^ c^>V^^i?? TABLEAU E CYCLOPEDIQUE ( ET MÉTHODIQUE DES TROIS RÈGNES DE LA NATURE, Dédié et prÉ'S enté a M. NECKER, Ministre dÈtat^ & Direcieur Général des Finances, "- ■ ■■' ERPETOLOGIE. Par m. l^A b b é B o n n at e rre. M-ulta hoc primum cognovimus feculo , & multa venient'is œvs, populus ignota nohis fciet. Senec. lib. 7, qusefl. nat. 31. ■ — .... » " ' ^ ~7>,rr ^^ fit / A P A R I s , Chez PANCKOUCKE, Librake , Hôtel de Thou, rue des Poitevins* Ui^"' M. D C C. L X X X I X. Avec Ap^ robat ion et Pri viLÉGE dv Rou /^. % 1 H. r. —«^ -iiît.^^ i! -x \ \% â i». m fW y. )\^ V tri*. n AVERTISSEMENT, IL eft plus facile daffigner les cara£tères qui appartiennent aux animaux de cee ordre, que de fixer la dénomination qui leur eft propre. Jufqu"'ici, on les a appelés tantôt amphibies rampans , tantôt quadrupèdes ovipares , & tantôt reptiles i mais aucune de ces expreflions, malgré l'autorité des Naturaliftes célèbres qui les ont adoptées, ne peut convenir parfaitement. Le mot amphibie y fous quelque forme qu'on l'envifage , ne préfente qu'une idée vague, obfcure , indéterminée. Si l'on entend par amphibies des animaux qui peuvent vivre dans l'eau & hors de l'eau , à leur gré, & aufli long-temps qu'ils le veulent; dans ce fens, il n'y a point d'amphibie fur la terre dont l'exiftence foit connue : & fi l'on prend pour amphibies des êtres qui peuvent refter dans l'eau ou hors de l'eau pendant un temps limité feulement , alors l'homme & tous les animaux feront amphibies , puifqu ils ont la fa- culté de plonger pendant un temps plus ou moins confidérable (i). Les animaux dont il s'agit ici n'ont pas été caratlérifés d'une manière plus heureufe par le mot de quadrupèdes ovipares. Le premier terme de cette dénomi- nation , ayant été déjà confacré aux animaux qui font rangés dans le même ordre que le cheval, le bœuf, V éléphant, lie peut, ce me femble, être employé que pour en défigner d'autres qui aient les plus grands rapports avec ces quadrupèdes (2).. On devroit donc s'attendre à trouver la plus parfaite identité de caraûères entre le cheval & la grenouille, le bœuf S^ la tortue. ; & l'on eft bien étonné de voir que- les principaux rapports qui unifient ces divers animaux font purement extérieurs ; & que les oifeaux ont, avec les quadrupèdes vivipares , une analogie plus intime que les animaux dont il eft ici queftion. D'ailleurs, l'épithète d'ovipare ne convient pas généralement à tous les individus de cet ordre , puifqu'il eft certain que les Salamandres & le Lézard gris font leurs petits vivans : ainfî , quoique la dénomi- nation de quadrupède ovipare foit moins vicieufe que la précédente, puifque tous les animaux qu'elle défigne ont quatre pattes, on ne peut point cependant conclure qu'elle foit d'une exaditude rigoureufe. Le mot reptile me paroît réunir moins d'inconvéniens. Tous les individus dont (i) Les plongeurs de profefnon, tels que \ç.% faunhrs de Halle en Saxe ^ un grand nombre de Nègres, \^% pêcheurs des perles de Ceylan ^ reflent fous l'eau un aflez long efp ace de temps, fans qu'on puifîe pour cela mettre ces plongeurs au rang des amphibies. (2) Nous ne confidéroas ici les q^uadrupèd^s ovipares , que relativement à l'idée que ce mot nous rappelle. ît JP^FRTISSEMENT. ^J nous allons parler ont les jambes fort courtes , très-écartées les unes des autre^y & Il foibles , qu'elles, ne peuvent foutenir le poids du corps. Le Lézard gris , par exemple, qui efl; un des plus agiles, efl: obligé de s'appuyer fur fon ventre,'- à l'inftant où il ralentit fa courfe : il fe fert donc de fes pattes , plutôt pour ramper que pour marcher En un mot, tous les animaux qui font l'objet de cette difccffion , fe trouvent dans la nécefïîté indifpenfable de fe traîner fur le ventre^ c'eft vn vice inhérent à leur constitution, & qui ne reçoit d'autres modifications que celles qui réfultent de la longueur & du rapprochement des pattes. Sous ôe rapport, le nom de reptile m'a paru mériter la préférence, Je me fuis encore déterminé à inventer un nom pour cara£térifer la fcience qui traite des animaux de cet ordre. Les deux racines grecques È'PriQ , Xoyog m'ont fourni le mot Erpétologie, que Klein a déjà employé dans une acception plus étendue , pour défigner les ferpens & les reptiles. Pour la difpofition méthodique des genres^, j'ai adopté la divifion générale que' M. Scopoli a publiée , & que M. le Comte de la Cepède a fuivie dans fon Hijîoire des quadrupèdes ovipares ; je me fuis permis uniquement de faire une inverfion dans l'arrangement des ciaffes. J'ai placé dans la première les reptiles qui n'ont point de queue ; & dans la féconde , ceux qui en font pourvus. Par cette nouvelle difpo- ïition , la chaîne qui unit les ferpens & les reptiles n'efl: point interrompue ; mais l'on paffe des uns aux autres par une gradation fucceffive. Depuis la Tortue qui compofe le premier genre de la féconde clalTe , jufqu'au Chalcide qui forme le dernier , on voit s'éteindre , par degrés infenfibles , les limites qui féparent ces deux ordres d'animaux. La diftribution des genres de Linné m'a paru fufceptible de quelques changemens. Les efpèces qui compofent la famille des LéT^ards font très-nombreufes, & préfentent des caractères qui les diftinguent effentîellement. Il y a loin de la ftru£lure du Crocodile à celle de la Salamandre ; & de l'organifation du Chalcide à celle du Caméléon. Ces confidérations m"*ont engagé à détacher les Crocodiles , les Caméléons, les Salamandres ^ & les Chalcides , de la tribu des Lér^ards , & d'en faire des genres particuliers. J'ai établi la diftinttion générique fur le nombre des doigts & la conformation des pattes. L'organifation intérieure de ces divers animaux offre encore d'autres différences. Une des plus grandes difficultés que j'ai éprouvées , c'efî pour fixer la diftindion des efpèces. Dans cet ordre , encore plus que dans tout autre, l'âge, les métamor- phofes, le fexe produifent une multitude de différences dans les couleurs, fur-tout parmi les Crapauds & les Grenouilles. J'ai tâché de déterminer, non feulement les gradations fugitives de ces teintes diverfes , mais encore les cara£lères conftans qui V AVERTISSEMENT, v «dî^inguent les efpèces ; & comme il eft néceflaire que dans une longue fuite d'objets les defcriptions foient faites fur le même plan, afin que les traits caraûériftiques foiènt plus faillans & plus fenfibles , j'ai été obligé de refaire prefque à neuf toutes les phrafes defcriptives. ^'ai pris le Syjiême de la Nature de Linné pour bafe & pour modèle : les éeî'its de ce grand Homme doivent fervir de guide à tous ceux qui travaillenc ftr l'Hiftoire Naturelle. J'ai encore confulté le Traité de l'Encyclopédie métho- dique , par M. Daubenton , celui de M. Laurenti fur les reptiles ; les ouvrages de Rœfel , de Klein , de Gronou , de Petiver , de Seopoli , de Knorr , d'Edwards , de Catesby , de Séba ; les nouveaux Mémoires de Suède , de Pétersbourg ; ceux de FAcadémie des Sciences de Paris , de Berlin ; les Tranfaciions philo fophiques ,* & une infinité d'autres livres dont l'énumération feroit trop longue. h'HiJîoire des quadrupèdes ovipares , par M. le Comte de la Cepède , m'a été principalement d'un grand fecours ; j'y ai trouvé des defcriptions nouvelles , des détails curieux , & une infinité d'obfervations intéreifantes. Ce Traité ^ Ci juftement eftimé, réunit tout à la fois l'exaétitude & la précifion, qui font le mérite principal d'un ouvrage d'Hiftoire Naturelle , & les charmes du ftyle qui répandent le goût de cette fcience. ^ V • *-' wmT^mKfvwmfm'' ^ INTRODUCTION. Di 'E tous les animaux que la Nature a difperfés fui la furface de la terre, & qu'elle paroît avoir jetés à travers la grande fcène de fes ouvrages , pour animer le vide de l'efpace Se y produire du mouvement, les reptiles font ceux qui ont eu le moins de part à fes dons. Tout en eux porte l'empreinte d'un abandon prefque général ,& d'une difgrace jl abfolue. Leur corps ne préfente qu'une maiïe informe, lourde , & inafiive ; leurs fèns font obtus ; leur inftinâ eft réduit aux fenfations les plus grofiières ; & leur naturel fe borne à chercher leur pâture fur les limites de la terre & de l'eau , dans ces vafles marécages , où tout retrace l'image des déjeâions monf- trueufes de l'antique limon. En efiet, aucun d'eux n'a les grâces ni la gaîté des autres animaux terrellres ; ils ne favgnt point , comme ceux-ci , s'amufer , fe réjouir enfem- ble , ni prendre de doux ébats fur la terre ou dans l'air j mais ils giflent à terre, fur le bord des étangs , dans les creux des rochers , fous les builTons ficiiles. Les uns fe plaifent aux rayons du foleil; les autres fe tiennent dans les lieux fombres , humides , & retirés pen- dant le jour; 8c ne fortent que la nuit, comme pour cacher leur difformité , & pour éviter à l'homme le fentinient de crainte , de dé- goût , & d'horreur que leur préfence lui infpire. Cependant , comme toutes les parties de la chaîne des êtres font dignes de notre contemplation , aux yeux d'un obfervateur fans préjugé , tous ces animaux ne font pas dépourvus d'agrément & d'intérêt. On voit avec fatisfaâion les reffources qu'ils tirent de la flruclure groffière de leurs membres & de leurs organes 5 on examine avec plaifir leurs mœurs, leurs habitudes, les rapports qui les unifient avec les êtres les plus intelligens , ôc les diftances qui les fcparent de la matière brute. Cette étude réfléchie , approfondie , dé- veloppe à nos yeux toutes les richelTes de la création , & ne laiflTe rien à défirer à notre admiration fur les merveilles de i'exiftence. DÉFINITION DES REPTILES. On doit ranger dans cette claflTe tous les animaux à quatre pattes , qui naiflent d'un ceuf, qui ont le corps • \ melles , le far dépourvu de poil & de mamelles , le fang prefque froid & rouge , un feul ventricule avec deux oreillettes au cœur , & dont la r^- piration fe fait par de longs intervalles.. Les reptiles fe rapprochent donc beaucoup 'des poifîbns, tant par la ftrudure du cœur qù"e par les qualités du fang • mais ils s'en éloi- gnent entièrement par la conformation des membres , & fur-tout par la manière dont s'exécute la refpiration. Circulation vu sang. Il y a une conCidé- ration importante à faire fur la circulation du fang des reptiles , Se par conféquent fur leur refpiration. Dans les quadrupèdes , le fang chalfé du ventricule droit par i'adioii des mufcles du cœur , eft porté dans les poumons par l'artère pulmonaire : de là , il paflTe dans l'oreillette gauche , &: dans le ventricule qui eft du même côté ; enfuite il eft pouflTé, par la contradion de ce ventri- cule dans l'aorte, qui le diftribue dans tout le refte du corps; d'où il revient encore au cœur par le moyen de la veine cave. Telle eft la manière dont fe fait la circulation du fang dans tous les animaux terreflres qui ont deux ventricules au cœur , deux oreillettes , & dont la refpiration eft fréquente. L'air introduit continuellement dans leurs pou- mons agit fur le fang, le rafraîchit, le vivifie : auflj leurs mouvemens font fort vifs , leurs fenfations délicates , leurs intentions très- décidées. Mais dans les reptiles qui ne ref- pirent l'air frais que par intervalles , & qui ne jouiflTent pas de l'avantage d'une refpira- tion réglée , la circulation ne s'exécute pas de la même manière. Au lieu de paflTer par les pour.iOns, le fang fort du cœur par une ouverture oblongue , placée entre les deux oreillettes, t\' fe décharge immédiatement de l'artère pulmonaire dans l'aorte. Cette diffé- rence de conformation produit fans doute cette froideur d'afledions , & cette efpcce d'apathie que l'on remarque dans plufieurs de ces animaux; car leur fang étant moins fouvent animé , vivifié , renouvelé par l'air atmofphérique qui pénètre dans les poumons, eft plus grofl^er, plus épais , Se incapable de ! N T K o r> iproduire ce degré de chaleur intérieure, qui éft le principe du mouvement & de l'aâivité. Forme du corps et de la tête. Il ne faut pas chercher dans la conformation extérieure des reptiles, l'empreinte des caradères qui unifient les animaux de cet ordre j ils ne préfentent à cet égard qu'une foiblè reflemblance. Les uns ont le corps ramaffé, arrondi, lilTe , couvert de verrues, & enduit d'une humeur vifqueufe ; les autres ont le tronc alongé , garni d'écail- lés , de fegmens , ou de tubercules ; d'autres enfin font revêtus , par deflus & par delTous, d'une enveloppe dure & olTeufe. La tête de ces animaux offre également une miihitude de différences. Tantôt elle eft triangulaire , comme dans quelques efpèces de crapauds & de grenouilles ; tantôt arrondie & terminée par une efpèce de bec , comme on le voit dans quelques tortues. Dans la plupart des lézards , la tête eft ovale ; & dans les crocodiles , elle eft en forme de cône. La langue. Cette partie , qui conflitue le principal organe de la voix , eft auffi variée dans les reptiles , que les fons rauques & confus qu'ils font entendre : elle eft large & aplatie dans les grenouilles , les tortues, les fûlamandres , Viguane , le fcinc , & le cor- dyle ; foiirchue à l'extrémité dans prefqiie tous les lézards ; arrondie en forme de ver , & extenfible hors de la gueule , dans les taméléons. On dit que les crocodiles ont à la place de cet organe , une membrane fituée à l'entrée du gofier. Les yeux. Le plus grand nombre des reptiles vivant fur le rivage de la mer , fur le bord àts étangs, des lacs, & des rivières, oîi les rayons du foleil font fans cefle réfléchis par les lames d'eau , il étoit nécefl*aire que leurs yeux fu fient aflez forts pour n'être pas altérés, & bientôt détruits par les flots de lumièi'e "qui les inondent. Ces animaux ont par con- féquent les yeux garnis de paupières mobiles & d'une membrane clignotante, comme ceux des oifeaux ; de plus , quelques-uns d'entre eux jouiflent, ainfi que les chats y de la fa- culté de comraâer & de dilater leur pruneHe, de manière à recevoir uniquement la quantité de lumière qui leur eft néceflaire , & à em- pêcher celle qui leur feroit nuifible d'entrer dans leurs yeux. Obeilles. Tout l'appareil extérieur de l'or- gane de l'ouïe confifte tantôt dans un petit . enfoncement de l'os du crâne, qui eft recou- vert en cet endroit d'une membrane forte- U C T I O N. vil ment tendue , ainfi qu'on l'obferve dans les tortues i les grenouilles , & les le\ards; tantôt on trouve à la place de cette membrane, une ouverture qui le referme de bas en haut , par le moyen d'une fubftance cartilagineufe, épaifie , folide, 8i aflez femblable aux ouïes des poif- fons : on l'a remarqu ce fur plufieurs crocodiles. Cou. Les reptiles refpirant par les poumons , comme les quadrupèdes , ont également un cou dont la forme & les dimenfions varient félon la diverfité des familles. Dans les gre- nouilles , les raines , & les crapauds , il eft ordinairement court , & fe diftingue à peine du tronc ; dans les tortues , il eft d'une figure cylindrique , couvert de rides , de plis , & plus gros que la'tête-, dans les le\ards, il eft moins épais que le tronc, & orné quelquefois d'une efpèce de collier compofé d'écaillés quadrangulaires. Tronc. Ceft la partie du corps qui offre les principales difîcrences , non feulement par la forme, mais encore par les tégumens qui la recouvrent. Les reptiles qui n'ont paâ de queue font revêtus d'une peau garnie de points faillans , de verrues , ou de tuber- cules ; les crocodiles , les lézards ont des plaques ou des écailles tantôt lifiTes , tantôt relevées en carène; les tortues font munies, par deflus & par delTous, d'un écuflbn peint de diverfes couleurs , fous lequel elles peu- vent à volonté retirer leur tête, leurs pattes , & leur queue : ces écufl'ons font compofés d'une fubftance ofleufe , fi dure & fi corn- pade , que la roue d'un chariot pefamment chargé peut paflTer par delTus fans que l'ani- mal en louffl^e aucun dommage. Parties sexuelles. Le défaut de queue eft une marque confiante , d'après laquelle il eft aifé de féparer les individus de la pre- mière clafîe, de ceux de la féconde; mais indépendamment de ce caradère diftindif , les reptiles fans queue offrent d'autres diffé- rences dans leurs mœurs, leurs habitudes, leur forme, & fur-tout dans la manière dont ils fe multiplient. Semblables aux poiflbns , ils n'ont aucun organe extérieur propre à la génération. Leurs œufs ne font pas fécondés dans le corps de la femelle; mais à mefure qu'elle les pond, le mâle les arrofe de fa liqueur prolifique, qu'il lance par l'ouverture de l'anus. Au contraire , dans les reptiles de la féconde claffe, tels que les tortues, les crocodiles , les lé\ards , les falamandres , \ts parties fexuelles des mâles reftent enfermées- Vlij INTRODUCTION. dans l'iniérieur du corps , jufqu'au moment où ils s'accouplent avec leurs femelles j Se les œufs font fécondés avant la ponte. Queue. Tous les reptiles n'ont pas de queue ; les grenouilles, les raines, les crapauds en font abfolument dépourvus; les autres fa- milles comprifes dans cet ordre ont cette pariie plus ou moins longue. Dans les tor- tues, elle n'a tout au plus que cinq ou fix pouces de long; tandis qu'on trouve des lézards dont la longueur de la queue eft double & même triple de celle du corps (i). Pieds. Voici le trait le plus relTemblant & le caradère principal qui rapproche les reptiles de l'ordre àes quadrupèdes. Les uns & les autres ont quatre pieds compofés d'articula- tions , & partagés à leur extrémité en un certain nom,bre de doigts, garnis ordinaire- ment d'ongles tantôt longs & crochus , tantôt courts & aplatis. Beaucoup d'efpèces ont les quatre pattes en forme de nageoires : telles font les tortues qui vivent habituellement dans les eaux de la mer, & que nous avons décrites dans la première fous^divifion de ce genre. D'autres efpèces, qui vivent dans les marais ou fur le bord des rivières , ont ies doigts des pattes de derrière feulement, réunis par une membrane intermédiaire : telles font les grenouilles , les crapauds , les tortues renfermées dans la féconde fous-divifion , & les crocodiles. D'autres efpèces enfin qui habitent dans les terres , qui grimpent fur les arbres & les rochers , ont tous les doigts libres & féparés : tels font la plupart des IcT^ards , & les tortues comprifes dans la troi- ficme fous-divifion de ce genre. Sens de la vue. En fnivant toujours l'ordre que je me fuis prefcrit dans l'exécution de cet ouvrage, je vais examiner fuccinâement quel eft le nombre & la force des fens dont les reptiles font pourvus. Ils ont tous rei^u celui de la vue ; &: c'ell fans doute le premier de tous. La llruéture , tant intérieure qu'extérieure, des yeux; ces paupières mobiles qui les garan- lilTent de l'imprenîon des corps étrangers ; cette membrane clignotante qui tempère Téclat éblouiffant de la lumière ; cette fa- (i) On trouve, à, Sumatra un U\ard dont la queue eft fi fragile , que le pins petit coup & même la peur , fuffifent quelquefois pour la faire tomber ; mais bientôt elle com- pnence à croître de nouveau. Mardens, Hift. de Sumatra, ;;aduite par jVI Parraud , vol. i , p. i^o. culte qu'ils ont de contraSer & de dil^ leur prunelle; tout annonce un organe 'dé- licat &. fenfible. En effet , on obferve cju'ils aperçoivent les objets de très-loin , niême au milieu de l'obfcurité , &; dans les ténèbres les plus épaifTes. V* Sens de jl'ouïe. Il y a deux fortes raifonsjquî nous portent à croire que le l'ens de l'ouïe eft très-foible dans les reptiles. i°. Leur oreille intérieure n'eft pas compofée. de toutes les parties qui fervent à la perception des fons dans les aniiuaux les mieux orga- nifés; on n'y trouve point de limaçon , nL de fenêtre ronde; les conduits demi-circu- V laires n'ont point d'extrémités; la membrane du tambour eft très-épaiffe, & l'offelet du tympan d'une figure très -irrégulière (i). 2°. Ils font dépourvus des conques exté- rieures , qui ramaflent les fons comme un miroir réunit les rayons lumineux , & qui dirigent les vibrations vers le véritable fiège de l'ouïe. On ne voit , à la place de ces cavités , que àes trous fort étroits , qui ne peuvent recevoir qu'un très-petit nombre de rayons fonores. D'ailleurs, le plus grand nom- bre de ces animaux font prefque entièrement muets , ou ne font entendre qu'un coafte- ment défagréable ; d'où l'on doit conclure qu'ils reçoivent des fons très- confus, puifque l'habitude d'entendre diftindement donne bientôt celle de s'exprimer de même. Sens de l'odoeat. Prefque tous les reptiles ont les organes extérieurs du fens de l'odorat très-apparens. Les narines du crocodile font lltuées dans un efpace rond , rempli d'une fubftance noirâtre , molle , & fpongieufe ; celles de la tortue & du lé\ard occupent l'extrémité du mufeau , & confiftent en deux ouvertures très-fenfibles : il confte même, par l'infpedion anatomique , que les nerfs qui y aboutiffent font d'une groffeur extraordi- naire ; ce qui fait bien augurer en faveur du fens de l'odorat. Mais lorfqu'on confidère que le plus grand nombre de ces animaux vivent dans les fanges des marais , dans les eaux croupiflantes des mares &; des étangs , on conçoit que ces odeurs très-exaltées ne peu- vent que nuire à l'adivité de l'odorat. Sens du goût. Si la perception du goût eft en raifon de la fenfibilité de l'organe qui en (i) Mém. furl'anatomie des oifeaux & des reptiles, par M. Yicq-d'Azir/ Acad. des Scleuc. 1778. eft INTRODUCTION. ^eft le fiège, on doit regarder ce fens comme jie plus foible de tous. Les crocodiles n'ont point de langue proprement dite ', Jes gre- nouilles n'ont qu'une carnofité informe : en général , cet organe efl petit dans le plus grand nombre des reptiles; il elt enduit d'une humeur vifqueufe , & conformé de manière à ne tranfmettre que difficilement -les impref- fions des corps favoureux. Sjens du toucher. On ne doit pas non plus regarder le fens du toucher comme très-vif dans cet ordre d'animaux. La plupart ont le corps revêtu d'écaillés dures , de gros tuber- cules, ou d'une couverture olTeufe. Un grand nombre d'individus ont l'extrémité des pattes garnie d'écaillés , & içs doigts réunis de manière à ne poi;voir être appliqués qu'avec peine à la furface des corps. Si quelques lézards ont des doigts longs & très-féparés ies uns des autres , le deflbus eft ordinaire- ment couvert d'une peau dure , ou d'écailies affez épailTes pour ôter toute fenfibilité à cette partie. Tous [es reptiles en général ne doivent donc recevoir que bien peu d'im- preiïîons diflinâes par le toucher. Accouplement. Quoique les reptiles paroif- fent moins fenfibles que les quadrupèdes aux impreffions extérieures , ils n'en éprouvent pas moins les atteintes de l'amour. Ce fenti- ment impérieux, qui, dans la plupart des animaux, donne tant de force aux plus foi- bles, tant de courage aux plus lâches, com- munique aulîî aux Individus de cet ordre toute l'aâivité de fa puiffance. Dans les premiers jours du printemps , malgré ie filence hataituel de pîufieurs de ces reptiles , ils ont prefque tous des fons particuliers pour exprimer les défirs qui les animent : le mâle appelle fa femelle par un cri plaintif; elle répond par un accent feinblable. Il n'eft perfonne qui n'ait entendu ces tons difcor- dans , ces murmures défagréables que font îes grenouilles au temps de leurs amours. C'efl; de tous les reptiles celui dont la répro- dudion eft la plus remarquable. Lorfque le bâfoin de fe reproduire commence à fe faire fentir , il croit aux pouces des pattes antérieures du mâle , une efpèce de verrue garnie de papilles , dont il fe fert pour re- tenir plus facilement fa femelle. Alors il monte fur fon dos , 5c l'embrafle fi étroite- ment avec fes pieds de devant , dont les doigts s'entrelacent les uns dans les autres, gu'il faut emploj^er une force eonfidérabie pour les féparer ; on n'y parvient pas même en arrachant \es pattes pollérieures du mâle (l). Ils nagent ainfi accouplés pendant enviroiï un mois. Au bout de ce terme , dont la durée n'eft pas exaâement déterminée, la femelle fait fa ponte. Les œufs forment une efpèce de cordon , étant collés cnfemble pac une matière vifqueufe, & enveloppés d'une glaire épaifle (2). Le mâle faifit ie moment où ils forient de l'anus , pour les arrofer de fa liqueur prolifique ; & fait entendre un cri particulier pendant le cours de cette opéra-" tion , fulvant le témoignage de M. Laurenti. Aufll-tôt après, il fe fépare de la femelle; 8c recommence à nager avec agilité , quoiqu'il ait été long-temps dans un état d'immobilité & dans une efpèce de contradion fpafmodi- que. Lorfqu'on confidère avec le microfcope un œuf de grenouille , on diftingue un petit point, noir d'un côté & blanchâtre de l'autre, placé au centre d'un globule , dont la fubf- tance glutineufe 8c tranlparente eft environnée de deux membranes concentriques » qui re- préfentent la coque de l'œuf. Après un temps plus ou moins long, l'embryon fe développe, & prend le nom de têtard. Dans ces premiers inftans, il fuce un peu de cette glaire qui l'environne & qui fe dilate infenfiblement j de forte que plus elle diminue de maffe , plus elle augmente de volunie. Elle n'eft bientôt plus qu'un léger nuage, d'où le têtard fort de temps en temps pour s'eflayer à nager; mais il y rentre prefque aulîî-tôt , parce qu'il n'a que de très-petites nageoires pour fe fou- tenir dans l'eau : elles crolffent enfin à me- fure qu'il grandit; & le nuage fe fublilnife dans la même proportion , de manière qu'il fe trouve entièrement diftipé lorfque le petit têtard n'en a plus befoln. La Nature eft une mère tendre & ingénieufe ; elle conduit, elle protège ainfi tous fes enfans , tous \qs, êtres- Elle les mène d'abord , pour ainfi dire, par la llfière ; elle les enhardit enfulte à marcher, lorfqu'Ils en font capables, & ne (i) On peut voir dans cette fituation le mâle & la femelle de la grenouiUe-commune , de la raine-verte Se du crapaud, /;/, i , 4, & é , fig. i , î, & 3. M. l'Abbé Spallanzani prétend qu'ayant coupé la tête à un mâle qui ctoit accouplé , cet animal ne cefla pas de féconder pen-f dant quelque temps les œufs de fa femelle ; & il aJovit«( qu'il ne mourut qu'au bout de quatre heures. (ï) Voy. la pU i, fig' i, a; Si la/»/. 6 , fig. i< » I N T R O D fait plus que leur préfenter de loin une main fecourable : enfin elle les laiffe aller feuls. Selon les obfervations de Swammerdani, quinze jours après la ponte de la femelle , le têtard, a environ fix lignes de longueur» Alors on découvre les premiers linéamens des pattes de derrière : la place des doigts efl: marquée par autant de petits boiitons. Dans ce degré de développement ,. ce petit être animé eft bien différent de ce qu'il doit être après là métamorphofe. Sa bouche n'eft pas placée au devant de la. tête, mais fous ia furface inférieure t auffî lorfqu'il veut faifir quelque ob;et ou chalTer l'air qu'il a dans les poumons, il fe retourne, dit Swammerdam,. avec une telle vîtelTe, qu'à peine l'œil peut fuivre fes mouvemens. Dans un tùard de trente- fix jours , les jambes de derrière commencent à paroître en dehors î mais il faut l'ouvrir pour voir les jambes antérieures , qui , devant être plus courtes, font auffi moins laillantes , & pa- loifTent plus tard de quelques jours (r). Enfin , après deux mois de prifon , c'eft-à- dire, vers le milieu de juin,, la petite gre- nouille fe fent capable d'en briler les portes , &. ne recule pas cet heureux moment.. Elle contraâe d'abord fon enveloppe en élevant le dos ; ce qui fait que la peau fe déchiie vers la tête, & la ^re«owi/7e développée pafi^ la tête par cette fente. Bientôt la membrane qui fm-moit la bouche du têtard fe retire vers le ventre ; les pattes antérieures fe dé- ployent fuceelTivemem j & la dépouille , toujours repoulTée en arrière , lailTe enfin à découvert le corps, les pattes poflérieures ,, & la queue, qui, diminuant toujours de volume , finit par difparoître entièrement; en forte qu'on n'en trouve plus le moindre veftige. Le temps de l'accauplement des tortues varie dans les différens pays , fuivant la température, la pofition en deçà ou au delà de la ligne, & la faifon des pluies. Vers la fin de mars , ou dans le commencement d'avril ,, difent les Voyageurs , on voit" le mâfe & la femelle fe rechercher avec ardeur dans les contrées chaudes de l'Amérique feptentrionale. C'eft au milieu des ondes qu'ils s'accouplent plaftron contre plaflron. (i) On peut voit des tûards d'un âge ^iiFérent , pi. U C T I O N. ^ Ils s'embralTcnt étroitement avec leurs fon/" gués nageoires ;^ ils voguent enfemble, tou- jours réunis par le plaiiir , fans que les flots araortiffent la chaleur qui les pénètre. On prétend même que leur efpèce de timidité naturelle les abandonne alors, & qu'ils de- viennent comme furieux d'amour {i}. Aucun danger ne les arrête ; & le mâle ferre encore étroitement fa femelle, loj-fque, pourfuivic par les chaffeurs jgHq eft déjà bleflfce à mort j» <& répand tout fon fang. Cette union fi intimé- dure pendant près de neuf jours. Peu de temps après l'accouplement , la tortue fe- m^îlle quitte la merj & va fouvent à plus de trois cents lieues chercher fur le rivage un lieu convenable pour y faire fa ponte. Le mâle accompagne toujours la femelle dans ce voyage ,• & la ramène aufii à leur ancien domicile (2). On affure que fur lés bord» de l'Orenoque , elles arrivent en fi grand nombre au commencement du mois de mars^ que le rivage ne peut les contenir ; de manière qu'on en voit une multitude innombrabie , la tête hors de l'eau , qiii attendent que d'autre» leur aient fait place (3). Arrivée fur le ri- vage , la tortue choifu un fol couvert de fable ou de gravier y elle y creufe' avec fes ■ nageoires , & au deffus de l'endroit où par- vieiment les plus hautes vagues , un ou piii- fîeuis trous d'envii-on un pied de largeur, de de dev.x pieds de profondeur :. elle y dépofe fès œufs , atT nombre de plus de cent; & ^ comme fi elle vouloit les dérober aux yeux de ceux qui les cherchent, elle les couvre d'étui peu de fable , mais cependant affez légèrement,, pour que la chaleur du foleii puiffe les échauffer & les faire éclore. Elle fait ordinairement trois pontes , éloigné^ Fune de l'autre de quatorze jours ou environ* Les dangers- que courent ces animaux , lorC- que le jour éclaire les pourfuites de leurs ennemis y & peut-être aufiî la crainte qu'ils ont de la chaleur ardente du foleii iowi la zone torride ,. fout qu'ils choififient prefque toujours le temps de la nuit povu" fe mettre en voyage» Le temps de l'incubation varie félon la température du climat» On dit communémeiit (r) M. le C. de la Cepède , Hifl. des quad. ovip. 63» (1) Kontr, Délie. Nat. fele^l. p, 118. (}1 Hijt. de l'Orenoque, par le P. Gumilla^ trad. ii M» Eidous, vol. î , p. 6i» INTR'ÔOtJCTÏ 6 Ni 4 ■1, que dans les contrées tempérées elle dure \ vingt ou vingt- cinq jours. Froger prétend '■■ -qu'à Saint-Vincent, île du Cap- Vert, il n'en faut que dix-fept (i); & Gumilla rapporte .qu'au bout de trois jours les œufs éclofent fur les bords du fleuve de l'Orenoque (2). Les Voyageurs qui ont eu occafion d'ob- ferver les petites tortues peu de temps après Jeur naifïance , lorfqu'elles n'ont qu'environ un pouce de longueur, nous difent que dans cet état elles ne quittent point leurs trous pendant le jour, la Nature leur ayant appris à le garantir ainfi des ardeurs du foleil & de l'avidité des oifeaux de proie ; mais qu'elles attendent la nuit pour Ibrtir, « Ce qui m'a » le plus étonné , dit Gumilla , c'eft que , » quoique leur folFe foit quelquefois élol- » gnée d'une demi-lieue & même plus de la » rivière, elles s'y rendent par la voie la plus » coairte, fans jamais s'égarer. Pen ai quel- : » quefois porté à une grande diflance de » l'eau j je les ai couvertes & leur ai fait faire » plufieurs trous pour qu'elles s'égaraflent j i) mais je ne les ai pas plutôt lailTé aller, » qu'elles ont pris le chemin de la rivière , • *) fans s'écarter ni à droite ni à gauche (3) ». L'inflind dont ces petits animaux font pour vus les conduit donc vers les eaux voifines, où ils doivent trouver la sûreté & l'aliment de leur vie* Ils s^y traînent avec lenteur^ & trop foibles encore pour réfifler au choc des va- gues , la plupart font rejetés par les flots fur le fable du rivage, où les oifeaux de mer , les crocodiles , les tigres, & les cougars fe raf- femblent pour les dévorer : auffi n'échappe- t-'il que peu d'individus à la multitude des dangers auxquels ils font fans cefle expofés. C'eft aufli à l'arrivée du printemps que i'amour fait éprouver îes feux au cayman. Ce redoutable reptile s'unit, dit-on, à fa femelle en la renverfant fur le dos , & leurs cmbrafTemens paroiffent très - étroits. Quel- ques jours après , elle pond plus de cent œufs (i) Froger, Relat. d'un voy. â ta mer du Sud, (i) La féconde cbofe que j'ai obfervée , au moyen (Pun feâton que javois poCé auprès de l'endroit oïl s'étoit faite la dernière ponte , eft qu'au bout de trois jours , les petites tortues font entièrement fortîes de leurs œufs : fi grande eft la chaleur que le foloil imprime au fable. Hijl. de l'Orenoque , tom, i , p. 63. (3) Bid,f.6^, d'une feule portée , dans l'efpace d'un on de deux jours (i). Dès que la ponte eft finie» elle les couvre de fable , & a l'attention de fe rouler deflus pour cacher l'endroit où elle a dépofé fa progéniture : on ajoute même qu^elle pouffe la précaution jufqu'à fe vau^ trer tout autour du lieu où repofent fes œufs^ afin de les fouftraire plus sûrement aux re- cherches des ennemis de fon efpèce. Après avoir ainfi pourvu à leur sûreté, elle fe re-- plonge dans l'eau, & les laiffe couver auflt* long-temps que la Nature lui indique qu'ils en ont befoin. Alors elle vient fuivie dis mâle; &: écartant le fable, elle découvre les œufs, en cafTe la coque, & les petits caymans éclofent. Le Voyageur éclairé qui rapporte ce fait, affure qu'avant leur naifîance, ces fœtus ont plus de fix pouces de longueur; qu'ils font rouies dans l'intérieur de l'œuf, ayant la tête dans le centre; & que quand on cafle la coque avec une baguette , ils la mordent avec furie, &; enfoncent leurs dents bien avant dans cette fubflance (2). Le P. Nicolfon a obfervé lui-même laf réprodudion du lézard goitreux , & en rap- porte ainfi toutes les circonftances. « Dans » le temps de leurs amours, dit~il , le mâle » embraffe la femelle , la tient ferrée , & refla » long-temps accouplé avec elle. Cette jouiP» )) fance amoureufe ne les empêche pas de » courir &: de fauter enfemble de branche n en branche. Lorfque la femelle fent ap-*. » procher le moment de fa ponte, elle fait, » avec {es pattes de devant , au pied d'un » arbre ou d'une muraille, un trou en terre » d'environ deux pouces de profondeur ï » elle y dépofe un œuf qu'elle recouvre des » terre ; la chaleur du climat le fait éclore (3)»* Dans toutes les autres efpèces de lé^^ards^ la régénération s'opère à peu près de la même manière. La feule différence qu'on ait pb-^ fervée , c'eft que dans le lézard gris & les falamandres , les œufs éclofent dans le (1) Gumilla , Hiji, de l'Orenoque , tom. z, p. lyj'. (î) îbid , p. 1^7. Ce récit s'accorde parfaitement aved ce qui eft exprimé dans la fig. i , pi. i que nous avons tirée de la Defcripdon de Surinam , par Mademoifelle Mérian. Les dents du jeune cayman qui fort de l'œuf j| (ont entièrement développées. 1 (3) Ejfai/ur VHiJi. Naturelle de Saint- Dotnînguei 4 î N T R Ô D ventre de la mère , & les petits fortent entièrement développés. CEuFs. La grofleur des œufs eft toujours pro- portionnée à la taille des femelles qui les produifent. Depuis le lézard goitreux jufqu'à l'énorme crocodile , on en trouve de tontes fortes de grandeurs : les plus petits ont à peine deux lignes de diamètre , tandis que les plus grands ont plus de trois pouces de longueur. L'enveloppe de ces œufs varie félon la diverfîté des familles. Dans prefque toutes & particulièrement dans les tortues , elle eft fouple, molle, & femblable à du parchemin mouillé; dans les cro<:o^i/ej- & dans quelques grands lézards , la coque eft compofée d'une fubflance dure & crétacée comme celle des ceufs des oifeaux; elle efl cependant plus cpaifle , & par conféquent moins fragile. Dans les Indes & en Amérique , ces œiifs font très- recherchés^ on les regarde comme un mets irès-délicat. Au temps de la ponte des tortues , tous [ts peuples voifins de l'Orenoque fe ren- dent au bord de ce fleuve , avec leurs familles , pour en faire la récolte; & non feulement ils s'en nourrrffent pendant tome la faifon , mais ils en font même fécher pour les emporter chez eux (i). Les Indiens aiment auiïî beaucoup les œufs du cayman : ils les cherchent avec empreffement , & font fort aifes lorfqiPils peuvent en découvrir une nichée. Au rap- port de Gumilla , ils les font cuire dans nne marmite ; & quoiqu'ils y trouvent de petits £aymans , ils les mangent avec la même avidité (2). {J^TTACHEMENT VTE LA MEIÎE P'OUR SES PETITS, On croit communément que les reptiles n'éprouvent point les vives affedions de la tendreffe paternelle ; & que tous leurs foins à l'égard de leur progéniture fe bornent à «iépofer leurs œufs dans des trous, à les couvrir de làble & de feuillage : on alTure même qu'ils ne donnent à leurs petits ni nourriture , ni affillance , ni éducation. Il eft bien vrai eu général que les afièflions morales doivent leur plus grande force aux •imprefïïons réitérées des fens ; & que ces imprelTions, vivement retracées par la mé- moire 6c modifiées par l'imagination, échauf- fent le fentiment : d'où il réfuite en confé- f i) Gumilla , Hijl. de rOrenoque, yvl, i , p. ^3. U 0 T I 0 N. quence , que dans les femelles des reptiles qui ne couvent point, & qui ne voient leurs petits qu'après l'incubation , la tendreffe ma- ternelle doit être bien foible ou prefque nallc j cependant le peu d'obfervation.s qu'on a re- cueillies fur les crocodiles , prouvent que' quelques-uns de ces animaux rempliflent parfaitement à cet égard le vœu générai de la nature. « A Surinam, dit M. de la Boïde^ » la femelle du crocodile fe tient toujours à » une certaine diftance de fes œufs , qu'elle » garde , pour ainfi dire ,. & qu'elle défend » avec une forte de fureur, 1-orfqu'on veut y «toucher (0»« Sur les bords de l'Oreno- que, quand Les petits caymans font éclos-, la mère les met fur fon dos , fur les écailles du cou , & regagne le fleuve. « Mais , ajoute » Gumilla , le mâle en mange autant qu'ii » peut, & la femelle elle-même dévore tous » ceux qui fe détachent d'elle , ou qui ne » peuvent pas la fuivre ; de forte qu'à peine » en refle-t-il cinq ou fix d'une fi nombreufe »■ couvée (2) »'. C'eft ainfi que parmi certains peuples fauvages , les pères font mourir les enfans qui ne veulent point les fuivre à la chafle , & dévorent ceux qu'un vice de con- formation met hors d'état de fe défendre contre leurs ennemis. Accroissement et grandeur. Livrés pref^ que à eux-mêmes depuis le momerïi de leur naiffanee, le plus grand nombre des reptiles fe Gonfervent par ce principe inconnu , dont nous n'apercevons que les réfukats , & que nous appelons injlinû. Au fortir de l'œuf, ils favent déjà ce qu'ils ont à fuir , ce qu'ils doivent rechercher; & cette induftrie qu'ils pofsè xhj l'eau , où ils reftent engourdis jufqu'à ce que la première haleine des zéphyrs ranime la nature. Dans cet état de torpeur & d'inertie, ils ne confervent de l'animal que la forme ; & feulement affez de mouvement intérieur pour éviter la décompofition à laquelle font foumifes toutes les fubftances animales , ré- duites à un repos abfoliî. On a obfervé que pendant ce long engourdiflement, qui dure fouvent plus de fix mois , la maffe totale du corps des reptiles ne fait pas une déperdition très-fenfible de fubflance ; mais les parties les plus extérieures , celles qui font pliisi expofées à l'adion du froid , & moins rap- prochées du foyer où réfide le peu de cha- leur intérieure , fubiflent luie forte d'alté- ration dans la plupart de ces animaux, DÉPOUILLEMENT. Lors douc quÊ le printenips leur redonne le mouvement & l'adivité , la première peau , foit nue ou garnie d'écaillés , pourvu qu'elle ne forme point une partie ofleufe & très-folide comme celle des tortues & des crocodiles ^ celte première enveloppe, dis-je, fe defsèche, s'altère, & fe fépare du refte du corps organifé. La nourriture de l'animal , qui en entreienoit la fubflance, fe porte cependant , à l'ordinaire , vers la fuir- face extérieure ; mais au lieu de réparer une f)eau qui n'a prefque plus d'adhérence ave» 'intérieure, elle en produit une nouvelle, qui ne cefle de s'accroître au deflbus de l'ancienne. Telle eft la manière dont fe fait cette forte de mue annuelle dans prefque tous les pays de l'Univers. Mais ce ifeft pas feulement à l'engourdiffement & aux funefles e&tii du froid qu'on doit l'attribuer ; les reptiles qui vivent dans les pays où une température plus chaude les garantit du fom- meil de l'hiver , quittent également leur peau : quelques-uns fe dépouillent aufîî plufieurs fois pendant l'été, dans certaines contrées tempérées ; d'où il fuit que le même effet doit s'attribuer à des caufes op- pofées. Dans ce dernier cas, la chaleur au climat équivaut au froid &.