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(HHOANT sais al epetefai saisie tot RODÉPEEEN L 2 iiers jaime, ÉHORDON eieieheie) rites MALTEMENNTETEIETEIET ET HAMLSLIEIEE > que Lrpraribe 8) iernisistets ral aies ete mi Miehaisisleteisieisiatisfeis et ORONEMN rt ta ins isisistaieteet Mapaieieisiaiet \sintsiaishape (del en fre Ha einpeteief ous iris isieab state] isstel state lets HN y Hate aispa ape) HHIEN Mr pe bibtasihes taaipielaieis aistelst Pvisisisimigie téatsterster REPOS 14) bols DÉSERT distsietelaq at ail laitier site Aeiaietetstétalsheteie À voa RO AREON iaieiute \sis laisitithetel at CRÉPOUR lciairieters star tetefeteet daisishehehépelsisisiot [HAUT HEC AAMAAHNUEN HAPEN HAUTE driaiete hist) CHRARNENE EE “stat hole Hire sai nt RARE NA N HORMONE EN tin DÉDEMMNN HHANRMBEEON BAUER HOPPER eiutergher HHPN heetal state fat ui COREDIDE ira Ennhninnn BAAMAMETEN tenu) ji Maist! pt L (ei ajai saisine istshe ishsteislal isa reel idatafsisisiatatateieisieies tettatutolee CURE CHERE Mal sisiaial er MH tmisieisierafel(etetat Hpisisie(el. 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Multa hoc primum cognovimus feculo, & multa venientis ævi P PA ; populus ignota nobis [ciet. Senec. lib. 7, quæft. nat, 31. 4 PNA RE DS) Chez PANCKOUCKE, Libraire, Hôtel de Thou, rue des Poitevin. Ne M D}.CC\1X TC: Avec APPROBATION ET PRIVILÉGE pv Ror. ANNEES 1) ES SE MIEMN Dis toutes les fciences, il y a des parties plus reculées que les autres & moins fufceptibles d'avancement , parce que les reflources néceffaires pour en accélérer les progrès, font moins nombreufes ou plus difficiles à acquérir : l’Hiftoire des ferpens fe trouve malheureufement dans cette cathégorie. Le danger qu'il y a d'en approcher quelques-uns , & la terreur qu'infpirent Les efpèces mêmes dont la morfure n'eft pas venimeufe, formeront toujours un obftacle invincible au développement de cette fcience; cependant il n’eft aucune branche de l'Hiftoire Naturelle qui mérite plus que celle-ci d’être étudiée & d'être approfondie. Comme chacun de ces dange- reux animaux (& heureufement c’eft le plus petit nombre) diftille un poifon plus ou moins lent, & dont les effets font plus ou moins pernicieux, il faut aufli, pour obtenir la guérifon, leur oppofer des remèdes différens. Ainfi, comme le venin du Boiquira diffère de celui du Serpent à lunettes, & celui du Cherfée de celui de l’Ammodyte, l'Ophyorrifa n’auroit aucune eficacité contre le premier , ni le Poligalæ contre le fecond. On emploieroit pareïlleraent en vain l'huile contre la bleffure du Cherfée, & l’ariffoloche contre celle de l'Ammodyte. Si on ne connoît donc pas les efpèces, il eft impoffible d'indiquer un remède convenable ; & dans ce cas, à quels maux neft-on pas expofé ! La mort eft fouvent inévitable. Je fais bien quil neft guère poflible que la perfonne qui a été mordue puifle obferver diftin@tement les traits cara@tériftiques de l'animal qui l’a bleffée. Le ferpent, comme s'il avoit con- noiffance du mal qu'il a fait, s'enfuit aufli-tôt qu'il a imprimé fa bleffure, & va fe cacher dans fa retraite; mais c’eft au Médecin ou au Chirurgien qui font ap- pelés pour traiter le malade, à connoître les efpèces venimeufes qui habitent leur contrée ; & à prendre avec lui des informations exa@tes fur le lieu où il a rencontré le ferpent, fur fes couleurs, & fur fes dimenfions , afin de pouvoir au moins conjec- turer à quelle efpèce il appartient, & indiquer un remède efficace. C'eft encore pour concourir à cette fin, & pour me rendre utile à ceux qui exercent l'art de guérir, qu'à la fuite de fIntroduétion, après avoir rapporté quelques notions générales fur les mœurs des ferpens, j'ai ajouté un recueil des principales recettes qui font en ufage parmi nous & dans les pays étrangers, contre la morfure des ferpens. On y trouvera un extrait des expériences de M. l'Abbé Fontana & de M. Laurenti, fur le venin de Îa vipère, qui eft le ferpent venimeux qu’on trouve plus communément dans nos climats. Pour la diftribution des familles, j'ai fuivi l’ordre méthodique de Linné, en intercalant à la place que j'ai jugée Îa plus convenable, les deux nouveaux genres, ai \ iv ANNENR DAIIS SNES MINE INT le Langaka & l'Acrochorde. Dans ce fyftème , qui me paroît le meilleur de tous ceux qui ont été inventés jufqu'ici, le caraétère genérique eft tiré de la forme & de l’arrangement des plaques ou des écailles qui garniffent la furface inférieure du corps. Dans le premier genre, font compris les ferpens qui ont de grandes plaques fous le ventre, fous la queue , & dont l'extrémité eft terminée par des pièces mobiles & fonores qu'on appelle fonnettes : tels font les Crotales ou Serpens à fonnettes. Le fecond genre eft compofé des ferpens qui ont pareïllement de grandes plaques fur la furface inférieure du corps , mais qui n’ont point de fonnettes au bout de la queue : ce font les Boas qu'on a ainfi nommés, feion Pline , parce qu’on dit qu'ils fe nourriffent du lait des vaches (1). On trouve, dans le troilième genre , tous les ferpens qui ont un feul rang de plaques fous le ventre, & deux rangées d’écailles fous la queue : telles font Îles Couleuvres (2). Nous plaçons dans le quatrième genre les ferpens qui n’ont au deffous du ventre & de la queue, que des écailles femblables à celles du dos : c’eft la famille des Anguis. Le cinquième genre contient ceux qui font entourés d’anneaux écailleux : tels font lés Amphishènes. Dans le fixième genre doit être placé ce ferpent que M. Bruyères , de la Société royale de Montpellier, a le premier fait connoïtre , & dont le corps préfente, fur la partie inférieure & antérieure du tronc, de grandes plaques; à l’anus des anneaux écailleux ; & qui a de fimples écailles à l'extrémité de 1a queue : c’eft 1à le cara@tère du Zangaha. Le feptième genre renferme le ferpent que M. Hornfted a décrit dans les Mémoires de Stockholm, & dont la peau eft revêtue de petits tubercules : c’eft | Acrochorde. Enfin nous placons dans le huitième genre les ferpens dont le corps eft prefque nu, & qui ont feutement des plis ou des rides longitudinales fur Les côtés : telles font les Ceciles. On verra par cet expofé qu'il eft facile de déterminer dans quelle famille doit être rangé un ferpent quelconque ; mais il n’eft pas aufli aifé d’afligner à quelle efpèce il appartient, fur-tout d’après le principe de Linné, qui fe contente ordinairement (5) Aluntur prino bibuli laëis fucco , unde nomen craxere, Plin. Hift. Nat. lib. 28, Cap. 14. (2) Afin qu’on concoive plus aifément Pordre & Parrangement des plaques ou des écailles , & qu'on ne foit pas embarraffé fur la manière de les compter, j'ai fait graver fur la pl. À, fig. 1, une vipère qui préfente la furface inférieure. On voit d’un coup-d’œil que les plaques ne forment qu’un rang, & que les écailles qui recouvrent le deffous de la queue, font difpofées fur deux rangées. Pour compter le nombre des plaques, on commence par la première qui ef fituée vers le milieu de 1a furface inférieure de la mâchoire d’en bas ; & pour les écailles , il faut commencer par la rangée la plus voifine de Panus; & ainfi de fuite; en fuivant l’ordre des numéros. AVERTISSEME NT. v de donnér, pour principal trait fpécifique , Le nombre des plaques ou des écailles qui recouvrent la furface inférieure du tronc; car on fait que ce cara@tère ef très-variable, & qu'il n'arrive prefque jamais qu'il foit rigoureufement exa@. Cependant , fans re- jeter une indication auf fimple, aufli facile, j'ai cru qu’il étoit néceflaires de préfenter à la fois plufieurs caraétères, qui, tous réunis, donneroient, finon une connoïiffance infaillible , du moins une notion prefque certaine de l'objet dont on cherche le nom. En conféquence, j'ai compofé pour chaque efpèce une phrafe defcriptive, qui con- tient la forme & la ftruture de la tête, l’orcre & la diftribution des couleurs , & les autres fignes caratériftiques les plus faillans. Tous ces détails font encore mieux développés dans la defcription de l'animal. J'y ai fait mention de leurs mœurs, de leurs habitudes , de leur génération , de leur nourriture , de leur venin, &c., lorfque ces traits de leur hiftoire m'ont été connus; & pour éviter des redites faflidieufes, j'ai défigné le nombre des plaques, des écailles, des anneaux, des plis ou des rides qui recouvrent le corps du ferpent, par une abréviation. La première lettre, qui eft toujours majufcule & l’initiale du mot qu’elle repréfente, défigne les plaques, les anneaux , ou les plis de l'abdomen : le chiffre qui l'accompagne en indique le nombre. La feconde lettre, avec le chiffre qui la fuit, exprime les plaques ou les écailles qui revêtent le deflous de la queue. Aïnfi, P-132 p-32,P-140 E-22, A-200 4-30, R-135 R-10, &c., défignent qu'il y a 132 plaques fous le ventre, & 32 fous la queue; 140 plaques fous le ventre, & 22 rangées d’écailles fous la queue ; 200 anneaux écailleux fous le ventre, & 30 fous la queue; 13 $ rides fous le ventre, & 10 fous la queue, &c. Le genre des couleuvres étant très-nombreux, j'ai cru qu'il étoit néceffaire , pour abréger les recherches, d'établir quatre fous-divifions dans cette famille. La première contient les efpèces dont les couleurs font uniformes; la feconde, celles qui ont des taches fur le corps; la troifième, celles qui font marquées de bandes tranfverfales; & la quatrième comprend les efpèces qui ont des bandes longitudinales. Le caraëtère de cette fous-divifion eft établi avec d'autant plus de fondement, que la diftribution générale des couleurs en raies en bandes , & en taches, eft le plus fouvent permanente ; tandis que les teintes & les nuances font elles-mêmes fujettes à beaucoup de changemens : de forte que dans une même efpèce, certains individus peuvent varier quelquefois du blanc au jaune, du vert au bleu; mais les taches ou les bandelettes font toujours difpofées de ja même manière, Je dois ajouter ici que je n'ai point trouvé pour l'exécution de ce Traité, les mêmes fecours qu'on a pour les autres parties de l'Hiftoire Naturelle. Les ouvrages des Anciens ne font prefque d'aucune reffource ; on y trouve tantôt les mêmes noms pour défigner des fujets différens ; & tantôt les mêmes chjets fous des dénominations différentes, Il réfulte de là qu’on ne peut tirer de leur nomenclature & de leurs vj ANA ER TN S S\ENMIENNITe defcriptions , que des connoïffances vagues , indéterminées, parce qu'elles font prefque toujours entremêtées de quelque récit fabuleux. Parmi les Modernes, il eft très-peu de Naturaliftes qui fe foient occupés des ferpens. Séba eft l’Auteur qui en a réuni un plus grand nombre ; mais fes efpèces font trop multipliées, & fes defcrip- tions trop abrégées. Catesbi s’eft attaché à peindre & à bien colorier fes ferpens, plutôt qu'a expofer les traits qui les cara@térifent. Il règne beaucoup d’exa@itude & de précifion dans les écrits de Gronou : en général, fes defcriptions font bien détail- lées, mais il n'a point nommé fes efpèces. Le célèbre Linné a paru après tous ces Naturaliftes ; il a profité de leurs lumières , de leurs découvertes , de celles du Doë&teur Garden, y a ajouté les fiennes, & a rangé tous les ferpens felon les règles de la méthode que nous venons de développer. A la vérité, les cara@tères diftin@ifs qu'il donne dans fon Sy/léme de la Nature, font très concis; il n’eft pas toujours poflible de reconnoître une efpèce d’après le nombre des plaques & l'indication générale des couleurs; néanmoins, en recueillant dans fes autres ouvrages Îes détails qu'il a laiffés fur certains individus , on peut compléter beaucoup de defcriptions , & donner une idée fufifante de l'objet qu'on cherche à connoitre. J'ai donc confulté fes Amé- nités académiques, le premier & le fecond volume de la defcription du Cabinet du Roi Adolphe, ouvrage rare, où l'on trouve des détails intéreffans , & d'excellentes gravures dont j'ai enrichi mon volume de planches. L’Hifloire Naturelle des ferpens que M. le Comte de la Cepède vient de publier, m'a fourni de bonnes obfervations, & la connoïffance de vingt-deux efpèces nouvelles qui n’avoient pas été encore décrites par aucun Naturalifte, & qui font partie de la colle&ion du Cabinet du Roi, vij LNAR O DU CT TION. (Ge fpedacle pour l’homme ! lorfqu’au fortir de l'hiver, la terre, ranimée par lha- leine des zéphyrs , déploie à fes yeux tous les tréfors de fa magnificence. Les arbres, parés dune verdure tendre , les prairies émaillées de fleurs , les bois retentüiflans du concert des oifeaux, les cieux brillans d'azur, & la Nature entière lui offre en ce moment, dans l’harmonie des trois règnes , le tableau le plus varié, le plus riche, le plus magni- fique. Il contemple, il admire toutes les merveilles de la création; fes fens ne peu- vent fuffire à tant de charmes. Mais, hélas ! au milieu de tant de beautés, fe préfente tout à coup un objet de terreur. Sous un ra- meau d'aube-épine , entre quelques fleurs éparfes de bleuet & de coquelicot, paroîit un ferpent monftrueux. Replié fur lui-même, & formant plufieurs cercles concentriques, dont la tête devient le centre, on diroit que Panimal prend les douceurs du repos ; mais à lafpe& de l’homme, il lève fièrement fa tête ; il fe redrefle fur la queue. Ses yeux étincelans, fes filemens aigus expriment fon courroux ; il eft prêt à s'élancer fur lui. Heu- reufement il a pu fe dérober par la fuite à fes atteintes dangereufes ; car tel eft l'effet déplorable que le ferpent produit à Pégard de ceux qui le rencontrent. KRejeton abje& d’une race maudite, il femble porter , dans fa conformation & dans fa marche bafle & rampante, le caractère de fa réprobauon. Sa feule préfence infpire toujours la frayeur ; & la moindre de fes bleffures caufe quelque- fois la mort dans Pefpace de quelques mi- nutes, DÉFINITION DEs SERPENS. On comprend fous cette dénomination tous les animaux cou- verts d’écailles, dont la refpiration s'exécute par le moyen des poumons, qui font dé- pourvus de pieds, de nageoires, & de tout membre propre au mouvement. Ce font là les priucipaux caracières qui diflinguent les ferpens des animaux qui ont du fang. El y a encore plufeurs autres qualités fecondaires qui appartiennent exclufivement à tous les individus de cet ordre , comme on le vérra dans la fuite de cette Tairodu@ion, FORME Du corps ET DE LA LÈTE. Jous les ferpens préfentent à peu près la même con- formation. Leur co:ps eft long, arrondi, quelquefois cylindrique , ordinairement un peu plus gros vers le milieu du tronc, & aminci vers les ceux extrémités. Les efpè- ces qui compofent les familles des Boas & des Couleuvres , ont la queue. longue, effilée, & terminée en pointe; dans la tribu des Anguis, des Amphisbènes, & des Cæ- ciles, cette partie conferve une groffeur à peu près égale à celle du wonc, & fe ter- mine par un bout tantôt pointu, tantôt ar- rondi, dont la configuration imite celle de la tête : de là vient que quelques Voyageurs ont appelé ces aminaux Serpens à deux tétes, Doubles-marcheurs. La tête eft la partie du corps qui offre un plus grand nombre de différences ; elle eit tantôt ovale où triangulaire , tantôt ronde où alongée, quelquefois renflée fur le fom- met, très-fouvent aplatie, & terminée anté- rieurement par un mufeau plus ou moins long, plus ou moins arrondi. Il nef pas rare de trouver, fur-tout dans la Louiffane & en Italie, des ferpens à deux têtes, comme celui qui eft repréfenté p£. 42, fig. 8. GuEuLr. Aufi-1tôt qu'on ouvre la gueule d’un ferpent, on aperçoit la langue & les dents, La langue eft ordinairement étroite, mince, déliée, & partagée, vers les deux tiers de fa longueur , en-deux efpèces d’aiguillons très-mobiles (1). Pline & Senèque ont écrit que la langue des ferpens efl fendue en tr@is parues à fon extrémité (2). Ils ont cru fans doute voir ces trois divifions , parce que Pindividu qu'ils ont obfervé lagitoit vivement ; mais elle n’eft réellement que parügée en deux. Dans la plupart des ef- (D) PIN, figeas LE plis fes VA (2) — Serpens corpus immenfum trahit trifidamqué Linquam exertar, & queærens quibus mortifera venies. Senecc. in Medeë, ver. 686, vi] ! pèces, elle eft renfe:mée, prefque en enuer, dans un fourreau, d’où l’animal peut la faire forüir en lalongeant : il peut même la darder fans ouvrir la gueule, la mâchoire d’en bas ayant une échancrure afflez ouverte pour la laïffer pañler. On voit en effet les deux pointes de cet organe déborder la mâchoire inférieure, lors même que le ferpent elt en repos. Les dents qui garniffent Pintérieur de la bouche font de deux fortes ; les unes font très- apparentes , plusou moins longues, & recour- bées vers la gueule. L'animal s’en fert unique- ment pour retenir fa proie. On en compte fou- vent plus de cinquante de cette efpèce aux deux machoires. Les antres, qu’on nomme auffi crochets à venir, font à peine vifbles, étant communément couchtes en arrière ; mais elles fe redreffent au gré de l'animal. Il s’en fert pour difliller Le poifon fubul, qui fou- vent caufe la mort un inftant après la morfure. es dents venimeulfes, au nombre de deux, font longues, crochues, & placée: l’une à droite, l’autre à gauche fur la mâchoire fu- périeure, entre les yeux & les narines. Celles de la vipère font creufes, & renferment un double tube, dont l’un eft contenu dans la partie convexe de la dent, & l’autre dans la patie concave (1). Le premier de ces con- duits traverfe la dent dans toute fa longueur ; le fecond n’eft ouvert qu’à la bafe, où il reçoit les vaiMeaux & les nerfs qui attachent la dent à la mâchoire. Ces mêmes crochets font renfermés , jufqu’aux deux tiers de leur longueur , dans une efpèce de gaîne com- pofée de fibres très-fortes ; & correfpondent avec une véfcule où réfide le venin, qui eft fituée au deflous du mufcle de la mâchoire fupérieure. Au moment où l’animal faifit fa proie avec les dents, le mouvement du mufcle preffant cette véficule, en fait fortir le venin, qui arrive, par un conduit, à la racine de la dent, traverfe la gaine qui l’en- veloppe, entre dans la cavité de cette dent par le trou fitué près de la bafe , en fort par celui qui eft auprès de la pointe, & pénètre dans la bleffure. Le fuc contenu dans ces vé- ficules eft le feul poifon que contiennent les (1) Voyez l'ouvrage de M. l'Abbé Fontana fur les poifons, & particulièrement fur celui de la vipère. Flo- Fince, 1781, vol. 1, pag. 8. INTRODUCTION. ferpens vénimeux (1), puifqu’on fait qu'après en avoir emporté la tête, les habirans de Afrique & des grandes Indes mangent la chair des Crotales & des Serpens à lunettes , fans éprouver le moindre mal. Auprès de la bafe des crochets & hors de leurs alvéoles, on trouve dans les enfonce- mens de la gencive, un certain nombre de peutes dents d’une conformation femblable à celle des dents venimeufes ; elles paroiffent deflinées à remplacer les deux grandes, lorf- que le ferpent les perd par quelque accident. Dans la vipére, on en compte depuis deux jufqu’à huit (2). CAILLES. Tous les ferpens, excepté. ceux qui compofent la famille des Cæciles, font re- vêtus d’une multitude d’écailles, dont la forme & la grandeur varient felon les diverfes parties qu’elles recouvrent. (1) Le P. Plumier n’eft pas de cet avis, du moins par rapport au Fer de lance. Voici comme il s'exprime dans une note qui fe trouve à la fuite de la figure qui repréfente ce ferpent. « Le 18 avril de l’année 1695, j'obfervai, à la » » Martinique , Les dents ou crocs d’un ferpent long de trois pieds & demi. Les deux principales dents étoient accom- pagnées chacune de fix autres de différentes grandeurs, & toutes enfermées dans la même capfule , dans laquelle le principal croc s’enchäffe, lorfque l’animal le met en fa fituation ordinaire. J'obfervai que tous ces crocs, tant les moindres que les principaux, étoient tous remplis de fans. Un peu auparavant qu’il füt tué, il avoit été bleffé d’un coup de fufil, & il étoit fi fort irrité, que, nonobf- tant fa bleffure, il s'élança deux fois fur la perfonne, fans pourtant pouvoir la mordre. La perfonne, à la deuxième fois, acheva de je tuer avec un bâton, & j'ar- rivai au même moment. Confidérant bien ces dents en- core pleines de fang, qui ne venoit point affurément de ja bleffure de l'animal, à quoi je pris bien garde, je jugeai que ce fang étoit introduit dans le creux de ces dents par la véhémence de la calère de l’animal; & qu'ainfi c’eft le fang même de l'animal qui eft la caufe ou qui enferme en foi le venin, & non pas cette falive ou humeur jaunâtre qu'on trouve dans les gencives de l'animal. Ce qui me confirme dans ma conjecture , eft le tuyau dont la dent eft percée en toute fa longueur, & les deux trous, un à chaque bout de la dent, par lefquels le fang de l’animal entre du cerveau dans la dent, & de la dent dans la bleflure ; d’où s’enfuivent tous les fymp- tômes & fâcheux accidens à ceux qui ont été mordus »e Manufe. du P. Plumier, communiqué par M. Bloch, Doëteur-Medecin à Berlin. 2, pe 6: (2) Traisé des poifons , par M. l'Abbé Fontana, vol. La DINARUR OO DUC CON. 1x La plupart des Couleuvres ont fur le fom- mer de la tête neuf plaques dune figure ir- régulière , difpofées tranfverfalement fur qua- tre rangs. La première & la feconde rangée du côté du mufeau font compofées de deux pièces ; la troifième en a trois; & la qua- trième deux. On a obfervé que prefque tous les ferpens venimeux, & même quelques-uns de ceux qui ne le font pas, comme le Da- boie, ont le deflus de la tête couvert d’écailles femblables à celles du dos. Les écailles qui recouvrent le dos & le haut des côtés fonttantôt ovales & relevées par une arête , tantôt rhomboïdales ou prefque ron- des, & entièrement liffes; celles qui garnif- fent le bas des côtés font communément un peu plus grandes, & d’une forme différente de celles du dos. La furface inférieure eft la partie du corps qui offre les principales différences, par la figure, le nombre & la difpoftion des écail- les : auffi Linné a-t-il établi les fondemens de fa méthode que nous avons adoptée dans ce Traité, fur l’arrangement & la conformation des écailles dont cette furface efl revêtue. Les Crotales ou Serpens a fonnettes ont fur le ventre, depuis la mâchoire inférieure juf- qu’au bout de la queue , de grandes plaques exagones, étroites, alongées & difpofées à recouvrement. La queue fe termine auf par une ou plufñeurs pièces mobiles & bruyantes. Les Boas ont pareillement de grandes pisques fous le ventre & fous la queue, mais ils font dépourvus de fonnettes. L’abdomen des Couleuvres elt garni de laques exagones , depuis la tête jufqu’à Panus ; & le deffous de la queue eft revêtu de deux rangées de petites plaques également exagones ou d’écaiiles arrondies (1). On trouve fous le ventre & fous la queue des Anguis , des écailles femblables à celles du dos. Le tronc & la queue des Amphisbenes font entourés d’anneaux écailleux. L’individu compris dans le genre du Lan- gaha, préfente tout à la fois les caraûères qui difinguent les trois derniers genres pré- cédens. Il a de grandes plaques fur la furface inférieure & antérieure du corps; du côté (x) Voyez la forme & la difpofition des plaques & des écailles qui recouvrent la furface inférieure des Couleuvres, pLA, fig, &fig.1&3, de Panus, on voit des anneaux écailleux ; & à l’extrémité de la queue , de très-petites écailles. L’Acrochorde de Java forme un genre particulier , dont le caraëère diflindf confifte à avoir de petits tubercules fur le corps & fur la queue, Enfin les efpèces connues fous le nom de Cæciles , ont le corps nu ; & une rangée lon- gitudinale de plis fur les côtés. DivERsiTÉ DES COULEURS. Comme il y a peu d'animaux dont Les formes extérieures foient plus fimples & moins variées que celles des ferpens, il ny en 2 point aufli, excepté les pa- pillons & les oifeaux, dont les couleurs foient plus agréablement diverffiées. On necon- noît, dans cette tribu, que quelques efpèces dont la parure foit uniforme; les unes font tachetées , panachées, ou couvertes deteintes plus ou moins éclatantes ; les autres ont toute la furface fupérieure ornée de bandelettes, tantôt tranfverfales , tantot longitudinales, mais difpofées avec tant d'ordre & de fymé- tie, que l’art peut à peine les imiter : quel- quefois même on voit briller fur un fond d’or les reflets étincelans des pierreries. Le Boiga, par exemple, femble réunir toutes les couleurs du ciel & de la terre. Il feroit auM difficile d’imiter que de décrire ce mé- lange incomparable d'azur, de blanc, de jaune, de rouge, & de noir, difpofé fur un glacis d’or & d'argent. Cesteintes , quelquefois merveilleufement fondues, fouvent oppofées entre elles , mélent encore la douceur de leurs nuances à la vivacité de ces divers re- flets : de telle forte que quand Fanimal fe meut, on aperçoit à la fois le feu du diamant, Péclat du rubis, le luftre du topaze, du fa- phir , & de l’émeraude. MouvemenT pres SERPENS. Il femble , au premier coup-d’œil , que les ferpens font rivés de toute efpèce de mouvement, & qu'ils font uniquement deftinés à vivre, comme les plantes, dans le lieu où le hafard les a fait naître ; cependant il y a peu d'animaux qui aient autant de viteffe dans leur ondulation progrefive , & de promptitude dans leurs circonvolutions. Ils rafent la furface de la terre avec tant de rapidité, qu’ils deviennent prefque invifibles ; ils s’élèvent fans peine jufqu'à la cime des arbres ; & franchiffent fouvent, avec la même facilité, des inter- valles confidérables. Jci on ne voit point à la vérité la même organifation extérieure TNT RO D 'UMENMTMITOUN: qu’on trouve dans la plupart des animaux. La Nature ne leur a point donné de pattes comme aux quadrupèdes & aux repules, n1 des aîles comme aux oifeaux, ni des nageoires comme aux poiflons; mais à la place de ces mem- bres, on obferve fur la furface inférieure du corps, une rangée de grandes lames mobiles au gré de l’animal, dont chacune, s’élevant & fe rabaiflant par le moyen d’un mufcle parüculier , devient une forte de pied (1); une efpèce de point d'appui fur le terrein que le ferpent veut parcourir. C’elt par le moyen de ce mécanifme & par le jeu de ces écailles , que la Couleuvre commune s’enfuit au moindre bruit & s’éloigne avec tant de promptitude , qu’elle fe dérobe prefque à nos regards. Mais à cette faculté qu'ont les ferpens de fe mouvoir par le moyen des plaques qui recouvrent le ventre, fe joint encore un moyen bien puiffant pour accélérer leur marche. Ils relèvent en arc de cercle le milieu du tronc, tandis que les deux extrémités qui portent fur la terre, fe rapprochent Pune de l'autre. Ils s'appuient enfuite fur une de ces extrémités, la compri- ment avec force comme un refort, & s’élan- cent, avec la rapidité d’un trait, vers l'endroit où iis fe dirigent. Lorfqu’ils veulent aller en avant, ils s'appuient fur Pextrémité pofté- rieure du corps ; & quand ils veulent fe porter en arrière, ils compriment la partie antérieure. Chaque fois qu’ils répètent cette manœuvre, ils font, pour ainfi dire, un pas d'autant plus long, que la corde de Parc eft plus confidérable; fans compter l’étendue que peut donner à cetintervalle parcouru, Pélaf- ticité de cette même portion du corps qu'ils ont pliée, & qui les lance avec roideur en fe rétabliant. On peut voir cette efpèce de mouvement dans les chenilles qu’on appelle arpenteufes , & dans quelques efpèces de vers qui, étant dépourvus de pieds , comme les ferpens, font obligés de fe mouvoir de même pour changer de place. Pendant que les ferpens exécutent ces divers mouvemens, ils portent Jeur tête d’autant plus élevée au deflus du ter- rein, qu'ils ont plus de vigueur, & qu’ils font animés par des fenfations plus vives. Quoique tous les ferpens fe meuvent de la même manière & qu’ils foient pourvus d’une (1) Cardan & Ifidore ont regardé les côtes des ferpens comme faifant la fonétion des pieds; & les plaques du ventre, comme tenant la place des ongles. grande élafticité , cependant ce refloit n’eft pas également diftribué dans toutes les parties du corps. La plupart des efpèces , les Boas fur-tout & les Couleuvres, ont plus de facilité pour avancer que pour reculer. En général , cette faculté que pofsèdent quelques ferpens de fe porter plutôt en avant qu’en arriere, ré- fulte néceffairement de la difpoution des pla- ques qui recouvrent le ventre , & qui font couchées les unes au deflus des autres. Lorfque les ferpens les redreffent , elles forment ‘contre Le terrein un obftacle qui arrête leurs mouvemens rétrogrades; tandis qu'au contraire , lorfqu’ils vont en avant, les écailles s'appliquent fur le terrein , les unes contre les autres, dans le fens où elles fe recouvrent réciproquement, & accélèrent la marche. Quand les ferpens, au lieu de fe mouvoir progreflivement de la manière dont nous venons de parler , veulent paffer tout de fuite d’un endroit à un autre , ou fe jeter avec impétuofité fur ennemi qui les attaque, alors ils fe roulent en fpirale, en formant plufieurs cercles concentriques. Ils n’élèvent que la tête au deffus de leur corps ainfi re- plié ; ils compriment, pour ainfr dire , tous leurs reflorts ; & réuniffant toutes leurs forces particulières , ils s’élancent comme une flè- che , en franchiffant fouvent un efpace de plufeurs pieds (#). Les ferpens qui veulent grimper fur un arbre , embraffent d’abord le tronc dans leurs plis tortueux , en appliquant fuccellivement les plaques inférieures fur tous les points de fa furface, & s'élèvent ainfr jufqu'à l'extré- mité des branches les plus hautes. Veulent- ils s’élancer fur un arbre voifin ? Els ap- puient contre l'arbre une portion de leur corps, & la plient de manicre qu’elle fafle une efpèce de reffort & qu’elle fe débande avec élaflicité : ou bien ils fe fufpendent par la queue ; & balançant ainff, à plufeurs re- prifes, la partie antérieure du corps » ils atteignent l'arbre voifin ou la branche à la- quelle ils veulent parvenir, s’ÿ attachent par la tête, en l’embraffant par plufieurs con- oo (x) C’eft dans cette fituation que le P. Plumier repré- fente le Fer de lance, qu'il nomme vipère d’ Amérique. Dans le manufcrit qui m'a été communiqué par M: Bloch, le corps forme plufieurs cercles dont la tête occupe le centre: la gueule eft béante. LAN EL RO: D LU: GDAILO:EN: xj tours, & retirent à eux la queue qui leur avoit fervi à fe fufpendre. SENs. Les Anciens ne font pas d’accord fur le nombre ni fur la nature des fens dont les ferpens font pourvus. Les uns leur auribuent tous ceux dont l’exiflence eft reconnue dans les autres animaux, quoique les organes qui reçoivent la fenfation ne foient pas apparens & fenfibles ; les autres ne leur accordent que les fens dont ils ont aperçu les organes exté- rieurs. C’eft ainfi que Pline & Ariftote ont refufé aux ferpens le fens de l’odorat, parce qu'ils ont vu des narines d’une conformation particulière & qui leur ont paru plus pro- pres à la refpiration, qw’à recevoir l’impref- fion des corps odorans. Les Naturalifles mo- dernes s’accordent à dire que les ferpens ont le même nombre de fens que les autres ani- maux ; ils prétendent néanmoins que tous n’ont point le même degré d'adivité. SENs DE L’OUIE. Il eft certain qu’on w’aperçoit fur les ferpens aucun organe apparent de louïe ; on n’y voit point de caïtilage façonné en entonnoir , ni de concavité extérieure, pas même de trou pour donner paflage aux rayons fonores & les faire parvenir jufqu’au umpan. Faut-1l conclure de là que les fer- pens font privés du fens de louïe ? Point du tout; mais puifqu'il eft démontré, par le fait & Pexpérience, que la plupart écoutent at- tentivement le chant dés oifeaux, & que jugeant ainfi de leur proximité, ils fe met- tent en embufcade pour en faire leur proie, on doit en inférer que les organes de ce fens ont une ftrudure & une difpofition différente de ceux des autres animaux, & qu’au lieu de correfpondre, comme dans ceux-ci, fur la furface fupérieure ou latérale de la tête, ils vont aboutir fur le mufeau , ou peut-être dans Pintérieur de la gueule (1). Tout au plus on pourroit conclure que ce feus eft peu a&if, puilqu'on ne voit point à découvert les or- ganes qui, dans les quadrupèdes & les oifeaux, concourent à l'excellence de Pouïe. SENS DE L’ODORAT. Ce fens ne paroît être ni le meilleur, ni le plus fn. L'ouverture des narines eft fituée à l’extrémité du mufeau ; elle eft petite , environnée d’écailles. On feroit tenté de croire, avec Pline & Aldrovande, (1) On remarque de chaque côté de la tête du Fer de lance, entre les yeux & les narines, une ouverture parti- 1 CO culière que l’on regarde comme Les organes de l’ouie. que c’eft un trou pour refpirer, plutôt qu’un conduit deftiné à recevoir les impreflions des corps odorans ; cependant 1l eft certain que plufieurs ferpens ont l’odorat excellent. Le Fer de lance fuit les traces de fa proie, lorf= qu’elle lui échappe, & parvient à l’atteindre très-aifément. Le Devin flaire comme un chien, & pourfuit ainft l’homme & les ani- maux dont il fait fa proie. Ils ont beau pren- dre la fuite, 1l n’eft point d’afile afluré contre un fi dangereux ennemi ; il n’eft arrêté ni par les fleuves qu'il rencontre, ni par les bras de mer dont il fréquente les bords ; il grimpe méme avec facilité jufqu’à la cime des arbres. Le feul moyen qui refte pour fauver la vie, c’eft de mettre le feu aux herbes à demi-brülées par les ardeurs du foleil & d'élever amfi un rempart de flammes contre la pourfuite d’un animal aufMi terrible. SENS DE LA VUE. La flrucure intérieure des yeux & leur conformation extérieure an- noncent que les ferpens excellent par la vue. Eu effet, leurs yeux, garnis communément d’une membrane clignotante , qui les pré- ferve des accidens & des effets d’une lumière trop éclatante, font brillans, animés, pleins de feu, faillans, & très-mobiles. La pru- nelle, pouvant aifément fe contrader ou fe dilater, admet un grand nombre de rayons lumineux , & rejette ceux qui pourroient nuire à l’excellence de cet organe. Il eft vrai que les Cæciles ne femblent pas jouir du même avantège. Les individus de cette fa- mille peu nombreufe , deftinés à vivre fous terre, comme la raupe, devoient naturelle- ment être privés de la perfedion dun fens dont ils ne pouvoient faire aucun ufage. SExs pu GouT. Si l’on doit juger de la fineffe du goût par la conformation des parties qui en font les principaux organes, on ne peut avoir ici qu’une idée très-avantageufe de ce fens. Le palais des ferpens eft compofé de parties molles, nerveufes, & très-propres à recevoir l’impreffion des parties favoureufes. La langue eft mince, déliée , & fendue de manière à fe coller facilement contre les ali- mens. On devroit donc conclure que ce fens eft très-acif, G on ne favoit pas que la plupart des anünaux de cet orde avalent les mor- ceaux entiers, ce qui les empêche de favou- rer Jeurs alimens & de jouir de toute la plénitude de fenfation que la fruéture des organes pourroit leur procurer, | b ij X1j SExs DU ToUCHER. Enfin le toucher paroît être fort obtus dans les ferpens. Privés des membres qui, dans les quadrupèdes, les oïfeaux & les reptiles, font les principaux organes du toucher , ils ne ‘peuvent point appliquer immédiatement aux différentes fur- faces la partie fenfible de leur corps. Le feul moyen qu'ils ont pour recevoir, par le ta@, l’impreflion des objets extérieurs, c’eft de les faifir & de les embraïler étroitement dans les replis de leur corps. Il doit réfulier de ce conta& une fenfation forte & vigou- reufe, mais qui ne peut laiffer qu’une idée très-confufe de Pobjet, puifque limprefion ne fe fait qu’à wavers les écailles dures dont Je corps eft revêtu. ACCOUPLEMENT. Au retour du printemps, lorfque les premiers fouffles du zéphyr vien- nent ranimer la Nature engourdie par les froids rigoureux de lhiver , les ferpens, comme les autres animaux , éprouvent en ce moment le befoin de fe reproduire. C’eft ordinairement dans le mois de mars ou d'avril que le mäle va chercher fa femelle & qu’il l'appelle par un fiflement amoureux. Malbeur alors au voyageur, qui, en parcou- rant les contrées habitées par les ferpens ve- nimeux , s’égare de fa route- & porte fes pas vers la retraite que le ferpent a choifie. Le feu de l’amour lui a donné de nouvelles forces , il a échauffé fon courage , exalté fon venin; rien ne peut modérer fa fureur. Il s’élance fur lui avec impétuofité & le perce avec {es dents meurtrières, dont une feule atteinte [ui donne prefque auffi-tôt la mort. L’accouplement des ferpens n’offre aucun de ces faits merveilleux que quelques anciens Auteurs lui ont atribué(:) ; durant cette opé- rauon le mâle & la femelle, dont le corps eft très - flexible, s’uniflent fl intimement & fe preffent dansun fi grand nombre de contours, qu'ils repréfentent deux groffes cordes treffées enfenble. Jai vu plufeurs fois, dans nos provinces méridiorales , Paccouplement de (:) Pline a écrit que le mâle de la sipére, au moment de fon accrunlcaerr : c, Flo catrer fa tête dans la gueule devjarfemélie, e celle-cr, bien Join de lui rendre EP MU Eur ae : ête à li ë certiic pour cerelie, lui coupoit la tête à l’inftant même où cile devenoit mère....; que les jeunes ferpens éclos dass le ventre de La vipêre , déchiroient fes flancs pour en LAD CNCEN DS RAC NUE dE AVE fortir ; que par là ils veaceoiest, pour aïnf dire, la mort IZijè, Nar, Liv, 30, chap. 62. £ leur p2 Q> ie IC ; bpe / re 2 (a ji 1 i D'NVT 'RIOND\UIC | T'IIONN:. la Couleuvre commune. Le mäle & la femelle choififfent pour cet eflet un endroit abrité & heure du jour où le foleil eft Le plus ardent. Pendant cette réunion, qui dure communé- ment une ou deux heures dans lefpèce que nous venons de nommer, & plufieurs jours dans le Fer de lance, le male fait foruir par Panus les parties deflinées à féconder la fe- melle. Ces parties font doubles, quelquefois - quadruples dans cet ordre d’animaux. On ne fera point furpris de la durée de cet accou- plement, ff l’on fait attention que les vif- cères où la liqueur protltique fe prépare, ne peuvent la lailler échapper que peu à peu, & que les conduits qui la portent aux organes de la génération, font twès-longs, fort étroits & plufieurs fois repliés fur eux- mêmes (1). Eci il ny a point de conftance dans le fentiment , ni de durée dans l’afe“ion ; mais lorfque les défirs font fatisfaits, cette union, quoique fortement fentie & plus vivement exprimée , s’évanouit prefque auffi-tot. Le mâle & la femelle fe féparent; bientot ils ne fe connoiffent plus; & la femelle va feule, au bout d'un temps dont on isnoïe la durée , dépofer le germe d’une nouvelle générauon. PONTE DES ŒUFS ET NAISSANCE DES PETITS. Nous avons déjà obfervé , en parlant des poiflons & des reptiles, qu’il y avoit dans ces deux ordres d'animaux , des familles entières dont les femelles pondent des œufs; tandis que dans d’autres, les petits fortent vivans du ventre de leur mère. La même diftindion a lieu parmi les ferpens ; les uns font ovipares, comme les Boas & la plupart des Couleuvres : les autres font vivipares ; telle eft la Vipere, VlOrver, lAcro- chorde, &c. Nous n'avons pas affez d’obfervations pour pouvoir déterminer quelle eft 1 quantité d'œufs que les femelles ovipares font à cha- que portée; il paroït que ce nombre varie felon la diverfité des eflpèces & même fui- vant la vigueur de la femelle. M. le Comte de Rafoumowsky a obfervé que la Couleuvre vuloaire du Mont-Jorat, que nous avons {r) Les paities de la génération du Boïquira font repréfentées pl. À, fig. 6. Voyez les tefticules t-t, les quatre verges p-p & les vaiffeaux qui portent la femence des tefticules à l'extrémité des verges v-v, &c. INT RO DU C TION. es. appelée la Sziffe, pondoit environ trente- deux œufs, tantôt plus, tantôt moins. Gefner aflure que la femelle du Sérpert à collier en pond quatorze ; & M. de Sept-Fontaines dit que ce nombre fe porte quelquefois jufqu’à dix-huit ou vingt. Au rapport de cet amateur diflingué, les œufs de cette efpèce font gros comme ceux des pies & collés en forme de grappe par une matière gluante. Ce caraëère eft commun à plufieurs autres efpèces. La ponte des ferpens, comme celle des oïfeaux, ne fe fait jamais dans un efpace de temps immédiat & fuccelMf ; après la fortie de chaque œuf , la femelle a befoin de fe repofer. Ily a même des efpèces qui pa- roiflent beaucoup fouffrir pendant cette opé- ration, « J’obfervai, dit George Segérus, » Médecin du Roi de Polcgne , qu’un fér- » pent femelle , après s'être beaucoup roulé » fur les carreaux, ce qu’il n’avoit pas cou- » tume de faire, y pondit enfin un œuf. Je » le pris fur le champ , je le mis fur une » table; & en le maniant doucement, je lui » facilitai la ponte de treize œufs. Cette » ponte dura environ une heure & demie, » car à chaque œuf il fe repofoit; & lorfque » je ceflois de l’aider, il lui falloit plus de >» temps pour faire fortir fon œuf : d’où j’eus » lieu de conelure que le bon office que je » lui rendois ne lui étoit pas inuule; & plus » encore de ce que, pendant cette opération, » il ne ceffa de frotter doucement mes mains » avec fa tête, comme pour les chatouil- » ler (1)». Les œufs des ferpens offrent prefque toutes les nuances intermédiaires de grandeur, à commencer par ceux du F2/ qui eit un des plus peuts individus de cet ordre, jufqu’à ceux du Devin qui eft le plus gros, & dont le plus grand diamètre de Pœufa environtrois pouces. Chaque œuf eft compolé extérieurement d’une membrane mince, mais compade & d'un uffu ferré. Dans l’intérieur, on voit le petit ferpent roulé en fpirale au milieu d’une matière qui reflemble à du blanc d'œuf de poule. Les femelles ne couvent point leurs œufs ; elles les abandonnent après la ponte. Les unes vont les dépofer dans des trous expofés au midi on voifins d’un four, comme la Couleuvre commune ; les auires vont les pondre fur le fable ou fous des feuiilages. —— (1) Colleét. acad. part. étrang. vol, 3, p. 7. Le Serpent à collier les pofe fur des couches de fumier. C’eft ce qui a donné lieu à une fable accréditée encore de nos jours parmi le peuple de la campagne. On croit que ces œufs ont été pondus par un coq; & comme on en voit fortir des ferpenteaux, on s’ima- gine que les œufs du coq renferment toujours un ferpent. On voit bien que le coq ne les couve point, cependant on n’en efl pas moins convaincu que ces œufs produifent toujours des ferpens, lorfqu’ils font dépofés dans un endroit chaud & qu'ils font couverts de fumier. Les femelles vivipares préfentent de gran- des différences , foit pour le temps de la portée, foit pour le nombre des petits. Les Vipères s’accouplent ordinairement deux fois chaque année , & portent trois ou quatre mois : les vipereaux font äu nombre de vingt à vingt-cinq. La femelle de l'Orves ne porie qu'environ un mois, & produit tantôt fept, tantôt dix ferpenteaux qui ont en paiffant vingt lignes de longueur. Le Fer de lance femble tenir le milieu entre les efpèces ovipares & les vivipares. Selon Pobfervation d’un amateur éclairé, la femelle pond des œufs, & les petits fe dé- barraflent de leur enveloppe au moment même où elle les dépofe à terre : il y en a à chaque portée depuis vingt jufqu’à foixante. On a remarqué que le nombre étoit toujours air. Quand les petits ferpens font éclos ou qu'ils font fortis vivans du ventre de leur mère, 1ls reflent feuls, ifolés, & ne recoi- vent de leur mère qui les a abandonnés, ni fecours, n1 afiftance ; ils font réduits aux feules reffources de leur infin@ : auf en périt-il beaucoup avant qu'ils foient déve- loppés & qw’ils aient acquis affez d'expérience pour éviter les dangers. Les quadrupèdes, les oifeaux & les reptiles en dévorent un grand nombre. ACCROISSEMENT. L’horreur qu’on a naturelle- ment des ferpens , & le danger qu'il y a d'approcher certaines efpèces, font caufe du peu de connoiflance que nous avons fur leurs mœurs & fur leurs habitudes ; notre ignorance à cet égard s'étend même jufques fur les individus qui vivent au milieu de nous, qui font les moins dangereux & les plus familiers. Nous ne connoiflons point encore le nombre d'œufs que pond la Cou- leuvre commune, la durée de lincubation, xiv INTRODUCTION. la manière dont le fœtus fort de l'œuf, ni comment 1l fe développe; mais nous avons quelques détails fur la ipere. Nous favons que fes petits, dont la longueur eft de douze ou quinze lignes au moment de leur naif- fance, ne font en état de fe reproduire qu’au bout de deux ou trois ans, & qu'ils ne par- viennent à leur entier accroiflement que dans fix ou fept ans. La très-grande différence qui exifle entre le petit Devin., renfermé dans fon œuf, & la grandeur excedive qu'il acquiert étant adulte, fait préfumer qu’il s’é- coule un iaps detemps conlidérable avant que ce ferpent foit entièrement développé. GRANDEUR. Il eft peu de faits aufMfi fufceptibles d’exagération que ceux qui fe rapportent à la taille des ferpens. L'imagination, vive- ment agitée & ébranlée à l’afpect d’un objet effrayant , eft toujours difpolée à enchérir fur la réalité. C’eit ce qui eft arrivé à l’é- gard de piufieurs Voyageuis qui, faifis d’effroi & de terreur en parcourant les déferts de lAfrique & les contrées fauvages de PA- mérique, ont compofé leurs relations d’après les fenfations qu’ils ont éprouvées (1). Ce- pendant, en réduifant tous ces récits à leur quite valeur, il eft certain qu’il y a des fer- pens d’une groffeur démefurée. Le genre des Boas, & principalement l’efpèce que nous avons appelée Devir, fournit les plus gros individus. Il n’elt pas douteux que c’étoit à cette tribu qu'appartenoit cet énorme ferpent qui arrêta, pour ainf dire, autrefois Farmée romaine, près du fleuve Begrada, entre Utique & Carthage (2), & que KRé- gulus vainquit à laide de fes troupes, Cet animal redoutable , preffé par la faim , fe jetoit, dit-on, {ur les foldats qui s’appro- choient de la rivière pour y puifer de Peau, les écrafoit du poids de fon corps ou les étouffoit dans fes replis tortueux , ou enfin les faifoit périr par fon foufle empoifonné. Les dures écailles de fa peau le rendoient impénétrable à tous les traits qu’on lui lan- (1) Olaus-Magnus parle d’un ferpent de Norwège qui avoit plus de deux cents pieds de longueur & vingt pieds de eirconférence Liv. 21, chap. 43. Les ouvrages de Scheuchzer, de Séba, de Gumilla, de Labat, &c,, font pleins d’hiftoires de ferpens monftrueux. (2) Ce fleuve porte aujourd’hui le nom de Mégerda; il fe jette dans la mer Méditerranée , entre Tunis & Bi- certe. çoit ; il fallut dreffer contre lui des machi- nes de guerre & l’attaquer en forme comme une citadelle : enfin après bien de coups inu- tiles , une pierre d’une grofleur énorme, pouflée avec vigueur, lui brifa Pépine du dos & l’arrêta dans fa courfe. On eut bien de la peine à l’achever, tant les foldats crai- gnoient d'aborder un ennemi encore formi- dable , même aux approches de la mort. Régulus envoya à Rome fa peau, qui étoit longue de cent vingt pieds: Ce fait paroît prelque incroyable; cependant il eft rapporté par Valère-Maxime & par Pline le Natura- life (1), qui aflure que cette peau fut fuf pendue dans un temple où on la voyoit en- core du temps de la guerre de Numance : ainff, à moins de renoncer à tous les monu- mens de l’Hifloire , il faut admeure l’exiflence de ce terrible animal, dont fans doute les dimenfions ont été un peu exagérées. Diodore de Sicile raconte encore de quelle manière on prit, en Esvpte, fous le règne de Ptolomée, un ferpent long de trente coudées. « Plufieurs chaffeurs ,. dit-il, » encouragés par la munificence de Prolo- » mée, réfolurent de lui amener à Alexan- » drie un des plus grands ferpens. Ce monfire » vivoit fur le bord des eaux: il y demeu- » roit ordinairement immobile , couché à »terre & replié en cercle ; mais lorfquil » voyoit quelque animal approcher du rivage » qu'il habitoit, il fe jetoit fur lui avec im- » pétuofité, le faifioit avec fes dents, ou » Penveloppoit dans les replis de fa queue. » Les chafleurs, l’ayant arerçu de loin, » imaginèrent qu'ils pourroient aifément le » prendre dans des lacs & Pentourer de » chaînes. Ils s’avancèrent donc avec cou- » rage; mais lorfqu'ils furent plus près de » ce ferpent démeluré, le feu qui fortoit de » fes yeux, fon dos hériflé d’écailles, le >» bruit qu'il faifoit en sagitant, fa gueule » ouverte & armée de dents longues & cro- » chues , fon regard horrible & féroce les » glacèrent d’effroi. Ils osèrent cependant » avancer pas à pas & jeter de forts liens » fur fa queue; mais à peine ces liens eu- » rent-ils touché le corps de l'animal, que » fe retournant avec fureur & faifant entendre » des fifflemens aigus, il dévora le chaffeur (1) Valère- Maxime, Liv. 1, chap. 8, Plin. Hifz. JNac, Liv. 8. DINVTUR 0'D UC TL ON. XV » qui fe trouva le plus près de lui; en tua » un fecond d’un coup de fa queue; & mit » les autres en fuite. Ces derniers, ne vou- » lant pas cependant renoncer à la récom- » penfe qui les attendoit, & imaginant un » nouveau moyen, firent faire un rêt com- » pofé de cordes très-grofes & propor- ‘» tonné à la grandeur du ferpent. Ils le » placèrent auprès de fa caverne ; & ayant » bien obfervé le moment de fa fortie & de fa rentrée, ils profitèrent du temps où Pé- » norme animal étroit allé chercher fa proie, » pour boucher avec des pierres l’entrée » de fon repaire. Loïfque le ferpent revint, » ils fe montrèrent tous à la fois, avec plu- » fieurs hommes armés d’arcs & de frondes ; » plufieurs autres à cheval : les uns faifoient » réfonner à grand bruit des trompettes ; & » les autres des inftrumens retentiffans. Le >» ferpent, fe voyant entouré de cette multi- » tude, fe redrefloit, & par fes horribles » fiflemens, répandoit la terreur parmi ceux » qui Penvironnoient; mais eflrayé lui-même » par-les dards qu'on lui lançoit, la vue des » chevaux, le grand nombre de chiens qui » aboyoient, & le bruit aigu des trompettes , » il fe précipita vers l'entrée ordinaire de fa » caverne. La trouvant fermée & toujours » troublé de plus en plus par le bruit des » trompettes , des chiens & des chaffeurs, » 1l fe jeta dans le rêt, où il fit entendre des » fiflemens de rage. Néanmoins tous fes » efforts furent vains ; & fa force cédant à » tous les coups dont on l’aflaiilit & à toutes » les chaînes dont on le lia, on le conduifit » à Alexandrie, où une longue diète appaifa » fa férocité ». TO Ÿ TE Ÿ Ÿ Mais fans aller chercher dans jes ouvrages des Anciens des faits que leur amour pour le merveilleux nous fait regarder comme fufpeds , nous trouvons dans les relations des Voyageurs modernes des récits prefque aulf extraordinaires. Nous lifons dans l’Hifloire naturelle de l'Orenoque , par le P. Gumilla, que les couleuvres qu'on appelle Caçadoras où Chafeufes , font de la groffeur des Bujos, auxquels l'Auteur attribue une longueur de huit aunes ou environ. II ajoute encore qu’elles font quelquefois plus longues de plufieurs aunes, & que l’on ne peut voir fans étonnement la légereté avec laquelle elles courent après la proie qu’elles ont aperçue & qu’elles attrapent fans qu’elle puiffe échap- per (1). Au rapport de Charles Owen, il y a auprès de Batavia, dans les Indes orien- tales, des ferpens de cinquante pieds de lon- gueur (2). Cleyerus a vu dans ce même pays des ferpens longs d'environ vingt-cinq pieds. « J’achetai, dit-il, d’un chañeur un de ces » animaux que je difféquai, & dans le ventre » duquel je trouvai un cerf entier de moyen » âge, revêtu encore de fa peau. J’en achetai » un autre qui avoit dévoré un bouc fau- » vage , malgré les grandes cornes dont il » étoit armé ; je urai du ventre d’un troi- » fième un porc épi entier , armé de fes pi- » quans.