin du quatrième jour ( e ). Il arrive au cœur , plus bas que le bulbe de l'aorte (/ ) 3 il y a entre lui , & ce bulbe , un efpace , dans lequel on peut placer la pointe d'un fcalpel (g). L'o- reillette eft pourtant , même alors , plus élevée que le cœur ( h ).

Quand on regarde ce canal du coté droit, fon extrémité fe cache '(0» & on ne voit pas la manière , dont il s'ou- vre dans le ventricule : il paroit alors com- me féparé du ventricule par une ligne , qui eft le bord du cœur. On le voit à découvert du coté gauche ; & on dé- couvre alors fans peine , fon ouverture dans le ventricule 3 & fa continuité avec le cœur ( ^).

Ce canal , qui a été fort long & fort grêle dans les comniencemens du fétus ,

fe

(d) Obf 6$. heure 69. Ce) Obf 88. heure 90. obf 114 &c, (/) Obf. 87. heure 88. obf loi, m. (g) Obf 94. $8. {b) Obf 90.

(1 )~ Obf 40, heure 48. obf fi. &e. (k) Obf 40. 48. $l. Ç4. 6$. 70. 73. 77. Sx. 83. 86, 107. m.

Section VI. ?7

fe racourcit (/) peu k peu 5 à merure .que le cœur fe rapproche des vertèbres : il eft repris fucceïîivement (m) entre les chairs du .cœur , qui s'élèvent au* tour du canal auriculaire 5 & il devient à la fin l'orifice veineux des ventricules (ri). Je l'ai vu entièrement repris & difpa- ru dans le cœur à 144 heures (0)3 & les oreillettes, qui fe rapprochent (p )3 par une fuite naturelle des ventricules * fe font réunies avec eux à la même é- poque 5 & à la fin du fixiente jour ( q ).

(/) Obf 62. heure 66. obf 72. ?4> 77- heure 72. obf. 88. heure $0. obf 50. heure 51. obf. 102- 104. heure $6. obf 106. heure 57. obf 107. heure 102 âc demi, obf 108. heure 104. obf. 122. &c.

(/w) Il étoit fort court à 96. heures dans Vobf 104. ios/heures obf 110. à 117. heures obf 116. à 120 heures obf îz6. Il étoit extrêmement court à 151, heures obf izi. à 144 heures obf l$6. 147.

(#) 0£/ 138. ifo.

(0) o*/: i45.

(p) Heure 66. obf.6z. heure 104, obf 108,

heure 120. obf 124. laj. (g) 06/. 14S.

D â I. IV.

78 §• I V. Le y en tri eu le.

§. I V. Le ventricule.

J' A I M E mieux m'en tenir au nombre* fingulier , étant certain 3 qu'il n'y a qu'un ventricule au cœur pendant les quatre premiers jours.

Dans les premières phafes du cœur > qui paroit encore fous la forme de la moitié d'un anneau ( r ) y le ventricule^ Bien examiné, 'eft ovale (j)? un. peu- plus court , qu'il ne fera dans la. fuite y plus large que le canal auriculaire , dont il eft débordé y & bien aifé à diftinguer de l'arcade de l'aorte , qui alors eft fort longue encore. Il eft blanc (t) dans^ ces commencemens ? mais il a déjà fou épaiiTeur, & fa nature mufculaire.

Cet organe eiTentiel de l'animal paife bien . vite par des degrés de perfection fuccefîifs. Il acquiert une pointe y & de- vient plus aigu dès les 66 heures ( u ) »

il

( r ) Obf 40. heure. 48. obf. 49. heure 5 1.

ebf 61. 69. {s) Obf. 40. 45. 45- heure 48. & dans les

obf. 48. 45. f I. 64.. 69. 72. 77 > 79. 80. 82. 83 84- 8f. 90, 9?» 9<> '. 103. iotf. 107. 127.

(*) o«y? 50. 6z.

lu) Obf. 61. ajoutez les obf. 78* 86. 91*

102.

Section VI. 79

il eil conique à 93 ( x ). Sa pointe de- vient tous les jours plus aiguë (y). Il fort affez longrems tranfverfalemenr de la poitrine ( 3 ) , & paroit reniforrae (a) , quand on le confidere obliquement. Il n'y a dans tout le courant du troifie- me, & du quatrième jour , qu'une goû- te de fang ( b ) dans le ventricule , & par confequent qu'une cavité.

A la fin du quatrième jour & le cin- quième il fe pafle un grand changement dans le ventricule. J'ai vu à 1 44 heu-" res les premières apparences d'un feco-ld- ventricule ( c ). Il y avoit une petite boife fous le bulbe de l'aorte , elle eft de beaucoup plus courte , que le ventri- cule , fa couleur eft rouge , elle eft pla- cée comme en travers au deflus de l'an- cien ventricule 3 & fa figure eft ovale, D 4 Cette

(*) Obf 9t.

(y ) Obf m. heure 110, ohf 112. 124. i$s.- 140. 283"

(2) Obf ci. heure f4. obf ^6. heure ^9. obf. €1.67. t%. 74. 81. io5>. 112. & par con- fequent jufques au cinquième jour.

(a) Obf ji. heure 54. obf 61. 77, 84. 16* &7» 274.

(b) Obf 88. SO. 9$. 5>g* (O O^ioi.

8o §. IV. Le Ventricule.

Cette apparence m'a embaraffé , mais un examen plus exact ( à ) m'a appris, que le ventricule unique des premiers jours refte invariablement à fa place : qu'on le. voit feul , lorfqu'on regarde le cœur par la face gauche de la poitrine , & qu'il vient feul jufqu'à la pointe , lors même •qu'on le conridere du coté droit. Ce qu'on, voit de nouveau, c'efi; un ventricule naiiîant , qui n'a pas paru jufqu'à cette heure , & qui paroit placé au haut du ventricule déjà connu , parcequ'il eft. plus court , & qu'il n'arrive pas jufqu'à îa pointe ( e ). En même tems , & fur» tout depuis la fin du cinquième jour , labafe du ventricule devient plus large (/)? & îa raifon de fon diamètre à celui de l'aorte s'augmente ( g )r

Le nouveau ventricule n'employé pas tout à fait un jour ( h ) entier pour ar- river à la véritable place; c'eft la droi- te de l'ancien ventricule , depuis que

le.

(*0 Obf 114. heure 114. obf 124. 151 13c.

174. 176. 154. ( e) Obf 114. 124. igi. 13c. 174. 1^4. if) Obf 102. ïii. ifo. (g) Obf 102. 104. &c. (Jb) pai vû,pour la première fois? deuxpoïn* tes au cœur , ou deux ventricules accol-

lés,

Section VL 8*

le cœur eft devenu perpendiculaire (/): on. voit clairement alors, que ce nou- veau ventricule eft celui 5 qu'on appelle droite & qui conferve jufques dans l'oi- feau adulte fon infériorité en longueur (K)t il n'a jamais de part à la pointe , qui appartient privativement au ventricule gauche ( / ) , qui ne peut qu'avoir été vifible de tout tems , puifqu'on a tou- jours vu l'aorte fortir du ventricule , encore unique , & que l'aorte ne peut être fortie , que du ventricule gauche. Après ce changement on voit deux goû- tes de fang ( m ) dans le cœur du pou- let ; une ligne blanche les fépare ( n ). D 5 Oa

lés? a 108 heures obf 110. }e les ai revues à 110 heures obf m. Le ventricule droit e'toit à fa place à 117. heures obf. 116. & dans les obf 120. 124. 127. 150. 13$. i$ç. 137. 141* 14?. 148. qui font du cinquième & du ilxieme jour.

(O Obf 114. 144. 14c. 145. heure 144. obf 160. 163. 170. &c.

(&) pai fait cette, remarque dans un grand nombre d'endroits ? voy<;z obf 160. 175. 2o$. 214, 268.

C/ ) Obf 116 heure IT7. &c.

(«O A 108 heures obf 110. & dans les obf

*If. I2£, I$0.

(«) Qbf 15c, heure iji, ©£/! 140. &e.

8$ §. IV. Le Ventricule,

On ne fauroit diffimuler l'erreur d'ùtï grand homme ; c'en: Malpighi, qui a conftamment pris pour le ventricule ( o ) droit , eelui qui eft formé le premier dans le poulet ; & qui a donné le nom de ventricule gauche à la partie , que nous allons appeller le bulbe de Faorte- II eft furprenant , que cet illuftre auteur n'ait pas fenti , que le fang ne fauroit paffer du ventricule droit dans le ven- tricule gauche, par un canal cylindrique; d'une très petite longueur , & que ce* paifage ne fe fait, qu'à travers le trou- ovale r ou bien par une artère , née du ventricule droit y divifée dans les pou- mons y & dont le fang rentre dans l'o- reillette gauche par une veine de même nom.

§. V. Le Bulbe de P aorte & fes brancher*

Dans les premiers commencemens ïlu fétus , & avant la formation de&

oreiL

{<>) Epifl. i.p. f.f. ï3. D.D. f. r*. C.C£ ï6. L. f. 18. N. appmd. f. 2?. M. M. Lancisi a imité fon maître p. 82. M a 1 T k. e J ]* a sr a cru voir à 48 & à

Section VI. jj

oreillettes ( p ) on voit déjà l'aorte , qui fort du ventricule , encore unique , du coté droit , ou de celui ? qui s'offre le premier aux yeux de Pob- fervateur '( q ). Elle eft- fort longue alors , & Ion arcade pane de beau- coup la proportion de la longueur y qu'elle a dans, le progrès l'incuba- tion (r), ou dans l'adulte. Elle fe re- courbe en arrière pour rentrer dans la poitrine immédiatement fous la tête : el- le a même alors beaucoup de folidité , & fait une grande partie de l'anneau, que repréfente le cœur. Du coté gauche cette artère paroit comme retranchée (^)par une lignes qui termine le cœur. L'o- reillette eft compnfe dans fon arcade D 6 (*)»

$o heures quatre veTicuîes 5 qtf il rappor- te aux deux ventricules & aux deux oreil- lettes p. 178. Mais à ces heures 011 ne diftingue encore ni les deux ventri- cules 5 ni les deux oreillettes.

(pj A 48 heures obf. 40. 43. 45. enfuite dans les obftS. 49. 50. 51. 54. $6. 69. 71. 72. 74- 82. 85. 87.

( <? ) Obf 451. heure ci. obf. 54. heure 57. obf, 67. heure 67. obf 7$. heure 72. objl 84»

(r) Obf 40. heure 48. ùbf. 51. $£. 73. 50, 107.

O) Ctë/45. fï. Ç5.8X.S3 8S,

84 §• V. Le bulbe de l'Aorte^ ( à ) aj qui eft plus en devant & plus fu- périeure.

Peu d'heures après (&) la partie de l'aorte , qui par oit être hors de la poitri- ne , devient plus courte ,. & on apper- çoit de l'inégalité dans fon diamètre. La partie de l'aorte , qui fort immédiate- ment du cœur , eil la plus éu'oite ( x ) , & Tonde de fang , qui la parcourt 7 eft plus éfilée : je l'appelle le détroit , pour abréger mes deferiptions.

La féconde partie de l'aorte eft plus large \ elle requit une onde de fang di- latée, elle eft courbe, je l'appelle bulbe de l'aorte ( y ). Je n'y vois qu'une goû- te de fang ( z ). Cette partie de l'aorte fcat , & avec vivacité. C'eft ce que Mal

PIGHI

(O Obf. 48..&C. lu) Obf 88. 14Ç* ix ) A 7 * heures o^/T 77. (^ ) Heure $7. obf. $4. Ajoutez les obf. ç£. £S>. 71. 77- 78. 79- 83- 84. 8ç. 86. 87. 88.

50. £2. 274.5)6. IOI. 102. 102. IO5. HO. 115». I20. I2T.

{ 2) Heure 57. obf 54. & dans les o£/I $6. Ç5>.

tfl. tf2. 62. 6y 70. 74. 77. 78. 82. 82. 84, S$\ 86. 88. 85. £°. 52. 274- >?• 24. 5>Ç. 5*6. ^7. 5>8. 99. ici. 102. 105. io£ io>». lio. m. 113. 114. iiç. 117, 118. 11^. lao. 121. 122. 12J. 132. 158. 146.

Section VL

PIGHI appelle le ventricule gauche («). La troifieme portion de l'aorte eft cy- lindrique , fa direction eft changée , elle repréfente , avec la précédente , un bec : elle eft plus étroite que le bulbe, & plus large , que les branches , qui vont commencer l'aorte dorfale. Je l'appelle quelquefois le bec de l'aorte (£)•

C'eft de cette partie de la grande arr- ière , que fortent deux ( c ) branches 9 dans les observations les plus précoces, & trois (d) dans les fétus mieux for- més ; ces artères rentrent tranverfale- ment dans la poitrine, & fe joignent pour former l'aorte dorfale : elles font beaucoup plus minces (e ), en réunie fant même leurs lumières , que cette

arte-

(a) Obf no. 120. 130. 146*. •(£) p. 8ç. not. {c ) Obf i$6V heure ç?- 0^/77. 7$* 83. 8$. $6.

90. 24.-274. $6. 101. îoç. io^. no. 121.

146.

(d) Heure 54. obf ci. heure $£. obf. %6. heu- re ts>> obf 67. heure 72. obf 70. 71. 72. 73- 77- 79. 80. & 82. 83- 84. 86.S7. 90.92. 54. loi. 102. io^. in. 121. 131. 274.

(e) Heure 72. obf 7$. heure 83. obf 8ç. heu- re 96. obf 101. 103. 104. & dansles obf 114. 115.116. 117. 125. 117. 130. 147» 27f. &c,

*^

?. V. Le bulbe m l'Aorte."

artère. Le cinquième jour (/) elles d viennent plus inclinées , elles defcendenë &fe rejoignent fous un angle extrême-

ment aigu.

Le même jour la largeur du bul- be de l'aorte commence à diminuer , & eette# artère devient plus cylindrique (gX Elle le retire bientôt après (h) & f e fait plus courte 5 en prenant la diftance en- tre le ventricule, & l'origine des racines.* de l'aorte dorfaie.

Le détroit & le bec difparoirTent les; premiers (i)3 & c'eft alors le bulbe de l'aorte, qui produit (^) les artères 5 que je viens de nommer. Le bulbe lui même8 le retire vers les chairs du creur , il de- vient toujours plus courte/), la naiC lance des racines de l'aorte dorfaie fe: rapproche du ventricule •> on les voit com- me des filets rouges, tracés fur une mem- brane blanche. Vers la fin du fixieme1 jour? ou bientôt après, le bulbe n'en;

plus

(/*) Obf 70. 71. 77 9$. 117. âcc.

(g) A 108 heures obf 110.

(b) Obf. 110. heure 108. obf. 112. heure 114»-

obf 117. lit, 13c. (f ) Obf 130. t?i.

( k ) Obf iiS". heure 120. obf 1 ç?. heure 1^8.- (/) Obf 114, heure 114. obf 117. 12,5. 116V

i£0. ISP 137» 144» *4S» *$*•

Section VI.

plus ( m ) , & les racines , fou vent Rom- niées, fortent du haut" du ventricule mê- me (?/). Ce font alors deux artères 3 qu'un tiîTu cellulaire réunit 5 elle en fait comme un paquet ( 0 ). Ce paquet mê- me , ou l'origine des deux grandes artè- res , defcend entre les chairs du cœur> & devient plus profond avec la matu- rité du fétus ( p ).

Bientôt après on di flingue ces deux troncs. L'aorte e(l à droite, elle eil di- vifée en trois branches ( # ) 5 ce font les carotides ( r ) ,. & l'aorte dorfale. Cet- te

£»*) Il étoit extrêmement court' à la fin du fixieme. joui* obf 14,4.. 14$. 14.6. içS, iç^ Il n'en reftoit preique plus de trace à 192. heures obf 172. & à zos. heures; obf 180. az) Obf 14$. heure 144 obf r8r. heure i$z. obf. 201. heure z\6. obf 209. 210. heure 288.

(0) Obf 132. heure 128-. obf 140. heure 138, Ajoutez les obf 142. 143. 148. 149* i$6. ïff. 164.. 16$. 169, 171. 180. c8'Sr 276. &c.

(p) oz?/: 2^7.

(#) Obf 1^9. heure i£8. o£/ 171 i$r. (r) O^C i$§. heure. 158. obf 144. 148. i?r, 152. iç8. 16$. 171. 172. 17^. 178. *i8o*

181. 183. 184. 187. i§8. *$k. ii$ iss*. 157. 17^-

gg §. V. Le bulbe de l'Aorte: te aorte forme une arcade vers la drok te ( jr ) , elle defcend derrière le bronche de ce coté , pour fe placer fur les ver- tèbres , elle continue de defcendre le long du dos , & va recevoir les deux branches (t ) de Fartce pulmonaire, toujours plus petites qu'elle , & forme à la fin le tronc de l'aorte ( u ).

Au fortir du_cœur l'aorte eftplus gran- de, plus opaque, & plus blanche,, que l'ar- tère pulmonaire.

Le tronc pulmonaire naît du^coté gau- che de la bafe, mais plus bas que l'aor- te , & d'une petite boffe (x). Je l'ai vu pour la première fois an milieu du ïixieme jour (y). Cette artère a les tuniques plus minces ( z ) , que l'aorte , elle eft pres- que

(O Obf 117. heurb 117. ©&/ 140. 19 5. 157.

206. 212. 22 2. &C.

(O Obf i<;4. 171. 223.

O) Obf 158. &c

(#) Obf. 1Ç2. 154. 158. i<S"o. 1S2. 162. r^ç. 1S8. L69. 174. ï77- 178. 187. x88. 157- 198. 200.206^.212. 212.217. 218. 2T9. 2$*. 257. 242.245.245.247. 248. 254.

i<{8« 2<5"0. 2 52.

(y) Obf 182, 22 ç.

(2 ) A 152. heure* obf 132. & enfinte à 144.' heures obf 142. 144. i4çt 14g-. & dans les -0^ 145. 152. 157. 158. 1^4, i$8. 1^. ptsri. 177* *7£. 1^0.

Section. VI, 89

que toujours plus petite ( a ) , quoique j'aie cru la trouver plus grande une ou deux fois ( h ) : elle fe divife? prefque au fortir des chairs du cœur, en deux bran- ches (c).

La branche du coté gauche fait une arcade , pour joindre le poumon & les vertèbres de fon coté 9 en parlant derriè- re le bronche 5 elle joint l'aorte vers la troifieme vertèbre du dos : fon diamè- tre eft prefque toujours plus petit ( à ) , que celui de l'artère , qui liait du ventri- cule gauche , quoique je Paye trouvé é- gale ( e ) , ou même un peu plus gran- de (/) dans un petit nombre d'obfer- vations. Ce tronc de Fartere pulmonai- re , inféré dans l'aorte dorfale » eft plus long , qu^ii n'eft dans les quadrupèdes s dont il imite le conduit artériel : mais il eft neceflaire d'y ajouter le titre de gau- che , puifque les oifeaux ont un conduit femblabie du coté droit (g).

Cette

(a) Obf Ig8. 124. 203.206". 2 12. z}ï. 236", 2(To. 16%, ;;

(b) Obf. IÇ5». 223. z£8.

( c ) Obf 18$. 1^4. Elle e'toit fort grande daî^

Yobf 200. (d) Obf 5. heure i<>8. obf 117. 151. O) 0bf,2is. 242. 248- 254° 2$S- CO Obf.zu. (g) Obf i$j, 200. 220, 24c.

90 §, V. Le bulbe de l'Aorte.-

Cette même branche gauche 9 donne 3 au commencement de fa defcente 3 un rameau confiderable au poumon de fon coté ( h ).

L'autre branche principale de l'artère pulmonaire naît à peu de diftance de fon origine. Elle va tranfverfalement à droi- te 9 fous P aorte , & collée contr'elle. Je l'ai vue à la Hn du fixieme jour ( 6* ). Elle fournit l'artère du poumon droit (i)s-_ & defcend derrière le bronche^ pour aller s'ouvrir dans l'aorte (^) au deffus de îa branche gauche i dont je viens de par- ler , c'eft le conduit artériel droit , dont perfonne que je lâche n'a fait mention # & qui n'a rien d'analogue dans l'homme. Il eft plus petit que le conduit artériel

gau-

{h) J'en ai parlé dans les obf fuivantes. Heu- re 144. obf 141, obf. 151. i<;2. 1 58- *^2. 163. 16$. 174. 177. 178. 187. 188. i^o» 194. \cj6.197. 19%. 200.202. 20^. zo6. 208- 2,12. 2Î|. 217. 218- 219. 220. 222, 222. 224. 250. 231. 232. 2g£. 237. 238« 239. 242. 243- 244- 24f- 247. 248- 254, 2Ç8- 2^0. 26T2. 258- &C.

(.£*) 0^ i^9- heure 191, obf. 154. ï^ç. 19s,

203. 212 2^7.

Ci) Heure 144* obf. 14*. * o&£ 157. 1 çg«

171. 184. 187- 203. 218. 2zo. 23g. 4k) Obf 19$. 196. z6z* Z67.

Section VI. 91

gauche ( J(* ). G'eft apparemment cette branche , qui n'eft pas viiible encore, tou- tes les fois, qu'on ne voit, que deux racines de l'aorte dorfale : il eft natu- rel , qu'elle paroirTe pl#s tard , étant la plus petite des trois artères , qui com- pofent cette aorte.

Le conduit artériel eft aufîi le pre- mier 5 qui feche , en commençant par fuii origine fupérieure : dès le premier jour(/) cette partie perd de fa cavité: il devient folide dans fa partie inférieu- re bientôt après ( m j. Je l'ai vu folide quatre jours après que le poulet fut éclos ( n ) , & fept ( 0 ) & quinze jours après (^)- H eft pourtant , même le 20 jour , comme le conduit du coté gauche9 plus large à fon infertion ( q ) dans l'aorte. A 40 jours je n'en trouvai plus de trace dans un pigeon ( r ).

Le

( k* ) Obf 150. heure 240. obf 19^. heure 2^g.

obf 200. 20g. z\S. 235». 242. 24c. 247»

249. 2Çf. 2<;8- z$9. z6o. z6z. ( /) Obf 242. 245. 247. 254. 2$8 %€!,■ i m ) Obf. Z64. ( n ) Obf 264. Z67. ( 0 ) Obf ze ^

(p) Obf Z66.

(q) Obf 2<T7, (r) Obf z-6S.

$2 §. V. Le bulbe de l'Aorte.

Le conduit artériel gauche commence également à fecher par le haut ( t ) -, je le trouvai trois fois plus étroit un jour après (&) que le poulet fut éclos 5 fans qu'il fut pourtanWauffi étroit qu'un fil , comme il le devient ( x ) par la fuite : pas même le quatrième jour ( y ). Après quinze jours je l'ai trouvé étroit à fa partie fupérieure ( z ) , & encore ouvert par le bas : il étoit de même le 20 jour ( a ). A 40 jours je n'en découvris plus la trace ( b ) , peut-être à caufe de la difficulté de le déterrer derrière l'cefo- phage.

Il y a deux troncs de veines pulmo- naires , un de chaque coté : ils naùTent du fînus gauche , & ils accompagnent le bronche de leur coté. Je les diftinguai tard ( c ) , les veines du poulet 3 quoi- que fort grofTes , font difficiles à fui- vre , à caufe de la foibleife extrême de leurs tuniques.

§. VI.

(O Obfz?i.

( u ) Après le 7 jour obf, 267,

(*) Obf z6z.

(<y) Obf.zt*.

(*) Obf z6 ç,

(a) Obf Z67.

( b ) Obf 2*8. y

{c) Obf Z70. zyï*

Sectiok VL y*,

§. VI.

Révolutions dans la firu&ure du cœur en générai

J E partagerai ces révolutions en pria- fes , pour me rendre plus intelligible. La première phafe eft celle de la moi- tié d'un anneau , d'un fer à cheval (J), ou d'une parabole; c'eft toujours une courbe , dont une des jambes fort du bas de la poitrine , dont le fommet eft convexe en devant ? & dont l'autre jambe rebrourTe vers les vertèbres par le haut de la poitrine , en achevant fon arcade. Dans cet état on ne voit en- core que ie canal auriculaire , beaucoup plus long, qu'il ne le fera jamais: le ventricule , ovale & fort court 3 & Pa- orte extrêmement longue. Le canal au- riculaire s'ouvre dans le ventricule du coté gauche , & l'aorte en fort du coté droit , bien plus longue auiïl 5 qu'elle ne l'eft dans la fuite, M a l-*

P1GHÏ

{à) Heure 48. obf 40. 42. 44. 4?. heure çr, obf. 49. obf. ço. heure 52 & demi obf. 54. heure ^7. obf 62. heure. 6$. obf 64. heure 67. obf 5,3. heure 55, obf 99. heure 96. Cette dernière obf. eft d'après une iftcu- feation tardive.

24 §• VI.Rev.du Coeur en gênerai^

PIGHI ( d* ) a remarqué cette phafe * mais il n'a pas diftingué les parties * qui la compofent , il a manqué fartout d'exprimer la figure ovale du ventricu- t le î & la féparation î qui eft entre lui, & entre l'aorte , & le canal auriculaire. Ce n'eft pas t que ce grand homme n'ait illuftré Panatomie par une infinité de faits utiles , & qu'il n'ait fiirpafTé 5 dans la defcription même du poulet , tous ceux qui ont traité la rnème matière.

La féconde phafe eft celle d'un laq ( e )> ellefuccede à la première après 50 heures. Dans ce laq , on diftingué mieux l'oreillette : le canal auriculaire eft pla- cé du coté gauche , il eft horizontal , & retranché du cœur par une ligne , quand on le. regarde du coté droit : il y a encore le ventricule , toujours ova- le & fans pointe : Se l'aorte continue au ventricule du coté droit ,- & qui remon- te en arrière en faifant une arcade. Dans

l'aor-

(d*) Jppendix f. 17. 18. 19. 20. Zi. 22. 23.

24. 2Ç.

( e) Obf 48. heure $-. obf.. ci. heure 54. obf $<;•. heure $9. obf. 59. heure 61. obf. 61. heure 65. & dans les obf. 67. 69. 70. 71, 72.' 74 7S-78-80. 82 85. §4. 85. 8*. 87. 89. 91. 92. 94. s6. 97. 983

Se ct i o n VI. $f

l'aorte ? le détroit , le bulbe ? & le bec fe diftinguent déjà.

Quand on regarde ce cœur oblique- ment , par le coté droit , & de haut en bas t on croit voir effectivement un laq (/) : deux caufes occafionnent cette apparence.

Le ventricule donne naiflànce à l'a- orte du coté droit , il reçoit le canal au- riculaire du coté gauche 5 il naît de ces deux canaux , attachés , aux différentes faces du cœur , une efpece de nœud (V) , & le canal auriculaire paroit fe replier fur lui même , pour fe continuer. avec l'aorte , dans la face oppofée & cachée d.u laq.

D'ailleurs , l'aorte ayant une direction contraire à celle du canal auriculaire , &" remontant , au lieu que celui - ci def- cend uir peu , il en nait un croife- ment apparent ( h ) de ces àcux vaif-

feaux

( / ) A peu près comme clans les deffeins de Maeïighi appsrzd. f. 2<S". %% 30. <& dans la description de Lancisi p, 82.

(g) ObJ. 40. heure 48. obf 73. heure 72. obf 87. heure 88- obf, 101. heure 102 & demi.

(&) Obf. 51. heure 54, obf. 72. heure 70. obf 85". heure 8$ . obf 87. heure 88. Malp i- c h 1 1. c. & Ejijl I. f. XY.

9 6 §.VL Rev. du Coeur en général.

féaux > & l'aorte paroit couper le canal en remontant en arrière.

Mais le laq ne diffère que fort légè- rement de la phafe précédente , quand on Pa bien confideré de tous cotés , & par la face droite -, & par la face gauche. Toute la différence qu'il y a, c'eir, que le ventricule a grandi un peu,que le bulbe de l'aorte eft plus large à proportion du refte de cette artère , & que le tronc de l'aor- te for tant du ventricule , & alongé vers la partie inférieure du fétus > paroit croi- fer à cette heure le canal auriculaire en paffant devant lui , au lieu que dans la première phafe il étoit entièrement fu- périeur à fon égard.

La troifîeme phafe liait vers la fin ,du quatrième jour ( i ). Les différentes par- ties -du cœur font fort rapprochées a- lors (^);îa veine cave eft prefque con- tigue au cœur , le canal auriculaire eft fort court , & les deux cornes des oreil- lettes

(i) Obf. 88. heure 90. obf. 88. heure 93. obf. 274. heure 94. obf. 102. 105. 104. heure 9S. obf. 106. 107. 108. 105. 110. m. 112, 113. 117. 115. 121. 122. 123. 125. 126. 128.

Ôi peut être 138. ( k ) Ces parties ont commencé de fe rap- procher à 66. heures obf. 6% . à 77 heures obf 7Z. & à 80. heures obf. 84.

Section VI. 97

Jettes débordent des deux cotés ce ca- nal (/). Il y a pourtant un bulbe à l'aorte, les deux grandes artères ne naif- fent pas de la bafe du cœur , & les deux ventricules ne font pas féparés.

Cette phafe ne diffère de la précé- dente, que par la proximité des parties du cœur , qui fe font attirées mutuel- lement : l'oreillette touche le cœur , & l'aorte j & la veine cave eft appliquée au ventricule.

La quatrième phafe du cœur commen- ce le cinquième jour , un peu plutôt (ni) ou plus tard ( n ) -, elle fe perfectionne le fixieme jour , & elle eft la même , que celle du cœur de l'adulte. Les deux

E ventri-

( l ) Obf 88. 90. i©2. 103. 104. ioç. 106. 10t. 105. Iio. 112. 113. Ils. %ZU 122. 123.12^.

peut être 138. ( m ) Je l'ai vu commencer à 96 heures obf.

101. & à 108. heures obf 110. :(w) Dans le plus grand nombre des obferva- tions la dernière phafe commence fur la fin du cinquième jour3 à 114 heures dans Y obf. 118. à 118. dans Y obf. 120. à 11 2. dans Yobf. 124. à. 120, dans Y obf iz6. On la re- trouve dans toutes les obf p ultérieure s ? comme 122. 130. 131-132. 133. 135. 13s, 137. 140. 141. 143- HS- 146"- 147. &c# Menu fur la farm. du poulet. Tom. IL

^8 §. VIL Les Caus. de ces Revoie

ventricules font féparés , & les oreillet- tes diftin&es ; les deux grandes artères fortent de la bafe du cœur , le canal auriculaire eft reçu entre les chairs du cœur , & les oreillettes font placées im*- médiatement fur les cotés de cet organe.

§. V I L

Les Caufes de ces révolutions, *

La première de ces caufes paroit être l'attraction mutuelle, qui eft commune à tous \&s foiides du corps animal : ils fortent de l'état de gelée , & ils exer- cent la force3 qui les rend plus courts, & qui rapproche leurs extrémités mobi- les. La cellulofîté plus rafermie , attire les différentes parties du cœur & les rapproche les unes des autres. Le ca- nal auriculaire paroit , par l'action de cette caufe , fe raccourcir , &fe rapprocher du cœur , la chair de cet organe étant plus forte , que l'oreillette , dont la fub- ftance eft fort mince.

Le tiffu cellulaire , qui va du cœur à ce canal , attire peu à peu & ce ca- nal , & l'oreillette •> dont il part 5 vers la

Te du cœur 5 & au -dedans même de

«ette

SlCTIOS VI. 99

cette bafe , parce qu'il fort apparem- ment de ce tifïu cellulaire , qui fubfïfte toujours, qui eft caché entre les chairs du cœur, & qui termine l'orifice vei- neux. Le fang, qui prolonge le ventri- cule ( o) par fa partie inférieure , & qui le rend conique , aide à tirer le canal auriculaire vers Iapointe.de cet organe , & à le faire defcendre plus bas , que le contour extérieur de la bafe.

La même caufe fait rentrer le détroit* le bulbe * & le bec même de l'aorte dans les chairs du cœur, & les retire plus bas, que le contour extérieur de la baie, dont les chairs renferment à la fin le bulbe du cœur : alors les artères, quifortoient du bec de l'aorte , fortent , comme je l'ai expofe , de la bafe même du cœur.

La féconde caufe de ce grand chan- gement me paroit être due au poumon* Ce vifcere eft d'une petiteffe extrême dans les premiers commeneemens du fétus. De tout le fang , qui fort de l'oreillette droite , il ne pafle qu'une très petite partie dans ce vifcere ; la plus grande fe fait jour à-travers le tronc ovale , & palfcdans l'oreillette gauche , alors très ample , & plus grande à l'ap-

E 2 paren-

(«) n..IY.

xoo $. VII. Les Caus. de ces Revol.

parence extérieure , que la droite. Une autre partie vient dans le ventricule droit , invifible à la vérité, mais formé pourtant dès la fin du fécond jour. Car des deux filets , que j'ai vu dès lors fe rendre dans l'aorte , ou des trois filets qu'a vus Malpighi, il y en a tou- jours un pour le moins (/O, qui'ap*- partient à l'artère pulmonaire, & par conféquent au ventricule droit. Le refte de ce fang fait une portion invifible, qui paffe à travers le poumon. Mais ce vifcere fe dévelope peu à peu 9 & je foupqonne 9 qu'il grandit- à mefure , que la membrane ombilicale s'étend d'avan- tage , qu'elle devient moins extenfïble > & que les plis des vaiflèaux font plus dévelopés , & que , par conféquent , le fang paiTe avec quelque difficulté dans les branches de l'aorte inférieure. Cette membrane occupe les trois quarts de l'œuf à 131 heures ( q), & à 138. heu- res le poumon devient vifible ( r ) , com- me le réfte des vifeeres le devient au- tour du fixieme jour ( s ). Avec le pou- mon O) n. V. (?) Se<a. IV. (>•) p. 118.

( s ) Sect, V. le foie d<|s 96 hewesil'eftomac k

138.

Section VI. 101

mort fe dévelope de même le ventricule droit (t), qui reçoit plus de fang à proportion * que le fang pafle avec plus de difficulté dans l'aorte. L'oreillette droite trouve moins de refiftance dans le poumon , que dans l'aorte inférieure? dont les branches font terminées parla longueur invariable de l'œuf, & ne peu- vent plus croitre qu'en largeur , au lieu que dans les commencemens cette menv ne & fes vaiffeaux s'étendoient en lon- gueur. Elle fe décharge 9 par les loix de dérivation, avec plus de facilité dans le ventricule droit, qui s'étend, & qui fe ran- ge bientôt du coté droit du ventricule pre- mier né 00, parce qu'une autre caufe , de- venue plus agiifante vers le même tems * rend le cœur perpendiculaire. Par une fuite de cette nouvelle fituation, îa pointe du cœur décrit un arc de cercle , qui la rend inférieure , d'antérieure qu'elle

E 3 étoi£

ij8. les inteftins à 120. les refais, à 143. p. Les parties inférieures grandiflent beaucoup avec le feptieme jour Secl. V.

[ t ] Dans le courant du cinquième joW s. IV.

(«) Dam le courant du même jour ibi&

302 §. VII. Les Caus. de ces Revol.

ctoit ( x ) : & le ventricule droit , qui #voit été inférieur 5 & que le bord ai- gu, du cœur détermine , devient anté- rieur par le même mouvement. Tous ces changemens- arrivent à la fois , vers la fin du fïxieme jour. L^oreiilette droite envoyé toujours plus de iang au pou-, gnon (y ) , elle devient plus grande a- vec ce vifeere 9 & proportion à 1%- xeillette gauche augmente de plus en plus.» jufqu'à ce qu'elle l'égale à la fin,, Kn même tems l'artère pulmonaire au- gmente en fang, & en diamètre.

Pour la fituation perpendiculaire du cœur, il paroit qu'elle vient elle même de deux caufes réunies. Les vifeeres au Jbas ventre , très petits avant cette pé- riode-» grandiiTent & fe mettent en équi- libre y l'effo mac fur tout repouffe la poin- te du cœur, & la rejette à droite. Les tégumeirs de la poitrine, devenus plus- folides & plus irritables, repouffent de leur coté la pointe du cœur ? qui fe por- toit en avant » & qui étoit la plus éloi- gnée des vertèbres : en la repouifant vers les vertèbres , ils lui font prendre

une ( x ) Ibid.

(jy) Ses accroiffemens- font rapides 3 on tes voit dans la VU Seclion.

Section VI. io>3

une place , que îa nature a deftinée pour elle , c'en: l'intervalle des lobes du foie.

Je crois avoir donné les caufes mé- caniques des diverfes phafes du cœur 9 & avoir expliqué la raifon , qui lui fait quitter peu à peu l'apparence d'un anr neau , & celle d'un laq 9 pour lui faire prendre celle d'un cœur bien formé.

On comprend encore la caufe * qui place les vaiffeaux pulmonaires entre l'aorte & la veine cave. Ces vaiffeaux ont toujours exifté, le tronc de Part ère pulmonaire , continué dans l'aorte 3 efr: prefque de la même ancienneté avec le cœur même (2). Mais les vaiffeaux qui fe diftribuent dans le poumon même 5 & les veines, qui leur répondent * ne font devenus viables* qu'à l'époque de leur dilatation , affez confiderable pour laiffer paffer la portion de fang nécef- faire , fans laquelle ils font inviflbles ( a ).-

Lancisi a eu recours à d'autres

caufes. Il s'en: fervi des fibres mufeu-

laires , qu'il a cru s'augmenter peu à

peu, & forcer les parties du cœur àfe

E 4 rapro-

(sr) Le cœur a paru à 48 heures * & ce'

tronc à ç 1. n. Y. (*0 A 19% heures obf. iè$.

£04 §.VIL Les Caus. de ces Retol. raprocher ( b ). Mais le cœur eft épais £ dès qu'il eft vifibîe , il eft irritable auffi 5 & même dans un degré éminent, dès qu'il paroit ( c ). Sril eft irritable ,. il eft donc mufculeux (^),

J'ai affîgné aux tégumens de la poi- trine la part , qu*ils ont à tous ces chan- ge mens * & je ne vois pas ,- qulls en ayent beaucoup d'avantage. Dans le cou- rant du cinquième ( e ) & du fixieme O*) jour, & dans l'époque par confè- rent des principales révolutions de cetr organe , ces tégumens font membraneux encore , & ne par aillent pas avoir affrz de force a- pour contraindre les parties, du cœur, tout autrement mufculeux, à. r-eiitrer les unes dans les autres (/),

(b) p. 8?.

(c) Obf |7.

(d) Memoir.l.fur les part, irritables p. $&

(e) Voyez obf iso. heure ii8* obf, izz. heure 120.

(r*) Ces tégumens étoient encore tendres- &foibles à 144 heures 0/?/. 14s. Des mem- branes recouvrent le cœur jliiCRl'à 168 heures obf ïç7. Les cotes ne paroif- fent qu'à i8ç heures obf i*§.

if) 'La h ci si. p. 85-

§ £ C T I 0 K V t ÏOf

fc VIIL

Le Mouvement du Cœur.

J E n'ai pas vu de mouvement à cet organe avant la fin du fécond jour (g)* Malpighi a des obfervations plus précoces. D'un autre coté Harv e' e a cru 5 que le fang étoit la caufe irri- tante du mouvement du cœur , & qu'il falloitj que l'humeur vitale fut rouge * pour que le cœur fe put mettre en mou» ment ( h ) , au lieu que j'ai vu le cœuir battre , & s'élever alternativement & s'a- baiifer , dans le tems que tout étoit en- core blanc Ci ) & dans le cœur , & dans le refte du corps du pouletr

J'ai vu auffi à 48 heures deux vé-

fîcules ( k ) , qui battoient > & qui s'en-r

E f voyoiens

(g) Obf 17',

ib) p. &

(i) Obf 17* heure 4S. obf. 73.. heure 72.

{k) Obf. 40. dans l'état anulaire heure 4$. & dans Vobf $o, heure <;z & demi obf, $4. heure çx. obf. 6z, heure 6%. obf 64. heure 67. obf 69* heure 70. A idr o* v a k d e parle de deux points , dont il a vu le mouvement le quatrième jour*

ao^S'.vm. Le moût. r>u Cgitjîu'

voyoient le fang déjà coloré. Ces vé- ficules étoient le ventricule & ïe bulbe de l'aorte. Le ventricule fournit du. fang à ce bulbe- ? & celui-ci le chane: avec beaucoup de rapidité dans l'aorte» De la nait la figure d'une flèche* (7)' rouge, plus large dans le ventricule Se dans le bulbe 9 & plus étroite dans le détroit de l'aorte. Dans ces obfervations: l'oreillette- a pu être vuide, & avoir ceffe de battre ( m ) avant le ventricule & le bulbe, ce qui n'eil pas rare: ou bien: cette oreillette a pu être couverte par. quelqu'autre partie du fétus.

Après fo heures (n ) j'ai vu trois ( o ) véficules , qui batîoient ,. & dont on voit les pulfations pendant plusieurs jours Gonfécutifs. Ges trois véficules font a~ iors l'oreillette encore unique , le ven~ trieuîe-, unique de même 5 & le bulbe de l'aorte. Ges trois parties du cœur pa- roiflent feules , parce qu'elles font plus larges * & que leur onde de fang eit plus ço^iîderable. Elles s'élèvent & fe

contract- ez) Qbf. ?or heure f*- & demi? obf. $4. ( m) Je n'ai pas obfervé de pouls à Toreil- lette à 48 heures obf. 45. & dans VêbffQ*. V*r> Obf 48.

i9y*ibf. 51. i$> ^5.85. 104. ig-4.