■ au défaut de mouvement ; elle defsèche pareillement l'en- veloppe extérieure, en dérange le tiflu , 8c en détruit l'organifation (i). On a remarqué que Iorfque les reptiles ont fubi ce dépouil- lement , leur peau eft u'ès-fenfible au choc (1) Hijî. Nat. des quad, ovip. par M. le Comte de la Cepède , p. li», Kîv i N r R o î) u c T I ô îsr. des objets extérieurs ; qu'ils font alors pins timides, plus réfervés; & qu'ils fe tiennent cachés jufqu'à ce que cette nouvelle envç^ loppe ait été fortifiée & endurcie par les impreffions de i'atmofphère. Phénomènes extraordinaires. L'effet le plus curieux que préfente l'hifloire des reptiles, c'ell; de les voir réfifler vigoureu- , fement à des chocs locaux, à des mutilations partielles qui affedent les organes effentiels à la vie ; tandis qu'on les voit fuccomber aux froids modérés d'un hiver peu rigou- reux. Ils peuvent être privés des parties , affez confidérables , telles que la queue & les pattes , fans cependant perdre la vie ; quelques-uns même d'entre eux recouvrent ces membres peu de temps après , fur-tout lorfque la chaleur de I'atmofphère en favorife la réproduâion. Mais ce qui paroîtra encore plus furprenant à ceux qui ne jugent que d'après ce qu'ils ont communément fous les yeux, c'eft qu'une tortae dont on emporte la cervelle , vit encore pendant environ fix ITiois, en exécutant tous Ces mouvemcns or- dinaires ; & fi on lui coupe la tête , la circu- lation du fang continue pendant plus de douze jours (i). J'ai vu palpiter le coeur d'une grenouille - rouffe , deux jours après qu'on eut enlevé fes entrailles. Tous ces faits prouvent combien les différentes parties du corps des reptiles font indépendantes les unes des autres; & l'on doit en conclure , i". que . leur fyflême nerveux n'eft pas auffi lié que celui des autres animaux , puifqu'on peut féparer les nerfs de la tête de ceux qui . prennent racine dans la rnoëlle épinière , fans que les fources de la vie paroifTent fenfiblement altérées au premier' moment, s". Que leurs vaiffeaux fanguins ne commua jiiquènt pas pntre eux comme ceux deç qua- drupèdes, puifque , fans cela , tout le fang s'échapperoit par les "endroits où les artères ♦luroient été coupées , &: l'animal refleroit fans mouvement & fans vie. Un autre phénomène bien furprenant dans l'hifloire des reptiles, c'eft la faculté qu'ils . ont de pafler un temps plus ou moins confi- dérable fans manger. Cet avantage dépend fans doute de la texture de leur peau , la- quelle t n'ayant que peu de pores , ne fe Wf^ remi le pourfuit vivement ; s'il le joint , c'en eft fait , le vaincu eft à l'inftant dévoré ; heureux s'il en eft quitte pour la perte de fa queue , qui fe rompt quelquefois dans la gueule du vainqueur. Dans ce cas , il a le temps d'échapper ; car l'ennemi , occupé à dévorer fa proie , ne s'acharne point à la Î)Ourfuite de celui qu'il vient de mutiler. 'anolis peut vivre fans queue ; on en voit plufieurs qui en font privés. Elle ne repoufle pas, lorfqu'elle a été coupée; mais il fe forme à l'extrémité un calus. Il femble que cet accident deyroit. le rendre plus propre au combat ; il paroît au contraire qu'il énerve fon courage , & peut-être fes forces. Un anolis inutile devient timide , foible , languiffant. Comme il ne peut fe montrer fans manifefter fa honte & fa défaite , il évite le grand jour ; 51 mène une vie trifte, obfcure, & fuit devant le plus petit qui ofe l'attaquer (i) ». Mais s'il eft rare que cet état habituel de paix & de concorde qui règne parmi ces gr»imaux foit altéré, il arrive que leur naturel |i) EJjfai fur îliljî. l^awr. di Saint-Domingue i eft fouvent modifié. La plupart de ces ani- maux cherchent une demeure autour de tios maifons ; quelques-uns même partagent nos demeures, où ils trouvent en abondance les infeâes dont ils font leur nourriture. On eft même parvenu, à force de foins & d'habi- tude , à apprivoifer les crocodiles , qui fofit \&s plus dangereux des reptiles \ & les cra- pauds, qui font les plus hideux. On lit dans la Zoologie britannique , l'hifloire curieufe d'un animal de cette efpèce , qui vécut en Angleterre pendant trente- fix ans dans la maifon de M. Afcott. Il étoit déjà très-gros , lorfqu'on l'aperçut , pour la première fois , fous les degrés d'un efcalier qui étoit devant la porte d'un veftibule. Le foin qu'on prit pour le nourrir le rendit familier , au point qu'il paroiflbit tous les foirs au moment où il apercevoit de la lumière dans la maifon ; & levoit \ç.s yeux, comme s'il eût attendu qu'on le prît &; qu'on le portât fur la table. Là , il trouvoit fon repas tout préparé : c'étoient des petits vers de l'efpèce de ceux qui paroiflent fur la viande , lorfqu'elle eft gâtée ; on les lui gardoit dans du fon. Le crapaud les fuivoit attentivement ; & lorf- qu'un de ces vers fe trouvoit à fa portée , il le fixoit des yeux , & reftoit immobile pen- dant quelques fécondes : puis tout à coup il lançoit de loin fa langue fur le ver qui y demeuroit attaché , à caufe de l'humeur vif^ queufe dont elle étoit enduite à fon extré- mité. Ce mouvement de la langue étoit fi rapide, que l'œil du fpeétateur ne pouvoit le fuivre. Un fait auftî fingulier excita bientôt la curiofité générale ; les Dames même , malgré leur répugnance naturelle pour cet animal , demandoient à le voir. On l'entouroit , on l'obfervoit à fon aife ; & il n'eft jamais arrivé qu'il ait fait du mal à perfonne, en lançant \me certaine liqueur venimeufe qu'on fuppofe être contenue dans les puftules dont ces ani- maux font couverts. Il y avoit déjà trente-fix ans qu'il vivoit dans cet état de domeflicité , lorfqu'un jour un corbeau , privé comme lui , l'attaqua à l'entrée de fon trou. Les efforts qu'on fit pour enlever le crapaud à fon en- nemi , ne purent empêcher que celui-ci ne lui crevât un œil. Quoiqu'il ait vécu encore depuis pendant un an, il devint trifte, lan- guiffant. Il avoit beaucoup de peine à attra- per fa proie , la perte de fon œil lui ôtant la faculté de la vifer avec la même jufteffe, J avancent vers lui, n'ayant (ï) Hijl. des quad. ovip. p. jy . (i) HiJl. des vqyag. tom. Î3 , /?. 44, î«-ïî.' xviij I N T R O D en main qu'un bâton d'un bois très-dur, ou une verge de fer d'environ huit à dix pouces de long 5 & bien affilée par les deux bouts. Ils tiennent cette foible arme par le milieu ; &. au moment où le reptile, qui avance contre eux, ouvre fa large gueule, «ils y enfon- » cent cette verge de fer qu'ils redreflent fubti- )> lement ; de façon que le monltre fe trouve X) les mâchoires enferrées. Alors la douleur & » l'inflind le portent à fe plonger dans l'eau, » où bientôt il périt fuffbqué &. perdant fon » fang (i) ». On dit aufTi qu'il y a des Nègres afTez hardis pour aller, en nageant, jufques fous le crocodile^ lui percer la peau du ventre, qui eft prefque le feul endroit où le fer puilTe pénétrer. Dans certains païs on ufe de ftrata- gême pour prendre cet animal redoutable. En Egypte on creufefur fes traces un folTé pro- fond , que l'on couvre de branches & de terre : on effraye enfuite àgrands cris le crocodiU, qui, reprenant, pour aller à l'eau, le chemin qu'il avoit fuivi pour s'écarter de fes bords , paffe fur le foffé , y tombe , & y eft affommé ou pris dans des filets. Les Indiens emploient avec fuccès un autre moyen pour le détruire ; ils renferment dans le corps d'un petit ani- mal nouvellement tué , un paquet d'arfenic ou de chaux vive , difpofé de façon que l'humidité ne puiffe y pénétrer. Cet expédient eft le plus sûr & le moins dangereux (2). Durée de la vie. Quand on réfléchit fur la nature des reptiles, dont le fang eft prefque froid, qui tranfpirent à peine, qui peuvent fe pafler de nourriture pendant pluiieurs mois , qui ont fi peu d'accidens à craindre , & qui réparent fi facilement \q& pertes qu'ils éprouvent, on n'a pas beaucoup de peine à fe convaincre que des animaux ainfi organi- fés doivent vivre très- long -temps j mais, d'un autre côté , quand on confidère que leur féjonr n'eft pas confiant , qu'ils vivent tour à tour dans 1 eau ou hors de l'eau , & qu'ils font fans ceffe expofés à l'intempérie de l'air & aux viciffitudes des faifons , on conçoit que cette alternative de fec & d'humide , de froid & de chaleur, doit néceflairement agir (t) EJfais phitof.fur le crocod. p. ji. (î) Effais pUlof. p. 34. U C T I 0 N. fur \zs organes eflentiels à la vie , & nlodî- fîer la longue durée de leur exifience. Ce- pendant , en calculant les avantages & les inconvcniens qu'ils ont à éprouver , on fait qu'en général ils parviennent à un âge très- avancé. Le crapaud ^ félon Roefel , eft ea état de fe reproduire au bout de quatre ans, & vit près de quarante , fuivant les obferva- tions de M. Afcott (1). Il faut vingt ans aux tortues-franches pour qu'elles atteignent leur entier développement \ & elles vivent plus d'un fiècie. M. Cetti a vu en Sardaigne une tortue- grecque , qu'on nourrifiToit depuis foixante ans dans une maifon où on la re- gardoit comme im vieux domeftique (2). La tortue-bourbeufe croît pendant très-long-temps , ainfi que les tortues de mer i mais le temps qu'il leur faut pour atteindre à leur accroiffe- ment parfait, eft moindre que celui qui efl nécelTaire aux tortues-franches ; aufTî ne vivent- elles pas un fi long efpace de temps* On a cependant remarqué que lorfqu'eiles n'éprou- vent point d'accidens , elles, parviennent juC- qu'à l'âge de quatre-vingts ans , & plus, Per- lonne ne connoît précifément quelle eft la du- rée de la vie du crocodile ; quelques Natura- iiftes , après avoir calculé le temps qu'il met depuis l'inftant où il fort de l'œuf, jul^ qu'à ce qu'il eft parvenu à la longueur de vingt-pouces , ayant d'ailleurs égard à toutes les caufes qui peuvent accélérer ou retarder le développement, ont trouvé qu'un crocodUg- de vingt-cinq pieds ne peut acqutrir fon entier aceroilTement avant trente-deux ans & demi (3). En fuppafant donc que la durée entière de la vie foit à peu près fept fois plus grande que celle du développement , on trouvera que cet animal doit vivre plus de deux cents ans. Cette carrière paroîtra fans doute trop longue à ceux qui ne voient dans ce reptile qu'un animal, abjed, nuifible, & malfaifant : mais connoiflbns- nous les vues fecrètes de la nature , & le rang qu'occupe le crocodile parmi les êtres créés ? (i) Br'uish. Zool. vol. ^ , p. jii. [i) Hifl. Nat. des amphibies & des poifons de la Sardaigne, p. 9. (3) M. le C. de la Cepède^ Hiji, Nat. des quad. ovip. iP- u I. î N T R 0 D U G T I O N, xîjf SàdHa PRÉCIS AN ATOMIQUE DES REPTILES, j^fec l' explication de quelques tiiots techniques qu'on emploie ordinairement dans- les defcriptions. L y a beaucoup de rapports emre les indi-- vidus de cet ordre & les quadrupèdes, abP- ttadion faite de leur grandeur : de là vient que plufieurs célèbres Natiiraliftes leur ont donné le nom de quadrupèdes ovipares; cependant les U'aits de cette reffemblaiice ne Xent purement qu'extérieurs. * Figure du corps.. Il est porté sur quatre pattes {Quadrupes). Xes pieds qui forment extérieurement le ca- raâère le plus fenfible , font difpofés comme ceux du chien , du cheval , deux par devant, & deux par derrière : tous les Reptiles. -*-»• Pourvu d'une queue {Caudatum). Cette partie diffère de celle des quadrupèdes, en ce qu'elle n'a pas de poil : les Tortues , les Ca- ■ méléons , les Crocodiles , les Lézards, &c. «ta- Sans queue {Ecaudatum). On connoît jufqu'ici trois familles de reptiles qui font dépourvues de queue : les Grenouilles ^ les Raines, les Crapauds. *■- AlongÉ ( Elongatum ). Le diamètre de fa longueur fnrpaffe confidérablemerjt celui de fa largeur : les Crocodiles , les Lis^ards. *- Arrondi -^ Rotundatum). Le corps, vu par delTus , préfente une forme orbiculaire i les Tortues , quelques Crapauds, * * Surface du corps, Îl est nud {Nudum ), La peau n'a jamais da poil , mais quelquefois des écailles : les Reptiles fans queue, les Salamandres^ quel- ques Lé:^ards. »*- Couvert de verrues ou îse pustules ( l^errucofum , pujlulofum ). Toute la furface . «fl; hériilée de points faillans , qui repréfen- •tent des verrues ou des pullules : quelques Lèt^ards i plufieurs Grenouilles Se Crapauds, — Couvert d'une écaille en dessus et par DESSOUS ( Tejld undiquè vejlitum ). Cette enveloppe offeufe met l'animal à l'abri des atteintes des corps extérieurs : [qs Tortues. On peut dlvifer le corps des reptiles eir parties extérieures & en parties intérieures. Les parties extérieures renferment quatre parties principales , la tête , le tronc , la queue, & [qs pattes. Sous le nom de par- ties intérieures, on comprend le fquelette j| \es mufcles, & \qs vifcères. PARTIES EXTÉRIEURES DU CORPS* §. I". LA TÊTE. La tête (caput) eft la partie la plus antc-» rieure du corps ; elle s'étend depuis le bout du mufeau jufqu'à l'articulation du crâti,e avec la première vertèbre du cou. Elle est ab.rondie { Rotundatum )-. Sa fur- face extérieure efl arrondie dans tous les fens s les Tortues. — Aplatie ( Deprejfam ). Elle efl comprimée de haut en bas : prefque tous les Reptiles. — Triangulaire ( Triangulare ). La tête , vue par deffijs , repréfente un triangle : plufieurs Crapauds & Grenouilles. La tête comprend la bouche , le mufeau , les mâchoires, les dents, la langue, les nari- nes , les yeux , & les oreilles. I. LA BOUCHE ( Os ) eft cette cavité com- prife entre les mâchoires, & terminée anté- rieurement par le bout du mufeau , poftérieu-^ rement par le gofier. XX I ^N T ît O D ÇllE est T>'EUl-ClKCVLAls.E\Semi-circuiare ). Le contour de la bouche forme un demi- cercle dans les Reptiles fans queue , & dans prefque tous les Lézards. r— Inférieure Ç^lnferum ), Lorfque la mâ- choire fupérieure dépaffe celle d'en bas , la bouche occupe nécelîairement alors la partie inférieure de la lête : les Têtards. IL LE MUSEAU ou BEC ( Roftrum ) eR cette partie de la tête comprife depuis les yeux jufqu'à l'extrémité des mâchoires. Il est en pente ( Dedîve ). La partie anté- rieure de la tête forme un plan plus ou moins incliné, depuis le fommet jufqu'au bout des mâchoires : la plupart des Tortues , le Camé- léon., philîeurs Lézards. :>— Conique [Conicum). Les deux mâchoires s'amincilTent par degrés iufenfibles en forme de cône : le Crocodile, — Retroussé ( Surfïim. reflexum ). Les deux; mâchoires font aplaties Se relevées vers l'ex-i trémité du mufeau : le Cayman. — Arrondi ( Rotundatumy Les deux mâchoi- res font grofles & renflées à Pextrémiîé ^plu- fieurs Tortues. — Pointu {Acurnlnatum). La mâchoire fupé- rieure elî amincie comme le bec d'un oL'eau : la Tortue-caret , la Tortue-pri ronnière.. IIL LES MACHOIRES (Maxillœ) font deux; parties ofleufes placées fur la partie antérieure de la tête, l'une au deflus de l'autre : la bouche occupe l'efpace qn'i les fépare. ■Elles sont égales {Mquxies ). L'une n'eft ' 'pas plus avancée que l'autre : la plupart des Reptiles fans queue , plufieurs Lézards & Salamandres. ^—Inégales ( Inœquales). L'une efl plus alongée que l'autre. Il y a beaucoup de Tortues di. de Lézards- dont la mâchoire fu- périeure dépalTe celle d'en bns ;, mais il n'y a aucun individu parmi les reptiles dont la mâ- choire inférieure foit plus avancée que celle d'en haut. IV. LES DENTS {Dentés.), font des os d'une figure tantôt conique , tantôt comprimée , dif- pofés avec ordre fur le contour des mâchoires. Leur ftruâure annonce que l'animal s'en fert moins pour la maftication , cjue pour fe dé- fendre contre fes ennemis ou pour retenir fa proie. Tous les reptiles ii'ont point de dénis ; les Tortues & quelques Lézards en font U C T I O.K. dépourvus. Le Grenouilles , les Raines, 8c les Crapauds ont feulement les mâchoire* crénelées. - , . . . Elles sont coniques ( Conici ). Leur groffeur diminue infenfiblement depuis la bafe juf- qu'au fommet, de manière qu'elles repré- fentent un cône.. Les Crocodiles ont les dents coniques , creufes en dedans ,. &. remplies d'une fubilnnce molle. — Recourbées ( Recurvi ). L'extrémité de la dent elt recourbée vers la gueule : le Gaviai, — Droites (Re£?i).. Elles s'élèvent verticale- ment vers la mâchoire fupérieure : le Croco^ dile , h plupart des Lézards. — Comprimées {Compreffl). Elles font apla- ties par les côtés : VIguane , le Lé^ard- cornu. ' — Crénelées ( Crenati ).. Le fommet de la. dent eil aminci en tranchant & dentelé : le Lé\^ard~ cornu. Les Mâchoires sont aig-ues (M.îxi/Zo'acz^ra;/,. Les Tortues qui font dépourvues de dents ont les deux mâchoires amincies en traiichant^ Les Mâchoires sont crénelées ( Ma-xillcs crenatœ , denticulatœ ). A. la place des dents^ les Salamandres ont l'os des mâchoires très- finement dentelé.. V. LA LANGUE ( Lingua ) efl une partie mufculeufe , charnue , fpongieufe ,. placée dans l'intérieur de la bouche :. c'eli le prin>- clpal organe .du fens dn goût & dç la voixj les reptiles s'en fervent particulière- ment pour faifir leur proie. Sa forme varie dans prefqTie lowes les familfes de cet ordre» Le Crocodile n'en a point; mais on voit à la place de cet organe une membrane attachée aux deux bords de la mâchoire inférieure. Elle est large (Lata). Ses dlmenfions font à peu près égales, c'eU-à-dire, que la largeur égale iâ longueur : les Grenouilles , les Tor- tues, les Salamandres, le Scinque , le Cor- djle , VIguane. — En- FORME DE VER ( T^ermi-formis). Elle efl cylindrique & réiraétible au gré de l'animal; ce qui lui donne quelque reiremblance ax'ec un ver de terre : les Caméléons. — Fourchue {Bifida). Elle ert fort étroite à la bafe , & partagée en deux à l'extrémité ; la plupart des Lé7;a.rds, VI. LES NARINES ( Nares ) font deux ou- vertures lituécs fur le mufeau; elles ferveui d'organe au fens de l'odorat. I N T R O p Elles sont rondes ( Rotundœ }. Prefquç tous les reptiles ont ces ouvertures parfaitement rondes. ■ — £n croissant ( Lunulatœ ), Elles font éle- vées fur une faillie, & fendues en une efpèce de croiflant dont les cornes fe dirigent en arrière : les Crocodiles. VIL LES YEUX ( Oculi ) font deux organes placés tantôt fur le fommet , tantôt fur les ' parties latérales de la tête , par lefquels les reptiles reçoivent i'impreffion du fens de la vue. Ils sont latéraux ( Latérales). La plupart des reptiles ont les yeux furies parties laté- rales de la tête. — Verticaux ( Verticales^. Dans ce cas, les 3?eiîx font fitués fur le fommet de la tête : plufieurs Crapauds ^ les C?-ocodiles. — ■ Rapp.kochés ( Approximati ). La dillance qui fépare les yeux eft alors peu confldéra- ble : les Crocodiles. ' — Saillans ( Protubérantes). Le globe de l'œil forme , de chaque côté , une faillie ' confidérable : les Reptiles fans queue , les Crocodiles, les Salamandres.- On diilingue dans les yeux quatre parties ' principates , les paupières , la membrajie cli" ' gnotantCj la prunelle, & l'iris. Les PAUPIÈRES (Palpebrûe) confiflent en deux membranes fituèes l'une au defTus, & l'autre par deiTous le globe de l'œil ; elles fe ferment au gré de l'animal , & préfervent ces org,aues de ri mpreftlon des corps- étrangers.- La MEMBRANE CLîGNOTAN-TE (^ Mentbra'n-a' pel- ■ lucida ) ,.. qu'on trouve dans- les reptiles,. ainfi; que dans plufieurs autres ordres d'animaux ,: eft deflrnée à tempérer l'^éclat éblouiffant d'une tumicre trc«p vive : l'animal peut la-baiiTer ou, la relever à fbn gré, ' La PRUNELLE C Pupilla ) efl nn corps rond; qiii occupe Je centre de l'œil.- L'îRis {Iris) eft une efpèce de cercle- coloré q-ii environne la prunelle :- il eil rouge dans plufieurs reptiles j & d'un jaune doré dans le Caméléon. Vin. LES OREILLES ( Aures) ne préfentent extérieurement qu'une ouverture plus ou . moins ronde , ordinairement couverte d'une membrane. On ne voit ici aucun appareil ni prefgue point de conques extérieures :, d'où U C T I O N. xxj l'on conclut que le fens de l'ouïe doit être plus obtus que dans les quadrupèdes. §. I L L E T R O N C. Le tronc {truncus) des reptiles elï cette partie du corps comprife depuis la nuque julqu'à l'origine de la queue. On y dillingue principalement le cou, la poitrine, le dosv les côtés, l'abdomen , & l'anus. I. LE- COU ( Collum y joint la tête avec le tronc. Dans les animaux dont il efl ici quel^ tion , cette partie offre de grandes diffé" rences. Il Est presque nul {Nullum ,,Vix à- corpore difl.ind.um). Duns les Reptiles Jdns queue , la tète eft II rapprochée du tronc , que le cou ' eft infenfible. ' — Alongé ( Elongaturn- , Diflinâum ). Les- Lézards , les Crocodiles , les Salamandres g les Tortues ont un cou plus ou moins long. — Couvert de rides et de plis ( Kugofum \< . La peau forme plufieurs rides tranfverfales fuE le cou des Tortues. II. LA POITRINE ( r/îomx ) eft fituée fur la' partie antérieure du tronc ; elle forme une cavité fermée en defFous par le flernum , la- téralement par les côtes & les omoplates ,. & en delfus par les vertèbres de la colonne épinière. Le diaphragme l'a fépare du ventre»- m. LE DOS {Dorflim) eft la partie fupé- rieure du tronc ; il fe prolonge depuis la- dernière vertèbre du cou juiqu'à la première de celles de la queue. Dans les reptiles , le' dos eft tantôt convexe, tantôt plus- ou moin» aplati.- Il est GARNI- d'éCAtllës RErsKEsséES {Squamis- ereclis carinatum ). Il règne fur la furfacc fupcrieure une rangée d'écaillés redreffees , depuis le cou jnfqu'à l'extrémité de la queu,e J ïJguane , le Lézard-cornu , 8ic.- — D'une crête dentelée ( Sutura dentatâ indruclum ). L'extrémité fupérieure du tronc eft amincie en-carène dentelée •.Ae^orte-crête^-, le Caméléon du Cap. • — D'une espèce de NAG'EorRE eayonnée ( Pinnâ radiatâ munitum ). Il y a fur le dos une crête foutenue par des rayons , comme la nnr^eoire ô\m pôinon :ie BaJlUc. — GOUVERX d'une CARiA-PACE ( Teflâfi'p-eriore- ^\) T N T R 0 D Û C T I Ô N, vejlîtum ). On appelle ainfi la couverture ofleufe , ovale , ou arrondie' qui recouvre le dos de la Tortue. Cette enveloppe cft com- pofée de pièces très -rapprochées les unes des autres , tantôt liflTes ik convexes , tantôt flriées & aplaties , difpofées fur trois rangées : il y en a encore environ vingt-quatre placées fur les bords de cette couverture. IV. LES COTÉS { Latëra) comprennent les parties latérales du tronc, depuis le cou juf- qu'à l'anus. Dans les Tortues , les côtés font défendus par les bords de la carapace , qui fe l<éunit en cet endroit avec le plailron. y. L'ABDOMEN ou VENTRE ( Abdomen ) ell la partie inférieure du corps ; il s'étend depuis l'extrémité de la poitrine jufqu'à l'anus. Il est revêtu d'un plastron {Tejîd inferiore olteàuni). On appelle ainfi la plaque ofleufe qui recouvre le ventre de la Tortue. Dans plufieurs efpèces de cette famille, cette cou- - verture efl échancréç aux endroits qui corref- pondent à la tête, aux quatre pattes , & à la queue. La Tortue-prifonnière Si la Tortue- prifonnière'Jîriée au contraire, ne préfentent aucune échancrure ; mais le plaftron eft divifé tranfverfalement en deux battans qui jouent fur une efpcce de charnière ; de forte que quand la Tortue veut marcher , le battant antérieur s'ouvre pour donner paflage à la tête & aux pattes de devant : il en eft de même du battant de derrière. Le plaftron eft réuni avec la carapace par un cartilage fitué \&is le milieu du corps, »— Revêtu pe plaques {Scutatum), La plupart des Lézards ont fur la furface inférieure du corps , de très- larges plaques difpofées à recouvrement. ,VL L'ANUS ( Anus) eft non feulement le conduit par où fortent les excrémens , .nais encore un canal où font renfermées les parties fexuelles des Lézards mâles & des Tortues, jufqu'au moment de la copulation. Les- mâles des Reptiles fans queue , qui n'ont point de parties fexueiles , répandciit par cette ouver- ture la liqueur prolifique. §. II L t A Q U E U E. J^a ^uçue {çau4<^) ell la partie (jui tçrmine le tronc. Il y a un grand nombre de reptiles qui n'ont point de queue : tels font les Gre- nouilles, les Raines^ les Crapauds qyn com- pofent la première claffe de ce Traité. Les Tortues, les Caméléons, les CrocodiUs , les Têtards , le Dragon , les Salamandres , les Ckalcides en ont une plus oit moins longue j & font rangés dans la leconde clafîè. Elle est garnie d'écaillés ( Squamofa ). Sa furface eft couverte d'écaillcs : prefque tous les Lézards. — D'ÉCAiLLES DISPOSÉES PAR ANNEAUX ( J^er- tiàllata). Les écailles qui recouvrent cette partie forment fouveni des bandes circulaires: plufieurs Lés^ards. — D'ÉCAILLES REDRESSÉES (_ Squamls ereSlf dentata). Il règne quelquefois fur la furface fupérieure de la q-ieue une rangée d'écaillés redreffées : V Iguane , le Lé^ard-eQrnu, %. I V, LES PATTES. Les pattes (pedes) ont une grande reffem- blance avec celles des quadrupèdes : leur pofition & leurs articulations font à peu près femblables; mais elles font beaucoup plus courtes, & plus éloignées les unes des autres. Les pattes de devant (pedes anteriores') fe terminent par un certain nombre de doigts. Si prennent alors différens noms. On les appelle Tkidactyles {TridaSjli, Ter" digitati ) , lorsqu'elles ont trois doigts : le Seps, le Ckalcide. — Tétradactyles {Tetradaàyli , Quater-di~ gitati ) , lorfqu'elles ont quatre doigts : les Salamandres. •»?- PentadaCTYLES ( Pentadaâjli, Quinque- digitati ) , lorfqu'elles ont cinq doigts : les Caméléons , les Lézards , le Dragon. Les pattes de derrière ( pedes pofieriores^ fe partagent auftï en un certain nombre de doigts ; &; on leur attribue alors les mêmes dénominations qu'aux pattes antérieures. LES DOIGTS ( Digiti ) ont une conformation fcmblable à ceux des autres animaux. Ils sont libres, séparés ( J^^Jf'^i Li!>eri) lorf- qu'ils font détachés les uns des autres : iez Lézards , les Salamandres , &c. — Palmés ( Palmati ). Ils font réunis en forme de nageoire par une meiubiane intetmé- I N T R O D dlaîre : les doigts des pieds de devant de quelques Grenouilles , ceux de dcnicre des Crocodiles. 1^- Garnis d'okgles ( Vnguiculati). Lear ex- trémité le termine par un ongle tantôt; plat , tantôt crochu. Les Repaies fans queue ont des ongles plats ; & les Lézards y dtis, ongles crochus. — Dépourvus n'oNGLEs ( Mutici ). On ne voit point d'ongle à l'extrémité des doigts des Salamandres. PARTIES INTÉRîEUllESv §. I", LE SQUELETTE. Il y a deux obfervations à faire fur le fque- îette des reptiles, i''. Leur charpente ofleufe ell moins compliquée que celle des quadru- pèdes. 2°. Le tllfu des os n'eft pas auffi ferré; ils on; k demi-tranfparence des cartilages. On peut c'ivifer en fix factions tous les os qui entrent dans la compofirion de ces animaux j favoir, les os de la tête, du eoii, de la poi- trine, de l'épine ihi dos, de la queue , Bi des pattes-. Foye^ le fquelette de la Grenouille , pi. I , fig. 1 ; celui de la Tortue , pL 3 , Hg. I ; celui du Crocodile & du Lé:^ard - Gris f pi. 1 , fig. I &2,. L LES OS DE LA TÊTE C Offa capuif) fe réduifent aux os du crâne & à ceux de la mâchoire inférieure. Nous avons déjà parlé des dents, ci-devant, page xx.- Dans la plu- part des reptiles , les os qui compofent le crâne ne forment qu'une feule & même- pièce. L'os de la mâchoire fupérieure & celui dn front font contigus dans le Crocodile , le Caméléon , &cc. i on n'y voit pas même de future qui les fépare. PL 1 , fig. 1 j, 6* pi. 75. /^- I- La mâchoire inférieure du Caméléon fe' termine y de part & d'autre r par un os féparé ^ qui aboutit d'un côté à la région- des tempes , &' qai forme de l'autre un ginglyn^ angulaire avec la mâchoire. Pi. 7, fig. i. II. LES OS DU COU ( rercebra cervïcîs y confiflent dans une fuite de vertèbres, dont le nombre varie félon la diverfité des familles.- Les Reptiles fans queue en font abfùlurnent privés : pi. i , fig. i. Les Cajnéléons eir ont. deux, La plupart des Liz;ards , (juatre :■ pi. îy U C t I Ô N. xxilj fig. 2. Les Crocodiles , fept :pL i ,fig. i. LeS Tortues, huit, &e. Dans le Caméléon , toutes les vertèbres du cou font garnies de fept apo- phyfes pi. Jtfig. !• Dans le Crocodile, il y en a neuf j favoir , quatre par deffous, & cin(| par deffus : pi. s^fig. i. nr. LES os DE LA POITRINE ( Ofa tho-^ racis ) comprennent les os de la colonne ver- tébrale , correfpondans à la poitrine, les côtes» & lefiernum. Les VERTÈBRES qiii correfpondent à îa cavité de la poitrine ne font pas en nombre égsrf dans tous les individus de cet ordre : on en compte douze dans les Crocodiles ; & dix^ huit dans les Caméléons. Chacun de ces os ca général eft garni de fept apophyfes , tantôt fimples , tantôt épineufes» Pi. 1 , fig. 1 ; 65 hes CÔTES manquent dans les Reptiles fans queue {pi. i f fig. 1 , ) & dans le genre deâ Salamandres. Dans les autres familles ,_ oa en trouve toujours , mais en nombre inégaL La Tortue en a huit de chaque côté ; le Cro" codile douze ,■ pi. r , fig. i -, & le Caméléon dix-huit, pi. "J , fig. I. Il paroît qu'elles s'ar- ticulent avec une feule vertèbre. la flrudure & les articulations de ces os préfenfent \xn phénomène particulier dans les deux dernières efpèces d'animaux que nous venons de nom-' mer : les deux preuTicres Se les deux dernières côtes du Crocodile ne vont pas aboutir au fiernum. Les cartilages qui y attachent les huit autres font brifés , de manière q\ie cha- que côîe,-depu!sla vertèbre jufq,u'au_/?er/z«77j, efl compofée de trois parties ; rune ofleufe, & les deux airtres cartiiagineufes. Dans le Caméléon ,. \es deux premières côtes anté-' rieures ne font point appuyées fur \e fiernum ; les quatre fuivantes y font attachées par des appendices qui forment , au point de la réu- nion j- un angle avec les côtes , & qui ne font pas d'une fubflance purement cartilagi-» neufe, mais auffi dure que celle des côtes» Les dix autres côtes qui fuivent ne portent point fur le fiernum ; chactme ell jointe à celle qui lui efl oppofée par une appendice ofleufe, cpi forme un arc fur le milieu de kt poitrine 8c du ventre. Les trois dernières font libres , féparées , & comme tronquées vers- le milieu de leur longueur. Pî. j, fig. i-- Le STERNUM eft un os aplati ». placé fur le de" vant de la- poitriôe y dbaf la. figiire^ & les- XXiV dimennons préfentent beaucoup de différen- ces. Dans le Crocodile, cet os s'avance juf- qu'à la troifième côte ; il ell d'une feule pièce, ayant à fa partie fiipérieure une efpèce oe cartilage qui forme une pointe vers la gorge , & qui , s'élargiffant par les côtés , couvre les clavicules. \^'îflarnum du Caméléon ôc de la^Grenouille ert compofé de quatre os, dont le premier, qui eft fort large , reprélentc vin trèfle, f^oye^ lefquelette de la Grenouille , j>l. l,fig, l,f. ÎV. L'ÉPINE DU DOS ( Spina dorfalis ) comprend la réunion des vertèbres qui occu- pent la partie fupérieure du dos , en y comp- tant celles des lombes, celles qui tiennent la place de l'os facrnm , & des os innominés .■ îl y en a vingt-deux dans le Caméléon, dix- neuf dans le Crecoiile , & vingt-detix dans le Lézard gris, l^oye^ la pi. i , fig. 2 ; 6* le fquelette de la Grenouille , pi. i , fig, vvv v, V. LES VERTÈBRES DE LA QUEUE ( f^er- tebrœ caudales ) forment l'extrémité poflé- rieure de la colonne épinicre; leur nombre eft toujours proportionné à la longueur de cette partie. Le Caméléon a cinquante vertè- bres à la queue ; le Crocodile , trente-trois ; le Lézard-gris , foixante. Toutes ces vertè- bres de la queue font garnies d'apophyfes tranfverfes , obliques, & épineufes ; celles du bout de la queue font ordinairement dé- pourvues d'apophyfes obliques. PI. i , fig. 1 &çL\pi, n,fig. I. VL LES os DES PATTES ( Ojfia pedum ) ont beaucoup de rapports avec ceux qu'on trouve dans les pieds des quadrupèdes. On diftingue les os des pieds de devant & ceux des pieds de demère. Les pieds de devant font compofés des omoplates , de l'humérus , du cubitus & , radius, des os du carpe & métacarpe, & des phalanges, f^oye:^ le fqusl. de la Grenouille , /»/.!, fig. I , o , h , o-d , p. L'omoplate ( Scapula ) eft tantôt fiiîiple , tantôt double dans les animaux de cet ordre. La Grenouille , le Caméléon , la Salamandre n'en ont qu'une , mais fi longue , qu'elle s'étend depuis l'épine du dos jufqu'au fier- num, avec lequel elle ert articulée, fervant elle-même de clavicule. Les Tortues, les Crocodiles ont deux omoplates ; favoir, une fur le dos, & une ^uire en Vivant, articulée avec INTRODUCTION". le flernum , faifant pareillement fonSion de clavicules. Voye:;;_ le f quel, de la Grenouille ^ pi. I , fig. 1,00; celui de la Tortue , pL 3 , fig. I , celui du Crocodile , pi. i , fig. I. L'huiviérus (Humérus) s'articule avec l'omo- plate d'un côte, & avec les deux os cubitus & radius de l'autre, f^oje:^ le fquelette de la Grenouille , pL l , fig. i , h. Les deux os nommés cubitus & radius ( Cubi~ tus & Radius) font fitués, l'un à côté de l'au- tre, entre l'iiumérus, & les os du carpe & métacarpe. Pl.ibid. o-d, o-d, & mm. Les os du CARPE & métacarpe ( Carpus & metacarpus) font placés entre les deux os réunis cubitus &; radius, & les phalanges. Les pieds de derrière font également com- pofés du fémur, des 0% tibia & péroné , des os- du tarfe & métatarfe , & à&t phalanges. En général , les os des pattes poitcrieures reflem- blent tellement à ceux des pieds de devant , qu'ils ne diffèrent entre eux que par le nom. La feule différence qu'on ait remarquée , confiile en ce que l'humérus a une apophyfe confidérable proche de la tête , nommée tro- chantère , dont le fémur ell dépourvu. . Du relie , le tibia & le péroné font pareils aux os cubitus & radius. Les os du tarfe & méta- tarfe reffomblent à ceux du carpe & méta- carpe : il )' en a fix dans le Caméléon. §. IL LES MUSCLES. Les mufcles ( mufculi ) , ainfi que nous l'avons déjà dit en parlant des cétacés , font les inftrumens qui font mouvoir toutes les parties du corps. L'animal s'en fert comme de rênes , pour tourner les parties folides de côté & d'autre. Ces mouvemens fe font par le raccourciffement des mufcles; car dès que le mufcle devient plus court, il faut nécef- fairement que les deux points qui l'attachent fe rapprochent l'un de l'autre. L'aâion de* mufcles efl déterminée par la diredion de leurs fibres ; ainfi il efl facile de voir [es effets que peuvent produire les mufcles d'une partie quelconque. Pour les bien connoître , il faut examiner attentivement les parties mobiles fur lefquellesils agiffent,leur adioncompofée ou fimple , leur obliquité , & le point fixe dans leurs mouveaiensi Je n'eiitrerai pas dans ce détail f I N T R O D U ~s ^ v-s. La velTîe urinaire efl fituée auprès de l'orifice de l'anus v-u,v~u. Toutes ces parties fe gonflent dans le temps des amours. On les voit dans cet état dans la ^^, B. M. Roefel a découvert , à l'aide du microfcope , de petits vers dans la liqueur prolifique ^^. C l-s. J'ai fait graver la forme de ces animalcules , fig.^ D c-s^ t N TRODUCTION. jcxv'îj TABLE MÉTHODIQUE DES REPTILES/ CARACTÈRES DES CLASSES, i« Tr A 17 i" Reptiles qui n*ont pas de queue. J^ Keptila ecaudata. e p f Reptiles qui ont une quelle» * "^ Reptilia caudaia. CARACTÈRES DES GENRES, Reptiles qui n ont pas de queue^ Grenouille. La tête oblongue , féparée du tronc : le corps aîongé : les' pieds de derrière plus longs que îe corps ; la furface inférieure des doigts dépourvue' Genre. / de pelotes. Rana. Caput ohlongum , difiindum : corpus elongatum : pedes poflïci corpore longlores ; verruca nulla infrà digitos. Raine. La tête un peu arrondie, féparée du tronc : le corps aîongé : les pieds de derrière beau.coup plus longs que le corps j une pelote vifqueufe fur la 2 . Genre. <^ furface inférieure des doigts. Ujla. Caput fubrotimdum , difiinctum. : corpus elangaturn : pedes pojîiei corpore multo longlores ; verruca vifcofa infrà digitos. Crapaud. La tête un peu arrondie , à peine féparée du tronc : le corps d'une forme orbiculaire : lespieds de derrière plus courts que le corps 3 la furface 3. Genre. / inférieure des doigts dépourvue de pelote vifqueufe. Bufo. Caput fubrotundum , vix difiinctum : corpus orbiculars i pedes pofiisi corporC'breviores i-verruca nulla infrà. digitos^ Reptiles q^ui ont une queue^ Tortue. La tête ovale : le corps environné d'une écaille olTeule r cmq doigta tantôt nus,, tantôt recouverts par une membrane : la queue plus courte que 1". Genre. J le. corps. Tefiudo. Caput ovatune: corpus tefiâ ojfeâ circumdatum : pedes pentadaSyli ^ digitis modo nudis , modo membran î teâis .* eauda corpore brevior. Caméléon. La >:ête angiileufe : le co'ps couvert d'une peau grenue : cîrrq doigts réunis en deux paquets aux pieds de devant & de derrière ;■ la queue aufîî a^. Genre. <^ longie que le corps. Chameleo. Caput angulofum : corpus pelle granulosdvefihum : pedes pentadaSjrliy in duas p aimas coalici : eauda corporis longitudinem œquans^ jtxviî; 3^ GfNBE. 4'. Genre. 5°. Genee. <$^ Genre. .7', Genre. INTRODUCTION. Crocodile. La tête alongée : le corps recouvert de fegmens & de tubercules : cinq doigts fé^arés aux pieds de devant , & quatre réunis par une membrane à ceux de derrière : Ja queue un peu plus longue que le corps. Crocodiles. Caput elongatam : corpus feg/nentis & tuberculis veflïtum : pedes ante- riorespenta.dan.yli , fijji', pojleriores tetradadyli , palmati : cauda vix corpore longior. Lézard. La tête ovale :■ le corps revêtu d'écailles : cinq doigts féparés aux pieds de devant & de derrière : la queue plus longue que le corps. Lacerta. Caput ovatum : corpus fquamofum : pedes peatadaSjli , fijjl : cairda corpore longior. Dragon. La tête arrondie : le corps pourvu d'aîles : cinq doigts féparés aux pieds de devant & de derrière : la longueur de la queue double de celle du corps. Draco. Caput fubrotundum : corpus alatutn : pedes quatuor pentadaclyli , fiJJi : cauda corpore dupj.à longior. Salamandre. La tête aplatie, relevée en boffe de chaque côté : le corps nu & mou : trois ou quatre doigts aux pattes de devant ; quatre ou cinq à celles de derrière : la queue prefque auffi longue que le corps. Salamandra. Caput depreffum , utrinquè tuberofum : corpus nudum, molle : pedes anteriores tribus aut quatuor digitis inflructi ; pojleriores quatuor vel quinquè ; cauda corporis longitudinem aquans. Chalcide. La tête un peu ovale : le corps conformé comme celui des ferperas : trois doigts féparés aux pattes de devant & de derrière : la queue plus courte que le corps. Chalcides. Caput obovatum : corpus anguiforme : pedes tridaciyli , fijjl : caudd corpare brevior. 4Ê ERPÈTOLOGI PREMIÈRE CLASSE, Reptiles qui n ont pas de queue. I". Genre. RENOUILLE, Rana. Linn. f. n. ^^^, Corpus quairiipes , nudum , elongatum , futuris longitudinalibus angulatum , vivis fccpï colonbus piâum. Capiit oblongum , difl'mclum , anticè coaràa- tum. Oculi promlnentes. Oris riàus amplus. M.axillœ edeatulœ aut dentato-crenatœ. Lin- gua anticè adhczrens , poflïcè libéra. Aures membrand teSœ. Dorfum gibbofum, tuberibus duobus tranf- . ver Jim pofiù r. Abdomen infimum fensim attenuatum. Pede; aiitici diamètre pecioris duplo longio- res , tetradaâyli , vulgà fijji ; pedes pojlici pentadaŒyli ,fixpiù.s palmati , corpore longio- res : hinc faitus Ingens. Cauda aulla. Ova in acervnm congejla : ex ovo gyrinus , îndequè animal. Vita diurna ; apricatio in foie, clunibus, more canum, infidens. Le corps a quatre pattes , nu , alongé , marqué de lignes longitudinales , relevées en faillie, peint affez Ibuvent de couleurs éclatantes. La tête oblongue, féparce du ironc, ré- trécie par devant. Les yeux faiilans! L'ou- verture de la gueule fpacieufe. Les mâchoires dépourvues de dents ou crénelées en fcie. La langue attachée par devant & libre par derrière. Les oreilles recouvertes d'une mem- brane. Le dos renflé par deux bofles fituées tranf- verfalen-ient. '■' Le bas du ventre aminci par degrés in- lênfibles. Les pieds de devant une fois plus longs que le diamètre de la poitrine , & garnis de quatre doigts ordinairement fcparés les uns des au- tres; les pieds de derrière prefque toujours palmés Se plus longs que le corps : de la vient que ces animaux fautent à des diftances confidérables. Point de queue. Les oeufs réunis par pelotons : de l'oeuf fort un têtard qui fe transforme en grenouille. Elle fort pendant le jour , fe plaît à relier aux rayons du foleil , & s'accroupit fur les jambes de derrière , comme les chiens. * Efpèces'qiù ont les doigts des quatre pieds réunis par une membrane intermédiaire, * La g. Patte-d'oie i. R, PalmataR. corpore vemilofo, fubtiis & fuprà variegato : digitis omnibus membrand palmatis. Le corps veiné & panaché , en deffus & ea deflbus , de différentes couleurs : tous les doigts réunis par une membrane. ( PI. '3 *. fig. i'^ ) „ C'eft une grande & belle grenouille, dont la tête eft large &. terminée par vin mufeau obtus. Lés yeux font gros & faiilans. Le tronc eft d'une forme à peu près ovale , ren- flé fur le dos , &: parfemé de taches difpofée» obliquement. Les membres font également colorés de bandes tranfverfales , rapprochées par paires. Les pieds de devant ont quatre doigts , compofés de quatre articulations , & garnis d'ongles plats & arrondis. Cesquatre doigts , & les cinq qu'on trotive aux pieds de derrière , font réunis par des membranes.. La plus grande largeur du tronc fait à peu près le tiers de fa longueur , en prenant depuis le bout du mufeau jufqu'à l'ouverture de l'anus. Seb. I, tab. 12, fig. 5. Laurenti fpec. ined. p. ^2, rana maxima. La Caroline. ^ La g. ÉcaiLLEUse 2. R. Sq-amigera R.' dorfo fquamis minutis ; tubera lis yero in ab- domine : pedibus anterioribus femi-palmalis ; pojîcrioribus membrand unitis. ERPÉTOLOGIE. De petites écailles fur le dos ; des tuber- cules fur le ventre : ifs pieds de devant à demi-réunis par une membrane j ceux de der- rière entièrement palmés. Cette nouvelle efpèce de grenouille a la peau comme plifTée fur les côtes & fous la gorge ; elle imite par fa forme &. fa. gran- deur, la grenouille commune ; mais le carac- tère qui la diilingue des autres eipèces, c'efl une bande écailleufe , qui , partant de i'en- droit àti reins , & s'étendant obliquement de chaque côté au deffus des épaules, en- toure par devant le dos de l'animal. Cette bande eil compofée de quatre rangées de petites écailles demi-tranfparentes , marquées d'un petit filion longitudinal, & difpofées en recouvrement. M. Walbaum a vu aulTi f.ir la patte gauche de derrière quelques écailles carrées : la patte droite en étoit dépour\-ue , fans doute parce que l'individu avoit été altéré dans l'efprit de vin. Le deffous du ventre efi couvert de petites verrues très-rap- prochées. Sa couleur ell grife , marbrée, tachetée & pointillée, en divers endroits, de brun S; de marron plus ou moins foncés : ces taches foJit difpofées par ondulations-, prin- cipalement Rir Le dos. L'i-ndividu décrit par M. Waibnum avoit deux pouces neuf lignes de longueur depuis le bout du mufeau juf- qu'à l'anus. Mém. des Curieux de la Nature de Berlin, ana. 1784, tom. J, p. 221. M. le C. de la Cepède , Hljl. Natur. des ferpens ^ p. SOT,. * La g. TACHETEE 3, R. LeucophjUata R. corpore lœvi , cinereo ; macuUs laâeis . oblon- gis w.aculato : palmis tetradaâylis y fubpal- matis. Le corps liiïe , cendré , orné de taches oblongues , d'un blanc de lair: quatre doigts aux pieds de devant, un peu palmés. ( PI. 4, fig. 4.)