Re TER » 1N1N4 ] ANA =: INA EE ee L 2] M _S ( TE PU > AL AAtAl ee AS ‘ Ex libris 22 FE Lo Ed Ë VE L || Willian Healey Dall. LL, PACE ( = 1m =iVre + € ” œ 3 Division nf Molluake Die rs: ot. 7 loges TABLEAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE ÉD ES NE NE A LD CE NAN IE A | % LS PAPER à TABLEAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DU OOTS A NIM AU x. V4 BAR CG LC UV. EE. RS DE L'INSTITUT NATIONAL DE FRANCE, Professeur d’Histoire naturelle à l’ Ecole centrale du Panthéon; adjoint à la chaire d'anatomie comparée dis Mascéum nutionul d’Histoire na- turetle ; membre de la Société des Naturalistes de Paris; de la Société philomathique; de celles de Médecine , des Pharmaciens ; de la Société d’émulation de Rouen, etc. A'PIARNTS" Baupourn, Imprimeur du Corps lésislatif et de VInstitnt national, place du Carrousel, Ne. 662, AN GC: 758. Un ht. EE Ru as LA TE “} VPRARSE | À à HUE A CE. L'Hrune de l’histoire naturelle, qui n’entroit point dans l’ancien système de l’enseignement public, ayant été substiruée aux parties de cer enseignement qui n'étoient plus d'accord avec les principes du gouvernement républicain , on a senti le besoin d’un ouvrage élémentaire qui présentât aux maîtres et aux élèves, d’une manière abrégée , mais solide, l’état actuel de cette science; er c'eæer dans cette vue que je me suis déterminé à publier le précis des le- çons que j'ai faites à l’école du Panthéon pen- dant le courant de Pan s. Les étrangers, et sur-tout les Allemands, ont un assez grand nombre de livres de ce genre, parmi lesquels le Manuel de M. Blumen- bach se distingue d’une manière avantageuse ; mais quoique j'aie eu Connoiïssance d’une par- tie de ces ouvrages, on verra que je ne me suis point borné à les imiter servilement, ef que le mien pourra être utile, même à ceux a 11} vj PERE L'ATONE: qui possèdent ceux-là, soit par les faits nou- veaux qu'il contient, soit par la manière dont jy ai disposé ceux qui étoient déja connus. Les savans distingueront sans peine ce qui m'est propre dans cette disposition, d'avec ce que j'ai emprunté de mes prédécesseurs. La division générale des-mammifères a de grands rapports avec celle que M. Szorr a proposée dans son Prodromus methodi mammalium: Les changemens et les subdivisions ‘des genres sont le résultat d’un travail qui m'est com- mun avec le citoyen Geoffroy. Toutes les in- dications de dents ou d’autres caractères , que lon trouvera différentes de celles données par les auteurs connus, ont été prises d’après nature sur les individus de la collection nationale, et on peut y avoir une entière confiance. Quant aux oiseaux, je me suis fort peu écatté de Zinræus pour les genres , et de Buffon pour les sous-genres, Les circonstances où je me suis trouvé lorsque je rédigeois cette partie, ne mont pas permis de lui donner toute la PeHeRten que j'aurois desirée , et je reconnois que c'est peut-être la plus foible de l'ouvrage. Linneus, M. Block et le citoyen Lacepède , PARÉES ROANICIE. : vi ont été mes principaux guides pour les reptiles et pour les poissons, et je n’ai de propre dans cette partie que les subdivisions des ordres, et quelques rectifications dans les caractères le) prendre aux lecteurs que cette partie a été exa- des genres. Je suis néanmoins bien aise d'ap- minée par le citoyen Zacepède , er qu’il a bien voulu l’approuver. Ma division des animaux à sang DRE en trois classes a pris naissance de hu idée jetées par le célèbre Pallas dans ses Spicilegia ; mais elle est appuyée aujourd’hui sur un nombre considérable d'observations anatomiques, que je me propose de publier dans un ouvrage spécial, -et qui répandront le plus grand jour et la plus grande certitude sur cet objet. La subdivision particulière des mollusques repose également sur mes observations ; mais j'ai été puissamment secondé par le citoyen Zamark dans l’exposition des genres des coquilles, et il m'a lui-même indiqué une partie des sous- genres que j'ai établis. La division générale des insectes: n’est (à quelques familles près ) qu’une combinaison de celles de Zinnœus et de M. Fabricius ; quant a iv viij PRÉFACE. aux genres, pour ne point embrouiller Îa nomenclature, et ne point fatiguer les com- mençans , je n'ai mis en première ligne que ceux de Zrnnœus, et j'ai placé comme sous- genres, où comme genres additionnels, ceux de M. Fabricius. Tout ce que j'ai dit des ca- ractères pris de la manducation repose sur des observations exactes, auxquelles M. Fabricius lui-même a pris part; et, en général, il a bien voulu parcourir toute cette portion de louvrage , et m'aider de ses conseils. On pourra même remarquer quelques genres nouveaux qu'il m'a communiqués en manuscrit. J’aurois bien voulu profiter du grand travail de mon digne ami le citoyen Zarrerlle ; mais comme il n’a. point indiqué les espèces qu’il comprend sous chacun de ses genres, je n’ai pu en adopter qu'un petit nombre. C'est encore le citoyen Zamark que j'ai con- sulté sur les sous-senres à faire parmi les co- raux, et j'ai trouvé de grands secours dans sa collection. Je crois m'honorer en donnant ces témoi- gnages publics de ma reconnoissance pour les hommes célèbres avec lesquels j'ai le bonheur e BRIE FACE ix de vivre, et dont l’amitié et les secours mont encouragé dans cette entreprise. Je n’ai donné que très-peu de citations, le livre n’éroit déja que trop volumineux; et la nomen- clature linnéenne s’y trouvant à peu près par- tout, on pourra avoir recours au Sysema naturæ pour connoître les ouvrages où l’on devra faire des recherches ultérieures. L'introduction contient les principes géné- raux de l’histoire naturelle , exposés avec autant de clarté et de briéveté qu’il m'a été possible. Ceux de ces principes qui concernent les rapports et les méthodes ne sont malheureusement pas encore familiers à touo las naruralistes : aussi ces chapitres là ont ils été rédigés pour les professeurs plucôt que pour les élèves, et je crois ferme- ment qu'il n’est plus possible de faire faire à la science des progrès réels, à moins que d’en être pénétré. Je me suis borné à la zoologie, parce que je sais que la botanique va être traitée, dans notre langue, d’une manière à peu près ana- logue à la mienne, par mon confrère et ami le citoyen Vencenat ; les naturalistes atten- dent aussi avec impatience l'important ouvrage KT PRÉ TM OX. du citoyen Hay sur la minéralogie : ainsi il ne nous restera rien à desirer sur ces deux parties. L'expérience m'a fait voir que "ce.livre, expliqué avec quelque soin par le professeur, est capable de donner aux élèves des notions assez justes et assez complètes de l'économie animale et de ses différentes modifications, etde leur faire classer et retenir dans leur mémoire, non seulement les divisions générales des ani- maux, mais encore les principales espèces et leurs propriétés les plus remarquables. On sentira aisément de quelle utilité de pa” reilles semences, jetées dans l'esprit des jeunes gens par la voie de enceigacintent commun, de- vront étre dans la suite à l’Etat et aux particuliers. Ce n’est point précisément pour former des sa- vans que cette étude a étéprescrite, quoiqu’elle doive sans doute contribuer à en augmenter le nombre ; mais toutes les classes de la société participeront également à son avantage : le médecin possédera dès son enfance ce qu'il est obligé d'apprendre péniblement à un âge qu'il consacrera désormais uniquement à la partie essentielle de son art; le cultivateur connoitra mieux , et les produits qui naissent déja sur son «+ sol, et ceux dont l'introduction peut augmenter ses bénéfices ;: le fabricant pourra multiplier ses essais , juger d'avance de leurs résultats ; ceux qui dirigenr les manufactures d'objets de luxe, ceux qui exercent les arts d'imitation ,*auront toujours la nature pour régulateur de leurs conceptions, et saisiront plus facilement le beau emtoutgenre, dont elle est l'unique modèle ; ladminiserateur, l'homme d'état enfin, à qui la direction du commerce et des manufactures, la protectionde l’agriculture, l'aménagement des forêts , l'exploitation des mines, les fabrications nationales, sont confiées, tireront de la connoïs- sance de l'histuire naturelle las moyens de se dérérminer toujours pour les mesures les plus avantageuses. Si le gouvernement continue à encourager l'instruction publique , si les professeurs ne ra- lentissent point leur zèle, si les parens les sou- tiennent par leur confiance, on s’appercevra bientot.des heureux effets de cette institution quia généralisé l’étude de l’histoire naturelle, et de linfluence puissante que cette connoissance exercerasurlaprospérité publique et particulière. Je rois qu’elle peut aussi contribuer à lPa- Hp ON CP'ROE FACE doueissement des mœurs et au bonheur indi- viduel. Ceux qui s'occupent paisiblement de l'étude de la nature, doivent être peu tentés de se lancer dans la carrière orageuse de l’am- bition ; ils doivent succomber difficilement aux passions brutales ou crueilles, écueils ordi- naires de ces têtes ardentes, qui ne savent pas maîtriser leur activité; purs comme les objets de leurs recherches, ils doivent être animés , pour tout ce qui les entoure, de cette même bienfai- sance qu'ils voient exercer par la nature envers toutes ses productions. J'avoue que ces idées m'ont puissamment soutenu dans mon travail, erque je m'en croirai trop récompensé si mon ouvrage, en inspirant le goût de l'étude de la nature, et en dirigeant vers elle les facultés de quelques hommes, pou- voit les arracher aux dissipations du luxe et de Ja débauche, leur faire envisager sous leur vrai point de vue ces objets ordinaires de leurs desirs pour lesquels ils soutiennent tant de travaux, et s'exposent à tant de dangers, ou enfin s'il pouvoit leur faire oublier, pendant quelques instans, leurs haines et leurs ressentimens. EXPLICATION DES FIGURES. PLrancHe I. — Fig. 1. Cœur et poumons de mammifère. 4, Ven- tricule droit. #, Artère pulmonaire. cc. Les poumons. dd. Les veines pulmonaires. e. L’oreillette gauche. f. Le ventricule gauche. gg. L’aorte. Ah. La veine-cave. z. L’oreillette droite. — Fig, 2. Le ventricule et l'oreillette droite ouverts. ( Les leccres ont Les mêmes significarions que dans la fig. 1.) k. La cicatrice du trou de Botal. Z. Les valvules de Pentrée du ven- tricule droit. m. Les valvules de la base de l'artère pulmo- naire. — Fig. 3, Le ventricule et l'oreillette gauche ouverts. n. Valvules de la base de l'aorte. 0. Valvules de l’entrée du ventricule, — Fig. 4. Cœur de poisson. a. Ventricule. # Ar- tère branchiale. cc Branchies. d. Artère dorsale. g. Sa dis- tribution. — Fig. 5, Cœur de grenouille. a. Ventricule. #. Ar- tère. g. Les branches aux bras et a 14 tue. cc Les pou- mons. p- Le tronc commun descendant. kk. La veine-cave. PrancHe II. Comparaison d’un squélette de quadiunède avec un suquélette d'oiseau. a. La tête. 2. Les vertèbres du côu. c. Les vertèbres dorsales. d. Les vertèbres lombaires. e. L’os sacrum. ( [1 manque dans les poissons, qui n’ont point de bassin. ) f. Les vertèbres de la queue. g. Les côtes. 4. Le sternum. 2. L’omoplate. £. L’humérus. 2/2 L'avant - bras. mm. Les mains. n. Les os des hanches. 00. Les fémurs. pp. Les jambes. gg. Les pieds. PrancHe III. Têtes de mammifère. a. Frontal. 4. Nasal. c. Maxillaire. d. Jugal, ou os de la pommette. e, Temporal. 2 RE AT CEL C A T ICOTN f. Pariétal. g. Occipital. 4. Maächoire inférieure. i., Inter- maxillaire. PLancne IV. Continuation. & Frontal. 8. Pariétal. c. Occipital. d.. Temporal. e. Jugal, ou os de la pommette. f. Unguis ou lacrymal. g. Maxillaire supérieure. À. Nasal. . Inter-maxil- laire. k Mächoire inférieure, PLancue V. Pieds de derrière de mammifère. a. Genoux B. Talon. c. Métatarse. d. Doigts, PLancue VI. Becs d'oiseaux. ( E//e perte son explication.) PLancHe VII. Diverses sortes de pieds d'oiseaux, présentant le nombre , la direction, et l'union ou la séparation des doigts. Pravoue TIL Cours danmmius Memsblair - Bip hes cœurs du calmar. a. Veine-cave. 2h. Cœurs latéraux. cc. Ar- tères pulmonaires. dd. Place des branchies. ee. Veines pul- monaires. f. Cœur intermédiaire. gg. Aorte. — Fig. 2. Cœur de Paplysie. a. Veine-cave. d. Branchies. e. Oreillette et veine pulmonaire. f. Cœur. g. Artères. — Fig. 3. De l’écre- visse. ee. Veine des branchies. f Cœur. gg. Artères. — Cerveaux, idem, — Fig. 1. Du poulpe. a Anneau autour de l'œsophage. 4. Cerveau. cc. Ganglions optiques. dd. Gan- glions latéraux. e. Plexus abdominal. — Fig. 2. De l’aplysie. a. Anneau autour de l’œophage. #4. Cerveau. e. Ganglion abdominal. — Fig. 3. D'insectes. a. Anneau autour de l'æ- sophage. 2. Cerveau. ee. Ganglions spinaux. PLancHe IX. Divers mollusques. — Fig. 1 Le calmar. a. Sa DIE SAPELT GIU RE :S. a 4 tête. 2. Ses yeux. cc. Ses pieds. dd. Ses bras. e. L’'enton- noir. f. L’abdomen. g. Les nageoires. — Fig. 1. Le poulpe. (Les mêmes lertres désignent les parties analogues.) — Fig. 3. L’aplysie. à. Tête. bb. Tentacules inférieurs. cc. Supérieurs. dd. Veux. ee Le manteau. f: L’opercule des branchies. g. L’anus. — Fig. 4. Scyllée. a. Bouche. 8. Anus. cc. Branchies. dd. Tentacules. — Fig. 5. Lernée. a. Tête. -B. Les trois cornes. ç. La trompe. dd. Les yeux. e. Le cou. f. Le corps. g. Les appendices. — Fig. 4. Patelle, vue renversée sur le dos. a. Bouche. #. Tentacules. e. Le pied. f. L’anus. ge. Les branchies, le cœur. 4. Le manteau. . Prancue X. Acéphales. — L’huftre. A. La coquille. a. Le muscle qui la ferme. 25. Le manteau. c. Les tentacules qui entourent la bouche. 4. L’anus. e. Le cœur. f. Les bran- chies. (N. B. Dans cette case , la seconde figure montre les Vaisseaux principaux injectés au mercure. Le manteau y est enleve. ) . La bouche. £, L’estomac situé au milieu du foie. 11m. L'intestin. d. L’anus. ( La troisième figure ne montre que les intestins disséqués.) — Fig. 2. La moule de mer. ( Les lettres désignent les mêmes choses que dans lhuître. } h est le pied ou la filière, qui forme ce pinceau que l’on voit au-dessous. — Les quatre figures suivantes n’ont que des lettres deja employées, et marquant les parties analogues. Prancne XI. Divers insectes. (Elle porte son explication.) vd Prancne XII. Mächoires d’insecres. (Les mêmes lettres dé- signent, dans toutes , les parties analogues.) A. Le chape- ron. B. Les antennes. C. Les yeux. a. La lèvre supérieure. b. Les mandibules. c. La ganache. d. La levre inférieure, "Le Les mächoires. f. Les palpes labiaux. g. Les palpes maxit- F\ xvj EXPLICATION DES FIG. laires. 4. Les palpes surnumérairés ( dans le carabe). ÿ, Les étuis ( dans les abeilles ). * PrancHe XIII. Bouches er antennes d'insectes. (Elle porte son explication. ) Prancne XIV, Divers zoophytes. (Elle porte son expli- … cation.) Fautes à corriger avant la lecture. Page 125, ligne 28. Au lieu de cheval, écrivez : chat. Page 149, ligne 15. Au lieu de monmouth, écrivez : mammouth. Page 261 , ligne 12. Au lieu de héasseau, écrivez : bécasseau. Page 268 , ligne 4. Au lieu de AIN A, écrivez : ANHING À. Page 77, ligne 13. Au lieu de Blahnces, écrivez : blanches. Page 591, ligne 13. Au lieu de porte- feuille, écrivez: ponte- queue, … v : à " 4 LL # | = LA ! | | | F4 - Gr. a Sang chaud. TT AREAS TE au : | “ ” LA LA LC % . * # | "OR * Poissons | —_——î— _— . - —————— —i— — " « + ! Le Cœur dans Les Œrimnaux a 02/74 rouge 2? LE LE ; ; ASE CE AUS TNT 2ster, Del Buvry, Ê 072 * Z = Quad zpede . (B ureuil.) O «seat : (Grave. ) Lowsson. fe rlure ) G ormparaason des Syuclelles des rumaux ? L « Jar ouoe Jang 7 ue” Cuwrer, Del, Barry, A cup. É Teks de. Mammiferes. Cuvrer, del. Buwry, 2772 , 7 Æ, cureul. RS RSS IS NÈ FAN T'etes de Marmnimaferes i << [Se Cuvrer, del Buvry, Jeuln. £ ] Ch L + FRE Dr PR Tomme le AE DS ES A Mammaferes Cusier, Del. ét Ty, 2272 gx h, LA NEO 1 PR PACE HE Lu FER PS: at AA re CON RL vie " aies , rt A SU D RES $ EE ÉMTEeS ES - h - ou DER HU ErES AUS AE St nl. Hobereau nn — — Crseaue Nageurs . Oisezuse: & Za ue Pecs d'Oiseaux . Cuvier del. v # CAE CET Pgo on = x Preds d'Orseaux 2° Cucrer , Del, Bu TT. 2272 4 ah RCE ARE EM ce DT EC EN" er V2 . Céphalop des. (Cobnar.) { \ | K | | À ) Zawectes 4 Hendle.) C'uslaces (Æcrevisve) Casteropodes 27772 ) Caire = WT Et EN ALIAS Cuskces el Diwectes. Casteropodes Cophabpodes {Loue ) (Ecreviswe) (phrire ) Cerveau el Systeme nervett d'Anna a d'ang-blane. Cuvier del. naE er roi heu res ni ( Patelle 7 Casteropodes ; EE ET Lormes du À OTDS des Hollusques. € Zwier,, Del. Buvry, Jap. L * + *i » =: à " SUN LS à à c+ À N: ee Moule comme. LEE ZL Pr LUN MANN de Un FALL AAA A Bars, Jeub. JUeS À, cophale& ? cs à Mol Del. ’ Cuvier JS 2 _Henplre. < ) | Orhgphre (Sauterelle) Nérppére LE) (paies 2 Æ 1 7 | | Lormes extertures des Insectes’ Cuvzer, Del. | Bavry. Seup. qe mer | { | : : î | ÉP a Apr e ù | 1 ; : EN L k | ; Li 2 ! ? 4 e È a, * “ : x” À 7 Cr LET Qu Fe ' ALU ' . Û ËÊ | .7È 24 : 4 4 | Coleptre. (Skreorare) dl D 7 3 2 ( e à G D?) < ” N® 27 Orhoptere 21 (Sauterelle / | Aptere. 1 É nee | | | Prrkes de la Lonche des Lrsectes Pourvues de machozes. Bauvry : Jeu, Herpteres. 7: 22 Somoxe. Mouche. Bouches des Insectes sans Tlachotres. CL. brisee.. en Soye, en apelt en fil. 0 < Pr Jun x£ «Œ fourche, en Lexne! &. Œ, Ve { &.a &ochet. branche. V Ÿ en "Passe perfolce. \ lasse pecknee ; Z à fl lateral. | D A ae Œ, er Crorssant a Plune. rm. l Cuvzer, Del. Pormes des Lntennes des Insecteix ?, Bawry, e cup. Aololkurie, (temblante) 7 nouswsure) Æ Zn re. Divers Z cop yle#— Cuvzer, Del. Bury, Seup. OR PE EN Ù PPÉNMENTAITRE DE L'HISTOIRE NATURELLE BE SCAN E M A LU: X. EN'F&ODUC'EION. GA P ETRE.BRE MEE.R. De lhuistoire naturelle en général , er de ses rapports avec les autres sciences. sx. La science naturelle, ou la physique, à pour objets les ézres mobiles et étendus que nous appelons les corps. Cette science se divise en générale et en particulière. La première consi- dère isolément les propriétés communes à tous les corps ou à leur plus grand nombre. Ainsi la partie nommée la dynamique traite des lois générales du mouvement et de sa com- munication , de la force qui porte les corps 2 IL:NAT RO D Ü CT 1 Q N. les uns vers les autres, et qui retient leurs molécules dans l’état d’adhérence ou de co- hésion, etc. La Chimie exvose les lois selon lesquelles les molécules élémentaires des corps agissent les unes sur les autres à des distances pro- chaines, etc. 6. 2. Il n’est presque aucun corps naturel qui ne présente des applications de routes les sciences naturelles générales, soit dans ses rapports avec les autres corps, soit dans ceux que ses diverses parties ont entre elles. C’est l'objet de Za physique particulière ou histoire natu- relle, qui est la connoïssance des divers corps naturels. Toute connoissance est double : 1°. Celle de tout ce que les sens peuvent nous apprendre : grandeur , forme, structure interne €t externé, mOUVemens , actions, en un mot, de toutes les propriétés ou les évé- nemens sensibles. 2°. Celle de l'explication de ces événemens, de ces propriétés, et des effets qu’elles occasion- nent, c’estä-dire, de la démonstration de leur Der: rt d'ou: MI O'N 3 conformité avec les lois généralé des sciences physiques et mathématiques, s'il est question d'effets purement physiques, ou avec les lois générales des sciences morales et psycholo- giques, s’il est question d'effets moraux. $. 3. L’Azstorre naturelle pariculière d'un corps quelconque doit donc, pour être parfaite, comprendre, 1. La description de toutes les propriétés sensibles de ce corps, et de routes ses parties; 2°, Les-rapports de ces parties entre elles, les mouvemens qui s'y opèrent, et les chan- gemens qu’elles subissent tant qu’elles restent unies ; 3°. Les rapports actifs et passifs de ce corps avec tous les autres corps de l’univers: : 4°. Enfin lexplication de tous ces phéno, mênes. On peut dire que nous, ne possédons. en- core complétement l’histoire naturelle d'aucun COrps. $. 4. L’Arstorre naturelle générale considère d’un seul poiut de vue tous les corps naturels et le résultat commun de toutes leuts actions À 3 4 LAN ET PRIO) DAU! CATATI 40 AN: dans le gra ensemble de la nature. Elle détermine les lois de coexzsrence de leurs pro- priétés ; car telle de ces propriétés en sup- pose ou en exclut nécessairement un certain nombre d’autres. Elle établit les degrés de res- semblance qui existent entre les différens corps, et les grouppe selon ces degrés. Elle ne peut être portée à sa perfection que lorsqu'on aura complété Îes histoires particulières de tous les corps naturels. CT PRNLURE LL De lorganisation et des propriétés des corps organisés. Li: a "UT Coipbs inorganique ou brut, tel qu'une pierre, etc., est formé de molécules qui n'ont entre elles d’autres rapports que ceux de cohérence et d'adhésion, qui ne forment point un tout commun. On peut le séparer en fragmens qui seront tous de même nature que le corps entier. Les corps bruts ne se forment que par les réunions de molécules conformes aux lois de la 1. à. Fwir'etot D) ui T' Tr 0 M $ chimie, n'ausmentent que par de nouvelles molécules qui viennent se-poser contre les pre. mières, er ne se dérruisent que lorsque les molécules qui les composent, sont séparées et dispersées. $. 2. Un corps organisé, comme une plante, un animal, est composé d’un tissu de solides qui contiennent des fluides en mouvement. Toutes ses parties ont une action réciproque les unes sur les autres, et concourent à un but commun, qui est l'entretien de la vie. Les corps organisés naissent de corps sem* blables à eux dont ils font d’abord partie, pour s’en séparer à des époques et dans des circons- tances déterminées. Ils croissent en attirant sans cesse, par une force qui leur est propre, de nouvelles molé- cules qui viennent s’interposer dans les inter- valles de celles qui existoient déja. Ils meurent lorsque l'action de leurs solides et le mouvement de leurs fluides étant inter- rompus, les molécules qui les composent sont abandonnées à leurs propres forces , et agissent les unes sur les autres pour se combiner et former des corps bruts, À 3 € . 213 A MR 105DeUaCOTA © &..3. À l'égard de ja seruciure, les corps or- ganisés varient À l'infini par le nombre de leurs fluides, les formes, la nature, les rapports de leurs solides. Nous verrons dans l’homme un exemple de lorganisation la plus parfaite et la plus compliquée, et nous suivrons dans les autres animaux les différens degrés par lesquels ils se rapprochent plus ou moins de la simplicité. $.4 La propriété de se rourrir ou de s’ac- cioitre par 2rrus-susception est une force partt- culière aux corps organisés, qu’ils exercent pen- dant toute leur vie ; elle retient ensemble leurs molécules, et en attire d’autres, en surmon- cant les lois physiques et chim riques qui les régiroient dans leur état libre : aussi ces mo- Codes ne tardent-elles pas, si tôt après | moit, à se séparer pour former de nouveaux composés. Les corps organisés exercent cette force attractive par toute leur surface. Les plantes ne lexercent que par la surface exté- rieure, et sur-tout par leurs racines. Les ani- maux ont de plus une cavité intérieure qu'ils remplissent d’alimens , et dont les parois sont la principale source de leur nutrition. TN CT:R: O2 D? U7 GT 110 NE! 7 6: 5. La génération est ja seule voie par la- quelle il se forme de nouveaux corps organisés. Tous ceux qui existent, ont fait autrefois partie de corps semblables à eux, dont ils se sont séparés. Cette séparation se: fair de plusieurs ma- nières. Dans les plantes et dans Îles animaux les plus simples, un fragment séparé de l'individu total, redevient avec le temps, un individu semblable à celui dont il faisoit partie inté- grante : cest la pgérération par bouture. Les mèmes plantes et lesimêmes animaux les plus simples produisent aussi, dans certains endroïts de leurs corps, des £ourgeonsiqui contiennent de petits corps organisés semblables, à la gran- deur près, à ceux qui les produisent; ils s’en séparent et forment des êtres à part: c’est Îa génération par gemmes, caïeux ou bourgeons. Mais le mode le plus commun est la géré- ration par les œufs ou les semences. Le petit germe ‘est enfermé, avec la portion de nour- riture qui lui sera nécessaire pendant les pre- miers temps, dans une envelopoe plus ou moins compacte, dont il se débarrasse lorsqu'il a pris un certain accroissement. À 4 a LANAT PR OO ULCT/I 0 N Les œufs ou les semences ne se développent pas spontanément comme les bourgeons ; il faut au préalable qu'il y ait une fécondation, c'est-à-dire, une action par laquelle ces œufs et ces semences soient, pour ainsi dire, réveillés et mis en jeu. Les organes qui les contiennent, se nomment organes femelles ; ceux qui les fé- condent , organes mâles. {ls sont tantôt réunis dans un seul individu , tantôt séparés dans des individus différens : c’est ce qu’on nomme les sexes. La nature de cette propriété d’ergendrer est tout aussi inconnue que celle de la pro- priété de se nourrir. a $. 6. Indépendamment des accidens qui cau- sent la xort aux êtres organisés en détruisant quelqu’une de leurs parties essentielles, elle ar- rive spontanément à tous à certaines époques, par l'effet même de leur vie, et, à ce qu'il paroït, par l’engorgement que la nutrition produit dans leurs vaisseaux. $. 7. Tout ce que nous venons de dire'con- es vient à tous les corps organisés, tant animaux ! ! ° . que végétaux; mais les premiers ont encore, par- NOT: RE Où Di Ui GT TONI 9 dessus ceux-ci, une propriété essentielle, celle de se mouvoir à volonté en tout ou en partie. fl paroït assez vraisemblable que cette faculté est toujours liée à celle de s’appercevoir de ce qui se passe en eux et autour d'eux. Les animaux possèdent lune et l’autre dans des degrés très - différens , selon leurs différens degtés de perfection. GAL EUT D BOSR EE Des espèces et des variétés en listoire naturelle. $. 1. QUOIQUE Îles corps organisés ne produt- sent que des corps semblables à eux, il y a des circonstances qui altèrent jusqu’à un certain point leur forme primitive dans a succession de leurs générations : ainsi une nourriture moins abondante fait que les petits acquièrent moins de grandeur et de force. Un climat plus ou moins froid, un air plus ou moins humide, une exposition plus ou moins continue à la lumière , produisent des effets analogues ; mais ce sont sur-tout les soins donnés pat 10 TNT RAOù DIULCAT!I VON. homme aux productions animales ou végétales qu'il élève pour son usage, l’attention suivie avec laquelle il les borne À une nourriture, un exercice , ou une exposition différente de celles que leur avoit destinées la nature, qui en changent plus promptement et plus sen- siblement les propriétés. 6. 2. Lorsque les rejetons d’un corps organisé se Sont ainsi écartés plus ou moins de la forme de leur souche, on dit qu'ils ont varié. On a déterminé jusqu'à un certain point, par l'expérience, quelles sont les propriéiés va- riables dans les corps organisés, quelles sont les causes qui produisent chaque variation , quel est le degré de variabrliré des premières, et le degré d’ixfluence des secondes : mais ce travail est encore très-imparfait. | $. 3. On a remarqué que les propriétés les plus variables dans les corps organisés sont la grandeur et la couleur. La première dépend sur-tout de l'abondance de la nourriture ; la seconde, de l'influence de la lumière, et de plusieurs autres causes si cachées, qu’elle paroît souvent varier par pur hasard: Cependant , les Len er: RO" D: U! @1 TN ITOT NE TI variations de l’une et de l’autre de ces qualités sont renfermées dans certaines limites que l’on peut déterminer par l'observation. $. 4. La longueur et l’épaisseur des poïls sont très-variables. LÉ une plante velue, transpor- tée dans un terrein humide, y devient presque lisse. Les animaux perdent leurs poils dans les pays chauds, Îles augmentent dans les pays froids, etc. Le nombre de certaines FéFies xtérieures se trouve quelquefois augmenté ou diminué (les étamines, les LR les dents, etc.) des parties peu importantes chan- gent de proportion , s’alongent ou se raccour- cissent (les. barbes des épis, etc.); des parties de nature analogue se changent les unes dans les autres (les re en pétales dans les feurs doubles, _ etc. ). $. 5. La collection de tous les corps organi- sés nés les uns des autres, ou de parens com- muns et de trous ceux qui leur ressemblent utant qu'ils se ressemblent entre eux, est be une espèce. Les corps organisés qui ne différent ou ne paroissent différer d'une espèce que par des 12 INTRODUCTION. causes accidentelles, semblables à celles énon- cées ci-dessus, passent pour des variétés de cette espèce. $. 6. La notion de l'espèce reposant donc sur la supposition que tous les êtres qui la compo- sent, pourroient être réciproquement aieux et descendans , ce n’est que par conjecture qu’on peut y rapporter comme variété tel autre être qui en diffère plus ou moins. On avoit, à la vérité , proposé comme règle générale pour se reconnoïtre à cet égard, que des individus d'espèces différentes ne pouvoient, par leur mélange, produire d'individus féconds. Cette assertion ne resose sur aucune preuve; mais du moins il est constant que des individus de même espèce, quelque différens qu’ils soient, peuvent toujours produire ensemble. $. 7. Pour croire que deux êtres plus ou moins différens ne sont que des variétés d’une seule et même espèce , il faut, 1°. Que les propriétés par lesquelles ils différent, sotent de la classe de celles qu’on a reconnues comme variables ; 19. Qu'il y ait des causes de variations ; INTRODUCTION. 13 3°. Qu'ils puissent en se mêlant produire des individus féconds. Ainsi, deux races sauvages qui habitent les mêmes lieux, le même climat, sans se mêler et en conservant toujours leurs diffé- rences, doivent être regardées comme des espèces distinctes, quelque petites que ces différences soient : à plus forte raison lors- qu’elles sont un peu considérables, et qu’elles concernent même la charpente interne et l'organisation des parties. Mais on ne peut pas conclure réciproquement que lorsque deux races différentes se mêlent et produisent des individus intermédiaires et féconds, elles sont de la même espèce, et n’ont pas été originairement différentes. 6.8. Il paroït que dans le principe chaque es- pèce d'animal, et même de plante, n’existoit que dans une contrée déterminée, d’où elle s’est répandue selon les moyens que sa conformation lui donnoit. Encore aujourd’hui plusieurs d’entre elles semblent avoir été bornées aurour ‘de semblables centres originaires , ou par les mers lorsqu'elles n’ont pu nager ni voler, ou par des 14 FNOT LRT Oo D: Lt M2 TA I TONN: températures qu’elles n'ont pu supporter, ou par des montagnes qu’elles n'ont pu franchir, etc. Les variétés de chacune ont dû être d'autant plus fortes et plus nombreuses, que les circons- rances des lieux ou de sa nature lui ont permis de s'étendre plus loin : c’est ce qui peut fair roire que Îles grandes diflérences qui se trou- vent parmi les hommes, les chiens et les autres êtres répandus par tout le monde, ne sont que des effets des causes accidenteliles, en un mot, des varretes. Î] faut cependant remarquer que certaines espèces se sont retrouvées les mêmes dans des climats très-éloisnés , séparés par de grands espaces de mer, sans que ces espèces fussent dans les climats intermédiaires. CPR IPC EME Des rapports naturels des êtres organisés. $. 1. LEs différences..et les. ressemblances des corps bruts résultent des élémens dont ils sont composés, Les corps organisés, au con- traire, sont presque tous composés des mêmes NOT) RE O) Di ULE!: TLIC Oo Ni 15 éiémens. Leurs différences et leurs ressem- blances consistent sur-tout dans leur forme et leur structure, ou, en un seul mot, dans leur organisation. Cette organisation passe des pères aux enfans. Elle est donc le résultat d’une force qui se transmet par la génération, dont l’origine re- monte à celle des corps organisés eux-mêmes, et dont la nature est inconnue. $. 2. Deux espèces quelconques d’ètres or- ganisés ont nécessairement quelques points d’or- ganisation par lesquels elles se ressemblent. Ces points de ressemblance sont ce qu’on nomme leurs rapports naturels. Plus ils sont nombreux, plus ces rapports sont grands. $. 3. L'expérience nous apprend que les rapports ne sont point répartis au hasard entre les espèces, mais qu’il en est de plus consrans les uns que les autres. Ainsi, supposons qu'on examine, par exemple, toutes les espèces qui se ressemblent par les trois quarts de leurs propriétés , et qui ne diffèrent que par un quart seulement ; ce quart de différences ne portera pas indistinctement sur tous les points d’orga- : 16 TNOGTLE SOL DU.C T'ITOUN nisation ; mais il y en aura un certain nombre d'invariables, qui se trouveront les mêmes dans touces ces espèces-là. $. 4 Ces rapports plus constans que les au- tres sont ceux qui tiennent aux parties les plus zmportantes de Péconomie organique. Comme toutes les parties de cette économie ne for- ment qu'un seul tout, il en est qui exercent une influence plus générale, qui impriment leur action à toutes les autres ; il en est au contraire qui n'exercent qu'une action bornée et locale, et qui n'influent que crès-peu sur le système général. Les différences que. ces parties peu impor- tantes peuvent subir d'espèce à espèce, n’en- trainent donc point nécessairement des diffé- rences dans les autres parties, et elles peuvent varier, quoique toutes les autres se ressem- blent. Au contraire, les parties importantes ne peu- vent subir de différence considérable sans que toutes les autres s’en ressentent ; et plus..ces parties importantes différent d’une espèce à une autre , plus aussi ces espèces diffèrent dans toute PINOTIR O: DU E TI ON. 17 toute leur organisation , moins elles ont de rapports. $. 5. Les rapports les plus constans sont donc en même temps les rapports les plus impor- tans, les rapports supérieurs ; et ceux qui sont plus variables, sont les rapports subordonnés. Ainsi la constance d’un rapport une fois dé- terminée par l'expérience, on peut en conclure l'importance de Îa partie dont ce rapport est pris ; er, vrce versd, lorsquele raisonnement nous montre l'importance d’une partie, on peut en conclure que les rapports qu'on en tirera seront très-constans. GT ASE FRE V. Des méthodes et de la nomenclature en histoire naturelle. $. 1. LE nombre des productions de la na- ture étant immense, il a fallu trouver des moyens de les distinguer et de reconnoitre sirement chacune d’elles. Ces moyens sont les B 18 É:N-T-R>0O: D: U* C T!T1 0 N: particularités ou les assemblages de particulari- tés exclusivement propres à chacun. Or il n’est presque aucun être qui ait un caractère unique, c'est-à-dire, qui puisse être distingué de tous les autres par une seule de ses propriétés. Il n'y a guère que la combinaison de plusieurs de ces propriétés qui puisse distinguer un être d'avec les êtres voisins, qui ont bien aussi quel- ques-unes de ces propriétés du premier être, mais ne les ont pas toutes, ou les ont combi- nées avec d’autres qui lui manquent; et plus les espèces d'êtres que Jon compare sont nom- breuses, plus il faut réunir de leurs propriétés pour assigner à chacune un caractère qui la distingue sûrement de toute autre. Ainsi, pour distinguer une espèce considérée isolément, d'avec toutes celles qui existent dans la nature, il faudroit exprimer dans son caractère la pres- que-totalité de ses propriétés , c'estä-dire, en donner une description presque complète. -&. 2. On évite cet inconvénient par l'usage des caractères gradués ; on compare seulement ensemble un certain nombre d'espèces Îles plus voisines. Leurs caractères n’ont besoin d’ex- LINATR/0.D,U;C.T-:TI..0 M4 19 primer que leurs différences qui, par la Suppo- sition que ces, espèces sont les plus voisines, ne font que la moindre partie de leurs propriétés. Une telle réunion d'espèces s'appelle vx genre. $. 3. Le reste de ces propriétés, celles qui sont communes à toutes les espèces du genre, forment ensemble le caractère, ou plutôt la description du genre qui le distingue de tous ceux qu’on pourtoit former en réunissant d’au- tres espèces ; mais le nombre de ces propriétés communes étant encore fort considérable, on emploie de nouveau le même moyen pour ré- duire les caractères des genres en de moindres (ons Aa æ] 24 entres les \ f Lé plus voisins seulement , et les caractères géné- riques n’ont plus qu'à exprimer leurs différences termes. On compare ensemble Îles qui font de nouveau la moindre partie de leurs propriétés. Celles qui sont communes à tous, forment le caractère qui distingue leur réunion entière des autres réunions de genres. Une telle réunion de genres se nomme un ordre. $. 4 En répétant la même opération on réunit les ordres voisins pour former une classe ; B'z 20 PNF'R C’D'U'CT t'O'\. les classes voisines pour former un règne. On peut de même établir des degrés intermédiaires entre les règnes et les classes , entre les classes et les ordres, entre les ordres et les genres, entreiles genres et les espèces. Cet échafaudage de divisions, dont les supé- rieures comprennent les inférieures, s’appelle une néthode. $. 5. On voit que plus on s'élève, plus aussi les propriétés qui restent communes sont cons- cantes ; et comme les rapports les plus constans sont ceux qui appartiennent aux parties les plus importantes, les caractères des divisions supé- rieurés se trouveront tirés des parties les plus importantes , et à mesure qu'on descendra aux divisions moins générales, on verra que leurs caractères seront tirés de païties moins essen- uelles. &. 6. Cette subordination des caractères four- nit un moyen de former une méthode d’êtres naturels , sans être obligé de commencer par les comparer tous les uns aux autres. Si l’on a soin de faire ses premières coupes d’après les diffé- rences qui se trouvent dans les parties les plus LNE R O D VC TE ON: 21 importantes, et qu’on suive une marche sem- blable dans les coupes inférieures, les espèces se trouveront grouppées selon leurs rapports naturels ; celles d’un genre seront plus sembla- bles entre elles qu’elles ne ressembleront à celles d'aucun autre genre ; les genres d’un ordre seront plus semblables entre eux qu’à ceux d'aucun autre ordre , etc. La méthode sera ce qu'on appelle une méthode naturelle. $. 7. Mais il faudroit pour cela avoir dé- terminé d'avance, avec exactitude , le degré d'importance de chaque organe; et ce tra- vail n'étant point encore exécuté, on ne peut pas se borner rigoureusement à la subordina- tion des caractères : 1l faut employer aussi la comparaison détaillée des espèces ; et comme on ne les connoït pas toutes , on est souvent réduit, dans la formation des méthodes naturelles, à un simple tâtonnement. $. 8. On pourroit aussi diviser les êtres en commençant par les coupes primitives , sans avoir égard à l'importance des parties dont on tireroit les caractères : pourvu que ces carac- têres fussent bien tranchés, on parviendroit B 3 22 INT À © D Ü C T ON, également à distinguer les espèces ; mais une pareille méthode, qu'on appelle #érhode arbi- traire ou artificielle , n’auroit que ce seul avan- tage ; elle ne feroit point connoître les rapports que les espèces ont entre elles, et il seroit impossible de résumer leurs propriétés pour en. former des propositions générales. $. 