Section VI. 107

contractent alternativement. Aristo* te (p) a compris ces trois véficules fous le nom de point de fang , epiil et vk fautiller , & s'agiter comme un animal. C'eft de ce grand homme qu'ALDRO- VANDE (q) & H A R V E' E ( r} ont pris le nom de point fautillant.

Je ne vois pas , comme on a pu trou- ver quatre véficules 9 qui battoient. NI le canal auriculaire, ni aucune autre partie du cœur , n'a affez de diametr© pour être comparée avec les trois véfi- cules, dont je viens de parler.

J'ai confideré bien des fois y & avec bien du pîaifir , le mouvement rapide d& ces trois véficules. Voici ce que j'ai vis conftamment, & fans aucun refte d'in- certitude.

L'oreillette bat toujours la première

( ! ) des trois : dans fa fiftoîe fa pointe

defeend ( t ) * elle raproche &s bords {u\

E 6 elfe

(p ) ffljfor. anïm. L. VI. c. 1* (#) 1. c. p. 217^

O) P- 4*.

O) Obf. 51. heure 54. oèf, 6$. 68. 70, jt+ 72. 71- 78. 79- 83. 84. 8f- 87. 88. s»o>. 52. 274. 54, $<î. ^7. *o$. 107. 114. 117, 118. 120. 121. 27J. VisliMgp, g.o*

(*) 0*/I 177.252. 2j4. -258, a£o.

C») Obf. 176. 177*

îo§ §. V1IÏ. Le Mour. du Coeur*

elle ne pâlit d'ailleurs prefque ( x ) ja^ mais [y ] tout a fait ? & ne paroit pas fe vuider entièrement. J'ai vu dans l'oreil- reillette gauche du poulet ces mêmes trem- Mottemens [z] ',. & ces palpitations , que j'ai décrits dans les quadrupèdes [a]..

L'onde de fang* qui fort de l'oreil- lette , difparoit y. on. ne la voit pas fe continuer jufques dans le ventricule , à moins qu'on ne regarde le cœur obli- quement d'en haut : alors on voit cette onde de fang enfiler le canal auriculai- re [ b-"] 5 placé, comme on. en a averti* dans- la face cachée du cœur : par ce ca- nal cette onde fe rend dans le ventricu- le par la face gauche du cœur.

La contraction du ventricule fucce- de [ c ] à celle de l'oreillette : il rapro.» che fes bords ,- & devient plus étroit [d] »

&

§î#j Obf, 6$. 7§. g*, ioç. in. iii. 12,7. &c. ly ] Elle fe vuide entièrement dans ïobf 6g. [2] Obf 123. 12 f ijç. £ a 2 Mémoires fur les part irrit,. £5? fenfyhU

11. p. 106. (b) Obf. 82. B6. 54. s*Yii2. 119. &c. £c) Obf ci. heure $4. o#/! 6$, é"8. 70. 71. 75.

80. 82. 85. 87. 88.50.^4» $6*io$,aio7.

117. n-8. Ï20. 121. 274* 27c.

{d):Qbfui. itfj> 175. î?4. 2J& 2J?. 2J1*

Section V I.

Se plus court [e]: dans le poulet mur pointe fe recourbe en devant [/] y fans aucun fecours de la part des artères [g] ,ni des finus [h]. Le ventricule pâlit fouvent tout à fait [ i ] , & fes chairs deviennent entièrement blanches , c'eft leur couleur naturelle à cette époque du fétus : d'autres fois il refte un peu d& fang dans la cavité [k], & une tein* ture de rouge au ventricule- J'ai vii dans ces chairs les tremblemens [/]y dont j'ai parlé dans les quadrupèdes.- Le cœur pouffe viiîblement fou fang, dans l'aorte [ m J.

A la contraction- du ventricule fucce- de celle du bulbe de l'aorte [w]9 qui

efË Ce) Obf. €$> 148. \6$i 175. 235. 241. iS^*-

(f) Obf. 16-5. 166. 236. 2f4- 258,

(g) 0&/. 2 S1- 2*7. a68. (6) Obf. 25 r. 267. 268. v

(z) 0^ 0. heure $$. obf çs. heure tfi. o#£ 63. 68. 71. 74' 78. 79. 81. 8-2.-83. 8j. roç.

II^. 7 21. 127. I32. I38. I48,

( k ) Obf 68. 94. 1 0 p 1 1 1 . 1 14» 1 1 ç. 1 1 6. 1 18,.

(/) Obf 12 ç. 282.

(w) 0&/ 63. 70. 71. 73. 74. 72» 8S. 85>. s&

III. XI 2. II4. Il6. 117. 121.

(w) Oè/. ci. heure $$. obf $9. heure 61. o£/l éi.heurc 6$. 0^/! 63. 6g. 71. 76. 80. 83:. 8çv 88. 5.0. 5*. 5>4- 26, toç, 107;. **&**$ ^^

12/Q. 274. 27$,,

no §. VIII. Le moût, du CoeurT.

eft auffi vive [ o ] & auffi parfaite , que celle du ventricule : il pâlit tout à fait » & fe vuide par confequent entièrement v dans le plus grand nombre des obferva- tions [ p ]. Car il y en a , il ne s'eft pas vuidé [q].

Les battemens fe terminent au com- mencement [r] des trois branches 5 qui forment l'aorte dorfale par leur réunion. Je n'ai jamais [/] vu de pulfation à eette artère [ t ] , ni à aucune autre ar- tère du fétus : mais j'en ai vu aux arte~ rcs ombilicales ( u ).

I^es battemens du cœur fe font avec- une rapidité extrême ,: & que l'œil a pei- ne à fuivre. Mais les intervalles de ces battemens deviennent plus longs, & on les compte avec facilité , à mefure que^l'ani-

mal

(0) Obf. 8g. &c.

(p) Obf ç.6. heure ^9* obf. 69. heure 69. obf

6$. 68. 71. 72. 78. 7.9- S1* **• 88- 5*4. 114»

nç. 120. 127. (3) Obf* 80. heure 72. (y ) Obf 72. 76'. 84» 54- ro$. J'ai vu une feu*-

le fois le pouls dans la branche fupérieure-'

Obf !2T.

{s) Obf 92.96.

{t) Comme Lahciï! a cru l'avoir vfc

p. 142. (») Se& IYi

Sectiok VI. ïïf

mal s'afoiblit i ils fe reduifent à quinze , à dix ( x ) , à cinq ( y ) T à quatre (*) , à deux ( a ) , & à la En à un feul pouk ( b y par minute 5. & le cœur reprend a~ lors fon mouvement de loin à^loiu , après un long repos- Pour la viteiîe de la con- traction même, elle ne diminue guère 9 &Ma fiftole fe fait toujours dans un tems extrêmement court (e). Non feulement le cœur bat ,. fans qu'aucun autre muf- cle ait confervé la faculté Çd) de le mouvoir , mais je l'ai vu en conferver 9 après que L'œuf, tiré de deifous une mè- re morte , eft refté plusieurs heures dans; de l'eau froide ( e ).

Des parties du cœur dans le fétus en- core tendre, c'en; l'oreillette, qui perd la première fon mouvement (/) : le ventricule le confervé plus longtems(^)^

( #■> Obf 61^ heure 6^ obf 114. heure 11 00 Obf 68. U) Obf ç4. 6$. (a) Obf. 6g. tbl Obf. 6g. 274.

[c] Obf 68.

[d] Obf 26g, 269. II fiirvit aux intefims obf 270.

[e] Obf zz6. heure 336.

C/3 Obf 4$. heure 48. crô/I $$. heure tfi. t#£

61. heure 65. 06/^ 74. 7,2 1 $$+ p|. ijz. [g] 0#I 4?. 59. &c

tï% f. VIII. Le Moirr. du Coeur*

êc quelquefois même le bulbe de P'aor* te ( h ). Il eft rare , que l'oreillette refte en mouvement après le ventricule ( 0 * il eft rare auffi , que le bulbe de l'aorte ait cet avangmge ( ^ )•

Dans le poulet éclos les chofes fe rap- portent bien mieux à l'analogie des qua- drupèdes*- Alors c'eft le ventricule gau-* che (/)9 dont les battemens finiflènfc les premiers: c'eft enfuite le ventricule droit ( m ) 5 puis l'oreillette gauche ( n ) ? & l'oreillette droite avec la veine cave confervent leur mouvement r pendant que le refte du cœur n'en fait plus. On voit alors le fang parcourir fucceffive-- ment les différons points de l'oreillet-- le droite (o)«-

Quand le cœur a cefie de battre , fon

mouvement eft rappelle quelquefois fans»

. îme raifon apparente (p) , ou par l'ac-

[5] Ohf. 69.

|i] Obj. 6%. 7-*. & furtout its*

Ek] Obf. »zo*

£/3 ObJlz6^

£m 1 IbicL

[«J Ibid.

f>3 Ibid.

Ul Obf. «* "

Se c t i on VI. 113

îioiî de Pair (q) , ou par quelque por- tion de fang , augmentée jufqu'à un cer- tain point capable d'ébranler les fibres mouvantes de cet organe. Dans d'au- tres cas le mouvement revient au cœur, par l'aclion évidente d'une irritation (r), du foufle ( j") y qu'on y fait entrer , ou de la chaleur. L'eau chaude ranime ai- fément , & furement , les reftes de vie cachés dans le cœur y lorfqu'il a perdu entièrement le mouvement , & elle le précipite , lorfqu'il eft ralenti ( t ). J'ai vu le cœur battre 30 («) & 60 (x) minutes dans de l'eau tiède , & fans chaleur même [^]. Pour l'eau extrê- mement chaude, elle caufe des pulfa-

tions

[ q ] Comme cela parolt fuivre des expp. dU Mr. Caldani dans Tépitre , qui m'e- adreffe'e.

[r] Obj\ 14Ï. rçd. 165. 167. 2 62.

[x] 06/ 268.

E*3 O^jC 4c. heure 48, o£/T 62. 63. 67. 72. 77; ^7. ^8- 132» 174. &c. La chaleur de la maire ranime le mouvement du cœur le huitième jour S te won p. 87. le dixième p. 89; 8c le onzième p. j?o. comparez les obf> de Langley p. 148. 17^. & de Ma&*

TREJ1AN p. T40. 14$, &Q*

[«1 O&jC 121. 145. E*] 0/;/ 70. 58. 14^ ÏSl 0b£.9t.rt«-

iï4 §• VIÎI. Le jyfouv. du Coeù**

tions extrêmement rapides [z] , pen- dant un tems fort court , mais elles [ a ] eeifent plus vite , que lorfqu'on laiiïe la nature à elle même. A 210. heures [b] j'ai vu le cœur moins irritable avoir pei- ne à fe ranimer, par l'action de l'eau prefque bouillante.

Si les irritations accélèrent l'action du cœur, la diminution du fang vei- neux la retarde &raffoiblit. Souvent ii m'eft arrivé malgré moi , que la bleiïu- f re de quelque branche un peu groiTe de- là membrane ombilicale a caufé une hé- morrhagie [<:], elle a toujours été fu- nefte au fétus peu de tems après , ce qui convient fort bien avec mes obfer** varions fur les caufes du mouvement âm tceur [ à }.

Les chofes changent nécefTairement l lorfque les parties du cœur fe font ra* prochées, que les deux oreillettes font: îeparées , & que le bulbe de l'aorte a difparu : il i^y a alors que deux paires

â&

E* J Obf. Ï2Ç. 132,

la~] Obf i5t-

£bl Obf. i7ç. Le 12 Jour Lakgee-t eut

de la peine à ranimer le cceur p, 148? EO Obf 9Z. 118, 120. igf. E rf] J&em. Phïfolog. L. IV. Sect V.

Section VI. 1 1 y

ie cavités au cœur 5 qui font leurs mou- vemens dans deux inftans : les deux ventricules font l'une de ces paires , & les deux oreillettes l'autre : car je ne me fouviens pas d'avoir vu l'aorte battre 9 après qu'elle a pris naifïànce de labafe du cœur ['*]. Dans cet état les deux ventricules fe rapprochent [/] dans la iiftole, le ventricule droit fait plus de chemin 9 & le gauche en fait moins tg J. Les chairs de ces ventricules ne pali£ fent plus [fe] dans la contraction. Les deux ventricules chafTent leur fang dans le même inftant [ i ].

Les oreillettes précèdent [ k ] toujours ks ventricules dans leurs mouvemens : elles battent enfemble, & après leur fiC tôle y la contraition des deux ventricuies: fuit auiîî dans le même inftant [/].

Il n'y auroit pas de candeur à diffi-

muler

ZeJ Après 15-4 heures l'aorte ne bat plus

obf iç6_. Zf] Obf. i$S. 2 $2. 2Ç4. 263.266. 267V Cg] Obf.1%6. 292. Z69,

O] 06/ 2Çf. 267. 268. 269.

in Obf 267-

E^] 06^ 116. heure 117. obf. 121. heure 12®.

obf. z^_ heure 268. c$£ 156, 186. i%9. z\%*

268. Harvii p. ç8- E O 0^/1 116. 124. 155. 156. ig£. \%% 2H'

ii 6 §. VÏÏI. Le moût, du Coeuh.

muler ici un phénomène, que j'ai v& dans les poulets les plus proches de leur maturité [ m ] , ou éclos même quelque tems auparavant , & que Lan g i si a vu avant moi. Les oreillettes paroiffent fans contredit fe contracter dans le même inftant , que les ventricules fe contractent de leur coté. Mais il ne feroit pas équita- ble d'oppofer les inégalités d'un ''animai ? qui fe meurt , aux phénomènes réguliers d'un animal plus vigoureux : & j'ai re- marqué d'ailleurs V lorlque l'oreillette ïe ventricule fe contractent en même5 tems, que ni les unes ni les autres ne fe vuident(w), & que par confequeng la caufe irritante ne parfe pas des oreiU lettes dans les ventricules.

Le rebrouffement du farig & l'ofcilla- tioiï , fe voyent afiez communément dans le poulet. J'ai vu le fang revenir" du bulbe de Paorte dans le ventricule (o) ,- & retourner alternativement du ventiï-r suie dans le bulbe (p).

J'ai vu le ventricule en fe contractant"

faire

|m] Obf. 239. 2Çf.i6?. zéf.%6^. 269.

X_n~\ Obf z6%. 265.

[0] Obf 61. heure d$. obf* 69. fi. çh 9%

120. 274. lîl Obf 6t. 72. 97,

£*//*L. SeUa-nvann "?,'3//ûrimb'.

Explication des figures*

Toiru. IL pag. 171.

F I. La rétine a couvrant le vitré à 16g heures , & paroiilant fe rendre jufqu'au criitallin b.

F 2. le même objet va à la loupe,

F. 3- b le criitalliiio

c le vitré couvert de fa membrane;. à la zone ciliaire , marquée de- quelques rayons de la couronne de ce nom. Ce defiein effc fait k 408 heures.

F. 4. les mêmes lettres fîgnifient les? mêmes objets , mais l'œil eft plus- avancé , & plus grand.

F. f. Oeil d'un poulet éclos.

La rétine a eft coupée par le milieu- avec la choroïde / & la fclero- tique e.

La moitié des rayons ciliaires eft découverte en g , & l'autre moitié eft couverte de la membrane wU uée L

L even-

$6%- Explication des Figurer

L'érentail h paroit entrer dans une^ fente de la membrane vitrée.

î 6. Ceft à peu près la même prépa- ration , mais toute la couronne ciliaire efl couverte de la membrane vitrée L

à la referve de à , partie de la zone: eiliairc , qui y eft à découvert»

Section VI. 117

faire rebrouffer fon fang dans l'oreillet- te (#)5 qui le rendait alternativement au ventricule. J'ai vu auffi le fang re- broulfer de l'oreillette dans la veine ca- ve ( r ) , & y faire une ligne entière de chemin en arrière ( s ) : je l'ai vu retour- ner dans la jugulaire même.

La veine cave du fétus ne bat pas .dans fes premiers jours 3 mais je l'ai vu fe .contracter dans le poulet éclos ( t) , & pouifer fon fang en haut vers l'oreillette. Cette force mufculaire s'obferve dans la veine cave jufqu'au foie. La veine ca- ve celfe de battre avant l'oreillette droite, qui fe meut la dernière des parties de l'a- nimal éclos , à l'entrée de la veine cave inférieure [«]. Avant que cette oreil- lette perde le mouvement , celle du co- té gauche a perdu le fien [ac] , & avant elle le ventricule droit ly ]. Le ventri- cule gauche eft le premier qui tombe dans l'inaction [3].

Sec* Zql 0^.61.274.

|>3 Obf 68. 90. 114. 274.

[*] Obf 114.

[*] Obf z^. 268. 169, 27*»

O] Obf. 269.

[>3 Ibid. & 268.

iyl Ibid.

[*] Ibid.

xi8 Les'Pouioks.

Section V I L

Les Tournons.

J E donnerai une page à ces vifceres , parceque leur hiftoire tient à celle du cœur , & que j'y ai vu quelques phé- nomènes peu obfervés encore. La pre- mière heure , à laquelle j'appercîis le pou- mon , fut 138- {«]> & Je *e rev^s * 144. [ b ] : il n' étoit pas afTez petit , pour avoir été invifible auparavant, uni- quement à caufe du peu de volume , qu'il auroit eu : c'étoit fa tranfparence , qui le cachoit ? car il avoit près d'une ligne de longueur : mais il étoit mu- queux , & cendré diaphrane , aflez fem- bîable à de certains champignons gélati- neux. Le vinaigre lui donne de la blan- cheur & de la confidence. Sa figure étoit cylindrique [ c ] & il étoit moins large? qu'il ne l'eft dans la fuite: atta-

cne

Ol Obf. 133. L'apparence du poumon n'é- toit pas bien avere'e alors.

(&) Obf 144. 14*. 146. &ài6g. heuresofr£ 157. & enfuite dans les obf 163. 164. 165. 166. 168- 274. &c.

(O Obf 147. heure 149»

Section VIL u$

«hé dailleurs au dos , des deux cotés du cœur * mais beaucoup plus en ar- rière.

Mais fi les poumons paroiffent tard , ils reparent leur lenteur par la vitefle , avec laquelle ils croirTent dans la fuite. Ils n'avoient pas tout à fait une ligne à 144 heures \_d~\ : au bout de fept jours il ont eu 0112e centièmes [ e ] de longueur : après huit jours ils font allés à 10 & à *3 C/3 au neuvième à 11 & à 13 [g]: à dix à 13 & à ï$ £h J: à onze à 19. [ i ] : à douze à 27 [ k ] : à treize à 27 & 2g [ / ] : à quatorze à 3 1 & à 34 [ni] : à quinze à 26 & à 30 [«]: à feize à 3 5 [ 0 ] à dix- fept à 40 [ p ] : à dix-huit

a (d) Obf 144. [r] 0£/ 258. Dans une autre o£/? je ne pus

pas mefurer ce viieere obf 1 $ 9. If! Obf 172. & 171. ] 0$ i8*. & ï8ï. [£] Oô/ 191. &195. Ci] 0/7/201. [k] 0&/T 216. & 21$. Les poumons e'toieat

plus grands que le cœur à 509 heures obf,

213. [/] Obf 228. & 224,

[m] 06/ 241. [o] Obf 246.

Lj>3 0££ 250. Ce poulet étoit de la plus graade taille.

izo Les Pouiost'

à 43 [ q ] ? ce qui fait un accroiflement depuis le fixieme jour , qui va de iooo à 79^07. La maffe du poumon eft donc devenue en 12 jours 80 fois plus graiv. de ^ qu'elle n'étoit. Après ce terme ils n'ont plus grandi , auffi peu que le pou- let lui-même. A dix-neuf jours je leur ai trouvé 3 8 [ r ] centièmes , à vingt 41 & 42 [ j] , à vingt & un 39 [ t ].

A mefure qu'ils grandirent 4 ils pren- nent de la couleur 3 qui fe raproche tou- jours d'avantage d'un rouge de fang , mais ils ne prennent jamais leur rougeur vive , prefque voifîne de la couleur de rofe 5 à moins que l'animal n'ait réf. pire , foit qu'il ait rempli d'air fes pou- mons dans l'œuf £ u ] même , ou qu'il ■foit éclos [ x ] : car je l'ai vu refpirer & piauler dans la coque. Vers la fin de

Pin-,

lq] Obf 2çg.

[>3 Obf z<;6. %î7.

£s2 Obf. 261. dans un allez petit animal

C * 3 Obf 221. heure 3 <; <; . obf 235. heure 3 60.

obf 243. heure 40 c. obf 249. 2 $0.2 $6. 259.

261. heure $04. [z*3 Obf 2 $<;. heure 47 ç. 0^256. heure 480

ofr/. 260. heure #01. [#'3 Après 24 heures oè/! 264. après quatre

jours obf 26$. après fept jours obf 26g»

après quinze jours obf 270,

Section VIL Hi

l'incubation les poumons s'attachent aux parois de la poitrine (>• ) , & le tiffu cel- lulaire, qui leur fert de cole, devient plus vifible vers le feizieme jour ( z ).

Les poumons du fétus vont au fonds de l'eau ( a ) , quand même le petit animal a ouvert le bec , & qu'il le re- ferme, comme s'il refpiroit. Il eft mê- me retombé au fonds 5 après avoir na- gé , dans un poulet ( b ) , qui a- voit piaulé s phénomène paradoxe 9 qui m'a furpris. II nage conftanirnent dans le poulet éclos Cc) : *1 a naS^ même dans des poulets , qui avoient piaulé dans l'œuf Oi)> ce qui paroit plus aflbrti à la théorie.

Les obfer varions 3 que je viens de F rap-

(jy) VnQ efpece de glu parut le dixième 30111: obf ig6, Les poumons s'atta choient à la pleure obf. 220. heure 333. obf 233, heure 360.

(z) Oîif. 23g. heure 3g4. o£/T 2^2, 2$?. 270.

(■«) 0bf.zi7, heure 379. obf. 243» 244. M7« 248. 249. 259.

( b) Obf 252. heure 4^r.

[>] 0^/263.264. &c

C d ] 06/ 2^. heure 47 ç. obf z$6. heure 4 go, oZ>/ 260. heure 501,

Mem. fur la form. du poulet. Tom. IL

isfc Les Poumons.

rapporter, montrent une différence aC fez confîderable entre les oifeaux & les quadrupèdes , par rapport à la refpira- tion. Ceux - ci ne fauroient refpirer , que leur poumon ne pafTe de l'état de denfité , qu'il a dans le fétus 5 à la ra- reté, qui le fait nager. Dans les oi- feaux , ce changement paroit être moins promt: puifque le poumon d'un pou- let? qui avoit crié effectivement, n'en: pas refté fur l'eau. La raifon de cette différence eft peut être dans les trous * qui laiffent paffer l'air du poumon dans les cavités mernbraneufes du bas ven- tre : la facilité , qu'a l'air de s'échaper» & qu'il n'a pas dans les quadrupèdes , l'empêche peut être d'étendre les peti- tes véficules du poumon des oileaux , avec la même force, & la même prom- titude, avec laquelle il les étend dans les animaux à quatre pieds.

Une autre réflexion naît de l'attache immobile du poumon > lié par une ceî- lulofité à la pleure , percé par les co- tes, & abfolument incapable (d*) de s'éloi- gner de la pleure , ou de s'en rapro- cher. L'analogie nous conduit à en

COll-

C^i*] Obf.zZ%>

Section VIL 123

conclure 5 que la mobilité du poumon ne fauroit être efTentielle à la refpira- tion , & qu'un efpace rempli d'air* en- tre la pleure & le poumon , n'en: point requis pour le mécanifme de la fonction , que je viens de nommer.

Section VIII.

Le Foie & la Bile.

Je n'ai que peu de chofe à remar- quer fur ces parties du poulet. Le foie commence à fe taire appercevoir à la fin du quatrième jour ( e ) : il eft alors , comme le poumon , à demi tranf . parent (/) , muqueux & à demi coagu- lé. Vers la fin du cinquième jour (j?)* ce vifcere devient rouge (6) pale? fes vaifieaux étant abreuvés de fang à cet-

F % te

[<0 Obf> ICZ» V E SEING p. 27. H 4 R V I 2

ne place ion apparition 5 qu'au fisçième jour p. 6z. & Lan ci ê Y au îeptieme

p. ï7i--

£/ 3 H n'a pas été plus formé a i6z heures obj.

r J^*

Lg] Il ne paroit pas trop bien encore dans

le courant de ce jour 5 heure 114. 0^114-

\ heure 117. cbf. 116.

b~\ Heure 117. cbf 114, heure 12Q, obf. i2|.

îz^ 126. 159. 275.

X24 Le Foie et la Bile

te époque : il s'y mêle une teinture de jaune , naturelle au foie. A la fin du fixieme jou*r le foie eft formé : il em- brafTe de fes lobes l'eftomac ( i ) , & il donne place au cœur (/£)• Après huit jours le jaune ( / ) commence à fe mêler d'avantage à la rougeur * & cette couleur domine de plus en plus ( m ) ; le foie eit. d'un jaune parfait , & fore vif, le dixneuvieme jour ( n ). Je l'ai vd avoir une teinture de verd le feizieme ( 0 ).

Les vaifTeaux du foie font fort rouges & fort appareils le neuvième jour (p) : c'eit apparemment fur cette apparence, qu'H ARVE'e a regardé ce vifeere (9) ,

corn-

[i] Obf 145. 144. 145. 1^9- [ k] Obf. 14?. & à i6gr heures obf. 158. à 192. heures obf. 171.

in obf i^z.

£ w] Obf. 181. heure zi6. obf. 18 f. heure 254» o/t/I 19$. heure 261. obf. 178. heure 288. obf 2C3. heure 28^. 06/. 246. heure 408. 0/7/279- heure 356. oô/ 280. heure 384. obf 281. heure 4 5 6. o/?J. 2 8 2 . heur e ç 2 8 .

[?/] 0^ 253.heure4j5î. 06/, 255. heure 47S- oh). 256. heure 48 oj

£0] 0'^ 240.

[p] Oô/ 18*.

L?3 P- 65-

Section VII L ï2?

comme un parenchyme , qui fe formoit aiit^ur des vailTeaux.

Je n'ai apperçû la véficule 5 que le huitième jour (r) : elle refte blanche quelque tems ( s ) , & la bile n'a point alors d'amertume (*). Le verd com- mence pourtant quelquefois dès le dixième (**) & le onzième jour (a) ; il de- vient tous les jours plus foncé, & plus colorant. La véficule paroit bleue (oc) dans le poulet, qui ell prêt d'éclore. Après cette époque , elle devient plus fiuide & d'un verd plus gai (jy ).

L'amertume de la bile n'a commen- cé dans mes obfervations , que le qua- F 3 tor-

[>] Obf 167. heure içz.obf. 1 g r . 1 82. heure

216. Elle étoit fort petite à 264. heures obf

201. & à 1C0. heures obf. 23 c. \_s~\ Obf 191. heure 240. ebf 194. heure 246.

obf 198, heure 261. obf 208. heure 288. obf

t.z6. heure 336. C 1 3 Qlf 2°8- heure i%3.obfzi6. heure 312. [**] Obf. 217. [k] 0£/* 186. heure 256. o&/ 190. & 19?.

heure 240. obf 200. 201. & 202. heure 264.

obf 202. heure 270. obf 203. 204. heure

285. &c. [*3 0/^2^. heure 47c. obf 258. Cy ] 0&/. 267. 268. 269. 270.

XZ5 Lb Foie et la Bile.

torzieme jour ( z ) : elle devient tous les jours plus forte ( a ) , & l'eft beau- coup le dixfeptieme jour ( b ) t & les fuivans ( c ).

ïl ne paroit prefque plus nécefïàire d'inférer de ces obfervations , que le foie paroit beaucoup plus tard, que le cœur , & qu'il eft encore muqueux & tranfparent , quand le cœur bat avec îe plus de vigueur. On concîud de , & avec raifon, que la couleur du fang ne dépend pas du foie 5 & que ce vi£- cere n'eft pas d'une utilité auffi immé- diate pour la confervation de la vie,

Ol ~Obf. iSï. *28. heure ??s. thfiziz. heure

H9. obf 235. heure $60. &c. t*3 Obf 251. heure §sç. [£] Obf. 24?. heure 4°*« obf.ztf. heure 405". Ce] Obf. 2$s. heure joo»

Sic-

Section IX. i2y

Section IX.

Ueftomac & les wtefiins.

La première ébauche de l'eftomae à été vifîble à 138 heures (d) : il eft blanc alors & tendre , & affez reffem- blant à celui de l'homme ; mais les deux orifices font plus proches l'un de l'autre ( e ). Depuis le dixième jour (/) il devient plus épais : fa nature mufculeufe fe déclare le onzième (£)* & on y découvre alors de véritables fibres tendineufes & luifantes , qui pa- roinent fur fa furface (I?). L'exemple en eft affez rare , puifque l'eftomac n'eft attaché à aucun os , & qu'aucun autre mufcle ne le touche immédiatement. L'irritabilité de ce vifcere n'a paru9

F 4 le

[i] Obf i?;- 142 heures obf. 140. à 144

heures obf 14?- *44. 145.145"» [>] Obf 171. heure 191.

m obf i>6.

[g] Obf 200. & a 309 heures obf. 212. à $16 heures o££ 218. à 40.? heures o£/ 244. &c-

[£] 0/^ Après que le poulet eiieclosa ofc/". 2S6. 257. i£8. 270.

i$8 l'Estomac et les Intest.

te 14 (î) ni le 17 (/£) jour, mais je l'ai trouvé confiderable (/) dans un poulet éclos le jour d'auparavant.

Je n'ai vu que de la mucofîté ( m ) dans l'eftomac , pendant les pre- miers jours. A 236 heures je com- mençai ( n ) à trouver un caillé blanc dans l'eftomac , prefque toujours mêlé de bile. Le jabot contient alors une matière allez { emblable ( 0 ) , mais plus fluide 3 & qui conferve fa blancheur ( p ) plus long tems 5 que celle du gefier. L'e£ prit de vin rediiné coagule ( q ) cette manière 3 comme il coagule le blanc

d'œuf.

fi] Obf 230. heure 342. [~ k ] 06/ 247- heure 414.

en pbf.x6z.

£ml Obf 210. 278. heure 288. ohf. 21c. heure 536. obf. 240. heure 360.

[»] Obf 186, heure 236. puis obf i>$. heure S40. 06/! 15c. heure 2^1. oZy. 200. heure 26"4. 0^/? 208. heure 2 S 3. obf 21c. heure 312; & dans la fuite prefque à tous les jours obf 252. 233. 234. 236. 23p. 24.0. 241. 242. 243. 244. 24c. 24*.- *S°. 255* *S*' 27^> 280. 281. &c.

(3) 0/^ 228. heure 33S. o-5/ i$6. 235. *4i- 243. 244. 247.251. 280. 281.

fjj) Obf 26" 1. heure 504,

(?) ^/ *33- J

Section IX. 129

d'œuf. J'ai trouvé de la même matière dans Pœfophage (r).

Contre le tems , que le poulet doit éclore , le caillé devient plus groffier & plus cendré , & comme du fon ( / )•

La grande reifemblance ( t ) qu'il y a entre le blanc d'oeuf coagulé par la cha- leur , & entre le caillé du gefier du pou- let ; le fejour que cette matière fait dans Pœfopliage , le jabot , & le gelier , dans le tems qu'on ne trouve rien de fem- bîable dans aucune autre partie de l'a- nimal ; l'habitude mille fois obfervée , que le poulet a d'ouvrir le bec dans l'amnios , dans laquelle il ne peut cher- cher t que de la nourriture -, l'exemple parallèle des poiiTons , qui favent fort bien avaler fous les eaux : celui de l'homme qui fe noyé , & qui remplit pref- que toujours fon eftomac (m) de l'eau qu'il avale ; la diminution continuel- le du blanc , dont la proportion de- vient tous les jours plus petite 3 & qui difparoit avant que le fétus quitte l'œuf ,

F 5 font

{r) Obf 23S.

( s ) Obf. 255. heure .47$- obf 2 $7. heure 480»

obf 261. heure 504. O) Obf 16. m. ( u ) Obf patbolog. n. LXII.

igo l'Estomac et les Intest:

font autant de raifons , qui concoure ni à prouver, que la liqueur de l'amnios eft , pour le fétus , une véritable nourri- ture, qu'il l'avale, & qu'elle eft repa- rée par le blanc d'ceuf , qui rentre dans f amnios , à la place de l'eau qui s'y perd. J'ai vu le redlum avant le refte des inteftins : c'étoit à la fin du cinquième jour ( #) , encore ne le vis je pas bien distinctement. Il paroit, dans ces com- mencemens , fous la figure d'un tri- dent , parce qu'on découvre dès lors 9 les deux cœcums (y ) , qui s'uniifent au commencement du rectum. Cet intef- tîii fe dilate de plus en plus , vers le tems que le poulet doit fortir de l'œuf: il forme alors un refervoir fort ample , qu'on appelle cloaque ( z ) 3 & il eft marqué d'une couronne de vaiffeaux rou- ges , qui parcourent fa longueur ( a ). Les premiers contours des inteftins

gre-

(#) Obf \Z6 Se enftiite heure 138. obf 135.

heure 14Z. obf 140. heure 144» obf. 144.

14^. {y) Heure 144. obf 14^x47. heure i£3.

obf k;?. heure zis. obf 181. ( z ) Obf 245. heure 475 . obfiH* heure 4S&

obf ±6z. *66.

( a ) Qbf 14 j. heure 408 &c.

Section ï XV 13 f

greîes 5 que j'ai vas , ont paru à la fia du feptieme jour ( b ).

La nature irritable des inteftins du poulet ne leur vient que fort tard : il n'en parut aucune marque le onzième jour ( c ) , le douzième ( à ) , le quin- zième ( e ) , le feizieme (/) 9 le dixfep- tieme ( g ) 9 & au commencement ( h ) , & à la fin du dixneuvieme ( h * ). Dans d'autres fujets je vis ces in- teftins fenfibles aux irritations , depuis le feizieme jour ( i ) : ils le furent con- ftamment depuis le vingtième. Us fe contractent lentement ( k ) : dans l'en- droit pincé , l'œil a peine à faifir la

F G marr

(b) Obf 158.

(c) Heure 24<f. obf, 154.1

(d) Heure 270- °tf 202. ( f ) Heure 343. obf. 250. (/) Obf i$6. heure 2,66. (g) Obf 246. heure 408. lb) Obf ici. heure 438.

(&* ) Voyez \%obfi8i. pour 4$£ heures,' (i) Obf 255. heure 384. & dans les obf fuivan-

tes. obf 257. heure 480. obf 2ç8. heure 484.

obf i<>9. heure 500. obf. 262. heure s 04- 0^

2 5" 4 du premier jour? obf 26 ç. du qua- f trieme 9 06/. 266, du feptieme 5 o^/". *£8. du

vingtième.

(*) oy: 2^8.2^.

132 l'Estomac et les Intest7

marche de leurs fibres , mais elle ne laiife pas de fe. faire ; & une contrac- tion dans l'endroit irrité en eft l'effet : une féconde contraction dans le voifinage 5 a- vec un gonflement entre deux , paroit fou- vent en même tems. J'ai coupé les inteftins en travers : ils fe font renverfés 5 les le-* vres de la bleffure fe font recoquillées , & ïa tunique veloutée s'eft portée en de- hors , comme dans les quadrupèdes ( / ). Pour le mouvement périftaltique , fans vouloir l'oter aux oifeaux , je dois avouer, que je ne l'ai jamais bien vu ( m ). Les inteftins ne contiennent que des glaires au commencement , & même pen- dant la plus grande partie de la couvée ( n ). La bile commence à s'y mêler le dixième jour (0) , & des grumeaux, d'un très beau verd , y paroi ifent , peu de tems avant que le poulet quitte l'œuf. Le jaune ne s'y fait voir que

le

( / ) Memnir.fur les pari;, fenf. gf irrlt. fe<£l. 1 6,

obf 406. &c. (m) Obf z6i. 268. 169» Je le trouve marqué

obf. 264.. niais c'eû un mouvement de

l'irritation. (») Obfziô. heure? iz.obf 278, heure 288.

ohf. 246. heure 408. obf.z^, heure 45e.

obf. z<;6. 258. 259. 262. ( ' Ibf l^o. 199» iQ0« *°8.

Section IX. 133

le vîntîeme jour (p ) : il y en a eu alors dans l'eftomac même -y & la ma- tiere blanche 5 femblable à de la chaux (q) <> ne naît, qu'après que le poulet eft éclos.

Le conduit du jaune (r) eft plus étroit, que Pinteftin : on enfle la ca- vité de cette liqueur en fouflant les in- teftins (*)• Il n'eft pas douteux •> que les membranes de Pinteftin ne fe con- tinuent par ce conduit, avec les deux membranes du jaune.

Section X.

V allant 01 àç*

Je n'ai pas une fuite complette d*ob- fervations- à offrir fur cette membrane; je l'ai abandonnée les derniers jours de l'incubation, pour m'attacher à la ftruc- ture du jaune. Ce que j'en ai vu , fufH- ra pourtant pour en conftater l'exiften- ce. Il eft furprenant 5 qu'une partie

du

(p) Obf.2<>î.i66.

(q) Obf t.66.

(,r) Obf. 200. 20$. 21$. 210. 224. &C,

(0 Obf. 257,

Î34 L'A LL À N T 0 IDE?

du corps animal: commune aux qua- drupèdes 9 qui ont une vefîie , & aux oifeaux mêmes , qui n'en ont pas 5 fe trouve manquer à l'homme feul.

L'ailantoide paroit de bonne heure > & dès la fin du troiiieme jour (t): c'eft alors une bourfe membraneufe , d'u- ne belle ftruclure, fort vafculeufe («), dont le pédoncule ( x ) étroit pend hors du corps de l'animal , à la fortie des vahTeaux ombilicaux. Ses accroiiTemens font rapides : elle cft longue de 31 centièmes à IOS heures (jy), le fétus ne panant pas 70 des mêmes parties. Je n'en ai pas fixé la mefure à 131 ( z ) , à 144 (0) , à $04 ( \ ) 9 & à 288 heures ÇcOi m^'is je - l'ai trouvée fort grande à toutes ces époques. El- le étoit de 98 centièmes à la fin du

fep-

(t) Heure 72. obf. 78. 79. heure 83. obf. 8ç. heure 51. obf 50. 06/! ^2. &c. Stekon la place au quatrième jour p. 84.

\_u~] Obf. 102. 103. 110. m. 118. 125. uti

144. ( x ) Obf no. heure 108. &c. {y) Obf. 110. O) Obf 110. (a) Obf 144. 147- (&) Ofc/1 201. le) Qbf. 210,

Section X. 13 ç

feptiemc jour (J), le fétus étant de 104. A la fin du huitième jour, elle en avoit 96 (e) , le neuvième 97 & ISO (/) ; le dixième 91 (/* ) le douzième 260 (g) * le quinzième 262 ' (Jj). Elle occupe l'œuf- tout entier

les derniers jours de l'incubation fui- vaut Malpighi (i). Dans mes dernières obfervations , j'ai trouvé eiFec- ti vement ? à 288 heures ( i * ) , à 3 36

C»a à 384 C « 3 )> à 45$ (14). à 480 (m)> à 504 (/S) , une membrane fine fous l'ombilicale : elle couvroit le jaune 5 & s'attachoit à l'envelope du blanc ( i 7 ). Cette mem- brane , par fa place 3 ne pouvoit être que

Pat

(<0 Oô/ i$8.

(O Obf. 172.

(/) o#! 181. i8*.

(/*) Obf.i77. (g) 06/ 209. (6)06/! 235. (t ) Append. p. xo. (i*) 06/! 278. 0*2) 06/! 275-

(£?) 06/! 280.

(i^ymj. 281.

(*5 ) Obf. 2S7. O'O 06/! itf 1. 0*7) 06j! 178.17^. *8^.

136 l'Allàn t o ï de:

l'allaritoîde. Les excremens blancs é- toient entr'elle , & entre l'ombilicale. Je n'y remarquai plus de liqueur dans cette époque.

La liqueur , qu'elle contient , eft trans- parente & fluide au commencement : elle devient muqueufe les derniers jours

Ci)..

Sa grandeur eft confîderable , pen- dant que l'efëomac ( /) n'eft pas vi- fible encore ( m ) : elle eft infiniment plus grande que ce vifcere , lorfqu'il tombe fous la vue ( n ) , & toujours beaucoup plus fine & plus délicate. Le foufle la fait bientôt crever , quelque précaution que l'on prenne ( 0 ).

Le pédoncule , qu'elle a , devient l'ouraqHe : il eft accompagné des artè- res ombilicales (0*) & fur tout de celle du coté gauche , qui eft la plus grande : il n'eft pas difficile de le con- tinuer

(k) Obf. 224.

(/) Maipichi Ta prife pour Teftomac

P- ?•■"".

( m ) Il ne paroit qu'à 1 ? 8 heures obf 1 $ $.

(rc) Obf i<)9- heure 168.

(0) ObfzSo.