^ La tête de cette petite grenouille efï lon- gue d'environ un demi-pouce, & fe termine par un mufeau obtus. Les yeux font gros , laillans, & brillent comme l'or. Les pieds de devant ont quatre doigts, qui, quoique tous fendus, ont chacun, de part & d'autre, une peau qui fe déployé au gré de l'animal , & dont il fe fen pour nager. Le fécond doigt extérieur ell le plus long ; le quatrième égale le fécond j le pouce eil le plus court. Les pieds de derrière ont cinq doigts palmés qui croif- fent graduel. ement depuis le pouce jufqu'au quatrième 3 le cinquième elt de la longueur du troiGème : tous les doigts èç.% pieds de devant 6c de derrière font dépourvus d'ongles» La partie fnpérieure du corps eft peinte de diverfes taches d'un blanc de lait , fur un fond cendré^ il y a une bandelette, large d'une ligne 5 qui s'étend d'un œil à l'autre. Le fommet antérieur de la tête , & les côtés , jufqu'à l'extrémité du tronc, font blancs; la furface lupérieure du dos eft marquée d'une tache longue, renflée par le bout,^ echancree à la bafe , & qui fe termine vis-à-vis l'orbite des yeux. Au milieu de l'echancrure de cette tache , on en voit une autre d'une blancheur éclatante , qui a la figure d'une feuille de plante; d'oîi lui ell venu le nom de Leuco- phyllata. Le milieu de cette efpèce de feuille eft marqué d'un petit trait gris, qui s'étend fur toute fa longueur ; il y a deux petites lignes de la même couleur , qui partent du milieu du dos , traverfent obliquement les côtés fupcrieurs delà poitrine, & fe prolon- gent vers la giîeule. Les pieds de devant font ornés d'Aimé tache blanche, figurée en croif- fant, & fituée à la dernière articulation du bras ; les pieds de derrière font marquetés de blanc & de gris ; le ventre eft d'un blanc moins brillant que celui qui forme les taches, ^'i on compare cette grenouille avec celle qui eft décrite dans Séba, & qu'on a gravée pat erreur fur la pf. 7, fig. 4 de cet Ouvrage, fous le nom de Crapaud agua , on verra les différences qui lus diflinguent. Celle-ci a une- membrane aux doigts des pieds antérieurs 5. celle de Séba n'en a point. Celle-ci eft tache- tée de blanc; Fautrede rouge. J\I. Beireis de Helmftadt pofsède dans fon Cabinet un indi- vidu de cette efpèce. Il a un pouce & demi de longueur depuis le bout du Hîufeau juf- qu'à l'anus -, fa plus grande largeur eft d'un- demi-pcuce : elle pèfe quaranie-lix grains, Sehreher Is'aturf. 18. Surinam. * * Efpèces qui ont les doigts des piedr antérieurs féparés , & ceux des pieds de derrière réunit jufquuu bout par une membrane intermédiaire, * La g. galonnée 4. R. Lemnia 5. corpore lœvi , variegato : firiis quinquè longltudina- libus in dorj'o ; média albâ. Le corps liiTe, bariolé : cinq ftries longi- tudinales fur la longueur du dos ; celle du milieu eft blanche. (PI. 4, fig. 2.) Cette grenouille a la tête prefqae trîarrgu- . laire , aplatie fur les côtés , un peu relevée E R P É T O en bofle fur le fommet, Se teimince par un mufeau obtus. Les pieds de devant ont quatre doigts fcparés -, ceux de derrière en ont cinq réunis par une membrane intermédiaire : les uns & les autres font dépourvus d'ongles. Le dos eft légèrement convexe , & marqué de cinq lignes faillantes, parallèles entre elles, qui en parcourent toute la longueur : celle du milieu commence à l'extrémité du mu- feau , & fe prolonge jufquW l'anus; elle eîl entièrement blanche. Le fond de la couleur préfente un mélange de rouge, de brun, &. de blanc : cette dernière couleur domine fur la furface inférieure du corps & fur les pieds de derrière. Quelques Naturaliltes ont cru ^que la grenouille dont il ell ici queftion , & qui a été décrite fuccelTivement par Séba , Gronou , & Laurenti , étoit la même que celle qu'on trouve dans le Sjjîême. de la Nature de Linné , fous le nom de Tjpho- nia ; mais en rapprochant les caractères don- nés par ces Auteurs , il eft facile de voir que ce Ibnt deux efpèces différentes. La galonnée a cinq flries fur le do5 , au lieu de quatre; fon corps eil liffe ; le fécond doigt des pieds de derrière n'efl pas très-long, ni le dos ta- cheté de noir : ainfi cette grenouille ne peut pns appartenir à celle qui a été décrite par Ljnné , fous la dénomination de P^ana Tj- pkoaia. Szba, i , pi. 75", fig. 4. Gronou, ZoophlLp. if, n. 63. Laurenti, Spec. med. />. 31. Rana f^irglnïca. La Virginie. La g. rousse 5". i?. Temporaria R. corpore verrucofo , fubfufco : macula, oblongâ , nigra pané oculos ; cruribus fufco-fafciatis : dorfo angulato. Le corps couvert de petites verrues & d'une couleur rouflatre : une tache oblongue & noire derrière les yeux ; des bandelettes brunes fur les cuiffes : le dos anguleux, (PI. 2 , fig. 2, ) J'ai eu occaGon d'obferver plulieurs gre- nouilles de cette efpèce , Tété dernier , en parcourant les montagnes du'Rouergue. La tête eft plate & d'une forme conique. Les yeux font convexes & faillans. Les narines occupent la partie antérieure du mufeau ; & les oreilles font fîtuées au milieu de la tache qui eft derrière les yeux. L'ouverture feroit à peine fenfible, fi elle n'étoit diflinguée par un cercle dont la teinte eft différente de celle du fond. Le bord de la mâchoire fupérieure eft garni de très petites dents , ou plutôt c'eft l'os lui-même q^ui elî découpé en forme t O G I E. 3 de dentelure. La langue eft cchancrée au fommet , & humedce d'une efpèce de li- queur vifqueufe , qui en fuinie continuel- lement. Le tronc a la forme d'un ovale. Les pieds antérieurs ont quatre doigts fé- parés , inégaux en longueur & en groffeur. La troificme articulation du pcuce eft très- renflée; les deux prenàères font un peu plus grolîes que les autres doigts. Le 'econd doigt eft le plus court ; il n'eft pas aufti long que le pouce 5 & n'a que les deux tiers de la lon- gueur du troifième doigt , qui eft le plus alongé. Tous ces doigts font libres & féparés. Les pieds de derrière en ont cinq , reunis par des membranes intermédiaires. Le fécond doigt extérieur eft le plus long , il a à peu près un pouce ; les deux qui font à côté font de la même longueur; le quatrième finit à la deuxième articulation du précédent; & le cinquième, à la féconde articulation du qua- trième. Sur le milieu du dos , on remarque deux protubérances anguleufes. Un individu que j'ai obfervé le 28 feptembre avoit une couleur olivâtre en delTus; la partie inférieure du corps étoit d'un jaune laie; avec une teinte moins fombre fous la gueule. J'ai remarqué fur plufieurs individus une raie brune, qui, partant de l'angle des y eux, fe prolonge ju. qu'au bout du mufeau : une autre raie de la même couleur borde la lèvre fupérieure , & va fe réunir avec la précédente. Derrière les yeux,' fe trouve une tache brune , lancéolée , dont l'extrémité fe dirige vers les pattes de devant. Les pieds de derrière font marqués de deux ou trois bandes brunes tranfverfales. On voit auffi quelques petites taches brunes fur les côtés du ventre , & de petites verrues fur toute la furface du corps. Cette gre- nouille a environ trois pouces de lon- gueur , depuis le bout du mufeau jufqu'à l'anus; & cinq pouces &• demi jufqu'à l'ex- trémité des jambes de derrière. J'ai trouvé dans fon eftomac une petite cigale & cinq perce-oreilles. On lui a donné difttrentes dé- nominations. On l'appelle Rana- Pluvia ^ Rana-Muta , parce qu'on prétend qu'elle annonce la pluie quand elle paroit , & qu'elle eft abfolument muette ; cependant, dans le temps de fon accouplement, elle fait entendre im cri fourd, femblable à celui d'un anima! qui grogne. Linn. f n. i^']. Les montagnes du Rouergue , les lacs de l'Europe. La g. commune 6. R, Vulgaris R. cor-pore angulato , viridi : tribus linels , longitudina-, Aij ERPÉTOLOGIE. llbus flav'is y in dorfo ; exterioribus elevatis ; medid excavacâ. Le corps vert & anguleux : trois raies i "aunes dilpofées fur la longueur du dos ; es extérieures relevées en laillie ; celle du milieu forme une efpèce de fillon. (PI. 2, fig. I. ) _ La tête fe termine par un mufeau pointu. Les yeux font faillans, globuleux, &; très- éclatans ; ils font environnés d'un cercle couleur d'or. Les oreilles font fituées derrière les yeux & fermées par une membrane. Les • narines occupent le fommet du mufeau, La bouche ell grande & dépourvue de dents. Les mâles ont, de chaque côté de la gueule, ■ deux velTies rondes & blanches, qui fe gon- ■ fient lorfque l'animal coaSe. Le tronc eft ■^ arrondi par \ cinq, réunis en partie par une membrane 3 ces doigts font obtus comme ceux des pieds de devant, excepté le plus petit. La partie fupérieure du corps eit brune & le ventre d'une couleur paie. Li/in. muf. Adolph, < Frid, p. ^7. Les Indes. La g. pluviale ly. R. Rubeta R. corporc verrucofo : abdomine maculis igneis variegato : ano obtiifo , Jubtùs punâato. Le corps chargé de verrues : le ventre couvert de taches couleur de feu ' : l'anus obtus , & parfemé en delTous de petits points. Suivant Linné, cette efpèce de grenouille reflemble à un crapaud; elle a le corps par- femé de petites verrues , & le ventre marqué de taches d'un rouge vif : de là lui vient le nom de Rubeta, Les pieds de devant font garnis de quatre doigts féparés; ceux de derrière en ont cinq , réunis à leur bafe par • une membrane intermédiaire. La partie pof- ' térieure du corps eft comme émoulTée , & couverte d'une multitude de petits points. Après les pluies du printemps ou de l'été , ces reptiles paroiffent en grand nombre dans les jardins & les champs ; ce qui a fait croire, même à des Naturalifles très-favans , qu'ils tomboient du ciel. Ils s'accouplent dans l'eau : leurs œufs ne font pas joints ea- femble par un petit cordon , comme ceux de la grenouille commune , mais ils forment différentes niaifes. Ils fe nourrilTent de petits vers. Linn.f. n. 3 fy. L'Europe. La g. mugissante 16. R. Sonans R. corpore maculis c'mereis, fufcifque variegato : auribus ocelU-formibus , tnembranâ teSis. Le corps tacheté de gris & de brun :Ies oreilles en forme d'yeux, couvertes d'une membrane. ( PI. 2, iig. 3. ) Cette grenouille a les yeux gros , ovales, & très-éclatans : la prunelle eft entourée de cercles jaunes : & l'iris , qui efl rouge , a également une bordure couleur d'or. Der- rière les yeux , font fituées les oreilles; elles font couvertes d'une membrane mince, tranf- parente , & environnées de deux cercles concentriques, l'un blanc, & l'autre noir, qui repréfentent des yeux. Les narines font très-petites. Les pieds de devant ont ordi- nairement quatre doigts divifés -, ceux de derrière en ont cinq féparés jufqu'à la bafe, où ERPÉTOLOGIE. 7 l'on voit une petite rnembrane intermédiaire qui les unit. Le pouce ert le plus court; les trois autres croilfent graduellement; le cin- quième eft de la longueur du quatrième. On. trouve un tubercule fous chaque phalange^ & un ongle mou & oblong à l'extrémité de chaque doigt. En rapprochant les defcrip- lions des Naturaliftes modernes , il paroît que les doigts de cet animal varient beaucoup en nombre & en longueur. Tantôt il y a cinq doigts aux pieds de devant & de derrière , bien prononcés ; tantôt il n'y en a que quatre aux pieds antérieurs , avec un petit doigt feulement indiqué ; & cinq par derrière , avec un fixième qui eîl à peine fenfible» Les couleurs ne font pas plus confiantes. Quel- ques individus ont le deffus du corps d'un brun foncé , tacheté d'un brun plus obfeur , avec des teintes d'un vert jaunâtre , particu- lièrement fur le devant de la tête ; les taches des côtés font rondes & font paroître la peau œillée ; le ventre eft d'un blanc faïe , nuancé cîe jaune,& légèrement tacheté : d'autres individus au contraire, font d'une couleur brune & uni- forme. Ce reptile fe trouve en Virginie , où il féjourne dans les fontaines. Les habitaus de ce pays s'imaginent que ces grenouilles purifient les eaux & ne leur font aucun mal. Selon Catesby, elles font entendre une efpèce de mugiffement femblable à celui d'un tau- reau qu'on entendroit à une certaine diilaticei & qui augmente d'intenfité , lorfqu'il eft re- percuté par la cavité de la fontaine ou fe tiennent ces animaux. Litin. f. n. 35'5, R, ocellata & muf. Adolph. Frid. tom, 2,, p.'^$« L Amérique, a, M. le Comte de la Cepède a décrit une variété de cette efpcce , qu'on conferve au Cabinet du Roi ; c'eft celle qili eft repréfen- tée par la figure indiquée. Elle a le mufeaiî arrondi ; les yeux gros , faillans ; & l'ouver- ture des oreilles grande. La langue eft large , plate , 8i attachée par le bout au devant de la mâchoire inférieure. Le cinquième doigî des pieds de devant & le fixième de ceux de derrière font à peine fenfibles : tous les doigts font féparés. Le deffus du corps eft couvert de taches. Cet individu a fix pouces trois lignes depuis le mufeau jufqu'à l'anus ; les pieds de derrière ont dix pouces ; ceux de devant, quatre; & le contour de la gueule a trois pouces fept lignes. Hift. Nacur. des quadrup. ovipares , par M, le Comte de la. Cepède, *La g. Bigarrée 17. R. Vari&gata R. cor- pore angujlato , lœvi , ex fufco nigricante , maculeis lacleis confperfo : unguib'us orbicu~ lato-dïlatatis. Le corps étroit, lifle, d'un brun noirâtre, parfemé de taches d'un blanc de lait ; les on- gles des doigts larges & arrondis. Suivant Gronou _, cette efpèce de grenouille a le corps étroit , dépourvu de verrues & d'arpérités. Les doigts des pieds de devant font réparés ; ceux des pattes de derrière font réunis , jufcj^u'à la moitié de leur lon- gueur , d'une membrane intermédiaire : les uns &: les autres font garnis d'ongles larges & arrondis. Toute la furface fupérieure du corps efl d'un brun noirâtre , panaché de grandes taches d'un blanc de lait ; le deffous eu blanchâtre. Nous ne favons point quel pays elle habite. Gron, Zooph, p. ij, n, 6'J. **** Efpèces dont les caracières ne font pas encore parfaitement connus, * La g. rÉTICULAIRE 18. R. Retieularis R. forpore venulofo g cinereo , elegantervariegato; dighis omnibus liberis. Le corps veiné , d'une couleur cendrée , & agréablement panaché de différentes cou- leurs : tous les doigts féparés. (PI. 2, fig. 4.. ) ^Cette efpèce refienabie à \-à patte d'oie par fes formes & fa couleur; mais elle en diffère par fes doigts , qui ne font pas réunis par des membranes intermédiaires. La tête qui eft larpe, un peu alongée, fe termine antérieu- rement par un mufeau fort obtus. Les yeux • font gros cSi faillans. Les pieds de devant ont quau-e doigts : on en trouve cinq à ceux de derrière ; les uns & les autres font arrondis à ieur extrémité , garnis d'pngies plats & dé- pourvus de membranes. Le corps de cette grenouille efl grisâtre , parfemé de taches de diverfes couleurs , & d'une infinité de petites veines qui repréfentent une efpèce de réfeau étendu fur la furface fupérieure de l'animal: ies membres font ornés de bandes tranfverfales d'une teinte plus claire. Séb. i ,pl. q^^fig. 4. ifl Caroline. La G. DE TERRE 19- R- Terrejîris R. corporc fuprà lutefcente , fufcis maculis confperfo : iride rubro. Le corps jaunâtre par deffus & tacheté de brun : l'iris rouge. ' ■ E R P É T Ô C O G I t. Il me femble que cette g'î'enouîlle doit conf- tituer une efpèce particulière. La tête eft triangulaire & fe termine antérieurement pac une pointe obtufe : les yeux font bruns, en- tourés d'un iris rouge. Il y a quatre doigts aux pattes de devant & cinq à celles de der- rière : ils font longs , féparés , dépourvus d'ongles & de membranes intermédiaires-, du moins ces caraâères ne font pas exprimés dans la figure de Catesby. La furface fupé- rieure efl d'un gris qui tire fur le jaune : ce fond eft parfemé d'une multitude de petites taches brunes , difpofées fans ordre -, les plus grandes & les plus foncées font fur la partie fupérieure du dos. Le corps de cette gre- nouille reffemble à celui du crapaud ; mais ce qui la dillingue de ce reptile, c'efl; qu'elle faute, Se ne rampe point. On en voit beau- coup dans les temps humides , principale- ment dans [qs terres élevées; elles paroiffent au moment où il fait le plus ds chaleur. Elles vivent d'infefles & de vers-luifans. « Etant » un foir hors de la maifon par un temps bien » chaud 5 avec plufîeurs perfonnes , dit Ca- » tesby , un de la compagnie laiiTa tomber » de fa pipe un peu de tabac brûlant , qui » futd'abord attrapé &:avalé par unegrénouille » de cette efpèce : cela nous donna l'idée de » lui préfenter un charbon allumé , qu'elle » avala aufTi avec avidité. ... Je m'imagine )> qu'elles prennent ces charbons pour lui » des vers-luifans ». Jelui ai confervé le nom qu'elle porte dans l'ouvrage de Catesby. Carol. 2., p. 6^, tab, 6^, La Caroline. La grande g. 20. r. Ingens R. corpore grifeo , maculis nigris marmorato ; dorfo rufo^ lunulis fufcis variegato. Le corps gris , marbré de noir ; le dos roux, parfemé de taches brunes, difpofées en formé de croifiant. Le deffm & la defcription de cette gr*- nouille m'ont été communiqués par M. Bloch , Docleur en médecine à Berlin. Ce Naturaliile , fi connu par fon ouvrage fur _ Ylchthjologie , pofsède «n manufcriî du P. Plumier , où l'on trouve la figure Se quelques détails de cette grenouille , . qui n'a . pas été encore décrite. Elle paroît être fort groffe , fur -tout s'il faut en juger par le defîin ïigné de la main du F. Plumier. La prunelle efl noire : l'iris rouge en delTous & jaune en deffus. Le fond de là couleur efl gris, tacheté de noir; le dos a une teinte rougeâtre : de plus ',: il eft '■• • ' marqué E R P É T O îiiarqné de grandes taches brunes , difporées €11 ter de cheval ; il y en a cinq fur le milieu du dos ou fur le foinmet de la tête, dont la couleur efi moins foncée : les ongles font bruns. Manufc. du P. Piurnier. L Amé- rique. 7*^ La g. noire 21. R' Atra R. corpon toto atro. Le corps entièrement noir. ■Cette efpcce de grenouille, que M. Lau- renti ne fait qu'indiquer , fe trouve fur les Alpes , du côté de Schnecberg : de là vient •qu'il la nomme Alpina. Son corps ell abfo- lument noir , c'efl; le feul caradcre qu'il en donne. Cet Auteur remarque que piufieurs ■Botaniflcs l'ont trouvée fouvent dans le cours -•de leurs herborifatious ; mais jufqu'ici ■elle n'a été décrite par aucun Nntaralide. Laure.tù, fpec. med. p. 135. Les Alpes, i I=. GENRE. ^AINE, Eyla. Laurenù, fpec, med. p. 32. Corpus qiiadrupss , nudum ^ elongatum , leve;Jubtàs maculls alhis , perexîguls , de,i- Jîjfimis variegatum, Caput fubrotundum , dijTmâum. Oculipro ■ minentes. Ri3us oris ampli ffimus : maxillcs edentulcc : lingua anticè adhœrens , pofiicè libéra. Aures membranâ teclx. Dorfum planum aut fubrotundum. Abdomen vifimum jenszm angujlatum, Pedes aiitici ietradactyli ^ fijj'- ^ pojleriores fcepiùs palmati , longijfimi : hinc faltus in- gens & velox. Verucca vijcofa ddatabdis , infrà digitos. Cauda nulla. Ova in acervum congejla : ex ovo gyrinus , zndequé animal. Vita diurna in arboribus , digitis adh ordinairement réunis par une mernbrane & très-alongés : de là vient que ces animaux fautent à des diliances confidérables & avec beaucoup d'agi'ité. Une pelote vifqneufe , fafceptible de dilatation , au deffous des doigts. Point de queue. Les œufs réunis par pelotons. De l'oeuf, fort un têtard qui fe transforme en raine. Elle fort pendant le jour, habite fur les ar- bres , & s'attache , à l'aide de fes pelotes vifqueufes , fur la An"face inférieure des feuil- les & non point au deffus. La Raine VERTE i, H. Viridis H. corpore fupra, lœvi , viridi ; fubdis rugofo , albido : lineâ. laterali utrinquè flavâ. Le corps vert & lilTe en defTus ; blanchâtre en deffous & couvert de points faillans : une ligne jaune, de part &: d'autre, fur les parties latérales du corps. (PI. 4, fig. 5. ) Le corps ell d'une figure ovale, convexe par deffus , & plat paï deffous. La partie potlérieure de la tête ell prefque aulTi large que le tronc. Le mufeau ell court, arrondi. Les yeux font gros, faillans, & placés pres- que fiu' le fommet de la tête. Les pieds anté- rieurs n^»Ht que quatre doigts affez gros; le troificme ell le plus alongé. Ceux de derrière en ont cinq plus déliés & plus longs que ceux des pieds antérieurs : les uns & les autres font garnis d'ongles plats , circu- laires, &' couverts en deffous de petites pla- ques vifqueufes , dont l'animal fe fert pour s'attacher aux branches d^ aux feuilles des arbres. Le deffus du corps efl. d'un beau vert; le deffous eft blanc. On voit, de chaque côté du corps , une raie jaune , légèrement bordée de violet, qui part de l'ex'rémiic' du mufeau , parcourt la longueur des côtés, 6c fe te; mine aux pattes de derrière. Une raie femblable règne depuis la mâchoire fupérieure jufques aux pieds de devant. Le mâle de cette efpcce a la voix fi claire , qu'on la confond quel- quefois avec le cri de certains petits oifeaux. On regarde le coaffement de cet animal comme un préfage certain d'un temps plu- vieux : voilà pourquoi les curieux gardent fouvent des individus dans des vafes, en leue fourniffant quelques brins d'he.be humide. Cette nourriture, qu'on renouvelle tous les jours, fuffit pour faire vivre cette efpèce de raine pendant tout un hiver. a. M. Laurenti regarde comme une Va- riété de cette efpèce, la grenouille qui efl B décrite dans Catesby, Carol. 2, pi. 71. Elle ■a le corps arrondi , & un trait jaune qui fe prolonge , en ligne droite , de chaque côté du tronc. Son coaflement imite la prononciation de ces mots, tfchic, tfchit ^ tfchit, la Caro- line. ^ La R. brune 1. H. Fufca H, corpore fufco : pedibus fubtîis ad talas , & ad fingulos digito- \ rutn articulas tuberofo-laciniaùs. Laurenci y fpec. med. p. 3 ferver les transformations , il faut meure de » cette femence fur un gazon , au fond d'un » pot rempli d'eau. La femence n'eft qu'un » petit grain noir , enveloppé de flegme » blanc : ce grain noir informe fe nourrit de » ce flegme , & acquiert peu à peu quelque » mouvement. Huit jours après , il lui vient » une queue &; il nage dans l'eau. ... Quel- » ques jours après , il leur vient des yeux; *) enfuite les pattes de derrière ; &. huit jours « après , les pattes de devant , qui fortent de » leur peau. Lorfqu'elles ont les quatre pattes, » leur queue tombe, & refTembîent parfaite- » ment à une grenouille : elles fortent de >» l'eau , &. vont fur terre. Lorfqu'on fait cette » expérience , il faut de temps en temps re- ■ y> nouveler l'eau &. le gazon ; & il faut jeter » des miettes de pain dans l'eau, dès qu'on » a remarqué du mouvement dans la fe- ■ » mence. On trouve cette obfervation dans » une lettre de Leuwenhoek, du ij feptem- » bre 1699, depuis la page 113 jufqu'à 116 , » & je l'ai trouvée très-conforme à la mienne » . Madem. Mérian , NLétamorph. des infeU. de Surinam , p. & pi. j6, Surinam, * La. R. FLUTEUse 6. H. Tibiatrix H. corpore jlavicanie , maculis rubris : vefica , tibiœ înjîar, utrinquè ad lacera colli in mare. Le corps blanchâtre , moucheté de taches rouges : le mâle a , de chaque côté du cou , une vetîîe en forme de mufette. (PI. j , fig. 2. ) _ Cette raine a la tête d'une figure un peu conique ; \zs yeux gros , faillans , fitués prefque fur le fommet de la tête. Sa langue efl épaifle vers l'extrémité antérieure ; elle eft cependant libre par derrière, autrement die ne pourroit exécuter les diverfes modulations .. de fon coaffement. Les pieds antérieurs ont quatre doigts de longueur inégale ; le pouce eft le plus court : ceux de derrière en ont cinq réunis par une membrane intermédiaire. Les uns & les autres, dit Séba , font garnis d'ongles plats , femblables , par leur confor- mation , à la feuille de \ herbe à cueiller ( cochlearia officmalis ). Le delTus du corps eft d'un jaune fale , parfemé de taches rouges. ■ Cette elpèce de raine porte, de chaque côté • lit du cou, deux vefTiés'quilui' fervent comme de fouffiet , lorfque , dans les chaleurs de l'été , elle fait entendre , après le coucher du foleil , un coaflement mélodieux. Les Laboureurs aiment à entendre la voix de cet animal , parce qu'il leur annonce le retour du beau temps. Du relie, tous les mâles n'ont pas ces deux vefiles. Séba prétend qu'on trouve dans fon pays des grenouilles qui portent des velues, mais il obferve qu'elles font, plus petites que celles qu'on obferve fur les raines d'Amérique. Séb. I,pl. 71 >_fig- i & 2. Laurent, fpec, med, p. 34. L'Amérique & l'Europe. * La r. orangée 7. H. Auranciaca H. corpore dilutè jlavo , ex ruffo obumbrato : punclis rufis utrinquè dorfum unicâ ferie includen- tibus. Le corps d'un jaune clair, comme ombré de roux : le dos circonfcrit , de part & d'autre, par une rangée de points roux. (Pî, 5 , %• 3- ) Cette efpèce reflemble afTez à la précé- dente par fa conformation extérieure. Sa tête , qui eft large vis-à-vis les yeux , fe ré- trécit enfuite vers les deux extrémités. Les ouvertures des oreilles font grandes , S: les yeux fort faillans. On trouve quatre doigts libres aux pieds antérieurs ; &' cinq à ceux de derrière, réunis par une membrane, & pourvus d'ongles de la même ftruèture que ceux de la raine fluteufe. La furface fupé- rieure du corps eft d'un jaune clair, ombré de roux. Il y a , de chaque côté du dos , une rangée de points roux qui fuivent le rétréciflement du ventre. Eiie vit d'autres petites raines de la même efpèoe. Séba en a trouvé dans fon eftomac. Séb. i , pi.."}! ^fig^ 3. Laurenti , fpec. med. 55*. Surinam. * La r. bossue 8. H.' Gibkofa H. corpore oblongo : pedibus fafciatis : dorfo gibbofo. Le corps oblong : les cuifTes marquées de bandelettes : une boffe fur le dos. ( Pi. j, fig. I.) Cette raine , dit M. Laurenti , a la tête ronde, aplatie; les yeux faillans ; & fur le milieu du dos, une bolTe bien fenfible. Les pattes de devant & celles de derrière ont cinq doigts libres , féparés , & garnis à leur extrémité d'une pelote vifqueufe. Le dos paroît d'un gris cendré : les côtés préfentent une couleur plus fombre : les cuilfes & les -pieds font couverts de bandelettes tranfver- fales. Laurenti , fpec, med. ^^. Vile de Lemnos, Bij 12 E R P E T O a. M. Laurenti croît que la grenouille qui efl décrite & gravée dans le fécond volume de Séba, />/» 70, fig. 4 , ell une variété de cette efpèce. L'affortiment & la difpofiticm des couleurs paroiffent en effet à peu près les mêmes , fi on excepte quelques taches ovales qu'on trouve fur le dos j mais la difterence principale que je remarque entre ces deux individus, c'eii que celui de delTus a cinq doigts aux pieds de devant, tandis que celui-ci n'en a que quatre. Laurenti ,fpec. med. p. 33 , Hila Ranccformis. Surinam. * La R. squelette 9. H. SceUton H, corpore macilento ,, aureo-jlavo , rard in dorjo ru- hedine. Le corps maigre &: d'un jaune doré ; le dos efl parfeméj (jà & là, de quelque tcHKe rouge. ( PI. 7, fig. 4 ), fous le nom de C. ugua. Nous ne connoilTons pas d'autre détail fur la conformation de cette efpcce de raine j mais fila figure qu'en a donnée Scba efl exade, nous pourrions ajouter que fon corps eft trcs- maigre ; '^ç.s cuiffes & fes pieds , dans leur plus grande épailîeur , n'ont pas plus de tiois lignes^ Les pattes de devant ont quatre doigts léparés , & appuyés fur une main alTez large; le pouce efl le plus court.- Les pieds de derrière ont cinq doigts qui paroilTent également didinds & féparés ; le cinquième extérieur efl le plus court; le quatrième fur- paffe tous les autres en longueur j \ç.% autres cioilTent graduellement depuis le premier jufqu'au quatrièuîe.^ Sur le milieu du- dos ,. on voit q'-selques légères teintes rouges,, in- clinées les unes vers les autres y & qi.ii fe xéunilTent en formant des angles , dont le fommet efl dirigé vers l'anus.. Cette efpèce paroît beaucoup fe rapprocher de la gre- nouille tachetés. Séb. I , pi. 73 , fig^ 3., Lau- renti , fpec, med. p. 3^ _ Ze BréJîU IIP GENRE, CRAPAUD, Bnfo. Laurenti , fpec. med. 25". Corpus quadrupes ,. nudum. , orbiculare , verrucofum , aut pujluhfum ,. fordidis fcepè coloribus obumbratum. Caput fubroîundum , vix diflinBum. Oculi prominentes , rubentes ; piipillâ anguflatâ in rhnam. Oris riàus amplijjlmus .- maxillcc tdentulœ. : lingua anncè adlux-rens ,, poflicè îikera, Aures membranâ tecïx:- L O G I E. Dorfum convexum , laterîbus tumîd^o-itp^ fiatis. Abdomen infimum ventricofum, . Pedes anteriores tetradaclyli , fifi , bre-^ vijjimi ; pedes pojîeriores fœpiiis pabnati ^ corpore breviores : hinc faltus cxiguus ^ tardas. Cauda nulia.- Ova in tûcniam. longiffimam connexa : ex' ovo gyrinus , indequè animal. Noàu vagatur; lucem folcmquè peroj'um. Latet per diem irt humidis, obfcuris. Le corps a quatre pattes , nu , arrondi ,, couvert de verrues ou de puflules , & obf- Gurcipar des couleurs fales.- La tête arrondie , à peine féparée du tronc»- Les yeux j^ougeâures , pleins de feu ; la pru- nelle rétrécie. L'ouverture de la gueule très- fpacieufe : les mâchoires dépourvues de: dents : la langue attachée par devant & libre' par derrière. Les oreilles fermées par une membrane. Le dos convexe , & relevé , de part & d?au-- tre , par deux renflemens^ Le bas du ventre gros.- L,&% pieds antérieurs garnis de quatre doigts féparés l'un de Taurre & tiès-courts ; ceux de derrière ordinairement réunis par une- membrane, & moins longs que le corps :.de' là vient que \t^ mouvemens de cet animal, font lourds , & qu'il ne faute qu'à une très*- petite hauteur» Point de q.ueue^ Les œufs attachés à un cordon très-aliongi». De l'œuf, fort un têtard qui fe transforme en- crapaud. Il fort la nuit; il fuit le foleit & la- lumière ; & fe cache pendant le jour dans les lieux obfcurs & huuiides.. * Le Crapaud rayon- vert i. B. V^ariabilis: B. corpore vcrrucofo , colore mutabili : capit& fubtriangalari. Le corps parfemc de verrues & d'une; couleur changeante : la tête prefque triangu- laire. (PI. 6, fig. 2.) On ne peut douter que le crapaud dont iï s'agit ici ne foit celui qui a été trouvé en Saxe' par M. Schreber, ptiifque J\L Pallas avoue que cet individu étoit conforme à celui qu'il a- décrit , & qu'il cite la difpofition de fes cou- leurs j comme formant le quatrième période des métamorphofes qu'il fubit. Sa léte ell un peu renflée par les côtés poflérieurs & lermùiée par deux naijines un peu faillautssg ERPÉTOLOGIE. ce cjuî lui donne une forme triangulaire. La bouche eft dépourvue de dents ; la langue charnue , un peu fourchue à la bafe , & pointue à l'extrémité. Les yeux font fnués très-bas, fur les parties latérales de la tête; les paupières fupérieures font à peine fenfi- bles. Les piedsde devant ont quatre doigts, marqués à leur bafe d'aune verrue confidéra- ble ; le pouce eft le plus gros ; les trois au- tres font d'une longueur inégale & dépourvus d'ongles. Les pattes poflérieureS ont cinq doigts réunis par une membrane intermé- diaire : ils croiffent graduellement depuis le premier doigt intérieur jufqu'au quatrième; le cinquième eft de la longueur du troilicme : on trouve le rudiment d'un lîxième doigt aux pieds de derrière. Ce crapaud change de couleur comme le caméléon. Son dos paroît d'abord blanc, couvert de taches ver- tes , irrégulières , Si de verrues jaunes. Lorf- qu'on le touche & qu'on l'irrite , le corps fe gonfle , & le fond de fa couleur fe change en im gris cendré. Si oh l'expofe aux rayons du foleil , les taches difparoifient ; &: on ne voit plus à leur place qu'une teinte uniforme & cendrée. Lorfqu'il efl engourdi par les froids de l'hiver, on aperçoit une couleur de chair entre les taches vertes dont le corps eft pa- naché. Les individus confervés dans l'efprit de vin font d'un gris jaune , tacheté d'un brun olivâtre. Il règne fur les côtés une ligne brune; les verrues font d'un jaune faie : il y a quelques petites taches fur le ventre. M. Edier , qui a fait les obfervauons que nous avons rapportées fur les changemens de couleur , ajoute que fon coaffement imite le bruit d'une porte qin n'efi pas graiflee ( Knarrend). Sa longueur ordinaire ell d'en- viron deux pouces trois lignes. Laurenù , /pec, med.f. 27 , Bufo Schreberianiis. Pall. fpicil. Zoal. fajc. "] , p. I . Hijl. Nat. des quad. ovip, de M. le Comte de la Cépéde , Z?. J08. La Saxe, V Allemagne. ♦. Le C. couleur de feu 2. B. Igneus B. corpore verrucofo ; fuprà olivaceo & maculis Tiigris confperfo ; fiibtùs albido , ccerulefcente , punâis lœté miniatls. Le corps couvert de verrues, olivâtre, & panaché de taches noires en deffus ; par defTous , d'un blanc bleuâtre, moucheté de taches d'un beau vermillon. ( PI. 6 , fig. $ & 6. ). C'efl; le plus petit de tous les crapauds. hQs deux figures que nous en donnons re- 15 préfentent 'à peu près la grandeur naturelle de ce reptile. Sa tête eïl aplatie comme le corps , & fe termine par un raulëau ar- rondi. Les yeux font gros, faillans , & placés prefque fur le fommet de la tête. Ces organes préfentent un phénomène très-fingulier : lorf- que l'animal ell dans l'obfcuritc, fa prunelle eft orbiculaire ; mais expofé au foleil , il la con- traéle au point qu'elle prend alors une figure triangulaire , dont le contour eil: doré : la relie de l'oeil ell d'un jaune brun. Les pieds de devant ont quatre doigts dillinds & fépa- rés ; ceux de derrière en ont cinq réunis , jufqu'à leur extrémité , d'une membrane in- termédiaire : ils croiffcnt en longueur depuis le pouce jufqu'au quatrième doigt; le cin- quième efl de la longueur du troifième. Tout le corps eil couvert de verrues qui varient en couleur &• en grandeur : celles du dos ont la couleur du fond ; celles dé l'abdomen , qui font les plus (aillantes, préfentent une couleur blanche ; celles de la gueule font d'un blanc de lait. De plus , le dos elt oli- vâtre, &<. obfcurci par des taches fombres; le deffous du corps, la gueule, les pattes, & la plante des pieds ont des taches d'un beau vermillon , fur un fond d'un blanc bleuâtre : on voit fur les doigts 6ms pieds poflérieurs & fur les pattes antérieures , des bandelettes tranfverfales. Lorfqu'il ell fur le bord d'une rivière, & qu'on l'approche, il s'élance dans l'eau , comme fait la grenouille ; & quand iî eil éloigné de l'eau , il fe tapit contre terre comme pour fe cacher. Son coaiTement en- trecoupé reffemble à la voix d'une perfonne qui rit. Il aime à fe tenir au foleil fur le bord àss eaux ; &: la femelle pond fes œufs par pelotons , Si. non point difpofés à la file [es uns des autres , comme font ordinairement les crapauds. Roefel , pi. 22 & 25. Les ma- rais du Danube, . a. M. Laurenti a vu une variété de cette efpèce qui avoit le ventre noir , avec des points & des taches d'un beau blanc. Laur, Jpec, med. p. 29 & I2p. Le C. goitreux 5. B. Ventricofus B^ âorpore tuberculato , fu/co ; rugis tribus longitudi- nalibus in dorfo pofleriori : jugulo promï- nulo. Le corps hériffé de tubercules, & d'une couleur brune ,• la partie pollcrieure du dos filonnée par trois rides longitudinales ; un gonflenient à la gorge.