9. Si chaque espèce avoit un nom propre, le nombre de ces noms surchargeroïit trop la mémoire. On est convenu de donner à toutes les espèces d’un genre le même nom substantif, et de les distinguer l’une de l'autre par un seul adjectif pris de quelqu’une de leurs propriétés, et qu'on appelle le nom srrvral ; mais cet usage commode n’estencore adopté que dans la langue latine : il seroit à desirer qu’on püt aussi lin- troduire dans les langues vulgaires. DA. B'eb EAU. EL IEe NMELNCT' A TEE DE L'HISTOIRE NATURELLE ue SyeNeE Me À Ur X, L'EN RP ER.EMRER, DE, EH. OM NF E: D OON PE TRE PES EST TE ER: Idée générale des élèmens dont le corps humain est compose, et des fonctions qu’il exerce. $. 1. [Es différentes substances qui compo- sent le corps humain se résolvent en un assez petit nombre d’élémens chimiques , c'est-à- dire , de matières simples pour nos instru- B 4 #4 : DE L'HOMME. mens : ce sont , pour la plus grande partie, des substances combustibles , ou les bases de différentes espèces d’air , et il n’y a qu'une très-petite quantité de matières fixes , soit ter- reuses, soit salines. De la combinaison de ces élémens résultent toutes les matières, soit solides, soit fluides, qui composent le corps humain, telles que le sang , la lymphe , la ble , la chair , les car- tilages , les ligamens , la graisse, &c. $. 2. Les parties solides sont formées de fiêres longues et grêles, et de /ames larges et minces. Les unes et les autres deviennent dures et cassantes dans les parties dures ou les os, et sont flexibles et extensibles dans les parties molles. Les membranes sont formées de petites lames serrées ; les varsseaux , la peau , les intestins , les uniques , les cloësons , ont pour base des ‘ membranes souvent revêtues d’un tissu fibreux, ou parcourues d’un réseau vasculaire. La chair, qui compose le corps des xuscles, consiste en faisceaux de fibres qui paroïssent rouges et molles, à cause du sang dont elles DH LUF COM MR. 2$ sont abreuvées. Les fibres des extrémités des muscles sont blanches et plus serrées : on nomme leurs assemblages rendôns. Ces fibres sont réu- nies en faisceaux petits et grands , et tous les faisceaux en un seul muscle, par de petites lames jerées comme au hasard , et formant par conséquent une multitude de cellules: qui communiquent les unes avec les autres: c’est ce qu'on appelle le #ssu cellulaire. Les muscles sont distingués les uns des autres par un tissu plus lâche ; ce tissu retient aussi toutes les parties du corps à leurplace , et en général on peut le considérer comme une éponge qui auroit absolument la forme de notre corps, et dans les intervalles de laquelle toutes les autres parties seroient passées ou plongées. C’est dans ces cellules que se dépose la graisse et que s’épanchent diverses humeurs. $. 3. Le sang est la principale des humeurs du corps humain ; c’est de lui que naissent toutes les autres ; c’est lui qui donne l’entre- uen et l’accroissement aux solides ; toutes les parties dans lesquelles son mouvement est arrêté périssent ; c’est lui qui reçoit et com- 26 DE L'HtO M Mr. munique la chaleur vitale ; il circule perpétuel- lement avec une rapidité incroyable du cœur à tous les points du corps par les artères , d’où il revient au cœur par les verres ; les der- nières ramifications par lesquelles ces vaisseaux communiquent ensemble, échappent à la vue; c'est de ces extrémités invisibles des artères que le sang dépose les molécules qui doivent accroître les solides en écartant celles qui les composent déja , et se plaçant entre elles ; c’est aussi de là que se filtrent les différentes hu- meurs qui S'eXtraient du sang pour des usages déterminés. Cette opération se nomme sécrétion; les organes dans lesquels elle s'opère, s’appel- lent glandes conglomérées ou organes sécréroires. Les humeurs produites transsudent d’abord ; ou passent dans des yarsseaux propres qui se réunissent en des canaux excréteurs, ou se dé- chargent dans des réservoirs particuliers. $. 4. En passant des artères dans les veines , le sang change de nature et de couleur ; de vermeil et écumeux il devient lourd et livide. _Ce n’est que par le contact de Pair qu'il reprend son état. Aussi, avant de rentrer dans D -E -2 AO MM: 17 le tronc artériel , le sang veineux fait un circuit dans le poumon. C’est une organe cellulaire, dans lequel l'air extérieur entre par la srachce- artère , pour y agir sur le sang contenu dans les ramifications des vaisseaux qui rampent sur les parois de ses cellules : C’est là ce qu’on nomme la respiration. Un de ses principaux effets est d’échauffer le sang comme le soufilet augmente le feu. $. 5. Les molécules qui ont transsudé des extrémités des artères pour accroître et nourrir les solides |, ou pour donner naissance aux différentes humeurs, n’y sont pas toutes em- ployées. Le résidu rerourne dans la masse du sang sous la forme d’une liqueur limpide, par des vaisseaux très- minces, et qui ont tant de valvules qu’ils paroissent comme des suites de vésicules. On les nomme varsseaux lym- phatiques. Ils aboutissent à un tronc qui se décharge dans les veines. Une grande partie de ses branches vient de la superficie du corps et de celle des intestins , et absorbe les matières qui s’y trouvent. C’est par là que le sang se renouvelle. Celles qui viennent des D 28 DE L'HOMME intestins se nomment varsseaux lactès , parce qu'ils contiennent , lorsque la digestion se fait, une humeur blanche , nommée chyle, qu'ils extraient des alimens pour la porter dans le sang. $. 6. La digestion prépare les alimens à la production du chyle. Elle s'opère dans le canal alimentaire qui règne depuis Ja bouche jusqu’à Panus. Les alimens sont mé4ches, imbibés de salive , avalés ; ils séjournent dans lesromac , passent dans les foyaux , où ils se mêlent à la bile que produit le foie, et à la liqueur du pancréas. Le canal lui- même produit par ses parois une humeur qui se mêle aussi aux ali- mens. Ils sont menés successivement dans toute sa longueur par un mouvement qui lui est propre ; et lorsque les vaisseaux lactés en ont tout extrait, le marc sort sous la forme des excremens. $. 7. Outre les humeurs qui se séparent du sang pour servir dans le corps à des usages prescrits , 1l y en a dont il se débarrasse sim- plement , et qui s’échappent au-dehors. Telles sont la sranspiration qui sort des pores de la D'ETOH OM NME. 29 peau, et que la chaleur et l'exercice augmen- tent et rendent sensible sous le nom de sueur ; l’haleine , qui s’exhale du poumon , et est un des produits de la respiration ; et l'urine, quise sépare dans les reins , s’amasse dans la vesse, et sort par l’urèsre. $. 8. Il n’y a dans le corps que les points auxquels se distribuent les nerfs, qui soient susceptibles de sezsations. Ces nerfs sont des cordons lblanchâtres dè substance mollasse, qui s'unissent en faisceaux , toujours plus com- posés , lesquels vont se rendre par paires à un grand faisceau commun , contenu dans l’épine du dos et dans le crâne. Sa partie contenue dans lépine est la moëlle épinière ; celle con- tenue dans le crâne, la moëlle alongée: I aboutit à deux grosses masses, de substance semblable à une bouillie homogène , qui ache- vent de remplir la cavité du crâne, et qu’on nomme cerveau et cerveler. Si on coupe ou qu'on lie un nerf, tous les endroits du corps auxquels se distribue la partie de ce nerf située au- delà de la ligature , et qui perdent par conséquent leur commu 30 DE 2L0EMO M M nication avec le cerveau , perdent en même temps leur sensibilité et leur mouvement volon- taire. Cela a fait supposer que la première de ces facultés dépend d’une humeur ou dun fluide qui se rend des extrémités des nerfs vers le cerveau, et la seconde d’un mouve- ment de la même humeur en sens contraire. Haut cependant observer qu’on perd quelque- fois par maladie le sentiment de certaines par- ties sans en perdre le mouvement, et vice vers. Indépendamment des sens internes qui nous avertissent de ce qui se passe en nous, tels que /a faim, la douleur , etc., nous avons cinq organes extérieurs qui nous avertissent de ce qui se passe autour de nous. Ce sont l’œ/, Vorezlle , la membrane interne des narines , la peau qur recouvre la langue er. le gosier , et la peau générale du corps. Ces organes ont chacun une disposition déterminée selon lespèce de corps qu'ils doivent nous faire appercevoir. $. 9. Les nerfs ne produisent les mouve- mens que par le moyen des muscles, qui sont des faisceaux de fibres charnues ; ces pe LH omMmMr 31 fibres ont la faculté , dont on ignore la cause, de se raccourcir en se fronçant, lorsqu'elles sont #rrirées par quelque liqueur âcre , ou quelque corps aigu. Cela leur arrive même quelque temps après la mort, et est indépendant de toute sensibilité. On suppose que le mouve- ment volontaire se fait lorsque la liqueur ner- veuse agit sur les fibres. Alors les extrémités des muscles, et par conséquent les os ou les autres parties auxquelles elles s’attachent , sont rapprochés. C’est en cela que consistent tous les mouvemens simples ou composés du corps humain. Les nerfs agissent quelquefois indépendam- ment de la Volonté, et produisent les mouve- mens convulsifs. $. ro. L’accroissement continuel des solides produit le durcissement des fibres, obstruction des vaisseaux, et enfin la mort ; mais la péne- ration perpêtue l'espèce. Le fœrus , formé dans les ovarres , descend par les srompes dans la cavité de la marrice. Il s'établit par le moyen du placenta une communication entre ses vais- seaux et ceux de sa mère. Il est nourri ainsi 32 DE L'HOMME. jusqu'au moment de sa naissance, après la quelle il se nourrit d’abord du lait séparé dans les mamelles. Tels sont les différens systèmes d'organes qui composent le corps humain et les différentes fonctions qu'il exerce. Nous allons les exposer plus en décail dans les chapitres suivans. CHA PL RUE LE Des organes du mouvement. $. 1. LES os forment la charpente du corps humain. Ils entourent ses cavités où en sou- tiennent les différentes parties. Ils sont com- posés de phosphate de chaux (1) , et d’une grande quantité de gelée animale (1). Cartila- gineux, et en apparence homogènes dans le F (1) Substance composée de chaux ou chaux vive, et de l’acide du phosphore. (2) Substance qui se dissout dans l’eau chaude, et forme, en refroidissant , un corps demi-transparent et tremblant, connu de tout le monde. La colle-forte n’est qu'une gelée durcie par le dessèchement, fœtus , BE L'HMONE €. 33 fœtus, les fibres osseuses sy manifestent suc- cessivement. Les bords des os plats, et les ex- trémités des os longs, s’ossifient les derniers. Ce n’est même qu'assez tard que les extré- mités des os longs se joignent entièrement au corps de ces os. Jusqu'alors elles portent le nom d’épiphyses. Les os plats qui forment le crâne, finissent aussi par s'unir ensemble en efFaçant leurs sucures. Les os sont revêtus d’un tissu de nerfs et de vaisseaux nommé périoste. Les cavités des os longs contiennent des masses d’une graisse fine, nommée moëlle, et les cel- lules de tous un suc semblable, nommé suc moëlleux. Les jointures des os se font ou par engré- nement immobile, nommé sure, ou par le moyen d’un cartilage qui permet un mouve- ment obscur; ou bien elles ont un mouvement libre, soit en tout sens lorsqu'il n’y a qu’une seule proéminence qui joue dans une seule cavité, soit dans un sens seulement lorsqu'il y a de part et d’autre des proéminences et des cavités. Le périoste passe pardessus les joiatures d’un os à l’autre , et forme ainsi des capsules arii- C 34 DE HO M ME. culaires. Les mouvemens sont souvent bornés par des Zgamens. Il y a, dans les articulations, des glandes qui produisent une humeur nom- mée synovie ,; propre à en diminuer le frotte- ment. | $. 2. Les muscles s’insèrent aux os par le moyen des tendons : il y a souvent pour cela différentes proéminences , et l’action des .mus- cles produit sur les faces des os différentes zmpressions. | Ils agissent d’une manière très - désavanta- geuse » parce qu'ils s'insèrent presque toujours très-obliquement, et fort près du point d'appui de l'os qu'ils meuvent. Aïnsi on a calculé que les muscles qui tiennent Île bras étendu dans une position horizontale, font un effort égal à près de dix-huit cent livres. Leurs fibres sont tantôt parallèles , tantôt disposées comme les barbes d'une plume , tantôt en plusieurs faisceaux , ou en plusieurs plans. La force totale d'un muscle est la somme des forces de chaque fibre, modifiées selon leurs différentes direc- tions. On ne peut point concevoir comment ces filamens , si foibles en eux-mêmes, peu- DE C''H OGM M E. 35 vent exercer, dans l’état de vie, une action si considérable , tandis qu'après la mort ils sont déchirés par la suspension d'un poids souvent très-foible. $.13. Lercorps se divise en #ronc, tête et membres. Le tronc a pour tige l’eprne du dos , espèce de colonne formée d’os nommés ver- tèbres , joints les uns sur les autres par des liga- mens qui ne leur. laissent qu’un mouvement peu. considérable. Chaque vertèbre est compo- sée d'un corps placé en avant, et d’une partie annulaire , qui forme , avec celle des autres, un canal continu depuis la tête jusqu'au crou- pion , dans lequel est la moëlle de lépine. I y a aux cotés des échancrures pour la sorties des nerfs; chaque vertèbre a diverses proémi- nences pour l’attache des muscles. Il y a sept ver- tébres cervicales, douze dorsales, cinq lombaires, cinq sacrées et trois coccygtennes. La première des cervicales porte la tête ; les douze dorsales portent chacune deux côres ou arcs osseux, qui Cuirassent la poitrine , et, parleurs mouvemens, en élargissent ou en rétrécissent la cavité pour la respiration. Les sept premières, nommées Era 36 D'E L'HT0o:M M E. vraies côtes , vont s'unir par des alonges carti- lagineuses à un os plat situé devant la poitrine et nommé scernum. Les cinq suivantes se nom- ment fausses côtes. Les vertèbres lombaires ne portent point de côtes. Les sacrées sont soudées en une seule pièce nommée os sacrum, à laquelle &attachent les os des hanches. Les vertèbres coccygiennes Sont une représentation imparfaite de la queue des quadrupèdes , et forment cette protubérance qu'on nomme le croupion ou le COCCyX. &. 4 La têre se fléchit d’arrière en avant, et d'avant en arrière, sur la première ver- tèbre , qui la fait tourner en se tournant sur la seconde. Ce n’eft que par l’inflexion du cou qu'elle se penche sur les côtés. Elle est com- posée du crâne et de la face. Le crâne est une boîte ovale qui contient le cerveau. Sa base est percée d'un grand trou qui donne issue à la moëlle épinière pour gagner le canal de lépine, et de plusieurs moïndres pour les vaisseaux et les nerfs. Des sutures le divisent en huit os, un occipital , deux rem- poraux , deux parictaux , un frontal, un DE L'HOMME. 37 ethmoide , et un sphénoïdal. La face , placée au-devant de a partie inférieure du crâne , est traversée d'avant en arrière par la voüte des narines , divisée en deux par une cloison nom- mée vomer. Elle contient de plus les orbres ou fosses dans lesquelles sont les yeux, et les deux méchoires. Ses os sont ad nombre de quatorze ; deux maxillaires ; deux os des pom- mettes , dont chacun se joint au temporal du même-côté par une proéminence qui forme une espèce d’anse nommée arcade 7reomatique ; deux rasaux , deux palatins derrière le palais, un vomer entre les narines, deux correts du nez dans les narines, deux lacrymaux aux côtés internes des orbites, et l'os de la #4choire infe- rieure , le seul mobile de ceux qui compo- sent la tête. Chaque mâchoire a seize dents, quatre zncisives tranchantes au milieu , deux canines pointues aux coins , et dix w#olaires à coutonne tuberculeuse, cinq de chaque côté: ce sont en tout trente-deux dents. La langue est soutenue , ainsi que le larynx, par un os particulier nommé Ayoïde , qui ne tient à la tête que par des ligamens. C3 38 DES E To MM E: $. 5. L’exrrémiré supérieure est composée de quatre parties : l'épaule, lebras, lavani-bras, et la main. Ily a à l'épaule deux os: lomoplare , os plat, triangulaire , placé derrière sur les côtes; son angle externe a une facette sur laquelle los du bras s'articule ; sa face postérieurea une arrête saillante , au bout de laquelle est une tubérosité nommée acromion , à laquelle s’at- tache la clavicule, second'os de l’épaule, grêle, : deux fois arqué, et s’atrachant par son autre Xtrémité au haut du sternum. Le bras n’a qu’un seul os, nommé Aumérus ; | il se meut en tout sens sur Pomoplate. L’avant- bras en a deux : los du coude ou cubitus’, qui se fléchit et s’érend sur lhumérus, et qui a une tubérosité nommée o/écräne qui l’'émpêche de se porter trop en arrière ; et los du rayon ou adius ,; qui appuie par ses extrémités sur celles du, cubitus et tourne autour -de lui ; il entraine la main et la fait tourner. Le poignet ou carpe joint la maïn à l'avant- bras. Il est formé de huit petits os en deux rangées , qui n'ont, les uns sur les autres, qu'un mouvement obscur. Le corps de la main, ou métacarpe , est composé de cinq os longs, DE L'HOMME. 39 qui portent chacun un doigt : le pouce n’a que deux phalanges ou osselets , et a seul son os de métacarpe mobile et opposable aux autres ; les autres doigts ont chacun trois phalanges. L'usage de l'extrémité supérieure est de prendre et saisir tout ce dont lhomme a besoin. La division er la mobilité des doigts la rend susceptible des travaux les plus dé- licats. $. 6. L'extrémité inférieure est composée de même de quatre parties , analogues à celles de la supérieure : la hanche , la cuisse , la jambe et le picd. Les deux hanches ne for- ment qu'un seul corps, une espèce de cein- ture osseuse qui entoure le bas du tronc, et qu'on a comparée à un bassin dont la partie évasée est tournée en haut , et sert d'appui aux intestins , et dont le bas est percé pour l'issue des excrémens. Chaque hanche a trois os, qui se soudent à un certain âge : l'os des Îles, plat , arrondi, large, adhérent à los sacrum ; l'os pubis, en haut et en devant ; Vos ischion, en dessous et de côté: c'eft sur és C:4 49 DE, LEO M ME. R la tubérosité de ce dernier qu'on s’assied. Ces trois os contribuent à formet la cavité dans laquelle est articulée la tête de los de /a cuisse où femur , le pus long de tous ceux du coïps humain. La ; jambe en a deux : le #bza en dedans, le péroné en dehors; mais ils ne tournent point l’un sur l'autre , et ne peuvent que se fléchir sur le fémur. La rorule ou os du genou est placée sur cette articulation pour empêcher la jambe de se fléchir trop en avant. ra tarse ou cou de-pied est formé de sept osselers : un en forme de demi-poulie , nom- mée giraale > SUE lequel ] la ja pass porte : un dont la tubérosité forme le talon , nommé calcaneum ; et cinq plus petits. Il y a cinq os longs , formant le corps du pied ou zéta- tarse ; celut du pouce ne se meut ge indé- pendamment des autres comme dans la main. Le pouce est plus gros et plus long que les autres doigts ; il n’a que deux phalarges ; les autres en ont chacun trois. L'usage de l'extrémité inférieure est de supporter tout le corps, et de le mouvoir, DE L''MNO-M Mu 41 CRA: D TRES OPA, E Des organes de la respiration et de {a ] le cuir ou derme , blanc, ferme , épais, et qui A ! ] 1 8 4 \ 4 paroit formé d’une celiulosité très-serrée : le corps papullarre, qui forme sur le cuir de nom- breux tubercules, qu'on suppose provenir de s 4 PP P l'épanouissement des nerfs qui ont passé au tra- vers du cuir , et dans lequel réside proprement le tact; c’est sur lextrémité des doigts qu’ils sont le plus nombreux et le plus régulièrement disposés : le corps muqueux , espèce de réseaa mou qui recouvre le cuir et ses papilles ; il est noir dans les nègres : enfin l’'épiderme ou surpeau , la membrane [a plus extérieure du corps, blanche, sans organisation , et qui se régénère promptement lorsqu'elle a été détruite. Elle amortit l’action des COrps exté- rieurs sur les nerfs de la peau. Entre le cuir et la chair est un tissu cellulaire rempli de graisse. D 4- 56 DE Æ'HNo M ME. Les poils et les ongles son de nature analogue à celle de l’éprderme , et se régénèrent de même. Leur usage est d’affoiblir les impressions des corps sur le sens du tract : les ongles servent de plus à renforcer l’extrémité des doigts. Le sens du toucher nous procure trois sortes de sensations : celles qui viennent de la résisrance des corps, et par lesquelles nous les observons durs, mous, élastiques , liquides, aëriformes, immobiles, ou mus d’une vitesse plus ou moins grande, &c. celles qui viennent de la forme des corps, et nous les annoncent pour ronds, angu-, leux, lisses, raboteux, &c. enfin celles qui vien- nent du degré de chaleur des corps. Les dernières ne nous font pas connoitre absolument ce degré de chaleur, mais nous font seulement com- parer la quantité de chaleur que chacun de ces corps nous enlève ou nous communique. B:5: 4H O0 M ME $7 Ov APE R ENV. Des organes de la nutrition. $. 1. Les alimens sont méches et imbibés de salive dans la £ouche. Nous avons déja parlé des denrs et des méchoires. La salive est pro- duite par plusieurs glandes situées dans les ‘environs de la bouche , et qui se déchargent dans sa cavité. Les plus considérables sont les parotides placées près des oreilles, et qui, étant comprimées lorsqu'on remue les mà- choires , versent la salive dans la bouche par un canal qui s'ouvre au dedans de chaque joue. Les maxillaires sont situées entre les RARE de la màchoire inférieure, et leur canal s’ouvre sous le frein de la langue. Il y en a encore plu- sieurs moindres. La salive est une liqueur lim- pide etsavonneuse, qui commence RE at la dissolution des alimens. $. 2. La déolutition , ou l'action d’avaler le) s sopére par le moyen de la Zangue , qui, en se 55 bpE L'HOMME. rejetant en arrière, pousse les alimens dans le pharynx ougosier : on nomme ainsi le commen- cement du canal alimentaire. Il y a une dila- tation ovale , enveloppée de beaucoup defibres charnues , qui tiennent à presque toutes les parties environnantes , et qui, en se con- tractant successivement, font descendre les ali- _ mens. $. 3. Le canal alimentaire est essentiellement , forméde trois tuniques: la plus interne,nommée velourée , est continue à l’épiderme : la seconde, nommée rerveuse, est semblable en texture au cuir, ou derme ; étant de même un tissu serré de fibres et de lames blanchâtres : la troisième , qui enveloppe les deuxautres, est composée defibres charnues longitudinales et transverses, qui diffè- rent pour la force et la direction ; on la nomme tunique zzusculatre. Toute la partie de ce canal contenue dans le bas-ventre est en outre em- brassée par un repli du périroëne, qui lui forme une quatrième tunique. Ce péritoine est une membrane qui enveloppe la plupart des viscères du bas-ventre comme lÎe feroit un sac. $. 4 La première partie du canal descend DE T HOMME. $9 le long du cou et de la poitrine sous le nom d'œsophage. Après avoir percé le diaphragme et pénétré dans le bas-ventre , il sy forme une grande dilatation qui est lessomac. Ce viscère est situé vers la gauche, et a une grande con- vexité , et à l’opposite une petite concavité. Son orifice d'entrée se nomme cardia : celui de sortie pylore. On remarque quelques rides dans son intérieur. Il produit une liqueur par- ticulière nommée suc gastrique , qui agit avec force sur les alimens. Ils se réduisent dans Pestomac en une bouillie homogène et grisätre. $. s. À partir de lestomac, le canal ali- mentaire prend Île nom de boyaux ou d’z7- cestins , et remplit de ses circonvolutions la plus grande partie du bas-ventre. Il y a d'abord le duodenum qui fait deux replis, fixé contre le dos derrière Pestomac ; puis le canal se repoite en avant, et attaché au bord plissé d'un repli vertical du péritoine nommé rwesen- ière , porte les noms de jéjunum et d’'iléon. Ces trois premières parties se nomment en commun les zntestins grêles. Le reste du canal porte le nom de pros sntestins. Le plus considérable est 60. D E& :L' HO M M EF: le colon, très-gros boyau, qui présente beau- coup d’inégalités ou de boursoufllures transver- sales dans ses parois, et tout le long duquel on voit régner trois bandes tendineuses, unies, semblables à des rubans. Le colon décrit un arc irrégulier en montant le long du côté droit, et traversant pour aller redescendre au côté gauche , d’où il va vers le bas de lépine. Il est attaché au bord d'un repli transverse du péri- toine nommé w»ésocolon. Comme l'iléon ne dé- bouche pas directement dans l’origine du colon, mais seulement de côté , il reste une espèce de fond aveugle appelé cœcum , qui a une petite appendice grêle nommée appendice vermiforme. L'un et l’autre sont dans le bas du côté droit. Le bord de liléon fait dans le cœcum une saillie appelée valvule du cœcum. Elle ferme aux matières qui ont passé dans les gros intes- tins le retour vers les intestins grèêles. Le colon aboutit au rectum , le dernier des boyaux, qui se porte droit à l'anus. $. 6. La bouillie alimentaire est menée dans toute la longueur des intestins par la contrac- tion successive des fibres de leur tunique mus- D £ LU O M M €. 6i culaire , qui produit un mouvement lent, sem- blable à celui d'un ver qui rampe, et qu’on nomme z”ouvemenr péristalrique. {1 sy mêle par-tout une humeur qui suinte abondamment des parois du canal. À mesure que cette bouillie approche du rectum, elle devient plus brune, plus sèche , et acquiert une plus mauvaise odeur. Elle reçoit, à son passage dans le duode- num, les. liqueurs préparées par deux glandes considérables , appelées le joe et le pancréas. $- 7. Le fore produit la £z/e. C’est une glande très-volumineuse , de couleur brune , de con- sistance assez ferme. Il occupe le haut de l'abdomen vers la droite, et s'appuie contre l'estomac: le sang , qui sert à le nourrir, s'y rend comme à lordinaire par une artère ; mais celui qui doit fournir la bile y arrive d’une autre manière. Le sang qui vient des intestins et de l'estomac , se rend par un grand nombre de veines dans un tronc commun , nommé veine porte , qui, au lieu de se porter au cœur par la veine cave, se subdivise dans le foie ; elle reçoit aussi beaucoup de branches de la rate, corps brun, assez grand, placé au côté 6? D'& 11 OHVO M M E. gauche , entre l'estomac et les côtes, et auquel on ne cônnoit d'autre usage que celui de fournit ainsi du sang à la veine porte. C’est de tout ce sang veineux que se sépare la 47/e , liqueur amère, d’un jaune foncé, de compoftion savon- neuse; la partie qui ne doit pas se mêler d’abord aux alimens, demeure dans un réservoir appelé vesicule du fiel. $. 8. Le pancreas est une autre glande blan- châtre, oblongue , placée dans un repli du duodenum, et qui produit une liqueur lim- pide , assez semblable à la salive. La liqueur pancréatique et la bile entrent dans le duode- num par le même point. Toutes deux sont très- essentielles à la digestion. $. 9. Les vaisseaux lactés prennent leur ori- gine de tous les points du canal intestinal , mais sur-tout des intestins grêles. On ne les apperçoit aisément qu'en examinant le corps d’un homme ou d’un animal mort peu de temps après avoir mangé : aloïs ils sont pleins d'une liqueur laiteuse nommée chyle. Ces vaisseaux rampent dans l'épaisseur du mésentère et du me LE OM ME. 63 mésocolon : ils se rendent dans de petites glandes nommées conglobées | qui se trouvent en grand nombre dans ces membranes, et qui sont formées de vaisseaux sanguins et de nerfs liés avec les vaisseaux lactés par une cellulosité serrée. Ils en sortent moins nombreux , pour aboutir tous à un tronc commun appelé canal thorachique, qui va se rendre dans une grosse veine de la poitrine. $. 10. Ces vaisseaux lactés ne sont qu’une partie du grand systéme lymphatique , dont ce canal thorachique est le tronc commun. H vient des vaisseaux semblables de toutes les parties du corps, mais ils ne renferment qu’une liqueur limpide : ceux qui viennent de la peau absorbentles différentes substances que contient l'atmosphère | et contribuent beaucoup à la nutrition. Ceux qui viennent des parties intérieures repompent tout le superflu des humeurs, et le reportent dans la masse du sang ; les mo- lécules solides elles-mêmes se détachent suc- cessivement pour être remplacées par d’autres ; en sorte que toutes les parcelles du corps 64 D EL ŒIPO M M À peuvent être regardées comme dans un mou: vement perpétuel. Les vaisseaux Iymphatiques ont, comme les lactés, des glandes conglo- bées dans lesquelles ils se divisent. Il y en a sur-tout des paquets aux différentes jointures ; aux aînes, aux aisselles, etc. $. 11. On voit, par ce qui a été dit jus- qu'ici, que tous ces systèmes qui composent le corps humain , sont dans un mouvement et dans une correspondance perpétuell : ainsi le sang , en circulant sur lui-même , fournit sans cesse à la-nutrition des solides et à la sécrétion des liquides. Réciproquement il reçoit, par les Iymphatiques, les parcelles qui se détachent des premiers et Île superflu des seconds ; la digestion lui redonne, par les vaisseaux lactés, tout ce que la transpiration, l’haleine, les urines, etc., lui enlèvent. Il y a de même une action continuelle des organes des sens sur leur centre commun pour les sensations, de celui-ci sur les muscles pour le mouvement, et des nerfs les uns sur les autres dans les sym- pathies : lensemble de ces mouvemens, et probablement encore de beaucoup d’autres dont : nous DE L'HomMmEr. 6$ nous ignorons l'existence, les rapports, et Les causes, constitue la vie. CHAPRETDRE VE De la génération et de laccroissement. &. 1. ON vient de voir par quels moyens l'homme vivant s’accroit, répare ses pertes, et exerce en général toutes ses fonctions. Quelque difficulté que nous ayons à com- prendre comment tout cela se fait, il est plus difficile encore d'imaginer comment il reçoit l'existence. On s’est presque généralement ré- duit à supposer que les fœtus existent tout formés , quoique d’une petitesse extrême dans le corps de la mère , et que la conception ne fait que mettre leurs organes en jeu. $. 2. Les ovarres sont deux corps d’apparence glanduleuse, situés dans la femme auprès des reins, et dans lesquels il paroït que le fœtus est d” RAC formé. ‘ Auprès de chacun est l'embouchure évasée €t frangée d’un canal nommé srompe, qui se E 66 D E à EE M ME. rend en diminuant toujours d'épaisseur vers le fond de la marrice. Celle-ci est une espèce de sac ou bourse dont le fond est tourné en haut. Ses parois sont d’une substance spongieuse et épaisse, capable d’une dilatation énorme dans la grossesse. Son Ouverture communique dans un Canal qui se porte au dehors. $. 3. Le fœtus descend ordinairement des ovaires par les trompes dans la matrice. Il a quelques parties qu’il perd en naïssant ; savoir, 1°. le placenta ou arrière-faix , corps tissu d’une infinité de vaisseaux sanguins, qui ont pour troncs la veine et les deux artères ombilicales. Ces trois vaisseaux , enveloppés de membranes, forment le cordon ombilical. ls entrent dans le corps du fœtus par le rombril. La veine se rend dans le foie pour déboucher dans la veine- porte. Les artères se joignent à celles qui se portent aux cuisses. Il y a donc une circulation perpétuelle du fœtus au placenta, et de celui-ci au fœtus ; et comme le placenta se colle inti- mement à la face interne de la matrice, il & aussi communication de lui à la mère : et DE L'HOMME, 6 c'esc ainsi que le sang de la mère nourrit le fœtus. 2°. Une membrane nommée chorion, qui enveloppe le fœtus en se collant aux parois de la matrice. 9. Une autre membrane plus fine nommée amnios , qui double la première et renferme une liqueur dans laquelle le fœtus nage. 4°. Un sac nommé aflantoïde, dans lequel l'urine se rend par un canal nommé ouraque, qui vient du fond de la vessie et traverse le nombril. Il faut cependant remarquer que dans les fœtus humains l’ouraque est ordinairement fermé, et l’a/lantoide invisible : mais on les découvre très-bien dans les animaux. $. 4. Comme le fœtus ne respire point, ses poumons sont affaissés , et ne permettent point au sang de les traverser en entier; mais 1] ya, dans la cloison qui sépare les sue oreillettes du cœur, un trou nommé srou ovale où de boral, qui permet à la partie du sang arrivant de la veine- cave inférieure, de se rendre immédiatement dans l’oreillette gauche, et de là dans laorte, sans passer par le poumon. Le sang qui vient E 3 63 D 2 LH © M M'E. de la veine-cave supérieure entre dans loreil- lette droite, le ventricule droit, et dans l'artère pulmonaire, qui, au lieu de le porter tout au poumon comme dans ladulre, le transmet par un vaisseau nommé canal artériel, dans la partie inférieure de laorte. Ainsi c’est le sang venu de la partie supé- rieure du corps par la veine-cave supérieure, qui va dans le bas du corps et dans le placenta pär la partie inférieure de l'aorte; et, au contraire, c’est le sang venu de ces parties par la veine-cave inférieure, qui se rend dans le haut du corps par le tronc de l'aorte. Le trou de botal et le canal artériel s’ob- struent après la naissance. $. 5. Les proportions du fœtus ne sont pas les mêmes que celles de l'adulte ; la tête est plus grosse à proportion , et d’autant plus qu’il est plus jeune. Son foie est aussi plus consi- dérable, parce qu'il reçoit une grande quantité de sang par la veine ombilicale, qui s'obstrue après la naissance. Ses parties inférieures sont plus petites à proportion des supérieures. Sa pupille est fermée d’une membrane qui dispa- D E JE HO M M E. 69 roït après la naissance. Le #4ymus , glande par- ticulière située dans la poitrine, et dont on ignore l’usage, est plus gros, etc. $. 6. Un fœtus d'un mois a ordinairement un pouce de hauteur ; à deux mois il a deux pouces un quart; à trois mois, trois pouces et demi; à quatre mois, cinq pouces; à cinq mois , six ou 5épe pouces; à six mois, huit ou neuf pouces; à sept'mois, onze pouces; à huit mois, quatorze pouces ; à neuf mois, dix-huit pouces: c’est l’époque ordinaire de sa naissance. Ceux qui naissent à moins de sept mois, ne vivent point pour la plupart. $. 7. L'enfant naît d'ordinaire sans cheveux et sans dents. Sa tête est plus grosse à proportion que dans les adultes; les osdu crâne Létore quel- ques vuides entre eux, notamment au sommet de la tête, au lieu nommé fonranelle. Les dents, d'abord gélatineuses , ne s’ossifient qu'après la naissance. Leur apparition hors des gencives est accompagnée d’une maladie grave. À deux ans lenfant a vingt dents. Vers la fin de la sepuème année , elles tombent successivement . E 3 70 DA ON PL 0 M ME. pour ètre remplacées par d’autres. Les huit molaires suivantes ne sont totalement sorties is vers la douzième année. Les quatre der- nières ne paroissent que vers la vingtième, souvent même beaucoup plus tard. &. 8. Le fœtus croit davantage à mesure qu'il approche de la naissance. L'enfant, au contraire, croit toujours de moins en moins. Ïl a à sa naissance plus du quart de sa hauteur ; il en atteint moitié à deux ans et demi ; les trois uarts à neuf ou dix ans. Ce n’est guère qu’à dix-huit ans qu'il cesse de croître. L’homme surpasse rarement six pieds, et il ne reste guère au-dessous de cinq. La femme a ordinairement quelques pouces de moins, $&. 9. La puberté se manifeste par des signes extérieurs, de dix à douze ans dans les filles, de douze à seize dans les garçons. Elle com- lutè rs cl . mençe plutôt dans les pays chauds. L'un et l'autre sexe produisent rarement avant époque de cette manifestation, &. 10. À peine le corps a-t-il atteint le DE L'HOMME. 71 terme de son accroissement en hauteur , qu’il commence à épaissir ; la graisse s’accumule dans le tissu cellulaire. Les différens vaisseaux s’ob- struent graduellement ; les solides se roïdis- sent ; et après une vie plus ou moins longue, plus ou moins agitée, plus ou moins doulou- reuse, arrivent la vieillesse , la caducité, la décrépitude, et la mort. Les hommes qui passent cent ans sont des exceptions rares; la plupart périssent long-temps avant ce terme, ou de maladies, ou d’accidens, ou même simplement de vieillesse. - CHA BDETARE V'ETL Des differentes races d'hommes. $. 1: La race blanche, À visage ovale, à cheveux longs, à nez saillant, à laquelle appar- tiennent les peuples policés de l'Europe, et qui nous paroït la plus belle de toutes, est aussi bien supérieure aux autres par la force du génie , le courage et l’activité. Les Tartares proprement dits, desquels descendentles Turcs ; E 4 72 D:E- L'HOMME. les Circassiens et autres peuples du Caucase, qui sont les plus beaux des hommes; les Peïsans , les habitans propres de l'Indostan, les Arabes ; les Maures, qui peuplent le nord de l'Afrique; et les Ab: ÿs5ins , qui paroissent, ainsi que les Juifs , venir des Arabes, apparr tiennent à la même race que les Européens. Ces peuples sont plus grands, plus blancs dans le nord ; leurs cheveux y sont blonds, leurs yeux bleus : dans le midi, au contraire, ils sont basanés et souvent fort bruns, er ont les cheveux et les yeux noirs: ils sont mèlés de couleurs intermédiaires dans les contrées tempérées. &. 2. Tout le nord des deux continens est peuplé d'hommes très-bruns, à visage et che- veux plats, noirs, ainsi que les yeux, dont le corps est trapu er excessivement court. Ce sont les Lapons en Europe ; les Samoïèdes , Ostiaques, Tchutchis, etc., en Asie; les Groën- landais et Esquimaux en Amérique. Les Fin- landais leur ressemblent presque en tout, si ce n’est que leur taille égale celie des autres Européens. Les Hongrois et plusieurs peuplades Er EE o ae Mir: 73 éparses en Âsie, ont avec les Finlandais des rapports marqués de forme, de mœurs et de langage. $. 3. La race mongole, à laquelle appaïtien- nent la plupart des peuples que nous nommons tartares, tels que les Mongois, les Mantcheoux, les Cilmouques ou Eleuths, etc., et qui a étendu ses conquêtes depuis la Chine jusqu’à lIndos- tan, et s’est même avancée autrefois jusqu'aux frontières de l’Europe , a pour caractère un front plat, un nez petit , des joues saillantes , des cheveux plats et noirs, très-peu de barbe, de petits yeux obliques, de grosses lèvres , et un teint plus ou moins jaunâtre. Les Chinois et Japonais , et les peuples de Vinde au-dela du Gange, auxquels on étend le nom de Malais , paroissent tenir de près aux Mongols. Les isles de la mer du sud, er le and continent de la Nouvelle-Hollande, s5ñt habités par des originaires malais. Ceux qui sont les plus voisins de l'équateur ont le teint presque aussi foncé que les nègres. Tels sont, entre autres, les Papous. | $. 4 Les zègres habitent toutes les côtes du 74 5 LH 0 M M €. | midi de l'Afrique, depuis le Sénégal jusqu’à la Mer-Rouge. Outre leur noirceur , on les dis- tingue à leur nez épaté, à leur front plat, à leur museau saillant, à leurs joues proëmi- nentes , à leurs cheveux crépus. Les plus noirs sont ceux de Guinée. Ils ont le nez excessi- vement long. Ceux du Congo sont plus beaux. Vers le tropique du sud, ils palissent un peu, et prennent le nom de Caÿres. Presque tous les habitans de la côte orientale d'Afrique sont de cette sous - variété. Les Morrentors en sont une autre qui se trouve à la pointe la plus méridionale , et ont les pommettes si saillantes, que leur visage en est triangulaire. Leur cou- leur est un brun olivâtre. On prétend que les parties intérieures de Afrique, qui sont fort élevées, sont habitées par des hommes blancs, comme l’est lAbyssinie. $. 