(3) ». ï Le même Auteur ajoute que dans le Royaume d’Aracan, fur les confins de celui de Bengale, on a vu un ferpent monftrueux fe jeter auprès des bords d’un fleuve, fur un très-grand aurochs ( bœuf fauvage), & don- ner un fpeétacle affreux en combattant avec ce terrible animal. « On pouvoit entendre, ditil, à la diflance d’une portée de canon, le craquement des os de Paurochs, brifés par les efforts de fon ennemi (4) ». IL eft arrivé plufieurs fois dans différens pays, particulièrement aux environs de Pile de Panama en Amérique, que des Voya- geurs ont rencontré des ferpens engourdis au moment de la digeflion , & dont les formes étoient ft monftrueules , qu'ils les ont pris pour des troncs d’arbres renverfés, « Le P. Simon rapporte que dix-huit Efpa- » gnols étant arrivés dans les bois de Coro, » dans la province de Vénezuela ; & fe trou- » vant faugués de la marche qu’ils avoient » faite, ils s’affirent fur une groffe couleuvre, » croyant que C’étoit un vieux tronc d'arbre » abattu ; & que lorfqu’ils s’y attendoient le » moins, l'animal commença à marcher, ce (1) if. Nas. de l'Orenoque, par le P. Gumilla, vol, 3 » PAS: 7S- (2) Effai fur lHifi. Nac. des ferpens, par Charles Owen, pag. 15. (3) Extrait d’une lettre d'André Cleyerus, écrite de Ba- tavia à Mentzélius. Ephém. des curieux de la Nature, déc. 2, ann. 1,1683, pag. 18. (4) Ibid. Il y a certainement un peu d’exagération dans la comparaifon que fait Cleyerus du craquement des os de cet animal, avec Le bruit du canon, xvj DIN UT RON DICO NN. » qui leur caufa une furprife extrême » (1). | NourRITURE. Tous les animaux qui exiflent Les faits que je viens d’expofer, & une infinité d’autres que j'aurois pu y ajouter, fe trouvent, en quelque forte, garantis, ou du moins deviennent vraifemblables par le récit que fait M. Adanfon, dans fon Y’oyage du Sénégal, de fes propres obfervatuions fur une efpèce de ferpent qui porte, dans le pays, le uom de Serpent géant. Ce favant ÂAcadémicien dit qu’au mois de mai 1752, on lui fit préfent d’un jeune individu vivant, de lefpèce que nous venons de nommer. Il avoit un peu plus de trois pieds de longueur : le fond de fa couleur étoit d’un jaune livide, coupé par une large bande noirâtre qui ré- gnoit tout le long du dos, & fur laquelle étoient femées quelques taches jaunâtres, affez irrégulières. Tout fon corps étoit lui- fant, comme s'il eût été verniffé; il avoit la tête arrondie & un peu alongée. Suivant M. Adanfon , ce ferpent n’étoit qu’une foible image de ceux qui ont acquis leur entier accroiflement ; & dont il ne fe feroit jamais formé une jufte idée, fr, peu de temps après, on ne lui en eût apporté deux d’une groffeur médiocre, dont le plus grand avoit vinat- deux pieds & quelques pouces de long, fur huit pouces de large. La vue de ces deux ferpens , qui, de Payeu des Nègres & de ceux qui avoient vu beaucoup de ces ani- maux, nétoient que d’une grandeur médio- cre, ne permit plus à M. Adanfon de douter de ce qu'il avoit entendu dire fouvent dans le pays, fur la grandeur extraordinaire des ferpens de cette efpèce, Les Nègres qui lui avoient procuré ceux dont 1l s’agit 1c1, l’af- furèrent qu’il n’était pas rare d’en trouver, à quelques lieues vers left de l'ile du Sénégal, dont la grandeur égaloit celle d’un mât ordi- paire de ba:eau. Quelques habitans de Biffao difoient qu'ils en avoient vu dans leur pays qui auroient furpaflé de beaucoup ces pièces de bois, De tous ces témoignages , comparés avec l’obfervation des ferpens que M. Adan- fon avoit alors fous les yeux, 1l conclut que la taille des plus gros de cette efpèce, éva- luée à fa jufie nrefure, devoit être de qua- rante à cinquante pieds pour la longueur, & d’un pied à dix-huit pouces pour la largeur (2). fervent de pâture aux ferpens. Les Crotales ; les Couleuvres, les Amphisbènes, les Cæci- Les donnent la chafle aux infectes, aux vers, aux reptiles, aux oifeaux & aux petits qua- drupèdes. Les Boas attaquent les chevreuils, les dains, les taureaux & même les animaux les plus féroces. C’eft fur le bord des fleuves qui arrofent les plaines équatoriales , dans un moment fur-tout où la chaleur eft devenue plus ardente par l’approche d’un orage, & où l’adion du fluide éleärique répandu dans launofphère, donne une nouvelle adivité aux ferpens; c’eft dans ce moment, dis-je, que dévorés par une foif extrême, animés par toute l’ardeur d’un fable brûlant, à la lueur des éclairs , au fon bruyant du ton- nerre , le ferpent & le tigre fe difputent l’em- pire de ces bords fi fouvent enfanglantés. Des Voyageurs qui ont été témoins dun de ces combats terribles , difent avoir vu un tigre furieux s’élancer tout à coup fur un ferpent d’une taille monfirueufe , qui, fiant de douleur & de rage, ferroit à fon tour le tigre dans fes contours multipliés , Pétouffoit fous fon poids, & brifoit {es os entre fes mâchoires redoutables. Le quadru- pêde eut beau déployer contre fon ennemi la force de fes dents, le tranchant de fes griffes, toutes fes armes furent impuiflantes ; il expira au mulieu des replis de l'énorme fer- pent qui le tenoit enchaïné. L'homme lui-même , malgré l'empire qu'il pofsède fur tous les animaux, trouve les plus funeftes ennemis parmi les ferpens. Les uns fe mettent en embufcade ,; tombent fur lui au moment où 1l y penfe le moins, lui im- priment une morfure mortelle , & fe retirent auffi-tôt pour éviter fa vengeance (1); les autres, plus lents, mais non moins dange- reux, l’attaquent à force ouverte & le dévo- rent. Au rapport de Pline, fous l'empire de Claude, on tua, auprès de Rome, un très- grand ferpent , dans l’eflomac duquel on trouva le corps entier d’un petit enfant (2). Bofinan affure qu’à la côte d'Or, dy a (1) ILeft ici queftion des Crorales ou Serpens à fon- nettes. On fait que ceux qui en ont été mordus, meurent fouvent dans l’efpace de cinq minutes ; & que ces animaux fout d'autant plus à craindre, que leurs mouvemens font (1) Æif£. Nar. de l’Orenoque, par le P. Gumilla, vo/, 35 PTT: , k (2) if, Nac. du Sénégal, par M, Adanfon, p. 152 très-rapides. & Jiiv. (1) HufE. Na. liv. 28, chap. 14. des IN TR O D UC T.I ON. . des ferpens d’une groffeur extraordinaire , & _ que les Hollandois ont fouvent trouvé dans leurs entrailles des hommes entiers (1). « Dans Le temps que j’étois en Amérique, » dit le P. Gumilla, une Couleuvre chaffeufe » (le Devin) faifit un laboureur par le talon » & la cheville du pied. Comme il étoit » homme de courage, il fe faifit du premier » arbre qui fe préfenta , & lembrafla du » mieux quil put, en jetant des cris horri- » bles. On accourut pour le fecourir ; & le » ferpent fe voyant preffé , ferra les dents, » lui coupa le talon & s'enfuit avec la vitefle » dun trait (2) ». Selon Cleyerus, dans Pile d'Amboine, une femme groffe fut un jour avalée toute entière par un ferpent énorme (3). Mais aucun des faits que je viens de citer ninfpire autant de pitié & d'horreur que celui qu'on lit dans l’Hifloire des voyages, & qui eft rapporté fur le témoignage de Del- lon. « Pendant la récolte du riz, quelques » Chrétiens qui avoient été Gentils, étant » allés travailler à la terre, un jeune enfant » qu'ils avoient laiflé feul & malade à la » maifon , en fortit pour aller fe coucher à » quelques pas de la porte, fur des feuilles » de Palmier, où il s’endormit jufqu’au foir. » Ses parens, qui revinrent fatigués du tra- » vail, le virent dans cet état; mais ne pen- » fant qu’à préparer leur nourriture, ils at- » tendirent qu’elle füt prête pour aller lé- » veiller. Bientôt ils lui entendirent poulfer » des cris à demi-étouflés, qu'ils attribuèrent » à fon indifpofition; cependant, comme il » continuoit de fe plaindre, quelqu'un fortit » & vit en s’approchant qu'une groffe Cou- » leuvre avoit commencé à l’avaler, L’em- » barras du père & de la mère fut auffi grand » que leur douleur. On n’ofoit irriter la Cou- » leuvre, de peur qu'avec fes dents elle ne » coupt l’enfant en deux, ou qu’elle n’ache- » vât de lenglouur. Enfin, de plufieurs ex- » pédiens, on préféra celui de la couper par » le milieu du corps, ce que le plus adroit » & le plus hardi exécuta fort heureufement (x) ÆLfE. générale des voyages, édir. in-12 , vol. 14, Pag. 214. (2) Hift. Nar. de l'Orenoque, par le P. Gumilla, vol. 3; Pe 76. (3) Extrait d’une lettre d'André Cleyerus. Ephëm. des curieux de la Nar, déc. 2, ann. 2, 1683 , p. 18. xvij » d’un feul coup de fabre. Mais la couleuvre » ne mourut pas d'abord, quoique féparée en » deux ; elle ferra de fes dents le corps tendre » de l’enfant...., & il expira peu de momens » après (1) ». DéGLuTiTion. Ici fe préfente une objedtion que ne manqueront pas de faire tous ceux qui auront lu les détails qui précèdent. Com- ment eft-il poflible, diront-ils, qu’un ferpent dont le gofier eft f étroit, puiffe avaler des hommes & des animaux tout entiers ? La force de cette objettion s’évanouit, quand on confidère, d’un côté , la conformation des mächoires de ces animaux, qui m’étant réu- nies vers le mufeau que par des ligamens fufcepubles d’une grande dilatation , peuvent fe féparer lune de Pautre , & laiffer entre elles une large ouverture. En fecond lieu, l’efpèce de préparation que les ferpens font fubir à leurs victimes avant de les avaler, en rend la déglutition beaucoup plus facile. Ils font dans lufage, auffi-tôt qu'ils ont faifi un animal, de lui brifer les os, en le ferrant fortement dans les replis de leur corps. Quel- quefois même, pour l’écrafer plus aifément, ils s’aident des arbres & des groffes pierres qu'ils trouvent à leur portée ; ils les enve- Joppent dans les mêmes contours que leurs vidimes, & les emploient comme autant de (x) Hif£. générale des voyages , defcriprion du Ma- labar, édit. in-12., vol. 43, p. 345. Cet événement m’en rappelle un autre bien plus malheureux encore, dont la relation fut confignée dans les papiers publics, il y a en- viron douze ou treize ans. Un journalier du Querci étant allé travailler à fa vigne un beau jour du printemps, fa femme fut le voir à l’heure de midi, & porta avec elle un enfant qu’elle allaitoit. Ce petit s'étant endormi , fa mère le coucha à l’ombre fur le bord d’une haie , & s’en revint caufer avec fon mari. Quelque temps après elle retourna vers fon nourriffon ; mais, hélas! quelle fut fa furprife & fa douleur, lorfqu'elle Le vit étouffé par une grofle Couleuvre qui , attirée par l'odeur du lait , s’étoit infinuée jufques dans fon eftomac. La moitié du fer- pent pendoit encore hors de la bouche de l'enfant, & étoit entortillé autour du cou. Le mari qui accourut aux cris de fa femme, entra dans une telle fureur, que, rejetant fur elle la caufe de ce trifte accident, il fe faifit d’un échalas & lui perça le ventre. C’eft ainfi qu’ac- cumulant malheur fur malheur, cet homme défefpéré fe vit privé en un jour de fa femme & de fon enfant. Les pères & les mères apprendront par cet exemple, combien il eft dangereux d’expofer les enfans à la rencontre des ferpens qui font très-friands du Jaitage. C Xvii] leviers , pour les écrafer : enfuite , ils répan- dent fur toute la peau une efpèce de bave, une liqueur vifqueufe , qui fait gliffer la proie dans Pintérieur du gofier. Malgré cetie préparation, il arrive fouvent que la mafle des alimens qu'ils avalent eft fi groffe, rela- tivement à l’ouverture de l’œfophage, que malgré tous leurs efforts, la proie n’entre qu’à demi dans leur eflomac. Etendus alors dans leur repaire, fans force-& prefque fans mou- vemernt, ils font obligés d'attendre que la partie qu’ils ont déjà avalée foit digérée, & qu'ils puiflent de nouveau écrafer, broyer & enduire la portion qui pend hors de la gueule, On ne doit pas être furpris que dans cet état les ferpens ne foient pas étouffés par la quantité d’alimens, qui ,'en rempliffant leur gofier, interceptent le paffage de l'air ; car on fait qu'il n’y a point d’épiglotte pour fermer la trachée - artère, & que ce conduit s’étend dans cet ordre d’animaux, jufqu’au fourreau qui enveloppe leur langue. C’eft ce tuyau qui fournit un libre paffage à Pair, dans le cas même où le gofier eft obflrué par un gros volume d’alimens. QUALITÉS REMARQUABLES. Si des befoins journaliers obligeoient les ferpens, comme la plupart des autres animaux, à chercher la . même quantité de nourriture, cette extrême voracité feroit-elle même la caufe de leur deftrudion. Difperfées par une chafle habi- tuelle, ou détruites par une confommation fi prodigieufe , les efpèces vivantes ne fufi- roient bientôt plus à la fubfiflance de Pani- mal, & il mourroit d’inanition ; mais par une propriété bien fingulière, ces animaux, qui ne mettert point de bornes à leur avidité & qui rempliffent quelquefois leur ventre au point qu'ils ne peuvent nt attaquer, ni fe défendre, ni changer de place, ces animaux, dis-je, pañent plufieurs mois fans prendre aucune nourriture. Quelques Auteurs ont écrit que la Vipére pouvoit vivre un an & plus fans manger. Ce fait eft fans doute exa- géré; mais au moins eft-il certain que M. Pennant en a gardé plufieurs enfermées dans une boîte pendant plus de fix mois, fans qu'on leur donnât aucun aliment (1). Il femble même que pendant une fi longue diète, ladivité de leur venin n’eft ni arrêtée ni fufpendue , & qu’elles n’éprouvent pas (x) Zoo! Brir, art de la Vipère. INTRODUCTION même une faim très-preffante , puifqu’on à vu des vipéres renfermées pendant plufieurs jours avec des fouris ou des lézards, tuer ces animaux, fans chercher à s’en nourrir (1). Au rapport de Kalm, lorfque le Boiquira a été pris & qu'il fe voit enfermé, il refufe toute efpèce de nourriture ; & on prétend qu’il peut vivre fix mois de cette manière. IL eft alors très-irrité ; fi on lui préfente des ani- maux, il les tue, mais ne les mange pas (2). M. de Sept-Fontaines, qui a fait des obfer- vations très-exaces fur l’Orvec, affure qu'il a eu chez lui plufieurs individus de cette efpèce, & qu'ils fe font laiffés mourir au bout de plus de cinquante jours, plutôt que: de toucher aux alimens qu’on avoit mis au- près d’eux, & qu’ils auroient dévorés avec avidité, s'ils avoient été libres (3). À cet avantage qu’ont les ferpens de paffer un temps confidérable fans recevoir aucune nourriture, s’en joint un autre qui n’eft pas moins remarquable , celui de donner encore quelques fignes de vie, après qu’ils ont été privés, pendant environ vingt-quatre heures, de Pair nécellaire à la refpnation. Redi & Boyle ont fait des expériences à ce fujer. « Nous renfermämes une vipére, dit ce der- » nier Phyficien , dans un récipient des plus » grands entre les petits, & nous fimes le » vide avec un grand foin. La vipére alloit » de bas en haut, & de haut en bas, comme » pour chercher l’air.. Peu de temps après, » elle jeta par la bouche un peu d’écume » qui s’attacha aux parois du verre. Son » corps enfla peu, & le cou encore moins. » pendant que: l’on pompoit l'air, & encore » un peu de temps après ; mais enfuite le v corps & le cou fe gonfièrent prodigieufe- » ment, & il parut fur le dos une efpèce de- » veflie. Üne demi-heure après qu’on eut » totalement épuifé lair du récipient , la » vipére donna encore des fignes de vies » mais nous n’en remarquâmes plus depuis. » L’enflure s’étendoit jufqu’au cou ; mais elle » n'étoit pas. fort fenfble à la mâchoire in- (1) Charas, deferipr. anar. de la vipère, Mém. pour Jervir à PHift, Nar. des anim., par MM. de l’Académie royale des Sciences, voZ. 3, p. 605. (z) Mém. de lAcad. de Suëde, collect. acad. tom 11, P:9$. (3) Hu, Na. des ferp:, par M. Le C. de la Cepède, P° 436% NT RO (D UCI NTI D IN. : » férieure. Le cou & une grande partie du » gofier étant placés entre l'œil & la lumière » d’une chandelle, paroifloient aflez tranf- » parens dans les endroits qui n’étoient pas » obfcurcis par les écailles. Les mächoires » demeurèrent très-ouvertes & un peu tor- » dues. L’épiglotte & la fente du larynx, qui » reflèrent aufli ouverts, alloient prefque juf- » qu'a l’extrémité de la mâchoire inférieure. » La langue fortoit, pour ainfi dire, de def- » fous Pépiglotte, & s’étendoit au delà ; elle » étoit noire & paroifloit fans vie : le dedans » de la bouche étoit auffi noirâtre. Au bout de vingt-trois heures , ayant laiffé entrer » l’air dans le récipient, nous obfervämes que » la vipére ferma la bouche à linflant; mais » elle la rouvrit bientôt, & demeura dans cet 5 état. Lorfqu’on lui pinçoit ou qu’on lui » brüloit la queue, on apercevoit dans tout » le corps des mouvemens qui indiquoient » un refte de vie (1) ». Cette expérience explique pourquoi les ferpens peuvent vivre & recevoir tout leur accroifement au milieu des marais fangeux, dont les exhalaifons méphytiques corrompent Pair, le rendent moins propre à la refpiration, & produifent dans latmofphère l’eflet d’un commencement de vide. Il réfulte encore des propriétés que nous venons d’énoncer, que les ferpens doivent avoir la vie très-dure. En effet, il eft rare qu'une bleflure leur donne la mort : le plus léger coup fuffit, à la vérité, pour difloquer les vertèbres du dos ou pour féparer ceiles de la queue qui repouffe prefque toujours après qu’elle a été emportée ; mais il faut leur. écrafer ou leur trancher la tête pour les faire mourir. Malgré cette amputation, plu- fieurs parties du corps, tant intérieures qu’ex- térieures, fe meuvent & exercent encore leurs fonctions après qu’elles ont été féparées de Panimal. On fait, par exemple, que le cœur des vipères palpite long-temps après avoir été arraché de la poitrine (2); & que les mufcles des mächoires ont la faculté d’ouvrir la gueule & de la refermer , lorfque la tête ne üent plus au corps. Plufieurs Phyficiens, Ÿ (x) Colleë. acad. part. étrang. rom. 6, p.25. (2) Le P. Plumier affure qu'ayant difféqué un Fer de tance quatre heures après fa mort, il trouva que fon cœur palpitoit encore. Æfanufc. du P. Plumier, communiqué gar M. Bloci. XiX entre autres , M, Charas & M. l'abbé Fontana, prétendent que la morfure de la tête, ainft {éparée du tronc, eft aufi dangereufe que lorfque la vipére étoit entière. On a vu la tête d’un Devin, coupée dans le moment où le ferpent mordoit avec fureur , con- unuer de mordre pendant quelques inflans, & ferrer même alors avec plus de force la proie qu'il avoit faifie (1). On croit généralement en Amérique que le Boïquira a le pouvoir enchanteur d'attirer à lui les animaux pour les dévorer. C’eft aufi Popinion de Linné & de la plupart des Na- turalifles. «Je n'ai pas été témoin de cette » action, dit Catesbi ; mais un grand nombre » de perfonnes à qui j'en ai entendu faire le » récit, conviennent toutes fur la manière de » Popérauon. Les animaux, difent-ils, & » paruculièrement les oifeaux & les écureuils » dont ces ferpens font leur principale nour- » riture , n’en ont pas plutôt aperçu un, qu'ils » fautent de branche en branche, volant & » approchant de leur ennemi, fans s’aperce- » voir aucunement du danger , & avec des » gefles & des cris qui marquent leur étour- » diffement ; ils defcendent même du fommet » des arbres les plus élevés, jufqu’au ferpent » qui ouvre fa gueule, les prend & les avale » dans Pinftant (2) ». Les Anciens croyoient que les Boas fafcinoient & entraïnoient par leur foufe empoifonné, les hommes & les animaux (3). Dans quelques pays de l’Eu- rope, on accorde auf cette vertu attradive à plufieurs efpèces de Couleuvres. Un homme inftruit n'a affuré qu'il avoit vu un jour un petit troglodyte attiré de cette forte par un gros Serpent à collier. Cet animal avoit la gueule béante, & tenoit fes yeux fixés fur (1) Ce fait, dit M. le Comte de la Cepède, m'a été confirmé, relativement au Devin ou à d’autres grands (er- pens, par plufieurs Voyageurs qui étoient allés dans l’A- mérique méridionale, & particulièrement par M. le Baron de Widerspach, correfpondant du Cabinet du Roi. Æfr. Nar. des ferp. p. 374. (2) Caresb. Carol. 2, p. 41. (3) Draco miræ magnitudinis, quos genrili fermone Boas vocant, eo quod tam grandes fint ut boves glurire Joleant, omnem laté vaftabat provinciam ; & non folm armenta & pecudes, fed agricolas quoqué & pañffores, craëtos ad fe vi fpirités abforbebar..…. D. Hieronymi Stridonienfis Epift. feleétæ lugduni , 1677, vit. fanét, Hila- rionis, pe 419% cs ci XX: loifeau qui faifoit des efforts pour s'enfuir ; mais retenu par cette force magique, il pouf- foit de petits cris d'alarme & de douleur. Enfin, entraîné par une puiffance irréfifible , il fe précipita de lui-même dans la gueule du ferpent. Cependant M. Vofmaër, qui a fait à la Haie des expériences fur un Boiquira qu'il avoit vivant, n’a pas pu confilater la réalité d’une propriété auf extraordinaire ; & Kalm la regarde comme fabuleufe. Ce Naturalifte prélume que lorfquon aura vu un oifeau ou tout autre animal fe précipiter du haut dun arbre dans la gueule du Boë- guira, il aura déjà été mordu par le ferpent ; qu’il fe fera enfui fur larbre; qu’il aura ex- primé, par fes cris & fon agitation, l’a&ion violente du poifon ; que fes forces fe feront -anfenfiblement affoiblies ; qu'il fera tombé auprès de fon ennemi, dont les yeux en- flammés & le regard avide auront fuivi tous fes mouvemens; & qu’il fe fera de nouveau élancé fur lui, lorfqu’il Paura vu prefque fans vie. Le témoignage de Kalm eft aurément dun grand poids ; mais fes conjeäures ren- dent feulement problématique lexiflence d'une vertu que de très-célèbres Naturaliftes ont accordée aux Serpens à fonnettes. Il eft à défirer que de nouvelles expériences vien- nent fixer notre incertitude à cet égard; car enfin il ne feroit pas plus étonnant de voir un ferpent atürer dans fa gueule un oïfeau, que de voir une pierre d’aimant entraîner un morceau de fer. ENGOURDISSEMENT. Vers la fin de l'automne, Jorfque les arbres, dépouillés de leur ver- dure, nous annoncent Papproche des frimas, les ferpens, comme les plantes, fubiffent un anéantiffement prefque abfolu , une mort apparente. Toutes les petites efpèces, celles qui habitent les climats froids ou les zones tempérées , éprouvent alors un dépérifement d'autant plus fenfibie , qu’elles font expofées à un froid plus rigoureux. Leurs forces di- minuent fucceivement ; leur mouvement vital fe raientit au point qu’elles tombent dans un engourdiffement plus ou moins pro- fond & plus ou moins long, fuivant la ri- gueur & la durée du froid. Les ferpens qui, comme l’Orver , s’enfeveliflent dans des fouterrains profonds, où il règne, pendant Phiver, une température affez douce, ne s’engourdiflent pas complètement. Ceux au contraire, qui ne choififfent pour abri qu’un tas de pierres ou quelque trou de muraille, TNT) R OD'IUVE T'ON: comme la vipére , éprouvent une torpeur univerfelle , qui dure jufqu’au retour de la belle faifon. Mais ce qui doit paroîttre fingulier, c’eft que les ferpens fe réveillent de leur fommeil d'hiver & reprennent tous leurs fens, lorfque la température eft moins chaude que celle qui a caufé leur engour- diflement. On a obfervé en effer que ces animaux fe retiroient fouvent pendant lau- tomne dans leurs afiles d'hiver, & qu'ils sy engourdifloient à une température égale à celle qui les ranimoit au printemps. D'où peut venir cette différence d’eflets qui fem- blent cependant procéder de la même caufe ® C’eft que la chaleur du printemps, dit M. le Comte de la Cepède, n’eft point le feul agent qui ranime & mette en mouvement les animaux engourdis. Dans cetre faifon, non feulement l’atmofphère commence à être pé- nétrée de chaleur, mais encoïe elle fe charge d'une grande quantité de fluide éledrique, qui fe diMfipe avec les orages de Pété ; & voilà pourquoi en automne les orages font moins fréquens & les coups de tonnerre plus rares que dans le printemps, quoique fouvent la chaleur de ces deux faifons foit égale. L’explication de ce phénomène par lation du fluide éleârique, paroît d'autant plus probable , que lhomme lui-même éprouve la même influence. Au commence- ment du printemps , il a bien plus de forces vitales & d’aûivité intérieure qu’à l'approche de l‘£iver, parce que dans cette faifon agréa- ble, indépendamment de cette douce chaleur qui le vivitie, H efl encore animé par le fluide éledrique, dont la vertu ef bien moins puif- fante en automne. DépouiLereMENT. Quelque temps après que les ferpens font loriis de leur engouraie- ment, ils fubiffent une efpèce de mue, comme les autes animaux. La première peau qui fe trouve à la fuperficie du corps, s'étant defféchée par les froids de lhiver, perd enfin fa foupleffe ; & au lieu de fe prêter aux différentes courbures que prend le corps de l'animal, elle s'en détache, le ferpent s’en dépouille , & en peu de temps, une nouvelle couverture fe formé à la place de la vieille. Le premier dépouillement fe far du côté de la tête; non feuiement parce que la peau eft plus adhérente fur ces par- ties, mais encore parce que leur forme'en rend la féparation plus facile. L'animal com- mence donc à féparer les écailles qui bordent INTRO: DUC T'E ON, : xx) les mächoires ,; en fe frottant contre une branche ou une pierre. Ces écailles, en fe détachant du contour de la gueuie , reltent toujours unies avec celles de la furface fupé- rieure & inférieure de la tête. Le plus leger frottement fuffit alors pour replier en arrière la peau qui recouvre la tête: bientot le fer- pent cherche à s’en débarrafler entièrement. Pour cet effet, tantôt il entre dans la terre ; tantôt il palle à travers les branches touflues dun buiflon ; tantôt entin il fe glifle entre deux pierres ; & a mefure que le corps fe porte en avant , la peau de la tête fe retourne en fens contraire : de forte que vers la fin de Popération , le ferpent & le fourreau ne tennent plus l’un à Pautre que par la der- nière écaille du bout de la queue, qui fe détache pareillement, mais fans fe retourner. Les yeux fe dépouillent & la cornée fe détache en entier; car cette partie, n'étant pas couverte par les paupières , fe durcit comme le refte du corps & fe defsèche. La ftrudure de cette vieille peau mérite d’être obfervée ; on y voit les plaques & les écail- les confervées en entier & adhérentes entre elles par le moyen de l'épiderme auquel elles étoient attachées. Cet épiderme ne fuit pas précifément la circonférence de chaque écaille ; mais il fait le tour de la partie de Pécaille qui tenoit à la peau & qui ne pou- voit s’en féparer dans les divers mouvemens de Vanimal. Par cette difpofition , lépiderme dé- taché forme une efpèce de réfeau moins tranf- parent que les écailles qui paroiffent en remplir les intervalles, comme autant de faceites ou de lames prefque diaphanes (1). On dit que le ferpent , après avoir quitté fa dépouille, fe reure dans fa retraite, où il refte pendant quelques jours, jufqu’à ce que fa nouvelle peau écailleufe ait acquis une confiflance convenable (2). Épucarion. L'homme, à qui rien ne réffe, & qui emploie tantôt la force , tamot l’a- drefle pour fubjuguer les animaux les plus féroces , eft venu à bout de dompter les fer- pens. Les Jongleurs indiens font parvenus à apprivoifer les Serpens à lunettes, & les font fervir de fpeëacle à un peuple crédule. (1) M. LC. de la Cepède, Hift. Nat. des ferpens, p- 170. (2). Voy. l'Obferv. de George Ségerus, colle. acad, OM 3, Pe1 E 2e A l’exemple des Charlatans de lancienne Egypie, des Marfes de l'Arabie, des Pfilles de Cyrène & des Ophiogènes de Chypre; ils les manient fans crainte & les tourmen- tent impunément. Îls courent de ville en ville, pour montrer ces animaux dange- reux qu'ils forcent , difent-ils , à exécuter une fore de danfe. En effet, le bateleur cherche un air monotone, traïînant & dur, qui femble d’abord Pétonner ; bientôt il s’avance , s'arrête & fe drefle en épanouil= fant fon chaperon. Queiquefois il refte une heure dans cette fituation ; & alors de légers balancemens de tête indiquent que ces fons caufent fur fes organes l’impreffion du plaifirs Indépendamment du foin qw’on prend pour leur apprendre cet exercice, il paroît que ces ferpens font naturellement fenfibles aux accords d’une efpèce de flageolet champêtre: C’elt ce dont je me fuis afluré par des épreu- ves faites fur des individus qui n’étoient nul: lement formés à cette danfe , dit l’Auteur des E ffais philofophiques fur les mœurs de divers animaux étrangers (1; & notamment fur un que javois aufapé dans mon jardin, depuis plufieurs jours. Il efl vrai cependant que ces , Jongleurs ont fouvent recours à la fupercherie 3 pour gagner Pargent des perfonnes qui les font venir, à leflet de délivrer leurs maifons d'hôtes aufli dangereux. On prétend que la Couleuvre commune, lorfqu’elle eft réduite à un état de domeili- cité, prend un attachement fingulier pour les perfonnes qur ont foin de fa fubfiftance ; & qu’elle leur témoigne un fentiméent d’affe@ion qui ne peut être comparé qu’à celui des anis maux auxquels nous accordons le plus d’inf uoŒ. M. Valmont de Bomare a vu une cou- leuvre de cette efpèce tellement affeéionnée à la maïtreffe qui la nourrifloit , que ce {er- pent fe glioit fouvent le lang de fes bras, comme pour la careffer, fe cachoit fous fes vêtemens , & alloit même fe repofer fur fon fein. Senfble à la voix de célle qu'il pa= roifloit chérir, il alloït à elle lorfqwelle Pap- eloit; il la fuivoit avec conflance : il re= connoifloit jufqu’à fa manière de rire & ïl fe tournoit vers elle lorfquelle marchoit, comme pour atténdre fon ordre. Ce mêmé Naturalifle à vu un jour la maîtrefle de ce doux animal le jeter dans l’eau ; pendant (x) Page 17, Xxi] qu’elle fuivoit dans un bateau le courant d’une grande rivière, Toujours attentif à la voix de fa mañtreffe , il nageoir en fuivant le bateau qui la portoit; mais la marée étant remontée dans le fleuve, & les vagues con- trariant les efforts de ce malheureux ferpent, déjà laffé par ceux qu’il avoit faits pour ne pas quitter le bateau de fa mairefle, fes forces l’abandonnèrent & il fut fubmer- gé (x). Le Serpent à collier, fi commun dans nos climats, neft ni moins doux ni moins fami- lier. Quand il ef pris, il ne fait aucun effort pour mordre ; il fe défend feulement, en agitant rapidement fa queue. Il arrive quel- quefois qu’on en nourrit dans les maïfous ; & ils s’attachent avec tant d’affeñion à ceux qui les foignent, qu’au moindre figne ils s’en- torullent autour de leurs bras & les preffent mollement, comme pour leur témoigner une forte de tendrefle & de reconnoiflance. Au rapport de M. Ceti, en Sardaigne, les jeunes femmes élèvent des Serpens à collier avec beaucoup de foin, leur donnent à manger &c leur mettent elles-mêmes dans la gueule la nourriture qu’elles leur ont prépare. Les babitans de la campagne les regardent comme des animaux du meilleur augure, les laiflent entrer librement dans leurs maifons, & croi- roient avoir chaffé la fortune, s’ils avoient mis en fuite ces innocens animaux (2). La couleuvre quenous avonsnommée, avec M. le Comte de la Cepède, la Quarre-raies, eft encore fufcepuble de beaucoup d’attache- ment, J’en ai vu l’année dernière (1789 ) trois ou quatre individus vivans, à la foire Saint- Germain. [ls obéiffoient fidèlement à la voix de la perfonne qui les avoit élevés ; ils s’en- tortiiloient autour des bras, du: cou, & fai- foient mille carefes aux curieux qui alloient les voir. Suivant l’ordre qu'ils en avoient recu , le pius gros vint me prodiguer fes ca- reffes, il me prefla dans fes replis tortueux, & appliqua plufieurs fois fur mes lèvres fa Jangue fourchue & étincelante. Mais le Serpent des Dames fournit lexem- p'e d’une familiarité bien plus extraordinaire. T1 ne s'enfuit point , & ne témoigne aucune (1) Pi, d'HiST. Nur., par M. Valmont de Bomre, ait. de (2) HP. Nar. des amphib. de la Sardaigne, pa M, Franc. Cetti. TND RO ND I UNCIT EIO NE crainte lorfqu’on lapproche. Bien plus, il femble que, très-fenfible à la fraicheur plus ou moins grande qu'il. éprouve fouvent, quoiqu'il habite des climats très-chauds, il recherche des fecours qui Pen garantiffent; & fa peutefle, la douceur de fes mœurs, innocence de fes habitudes infpirent aux Indiens un tel intérêt pour ce délicat animal, que les Dames, bien loin d’en avoir peur, le prennent dans leurs mains, le foignent & le careffent. Les femmes de la côte de Ma- labar cherchent à le réchauffer, lorfqu’il paroït languir & qu'il eft expofé à une trop grande fraïcheur, produite par la faifon des pluies & les orages. Elles le mettent dans leur fein, Py confervent fans crainte & même avec plaifir; & le petit ferpent, à qui tous ces foins paroilfent plaire, leur rend careffe pour carefle, & entretient ainfi par fa douceur leur goût & leur confiance. Elles le tournent & re- tournent paretllement dans le temps des cha- leurs , pour en recevoir à leur tour une forte de fervice, & être rafraichies par le contaû de fes écailles (1). OPINIONS DES ANCIENS SUR LES SERPENS. Il n’eft point fur la terre d'animal plus fameux que le ferpent ; il et cité dans le plus faint des Recueils, comme le fymbole de la rufe, de la prudence, de la fageffe, & de lim- mortalité (2). Si nous ouvrons les faftes de la Mythologie grecque & égypuenne ; fi nous confulions ces monumens célèbres où le ferpent eft employé comme hiéroglyphe, nous trouverons que les Anciens lui ont attribué, ainfi que nous, des propriétés extraordinai- res. Ils lui ont donné la force; car en par- lant du combat d’Achelous contre Hercule, ils ont fuppofé que le premier de ces deux demi-Dieux avoit pris la forme du ferpent, pour vaincre plus facilement fon redoutable adverfaire. Ils lui ont accordé limmortalité, puifqu’ils ont feint que Cadmus & plufieurs autres Héros avoient été métamorphofés en ferpens, comme pour défigner la durée de leur gloire, & porter jufqu’aux fiècles futurs les témoignages de leurs glorieux exploits. Ils l’ont regardé comme l’emblème du temps (x; Voyez l'explication de la 1. figure du Cabinet de Séba , vol. 2 , pl. 54; & M. le C. de la Cepède, Hif2. Nar. des ferpens , p. 180. (2) Cenéfe, chap. 3, verf. x, & chap. 13. Evanp. de S. Mach, chap, 10, verf. 16, 6c. T'INET'R\O D'U:C MF ON: XX iij & de l'éternité, puifqw’ils l’ont repréfenté fe mordant la queue & formant un cercle par- fait, pour peindre cette fucceflion infinie des fiècles, & pour exprimer cette durée éter- nelle, dont chaque inflant fuit avec tant de rapidité, & dont l’enfemble n’a n1 commen- cement ni fin. C’eft ainfi qu'il étoit figuré en argent dans un des temples de Memphis (11. Ils lui ont attribué l'intelligence , la pré- voyance, & la divination; & voilà pourquoi, placé autour du miroir de la Déefle de la prudence, il fut confacré à celle de la fanté, ainfi qu’à Efculape, adoré à Epidaure fous la forme d’un ferpent. Ils lui ont accordé la beauté, puifqu’ils ont dit que Jupiter, qui, pour plaire à Léda, avoit pris la figure élé- gante du cygne, avoit également choifi celle du ferpent, pour obtenir les faveurs d’une autre divinné. Les anciens Poëtes n’ont-ils pas encore fait allufion à leflioi que cet animal infpire, au poifon que fa morfure difille, & aux maux incurables qu'il pro- duit, lorfqu’ils l'ont donné aux Euménides dont il entoure la tête ; à l'envie dont il perce Je cœur ; à la difcorde dont il arme les mains fanguinaires (2). APOTHÉOSE DES SERPENs. Toutes ces idées des anciens Philofophes s'étant répandues parmi les peuples à demi-policés de l'Amé- rique & parmi les hordes fauvages-de lA- frique, embellies d'ailleurs par Pimagination, ou aitérées par la crainte & la fuperfliion , ont procuré à ces animaux les honneurs de lapothéofe. Dans quelques contrées de l’an- cien & du nouveau monde, quelques efpèces de ferpens ont eu & confervent encore au- jourd’hui des temples, des prêtres, & des vidimes. Les habitans de PAmérique fep- tentrionale rendoient autrefois aux Serpens à fonnettes un culte proportionné au mal que caufoit leur morfure, qui n’en étoit pas ce- pendant moins mortelle; mais dès qu’ils ont connu les moyens de la guérir, ces ferpens ont perdu leurs autels ; & le dieu n’a plus (1) M. le C. de la Cepède, Hifi. Nat. des ferpens , PS 57: (2) Pour avoir une idée plus étendue des opinions des Anciens fur les.qualités des ferpens , il faut confulter Plu- tarque, Traité d’Ifis & d’Ofiris. Eusèbe, Prep. évang. Bv. 3. Schaw. Obferv. géograph. fur la Syrie & l'E- £Ypte,tom.2, chap. s. M. Savary, Lerc. fr l'Egypte, 20, 2 ; Ps I12 3 CO, Ge été à leurs ‘yeux qu'un animal odieux, mal- faifant & féroce. Dans le Royaume de Calicut, fur la côte de Malabar, ce même ferpent eft cependant encore adoré. Les Brames le repréfentent comme créé de Dieu pour affiger les hommes & les punir de leurs fautes. Le Gouverne- ment foutient cette opinion ridicule; & le peuple y ajoute foi, fans fe donner la peine de l’examiner. Qui fait même fi celui qui voudroit le détromper, ne feroit pas le martyr du fanauifme des Brames, ou une victime immolée par lignorance & la fuperftition ? On fait qu'un matelot hollandois, qui avoit tué, dans le Royaume de Juïda en Afrique, un ferpent dont il avoit été mordu, eut beau- coup de peine à fe dérober par la fuite à la pourfuite d’une multitude de femmes qui Paf faillirent à coups de pierres (1). Le Serpent à Lunettes eft, pour les Indiens: Geutils, Pobjet d’une vénération fuperiti- tieufe , fondée fur quelques légendes mytho- logiques. [ls ne défignent prefque jamais cette Couleuvre, fans y joindre les qualifica- ions de royale, de bonne ou de fainte. Quelques-uns la voient avec joie aller & venir jufques dans lintérieur de leurs mai- fons, malgré les exemples fréquens qu’ils ont fous les yeux des dangers qu’occafionne une hofpitalité fi dangereule ; cat comme , fans s’en apercevoir où pendant le fommeil , il eft très-poîlible de lui faire du mal, auffi-tôt elle s’en venge avec fureur. Sa morfure peut caufer la mort en deux ou trois heures de temps ,; furtout fi le venin a pénétré quel ques mufcles où quelque vaïffeau un peu confidérable (2). Mais ce font principalement les individus qui rampent dans l’enceinte & fous la fauve-garde des temples qui obtien- nent les honneurs divins. Un Malabare qui trouve un ferpent de cette efpèce dans fa maifon , le fupplie d’abord de fortir. Si fes: prières font fans effet, il s’'eforce de l’attirer dehors en lui préfentant du lait où quelque autre aliment. S’obftine-til à demeurer ? on: appelle les Bramines qui lui préfentent élo- quemment les motifs donc 1l doit être touché. tels que le refpeét du Malabare & les adora- tions qu'il a rendues à toute lefpèce. Pen- (x) Voyez le Voyage de Smith en Afrique. (:) Effais philof. fur Les mœurs de divers animaus étrangers, p. 10> KXIV dant le féjour que Dellon fit à Cananor, un Secrétaire du Prince-Gouverneur fut mordu par un de ces ferpens , qui étoit de la groffeur du bras & d’environ huit pieds de longueur. Ceux qui l’accompagnoient fe contentèrent de le ramener à la ville, où le ferpent fut apporté aufli dans un vafe bien couvert. Le Prince, touché de cet accident, fit appeler aufli-tôt les Bramines, qui repréfentèrent à l'animal combien la vie d’un Officier auffi fidèle étoit importante à l'Etat. Aux prières on joignit les menaces. On lui déclara que fi le malade périffoit, il feroit brulé vif dans le même bucher; mais il fut inexorable, & le Secrétaire mourut de la force du poifon. Le Prince fut extrémemert fenfible à cette perte; cependant, ayant fait réflexion que le mort pouvoit être coupable de quelque faute fecrète qui lui avoit peut-être attiré le courroux des Dieux, il fit porter hors du palais le vafe où la Couleuvre étoit renfermée, avec ordre de lui rendre la liberté, après lui avoir fait beaucoup d’excufes & quantité de profondes révérences. Une piété bizarre en- gage encore aujourd’hui un grand nombre de Malabares à porter du lait & divers alimens dans les forêts ou fur les chemins, pour la fubfiflance de ces ridicules divinités (1), Les habitans du Royaume de Juïda en Afrique ont dreflé des autels au Daboie, & lui confacrent tous les ans les plus belles filles de la contrée, Selon quelques Voya- geurs, ce ferpent n’attaque que les ferpens venimeux dont ce Royaume eft infe&é ; il détruit aufM les reptiles funeftes, les infedes, les vers qui dévaftent les campagnes ; & c’ef fon utilité & les fervices qu'il rend aux malheureux culuivateurs , qui l’ont rendu cher aux Africains. Peut-être même quelque événement extraordinaire aura féduit lima- gination des Nègres & enchainé leur raifon. Voici en effet ce que rapporte à ce fujet le Voyageur des Marchais. « L’armée de Juïda » étant prête à livrer bataille à celle d’Ardra, » il fortit de celle-ci un gros ferpent qui fe » retira dans l’autre, Non feulement fa forme » n’avoit rien d'effrayant ; mais il parut fi » doux & fi privé , que tout le monde fut » porté à le careffer. Le grand Sacrificateur » le prit dans fes bras, & le leva pour le {1) Hif£. des voyages, édit, in-12, vol, 43, p. 341 € fuivanr. < page 369 & Jui. INTRO D U C:T' I 0 N. » faire voir à toute l’armée. La vue de ce » prodige fit tomber tous les Nègres à ge- » noux ; ils adorèrent leur nouvelle divinité ; » & fondant fur leurs ennemis avec un re- » doublement de courage , ils remportèrent » une victoire complète. Toute la Nation ne » manqua point d'attribuer un fuccès fi mé- » morable à la vertu du ferpent. Il fut rap- » porté avec toute forte d’honneurs ; on lui » bâut un temple; on affigna un fond pour » fa fubfiflance ; & bientôt ce nouveau Fé- » uche prit Pafcendant fur toutes les ancien- » nes divinités. Son culte ne fit enfuite » qu'augmenter à proportion des faveurs » dont on fe crut redevable à fa protédion. » Les trois anciens Fétiches avoient leur » département féparé, On s’adreffoit à la mer » pour obtenir une heureufe pêche ; aux » arbres, pour la fanté ; & à l’Agoye, pour » les confeils : mais le ferpent préfide à la » guerre, au commerce, à l’agriculture, aux » maladies, à la ftérilité. Le premier édifice » qu'on avoit bâti pour le recevoir, parut » bientôt trop peut; on prit le part de lui » élever un nouveau temple, avec de gran- » des cours & des appartemens fpacieux ; on » établit un grand Pontife & des Prêtres pour » le fervir, Tous les ans on choifit quelques » belles filles qui lui font confacrées (1) ». Comme tout ce qui produit la terreur & Padmiration, tout ce qui paroît avoir une grande fupériorité fur les autres êtres, eft bien près de faire naître l’idée d’un agent furnaturel, les Mexicains n’ont pu voir le ferpent du genre des Boas, que nous avons nommé le Devin, fans éprouver une crainte religieufe. Parmi ce peuple demi-barbare, l’image de cet animal monflrueux a été, non feulement vénérée au milieu des nuages d’en- cens , mais même des flots de fang humain ont coulé pour honorer le Dieu auquel ils lPavoient confacré. On ne penfe qu’en fré- mifflant au nombre immenfe de victimes hu- maines que la hache du fanatifme aveugle & barbare à immolées fur les autels de cette divinité ; & on ne fe rappelle qu'avec hor- reur ces monceaux de têtes & d’oflemens humains que les Européens trouvèrent au- tour des temples où ce ferpent étoit adoré. Auf grand, auf puiffant, auffi terrible dans (x) Ai. génér, des voyages , édig. in-12, rom. 14, les IN TR ODU C TION: xxv les contrées brülantes de PAfrique , le Devin .ÿ à paru aufli merveilleux ; il y a infpiré la même terreur ; il y a été regardé comme le fouverain difpenfateur des biens & des maux. On en à fait également un dieu fur les côtes du Mozambique , comme auprès du lac de Mexico. Les Japonois fe font auffi prolternés devant ce ferpent, au rapport de Simon des Vries (1). Morsure pes serpens. De tous les maux qui afigent le genre humain , il n’en eft point de plus trifles ni de plus déplorables que ceux qui réfultent de la morfure des ferpens. La plupart des maladies font la fuite nécef- faire du déréglement, de lintempérance & de la débauche. On connoîit les fymptômes qui les annoncent , les accidens qui les ac- compagnent & les remèdes qu'il faut leur oppofer. Il eût été pofible de les prévenir, ou aifé d’en arrêter le cours; mais ici tout foin eft fuperflu , toute précaution devient inutile. Un homme à la fleur de fon âge, plein de vigueur & de fanté, eft tout à coup frappé d’une piqure funefte. Toutes les rel- fources de lart font quelquefois inutiles contre laétivité d’un poifon auf fubuil. Il fuccombe fouvent à linflant même quil reçoit la bleffure. On ne peut entendre fans frémir le récit des douleurs qu’éprouvent ceux qui ont été mordus par le Boiquira. Au moment où cet animal, le plus agile de tous les ferpens, a mordu quelqu'un, il ne paroit fur la partie bleffée que deux petites piqüres auîM légères que celle d'une épingle. [l ne fouffre alors qu’une douleur peu fenfble ; mais bientôt une laffitude exceïlive , accom- pagnée d’une enflure générale , afaifle tout le corps ; une foif dévorante accable le ma- lade. S'il boit, il eft perdu fans reffource ; la plus petite goutte d’eau hâte fa mort & redouble les.tourmens de fon agonie. Sa bouche s’enflamme & ne peut plus contenir la langue devenue trop gonflée ; les crachats font enfanglantés ; la refpiration devient très- difficile; une immenfe quantité de taches livides , noires, rouges & bleuâtres cou- vrent tout fon corps; fes yeux s’éteignent ; fes forces l'abandonnent ; il perd peu à peu le fentiment & meurt dans l’efpace de cinq où fix minutes , fuivant la partie du corps où (x) Hiff. gén. des voyages , édit. in-12, rom. 14, pag. 369 6 fuir. il a été mordu. En général, on croit que lintenfité du venin du Boiquira & la promp- titude de fes effets, dépendent de deux caufes principales, des diverfes parties du corps où s’imprime la bleffure & de l’état du fer- pent. Lorfquun gros vaifleau a été ouvert & que le venin a pañlé dans le fang, les hommes & les animaux meurent en deux ou trois minutes (1). Tout remède eft pareille- ment inutile contre les morfures que fait ce ferpent, lorfqu’il eft en fureur. Un Sauvage, voulant prouver aux Anglois l’excellence d’un antidote de fa compobtion, fe fit mor- dre par un Boiquira & fut guéri en effet par fon contre-poifon. S’étant fait mordre une feconde fois par ce même animal qu'il avoit irrité , l’antidote ne produifit aucun effet ; 1l mourut fur le champ. On dit que fa morfure eft encore mortelle aux femmes groffes. Les Sauvages en font fi perfuadés, qu’il ny a pour elles ni remède ni efpérance; ils n’eflayent pas même de les fecourir. Cependant, lorfque la bleffure porte fur une partie charnue & quelle venin n’a point paflé dans la malle du fang , il.ÿ a encore du remède. Les Américains fe fervent alors d’un emplâtre compofé avec la tête écrafée du ferpent ; ou bien ils em- ploient le diéame de Virginie. Il paroît néanmoins que le véritable & le meilleur antidote que les Américains ne vouloient point découvrir & dent le fecret leur a été arraché par M. Tennent, eft le po/;gala de Virginie. Mais parmi ceux qui ont le bonheur de guérir de la morfure de ce ferpent, il n’en eft aucun qui ne porte toute fa vie des mar- ques de cet accident. Les uns deviennent jaunes , & gardent jufqu’à la mort des taches (1) Kalm, Mém. de Suëde, colle, académ. tom. 11, p+ 95. Le Capitaine Hall fit dans la Caroline plufeurs expériences touchant les effets de la morfure du Boiquira, far divers animaux; il fit attacher à un piquet un ferpent de cette efpèce, long d’environ quatre pieds. Trois chiens en furent mordus. Le premier mourut en quinze fecondes; Le fecond , mordu peu de temps après, périt au bout de deux heures, dans Les convulfions; le troifième, mordu une demi- heure après le premier, n’offrit d’effets vifioles du poifon qu'au bout de trois heures. Quatre jours après, un chien mourut en une demi-mioute; un chat fut trouvé mort le lendemain de l'expérience. On laiïffa enfuite s’écouler trois jouis , après lefquels une grenouille mordue mourut en deux minutes; & un poulet de trois mois, dans trois mir nutes. Tranfactions philofophiq. ann. 1655. à d XXV) qui confondent leurs traits & les rendent hor- riblement difformes ; les autres, qui paroif- fent jouir d’une fanté parfaite, éprouvent tous les ans, dans le même temps où ils ont été mordus, des douleurs internes très-violentes, qu'ils ne font difparoïtre que par lufage d’urie déco&@ion d’arifloloche. Un chien qui avoit été mordu par un Boïquira , parut d’abord parfaitement guéri, lorfqu’on lui eut fait prendre ce remède, dit M. Kalm ; mais la première & la feconde année qui fuivirent fa bleflure, il éprouva, le même jour qu’il Javoit reçue , les mêmes fymptômes qui s’é- toient manifeflés la première année : la troi- fième, il devint enragé. Autant on reconnoît des qualités nuifibles à un ennemi fr redoutable , autant il y a des moyens pour léviter & de reflources pour s’en défendre. L’odeur qu’il exhale & le bruit de fa fonnette avertiffent de fuir ; & fi on ne peut fe fouftraire par la fuite, le plus léger coup de baguetteappliqué fur le dos, l’arrête dans fa courfe. Cependanttous cesindices que la Na- ture a fr figement établis pour avertir de Pap- proche de ce ferpent, font fouvent inutiles ; il le gliffe quelquefois furtivement dans les mai- fons, fe cache dans un lit, fous un meuble, & fait des blefures mortelles, fans qu’on puiffe entendre fa fonnette ni fentir l'odeur forte qui le précède (1). Quelque redoutable que foit le venin du . Boïquira , celui du Serpent-poifon elt encore (1) Le plus grand que j'aie vu, dit Catesbi, étoit long d'environ huit:à neuf pieds , & pefoit entre huit & neuf livres. Ce monftre fe gliffa dans la maifon du Colonel Blake de la Caroline ; & il y auroit certainement établi fa demeure fans être découvert, fi tous les animaux domefti- ques n’avoient pas alarmé la famille par leurs cris redou- blés. Les chiens, les porcs & la volaille, unis enfemble dans la haîne qu’ils lui portoient , faifoient voir une ex- trême confternation en hériffant Leurs poils & leurs plumes, & en marquant leur culère & leur indignation. Ils fe ran- geoïent autour de lui, fans cependant l’approcher d’affez près pour être expofés à fes atteintes; pendant que lui méprifoit leñrs menaces & rampoit lentement. I1 n’eft pas zare d’en voir venir dans les maifons. Il m’en eft arrivé à moi-même un exemple fort extraordinaire. Au mois de février 1723, dans la maifon de la même perfonne que je viens de citer, un domeftique étant venu pour faire mon lit dans une chambre baffe quelques minutes après mon lever, aperçut, en renverfant la couverture , un Serpent à fonnertes, replié en rond entre Les draps. Cacesbi , Carol. 2, Ps4ls TINCTIR|O) D UACI'TR TION: plus terrible; fa morfure peut caufer la mort en moins d’une ou deux minutes. « En » 1750, dit l’Auteur des Effais philofophi- » ques Jar les mœurs de divers animaux » étrangers, j'en vis, dans la province de » Cadapet, plufieurs exemples, nn entre au- » tres bien fingulier, au milien d’un corps » de troupes commandé par M. de Bufy. » Un Marchand indien- genul aperçut un » foldat mahométan de fa connoiflance, prêt » à tuer un de ces ferpens endormi fous fon » paquet. Il fe hâta de demander fa grace, > en proteftant qu'ils ne font du mal que » lorfqu’ils font provoqués. En même temps, » pañlant fa main fous le ventre de Panimal, » il fe difpofoit à le porter hors du camp, » lorfque tout à coup celui-ci, fe repliant, » le mordit au peut doigt. Ce malheureux, » martyr de fa charité fanatique, jette un cri, » fait quelques pas & tombe fans fentiment. » L'on voie à fon fecours. La pierre à cou- » leuvre, le feu, les fcarificauons, tout fut » inutile ; déjà fon fang étoit coagulé. Envi- » ron une heure après, je fus voir le cadavre » que l’on fe difpoloit à inhumer ; & je crois » avoir obfervé plufeurs fignes d’une diflo- » lution parfaite (1) ». Le venin du Serpent brilart eft prefque auîMi dangereux ; mais il eft moins a&if, & fes effets font très-différens. Dans quelques perfonnes, c’eft un feu dévorant qui, en fort peu de temps, donne la mort en circulant dans les veines. Le fang , difous en une lymphe fembiable à de la lavure de chair, fans avoir pañlé en apparence par l’état in- termédiaire de la coagulation, fort par le nez, les yeux, les oreilles & même par les pores. Dans quelques autres fujets, le venin femble avoir dénaturé les humeurs en les diffolvant. Ea peau fe gerce ; elle devient écailleufe ; le poil tombe; les membres paroiffent tuméfiés. Enfin les malheureux , éprouvant par tout le corps des douleurs aiguës, enfuite des en- gourdiffemens , ne tardent guère à périr. Quelques-uns cependant ont, dit-on , été guéris par l'effet des remèdes donnés à propos. Quoiqu'il en foit, il femble que le venin de ces ferpens eft, en général, d’autant plus exalté, qu’ils vivent dans des endroits plus arides & brülans , où ils ne fe nourriffent que (x) Effais philofophiques fur les Couleuvres, pag. 14 6 15. BISTRO! DU) C FAN OUN. dinfeûes remplis de parties falines, âcres, | & volatiles (1). Il neft point encore de ferpent que les Indiens qui vont à pied redoutent plus que le Naja ou Serpent à lunettes. Lorfque ce terrible animal veut fe jeter fur quelqu'un, il fe redreffe avec fierté, fait briller des yeux étincelans, dilate fes membranes en figne de colère , ouvre fa gueule & s’élance avec rapidité en montrant la pointe acérée de fes crochets venimeux. Pour peu qu’on diffère de prendre lantidote de fon venin, fa mer- fure devient mortelle. L'on expire dans des convulfions horribles , ou bien la partie bleffée contraûe une gangrène qu’il eit im- pofiible de guérir. Kempher prétend qu’on a un remède afluré contre la morfure de ce ferpent venimeux , dans la plante appelée ophiorriza-mungoz, qui croît abondamment dans les contrées chaudes de l'Inde; & que Pon a employée, non feulement contre la morfure de plufeurs ferpens , ainfi que des fcorpions , mais même contre celle des chiens enragés. Les détails que nous avons fur les effets du poifon du Fer-de-lance, font jufqu’ici contradiétoires. On a écrit que la morfure de ce ferpent eft fr funefte, qu’on ne connoif- foit perfonne qui en eût été guéri ; que ceux qui avoient été bleffés, mouroient quelque- fois dans l’efpace de fix heures & toujours dans des douleurs aiguës ; que le venin des Jeunes ferpens de cette efpèce donnoit auili la mort, mais que la partie mordue par ces jeunes animaux n’enfloit point ; que le bleffé r’éprouvoit que des douleurs légères; qu'il ne foufroit point; & qu’il fe déclaroit fouvent une paralyfie fur des parties diffé- rentes de celle qui avoit été mordue. On a ajouté qu'un grand nombre de remèdes ont été employés en vain pour fauver la vie aux malheureux qui avoient été bleffés pat le Fer-de-lance ; & que lon étoit feulement parvenu à diminuer les douleurs de ceux qui expirent quelques heures après par l’effet furelle de ce poifon terrible (2). Cependant M. Bonodet de Foix, Avocat au Confeil nf (x) Effais philofophig. fur les ferpens ou couleuvres , Pag. 16 6 17. - (2) Mémoires fur la Wipére jaune de La Martinique, publiés dans les nouvelles de la Républig. des lerres & des ares. .. XXViJ fupérieur de la Martinique, affure au con- traire , qu’excepté certaines circonflances particulières où le remède n’eft pas toujours efficace, la guérifon eft auffr prompte qu’af- furée; que les moyens de l'obtenir font auffr fimples que multipliés; que la manière de les employer eft connue des Nègres & des Mulä- tres ; que plufieurs traitemens ont été fuivis du plus heureux fuccès, quoiqu'ils n’euffent été commencés que douze ou même quinze heures après l’accident ; enfin il ajoute que la fituation du malade n’elt point douloureufe & qu'il périt fans forur de laffoupiflement profond dans lequel il eft toujours plongé depuis le moment de fa bleflure(1). J’ajouterat ici que parmi quelques manufcrits authenti- ques du P. Plumier, qui n’ont été commu- niqués par M. Bloch, Dodeur en médecine à Berlin, j'ai trouvé deux deffins qui fe rap- portent au Fer-de-lance, qu'il nomme Ser- pent jaune de le Martinique. L’un de ces deffins repréfente l’animal replié en fpirale & prêt à s’élancer fur fa proie, avec cette infcription au deffus : Wipera Americana ad morfum parata, L'autre préfente la figure d'une plante qu’il regarde comme un antidote contre fa bleflure, & qu’il appelle t::hymale à feuilles dentelées, oppofees , ovales, à tige noueufe, & dont les fleurs font placées dans l'aiffelle des feuilles (2). À la fuite de ces deux figures, on lit encore le réfultat de quelques expériences que ce célèbre Natu- ralifte avoit faites fur une plante à laquelle le P. Dutertre attribue la vertu de faire mourir le Fer-de-lance. Comme ce manufcrit n’a point été encore imprimé, j'efpère qu’on ne fera pas fâché de voir ici quelques détails que y font contenus. « Le 4 de mai 1696, dit le P. Plumier, » revenant du cul-de-fac Frégate, à lhabi- » tation du fieur Guerault , au cul-de-fac » François, avec le fieur la Martinière, Mé- » decin du Roi à la Martinique, nous ren- » contrâmes dans le chemin un petit ferpent » jaune. Ledit fieur la Martinière le prit fort » hardiment, tout en vie, avec la main. En- (x) Lettre fur la Fipére jaune de la Martinique, par M. Bonpdet de Foix, inférée dans Les nouvelles de la Répub. des lecr, & des arts, 1786. (2) Tichymalus humilis, ferratifolius ; foliis oppa- Jicis, lanceolatis, ferratis : caule articulato ; floribus axillaribus: d ii xxvii INT RO DIU CT TON. » viron une heure après, nous lui préfentämes .» un peut tronçon de la tige de la plante » que j'ai appelée dans mon premier volume, » dracontium fcandens , amplis foliis, perfo- » Lratis (1), pour faire épreuve de fa vertu, » fuivant ce qu’en raconte le K. P. Dutertre, » qui nomme cette plante l’herbe des couleu- » vres. Ce ferpent ne leut pas plutôt devant » le nez, qu'ouvrant fa gueule comme sil » Peût voulu mordre, il refta roide mort, la » gueule ouverte..... Pour me mieux aflurer » Î cette plante avoit véritablement tué ce >» ferpent, je fis mes diligences pour affayer » fa propriété fur quelque autre. Le 6 de » juin fuivant, on m'en apporta un autre en » vie, à qui je préfentai un tronçon de la » même plante. Il s’alongea un peu après >» par deux fois, comme s’il eût fouffert quel- » que convulfion, fur-tout la dernière fois. » Je le croyois expiré; mais enfuite il revint » auf vigoureux qu'auparavant. Je lui fis » même mordre le bois plufieurs fois, fans » que pourtant il témoignât d’en recevoir » aucun dommage. Je crus que le bois n’a- » voit pas affez de vertu , étant cueilli depuis quelque temps & même prefque pourri en partie. Le lendemain je lui en préfentai une grande pièce toute fraiche; je la lui fis mordre ; je la lui uns long-temps defus, > mais fans aucun effet. Je me perfuadai >» alors que ce m’étoit pas la plante qui avoit fait mourir le premier, mais que ce pouvoit » être l’ardeur du foleil, y ayant laïffé atta- » ché un bon efpace de temps. J’y mis celui-ci » auffi. Quelques inftans après , fentant la » chaleur, il fit tous fes efforts pour fe retirer ; » & il mourut d’abord en ouvrant la gueule, » comme le premier. Mais wétant pas en- » core content de cette expérience, je tâchai » d'en avoir un troifième. Effetivement, » quelques jours après , le fieur Tartonne, » maître Chirurgien- Major des galères de » France & pour lors réfitlant au fort Saint- » Pierre de la Martinique, m’en fit voir un » en vie, long d’environ trois pieds & demi. » Nous lui préfentâmes le même bois tout » frais & en diverfes façons, fans que pour- » tant il en reçût aucun mal. Je l’expofai » enfuite au foleil, où il mourut, auffi bien » que les deux premiers , après avoir fait des Ÿ D Y ÿY Ÿ (1) I paroît que c’eft le dracontium pertufum. Linn. fpec. plant. 