(0*) Obfz77> 278,

Section X. 13?

tinuer jufqu'au redtum Q)5 après que cet # inteftin eft devenu vifible (#)> & qu'on a oté à l'ouraque fa transparen- ce , & qu'on la rendu opaque en y verfanc du vinaigre. J'ai fouflé (r) l'allantoide & l'ouraque : l'air fouleve îe reclum (j), ma\s l'orifice n'en eft pas auffi aifé à voir , qu'on pouroit le croire. Quand on a fouflé l'ouraque» & que le rectum eft ouvert antérieu- rement , on voit une bulle hémifphéri- que ( t ) s'élever de la partie poftérieu- re de cet inteftin ; & cette bulle n'eft per- cée par aucun orifice : quelquefois pour- tant l'air fort par l'anus. J'ai répété les ex- périences , & j'ai parlé un ftilet d'argent 00 dans l'ouraque: il eft forti entre la bulle & l'anus 3 par un orifice , dont le coté gauche du rectum eft percé fort près de l'anus. Cette expérience ne ma

pas

(P ) Obf 14.7. heure 144. obf içS. i<;9- 180.

2CO. 20S. 254 259. 24O. 245. 246". 24S1' 25O.

iq) Voyez les obf. iz6. 151. dans lesquelles

cet inteftin paroit à peine. (*") Obf. iç8. 172. 151. ( s ) Obf 249. &c. Malpighi append p. 10*

f. 59. (#) Obf 210. 2ǧ. 255. 2J7. z$i. (w) Obf 2 Ç7. 261.

338 L9À L L ANT 0 I DE7

pas reuffi d'autres fois , & n'en; pas ailes vérifiée ( u * ).

Il ne me parolt pas douteux , que l'urine ne pafîe du reclum , dans l'ou- raque & dans l'allantoide : fon accroif- fement paroit repondre à la quantité de cette liqueur , qui , faute de mouve- ment périïialtique , & de refpiration , ne fort pas encore par l'anus. Mais il peut paroitre étonnant , que l'allantoi- de puiife atteindre une grandeur confi- derable, avant que les reins foient vi- fibles ( x ).

Section XL

Le Jaune,

O N n'a guère parlé encore de l'élé- gante ftru&ure de l'organe , qui renfer- me cette liqueur : Maitrejean eft prefque le feul auteur , qui ait fait quelques progrès dans cette découverte: mais il a laiifé dequoi contenter i'efpé- rance d'en découvrir d'avantage. J'ai

ete

(«*) Elle n'a pas reuffi obf. 275.28^. (#) L'allantoide a 91 cent, à 108. heures *

les reins ne font vifibles qu'à i4x.heures obf.

140.

Section XL 139

été obligé moi même d'en laifTer la re- cherche incomplète , n'ayant pas fuivi le jaune tous les jours de l'incubation, & n'ayant pas afTez vérifié les vailTeaux aibumineux. Ce que je vais en dire fera vrai , fans être tout à fait com- plet.

Le Jaune reifemble afTez au globe terreftre , quand il commence à paraî- tre : il eft fphérique , & comprimé , mais entre les pôles: les ligamens (jy) du jaune paroifTent mériter ce nom 9 & fixer ces pôles : ils en fortent ; ce font des facs entortillés , formés par une membrane délicate , & remplis de blanc d'oeuf. J'ai trouvé le poids du jaune tout entier , après fept heures ( z ) d'incubation , de trois dragmes trois grains, & à 74 heures (2*) de qua- tre dragmes fept grains.

Dans cet état , c'eft un fac formé par une membrane afTez foible , fur laquelle on ne découvre point encore de vaiffeaux ( a ) , & dont l'intérieur

eft

Cy) Obf 1. 3©. (*) Obf. 1. "<**) Obf. ci.

( a) Obf. 80. heure 72. obf Z74. heure 54- obf 27 r5. heure *n,

ï40 Le Jaune,

eft fans valvules ( b ) : ce fac eft rem* pli d'une liqueur jaune, afTez épaiffe & comme huileufe , qui blanchit avec l'eau, & qui pcfe moins qu'elle ( c ).

Peu à peu la figure du jaune change , avec l'agrandiffement du poulet. L'hé- mifphere le plus voifin du gros bout , fe recouvre d'une nouvelle membrane, que j'appelle ombilicale , que j'ai décri- te, & qui s'étend avec rapidité fur fa furface. La figure veineufe borne cette membrane.

Vers le quatrième jour (<0, Ie fé- tus commence à faire une impreffion dans le jaune : cet enfoncement croit avec le fétus , & lui forme un lit. La partie oppofie du jaune eft essaieraient enfoncée par le blanc , qui fe forme une excavation obtufement conique dans le jaune ( e ). La figure de ce fac devient bientôt celle d'un tonneau, dont les deux fonds feroient enfoncés

con-

(b) Obf 80. ioç. 274- ZT>\

(c) Il revient fur l'eau après être allé à fonds à 6\ heures obf. $9-

(d) Heure. 54. obf 9^. & enfuite aux heures ii ç. 154. 162. 180. us. obf, 129. 138. 151. 190. 224.

(O Okf- zo1' 2l°- zlS*

Section XI. 141

contre le centre , & dont la plus gran- de largeur (/) eft entre les deux fonds, & devient tous les jours plus grande

Je ne répète point les changement extérieurs du jaune pris en mafTe : la manière dont il s'attache au fétus, & qu'il PembraiTe «> comme une ceintu- re ( h ) ; les trois ( i ) lobes 9 ou les diviiions encore plus nombreufes (/Os qui le partagent imparfaitement 5 fa ren- trée dans le bas ventre du poulet (/); fa nouvelle membrane continuée ( m ) avec la peau du fétus ; le fphincter ( n ) mufculeux , qui borne fon entrée dans l'abdomen ; & fa diminution dans le poulet éclos, qui le réduit à la groC- feur d'une noix (0) après quatre jours; à celle d'une noifette ( p ) à fept , &

qui

(/) Obf. 150. 2i3, 27 9.

(g) Obf 228.

( &) Obf 24c. heure 408. obf. 248. 245, 280.

(i) Obf. 24c. 2ço.

(&) Obf. 257. 258. 280.

(/) Après le 19111e jour obf. z%z. 2$ç. %$€.

257. 259. z6o. 261. %%z. (m) Obf. 255. 256. z6i. 282. (72) 0$ 244.24$- 3$2. 2 5 3. *S8. 2Î5. (0) 0bfz6^. ( f ) 0^ 2^6".

143 Le Jaune.1

qui le rend prefque inviflbîe à l f , a 20 } & à 36 jours ( q ). Je ne fais qu'une feu- le obfervation : ç'eft que le jaune ne diminue prefque point pendant les 21 jours de l'incubation ; on pouroit mê- me dire , qu'il augmente de poids : je l'ai trouvé plus pefant après 21 (r) & 22 jours O), qu'il n'avoit été le pre- mier. Mais la liqueur , qu'il renferme , devient plus fluide ( t ) , & verdatre ( u ). Elle rentre dans l'inteftin à la fin de l'incubation , & dans les pre- miers jours du fétus éclos : cette mar- che paroit l'ouvrage des mufçles du bas ^ventre j formés , charnus , & deve- nus irritables.

Je ne trouve pas , que j'ave vu de vaiifeaux rouges fur le jaune avant le

qua-

(?) Obf 167.

(r) (x) Après 21 jours fon poids fut de fro'S clragmes deux grains obf 25^. heure <oo. & après 22 de quatre dragmes prefque complètes obf 202. heure $26. Le jaune étoit plus grand le 10 jour qu'il û'avoit ét£Séc. Harvi'e p. 66.

(t) Obf 2çç. 25s. 2lfî.

(«) Obf 255. 20. z6i. 281. ^%l*

Section. XI. 143

quatrième jour ( x ) : ils font des deux clafles ordinaires. Les artères naiiTent uniquement (y ) de Partere méfenteri- que ( z ) 9 dont le tronô prolongé fort du bas centre , avec les inteitins & le canal du jaune. Les veines fe rendent au tronc de la veine porte ( a ) près du foie. Les vaiffeaux du jaune font plus petits & moins nombreux , que les vaiifeaux ombilicaux propres. Ils fe ren- dent au jaune par renfoncement le plus proche ( b ) du fétus , & s'y divifent. Les veines font aifez grandes (O; m^s les artères font des filets ( à ) ? qui ac- compagnent les veines, & qui s'en é~ cartent quelques fois. Les premières branches fe rendent fur le lit du jaune :

ce

{x) Des traits 5 ébauches des vaiffeaux? y parurent à $6 heures obf 5>ç. Je les ai vu bien.forme's à 162. heures obf 152. & à 192. obf 276.

(?) Obf 200*208,226, 22g. 241. 24^.250.

2$<5". 2^7- 2,76. (2) Obf 2.26. 22g. 23 5. 241. 2Ç7, (a) 0^226.235.256,281. (6) Obf. 216. &c.

(c) Obf 191. 241. 261.

(d) Obf 182. 241. 256. 261. îî n'en paroûToit plus dans Vobf 250.

144 Le Jaune.

ce font celles, qui nairfent après elles , qui vont aux valvules (^*).

Je n'ai vu que le huitième (e)jour le cercle, veineux du jaune , fans vouloir affirmer , qu'il n'eft viflble que ce jour là. J'ai douté quelque tems , fi ce n'é- toit pas le même cercle , que j'ai ap- pelle figure veineufe. Mais je fuis per- fuadé à cette heure , qu'il en diffère (/). Sa figure eit régulièrement circu- laire , & fans échancrure s & il n'y en- tre aucun vaiiTeau de la membrane om- bilicale f/* ) : les valiieaux , qui en viendroiënt ne fauroient fe cacher * quand on enlevé cette membrane , ils fourniroient du fang , & les relies dé* chirés en paroitroient à la vue. La membrane ombilicale ne fe termine d'ail- leurs pas au cercle du jaune, elle paf- fe très furement au delà , & va s'atta- cher à -la membrane du blanc , à une diftance aifez confiderable du 'cercle, ce

qui

(<**) Obf 282.

C O Obf 276. heure 192. & le neuvième Jour obf igi. 182. & dans les obf i;.o. i$u 201.

* 20>. 215. 2l6. 224 228.

(/) Obf ig2. 246.

S E C T I 0 If 3t I. Ï4f

qui fait une raifon décifive (/**).

Ce cercle embraife l'attache du blanc au jaune ( g ) , & les deux ligamens du jaune fortent à fes deux extrémités

Examiné plus en détail 5 il paroifc formé par les veines rouges du jaune : il- y en a de petites (/)) en grand nombre , qui s'y rendent prefque tou- jours ( i ). Les branches de ces veines s'écartent ( k ) , & forment deux arcs , qui •> réunis du coté oppofé à leur naif- fance , enferment un efDace 5 & font un cercle complet ( / ).

Un refeau veineux entoure ce cer- cle ^ & communique avec lui ( m ) ; & ce cercle (0) eft placé lui même dans un tifïii

G cel-

(/**) Otyî 2^3- *7*- 274. 27p. La diftance e'toit de trois lignes o&/I 278. & de iix o#£ 280.

(g) Obf. 201. 205. 226.227. 254. 246. 250, 2Ç3. 279. 281.

[g*] o<y: 278. *7*

[&] Oy. 2ïo. 226. 246. 2$o. z<;6. 279.

p] 0/^ 246. 2ÇQ-

[kj 04/: 182. 193. 205»- 241. [/] 04/.' ï82. 210.22S.250. [>] 06/! 227. [0] 0$ xi?5- 215. 25Ç. 241.

iif>/i. fur ta form. du foulst; Tom.îE.

146 Le Jaune.

cellulaire > fort vifible dans les poulets avancés. Je n'y ai jamais vu entrer d'artères.

Il a Tes accroiiTemens , fon plus haut point de grandeur, & fon période de décroifTement. Après, huit jours je l'ai vu de deux pouces ( o * ) , après neuf jours d'un pouce & demi (p\ après dix de 1 8 & de 20 lignes ( q ) , après douze d'un pouce (#*) & d'un peu d'avantage ( 9**) > après qua- torze de 26 lignes (r) dans un fu- jet 9 dont l'accroiflement étoit retardé , car dans d'autres poulets du même jour, le cercle / n'a été que de 117 ( s ) , & même de 5 5 ( y * ) & de 43 (O centièmes. Les 25 lignes font le plus grand diamètre , que je lui aye vu.

Il diminue après le 14 jour: je le

vis

[0*] Obf. z76.

Lp3 Obf 182.

[?] Obf. 277. & 193.

Lq*l Obf. zio.

[#**] D'un ponce & trpis quarts de ligne

obf. 27%. [r] Obf «7. r j] 0£jC 226.

[*3 Ctë/. 228.

Section Xi. ï^

vis plus étroit le quinzième ( u ) 5 de 43 & de 1 1 (' n * ) centièmes le feize (x); de 11 9 le dix fept [jyjjde 15, Je dixhuit [z~\ •> de II , le dixneuvieme [ a ] 5 de 9 , & prefque méconnoiflable le vingtième [ b ] ; & tout à fait eflàcé dans un autre œuf [ c ] ; déjà blanc ; & enfin le dixneuvieme dans un autre obferva- tion , & encore plus le vingt - deuxième [c*]. C'eft. au refte la maturité de l'œuf, qui refTerre ce cercle : je l'ai vu plus large dans un œuf moins avancé

m.

Il me refte à parler d'un autre orne- ment du jaune , qui ne commence à paroitre , que le huitième jour dans mes expériences. Des veines du jaune il y en a 3 qui demeurent toujours de fini- G z pies

[«3 Obf. 254. [«*] o&/ 283.

[*] oy: 241. [j] o#: 246. [s] obj: 2,-0. r«] o# 2î?.-

[ô] Oy" 256.

[c"J Oè/ *$7- & 26s . [c,*] 06/ 2Si. 282. [rf] 0bf.2Z7> *$ S-

148 Le Jaunf.

pies veines [ * ] , & qui marchent en ferpentant entre les deux membranes , dont ce lac eft compofé , fans avoir rien de commun avec fes valvules , à l'exception de quelques branches, qu'el- les y envoyent 9 & qui en traverfent la largeur, toujours en ferpentant, pour s'aboucher avec la veine , qui en occu- pe le tranchant. Ces veines font moins nombreufes , que les troncs valvuleux : elles fe terminent ou fur le tranchant de quelques valvules plus courtes , ou en branches anaftomotiques avec les troncs valvuleux , ou enfin , en branches terminées en deçà du cercle vafculeux [e*]5 ou dans ce cercle même [e**]. Ces veines n'ont point de tuyaux attachés. D'autres veines, nées des mêmes troncs que les précédentes , commencent* le huitième jour [/] , à quitter la plaine , comme on pouroit l'appeller , de la membrane intérieure du jaune , & à s'élever fur les valvules , qui naiiTent

de

[<?] Obf 228. 234. 2JÇ. 24°. 241- 2-S<5* 28°»

281.282. f>*] 0^281.282. [<?** ] Obf 281.283.

[f} Obf. 276 & le neuvième igoè igi, 152.- 201. 227.

Section XL 149

de la duplicature de cette membrane : 6c qui vont en ferp entant [g ] , du lit du fétus vers le centre veineux. La couleur de ces valvules eft rouge [ h ] les premiers jours 9 elles deviennent jau- nes dans la fuite , & blanchiffent , quand on les a bien lavées [ i ]. Une même veine fournit fa branche à plus d'une valvule? & ces plis paroilfent comme fufpendus au tronc de cette veine [>&]. Les valvules du jaune quittent le niveau de fa membrane interne depuis le jour , que j'ai marqué , elles s'en éloignent toujours d'avantage , & leur largeur augmente de jour en jour [/^*] : elle peut alrer à deux / ] lignes ou à quelque chofe de plus [ m ]. C'eft le milieu de la valvule , qui eft

G 3 de

[g] Obf t&i:ttf. 2$%, 259.

£/,] Obf 181.

Ci] Obf. 2ç§. &c.

[k] Obf 256. 281.282. 28$. Les valfleauX

du jaune s'attachent aux veines La^

gl e y p, 148. Ce qu^l appelle vaiffeaux

font nos valvules. [ k * ] Elle n'a été que d'une ligne le h\û^

tieme iours obf _zy€, f /] Obf Z28. 241. Iml Obf 216.

i^o Le Jaune.

(le cette largeur [ n ] 5 la valvule s'abaiife & rentre dans le niveau de la membrane interne du jaune , & vers le cercle vei- neux , & contre la naiifauce de ia veine. Ces valvules envoyent comme des branches , qui defcendent en fer- p entant de leur tranchant , & qui vont s'aplanir entr'elles & leur voifine [o]. Chaque valvule porte fur fon tran- chant une veine rouge [ p ] , qui en parcourt toute la longueur , & qui eft aifez confiderable. Elle naît des troncs veineux de la féconde claffe , en ga- gnant avec la valvule même fon bord flottant : elle donne de *ems en tems des branches , qui defcendent dans le niveau de la membrane interne du jau- ne 5 & qui quelquefois vont communi- quer avec quelque veine de la premiè- re clafife. Cette veine fort à la fin [ q ] du bout de la valvule le plus voifin du cercle veineux 3 elle devient droite,

ne

[»] Obf. ii%. &c£

Col Obf. 19?. 21 f. 240- 241. 279-

Ci>] O/t/I 182. 153. ïiç- 226. 228. 234. 24e.

241. 2ÇO. 2Ç3. 277. 279- 281. fcg] Obf. 191* 2iJ. 234-3SO.

Section XL iji

ne donne plus de branche [r], & va fe rendre^*] , par la membrane interne du jaune, dans le cercle veineux : il n'eft pas toujours aifé de voir fon en- trée dans ce cercle , mais on la fuit du moins jufques dans le tiffu cellulaire [ t ] , dont il eft environné. Ces vei- nes font en grand nombre , aufîi bien que les valvules , elles paroiffent com- me des rayons 5 qui fe rendent au cer- cle veineux , comme dans un centre : il y en a de fort longues [«] , qui viennent des parties latérales du jaune : il y en a de plus courtes , qui vien- nent de fa partie moyenne. Chaque veine droite marche dans un thTu cel- lulaire [ x ] , qui en obfcurcit la cavité. J'ai vu quelquefois une artère acompa- gner la veine fur les commencemens de la veine [x*].

G 4 Ce

(r) Obf zi$. 228.240.

(f) Obf 201. 21 Ç. 2l6. 226. 22g. 224-2i2£, 240. 241. 246. 2ÇO. 256.279.28l» 28*-

(O Obf i9s.

(«) Elles ont jufqu'à 18 lignes obf. ztf*

2ÇO.

(x) Obf. 250. 281. (at*) Obf 277.

ifz 'Le Jaune.'

Ce n'eft pas encore , ce que le jaune a de plus beau. De petits tuyaux ver- miculaires cylindriques forment des an- fes , à des angles aïfez aigus , & couvrent toute la longueur des veines du fécond ordre. Ces tuyaux font fort petits [y j avant que la veine ait occupé la gran- de largeur de la valvule : ils le font encore [x], quand elle en eft defcen- due , & qu'elle en: du nombre des vaiifeaux droits. Mais ils font beaucoup plus grands [a] tout le long des tran- chans des valvules élargies : ils fuivent même les branches , qui en defcendent [b] y pour rentrer dans le niveau de la membrane du jaune. Ces tuyaux ne commencent à paroïtre , qu'à la fin du neuvième jour [ c ] , & font fort pe- tits encore le dixième [ c *].

La macération les détache : ils s'a-

lon-

(y Obf. zi 6. 228. *$?.

(s) Obf. 2IO. 21 6. 228- 22Ç. 24<5. 2ÇO. 2gO.

281. Ils y reffemblent à une efpèce de rouil-

le ta) Obf. 182. 208. 2io. 216. 228.254- 250.

2çg. 275», 281. 282. (b) Obf 228. 241. (O Obf. isz. <**) Obf.i77.

Section XL1 ï^

longent [d]9 & leur anfe laîflc paw rokrè un efpace vuide entre fa coïH vexité j & le tranchant de la valvule :; ils fe rompent bientôt après , & leurs moitiés reftent attachées au tranchant [ e ] , qui devient comme hériffé de ces tronçons. Mais bientôt ces reftes des tuyaux abandonnent la valvule [/] , & le tranchant refte à découvert avec fa veine.

Les faces latérales des valvules fontf parcourues par des veines ferpentantes , dont les unes viennent des veines des intervalles , & remontent fur le tran- chant, pour s'unir avec [^] le tronc,' qui y règne j & dont les autres def- cendent de ce tronc , pour fe répandre dans les intervalles [ h ]

On croit voir à la loupe d'autres* tuyaux [i] cylindriques & rameux, qui remontent depuis le niveau de la mem- brane interne du jaune, & qui paroif- G f fent

(<0 Obf 210. lu* 246.250,255. (O Obf 250. 255. & 24Ï. •</") OZ1/246. 2*3. (g) Obf. 255.256,

(*) o&y: 253.

(.0 ^/* 24^ 2$0. 25 3.2$6. 26ïr

154 Le Jaune*

fent retîculaires [^] après la macéra- tion 5 les intervalles Je ce refeau font percés à jour. Mais il me refte encore des doutes [/] fur la réalité de ces tuyaux , qui pouroient bien n'être , que des plis de la membrane , qui fait les val- vules.

Une plus longue macération détruit les valvules mêmes : elles devien- nent une efpece de dentelle , pleine d'u- ne infinité de trous, &■ elles abandon- nent à la .fin la membrane du jaune .[«*]. Elles s'eifacent aufli après la naif- fance du poulet : elles fe confervent ce* .pendant jufqu'au feptieme jour. ( n )

Le microfcope 5 aidé d'un bon coup de foleil, découvre de nouvelles beautés, fur la membrane intérieure du jaune. J'ai vu le feizieme jour , & le dixneuvieme 5 les premières branches du jaune , qui fe ré- pandent dans la partie la plus voifine du fétus, former des lignes ferpentantes &fpi- raies, prefque fembîables à celles 5 qu'on voit fur le bout des doigts. De petits

grains

(k) Ol>f. 2ÇQ- 2 CI- ttf- z6u (/) Obf. * 90/25 642.61. (myObf. zî^ 25 s* à {n) Ohf. *<*&

Section XI- ï?ç

grains blancs couvroient ces veines : ils reifemblent à ceux , qui couvrent les rayons veineux du cercle du jaune, & les dernières branches des veines des vallons entre les valvules [«*].

J'ajouterai quelques obfervatïons fur le blanc de l'œuf. J'ai décrit l'enfonce- ment [o] affez léger du jaune, qui repond au petit bout de l'œuf -> ou à l'intervalle des deux bouts , mais plus près du der- nier , & qu'environne le cercle veineux: c'eft à cet enfoncement , que s'attache le blanc 9 alors conique émoufle C/>]î & fes membranes s'unifient à celles du jaune au- dedans du cercle, que je viens de nommer. J'ai vu le neuvième jour [ q ] , dans cette partie du blanc , qui touche l'enfoncement du jaune 5 un pe- tit cercle , dont le diamètre étoit de 3^ centièmes. De ce cercle fortoient des vaiifeaux entièrement blancs , envi- ronnés d'un tifiu cellulaire , & rameux G 6 [ r ] :

(w*) Obf 280.29*. 28*. [o]- Obf 210. 216. Ipl Ibîd.

[?] Qbf. 182. Je F ai revu dans d'autres ob- fervations & fur tout 173*

*5< Le Jaune?

£r]/Hes extrémités de ces branches ne venoient pas tout à fait [*] jufqu'au cercle veineux du jauue. J'ai vu ces vaiffeaux en très grand nombre [ t ] : je les ai vît auffi ne paiTer pas fept ou huit [ u ]. Il n'eft pas bien fur , qu'ils arrivent jufques dans le cercle veineux [ x ]. Le cercle central du blanc devient tous les jours plus petit : il n'eft bientôt que de g parties , & le blanc difparoit à la fin entièrement, à l'excep- tion d'une ou de deux veiîîes de liqueur tranfparente ,. que j'ai vu fe conferver jufqu'au jour, que le poulet doit éclore. Qu'il me foit permis d'égayer ce dé- tail anatomique, par quelques conjectu- res, fur les ufages des parties, que j'ai expofées. Il me paroit fort probable , que la liqueur du blanc d'œuf paiTe dans le fac du jaune , qu'elle fe mêle à fou huile , & qu'avec elle , cette li- queur paiTe dans le fétus. Le décroiffe- ment gradué du blanc 9 pendant que le jaune conferve à peu prè> fôn poids £

k '

f>] Obf. zi^ zy% £x] Obf igi. %7S* [*] Obf zzô. {u) Obf. 22g.

M IbidL

Section XL 3^7

îa fluidité de la liqueur du jaune , qui croit avec la diminution du blanc -, fon œil verdatre même * qui reparoit dans la liqueur albumineufe : tout coucourt à rendre cette conjecture plaufible.

Mais les valvules du jaune font fort éloignées d'être les organes , dans lef. quels fa liqueur fe prépare. Elle a été formée , & copieufe , dans un tëms 9 auquel les valvules n'exiftoient pas en- core y l'œuf l'apporte du ventre de la poule , & les valvules ne paroiffent que le neuvième jour de l'incubation. Il n'y a d'ailleurs que des veines fur le pro- grès des valvules , ou du moins les ar- tères en font elles à peine vifibles.

Les valvules paroiffent plutôt faî- tes pour la reforbtion de la liqueur du jaune. La grande veine , qui règne fur leur tranchant , & leur analogie avec les valvules inteftinales , dont elles ne font qu'une efpece * font les fondemens de ce foupçon. En effet , comme le con- duit inteftinal du jaune eft la continua- tion des inteftins , & que le jaune eft un épanouiffement de ce conduit , les valvules de ce fac ne font que les plis d'une appendice naturelle & immenfe dos inteftins.

Les

158 Le Jaune.

Les tuyaux vermiformes paroiflènt être les organes de cette reforbtion , ils ne commencent à parokre , que dans le tems même , le fétus grandi par oit avoir befoin plus de nourriture. 11$ font probablement creux, & ils nagent dans l'huile du jaune. Je ne connois pas à la vérité leurs ou vertures , ni ie mécanifme * par lequel ils pompent l'huile du jaune.

Ce n'eft guère , que le dernier jour de l'incubation, que le jaune eft repom- pé dans les intérims , & il achevé de s'y répandre les premiers jours après qu'il eft éclos , pendant que le poulet trop tendre ne peut apparemment ibute- nir la nourriture folide , que la natu- re lui préfente , fa mère n'ayant ni lait, m alimens tendres à lui fournir.

Il me paroit encore probable , que le blanc d'œuf fe ramaffe dans fon pe- tit cercle central , que de il fe rend dans le cercle veineux du jaune, par les vaiffeaux albumineux , que j'ai décrits , & que , de ce cercle ? il paffe au fétus par les veines , qui en forcent i & qui fe réunifient dans le tronc méfenterique du poulet. D'autres chemins , moins connus , mènent apparemment une par- tie

Section XL 1^9

tîe du blanc dans la cavité du jaune.

. Si le jaune eft la couleur naturelle du fang (jy) , & il le rouge en naît par degrés, n'eft il pas probable 5 que le jaune de l'œuf eil la matière , dont le fang du poulet fe forme ?

Section XII.

La Zone Ciliaire.

L A beauté de la ftru&ure de Fceil m'a feduit à quelques obfervations , qui n'étoient pas de mon but principal. Comme j'ai écrit ce mémoire fans me donner le loifir de rapprocher les ob- fervations des auteurs avec la mienne , je ne donnerai encore ici, que ce que j'ai vu.

Je n'ai vu l'œil du poulet qu'après deux jours prefque finis (3). H e& blanc & fans couleur pendant quelque tems (#)> les membranes de cet or- gane

03 p ?<;•

[2] Obf. 49. heure 5 1. & enfuite vbf. 70. 7^ 78-80.

E a ~] Je les ai vus fans couleur à g l heures obf» 8 v à 94. heures obfai^. & à 96..ubf.y$.8c leurs comniencemens à 95 heures cbf.91.5c*

ï£o La Zone Cilïairî.

gane n'ont rien encore des couleurs Va- riées , qu'elles auront dans la fuite.

Le noir (£) de la choroïde s'intro-' du-it dans l'œil vers la hn du quatriè- me jour ; cette membrane 4q préfente prefque feule à l'œil 5 parce qu'on en découvre prefque entièrement la partie fupérieure ( c ) avec une fort petite portion de la moitié inférieure : dans celle ci on voit la prunelle & (d) une ligne traiifparente , qui nait d'un dé- faut de la choroide ( e ) , & peut-être mê- me des rayons ciliaires ( e * ),

L'œil eft toujours grand (/) dans le fétus, & furtout jufqu'au delà de la moitié de l'incubation; Je l'ai vu de

19

[£] Je trouvai l'œil noirâtre â 91 heures

obf 90. & à 9 6 heures obf 101 : il étoit noir - à 97 heures obf 10g. 104. à 107 heures obf

108. à ii 4. heures obf 1 14. à 217 heures

obf 116. &c. te] Obf i%o. ScC. [dl Obf 126. heure 120. EO Obf 104. heure 96". obf 109. heure 107.

obf 1 1 ï. heure 1 10. obf 114, heure 114. obf

ut. 125, 126. heure 120. [e*3 Obf 278, [/] Obf it6. heure 120- obf 130. iç$. Ils

font plus grands que le cceur k 144 heures

obf 141, 189. Jso,

Section XIL i£r

ig parties le feptieme jour (g) , de 22 & de 2<) le huitième ( /j) > de 32 le neuvième ( i ) ? de 41 le onzième ( k ) , de 3 5 le douzième ( / ) ? & de 37 le quinzième (m) dans un petit Fé- tus. Après ce tems l'œil croit moins , & rentre dans la proportion , qu'il doit conferver.' C'eft la grandeur du corps vitré ( n ) , qui fait ce volume extraor- dinaire de l'œil , & le criflallin eft fort petit encore ( 0 ).

J'ai vu le feptieme jour la rétine & la couronne ciliaire ; c'eft ainfi que j'ap- pelle le corps ciliaire de Mo R GAG Kl. A cette époque la rétine , bombée & pliiTée , paroit arriver jufqu'au criftallin (/?) , derrière la couronne ciliaire, dont elle eft recouverte , & qu'on ap- percoit foiblement à travers la rétine.

J'ai

Lgl Obf 1 ç8- Le fétus étoit de 104 parties.

lb~] Qbf.iii.&. 172.

LU Obf. 182.

C k ] Obf. zoo. Us étaient de la longueur du

tibia. m Obfzio.

£w] Obf. 250. dans un petit fety*. \n~] Obf 184. ï^o. f>] Obf 184. 150. I9Ç. [pj Qbfiî%.iî9,i7U i7*>* *8o. l%t

162 La Zone Ci li aire.'

J'ai des raifons , avec toute cette ap- parence 5 pour ne pas croire , qu'effecti- vement la rétine parvienne jufqu'au criftallin. La véritable membrane, qui foutient la couronne ciliaire , & qui s'attache au criftallin , diffère trop de la rétine 3 pour en être une véritable partie , & je fuis convaincu , que répaiffeur de la rétine 9 fon gonflement & fes plis, lui donnent une apparence de continuation jufqu'au criftallin, dont la petiteffe d'efpace entr'elle * & cette lentille s ne permet pas de reconnoitre l'erreur. (/>*) «•

La couronne ciliaire eft un rang de filets noirs , alternativement plus longs & plus courts , parallèles en quelque manière , mais convergens , comme des rayons , qui partent de la circonféren- ce extérieure de l'uvée , & qui fe ter- minent au criftallin ( q). Les oifeaux ont cette couronne à peu près faite comme dans les quadrupèdes : dans «eux ci je l'ai vu au microfeope être

formée

[/> * ] Auifi ai- je vu la zone ciliaire dès le hui- tième jour dans la même perfection , qu'elle montre dans la fuite obf. 24$.

tql Obf< S18. 230. z$6. 2 $8. 2S6. %7U

Section XII. itfj

formée par une membrane (r) plifTée ,

fur laquelle des vaiffeaux rameux avan- cent vers le criftallin. Dans les oifeaux je n'ai reconnu encore , que des lignes ( r * ) plifîees fur elles mômes , & fer- p entantes , qui font fort nombreufes dans le contour de la couronne > dont plufieurs fe réiïnifFent pour en faire une feule , qui s'entrelacent par des bran- ches , qu'elles s'envoyent , & qu'ac- compagne une poufîiere noire. Cette couronne commence, dans le fétus encore tendre, par des plis poitérieurs à la gran- de circonférence de l'uvée, & élevés de la choroide même ( s ) , & fes filets fe terminent par des anfes plus groifes , qui fe redrelîent perpendiculairement, & qui tiennent à la capfule du criftallin* La figure de la couronne ciliaire entiè- re n'eft pas celle d'un anneau parfaite- ment circulaire j elle eft plus large d'un coté ( t ) , & plus étroite de l'autre. La zone ciliaire fuit la même irrégularité

00.

La

[r] Obf 27Z. [r*] Obf 284. £s ] Obf. 171. 250. [*] Obf. 250. îç5. 26 % L*0 Obf 267.

Î64 La Zone Ci li aire;

La plus grande partie des auteurs a écrit , que la couronne ciliaire repofe immédiatement fur la membrane vitrée. D'autres ont cru , que la rétine fe con- tinue fur le criftallin , & que la cou- ronne ciîiaire pofe fur elle: j'ai penfé voir cette ftru&ure dans l'œil de l'hom- me , raffermi dans l'efprit de vin recti- fié ? & j'en ai donné la figure ( x ). - Des anatomiftes très exa&s ont vit dans l'homme , & dans les quadrupè- des , une lame fine & godronnée fe dé- tacher de la membrane vitrée , & s'at- tacher à la capfule du criftallin : c'eft elle qui fait la parois antérieure du cer- cle de Petit. M. Zinn, (y) mon illuftre élevé & mon fucceffeur , a dé- crit cette lame , & lui a impofé le nom de zone ciliaire.

Dans les oifeaux la ftruclure eft un peu différente ; & cette lame , qui fert de bafe à la couronne ciliaire , ne pro- vient pas de la membrane vitrée : j'ai cru pourtant pouvoir lui laiffer le mê- me nom 5 qui lui convient en tout fois.

J'ai

!>] îcm. Anat. Fafcic. VIL Tab. VI. £ 7%-

Lyl Dçftrips, Anat. ocuL humm. p. x il» m*

Section XïL 16s

Jai vu depuis le huitième jour (z) une membrane placée fous la couron- ne ciliaire ( a) -, rayée (a* )9 opaque ( b ) , un peu cendrée ( c ) 5 plus min- ce que la rétine (d), & plus épaiife que la membrane vitrée (e) , de la mê- me grandeur que la couronne ciliaire , & plus ou moins (/) attachée à cette couronne , mais beaucoup plus forte- ment dans le poulet avancé ( g ) , ou éclos Çb ) : elle tient par fon extrémi- té poilérieure au grand cercle de la ré- tine ( i ) , & de l'autre au criftallin

O] Obf 276. & îe neuvième obf. iSo. i8r. 182.

[a] Obf. igo. 181. îg2. i$i. 191. 19Z- $. 216. 226. 22g. 2g i. 235. 240. 247. 249.

2^5. 2^4- 2$6. 26*. 262. [«*] 00/ 281. 382. 283.284.

{b) Obf. 153. &c

(t) Obf ZOO. ZO^, 234. 23 p. 247. 2^2. 2 Ç 5.

2çs>. 261. 262. 266. 276. 277. 281. 282. 283.

2S4. (*0 0^/! 249. 246. 2f4.

(e) ()/>/• 247. 263. 262. (/) Obf. 276. 277. 278. 280.

(g) oy: 250. 284.

(6) Olf.zsô. 268.2^.271. (.z) Oô/ i>i 200. 23p. i4î« *$?• 15^ 2?9* 361- 262. 305. 276. 278. 181. 283.

ï$6 La Zone Ciliaire, (k). La rétine fe termine par un cer- cle bien formé (/) , & un peu renfor- cé, à la circonférence de la couronne ciliaire ( m ) & à celle de la zone. Le niveau de la rétine fe continuant par la couronne 9 la zone eu- placée plus p ultérieurement que la rétine. Sa par- tie extérieure , qui repofe fur le corps vitré , eft prefque horizontale , & fa partie intérieure fe redreiîe , pour s'at- tacher au criftailin. Elle ne tient point à la membrane vitrée ( n ) dans le fétus encore tendre , elle refte fouvent placée fur cette membrane , fans lui être attachée 3 & dans le fétus plus formé , ou dans le poulet éclos , elle la quitte pour demeurer collée à la couronne ciliaire ( 0 ). Mais elle s'y attache à la fin infeparabîement (0*). Sa circonfé- rence n'eft point attachée non plus à la

mem-

~-\ (k) Obf i£i. \$?. zi%. 234. 24T. 247. 249.

3*3- 2?4. 356.359 261.262. 265. 28I. 2gi. (/) Obf 181.218. 2gç. 241.245. 265. z6o.

267. 268. 26.9- 277. (*») Obf 182. 190.201. 208. 205». 218. 250.

2?$. zjô> 247. 254. 25.9. 262. 265. 268, 27s. (») Obf. 2^1. z6u 269. [>3 OZ^/r 2é8. 269. & même 27^ [•*3 0^/: %%y. 284.

Section Xît igf

membrane vitrée , elle s'en détache tou- jours fans laiffer des lambeaux [ p ]. Elle eft différente de la rétine , par fa fineffe , & parce qu'elle s'en fépare fans fe déchirer [ q ] , car du refte elle fe continue avec la partie poftérieure & in- térieure de cette membrane. Elle diffè- re encore plus de la membrane vitrée , elle eft plus épaiffe, elle eft d'une au- tre couleur >> & plus cendrée ? & moins bleuâtre [ r ] , les liqueurs acides l'affec- tent d'avantage , elle eft placée anté- rieurement fur cette membrane , dans un autre plan, & il eft fort aifé de la voir pofant fur la membrane vitrée , [ r * ] , & par confequent entièrement différente. Il n'y a point de canal go- dronné entr'elle 5 & la membrane vi- trée, qui ne laifle pas de fe continuer derrière la zone ciliaire [ s ] , & de s'at- tacher au criftallin, qu'elle foutient, &

qui

Lpl Obf. 241. 2Ç2. 2SI- z6z.

Lql Ohf. 181. &c.

O] La membrane vitrée eft tranfparente , & un peu glauque ? les acides les plus forts ce lui donnent qu'un œil bleuâtre obf. i<?j. 2co. zï5.»àï^. 234. 28?.

C^*] 0/7/7 2go. 2gl. 282. 284-. &C. C*3 0^ 24.7, 202. 26^. 278, 27j?. 280,

s 68 La Zone Ciliaire?

qui" demeure à fa place, quand même on en a enlevé la couronne ciliaire.

La zone de ce nom eft alfez facile à préparer dans le fétus encore tendre. On peut y reuffir en coupant la cor- née & l'iris [ t ] , & en lavant le noir, dont la couronne ciliaire eft enduite : on la voit alors paroitre dans les interval- les des rayons ciliaires \ii\ , &, quand on enlevé quelques uns , de ces rayons , on îa voit à fa place. On peut faire fortir le criftallin de fon enfoncement, & l'enle- ver avec la couronne ciliaire , qui lui eft attachée ; & on réuffit quelques fois, à laiffer la zone pofante fur la mem- brane vitrée.

Il eft plus aifé de couper la fclérotî- que par le milieu , & de plonger . dans le vinaigre la partie antérieure de l'œil, dans laquelle le corps vitré & le criftaî- liii font reliés 3 après quelques heures de macération, on coule le dos d'un fcaî- pel entre la rétine & la choroïde , on fait fortir [ x ] le corps vitré avec le criftallin , & fouvent on réuffit à avoir

îa

£*] Obf.z^i. 154.2^9.262,264. C«] Obf. 226. 246. 269. [a?l Obf. zz 4. tz 6. 2z$. z$ 9. 241. g çil *■?$* Z77s "73. »7* sSo. aSm ZV«- 283. <fc. 1

Section XII. r

îa zone feule , la couronne étant reftée attachée à la choroide. Il eft un peu plus rare [j;] de l'avoir entière 7 mais il eft commun [z] d'en conferver une grande partie , & furtout tout le cer- cle extérieur : quand l'expérience man- que [ z * ] , c'eft le cercle intérieur , qui refte attaché à la couronne, fuc laquelle on retrouve , tout ce qui man- que de la zone.

La rétine eft toujours tranfparente dans un animal vivant [ a ]. Après que le poulet eft éclos , elle devient rougea- tre [ b ] , & on y voit des vaiifeaux rem- plis de fang.

Je n'ai rien pu remarquer de particu- lier à la prunelle du pouiet : celle du chat devient extrêmement ample [ c ] * & fon iris eft très étroite dans ces ani- maux, immédiatement après la mort. Le cercle intérieur de l'uvée ne ferme

H pas

lyl Obf 2$9- ^40. 2Ç*. 2?£. 2tft. 262. 28U

[> J Obf 241. 245". z$3. 28>-

[**] Obf 2S0.

■[«3 Obf 171. 182. i$?. 324. 240, 268. 278.

b} Obf. 266. s6*, 26?.

c) Obf 272.

Mévu fur la fornu au foulet. Tonv n.