5. L'Amérique étoit peuplée d'hommes de couleur de cuivre rouge, à cheveux longs et gros- siers, et manquant généralement (selon bien des voyageurs ) de barbe et même de poils sur le corps. D’autres assurent qu'ils se les arrachent. On dit aussi que les formes plus ou moïns bizarres DEN ME CELNO M WE. 75 de leurs têtes viennent des compressions qu'on leur fait subir dans leur première enfance. Cette race comprend les peuples sauvages de l'Amérique, et ce qui reste des Mexicains et des Péruviens. C’est vers la pointe méridionale de ce continent qu'on trouve les hommes les plus hauts de l'univers : mais leur taille, que les premiers voyageurs avoient représentée comme gigantesque , n’est guère que de six pieds. C’est le peuple si fameux sous le nom de Patagons. $. 6. Toutes ces races d'hommes peuvent se mêler et produire des enfans qui tiennent le milieu entre les formes et les couleurs de leurs parens. Ces métis peuvent eux-mêmes se mêler avec les races originelles, et le produit se rapproche de ces races selon le degré de mélange du métis. Tous ces produits sght aussi féconds que leurs pères et mères. $. 7. Il paroït qu'il naît quelquefois, dans les races différentes de la nôtre, des sujets d’un blanc de lait ou de linge; c'est l'effet d’une maladie, et cette couleur est accompagnée de foiblesse: et d'une vue débile, C’est à tort que 76 D & ®œ AIO nt À FE quelques voyageurs ont cru que ces hommes blafards formoient des nations entières, qu'ils ont nommées Dariens en Amérique, Dordos ou Albinos en Afrique , et Chacrelars aux Indes. . &. 8. Les différentes couleurs qui imprègnent ces variétés de l'espèce humaine, résident, non dans lépiderme, mais dans le tissu muqueux et réticulaire qui est immédiatement au dessous. CRAOPAI PR EN VPPANT. Des habitudes propres à l'espèce humaine. $. 1. L'homme est destiné à marcher debout, toute sa structure le démontre : la position de son trou occipital tient sa tête en équilibre sur le cou ; la largeur de son bassin , et sur-tout des os des iles , fournit aux muscles qui retien- nent le tronc, des attaches suffisantes ; la lar- geur de son pied donne à tout le corps une base étendue, et la force des muscles qui com- posent ses fesses et ses mollets, maintient les jambes et les cuisses droites et fermes. Aucun Dirt BHO M ME: 77 autre animal ne réunit ces divers moyens ; les singes même les plus semblables à l'homme ont la tête si portée en avant, le bassin si étroit, les jambes et les pieds si ployés, qu'ils ne prennent notre attitude pour quelques ins- tans qu'avec beaucoup de peine. $. 2. L'homme ne pourroit marcher à quatre: ses yeux seroient dirigés contre terre : n'ayant point de ligament cervical , il ne pourroit sou- tenir sa tête; ses extrémités inférieures seroient crop élevées à proportion de ses bras, et ses pieds trop courts pour qu'il püt les ployer commodément comme les animaux, qui n’ap- puient que les doigts; sa poitrine, trop large, empêcheroit le mouvement libre de ses bras. I ne lui est pas même aussi facile de grimper qu'aux singes , parce qu’il n’a pas, comme eux, le pouce des pieds de derrière séparé des doigts, ni qu'aux chats, à cause de la foiblesse de ses ongles, $. 3. L'homme est, à sa naissance, plus foible qu'aucun animal : 1] ne peut subsister que par les secourstde ses parens ; il'a besoin de ces 78 DE L'HOMME. secours pendant un temps beaucoup plus long que les autres animaux, et sufisant pour que ses parens produisent de nouveau. De là la perpétuité naturelle de l'union conjugale, et la société intime des parens avec les enfans, et de ceux-ci entre eux. Comme le père par- rage avec sa compagne le soin de l'éducation des enfans, l’homme doit , comme tous les animaux où cela arrive, vivre en monogamie ; ce qu'indique d’ailleurs le nombre à peu près égal d’enfans mâles et femelles qui viennent au monde année commune. $. 4. L'homme a un penchant à la sociabi- lité , que sa foiblesse naturelle lui rendoit abso- lument nécessaire, et sans lequel il n’eût pu résister aux bètes féroces, ni se procurer ses besoins , puisqu'il n’a aucune arme défensive ou offensive, telle que cornes, griffes, écailles, ni rien qui ressemble à ces facultés connues sous le nom d’irstinct, que plusieurs espèces d'animaux tiennent de la nature même, de se fabriquer des demeures , des vêtemens , de changer de climat selon les saisons , &c. Tous les animaux sociables ont bien un cer- DE L'HOMME. +9 tain langage , mais l’homme a à cet égard deux grandes prérogatives : 1°. la faculté d’articuler des sons, qu'aucun quadrupède ne partage avec lui, et qui a dû donner à son langage une variété et une précision infinie; 2°. la faculté illimitée de généraliser ses idées, et de fixer et retenir les notions abstraites au moyen des sons, C’eft d’elle que dépend la mémoire et le raison- nement. Elle fait la base de la raison , ou de cette faculté de réfléchir et de combiner des idées qui est éminemment propre à l'homme. $. $. C'est le langage qui rend communes à route l'espèce les observations et les décou- vertes de chaque individu, et qui est la source de la perfectibilité indéfinie du genre humain ; les arts sont nés de la science, produite par l’en- semble de ces observations et découvertes, et de l'adresse, qui résulte de la conformation de nos mains et de nos doigts. -$. 6. Par le moyen des arts, même dans leurs plus foibles commencemens , l'homme a su se procurer sa nourriture, et résister à lintem- 8o D E “L'H:OM.M E. périe de Pair dans tous les climats de la terre. Aussi s'est-il établi par-tout, tandis que les autres animaux ont chacun un espace déter- miné qu'ils ne peuvent franchir que par la pro- tection de l’homme , qui a transporté avec lui les espèces domestiques , et qui a été suivi, mal- oré lui, par les espèces parasites. $. 7. Les peuples qui se sont portés dans les terres glacées du nord, n’y trouvant point de nourriture végétale, ni de pâtures assez abon- dantes pour des troupeaux, ne tirent leur sub- sistance que de la chasse ou de la pêche. Obli- gés de donner tout leur temps à la recherche de cette subsistance, ne pouvant beaucoup multiplier à cause que la destruction du gibier s'ensuivroit, c’est chez eux que l’homme a fait le moins de progrès en tout genre. Leurs arts se bornent à construire des huttes, à se couvrir de peaux, et à fabriquer des flèches. Les peuples de la Sibérie septentrionale et orientale, et les sauvages de l'Amérique septentrionale , sont presque les seuls qui soient réduits à ce point. $. 8. D’autres peuples ont su se procurer dans pet H om mx Sr dans la possession de nombreux troupeaux, une subsistance toujours assurée , et quelque loisir qu’ils ont employé à augmenter leurs connois- sances ; mais leur vie errante , pour trouver de nouveaux pâturages , et pour suivre les sai- sons favorables , les retient encore dans des bornes assez étroites. Ils mettent quelque indus- trie dans la fabrication de leurs demeures et de leurs vêtemens ; connoissent la proprieré, et par conséquent les échanges , la richesse, et linégalité des conditions. Les Zapons dans le nord de lEurope, les Tartares dans la vaste étendue qui fait le milieu de Asie, les Arabes bédouins dans les sables de l'Arabie et du nord de l'Afrique, les Galles, Caffres et Horrentors dans le midi de Afrique , sont les principaux peuples nomades que nous connoissions. $. 9. L'homme n’est parvenu à se multiplier et à perfectionner ses arts et ses connoissances que lorsque la propriété des terres lui a permis de se livrer à l’agriculture, au moyen de la- quelle le travail d’une partie des membres de la société peut nourrir tous les autres, et leur donner le temps de s’occuper des arts moins 1 S2 DÉENTUH OMMIE nécessaires. Enfin l'invention des valeurs repré- sentatives , en facilitant les échanges, a porté au suprême degré l'industrie, le luxe , et l'iné- galité des fortunes, et, par une suite nécessaire, les vices de la mollesse et les fureurs de Pam- bition. $..10. Les hommes, vivant dans tous les cli- mais, ne craignant aucun des animaux, ayant même détruit ou confiné dans Îles déserts ceux qui pouvoient les gêner, sont devenus : incom- parablement plus ARMES qu aucune autre grande espèce ; en sorte qu'il n’y a que l'homme qui puisse nuire à l'homme. Aussi eft-ce la seule efpèce qui soit continuellement en guerre avec elle-même. Les sauvages se disputent les forêts dans lesquelles ils chassent ; les nomades , les pâturages où leurs troupeaux paissent ; les peu- ples civilisés combattent pour le monopole du commerce ou les prérogatives de l’orgueil : de là la nécessité des gouvernemens pour diriger les guerres nationales , et pour réprimer ou réduire à des formes réglées les querelles parti- culières. Ici Phomme cesse d’être du domaine de Phistoire haturelle. F TA BL ÆA. U ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE BU Si AN ELME A U,X. ÉTWORE :5E,C.O:N D. DES MAMMIFÉÈRES. CAR INERREE RUR E M IPF'EE Comparaison de l’homme aux autres animaux , et notions générales Sur les mammifères. ST N ous avons étudié, dans le livre précé- dent, l’organisation de l'homme, qui est le plus parfait de tous les animaux. Le corps des autres est formé des mêmes élémens , et com- E°a 84 DES MAMMIFÉÈRES. posé d'organes analogues : ainsi ils ne se meu- vent que par des #uscles , ils ne sentent que par des nerfs , ils ne se nourrissent que par une humeur qui circule en eux , et qui se renouvelle par la digestion. Celle-ci se fait de même dans une cavité interne du corps, dans des zntes- LINS à $. 2. Il y a beaucoup d'animaux qui ne ressemblent à l'homme que par ces rapports généraux, et qui n’ont d’ailleurs rien de com- mun avec lui ni pour la disposition ni pour la forme des parties : ce sont les animaux dits à sang blanc , dont nous traiterons dans les trois derniers livres de cet ouvrage. $. 3. Par contre , les animaux dont le sang est rouge comme celui de l’homme, lui ressem- blent tellement par routes leurs parties, qu'ils ne paroissent d’abord être que des dégradations d'une forme commune. Ainsi ils ont tous une tête osseuse , contenant le cerveau et les prin- cipaux organes des sens , placée à une extrémité d’une colonne vertébrale qui contient le faisceau commun des nerfs, et dont l’autre extrémité se prolonge en un coccyx ou queue plus ou DES MAMMIFÉRES. 8s moins considérable. Leur tronc est presque toujours entouré en partie de demi-cerceaux osseux ou de côtes, comme celui de homme. Nos bras se retrouvent dans les Jambes de de- vant des quadrupèdes, dans les ailes des oiseaux, et jusques dans les xageoires pectorales des poissons, comme nos pieds sont représentés par leurs zageoires ventrales. I] n’y a que les ser- _pens qui manquent tout-à-fait de membres. Les parties molles des animaux à sang rouge présentent la même ressemblance que leur char- pente osseuse.‘ [is ont des artères et des veines dans lesquelles le sang est dirigé par un cœur musculaire. Leur cerveau , leurs organes des sens, ont les mêmes parties essentielles. [ls ont un canal alimentaire, un foie, un pancréas , une rate, des reins ; en un mot, il est difficile de déterminer si la masse des ressemblances ne surpasse pas celle des différences. $. 4. Cela s'accorde avec ce que nous avons dit de linfluence des parties principales sur toutes les autres ( zzrrod. chap. IV ); car toutes les parties du corps naissant médiate- ment ou immédiatement du sang, la nature F 3 86 DES MAMMIFÉRES. du sang doit être la principale cause des diffé- rences que ces parties subissent. Voilà pourquoi les animaux à sang blanc n’ont de commun avec ceux à sang rouge que ce qui entre essen- tiellement dans la notion d’animäl , tandis que la suite de ces derniers ne présente que les mo- difications diverses d’un plan unique, dont les bases principales ne sont point altérées. $. 5. Ce sont aussi les différentes propriétés que le sang reçoit par la manière plus ou moins complète dont il est exposé à l’action de Pair, qui indiquent les meilleures subdivisions à faire parmi les animaux à sang rouge. S Les uns ont, comme l’homme , un cœur à double ventricule et à double oreillette, et le système des vaisseaux du poumon égal à celui des vaisseaux du reste du corps : en sorte que leur sang est complètement exposé à lac- tion de l'air, et devient, par l'effet de cette respiration , plus chaud que l’armosphère. Ce sont les quadrupèdes vivipares où mammi- fères, et les ozseaux. D'autres n’ont qu’un seul ventricule au cœur : leurs vaisseaux pulmo- naires ne forment point un système particu- DES MAMMIFÉÈRES. 87 lier ; mais l'aorte produit une branche qui se rend au poumon, etle sang retourne du pou- mon dans la veine-cave. Il n’y a donc qu’une petite partie du sang qui circule dans le pou mon : il n'y est pas échauffé; il reste à Îa température de l'atmosphère Ce sont /es rep- cles. Enfin il y en a qui ont bien les vaisseaux tellement disposés, que tout le sang passe par l'organe de la respiration : mais cet organe n'est point un poumon cellulaire propre à re- cevoir l'air; il consiste en plusieurs feuillets , dans les intervalles desquels l'animal fait pas- ser de l’eau. Celle-ci n’agissant que par le peu d'air qu’elle tient en mêlange, ou en disso- lution, le sang n’en est pas échauffé au-des- sus de la température environnante. Ces ani- maux sont les poissons. $. 6. Il s’est trouvé entre les animaux à sang chaud une différence considérable dans le mode de la génération, qui a servi à les divi- ser en deux classes : les mammifères , qui sont vivipares ; Îles orseaux , qui sont ovipares, Il a donc en tout quatre classes d'animaux à sang rouge. FE 4 À Sais s8 DES MAMMIFÈRES. . $. 7. Lorsque nous traiterons de chacune de ces classes , nous verrons que leur organi- sation présente encore une multitude de diffé- rences entre elles, sur-tout dans les parties les plus extérieures. La même gradation dans la constance des parties ne dans les subdivisions de ces classes. Les espèces les plus voisines ne diffè- rent que par les parties les plus extérieures et les moins importantes ; les différences péné- trent davantage dans les espèces plus éloignées ; et ce n’est, pour ainsi dire , que lorsque toutes les variétés que les organes extérieurs AE à | fournir sont épuisées , que l’on voit les viscères, le cerveau , le cœur, changer essentiellement de forme et d'organisation. $. 8. Les animaux qui ressemblent le.plus à l'homme, parmi lesquels on doit même le ranger, sont les mammifères ou quadrupèdes vivipares , les seuls avec l'homme qui produi- sent des petits vivans , nourris dans la matrice par un placenta, et, après leur naissance, par le lait séparé dans des mamelles. Ils ne dif férent de nous que par le nombre des plus DES MAMMIFÈRES. 89 petites parties et les proportions des plus considérables. $. 9. Leur cœur, leurs poumons, leur dia- phragme, sont organisés comme les nôtres ; leur larynx ne diffère du nôtre que par quel- | ques circonstances accessoires. $. 10. [ls ont toujours, comme nous, sept vertèbres au cou; mais celles du dos et des lombes varient en nombre : leur coccyx se pro- longe le plus souvent en une véritable queue: aucun d'eux nest organisé de manière à marcher debout sans contrainte. Les singes ; même les plus semblables à l’homme, ont le museau plus alongé, et l'articulation de la tête plus en arrière; ce qui la prive de son équi- libre. Cette disposition, encore plus considérable dans les autres mammifères, est corrigée par le lgament cervical, qui les aide à soutenir las tête, et qui manque dans l’homme. Leur bassin est aussi plus étroit que le nôtre, et leurs talons n'appuient point sur une tubérosité ; le plus grand nombre tient même, en marchant, la Le du pied et la Reste de la main re- levées, et n’ appuie que le bout des doigts. 90 DES MAMMIFÉÈRES. Les clavicules ne sont complètes que dans ceux qui se servent de leurs mains pour manier les objets , ou pour quelque autre usage exi- geant de la force: les autres n’en ont que des rudimens ; et ceux dont les ongles sont en forme de sabots, en manquent entièrement. Il y a des mammifères dont les bras et les doigts sont alongés en forme d’ailes ; d’autres dont le tronc est si long et les membres si courts, qu'ils ne peuvent guère que nager. Il y en a parmi ceux-ci qui n’ont point du tout d’'extrémités postérieures. $. 11. Beaucoup de mammifères ont cinq doigts comme nous. Le pouce est séparé dans plusieurs aux pieds de derrière comme à ceux de devant; dans d’autres, à ceux de derrière seulement : mais, dans la plupart, il est joint aux autres doigts ; 1] est tout-à-fait caché sous la peau dans quelques espèces. Il en est de même du cinquième doigt. dans un petit nombre. Les ruminans n’ont que deux doigts bien exprimés , dont les os métacarpiens et mé- tatarsiens sont soudés en un seul appelé DES MAMMIFÈRES. Ch canon. Les solipèdes n'ont qu'un seul doigt complet. $. 12. Ces deux derniers ordres, et celui que nous nommerons pachydermes , ont toute la partie des doigts qui ont touché à terre en- veloppée dans un sabot de corne ; les auttes n'ont que des oles tantôt plats , tantôt aiguset tranchans. Le sens du toucher est d’autant plus fin chez eux, que leur main ressemble plus à la nôtre par la division et la finesse des té- oumens ; mais tout leur corps est moins sen- sible que le nôtre aux impressions de Pair, à cause des poils ou de la laine qui le revêtent, et qui sont quelquefois remplacés par des épines ou des écailles. Leurs yeux diffèrent peu des nôtres. Leurs oreilles ont le plus souvent une conque en forme de cornet mobile, qui ra- masse les sons d’une manière avantageuse. Le prolongement de leur museau , et Papplatisse- ment de leur crâne, donnent à l'étendue des narines et de la langue , et par conséquent à la force dé l’odorat et du goût , tout ce qu'ils tent au volume de leur cerveau et à leur intelligence. 92 DES MAMMIFÈRES. $. 13. Les muscles de la bouche des mammi- fères sont généralement plus forts que chez nous ; leurs dents diffèrent beaucoup en nom- bre, en forme et en position. Il y en a qui n’en ont point du tout ; d’autres’, chez lesquels June ou lautre sorte de dents manque. Les carnassiers ont des canines très-longues , et des molaires tranchantes et armées de pointes. Ces dernières sont plates dans les herbivores, erc. Le canal alimentaire varie beaucoup pour sa Jongueur et ses circonvolutions. Les carnivores l'ont court, et ont le cœcum petit ou nul; leurs glandes du mésentère sont unies en une grande masse, nommée pancréas d’Asellèus. Ce canal , au contraire, est fort long, et le: cœcum vaste dans les herbivores. Les ru- minans ont l'estomac quadruple. D’autres her- bivores y ont au moins des étranglemens. $. 14. Les reins des mammifères, leur vessie, leurs organes dela génération, ressemblent beau- coup aux nôtres, Cependant le plus grand nombre a la verge attachée contre le ventre par un prépuce, et renforcée par un os dans son 1in- térieur. La matrice est presque généralement DES MAMMIFÈRES. 93 divisée, dès son entrée , en deux grandes cornes plus larges par en bas. La forme du bassin fait que les mammifères accouchent plus facilement que la femme. Leurs mamelles sont le plus souvent en nombre proportionné à celui de leurs petits : elles sont placées tantôt à la poi- trine , tantôt sous le ventre ou entre les cuisses. Le nombre des petits est ordinairement en rai son inverse de la grandeur de l'espèce. Cepen- dant le cochon fait à cette règle une excep- tion notable. $. 15. Les mœurs des mammifères, leurs séjours, leurs utilités, ou les dommages qu'ils causent, varient à l'infini. On peut cependant les distinguer en terrestres, volans, amphibies etaquatiques. Ces dernierssont les cétacés, qu'on a confondus longtemps avec les poissons , et qui habitent en effet dans les eaux, quoique toute leur organisation ressemble à celle des mammifères ordinaires. $. 16. Pour traiter de ces animaux avec ordre, nous examinerons ceux qui nous res- semblent Île plus par l’ensemble de leur orga- * sation, et nous passerons aux autres, selon qu'ils s'éloignent plus ou moins de ce premier 94 DES MAMMIFÉRES. type. Nous trouverons nos guides pour cela, selon ce qui a été dit $ 7, dans l'importance des organes semblables ; nous commencerons donc par ceux qui nous ressemblent , même dans les parties les plus extérieures, et nous parcourrons graduellement toute la classe, jusqu’à ceux qui n'ont plus de commun avec nous que les articles les plus importans, comme le cœur, les poumons, la génération vivi- pare, etc. CHA PE FOR EN E Des mammifères à quatre mains, ou QUA- DRUMANES. L LES SINGES. ( Simnia.) Les mammifères sont, parmi tous les animaux, ceux qui ressemblent le plus à l'homme; et parmi les mammifères ce sont les singes. Ils ont, comme lui , quatre incisives à chaque mâchoire, deux ma- melles sur la poitrine, cinq doigts à tous les pieds, et bien d’autres rapports. Le principal caractère qui les distingue de l'homme, c'est que les pouces de leurs pieds de derrière sont écartés des autres DES MAMMIFEÈRES. 9$ doigts comme ceux des mains ; de Ja vient qu'on les nomme quadrumanes | comme qui diroit ani- maux à quatre mains. Cette ressemblance dans les organes fait qu'ils imitent - nos gestes et notre adresse ; mais leur bassin étroit, leurs talons peu saillans, les muscles de leurs cuisses et de leurs jambes trop foibles, ne leur permettent pas de se tenir de- bout aisément. Par contre, ils grimpent aux arbres avec beaucoup d’agilité, en empoignant les branches avec leurs quatre pieds, et quelques espèces même avec le bout de la queue. Les espèces des singes sont fort nombreuses; elles se distinguent les unes des autres par la grandeur et la couleur, par l'absence et les diverses longueurs de la queue, par la forme de la tête et le pro- longement du museau. Elles se nourrissent de fruits et de racines, et habitent toutes dans les pays chauds des deux continens, de façon cependant que celles de l’un ne se trouvent point dans l'autre. On les divise en plusieurs familles , savoir : a.) LES SINGES proprement dits : à téte ronde , à museau très-peu proéminent ( de 65. ), sans queue, et sans abajoues. 1. L’orang-outang. (Simia satyrus. } Ce singe nous étonne par son adresse, son intelligence, et sa gravité, au point que quelques nations lui ont donné le nom d'homme sauvage. En effet, c’eft de tous les animaux celui qui nous ressemble le plus ; il a néanmoins le museau plus saillant et les bras prolongés jusqu’à terre. Il manque de fesses et de gras de jambes, et ne peut marcher debout qu’en 96 DES MAMMiFÈRBES. s’aidant d'un bâton. Il lui est physiquement impossible d’arti- culer aucun son , à cause d’un certain sac qui. communique avec son larynx, et qui rend sa voix entièrement sourde. Tout son corps est revêtu de grossiers poils roux. Il habite dans les parties les plus reculées des Indes orientales. Seul parmi les singes connus, il manque d’ongles aux pouces de der- ricre. 2. Le gibbon. (Simia Lax. ) À les bras encore plus longs que l’orang outang , auquel il ressemble d’ailleurs par la forme , l'adresse, et le climat. Ses fesses sont calleuses et sans poils; son corps est couvert de grossiers poils noirs. 3. Le youwou. ( Simia cinerea. Ressemble en petit aux deux précédens , mais a tout le corps couvert d’une laine cendrée. De Batavia. 4. Le chimpansé. ( Simia rroglodytes. ) Jocko. Buf. Que quelques - uns ont aussi nommé o7ang-outang, paroît avoir autant d'adresse et d’instinct que Île véritable ; mais sa tête est plate en dessus , et ses bras n’atteignent qu'aux genoux. Son corps eft couvert de poil brun; il devient fort orand, et habite en Afrique. b.) LES SAPAJOUS : à tére plate, à museau peu pro- éminent (de 60.°), à longue queue, sans abajoues , à fesses velues | à narines percées aux côtés du nez. Ce sont, avec les alouates dont nous parlerons plus bas, les seuls quadrumanes du nouveau continent : les uns ont la queue prenante , c’eft-à-dire que son extrémité peut s’entor- tiller autour des corps avec assez de force pour que l’animal s'en serve comme d’une main; ceux-là retiennent plus particu- liérement *, DES -MAMMIFÈRES. 97 lièrement le nom de sapajous. Ceux qui n’ont point cette faculté s'appellent sagoins. Les principaux sapajous sont: 5, Le coaita. (Simia paniscus. ) À poil noir, à membres grèles, à pouce des mains de devant entièrement caché sous la peau. 6. Le saï. ( Simia capucina.) Vulg. Singe pleureur. À corps brun, à calotte et mains noirâtres ; il remplit les forêts de cris lamentables. 7. Le saïmiri ( Simia sciurea.) Vulg. sapajou orangé. Grand comme un écureuil, à poil gris, à mains jaunâtres, Une tache noire sur la bouche. On remarque parmi les sagoins : 8. L’ouïstiri. ( Simia jacchus.) À peine grand comme un rat, à belle queue , longue et ; q 3 touflue , annelée de blanc et de brun. 9. Le marikina. ( Simia rosalia. ) Vulg. singe-lion, Blanc , à tête entourée d’une crinière fauve. 2 10. Le mico. ( Simia argentat ) Blanc , à visage rouge , à queue brune. c.) LES GUENONS : à véte plate, à museau peu proëmi: o \. J OU nent (60. ); à queue longue, non-prenante; à abajoues (1), à fesses calleuses. Leurs espèces habitent toutes dans lancien continent, sur- tout en Afrique. Elles sont nombreuses, de grandeurs et de cou- leurs très-variées , vivent entroupes, et font beaucoup de dépâts (1) Les abajoues ou salles sont des sacs placés sous les joues, et aboutissans dans la bouche. Les animaux qui en ont, y mettent leurs provisions de bouche, 98 DES IMAMMIT ER ES. dans les jardins et les champs cultivées. Les plus remarquables Sont : î 11. Le patas. ( Simia patas.) À poil d'un roux très-vif, + 12. Le callitriche. ( Simia sabæa. } A poil verditre, le bout de la queue jaune. 13. La mone. ( Simia mona.) Variée de blanc, de noir et de brun. 14. Le rolowai.. ( Simia diana. ) Noirâtre en dessus, blanche en dessous, une petite barbe pointue au menton. 15. Le moustac. ( Simia cephus.) Brun, deux pinceaux de poil jaune aux oreilles, la lèvre pe supérieure bleue. 16. Le blanc nez. ( Simia nicritans.) Noir brun, le nez seul blanc. 37. Le nasique. (Simia nasica. ) Grand, fauve, le nez excessivement long, etc. etc. d.) LES MACAQUES : à tére plate; à museau proéminenc (de 45°.); à abajoues ; à fesses calleuses. À mesure que le museau S’alonge, le naturel se détériore. Les guenons ne sont que vives et pétulantes : ces singes-ci sont indociles et même féroces. Nous laissons en particulier le nom de macaques à ceux à longue queue, qui ont une crête sail- lante au-dessus des sourcils. 19. Le macaque. ( Simia cynomolzos.) À poil gris, à lèvre fendue. DÉS MAMMIFERES.. c69 19. Le bonnet chinois. ( Simia sinensis. ) A poil gris; une calotte sur la tête, formée de poils divergens. Ceux à longue queue, qui n’ont point de crête sur les sour- cils, se nommeront cyrocéphales. 20. Le papion. ( Simia sphinx.) A poil jaunâtre, à museau noirâtre, à fesses rouges. Ceux qui n'ont point de queue porteront le nom de magors, 21. Le magot. ( Simia inuus.) À poil gris; un petit tubercule, au lieu de queue. C’est de tous les singes celui qui supporte le plus aïsément notre climat ; il est originaire d'Egypte et de Parbarie, d’où on l’apporte souvent en Furope. Il y produit quelquefois. Sa gran- deur est à peu près celle du renard. Ê] e.) LES BABOUINS : à museau alonvé ( de 30°, ); & abaz joues ; à fesses calleuses ; à queue courte ou nulle. Ce sont des êtres hideux, d’une férocité indomtable, et d’une brutalité dégoûtante. 22. Le mandrill, ( Simia maimon. ) A poil brun, à museau sillonné, coloré de bleu. Ses fesses sont rouges et violettes. Avec l’âge, son nez devient d’un rouge vif, qui contraste horriblement avec le bleu de ses joues. À ; # sd, Quelques uns l'ont pris alors pour une autre espèce ( simia mormon. Lin. ). On le trouve en Guinée. Sa queue est courte. 23. Le pongo. (Simia pongo. ) à ÿ Est un singe de lisle de Borneo, qui a la hauteur d’un homme , les bras aussi longs que le corps, des mâchoires très- fortes , d'énormes canines , et qui manque de queue. Il ressemble au mandrill par la tête. Ces deux espèces ont un grand sac membra- neux en communication avec le larynx, qui. s’enfle lorsqu ils crient. G 2 * 100 DES MAMMIFÉÈRES. f.) LES ALOUATTES : à tére pyramidale; à mâchoire inférieure très-haute ; à longue queue prenante ; sans abajoues au callosités. Se trouvent en Amérique, ont dans la gorge un tambour osseux, qui donne à leur voix un volume énorme et un son effroyable. De là leur nom de singes hurleurs. 24. L’alouatte. ( Simia beelzebul. ) Vulg. hurleur roux. Toute rousse, à longue barbe, 25. L’ouarine. ( Simia seniculus. ) Toute brune. IL Les Maxkrs. ( Lemur ). On a compris sous ce nom tous les quadruma- nes différens des singes, qui, au reste, ne s’en dis- tinguent guère que par le nombre et la direction des incisives , et parce qu'ils ont le museau en gé- néral plus pointu, ce qui les a fait appeler singes à museau de renard par quelques auteurs. On les divise comme les singes en plusieurs familles, savoir : a.) LES MAKIS proprement dits : à quatre incisives en haut, dont Les intermédiaires séparées ; six en bas, couchées en avant Ils se trouvent à Madagascar, vivent de fruits, varient pour la couleur et la grandeur, mais ont tous la queue longue et touflue. 1. Le vari. ( Lemur macaco. ) Varié par grandes taches de noir et de blanc. 2, Le mococo. ( Lemer catta.) Gris, à queue annelée de blanc et de noir. DES MAMMIFERES. OI 3. Le mongous. ( Lemur mongos. ) Tout brun, etc. b.) LES INDRIS , ressemblans en tour aux makis, mais n'ayant que quatre incisives en bas. Sont du même pays et ont les mêmes mœurs que les pré- cédens. Il y en a une espèce sans queue , toute noire ( Lemur indri, Gm.), et une autre roussâtre , qui a la queue fort longue. ( Lemur laniger.) c.) LES ILCRIS: le méme nombre de dents que les makis; la tête ronde; le museau court et relevé; point de queue. Se trouvent dans les Indes-orientales. 4. Le Lori paresseux. ( Le lori du Bengale. Buff.) ( Lemur rardigradus. ) où grisätre, une raie brune le lons du dos. C’est un À poil grisâtre, b le longs du dos. € animal singulièrement lent dans sa démarche. 5. Le Lori gréle. ( Le Lori. Buff.) ( Lemur gracilis.) D'un gris fauve et uniforme, à membres igrêles et alongés. Il est plus petit et plus agile que le précédent. d.) LES GALAGOS: à six incisives en bas, et deux seule- ment trés-écartées en haut. Ce sont des animaux du Sénégal, à longue queue touflue, dont les pieds de derrière ont le tarse très-alongé, en sorte qu'ils sont disproportionnés avec ceux de devant. Ils ont des molaires à plusieurs pointes, et vivent d'insectes. 6. Le galago moyen. (Lemur galago.) Galago senegalensis, Geoff. À poil gris fauve, à grandes oreilles nues, de la grosseur d'un rat. 7. Le petit galago. ( Lemur minutus.) Gris de souris, à petites oreilles, G 3 102 DES MAMMIFÉRES. e.) LES TARSIERS: à quatre dents incisives en haut et deux en bas, à plusieurs canines plus courtes que les incisives, D ” On n’en connoît qu'une espèce ( Lemur tarsius. Pall.) ( Didelphis macrorarsus. Gmel. } qui a, comme les galagos, les oreilles grandes et nues , les tarses très alongés, la queue Jongue et touflue., Elle se trouve aux Moluques, et vit d'in- sectes. Son poil est laineux et gris-fauve. Les quadrumanes ressemblent aussi beaucoup à l'homme par l'intérieur : les singes proprement dits ont, comme lui, le foie divisé en deux lobes et un lobule seulement ,.et fth appendice vermiforme au cæcum. Celle-ci manque dans tous les autres, et le foie y est plus divisé. Dans les sapajous et les _makis, les gros intestins sont plus minces et plus unis , et le cœcum plus long à proportion que dans l'homme. I n'y a que les galagos et les tarsiers qui aient des molaires à pointes ; aussi vivent-ils d'insectes : les autres les ont, comme l’homme, à tubercules mousses. CHA BTORE LIL Des mammifères carnassiers. ILSs ont, comme l’homme et les quadrumanes, les trois sortes de dents, savoir des incisives, DES MAMMIFÈRES. 103 des canines et des molaires : leurs doigts sont munis d'ongles, et non revêtus de sabots ; mais leur pouce de devant n’est point séparé , ni oppo- sable aux autres doigts. C'est ce qui les carac- térise. Comme leurs genres sont fort nom- breux, on les divise en plusieurs sections. A. Mammifères carnassiers volans, ou CHEIRO- PTÈRES. Une membrane formée d'un repli de la peau s'étend, des côtés du cou et du corps, jusqu'aux extrémités de leurs quatre pieds, et passe entre leurs doigts ; elle les soutient en l'air, et met ceux qui ont les doigts fort alongés en état de volér. I Les cHAUrES-sounrrs. ( Vespertilio.) Ont les bras, les avant-bras, et sur-tout les quatre doigts , excessivement alongés, en sorte que la sembrane fine qui est étendue dessus forme une véritable aile qui les met en état de voler aisément. Les chauves-souris ne volent que pendant le cré- puscule ; elles se cachent le jour. Celles qui habi- tent dans les pays froids dorment pendant tout l'hiver, sans prendre de nourriture. Les petites espèces vivent d'insectes qu'elles attrapent en vo- lant; les très-grandes attaquent les oiseaux ou les petits animaux. Toutes ont deux mamelles à la G 4 104 DES MAMMIFÉRES. poitrine , auxquelles elles portent leurs petits sus- pendus. Elles manquent de cœcum. Leurs espèces sont nombreuses , et forment plusieurs familles. A. Chauves-souris qui ont les canines écartées , et laissant une place suffisante aux incisives. f a.) LES ROUSSETTES: quatre incisives en haut et en bas, à tranchant entier ; molaires mousses, Ce sont les très - grandes chauves-souris des Indes et de Afrique ; elles égalent la taille de nos poules ; leurs oreilles sont petites; elles manquent de queue ; leur langue est hérissée de piquans recourbés en arrière. On prétend au’elles sucent le sang des hommes et des animaux endormis sans les réveiller ; d’autres disent qu’elles ne vivent que de fruits. 1. La roussette. ( Vespertilio vampyrus. ) Brune, la tête et le derrière jaunâtres. On a confondu aveC elle des espèces fort distinctes , telles que la rougette de Buffon, grise, à collier rouge ; la rousseite jaune, toute entiére de cette couleur , etc. .b.) LES CHAUVES-SOURIS proprement dites : deux ou quatre incisives en haut; les intermédiaires écartées ; six en bas , à tranchant dentelle. Parmi elles sont la plupart des chauves-souris de notre pays; toutes ont la queue longue, comprise dans la membrane, et se recourbant sous le corps lorsqu'elles ne volent point : le nez dépourvu de crêtes. On remarque : 2. L’ereillard, ( Vespertilio auritus.) Petite, cendrée, à oreilles nues aussi grandes que le corps, avec un orcillon alongé et pointu, DÉS MAMMIFERES. 10$ 3. La chauve-souris ordinaire. ( Vesp. murinus. ) Grise, à oreilles nues, oblongues, grandes comme la tête, à oreillon alongé et pointu. 4. La noctule. ( esp. noctula. ) Brune , à oreilles triangulaires, courtes, à oreillon petit et arrondi , etc. c.) LES RHINOLOPHES : à deux trés-petites incisives en haut ; quatre en bas. Ressemblent aux précédentes par la forme du corps et la queue ; sur leur nez sont des membranes qui y forment des crêtes diversement figurées selon les espèces. 5. Le fer-d-cheval. ( Wesp. ferrum equinum. ) La membrane de son nez couvre presque toute sa face, et a une forme approchante de celle d’un fer-à-cheval, avec une crête saïllante au milieu. Cette espèce est de notre pays; il y en a de deux grandeurs différentes, indépendantes de l’âge. B. Chauves-souris qui ont les canines rapprochées par leur base, et laissant à peine au devant d’elles une place«pour les incisives. a.) LES PHYLLOSTOMES : une feuille verticale sur le nez. Ce sont des espèces des pays chauds, de grandeur médiocre, qui se distinguent les unes des autres par les différentes formes de la feuille membraneuse qu’elles portent sur le bout du nez. Elles n'ont que deux ou quatre petites incisives placées ct comme serrées entre de tres-longues canines. Leur queue est très-courte ou nulle. 6. Le fèr-de-lance. ( Vesp. hastatus. ) À feuille en manière de fer de lance; à une seule pointe; à oreilles ovales ; à oreillons dentelés, 106, DES MAMMIFÈRES. 7. Le spectre. ( Wesp. spectrum. À feuille ovale, creusée en entonnoir , à oreilles oblon- gues. 8: Le spasme. (Vesp. spasma. ) À feuille ronde en bas, surmontée d'une pièce ovale à trois dentelures ; à oreilles réunies par leur bord interne ; à grands oreillons fourchus. b.) LES NOCTILIONS : point de feuille sur Le nez. Ont les dents disposées à peu près comme les phyllostomes, et manquent même quelquefois entièrement d’incisives. Ils n’ont point de crête membraneuse. Ils sont des pays chauds. g. Le bec-le-liévre. ( Vesp. leporinus ) À poil jaunètre ; à museau renflé, fendu, et garni de verrues } ; ; diversement figurées, Le bout de la queue libre sur la membrane. 10, Le noctilion-dogue. ( Fesp. molossus. ) Brun, à grosses lèvres ; la queué plus longue que la mem- brane, et la dépassant de beaucoup. IL Les GAzÉOPITHEQUES. (Galeopithecus.) Vulg. chats-volans. ( Lemur volans. Lin.) Ne différent des chauves - souris que parce que leurs pieds de devant n'ont pas les doigts plus alon- gés que ceux de derrière, et qu'ils sont munis d'ongles crochus et tranchans. Leur membrane est néanmoins assez étendue pour leur donner le moyen de voitiger, en descendant de branche en branche. Elle est velue par-tout , ainsi que les oreilles, qui sont fort petites. La queue est DES MAMMIFÈRES. :107 comprise dedans. Le museau est mousse : il y a en haut deux incisives très-écartées , qui, ainsi que les canines , ont une dentelure semblable à celle des molaires ; en bas il y en a six divisées comme des peignes. Le cœcum est très-volumineux. 1. Le galéopithéque roux. ( Gal. rufus. ) D'un roux uniforme. 2. Le Gal. varié. ( Gal. variegatus.) Brun, avec des taches grises et noires et des points blancs. Ces animaux sont des isles Moluques. N. E. Les cheiroptères sont les seuls carnassiers qui aient , comme les singes, les mamelles sur la poitrine : les autres les ont sous le ventre. B. Mammiferes carnassiers , qui appuient la plante entière des pieds à terre, où PLANTIGRADES. Les singes et les chauves-souris marchent , comme nous , sur la plante entière des pieds. Ceux des car- nassiers sans ailes qui marchent de même, sont remarquables par une allure lente et rampante ; une vie triste, nocturne; un goût particulier pour les cavernes et l'obscurité : beaucoup d’entre eux passent l'hiver dans un engourdissement total, sans prendre aucune nourriture. Ils manquent tous de cœcum. L Les HÉéRIssoNs. (Erinaceus. ) Ont le corps couvert de piquans ; les membres 10e DES MAMMIFÉERES courts , le museau pointu; la queue courte ou nulle, On les divise en : a) ÆÉRISSONS proprement dirs : à six incisives , dont Les moyennes sont plus longues que les latérales ; et à canines plus courtes que Les incisives. 1. Le hérisson ordinaire. (Er. europæus.) À moins d’un pied de long ; vit dans les bois , les haies; se nourrit en partie de fruits, et en partie de petits animaux ; habite dans un terrier qu’il se creuse, et dort l'hiver. Lorsqu'on l'attaque , il se roule en globe, et présente ses piquans de toutes parts. b) TENRECS : à six incisives égales; à longues canines. La queue manque ; les épines de la nuque sont plus longues que les autres. Il y en a trois espèces , toutes originaires de Madagascar. 2. Le tenrec. ( Er. ecaudatus.) T1 est couvert de piquans roides; ses incisives sont échan- crées; il n’en a que quatre en bas : c’est le plus grand des trois. ‘ 3. Le tendrac. ( Er. setosus.) Ses piquans'sont plus flexibles et plus longs, et se rapprochent plutôt de la nature des soies. Ses incisives sont échancrées. 4. Le renrec rayé. ( Er. semispinosus. ) (1) Raye de jaune et de noïr, couvert de soies et de piquans mêlés. Ses incisives sont grêles et pointues. IT. Les mMUSARAIGNES. (Sorex.) Ont, comme les hérissons proprement dits, les Ge RER D Se EME © (1) C'est le jeune tenrec, Buff., suppl, IIL, pl. 37. DES MAMMIFEÈRES. 