1780, vol, y Pr 745 D Ÿo » efforts très-grands pour fe retirer de l’ar- » deur du foleil , ce qui n’a confirmé dans » le fentiment que ce n’étoit pas cette plante » qui avoit tué le premier. J’ai expérimenté » la même chofe fur deux groffes Couleuvres, » étant au petit Gouave de Pile Saint-Do- » mingue. Je les expofai toutes deux à Par- » deur du foleil, où elles moururent un peu » après , avec de grandes contorfions. J’en » pris une avec la main, après qu’elle fut » morte ; je n’en pus jamais foufltir la cha- » leur..... Je difféquai ce ferpent quatre » heures après fa mort, je trouvai que fon » cœur palpitoitencore ». Signé, F, CHARLES PLumier, Minime, B. KR. C’eft ici le lieu de parler de la Wipére, qui eft un des ferpens les plus dangereux qui habitent pari nous; mais je dois pré- venir que les Naturalifles modernes ne font pas d'accord fur Pintenfité du venin de cet animal, ni fur l’efpèce de remède qu'il faut lui oppofer. Je préfume que la différence qui règne dans leurs opinions , vient de Ja di- verfié des fujets qu'ils ont foumis aux ex- périences. Peut-être les individus dont M. PAbbé Fontana & M. Laurenu ont éprouvé le venin, métoient pas feulement deux Wz- péêres diflinguées par quelque caraûère acci- dentel, mais deux efpèces très-diflinétes (1). Selon M. l'Abbé Fontana , quelque fubul que foit le poifon de la Vipére, il paroît qu’il eft fans effet fur les animaux qui n’ont point de fang ; il ne peut pas non plus donner la mort aux Vipéres elles-mêmes. Et à égard des animaux qui ont le fang chaud, la morfure de ce ferpent leur eft d'autant moins funefñte, que leur groffeur efl plus confidérable : de forte qu'en peut préfumer que ce venin n’eft pas toujours mortel pour Fhomme, ni pour les grands quadruüpèdes ou oifeaux. Enfin il s’efl afluré, par expérience, qu'il eft d'autant plus dangereux, qu'il a été dif- tillé en plus grande quantité dans les plaies, (1) La Pipére dont M. l'Abbé Fontana s’eft fervi pour faire fes expériences, eft le Colube» berus de Linné, dont le caractère diftin@tif confifte en une bande noire, difpofée en zig-zag fur toute la longueur du dos. M. Laurenti, au contraire , prétend que la fienne eft la même que celie de Rédi, & qu’elle eft diftinguée des autres efpèces par plu+ fieurs bandelettes noires, tranfverfales , difpofées fur quatre rangées longitudinales , qui fe réuniflent en une feule bande fur la pritie antérieure du corps & fur la queue, » INTR O DU C T 1 O:N: XXIX par des morfures répétées. Le poifon de la V'ipére eft donc funefte en raifon de fa quan- . té, dela chaleur du fang & de la petitefle de l'animal qui efl mordu. Ne doit-on pas . encore ajouter qu'il doit être plus ou moins . dangereux fuivant la chaleur de la faifon , la température du climat & Pétat de la Wipere plus ou moins irriée? Du refle, fuivant le Phyficien célèbre dont nous analyfons ici les obfervations, le venin de la Vipére tue, en détruifant lirritabitité des nerfs, de même que plufeurs autres peifons tirés du règne animal ou du règne végétal. Il a auf fait voir que cette liqueur jaune, renfermée dans la véficule, étoit un poifon très-dangereux, lerfqw’elle étoit prife intérieurement; & que Rédi, ainfi que plufieurs autres Obfervateurs, n’ont écrit le contraire, que parce qu’on avoit avalé de ce poifon en trop petite quantité pour qu'il püt être nuifible (1). Quant aux moyens de prévenir les fuites funefles de la morfure de Ja Vipéère, M. P'Abbé Fontana s’en eft occupé avec un courage & une patience dignes des plus grands éloges. Il a fait plus de fix mille expériences. Il a effayé leffet de diverfes fubfances indiquées avant lui comme des remèdes plus où moins affurés contre le venin de ce ferpent; & il a trouvé, en comparant un très-grand nombre de faits, que l’alcali volatil, appliqué extérieurement ou pris intérieure- ment, étoit fouvent fans effet contre ce poifon. Il en ef de même de Pacide vitriolique, de lacide nitreux, de lacide marin , de l’acide phofphorique, de lacide fpatique, des al- calis caufligres ou non caufliques tant mi- néraux que végétaux, du fel marin & des autres fels neutres. Les huiles & particuliè- rement celle de thérébentine, lui ont paru de quelque utilité contre les accidens pro- duits par la morfure des Viperes ; & il croit que le meilleur moyen d'employer ce remède, c’eft de tremper pendant long-temps la partie mordue dans cette huile de thérébentine, ex- trémement chaude. Il penfe auf qu’il eftavan- tageux de tenir cette même parue mordue dans l’eau , foit pure, foit mêlée avec de l’eau de chaux, foit chargée de fel commun ou d’autres fubflances falines. Ce remè de appaife la douleur, ainfi que lPinflammation; & la (1) Ouvrage de M. l'Abbé Fontana fur les poifons, & couleur de la partie bleffée ef moins altérée & moins livide. Les vomiffemens produits par l’émétique peuvent auffi n'être pas inuui- les ; mais le traitement que M. PAbbé Fon- tana regarde comme le plus efficace, confifte à couper la partie mordue, peu de minutes après l'accident, Bien plus, confidérant que les nerfs ne peuvent pas communiquer le venin, & que ce poifon ne fe répand que par le fang, cet Obfervateur à penfé qu'il fuifoit dempêcher la circulation du fang dans la partie mordue. Il croit donc qu'une liga- ture mile à la partie bleflée prévient la maladie interne & générale qui donne la mort à l'animal. Enfin, dans un fupplément imprimé à la fin du fecond volume de fon ouvrage, M. PAbbé Fontana annonce, d'après de nouvelles expériences, que ha pierre à cautère détruit la vertu mal-faifante du venin de la Wipere, & que tout concourt à la faire regarder comme le véritable & feul fpécifi- que contre ce poifon : il ajoute qu’il fufit de Pappliquer fur la plaie, après lavoir agrandie par des incifions convenables; mais ce re- mède n’elt pas toujours appliqué à temps ou ne fe mêle pas avec le venin. On ne peut pas toujours faire pénétrer la pierre à cauitère dans toutes les parties où le poifon eft parvenu. Les trous que font les dents de la l’ipere font très-peuits & fouvent invifibles. L’inflamma- tion & l’enflure qui furviennent augmentent mème la difficulté de les découvrir ; en forte que les incifions fe font prefque toujours au hafard. Ainfi, quoique la pierre à cautère foit le véritable fpécifique contre la morfure de ce ferpent, fon effet devient quelquefois nul par la difficulté d’en faire Papplication. Tels font les réfultats des expériences de M. l'Abbé Fontana fur le poifon de la W3- pére. Avant lui, M, Laurent, Doeur en médecine à Vienne en Autriche, en avoit fait de très-intéreffantes fur le même objet; & il y avoit employé un grand nombre d’indivi- dus qui appartiennent, felon cet Obfervateur , à une efpèce particulière. Après avoir recueilli plufeurs de ces v2- péres , M. Laurenti voulut d’abord éprouver fi elles étoient véritablement dangereufes. En conféquence , il ft mordre fucceffive- ment une poule, un lapin & un pigeon, qui moururent tous dans l’efpace de dix minutes. Le même jour 22 novembre , il expofa d’autres animaux de la même efpèce particulièrement fur celui de la Vipére. Florence, 178%, À à la dent venimeufe de ces ferpens dangereux. vol, 2 ,p. 308, ÆXX Leur moriure caufa beaucoup d’inflamma- tion ; la plaie étoit bordée de noir ; les ani- maux ne pouvoient fe tenir fur leurs jambes, mais ils ne périrent point. D'où il conclut que le poifon de la vipére s’épuife en répé- tant fes morfures. En effet, 1l s’aflura par de nouvelles expérienges qu’il falloit au moins fept jours à ce ferpent avant que le poifon recouvrät toute fon activité. Après ces recher- ches préliminaires, M. Laurenti effaya de trouver quelque remède à un venin auf puiffant. Il fit prendre aux lapins & aux pi- geons une grande quantité d'huile d'olive, dont les anglois font tant de cas contre la morfure de leur vipére, que nous avons nommée dipfade; il donna à d’autres l'huile d'amandes & de palmier ; il employa Palcali volatil, que Charas regarde comme un excellentantidote; il y ajouta lhuile de fuccin, à l'exemple de M. de Juffieu ; il leur fit rendre de la poudre d’ailhaud, le vinaigre de litharge , l'opium, le camphre, la poudre de cette arifloloche fi fameufe contre la mor- fure des ferpens, que M. Jacquin avoit ap- portée d’Amérique,la poudre d’aconit préparée avec le fucre; il donna même à un pigeon onze grains de mercure doux ; mais toutes ces préparations ne purent garantir de la mort les animaux qui avoient été mordus. Enfuite il préfenta à un lapin une dofe de mercure gomimneux , dont la découverte eft dûe à M, Plenk, maitre en chirurgie: cet animal avala avec voracité ce remède ; après quoi M. Laurenti lexpofa deux fois de fuite à la dent venimeufe d’une groffe vipere , qui lui fit deux profondes bleffures fur les parties latérales du corps; bien loin de fubir le fort des autres animaux qui avoient été mordus, ce lapin n’éprouva aucun accident funefe; il ne lui furvint aucun fymptôme fâcheux ; il marcha & conferva fa gaité ordinaire, Le même jour, il fit prendre à un autre lapin de la racine de gentiane en poudre ; & une heure après il le fit mordre par une autre vipère, Cette bleffure ne lui caufa aucun mal ; Ja plaie ne devint pas même livide, & il mangea ayec avidité toutes les feuilles de chou qu’on lui offrit. De ces deux remèdes, dont l'efficacité a été ainfi conftatée fur divers ani- maux, M. Laurenti a penfé qu’on en pourroit former un antidote pour l’homme, contre Ja morfure de ce ferpent : il en prefcrit la compofition dans la formule fuivante : Prenez une demi-dragme de mercure, deux TN UT RO DUC TION: dragmes de gomme arabique , pilez enfemble ces deux fubflances & réduifez-les en poudre dans un mortier de pierre. Enfuite, continuant toujours à les broyer, verfez goutte à goutre trois onces d’eau de fontaine ; enfin ajoutez-y deux fcrupules d'extrait de gentiane, deux dragmes de fucre blanc, & faites-en une boiffon pour Îe malade, qu’il prendra en une feule dofe. DuRÉE DE La vie. Nous n'avons pas encore de counoiflances poftives fur la longueur de la vie des ferpens. Les plus grandes efpèces de cet ordre ont toujours infpiré trop de crainte pour qu’on ait ofé les obferver avec affiduité ; d’ailleurs la conformation exté- rieure de ces animaux eft fi peu variée, qu'on ne peut s’aflurer d’avoir vu plufieurs fois le même individu dans Les endroits où ils vivent en Jiberté. Mais fi nous manquons de preuves directes, nous fommes fondés à préfu- mer que leur vie comprend un grand nombre d'années. En effet, lorfqu’on confidère que les fœtus des plus groffes efpèces n’ont à la fortie de l’œuf qu'environ deux pieds de longueur & qu’ils parviennent, comme nous venons de le voir, à celle de cinquante pieds ; lorfqu’on confidère, dis-je, énorme difance qui fe trouve entre la taille qu'ils ont au moment de leur naiflance & celle qu'ils doivent acquérir, la différence de ce qu'ils ont été avec ce qu’ils doivent être, le long engourdiffement qu'ils éprouvent pen- dant l’hiver, faifon où le développement eft entièrement fufpendu , on ne peut s'empêcher de croire que la durée de leur vie ne s’étende au delà d’un fiècle (1). Cette longue carrière (1) Je puis citer un fait qui appuie cette conjeéture. En 1754, M. Fugy, Curé de la paroiffe de Trélans en Gévaudan, chaffant un jour fur un côteau couvert de brouf- failles & de genets, vit revenir à lui fon chien, le poil hé- riffé, la queue baïffée & pouflent des cris de frayeur. Ne pouvant deviner la caufe d’une femblable terreur, il monta fur un rocher qui dominoit les brouffailles, & jeta une pierre vers l'endroit d’où le chien étoit forti. À l’inftant, il vit un ferpent long d’environ fix ou fept aunes & d’une groffeur prodigieufe , fe redreffer fur fa queue & menacer par des fiflemens horribles. Ce Curé fut fi faïfi à Pafpeét de cet animal, qu’il tomba à la renverfe. Depuis ce temps- là, ce ferpent a paru trois ou quatre fois , & a caufé la même - fenfation à tous ceux qui l’ontvu. Le 29 de juin 1786, un autre chaffeur l’a rencontré dans le même lieu, & il a été fi effrayé, qu'il n'a pas ofé lui lâcher le coup de fuñil. Cet homme m'a afuré qu'il avoit La tête plate, les yeux bordés RENTE RO DU CTI OUEN. feroit encore bien plus prolongée, fi le com- mencement de leur dépériffement n’étoit pour les ferpens comme pour les autresanimaux fau- vages,le termeprochain de leur exiflence; mais du moment que leur vigueur diminue, qu’ils n'ont plus aflez de legéreté pour atteindre leur proie, ni aflez de force pour fe défendre contre leurs ennemis, la vieilleffe n’eft pour eux qu'un inflant qui s’écoule avec rapidité. Bientôc retirés dans leurs repaires, où même quelquefois ils ont de la peine à fe trainer, ils meurent de faim & d’inaniion , ou font dévorés par des animaux plus vigoureux (1). RECEZTES GÉNÉRALES CONTRE LA MORSURE DES SERPENS. Je penfe qu'on fera bien aife de trouver ici quelques-unes des meileures recettes qu’emploient les peuples de lAfe contre la morfure des ferpens. Je les ai tirées des relations de plufieurs voyageurs, & no- tamment de l’ouvrage intitulé, EfJais philo- lofophiques fur les mœurs des différens animaux étrangers. L'auteur qui a reflé longtemps dans l'Inde, les tenoit, dit-il, de quelques Médecins, des Pfilles & des empiriques qui jouifloient dans leur pays d’une certaine ré- putation. Cette petite analyfe peut être utile aux perfonnes qui fe tranfportent dans ces climats éloignés, & qui font fans ceffe ex- pofées à la rencontre des ferpens venimeux. Je ferois trop heureux fi quelqu'un des anti- dotes : dont je vais faire mention , pouvoit un jour fauver la vie ou du moins procurer quelque foulagement à quelqu'un de ces voyageurs quine s’enfoncent qu'avec inquié- tude dans l'immenfité des déferts de Afrique de rouge, & que fa longueur étoit au moins de fept aunes. Le propriétaire du terrein qu'il habite m'a dit qu’en fouil- Jant la terre, il avoit trouvé, à quelques pieds de profon- deur , Le trou qui lui fervoit de retraite; qu'il s’étendoit du couchant à l’orient ; & qu'il étoit de la groffeur de la cuife, Telles font aufli à peu près les dimenfions que les chaffeurs ont attribuées à cet animal. Il réfulte donc, en calculant le temps qui s’eft écoulé entre la première & la dernière ap- parition de ce ferpent , qui affurément eft feul dans cette con- trée où fe froid eft exceflivement rigoureux pendant l'hiver, qu'il s’eft écoulé un laps de quarante-deux ans ; il lui a fallu pour le moins un efpace de temps aufli confidérable avant de parvenir à la taille qu’il avoit lorfqu'il a paru en1754;ila donc aujourd’hui environ 84 ans. (x) On fait que l’ichneumon ou mangoufte , le cochon- marron, & les cicognes font les ennemis déclarés des fer- pens, & qu’ils en détruifent une grande quantité , même Les plus venimeux. L XXX] ou de PAfe, & pour qui tout être animé, fans en excepter l’homme, eft un objet à craindre & un ennemi à éviter. L’ufage ordinaire des Arabes, lorfqwils ont té mordus par quelque ferpent véni- meux , C’ell d'appeler promptement des Pfilles, la plupart /ayetres,oun defcendans de Mahomet. Ces vénérables perfonnages., après avoir fait une légère fcarification à la morfure, dé- butent par marmotter à voix baffle quelques verfets du Koran, & mächent quelques goufles d'ail. Eufuite fuçant la plaie avec force, ils femblent ne reprendre haleine que pour prononcer le nom de Dicu. L'opération nie, ils appliquent fur la plaie un peu de marc de ce qu’ils ont dans la bouche, & continuent toujours leurs prières ; ils mettent enfin un peu de leur falive fur les lèvres & iur la langue du malade. Piufieurs Afiatiques, Mahométans, Gentils & Chrétiens, vantent encore les effets d’une recette bien plus admirable, IL s’agit d’amu- leues préfervatives & d’enchantemens, aux- quels de loin comme de près aucun venin ne peut réfifler. Ce qui femble prêter à lexa- gérauion & échaufler la crédulité des fpec- tateurs bénévoles, c’eft le talent qu'ont réel- lement quelques charlatans de manier impu- nément la plupart de ces ferpens. il feroit poflible que le fecret dépendit uniquement de leur adrefle, & qu’en cas d’accidens ils eufent recours aux procédés indiqués. Je dirai même, continue Pauteur des Effais philofophiques, que deux Marchands Arabes, honnêtes Sayettes, avec qui j'ai eu occafion de me lier affez particulièrement, n’ont paru défapprouver de pareilles épreuves ; & quoique fe prétendant auf propres que d’auties pour guérir ces fortes de morfures, ils ne comptoient que fur l’affiflance de Dieu , par le moyen de la fuccion & des prières con- venables. Cependant il me femble à peu près certain que le fang & les humeurs des Pflles de profelfion , grands mangeurs de ferpens, font réellement imprégnés de qualités pro- pres à ne rien redouter de l’acide d’un venin tel que celui du Serpent à lunertes, ou de la Fipére. Quoi qu’il en foit, on trouve en Arabie des ferpens qui réfiflent aux enchan- temens & aux prières des defcendans du Prophéte (1). (1) Effais philof. fur les mœurs de divers animaux étrangers ; Pe 27 XXXiJ Mais fans nous arrêter à ces remèdes, dont toute l’efficacité paroît fondée fur quelques pratiques fuperftitieufes, paons aux véritables antuidotes , dont la vertu eft conflatée par un grand nombre d’expériences. Le remède que les Indiens femblent em- ployer avec le plus de fuccès contre la morfure des Serpens à fonnettes, c'eft de fucer la plaie; cela produit quelquefois un bon eflet, quand la blefure n’eft pas con- fidérable. Ils ont auft quelques racines avec lefquelles ils prétendent fe guérir. Du nom- bre de ces plantes font entre autres une efpèce de cabaret, appelé communément racine de cœur des ferpens, & une efpèce de chrifanthème ,; nommé croix de faint Antoine ; maïs ils ont plus de confiance en une petite racine tubéreufe , qu’on fait venir des parties les plus intérieures du pays. Les Indiens de la Virginie & de la Caroline la portent sèche dans leurs poches ; dans le befoin , ils la mâchent, en avalent le jus & en appliquent une partie fur la plaie (1). La morfure des Couteuvres d’étang ou même des champs, telles que nous en voyons en Europe, eft communément aulli peu dange- reufe en Afe. Une légère fcariticauon & Papplication d'un peu de chaux vive, ou dune pièce rouillée de vert de gris que l’on fixe fur la plaie, fuflifent pour opérer la guérifon (2). La pierre à couleuvre, fi célèbre contre Ja morfure des ferpens, & dont on fait fouvent ufage dans l'Inde, eft compofée d’os calcinés, pétris avec une certaine terre calcaire très- ablorbante. On lappliqué le plutôt poffible fur la plaie, après avoir fait de petites fca- rifications. Son effet confifle à fe coller & à pomper le venin. Il faut en avoir au moins deux, parce qu’aufli-tôt que la première eft faturée & fe détache, l’on en applique une feconde, Il femble que cette pierre n’opère qu'en qualité d’abforbant; cependant il eft poffible que fes parties alcalines agiffent auffi fur l'acide du venin. Plufieurs médecins Indiens font ufage d’une racine connue en Europe fous le nom de bois de ferpent. Son écorce marquetée préfente effedivement une forte de reffem- blance avec la peau de ces animaux; l’inté- rieur eft ordinairement blanchätre , compañte, {x) Catesb, Carol. 1, p. 42: (2) Effais philof. p, 20. EN TRIO D UC TION & amer; on la pile & on la délaye dans un peu d’arak (1). Le malade avale ce jus & applique le marc fur la plaie. Cette ptante agit par fon fel volatil, mais probablement beaucoup d’autres pourroient produire autant d'effet, car elle n’a pas toujours un fuccès afluré, même contre la morfure des Serpens à lunettes, qui cependant ne font pas les plus dangereux. On attribue à peu près les mêmes vertus à certaines feuilles qu’on défigne fous le nom de feuilles de mangoufle. On prétend que cet animal a fait connoitre la propriété de cette plante, en fe hâtant d’en manger auili-tôt qu’il elt mordu. Le jus d’un arbufte nommé £a//i eft encore fort recommandé par les Indiens. Plufeurs empiriques frottent avec le jus la plaie fcarifiée, & en font avaler au malade deux ou trois gouttes dans de l’huile, Les branches de ce petit arbre font chargées d’efpèces de fili- ques d’une forme cylindrique & remplies dun fuc laiteux. C’elt un puiffant cathéré- uque, dont une petite dofe dans un liquide approprié forme un purgauf très - violent. Aurelle, ceremède, fans être des plus aflurés, eft d’ailleurs fort dangereux. Pour s’en con- vaincre, 1l fufft de favoir que les princes Indiens fe font pluficurs fois fervis de cette plante pour défendre les approches des places , qui n’avoient dans les environs que des eaux dorimantes de citerne où d'étang. lis les empoifonnoient en y faifant jeter & fixer au fond des paquets de feuille de cer arbufte. Un médecin avec qui jai eu occafon d'avoir des liaifons aflez intimes , continue Pauteur déjà cité, me vantoit fort les vertus dun baume fecret, compofé des foies & des cœurs des ferpens. Il les mettoit en di- geflion dans de l’huile vierge ; & après qu'ils y étoient en quelque façon diffous , il y méloit un peu de fel ammoniac & d’efflence de cannelle. Il faifoit appliquer ce baume fur la plaie fcarifiée & en faifoit avaler une cuillerée mêlée dans le double d’huile ordi- naire (2). ù Enfin il y a des Arabes qui fe guériflent eux-mêmes en mangeant fur le champ le corps cru du ferpent qui les a mordus. Ils prennent en même temps une forte dofe de (x) Eau de vie du pays. (2) Effais philof. p. 24. j fel TINETÈRS O D} UC T'MO:N:. -fel ammoniac, où même de fel commun. Quelques-uns de leurs médecins, après avoir {carifie la partie bleffée, préfèrent cependant d’y appliquer des ventoules, ou d’en appro- cher un charbon ardent, de manière que Pimpreflion du feu devienne un peu fenfible fur la peau; d’autres, trouvant à leur portée de l’huile ou du beurre bouillant, en font tomber quelques gouttes fur la plaie. [ls penfent que ces cautères, appliqués fur le cham p;atti- rent ou plutôt fixent puifamment le venin (1), {:) Effais philof. p.25. ÉxxHÿ, On doit conclure de tout ce que nous avons dit fur le venin des ferpens ; en premier lieu, qu'il agit en provoquant la dilution des parties intégrantes du fang, & qu'il ne diffère que par le plus ou le moins d’intenfité ou de volaulité ; en fecond lieu , fi Pon con- fidère les antidotes dont nous avons fait mention, foit qu'on fuppofe qu'ils agiffent en fixant les miafmes venimeux, ou qu'ils les neutralifent en fe combinant avec eux, il paroît que les alcalis les plus adifs font les plus efficaces & les meilleurs fpécifiques contre la morfure des ferpens, XXXIY are ame re me INTRODUCTION. PRÉCIS ANATOMIQUE D'E'SMSERPBENS, Avec l'explication de quelques mots techniques qui entrent dans les defcriptions ordinaires. nn PE corps du ferpent ef très-long, relativement à fa groffeur ; 1l eft tantôt cylindrique , tantot aminci vers la queue & dépourvu de pattes. Sa forme eft peu variée; mais les tégumens qui le recouvrent préfentent beaucoup de différences par la teinte, l’ordre & larran- gement des couleurs. * Figure du corps. I£ EST ARRONDI ( Rotundatum ). Le tronc a une forme entièrement orbiculaire : . quelques Anguis, les Amphisbenes. û —— COMPRIMÉ PAR LES CÔTÉS ( Compreffum ). Prefque tous les ferpens ont le corps un peu aplati latéralement. — PEAT SOUS LE VENTRE ( Sxbtüs planum ). Les Crotales, les Boas, les Couleuvres ont la furface inférieure entièrement plate. — CYLINDRIQUE ( Cylindricum), Les Anguis, les Æmphisbènes , les Cœciles font à peu près également gros dans toute leur longueur. — AMINCI VERS LA QUEUE ( Versis caudam attenuatum ). Les Boas, les Crotales & les Couleuvres diminuent infenfiblement d’épaif- feur du côté de la queue. ** Surface du corps. IL EST ÉCAILLEUX ( Squamofum). La furface du corps eft reÿêtue d’écailles : la plupart des ferpens. — Nu (Nudum). La peau eft dépourvue d’é- cailles : les Cœciles, — RUDE AU TOUCHER ( Scabrum), Les écailles qu’on trouve fur certaines efpèces font rele- vées par une arte & rendent la furface du corps raboteufe : le Boiquira , lArropos. — GLIssANT ( Lubricum ). Une liqueur vif- queufe répandue fur tout le corps rend la peau très-gliffante : quelques ferpens, notam- ment les Cœeiles. — COUVERT DE BANDES ( Fafciatum, vétta- tum ).. Le corps eft orné de bandelettes tantôt tranfverfales , tantôt longitudinales : telles font les efpèces renfermées dans les deux dernières fous-divifions du genre des Cou- leuvres, &c. — MaiLié ( Rericulatum). La furface de Pani- mal eft couverte de lignes qui, en fe croi- fant, forment des efpèces de mailles : le KRéfeau, &c. On peut divifer le corps du ferpent, comme celui des autres animaux, en parties exté- rieures & en parties intérieures. Les parues extérieures comprennent Ja tête, le tronc & la queue ; les parties intérieures renferment le fquelette, les mufcles & les vifcères. PARTIES EXTÉRIEURES DU CORPS. GLS OA TIBUTIE La tête du ferpent eft la partie du corps dont la conformauon ef la plus variée, & de laquelle on peut tirer un des principaux caradères fpécifiques. ELLE EST DISTINGUÉE DU TRONC , DISTINCTE ({ Diflinéum , diferetum). Ordinairement elle elt plus groT, où plus mince que lorigine EN TR © D U CT FO N. XXXV du tronc : les Crotales, les Boas, la plupart des Couleuvres ont la tête plus groffe. — CONFONDUE AVEC LE TRONC , INDISTINCTE (Indiflinäum , indifcretum }. Elle eft dune épaifleur égale à celle de la partie qui cor- refpond au cou : les Arguis, les Amphis- bênes, les Cæciles , l’Acrochorde & plufieurs efpèces de Couleuvres. — CONVEXE, RELEVÉE EN BOSSE (Convexum, £ibbum). Elle eft renflée fur le fommet dans la plupart des ferpens. #— APLATIE ( Depreffum). La largeur furpafle de beaucoup fa hauteur : les Boas & pluñeurs Coulenvres. — EN FORME DE CŒUR ( Cordatum ). Depuis Pextrémité poftérieure des mâchoires , dont les bords font arrondis, la tête fe rétrécit in- fenfiblement vers le mufeau : le Devin, la Schyte. =— TRIANGULAIRE ( Triangulare ). La plus grande largeur de la tête eft vers la nuque, dont les bords font anguleux ; enfuite elle fe rétrécit infenfiblement vers le mufeau : le Tortu , l’Acropos. = OVaALE ( Ovatum). Le diamètre de la lon- gueur furpaffe celui de la largeur ; fa figure imite plus ou moins celle d’un œuf : l’Hé- braïque , la Bande-noire, le Laë&é, le Serpent à chaîne. — GARNIE DE PLAQUES ( Cataphraëum ). Le fommet eft revêtu de grandes écailles de figure irrégulière , difpofées tranfverfalement fur quatre rangs : la plupart des Couleuvres. — GARNIE D'ÉCAILLES POSÉES A RECOUVRE- ‘MENT ( Îmbricatum). Le fommet eft couvert d’écailles femblables à celles du dos, qui fe recouvrent les unes les autres , comme les ardoifes fur un toit : le Daboie & les ferpens yenimeux. La tête comprend la bouche , le mufeau, les mâchoires, Les lèvres, les dents, la lan- gue, les yeux & les narines. On ne trouve point de trou extérieur pour lorgane de Pouïe. TI LA BOUCHE ( Os) et cette cavité comprife entre les mâchoires & dont la dilatation eft fort confidérable. PL À, fig. 4; & pl. Dee fig: 44. MN. LE MUSEAU ( Roffrum ) el la partie de la tête qui s'étend antérieurement depuis le fommet jufqw’à l'extrémité des mâchoires. IL EST EN PENTE ( Declive). Sa partie fupé- rieure forme un plan plus où moins incliné : le Millet, la plupart des Anguis. — ALONGÉ ( Elongatum ). Sa longueur furpafle de beaucoup celle des autres ferpens : le Langaha, le Long-nez. — OsTus ( Obtufum ). Son extrémité antérieure a une forme arrondie : l’Hébraïque, l'An- guleux, — Camus (Simum). L’extrémité antérieure eft comme tronquée : le Boïquira, le Trian- gle, le Cherfee, l’Argus. — RETROUSSÉ ( Reflexum). L’extrémité anté- rieure de la mâchoire d’en haut eft retrouffée : le Nez-retrouffé, ’'Ammodyte. III. LES MACHOIRES ( Maxillæ ) préfen- tent une ftrudure fingulière, en ce qu’elles font compofées de deux os qui ne font pas articulés, mais feulement rapprochés lun de l’autre, ce qui donne au ferpent la faculté d’avaler des animaux d’un volume extraor- dinaire. ELLES SONT ÉGALES ( Æquales). L’une eff aufli longue que l'autre : la plupart des ferpens. — INÉGALES ( Inæquales). L'une ou l’autre eft plus avancée : le Moucheté, le Päle, le Nez- retrouffé, le Langaha, le Long-nex , &c. IV. LES LÉVRES ( Labia ) font des membra- nes qui garniflent le contour des mâchoires = tous les ferpens en font pourvus. ELLES sONT ENTIÈRES ( {rregra ). Il eft rare qu’on trouve des ferpens dont les mâchoires foient partagées en lobes. : — EcHancRées ( Emarginata ). Quelques in- dividus de la famille des Boas ont des échan- crures fur le bord des lèvres. — ReTroussées ( Rerufa). Le Tortu & quel- ques autres Boas ont l'extrémité de la lèvre fupérieure relevée en haut. Y. LES DENTS ( Dentes) font de deux fortes & portent différens noms. Les dents propre- ment dites font des os plus où moins grands, immobiles, recourbés vers le gofier & dif- pofés fur une ou plufieurs rangées. La mâ- choire inférieure n’a ordinairement qu'une ei XXXV) rangée ; celle d’en haut en a quelquefois deux. On trouve des ferpens qui n’ont abfo- lument point de dents dans la gueule. Les dents qu'on nomme crochets (tela) font longues, crochues , mobiles, creufes en dedans , percées aux deux extrémités, fituées , de part & d’autre, fur le bord de la mâchoire fupérieure & renfermées dans une efpèce de gaine, d’où animal peut les faire fortir à volonté. Ces dents communiquent avec une véficule qui renferme une liqueur âcre, d’une couleur verte ou jaunàtre & fervent comme autant de tuyaux pour intro- duire le venin dans la morfure. Les crochets font au nombre de deux, un de chaque coté ; mais à la bafe de chacun, on en voit encore quelques autres plus petits, deflinés à remplacer le premier, lorfque animal en eft privé par quelque accident. Voyez Les crochets de l’'Ammodyte, pl. 7, fig. À; & ceux du Boiquira, pl. À, fig. 4. Les dents {ont défignées par v v. VI. LA LANGUE ( Lingua) a une organifa- tion particulière dans cet ordre d'animaux ; elle eft ordinairement mince, étroite, déliée, compofée de deux corps arrondis, longs & réunis enfemble vers les deux tiers de leur longueur. De plus, dans la plupart des ef- pèces, elle eft prefque renfermée en entier dans un fourreau , d’où le ferpent peut la faire forur & la darder hors de la gueule fans ouvrir les mâchoires, celle d’en haut ayant une petite échancrure à fon extrémité, par où la langue peut paffer. Voyez Le four- reau qui enveloppe la langue du Boiquira, pl. À, fig. 4, L; & celui de l'Ammodyte, P1.7; fig. B. VII. LES YEUX ( Oculi) font vifs, étince- lans, pleins de feu & garnis d’une mem- brane clignotante. Comme ceux des autres änimaux , ils font compofés de deux parties principales, la prunelle & Piris. LA PRUNELLE ( Pupilla ) eft fufceptible de contraction ; alors elle s’alonge comme celle du chat & des oifeaux de nuit: elle forme une fente horizontale dans certaines efpèces & verticale dans d’autres, lorfque la tête du ferpent eft parallèle à l’horifon. LTris (Iris ) eft ce cercle coloré qui envi- ronne la prunelle ; il eft ordinairement d’un INT RO! DU CURE PE ON jaune couleur d’or & queiquefois d’un beau rouge. VIII. LES NARINES ( Nares ) font deux ou- vertures fituées à l'extrémité du mufeau pour recevoir les fenfations de l’odorat. ST LÉ TROINC Le tronc (runcus ) eft cette partie du corps qui s'étend depuis la nuque jufqw'à louverture de l’anus. Les ferpens n’ont point de cou. — ÎL EST DÉPOURVU DE MEMBRES ( Apodus ). Les ferpens, comme les vers, n’ont point de pattes : c’eft le principal caradère qui les difingue des repules. — EcarLLEUXx ( Squamofus ). Le tronc des Cro- rales, des Boas, des Couleuvres, des Anguis elt revêiu d’écailles difpofées ordinairement en quinconce. — ENTOURE D’ANNEAUX ( Annulatus ). Au lieu d’écailles pofées avec régularité, le tronc des Amphisbènes elt environné d’anneaux écailleux, — CoUvVERT DE TUBERCULES ( Tuberculatus }, L’Acrochorde , dont nous avons formé un genre particulier, après M. Hornfledt, a la peau couverte de tubercules. — PLissé (Rugofus). Les Cæciles ont des plis fur les côtés. Le tronc des ferpens , étant dépourvu de pates, eft aufli moins compliqué que celui des quadrupèdes : on y difimgue le dos, les côtés, le ventre ou l'abdomen, Panus, les parties de la génération & les écailles. I. LE DOS ( Do:fum) eft la partie fupérieure du tronc qui commence à la nuque & finit au deffus de l'ouverture de Panus. EL Esr ARRONDI ( Rorundum). Ea plupart des ferpens ont la partie fupérieure du tronc d’une forme arrondie. — CARENÉ ( Carinatum }. Quelques efpèces ont le dos relevé en carène : l’Ibibe, le Lemnifque, la Téte-noire , le Minime. II. LES COTÉS ( Larera ) forment les parues FN 'RUO D ÙU G T TON. latérales du tronc, depuis l'extrémité des mâchoires jufqu’à ouverture de Panus. III, LE VENTRE ( Abdomen) eft la partie in- férieure du corps comprife entre la tête & la queue. Les ferpens, n'ayant point de dia- phragme, font dépourvus de poitrine. IL EST PLAT ( Planum). La plupart des ferpens ont la furface inférieure du corps plane, ce qui leur donne plus de force & de facilité pour le mouvement progreflif. — ARRONDI ( Rotundatum). Les Amphishènes & les Cæciles ont le tronc arrondi par deflus & par deffous. IV. L’ANUS ( Anus) confifte en une ouverture ordinairement tranfverfale , fituée à l'extrémité de la furface inférieure du tronc. C’eft là où vient aboutir un réfervoir commun, qui, femblable au cloaque des oifeaux, renferme les excrémens, tant folides que liquides , des ferpens. L’anus forme la ligne de démarcation entre le wonc & la queue. V. LES PARTIES DE LA GÉNÉRATION ( Genitalia ) font encore renfermées dans Pouverture de lPanus & y demeurent cachées jufqu’au moment de laccquplement. La VERGE ( Penis ) eft double dans la plupart des ferpens & quadruple dans le Boiquira. Chaque verge, dans les efpèces d’une gran- deur médiocre, comme la Ÿipére, eft longue de fix lignes & a fix lignes de diamètre. L’extrémité préfente cinq cercles concentri- ques de membranes pliffées & frangées , au- tour defqualles on voit quatre auires cercles de piquans de nature.un peu écailieufe, & longs d'environ deux lignes. La furface inté- rieure de la peau, qui fe replie en dehors dans le temps des amours , eft hériflée de petits piquans prefque impercepübles. Foy. les verges du Boiquira, pl. À, fig. 6, pp; & celles du Bai-rouge, pl. 25, fes. SI. Les Ovaires ( Ovaria } viennent également aboutir dans lintérieur de l’anus : voilà pour- quoi, dans la plupart des efpèces, on ne peut pas apercevoir la différence du fexe d’après la feule confidération de la ftrudure extérieure, excepté dans certaines circonflances voifines de l’accouplement, XXXViJ VI. LES ECAIÏLLES (Squamæ) font les té- gumens qui recouvrent communément le corps des ferpens ; elles prennent différens noms fuivant leur forme & les parties qu’elles revêtent. ELLES sONT ARRONDIES ( Rotundaræ ). Tous les points de la circonférence font également éloignés du centre : le Devin. — OVALES ( Ovatæ). Le diamètre de la lon- gueur furpafñle celui de la largeur, & leur forme imite celle dun œuf ; l'Enydre , le Parterre , l’Hotamboeja. — LancÉoLÉéEs ( Lanceolatæ ). La longueur furpafle la hauteur ; une extrémité eft ronde & l’autre pointue : la Dipfade. — RHonBoïDALES ( Rhombeæ ), Leur forme imite celle que préfententdeux wiangles réunis par leurs bafes : la Rouffe, le Bleuätre, la Violette, le Triangle. — OTusEs ( Obtufæ). Elles font plus longues que larges , mais tronquées au fommet : Ja Couleuvre blanche, le Sombre, — Unres, LISSES (Glabræ, leves). Leur fur- face n’eft n1 raboteufe, ni an,*leufe : le Mi- nime, l’Azurée, le Baï-roupe. — RELEVÉES PAR UNE ARÈTE ( Carinatæ). La furface fupérieure eft marquée d’une arte longitudinale : la Typhie, l'Arabe. LES GRANDES PLAQUES OU ÉCUSSONS ( Scura } font de grandes écailles d’une forme à peu près exagone, qui revêtent la furface du ven- tre. Voyez la figure des plaques de la Vipère, pl. À, fig. 2,P. LES PETITES PLAQUES Ou ÉCAILLES ( Scutella) font des pieces tantôt exagones, tantôt arron- dies, qui recouvrent la furface inférieüre de la queue. Dans les genres des Crorales & des Boas on n’en trouve qu’une feule rangée, fem- blable à celle des grandes plaques du ventre. Dans la famille des Couleuvres , au contraire, elles font difpofées fur deux rangs. Voyez l'arrangement des petites plaques de la Vipère, as D, ece DE F8 3» eee On donne encore le nom de plaques à ces grandes écailles polygones dont le fommer de la tête des ferpens eit communément re- vêtu, XXXV IH] S TINT. LA QUEUE. La queue ( cauda ) eft cette partie du corps qui commence à l'anus & qui termine le tronc. La flrudure & l’ordre des écailles qui recouvrent fa furface inférieure, ou les fonnettes qu’on trouve à fon extrémité , for- ment les principaux traits caraëtériftiques des trois premiers genres renfermés dans cette claffe d'animaux. Sa forme & fa longueur,com. parées à celle du corps, peuvent encore fervir de cara@ères pour difiérencier les efpèces. ELLE EST EFFILÉE ( Aetenuata ). Dans les genres des Crotales, des Boas, des Couleu- vres, la queue s’amincit par degrés infenfi- bles, depuis fon origine jufqu’à l'extrémité. — OBTUsE ( Obtufa). Les individus compris dans les familles des Amphishènes & des Cœciles , ont cetie partie auf groffe que la tete. — CARRÉE ( Quadrara). Il arrive rarement que la queue at une forme quadrangulaire : l'Eclatant. >— EN PYRAMIDE TRIANGULAIRE ( Pyramidato- criangularis ). La Cuiraffée a la queue en pyramide triangulaire. — APLATIE ( Depreffa ). La largeur furpañfe la hauteur & fe termine par un bout arrondi : le Large-queue, = COMPRIMÉE PAR LES COTÉS ( Compref]a). La hauteur furpafle la largeur : le Plature, la Queue-lancéolée. PARTIES INTÉRIEURES. &, I, DIPIS TON MEN D NET ITUE. Puifque le ferpent n’a ni pattes ri poitrine, ilréfultenéceffarrement de cette conformation que fon fquelette el moins compliqué que celui des quadrupèdes. En effet, on peut divifer en trois fetions les os qui le com- pofent ; favoir, ceux de la tête, du tronc, & de la queue. Voyez le fquelette de l’Am- modyte, pl, 7, fig. 1. I, LES OS DE LA TÊTE font au nombre de L'N TR 0) D'UNC\ TT ON: huit ou de dix, fans y comprendre les dents dont nous avons déjà parlé, L’Os pu MUsEAU (os roffri), qui occupe la partie antérieure de latête, eft anguleux fur fon contour, cartilagineux & percé de deux pe- ttes. ouvertures pour les narines; il s’articule par de forts ligamens au dedans & autour dela païtie creufe & antérieure du crâne. LE CRANE (cranium), lorfqu’on en aféparé l'os du mufeau , repréfente une efpèce de cœur dont la pointe eft dirigée vers la nuque. Ila deux pointes avancées qui embraffenten partie los dont nous venons de parler; il eft en- touré en fa partie fupérieure d’un petit bord avancé en forme de corniche, & préfente, de part & d'autre, une échancrure pour Por- bite des yeux. Le crâne eft d’une fubftance très-compatte & fort dure ; il eft en outre tantôt plat, tantôt convexe, felon la diverfité des efpèces. Sur la partie fupérieure, on dif- ungue trois futures principales ; lune qui paffe dans le milieu de l’intervalle-qui fépare les yeux & qu’on pourroit nommer /hgittale; Pautre divife wanfverfalement le crâne der- rière les orbites, on pourroit lui donner le nom de coronale ; & enfin la troifième, qui eft encore tranfverfale , fe trouve près de l’origine de la colonne vertébrale. Il y a auffi une autre grande future autour des par- ties latérales & inférieures du crâne, par la- quelle cet os peut fe divifer en deux corps; lun fupérieur, Pautre inférieur. Ce dernier, qui eft creufé en dedans, imite la figure d’un foc garni de fes ailerons, & dont la pointe avance au deffous de lefpaæ qui eft entre les cavités des yeux ; fa partie poflérieure * defcend jufqu’au fend du palais, où elle fe termine par deffous en une pointe qui, felon l’expreffion de Charas , repréfente dans la Vipère un monticule renverfé. Toutes les futures du crâne font fi fortement unies, qu’il ef très-difficile de les féparer. Il eft à obfer- ver que la configuration de tous ces os de la tête varie plus ou moins felon la diverfité des efpèces. Dans la Vipére, on trouve, de chaque côté du crâne, un petit os plat qui a environ une ligne & demie de long; il adhère au crâne jufqu’à fa partie poftérieure, & va s’articuler en cet endroit avec un autre os également plat, mais plus long & plus fort. Ces deux os forment par leur réunion une efpèce de INTRODUCTION. coude ; le dernier fe prolonge jufqu’à Parti- culation des deux mächoires , & s’emboîte lui-même avec les os maxillaires principa- lement avec celui de la mâchoire inférieure. Ces os peuvent être regardés comme des cla- vicules qui fervent à foutenir les mâchoires , à les ouvrir & à les fermer. Les ferpens armés de crochets ont au, à chaque bout avancé de l’orbite des yeux, un peut os plat qui part du milieu de la mâchoire fupérieure & qui s’étend jufqu’à Ja racine du crochet. Son ufage confifte à foutenir & à Fortifier ces dents venimeufes. LA macHOIRE SUPÉRIEURE elt divifée en deux fur le devant & renferme dans lintervaile Vos du mufeau, avec lequel fes deux bouts s’articulent. Les deux branches de cette mà- choire font tantôt garnies de dents, comme on en trouve dans les Crotales & la plupart des Couleuvres : tantôt elles en font abfolu- ment dépourvues, comme il arrive dans plu- fleurs efpèces de la famille des Boas. LA MACHOIRE INFÉRIEURE eft également com- pofée de deux os recourbés , qui fe réuniffent à l'extrémité antérieure, fans y former néan- moins aucune articutation : ils font unique- ment annexés l’un avec l’autre par un mufcle qui les dilate ou les refferre au gré de l’ani- mal. Dans la Wipére, chaque branche de la mâchoire inférieure eft compolfée de deux os articulés enfemble vers le milieu de leur lon- gueur ; celui de devant embraife, par deffus & par deffous, celui de. derrière » & peut fe ‘replier en dehors , lorfque Panimal veut mordre. C’eft fur cet os feulement que les dents font piatées. II. LES OS DU TRONC confiflent en une file de vertèbres emboîtées les unes dans les autres, & articulées avec les côtes. Les VERTÈBRES (vertebræ) font des os plus-ou moins grands, pofés l’un à la fuite de l'autre, réunis parunearticulation, & dont l'agrégation compofe la colonne vertébrale .qui s'étend depuis ba partie poftérieure du crâne jufqu’à | l’extrémité de la queue. Chaque vertèbre a une apophyfe longitudinale & épineufe à la furface fupérieure, & une autre à la partie inférieure, dont l’extrémité eft recourbée par derrière : elle a aufM des apophyfes tranfverfes de chaque côté, à l'endroit où les côtes s’ar- ticulent avec elles, De plus, les vertèbres XXXIX font creufes dans leur milieu & recoivent dans cette cavité la moelle alongée. Piufieurs mufcles & tendons, rangés comme autant de filamens, les uns auprès Ges autrès, fervent à affermir la difpofition des vertèbres & leur articulation avec les côtes. On conçoit que la grandeur des vertèbres correfpond à la taille du ferpent,.& qu’elles font d'autant plus lon- gues que l'animal eft plus gros. Il faut pa- reillement obferver que quoique les vertèbres de la plupart des ferpens foient garnies d’a- pophyfes, 1l y en a néanmoins quelques-uns, le Dard , par exemple , qui ont ces os arrondis comme des poulies & percés , de part & d’autre , d’un double trou , pour recevoir & pour afermir lPemboîitement des côtes qui font élaftiques & fourchues vers l’épine du dos, comme les arêtes des poiflons, Les CÔTES (coflæ) font des arcs offeux, fitués obliquement, de devant en arrière , fur les par- tes latérales du tronc, depuis la ête A Panus. Le bout fupérieur, qui et le plus gros, s'articule avec l'extrémité des apophy- les vertébrales , tranfverfes ; tandis que l’autre extrémité , qui eft amincie en pointe, va aboutir & s'appuyer fur un des bouts de chaque grande plaque dont le ventre eft re- couvert : ainf, il y a toujours une paire de côtes pour chaque vertebre & autant de plaques qu'il y a de vertèbres. Îl paroit donc que les plaques du ventre font deftinées à fervir de défenfe & de foutien anx côtes des ferpens. Voyez les côtes de P Ammodyte, pl. 75 JS le III. Les 05 DE LA QUEUE (vertebræ caudales), confiflent en un certain nombre de vertèbres difpofées comme celles du tronc, garnies d’a- pophyfes , mais dépourvues de côtes: elles diminuent infenfiblement de grandeur, à me- fure qu’elles approchent du bout de la queue. Voyez la pl. 7, fig. x. GAME LES MUSCLES. La force & l’agilité dont jouiffent les fer- pens annoncent que le corps de ces animaux eft pourvu de mufcles vigoureux. En effet, on en trouve plufieurs, à côté & au deffous du crâne, aupres de ces efpèces de çlavicules dont nous ayons déjà parlé, & à lentour des xl ste INT R 'O)D'U/C TT ON: mâchoires fupérieure & inférieure. Tous ces mufeles fervent, non feulement à remplir les cavités du crâne & à couvrir les os qui y font articulés, mais encore à donner du reflort & du mouvement à toutes les parties qui en ont befoin. Quatres autres grands mufcles ( #ufuli La- terales) prennent lenr origine derrière la tête, & defcendent, deux de chaque côté, jufqu’au bout de la queues Le premier parcourt les apophyfes fupérieures de la colonne verté- brale ; l’autre eft fitué un peu au deflous & accompagne celui d'en haut dans toute fa Jongueur. Deux autres grands mufcles d’une longueur pareille font attachés à la furface intérieure des vertèbres, On remarque auffi de chaque côté du tronc autant de mufcles intercoftaux ( mufeuli inter- coflales) qu’il y a de vertèbres ; ils féparent les côtes depuis leur origine jufqu’à leur pointe qui s’appuye fur les plaques du ventre, & fer- vent aux mêmes ufages que ceux des autres animaux. Tous ces mufcles fontauffi accompa- grés de veines & d’artères, comme on en trouve ur les plus grands animaux. Une defcription détaillée de toutes ces parties nous meneroit trop loin ; il fuffit de joindre ici une efquiffe anatomique, pour donner une idée de la con- formation iñtérieure des ferpens, SET. LES ORGANES ET LES VISCÈRES. A juger des ferpens par leur forme exté- rieure qui ef fi peu variée, & par la vue du fquelette dont la ftructure eft f fimple , on pourroit croire que les parties intérieures de Jeur corps font auii peu compliquées; cepen- dant l’infpettion anatomique démontre que les individus de cet ordre ont prefque autant de vifcères que les animaux les mieux organifés. LE CERVEAU ( Cerebrum ) eft divifé en cinq petits corps ronds & un peu alongés. Les deux premiers font fitués, l’un à côté de Fautre, entre les yeux; & c’eft de là que partent les nerfs olfadifs. Les deux autres font dans la partie moyenne du crâne. Le troifième, qui ef tant foit peu plus petit & d’une couleur plus blanche, eft placé un peu en arrière ; on pourroit le nommer le cerveler, La moelle alongée ne paroît être que la con- jinuation de ce petit corps. Tout le cerveau de la Wipére elt couvert d’une tunique affez épaife & d’une couleur noire, Sous cette peau , qui tient ici la place de fa dure-mèére, chaque petit corps a encore une petite mem- brane qui l'enveloppe : on peut la regarder comme faifant la fon“ion ‘de la pie-mére. IT. LA TRACHÉE ARTÈRE ( a/pera-arteria) repofe fous la langue ; elle prend fon origine à l'entrée de la gueule, où elle préfente un trou ovale, relevé en haut; enfuite elle def- cend par le milieu du cou, laiffarit Péfophage par derrière |, & n’entre dans les poumons qu'au deffous du cœur ; elle eft toute com- pofée d’anneaux bien faits, entiers & car- tilagineux, Voyez la trachée artère du Boi- quira, pl. À, fig, $, tt; & ce meme conduit ouvert dans une pariie de Ja longueur, où l’on voit les véficules des poumons vv, & les ramifications des vaiffeaux fanguins, rrr. IT. Les poumons (pulmones) étant joints à la tra- chée artère, font par conféquent fitués du côté droit. Ce vifcère n’eft pas divifé en lobes, comme celui des autres animaux, maisileften- tier & compofé d’une fubftance celluleufe & membraneufe. Sa partie fupérieure, où entre la trachée artère, eft un amas de petites cellules parfemées d’une infinité de vaiffeaux fanguins, qui donnent à cette partie une couleur d’un rouge très-vif , & expofent le fang à laûion de Pair , par leur furface fi étendue. La partie inférieure des poumons, qui eft beaucoup plus grande que celle d’en haut, eft pure- ment membraneufe , polie en dedans , fans véficules , & fournie feulement 4’un petit nombre de vaiffleaux fanguins. Si on enfle d’air cette partie, elle eft wanfparente, & s'étend jufqu’aux reins en couvrant le dos & le foie. Foyez Les poumons du Boiquira, pl. À, fig. s. La partie fupérieure qui s'étend jufques dans l’intérieur de la trachée, eft dé- fignée par P ; & l’inférieure, par p pp. IV. L'ÉSOPHAGE (æfophagus ) ef fitué au côté gauche, le long de la trachée artère ; il fe prolonge jufqu'àa lorifice de l’eflomac. Ce conduit eft compofé d’une feule membrane life en dedans, d'un diamètre égal dans toute fa longueur & fufceptible d’une très-grande dilatation. À l'endroit où 1l fe réunit avec Peflomac, fes parois intérieures deviennent raboteufes ou feuilletées ; il acquiert aufñfi plus de capacité. L’éfophage du Boïquira eft cependant renflé du côté de la gueule : p4. À; IBENIACT 0 CS) Co) y LNOTÉROO" DU: CIT'T ON: V. L’esTomAc (ventriculus), qui elt à lex- . trêmité de l’éfophage , eit plus large , & formé de deux tuniques concentriques , adhé- rentes entre elles & couvertes intérieure- ment dé plis ou de rides. Sa forme & fes dimenfions varient, non feulement dans les différentes efpèces, mais encore dans les in- dividus de la même efpèce. L’eflomac de la vipére a trois ou quatre pouces de long, fur un pouce de large. Voyez celui du Boiquira, JANINE SARNIA NE VI. Les INTESTINS (inteflina) forment, à la fuite de l’eflomac , un canal étroit, tortueux & divilé intérieurement par plufieurs fépara- ons tranfverfales. Dans {on commencement, où il avoifine la véficule du fiel & le pancréas ou la rate, il s'étend un peu en ligne droite ; enfuite il defcend, en ferpentant, jufqu'à la diflance de quelques pouces de lanus. Là, al fe redreffe & fe dilate.pour former le réfer- voir des excrémens : il reçoit aufli en cet endroit les uretères ; & un peu plus bas, il rejette par un peut trou l’urine & Les matières fécales. Tout ce conduit peut être divilé en trois inteftins. Le premier, qui eft le plus étroit, peut être appelé duodenum ; le fecond, qui eft large & tortueux, peut fe sommer colon; & le troifième, qui eit droit & qui va aboutir à anus, peut porter le nom de re&um. Voyez les finuofirés que forment les inteffins du Boiquira, pl. À, fig. 6,1, INT, ii. Les uretères fe déchargent dans le re&um , à V’en- droit défigné par uu. VII. LE cœur (cor) el renfermé dans le pé- ricarde, auquel il eft uni par des fibres. Ce vifcère eft très-petit relativement à la groifeur du corps; il a deux ventricules, lun du côté droit, lautre du côté gauche. Le fang qui vient de la veine-cave entre dans le ventri- cule droit , fe jette dans le gauche & en fort par l'aorte qui fe divife d'abord en deux ros rameaux : l’un monte vers les parties fupérieures ; lautre , pafant au deffous de Péfophage, fe divife enfuite en plufieurs ra- mifications qui fe prolongent jufqu’au bout de la queue. Voyez Le cœur du Boiquira, pl. À, fig. $, G. Selon Tyfon, il y a trois vaifleaux qui montent vers la partie fupé- rieure ; &un en bas:v,aa, & uu. VIII. LE FOIE (yecur), qui eft uni au péri: carde , s’alonge en defcendant fous le ven- ticule, & adhère, dans toute fa longueur, xl) au fac pulmonaire. Il el compofé de deux grands lobes d’une couleur brune & d’une longueur inégale: le droit a fouvent un‘pouce e plus que le gauche. Ces deux lobes font comme divifés par la veine-cave , dont la direction eft la même que celle de ce vif- cère. Charas prétend que les plus grands foies des vipéres n’ont que cinq ou fix pou- ces de longueur, & un demi-pouce de large. Voyez le foie du Boiquira, pl A, fig. 5, f, f; & la veine-cave qui palle dans le mi- lzeu,u,u. IX. LA VÉSICULE DU FIFL ( veficula fellis) eft fituée au deflous du foie & à côté du fond de l’eftomaé ; elle eft de la groffeur d’une fève dans la Vipére, & fe termine par le conduit cyllique recourbé ; lequel s’unit peut-être au conduit hépatique, avant d’en- trer dans les inteflins. Voyez la véficule du fiel du Boiquira dans fa Ps naturelle, pl À, fe. $S, v-f;, € La fègure du méme vifcère détaché, pl. À, fie. 6, v-f. X. LE PANCRÉAS ( pancreas) eft ce petit corps rond & alongé, fitué au deffus de la véficule du fiel. Suivant Charas, dans la Wipére il eft de la groffeur d’un pois. O7 peut voir la forme & la pofition de ce vifcère, que quelques Naturalifles prennent pour la rate, pl. À, fig. 6, XI. Les retNs (renes) font fort remarquables par leur flrudure & leur grandeur ; ce font deux corps firués à droite & à gauche du ventre, compofés de petites glandes conu- nues, rangées à la fuite les unes des autres: & entremélées de vaifleaux excrétoires. Dans la Pipére, chaque rein a environ deux pou- ces & demi de longueur, & deux lignes & demie de large. Le droit eft toujours un peu plus long que le gauche dans Pun & dans l'autre fexe. Voyez Les reins du Boiquira, pl. À, fig. 6, vvvv; & les vaiffeaux excré- toires qui ont l'apparence de rayons. XII. Les ORGANES DE LA GÉNÉRATION (geni- talia) font les parties intérieures, dans Pun & dans Pautre fexe, qui concourent à la ré- produ&ion des efpèces. : Le mâle a deux teflicules , le droit & le gauche, fitués dans le bas-ventre, au deflus des reins. Dans les Couleuvres ordinaires , chaque teflicule a la groffeur & la forme d'un gros pois. Il part du milieu de chaque tefti- f xlij cule , un vaiffeau déférent, replié en une infinité de petites courbures, attaché lâche- ment au bord extérieur du rein dont il par- court toute la longueur, & va aboutir enfuite dans une des verges, après avoir pañlé fous le réfervoir des excrémens. Voyez Les tefli- cules du Boiquira, pl. À, fig. 6,t,t; & Les vaiffeaux déférens, N°, VW, fous la forme de deux petits flamens treffés. La femelle a des ovaires très-gros dans le temps de fa ponte & remplis d’un nombre INTRODUCTION. prodigieux d'œufs rangés par files. Ces ovaires font deux canaux membraneux, très- longs, placés de chaque eûté du ventre; ils viennent fe terminer, par un orifice particulier, dans le réfervoir des excrémens. Entre les verges, on trouve deux prolon- gemens où eft renfermée une liqueur épaifle, d’une odeur très-forte. C’eft mal à propos que Charas appelle ces deux corps paraf- rates ; ils font défignés par F, planc. À, fig. 6. FINE R © D © CC FrON xl TABLE MÉTHODIQUE DES SERPENS. CAURICHNENR ES DIE CETTE CLASSE. Serpens, La tête diflinguée ou confondue avec le cou : le tronc dépourvu de pattes, arrondi, alongé & couvert ordinairement de plaques ou d’écailles. [ls CLASSE. rampent fur le ventre & avancent par un mouvement d’ondulaion progreflive. Serpentes. Caput diflinäum aut indiflinéum : truncus apodus, teres , elongatus Jauamofus aut feutatus. Incef]us fuprà ventrem , undulatus. 2 SE A AL A 2 GARE CR ACITAR ES MDIESVGCENRIE.S Crotale. La tête difinde : le tronc aminei vers la queue, couvert d’écailles fur le dos , de plaques fur. le ventre & fur la queue, avec des fonnettes à l’extrémité de cette partie. Crotalus. Caput diflinäum : truncus versis caudam attenuatus ; fquamæ in dorfo ; Jeuta abdominalia & fubcaudalia : cauda crepitaculo terminata. 1%, GENRE. Boa. La tête diflin&e : le tronc aminci vers la queue, couvert d’écailles fur le dos, de plaques fur le ventre & fur la queue. Il n’y a point de fonnettes à lextré- mité de la queue. Boa. Caput diflinéum : truneus versis caudam attenuatus ; fquamæ in dorfo ; Jcuta abdominalia & fubcaudalia : cauda abfque crepitaculo. 2°. GENRE. Couleuvre. La tête diftin&e ou indiflin@e : le tronc terminé en pointe très-effilée du côté de la queue, couvert d’écailles fur le dos, de plaques fur le ventre, & de deux rangées d’écailles fous la queue. Coluber. Caput diflindum aut indiflinéum : truncus in apicem tenuiffemum versus caudam definens ; fquarnæ in dorfo ; feuta abdominalia : cauda fubtits fquama- _ rumm paribus teéla. 3°. GENRE. Anguis. La tête indifin@e : le tronc prefque cylindrique, couvert par defflus & par deffous d’écailles difpofées à recouvrement : la furface inférieure de la queue garnie d’écailles femblables à celles du dos. Anguis. Caput indiflinäum : truncus feré cylindricus, fuperné & infrà fquamis 2mbricatis veflitus : cauda pariter fubtüs imbricata. 4. GENRE. Amphisbène. La tête indifin@e : le tronc cylindrique, entouré d’anneaux écail- leux : la queue pareillement annelée. Aimphishena. Caput indiflinäum : truncus cylindricus , annulis fquamofis circum- datus : cauda annulata, 5°. GENRE. xliv UT AN TERNOND UC T'ON: Langaha. Læ tête diflinde : le tronc aminci vers la queue, garni de plaques fous le ventre, enfuite d’anneaux écailleux : la queue revêtue d’écailles pofées à 6°. GENRE. recouvrement. Langaha. Coput diflinäum : truncus versus caudam ailenuatus, infra fcutatus, deinde annulatus : cauda fquamis imbricata. Acrochorde. La tête indiflin@te : le tronc renflé du côté de la queue & couvert fur toute fa furface, ainfi que la queue, d’une multitude de petits tuber- 7°. GENRE. _cules. Âerochordus. Caput indiflinélum : truncus versus caudam incraffatus , innumerts tuberculis coopertus : cauda tuberculata. Cœcile. La tête à peine difline : le tronc renflé vers la queue, prefque dé- pourvu d’écailles , & marqué, ainfi'que la queue, d’une rangée longitudinale GENRE. de plis. Cæcilia. Caput vix diflinélum : truneus versis caudam incraffatus, feré nudus, rugis longitudinalibus fulcatus : cauda pariter rugofa. «4 OPHIOLOGIE. GO PH AO L OC'IR Crorales. orne I, GELR£LE CroTALE, Crotalus, Linn. fn. 372 Corpus apodum , fubcompreffum ; fubris planum , versis caudam paulo attenuatum , sariis fæpé coloribus piétum. Caput ovaturm , vel oblongum, gibbum, Jquamis imbricatum aut caraphraäum. Roftrum #nod0 acutum , modÔ obtufium. Oculi fplenden- es. Maxillæ fubæquales : dentes acuti, & gela mobilia, Truncus fuprà fquamofus, infrà feutatus. Cauda Brevis, crepiraculo terminali, aut apice corneo inflruta. Serpens ex venenatiffimis ; cujus morfus pPaucis momentis vel horis viram adimit. Habi- #at poné arbores, maxime [ub truncis caducis. Le corps dépourvu de pattes, un peu com- primé par les côtés, plat par deflous, aminci vers la queue, & peint de diverfes couleurs. La tête ovale ou oblongue, bombée, cou- verte.de plaques fur le fommet, ou d’écailles difpofées à recouvrement. Le mufeau tantôt pointu, tantôt obtus. Les yeux éclatans. Les mâchoires prefque égales : les dents pointues, & des crochets venimeux. Le tronc garni d’écailles fur le dos, & de plaques fous le ventre. La queue courte, terminée par des fonnetes, Ou par une pointe d’une fubflance cornée. Ceft un ferpent des plus venimeux : fa morlure donne la mort dans lefpace de quel- ques momens ou de quelques heures. Ii fe met en embufcade derrière les arbres, prin- cipalement les vieux troncs. Le Miccer 1. C. Miliarius C, capite ovato , oblongo ; rofro acuto : corpore fufco, maculis atris nebulato ; abdomine cærulefcente. La tête ovale, oblongue ; le mufeau pointu : Îe corps brun, nué detaches noires ; le ventre bleuârre. (PL. 1, fig. 1.) Le ferpent dont il elt ici queftion a été décrit & figuré par Catesbi; ceft un des plus peuits de cette famille. Sa tête fe dirige en pente depuis l’occiput jufqu’à l'extrémité du mufeau , qui eft un peu pointu. Les mâ- choires font armées de dents récourbées vers la gueule. La langue eft fourchne. La plus grande épaifleur de cet animal eft vers le milieu du tronc. La queue fe termine par une fonnette compofée de fept pièces. La partie fupérieure de la tête, du tronc, & de la queue eft d’une couleur brune, mêlée de quelques teintes rouges, & parfemée de ta- ches noires, irrégulières , bordées de roux : le deflous du corps eft bleuâtre & tacheté de noir. La morfure de ce ferpent eft très-veni- meufe ; mais comme l’animal eft petit, fon poifon n’eft pas toujours mortel. Les carac- tères, pris de la couleur & du nombre des pièces qui compofent la fonnette , offrent beaucoup de différences , fur-tout dans les jeunes individus. Aufli M. le Comie de la Cepède regarde-t-1l comme un individu de cette efpèce, un ferpent qui fait parte de la colleion du Cabinet du Roi, & dont les couleurs ne préfentent qu'un rapport très- éloigné avec celui qui eft décrit dans Ca- tesbi. Je vais analyfer la defcription qu'en a donnée ce favant Naturalifle. Le deflus de la tête efl couvert de neuf écailles plus grandes que celles du dos, & difpofées fur quatre rangées. La mâchoire fupérieure eft garnie de deux crochets mobiles , très-alongés. Les écailles qui revêtent le dos font ovales & relevées par une arête. Le dos éft gris, avec trois rangs longitudinaux de taches noires = celles de la rangée du milieu font rouges dans le centre, & féparées Pune de Pautre par une tiche rouge. La fonnette qui termine la queue eft compofée de onze pièces ; la plus grande n’a qu’une ligne de larseur, Sa lon- gueur totale eft de quinze pouces dix lignes : la queue n’a que vingt-deux lignes. Linn. [. n. 372. M. le C, de la Cepede, Hifi. nat. des fer= pens, p.421. La Caroline. P—132. p—32. LE BorquirA 2. C, Horridus C. capire des preflo ,; oblongo , anticé truncato : corpore A & OPHIOLOGIE. cinereo - flavo ; maculis fufcis variegato. La tête aplatie, oblongue, tronquée par- devant : le corps gris, mêlé de jaune , & parfemé de taches brunes. (PI. 2, fig. 3.) C’eft le plus venimeux & le plus redouta- ble de tous les /erpens à fonnettes, Sa tête eft oblongue, aplaue fur le fommer, renflée par les côtés, & couverte de pétites écailles ar- rondies , difpofées à recouvrement, comme les plumes fur le corps des oifeaux. La gueule eft armée de petites dents deftinées à faifir la proie, & de crochets venimeux. Les dents font au nombre de vingt à la mâchoire infé- rieure ; celle d’en haut en a feize, placées fur deux rangs qui occupent le milieu du palais. Sui-ant Tyfon, les crochets veni- meux, dont le nombre eft de fix ou fept de part & d'autre, forment les deux rangées ex- térieures : ils font, recourbés vers la gueule; & d'autant plus longs, qu'ils font plus près du mufeau. Ces crochets ne fe développent que lorfque lPanimal eft ivrité : auparavant, ils font renfermés dans une efpèce de gaïne (1). La langue eft noie, délice, & fourchue à Pextrémité : prefque toujours l'animal Pagite & la darde avec une telle viteffe, que lœil a peine à la fuivre. Les yeux étincellent, & brillent dans les ténèbres, comme ceux du chat ; ils font garnis par deffus d’une écaille beaucoup plus large que celles qui recou- vrent le fommet de la tête. Le tronc eft un peu comprimé par les côtés, hériffé d’écailles d’une figure ovale, relevées par une arête. . La queue fe termine par un affemblage d’of- felets retentiflans , emboîtés les uns dans les autres, auxquels on a donné le nom de fonnettes : leur nombre varie depuis fix juf- qu’à feize (2). Le frottement de ces pièces produit un bruit femblable à celui du par- chemin qu’on froifle entre les mains, & peut être entendu à plus de foixante pieds de dif- tance. Tout le corps eft d’un gris mêlé de jaune. Sur ce fond, on remarque des taches | brunes , oblongues, irrégulières , panachées de jaune, & difpofées fans ordre; elles font plus foncées à mefüre qu’elles approchent de la queue. Le Boiquira fe nourrit de vers, (x) On peut voir la différente potion & la forme de ces dents, pl. À , fig. 4. - (2) J'ai fait graver féparément ces fonneltes, p/. 