50S i THE UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY 595". / 0^ ^iOtOQY Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Illinois Urbana-Champaign http://www.archive.org/details/surlesanimauxver310gerv ANNALKS SCIENCES NATUREL LIvS. f /•- 'l'Roi «>iir:mE !«I':rie. ZOOLOGIE. V \^ \ t PAm« — IMPRIMEUIE DK I.. MAIITINF.T, ri.r ):.,o|.. .1U ^Li 202 SUK LES ANIMAUX VKRTÉBRÉS DIÎ L ALGÉRIE. ENVlâAUKS SOUS LE DOUBLE BAPPCIRT l)K l.A (iEOiillAPIllK ZOOl.OCilOIE ET DE LA D0ME^T1CATK)^• ; Far M PACI. GERVAIS, Pltiris^rur :• l.i Fuiutté lies N< -s •!«■ 3Iuril)ii-llid . I>cs animaux vertébrés , qui vivent dans les possessions fran- çaises (lu nord de l'Afrique , et ceux que l'Homme peut y intro- duire pour ses propres besoins , méritaient , à bien des titres, de fixer l'attenlion des naluralistes. Déjà ils ont donné lieu k plu- sieurs travaux iniporlants ; Sliaw et Poiret en ont traité dans les relations de leurs voyages , et , depuis l'occupation française, on a beaucoup ajouté à ce qu'ils nous avaient appris. M. le comman- (lant Levaillant s'est surtout attaché à l'étude des Oiseaux, et il rédige en ce moment l'histoire des animaux de cette classe. Les espèces terrestres ou tluviatiles de Mannnifùres, de Reptiles et de Poissons, (|uoique récollées avec moins de persévérance, ont aussi donné lieu à plusieurs publications. Je citerai, parmi les plus in- téressantes, i-elles de MM. Wagner, Duvernoy et l.ereboullel. Moi-même, j'ai fait paraître, en 1837 (1), une énumération des Reptiles propres à l'Algérie. I.e voyage rapide que je viens de faire à Alger, à Constanline. à Rone , et dans quehpies localités voisines de ces trois villes , m'a permis de rassembler des matériaux nouveaux relatifs à l'histoire naturelle de ce pays. Je lésai complétés autant que je l'ai |)u, |)i)ur la classe des Reptiles, par l'étude de diverses col- lections. Ainsi, j'ai eu à ma disposition des espèces curieuses, que M. le docicur Delahayc , alors chirurgien des Zouaves , a re- (Hieillies dans le sud de la province d'Oran. J'ai consulté le riche cabinet erpétologique, qui' M \Vestphall-(-astelnau possède à Mt surtout |ifn varies daus les lacs et les coui's (l'eau de l'Alj^eiie. Ou n'eu cite eu(!ort^ (|iu! quatre ou cinq espèces ; deux Baibeaux , (]ui sont les Barbus cnllfimis et /Jaihiis mucro- poyonow sf'tiriiii>'iisis ; niu^ kh\t' {/.eirciscus cat/eiisis) ; une Anguille (.4;/- ;/iii/iii cn//f IIS/s) ; et, d'après (|ueli|ues persoinies, le Brochet , qui existe- rait dans le lac de Ketzara, près de Boue, et dans celui de laCalle. Je n'ai point eu l'occasion de vérifier celte assertion; mais j'ajouterai a celle courte liste une esj.èce encore inédite du genre Grémille, que j'ai appe- lée Accriiiit ZilUi ; elle vit actuellement dans les eaux des puits arté- siens (|ue l'on a fores a Tuggurth. J'en dois un ex(;inplaire a M. Zill. M.Guyon la possède aussi. Voui les principaux caraclèies de ce l'oisson : (^.orps plus élevé (pie celui d» la (jremille commune , peu épais; tète courte; écailles cépliali(pies dcsceiidaut an niveau anlerieiir de l'œil; pivopercule non denté ; o|iercule arrondi et non appoiuti en arrière; fosseltes de la tète peu iiiar(|uees; nageoiie dorsale cummeiiçant a l'a- plomhdu bord postérieur de l'opercule, composée de vingt-ciiKj rayons, dont (|uatorze épineux ; ct'ux-ci l'aiblement croissants ; les rayons mous, t'aihlemenl |)lus elev('s (pie les e|iineu\ ; (|ueue non seiisihlemenl eclian- crée ; dix rajons a la nageoire anale, dont sept mous; douze rangées verticales d'écaillés , et vingt-ciiKj dans la longueur du corps. Longueur de l'exemplaire observe 0.