109 incisives du milieu plus longues que les latérales, et les canines plus courtes que les incisives : mais leur corps est couvert de poils, et non de piquans. a.) Les MUSARAIGNES de notre pays : ont les deux incisives intermédiaires d'en bas trés-longues | et couchées en ayant. 1. La musaraigne ordinaire , ou musette. (Sorex mus araneus.) A corps cendré , à queue quarrée, se trouve dans les prairies. Comme les chats la tuent sans la manger, on l’a accusée à tort d’être venimeuse, et de faire périr les chevaux par sa morsure. 2. La musaraigne d’eau, ( Sorex fodiens.) CRT x / * ° 2 n À corps noirâtre ; à queue quarrée ; à pieds bordés de poils roides; à oreilles se fermant entièrement par un petit lobe: se trouve au bord des sources. 3. La musaraigne à queue étranglée. ( Sorex constrictus. H.) À corps brun roussätre , à queue ronde, plus mince à sa base. Ces trois espèces sont un peu moindres que Ja souris ; elles ont le museau très-pointu ; on croit qu’elles vivent d’in- sectes. b.) D'autres espèces : ont deux trés-petites dents entre Les deux longues incisives d’en bas. 4. La musaraigne musquée, ou desman. (Sorex moschatus. ) Grande comme un rat, cendrée ; à queue écailleuse, com- primée verticalement; à nez alongé en une espèce de trompe mobile : elle se trouve en Russie et en Sibérie au bord des eaux, et répand une forte odeur de musc. 5. La musaraigne taupe. ( Sorex aquaticus. Lin.) De la grandeur et de la couleur de notre taupe; ayant, comme elles, de larges mains propres à fouiller; vivant sous t10 DES MAMMIFÈRES terre ; n’en différant en un mot que par la proportion des dents incisives. 6. La musaraigne dorée. ( Sorex auratus.) ( Talpa asiatica, Lin.) Habite au Cap de Bonne-Fspérance, et non en Asie; se fait remarquer par son poil d'un beau vert changeant en couleur d’or et de pourpre: a le museau court et rond , trois doigts seulement visibles aux pieds de devant , et manque absolument de queue. Toutes les musaraignes vivent dans des trous souterrains. JT. Les TaupEs. (Talpa.) Ont six incisives en haut et huit en bas, égales; et les canines plus longues qu'elles; le corps cou- vert de poil; le museau long et mobile pour per- cer la terre; les mains très-lirges, armées d'ongles plats, et dirigées en arrière pour y jeter cette terre ; supportées par des bras courts et cachés sous la peau, afin qu'ils fussent plus robustes. Leur tête est pour- vue de muscles très-forts pour soulever la terre; il ne leur manque donc rien de ce qu'exigeoit la vie qu'elles mènent. Les taupes se nourrissent d'insectes et de vers, en détruisent beaucoup, et sont fort utiles à cet égard: mais, d’un autre côté, elles font un grand tort à nos cultures, en en sou- levant et bouleversant sans cesse la terre. 1. La taupe ordinaire. ( Talpa europæa. ) Est un animal connu de tout le monde ; à poil serré et doux, DES MAMMIFÈRES. 111 d'un beau noir. On en trouve quelquefois de blanches et de pies. 2. La taupe à créte. ( Talpa cristata.) (Sorex crisratus, Lin.) Plus petite que la nôtre, noirâtre ; à longue queue; à nez orné de pointes cartilagineuses mobiles , disposées en forme d'une double étoile. Cet animal singulier habite au Canada. IV Les ours. ( Ursus.) . Nous étendons ce nom à tous les plantigrades qui ont à chaque mâchoire six incisives entre de grandes canines. La seconde de celles d'en bas est placée un péu'plus en arrière que les autres. Ils ont tous cinq doigts à peu près égaux, armés d'ongles courbes et pointus; nous les subdivisons ainsi qu'il suit : a.) LES OURS proprement dits. Sont de grands animaux , à corps trapu, à membres épais, à queue très-courte. On n’en trouve guère que dans les mon- tagnes et les pays peu habités. Ils se cachent dans des tious pour y passer l’hiver en dormant. Derrière chaque canine est une très-petite dent, et ensuite un espace vuide jusqu'aux mo- laüires. 1. L’ours noir, qui préfére les fruits et le miel à la chair, et l’ours brun, qui est plus carnassier que frugivore, ha- bitent dans les Alpes, en Pologne, etc. Ils passent pour des variétés d’une seule espèce. (-Ursus arctos. Lin. ). 2. L’ours blanc. (Ursus maritimus. ) Ne se trouve que dans le nord; il diffère des precédens par la couleur et par des proportions plus alongées, Le poisson T12 DES MAMMIFÉRES. fait sa nourriture ordinaïre ; mais lorsqu'il rencontre des hommes, il les attaque avec fureur. C’est un animal très-cruel. b.) LES BLAIREAUX. Ont le corps plus bas sur jambes que les ours ; et la queue médiocrement longue. Les molaires forment une série non in- terrompue jusqu'aux canines ; ce qui se retrouve aussi dans les familles suivantes de ce genre. 3. Le blaireau proprement dit. ( Ursus meles.) Est un animal de notre pays, qui, quoique beaucoup plus petit que l'ours, a à peu près les mêmes habitudes , dort comme lui pendant l'hiver, vit également de chair et de fruits. Il est gris en dessus, noirâtre en dessous, et a une bande noire sur les yeux. Sous la queue est une ouverture de laquelle suinte une humeur grasse et fétide. 4. Le glouton. ( Ursus gulo.) Animal du nord de l’Europe, célèbre par sa voracité, qu'on à beaucoup exagérée. Sa fourrure est très - belle, d’un fauve brun, avec une grande tache noirâtre sur le dos. 5. Le rattel. ( Ursus mellivorus.) ( Viverra mellivora. Lin.) Vit au Cap de Bonne-Espérance, se nourrit de miel, et a un instinct particulier pour découvrir les nids des abeilles sau- vages, et pour les piller. Sa peau épaisse et lâche le met à Pabri de leurs aïguillons. I est gris en dessus, noirâtre en dessous avec une bande blanchätre , allant entre l’une et l’autre couleur, depuis l'œil jusqu’à la queue. c.) LES COATIS, Ont la queue très-longue, et le nez mobile en tout sens , et prolongé bien au-delà de la bouche, Ils vivent dans la partie chaude DES MAMMIFÈRESs. 113 chaude de l'Amérique , marchent principalement pendant la nuit À se nourrissent d'œufs, de volaille, etc. 6. Le coati roux. ( Ursus nasua.) Viverra nasua. Lin. Pelage roux, museau gris, pieds bruns, queue annelée de brun et de roux. 7. Le coati brun, ( Ursus narica. ) Viverra narica. Lin. Pelage gris brun; le tour du museau blanc; la queue d’une seule couleur. d.) LES RATONSs. Ne diffèrent des coatis que parce qu’ils ont le nez et le museau courts, Ce sont aussi des animaux d'Amérique, qui vivent de chair. Ils n’appuient la plante entière du pied que lorsqu'ils sont arrêtés; mais ils relèvent le talon en marchant, ce qui les éloigne déja un peu plus des ours. 8. Le raton ordinaire. ( Ursus lotor. ) Cendré brun, à queue annelée. de brun et de blanc. De PA- mérique septentrionale. Iltrempe dans l’eau tout ce qu'il mange. 9. Le raton crabier. (Ursus cancrivorus. )Vulg. chien crabier. D'un brun clair uniforme ; se trouve à Cayenne; vit de crabes. e.) LES KINKAJOUS. Ont le museau court, la queue longue et prenante. 10. Le kinkajou ou poto. (Ursus caudivolvulus.) Viverra caudivolyula. Lin. Animal de Amérique septentrionale , à poil jaunâtre, qui se nourrit de chair, et a une langue susceptible de beaucoup s’a- longer. 11 est un peu plus grand qu'un chat. f.) LES MANGOUSTES. Ont le corps trés-alongé, la queue longue et pointue, le museau court, pointu, la langue hérissée de papilles dures, H 114 DES MAMMIFÈRESs. 11, La mangouste ordinaire. (Ursus ichneumon. ) Viverra ichneumon. Lin. A poil long, assez rude, gris brun où cendré, On la nourrit aux Indes dans les maisons, où elle prend les souris comme les chats. En Egypte, elle détruit les œufs du crocodile. On dit même qu'elle s’élance dans sa gueule lorsqu'il dort, et qu’elle le fait périr en lui crevant le ventre. C’est elle qui étoit connue des anciens sous le nom d’ichneumon. Aujourd'hui on l'appelle en Egypte rar de Pharaon, N. B. Ce genre renferme, comme on voit, des animaux très-diffé- rens. 11 n’étoit cependant pas aisé de les diviser avec plus de précision ; les deux dernières divisions sont peut-être les seules qui puissent former des genres distincts auxquels on puisse assigner des caractères de quelque importance. C. Mammifères carnassiers qui ne marchent que sur le bout des dorgts, ou CARNIVORES. Ils ont tous, comme, les ours, six incisives à chaque mâchoire , placées entre de grandes canines et des molaires aiguës et tranchantes. Aucun n’hi- berne; le premier genre seul manque de cœcum. V. Les MARTES. ( Mustela.) Ont, comme la plupart des animaux compris sous le genre des ours, deux incisives (les secondes de chaque côté) à la mâchoire inférieure, placées un peu plus en dedans de la bouche que les autres, Leur corps est extrêmement alongé , et bas! sur jambes; en sorte qu'elles peuvent se glisser, dans les plus petites ouvertures , ce qui leur a mérité le nom d'animaux vermiformes. Toutes manquent de DES MAMMIFÉRES. LE | coœcum comme les plantisrades. Elles vivent d'œufs, de sang, et d’autres substances animales ; elles ré- pandent toutes une odeur très-fétide, qui est portée dans quelques-unes à un degré excessif. On les divise en a.) LOUTRES: à pieds palmés (1), à tére applatie en dessus, 1. La loutre ordinaire. ( Mustela lutra. ) La plus grande espèce de ce genre ; est d’un brun uniforme; vit sur le bord des rivières; se tient presque toujours dans Peau, et se nourrit uniquement de poisson. 2. La loutre de mer. ( Mustela lutris.) Ses hanches étroites, ses cuisses et ses jambes courtes et mal emmanchées, sa queue courte et applatie, lui donnent beaucoup de ressemblance avec les phoques. C’est un animal fort recherché à cause de la beauté de sa fourrure , tantôt brune, tantôt noire. b.) MARTES proprement dires , à doigts libres , à ongles COUTESe 3. La belerte. ( Mustela vulgaris.) Petite bête longue, d’un roux uniforme. 4. L’hermine. ( Mustela erminea. ) Rousse, avec le bout de la queue noir; le roux se change en blanc en hiver. J 5. La fouine { Mustela foina), et 6. La marre. ( Mustela martes.) Se ressemblent par la grandeur , la forme , le brun du corps (1) Pieds palmés ; c’est-à-dire, dont les doigts sont réunis par une membrane. Ils sont ainsi dans les animaux nageurs , comme les eanards, etc, € FE 2 116 DES MAMMIFÈRES. et la tache de la gorge : mais la marte, qui a cette tache plus Jaune, demeure dans les bois; et la fouine , qui l’a blanche , s’in- troduit dans les maisons. 7. Le putois. ( Mustela putorius. ) Brun, avec les flancs jaunâtres, et des taches blanches à la 2 ] 2 tête. Son nom vient de son odeur, qui est encore plus fetide que dans les précédens. Ces trois espèces font un grand tort à nos poulaillers , sur-tout parce qu’ils égorgent plus de volailles qu'ils ne peuvent en manger ni en emporter. 8. Le perouasca , ou putois de Pologne. (Mustela sarmatica.) Brun, tacheté par-tout de blanc et de jaune. 9. Le gorille, où purois du Cap. ( Mustela zorilla.) Viverra zorilla. Lin. Rayé de noir et de blanc. Sa puanteur est extrême. 10. La marte zibelline. ( Mustela zibellina.) Est célèbre par sa fourrure précieuse , d’un brun fauve , tirant sur le noir. Son caractère distinctif est d’avoir les pieds garnis de poils, même en dessous, et quelques poils blanchâtres à la tête. Cet animal ne se trouve qu’en Sibérie. La chasse en est réservée à la couronne, et lui fait un revenu considérable. c.) LES MOUFFETTES : 5e distinguent par des ongles longs , propres à creuser, et un corps plus trapu sur-tout par derrière. Ce sont des animaux d'Amérique , qui répandent , lorsqu'ils sont poursuivis , une puanteur que les voyageurs nous représen- tent au-dessus de toute expression. . 11. Le conepate. ( Must. putida.) Wiverra putorius. XL. Noir, à cinq lignes parallèles , blanches sur le dos. De PAmérique septentrionale. DES MAMMIFÈRES. 117 12. Le chinche. ( Must. mephitis. ) Wiverra mephitis. L. Noir en dessous, blanc sur le dos, avec une ligne lon gitudinale noire ; la queue trèstouflue, toute blanche. On le trouve dans toute l'Amérique. VI. Les CHATS. (Felis. ) Se distinguent de tous les autres carnassiers par leurs ongles rétractiles, c’est-à-dire, susceptibles de se recourber, en arrière: et de. se placer entre les doigts, lorsque l'animal n'en fait pas d'usage, ce qui leur conserve leur tranchant et leur pointe. Les chats ont tous le museau court et rond, six petites incisives égales, de très - grandes canines, et trois ou quatre molaires à trois pointes très-tranchantes. Leur langue est hérissée de papilles épineuses , et ils écorchent en léchant. Leurs pieds de devant ont cinq doigts ; ceux de derrière quatre. La plu- part grimpent aux arbres, sortent plus la nuit que le jour; voient assez bien dans l'obscurité , à cause que leur pupille se dilate beaucoup : ils préfèrent la chair des animaux qu’ils ont pris vivans à toute autre. Jls abhorrent l’eau et l'humidité. 1. Le lion. ( Felis leo.) Cet animal, si célèbre par sa force , son courage, et sa géné- . rosité , est organisé, quant à l'essentiel, comme nos chats do- mestiques. ]1 n’en diffère que par sa grandeur, sa couleur uni- formément fauve , la crinière épaisse qui garnit le cou du mâle, et le flocon de poils qui est au bout de sa queue. Le lion n'habite plus guère que l'Afrique, où l'homme Fa même çu H 3 118 DES MAMMIFERES. confiner dans les déserts. Sa voix rude et retentissante porte le nom de rugissement. Il ne se nourrit que des animaux qu'il prend vivans, et n’attaque l'homme que lorsqu'il est pressé par le besoin. Il saït reconnoître les bienfaits, mais il est im- placable dans sa vengeance. On peut le rendre docile dans la captivité ; il y est même susceptible d’attachement , soit pour l’homme , soit pour d’autres animaux. 2. Le tigre. | Felis tigris.) Est aussi fort, aussi grand que le lion , et beaucoup plus cruel , égorgeant plus de victimes qu'il n’en faut à sa faim, et se plaisant surtout à boire le sang. Il ne se trouve que dans les parties les plus chaudes de l'Asie. Sa robe est d'un fauve vif, marqué de bandes transversales noires. Il n’a point de cri- nière, non plus qu'aucune des espèces suivantes, 3. Le léopard ( Félis leopardus ), 4. La panthére ( Felis pardus), et 5. L’once ( Félis uncia). Sont trois espèces à poil ras, à robe mouchetée, de notre continent. Les deux premières sont d'Afrique, et ont le poil fauve, avec des mouches noires, en forme de roses sur le léopard , et en forme d’'anneaux ou d'yeux sur la panthére. L'once est plus petite, grise, avec des mouchetures irrégu- lières. On la trouve aux Indes. Les habitans la dressent à la chasse comme nous faisons des chiens. L'Amérique a aussi de grandes espèces mouchetées de chats, mais qui ne sont pas les mêmes que celles de l’ancien continent. Ce sont entre autres : 6. Le jaguar. (Felis onça.) Jaunâtre , à taches fauves , bordées de noir. Grand comme j'once. DES MAMMIFÉÈRES. J19 7. L’ocelor. ( Felis pardalis. ) Plus petit, brun, clair, avec destaches noiïrâtres , longues sur le dos, rondes sur les côtés. On remarque encore en Améri que : 8, Le puma ou couguar. ( Felis concolor. ) Que sa couleur fauve avoit fait prendre pour un lion aux premiers voyageurs, mais qui est beaucoup plus petit, plus alongé, et n’a jamais de crinière. Il n’approche en rien du courage du lion. Les plus remarquables des petites espèces de chats sont : 9. Le Lynx. ( Felis Lynx.) Habitant du Nord, à poil long, gris, à taches brunes may terminées AT queue très courte, à oreilles garnies d'un pinceau de poils à leur extrémité. 10. Le caracal. ( Felis caracal.) De Barbarie, d'Arabie, d'Égypte , etc. , roux, longue queué, oreilles comme le Iynx. 11. Le chat ordinaire. ( Felis catus. ) Se trouve sauvage dans nos bois, et a été rendu domestique pour nous délivrer des petits animaux incommodes ; mais iln’a point acquis la docilité ni l’attachement du chien. Le chat sau- vage a, comme tous les autres animaux qui n'ont point été altérés par la domesticité , une couleur fixe, qui est un gris plus ou moins clair , avec des lignes noïrâtres qui forment des espèces de spirales sur ses épaules et ses flancs ; mais ceux que nous élevons dans nos maisons ont-pris des couleurs et des poils très différens. Leurs principales variétés sont , Le chat d’Angora en Syrie , à poillong, soyeux, Pine ; : Le chat des chartreux , d’un gris ardoise ; et Le chat d'Espagne ; varié de blanc, de noir et de Let = par grandes taches. Eb 4 120 DES MAMMIFÉRES. VII Les carens. (Canis.) N'ont point de griffes ou ongles rétractiles ; leurs mächoires sont plus longues que celles des chats, et leurs molaires plus nombreuses. Leurs incisives la- térales sont échancrées, et leur langue n’est point rude. La plupart des espèces aiment autant, ou préfèrent même, les charognes à la chair fraîche. a.) LES CHIENS proprement dits ont cinq doigts devant, et quatre derrière. 1. Le chien. ( Canis fumiliaris. Lin.) Cet animal, si utile à l’homme , a tellement varié par l'effet de la domesticité, qu’on ne peut plus reconnoître sa souche pri-. mitive ; car il n’y a nulle part de chiens originairement sau- vages, quoiqu'il y en ait qui le sont redevenus dans les lieux où les hommes les ont abandonnés. Ces chiens-1à sont lèches et cruels; ils se réunissent en rroupes pour attaquer leur proie : ils ont tous les oreilles droites. On 2 jugé de là que les variétés les moins dégénérées sont celles qui ont cette forme d'oreilles : le chien de berger, et Le chien loup. Les autres principales va- riétés sont : 1°. les chiens de chasse , tels que le chien-couranr, et le hreque , dont l’odorat est le plus fin ; le basses , utile par ses pieds courts et souvent tortus, pour suivre par-tout les renards et les autres animaux qui se terrent; le levrier, qui n’a point d’odorat, et chasse à vue , mais qui par-là coupe tous les détours des lièvres et les à bientôt atteints au moyen de ses longues jambes et de sa taille élancée ; le barber, servant sur-tout à aller chercher le gibier à l’eau, qu'il ne craint point, à cause de son poil long et frisé ; l’épagneul, etc. : 2°, Les chiens de maison, tels que le mâtin, à museau long et gros , excellent pour la garde ; le dogue, à gros museau court, à lèvres pendantes, bon pour la défense de son maître ; DES MAMMIFÉÈRES. 121 le grand danois , d’un volume considérable et d’une taille £! gante , qu'on aime à voir courir devant un équipage , etc. 39, Les chiens de chambre, qu'on n'a que par Caprice , On par amusement : le bichon, le Lion, le gredin, le roquet, le doguin, petit épagneul, petit danois , etc., etc. Le chien 6e nourrit souvent de chairs infectes. Lorsqu'il est privé d’eau ou de nourriture , il engendre une maladie particulière nommée rage , qu’il communique aux autres animaux en les mordant, mais qui ne paroît naître spontanément que dans ceux de ce genre. Ses principaux symptômes sont lhor- reur de l'eau, et une fureur aveugle et irrésistible. Cet ani- mal ne sue point ; mais sa salive en devient d’autant plus abondante lorsqu'il a chaud. La force de son odorat est incon- cevable. Son attachement pour ceux qui ont soin de lui, sa fidélité , sa constance, lui ont mérité de tout temps les soins et la protection de l’homme. 2. Le loup, ( Canis lupus. ) Pourroït être appelé un grand chien , à queue et oreilles droites; tant ces deux animaux se ressemblent. Le loup est gris. C’est un animal vorace, mais lâche. Il est très- nuisible aux bergeries, et les hommes se sont de tout temps ligués pour le détruire: Il n’y en a plus dans les isles britanniques. # 3.. Le renard. ( Canis vulpes.) Beaucoup plus petit que le loup, ne s'attaque pas à de si gros gibier. Les lapins et les oiseaux sont sa proie ordinaire. On sait quelles ruses il emploie pour se rendre maître de notre volaille. I a, de plus que le loup et lé chien sauvage , l'ins- tinct de se creuser un terrier, et 11 propriété de répandre une odeur fétide toute particulière. Le renard est roux, avec le bout de la queue blanc, ou noir. Cette dernière variété porte le nom de renard charbonnier. ( Canis alopex. ) 4. L'isatis où renard bleu. ( Canis lagopus. ) Habite dans la Sibérie et les pays les plus septentrionaux ; 122 DES MAMMIFÈRES. est d’un gris ardoisé, et devient blanc en hiver. On le distingue en tout temps par le poil qui recouvre ses doigts, même en dessous. Sa fourrure est précieuse. 5. Le chacal. ( Canis aureus.) À à peu prés la même forme que le renard et l'isatis, mais sa couleur est un fauve clair. Il est fort commun dans le Levant et en Barbarie. « b.) LES HYÈNES n'ont que quatre doigts à tous les pieds. Sous leur anus est une fente toujours ouverte. Elles sont haut montées , et ont les poils du dos plus longs et relevés en espèce de crinière. Elles habitent les pays chauds , et y préviennent Vinfection par la voracité avec laquelle elles mangent les chairs les plus corrompues; elles vont même déterrer les morts dans les cimetières. 6. La hyëne d'Orient. ( Canis hyæna. Lin, ) Grise, rayée transversalement de bandes brunes peu mar- quées. 7. La hyène rachetée. ( Canis crocura. ) Brun roussitre, tacheté de noirâtre : se trouve en Afrique. VIEIL. Les c1FETTES., ( Viverra.) Ont, comme les chiens, la tête longue à et quatre ou cinq molaires de chaque côté ; leur langue est rude comme celle des chats ; leurs ongles sont à demi rétractiles , c’est-à-dire, ne se recourbant que sur le dos des doigts et non entre eux. Elles ont sous l'anus une poche qui produit et contient un onguent très- odoriférant , et qui, dans quelques espèces , se réduit à un simple sillon. Toutes les civettes sont des pays chauds , ont la queue longue, et le poil varié de brun, Leurs intestins sont courts; DES MAMMIFÈRES. 123 et il y a un petit cœcum comme dans les chats et les chiens. 1. La civette ( Viverra civera), et 3. Le zibeth. ( Wiverra zibetha.) Fournissent l’un et l’autre un parfum d’usage. La première se trouve en Afrique, est grise, tachetée de brun, et a la queue d’une couleur uniforme. L'autre est des Indes, d’Arabie , et a le corps cendré , ondé de noir, et la queue annelée de ces deux *couleurs. 3. La generte. ( Viverra generta. ) A simple sillon odorant, au lieu de poche ; à peau d'un fauve brun, tacheté de noir ; à queue annelée : se trouve en Espagne , et même dans quelques provinces de France. D. Mammifères carnassiers qui ont le pouce des pieds de derrière écarté des autres doigts, ou PÉDIMANES. d Leurs pieds de devant sont faits comme dans les autres carnassiers ; ceux de derrière le sont comme dans les singes : le pouce est tout-à-fait sans ongle et très-écarté ; les autres doigts ont des ongles aigus comme ceux des pieds de devant. On n'en a fait jusqu'ici qu'un seul genre, savoir : IX. Les prperpnes. ( Didelphis.) Ce nom, qui signifie double matrice, vient de la propriété extraordinaire qu'ont ces animaux de mettre leurs petits au jourlong-temps avant qu’ils puis- sent faire usage de leurs membres, et même avant qu'on distingue aucune de leurs parties. Dans cet état, ils s’attachent aux mamelles de leurs mères, et y 114 DES MAMMIFÈRES. restent immobiles , jusqu'a ce qu'ils aient pris un accroissement pareil à celui que les autres animaux prennent dans la matrice. Plusieurs espèces ont même sous le ventre une poche dans laquelle leurs petits sont renfermés pendant le temps qu’ils sont ainsi fixés aux mamelles, et où ils se réfugient même après qu'ils s’en sont détachés, lorsqu'il survient quelque apparence de danger. Les espèces qui n'ont pas cette bourse ou cette poche recoivent leurs petits, lorsqu'ils sont détachés , sur le dos, où ils se tiennent fermes, en entortillant leurs queues au- tour de celle de la mère; car ces animaux ont presque tous la queue en grande partie écailleuse , et prenante comme celle des sapajous, et s’en ser- vent, ainsi que de leurs pieds de derrière, pour gtimper aux arbres et s’y suspendre. On doit diviser les didelphes en: À. S'ARISUES : à dix incisives en haut, dont les moyennes sont un peu plus longues, et huit en bas :, à canines longues er pointues; à queue nue et prenante. ls habitent exclusivement en Amérique , sont carnassiers, et répandent une odeur fétide. 1. Le crabier. (Did. marsupialis , et Did. carcinophaga. Lin. ) Jaune , nuancé de brun, grand comme un chat. Il vit de crabes et d’écrevisses. De Cayenne. 2. Le manicou. ( Did. virginiana. Pen. ) Poil à fond brun, mêlé de blanc, a-peu-près grand comme le crabier. De l'Amérique septentrionale. 3. Le sarigue. ( Did. opossum. Lin.) Grand comme un écureuil, brun ou roux, avec une tache DES MAMMIFÈRES. 125 jaune au-dessus de chaque œil; habite toute PAmérique ; vit d'insectes. Ces trois espèces ont des poches. 4. La marmose. ( Did. murina. Lin. ) D'un gris fauve, uniforme. 5. Le cayopollin. ( Did. cayopollin, et did. dorsigera. Lin.) D'un fauve brun, avec la queue tachetée de noirûtre. 6. Le rouan. ( Did. brachiura.) Noirâtre sur le dos, roux sur les flancs, blanc sous le ventre. De la Guiane. Ces trois espèces sont petites et manquent de poches. On ne sait si la suivante en a ou en manque. 7. Le yapock. ( Did memina.) Lutra memina. Boddaette À pieds de derrière palmés comme ceux des loutres ; à corps brun, bardé de trois lignes transverses , grises. Des rivières de la Guiane. a B. Das or & huit incisives en haut, six en bas: à queue garnie de long poil : du reste semblables aux précédens. Omgn'en a encore observé qu’à la Nouvelle-Hollande. 8. Le dasyure tacheté. ( Didelphis maculata.) Noirûtre , tout seme de taches irrégulières blanches. C. PHALANGERS : à six incisives en haut: deux.en bas, longues , plates , dirigées horizontalement en avant: trois où quatre canines en bas , sortant à peine de la gencive : le second ec le troisième doigt des pieds de derrière, quelquefois aussi le quatrième , joints ensemble jusqu'à l’ongle. Ils n'habitent que dans les Indes orientales et les isles de leur archipel. Ils vivent également d'insectes et de fruits. 8. Le phalanger bianc, nommé cœscoes à . Amboine, grand comme un chaËÿ, d’un blanc jaunâtre. Le phalanger ta- cheté ct le phalanger brun n’en sont probablement que des variétés, ( Didelphis orientalis, ) 126 DES MAMMIFÈRES. 9. Le phalanger volant. ( Did, volans. ) 1 voltige au moyen de membranes étendues le long de ses flancs entre ses pieds de devant et ceux de derrière, Sa queue est touffue , et non écailieuse ni prenante comme celle des précédens. Il se trouve à la Nouvellc-Hoilande. On a encore réuni, quoique fort mal-à propos, au genre des didelphes : LES KANGUROOS , qui n’ont presque de commun avec les di- delphes que la naïssance prématurée de leurs petits et la poche dans laquelle ils les renferment. Ce sont des animaux des par- ties les plus orientales de notre continent , dont les pieds de derrière sont cinq ou six fois plus longs et plus forts que ceux de devant, en sorte qu'ils ne peuvent marcher à quatre, et n’avancent que par de grands sauts. Ils ont haut six ou huit incisives, et en bas deux grandes, Me , comme dans les phalangers ; mais ils manquent entièrement de canines, ce qui pourroit les faire placer dans l’ordre des rongeurs@lis ont cinq doigts devant et quatre derrière, dont les deux internes sont petits et réunis jusqu'aux ongles. Leur queue est velue, longue , très- grosse , ct non prenante. Îls s’appuient dessus comme sur un troisième .pied. ils vivent d'herbe. 10. Le kanguroo géant. ( Didelphis gigantea. Lin.) De la Nouvelle - Hollande : haut de cinq, six, et (dit-on) jusqu’à huit pieds. De couleur cendrée ; la queue noire au bout. a1, Le Kanguroo filandre. ( Did. brunii, ) Pelardor-aroe. Val. Des isles de lärchipel indien. On Félève en domesticité dans l’isle de Java. 11 est haut de deux ou trois pieds ; brun- BA Ye ; (EEE noiratre , roussatre en dessous. j 12. Le kanguroo rat. ( Didelphis murina. ) Poto-roo. ‘ L ee < i De la Nouvelle-Hollande ; gris, grand comme un rat, 4 D'ÉSVMAMMANFE MES , ‘Taÿ Ici se termine la longue série des mammi- fères carnassiers. On voit qu'ils ont, comme l'homme et les singes, les trois sortes de dents, mais que leurs incisives sont ordinairement plus nombreuses, et leurs molaires armées de pointes plus acérées et souvent très-tranchantes. Leurs mâchoires ont une force proportionnée à la proie qu’elles doivent saisir, et leur crâne est rétréci pour laisser plus de place aux muscles temporaux qui ferment la gueule. La fosse tem- porale est toujours réunie dans leur squélette à l'orbite, tandis que dans tous les quadru- manes ces deux fosses sont séparées, comme dans l’homme, par une cloison osseuse. Les in- testins des carnassiers sont plus courts que ceux de l'homme et des singes , qui se nourrissent de fruit , parce qu'une moindre quantité de substance animale fournit autant de parties nutritives qu’une quantité plus grande de sub- stance végétale. C’est la raison contraire qui fait que les herbivores ont de si énormes in- cestins. D'ailleurs la chair auroit couru le risque d’engendrer une trop grande putréfaction, en Séjournant trop long-temps dans un long canal intestinal. 128 DES MAMMIFÈRES. . GAP ENTLRE : LM Des mammifères sans denis canines, où RONGEURS. LES phalangers ont les canines i petites, qu’on peut les considérer comme nulles; aussi leur nourriture est-elle prise en grande partie du règne végétal : leurs intestins sont longs, et leur cœcum très-ample. Les kanguroos, qui n'ont point de canines du tout , ne vivent que d'herbe. Les animaux dont nous allons parler ont une mastication encore moins parfaite : deux trés-grandes et sur-tour très-longues in- cisives à chaque mâchoiré, séparées des mo- laires par un grand espace vuide, ne peuvent guère Saisir une proie vivante m1 déchirer de la chair; elles ne peuvent même pas couper des alimens: mais elles servent pour les limer, les réduire par un travail continu en molé- cules déliées, en un mot pour, les : ronger. De là vient le nom de rongeurs qu’on a donné. à ces mammifères. Is DES MAMMIFÉRES. 129 Ils peuvent ainsi attaquer avec succès les matières les plus dures : aussi une partie d’entre eux se nourrit de bois et d’écorces. Les autres vivent d'herbes, de graines ou de fruits : il y en a cependant qui consomment les-matières animales conservées par l’homme, comme le lard et le suif# Une ou deux espèces seulement attaquent quelquefois les animaux très - foibles pour les dévorer ; mais plusieurs de celles qui ne le font pas d'ordinaire, sy déterminent lorsque la faim les y réduit. | pes rongeurs ont leurs molaires tantôt, à tubercules comme celles de l’homme et des singes , tantôt à couronnes entièrement plates. Un petit nombre seulement a des pointes comme les carnivores. "+ La forme générale de leur corps a ceci de particulier, que leur train de derrière est plus haut que celui de devant, en sorte qu’ils sau- tent plutôt qu'ils ne marchent: cette dispro- portion est même dans quelques espèces aussi excessive que dans les kanguroos. à _ Leurs intestins sont fort longs, leur estomac simple , ec leur cœcum extrémement volumi- I 130 DES MAMMI"TÈRES. neux, plus même que l'estomac. Les genres établis parmi les rongeurs, sonc: I. Les porc-ÉpPics. (Histrix.) Ils se distinguent dans cetordre , comme les hé- rissons parmi les carnassiers , en ce qu'ils ont le corps couvert de piquans au lieu de poil, €t différent du hérisson lui-même par la forme ét l'arringement de leurs dents , ayant en haut et en bas deux très- longues incisives tranchantes , suivies d’un grand vuide, et de molaires à couronnes plates. Let in- térieur n’a rien de commun non plus avec celui du hérisson, qui manque de cœcum , tandis que les porc*épics en ont un très-grand. Leur museau est gros , Court et‘tronqué comme celui, du cochon: de là ce nom de porc. 1. Le porc-épic commun.. ( Histrix cristata. ) Se trouve dans les pays chauds, et dans l'Espagne et l'Italie; x se fait des terriers à plusieurs chambres; est long de deux . PA Q \ pieds, a la queue courte , les piquans très-longs et très-forts, annelés de brun et de blanc. On croyoit autrefois qu'il pouvoié les lancer au loin. Sur la tête est une crête de soies, que lani- mal peut redresser à volonté. 3. Le porc épic à queue prenante: ( Histrix prehensilis.) Est tout couvert de piqu uans courts et menus ; Sa queue est prenante et demi-nue. I a quatre doigts à tous les pieds, se trouve en Amérique. Il grimpe aux arbres pour en avoir les fruits, DES MAMMIFÈRES. 131 IT. Les LrÈVRESs. ( Lepus.) Ont aussi un caractère très-distinctif, en: ce que leurs incisives supérieures sont doubles , c’est-à-dire que chacune d'elles en a par-derrière whe autre plus petite : ils ont les molaires formées comme de lames verticales soudées ensemble ; cinq doigts devant, quatre derrière ; un cœcum énorme, cinq à six fois plus grand que Festomac, et garni en dedans d’ffne lame spirale qui en parcourt toute la longueur. a.) LES LIÈVRES proprement dits : à longues oreilles, à queue courte ; à pieds de derrière bien plus longs. A 1. Le lièvre commun. ( Lepus 1imidus. ) D'un gris roux, à oreilles noîres à la pointe ; à queue noire en dessus et blanche en dessous. Sa chair est estimée, et son poil s’emploie utilement ; il ne se terre point, couche à plate terre , et se fait chasser en arpentant la plaine par de granda circuits. 2. Le lapin. ( Lepus cuniculus.) Est plus petit que le lièvre , gris-brun, roussätre sur le cou ; sa queue et ses oreilles sont un peu plus courtes à proportion. Sitôt qu'il est poursuivi, il va droit à son terrier, dans lequel il vit en société, souvent fort nombreuse , et qui a un grand nombre d’issues. Les lapins domestiques varient pour la cou- leur et pour la finesse du poil. Les plus estimés à cet égard sont ceux à poil soyeux et long , originaires d’Angora en Syrie ; ordinairement cette variété est blanche avec des yeux rouges. La chair des lapins domestiques est moins agréable que celle des sauvages. Ils sont très-féconds, Ez 132 DES MAMMIFÈRES. b.) LES L4aGOMYS : à oreilles médiocres ; à jambes à peu prés égales ; sans queue. Ils font entendre souvent une voix forte et aigué. 3. Le pika. ( Lepus alpinus.) Est grand come un cochon d’Inde, d’une couleur fauve, uni- forme. 11 habite sur le sommet des montagnes de Sibérie , ct s’y fait pour l'hiver des amas considérables d’un foin très-pur, dont les chasseurs de zibeline profitent pour.leurs chevaux. IX Les pAmAxs. ( Hyrax.) D L Ont encore un caractère distinctif bien tranché dans le nombre de leurs incisives inférieures. Ils en ont quatre, égales, courtes, plates, dentelées. En haut il y en a deux, courbes et pointues. Leurs : molaires sont à tubercules. On n’en connoît qu'une espèce , qui est un animal d'Afrique, à corps épais, sans queue , .à pieds courts, à quatre doigts de- vant et trois derrière, dont un seul, savoir l’in- terne de derrière , ést armé d'un ongle aigu et. oblique. Il habite dans des terriers et dans des. crevasses de roches. Le nom de daman est arabe. Les Hollandais du Cap appellent cet animal blai- reau des roches (klip-daas). IV. Les caBrais. ( Cavia.) . Sont des animauxrd'Amérique, à tête grosse, à Corps trapu, à pieds courts, à queue courte ou nulle , à oreilles rondes. [ls ressemblent au daman par le port , et manquent, coinme lui, de clavicules; DES MAMMIFÈRES. 133 mais ils ont, comme presque tous 1$ rongeurs , deux incisives seulement à chaque mâchoire. Ce genre est mal déterminé. Il faut Le diviser ainsi quil suit : a.) CABIAIS proprerient dits : sans quete ; à dents molaires, sillonnt®es comme si elles étoient formées de lames verticales transverses , soudées ensemble : trois doigts derrière , quatre devant. 3 1. Le cabiai. (Cavia capybara. ) Est gros comme un cochon de Siam, d’un brun jaunûtre. Ses pieds de derrière ont leurs trois doigts réunis par une membrane ; il s’en sert pour nager, et se nourrit sur-tout de plantes aquatiques. On le trouve sur les rivières de l'Amérique méridionale. 2. Le cochon d’Indes ( Cavia cobaya. ) Également originaire d'Amérique , n’est guè ] ge g \mérique , n’est guère plus gros qu'un rat. Ses pieds ne sont point palmés. Du reste, c’est, pour la forme, un diminutif du cabiai. On l'élève dans 1es maisons par curiosité , et parce qu'on dit ‘que son odeur éloigne les rats. Sa couleur varie de blanc, de roux et de brun. \ b.) AGouTIs : à queue courte ; à molaires à couronne plate, échancrée sur Les côtés. Leur naturel ressemble à celui ‘de nos lièvres et de nos lapins , et les habitans de l'Amérique en mangent de même la chair. 3. Le paca. ( Cavia paca. } Gros comme un lièvre, a cinq doigts à chaque pied, et fe poil brun, tacheté de blanc. 4, L’agouti. { Cavia aguri. } Quatre doigts devant, trois derrière; poil brun, fauve sur les côtés ; queue courte ; grandeur d’un lapereau. I 3 134 DES MAMMIFÈRES. V. Les casronrs. ( Castor.) Se distinguent de tous les autres rongeurs par une queue applatie horizontalement , de forme ovale, et couverte d'écailles 1. Le castor ou biéyre. (Castor fiher.) Est de tous les animaux celui qui met le plus d'industrie dans la construttion de sa demeure , à laquelle plusieurs individus travaillent en commun. Elle est toujours placée dans l’eau. Lorsque c'est une eau courante, les castors la maintiennent à une hauteur permanente par le moyen d’une digue qui a souvent cent pieds de long sur douze d’épaisseur par le bas, et qui est formée"de pieux que ces animaux coupent ayec leuïs dents , qu’ils élèvent verticalement , et qu'ils gâchent de terre avec leur queue , très-propre par sa forme à cette opé- ration. Cette dipue présente son talut au courant , et renferme plusieurs huttes bâties avec les mêmes matériaux et la même solidité , ayant chacune deux issues , lune pour aller à terre, autre conduisant sous l’eau. C'est par cette dernière que les castors s’échappent en plongeant, lorsque l’on attaques leur habitation. Chaque hutte loge plusieurs couples , et a quelquefois deux ou trois étages. Elle contient, dans la partie qui est sous Peau , la provision d'hiver, qui consiste en écorces. Ce nest que dans le nord de l'Asie et de l'Amérique que les castors vivent en société et bâtissent. Il y en a en Aïle- magne , dans les isles du Rhône , et ailleurs, qui se contentent d'habiter des terriers au bord des eaux. Le castor est long de deux à trois pieds, d’un gris roux uniforme ; il a cinq doigts à chaque pied. Ceux de derrière sont réunis par des membranes ; le second doigt a un ongle double et oblique. La queue , qui leur sert de truelle, est totalement plate, et couverte d’écailles comme un poisson. On dit même DES MAMMIFÈRES. 135 qu'elle Ieur ressemble encore par lè goût de sa chair. Les oreilles sont courtes et rondes ; les incisives très-fortes , d’un jaune foncé; les molaires , à couùronne plate. VI. Les Écureurrs. ( Sciurus.) Ont pour caractère distinctif les deux incisives inférieures comprimées par les côtés : ce sont des animaux légers vivant sur les arbres, y nichant, se nourrissant de fruits; ils ont cinq doigts der- rière, quatre devant , la queue longue et garnie de poils longs et épais, dirigés des deux côtés comme des Ltos de plumes, ne yeux vif, les oreilles droites. On peut. les diviser en * . a.) POLATOUCHES , dans lesquels la peau des flancs s'étend entre les pieds , et leur donne la faculté de volriger, 1. Le polatouche de Russie. (Sciurus volans. ) Habite le nord de l’Europe , est gris-brun dessus , blanchätre dessous, à peine grand comme un rat. 2. Le raguan. ( Sciurus petaurista.) Brun-roux , presque aussi grand qu’un chat. Il habite dans les isles Mau. e b.) ÉCUREUILS proprement dits, qui n’ont point de mem- brane latérale. 