1, fg. A, de Cey lan. de grenouilles, de licyres, d’écureuils, & d’oileaux : il grimpe fur les arbres, nage avec facilité, & rampe fur les rochers avec tant de vitefle, que les Mexicains lui ont donné le nom d’Ecacoalt, qui fignifie le ver. En plaine, fa courfe eft moins rapide, Sa mor- fure eft fi venimeufe, que dans l’efpace de cinq minutes elle donne la mort, ff on n’a recours au poligala de Virginie, qui eft le feul antidote employé par les Indiens, Sa longueur ordinaire eft de quatre à fix pieds. T1 a alors environ dix-huit pouces de circon- férence à l'endroit le plus épais. Linn. muf. Adolph. Frid. 1, p.39, f. n. 372: L’Ame- rique , la Caroline, les Indes orientales. P 167 23 Linn. 168 21 Tyfon. LE Dryinas 3. C. Dryinas C. capite ovatos antice obtufo : corpore fuprà rufo,homogeneoz abdomine albido. La tête ovale, obtufe par devant : le deflus du coïps d’une couleur rouffe , uniforme 3, lPabdomen blanchâtre. (PL 1, fig. 2, fous le nom de Teuthlaco.) Ce ferpent a la tête oblongue, très-bombée fur le fommet, ‘amincie vers le mufeau, & garnie entre les yeux de deux grandes pla- ques. La plus grande épaiffeur de Panimal eft vers le milieu du tronc. De plus, il eft revêtu de grandes écailles roufles , ovales relevées par une arête. On voit fur ce. fonds quelques teintes d’un jaune plus ou moins clair : la furface inférieure préfente une couleur moins foncée que celle du dos. Il parvient fouvent à la longueur de cinq ou fix pieds. On dit qu’il rampe avec une vitefle extrême, & qu’il répand une odeur qui an- nonce de loin fon approche. Sa morfure eft très-dangereufe. Ceux qui en ont été mordus, meurent dans l’efpace d’un ou de deux jours , à moins qu'ils n'aient recours à la racine du poly gala, dont nous avons déjà parlé. C’eft par erreur qu’on a défigné, fur la planche indiquée, ce ferpent fous le nom de Teurk- Zaco, au lieu de Dryinas. Linn. f. n. 372. Séb. 11, pl. 9$: fig. 3. L'Amérique, l’ile 165 E 164 P 28 Seb LE Durissus 4 €. Duriffus C. capite ovato, anticé rotundato : corpore albo flavoqué va- riegato ; maculis rhombeis, nigris , difco albis; catenulæ inflar protenfes. La tête ovale, arrondie par devant:le corps varié de blanc & de jaune, ayec des taches DSI O'PHIOLOGTE. 3 rhomboïdales , noires & blanches dans le centre, quelquefois enchaïnées les unes dans les autres. (PL 3 , fig. 4, Jous le nom du Muer.) La tête de ce ferpent eft d’une forme ovale, éxcavée entre les yeux, aplatie fur le fommet, renflée par les côtés, & fe termine par un mufeau court & arrondi. Les yeux font pla- cés fur les parties latérales & antérieures de la tête. Les narines occupent l’efpace qui fe trouve entre l'orbite des yeux & l'extrémité du mufeau. ‘La gueule eft dépourvue de dents ; on voit feulement de chaque côté de la mâchoire fupérieure , un crochet long d'environ fix lignes, recourbé vers la gueule, & renfermé dans une efpèce de fourreau. La langue eft fourchue. Le tronc eft comprimé par les côtés, aminci vers le cou, & d’une groffeur égale à celle de la tête, vers le mi- lieu de fa longueur. La queue ef fort courte, trés-amincie ; & terminée par une fonnette compolée de pièces aplaties. Le fommet de la tête eft couvert de fix grandes écailles dune figure irrégulière ; celles du dos font trés-petites, ovales , lifles , & difpolées à recouvrement. Le fond de la couleur eft blanc , mêlé de jaune, & agréablement par- femé de taches rhomboïdales, noires & blanches dans leur centre , qui forment quelquefois, par leur difpofiion, une efpèce de chaîne: fur le dos, Du refle, dans cette efpèce & dans les précédentes , les couleurs varient beaucoup , non feulement fuivant Pâge, mais encore felon le fexe des indivi- dus. Sa longueur ordinaire eft d’environ quatre pieds; il eft de la groffeur du bras. C’eit par erreur qu’on a mis au bas de la figure indiquée, le nom de Muer, à la. place de: Duriffus. Linn. f. n. 372, amen. ÆAcadém. vol. 1, p. $oo. Knorr', del. Natur. Jeled. Gronov. muf. 2, p. 70, n. 45. Su- Tina. 172 Hal * LE Prscrvore $. C. Aquaticus C. capite ovato : rofro acuto : corpore fuprà fufco ; Jubtès tœniis nigris € lureis, tranfverfalibus varlegato : caud& in exitu corned. La tête ovale ; le mufeau pointu : le corps brun par deffus, & traverfé fur le ventre par des bandes noires & jaunes, tranfverfales : 237 Linn. 25 M. de la Cepède. la queue terminée par une petite corne. (PL 36, fig. 1.) Catesbi eft le premier Naturalifle qui a parlé de ce ferpent que l’on trouve dans la Caroline, où 1l porte le nom de ferpent & Jonnerte. Sa queue r’eft pas cependant garnie de pièces mobiles & un peu fonores, conime on en voit fur toutes les-autres efpèces qui précèdent ;. mais elle fe termine par une pointe longue Œ@un demi-pouce, & dure comme de la corne. Cette efpèce d'arme a donné lieu à plufieurs fables. On a dit que cette pointe étoit aufli dangereufe que les dents du ferpent; qu’elle pouvoit également donner la mort ; & que même, lorfque l'animal Penfonçoit dans le tronc d’un jeune arbre, les fleurs fe fanoient, les feuilles fe defléchoient à Pinftant, & qu’enfin Parbre mouroit. La vérité, relativement aux pro- priétés du Pifcivore, eft, fuivant. Catesbi, que fa morfure peut être très-funelte. Sa tête eft groffe , élargie par derrière, & fe termine par un mufeau affez long & pointu. Les yeux font roux ; la langue couleur de chair; les mâchoires hérifflées d’une muluitude de dents crochues, deftinées à retenir fa proie. Catesbi ne dit point qu’il y ait des crochets venimeux dans la gueule; on n’en voit pas non plus fur la figure qu’il en a donnée. La furface fupérieure du corps, qui a fouvent cinq ou fix pieds de longueur, préfente une couleur brune ; le ventre eft orné de bandes tranfverfales, noires & jaunes, pofées alternati- vement. On prétend qu'ileft très-agile & fort adroit à prendre les poiffons. Pendant l'été , on le voit quelquefois étendu autour des branches d'arbre qui pendent fur les rivières : il y attend le moment de furprendre les oifeaux qui viennent fe repoler fous Pombrage, ow les poiflons q'il aperçoit dans l’eau. Il s’élance fur ces derniers de préférence , les pourfuit en nageant & en plongeant avec beaucoup de vitefle. Lorfquil en a pris quelqu'un , il Pentraine fur le rivage, & le dévore avec avidité. Les mœurs & les habi- tudes de ce ferpent font abfolument diffé rentes des autres crotales ; 1l n’a aufli que des rapports uts-éloignés avec eux par fa con- ‘formation extérieure. [I conviendroit peut- être d’en faire un genre particulier 3 mais j'ai mieux aimé le décrire à la fuite des fer- pens à fonnerte, à exemple de M. le Comte de la Cepède. Catesbi, Carol. 2, tab. 43. M. de la Cepède, Hifi. Nat, des ferp. p. 424. La Caroline, À ij æ OPHIOLOGITE. TI GENRE, BOA, Boa. Linn, f. n. 373. Corpus apodum , fuprà rotundatum, fubtüs planum, longiffimum , versis caudam atte- auatuim, maculis variifqué coloribus pium. Caput diflintum, fubcordatum , in vertice cataphraëum. Roflrum declivé aut depreffum. Lablum fuperius rerufum ; emarginatum , Jerobtbus féalaribus utrinquè excavatum. Oculi orbiculares , Jfplendenres. - Maxillæ æquales : dentes longi, acuti, incurvi. Truncus compref}us , fuprà Jquamofius , ‘2nfrà fcutatus. Cauda teres, crala, feutellis tranfverfa- libus fubtus inflru&a. Anünal veneni expers, fed quandoqué par vincendis tauris : exfilit in capras, oves ; É cervos , quos confiringendo necat, & inte- &g'os deglurir. Habitat PpafSsim in arboribus. Le corps dépourvu de pattes, arrondi fur le dos, plat fous le ventre, très-long, aminci vers la queue, marqué de taches de diverles couleurs. La tête en cœur, difinguée du tronc, cou- verté de plaques fur le fommet. Le mufeau dirigé en pente ou aplati. La lèvre fupérieure retrouffée , échancrée, & marquée, de part & d'autre, d’une excavation graduée comme les marches d’un efcalier. Les yeux arrondis, éclatans. Les mâchoires égales : les dents longues, pointues , recourbées. Le tronc comprimé par les côtés, revêtu décailles fur le dos, & de plaques fous le ventre, . La queue arrondie ;: épaifle ; fa furface inférieure eft pareillement garnie de petites plaques. (es ferpens ne font pas venimeux; mais quelques-uns ont aflez de force pour dévorer un taureau. [ls s’élancent fur les chèvres, les brebis, les cerfs, & les ferrent fi étroitement dans leurs plis tortueux, qu'ils leur donnent la mort, & les avalent entiers. Ils {e tiennent ordinairement fur les arbres. . LE TorTu 1. B. Contortrix B. capite Lato, trrangulart, valde convexo : labio fuperiori retufo : corpore anticé crafflori ; maculis fufcis, ordine difpofitis. La tête large, triangulaire , très-convexe : la Ièvre fupérieure retrouffée : le corps plus gros vers la tête, & panaché de taches brunes, difpolées avec ordre. (Pl:4, fig. 3.) Catesbi & Garden ont décrit ce ferpent qu'ils ont trouvé dans la Caroline. Sa tête eft groffe, très-renflée par deflus , & fe termine antérieurement par une efpèce de mufeau obus, dont la lèvre fupérieure eft tournée en haut ; ce qui lui donne un afpe& que Catesbi compare à celui du groin dun cochon, Sa gueule efl. garnie de petites dents pointues : on y trouve auffi les véfi- cules qui contiennent la liqueur venimeufe. Le cou eft la partie la plus groffle du corps ; le tronc s’amincit enfuite par degrés infen- fibles , à mefure qu'il s'approche de la queue. La longueur de cette dernière partie ne fait que la troifième portion de celle du corps. La furface fupérieure eft brune , & diverfitiée par de grandes taches noires, placées avec fymétrie ; l'extrémité poftérieure du dos eft noirâtre, & marquée, de diflance en diflance, - de raies jaunes tranfverfales ; le deffous du corps eft d’un blanc fale, moucheté de noir. Catesbi remarque que ce ferpent a dans fes mouvemens là lenteur de la vipére. Linn. f. _n.373. Catesb. Carol.2,p. $6, tab. s6. Le Caroline, P—:50 p—40 Le Boyogr 2. B. Canina B. capite fub-cor- dato, antè oculos oblongo ; labio fuperioré antice retufo, lateribus excavato : corpere viridi, tœniis tranfverfis, albis. , Ea tête en cœur, alongée vers:la région des yeux ; la lèvre fupérieure retroufiée, excavée par les côtés : le corps vert, avec des bandelettes blanches , traniverfales. (PI. 2 ose Ce ferpent préfente un afpeë affreux. Sa tête a quelque reflemblance avec celle d’un dogue ; elle eft en forme de cœur, aplatie & alongée vis-à-vis les yeux, renflée par der- rière, & recouverte de petites écailles difpo- fées à recouvrement : celles qui occupent lextrémité fupérieure du mufeau. font plus grandes que les autres. La lèvre fupérieure ef blanche, émouflée pardevant, & bordée de grandes écailles qui forment aïternative- ment des boffes & des excavations profondes. On remarque à l'extrémité antérieure des mâchoires, deux ou trois dents longues, pointues, fixes; mais qui ne font pas enve- loppées d’une membrane, comme celles du Boïquira. Les yeux font ronds, enflammés. Les nariues linéaires & tranfverfales. Le wonc el comprimé latéralement, fur-tout vers l'abdomen, La queue eft amincie & terminée OPIUTO LOGE en pointe obtufe; elle n’eft à peu près que la feprième partie de la longueur de Panimal. Tout le corps eft couvert d’écailles liffes , polies, luifantes, arrondies, qui fe recou- vrent comme les ardoifes d’un toit. La fur- face fupérieure eft d’un vert refplendiffant ; ce fonds eft comme divifé en compartuimens égaux, par des bandelettes blanches , tranf- verfales. À l'endroit du cou & à l’extrémité au tronc, ces bandelettes ne font pas régulières. La furface inférieure du corps ell blancharre, Certains Naturaliftes prétendent que le Bojobz - a fouvent plufeurs annes de longueur. Un individu obfervé par Linné avoit quatre pieds de long, & environ fept pouces de circon- férence. Ce ferpent n’eft point venimeux ; 1l entre fouvent dans les habitations, & ne fait du mal à perfonne, à Anoins quon ne le p'ovoque. Lorfqu'il eftirrié, 1l mord avec fureur, & fa morfure efl quelquefois fuivie d'une inflammation qui pouiroit devenir mortelle, ff on n’y apportoit du remède, en coupant la partie blefice. Il fe tient ordinai- rement fur les arbres. Linné & quelques au- tres Naturalifles prétendent qu'il fe jette de préférence fur les chiens, & qu'il les dévore : de là lui eft venu le furnom de Cara. Linn. muf. Adolph. Frid, 39, tab, 3. Les grandes Indes , l Amérique. : B205 pr 77 a. Séba a décrit une variété de cette ef- pèce. La tête eft roufsâtre ; les lèvres d’un rouge tendre ; le corps orangé, luifant , avec des bandeletres d’un jaune clair, bor- dées de rouge. Séb. 2, tab. 81, fig. 1. - L'Amérique. L’Hipnaze 3. B. Hipnale B. capite fubcor- dato, oblongo ; Llabio fuperiort pone oculos excavato : corpore grifeo-flavefcente ; punëis nigris , maculifqué in dorfo albicantibus, mmargine nigris. La tête en forme de cœur alongé : la lèvre fupérieure excavée derrière les yeux : le corps dun gris jaunâtre, marqué fur le dos de points noirs & de taches bianchâtres ; Jiferées de noir. ( PI. 4, fig. 4.) Ce ferpent a la tête groffe à proportion.du corps ; elle imite, par fa conformation , la tête du chien. Elle eït cblongue, rayée dans toute fa longueur, couverte antérieurement de quatorze écailles plus grandes que celles du dos, renflée par derrière, & fe termine par un mufeau obtus & arrondi, Les lèvres ÿ font bordées de grandes écailles très-cour- bées , qui forment une efpèce de canal an- guleux fur le contour des mächoires : les plus grandes concavités fe trouvent derrière les yeux. Le tronc eft comprimé par les côtés, & moins gros que la tête. La queue forme à peu près la cinquième partie de la longueur totale de Panimal. La furface fupé- rieure du corps eft d’un blanc qui tire un peu fur le roux; ce fonds eft parfemé de points noirs, & de taches blanchâtres irré- gulières, bordées d’un brun prefque noir. Sa longueur ordinaire eft de deux ou trois pieds; & fa circonférence, à l'endroit le plus épais, d'environ deux pouces. Il vit de chenilles, d'araignées , & d’autres petits infetes. Son approche n’elt point dangereufe ; il entre quelquefois dans les maifons, & ne fait du mal à perfonne, La femelle diffère du mâle, en ce qelle a la tête beaucoup plus large. Linn. muf. Adolph. Frid. vol, 2, p.41. Le Royaume de Siam. P-—179 p—11$ LE Devin 4. :B. Conflriäor B. capite fub- cordato ; labio fuperiori fquarmis quafs ferrato : corpore ex grifeo, nigro, albo, & rubro pul- chré variepato. Lz: tête en forme de cœur ; la lèvre fupé- rieure bordée d’écailles qui imitent une ef- pèce de dentelure : le corps agréablement paraché de gris, de noir, de blanc, & de rouge. (PL 5, fig. 5.) C’efl le plus gros de tous les ferpens con- nus. Sa tête eft oblongue, aplatie fupérieu- rement, convexe & relevée en bofle au deflus des yeux ; elle eft auf plus large que le tronc, & diminuant infenfiblement de lar- geur, elle fe termine pardevant en un mufeau pointu, mais tronqué à lextrémité. Toute la furface de la tête eft environnée de petites écailles arrondies, & de la même grandeur. Les narines, qui confiflent en deux ouver- tres figurées en croifflant, occupent lextré- mité du mufeau. Les yeux font gros, arrondis; les dents longnes, égales, pointues , & recouvertes par les gencives. La plus grande épailleur de Panimal eft vers le milieu du tronc ; fa groffeur diminue enfuite par degrés infenfibles, vers les deux extrémités. La queue eft iès-courte & fort épaifle ; fa longuenr égale à peine la huitième partie de celle du corps. La furface fupérieure de la tête & du «æronc eft d’un gris cendré ; ce fond efl par- femé de caches de différentes couleurs. On OP OV EP O/G TE en voit une noire, d’une forme lancéolée, fur le fommet de la tête; il y en a environ vingt-quatre blanchâtres fur le milieu du dos; celles de la queue font roufsâtres ; celles des parties latérales du tronc préfentent une teinte plus pale : le deffous du corps eft dun cendré jaunâtre, marbré ou tacheté de noir. De plus, tout le corps eft couvert de très-petites évail- les lies & arrondies. Ce ferpent parvient à une groffeur monflrueufe. Gronou a vu les dépouilles dun individu qui avoit plus de vingt pieds de longueur. Sa morfure n’eft point venimeufe ; mais lorfqu’il a faim, il fe met en embufcade, & attaque, avec la mème voracité, les hommes & les animaux. Lorf qu’il voit paroïtre fa proie, il fe dreffe fur fa queue, en pouflant des fiflemens terribles , & s’élance fur elle avec la rapidité d’un trait. Auili-tôt il l’embrafle, &-la ferre f étroite- ment dans fes plis tortueux, que le plus fort animal ne peut lui échapper. On lui a vu manger des chèvres, des cougars, & des taureaux. .Baldens affure qu’à l'ile de Banda, on pritun Devin qui avoit dévoré un cerf; & un fecond qui avoit englouti une femme tout entière (1). Cette force redoutable, cette grande puiflance l’ont fait regarder, dans le Mexique, comme un Miniflie de la Toute-Puiflance célefte. On la appelé La- imanda , Empereur, Roi de l'Orient; & onlui a décerné un culte divin. Lirn, amen. Acad, . 1,p-.497. Gron. muf. 2,p.69,n.43. Les Indes, l'Afrique, | On diflingue plufieurs variétés dans cette efpèce, qui ne different entre elles que par la teinte ou la difpofition des couleurs. a, Le Manbatta, Le tronc marqué de bandes rouges , avec des taches jaunes & ponéuées dans les intervalles qui féparent ces bandes ; les côtés & la queue jaunes, & parfemés tranfverfalement de taches de la même couleur, mais bordées. de brun. La femelle diffère du male, en ce que fes bandes & les taches dont elle eft couverte, préfen- tent une infinité de nuances. Il s’élance fur les Voyageurs avec la même impétuofité qu’un chien fe jette fur les paflans. Seb, 11, pL, 90, fig. 1, le mâle; & Séb. 11, pl. 104, la fe- nelle, Ceylan, Madagafcar, Java, (1) Baldœus , Defcriprion de l'ile de Ceylan, Ghap. 22° B. Le dos orné de taches oblongues , anguleufes , jaunätres dans le centre, bor- dées d’un brun noirâtre , & comme enchaï- nées les unes avec les autres ; celles des côtés plus arrondies & environnées de points noirs. Les habitans de l'Amérique méridionale fe mettent fous les aufpices de ce ferpent, toutes les fois qu’ils entreprennent des voyages, Séb, 1, pl. $3, fig. 1. L'A- mérique. c.! Le corps blanchâtre , & comme di- vifé en compartimens par des taches noi- râtres , irrégulières , tranfverfales, qui fe réuniflent fur le milieu du dos. Ce ferpent fait entendre un fiflement particulier, que les habitans du Pérou & du Mexique re- gardent comme l'organe des décrets de- Etre fuprême. Ils ne font la paix & ne déclarent la guerre, qu'après avoir confulté ce ferpert. Sé2.M1r,1p/ 100, js. 1.0 Ee Pérou, le Mexique. LE MANGEUR DE RATS $. :B. Murina B. capite fubcordato , oblongo : corpore glauco ; maculis dorfalibus nigris, fæpiis geminis ; lateralibus ‘vero in medio albis. La tête alongée & en forme de cœur : le corps d’un vert de mer , avec des taches noires fur le dos, difpofées ordinairement deux à deux ; celles des côtés blanchätres dans le centre. ( PI. 6, fig. 6.) Ce ferpent a la tête à peu près conformée comme celle du Devir; elle eft oblongue, aplatie, renflée par derrière, & terminée antérieurement par une pointe obtufe. La partie fupérieure eft convexe, relevée en boffe au deflus des yeux, & couverte, vers le mufeau , d’écailles fes, irrégulières , plus grandes que celles du dos. La gueule eft armée de petites dents : on n’y trouve point de crochets venimeux. Le tronc eft com- primé latéralement, & garni de très-peutes écailles qui fe recouvrent les unes les autres. La queue eft courte , un peu épaifle ; fa lon- gueur n'eft que la huitième partie de celle du corps. Les parties latérales de la tête font marquées, de part & d'autre, immédiatement au deffus des yeux, d’une bande noire qui s’etend jufqu’à l'endroit du cou. La furface fu- périeure du corps préfente une mulutude de taches, placées très près les unes des autres 3 celles qui occupent le milieu du dos, fontentiè- rement noires ; celles des côtés ont une teinte blanchätre dans leur centre. Le deflous du OPHIOLOGIE. 7 corps eft d’un vert de mer pâle, moucheté de noir. Un individu de cette efpèce, qui eft au Cabinet du Roi, a deux pieds fx pouces de longueur 3 la queue n’a que quatre pouces deux lignes. Selon Séba, ce ferpent habite plus les eaux que les rochers : il fe nourrit d’une efpèce de rats dont ce même Auteur donne la defcripuon à la fuite de celle de lanimal dont il eft ici queftion. L'an. muf. Adolph. Frid. tom. 2, p. 42. Gronov. muf. 2, p.70, #. 44 L'Amérique. P—258 p—és Le Cencaris 6. B. Cenchria B. capite fub- oÿato, lineis quinqué fufcis, longitudinali- bus ; labiis crenatis, non excavatis : cur- pore flavefcente, ocellis dorfalibus albidis, iride grifeä. La tête un peu ovale, marquée , dans toute fa longueur, de cinq bandelettes bru- nes ; les lèvres crénelées , fans aucune exca- vation : le corps d’un jaune clair, avec des taches rondes, blanchätres, entourées d'un cercle gris. Linné elt le feul Naturalife qui ait parlé de cette efpèce de ferpent. Sa tête eft oblon- gue, & d’une forme à peu près ovale. Les lèvres fupérieure & inférieure ne font pas cannelées comme celles du Bojobi , mais feulement crénelées fur leur contour. Le tronc eft comprimé latéralement. La longueur de la queue fait à peine la feptième parue de celle du corps. Toute la furface fupérieure préfente un fond jaunâtre : la tête eft ornée de cinq bandeleties brunes, longitudinales : le dos eft parfemé d’environ foixante taches rondes, contiguës, qui imitent des yeux, par la difpofiion des couleurs ; elles font blanches dans le centre, & grifes fur le contour. On voit encore d’auires taches grifes fur des parties latérales du tronc. Ce ferpent n’a point de longueur déterminée. On en wouve qui ont jufqu’àa deux coudées. Lucain a peint dans ce vers la manière dont il s’élance fur fa proie. Semper reélo lapfurus tramite CENCHRIS. Et Nicander décrit ainfi le rapport de fes couleurs avec celles du lion, ou plutôt avec les taches du tigre, Prolixum invenies inamabile CENCHRID À monf- - {TUntL Quam variis piélam fquamis dixere Lonem., Linn. muf. Adolph. Frid. tom. 2, p. 42, Surinam. P—265 p—57. Le MANGEUR DE CHÈVRES 7. B. Schytale B. capite oblongo , feré cylindrico , anticé rotun- dato : corpore glauco , maculis in dorfo femi- annulartbus ; medio albo. Le tête oblongue, prefque cylindrique , & arrondie pardevant : le corps d’un vert de mer, avec des taches demi-circulaires fur le dos ; le milieu de ces taches eft blanc. ( PL GATE) La conformation de ce ferpent n’a prefque aucun rapport avec celle des autres efpèces de ce genre. Sa tête eft oblongue, étroite, prefque cylindrique , arrondie pardevant, convexe en deflus, & couverte d’écailles de diverfes figures. Entre les yeux & le mufeau, on voit quatre écailles carrées & difpofées deux à deux : ces écailles font fuivies d’une autre plaque qui occupe le centre ; elle a la figure d’un cœur dont la pointe fe dirige en arrière ; elle eft accompagnée , de chaque côté , d’une autre petite écaille, fous laquelle loeil eff fué. Cet affemblage eft terminé par deux grandes écailles d’une forme à peu près triangulaire, qui recouvrent la partie pollé- rieure de la tête. La mâchoire mférieure elt beaucoup plus courte que celle d’en haut. Les yeux font très-petits, un peu arrondis, & fitués fur les côtés de la tête. Le tronc eft efflé , fans aucun enfoncement à Pendroit de fa jonétion avec la tête, ayant une grof- feur uniforme prefque jufqu'à lPanus. La queue eft très-courte, épaille, & terminée par une pointe déliée, Tout le corps eft d’un gris cendré & verdätre, marqué fur le dos de bandes noires , difpofées tranfverfalement par paires. Sur les côtés, on remarque d’au- tres taches qui repréfentent des anneaux noirs autour d’un difque blanc. Le ventre eft mou- cheté de points noirs. Ces caradères ne font pas clairement exprimés dans Ja figure que nous avons indiquée ; cependant tous les Naturalifles la regardent comme appartenant à l’aniinal dont il s’agit ici. Ce ferpent doit parvenir à une grandeur très-confidérable ;, ‘puifque, felon Linné, il ferre fi étroitement; dans fes replis, les chèvres, les brebis, & les autres animaux , qu'il les étoufle & les englontit enfuite. Lin. f. n. 274 Gror. rufs 2, p.55; 7. 10. L'Amérique, : P 250 70 Linn. 250 P 10 Gronoys g L'Ornrre 8. B. Ophrias B. capite fubcordato, depreffo : corpore fufco. La tête en forme de cœur & aplatie : le corps brun. Ce ferpent reffemble au Devin par fa con- formation & par fes dimenfions, mais il en difière par la couleur qui eft brune. Ce font là toutes les connoïffances que nous avons fur cette efpèce, qui faifoit partie de la colle&ion de M. ie Baron de Geer. Linné n'indique pas même le pays qu’il habite. Lan, [. n. 274. . F—281 p—64 L'Enyore 9. B. Enydris B. capite fubcordato, vertice convexo ; dentibus infertoribus longis, reflexise : corpore purpureo , maçulis lutefcen- £ibus ce CUrerers , egregpié préo. La tête en fie de cœur, renflée fur le fommet ; les dents de la mâchoire inférieure Jongues & recourbées : le corps rougeâtre , agré Cablement pores de taches jaunâtres & : grifes, (PI. 8, fig. 8.) La defription du ferpent qu'on trouve dans les Delices des trois règnes de La Na- ture, par G. Knorr, paroit ‘’renfermer tous les caradères que Linné attribue à l’Erydre, S'il faut juger de la conformation de la tête par le fquelette repréfenté fur la p£. Le vij fig. 3, elle eft convexe fur le fommet, él argie par les côtés, & terminée par un et qui imite la pointe d’un cœur. La mâcüoire fupérieure n'a qu un peut nombre de dents courtes & acérées : mais celle de deflous en a vingt de chaque côté ; elles font très- poin- iues , cou Dee vers la gueule, & de moitié plus longues que celles de la mâchoire d’en haut. Tout le corps efl couvert d’écailles ovales & difpofées à recouvrement ; les plus peutes font fur le dos; & les plus grandes avoifinent les plaques du ventre, Le fond de la couleur eft rougeätre, & parfemé de gran- des taches jaunes, bordées de blanc, d'orange, & de bleuitre, Il règne fur toute la longueur du dos une rangée de taches; jaunes, ovales, liférées de blanc, qui font comme intercep- tées enire deux lignes interrompues. De chaque côté du tronc , on voit une grande bande de couleur d'orange , mouchetée de brun ,; échancrée ou feflonnée , qui ren- ferme quelques taches jaunes , irrégulières. Le fquelette.de Panimal entier , qui faifoit gärtie de la colle&ion de M. J. Trew , avoit environ quinze pieds fept pouces. Cet la per de cet individu qui eft repréfentée fur la planche & fur la figure déjà indiquées, . nâtre ; le ventre préfente une teinte qui tire OPhHMGNON LNONG IE. Knorr, Delic. Natur. fele&. p. 133. Lin. fà a, 215. L'Amérique. P—270 p—10$ LE PARTERRE 10. B. Hortulana B. capire Jüubcordato , areolis luteis piélo : corpore cærulefcente ; maculis vartis pulchrè va- riegato. La tête en forme de cœur,couverte de petites raies jaunes : Le corps bleuâtre, agréablement diverfifié par des taches de différentes formes & de diverfes couleurs. (PL 3, fig. 213) De l’aveu de tous les Naualifés , ceftun des plus beaux ferpens qui exifte. Sa tête eft couverte de petites écailles de différentes couleurs, qui forment un aflortifflement que Séba compare à une broderie, & Linné au parterre d’un jardin. Les yeux font gros ; les dents petites; & les narines marquces d'une teinte blanchätre. Le cou eft mince, arrondis luifant. La plus grande groffeur. de l'animal eft vis-à-vis le milieu du tronc; il s’amincit enfuite graduellement vers les deux extrémi- tés. Tout le corps eft couvert de petites écailles ovales & refplendiffantes : la furface fupérieure offre un mélange agréable de grandes & de petites tadhes les unes d’un brun foncé; les autres d’un Châtain pourprez & d’autres cran dun gris blanñchâtre , entre- mélées de bandelettes rouges. Ces taches, qui font tantôt en croiffant, tantôt en forme de coins, tiennent les unes aux autres, & forment une chaîne continue. Le fond de la couleur paroît bleuâtre. Le deffous du corps eit verdâtre, tacheté d’un roux plus ou moins foncé. On pretend que ce ferpent fe nourrit de rats & de fouris. Linn. f. 5.274 L’'Amés rique méridionale, le 2. P—290 p—128 * LE JAUNATRE 11. B. Flavicans B. capite oblongo, feré cylindrico, antice rotundato : corpore fuprà flavicante; fquam?s dorfalibus apice Jubrufes. La tête obiongue, prefque cylindrique, & arrondie pardeva int : le corps d’un gos jaune par deflus ; les écailles du dos roufsäires à l'extrémité. Suivant Gronou , la tête de ce ferpent eft garnie par deflus de grandes écailles, comme celle des couleuvres, Quant à la conformation du tronc, il refemble parfaitement au Mar- geur de chèvres. Sa queue eft efilée, pointue, & d'une longueur égale à celle de mors de l'animal. Tout le "deflus du corps elt jau- {ur GPHIOLOGIE @ fur le blanc ; les écailles du dos font mar- quées à lextrémité d’une tache roufsâtre. Cette efpèce de Boa parvient à la longueur de trois pieds. Gron. Zooph. p. 19, n. 89. ‘La Guinée. P—180 p—72 # L’Isegecx 12. B. l/ebequenfis B. capite cor- diformi , anticé retufo : corpore ex flavo- rufefcente ; maculis dorfalibus tranfverfis eblonpis, albidis, margine atris. La tête en cœur, retroufflée pardevant : le corps d’un jaune roufsâtre, avec des taches fur le dos oblongues, tranfverfales , blanchä- tes , bordées de noir. Gronou a donné une defcription détaillée de cette efpèce de ferpent. Sa tête, vue par deffus, préfente-la figure d’un cœur; elle eft élargie par derrière, comprimée par les côtés, & retrouflée pardevant. Les mâchoi- res {ont prefque égales en longueur ; celle de deffous fe termine en pointe. Les lèvres préfen- tent , de part & d'autre, une excavation graduée comme les marches d’unefcalier. Les yeux font fitués au milieu des parties. latérales de la tête ; & les narines à l’extrémité du muleau. La plus grande épaiffeur du twonc correfpond au Milieu du corps; fa groffeur, en cet endroit, égale celle de la tête; il s’'amincit enfuite un peu du côté du cou, & fe termine poférieu- rement par une petite queue efhlée. Les écailles du dos, des côtés, & de la tête, font très-petites, & polées à recouvrement comme les tuiles dun toit. Tout le deflus du corps eft d’un jaune qui tire fur Le roux, avec des taches oblongues , difpofées en zigzag, féparées les unes des autres, de dif- férentes grandeurs, d’une couleur blanchâtre, & bordées denoir. La longueur totale de l’in- dividu abfervé par Groyou étoit d'environ vingt pouces. Belon croit que c’eft l’Afpic des Anciens. Nicander peint ainf les deux efpèces de callofités que ce ferpent a fur le front, & le feu qui jaillit de fes yeux. Præterea geminæ calli inflar fronte carundæ Haærent, fanguineis fintillanr lumina flammis. ; NiICANDER. Gron. Zooph. p. 25, n. 135. Scheuchkz, Phyf..facr. pl. 628, fig. E. L'Amérique Jféptentrionale. P—209 p—74 Le Mur 13. B. Mutus B, linc nigr4 poné - oculos : corpore maculis dorfalibus nigris, rhombeis, concatenatrs. Une ligne noire derrière les yeux : le dos couvert de taches noires, rhomboïdales, & réunies les unes aux autres. Linné a rangé ce ferpent parmi les Cre- tales ; mais il paroît qûil doit être compris dans le genre des Boas, parce qu'il a quatre rangs d’écailles fous la queue, & qu'il eft dépourvu des pièces fonores qu’on trouve à Pextrémité de la queue des Crorales. Sa gueule eft armée de crochets redoutables, Derrière les yeux, on aperçoit une ligne noire ; & fur le dos, des taches de la même couleur , en lofange, comme enchaïnées les unes avec les autres. Les écailles qui recou- vrent le deflous de la queue, font petites & aiguës. Ce ferpent, felon Linné, parvient à une g'offeur confidérable, Linn, f. nr. 373 Surinam. METEO GNEUN RE COULEUVRE , Coluber. Linn. f. n. 375. Corpus apodum ; teres, longiffimum , verfus caudam fensim attenuatum, vivis fæpe colo- ribus piétum. Caput diflinäum , depreffum , ovatum au€ triangulare , juxtà maxillam fuperiorem utrinqué angulaturi , in vertice cataphrac- tum. Oculi igne. Maxillæ fæpits æquales. Dentes acutt, flexiles, recurvi : tela quan- doqué duo venenata, Lingua elongata , apice bifrida. Truncus poné caput anguflior ; medio, inter caput 6 finem caudæ craffeffimus ; fuperné Jauamis 6 inferné feutis tranfverfalibus infiruëus. Cauda longa , in apicem tenuiffimum defi- nens ; fubtis fquamarum paribus te&ta. Animal oviparum aut viviparum : minatur fibilis horrendis, & morfur& fæpé lethali ir- TULt 2 INLMICUM, Le corps dépourvu de pattes, arrondi, très- long , aminci graduellement vers la queue, & peint quelquefois de couleurs très-écla- tantes. La tête diflinguée du tronc, aplatie, ovale ou triangulaire, renflée, de part & d'autre, auprès de lamächoire fupérieure , & garnie fur le fommet de plaques ou de grandes écailles. Les yeux étincelars. Les mâchoires commu- nément égales, Les dents pointues, flexibles 1 recourbées : on trouve aufi quelquefois deux crochets venimeux. La langue alongée, & fourchue à l’extrémité. Le tronc un peu plus mince derrière la tête ; fa plus grande épaifleur eft vers l’en- droit qui eft également éloigné de lanus & de la tête : il eft garni d’écailles fur le dos; & par deflous, de plaques tranfverfales. La queue longue, terminée en pointe très- délite, & revêtue par deffous d’écailles dif- pofées par paires. k La Couleuvre eft un animal tantôt ovipare, tantôt vivipare : il fait entendre des fiflemens qui infpirent la terreur ; fes morfures font quelquefois mortelles. - * Efpèces dont la couleur de La furface fupérieure ef? uniforme. La C. BLANCHE 1. C. Albus C. capite parvo 3 oblongo': corpore albo, 1mmaculato. La tête petite, oblongue : le corps blanc & fans tache. (PI. 11, fig. 13.) Le nom fpécifique donné à ce ferpent in- dique affez le caraûère qui-le diftingue, Sa tête efl petite, alongée, plus étroite que le tronc, & couverte d’écailles liffes ; les plus grandes fe trouvent à l'origine du cou. Les yeux font très-peuits. La gueule eft armée de petites dents flexibles. Le corps ef lifle, ar- rondi, & revêtu de dix-neuf rangées d’écailles obtufes. La queue eft fort courte ; fa lon- gueur fait à peine la onzième partie de celle de Panimal; elle fin# en une pointe obtule. Ce ferpent eft d'une couleur blanche, fans aucune tache, n1 mélange d’ancuneantre cou- leur : il eft de la longueur d’un pied, & de la groffeur du doigt. Linr. muf. Adolph. Frid. P- 24, tab. 14 Laurenti, fpec. med. p. 74, 7. 146. Natrix candida, Les Indes, .. P—170 E—10 L’Arrpre 2. C. Alidras C, corpore toto albo. Le corps entier d’une couleur blanche. Il faut recourir nécefairement au nombre des plaques qui couvrent le deflous du corps, pour diflinguer cette efpèce de la précédente, puifqu’elles portent Pune & l’autre les mêmes : couleurs. Linné, qui a vu un Æ/idre dans le cabinet de M, de Geer , n’affigne que celfeul caractère , qui ne fuit pas, à beaucoup près, pour donner une connoiffance certaine du ferpent dont il eft ici queftion. Lnn, [. n, 376. Les grandes Indes. P—igr E—5a OPHIOLOGIHE : Le Poncrué.3. C. Punélatus C. corpore fuprä cinereo; fubtus luteo, triplici ordine pundorum zigrorum. Le corps d’un gris de cendre par deflus ; le deffous jaune, & marqué de trois rangées de points noirs. Il nous manque , pour compléter cette defcription, de connoiître la forme de la tête; la future de la gueule, & les dimenfions de ce ferpent. Son corps eft d’une couleur cendrée en deflus, & d’une teinte jaune en deffous. Ce fond eft relevé par trois rangées de points noirs , difpofés trois à trois fur chaque bande, Le deffous de la queue eff pareillement jaune. Linn. [. n. 276. La Caroline. P—136 E—43 LE DécoLoré 4. C. Exolerus C. capite oblongos planiufeulo ; labiis albis : corpore cinereo cærulefcente, Ci: La tête oblongue , un peu aplatie ; les lèvres blanches : le corps d’un gris bleuâtre. (PI. 23, fig. 47.) Cette couleuvre a la tête d’une forme oblongue, aplatie, & couverte de plaques fur le fommet, avec une légère convexité au deflus des yeux. Les lèvres & la gueule font d’une blancheur éclatante. Le wonc efè couvert de grandes écailles obtufes, difpo- fées fur onze rangées. La queue, qui eft très-eMilée, n’a que le tiers de la longueur totale du corps; elle eft d’une couleur pâle en deflous. La furface fupérieure du corps eft d'un gris bleuâtre. Sa longueur ordinaire ef d'environ wois pieds. Du refte, fuivant Linné, ce ferpent a beaucoup de rapports avec le Boiga, Linn. muf. Adolph. Frid. 345 fe a 385. Les Indes, P—147 E—532 * LE FER DE LANCE $. C. Larceclatus €. capite lanceolato , trunco Latiori : corpore flavo ; aut fubgrifeo. La téte lancéolée, plus large que le tronc : le corps jaune ou grisätre. (PI. 38, fig. L.) Cette efpèce de couleuvre , dont nous avons déjà parité dans l’Introduétion de cet Ouvrage, a la tête remarquable par un ef- pace prefque triangulaire , dont les trois angles font occupés par le mufean & les deux yeux. Cet efpace, relevé par fes bords antérieurs , repréfente un fer de lance large à fa bafe, & un peu arrondi à {on fommer. Les yeux font gros, ovales, & placés obli- quement. Les uous des names lont fitucs OPHIOEOGIE fu bout du mufeau. La langue eft très- étroite , fort alongée, & fe meut avec facilité, La mâchoire fupérieure eft armée, de part & d'autre, d’un, quelquefois de deux, ou même de trois crochets, dont lanimal fe fert pour faire des bleffures mortelles. Le tronc eft revêtu d’écailles d’une forme ovale, rele- vées par une arête. La couleur générale varie dans les différens individus ; elle eft tantôt jaune, tantôt grisâtre. On aflwre qu'il y a fouvent dans la même portée , autant de vipereaux gris que de vipereaux jaunes. Une couleuvre de cette efpèce, qu’on conferve au Cabinet du Roi, a un pied deux pouces deux lignes de longueur M :la queue n’a que deux pouces une ligne, On en trouve fouvent dont la longueur totale excède quarante-deux pouces. C’eft un des plus grands ferpens venimeux, & un de ceux dont le poifon eft de plus a&if. Il fe nourrit de lézards, de rats, de volaille, & de gibier. Sa gueule fe dilate fi confidérablement, qu’on lui a vu avaler un cochon de lait, Lorfque la proie qu'il a faifie lui échappe, il en fuit les traces; & comme il a les yeux & lodorat excellens, il parvient à l’atteindre avec d’autant plus de facilité, quelle eft bientôt abattue par la force du poifon qu'il a diftillé dans fa plaie, IL l'avale toujours en commençant par la tête ; & lorfque cette proie eft confidérable, il refle fouvent comme tendu, & dans un état d’engourdiflement qui le rend immo- bile, jufqu’à ce que fa digeflion foit très- avancée. Rochefort, Hifi. Nar. des Antilles, tom, 1, p. 294. Mém. & Lerr. fur La vipere jaune de la Martinique, publ. dans les nou- velles de la Répub. des Lett. 6 des Arts, ann. 1786. M. le C. de la Cepède, Hift. Nat. des Jferpens, p. 121. Voyez encore dans l’Intro- _ du&ion de cet Ouvrage, quelques particula- rités -relatives à ce ferpent, que nous avons: tirées d'un manufcrit du P. Plumier. La Martinique. en # La Rousse 6. C. Rufus C. capite fubovato, cataphraëo : corpore fuprà rufo ; fubrus albido. La tête un peu ovale, couverte de pla- ques : le corps roux en deflus, & blanchâtre par deffous. | L’épithète que M. le Comte de la Cepède : a donnée à cette nouvelle efpèce, annonce le principal wait qui la diflingue. Sa rte eft Leu garnie par defflus de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangées ; célles du dos font unies & d’une figure rhomboïdale. Le deflus du corps eft d’un roux plus ou moins foncé; & le deffous blanchätre. Un individu de cette efpèce, qu’on voit au Cabinet du Roi, a un pied cinq pouces quatre lignes de longueur totale ; la queue n’a que trois pou- ces. M, le C, de la Cepède, Hiff. Nat, des ferpens. Onne fait pas dans quel pays 0æ la trouve. P—224 E—68 L'Horameæra 7. C. Hotambæja C. capite ovato , oblongo : corpore ex rufo albido; ca- pite poflico lurefcente. La tête ovale , oblongue : le corps d’un roux ürant fur le blanc ; le derrière de la tête jaunâtre, Nous avons confervé à ce ferpent le nom qu'il porte dans Pile de Ceylan. Sa tête eft ovale, oblongue, comprimée pardevant, & couverte fur le fommet de grandes écailles polygones. La plus grande épaifleur de Pani- mal correfpond au milieu du tronc : ül s’amincit enfuite un peu du côté de la tête, & fe termine poftérieurement par une queue courte & épaifle. Tout le corps eft couvert de grandes écailles d’un roux blanchätre, ovales , & difpofées à recouvrement : le derrière de la tête préfente une teinte jaune. La longueur ordinaire de ce ferpent eft d’en- viron deux pieds ; la queue a quatre pouces. Gronov. de ferp. p. 64, n. 29. Séb. vol 14 pl.33» fig. 6. Ceylan. P—159 E—42 La VERTE 8. C. Wiridis C. capite ovato y oblongiufculo 3 roftro acuto ; reëlo : corpore toto viridi. : La tête ovale, un peu alongée ; le mufea droit & pointu : le corps entièrement vert. On trouve beaucoup de conformité entre cette couleuvre & le Nez-retrouffe ; lune & Pautre font d’un beau vert par deflus & par deffous , & ont le corps très-eflilé. Mais celui-ci differe de l’autre, en ce que fon mufeau eft droit & pointu. De plus, le tronc eft beaucoup plus délié. Il n’a point une ligne de diamètre dans fa plus grande épaif- feur. Ce ferpent ef fans venin; il a les mœurs fi douces, que les habitans de la Caroline le nourriflent dans leurs maifons , & le portent dans leur fein, Il vir d’infeétes. Caresb. Car. 2: ps $7 pl. $7. Gronoy. de La 59 » & 1] 3 « n. 193 & Zoophil, p. 21,n.102. La Caro- line, l'Amérique méridionale. P—187 E—168 | LE Tyrure 0. C, Typhius C. capite ovato, cataphraëo : corpore intensé viridi ; fquarmis' OYalis. carinatis. La tête ovale, couverte de grandes écailles : le corps d’un vert foncé, & garni d’écailles ovales, relevées en arête. Il eft affez probable que le ferpent décrit par M. le Comte de la Cepède, fous le nom. de Typhie, appartient véritablement à ce genre ; le nombre des plaques & des écailles qu’on trouve à la furface inférieure du corps, femble affez le démontrer. Il eft vrai que la couleur du tronc eft d’un vert foncé , au lieu d’être bleuâtre , comme l'indique Linné; mais ff l’on fait attention que Linné mavoit vu qu'un individu de cette efpèce dans le - cabinet de M. de Geer, on concevra fans peine que laltérauon des couleurs pouvoit être attribuée à la force de Pefprit-de-vin, dans lequel Pun ou Pautre de ces ferpens a été confervé. Peut-être celui dont 1l eft fait mention dans le Syfléme de la Nature éioit-il fimplement delléché ; tandis que celui qui eft au Cabinet du Roi, eft daus lefprit-de- vin : & de là eft venue peut- être la différence du vert au bleu. Du refle , le ferpent qui a fervi de modèle à la - defcripuon de M. de la Cepède, a fur la tête neuf écailles plus grandes que celles qui les environnent, & placées fur quatre rangs. Le dos eft auf revêtu d’écailles ovales, relevées par ure arête, & teintes d’un vert uniforme, irès-foncé. Le deffous du corps eît jaunätre. Chaque plaque préfente deux taches noirä- res, qui forment, fur toute la longueur de Pabdomen , deux raies longitudinales : la plaque la plus voifme du deffous du mufeau n’a point de tache ; on n’en voit qu’une fur les deux plaques qui la fuivent. I! ny a fous la queue qu’une rangée de ces taches noirâtres. La longueur totale de cet individu et d’un pied fept pouces fix lignes ; la queue a trois pouces dix lignes. Linn. [. n. 378. M, le C. de la Cepède, Hiff. des ferp. p. 185. Les Indes. P. 140 E 5s3Lian. 141 soM. de la Cepède, = Le VerDATRE 10. C. Æffivus C. capite ovato, depreffo : corpore fuprà faturaté viridi ; ab- domine flavefcente. La têie ovale, aplatie : la furface fupé- OP'HOMLMONCYILE: rieure du corps d’un vert foncé; le vente jaunâire. ‘ Ce ferpent eft remarquable par lunifor- mité de fes couleurs. Le dos eft d’un vert très-foncé ; & le ventre, d’un jaune qui üre fur le vert. Sa tête a une forme ovale; elle eft aplatie fur le fommet, & plus large que le cou. Sa plus grande épaifleur eft vis-à-vis le trone ; il fe termine poftérieu- rement par une queue longue & très - effi- lée. Suivant Catesbi, le Verdätre parvient à la longueur de dix-huit pouces : fa groffeur égale celle du petit doigt. On prétend qa'il fe tient fur les branches des arbres & des buiffons, pour attraper les mouches & les infeces dont il fait fa nourriture. Il eft d’un naturel doux & familier ; on lapprivoile facilement dans ia Caroline, où l’on trouve des gens qui en portent dans leur fein. Car. Carol. vol. 2, p. $7. Linn. f. n. 387. La Caroline. P—155 E—144 LE VERT 11. C. Wiridiffimus C. corpore toto intensé viridi: feutis abdominalibus 17 medio dilatatis , ad latera vero anguffo- ribus. Tout le corps d’un vert foncé : les plaques du ventre élargies dans le milieu, & rétrécies par les cotés. U: individu de cette efpèce, qu’on con- =. ferve au Cabinet du Roi, a le fommet de la tête recouvert de neuf plaques ; & le dos revêtu d’écailles iles & ovales. Sa longueur totale eft de deux pieds deux pouces neuf lignes ; la queue a fept pouces une ligne. M. le Comte de la Cepède, qui nous a donné ces dimenfions, ne parle point de la forme des plaques du ventre, qui, felon Einné, font élargies dans le nulieu, & ré- trécies vers les côtés, caractère particulier à cette efpèce. Linn. muf. Adolph. Frid. 2, p. 46. M. le C. de la Cepède, Hifi. Nar. des Jerp. p. 315. Surinam. P—2:7 E—122 Le VERT ET BLEU 12. C. Cyaneus €. capite ovato, fquamis latis, obtufis. telo : corpère fuprà cærulefcente ; fubtus fordide viridr. La tête ovale, couverte d’écailles larges & obtufes : la furface fupérieure du corps -bleuâtre; le deflous d’un vert pâle. (PL 16, fig. 25.) Linné obferve que ce ferpent reffemble un peu au Boiga. Sa ièçe ell ovale, revète OP HI1OLO GIE. 13 fur le fommet d’écailles larges & obtufes. Les narines font peu ouvertes ; les yeux roux; les dents très-petites. On voit une bandelette qui s'étend depuis les yeux juf- ques vers le mufeau, & qui forme des rides fous les narines. Le corps et un peu aplati en deffus, & entièrement plan fous le ventre : en forte que les cotés font relevés: par une arête. La furface fuperieure eft garnie d’écail- les ovales, liffes, & arrondies par les côtés. La queue eft trés-déliée, & couverte d’écailles obtufes , d’une figure exagone; fa longueur eft la quatrième partie de celle du: corps. Ce ferpent préfente un bieu foncé fur le dos, & un vert pâle fur le ventre: il a environ deux pieds de longueur. Linn, amen.: Acad, x, p. 403,72.10. L'Amérique, P—r19 E-—110 Le BLeuATRE 13. €. Cæruleftens C. capite ovato, acuminato, cataphraëio : corpore toto cærulefcente. à La tête ovale, terminée en pointe, cou- verte de plaques : tout le corps bleuâtre. (PE 20: He. 61.) Le caradère qui difingue principalement cette couleuvre, confifte dans le fond de fa couleur, qui.eft bleuâtre. La tête eft ovale, life, revêtue fupérieurement de neuf grandes écailles, difpofées par paires : celles du dos font peties , rhomboïdales , & liffes. On trouve dans la gueule beaucoup de derits flexibles. La queue, qui eft efhlée, a une longueur égale au quart de celle du ferpert, piis dans fa totalité. Du refle, felon la re- marque de Linné, le Bleuärre a beaucoup de reffemblance avec le Boiga, par les formes du corps. Linn. muf. Adolph. Frid, 37, [. 7.386. Les Indes. P—21$ E—170 * L’AzZuréé 14. C. Azureus C, capite ovato, cataphraëo : corpore fuprà fplendide ecæru- leo ; fabtus albido, La tére ovale, garnie de plaques: le corps dun très-beau bleu par deflus : le ventre bianchätre. Une couleuvre de cette efpèce fait partie de la riche coile&ion du Cabinet du Roi. Sa tête eit ovale, garnie de neuf grandes écailles , comme prefque tous les lerpens compris dans ce genre. Il n’a point de cro- chets venimeux dans la gueule. Le dos eft revêtu décailles ovales, uniés, dun bleu d'azur tés-éclatant ; & le deflous du corps, ‘de plaques blanchätres. On voit fx la fur- face fupérieure quelques écailles un peu plus foncées que les autres. L’individu que je viens de citer a deux pieds de longueur to- tale ; & la queue, cinq pouces trois lignes. M. le C. de la Cepède, Hift. Nar, des ferp. p.276. Le Cap-Vert. P—:i7i E—64 L'ARABE 15. C. Arabicus C. capite ovatos arte ceulos finu exaraito + corpoTe ex cznereo cæruleo; abdomine nigrefcente. La tête ovale , marquée d’un petit fillon devant les yeux : le corps d’un gris qui ure fur le bleu ; le ventre notrâtre. , Cette efpèce de couleuvre a été décrite par Gronou. Sa tête eft ovale, aplatie fur le fommet, renfiée par les côtés, & terminée ar un mufeau pointu. On remarque une efpèce de fillon qui s’étend longitudinalement devant les yeux. Le tronc eft wès-mince, & couvert fur le dos de très-grandes écailles ovales, relevées par une arête. La queue eft groffe & très-courte ; fa longueur égale à : me « [e) = peine la cinquième partie de celle de Pani- -mal. Tout le corps elt dun gris bleuâtre. ÏL y a fur la tête, à l’endroit qui correfpond aux oreilles, une ligne blanchätre, figure en eroiffant, qui fe joint à une autre petite ligne noire : le deffous du corps eft noiratre. Un individu obfervé par Gronou avoit trois pieds trois pouces cinq lignes de longueur totale. Le nombre des plaques du ventre ef fujer à varier. Gron. de ferp. p. 61, n. 22, Suriran. 174 60 Ë 170 P 54 LA ViorerrTe 16. C. Wiolaceus C. capite oblongo*, cataphraëlo : corpore fuprà viola- ceo ; fubtus albo , maculis violaceis, alternis. La iête oblongue, garnie de plaques : le corps violet en deffus; blanc par deflous, avec des taches violettes , placées alternative- ment. (PI. 39, fig. 3.) Cere couleuvre tire fon nom de la couleur principale de fon corps. Sa tête eft oblongue, convexe au deffus des yeux, & revêtue fur - le fonimet de neuf grandes écailles , difpofées fur quatre rangs. Les mâchoires font armées d’une double rangée de petites dents immo- biles. Les écaïlles du dos font unies , rhom- boïdales, & d’un violet plus ou moins foncé. Les plaques qui garniffent la furface infé- rieure du corps font blanchatres, & mar- quées de taches violettes, irrégulières, affez grandes, & placées alternativement à droite 14 & à gauche. On conferve au Cabinet du Roi un individu de cette efpèce , dont la longueur totale eft d’un pied cinq pouces trois lignes ; la queue n’a que deux pouces trois lignes. M. le C. de la Cepède, Hiff. Nat, des ferp. p.172. On ne connoît pas encore le pays que ce ferpent habite. P—143 E—2$ Le Somsre 17. C. Fufeus C, capite ovato, cataphraëo , nitente ; maculä fufcâ poné oculos : corpore fuprà fubfufco ; fubràs €1r1Cre0. La tête ovale, revêtue de grandes écailles brillantes ; une tache brune , de part & d'autre , derrière les yeux : le corps bru- nâtre par deflus ; & gris par deflous. ( PI. 29 , fig. 39.) Sans chercher à concilier la fynonymie que Linné rapporte à la fuite de la defcripuon du ferpent dont il s’agit ici, je vais préfenter les principaux traits qui le caradérifent. Sa tête eft ovale, brune , & couverte fur le fommet de neuf grandes plaques. Les yeux font gros , faillans ; les mächoires revêtues extérieurement d’écailles blanches ; & garnies intérieurement, de petites dents flexibles. Le caradère qui diftingue le Sombre des autres couleuvres ; felon Linné, c’eft une tache brune, oblongue, qui s’étend, de part & d'autre, depuis le globe de lœil jufques derrière la nuque. Le tronc eft couvert de neuf rangées d’écailles lifles, obtufes; & fe termine par une queue ronde, très-effilée, dont la longueur égale la cinquième partie de celle du corps. Cette couleuvre parvient ordinairement à la longueur de trois pieds. La furface fupérieure du tronc eft d’un gris brunâtre, & linférieure grife. Linné obferve qu’elle a beaucoup de rapports, par fa con- formation, avec le Boiga. Linn, muf. Adolp. Prod 7383 \\ LA: P—149 E—117 Le STRIÉ 18. C. Srriatulus C. capite lævipato : corpore fuprà firiato , fufco; fubrus pallido, ‘La tête life : le corps brun en deffus & frié ; le deous d’une couleur pâle. En ‘joignant aux caradtères énoncés dans la phrafe fpécifique, le nombre des plaques & des écailles qui recouvrent ia furface in- férieure du corps , nous aurons à peu près recueilli toutes les connoiïflances que nous avons fur cette efpèce de ferpent que le Dodteur Garden a trouvé dans la Caroline. Linné obferve qu'il eft petit; mais il ne OPHIOLOGIE. détermine point fes dmenfions. Linn, [. né 375. La Caroline, P 126 E—45 138 E—25 LE RÉGIE 19. C. Reginæ C, capite ovato, convexo ; lined viridi poné oculos : corpore Juprà fufco ; fubtus albo nigroque maculato. La tête ovale, convexe ; une bandelette verte derrière les yeux : le corps brun en deflus ; & tacheté par deffous de blanc & de noir. (PI. 12, fig. 17.) C’eft un petit ferpent de la groffeur du doigt, & dont la longueur eft d'environ dix pouces. Sa tête eft d’une forme ovale, con- vexe, & marquée obliquement, derrière les yeux , d’une bandelette verte. Le contour des mâchoires eft revêtu d’écailles blanches, difpofées à recouvrement. On ne wouve dans la gueule que de petites dents flexibles. Le tronc , qui eft rond & couvert d’écailles lies , fe termine par une queue mince, dont la longueur fait à peine la troifième partie de celle du corps. La furface fupé- rieure eft brune ; l'abdomen eft varié de blanc & de noir. Le deflus de la tête & de la gueule eft d’une couleur uniforme. Linn. muf. Adolph. Frid. p, 24, tab, 13. Les Indes. | P—137 E—70 L'ÉCLATANT 20. C. Splendidus C. capite ovato , longiufculo ; roftro lato , obtufo : corpore fuprà nigro; lateribus abdominequé CZCTLILISe La tête ovale, un peu alongée ; le mufeaw large, obtus : le corps noir par deflus; le ventre & les côtés couleur de citron. Ce ferpent reflemble au Nez-Retrouffé par la conformation du corps & de la tête, & par la figure des écailles ; mais fon mu- feau , au lieu d’être retroufié , eft obtus, large, & arrondi. Le tronc fe termine pof- térieurement par une queue un peu carrées efilée,, dont la longueur fait à peu près la moitié de la longueur totale de lanimal. Le ventre eft plat. La partie fupérieure du dos eft d’un noir éclatant ; les côtés & l’abdo- men préfentent une couleur jaune , qüi imite celle du ciron On voit, immédiatement derrière la nuque, une rangée longitudinale de petites taches rhomboïdales , qui ne s'étend pas au delà de fix pouces. La lon- gueur ordinaire de ce ferpent eft de trois pieds trois pouces cinq lignes ; la queue a environ deux pieds trois pouces cinq lignese ’ OPHDOL Gronov. Zooph. p. 23, n. 112, On ne fait pas quel pays il habite, P—164 E—11$ LA Cwrrassée 21. C Seutarus C, capite ovato, oblongo : corpore fuprà nigro; fubrus maculato : feutis maximis : caudä pyramt- dato-triangulari. La tête ovale, oblongue : le corps noir en deflus 3 tacheté par deflous : les plaques très-grandes ; la queue en forme de pyramide triangulaire, Selon M. Pallas, cette efpèce de cou- leuvre a la tête & l'iris brun. On ne voit point de crochets mobiles dans Finiérieur de la gueule, Tont le deflus du corps eft noir ; le deffous, qui eft de la même cou- leur, préfente des taches carrées, d’un jaune blanchätre , pofées alternativement à droite & à gauche; elles font en très-petit nombre fous la queue. Les plaques qui recouvrent la furface inférieure , plus grandes qu’elles ne le font communément ; elles embraflent -prefque les deux tiers de la circonférence du corps; & imitent, par leur forme , les lames d’une longue ne qui revéuroit le ventre du ferpent, La queue ef très-alongée ; elle a la figure d’une pyramide triangulaire. La Cuiraffée parvient quelquefois à la longueur de quatre pieds : elle a beaucoup de rapports avec le /erpenr à collier, tant par fa confor- mation que par fes habitudes ; elle vit éga- lement dans l’eau ou hors de l'eau ; elle fe uent aufli wès-fouvent fur les terres sèches & élevées. Voyage de M. Pall. vol. 1, Les bords du Jaïk. P—190 E—ro #La SCHYTHE 22, C, Schytha C. capire depreffo, Jubcordato : corpore fuprà faturaté nigro ; abdomine la&eo. La tête aplatie , un peu en forme de cœur : le corps d’un noir très-foncé par deflus ; le ventre d’un blanc de lait. Voici encore une autre efpèce de couleuvre qui reffembie beaucoup à la vipére par fa conformation ; & à la Mélanis par fes cou: leurs. Sa tête, felon M. Pallas, a un peu la forme d’un cœur, dont la pointe ell dirigée vers le mufeau, L’iris eft jaunâtre. Ses mà- choires font armées de dents pomtues & de deux crochets venimeux. Le dos eft dun noir très-foncé ; le deffous du corps &: de la queue préfente une teinte blanche , auffr écla- tante que celle du lait. La longueur de la queue ne fait que la dixième partie de celle O GIF. L 9) de l’animal, qui n’a ordinairement que dix- huit pouces. On trouve ce ferpent dans les bois qui couvrent les revers des hautes mon- tagnes de la Sibérie. M. Pallas affure que fon venin neft pas très-dangereux. Voyaz. de M. Pallas, vol. 11. La Sibérie. P—15s3 E—3r LE Lien 23. C Conflri&or C. capite ovato: roftro acuto : corpore fuprà nigro ; fubtüs pallidèe cærulefcente. La tête ovale , terminée par un mufeau pointu : le corps noir par deflus; & bronzé par deffous. (PI. 23, fig. 46.) Au rapport de Catesbi , ce ferpent a la tête alongée , élargie par derrière, terminée par un mufeau pointu ; les yeux étincelans ; les mächoires bordées de blanc; & la gueule armée de petites dents très-pointues. Le wonc eft fort life & mince, à proportion de fa longueur. La furface fupérieure du corps eft d’un noir éclatant, fans mélange d'aucune autre couleur ; le ventre eft d’un bleu pâle. Il y a des individus qui parvien- nent {ouvent à la longueur de fix pieds. - Leur morfure n’eit point venimeufe ; mais ils fe défendent avec obflination , quand on les attaque : fouvent même ils s’élancent contre ceux qui les irritent, s’entortillent autour de leur corps ou de leurs jambes, & les mordent avec acharnement, Les habitans de la Caroline regardent ces ferpens comme wès-uules , en ce qu'ils donnent la chaffe aux rats, & les pourfuivent, avec une vitefle : incroyable, jufques fur les toits des maifons & des granges. On croit au qu'ils font la guerre aux /érpens à fonnerte, & qu'ils les dévorent. Catesb. Carol. 