* - Ce crapaud a une tête ^roi-fphérîcjiie j 14- ERPETOLOGIE. avec des yeux faillans , & un tronc d'une forme arrondie. Le ventre eft gros , & la région des hypocondres très -enflée. La partie fupérieure du cou eft chargée de tu- bercules difpofés fur des lignes longitudi- nales ; l'extrémité du dos eft marquée de trois lignes relevées en faillie, qui fe dirigent vers l'anus. On obferve , fur le devant de la poitrine, une grofle verrue très-faillante. Les pieds de devant ont quatre doigts féparés ; îes deux extérieurs font réunis à la bafe : ceux de derrière en ont fix , en comptant le pouce qui eft très-court ; le cinquième doigt eft fort long. Tout le corps de cet animal eft brun. Linn. muf. Adolph. Frid. p. â^ , f. n. 55"^, Rana Ventricofa. Laurent, fpec. med. 2.6. L'Inde, Le C. pipa 4. B. Pipa B, corpore tuberculis confperfo , nigrefcente : digitis antïcis , apice quadrldentatis ,• pojîicls unguiculatis , pal- matis. Le corps hériffé de tubercules & noirâtre : les doigts des pieds antérieurs divifés au fcJm- met en quatre petites dentelures ; ceux de derrière garnis d'ongles & réunis par une membrane. ( P^- 7) %• 2. ) Le tronc de cet animal a une forme ellip- tique. Sa têrcj qui eft inclinée à l'égard du dos , s'étend de chaque côté en pointe ob- tufe , dirigée horizontalement j enfuite elle fe rétrécit en un fommet obtus vers fa partie antérieure : en forte que dans fon enfemble, elle préfente une ligure triangulaire. Les yeux font fitués vers le milieu de la mâchoire fu- périeure ; ils font petits, un peu arrondis, -& très-écartés l'un de l'autre. L'ouverture de ■la gueule eft réferrée de bas en haut , mais •fort large en travers. Les pieds de devant ont quatre doigt alongés, libres, dépourvus d'ongles , & terminés par quatre petites divi- iîons aiguës ; les p'ieds de derrière en ont cinq garnis d'ongles & d'une membrane in- termédiaire. Le fond de la couleur eft d'un brun plus ou moins foncé , avec de très-petites taches roulTes ou rougeâtres. La femelle diffère du mâle, en ce qu'elle eft beaucoup plus grande. Celle qu'on voit ad Cabinet du Roi a cinq pouces quatre lignes de longueur, depuis le bout du mufeau jufqu'à l'anus. On a remarqué auftl qu'elle a les quatre divifions qui terminent les doigts des pieds antérieurs, plus fenfibles que dans le mâle. La régéné- ration du Pipa offre un phénomène des plus extraordinaires. Auffi-tôt que la femelle a pondu fes œufs, le mâlè les ramafle avec fes pattes , les étend fur le dos de la femelle , &: îes arrofe d'une liqueur qui les féconde , &: qui forme , en s'épaiftiffant , des efpèces de cellules autour de la coquille. Là , les œufs groffiflent , [qs petits éclofent , & fortent de leurs cellules après avoir paffé par l'état de têtard. On a compté fur le dos d'un Pipa femelle deux cent vingt cellules ; chacune renfermoit fon embryon. Les Nègres man- gent ces crapauds avec avidité. Linn. J, n, ^Jij. Laurenti , fpec. med, 24. Surinam. •^ Le C. agua y. B. Agua B. corpore verrU' cofo ; fuprà cinereo- flavefcente , maculis fu- Irufis nebulato; fubdis glabro : gutture quafi col lare injlruclo. Le .corps couvert de verrues & d'un gris jaunâtre en deffiis, avec des taches roufsâtres; liffe par deffous : une efpèce de collier fous la gorge. C'eft un gros crapaud d'une forme circu- laire. Sa tête eft courte, & terminée en avant par ww mufeau obtus : fes yeux font gros , étincelans. La tête eft féparée du tronc par une efpèce de collier qui fait le tour du cou. Les pieds antérieurs ont quatre doigts diflinds & larges à leur extrémité ; ceux de derrière en ont cinq réunis par une mçmbrane intermédiaire : les quatre doigts intérieurs croiffent graduellement ; le premier & le der- nier font \ç,% plus courts. Lafurface fupérieure du corps eft chargée de verrues , & parfemée de taches roufsâtres , difpofées comme par flammes ; le deiïbus du corps eft liffe , mais orné de taches de la même couleur. Un indi- vidu de cette efpèce, qu'on voit au Cabinet du Roi, a fept pouces quatre lignes de lon- gueur depuis le bout du mufeau jufqu'à l'anus. On a gravé la Raine fquelette , au lieu du Crapaud agua , fur la pi, 7 , fig. 4. Nous nous fommes aperçus trop tard de cette er- reur, & nous n'avons pu la corriger. Laurent, fpec, med. p. 2.6 , bufo Brafilienfîs. M. le C. de la Cépède , Hi/I. Nat. Jes quadfup. ovip, 606. Uile de Cuba , le Bréfit. Le c, marbré 6. B. Marmoratus B. corpore fuprà ex rubro & cinereo ^ marmoris inflar , variegato : abdomiae flavo , maculis aigris confperfo. Le corps marbré de rouge & de gris en deffus ; le ventre jaunâtre, parfemé de taches noires. ( PI. 7, fig. j. ) Celui-ci reffemble un peu à ï Agua , mais il eft beaucoup plus petit. Les proportions ■ de la tête , la dîfpofition des doigts , leur , longueur refpeâive font à peu près Jes mêmes fur l'un & fur l'autre : ils ne différent entre eux que par la taille & la diftribution des , couleurs. Séb. 2, pi. "Ji , fig. 4 6- j. Laur, fpec. med. aç. Surinam. * Le C. brun 7. B. Fufcus B. corpore lœvi^ maculis fufcis , conjluennbus variegato : viuà longhudlnali , candicante in medio dorfo. Le corps liffe , parfemé de taches brunes , rapprochées les unes des autres : une bande- • lette longitudinale , blanchâtre fur le milieu dudos. (PI. 5, fig. 3.) Suivant l'obfervation de Roefel , la tête de ce reptile eft pins convexe que celle des -auu'es efpècès de ce genre. Ses yeux, qui ■ font d'an jaune pâle , offrent encore une particularité qu'on ne remarque point dans \ts autres crapauds : la fente que forme la paupière en fe contradant, eft fituée perpen- . dicuiairement, au lieu d'être tranfverfale. Les doigts des pieds antérieurs; font au nombre de quatre ; on en conipte cinq à ceux de . derrière : ils croiffent graduellement depuis le pouce jufqu'au quatrième; le cinquième eft à peu près de la longueiu' du troilième : ils font réunis , prefque jufqu'à l'extrémité , par une membrane intermédiaire. Sous la plante des pieds poftérieurs , on trouve un faux ongle qui a la dureté de la corne. L'af- ped: de cet animal préfente à peu près la ; ligure d'une carte géographique , par la dif- . pofiîion des taches brunes , irrégulières, dont le corps eft couvert. Les plus larges & les plus foncées en couleur occupent le milieu du dos; celles des côtés font moins foncées & . vont en diminuant de grandeur : chaque , tache eft bordée d'une teinte plus fombre j le fond eft d'une couleur blanchâtre. La fur- face du dos eft partagée , dans toute fa lon- gueur, par une bandelette im peu plus claire. Lorfque ce crapaud eft irrité, il exhale une . odeur fétide qui participe de celle de l'ail -& qui fait pleurer. Gefner prétend qu'il eft i très -venimeux , & qu'il a vu mourir une - femme qui avoit mangé des herbes impré- . gnées de fon venin. Rœfel affure que iorf- qu'on faifit ce crapaud par la cuifle , il poufte des cris femblables au miaulement du chat , & qu'il répand à l'inftant fon odeur .empoifonnée. La figure que nous avons indi- quée repréfente le mâle &: la femelle pen- dant leur açcouplenaent. On voit a,u deffous E R P Ê T O i; O G I E. ^ 15 les œufs que jette la femelle, ils font collés enfemble par une matière glaireufe , & for- ment un long cordon. RœJ'. pi. 18. Laurent. fpec, med, p, 122. * Le C. KIEUR 8. B, Ridibundus B. corpore partim verrucofo , maculis fufcis variegato : vittâ longitudinali flavâ aut viridi in média dorfo. Le corp'â couvert en partie de verrues & détaches brunes : une bandelette longitudi- nale 5 tantôt jaune, tantôt verte, fur le milieu du dos. De l'aveu des Naturaliftes, ce reptile eft un des plus gros de cette famille ; il pèfe quelquefois plus d'une demi-livre. Il a le corps arrondi , ramafTé ; la tête fur-tout très- large. La paupière fupérieure eft ronde & couverte de pores ; celle de deffous eft rem- placée par une, bordure épaifle. Le dos eft parfemé d'une multitude de pores ; & ïes côtés , d'un grand nombre de verrues ; le ventre eft lilTe. On compte quatre doigts diftinds & féparés aux pieds de devant ; & fix palmés à ceux de derrière : les ims & ïts, autres fout arrondis ,, dépourvus d'ongles, Se garnis en delTous de tubercules. Le fond de la couleur eft d'un, gris cendré, marqué de plufieurs grandes taches brunes , entre les- quelles il y en a de plus petites. La furface du dos eft comme partagée , dans toute fa longueur , par une ligne tantôt jaune , tantôt verdâtre. La partie poftérieure du corps ell rayée en deffus; par deffous, elle eft blan- châtre & ornée de raies brunes. Le coafTe- ment de ce crapaud reffemble à celui d'un homme qui rit à une grande diftance. M. Je Gomte de la Cépède prétend, peut-être avec raifon , que ce crapaud doit être confondu avec le brun ; cependant les verrues , les pores, la difpofition des taches, les raies de la partie poftérieure du corps , la couleur de la bandelette du dos , le nombre des doigts des pieds de derrière , le fon de fa voix , & le fîlence que garde M. Palîas fur l'odeur qu'il exhale , m^'ont déterminé à en faire urje efpèce particulière. M. Pall. Suppl, à fon. voy. Hifl. Nat, des quadrup. ovip. de M, le Comte Ae la Cépède , p. j'po. Les bords du W^olga , du Jaik , les environs de la mer Caspienne. * Le c. pustuleux p. B, Fuftidofus B. corpore veficulis flavicantibus confperfo ; fuprà ex. rufo-cinereo utrinqiie maculato', fubtùs gri" feo , maculis fufcis variegato. iS ERPÉTOLOGIE, Le corps hérîffe de pudules jaunâtres; la furface fupérieiue d'un roux cendré , avec des taches de part & d'autre; le ventre gris, tacheté de brun. C PL 7 , fig. 1 . ) La tête de ce crapaud eft arrondie dans tous les fens ; fa circonférence ne fait à peu près que la moitié de celle du ventre. Les yeux font gros , & la gueule très-fpacieufe. Les pieds de devant font divifés en quatre doigts longs , pointus , & comme garnis d'épines : le fécond égale en longueur le troifième; le preiaiier efl aufTi long que le dernier. Les pieds de derrière ont cinq doigts réunis par une membrane ; le deuxiè- me extérieur efl le plus long. La tête , le dos, & [es pieds font couverts de pullules jaunâtres ou d'un blanc de lait , fuivant M. Laurent! ; les plus grandes fe trouvent fur la tête & fur les pieds de devant. Laurenc, fpec. med. p, 26. Les Grandes-Indes. Le C. cornu 10. B. Comuius B, corpore mu- ricaio , flavicante , fajViato : fuperciliis çoni- cis : dlgitis pojlicis in mare femi-palmatis ; in fœmina fijp-s. Le corps hériffé d'épines , jaunâtre , & marqué de plufieurs bandelettes : [qs pau- pières en forme de cône : dans [es maies , Its doigts des pattes poftérieures réunis par une membrane jufqu'à la moitié de leur lon- gueur ; dans les femelles , ils font féparés. (PI. 7,%. 5.) Il n'y a pas peut-être dans la Nature d'ani- mal plus hideux que cekit-ci. Sa tête fait à peu près le tiers dt fa longueur : l'ouverture de fa gueule efi aufll large que le tronc ; la langue eft épailTe , adhérente au palais: [es narines occupent le milieu de l'efpace qui fépare les yeux de l'extrémité de la mâchoire fupériein"e ; fes paupières ont la fo'"me tl'un cône aigu, très-alongé, ali milieu duquel les yeux fent placés. Cexte conformation , fi ex- traordinaire , fait paroitre ce reptile armé de deux cornes, & lui dontie un afpeâ affreux. Le tronc, réuni avec la tête, a une forme ovale; fa plus grande épaiffeur eîi vis-à-vis les pieds antérieurs; enfuite il s'amincit vers les deux extrémités. On voit de chaque côté quatre plis relevés en faillie , qvti s'étendent fur la longueur du dos; le plus bas, qui ell auffi le plus faiilaijt, fépare le dos du ventre. Un dernier caraâère met le comble à fa dif- formité- Lorfqu'il eft adulte, la furface fipé- rieure du uonc & des membres fe couvre d'une infinité d'aiguillons très -pointus. Il a quatre doigts féparés aux pîeds antérieurs; ceux de derrière en ont cinq réimis jufqu'à la moitié de leur longueur par une mem- brane intermédiaire. Selon Scba, la femelle diîïere du mâle , en ce qu'elle a tous fes doigts diftinfts & féparés. Le doigt intérieur de chaque pied, étant ttès-écarté des autres , donne à ces paites une reffemblance impar- faite avec la main de l'homme. Le fond de la couleur ell: jaune ; des bandelettes brunes font placées ea long lur le dos , & en travers fur les pattes & fur les doigts : une large bande blanchâtre s'étend depuis la nuque jufqu'à l'anus. Linn. f. n. ^^6. Séb. I , pi, 71 , Jig. I & 2. La Virginie , Surinam. Le c. commun ii. B. Vulgaris B. corpore cinereo-plujnbeo , tubercuLis rubellis exajpe- rato : prominendâ molli utrinquè ad lauru coin. Le corps d'un gris livide , hériffé de puH. tules rougeâtres : une éminence moile , de part & d'autre, fur les parties latérales du cou, (PI. 6, fig. I.) C'ell: encore un des plus hideux & à.zs plus difformes de tous les animaux. En voyant fon corps ramaffé, arrondi, lourd, & couvert de puli-.des, on ell tenté de le prendre pour uii produit fortuit de i'humidii.é & de la pourri- ture , ou pour \\\\ de ces jeux bizarres qui échappent à la nature. Sa tête eft groffe , 6c fe termine par un mufeau obtus & arrondi r fes yeux font gros , pleins de feu , &: garnis de paupières failiantes : fa gueule eft bordée de gencives raboteufes, qui retiennent forte- ment ce qu'elles ont faili. Le principal ca- radère diftinclif de cette efpèce eonfilîe dans une excroiffance en forme de rein , percée de plufieurs pores , & fiiuée fur les parties lat raies de la tête, au deffus des oreilles. Les pieds de devant ont quatre doigts diftinds & féparés -, ceux de derrière en ont cinq réunis, jufqu'à la moitié de leur longueur, par une membrane intermédiaire : les deux doigts du milieu font les plus longs 5 le pouce eft gros & très-court. Le dos eft con- vexe , &: le ventre paroît toujours enflé. On a remarqué que les verrues puftuleufes dont le corps eft hériffé, font plus é\Qvtç.s fur Je dos , fur les feffes ; & qu'elles diuiinuent fenfiblement en nombre &: en groffeur, à me- fure qu'elles approchent du ventre : on voit cotderdeces puftn les une liquein-laiteufe, dont le contact n'eft poi -t dangereux, comme on l'a cru pendant long-temps. h%s couleurs de ce reptile E R P É T Ô - ïcptîle varient dans les différentes faifons de l'année. Au printemps, la furface fupérietire efl ordinairement brune; enfùite elle devient olivâtre , noire , ou mélangée de rouge & de jaune. Les excroifTances du cou font toujours ■ brunes. En général, les femelles n'ont pas des couleurs fi foncée»; le dos eft brunâtre , tacheté de noir. Le crapaud a les membres €i difproportionnés , qu'il n« peut point mar- . cher; on Je voit fe traîner lentement dans les eaux croupiiTantes , dans les fumiers , dans . les caves , ou dans les antres profonds qu'il - habite. Ceux qu'on trouve en Europe font ■ gros à peu près comme le poing ; mais il y «n a à la côte de Guinée qui ont la circon- férence d'une alîïette. La figure que nous avons donnée efl défedueufe , en ce qu'elle ne repréfente que trois doigts aux pieds de devant ; & trois aux pieds de derrière , dé- pourvus de la membrane intermédiaire. Linn. yl /z. 3 j-j. L'Europe, V Afrique. f' Le C. bufina 12. B. Bufina B. corpore fubverrucofo , grifeo , fuprà maculis viren- tibus : capite Jîmo : puflula ponè oculos finuata. Oih. Frid. mull. Zool. dan. prodr. F- 3T- Le corps parfemé de verrues , d'une cou- • leur grife, avec des taches vertes fur le dos : ■ la tête terminée par un mufeau court : une pullule échancrée derrière les yeux. Ce font là tous les caradères queM.Muller attribue à ce crapaud qu'il a découvert le pre- rnier,& qu'il diftingue de i'efpèce précédente : il ne dit point dans quel pays on le trouve. * Le C. vert ij. B. Viridis B. corpore ver- rucofo , viridi-maculato : verrucis macularum concoloribus ; intervallorum rubris ; incerme- ,: diis bicoloril>us. Le corps couvert de verrues & tacheté de vert : \e% verrues font de la même couleur , que les taches ;■ celles des intervalles font rouges ; & celles qui fom fituées en partie fur les taches vertes , & en partie fur les in- tervalles , participent de la couleur verte & de la couleur rouge. Le corps de ce reptile eft ramafle , arrondi, & parfemé de verrues , excepté fur le devant de la gueule & fur les extrémités des pieds. Ses yeux font faillans , comme dorés , & garnis de paupières demi-globuleufes , mar- quées d'une tache noire. Les pieds anté- rieurs ont quatre doigts libres , dirigés en dedans ; ceux de derrière en ont cinq réunis • à la baie par une membrane intermédiaire ; C ô c I E. 17 les quatre intérieufs croiffent graduellement; le quatrième eft le plus long ; le cinquième eft de la longueur du fécond. M. Pallas ob- ferve qu'il y a , de part & d'autre , à la racine <\e% pieds , un petit durillon , qui femble conflituer deux nouveaux doigts. Suivant M. Laurenti, le fond de la couleur eft d'un blanc livide, parfemé, fur la liirface fupé- rieure , de taches vertes , légèrement ponc- tuées, entourées d'une ligne noire, & fou- vent réunies enfemble. \,es verrues dont le corps eft couvert prennent la couleur des taches fur lefqùelles elles font appuyées; celles du venue font livides. Selon M. Pallas, Je deflus eft d'un gris cendré bleuâtre, marqué de plufieurs taches brunes ou noirâtres, quel- quefois rondes, fouvent iirégulières ; le def- fous du corps eft blanc. Les deux reptiles dé- crits , l'un par M. Pallas , fous le nom de Kana fitibunda. Se l'autre par M. Laurenti, fous la dénomination de Buff^o viridis, préfentent fi peu de différence, qu'ils ne font tout au plus que deux variétés de la même efpèce. Ce cra- paud fe cache , pendant le jour, dans les fen- tes des rochers, &. ne fort que la nuit. Lau- rent, fpec. med. p, 27 & m. PalL It. vol, 2. Vienne en Autriche, les défens du Jaïk, Le C. ckiaed 14. B. Muficus B. corpore verrucofo , lurido fufcoquè maculato : humeris gibbis , punclatis : pedibus anticè &■ pojlicè quinque-digitatis. Le corps couvert de verrues , moucheté de brun & de livide : les épaules relevées en bofle , & criblées d'une Infinité de petits trous : cinq doigts aux pieds de devant , &: autant à ceux de derrière. Ce crapaud eft un des plus gros que l'on connoiffe. La paupière fupérieure eft ridée Se hériffée de verrues. L'épaule forme , de chaque côté, une faillie ovale, criblée d'une infinité de petites cavités. Les cuifTes & le ventre font couverts d'une multitude d'afpé- rités. Les pieds de devant ont cinq doigts; ceux de derrière en ont le même nombre, mais réunis , à leur bafe feulement , par une membrane intermédiaire. Les ongles font à peine fenfibles. Cet animal ne celfe de coafTec le foir & pendant toute la nuit , ce qui lui a fait donner le nom de crapaud criard. Linn. f. n. jy^ , Rana mufica. Les eaux douces de Surinam. Le c. bossu ly. B. Gibbofus B, corpore r«- gofo , albo cinereoquè vario : teniâ longitudi~. nali fubfufcâj utrinqùe laciniàtâ in dofjb, ^ C E-R P^;É-T'0)L a G^I Le corps rljdé ,MnéIangé de bknc & de gris : une bande brune fur le dos, longitudi- nale, & découpée de part & 4'au.tre. (PI. i3r La lête de ce reptile- eft petite, obtufe , & : enfoncée dans la poitrine. Son. corps ridé, / OTais fans verrues, efl ovale, & nué de blanc - & de gris. Sur le milieu du dos, on voit une ' bande un peu pâle , dentelée de part & d'au- -ire, qui fe prolonge vers l'anus. Les pieds : de devant font garnis de quatre doigts libres , ■: féparés , & fans ongles ; le troifièrae du côté : extérieur eft le plus long. Les pieds de der- . rière ont fix doigts également diflinds j le ' premier doigt extérieur eft le plus court , & • Je fécond du même côté eft le plus long de -tous. L'anus du Bojfu n'eft point faillant, comme celui des autres crapauds. La ligure ; que nous donnons ici reprélente la grandeur naturelle de l'animal j nous l'avons tir\ée de l'ouvrage de M. le Comte de la Ce- -pède, qui a fait graver un individu qti'on conferve au Cabinet du Roi. L'mn.f. n. jfy. - Rana Gibbofa Laurent, fpec. med.orj. M., le C, ' de la Cepède , Hlfi^ Nat^ des quadrup, ovip. - i'' S99' ^^^ Indes orientales. . ■ - ' * Le C. CALAMifE l6. B.Caldmita B. corpore ' .olivaceo, pufluîato : lineâ fulpkureâ ïongitu- :dinali in^medio darfo ; tœniâ utrinquè Jlavù- 'rubrâtrivutatâflateràli, . ; Le corps olivâtre. & couvert de pullules : i une ligne longitudinale, eoulenr.de foufre, . fur le milieu du dosj une bandelette mêlée cde .jaune de de rouge s'étend, comme par ' ondulations, de chaque côté du corps. (PU L'enfemble du corps préfenre à peu près . Jes mêmes dimenfions qu'on obferve fur le frapaud brun ; maiff on' trouve- Aé^-^s.- ra.étères qui le diftinguent effcntiellement Àe toutes les autres efpcces de ce genre, Sen dos eft couvert de puftules brunes fur le dos , rouges vers les côtés, d'un rouge pâle près àt% oreilles, & d'une couleur de chair vers \Qi angles de la gueule, qù elles font grou- pées. La furface fupérieure du corps n'efï pa§ moins diverfitice que la cotileur des puftules. Le dos eft olivâtre , & marqué , depuis l'extrémité de la mâchoire fupérieiir© julqti'à l'anus , d'une ligne couleur de foufre; on oblerve aufti de chaque côté, depuis l'cçil .jiifqu'à l'origine des cuifles , une bandelette d'une largeur inégale , formant diverfes on- dulations & une dentelure en fes bords : ifa couleur, qui efl d'un rouge clair, mélangé de jaune, prend une teinte plus foncée .y§rs les parties inférieures j les côtés du ventrg ,. les quatre pattes , & le tour de la gueule ,. font parfemés de plulîeurs taches inégales ;& olivâiies , fur tin fond cendré. Ce crapaucÇ" eft remarquable, fur- tout paria confornvi- tipn des pieds ; ceux rfe devant ont quatre doigts,, &i. ceux de derrière cinq : les uns.& les autres font dépourvus de la membraçe interpiédiaire , & leur extrémité efl garnie d'unç peau dure comme la corne. Pe plu$ ^ les pieds de devant ont , à l'endroi{ qui cqr- refpond à la paume de la main j deux pfpèces de faux ongles , dont le Calamité fe fert poiir grimper. Il court pomme les rats , & monje jufqu'à la hauteur de trois pieds, le long des. iTiurs, pour regagner fa retraite. Lprcf- qu'on le tourmente , il lance une liqueur qui-' a une odeur femblable à celle de la poudre jenflammée, mais beaucoup plus forte. Rœfel préfume que cet animai eft venimeux. Laur,> fpec. med, p. 27^ SECONDE CLASSE. Reptiles qui ont une queue. I". G E N R E. Tortue, Tejludo. Unn.f. n. 35-0. Corpus quadrupes j tefiâ dorfali ojfeây sut- til&gineâ vel corîaced ohieSum i fubtiis fterno ojjeo vefiitum, ' Caput ovatum , fubconicum , fœpè apiçt rojîratum, Collum cjlindricum , ru^ofum» Ê A P È t X)cutl latérales prominénces. Maxilla fupe- rior inferiore pauLû longior. Dentium loco ^ maxilla: dencatO'crenatce, Aures fquamis claufœ. Tejla duabus confiât latnïnis ; fuperïore fcilicet & inferiore, Superior in aliis., forni- cis infiary concava ; in quibufdam deprejjior ; inferior complanata : utraquc fcutellis inf- tru3a. Pedes quatuor fquamofi , unguiculati : in marinis pinnlformes ; in palufirïbus obtufi , indivifi; in terrefiribus verà fijji, Cauda brevis , conica , bafi^ rugoCa , apice dura. Ova ponunt quâ autfub arenâ reconditntur, aut aquis ad littora fia gnantibus fupe matant : ibiquè incubationis cura foli relinquitur. Ex ovo prodeunt perfeclijjima jam animalia, ■- Le corps à quatre pattes , revêtu fur le dos d'une écaille ofleufe, canilagineufe, on fem- blable à du cuir ; & couvert en deifous d'un plaftron ofleux. La tête ovale, conique, quelquefois ter- minée par un bec. Le cou cylindrique , f)liffé. Les yeux gros & fitués fur les parties atérales de la tête. La mâchoire fupérieure un peu plus avancée que celle d'en bas. A la place des dents , les mâchoires crénelées en forme de dentelure. Les oreilles fermées par des écailles. La couverture qui enveloppe le corps eft compofée de deux écailles; l'une fupérieure, l'autre inférieure. L'écaille fupérieure efl concave, comme une efpcce de voûte, dans quelques individus j & moins convexe dans d'autres. L'écaille inférieure eft entièrement plate : l'une & l'autre de ces écailles font garnies de. plufieurs pièces. Quatre pattes écaiileufes & armées d'on- gles : elles font en forme de nageoires dans les tortues de mer ; obtufes & ramaffées dans les tortues des marais; divifées en doigts dif- dinâs & féparés dans \es tortues de terre-. Là queue cotrrte, conique, ridée à la bafe, d'une co-:fiftance dure au fommet. Les tortues pondent des œufs qu'elles ca- thent dans le fable , bu qu'elles dcpofent fijr la furface des eaux ftagnantes : là , ils éclôfent fous l'influence dii foleil. Les jièrits fgrient tout foraiés du centre de rœufi. -• • i . ô L o ô î f: \9 * Efpèces qui ont les pieds en forme .da nageoires. La Tortue franche i. T. MjdasT. pedibus pinni-formïbus : tcfiâ cordatâ , margine un-- dulatâ : ungulbus palmarum binis ; plantarum folitariisi Les pieds en forme de nageoires : la cara- pace en cœur , & ondée fur Çt% bords : deux ongles pointus aux pieds de devant ; & un feul à ceux de derrière. (PI. 5 , fig. 2. ) La tête de ce reptile eft ovale, convexe en deffiis, comprimée par les côtés, en pente, & amincie vers l'extrémité antérieure. Le mufeau fe termine par une faillie arrondie, lifle , compofée d'une fubRance olleufe : les narines, qui font larges, occpent le milieu de cette convexité. Les yeux font très-gros , faillans, & ovales. La mâchoire fupérieure efl; beaucoup plus avancée & plus large que l'inférieure. On lie trouve point de dents proprement dites dans la gueule , mais le bord des mâchoires efl crénelé en forme de cils. Le cou eft nu, alongé , flexible. La carapace , cpii a ordinairement quatre ou cinq pieds de long , fur trois ou quatre de large, eft en forme de cœur, entourée de lames , dont les plus grandes font les plus éloignées de la tête ; & qui, terminées à l'extérieur par des lignes ■ courbes , font pa- roître ce même bord comme bndé : le difque de cette couverture efl compofé de lames , dont le nombre & la figure varient (iiivant l'âge, & peut-être fuivant le fexe de l'indi- vidu. Le plaftron eft moins dur & plus court que la carapace ; il eft garni de vingt-i!*ois ou vingt -quatre pièces difpofées fur quatre rangées. Les pieds de devant font très-alon- gés , & pourvus de doigts réunis par une meuibrane. Aux pieds de derrière , lé pre- mier doigt , qui eft le plus court , eft le feul qui foit garni d'un o:igle aigu & bien apparent ; le fécond doigt a un ongle plus petit, plus arrondi ; les trois autres n'en ont que de membraneux & peu fenfibles'J tandis qu'aux pieds de devant , les deux doigts intérieurs font garnis d'ongles aigus; & les trois autres , d'ongles membraneux. La queue eft très -courte, d'une figure co- nique ; elle eft recouverte par la carapace. Lorfque l'animal eft dans l'eau , la furface fupérieure du corps paroît d'un brun clair, tacheté de jaune. Cette efpcce de tortue eft C i] fore commune a l'He de l'Afcenfion. M. de Saint-Pierre , qui y a paffé en mars 1771 , à foii retour de l'île de Fraîice, nous a donné des détails fort intéreffans fur la manière dont on prend ces animaux. « Nous fûmes , dit-il y » dans la grande anfe attendre les tortues. » Nous étions couchés fiir le ventre , dans » le plus grand filence. Au moindre bruit , » cet animal fe retire. Enfin nous ea vîmes » fortir trois des flots j on les diftinguoit » comme des malTes noires qui grimpoient M lentement fur le fable du rivage. Nous » courûmes à la première; mais notre impa- » tience nous la fit manquer : elle redefeendit » la pente & fe mit à la nage. La féconde » étoir plus^ avancée & ne put retourner fur » fes pas ;. nous la jetâmes fur le dos. Dans )) le refte de la nuit &■ dans la même anfe , » nous en tournâmes plus de cinquante , » dont q.uelquês-unes pefoient cinq cents » livres. Le rivage étoit tout creufé de trous , » où elles pondent jufqu'à trois cents œufs » qu'elles recouvrent de fable, où le foleil » les fait éelore. ..... Sur les dix- heures du » matin , la chaloupe vint embarquer les tor- » tues. Comme la lame étoit groffe, elle fe » mouilla- au largey& avec une corde placée » à terre, en va & vient ,. elle les. tira à elle » l'une après l'autre. » Cette manœuvre nous occupa toute la » journée. Le foir on remit à la n^er les tor- » tues quinousétoient inutiles. Quand elles » font long-temps fur. le (los , les yeux, leur » deviennent rouges comme des cerifes, & » leur fortent de la tête. Il y en avoir plu- . » fieurs fur le rivage, que d'âut.es vaiffeaux » avoient laifTé mourir dans cette iituarion. » C'eft une négligence criieUe»-. f^oy^ à L'île de France ^ vol. 2, p. 5)3 & $6. Linn.-f. n. a. Selon Linne , on connoît une variété dans cette efpècejdDnt le caraâère diflindif confifle à n'avoir qu'un feul ongle pointu aux pieds de devant & de derrière. Linn^ Amen. Acad. 1 , p. 287, ra. 7.. *' La t. écaille-verte 2. T. P"iridl--fqua- mofa T. pedibus pinnl-fonnibuT : teflâ ovacdy fquamis viridibus injlrucîd: urtguibus palma- Tum binis i plantarum folïtarÏLS . Les pieds en ferme de nageoires : ia cara- pace ovale, couverte d'écaiiles vertes : deux ongles aux pieds de devant, & un feul à ceux de derrière. A peine ayons-nous des caraâeres fuffifans E R P ]^ T O L O G I E, pour diflinguer cette tortue des' autres efpèce» de ce genre. D'après les obfervations quir ont été communiquées à M. le Comte de la Cepède, il réfulte qu'elle a la tête petite^ arrondie , &; la carapace garnie d'écaillés fort minces , très-tranfparentes , & d'une belle Gouieur verte : du relie , elle reflemble à la Tortue- franche par fa forme & par 'fes^ mœurs. On a remarqtié encore qu'elle efl- conftamment plus petite d'environ un quart.- Sa chair pafTe pour un mets très -délicat.' • M. ïe €. de la Cepède, TliJÎ. Nat.des quai,, ovip. p. 5)2.. M. Bomare y DiU. dHïft. Nau tom. 1. Dampier, tom.- 1, p.^11 i. La- mer du Sud, le golfe du Mexique, les rivages du Nouveau-Monde , en deçà & en delà de-' la ligne.. *' La t. caouaxe 5. T. Caouana T^ pedibup pinni-formibus : tejlâ ovatd , margine fer rata f fcuteUis mediis poflicè acutis : unguibus pal'^ marum plantarumquè binis. Les pieds en forme de nageoires : la cara-»- pace ovale,, avec des dentelures en fes boïdsj'- les pièces du m.ilieu terminées en pointe : les> pieds de devant ôc ceux de derrière garnis de' deux ongles» Cette efpèce furpafle en grandeur la Tor~- tue-Franche ; elle en diftere encore par la* grufleur de la tête ,-la grandeur de la gueule j^ l'alongement & la force de la mâchoire. fu-^ périeure; Suivant Brown , fon cou efl épais »• GO\ivert d'une peau lâche , ridée , & garnie ,- de diftance en. diftance, d'écaillés calleufes.- Le tronc efl' ovale , revêtu d'une carapace" plus large au milieu 8< plus étroite par der-- rière ,. que dans les autres efpèces : le con- teur de cette couverture efl garni: de lames- qui forment , à l'extérieur , une dentelure' femblable à celle d'une fcie. Le difque eft compofé de trois rangées longitudinales; d'écaillés : les pièces de la rangée du milieui fe relèvent en bofle, & finiffent poflérieure— ment en pointe. Le plafti onfetermine, du coté- de l'anus , par une forte de bande un' peir arrondie par le bout ; il efl garni de vingt- deux ou vingt-quatre écailles. Les pieds de devant font plus longs, mais moins larges que' ceux de derri^^re ; les uns & le5-. autres font: revêtus d'écaiiles épai(res.& pourvus chacun; de deux ongles aigus, La queue efl courte.- Lorfque l'animal efl dans l'eau , la carapace paroit jaune, tachetée de noir. On prend. des individus qui pèsent jufqu'à quatre cents livres- La Ctfo«û«e y étant plus grande & pius forte;- ERPÉTOLOGIE. ^tte ïes autres tortues , a aufli plus de har- dieffe & de fierté ; elle ofe attaquer les jeunes crocodiles , qu'elle mutile facilement. Il eft dangereux de l'approcher, parce qu'elle fe défend vigoureufement avec fes pattes & fa gueule. Sa chair eft coriace , huileiife , rance, filandreufe, & d'un mauvais goût. L'huile qu'elle fournit n'eft bonne qu'à brûler. Ses écailles , quoique plus grandes que celles du caret , n'ont prefque aucune valeur -y auffi cette tortue eft-elle peu recherchée. Sloane , voy. aux îles Madères ^ vol. 2 , /?. J ? I. Brown, Hift. de la Jamaïque , p. 46 J. Cem, H'Jl. Nat. des amph'ib. de la Sardaïgne , /. i 3. iW. le C. de la Cepède, Hijl. Nac. des quad. evip. p. 9y. hes contrées chaudes de V ancien & du nouveau Continent , les côtes de la Ja- maïque , très -fréquemment dans la Méditer- ranée , auprès de CagLiari en Sardaigne & de Caftel-Sardo ,vers le quarante-unième degré de latitude. ♦ La t. NASicoRNE 4. T. Naficornis T, pedi- bus pinni- formibus : tejld ovatâ , margine ferratâ ; fcuteliis lateralibus tuberculatis : unguibas palmarum pLantarumquè binisy acu- minatis : nafo quaji cornuto. Les pieds en torme de nageoires :• la cara- pace ovale, dentehe en fes bords j les pièces des rangées latérales garnies d'un tubercule : d«ux ongles pointus à chacun des pieds de devant &; de derrière. (PI. 3, fig. 3. ) Cette tortue a la tête ovale , un peu con- vexe en delfus^ couverte d'ccailles polygo- nes & de différentes ligures. Les yeux font très-gros ^ faillans , hors de la tête , & ont le regard porté en avant : ces organes font en- core environnés de paupières épaifîes , ïidées , & mamelonnées. Le mufeau eft court, aigu, garni de pointes, & terminé en defliis par un tubercule d'une fubftance molle, au milieu duquel les narines font pincées. La mâchoire inférieure eft moins avancée j elle finit en pointe relevée vers celle d'en haut, comme on le voit dans- la figure qui eft placée à côré de celle que nous avons indiquée ci-defliis. Le cou eft épais ,. couvert d'une peau lâche & ridée. Le difque de la carapace eft compofé de treize pièces , tantôt pentagones, tantôt exagones , difpo- fées fur trois rangées ^ toutes ces écailles font relevées en bolTe ; mais celles des deux rangées latérales fe diftinguent des autres par une efpèce de tubeicule qui fe dirige vers i'anus. JjC contour de la- carapace ell garni 21 d'environ vingt- quatre à vîngt-cînq écailles minces, dentelées en fcie. Les quatre pattes font couvertes d'écaillés calleufes , & munies, fur leur bord antérieur , de deux ongles aigus. Les pieds de derrière font plus arrondis , & moins longs que ceux de devant. La queue eft conique, & dépaife un peu l'extrémité de la carapace. La furface fupérieure de cette tortue eft brune, avec une teinte im peu plus claire fur le milieu du difque ' le plaftroii eft jaunâtre. Gronou , muf. p.%'y,n. dy. Edw. pi. 1 0$. M. le C. de la Cepède , HiJl. des; quad. ovip. p. 103. La Zone torride^ les- mers du nouveau Continent.- * La t. TiKSh 5". T^ Triunguis T. pedibus' pinni-formibus , omnibus triunguculatis : teflà, , orbicuLatâ^in medio rugosâ^limbo deprefflore^ Ictvi : naribus cy Lindrieïs ^ elevatis-. Les pieds en forme de nageoires j trois ongles à chaque pied : la carapace arrondie' & hériffée d'afpérités dans le centre ; aplatie & liHe en fes bords : les narines cylindriques & élevées* C'eft par ces traits caraélériftiques que' Forskal deligne une efpèce de tortue aflez- . rare , qui habite fur les rivages du Nil. Ses pieds font conformés en nageoires ,-& munis chacun de frois' ongles. Les narines- forment- une tube cylindrique qui s'élève au- deffus de la tète. Forskal , defcript. aniin. f. p. La 1. Caret 6. T. Careita T, pedibus pinni-' formibus : tejîâ cordatâ , margine ferratâ } fcuteliis imbricatis : unguibus palmarum plane- tarumquè quatuor., Les pieds en forme de nageoires : la cara- pace en cœur, dentelée fur fes bords;, les- îamtes difpofées à recouvrement : quatre on- gles à chacun des pieds de devant , c*^ autant à ceux de derrière. (.PI. i, fig.- 1 ; & pl.,4» %-: '•> ■ ^- Le Caret n'eft pas auiïi grand quer la Tortue-- Franche. Sa tête, fon cou, & fes pieds de devant font plus longs que dans les autres! efpèces. La uHchoire fupérieure avance fur celle d*en bas ; & imite y par la conforma- tioH , le bec d'un oifeau de proie ; de là vient que les Anglois l'appellent B&ç à faucon. Suivant Gronou ,. la carapace efl arrondie par devant y pointue par derrière, abaiffée, dentée en fes bords,. & renfïée vers le milieu , au elîe forme ime légère convexité. Le plaflran eft arrondi, faillani antérieure- ment, & terminé par une pointe obtiife ; du ^gfie , cette eouveiture inférieure préfem* une furface plane , & couverte , aii;fi que la carapace , de lames qui font comme rongées fur leur bord , & qui fe recouvrent comme ■ les ardoifes d'un toit. Les écailles du dos font minces, lifies , & tranfparentes ; celles du difque font au nombre de treize, &. difpo- fées fur trois rangs. On en compte cinq « la rangée intermédiaire ; les deux latérales en ont quatre chacune. Le contour de la cara- pace, qui e1 beaucoup plus étroit que dans les autres tortues de mer , eft compofé ordi- nairement de vingt-cinq écailles. Les pieds ont la ferme de nageoires ; & font quelque- fois garnis chacun de quatre ongles bien apparens. En général , la couverture fupé- rieure ell d'uh jaune doré, jafpé de rouge & de blanc, ou d'un brun prefqne noir. C'eft cette efpèce qui fournit les belles écailles dont on fait plufieurs bijoux. Ses œufs four- niflent un mets délicat. Sa chair a un goût défagréable ^ on prétend même qu'elle a une forte vertu purgative, qu'elle caufe des vo-. miflemens violens, & que ceux qui en ont mangé , font bientôt couverts de petites tu- meurs 5w attaqués d'une fièvre violente; mais qui opère une crife faiutaire , lorfqu'on a aflez de vigueur pour réfiller à l'activité du remède. Li/m, f. n. 35'0 , T, Imbricata. Gron, Zooph. ^2. M. le C, de la Cepède , Hïfl. des quad. ovip. p. lOj". Les mers de VAfie , & les contrées chaudes dt l'Amé- rique. La t. luth 7. T, Lyra T. pedibus pinni- formibus : tejlâ oyali , coriaceâ , longitudi- no-liter quinque-dngidatâ : unguibus palma- rum plantarumquè iiuUls. Les pieds en forme de nageoires : la cara- pace ovale, d'vme lubftance qui reflemble à . du cuir, & garnie de cinq arêtes longitudi- nales : point d'ongles aux pieds de devant ni à ceux de derrière, - La carapace de cette tortue fournit un caraâcre diftinâif fi bien marqué , qu'il gH imporfible de ne pas la reconnoitre. Cette couverture fupéricure n'ell point compofée ' d'écaillés , comme dans les autres erpcces , mais elle confifie dans une peau épaiffe, qui , par fa confillance & fa couleur , ref- femble â du cuir : elle éfi convexe, arrondie dans une partie de fon contour , relevée par cinq arêtes longitudinales , terminée par der- rière en une pointe fi aiguë & fi alongce, qu'on croiroit voir une féconde queue placée au de0us de la véritable j cependant elle ne È R P Ê f O L O G i È. s'étend pas aflez par devant & par derrière » pour que l'animai puifle mettre fa tête , fes pattes, & fa queue à couvert fous cette ar- mure. Le deflbus du corps ell aplati & dépourvu de plallron apparent. La mâchoire inférieure eft poimue à fon extrémité & re- courbée ; celle d'en haut eft fendue en deux. & reçoit le bout de la mâchoire d'en bas. Les pieds de la tortue Luth ne font point garnis d'ongles , fuivant quelques NatUra- liftes; mais M. le Comte de la Cepcde a trouvé une membrane en forme d'ongle aux pattes de derrière d'un individu que l'on conferve au Cabinet du Roi. Il a fept pieds trois pouces deux lignes de longueur, fur quatre pieds quatre pouces de large. La tête , les pattes , & la queue font couvertes d'une peau dure, épaille, & noirâtre. La carapace d'un animal de cette efpèce fut employée « par les Inventeurs de la mufique , comme un corps d'inftrument, fur lequel ils attachè- rent des cordes de boyaux ou de métal , & d'où ils tirèrent des fons harmonieux : auflî la tortue-Luth eft-elle confacrée à Mercure , que l'on a regardé comme l'Inventeur de la lyre. L'inn. f. n. ^JO, T*. Coriaceâ. M, le C. de la Cepède, HiJI. des quad. ovip. p, 3. La Méduerranée , l'Océan, les cotes du Pérou ^ du Mexique , & la plupart de celles d'Afri- que, qui font fous la Zone torride. a. M. Pennant a donné la defcription & la figure d'une tortue qu'il regarde comme une variété de la précédente ; cependant elle diffère du Luth par la forme du corps , qui eft plus arrondie; par fix rangées de tuber- cules blancs, qui s'étendent depuis le cou jufqu'à l'extrémité de la carapace ; & enfin par la longueur des pattes antérieures , qui font aufll longues que le corps ; tandis que celles du Luth ne font à peu près qu'un cinquième de la longueur totale de l'animal. M. Penn. Tranf philof vol. 61 , ann. 177 1. * * Efpèces qui ont les pieds ramajfés en forme- de plante orbiculair^ , comme ceux de l'Elé- phant. La t. ronde 8, T. Orhicularis T, di^itts membranâ teciis : teflâ orbiculari ,planiufculd; fcuiellis lœvibus , fufco^punclatis. Les doigts couverts par une membrane : la carapace ronde & aplatie ; les écailles lifTes, & parfemées de très -petites taches brunes. CPl.4.