î7o La Zone Ciliaire.

pas la prunelle [ c*] , comme il le fait dans le fétus de l'homme : il n'y a donc pas de membrane pupillaire. Ce cercle n'a jamais de fibres [i] dans les oi- feaux 5 elle eft dépourvue également de fibres rayonnées & de fibres circulaires.

Le vitré groiïït les objets dans le poulet [e].

J'ai fuivi la ftrudlure du petit éventail noir C/3 » qui fe trouve dans l'œil des oifeaux , & qui manque entièrement aux quadrupèdes. C'eft une membrane noi- re 5 plifïee à des angles fort aigus , comme le papier d'un éventail , fur laquelle font défîmes des vaiiieaux tranfparens [g]> elle eft en général allez femblable à la couronne ciliaire des quadrupèdes. Elle nait de la fbl erotique dans la partie po£ térieure de l'œil [6], par une ligne en fcie : elle perce la rétine , la choroide , le corps vitré 5 & fa membrane [ i ] pour

s'at-

[*c* ] Obf 21 1. 221. 230. l'd) Obf. 2i%. 236.247. 2^4- 271. ï84» (*) Obf. 221. (/) Obf. 211; (g) Obf. 268. 169. 284. (b) Obf ICI. Z6%. 271. (i) Obf 262. 26-4. 363, 269* 271. "283. Si h. h.

Secti 0 N XI t Vff

s'attachera la capfuîe du criftallin 9 la- téralement , & fort près de la couronne ciliaire. L'extrémité poftérieure en eft large , & l'antérieure paroit fe ramait fer [/£], & fe coller à la capfule 9 par une infertion un peu plus étroite. Cette infertion ne paroit fe faire , que par l'in- termède de la membrane vitrée, à laquelle cet éventail eft attaché. Je n'ai pas eu le tems de bien vérifier cette infertion * & il me refte encore des doutes. J'ai vu une artère rouge [/] accompagner cette plume , & aller au criftallin. Il fe- roit bien commode pour la phyfiologie , que cette membrane pliHee fut muïbiu leufe , on auroit l'organe , qu'on fouhai- te, & qui retireroit le. criftallin vers ia partie poftérieure de l'œil.

(£) Obf.26$. 25$. i*i%.

(/) Qbf.z^i, Cqù. uae ob&mtio a uyai^jôe]

H % Sec-

173 Corollaires mele's

>

Section XIII.

Corollaires mêlés.

y kl aflez laifle entrevoir dans mes ouvrages [wi], que je panchois vers Fépigenefe , & que je la regardois com- me le fcntiment le plus conforme à l'ex- périence. Mais ces matières font 11 dif- ficiles, & mes expériences fur l'œuf font fi nombreufes , que je propofe avec moins de répugnance l'opinion contraire , qui commence à me paroitre la plus proba- ble. Le poulet m'a fourni des raifons en faveur du dévélopement , que je crois devoir offrir au jugement du lecteur.

Je commencerai par remarquer , que l'animal parfe évidemment par des chan- gemens conflderables , uniquement par l'évolution de fes parties déjà exiftantes , & fans qu'il s'y mêle aucune nouvelle création , dès qu'on examine avec foin les nuances de ces changemens. J'avois cru moi-même trouver , dans le cœur du poulet , une preuve pour l'épigenefe , & je me perfuadois 3 qu'un tube recourbé

ne

(»f ) Prim, lin, $hys, il. g$".

Section XIII. 173.

ne pouvoit devenir un mufcle à quatre loges , que par une addition de quelques nouvelles parties : mais l'expérience elle même \_n ] m'a fait voir , que les change- mens de ce principal organe ne font que fuperficiels , & qu'ils naiffent de fa ftruc- ture nr imordiale par des degrés fucceffifs , qui font une preuve pour l'évolution 3 au lieu de lui être oppofés.

En confîderant les différentes maniè- res , dont l'animal formé peut différer de l'animal, qui efb à former encore , & qu'il peut adopter une face entièrement différente de celle, qu'il avoit, j'ai trou- vé , que la fîmple élongation des par- ties 1 ouvrage naturel de la force du cœur 5 peut faire naitre des apparences toutes nouvelles. Telle eft la membrane ombi- licale. Elle eft, dans les commencemens du poulet, une pulpe [0] molle: des traces reticulaires naiffent dans ^ette pul- pe par la force du cœur [p] , elles corn- H 3 men-

(«) && VL

(0 ) Sect. IV. obf. 1. heure 7. obf. 2. heure 12.

(j>) Celt fi bien *le cœur 5 qui produit ce changement, que la membrane ombilicale demeure pulpenfe plus longtem? ■> dès que le coeur -eft plusfoible ohf. 134. hïure is§*

174 Corollaires mele's. mencent à être des points, elles devien- nent des lignes , ces lignes fe colorent , & font des artères & des veines, divi- sées à de fort petits angles [ q ]. Ces an- gles grandiiTent , des aires blanches fe forment entre ces vaiifeaux, elles fe di- latent [r] avec le tems , tout comme fe dilatent les efpaces [ s ] compris entre les nervures des feuilles. Qu'on rétro- grade dans la confédération des change- mens fuceeflîfs de cette membrane om- bilicale , on fe convaincra aifement, qu'el- le a' toujours exifté avec fes vaiifeaux, qu'elle a été repliée fur elle même , que Fimpulflon du fang a prolongé les artè- res , ou dévidé ces plis , qu'elle a éloi- gné les vaiifeaux les uns des autres , & a donné à la membrane fa largeur , fa longueur , fes aires blanches , fa fo- lidité même. Je crois cet exemple allez inftru&if^ & propre à faire voir les nu- ances , par lefquelles une matière molle & à demi fluide peut paifer à un état entièrement différent de fon état pri- mordial , par la plus Ample des évolu- tions.

Je

(q) Obf. 77. heure £*■

(r) Secï.IV.

(O Ha&£s vegetab/f Jtatifa f, 44. & 4 U

Section XI IL ijf

Je viens de parler de la folidité. On n'a qu'à Cuivre les accroiffemens fuccef- fifs du foie ( t ) , du poumon ( u ) , des chairs du dos (ac) & delà poitrine (jv) du fecus , de fes os même les plus con- (iderables 9 pour voir les degrés, par lefquels un véritable fluide peut devenir muqueux , & s'endurcir par des nuan- ces imperceptibles , fans mélange d'au- cune nouvelle partie. Toutes les par- ties du corps animal naiffent d'un flui- de, apparemment organifé, qui devient muqueux , & qui aquiert peu à peu des limites mieux déterminées , & une con- fidence , qui relifte à la preffion. Ce n'eft . peut-être pas ici l'endroit , je dois af- figner les caufes de ce changemflfc. Il H 4 fuffit

(OSedtVTII.

[>] Se<a. VIT.

[#] Obf 122. 12 ç. heure 1 20. Ce qui étoif tranfparent dans ces obiervations > devient muicle & tégument dans la fuite des tems.

Cy3 Comparez le premier état de la poitrine & la membrane , qui voile le cœur , avec les obf 147. heure 144. obf 17?* heure 194. obf 17$. & Usobf 184, heure 224. obf 186. heure 256. dans lefquelles dés chairs , des cartilages, <& des cotes , fe trou-; vent formées de cette membrane*

fj6 Corollaires meie's.

fuffit prefque d'une diminution des par- ties fluides , effet de la dilatation des VahTeaux. Au lieu de Peau & des élemens parfaitement fluides , il palTe par des vaif- ieaux plus larges des molécules gommeu- fes 5 vifqueufes , aibumineufes , qui s'at- tirent d'avantage ; & un degré de pro- ximité entre ces élemens, eft bientôt la caufe d'une nouvelle attraction. Plus elles font voifines , & plus elles tendent à fe rejoindre.

La manière, dont ces mêmes parties deviennent viiibies , d'invifibles qu'elles étoient , eft de la plus grande implici- te. C'en: l'effet de Fagrandiffement , mais plus encore le iimple effet de L?o- pacitaP

Le. poumon n'elt vifible, que le fixieme jour (2) : dès qu'on l'apper-qoit , il a dix centièmes de long 5 il auroit été vifible avec quatre de ces centièmes , mais il ne l'étoit pas quelques heures auparavant avec fept ou huit , unique- ment , pareequ'il étoit, diaphane 5 c'en: la couleur naturelle de la mucoflté. Le foie eft plus grand encore à fa premiè- re apparence : s'il ne paroit pas plu- tôt,

(*) Sect- VII,

Sect ion XI!!. ï7?

tôt i ce n'eft pas faute d'une grandeur fuifinmte pour être apperçû; c'eft enco- re faute d'opacité. La véficule du fiel ( a ) ne commence à patoitre que le hu:tieme jour ,N affez grande pour avoir été vifîble le feptieme , mais elle n'eft vifible , que depuis qu'elfe eft devenue blanche & opaque. Les traces de la membrane ombilicale ne paroiifent pas limitées par des parois (&) : elles font bientôt des vaiifeaux , dont on diftin- gue les deux bords , dès que le liqui- de , dont elles font remplies , eft colo- ré. Après ces obfervations on doit être en garde contre l'envie de prononcer, que telle & telle partie d'un animal eft nouvellement née , & qu'elle n\ pas exifté auparavant. Elle peut avoir été trop petite , elle peut n'avoir été que tranfparente.

Le mouvement & le repos apparent des parties du corps animal dépend en- core de l'accroifTement & de l'opacité de ces parties. Le cœur ne paroit pas avoir de mouvement avant 48 ( c ) heu-

H 5 ies,

(a) Se&. VIII. (ô) Seét TV. COSetf;. VI.

178 Corollaires mêle' s? res. Pourquoi ce mouvement naitroit il à cette époque? Et n'eft il pas avéré, que le cœur a poiuTé avec vivacité les liqueurs du fetus avant ce terme , puis- que jamais les accroiffemens ( d) du petit animal n'ont été aufïi rapides ? Si le cœur a paru en repos par confe- quent , & fi l'on n'y a point apperçû de mouvement , avant les deux jours complets , c'en: qu'il étoit tranfparent, & qu'il ne frapoit pas les yeux ni dans une place , ni dans une autre , ni dans fon paifage de la première à la fécon- de. On ne voit pas le vent. Trop pe- tit d'ailleurs & trop foible pour fou- îever l'amnios , & lui faire parcourir une ligne aïfez longue pour exciter du fentiment , le J cœur a paru ne pas fe mouvoir? comme il a paru ne pas exif. ter. Cette confideration doit nous re>- tenir fur la décifion , que nous vou- drions faire, qu'un animai vit ou ne vit pas, ou qu'il commence à vivre à tel ou tel terme, que nous voudrions fixer. Nous ne reconnoiffons la vie qu'au mouvement 5 & le mouvement ne nait à notre égard , que de la gran- deur & de l'opacité*

£d2 Stft Y*

Section XIIU \^

Mais d'où naît cette opacité , & par quelles nuances les couleurs fe produi- fent elles ? De la tranfparence muqueu- fe à la blancheur il n'y a qu'un pas : un peu plus de liquide donne de la tranfparence aux corps blancs : un peu moins de liquide , & une légère exha- laifon , l'ote aux corps muqueux & ' diaphanes. Le papier eft blanc , le ver- re pilé eft de la même couleur, l'un & l'autre devient tranfparent » quand ii eft abreuvé d'eau ou d'huile. Diffi- pez ces liquides , fechez le papier & le verre pilé , il redevient blanc. La grait fe des animaux vivans eft tranfparen- te ; une légère diflxpation de la vapeur qui en fort, & le contad de l'air la caille & la rend blanche.

Le blanc eft donc la première cou- leur de l'animal , comme la tranfparen- ce muqueufe eft fon premier état : il l'eft dans tous les quadrupèdes , "fur lefquels j'ai fait des expériences , qui font très nombreufes , & que je pu- blierai un jour : il l'eft également dans les oifeaux (<?)• Les couleurs mîffent

H 6 par

£*] Obf. ç. 6. 7. io, n. i2, I3. 20â g0< l7^

40. 41» $o. 7j. i£g.

ï*8o Corollaires mele's.

paï la force du cœur , qui dilate appa- remment afTez les vaiiTeaux, pour pou- voir pouffer des particules? colorantes, toujours plus groflieres par les prin- cipes de Newton, que les particu- les diaphanes. On voit naitre dans le 'poulet le jaune (/), le rouge (g ), le noir ( h ) , le verd ( i ) , le bleu ( k ) , dans l'ordre que je viens de donner à ces couleurs. C'eft le cœur , & fon im- pulfion s qui fiit naitre les couleurs

dans

Vf] La figure vcineufe eft blanche à 42 heu- res obf. g a. à heures obf. 13. & quelque- fois à 50 heures obf. 57 5 8. &plus long- tems encore dans les mauvaises incubations obf. 7f. 158. Le jaune pale par*oit à 4c. heu- res obf 55.il ie conierve afTez longtems ou dans tous les vahTeaux Heure 69. obf 66. ou dans une partie heure 48- obf. 43- 4*. heure fi. oô/! 42- heure 54. oZ>/ 51. heure $9. obf $6. heure 61 o£f. ç^. heure 69- obf. 66. 67. heure 72 obf%o. heure 53. obf. 91. heure 94. o/jf. 55. Le rouge fuccede au jau- ne à 48 heures quelquefois obf. 40. & fou- vent plus tard obf 66. 67. heure 69. obf 71. heure 72. 1 -

[g] A '45 heures , Sett IV. p. 27.

[b2 A 51 heures obf 90.

[ i3 Le dixième jour Sect. VIII.

[K] Le vingtième jour 3 dans la vâTicuîe,

Section XIII. iS*

clans les animaux : la chaleur extérieu- rieure y entre pourtant pour quelque chofe. C'eft le cœur 9 puifque les poif- fons dans les eaux glacées du nord pro- duifent prefque toutes les couleurs , & que la chaleur , fans le fecours du cœur 3 change toutes les humeurs du fétus dans un verd aufîî defagréable , que l'o- deur en eft déteftable. Et le fétus retar- dé, & le fétus péri dans l'œuf reftenfc blancs ( / ). La chaleur extérieure y en- tre pour quelque chofe * puifqu'il eft avéré , que les plus belles & les plus hautes couleurs des quadrupèdes , des oifeaux , des poiffons 5 des coquillages , des fleurs mêmes , ne naiifent guère que dans les climats les plus chauds. Dans les végétaux , c'eft la chaleur feu- le qui colore. Ils commencent tous par la blancheur , & le foleil leur donne le refte de leurs couleurs.

Les faveurs & les odeurs naiffent avec les couleurs 5 ou peu après elles. La bile eft verte avant que d'être ame- re ( m ) mais l'amertume fuccede de

bien

[/] 0hf.7î- heure 72. obf 154. heure i?8. (;w ) Le verd commence le dixième iour 3 l'amertume le quatorzième Sedt-.-YHI.

\%% Corollaires mele5s7

bien près à la couleur verte ( n ). Les particules colorantes font apparemment les mêmes , qui excitent le goût & l'o- dorat, mais il en faut d'avantage, pour émouvoir des organes moins fenflbles, que ne le font les yeux.

Je pane au mécanifme , qui produit de nouvelles figures dans les parties ani- males. Le moyen le plus fîmple & en mê- me tems le plus eiticaçe , c'eft l'accroiffe- ment inégal. Un animal ne fe reflemble plus , foit qu'une partie de fes organes diminue & rentre dans le néant, peiV dant que le refte croit & fe dévelope : foit qu'une partie croirfe dans une gran- de proportion , pendant que le refte ne fait que de petits progrès. C'eft ainfi que le fétus change par rapport au jau- ne. Dans les premiers tems de l'incuba- tion , le fétus eft petit* fes inteftins font encore inviGbles : mais une appendice énorme des ces mêmes inteftins ( o ) fait un volume inrmiment coniiderable , pla.- hors du corps du poulet , & unique- ment lié par un canal de communication. Dans les derniers tems de l'incubation*

&

0)Secl.VHL

Section XIII. 183

& furtout dans le poulet éclos , les cho- fes ont bien changé. Les inteftins font devenus grands & viflbles 9 le canal de communication & le jaune font effacés , flétris, & ont difparu (p) , & le fétus n'a plus rien au-dehors de fon bas ven- tre , qui lui appartienne. Dans un autre exemple , l'aorte dorfale du fétus eft un tronc commun 5 que forment trois racines , deux branches principales de Parterre pulmonaire, & une troiïieme » qui vient du ventricule gauche (#). Dans le fétus éclos , au bout de quel- ques (r) jours, l'aorte 11' eft plus qu'u- ne artère fimple, née uniquement du ventricule , que je viens de nommer # & qui n'a plus rien de commun avec l'artère pulmonaire. Dans un troifîe- me exemple , le fétus du premier jour n'eft prefque qu'une tète , avec une épi- ne dorfale beaucoup plus grêle , que cet-' te tête y -elle n'en eft qu'une petite ap- pendice ( s ). Dans le fétus de 22 jours, des extrémités , &Jdes vif ceres font nés de

ce

(p) se&viir

(?) Sert. VL C O ibid.

iS4 Corollaires mele^. ce filet prefqu'inviîîble 5 qu'on appelloît' la queue 9 & la tête eu eft devenue une appendice à Ton tour ( t ). Je n'a- jouterai plus qu'un exemple > c'eft la membrane ombilicale , fi ornée , fi vaf- culeufe , & dans laquelle fe répandent toutes les artères viiibles du fétus de deux ou de trois jours. Cette membra- ne fe deiTeche , fes vailfeaux fe vuident? s'éclipfent , & fe reduifent à quatre troncs , qui , à leur tour , fe retirent & s 'effacent ; & cette membrane ? tant de fois plus grande , que l'embrion , qui eu corn- pofe un organe fi effentiei , fe fépare du fétus à fa fortiede l'œuf, & devient un cadavre , étranger pour lui.

Le changement de place eft un au- tre moyen, dont fe fert la nature. Le jaune & les inteftins en fourniiTent un exemple. Ces deux parties fe trouvent ' hors du corps du poulet prefque juf- qu'à la fin de l'incubation d Se ce petit animal a comme deux corps , qui com- muniquent enfemble , & dont le premier eil Paifemblage de la tête3 des extré- mités

( t ) C'eft depuis la fin du feptieme jour 3 que je date les grands accroiiTenieLis dis parcies inférieures obf* 151. heure i6z9

Section XIII. igf

mîtes , & des trois ventres ; & l'autre l'aflèmblage du jaune , de la membrane ombilicale, & des inteftins , toutes parties du fétus 5 qui en font détachées. La membrane flétrit & fe perd , le jaune & les inteftins font repoufles dans le ventre du poulet , par l'irritabilité nou- velle des mufcles du bas ventre (.«)'£ & cet animal à deux corps devient un iimple poulet. C'eft ainlî encore , que dans un exemple , que j'ai détaillé , le cœur devient un véritable cœur au lieu d'un demi anneau , éloigné des vertè- bres , & placé en quelque manière hors de la poitrine ( x ). C'eft la tunique cellulaire ici 5 qui 3 de l'état de fluidité , a pafle à un degré de folidité allez con- fiderable , pour retirer les parties du cœur les unes contre les autres , & pour les raprocher des vertèbres. Des caufes femblables courbent le fétus , & le re- plient fur lui même , de parfaitement droit qu'il étoit.

J'aurois encore d'autres idées à of- frir 3 mais elles trouveront une place plus proportionnée , dans mon grand

ouvra*

(*0 Se A. XL

\x) Sect YX,.

186 Corollaires meli's."' ouvrage [y ]. Je crois avoir affez dit l pour faire fentir les raifons , qui me raprochent de l'évolution. Il me paroit très probable , que les parties eiTentielles du fétus fe trouvent faites de tout tems; non pas à la vérité telles qu'elles paroif- fent dans l'animal adulte : elles font difpofées de façon 5 que des caufes cer- taines , & préparées , preiîant les ac- croiiTemens de quelques unes de ces parties , empêchant celui des autres , changeant les fituations > rendant viiï- blés des organes autrefois diaphanes , donnant de la confidence à des fluides & à de la mucofité , forment à la fin un animal bien différent de l'embrion * & dans lequel il n'y a pourtant aucu- ne partie 5 qui n'ait exifté elTentielle- ment dans l'embrion. Qeft ainfi que j'explique le dévelopement.

Ces obfervations me mènent à d'au- tres réflexions , auiîl importantes qu'el- les. Il me paroit prefque démontrable » que l'embrion fe. trouve dans l'œuf, & que la mère contient dans fon ovaire tout ce qui cft effentiel au fétus. En

voilà

(y ) L. VIII. àe la nutrition* dans le IL Tome de la phyiiologie.

Section. XIII. 1E7

voilà les preuves. Le jaune eft la con- tinuation des inteftins du fétus : la membrane interne du jaune fe continue à la membrane interne de l'inteftin grê- le [ z ] : elle eft continuée avec la mem- brane interne de Peftomac? du pharynx, & de la bouche , & avec la peau [.«}, & Pépiderme : la membrane externe du jaune eft la membrane externe de l'in- teftin [ b ] épanouie , elle eft continuée à fon méfentere , & fon péritoine. L'en- velope , qui couvre le jaune les der- niers jours de, l'incubation, eft la peau [ c ] du fétus : elle doit l'avoir tou- jours couvert , quoi qu'inviflble enco- re , puifque la grandeur énorme du jaune , comparé au fétus , ne permet pas de croire , qu'il ait pu trouver , dans la peau da fétus , afïez de matière, pour fe faire une en velope , fi cette peau ne lui en a voit donné une de tout tems. Si la peau du fétus n'avoit eu , que Pétenflue proportionée à fon propre ven- tre»

(s) SedtXL

(a) Prim Un. tbyjiGÏog. n, S'il.

(6) Sedt. XI.

COibïd.

*§§ Corollaires mele's

tre 3 elle n'auroit jamais fufE à couvrir

l'immenfe volume du jaune.

Si le jaune eft continué à la peau, à l'inteftin du fétus , il doit avoir exifté avec lui : il eft véritablement une partie du fétus. Le jaune a exifté dans le ventre de fa mère , indépendamment des aproches du maie : le fétus y doit avoir exifté de même 3 quoi qu'invifî- ble 3 & renfermé dans un amnios , tou- jours placé apparemment fur le jaune , mais inviiibie par fa petiteffe & par fa tranfparence.

Si l'on vouloit m' objecter , que -le jaune a exifté à part , & que fon ca- nal de communication s'eft enté dans l'in- teftin grêle du fétus 5 après en avoir été diftincl dans l'embrion , j'ai une re- ponfe à faire à cette objection.

Le jaune a des vailfeaux9 des artè- res , & des veines. Sans les artères fa liqueur ne feroit pas née 9 fans les, vei- nes elle n'auroit point eu de circula- tion , & on ne fauroit fupofèr d'artè- res fans-- veines. Mais ces artères du jaune & ces veines naiffent uniquement Id-] des artères & des veines méfente- riques du fétus. La caufe du mouve- ment (i).Sedt.XI.

Section XÏÏL igjr

ment du fang du jaune vient donc du fétus : le terme de la reforbtion du jaune eft encore dans le fétus , le jau- ne en eft donc une partie , & n'a pu cxifter fans lui.

Qu'on m'opofe l'exemple des mulets, & des animaux hybrides, qui effective- ment reffemblent fouvent au maie par des marques diftinctives ; je croirois pouvoir repondre encore. Mes preuves font directes : s'il n'y a pas quelque fau- te dans les faits , il ne fauroit y en avoir dans les conclurions. Il feroit peu philofophique de dire , que l'artère du jaune eft née autrefois d'une artère de la mère , qu'elle s'en eft détachée , dans la ponte , & qu'elle s'eft entée fur un bout d'artère méfenterique du fétus pré- paré pour elle : que la veine en a fait de même, & que le jaune tout entier s'eft enté en même tems par un petit canal dans un inteftin de l'embrion.

Mais comment expliquer dans mon fifteme les grandes oreilles du mulet : les pieds de poule de i'oifeau d'un coq & d'une cane : le gros bec de I'oifeau bâtard, que le chardonneret a engendré avec un ferin femelle ? Te ne faurois l'expliquermecaniquement 5 mais

je

ï£0 CôROLLÀLÏtES MELE'J'

je vais faire voir , que ces phénomènes ne font rien contre le fifteme des ova- riftes.

Le fperme du maie a fans contredit le pouvoir de faire croître quelques parties de l'animal plus que les autres: il fait croitre les poils de la barbe dans l'individu , dont il fait partie , & il n'en fait pas croitre les cheveux.. Il pouffe les cornes des animaux 9 depuis le cerf jufqu'au cerf volant , il prolonge les'défen- fes du fanglier&de l'éléphant. S'il aie pou- voir de faire germer de certaines parties du corps plus que les autres dans le corps même * qui le prépare 9 il peut l'avoir dans le corps du fétus , qu'il anime. H peut pouffer le fang avec plus de force dans les artères de l'oreille , ou du bec, & l'objection eft refolue.

Il eft bien vrai , que ma reponfe n'explique pas le comment , ni le mé- canifme , par lequel le fperme du maie reveille le germe de l'oreille , & en gran- dit le dévelopement.^. Mais je ne dois pas être obligé à expliquer ce comment, pourvu que mes faits foint avérés. L'influence du fperme fur l'acroiflement de la barbe 5 & des cornes eft démon- trée «

Section XlII. i$ï

fcrée> quoique le comment en foit peut être ignoré pour toujours.

J'ai encore quelques autres réflexions à faire. La figure veineufe, & la ftruc- ture du jaune font d'une beauté par- faite y elle font deftinées cependant à ne durer que vingt , & même que dix jours. Quelle abondance , & quelle pro- digalité d'ornemens pour des êtres fi momentanés ! Mais le terris eft beau- coup pour nous , puifqu'il nous détruit: il n'efl rien pour Dieu > qu'il ne change pas. Sa fagelfe créatrice orne auffi bien le . champignon , qui ne dure que deux jours , que le chêne t qui a des liecîes à vivre. 11 paroit que D I £ ¥ a trouvé convenable , que le monde , le théâtre de fa fageffe , eut autant de parties en ordre & organifées , que la nature des chofes en admet, & que le brut & le confus n'en occupât , que la moindre partie polnble.

Il m'a paru digne d'être remarqué 3 que les organes encore fluides prépa- rent des fucs , & font les mêmes fonc- tions , que ces mêmes organes en fe- ront ~dans leur état de fciidité 5 Se de perfedion. Les reins encore invifibles

[•1

t9% CoROttAÏ&ËS MÏLE#»r

[ e ] fourniflcnt déjà de l'urine à une allantoide confïderable. Ce phénomène paroit confirmer le fifteme du dévelo- pement : parce qu'il démontre i que des organes fluides & invifiDies font déjà parfaitement formés , puifqu'ils s'aqui- tent des fécretions.

Une autre remarque eft prefque Pin- verfe de celle-ci. Bien des auteurs , & des auteurs refpeclables , ont cru expliquer les fécretions , en comparant leurs or- ganes à des filtres. Le foie a toujours tranfmis de la bile , il ne peut plus féparer autre chofe, comme le papier huilé ne laiife palTer que de l'huile. Cette expli- cation eft vitieufe dans le fait \ & les humeurs , qu'un même organe prépare , ' ne font pas les mêmes dans le fétus , & dans l'animal adulte. La bile d'un pou- let de neuf jours eft tranfparente , elle eft fluide [/] , elle n'a point d'amertu- me , c'eft une lymphe entièrement dif- férente de la bile de l'animal adulte. La mucofité , qui couvre la couronne cillai- re dans le poulet de trois jours, eft tranl-

paren-

( e ) L'allantoîde eft des premiers tema du fé- tus 5 les reins ne font que du 6 jour. Se<ft. X. (/) SeaVIII.

Section XIII. 193

parente Ig'] , elle eft d'un noir parfait à dix jours. Le même organe prépare la bile du neuvième jour , & celle du ving- tième j mais cette bile du vingtième n'a pas coulé dans les vaiiTeaux du foie par la raifon , qu'elle y a trouvé une bile fem- blable à elle : elle n'y a trouvé qu'une liqueur auiii différente d'elle , que le peut être la lymphe & la mucolîté. C'eft ain- iî, que le fperme du jeune homme fucce- de à une mucoiité iniipide & fans ver- tu: que le lait coule à la fuite d'une fé- rofité fort fluide : & que le fang des menC. trues paife par les canaux , qui ont four- ni une humeur laiteufe.

J'ai fouvent foutenu le fifteme des et prits animaux , contre les défenfeurs des cordes élaftiques , qui excluent le fluide de l'action des nerfs. Qu'il me foit per- mis d'ajouter une preuve nouvelle à tant d'autres , qui étayent la vérité. Le hui- tième jour , & quelque tems encore après cette époque , le cerveau n'eft qu'une eau tranfparente ( h ) , que je crois or-

I gani-

(g) Sea XII.

( b ) Obf. 1 3 o, 1 44. 2 20. La dernière eft du on- zième jour. Le cervelet à fix jours n'eft qu'u- ne bulle tranfparente Langley p. 17c.

Mem. furlaJoYm. du poukt. Torru IL

194 Corollaires m-ele's."

ganifée 9 mais qui bien Jurement eft pure de tout foupcon de tendon ou d'élafti- cité. Mais à huit jours le fétus gouver- ne fort bien fes membres ( / ) , & fon cœur bat longtems auparavant avec plus de force & de vivacité , qu'il n'en aura jamais , fon irritabilité eft alors dans fon plus haut point. Je me crois en droit de conclure de ce phénomène, que la for- ce , dont les nerfs animent des mufcles , & l'irritabilité ne dépendent ni de la ten- don , ni de l'élafticité : & que ces forces font les plus puiifantes , quand le cer- veau ne peut certainement donner aux; nerfs & aux mufcles qu'un fluide.

Les artères du fétus font minces (£) encore au fortir du cœur , lorfqu'elies commencent à fe former ; l'épaineur & l'opacité font les effets du tems : ces qualités gagnent peu à peu l'aorte, mais elles ne vont pas jufques au bas ventre ( / ) , dont l'aorte eft toujours mince , toujours rouge, & faite comme une vei- ne. Il ne paroit pas , du moins dans le fétus des oifeaux , que les artères de- vieil-

( i) Depuis Theiire 151. p. 43.

( k ) Ob]\ tàs. jour douzième

( / ) QbJ] 253. z$9. 245. z6z, z6tf. 170.

Section XIII. i$f

viennent plus fortes en s'éloignant du cœur.

Une maladie afTez fréquente du fétus , c'eft l'aneurifme de l'oreillette [mj, que le fang retenu dilate & rend immobile. Ne feroit ce pas l'effet des violentes con- tractions du cœur , auxquelles les artè- res oppoferoient trop de refîftance ? Une autre maladie , que j'ai vu au fétus 9 c'efè le feirrhe du foie.

(m) Obf. i6r. 170. heures îg$.& 19Z, Dansmi exemple plus nouveau , îe fétus paroiffoit mort à l'heure 144. •& l'oeuf entier » privé de la circulation vitale 3 étoit pourri.

I %

MEMOIRE

SUR PLUSIEURS PHENOMENES IMPORTANT

DE t A

RESPIRATION;

Fondé fur les Expériences.

ft (199) «

^ MONSIEUR,

DE TRE

CONSEILLER AULIQJJE,

DIRECTEUR de l'ACADEMIE

Des Curieux delà

Nature, &c.

]\£0X$IEVR*

L y a dix ans , que feus Thon* neur de vous offrir une des Brochures , que je crus devoir op- j>q/èr a ra adversaire animé. Il eft mort, je ne dois plus me fou- venir , que de fes talens , & de fes bonnes qualités. Vos droits fur

I 4 won

( 200 )

mon ejtime n'ont fait que croître depuis cette époque : foiiffrez que je renouvelle ce témoignage public de mes fentimens. Il vous déplai- ra moins , depuis que je fuis ren- tré entièrement dans la carrière des expériences 9 & que je ni en- vif âge que la défenfe de la vérité , fans réfléchir fur ceux , qui Vont attaquée. Juge éclairé Vous J avez mieux que perfonne , fi la caufe efl décidée par mes travaux : ami prévenu Vous ajouterez du prix à mes efforts.

Berne le 28 Décembre 17 c 7.

Hàller,

INTRODUCTION.

g»8Kg ' E S T avec plaifir que je don: H C ^ ne ce mémoire au public. '&$(MM Ce font originairement les pièces d'un procès; & ce qui m'en plait , c'eft de pouvoir les donner dé- pouillées de tout, ce qui peut avoir fenti la difpute ou la contradiâion. Je vais faire en trois mots Phiftoire de cette petite guerre littéraire pour n'en plus reparler.

M. Hamberger de Jena (#) donna dès 1727 une thefe fur le mé- chanifme de la refpiration. Il y apor- toit de nouvelles raifons pour apu-

I f yer

£n"] De refpbrationis mecbanifmo & ufugenuino Jsaag 1717. réimprimée en '1737,

2,02, INTK ODUCTÏON.

yer l'ancienne opinion fur Pufage des mufcles intercoftaux internes , que M. Bayle de Touloufe avoit re- nouvellée. Il y ajoutoit le mouve- ment du fternum , comme la fuite de celui des cotes : Pantagonifme des mufcles intercoftaux internes , & de ceux qu'il appelloit intercartilagineux, l'élévation des cotes attribuée à ceux- ci , & la dépreffion aux mufcles inter- coftaux internes ; il rappelioit Pexiften- ce de Pair, qu'il plaçoit entre la pleure & les poumons , & il y ajoutoit une influence ,! que cet air devait avoir fur la compreffion alternative du vifcere9queje viens de nommer.

Les commentaires , que je com- mençai à donner en 1739 fur leslnf- titutions de Boerhaave, mon il- luftre maitre , me menèrent en 1743 à Pufage des mufcles intercoftaux , à Pair thorachique, & au mécanifme de la refpiration. Je ne pouvois être du fentiment de M, Hamberger, a-

ïec

Inïroductiok. ce 3

vec qui j'avois des lîaifons d'amitié & même d'alliance : il ne me reftoit , que d'en parler avec éloge , & d'a- doucir , par la politefle , les raifons ( h ) , qui me détournoient de fes hy- pothefes. Je ne négligeai aucun des ménagemens , que l'honnêteté peut prêter à i'opofïtion des fentimens.

Mes avances ne diminuèrent rien de la fenfibilité de M. Hàmber- g e r. 11 s'était fait un petit empire à Jena ,• les aplaudiffemens d'un con- cours nombreux d'élevés lui firent en- vifager mes raifons comme autant d'of- fenfes. M. Hamberger fe dé- fendit ( c ) , avec un mépris marqué , & des expreffions 5 qu'il n'auroit pas fe permettre par égard pour lui même. Les Académies de l'Allema- gne fe foutiennent dans un état na-

I 6 turel

[ bl On poura lire les pages 21. 87. de la pre- mière partie du V tome de mes commen- taires Edit. de Gottmgue 1744-

[>] Dans un programme publié à Jma en &oy. 1744»

àô4 Introduction. turel d'émulation , qui fe raproche de la rivalité. La grande réputation d'une univerfité enlevé à toutes les autres une partie de leurs écoliers. Gottin- gue étoit allez dans le cas d'être en- vié.

Je crus devoir aprofbndir'une ma- tière , qu'on m'accufoit de ne pas en- tendre. Je recourus aux expérien- ces ; j'examinai une machine , par la- quelle M. Hamberger expliquoit fon raifonnement ; je rapellai ce fa- vant au corps humain , & à la natu- re (d). Cette reponfe m'attira une réplique partagée en fept brochures : c'était rendre plus fenfible encore une réfutation déjà trop vive ( d * ) , & faire fept bleffures, au lieu d'une.

Je

f^J Cette brochure parut au commencement de 1746 avec le titre Expérimenta annto- mlca de refpîratione.

£4*] Je parle de fept brochures publiées dans le, xours de l'an 174$.

Introduction. 205*

Je recourus une féconde fois ( c ) aux différions des animaux vivans : je vis ce que j'avois toujours vu , avec quelques raifons de plus pour m'éloigner de l'opinion de mon ad- verfaire. Les intervalles des cotes, qu'il élargiffoit dans Pinfpiration , di- minuoient dans mes expériences : ces cotes rouloient évidemment entre leurs deux extrémités , autour d'un point fixe , & leurjj extrémité anté- rieure defcendoit dans Pinfpiration.

Cette réponfe fut fuivie (f) d'une duplique de M. Hamberger , dont je n'ai garde de me plaindre: ^lle n'étoit pas de celles qui peuvent nuire. Il s'y permit cinq ou fix pages d'injures, atro- ces, & dePefpece , dont les tribunaux prennent connoiffance , & que les loix ne permettent pas. Ces expreffions

vio-

C* ] Dans la P. altéra Experirn. emat. de Got-

tingue 1747. £ /] De mecbamfmo refpiratÎGms cjufque uju ge~

nuiw &ç, Jeu# 1748,

so j Introduction.

violentes lui tinrent lieu de raifons ? il n'y eut jamais moyen de le rapel- 1er à l'expérience & à lanatomie.

Un de mes élevés , médecin de Lu- bec j bon anatomifte , mais plus ai- mable encore qu'il n'étoit favant , prit une peiue, qui ne me convenoit plus. Il attaqua (g) M. Hamber- ger dans fes calculs & dans fis dé- nionftrations mathématiques : il lui opofa fon propre ftile , & fes expref- lîons ofFenfantes , qu'il raprocha pour entendre la violence plus fenfîble. M. Hamberger ne répliqua plus; il fe contenta de défendre fa thefe dans fa phyfiologie ( h ) : il y fut plus modéré s (ans reprendre [jamais cette équité , qui feule donne fa va- leur à la politeffe. J'entens fouvent ce mot , mais il ne lignifie prefque

tou-

Zgl C. F, T R 2 N D E L £ N B V R G îlî COttti-

nuatiune controverfta de mtsbamfmo refpira- twtis Goîtiiig. 174.?. C h 2 Pbyfîofogia Medica Jenge 17 s*. 4-

Introduction 207

toujours que des voiles légers, qu'on donne à l'envie de déprimer : on vou- drait jouir en même tems & de l'hon- neur* de la vidoire, & de la faveur, que la modération s'attire. La poli- teffe eft chez moi dans les chofes : il faut , pour ofer fe parer de cette vertu ; favoir rendre juftice à fon ad- verfaire, reconnoitre avec plaifir chez lui , ce qu'il a de bon , de vrai , & de nouveau , & ne s'opofer qu'avec répugnance , à ce qu'il peut y avoir mêlé d'hypothétique , ou d'erroné.

Cette réflexion ne regarde pas M. H a m berger, dont le tempérament ardent ne defcendit jamais à ces mé- nagemens mêmes, qui peuvent fub- fifter avec la plus cruelle fatire. In- vité à faire réimprimer mes expérien- ces fur la refpiration , je ne m'y prê- tai, que pour jouir du plaifir d'opo- fer la modération à la violence de mon adverfaire. Au lieu de donner a mes raifons. le piquant, que l'amour

pro-

20% INTRODUCTIONS *

propre trouve auffi àifément que Vef- p.rit, j'en adoucis tous les traits, & je crus ne de voir établir la vérité, qu'en i'expofant dans fa {implicite (i).* Un des élevés de M. Hamberger en- tra en lice contre le mien (£): ce- lui-ci repondit (/), & M. Kessel y opofa ( m ) à la fin des expérien- ces , qu'il croyoit favorables à fa caufe.

M. Roederer (n)5 mon fuc- ceffeur dans le théâtre anatomique de Gottingue , refit avec un foin nou- veau

f_ z] Opufcuia anatomica Gotting. 1751. 8- [k] J. Frédéric Kessel Wiederlegung der

beurtheilung der Jîambergerifchen p biologie

Jeu. 17 fi. 4.

£/] C. F. T REND EL E NE UR G femert

Fortfezung derjlreitigkeit vont atbcmbolen Rof- tock 1752. 4

£ m 2 J. Frédéric Kessel Weiterefortfezziug der Hallerifcben und Hambergerifchen jhsitig- keitenvom atbembokn Jen. 1752. 4.

£ » 3 Dans le journal , qui paroifïbit alors à Gottingue ■> fous le titre de reîationes de iU krU uQvisfaîçiç* lY.p. $77* &ks fuiYantes.

Introduction. 209

veau ces expériences, en trouva les refultats toujours les mêmes , avec ce que j'avais expofé, & fit voir ce qui avoit pu en impofer aux fpefta- teurs de M. Kessel- La contro- verfe en demeura : je retouchai en- core une fois ( 0 ) mes réponfes à M. Hamberger, j'en enlevai tout ce qui pouvoit y être refté de veftiges d'animoiîté. Mon ennemi mourut , mais il reconnut avant fa mort la foibleffe de fes hypothefes , il avoua quelque tems auparavant , autant qu'un homme de fon caraftere fait avouer , qu'il n'y étoit retenu , que par la crainte de fe dégrader. J ai les lettres originales d'un favant médecin , dé- pofitaire de cet aveu. Des favans du premier ordre , qui avoient fuivi fes opinions , en jugèrent comme leur

auteur >

[o] Dans les Expp. de refpiratione ? qui fe trouvent à la fuite de mes opufcuîa patbolo^ gka imprimés a Laufanne en 17s 5. 8.

a i o Introduction.

auteur , & fe déclarèrent fatigfaits ( J> ) par mes expériences.