(18, dont 2 ceiUunètres pour la tète, A pour le corps, et i pour la (pieue. Hauteur sous la dorsale, ?i centimètres. Il n est |)as douteux (pie l'on réussirait aisément a augmenter les res- sources ichtliyol(igi(pics de l'intérieur de l'.Mgéi'ie, ressources a |ieu [)rès nulles aujourd'hui. Le IransporI de nos principales espec(\s européennes et leur acclimatalion devraienl doue être entrepris le [ilus l(')t possible. Ou y procéilerail a l'aide des moyens bi(Mi simples et peu coûteux que la science économique possède d(^puis longtemps ; les barrages des cours d'eau y trouveraient une iKunelle et piecieu.se application. Il est egaleineiil probable (|ue Ion poiiirail introduire dans lescholts, ou lacs sales du nord (1(! l'.Xh-iqui^ plusi(Hirs de nos l'ois.sons de mer ou d'étangs saumàl les. Ceux (pii freipienttMil les étangs delà (Ole uiéditer- ranécime de l'Europe, ('eux des etaiigs sal(« de Boiie, etc., seraient plus propres (pie les autres a ce genre d'essais. "200 p%ii. i;kr»%is. — \m\iai \ vniiriiniiiis dk i/\i.(;ÉitiE. dans les Aiiros par les culdiiiK^s (jiii ont tiavcrst; ces montagnes fl(!j)uis (lilt'hiut' li'nips, fsl aussi ini aninial de NnMe. ('.'est le Muh/Iiih à tninir/ii'tfrs. La province d'Oran ac(|ui(>rt hieii pins |)ronipli'tni'nl iiiic ccllesd'Algi'r et de Constaidine le caractère africain. Elle est aussi la senle qui ait encore toiirni le Macroscélide , anima! d'un tjenre excliisiverneut propre a rArri(|ue. i^e Muf/ot , (|ui a été signale depuis longteirips a Ceula , manijue à la province d (han ; mais on le trouve en (|uel(|ues points de celle d'Alger, et il est pins comimin dans la Kahylie Les monlaj;nes des environs «le Bougie , de Jigelli , de Collo , et même (pielcpies lieux voisins de Pliilip- pevilie en l'ournissent lieauconp. Ce singe par.iit être un aninial dt; la tanne m(''dilerraneeime. (tn ne le retrouve nulle part ailleurs en Al'rii|ue; maison sait ipi d existt! enclore en petit noinhre dans le inifli oustantine, dans le Hinimmal; nue- race ou espèce particulière d'un Sanglier (\u\ vit, d'ail- leurs, dans d'antres points de l'Algérie , et surtout le re// ainsi i|ue le Daim. C(!s deux dernieis ne sont pas rart's dans les bois de lu Galle. Le Cerf parait appartenir a l'espèce du Cerf de Corse {Cervus cor.iiniacu'i) el non a celle (lu Cereus (■/(iji/nm i\f l'Europe continentale. Aucune des per- sonnes (pie nous avons consulti'îcs n'a eiicon; vu d'Ours lut'^s dans l'Atlas, (|uoi(|ue Poiret et d'antres iiaturalisl(?s assurent (pi il y (mi a. Le Loup ne se trouve nulle part en Algérie. Quant au /.ion , a la l'iuithèrv , a Y llijène taeltelée , au Ciincnt et a quel- (pies autres animaux, ils sont comiiiuns aux deux faunes ([ui si> partagent l(! territoire algérien, (-'(îst-a-dire à la faune médilerranéeiineela la l'aune saliarienne. (^,elte (!X('e|)tion bien connue aux règles de g(';ograpliie zoolo- gi(|ue (|ue nous av(jns po.s(vs plus liant ,se rattache a la singulière dis- (lersion de ces iinimaiix sur un tn'îs grand nonibrt! de points de l'ancien continent. Notons cependant que tous ces points sont en relation plus ou moins diiecl(! avec r(ïs|)ace aujourd'liui occupe par la.Me(lit(!rranée. Ainsi le Lion la l'anthère, le Chacal sont de toute l'Ali ique et d'une partie de l'Asie ; l'Hyène laehel(';e est de presque toute la moitié septentrionale de l'Afriipie : elle est aussi de l'Arabie et de l'Asie occidentale. Semblable (I) Procope , auleiir «lu vi' siècle, a écrit (]ii il naissait en Corse des Singes presque semblables à lespèce humaine. M. de Blainville [Ostéogruphie [Primates], p. 2S), cite Procope après avoir parlé des Singes de Oïlirallar. c'est-a-dire dp.s -Magols II serait rurieiix de retrouver «les restes fossiles de Magots en Corse. P.lll, UI:KV.