2, p. 48, tab. 48. Linn. f: n, 385. La Caroline. P—186 E—02 La DipsaDe 24. C. Prefler €. capite fubovato, . fuprà tribus fquamis majoribus teëo ; labiis albo nigroqué punéatis : corpore toto ater- TiMO. La tête d’une forme ovale, revêtue fur le fommet de trois écailles plus grandes; les lèvres mouchetées de blanc & de noir : le corps entièrement noir. Ce’ ferpent a la tête beaucoup plus mince que le tronc; d’une forme ovale, couverte entre les yeux d’écailles plus grandes que celles du corps, & terminée par un mufeau arrondi. La mâchoire fupérieure eft armée, de part & d’autre, d’un crocher vennneux, fitué entre les yeux & les narines, Les yeux 3 6 font d’un jaune doré, qui tire fur le rouge. Le bord des lèvres offre un mélange agrea- ble de blanc & de noir. La plus grande épaifleur du tronc eft vers le milieu de fa longueur ; il eft couvert, fur toute fa fur- face, de petites écailles, lancéolées fur le dos, & arrondies fur les côtés : les unes & les autres font relevées par une faiilie longi- tudinale. On n’aperçoit prefque point d’arête fur les écailles qui recouvrent la furface de la queue. La couleur de la Dipfade eft en- tièrement noire ; quelquefois ce fond eft parfemé de taches plus obfcures, difpofées dans le même ordre que celles de la vzpére : la furface inférieure eft d’une couleur très- luifante, dent la teinte imite un peu celle de Pacier. Sa longueur ordinaire eft d'environ deux pieds. Ses dents font très-venimeulfes. On fait avaler à ceux qui en ont été mordus, une demi-livre d'huile d'olive; & on appli- que fur la partie bleflée, des compreffes de cette même huile bien chaude. M. Laurenti obferve qu’en Autriche la morfure de ce ferpent n’eft prefque pas venimeufe. L'an. f. 1. 377, Laur. fpec. med. p. 09 & 188, tab, iv, feg. 1, L'Europe, - P—is2 E—32 # * Efpèces qui ont des taches fur la furface fupérieure du corps. LE SANs-TACHE 26. C. Niveus €, capite ovato, cataphraëo : corpore candido , maculis rarif- fémis , nigricantibus ; caudæ apice ntgro. La tête ovale, garnie de plaques : le corps d'une blancheur éclatante , avec quelques taches noirâtres ; le bout de la queue noir. (PI. 22, fig. 42.) La. couleuvre de Séba , que Linné cite comme appartenante à l’efpèce dont il s’agit ici, eft en oppoñition avec les caractères que le Naturalifte fuédois a affignés dans la def- cription qu'il en a donnée. Son corps, au lieu être d’une biancheur uniforme, pré- fente des taches noirâtres, de grandeur iné- gale ; fa queue eft pareillement noire à Pex- trémité. Le dos eft couvert de grandes écailles difpofées fur plufieurs rangs , comme des chaïnons. La longueur totale de ce ferpent eft d'environ deux aunes & demie. Suivant Linné, fa morfure eft verimeufe. M. le Baron de Géer avoit un individu de cette efpèce dans fon cabinet, Lin. J, n. 384. OP H TDOINTO0'CTE) Seb. 11,tab. 15, fig. 1. L'Afrique, fur-tout la Libye. P—209 E—62 Le LACTÉ 26. C. Laëeus C. capite ovato: vertice atro, lineë longitudinale albé : cor- pore laë&eo, maculis atris, fæpè geminatis varzo, La tête ovale ; le fommet noir, & comme divifé en deux par une ligne blanche, Jon- gitudinale : le corps d’un blanc de lait, avec des taches noires, difpofées quelquefnis deux à deux. (PI. 16, fig. 27.) Ce ferpent a la tête d’une forme ovale, noire en deflus, & marquée en cet endroit dune ligne blanche , qui fe dirige vers le mufeau, Les yeux font petits ; & les mâchoi- res bordées d’écailles blanchâtres : la mâ- choire fupérieure eft'armée de crochets mo- biles. Le tronc efl cylindrique , couvert décailles exagones, relevées par une arête, & orné, de diftance en diflance, de taches noires, tranfverfales, quelquefois difpofées deux à deux : le deffous du corps eft d’un brun livide. Cet animal ne parvient ordinai- rement qu’à la longueur de fix ou fept pou- ces ; fon épaifleur égale celle du doigt: la longueur de la queue ne fait que la neuvième partie de celle du corps. Linné obferve qu'il .a beaucoup de rapports avec le Rouleau. Linn. muf. Adolph. Frid, p. 28, pl. 18, fig.i. Les Indes. P—203 E—32 L’ATropPos 27. C. Arropos C, capite cordato, juxtà oculos dilatato : corpore cano , maculis fufiis, allo margine cinélis ; fquamis carinä elevatis, : La tête en cœur, élargie vis-à-vis les yeux : le corps blanc, couvert de taches brunes, liférées de blanc, & d’écailles rele- vées en carène. (PI. 8, fig, 4.) ë Le corps de ce ferpent préfente un afpe& hideux, Sa tête eft renflée par derrière, & amincie vers le milieu de la mâchoire fiipé- rieure ; elle s’élargit enfuite un peu vis-à-vis l'orbite des yeux, & fe termine antérieure- ment par un mufeau arrondi; elle eft revêtue de petites écailles. Les yeux font environnés de paupières anguleufes ; & la gueule ef armée de crochets venimeux , renfermés dans de grandes véficules qui contiennent le poifon. Le cou eft fort mince; le tronc gros vers le milieu de fa longueur, & relevé en boffe fur le dos. La longueur de la Fes ait CPE VOL ONG IINVE T7 fait à peine la neuvieme partie de la longueur du corps: elle eft épaille; & s’amiuciflant fubitement, elle finit en ponte. Toutle corps eft couvert d’écailles ovales, oblongues , dif- pofées fur trente une rangées , & relevées dans le centre par une efpèce de dentelure. Le fond de la couleur eft blanc fur la furface fupérieure ; & parfemé de quatre rangs de taches brunes, arrondies, & entourées d’une teinte moins foncée : la tête eft achetée de noir ; le deffous du corps eit bianchâtre. L’individu que Linné a décrit, & qui faifont partie de la collection du Roi Adolpke, avoit fix pouces de longueur, & trois pouces de circonférence. Ce ferpent fe dillingue des autres de ce genre, par la conformation des écailles, qui font paroître fon corps hériffé de piquans. Linn. muf. Adolph. Frid, p. 22. L'Amérique. P—1i31 E—22 Le Camus 28. C. Simus C. capite fubrotundo , fimo , gibbofo : corpore fuprà albo, fafeiis nigris confperfo ; fubtüs nigro. La tête arrondie, courte, relevée ‘en beffe : le deffus du corps blanc & couvert de bandes noires ; lé deffous noir. Selon quelques Naturaliftes , la tête de ce ferpent a quelque reffemblance avec celle du finge ; elle eft courte, bombée fur le fommet, & terminée par un mufeau camus. Le corps eff panaché de noir & de blanc, avec des efpèces de bandes pareillement blanches, On remarque fur le fomimet de la tête une cro!x blanchâtre, marquée dans le milieu d’un point noir : la furface inférieure eft noire. Linn. f.n. 275. La Caroline. P— 124 E—46 LE PADERE 29. C. Padera C. capite fubovato : corpore albo, maculis dorfalibus fufcis, ge- minis, lineol& longitudinal connexis ; tori- dermqué fimplicibus ad latera, La tête prefque ovale : le corps blanc, avec des taches brunes fur le dos, difpofées par paires , & réunies par une petite ligne longitudinale ; on voit un égal nombre de acbes ifolées fur les côtés. Ce ferpent, dont les caradéres extérienrs font encore peu connus , eft remarquable par la difiribution des couleurs. Sur un foud blanc, on voit de petites taches rondes, d’une couleur brune , pofées deux à deux fur toute la longueur du dos, & réunies par une petite ligne. Les côtés du corps préfentent un nombre égal de taches de la même forme & de la même couleur. Sur le . ventre, on aperçoit, de chaque côté, des efpèces de caraëères noirs. Sa longueur or- dinaire eft d'environ douze pouces ; il eft de la grofleur d’une plume d’oie. Linn. f: n. 382, muf. Adolph. Frid. 2, p. 44. Les TIndes. P—198 E—rçs * Le SUPERSE 30. C. Speciofus C. capire ovato, anticé obtufo : corpore ex albo nigroqué ne- bulofo. La tête ovale, obtufe pardevant : le corps nué de blanc & de noir. Ce ferpent, dit Gronou, a beaucoup de rapports avec le Lier, par fa forme, par la diflribution des couleurs, & par fes prepor- ions ; il en diffère cependant par la figure & la difpoñition des écailles qui recouvrent le fommet de la tête & le dellus de la queue. La tête eft ovale, comprimce pardevant, um peu plus large que le corps vers fa partie poftérieure , & arrondie vers le mufeau, comme la tête d’un chien de chaffe. Le fommet eft garni de petites plaques polygo- nes, difpofces en difiérens fens ; le deffous préfente une multitude d’écailles ovales, ofées à reconvrement. La mâchoire fupé- ‘ rieure dépañle celle d’en bas : l’une & Pautre font hériflées de grofles dents ; celles de devant font plus longues & recouvertes par les gencives ; on en voit encore fur le palaiss Le tronc eft oblong , comprimé par les côtés, & garni de petites écailles ovales, arrangées comme les tuiles d’un toit. Gronou a vu um ferpent de cette efpèce qui avoit trois pieds huit pouces fix lignes de longueur totale ; & ! deux pieds deux pouces huit lignes depuis ouverture de Panus, jufqu’à l’extrémité de la queue. Sé. vol, 11, pl. 199, fig. 2e Gron. de ferp. p. 56, n. 11. Le Bréfil. P—272 E—70 Le Minime 31. C. Pullatus C. capite ovato, craffo, obtufo : corpore albo nigroqué macu- lato ; fafciis dorfalibus allo pun&taris. La tête ovale, épaifle, obtufe : le corps tacheté de blanc & de noir ; les taches du dos mouchetées de blanc, (PI. 27, fig. $7.) Ce ferpent a la tête grande, ovale, angu- leufe, couverte fur le fommet de neuf gran- des écailles, noire en deflus, tachetée de blanc fur les côtés & fur la furface inférieure. Les ouvertures des narines occupent les païties latérales du mufeau. Les dents font difpofées, de part & d’autre de la mâchoire .C +8 fupérieure, fur deux rangées, dont lune occupe le bord de la mâchoire; l’autre eft ftuée plus intérieurement. Le wonc eft com- primé par les côtés, relevé en arête fur le milieu du dos, & revêtu d’écailles ovales, Lies, un peu obtufes, ayant un côté brun, & l’autre blanc. Tout le corps eft varié de blanc & de noir , avec de grandes taches ovales, pondtuées de bianc fur le milieu du dos. La queue eft marquée alternativement de taches noires & blanches, annulaires : les plaques de l’abdomen , prifes de trois en trois, où même alternativement, font brunes en leur bord. La longueur ordinaire de ce + ferpent eft d'environ trois pieds trois pouces ; la queue ef longue d’un pied. Linn. f, 7.388. Gron. muf.p. $6,n.12. L’Afre, 1.7 108 Linn. P PS E 104 Gronoy. * LE TRraNGLE 32. C. Triangulum C. capite fubovato, vertice triangulo duplici infrgnito : corpore albido , maculis rufes , margine nigris, fparfs in dorfo ; lateralibus unico ordire difpofitis. La tête un peu ovale ; marquée fur le fommet de deux figures en triangle : le corps blanchâtre, avec des taches roufles, bordées de noir, éparfes fur le dos, & dif pofées à la file fur les côtés. | On peut voir au Cabinet du Roï une coz- feuvre de cette efpèce, qui a été envoyée de PAmérique, Elle ef fur-tout remarquable par une tache wiangulaire, chargée dans le mi- lieu d'une autre tache pareille, mais plus petite , & d’une couleur beaucoup plus claire ou quelquefois plus foncée On remarque fur la tête neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs. Les écailles du dos fomt unies, en lofange, & blanchätres : ce fond eft parfemé . de taches roufles , irrégulières, & bordées de noir. Le plus, il y a une tache noire, alon- gce, placée obiiquement derrière chäque œil; & uu rang dautres petites taches de chaque côté du corps. Le Triangle ne doit pas étre compté parmi les ferpens vennmeux, puifqu'il n'a point de crochets mobiles. L’in- dividu décrit par M. de la Cepède a deux pieds fept pouces deux lignes de longueur totale ; la queue n’a que trois pouces. M: le C. de la Cepède, Hifl. Natur. des ferp.p.331. L’Armérique. P—2iz E—48 * LE Dagote 33. C. Dabora C. capite oblongo , zmbricato : corpore albido, maculis rufis , OPHIOLOGIE. margine nigris , triplici ordine digefliss La tête oblongue , couverte d’écailles à recouvrement : le corps blanchätre , avec des taches roufles, bordées de noir, & dif= pofées fur trois rangs. (PL. 42, fig. 1.) Le Daboie, qu’on appelle encore ferpené idole, a la tête oblongue, élargie par der- rière , & garnie par deffus d’écailles ovales, relevées par une arête, & femblables à celles du dos. La gueule eft abfolument dépourvue de erochets venimeux ; par conféquent fa morfure weft pas dangereufe. Les Voyageurs. ne font pas daccord fur la teinte & la difpo- fiion des couleurs qui caradérifent ce fer- pent. Suivant Bofman , le dos eft rayé de blanc, de jaune, & de brun; & felon des Marchais, cette même partie du corps pré- fente, fur un fond blanchätre, des taches & des raies jaunes , brunes, & bleues. L’indi- vidu qui fait parue de la colle&ion du Ca- binet du Roi, a le deffus du corps blanchärre, avec de grandes taches ovales, plus ou moins rouffes , bordées de noir ou de brun, & qui s'étendent fur trois rangs, depuis la tête juf- qu'au deffus de Ja queue, Sa longueur totale eft de trois pieds cinq pouces ; la queue n’a que cinq pouces fix lignes. Ce ferpent a des mœurs très-douces; & bien loin de chercher à nuire à l’homme, il eff fi familier, qu'il fe life aifément prendre & manier fans fire aucun mal. Dans le Royaume de Juïda en Afrique, où il eft très-commun, on lui a bâti un temple & érigé des autels. Les Ne- gres de ce pays l’adorent comme leur Sauveur & leur Libérateur, foit parce qu'il donne Ja chafle aux autres ferpens venimeux, foit parce qu'ils lui attribwent le gain d’une baaille qu’ils remportèrent autrefois fur l’armée d’Ar- dra. En mémoire dun ff grand bienfait, on choifit tous les ans & on lui confacre quel- ques belles filles du pays. Les Rois Nè- gres, par refpeét pour ces couleuvres, ont défendu à leurs fujets, fous peine de mort, de les tuer, de les tranfporter hors de PAfri- que, ou de livrer leur dépouilie aux Etran- gers. Defcripr. du Cabinet royal de Dresde, par Lilenbure, 195$. M. le C. de la Cepéde, Hiff, Nar. des ferp. p.255. L'Afrique. P—:69 E—46 LA LarGE-TÈTE 34 €. Latr-capiratus C, capite trunco latiori; fquamé fubverticali # apice roffri : corpore albido, maculis fufcis irregularibus confperfa DPI OL OC TTL 19 La tête plus large que le tronc; une écaille nou verticale à l'extrémité du mufeau : e corps blanchâtre, couvert de taches bru- nes, irrégulières. C’eft M. Dombey qui a trouvé ce ferpent dans l'Amérique méridionale , & qui Pa apporté au Cabinet du Roi. Sa tête, qui efl un. peu aplatie , très-large à proportion du corps, & revêtue fur le fommet de neuf grandes plaques, fe termine antérieurement par un mufeau furmonté d’une grande écaille rele- vée, prefque verticale, pointue par le haut, & échancrée par le bas. On ne voit point de crochets mobiles dans la gueule. Le dos eft garni d’écailles lifles, ovales, un peu féparées les unes des autres vers la tête, comme fur le ferpent à lunettes. Tout le deflus du corps eft blanchätre, avec de grandes taches irrégulières , d’une couleur urès-foncée, qui fe réunifflent en plufeurs endroits. le long du dos, fur-tout du côté de la tête & vers la queue.. Le deffous du corps eft également blanthätre, & parfemé de taches plus petites, moins rapprochées, & difpofées longitudinalement de chaque côté du ventre. L'individu qui a fervi de modèle à cette defcription, a quatre pieds neuf pouces de longueur totale ; & fept pou- ces depuis lanus jufqu’à l'extrémité de la queue. M. le C. de la Cepède, Hif?. Nas. des Jerp. p.336. L'Amérique méridionale. P—258 E—5ç2 K LA TACHETÉE 35. C. Maculatus C. capi:e Jubovato, cataphraë&o : corpore albido, ma- culis dorfalibus, rhombeis, rufis, margine 27g71s , 1n fufciam dentatam digeflis. La tête un peu ovale, couverte de pla- ques : le corps blanchätre, avec des taches fur le dos, rhomboïdales , rouffes, bordées de noir, formant une bande en zig-zag. Un individu de cette efpèce a été envoyé de la Louifiane au Cabinet du Roi. Sa tête eft ovale, garnie par deflus de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs ; celles du dos font exagones & relevées par une arête. Tout le deflus du corps elt blanchâtre. Sur ce fond, on voit, depuis le cou jufques au quart de la longueur de lanimal , de grandes taches en forme de lofange , quelquefois irrégulières , d’un roux plus ou moins rou- geatre, bordées:de noir ou d’une couleur très-foncée , & difpofées fur une double rangée, dé manière à former une bande en Eig-zag : le ventre eft blanchätre & fouvyent acheté. La longueur ordinaire de la Tacherce eft d'environ deux pieds ; la queue eft longue de cinq pouces quatre lignes. Il paroïît que ce ferpent eft le même que celui qui et décrit par Catesbi fous Le nom de TAe Corn- Snake ( ferpent de blé ), à caufe de la reffem- blance qu'il y a entre fes couleurs, & celles dune efpèce de blé qu'on cultive dans Plnde. Son corps, dit encore Catesbi, el vamé de blanc & de rouge. M. le C. de la Cepède , Hiff. Nat. des ferp. 329. Catesb. Carol. 11,p.$$. La Louifrane, la Caroline. P—119 E—70 Le Bar-ROUGE 36. C. Annulatus C. capite ovato, cataphraëo : corpore albido, maculis dorfalibus fufcis, rotundis ; pafsim con- fluentibus. La tête ovale, couverte de plaques : le corps blanchâtre , avec des taches brunes, rondes, & fouvent réunies fur le dos. ( PL CNE TEEN 5 EN) On remarque {ur le fommet de la tête dé cette couleuvre , neuf grandes plaques difpo- fées fur quatre rangs; & derrière les yeux, une tache brune. Les yeux font gros. Le mufeau fe termine antérieurement en faillie obtufe. Le tronc eft garni par deffus de dix= neuf rangées d’écailles ovales, oblongues, & liffes. La furface fupérieure eft d’une cou- leur blanche, mais marquée de taches bru- nes, demi-fpériques ou arrondies, fituées alternativement fur le milieu du dos; quel- quefois elles font réunies deux ou trois enfemble , de manière à ne former qu’une feule tache d’une figure courbe : celle de toutes ces taches qui eft la plus voifine de la tête, eft échancrée pardevant, L’abdo- men eft blanchâtre. Un individu de cette efpèce , qu’on conferve au Cabinet du Roi, a un pied fix pouces de longueur totale ; la queue feule a quaire pouces fix lignes. Linn. amen. Acad, 1, p. 120, muf: Adolph. Frid 34, f: 1.386. L'Amérique. P—190 E—06 Le Tyrie 37. C. Tyria C. capite fubovaro ÿ ore edentuio : corpore albido, maculis rhom- beis , fufcis, triplici ordine longpitudinals difpofites. La tête un peu ovale ; la bouche dépour- vue de dents : le corps blanchâtre , avec des taches brunes, rhomboïdales, difpolfées fur trois rangs. ï Cette efpèce de couleuvre, qu'Haftelquift a trouvée en Egypte, fe a autres L. 1} AR ferpens du même genre par une triple rangée de taches rhomboïdales , d’une couleur brune, ui occupent toute la longueur du dos, Les écailles font lifles : la queue eft mince & pointue. Il a ordinairement deux pieds de longueur, & une groffeur égale à celle du doigt ; la queue a environ fix pouces. Linn. f. 7 386, muf. Adolph. Frid. 2, p. 45. L'Egypte. P—210 E—8; Le GuiNÉEN 38. C. Guineenfis C. capite ovato, depreffo : corpore albido , maculis albo 6 nigro mixtis , tranfverfalibus; variegato. La tête ovale, aplaue : le corps blanchätre, panaché de taches entremélées de noir & de blanc , & tranfverfales. La tête de ce ferpent, qui eft ovale, con- vexe fur le fommet, & obtufe pardevant, fe difingue à peine du corps. Le tronc eft court, d'une épaifleur égale à celle de la tête, & fe termine poñérieurement par une queue très. courte , arrondie , dont la peinte eft fort aiguë. La furface fupérieure du corps eft blanchâtre, & panachée de grandes taches entremélées de teintes blan- ches, noires, difpofées tranfverfalement. Le deflous du corps eft remarquable par une large bande brune, fituée fur le milieu du ventre, d’où partent, de chaque côté, des lignes noires, arrangées comme les feuilles que les Botaniftes appellent pirnées. La lon- gueur totale de lindividu que Gronou à décrit, n’étoit que de huit pouces fept li- gnes ; la queue avoit un pouce deux lignes. Scheuchz. Phyf. facra, tab. 660, fig. 7. Gronov. de ferp. p. 58, n. 393 Zoophyl. p. 24, 1.120... La Guinée. P— 135 E—42 Le SERPENT coRnu 39. C. Cerafles C. capire ovato, depreffo ; cornu utrinqué € palpebra fuperiore : corpore flavefcente , maculis lucidé ferrugineis & fufcis variegato. La tête ovale , aplatie ; une efpèce de corne ituée, de part & d'autre, au defus de la paupière : le corps jaunätre, avec des aches brunes, & d’autres d’une couleur fer- rugineufe, aflez claire. (PI. 36, fig. 1.) Ce ferpent extraordinaire eit fi bien carac- térifé, qu'il weft pas poñfible de sy mé- prendre. Sa tête eft aplatie fur le fommet, plus rétrécie par derrière que la partie du corps à laquelle elle tient, & fe termine antérieurement par un mufeau court & ar- rondi. Le deflus eft garni d’écailles, égales } OPHIOLOGIE. en grandeur à celles du dos, & difpofées recouvrement. À travers ces écailles , on voit fortir, de part & d’autre au deffus de Porbite de l’œil, une efpèce de corne , longue d’éen- viron deux lignes, un peu recourbée en arrière ; elle repréfente une petite pyramide carrée , dont chaque face feroit fillonnée par une rainure longitudinale & très-fenfible. La- matière de ces cornes eft de même natüre que celle des écailles ; elles adhèrent à la peau de la même manière que les écailles y {ont attachées. Le tronc eft revêtu d’écaiiles de figure ovale, relevées par une arête, & finit par une queue très-courte, en propor- üon de la taille de lPanimal, Tout le deffus du corps eft jaunâtre , & varié de taches irrégulières , plus ou moins foncées, qui repréfentent de petites bandes trarfverfaies 3 le deffous du corps préfente une teinte plus claire. La longueur ordinaire du Serpent corn eft d'environ deux pieds; la quete n’a que cinq pouces. El fupporte, dit-on, la faim & la foif pendant beaucoup plus de temps que la plupart des autres ferpens ; mais 1l'eft fr goulu , qu'il fe jette avec avidité fur les peuts oifeaux, & les autres annmaux, dont il fait fa proie. Ce ferpent étoit connu des an- ciens Égyptiens, ptufqu'’on le wouve gravé fur les obélifques, fur les colonnes des tem- ples , au pied des flatues, fur les murs des palais, & jufques fur les momies. Deux très- grandes pierres , apportées d'Alexandrie à. Londres, qui paroïfient avoir fait partie de la corniche d’un magnifique palais, & qu’on voit encore aujourd'hui dans la cour du Mujeum , préfentent, felon M. Ellis, plu- leurs figures de cérafles twès-bien gravées. Nous ne connoiffons point encore aflez les mœurs & les habitudes naturelles de cette couleuvre, pour pouvoir indiquer quelle a été la caufe qui a déterminé ce Peuple cé- lebre à placer de préférence fon image armi leurs cara@ères hiéroglyphiques. Au rapport de Belon, cette efpèce eft vivipare. Suivant Gefner, au contraire , la femelle pond dans le fable quatre ou cinq œufs, à peu près de la groffeur de ceux de pigeon. IL paroît qu'il y a plufieurs Cérafles ou Serpiens cornus qui diffèrent entre eux par le nombre des cornes dont le fommet de la tête eft garni. Suivant Solin & Nicander, on voit des indi- vidus quien ont quatre. _, NN I TEST ao propere cornua, cum muerla pideatur vipera fronce. Nie. GPHIOLOGIE, Albert mème prétend qu’on trouve des Cérafles qui ont huit cornes fur la tête. J’ai fait graver fur la p/. 8, f£8. 6, le deflin d’une de ces efpèces de ferpens, qui m’a été com- muniquée par un de mes amis; mais je pré- fume que c’eft une figure de cette vipere cornue que les Arabes préfenièrent à Haffel- quift , après avoir placé avec adrefle les ergots d’un oifeau fur l1 partie fupérieure de fa tête (1). Linn, [. n. 376. Hafjelq. aë. Upf. 1750, Tranfaë&. philofoph, ann, 1766. L'Egypte. Re a 147 63 A. de la Cepède. La Vipère D'Ecypte 40. C. Wipera C, capite ovato, pofficé dilatato : corpore ex ferrugineo albido ; maculis intenfroribus Vario. La tête ovale, élargie par derrière : le corps dune couleur blanchâtre, ferrugineufe, avec des taches plus foncées. Haffelquift a donné une defcription fort détaillée de ceue efpèce de couleuvre , dans les mémoires d'Upfal. Suivant ce grand Na- turalifle , fa tête eft très-aplatie, principale- ment à lendroit qui correfpond aux yeux, & très-renflée par les côtés. Le mufeau eft court, obtus ; la mâchoire fupérieure échan- crée ; celle d’en bas eft entière. Les narines occupent l'extrémité fupérieure du mufeau ; elles confiflent en deux petites ouvertures tan{verfales & étroites. Les yeux font placés prefque fur le fommet de la tête: la pru- nelle eft lancéolée , perpendiculaire, d’une couleur noire; & Pis jaunâtre. On trouve plufeurs petites dents fur le contour des deux machoires ; mais on en difingue principale- ment deux à la mâchoire fupérieure, qui furpaflent en longueur toutes les autres, & dont la morfure eft très-venimeufe : elles font recourbées vers la gueule, & fe cachent dans une efpèce de fourreau. Le tronc a une forme prefque quadrangulaire ; il eft plus épais vers la région du ventre : la queue ef conique , trés-efilée, & fe termine par une pointe recourbée. La furface inférieure du corps eft marquée d’un fillon dans toute fa longueur. Les écailles qui recouvrent la tête & le tronc, font ovales, relevées par une arête, & difpofées à recouvrement : celles de la queue différent peu de celles du dos. Tout (x) Le ferpent dont il s’agit ici a beaucoup de rapports 21 Je corps eft d’une couleur de rouille, blan- châtre , & parfemé de taches pareillement ferrugineufes , mais plus foncées. On re- marque à l’origine de la queue, trois taches noires, annulaires. La longueur ordinaire de ce ferpent eft d'environ treize pouces ; fa grofeur, à l’endroit le plus épais , eft de deux pouces deux lignes. On le trouve fur les confins de la Libye & de PArabie : ül paroït avant & après le débordement du Nil, La morfure de cet animal communique un poifon très-a@if , qui fait mourir à l'inflant les pigeons & les poules. Les habitans du pays ont trouvé cependant le moyen de Papprivoifer ; mais c’eft un fecret qui fe per- pêtue dans les familles , & qu'il n’eft pas pofible de découvrir. Ils prétendent que la {alive de l’homme caufe une efpèce de lan- gueur à ce ferpent, & que c’eft même un remède efhcace contre fa morfure. La Vipere d'Egypte entre dans la compofition de la thériaque. Les Egyptiens en font paffer tous les ans une grande quantité à Marfeille & à Venife, Hafelq, a&. Upf: ann. 1750, p. 24 Linn.f.n.275. L'Egypte. P—180o E—40 LE PANACHÉ 41. C. Warius C. capite fub- triangulart, latiffimo : corpore ferrugineo, cœruleo, nigro, alboque vario. La tête prefque triangulaire & très-large : le corps panaché de blanc, de bleu , de noir, & de couleur de rouille, On peut facilement reconnoître cette efpèce de couleuvre à la forme de fa tête, qui eft ués-large , d’une figure triangulaire , piane en deflus, dirigée en pente vers le mufeau, convexe par les cotés, & revêtue d’écailles polygones : la gueule eft armée de petites dents. Le tronc eft court, très-épais, fur-tout vers le milieu de fa longueur, & couvert de grandes écailles ovales. Tout le corps eft diverfifé par des taches bleues, blanches, noires , & ferrugiueufes ; elles font toutes nuancées & comme fondues enfemble. L'in- dividu que Gronou à obfervé avoit deux pieds wois pouces deux lignes de longueur totale. Gronov. de ferp. p. 67, n.38 Onne fait pas quel pays il habite. P—136 E—39 LE CaracarA 42. C. Caracara C. capite ovato, oblongo ; roffro elongato, acuminato : avec le Boa torcu (pl. 4, fig. 3-). J'en aï vu un autre def- fein, peint en miniature , à Ja bibliotheque du roi, dans le cabin:t des eftampes. corpore rubefcente ,nigris, cæruleis, viridibus, pupureifquè maculis vartegato. 22 La tête ovale ,; oblongue ; le mufeau alongé, pointu : le corps rougeâtre, & par- femé de taches noires, bleues , vertes, & purpurines. Sa tête eft oblongue, d’une forme ovale, & fe termine antérieurement par un mufeau long, pomtu, & fillonné par fes côtés. Les écailles du dos & de la queue font aflez grandes, lifles, éclatantes, carrées, & dif- pofées à recouvrement ; celles des côtés font plus longues & plus étroites. La longueur de la queue forme à peu près la moitié de la longueur totale du corps ; elle eft mince, efhiée, & pointue à fon extrémité. Le fond de la couleur ture fur le rouge ; les parties latérales du corps font agréablement pana- chées de noir, de bleu, de vert, & de pour- pre : le dos préfente une couleur rougeûtre. Sa longueur ordinaire et d'environ trois pieds ; la queue a quinze pouces. Gronov. zuf. de ferp. p. S8, n. 16. Zoophyl, p. 20, a. 99. Surinam, le Bréfeil. P—190 E—135 * LE Brrin 43. C. Bitin C. capite indiflin&o, mbricato : corpore fuprà ex flavo & bruneo vario ; abdornine albicante. ô La tête confondue avec le tronc, & cou- verte fur le fommet de petites écailles pofées à recouvrement : le defflus du corps varié de brun & de jaune; le ventre blanchâtre. Au rapport de Gronou, cette efpèce forme la nuance entre le genre des Boas & celui des Couleuvres. Sa tête n’elt pas féparée du tronc ; elle efl pointue antérieurement, plus comprimée que le milieu du corps, & re- vêtue fur le fommet de très-petites écailles ovales , aiguës, relevées par une arête. De- puis la tête jufqu’au milieu du tronc , Pépaif- feur de cet animal augmente par degrés infenfibles ; elle diminue enfuite dans la même proportion, & fe termine par une queue très-courte , d’une figure conique, mais fort pointue. L'ouverture de lanus con- fe en une fente tranfverfale, Immédiatement aprèsl’anus, on voit furle mâleles parties de la génération , qui forment deux corps longs “environ deux pouces trois lignes , & garnis d’un gland arrondi. Les écailles qui recou- vrent le tronc & la queue, font grandes, ovales , relevées par une arête longitudinale, peu adhérentes à la peau, & difpofées à he couvrement; celles du dos font plus petites que celles qui garniffent les côtés. Tout le dellus du corps elt pañaché de jaune & de O\F HO! E/O\G TE) brun ; le ventre préfente une teinte blanchä- tre. Gronou a décrit un individu defléché , qui avoit quatre pieds cinq pouces de lon- gueur totale ; & quatre pouces depuis Panus jufqu’à l’extrémité de la queue. Seb. vol. 11, pl. 98, fig. 1, Gronov. de ferp. p. 68,n. 41. Zoophyl.p.2$,n.132 Ceylan. P—14r E—24 LE CENcHRus 44. C. Cenchrus C. capite ovato , cataphraëo : corpore fufco albidoqué vario, fafciis albidis, tranfverfis. La tête ovale, garnie de plaques : le corps marbré de brun & de blanchäâtre , avec quel- ques bandelettes blanches, tranfverfales. Le ferpent dont nous donnons ici la figure, a été envoyé au Cabinet du Roi fous la dé- nomination de Cenrchrus. On en voit un autre de ce nom dans l’ouvrage de Séba (pl. 42, feg. 2)3 mais il diffère effentielle- ment de celui-ci par la teinte & la difpofition des couleurs. La tête eft revêtue d’écailles blanchâtres ; & il règne fur toute la longueur du dos une bande: d’un bleu clair, parfemée de points noirs. Le Cenchrus du Cabinet du Roi, au contraire , a la tête ovale , couverte par deffus de neuf plaques ; la gueule dé- pourvue de crochets ; le dos garni d’écailles lies, exagones, panachées de brun & de blanchätre : fur ce fond, on diflingue quel- ques bandes étroites, irrégulières, blanches, & tranfverfales ; le deffous eft pareillement varié de blanc & de brun. Cet individu a deux pieds de longueur totale ; la queue n’a que trois pouces fept lignes. On ne voit pas pourquoi on a donné à cette couleuvre le nom de Cezchrus, dont l’étymologie grecque fignife grain de mille. La forme ni la cou- leur de fes taches n’ont aucun rapport avec les graines de cette plante. Seroit-ce parce qu’il paroît dans le temps que le mille eft en fleur? M, le C. de la Cepede, Hifl. Nat. des Jerp. p. 248. L'Afte. P—iso E—47 L’'APre 45. C. Scaber C. capite parvo, depreffo, maculà nigré, bifidi in occipite : corpore fqua- mis carinatis veflito, nigris fufcifqueé maculis nebulato. La tête petite, aplatie, marquée fur la nuque d’une tache noire, fourchue : le corps couvert d’écailles relevées en carène, & de taches noires & brunes, difpofées par nuages. (GAME) La tête de ce ferpent eft très-zlatie, d’une forme ovale , & comme nuée par des ligues l OPHIOLOGIE: 23 brunes, livides, arrangées en zig-zag : il y en a une principale qui forme un angle au milieu de la nuque; & qui s’étend , de part & d'autre, en divergeant, jufqw'à langle oférieur de chaque mächoire. Les parues Pit de la tête, le contour des yeux, & les mâchoires, font panachés de teintes blan- ches & brunes. La gueule eft dépourvue de dents. Le. tronc eft revêtu de petites Ccailles relevées par une arête : c’eft ce qui lui a fait donner, par Linné, le nom de Scaber, qui fignifie raboteux , rude au toucher. La queue eft friée, & ne forme que la huitième partie de la longueur totale du corps. La furface fupérieure eft couverte de taches rondes & ovales, brunes & noires, nébuleufes, fur un fond blanchâtre : le ventre offre une teinte femblable. On remarque une grande tache brune , anguleufe , à Porigine du cou, Sa longueur ordinaire eft d'environ dix-huit pouces ; fa groffeur égale celle du doigt. Linn. muf. Adolph. Frid. 36, [. n. 3 4 Les Indes. P—228 E—44 Le SERPENT À LUNETTES 46. C. Naja C. capite parvo, cataphraëo ; maxillis retufis : thorace imembran utrinquée dilatato , fuprà confpicillo 2nfigiito : corpore cinereo. La tête peute, garnie de plaques ; les maächoires comme tronquées : la partie an- térieure du tronc élargie, de chaque côté, par une membrane, & marquée par deflus d’une figure qui repréfente des lunettes. { PI. 17, fig. 31.) Après le ferpent - poifon & Je ferpent Brälant , il n’y a pas dans l’Inde de plus redoutable que celui ci, ni de plus facile à diflinguer. Sa tête eft petite, relativement à la groffeur du corps, revêtue fur le fommet de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs ; favoir, deux au premier du côté du mufeau; deux au fecond; trois au troilième ; & deux au quatrième : celles-ci font les plus grandes. Le mufeau, au lieu de finir en pointe, ef très-obtus, & comme tronqué par devars: La mâchoire fupérieure eft armée de crochets venimeux, dont la morfure caufe la mort dans lefpace de quelques heures, Le trait le plus remarquable qui caradtérife ce ferpent, confifle dans une extenfion mem- braneufe des parties latérales du cou, depuis la fixieme plaque de la poitrine , jufqu’à la vingtieme. Sur la furface fupérieure du corps, au milieu de ce renflement, on remarque une figure blanche en dedans, bordée de noir, qui imite un arc de cercle, terminé antérieurement par deux anneaux; ce qui la fait comparer aux lunettes dont on fe fert pour aider la vue. Le refte du tronc eft life, arrondi, & d’un gris cendre. Il y a au Ca- binet du Roi un individu de cette efpèce, qui a quatre pieds quatre pouces fix lignes de longueur totale ; la queue feule a fept pouces dix lignes : l’extenfion du cou a plus de trois pouces de large. C’eft principale- ment lorfque cet animal eft irrité , qu'il gonfle & dilate cette membrane. Alors il fe redreffe, en portant horizontalement fa tête ; de forte qu’il paroïît coiflé d’une efpèce de chaperon que l’on a comparé à une cou- ronne : voilà pourquoi on l’a appelé , tantôt * Serpent à chaperon, tantôt Serpent couronne, La femelle fe diftingue du mâle, en ce qu’elle n'a point de figure à lunettes au deflus de lPextenfion membraneufe du cou. Linn. rufe Adolph. Frid. p. 31, fn. 382. M. le C. de la Cepède, Hifi. Nat. des ferp. p. 83. Les Indes ortentales. P 193 E 60 Linn, k 197 53 21. de La Cepède. En recueillant les defcripuons & les figures que les Naturalifles ont données du Serpent à lunettes, il paroît qu'il y a plufieurs varictés dans cette efpèce. a. Les dents antérieures prefque entière- ment cachées fous une peau : le corps d’un gris cendré ; le dos roufsätre : la figure du dos forme un petit crochet, de part & d’autre, à la place des deux anneaux qui imitent une paire deluneutes. Séb. 11, pl. 89, fig. 1 & 2. Klein, Herpét, p.17, n. 2 6 3. Laurent. fpec. med, 207, Le Royaume de Siam, les îles de T'ernate, b. Les dents longues & pointues : le corps d'un gris jaunâtre , avec des bandelettes d’un rouge foncé, difpofées par anneaux ; la qua- trième bande plus large que les autres : la figure du dos forme un petit crochet, de part & d'autre, à la place des deux anneaux. Sep, 11, pl. 89, fig. 3. Klein, Herpét. p. 18,n. 5. Lour. Jpec. med. 198. Les Indes. c. Le corps roufsâtre , revéir d’écailles tachetées de blanc : la figure du dos forme un petit crochet, de part & d'autre, à la place des deux anneaux. Se. 11, pl. oo, fig. 2. Laur. fpec. med. 201. Les lides. d, Le corps marbré de jaune, de brun, Ce CIN & de blanc ; la furface fupérieure du cou dune couleur brune, & marquée d’une tache blanche, liférée de noir, femblable à des lunettes. Linck. voyez Scheuz. pl. 749, fig. 9. Les Indes. ‘ Le SERPENT A LUNETTES DU BRÉSIL 47. C. Naja-Brafilienfis C. capite parvo , cata- phraëlo ; maxillis retufis : thorace vix utrin- ue membranä dilatato , fuprà perfpicillo fubcordiformi infgnito : corpore rufo, fafeiis fufeis. La tête petite, couverte de plaques ; les mâchoires tronquées : une peute extenfion membraneufe à la partie antérieure du tronc, ornée par deflus d’une figure en cœur : le corps roux, marqué de quelques bandelettes brunes. Parmi le nombre des Serpens à lunettes, dont Séba a donné la defcripuion & la figure, on doit diflinguer celui-ci, comme confti- tuant une efpèce particulière. Sa tête eft à peu près conformée comme celle de Pefpèce précédente ; mais lextenfion membraneufe qu’on trouve de chaque côté de la poitrine, n’eft pas aufli confidérable. Sur la partie fu- périeure de ce renflement, on remarque une figure en cœur , blanche dans le centre, noire en fes bords, & dont la pointe fe dirige vers la queue. Le fond de cette cou- leur eff relevé, de part & d’autre, par deux taches noires, dont la plus grande eft plus rapprochée de la tête. Le dos eft roux, - marqué, de diflance en diflance, de bande- lettes tranfverfales, d’un brun clair : l’abdo- men ef blanchâtre. Seb. 11, pl, 89, fig. 4. Le Bréfil, LE SERPENT A LUNETTES DU PÉROU 48. C. . MNaja- Peruvianus C. capite parvo, cata- phraëo ; maxillis retufis : thorace membranä zon dilatato , fuprà perfpicillo infignito : çorpore rufo,, albo, cinereoqué vario, La tête peute, garnie de plaques ; les mâchoires comme tronquées : point d’exten- fon membraneufe à la partie antérieure du wonuc, dont la furface fupérieure eft ornée d’une figure femblable à des lunettes : le corps youx, varié de blanc & de gris. - Voici encore un autre Serpent à lunettes, dont les caradères femblent fuflifans pour former une efpècediflince. Il a, comme tous les mâles de quelque efpèces & variétés que nous venons de décrire, une figure en forme de fuucttes fur la furface fupérieure du cou ; F OPHIOL O!G IE. mais il eit dépourvu de la membrane latérale , fufceptible d’extenfion , que quelques Natu- ralifes ont comparée à des ailes. De plus, on voit une bande brune, tranfverfale, qui repréfente une forte de collier autour du cou. Le corps eft roux, mélangé de blanc & de gris ; la furface inférieure offre une teinte plus claire. Séb. 11, pl. 85, fig. 1. Le Pérou. La RÉTICULAIRE 49. C. Reticulatus C. ca- pite fubovato, éataphraüo : corpore fquamis lævibus , cinereis, margine albis. - La tête un peu ovale, couverte de plaques : le corps garni d’écailles lifles , grisatres, bordées de blanc. (PL. 42. fig. 4.) Le nom donné à cette couleuvre défigne affez le principal cara@ère qui la diftingue. Sa tête, comme celle de la plupart des autres efpèces , cft ovale, garnie fupérieurement de neuf grandes écailles difpofées fur quatres rangs ; celles du dos font unies, en lofange, grisâtres, & bordées de blanc, ce qui re- préfente une efpèce de réfeau étendu fur le corps de lPanimal. Du refle, fuivant la re- marque de M. de la Cepède, la Rériculaire a beaucoup de rapporïts avec l’Ibiboca ; elle en diffère cependant par plufieurs caradères, & notamment par le nombre des plaques & des écailles qui recouvrent la furface infé- rieure. L’individu confervé au Cabinet du Roi a trois pieds onze pouces de longueur -totale ; la queue n’a que dix pouces. M. Le C. de la Cepède, Hifi, Nar. des ferp. p. 333. La Louifiane. | P—218 E—80 LE SERPENT Domestroue $o. C. Dormneflicus C. capite oblongo ; fafci& inter oculos bipar- tité : corpore cinereo, maculis fufcis conf- perfo La tête oblongue; une bandelette entre les yeux, divilée en deux parties : le corps gris parfemé de taches brunes. Selon Linné, cette efpèce de couleuvre a de très-grands rapports avec le Fer à cheval; les couleurs & les dimenfons font à peu près les mêmes, mais on diflingue principa- lement celle-ci par le nombre des plaques qui recouvrent le ventre , & par une bande divifée en fon milieu par deux taches noires , qu’elle porte fur le fommet de la tête. Ce même ferpent fe trouve en Barbarie, où il entre familièrement dans les maifons ; ce qui lui a fait donner, par Linné , le nom de Serpent Domeflique. Linn.f.n. 389. La Barbarie. P—245 E—04 Le £ OPHIOLOGIF. E CENDRE gi. C. Cinereus C. capite ovato, convexo ; fquamis in occipite majoribus ; ‘ apice truncatis : corpore cinereo j. abdomine anpulato. L La tête ovale, convexe; l’occiput garni @’écailles plus grandes & tronquées au fom- met : le corps d’un gris cendré ; le ventre anguleux. Suivant Linné , cette couleuvre a [a tête d’une forme ovale, renflée par deflus, re- vêtue fur la nuque de grandes écailles tron- quées au fommet, & marquée fur les côtés de plufeurs lignes noires, tranfverfales. Les parines font trés-ouvertes 3 les yeux gros; & les dents flexibles. Le tronc eft couvert de petites écailles liffes, difpofées fur dix- meuf rangées, & fe termine par une queue efilée, plate en deflous & rayée tranfverfa- lement, garnie par deflus d’écailles bordées de brun; de forte que fa furface fupérieure aroît couverte d’un réfeau : l'abdomen eft lanc & d’une forme anguleufe. Le Cerdré a beaucoup de reffemblance avec le Serpent à collier. Linn. f.n. 388. Les Indes, P—200 E—137 L'IgrBoca $2. C. Ibiboca C. capite fubovato, cataphraë&o : corpore fquamis lævibus, mar- gine albis. La tète un peu ovale, couverte de pla- ques : le corps garni d’écailles unies, bordées de blanc. Cette dénomination, que Séba a employée pour défigner le Boa mangeur de chèvres, eft prife ici pour défigner une efpèce paru- culière de couleuvre, qui fait partie de la colle&ion du Cabinet du Roi. Le deflus de da tête eft garni de neuf grandes écailles dif- pofées fur quatre rangs; celles du dos font rhomboïdales, unies, grisâtres, bordées de blanc, & un peu féparées, en plufieurs en- droits , les uues des autres. L’individu d’après lequel cette defcription a été faite , ef mâle , & a été mis dans lefprit-de-vin pendant que fes deux verges fortoient par de Panus : chacuné ef longue de fix lignes & a fix lignes de diamètre : lorfqu’eHe s’épa- nouit, lextrémité, qu’on pourroit comparer à une fleur radiée, prélente cinq cercles concentriques de membranes pliffées & frangées, autour defquels on voit quatre autres cercles de piquans , de nature un peu écailleufe , & longs de deux lignes : la fur- face extérieure elt pareillement hériffée d’af- pérités. On peut voir une conformation à 2$ peu près femblable fur la figure qui repré- lente le Baï-rouge. L'Ibihboca à cinq pièds cinq pouces fix lignes de longueur totale ; la queue eft longue d’un pied fept pouces une ligne. M. le C. de la Cepède, Hiff. Nat. des: Jerp.p. 328 Le Bréfil. P—176 E—r121 L’ArGus $3. C. Argus C. capite fubcordato, occipite gibbo, bilobo : corpore ocellis mulri- glici ordine tranfverfim poftis. La tête en cœur, renflée, & comme divifée en deux lobes vers locciput : le corps orné de taches en forme d’yeux, difpofées fur plu- fieurs rangées tranfverfales. (PI. 30, fig. 63.) Ce ferpent eft remarquable par la forme de fa tête qui eft ovale, couverte de grandes écailles fur le fommet, relevée en bofle, & divifée en deux lobes vers l’occiput. Ses mâchoires font larges, enflées, & garnies chacune de longues & groffes dents. Le tronc eft couvert d’écailles rangées en échiquier, & marquées chacune d’une tache blanche : ce fond eft encore relevé par d’autres taches circulaires, femblables à des yeux, & difpo- fées avec ordre fur des lignes qui s'étendent tranfverfalement fur plufieurs rangées paral- lèles. Ce font ces efpèces d’yeux qui ont fait donner à cette couleuvre le nom d’Arous : ils font rouges en leur centre, & environnés de deux cercles , dont l’intérieur eft blanc, & Pextérieur d'un beau rouge. Les plaques qui recouvrent l'abdomen font jaunâtres ; on en ignore le nombre, ainfi que celui des écailles qui garniflent la furface inférieure. de la queue. Séb. 11, tab. 103, fig. 1. Linn. Ve dose LE MOuCHETÉ $4. C. Guttatus C. capite ovato, antice declivt : corpore livido , maculis rubris & nigris in dorfo; quadratis vero in abdomine. La tête ovale, dirigée en pente vers le mufeau : le corps livide , avec des taches rouges & noires fur le dos, & carrées fur le ventre. (PI. 23, fig. 48.) C’eft un des beaux ferpens qu’on trouve dans la Caroline. Sa tête elt courte, renflée au deffus des yeux, & dirigée en pente vers le mufeau. Son corps eft très-eflilé , relative- ment à fa longueur ; ce qui lui donne la facilité de grimper jufquà l'extrémité des branches les plus da Le deflus du tronc eft dun gris bleuâtre , parfemé de grandes taches ovales, d’un rouge très-écla- tant, arrangées longitudinalement, Sur les cotés, on remarque, de part & TS une 2 & ‘ rangée de taches jaunes , tiangulaires, qui correfpondent aux intervalles des taches rou- ges.Le deflus du corps eft pareillement mar- qué de taches noires, carrées , difpofées alternativement à droite & à gauche. La lon- gueur de la queue n’eft que la fixième partie de celle du corps. Au rapport de Catesbi & de Garden, ce ferpent fe uent fur les arbres, & dans les trous fouterrains. Dans les mois de feptembre & d’ottobre , on le trouve fréquem- ment fous terre , auprès des racines des pa- rates, dont il fait peut-être fa nourriture. Cet animal n’eft point dangereux ; il a fou- vent plus de quatre pieds de longueur. Ca- tesb. Carol. 2,p. 60, tab, 60. Linn. [. n. 385. La Caroline. P— :; —— 2127 223 E—60 LE FER À CHEVAL $$. C. Hippocrepis C. capite oblongo ; rofiro adunco; fafciä arcuatä in oécipite : corpore livido, maculis fufcis rotun- dis, multiplici ferie; mediis maximis. La tête oblongue , terminée par un mufeau crochu ; une tache en forme de croiffant fur la nuque : le corps livide, parfemé de plu- fleurs rangées de taches rondes & brunes ; ceiles du milieu font pius grandes que les autres. (PI. 28, fig. 58.) Les traits qui caradérifent cette efpèce de couleuvre font trop bien prononcés pour qu'on puiffe la méconnoître. Sa tête eft oblongue, plus large par derrière , rétrécie pardevant , & fe termine par un mufeau recourbé : le fommet eft marqué de plu- fieurs taches brunes, qui diffèrent entre elles par leur forme & Îeur poftion ; la première & celles qui occupent la partie poñérieure de la tête, font en croiffant, & difpofées en fens contraire ; celle qui ef entre les yeux imite un fer de cheval. Le tronc , qui eft beaucoup plus délié que ja tête, préfente, fur un fond livide, plufieurs rangées de taches brunes , arrondies, qui diminuent infenfiblement de grandeur depuis Ja rangée du milieu jufqu’à celles qui font fur les parties latérales. La longueur de la queue r’eft que la cinquième partie de celle du corps. Linn. muf. Adolph. Frid. 36, [. n. 388. Laurent. fpec. med. 77. L'Amérique, P—232 E—04 Le Morure $6. C. Molurus C. capite oblonpo, poffice latiori, anticè rotundato : corpore lutefcente, maculis Tufes , margine nLgrical- 41bus yariegato. OÔÜ PHIOLO GIE: La tête oblongue, plus large par derrière } arrondie pardevant : le corps jaunätre , avec des taches roufles , bordées d’une teinte fon- cée. (PI. 40, fig. 2.) J’at eu occafion de voir un individu em< paillé de cette efpèce. Il a beaucoup de rap- ports avec les Boas, fur-tout par la confor- mation de la tête , qui eft d’une forme oblongue, très-large par derrière , rétrécie vers les yeux, arrondie à lendroit du mu- feau, & couverte fur le fommet de neuf grandes écailles difpofées deux à deux fur quatre rangs ; il y en a trois à la rangée qui eft entre les yeux. On ne trouve point de crochets mobiles dans la gueule, Ce ferpent n'eft donc pas dangereux. Les écailles du tronc font grandes, ovales, & lifles. Tout le corps eft d'un blanc jaunâtre ; & ce fond eft relevé, fur le milieu du dos, par une rangée longitudinale de grandes taches rouf- fes, bordées de brun. On voit fur les côtés d’autres taches qui imitent plus ou moins celles de la furface fupérieure du dos. Le Molure qw'on conferve au Cabinet du Roi, & qui a fervi de modèle à notre figure, a fix pieds de longueur totale ; & neuf pouces feulement depuis lPanus jufqu’au bout de la queue. Linn. f. n. 387. M. le C. de la ue Hif. Natur. des ferp: p.218. Les ILES, . P. 242 E s9 Linn. 255 65 M. de La Ccpède. L'Ourarsawa 57. C Oularfawa C. capite depreffo , poflicé dilatato : corpore egregie teffellato. La tête aplaüe , élargie par derrière : le corps divifé en compartimens très-réguliers. M. le Baron de Wurmb trace aimfi les ca- radères qui diflinguent cette efpèce de cou- Leuvre. Sa tête eft groffe, plate, & large, fur-tout par derrière : fon nez épais eft re- couvert d’üne peau écailieufe , & percé de deux ouvertures qui lui donnent quelque reflemblance avec le mufeau d’un chien. Le fommet eft garni de neuf grandes écailles polygones, difpofées fur quatre rangs; on en voit hui: autour des yeux; & fix, de part & d'autre, fur le bord de la machoire infé- rieure. La gueule ef grande & dépourvue de crochets mobiles; mais les mâchoires font armées, de chaque côté, de deux rangées de dents pointues, recourbées en arrière, & cachées dans les gencives ; les plus grandes font du côté du mufeau. La langue eft ronde > DPIHTOLOIGIE: LP % (à bafe, d’une couleur noire, & divifée en deux à l’extrémité. Le twonc eft garni d’écailles triangulaires ; les plus larges avoi- finent les plaques du ventre. La plus grande épaifleur de l'animal eft vis-à-vis le milieu du tronc ; il s’amincit enfuite vers les deux extrémités. Ce ferpent eft fur-tout remarqua- ble par l'éclat & l’aflortifflement de fes cou- leurs. Le deus de la tête eft d’un gris mêlé de bleu ; le bout du mufeau tire un peu fur le jaune; les écailles qui bordent la mâchoire fupérieure offrent une teinte plus pâle. Deux raies d’un bleu foncé partent de l'angle des yeux, s'étendent au deflus du cou, & sy réuniflent en arc, à un pouce de diftance de la tête. Une troifième raie de la même couleur règne depuis le mufeau jufqu’à l’occiput, où elle fe divife en deux pour embraffer une tache jaune , conformée en cœur, & en- tourée de quelques points bieus. Tout le corps eft couvert de bandes bleues très- éclatantes, bordées d’un jaune couleur d’or : ces bandes, dont les unes font longitudinales & les autres tran{verfales, forment des efpèces de compartimens qui préfentent un coup- d'œil agréable. Le milieu de ces carreaux eft, fur le dos, d’un gris changeant en jaune, ên bleu, & en vert, fuivant la manière dont il réfléchit la lumière ; il eft d’un gris plus clair fur les parties latérales du tronc, ainf que fur la queue, où les carreaux font plus petits que fur le dos. Chaque côté du corps préfente une rangée longitudinale de taches blanches, placées aux endroits où les bandes bleues fe croifent : le deffous du ventre ef jaunätre. D’après les dimenfions priles fur un individu femelie de neuf pieds un pouce fx lignes de longueur totale, la tête avoit uois pouces de long , & deux pouces de * large par derrière, fur un pouce fix lignes de hauteur. La circonférence du cou étoit d’environ trois pouces neuf lignes ; celle du tronc , dans fa plus grande épaifleur, de neuf pouces dix lignes. La longueur de la queue na pas été donnée, L’Oularfawa n’eft point à craindre par fon venin, mais plutôt par fa force prodigieufe : il fe nourrit d’oi- feaux, de rats, de fouris; les animaux même d'une grofeur confidérable n’échappent point à fa pourfuite. On le trouve dans Pile de Java, où les habitans lui ont donné le nom que nous lui avons confervé , & qui figniBe Serpent des terres à ris. Ceux qui, au lieu d’habiter les baffes plantations ; ont établi leur demeure dans les bois touffus, & fur les parties les plus élevées de Pile, parvien< nent à ume groffeur monflrueufe : 1l y en a quelquefois qui font de la groffeur de Parbre qu'on appelle pirang. Mém. de Baravia, ann. 1787. L'ile de Java. P—312 E—03 LA TÈTE-TRIANGULAIRE $8 C. Capite- tridnpulatus C. capite triangulari ; maxilld Juperiore utrinqué elevatä in vertice : corpore viridi, imaculifqué vartis, in tænlam con- fluentibus. : La tête triangulaire ; la mâchoire fupérieure relevée en faillie, de part & d’autre, fur le fommet : le corps vert, parfemé de taches diverfes, qui, en fe réunilfant, forment une bandelette. (pl. 28, fig. 2). | On voit au Cabinet du Roi un ferpent envoyé, fous le nom de vipére de l'ile Saint- Euftache, que M. le Comte de la Cepide a nommé Téte-triangulaire. En eflet, fa tête paroit d'autant plus triangulaire , que les deux extrémités de la mächoire fupérieure forment, par derrière, deux pointes très- faillantes. De plus, le fommet de la tête & le tronc font revêtus d’écailles rnomboïdales & unies, au lieu d’être relevées par une arête, comme celles qui recouvrent le dos dela vpére. La machoire fupérieure eftarmée, de chaque côté, d’un crochet mobile , fem- blable par fa forme à ceux des ferpens venimeux. La furface fupérieure du corps eft verdâtre , & parfemée de taches de He figures fur la tête & fur le dos, où elles fe réunifent pour former une bande irrégu- lière & longitudinale. Les plaques du ventre font d’une couieur foncée , & bordées de blanchätre. L’individu que M. de la Cepède a décrit a deux pieds de longueur totale; la queue feule n’a que trois pouces neuf lignes. Séba a donné la defcription & la figure d’une vipére verte de Vile Saint-Euflache, qui me paroît être la même que celle dont il eft ici queftion. Séb. 11, pl. 36, fi. 3. M. le C. de la Cepède, Hifi. Nat. des ferp. p. 132. L'ile Saint-Euflache. P—1$0 E—67 * La CourEssE $9.C. Curfor C. capite fubovato : corpore fuprà viridi, maculis albis, elonga- tis, duplict ordine digeflis ; lateribus abdomi- neque albrs. La tête un peu ovale : le corps vert par deflus, & marqué de taches blanches, alon- gées , difpofées fur deux ee ; le deflous À 28 & les cotés du corps blanchâtres. (PI. 42, fig. 3.) On conferve au Cabinet du Rorunindividu de cette efpèce, qui a été envoyé de la Mar- tinique. Sa tête elt garnie fur le fommet de neuf grandes écailles ; celles du dos font ovales, lifles, & verdâtres. Sur ce fond, on remarque deux rangées longitudinales : de petites taches blanches & alongées : le def- fous & les côtés du corps font blanchätres. Sa iongueur ordinaire eft d'environ trois pieds ; la queue a neuf pouces fept lignes. La morfure de ce ferpent n’eft point dange- reufe, Il fe cache auffi-1ôt qu'il aperçoit quelqu'un, & s'enfuit avec précipitation : de là lui eft venu le nom de Coureffe. M. le C. de la Cepède, Hifi. Nat, des ferp. p. 281. Rochefort, Hifi. des Antilles, vol. 1, p. 294. La Martinique, P—185 E—10$ LA COULEUVRE COMMUNE 60. C. Vulgaris C. capite ovato, cataphraëo : corpore fub- viridi, punétis & lineis flavefcentibus, ordine digeflis. La tête ovale , garnie de plaques : Le corps verdâtre, parfemé de points & de petites lignes jaunes, difpofés avec ordre. (pl.38, fig. 3). Ce ferpent, fr commun dans nos provin- ces méridionales , a la tête d’une forme ovale, un peu aplatie, & garnie Iur le fommet de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs. Les yeux font brillans, & environnés æécailles couleur d’or. Les mâchoires, dont le contour eft arrondi , font pareillement re- vêtmes de grandes écailles d’un jaune plus ou moins pale : on en compte dix - fept à la mâchoire fupérieure , & vingt à Pinfé- rieure. Dans lintérieur de la gueule , on trouve, de chaque côté, une double rangée de dents inmobiles, crochues, blanches, & tranfparentes ; 1l y er a communément treize, de part & d'autre, au rang extérieur de chaque machoire; & dix feulement à la rangée in- térieure : ainf le nombre des dents dont la gueule eft armée, fe porte communément à quatre-vingt-douze. La plus grande épaiffeur de lanimal eft vers le milieu du tronc; il $amincit enfuite vers les deux extrémités, mais fur-tout du côté de la queue. Tout le corps eft revêtu d’écailles ovales , d’une cou- leur verte plus ou moins foncée, fur laquelle On voit s'étendre, d’un bout à l’autre, un grand nombre de raies compofées de petites taches jaunes de différentes figures, les unes ONPIR/IO TIOCGÉRE alongées, les autres en lofange, & un peu plus grandes vers les côtés que fur ie milieu du dos. Le deffous du corps eft jaunûâtre : les plaques qui le recouvrent font bordées de noir, & marquées d’un point noir à chaque bout; ce qui produit, de chaque côté de la _furface inférieure du corps, une rangée très- fymétrique de points & de petites lignes, placés alternativement. Ea longueur ordi- naire de ce ferpent eft de trois à quatre pieds; celle de la queue ne forme que la quatrième partie de celle du corps. Cette efpèce de: couleuvre .eft fort douce & très- ümide ; elle prend la fuite auffi-tôt qu’on la découvre, & ne cherche à mordre que lorf- qu’elle ef très-irritée. Dans cet état, fes mor- fures , quoiqu’elles ne foient pas très-dange- reufes caufent néanmoins, fur les hommes.& fur les animaux , des inflammations & des fup- purations fort abondantes. J’ai vu deux ow trois perfonnes , qui en avoient été mordues, fouffrix pendant long-temps des bleflures qu’elles avoient reçues, Du refle, ce n’eff que dans ces momens de fureur que cet animal eft à craindre. Quand on le carefle, il ne fait aucun mal ; il eft même fufcepuble d’une efpèce de domefticité. On en a vu fe laiffer entoruller autour des bras & du cou, fe rouler en fpirale, fe fufpendre , fe retour- ner en différeus fens , & obéir aux divers . mouvemensqu’on vouloit lui infpirer. Les Empiriques fe fervent de ce ferpent pour amufer & pour tromper le peuple. Les bonnes gens de la campagne croient que ces Char- latans ont le pouvoir de fe faire obéir au moindre gefe, tandis qu’ils ne peuvent quel- quefois regarder cet animal qu’en tremblant. M. le C. de la Cepède, Hifi. Nat. des ferpe p«157..La France. P—206 E—107 a. Il paroït que le ferpent nommé par M. Cet Colubro uccellarore | w’eft qu’une variété de cette efpèce. La couleur du dos eft noire, variée de jaune ; le ventre eft jau- nètre. Él a ordinairement quarante pouces de longueur, & deux pouces de circonférence dans fa plus grande groffeur. Il grimpe fur les arbres pour prendre les œufs & les petits oifeaux dont il fait fa nourriture. M. Cerri, Hifi. Nar. des amphib. de la Sc daigre. P—219E—102 Le Boica 61. C. Ahætulla C. capite fubovato, ‘cataphraëo , fuprà oculos convexo : eorpere GOPHIOLOGIE. ex viridi & auro nitidiffimo ; fquamis dorfali- bus apice nigris. La tête un peu ovale, couverte de grandes écailles , & renflée au deflus des yeux : le corps mélangé d’une couleur verte & dorée, très-éclatante ; les écailles du dos noires veïs leur fommer. (PL, 27, fig. 55.) Le Boipa eft dans cet ordre danimaux, ce que le paoz eft parmi les oifeaux ; c’eit le -plus éclatant, le plus riche, & le plus beau de tous les ferpens. Sa tête, qui eft aflez groffe en proportion du corps, forme une petite convexité au deflus des yeux, & fe termine par un mufeau obtus : le fommet eft recouvert de neuf grandes écailles difpofées par paires, excepté entre les yeux, où il y en a trois; celles de la feconde & de la der- nière paire font plus grandes que les autres. La mâchoire fupérieure eft blanche, & le deflus de la tête d’un bleu foncé : ces deux couleurs font féparées par une bandelette noire, qui s'étend derrière les yeux. Le tronc eft revêtu d’écailles lifles ; celles du dos font marquées de brun à leur fommet : de forte que toutes ces taches forment, fur la parue fupérieure du tronc, une efpèce de réfeau dont l’effet eft très-agréable , & font refforur la couleur principale , qui eft un mélange refplendiflant d’or, de vert, & de bleu. La queue eft prefque auf longue que le tronc : de plus, elle elt très-déliée, aplatie par deflus & par deffous, & anguleufe par les côtés. ‘Les plus longs individus de ceute efpèce ont plus de trois pieds ; leur plus grande groffeur “égale celle d'une plume de cygne. Le Boiga et très-doux. Dans lile Borneo, les enfans jouent avec lui, le manient fans. crainte, .