Ayant à expofer celles que j'ai fai- tes, fur les queftions agitées entre M. H a m berger & moi , j'ai cru de- voir en bannir jufqu'à la forme de controverfe, ou de réponfe; j'aimai mieux me charger de la peine de re- fondre les trois brochures, que j'a- vois opofées à M. Hamberger. J'y rétablis l'ordre fi naturel d'un jour- nal : je laiffai parler la nature elle feule, & je mécontentai de tirer des expériences des conclufions , qui ne font que la fomme des événemens femblables. C'eft fous cette forme , que je redonne ce mémoire. J'y ran- ge fous la première feftion , tout ce

qui

[pi M. Schreiber dans foii Almageftum imprimé à Vienne en 1757- T. I. p. ?if. & 126.

Il avoir, fuivi les idées de M. Hamberger dans Ton édition de la Myographie de D o v-

CL AS

Introduction. 2 1 1

qui a du rapport au mouvement des mufcles intercoftaux & des cotes : fous la féconde , des obfervations mê- lées , qui , fans avoir de raport à la controverfe , peuvent éclaircir le mé- canifme avec lequel fe fait Pinfpira- tion & Pexfpiration : fous la troifie- me , tout ce qui établit la contiguïté de la pleure aux poumons; &, fous la quatrième , quelques expériences fur le différent rapport du poids fpé- cifique du poumon à celui de l'eau, & fur les animaux noyés.

SrC«

SECTION L

Sur P action des mufcïes intercojîaux internes

Ex p. L Février 1746.

JE fis faire la machine , inventée par feu M. Hamberger [a].? pour expliquer fa théorie fur le mouvement de la poitrine. Elle confifte en deux rè- gles parallèles également longues. Elles font jointes dans leur partie , qu'on peut appeller poftérieure , par une troi- sième règle, perpendiculaire 9 fur laquelle elles peuvent monter & defeendre , par le moyen de deux clous. Antérieurement une autre règle les joint de même. Deux petites poulies font difpofées fur la règle fupérieure, & une troifieme fur l'infé- rieure , elle repond à l'intervalle des deux règles précédentes. Ces règles repréfen- tent la poitrine. Les deux règles paral- lèles font deux cotes, la règle perpen-* diculaire poftérieure fait la colonne des

verte*.

[ a ] De reffîrat, mecbmtfmo f. s.

Section I. %\%

▼ertebres , & l'antérieure repréfente Le fternum.

On choifit deux de ces poulies , l'une à la règle fupérieure, plus éloignée de la règle qui repréfente la colonne des vertèbres : l'autre à la règle inférieure , plus voifine de cette colonne , ou de la règle qui en tient lieu. On aplique à ces deux poulies une ficelle , qui eft atta- chée à la poulie inférieure , & qui at- tire l'une vers l'autre , elle repréfente le mufcle intercoftal interne > on tire cette ficelle, & on en obferve l'effet.

La règle fupérieure defcend , quand on tire la ficelle , elle s'aproche de la régie inférieure , & en mème-tems le fternum s'abaiffe. C'eft précifément ce que M. H AM berger a vu. Quand on fait tourner la ficelle autour de la poulie la plus antérieure de la règle fupérieure , la cote inférieure & le fternum montent pour s'aprocher de la règle fupérieure, & le fternum s'élève. Il n'y a point de différend la deflus.

EXPLI-

$ i4 Sur l'acteïic. des musc. Int?

Expérience IL

24 Février

J E préparai pour ces expériences un thorax humain : je le confervai avec tou- te la mobilité, qu'il me fut poifible de lui ménager , en le remettant dans l'eau , & en l'envelopant de linges mouillés , toutes les fois que je m'en étois fervi. Je fis plufieurs expériences avec ce thorax.

Je commençai par apliquer des poids aux cotes , pour en découvrir la Habilité refpedtive. Je trouvai que la première cote defeendoit tant foit peu, quand le poids étoit de quatre onces , poids de médecine.

La féconde cote defeendoit avec fix dragmes. La troilieme avec quatre drag- mes trente grains. La quatrième avec quatre dragmes.

Je voulus favoir enfuite les change- mens , _ que la refoiration caufe dans les diftances des cotes.

La diftance des vertèbres au fter- num fe trouva , au haut de la poitrine humaine , d'un pouce fept lignes : au bas de la poitrine elle étoit de trois

pouces

S t c r i o » I. txf

pouces fept lignes. L'intervalle de la première cote à la féconde , pris au mi- lieu de la longueur des cotes, étoit de $S centièmes de pouce. Le même in- tervalle pris au commencement de la .portion cartilagineufe antérieure , étoit d'un pouce f lignes. Je fis relever en- fuite le thorax , autant que fa flexibi- lité le permettoit s & je trouvai , dans l'état d'une infpiration parfaite , la dis- tance du haut du fternum aux vertè- bres , d'un pouce de neuf lignes & d'un tiers : au bas du fternum , cette diftan- ce étoit de quatre pouces trois lignes. L'intervalle du milieu des deux pre- mières cotes étoit de 63 centièmes : & celui de la partie offeufe , la plus an- térieure des deux premières cotes, de quinze lignes J de ligne, je forçai en- fuite la poitrine à imiter la plus gran- de exfpiration : l'intervalle du milieu des mêmes cotes augmenta jufqu'à 89 centièmes , & celui de leur partie oifeu- fe antérieure , jufqu'à 1 8 lignes & de- mie : le tout pie & pouce de Berne.

Je- préparai enfuite le même thorax à l'imitation de la machine de M. H A M îi E R G E R. Je fis entrer des petits clous à tête dans la partie offeufe des

deux

%\6 Sur l'Action des musc. int.

deux premières cotes. J'en choifis deux,"1 dont le premier étoit plus éloigné des vertèbres 5 il étoit attaché à la premiè- re cote : le fécond étoit plus voifin des vertèbres , & il tenoit à la féconde co- te. Je fis aller une ficelle autour de ces deux cîous , & je les plaçai fur une poulie attachée à la première vertèbre du dos , je tirai cette ficelle par un poids. Je répétai & variai cette expé- rience un nombre de fois , & la fé- conde cote monta toujours vers la pre- mière , fans que jamais la féconde re- defcendit.

Je plaçai des clous dans le même fens à la cinquième cote & à la fixie- nie , je fis paifer les fiîs attachés à ces clous autour d'une poulie , toujours Bxéc fur le corps des vertèbres , j'y attachai un poids. La cinquième cote defcendit à peine d'une manière viilbie, 'mais la fixieme monta confiderable- ment.

Je multipliai enfuite les poulies. J'en attachai deux à chaque cote vraie , ce qui fait le nombre de vingt huit, ayant cru aifez inutile de faire la même expé- rience fur les fauifes cotes , dont le mouvement ne paroiffoit pas contefté.

J'apli-

Section I, 217

J'apliquai un fil à chacune des poulies fupérieures antérieures ; j'attachai une des moitiés de ce fil à chacune des poulies- inférieures poitirieures : c'étoient quatorze muicles intercoftaux internes , que j'imitois. Je faifois agir tous as fils en y attachant un poids , & en les faifant pafTer fur une grande poulie attachée au corps d'une vertèbre : ces fils agirent & élevèrent les cotes infé- rieures , ils imitèrent afïez exactement Pinfpiration humaine médiocre. En mê- me tems toutes les cotes , fe portèrent en dehors , & le diamètre tranfverf i de Ja poitrine augmenta de deux ligner, entre la cinquième & la fixieme cote de chaque coté. Tous les intervalles des cotes devinrent plus courts en mê- me tems , & le fternum fe porta en avant, & s'éloigna des vertèbres, plus à la vérité dans l'extrémité inférieure, & moins dans la fupérieure. Ce mou- vement fut de deux lignes dans une infpiràtion médiocre , & guère plus grand dans l'élévation la plus forte de la poitrine , que je pus procurer. A l'extrémité inférieure du iternum il rue de trois lignes dans une petite infpira-

K tion ,

Nsm, fur la refpiraîion.

ai 8 Action des muscles int.

tion, & de trois & demie dans la plus forte. Mais la poitrine avoit déjà per- du de fa mobilité.

Abandonné à lui même , ce thorax fe rétrécit de tous cotés 5 il devint moins large de droite à gauche ; les interval- les des cotes augmentèrent , & le fter- num fe raprocha des vertèbres. Tous ces mouvemens devinrent plus confide- rables9 quand je rabaiffois avec la main ce thorax.

Je variai mon expérience : je don- nai aux fils tantôt la direction parallè- le aux mufcles intercoftaux internes 9 & tantôt celle des intercoftaux exter- nes : je variai aufli les deux cotes , dont je voulois éprouver la mobilisé 5 il n'en refulta aucune différence 9 &, dans toutes ces directions , la poitrine ne laiffa pas de s'élever 5 toutes les fois que ces fils agiifoient : la plus gran- de fermeté des cotes fupérieures déter- minoit toujours les cotes inférieures à s'élever contr'elles. Il eft vrai 5" que cette élévation eft plus confiderable dans les parties antérieures & moyen* nés de la cote fixieme & de la feptie- me , & que leur partie poftérieure def- cend dans le même tems.

Obt

Section I. 319

Observations III. & IV*.

Sur deux cadavres de femmes, en Mars

1746.

J' E T 0 I S curieux de favoir exacte- ment la proportion de la proximité aux vertèbres , toujours plus grande dans l'extrémité inférieure de chaque mufcle intercoftal interne •> & favorable au fen- timent de M. Hamberger ? à la mobilité toujours plus grande des cotes inférieures , qui eft contraire à fon fifte- me. Je préparai fort exactement les mufcles intercoftaux des deux ordres y & je commençai par me convaincre , que les deux premières cotes ne def- cendent jamais , à moins que tou- te la poitrine ne defeende avec elles. Pour les autres cotes , elles parcou- roient avec alTez de facilité un arc de cercle , dont le centre étoit leur arti- culation avec les vertèbres: elles mon- toient & defeendoient en obéùTant à la main , qui les conduifoit.

. Je mefurai enfuite la première cote, & la trouvai longue de cinq pouces 9 lignes : la longeur de la féconde ^coce étoit de

K 2 ,9 pou-

220 ACTION DES MUSCLES INT. 9 pouces une ligne: celle de la troi- fîeme fe trouva de n pouces 9 li- gnes , & la longueur de la quatrième é- toit de 13 pouces 4 lignes. J'apiiquai un équerre au bord inférieur de la troifie- me cote 5 & au bord fupérieur de la qua- trième : fa jambe horizontale étoitpo- fée fur le dernier de ces bords. Je me- furai la diftance de l'extrémité inférieure du mufcle intercoftal interne de cet in* tervalle , à l'angle de l'équerre , & je la trouvai de ^4, & dans un autre fujet de 7 f centièmes de pouce.

Je fis la même expérience au premier intervalle des cotes ? cette diftance fe trouva de 43 centièmes : elie étoit de 65 au fécond intervalle 9 & de au troiiîeme. En prenant le mi- lieu de ces mefures de l'obliquité des mûfcles intercoftaux internes , je la trou- vai de ^4 centièmes 5 ou d'un demi, pou* ce à peu près. C'en: la longueur de la bafe d'un triangle reclangîe , dont la perpendi- culaire aux deux cotés fait l'autre coté , & dont la direction des mufcles intercoftaux fait l'hypothënufe. En prenant les milieux de la longueur des cotes , cette bafe étoit à la longueur entière de la cote , comme 54 à 1000 ( à peu près ) ,' ou preique comme 1 à %Q.

Exp-

[Section I. 221

Expérience V.

Sur un fetii chien. 7 Dec.

J E découvris les mufcles intercoftaux externes au haut de la poitrine : j'en fis de même à cette portion d'intercof? taux internes 5 qui eft la plus voiiîne du fternum : je vis distinctement agir les intercoftaux externes ; je vis les co- tes s'élever dans cette action , & en mê- me tems les intercoftaux internes agir , & fe contracter pendant l'infpiration.

Expérience VI.

Sur un chien. 8 Dêcemb.

J' A I découvert uniquement les muf- cles intercoftaux internes. Je les. vis agir pendant l'infpiration , & le racourcir : ils fe gonflent dans ce période.

Dans l'exfpiration ils fe dégonflent, il déviennent plus lâches , plus longs , & comme creufés dans le milieu de l'in- tervalle.

La plus grande douleur , que cet ani- mal fourFrit, & fes efforts pour crier , ne m'en aprirent pas d'avantage.

K 3 Exp-

222 Action des muscles int.

Expérience VIL

Sur un lapin 10 Bec.

Cet animal ne fit aucune refiftan- ee , il demeura prefqu'inimobile au mi- lieu des tourmens.

Je découvris en vain les mufcles in- tercoftaux : je ne vis ni les cotes s'éle- ver , ni les mufcles fe mettre en contrac- tion. Le diaphragme feul monta, & descen- dit, alternativement, & avec régularité. Je voyois aifément le poumon, qui,contigu au diaphragme , defcendoit avec lui. Je le voyois de mêmeji travers lapleure.Dans rinfpiration trois ou quatre cotes des plus inférieures? réunies enfembîe? comme elles le font dans l'homme , defcendent 5 & réf. ferrent cette partie de la poitrine , par- ce que leurs pointes rentrent en dedans. Ce fpectacle ayant longtems duré , je fis une ouverture au diaphragme : le poumon s'afaiffa dans le moment , & quitta & le diaphragme t & la pleure. L'animal fit alors les derniers eiForts pour trouver de l'air ; il éleva à la fin la poitrine & les cotes , dont lés apen- dices defeendoient un peu , mais qui

remon-

Section. L 223

remontoient dans l'angle de leur cour- bure.

Dans ces animaux les mufcles inter- coftaux internes travaillent dans l'inf- piration, & fe rident dans ce période.

Expérience VIII.

Sur un autre lapin. 12 Dec.

Tant que la poitrine de cet ani- mal fut entière , il refpira uniquement du diaphragme? les cotes fupérieures é- toient immobiles , & quelques unes des plus inférieures rentr oient un peu dans la poitrine.

Une bîefmre faite au diaphragme força ranimai à faire agir les mufcles intercof- taux : les cotes montèrent dès lors dans l'infpiration, pendant que le diaphragme defcendoit. Les mufcles internes des in- tervalles des cotes agiflbient en mème- tems ; ils devenoient plus durs , ils fe gonfloient , des intervalles en féparoient les paquets , l'angle des cotes fe portoit en dehors , & le refte de l'intervalle fe racourcilfoit. Des phénomènes contrai- res à ceux-ci, paroiiïbient dans Pexfpi- ration,

« 4 Exp-

M4 Action des muscles int. Expérience IX. Sur un- matin, 13 Dec.

J E découvris un des mufcles inter* cartilagineux , vers le milieu de la poi- trine : j'en ouvris l'autre cavité 5 pour contraindre l'animal à refpirer avec effort. Je découvris enfuite l'intefcoftal externe du même intervalle: je le coupai, & je laiiTai l'intercoftal interne à nu. Je vis alors ce dernier mufcle travailler dans Finipiration , fes chairs fe rider , des in- tervalles féparer fes paquets , & tout le mwfcle fe gonfler & fe racourcir. Dans Texipiration le même mufcle devenoit plus lâche & plus long: ce dernier pé- riode étoit court; le repos luifuccedoit, & dans ce repos le mufcle intercoftal ex- terne confervoit le relâchement , qui ac- compagne Pexfpiration. Il me parut , qu'après cette expérience il ne devoit plus, refter de doute : la grandeur du chien avoit contribué à rendre Pobferva- tion plus convaincante.

L'aclion du mufcle intercoftal interne devint encore plus vifîble 5 quand j'eus ouvert le bas ventre 3 & que la refpira- tion fut^plus genéç,

Section I. %%^

Expérience X. Sur un chien I S Dec»

J e fis la même chofe , & j'enlevai les intercoftaux externes , pour décou- vrir le plan interne , dont l'action eft mife en doute. Dans l'infpiration les in- tervalles des cotes fe raprocherent extrê- mement , & plus que je ne l'aurois cru. Dans l'exfpiration ces intervalles devien- nent plus longs.

Dans l'infpiration les mufcles inter- coftaux fe gonHent , ils fe relâchent dans l'exfpiration.

Les chiens n'achèvent pas l'infpira- tion , ils l'interrompent prefque dans fou milieu , . & fe hâtent de lui faire fucceder une grande exfpiration^#

Expérience XI.

Sur un autre chien. 19 Décembre.

Cette expérience réuflit encore mieux. Je découvris un mufcle inter- cartilagineux, & l'intercoftal interne du même intervalle. Je vis ces mufcles ,

K f qui

226 Action bes muscles int. qui à la vérité n'en font qu'un , fc gonfler & durcir en même tems dans Pinfpiration , changer de direction, de- venir plus perpendiculaires , & leurs paquets fe féparer par des intervalles parallèles.

Dans l'exfpiration les mêmes mufcles s'aplatiffent , ils reprennent leur obli- quité naturelle , & confervent cet état 5 jufqu'à une nouvelle infpi ration.

Je vis en même tems les cotes fe rouler fur les deux gonds du fternum, & des vertèbres, & leur partie cartila- gineufe faire un plus grand angle avec le fternum , & devenir plus horizontale. Cette action des cotes arrive dans Pin- fpiration , & dans le même tems , que les mufcles intercoftaux internes font en contraction : il faut, pour la voir* une forte infpi^tion.

J'avois laiifé la poitrine fermée , je P ouvris enfuite , & }e gênai par la refpiration. L'animal infpira avec beau- coup d'effort; les mufcles intercoftaux travaillèrent avec vivacité , le poumon fortoit de la poitrine dans l'exfpiration, & le médian* in, gon£L; comme une veffie, fortoit avec lui. Dans Pinfpiration ces parties rentroient dans la poitrine.

Section I. 227

Je crus m'apercevoir , que la poitri- ne ne devenoit gueres plus ample dans Piafpiration(£) , que , par confequent9 les intervalles des cotes ne fe gonflent pas beaucoup , mais qu'ils deviennent plus tendus , & comme durs , étant remplis par des mufcles , qui agiffent alors. C'eft la longueur de la poitrine , qui gagne le plus dans Pinfpiration de ces animaux: on la mefure par le che- min que fait le poumon? repompé dans la poitrine.

Expérience XI I.

Sur un autre chien. 2,0 Décembre.^

L'expérience réufîît fort bien , quoique la poitrine fut entière.

Je m'attachai à examiner les inter- valles , il eft bien fur qu'ils diminuent extrêmement dans Pinfpiration, & qu'ils deviennent des vallons fort courts , bor- dés par les cotes.

J'obfervai enfuite les mufcles inter- coftaux internes & intercartiîagineux :

K 6 ils

(Z> ) De deux lignes dans l'homme même

228 Action des muscles intT ils travaillent avec vigueur , il nait des filions dans les intervalles des paquets, & le doigt diftingue cette tenfion & cet effort , qui ett propre [au mufcle , qui agit.

Dans l'exfpiration les mêmes muf- cles fe détendent, s'alongent } & s'a- platiflènt.

Je fuivis enfuite le mouvement des cotes dans les grandes infpirations : le milieu des cotes monte , & les parties cartilagineufes defcendent : celles des deux premières cotes décrivent à peu près un angle droit avec le fternum; cet an- gle eft même obtus quelquefois. IL'ef. pace rhomboide * compris entre deux cotes, fe change en parallélogramme.

Tous ces phénomènes deviennent plus vifibles , quand on a percé l'un des co- tés de la poitrine. Après les avoir per- cés tous deux , les efforts de l'animal deviennent extrêmes , il lui refte une voix plaintive & rauque , & il ne peut plus pouffer de cri. Dans l'infpiration il étend la tète , & la renverfe contre le dos , il élevé les omoplates: dans l'exfpiration tout devient immobile. Cet animal a vécu 8 minutes » avec les deux «otés de la poitrine ouverts.

Exf.

Section L 229

Expérience XÎIL Sur un chien. 23 Septembre 5748.

Je découvris dans un intervalle des cotes le mufcie " intercoftal externe , & dans un autre l'interne 5 ayant enlevé l'externe , qui Je couvre. J'ouvris la poitrine de l'autre coté , & peu après du même coté , dont j'avois découvert les deux intervalles. L'animal vécut long tems , il ne cefla pas même de vivre 9 quand j'eus blefle le diaphra- gme.

Dans l'infpiration les mufcles inter- coftaux internes changoient de direc- tion : d'obliques qu'ils ' étoient , ils de- viennent perpendiculaires , ils faifoient des angles droits , avec les deux cotes , auxquelles ils font attachés.

Dans l'exfpiration le contraire arrive , & ces mêmes mufcles deviennent fort obliques , ils font alors avec les cotes des angles très inégaux.

Il faut convenir , après cette expé- rience , que les intervalles des cotes de- viennent plus courts dans l'inipiration. Il eft Rix encore , que l'acliou des muf- cles

%%o Action des muscles int\

clés intercoftaux internes & des inter-

cartilagineux fe fait dans le même in£

tant.

v

Expérience XIV.

Sur un chien. 2 0&.

L'animal vécut *long tems dans l'expérience, je ne vis pas fi bien le changement de direction des mufcles intercoitaux des deux efpeces: mais je vis avec la dernière évidence , que les intervales des cotes deviennent plus pe- tits dans l'inipiration > que les muscles intercoitaux, tant internes qu'externes y deviennent plus courts d'une ligne dans ce période , & que cette diminution de longueur eft évidente dans les con- fins de l'interne avec l'externe. Je vis encore un gonflement 5 qui regnoit dans les mufcles internes , auiïi bien que dans la cîafle des externes 3 le long de la cote fupérieure.

Ex*

Section!. 23 r

Expérience XV. Sur un matin. 3 0&.

Je ne vis le racourchTement des inter- coftaux internes , que dans les grandes infpirations. Je vis fort bien le roule- ment des cotes , dont le bord inférieur fe porte bien évidemment en dehors 3 pendant que le bord fupérieur fe por- te un peu en dedans. Le mouvement des cotes ne paxoit pas être bien grand dans cet animal , lorfqu'il eft en bon- ne faute.

Le foie eft repris fous les cotes, Se fe cache dans l'hypochondre , dans Pexf. piration, il en fort dans l'infpiration.

Expérience XVI.

Sur une petite chienne. 4 0&.

Cette expérience réunit en perfec- tion. Il eft néceifaire pour la bien faire 9 de découvrir le haut de la poitrine , au premier intervalle , en prenant garde de ne pas blefler , les vaaTeaux fouclaviers.

Il

232 ACTION DES MUSCLES. INT."

Il eft confiant, que la première cote eft immobile, &- dans les infpiratîons communes, & dans d'autres. infpiratîons alfez violentes : elle ne branle un peu que dans les efforts les plus extraordi- naires de l'animal.

Dans l'infpiration les mufcles inter- coftaux internes externes & înter carti- lagineux agiifent enfemble avec beaucoup^ d'effort , ils fe gonflent , & il fe (ait com- me un bourlet fous la cote fupérieure , & un vallon au deifous de la cote inférieu- re de chaque intervalle. Dans celui de la première cote à la féconde je ne vis pas de vallon , - & tout le mufcle étoic gonflé. Les intervalles des cotes deviennent plus petits dans une grande proportion. Le premier intervalle fe racourcit de la moitié , le fécond encore fort confidera- blement , & ceux du milieu de la poi- trine d'une ligne.

Les cotes changent de direction. Le bord fuperieur rentre dans la poitrine , l'inférieur fe porte en dehors & en avant. En même tems le corps de la cote mon- te , & l'angle de la courbure des cotes remonte. Mais le cartilage defeend vers le fternum , & fon angle avec cet os de- vient droic. Ce roulement des cotes a

lieu

Section I. 233

lieu dans les grandes infpitations.

Le premier intercoftai interne eft pref- que perpendiculaire attenant le ftenrurab plus en dehors il eft incliné. Dans fou a&ion , fon angle avec les deux cartila- ges , auxquelles il eft attaché , devient plus droit. Je n'ai pas remarqué le mê- me changement dans les autres mufcles intercartilagineux.

J'ai vu tous ces phénomènes bien in- dubitablement , & il me paroit , qu'il ny a plus de matière à difpute. L'ac- tion des mufcles paroit dans l'infpira- tion ordinaire & réglée , elle paroit mieux encore dans la refpiration forcée. L'ani- mal refpira allez paisiblement , quand j'eus fait une ouverture à l'autre coté de la poitrine.

Expérience XVIL

Sur un chien, f 0&.

Je revis les mêmes phénomènes? & les vis encore mieux. La première cote n'a qu'un fort petit mouvement , les fuivantes font plus mobiles.

Le premier intercoftai fe gonfle, & devient comme cylindrique dans l'infpiration s

&

234 Action des muscles int.

& l'intervalle eft racourci de la moitié. Les autres intervalles changent moins. Les intercoftaux internes des quatre pre- miers intervalles élevèrent les cotes en même tems.

Il eft fur encore , que les cartilages des cotes roulent autour d'un point imagi- naire dont la diftance au fternum eft de trois ou quatre lignes. Toute la partie de la cote , qui eft entre ce point & le fternum , s'abaiife , & le fternum defcend en même tems , & fe porte en devant dans les grandes infpirations. Dans l'exf- piration il monte , il fe porte en arriè- re. Ce phénomène peut ne pas paroi- tre probable , mais il eft bien confiant , & je l'ai obfervé pendant une heure en- tière.

Expérience XVIII. Sur une chienne 7 0#.

Jl revis les mêmes phénomènes enpré- fence de M M. les Profeffeurs RicH- ter,Mekel, MurrayjSeiP)& d'autres favans.

Les cotes s'élèvent dans leur partie ot feufe , & au delà du point imaginaire

dont

Section L 235

dont j'ai parlé : elles defcendent avec le fternum en même tems , & cet os fe porte en avant. Ce mouvement fe fait , pen- dant que les mufcles intercoftaux inter- nes j externes 5 & intercartiiagineux fe gonflent & agifTent en même tems.

J'ai fait attention à la première cote , elle ne monte pas , fa pointe parut plu- tôt defcendre un peu dans l'infpiration , & fe prêter à i'acîion du premier inter- coftal , qui élevé en même tems la fé- conde cote.

Ayant percé le thorax des deux cotés , l'animal refpira encore , & vécut pen- dant quelque tems. Le poumon fortit dans l'exfpiration.

Expérience XIX.

Sur un grand matin. 9 OB.

Les phénomènes , que je viens d'ex- pofer parurent encore mieux dans cet animal , dont la taille étoit des plus grandes. Je vis fort bien le mouvement des cotes , que les intercoftaux internes faifoient monter. J'avois découvert Pin- tercoftal externe du troifieme intervalle , & Pinteme du quatrième , l'un & l'au- tre

23<5 Action des muscles int.

tre éleva les cotes dans le même j mo- ment 5 leurs fibres furent comme attirées en haut , & les intervalles de ces cotes, considérablement racourcis.

La pointe de la première cote me pa- rut effective ment defcendre dans le com- mencement de l'infpiration ^ elle obéit foit au mufcle iiitercartilagiiieux ; mais elle remonta dans le relie de la durée de la même infpiration.

Expérience XX.

Sar un chien. 19 0&.

J E refis la même expérience avec îe même fuccès. Les premiers intervalles furent racourcis de la moitié. Les cotes roulèrent , comme je l'ai expofé , & leurs appendices çartilagïneufes descendirent.

Il me parut , que le mouvement de la première cote , qui paroit defcendre , a- partient plutôt à la fin de Pexfpiration , qu'au commencement de Pinfpiration.

Exp-

Section î. 337

Expérience XXL

Sur un thorax humain dont les mufcles intercojiaux étoient préparés l Nov.

J E fis faire à ce thorax les m ou ve- rre ns \ que lui font faire les mufcles in- tertoftauxj j'enlevai toute la catfiè de la poitrine. Les intervalles des cotes fe ra- courcirent , & devinrent comme creu- fés par en bas , chaque cote intérieure moijtoit devant la cote fupérieure & fe portoit en avant. Le fternum montoit en même tems , & fe portoit en avant.

Expérience XX IL

Sur un chien 2 Fcv. 1750-

Je découvris les mufcîes intercoftaux internes , en coupant les externes. Je vis les intervalles des cotes devenir plus longs dans l'exfpiration , Se plus courts dans l'infpîration. Je vis les cotes rouler fur leurs deux extrémités , comme fur des gonds , & leur partie oïfeufe monter dans l'infpiration , dans le tems que leurs appendices cartilagineufes defeendent. "Je

vis

238 Action des muscles int.

vis encore les mufcles internes fe gon- fler * & fe contracter dans rinfpiration , & fe relâcher dans i'exfpiration.

Expérience XXIII.

Sur un chien 6 Avril 17 f 1.

J'enlevai le pectoral , qui palpi- toit & qui fe racourcilfoic fans pâlir. J'enlevai le refte des mufcles extérieurs de la poitrine 3 jufqu'à ce que les inter- coftaux internes fuifent bien découverts : je perçai enfuite la poitrine du coté op- pofé , pour forcer ranimai à refpirer avec effort. Tous les phénomènes parurent à merveille.

Les intervalles des cotes fe racourcif- foient dans l'infpi ration : les mufcles in- tercoftaux internes étoient comme des cordes , qu'on tireroit , ils fe gonfloient en même terns.

Dans I'exfpiration ces mêmes mufcles fe relachoient , s'alongeoient 5 & s'apla- tiifoient.

On voyoit fort bien le roulement des cotes , qui par veno lent }ufqu*à faire des angles droits avec le fternum , dans les grandes infpirations.

Le

Section I. 239

Le fcalene travaille avec force à éle- ver la poitrine dans l'infpiration.

Expérience XXIV.

Sur un matin. 5 Nov. I7fi.

J'enlevai les mufcles intercof. taux externes dans le fécond inter- valle , & dans le troifîeme : je les laîifai à leur place dans le quatrième. J'ouvris le coté gauche de la poitrine , pouT for- cer l'animai à refpirer avec effort.

Je vis , dans l'infpiration , les interval- les des cotes fe racourcir de la moitié > les mufcles intercoftaux externes & in- tercartilagineux agir dans le même mo- ment ? fe gonfler , & être tiraillés : dans l'exfpiration les intervalles s'Slongent , & les mufcles deviennent unis. Je vis ces phénomènes pendant une demi heure en- tière. Je fis étrangler enfuite l'animal au milieu de l'infpiration : il ne laiffa pas d'élever les cotes , & de faire tous les mouvemens néceflaires pour Finfpka- tion.

Ex F-

2^o Action des muscles int.

Expérience XXV". Sur un matin. 3 Dec

Cette expérience réufïît en per- fection. Je perçai les deux cavités de la poitrine pour augmenter les efforts de Panimai. Je découvris les mufcles inter- coftaux internes des quatre premiers in- tervalles des cotes , en détruifant tous les mufcles * dont ils font recouverts.

Dans l'exfpiration tous ces mufcles font immobiles, les diftances des cotes font plus grandes > les mufcles intercof- taux font plus longs , & relâchés , & les angles , que les cartilages des cotes font avec le fternnm , font fort aigus.

Dans i'infpiration , on découvre , a- vant que les cotes montent effective- ment , un gonflement dans les mufcles intercoftaux internes s & dans leurs com- pagnons les mufcles intercartilagineux , qui font plus forts que les internes , comme ceux-ci font plus forts que les externes ; on y voit un tiraillement dans les chairs, & des fentes entre les pa- quets de leurs fibres. Alors les cotes s'é- lèvent , leurs intervalles diminuent ■> &

Pau-

Section I. 241

l'angle des cotes avec le fternum devient droit , dans le fort de l'infpiration.

Les cotes charient avec elles le doigt , qu'on y place j elles le font monter dans l'infpiration , & defcendre dans l'exfpi- ration , à l'exception de la première cote , à laquelle le doigt & l'œil ne trouvent aucun mouvement.

Expérience XXVI.

Sur un chien. 18 Nov. I7?3.

J E découvris les mufcles intercoftaux , dans les trois premiers intervalles. Je vis les dittances des cotes diminuer > pendant que l'animai refpire , & que la poitrine remonte: le premier intervalle eft celui , qui fe raèourcit le plus. Dans la même action les mufcles internes font tendus & tirés. Les Cotes roulent autour de leurs points fixes 5 & leurs pointes défendent , pendant que la moitié de leur arcade remonte. La première cote ne branle pas , ou peut être defeend- elle quelque peu? pendant que le refte des cotes s'élève.

L Ex p.

Mêm. fur la refpiratioH

£4-2 Action des musclés int.

Expérience XXVIL

Sur un chien. 1\ Nov.

Je trouvai, qu'il valoit bien mieux iie pas étrangler le fujet. Je découvris les cinq premiers intervalles des cotes , & j'obfervai attentivement la refpira- tion : '.j'en vis bien diitinctement les phé- nomènes , & furtout dans les deux pre- miers : ils ne furent pas également fen- fibles dans le cinquième intervalle.

Les mufcles intercoltaux des deux ordres, fe contractent bien évidemment dans l'infpiration : il deviennent durs , iis fe gonflent , ils font comme tirés. Le contraire arrive dans l'exfpiration , qui eft l'état de leur repos.

Les intervalles des cotes fupérieures racourciifent , entre les parties oifeufes des cotes : dans les grandes infpîra* tions ils deviennent plus longs entre les cartilages , qui defeendent , pendant que le refte des cotes monte."

Dans le cinquième intervalle tout fut obfcur & je ne vis de mouvement , qu'à un petit nombre de fibres. Je fis étran- gler alors l'animal , & je remarquai , qua

cette

Section L 243.

cette manœuvre , prefcrite par M. H A M- berger, obfcurcit le refultat de l'ex- périence t parceque les mufcles intercof- taux ne peuvent pas fe dégonfler, le thorax reriant toujours plein , & le diffé- rent état de l'infpiration & de l'exfpira- tion étant bien moins fenfible.

Expérience XXVIII.

Sur un matin, ï. Dec,

Je vérifiai l'aclion des mufcles iii- tercoftaux , avec un redoublement d'at- * tention. Je découvris quatre interval- les s & je les vis fe racourcir dans l'inf- piration , jufqu'à ferrer le doigt , qu'on plaqoit entre les deux cotes > furtout latéralement.

M. Hahn Profeffeur en Phyïîque expérimentale d'Utrecht , mefura les ra- courcilfemens de ces intervalles avec le compas , quoiqu'il ne foit pas aifé de s'en aquiter avec beaucoup de précifion*

Le premier intervalle étoit de 6% centièmes de pouce , il diminuoit jus- qu'à 5 s dans l'infpiration.

Le fécond revenoit de f 7 à f 6~.

Le troifieme fe racourciiïbit de 61 à 46 & à 43.

L 2 L'ac-

244 Action des muscles iht.

L'action des mufcles intercoftaux fut fort fenfible , même dans le troifieme intervalle & dans le quatrième , & fur- tout vers les parties latérales de la poitri- ne. Les mufcles étoient tirés , ils agilfoient & la cote inférieure remontoit.

Je vis encore le mauvais effet de la ftranguîation. Le gonflement fubfîftânt des poumons empêché les mufcles de perdre leur grolfeur dans rexfpiration.

Expérience XXIX.

Sur un chien. 9 D:c.

J E découvris les intervalles 6. 7. & S. L'expérience fut beaucoup moins bonne , qu'elle n'eft entre les cotes fu- périeures. Quelques fois ces intervalles diminuoient dans Pinfpi ration , & d'au- tres fois il faut avouer, qu'on n'y di£ tinguoit pas de différence. Pour les in- tervalles des cartilages , il eft fur , qu'ils devenoient plus grands. Mars les inter- valles des parties offeufes ne devenoient ni plus grands , ni plus petits.

L'action des mufcles in tercoftaux in- ternes étoit plus viiîble dans l'infpira- tion.

Ex P.

Section I. 245

Expérience XXX. Sur un chien. 1 1 Dec.

Je découvris les cotes 7. 8- ïO- & 11. en Iaifïant la partie fupérieure de la poitrine dans fon état naturel. Dans l'intervalle 7 & 8 on ne voyoit ni diminution ni agrandiïfement , même après une longue obfervation. On vit beaucoup plus conflamment l'action des mufcles intercoilaux , internes & exter- nes , qui , bien (Virement , aginoient 5 & fe gonnoient , & changoient d'angles , & paroiffoient attirés , dans le même tems , & pendant l'infpiration. Us paf- foient à l'état de repos pendant Pexf- piration.

Pour les cotes 10 & 11, je les vis monter bien vifiblement contre la neu- vième : elles parcouroient prefque la moitié de l'intervalle 9 & il ne me pa- rut pas nécenaire de mefurer le chemin, qu'elles faifoient en s'élevant. Ces in- tervalles s'alongeoient extrêmement dans l'exfpiration , & leurs mufcles fe rela- choient, & devenoient plus longs. J'ai vu longtems , & bien vifiblement > ces phénomènes.

L 3

%$6 Action des muscles int.

On voit par cette expérience , & par Ja précédente , que les premières des cotes ? & les dernières , montent con- fiderablement , & changent leur parai- leliime : mais que les cotes du milieu , étant* à peu près de la même Habilité, ne changent guère les unes par rapport aux autres.

Expérience XXXI.

Sur un chien. 23 Dec.

Je découvris les intervalles des co- tes 2. 3.4. 5. 6. Se 7. Je vis bien conf. raniment fe racourcir les intervalles 2. 3.4. & f.* Les autres intervalles, in- férieurs à la fixieme cote , changeoient moins de longueur , Se les cotes demeu- roient parallèles, dans les refpirations médiocres. Mais je les vis furement changer de longueur de tems en tems, fe racourcir dans l'infpiration 3 & s'a- longer dans l'exfpiration.

.Res^l-

Section t 247

Résultat des Expériences*

I. Sur Pa&iùn des mufcles interco- Jîaux internet.

J E vais tirer de ces expériences les ïefultats , qui ont du rapport à la quef- tion. Il s'agit premièrement de favoir, il les mufcles intercoftaux internes a- baiiTent les cotes , comme le croit M. Hamberger, ou s'ils les élèvent * comme je le crois d'après JVIayqvf & Boerhààve.

Plufîeurs raifons s'offrent d'abord en faveur de mon fifteme, qui a d'ailleurs pour lui la généralité des anatomiftes- I . L'infpiration eft i'aclion vitale , l'ex- fpîration n'a pas befoin d'aide; un thorax* élevé avec force , defcend de lui même , & les cotes reprennent la (îtuation de l'exfpiration, dans laquelle les remet la nature de leurs articulations , & de leurs îigamens } iituation qu'elles confervent dans le fqueiette , & quand tous les mufcles font détruits. Etoit-il néeeiîà.u re , pour une refpiration ordinaire , qu'il y eut des forces mufculaires , qui ai- dàifent l'exfpkation , quijfe fait par ells L 4. mêms>

£4$ Action des muscles int. même, & qui fe produit après la mort, dès qu'aucune caufe étrangère n'agit fur la poitrine?

2. Les intervalles des cotes oifeufes ^ diminuent , dans l'infpiration -, ils s'alon-

gent dans l'exfpiration. Si des mufcles placés entre les cotes , agiflent dans l'exfpiration ; ils s'alongent donc dans le tems de leur action , ce qui eft opo- £é aux premières notions des mufcles. Leur action , & leur contraction , font inieoarables.

3. M. H A M berger ( c ) conve- noit avec nous dans l'action des muf- clés intercartilagineux : il leur fait éle- ver les cotes. Mais ces mufcles font les internes mêmes , ils ont la même direction 5 leur plan eft le même ; il n'y a d'autre différence , que la nature de la cote , offeufe pour les internes 5 car- tilagineufe pour les in ter cartilagineux. Eft - il naturel , que des fibres de la mê- me direction , & d'un même mufcle , ayent une action opofée , & qu'elles élèvent d'un coté , pour déprimer de l'autre?

Mais la nature du levier paroit apu-

yer

ic) De refpir. mtchan. p. z%.i9. ?$.

Section I. C45

yerlefentiment de M. Bayle*, renou- velle par. M. Hambergek. Toute la queftion fe réduite me dira t' on * à favoir , il une cote n'eft pas plus mo- bile à une diftance plus grande d'un point d'apui , qu'elle n'eft à une dif- tance plus petite. Si ce principe eft vrai, le mufcle intercoftal interne eft attaché* par fa partie fupérieure , à une plus gran- de diftance des vertèbres > & 9 par fa par- tie inférieure , à une diftance plus peti- te : l'extrémité la plus fixe de ce mufcle fera donc à la cote inférieure , & fon extrémité mobile eft à la cote fupérieure. Qu'il agiffe , il doit rapro- cher fes extrémités dans la raifon direc- te de leur mobilité ; & la cote fupé- rieure doit 5 par confequent , defcendre, quand ce mufcle agit. ( à ). ~ Ce raifonnement paroit convainquant, dès qu'on ne fait pas d'attention aux faits. L'erreur confifte à confiderer les cotes comme également ftables & mo- biles ,. dès lors la démonftration eft juf- te. Mais elles ne le font pas , & la co- te fupérieure eft beaucoup moins mo, bile , que la cote inférieure : & la dé-

l* S mon£.

(d) p. zo.n. j.