3. L’écureuil commun. ( Sciurus vulgaris. ) D'un roux vif ; les oreilles terminées par un pinceau de poils. Ceux du nord deviennent cendrés en hiver, et donnent la fourrure appelée petit-gris. Il y en a aussi des varietés brunes et noires, I 4 136 DES MAMMIFÈRES. 4. L'écureuil palmiste. ( Sciurus palmarunt.) Habite en Asie et en Afrique sur les cocotiers. Il est gris, rayé de blanc. | - ©. } Ilseroït bon de séparer de ce genre : 5. L’aye-aye. ( Sciurus Madagascariensis.) Animal de Madagascar, grand comme un lapin; d’un brun mêlé de jaune ; à queue longue et épaisse, composée de gros crins noirs; à tête ronde; à grandes oreilles nues. Ses dents incisives sont singulièrement comprimées , et presque aussi larges d'avant en arrière que hautes. Ses pieds ont tous cinq doigts : ceux de devant en ont quatre excessivement alongés , dont le #nedius est sur-tout beaucoup plus grêle que les autres ; les pieds de derrière ont, comme ceux des singes , le pouce séparé et opposable aux autres doigts, en sorte qu'il est parmi les ron- geurs ce que les pédimanes sont parmi les carnassiers. Ce sin- gulier quadrupède a été découvert par Sonnerat , qui prétend qu'il vit des vers qu'il tire des creux des arbres et des fentes des éeorces, au moyen de son doigtplus grèle. , VII. Zzes RATS. ( Mus.) Linnaeus et Pallas semblent avoir réuni en un seul bloc, sous le nom de rats, tous les rongeurs qui n'ont pu entrer dans les genres ot Il en est résulté quon ne peut assigner à celui-ci de caractère commun : nous le diviserons donc ainsi qu'il suit : a.) LES(MARMOTTES ARCTOMYS.Gm.) : dcinq molaires en haut , quatre en bas ; à tubercules aigus. On les reconnoît à leur tête singulièrement plate, à leur corps ramassé , à leur queue le plus souvent courte. Elles vivent d'herbe, et se retirent DES MAMMIFÉRES. 137 Thiver dans des trous souterrains qu'elles remplissent de foin, quoiqu’elles y passent les plus grands froids dans une léthargie totale. ©. 1. La marmotte des Alpes. ( Mus marmotta.) Habite dans les parties les plus élevées des Alpes, immédia- tement au-dessous de la zone où les neiges sont perpé- tuelles. Elle est d’un brun jaunûtre , et a le dessus de la tête noir. 2. Le bobac, ou marm. de Pologre. ( Mus arctomys. ) Se tient dans des licux moins élevés , dans les collines sèches et découvertes. Du reste, son genre de vie est à peu près le même que celui de la marmotte des Alpes. Elle est d’un gris jaurâtre , et a du ru à la tête. 3. Le soulic ou zizel. ( Mus citillus.) st un joli petit animal jaunâtre , tacheté de blan e— Est joli petit 1j tre , tacheté de blanc, quelqu fois aussi d’un jaune uniforme , à nuque cendrée. Il a un goût particulier pour la chair , et n'épargne pas même sa propre espèce. On le trouve depuis la Bohême jusqu’en Sibérie ; mais il subit beaucoup de changemens dans la grandeur et les _couleurs, 4. Le monax, ou marmotte de Canada. ( M. monax.) Gris, à museau cendré , à queue longue et brune. b.) LES CAMPACNOLS : à motiaires sillonnées sur leur couronne et leurs côtés , comme si elles étoientc formées de lames verticales soudées ensemble. Ce caractère de dents , que nous avons déja vu dans les liévres et les cabiais , et que nous retrouverons dans l’éléphant , distingue les campagnels de tous les autres ras. Ils ont la queue courte ou médiocre, et revêtue de poils courts ; les oreilles courtes. 5. Le campagnol. (Mus arvalis. ) Grand comme une souris ; gris-roussätre ; à queue un peu 138 DES MAMMIiFÈRES. plus courte due le corps. Vit dans les champs , détruit beau- coup de bled. #6. Le rat d'eau. ( Mus amphibius. ) Gris-noirâtre , à queue longue comme le corps. Se trouve au bord des eaux , nage et plonge très-bien, se nourrit des racines de plantes aquatiques. 7. Le lemming. ( Mus lemmus.) Est un animal du nord, grand comme un rat , à queue très- courte, à ongles longs , à poil varié de jaune et de noir par grandes taches , quelquefois tout gris, qui est très-célébre par les migrations qu’il fait de temps en temps , sans époque fixe, et en troupes innombrables. Ongit qu’ils marchent alors en Rbue droïte , sans que rivière, montagne , ni aucun autre obstacle , les arrêtent, et qu'ils dévastent tout sur leur passage. Le lieu ordinaire de l’habitation du lemming paroit être sur les bords de la mer glaciale. 8. Le zocor. ( Mus aspalax.) Se trouve en Sibérie ; vit sous terre comme la taupe, mais } ne se nourrit que de racines; ses membres sont courts, sa queue presque nulle, ses ongles longs et forts, et ses yeux excessivement petits ; son poil est gris - roussätre. c.) LES RATS proprement dits : à rrois molaires en haur 2 pointues ; & queue longue et écailleuse. Ce sont des animaux et en bas, légérement échancrées ; à incisives inférieures , très-voraces , dont plusicurs espèces se sont introduites dans nos maisons , et y causent beaucoup de dégats. Elles sont omnivores, et népargnent pas même leur propre espèce dans le besoin. 9. Le rat ordinaire. ( Mus rattus. ) De couleur noirètre , originaire des Indes, inconnu aux an- ciens, et transporté dans ces derniers temps sur nôs vaisseaux DES MAMMIFÈRES. 139 en Amérique, où il a beaucoup pullulé. Tout le monde connoît cette bête nuisible. i 10. Le surmulot. ( Mus decumanus. ) Aussi grand et plus méchant que f rat, de couleur rous: sâtre, n’est arrivé que depuis peu d’années dans notre pays, d’où il a presque chassé le rat ordinaire. Il est originaire de Perse. 11.4 Le caraco. ( Mus caraco. ) Fst encore un grand rat , domestique à la Chine; gris-roux, à queue plus courte et à museau plus pointu que le pré- cédent. 12. La souris. ( Mus musculus.) Petite, grise , à queue longue. 13. Le mulot. ( Mus sylvaticus.) Grand comme la souris, roux brun, à longue queue ; habite dans les bois, et est très-nuisible aux semis, en enlevant les glands , faînes , etc. pour les FE dans son trou, et en faire sa provision d'hiver. d.) LES HAMSTERS : ressemblent aux rats par les dents et tout le squélette : mais, outre que leur queue est courte et velue , ils ont, aux deux côtés de la bouche , des abajoues dans lesquelles ils emportent le bled et les autres objets qu'ils ra- massent dans leur trou, où cependant ils dorment une grande partie de l'hiver. 14. Le kamster ordinaire. (Mus cricetus.) Est brun, avec troïs taches blanches sur les côtés du cou et de la poitrine. On en trouve une variété toute noire. Il est fort commun dans le nord de l'Allemagne, dans la Pologne et k Russie, et il y cause de grands dégâts, à cause de la quan- tité de bled qu’il ramasse pour remplir son trou, qui a quel- quefois jusqu’à sept pieds de profondeur : aussi at-on mis sa rête à prix dans plusieurs endroits. | 140 DES MAMMIFÈRES. e. ) LES RATS-TAUPES : ressemblent aux rats par Îes dents molaires ; mais leurs incisives sont bien plus longues, p fortes, terminées en forme de coins, et non en pointe. Leurs yeux et leurs oreilles $ont,à peine sensibles, leurs membres très-courts, leurs doipts menus, pourvus de très-petits ongles , leur queue très-courte ou nulle. Ils vivent sous terre absolu- ment comme les taupes, mais ils ne se nourrissent que de racines. 4 15. Le zemni. ( Mus typhlus.) Animal de Pologne , à grosse tête, à poil cendré, sans queue, et sans oreilles externes. C’est le seul des mammifères qui soit entièrement aveugle, la peau n'étant pas même percée à l’en- droit où les yeux sont ordinairement. f.) LES GERBOISES ( DiPUS. Gm.) : ont les mêmes dents que les rats; mais leurs pommettes très-saillantes leur donnent une forme de tête singulièrement large et applatie en devant. Leurs pieds sont aussi disproportiognés que ceux des Kanguroos ; c’est-à-dire , que ceux de der sont quatre ou cinq fois plus longs, d’où vient que les anciens les appeloient rats à deux pieds. Leur queue est longue et toufiue ; elles habitent dans des lieux chauds et secs, et dorment, pendant lhiver, dans des terriers qui ont deux ouvertures opposées. On n’en connoît que trois espèces. 16. Le jerboa. ( Mus sagitta.) Habite au nord de l'Afrique, et dans la partie moyenne de PAsies est d'un fauve clair, avec le bout de la queue noir; n'a que trois doigts aux pieds de derrière. 17. L’alacraga. ( Mus jaculus.) Se trouve dans la Tartarie etles contrées voisines ; a cinq doigts aux pieds de derrière, ressémble d’ailleurs à la précédente. 10, La perboise du Cap. (Mus caffer.) Est grande comme un lièvre, d’où lui vient le ñom de Zére DES MAMMIFÈRES. 141 sauteur ; sa couleur est la même que dans les précédentes ; ses pieds ont quatre doigts presque égaux. Du midi d l'Afrique. g.) LES LOIRS ( MYOXUS. Gm.) : ont la queue longue et touffue des gerboises, et dorment, comme elles, d'un sommeil léthargique en hiver; mais leur tête a la forme ordinaire, et leurs pieds ne sont pas, à beaucoup près, si inégaux. 19. Le loir ordinaire. ( Mus glis. ) \ Lé Fauve , avec une queue très-touflue : grand comme un écu- reuil.s Les anciens en élevoient et les estimoient beaucoup, à cause de leur graisse copieuse et délicate. 18. Le lerot. ( Mus quercinus. ) Gris-fauve ; bande noire au travers des yeux. Grandeur entre le rat et la souris. C’est un animal fort nuisible aux espaliers. 19. Le muscardin. ( Mus avellanarius. ) Grand comme la souris, d’un fauve vif, [1 vit dans les bois et s’y nourrit de noisettes. \ 20. Le loir des ramarix | Mus tamaricinus ), et 21. Le loir à longs pieds. (Mus longipes.) Sont des animaux d'Asie, qui ont les pieds de derrière assez longs pour que plusieurs les aient rapportés aux gerboises ; mais la forme de leur tète est la même que celle des loirs. Enfin h. ) 19. L’ondatra. ( Mus ziberhicus.) Est entièrement organisé comme les campagnols, et a fa même fabrique de dents : mais sa queue est longue , écailleuse , et applatie par les côtés. Il est roux, grand comme un cochon- d'Inde ; habite en Canada, et S'y construit sur le bord des eaux tranquilles de petites huttes comme celles du castor, mais . . » 1. / plus simples; aussi quelques-uns Pont-ils regardé comme un castor. Il répand une forte odeur de musc. 142 DES MAMMIFÈRES. CHAPITRE V. Des mammifères qui n’ont point de dents in- cisives , Ou DES ÉDENTÉS. APRÈS les quadrumanes frugivores , les nom- breux carnassiers et les rongeurs, se présentent ; g > SE P à nous des mamnufères qui, sans différer beau- coup de tous ceux-là par l’organisation de leurs doigts et la forme de leurs onglesÿ s’en écar- tent néanmoins totalement par le défaut absolu de dents incisives. Ils forment deux séries. La prenuère a la tête alongée, et paroissant tenir quelque chose de la forme de celle de la taupe : une partie seulement des genres de cette pre- mière série a des molaires, mais aucun n’a d’'incisives ni de canines; ce sont: LL L Les FrourmMILIERS. (Myrmecophaga.) Ils sont entièrement dépourvus de dents, et ne se nourrissent que des fourmis qui se collent sur leur langue gluante, lorsqu'ils l'alongent comme un cordon sur une fourmillière : on les divise en: - DES MAMMIFÈRES. 143 2.) FOURMILIERS proprement dits : à corps couvert de poils ; à ongles tranchans et crochus ; à que prenance. Jls ne se trouvent qu'en Amérique. On en connoît trois espèces, savoir : 1. Le tamanoir. ( Myrmecophaga jubata. ) Grand comme un mouton, couvert de grossiers poils bruns, avec une bande de chaque côté en écharpe , noire et grise. Son museau est ordinairement long. Les poils de son dos forment une crinière. Sa queue en a de très - longs. Quoiqu'il nait point de dents, ses ongles grands et crochus lui servent à se défendre avec avantage contre les bètes féroces. Il à quatre doigts à chaque pied. 2. Le tamandua. ( Myrm. ramandua. ) Jaunâtre , à poils courts, à queue longue , nue par le bout. Quatre doigts à chaque pied ; de moitié moins grand que le précédent. 3. Le fourmilier. ( Myrm. didacryla. ) Grand comme un rat ; poil laineux , jaunâtre ; queue nue et prenante ; deux doigts seulement de visibles aux pieds de devant. b.) FOURMILIERS ÉPINEUX (ECHIDNA): dcomps cou- vert de piquans. On n’en Connoît qu’une espèce, qui est de la Nouvelle-Hollandé,, et a les pieds et la queue excessivement courts. c.) PANGOLINS ou FOURM. ÉC AILLEUX (MANIS. L.): à corps couvert de larges écailles dures et tranchantes , pla- cées en recouvrement comme des tuiles. On en connoît deux espèces : une plus grande, à quyèue,médiocre ( le pangolin, manis peniadactyla, Lin. ) ; l’autre, plus petite, à queue plus longue que le corps ( Le pharagin, manis tecradactyla, Lin.) Elles vivent en Afrique , ne mangent que des fourmis. Si + 144 DES MAMMIFÈRES. on les attaque, elles se roulent en-boule ,-et présentent de toutes parts les tranchans de leurs écailles. L'une et lautre a cinq doipts. IL L’ORYCTÉROPE. ( Orycteropus. Geoff. } Semblable aux fourmiliers proprement dits, par la forme, le poil, la longueur du museau et de La langue ; n'en diffère qu'en ce qu’il a des dents mo- laires et des ongles plats. IL habite en Afrique et se nourrit de fourmis et de racines. (C'est le ”yr- mecophaga capensis. Gm.) IL. Les Tarous. (Dasypus.) Ont, comme l’oryvctérope, des dents molaires seu- » Y > lement ; mais leur corps est recouvert de têts écail- leux qui le garantissent comme des pièces dé cui- rasse. Il y en à une devant pour les épaules ; une autre derrière pour la croupe ; et le milieu est garni te) d’un certain nombre de bandes ou demi-ceintures. La tête et la queue sont également sarnies d'écailles. re) © es animaux VIv n Amérique , et se nourrissent Ces animaux vivent en Amé : e frui acines. en 4 i espèces de fruits et de racines. Il ÿ lüsieurs es & que l'on distingue par le nombre des bandes de leur dos ; tatous à trois, à quatre, à huit, à douze. bandes, etc. L'autre série de mammifères édentés n’a point le museau conique de la première. Sa tête est: courte DES MAMMIFÈRES. 14$ courte et son mufñe arrondi; elle ne comprend que : IV. LES PARESSEUX. ( Bradypus.) Ils ont des dents molaires et des canines , Mais point d'incisives : leurs membres antérieurs sont plus longs que les postérieurs ; ce qui ne se rencontre point dans les animaux qui marchent à quatre pieds, les orangs et les gibbons ne marchant le plus sou- vent que sur deux. Cette organisation donne aux paresseux une lenteur, une difficulté de se mouvoir qui paroît en faire des êtres vraiment misérables. Ajoutez à cela que leurs doigts sont joints jusqu'aux ongles, ce qui leur en ôte presque l'usage : aussi dit-on que lorsqu'ils ont dévoré toutes les feuilles d'un arbre, ils se jettent simplement à bas, pour en gagner un autre en rampant; que pour peu qu'il soit éloigné, le paresseux emploie plusieurs jours au trajet, et qu'il maigrit considérablement. Ils ont un estomac divisé par des étranglemens comme celui des ruminans , et les mamelles sur la poitrine, comme lesl ;uadrumanes et les chetroptères. 1. L’unau. ( Bradypus didactylus. ) Grand comme un mouton, sans aucune queue ; à deux ongles devant et trois derrière. 2. L’'aï. ( Bradypus didactylus.) Beaucoup plus petit que le précédent ; à trois ongles à tous les pieds. N. B. On a trouvé sous terre au Paraguay le squélette ‘d’un qua- K 146 DES MAMMIFÉRES. drupède, dont l'espèce a peut-être péri, et qui a beaucoup de rapport avec les paresseux par la forme de sa tête ct les proportions de ses membres, mais qui est long de douze pieds, et n’a que des molaires, Sans incisives ni canines. On l’a nommé megatherium, = CUT BUT TR EU VA Des mammifères sans canines ni incisrves rn- ferieures, et dont les incisives supérieures for- ment de longues défenses , où DES ÉLÉPHANS. LE genre des éléphans, aussi singulier par son organisation que paï ses mœurs, ne peut être placé convenablement dans aucun ordre, et doit en faire un à lui seul. Leurs doigts, quoiqu’au nombre de cinq, bien complets dans le squélette , sont tellement encroûtés dans la peau calleuse qui entoure le pied, qu’ils n’appa- roissent au dehors que par les ongles implantés sur le bord de cette espèce de sabot. Ils n’ont pendant une grande partie de leur vie qu’une seule molaire de chaque côté, à chaque mà- choire, à couronne plate, composée de lames transverses soudées ensemble , mais qui étoient distinctes dans le germe. Les canines et les DES MAMMIFÈRES. 147 incisives proprement dites manquent; mais dans les os incisifs où intermaxillaires sont implantées ces deux énormes défenses dont la substance nommée zyoire est connue de tout le monde. La grandeur nécessaire aux alvéoles de ces défenses a rendu la mâchoire supérieure si haute, et raccourci d'autant les os du nez, que les narines se trouvent dans le squélette au haut de la face ; mais elles se prolongent dans l'animal vivant en une trompe cylindrique, charnue, mobile en tout sens, douée d’un sen- timent exquis, et terminée par un aprendice en forme de doigt, qui donne à l'éléphant autant d’adresse que la perfection de la main peut en donner aux singes. Îl se sert de cette trompe pour saisir tout ce qu’il veut porter à la bouche, et pomper sa boisson, qu’il lance ensuite dans son gosier, en y recourbant sa trompe. Elle supplée ainsi à un cou long, qui n'auroit pu supporter cette grosse tête et ses lourdes défenses. Au reste , les parois du crâne contiennent de grands vuides, qui rendent la tête plus légère. L’éléphant n'a de poil que dans sa jeunesse. Ses marnelles sont sous sa poi- trine. Le petit tecre avec la bouche, et ron Ke 2 148 DES MAMMIFÉÈRES. avec la trompe. Cet animal à l'œil petit, mais vif, l’oreiile large et pendante , la queue d’une longueur médiocre. Toutes ses proportions sont d'une épaisseur excessive. Sa couleur est d’un brun noirâtre. Il ÿ en a des individus blancs et de roux. L’éléphant vit d'herbes et de feuilles; il aime le bord des eaux et ravage souvent les terrains cultivés. Les Indiens savent le prendre, l'apprivoiser, et lemployer à un grand nombre d’usages. Il consomme beaucoup, maïs il est trés-utile pour les transports. Îl refuse de pro- duire en captivité. Tout le monde sait com- bien l'éléphant montre de docilité , de douceur et d'intelligence; on pourroit presque dire, d'esprit et de raison. Sa reconnoissance pour les bienfaits, son attachement à son maitre, son discernement des choses et des personnes, ses expédiens dans les embarras, la force de sa mémoire , la longueur de ses ressentimens, la constance avec laquelle il poursuit sa ven- geance, ont toujours fait léronnement des hommes. On en connoît au moins deux espèces distinctes. 1. L’éléphant des Indes. (Elephas indicus. ) Qui a le cräne alongé, le front concave, et les dents mo- DES MAMMIFÈRES. 149 laires marquées sur leur couronne de rubans transverses on- doyans. Il paroït qu'il devient plus grand et qu'il est plus docile que celui d'Afrique. Ses défenses poussent moins vite, et deviennent moins grosses. Ses oreilles sont beaucoup plus petites. Il se pourroit que les éléphans de la côte orientale d'Afrique fussent de la même espèce. >, L’él'phant du Cap. ( Elephas capensis. ) A ia tête plus courte et plus longue, le front convexe, et les dents molaires marquées sur leur couronne de losanges trans verses. Ses orcilles sont extrêmement amples : elles couvrent toute l'épaule. Ses défenses croissent vîte et deviennent énor- mes: aussi est-ce d'Afrique que vient le plus d'ivoire. Les éléphans de Guinée et du Congo sont de la même espèce que celui du Cap. N.B. Le marmouth, dont les os se trouvent fossiles en Si- bérie, en Allemagne et aïlleurs, et dont les défenses donnent un ivoire encore susceptible d’être employée , paroît être une espèce perdue d’éléphant. L’angle de sa mâchoire inferieure est plus ouvert, et ses molaires marquées sur leur couronne de sillons plus nombreux , plus étroits et moins ondoyans que dans l'éléphant des Indes. On trouve dans le Canada les os d’une quatrième espèce , qui avoit des défenses semblables à celles des éléphans, mais dont tous les os avoient des proportions plus épaisses, et qui Sur-tout s’'écartoit beaucoup de ce genre par la forme de ses molaires, dont la couronne étoit hérissée de grosses pointes coniques rangées sur plusieurs files parallèles. Quelques-ns prétendent que cette espèce existe encore dans l’intérieur de l'Amérique septentrionale, C'est l'elephas americanus de Per nant. Les sauvages le nomment le pére aux œufs. K 3 150 DES MAMMIFÈRES. Co AR TRE NUE T Des mammifères à sabots, qui en ont plus de deux a chaque pied , où DES PACHYDERMES. APRÈS avoir examiné les mammifères dont les doigts sont armés d'ongles, et l'éléphant, qui (pourroit-on dire) a des ongles sans avoir des doigts, nous venons à ceux dont les doigts ont toute l'extrémité qui touche à terre enve- loppée dans un sabot de corne. Nous allons voir d’abord ceux qui en ont plus de deux, et qui forment , à tous les autres égards, une famille entièrement naturelle. Ce sont : I. Les cocxons. (Sus.) Ils ont quatre doigts à chaque pied, dont les deux intermédiaires seulement touchent la terre; un museau en forme de boutoir ou de groin, qui leur sert à fouiller ; des poils grossiers et rudes, auxquels on a donné le nom de soies. Leurs dents canines sortent de la bouche dans presque toutes les espèces, et se recourbent en haut pour servir de défenses. Les incisives inférieures sont couchées DES MAMMIFÈRES. 11 en avant ; celles d'en haut sont droites; les unes et les autres varient pour le nombre. Les cochons sont des animaux stupides, à voix grognante, à corps ramassé, qui vivent sur-tout de racines , et aiment l’eau et la boue. Entre leur peau et leur chair, se trouve une graisse particu- lière qui porte le nom de lard, et les rend presque insensibles. Les principales espèces sont : 1. Le sanglier. ( Sus scrofa.) Qui, élevé dans nos maisons, a produit nos cochons domes- “tiques. Le fanglier est noirâtre , et a les défenses plus longues, le corps plus trapu , la tète plus grosse , et les oreilles droites. Ses petits, qu'on nomme marcassins , sont rayés de blanc et de noir. Ces animaux font beaucoup de tort aux champs cul- tivés, placés dans le voisinage de leurs forêts, en les fouillant pour y trouver les racines qu’ils recherchent , sur-tout les pommes de terre. Le cochon domestique est un animal très-utile par la facilité avec laquelle on le nourrit, le goût agréable de sa chair , et la propriété qu’elle a de se conserver long-temps en la salant ; enfin par sa fécondité, qui surpasse de beaucoup celle des animaux de sa taille, la sruie produisant quelquefois jusqu’à quatorze petits d’une portée. Les cochons ont été trans- portés en Amérique par les Européens ; une partie y est rede- venue sauvage et se nomme cochons-marrons. I] nous en est venu d'Asie une variété plus petite, noire, à jambes courtes, à ventre pendant , qu'on appelle cochon de Siam. 3, Le pécari ou tajaçu. (Sus rajassu. ) De FAmérique méridionale ; manque de queue ; a sur Le K 4 LGA DES MAMMIFÈRES. dos une ouverture d’où suinte une humeur huileuse , préparée par une glande considérable. Ses défenses ne sortent point de la bouche ; son estomac est divisé en plusieurs poches. 3. Le babiroussa, ou cochon-cerf. ( Sus babirussa. ) Habite aux Indes orientales : il est plus haut sur jambes que les autres espèces; ses défenses sont grêles , et se recourbent contre le front, ou se roulent même en spirale. 4. Le sanglier d’Éthiopie. (Sus æthiopicus ) Est de l’intérieur de l’Afrique. D’énormes défenses se diri- geant sur les côtés et se recourbant sur le groin, et deux grosses appendices sous les yeux , lui donnent un airextrêmement hideux. Il n’a que deux incisives à la mâchoire supérieure et six à l’inférieure. C’est un animal très-feroce. 7 IT LE Taprr. ( Tapirus.) Est un animal de l'Amérique méridionale, le plus grand de ceux qu'on y trouva lorsque les Euro- péens en firent la découverte. Il n'est pourtant pas plus haut qu'un äne. Il a le port d'un cochon: mais son groin se prolonge en une trompe, qui, quoique très-courte , est mobile comme celle de l'élé- phant. Ses pieds de devant ont quatre doigts égaux, et ceux de derrière trois, tous revêtus de sabots. Il y a à chaque mächoire six incisives et deux ca- nines qui ne sont pas plus longues que les inci- sives. La peau est noirâtre, presque dénuée de poils. C’est un animal tranquille, qui aime le bord des eaux. On en élève dans les maisons, et on en DES MAMMIFÉÈRES. 153 mange la chair, qui ressemble à celle du veau. IL fait tort aux sucreries, parce qu'il a beaucoup de goût pour la canne. EI. Les ruInocéRrOs. ( Rlunoceros.) Sont ainsi nommés, parce qu'ils portent sur le nez une ou deux grosses cornes qui ne tiennent qu'a la peau, et dont la substance paroît consister en des poils réunis et agglutinés. Ce sont des animaux stupides et féroces, qui approchent beaucoup du natu- rel du cochon, et ont comme lui la voix grognante. Ils sont , avec l'hippopotame , les plus grands quadru- pèdes après l'éléphant. Leurs jambes sont courtes, leur cuir extrêmement épais ; leurs pieds ont tous trois doigts et trois grands sabots. Ils cherchent de préférence les lieux aquatiques et marécageux. On en connoît au moins deëx espèces : 1. Le rhinocéros d’Asie. ( R. unicornis. Lin. ) N'a ordinairement qu'une corne fixée sur le bout du nez. Il paroït cependant que quelques individus en ont deux. Sa peau forme des plis profonds et réculiers qui lui donnent Pair d’être armé de pièces de cuirasse. Il a sept dents molaires de chaque côté , tant en haut qu’en bas, et de plus quatre grosses dents tronquées sur le devant des mâchoires, séparées des molaires par un espace vuide. Il habite aux Indes. k 2. Le rhinocéros d'Afrique. (R. bicornis. Lin. ) À deux cornes mobiles | placées l’une sur le bout , l’autre sur la racine du nez. Cette dernière est toujours la plus courte. 154 (‘(\DES MAMMIFÉRES. Cet animal n’a pas la peau plissée comme le précédent. Ses molaires sont bien en même nombre ; mais elles vont sans inter- ruption jusqu'au bout antérieur de la mâchoire, où il n’y a qu'une petite place vuide , sans incisives ni canines. Ce rhino- céros habite l’intérieur de l'Afrique. On trouve en Sibérie sous terre les os d’une troisième espèce, qui se distingue sur-tout par la cloison osseuse des na- rines, et par la forme plus alongée de la tête : elle paroïît avoir porté deux cornes. On en découvrit en 1772 un individu tout entier avec ses chairs et sa peau non encore entièrement putréfées. IV. L'xrPPOPOTAME. ( Hippopotamus. ) Vulg. cheval marin. Est le plus grand des quadrupèdes apres l’élé- phant. Sa tête ne finit pas en pointe comme dans le cochon, mais son museau est au contraire très- renflé. Ses jambes sont siscourtes, que son ventre sillonne la terre. On ne trouve cet animal que dans les grands fleuves d’Afrique. Il nage et plonge bien, et ne se nourrit que de végétaux aquatiques : ce- pendant il attaque et écrase tous les êtres qui l'in- quiètent. Sa peau est épaisse, brune , presque sans poil; ses yeux et ses oreilles très - petits ; tous ses pieds divisés en quatre doigts revêtus de petits sabots. II à à la mâchoire inférieure quatre incisives très-grandes , pointues, couchées en avant; et à celle d'en haut, quatre recourbées en dessous. Les canines sont très-grosses, sur-tout celles d'en bas. Cependant toutes ces dents sont recouvertes par DES MAMMIFÈRES. 15$ les lèvres. Leur substance est plus dure et moins altérable que livoire; c’est pourquoi on s'en sert de préférence pour faire des dents artificielles. Tous les pachydermes ont, comme on voit, la peau extrêmement épaisse, et demandant à être continuellement humectée. De là leur amour pour les eaux, et le plaisir qu’ils trouvent à se veautrer dans la fange. Leurs sens sont très-obtus, excepté l'odorat, qu'ils ont excellent. Ils vivent de végétaux; ont les intestins très-longs, le cœcum et l'estomac très-amples , et ce dernier divisé en plus ou moins de poches par des étranglemens qui, dans quelques espèces comme le tapir et le pécari, ont l'air de former plusieurs estomacs particuliers : c’est un rap- port qu'ils ont avec les ruminans. CHEAP LE TUR EN EN EUL Des mammifères à deux sabots ga quatre esto- mmacs ; Sans zIncisives Supérieures, Où DES RUMINANS. LES ruminans sont de tous les mammifères les plus remarquables pour l’homme : c’est d'eux principalement qu'il tire la chair dont 156 DES MAMMIFÈRES. il se nourrit; plusieurs lui servent de bêtes dé somme ; d’autres lui sont utiles par leur graisse, leur cuir, leurs cornes ou d’autres p'oductions. Lis ont presque tous huit incisives en bas: celles d'en haut sont remplacées par un bourrelet calleux que forme la gencive. Ce n’est que parmi eux qu'on trouve des mammifères à front cornu. Les espèces qui n’ont point de cornes ont seules des canines en haut. Outre leurs deux sabots, il y a souvent deux petits ergots imparfaits, qui ne touchent point la terre. Tous les ruminans sont herbivores : ils ont quatre estomacs ; savoir , la panse , grande poche simole, à parois garnies de petites papilles ; le bonnet, petit, rond, dont les parois ont des lames peu élevées, disposées en forme de réseau ou de rayon dæmiel; Île feurllet, oblong ; dont les parois sont revêtues de larges lames saillantes et longitudinales, qui ont quelque rapport aux feuillets d'un livre ; et la caillerte, le dernier de tous, à parois épaisses et ridées. La rumination consiste en ce que les alimens ayant été grossièrement mâchés, puis humectés DES MAMMIFÈRES. 157 dans la panse, il en passe une partie dans le bonnet, qui la comprime, la forme en boule, et l’imbibe d’une liqueur aqueuse : de [à la pelote remonte dans la bouche , où l'animal la remäche de nouveau. À leur seconde descente les alimens vont droit au feuillet et de là à la caillette. Tant que l'animal cette, les trois premiers estomacs ne servent point à la digestion, et sont peu développés. Le lait va droit à la caz/- lette, qui a pris son nom de ce qu'il s’y caille avant d'être digéré (1). La graisse des ruminans durcit plus en se refroidissant que celle des autres animaux ; elle devient même cassante. On la nomme swf Leurs mamelles sont placées entre les cuisses. Les genres des ruminans sont: I Les cHAMEAUXx. ( Camelus:) Ils n’ont point de cornes. Leurs sabots ne revêrent en dessus que la pointe de chaque doigt. Ils n'ont que six incisives en bas, mais chaque mächoire à deux ou trois canines. La lèvre supérieure est () La caillette de veau desséchée forme la présure, que l’on em- ploie pour faire cailler promptement le lait dont on veut faire du fromage. 158 DES MAMMIFÈRES. fendue ; leur cou est fort long , et leur air extréme- ment difforme. a.) LES CHAMEAUX proprement dits ont des loupes de graisse sur le dos, et des tumeurs aux genoux et sur la poi- trine, qui paroissent venir de l'habitude qu’on leur fait contracter de s’agenouiller pour recevoir leur charge ; car ils sont tous en domesticité, et on n’en connoît plus de sauvages. Ce sont de grands animaux célèbres par leur sobriété et leur force. Un chameau porte jusqu'à dix quintaux, fait en un jour quinze à vingt lieues, ne mange que des herbes dures ou des arbustes épineux, se passe de boire pendant très-long temps , parce que son bonnet contient une grande quantité d'eau qu’il peut faire remonter dans sa bouche pour se désal- térer : aussi seroit-il impossible de traverser le désert sans ces animaux. On en connoît deux espèces : 1. Le dromadaire, (Came!us dromedarius.) Gris-roux , avec une seule bosse : en Arabie, en Égypte, etc. 2. Le chameau. ( Camelus bactrianus. ) Brun-noirâtre , à deux bosses : en Perse , au Thibet , etc. b.) LES LAMAS sont pour l'Amérique ce que les chameaux sont pour l’ancien monde; mais ils sont beaucoup plus petits, et n’ont point de bosse sur le dos. Au reste, ils ressemblent aux chameaux par le port et par la longueur du cou: On dit qu'ils n'ont que quatre dents incisives. 3. Le lama. ( Camelus lacma.) Étoit le seul animal domestique au Pérou, lorsqu'on en fit la conquête. Encore aujourd'hui ces peuples le soignent avec un attachement singulier. Il est couvert d’une laine brune, et porte jusqu’à cent cinquante livres, mais ne fait que de courtes journées. DES MAMMIFÈRES. 159 4. La vigogne. ( Camelus vicunna. ) Sa laine très-fine, de couleur rousse , la fait rec cher dans les chasses, et même élever dans les champs; mais elle ne sert pas de bête de somme comme le lama. II. Les cxEerRrOTINS. ( Moschus.) Sont des animaux qui ont à peu près la forme du chevreuil , mais sans cornes, et avec de longues canines à la mächoire supérieure , qui leur sortent de la bouche. 1, Le musc, (Moschus moschiferus.) Animal célèbre par le parfum violent qu'il porte dans une bourse au nombril, et qui étoit plus usité autrefois qu’au- jourd’hui. Il habite au Thibet et dans la grande Tartarie ; est de la taille d’un chevreuil de six mois, brun, tacheté de blan- châtre ou de fauve. Les autres espèces de chevrotins n’ont point le parfum de celle-ci. 2. Le memina. ( Moschus memina. ) Est le plus petit des ruminans : il n’a qu’un demi-pied de haut, Sa couleur est brune, tachetée de blanc. I1 habite aux Indes. IT. Les cERFS. (Cervus.) Se reconnoissent au bois qui orne la tête des mâles, et, dans quelques espèces, des femelles même. Ce bois est d’une nature entièrement osseuse : c’est une exostose naturelle du crâne (1), qui tombe tous les ans pour renaître plus considérable. Pendant (1) Geoffroy, mém. lu à la société d’hist. rat. de Paris en thermidor an 4. 160 DES MAMMIFEÉR-ES qu'il repousse, il est mou, couvert d’une peau velue, pourvue de nombreux vaisseaux sanguins, qui pé- nètrent dans sa substance : mais il durcit et se dé- pouille peu à peu pour parvenir à cet état com- pacte qu'on lui connoît. Les cerfs ont tous le poil ras, la queue courte, les jambes grêles et élevées, la course légère, une fossette au devant de chaque œil appelée Jarmier ; huit incisives en bas, point en haut, point de canines, point de vésicule du fiel. ‘3. Le cerf commun. ( Cervus elaphus. ) Ce bel animal, dont la chasse à faït de tout temps lexercice des guerriers et amusement des hommes puissans, et est même parvenue au point de constituer un art très-étendu , qui fait la principale partie de la vénerie , est d’une couleur brume ou fauve, et a des bois ronds, à plusieurs andouillers coniques , dont le nombre varie selon l’âge. Il est timide, mais il devient furieux dans le temps du rut. La femelle na pas de bois. On la nomme biche. Le petit est tacheté de blanc et s'appelle fon ; la seconde année ses bois n’ont point de branches, et il prend le nom de daguer. Le cerf d’ Ardenne est une variété à pelage noi- râtre , à encollure plus velue ; le cerf du Canada est plus grand , a des bois énormes , sans enpaumure , c’est-à-dire non terminées par trois ou quatre andouillers rapprochés. 2. Le chevreuil. ( Cervus capreolus.) Beaucoup plus petit que le cerf, brun; à derrière blanc ; à petits bois fourchus. Il vit toujours par paire , un mäle avec sa femelle. Celle-ci se nomme cherrerte. 4. Le daim. ( Cervus platyceros. ) Un peu moindre que le cerf, brun , tacheté de blanc ; grands bois DES MAMMIFERES. 161 bois à empaumures applaties et dentelées. Ces trois espèces sont de notre pays. 5. Le renne. ( Crrvus turandus. ) C’est l’animal domestique des Lapons et des Samoïèdes. I les traîne , les nourrit de son lait et de sa chair, les revêt de sa peau , et fait presque leur unique propriété. Il ne peut vivre que dans les climats les plus froids. Il fouille la neige pour trouver dessous une espèce de Zichen qui fait sa principale nourriture. Le renne ‘est brun-grisâtre, a les poils de la gorge plus longs, et des bois dont tous les andouillers se terminent par des empaumures applaties. La femellé a un bois comme le mâle. 5. L’élan. ( Cervus alces.) Le plus grand des cerfs. Habite aussi le nord , mais moins avant que le renne ; ses bois forment deux grandes lames applaties , ovales, dentelées au bord externe. Il y en a d’énor- mes : sa taille égale celle du cheval. Son pelage est gris et son port ignoble , à cause de la briéveté de son cou, de la grosseur de sa tête , et de la hauteur de ses jambes. IV. La GIRAFE. (Camelo-pardalis. ) Est un animal de l'intérieur de l'Afrique , qui a jusqu'à dix-huit pieds de haut. Son cou et ses jambes sont fort élevées , celles de devant sur-tout ; ce qui le fait paroître disproportionné , parce qu'il a la partie antérieure du dos, ou le garrot, plus haute que la croupe. Ses cornes sont des proéminences coniques de l'os du crâne, qui ne tombent point et sont toujours revêtues de [a peau, qui y a même les poils plus longs qu'ailleurs. La girafe est blan- £ 162 DES MAMMIFEÈRES. châtre ; tout son corps est parsemé de taches fauves : elle se nourrit de feuilles d'arbres, et est d’un na- ture] très-doux. Il ne nous reste plus à parler que des ruminans à cornes creuses, C'est-à-dire dont la proémi- nence osseuse du crâne est enveloppée d’une substance particulière, permanente, dure, élas- tique , formée de fibres agglurtinées, à laquelle nous donnons plus particulièrement le nom de corne. Ces cornes sont analogues aux ongles, et croissent comme eux par la base, ce qui produit les anneaux transverses que l'on y voit. Il n’est pas facile d’assigner aux genres des rumi- nans à cornes creuses des: caractères précis, parce qu'ils se ressemblent trop. Cependant comme les espèces en sont très-nombreuses, on les a distribuées ainsi qu'il suit : V. Les ANTILOPES. ( Antilope. ) Ont pour caractère des cornes dont le contour est rond, et qui se portent d'abord en haut; elles prennent ensuite des inflexions différentes selon les espèces. La plupart des antilopes ont des larmiers comme les cerfs, et leur ressemblent aussi par leur taille svelte et élégante et leur poil ras. On les divise d’après les configurations de leurs cornes. DES MAMMIFèÈRES. 163 2.) À cornes recourbees en dvant. 1. Le nyl-ghau, ( Antilope picta.) Grand comme un cerf et plus, de couleur grisâtre, à pieds avéc une barbe sur La poi= trine. Des Indes, La femelle est sans cornes. marqués d’anneaux noirs et blancs, b.) A cornes recourbées en arriére. 2. Le chamois. ( Antilope rupicapra. ) Habite en Europe sur les sommets les Alpes , où les chasseurs se hasardent pourtant à cause de sa peau qui est utile pour les y estgris-brun; ses cornes noires » droites, ment à leur pointe. On trouve aussi rénées, où ils portent le nom d’isard. plus escarpés des de le Poursuivre, êtemens. Son poil et recourbées seule- des chamois sur les Py- c.) À cornes droites, 3. Le pasan. ( Antilope oryx.) Grand comme un cerf > gris, à cornes minces , droites, souvent longues de deux ou trois pieds , et sillonnées, vers le bas : d’anneaux qu'on croiroit faits au tour. On le trouve en Afrique et aux Indes. d.) 4 cornes courbées deux fois , en manière de branche de Lyre. 4. La gazelle. { ÆAntilope dorcas. ) Brune , à ventre blanc » avec une ligne noire sur les côtés. C’est nn animal syelte » et d’un regard si doux, que les Arabes Comparent les beaux yeux de femme à ceux de la gazelle, 5. Le saïga. ( Anrilope saiga. ) Se trouve en Hongrie , en Russie, et dans uñé Srande partie AE > ets de l'Asie: est gris: à tosse tête ; à cornes anngelées , brunes- 2 2 £ ñ ? pales, É’2 164 DES MAMMIFEÈÉRES. e.) À cornes courbées trois fois , etcontournees en spirale. 6. L'antilope. ( Anrilope cervicapra.) Semblable à la gazelle , mais à cornes autrement courbées. Habite en Barbarie et aux Indes. 7. Le condoma, ( Antilope strepsiceros. ) Du Cap de Bonne-Espérance ; est très-grand ; a le poil fort long sur le cou, brun, metqué de quelques grandes lignes blan- ches. Ses cornes sont très-grandes , lisses, et comme tordues. Ce petit nombre d'espèces que nous indiquons peut donner une idée de la grande variété qui existe dans ce genre. VI. Les cHÉVRES. ( Capra.) Ont pour caractère des cornes comprimées , et ridées en travers. Elles n’ont, point de larmiers comme les antilopes; leur menton est garni d’une barbe pointue. Ce sont des animaux capricieux , vagabonds, robustes, qui aiment les lieux sau- vages et secs, et se nourrissent darbustes, ou d'herbes grossières. 