& Pentortillent autour de leur corps. Ce ferpent vit ordinairement fur les arbres, & fe nourrit de petits oifeaux : on prétend qu'il les atire par un petit fiflement qui lui eft propre , & que, trompés par certains fons ‘qui leur font agréables, ces oifeaux avancent jufques far le ferpent, qui en fait fa proie. Lin JNn587.\ Scb) 2 tab. 82 , fig. 1. L'Afre, l'Amérique. P—163 E—150 LE RÉSEAU Noir 62. C. Arro-reticulata C, capite ovato , antice obtufo : corpore albo- cærulefcente, fquarmis marpine nigris. La tête ovale, obtufe pardevant : le corps d’un blanc tirant fur le bleu , avec des écailles bordées de noir. On trouve la figure d’un ferpent de cette | pl, 109, fig. 1. 29 efpèce dans la PAyfique facrèe de Scheuchzer. Sa tête, fuivant Gronou, eft ovale, aplatie, obtufe pardevant, & couverte fur le fommet de très-grandes écailles polygones. Le tronc eft aminci du côté de la tête; il fe termine poñtérieurement par une queue effilée, dont la longueur n’égale pas la moitié de celle du tronc. Tout le deflus du corps eft d’un blanc qui ure fur le bleu : ce fond eft relevé par de petits traits noirs qui bordent les écailles, & qui font paroître ce ferpent couvert d’un réfeau noir : la partie inférieure du corps et blanchâtre. Gror. Zooph. p. 24, n. 127. Scheuchz. Phyf. facr. pl. 746, fig. 2. La Guinée, P—141 E—56 Le GLiricaPpaA 63. C. Gliricapa C. capite ovato , oblongo : corpore fuprà cinereo-cæru- Leo; fafciis duabus nigro-cœruleis, laterali- bus ; abdomine fubalbido. La tête ovale, alongée : le corps d’un bleu cendré fur le dos; deux bandes d’un bleu foncé fur les côtés ; le ventre blanchätre. Ce ferpent a la tête d’une forme ovale, alongée , & couverte de grandes écailles fuz le fommet, comme on en trouve fur la plu- part des efpèces qui compofent ce getire. Le tronc, qui eit affez mince, eft plus épais dans le milieu de fa longueur, & efhilé vers les deux extrémités, La queue eft pentagore, très-flexible : Gronou n’a point déterminé fa longueur , parce qu’elle avoit été tronquée. La partie fupérieure de la tête, du tronc, & de la queue efl d’un gris bleuâtre : les côtés font marqués, de part & d'autre, d’une large baride bleue plus foncée , qui eft prefque interrompue, à l’endroit de fon origine, par un amas de taches blanches : enfuite, elle-eft comme divifée en deux bandelettes bleues, par une ligne blanche qui la partage dans toute fa longueur : le deffous de la tête, du tronc, & de la queue ef blanchâtre. L’in- dividu que Gronou a obfervé avoit près de wois pieds de longueur totale. Grorvy. mufe (de Jerp pa 60, 221% Zoophi pr229 rm 40m Scheuchz. Phyf. fac. tab, 629, fig. 6. Séb.1, Surinam, Ceylan. P—176 p—166, 6 au dela. LE RuomgoïpaL 64. C. Rhombeatus C. capire ovato , conv:x0 : corpore cærulefcente, ma= culis nigris, rhombeis, 1n medio cæruleis, triple ordine digeflis. La tête ovale, convexe : le corps bleuâtre, avec uois rangées de taches noires, rhom- 30 boïdales, bleues dans le centre. (PI. 16, fig. 24.) Ce ferpent eft fur-tout remarquable par le fond de fa couleur, Il a la tête ovale, un peu renflée fur le fommet ; les yeux gros; & la gueule garnie de dents flexibles. Le tronc eft arrondi, & terminé par une queue dont la Jongueur égale la quatrième partie de celle de Panimal. La furface fupérieure du corps; qui eft bleuâtre , préfente trois rangées de taches noires, en forme de lofange, & per- cées dans leur milieu, où l’on voit la couleur bleue du fond : le deffous du corps eft mé- | langé de blanc & de bleuätre. La longueur du rAomboïdal eft d'environ fix ou huit pouces ; fa groffeur égale celle du doigt. Linn, muf. Adolph, Fridér. p. 27. Les Indes. ; P—157 E—70 LE Dipse 65. C, Dipfus C. capite ovato, oblongo, anticè obtufo : corpore fquamis cæ- rulefcentibus , margine albis; cauda Jubrtus lineatä, La tête ovale, oblongue, obtufe parde- vant : le corps garni d’écailles bleuâtres , bor- dées de blanc; une raie fur la furface inférieure de la queue. (PL. 24, fig. 50.) La tête de cette efpèce de couleuvre el un peu épaifle, anguleufe, & obtufe par fon extrémité antérieure, Les yeux font grands ; & les-narines occupent les parties latérales du mufeau. La mâchoire fupérieure eft armée, de part & d'autre, d’un crochet mobile , qui diftille un venin dangereux. Le dos eft d’une couleur bleuâtre, & garni d’écailles ovales, dont les bords font blan- châtres: le deffous du corps eft blanc; la queue longue, très-eflilée, & marquée en deflous d’une future bleuâtre. Nous ne favons point fi le ferpent dont 1l eft ici queftion eft le Dipfas des Anciens. Les defcriptions qu'ils nous ont laiffées font trop vagues & trop incomplètes pour qu’on puifle rien en con- clure de certain. Selon Lucien, le Dip/as eft le plus redoutable de tous les ferpens qui vivent dans les fables brülans de PEthiopie. Son venin eft très-aif, & excite, dans ceux qui ont été mordus, une foif brûlante, qui les fait périr en peu de temps : de là lui eft venu le nom de Dipfus , formé d’un mot grec qui fignifie foif. Agricola dit que ce ferpent lui-même eft tourmenté d’une foif violente, & que l’excès avec lequel il boit, OPHIOLOGIE. lui diftend le ventre au point de le faire crever, Nicander femble confirmer cette opinion, In mediis furiebant Dipfades undis, Linn, f.n. 386. L'Amérique, P—1$z E—:i35$ LÉ BLUET 66. C. Cæruleus C. capite ovato, oblongo : corpore cæruleo, fquamis altere latere albis. ï La tête d’une forme ovale , alongée : le corps bleu, garni d’écailles marquées, d’un côté, d’une tache blanche. (PI, 10, fig. 12.) Linné met ce ferpent au nombre de ceux qui font remarquables par leur grandeur, Sa tête eft ovale, oblongue , terminée par un mufeau arrondi : les narines font à peine fen- fibles. Le tronc eft couvert d’écailles ovales, marquées, d’un côté feulement, d’une tache blanche , alongée, ce que l’on obferve par-’ ticulièrement fur le dos. La furface fupérieure de la tête & du tronc ofiïe une couleur bleuâtre, dont la teinte diminue d’intenfité à mefure qu’elle approche du ventre, La queue eft mince, très-déliée, d’une couleur bleue, plus foncée que celle du corps, & fans au- cune tache. Linn, amen, Acad, 1, p. 303, a, 31. L'Amérique, P—165 E—24 * La COULEUVRE BLEUE 67, C. Cæœruleus C, capite ovato , oblongo : corpore fuprà cæruleo; lineä laterali ad anum albida ; abdomine ex viridi albido. La tête ovale , oblongue : le corps bleu par deflus, avec une ligne, de part & d'autre, fur les côtes; elle eft d’une couleur blanchâtre vers Janus ; le ventre d’un vert qui ure fur le blanc. Ce ferpent a la tête oblongue, ovale, plane fur le fommet , & garnie en cet endroit de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs. Le cou ef prefqu: aufli gros que la tête ; & le tronc très-eflilé. La queue eft pa- reillement mince , dune figure quadrangu- Jaire, & fe termine en pointe fort alongée ; fa longueur. égale à peu près la moitié de celle du corps. Le dos elt bleu. De chaque coté de Ja tête, il part derrière lorbite des yeux, une ligne noire qui fe prolonge jufqu’à Panus ; la couleur noire s’eflace à mefure qu'elle s'éloigne de la tête, de forte qu’à approche de Panus, ces deux lignes paroif- fent blanchätres : le ventre préfente une teinte verte qui tire fur le blanc. L’individu que Gronou a décrit avoit onze pouces de lon- OP D OL O GITE. 31 gueur totale, depuis le bout du mufeau juf- qu’à l'extrémité de la queue, Gron. de ferp. ‘p.6152.234 On ne fair quel pays il habite. P—:172 E—142 La Lisse 68. C. Coronella C. capite ovato, cataphraëlo : corpore fuprà cæruleo ; latera- Liter rufo ; maculis in dorfo ovatis ,‘alternis , diflin&is. La tête ovale, revêtue de grandes écailles : le corps bleuâtre par deflus ; roux vers les côtés, avec des taches ovales , féparées, pofées alternativement fur le dos. { PI. 36, Hg. 2.) Cette couleuvre, quoiqu’aflez commune dans nos provinces feptentrionales , a refté pendant long-temps inconnue aux Natura- liftes : M. Laurent eft le premier qui en ait fait mention dans fon excellent Traité des: ferpens & des reptiles. Sa tête eft d'une forme ovale, un peu aplatie fur le fommet, & garnie de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs. Ses yeux font pleins de feu, & placés au milieu d’une bande très-brune, qui s'étend parallèlement à louverture de Ja bouche, depuis l'extrémité du mufeau juf- qu'au delà des angles de la gueule. Les mâchoires font revêtues d’écailles blanchà- tres ; celles du dos font ovales & trés-liffes , ce qui forme le principal caraûère diftin&if entre cette efpèce & le Serpent à collier. La tête eft d’un gris obfcur, marquée fur la nuque de deux grandes taches triangulaires , d’un jaune un peu foncé : le dos eît bleuâtre, & parfemé , depuis la tête jufqu’a l’extrémité de la queue, de deux rangs de petites taches égales, rondes ou ovales, placées de manière que celles d’une rangée correfpondent aux intervalles qui féparent les taches de lPautre rang : Les côtés font roux & obfcurcis par quelques tâches. Les premières plaques qui recouvrent le deflous du corps font blanchä- tres dans le centre, & rouffes en leurs bords ; enfuite, depuis la huitième du côté de la tête, elles deviennent infenfiblement plus rouffes : celles qui avoifinent lanus font bleuätres & mouchetées de blanc. Ce ferpent fe plait dans les endroits humides & ombragés. fl eft quelquefois aifé de Pirriter, lorfqu'il eft dans l’état fauvage ; mais en le prenant jeune, on parvient aifément à le rendre familier. M. Laurenti s’eft afluré, par des expériences faites avec foin, & fur des animaux de dif- férentes efpèces, que fa morfure n’eft point venimeufe. Laur. fpec.ined, p.84, 6 p, 184; pl. S, fig. L'Europe, les Indes occidentales, & les grandes Indes. P—178 E—46 a. M. Laurenti regarde comme une va- riété de cette efpèce, un ferpenit dont Séba a donné la defcripuon & la figure. Le dos offre une belle couleur rouge ; le ventre eft blanc : Les taches du dos font alternativement réunies. Séb. 1,pl. $4, fig. 4 Laur. fpec. med. 84. LE Vampum 69. C. Fafciatus C. capite ovato, convexo : corpore fuprà intense cæruleo ; ab- domine maculis dilucidioribus nebulato, La tête ovale, convexe : le dos d’un bleu foncé ; le ventre nué de taches plus claires. (PL 11, fig. 14.) La vivacité des couleurs qui brillent fur le corps de ce ferpent, préfentent un coup-d’œil agréable. Sa tête eit d’une forme ovale , ren- flée fur le fommet, & terminée antérieure- ment par un mufeau pointu. La plus grande épaifleur de lPanimal fe trouve vers le milieu du tronc, qui fe termine par une queue très- efEilée. Tout le corps eft revêtu d’écailles longues, ovales , d’un bleu foncé fur le dos, & un peu moins rembrunies fur les côtés. Le ventre eft panaché de taches bleues, mais d’une teinte plus claire, qui s'étendent juf- qu'aux écailles des parties latérales. Un in- dividu qui fait partie de la colleäion du Cabinet du Roi, a un pied dix pouces de longueur totale ; fa queue n’a que fix pouces. On en trouve qui ont cinq pieds de longueur totale , cependant leur morfure n’eft point dan- gereufe ; mais comme tous les grands fer- pens font voraces , ceux-ci mangent avec avi- dité les animaux qu'ils peuvent faifir. Le Vampum tire fon nom de la refflemblance qu'il a avec une mornoie indienne, com- polée de coquilles taillées en pièces, & en- filées avec un cordon mêlé de bleu & de blanc. Catesb. Carol. 2 , tab. 58. Linn. [. n, 378. P—128 E—67 L’'HÉMACHATE 70. C. Hæmachates C. capite ovato ; brevi, cataphraëlo : corpore fuprà Jplendidé rubro , maculis albis variegato : abdomine flavo. La iêe ovale, courte, & garnie de pla= ques : le deffus du corps d’un beau rouge, relevé par des taches ‘blanches, le deflous jaune (pl. 37, fig. 2.) Séba a donné ja figure de deux individus de cette efpèce : il en avoit reçu un d'Hir- canie en Perfe; & l’autre du Japon, où il 32 eft appelé Malin (Malignus). M. le Comte de la Cepède vient de publier la defcription d'un Hémachate qui a été envoyé depuis peu de iemps au Cabinet du Roi. Sa tête eft courte, ovale, & garnie fur le fommet de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs; favoir, deux à la première & à la feconde rangée du côté du mufeau ; trois à celle qui répond à l'intervalle qui fépare les veux ; & deux à la dernière. La mâchoire fuperieure eft armée de deux crochets mo- biles, renfermés dans une efpèce de gaïîne, comme ceux des autres ferpens venimeux. Le tronc eft revêtu d’écailles unies , rhom- boïdales. Tout le corps eft d’un rouge plus ou moins éclatant : ce fond eft parfemé de taches blanches, dont la difpofition varie fui- vant les individus , & qui le font paroître comme jafpé. Au rapport de Séba, ces ta- ches repréfentent quelquefois des fleurs ro/a- cées. L’Hénachate du Cabinet du Roi a un pied quatre pouces cinq lignes de longueur ; la queue feule a un pouce dix lignes. Scb, 11,pLS$8, fig. 1 & 3. M, le C. de la Cepède, Hift. Nat, des ferp, p.115. Le Japon, La Perfe. P—:132 E—22 L’Aspic 71. C. Afpis C. capite fubcordato : corpore rufo,rmaculis fufcis, margine nigris, triplici ordine pofrtis, La tête en forme de cœur : le corps roùx, avec trois rangées de taches brunes, bordées de noir. (PI. 37; fig. 1). Ce ferpent a de fi grands rapports avec le Cherfee, qu’il pourroit bien n’en être qu’une variété , ainfr que l’a foupçonné le célèbre Linné. Sa tête elt en cœur, & revêtue d’écai!- les ovales, relevées en carène, & entièrement femblables à celles du dos. La mächoire fupérieure eft garnie de crochets mobiles, creux, avec une ouverture au fommet, d’où il fort un poifon dangereux. La furface fu- périeure du corps eft roufsâtre, & marquée de trois rangées longitudinales de taches brunes, bordées de noir, qui fe réuniffent fur la queue, de manière à repréfenter une bande difpofée en zig-zag : l'abdomen ef marbré de brun & de jaunâtre. Un individu de cette efpèce , qu’on voit au Cabinet du Roi, a trois pieds de longueur; la queue feule eft longue de trois pouces huit lignes. Linn. [. n.378. M. le C. de la Cepède , Hif?, OPHIOLOGIE, Nat, des ferp. p. 53. Les provinces feptem= crionales de l'Europe. P 146 E 46 Linn. 155 37 M. de La Cepide. La Dougre-TACHE 92. C. Bimaculatus C. capite oblongo, poffice dilatato , bimaculato : corpore rufo, maculis ocellatis in dorfo. La tête oblongue, élargie parderrière ;. & marquée de deux taches : le corps roux, avec des taches en forme d’yeux fur le dos. Les couleurs de ce ferpent, dit M. le Comte de la Cepède, font auf agréables que fes proportions font légères. Sa tête eft un peu conformée comme celle du Molure, c’eft-à- dire, qu’elle eft oblongue, élargie parder-- rière, garnie fur le fommet de neuf grandes écailles , & marquée derrière la nuque de deux taches blanches, plus grandes que les autres. On ne trouve pas de crochets mobiles dans la gueule. Les écailles du tronc font unies ; rhomboïdales , & d’une couleur rouffe : ce fond eft parfemé fur le dos de petites taches blanches , irrégulières , bordées de noir, & aflez éloignées l’une de Pautre. Le ferpent de cette efpèce qu’on voit au Cabinet du Roi, a vingt pouces deux lignes de longueur totale ; la queue n’a que trois pouces dix lignes. M. le €. de la Cepéde, Hif?, Na. des ferp. p. 232. On ignore le pays qu’il habite. P—297 E—72 LA TiGRée 73. C Tigrinus C. capite elons gato, poflicé dilatato': corpore fubrufo, ma- culis margine nigris variepato. La tête alongée , élargie parderrière : le corps roufsâtre, parfemé de taches liférées de noir, On pofsède au Cabiner du Roi un individu de cette efpèce, qui a treize pouces fix lignes de longueur totale ; la queue n’a que deux pouces. Sa tête reffemble à celle de la viperes elle eft oblongue, un peu plus large parder- rière, & couverte fur le fommet de petites écailles d’une forme ovale, relevées par une arête, & parfaitement femblables à celles du dos. La furface fupérieure du corps eft d’un roux blanchätre , obfcurci par des taches foncées , bordées de noir; elles reflemblent à celles qu’on voit fur la peau du tigre ; de là vient que M. le Comte de la Cepède a défigné cette couleuvre fous le nom de Tigrée, M. le C. de la Cepède, Hiff. Nat, des ferp. Pr130. On ne fuit pas quel pays elle habite. P—223; E—67 c CA € OPA TO: L'O\G'LE. 34 4. Ce ferpent efl-il le même que celui qui eft décrit dans l'ouvrage de Séba, ou dans celui de M. Laurenti, fous le nom de Coronella Tygrina ? Les plaques de la tête font d’une biancheur éclatante ; tout le corps elt tacheté. Séb. 11, pl. 15, feg. 2. Laur. fpec. med p. 87,n.187. Amboyne. * LE DHara 74. C Dhara €. capite ovato, obtufo , anticé roturdato : corpore fubrufo ; dauamis margine albis. La tête ovale, obtufe, arrondie pardevant : le corps roufsâtre, & garni d’écailles bordées -de blanc. Forskal a obfervé dans l’Arabie heureufe une efpece de couleuvre qui n’avoit pas été encore décriie par aucun Naturalifle. Sa tête ælt couverte fur le fommet de neuf grandes écailles polygones, difpofées fur quatre rangs, & fe termine antérieurement par un mufeau arrondi. Le-corps efl menu, garni fur le dos -décailles roufsares, bordées de blanc; & par deffous, de plaques blanchätres. L'indi- vidu dont Forskal a donné la defcription mavoit pas deux pieds de longueur; mais il ‘croyoit que la queue de-cet animal avoit été tronquée. Le Dhara n’a point de crochets venimeux : par conféquent, 1l nef -redou- æable ni par fa force, n1 par le poifon que fa morfure difulle. Forskal, deferip. animal. p. 14 L’ Arabie. P—235s E—48 Le PALE 75, C. Pallidus C. capite ovato, valde £'bbo, cataphraëo : corpore pallido, maculis &'Yèis, punéifqué fufiis variegato; lneis Auabus nigris in utroque laiere. La tête ovale, très-épaifle, couverte de plaques : le corps päle, femé de taches grifes & de points brums, avec deux petites “ignes noirâtres de chaque -côté. (PL 16, fig. 29.) Les caraëlères difün&ifs de ce ferpent con- iflent dans la forme monftrueufe de la tête, qui eft fort épaifle, relativement à {a lon- gueur du corps. De plus, elle «elt couverte de plufieurs lames; favoir, deux grandes gar- miflent Pocciputs trois atures font fituées entre les Yeux: on en voit deux encore derrière celles-ci, & deux autres enfin plus petites que des précédentes. La .couleur des yeux eftpale; . les narines font à peine fenfibles ; & les dents d'une fineffe extrême. On remarque quelques ‘points noirètres fur les joues ; & une double - digne de couleur noire , derrière les yeux. Le dos efl revêiu d’écailles ovales, aiguës, liffes, & relevées, de part & d'autre, en arète. La queue fe termine en poiate tès-effilée. La couleur de la peau eft d’un gris pâle, mou- cheté de taches blanchätres & de points bruns. Il y a fur les parties latérales du tronc, des rangées de points & de lignes interrompues , noiratres , qui féparent labdomen du refte du corps, & fe prolongent fenfiblement fur la- queue. Un individu que Linné a décrit avoit douze pouces delonyueur;fon épaifeurégaloit celle d’une plume de cygue. Linn. fi n. 381, armen. acad, 1, p. 494. Muf. Adolph, Frid. p.31. Les Indes. 4 + = ne 7 La BRasrLtENNE 76. C. Brafilienfis C. capite ovato, imbricato ; roftro valdè prominente : corpore maculis rufes, margine atris variegatos intermediis fufcis, minortbus, La tête ovale, garnie fur le fommet d’é- çailles à recouvrement; 1e mufeau très-fail- lant : le corps couvert de taches roufles , bordées de noir ; les intermédiaires brunes & plus petites. (PI. 37 , fig. 3.) Nous devons la connoiBance de cette ef pèce de couleuvre à M. le comte de la Cepède qui vient d’en publier la defcriptuion. Sa tête, dit-il, eft couverte par deus d’écailles:ovales, relevées par une aréte, & femblables à celles du dos , tant par leur forme que par leur grandeur. Le mufeau, qui eft tes-faillant , fe termine par une grande écaille prefque perpendiculaire à Ja direétion des mâchoires, arrondie par le haut, & échancrée par le bas, pour laifier paffer la langue. La gueule ef armée intérieurement de deux crochets mo- biles, qui ont environ huit lignes de lonu- gueur : ils font cependant plus courts de moitié que les crochets de deux méchotres d’un ferpent venimeux, envoyées du Bréfif au Cabinet du Roi, & femblables en tout, excepté par la grandeur, à celles de la Brafc- Lienne. Si ces grandes imächoires ont appar- tenu à un individu de la même efpèce, con- tinue toujours M. de la Cepède, on pourroit croire qu'il avoit fix pieds de longueur. Le deflus du corps préfente de grandes taches ovales, roufles, bordées de noir; & dans les intervalles qu’elles laiffent entre elles, on voit d’autres taches très-petites, d’un brun plus ou moins foncé. La longueur totale de la Brafilienne qu’on conferve au Cabinet du Roi, eft de trois pieds; la queue n’a que cinq pouces fix lignes. M. le a de læ& 34 Cepède, Hifi. Natur. des ferpens, p. 119. Le Bréfil. P— 180 E—16 LE CARENÉ 77. C. Carinatus C. capite ovato, Jauamis feptem majoribus, præcipué poflicis : corpore Juprà carinato, plumbeo; fquamis mar- gine pallidis ; fubris albo. La tête ovale, revêtue fur ie fommet de fept écailles plus grandes que les autres, fur-tout celles de derrière : le deus du corps relevé en carène , d’une couleur plombée, & couvert d’écailles bordées d’une teinte pale; le deffous blanchätre. Au lieu de neuf grandes plaques qu’on trouve fur la tête de plufieurs couleuvres, celle-ci n’en a que fept; les plus petites re- couvrent le mufeau. Le bord des mâchoires eit couvert d’écailles lancéolées ; & la gueule . eft armée de petites dents flexibles. Le tronc : eit très-alongé , revêtu d’écailles oblongues ou rhomboïdales , difpofées fur onze ran- gées ; & le dos très-relevé en carène. La queue fait la troifième partie de la longueur totale du corps : elle eft brune par deflus; & marquée latéralement d’une bandelette blan- che, qui s'étend depuis la dernière rangée des plaques du ventre, jufqu’à l’extrémité. Le fond de la couleur eft d’un gris plombé ; toutes les écailles font bordées d’une teinte pâle ; le deffous du corps eft blanc. Ce fer- pent parvient à une grandeur confidérable. L’individu que Linné a décritavoit cinq pieds fx pouces de longueur; fa groffeur étoit plus que double de celle du pouce. Lin. muf. Adolph. Frid. 31, f.n. 344 Les Indes. P—:57 E—11s & Le Brun 78. C. Bruneus C. capite ovato, Juperne convexo : corpore albido-bruneo ; ma- culis faturatioribus in lLateribus & fimmo dor/o. La tête ovale, convexe par deffus : le corps d'un brun blanchätre, avec des taches plus foncées fur les côtés & fur la partie fupérieure du dos, Fra : Suivant Gronou, la tête de ce ferpent eft ovale, convexe fur le fommet, & inclinée en pente vers le mufeau, dont l’extrémité eft arrondie. Le tronc eft mince, un peu renflé vers le milieu de fa longueur , & rétréci vers les deux extrémités. La longueur de la queue égale prefque la moitié de celle du corps ; elle eft très-eflilée. La furface fuperieure du corps & les côtés font d’un blanc qui D PHTOIIO GIE. tire fur le brun; fur ce fond , on voit de grandes taches brunâtres , dont larrangement préfente un coup-d’œil agréable ; le deffous du corps eft blauchâtre. L’individu obfervé par Gronou avoit vingt-deux pouces de lon- gueur, depuis le bout du mufeau jufqu’a l'extrémité de la queue. Gron. Muf. de ferp. Pe 5757 14. Séb. 11, tab. 8, fig. 4. Surinam. P—292 p—96 Le Muqueux 79. C. Mucofus C. capite angu- lato, cataphraëo, cærulefcente : corpore obli- que nebulato, fafciato. La tête anguleufe, couverte de plaques, bleuñâtre : le corps peint a’une couleur nébu- leufe, qui s'étend obliquement en forme de bandes. (PI. 28, fig. 59.) :On ne trouve fur cette efpèce aucun ca- raûère remarquable. Sa tête eft anguleufe , revêtue fur le fommet de neuf grandes écail- les difpofées fur quatre rangées. Les jeux font gros; les dents flexibles; & les lèvres marquées de petites raies noires. Le tronc eft garni Vécaillesrhomboïdales, & obfcurci par ine couleur nébuleufe, dont les teintes font difribuées par bandes obliques. La longueur totale du corps eft d'environ un pied; la queue n’a que quatre youces. Linn. muf. Adolph. Frid. 37, fe n. 388. Laur. fpec. med. "77. Les Indes. P— 250 E—140 La Tère-Notre 80. C. Melanocephalus C. ca- pite fubovato, albo nigroqué vartegato : cor- pore glaberrimo , fufco. La tête prelque ovale, variée de blanc & de noir: le corps très-un: & brun. (PI, 12, fig. 15.) Le nom que Linné a donné à ce ferpent indique affez le caraûère qui le diflingue. Sa tête, qui eft auffi groffe que le cou & d'une couleur extrêmement noire, préfente fur ce fond quelques teintes blanches , difpofées avec fymétrie : il y en a une, de part & d’au- tre, fur les bords des deux mächoires, une autre fur le bout du mufeau , & deux points très-blancs entre les veux. Le tronc eft ar- rondi, tès-lifle, & d’un brun uniforme. La longueur de la queue égale à peine le quart de celle du corps, qui eft ordinairement d’en- viron douze ou quinzepouces. Lin. rufà Adolph. Frid. p.24 L'Amérique. P--140 E—62 * LA SyMÉTRIQUE 81. C. Symetricus C. capite ovato, cataphraëo : corpore fufco; maculis utrinque nigris, ordine digeflis. La tête ovale & garnie de plaques : le corps brun , avec de petites taches noires de part & d'autre, rangées à la file. On voit au Cabinet du Roi un individu de cette efpèce. Sa tête eft ovale, garnie de neuf - grandes écailles fur le fommet; celles du dos font plus petites, d’une forme ovale, & en- tierement liffes. Tout le corps eft brun, & relevé fur les côtés par une rangée de points roirâtres , qui s'étend jufqu'au tiers de’ la longueur de lPanimal; le deflous du ventre eft blanc, & orné de bandes & de demi-ban- des brunes, placées avec ordre & fÿmétrie : la furface inférieure de la queue eft entiere- ment blanche. Cette couleuvre parvient à la longueur d’environ dix pouces ; la queue n’a que deux pouces trois lignes. M. le C. de la Cepède, Hiff., Nas, des ferpens, p.250. L'ile de Ceylan. P—i42 E—26 Le CHersée 82. C. Cherfea C. capite depreffo ; rof?ro apice truncato ; maculé cordiformi in fronte : corpore ferrugineo; maculis dorfalibus, fufcis, rhombeis, quafi concatenatis. La tête aplatie, tronquée à l'extrémité du mufeau ; une tache en forme de cœur fur le front : le corps couleur de rouille, avec des taches brunes fur le dos, d’une figure rhom- _boïdale, & comme enchaînées l’une avec lau- tre. (PI. 10, fig. 10.) Cette efpèce de couleuvre porte des ca- racières fi marqués, qu'il eñ très-facile de la reconnoître. Sa tè&e, qui eft en forme de cœur tronqué antérieurement , eft ornée d’une tache brune d’une configuration pareille. Il règne fur le bord de la machoire fupérieure une rangée de petites écailles blanches, dont lPextrémité fe prolonge, de part & d'autre, juiqu'à angle des yeux. Le tronc conferve la même groffeur dans prefque toute fa lon- gueur ; 1l eft néanmoins aminci fur le cou & au bout de la queue. La furface fupérieure eft couverte de petites écailles arrondies, un peu relevées en carène , d’une couleur ferru- gineufe : ce fond ef chargé , fur le milieu du dos, d’une file de taches rhomboïdales, bru- nes, attachées les unes aux autres. Le Cherfèe eft très-venimeux. Jufqwici, on n’a point trouvé d’antidote contre fa morfure. Ii fe tient ordinairement dans les brouffailles & les lieux couverts. Qn le redoute extrêmement aux environs d'Upfal. Linn. f. n. 377. La Suède. Pis É—34 | Le Sison 83. C, Sibon C, capite rotundato, OPHIOLOGIE. 3$ depreffo : corpere fufco-ferrugineo, maculis albidis confperfo ; fubrüs albo , fufcoqué variegalo. La tête un peu arrondie & aplatie : le corps couleur de rouille, mélangé de blanc; la fur- face inférieure blanche , tachetée de brun, CPI. 19, fig. 35.) . Suivant Linné, qui a donné une defcrip- uon détaillée de cette couleuvre dans le premier volume de fes Aménités académiques, la tête du Sz2o7 eft d’une forme un peu ronde, très-aplatie ; les yeux font grands ; le tronc eft revêtu d’écailies rhomboïdales , & fe ter- mine par une queue courte & effilée. Sa tête eft blanche , & fon dos jaunâtre, mêlé de blanc; mais ces deux couleurs, qui paroiffent fon- dues enfemble fur le refte du corps, font dif- unes fur l’'abdomen , où le brun eft difpofé par taches, fur un fond blanc. Linn. Amen. LOLT SUN PAS OA NT NN TN SNA E frique. P—180 E—8$ Le CENco 84. C. Cenchoa C. capite fubglobofo ; cataphraëo : corpore fufco; maculis pallidis, fufcitfque niveis. La tête globuleufe, couverte de plaques le corps brun, avec des taches pâles & des bandes d’une blancheur éclatante. ( PI. 29, fig. 60. ) Le Cenco fe difingue des autres couleuvres par la forme de fa tête qui eft arrondie, revêtue de grandes écailles, à peine relevée en arête par fes bords, & panachée de blanc & de noir. Il a de grands yeux, & Pintérieur de la gueule armé de petites dents. Le tronc eft très-mince; en y comprenant la queue, il eft long de quatre pieds, & de la groffeur d’une plume d’oie. Le dos eft garnz d’écailles lifles, ovales, dont l'extrémité fe termine en pointe aiguë. La queue, qui eft efilée, a une longueur égale au tiers de celle du ferpent, pris dans fa totalité, Tout le corps eft brun & parfemé de taches pâles. On re- marque fur le dos environ vingt barides d’une blancheur éclatante, qui vont en s’élargiffant vers la furface inférieure du tronc, où elles fe réuniflent. Linn. Ainén, acad. 1, p. 306, 7,373 /.7n. 389. l'Amérique. a. Linné indique une variété de cette efpèce, dont le fond eft blanc : de plus, on voit fur le dos environ quaran'e taches d’un brun ferrugineux , avec deux points de la même couleur, difpolés, de part & d’autre , fous chacune de ces taches, je vers la 1 36 partie poñtrienre du corps. La queue eft très-déliée, & marquée pareillement d’envi- ron quarante taches brunes, rangées à la file. Linn. ibid. P—220 E—124, Le NéBuLEux 85, C, Nebulofis C. capite ovato, convexo =: corpore fupra fufco cinereoque nebulofo; fubtis albo, pun&is fufeis conf- Perfo. La tête ovale, convexe : le deffus du corps nué de brun & de gris; le deffous blanchätre , moucheté de brun. ( PI. 20, fig. 38.) La dénomination que Linné a donnée à cette couleuvre , annonce le principal carac- ière qui la diflingue. Sa tête eft d’une figure ovale, convexe fur le fommet, & beaucoup plus groffe que le cou. Les yeux font gros ; faillans ; les dents flexibles & très - petites. Le tronc fe termine par une queue ronde, très-efhlée , dont la longueur égale la troi- fieme partie de celle du corps. On remarque fur la furface fupérieure de la tête, du tronc, & de la queue de ce ferpent, une multitude de tâches brunes & cendrées , condenfées comme des nuages. Le deffous du corps eft blanc, ponctué de brun. Le Wébuleux neft Point atmé de ces dents redoutables dont la morfure funefle caufe la mort; cependant, Jorfqu’on pañle trop près de lui, il fe dreffe, s’entorulle autour des jambes , & les ferre très- fortement. Linn. muf. Adolph. Frid, 32, f. 7. 383. L Amérique. P—185 E—8r * Le Farineux 86. C. farinofus C. capite ovato, Parvo : corpore fufco, punäis in dorfo niveis, ordine difpofrris. La tête ovale, petite : le corps brun, par- femé de petits points d’une blancheur écla- tante, difpofés avec fymétrie. On reconnoïtra principalement cette cou- Jleuvre à la teinte & à laflortiment de fes cou- leurs. Sa tête eft petite, ovale, obtufe, ar- rondie pardevant, & revêtue fur le fommet de grandes écailles. Les yeux font faillans & fphériques: la machoire fupérieure avance fur celle d’en bas : le cou efl un peu moins épais que la tête. Les côtés & le dos font conveïes; le tronc affez gros, & le ventre plat. La queue de lindividu que Gronou a décrit paroïfloit avoir été tronquée ; il préfume cependant qu’elle égaloit à peu près la moitié de la long'ieur totale de l'animal, Tout le deffus OPHIOLOGTIE. du corps, depuis le bout du mufeau jufqu’à lextrémité de la queue, eft brun; le dos ef moucheté de petits points blancs, difpofés avec fymétrie ; le bas des côtés eft pareille- ment blanc; la furface inférieure, depuis la tête jufqu'à l'anus, eft marquée de bande- lettes noires, tranfverfales, fur un fond blanc > le deffous. de la queue préfente une blancheur uniforme. Gron. Zooph. p. 23, n. 122. Lau- renti, fpec. med. p. 80 , n. 166. Natrix punce- tata, La Guinée. P—142 E—3$ & plus. * LE Gros-Nez 87. C. Nafica C. capite oblongo> roffro membranä fursim elevaré, rotundaté : corpore fuprà fufco, maculis atris, miniris vartegato. La tête oblongue ; le mufeau furmonté d'une membrane ronde & élevée : le deflus du corps brun & parfemé de perites taches noires. Suivant Gronovrr, la tête de cette couleuvre eft léoèrement convexe par deflus, rétrécie antérieurement, & aplaue entre les yeux & le mufeau : ke crâne elt un peu relevé de chaque côté, au deflus de Porbite des yeux, qui font gros & fphériques. Le mufeau eft obtus, & garni fupérieurement d'une faillie ronde , membraneufe, La mächoire inférieure eft arrondie, mais un peu moins avancée que celle d’en haut, On trouve dans la gueule de petites dents recouvertes par les gencives. Le tronc elt comprimé par les cotés, arrondi fur le dos, & aminci vers la tête. La couleur principale du dos & de la rête eft brune; les côtés offrent une teimte mêlée de bleuâtre = ce fond eft relevé par quelques taches notes qui paroillent à l’extrémité fupérieure des parües latérales. Au bas des cotés, vers l’en- droit où les écailles du dos touchent les pla- ques du ventre, on aperçoit des taches noes pofées en difiérens {ens, & terminées d’un côté par une bordure blanche : ces taches font fortement prononcées du coté de la têtes elles s’effacent infenfiblement à mefare qu'elles s’'approchent de la queue. Ce ferpent par- vient ordinairement à la longueur d’un pied cinq lignes. Gron. Zovph. p. 24,17. 1234 DAT + TEA P E 43 149 Le Mrcrarre 88. C. Miliaris C. capite ovato; fquamis glaucis, in medio nigricantibus : car- pore fufco, punéis albis notato. La tête ovale, couverte d’écailles d’un vert GRH EOEOGRE de mer, noirâtres dans le centre : le corps brun, tacheté de blanc. La difpofiion des couleurs dont ce ferpent eft orné, le rendent agréable à la vue. Sa tête eft ovale, garnie fur Le fommet d’écailles dun vert qui tire fur le blanc, avec des taches noirâtres dans le centre : le bord des mächoi- res eft marqué de petits traits bruns, arrangés avec fymétrie. Le tronc eft roide, & paroit plus fec au toucher que celai des autres ef- pèces. La queue eft cpaifle & terminée en pointe ; fa longueur égale la cinquième partie de celle du corps. - La furface fupérieure & les côtés font bruns ; les écailles qui recou- vrent ces parues font mouchetées de blanc, à peu près comme le plumage de la perntade ; le ns du corps eit blanc. Ce ferpent et de la groffeur du doigt & parvient à fix ou huit pouces de longueur, Lin. muf. Adolph, Frid. p.27. Les Indes. P—162 E—59 * Le Pourpré 89. C. Purpuraftens C. capite ovato, poftice dilatato: corpore purpurafcente; maculis irregularibus, atris in dor/fo. La tête ovale, élargie par derriere : le corps pourpré, avec des taches noires, irrégulières fur le dos. Scheuchzer à fait aufi mention de cette efpèce de couleuvre. Sa tête préfente une forme ovale, très - élargie par derrière, & arrondie pardevant. Les mächoires font d’une lon- gueur égale. Le tronc eft mince, un peu plus épais vers le milieu de fa longueur, & aminci vers les deux extrémités. La longueur de la queue égale à peine la troifième partie de celle du corps; elle eft affez effilée, Toute la furface fupérieure eft ornée de grandes taches noires, irrégulières, fur un fond pourpré ; le deffous du corps eft blanchätre. Gronou a décrit un individu qui avoit vingt-cinq pou- ces trois lignes de longueur, depuis le bout du mufeau jufqu’à l’extrémité de la queue. Gron. Muf. de ferp. p. $9, n. 173 Zoophyl. P-29,n.100. Scheuchz. Phyf, fac. tab. 652, fig. 2. Surinam. ._. P—:189 p—122 L'Hase 90. C. Haje C. corpore maximo, ater- rimo; fafciis obliquis, albis, ex fquamis di- midiato-albis. Le corps très-grand & d’un noir foncé; la moitié de chaque écaille eft blanche & forme une tache oblique. La defcription de l’Haje de Linné ne s’ac- corde pas avec celle d'Haffelquift, ni avec 37 celle du Na/cher de Forskal. Le ferpent dont parle Linné, n’a point de dents venimeufes dans la gueule : fon corps , qui a fouvent dix pieds de longueur, &une groffeur égale à celle du bras, eft uës-noir, & garni d’e- caiiles marquées d’une tache blanche & obli- que. Celui d'Haffelquift , au contraire, a de peuts crochets dans la gueule, mais pref- que impercepubles : fon corps elt revêm de grandes écailles. L’individu dont Haffel- quift a donné la defcription , avoit la queue uès-obtufe. Ce Nauralifle préfume qu’elle avoit été tronquée ; de là vient peut-être la différence, qui {e trouve entre le nombre des écailles de [a queue de ces deux ferpens, Forskal na point laiflé de defcription dé- taillée fur fon Haje où Noftker : il obferve feulement que fa morfure eft venimeufe, ca- radtère quai le diflingue de celui de Linné, & qui le rapproche de celni d'Haffelquif, Linn, Jr, 387, muf. Adolph. Frid.2, p. 46, € 47. Forskal, defcript, animal. ample Pr 8e La baffe Egypte. P DE E) too Linn, 204 60 Haffet. Le ROUGE-GoRGE 91. C. Jugularis C. capite cataphraë@o : corpore nigro ; jugulo [anguino- Llento, La tête garnie de plaques : le corps noir ; la gorge rouge. Suivant Haffelquift, la tête de cette cou- leuvre eft revême fur le fommet de grandes écailles. On ne trouve point de crochets dans la gueule ; mais {e trait principal qui carac- térife ce ferpent, c’eft d’avoir [a tête blanche, le corps noir, & la gorge rouge. Sa longueur totale eft d'environ quatre pieds; & fon épaif- feur de deux pouces. La longueur de la queue égale à peine la quatrième partie de celle du corps. Linn. [: n. 387, muf: Adolph. Frid, 2, p.45. L'Egypte. P—19$ E—102 Le Frz 92. C. Filiformis C. capite ovato, ca- taphraëo , trunco duplà craffiori : corpore te- auilfemo, fuprà nigro ; fubtus albo. La iête ovale, couverte de plaques, deux fois plus paille que le tronc: Le corps très- efilé ; noir en deffus, & blanc par deflons, ( PI. 27» fig. 56.) “Ce ferpent el remarquable par fon corps très-délié & les proportions de la tête ; elle eft d'une forme ovale, liffe, noire en deflus, blanche par deflous, & couverte de neuf gran- des éçailles difpofes par paires, Les yeux 3 8 font gros; & les dents flexibles. Le tronc eft garni d’écailles rhomboïdales , relevées par une arête. La furface fupérieure eft noire ou livide, avec deux rangées de taches obliques fur le dos ; l'abdomen eft blanc. On conferve au Cabinet du Roiï un individu de cette ef- pèce, qui a un pied fx lignes de longueur totale ; la queue feule eft longue de quatre pouces fix lignes : fa groffeur égale à peine celle d’une plume d’ote. ‘Le F1 vit ordinai- rement fur les arbres, & grimpé avec facilité jufqu’à l'extrémité des branches les plus éle- vées. On le trouve fur les palmiers, tantôt fufpendu en forme de guirlande d’une bran- che à l’autre, tantôt collé en fpirale contre le tronc de cet arbre. Il eft d’un caradère fort doux, & ne fait du mal à perfonne. Lin. n. 388. M. le C. de la Cepède, Hiff, Nat. des ferp. 234 Les Indes. P—16$ E—158 S # La MéLanis 93.C. Melanis C, capite oblongo, poflicé dilatato : corpore fuprà faturaté nigro; lateribus maculis cærulefcentibus , nebulatis : abdomine plumbeo. La tête oblongue, élargie par derrière : la farface fupérieure du corps d'un noir très- foncé, avec des taches bleuâtres, comme nuageufes fur les côtés : le ventre couleur de plomb. Cette efpèce de couleuvre a beaucoup de rapports avec la vipére. Sa tête eft parcille- ment d’une forme oblongue , aplatte fur le fommet , élargie par derrière , & terminée par un mufeau arrondi. Ses-mâchoires font - armées de plufieurs petites dents pointues, recourbées vers la gueule, & de deux cro- cheis dont la morfure diflille un paifon dan- gereux. Les yeux font éuncelan; ; la prunelle blanche & Piris d’une couleur rouffe. La .queue eft courte & amincie vers fon extré- mité. Le dos eft d’un noir tès-foncé ; lab- domen préfente une teinte femblable à celle de l'acier : fur ce fond, on voit des taches plus obfcures ; & des deux cotés du corps, ainfi que vers la gorge , on remarque des nuances bleuätres, difpofées comme par nua- ges. La Mélanis a communément deux pieds de longueur : on la trouve fur les bords du Volga & de la Sumara; elle fe plait dans les lieux humides & marécageux, fur-tout au mi- lieu des végétaux tombés en putréfaéion, Pail. ir, Les bords du Volga & de la Sa- frara. P—148 E—27 OPHIOLO GIF. er Efpèces qui ont des bandes tranfverfales Jur le corps. Le SERPENT DES Dames 94. C. Domicella C. capite fubovato, albo nigroqué vario : corpore alpo , fafciis n'gris, tranfverfis vittato. La tête ovale , panachée de blanc & de noir : le corps blanc, traverfé de bandelettes noires, (PI. 9, fig. 8.) C’eft un des plus beaux petits ferpens qu’on connoifle. Sa tête eft d’une forme ovale, couverte d’écailles de différentes grandeurs, & mélangées de plufeurs taches blanches & noires , dont laflortiment préfente un coup- d'œil agréable. Le tronc eft revêtu d’écailles blanches & arrondies : fur ce fond, on aper- çoit une multitude de bandelettes tranfverfa- les, d’un beau noir de geai, larges fur le dos, rétrécies vers le ventre, & dont quelques-unes: fe terminent avant d’y arriver : celles qui font le tour du corps, tombent perpendiculaire- ment fur une raie longitudinale & noiràtre, qui occupe le milieu des grandes plaques qui recouvrent l’abdomen. Il parvient commu- nément à la longueur de huit ou dix pouces. Son approche n’eft pas dangereufe ; car on prétend que les Dames de la côte de Malabar le nourriffent, par curiofité , dans leurs mai- fons , & qu’elles le mettent même dans leur fein, pour fe rafraîchir pendant les grandes chaleurs qu’on éprouve dans ce pays. Lenn. Amén, acad, 1, p, 117,7. $. Les grandes Indes. P—118 E—69 { 2 Li È | L'ANNELÉ 96. €, Doliatus C. capite fubovato : corpore albido, femi-annulis nigris variegato; duobus femper propioribus. La tête un peu ovale : le corps blanchitre, avec des demi-anneaux noirs , rapprochés pa paires. J'ai vu un peut ferpent de cette efpèce qui venoit de la Caroline. Sa tête a une forme ovale, un peu renflée fur le fommet. Le corps eft de la groffeur du doigt, d’une couleur blanchâtre , marqué de bandelettes noires, tranfverfales , qui laient alternativement des intervalles plus grands & plus petits ; de ma- nière qu'elles fe rapprochent toujours deux à deux. La partie fipérieure & inférieure de ces bandelettes n’elt pas cependant régulière ; d’où il réfulte que ces efpèces d’anneaux ne fe correfpondent pas exaétement. On’ voit fouvent une petite bande longitudinale d’une HBÉHIOLOGIE 0 couleur très-foncée, qui s'étend fur tout le dos. Le deflus de la tête eft prefque noir & garni de neuf grandes écailles ; le cou eft blanc; & le tronc couvert d’écailles liBes & en lo- fange. L’individu que j'ai obfervé avoit en- viron fix pouces de longueur. Il y en a un au Cabinet du Roi qui a fept pouces quatre lignes ; & un pouce fix lignes depuis Panus jufqu’à lextrémité de la queue. Linn, fi n. 379. La Caroline. P—164 E—43 * LE BARIOLÉ 06. C. Wariegarus C. capite ‘ovato, oblongo : corpore albido, lineis tranf- verfes , irregularibus, atris, variegato ; abdo- mine albo. La tête ovale, oblongue : le corps blan- châtre, traverfé de petites lignes noires, ixré- gulières ; le ventre blanc. Cette couleuvre a la tête ovale, oblongue, renflée au deflus des yeux, rétrécie par de- vant, terminée par un mufeau obtus, & re- vêtue fur le fommet d’écailles polygones. La mâchoire fupérieure eft hériflée d’une multi- tude de petites dents pointues, égales, & recourbées : 1l y en a une rangée de chaque côté ; & deux au milieu du palais : on n’en trouve abfolument aucune à la mâchoire in- férieure. Le dos & les côtés font parfemés de petites raies noires , tranfverfales, irrégulières, fur un fond blanchätre ; la partie inférieure du corps eft pareillement blanchätre. Ce fer- pent parvient ordinairement à dix-neuf pouces de longueur totale ; 4 queue à environ quatre pouces. Gron. Muf. de ferp. p.66,n.33. On ne fait pas quel pays it habite. P—15$; E—50 LE GrtsoN 97. C. Canus C. capite ovato, con- vexo, angulato : corpore albido. fafciis fufcis, ‘tranfverfis, ad quarum latera punäa duo 711: 0€. La tête ovale, convexe , anguleufe : le corps blanchätre, marqué de bandes brunes, traufverfales, qui ont, de part & d'autre, deux points d’un blanc de lait. (PI. 18, fig. 32.) Ceuie efpece a la tête ovale , renflée par derrière, aplatie pardevant, & terminée par un mufeau un peu arrondi. Suivant Linné, le fommet eft garni de plaques blanchätres ; felon Gronou au contraire, toute la tête eft couverte de petites écailles difpofées à recou- vrement. Les mâchoires & le contour des ÿeux font pareillement revêtus d’écailles blan- ches. On ne trouve dans la gueule que de petites dents qui ne recèlent aucun venin. Le tronc eft aufi gros que la tête, vers le milieu de fa longueur ; le cou n’a que la moitié de cette épaifleur. Les écailles du dos font pe- utes, relevées par une arête, un peu poin- tues, & d’une couleur blanche : ce fond eft obfcurci par des bandes brunatres , tranfver- fäles , prefque effacées , dont chacune eft accompagnée, de part & d'autre, de deux points blancs. On remarque auîi fur les par- ues latérales de la tête, une tache oblongue, oblique, & noirâtre, qai part des angles de la gueule. La longueur ordinaire de cette couljeuvre eft d'environ deux pieds: la queue feule a quatre pouces fix lignes; elle eft ronde & efilée. Linn. muf. Adolph. Frid. 31, f. n. 382. Gron. Zooph.p.20,n. 95. Les Indes, l'Amérique meridionale. P 200 64 Gron. 183 70 Linn. LE BLANCHATRE 98. C. Candidus C, capite anguillæ-formi, cataphraëo : corpore albr- cante; fafciis fufcis ,ellipticis in dorfo ; annu- latis in cauda. La tête femblable à celle de lParguille & couverte de plaques : le corps blanchâtre, marqué de taches brunes, elliptiques fur le dos; & difpofées par anneaux fur la queue. (RP2rE Mo tre) Ô Je me fers de lexpreffion même de Linné, pour défigner Ja forme de la tête de cette cou- leuvre ; ‘elle efl, ditif, d’une conformation femblable à celle de lefpèce de ruréne que nous avonsnommce arguille (1); c’eft-à-dire, qu’elle ef aplatie fur le fommet, renflée laté- ralement vers la nuque, & amincie vers le mufeau. De plus, elle ef couverte de grandes écailles terminées en pointe; celles du dos font ovales, liffes, & d’une couleur blanchä- tre : ce fond efl relevé par plus de trente bandes brunes, tranfverfales , qui diffèrent entre elles par leur figure & leur difpofition 3 celles du dos font rondes ou elliptiques, & finiffentavant d'aboutir aux plaques du ventre; celies de 11 queue forment des anneaux qui embraffent cette partie. La couleur blanche du fond eft parfemce fur le dos de quelques teintes brunätres. Le Blanchâtre a ordinaire- ment deux pieds de longueur ; & une groffeur égale à celie du pouce. Linn. muf. Adolph, Frid.32,f.n.384 Les Indes, P—220 E—5so (:) Ichthyologie, p. 34 49 La BANDE-NoIRE 00. © Nioro - fufciatus C. capite fubovato , depref]o , cataphraëo : corpore grifeo, annulis nigris variegato. La tête un peu ovale, aplatie, garnie de plaques : le corps gris, taverfé par des ban- delettes noires. (PI. 15, fig. 23.) Cette couleuvre reMemble beaucoup au lemnifque , mais elle eft plus petite. Sa tête eft aplatie, d’une forme un peu ovale, revêtue fur le fommet de neuf grandes écailles difpo- fées fur quatre rangs, & d’une bandelette noire qui pafle au deffus des yeux. Elle a les parines très-petites ; la gueule armée de dents & couverte extérieurement de cinq paires d'écailles. Le tronc eft pareillement garni de quinze rangées d’écailles ovales & lifles ; & fe termine poflérieurement par une queue dont la longueur forme un fixième de celle ; du corps. Le tronc eft d'un gris fale, & mar- qué tranfverfalement d'environ vingt ban des noires, dont plufieurs font le tour du corps. Ce ferpent parvient ordinairement à la lon- gueur de deux pieds ; il eft de la grofleur du doigt Gren. Zooph. p. 21, n. 101. Linn.muf. Adolph. Frid. p. 20. C. Æ/fculapii. La Guinée, les Indes, Le CÆili. 189 44 (Gronou P 180 E 43 Linn. 176 7 42 A. l'abbé }oline 158 44 Gronou. IL’HÉBRAÏQUE 100. €. Severus C. capire lato, obtufo : corpore cinereo, fafciis albis antror- sim fpeéantibus variegato. La :ête large, obtule : le corps d’un gris | cendré, avec des taches blanches, dirigées en avant, (PL 13, fig. 19, Les traits caradériftiques qui appartiennent à cette efpèce, confiftent principalement dans : Ja difpofiuion des couleurs. Sa tête eftovale, | large, obtufe, d’une couleur livide, avec ane bandelette cendrée entre les yeux, & une ; autre derrrère les narines. Les yeux font gros. Gn trouve dans la gueule deux crochets mo- : biles & venimeux , qui occupent le bout des : machoires. Le cou eft épais ; Le tronc un peu gros; & la queue très-courte: elle paroifloit avoir éié wonquée fur l'individu qui a fervi de modèle à notre figure, La furface fupé- ieure du corps eft d'un gris cendré , avec ! ‘des taches blanches, tranfverfales | pofées obliquemert : extrémité inférieure de ces : bandes fe dirige vers la éête;elles font hférées : de gris & rayées de noir. Selon Linné, ce erpent n’a qu’un pied de Jongueur & environ O PUR AO LOG TE: deux pouces de circonférence. Sa morfure eft venimeufe, On a tiré une grenouille en- tière de l’efltomac de l’Hébraïque dont on voit ici la figure. Lien. meuf. Adolph, Frid, p.25. L Afte. P—170 E—42 LE LEBETIN 101. C. Lebetinus C. capite de- preflo , fubcordato : corpore fuprà grifeos maculis tranfverfes, alternis ; fubrüs albido, punéato. La têre en forme de cœur & aplatie : le deffus du corps gris, avec des taches tranf- verfales, difpofées alternativement: Pabdomen blanchâtre & ponûueé. Ce ferpent a la tête aplatie en deffus, ren- flée par derrière, amincie pardevant , & re- vêtue de petites écailles : fa gueule eft armée de crochets venimeux. La partie fupérieure du tronc eft relevée en carène, revêiue d’é- cailles ovales , garnies dans le milieu d’une arête, & peintes de diverfes couleurs. Sar un fond gris, on remarque quaire rangées de taches tranfverfales , pofées dans un ordre alternatif : les rangées du milieu offrent des teintes jaunètres ; celles des côtés font brunes ou noires. La partie inférieure du corps el blanchâtre & ponâuée de noir. Selon Forskal, la longueur de ce ferpent, dont il a vu deux individus en Egypte, eft ordinairement d’une coudée ; la queue a quatre pouces de lon- gueur ; & le cou , un demi-pouce d’épaifeur. Sa moïrfure caufe un fommei! léthargique & donne la mort, On n’a pas encore trouvé de remède contre un accident auf funefte., Lin. f. 2. 378. Forsk. defeript. anim. p. 13. Les pays orientaux, P 155 E 46 Lino. T2 7 43 Forsk, Le LOsANGE 102. C. Aulicus C. capi'e depreÏo, antice fubrotundo : corpore grifeo, fafciis plus quàm viginti linearibus, albis ; ancertoribus utrinque ad abdomen bifurcatis. La tête aplatie, & arrondie pardevant : le corps gris, traverfé de plus de vingt bande- Jettes blanches, très-étroites ; celles de devant fe partagenten deux fur lesbords de l'abdomen. ( PL. 16, fig. 28.) La tête de cette couleuvre eft noire & re- couverte d’écailles de figure irrégulière. Vers J'occiput, on remarque, de ee & d'autre, une tache blanche , triangulaire, dont les côtés fe réuniffent fur la nuque ; le fommet fe dirige vers le wonc, & la bafe fe prolonge jufques © PÉHNT OL O GE. 41 juiques fur le bord des mâchoires. La gueule eft armée'de deux petits crochets mobiles. Le tronc eft revêtu d’écaiiles très-délices, & aminci par les deux extrémités, mais fur-tout du côté de la queue, dont la longueur forme à peine la quatrième partie de celle du corps. Le fond de fa couleur eft d’un gris foncé, avec des bandes blanches, tranfverfales, fort étroites , dont le nombre furpafle celui de vingt : toutes celles qu’on voit fur la partie antérieure du tronc fe partagent en deux fur les côtés, & repréfentent en cet endroit des efpèces de triangles. Les autres bandelettes qui traverfent la furface poftérieure, offrent des difpofitions particulières ; tantôt elles font placées deux à deux , l’une à côté de l’autre; tantôt elles font difpofées en fautoir. Le def- fous du corps eft jaunâtre. La longueur ordi- naire du Lo/ange eft d’environ fix pouces ; fa groffeur égale celle d’une plume d’oie. Linn. f.n.381. L'Amérique. P—184 E—60 LE LARGE-QUEUE 103. C. Lati-caudatus C, capite ovato, oblongo, cataphraëo : corpore cinereo, annulato : caudé depreffa trifulcaté, apice obtusä. La tête ovale, alongée, couverte de grandes écailles : le corps d’un gris cendré, avec des bandelettes difpofées par anneaux : la queue aplatie, marquée de trois efpèces de fillons, & obtufe au fommet, (PL. 20, fig. 36.) Les traits qui caradérifent cette couleuvre fon: fi bien prononcés, qu'il eft impoffible de ne pas la diflinguer des autres efpèces du même genre. Sa tête eft d’une forme ovale, alongée, & couverte fur le fommet de neuf grandes écales difpofées fur quatre rangs ; elle eft d’une couieur blanche vers le mufeau, & brunätre fur la nuque. Les mâchoires font prefque dépourvues de dents ; celle d’en haut eft armée de deux petits crochets mobiles, dont la morfure eft très dangereufe. Le tronc eft revêtu fur le dos d’écailles rhomboïdales, liffes ; le deffous du corps eft anguleux. La queue forme le principal caraëère difin&if de cette elpèce. Au lieu d’être ronde, comme celle-de la plupart des couleuvres, elle eft aplatie, marquée de trois efpèces de canelu- res, & fe termine par deux écailles appliquées Pune les dents peutes & flexibles. Le tronc, au lieu d’être relevé en carène, eft au contraire un peu concave vers le milieu du dos, & revêtu d’écailles ovales & unies. Tout le corps eft brun, maïqué, de diflance en diflance, d’une bandelette blanche, qui s’élargit vers les côtés ; il y en a environ cinquante depuis le fommet de la tête jufqu’à l’extrémité de la queue. Un individu de cette efpèce, quon voit au Cabinet du Roi, a un pied neuf pouces de longueur; la queue feule a quatre pouces neuf lignes. Suivant Linné , ceue couleuvre a beaucoup de reflemblance avec le Péthole, par fon port, fa couleur, & le nombre des plaques ou des écailles qui re- couvrent la furface inférieure du corps, qui eft d’une couleur jaunâtre. On dit que le Petalaire eft très-doux & même familier. El .s'introduit dans les maifons, y paîñle fa vie fous les toits, & y devient très-utuile, en y. faifant la guerre aux infedes & même aux rats dont il détruit un grand nombre : il fe nourrit auîMi de petits oifeaux. Lin. muf Adolph..Frid. 35, fon 387. UM-Me Ce la Cepede, Hifi. Nat, des ferpens, 307. Les Indes, le Mexique, l’{l: d Amboine. parer E 102 Linn. 219 = 106 M. de la Cepide. L’AGtLe 126. €. Apgilis C. capite ovato, fub- depreffo : corpore annulis fafcis , albidifque, alternantibus vartegato. La tête ovale, un peu aplate : le corps - marqué alternativement de bandes brunes & blanchätres. (PI. 16, fig, 26.) Selon Linné , ce ferpent a la tête peite, ovale, un peu aplatie fur le fommet, à pee relevée en arète par les bords, & marquée tranfverfalement d’une bande brune, qui va d'un œil à Pautre. Les narines font grandes, tournées en arrière ; les yeux aflez gros; & les mâchoires armées de dents flexibles. Le front eft couvert d’écailles ovales, un peu obtufes, & liffes. La queue eft wès-courte , arrondie. Tout le corps eft traverfé par des taches blanches & brunes, qui s’étendent au- tour du corps par bandes annulaires : les blanches OPHIOLOGIE. 