^Q Action des mu scies' ikt. nionftration ne prouve plus rien , dès- que la raifon de la fiabilité de la cote jupeneure , à la fiabilité de la cote in- férieure, eft plus grande , que la raifon de la dïftance fupérieure du mufcle aux altères à la diftance inférieure. * L'avantage de l'immobilité de la co- te, par raport au mufcle intercoflal in- terne , nait de la proximité de fon at. tache au point d'apui ; cette proximité eft favorable à la cote inférieure. On peut mefurer cet avantage r pour l'éva- luer en gros 9 Jai pris la longueur des cotes. J'aurois pu prendre la chorde ,. qui foutendoit Tare 3 que fait la cote :• mi mefuieroit cette chorde depuis le: «point d'apui aux vertèbres, jufqu'à l'in- fertipri du mufcle. (e ). Mais cette dif- tance eft très difficile à prendre dans. mi corps humain entier , dont on a «onfervé les mufcles, & elle ne chan- gerait rien à la nature des chofes. Les. cotes étant à peu près fembîables , el- les font à peu. près dans, la . raifon des

arcs

**) M. Eakîïscbr m?en fait un repro-- dbfi &ms & dirjJÛ^ra pièce J'y réponds g. z 5 j>.

' S e c"t ï 0 N t ï?i

arcs ] qu'elles foutendcnt : & on va îe voir (/). . '.

J'ai donc préféré de prendre la dit- tance du point d'apui , aux deux infer- tions du mufcle intercoffal interne , îe long de la cote. La différence de Ta diftance de l'extrémité fupérieure, & de celle de l'extrémité inférieure', n'eft que d'un vingtième de la lon- gueur entière de la cote. Prife par îa profondeur de la poitrine , & par la enorde, cette diftance eft toujours très petite; il arrive même, que l'ex- trémité fupérieure pouroit être plus vor- fine du point d'apui que l'inférieure* pareeque l'extrémité fupérieure eft en même tems antérieure, & que l'infé- rieure eft plus latérale , & plus éloi- gnée des vertèbres.

Qu'on aplique ces raifonnemens a îa;

L 6 pre~

{./) La railon des longueurs des cotes eft» dans le premier intervalle , de ?$. à i-cç^ &. celle des cîiordes eft 20 à 34 un peu plus grande •> Se comme on va le voir, plus1 defavantageufe à M. Hambergïs, Ces' rr.'f.ras font plus égales dans les intervaï»- les fuivans ; aucune cote inférieure ne- furpaffant la cote fupérieure dans une; auiîi grande raifon 5 que la fe-coade fur* pafTê- la première»-

■frpk ACTIOK DÏ3 MUSCLES IKT^

première cote. Elle eft à peu près im- mobile , en comparaifon de la féconde, c'eft ce que confirment les faits (g)» & fon union foudée avec le fternum , qui eft très commune dans l'adulte. Dans le thorax la mobilité de la pre- mière cote , comparée à celle de la fé- conde, eft en raifon inverfe des poids* qui ébranlent ces deux cotes : elle eft comme iîx dragmes à quatre onces , ou comme 6" à 32 ( h ) , ou comme I à 5 i.. Or il eft impoiîible, que l'obliquité des mufcles intercoftaux internes puiffe ja- mais rendre la diftance de l'extrémité fupérieure quintuple de la diftance de l'extrémité inférieure. La raifon de ces deux diftances ne peut guère être , que dans la raifon de la longueur de l'arc Supérieur , mefuré depuis le point d'a- pui de la cote , jufqu'à l'infertion du mufcle , à celle de l'arc inférieur , me- furé jufqu'au même point. Ces lon- gueurs , en prenant les premières co- tes, & fupofant, qu'on a pris le milieu

exact

tg) Winslow Memoir. de l'Acad. des Sciences 1738. p. 90. Albihus de ojfîbus

S'E e ¥ i o ft ï. *?3

èxa& de la cote pour ymefurer, (/)*) font de 39 ~ lignes pour la diftance fupérieure , & de 54 1 1, pour lu diftance inférieure: c'eft à dire, que toutes cho- fes égales , la fiabilité du point d'infer- tion inférieur du mufcle , feroit à celle du point d'infertion inférieur , comme 79 à 109 , raifon defavantageufe & contraire au calcul de M. Hambe r- GER, parceque chaque cote inférieure eft plus longue que la cote immédiate- ment fupérieure, & que cette loi dure conltamment , jufqu'à la feptieme cote.

Pour contenter ceux, qui fuivroient le fentiment de ce favant , j'ai mefuré encore les chordes au lieu des longueurs des cotes dans le fquelette -, la chofe étant plus difficile dans une poitrine , qui a fes poumons. J'ai trouvé la chorde défirée dans la première cote de 20 , & dans la féconde, à un demi pouce plus en arrière , & plus près des vertèbres , de 34. Ce qui fait encore la mobilité de

la

(b*) Obfi 3.4. Il faut ajouter ç 4. centièmes ou environ fix lignes ? a la moitié de la longueur de la cote fupérieure •> & pren- dre la moitié de la longueur de la cote inférieure.

2^4 Action des muscles ixtâ

îa cote inférieure de 34 , & celle cîe îa cote fape rieur e de 20. La raifort principale de M. Hamsergèr efli opofée par confequent à fon fentiment» & l'extrémité inférieure du mufcle in- tercoftal interne fe trouve plus éloi- gnée du centre du mouvement, que l'extrémité fupérieure: ce mufcle" doit donc élever la cote inférieure par la mê- me raifon i par laquelle on a voulu1 qu'il abaiiTat l'inférieure.

Mais il y a bien d'avantage; la raifon de la Habilité de la première co- te , à celle de la féconde , effc comme1 de 32 à 5 i 5 & ù la raifon des chordes 5 qui mefurent les diftances des points d'apui de la première cote , Se de la fé- conde, à Pinfertion fupérieure & in- férieure du mufcle intercoftal interne eft de- 20 à 34, il fuit, que les mobi- lités entières de la première cote & de la féconde feront comme f X 20 _-- 10 jf & de $2 X 34- -r ro88'» c'éft - a - d'ire que la féconds cote fera près de onze- fois, plus mobile, que îa première. XI refulte de- là-, que la première ne fera prefqu'aucun mouvement , & que lai féconde, en. fera ua très confiderable

S> C T ï 0 N L Sf J

ce qui eft parfaitement conforme à Tex- périence (*").

Il y a plus , la cote fupérieure aura encore un autre avantage vis-à-vis du mufcle intercoftal interne , qui la vou- droit déprimer j le mufcle fait un an- gle très aigu avec cette cote. Il ne lui refte donc pour la déprimer , que la partie de fon mouvement , qui eft au mouvement entier , comme le fînus de Pangle d'indinaifon du mufcle à la co- te, eft au rayon ou au finus total ( k\ Le mufcle intercoftal fera par confe- quent encore moins en état de vaincre: la Habilité quintuple de la première cote;. Si le fort de la première cote eft dé* terminé, celui de toutes fes compagnes Teft encore d'avantage. Si le mufcle in- tercoftal interne du premier intervalle élevé la féconde cote, le mufcle du même nom , du fécond intervalle , au- ra encore moins de puiiiance pour dé- primer cette cote. Elie eft en fermeté vis-à-vis de la troiiTeme cote , comms 4 à 3 5 elle eft de plus élevée par les, deux, mufcles intercoftaux du premier

inter-

(z*0 £xp. & §, 4. 1:6, 17; ig;.T9-ro. zj-. 2 6: (k), La EU.&.& tr. de. mtciwgis £ro£*. XHR.

a'ftf Action des muscles ïkt^

intervalle , elle rèflfte donc au mufcle du fécond intervalle & par fa ftabilité, & par toute la force des mufcles fupé- rieurs.

Il en eft de même ^ie toutes 'les co- tes fui vantes. L'inférieure aura toujours contre elle , & contre fa ftabilité , & fa propre mobilité * dépendante de fa longueur , & de fon articulation ; & les efforts réunis de tous les mufcles in- tercoftaux fupérieurs , qui élèvent cha- cun d'eux la cote inférieure. Le reful- tat le plus naturel , c'eft qu'elles mon- teront toutes par l'action de ces muf. clés , mais, avec cette différence , que les cotes les plus inférieures en ftabili- té s'aprocheront d'avantage des plus im- mobiles , & que les cotes , les plus éga- les en fermeté à leurs compagnes du même intervalle , s'en aprocheront le moins , & s'élèveront en reftant paral- lèles à ces compagnes , fans diminuer de beaucoup leurs intervalles. Cela re- pond encore aux phénomènes (/).

Ce

(7 ) Pour les premières cotes Exp. 10. 12, 13. 14. 16. 17. 15. 2,0. *£. 23. 24. 2c. %6. 27. 28. 31. Pour les plus intérieures Exp, 30. Pour celles qui refteat parallèles Exp. 27. 2X. .30. 31.

Section! 2Ï7

Ce que le raifonnement avoit dé- montré , n'a pu qu'être confirmé par l'expérience. La théorie doit être con- forme aux faits , ou fe trouver faulfe.

Il s'agit de fa voir , fi les mufcles in- tercoftaux internes élèvent les cotes , ou s'ils les abaiffent. Si ces mufcles les élèvent , ils feront en action , pendant l'infpiration , & pendant que ces; cotes remontent : ils feront dans le repos , pendant que ces cotes s'abaiifent 3 & que l'exfpiration fe fait.

S'ils élèvent , ils agiront en même tems , que les intercoftaux externes ^ fur lefquels il n'y a point de doute , & les intercartilagineux , que l'auteur du fifteme opofé compte entre les élé- vateurs des cotes.

Confultons la nature , voilà la ré- ponfe. Un moment avant (m) que fe faffe l'infpiration , les mufcles interco- ftaux internes fe mettent en mouvement ( m ) j & font comme attirés ( irahuntur) (o). Cet état fubfifte pendant que les

cotes

(m) Exp. 19. 23. 2<;.

(») Exp. ç. 6. 7. 8.9. 10. ïï. it.14. iç- 1^. 17» 18. i$>. 20. 22. z$. 2f. 26. 27. i8. Z9 3®.

(0) £^p. 23. 24. 25. 2é. 27. 2§. IG.

258 ' Action des muscles int.

cotes montent, les mufcles 9 dont nous cherchons l'adliôn >\fe gonflent ( p )■ » fe rident (g) * leurs chairs font fépa- rées par des filions (r)* ils durciiîeiit ( s ) , ils changent de pofition , & de- viennent plus perpendiculaires , qu'ils n'étoient (O •> & ils fe raeourciifent confiderablement («). Les mefures de ce racourciffement font différentes: nous allons en donner le détail.

Dans l'exfpiration , c^eft tout le con- traire, les mufcles intercoftaux internes fe détendent, ils deviennent plus longs, aplatis , unis , immobiles , leurs angles avec les cotes deviennent obliques , & c'eft dans cet état, qu'ils reftent pen- dant le repos 9 qui eft continu à Pex- fpiration , & qui en eft l'effet ( x ). C'efl pour cette raifon , que l'animal , qui fouffrc dans les expériences , interrompe fes infpirations douloureufes 9 parcequ'ei-

le&

(p) Exp* f. S^9. 10. ti. 14*16. 17. 22. 23, 2^.

2*. 27. 50.

(q)Exp. 7-9-2Ç. {r) Exp. S. 9. h. 12. (j) Exp. 8. 27»

"f#) E*£ M- 15» 16. 30.

(u) Exp. 6.9.11. iy 27.

Ç # ) £*#. <$. 8. 9* * * ** J *i * î» *4* 2 ?■•' 27. 3 r>

Section I. 2^9

les fe font par des mufcles découverts & fenfibles 5 & qu'il fait fucceder à cet- te dilatation imparfaite une exfpiration

fubite (jy). /

Ces mêmes mufcles agiffent évidem- ment dans le même moment avec les mufcles intercoftaux externes (z) & avec les intercartilagineux ( a ).

Avec ce confentement û marqué de h nature , il faut également , qu'il y art quelque ambiguiteaans les expériences , puifque d'habiîes gens ont cru voir pré- cifement le contraire de ce que je viens d'expofer, d'après de nombreufes véri- fications des mêmes faits. Cette objec- tion s'offre trop naturellement , pour que je veuille la diffimuîer : & je pré- fère d'y répondre , en expofant les eau- {bs. qui ont pu tromper des obferva- teurs : qu'il faut toujours fe repréfentec trop ménagers des expériences , & peu accoutumés à les vérifier par de .nou- velles obfervations.

1. Le gonflement des mufcles intercof- taux paroit moins bien , quand on étran- ge

(y) Exp. 10. $?,

(2) Exp. $. 16. 18. 15. 2.4. 50.

(#0 E#p> 11, 12. i§. 24. 2.Ç,

26"o Action des muscles int.

gle Faiiimal au milieu de Pinfpiration 9 confeil diclé par mon adverfaire , & qui m'a toujours paru intéreiTé. En effet le poumon gonflé par l'air , qu'il a rete- nu , remplit alors la poitrine dans l'ex- fpiration même , jufqu'à forcer la pleure en dehors, & à re&fter par confequent à la diminution du- volume aparent des mufcles intercoilaux , qui fe relâ- chent (£)•

2. L'action des nfufcles intercoftaux en général eft fort obfcure dans bien des fujets 5 les animaux ne fe fervent fouvent , que du diaphragme ( c ) , & alors les mufcles, dont il s'agit, ne tra- vaillent' point. H y a plus , les cotes les plus inférieures obéiffeut alors à la forée fupérieure du diaphragme , elles dépen- dent, & rentrent dans la poitrine (^i), pour la rétrécir ; mouvement abfolu- ment contraire à celui , que leur impri- ment les mufcles intercoftaux.

3. Les mouvemens des cotes , dont la

fer- CZ;] Ex?. 57.28.

E*.3 Exp. 7. 8. 44. & comparez Texp. ir. £<i] Exp. 7. g. 34. $6, 47. 53. C'eft le dia- phragme qui devient alors plus étroit Exp. 54- 9^. <Sc 47. 51. <3c qui' refferre ces co- tes.

Section I. 26"r

fermeté eft fort inégale , font bien apa-

rens > ceux des cotes à peu près égale"

ment fiables ne le font point , à peine

y diftingue - t-on le racoiirciffement des

mufcles , & les cotes elles mêmes ne fe

raprochent point. Quand on fixe fon

'attention fur Jes cotes du milieu de la

poitrine , l'expérience devient obfcure ,

& le racourciirement des intervalles , con-

ildere commela mefure de l'action des muf.

clés , eft peu décili£ C'eft auïfi fur ( e )

ces cotes , que mes adverfaires ont cru

v<voir des phénomènes contraires à mes

ex&ofés. Ils ont évité à deifein le haut

i-

delà poitrine 5 fur lequel j'avois fait toutes mes expériences.

Avec ces petites obfcurités un efprit déprévenu ne court aucun rifque de man- quer la vérité. Je n'ai jamais eu le moin- dre doute fur le tems 9 ou fur l'action des mufcles intercoftaux internes. Ils n'ont jamais agi dans le tems de la def- cente des cotes , ni dans le tems du re- pos des mufcles intercartilagine^x & ex- ternes. Dans les obfervations les plus imparfaites il y a toujours eu aiTe2. de lu- mière pour me guider (/)> & pour

conf-

O] Exp, 49. ?o. ;ïJ

[/] , Voyez Exp. z$. $ o 3 1.

1&Z ÂCTIÔÏC DîS MUSCLES INT.'

conftater, que l'a&ion des mufcles in- tercoftaux internes eft attachée à l'in- fpiration.

Si ces mufcles élèvent les cotes , des cordes , qui les repréfentent , ne peu- vent que les élever. La même Habilité fupérieure des premières cotes détermine l'aclion des fils , qui paiTent d'une cote à l'autre , & leur fait élever les cotes les plus inférieures. C'eft le refultat de mes expériences faites à l'imitation ( g * ) de la machine 'de M. Hamberger, mais faites auiîi fur une poitrine humai- ne 9 dont les cotes différemment mobi- les décident de leur mouvement.

IL Sur les intervalles des cotes.

S i les mufcles intercoflaux élèvent plus les cotes inférieures > qu'ils n'a- baiffent les cotes fupérieures 5 les inter- valles , qui féparent les cotes 5 doivent diminuer dans l'action de ces mufcles. Il paroit même , qu'on ne fauroit atten- dre un autre événement de la contrac- tion d'un mufcle quelconque , & placé fur quelque direction que ce foit , qui

par-

[£*.3 -£*f. t.

Section I. 2,6$

partirent d'un os pour fe rendre dans un autre os parallèle au premier. 11 fe racour- cit j ces os doivent fe raprocher , s'ils ne font pas immobiles.

Malgré l'évidence de ce raifonnement on a cru, que les intervalles des cotes s'alongent dans l'infpirauon : je ne veux pas répondre aux raifonnemens : il fuf- fit des faits.

Dans une poitrine humaine ( h ) les intervalles des cotes diminuent ? dès qu'on l'élevé : les diminutions font dif- férentes , mais il n'y a aucun interval- le , qui ne diminue pas. Dans l'animal vi- vant les intervalles des cotes fe racourcif. fent conftamment ( i ). J'ai va ces inter- valles fe diminuer d'une ligne ( k ) , ou d'une longueur prefque équivalente de 9 ( / ) , de 1 2 ( w ) , de 1 3 & de 1 f (») centièmes : je les ai vu réduits à la moi- tié

Zbl.Exp. 21.

Ci] Exp. io. 12. 15. i4« 16. 22. 25. 24.. 2ç.

26.27.28.31. (jufqu'au cinquième intei-

valle ). fk] Exp. 16.

C/] Exp. 2g. dans le fécond intervalle. [>;] Exp. 28. dans le premier intervalle* [ « ] Exp. 29. dans le 3. intervalle.

^6Ae Action des muscles iict.

tié ( o ) , & fur tout le plus élevé de ces intervalles, dont la cote fupérieure eft fixe , & dont l'inférieure eft rapro- chée par toute la force de fes mufcles intercoftaux.

Les autres intervalles doivent moins diminuer ( p ) , parceque la cote fupé- rieure s'élève en même tems que l'infé- rieure •> & s'éloigne par confequent de fa compagne de toute la longueur de fou élévation. De vient le parallelifme des cotes du milieu de la poitrine , qui étant à peu près également longues , & également mobiles j parcourent en mon- tant un efpace à peu près égal , & par confequent ne fe raprochent pas ( q ).

Dans la partie la plus bafïè (r) de la poitrine l'acourciifement des interval- les redevient condderable , parceque les cotes les plus inférieures font extrême- ment

[o ] Dans le i. intervalle exp. 16. 17. ajou- tez l'exp. 26. Dans le 1. &le 2. intervalle exp. 20. & dans plufieurs intervalles exp. 24. Dans le 10. & le 11. intervalle exp. 30.

£p] Exp. 16. 17. 25. 30. ?j.

r_^] Dans les intervalles 62 ■% & 8- Exp. 29. dans l'intervalle 7 & 8- Exp. 30. dans l'inter- valle 6 & 7. Exp. 3 1.

[»"] Exp. 3 g. fur i intervalle 10 & u.

Section L 26?

ment mobiles & comme Notantes , & que les cotes placées au deffus d'elles 9 Se attachées enfemble pour former un bord continu , fout très fixes à leur égard.

Si les intervalles des' cotes en général font diminués par l'infpiration , ils doi- vent augmenter par l'exfpiration : c'eft même ce que l'expérience confirme (/)»

Si les parties offeufes des cotes fe re- prochent dans l'infpiration , les appen- dices cartilagineufes ne font pas tout à fait dans le même cas. Comme les cotes roulent fur deux points fixes , leur par- tie moyenne s'élève , & leur partie la plus antérieure , attachée au (remuai , de- feend en même tems , & fait à la fin un angle droit avec le fternum (O, & même un angle obtus dans les grands efforts ( u ). C'eft un phénomène aifé à obferver , quoique conte (lé par mon adverfaire. Il dépend du plus de mobilité du milieu des cotes , qui repréfente la

M partie

£j] Exp. 2. 10. 22.14. 30. Le premier in- tervalle s'alon^ea d'un tiers ou de 6$ à 8%. Exp. 2.

[ t J Exp. u. 12. 15". 2$. 2f,

L&] Exp. 12.

Me m. fur la rejpiratïon.

266 Action des musclés î$Tj

partie d'un levier la plus éloignée du point d'apui 5 pendant que les pointes an- térieures (x) & poftérieures (y ) des co- tes font l'extrémité du levier, qui tient au point d'apui. Le 'fternum s'élève à la véri- té avec ies cotes 5 & fe porte en dehors le plus fouvcnt, mais il n'en eft pas moins ieur point d'apui. Le milieu des cotes si. d'ailleurs deux plans de mufcles pour l'éle- ver y la partie cartilagineufe 1 n'en a qu'un. Si les pointes des cotes defcendent un peu , pendant que le milieu remonte , & fi les cotes inférieures font plus mobi- les , les efpaces entre les cartilages doi- vent s'alonger pendant l'infpiration dans l'endroit le plus voifm du fternum : par- eeque les cotes inférieures defcendent plus, que les fupérieures 5 & que la pre- mière cote ne defcend point du tout. Le premier intervalle doit changer le plus , parceque la première cote étant à peu près immobile , la féconde en eft éloi- gnée par toute la longueur du chemin qu'elle fait. Tous ces théorèmes font confirmés par l'expérience (s).

Si

E#] Exp. 7. xi. *2,iS. 17. 18. 2©. '%%• 23.

26. 27. lyl Exp. 2. 11.22,8$.: 1 $ 2 &$• 27* 29+

Section L 267

Si quelques anatomiftes ont cru voir les intervalles des cotes s'alonger dan» l'infpiration , ils ont vu les efpaces in- tercartilagineux , ou les intervalles de* cotes du milieu de la poitrine. Ces der- niers intervalles changent peu, & ceux des cartilages augmentent effectivement.

Si l'on m'objede 5 que dans ce raifon- nement les mufcles intereartilagineux de- vroient s'alonger dans l'infpiration , j$ répons , que les pointes des cotes des- cendent principalement dans les grandes infpirations , qu'alors effectivement ces mufcles, furmontés par l'adion réunie des deux ordres de mufcles intercoftaux , doi- vent céder , & ne confervent pas l'ac- tion, qui leur eft naturelle. & quifertà élever les cotes ; mais il n'y a qu'une* fort petite portion de ces mufcles qui perde fon action. Le point imaginaire», qui fepare la partie montante de l'apen- dice de fa partie defeendante , n'eft qu'à trois ou quatre lignes du fternum dans un chien ( a ) ; ce font les fibres peu» nombreufes des mufcles intercartilagi- neux , qui font placées dans Fefpace ds ces trois lignes 5 il n'y a qu'elles, qui per-

M a dent

<a) Mxp. 17.

%6% Action ©es muscles int.

dent leur action > une partie même de cet efpace eft fans nbres , parceque ces mufcles font obliques. Il y a un triangle le plus voifîn du fternum , dont la bafe «ft la diftance de l'extrémité inférieure du mufcle inter cartilagineux , au fter- num : ce triangle eft fans fibres.

111. Autres phénomènes des cotes,

Qu Q i Q_u' i l n'y ait aucune difpute fur ces phénomènes , il ne fera pas inu- tile de les recueillir. Le bord inférieur des cotes fe porte au dehors (£), & la cote inférieure paffe devant la cote fupérieure (c ) , dont le bord fupérieur rentre en dedans (d). Le diamètre tranf- verlàl de la poitrine augmente (*) par cette mécanique : j'ai trouvé la dilata- tion de deux lignes (/) dans une poi- trine humaine, qui n'avoit pas toute fa mobilité,

IV.

(ô) Exp* a. i* (c) Exp. 21. td) Ibid. (O Exp. W

Section I. 269

IV. Sur le fiernum.

L E ftermim eft porté en avant clans Pinfpiration , il s'éloigne des vertèbres de deux lignes un tiers (g) dans fon extrémité fupérieure par une infpira- tion médiocre , & dans fon extrémité inférieure de trois à huit lignes^ ( h ). Ce mouvement rend la poitrine plus pro- fonde , en augmentant la diftance du ter- me antérieur de la poitrine au terme poftérieur.

Dans les infpiratîons exceffives 9 & quand les cotes font plus d'un angle droit avec la partie inférieure du fter- num, en un mot quand cet angle eft devenu obtus , j'ai vu le fternum de- fcendre , repouifé aparemment par les apendices des cotes , qui defcendoient avec force (/).

M 3 V.Obs-

(g) Ibîd.

(/) Détruis lignes Se demie dans une in- spiration modique Exp» 2. de huit lignes dans une grande inspiration fous le mê- me n?.

[ i ] Exp, 17.

%>?0 ACTION DES MUSCLES INT.

y. Observations melë'es.

L'animal fait agir les forces , qui dilatent la poitrine , il infpire autant qu'il eft en lui ? quand même fon pou- mon eft rempli d'air par une infpira- tion précédente , qu'il ne peut pas fe dilater d'avantage (^); & que ce pou- mon privé de toute communication avee l'air extérieur ne fauroit attirer cet air: il fait les mêmes efforts * quand la poi- trine eft ouverte > & que le poumon eft immobile (/). La dilatation de la poi- trine n'eft donc pas l'ouvrage d'une ac- tion naturelle au poumon, elle apartient uniquement aux mufcles , qui gouver- nent la caifTe de la poitrine.

Le mufcle fcalene agit dans Tinipira- tion , il tâche d'élever la poitrine (ni).

Je

( k > L'animal ayant été étranglé pendant rinfpii'ation Exp. 24. J'ai revu le même fait dans d'autres expériences»

(0 Exp. 7.1-. 97-

( m) Exp. 34. 3^

Section I. 271

Je répète ce fait , parcequ'011 a voulu eu àifconveniiv

Un animal peut vivre pendant quel- ques minutes avec les deux cotés la poitrine ouverts ( n ). On a déjà ob- ier vé ce phénomène , mais il eft bon de le repeter , pour difîîper les craintes » que la théorie a fait naitre , & qui ont fait regarder comme abfolument mor- telle , toute bleifure , qui perceroit les deux cotés de la poitrine. Le diaphrag- me feit alors^la rcfpiration (0).

( n ) Exp. ig.aj. i% & jufqu'à une demi

heure Exp* $g. (•) Exp* 5g.

M 4 . Seg-

«73 Sur le Diaphragme

SECTION IL

Sur le Diaphragme.

Observation XXXII.

14 Avril 173 1.

Ayant ouvert le bas ventre d'un vieux chien d'un petit trou * 'fy vis les inspirations fe fuivre avec rapidité : elles forcoient l'eftomac* & les inteftins de paf. fer par l'ouverture^ faite au péritoine. J'élargis cette ouverture. Le diaphragme s'aplaniffoit , il faifoit d'avantage enco- re , il devenoit convexe du coté de l'ab- domen, & il poufîbit devant foi avec for- ce le foie, les inteftins, l'eftomac, & les reins mêmes. Mais l'animal périt trop tôt.

Observation XXXIII.

20 Avril.

Ce chien vécut plus longtems , & i'obfervation 'fut plus utile. L'eftomac &

les

Sec on IL £73

les inteftins payèrent avec force par une petite ouverture du péritoine. Les infpi- ratîons fe fuivoient de loin à loin , mais l'exfpiration fui voit Pinfpiration prefque fans intervalle. On voyoit dans Pinfpi- ration la poitrine s'élargir par les cotés 7 le diaphragme s'étendre 9 durcir , & fe contracter. Dans l'exfpiration les cotés de la poitrine fe raprochoient , ils retre- cilfoient la cavité de la poitrine , & le diaphragme fe relachoit. Ces7 mou ve- mens durèrent affez longtems 9 & la vie de l'animal fe termina par un tétanos.

Expérience XXXIV.

Sur un petit chat 29 Avril.

Je ne divifai dans ma première in- cifion, que les chairs des mufcles du bas ventre , & je découvris le péritoine t qui fortoit dans Pinfpiration , il étoit convexe & gonflé par les vifcercs du bas ventre, qui fàifoient effort contre lui, ces vifccres étoient l'eftomac, les inte£. tins , & le foie. J'ouvris enfuite l'abdo- men , & j'obfervai la refpiration , & fur- tout les phénomènes du coté gauche. Dans l'inspiration le diaphragme fe M 5 C£R-

274 Sur le Diaphragme

en tra&oit & Te ridoit , il redoubloit fes efforts , pour faire une dilatation com- plète de la poitrine. Quand il y parve- nons il defcendoit , & devenoit couve- Xe contre l'abdomen, il fe retreciffoit en même-tems par les Cotés: il ehaïfoit devant lui le foie , & le refte des vifceres. du bas ventre , & furtout le foie. L'in- fpiration commencoit par la poitrine, fe mouvement du diaphragme fuîvoit , & fe terminoit par une infpiration complè- te s dans laquelle le diaphragme deve- noit convexe , de concave qu'il venoit d'être.

Je fis une inciiîon 9 qui fendit ce muf- cle d'un coté ; il continua d'agir de Faiu tre , & quand le poumon fut abfolu- ment repoufle vers les vertèbres , & qu'il ne fe dilata plus , les cotes ne lait ferent pas d'agir, pour faire une iii- {piratioii..

Expérience XXX7.

Sur un autre peib chat 3 Mai.

J e laiiîai la poitrine entière , & j'ouw vris le bas ventre, pour confiderer l'ac- tion du diaphragme. L'animal faifoit de.

D£îî-

Section IL 27 f

petites inspirations: & les paquets mut culeux du diaphragme fe gonfloient 5 & paroiffoient s'éloigner les uns des autres. Le mufcle entier s'aplatiiToit 9 pendant que la poitrine fe dilatoit , & que les cotes s'élevoient, il defcendoit en mê- me tems contre le bas ventre. Dans l'-ex- fpiration il fe pliffoit , il perdoit fa fer- meté , & n'agiffoit plus. La voix de l'a- nimal s'aifoiblit peu à peu , il la perdit ctout à fait , quand j'eus ouvert la poitrine.

Expérience XXXVI.

Sur un petit chat 14 Juin.

Je variai l'expérience , & j'ouvris ht poitrine d'un coté , le diaphragme n'en continua pas moins fes contractions : fes paquets fibreux fe racourciifoient , & dur- cinoient dans l'infpiration , & les cotes inférieures fe raprochoient 9 & rétrécit- foient la cavité de la poitrine. Dans l'ex- fpiration , & quand l'animal tàchoit de crier , le diaphragme étoit forcé , par la contraction de la poitrine, à defeendre vers le bas ventre. Le foie fui voit le mouvement du diaphragme. Les poumons fortirent par la bleflure , que j'avois faite*

M 6 à

-37$ Sur le Diaphragme

à la poitrine , c'ctoit dans Pexfpiration > lis devinrent bientôt petits & blancs.

Observation XXXVII.

Sur un lapin 2f /z/i#.

L E diaphragme devenoit tendu & roi- de dans l'infpiration ; il defcendoit alors , & charToit devant lui le foie & Peftomac^ En même tems les cotes fupérieures mon- toient 3 & fe tournoient en dehors.

Observation XXXVIII.

Sur un chat 22 Juin 174 3.

Dans cet animal , ouvert pour d'au- tres deiTeins 3 le poumon fortit dans Pexfpiration. Quand feus ouvert plus amplement la poitrine , le poumon fe retira contre le dos & devint immo- bile.

O B S E R-

Sectiok II. «77

Observation XXXIX. Sur un chien 6 Sept.

J? o u V R i s la poitrine latéralement , en évitant les artères mammaires & le ftenium. Dans l'exfpiration les cotes defcendoient avec la caifTe de la poitri- ne , l'air fortit par la playe , & le poumon fui vit l'air. Dans l'infpiration les cotes remontaient , & le poumon étoit repompé dans la poitrine. Les chairs & les tégumens couvrirent bien- tôt la playe, & l'animal cria.

Je fis une autre ouverture de l'autre coté de la poitrine , la voix fut fupri- mée tout d'un coup 5 & l'animal fit avec les cotes les mêmqg mouvement alternatifs , qu'il fait dans la refpiration ordinaire , mais le poumon demeura im- mobile: le chien refta dans cet état pendant une demie heure entière , que le cœur continua de battre. Le pou- mon s'était tout à fait retiré contre le dos.

Ex F,

$78 Sur le Diaphragmé Expérience XL*

Sur un chien 14 Sept.

Je ne fis qu'une petite ouverture à îa poitrine , le poumon fortit par la foleffure. J'ouvris l'autre coté de la poi- trine , l'animal ne lahTa pas de erier , & le poumon fortit encore dans cette ex~ -périence.

Le diaphragme defcendoit dans Pin- fpiratîon , il remontoit dans Pexfpiration % & faifoit une voûte confiderable.

Je fis l'expérience de H o o k e 5 elle réunit , 8c le cœur recommença de bat- tre. Le cœur s'élève avec le poumon , qu'on foufle, il devient perpendiculaire. L'air poufle Sins le poumon ne perça, pas dans le ventricule gauche. Je fis. une bleûure au poumon , l'air & le fang en fortirent , pendant que je fouflois €e. vifcere.,

£x*

Section IL 275

Expérience XLI.

Sur un chien 8 Mars 1745.

Dans la contraction du diaphrag- me , fes chairs fe frifent , elles remon- tent contre les cotes, & la partie ten- dlneufe les fuit, fans avoir un mouve- ment à elle. Le foie defcend devant le1 diaphragme. Je fis l'expérience de HookE,, & je ranimai le cœur, dont l'oreillette avoir perdu le mouvement.

Expérience XLIL

Sur un chien 30 Mars,

Le poumon fortit à fon ordinaire de* îa poitrine , *& le ^diaphragme remonte- dans l'exfpiration , & defcend dans Pin£- piration.

Expérience XL III.

Sur un chevreau 3 -Avril

Cet animal fe fer vit à l'ordinaire du diaphragme , qui defcendit dans l'inC-

pira»

<x%o Sur le Diaphragme

piration , & qui remonta dans la fortie de l'air.

•v

Expérience XLIV.

Sur un lapin JZ Dec.

Dans l'infpiration , le diaphragme defeendoit , il chaffoit devant foi les vifeeres du bas ventre , & des inter- valles naiiïbient entre les paquets de fes fibres, qui fe ridoient. Lui feul fai- foit la refpiration 5 fans le fecours des cotes & des mufcles intercoftaux , qui 11e commencèrent à travailler, qu'après mie ouverture , que je fis au diaphragme. Vers les aproches de la mort , le muf- cïe , auquel j'avois fait une ouverture , agit d'une manière irreguliere, La par- tie bleifée defeendoit , pendant que la partie, que j'avois lailfée -entière 5 re- montait , elle montoit -> quand la partie entière fe portoit vers le bas ventre.

Exp*

Section IL 281

Expérience XLV. XLVL Sur deux chiens C &? 7 Janv. 1750.

J E comprimai le nerf phrénique , le diaphragme ne laifïà pas d'agir. Et dans ce cas , & fans que j'aye touché à ce nerf j le diaphragme defcendoit , pen- dant que les cotes montoient. Les chairs des mufcles fe.racourciflbient de la moi- tié , elles ne palifToient pas , mais elles étoient tendues , & attirées vers le cen- tre: elles paroiifoient comme frifées par des ondes transverfales , pas aifez conf. tatées encore. Un des paquets charnus agit bien furement fans le refte du mufcle. Le tendon ne fait qu'obéir.

Expérience XLVII.

Sur un agneau 4 Mars 17? *•

Je forçai cet animal à la toux à for- ce de fumée de foufre allumé, j'ouvris le bas ventre , pour voir les phénomè- nes de la relpiration 3 fans blelfer la poi- trine.

Le diaphragme travaille vivement dans

Piaf-

2$2 Sur le Diaphragme l'infpiration , il fe contracte , il defcend? fes fibres paroiffent frifées , le tendon defcend avec les chairs , il force deux des faulTes cotes à rentrer en dedans. La toux ne me parut être qu'une fe- coufTe , plus violente & dans l'infpira- tion. & dans l'exfpiration. Ces refpira- tions forcées redoubloient de véhémen- ce , quand j'irritois l'intérieur de la trachée.

Expérience XLVÏÏL

Sur une brebis % Mars*

Le diaphragme parut fort bien : l@s chairs environnent le tendon , elles agi£- fent dans l'infpiration en fe racourcif- fant 5 elles fe raprochent*des cotes, & les cotes fe raprochent des chairs. Le tendon ne fait que fuivre les chairs , il n'eft point irritable, mais la chair l'efb fortement.

Expérience XLIX.

Sur un rat ? Avril.

L E diaphragme agit violemment dans

l'inf-

Section IL 3S3

Pinfpiration , il fe contra&e , il de"" fcend 5 & relferre la veine cave. On le fait agir en irritant le nerf phrénique.

Expérience L. LI. LIL Sur trois' chiens. En Avril.

Ces animaux , dont j'ouvris ample- ment la poitrine pour d'autres def- feins , faifoient agir avec le plus grand effort le diaphragme, & les muC- clés du bas ventre. Le diaphragme re- monte bien de trois pouces 5 le coeur & le poumon fortent en dehors, & font repompés enfuite , comme fi une main les retiroit en arrière & en bas. Le foie & les reins mêmes fuyent de- vant le diaphragme , quand il defeenà dans l'iflipiration*

Expérience LIÎL

Sur un chat 2 Sept. I7fl.

L A partie mufculeufe du diaphragme fe racourcit de beaucoup , les cotes fuivent les chairs, & fe raprochent de la veine cave dans Pinfpiration. La par- tie

284 Sur le Diaphragme

tie charnue du diaphragme avance fut cette veine ; elle l' entraine , la fait déf- endre avec elle, & la refferre: le fang la gonfle fous le foie dans Pinfpiration,

Expérience LIV.

Sur tm chat ZQ Sept.

L'action du diaphragme fur l'ef- tomac , n'eft bien vifible , que lorfque le mouvement de la refpiration eft bien violent. Alors ce mufcle defcend dans le bas ventre , comme une vefHe fou- flée , il preffe Feftomac en defcendant devant ce refervoir, & l'appendice gau- ehe du diaphragme force Feftomac à fe porter à la droite.

Expérience LV.

Sur un chien 14 O&oh.

Cet animal refpiroit avec vigueur, quoiqu'il eut été forcé d'avaler de l'opium} & que fes inteftins fuifent fans mouve- ment périftaltique. Le diaphragme pouf, foit Feftomac devant lui» & le fecouoit en quelque manière. En remontant ce

vifecre

Section XII. *8f

vifcere fit fortir de la bile de fon con- duit ; elle couloit dans le duodénum* que j'avois ouvert.

Expérience LVI. Sur un chat 23 Novemb.

ÂPRES quelques expériences peu dé- ©iftves , je parvins à voir l'action de rinfpiration fur la veine cave & fur Tœ- fophage.

je vis le diaphragme defcendre de- vant l'œfophage , plus d'un pouce dans Pinfpiration. Il ne le preifoit pas bien fort , mais dans l'état naturel , tout étant plein, cette preffion devoit avoir plus d'efficace.

Ayant fouflé la veine cave 9 je vis à chaque infpiration l'air defcendre du foie aux reins , & parcourir trois ou quatre lignes. Il remontoic dans l'ex- fpiration,

E3££.

2%6 Sur le Diaphragme.

Expérience LVIL

Sur un chîen 26 Novemh.

L'action du diaphragme fur veine cave fut plus vifîblc , & le fang monta avec Pexfpiration , & defcendit avec l'infpiration.

La prefîion de - l'appendice gauche du diaphragme fur Pœfophage me pa- rut devoir comprimer ce tube dans un abdomen plein , cette appendice agit & tiraille fes fibres viiîblement dans l'inf- piration.

Expérience LVIII.

Sur un chien 30 Nov.

LVu N e & l'autre de ces a&ions pa- rut mieux encore. La veine cave abdo- minale fe vuida , & devint pale dans l'infpiration , elle fe gonfla dans Pex- fpiration.

Les chairs , qui embranent Pœfopha- ge des deux cotés ? le compriment & le preifent 5 lorfau'elles fe gonflent en fcgiifant.

Le

Section. IL 287

Le diaphragme continua de fe con- tracter , quand les deux cavités de la poitrine furent ouvertes.

Expérience LIX.

Sur un rat 17 Dec.

Les bords de la veine cave fe ra- prochent vifiblement fous le diaphrag- me ; le fang en eft exprimé , & les bords paliifent. Dans l'exfpiration cet- te veine fe gonâe , & fe remplit de fang.

L'cefophage eft preifé par le diaphrag- me* fans pourtant , que cette force foit bien grande. Le tendon du dia- phragme repond au cœur , il eft racour- ci par les chairs. La defcente du dia- phragme eft de deux lignes.

La poitrine ayant été ouverte , je vis la veine cave fe reiferrer élHemsnt «lans Pi&fpiration.

'Si**'

288 Sur le Diaphragme. Expérience LX.

Sur un chevreau if Mars I7S2«

La veine cave thorachique eft en- traînée par le diaphragme ; elle defcend dans rinfpiration , & remonte dans l'ex- fpiration.

Expérience LXL Sur un chien i? Avril.

L a même chofe arriva 5 cette veine devint plus longue , & plus étroite dans l'exfpiration : elle fe gonfla , & fe rem- plit de fang dans l'infpiration , quoi- que le coté droit de la poitrine fut ouvert.

Expérience LXII.

Sur un chien 2 S Avril.

La même expérience réuffit parfaite- ment de même, avec la même ouver- ture à la poitrine.

J'omets

Section III. 2g*

J'omets les autres expériences, déjà raportées dans un autre ouvrage. J'ai accordé à celles > que je viens d'expofer , une place dans celui-ci , pour complé- ter l'aclion du diaphragme.