1. Le bouc ect La chèvre domestique. ( Capra hircus.) Tout le monde connoît leur forme. Il y en a des variétés trés- diverses , telles que : a.) Le bouc de Juida: bas sur jambes ; à cornes couchées sur le cou. b.) Le bouc d’ Angora : à grandes cornes spirales; à très longs poils, soyeux et blancs, qui s’emploient dans le, Levant à fabriquer de belles étoffes, et qui fournissent le fl nommé poil de chèvre, etc, DES (MAMMIMERES. 16$ Ces variétés paroissent toutes venir originairement d’une espèce rousse, à queue courte et noire , à très-grandes cornes, noueuses , qui habite sur les montagnes de l'Asie. ( Capra ægagrus. L.) C’est dans ses intestins qu’on trouve le hézoard oriental, espèce de concrétion pierreuse dont on vantoit autre- fois les vertus médicales. 2, Le bouquetin. ( Capra ibex.) Habite avec le chamois sur les sommets les plus escarpés des Aipes. Il a les cornes encore plus grandes, et toutes les pro- portions plus lépères que le bouc sauvage. Sa couleur est brune ou grise. On vantoit autrefois les vertus du sang de bou- quetin. VIT. Les BREBIS. ( Ovis.) Ont pour caractère des cornes anguleuses, ridées, se portant d’abord en arrière et en bas pour reve- nir en spirale. Elles n’ont ni barbe ni larmiers. Il faut observer que , tant dans l'espèce de la chèvre que dans celle de la brebis, plusieurs variétés man- -Quent de cornes. 1. La brebis ordinaire, Le belier et Le mouton. ( Ovis aries. ) Sont des animaux domestiques que l’homme a répandus par toute la terre, et dont la laine, le lait et la chair lui sont de la plus grande utilité. Indépendamment de la variété com- mune , qui elle-même diffère selon les provinces , on remarque comme les plus intéressantes : a.) Le mouton d'Espagne : à laine très-fine , crépuc ; à cornes contournées. On commence à l’introduire en France assez généralement. L 3 166 DES OM AUMMMUFEÈRES. b.) Le mouton d'Angleterre : sans cornes, à laine fine ; longue et droite. c.) Le mouton de Barbarie et d’ Arabie : à queue grasse et singulièrement épaisse. d.) Les différens moutons d'Afrique et des Indes : à poil court; à oreilles pendantes, etc. Toutes ces variétés paroïssent être des produits de la do- mesticité , et avoir pour souche commune /e mouflon (ovis ammon, L.): animal roussâtre , à grandes cornes recourbées en cercle, qui se trouve sur les montagnes d'Asie, de Crète, et même de Sardaigne. VIII. Les rœurs. ( Bos.) Les bœufs se distinguent des autres ruminans par leur taille courte et ramassée , leurs membres gros et robustes , la peau de leur cou pendante en fanon; sur-tout par leurs cornes dirigées de côté et en bas, et se relevant en demi-cercle. Les espèces en sont assez difliciles à caractériser. Les principales sont : 1. Le bœuf ordinaire , le taureau , la vache, le veau , La génisse. ( Bos raurus. L. ) Dont les cornes sont lisses | et moins portées en bas que dans les espèces suivantes. Chacun connoît les nombreuses utilités du bœuf pour l’homme. !1 est répandu par-tout : ses variétés sont moins considérables que celles des autres animaux domestiques , et ne tiennent guère qu'à la grandeur et à la couleur ; on doit cependant remarquer , Les grands bœufs de Suisse et d'Irlande; DES MAMMIFÉRES. 167 Les petits bœufs d'Écoffe. qui manquent quelquefois de cornes ; Les trés - perits bœufs des Indes ou zébus , qui ont sur les épaules une loupe de graisse, etc. Les variétés des bœufs viennent de L’aurochs (bos urus), espèce sauvage qui se trouve dans les forêts de Ia Pologne et du Nord, et qui ne diffère de nos bœufs qu’en ce qu'elle a le cou et les épaules garnis de longs poils ou de laine. Le bison de l'Amérique septentrionale .( bos bison ), qui a une bosse sur les épaules, et toute la partie antérieure couverte d’une très-longue laine , pourroit bien n'être aussi qu’une variété de climat de laurochs. 2, Le bufle. ( Bos bubalus. L. ) Est plus fort et plus méchant que le bœuf ; neanmoins il est domestique en Grèce et en Italie, où il paroît être venu des Indes, car les anciens ne le connoissoient pas. On le conduit au moyen d'un anneau de fér qu’on lui passe dans la cloison des narines. Ses cornes se portent sur les côtés et en bas , et ont une vive arête en avant. Leur surface est sillon- née en travers. Le bufle est d’un brun-noirâtre ; il aime les marécages. 3. Le bufle du Cap. ( Bos caffer.) À ses cornes extrêmement larges à leur base, et s’y touchant Vuze l’autre ; elles deviennent d’un volume énorme. Par contre, sa tête est moins large que celle du bufe commun. C’est un animal très-féroce , et dangereux pour ceux qui voyagent dans les forêts de la Cafrerie. Cependant les Cafres et les Hottentots font apprivoisé et en ont de nombreux troupeaux. 4. Le bufle à queue de cheval, ou vache grognante de Tar= rarie. ( Bos grunniens. L. ) Habite dans les montagnes du Thibet, et est domestique L 4 168 DES MAMMIFÉRES. dans la Tartarie , l’Inde et la Perse. I1 a le poil long et pen- dant , et la queue entièrement garnie de longs crins comme celle du cheval. Elle est le plus souvent d’une belle couleur blanche , et devient alors un objet de commerce pour ces peuples. OO EG UE OS ES SU OR que à Des mamnufères a un seul sabot , ou des SOLIPÈDES. CES animaux se ressemblent tellement, qu'ils ne peuvent former qu'an seul genre , auquel on a donné le nom de cheval. { Equus. ) Is n’ont: qu'un doigt à chaque pied, enveloppé dans un large sabot. Leurs incisives sont au nombre de six à chaque mâchoire : 1l y a deux canines. Les molaires sont à couronnes plates, comme dans tous les animaux herbivores. L'estomac est petit et a au cardra une valvule qui em- pêche tout vomissement ; les intestins, et sur- tout le cœcum , sont fort amples. Il n’y a point de vésicule du fiel. Les espèces sont : 1. Le cheval. (Equus caballus. ) Ce noble compagnon de l’homme à la guezre, à la chasse, DES: MAMMIFÈRES. . 169 dans les travaux de l’agriculture et du commerce, est le plus précieux et le mieux soigné de tous les animaux domestiques- Quelque importantes que soient les nuances qui en distinguent les différentes variétés, elles ne sont pas très-sensibles pour le naturaliste. On regarde comme les principales : a.) L'arabe, le barbe et l’andalous , l’angloïs , descendu des deux premiers, etc., chevaux fins, principalement utiles pour la course. b.) Lé frison : à grosses jambes , bon pour les travaux lourds. c.) Les normands, limousins , holsténois , napolitains , etc. qui tiennent le milieu entre ces deux extrêmes. d.) Les chevaux suédois et norvégiens : remarquables par leur petitesse. On trouve en Tartarie des chevaux redevenus sauvages. Ils y vivent en grandes troupes sous la conduite de quelqu'un des mâles les plus forts. Ils sont très-difficiles à domter , même lorsqu'on les prend jeunes. Les chevaux ont été transportés en } Amérique par les Européens, et y ont beaucoup multiplié. Le caractère distinctif de cette espèce est d’avoir la queue en- tiérement revêtue de longs crins. 2. l'âne. ( Equus asinus.) Plus petit, plus foible que le cheval, est aussi plus facile à nourrir et moins sujet aux maladies. On le distingue à ses longues oreilles , à sa queue garnie de crins seulement vers Vextrémité , et a la croix noire qu’il a sur le dos. L’äne sauvage habite dans la haute Tartarte. Le fond de sa couleur est rous- sâtre. Le produit de Fäne et de la jument se nomme muler; celui du cheval avec lânesse, hardeau. On emploie sur-tout le premier, qui réunit les bonnes qualités des espèces dont il descend. Ces races mélangées sont ordinairement stériles, 170 DES MAMMIFÉRES. 3. Le zèbre. (Equus zebra.) Est un animal d'Afrique , qui a la forme du cheval, la gran- deur et une queue semblable à celle de l'âne, et le pelage rayé \ transversalement de blanc et de noir. 4. Le couagga. ( Equus quagga.) Est semblable au Zèbre ; mais à fond du poil brun, et n’a de raies que sur le cou et la partie antérieure du corps. Il est aussi d'Afrique. CEROART CR ER TE Des mammifères AMPHIBIES. APRÈS avoir considéré les différens genres e mammifères terrestres, ou de véritables quadrupèdes , nous allons en voir quelques-uns, dont les pieds sont trop raccourcis pour qu'ils puissent marcher aisément, mais qui ont le corps alongé , finissant en pointe, et les doigts réunis par des membranes, en forte qu’ils na- gent avec presque autant de facilité que les poissons. Îls peuvent aussi plonger très- long- temps : aussi passent-ils la plus grande parte de leur vie dans la mer; et lorsqu'ils viennent ramper à terre , ils ne s’écartent pas du rivage. DES MAMMIFÈRES. 171 J. Les PHOQUES. ( Phoca.) Leur place naturelle seroit près des carnassiers ; car ils en ont la tête, les dents, les intestins , et ils se nourrissent également de chair. Il y en a même une espèce qui se rapproche tellement des loutres, que plusieurs l'ont placée dans ce genre. Les pieds des phoques sont raccourcis , et leurs doigts réunis en forme de nageoires. Leurs hanches sont si étroites , que leur abdomen finit en pointe. Les pieds de derrière sont étendus dans la même direc- tion , et renrésentent une espèce de nageoiïre hori- zontale , fendue, au milieu de laquelle est la queue. Il y a six incisives en haut , quatre en bas, des canines longues et pointues, et de vraies molaires de carnassiers. On trouve des phoques dans toutes les mers. Leurs principales espèces sont : 1, Le phoque dncriniére , ou lion marin. ( Phocu jubata. L. Dont le cou est revêtu d’une crinière assez longue. Il se 8 trouve dans le nord de la mer Pacifique. 2. Le phoque à crête, ( Phoca feonina. ) Appelé aussi pr quelques-uns /ion marin. Le mâle a sur l4 lèvre supérieure un morceau de chair en forme de crête. On le trouve vers les côtés occidentales de PAmérique , sur-tout vers l’isle de Juan-Fernandès. 3. Le phoque commun. ( Phoca vitulina. ) Vulgairement veu Marin. Brun , sans oreilles externes et sans crinière ; c’est l’espèce la 173 DES MAMMIFÉÈRES. plus répandue. On la trouve dans toutes les mers. Elle est sus- ceptible de s’apprivoiser. IL Les morses. ( Trichecus. L.) L'animal connu des matelots sous le nom de vache marine , ou de bete à la grande dent, a le port extérieur des phoques ; mais il lui sort de la mächoire supérieure deux énormes canines dont chacune pèse souvent jusqu'à trente livres, ét a plus d’un pied de longueur. Elles sont dirigées en bas. La grandeur nécessaire aux alvéoles dans les- quelles elles sont implantées fait que les narines sont fort élevées au-dessus de la bouche. Il y a entre ces défenses deux petites incisives ; mais la mâchoire inférieure manque d'incisives et de ca- nines. | 1. Le morse. ( Trichecus rosmarus. ) Habite les mers du nord. On dit qu’il ne se nourrit que de plantes marines et de coquillages. On emploie son cuir pour faire des soupentes de carrosses. 2. Le dugong. ( Trichecus dugong. ) Est un animal peu connu de la mer des Indes, qui devroit peut-être faire un genre à part; il a aussi deux défenses qui lui sortent de la bouche , mais droites et courtes; ses alvéoles sont encore plus longues , en sorte que ses narines regardent tout-à-fait le ciel ; il a en haut quatre molaires , en bas trois, mais nulle incisive. On dit que sa chair a le goût de celle du bœuf. DÉS MAMMIFÉÈÉRES. 173 11 faut certainement séparer de ce genre, 3. LE LAMANTIN. ( Trichecus manstus. ) Qui na ni incisives ni canines, mais seulement une longue rangée de molaires semblables à celles des ruminans. Ses deux mâchoires sont applaties horizontalement, et ses narines regar- dent le ciel. Ses pieds de derrière et sa queue sont réunis sous la peau en une seule nageoire, et on ne s’apperçoit de leur existence que dans le squélette. Son estomac est divisé par des étranglemens. Il ne vit que de végétaux, et vient souvent paître sur le rivage. ©n dit même que les Américains Papprivoisent, et qu'il prend plaisir au son des instrumens ; en sorte que c’est probablement à lui qu'il faut rapporter ce que les anciens disoient de l'attachement du dauphin pour Phomme , et de son amour pour la musique. Le /amantin de la zone torride, qui est velu , avec quatre doigts et des ongles, paroît être d’une espèce différente de celui du nord, qui est sans poils, et n’a ni doigts distincts, ni ongles. CHAPITRE KL Des mammifères CÉTACÉS. LE Jamantin a les pieds de derrière et la queue soudés en une nageoire unique. Les cétacés n’ontspas même ces pieds , et mont qu'un léger vestise de bassin , consistant en eux petits os placés dans les chars à des gine de la queue. Leurs vertèbres lombaires Finn 174 DES MAMMIFÉRES. une suite non interrompue qui se termine par une nageoïiremembraneuse et horizontale, maïs leurs nageoires de devant ont à l'intérieur les mêmes paities que l'extrémité antérieure des autres mammifères. La tête des :cétacés est encore plus applatie par-devant , et leurs mâchoires encore plus alongées que celles du lamantin. Leurs narines regardent en haut, plus où moins directement selon les espèces : elles ont reçu le nom d'évents, parce que les cétacés en font fouvent jaillir de l’eau à une hauteur assez considérable. Il n’y a qu'une espèce qui ait des dents qu'on puisse appeler , à cause de leur position , des incisives : les autres n’ont que des molaires, ou sont entié- rement privées de dents. Les cétacés sont sans poil. Un lard huïleux double leur peau en dessous. Îls ont les yeux petits ; point de cou distinct, ni de conque de loreille, mais seu- lement un très-petit trou auditif. Indépendam- ment des deux nageoires antérieures et de celle de la queue, il y en a le. plus souvent une verticale sur le dos. | Les genres des cétacés sont : DES MAMMIFÉÈRES. 17$ Ï. ZEes pauPuains. ( Delphinus. ) Leurs mâchoires sont alongées, et garnies l’une et l’autre d’une rangée de dents coniques. Leurs na- rines ou évents traversent verticalement la mi- choire supérieure, et ne forment au dehors qu'une seule ouverture en croissant. Les yeux sont près de l'angle de la bouche. 1. Le marsouin. ( Delphinus phocæna. ) À corps alongé ; à museau obtus. De sept à huit pieds de long. Il habite en troupe nombreuse dans les mers du nord. 2. Le dauphin. ( Delphinus delphis.) À corps épais; à museau arrondi, mais terminé par un bec plat et pointu qui lui est comme ajouté ; à dents très-pointues. I se trouve dans toutes les mers, et se fait remarquer par la célérité avec laquelle il nage. Sa plus grande longueur est à peu prés de dix pieds. Ces deux animaux se nourrissent de poissons. 3. L’orque. ( Delphinus orca. ) À museau festonné en dessus ; à dents obtuses ; long d’environ vingt pieds. Il fait une guerre continuelle avec Îes phoques, et attaque même des baleines. IL Les cacHA4LOTS. ( Physeter. ) Leur tête seule fait la moitié ou le tiers de la longueur du corps. La mâchoire supérieure est ex- cessivement large et haute , et n’a d'orainaire que de très-petites dents recouvertes par la gencive. La mâchoire inférieure au contraire est longue et 176 DES MAMMIFÈRES, étroite ; elle entre dans un sillon de la supérieure , et est garnie de grosses dents coniques à pointe émous- sée. Les narines percent obliquement en avant et s'ouvrent sur le bout du museau. Cette vaste épaisseur n’est pas toute osseuse ; elle n'est revêtue supé- rieurement que de cartilages , et contient dans de grandes cavités une substance particulière qui fige et se crystallise en refroidissant , et qui est connue, dans le commerce et dans les arts, sous le nom de blanc de baleine , ou de sperma ceti. La place du cerveau , ou la cavité du crâne, est extrêmement petite pour une si énorme tête. 1. Le cachalot à grosse tête. ( Physeter macrocephalus.) (1) Les dents droîtes et pointues ; une grosse tubérosité sur le dos , au lieu de nageoire dorsale. Il est long depuis quarante > 8 8 q jusqu’à soixante pieds. Sa tête en fait seule plus de la moïtié, L'ambre gris se trouve dans son intérieur, en boules plus ou : ÿ , - Hd À Æ moins grosses. Quelques-uns prétendent que ce sont ses excré- mens , durcis par quelque maladie ; d’autres que c’est un sédi- mert de son urine. Il se trouve sur-tout dans les mers des pays ch:uds. 2. Le très-grand cacha'ot. ( Physeter maximus. ) (2) A dents courbes et obtuses. Une fausse nageoire sur le dos. Long de soixante-dix à quatre-vingts pieds, et fort épais à pro- portion. La tête ne fait guère que le tiers de cette longueur. Denprrescert re ee es | (x) Le cachalot trurpo. Bonnaterre, Encycl. , planches de s cétacés, pl. 8, f. 1 ' (2) Idem , ibid. , pl. 7, fig. 2. Il DES MAMMIFÈRES. 177 Ï1 habite de préférence dans les mers du nord, et se nouirit de chiens de mer et d’autres grands poissons. III. Les gAr=rINES. ( Balæna.) N'ont point de dents, mais des lames triangu- laires d’une substance fibreuse qui a la dureté et lélasticité de la corne, implantées verticalement dans le palais, et serrées parallélement les unes aux autres. Leur bord libre a ses fibres efñlées ,: et servant à embarrasser et retenir les petits ani- maux dont les baleines se nourrissent. On nomme ces lames fanons. Ce sont elles qui fournissent la baleine du commerce. La forme des baleines est, au reste, assez semblable à celle des cachalots, sur tout par la grosseur de la tête et la grandeur énorme de la gueule. Leurs évents s'ouvrent sur le milieu de la tête. ” 1. La baleine franche, ( Balæna mysticetus. L.) Est le plus grand des animaux connus. On en prenoit autre- fois de cent vingt pieds de longueur, mais aujourd’hui on n’en voit guère qui en aient plus de quatre-vingts. Sa tête fait le tiers de cette longueur. La bouche contient de cinq à six cents fanons. T’animal entier pèse plus de trois cents milliers. Les nations européennes envoient tous les ans plus de trois cents Vaisseaux dans les mers du nord à la pêche de la baleines ‘qui a sur-tout pour objet l’huile que le lard de ce cétacé fournit, On y alloit dès le douzième siècie. n'y a point de nagcoire sur le dos. Les deux évents sont très-distincts. Cet énorme animal né se nourrit que de petits mollusques ; M 178 DÉS MAMMIFÉRES. qui sont à la vérité excessivement abondans dans les mers qu’il habite. 2, Le gibbar. ( Balæna physalus. ) Est aussi long que la baleine | maïs moins gross a moins de lard ; des fanons noueux et plus courts. Il porte une nageoire dorsale. IV. Le NArr AI. ( Monodon.) Est un cétacé qui n’a pour toutes dents que deux défenses entièrement droites, souvent de dix à douze pieds de longueur , sortant directement de l'extrémité de la mâchoire supérieure. Ce sont elles qu'on nomme vulgairement cornes de licorne. Leur substance est plus dure que l'ivoire, et leur surface marquée de sillons spiraux. Il n'y a guère que les Jeunes narvals qui les aient toutes deux : les adultes en perdent presque toujours une. La tête de cet ani- mal est moins grosse à proportion que celle des deux genres précédens. Îl nage avec une extrême vitesse, et enfonce quelquefois sa défense dans la quille des navires. Les pêcheurs racontent qu'il est l'ennemi naturel de la baleine , et qu'il l'attaque sitôt qu'il lapperçoit. L'organisation interne des cétacés est assez différente d2 celle des autres mammifères. Leur Jarynx est élevé comme une pyramide dans les arrière-narines. Leurs évents servent à les débarrasser de l’eau qui pénètre dans leur DES MAMMIFÈRES. 179 gosier chaque fois qu'ils veulent avaler leur proie; 1ls poussent cette eau dansles narines:elle se rend dans deux poches membraneuses, situées au-dessus, d’oùelle est chassée en jets par la com- pression subite de certains muscles. Ce passage de l’eau rendoit l'organe de l’odorat impossible à exercer dans la cavité même des narines 5 aussi leur membrane interne est sèche et mince, et le nerf olfactif manque à plusieurs cétacés. Ïs ne paroissent point non plus avoir de voix. Leur estomac consiste en plusieurs poches diffé- rentes en figure et en structure interne : il en est qui en ont jusqu'à cinq. Les mamelles des femelles sont placées à l'origine de la queue, T'AACBERP ECAU ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE D'ETS TT A IN AMNECAT OUR LIVRE TROISIÈME. DES OTSE AUS CHR P ET RME RP Re EM RER. De l’organisation des oiseaux et de leur division. SANTE 68 Les organes vitaux des oiseaux ont beau- coup de rapport avec ceux des mammifères. Leur cœur est composé de même de deux ventricules et de deux oreillettes, ec il y a un système d’artères et de veines pour la respi- ME SO ABTELUX 191 ration égal à celui qui sert à nourrir tout le corps, en sorte que le sang y subit de même une double circulation. Les poumons sont simples, entiers , attachés fixement aux côtes et à l’épine du dos, et non enveloppés dans la plèvre. Au contraire, ils sont percés de trous qui permettent à lair de se répandre dans toutes les parties du corps, même dans les cavités des os, mais principalement dans de grands sacs placés dans la poitrine etle bas ventre , par le moyen desquels loiseau peut s’enfler considérablement ; ce qui facilite son vel, et produit ce grand volume de voix qui nous étonne dans beaucoup d’espèces. Les anneaux de la trachée artère sont entiers: Le larynx supérieur n’a point d’épiglotte , et a une glotte osseuse qui ne peut que s’élargir et se rétrécir. Les bronches ont, par contre, leurs anneaux , membraneux du côté interne; et les premiers de ces anneaux ont des confi- gurations et des muscles très-variés selon les espèces, et forment le larynx inferieur, qui con- tribue autant et'plus que l’autre aux modifca- tions de la voix. Les oiseaux n’ont point de diaphragme: mais M 3 182 D'ENSI DO ASE AU 2 leurs côtes ont une articulation dans leur milieu , qui, ense fléchissant et en s'étendant, fait varier la capacité de la poitrine. $. 2. Tout le squélette des oiseaux est évidem- ment approprié au vol. L’épine du dos est immo- bile; par contre , le cou est trés-flexible et très- long. La tète est petite, et pointue pour mieux fendre Pair. Le sternum est en forme de grand bouclier, et a au milieu une lame longitudi- nale , qui représente la carène ou la quille d'un vaisseau, et fournit aux muscles de l'aile des attaches plus étendues. L’aile est formée d’os analogues à ceux des bras des mammifères. Entre les clavicules est un os particulier en forme de V , nommé fourchette , qui tient par son élasticité les épaules écartées. La main est alongée, et il n'y a que trois doigts en comptant le pouce, qui est visible au dehors , et porte quelques pennes nommées /l’arle bä- tarde. D'autres pennes bien plus grandes sont rangées tout le long de l'avant - bras et de la main , jusqu’au bout du grand doigt: on nomme celles de lavant-bras pennes secondaires ; elles varient pour le nombre : les autres, pennes pri- M ; DE 9 O/TIISVE A U x 183 maires ; il y en a toujours dix. Le petit doigt n’est visible que dans le squélette. Le bassin des oiseaux forme en dessus un autre grand bouclier, et ne se ferme point par-dessous. Le coccyx, composé de vertèbres larges et plates, porte à son extrémité les pennes de la queue, ordinairement au nombre de douze ou de qua- torze , quelquefois de dix-huit’: elles servent, en s'étalant , à soutenir l'oiseau dans le vol. Les pieds des oiseaux sont composés d’un fémur, et d’un tibia, sur le bord externe du- quel est un rudiment de péroné. Le ralon et le coude - pied sont représentés par un seul os long, nommé sarse , terminé par en bas en autant de poulies qu'il y a de doigts. Ceux- ci font ordinairement au nombre de quatre, trois devant, etun derrière, qu’on appelle pouce. Tous les quatre sont dirigés en avant dans les martinets. Il y en a deux devant, deux der- rire, dans les oiseaux grimpeurs ; trois devant, aucun derrière, dans d’autres ; et deux seule- ment dans lautruche. Ces doigts sont réunis par des membranes dans les oiseaux nageurs, et soudés en païtie dans d’autres. Ils sont tou- jours armés d'ongles plus ou moins forts. Le M 4 184 DES OMWSE AUX: nombre de leurs articulations va en augmen- tant, à commencer du pouce qui n’en a que deux, au doigt externe qui en a cinq. $. 3. Les plumes qui recouvrent le corps des oiseaux sont, comme les pennes , composées d'une tige creuse à sa base, er de barbes, qui elles-mêmes en portent de plus petites. Elles diffèrent beaucoup entre elles par leur forme totale , et la force ou le tissu de leurs barbes. Le toucher doit être foible dans toutes les parties qui en sont garnies ; et comme le bec est corné et insensible, et que les doigts sont revêtus d'écailles en dessus et d’une peau cal- leuse en dessous, ce sens doit être peu efficace dans les oiseaux. Leur goût ne peut pas être très-parfait non plus ; car leur langue , soutenue en dedans par un os, est ordinairement revêtue d’une peau très-dure, et toute la bouche est presque calleuse. . Par contre, leurs trois autres sens sont fort dé- veloppés. Leur œil est grand , pourvu des mêmes parties que dans les mammifères, et ayant en outre une membrane qui va de l’entrée du nerf optique vers le crystallin, est plissée et sem- MES US E AUX: 185 blable à un peigae, de forme rhomboïdale, et d’un noir foncé : on en ignore l'usage. Le globe de l’œil est renforcé par-devant d’un cercle de pièces osseuses. Outre les deux paupières ordi- naires , il y en a une troisième demi-transpa- rente , qui garantit l'œil de l'éclat d’une trop forte lumière. Leur oreille n’a point de conque externe ; il n'y a pour tout osselet qu’une plaque portée sur un petit pédicule, ét fermant la fenêtre ovale ; le limacon est remplacé par un organe à deux loges, simplement conique , un peu arqué , et non spiral; la caisse du tympan communique avec des cellules qui s'étendent dans toute l'épaisseur du crâne. L'organe de l’odorat est placé dans la base du bec. Les narines sont tantôt nues, tantôt recouvertes de plumes, ou d’une petite écaille, ou d’un couvercle charnu. Le cerveau des oiseaux est grand à pro- portion de leur corps. Il ny a ni corps calleux, ni voûte , ni tubercules quadrijumeaux. $. 4. Les oiseaux n’ont ni lèvres ni dents, mais un bec garm de corne dont les deux man- 186 DIE SO ES À ASTÈR: dibules sont mobiles, et dont la forme varie à l'infini, selon l'espèce de nourriture que chaque espèce prend. L’estomac de la plupart est double ; savoir, un jabot dont les parois sont garnies d’une multi- tude de glandes dont la liqueur humecte les ali- mens, et-un geszer revêtu de muscles très-épais et très-forts et garni en dedans d’une veloutée coriace ; 1lexerce sur lesalimens une forte action mécanique. Les oiseaux qui ne vivent que de chair ou de poissons ou de vers n’ont qu'un sac membraneux analogue à lestomac des mammifères. Les intestins sont plus ou moins longs. Il y a ordinairement deux cœcums, pla- cés vis-à-vis l’un de lautre. Le foie ne-se divise qu'en deux lobes. Le pancréas est très-grand , et a plusieurs conduits qui s’insèrent en a points distincts. La rate est globuleuse, placée au centre du mésentère, et fort petite. Il n’y a point de glandes mésentériques. Les urerères se portent directement à l'anus, n’y ayant point de vessie. | $. 5. Les testicules des mâles sont dans l'in- térieur sur les reins ; au même lieu est l'ovaire DES OT SE AUUIXE 187 dans les femelles. Les œufs sy développent jusqu'à un certain point; puis ils descendent le long d’un canal tortueux nommé oviductus , dans le haut duquel ils sont enveloppés par le blanc ; leur coque ne se forme que dans le bas de ce canal. Après avoir été pondus, ils ont besoin d’être couvés pendant un certain temps. La chaleur douce que produit cette action dé- veloppe l'embryon, qui se nourrit en absorbant le jaune par les veines ombilicales, et qui finit par fendre l’œuf au moyen d’un petit tuber- cule qu'il a au bout du bec, et qui tombe peu de jours après sa naissance. Tout le monde connoit l’art avec lequel les oiseaux construisent leur nid, et le soin avec lequel iis élèvent leurs petits jusqu’à ce qu'ils soient en état de voler. $. 6. Les oiseaux sont difficiles à caracté- riser , à cause des grandes différences que l’âge et le sexe mettent dans leur plumage. Il nest pas aisé non plus de les diviser en ordres et en genres pourvus de caractères biéfñ déter- minés , parce que leurs formes passent de l'une A] a # à l'autre par des nuances sraduées. On peut 188 DES O OS Et ANUNX cependant en bien reconnoître certaines fa- milles, telles que, 1°. Les oiseaux nageurs , qui ont les doigts de pieds réunis par des membranes, ou éjbee et applatis en manière de rames : ils passent leur vie sur les eaux. | 2°. Les oiseaux de rivage , qui ont les tarses élevés, les jambes nues par en‘bas, les deux doigts externes réunis à leur base par une membrane : ils ne nagent point, mais entrent dans l’eau et dans les marécages pour y pé- cher. 3°. Les oiseaux de proie , à bec crochu , dont la pointe aiguë se recourbe en bas : ils ont les pieds courts et les doigts armés d'ongles très-forts. 4°. Les gallinacés , ou oiseaux pesans, à bec convexe en dessus, à mandibule supé- rieure comme voütée; à doigts de devant réunis à leur base seulement par une courte membrane : ils volent peu, et vivent sut-tout de grains °. Les oiseaux grimpeurs , dont les pieds ont deux doigts en avant et deux en arrière : BUE SN OMITS EE AUX. 189 ils grimpent lentement sur les troncs d’arbres pour y chercher des fruits ou des insectes. 6°. Après avoir séparé ces cinq familles, 1l nous reste encore beaucoup d'oiseaux à crois doigts devant, et un seul derrière , dont les doigts externes sont unis par la première pha- lange seulement, ou quelquefois dans presque toute leur longueur. Quoique leurs formes, sur-tout celles de ldur bec, soient trés-variées , on ne peut cependant établir entre eux aucune limite bien fixe , et nous les présenterons tous en un seul ordre, en cherchant cependant à les répartir dans certaines subdivisions ; ce sont nos passereaux. CHER AU PAT ORLENNT'E Des oiseaux de proie. ( ACCIPITRES. Lin.) Linné les divise en trois genres. L Les raurours. (Vultur.) . Ïls ont le bec droit, et crochu à son extrémité seulement ; les ongles peu courbés; la tête et une 190 D'ES) OATISIE AUX partie du cou dénuées de plumes, mais se retirant dans une espèce de collier formé au bas du cou par des plumes plus longues que les autres : ce sont des oiseaux qui vivent des charognes les plus in- fectes, et qui sont, à cause de cela, très - respectés par les habitans des pays chauds, dont ils éloignent la corruption. Ils font leur retraite dans les rochers les plus escarpés : les espèces n'en sont pas toutes bien connues. ; 1: Le vautour fauve. (0W. fulvus.) D'un gris roussâtre en dessus et en dessous ; le cou revêtu d’un duvet blanchâtre ; les pennes des ailes et de la queue brunes ; le bec et les pieds plombés. C'est un oiseau sale*et dégoûtant, qui ne se trouve que sur nos plus hautes montagnes, et encore assez rarement. 2. Le vautour brun. ( W. cinereus. ) D'un brun noirâtre. Le collier remonte obliquement jusque vers l’occiput comme un capuchon. Sur le derrière de la tête ést une petite houppe de plumes. 3. Le petit vautour. ( VW. percnopterus.) Le mâle a tout le plumage blanc, excepté les pennes des ailes qui sont noirâtres. Ce qui est blanc dans le mâle est brun dans la femelle. Il n’y a de nud que le sommet de la tête, les joues et la gorge, et une tache sur la poitrine. Il rend les plus grands services à l’'Ecypte, en dévorant les ca- davres que le Nil laisse en se retirant. Parmi les espèces étrangères, on peut remarquer : 4. Le roi des vautours. ( V. papa.) Qui se distingue par les rides de la partie nue de sa tête ; MU s OISE AU x. 191 et par une grosse caroncule sur la base du bec. La peau en est colorée d’un rouge et d’un bleu vif. Le plumage varie du fauve au noir. 11 n’habite qu’en Amérique, où il détruit beau- coup de reptiles. 5. Le condor. (W. gryphus.) Espèce de vautour qui se trouve principalement dans les montagnes du Pérou, et qui est célèbre depuis long-temps par son énorme grandeur, ayant , à ce qu'on dit, de quinze à dix- huit pieds d’enverjure, enlevant aisément des moutons, et attaquant même des cerfs et des bœufs ; mais il n’a point encore été décrit avec assez d’exactitude. Quelques-uns lui attribuent un plumage brun, et une tête revêtue de duvet ; d’autres une crête charnue sur le front, et un plumage noir et blanc. LES GRIFFONS, ( GYPAETOS. Storr.) Que Linné rangeoit parmi les vautours, et que Gmelin place parmi les faucons, pourroïent faire un genre distinct des uns et des autres. Ils ont la tête revêtue de plumes, le bec alongé, droit, crochu et renflé au bout; les narines recouvertes de soies roides, dirigées en avant, et un pinceau de soies pareilles formant une barbe sous le bec ; les tarses très-courts , emplu- més ; les doigts et les ongles médiocres. Ce sont de très-srands oiseaux, à vol très-étendu. 5. Le læmmer-geyer, ou vautour des agneaux. ( Wiliur bar- batus. ) Le plus grand oiseau de proie d'Europe, surpassant même l'orfraie et le grand aigle. Il fait son séjour dans les plus hautes Alpes, enlève des moutons, des enfans , attaque même des hommes. La tête , le cou, etle dessous du corps, sont d’un blanc roussâtre ou grisâtre ; le tour des yeux et une ligne autour de la tête noirs, le dos et les ailes noirâtres, avec une ligne blanche sur chaque plume, les pieds bleus. 192 DES 10)1 SE AUX, IL. Les FAucONs. ( Falco.) Ce nom a été étendu à tous les oiseaux de proie diurnes qui ont la tête couverte de plumes, et Ja base du bec enduite d'une peau molle nommée cire, dans laquelle sont percées les narines. Leurs doigts sont nuds, armés d'ongles très-crochus; les deux externes sont unis à leur base par une courte membrane. Leur tête plate en dessus, leurs yeux grands , enfoncés sous un sourcil proéminent, leur donnent unephysionomie particulière. La plupart des espèces se nourrissent de proie vivante, plus ou moins considérable , selon leurs forces. Les mâles portent le nom de tiercelets, parce qu'ils sont d'un tiers plus petits que les femelles. Ce genre comprend deux grandes divisions, dont la première renferme plusieurs petites tribus. A. Les oiseaux de proie ignobles , c’est-i-dire, qu'on ne peut les employer à la fauconnerie. Ïls ont la premiere penne de l'aile très-courte, et la quatrième ordinairement plus longue que toutes les autres, en sorte que l'aile étendue a sa pointe tronquée ; leur bec n’a point de dentelure aux côtés. a.) LES AIGLES : à bec fort, droit, crochu à son extrémité seulement. Ce sous-genre comprend : 10. Les aigles proprement dits. À très-longues ailes , à tarses courts et gros , emplumés jus- qu'aux doigts. Ce sont ces oïseaux célèbres de tous les temps par leur courage et la puissance de leur vol. 1. Le grand aigle. (Falco chrysaëros.) Brun fauve ; dessus de Ja tête et du cou fauve clair; queue noire DrEs, © i 5 ALU. X: 193 noïrâtre , rayée légèrement de cendré; sept pieds de vol. Il se tient dans les Alpes, etc. 2, L'’aigle commun. ( Falco fulvus.) Brun, le dessus de la tête et du cou fauve clair ; queue Elanche , à tiers inférieur noir ; les pennes des ailes, blanches à leur base du côté interne; six pieds de vol. On le trouve dans tout l’ancien monde ; il niche sur les hautes montagnes On peut lui apprendre à chasser les lièvres, les renards , et même les loups. 2°, Les aïgles pécheurs. À trèslongues ailes, à tarses gros et courts, empênnés jus= qu’au milieu. 3, L'orfraie, ou grand aigle de mer. ( Falco ossifragus.) Brun clair ; une tache brun foncé sur chaque plume; les pennes noirâtres; grand comme le grand aigle. Il se tient aux bords de la mer, et vit surtout de poissons. 4. Le balbusard. ( Falco haliætus.) Latète, le cou, et le dessous du corps, blanchâtres ; le dos, les ailes, et une bande à chaque côté du cou, brun foncé; les pieds tantôt bleus, tantôt jaunes. Il est beaucoup plus petit que les précédens, et pêche en eau douce. On le trouve au bord des étangs , etc. 5, Le pygargue, où aigle à queue blanche. ( Falco albicilla.) Plumage brun, mêlé de gris, plus pâle sur la tête ; la queue entière d’un blanc pur; le bec et les pieds d’un jaune pâle. Grandeur de l’orfraie. Il se tient dans les forêts de sapins du nord ; attaque les cochons , les moutons, et prend souvent au balbusard les poissons qu’il vient de pêcher, Ÿ 194 D'EVS OBS E AUX 3°. Les aiglons, À ailes courtes ; à tarses élevés, emplumés jusqu'aux doigts. 4°. Les aigles-autours, À aïîles courtes ; à tarses élevés, nuds. Ces deux tribus n’ont que. des espèces étrangères. b.) LES AUTOURS et ÉPERVIERS : A bec courbe dès sa base, à tarses élevés; à aïles bien plus courtes que la queue. 6. L’autour ordinaire, ( Falco palumbarius. ) Brun noirâtre en dessus, en dessous blanc, rayé en travers de brun; le sourcil blanc , la cire brune. Dans Ia jeunesse les taches du ventre sont longitudinales. Cet oïseau a un pied et démi à deux pieds de longueur. Il fait grand tort aux poulaillers et aux colombiers. On l’emploie aussi à la chasse. 7. J'épervier. ( Falco nisus. ) Semblable à l’autour pour les couleurs, maïs beaucoup plus petit. Dans la jeunesse la poitrine a des taches rousses au lieu de lignes brunes, et le dos est mêlé de roux. c.) LES BUSES : à bec gros, courbé dès sa base ; à ailes très-longues. On les subdivise en 1°, Buses proprement dites : à tarses gros et courts. 8. La buse. ( Falco buteo. ) Brun foncé en dessus , blanchäâtre en dessous, avec des taches transverses brunes; la poitrine presque ent'èrement brune ; les cuisses rayées de brun et de roux. On trouve des individus plus ou moins mélangés de blanc, d’autres qui ont les tarses revêtus de plumes jusqu'aux doigts. La buse se tient dans les plaines, les lieux fertiles , n’attaque que les oiseaux foibles, et fait beaucoup de tort à nos basses-cours. DÉS VONGTE À 'U X 19$ &°, Busards : à tarses élevés et grêles. Ils se tiennent de préférence dans les lieux marécageux. o. La sous-buse, ( Falco pygargus. ) Brune én dessus, tachetée longitudinalement de brun et de fauve en dessous ; lé croupion blanc ; un collier de points fauves et bruns. 10. L'oiseau Saint-Martin, ( Falco cyaneus.) D'un cendré uniforme ; ventre , cuisses et croupion, blancs ÿ les pennes de l'aile noires. 