49 blanches ont une fois moins de largeur; les brunes font parfemées de petits points noirs & carrés. La longueur de ce ferpent eft d’un pied ; fon épaiffeur égale celle du petit doigt. Linné obferve qu'il eft très-difficile de comp- ter les écailles de la furface inférieure de la queue. Linn. f. n. 381. Les Indes, pt Et 181 4+ L’AFRICAIN 127. C. Africanus C. capite oblongo , anticè obtufo : corpore fuprà cæru- defcente ; fubcüs albido, maculifque tranfverfes, TICTIS VATLOs La tête oblongue, obtufe pardevant : le corps bleuâtre fur le dos ; d’un blanc pâle par deffous , avec des taches noires, tranf- verfales, Cette couleuvre a déjà été décrite par Séba, fous le nom de Serpent bleu d'Afrique. Jai cru devoir lui donner l’épithète d’Africain, faute d’autre dénomination, Sa tête eft oblon- .gue, aplatie fur le fommet, obtufe pardevant, un peu plus large que le cou , & comprimée vers le mufeau. La mâchoire inférieure eft un peu plus courte que celle d’en haut, Le tronc elt affez long & effilé ; fa plus grande épaif- feur correfpond au milieu de fa longueur. La queue eft groffe, La furface fupérieure du corps eft bleuâtre; l’inférieure préfente une mulutude de taches noires, ele , fur un fond blanchätre. Sa longueur totale eft d'environ deux pieds ; on compte près de fx pouces depuis l'anus jufqu’à lextrémité de la queue. Gronov, Muf, de ferp. p, 67, n. 36. L'Afrique. P—i42 E—60 ‘Le CosEL 128. C. Cobella C, capite ovato, oblongo : corpore atro , lineolis albidis, tranf- gerfis vario. ; La tête ovale, oblongue : le corps noir, avec de petites lignes blanches, tran{verfales. (PLr2 fo x6:) | La tête de ce ferpent a une forme ovale, oblongue , prolongée antérieurement ; elle réfente une convexité affez remarquable fur Ïe fommet, principalement vers les parties Jatérales de la tête, & fe termine par un mu- feau arrondi, La mâchoire fupérieure dépaife conlidérablement celle de deMous. La plus grande épaiffeur de Panimal eft vers le milieu du tronc; il s’amincit enfuite de chaque côté, & finit poflérieurement par une queue aflez courte & un peu épaille, Les écailles du dos & des côtés font grandes, liffes, éclatantes, d’une figure ovale, prefque quadrangulaire , & difpofées à recouvrement. Le fond de la couleur eff tantôt gris, tantôt brun; mais communément d’un noir aflez foncé, avéc une multitude de peutes lignes blanches tranfverfales. Le deffous du corps au con- traire eft blanchâtre, & parfemé de bande- lettes noires , pofées tranfverfalement. Un individu mefuré par Gronou avoit un pied un pouce deux lignes de longueur, depuis le bout du mufeau jufqu’à lextrémité de la queue : cette dernière partie wavoit que deux pouces dix lignes. Lirn. f n, 378. Gronove Muf. de ferpentib. p.66 ,n. 32. Surinam. Per st Gronov. : 150 s4 Linn, a. Selon Gronou, le ferpent qu’il a décrit n°” 15, appartient à lefpèce dont il s’agit ici. Il eft brun & parfemé d’une mulutude de très-petites taches blanches : Ja furface infé- rieure eft blanchätre. Gronov. Muf. de ferps P:58,n.1$3; Zooph.p: 2031, 98; P—191 E—75 8. Linné cite une autre variété de cette ef- pèce, qui a Le dos bleuâtre & orné d'un peut nombre de caraëères blancs. De plus, on voit derrière les yeux une tache blanchâtre g & fous la queue , une teinte du plus beat blanc : mais lorfqu'on compare entre elles les plaques & les écailles qui recouvrent la furface inférieure , on trouve une différence très-confidérable. Linn, Amén, acad, vol, 1, Pe302,7n.28. P—)38 E—62 La GRiIveLÉE 129. € Wirgata C. capite ovato, indiflinéo : corpore in dorfo n'gricantez lateribus lineis albis, fufcis , nigricantibuss tranfverfis variegatis, La tête ovale, confondue avec le tronc : le corps noirâtre fur le dos, & varié fur les côtés de lignes noires, brunes, blanches, & tranfverfales. Certe cauleuvre a la tête ovale, renflée fur le fommet, dirigée en pente vers le mufeau s couverte de grandes écailles, & confondue avec le cou. Le tronc eft cylindrique depuis Ja tête jufqu'au milieu de fa longueur ; il s’amincit enfuite par degrés infenfibles, & fe termine poftérieurement par une queue mince & très-pointue. Les écailles du dos font très- grandes & prefque carrées, Les couleurs dcht $9- ce ferpent eft orné font très-remarquables ; le dos eft fombre ou noirâtre ; les côtés font agréablement mélangés de lignes tranfverfa- les, blanches, noires, & fombres ; le deffous du corps eft panaché de taches noires & blan- ches. Gronou a décrit un ferpent de cette efpèce , ‘qui avoit dix-huit pouces de lon- gueur. Gronou ; Muf. de ferpentib. p. 64, z, 28. Surinam. P—r160 E—60 KKX* E/pèces qui ont des bandes longitudinales Jüur le corps. # Le TRIPLE-RANG 130. C. Ter-ordinatus C. capite fubovato, cataphraëo : corpore albido; maculis dorfalibus fufcis, triplici ordine dif- pofitis. La tête un peu ovale, couverte de pla- ques : le corps blanchäâtre, avec trois ran- gées de taches brunes fur le dos. ( PL 42, hig. Se) J’ai tiré la defcription & la figure de cette nouvelle efpèce, de l’ouvrage de M. le Comte de la Cepède. Sa tête eft garnie fur le fommet de neuf grandes écailles ; celles du dos font ovales & relevées par une arête. La furface fupérieure du corps préfente, fur un fond blanchâtre , trois rangées longitudinales de taches dune couleur brune. Ce ferpent a en- viron un pied dix pouces de longueur totale la queue n’a que quatre pouces. M. Le C. de la Cepéde, Hi. Nat. des ferpens, p. 332. L'Amérique. P—1iso E—ç2 Le Mocqueur 13 r.C. Vittatus C.capite ovato; ‘vertice plano.: corpore albido; fafciis DIgTIS Zongitudinalibus : feutis margine fufcis: yir- tique albidé dentatä [ub caudé. La tête ovale , aplatie fur le fommet : le corps blanchâtre, avec des bandelettes noi- res , longitudinales : les plaques du ventre brunes fur le contour , avec une ligne den- telée, d’une couleur blanche, fur la furface inférieure de la queue. (PI. 15, fig. 22.) Linné a donné une defcription détaillée de ce ferpent, dans fes Aménités académiques. Suivant ce célèbre Naturalille , fa tête eft oblongue, ovale, un peu rétrécie pardevant, aplatie fur le fommer , couverte d’écaillés po- lygones, & dirigée en pente vers le mufeau. Les yeux occupent la partie antérieure de la aéte ; 1ls font d’une formearrondie, & tournés œ OPHIOLOGIE, en avant, Le tronc eft oblong , comprimé par les côtés : fa plus grande épaiffeur eft entre la tête & lanus ; après quoi il s’amincit par degrés infenfibles , vers lextrémité de la queue. Cette dernière partie eft arrondie, un peu épaifle ; elle égale à peu près en longueur la quatrième partie du tronc. Les écailles du dos & des cotés font petites, ovales, & dif- pofées à recouvrement, Le fommet de la tête eft d'une couleur noire , variée de petites lignes blanches & tortueufes. Le dos & les côtés font pareillement blanchâtres, & mar- qués, depuis la tête jufqu’à l’extrémité de la queue, de lignes noires, longitudinales. Les plaques du ventre font blanches dans leur centre, & noires en leurs bords. On remar- que fous la queue une bandelette blanche, qui forme alternativement des dentelures à droite & à gauche. Linné obferve que le nombre des plaques & des écailles offre, dans cette efpèce, beaucoup de variétés, dont voici les principales. Linn. Amén, acad. 1, P. 303 muf. Adoiph. Frid. p. 25. L’Æ= mérique. 146 74 14 T ETS Ë 142 E 82 144 75 | * La COULEUVRE A TÊTE-RAYÉE 132. (, Cobra C. capite oblongo; roftro latiffémo : corpore ub-albido : lineolis longitudinalibus in verticez & fafciis tranfverfis in dorfo. La tête oblongue ; le mufeau très-large : le corps‘blanchâtre : des lignes longitudinales fur fa tête, & des bandes tranfverfales fur le dos. Séba & Scheuchzer ont fait mention de ce ferpent. Sa tête eft oblongue, convexe fur le fommet , & fe termine par un mufeau très-large , aplau , & obtus à lextrémité. La mâchoire fupérieure dépafle un peu celle de deffous ; Pune & Pautre font armées de petites dents pointues, recourbées vers la gueule , & difpofées fur deux rangs La plus grande épaifleur de l’animal eft vers le milieu dü wonc, qui fe termine poftérieurement par une queue courte, mais très-efhlée. Tout te corps elt revêtu de petites écailles rhomboï- dales , liffes, luifanites , qui le recouvrent comme les tuiles d’un toit. Le fond de la couleur eft blanchätre. On voit fur la furface de la tête une multitude de petites lignes longitudinales, d’une couleur brune. Sur le dos, on remarque environ quarante bande- OPHIOLOGIE, st Jettes tranfverfales, pareillement brunes, & bordées d’une teinte plus foncée. Ce ferpent parvient ordinairement à-la longueur d’un pied ; la queue a environ quatre pouces. Gron. * Muf. de ferp. p. 63,n.2$. Surinam. P—165 E—75 # Le GRENOUILLER 133. C. Raninus C. capite oblongo , anticé obtufo : corpore albicante ; lineis longitudinalibus, maculifqué nigris in dorfo & fummis lareribus. La tête oblongue, obtufe pardevant : le corps blanchâtre, avec des lignes longitudi- nales & des taches noires fur le dos & fur le haut des côtés. Gronou , qui nous a fait connoître cette efpèce de coulenvre, trace ainfi fes princi- paux caradères. Sa tête eft d’une forme oblongue, obtufe pardevant, plane fur le fommet, plus large que le cou, & amincie vers le mufeau. Le tronc eft grêle , un peu plus gros vers le milieu de fa longueur, & aminci vers les deux extrémités : la queue eft mince & alongée. La furface fupérieure du corps eft agréablement diverffiée par des lignes longitudinales , noires ; & par des taches de la même couleur : le ventre eft blanchätre. El fe nourrit de grenouilles ; de là vient que je lai appelé Grenourller ( Ranirus). Une caufe femblable à déterminé MM. Linné & d’Aubenton à nommer Murina on Man- geur de rats, une efpèce de Boa qui fait fa nourriture des animaux de cette efpèce. Il a environ dix-fept pouces de longueur totale ; & quatre pouces depuis l’anus jufqu’à lextré- mité de la queue. Gronov. Muf. de ferp. p. 66,7. 34 Surinam. P—149 E—63 # La Sursse 134. C. Helveticus C. capite ovato : corpore grifeo; lineis nigris utrinque laterali- ‘bus; fafci& longitudinali & fufcä in dorfo. La tête ovale : le corps gris, avec de petites raies noires fur les côtés, & une bande longi- tudinale brune fur le dos. La tête de ce ferpent eft ovale, garnie par deflus de neuf grandes écailles difpofées fur quatre rangs. On ne trouve point de crochets venimeux dans la gueule ; mais la mâchoire fupérieure eft garnie, de part & d'autre, d’un double rang de petites dents aiguës & ferrées. Le deffus du corps eft couvert d’écailles ovales, relevées par une arête ; elles font d’un gris cen- dré , avec de petites raies noires fur les côtés, -& une bande longitudinale fur le dos, com- pofée de petites raies tanfverfales, plus étroi- tes, & d’une couleur plus pâle: Le deffous du corps eft noir, & diverfitié par des taches d’un blanc bleuâtre, beaucoup plus grandes fous le ventre que fous la queue. Cette cou- leuvre parvient à la longueur de trois pieds = elle fe plaît fur le bord de l’eau , dans les bois touffus ; on la trouve auffi dans les foflés , & fous les buiffons qui croiffent dans un terrain humide. Le peuple la regarde comme vent- meufe, quoiqu’elle foit dépourvue des dents qui difillent le venin. M. le Comte de Ra- foumowsky, qui nous l’a fait connoître, la nommée Couleuvre vulgaire; mais comme cette épithète a été déja donnée à plufieurs efpèces de ferpens, M. de la Cepède Pa dé- crite fous le noni de Suzffe. M. le C. de Ra- foumowsky , Hiff. Nar. du Mont-Jorat, ëc.s tom. 1, p. 121. M. le C. de la Cepéède, Hift Nat, des ferpens, 326. P—170 E—127. * LA CHATOYANTE 136. C. Verficolor C, capite ovato, cataphraëo : corpore grifeo ; Llineis tranfverfis, fafeiam repandam in dorfo effor- mantibus. | La tête ovale, garnie de grandes écailles : le corps gris, avec une bande en zig-zag, for- mée de petites raies tranfverfales. Cette petite couleuvre fe trouve aux envi- rons de Laufanne. Sa tête eft ovale, couverte par deflus de neuf grandes écailles, & d’une tache brune, prefque en forme de cœur. Les yeux font noirs, petits, animés; l'iris rouge; & la gueule dépourvue de crochets venimeux. Tout le deffus du corps eft luifant, comme s’il étoit enduit d'huile, & d’un gris cendré, avec une bande longitudinale, brune, formée de petites raies tranfverfales , difpofées en zig-zag, Les plaques & les écailles dont le deflous du corps eft revêtu , font d’un rouge brun , tachetées de blanc , & bordées de bleuätre du côté de l’extrémité de la queue : ces plaques font chatoyantes au grand jeur; & produifent des reflets d’un beau bleu. Les écailles du dos Le font aufli, mais beaucoup moins. Ce ferpent parvient à dix-huit pouces de longueur, & à la groffeur d’une plume d’oie ou de cygne, On la trouve auprès des eaux, ou dans des foffés humides. M. le C. de Rafoumowsky, Hifi. Nat. du Jorat & de fes environs, vol.1,p.122,pl. 6. Laufanne, pe is: ci ÿ2 OPHIOLOGIE. Le Darp 136. C. Jaculatrix C. capite ovato ; | # LE XÉQUIPÈLE 138. C. Xequipeles C. capite parvo:trunco fensim attemuato,cinereo; fafciis zribus nigrefcentibus. La tête ovale, petite : le tronc aminci par degrés infenfibles , & d’un gris cendré , relevé par trois bandes noirâtres. Cette couleuvre a la tête petite, d’une figure ovale, rétrécie vers le mufeau, & couverte fur le fommet d’écailles de différentes figures. Le tronc eft effilé, fur-tout vers la queue qui et très-déliée & un peu plus courte que la moitié du tronc. Tout le corps eft d’une cou- leur grife ; ce fond eft relevé par une bande- lette brune, dont les bords font d’un noir obfcur; elle fe prolonge fur toute la longueur du dos, depuis le mufeau jufqu’à Pextrémité de la queue. On voit fur chacun des côtés une autre bande pareille, mais plus étroite, Le deffous du corps eft blanchätre. Linné obferve que le Dard a beaucoup de rapports ” avec le Rayé. Linn.f.n. 381. Surinam. _ P—163 E—77 Le Cnavqur 137. C. Srolatus C. capite ovato, cærulefeente : corpore fuprà grifeo 3 vicris Zuabus albis, longitudinalibus; & fafciis tranf- verfis, fufcis : fcutis abdominalibus nigro- purélaris. ô La tête ovale, bleuâtre : le corps gris par deflus, avec deux bandelettes blanches, lon- gitudinales, & des taches brunes tranfverfales : des points noirs fur les plaques du ventre. (PI. 34, fig. 21.) : Le Chayque a la tête ovale, convexe, courte , revêtue de grandes écailles d’une couleur bleuâtre. On twouve des crochets mobiles dans l’intérieur de la gueule; ils font attachés fi près du gofer, que le ferpent ne peut s’en fervir que pour infefter les animaux qui entrent dans fa gueule & dont il fait fa nourriture. La longueur de la queue égale la cinquième partie de celle du corps. Le dos eft gris, traverfé de bandelettes brunes, & marqué, fur toute fa longueur, de deux lignes blanches ; le ventre eft d'un bleu très-clair ; les plaques qui le recouvrent font marquées, de chaque côté , de deux points noirätres. On prétend que fa longueur ordinaire eft d'environ fix pouces, & qu'il eft de la grof- feur du doigt, Suivant Séba , le mâle a neuf taches rondes & noirâtres fur les parties laté- rales du cou; la femelle en eft dépourvue. Linn. muf. Adolph. Frid. p.26, tab, 22. Séb. 2,tab.o,fig.1. L'Amérique, P—i4z 76 oyato, parvo : corpore cinereo; vitt& dorfali nigrà , à roffro ad apicem caudæ protensé. La tête ovale , petite : le corps gris, avec une bande noire {ur le dos, qui s’étend de- puis le mufeau jufqu’à lextrémité de la queue. Sa tête eft petite, d’une forme ovale, & diflinguée du tronc. La plus grande épaiffeur de ce ferpent eft vers le milieu du corps ; fa groffeur en cet endroit eft cependant moindre que celle de la tête. La queue eft affez effilée ; fa longueur égale à peine la troifième partie de celle de Panimal. Tout le corps efl d’un gris cendré : ce fond eft obfcurci fur le dos par une large bande noirâtre, bordée d’une teinte plus foncée, qui s’étend depuis le mu- feau jufqu’à l’extrémité de la queue. Sur les cotés, on remarque, de part & d'autre, une bandelette femblable , mais plus étroite. Le ventre eft blanchâtre. Cette couleuvre par- vient ordinairement à la longueur de feize pouces. Gronov. Muf, de ferp. p. 63, n. 260. Surinam , l'Amérique. P 18 EF 77 172 JAI : LE Sirure 130. C. Sirula C. capite fubovato : corpore grifeo , nigredine afperfo : lLincé nigrà in lateribus fummis. La tête un peu ovale : le corps gris, par- femé d’une teinte noirâtre , & marqué à lex- -trémité fupérieure des côtés, d’une ligne P ; 8 noire. . La phrafe fpécifique renferme prefque tous les caraüères qui font énoncés dans la def: cription de Linné. Le corps a environ trois pieds de longueur totale , & un pouce d’épaif- feur ; il eft d’une couleur grife, rembrunie par une teinte noirâtre : fur ce fond, on re- marque, de part & d'autre, une ligne noire, échancrée, qui fépare le dos des parties laté- rales. La longueur de la queue égale à peine la huitième partie de celle de Panimal. Lénn. muf. Adolph, Frid. 2, p. 44, [. n. 385. L'Egypte. P—23$ E—45 * LE ScHokarr 140. C. Schokari C. capite ovato , obtufo: corpore cinereo - fufco; virtis utrinqué duabus albis, unicé tantüm margine TILOT@: La tête ovale, obtufe : le corps d’un cendré brun , avec deux bandes longitudinales, blanches, dont une feulement eft liférée de noir, OP'HT OT O GIE: $5! C’eft encore une autre nouvelle efpèce de couleuvre obfervée par Forskal dans PArabie heureufe. Sa tête eft d’une figure ovale, & garnie par deflus de neuf grandes écailles polées fur quatre rangs. La gueule eft dé- pourvue de crochets mobiles. Son corps eft menu, dun gris brun fur le des, & marqué, de part & d'autre, de deux bandelettes blan- ches, qui s'étendent depuis la tête jufqu’au bout de la queue, & dont une feulement eft bordée de noir. Les grands individus de cette efpèce ont quelquefois fur le milieu du dos lufieurs petites taches blanches, rangées à a file. Le deflous du corps eft blanchätre, mélé de jaune, & pointillé de brun vers le gofier. Le Sckokar parvient ordinairement à la longueur d’un ou de deux pieds ; fa queue n’a guère alors que cinq ou fix pouces. Il fe plait dans les bois qui croiffent fur les hau- teurs. Forskal, defcript, animal, p. 14. L’' Arabie, P—18; E—144 LE CRAVATE 141. C. Torquatus C. capite ovato : corpore livido , fquarmis margine albi- cantibus ; collare albo. ? La tête ovale : le corps livide , avec des écailles blanchâtres à l'extrémité ; un collier blanc. : La tête de ce ferpent eft ovale, convexe par deflus , dirigée en pente fur le front, & terminée antérieurement par un muleau obtus. Le dos & les côtés font couverts d’écailles dont le bord fupérieur eft marqué d’une petite tache blanche, ce qui fait pa- roître toute la furface fupérieure du corps comme marquée d’une multitude de points blancs, difpofés fur des rangées longitudina- les. La longueur de la queue égale à peine ia quatrième partie de celle du corps. Le ventre eft blanchätre. Le cou eft entouré d’une ban- delette blanche, qui le fépare du tronc. La longueur ordinaire de ce ac eft de deux pieds ; il na que quatre ou cinq ligres de diamètre vers le milieu du tronc. Groz. Z'oop, P.19,72.94 La Guinée. P—20o1 E—63 L’AuURORE 142. C. Aurora C. capite ovato, cataphraëo : corpore livido ; dorfo faturaté flavo. La tête ovale, couverte de plaques : le corps livide ; le dos d’un jaune foncé. (PI. 14, fig. 20.) La belle couleur orangée qui domine fur le dos de ce ferpent, imite cette teinte dorée qui précède le lever du foleil. Sa tête efl ovale, revême de neuf grandes écailles, & d'une groffeur égale à celle du cou. Les yeux font gros, faillans ; les dents petites & flexi- bles ; & les mâchoires garnies d’écailles fur leurs bords. Le tronc ef arrondi ; il fe termine par une queue aflez groffe, dont la longueur égale la fixième parue de celle de lanimal. Tout Le corps eft couvert d’écailles rhomboï- dales , d’une couleur livide : ce fond eft relevé par une bande longitudinale , d’un jaune écla- tant, qui règne fur le dos. Suivant Séba , le fommet de la tête eft jaune & moucheté de rouge. L’Aurore a environ un pied de lon- gueur & deux pouces de circonférence. Linn. muf. Adolph. Frid. 25, tab. 19. L’'Amé- TIQUE. » GONE Le Barr 143. C. Plicatilis C. capite brevi, oyato : corpore livido, lateribus fafciä longt- tudinali fufca. À La tête courte, ovale : le corps livide marqué fur les côtés d’une bande brune, lon- girudinale. ( PI. 9, fig. 7.7 Ce ferpent a la tête ovale, life, à peine anguleufe , & recouverte d’écailles un peu plus grandes que celles du tronc. Ses yeux font plats; les ouvertures des narines prefque invifibles, & fituées au fommet du mufeau. On peut à peine diftinguer des dents dans la gueule. Le tronc efl épais & relevé en carène fur le dos. Il règne un pli fur toute la fur- face de l'abdomen. La longueur de la queue ne forme que la cinquième parue de celle du corps. La furface fupérieure eft livide, & peinte fur les côtés d’une bande longitudi- nale, formée par des écailles brunes, excepté à leur fommet où elles font tachetées de blanc. La furface inférieure eft blanchâtre & mou- chetée de jaune fur les côtés ; de grandes plaques recouvrent ceite partie. Il y aaufñi quelques points bruns épars fur la partie in- férieure du corps, &en particulier vers le cou & fur les premières grandes plaques dont cha- cune eft marquée d’un de ces points. Sa lon- gueur_ ordinaire eft d'environ deux pieds 3 il eft plus gros que le pouce. Linn. muf. Adolph. Frid. p.23. Ternate. P—130 E—46 LE Nez-RETROUSSÉ 144 C. Myderifans C. capite ovato, oblorigo ; nafo antrorsim pro- duélo : corpore fuprà carneo , vitt& utrinque pallidé, La tête ovale, oblongue ; la mâchoire fu- S4 . périeure prolongée en forme de nez : le corps couleur de chair , avec une bandelette pâle fur les côtés. (PI. 30, fig. 62.) Ce ferpent a la tête oblongue, étroite , plane en defflus, revêtue de plaques ; & les bords fupérieurs relevés en arête très-aigué. La mâchoire d’en haut fe termine par un pro- longement carré , d’une fubftance cartilagi- neufe , dont la forme imite celle d’un zez retrouffé: la mâchoire inférieure eft arrondie, plus large & plus courte que celle de deflus , & garnie intérieurement de deux efpèces de verrues ; l’une & l’autre font armées de fortes dents, mais qui ne font pas venimeufes, felon Gronou. Linné au contraire a vu deux cro- chets mobiles fur un individu qu’il a obfervé. Celui qu’on conferve au Cabinet du Roi n’en a point. Le tronc efl comprimé latéralement ; il efttrès-mince vers latête, & couvert de petites écailles molles, oblongues, rétrécies, & ran- gées fur des lignes obliques qui fe croifent. La queue eft très-déliée ; fa longueur égale le uers de l’animal, pris en totalité. Tout le corps eft d’une couleur de chair, marquée ar deflus d’une bandelette loagitudinale, d’un brun clair, & de taches bleuâtres fur la partie antérieure du twonc. On voit fur les cotés une ligne blanche qui difparoît vers le milieu de la queue. Linn. muf. Adolph. Frid. 28, f. n. 389. Gronov. muf. 2, p.59, n.19. L'Amérique, a, La teinte & la diflribution des couleurs préfentent beaucoup de différences, &.conf- tituent plufeurs variétés dans cette efpèce, Un individu dont Séba a donné la defcription & la figure, étoit entièrement bleu fur le dos, & vert fous le ventre ; une bandelette blanche diflinguoit, de part & d'autre, le dos de Pabdomen, Celui dont parle Catesbi étoit mélangé de vert & de bleu. Séë. 11, tab, 23, fig. 2. Catesb. Carol, 2, tab. 47. P—192 E—167 Le TriscaLe 145. C. Trifcalis €, capite ovato, cataphraëo ; corpore glauco ; lineis quatuor rufes in unam utrinqué coalefcentibus. La tête ovale, couverte de plaques fur le fommet : le corps d’un vert de mer, avec quaire lignés roufles fur le dos, qui fe réunif- feut en une feule aux deux extrémités du corps, : Ce ferpent a la tête d’une figure ovale, & re- vétue de neufgrandes écailles fur le fommet. Le dos efl d’une couleur verdâtre : fur ce fond, on remarque rois lignes roufles, qui fe réunif- OPHIOLOGIE. fent à l'endroit du cou ; celle du milieu fe termine au dela. De plus, on obferve, fur chacun des côtés, une ligne pareillement rouffe , qui s'étend, ainfi que la ligne corref- pondante du dos , jufqu’a l’extrémité de la queue. La longueur de la queue n’eft que la cinquième partie de celie du corps. Un indi- vidu de cette efpèce, qu’on conferve au Ca- binet du Roi, a quatre pouces fix lignes de longueur totale ; la queue feule a trois pouces dix lignes. Linn. [. n. 385. M. de la Cepede, Hift. Natur. des ferpens, 199. Les Indes, l'Amérique. “ P—19$ E—386 Le CoraLciN 146. C. Corallinus C. capite minimo ; fquamis duabus majoribus ‘in occi- pite : co;pore glauco ; lineis tribus fufcis in dorfo. La tête très-petite, avec deux grandes écail- les fur la nuque : le corps d’un vert de mer, marqué de trois lignes brunes fur le dos. (PI. 23 , fig. 44.) Cette couleuvre. eft diflinguée des autres efpèces de ce genre, par la conformation de la tête qui eft petite , & couverte fur la nuque de deux écailles beaucoup plus grandes que les autres. Les yeux & les narines font ‘d’une grandeur peu confidérable. Les dents font mé- diocres ; mais la mâchoire fupérieure eft armée de deux petits crochets rétradibles, qui dif- tillent un venin très-fubtil. Le tronc eft cou- vert de dix-fept rangées d’écañles ovales, lies, obtufes, féparées, dont chacune ref- femble à une branche de corail ; celles de la première rangée latérale, de la troifième, & de la quatrième, font marquées, de part & d'autre, d’une tache brune. La longueur de la queue ne fait que la cinquième partie de celle du corps ; elle ef life & s’amincit par degrés infenfibles. Ea couleur principale eft d'un vert blanchâtre : ce fond eft relevé par trois bandelettes brunes, qui parcourent toute la longueur du dos. Les plaques & les écailles: qui recouvrent la furface inférieure du corps, font rembrunies , & parfemées d’une multi- tude de points blanchätres, La longueur or- dinaire du Corallin eft d'environ trois pieds; fa groffeur eft double de celle du pouce. La figure de Séba , qui a fervi de modèle à la nôtre, repréfente ce ferpent faifant tous fes eflorts pour avaler un Zézard vert, aufli gros que lui. Dans cet état, on voit fes mächoires tellement ouvertes , qu’elles paroiffent diflo- quées ; & cette dilatation extraordinaire ex- OPHIOLOGIE $5 lique comment les ferpens avalent fouvent ‘des animaux d’une grandeur démefurée. Linn. muf. Adolph. Frid. 34, fn. 384 L'Afie. P—193 E—82 ï LE SERPENT DE MinERVE 147. C. Minervæ C. capite ovato, convexo ; liners tribus in vertice : corpore glauco; vitt@ latä, fufc&, longitudi- nali in dorfo. La tête ovale, convexe, ayec trois raies fur le fommet: le corps d’un vert de mer, avec une bandelette brune, large, longitudi- nale fur le dos. Les caradères fuivans feront aifément con- noître la couleuvre dont il s’agit ici. Sa tête eft oblongue , convexe , life, marquée fupé- rieurement de trois bandelettes brunes, lon- gitudinales, dont les deux latérales paflent à endroit qui correfpond aux fourcils, Les yeux font larges, & les dents flexibles. Le tronc eft revêtu d’écailles liffes, d’un vert de mer livide : ce fond eft relevé par une bande large , brune , qui s’étend fur le milieu du dos. Vers l’origine de la queue, on voit, de part & d’auire, une bandelette pareillement brune, mais prefque infenfible. La queue ef wès-efhlée ; fa longueur égale la troifième partie de celle du corps, qui n’a ordinairement que dix-huit ou vingt pouces. Dans fa plus grande épaifleur , cette couleuvre n’eft pas plus groffe que lé petit doigt. Linn. muf. Adolph. Frid. 36,/.n.388. Les Indes. P—2:;8 E—00 e L’Irr8E 148. C, Ordinatus €, capite fubcordato, cataphraëo : corpore viridi maculato; yvittà longitudinaliin dorfo. a tête un peu en forme de cœur, revêtue de grandes écailles : le corps tacheté de vert: une bandelette longitudinale fur le dos. (PI. 13, fig. 18.) Ce ferpent a la tête d’une forme qui imite celle d'un cœur ; elle eft un peu aplatie fur le : fommet, & couverte de neuf grandes écailles, Le cou eft plus mince que la tête: fa groffeur augmente par degrés infenfibles , jufques vers le milieu du tronc; enfuite elle décroiît dans la même proportion. La furface fupérieure du corps eft couverte d’écailles ovales, relevées par une arête. Le fond de fa couleur eft d’un vert tacheté, fuivant Catesbi ; & bleu, felon Linné, avec des taches difpofées comme par nuages. De chaque côté du corps, on remar- que par deffous une rangée de points noirs, firués à extrémité des grandes plaques ; & fur le milieu du dos, on obferve une raie d’une couleur afflez claire , qui s'étend depuis le bout du mufeau jufqu'à l'extrémité de la queue. Un individu de cette efpèce, qu’on conferve au Cabinet du Roi, a deux pieds de longueur totale ; fa queue eft longue de quatre pouces dix lignes. Il y a une particu- larité remarquable à l’égard'des écailles qui recouvrent le deffous de la queue, c’efl qu'il y a quatre grandes plaques entre Panus & les premières paires des petites, Linn. [: n. 379. M. le C. de la Cepède , Hif?. des ferp. p. 322. La Caroline: P—1;8 Re Linn. 74 Gronor. LE Marpore 149. C. Sibilans C. capite ovato, oblongo , angulato : corpore cærulefcente ; victis quinque longitudinalibus, nigris; duabus vero albis, La tête ovale, oblongue, anguleufe : le corps bleuâtre, relevé par cinq bandelettes noires, & deux blanches, longitudinales. ( PI. 19, fig. 34.) Cette efpèce varie beaucoup, felon les dif- férens pays qu’elle habite. Ordinairement, fa tête eft ovale, un peu alongée, anguleufe au deflus des yeux, couverte de neuf grandes écailles d’une couleur pâle, panachée de taches oblongues , bleuätres, d’une figure irrégulière, avec une bordure noire. Suivant Linné, les mâchoires font marquées en leurs bords de fx lignes blanches, Les narines font petites & fituées à l’extrémité du mufeau. Les dents font très-courtes, mais redoutables par le venin qu’elles recèlent. La langue ef longue & déliée, ce qui donne beaucoup de facilité à cette couleuvre pour retenir les petits ani- maux dont elle fait fa proie. Le tronc eft re- vêtu d’écailles ovales, relevées par une arête ; celles du dos font bleuâtres en leur difque, & entourées d’une bordure roire, qui prend une teinte très-foncée vers le fommet de chaque écaille. De plus, on voit une bande noire qui s'étend fur le milieu du dos: ily a de chaque côté une bandelette adjacente de la même couleur; enfuite une blanche; puis une noire fur les côtés de Pabdomen, qui eft d'une couleur blanchätre. L’aflortiment de ces deux couleurs produit un coup-d’œil agréable. Le Malpole parvient à une lon- gueur très-confiderable ; la queue forme la quairième partie de fa longueur totale. Cette partie eft d’une forme très-déliée ; fa furface fupérieure préfente une couleur bleue, divei- $6 fifiée par une efpéce de réfeau noir, avec des bandes blanches longitudinales de part & d'autre. Linn. [.n. 382, Arnén. acad, 1, p. 302,730 LA fre. P—160 E—100 LE CHaPpeLeT 150. C. Margaritiferus C. capite magno ; depreffo : corpore cæruleo ; vittis tribus dorfalibus ; media nigrefcente, albo-rmacularà ; lateralibus vero albis. La tête grande, aplatie : le corps bleu, orné fur le dos de trois bandelettes ; celle du milieu noire, tachetée de blanc; les deux la- térales blanches. (PI. 47, fig. 1.) L'ordre & l’arrangement des couleurs of- frent dans cette efpèce un caractère fi fenfi- ble, qu’il eft prefque impoñfible de ne pas la reconnoitre. Sa tête, qui eft grande en pro- portion du corps, eft aplatie par deflus, ainfi que par les côtés, & revêtue fur le fommet de neuf grandes écailles. 1l n’y a point de dents venimeufes dans la gueule. Le tronc ef délié, & garni jufqu’au bout de la queue d’écailles lifles , rhomboïdales. De chaque côté de la tête, on remarque trois, quelque- fois quatre taches à peu près de la” grandeur des yeux, rangées à la file, & formant une ligne qui paffe par l’endroit de ces organes. Le fommei de:la tête préfente auffi des taches d'un bleu clair, bordées de noir, & placées avec fymétrie. Le deffus du corps eft bleu & marqué de trois bandelettes longitudinales ; celles des côtés font blanches; celle du mi- lieu eft noire, & chargée de petites taches blanches , ovales ; entremélées de points blancs ; la furface inférieure eft garnie de plaques blanches, ponétuées de noir à chaque extrémité , ce qui forme deux rangées de points noirs fous le ventre. Cette defcription a été faite fur un individu de cette efpèce, qu'on conferve au Cabinet du Roi; il a un pied cinq pouces fix lignes de longueur to- tale; la queue a cinq pouces fix lignes. M. Le C. de la Cepède, Hift. Nat. des ferp, p. 246. On ne fait pas quel pays il habite. P—166 E—103 L'AmMMODyTE 151. C. Ammodytes C, capire zrianpulari ; rofiro apice quafi cornuto : cor- pore Jubvéridi; fafcié dorfali nigrä, denticulis alternis, La tête triangulaire ; une efpèce de peüte gorne à l’extrémité du mufeau ; le corps ver- dâtre, avec une bande noire fur le dos, den- çelée dans un ordre alternatif. (-PL 7, fig. 7, 3 & 3), fous le nom de vipére. OPHIOLOGIE. L’Ammodyte à la tête plus large par der- rière, & terminée antérieurement par un mu- feau redreffé , haut de deux lignes, fembiable- à une corne par fa figure, mais d’une fubf- tance charnue, mobile en arrière , & couverte, ainfi que toute la furface de la tête, de très- petites écailles. Entre cette efpèce de corne & les yeux, on obferve , de chaque côté, un tubercule faillant. Les narines font fituées , de part & d’autre , à la bafe de ces tubercu- les. Les yeux font couverts d’une écaille uni- que, qui fait la fonéion de paupière : il y a aufi fur l’occiput deux écailles un peu plus grandes que les autres. La mâchoire fupé- rieure eft armée de deux dents affez grandes, aiguës, & renfermées dans une véficule pleine de venin; la mâchoire inférieure n’a que de très-petites dents incapables de nuire. Le tronc fe termine par une queue déliée, & longue feulement d'un travers de doigt. La couleur de ce ferpent eft d’un vert pâle; le dos eft comme partagé dans le milieu par une bande noire & dentelée alternativement ; le bord des lèvres eft panaché de blanc & de noir. Sa longueur eft d'environ un pied. L’individu que Linné a décrit fut pris au moment où il faifoit fon repas d’un lézardauffi gros que lui, & qu'il avoit déjà avalé jufqu’aux pattes de devant. Sa morfure communique un poifon très-aétif. On prétend que ceux qui en ont été atteints, meurent au bout de trois heures, C’eft le ferpent connu fous le nom dé Vipére cornue d'Illyrie. W me paroît que l'individu repréfenté fur la planche feptieme, eft un Ammodyte. Aldrov. ferp. 169. Linn, Amén. acad. 1,p.$06. En Orient.» P—1i42 E—32 M. Laürenti a vu , dans le Cabinet de M. le Comte de Turri, deux Æmmodyres qmi voient été apportés des environs de Ca/lel de Duino , en Iliyrie, & qui paroifloient former deux va- riétés dans cette efpèce. a, L'un avoit tout le corps brun, Laurent, fpec. med. n. 220. b. L'autre étoit d’un bleu pâle. 14:4. La Vrrère 152. C. Berus C. capite oblongo , poflicé dilatato : corpore fufco; vitt@ dorfalz atr@, dentato-repandi, La tête oblongue, élargie par derrière : le corps brun, avec une bandelette noire, den- telée en zig-zag fur la furface du dos. On reconnonra facilement ce ferpent dan- gereux par la forme de fa tête qui eft aplatie {u périeurement à (élargie par derrière, & amincie DEMTOLOGIÉ 57 amincie du côté du mufeau , où elle fe termine en s’arrondiffant. Le bord des mä- choires eft revêtu d’écailles plus grandes que celles du dos, tachetées de blanc & de noir ; elles forment un rebord affez faillant. Le def- fus du mufeau eft garni de plaques polygo- nes ; le fommet poftérieur préfente une multui- tude de petites écailles difpofées à recouvre- ment, Les yeux (ont pleins de feu. Le nombre des dents varie fuivant les individus; il eft ‘fouvent de vingt-huit à la mâchoire fupé- rieure , & de vingt-quatre à linférieure ; mais toutes les vipères ont, de chaque coté de la mâchoire fupérieure , une ou deux, & quelquefois trois ou quatre dents longues d'environ trois lignes, blanches, diaphanes, crochues, & très-aiguës. Ordinairement elles . font couchées en arrière le long de la mà- choire , & alors leur pointe ne paroît point; mais lorfque la vipère veut mordre, elle les relève & les enfonce dans la plaie, en même temps qu’elle y répand fon venin. Auprès de la bafe de ces grofles dents, & hors de leurs alvéoles, on trouve, dans des enfoncemens de la gencive , un certain nombre de petites dents crochues, inégales en longueur, con- formées comme les dents canines, & qui pa- roiflent deftinces à remplacer ces dernières, lorfque la V’ipére les perd par quelque acci- dent. M. l'Abbé Fontana en a trouvé depuis deux jufqu’à huit. Le cou eft beaucoup plus étroit que la tête: il augmente enfuite de groffeur, par degrés infenbbles, jufques vers le milieu du tronc ; & s’amincit dans la même proportion en ürant vers la queue qui eft grofle , très-courte , & obtufe. Toutes les écailles de la furface fupérieure font ovales & relevées par une arête , excepté la dernière rangée de chaque côté, où les écailles font unies, arrondies, & un peu plus grandes que les autres, Le fond de la couleur eft d’un roux tirant fur le brun dans les mâles, & d’un gris cendré dans les femelles. Sur Pun & fur l’autre, individu on remarque une bande noire, den- telée en zig-zag, qui parcourt toute la lon- gueur du dos, jufqu’à l’extrémité de la queue: il y a de chaque côte une rangée de points noirs, difpofés de manière que chacun répond à l'angle rentrant de la bande dorfale. Le fom- met de la tête eft marqué de deux taches noires, oblongues, qui, ‘par leur réunion, forment un angle aigu au deffus des yeux. Le ventre eft garni de grandes plaques couleur d'acier, & d’une teinte plus ou moins foncée. La lon- gueur totale de la Vipére efl communément de deux pieds ; la queue n’a que trois ou quatre pouces. On a oblervé que cette partie elt plus longue & plus groffe dans le mâle que dans la femelle. Il relulte des expériences que M. l'Abbé Fontana & M. Laurenti ont faites fur la morfure des Wüipéres , que ce poifon dangereux n’a point d'effet fur les ani- maux qui mont pas de fang ; il paroït auñi qu’il ne peut pas donner la n'ort aux Wüpéres elles-mêmes : & à l’égard des animaux dont le fang eft chaud , la morfure de ce ferpent elt d'autant plus funefte, que leur groffeur eft plus confidérable , de telle forte qu’on peut préfumer qu’il n’eit pas toujours mortel pour l’homme, n1 pour les grands quadrupèdes ou oïfeaux. On s’elt afluré, par des expériences faites avec foin , que ce venin eit d'autant plus dangereux, qu’il a été diftillé en plus grande quantité dans les plaies ; par des morfures répétées. En un mot, on peut conclure que le poifon de la Fipere eft funelte en raifon de fa quantité, de la chaleur du fang, & de la peutefle de lanimal mordu. Il eft encore d’autres caufes, comme la chaleur de la fai- fon , la température du climat, & létat de la Vipére plus où moins irritée , qui: peuvent exalter le principe venimeux. Nous avons indiqué, dans l’Introdudion à cet Ouvrage, les remèdes les plus efficaces qu’on ait dé- couverts jufqw’ici contre la morfure de ce fer- pent. Linn. fin. 377. Laur. fpec. med, p. 102, Les contrées de l’Europe. P—146 E—39 On diflingue plafieurs variétés dans cette efpèce, qui ne différent entre elles que par Pintenfité ou la difpofition des couleurs. a. Le fommet de la tête marqué d’une tache divifée en plufieurs parties ; une bandeletre dentelée en zig-zag fur le milieu du dos; les taches antérieures des deux rangées latérales, réunies ; celles de derrière féparées & difpofées à lafile. Séb. 11, pl. $9, feg. v. b. La tête variée de blanc & de noir : le corps roux, avec une bandelette en zig-zag d’un jaune foncé , fur le milieu du dos. Se, 11,pl.36, fig. 2. L'ile Saint-Euflache. c. Le fommet de la tète marqué, de part & d'autre, d’une tache blanche , renfermée dans une efpèce d’arc noirâtre ; la bandelette du milieu du dos d’un jaune noirâtre, den- telée en zig-zag pardevant, & compofée par derrière de taches rondes, réunies. Séb. 11, 2433, fig. 5. Les Indes pores B L 8 O P'HNIONL O\IG TE 4. Des taches rondes d’un brun foncé fur Ja partie antérieure du dos; elles fe réuniffent enfuite en une bandelette interrompue, qui s'étend par ondulations jufqu’au bout de la queue où ces taches fe féparent encore , & forment des bandes tranfverfales, Séb, 11, pl. O,f29.8. Les Indes orientales. e. Une petite faillie à l’extrémité fupérieure du mufeau : le corps parfemé, fur la furface füpérieure, de lignes noires, qui imitent des chiffres ou des caractères de différentes figures ; le deffous du corps d’une couleur d'acier, avec des teintes jaunes, C’eft la Vipére de Charas. Le Dauphiné, le Lyonnois, Le Poitou. f. Point de faillie à l’extrémité fupérieure du mufeau ; deux taches oblongues & obli- ques fur la nuque : le corps marqué par deffus de petites lignes noires, tranfverfales, qui for- ment, par leur difpofition , quatre bandes longitudinales. Sur la partie antérieure du dos, ces lignes font réunies ; & fur la queue, elles forment une bandelette en zig-zag. C’eft fur cette vipére que Redi a fait fes expérien- ces. M. Laurenti, qui a obfervé plufieurs individus en Autriche , prétend que cette vipére & la précédente font deux efpèces très-diflinétes : il s’eft afluré, par des expé- riences réitérées fur des animaux , que les morfures de celle-ci font toujours mortelles ; mais il a découvert que la gentiane & le mer- cure gommeux étoient un remède infaillible contre le venin de ce ferpent. E Rav 153. C. Lineatus C. capite oblongiuf- culo, depreffo : corpore cærulefcente ; lineis quatuor longitudinalibus, fufcis ; ared cærule4 Zn medio dorfi. La têie un peu oblongue, aplatie : le corps bleuâtre , marqué de quatre lignes brunes ; une bande bleue fur le milieu du dos. (PI. 17, fig. 30.) Le Rayé a la tête d’une forme ovale, oblongue, life, & aplatie. Les yeux font grands ; les dents flexibles ; & le contour des mâchoires d’une couleur blanche. Le tronc eft bleuätre : on remarque fur ce fond une bande plus foncée qui règne fur le milieu du dos, & qui fe prolonge depuis le mufeau jufqu’à Pextrémité de la queue. Il y a de part & d'autre, fur les côtés, deux petites lignes brunes; très-rapprochées l’une de l’autre , qui parcourent également toute la longueur du corps : ces deux lignes fe confondent vers ia parue poîñlérieure de la tête, & forment une bandelette qui embraffe le globe de l'œil, & va fe réunir, à l'extrémité du mufeau , avec la bandelette du côté oppofé. La furface in- férieure du corps eft entièrement aplatie. La longueur de la queue n’eft que la troiffème ou la quatrième partie de celle du corps. Le nombre des plaques & des écailles nef pas abfolument déterminé : Linné a obfervé à cet égard quelques légères différences. Lin. mu. Adolph. Frid. 30, f.n. 382. L'Afre. 169 82 P=7 E---; ES NES O La PeLtE 154. C. Pelias C. capite fufco poné oculos & in vertice : corpore fuprà viteis duabus nigris ; fubtis viridi, utrinqué lineä flava, © Latête brune fur le fommet & derrière les yeux : deux bandelettes noires fur le dos ; le deffous du corps vert, avec une bandelette jaune de part & d’autre. Ce font là tous les détails que nous avons far cette efpèce de ferpent qui faifoit partie de la colleion de M. de Géer. Comme Linné eft le feul Naturalifle qui en ait parlé, il ne nous refte aucune reflource pour compléter la defcription qu’il en a donnée. Linn, [. n. 386. Les Indes. P—187 E—103 Le SAuRITE 155. C. Saurita C. capite ovato, convexo : corpore fufco , longiffimo ; lineis tribus in dorfo , virefcentibus. La tête ovale, convexe : le corps brun & très-alongé , avec trois lignes verdâtres fur le dos. (PI. 23, fig. 45.) Ce ferpent , fuivant Catesbi, a la tête ovale, convexe fur le fommet, dirigée en pente antérieurement , & terminée par un mufeau pointu. Son corps eft très-délié : fes proportions font très-agréables ; & on doit le reconnoître avec d'autant plus de plaifr, qu’étant très-a@if, il réjouit la vue par la ra- pidité & la fréquence de fes mouvemens. Le Saurite eft d’un brun foncé , avec trois raies longitudinales , blanches ou vertes, qui s’éten- dént depuis la tête jufqu’au defus de la queue. Il a le ventre blanc. Catesb. Carol, 2, tab. $2. Linn. fn. 385. La Caroline. P— 156 E—121. Le Maure 156. C. Maurus C. capite fubovato, cataphraëo : corpore fuprà fufco; lineis dor- falibus duabus ; fubtus atro. La tête un peu ovale, garnie de plaques : le corps brun par deffus, avec deux lignes longitudinales fur Le dos ; le ventre noir, GP TO LOGIME PA Ce ferpent eft du nombre de ceux qui ne | font pas venimeux. Sa tête ovale eft recou- verte fur le fommet de neuf écailles plus grandes que celles du corps. Le tronc eft arrondi | & revêtu pareillement de petites écailles ovales, mais relevées par une arête, Son dos eft brun & marqué de deux lignes longitudinales , d’où partent, de chaque côté, plufieurs bandes noires, qui s'étendent juf- qu’à l'abdomen : cette dernière partie eft d’un noir foncé. On voit un individu de cette efpèce au Cabinet du Roi. Linn. fi n, 379. Les environs d'Alger, P—1s2 E—66 KXXKY# E/péces dont les caraëères ne font pas - encore parfaitement connus. # Le Cora 157. C. Cobra C. capite elongato, ceretiufculo : corpore compreffo, £oto fufco. La tête alongée , un peu arrondie : le corps comprimé latéralement, & d’une couleur en- tièrement brune. Cette nouvelle efpèce, que M. Laurenti a décrite d’après un individu qui faifoit partie Ja coiledion de M. le Comte de Turri, eft remarquable par quatre crochets venimeux qu’on trouve dans la gueule, deux à la mà- choire fupérieure , & deux à celle de deffous, Son corps ef comprimé par les cotés, relevé en carène fur le milieu du dos, & couvert d'écailles liffes , d’une couleur entièrement brune : les écailles du dos font plus grandes que les autres, Nous regrettons que la def- cripuon de M. Laurenti foit fi concife, & qu'il nait point indiqué le nombre des pla- ques & des écailles dont le deffous du corps eft revêtu. Laur. fpec, med, p, 103, 2. 227. Vipera Cobra, # La GEMONE 158, €, Gemonenfis C. capite Jubovato ; inter oculos fafciä brevi, arr : corpore raculis luteis, margine fufcis, anticé ordinatis , poflicé confluencibus, La tête un peu ovale ; une petite bande noire entre les yeux : le corps couvert de taches jaunes , bordtes de bruns elles font difpofées avec fymétrie fur la partie antérieure du dos, & confufes par derrière. Un individu de cette efpèce fait partie de la riche colledion du Cabinet de M. le Comie de Turri, Sa tête, vue pardevant, préfente des couleurs différentes. Il y a une petite bande noire entre les deux yeux ; une autre fort large fur le fommet; & une autre très- longue fur le derrière de la tête. La nuque eft furmontée de deux grandes taches; à la fuite de celles-là, on en voit d’autres plus peutes , d’une couleur jaunâtre dans le centre. Elles lont d’abord difpofées fur plufieurs rangs ; enfuite, vers la partie poftérieure du: dos, elles ne fuivent aucun ordre ni fymétrie. Le mâle eft diftingué de la femelle, en ce que le fond de la couleur eft d’un jaune très- éclatant à endroit où font les grandes tachess tandis que la femelle n’offre qu’une couleur blanche, M. Laur. fpec. med, p.76 ; 1: 153e Gemone. * Le TRés-LONG 159. C. Longiffimus C. capite fubtriangulart , cataphraüo : corpore lon giffèmo, fufco-nigricante, punis raris, luter& confperfo. La tête prefque triangulaire, couverte de plaques : le corps très-long, d’un brun nor=« râtre , parfemé de points jaunes & rares, La tête de ce ferpent, dit M. Laurenti, fe diflingue du tronc, Vers locciput, on voit, de part & d'autre, une tache pale & prefque infenfible, qui part des angles de la gueules: Le corps eft très-long & d’une groffeur à pew près égale. La couleur du dos eft d’un brun très-foncé , moucheté de jaune ; le deflous du: corps eft d’un gris cendré uniforme, Nous ne connoiflons ni fes dimenfions, ni le nombre des plaques & des écailles qui recouvrent la furface inférieure. M. Laur. fpec. med, p.749 z, 145, L'Autriche, * L'ŒrzLÉ 160. C. Ocellatus €. fcutellis cine- reis : corpore cærulefcente ; ocellis atris, qua= druplici ferie longitudinali, Le deffous du corps d’un gris de cendre : le corps bleuâtre , avec des taches œillées , noires, difpofées fur quatre rangs. M. Laurenti a vu un individu de cette ef- èce dans le Cabinet de M. le Comte de ae mais il n’a point donné de defcripuon détaillée. Il obferve uniquement que le centre des taches œillées étoir bleu; & que les ta- ches des rangées latérales étoient plus grandes que les autres. Laur. fpec, med, p. 84, n. 179. L'Afrique. a. Le même auteur décrit encore comme variété de cette efpèce, un autre ferpent dont il eft fait mention dans Séba. Le deffous du corps eft d’un roux jaunâtre ; le dos d’un rou- ge clair, avec des taches en forme d’yeux, cou ‘leur d’écarlate, 1h14, p, 85: ce la Chine. H ij 60 Hebe * Le ZÈBRE 161. C. Zebra C. ftutellis cæru- lefcentibus ; lineis radiatis fufeis : corpore albo-cærulefcente ; fafciis fufco-nigris, quas lineæ duæ longitudinales albæ dirimunt. Lau- rent, fpec. med, p. 85, n. 180. Coronella fafciata. Le ventre bleuâtre, avec des lignes brunes, pofées. en forme de rayons : le corps d’un blanc qui tire fur le bleu , marqué de bandes d’un brun très-foncé, qui font partagées par deux lignes blanches, longitudinales. Ce font ià encore tous les détails que M. Laurenti nous a donnés fur un ferpent venu d'Afrique, qu'il a obfervé chez M. le Comte de Turri. Je lai appelé Zébre en françois, jufqu’à ce qu'on ait wouvé une dénomination plus convenable. La SPATULE 162. C. Lati-roffratus C. cor- pore lævigatiffimo , diluté fufcente ; fafciis raris, albo fubfufcefcentibus : roffro depreflo, plagioplateo. Laur. fpec. med. p.86, n. 184. Coronella Lati-rof?ra. Le corps très-lifle, d’un brun clair, avec quelques bandes d’un blanc tirant fur le brun : le mufeau comprimé & aplati. M. Laurenti ne donne point d’autres carac- ières que ceux qui font énoncés dans la phrafe defcriptive. Il parle enfuite d’une variété de cette efpèce, qu’il a vue chez M. le Comte de Turri. a. Les intervalles qui féparent les bandes fontplus petits que les bandes elles:mêmes, & ont une forme elliptique : les bandelettes font jannâtres vers la région du ventre, & fe 2] 2 réuniffent en cet endroit. 14i4. LA TÊTE RONDE 162. C, Cerafloides C. capite Jubglobo/o, magno : corpore atbo-fubfufcef- cente ; maculis dilute fufcefcentibus ; dorfali- Bus ellipticis , uné ferte pofitis. La tête groffe, prefque fphérique : le corps d’un blanc lavé de brun , avec des taches d’un brun clair; celles du dos font elliptiques & difpofées fur une feule rangée. Le corps eft très-liffe, comme celui de la Spatule : on voit de plus deux raches longitu- dinales fur l’occiput. M. Laur. fpec. med, p. 86, n. 185. Coronella Cerafloides.. a. Le ferpent que M. Laurenti a décrit fous le nom de Coronella-Tœniata , ne paroïit être qu’une variété de celui-ci. Sa tête eft pareillement groffe & fphérique ; 1l ÿ a une bande brune, très-foncée fur le milieu du dos : le haut des côtés ef d’un brun clair; le bas des parties latérales & le deffous du OPHIOLOGIE. corps préfentent une teinte d'un blanc qui tire fur le brun. Le Naturalifte que nous venons de citer a vu ces deux ferpens dans le cabinet de M. le Comte de Turri. Il obferve qu’ils ont de très-grands rapports avec la Sparule, & qu'il eft très-difficile d'affigner les carattères qui les diflinguent. Laurenti, ibid, p. 86, 71. 186. * LE PARQUETÉ 164. C. Teffellatus C. capite elongato : corpore toto fuprà nigro , fufcoqué alternée teffellato ; fubtus atro, utrinque ma- culis albis, fquammæ-formibus, mæqualibus.. Laur. fpec. med. p. 87, n. 188. La tête alongée : tout le corps marqué par deffus de taches noires & brunes , formant alternativement des efpèces de comparu- mens ; le deffous du corps noir, avec des taches blanches, inégales, qui imitent des écailles. Je ne fais que traduire la defcription de ce ferpent qu'on lit dans Pouvrage de M, Lau- renti. [| a eu éccafon d’en voir un individu chez M, le Comte de Turri. Pourquoi n'in- dique-t-il pas fes dimenfions, le nombre des plaques & des écailles qui recouvrent le def- fous du corps , & les autres carzétères ef fentiels pour reconnoître cette nouvelle ef- pèce ? L'ANGUIFORME 16$. C. Anguiformis C. corpore albido; fafciis fufeis, integris ; [ubrus: oblique concurrentibus : arulis denfiffirris. Le corps blanchâtre, avec des bandes bru- nes, enticres, dont la dire@ion elt oblique par deffous le corps : les anneaux font très- ferrés. Ïl reffémble, dit M. Laurenti, à l’efpèce d'Anguis que nous avons nommé le Rayé> mais il en diffère par le caradère effentiel à cette famille. L’Auteur que nous venons de cher a fait cette defcriprion fur un indivi- du qu'il a vuchez M. de Turn. Laurent, fpec. med. p. 85, n. 182. Coronella Angui- formis. LE Javanors 166. C. Javarus €. corpore albo ; maculä rranfverfali rufé in roftro; albé per oculos: tænié longitudinal: duplici in añ- tic& corporis parte excurrente ; maculifqué rhomboïdalibus versis caudam. Le corps blanc; une tache rouffe ;: tranf- verfale fur le mufeau ; une autre dune coùû- leur blanche fur les yeux: deux bandelettes longitudinales fur la partie antérieure du dos; & des taches rhomboïdales vers la queue. Séba eft le premier Nauwalifte qui ait fait 0 GP EH l'OL O GITE: - ‘ét mention de ce ferpent, M. Laurenti, quia vu un individu de cette efpèce dans le Ca- binet de M. le Comte de Turri, en a donné une defcription un peu plus détaillée, mais dont les caraûères fuffifent à peine pour re- connoître cet animal. Suivant ce Naturalifte, le fond de la couleur eft blanc ; la tête eft marquée tranfverfalement d’une bandelette d’un roux foncé , fituée entre les yeux & Pextrémité du mufeau ; une autre bandelette blanche pañfe fur les yeux; & une raie longitu- dinale s'étend, de part & d'autre, fur la partie antérieure du dos. De plus , on voit fur le milieu & fur la partie poflérieure du tronc, des taches rhomboïdales , dont le centre pré- fente une teinte blanchätre : celles des côtés font plus petites , d’une figure irrégulière, & d’une couleur uniforme ; celles de la queue font wès-rapprochées les unes des autres. M. Laurenti n’a point afligné le nombre des plaques & des écailles qui recouvrent la fur- face inférieure du corps, ni les dimenfions de ce ferpent Seb. 1, pl. 10, f£g. 2. Laur. Jpec. med. p.96, n. 212. * LE HiKKANELLE 167. C. Hikkanella C. cer- pore cinereo; maculis dilute cæruleis , ordine pofitis. Le corps gris, orné de taches d’un bleu célefte, difpofées avec ordre. A juger de la conformation extérieure de ce ferpent par la defcripuion & jes figures que Séba nous a laiflées, il paroiït que fa tête eft d’une forme ovale, aplatie fur le fommet, & couverte de grandes écailles. Le fond de la couleur-eit gris, & parfemé de belles taches bleues , difpofées en quinconce. La queue eft rayée de bleu ; & le ventre blanchätre, marqué tranfverfalement de bandelettes bru- nes. Séba a trouvé, fur tous les individus qu'il a obfervés , deux teflisules hériflés ce piquans , & placés de chaque côté de lanus. On prétend qu’en Amérique , ce ferpent donne la chaffe aux rais & aux fouris avec autant d’adreffle que le chat domeftique. Il y a apparence auffi que c’eft de cette efpèce dont a parlé Schouten, lorfqu'il dit qu’on trouve dans le Malabar, des ferpens que les Hoilandois ont nommés Preneurs de rats, parce qu'ils vivent effectivement de rats & de fouris comme les chats, & qu’ils fe nichent dans les toits des maifons. [l ajoute encore, que loin de nuire aux hommes, ils paflent fur le corps & le vifage de ceux qui dorment, fans leur caufer aucune incommodité ls defcendent dans les chambres d’une maifon, comme pour les vifiter ; & fouvent ils fe placent fur le plus beau lit, On embarque rarement du bois de chauffage, fans y jeter quelques-uns de ces animaux, pour faire la guerre aux infeûes. Seb. 11, pl 75, fee. 1, 2,993 sauter pecNTe4N Pas ñ. 192. Coronella-Catus, Hif?, gén. des Voy. édir. in-12, vol. 43, p. 346. L'Arnérique, les Indes. Le Guimps 168. €. Ovivorus C. corpore fuprà albo n'groqué vartegato ; abdomine argenteo. Le deflus du corps varié de blanc & de noir ; le deffous argenté. J'ai tiré les caradères que j’énonce dans la phrafe defcriptive , de l’'Hiftoire Naturelle du Bréfil, par Marcgrave , fervant de fuite à celle de Pifon. Cet Auteur s’exprime ainfi, en par- lant des différentes variétés du Gzimpe qu'il a obfervées. « On m'apporta, dit-il, un fer- » pent long de quatre pieds, & dont l’épaif- » feur varioit depuis un doigt jufqu’à, cinq. » Les écailles du ventre étoient d’une couleur » argentée, trés- éclatante ; le relle du corps » étoit mélangé de noir & de blanc : la queue » paroiffoit formée de fix anneaux argentés, » Ce ferpent avoit à chaque mâchoire fix dents » aiguës. » J’ai eu un autre individu, dont tout le » corps étoit peint d’une couleur de rouille, » à l'exception du ventre qui étoit blanc. Il » avoit environ trois pieds de long, fur deux » pouces de diamètre, à l’endroit de fa plus » grande épaifleur. Ces ferpens entrent dans > les maifons, où ils dévorent les œufs des » poules». Linn. fin. 385$: Le Bréfil. P—203 E—73 * LE SERPENT-NAIN 169. C. Pufillus C. cor- pore fufco, pallido; punéis utrinque late- ralibus ; obionpis : abdomine albido, punc- tato. Le corps d’un brun pâle, avec des points oblongs fur les côtés ; le ventre blanchätre & onctué. L’Auteur anonyme des Effais philofophi- ques fur les mœurs de divers animaux étran- gers (1), parle ainff de ce petit ferpent qu'il a trouvé dans lfnde. «Un jour, dit-il, re- muant quelques pierres, je trouvai deux de LS (1) Je connois l’Auteur de cet ouvrage ;.il a fait des obfervations très-intére{antes fur les aüimaux de l'Inde, & j'ofe affurer qu’on peut s’en rapporter à fes relations, 62 ces petits animaux qu'au premier coup-d’œil , on prendroit pour des vers. J’enlevai le fort, .