%40 B R f È T Q ^. ta- tête clî -ovale, un peu arrondie par deffus , & terminée antérieurement par une pointe forte & aiguë , qui imite une très-petite corne. La peau du cou forme des rides lâches & épailTes. La carapace elt prefque entière- ment ronde, fans aucune éçhancrure à l'u,ne ou l'autre extrémité. Le difque ett compofé de treize lames , tantôt pentagones , tantôt exagones , diiliibnées fur trois rangs -, quatre aux deux rangées latérales, &; cinq à celle du milieu. Toutes ces pièces font très-unies, & leur couleur , allez claire, elt parfemée de . petites taches ronfles plus ou moins foncées. Les lames du contour font au nombre de vingt-trois dans deux individus qu'on con- ferve au Cabinet du. Roi. Le plaitron ell fendu en deux dans fa partie pollérieure & recouvert dé douze pièces. Les pieds font ramalTés , arrondis ; & les doigts , réunis par ime membrane commune en plante orbicu- .laire, ne font , en quelque forte , fenfib^es que par des ongles forts & affez longs : on voit cinq de ces ongles aux pieds de devant , & quatre à ceux de derrière. La queue eft très-courte. La figure que nous avons donnée - a été deffinée fur un individu du Cabinet du Roi ; 6c préfente la" grandeur naturelle de .l'animal, qui a trois pouces neuf lignes de - longueur, fur deux pouces cinq lignes de large. Il paroît que la petite tortue qui a fervi de modèle , n'a voit pas pris encore tout ; fon accroiffement. Linn. f.n. i<;j. Les eaux \ . douces des pays méridionaux de VEurope^ & de la Pruffe. La T. çaECQUE 9. T. Grœca T. digitis mem- \ . branâ te dis : tejlâ admodàm fornicatâ , mar- gine lanjjimâ ; fcutelUs Jîrians , jlavo nigro- . que marmoratis. Les doigts couverts par une membrane : la carapace fort bombée & très-épaifle fur fon ." bord : les écailles llriées, & marbrées de noir ,- & de jaune. ( PI. 5 , tîg. 4. ) L'afpeâ: de cet animal a quelque chofe de hideux. Sa tête, vue en deffus , eil aplatie , triangulaire. Les yeux (ont garnis d'une membrane clignotante, & de paupières dont ■ l'inférieure eft feulement mobile. Les mâ- choires font fortes & crénelées en forme de , dents. Une peau grenue , chargée d'écaillés dures , inégales , & d'une couleur bruiie , . recouvre la tête , les trous auditifs , les pattes, . & la queue. Dans cette efpèce , la carapace efl très-bombée. On compte treize écailles , difpofées fur trois rangées, dans le difque; L P G I E. fi & vingt-quatre fur la circonférence. Totjtes ces écailles, fur-tout celles de derrière, fpnt relevées en bolTe j & par la manière dont elles font placées, elles forment àz% dente- lures fur le contour de la carapace. Le plas- tron efl revêtu de douze ou treize pièces. Les _ pieds de devant & de derrière font ramalTés , unis par une membrane, & couverts d'écail- lés femblables, par leur conformation, aux ongles , qu'on a peine à diftinguer. La fur- face fupérieure de ce reptile efl marbrée de noir & de jaune. Sa marche ell fi lente , qu'elle a palFé en proverbe. Dans le temps des amours , les mâles fe battent fouvent pour la poITefllon libre de leurs femelles. On les voit alors , dit Linné , s'avancer avec courage , quoiqu'avec lenteur , \q% uns contre les autres , & s'attaquer vivement à coups de tête. La femelle eil ordinairement plus grplTe que le i\iâle; & outre ce carac- tère qui la diltingue, elle a encore le plallron tout à fait plat , au lieu que le mâle a le fien concave dans le milieu. M. Cetti a vu , , ea Sardaigne , un individu de cette efpèce , qui pefoit -quatre livres , & qui vivoit depuis foixante ans dans une maifon , où on le re- gardoit comme un vieux domeflique. Linn, f. n. 3J2. Les contrées cTiqudes de Vanciea Continent , la Grèce -, Vile de Cejlan & de Bourbon , le Japon , les déferts de VAfriquej^ fur-tout la. Libie. a, M. Arthaud , fecrétair^ perpétuel ,du Cercle des Philadelphes , a communiqué à , M. le Comte de la Cepède une variété de la Tortue-grecque ,qm avoit les écailles de la tête , des jambes , & de la queue d'un rouge aflez vif. M. le C. de la Cepède ^ Eijl. l^at. des ferp.p, ^%. La T, vermillon 10. T. Pufilla T. digitis piembranâ teUis : teflâ parvâ , rotundâ , va- riegatâ^ protuberantiâ in vertice miniatâ. Les doigts couverts d'une membrane : la carapace petite , ronde , panachée de diffé- rentes couleurs : une protubérance d'un rouge très-vif fur le fommet de la tête. Worm a nourri pendant quelque temps une tortue de cette efpèce , & en a donné la defcription. Sa tête a quelque reffemblance avec celle du perroquet; elle efl ornée fur le fommet d'une protubérance d'un rouge aufli vif que celui du vermillon , & mélangé de jaune. Le cou efl étroit. Le difque de la carapace efl garni de trois rangées d'écaillés ôriées fur le contour, ponduées dans, le fa^' , Ë H P É T 0 centre, & agréablement panachées de noir, de blanc, de pourpre, de verdâtre, & de jaune. Lorfque ces plaques s'exfolient, on voit à leur place une tache d'un jaune noi- râtre. Les écailles du contour font au nombre de vingt-quatre, félon Linné : la première & la dernière de chaque côté font les plus pe- tites ; les autres forment des carrés parfaits. XiC plailron ell blanchâtre & marqué de plu- lieurs raies tranfverfales , dentelées. Les pieds font arrondis , revêtus d'écaillés ovales qui cou- vrent les doigs , de manière qu'on n'aperçoit qtie les ongles : on en compte quatre aux £ieds de devant , & autant à ceux de derrière, a queue eft mince Ôc longue d'environ deux pouces. La carapace de l'mdividu que Worm a obfervé n'avoit que quatre doigts de lon- gueur, & autant de largeur. Quelques Natu- ralilles ont regardé la tortue qui eft décrite & figurée dans Edwards , pi. 2.04. , comme la même dont il s'agit ici ; mais il me paroît qu'elle en diffère par des caradères bien oppofés. Elle a cinq Ongles aux pieds de devant, point de tubercule rouge fur la tête : de plus , elle paroît p^us grande que celle qui ' a été décrite par Worra & par Linné, Mu/. ■ Wormianum , p. 317. Linn. amphyb. gyL- lenb, p. 13p. L,es Indes orientales , la Virginie. • ■ JjA t. raboteuse II. T. Scabra T. digitis membranâ teâis : tejld orbiculari , planiuf- culâ ; fcuteUis mediis longitudinaliter cari- natis. Les doigts réunis par une membrane : !a carapace arrondie & un peu aplatie ; les écailles du milieu du dos relevées par une arête longitudinale. (PI. 6, fig. 2.) Suivant Gronou , la tête de cette petite tortue eft en forme de cœur , dont la pointe , qui eft aiguë , fe dirige en avant. Les yeux font placés obliquement , comme dans les autres efpèces de câ genre. Le cou eft plus mince que la tête , & revêtu d'une peau lâche. La carapace eft prefque ronde , on- dée par devant, très -entière en fon bord Jatéral & antérieur , mais inégalement den- telée par derrière. Toutes les écailles qui compofent la couverture du dos font lifles & planes, excepté celles de la rangée du milieu, qui s'élèvent en arête longitudinale. La couverture inférieure eft aplatie, feftonnée . dans fa partie antérieure , & arrondie poftc- rieurement. Les pieds, qui font couverts d'é- cailles difpofées en recouvrement , ont cinq L O G I E, doigts réunis par une membrane qui forme une efpèee de plante orbiculaire. Tous les doigts des pieds de devant ont des ongles longs & crochus ; ceux de derrière n'en ont que quatre : le cinquième doigt n'eft qu'in^- diqué & n'a point d'ongle. La queue eft courte. Le fond de fa couleur eft blanchâtre, mélangé de petites lignes & de taches bru- nes , mais plus larges fur la tête que fur le dos. On voit une tortue de cette efpèee au Cabinet du Roi. Cet individu a fervi de mo- dèle à la figure que j'ai indiquée : il a près de trois pouces de longueur depuis le bout du mufeau jufqu'à l'extrémité de la queue , fur environ deux pouces de large. Séba alTure que cette tortue ne devient jamais plus grande. Gron. Zooph 74. Linn. f. n, 3JI. M. le C. de la Cepéde , Hijî. des quad, ovip.p. 161, Les Indes çrieritales ^ Amboine f la Caroline, La t. dentelée 12, T. Denticulata T, digitis membranâ teâis : tejld orbiculato^çordatâ | margine erofo ; fçuteUis exagonis , fcabris. Les doigts couverts par une membrane ; la carapace arrondie en cœur, comme ron- gée fur le contour ; les écailles lifles & exagones, Linné a donné ime defcription fuccinfle de cette tortue d'après un individu que Qeer avoit reçu de la Virginie : depuis ce temps^là , je ne crois pas qu'aucun Naturalifte ait rien ajouté aux détails qu'on trouve dans le Syflême dç la I^ature. La carapace eft de la grolfeur d'un œuf de pintade ; elle eft émouffée par devant, dentelée, comme dé- chirée fur les bords j Se compofée d'écaillés exagones , hérifiees de points faillans, Les doigts , au nombre de cinq dans les pieds de devant , & de quatre dans ceux de der- rière , ne font pas féparés les uns des autres ; mais ils fe réuniflent de manière à former une patte ramaiTée , arrondie en petit comme celle de l'éléphant. La queue eft plus courte que les pieds. La couleur de cette efpèee de tortue eft d'un blane faie. Linn. f. n. s^j2, La Virgin'' e, La t. géométrique ï^. T. Geometrica T. digitis membranâ teâis : teflâ admodiim for- nicatâ ; fcuteUis elçvatis , medio flavis , fla- voquè radiatis. Les doigts couverts par une membrane : la carapace très-bombée 5 les écailles relevées en faillie , jaunes dans le centre , avec des rayons de ja même couleur. ( Pi. 6, fig. i. ) Cette Cette efpèce de tortue , confidérce relati- , Veraent àJa conformntioa extérieure, pré- fente beaucoup de rapports avec la Grecque, Sa tête efl également triangulaire , mais moins aplatie fur le fommet : la carapace eft auflî plus bombée & plus agréablement co- lorée. On compte treize lames dans le difque de vingtwrois fur la circonférence ; elles font la plupart exagones, relevées en bofle dans ' leur milieu , fortement flr-iécs , & féparées par des cavités fenfibles. La couverture infé- rietire eft compofée de treize pièces , & fe termine en une pointe aiguë. Les pieds font revêtus d'une peau couverte de petites écail- les , au point que les doigts ne font pas diflingués les uns des autres : leurs extrémi- tés lont feulement indiquées par cinq ongles aigus qu'on trouve aux pieds de devant, & quatre à ceux de derrière. Les couleurs dont cette efpèce efl variée la rendent très-agréable à la vue. Du centre de l'écaillé, qui offre une tache jaune à fix côtés , partent plufieurs rayons de la même couleur , qui , en diver- geant, vont aboutir à la circonférence. L'éclat du jaune efl relevé par la couleur du fond qui eft d'un brun obfcur. Ce réfeau eft def- liné avec tant de proportion , qu'on l'a com- paré à des figures de géométrie. M. le Comte de la Cepède a décrit un individu de cette efpèce, qui a dix pouces de long fur huit de large , & près de quatre pouces d'é- paifTeur. Linn. f. n. 5J3. M. le C. de la Cepède , Hijl. des quai. ovip. i jy. U Afie , Madagafcar, Vile de V Afcenjion , le Cap de Bonne-Efpérance. a. On a obfervé que plufieurs Tortues- Géométriques différoient entre elles par le nombre & la difpofition des rayons jaunes qu'on trouve fur les écailles , & par la con- vexité des pièces : toutes ces différences conftituent fans doute autant de variétés daris cette efpèce. \^ * La t. cendrée 14. T. Ç'merea T. digitis membranâ unitis : tejlâ ellypticd, cinereâ , deprefsâ , lunuVis albidïs .margine variegatâ. Les doigts réunis par une membrane : la carapace ellyptique , cendrée, aplatie, ornée fur le contour de lunules blanchâtres , joli- luent deffinées. M. Brown eft le premier & peut-être le feu! Naturalifle qui ait parlé de cette belle ■ tortue qu'on voit au Cabinet de M. Green , Apothicaire de Liichlield. Sa tête eft oyale, ERPÉTOLOGIE. 2; & fe termine par un mufeau obtus. Les j^eux font gros , faillans , & pofés fur la partie antérieure & fupérieure de la tête. Le cou eft de la même longueur que la tête , mais un peu moins épais. La carapace préfente la figure d'un bouclier; elle eft garnie dans le milieu de quinze lames difpofées fin- trois rangées, & de vingt-quatre fur la circonfé- rence. Les cinq pièces de la rangée du milieu font exagones, excepté la première du côté du cou , qui préfente à peu près un carré , dont les deux angles antérieurs font découpés en lunules , & forment deux écailles qui rentrent dans la circonférence : l'écaillé pof- térieure de la même rangée n'offre que la moitié de l'exagone. Les pieds de deva4,K & ceux de derrière ont cinq doigts garnis d'on- gles pointus , & réunis par une membrane intermédiaire. Le fond de fa couleur eft grrs ou plutôt d'un bleu d'ardoife. La tête eft marquée fur le fommet de quatre taches rondes & blanchâtres ; le cou eft rayé , dans toute fa longueur, de gris & d'un bleu foncé. Les écailles du difque font féparées les unes des autres par des lignes blanchâtres ; celles de la circonférence font ornées de deux efpèces de lunules concentriques d'uiie cou- leur blanche; & dans le milieu , d'une raie de la même couleur , dirigée en dehors. Le plaftron eft ovale & blanchâtre. Les pieds font gris , ponâués de blanc. L'individu obfervé par M. Brown a environ deux pouces trois quarts de longueur depuis le bout du mufeau jufqu'à l'extrémité de la queue; la carapace a un pouce onze li- gnes de large ; & le plaftron , un pouce, une ligne -, la queue , huit lignes. On ne con- noît point quel eft fon lieu natal. Browt^ lllufl. of. ZooLp. 11^, pi. 48. * La t. molle ly. T. Mollis T. dlgîtls membranâ unitis : teflâ monophyllâ in média ojjed , margine cartilagined , fcabrâ : naribus tubulojîs. Les doigts réunis par une membrane : la carapace d'une feule pièce , d'une fiibftance offeufe dans le milieu, cartilagineufe & hé- riffce de points faillans fur le contour : les narines en forme de tube. (PI. •), fig. 3. ) C'eft à M. Pennant que nous devons la connoiffance de cette lortue. Sa tête eft^ un peu triangulaire & peite, re 'ivcment à la grandeur de l'animal. Ses yeux occupent da partie antérieure de la tête ; ils font garnis ^ D à l'extérieur de paupières grandes , mobiles ; & à l'intérieur, d'une membrane clignotante, d'une petite prunelle , & d'un iris couleur d'or. La mâchoire fupérieure avance fur celle de deffous , & fe termine en un tube cartilagineux, cylindriqiie , un peu tranfpa- rent, long de trois quarts de pouce, au bout duquel les narines font fnuces. La carapace préfente à peu près une figure ellyptique. M. Garden en poffedoit une qui avoit vingt pouces de long , fur quatorze de large ; elle étoit d'un brun foncé , avec quelque nuance verdâtre. Le difque de ceue couverture fupé- rieiu-e étoit dur , fort , & oiTeux ; mais les bords, & par.'iciilicrement la partie poflé- risure , étoient cartilagineux , mous, plians, femblables à un cuir tané , cédant aux im- prelfions dans tous les fens , & couverts de petues élévations unies &. oblongues : les plus grandes fe trouvoient du côté de la tête. Le ptaflron avançoit antérieurement de deux ou trois pouces !ur la carapace. En cet en- droit , il étoit pliant «Se cartilagineux; par der- rière, la fubflap.ce étoit dure, olTeufe, relevée, & repréfentoit alfez bien , félon l'expref- fion de M. Garden , une (elle de cheval. Les pieds étoient épais ; ceux de devant avoient cinq doigts , dont les trois premiers intérieurs étoient forts & garnis d'ongles crochus ; les deux fuivans étoient plus courts que le troi- fième &. dépourvus d'ongles; à la fuite du cin- quième , on voyoit deux efpèces de faux doigts, qui fervoient à tendre une alTez grande membrane qui les réuniffbit tous. Les pattes de derrière étoient conformées comme celles de devant , excepté qu'il n'y avoit qu'un faux doigt , au lieu de deux : les unes & les au- jres étoient couvertes d'une peau ridée, ver- dâtre , & fombre. C^ell la plus grande des tortues d'eau douce : il y en a qui pèfent foixante-dix livres. Elje efl bonne à manger; on dit même que fa chair eft plus délicate que celle de la Tortue-Franche : {'es œufs font ronds & ont à peu près un pouce de dia- mètre. M. Pennant, Tranf. philof. vol. 6l. ■M. le C. de la Cevède y lîijî. Nat. des qiïad. çvip. 157. Les rivières de Savannah , d' A- latamaha , de la Floride , & de la Caroline méridionale. ERPÉTOLOGIE. ** * Efpèces qui ont les doigts libres & f dp ares. ♦ La t. jaune 16. T. Flava T. pedibus fub- digitatis : tejlà orbiculari , planiufculâ ; fcu- tellis lavibus : corpore toto i>iridi , flavo^ maculato. Les doigts, à peine féparés : la carapace un peu plate & arrondie ; les écailles lilles : tout le corps vert , parfemé de taches jaunes. (Pi. 5,%. 2.) M. le Comte de la Cepèdë a décrit cette nouvelle tortue dans fon Traité des Quadru- pèdes ovipares. Sa tête préfente une conforma- tion agréable. Le cou eft revêtu d'une peau lâche 5 qui forme pluGeurs plis. La couverture du dos efl arrondie, compofée dars le milieu de treize lames difpofées fur trois rangées , & environnées de vingt-cinq pièces , qui ne produifent à l'extérieur aucune dentelure. Le plaflrou , qiti efl garni de douze écailles, fe termine poflérieurement par une ligne droite» Les pattes de devant foiu déliées ; chacune efl partagée en cinq doigts un peu réunis par ime membrane intermédiaire , & armés d'an ongle long, aigu, & crochu. Les pieds de derrière n'ont que quatre doigts confor- més comme ceux des pieds antérieurs, La queue efl menue & prefque auffi longue que la moitié de la carapace. Lorfque celte tortue marche , elle la porte droite & étendue , comme la Rourbeufe. M. de la Cepède ob- • ferve qu'elle fe meut avec moins de len- teur que les tortues de terre. La tête, le cou ,, la carapace , & \e% pattes de cet animal font d'un vert d'herbe un peu foncé , fur lequel brillent une multitude de petites taches ova- les, d'un jaune couleur d'or. Ces taches, qui font diflribuées avec ordre & placées fort près les unes des autres , offrent un coup -d'oeil très- agréable. Une grande cara- pace de cette tortue , qui efl au Cabinet diî Koi , a fept pouces neuf lignes de longueur» M. le C. de la Cepède y Hijl. des quad, ovip, 155*. r Amérique y. l'île de TAfcenfion. La t. eourbeush 17. T. Lutaria T. pedibus Jubdigitatis : tejlà fubrotundâ , pujlicè con- vexâ ; fcutellis Jlriatis, in medio fub pundatis.. Les dbigts à peine féparés : la carapace arrondie , convexe par derrière ; les écailles marquées de flries relevées en faillie , foi- blement pointiilées dans le centre. (PL 4 , fig. 5-) \ '\ La Bourbeufe a fa tête à peu près confor- mée comme celle de la Tortue- Franche ^ mais beaucoup plus petite; elle efl convexe fur la nuque , & amincie vers le mufeau. Le cou efl revêtu d'une peau lâche & pliffee. La carapace ^réfente une figure ellyptique-. E R P É T Le difque efl compofc de treize lames couver- tes de llries raillantes, concentriques, pointil- léesdans le centre; ces lames font difpofées fur trois rangées : les cinq de la rangée du milieu fe reic\'ent en arête longitudinale. Le tour de cette couverture fupérieure eft garni de vingt-cinq pièces également flrices. Suivant Linné , le pîaftron ei1: comme divifé en deux , & fe termine poflérieurement par une ligne droite : il eft encore partagé par cinq futures tranfverfales & par une longitu- dinale. Les pieds de devant ont cinq doigts trcs-diftinds l'un de l'autre, mais réunis par ime membrane ; le doigt extérieur des pieds de devant eft dépourvu d'ongle. Les pieds de derrière n'ont que quatre doigts , plus profondément divifés que ceux de devant. La queue eft à peu près longue comme la moitié de la couverture fupérieure : au lieu de la replier comme les autres efpèces , la Bourbeufe la tient étendue lorfqu'elle marche. Le fond de la couleur du dos , de la tête , & des pattes eft noirâtre , avec des teintes plus ou moins foncées. Sa longueur ordi- naire , depuis le bout du mufeau jufqu'à l'extrémité de la queue , eft d'environ fept ou huit pouces,- & fa Idrgeur , de trois ou quatre. Linn. f. n. ^^2. çt4men. Acad. vol. i , amph. gyllenb. n. 23. Les climats chauds & tempérés de VEurope , la Provence , le Languedoc , V Ajie , le Japon , les grandes Indes. La t. scOBPrOK 1 8. T. Scorpîoïdes T, pedibus fubdigitatis : tejîâ oi-ali j oblongâ , trlfariam convexâ angidis obfoletis : fronte callosâ , trïlobâ : caudâ unguiculatâ. Les doigts à peine féparés : la carapace ovale, oblongue, relevée par trois efpèces d'arêtes peu marquées : une callofité fur le front, divifée en trois lobes : la queue armée d'une petite corne. L'enfemble des caradères particuliers à cette tortue fuffit pour la diftinguer facile- ment des autres efpèces connues. La tête eft couverte par devant d'une peau calleufe , qui fe divife en trois lobes à l'endroit du front. La carapace eft d'une figure ovale , alongée , & d'une couleur très-foncée ; elle eft compofée de treize écailles bombées en forme de bouclier , & fe relève fur le dos par trois arêtes peu fenfibles. Les cinq pièces de la rangée du milieu font très-aion- gées ; il y en a ordinairement vingt-trois fur les bords ; on en compte douze fur le O L O G I E. 27 plaftron , qui n'eft prefque point échanà'é. La Tortue -Scorpion a cinq doigts à chaque pied; ils font un peu féparés les uns àts autres & garnis d'ongles , excepté le doigt extérieur des pieds de derrière. Le bout de la queue eft armé d'un ongle crochu , qui a quelque reflemblance avec l'aiguillon dan- gereux du fcorpion. On conferve au Cabinet du Roi plulieurs carapaces de cette efpèce de tortue; les plus longues ont fept pouces de longueur, fur cinq de large. Linn.f. n. ^$2. M. le C. de la Cepède , Hifl. des quad. ovip- 133. Surinam, * La t. rougeatre ip. T. Subrubra T, di- gitis fijjls : tejld ellypticâ ; fcutellis fufco- luteis , pofiicis brevioribus : caudâ unguicu- latâ. Les doigts féparés : la carapace d'une figure ellyptique , compofée d'écaillés d'un brun jaunâtre; celles de derrière plus petites : la queue terminée par une pointe aiguë. (PI. J» fig. I.) La tête eft ovale & fe termine par un mufeau lui peu alongé. Le difque de la couverture fupérieure eft garni de treize écailles difpo- fées fur trois rangées : les cinq qui compo- fent la rangée du milieu font conformées en lozange , & terminées poftérieurement par une échancrure affez profonde. Les pièces des rangées latérales préfentent à.ç.% figures irrégulières : celles qui avoifinent la tête font plus larges & plus longues-, elles diminuent en longueur & en largeur à mefiu-e qu'elles approchent de l'anus. Le plaftron eft comme divifé en deux par une ligne tranfverfale. Les pieds de devant ont chacun cinq doigts , & ceux de derrière quatre : les uns & les autres font garnis d'ongies très-aigus. On a remar- qué que cet animal avoit une petite queue rembrunie, qui finit en une pointe aiguë, d'inie fubftance femblable à celle de la corne. Le cou , la tête , & les pattes font couverts d'une peau brune; le contour des mâchoires & l'orbite des yeux font bordés d'une cou- leur qui tire fur le rouge & le jaune ; le difque de la carapace eft brun ; les écailles de la circonférence font d'un jaune rougeatre ; le plaftron eft brun foncé, &: nuancé fur les bords d'une teinte rougeatre. La figure re- préfente la grandeur naturelle de cette tortue ; mais l'individu qui a fervi de modèle à notre figure, n'avoit pas encore pris tout fon accroilTement. On dit qu'elle exhale une forte odeur de lîiufc quand elle eft en vie. iW. le D ij 2S E R P É T O C. de la Ccpède^ W-fl, Nat. des quad. ovip. 152. Edw. Glan. d'HiJI. Nat, chap. 77, p. \6^, La Penfylvanie. La t. serpentine 20. T. Serpentma T. di- gltis fijjls : tejlâ ovali , trïfarïam convexâ Jquamis acuminatis , pojlicè tnargine obtusâ , fex veloâo dendbus injîrucid. Les doigts féparés : la carapace ovale , formant trois arêtes par la dilpofitioii des écailles , obtufe , & garnie de fix ou huit efpèces de dentelures fur le bord poilé- rieur. Sa tête a quelque reffemblance avec celle d'un ferpeni ; de là lui ell venu le nom de Serpentine que Linné lui a donné. La coit-- verture du dos eft ovale, compofée d'écaillés relevées en faillie, qui forment trois efpèces d'arêtes ', elle eiT obtufe à fon extrémité pof- térieure , & découpée en fix ou huit pointes fort aiguës. On a obfervé que les trous du plaftron , par où fortent les pieds de derrière, îont plus grands dans la Serpentine que dans les autres efpèces. Les pieds de devant ont cinq doigts garnis chacun d'un ongle droit & pointu ; ceux de derrière n'en ont que tp.iatre , terminés également par un ongle très-aigu. Ce qu'il y a de plus remarquable dans cette tortue , c'efl que fa queue efl; aufn longue que la carapace. Lïnit. f. m, jy^. Muf. Adolph. Frid. 2 , p. 36» Les eaux douces de la Chine. La t. B0MEF.fi. 21. T. Carinata T. dïgitis fijjls : tejlâ gihbosd ; fcutellis flavo-lineatis; quatuor anterioribus carinatis : jierno in- tégra. Les doigts féparés : h carapace bombée, & garnie d'écaillés rayées de jaune^ les quatre antérieures relevées en faillie : le plaftron fans aucune échancrure. La phrafe defcriptive de Linné eft trop concife & abfolument infuffifante pour re- connoî'.re cette efpècè. Selon ce Naturalifte, la Bombée a les doigts des pieds bien tlif- tingués les uns des autres ; la carapace bom- tée ; les quatre lames antérieures du dos relevées en arête 5 & le piallron fans aucune échancrure : mais les dépouilles d'un indi- vidu de cette efpèce , que pofsède M. le Chevalier de la Marck , fournilTent les ca- radères qui manquent à cette defcription. La carapace a fix pouces de long , fix pouces & demi de large , & deux pouces fept lignes d'épaiffeur. On compte fur le difque treize écailles légèrement fltiées , & difpofées fux L O G î E. trois rangées: les borcîs en ont vrngt-cînqj. &; le plaftron douze. La couverture fupé- rieure eft d'un brun verdâtre , parfemé de raies jaunes qui s'étendent en tout fens : le plaQron eft jaunâtre. Suivant la remarque de M. le Comte de la Cepède , cette tortue reffemble à la Jaune par la teinte des cou- leurs ; cependant elle en diffère en ce que, 'dans celle dont il s'agit ici , le jaune eft difpofé par raies étendues dans tous les fens , &: non; par taches ovales , arrangées avec ordre & fymétrie. Linn.f. n. jyj. Les pays chauds^ * La t. roussatre 22. T. Subrufa T. digitis. fijjls : tefiâ orbiculari , deprefsâ , fubrufâ J. fcutellis tenuibus , fubjiriatis. Les doigs féparés : fa carapace arrondie ,: aplatie , & roufsâtre ; les écailles minces , légèrement ftriées. (PI. 6 , tig. f. ) Nous fommes redevables de cette nouvelle- efpèce à M. Sonnerat, qui a dépofé au Ca- binet du Roi un individu qu^il a apporté de l'Inde. Sa tête eft plus aplatie & plus longue que dans les autres efpèces : le mufeau eft obtus & la gueule très-fendue. La carapace eft un peu bombée, garnie d'écaillés minces j. inégales par leur forme & leur grandeur,, légèrement ftriées , unies dans le centre , tSc d'une couleur roufsâtre , femblable à celle du marron : on en compte cinq à la rangée du milieu ; huit à chacune des rangées laté- rales ; & douze fur le contour. Le plaflroii eft échancré par derrière & compofé de treize lames. La queiie manque à l'individu ap- porté par iM. Sonnerat. Les pieds de devant ont cinq doigts , & ceux de derrière quatre r \q% uns & les autres font armés d'ongles longs & pointus. La carapace de celte tortue a cinq pouces fix lignes de longueur , fur autant de large. M. le C. de la Cepède , HijI.. des quadrup. ovip^ p. 173. Les grandes: hides. La t. courte- queue 25. T. Carolina T. digitis fijfis : tejlâ ovatd , anticè emarginatâ ; fcutellis flriatis , in média punSatis. Les doigts féparés : la carapace ovale , échancrée par devant, garnie de lames ftriées & ponduées dans le centre. La tête eft un peu obtufe par devant , & couverte , ainfi que les pattes , d'écaillés dures , femblables à des callofités. La cara- pace eft d'une figure ovale , peu convexe , échancrée antérieurement en forme de croif- fanti elle eft aiguë en fes bords, mais fans deiv? ERPÉTOLOGIE. telure. Les lames qui là garni (lent font larges, planes, bordées de (tries, & marquées d'un point dans leur milieu. Le plaftron , vu par devant , reffemble à un triangle tronqué ; il eft fendu en deux poftérieurçiiient. Les pieds de devant ont cinq doigts féparés & garnis d'ongles ; ceux de derrière n''en ont que quatre également armés d'ongles très-forts & pointus. La queue eiT fort courte. Une cara- pace de cette tortue, qu'on voit au Cabinet du Roi , a dix pouces fix lignes de longueur, fur huit pouces fix lignes de large. Cette efpèce a beaucoup de rapports a^ec la Torcue-Bourbeufe , par la itruclure de fes écailles ; elle en diffère cependant par la conformation de la carapace, du plaftron, & principalement par \qs dimenfions de la queue. Linn. f. n. ^^2. La Caroline. * La t. prisonnière 24. T. Incarcerata T. digltis fiffcs : tefiâ ellipticâ , admodiim con- vexd; fcucellis lœvibus , fufcis ; fafc'ùs lutels, rivulads. Les doigts féparés : la carapace elliptique, très-convexe ^ \qs écailles liffes , brunes , avec dQs bandelettes jaunes qui s'étendent par on- dulations. J'ai donné le nom de Tortue-P rifonnière à un individu que Tvl. Saugrain de Vigny a apporté cet hiver, de Philadelphie, & dont la carapace & le plaftron font conformés de manière que l'animal peut s'y renfermer comme dans une boîte. La tête eft d'une forme ovale, alongée, terminée antérieurement par un petit bec qui imite celui d'un oifeau. La mâchoire infé- rieure eft un peu plus courte que celle de defTus ; l'une & l'autre font amincies en tranchant, fans aucune dentelure. La cara- pace a une figure elliptique , un peu rétrécie &C furbaiffée par devant; de forte que fa plus grande hauteur eft vers la partie poftérieure. Elle eft revêtue dans le difque de trois ran- gées d'écaifles liffes ; celles de la rangée intermédiaire font un peu renflées dans le milieu de leur longueur; & celles des ran- gées latérales offi'ent une légère convexité au fommet. Le contour eft garni de vingt- quatre pièces qui repréfentent des trapèzes. Le plaftron n'a point d'échancrure ; fa furface repréfente pareillement une ellipfe, rétrécie vers la tête ; il eft divifé en deux battans , l'un antérieur & l'autre poftérieur, qui jouent fur une efpèce de charnière cartilagineufe , placée entre la cinquième & la fixième écaille antérieure de la rangée circulaire. Chaque 2^. battant efl compofé de fix pièces ; celles qui fe trouvent de chaque côté de la char- nière imitent un parallélograme j les au- tres font triangulaires. On trouve aux pieds de devant cinq doigts féparés , & garnis d'ongles longs & crochus ; & quatre à ceux de derrière. Les pattes font couvertes de petites écailles arrondies, La queue eft petite. La tête, le cou, & les pattes font tachetés de brun Si de jaune ; la carapace efî brune, &. parfemée de taches tantôt ovales, tantôt échancrées , mais principalement de bandelettes qui fe dirigent, en ferpentant, vers la furface inférieure ; le plaftron eft mêlé de grandes taches rôugeàtres, brunes, &: jau- nes. Je pofsède un individu entier , defféché dans fon écaille. La carapace a quatre pon- ces & quelques lignes de longueur, furen- viron trois pouces & demi de diamètre :Ta plus grande hauteur eft de deux pouces & quelques lignes. L'Amérique feptentrionale. * La t. prisonnière striée 25". T. Incarce- rato-Striata T. digitis fijjis : tejld ellipticâ, convexâ ; fcutellis Jîriatis , fufcis, luteo-ma- culatis. Les doigts féparés : la carapace convexe , elliptique ; les écailles ftriées , brunes , & tachetées de jaune. Voici une autre efpèce, dont le plaftron, fans échancrure , eft divifé tranfverfa-lement en deux battans qui s'ouvrent & fe referment au gré de l'animal. La tête, \es pattes , & !a queue font conformées comme celles de la P rifonnière ; mais elle en diffère par des ca- raélères bien diftincts. Sa carapace eft moins convexe, plus aplatie en deffus, & plus large en fes bords. Toutes les écailles OHt une vouffure très-peu fenfible; les quatre anté- rieures de la rangée intermédiaire font platesj & relevées dans le milieu par une arête lon- gitudinale ; celles qui bordent la carapace, au nombre de vingt - cinq , fent en lo- fange , & fituées prefque horizontalement par devant & par derrière : les pièces de cette rangée , qui correfpondent à la char- nière du plaftron , ont une ntuation verticale. Du relte, toutes les écailles font marquées de ftries concentriques , comme celles de la Bourbeufe : la furface du plaftron eft pareil- lement ftriée , mais plus légèrement. La dif- pofition des couleurs préfente encore d'amres différences. Le fond de la carapace eft brun , avec des taches inégales, rondes, ovales, figurées en croilTant , & pofées tantôt tranf-" 50 E R P É T O verfalement, tantôt dans Je fens de la lon- gueur. Le plaflron eft concave dans le milieu, d'une couleur jaune, diverfitiée par des traits bruns &. parallèles , principalement fur Je bord du battant antérieur. La longueur de la carapace que je pofscde efl d'environ .cinq pouces^ fa largeur de quatre; & fon épaiffeur de trois. J'ai vu l'animal vivant ; & c'eii fur cet individu que j'ai compofé cette defcription , 6c examiné les caractères qui diflinguent cette efpèce de la précédente. IS Amérique fep- tentrionale, * * * * Efpèces dont tous les caractères ne font pas encore parfaitement connus. * La t. TEKRAPÈNE 25. T. Terrapen T. mi- nima lacujîris , unguibus palmarum quinis , jilantarum quaternis , tejld deprefsâ. Brov^'n, Hift. of Jam. 465". - Très-petite tortue des marais, qui a cinq ongles aux pieds de devant, quatre à ceux de derrière, &: dont la carapace efl: aplatie. Nous n'avons pas encore affez de détails fur cette tortue, pour pouvoir en compléter la delcription : Bro«orn efl le premier qui en ait parlé dans fon Hifloire de la Jamaïque, Son corps, dit-il, efl ovale, aplati, & de huit à neuf pouces de longueur. Elle vit dans les lacs &: les eaux douces de la Jamaïque. Elle a cinq ongles aux doigts des pieds an- térieurs ; & quatre feulement aux pieds de derrière. Nous ne favons point fi les doigts font féparés , où s'ils font réunis par une membrane. Il efl aufli à;dcfii"er qu'on nous fafTe connoitre fa couleur. Brown , The nat. Hijî. of Jama'ic. p, 465", M. le C. de la Cepède , HiJ}. des quad. ovip. 120. La Ja- maïque. * La t. NOIRATRE 27. T. Svbnigra T. tejld orbiculari , fubconvexâ, nigricante ; fcuteUis crajfis , lœvibus ^ tranfverjîm Jîriatis ; inter- mediis carinatis. La carapace arrondie , im peu bombée , noirâtre ; les écailles épailTes , polies , & flriées tranfverfalement ; celles du milieu un peu relevées en arête. (PI. 6, fig. 6.) M. le Comte de la Cepède a trouvé la carapace Si le plaflron de cette tortue au Cabinet du Roi ; & en comparant les carac- tères que préfentent ces dépouilles , avec ceux des tortues déjà connues , il a vu qu'elle foranoit une nouvelle efpèce , dont aucun Naturalifle n'a encore fait mention. Le difque de cette carapace eft revêtu de treize écailles L O G I E. épaifles , flriées tranfverfalement , &; fi polies dans tout le refle de leur furface , qu'elles paroifTent onélueufes au toucher. Les cinq lames de la rangée intermédiaire font un peu relevées en faillie ; de forte qu'elles forment une efpèce d'arête longitudinale. Les bords de la carapace font garnis de vingt -quatre lames. Le pJaftron en a treize ; il efl échan- cré par derrière. Cette carapace a cinq pouces quatre lignes de long , fur à peu près autant de large. M. le C. de la Cepède , Hif. des quad. ovip. lyj. * La t. chagrinée 28. T. PunSata T. tejld ovatd, margine cartilagineâ^femi-pellucidâ; dfco ojfeo , punclis elevatis fcabro. La carapace ovale , cartilagineufe , & demi- tranfparente en {es bords ; le difque ofleux , & parfemé de petits points faillans. (PI. 5, fig. 4. ) C'eft encore une nouvelle efpèce de tortue que M. Sonnerat a apportée des grandes Indes, & dont M. le Comte de la Cepède a déjà publié la defcription. Il efl fâcheux que les pieds & la queue manquent à l'individu defl^ché qui a été dépofé au Cabinet du Roi , & que nous ne puifllons pas donner une defcription parfaite de cet animal. Sa tête fc termine par un mufeau obtus ; le cou efl revêtu d'une peau lâche & très-ridée. La carapace fur-tout efl: très-remarquable ; elle efl compofée, fur le milieu du dos, d'une efpèce de couverture olTeufe , parfeméo d'une multitude de points faillans , & divifée en vingt-trois pièces difpofées fur trois rangées. Les fix pièces de la rangée du milieu font pe- tites & alongées vers llinus ; celles des deux rangées latérales , au nombre de huit de part & d'autre , font étroites , & s'étendent au contraire tranfverfalement du milieu du dos vers les parties latérales : les trois rangs de pièces fe réuniiTent à une troifiJme , qui forme la partie antérieure du difque. Les bords de la carapace font cartilagineux bc demi-tranfparens ; de manière qu'on diflin- gue à travers cette fubflance les côtes de la tortue , qui font au nombre de huit de chaque côté. Le plaflron dépalTe la couverture fupé- rieure par devant & par derrière; il eft un peu échancré fur la poitrine , cartilagineux , tranfparent, & garni de fept plaques offeufes, chagrinées, femblables aux pièces du difque, mais différentes entre elles par leur forme & leur grandeur: il y en a trois furie devant; deux vers le milieu j &: deux fur le derrière E R P É T O du plaAron. La carabvice a tmis pouces neuf lignes de longueur, fur trois pouces fix lignes de large. Le difque ell long de deux pouces huit lignes , & large de deux pouces. M. de la Cepcde croit que cette nouvelle efpcce doit être rangée parmi les tortues d'eau douce. La figure que nous avons donnée prcfente les deux tiers de la grandeur naturelle de l'animal. M. le C. de la Cepède , Hijl. des quad, ovif, 171. Les grandes Indes. I r. Genre. CAMÉLÉON, Chameleo. Linn. f. n. 364. La- certa Chameleon, Corpus quadrupes , caudatum , tenu'ijjlmis , lucidifquè tuberculis veflïtum, Caput angulafum , jiibroflratum, Oculi maximi ; pupÛla aurata , fulgendjfcrna. Maxillœ muticœ. Lingua longijfima , extcn- filïs , lumbricijormis . Aurium foramina non confplcua. Dorfum carinatum , fa^pè ferratum, Pedes pentadacijli , in du as p aimas coaliù; altéra d'idaSjla ; altéra tridaclyla : digiti fera œquales , unguiculati. Cauda incurva , corporis longitudinem at- tingens. Lnceffus tardas, Sedet per rnultos dies in tamo immotus. Le corps a quatre pattes , terminé par une queue» couvert de tubercules minces & luifans- La tête anguleufe , formant une efpèce de mufeati. Les yeux très-grands , avec une prunelle d'un jaune doré trcs-éclatant. Les mâchoires dépourvues de dents. La langue fort longue, fufeeptible d'extenfion , & feui- blable à un ver de terre. L'ouverture des oreilles prefque imper- ceptible. Le dos aminci en carène , & fouvent dentelé. Chaque pied efl pourvu de cinq doigts comme divifés en deux paquets ; l'un de deux , & l'autre de trois doigts : ils font tous prefque égaux & garnis d'ongles. La queue recourbée & d'tme longueur égale à celle du corps. Sa marche efl: lente : il refle pendaiu plu- -fîeurs jours comme immobile fur les branches des arbres. Le Caîviéléon i. C, uEgiptlus C. occipite L O G I E. 31 pyramidato - faflig'iato , pentagoiio : dorfo carinato : corpore viridi , cœruleo , flavoquè variegato. Une faillie fur l'occiput en forme de py- ramide à cinq faces ; le dos relevé en carène : le corps mélangé de vert , de bleu , & de jaune. (PI. 7, lig. 2. ) Cet animal , fi renommé , ^ qui efl devenu l'emblème d'une fouple & lâche adulation , a la tête en pente, comprimée par les côtés, renflée tranfverfalement vis-à-vis l'orbite des yeux , & relevée par plufieurs faillies : les unes partent de l'extrémité du mufeau , & paffent aiT delTus des yeux ; les autres pren- nent leur origine vers l'angle de la gueule , & vont fe réunir fur le derrière de la tête , où elles forment une efpcce de capuchon ou de pyramide à cinq faces , dont le fommet eft dirigé vers le dos. Les yeux font d'une grandeur extraordinaire , & revêtus d'une membrane épaiffe, demi-fphérique , percée au milieu d'une fente loniïitudinale , & hé- nuée de points calleux : la prunelle eR vive, brillante, & comme bordée d'un cercle doré. Le mufeau eA un peu arrondi par devant, furmonté à fon extrémité de deux petites narines tournées en bas. On avoit cru juf- qu'ici que ce reptile n'avoit point d'ouver- ture pour les oreilles, & qu'il étoit privé du fens de l'ouïe 3 mais M. Camper a découvert cet organe. L'extrémité du dos efl relevée en carène. La queue efl épailTe , légèrement comprimée , & un peu plus courte que le corps. Les pattes de devant ont cinq doigts 5 les trois intérieurs font entièrement réunis & recouverts par une inembrane ; les deux ex- térieurs forment un fécond paquet. Les pattes de derrière ont également leurs doigts réunis par trois & par deux , mais dans un ordre contraire , c'elt-à-dire, que les trois extérieurs font réunis & revêtus d'une membrane. Tout le corps , au lieu d'écaillés , efl couvert de tubercules ou de petites bolTes, dont celles des côtés font difpofées quatre à quatre. L'anus préfente une fente tranfverfale , ar- rondie par le milieu. Cet animal , dit un Obfervateur qui a refié long -temps dans l'Inde, efl naturellement fufeeptible de plu- fieurs nuances , & fur-tout de trois très-dif- lincles , le vert de Saxe, le foncé tirant un peu fur le bleu , & le vert jaune. Libre, fans inquiémde, & bien portant , il efl d'un beau vert , à quelques parties près de fa peau , qui, par leur texture plus épaiffe & plus Si E R P É T grenue, offrent une nuance mêlée de brun- rougeâtre ou de blanc-gris. Lorfque l'animât efl provoqué en plein air & fans être exté- nué , il prend la teinte de vert-bleu. Lorf- qu'il ert foible & qu'il efl privé de l'air libre, la teinte dominante de fa peau devient d'un vert-jaune. Dans quelques autres cir- conflances, mais principalement à l'approche d'un animal de la même efpèce, n'importe le fexe , ou lorfqu'il fe trouve environné & inquiété par une quantité d'infeâes que l'on aura jetés fur lui, alors, prefque en un mo- ment, il pafle alternativement par les trois nuances de vert. Si on le laifle mourir fur- tout de faim, dans ce cas, la couleur jaune d'abord domine ; puis au premier degré de putréfadion , elle fe change en couleur de feuille morte. La caufe de ks divers chan- gemens femble pouvoir être attribuée, con- tinue toujours le même Naturallfle, à ce que le fang du Caméléon ell bleu-violet , couleur qu'il conferve même pendant quelques, mi- nutes fur le linge & fur le papier, particu- lièrement celui qui a été pénétré d'eau d'alun. En fécond lieu , les différentes tuniques de fes vaifTeaux font conflamment jaunes dans leurs troncs comme dans leurs ramifications. Quant à fa peau , la partie extérieure ou épidémie féparée du refte, eft tranfparente fans aucune couleur; la féconde peau efl jaune, ainli que tous les petits vaiffeaux qui y aboutiffent. D'après ces aperçus , il efl probable que les changemens de couleur in- diqués dépendent du mélange de jaune & de bleu ; d'où réfulte un vert de diverfes nuances, Ainfi, lorfque l'animal fain & bien nourri efl provoqué, le fang fe porte en plus grande abondance , du cœur vers les extrémités, Alors le bleu du fang , dont les vaiffeaux qui tapiffent la peau font gonflés, prédomine fur le jaune ; & de là réfulte la nuance de vert-bleuâtre qui paroît au travers de l'épiderme. Si au contraire l'animal efl foible, exténué, & privé de l'air libre, alors fes vaiffeaux extérieurs étant moins remplis , leur couleur prend le deffiis, & donne le ■ vert-jaunâtre, jufqu'à ce que l'animal , rendu à, la liberté , bien nouni , & fans trouble, reprenne la couleur dominante d'un allez beau vert, réfultaut de l'équilibre des liqueurs daiis l'çtat le plus convenable à cette efpèce. Ce reptile grimpe le long des arbres , fe nourrit d'infedes qu'il faifit avec fa langue enduite d'une'humeur vifqueufe; & Te retire O L O G I E. dans les trous des rochers. Sa femelle pond de neuf à douze œufs ovales , qui ont à peu près huit lignes dans leur plus grand diamè- tre. Du refle , il efl fi doux qu'on peut lui mettre le doigt dans la bouche & l'enfoncer très-avant , fans qu'il cherche à mordre. Oa trouvera d'autres détails fort intéreffans fut ce reptile , dans fe DiSionnaire des quadru- pèdes ovipares , par M. d'Aubenton. J'ai fait graver le fquelette du Caméléon fur la planche LAfu le déjà indiquée. Linift. f. n, 36-j.. r Afrique, a. Ne pourroit-on pas regarder comme variété de cette efpèce un autre Caméléon, dont parle M. Laurent! ? Sa tête eft angu- leufe de part & d'autre : le fommet du ca- puchon qui efl fur la tête fe dirige en arrière. Le dos forme une carène obtufe. Tout le corps efl couvert de tubercules d'une blan- cheur éclatante. II eft auflî beaucoup plus grand que les autres. Laurent, fpec. med. p, 46 , n. 65. * Le C. DU Cap 2. C. Càpenjîs C. oecipite lohis exfeclo ; gula injlatâ : dorfo carinato ^ ferrato : corpore albo cœruleoquè variegato. Une faillie fur l'occiput , dîvifée en lobes t la gueule renflée : le dos relevé en carène & dentelé : le corps bariolé de blanc & de bleit. (PI. 7,%-?.) Cette efpèce a beaucoup de rapports avec la précédente par fa