11. Le busard. ( Falco ærüuginosus.) Prun: la tête , les joues et la poitrine , jaunâtres. Il niche ; ; J P } dans les marais, et est aussi avide de poisson que de gibier. Il fait une guerre cruelle,aux lapins, d.) LES MILANS : à bec peu alongé, crochu, très-mince ; à pieds courts et foibles. La foiblesse de leürs armes les rend les plus lâches des oiseaux de proie, 12. Le milan royal. (Falco milvus ) Fauve et brun, à tête blanchâtre , à queue rousse et fourchue, Cest un grand oïseau remarquable par la facilité de son vol, et l’aisance avec laquelle il se soutient en l'air sans changer de place. Il attaque guère que des reptiles. B.) Les oiseaux de proie nobles, qu’on emploie pour 1a chasse, à cause de leur courage, de leur docilité, et de a rapidité de leur vol. Ils ont la première penne de l'aile presque aussi longue que la deuxième, qui est la plus longue de toutes, Leur bec est courbé dès sa base : sa mandibule supérieurea, danspres que toutes les espèces, une forte dent de chaque côté, 13. Le faucon. ( Falco communis. ) Cest l'espèce Ja plus généralement employée : aussi a-t-eflé 2 196 D'ÉSNO SE AUX donné son nom à l'espèce de chasse où l’on emploie l'oiseau de proie. Elle habite dans toute l'Europe, et y niche dans les rochers les plus escarpés. Le faucon à pour caractères cons- tans , sa grandeur qui est,à peu près celle d'une poule, une forte dent au bec qui le distingue du gerfaut, et une grande tache brune sur la joue. Dans sa première jeunesse il est brun en dessus , varié de roux, blanchätre en dessous , avec des taches longitudinales brunes : avec l’âge , il devient en dessus d’un cendré noirâtre rayé de brun, et en dessous blanc, avec des taches transverses brunes, toujours plus petites et plus rares. Ses pieds sont jaunes ou verds ; cette dernière variété est la plus estimée. | 14. Le gerfaut. ( Faïco candicans. ) Surpasse beaucoup le faucon en grandeur et en force. C’est le plus cher et le plus estimé des oiseaux de chasse. Il ne rit que dans les pays septentrionaux. Il n’a presque point de dentelure au bec ; sa queue est fort longue à proportion du corps, et ses tarses très-courts. Les plus bruns ont le dessus du corps brun noirâtre , avec quelques points brun clair, et quelques rayures pareilles ; le dessous blanchâtre , tacheté de noirätre , et rayé sur les cuisses. Les autres varient à linfini par le plus ou moins de blanc qui se mêle à leur plumage, ei il yena de presque tout blancs. Les pieds varient du jaune au bleu. 15. Le hobereau. ( Falco subbuteo. ) Brun, sourcils blancs ; dessous du corps blanc, tacheté de brun; cuisses et ventre d’un roux plus ou moins vif, uniforme ; pieds jaunes. Il est moitié moindre que le faucon , auquel il ressemble beaucoup. Il chasse sur-tout aux alouettes. 16. La cresserelle. (Falco rinunculus. ) Rousse en dessus , avec de petites taches noires ; blanche en dessous , avec des taches longues, brunes : la tête -du mâle D'ers) OS (E APUTXx! 197 est cendrée. C’eft le plus commun des oiseaux de proie. Il attaque les petits oiseaux, les souris, etc. 17. L’émérillon. ( Falco æfalon. ) C’est le plus petit de nos oiseaux de proie, ne surpassant pas beaucoup une grive en grandeur. Néanmoins il est coura- geux et docile, et on l’emploie avec succès contre les caïlles et les alouettes. Il eft brun, varié de roux en dessus , blanc, à taches oblongues brunes en dessous, à cire et pieds jaunes. LELULES CHOUETTES, (Strix.i) On a étendu ce nom à tous les oiseaux de proie nocturnes. Ils ont le bec courbé dans toute sa lon- gueur; la tête grosse, applatie verticalement d'avant en arrière ; de grands yeux ronds , dirigés tous les deux en avant , et entourés d’un cercle de plumes fines et roïdes , ce qui leur donne une phy- sionomie très-extraordinaire. : Ce cercle recouvre l'énorme cavité de l'oreille, qui contourne entière- ment chaque côté de la tête. Leurs pieds sont couverts de petites plumes, même sur les doigts; le doigt externe peut être dirigé à volonté en avant ou en arrière. Ils sont blessés par le trop grand éclat de la lumière ; et lorsqu'on les expose au jour, ils demeurent immobiles , en faisant des gestes et des contorsions ridicules : tous les oiseaux viennent en troupe les insulter ; on se sert même d'eux ou de leur image pour attirer les petits oiseaux à la pipée. Leurs plumes sont si douces, qu'ils ne font aucun N 3 198 DhErS 4 Q 7%: SE A A vx: bruit en volant. Leurs ailes sont courtes, et leur vol foible. On les divise en a.) HIBOUX : qui ont la tête surmontée de deux aïigrettes de plumes. 1. Le grand-duc. ( Strix bubo.) Grand comme un dindon, roux , marqué de lignes longitu- dinales noires , traversées par d’autres plus petites. Il niche dans les roches , et donne la chasse aux lièvres, aux lapins , etc. Son cri est très-fort , Aou-hou. 2. Le hibou,ou moyen duc. (Strix otus. ) Jaunâtre , varié en dessus de gris et de noirâtre; les pennes pointillées de cendré ; les aigrettes à six plumes noires et jaunes. Il se trouve à peu près par-tout, niche sur les arbres, s’empare de nids étrangers, pond quatre œufs ; est grand comme une corneille. Il a un cri plaintif, coul, clou. 3, Le scops , ou petit duc. ( Strix scops.) Varié de gris, de brun et de noirâtre ; pieds tachetés de noi- râtre ; aigrette d’une seule plume ; taille d’un merle. Il chasse les mulots. b.) CHOUETTES proprement dites ; sans aïgrettes sur la tête. 4. La hulorte. ( Strix aluco.) Longue de quinze pouces. Iris des yeux brun ; dos brun foncé, tacheté de noirâtre et de blanchître ; dessous du corps blanchätre , avec des lignes brunes en travers et en long. Se tient dans les arbres creux ; chasse les petits oïseaux et les mulots ; crie comme le grand-duc. 5. Le chat-huant. (Srrix stridula. ) Long d'un pied, roussâtre, rayé et pointillé de brun; iris HAENSNOPLISCE LU x 199 bleuâtre. Vit dans les bois, dans les creux d'arbres; a un cri vif, cohd , cohô. 6. L’effraie, ( Strix flammea.) Longue d’un pied; le bec blanchâtre ; dos mêlé de cendré et de roussâtre , avec de ‘petites taches noires, et au milieu de chacune un point blanc ; ventre jaunâtre, quelquefois tacheté de brun; iris jaune doré. Niche dans les clochers , les tours, et autres bâtimens élevés ; a un cri rude , grei, grei, ou un souf- flement , che, chez, cheu. Cest la plus belle des chouettes, 7. La chouette, où grande chevèche. ( Srrix ulula. ) Longue de plus d’un pied ; le bec brun, jaunâtre, mélé de brun et de blanchâtre , par taches longues; iris jaune doré. Niche dans les rochers , les vieux murs. 8. La chevêche, ou petite chouette. ( Strix passerina. > OU P P Grande comme un merle; brune, à grandes taches blan- châtres arrondies sur la poitrine et les ailes ; iris jaune pâle. Se tient dans les masures ; crie, pou-pou, ou haime-haime. CRÉAS DST SES RUE DIT Des passereaux. ( PASSERES , et partie des picÆ de Linné.) | Nous comprenons sous ce titre non-seule- ment tous les petits oiseaux chanteurs et autres, mais encore tous ceux qui, n'ayant qu’un doigt N 4 200 Es MOPIUSCE A DIX en arrière, et sans ongles crochus, n’ont au- cune membrane entre les doigts de devant. La plupart ont les deux externes soudés en- semble jusqu’à la première articulation , et ils Je sont dans plusieurs jusqu’à leur extrémité. Ces oiseaux ont des formes et des mœurs fort diffé- rentes qui nous donnent lieu de les répartit dans plusieurs tüibus. À. À bec, dont la mandibule supérieure est échan- ei | crée vers le bout. I. Les PrES-GRIÈCHES. ( Lanius,) Ont le bec comprimé par les côtés, à mandibule supérieure, crochue vers le bout, et armée, de chaque côté, d'une petite dent. Ce sont des oiseaux cruels: qui poursuivent, les petits. oiseaux et les gros in- sectes , et que plusieurs ont rangés parmi les oiseaux de-proie- quoiqu'ils n'en aient ni le port ni Îles ongles. Ils combattent contre des oiseaux souvent bien plus gros qu'éux, et savent se faire craindre. même des oiseaux de proie. 1. La pie-grièche grise. ( Lanius excubiror. ) * Cendrée-bleuâtre en dessus, blanche en dessous ; une raie noire par l'œil; les pennes noires, avec des taches blanches, : Nithe sur les arbres les plus élevés ; vole en troupes, en zigzag et avec précipitation. 2. L’écorcheur. ( Lanius collurio.) Cendré sur la tête et le cou 3; fauve sur le dos ; ailes noires et L DE Si CISVÉ. & UÙ, X. 20T fauves, une raie par l'œil, et la queue, noires ; le dessous du corps blanchätre. 1 niche sur les arbres et les buissons. Lorsqu'il prend plusieurs oiseaux , il les fiche dans les épines pour jes retrouver au besoin. TI. Les copr- MOUCHES. (Muscicapa. ) Ont le bec applati horizontalement , pointu Ye mandibule supérieure, échancrée vers la pointe : la base en ‘est garnie de quelques poils roides, ou barbes.. Ils vivent d'insectes. On :peut les diviser en trois tribus, savoir : a: ) LES TIRANS : à bec alongé , très-fort , dont la mandibule supérieure a le dos arrondi. Ils égalent les pies-grièches en force , et sont d'Amérique. b.) LES MOUCHEROLLES : à bec entièrement applati, très large d’un côté à l'autre, et très-mince de bas en haut. Les pays chauds en produisent un grand nombre d'espèces, souvent pourvues' de couleurs agréables. Et c.) LES GOBE-MOUCHES proprement dits : à bec court, . . *] Jae dl . moins applati, dont la mandibule supérieure a sa coupe trian- gulaire. Ce n’est que de cette tribu que nous possédons quelques espèces, 1. Le gobe-mouche ordinaire. ( Muscicapa grisola.) Brun en dessus , blanchâtre en dessous ; poitrine ondée de brun pâle | pennes bordées de blanchâtre. Il ne vient chez nous qu'en été | comme tous les oiseaux qui vivent d'insectes ; niche en mousse sur les buissons; pond quatre ou cinq œufs tacheiés de roux. + . L . . 2, Le gobe-mouche à collier. ( Muscicapa atricapilla. ) Noir en dessus, blanc en dessous ; un point devant l'œil, un 2102 DIE USA: DO TNSNEN AUS collier aux côtés du cou, une grande tache sur l'aile, et les . pennes latérales de la queue, blanches. Tel est son plumage d'été : le reste du temps il est plus gris. Il niche dans les trous d'arbre. j III Zes merres. ( Turdus.) Ont le bec comprimé pe les côtés, légèrement arqué ; la mandibule supérieure à une petite échan- crure près de la pointe. On appelle GRIFES les espèces à plumage tacheté, ou gri- velé. Ce sont des oiseaux mélancoliques et solitaires, qui chantent agréablement, et vivent d'insectes et de fruits, sur-tout de baies, comme celles du gui, du gen'èvre , les raisins, etc. Elles arrivent dans notre pays vers l'automne, et vont passer Fhiver dans les climats mérid'onaux. Elles sont excellentes à manger. Les anciens les élevoient pour cet usage. 2. La grive proprement dite. ( Turdus musicus.) Brune en dessus ; des taches jaunes sur laile ; jaunâtre en dessous, avec des taches rondes et noires ; le dessous de l'aile jaune. 2. La drenne. ( Turdus viscivorus.) Brune en dessus ; blanchâtre , tachetée de noir en dessous. Elle dissémine la graine de gui, en la rendant entière après avoir digéré les baies. 3. Le mauvis. ( Turdus iliacus. ) Brun en dessus, blanchâtre en dessous ; poitrine variée de brun clair et de jaunâtre ; une ligne blanche sur l'œil, et une dessous ; le dessus de Paile roux. On a réservé le nom de MERLES aux espèces dont le plu mage est coloré par grandes masses, DNE SONT IS VE" U x. 203 4. Le merle ordinaire. ( Turdus merula.) Le mâle est d’un noir profond et uniforme , et a le bec jaune doré : la femelle est brun foncé , à poitrine d’un roux sombre , tachetée de brun , et a le bec brun. Cet oiseau est très-commun ; il ne voyage point, s’apprivoise aisément , et apprend à retenir des airs, et même à contrefaire la voix hu- maine. ; Parmi les espèces étrangères de ce genre, qui sont extrème- ment nombreuses , on peut remarquer sur-tout , 5. Le moqueur. ( Turdus polyglottus.) Oiseau d'Amérique , célèbre depuis long-temps par la facilité avec laquelle il imite le ramage de tous les autres oïseaux , au point que les sauvages le nomment oiseau à cent langues. Son chant propre est lui-même trés-agréable , et surpasse, au dire des voyageurs, celui du rossignol. Le moqueur est grand comme un mauvis, gris brun en dessus, à ailes et queue plus foncées ; blanchâtre en dessous , avec de légères grivelures sur la poitrine ; une ligne oblique blanche traverse l'aile ; la queue a une bordure de même couleur. L'Amérique produit un petit genre d'oiseaux nommés FOUR- MILIERS, qui ont le bec plus long et plus droit que les merles, avec des tarses plus hauts, une queue et des ailes bien plus courtes à proportion : ils tiennent le milieu entre les merles et les pies-grièches, ne se perchent point , et vivent de fourmis et de chermés, qui sont, comme on sait, extrêmement nombreuses dans ce pays-à. Leurs couleurs sont généralement brunes ; leur voix est souvent fort extraordinaire ; elle ressemble, dans quelques espèces , au son d’une cloche , etc. Les Indes ont aussi des oiseaux voisins des merles par le bec, à jambes hautes, à queue et ailes courtes, On les nomme 204 DE SU'OMTISSE AU X. BRÈFES. Leurs couleurs sont plus belles que celles des four- milliers. Leurs mœurs sont inconnues. IV. Les coTInNGASs. ( Ampelis.) nt le bec applati horizontalement à sa base; la mandibule supérieure lésèrement échancrée à sa pointe. Ce sont des oiseaux d'Amérique , dont le plumage brille des plus belles couleurs. Ils se tien- pent dans les lieux marécageux , et vivent d’in- sectes. On dit pourtant qu'ils font aussi des dégâts dans les rizières. | 1. Le cordon-bleu. ( Ampelis cotinga.) D'un bleu céleste éclatant , la gorge et la poitriné violettes, avec une ceinture du même bleu, et quelques taches aurore. La femelle manque de la ceinture et des taches. 2, L’ouette. ( Ampelis carnifèx.) D'un rouge vif en dessous; marron en dessus; une bande sur l'œil, et le bout des ailes et de la queue, noirs. 3. Le pompadour. ( Ampelis pompadora. ) D'un pourpre cramoisi ; les pennes des aïles blanches , ter- minées en brun ; les couvertures longues, courbes, à bout de la tige dénué de barbes. a L'Europe possède un oiseau très-voisin des cotingas. C’est :: 4. Le jaseur. ( Ampelis garrulus.) Brun roux ; une huppe de même couleur sur la tête ; la gorce, une ligne. par l'œil, et les pennes , noires; une bande blinche.sur l'aile, et une jaune au-bout de la queue. Son carac- tère le plus remarquable est que les couvertures des ailes ont | icur tige terminée pér un large disque arrondi, sans barbes, Ets, O4 SRB A:Urx: 205$ d'une belle couleur de feu. Il paroît qu’il habite dans le nord, Ïl ne vient chez nous que rarement , à des époques assez dis- tantes , et il passe dans l’esprit du peuple pour annoncer quel- que maiheur. V. Les TANGARAS. ( Tanagra.) Sont aussi des oiseaux d'Amérique, à bec coni- que, rond à sa base , à mandibule supérieure échancrée vers le bout, légèrement convexe en dessus. Ils ont le port , le vol court et toutes les habitudes de nos moineaux. Plusieurs de leurs espèces se font remarquer par des couleurs écla- tantes. Une des plus belles est : É 1.406 septicolor. ( Tanagra talao.) Noir en dessus, verd d’aigue marine en dessous | verd d'émeraude à la tête et à F'épaule , bleu violet à la gorge , rouge . . ° L4 sur le dos, jaune sur le croupion, gris foncé sur la queue. I] arrive en troupes à Cayenne au mois de septembre. "+ … + pue J 1 222 1F B.) À bec droit, fort, comprimé , sans échancrure. VI. Les MERIES CHAUVES. ( GRACUIA.) Ont le bec comprimé, légèrement arqué, nud à sa base ; la tête a des espaces plus ou moins con- sidérables dénués de plumes. Ce sont des oiseaux des pays chauds, qui se nourrissent d'insectes et de fruits. | 1. Le martin. ( Graculu gryllivora.) Brun marron, bec et pieds jaunes; une tache nue autour de l'œil, une blanche à l'épaule et au bout de la queue. C’est 206 DYENSMNOMDBUE SR un grand destructeur d’insectes; originaire des Indes. On l’a introduit à l'Isle de France pour extirper les sauterelles. 2. Le mainate, ( Gracula religiosa. ) Noir violet; une bande nue et jaune autour de lPocciput; deux proéminences charnues en forme de cornes ; bec et pieds jaunes. Il se trouve aux Indes ; vit de fruits, a beaucoup de talent pour imiter la voix humaine, et surpasse même le perro- quet à cet égard. VIL Les cORBEAUX. ( Corvus.) Sont d’assez grands oiseaux, à bec droit, gros, fort, comprimé par les côtés, à mandibule supé- rieure légèrement convexe, à narines recouvertes par des plumes roides. fls aiment la chair, même corrompue ; attaquent les petits poulets, etc. Quel- ques espèces se nourrissent uniquement de fruits durs, ou de grains, etc. La plupart apprennent à parler assez aisément. 1. Le corbeau. (Corvus corax. ) Grand comme un coq ; noir uniforme, lustré, avec des reflets verds et violets. Il vit solitaire ; est attiré de fort loin par l'odeur des charognes. \ 2. La corneille. ( Corvus corone. ) Semblable au corbeau, mais plus petite. S’approche en hiver des lieux habités, se retire en été dans les forêts ; détruit beau= coup d'œufs de perdrix. ? 3. Le freux ou frayonne, ( Corvus frugilegus. ) Ne diffère de la corneille que parce qu’il a la base du bec chauve. Il est très-commun; vole en grandes troupes dans les champs, y dévore les vers, et aussi les, grains, Dies OÉFISE À U.x. 207 4. La corneille à manteler. ( Corvus cornix. ) D'un cendré clair ; à tête, ailes et queue noires. File fré- quente en grandes troupes les bords de la mer, et y mange les coquillages. 5. La pie. ( Corvus pica.) D’un beau noir, avec des reflets bleus et rouges sur les aïles et la queue ; une tache blanche sur Paile ; le ventre blanc ; la queue longue et pointue. Elle vit par paires sur les arbres ; attaque les petits poulets, les perdreaux ; dévore beaucoup de grain. Son bavardage a fait proverbe. 6. Le geai. ( Corvus glandarius.) Gris roussâtre , les pennes noires; une tache d’un beau bleu rayé de noir sur l'aile. Les plumes du front peuvent se re- dresser en manière de huppe. C’est un oïseau d’un naturel co- lère , qui se nourrit surtout de gland. 7. Le choucas. ( Corvus monedula. ) Brun noïrâtre ; une calotte noire sur la tête. Il niche dans les clochers. 8. Le chocard. ( Corvus pyrrhocorax, ) Noir , à bec et pieds jaunes. Il habite les Alpes. 9. Le casse-noix. ( Corvus cariocatactes.) Brun, tout parsemé de petites taches blanches. C’est un oiseau de passage, qui se nourrit sur-tout de noix. VIIL. Les car4os. ( Buceros. ) Sont des oiseaux d'Afrique et des Indes, qui ont beaucoup de rapport avec les corbeaux, et qu'on reconnoît aisément à leur énorme bec de substance sa 0 MAS AAC D SE) À UE trés-mince , se fracturant souvent aux bords, sur- monté d'une protubérance plus ou moins: considé- rable qui l'écale quelquefois lui-même en grosseur. Ils sont d'assez grande taille , ont les deux doigts externes réunis jusqu'a l'ongle, ét vivent de fruits. TX, Les ROLrIERS. ( Coracias.)" Sont des oiseaux assez semblables aux corbeaux, mais dont les narines sont ‘découvertes; le bout de la mandibule supérieure se recourbe un peu sur l'autre. Les rolliers vivent de fruits. Îl n’y en a das ce pays qu'une espèce. ù 1. Le rollier d'Europe. ( Coracias garrula. ) C’est un oiseau de passage assez rare en France; moins grand qu'un geai; d’un beau bleu changeant en verd d'aigue ma: rine ; violet sur l'aile; le dos est d'un roux jaurâtre. Cet oiseau niche de préférence sur les bouleaux. Il aime beaucoup les amandes. 1 X. Les OISEAUX DE PARADIs.: ( Paradisea.) Ont le bec comprimé ; et le tour de sa base et le front garnis de petites plumes courtes et serrées, qui ressemblent au plus beau velours. Il se trouve d'ordinaire dans le reste de leur corps quelque ornement produit par des plumes plus alongées que les autres, Ces oiseaux n’habitent que dans les lieux les plus reculés des Indes orientales. Ils vivent d’aro- mates. On a cru long-temps qu'ils n’avoient pas de pieds, et qu'ils volcient toujours. à 1. L'oiseau Des OT SE AT X: 209 1. L'oiseau de paradis. ( Paradisea apoda, ) D'un brun marron, le dessus de la tête et du cou jaunes la gorge et le front verd doré ; les plumes des flancs sont effilées, et deux fois plus longues que tout le corps. Du croupion par- tent deux filets qui n’ont de barbes qu’au bout, et qui dé- passent encore beaucoup les plumes des flancs. La queue elle- même est courte. Ce bel oiseau se trouve aux Moluques, 2. Le manucode. ( Paradisea regia. ) Rouge foncé sur le dos, blanc dessous, poitrine vertes les plumes des flancs sont plus courtes que la queue , larges et roides ; les filets sont fort longs , et terminés par une plaque de barbes , contournée en spirale. Des Moiuques. 3. Le magnifique. ( Paradisea magnifica. ) Marron en dessus, verd doré en dessous ; ailes jaunes ; deux grands bouquets de plumes de chaque côté du cou ; le supé- rieur bleuâtre , l’autre jaune : les filets du croupion longs, verds, non élargis par le bout. 4. Le sifilet. ( Paradisea aurea. } Noir, sans filets au croupion, mais trois longs partant de chaque oreille, terminés par un disque verd doré; la poi- trine et l’occiput sont aussi verd-dorés. Ces deux espèces se trouvent à la Nouvelle - Guinée. C. 4 bec conique. PES CACIQUES. ( Oriolus.) Ont le bec en cône alongé, à pointe très -ace- rée, à base arrondie. Ils vivent d'insectes , de fruits êt de grains. La plupart des espèces mettent une grande industrie dans la construction de leurs nids. Les CACIQUES proprement dits sont les plus grandes O 210 Dr SOL SE À Ur espèces ; leur bec est très-gros ; très - long , et empiète beaw- coup sur le front, où il fait une échancrure ronde dans les plumes. Ils font des nids en forme de bouteille, qu'ils sus- pendent en grande quantité au même arbre. LES TROUPIALES ont le bec plus court, l’échancrure du front plus pointue, et la taille moindre que les précédens. Ils vivent en grandes troupes , et font beaucoup de tort aux grains. Ils nichent aussi en grand nombre sur les mêmes arbres; quelques-uns le font parmi les joncs. LES CAROUGES sont encore plus petits et ont le bec plus mince. Îls ont les mêmes mœurs. Quelques-uns attachent leurs nids sous des feuilles de bananiers; d’autres en construisent en commun, divisés en plusieurs chambres pour autant de nichées. Une espèce n'arrive au sien que par un canal cylindrique , vertical, dont l'ouverture est en bas. Tous ces oïseaux sont d'Amérique. C’est malà-propos qu’on leur a réuni LES LORIOTS, genre de l’ancien continent, dont le bec est comprimé , et échancré vers le bout comme celui des merles, 1. Le lorior d'Europe. ( Oriolus galbula.) D'un beau jaune ; à ailes et queue noires, variées de jaune, et un trait noir sur l'œil. La femelle est olivâtre. Cet oïseau - LP TT À , -] . 107 passe l'été daris notre pays , s’y nourrit de préférence de cerises , et suspend son nid couvert aux bifurcations des branches. XIT Les ÉTOURNEAUXx. ( Sturnus. ) Ont le bec en cône alongé; à pointe très-acérée, applatie horizontalement à sa base. Ils vivent d'in- sectes, de grains et de fruits, et volent en grandes troupes avec beaucoup de bruit, Mes NOTE (B AU M. WW 214 1. L’écourneau d'Europe. ( Siurnus vulgaris.) Noir brillant, tout parsemé de petites taches blanches. 1 reste toute l’année dans notre pays; se prive aisément, et apprend assez bien à contrefaire la voix humaine. XII. Les cros-BECS. ( Lotia.) » Ont un bec en forme de cône, court, gros à la base, et comme renflé. Ce genre comprend plu- sieurs petites tribus. a.) 1. Le bec croisé. ( Loxia curvirostra. ) Ses mandibules sont arquées, et leurs pointes se croisent ; ce qui est un caractère unique parmi les oiseaux. Il se sert de ce singulier bec pour dépecer les pommes de pin, et en arracher les grains ; aussi se tient-il dans les forêts d’arbres verds. Le mâle est d’un roux vif, à ailes’ et queue noirâtress la femelle est verdûtre. b.) LES GROS-BECS proprement dits : à bec exactement conique , trés-gros à sa base, ?, » 4 Nous n’en avons chez nous qu’une seule espèce. 2, Le gros bec d'Europe. ( Eoxia coccvthraustes.) Tête jaunêtre, dos brun, ventre et poitrine gris roussätre ; une tache noire sur l'œil, et une autre sous le bec ; Paile et la queue noires; une bande blanche sous Pailes le bec bleuâtre ; les pieds rouge brun. C’est un oiseau triste et silen- cieux , qui se nourrit sur-tout d'amandes de fruits. Les pays étrangers en produisent plusieurs espèces, en partie pourvues de fort belles couleurs, Ù O7 d12 JS D'E:S4 (0 4 ETF ACDEX c.) LES VERDIERS : à bec conique, un peu moins gros que dans Les précédens. 3. Le verdier. ( Loxia chloris.) Dos verdâtre ; joues, gorge, poitrine, ventre, ‘jaunâtres ; le bord antérieur de l'aile, et les bords de la queue , jaune pur; bec gris; pieds rougeñtres. C’est un oïiseau doux, qui se tient dans les bois, et qui est facile à apprivoiser. d. ) ZES BOUPREUILS : & bec arrondi , convexe de toutes parts. 4. Le bouvreuil commun. ( Loxia pyrrhula.) Le dos cendré , le croupion blanc ; la tête, les ailes et Îa queue , noires; un trait blanc sur l'aile ; la poitrine et le ventre d’un beau rouge dans le mâle, d’un gris roussâtre dans la fe- melle. C'est un joli oiseau , très-facile à apprivoiser , et qui apprend même à parler. Son ramage naturel est doux et varié; il apprend aisément à chanter des airs. Sa nourriture princi- pale consiste dans les bourgeons des arbres. e.) LES COLIOUS : à bec un peu arqué; à très-longue queue. | Ee sont des \oiscaux d'Afrique. XIV. Les mornveAux. (Fringilia.) Ont le bec en forme de cône court, non renflé à sa base. Ce genre comprend aussi plusieurs pe- tites tribus : ils vivent de grains et ne voyagent point. _ a.) LES MOINEAUX proprement dits : à gros bec, forts à ailes très-courtes. . DAS IO ITS TE AU %. 213 1. Le moineau ou pierrot. ( Fringilla domestica. ) Le dos et les ailes variés de brun , de noiïrâtre et de fauve; le ventre grisâtre, ; le croupion et la queue gris brun; une ligne blanche sur l'aile: Le mâle a la gorge noîre, et les côtés de la tête roux. C’est un oïseau parasite, qui vient en grand # nombre piller nos greniers, nos granges , nos jardins , et dont on à mis la tête à prix dans plusieurs endroits. 2. Le friquet , ou Moineau de bois. ( Fringilla montana. ) Diffère du moineau, parce qu'il a deux lignes blanches sur l'aile. [1 se tient davantage retiré. b.) LES PINSONS , etc. : à bec courr. 3. Le pinson. ( Fringilla cælebs.\ ë Brun en dessus , ailes et queue noires ; deux larges bandes blanches sur aile. Le bord de ses pennes et les bords de 1a queue sont blancs. Le mâle est, en dessous, d’un gris roussätre, et a du bleu sur les côtés du cou : la femelle est grise en dessous.: C’est un oïseau fort commun , qui chante agréable- ment. 4. Le pinson d’ Ardennes. ( Fringilla montifringilla. ) Nôirâtre en dessous, avec le bord de chaque plume fauve ; les pennes noires , bordées de blanchätre ; la gorge, la poi- trine et l'épaule, fauve vif; deux larges bandes blanches sur Vaile; du jaune pur sous l’aisselle; le bec jaune. Il est plus grand que le pinson commun ; se tient dans les grandes forêts ; ne se rapproche des habitations qu’en hiver. 5. La linotte. ( Fringilla cannabina. ) Brun fauve en dessus , blanchâtre en dessous; tête grise ; l'aile noire, avec une ligne longitudinale blanche ; les bords de la queue blancs, Le mâle a la poitrine et le sommet de la tête d’un rouge O 3 214 D\E;S\ O1 S È AU x! pur et vif. Cet oiseau aime sur-tout les grains de lin et de chanvre. Il vit long-temps en cage , mais il y perd son rouge. 6. Le serin. ( Fringilla canaria. ) Originaire des Canaries : a été introduit ici à cause de l’agré- ment de son chant , et de la facilité avec laquelle il apprend des airs ; mais il ne se propage qu'avec beaucoup de soins. Sess couleurs varient ; il est tantôt d’un jaune pale , uniforme , tantôt relevé de teintes verdâtres , etc. L CALE dau etc. : à bec trés-aiguise en une longue pointe. 7. Le chardonnerer. { Fringilla carduelis.) Brun en dessus , blanchätre en dessous ; ailes et queue noires, tachetées de blanc ; une tache d’un beau jaune sur lPaile; le tour du bec rouge doré; une calotte noire. Ce joli oiseau se laisse aisément apprivoiser, apprend à chanter, et à faire la petite manœuvre de la galère. Il se nourrit sur-tout de graines de chardon. ; 8. Le tarin. ( Fringilla spinus.) Olivâtre en dessus, jaunâtre en dessous ; les ailes et la queue noires , variées de jaune pur. Cet oiseau se tient de préférence dans les forêts de sapin, et niche sur les sommets les plus élevés de ces arbres. d.)ZLES FEUPES: à bec médiocre ; à trés-longue queue. Ce sont des oiseaux étrangers , qui ont quelques-unes des pennes de la queue beaucoup plus longues que tout le corps. Leurs couleurs sont sombres , relevées seulement de quelques taches plus vives. XV. Les BruANS. ( Emberiza.) Ont le bec conique, pointu; la mandibule su- DES OUI S ÉÈ:X U.Xx, 21$ périeure plus étroite que linférieure, et la ligne qui les sépare, courbe. Il y a un grain osseux sail- lant dans leur palais. 1. Le bruant. ( Emberiza citrinella. ) Fauve , tacheté de brun en dessus; un beau jaune en des- sous ; la tête variée de jaune et de verdâtre ; le bord de laile et de la queue , jaune. C’est un oïseau très-commun, qui niche sur des buissons, et se rapproche en grand nombre des habi- tations en hiver. On le nomme verdier dans beaucoup d’en- droits. 2. Le proyer. (Emberiza miliaria.) Plus grand que le bruant ; vit dans les prés ; est tacheté de brun sur un fond roussätre en dessus , grisâtre en dessous; les pennes bordées de gris. 3. L’ortolan. ( Emberiza hortulana. } Est cet oiseau célébre par son bon goût. Il est de passage dans la plupart de nos cantons. Sa couleur est un châtain tacheté de brun en dessus , un gris roussâtre en dessous ; la tête et le cou olivâtres ; une ligne blanche au bord de P&ile et de la queue. D. 4 bec grêle, approchant de la forme d'un poincon ou d'une alène. XVI Les MÉSANGES. (Parusi) Ont un petit bec excessivement court dans quel- ques-unes. Ce sont des oiseaux très-vifs qu'on voit Sans cesse voltiger et se suspendre aux branches: ils vivent d'insectes, de graines, de bourgeons; ils enfoncent quelquefois le crâne aux petits oiseaux pour leur manger la cervelle. O 4 216... D H6: OASÉE LE X i. La mésange à tête noire. ( Parus major.) Dés olive; ventre jaune ; ailes et queue cendrées ; tête foire , avec une grande tache blanche sur la joue. C’est la plus grande espèce de ce pays. 2, La mésange à téte bleue. ( Parus cæruleus. ) Dos olive; ventre jaune ; ailes et queue cendrées; le som- met de la tête bleu céleste; les côtés bleu violet; une tache blanche sur la joue. 3: La nonnette cendrée. { Parus palustris. ) Dos cendré; ventre blanchäâtre ; ailes et queue noirâtres ; têfe foire ; une tache blanche sur la joue. 4. La mesange à longue queue. ( Parus caudatus. ) Très-petite ; dos roussâtre ; ventre blanc ; tête blanche ; sourcils et nuque noirs; queue plus longue que tout le corps, 5. Le remis. ( Parus pendulinus.) Cendré; ailes et queue brunes ; le front et un trait sous l’œif hoirs. C’est un des oiseaux qui construisent leur nid avec le plus d'art : il y emploie le duvet de fleurs de saule , lentrelace en un tissu épais et serré comme du drap, le fortifiée en dehors de petites racines, le ferme par-dessus, et le suspend avec un brin de chanvre ou d’ortie à la bifurcation de quelque branche mobile. On le trouve enItalie, en Autriche , en Hon- grie , etc. | XVIT. Les mANAKkINS. (Pipra.) Sont de petits oiseaux d'Amérique fort sembla- bles aux mésanges. La principale de leur différence est que les z2anakins ont le doigt du milieu et le doigt externe réunis jusqu'à l’ongle, tandis qu'ils ne Dr SOA IS E ALU: À 117 le sont dans les mésanges, comme dans tous les passereaux, que jusqu'à la première articulation. Les couleurs des manakins sont en général brillantes. 1. Le grand manakin huppé. ( Pipra pareola. ) Tout le corps d’un beau noir ; le dos bleu céleste ; une huppe d’un rouge pur. Pendant sa jeunesse il est entièrement olivätre, avec sa huppe rouge. 2. Le manakin à téte d'or. ( Pipra erythrocephala.) Noir ; la tête d’un beau jaune d’or, &c. On a aussi rangé parmi les manakins ; 3. Le coq de roche. ( Pipra rupicola.) Oiseau d'Amérique , grand comme un pigeon, dont tout le corp* est de la plus belle couleur aurore, avec quelques taches noires sur l'aile. Sa tête est ornée d’une huppe formée par une double rangée de plumes verticales. Il vit de fruits. XVIII Les ALOUETTES. ( Alauda. ) Ont le bec plus alongé que les précédens, et encore assez fort; aussi vivent-elles en partie de grains. Leur principal caractère est dans l'ongle du doigt de derrière, qui est droit et extrêmement alongé. La plupart des espèces nichent à terre, ne se perchent presque point, et ont l’habitude de s'élever perpendiculairement avec beaucoup de vitesse et en chantant fort haut. Leurs couleurs sont généralement grisâtres, grivelées de brun. 1. L’alouerte des champs, ( Alauda arvensis. ) | Gris fauve clair, tacheté de brun ; queue noirâtre ; Îles deux 218 Ets O0 1USSE AUX pennes externes blanches en dehors. Très-commune dans nes champs. On eftime sa chair. 2. L’alouerte pipi. ( Alauda trivialis. ) C'est la plus petite de nos alouettes. Elle se perche. Son dos est d’un brun olivâtre , et sa poitrine grise , tachetée de brun noirâtre ; il y a sur l’aile deux bandes transverses blanchâtres. 3. Le cujelier. ( Alauda arborea.) Se perche aussi; est plus brun que l’alouette des champs; à taches plus foncées, et a la tête entourée d’une espèce de ruban blanchâtre. 4. La farlouse. ( Alauda pratensis. ) Ofivâtre , variée de noirâtre en dessus ; la poitrine jaunâtre , sur-tout dans le mâle; le sourcil blanchâtre. Niche dans les prés; se perche difficilement. 3. Le cochevis. ( Alauda cristata.) Gris brun en dessus , blanchâtre en dessous ; la poitrine ta- ehctée de brun; une huppe sur la tête. XIX. Les recs-rivs. ( Motacilla.) On a réuni sous ce nom une multitude de petits oiseaux à bec en forme d’alène, plus grêle et plus foiblé que celui des alouettes , et dont l’ongle pos- térieur n'est. pas plus alongé qu'a l’ordinaire. Ils. vivent d'insectes ou de vers, et abandonnent pres- que tous notre pays pendant l'hiver. 1. Le rouge-gorge. ( Motacilla rubecula. ) Brun en dessus ; la gorge et la poitrine d’un roux vif. Se tient dans les boïs tout l'été ; s’approche des habitations en automne lorsqu'il s’en retourne dans les pays méridionaux. Il A DES OISE UX UT. 219 en reste cependant quelques-uns qui , lorsqu'ils sont surpris pat la neige , se retirent dans les maisons. 2. La gorge-bleue. ( Motacilla suecica. ) e 0 e LA Gris brun en dessus ; gorge et poitrine d’un bleu azuré ; une ceinture rousse au dessous du bleu. Se tient dans les lieux humides sur les lisières des bois. .3.Le rossignol de muraille. ( Motacilla phænicurus. ) Gris brun; poitrine rousse ; gorge noire ; croupion et queue roux , excepté les deux pennes du milieu qui sont brunes. Niche dans les vieux murs. 4. Le traquet. ( Motacilla ruberra Noirâtre; poitrine rousse ; le croupion, une tache sur l'aile, et une au côté du cou, blancs. Se tient sur les ronces; a le vol court ; est toujours en mouvement. 5. Le morreux ou cul-blanc. ( Moracilla ænanthe. ) Gris brun clair,en dessous ; poitrine roussätre clair ; ventre et croupion blancs; aïles noires , à plumes bordées de gris ; la moitié des pennes de la queue blanches ; un trait noir par l'œil, surmonté d’un trait blanc. Il niche sous les gazons ; se tient dans les champs labourés, et suit la charrue pour recueillir les vers qu’elle met à découvert. I devient très-gras@et est un fort, bon manger. 6. Le rossignol. ( Motacilla luscinia. ) Brun roussâtre en dessus, blanchâtre en dessous ; les genouil- \ 0 . lères grises. Tout le monde connoît le chantre de la nuit et les accords délicieux dont il charme les forêts. Il niche sur les arbres, et ne chante que jusqu'à ce que ses petits soient éclos. 7. La fauvette. ( Motacilla hippolaïs. ) td . - Brun foncé uniforme en dessus » gris roussâtre en dessous , 210 DS NO TS CES AM Pre Elle se tient dans les bocages, et égale presque le rossignof par la beauté de son chant. 11 y a plusieurs espèces voisines, éga- lement remarquables par leur ramage , telles que, 8. La fauvette à tére noire. ( Motacilla atricapilla. } Cendré brun en dessus, blanchâtre en dessous, la tête recou- verte d’une calotte noire. 9. Le traïne-buisson, ou fauvette d'hiver. ( Mot. modularis.) Fauve tacheté de brun en dessus ; les côtés du cou, la gorge et la poitrine , d’un cendré bleuâtre ; le ventre blanchätre. Elle arrive en automne et passe l’hiver dans notre pays. 1Q Le bec-figue. ( Moracilla frcedula. ) Brunâtre en dessus, gris jaunâtre en dessous ; aîles et queue noirâtres; un ruban blanchâtre sur l'aile. En Italie et en Grèce il vole en troupes: chez nous il vit dispersé. ]1se nourrit d’in- sectes , de raisins , de figues , et fait, avec l’ortolan, les délices de nos tables. 11. Le roitelet. ( Motacilla regulus.) Verdâtre en dessus, jaunâtre en dessous ; sur la tête une belle huppe d’un jaune doré, encadré de noir. C’est le plus petit des oïseaux de notre climat. 12. Le troglodyte. ( Motacilla troglodytes. ) Guère plus grand que le roiïtelet :° d’un brun roux, tacheté pus £ q ñ ? - d'un brun plus foncé ; sans huppe. Il court à terre ; niche dans de petits trous, et s’y retire l'hiver. Il tient toujours sa queue relevée. À On pourroïit séparer de ce genre, Les LAV ANDIÈRES ct BERGERONNETTES ; qui ont Îles farses élevés , la queue longue, qu'elles font battre sans cesse, et les dernières plumes de laile, prolongées de manière à en recouvrir la pointe, HODASN OTISE AUX 221 13. La lavandiére. ( Motucilla alba. ) A le dos cendré , la tête et le ventre blancs, la tête et l'oc- ciput noirs ; les ailes et la queue noires , bordées de blanc, Elle se tient au bord des eaux, et niche entre les joncs. 14. La bergeronnette jaune. ( Motacilla flava.) Verdâtre en dessus, jaune en dessous; aïles et queue noires, bordées de jaune. Elle fréquente les troupeaux de moutons , ainsi que les autres bergeronnettes. E. 4 petit bec très-court, applati horizontalement et fendu très-avant. Ce sont des oiseaux qui poursuivent les insectes au vol et les engloutissent dans la grande ouver- ture de leur bec. On n'en connoît que deux genres. XX. Les xrroNDEzzESs. ( Hirundo.) Les oiseaux dont le vol a le plus de rapidité, d’étendue et de facilité. Elles ont la tête plate, pres- que point de cou, un bec extrêmement petit, des pieds très-courts , et les ailes si longues, qu’elles dépassent de beaucoup la queue, qui est ordinai- rement fourchue. Elles ne restent ici que pendant l'été. On prétendoit autrefois qu'elles s’enfonçoient pendant l'hiver sous l’eau des marais et des étangs : il paroît que cela n’est vrai que de l’hirondelle de rivage. Elles bâtissent leurs nids avec beaucoup de solidité, de petits brins de terre collés les uns aux autres, 222 DES. 0-15 8) 4 gx 1. L’hirondelle de cheminée. ( Hirundo urbica.) D'un noir brillant, avec des reflets verds et violets; le front et la gorge d’un roux brun ; la poitrine et le ventre blanchâtres. Elle niche principalement dans les cheminées. 2. L’hirondelle de fenétre. ( Hirundo rustica. ) D'un noir brillant avec des reflets bleus; tout le dessous du corps et le croupion d'un blanc pur. Elle niche contre les, murs, sous les toits, etc. Ses pieds sont velus jusqu'aux ongles. 3. L’hirondelle de rivage. ( Hirundo riparia. ) D'une couleur cendrée ; la gorge et le ventre blancs. Elle niche dans des trous souterrains sur le bord des eaux. e 4. La salangane. ( Hirundo esculenta.) Fst une très-petite hirondelle , noirâtre en dessus , blanchâtre en dessous, qui habite sur les bords de la mer dans Parchipel des Indes, et construit, dans les cavernes des rochers, des nids que les Chinois estiment beaucoup comme un aliment restaurant. On prétend que la matière de ces nids est un frai de poisson qu’elles recucillent sur les flots. On pourroit séparer des hirondelles le genre des 4R- TINETS, qui ont les ailes encore plus longues, et les pieds courts , en sorte qu’une fois à plate terre ils ne peuvent ni mar- cher ni prendre leur essor ; ils ont la propriété unique parmi les oiseaux, que les quatre doigts de leurs pieds sont tous dirigés en avant. Leur vol est encore plus élevé que celui des hirondelles, et d’une rapidité inconcevable. Ils placent aussi leurs nids contre les maisons : mais on dit qu’ils volent dans ceux des moineaux et des hirondelles les matériaux dont ïls en tapissent l'in térieur. 