& m'amufai à le confidérer avec attentian. Son corps avoit environ cinq pouces de lon- gueur, fur une ligne & demie de diamètre. J'ai appris que cette efpèce parvenoit rare- ment au delà de fix pouces. Sa peau étoit d’un brun fale, tachetée fur les côtés de petits points alongés & plus foncés : la couleur du ventre étoit légèrement truitée & un peu plus bianchätre, .... Ses yeux, malgré leur ex- trême petitefle , me parurent noirs & brillans. Il avoit la gueule très-fendue ; de forte que je pus y introduire fans violence un corps de plus d’une ligne de diamètre. Ses dents étoient auffi fines que des pointes d’aiguilles; mais fi ferrées & fi courtes , qu'il ne me parut pas polible qu'un homme pût en être mordu, ou du moins qu’elles pénétraffent au delà de Pépiderme. Le Chef du village où j'étois me dit qu'il étoit fimplement à craindre que, par accident , ce repüle ne s’introduisit dans le nez ou dans la bouche». E ffais philof. fur Les couleuvres, p.18. Paris, 1783. L'Inde, * Le SERPENT-POISON 170. C. Toxicon C. cor- pore fordidée luteo, lincolis fufeis & rubefcen- tibus vartegato.. Le corps d’un jaune fale, diverfifié par de petits traits bruns ou rougeûtres, Entre les ferpens de l’Inde, celui qui eft le plus redoutable , eft long d'environ deux pieds & fort menu ; fa peau elt diaprée de peuts traits bruns ou rougeâtres , tranchans fur un fond d’un jaune fale. Il fe trouve fur-tout dans les endroits pierreux & arides. Sa mor- fure peut caufer la mort en moins d’une ou deux minutes, Peut-être un jour nous aurons une defcripuon plns détaillée d’un animal aufli dangereux. E ffais philof. fur les couleuv. p.14 L'Inde. LE SERPENT -BRULANT 171. €. Urens C. corpore albido , maculis faturaté viridibus con/perfo. À Le corps blanchâtre & parfemé de taches d’un vert foncé, Ce ferpent eft à peu près de la même forme que le précédent. Le fond de la couleur de fa peau eft un peu moins brun, & marqueté de taches qui urent fur ie vert rembruni. Son venin eft prefque auf dangereux, mais il eft moins actif & fes effets font très-diflérens. Effais philofophiqg. fur les couleuvres ; p. 16. Elnge, | aol OPHIOLOGIE. * Le HannwascH-ÆsuzÆp 172. C. Hannafch- æfuæd C. corpore toto nigro. Le corps entièrement noir. C’eft la prefque le feul caraâère que nous ayons fur la conformation de ce ferpent. Forskal afure qu'il a environ un pied de longueur , & une groffeur égale à celle du doigt : fa femelle eft ovipare. La morfure de cet animal n’elt pas dangereufe ; cependant elle produit une légère enflure. On arrête par des ligatures la propagation du venin ; cn fuce la plaie, & on emploie le caprier comme fpécifique. Les Arabes difent que cette cou- leuvre entre quelquefois, par un côté, dans le corps des chameaux, qu’elle fort par l’au- tre ; & que le-chameau en meurt, fi on wa pas foin de brüler la plaie avec un fer rouge. Forskal , Defcript. amphib. p. 15. LA- rabie. * Le HoLLerk 173. C. Holleik C. corpore toto rubro. Tout le corps eft rouge. La longueur de ce ferpent eft d'environ douze pouces. Sa femelle pond des œufs plus ou moins gros. Sa morfure ne donne pas la mort, mais caufe une enflure accompagnée de beaucoup de chaleur. Les Arabes appli= quent fur la plaie un antidote nommé oud eddähi. On prétend que l’haleine feule de cet animal peut faire pourrir les chairs fur lefquelles cette vapeur s'étend. On le trouve à Hadie en Arabie. Forsk. defc. amph. p. 15: * LE B@rTen 174 € Bæœtæn C. corpore albo, nigroqué rmaculato. Le corps tacheté de noir & de blanc. Forskal trace ainfi en peu de mots les di- menfions de cette efpèce de couleuvre qu'il a vue en Arabie. Le corps eft diverfifié par des taches noires & blanches. Il a un pied de longueur, & un demi-pouce de circonférence, La femelle eft ovipare. Sa morfure produit un enflure confidérable , & donne la mort à Pinftant. Defcripr. amphib. p. 15. L’A- rabie, LE SIRTALE 175. C. Sirtalis C. corpore fufco , cenut, ffriato; vittis tribus viridi-cærule/= centibus, Le corps brun, mince, flrié, & marqué de trois bandelettes vertes qui tirent fur le. bleu, Voilà tous les détails que nous avons fur cette efpèce de couleuvre que Kalm a trouvée en Canada. Nous ne favons point fi les trois bandes vertes qui relèvent la couleur du fond, MIA AIT Oh CO GTE, font tranfverfales ou difpofées fur la longueur du corps. Quelque Naturalifle completera : peut-être un jour la defcription de ce ferpent. Einn. [. n. 383. Le Canada. . P—1$o E—114 Le Léseris 176. C. Leberis C. corpore fafciis linearibus , nigris. Le corps couvert de bandelettes noires. Linné eft le feul Naturalifte qui ait parlé de ce ferpent. La defcription qu’il en donne eft f. concife, qu’elle fufht à peine pour le reconnoître. Il ne parle que des raies noires qui recouvrent la furface fupérieure du corps, & du nombre des plaques & des écailles qui revêtent le deffous du ventre & de la queue. Linn.f.n. 275. Le Canada. P—110 E—$so Le LurTrix 177. C. Lutrix C. dorfo & abdomine flavis ; lateribus cæruleis. Le dos & le ventre jaunes ; les côtés bleuâtres. Ce ferpent eft remarquable par lafforti- ment de fes couleurs. Suivant Linné, le dos & l'abdomen font jaunes ; & ce fond ef relevé par le bleu éclatant qui brille fur les côtés. Sa longueur ordinaire eft d'environ quatre pieds. Il vit dinfedes & d’autres petits ani- maux. Linn. f.n. 275$. P—134 E—27 LE Mexicain 178. C. Mexicanus C. feutis ab- dominalibus 134; caudalibus 77. Cent trente-quatre plaques fous le ventre ; foixante-dix-fept écailles fous la queue. Nous n’avons encore que ce feul caraétère pour reconnoître cette efpèce de ferpent qui habite l'Amérique. Linné ne parle ni de fa forme, ni de fes couleurs; il n'indique pas même d’Auteur qui en ait parlé. Linn. [. n. 379. L'Amérique. - P—134 E—77 LE SrPÈDE 170. C. Sipedon C. fcutis abdomina- Libus 144 ; caudalibus vero 73. Cent quarante-quatre plaques fous le ventre ; foixante-treize écailles fous Ja queue. Voici encore une autre efpèce dont Linné ne détermine le caradère que par un feul trait fort équivoque. Il feroit à défirer que quelque Naturalifle de l'Amérique feptentrio- nale publiât des détails fur la conformation extérieure & fur la difpofition de fes couleurs. Suivant Linné , il eft brun. Linn. f, n, 379. L'Amérique feptentrionale, P—144 E—73 4 A DEVENOGNENNNRNE ANGUIS , Anguis. Linn. fn. 300. Corpus apodum, teres, longum, fere cy= Uindricum , nitiffemis fæœpé coloribus varie- £gatum. Caput Indiflinéum, parvum, fubconvexur , antice acutuim vel rotundatum , in vertice cataphraëum. Oculi iminimi , fplendentes. Maxillæ æquales vel inequales. Dentes parvi, acuti, recurvi, occulti, Lingua obtufà, apice emarpinata. Truncus vershs caudam magis incraffatus : Juperne & infrà fquamis imbricatis veflitus. Cauda craf]a , obtufo-rotundata » Jquamis pariter imbricatis fubtis reëla. Fœminæ quædam vivos fœtus producunt » & forfan totum genus viviparum. Animal ir- ratum riget inflar baculi; hinc qui tra&are veller, rumperet. Morfus hujus non lethales : Jed inflammationes tantüm inferunt quales feré ex apum & vefparum iéibus continpurit, Le corps dépourvu de pattes, long, ar- rond, prefque cylindrique, & peint fouvent de couleurs très-éclatantes. La tête confondue avec le tronc , petite, un peu convexe, pointue antérieurement où obtufe , couverte de plaques fur le fommet. Les yeux peuts, brillans. Les mâchoires égales ou inégaies. Les dents petites, pointues, recourbées, cachées. La langue obtuie , échan- crée à l'extrémité. Le tronc un peu plus gros du côté de la queue, garni fur le dos & fur le ventre d’écail- les pofées à recouvrement, La queue épaifle, obtufe, arrondie, & garnie pareillement en deffous d’écailles dif- pofées à recouvrement. Quelques femelles font leurs petits vivans; peut-être même toutes les efpeces qui com- pofent ce genre font vivipares. Ce ferpent, lorfqu’il eft irrité, fe roidit comme un bâton, & fe cafe auffi-tôt qu’on le touche. Sa mor- fure n’eft pas mortelle, mais elle produit une inflammation femblable à celle que çaufe la piqüre d’une guêpe ou d’une abeille. Le TRAIT 1. À. Jaculus À, capite brevi : cor= pore ex pallido & fufco pulchre variegato. La tête courte : le corps agréablement pa- naché de taches brunes & pâles. Le Trait femble former la nuance entre le geure des couleuvres & celui des arguis, ke É4 deffous du corps eft garni de plaques qui furpañfent en grandeur celles des autres fer- pens de la même famille. De plus, les écail- les dont la furface inférieure de la queue elt recouverte , préfentent prefque la même dif- pofition que celles des couleuvres ; mais les proportions du corps, la forme de la tête & de la queue démontrent évidemment qu’on doit ranger ce ferpent parmi les Anguis. Sa tête elt life : le tronc eît varié de brun & de blanchâtre ; & ces deux couleurs produifent, par leur mélange, un effet agréable. IL a environ deux pieds de longueur ; & une groffeur égale à celle du doigt : la longueur de la queue n’eft que la douzième partie de - celle du corps. Linn, muf. Adolph, Frid. 2, p. 48 L'Egypte. A—1€6 a--23 La PerNTADE 2. À. Meleapris A. capite elon- gato, minimo : corpore glauco ; punélis nigris, mulriplici ordine longitudinali digeflis. La tête alongée , très-petite : le corps d’un vert de mer, marqué de points noirs, difpofés fur plufieurs lignes longitudinales. ( PI. 30, fig. 1.) La tête de la Peintade, non plus que celle des autres efpèces de ce genre, n’eft point diflinguée du tronc ; elle elt oblongue, & fe termine par un mufeau pointu. L'intérieur de la gueule eft armé de pertes dents. Le tronc eît d’une groffeur à peu près égale, & revêtu d’écailles, dont chacune offre un point noir, fur un fond verditre. L’arrangement de ces points, qui font difpofés avec fymétrie fur plufeurs rangées longitudinales, a quel- que rapport avec le plumage de la Peznrade, de là lui eft venu le nom de Méléagris. Séba obferve que la diverlité du climat ne produit que de légères différences fur la vivacité des couleurs. Les individus qui viennent des {ndes occidentales , font d’un rouge brun, felon le même Auteur; tandis que ce fond a une teinte plus obfcure , fur les mêmes fer- pens qui habitent les Indes orientales : les taches dont leur corps eft moucheté , font pareillement plus foncées. Séb, 2, pl. 27, fe 4: Linn. muf. Adolph. Frid. 2, 48, [. a. 390. Les Indes orientales & occidentales, A—:16$ 1—32 a, Je crois, avec M. le Comte de la Ce- pède, qu'on doit regarder comme une va- ricié de cette efpèce, l'Anguis que M. Pallas a trouvé fur les bords de la mer Cafpienne. a tête eft grife , achetée de noir ; le wonc OP H/MO'R'O) CITE) moucheté de gris fur le dos, & de blanchätre fur les côtés. La queue eft longue de deux pouces & variée de blanc. Ce ferpent a un pied de longueur, & une groffeur égale au petit doigt. Voyage de M. Pallas dans diffé. rentes provinces de l'Empire de Ruffte, fup- plém. vol, 2. A—70 a—32 Le MrGueL 3. A. Maculata À. capite parvo, Jauamis imbricato : corpore fuprà flavo; tœni& fufcä longitudinali in dorfo , & lines 45 fuf- c1s , tranfverfes. La tête peute, couverte d’écailles pofées à recouvrement : le corps jaune par defus, avec une bande brune fur la longueur. du dos, & quarante-cinq lignes tranfverfles , pareillement brunes. (PL 30. fig. 2.) Cette efpèce a beaucoup de rapports avec le Rouleuu. Sa tête fe rétrécit par la partie antérieure , & s’abaiffe en pente vers le mu- feau. Le fommet, felon Gronou , eft couvert de plaques polygones, dont celle qui occupe . le centre a la figure d’un triangle à côtes iné- gaux. Suivant Linné, au contraire, rtoute la par- tie fupérieure de la tête eft revêtue d’écaulles difpolées à recouvrement. Les narines confif- tent en deux petits trous à peine vifibles : les yeux font très-petits. La mâchoire fupérieure dépaffe un peu celle d’en bas, qui eit fillon- née en deffous par une ligne longitudinale. Le tronc eft cylindrique & d’une couleur jaune : far ce fond , on voit environ quaranie-cinq lignes brunes, tranfverfales, & une bande- lette de la même couleur, qui parcourt toute Ja longueur du dos, & forme un carré à l’en- droit où elle partage en deux les lignes tranf verfales. La furface inférieure du corps eft blanche, & marquée tran{verfalement de qua- rante-cinq bandelettes brunes. La longreur de ce ferpent eft d’euviron quinze pouces; fa groffeur égale celle du doigt : la queue a environ quatre lignes de longueur. Lin. meufs Adolph. Frid. 1,21,/f.n. 391. L’'A- z16r1qUe, A 195 Den Gron, 204 12 Linn, + _a. Je penfe qu’on doit regarder comme une variété de cette efpèce, lindividu dont Séba a donné la defcription & la figare, rom. 2, pl 100, fig. 2. Sa tête eft blanche, tachetée de brun ; le corps couleur de fafran , marqué de trois bandelettes & de lignes nombreufes qui font paroître fa furface comme divifée en compartiinens, ) LE à OPHIOLOGIE. 6s LE RÉSEAU 4 A. Reticulara A. capite fub- £globofo , cataphraëlo : corpore fupra cinereo- nigricante ; fquamis margine fufcis : abdo- mine ex flavo-albicante. La tête arrondie , revêtue de plaques: le deflus du corps d’un gris noirâtre, garni d’é- caïlles brunes en leur bord : le ventre jaune, mêlé de blanc. (PI. 31 , fig. 4.) Gronou, qui poffédoit un individu de cette efpèce, en a donné une defcription exade. Sa tête, dit-il, eft très-perite, un peu arron- die, terminée pardevant en pointe obtufe, & couverte fur le fommet de grandes écailles polygones. La langue ef large, légèrement fendue à l’extrémité. Le corps eft garni de très-petites écailles difpofées à recouvrement ; & fe termine par une queue arrondie, obtufe, prefque auffi groffe que le tronc ; fa longueur égale le tiers de celle du ferpent pris dans fa totalité. Les écailles du tronc font d’un gris noirâtre dans leur centre, & brunes en leur bord , ce qui donne l’afpe? d’un réfeau étendu fur le dos du ferpent. L’abdomen eft mé- langé de blanc & de jaune. Gronov. muf. 2, P- 54» 2.7. Zvoph. p.18, n. 85. Linn. fin. 391. Surinam. À—177 a—37 ’ LE CÉRASTE $. A. Cerafles A. capite [ubtrian- gulari, cornuco : corpore nigrefcente , ma- culis magnis, trregularibus , albidis varie- gato. La tête prefque triangulaire, avec deux peutes cornes : le corps noirâtre, parfemé de grandes taches blanchätres, d’une figure irre- gulière. Ce ferpent extraordinaire a été décrit dans les Mémoires d'Upfal, par le célèbre Haffel- quift. Sa tête eft prefque triangulaire, petite, renflée par les cotés, & un peu aplatie fur le fommet. Le mufeau eft obtus. La mâchoire fupérieure dépafle celle d'en bas ; mais le caradère diflinétif de cette efpèce confifle en deux grofles dents mobiles au gré de l’ani- mal, polfées à la bafe de la mâchoire fupé- rieure ; & qui, après avoir traverfé l'os maxillaire, forment deux efpèces de cornes au dellus de la tête. La parue de la dent qui paroïît fur le fommet, imite, felon Haffel- quiit, ongle d’un oifeau. On trouve encore plufieurs autres netites dents fur le contour des mâchoires. Les écailles de la tête font arrondies ; celles du dos font très-petites , d'une forme elliptique, rapprochées les unes 2 des autres, & pofées à recouvrement ; celles des côtés font en lofange & très-nombreufes. La tête eft panachée de blanc & de noir ; le tronc noiratre, & parfemé de grandes taches blanches , d’une figure irrégulière; le ventre eft blanchätre. Le Cérafle a environ dix-huit pouces de longueur ; 11 na que deux pouces depuis lanus jufqu’au bout de la queue : fa groffeur égale ceile du petit doigt. Il pafle pour venimeux en Egypte ; cependant 1l n’a point de crochets dans la bouche. Haffelq. a&, Upfal.ann. 1750, p. 29. Linn. f.n. 376. L'Egypte. ÂÀA—1$0 a—2$ Le Lomgric 6. A. Lumbricalis À, capite in roflrum produëo , cataphraëo : corpore ex albido flavefcente : caudä corpore duplo craffiore. La tête prolongée en forme de mufeau & revêtue de plaques : le corps d’un jaune blan- "châtre : la queue une fois plus épaifle que le corps. (PI. 30, fig. 3.) Il y a une grande reffemblance entre ce ferpent & un ver de terre. Sa tête ef arrondie pardevant, dirigée en pente vers le mufeau, demi-cylindrique par deffous , revêtue fupé- rieurement de neuf grandes écailles polygo- nes, difpofées fur trois rangs, & garnie en fes bords d’autres écailles oblongues & étroites, La mâchoire füupérieure forme un prolonge- ment fenfble en forme de mufeau. Les narines font percées , de part & d'autre, d’un très- petit ou; elles occupentle bas de la partie antérieure de la tête. La langue eft blanchä- tre , fourchue. Les yeux font couverts d’é- cailles épaifles, qui permettent à peine de les voir. Le tronc va en groffiffant infen- fiblement depuis la tête jufqu'à Panus ; c’elt la partie la plus renflée du corps: de plus, 1 eft garni d’écailles très-lifles , luifantes, d'une grandeur égale, d’une forme arrondie, un peu convexe ; elles font très-ferrées entre elles & pofées à recouvrement. La queue eft wès- courte, une fois plus épaifle que la tête, terminée en pointe obtufe, & couverte par deffous de plaques de la même forme que celles du tronc. La couleur du Lombric elt d’un jaure blanchätre & éclatant, Il y a au Cabinet du Roi un individu de cette efpèce, qui a huit pouces onze lignes de longueur, & deux lignes de diamètre à Pendroit le plus épais : l'anus n’eft éloigné que d’environ une ligne & demie de lécaille pointue qui termine la queue, Ce ferpent pois pour 66 venimeux à la Jamaïque; mais Brown ajoute qu'il ma jamais pu conflater l’exiftence de fon venin. Gror. muf. 2, p. $2,n.3. Zooph, P.18,n.81. Linn.f.n. 391. L'Amérique. A—230 a—7 LE SERPENT DE VERRE 7. A. Wentralis A. capite parvo, anguillæ-formi : corpore fufco viridiqueé vario ; maculis flavis, ordine di- geffs. : La tête petite, femblable à celle de Pan- guille : le corps brun, mélé de vert, avec des taches jaunes, difpofées fymétriquement, CPE se) Comme toutes les autres efpèces de ce genre , ce ferpent a la tête petite, aplatie fupérieurement, renflée par derrière, & ter- minée par une efpèce de mufeau femblable à celui de languille. Le tronc eft life, luifant, garni d’écailles très-petites & très-ferrées entre elles. Suivant Linné, le ventre eft court; & lon obferve en cet endroit une future creufe qui le fépare du tronc. La queue eft compofée d’anneaux ; elle eft trois fois auffi longue que le refte du corps. Ce ferpent, vu par deffus, eft d’une couleur mêlée de vert & de brun, avec des taches jaunes, difpofées fmétrique- ment ; le ventre eit jaune, & d’une teinte plus claire au milieu que fur les côtés. Sa lon- gueur va rarement jufqu'a deux pieds. Au rapport de Catesbi, ces ferpens font les pre- miers qui paroïflent au commencement du printemps. On ne les croit pas dangereux. Leur corps ef fi fragile, qu'il fe divife en plufieurs portions, pour peu qu’on les frappe. Catesbi, 2, pl. So. Linn. [. n. 391. La Caroline. ÂA—127 a—222 LA QUEUE-PLATE 8. À. Platura À. capite oblongo , edentulo : corpore fuprà nigro ; Jubiis albo : caudä valdè compref]ä ; albo nigroqué variegaté. La tête oblongue, dépourvue de dents : le corps noir en deffus, blanc par deflous : la queue très-comprimée & panachée de noir & de blanc. Linné a vu un ferpent de cette efpèce dans le cabinet de M. Ziervogel, Apothicaire de Stockholm, & la décrit à peu près en ces termes, dans fon Syfféme de la Nature. Sa tête eft oblongue, dépourvue de dents, & un peu life. Le corps, lonz de dix-huit pouces, eft noir en deflus & blanc par def- fous. Le dos eft un peu relevé en carène. La queue , dont la longueur égale k neuvième ONPHMOMIONCOT'E partie de celle de l'animal , eft très-comprimée latéralement, & tachetée de blanc & de noir. Tout Je corps eit couvert d’écailles arron- dies , pofées à côté les unes des autres, & fi peutes , qu'on ne peut pas les compter. Linr. fin. 391. Onne fait pas dans quel pays il Jè trouve. PNR ANS LUS LA QUEUE-LANCÉOLÉE 9. A. Lati-cauda À. capite brevt, parvo-: corpore pallido; fafciis fufeis, approximatis, versüs abdomen atte- nuatis : caudä compref]ä, acuté. La tête courte, petite : le corps pâle , avec des bandes brunes, rapprochées les unes des autres, & rétrécies vers l'abdomen : la queue comprimée par les cotés & aiguë. L’aplauffement de la queue forme le prin- cipal caraüère diflindif de cette efpèce : de plus, cette partie du corps eft courte & fe termine en pointe. Il elt très-diffcile de compter les écailles qui recouvrent la fur- face inférieure ; il y en a environ deux cents fur le ventre, & cinquante fous la queue. Le fond de la couleur ell pâle, & obfcurci par environ cinquante bandes brunes , rappro- chées fur le dos, & rétrécies vers le bas des côtés. Ce ferpent a un pied de longueur, & une groffeur égale à celle du petit doigr. Linn.muf. Adolph. Frid. 2,p.48. Surinam. A—209 a—ç0 LE ROULEAU 10. À. Scytale À. capite oblongo, convexo , antice fubrotundo : corpore nigref- cente ; fafciis albis, tranfverfis, modo cru- clatis , modO bipartitis. La tête oblongue, convexe, arrondie par devant : le corps noirâtre, avec des bandes blanches , tranfverfales, tantôt difpofées ex fautoir, tantôt partagées en deux. (PS2 fig. 6.) À Ce ferpent a la tête d’une épaifleur égale à celle du corps; elle eft large en deflus, aplatie pardevant, un peu convexe, couverte, entre les yeux & le mufeau, de deux ou trois gran- des écailles polygones, derrière lefquelles on en voit une autre plus grande & quadrangu- laire, fituée au milieu de la diftance d’un œil à l’autre. La partie antérieure de la tête eft un peu arrondie ; le deffous forme une convexité oppofée à celle de la partie fupérieure. Les yeux font très-petits, un peu arrondis, placés vers les angles des mâchoïes, dans la partie fupérieure de la tête, & twès-écartés l’un de l’autre. Les narines, qui font percées, de put & d'autre, d’un très-petit trou, occupent OP HI OL O GIE, 67 Pextrémité. du mufeau. La mâchoire fupé- rieure dépafle celle d’en bas. La langue eft fendue en deux. Les dents font aiguës, égales entre elles , tournées vers l’intérieur de la gueule , & nombreufes fur lune & l’autre mâchoire. Le tronc eft couvert de grandes écailles difpofées à recouvrement, blanches dans leur centre, noires ou brunes en leur bord, ce qui fait paroître le corps comme revêtu d’un réfeau. Sur ce fond s’étendent tran{verfalement un grand nombre de bande- lettes blanches ou rouffes, qui font interrom- pues fur quelques individus, & annulaires fur d’autres : les plus larges font du côté de la tête; celles du tronc font tantôt difpofées en fautoir , tantôt fourchues par l’un ou l’autre bout. La furface fupérieure de la queue, dont la longueur égale à peine la vingt- unième partie de l’animal, eft blanche ou rougeûtre. Ce fernent parvient ordinairement à la longueur de deux ou trois pieds ; le diamètre du corps eft d'environ un demi- pouce. [l fe nourrit d’infetes & de fourmis. Linn. [. n. 392. Gronov. muf: 2, n.4. Zooph. 13 , 2. 82. L’Arnérique méridionale, la Guinée. 240 13 Gron, Linn. À 230 a 13 Gron. 227 14 Gron. 225 13 Gron L'Érvx 11. A. Eryx À. capite parvo, con- vexo, poffice anguflato : corpore fuprà cinereo, rufo ; lineis tribus longitudinalibus, nigris : abdomine cœrulefcente. La tête peuie, convexe, rétrécie par der- rière : le deflus du corps d’un roux cendré, avec trois lignes noires, longitudinales : lab- domen bleuätre. Gronou nous a laiffé encore une excel- lente defcriprion d’un individu de cene ef pèce , qui faifoit partie de fa colle&ion. Sa tête, dit-il, eft très petite, un peu arrondie dans-fon contour, obtufe pardevant, rétrécie par derrière, convexe par deffus & en deffous, garnie fur le fommet décaiiles triangulaires aflez grandes, & couverte dans fa partie infé- rieure, d’écailles très‘petites, Les unes irré- gulières, les autres exagones. Les yeux font à peine fenfibles; & les narines percées, de part & d'autre, de deux trous, dont celui qui eft intérieur a la forme d’un mamelon; Pautre efltrès-ouvert. La mâchoire fupérieure ef plus avancée que celle de deffous ; Pune & Pautre font armées de dents affez grandes, égales entre elles, en forme d’alène, & un peu re- courbées vers la gueule. La langue eft large & fourchue à fon extrémité. Le tronc efl un peu arrondi & fe renfle léoèrement vers anus : il eft couvert d’écailles très-petites , ferrées entre elles, difpofées à recouvrement, & d’une forme arrondie; celles du dos font plus petites que celles qui garniffent le deffus de la queue : toutes ces écailles font un peu convexes , très-épaifles, unies, luifantes, & rangées par bandes longitudinales. Le fond de la couleur eft d’un roux cendré , avec trois lignes noires qui s’étendent fur toute la longueur du dos, & fur les extrémités fupé- rieures des côtés , depuis l’occiput jufqu’au bout de la queue. Cette partie furpañfe tout le corps en longueur; elle eft auffi- un peu plus mince, excepté à fon extrémité qui eft très-épaifle. Grozov. muf. 2, p. $S$, n. 9. Zooph. p.19, n. 87. Linn. [. n. 392. Su- TLILONT, A—126 a—136 L'ORvET 12. A. Fragilis A, capite elongato s cataphraëo ; lines duabus nigris in vertice : corpore fplendente ; fuprà fufeo, aurato; vittis utrinqueé duabus nigrefcentibus. La tête alongée , couverte de plaques, & marquée de deux lignes noires fur le fom- met: le corps brillant, brun-doré par deflus, avec deux bandelettes noirâtres de chaque coté. (PI. 42, fig. 6.) Ce ferpent a la tête oblongte, un peu aplatie par dellus , arrondie pardevant, & couverte fur le fommet de neuf grandes écailles polysones, difpofées fur quatre rangs; favoir, une à la premiere ; deux à la feconde ; & trois aux deux autres rangées. Les yeux font noirs, peuts, ürillans ; les mâchoires armées de dents courtes, m£nues, recourbées vers la gueule. La langue eft obtufe, un peu échancrée à l'extrémité. Le tronc eft revêtu de petites écailles brillantes , exagones, très- ferrées entre elles; celles qui recouvrent la partie fupérieure de la queue font plus rap- proches les unes des autres. L’anus eft vers le milieu du corps, ce qui donne à la queue une longueur qui égale la moiué de celle de Panimal pris en totatité. Le fond de la cou- leur varie dans les différentes parties du corps. Sur le fommet de la tête, on voit deux petits traits noirâtres , pofés l’un au deflus de Pautres le dos eft d’un brun doré, avec deux lignes brunes , paralièles , qui s'étendent depuis Pocciput jufqu’à Pextrémité de la queue ; une ligne pareillement brune part de chaque côté LOT 68 de l’angle de l'œil, & parcourt toute la lon- gueur du tronc. La couleur principale des côtés eft d’un brun argenté ; fur le ventre & fur les parties inférieures-des côtés , les écailles ont un éclat argenté, avec un point noir dans le centre, ce qui forme autant de rangées de points qu'il y a d’écailles." L’Orver parvient à la longueur de douze à quinze pouces. On a cru pendant long-temps que fa morfure étoit dangereufe ; mais outre qu'il n’a point de crochets venimeux dans ia gueule , les expériences qu'a faites M. Laurenti ne lai fent aucun doute à cet égard. Lorfqw’on l'ir- rite, il contrade fes mulcles, & fe roidit au point qu’il fe caffe comme du verre, fi peu qu'on le frappe avec une baguette. On ajoute qu'après fa mort, il refle encore caffant juf- qu'à ce qu'il fe corrompe. M. Emery préfume que la caufe de la fragilité de ce ferpent vient de ce qu'il fe nourrit d’alimens chargés de rouille qui condenfent & endurcilfent fa fubflance, principalement à Pextérieur. Les femelles font leurs petits vivans. Linn. f. n. 392. Laur. fpec. med. p.178. L'Europe. A—13$ a—1 LE CocugriN 13. A. Colubrina A. corpore pallido fufcoque egresie piéo. Le corps panaché de taches brunes & pâles, qui produifent, par leur afforument, un effet agréable. Nous mavons que ces détails fur une ef- pèce d’Anguis qu'Haflelquif a trouvée en Égypte, mais dont il a donné une defcripuon trop fuccinéte. Haffelq. Ir, 321,n.65. Linn. f.7. 3001 L'Esypre. A—180 a—18 L’'ANNELÉ 14 4. Annulata A. corpore fub- œquali, albo ; fafeiis fufcis, re&is, fubrüs concurrentibus : caudà attenuatä. Laurenti, fpec. med. p.69, n. 131. Le corps blanc, d’une grofeur prefque égale ; des bandes brunes , droites vont fe réunir fous le ventre : la queue amincie. La furface inférieure de la queue eft garnie d’une double rangée d’écailles pofées à re- couvrement. M. le Comte de Furri poffédoit dans fa colle&ion un individu de cette efpèce. Le Rouce 15. A. Rubra À. capite ovato, brevi , convexo : corpore fuprà rubro; fafciis nigris, tranfverfis : abdomine croceo. La tête ovale, courte, convexe : le corps rouge par deffus, avec des bandes noires, tranfverfales : le ventre couleur de fafran. (CPL 425%007.) OP HT O0 L'O'G'TE: Il paroit que le ferpent dont il eft ici quef- tion, eft le même que celui qui a été décrit par Séba, fous le nom de Péola. Suivant cet Auteur, fon corps eft d’un ronge foncé fur le dos, & d’une couleur de fafran fur le ventre. I! ajoute qu’il fe trouve dans le Bréfil, où il porte le nom de Serpent de corail ou d'Amphibene rouge. Tous ces carañtères con- viennent parfaitement à celui-ci. En effet, fa iète eit courte, d’une forme ovale & convexe par deffus ; le dos eft d’un beau rouge, avec des bandes tranfverfales, noirâtres, & annu- jaires ; Pabdonien offre une teinte rouge beau- coup plus claire. Toutes fes écailles font exagones & bordées de blanc ; on a remarqué que les écailles du milieu du dos & celles qui recouvrent la queue, font plus grandes que les autres, Sa morïfure eft venimeufe & très-dangereufe. M. de la Borde a envoyé de Cayenne une femelle de cette efpèce au Cabinet du Roi, avec deux petits fortis vi- vans du ventre de leur mère. Cet individu a un pied fix pouces de longueur totale; la queue n’a que fix lignes. M. le Comte de la Cepède conjedure, avec fondement , que c’elt encore le même animal dont parle le P. Gumilla, fous le nom de Serpent coral, dans fon Hifloire Naturelle de FOrenoque. Tradu. franc. tom. 3, p. 80. Séb. 2, pl. 73,7 3. M. le C. de la Cepède, Hiff. Nat. des ferpens, 4$o. Cayenne , Le Brefil , l'Orenoque. A—210 a—12 Le LonG-xez 16. À. Roffratus A. capite parvo; nafo elorgato : dorfo nigro-viridi >? caud& fafciis duabus lutefcentibus, obliquis : abdomine flavo. La tête petite, avec un prolongement en forme de nez : le dos d’un noir tirant fur le verdâtre ; deux bandes jaunes, obliques fur la queue : fe ventre jauve. Le caradère principal & diftindif de cette efpèce confilte dans une faillie en forme de nez, qui termine la lèvre fupérieure : celle de deflous eft moins avancée ; & la bouche fe trouve par conféquent un peu au deffous du mufeau. Le tronc, qui eft d’un noir plus ou moins foncé, tirant fur le verdätre, finit par une queue très-courte, dont l'extrémité eft armée d’une pointe dure. On voit une tache jaune fur le mufeau & à l’extrémité de la queue, fur laquelle on remarque encore deux bandes obliques de la même couleur. Le deffous du corps eft pareillement jaune; OPIHIOLOGTE e cette teinte s'étend même, dans certains en- droits, fur les parties latérales du tronc. La longueur totale de lindividu qui a fervi de modèle à cette defcription, étoit d'environ douze pouces. M. W/eigel, Mém. des eur. de la Nar. de Berlin, vol, 3,p. 190. Surinam. A—218 a—12 LE RUBANÉ 17. A. Fafeiata A. capite im- bricato ; oculis invifibilibus : corpore æquali, albo; fafcis fufcis, irregularibus, oblique concurrentibus , fubindé incompletis & con- fluentibus.. Laurenti, fpec. med. p. 70, n. 4 AR La tête garnie d’écailles pofées à recouvre- ment; les yeux à peine vifbles : le corps blanc, d’une groffeur égale, & orné de ban- delettes brunes, irrégulières, difpofées obli- quement; elles deviennent enfuite incomplètes & fe réuniffent. Nous ne connoiflons point les dimenfions de ce ferpent, ni le nombre des rangées d’écailles qui recouvrent la furface inférieure du corps, pas même le pays qu'il habite ; mais nous favons qu’il ÿ en avoit un individu dans le cabinet de M. le Comte de Turri. Le Ravé 18. 4. Lineara A. capite fuprà dorfoque albo ; diflinüiffimo : corpore fub- æquali, nigricante ; lined medi& à vertice in- ceptä, per toturr corpus excurrertes. Laurent, fpec. med. p. 68, n. 126. La tétetrès-diftinée du corps, & blanche fur le fommet, ainfi que le dos : le corps d’une groffeur égale & noirâtre; une ligne part de la nuque & s’étend fur toute la longueur du dos. M. Laurenti a trouvé un individu de cette efpèce dans le cabinet de M. le comte de Turri. Sa defcription feroit complète , sil avoit ajouté à ces caractères le nombre des rangées d’écaiiles qui recouvrent le ventre & le deffous de la queue. ù & NÉMMIGAENANIRNE. AMPHISBENE, Æmphisbena. Linn. [. n. SD Corpus apodum , teres, longum , œqualiter utrinque craffum , albo, flavo aut nigro va- Tlegatur. Caput indifhinëélum , parvum , anticé rotun- datum , in vertice cataphraëum. Oculi vix confpicut, membrand teéti. Maxillæ æquales vel inœquiles. Dentes breves, [ed craffiores quaïn in colubris. Truncus cylindricus ; fulcatus ; fquamis guadratis , an:1los cireulares formantibus, telus, ._ Cauda crafla, obtufa, vix à ca tnda ; eudem 1modo ac truncus vefiita. _Caud& capitequé dubiis, animal 1ffud biceps dictiurs Eujus generis ferpentes à morfibus venenofis abfolvie {lariff, Linrneus & verum Jolo tadu puflulas prurientes in cure facere, hiflorici plures contendunr. Le Corps dépourvu de membres, long , arrondi, d'une cpaiffeur égale vers les deux LE £ a1naché 5e le ; extrémités, panaché de blanc, de jaune , ou de noi. Se TRE Un à 2 La tête confondue av ec le tronc, petite, arrondie pardevant , gariue de plaques fur le fommer. Les yeux à peine fenfibles & À 1 à couverts «l'une membrane. Les mâchoires égales ou inégales. Les dents courtes , Mais plus grofles que celles des couleuvres. Le tronc cylindrique Ë ê I 1ne t be cy que , fillonné , revêtu écailles carrées , qui forment des anneaux autour du corps. La queue cpaille, obtufe, à peine diftin- guce de la tête, & environnce d’anneaux , comme Je tronc. a dificuhté qu'il y a de diflinguer |: tête de la queue , et caufe qu’on appelle cet animal Serpent à deux têtes. Linné affure que fa morfure n'efl point venimeufe ; cependant plhours Auteurs prétendent que le feul contat de ce ferpent produit des puftules & des démangeaifons fur la peau. ite dif- annulis L'ENFUMÉ 1. 4. Fuliginofà A. capite minimo, in vertice filcato : corpore cylindrico , firiate , maculis n'gris albifque variegato. La tête très-petite, fillonnée fur Le fommet le corps cylindrique, firié, & marbré debianc & de noir. (PI. 33, fig. r.) . Certe efpèce d’Amphisbéne à la tête pete, Life, & obtufe; elle eft marquée par deflus dun fillon dirigé en longueur, de plufeurs rides latérales, & garnie de lix grandes écail- les difpofées fur trois rangs. Les ouvertures des narines & les yeux font à peine fenfibles s les dents font pareillement petites & nom- breuies. Le corps a une forme cylindriques il eft compofé d'environ deux cents fegmens annulaires, convexes, & fembiables à ceux qui forment le corps du ver de terre. De plus, il eft fillonné par une quarantaine de fries longitudinales ; celle qui difiingue, de part & d’attre, l’abdomen du dos, & qui ell la dou:'ème en partant de celle du mi- 179 lieu , repréfente des croix en fautoir. Le dernier fegment du ventre eft marqué de huit mamelons rangés fur une ligne tranfverfale. La queue elt courte & compofée de trente fegmens annulaires ; elle ne va point en di- mipuant, comme celle des autres ferpens; mais elle eft très-obtufe & auf épaifle que la tête. Tout le corps eft marbré de blanc & de noir ; de manière cependant que la couleur noire eft plus äpparente fur le dos ; le blanc domine davantage fur la parte inférieure. Ce ferpent parvient commu- nément à la longueur d’un pied ou deux; fa queue n’excède jamais celle de douze ou quinze lignes. On le trouve dans la Libye , l'ile de Lemnos, le Bréfil, & dans les Indes. Il fe nourrit de fourmis, & fur- tout de vers de terre. Lorfqu’on veut le prendre, la queue fe replie vers la tête; & comme ces deux parties ont la mêine forme, la même épaifleur, & que d’ailleurs l'animal a la faculté d'avancer ou de reculer à vo- lonté , les Anciens ont cru qu'il avoit deux iêtes , & que fes morfures étoient empoi- fonnées. Pline avoit adopté cette double er- reur, puifqul tire de là occafñon d’accufer ijuftement la Nature ; comme fi ce n'étoit pas affez , dit-il, d'une feule ouverture à ce ferpent pour répandre fon venin, (Plin, Hifi. Var. 1,8, c. 23.) Mas Linné, après avoir fait fenur le ridicule de cette opinion fur la double tête de l'Amphishène , révoque même en doute ce que les Voyageurs ont publié fur la inorfure prétendue dangereufe de ce ferpent, contre faquelle ils affurent qu'il ny a point de remède. Linr. Amén. acad. 1, P: 295, J. n. 393. Gronov. muf. 2, ps 1. L'Amérique. 25 Gran. À? a— 7; 2Co 30 Lu a. El paroît que les teintes de la couleur font fujettes à varier dans cette efpèce, & quelles conflituent plufieurs variétés parti- culières. La tête eft fouvent d’un jaune clair, avec une bandelette rougeätre , tranfverfale fur les yeux : le tronc eft varié de pourpre, de violet, & de jaune. Séb, 11, Zl, 100, f£o. 3. Laurent. fpec. med. 66. P. Le corps panaché de rouge, de jaune, de blane, & orné de bandelettes noires, de- puis la tête jufqu’à l'extrémité de la queue, Link. dans Scheuc. p, 1179 , pl 628 , lerr. B, Taj. 328. Le corps d’une couleur de cuivre, avec OÙ PAT IONE ONGATINE plufieurs lignes & points noirs fur le dos: Link. dans Scheuc. p. 1532, pl. 748 , n. 6. d. La tête prefque blanche : le corps noir, & marqué de lignes noires, difpofées fans ordre. 1h14. pl. 749. Le mélange de ces couleurs produit en- core une mulutude d’autres variétés qu'il feroit trop long de détailler; on en trouve plufieurs figures dans les Auteurs, principa- lement dans les ouvrages de Séba, & dans la Phyfique facrée de Schkeuchzer. L'AMPHISBÈNE BLANCHE 2. A. Alba À, ca- pite parvo ; rofiro prominente, rotundato : corpore cylindrico, albo, fuprà infraque lon- gitudinaliter f[ulcaro. La tête petite, terminée par un mufeau faillant & arrondi : le corps cylindrique, d’une couleur entièrement blanche, & fiilonné par deflus & par deffous, de cannelures longitudinales. (P1.33, fig. 2.) Linné a donné la defcripuon & la figure de ce ferpent ; mais lune & lautre paroif- fent défeétueufes. Suivant Gronou, fa tête eit petite, couverte, de toutes parts, d’é- cailles polygones , & fe termine anté- rieurement en une faille formée par le prolongement de la mâchoire fupérieure. Les yeux font blancs, fphériques, tres-peuts, & fitués fur les parues latérales de la tête ; ils font également éloignés des ouvertures des narines & des angles de la gueule. Au rap- port de Linné, on trouve dass la bouche des dents courtes. immobiles,. & beaucoup plus grofles que celles des coulenvres. Le tronc elt arrondi, d’une groffeur uniforme depuis la tête jufqu’au bout de la queue , fillonné dans toute fa longueur, & couvert de peutes écailles divifées en parallélogrames par des raies fines, longitudinales qui croifent d’autres lignes annulaires. La queue eft groffle & ob- tufe ; fa longueur égale à peu près la fixième partie de celle de l'animal pris en totalité. Ïl y a un individu de ceite efpèce au Cabinet du Roi, qui a dix-fept pouces neuf lignes de long ; la queue a un pouce fix lignes. Il fe nouirit de fourmis & de cloportes, comme le précédent, Linn. muf. Adolph. Frid. p. 20, f. a. 303. Gronov. Zooph. 18, n. 79. Laur. fpec, med. 66, n. 118. L'Amérique mnéridionale. À 234 à 18 Gron. Den 16 Linn. LE x nifbène a, Quoique da couleur de l'Amp OENDOLOGIE 71 blanche foit abfolument décidée, d’après le témoignage de Linné & de Laurenti quien ont vu plufeurs individus, il paroît néanmoins qu’elle fubit de temps en temps quelque modi- filcation. Il y en a dont le dos eft roufsätre & le ventre blanc. Gronov. Zooph. 18, n. 70. B. On peut encore rapporter à cette efpèce PAmphishene dont le dos eft jaunâtre & le ventre couleur de chair. Linck.p.1311, pl. 66, n 3. VI GENRE. LANGAHA , Langaha. M. Bruguière , Journal de phy fique , février 1784. Corpus apodum , teres, longiffmum, fqua- mofum , rubefcens aut violaceum. Caput oblongum , cataphraëlum ; roffrum Produëlum , apice acutiffrmum. Oculi fplen- dentes. Maxille inæquales ; inferiore mulro breviore. Dentes & numero & figuré Colub. Bero fimiles. Truncus fuprà fquamofus ; infrà anticé feutatus ; poflicé vero rugis fquamofis , tranf- verfis cinêtus. Cauda longa, attenuata, fubris, fed apice tantim fquamis imbricatis veflita. Le corps dépourvu de membres, très- long , arrondi , écailleux , rougeâtre ou violet. La tête oblongue, garnie de plaques ; le mufeau avancé , très-pointu à lextrémité. Les yeux brillans. Les mächoires inégales ; Vinférieure beaucoup plus courte. Les dents égales en nombre, & par leur ftrudure, à celles de la vipére. Le tronc couvert d’écailles fur le dos ; de plaques fur le ventre; & environné par der- rière d’anneaux écailleux. La queue longue , amindie ; revêrue par deffus, mais à la pointe feulement, d’écailles difpofées à recouvrement. LE LanGarna 1. L. Madagafcarienfis L. ca- pite elongato, cataphraëo ; roftro prominente, acuto : corpore fubrubro; fquamis margine chereis, punéloquée flavo notatis. La tête oblongue, couverte de plaques ; le mufeau alongé & pointu : le corps rougeûtre, reyétu d’écailles bordées de gris, avec un point jaune. (PI. 35 , fig. 4.) M. Bruguitre , de la Société royale de Montpellier, a publié le premier la defcrip- tion de ce ferpent qu'il a trouvé à lie de Madagafcar. Sa tête eft oblongue, & reyêtue fur Le fomimet de fept grandes écailles placées fur deux rangs; favoir, trois à la rangée la plus voifine du mufeau, & quatre à ja fui- vante. La maächoire fupérieure fe termine par une faillie longue de neuf lignes, tendineule, flexible, très- pointue, & garnie de petites écailles, ce qui lui donne un nouveau rap- port avec le Nez-rerroufJé. Selon M. Bru- guière, on trouve dans la bouche des dents de même forme & en mèêfne nombre que celles de la vipere. Les écailles du dos font rhomboïdales , rougeätres , bordées à leur bafe d’un petit cercle gris, avec un point jaune. La partie inférieure du corps eit re- vêtue de cent quatre-ving-quatre grandes plaques blanchätres, luifantes, d'autant plus longues qu’elles font plus éloignées de la tête; elles forment autour du corps des anneaux entiers, au nombre de quarante-deux. Vers le milieu de Pendroit garni par ces an- neaux, commence la queue apparente, garnie de très-petites écailles ; mais la véritable queue elt beaucoup plus longue, puifque l'anus eft placé entre la quatre-vingt-dixième & la quatre-vingt-onzième grande plaque, au milieu de quatre pièces écailleufes. M. Bruguière , qui a oblervé trois ferpens de cette efpèce, remarque que le nombre des grandes plaques & des anneaux eft fujet à varier , ainfi que la teinte des couleurs. Il a vu un individu dont les écailles étoient violettes, avec des points plus foncés fur le dos. Le Langahka parvient ordinairement à la longueur de deux pieds huit pouces, fur fept lignes de diamètre dans fa plus grande épaifleur. Les habitans de Madagalcar le craignent beaucoup. Lerr. de M. Bruguiere, Journ. de phyfique, février 178% Mada- gafcar. P-—184 A—42 VIE GENRE. ACROCHORDE , Acrochordus. M. Hornfledt, Journal de phyfique, année 1788, p. 284. Corpus apodum , teres, longiffemum , tuber- culofuin, nigro-maculatum. Caput depreflum, fquamofum, antice trun- caturn. Oculi laterales ; iride lividä. Maxillæ æquales ; fuperiore fubtus emarginatä. Dentes in utraque maxillà fubulatt, acutiffimi, re- curvi. Lingua craffa,cylindrica, gulæ annexa. Truncus juxtà caudam craffiffimus, ver- rucofus, re Cauda teres, angufliffima , apice truncata. Animal viviparum. Le corps dépourvu de membres , très- long, arrondi, garni de tubercules, tacheté de noir. La tête aplatie, garnie d’écailles, tronquée antérieurement. Les yeux placés fur les côtés de la tête; l’iris livide. Les machoires égales; la fupérieure eft échancrée en deflous. De petites dents effilées, très-pointues, & recourbées fur lPune & lPautre mâchoires. La langue épaifle, cylindrique, attachée à la gueule. Le tronc très-gros vers l'anus, & parfemé de verrues. La queue arrondie, très-étroite, tronquée à lextrémité. Cet animal ef vivipare. *L’ACROCHORDE DE JAVA 1. À. Javanenfis À. capite depreffo , imbricato : corpore fuprà nigro, inferné albido : lateribus nigro-ma- culatis. La tête aplatie, garnie d’écailles pofées à - recouvrement : le corps noir fur le dos, - blanchâtre fur le ventre, tacheté de noir fur les côtés. (PI. 32, fig. —.) : Nous devons la connoiffance de ce ferpent à M. Hornftedt, qui l’a trouvé à l'ile de Java. Les traits qui le caractérifent femblent exiger qu'il foit placé dans un genre partui- culier. Sa tête eft aplatie , couverte de petites écailles ; & l'ouverture de la gueule petite. Il pa point de crochets venimeux dans la bou- che, mais ontrouve une double rangée de dents fur chaque mâchoire. L'endroit le plus épais du corps eft auprès de l’anus, dont louver- ture eft étroite. Il a la queue très-menue; celle de l'individu obfervé par M. Hornftedt, navoit que fix lignes de diamètre à fon origi- ne. Tout le corps de ce ferpent el garni de ver- rues où de tubercules relevés par trois arêtes, & qui, par la grande reffemblance qu'ils ont avec de petites écailles , rapprochent lAcro- chorde du genre des Anguis, & paruculière- ment de la Queue plate dont les écailles font pareillement petites. Cet animal avoit à peu près huit piedstrois pouces de longueurtotale; fa queue étoit longue de onze pouces ; & fon plus grand diamètre excédoit trois pouces. Il étoirt femelle. L'on trouva dans fon ventre cinq petits, tous formés, & longs de neuf pouces. Il fut tué dans une vafñte forêt de poi- vrieys, près de Sangafan, dans l'ile de Java. On aflure que fa chair efl bonne à manger. à OPHIOLOGIE. M. Hornfledt, Journal de phyfique, année 1708 , p. 284. VIII. GENRE. CŒCILE , Cæcilia. Linn. fn. 303. Corpus apedum , teres, longum, verfus pofferiora paulo craffius, lubricum , fufcum. Caput vix diflinäum, parvum, anticé ro- tundatum , nudum. Oculi minutiffimi, mem- branä& obduétr, Maxillæ œquales ; tentacula duo ad roftrum. Truncus nudus, rugis innumeris, fquamofis, tranfverfis opertus. Cauda breviffima, acutiufeula : anus fub Ê juxtà apicem caude. Animal viviparum. Morfus hujus tumorem & fuppurationem molitur. Perparvis oculis gaudet & ad videndum non probé affe&is : nec nirum cum talparum more in te*ram fe condat diuque in ed maneat. Ciconiæ fummoperè Cæciliis deleélantur. Le corps dépourvu de membres , long, arrondi, un peu plus gros par derrière, glif- fant, brun. La tête à peine diftinguée du tronc, petite, arrondie pardevant, dépourvue d’écailies. Les yeux très-petits, couverts d’une mem- brane. Les mächoires cgales , avec deux barbillons à l’extrémité du mufeau. Le tronc nu , environné , dans toute fa longueur , d’anneaux écailleux, : La queue très-courte , un peu pointue. L'anus fitué au deMous & à Pextrémité de la queue. Cet animal ef vivipare. Sa morfure produit une enflure confidérable & une fuppuration abondante. Ïl a des yeux trés-petits, & dont lorganifation annonce que ce ferpent ma point le fens de la vue excellent. Il ne faut pas en être étonné , puifqu’il paîle fa vie fous terre, comme la taupe. Les cicognes recher- chentavec avidité les Cæciles. Le Visqueux 1. €, Glutinofa C. capite parvo, antice rotundato ; maxillis fubæqualiEus : cirris nullis : rugis tranfverfalibus ad abdo- minis futuram angulo acuto coeuntibus. La tête petite, arrondie pardevant : les mâchoires prefque égales, dépourvues de barbillons : des rides tranfverfales forment un angle aigu fur les bords de Pabdomen. (PI. 34, fig. 2.) Çette efpèçe de Cæcile a la tête petite, life, dépourvue OPHIOËEOGIE | 73 dépourvue d’écailles & arrondie antérieure- ment. La mâchoire fupérieure paroît être de la même longueur que celle d’en bas; l’une & lautre font armées de deux rangées de petites dents : on n’y voit aucun barbillon. Les na- rines font fituées à l’extrémité antérieure du mufeau. Ses yeux font encore plus petits que ceux de l’efpèce précédente. Le tronc eft un peu plus gros vers la queue & couvert, dans toute fa longueur, de rides tranfverfales, à peine vifbles ; ‘celles de la partie poftérieure du dos font un peu inclinées vers la queue & forment un angle aigu vers la future du ventre. Les plis les plus apparens font au nombre de trois cent cinquante. La queue: eft très-courte , un peu pointue : anus eft fitué au deffous & à l'extrémité de la queue. Tout le corps de ce ferpent eft brun & mar- qué d’une bande blanche fur Les cotés. Il a communément plus d'un pied de longueur ; fa groffeur égale celle du petit doigt. On prétend qu’il eft enduit d'une humeur vif- queufe , comme les Lamproies. Linn. muf. Adolph. Frid. 19, f.n. 393. Les Indes. R—350 r—10 L'IBraARE 2. C, Tentaculata C. capite parvo, Jubrotundo; maxillé fuperiore , longiore, utrin- que tentaculatä : rugis lateralibus, diflinéis. La tête petite, arrondie ; la mâchoire fu- périeure plus avancée & garnie, de part & d'autre , d’un barbillon : les côtés fillonnés par des rides diflinétes. (PI. 34, fig. 1.) Linné a obfervé plufeurs individus de cette efpèce & en a publié la defcripuon. Sui- vant ce célèbre Naturalifte , l’Îbiare a de très-grands rapports avec les Murenes , par fa conformation extérieure. Sa tête efl pareille- ment dépourvue d’écailles, ainfi que le tronc; de plus , elle eft aplatie fur le fommet & arron- die pardevant. La mächoire fupérieure eft obtufe, plus avancée que celle d’en bas & garnie , de chaque côté des narines , d’un barbillon fi court, qu’il eft prefque inpercep- tible, Les yeux ne font que comme des points & brillent à travers une membrane qui les recouvre. Les dents font très-petites, comme celles des ferpens qui ne font pas venimeux ; cependant celles de la mâchoire fupérieure font d’une grandeur médiocre. Le tronc eft entièrement cylindrique d'un bout à autre & fillonné par des rides diflinétes & parallèles, au nombre de cent trente-cinq de part & d'autre. La queue eft obtufe , extrêmement courte & couverte de rides femblables à celles, du Lombrice. L’anus eft à lextrémité du corps, L’individu que Linné à décrit dans le premier volume des Arménités académiques 3 avoit un pied de long & un pouce d’épaifleur. Celui dont il a donné la figure dans la Def- criprion du Cabinet du Roi Adolphe, avoit les dimenfions d’un ver deterre. Linn. Amérr. acad, 1, p. 489, muf. Adolph. Frid. 19, f« 7,393. L'Amérique méridionale, R—13$ 1—0 Ne — A ts TABLE our DES GENRES. bebe oe e + + . + page 71. CECELE; Te UN INUINS DENIS EUPAsErrz CA MP IERS BMEINIE Re ee ee ta CON CIO UC EU VIRE, A eee PANIQUE SN ANA Se NE M D CR OT AU EL Ne Lane NOT TS RE Bou, e » e C] e e e e e e L] e 4 LANGAHA, 0] L © L » e e L . 71 RS RE ee A mme me ane TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES. (Élonmenonne an min . . page 72. ( Caracara, IT Vs Die LE DIDAReR24E A au ONE EN NET a 40 Che ONE à DEEE pale SOU US sie Helen ibid | NCezchHres, MR RAA ec ti 0 77 ATOS OR NT RAR A INT ONE CerchruS, ee IE NZ Armodyaes NS Se Res ti a AT CG liCerco IR AAC ANA SEE ES ETS Angui-forme, . . 5 Vo en CO | CERdTENEe SIN ETNE R NRC Anpnlersx,) ve NON on EN AT CEra re NEO : ; . 65 le ( Anguis ). Re Ne OS CR a res NE PT de A At ce 2 Annelé ( Couleuvre ) ; À 1:38 | 'ICAapelergu ta ca io (er Ré De A MS RAR ne. Charoyanrte NME UC ERRR ES RS ADP ERNEST AG OU EC nRttS e PO COS A ot MONS NE De) UNE AL SN Ne en A RD NO ETCE NOR ee Arr eRRr PEN MEL fatigue NN RER | euh rain 42: CoPe NS e id) PAS are ne 49 IAE NE ANSQUE 2 Mae eat Sn) | Cobra is NS) SERRE RE Aroce Ne ê : AI Collier ENS ESrnne NRA AO DOS NS D Si de TO (| Co brar 0e NA DANSE NES ‘Aurore, . NT TOR SET) MColubroucellatcre seine Se eee Azurée, : GS Na at lo nr 6 A GRR Ne PE ae NE Ba . Couleuvre à téte-rayée , + « 066: 5© neo ei en enr TN CO Te ny re a) ones Ni ele ee AO Bal, RNA PARLES ie LRARLI PUR ER VOA EE 53 Couleuvre blanche, + + + + + + + 10 Or GS Ten ne bleue) NE SE 11420 TT nn Ce eee A Couleuvre commune, + + + + * 1128 A Blanchet , . _» ee een er el it ieNTe 79 So | à ï " À F . : e + 53 Fe 0) LAN Q MONTE MIOHACIIES ROBIEN NON CRAN st CEA SA RAR EUR eus) uet » e 0 0 e ° Q 0 e e e 39 . 18 ee DUR NAT nee Daboie, . l'aile elite Res Ro ne | Did ee Rs RS DO AUDON eV TA De elite ee) VUE ARE PAC A NÉE PNA PU ON Cl URI RASE NN IE EEE AUS DATA tete na 122) BrAR SN ONE AE nes A Does) Ne Sr RS j 45 Dipfade, NN URSS : SUUES Calemar ; e Ü ° Û e e e e . ° Pipfe, ° . e . e e e ° e Q 30 D he in AR « 42 HPAT RUE CE MDUETS)) ESP Double-tache , . Dryinas., : . Duriflus , : . Eclatant 3 e ° Enfumé , . . Enydre , . Eryx, 1 Farineux , Fer-à-cheval , Fer de lance, FA , L re s Grenouiller , Cliricapa : Grivelée, , Grifon » à Gronovienne, . Gros-nez , : Groffe-téte , ‘ Guimpe , Guinéen , à Haje , à Hanualch-œfucd , Hébraïque , Himachate , Hikkanelle , Hipnale , . Holleik , 5 Hotambæja , Hydre , : Javanois , Jaunâtre , : Jbiare , Jbibe , . Thiboca , . Tfebeck , : . Laë&é , ÿ Langaha de Madogafiar 3 Large- queue 2 L Large-téte, Lebéris , à ; Lebetin , ; c Lemnifque , . . Lien , À se Life , à Poire : : « Long-nez , ; Lofange , . : Lutrix , : « Malpole , . Manbatta , 5 Mangeur de chèvres ; sa toie page 32: ÉAGNEUSS Mangeur de rats, Maure , = - Mélanis , : , Mexicain , ; , Miguel , 5 sie Miliaire , 5 ie Miller, : . brie $ sde Mocqueur , ë Molure , : Moucheré , Muet , . . Muqueux , : : Nébuleux , ! . Nez-retrouffé , Noir & fauve , . @'illé , : SE O Ophr& ; . Orvet , j MD Oularfawa , : . Päle , : Are Padére , : ÿ Panaché , ’ 4 ‘Parqueté , - Parterre , 5 nee Peintade , : : Polie , ; ARE Pétalaire , c . Péthole , : SU Pifcivore , : RUE Ponëué , 2 Pourpré ; ce . Quatre-raies , , Queue-lancéolée , . Queue-plate, : Rayé ( Anguis ), Rayé ( Couleuvre } ; ne $ : Ô Kefeau 5 . 640 Réfeau-noir à ) ; Réticulaire , . Rhomboïdal , ; Rouge , KA UE Rouge-gorge , ASE Rouleau , : PATES Rouffe , ° QE Rubañé , 2 AE Sans-tache , 5 ë Saurite , £ 1e Saturnin » : HTTE Schokart , : sue Schyte , ° AE Serpent à collier , . Rest ee ss ee e e e EL] . He ea ©) y 76 TVA DEN EN PDVENS ENS PA CNENS. Serpent à lunettes, . page 23. | Tére-triangulaire , se EI UUS Fee Serpent à lurettes du Bréfil À AT 24 | Tigrée , À NAN en ete 32 Serpent à lunettes du Pérou y . à ibid. | Tortu , U A ES PR ASE 4 Serpent-brilant , SR ET ELLE Can rar, A RAP LA AN ne 64 Serpent-cornu , ‘ SE ANT 20 | Tres-long., ; Re titre 59 Serpent de Minerve , , SAR $ÿ | Triangle , à SAN AT ge SET NT 13 Serpent de verre : PANNE 66 | Triangulaire , : Fr AUS 46 Serpent des Dames , : PRE UE 38 | Trifcale , : PACE . 54 Serpent - domeflique , : . 3 24 | Triple-rang , SA MIUENENe « 2 RO Serpent-nain , NN MAMIE 62 | Trois-raies , . ANA ren 42 Serpent-poifon , : HR bid. Ty pAres : UT EN eMNe 12 Sibon Un NT ant en ae 35 Tyrie, . PP Fe eee 19. Sipéde SR AA CR TI QU SN do A ue NRA = Siule , er OU ON 52 Verdätre. ; . 2 Ua eee ni Sombre. ; ANA TRQU S CON er) de apte 14 a , SJ NeS tof et SD RENNES se : : PANNES TEE EAU Ba tin . He ble NU ONE 9. a plaie) Le ip Me RUE e pue Suife , DA QUES SO NtARE SI Violette , , D nee DS Abn te 13 Superbe : en ou Le 17 Vipère De - Le VE art ele llte 27 Si ineeiquelii DNS à NN sd din BHPEO MN Ie at UE e Tachetée , ; GR ER OS EUR €) au ÿ ï SRE OR Téte-noire ï AA AE LAN GE PEN 3 NE PTE AE RE s2 T'éte-ronde 2 2 4 ge +) 60 Zebre , « 2 21} tef Melle Taie 69 Fin de la Table. PAC ÿre, DTEAUTES HISTOIRE NATURELLE, Oct Benzrd Direxzd. IUT ES . UqUTeS Z: c N772Cs ee, EE © LABS Wu % MA Le Ÿ È iù Ÿ Ü N L* Genre? Crokk A développement HISTOIRE NAT URELLE. Bernard Dirext Le MENT RAA ent 107 (4 A, gui (20 WE ATX At \S SARA AK RK N $ KR RENTE ol? , Ze Boy Le N < ANA AS À À ANS AA y HD 4 ANNE AN Bent Der Re (2 Pig.2, Le Pytare, Bernard Drrexet. HISTOIRE NATURELLE. nn y. o 0 Le Zortu . . HISTOIRE NATURELLE. LACETE Bear Direxu, HISTOIRE NATURELLE, F. RL 6 Æig. 7. Le manger Zig. 6. Le mangeur de ral . Le Le de Clevres. —= Bernard Direx, : HISTOIRE NATURFEIALÆ, 1] Yu Z e 077/7/2) CEE 772 zpere 5 Berard Dirt F HISTOIRE NATURELLE, x RE “a 1 Le nl Le CérTase, ou Jerpert (OT | Genre: . 8 et derriere Du 2° PER HISTOIRE NATURELLE , 277: CC 226%) 7 PE ga. Tant Ziy.g. Le T } di sin. Jap Ÿ ù NS . TS FR A Bernard Drrex. HIS TOIRE NATURELLE. PANL AUTRE UE CARO E JAY SE Zig. 2, Las Anguleux ?, CU 2 LU SU : S N N À R HISTOIRE NATURELLE, = DT PACPMIO) V7 Ronrs ‘02, 277 0 HISTOIRE NATURELLE Bernarz Dirextt. N à à & Û Ÿ re à & S s. à Do n N | R Ze Cobel Le fuel HISTOIRE NATURELLE, 72€. Le . Le Reg 227.27 —) Bernard Direrit 29 : PL 13 p € 3. Genre. Bernard Dirert, HISTOIRE NATURELLE. ZL'Æurore?, “| Use 2 pi) | LADY GEMEY, Ce : > 72 NS N KE , 7 Benard Direxu: HISTOIRE NATURELLE. : 20. KN 7 W UE K LU) DU Un - ROUE’. Za Bande W, EU d? QU ul Beixré Dire, ÿ HISTOIRE NATURELLE, de ce Le Rlambotdal , \THAL so Au (iQ \ KE \K J N N Ÿ N HISTOIKE , gite ' ’ A 7. 26. 2 ÊTURELLEF ., » F0 Berard\ Direrd. 22 Pl 16 dal , L/ Zig. 25. Le lêrt et Bleu. Le Rlaribo Lgile ZA 26 Zig À Ag 2. Le Pie? Ze Losange . CRE Penaré Direrd QURET LE; 22 PL. 17. lunettes , [74 A \\ À S\ AN A NU % Yi ll Ze Jervent 1 Bernard Direxi. ss Rat SOIT Ze Grx PULLS 27 2 £ QU Ye Benar” DIrex dt. HISTOIRE NATURELLE. + tr SEA 0 ; l: JL de 00 7 Jt0CA , Z/e Pa PP F784. Le Mao le ?, NS Bernard Drreril. HISTOIRE NATURELLE, LE Fig. 86. Ze Large- gueue: LL A7 gt Z 4 LL LL Z LL ! 14 f} 17 M) VI ZLAiroce. ii ot 107) N\ LS HISTOIRE Fig. 39. Ze S'onûre. Zy.88. Le lébuleux , Rens ee \TURELLE. ee DA Æg.38. Ze Nébulux. HISTOIRE NADURELLE, ai u 2 fl ; re 1 î [l 4 ; il ASE RTRNT a mm à me tend Free Zig. fi. Le Plrnchatre marque de bander Vruneë?, Hg pe D À 9) Jalurrin ; HILL hi NE AN Qi ( , ol MN (ne HISTOIRE NATURELLE. Bernard Direxzd. HISTOIRE NATURELLE, HISTOIRE NA Berzrd Direr DRELLE . Ve Ag 45. Leur. Fig.4 6. Le Lien. 3° Genre. Ay. 47. Le Decotbre’. Fig: 48. Le Mouchete HISTOIRE Bénard Direzt 20 e où Genre. pe ITR Bari Direrd, HISTOIRE NATURELLE, ae AE » Fi. 82! Le Bat -TOuge Benzrd Direxdl- HISTOIRE NATURELLE, 2 27 - 3° Genre. HISTOIRE NATURELLE, PL 26. À Ze Lelulure. NRA WE jh à HISTOIRE NATURELLE. , a7rz/rèe , Lex Berri Direrit., 28. 4 Zi . 88. Le Air a cheval. PSG! sure 3. Genre . HISTOIRE NATURELLE. NA sai D à SUR R À Ÿ N Bernard Dirert. 29: Pig. 60. Le Cence . f 2 f si 7 Li Ke HISTOIRE NATURELLE. 4 ‘ Genre , Fig. > , € . C8. « erniere Ou & Genre. 27 HISTOIRE l) Zeltez rerousse. Binard Dirext. NATURELLE, f TT = 2 20, PL 50. 20 re LE ve Genre, Fig 71 (ee: D Ze Pride En : entré Dirext d Tr nn VI >. > è 2 A G Ce 2 Genre 3e MTURELLE,, fl ils Û ) Fa 4° Genre, Fig! ï) HISTOIRE Genre, Fig 2. 7e D 077 774 22201 @ DD 247ULP 72e 9 “27 1 a RS BTS eZ D TIUILIS 277$ LÉ Bernard Drrextt. HISTOIRE NATURELLE. | (il LA | { Zi7.7 ÆATocore de Java . Zig. 6. Le Roultat . HISTOIRE NATURELLE. Bernar0 Dirext 37, Ÿ Rue es À NX S NN NS NN NN NA N HISTOIRE NATURELLE, eZ LE isqueux : Fig. 2,1 Hrare? HISTOIRE NATURELLE, Lig. 2, Lite Du J Cornu vue de face. { 7 W) UT 707 0 il (IL! Zi. 3.Ze Serpent a collier. ITAS CAT : Œ Le Langaha de Pac [a HISTOIRE NATUREII:E. GENE || fu we HS SA Ent es ae s:) «al KR — à N NS il j N NS N Ÿ n pl) | —— CC —— CZ >, Zzg.2. La Lise. y AN À 5 SA HISTOIRE NATURELLE, Ophpolgie : CP LL BC ET LALLO LCL CA - D Bernard Direrié HISTOIRE NATURELLE, Uéyodgé. = \ = À S NS = \ ) EST o) = UN 1.14 LT ANSE Za lle trinulaie fi Ÿ \ \|l \l ÿ 2) LUN) LA , 5 , — ZE, ER, — ALLIE La La Couleuvre convnune LE LA Sn ten Ru La Couleuvre À 222) À ASE) ER (a Li ' cui j \ ' Ÿ Zag. 52 La liolele), ; Bernard Drext HISTOIRE NATURELLE, Opéyologe. 2. LS 10 Le Deni-coller > 7 l 1) ni ni) ) "il ] (} 2 0 TDOIS-TULLS : Ze CP = ST sas HISTOIRE NATU l A “à \K \K 27 // 7 7 ES LeT. Ée Lig.2Te Le Dalbore. Er. = Jepenta Deux L-rang. Lig. 3. La (ouresre . 4 ES Leg. % 37. HISTOIRE NAT URELLE, Oplhyologte. € PS F2 2 on ÿ of Ne qui n". #« HA FUN) nes à # FU à TT V ve -DatAT à ont PRE COPA Re bek KA à TRE sr AUX SR URAUT ”, Ste UT) Loue Ü SAR { 24 dpt thteli nil sisiais Jeistsieefes ARHDNTE s eisiapeiet rebebe es pis rose te RARE EEE ve. 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