%IS. AMMAIX \ KliTlililiKS DK I.' Al.(; lîlUK. '207 aux Miiiiiuiiix <|iii vieniii'iil dtHre cites, clic ne |i;ii;mI |ncsciitcr, ihiiis ces IKiyssicloi^tics les lins ilcs autres, ([ue desdillciciiccs de laccs, et i le véritables dilltMcnces s|)écili(|ues. L'o|)iiiioii (|ui lattaclieiait ces animaux a la faune méditerraiiéeiiiie plutôt ([u'a toute autre, trouve un argument puissant dans l'ancienne existence du Lion en Tlnace, dans l'existence actuelle du (Chacal en Morée, et surtout dans la présence , constatée par nous, du Lion , de l'Hyène rayée, de l'Hyène hrune , d'un Cliacal de forte taille et de la P.uitliere parmi les ossements fo>siles enfouis dans la iHverne de Lnnel-Viel (Hérault). Leurs ossements y sont associés a ceux d'un Uui's (pii n'est pas 1'/ rsim .yjclmts , mais i|ui t«t bien plus voisin de l'Ours brun ; au Blaireau , a des Bieufs , des Cerfs (i), et , ce(|ui est|)lus curieux encore, a un UInnocéros cpi'il est très ddlicile de distinguer du llliinocéros actuel d'Afri(pie {fi/i. (ifricatius). Certains terrains supérieurs dt; l'Auvergne ont aussi une Hyène fort semblable a l'Hvene ravée. On voit, par les curieuses données que fournit l'étude comparée des animaux vivants et fossiles de la région méditerranéenne, combien une histoire zoologii|ue de rciU' région aurait d'intérêt pour la science. H est évident (pi'on airiverail ainsi a des renseignements certains sur l'état du sol an (uinnnenceinent dt; la |)ériodegéologi(iue dans la(|uelleiious vivons. On saurait l'âge des st'-parations on des coupures ipii ont séparé des ter- rains alors en continuité, et l'on reconnaîtrait (|uelles sont les terres au- jourd'lnii réunies cpii étaient autrefois séparées les unes des autres. La théorie du mode de formation de la Wéditerranée actuelle y puiserait aussi des documents. On saurait aussi comment se sont remplies les brèciies osseuses , et pouir|noi les cavernes ossifères du (îard et de l'Hi'- lault, ipioitiue si voisines les unes des antres, ont enfoui des animaux si différents et n'appartiennent [las au même système De même qu'on a été conduit a penser que Gibraltar et Ceuta n'avaient été séparés que de- [uiis l'apparition des animaux et des végétaux qui y vivent aujourd'hui, de même on saura si la cote de Tunis était jointe a la Sicile , et si le pays de Bone et surtout celui de la Galle ne se rattachaient pas, luimme ikhis sommes porté a le ])ensei- , a la (jalice, a la Sardaigne , à la Corse , et sans doute aussi au midi de l'Europe. Ces inoililications remarquables l'emontent sans doute a l'époque où la Méiliterrané'e actuelle a commn- iiiqni' a l'Océan |)ar le détroit de Gibraltar. IV. — Animaux domestiql'e.s. J'ai également entrepris quelques études sur les animaux domeslicpies de l'.Muerie A part le Cheval, le Dromadaire, ipii serait si utile dans (I) Il y a (les Bœufs et des Ours fossiles dans les cavernes do la province d Alger M. Mllnc f'dwards a rappnrlé un fragnicnl ilOurs (Iniu' breclii' de la province d Cran. ■20y> p.*iL tiF.Rv\i«». - \M\i\i\ \i:iiiKi'.ni;s i>k i.'ai.gkuiF':. idiisitMii's (If nos (li'iiartt'Mii'iits, If .Miiutoii a j^ros-;f «lUfiu' i|iii tuuriiit un suif abouilanl, t^l (if iil-iHif If BiBuf, ((uoii^u'il soit de taille iniei'ieure aux nôtres , les races rl()tiifsti(iues <\\ie |)()ssè(lent les Arahes sont a peu près sans valeurpournous. Il tant doiu' songer bien plutôt a introduire dans ce pavsde nouvelles raceset de nouvelles espèces domestitpies ((piadiupèdes eloiseaux), qu'aen exporter. La richesse dusol en beaucoup d'endroits, sa variété évidente, latenipi-rature