conformation exté- rieure , fes habitudes ,' & la manière dei^ vivre. Voici les principales différences qui les diflinguent. Le Caméléon, du Cap n'a point de faillie pyramidale fur la tête; on diflingue feulement à la place une membrane qui fe partage en trois ou quatre lobes un peu re- courbés en arrière. Le deffous de la guei;!e forme dans celui-ci un renflement confidé- rable , qu'on n'aperçoit point dans le Ca- méléon ; le dos efl aminci en carène "^ dentelé jufqu'à l'origine de la queue : fes pattes font aufTi plus déliées , À fa queue plus groffe. Du refle, fur l'un & fnr l'autre. Je tronc efl couvert de tubercules & peint" de diverfes couleurs. Le blanc iSc le bleu domi- nent fur celui-ci. Petiver Ga'^oph. tab, yS. L'Afrique. I I .1*. GENRE. CROCODILE, Crocodilus. Linn. f. n, 200. Lacerta Crocodilus. Corpus quadrupes y caudatum ,fegmentis & tuherculis injlruaum, Caput E R P Ê T 0 Caput ohlongum , anticè dejînens in rof- trum , modo conicum , modo deprejfum. Oculi magni , prominentes , fibi approximati. Dentés in utrifque maxilLis , aquales aiu inœquales. Lingua nulla. Nares elevatœ ; foraminibus lunulatis. Dorfum convexum , latum. Pedes anteriores pentada3jli, fijp-i pojle- riores tetradaSyli , palmati. JJngues vel om- nibus digitis adfunt , vel quibufdam tantùm. Cauda longa , comprejfa , Jurfum fquamis crijîatis utrinquè ferrata. Animal oviparum : fccpè ad trigenta pedes excrefcit, Fugientibus atrox. Curjiis in via reSâ , veloci£lmus ; in tortuosd, tardas. Le corps a quatre pattes, avec une queue, couvert de fegmens & de tubercules. La tête oblongue, terminée antérieurement par un mufeau tantôt conique, tantôt aplati. Les yeux gros , faillans , & très-rapprochés l'un de l'autre. Des dents égales ou inégales aux deux mâchoires. Point de langue. Les ouvertures des narines fendues en croiffant, & placées fur une petite faillie. Le dos large , convexe. Cinq doigts féparés aux pattes de devant, & quatre palmés à celles de derrière. Il y a des ongles à tous les doigts , ou à quelques-uns feulement. La queue longue, comprimée : la furface fupérieure eft garnie , de part & d'autre , d'écaillés relevées en crête dentelée. Cet animal efl: ovipare -• il parvient quel- quefois à la longueur de trente pieds ; il eft redoutable, fur-tout à ceux qui prennent la fuite. Sa marche efl très-rapide lorfqu'il avance en ligne droite ; mais fort lente lorfqu'il fuit une route tortueufe. Le Crocodile i. C. Alligator C. pedibus pojlerioribus tetradaàylis ^ palmatis ^ triun- guiculatis : rojlro fubconico , elongato. Les pieds -de derrière partagés en quatre doigts reunis par une membrane ; il n'y a que trois doigts garnis d'ongles : le mufeau alonge & d'une forme conique. (PI. i , fig-3-) La tête de cet animal redoutable efl alon- gée , aplatie fur le fommet , fortement ridée , & terminée par un gros mufeau un peu ar- rondi, qui imite la figure d'un cône. L'ouver- ture de la gueule s'ouvre jufqu'au delà des oreilles. Les mâchoires ont quelqiiefois plu- Ceurs pieds de longueur : celle d'en haut L O O I E. J3 s'élargit vers le gofier, de manière à débor- der , de part & d'autre , la mâchoire d'en bas ; elle fe rétrécit enfuite , & la laiffe dépaffer jufqu'au mufeau , où elle s'élargit encore, & recouvre la mâchoire inférieure. Il réfulte de là, que les dents font tantôt à découvert , & tantôt cachées par les mâchoi- res. On en compte environ trente-fix à chaque mâchoire; elles font coniques, pointues, un peu recourbées vers la gueule , d'une grof- leur inégale , & difpoiées fur une feule rangée : il y en a deux de chaque côté , l'une dirigée en haut & l'autre en bas , qui font plus grofTes que les autres , & prolon- gées comme des dents canines. Les dents les plus antérieures de la mâchoire d'en bas , s'enfoncent dans la mâchoire fupérieure , lorfque la gueule. eft fermée , la traver- fent en entier , & s'élèvent au delTus du mufeau , où leurs pointes ont l'appa- rence de petites cornes. Ces ouverture? font très-marquées fur un petit individu de quatre pieds de longueur , que je pofscde* Sur l'extrémité antérieure & fupérieure dit mufeau , fe trouve un efpace rond rempli d'une fubflance noirâtre, molle, fpongieule j? c'efl là où font placées les narines ; leur forme repréfente celle d'un croiffant dont les cornes fe dirigent en arrière. Lqs yeux font gros , fitués prefque fur le fommet de la tête, 5c pourvus d'une membrane clignotante. Les oreilles, placées très -près & au defl'us des yeux , font recouvertes par une peau fendus & un peu relevée , de manière à repréfentec deux paupières fermées. Tout le corps, ex- cepté le delTus de la tête, eft revêtu d'écailles qui forment une armure impénétrable ; celles qui recouvreiu les flancs, les pattes, & le cou, font arrondies, de grandeur inégale» & diftribuées irrégulièrement ; celles qui défendent le dos & la furface fupérieure de la queue, font carrées, & difpofées fur des rangées tranfverfales. Sur le milieu du dos » on voit auffi deux rangées tranfverfales d'écail- lés à tubercules ; l'une de quatre pièces , l'autre de deux. De chaque côté de la queue, s'étendent deux rangs de tubercules relevés en forme de crêtes , qui la font paroître hé- riflee de dentelures ; ces tubercules fe réu-^ niffent en un feul rang , à une certaine diflance de fon extrémité. Les pieds de devant ont cinq doigts libres & féparés ; ceux de der- rière n'en ont que quatre réunis par une membrane. A chaque patte , il n'y a que lea ^4 E R P É T O txois doigts iniérîeurs qui foient garnis d'on- gles pointus , dont la longueur eft commu- lîément d'un ou de deux pouces. La queue eft aulTi longue que le corps. Les couleurs de ce reptile varient félon la diverfité des individus : le fond efl tantôt jaunâtre, ta- cheté de brun ; tantôt d'nn vert fale , avec des bandes brunes ; tantôt eniin le dos ell brun , & marqué tranfverfalement de bandes jaunes. Sa taille efl monflaieule ; il efl ordi- nairement long de vingt àvingi-cinq pieds, fur cinq de circonférence. Selon quelques Voyageurs , il y en a à Madagafcar de foixante pieds de longueur. Il fe nourrit de poiflbns , de coquillages , & attaque même très-fouvent les hommes & les animaux de force fupérieure. « Un de ces monflres , dit » un Voyageur anonyme, entraîne & déchire )> un bœuf , un bufle , &■ auiïi un tigre royal , )> s'il le furprend à l'eau. J'ai ouï alTurcr par » des Indiens , que plufieurs , réuniffant leurs » efforts , y avoient même quelquefois alTailli » 8i dévoré des éléphans ». La femelle fait deux ou trois pontes de vingt à vingt-quatre œufs de la groffeur de ceux d'une oie : elle les dépofe dans le fable , où ils éclofent dans l'efpace d'environ vingt-cinq jours. Les In- diens regardent la chair & les œufs de cet animal comme un mets très-délicat. Sa chair, qui efl blanche & tendre, a le goût de celle du veau. On dit que dans ces pays , on élève de jeunes Crocodiles , & qu'on les en- graiffe pour les manger. Les Rois de Saba entretenoient anciennement des animaux de cette efpèce , dans des lacs qu'ils avoient fait conftruire auprès de leurs palais & les habi- tans d'Arfinoé les honoroient d'un cuite parti- culier. Ils les nourrilToient de viande j & quand ils en trouvoient quelqu'un mort fur le rivage, ils l'embaumoient , le brûloient, recu'eilloient ks cetxlres , & les dépofoient dans les fépulcres des Rois. Les Anciens ont prétendu que le Crocodile imite la voix . d'un enfant, &: qu'il pouiTe des gémiflemens plaintifs , afin d'attirer les pafTaijs pour les dévorer ; mais on fait aujourd'hui que cet animal a la voix dure, défagrénble, &: moins propre à exciter la pitié , qu'à infpirer l'ef- froi Si. la terreur. Linn. f. n. Les rives du . Nil , du Gange , les côtes du Bengale , de Coromandel , Vile de Java , Madagafcar. On diflingue plufîeurs variétés dans cette efpèce. ; a. Le mufeau alongé : [ç.s pieds de der- L O G I E. ricre réunis par une membrane r tout le corps d'une couleur noire, M. Adanfon y voy. au Sénégal , p. "j^. b. Le mufeau aplati : les doigts des pattes de derrière à peine réunis par une iviembrane, Gron. Zooph.p, 10, n. 38. c. Le mufeau aplati : les deux doigts ex- térieurs des pattes de derrière réunis par une membrane intermédiaire. J'ai un fuperbe individu deiTeché qui offre ce caradlcre» Gron. Zooph.p, 10, n. 35/, ^ Le GA.VIAL 2. C. Gavial C. pedibus poflc" rioribus tetradadylis , unguiculaùs ; digitis duobus exterioribus femi- palmatis : rojîra attenuato , deprejfo. Les pieds de derrière partagés en quatre doigts garnis d'ongles ; les deux doigts exté- rieurs feidement, réunis jufqu'à la moitié de leur longueur , d'une membrane intermé- diaire : le xnufeau plat & aminci. ( PL i ,. fig. 4.) Cette efpèce a beaucoup de cara^ères quB le rapprochent du Crocodile. Sa taille monf- trueufe , la conformation des pattes , la dif- pofition & la couleur des écailles démontrent que ces deux animaux appartiennent à la même famille; mais les traits principaux qui les diflinguent confiflent dans la ftrudure du mufeau & des dents qui garniffent le dedans de la gueule. Dans l'elpèce dont il s'agit ici, les mâchoires font étroites , alongées , & forment un mufeau qu'Edwards compare au bec du karle (i). Les dents ne font point inégales en groffeur & en longueur , comme celles du Crocodile; elles ont toutes les mêmes dimenfions, & font beaucoup plus nombreufes. On voit au Cabinet du Roi uiî individu de ceue efpèce, qui en a cinquante- huit à la mâchoire fupérieure, & cinquante à celle de deffous. Le nombre des bandes tranf\'erfales & des tubercules qui garniffent la partie fupéiieure du corps , efl aufll plus con- fidérable de plus d'un quart. D'ailleurs, les écailles qui compofent ces rangées font plus relevées dans leurs bords, fans l'être autant dans leur centre. M. Edwards obferve encore que le Gavial a au deffous du ventre une efpèce de poche qui s'ouvre longitudinale- (i) Le hurle eft un ojfeau aquatiijue qui reflemble beaucoup au canard. E R P É T O ment ; maïs M. le Comte de la Cepède, qui a décrit l'individu qui fait partie de la collec- tion du Cabinet du Roi , n'a point vu d'ou- vertuie femblable; d'où il préiume que cette bourfe s'efface à mefure que l'animal grandit j ou bien , il croit que l'animal dont Edwards a parlé étoit d'un fexe différent de celui dont il a vu lui-même les dépouilles. Les voyageurs difent que ces animaux ont fouvent julqu'à trente-deux pieds de longueur. La figure défi- gnée par A fur la planche déjà citée , repréfente la tête de ce reptile vue de profil ; & celle qui efl: indiquée parB, repréfente la furface infé- rieure du ventre, où l'on voit la poche dont parle Edwards. Tranf. philof. ann. ijjô , tab. ip. M, le C. de la Cepède , Hijl. des quad. ovip. p, 235'. Les bords du Gange. ^ Le Cayman 3. C. Cayman C. pedibus pof- terioribiis tetradaSjUs ^ fijjls , unguiculatis : rojlro depreffo , furfum reflexo. Lqs pieds de derrière partagés en quatre doigts féparés & garnis d'ongles : le mufeau aplati & retrouffé. ( PI. 2 , fig. i. ) Cet animal , que Linné a confondu avec le Crocodile , & Séba avec le Fouette- Queue, paroît différer de ces deux efpèces par des caraâères bien prononcés. 1°. On ne peut le regarder comme un Crocodile , puifqu'il a quatre doigts féparés , & munis d'ongles pointus aux pattes de derrière. 2°. Il fe dif- îingue du Crocodile d^ Amérique de Séba, que nous avons nommé Fouette-Queue , en ce qu'il a le mufeau plus court, retrouffé, & couvert de grandes écailles ; le front très- renflé ; le dos 6c la queue relevés en dente- lure ; & enfin en ce qu'il n'a que quatre doigts féparés aux pieds de derrière. Il doit donc conflituer une efpèce particulière, juf- qu'à ce que nous ayons des détails plus po- Iitifs fur cette famille de reptiles, où il règne encore beaucoup de confullon. Il y a fur la tête , les flancs , & \es pattes , une multitude d'écaillés très -dures de différentes figure & grandeur ; celles du dos font relevées en faillie & pofées tranfverfalement ; celles de la queue embraffent la moitié de fa circon- férence , & fe recouvrent les unes les autres. La plus grande force de cet animal , dit mademoifelle de Mérian , confifle dans un double rang de dents qui croifent les unes fur \ts autres ; en forte qu'il brife fans peine tout ce qu'il attrape. Il ne faut pas conclure de là , comme le prétend Séba , qu'il y a une double rangée de dents de chaque côté L Ô G I E. 3j de la mâchoire inférieure , mais feulement qu'il y a deux rangs à chaque mâchoire; favoir , un à droite, & l'autre à gauche : ce qui s'accorde très-bien avec ce qui efl: ex- primé dans la figure. Le Caymaa naît d'un, œuf gros comme celui d'une oie, & parvient fouvent à plus de vingt pieds de longueur. Il efl très-vigoureux, & tort à craindre pour les hommes, comme pour \ts animaux; car il vit fur la terre comme dans l'eau, & dévore tout ce qu'il rencontre. La figure 2. de la planche indiquée repréfente le foetus au mo- ment qu'il fort de l'œuf. Le Fouette- Queue 4. C, Caudiverhera C. pedibus poflerioribus pentadaSjlis , palmatis unguiculatis : roflro depreJJ'o , lato , acumi- nato. Les pieds de derrière partagés en cinq doigts palmés & pourvus d'ongles : le mu- feau aplati , large , & pointu. ( PI. 5 , fig. I.) Les Naturalifles ont donné le nom de Fouette-Queue à diverfes efpèces de iéfards qui ont la facilité de donner à leur queue des mouvemens femblables à ceux d'un fouet. Ici nous prenons cette même dénomination, pour défigner une efpèce particulière dont Séba a donné la figure & la defcription. Sa tête eft aplatie en deffus , &: terminée anté- rieurement en un mufeau affez pointu , au bout duquel les narines font fituées. Les yeux font gros , faillans , fendus dans la di-^ redion du mufeau , & placés très-près l'un de l'autre, fur le fommet de la tête. « Tout » le front & la partie fupérieure du mufeau , » dit Séba , font formés pzir un feul os fixe » étendu jufqu'aux oreilles , lefquelles font » larges , ceintes tovit autour d'une petite » bordure , & enfoncées intérieurement dans » l'endroit où les plus grandes écailles pren* » nent leur origine ; favoir , près de l'articu- » lation de la mâchoire fupérieure, qui efl » difpofée de manière qu'elle laiffe à cet ani-- » mal une très-grande ouverture de gueule », Le corps eft revêtu d'écaillés rhomboïdes , ' difpofées fur des rangées tranfverfates. On remarque fur le dos deux rangs d'écailles relevées en dentelure , qui fe prolongent féparément jufqu'au bout de la queue : là , elles fe réuniffeiat & ne forment qu'une feule rangée. Sur les côtés , il y a , de part & d'autre , de femblables écailles dentelées; mais elles ne s'étendent que depuis l'infertion^ des jattes de devant, jufqit'à l'origine de la Eij 3^ E R P É T O queue. Les pieds antérieurs ont cinq doigts libres ôc féparés. Selon Séba , ceux de der- rière en ont cinq pareillement réunis par une membrarte intermédiaire ; mais je préfiime qu'il y a une faute dans la figure de cet AuteTar,& qu'il ne doit y avoir que quatre doigts, comme dans les autres efpèces de Crocodiles. L'Ar- tifle qui a deffiné notre figure , a oublié d'ex- primer la membrane intermédiaire qui forme le caraâère dilHnflif du Fouette- Queue. La couleur des écailles efl; d'un jaune de fâfran foncé & mélangé de brun. La femelle de cet animal pond fes œufs dans le fable , comme le Crocodile , où ils éclofent fous l'influence du foleil, Linn. f. n, ^S9' Séba l , /'. 167, pi. 1 06 , fi-g. I . M. le C. de la Cepède , Hijl. des quad, ovip. 2^0. U Amérique^ I V". GENRE, LÉSARD , Lacerta. Lin?!, f. n. jyp. Corpus quadrupes , caudatum , fquamofum; fquamis fœpè ereâis in collo , in dorfo , & in caudâ. Caput ovatum aut quafi roflratum , cata- phradum i occipite in quibufdam fajligiato, Gula quandoquè pendula. Dentés modo conici, modo comprejp. ; lingua fccpiùs hifida„ Aures patulœ. Truncus elongatus. Abdomen yulgo Jcutis îmbricatum. Pedes quatuor pentadaSyli , fijji , ungui- culati, Femora pojlica in multis callofo- punâata, Cauda longa , fragilis , fquamis verticil- latis teSa. Ex ovo animal perfeâijjlmum. Habitat in Jlratis lapideis , in mûris vertiealibus : die apricatur in foie ^ & noâu hofpitatur inter la- pides aut intrà meatus fubterraneos. Le corps a quatre pattes, avec une queue, & couvert d'écaillés"; il y a fouvent des écailles redrellées fur le cou , fur le dos , & fur la queue. La tête ovale, couverte d'écaillés, termi- née par un mnfeau ; dans plufieurs efpèces , le fommet efl relevé en faillie. Le deffous de la gueule forme quelquefois une efpcce de poche. Les dents tantôt coniques, tantôt comprimées. La langue ordinairement four- chue. Les oreilles ouvertes. Le tronc alongé, L''abdomen efl fouvent revêtu de plaques difpofées en recouvre- ment. L O G I Ë. Quatre pieds divifés en cinq doigts fépaJ rés & garnis d'ongles. L'intérieur des cuiues chargé de tubercules dans plufieurs indi- vidus. La queue longue, fragile, tantôt garnie de lames redrefféés, tantôt couverte d'écail- les rangées par anneaux. Il fort de l'œuf un animal entièrement formé : il vit au milieu des pierres ou fur les murs. Pendant le jour, il cherche les endroits expofés aux rayons du foleil ; & la nuit , il fe retire dans les fentes des rochers, ou daiis les trous creufés dans le fein de la terre. * Efpèces dont la queue nejl pas entièrement ronde , mais comprimée par les côtés, La DrAGONE I. L. Dracœna L. pedibus quirc- què-digitatis , inecqualibus , unguiculatis : car-, pore fquamis carinatis tecla. Cinq doigts inégaux & garnis d'ongles a chaque patte : le corps revêtu d'écaillés refe- vées en carèaie. ( PI. 3 , fig. 2. ) Les Naturalifles ont fuccefïîvement con^ fondu la Dragone avec le Fouette- Queue 8c le Cordyle , à caufe de la facilité qu'ont ces' trois animaux d'agiter leur queue comme un fouet ', & de là vient la différence qui règne dans leurs defcriptions. Mais il efi temps de fixer nos idées fur le caradère qui diUingue CCS efpèces. Celle dont il s'agit ici exifie au Cabinet du Roi : M. le Comte de la Cepède en a déjà tracé les proportions ; ainfi c'eft d'après nature que je vais la décrire. Sa tête, aplatie par deiïus & comprimée par les côtés, a un peu la forme d'une pyramide à quatre faces , dont le mufeau feroit le fommet. Sa langue n'eft point cachée Se inerte comme celle du Crocodile; mais fourchue, ôc aufli mobile que celle d'un ferpent. On compte dix-fept dents de chaque côté de la mâchoire inférieure ; celles de devant font petites , ciguës ; celles de derrière groffes & obtufes. Elle a les yeux gros, briTians; l'ouverture des oreilles grande , environnée d'écaillés ; & le cou plus large que la tête. Le corps eft épais , arrondi , couvert d'écaillés dures , ofTeufes , & prefque toutes garnies d\ine arête failîante ; celles du dos font plus gran- des que les autres , & relevées par des tu- bercules en forme de crêtes , dont les plus élevés font les plus voilais de la queue , fur laquelle ils forment deux dentelures femblablgs ERPÉT OLOGIE. à celles d'une fcie; enfuite ils fe rénniffent en une feule rangée vers l'extrémité de cette partie. Il y a cinq doigts aux pieds de devant Se autant à ceux de derrière , mais ils font iné 5 7 gaux en longueur : les deux extérieurs font à peu près d'une longueur égale ; les deux fuivans font beaucoup plus alongés ; celui du milieu les furpaffe tous en longueur. La queue reflemble à celle du lézard; elle efl plus longue que le corps , épaiffe à fon ori- gine 5 & diminue infenfiblement de groffeur jufqu'à l'extrémité. On dit que cet animal porte toujours fa queue relevée comme le dragon , & que c'eft à caufe de cela qu'on ]a nommé Dragone. L'ouverture de la gueule, qui eft fort grande, efl bordée de bleu ; les écailles du dos font d'un brun foncé; & les pattes marquées d'un jaune de fafran. L'indi- vidu qui elt au Cabinet du Roi a été envoyé de Cayenne par M. de la Borde ; il a deux pieds cinq pouces quatre lignes de longueur, îur un pied de circonférence dans la plus grande epaiffeur : la gueule feule a un pied quatre pouces fix lignes. Suivant M. de la Borde, la Dragone fréquente les favanes noyées & les terrains marécageux ; elle fe tient à terre & au foleil , plus fouvent que dans les lacs ou les rivières. Lorfqu'elle efl pourfuivie, elle fe jette dans l'eau, où elle fe tient des heures entières. Les Américains mangent vo- lontiers la chair de cet animal , qui habite aulîî leurs contrées. A Cayenne , fes oeufs font très- recherchés. Llnn. f. n. 360. a. On doit regarder comme une variété de cette efpèce le lézard qu'on trouve au Bréfil , particulièrement auprès de la rivière de Saint- François. Il grimpe fur les arbres avec facilité ; & ne paroît différer de la Dragone , fuivant le témoignage des Voya- geurs , que par une couleur plus foncée 8c des ongles moins forts. On l'appelle Ignaruca. PL 3 ,fig. 3, M, de la Cepède , Hifl. des quad. ovip. p. l'yQ. Le Tupinambts 2. L. Monitor L. pedièus pentadaciylis , fijjls ^ unguiculatis : corpore grifeo cœrulefcente , maculis albldis punc- tato. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : le corps d'un gris .bleuâtre , orné de petites taches blanchâ- tres. (PI. 3 5 %-4-) La tête de ce lézard t^ ovale, oblongue, couverte d'écailies beaucoup plus grandes que celles du corps , & terminée par un mufeau pointu. Les yeux font gros & placés fur les parties latérales de la tête. Le dos efl large, aplati, revêtu d'écaillés lilTes, carrées, & le ventre garni de plaques blanches, fein- blables à celles qu'on voit fur le Crocodile, Les pattes ont cinq doigts très-longs , com- pofés de petits anneaux , & garnis à leur ex- trémité d'un ongle pointu, de couleur jaune. La longueur de la queue efl à peu près double de celle du corps j elle efl revêtue d'écaillés carrées, difpofées par anneaux; & ornée à fon extrémité de bandelettes jaunes ou blan- châtres. La furface fupérieure du corps eft d'un violet pâle, moucheté de points blan- châtres. En comparant cette defcription avec celle d'un individu de la même efpèce que M. le Comte de la Cepède a publiée dans fon ouvrage , on verra que le Tuplnambis doit offrir plufieurs variétés. On voit le mo- dèle de la figure que j'ai donnée , dans le Cabinet de M. Muller. Linn. f.n.io-i. Knorr. del. nat. Jeleâ. p. 132, tab. L. vij. M. le C. de la Cepède , Hifl. des quad. ovip. 2JI, Les • Indes occidentales. Le L. SOURCILLEUX 3. L. Superdliofa L, pedibus quinquè digicatis , inœqualibus , unguiculatis : dorfl} fuperciliifquè fquamis erecïis. Cinq doigts inégaux Si garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : des écailles ïedreflTées fur le dos & fur les fourcils, ( Pi. 4 ^ fig. I.) Ce lézard a la tête aplatie fur le fommet 9 élargie vers le cou , & terminée par un mu- feau pointu. Les yeux font grands , ainfi que l'ouverture des oreilles , & environnés de paupières. Il a la gueule toute bordée d'écail- lés affez larges; la langue fort épailTe; & le cou très-peu alongé. De l'extrémité du mu- feau, il part, de chaque côté, une rangée de petites lames droites , qui , après avoic formé des efpèces de fourcils dentelés au delTus A^% yeux, fe rapprochent infenfible- ment l'une de l'autre fur la partie poftérieure de la tête ; & fe prolongent enfuite , dans une fituation prefque parallèle, jufques vers le milieu du dos, où elles fè réuniiTent en iine feule dentelure qui s'ctenl jiilqu'à îa. queue. On voit encore , fuivant Séba , une autre rangée d'écaillés redreffées au defTous de la mâchoire inférieure. Selon Linné , le cou eR marqué en defTous de deux rides iranfverfales ; & le tronc efl couvert d'une multitude de ucs-petites écailles. La queiie 58 ERPÉTOLOGIE. eft un pevi comprimée par les côtés , & beaucoup pkis longue que le corps. Le doigt du milieu des pieds antérieurs eft le plus long ; les autres correfpondans , pris deux à deux , font à peu près égaux en longueur. Les quatre doigts intérieurs des pieds de derrière croiffent graduellement ; le quatrième eft le plus long de tous : fur un individu qui eft au Cabinet du Roi, il égale la longueur de la tête : le cinquième extérieur eft le plus court. Les écailles qui recouvrent les pieds & la queue font plus apparentes que celles du tronc, & relevées par une arête longitudinale. Selon Linné , le Sourcilleux a un fond gris , tacheté de blanc. Suivant M. le Comte de là Cepède, il eft d'un brun clair, avec des taches d'un rouge plus ou moins foncé. L'individu qu'on voit au Ca- binet du Roi a un pied de longueur. Séba obferve que les individus de cette efpèce pouffent des cris qui leur fervent à fe rallier. Linn, muj. Adolph, Frid. p. ^i. TJîLe de Ceylan , Amboyne. Le L. tête-fourchue 4. L. Scutata L. pe- dibus quïnquè-di gitatïs , inœqualibus , ungui- culatis : caudâ & dorfo aculeïs conicis : occi- p'ue bicornl. Cinq doigts inégaux & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : le dos & la queue hériffés de pointes coniques : deux efpèces de cornes fur le derrière de la tête. (PI. 4, fig. 2, ) L'afpeft de ce Lézard a quelque chofe de hideux. Sa tête eft courte, très-renflée fur le front , & aplatie fubitement en un mufeau garni à fon extrémité d'une efpèce de bouton , environné d'autres petits tuber- cules blanchâtres, l^es yeux font gros, fail- lans , & furmontés , de part &: d'autre , d'une boffe conique qui reffemble à une corne. Il a le cou goitreux ; & le corps parfemé de boutons blancs , ronds , élevés , que l'on re- trouve encore au defius des yeux & de la mâchoire inférieure. Depuis la tête jufqu'à l'extrémité de la queue , il règne , fur la partie poftérieure du dos, une rangée d'ai- guillons courts en forme de dentelure, & un peu éloignés les uns des autres. Les pieds font très-déliés ; ils fe terminent en cinq doigts libres &: garnis d'ongles. Les trois , premiers intérieurs des pieds de devant font à peu près égaux en longuetu' ; le deuxièine extérieur des pieds de derrière eft le plus long. La queue eft un peu plus longue que le corps. Le fond de fa couleur eft bleuâtre. Linn. f. n. 360. M. d'Aubenton , Encjclop. méth. L'Occiput-Fourchu. VAfie. Le L. Large-doigt 5. L. Principalis L. pe- dibus pentadaâylis, fijfis, unguiculatis : crifiâ, gul(Z anticè fubferratâ : digitorum arciculis lads. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : la crête qui eft au deffous de la gueule un peu d^entelée par devant : les articulations des doigts élar- gies. (PI. 6,n°. 2, fig. 2.) La tête de ce Lézard eft plate fur le fom- met , marquée de diverfes futures très-fines , &; terminée par un mufeau arrondi. Les na- rines & les trous des oreilles font prefque imperceptibles. Il a fous la gueule une mem- brane arrondie , qui s'étend depuis le bout de la mâchoire inférieure jufques fur la poitrine j elle eft fillonnée dans fon difque par ôes lignes blanchâtres , dirigées vers le ventre & fourchues à leur extrémité. Selon Linné , cette efpèce de crête ne préfente aucune dentelure 3 mais d'après la figure que nous avons tirée d'un manufcrit du P. Plu- mier, il paroît que fon bord antérieur eft finement dentelé. Le corps eft revêtu d'une peau très-liffe ; & la queue eft garnie d'écail- lés qu'on a peine à diftinguer. Depuis l'oc- ciput jufqu'au bout de la queue , il y a fur la partie fupérieure du corps , une rangée de petites dentelures. Les pieds , tant de devant que de derrière , ont cinq doigts élargis fous chaque articulation , 5c garnis d'ongles cro- chus : les quatre doigts intérieurs des pieds de derrière croiffent graduellement; le cin- quième & le fécond font à peu près de la même longueur. La queue eft une fois plus longue que le corps. Le Large-Doigt eft d'une couleur bleiiâtre : la queue eft rayée de brun. Linn. f. n, 360. L'Amérique , rinde. * Le L. DOUBLE-TACHE 6. L. Bîmaculata t. pcdibus pentadaSylis , fijjis , unguiculatis : digitis omnibus prœter exteriorem lobatis .• humeris nigro-maculatis. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : tous les doigts, excepté l'extérieur, pourvus d'une membrane : une tache noire fur chaque époule. M. le Dofleur Sparrman a décrit cette efpèce de Lézard dans les nouveaux Mémoi- res des Sciences de Stockolm , année 1784. Sa tête eft comprimée par les côtés ; &: fa ERPÉTOLOGIE. qtieue cft deux fois audi- longue que le corps. Tous les doigts des pieds de devant & de derrière , excepté les extérieurs , font garnis de lobes ou de membranes qui en élargilTenc la ,furface , & qui doniTent à ce Lézard un nouveau rapport avec le précé- dent. Le fond de fa couleur eft fujet à varier ; il efl ordinairement d'un bleu noirâtre. M. Sparruian obferve que quelques individus qu'il a eu occaGon de voir , avoient le deiîus du corps femé de taches noires , & que tous portoient deux grandes taches de la même couleur i\ir les épaules. Le Double-Tache eft tort doux ; il fe tient fouvent dans les bois , où il fait entendre unfifflemeni plus ou moins fréquent. Les femelles dépofent leurs œufs dans la terre. Nouv. Mém. de VAcad. de Scockolm^ année 178^, p. 16^. Le L. sillonné 7. L. Bicarlnaca L. pedlbus pentadadyiis , fijjls , unguiculatis : flriis duahus in dorfb ; & carinâ dupLici in caudd. ■ Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : deux (Iries fur le dos ; & deux faillies en carène fur la queue.' Linné eft le feul Naturalifle qui ait parlé de ce petit Lézard ; il ne dit pas s'il l'a vu, ou bien fi on lui en a communiqué la defcription.' Le dos eft marqué de deux flries faillantes ; & les côtés font relevés , de part & d'autre , par des écailles amin- cies en tranchant ^ de forte qu'ils paroif- fent pliffés latéralement. Les flancs font cou- verts d'écailles convexes en forme de tuber- , cules. La partie inférieure du corps eft partagée en vingt-quatre rangées d'écailles difpofées franfverfalement , Se formées cha- cune de fix écailles. La queue eft à peine plus longue que la moitié du corps , ftriée par deftbus , lifTe par les côtés , & relevée en defTus par une double faillie en forme de carène. Il n'a point de crête an deflous de la gueule. Il eft d'une couleur grife. Linn. y.n.^ôx. Les Indes. * * Efpèces qui ont la queue arrondie , & des écailles redreffées fur le dos. Le L. Iguane 8. L. Iguana L. pedibus pen- tadadylis : dorfo fquamis ereSis : criflâ gulœ. pendulâ , anticè denticulatâ. Cinq doigts tant aux pieds de devant qu'à ^ux de derrière : des écailles Y«rticales fur 39 le dos : une crête pendante fous la gueule, & dentelée antérieurement. (PI. .4, tîg. 3.) Sa tête eft comprimée par les côtés, aplatie fur le fommet , Se fe termine par un mufeau court & aigu. Les yeux font d'une grandeuc médiocre , fitués fur les côtés de la tête , & dirigés en avant. Les oreilles forment , de part & d'autre , une cavité arrondie , derrière l'orbite de l'œil. Le dos eft large ; les côtés convexes; & le ventre un peu aplati. La queue , qui furpaffe une fois le corps en longueur , eft ronde , & compofée d'un très- grand nombre de fegmens qui ne font point l'enfiblement diftingués les uns des autres. Les pieds ont cinq doigts garnis d'ongles aigus, comprimés latéralement, &; un peu re- courbés. Dans les pieds de devant , le premier doigt intérieur n'a qu'une phalange ; le fé- cond , deux ; le troifième , trois ; le qua- trième, quatre; &: le cinquième, deux. Les quatre premiers doigts intérieurs des pieds de derrière font conformés comme ceux de devant ; mais le cinquième , qui eft féparé comme un pouce, a trois phalanges. Depuis le fommet de la ttîte jufqu'à l'extrémité de la quevte , il règne, fur la partie fupérieure du corps , une rangée d'écailles aiguës , amincies par les côtes , droites dans leur partie inférieure , & recourbées vers leur fommet. Outre cette efpèce de crête, il y en a une autre en forme de membrane qui pend fous la mâchoire inférieure, & que l'animal peut gonfler à fon gré : elle eft garnie en fon bord antérieur d'une quinzaine de petites lames en fer de lance ; le bord poftérieuc eft entier. Les écailles qui couvrent le corps font très - petites , d'une figure ovale & convexe : elles forment une iTiulticude de petits fegmens , que l'œil a peine à diftin- guer fur le dos & fur la queue ; ceux qui divisent la partie inférieure du corps font beaucoup plus fenfibles & plus diftinâs. Le front, le mufeau, & le tour des mâchoires font revêtus d'écailles unies, lu i fautes , & colorées. Au deffeus des oreilles , on voit trois lames plus larges que les autres ; la plus grande de5 trois eft ovale ; êc fon éclat, lem- blable à celui des métaux polis , relève la beauté des autres couleurs. La furface fupé- rieure eft d'un bleu noirâtre , marqué de raies un peu moins foncées ; le ventre , les pattes , & la queue font fouvent panachés de différentes nuances, & quelquefois ornés de bandes circulaires. Du refte,ces couleurs ^O' E R P É T O varient fuîvam le fexe , l'âge , & la diverfité des climats où habite l'Iguane. Sa longueur totale eft de cinq à fix pieds. M. le Comte de la Cepède a décrit un individu qu'on conferve au Cabinet du Roi ; il a quatre pieds depuis le bout du mufeau jufqu'à l'ex- trémité de la queue : c'ell celui dont on Toit ici la figure. La femelle efl; plus petite que le mâle ; elle pond Ces œufs au bord de la mer , ordinairement en nombre impair , depuis treize jufqu'à vingt-cinq ; ils font à peu près de la grofleur d'un œuf de pigeon , & d'un goût excellent. Les Indiens font très- friands de la viande de cet animal. Dans quelques contrées , on le chafle avec des chiens dreffés à le pourfuivre. Quand il fe voit pris , il fe défend avec intrépidité ; mais fes morfures ne font point dangereufes. Linn. f. n. ^66. Groa, muf. 2 , p. 82. Le Bréfil , le Mexique , VAJîe , & f Amérique. * Le L. Cornu cj, L. Cornuta L, pedihus pentaddBjlis , fijjls , unguiculatis : rojlro cornuto : fquamis ereâis in dorfo & in caudâ. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : une corne lur le mufeau : des écailles redreffées fur le dos & fur la queue. ( PI. 4 , fig. 4. ) La tête de ce lés;^ard eft anguleufe , ovale , & aplatie fur le fommet ; garnie fur les côtés de tubercules gros, faillans; un peu renflée au deffbus de la gueule ; & terminée anté- rieurement par un mufeau affez pointu. Les niâchoire5 font égales , & armées d'une ran- gée de petites dents plates, triangulaires par le bout & dentelées. Il y en a environ vingt- quatre de chaque côté ; celles de devant font un peu plus grolTes. On peut voir une de ces dents gravées au deffbus de la figure de cet animal. L'extrémité fupérieure de la mâ- choire d'en haut eil garnie de quatre tuber- cules écailleux , & d'une efpèce de corne offeufe d'une feule pièce , haute d'un demi- pouce , dont le fommet eft recourbé en arrière. Les yeux font fitués vis-à-vis les angles de la gueule; Scies narines au "bout du mufeau. Le tronc préfente une forme ovale. Les pattes de devant ont cinq doigts de longueur inégale ; celui du milieu eft le plus long; le fécond & le quatrième font égaux ; les deux extérieurs font les plus courts. Les pattes de derrière ont le même nombre de doigts , mais difpofés différem- ment. Le cinquième estérieur eft trcs-féparé L O G I E. des autres ; le fécond eft le plus long ; les autres décroiffent graduellement , de forte que le pouce eft le plus court : les uns & les autres font garnis d'ongles longs & crochus. Toute la furface du corps eft couverte de petites écailles en lofange , relevées en faillie à leur extrémité ; c'eft ce qui rend la peau rude au toucher. Les écailles les plus rabo- teufes fe trouvent vers [q% extrémités des jambes .; fur la queue , elles font quadran- gulaires , relevées en carène vers le milieu de leur furface , & difpofées par anneaux. On remarque fur le dos & fur la queue de ce lézard une rangée d'écaillés redreffées. Cette rangée , qui commence fur les épaules, eft iruerrompue vis-à-vis l'infertion des pieds de derrière; elle recommence enfuite à l'ori- gine de la queue , & fe prolonge jufqu'à l'ex- trémité. Le nombre des lames redreffées du dos eft de quarante-trois ; les plus longues occu- pent le milieu de cette partie ; elles font larges de trois lignes , hautes d'un demi- pouce, pointues, & un peu recourbées vers le dos. Celles qui fe trouvent fur la bafe de la queue ont la forme & \ts dimenfions de celles du dos ; enfuite elles diminuent infen- fiblement de grandeur. Après la foixante- troifième , elles font fi courtes , qu'on ne peut plus les diftinguer des écailles ordi- naires. La longueur totale de ce lé\ard eft de trois pieds fix pouces; fa haiTteur, de neuf pouces ; & fa circonférence, vers le milieu du ventre , d'environ dix- huit pouces. C'eft M. Gravé de Sérignan , Amateur auftî dif- tingué par fon goût que par {q% connoiffan- ces en Hiftoire Naturelle, qui a bien voulu me communiquer l'individu qui a fervi à faire cette defcription , & dont il a fait pré- fent enfuite au Cabinet du Roi. Il fut pris à Saint-Domingue en 1784, dans les mornes de l'hôpital , entre l'Artibonite & les Go- naïves. Pendant le jour , on le trouve fur \&% rochers & fur les arbres , où il fe tapit pour faifir fa proie. Il fe nourrit de fruits , d'infecles-, mais plus particulièrement de petits oifeaux qu'il faifit avec une agilité extraordinaire. La nuit , il fe retire dans les trous des arbres & dans les creux des rochers , où il fe cache aufti dans le temps de la grande féchereffequi dure en ce pays pendant fix mois de l'année : il ne fort que vers les mois de janvier ou de février. Le Nègre qui le prit affura qu'ilavoitvuun mâledecetteefpècedont la corne étoit beaucoup plus élevée. La viande de E R P É T O <îe ce reptile efl un mets délicieux pour les Nègres ; on prétend qu'elle a te goût de celle du chevreuil. Son plus cruel ennemi eft le ■chien marron, fi commun à Saint-Domingue. Cet animal a été jufqu'ici inconnu aux Natu- raiilîes. Le L. basilic io. L. Bafilifcus L. ped'ibus pentadaclylis , fiffls , unguïculaùs : crïflâ occ'ipitis conïcâ : pinnâ radiatâ in dotfo & in ' caudâ. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : une crête conique fur le derrière de la tête : une efpèce de nageoire, foutenue par des rayons, fur le dos & fur la queue. ( Pi. J , fig. i. ) Il n'eft perfonne qui n'ait entendu parler des fables & des contes ridicules qu'on a débites fur le Bafilic, Les Anciens lui ont attribué des qualités merveilleufes , entre au- tres , celle de tuer par fon regard ; en confé- quence , pour accréditer leur opinion & pour caraâérifer un animal aulTi terrible , ils l'ont repréfenté, tantôt comme un ferpent aîlé , tantôt comme un petit dragon , dont l'afped avoit quelque chofe d'effrayant. Cette pré- vention populaire , cette terreur panique exille encore de nos jours par la charlatanerie des faltinbanques & des empiriques , qui montrent avec appareil aux yeux du public qu'ils veulent fédiiire , une forte de petite raie qu'ils ont fait delTécher fous une bizarre configuration : mais le véritable Bafilic n'ell rien moins que dangereux ; il ell doux , tranquille ; & bien loin de donner la mort par fon regard fubdl , il charme, il embellit les valles forêts de l'Amérique, par les di- verfes nuances de fes belles couleurs , & par l'agilité de ks mouvemens. Sa tête eil d'une forme conique, & relevée fur le fommet par une efpèce de capuchon creux en dedans, & revêtu d'écaillés au dehors. Le dos eft garni , depuis la partie qui correfpond à i'infertion des pieds de devant jufqu'au bout de la queue , d'une crête rayonnée , femblable à la nageoire d'un poiffbn , & cou- verte d'écaillés. Ses doigts, au nombre de cinq à chaque pied , ne font réunis par aucune membrane : les trois du milieu des pieds de devant , font à peu près de la même longueur ; les quatre intérieurs des pieds de derrière croiffent graduellement ; le cinquième eft le plus court. Sa longueur totale eft quelquefois de trois pieds. Il vit fur les arbres, & va aulG à i'eau. Lorfqu'il L O G I E. 41 veut nager , il enfle fon capuchon , & dilate fes membranes. Linn.f. n. ^66. Laurent, fpec. tned. p. JO. M. le C. de la Cepède , Hifl. Aat, des .quad. ovip. p. 286. L'Amérique méri~ dionale. * Le L. DE Java xi. L. Javanenfis L. caudâ longd , bafi pinnâ radiatâ : dorfo dentato. Nouv. Mém. de Suède, année 1786. La queue longue, avec une nageoire à fa bafe , garnie de rayons : une dentelure fur le dos. Il paroît , par les caractères énoncés dans la phrafe deicriptive , que ceue efpèce fe rapproche beaucoup du Bafilic. Sa queue eft pareillement d'une longueur confidéra- ble , & pourvue à fa bafe d'une nageoire garnie de rayons ; mais elle ne fe prolonge pas , comme dans l'efpcce précédente , juf- qu'à l'origine du dos. A fa place , on voit fur cette partie une rangée d'écaillcs redref- fées. Il eft à préfumer aufti que le fommet de la tête eil dépourvu de capuchon ; & que ce reptile diffère encore du Bafilic par d'au- tres caradéres très-diflinéls, puifque le favant Naturalifte qui l'a décrit, ie regarde comme une efpèce particulière. Du refte , nous ne connoilTons ni fes couleurs , ni fes dimen- lîons. M. Hornesdt , nouu. Mém. de Suède , 1786. * Le L. PORTE-CRÈTE 12. L. Crifiata L. pe- dibus pentadacljiu , fijfis , unguiculatis : futurâ dentatâ in dorfo : pinnâ caudali ra- diatâ. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & à ceux de derrière : une dentelure fur le dos : une nageoire garnie de rayons fur la queue. ( Pi. J 5 fig- 2. ) 'M. SchlolFer , de la Société royale de Londres, a publié en 17^8 une defcription très-détaillée (Se une bonne figure de ce lé- ^ard , qui jufqu'alors avoit été mal décrit. Sa tête eft d'une forme conique , un peu relevée en defïïis , & couverte d'écaillés rondes. La mâchoire fupérieure fe termine en un fommet aplati ; celle de _ delTous a une forme arrondie à fon extrémité. Les écailles qui couvrent tout le contour de la gueule, font plus grandes & plus carrées que celles du fommet. Les narines font un peu faillantes, & fituées fur les côtés de la mâ- choire fupérieure. La partie extérieure de l'oreille eft fermée par la membrane du tympan qui eft fortement tendue , d'une figure ovale , & large d'environ trois lignes. 42 E R P É T Les mâchoires font armées, de chaque côté , de dents en fcie, pointues, & d'autant pkis grandes qu'elles fontphis éloignées du devant des mâchoires: on en trouve huit en haut& fix en bas ; elles font arrondies , courtes , aiguës , tournées obliquement en dehors , 8c féparées des dents molaires par un petit in- tervalle. La langue eft cpaifle , charnue, Si légèrement fendue. Le cou eft revêm d'une peau lâche , profondément pliffée , mais dé- pourvue d'aiguillons. Le dos eft un pe.i convexe au delTus de la poitrine, & enfuite légèrement incliné vers, la queue. Depuis le fommet de la tête jufqu'au dedus de l'anus, on voit fur le dos une dentelure compofée d'écaillés droites , de grandeur inégale , Se arrangées de manière que les plus petites fe trouvent diftribuées, en nombres inégaux, entre les grandes : phiiîeurs de celles-ci font terminées par un double fommet. Le nombre de ces écailles furpaffe quatre-vingt-dix. A la fuite de cette dentelure, on remarque encore une efpèce de crête qui s'élève fur la furface fupérieure de la queue. Sa forme imite celle d'un fegment de cercle , dont le bord pré- fente des finuofités inégales ; elle a neuf pou- ces de longueur fur quatre pouces de large. L'intérieur de cette crête eft garni de dîx-fept rayons cartilagineux & flexibles ; & le bord fupérieur eft hérifte de cent vingt petites dents femblables à celles d'une fcie, dont la plupart ont leur fommet recourbé en arrière. La lon- gueur de la queue eft à peu près double de celle du corps. Tous les doigts ont , des deux cotés , un rebord aigu , dentelé ; mais plus apparent fur les pieds de derrière que fur ceux de devant. La couleur de la tête & du cou eft verdâtre, marquée de ftries blanches; celle du dos & de la queue eft brune ', la crête eft toute entière d'un brun pâle ; le ventre eft gris ; les cotés font panachés d'un grand nombre de taches blanchâtres de gran- deur inégale , &. difpofées fans ordre. Le mâle diffère de la femelle par une crête plus élevée & par des couleurs plus vives. On trouve des individus dont le fond eft ver- dâtre , rayé de noir. Celui qui a été obfervé par M. Schloffer avoit environ trente-deux pouces de longueur. Ce lézard eft doux & paifible ; il vit dans l'eau & fur la terre. SchlûjJ. de lacert. amboinenfi. Amflerd. l'J^'è, in-û^. Les îles d' Amboïne & de Java. Le L. galéoxs 13. L. Calâtes L. pedibus O L O G I E. pentadaSjlis , fijjls , unguîeulatis i dorfo antïcè , 6" capit'e pojlicè dentato. Cinq doigts féparés & munis d'ongles- aux pieds de devant & de derrière: une dentelure iur la partie antérieure du dos & fur le der- rière de la tête. ( Pi. 6, fig. i.) On conferve au Cabinet du Roi un indi- vidu de cette efpèce, qui a déjà été décrit par M. de la Cepède. Sa tête eft aplatie , très- large par derrière, Si terminée par un mufeau aflez long. Les yeux font gros , faillans 5 l'ouverture des oreilles ovale , & d'une gran- deur confidérable. Les narines occupent l'ex- îrémité antérieure du mufeau. La gueule eft un peu renflée- Il y a , depuis l'origine du cou jufqu'au milieu du dos , ime dentelure compofée de grandes écailles minces , fé- parées les unes des autres , & terminées en pointe. On voit quelques écailles femblables vers le derrière de la tête & autour des oreil- les. Les pattes font aflcz. longues, ainfi que les doigts, qui font très-féparés les uns des autres. Le troifième & le quatrième des pattes de derrière font les plus longs ; le cinquième eft éloigné des autres , & un peu moins court que les deux premiers intérieurs. Le dos des ongles eft noir. La queue eft effilée , & plus de trois fois aufti longue que le corps» Toutes les écailles dont l'animal eft revêtu,, préfentent uiie arête faillante & aiguë, qui le fait paroîrre couvert d'une multitude de llries difpofées dans le fens de fa longueur. Quel- quefois la- couleur du dos eft azurée, & le ventre blanchâtre» Le Galéote du Cabinet du Roi a trois pouces dix lignes depuis le bout du mufeau jufqu^à l'anus : la queue a quatorze pouces de longueur. Il vit d'arai- gnées. Linn. f. n. 367. M. le C. de la Ce- pède, Bljl. des quad. ovip. 292. Les contrées chaudes de V Afie , V Arable , Vile de Ceylan , VEfpagne. Le L. Agame 14. L. Agama L. pedibus pen- tadaclyiis , fi-jp-s , unguiculacis : collo fuprà & capite pojlicè aculeato : fquamis caudœ ca- rinaiis , apicè acutis'. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : l'occiput & le cou hériffés'de piquans : les écailles de la queue relevées en carène & terminées par une pointe. (PI. J , fig. 5. ) Ce lézard a la tête en coeur , renflée au deft'us de l'orbite des yeux, comprimée par les cotés, terminée par un mufeau pointu, &: cauverte d'écaillés graniileufes, difpofées E R P É T O en recouvrement ; celles qui environnent les oreilles font inégales, aiguës, &. font pa- roître la tête épineufe. Le cou eft pareille- ment garni d'écaillés en forme d'épines. La mâchoire inférieure eft un peu plus avancée que celle d'en hatit : l'une À- l'autre font gar- nies de petites dents égales & très-pointues. La langue eft mobile , charnue , & arrondie à fon extrémité. Lti trous des narines font "relevés 8c tournés en arrière. Les yeux font fitués entre le bout du mufeau & l'ouverture des oreilles ; ils font environnés d'écaillés finement dentelées. On n'obferve fous la gueule aucune crête , mais feulement une peau lâche , pendante comme un fanon. Le dos eft large, un peu convexe, & fuimonté vers fa partie antérieure, principalement fur ie cou , d'une dentelure compofée d'écaillés droites , diftindes , Se femblables à un fer de lance. Le refte du dos & les membres font revêtus d'écaillés relevées en carène & termi- nées en pointe : celles du ventre font un peu obtufes ; elles n'offient pas de renflement ni d'épine. La queue eft conique , plus longue que le corps , 6i revêtue , dans toute fa lon- gueur, d'écaillés plus aiguës & plus fenfi- blement relevées en carène; ce qui tait par roître la queue dentelée & anguleufe. Les pieds , tant de devant que de derrière , ont cinq doigts de longueur inégale : ils croiflent graduellement depuis le premier intérieur jufqu'au quatrième ; les deux latéraux font à peu près de la même longueur. La furface Supérieure du corps efl mélangée de gris & de noir -, le ventre eft blanchâtre ; il règne fur le dos une ligne étroite d'un jaune pâle, qui eft à peine vifible. Le mâle diffère de la femelle, fuivant Linné, en ce que la den- telure qu'ilporte fur le cou eft compofée d'épines plus grandes , &: qui s'étendent juf- ques vers le milieu du dos ; au lieu que la crête de la femelle fe prolonge à peine juf- qu'aux épaules. De plus, le cou de la femelle n'a point d'épines latérales ; mais on en ob- ferve de très-petites fur les côtés du tronc : celles qui recouvrent les parties antérieures du dos Si toute la queue, font plus aiguës que celles qui leur correfpondent fur le mâle. Lmn. amen. Acad. muf. princ. n. i\. L Amé- rique méridionale. ^ a. M. Leske a dans fon Cabinet un indi- vidu dont le dos eft bleu , fans aucun mé- lange. Muf. Lesk. p. 2g ,n. ^^. Le L. Umbre i/. L. Umbra L. pedibus pen- L O G I E. 4? tadaclylis , fijfis , unguiculatîs : nuchd fub^ crijlatâ : palpebris integris : plicd gulari. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : une elpèce de crête fur la nuque : les paupières entières; un pli au deffous de la gueule. Suivant Linné , cette efpèce de U^^ard a la tête obtufe & arrondie par devant ; les four- cils très-rerifiés ; la gueule environnée d^une ride épaifle ; & l'occiput chargé d'une cal- lofité , ou plutôt d'une écaille large & entiè- rement liffe. On voit fur le cou une rangée de petites écailles redrelTées ; & en deflbus, un pli affez profond. Le tronc eft cylindrique, un peu plus épais vers la région du ventre , & revêtu de petites écailles, dont celles de la furface fupérieure font terminées pofté- rieurement en pointe , & forment des ftries fur le dos. La queue eft plus longue que le corps , & très-amincie à fon extrémité. Les quatre premiers doigts des pieds antérieurs croiflent graduellement ; le quatrième eft le plus long, & le cinquième extérieur plus court que tous les autres. Le cinquième & le fécond des pieds de derrière font très- courts ; le premier & le troifième font plus alongés ; le quatrième \&% furpaiïe tous en longueur : de plus, le pouce eft très-féparé des autres. Le fond de la couleur eft diver- fifié par un mélange de gris & de brun ; ces deux couleurs font condenfées comme celles d'un nuage. UlJmhre n'eft pas plus grand que le lézard Gris. Linn. muf. Adolph Frid. 2. , p. 38. Les contrées méridionales de rEurope. E L. PLISSÉ 16. /;. Plica L. pedibus .penta- daâjlis, fijfs , unguiculatis : dorfo anteriori fidiferrato : plicâ duplici fub collo : palpebris fubcrenatis. Cinq doigts féparés & munis d'ongles aux pieds de devant & de derrière ; une efpèce de dentelure fur la partie antérieure du dos : deux plis fous le cou : les paupières cré- nelées. Ce lézard a quelques rapports avec le précédent. Il a comme lui l'occiput calleux, & une dentelure fur la partie antérieure du dos, formée par une rangée d'écailles plus grandes ; mais il en diffère par beaucoup d'autres caradères. Les paupières font cré- nelées , & marquées par cjeffus d'ung efpèce de cicatrice , divifée en trois parties par des ftries tranfverfa les. Derrière les oreilles & vers les côtés de la tête , on trouve deux Fij '- 44 E R P É T O verrues hérîfTées âç pointes. Une ride fail- Jante, qui commence au cou, s'étend, de part & d'autre , jufques fur les pattes .de devant , & fe replie vers le milieu du dos. La queue eft arrondie , couverte de très- petites écailles difpofées en anneaux pref- que invifibles : fa longueur efl double de celle du corps. Les doigts font alongés , garnis par deffbus d'écaillés aiguës , & pour- vus d'ongles aplatis. Tout le corps ert cou- vert d'écaillés coniques, qui rendent fa fur- face femblable à du chagrin : fa longueur ell d'environ trois ou quatre pouces , en exceptant la queue. Linn. f. n. 367. Les Indes. * * * Efpèces dont la queue ejl ronde , & qui ont des bandes écaiUeufes fous le corps. Le L. Gris 17. L. Agilîs L. pedïhus penta- daâjUs , fijfis , unguiculatis : collari Jqua- mis conjiruclo : ta^n'id fufcâ utrinquè late- rali. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & à ceux de derrière : une efpèce de collier compofé d'écaillés : une bandelette brune de chaque coté du tronc, (P1.6,fig. 2.) Ce petit lézard a la tête triangulaire,, aplatie, & couverte en deffus de feize écail- les de figure irrégulière. Son mufeau arrondi préfente un contour gracieux. Les yeux font vifs , garnis de paupières ; les oreilles ron- des , bien ouvertes , placées' derrière la tête. On voit au deffus de ces organes, un efpace couvert de petits tubercules, & comme cha- griné. Les deux mâchoires font d'une lon- gueur égaie, revêtues à l'extérieur de larges écailles, 8i armées intériturenent de petites dents fines , recourbées vers la gueule. La langue eft rougeàtre , affez longue, aplatie, & fendue en deux à fon extrémité. La furface inférieure du cou efl ornée d'une efpèce de collier, compofé ordinairement defept écail- les un peu plus grandes que les autres, & qui réunilîent trcs-fouvent l'éclat & la couleur de l'or. Le tronc efl cylindrique , un peu plus épais que le cou , & d'une forme prefque quadrangulaire. Les patres de devant font plus courtes que celles de derrière ; elles fe terminent chacune en forme de main à cinq doigts très- déliés & de longueur inégale; le plus long efl celui qui tient la place de i^iadex ; le quatrième doigt extérieur des L O G I E. pieds de derrière e\i le pîus long : les ttn* ik les autres font munis à l'extrémité de petits ongles pointus & recourbés. La plante des pieds ell garnie en deffous d'une efpèce de rugofité , qui , conjointement avec les ongles , donne à ce reptile la facilité xie grimper fur les arbres Si le long des murs. La queue qui efl ronde, & un peu plus longue que le corps, diminue infenfiblement de grof- leur : de plus , elle eil revêtue d'écailïes pointues, relevées en carène , & difpofées- par bandes circulaires. Tout le deffus du corps efl d'un gris cendré ou olivâtre , par- femé très-fouvent de quelques taches irrégu- lières. On obferve encore fur ce fond une bandelette brune liferée de jaime , qui par- court, de chaque côté, toute la longueur diî dos. Le ventre efl tantôt rougeâtre , tantôt d'un blanc qui tire fur le jaune, & couvert de plufieiu-s rangées de petites écailles car- rées , & beaucoup plus grandes que celles qu'on trouve fur le dos. Du refte, la teinte éi la ditlribntion de ces couleurs varient félon l'âge , le féxe , & le pays que ce le\ard habite. J'ai obfervé plufieurs individus , cet été dernier, dans nos provinces méridiona- les , & je n'en ai pas trouvé deux dont la reffemblance fût parfaite. Le L.. Gris fe ~ nourrit de mouches , de criquets , de fourmis j- &; fur -tout de vers de terre. Il efl doux y paiiible, & fert communément de jouet aux enfans, qui le mutilent impitoyablement. Sa queue ^11 fragile Si fe caffe facilement : elle' repouffe prefque toujours ; & , fuivant qu'elle a été divifée dans fa longueur en deux ou trois parties , elle efl fouvent remplacée par deux -oit trois queues plus ou moins parfaites,, dont une feule renferme des vertèbres ; les autres. ne contiennent qu'un tendon. La femelle dépofe fes œufs dans les vieilles mafures , où elle fe retire pendant l'hiver , & même pendant h nuit. I.a figure que nous avons donnée ne repréiente pas exaflement l'efpèce que nous venons de décrire ; c'eft plutôt une variété qu'on trouve en Angleterre. Lxnn.Jl n, 363. L'Europe. Il y a plufieurs variétés dans cette efpèce, a. Le corps d'un gris cend.é , fans aucune tache. Mail, Zoûl. dan. prod. p. 295). h. Le deffus du corps marqué de taches' noires, & de petits traits de la uTéme couleur: le ventre fans aucune tache. Mull. ibid. e. Le deffus du corps d^un gris brunâtre. E R P É T 0 ■ femé de polilts blancs & noirs : la fiirface in- férieure d'un jaune doré, entremêlée de points noirs. M. Mull. Ibid. d. Tout le corps vert. M. Muller en a trouvé v.\\ indi\'idu dans la forêt de Fridérichsdal. M. Mull. ïbid. e. Le U!;ard que M. Lanrenti a décrit fous le nom de Seps terreflris ne paroît être qu'une variété du !.. Gris. Le corps eft brun , avec une rangée de taches prefque effacées de chaque côté du dos. Laurenti , fpec. nied. p. 6. * Le L. Soyeux i8. L. Sérieras L. pedibus pentadaclylis , iijfi-S , ungw.culatis : collari fquamis conflrudo : corpore cute taxa, te- nelld, fubpunSatd vejîito. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : un collier compofé d'écailles : le corps revêtu d'une peau lâche, très-fine, & comme ponâuée. J'ai eu occafion d'obferver plufieurs indi- vidus de cette efpèce fur les montagnes du Rouergue, La tête eft moins aplatie que celle du L. Gris ; elle eft ovale , couverte d'é- caillés, & comme fillonnée, fur -tout vers l'extrémité du mufeau. La langue eft échan- crés au fommet , comme celle du ferpent Fragile. Le collier eft liffe , ik d'une couleur rougeâtre ; le corps eft recouvert d'une peau Lâche, très-fine, qui forme des plis fur les côtés. Tous les doigts font leparés \qs uns ' des atures, & garnis d'ongles; mais ceux de derrière m'ont paru plus longs que ceux du i. Gris. La long'.teur de la queue eft à peu près double de celle du corps; elle eft très- amincie à l'extrémité , &: revêtue d'écailles plus longues que larges , difpofées fur une multitude d'anneaux (\\\\ deviennent prefque imperceptibles. La furface fupérieure eft d'un brun foncé & comme ponftuée ; le collier &: le ventre font rougeatres. Toutes ces diverfes parties préfentent des reflets irès-variés , félon que les raj^ons du foleil y tombent plus ou moins perpendiculairement ; on y diflingue quelquefois des teintes ver- dâtres, relevées par un éclat auftî refplendif- fant que celui de l'argent. On trouve ce reptile dans les endroitspierreux & aquatiques. J'en ai vu fouvent dans les bruyères ; & j'ai remarqué qu'ils marchent en ferpentani , & avec beau- coup de peine. Une des principales raifons qui m'a détermmé à regarder ce lézard Se les trois fuivans comme des efpcces diftinc- L O G I E. 4; tes, c'eft-que M. Laurenti ôbferve expr-cffe- ment qu'il en a nourri pKilieurs individus chez lui, & qu'il s'cft alfuré par lui-même que leurs couleurs étoient conftantes. J'ai fait les mêmes obfervations fur l'efpèce dont il eft ici queftion, & fur celle qui iuit. Laurent, fpec. med. p. 1 60 , tab-, 1 1 , fig. y. * Le L. Argus 19. L. Argus L. pedibus peu- tadacly lis y fijjls , unguiculatis : collari fqua- mis conflruclo : corpore fubfufeo ; lateribus ocellatis. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : un collier compofé d'écailles : le corps brunâtre ; les côtés ornés de taches rondes en forme d')'eux. Ce lézard efl très-commun dans nos pro- vinces méridionales. Il m'a paru qu'il étoit conftamment plus petit que le Gris : du refte, la confonriation du corps, la longueur refpeâive dés doigts font à peu près \qs mêmes fur l'un & fur l'autre. La tête eft aplatie , couverte d'écailles , & comme ftriée fur le fommet. Le tronc eft; délié, & la queue un- peu plus longue que le corps. Le fond de la couleur eft brun , ^ parfemé de taches rondes jaunâtres , environnées d'un cercle noir. Celles dn dos font à peine vifiblesj. mais celles des côtés font très- marquées î lorfqu'elles font éclairées par les rayons du foleil , elles brillent d'un éclat femblable à celui de l'or. Ces taches œJllées font diftri-» buées fur trois rangs parallèles;, celles de la rangée fupérieure lont les plus grandes; \c& autres diminuent infenfiblement, & devien- nent prefque imperceptibles. Les plus gros individus n'ont pas deux pouces & demi de longueur, depuis le bout du mufeau jufqu'à l'extrémité de la queue. Cette efpèce de lézard grimpe le long- des murs, comme le L. Gris. Laurenti , fpec. med. p. ï 5i , pi. i , fzg. 5". Les provinces méridionales. * Le L. ROUGEATRE 20. L. Ruber L. pedibus' pentadaclylis , fijjis , unguicula'tis : collari fquamis conflruclo ; dorfo fubrufo ; hueribus eceClis dimidiatis. Cinq doigts féparés aux pieds de devant & de derrière : un collier compofé d'é-cailies x le dosroufsâtre; <\ç.s taches fur les côtés,, ea forme de croiffant. Cette efpèce n'a été encore décrit que par M. Laurenti , qui en a donné une bonne figure. Sa tête, vue par deffus,^ eft ovale & cauyerte d'écailles d'une foroie isréguiièyç-. ^s ERPÉTOLOGIE. La langue efl fourchue à l'extrémité ; les oreilles grandes, -prefque arrondies, & en- vironnées de petites écailles. Les doigts des pieds de devant &. de derrière croiflent gra- duellement depuis celui qui tient la place du pouce jufqu'au quatrième ; le cinquième efl beaucoup plus court. La queue eft plus longue que le corps. Le fommet de la tête efl roux , un peu ponflué, & llrié : la nuque, le dos , Se la f'urtace fupérieure de la queue prcfentent une couleur uniforme , qui tire également fur le faune. Les parties latérales de la tête & du tronc font parfemées de taches noires , fur un fond verdâtre : on diflingue aulli fur les côtés d'autres taches en croiflant , difpofées , de part & d'autre , fur deux ran- ^ gées parallèles ; le difque de ces taches efl d'un blanc verdâtre & la bordure noire; le deflbus de la queue eft d'un roux pâle , pondue de noir. Lorfqu'on conGdère cette partie fous un certain degré d'inclinaifon , elle offre un éclat argenté. Les plaques du collier font marquées d'un point noir ; celles du ventre en ont deux : on en voit fur les dernières du côté de la queue , tantôt trois , tantôt quatre, mais fi rapprochés les uns des au- tres , qu'ils forment des efpèces de caraftères. M. Laurenti ne donne point la longueur de ce lézard, qui fe trouve vraifemblabiement en Autriche, puifqu'il affure, d'après des expériences répétées, qu'il n'ell point veni- meux. Laur. J'pec. med, p. i6. Seps Riiber , * Le L. Bleuâtre 21. L. Cœrulefcens L. pedibus. pentadaclyl'is , fiffis , unguiculatis : collari fqiuimis conflrucîo : corpore cœruleo ; lateribus oceiiatis trïplïci utrinquè Jerie, Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : un collier compofé d'écaillés : le corps bleu -, trois rangées de taches rondes en forme d'yeux , de part & d'autre , fur les parties latérales du tronc. Cet individu forme-t-il une efpcce parti- culière, ou bien n'ell-ce qu'une variété du X. Gris ou du L. Vert ? C'eft ce que je ne puis décider. M. Laurenti eft le fcul qui en ait parlé; il en a donné aulTi une figure trcs-exaéle. Je vais donc, à fon exemple, le décrire féparément. La têie eft ovale , . ly. La Sardaigne, Le L. AmeiVA 24. L, Ameiva L. pedibus pentadaâylis , fiffls , unguiculatis ; colla fubtiis rugâ duplici : rojlro elongato , acuto. _ Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : deux plis fur la furface inférieure du cou : ie rnufeau alongé , & terminé en pointe. (Pi. 6 , La tête de ce lézard efl aplatie , & cou- verte de grandes écailles , comme celle du L, Vert ; mais , en général , elle efl plus alongée , plus comprimée par les côtés , Se terminée par un mufeau'plus pointu. L'ou- verture de la gueule efl grande : les mâchoi- res font lifTes , égales , revêtues extérieurement d'un double rang de grandes écailles , Se armées intérieurement d'un grand nombre de dents très-fines , afTez femblabjes à celles de l'Iguane ; les plus petites occupent le devant des deux mâchoires. Les narines font ovales , S< difpofées en longueur fur l'extré- mité fupérieiu-e du mufeau. Les yeux font tournés en avant ; les oreilles grandes , ex» cavées, recouvertes d'une écaille arrondie. Si fituées, de part Se d'autre, furies extré- mités de la tête. Le deflus dn corps & des 48 E R P É T pattes eft revêtu (Técaîlles à peine fenfibles ; celles du ventre font grandes, carrées , & ran- gées par bandes tranfverfales. La queue , dont la longueur efl: double de celle du corps, efl en- tourée d'anneaux compofés d'écaiiles , dont la figure imite celle d'un carré long. On obferve fur la furface intérieure des cuilTes, une ran- gée de tubercules. Les deux doigts latéraux des pieds de devant font plus courts que ceux du milieu j ceux des pattes de derrière croif- fent graduellement depuis le pouce jufqu'au quatrième ; le cinquième efl court 8c féparé des autres : tous les doigts font garnis d'on- gles forts, un peu crochus. L'individu qui a fervi de modèle à notre figure , & qui fait partie de la riche coUeâion du Cabinet du Roi , a vingt-un pouces de longueur, depuis le bout du mufeau jufqu'à l'extrémité de la queue : la circonférence d;i corps, à l'endroit le plus gros , eil de quatre pouces neuf lignes : la queue feule a un pouce lix ligiies de lon- gueur. La couleur de ce le\ard varie beau- coup fuivant le fexe , l'âge , & le climat qu'il habite. Le fond efl tantôt brun , tantôt gris, plus ou moins diverfifié par des taches ou des bandes d'tme couleur plus vive ; & qui étant quelquefois arrondies, font paroître fa furface œillée : les côtés, les cuifies, 8c les parties latérales de la queue font quel- quefois .ornées de belles taches d'un bleu célefle. Sa chair paffe pour un mets affez délicat. Linrr. f. n. 362. M. le Comte de la Cepède , Eijl. des quadrup. ovip. p. 328. Cayenne, * a. M. Bloch , Médecin à Berlin & Na- tiu'alifle très-connu par fon Mijîoire des poif- Jons , a eu la complaifance de me communi quer une variété de l'^melva , defîînée de la main du P. Plumier , fous le nom de JLacenus varias aynericanus. D'après la courte defcription dont cette figure efl ac- compagnée , le deffus du corps & la tête font d'un jaune fale ; les côtés & la partie inférieure de la queue, jufqu'aux deux tiers de fa longueur, font marbrés d'un fuperbe bleu céleffe ; la partie antérieure des cuifTes , les mâchoires , & le cou , font panachés de bleu & de rouge; le dos eft d'une couleur uniforme ; le delTus de la queue efl feulement tacheté de brun. Les ongles des doigts font très -longs & brunâtres. La figure que je donne pi. 6 , fig. i , ell une copie de celle du jP. Plumier, O L O G I E. Le L. Galonné 2Ç. L, Lemnifcata L. pedlhus pentadacljlis , fijjls , unguiculatis :' dorfo viridi , iineis albidis feptem dd undecim Jlrïato : femoribus albo punSatis. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière: le dos vert, & marqué de bandelettes blanches , dont le nombre varie depuis fept jufqu'à onze : les ciulTes mouchetées de blanc. C'eft une ei'pèce qui a beaucoup de rap- ports avec \!Ameiva. Le defTous du corps eft garni de grandes écailles difpofées luf des bandes tranfverfales ; & l'intérieur des cuifTes , d'une rangée de tubercules. Sa queue eft menue, plus longue que le corps. Le fond de la couleur eft d'un vert plus ou moins foncé, & le dos marqué, dans toute fa longueur, de raies blanchâtres, dont le nombre n'eft point déterminé. Linné Se M. Laurenti en ont compté huit ; M. le Comte de la Cepède n'en a trouvé que fept fur deux individus qui font au Cabinet du Roi. M. Dantic pofsède un petit lézard de cette efpèce, qui a onze raies fur le dos ; mais elles fe réuniffent de manière à n'eu former que fept du côté de la tête , 8c dix vers l'origine de la queue , fur laquelle ces bandelettes fe perdent infenfiblement. Les pattes font conflamment mouchetées de noir. Le Galonné qu'on voit chez M. Dantic a fix pouces de longueur depuis le bout du mufeau jufifu'à l'extrémité de la queue : cette dernière partie, mehirée féparément, a quatre pouces & une ligne de longueur. Linn. f. n. 365?. Laurenti , fpec. med. p, 60. M. le C. de la Cepède, Hifi. des quadrup. ovip. 335". La Guinée. Le L. Lion 26. X,. Sex-lineata L. pedibus pentadaSjlis , fijjls , unguiculatis : collo fnbtus rugd duplïci : dorfo média albicante ; tribus utrinquè lineis albis , totidemque nigris. Cinq doigts féparés & munis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : deux rides fous le cou : trois lignes blanchâtres & autant de lignes noires de chaque côté du àos^ dont le milieu ell blanchâtre. Ce lézard reffemble encore au Galonné par la forme du corps. Le dos efl marqué , de part & d'autre , de trois bandelettes blan- ches , étroites , entre lefquelles font difpo- fées alternativement d'autres lignes d'une couleur noire. La partie du dos qui occupe l'efpace intercepté entre ces lignes , efl d'une couleuv E R P É T O couleur blanchâtre. Les cuifles font garnies d'un rang de petits tubercules , comme dans VAmeiva. Suivant Catesbi , ce lézard n'eft point dangereux ; il fe tient ordinairement dans les creux des rochers qui fe trouvent fur le bord de la mer. Comme il a les jambes très-alongées , il court avec beaucoup d'agi- lité. Sa très-grande vîtelTe ne peut cependant le dérober à la pourfuite des oifeaux de mer, qui le recherchent avec avidité. Linn. f. n. ^6^. Catesb. Carol. 2, p. 68, tab. 68. La Caroline , Cuba , Saint-Domingue. Le L. ExAGONAL 27. L. Angulata L. pedibus pentadaclylis , fijfis , unguicuiatis : capite nudo : caudâ exagond : Jquamis omnibus ca- , rinatis , mucronatis. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant Si. de derrière : la tête nue : la queue exagonale : toutes les écailles rele- vées en carène & terminées en pointe. Linné n'a décrit ce lézard que d'après les obfervations qui lui furent communiquées par le D. Rolander : auffî les caraâères qu'il donné fuffifent à peine pour le diflin- guer. Il a la tête renflée fur le fommet, dirigée en pente vers le mufeau , dépour- vue d'écaillés , & fiUonnée par différen- tes rides très-fenfibles : de plus , elle efl; comme tronquée par derrière , à l'endroit où commencent \t% écailles du cou , & femble former continuité avec lui. On re- marque fous la gueule deux grandes lames arrondies. Toutes les écailles dont le corps eft revêtu , excepté celles du ventre , font triangulaires , attachées par leurbafe au corps de l'animal , & relevées en carène très-fenli- ble; ce qui fait paroître le corps hérilfé de piquans. La queue, de moitié plus longue que le corps , efl: comprimée de manière qu'elle préfente fix côtés, & fix arêtes bien marquées. La couleur du dos eu roulTe , les côtés , l'extrémité des pieds , le bord des lèvres , la place des oreiMes , & le bout de la qiieue font jaunes. LinH. f, n. 36^ VA- mérique, Xe L. CoRDTLE 28. L. Cordylus L. pedibus pentadaclylis , /ijffcs , unguicuiatis : caudâ verticillatâ fquamis dtnticulatis ;. Cinq doigts féparés & munis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : des écailles dentelées & difpofées par anneaux autour de la queue. { PI. .6 , fig. 4. ) La tête de ce léTjird efl très-apfatie, trian- gulaire , §: rev€tue fur le fommet & par \^% L O G I E. 4> côtés de grandes écailles, diflinguées entra. elles par des futures. Les mâchoires font couvertes d'un double rang d'écaillés dUpo- fées en recouvrement , &: armées de petites dents fortes & aiguës. Suivant Séba , fa langue efl fourchue ; cependant Gronou l'a trouvée entière fur trois fujets qu'il a obfer- vés. Les deux trous des narines font petits &; fitués au bout du mufeau. Les oreilles occupent les deux angles de la bafe du triangle , dont le mufeau eft le fommet. Le tronc eft aplati , un peu renflé vers l'abdo- men , & couvert fur toute fa furface d'écaillés prefque carrées ; celles des côtés , étant rele- vées en carène , font paroître les flancs hériffés d'aiguillons. Quant à l'abdomen , on y compte vingt fegmens , qui le partagent tranfverfalement depuis les pieds de devant jufques aux cuifles. La queue eft d'une forme arrondie , & d'une longueur à peut près égale à celle du corps : elle eft partagée par des coupures difpofées en anneaux, qui la font paroître étagée ; leur nombre varie depuis dix-neuf jufqu'à vingt-fix. De plus, chaque fegment eft compofé de longues écailles relevées par le bout , & dont le fommet eft garni , de pan & d'autre , de deux très -petites dents. Les écailles des pattes font aiguës, & relevées par une faillie. On voit fur la furface antérieure des cuiffes, des tubercules comme dans ^Iguane , le lézard Vert, &c. La couleur des écailles eft bleue , plus ou moins mêlée de châtain par taches ou par bandes. Le Cordyle habite l'Afie & l'Afrique. Suivant Quelques Natu- raliftes , on le trouve auffi dans l'Europe méridionale : Ray en a vu un individu au- près de Montpellier. Linn. f. n. ■;6i. a. Suivant M. le Comte de la Cepède « il y a une variété de cette efpcce dont les écailles font beaucoup plus petites. Hifi. des. quad. ovip. p. ^26. * * * * Efpèces dont la queue efl ronde , & qui n'ont point de bandes tranfverfales fous le corps* Le L. QuEtJE- BLEUE 29. L. Fafciata L^ pedibus pentadaSylis , fijfis , unguicuiatis : corpare fufco , lineis quinqué fl.avefcentibus : caudi cœruleà. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : le corps brun, avec cinq lignes jaunâtres ; la queue bleue. On remarque fur le corps de ce le\ard des caradères diflindifs fi bien prononcés , qu'il eft imponible de ne pas le reconnoître. Depuis le lommet de la tête jufques vers le milieu de la queue , i' règne, fur Ja furface fupérieure du corps, cinq lignes jaunes, qui forment un contrafle agréable avec la couleur brune du fond : de plus, fa queue, dont la longueur furpaffe celle du corps , ell peinte d'un bleu celelle très-éclatant. La longueur de c reptile elf d'environ lîx pouces. Linn. f. n. 20g. La Virginie , la Caroline. ûJe crois qu'on ne peut pas regarder comme luie variété de ce genre le lézard que les Brafiliens nomment Americima : Son dos efl couvert d'écaillés cendrées ; celles de la tête, des côtés, des cuifTes font jaunes; & celles de la queue bleues. Il a deux pouces de longueur. Ray , Sinopf. aniii. p. 26j. M. le C. de la Cepède , Hijî. des quad. oyip. 360. Le Bréfil. Le L. Azuré 30. L. A^urea L. pedibus pen- tadacîylis , fijp-s , unguiculatis : corpore toco cœruleo : fquamis , mucronatis. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant Si de derrière : Tout le corps bleu & couvert d'écaillés hérifTées de piquans. ( PL 8 , fig. i. ) La tête eft courte, ovale, convexe, revêtue de très-petites écailles , dont les interflices préfentent des futures à peine vifibles. Les paupières fupérieures forment un petit angle faillant. L'ouverture des narines efl d'une forme arrondie. Ou remarque au deffous du cou, deux rides tranfverfales bien profondes. Le tronc efl couvert de petites écailles ron- des , obtufes , étroites , pointues , 8c difpo- fées en quinconce. La queue eft conique, amincie à l'extrémité , plus courte que le corps, & garnie, dans toute fa longueur, de vingt efpèces d'anneaux compofés d'écaillés dures, obtufes, terminées par un piquant : ces écailles ne font pas cependant relevées en carène , comme celles du Cordyle, Le corps efl bleu en defTus & en delTous ; la furface fupérieure efl ornée de neuf ou dix bandes tranfverfales de la même couleur , mais plus foncées ; les quatre pattes font brunes , mouchetées de bleu. Linn. muf. Adolph. Frid. p. 42. V Afrique. Le Gkison ^i. L. Turcica L. pedibus penta- dacîylis , JzJJis , unguiculatis ; digitis cequa~ libus : corpore grifeo , fubverrucofoé ERPÉTOLOGIE, Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant &. de dertiere ; tous les doigts d'une longueur égale : le corps gris, couvert de verrues. ( PI. i> , fig. 3. ) On trouve la defcription & la figure de ce reptile dans l'ouvrage d'Edwards. Sa tête, vue par delTus , efl d'une forme ovale , un peu aplatie fur le fommet , ^ amincie vers \ts deux extrémités. Tout le corps efl revêtu d'une peau cendrée , couverte de taches brunes , & de verrues difpofées fans ordre : les taches du ventre font plus grandes que celles du dos. La queue, dont la longueur furpaffe celle du corps , efl parée de bande- leues brunes qui environnent toute fa furface. Chaque patte efl garnie de cinq doigts fé- parés , pourvus d'ongles , & d'une lon- gueur égale ; caradère qui efl particuliei; à cette efpèce. L'individu qui a fervi de modèle à la defcription d'Edwards , fut ap- porté de Turquie , & faifbit partie de la colledion du Doc4eur John-Fothergill , à Londres. La figure que nous avons donnée repréfente la grandeur naturelle de cet animal. Linn. f. n. 362. Edw. av. p. 2O4, tab. 20 ils font en fi grand nombre , qu'on efl obligé » de mettre les bougies dans des cylindres » de verre; ils attirent dans les maifons un » petit lézard fort joli , de la longueur du » doigt. Ses yeux font vifs ; il grimpe le long » des murailles , & même fur le verre. Il fe » nourrit de mouches & d'infedes qu'il guette » avec beaucoup de patience : il pond de » petits œufs ronds & gros comme des pois , » ayant coque , blanc , 8c jaune comme les » œufs de poule. J'ai vu de ces lézards ap- » privoifés venir prendre du fucre dans la » main. Loin d'être malfaifans , ils font fort » utiles. Il y en a de magnifiques dans les » bois. On en voit de couleur d'azur & de » vert changeant , avec des traits cramoifis fur » le dos , qui relTemblent à des caraâères » arabes ». f^oy. à Vile de France, vol. i , p. 133. L'mn. f. n. ?68. EJfaifur VHiJl. Natur. de Saint-Domingue , p, 348. Anolis. JjE L. Teguixin 44. L. Teguixin L. pedibus p'entadaclylis , fijjls , unguiculatis : corpore cinereo; fuprà piinSis albidis confperfo : la- îeribus plicatis. ■ Cinq doigts féparés 8c garnis d'ongles aux pieds de devant 8c de derrière : le corps gris , parfemé en deffus de points blanchâtres : des plis fur les côtés. ( PI. lO, fig. 2. ) Ce reptile a beaucoup de relTemblance avec YAmeiva; il doit cependant être re- jgardé comme une efpèce diftinde. Sa tête «efi oblongue , ovale , aplatie , un peu con- yç|e fiu dçflus 4çs veux j, inar(juée fupcrisu; L 0 G I E. rement de plufieurs futares , vevêttie d'écaillea de difiérentes grandeurs , êc terminée par un mufeau pointu. On trouve une peau lâche fous le cou , qai forme en cet endroit trois plis bien apparens. Le tronc eft fiUonné par un grand nombre de ftries circulaires , divifées par articulations. Il règne tout le long des côtés , depuis la tête julqu'aux cuiffes , une multitude de plis obtus, garnis d'un rebord. La queue efi compofce d'environ deux cents fegmens qui s'étendent alternativement ; les uns feulement en arc fur la partie fupérieure ; les autres ciiculairement tout à l'entour : elle n'elt point fillonnée comme celle de V^/meii'a; mais elle efl. une fois plus longue que le corps, 8i fe termine en pointe aiguë. Les trois doigts intermédiaires des pieds de devant font à peu près de la même longueur ; les deux latéraux font plus courts. Les doigts intérieurs des pieds de derrière croiflent graduellement depuis le pouce jufqu'au quatrième; le cin- quième eft un peu plus long que le premier : les uns & les autres font pourvus d'ongles aigus , & légèrement recourbés. La couleur de ce lézard eft d'un gris qui tire fur le bleu j ce fond eft diverfifice par des bandes d'un gris fombre. Tout le dos & la partie extérieure des cuiffes font marqués de points blancs, ovales , & épars ; il y en a auflî fur la queue , mais en plus petit nombre. Linn. Amen. Acad, amph. gyllenb. n. 14. Les Indes. Il y a plufieurs variétés dans cette efpèce, diftinguées entre elles par la diverfité des couleurs. a. Le dos bleuâtre , orné fur les côtés de taches blanches en forme d'yeux. Muf. Lesk. p. 2p. b. Le dos couvert de bandelettes noires & bleues, longitudinales ; de taches blanches en formé d'yeux fur les côtés. Ibid. c. Le dos noir , parfemé tranfverfalement de points & d'anneaux d'une couleur pâle. Ibid, Le L. Triangulaire 4^. L. Nilotica L. pe-r dibus pentada&ylis , fijjls , unguiculatis : fquamis dorfalibus angulo obtufo, & quatuor lineis notatis : caudâ apice triquetrâ. Cinq doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : les écailles du dos bombées en carène obtufe , & mar- quées de quatre lignes : l'extrémité de la queue relevée par trois arêtes. En recueillant tous les détails qu'Haflel- quiû 5c Luijxè i\ous ont laiffés fur ce lés^ard. E R P É T Ô il paroît que fes caraflères difiinâifs confif- lent en ce que fon corps efl lifle , & cou- vert fur la furface fupérieure de quatre rangées d'écaiiles , qui diftcrent par Jeur figiire de celles qui Jes avoifinent. La queue ei\ ronde, alongée, & fe termine par une efpèce de pyramide à trois faces. Du relie , il a beau- coup de reffemblance avec le Scinque^ On le trouve dans les endroits marécageux & , voifins du Nil. Hajfelq,. itin, .311, n. J^. , Linn. f. n, ^6p. VEgypte. HiE L. Double -BAIE 46. Z,. Punâata L, pe- dibus pe.ntadaQ.ylis , fijjis , unguiculatis : corpore punSis fufcis confperfo ; lineis dua- ius flavefcentïbiLS in dorfo. Cinq doigts féparés ^ garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : le corps par- lemé de points bruns 5 deux lignes jaunàaes fur le dos. (PI. 10, lig. 3. ) La tête de ce reptile efl à peine diflinguée du tronc ; elle ell petite , ovale , & revêtue d'écaillés comme celle des ferpens. Le tronc efl; arrondi, épais, & enduit d'une humeur vifqueufe. On voit de chaque côté , fur les bords du dos , une ligne jaunâtre, qui s'étend depuis le bout du mufeau jufques vers le milieu de la queue. L'efpace qui fépare ces deux lignes ell couvert de points bruns, dif- pofés fur fix rangées longitudinales j il y en a autant fur les côtés. La queue furpaffe une fois le corps en longueur ; elle ell ronde, épailTe à la bafe , & marquée fur toute fa furface, ainfi que les pattes, de petites taches brunes. Les doigts, tant des pieds de devant que de derrière, font garnis de petits ongles aigus. Séba avoit reçu de Geylan un individu de cette efpèce. Suivant cet Auteur, les œufs de ce lézard font de la groiïeur d'un petit pois. Linn. f. n. 369. Ceylan. ^ Le L. Sfutateur 47. L. Sputator L. pedi- bus pentadaSylis , fijjls : digids fubtiis fqua- mojîs : unguium loco lamina fubrotundâ. Cinq doigts féparés aux pieds de devant &: de derrière 7 les doigts garnis par deffbus de petites écailles : une écaille arrondie à la place des ongles. {Y\. 