Remarques fur ces expériences.

I L y en a peu à faire -, les phéno- mènes étant fîniples, & fans conteite : il y a pourtant quelque obfcuricé à lever.

Dans le plus grand nombre des expé- riences 9 comme dans l'ordre naturel des chofes * le diaphragme defeend dans Pin- fpiration; il chalfe devant lui les vifee- res du bas ventre , Peftomac -, la rate 5 le foie , & les reins mêmes ( u ). Dans une obfervation le contraire arriva, & le diaphragme defeendit dans Pexfpira- tion ( x ) ; non qu'il agit alors , mais parce qu'il étoit forcé par les mufcles du bas ventre , encore entiers , qui fe- foient defeendre les cotes , pour poulfer N des

(u) Obf. 15. 52. 34. 37. 41.44. 50. ci, $^

(#) Exp. 16. . Mém. fur h refpiration*

2$o Sur le Diaphragme

des cris, trifte foulagement, que la na- ture cherche dans la douleur. Il en ar- rive de même dans le diaphragme bleffé , qui n'agit plus 9 & qui obéit à l'action des cotes (y ).

Le mouvement, que le diaphragme imprime à la veine cave inférieure , eft très différent de" celui , qui paroit dans les veines fupérieures , & dans le cerveau. 11 repouffe le fang dans l'infpiration j «n refferrant la veine cave ( z ) & le fais reculer 5 il le renvoyé ( a ) aux reins & dans les veines inférieures. Dans l'ex- fpiration ce fang remonte , & rapro- ehe du cœur ( b ). Le mouvement , qui dépend de l'exfpiration , 8c dont j'ai par- lé ailleurs » fait un effet contraire 5 le fang eft repouffé contre le cerveau , les bras & les extrémités des veines dans l'ex^ fpiration , & il Te raproche du cœur dans l'infpiration , qui lui fuccede*

(y) Exp. 44.

(*) Exp. 5$. 59. 60.61.62. («) Exp. $£. 57. f8. 60. 61. 6t. (*) Exp. tf. $7. 58» $?. 60. 6i. 6zi

Sie-

Section III. 291

Suit la. contiguïté' de la pleurs

et des Poumons.

Expérience générale ( LXIIl) faite & Bâle le 21 de Janvier 1729. & vérifiés fur fep autres cadavres humains.

Il faut enlever avec précaution les tégumens* & les mnfcles intercoftaux des deux ordres , dans un intervalle ds deux cotes : il fufTit de cet intervalle : mais j'ai fou vent répété le même pro- cédé fur une douzaine d'intervalles deç deux cotés, l'expérience en eft plus nés- te & plus convaincante.

Je mets la pleure à découvert , & je la vois apîiquée au poumon , dont le» marbrures bleues & blanches paroiifenîî à travers cette membrane. On jouit quel- que tems de ce fpeclacle , & je fais alors1 une incifion à la pleure. L'air entre dans- la poitrine , il fait naitre des bulles en- tre le poumon & la pleure : le poumon* s'éloigne de cette membrane , par uns marche lente , dont on peut reconnoitre> les pas ; il fe retire contre les vertèbres * il nais un efpace entre la pleure &

N % poi£-

29% Sur la contig. de la pleure.

poumon, qui s'augmente continuelle- ment , jufqu'à ce que le poumon fe foit autant afaiffé, que le lui permet le vo- 3 naturel de fes membranes & de fes vaiiTeaux , fa ftructure en partie car- tilaguieufe , & les humeurs , dont il peut êifte rempli. La pleure blanchit en mê- me tems , & devient opaque.

Cette expérience réuffit toujours , à moins que le poumon n'ait été collé à la pleure , défaut affez ordinaire aux eorps humains. Ces poumons attachés & immobiles ne peuvent pas quitter la pleure , ni , s'afaiffer.

J'ai remarqué , aufîi , que la marché du poumon eft plus confiderable à coté au médiaftin : il s'afaiffe de ce coté plus d'un pouce , & dans une autre ex- périence jufqu'à deux pouces : dans les parties latérales de la poitrine fon cloi- gnement , caufé par l'air , n'eft pas auffi confiderable.

Le diaphragme eft ordinairement ten- du , & convexe contre la poitrine. Quand on a percé la pleure 5 l'air y entre ; & il s'afaiffe contre le bas ventre , il fe relâ- che en même tems 5 & il eft difficile alors de le préparer.

Ex?*

Section III. 293

Expérience LXI V. Sur un chat 29 Avril 1731.

J' O u V R 1 s la poitrine du coté gau- che ; le poumon s'afaiffà , & l'animal per- dit la voix , malgré les efforts , qu'il fet- foit pour fe plaindre. Je fendis le dia- phragme de l'autre coté : le poumon 9 qui touche naturellement ce mufcle <, s'en écarta , abandonna le fternura 1 s'aplatit contre les vertèbres, & perdit le mouvement, malgré les efforts, que faifoient les cotes pour s'élever.

Dans trois autres obfervations je re- marquai fimplement ., que le poumon s'a- faifîà , devint petit , & fe retira vers les vertèbres, en abandonnant le fternum, toutes les fois qu'on ouvroit la poitrine.

EXPERIENC E LXV.

Sur un chien. 174^-

J'ouvris la poitrine , le pou- mon s'afaifîa à fon ordinaire. Je décou- vris le médiaflin , il devenoit concave au coté de la blelîlire , par laquelle Pair N 3 sntroit a

£94 Sur la conti©. de la pleure.

entroit , & convexe contre la partie fer- mée de la poitrine : cette paroi mitoyen- ne étoit remplie de graiiFe dans fa par- tie poftérieure s & tranfparente par de- vant.

J'admis Pair dans l'autre cavité de la poitrine 5 ranimai fit encore deux re- spirations.

Expérience LXVL

Sur un chien 8 Mars*

y ou T R i s la poitrine : le médiaftin> aflez femblable à l'épipïoon , s'errfla con- tre la partie fermée de la poitrine 5 con- tre laquelle il fe rendit convexe. , comme un voile , que le vent auroit rempli. Le poumon s'afaifïà , & ne fui vit pas le mé- diaftin: il fortoit dans l'exipiration , & rentrait dans la poitrine dans les infpi- rations.

Couvris le coté de la poitrine , qui étoit demeuré fermé ; l'animal perdit entièrement la voix % & le médiaftiii fe dégonfla.

Exf,

Section III. 295

Expérience LXVII.

Sur un chien 30 9 Mars.

L E médiaftin étoit rempli de grairTe ? il étoit concave vers la partie fermée de la poitrine , & convexe du coté de l'ou- verture , que j'y avois faite. Ce phéno- mène eft contraire à la nature , & apar- tient aux fuites du médiaftin déchiré. Voyez les ObfT, 84. 102. 111.113. nç.

Expérience LXVIIL LXIX.

Sur deux chiens 3 1 Mars & 5 Avril.

Je préferai d'attacher mon attention au médiaftin inférieur 5 c'eft une par- tie de la pleure, qui eft placée vers le diaphragme , & un lobe particulier du poumon droit y eft placé , derrière la veine cave.

Ce médiaftin inférieur fe retira en arrière dans Pinfpiration , pendant que le diaphragme defcendoit $ M remontoife en devant dans l'exfpiration.

Le médiaftin fupérieur, qui eft com- mun à l'homme &aux bêtes 5 fait lame-.

N 4 mt

296 Sur La contig. de la pleure.

me chofe , il fuit la bledlire , & rentre dans la poitrine dans i'infpiration , il en fort dans l'exfpiration , femblable à Une vefîie enflée. C'eft précifement , ce que M. Ha m berger croit avoir vu : & on en pouroit conclure , qu'il y a véritablement de l'air dans la poi- trine , puifque le médiaftin paroit enflé, Se qu'on voit de l'air dans la cavité gauche de la poitrine , qui devroit être fans air dans l'hypothefe de B o E R H a a- ve , pareequ'on a eu deflèin de la lait fer fermée.

Je me doutai , que le médiaftin de- voit être déchiré , & que l'air s'étok fait un pafîàge dans la cavité de la poi- trine, qui auroit du être fermée. Ce foupeon augmenta , quand j'eus ouvert la poitrine, du coté, qui auroit du être fermé , & que je ne vis point changer les phénomènes du médiaftin : & je fus convaincu , quand j'eus examiné le mé- diaftin inférieur , & que je l'eus trou- vé déchiré.

L'animal poufïa un petit cri , quand les deux cavités de la poitrine furent ouvertes , mais le poumon s'afailfa bientôt.

Exp-

Section III. 297

Experienc e LXX. LXXL Sur deux autres petits chiens ï Avrih

J E me confirmai dans cette même idée , par ces deux expériences. Il me parut bien fur, que le médiaftin fe dé- chire ou par les doigts des aides , qui retirent le fternum , pour donner du jour aux parties intérieures de la poi- trine , ou par les efforts même du chien: les mêmes aparences continuent, quand l'ouverture de la partie, prétendue fer- mée , de la poitrine eft bien avérée. Je foupçonnai encore , que le médiaftin in- férieur pouvoit être déchiré à la droite de la veine cave.

Le poumon de ce dernier médiaftin eft immobile ; les deux lobes princi- paux de ce vifcere le font également 9 quand on a ouvert les cavités de la poitrine , qui les renferment. L'ani- mal fait des efforts pour refpirer dans cet état , mais fans que le poumon (ui- 've les mouvemens de la poitrine.

N f Exp.

a$8 Sur la cqkti-& di la fleurer Ex P E r i e n c e. LXXI L

Sur un chevreau 7. Avril.

Cette expérience rectifia les préce^ «lentes ,. parceque le médiaftin demeura^ entier. J'ouvris à l'ordinaire la cavité; droite de la poitrine. Je vis le média- ftin aplati contre les cotes gauches , iL n'avoir rien d'ènfté. Le poumon gau- che ne parut point 3 il étoit aplati con- tre les cotes.

Je fui vis avec plus d'exactitude le: médiaftin inférieur , placé entre la vei- ne cave v & le diaphragme : il renferme: un lobe du poumon droit. 11 n'eft pas furpfenant ,, que la cavité de ce mé- diaftin contienne de l'air ,. quand on i'obferve du coté droit, puifqu'elle fait partie d^ la moitié droite de k poitri- ne, îa même", qui vient d'être ouverte par Fobfervateur. De cette aparence de veffie dans le médiaftin inférieur : & 4e encore l'immobilité & Pàplatif- fement du lobe du poumon, qu'elle ren- ferme.

C'eft par la même raifon , que la moitié gauche de la poitrine paroit com- pris

S E C T ï ON III. 29$

primée , & le médiaftin prefle contre les cotes gauches, toutes les fois qu* tout eft dans fon état naturel.

L'animal cria & fe plaignit , tant qu'il n'y eut que le coté droit de la poitrine , qui fut ouvert > il refpira fez aifément pendant tout ce tems là.

Mais tout changea, quand j'eus fait une ouverture au médiaftin : l'air pafËi de la cavité droite à la gauche , qui s'agrandit peu à peu , devint extrême- ment vafte , & gonfla le médiaftin 9 pendant que le poumon gauche fe re- tiroit contre les cotes de ce coté. Je vis alors bien diftin&ement , que la cavité du médiaftin inférieur eft fure- ment diiferente de la cavité gauche di* thorax. Cette cavité inférieure eft der- rière la veine cave , & devant les vei- nes du poumon droite

Expérience LXXÏIL

Sur un chevreau 9 Avril*

Je confirmai de plus en plus , ce que jer renois d'établir. Il eft bien fur , que la cavité du médiaftin inférieur eft prefque auffi large > que toute la poitrine , qtfefc

N 6 'te

gOD^SUR L A CONTIG. DE LA PLEURA

le til entre le péricarde & le diaphrag- siie, mais qu'elle fait partie de la cavi- té droite de la poitrine. Elle eft rem- plie par un petit lobe , qui apartient au poumon droit : j'ai fait fortir ce lo- be de fa loge ; je l'ai fouflé : fa cavité ne communique point avec la cavité gauche de la poitrine.

Le véritable médiaftin avoit été pouf- fé contre la cavité gauche de la poitri- ne : il étoit fort avancé à gauche , & le poumon , de ce coté , étoit aplati & préfque invifible , à moins qu'on ne îbufle cette cavité 9 dans laquelle on dé- couvre alors le poumon , qu'elle con- tient. Je me fuis donc convaincu , qu'il n'y avoit pas d'air dans la cavité gau- che , avant qu'elle fut ouverte , & que j'y euife laiffé entrer l'air extérieur ; & le poumon n'eft pas mobile dans une cavité remplie d'air. Pour achever la démcnftration il faudra ouvrir la poi- trine du coté gauche 9 dès le cornnien- •ement de l'expérience.

Sx*-

Section III. 301

Expérience LXXIV.

Sur un chevreau If Avril.

Je revis les mêmes objets de l'obf. 73» J'avois ouvert la cavité droite de ta poitrine , j'y vis le médiaftin pouf- fé contre les cotes gauches , & la cavi- té gauche de la poitrine comprimée & invifible. Je vis encore la cavité du médiaftin inférieur 5 qui communiquoit avec la cavité droite de la poitrine, entre la veine cave & le poumon droit. Elle ne communique point avec la ca- vité gauche.

Expérience LXXT. Sur un chevreau 19 Avril.

y ouvris la cavité droite , com- me de coutume , le poumon n'en for- tit pas ? & Panimal perdit tout de fui- te la voix. Le médiaftin inférieur pa- roiïfoit comme une vefîie remplie d'air : le lobe de poumon , qui y loge 3 étoit fans mouvement.

Toutes la poitrine étoit remplie par

le

%Q% SUR LA COKTIG. DE LA FLEURE..

le poumon droit, quand je fouflai 1* trachée 5 le médiaftin inférieur fe gon- fla de même , mais Ton lobe de poumon le rempIilFoit exa&ement. Pour décou- vrir le poumon gauche, je fis uneineifion au médiaftin , qui fe gonfla par Pair admis dans la cavité gauche de la poi- trine 5 . & le poumon de ce coté devint vifible pour Pobfervateur , qui avoit ou- vert la cavité droite.

je vérifiai donc , que , dans l'état na- turel, la cavité gauche de la poitrine effi aplatie , invifible , & par confequent fans air , & que le médiaftin eft apli- que aux cotes , jufqu'à ce que j'aye fait une ouverture au médiaftin , & que jfaye admis Pair dans la cavité gauche de la poitrine^

Ex p. LXXVL LXXVI1. LXXVIIL

Sur trois petits chats %\ Avril*

Pour varier l'expérience * j'ouvris ïe coté gauche de la poitrine : le pou- mon en fortit d'abord dans l'exfpira- tion 5 il fe .fou tint long tems , & parut diminuer dans l'infpiration , qui le fit

ren-

S'ECTION II L 3âJ

rtntrer dans la poitrine. Ces animaux erioient foiblement.

Je vis dans le bas de la poitrine le médiaftin inférieur , qui n'étoit point enflé , fon poumon le rempliffoit : ce médiaftin touchoit les cotes droites dans Pinfpiration : dans l'exfpiration cette membrane y & le lobe inférieur du pou- mon j étoit pouffé vers la gauche.

J'ouvris le grand médiaftin par en haut r il fe changea tout de fuite * & le médiaftin inférieur avec lui. L'un & l'autre devint une veiîie enflée r mais le poumon droit s'afaina , & s'éloigna du médiaftin. La voix s'éteignit en m&~ me tems.

EXPERIEKGE LXXIX. Sur un chat 27 Avril.

Je refis même expérience avee le même fuccès.

Le médiaftin inférieur eft entièrement rempli par fon poumon, il ne contient point d'air , qui fépare la membrane du vifcere 5 l'un & l'autre monte en même tems dans l'exfpiration , & dans i'infpi- ration ils redefcendent enfemble. ^ ;,

je

§c4 Sur la Contig. de la pleure.

Je fis une ouverture au médiaftiiij le poumon droit s'afaiifa9 & avec lui fon petit lobe , lemediaftin fe gonfla com- me une veffie. Ce lobe fefoit , comme dans les chevreaux , partie du poumou droit.

Expérience LXXX.

Sur un petit chien 7 Décembre.

Ayant apris par M. Ramspik

«ne idée de M. Liebekuhn, je me mis en devoir de la vérifier. Pour dé- cider de la préfence de l'air entre la pleu- re & le poumon , il fuffit , me difoit- on , de plonger fous Peau un animal ou en vie , ou mort , & d'ouvrir dans cette fituation la. poitrine: s'il y a de l'air , il paroitra en païlant à travers l'eau fous la forme de bulles & de veiîies : & fi aucune bulle ne paroit , il fera dé- montré , , qu'il n'y a point d'air dans la cavitc de la poitrine. Je plongeai donc ce petit animal fous l'eau 3 j'ouvris fa poitrine , & il ne parut aucune bulle.

Ex?-

Section III. 30J

Expérience LXXXI.

Sur un autre petit chien 8 Décembre.

J E refis la même expérience : je plongeai le petit animal fous l'eau , qu'il me parut avaler ,• j'ouvris enfuite fa poi- l'rinej aucune bulle d'air n'en fortit.

Expérience LXXXI L

Sur un fétus humain trouvé dans la matri- ce 2,6 O&obre 1747.

Je découvris la pleure 5 je vis le poumon paroitre à travers , il étoit àpliqué à cette membrane. J'y fis uns ouverture , & le poumon s'en éloigna, & s'afaiiTa comme dans l'adulte*

Expérience LXXXIII.

Sur un chien 2,6 O&obre 1748.

Quand on ouvre la poitrine du ce- droit , on voit le médiaftin fupérieur comme apliqué aux cotes gauches ; à peine le diftiiigue-Mn. On découvre

mieux

5ô6 Sur la conîig. de la pleure,

mieux le médiaftin inférieur 9 placé fous îe cœur , & qui paroit comme enflé , par l'air qui le remplit.

Quand on perce alors le médiaftin, l'air pénètre dans la cavité gauche de la poitrine , il élevé le médiaftin , & le fait paroitre comme un épiploon foufle.

Expérience LXXXIV*

Sur un chien. 4 Janvier 17453*.

M. Trendelenburg ayant fait plufieurs expériences fur les mufcles in- tercoftaux, qui confirmoient les mien- nes , il fut furpris de voir une bulle 5 femblable à Tépiploon, fortir par la bief- fure , qu'il faifoit à la poitrine 5 exac- tement , comme dans les allégués de M. Hamberger.

Je vérifiai cette apparence 5 elle réuf- fit de même : c'étoit bien le médiaftin, qui étoit enflé par l'air? & qui fortoit dans l'exfpiration , pour rentrer dans la poitrine dans Pinfpiration.

Inftruit par l'obfervation précédente, & par plufieurs autres , je prédis à mes élevés , qu'il faioit , que ce médiaftin tut été déchiré t & que l'air eut paf-

Sectiox III. 307

fe dans la cavité gauche de la poitrine. Pour les convaincre * je fis une ouvertu- re dans la cavité gauche , & je la fou- £ai, l'air pana d'abord par la déchiru- re du médiaftin , & la trahit. Ceft apa- remment cette léfion du médiaftin , qui en a impofé à M. H A M berger.

Expérience LXXXV.

Février I7fcx

M. Félix, Médecin de M. l'Elec- teur de Trêves, faifant au théâtre les expériences fur le mouvement périftal» tique , qu'il a publié du depuis , véri« fia la contiguïté du poumon à la pleu- re. Il plongea un chien fous l'eau 5 il lui ouvrit la poitrine , & il n'en for- tit aucune bulle d'air. Il a raporté cet- te expérience au n. XI. de fa thefe. '

Exp. LXXX VI. LXXXVII. LXXXVIDL

Sur deuxfouris &? un chien 1% & 24. Df* cemhre 1750.

Je vis le diaphragme defeendre dan» f infpiraxion * on VQyoit le poumon à

tiavcff

308 Sur LA CONTIG. DE PLEURS ,

travers ce mufcle , il lui étoic contigu , Se rempliifoit parfaitement la poitrine. Je ris une ouverture au diaphragme , & le poumon s'afàifla bientôt 5 il abandonna le mufcle , que je viens de nommer > & fe retira contre les cotes. Je revis la même chofe fur un chien , dont je vouîois obferver la toux,

Expérience LXXX1X. XG

Sur Jeux corbeaux 19 Mars lô'fi.

Le poumon âes animaux volatiles eft collé aux cotes 5 il eft immobile , & placé dans une veille membraneufe * qui le renferme , avec beaucoup d'air bien vifible •> qui remplit l'intervalle en- tre la pleure , ou les cloifons mem- braneufes du ventre , & entre le pou- mon. Quand on foufle la trachée , une velfie s'enfle par Pair 5 qui fort du pou- mon 9 par de gros trous , qui laiife- roient paffer des pois. Les mêmes trous donnent palfage à l'air , pour rentrer dans la trachée , quand on y introduis un tuyau , & qu'on les foufle.

Comme il y de l'air dans les vefïïes abdominales de cet animal , je fus bien

aifc.

Section III. 309

aife , de confiât er la différence , qu'il y a d'une poitrine pleine d'air , à celle des quadrupèdes , que le poumon rem- plit entièrement. Je plongeai cet oifeau fous l'eau 9 & je perçai une de ces membranes ; l'air en fortit à l'inftant fous la forme de veffies , & une lon- gue fuite en paffa dans l'eau , quand j'eus fouflé la trachée.

Expérience XCL

Sw un petit chien encore aveugle 19 Mars.

J'ouvkis la poitrine fous Peau , il n'en fortit aucune bulle , je le laiifai refpirer, il n'en fortit pas d'avantage. Mais quand j'eus mis l'animal à l'air 9 & que cet élément fe fut fait un paflage dans la poitrine par la bleffure, il en fortit des bulles , quand je l'eus replongé fous l'eau.

Exp-

3ia Sur la çontis! ©e ia pleure»;

Expérience XCII. XCIIL

Sur deux petits chiens tirés des cornes de la matrice 31 Août.

J E répétai quatre fois la même expé- rience , en ouvrant fucceflivement les deux cotés de la poitrine de ces petits animaux , que j'avois plongé fous l'eai* II n'm fortit jamais d'air.

Expérience XCIV.

Sur un petit chien tiré de fa matrice 21 O&obre I7fi.

M. Duntze ouvrit fous l'eau un éss cotés de la poitrine , & enfuite l'au- tre , il n'en fortit aucune bulle : il eft Trai , que je n'attendois point d'air dans k poitrine d'un fétus.

Section III. 311

Expérience X C V".

Sar un chien. 30 0$. 175Ï.

J E fis étrangler l'animal ? potir fati& iaire les défenfeurs du fifteme opofe : je plongeai l'animal fous Peau , il en fortic, même avant que j'eus ouvert la poitrine , quelques bulles d'air , qui fe dérachoient du poil de l'animal : on les diftinguoit aifément par leur petit nom- bre , & par leur diftance , des bulles , qui fortent de la poitrine , quand ellf soutient effectivement de l'air.

Expérience XCVL

Sur un chien 1 Nov,

J E fis étrangler un autre chien , je le fis plonger fous l'eau fans ouvrir la poi- trine , il s'en détacha des bulles d'air , qui quittoient le poil , comme dans l'ex- rience précédente. Mais quand l'animal fuC bien mouillé 9 & replongé fous l'eau , il ne fournit plus de bulles , pas même , quand j'eus ouvert la poitrine. L'a- yant retiré de l'eau, & expofé à l'air

313 Sur la comtig. de la pleure.

& l'ayant plongé une féconde fois fous l'eau, il en faifoit un grand nombre. Cet animal avoit taché de refpirer , & di- laté la poitrine & élevé les cotes , quoi- que l'air n'eut aucune communication avec le poumon*

Expérience XCVII.

Sur un chat 2 Rov.

J E ris étrangler cet animal , je le fis plonger dans l'eau 5 & lui ouvris la poi- trine. Il n'en fortit aucune bulle d'air.

Expérience XCVII I.

Sur un chien 4 Nov.

Je fis fuivre encore une fois la métho- de recommandée par M. Hambergek, & je perçai enfuite un des cotés de la poitrine ^ après avoir plongé l'animal fous l'eau. Il n'en fortit aucune bulle d'air.

Je perçai enfuite l'autre coté de la poitrine , il en fortit une longue fuite de bulles. J'examinai le poumon , & je le trouvai blefle. Comme cela ne m'étoit ja- mais arrivé , je jugeai , que l'animal a-

yant

Section III. 313

yant été tué dans le fort de l'infpiration 1 h poumon rempli d'air forqoit la pleure en dehors , & la contraignoit de s'offrir à Pinftrunient , dont je Pavois bleifé.

Expérience XCIX.

Sur un chien 5 Nov.

j e fis encore étrangler cet animal au fort de l'infpiration , mais ayant pris nies précautions pour ne pas bldfer le poumon , il ne paifa aucune bulle d'air dans Peau. Je bleffai enfuite le poumon , & les bulles parurent à Pinftant , elles étoit plus petites , que celles qui forcent de la poitrine ouverte 5 après que Pair y a trouvé accès.

Expérience G

Sur un matin le 'même jour*

J' O u vr I s la poitrine du coté droit à l'animal en vie , & je le fis plonger fous l'eau : j'ouvris alors le coté gauche de la poitrine ? toujours fous Peau , & il en fortit de Pair. Je foupqonnaia que le

O mé-

Mem. fur la refpiration.

314 Sur LA CONTIG. DE la pleure. niédiaftin pouvoit avoir été déchiré , dans les grands efforts de l'animal , qu'on avoit étranglé dans l'infpiration > & que l'air y avoit paffé de la cavité gauche , que j'avois ouverte , avant que de plon- ger l'animal fous l'eau. Je fouflai par la bleflure du coté gauche de la poitri- ne, & l'air paffa effectivement par un trou du' niédiaftin dans le coté de la poi- trine? que j'avois ouvert le premier.

Expérience CL

Sur un lapin 6 Nov.

Cet animal avoit été forcé d'avaler de l'opium : je le fis .étrangler pendant qu'il infpiroit , je lui ouvris enfuite le coté droit , & quelque tems après le coté gau- che de la poitrine. II n'en fortit point d'air.

Expérience CIL

Sur un chien 12 Nov.

J E me confirmai fur la pofTibilité de déchirer le niédiaftin , & de faire des ex- périences 5 qui meneroient à l'erreur. J'a- vois

Section III. 315

vois ouvert le coté gauche de la poitrine» pour forcer l'animai à faire des efforts i je le plongeai enfuite fous Peau , & j'ou- vris le coté droit, il en fortit quantité de bulles d'air.

Je fouflai par l'ouverture du coté gau- che , comme dans l'expérience précéden- te ; l'air fortit par la blefTure du coté droit , après avoir paifé par une ouver- ture du médiaitin. Apparemment , que croyant oter la peau , qui couvroit la bleffijre du coté gauche , on avoit déchi- ré le médiaitin avec les doigts.

EXPERI EN C E 'CIII.

Sur un chat 19 Nov.

y o u v Ri s le coté droit de la poitri- ne , le médiaitin étoit apliqué aux cotes gauches , il ne paroiifoit point. J'ouvris ce dernier coté, & je fourbi par la bief- fure > le médiaftin s'éleva , quitta les cotes gauches , forma comme une vef- ile , & devint convexe contre la cavité droite de la poitrine.

O 2 Exr

3 16 Sûr la coNTie. de la pleure. Expérience CIV.

Sur un chien 2 3 Nov.

J'ouvris Une des cavités de la poi- trine fous l'eau , il n'en fortit point d'air : j'ouvris l'autre , il n'en fortit pas d'a- vantage.

Expérience CV.

Sur un chien 3 Decemb.

J' A V O I s ouvert les deux cavités la poitrine , au commencement de l'ex- périence. Le médiaftin fortit par un des cotés , & enfuite par l'autre. L'animal vécut longtems dans cet état , fes pou- mons étant extrêmement afaines , com- me je m'en convainquis v en y portant le doigt.

Exp-

Section. III. 317 Expérience CVL

Sur un mfant mort ni 6 Decemb.

Je préparai la pleure du coté gauche , le poumon étoit placé immédiatement fous cette membrane. L'air y entra, le poumon fe retira contre le dos , &, s'apla- tit.

Ex puunci CVIL

Sur un chevreau 10 Avril 1753.

Je réunis à faire une expérience 9 que j'avois regardé comme impoffible : aufll ne feroit - elle guère pratiquable dans un animai moins doux , & moins timide.

Je préparai la pleure l'animal vivant & refpirant eîicore* Je voyois le pou- mon à travers cette membrane , fous la- quelle il étoit placé immédiatement. Je blefFai la pleure , le poumon s'afeiife , & fe retira , & la voix de l'animal fut aiïbi- blie de beaucoup. Je voyois le poumon quitter la pleure dans l'infpiration 3 Se

O 3 s'est

3i 8 Sur la contig. de la pleure. s'en raprocher dans Pexfpiration. Il fuivoit les mouvemens du diaphragme.

Expérience C VIIL

Sur un chevreau 14 Avril

Je refis la même expérience avec le même fuccès, je vis le poumon placé immédiatement derrière la pleure. Ayant ouvert la pleure des deux cotés de la poi- trine , l'animal ne laiiTa pas de refpirer * de foufler , de crier même * & il furve- eut longtems à cette bleiTure , qu'on a cru donner la. mort dans l'inftant même.

Expérience CIX-

Sur un chien 6 O&.

L'animal ayant éjé plongé fous l'eau 3 je lui ouvris la poitrine , il n'en fortit point d'air , quoiqu'il eut été é- tranglé pendant l'infpiration. J'avois teint de bleu les vahTeaux lactés de cet ani- mal j en lui faifant avaler du tournefol.

Exp-

Section III. 319

Expérience CX.

Sur un lapin 18 Novemb.

On prépara la pleure, & l'on perça la poitrine , l'animai étant plongé fous l'eau. Il n'en fortit aucune bulle d'air, Ce fut M. de B r u n N , qui fit cette expé- rience devant la Société Royale ( c ).

Expérience CXI.

Sur un chien 2 f Novemb.

Je le plongeai fous Peau , après qu'il fut étranglé , & j'ouvris la poitrine : il n'en fortit aucune apparence d'air : je le retirai de l'eau , & le mis à l'air : je le plon- geai une féconde fois fous Peau» il en fortit "beaucoup de bulles. t

(<:) Le raport en a été fait dans les Qàtim- gifcbe jùueigenii t%. p, 1117.

O 4 Exp-

320 Sur la contig. de la pleure. Expérience CXIL

Sur un chien I DgcsmL

Je refis l'expérience en préfence de M. H a H N Profelfeur en pîiyfique ex- périmentale à Utrecht 5 de M M. les Pro- Meurs Holmann, Hahn, Zinn & Roederer. C'étoit un matin ; je lui ouvris la poitrine fous l'eau , il n^en fortit point d'air. Je djlatai la bîeffure avec le doigt 9 il n'en fortit aucune bul- le. Je retirai le , chien* & le ramenai fur la; furface de l'eau , pour que fa poitrine fut à Tair. Je le replongeai , & il er* fortit alors des bulles d'air.

Exj?ERiE^en CXIIX

Sur un chien Z Ttecemh

J e refis la même expérience en prê- lènce des mêmes favans. J'ouvris un des cotés de la poitrine fous l'eau , il n'en fortit point d'air : je dilatai la bleûure % aucune bulle ne parut*

J'ouvris alors le coté gauche de la poi- trine;

Section III. 321

trine , &, je le dilatai > les bulles paru- rent.

Je fis voir la caufe de l'erreur , en fou- flantpar Pouverture gauche 9 l'air fortit par l'ouverture droite ? & le médiaftira avoit été déchiré.

Expérience C X I V~

Sur un matm II D&+

Je le fis étrangler après en avoir oB* fervé la refpiration, & je le plongeai fous l'eau : je perçai alors la poitrine , il n'erfc fortit aucune bulle d'air»

EXBERIEF CE GXY.

Sur un chien %& Dec.

]7 ouvris la pleure ranimai étant plongé dans l'eau , il n'en fortit point d'air. Je fis une, ouverture du coté gau- che de la poitrine , l'air fe fit bientôt voir. Je fbuôai par la féconde ouvertu- re 9 & l'air fortit par la première : le médiaftin ayant été déchiré * aparem- ment par les efforts de l'animal 5 pendant. l'expérience des mufcles>.

O ç Ex f.

%$% Sur la contig. de la pleure, Expérience CXVI.^

Sur un poulet édos depuis 24 heures... 1757.

J' o u V R 1 s la poitrine de ce petit a- nimal, pour voir le mouvement du cœur: il piaula, quand elle fut entièrement ou- verte. Les poumons des volatiles ne s'a- faiffent pas , quand on découvre le cœur. Ils font couverts de membranes , qui les protègent contre l'action de Pair. Le pou- mon étoit d'un rouge vif, il nagea. II devient d'ailleurs parfaitement immobi- le^).

Expérience CXV1L

kl

Sur un poulet de 5 28 heures. 15 Notr.

J'en obfervai avec foin la respiration { e ). Elle fe fait comme dans les quadru- pèdes 5 par des élévations , & des abaif. femens alternatifs des cotes. La partie oifeufe & latérale des cotes s'élève dans

leur

(d) Memoir.fur lafqrnr. du $*uktEx$. %6%, tO Ibid, J&sp. «Sa.

Section III. 323

leur infpiration , & les pointes des ap- pendices cartilagineufes , articulées au flernum , defcendent en même tems. On, voit les poumons immobiles , à travers les membranes,qui dans les volatiles tien- nent lieu de diaphragme , & qui fervent aparemment à leur donner de la légèreté. Ces membranes ont un mouvement , lié à celui des cotes -y elles defcendent & de- viennent convexes contre le bas ventre* L'air qui eft. entre ces membranes & le poumon eft de la dernière évidence.

Rcfultats des expériences.

I L s'agit de favoir , fi le poumon tou- che la pleure par fa furface , ou s'il y ~a entre le poumon des quadrupèdes 5 & la pleure , un efpace rempli d'air , comme il y en a dans les volatiles. J'ai taché de varier de plufieurs manières les expé- riences , qui doivent décider cette quef- iion.

L La plus (impie c'efi; de comparer la poitrine des quadrupèdes avec celle des oifeaux , fans rien changer à l'état des cho- fes.On peut y parvenir de plufieurs maniè- res. On voit aflez bien le poumon à travers

Q 6 le

3^4 Sur la contig. de la pleukê.

le. diaphragme (/) , & les mufcles în~ tercoftaux des petits animaux. Dans les nntmaux d'un plus grand volume \ Se dans l'homme , il faut enlever les tégu- mens & les. mufcles intercoftaux 5 pour tlécouvrir la pleure. Cela n'eft pas bien difficile dans le cadavre , & fur tout dans l'homme (g) , dont la poitrine eft large & platte. Un peu. d'adrefle fuffit pour enlever les mufcles intercoftaux de tous les intervalles des vraies cotes : cette pré- paration eft nécefTaire* quand on veut démontrer les vaiffeaux mammaires (/))* leurs cercles , qui font d'une grande beau- té , & leurs anaftomofes avec les vai£ féaux extérieurs de la poitrine. La feule; attention , dont on a befoin , c'eft d'en- lever 3a graîiFe , les vaiffeaux , & les fi- bres tendineufes des mufcles intercoftaux,. fans endommager la pleure. J'ai fait cette préparation prefque toutes les années pour mes élevés , & je l'ai vu faire deux ou trois fois à M. Albinus, mon iî- luflre maître, dès les années 1725. 1726.

&

f'O Exp, %G. g?. 8fr.

(?) Exp. 61. vérifiée huit fois..

{à) 'Fajcic. icon. anat* VI. I.

Section ITL 32?

le 1727. Je l'ai répétée fur des fétus (i)'* & fur des animaux morts.

Il eft bien plus difficile de la faire fur des animaux vivans , dont la poitrine fait prefque toujours une boffe aiguë y <lont les intervalles des cotes fe prefen- tent obliquement , & font d'ailleurs plus étroits , que dans l'homme » & dont les douleurs , très vives fans doute r quand on attaque les cordons confîderables des véritables nerfs intercoftaux , les for- cent à s'agiter fous le fcalpel. Le fang rend l'opération encore plus difficile. Toutes ces difficultés réunies m'ont fait regarder comme impoffible ( ^) le dé- pouillement de la pleure dans un animal en vie. J'y ai pourtant réuffi deux fois r en faifant choix des animaux les plus ti- mides ( / ) , & les plus aifés à aûujettir.

Il y a encore une autre manière de découvrir une grande portion de la pleu- re,. & cette manière eft la plus aifée de- toutes. Le médiaftin eft effectivement la pleure même , c'eft le même fac , qu'on trouve fous les mufcles intercoftaux y

mais;

(i) Exp. §2. 106.

( k ) De rejj- ratione P. I, n. 1.7. not. $. p. 1 £r*.

(/) Exp, 107. !<,£,

S%6 Sur la contig. de la pleure.

mais on en découvre une plus grande étendue. Il ne faut que facrifier le coté droit de la poitrine dans un animal vi- vant , couper les cotes droites avec des cifeaux , en épargnant le fternum , & dé- couvrir par confequent le médiaftin (*»)■ Après toutes ces différentes préparations, on voit toujours la même chofe dans les quadrupèdes j c'eft le poumon placé immédiatement («) fous la pleure, ou fur le diaphragme (o), ou derrière le médiaftin (p): aucun intervalle ne le fépare de cette pleure, la vue ■& l'at- touchement concourent pour démontrer cette contiguïté.

IL Eile eft établie d'une manière encore plus convaincante par la com- paraifon de la poitrine des oifeaux , cet air fe trouve placé par la nature même. En effet on n'a qu'à ouvrir avec quelque précaution le bas ventre de quelque oifeau, que Ton vou- dra»

(jfOEqMç. ^6.72.75.74.7^.78 75>.8?.

(») Exp. 63, 82. io64 107. 108.

(0) £rp*4;86.87» 88Musschïnbroïcr

dans ia diïl. inaugur. n 1 7. (jO Exp. 73. 75. 74. 75. 78- 79- 83. 105.

Section III. 327

dra, & fixer fes yeux fur deux cloi- fons membraneufes 9 qu'on découvrira aifément des deux cotés du foie , on verra bientôt un efpace confiderable (#) entre ces membranes & le pou- mon , qui eft attaché aux cotes à la "diftance de plufieurs lignes des mem- branes , qui tiennent lieu de diaphrag- me à cette claiTe d'animaux. On va dé- montrer , que cet efpace eft rempli d'air (r).

Si les quadrupèdes avoient la même ftructure , que les oifeaux? & fi le pou- mon étoit féparé de la pleure par un efpace rempli d'air, on verroit le pou- mon avec les mêmes circonftances dans les quadrupèdes , l'intervalle de la pleu- re au poumon fe diftingueroit mieux encore , pareequ'il feroit incomparable- ment plus grand, en obfervant un ma- tin de quatre pies d'un coté , & un poulet de quatre pouces de l'autre, La diverfité des aparences ne peut naitre , que de la diverfité des ftru&ures 5 d'où ces aparences font nées.

III. La

iq) Exp. 8^.50. 117.

(r) Puisqu'il en fort des bulles d'air quand ii eft ouvert fous l'eau. Exp. $9. 90»

g a 8 Sur la contig. de la pleure.

III. La conviction , qui naît d'une expérience il fîmple , eft augmentée par les changemens qui fuivent l'admifïiort de l'air. S'il y avoit , dans la cavité de; la poitrine , une portion quelconque d'air; véritable , forti du poumon , & fem- blable à celui de l'atmofphere y on ouvriroit en vain cette cavité , il n'y arriveroit aucun changement : la moin- dre portion de cet air» renfermé dans un vaiffeau verre fqellé , foutient le mercure à la même hauteur , que le& immenfes colonnes de l'air T qui pefe fur la campagne % ou. fur la mer. Le poumon ne feroit pas plus comprimé par confequent , après une ouverture fai- te à la pleure , qu'il ne Pa été dans la poitrine entière , il n'y auroit aucune caufe , qui le reduiroit à un plus petit volume : une veille enfermée dans mie* autre veiïïe , avec un intervalle d'air, ne* devient pas plus petite , lorsqu'on ouvre: îa veiEe extérieure.

Il n'en arrive pas de même dans la poitrine des quadrupèdes. Dès qu'on #uvre la pleure ( s ) , le médiaftin (0>

ou*

C/) Exp.. 6$. 64.. 6e. 82. io5". 107. 108L it) Exp. 70, 71. 73. 7$.* 76. 77-. 78* 79. 83> 103.

Section III. 329

su le diaphragme ( u ) , l'air extérieur , 11e trouvant aucune refiftance* entre dans Pefpace imaginaire > qui . peut être con- çu entre la pleure & le poumon ; il dilate cet efpace ( x ) * il avance avec une rparche lente & graduée,- il repouf- fe le poumon , toujours dilaté même après la mort , il met Pair enfermé dans le poumon dans un équilibre y qui per- met à la contra clion naturelle de fa fub- ftauce de chaifer l'air par la trachée, & de réduire ce vifcere à un petit vo- lume y jufqu'à ce que la fubftançe fe foit reprife dans le plus petit volume , que lui permette Pair arrêté dans fes véfi- cules y & dont il ne fauroit jamais fe défaire dans un animal y. qui a refpiré (y). Le poumon demeure immobile dans cet état ( z ) 3 & la pleure ( a ) , ou le médiaftin ( b ) forment des bulles mi&éQS par l'air » qui y a trouvé de

l'ac-

(u) Exp.,64.. $6. 87. 88.