l)ien plus favorable rpie celle de n<>s<;on- trées, rendraient les succès aussi promptscpiefaciles. S'il in'élail doiniéde parler des nK)yens d'agir sur les Arabes (|u'il nous es! i>eimis de tenter, je dirais (|ue l'inti'o ludion d'animaux utiles semble devoir être mise aux premiers rangs. Kii l'ait de culture , on n'a guère songé jus(|u'ii-i (|u'aux végétaux ; mais le carai;tère nomade de la plupart îles tribus .soumises ne les porte guère vers ce syslènse agricf>le. Il est évident, en admettant on même en rejetant la possibilité d'une fusion de la race arabe avec les Kufopéens,(pie de nouveaux animaux domestiiiues seraient pour ce pays un vtM-ilable bienfait. On pourrait y multiplier dès a présent plusieurs fsrèces dont la France jouit déjà. Dans le cas liien désirable où l'on v lenlerait la domestu'ation d'fspecf^ ipie nous-mêmes nous n'avcms pas fticore . et dont M. Is. GeolFroy -'t d'autres naturalistes conseillent depuis longtfinps la conipiele , l'.Mgéi'ie olFrirail aussi bien des lieux propices et (pii faciliteraient le succès. i>a (lorse , autant par son isolement (pie par sa position et par .ses afiinités avec l'Algérie et le midi de la France , serait un antre lieu bien convenable pour des essais sérieux d'accliniata- lion et de domeslicalion. Nous avons dit tout a riifuie(pif l'.Mgéiie actuelle pouvait nous fournir le Itromadaire. il est un autre animal , commun dans plusieurs points du Sahara algérien, mais encore sauvage , «pie l'on pourrait aussi lui de- mander. Je veux parler de l'Autruche, ((u'on tirerait de Tuggurlh en nombre suflisant. Cet oiseau, dont la chair, hs plumes et les a-ufs .seraient (■gaiement précieux , n'a |>as un temp(''rament aussi antipathi(pie a nos climats (pidii le croit généralement : des Autruche,s ont vécu assez iong- t(Mnps ou vivent encore dans les UK'nagei'ies de Paris , de Londres, etc. : deux autruches, l'une mâle l'autre l'emelh!, qui avaient fait partie de la ménagerie du dey d'.XIger , ont été achet(''es en 1830 par les proprié- taires de Mèze (Héraidt) , M. Granal , (pii les a gardé'es a .sa campagne. L'une d'elles est morte en décembre 1847; l'autre vit encore: c'est la femelle. Jusqu'en i84.'), c'est à-dire pendant quinze ans, elle a pondu ainmellement une (piaraiitaine d'(T'ufs, tous aussi gros et au.ssi bons que ceux des .'Viitruclies du d(''sert. On s'est assuré, en comivien(;'an[ l'incnba- ti(]|i arliliciflle de luii (le ces (l'nfs, (pi'ils elaienl féconds. TABLE DES MATIERES COME.M ES DANS (A: \Ol.i:.MIi. AIVATOMIE ET PnimiOLOGIE. Noie sur le non-vomissement du Cheval ; [)ar ^1. Fliurens Il") Mémoire pour servir à la connaissance de l'organisation et de la vie de la substance contractile chez les animaux les plus inl'erieurs ; par M. Alkx. ECKER iG4 ANIMAUX VERTÉBRÉS. Observations sur les heures du réveil et du chani de quelques Oiseaux diurnes pendant les mois de mai et de juin 1 84Ié- moire sur la famille des Iler- melliens 5 — Uésumé des observations faites en ISii sur les Gastéropodes l'hlébelitérés 121 — Etudes embryogéniques. — .Mémoire sur l'embryogénie des Annélides 233 T AI'.I.F. DKS l'I.WCIIKS lli;i..Ari\KS AI'X MKMUIKKS CONTI-.M .S D.ANS CM VOI.IMK. l'i ANf.HEs I . .Siéplianopiiyllies. 2. Organisation des Hermelles. 3. Embryogénie des llennelles. i. Embryogénie des Hermelles. •"). Eusmiliens. G Eusmiliens. 7. Eusmiliens et Asiréens. .S. Astréens. 9. .\stréens. 10. Estomac du Cheval. 1 1 . Organisation des Ta'nias. I 2. Orsianisalion des (Vstoides. n^ Kl DIMIMK \OI.lME. ■yi/7i ///U\. jrc-., ''Jc'74u f -fc . ■ j.^ /T" ,-, -yn ^^tjy^y^^ :.<^ c-C- -,7 te .-^ t / TnwÊrSITY OF ILLINOIS UHBANA rUDElluRLESTYPES&EURSOELEMB