10, lig. 4» ) On trouve une defcription détaillée de ce petit U^arà. dans l'ouvrage de M. le Comte de la Cepède, & dans les Mémoires de l'Aca- démie des Sciences de Stockolm , année 1784. Sa tête efl conique , convexe au deffus des yeux , & terminée en pente vers le mu- feau. La langue eil plate, large, & un peu fendue à l'extrémité. Il n'y a pas d'ouver^ L 0 (5 I E, M ture apparente pour les oreilles. L'épaiC- feur du cou égale à peu près celle du corps. Le tronc efl un peu renflé vers le milieu de fa longueur. Les pattes font partagées en cinq doigts garnis par delTous de petites écailles, & terminés par ime efpèce de pelote ou de plaque écailleufe arrondie , qui tient la place de l'ongle. La queue efl aufli longue que le corps. Toutes les écailles font luifaiites. Le fond de fa couleur eil d'un gris varié de brun, foncé fur le dos , & blanchâtre fous le ventre. Quatre bandes tranfverfales , d'un brun pref- que noir, régnent fur la tête & fur le dos y une autre bandelette de la même couleuc borde la mâchoire fupérieure; & fix autres bandes femblables forment autant d'anneaux autour de la queue. Il n'a que deux pouces de longueur, depuis le bout du mufeau jufqu'à l'extrémité de la queue. Ce lézard court le long des murs & ne nuit à perfonne ; mais lorfqu'on l'irrite , il lance contre celui qu'il prend pour fon ennemi , un crachat noir 8c venimeux , qui fait enfler aulll-tôt la partie fur laquelle il tombe. De là lui efl venu le nom de Sputateur-, a. M. le Comte de la Cepède & M. Spar- man regardent comme une variété de cette efpèce , un autre petit lézard femblable an Sputateur par fa forme & fes dimenfions , mais qui efl très-différent par la teinte & la difpofition des couleurs. Le dos efl d'un gris foncé , varié par de très-petites ondes d'un brun noirâtre , qui forment des raies longitu- dinales : le deffous du corps efl grisâtre j mêlé d'une teinte couleur de chair. Pi. 10 , fig. j*. M. le C. de la Cepède , Hïfl. des quad. ovip. 409. M. Sparman^ Mém-. de Suède ^ ann. 1784 , p. 164. L'île Saint-Eujlache , Saint-Domingue. Le L. Abdominal 48. L. Ahdomlnalis £» pedibus remotijjimis , pentadaSylis , nnguicu' latis : corpore cinereo : fquamis lœvibus. L^es pattes très-éloignées , divifées en cincj doigts garnis d'ongles : le corps gris 8c cou^ • vert d'écaillés liffes-. M. Thunberg a publié dans les Mémoires de l'Académie de Suède, 1787, la defcrip- tion &: la figure de ce lézard , dont il a vit deux individus dans quelques Cabinets de Hollande. îl n*eft guère , dit-il , plus long que le doigt. Sa tête efl courte, arrondie- & prefque cylindrique; l'ouverture des oreilles très-apparente ; le tronc alongé, & de la même épaifleur. Chaque pied efl divifé en 'ff E R P E T O cinq doigts fi déliés , qu'on les diflingne à peine. Le tronc eft revêtu d'écaillés liiTes , brillantes, & d'une couleur grife : cette teinte efl moins foncée ious le ventre. La tête & la queue , qui efl fort courte , font dépourvues d'écaillés. Thunberg , nouu. Mém. de Stock, trime fl. d'avril 1787. Vile de Java & ^mboine. * Le Queiz-paleo 49. L. Quet^-paleo £, pedibus pentadaâylis , fiffis , unguiculatis : trunco fubtiis & J'up rà fquamis minuds teclo : fquamis in caudâ majoribus , carinatis. Cinq doigts libres & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : le tronc cou- vert, par delTus & par deflbus , de petites écailles; celles de la queue font plus gran- des que celles du corps, & relevées par une arête. M. le Comte de la Cepède vient de donner Ja defcription de certe efpèce dans un fupplé- ment qu'il à publié fur les Quadrupèdes ovipares : l'individu qu'il a déciit lui a été comnuiniqué par M. l'Abbé Nollin, Direc- teur Aqs pépinières du Roi. Ce lézard a beaucoup de reffemblance avec le Cordyle , particulièrement par la conformation de fa queue. Sa tête efl aplatie par delTus , com- primée latéralement , & revêtue de petites écailles. Les mâchoires font arn>ées de dents ferrées, & qui deviennent plus petites à me- fure qu'elles font plus près du mufeau ; il y • en a trente à chaque mâchoire. Les écailles du dos & de la furface fupérieure des jambes , font encore plus petites que celtes de la tête; & comme elles font fituces à côté les unes des autres , elles font paroître la peau cha- grinée. Le ventre & le deflbus des pattes préfentent aufli des écailles un peu plus grandes, mais placées de la même manière, & aflez dures. Plus de quinze 'tubercules , percés à leur extrémité , garnlITent le deflbus des cuiffes ; d'autres tubercules plus élevés, très-forts, très-pointus, & de grandeur iné- gale j font répandus fur la furface intérieure ûç.% jambes de derrière : on en voit aulTi quel- ques-uns , mais moins élevés , le long" des reins de l'animal & fur les jambes de devant, auprès des pieds. La queue efl; couverte de très-grandes écailles pointues, piquantes, relevées par une arête , & difpofées en an- neaux larges, très-diflinds les uns des autres. Le lézard que M. de la Cepède a obfervé avoit le defliis du corps gris , le ven;re blan- châtre , & la queue d'un brun foncé. §a L O G I E. longueur étoit de dix-fept pouces ; la queue feule avoit plus de huit pouces de long. M, le C. de la Cepède, Hijî, des ferp. p.^^'j. Séb, I , pi. p7 , Jig. 4. Laurenti , fpec. med. p. j", Cordilus- Brafilienjîs. Le Bréjil, *^*** Efpèces qui ont de grandes écailles dif' pofées en recouvrement fur la furface inférieure des doigts. Le L. Gecko JO. L. Gecko L. ped'hus penta^ daclylis y fiffts , unguiculatis : digitis fubtiis imbricatïs , membranâ dilatatis : femoribus tuberculorum ferie. Cinq doigts féparés & pourvus d'ongles aux pieds de devant & de derrière : les doigts couverts en deflbus d'écaiiles en recouvfe- iiîent , & élargis par une membrane : une rangée de tubeicviles fur la furface intérieure des cuifles. (Pi. 10, fig. 6. ) La tête de ce lézard efl conique ^ convexe furie fommet, un peu renfl.e fous la gueule, terminée par un mufeau pointu , & toute couverte de tubercules. Les yeux font gros;, la langue plate, revêtue de petites écailles, & échancrée au fommet. Au rapport de Bontius , les dents font aiguës & li fortes , qu'elles font iraprelTion fur les corps les plus durs, mênae fur l'acier. Le tronc eft légère- ment renflé vers la région de l'anus. On voit fur la partie intérieure des cuilTes, une rangée de tubercules élevés comme ceux du L. Vert. La flnidure des pieds de cet animal efl remarquable , en ce que chaque doigt efl couvert par deflbus, d'une rangée d'écaiiles qui fe recorivrent les unes les au- tres, comme les ardoifes des toits : de plus, les côtés des doigts font garnis d'une petite membrane qui en augmente ia largeur, fans cependant les réunir. Linné prétend que le Gecko n'a point d'ongles ; mais M. le Comte de la Cepède en a trouvé fur tous les indi- vidus qui font au Cabinet du Roi : celui qui a fervi de modèle à la figure que je viens d'aiïîgner, en avoit aufTi. La queue efl tantôt aulTi longue, tantôt plus courte que le corps. A fa baie , elle efl entourée de bandes trcs- fenfibles ; chaque bande renferme plufieurs rangées de petites écailles, dont le noinbre & l'arrangement ne préfentent aucune régu- larité. Toute la furface du corps efl couverte d'écaiiles & de petits tubercitles. Le fond de la couleur efl d'un vert clair, tacheté d'un rouge trcs-é datant y félon Bontius. Le Gecko ERPÉTOLOGIE. S9 tîécrit dans les Délices de la nature de Knorr efl; d'un gris bleuâtre, principalement fur la partie poflérieure du dos ; la tête , les côtés , & les cuifTes font parfemés de teintes jaunâ- tves î les tubercules font blancs ; le bout de la queue d'une couleur fombre; & la membrane des doigts brune. Ce lézard rend , pendant la nuit, un fon femblable à celui de la gre- nouille. Sa morfure efl venimeufe, au point que fi on ne coupe la partie blefîee , on meurt peu d'heures après : l'auouchement feul de î&s. pieds efl même très-dangereux. Linn-. f. n. A/, le C de la Cepède , Uijl. des quad. ovip. 415' Knorr. del. nat. feled. p. 132 , pi. L 6 , fig. 5. L'Egypte , les Indes. Le L. Gecko rT£ 51. L. Mauritanica L. pe- dibus pentadadylis , fijjls , unguiculatis : di~ gltis fubtàs irnbricatis , membranâ dïlataths : femoribiis abfquè tuberculis. Cinq- doigts féparés & garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : les doigts couverts par delTous d'écaillés en recouvre- ment, & élargis par une membrane : point de tubercules fur la furface intérieure des cuilTes. (PI. Il , fig. I.) Eu jetant les yeux fur les differens Geckos & Geckottes qu'on conferve au Cabinet du Roi , on trouve de ^i grands rapports entre ces deux efpèces , qu'il efi difficile de ne pas les con- fondre. M. le Comte de la Cepède , qui a examiné avec foin ces deux lézards , obferve qu'ils diff^èrent conflamment entre eux par trois caraâcres fenfibles. 1°. Le Geckotte a le corps plus court & plus épais ; 2°. il n'a point de tubercules fur la furface intérieure des cuiffes, comme le Gecko; 3°. enfin fa queue efl plus courte & plus groffe. Pendant que l'animal efl encore jeune, cette partie efl re- couverte d'écaillés, chargées chacune d'un Xubercnle en forme d'aiguillon, & qui, par leurs difpofitions , la font paroître garnie d'anneaux écailleux ; mais à mefure qu'il grandit, les anneaux les plus voifins de l'ex- trémité de la queue difparoifTent ; il n'en refte plus que quelques-uns à la bafe, qui tombent enfin comme les autres. Les doigts font con- formés comme ceux du précédent , & le corps efl également couvert de tubercules. On dit qu'il efl aufïî venimeux 5 cependant jufqu'ici il n'y a point de preuve pofitive à ce fujet. Linn. f. n. 361. M. le C. de la Ce- pède , Hifl. des quad. ovip. ^20. V Afrique , les provinces méridionales, il. M, Leske pofsède dans fon Cabinet une variété de cette efpèce , dont la queue efl: entièrement lifTe. Du refle, tout le corps efl hériffé d'aiguillons , & préfente tous les au- tres caradères qui appartiennent au Geckotte, Muf. Lesk. p. 2^. * Le L. TÊTE -PLATE ys. L. Capite-plana, L^ pedibus pentadacijUs , fijjls , unguiculatis i digitis membranâ dilatis , J'ubtàs irnbricatis s membranâ utrinquè lateruli , fimbriatâ. Cinq doigts féparés & pourvus d'ongles aux pieds de devant Se de derrière j les doigts élargis par ime membrane, & cou- verts pardefTûus d'écaillés difpofées en recou- vreinent : une membrane frangée de chaque côté du tronc (PI. 11, fig. 2. ) M. le Comte de la Cepède efl le premiec Naturalifte qui ait parlé de cette efpèce de lézard. Il refTemble au Caméléon pai: la conformation du corps , de la tête, & par fes couleurs ; à la Salamandre aquati" que , par fa queue membraneufe ; & au Gecko ^ par la flruâure des pieds. Il a la tête triangulaire , très -aplatie en defflis & pac deffbus ; le raufeau en pente ; \ç.% yeux gros & faillans \ la gueule fendue jufqu'au delà 'des yeux ; les mâchoires hérifTées d'un grand nombre de petites dents ; la langue plate « fourchue , & affez femblable à celle du Gecko^ Lqs ouvertures des oreilles font très-petites j elles font placées auprès des angles de la gueule^ Les quatre pieds de cet animal font divifés en cinq doigts réunis à leur origine par la peau des jambes qui les recouvre à la bafe; mais à leur extrémité, ils font féparés, & garnis d'une membrane qui les élargit. La furface inférieure de ces doigts efl revêtue d'écailies qui fe recouvrent comine les ar- doifes des toits ; elles font communément au nombre de vingt , & difpofées fur deux ran- gées. Le petit intervalle qui fépare ces deux rangs , renferme un ongle fort & crochu , replié en delFous. La queue efl beaucoup plus courte que le corps; elle paroît large & aplatie , parce qu'elle efl garnie , de parc & d'autre, d'une membrane qui lui donne la forme d'une rame. La peau qui revêt le corps efl hérifTee d'un grand nombre de points faillans, très-ferrés, qui la font paroître cha- grinée. Ce qui caraâérife d'une manière par- ticulière cette efpèce de léz^ard, c'efl que la furface fupérieure du corps efl diflinguée de l'inférieure, par un prolongement de la peati qui règne, en forme de membrane frangée, depuis le bout du mufeau jufqu'à l'extrémité H ij ERPÉTOLOGIE. des pattes. Sa couleur varie comme celle du Caméléon, & préfente fucceiïlvement plufieurs nuances de rouge, de jaune, de vert, Sl de bleu. Les variations de couleur n'ont lieu que fur la partie fupérieure du corps : le defTous du tronc efl conftaniment jaune & brillant. Cet animal n'eft point venimeux ; il vit ordinairement fur les arbres, -& faute de branche en brancfie avec affea d'agilité : la nuit, il fe retire dans les trous des arbres ou des murailles. On conferve au Cabinet du Roi plufieurs individus de cette efpèce ; le plus grand a de longueur totale huit pouces Cx lignes i la queue feule a deux pouces quatre lignes de longueur. Nous avons fait graver fur la même planche , une figure qui repiéfente l'animal vu de face , Se une de fes pattes de grandeur de nature. M. le C. de la Cepède , Hifl. des quad. ovip, 425*. Mada- gajcar y le Sénégal. V*. GENRE» DRAGON, Draco. L'mn.f.n. jyg. Corpus quadrupes , alatum , caudatum. , fquamulis leclum. Caput fubrotundum, fuprà convexum, colla duplo latins. Ingluvies pendula,quafi Jaccum acutum. Oculi oi'aû. Dentés ccquaUs , nume- rofi. Lingua crajfa, ratundata. Aures mem- hranâ teclœ. Alœ radlatœ, ïnflar flabelli complicabiles , £X lateribus utrinqué enatœ. Fedes quatuor , pentadaSyli , fijjl , ungui- tulati, Cauda corpore duplo longior ^ fquamofa. Animal innoxium kominibus ,• hofpitatur in arboribus , infeclis viditans. , Le corps a quatre pattes , pourvu d'halles & d'une' queue , &, revêtu de petites ccailles. La tête arrondie, convexe fur le fommet , d'une largeur double de celle du cou. Une efpèce de poche pointue, attachée au delTous de la gueule. Les yeux d'une forme ovale. Les dents égales & nombreufes. La langue épaiffe, arrondie. Les oreilles couvertes d'une mem- brane. Des aîles garnies de rayons , pliflTées en éventail , & fituées de chaque côté du tronc. Quatre pattes divifées en cinq doigts fépa- rés 6c mmits d'ongles. La queue écaiileufe j fa longueur e ft double de celle du corps. Cet animal ne fait du mal à perfonne; il fe tient habituellement fur les arbres , &; fe nourrit d'infeâes. Le Dragon-voI-ANT i, D. Volans D. criflà gulce triplici : pedibus pentadaâylis , ungui- culatis : alis utrinqué enatis juxtà totatit trunci longitudinem. Trois efpèces de crêtes fous la gueule : cinq doigts garnis d'ongles aux pieds de devant & de derrière : les aîles attachées , de part & d'autre , fur toute la longueur du tronc, (Pl.i2,fig.y.) La tête de cet animal ell petite & de figure ovale ; elle eft une fois plus large que le cou, & légèrement convexe par deffus. Les yeux font ovales, garnis poll-érieurement de points faillans. Les oreilles occupent la partie ir,fé- rieure des côtes de la tête ; elles lont recou- vertes d'une membrane mince & arrondie. La gueule eit très-ouverte & armée de dents égales, Selon quelques Naturalifles , il n'y a de dents qu'à la mâchoire inférieure. Les narines font fituées, de part & d'autre, vers l'extrémité du mufeau ; leurs ouvertures font petites, arronlies, & faillantes. On remarque fo-us la gueule trois efpcces de poches que l'animal peut enfler à volonté : les deux laté- rales font chargées de tubercules ; celle du milieu efi comprimée , plus grande , & plus niince que les deux autres. Le tronc eft plus large que le cou. La fente de l'anus eft petite & difpofée tranfverfalement. Ce qu'il y a de plus remarquable dans la conformation dii Dragon, ce font deux efpèces d'aîies qui fembient naître des apophyfes latérales des vertèbres du dos : ces aîles font compofées de meiTibranes qui prennent leur origine au- près des pattes de devant , & qui vont fe réunir à celles de derrière; chaque membrane efl foutenue par Ç^.x rayons d^me fubfiance ofleufe, de longueur ïJiégale, ^' courbés ea arrière. La partie antérieure de fon bord aug- mente en largeur jufques vis-à-vis le milieu du tronc ; & la partie de derrière diminue dtms la même proportion ; de forte que cliaque aile repréfente un triangle dont la bafe eft appuyée contre le dos: la furface fupérieure de ces aîles eil garnie de petites écailles qui fe recouvrent en partie. Le milieu du dos eft chargé de trois rangées longitudinales de tubercules plus ou moins faillans j dont le E R P É T O nombre Varie félon la diverfité des individus. Les pieds , tant de devant que de derrière , Ibnt garnis de cinq doigts longs , féparés , & pourvus d'ongles crochus. La queue efl or- dinairement très-délice, deux fois aulTi longue que le corps , & couverte d'écaillés relevées en carène. Le plus grand des individus qu'on conferve au Cabinet du Roi a huit pouces deux lignes de longueur totale : la queue feule a quatre pouces dix lignes. Sa couleur ordinaire ell brune, parfemée de taches blan- ches : on voit fouvent quelques teintes & des raies bleues derrière la tête , fur le dos , & fur ies pattes. Le Dragon vit prefque toujours fur les arbres , & fe nourrit de mouches ou d'autres infeâes. A l'aide de fes ailes , il faute de branche en branche. Il efl doux, foible, tranquille; c'eft le moins à craindre de tous les reptiles. Pourra-t-on fe perfuader que c'eft ce Dragon à plufieurs têtes, qni réimlfToit l'agilité de l'aigle , la fo:'ce du lion , qni voinrifoit des flammes, & dont les Anciens nous ont fait une pemture fi terrible? Unn.f. n. 358. Lts Indes orien- tales & Vjîfrique. V I^ G E N R E. SALAMANDRE, Salamandra. Lmn.f.n.^-jj. Lacerta- Salamandra. Corpus quadrupes , nudum , molle , cute fplendidâ, lac fundente veflitum, Capuc deprejfum , utrinquè tuberofum. Oculi in anceriore cap'uis parce , palpebrls obteUl. Maxillœ denticulatœ : lïngua lata , indivifa. Aures vix confpicuœ. Trwicus deprejjus. Dorfiim alterné mam- mofum ; tuberibus ovlongis ^ cojlœ-formibus : coflarum vero nonniji rudimenta brevijjlma. Pedes quatuor brèves ; anterioribus , digitis tribus aut quatuor injlruclis ; pojierioribus vero quatuor aut quinquè : digiti inœquales , mu tic i, Cauda bafi comprejfa , apice teres , corpus cequans longitudine. Animal oviparum fimulquè vives fœtus producit : minis neqmcquam territum quo ire injlituit , pergit : iratum , lac in hofies ejacu- latur , lacertis quibufdam tantiim exitiale , hominibus inaoxium. Le corps a quatre pattes , uu , mou , recou- vert d'une peau luifante, d'où il fuinte une efpèce de lait. La tête apiade, relevée en boffe de chaque [ L O G I E. 61 côté. Les yeux placés fur la ptirtie fupérieure de la tête,-& garnis de paupières. Les mâ- choires dentelées. La langue épaiffe & en- tière. Les trous des oreilles prefque imper- ceptibles. Le tronc aplati. Des mamelons fur le dos, difpofés alternativement : des faillies oblon- gués, qui imitent la convexité des côtes. Il n'y a dans l'iniérieur du corps que le rudi- ment des côtes. Quatre pattes affez courtes; celles de de- vant ont trois ou quatre doigts ; & celles de derrière , quatre ou cinq : tous les doigts d'une longueur inégale , & dépourvus d'on- La queue comprimée à la bafe , arrondie à l'extrémité : fa longueur égale celle du corps. Cet animal eft ovipare & fait eii même temps {qs petits vivans. Malgré le péril & les menaces, il avance toujours vers l'endroit où il eft déterminé d'aller. Lorfqu'il eft en co- lère, il lance contre fes ennemis une liqueur laiteufe , qui n'eft funefie qu'à quelques ef- pèces de lézards ; l'homme n'en eft pas incommodé. La s. a q,uatre-raies i. S. Ouadri-Uneata S. pedibus anteriori-bus tetradaclylis ; pojie- rioribus pentadaâylis : digitis fijjis , fub- muticis : corpore nigro ; lineis duabus utrin~ que albidis. Quatre doigts aux pieds de devant; cinq à ceux de derrière : tous les doigts féparés & prefque dépourvus d'ongles : le corps noir , avec deux bandelettes blanchâtres de chaque côté. Si la defcription de Linné eft exafle, ce reptile forme la nuance entre le genre des Lézards & celui des Salamandres. Il fe rap- proche des premiers par les écailles qui font: dillribuées par bandes circulaires autour du tronc , & par les ongles à peine feniïbles dont les doigts font armés; & il a beaucoup d'ana- logie avec les Salamandres , par le nombre des doigts qu'on trouve aux pieds de devanc & de derrière , par la ftruâure de la queue qui eft comprimée par les côtés à fa bafe, enfin par fa taille & la lenteur de fes mouve- mei-.s, La tête eft lilïe , aplatie, alongée. Tout le corps eft noir ou plutôt d'une couleur fombre : ce fond eft marqué , de part & d'autre , de deux raies blanchâtres ; l'une s'étend depuis le bout du nTufeau iufqu'à l'origine de la queue ^ l'autre, qui «Il ficuée Bi E R P É T O un peu plus bas , fe prolonge également depuis la gueule jiifqu'aux panes de derrière , & répare le dos du ventre. C'ett une des plus petites efpèces de ce genre. L'uni, mnf. AdoLph. Frid.p. 46. Lacena lineata. Vile de Ceylan, IjA s. Terrestre 2. S. Terrsjîris S, pedibus anterioribus tetradadylis ; pojlerionbus pen- tadadylis ; dig'itis fijjis , miuicis : corpore nigro , lucido , inaculïs flavis notato. Quatre doigts aux pieds de devant & cinq .à ceux de derrière ; tous les doigts féparés & dépourvus d'ongles : le corps noir , lui- fant , marqué de taches jaunes , ( PI. 11, fig.30 J'ai compofé cette defcription fur deux individus vivans que j'ai obfervés à Saint- Geniez en Rouergue, le 1 1 oftobre 1788. ï^a tête , vue par deffus , prcfente la figure d'un fer de lance ; elle elt élargie derrière les yeux, & fe termine antérieurement par un muleau arrondi. Les yeux font fitués à la partie fupérieure de la tête : leur orbite eft îaillante dans l'intérieur du palais ; là , elle paroît prefque entourée d'une efpèce de crénelure. Les deux mâchoires font finement dentelées. Je n'ai point vu d'oreilles appa- rentes ; mais j'ai aperçu , de part & d'autre , derrière les yeux, de petits trous difpofés en groupes , & femblables à des piqûres d'épin- gle : il y a apparence qu'ils tiennent lieu des organes extérieurs de l'ouïe. Il y en avoit treize du côté droit , &. felze du côté gauche. La langue forme une petite malTe de chair arrondie & adhérente à la mâchoire infé- rieure. Le tronc efl ovale.. Les pattes anté- rieures ont quatre doigts féparés , dépourvus d'ongles , & d'une longueur inégale ; les deux du milieu font les plus longs ; celui qui repréfente le pouce ne forme que le rudiment d'un doigt ; le quatrième eft un peu plus alongé. Les pieds poftérieurs font Icompofés de cinq doigts : le fécond & le cinquième font égaux en longueur 5 le troi- fième & le quatrième font pareillement égaux entre euxj le premier confifte en un tuber^- cule qu'on prendroit pour le rudiment d'un doigt. La queue efl auffi longue que la tête & le tronc réunis enfemble ; elle eft com- primée par les côtés vers fa bafe, & arrondie au fommet. Tout le corps eft couvert de pores trèsrvifibles , d'où il fuinte une liqueur blanche, femblable à du lait. Il y a de plus fur les parties latérales du tronc , hitit paanie- L Ô G I E. Ions noirs de chaque côte , dirpofés longî- tudinalement. Le tond de la couleur eft d'un noir luilant, parfemé de taches jaunes, irré- gulières. Sur les deux individus que j'ai exa- minés , ces taches étoient diftribuées diffé- remment : il y en avoit d'obloiigues, d'arron- dies, & d'autres figurées en croifTant fur la têie, fur le dos, &; .fur la queue. La furface inférieure du corps étoit d'un violet (aie. La longueur ordinaire de cette Salamandre ell d'environ fix poaces , depuis le bout du mu- feau jufqu'à l'extrémité de la queue : le tronc a environ un pouce de diamètre dans fa plus grande épaiffeur. C'eftun animal très-lourd j qui ne marche ou plutôt qui ne rampe que très- lentement, & avec beaucoup de peine. J'ai cherché à l'irriter, pour voir s'il feroit jaillir contre moi le lait qui coule de fes pores j & que les Anciens ont regardé comme très- venimeux. Je n'ai vu aucune éjaculaiion ; il n'a pas même ouvert la gueule ; ce qui a fait croire à quelques-uns de mes amis qui étoient préfens , qu'il n'avoit point de bouche ; mais je les ai convaincus dans la fuite que fesmâchoi- res pouvoients'ouvrir, &nous avons vu qu'el- les étoient découpées en une rangée de petites dents très-aiguës. J'ai trouvé dans fon eftomac deux petits limaçons. Le foie m'a paru beau- coup plus grand qu'il ne l'eft communément dans \ç:% autres reptiles ; il occupoii les deuK tiers de la capacité du ventre : fa furface exté- rieure étoit couverte de veines qui formoient de fuperbes ramifications. Je me fuis décidé à, l'ouvrir , pour vérifier l'obfervation de M. de Maupertuis, qui trouva, tout à la fois, des œufs & des petits dans le ventre d'une fe- melle. Je n'ai vu ni l'un ni l'autre ; mais il n'eft pas moins certain que la- Salamandre renferme en même temps des oeufs & des petits tous formés. L'expérience de M, de Maupertuis a été confirmée par des obferva- tions qu'on a faites le y janvier 178S, c*^ qui ont été publiées dans le journal de Norman- die, numéro ^o. « J'ouvris donc le ventre » de la viétime de ma curiolité ; & après avojr » enlevé lerec?«w, qui, dans cet animal, eft » très-gros , je vis , avec autant de furprife » que de plaifir , deux grappes d'œufs d'un » blanc mat, un peu jaune, gros comme » des grains de coriandre; & les deux côtés » tranfparens d'une double matrice , remplis » de petits tous vivans Je les en lis » fortir les uns après les autres. Il y en avoit » fept dans le côté droij, & huit dans le côté ERPÉTOLOGIE. ^3). » gauche ; ils y étoîent roulés chacun dans » leur enveloppe. A meiuie que je les en » tirois, ils relloient alongés , fans niouve- » ment , pendant une féconde ; mais au bout » de ce temps, vraifemblablement après avoir » refpiré , ils devenoient auffi vifs que des » petits poiffbns ; & ils fautoient avec tant » de promptitude, que j'avois de la peine à » les reprendre pour les jeter dans l'eau-de- » vie Ces petits ont feize lignes de » long ; ils font gros comme des petits poif- » fons de cette taille ; ils font gris , tachetés » de points noirs. Leurs quatre pattes font » détachées & bien formées j & leur queue » efl garnie de nageoires perpendiculaires , )) deffus & deffous , comme celle du têtard » de la Grenouille , quand elle a quitté fa » couleur noire ». Il nous relie encore à favoir fi la Salamandre fait toujours fes petits vivans, & fi elle ne pond pas quelquefois des œufs à terre. M. de Maupertuis a trouvé cin- quante-quatre petits dans le corps d'une fe- melle. La conformation du corps de ces jeunes animaux femble indiquer qu'ils doi- vent être dépoféâ dans l'eau , & qu'ils doi- vent y paffer leur première jeuneffe. Ne pourroit-on pas conclure de là qu'ils forment fans doute une partie des variétés qu'on dif- tingue dans \ç.s Salamandres aquatiques ? Les Anciens ont prétendu que la Salamandre vivoit dans le feu : la faulîeté de cette affer- tion efl démontrée par le fait & l'expérience. Il eft vrai qu'elle vit, pendant quelques inllans au milieu d'un brafier , parce quelle éteint, avec l'humeur laiteufe qui fuinte de fon corps , \q% charbons ardens qui l'envi- ronnent. Linn, f.rt. ^~ji^ Les contrées méri- dionales de VEurope. La s. PomctUÉe 3. S. Vundata S. pedibus anterioribus tetradaâylls ; pojîerloribus pen- tadaclylis ., fijjis , mutlcls : corpore fufco ; pun3ls albis dupiicl ferle in dorfo pojltis ; unicâ vero ferie in caudâ. Qiatre doigts aux pieds de devant; cinq à ceux de derrière : les uns &: les autres fé- parcs & dépourvus d'ongles : le corps bruir, avec deux rangées de points blancs fur le dos, & une feule rangée fur la queue. (Pi. 12, fig-. I.) Ce reptile a été décrit & figuré , dans l'ou- vrage de Catesby , fous le nom de Stelllon aquatique. Sa îête efl grofle, ovale ^ aplatie; & le cou affez long. Tout le corps efi dépourvu d'ccailles j d'une couleur brime fur le dos, & ' un peu moins foncée fur le ventre. Depuis le fommet de la tête jufqu'à l'origine de la queue , il règne , de part iSc d'autre , fur la furface fupé - rieure du corps , une rangée de taches rondes, blanchâtres ; & depuis la bafe de la queue juf- qu'à l'extrémité , il n'y a qu'un rang de taches de la même couleur, également conformées^ Cet animal , qui efl la proie des hérons & des ferpens de la Virgine, vit dans les folïés & les étangs. Il ne fait pas plus de mal en Virginie, dit Catesbi, que les lé-^ards d'eau: en font parmi nous. Sa longueur efl d'environ cinq pouces. Catesbi, Carol, ^ y p. tO, tab^ 10, fig, 10. La s. a queue-plate 4. S. Lati-cdudata S^ pedibus anterioribus tetrada&ylis / pofierio- rlbus pentadacly lis , fijfis , muticis : corpors fufco , maculls cœrulefcentlbus confperfo s fuprà infràque caudam membranâ verticali. Quatre doigts aux pieds de devant ; & cinq à ceux de derrière ; les uns & les autres féparés & dépourvus d'ongles : .le corps brun , parfemé de taches bleuâtres : une membrane verticale fur la furface fupérieure & inférieure de la queue. ( PL 1 1 , fig. 4, a j & fig. 4 , b.y Cette efpèce reffembie à la précédente , en ce qu'elle a le corps dépourvu d'écaillés 5 & le même nombre de doigts aux pieds de devant & à ceux de • derrière. Sa tête efl aplatie; fa langue large & courte; le corps couvert de très-petites verrues Taillantes, blan- châtres 5 d'où il fuinte une efpèce de lait. La couleur générale, plus ou moins brune fur le dos 7 s'éclaircit fous le ventre, & devient d'un jaune tirant fur le blanc. On y remar- que de petites taches fouvent rondes , fon- cées , ordinairement plus brunes dans le mâle > bleuâtres , & difpofées différemment dans certaines variétés. Le trait principal qui la caradérife , confille dans une mem- brane d'une blancheur éclatante , fituée ver- ticalemeut , en deffus & par deffous , fur toute la longueur de la queue. Le mâle ell dillingué de la femelle par ime efpèce de crête membraneufe & dentelée, qui s'étend le long du dos , depuis le milieu de la tête jufqu'à l'extrémité de la queue. Au lieu de crête , la femelle a un enfoncement fur le dos.- Du refle , on a remarqué plufieurs va- riétés dans cette efpèce , qui ne différent entre elles que par la grandeur & les cou- leurs. Ce reptile fe plaît dans les marais , les étangs j, & fe relire fou vent d'ans les fouter- ^4 E R P É T Ô L O Ô I E. rains humides. Sa marche eft lente & péni- ble. La femelle n'ell pas vivipare ; mais dans les mois d'avril ou de mai , elle pond des œufs qui font joints enfemble par une matière vifqueule ; & qui entrent , en fortant de l'ovaire , dans un tuyau formé extérieurement de chaque côté du dos , depuis les pattes de devant jufqu'à l'origine de la queue : avant de for tir de l'ovaire , ils grofllf- fent infenfiblement , & quand ils font par- venus à leur maturité , ils defctndent dans ces tuyaux, où ils font fécondés. Comme les lézards Si. les grenouilles , cette Salamandre change de peau (ous les quatre ou cinq jours. Il paroît, d'après les expériences de M. Lau- renti , qu'elle n'eft pas venimeufe. Sur la planche indiquée , la figure a repréfente le mâle; & 3 , la femelle. Linn. f. n. 371. Laurenti , fpec. med. p. ^^ , Truon-Crïjlaïus. JW. le C. de la Cepède , Hijl. Nat, des quad, ovip. p. 471. Les eaux flagnantes de VEu- * rope , de VAfie , & de l'Afrique. Le Sarroube y. ^S". Sarroube S. pedibus anterioribus tetradadylis ; pojlerioribus pen- tadaciylis : digitis fijjis , apice membranâ dilatatis: caudaplana^utrinqiiè membranacea. Quatre doigts aux pieds de devant ; cinq à ceux de derrière : \ts uns & les autres féparés , élargis au fommet par une mem- brane : la queue horizontale , garnie d'une membrane de part & d'autre. M. Bruyères a trouvé ce reptile à l'île de Madagalcar ; & M. le Comte de la Cepède en a donné la defcription dans fon Hijloire Naturelle des quadrupèdes ovipares. Il a la tête plate & alongée ; les mâchoires grandes, fendues jufqu'au delà des oreilles , dépour- vues de dents , mais crénelées fur leur con- tour. La langue efl enduite d'une humeur vifqueufe , qui'retient les petits infedes dont cet anioial fait fa proie. Les yeux font gros ; l'iris ovale & fendu verticalement. La partie fupérieure du cou, qui ell très -large, efl revêtue d'une double rangée d'écaillés d'un jaune clair : on voit encore une multitude de petites écailles rondes & jaunes fur la fûrface inférieure du corps. Les bouts des doigts font garnis, de part Si d'autre, d'une petite mem- brane; & par delTous , d'un ongle crochu, placé entre un double rang d'écaillés, difpo- lées en recouvrement. Par la conformation des doigts & de la queue , le Sarroube fe rapproche du lézard à Tête-plate ; mais il çn diffère , en ce qu'il n'a pas comme lui une membrane frangée j qni s'étend tout autour du corps : d'afîleurs celui-ci n'a que quatre doigts aux pieds de devant ; tandis que le lézard à Te te -plate en a cinq. Le dos efl couvert d'une peau brillante, grenue, d'une couleur jaune, tigrée de vert. Il a environ un pied de longueur. M. Bruyères le regarde comme un animal peu dangereux. Il paroît plus fouvent avec la pluie, que pendant un temps fec ; & la nuit , plutôt que le jour, iW. le C. de la Cepède, Rijî. des quad. ovip, 4^3. Madagajcar. * La s. a trois-doigts 6, S, Ter-digitata S, pedibus anterioribus tridaciylis ; pojlerioribus tetradaâylis : digitis fijjis , muticis : corpore fufco. _ Trois doigrs aux pattes de devant; quatre à celles de derrière : les uns & les autres féparés, dépourvus d'ongles : le corps brun. (PI. i2,rig.2.) Cette nouvelle efpèce de falamandre, dont M. le Comte de la Cepède a encore donné la defcription, a été trouvée fur le cratère même du Véfuve, par M. le Marquis de Nefle. Sa tête ell plate, & arrondie par devant, à peu près comme celle de la falamandre Terrejîre. Le tronc efl ovale , & les pattes grêles : celles de devant font divifées en trois doigts ; & celles de derrière en quatre. La queue eft déliée, flexible, plus longue que le corps : il paroit aulTi qu'elle efl garnie en deffus de deux rangées de petites verrues formées de tu- bercules. Sa couleur eft d'un brun foncé, mêlé de roux fur la tête , les pieds , la queue, & fuc le ventre. L'individu apporté d'Italie étoit defféché & tranfparent , au point qu'on pou- voit facilement compter, à travers la peau , les vertèbres Si les côtes. La tête avoit trois lignes de longueur; le corps, neuf lignes ; & la queue , feize lignes Si demie. M. le C, de la Cepède, Hijî. Nat. des quad. ovip. 4516. * Efpèces douteufes , dont Vexiflence ou les ca- raàères ne font pas encore bien connus. * La petite Salamandre 7. S. Exigua S. corpore fufco : caudâ comprejjlufculâ. Laur, fpec. med. p. 41 , tab. 3 , fig. 4. Le corps brun: la queue un peu compri- mée latéralement. Dans les vallées humides y auprès de Vienne en Autriche. * La s. blanche 8. S. Candida S. corpore toto albo : (audâ fubtereti. Jf^urfb. tab. 2, fis- ^. Tout fe R P É T O Totit lé corps blanc : la queue prefque tonde. Elle eft vivipare. Padoue. ^ La s. noire p. S. Atra S^ atra tota , imma- culat Ceft à M. Pallas que nous fomin« rede- vables de cette nouvelle efpèce de Bipède, Sa tête efl femblable à celle du lézard; elle efl plus grolfc que le cou ,- & finit par un- mufeau conique & obtus. Les bord de la gueule font couverts d'écaillés; les mâchoires armées de dents- obtufes ; & les yeux envi- ronnés- de paupières mobiles. La langue efl charnue, plate, & fendue, à l'extrémité. Les ouvertures des oreilles &: des narines reflem- blent à celles du léi^ard. Le tronc conferve prefque la même grofleur depuis la tête juf- qu'à l'anus ; enfuite Ll fe termine par une queue- beaucoup plus longue que le corps. Le deffus de la tête eft- couveii de grandes écailles; celles qui recouvrent le corps font un- peu échancrées , & difpofées fur treize rangées longitudinales ; entin celles de la queue font en forme de rein , relevées en carène dans le centre, & placées par anneaux. On voit dix rangs d'ccailles plus grandes ht la furface du ventre. De chaque côté du corps, s'étend une efpèce. de fillon longitudinal : à l'extrémité de chacun de ces filions, & auprès de l'anus , on obferve un très-petit pied cou- vert de quatre grandes écailles, & divifé en deux doigts un peu aigus. La longueur totale de cet animal eft de plus de trois pieds ; fa couleur , qui eft affez uniforme fur tout le corps, eft d'un jaune pâle. On le trouve dans les vallées ombragées , où l'herbe croît en abondance. Il fe cache parmi les arbrifternix, di; M. PalIas,-& fuit dès qu'on l'approche. II fart la guerre aux /(/.^arij, particulièrement au L. Gris. F ail. nov. comm. petmp. tom. ip, p. 435", tab. ix. Prés du Volga & du Tare-- gum f le défert de Parjn, F I K s$ rd abdominal y n C. criard , 17 L. agame y 42 C. goitreux f 13 L. algire , yo C. marbre. 34 X. ameiva , 47, C.pipa, ib. L, americima f jo - C, pujluleux. 15 L, à mouflaches ^ 54 C. rajon-vertf 12 L, Argus y AS C. rieur. i; L. a^uré y So C. vert y 17 L. Bajilic y 41 Crocodile , 33 L. bleuâtre y 45 Jjragon-volanz 60 L. califcertule 3 47 Dragonne y 36 L. cordjle , 49 Fouette-queue f 3/ L. co-nuy 47 Gavial , 35 L. de Java , 41 Grande- grenouille , 8 L^doré, ja Grenouille bigarrée ,, ib. L. double-raie 3 57 G. bordée y 6 L. double-tache j 38 G. commune. 3 L. exagonal , 4P G. de la Chine y 6 L. galeote , 42 G. de terre , 8 h. galonné f 48 G. écailleufe , I T.. gecko, J8 G. épaule- armée j 6 L, gecko tt e , 5P G. galonnée , 2 L, goitreux , J5 70 1' A L.gnSf page 44 L.gnfoHy JO L. iguane , 39 l. large-doigt j ^î X. lion. 48 X. mabonia , Ji X, marbré f S3 L.plifé, ^ 43 i,. porte-crête , L, quet^-paleo , 41 J« X. 'queue-bleue , 49 L. roquet. 5-4 L. rougeâtre , 4; X. rouge-gorge , j; L.fcinque, ji L.fillonné, 39 ïj.fourcilleux , 37 L. foyeux , 45 L. fputateur , SI L. flellion , Ji L.Jlrié, . /3 X. tapaye. ibid- L. teguixin. 56 L, tête- four chut y 38 L, tcte-plate , JP L. triangulaire , j6 X. umbre, 43 L, vert, 46 Petite falamandre , 64 Protée grenouille , . ^^ P.ferpent , ibid. P. triton , ibid. P.aine à tapirer , 10 R. hojfue , II R. brune , 10 R. couleur de lait , ibid. R.jlûteufe, II R. orangée , ibid. R. rouge , 10 R. fquelette , 12 R. verddtre y 10 R. verte , 9 Salamandre à quatre raies ^ 6i S. à queue-plate , 63 S. à trois-doigts ^ 64 Ss. blanche , - 64 5. brune S. p S. terre^ Sarroubé 'Muée , eflre , r. T. T. T. T. Shelcopufik , '^^rtue bombée , bourbeufe , caouane , caret , cendrée , . chagrinée , JL . courte-queue , T. dentelée , T. écaille-verte , T. franche , T. géométrique- f T. grecque , T. jaune , T. luth , T. molle , T. naficorne'; T. noirâtre , T. prifonnière , T. prifonnière-flriée ^ T. raboteufe , T. ronde , T. rougeâtre f T. roufsâtre , T. fcorpion , T.ferpentïne j T. terrapène , T.tirfe, T. vermillon , Triton Alpejîre^ X, Bourreau , T. d' Amérique , T. de Cejlan , T. de Gefner , T. de Wurfbain , T. des marais , T. £ V tine , T. parijîen , T. fafrané , T. falamandre , TupinambiSf page (îj: 6.5 62 64 68 28 25 20 21 iS 30 28 24 20 ip 24 23 25 22r 25- 21 30 . ^^ ibid. 24 22 27 • 28 27 28 30 21 23 ibid, 65 ibid. ibid. ibid. ibid. ibid. ibid. 65 37 VIS AU RELIEU Sur l'ordre ù l' arrangement des planches qui compofent la deuxième Uvraifon dii Tableau Encyclopédique & Méthodique des trois règnes de la Nature, Cétacés. Bix planches fimples & deux doubles. Reptiles, Vingt-fix planches fimples , qui fe fuccèdent dans l'ordre ' ' ' \ ? '*»*X- ^'- ^ '! ^ jS^/zar-y ^//^/^rzZ^- HISTOIRE NATURELLE. 3. HISTOIRE NATURELLE. Renard Jizrerzt PI IT' HISTOIRE NATURELLE. £e/iarJ jy&'e^xrt^. HISTOIIŒ NATURELLE. S. Pi. 3. J^uy.i. Smie/e^ ^e la Tûràie.'^ • £cnard Ihre.X£. C HISTOIRE TMATUREl-LE. PI é f-r-.^ggs^^ ^^ 2f'"^ ^^ 7! ^aret . J<'iq. 2 . Za '-i l'fe. ^ ''O-^f'". ïv y^î/. 3 . ^^ T. £ffurleiese , ./^ / ■ Za HISTOIRE NATURELLE. 6. Pi, 5 ^.^^ 2u^. ^ LaT. JauTie ■ Fu;. ô. ZaT moSe . -^ ■'//'■y y y,. M 3en,2ni lyirerît. HISTOIRE TsTATURELlvE. Pi. 6. ^l!h. /\ Fia. % . Za.T.Rjilcrtezzj-c'^ Mû ■ i ■ Xa-T- ^'irvrti/Zcm. FiJ. /. Fa. F CÂa^7~zne€' FiyT. â. La. F. /lazraù^e' J^ia. f. Fa F. Foiipaû-& _^--<'^'' SeKord Jyzre-Tcor HISTOIRE NATURELLE PI mSTOIRE KATURELLE , £aiarp 2>!r£zzù^ ■ HISTOIRE NATURELLE. £e/>ard jbirexcù S' PI 5 Zc Z. Iaueâ&' - J^ueucJ^ HISTOIRE NATUREIXE. S Pi. 4 HISTOIRE NATURELIyE Miyzar.i{ Z>iAGZ^- PI, 5, HISTOIRE NATURELLE M? ■ Pi. 6, HISTOIRE NATtJRt:.LT_/B Pi. 6,/z; z HiSTOiBJE nattjreij:^. ^emr^ Dzrexzû PI. Zi Fi^.i?^^J'azie^& ?zùZ. Cameâffn Fuji. 3 . lye Z. C^zmJ/eûTv^zi^ Ca^ ^e' BoTme'-Ejjrerartci^? . £e7iari£ J)ir£.xrcù^ • HISTOIRE NATUREXiE. Pi, 8. ■"'..'il,'!'*' I j J^, ^ .Ze^J.. &rz^ûjf 1 . ' i i 1- Vî«' :*»iw/. ■Jr Ze I,, Sa7i^i€ HLSTOIELE NATURELLE . .^/uzn:^ DiT'carzt- Pi. 9. •J Fi^. 6 ■ Ze L. Rmoe -ûorye HISTOIRE ^ 'naturelle. S/rear^ ■ y^. PI, 10. BiTiard Z>irejrzt'' HXSTOIRE KATURELLE. PI. Tl. Z.eZ, &ecÂû^ HISTOIRE T«JATURELLE. BéTUzrdDcrezxl ■ j2. n, i2. . HISTOIRE HATURJBLLE. B f/ua-d J>V£.rit • BOSTON PUBLIC LIBRARY 3 9999 04687 429 1