(a?) Exp. 6$, 82. 86, 87 88- 106. 107.

(y) Puifqu'il fumage toujours fur Veza-Exp,

119- &c* (*) Exp. 63. 70. 71. ioç. (a) Exf. 6%. &c. (&) Exp. lz> 71. 75. 76. 7?. 78. 105,

330 Sur la contig. de la pleure. l'accès. Il n'y a qu'un feul cas, Fobfervateur ne change rien en perçant la poitrine : ce cas eft même affez com- mun y c'eft l'adhéfion du poumon à la pleure. Lié par un tiflu cellulaire 3 il ne fauroit quitter alors cette marnbra- ne , & l'air ne peut pas s'y ouvrir de pafiage.

Si le poumon eft devenu plus petit, s'il eft un nouvel efpace entre lui & iapleure , après Fadmifïïon de l'air exté- rieur , il faut qu'il n'y en ait point eu au- paravant entre le poumon & la pleure (c): c'eft une démonftration , dont tout phyfiçien connoit la force & la fimp li- cite.

Qu'on n'objede pas , que l'air de cet efpace eft plus rare 9 & qu'il pefe par confequent moins fur le poumon , que ne pefe l'air atmofphérique. Cette objedlion pouroit avoir lieu dans l'ani- mai vivant , Pair thorachique fupofé pouroit être échauffé par le fang : mais dans le cadavre tout eft froid i cet air

auroit

(c) L'air n'entre pas dans une cavité , à moins qu'elle n'ait été vuide, ou du moins imparfaitement remplie. Hamberoes. Progr. 1. p. 5.

Section III. 33i

aui'oit du s'être remis à Punition de Pair extérieur , & avoir repris fa denft- naturelle ? puîfqu'il ne lui refte au- cune caufe , qui puiilè le raréfier. Mais Pafaiffement du poumon eft le même dans le cadavre ( à ) , & dans l'animal en vie ( e ).

S'il n'a pas lieu dans les volatiles » il y a deux raifons pour cette diffé- rence. Leur poumon eft immobile d il eft déjà fait , pour^être expofé à Pair qui l'environne. Si l'oifeau peut réf. pirer & crier dans cet état , c'eft que les membranes particulières à cette claC fe d'animaux protègent le poumon, lors même qu'on a coupé le fternum , & dé- couvert le cœur (/).

IV. Il reftoit une expérience plus fimple encore , & plus évidente. L'air eft près de mille ibis plus léger que l'eau : qu'on plonge une veffie remplie d'air fous l'eau , qu'on la perce , Pair en doit fortir , & prendre la forme de bulles 5 pour fe rendre à la furface ; rien n'eft plus commun. La vefïie ,

c'eft

(d)Exp. 6i. 82.

(O Exp. 64. 6$. 66. 70. 71.72. 73- 7S- 76. 77»

78. 75.8$.. 86.87- 83. 103. s 07. log- CZ) Exp. n<r.

332 Sur la contig. de la pleure.

c'eil ici la poitrine remplie d'air encre le poumon & la pleure , dans l'hypo* thefe que je combats : plongeons cette poitrine fous Peau , ouvrons - la ; s'il y a de Pair , il doit en fortir , fous Pa- parence vifible des veilles & des bulles.

J'ai fait cette expérience un grand nombre de fois : il n'eft point forti d'air ni dans l'animal vivant (^), ni dans le cadavre du férus humain ( h ) , ni dans celui du fétus quadrupède (i).

Ce qui confirme encore ce raifomie- ment? ce font les bulles qui forcent de la poitrine des oifeaux. Il y a de Pair dans cette poitrine : qu'on l'ouvre fous Peau s on enverra toujours fortir une- longue fuite de veffies (/() d'air. On voit, à n'en pouvoir douter, par fe- xiftence de ces bulles , qu'il ea devrok fortir inFail librement de la poitrine des quadrupèdes , il elle étoit , comme celle des volatiles , remplie d'air atmofpheri- ^ue.

Un

(g) Exp* 8°. 81. 8?- 51. 5i. 9?. 5«5". 97* 99» 101. 104. 10^. no. ni. %iz. i J 3. 114» nç.

{b)Exp. i-otfv

( i ) Exp. 54.

{k) Exj>< 8.9. 9®*

Section IIL 333

Un habile phyficien, prévenu pour l'opinion contraire 5 fit une machine * qui imitoit la poitrine dans l'hypothefe , -de M. Hamberge k. C'étoient deux tubes de verre , placés l'un dans l'au- tre , avec un fort petit intervalle rem- pli d'air : on plongeoit les tubes fous l'eau 3 on ouvroit le tube extérieur , & on auroit bien fouhaité , qu'il n'eut point paru de bulles d'air. Mais la nature fe refufa à la prévention , quelque pe- tit que fut Pefpace rempli d'air; il en fortit toujours des bulles , & l'auteur de P expérience eut foin de la fuprimer : mais des témoins fincëres & habiles m'en ont fait le rapert.

Une autre preuve fe tire du change- ment 5 qui arrive à ee phénomène par l'admiïîion de l'air dans la poitrine. Le même animai 9 dont la poitrine n'a point rendu d'air 5 quand on l'a plongé fous Peau 5 en rend , dès qu'on l'a tiré de l'eau, qu'on l'a expofe à l'air , & que l'air a pu fe faire jour dans la poitrine ( / ) : il en rend atùîï , lorfque l'air a pu péné- trer dans la poitrine , par une bleffu- re du médiaftin Cm),

IV.

( /) Exp, $1. 96. m. 11*. {m) Exp. 100, 103. 113,115.

334 SURLACONTIG. DE LA PLEURE.

V. Une vérité fi bien établie ne paroit fufceptible , ni de preuves ulté- rieures ni d'objections : elle n'a pas été pourtant à l'abri d'une opofition affez vive , on a cru pouvoir en appeller à l'expérience même , qui avoit été mon guide. On a vu 5 & je l'ai vu moi mê- me , le médiaftin fortir ( n ) de la cavi- té droite de la poitrine : cette cloifon avoit l'aparence d'une veiîîe enflée 5 & concave du coté de la poitrine , qu'on a cru fermé ( 0 ) , & on a vu 5 a tra- vers cette membrane tranfparente 9 un efpace , aparemment rempli d'air ( p ) 9 puifque le médiaftin en étoit comme gonflé , & cet air devoit avoir été con- tenu dans la cavité gauche de la poi- trine , qu'on n'avoit point ouverte.

On a imité enfiûte l'expérience de l'animal plongé fous Peau ; on fondent qu'il en eft forti de l'air. Je le répète , j'ai vu le même phénomène ( q ). C'eH au raifonnement de décider entre des

expé-

(«) Exp, 68. 69, 70. 71. 84» L 0 ] Exp. 67. Cp3 Exp. 68 69. 70. 71.

Zq2 Exp^s^. 9%. 99* *00 102. II ï. 112. 113. US.

Section III. 33c

expériences , qui paroifTent fe contre- dire.

L'erreur de la première expérience a pu venir du médiaftin propre des qua- drupèdes 3 & donc il n'y a pas de vef- tige dans l'homme (r). Ce médiaftin eft inférieur au cœur, il eft placé à gau- che de la veine cave , on a pu le voir par la cavité gauche de la poitrine, fous l'aparence d'une veffie pleine d'air , il a pu fortir de la poitrine dans Fexfpira- tion fous la même aparence.

Mais ce n'étoit pas l'air de la cavité gauche de la poitrine , qui rempliiToit ce médiaftin , il fait partie de la poitri- ne droite , il eft rempli par un lobe du poumon du même coté, Tair, qui gon- floit ce médiaftin , étoit entré par l'ou- verture de la cavité droite , que l'ob- fervateur venoit de faire.

Ce phénomène a pu avoir une autre caufe. Les doigts des afîiftans , placés imprudemment fous le fternum , pour écarter les parois de la cavité gauche ouverte , un doigt fouré dans la bleifu- re fous prétexte de la dilater , les ef- forts

V

[r] Exp. 58. 69. 72. 73- 74- 7*« 7*. 77- 78- 7* 83.

"33 6 Sur la contig. de la pleure.

forts même de l'animal , qui forcent le poumon de fortir de la poitrine par l'exfpiration , & qui en font fortir en même tems le véritable médiaftin , com- mun à l'homme & aux animaux, tou- tes ces caufes différentes ont pu déchirer une membrane fine , foible , & fou vent femblable à l'épiploon. Cette fou? ce d'er- reurs eft la plus commune, je l'ai de- couverte plufieurs fois O), en ouvrant cette cavité gauche de la poitrine , qui .auroit du être fermée & inacceiîible à l'air , & en y fouflant. L'air , que j'y faifois entrer , ne manquoit pas d'enfi- ler la déchirure du médiaftin , & de paffer du coté (?) , que je venois d'ouvrir dans le coté , par lequel j'a- vois vîi le médiaftin , fous la forme d'une veffie gonflée. Car l'entrée de l'air dans une cavité quelconque de la poi- trine gonfle le médiaftin , & lui fait prendre la forme d'une veille ( u ).

Pour

X *3 Pour le médiaftin des bêtes. Exp. 68. 69. " Pour le véritable médiaftin Exp. 84- en y

comparant les Exp. 100. 102, 113. 115. Ct) Exp. <Tç. 66. 84. («) Exp. 7i>7î- 76. 77. 78» 7^83. IÏ3-

Section III. 337

Pour oter tout fcrupule au lecteur* il fuffit de fe rapeller des expériences dé- jà alléguées (#), & l'état naturel du mé- diaftin , toujours apliqué contre tes cotes de la cavité fermée de la poitrine, & convexe de ce coté là. Une ouverture faite à deffein change cet état , dans celui d'une vefîie fouflée. Dès que le médiaftiu paroit fous cette forme , les mêmes effets devant avoir des caufes femblables , ce gonflement du médiaitin doit être l'effet d'une déchirure faite par hazard.

Pour les bulles d'air , qu'on a préten- du voir for tir de la poitrine d'un ani- mal 5 qu'on perçoit fous l'eau > elles ont pu être forties de fon poil (y ) $ elles ont pu naitre d'une bleifure du pou- mon ( z ) , aifée à faire , furtout après la préparation, qu'enfeignoient mes ad- verfaires *> & qui confifte à étrangler l'a- nimal dans l'infpiration. Le poumon 9 dilaté autant qu'il peut l'être , s'offre a- îors à la pointe du fcaipel , & vient au fecours du befoin , qu'on a de voir de l'air. Une bleifure du médiaftiu ( à )

faite

O) £#£.72.73.74. 75. 7$-7ï*7%* 8|. &C.

(y*) Exp. 9t. 96.

(2) Exp. 98. 99.

(«) Exp. 100. 102. iij. irç.

Mim. fur la refpiration.

3|8 Sur la. contig. de pleure.

faite par quelqu'une des caufes , que J'ai déjà raportées , peut encore fournir cet air , qu'on m'opofe. Toutes les fois que j'ai vu ces bulles , je n'ai pas manqué de découvrir la fource de l'erreur; & îe la trouvois ? ou dans l'air adhèrent au poil , ou dans une blefîure du poumon 9 ou dans une violence faite au médiaflin îivant l'expérience. Peut être même qu'on a fait fortir de l'eau ( b ) l'animai, qu'on avoit plongé fous fa furface, qu'on a fait voir aux fpectateurs peu aguerris » oet air 9 qu'on venoit d'admettre dans la poitrine.

V. Ces foupqons ne font pas inju- res , il ne peut y avoir de contradiction dans la voix de la nature : & fi l'on a vîi des événemens opofés , des caufes étran- gères ont du faire naitre ceux, qui ont liirTeré des miens. Qu'on y prête un mo- ment d'attention , on va fentir d'abord la force fupérisnre des expériences , qui n'ont point fait voir de bulles d'air. J'ouvrois la poitrine : aucun artifice n'au- roit pu les empêcher de paroitre, com- me rien ne peut les rendre invifibles , quand on ouvre , fous les mêmes circon-

ftances

[&] Exj>. 91. 96. III. %!%>

Section I. 339

tances 5 la poitrine d'un oifeau. Il eft im*. pofiible d'ouvrir à i'air un paffage dans l'eau, & d'en- prévenir l'aparicion , qui fuit effentiellement de fa légèreté. S'il n'en par oit point , il ne doit poiut y en avoir eu.

Il n'en eft pas de même des expérien- ces, où l'on a cru voir de l'air fortir de la poitrine. Je viens d'expofer des raifons , qui ont pu en fournir contre l'intention de la nature , & jamais mes adverfaires n'ont offert la moindre con- jecture fur une manœuvre, qui put le faire difparoitre.

On a cru pouvoir m'opofer des blef- fures pénétrantes de la poitrine , qui fe font faites un paflage à travers la cavi- té , fans blelfer le poumon. , Cela n'eft pas entièrement impoffible , un couteau peut fe glifler entre la pleure & le pou- mon? repouifer ce vifeere , & fortir par une féconde bleifure du coté opofé. La même chofe arrive bien au bas ventre 3 perfonne n'a penfé à voir de l'air , & la plénitude extrême de la cavité eft trop viiible. Dans. ,un chien étranglé pendant l'infpiration , il doit être bien difficile d'éviter le poumon, qui gonflé au delà je fon volume ordinaire , fait

P 2 Étire

340 Sur le Poumon du fétus &c.

faire boiTe alors à la pleure , & la pouffe contre les mufcles intercoftaux.

SECTION IV.

Sur le poumon du fétus et celui

DES ANIMAUX NOYfc'S.

Mxp. générale ( CXVII1 ) vérifiée huit fois fur des fétus humains,

L e poumon d'un fétus , qui n'a ja- mais refpiré , plongé dans l'eau , va [au fonds ; toutes les pièces * qu'on pourr oit en couper , font la même chofe , comme le font toutes les autres parties folides du fétus & dans l'homme, & dans les quadrupèdes , & dans les oifeaux.

Expérience CXIX.

Dans nn fétus mort^né. i Avril 1746.

J E ne fouflai qu'une feule fois le pou- mon , qui avoit coulé au fond de l'eau : il furnagea le moment même 5 & , quoi- que exprimé entre mes doigts , il fe fou- tïnt toujours au deflus de l'eau.

Ex p.

S e c/r i o n IV. 341

Expérience CXX.

Sur une fiîk morte avant que de naître 1 3 OSobre 1746.

•ma

L E eœur alla au fonds de l'eau avec les poumons, Je ne le fouflai qu'une feule fois , & il nagea conflamment.

Expérience CXXI

Sur une fille morte avant que de naître 28 Decemb.

Les poumons alloient à fonds, & entiers & coupés par morceaux, je les fouflai une feule lois , à peine une troi- fieme partie du poumon fe trouva -t- elle remplie d'air 5 il ne laina pas de nager 3 avec quelque foin» que je cherchafle à en faire fortir l'air.

Expérience CXXII.

Sur un fétus hydropique de fept mois 16 Janvier 1747.

L e poumon alla au fonds de Peau , je ne le fouflai qu'une fois & imparfei

F 3 temeiït»,

342 Sur le Poumon du Fétus &c*

tement , & il ne me fut plus pofiible de le faire refter fous Peau.

Expérience CXXIIL

Sur un fétus trouvé dans la matrice, 27 0&*

L E poumon étpit rouge & compact % il allok au fond de l'eau dan0» l'inftant. Je le fouflai une feule fois , il fe foutins alors fur l'eau conftamment, quelque et fort que je fnTe pour en cliaffer l'ait*

Expérience CXXlf.

Sur une femme noyée. 16 Juin 174&*

L' E A u regorgea de la trachée , quand je comprimons le poumon. Le poumon; étoit prefque noir , & le cœur tout \mi- de. L'eftomac & l'œfophage étoient rern* plis d'eau.

Expérience CXXÎ.

Sur une fille morte avant que de naître. 1 7 Février 1750.

Dans un* accouchement difficile on

avoic

Section IV. 343

avoit ouvert le crâne à cet enfant , on avoit évacué le cerveau , & déchiré la trachée. Je coupai une petite portion du poumon, elle coula à fonds dans FinC tant. Je la fouflai , & le poumon nagea , la portion fouflée ramenoit le poumon fur l'eau.

Expérience CXXVI. CXXVII,

Sur une chienne pleine* 2 Juin 17 fi.

Je commençai par obferver les pe- tits , qui vivoient encore dans Pamnios , après la mort de leur mère. Leur bouche étoit ouverte fous les eaux , on voyok la langue entre les lèvres & ces petits animaux paroifîbient vouloir refpirer. J'en laiifai périr un dans les eaux 3 & je détachai l'autre , & le mis à Pair.

Il ploya les jambes r comme pour faire un effort 5 & refpira en ouvrant la gueule.

Je fis flotter dans Peau les poumons de ces deux animaux. Celui, qui aparte- noit à Panimal mort dans Peau de l'anu nies? alla conftamment à fonds, & le poumon de Panimal , qui avoit refpiré 5 magea de même,

P 4 l*Jh-

344 SyR LE Poumon du Fstus g$c, Exp. CXXVIIL CXXIX. CXXX.

Sur une chienne pleins &fes petits,. 2,3 //*/#.

Il y avoit trois petits dans une des €ornes de l'utérus. J'en tirai l'un & le mis à l'air > il refpira une feule fois. Je le replongeai fous l'eau, il vécut une demie heure dans cet état, il paroifîbit vouloir refpirer : il périt à la fin , & fou poumon nagea.

Le fécond de ces petits chiens fut plon- gé avec Pamnios fous de Peau tiède : je perçai l'amnios , l'animal y vécut , tl ©uvrit la bouche, & paroiffoit vouloir refpirer 9 mais il périt le premier. Son poumon alla à fonds.

Le troilieme fétus tiré de fes membra* nés, & mis à l'air, refpira avec facilité t & cria. Son poumon nagea-.

Expérience CXXXL

Sur un enfant expoféy & trouvé mort à ta fin de Juillet 175 1.

Cet enfant n*avoit été trouvé , qu'a-

prè6

Se c t i o n IV. 34c

près trois jours -y le tems étoit fore chaud , & le fuje; fentoit bien mal. Mais poumon ne laifTa pas que d'être d'un rou- ge foncé , & il étoit un peu dur à l'a- touchement. Je prédis qu'il iroit à fonds , & il y alla , & entier & coupé par mor- ceaux.

EXPERIENCE CXXXIL

Sur un enfant mort né. 1 3 Septembre.

L E poumon étoit d'un rouge foncé , je crus qu'il iroit au fonds de l'eau. Il y alla , & par morceaux & en mafîe. J'en fouflai légèrement une portion , elle nageas j'en expofai une autre à îa pu- tréfaction dans de l'eau , que je ne re- nouvellai pas , & elle pourit fort vite.

Le vifeere rougit dans cette eau , il fe couvrit de bulles d'air 3 il s'éleva peu à peu au deflus de l'eau. Le feptieme jour il nageoit tout k fait , & n'alla plus à fonds.

P f Exp-

34^ Sur le Poumon du Fétus g££

Expérience CXXXIIL

Sur un chien tiré- Je la matrice de fa mère:,. 21 O&obre.

I L étoit mort , quand je le fortis de la corne de la matrice. Son poumon al- la au fonds de Peau.

Expérience CXXXIW

Sur wt agneau tire Je la matrice j 5; Jan- vier If 53>

Le poumon de cet animal, qui pour- voit être de trois mois > alla au fonds de- l'eau. Je le fouflai légèrement , il nagea. Je l'exprimai entre les doigts ? il alla de nou- veau à fonds..

Expérience CXXXV. CXXXVr..

Sur Jeux petits chiens. 31 Janvier ïjÇJ..

Je les plongeai de force fous l'eau; ik périrent 5 & ne purent plus êtrerapellés à la vie , après 25 minutes de fubmerfîon. 11 y avoit de reau. dans l'eftomac , il en

Cortie

Se c t i o n IV.

Ibrtït encore avec de l'écume de la tra- chée. Je ne vis point de différence art fang * des cavités droites & gauches du cœur : le poumon étoit fort rouge * mais l'oreillette gauche étoit auffi pleine de fang, que la droite. Le poumon nageoit. Le trou ovale & le conduit artériel étoient ouverts-

Expérience CXXXVIt

Sur un chat. 7 Février*

Je le tins plongé fous l'eau ; il périt irrévocablement, après deux minutes* Le poumon étoit rempli d'eau > il vCj en avoit point à Peftomac.

Pendant que l'animal étoit fous l'eau * je vis trois troncs de vauTeaux remplis de: fang dans la retme , j'y vis encore le cer- cle opaque & brun 9 bien diftingué de lai choroide luifante , & colorée. Ces phé- nomenes ne fe voyent plus , dès que l'animal eft hors de l'eau.

Expérience CXXXVIIL

Sur un chien 16 Fevn

J E le fis mourir en le tenant plongé

P fous

|48 Sur is Poumon du Fétus &c.

fous l'eau y il fe trouva beaucoup d'eau dans Peftomac , il y eu avoit auffi de mouiTeufe dans le poumon.

Le trou ovale étoit fermé : il y avoit également beaucoup de fang dans le fi- nus, & dans le ventricule gauche du cœur; il étoit tout auffi noir , auffi vifqueux, & auffi épais 9 que le fang de la veine cave*

Expérience CXXXIX*

Sur un thien 17 Fevr.

Il ne put plus être rapellé à la vie,, après avoir été fept minutes fous Peau» Il y avoit beaucoup d'eau dans Peftomac % & dans le poumon -, celle-ci étoit en écu- ane. L'oreillette & le ventricule droit du cœur étoient remplis de fang, & il n'y en avoit point du coté gauche.

M. E v E R s mon élevé , qui fit avec moi ces expériences , a déterminé dans la thefe la quantité d'eau, qu'il a trouvé dans Peftomac, & dans la poitrine5de trois chiens de différente taille. Dans Peftomac îa quantité d'eau s'eft trouvée de 11. de 12. & de 2i0 onces. Dans le poumon » fie de & àe 13. onces.

Section IV*, 34^

Expérience CXL

Sur une poule. 7 Juin 17 ï7-

On m'avoit afturé , qu'un oifeau* plumé au deffus du croupion , plongé fous l'eau > & privé de la vie , pouvoit être refTufcité, en apliquant l'étincelle électrique a l'endroit plumé. Quelque peu probable que fut cet événement , je vou- lus en tenter la réufîîte. Je plongeai une poule fous l'eau , & l'en retirai après trois minutes > elle étoit parfaitement morte félon toutes les aparences.

Je la fis placer, fur du métal en feuille 5 dont un quarré de vitre fut couvert. Cet- te couche étant éle&rifée par le moyen d'une chaine , & d'un poids de métal placé fur la vitre , j'aprochai de l'oifeau avec un excitateur de fer aifez long , & j'en tirai une étincelle à l'endroit mar- qué. L'animai remua la queue , & lui fit décrire un arc de cercle.

Je tirai une autre étincelle du haut de la cuiâe : l'animal remua un des doigts du pied. Mais il ne donna aucune autre marque de vie 3 & ne reilufcita point.

Ex p.

5fô Stj^ le Poumon dit Fétus gfë

EXPER IENC E CXLL

*

m Le mente jour fur un petit oifeait.

J E le plongeai dans un feau d'eau , il fe trouva parfaitement mort au bout deux minutes. L'excitateur lui fit dreffer les plumes, elles faifoient des angles droits* avec la peau, pour s'en aprocher^ mais ce petit animai ne donna pas plus de figne de vie , que la poule.

Expérience CXLIL

Sur un chat, %\ Juin,

Je le fis périr dans le vuide. ïïavoit déjà paru mort , quand je lui fis rendre- l'air , qui aplatit le ventre de l'animal ,, gonflé par la rarefa&ion de l'air intérieur. Je l'expofai une féconde fois au pouvoir du vuide , il périt fans retour.

J'ouvris la poitrine de l'animal , le poumon étoit gorgé de fang , d'un rouge noirâtre , épanché dans la fubftance cel- lulaire* Mais il n'alla pas à fonds*

Ex

Section IV. $f|

Expérience CXLIIL

Sur un pigeon le même jour»

J E fis la même expérience : l'animal ouvrit le bec & chercha l'air , comme le précèdent , il s'agita & fit des ccntorfions, il prit des convulfions 9 & périt après quel, ques minutes. Le cœur étoit gorgé defang avec Tes vaiiTeaux , le poumon fe trouva peu changé y & fans extravafation , il nagea fur l'eau , comme dans un ani- mal, qui n'a rien fouffert.

EXPERIEN CE CXLIV.

Dans plujteurs poulets la première expérience . efi du 30 Septembre 175 6.

Un poulet de 40? heures s'agita à Pair 5 éleva les cotes , ouvrit le bec r & le referma» & parut refpirer, mais5 le poumon alla à fonds, comme le fe- roit une pierre..

Expérience CXLV.

7 de Juin 1757. ^e poumon d'un poulet de 414 heures alla au fonds de Feau , il étoit compadt. , & auili pefant

que

3f3 Sur le Poumon du Fétus ©V,

que le cerveau : fa couleur eft d'un rouge de fang dans ces derniers jours de l'incubation.

Expérience CXLVL

Le ii d'Octobre 1756^. un poulet de 429 heures s'agita à l'air , fecoua Tes ailes & fes pieds , & ouvrit à dif- férentes reprifes le bec , comme s'il avoit voulu refpirer. Le poumon ne laiffa pas d'aller à fonds : il me parut pour- tant y aller, un peu plus lentement qu'hier, obf. 144.

Expérience ÇXLVII.

Le 1 de Juin 17^7. un poulet de 438 heures rit précifément les mêmes mouvemens, le poumon n'en alla pas moins au fonds > il étoit rouge pale, d'une couleur tirant fur le fang de bœuf.

Expérience CXLVIII.

Le 2 d'O&obre 1756. un poulet de 451 heures tiré de l'œuf a ouvert le bec , & l'a fermé 3 il a avalé de l'air

&

Section IV. 3S3

Se a piaulé. Le poumon s'eft trouvé de couleur de rofe , il a nagé : peu à peu il s'eft abreuvé d'eau , il eft allé à fonds & ne s'eft plus relevé.

Expérience CXLIX.

Le 2 de Juin 17^7. un poulet de 462 heures s'eft agité à Pair ? il a ou- vert le bec , & l'a refermé , mais il n3a pas crié. Son poumon s'eft trouvé coftt- padt , & il eft allé à fonds.

Expérience CL.

LE 3 d'Octobre 1756. un poulet de 47 f heures étant expofé à l'air a res- piré, & a piaulé. Son poumon s'eft trou- d'un rouge vif: il a nagé*

Expérience CLL

Le 27 d'Août 17^7. un poulet de 480 heures a piaulé au dedans de l'œuf, je l'ai bien entendu, il a vécu à Pair. Son poumon étoit d'un rouge vif> il n'eft pas allé à fonds.

Ex P.

3-H S™ LE Poumon du Fétus &c* Expérience GLU.

Lb 3 de Juin 1757. un poulet de 484 heures s'en; agité à Pair , il a fe~ eoue Tes ailes & fes jambes 5 il paroif. foit vouloir piauler 9 fans donner pour- tant de fon. Son poumon en: allé à 'fonds,

EX PERI EN E ÇL IIL

Le 4 d'Octobre I7£>. à ïoi heures j'ai furpris le petit animal à demi for- ti de l'œuf? fa tête étoit à l'air , il réf. piroit & piauloit , & fon poumon a été de couleur de rofe j ■& . a nagé.

Expérience CL IV.

Le 28 d'Août 1757. un poulet de f04 heures ouvroit de tems en tems le bec. Les membranes de la coque avoient été entières , & le poumon fe trouva compact & d'un rouge fonce , il ne nagea point.

Exe;

Section IV- 355

Expérience CLV.

Le 4 de Juin 1757. un poulet de ' *)26 heures frapa des pieds, étant dé- taché de Tœuf, il ouvrit le bec & le re- ferma, plufieurs fois, mais il ne piaula pas. Son poumon étoit cpmpadlj, il al- la à fonds.

Expérience CL VI.

Le 5 d'Oclobre 1757. un poulet éclôs depuis un jour avoit le poumon cou- leur de rofe -, qui a nagé , & depuis ce terme je n'en ai plus trouvé , qui allât à fonds (y).

Résultats des Expériences,

I. Sur P Expérience des poumons mis dans Peau. Les Médecins ont introduit dans Part

de

(d ) Ces exp. fe trouvent dans le L Mem.fur la formation du poulet. J'ai cru en devoir re~ peter ici le précis , pour rendre plus com- plexe la fuite des exp. faites fur le raport du poumon à l'eau.

Je ne croyois'pas, en écrivant ce Mémoire-,

fue je le joindrais à celui, qui renferma la

formation du poulet

2Ç6 Sur l'Exp. des poumons &c.

de faire des raports un principe de dé- cifion fort clair & fort ufité. Toutes les fois 5 qu'il s'agit de eonnoitre 9 un en- fant trouvé* mort a vécu , ou s'il eft mort avant que de naitre •> on a recours au pou" mon : s'il nage dans - l'eau commune , on juge qu'il a vécu & refpiré : s'il va i au fonds , on conclut ? qu'il n'a jamais refpiré , & qu'il eft mort dans l'utérus 4e fa mère.

Cette expérience eft fondée fur une autre plus générale. Toutes les parties folides du corps animal font plus pe- lantes que l'eau : la grailTe fer oit une ex- ception , mais elle n'apar tient pas à la claife des folides , étant fluide pendant que la vie dure. J'ai fouvent fait une expérience auffi aifée , le cerveau , la* chair mufcuîeufe , les reins * le foie , la ratte; en un mot, toutes les parties du fétus vont au fonds de l'eau , avec beau- coup de promtitude. Le poumon ne dif- fère pas des autres vifeeres , il ne nage pas mieux , que le foie ou les reins , il eft compact comme eux 9 & va au fonds fans héfiter.

Tout eft de même dans les vifeeres & les chairs des adultes : s'il y a de la différence , c'eft uniquement dans le pou- mon.

Section IV. 3 Ç7

mon. Ce vifcere nage conftamment fur l'eau commune. -

Une décifîon légale paroit bien fondée fur des expériences auiîî (impies; mais le fîecle eft favorable aux critiques ; au- cune opinion reçue n'en eft à couvert. C'eft une prérogative à mon avis de nos tems : s'il faut opter * il vaut bien mieux douter de la vérité , que de croire l'er- reur. Le doute fe guérit iui - même , il mené à l'examen , & l'examen ramené au vrai , au lieu que la crédulité eft fans remède.

On a opofé bien des chofes au prin- cipe , que nous venons d'établir , mais je le crois mis hors de contefte par l'ex- périence.

Le poumon du fétus de l'homme ( e ) , des quadrupèdes ( e * ) 3 & des oifeaux mêmes (/), eft compact, & d'un rouge foncé, il n'a ni la moleffe fpôngieufe , ni le mélange de blanc , qu'à le poumon de l'adulte : il va conftamment à fonds ) il n'y a pas d'exemple du con- traire

ZO &>$' II8- vérifiée huit fois ? Bty. 'xzo.

121. 122. 12$. I2ç. 151. 122. [e*] &ep. 129.129,150.133 13.4. If] £xp. I4S- H*. 147. *45>. 15*. JS4. *$.?•

3?8 Sur l'Exp. des Poumons &c. traire. Il nage , dès que le fétus a ref- piré (^)5 ou qu'on a fouflé ( h ) , une feule fois ce vifcere. L'air eft arrêté dans la vifcofîté des véftcules du poumon : on a beau le preffer , il n'en fort jamais affez d'air , pour rendre au poumon ce poids fpécifique 9 fupérieur à celui de l'eau, (i).

Il eft vrai , que le poumon des oifeaux diffère ici de fielui des quadrupèdes 5- il lui faut une respiration plus réitérée pour changer de nature , & fon poumon ne perd fa denlîté que peu à peu ( ^) : il va encore à fonds , 110 nj feule ment après ces geftes affez communs , par lefquels l'ani- mal femble chercher l'air , en ouvrant te bec & faifant fortir la langue , (/) mais après que le poulet a «bien furement re- fpiré & même crié (*»)• La raifon en eft anarente , le poumon de ces animaux ' " eft

C#] &*$- î27. 128.

[h~]Exp. 119. 120. 121. izi. 12$. 125. 132

\_i~\Exp. 119. 12b. 121. 112. 125. 125.13*

•££] Exp. 144. M*- *54- iÇfc

£/] II y alla plus lentement à 422 heures.

Exp. 1 46. £??? 3 E*p. *48- Ce poumon à" commencé par

Bager , & fini par saler à fonds.

Section IV. 35^

eft percé de plufieurs grands trous ( n ) ; l'air s'y arrête moins 9 que dans celui des quadrupèdes j ce vifcere eft deftiné & fait pour laifler paffer l'air dans les ef- paces des cloifons membraneufes , (0) qui fervent à alléger les volatiles , & à les mettre à flot dans l'atmofphere.

Une autre exception à la règle , c'eft la putréfaction. Elle engendre un air , qui avoit été fixe, qui fe dévelope , qui couvre toute la furface du fétus , qui fe produit dans fes humeurs mêmes , & qui rend toutes les parties du fétus plus légères que l'eau > & le poumon n'en: point excepté de cette légèreté vicieufe. (p ) On fent bien, que cette exception n'ote rien à la fureté de la règle. Il efb aifé 5 quand le poumon du fétus fumage ., de jetter le foie dans la même eau, ou d'y laiifer defcendre le fétus tout entier. L'un & l'autre nagera , comme le pou- mon même 9 fi c'eft la pouriture , qui fait nager ce vifcere , & fi le fétus eil mont avant que de refpirer. Ajoutons qu'il faut une corruption confiderabk5 & qu'a-.

ne

[;;] Kxp. 89. 90. |o] Ex '■). gs-. 50. 117. tpî Exf- i$3»

36o Sur l'Exf. des Poumons £sfj. une j pouriture médiocre ne change pas la nature du poumon , & ne l'empêche pas de nager ( q ).

Une autre difficulté a été agitée avec beaucoup de vivacité à Groningue , & en Frife (r). Le fétus peut refpirer dans le vagin , dans le tems qu'il met à parTer depuis l'orifice de l'utérus , jufqu'à l'ou- verture externe du vagin. S'il refpirê dans cet intervalle 3 fon poumon nage- ra, & il ne fera pas : il a refpiré , mais il n'eft pas forti du corps de la mè- re > & c'eft cette fortie , qu'on apelle nai- tre.

Il eft alTez difficile de refoudre cette À obje&ion , mais elle eft plus fubtile que ferieufe. Le fétus , dont la tête eft fortie de l'orifice de l'utérus , ne paife ^ue bien peu de momens , fans fortir touù à fait du vagin j la difficulté eft prefque tou- jours vaincue , dès qu'il a pafle l'orifice interne. Comme la règle générale du pou- mon , qui fumage , conclut à la vi,e du fétus, &^ qu'il eft rare, qu'un enfant

perde

IqlExp.. xgt.

[r] Entre MM. Idem a & CroïsïR Mé- decins , &Idbma & Rou ke m a Chi- rurgiens. Il y a une douzaine de brochures d'imprimées fur cette querelle littéraire J740 & 1741.

S S C T'Ï'O'N VI. pS4

perde fa vie dans le vagin , après avoir refpiré , je crois qu'une mère parricide doit être obligée à prouver ce cas uniques d'un enfant , qui auroit perdu la vie dans le trajet du vagin.

Les oifeaux font en quelque manière dans le cas de ces fétus , qui refpircnt avant que de naitre. Comme la coque fe fêle, que les membranes fe déchirent» pendant que le poulet eft encore enfermé dans l'œuf, que le poulet crie même dans l'œuf , il eft allez commun de trouver des poulets , dont les poumons furna- gent ( s ) , & qui ne font pas fortis de leurs œufs..

Les poumons des adultes rentrent bierr malaifément dans la condition de ceux du: fétus. LeVuide qui les tue (*)5&la fubmer-^ fion («) fous Peau , ne leur rend pas cette pefanteur fpécifique , qui les fait aller à fonds. Je n'ai vu que les péripneumo-- nies (x) , & les extravafations de fang dans la fubftance véficulaire du poumon, ©u leurs fcirrhes lymphatiques (y y, qui

Q_ les

£sl Exp.T*.8. ifo. ifi. 1.5g,

i.t~]Exp. 142. 145..

[«] Exp. ij-ç. 13g-,

1x3 Opufcula patbolog* obf. 14. hift. I. p. £<?,

tylIbid.hift.III. P;5i. F

Mém. fur la liefpivatïon,

362 Sur les Noye's.

les ait afTez changés , pour les faire aller à fonds.

IL Sur les noyés.

On a ouvert quelques fois des noyés,, fans trouver dans le poumon, ni dans l'eftomac, une quantité d'eau proportion» née à leur genr,e de mort. Ces obferva- tions ont pris une certaine vogue > il eft aifez commun de voir les meilleurs auteurs dans l'idée, que l'eau n'entre ni dans, l'œfophage -, ni dans la trachée des noyés. Mes expériences m'ont enfeigné le con- traire, & dans l'homme ■& dans les animaux. J'ai trouvé prefque conftanu ment de l'eau dans l'efloniac (2), & dans le poumon («), & dans la tra- chée (£)5 elle étoit battue (c) avec l'air, & réduite en écume dans la trachée.

D'un autre coté , on lit des hiftoires fans nombre de perfonnes 5 qui ont pane des heures , des jours , des femaines même fous l'eau , & qui font revenus à la vie après en avoir été délivrés. Mes

obfer-

[>] Exp. 124. i§<. 136. 158. 159.

[>] £a#.i24. 137. ug. 119*

[ô3 E--f. 124. i$6. [>] Exç. n6„ .1 .3 S. 1 Si?.

Section IV. 353

obfervadons fe refufent à ces efperances flateufes. Les oifeaux ( à ) , & les quadrupèdes (e) ont conftamment péri après 2f. (/) •> aPr^s fept(^), après trois (6), & même après deux (?) minutes d5une fubmerfion parfaite. Comment expliquer ces contradictions? Faudra-t-il nier des faits ? Faut - t - il afîîgner à l'homme une vie plus confiante fous les eaux, qu'on ne la trouve aux animaux? Faut- 1- il recourir à la fupofition, qu© ces noyés rétablis n'ont pas paffé conftam- ment fous l'eau tout le tems, qu'on a cru? qu'ils y avoîent pane, & qu'ils font, revenus, de tems en tems fur ïiirfàce, ©ù ils ont trouve aiTés d'air 9 pour foute nir un fou rie de vie ?

Ges mêmes expériences diminuent ïtm confiance pour les moyens , qu'on m propofés pour le retablifTement des noyés. Il ne s'agit pas uniquement d'irriter leur cœur , ou leurs mufcles : il'ne fufnt pas de leur fonder de Pair dans la trachée,

(1 % le

[i ] Exp. 14.0. 141.

£e]Exp. 13?. 156. 137, ïjg.l^i

[/] Exp. 13c. 136.

[g] Exp, I3î- 135. i$-9*.

C#] Exp. 140, £i]£*j\ 137. 14T,

364 Sur les Noyë's.

te grand mal eft dans l'écume vifqueufe,. <qui obfedeleur poumon & leurs bronches, <& dans l'impoffîbilité de difliper cette écu- me-dans le poumon même de l'homme. Le choc élecîrique le plus violent a été in- utile daris mes expériences (£). Le trou «vale ouvert ne iàuve pas ces animaux de la mort 5 caufée par ("/) la fubmer- fion.

Les animaux perdent , par un petit nombre de respirations , le privilège de vivre au milieu des eaux 5 qu'ils ont pot fedé dans Pamnios (w). Ils meurent plus vite dans l'eau, de «laquelle ils ne fbat, pas fortis v que. dans l'air ( n ),

[*] Exp. 140. 1413 OlExp. 13$. I3-.6- {>*] Exp. iz8. 4») £*#. izs*

TABLE

T A B L E Du Mémoire fur la refpiration.

INTRODUCTION & détail hlfio- rique de la difpute fur Pa&ion des tmtfcles intercoftaux. internes r & fur l'air thorachique. gag. 2GX

S E G t r O N L

Snr Pa&fon des mufcles intercoftaux interne:.

Expériences x 31.,

Refultat des expériences. 247 L Sur les mufcles intercoftaux, internes.

Obje&ions refolues. 2^9

II. Sur les intervalles des cotes. 2,62

III. Sur quelques autres phénomènes des

cotes. 26g

IV. Sur lefternum. 269 Y. Obfervations mêlées, 27©

Sectioh IL

Sur le diaphragme.- 272

•£■* à Y..

3.66 Table du Mémoire ^ Expériences 3£— 61. Refultats des expériences. gag. 289:

Sec t i os III..

$ur h contiguïté de la pleure aux poumons,

EXFE RI EN CE S 62— ÏI7.

$çfidtat as s expériences $2%

©hje&ions refolues & expériences fau- tives. 33.4-

Section IV.

Sur le poumon du pins S? celui des noyés.,.

34a

Expériences nS-iy6.

Enfuît a t des expériences. 3Sf

I. Sur les poumons mis' dans Peau. XL Sur les noyés. 3-6 £

F I K

«#