5. Le martiner noir. ( Hirundo apus. ) Hi est tout noir avec un peu de blanchätre sous la gorges D me OMSE LU x. 213 XXI. Les ENCOULEPENTS. (Caprimulgus.) Ont toujours la queue égale : leur bec est encore plus fendu que celui des hirondelles , et ils le tien- nent ouvert en volant; la base est garnie de barbes”, ou poils roides : l'ongle du doigt du milieu est den- telé d'un côté; leur plumage est varié par petits traits et pointillé de différentes nuances de oris, de brun et de noirâtre. Enfin ils ont de grands yeux larges , que l'éclat du jour blesse, et ils ne volent que la nuit comme les chouettes. Les phalènes ou papillons de nuit font leur principale proie. Nous n'en avons en Europe qu’une seule espèce. (Capri- mulgus Europæus. Lin.) C’est un oiseau grand comme un merle, qui niche dans les trous de murs, et nous quitte en hiver. L'Amérique en produit beaucoup d’autres ; dont plusieurs fort grandes. F. 4 bec grêle, très-alongé, assez fort. XXII Les sITTELLES. ( Sitta.) Sont des oiseaux à bec droit, long, grêle et pointu, à pieds courts et forts, à queue roide , qui grimpent sur les arbres comme les pics , et en frap- pent l'écorce pour découvrir les vers qui y sont ca- A = L 3 5 : chés. Ils nichent dans des trous d'arbres, dont ils LT TIE" 2 tétrécissent l'ouverture avec de la terre. Nous n’en ayons ici qu’une espèce ( Sira Europæa), qui est grande comme un moineau; d’un cendré bleuâtre en deœs, d’un fauve clair en dessous, d'un roux brun sous la rc 214 n'É SO T SE AE x queue , avec un trait. noïr dans lequel l'œil est placé. On la trouve dans tous nos bois. XXII. LES GRIMPEREAUX. ( Certhia.) Ressemblent aux sittelles par les mœurs et la con- formation ; seulement leur bec est plus long et arqué dans toute sa longueur. Ils sont généralement fort petits. 1. Le grimpereau commun. ( Certhia familiaris.) À peire plus grand qu’un roitelet ; à plumage gris, moucheté de brun et de blanc ; à queue très-roide , rousse. On le trouve sur presque tous les arbres. 2. Le grimpereau de muraille. ( Certhia muraria. ) D'un beau cendré bleuûtre ; le haut de l’aile et une partie des pennes , d’un rose vif ; la gorge du mäie noire. Il grimpe sur les murs pour y chasser aux insectes. Il est peu commun dans nos départemens septentrionaux. L'Afrique produit plusieurs espèces de grimpereaux, dont le plumage est enrichi de couleurs presque aussi brillantes que celles des colibris, On les connoït sous le nom de soui- mangas où de sucriers, Les grimpereaux d'Amérique, nommés guits-guits , ont le bec plus court, moins arqué , et les pieds plus longs. Leurs couleurs sont aussi fort vives. Ces deux tribus n’ont pas l’habitude de grimper comme nos grimpereaux d'Europe. XXIV. Les cozrrpris. ( Trochilus.) Sont ces oiseaux d'Amérique si célèbres par leur petitesse et les couleurs qui enrichissent leur plu- mage, DE SUOMI TENL U %, 22% mage ; et qui surpassent l'éclat des pierres précieuses et des métaux les mieux polis. Leur bec est très- grêle ; et leur langue, faite en tube et susceptible de beaucoup s’alonger, leur sert à sucer le nectar des fleurs, autour desquelles on les voit voltiger et se tenir souvent comme suspendus. Ces petits oi- seaux placent leur nid sur quelque brin d'herbe, et deviennent quelquefois li proie des grosses arai- gnées de ce pays-là. On les divise en : a.) COLIBRIS proprement dits : à bec arqué, également aiguisé. Îls sont généralement plus grands. 1, Le colibri topaze. ( Trochilus pella.) D'un pourpre brun ; la gorge de la plus belle couleur de topaze changeant en verd doré, encadrée de noir; queue très longue , fourchue, noire. C'est la plus grande espèce : elle égale pourtant à peine notre roitelet. b.) OISEAUX-MOUCHES : à bec droit, un peu renflé par le bour. 2. Le rubis-topaze. ( Trochilus mosquitus. ) Brun noirâtre ; à queue rousse; le dessus de la tête et du cou de couleur de rubis ; la gorge de couleur de topaze , et bril- lant du même feu que ces gemmes. 3. Le plus petit oiseau mouche. ( Trochilus minimus. ) D'un brun violet, avec des reflets métalliques. C’est le plus petit des oiseaux connus : il n'est pas plus grand qu’un frêlon. XXV. Les HUPPES. ( Upupa.) Ont un bec grêle et arqué comme celui des grim- pereaux et des colibris proprement dits : mais leur P 226 DES CUOMSS EE AUX. langue est très-courte et obtuse ; celle des grimpe- reaux est longue et aiguë, et celle des colibris tubulée et extensible. Les huppes sont aussi géné- ralement plus grandes ; elles vivent d'insectes , fré- quentent les fumiers, etc., et sont en général des oiseaux très-sales. Nous n’en avons qu’une espèce ici : 1. La huppe. ( Upupa epops. ) Elle a sur la tête une belle huppe, formée de longues plumes rousses , terminées de noir, rangées sur une double file, et qu’elle relève à volonté. Le plumage est roux ; les aïles noires, avec de larges bandes transversales blanches. On a rangé avec les huppes les PROMEROPS, oïseaux des pays chauds, remarquables par leur longue queue , et qui tiennent le milieu entre ce genre et les grimpereaux , dont ils ne difièrent guère que par la grandeur plus considérable. Une de leurs plus belles espèces est : L . >. Le promerops à paremens frisés. ( Upupa magna.) Noir; à tête et poitrine ornées de couleur d’aigue-marine brillante : les couvertures de l’aïle sont relevées de manière à produire un ornement singulier de chaque côté du dos; leur extrémité est bordée de verd doré; la queue est pointue, et trois fois plus longue que le corps. Ce bel oiseau se trouve à la Nou- velle-Guinée. XXVI. LE momor. Est un oiseau de l'Amérique, assez semblable aux huppes, mais qui a quelque chose de plus lourd dans le port. Les deux mandibules de son bec sont dentelées., Sa queue, fort longue, a les deux pennes de DAS e O'T'S TR AUX: 227 moyennes ébarbées, un peu au-dessus de leur pointe, de la longueur d'un pouce. Il est verd en dessus, orangé en dessous; le dessus de la tête, une tache devant la poitrine, et la queue , bleu célesce ; du noir autour de l'œil. Yl est de la grosseur d'une pie. Ses doigts moyens et externes sont réunis jus- qu'à l’ongle. Il se nourrit d'insectes. On l’a placé très-mal à propos dans le genre des Toucans, sous le nom de Rhampvhastos momota. XXVII Les cuéPprers. ( Merops.) Ont le bec alongé et- arqué, sans dentelures, et les deux doigts externes unis jusqu'à l'ongle. Ils vivent d'insectes qu'ils poursuivent en volant, sur-tout d'abeilles et de guèpes. Nous voyons quelquefois chez nous, 1. Le guépier ordinaire. ( Merops apiaster. ) C’est un oiseau de la grandeur d’une grive , du plus beau bleu d’aigue-marine sur le dessous du corps , le front, la queue, et une partie de laile; d’un roux fauve sur le dos ; à gorge d’un beau jaune encadré de noir. Il est commun dans les isles de l'Archipel. Les anciens pré- tendoïent qu’il voloit à rebours. Les guêpiers étrangers diffèrent peu des nôtres. Leurs couleurs sont généralement brillantes. XXVIIT. Les MARTINS-PÉCHEURS. ( Alcedo.) Ont les pieds très-courts, les deux doigts ex- ae ! soirs 51 9 \ ë ternes réunis jusqu a l'ongle, et un très-long bec droit Pia 128 DES L'OITIS UE NOT et pointu, comprimé par les côtés, au fond du- quel est une très-courte langue plate et obtuse. Ils vivent de pêche; se tiennent sur les arbres au bord des eaux, d'où ils se précipitent sur les petits pois- sons qui s'approchent de la surface , et se relèvent habilement après les avoir saisis. 1. Le martin-pécheur d'Europe. ( Alcedo ispida. } Un peu plus grand qu’un moineau ; a le dessus du corps d'un bleu chañgeant en verdatre et en noirâtre , le dessous d’un roux vif; un ruban roux de chaque côté du cou ; et tout le long du,dosune large bande du bleu céleste le plus brillant. Sa gorge est blanchätre. Cest le plus beau des oiseaux naturels à notre climat : il y reste même pendant le temps de la gelée. Il niche dans les trous du rivage. C’est l’a/cyon des anciens. Les pays étrangers de lun et de autre continent four- nissent beaucoup d’espèces d’alcyons ou martins-pêcheurs ; le bleu , le noir et le roux , forment presque toujours les teintes de leur plumage. XXIX. Les roprers. ( Todus.) Ce nom désigne un petit genre, semblable aux martins-pêcheurs par les mœurs et la conformation, mais dont le bec est applati horizontalement au lieu de l'être par les côtés. Ils sont tous étrangers. DES OX EUR Die 219 AR, eu je CEA DENT BLUE LV Les oëseaux grimpeurs. ( SCANSORES.) Nous avons déja vu parmi les passereaux les grimpereaux et les szttelles, qui ont l’ha- bitude de grimper aux arbres le long de leurs troncs et de leurs branches, pour rechercher les insectes qui se trouvent sous leur écorce. Néanmoins on a réservé le nom de erim- peurs à d'autres oiseaux qui semblent plus par- ticulièrement conformés pour cela, en ce que leur doigt extérieur est tourné en arrière, comme le pouce , et qu'ayant ainsi deux doigts en arrière comme en avant, 1ls se soutiennent plus aisément dans la position désavantaseuse où ils sont obligés de se tenir. Is forment deux sections : l’une à bec grêle , qui se nour- rit d'insectes et de vers 5 lautre,à gros bec convexe , dont une païtie vit de graines et de fruits. À. GRIMPEURS à bec gréle. EEES JACAMARS. ( Galbula. ) Sont-des oiseaux qui ressemblent aux IMALtINS= P 3 230 DE SO 'T SE ANUS pêcheurs par toute la forme du corps et celle du bec. Ils ont, comme eux, la langue courte : mais leurs doigts sont disposés comme ceux des grim- peurs. On n'en connoït qu'un petit nombre d’es- pèces : elles sont d'Amérique , se tiennent dans les bois humides, et vivent d'insectes. TTEES erc Sa (Pics) Sont les oiseaux grimpeurs par excellence : ïfs sont continuellement attachés à l'écorce des arbres, danstoutes les situations. Outre ia forme de leurs pieds, ils sont encore favorisés pour celà par leur queue, composée de pennes très-roides , et qui leur sert d’arc.- boutant. On a dit qu'elle n'avoit que dix pennes : c'est qu'on à négligé les deux latérales, qui sont beaucoup plus petites que les autres. Le bec des pics est très-long, droit , pointu, compri- mé à sa pointe, et anguleux à sa base. Leur langue est très-longue, ronde, mince , et son extrémité est armée de petites pointes recourbées en arrière. Ils peuvent la faire sortir de plusieurs pouces hors du DECO éEMIy retirer) ils sen (Serventipour percer les vers et les extraire des fentes de l'écorce. Les espèces de pics sont très - nombreuses ; il y en a dans tous les climats des deux continens. Les pics ont l'estomac membraneux, et manquent de cœcum. 1.. Le pic noir. ( Picus martius.) Grand comme une corneille ; tout noir ; une tache d'un beau DAS OT SEA Ex! 231 rouge à l’occiput. Il se tient principalement sur les hautes futaies des montagnes. 2. Le pic verd. ( Picus viridis.) Verd en dessus, jaunâtre ou blanchitre en dessous; le crou- pion jaune doré ; le dessus de la tête d’un beau rouge. C’est espèce la plus commune dans les pays de plaines. Il niche ainsi que les autres pics, dans les trous des arbres vermoulus, ét il annonce la pluie par un cri particulier. Sa taille est celle d'un geai. 3. L’épeiche, ou pic varié, ( Picus maïor.) À corps varié de blanc et de noir; une bande à l’occiput, et le dessous de la queue, d’un beau rouge. La femelle n’en a point à la tête. Grand comme un merle. 4. Le petit épeiche. ( Picus minor.) À corps varié de blanc et de noir; le dessous d’un blanc sale ; du rouge seulement à Ha tête dans le mâle. Grand comme un moineau. I Pr "roRCOr-" (Jyar’) Est un oiseau de notre climat , qui a les habi- tudes des pics , et la langue conformée comme eux : mais son bec est court et sans angles, et sa queue longue et quarrée par le bout. Il doit son nom de torcol aux mouvemens singuliers de son cou, lors- qu'il est surpris ou ému. Son plumage est cendré, varié par petites taches de gris, de brun, de noi- râtre, etc. Il niche dans les creux d'arbres. IV. Les coucous. ( Cuculus.) Ont le bec arrondi à sa base , médiocrement P 4 232 DIEM SAUT S, EN A AT: long , lécèrement arqué, pointu; les narines en-. tourées d'un rebord saillant ; la langue longue, pointue, non fourchue ; la queue alongée , tantôt ronde , tantôt pointue, tantôt quarrée. Il ny à chez nous qu’une seule espèce. 1. Le coucou ordinaire. ( Cuculus canorus.) Il est célèbre , parmi tous les oiseaux, par son instinct par- ticulier de pondre dans les nids étrangers. Le coucou femelle ne couve point: il choisit un nid de petit oiseau, le plus sou- vent d’un bec fin, comme 7rouge-gorge, fauvette ou lavan- dière ; quelquefois aussi d’un granivore, bruant , verdier ou bouvreuil; en dévore tout ou partie des œufs, y met le sien à a place et l’abandonne. L'oiseau auquel le nid appartient couve Yœuf, nourrit et élève le jeune coucou avec autant de soin qu'il auroit fait de ses propres petits. Le coucou est d’un gris brun sur le dos, rayé de blanc et de brun sur le ventre et la poitrine ; sa queue est noiratre , avec des points blancs sur les bords des pennes ; les pieds , les coins du bec, et le tour des yeux, jaunes. Il vit d'insectes, et attaque quelquefois les très- petits oiseaux. Tout le monde connoît son chant. Ils partent presque tous en hiver. Les espèces étrangeres de coucous sont fort nombreuses dans les deux continens: mais on ignore s’il en eft une seule qui ponde, comme la nôtre, dans des nids étrangers ; on sait qu'il en est plusieurs qui ne le font pas. Celles-ci nichent ordinairement dans des trous d'arbres. Les plus remarquables sont , 2. Le coucou indicateur. ( Cuculus indicator. ) Il habite au Cap de Bonne-Espérance , et même dans une grande partie de l'Afrique, et se nourrit du miel des abeilles sauvages , qui sont très-communes dans cette contrée. Les habi- PART OONTISTE AU: X. 233 tans ont soin de Île suivre ; et lorsqu’à son aide ils ont décou- vert quelques ruches, ils lui en donnent une portion par recon- noissance, mais non suffisante pour le rassasier, de peur qu'il ne cesse d'aller à la découverte, Il est en dessus d’un gris rous- sâtre , blanc en dessous , une tache jaune aux épaules. Sa queue est pointue et rousse. 3. Letouraco. ( Cuculus persa.) D’Afrique ; verd ; à dos ruancé de bleu ; à pennes antéricures des ailes , rouges ; une longue queue, et une huppe sur Îa tête. C’est un joli oiseau, que son bec court et assez gros pourroit faire séparer du genre des coucous. B. GRIMPEURS & gros bec. V. Les couroucous. ( Trogon.) / Sont des oiseaux de l'Amérique méridionale qui ont le bec plus large en travers qu'épais en hauteur, court , crochu , et dentelé à ses ol entouré de soies à sa base, les pieds fort courts, couverts de plumes jusqu'auprès des doigts. Leur nom indique leur voix. Ils vivent d'insectes, se tiennent dans les bois, et nichent dans les trous d'arbres, en posant urs œufs sur la poudre de bois vermoulu. On n'en connoît que peu d’especes. 1. Le couroucou à ventre jaune. ( Tr. viridis. ) Verd doré sur le dos; la gorge d’un noir violet ; le ventre jaune ; les pennes variées de noir et de blanc. Long d'un pied, Il se trouve à Cayenne. 234 DIET SO GSM OX. VI. Les pArRBUSs. ( Bucco.) Ont un gros bec pointu, comprimé par les côtés, fendu ju que sous les yeux , échancré vers sen ex- trémité, et garni à sa base de grosses soies roides ou plumes effilées. On les trouve dans la zone tor- ride des deux continens. Ils ont la tête grosse , le corps trapu, le vol court et pesant , le maintien triste et silencieux. [ls se tiennent dans les lieux les plus solitaires des forêts , et vivent d'insectes. Ceux de l’ancien monde ont le bec plus court, plus con- vexe en dessous. Ils retiennent le nom de BARBUS. 1. Le barbu à gorge jaune. ( Bucco philippinensis. ) Long de sept pouces ; verd en dessus, jaunâtre tacheté de brun en dessous; gorge et joues jaunes; du rouge sur la tête et sous le cou; un trait noir sous l'œil. Cet oiseau est des Les barbus d'Amérique ont le bec plus grand et plus alongé, On leur donne le nom de TAMATIA. 2. Le tamatia à collier. ( Bucco capensis. ) B'un roux orangé ; blanchätre en dessous; un collier noir. VIE Les Troucans. (Ramphastos. ) Sont de tous les oiseaux connus, ceux qui ont le plus énorme bec : il y en a des espèces qui l'ont aussi grand que tout le corps. Mais sa substance est légère et composée de cellules vuides ; sa forme : estalongée, un peu comprimée ; l'extrémité de la mandibule supérieure se recourbe en bas, et les DHEDSANONT SE AU x 235 bords de lune et de l'autre sont irréguliérement dentelés. Leur langue est garnie des deux côtés de barbes comme une plume. Tous les toucans sont des contrées chaudes de l'Amérique. Ils vivent des fruits de palmiers et d'autres graines ; volent en troupes, crient beaucoup , nichent dans les trous d'arbres. On les apprivoise aisément. Leur plumage est or- dinairement obscur; mais ils ont sur la gorge et la poitrine des plumes fort brillantes , que les naturels du pays emploient à de jolis ouvrages. VIII. Les PERROQUETS { Psittacus.) Leur bec est très-gros, convexe de toutes parts ; la mandibule supérieure, pointue, à bords anguleux , se recourbe sur l’inférieure. Elle est visiblement mo- bile : sa base est revêtue d'une peau molle, dans laquelle sont les natines. Leur langue est épaisse, obtuse et charnue | presque comme ceile des mam- mifères : c’est de sa conformation, ainsi que de la voussure interne du bec, que dépend le talent singulier de ces oiseaux pour imiter différentes voix, et sur-tout celle de l'homme. Ils ont d’ailleurs dans leurs gestes et leur maintien un air refléchi qui sur- prend , et auquel contribue encore l'habitude de se tenir sur une patte, en portant avec l'autre leurs alimens vers le bec. Dans l'état de sauvage, les perroquets habitent les forêts de la zone torride, qu'ils remplissent de leurs clameurs. Ils volent peu, 236 DE:Ss: O 1 s © AUX mais grimpent sans cesse aux troncs et aux branches ‘ des arbres, dont ils mangent les fruits ; leur bec, gros, fort et tranchant , en brise facilement les amandes : ils s'en servent aussi pour grimper. Ils nichent dans des trous d'arbres. \ On distingue les perroquets d’après la longueur et la formé de leur queue. Parmi ceux qui l'ont courte ec égale, on rez marque : 2.) LES KAKATOÉS , dont la tête est ornée d’une huppe mobile. Ce sont les plus grands et les plus beaux. Leur plu- mage est le plus souvent blanc ; la huppe varie en couleur selon les espèces. I1 ÿ en a une à plumage tout noir. Tous les kakatoés sont des Indes orientales. b.) LES PEXROQUETS proprement dits, dont La téte n’a point de huppe. L'ancien continent en produit moins que l'Amérique. On remarque entre autres espèces de l’ancien monde, , 1. Le perroquet cendré. ( Psirt. erithacus.) Le plus commun de tous , et celui qui apprend le mieux à parler. Il est originaire de Guinée. Son corps est cendré clair, et sa queue d’un beau rouge. » LD DT. - . Les espèces à plumage rouge originaires des Indes orien- tales, portent chez les oïseleurs le nom de ZORIs. Tel est : - 2. Le Jori à collier. ( Psirr. domicella. ) Rouge , à calotte violette , à ailes vertes , à joues et épaules bleues; le male a un collier jaune sous le cou. Il vient des Moluques et de la Nouvelie-Guinée. ; Parmi les espèces de l'Amérique , celles qui ont du rouge au fouet de l'aile portent le nom d’4MAZONES, Telle eft: DÉET St AO A SE AUX. 237 3. L’amazone à téte blanche. ( Psirr. leuco-cephalus. ) , Verte ; à gorge et ventre rouge ; à tête blanche ; à occiput bleu. Celles qui ont le fouet de l’aile d’une couleur différente du rouge, se nomment CRICS; et celles qui n’y ont aucune marque , PAPEGAIS. L’un et l’autre continent produisent aussi des espèces à queue courte, qui n'ont que la taille d’un moïneau. Tel eft : 4. Le moineau de Guinée. ( Psirtacus pullarius.) Verd gai; tête rouge, croupion bleu ; les côtés de la queue tachetés de rouge. Les espèces de cette taille qui se trouvent en Amérique y portent le nom de sous. ÿ Parmi les perroquets à queue longue et pointue, on re- marque : c.) LES ARA4S : les plus grands et les plus beaux de tous ; ils sont tous d'Amérique , et $e distinguent à une grande tache | dénuée de plumes , qu’ils ont à chaque joue. 5. L’ara rouge. té Psitracus macao.) Du plus beau rouce écarlate ; les pennes des ailes et les laté- P le] 2 P rales de la queue , bleu céleste ; les couvertures des aïles jon- quille. 6. L’ara bleu, ( Psitracus ararauna. } D’un beau bleu céleste en dessus , d’un jaune orangé en dessous ; les côtés de la tête blancs, rayés de noir. Ces deux grandes espèces sont assez communes en Europe, où on les apporte à cause de leur magnifique plumage. d.) LES PERRUCHES : moindres que lesaras ; à joues garnies de plumes. Il y en a dans les deux, continens. Celles d'Amé-. rique prennent en particulier le nom de perrigues, 28184 D'ABAS 4 O TUSUE PATIO X: 7. La grande perruche à collier. ( Psite. Alexandri.) D'un verd clair, à gorge noire ; un collier rouge sur la nuque, et une tache de même couleur au fouet de l'aile. Cette espèce, originaire des Indes, étoit le seul perroquet connu des anciens. Ce fut Alexandre le Grand qui lapporta le premier en Europe. 8. Le sincialo. ( Psitracus rufirostris. ) D'un verd clair uniforme ; les pennes des ailes et de la queue bleuâtres ; le bec roux brun; les pieds gris. C’est uné jolie » \ » Pie » 1 / ee R espèce d'Amérique , qu’on elève fréquemment ici à cause de son caractère doux, . CAR AP UE RUE SUN Des gallinaces. (GALLINÆ. Lin.) CE sont des oiseaux pesans , qui se nourris- sent presque uniquement de grains : aussi avons- nous pris parmi eux la plupart de nos oiseaux de basse cour. On les reconnoït à la mandi- bule supérieure de leur bec légèrement arquée et comme voütée, à leurs narines recouvertes en partie d’une pièce charnue, et sur-tout à leurs pieds courts, dont les doigts sont den- telés sur leurs bords, et réunis à leur base seu- lement par de courtes membranes. Le tarse est DRE SIN ON SEP AMUE XX 239 armé dans plusieurs espèces d’un éperon pointu. Dans presque toutes, il faut plusieurs femelles à un seul mâle; et elles couvent à terre sans faire de nid. I. Les PpIGEONS. ( Columba. } Semblent tenir le milieu entre les gallinacés et les passereaux , ayant plus de rapport avec ceux-ci pour les mœurs, et avec ceux-là pour la forme et l'organisation. Leur bec est gréle, renfé par le bout ; leurs narines recouvertes à demi d’une écaille charnue, gonflée; leurs pieds courts, leurs doigts séparés jusqu'à leur origine, où l’on trouve entre eux une très-courte membrane. Ils vivent en mo- nogamie , construisent des nids , et font chaque année plusieurs pontes peu nombreuses. Le \Diser: ( Columba ænas. ) D'un bleu d’ardoïse ; le cou changeant. C'eft la souche de nos différentes races domestiques. 11 vit dans les bois, niche su les arbres, et fait deux ou trois pontes par an. La variété qui en lucaria. ) Est l'espèce la plus répandue. Elle vit dans les rivières et les DESIRE Po LL Be ÉS 289 Tes marais, et se nourrit d'insectes et de poissons. Elle s’enfouit pour passer l’hiver dans lengourdissement. Sa carapace à au milieu treize lames, et au bord vingt-cinq; toutes légérement striées et de couleur noirätre. Sa queue est grêle et assez longue. Cette tortue est fort commune dans nos départemens méridio= LE naux. On la met dans les jardins pour y détruire les vers et les insectes. Sa chair est bonne à manger, et on en prépare des bouillons pour les pulmoniques. 5. La grecque. ( Testudo £ræCa. ) Est la plus commune des tortues de terre: Elle se tient dans les lieux secs et sur les hauteurs, tant dans le midi de l'Europe que dans les autres pays chauds. Sa carapace est oblongue ; très-bombée ; les écailles en sont striées; treize au milieuy vinot-cinq autour; la queue cachée; les ee. réunis jusqu’aë ‘ongles. Elle mange des fruits; des insectes et des vers. 6. Lageométrique. (Testude geometrica. ) … Est une jolie petite tortüe des pays chauds ; à écailles noirésÿ | ont chacune à à son milieu une tache blanche , de laqüelle deë … lignes de même couleur se rendent à divers points de sa circôn= . férence: TI. Les L£zARDS. ( Lacerta.) .… Ont un cofps alongé, porté sur quatre jambés basses , et. uné queue lé plus souvent très - longue et presque aussi épaisse à sa base que le corps lui- même. On les divise en plusieurs tribus : a.) LES CROCODILES : sont d’uné grande stature ; ont là queue aäpplatie par les côtés, le corps couvert de fortes £cailles, les dents grandes et pointues, cinq doigts aux pattes, Ils sont crüels et carnassiers ; et se tiennent au bord des eauxs T 290 DE SUR EUR LM LUE 8: 1. Le crocodile du Nil. ( Lacerta crocodilus.) A museau médiocre ; à dents inégales; à pieds de derrière palmés : des crêtes dentelées sur la queue. Il parvient quelquefois jusqu’à vingt-cinq pieds de longueur, et exerce une tyrannie cruelle sur les rivières de tous les pays chauds. Les vertèbres de son cou sont disposées de manière qu’il ne peut tourner la tête de côté; aussi n’évite-t-on sa pour- suite qu’en tournoyant. Les écailles de son dos et de sa queue sont d’une dureté presque impéñnétrable. Il a pour ennemis Ze poisson scie, qui l'attaque de vive force,, et la mangouste, qui dévore ses œufs. En deçà des tropiques, il s’engourdit pendant hiver. Le caïman d'Amérique paroît n'être qu’une variété du croco dile d'Afrique. 2, Le gavial, ou crocodile du Gange. ( Lacerta gangetica.) À museau grêle, très-alongé ; à dents égales ; pieds de der- rière palmés ; des crêtes dentelées sur la queue. Cette espèce, fort différente de la précédente, ne se trouve qu’aux grandes Indes. b.) LES LÉZ ARDS proprement dits ; à queue ronde ; à corps écailleux. Il y en a qui ont a.) Cing doigts à chaque pied, des écailles formant une créte sur Le dos. 3. L'iguane. ( Lacerta iguana. ) Est un beau et grand lézard d'Amérique , couvert de petites écailles , et orné d’une belle crête formée de pointes délices, relevées verticalement sur le dos et la queue, qui est fort longté. Sous sa gorge est un grand sac. Sa chair est excellente à manger. DE et OR NE DU LL Te, 291 On prétend qu’elle est dangereuse pour ceux qui sont attaqués de maux vénériens. 6.) Cinq doigts à chaquz pied ; la queue revétue d’écailles carrées, disposées en bandes transversales : de pareilles bandes sous Le ventre. 4. Le lézard gris. ( Lacerta agilis.) Est l'espèce la plus commune chez nous, où on la voit sans cesse courir dans les lieux secs , sur les vieux murs, etc. Elle est fort utile en détruisant beaucoup d’insectes dans nos jardins. 5. Le lezard verd, Semblable au gris, mais plus grand , et brillant de très-belles couleurs, préfère les contrées plus méridionales. y.) Cing doigts à chaque pied ; le corps er la queue revétus de petires écailles disposées comme des tuiles. 6. Le caméléon. ( Lacerta chamæleon. ) Est célèbre par Les fables dont il étoit autrefois l’objet. Il change à la verité, assez considérablement en couleur, selon ses passions et ses besoins; mais il est faux qu’il prenne celle des corps sur lesquels il se trouve. Ses poumons sont très-vastes ; et lors- qu'il les enfle, son corps paroît transparent : de là l'idée qu’il ne se nourrissoit que d’air. Il vit au contraire de mouches , qu’il attrape en alongeant subitement sur elles une langue gluante. Sa queue est prenante; ses doigts sont disposés deux d'un côté et trois de l’autre ; sur son dos règne une arrête saillante et dentelée ; la tête est couronnée d’une espèce de casque pointu. Ce lézard habite l'Afrique et les contrées les plus chaudes de l'Europe. 7. Le scinque, ( Lacerta scincus, } Est un petit lézard argenté , à queue conique, beaucoup plus, se: 29% DE) SRE UD I DES courte que le corps, qui est presque d’une venue, et fort bas sur jambes. I habite en Afrique dans les lieux secs, et fait un article de commerce , parce qu'on l’emploie en pharmacie comme xestaurant. à, ) À pieds excessivement courts, n'ayant chacun que trois doigts; à corps semblable à celui des serpens. -Ce’ sont deux'espèces. dont les pieds sont si petits, qu'il faut y regarder de-bien près pour ne pas Îles confondie avec les serpens. Les reptiles bipèdes sont fort voisins de ces lézards-ci, On n’en connoît aussi que deux espèces, dont l’une manque de pieds de devant, et l’autre de pieds de derrière. c.) LES SALAM ANDRES : à corps dépourvu d’écailles ; point d'ongles ; trois ou quatre doigts seulement aux pieds de devant. 8. La salamandre terrestre. ( Lacerta salamandra. ) Toute noire ; à grandes taches d’un jaune vif On remarque à ses côtés des rangées de tubercules desquels suinte dans le danger une liqueur laïteuse ; c’est peut-être ce qui a donné lieu à la fable que la salamandre peut vivre dans le feu. Elle sé tient dans les lieux humides et ombragés. 9. La salamandre aquatique. ( Lacerra palustris.) À queue applatie par les côtés ; une crête membraneuse ré- gnant sur le dos, dentelée dans le mâle; Corps brun, varié de noir, ou de bleu ; ventre jaune ou rouge. Cette espèce est très» commune dans les eaux marécageuses. Les expériences de Spal. Janzani sur sa force étonnante de réproduction l'ont rendue célèbre. Ses petits respirent d’abord par des espèces de bran- chies , comme les poissons , et leurs pattes ne se développent qu’au bout d’un certain temps , comme dans les grenouilles, auxquelles cette salamandre ressemble encore par ses change- mens de peau plus fréquens que dans les autres lézards, DES RUE PB TAL LE S. 293 III Ze pracon. ( Draco.) Est un petit lézard ; à queue longue, grêle et fonde ; à corps revêtu de petites écailles , et qui porte sur le dos deux espèces d'ailes membraneuses, triangulaires , soutenues par six raÿons cartilagi- peux , articulés sur l'épine du dos. Sous sa gorge. est une longue poche. Il y en à deux autres plus “petites aux côtés de la tête. Il les enfle à volonté. Cet animal innocent habite dans les grandes Indes, et y vit des mouches qu'il poursuit en voltigeant de branche en branche. I V. Les creENoOuwIELES. ( Rana.) N'ont ni queue, ni écailles, ni carapace, mais une peau nue , enduite d'une humeur visqueuse, Leur tête est plate, leur museau arrondi, leur gueule très-fendue et sans dents ; la langue ne s'attache point au fond du gosier, mais au bord de la mächoire, et se reploie en dedans. Leurs pieds de devant n'ont que quatre doigts ; ceux dé derrière en ont,six, souvent unis par une mem brane, et sont toujours plus longs que ceux de: devant. Leur squélette est dépourvu de côtes, ainsi que celui des salimandres , avec lesquelles les gre… nouilles ont en général les plus grands rapports. Leurs œufs ont une. enveloppe purement membra neuse., et s'enfient beaucoup après avoir été pondus.. Le male dispose sa femelle à les pondre par des L3 294 D'ÉrON EE EM AT L ES: embrassemens très - longs, et les féconde à l’ins- tant de leur sortie. Il en naïît de petits êtres nommés tétards , pourvus d'une longue queue, et sans aucun membre apparent. Ils se dépouillent plusieurs fois; leurs pattes se développent petit à petit , et la queue tombe par lambeaux. L'animal parvenu à son état parfait vit dans des lieux humides, ou même dans l’eau. Quelques espèces se tiennent sur des arbres. Toutes vivent d'insectes , de vers, de petits poissons, etc. On les divise en _ a.) CRAPAUDS : à corps ventru ; à pattes de derrière moins alongées. Ts ne sautent point, et se tiennent plus éloignés de J'eau. 1. Le crapaud commun. ( Rana bufo. ) Cet animal dégoûtant , et d’une forme hideuse, a été accusé mal-à-propos d’être venimeux par sa salive , sa morsure , son urine, et même l'humeur qu’il transpire. Il se tient dans les lieux obscurs et étouffés : son accouplement se fait dans l’eau et dure plusieurs jours. La femelle produit des œufs disposés en deux cordons, souvent longs de vingt et trente pieds, que lé mâle tire avec ses pattes de derrière. On a iquelquefois trouvé des crapauds vivans , enfermes dans des trancs d’arbres , des pierres, où ils n'avoient ni air ni nourriture, 2. Le pipa. (Rana pipa.) Est un crapaud de l'Amérique méridionale, célèbre par la manière dont ii élève ses petits. Lorsque les œufs sont pondus et fécondés , le mâle les place sur le dos de la femelle, qui se gonfle , et forme des cellules dans lesquelles ces œufs éclosent. Le petits y passent leur état de tétard, et n’en sortent qu'après DR SRE EME RE. ES: 294$ avoir perdu leur queue. Cette espèce se distingue , parce que ses doigts de devant sont fendus en quatre brins chacun, et que la tête de la femelle est applatie et triangulaire. b.) GRENOUILLES proprement dites : à ventre effilé; à pieds de derrière très-alongés , palmés. Elles font de très-grands sauts , et vivent dans l’eau ou dans les prairies humides. 3. La grenouille commune. ( Rana esculenta. ) Dos verd, avec trois raies jaunes ; ventre jaunâtre , tacheté de noir. Cette espèce , très-commune dans toutes les eaux dor- mantes, et si incommode par ses cris nocturnes, fournit un aliment sain et agréable. c. RAINES : à ventre effilé; à pieds de derrière trés-alon- gés ; des pelottes visqueuses au bout de chaque doigt. Elles se tiennent sur les arbres, où elles poursuivent les mouches. 4. La raïinette. ( Rana arborea.) Est un joli petit animal d’un verd.gai. On le trouve sur les buissons , etc. 5. La raine à rapirer. ( Rana tinctoria.) Rougeître , avec des lignes blanches ou jaunes sur le dos. Elle se trouve en Amérique, et est remarquable par l’usage que les a : ro = : 2 * sauvages font de son sang pour £apire les perroquets ; c’est-à- dire pour leur panacher le plumage.. Pour cela ils leur arra- chent auclques plumes, et imprègnent la plaie du sang de cette raine, Ïl revient à la place des plumes rouges ou jaunes. 396 PES MR EURE EE, S CH AB PR EL TE Des Serpens. (AMPHIBIA SERPENTES. L. ) LES replis de leur corps servent seuls à leur mouvement progressif ; pour cela les nom- breuses vertèbres dont leur épine est compo- sée, ont leur articulation très-mobile dans tous les sens. Leurs viscères ressemblent assez à ceux des quadrupèdes ovipares , mais ils sont tirés en longueur selon les proportions de leur çorps. Leur gueule, très-fendue, est suscep- tible d’une grande dilatation ; de là vient qu'ils avalent souvent des animaux plus épais qu'eux. Les mâles ont une double verge, et s'accou- plent réellement. Ce que cet ordre d'a: | pler ne ue € animaux —û a de plus remarquable, © est le venin mortel dont plusieurs espèces sont armées. Îl est pré- paré par une petite glande placée sous l'œil ; et une dent percée en tuyau, très-aioué, et mobile au gré de Panimal , le verse dans la plaie : leur langue , fourchue et extensible , ny çontribue en rien, Ïl paroît que ce poison agit DEUST REGPTIEr- ES : io en détruisant lirritabilité des fibres musculaires, Ilestégalement nuisible, pris intérieurement (r). Les serpens de nos climats s’engourdissent Phi- ver. Tous changent entièrement de peau au moins une fois par an. J. Les COurEUrRES. ( Coluber.) Ont sous le ventre une rangée de plaques demi- circulaires, qui en occupent toute la largeur , et rè- gnent depuis le cou jusqu'à l'anus ; et sous la queue deux rangées de plaques plus petites, qui vont depuis l'anus jusqu'à l'extrémité. C'est principale- ment par le nombre de ces plaques qu'on a voulu en distinguer les espèces, attendu que leurs autres attributs sont très - variables ; mais ce nombre ne l’est pas moins. Une partie des couleuvres est pourvue de dents mobiles et venimeuses. On leur donne en particulier le nom de vipères, parce que la plupart sont vivipares , leurs œufs éclosant dans feur corps. a.) LES M'IPÈRES. Une grande partie de leurs espèces: distingue, en ce qu’elle a le dessus de la tête couvert d’écailles semblables à celles du dos. 1. La vipére ordinaire. ( Coluber berus.) Cent quarante-six plaques ventrales ; trente-neuf paires cau- Q) Fontana ; Hist. des poisons. Florence » 4784 298 DÉEN SRE PUITS DATA SS dales ; couleur grise , avec deux rangées de taches brunes, dis- LA . posées en zigzag le long du dos. 2. L’aspic. ( Coluber aspis.) Cent cinquante-cinq plaques ventrales ; trente-sept paires cau= dales ; trois rangées de taches rousses bordées de brun, sur le dos. 3. La vipère noire. ( Coluber prester.) ? L Rene ÿ Cent quarante-sept plaques ventrales ; vingt-huit paires cau dales; couleur noirâtre ; des taches plus foncées disposées le long du dos : la tête couverte d’écailles différentes de celles du dos. Ce sont là les trois espèces venimeuses les plus communes dans nos climats. Parmi celles des pays étrangers, on peut re- marquer principalement : 4. Le céraste. ( Coluber cerastes.) Cent quarante-sept plaques ventrales; trente-deux paires cau« dales ; une petite corne mobile au-dessus de chaque œil; cou- leur jaunâtre , relevée de taches brunes, formant de petites bandes transversales. Ce serpent cornu habite en Égypte ,cta été souvent représenté dans les hiéroglyphes. 5. Le serpent à lunettes. ( Coluber naia.) Est un serpent des Indes orientales, dont le cou s’élargit en un disque plat et ovale, sur lequel est tracée une ligne brune qui représente à peu près le contour d’une paire de lunettes. Ce disque est formé par les côtes antérieures, qui sont droites et plus longues que les autres; la tête est petite et couverte d'écailles, autrement figures que celles du dos. La couleur du naia est un jaune plus ou moins vif. Il est très-verimeux. On regarde la racine de l’opkiorhiza comme le remède de sa LA DPI EN Pl L'L' ENS. 299 motsure. Les charlatans indiens l’apprivoisent, et lui font faire des tours singuliers. b.) LES COULEUVRES : non venimeuses, ovipares, ont toujours les écailles du dessus de la tête autrement figures que celles du dos. 6. La couleuvre à collier. ( Col. natrix. ) Cendrée ; des rangées de taches noires sur les côtés ; un collier blanchâtre sur le cou; cent soixante-dix plaques ven- trales ; soixante-trois paires caudales. C’est l'espèce la plus commune de notre climat. Elle est d’un naturel très-doux, On la mange en plusieurs endroits. 7. La lisse, ( Coluber Brune , tachetée d’un roux obscur ; cent soixante plaques ventrales; soixante paires caudales. 8. La verte et jaune. ( Coluber Dos verd , tachcté de jaune ; ventre jaunâtre : deux cent six Ù J 5 ] 5 plaques ventrales; cent sept paires caudales. Ces deux espèces sont aussi de notre pays. IT. Les 8045. ( Boa.) Ont sous la queue , comme sous le ventre , une seule rangée de plaques sémi-circulaires. La plu- part des espèces n’ont aucun venin ; mais il en est qui se distinguent par leur grandeur souvent excessive. “ . É 1, Le devin. ( Boa constrictor. ) Est très-souvent long de quinze ou vingt pieds, et en acquiert quelquefois jusqu'à quarante, Il se nourrit des grands quadru- 300 Nes REerTiLESs pèdes, les embrasse de ses contours, leur brise les os, et fes avale par degrés. Ïl passe Île temps de sa digestion dans une torpeur singulière. Plusieurs peuples lui ont élevé des autels & et ses sifflemens, plus ou moins forts, passoient, chez les Mexicains, pour des présages importans. On compte-deux cent “RE plaques sous le ventre et cinquante-quatre soss la queue. -Son dos est mar arqué de tzches très-régulières. Au reste il est probable que les voyageurs et les naturalistes n'ont pas Sefisamment distingué tous les grands serpens, et qu'il yeaa plusieurs espèces différentes. HIL Les SERPENS A SONNETTES. (Crotalus.) Ont, comme les boas, des plaques demi-circulaires. sous Je ventre et sous la queue ; celle-ci se termine. par une suite de pièces coniques , de substance. écaileuse, enfilées les unes dans les autres, mais conservant de la mobilité : elles produisent , lorsque. ces. serpens rampent , un brnit Qui annonce de loin leur arrivée ; ce qui est d'autant plus utile, qu'ils sont tous pourvus d'un venin atroce. 1. Le boïquira. { Croralus horridus. ) Cest le plus venimeux de tous les serpens. Sa morsure tue en peu de minutes, avec des douleurs affreuses. Le cadavre tombe en une puiréfaction prompte et complète. On dit cepen- dant que les samvages y remédient par la racine d’ane espète. de polygala. Ce terrible animal est propre à l'Amérique, dont il fait la désolation. Îl à cent quairevingt-deux plaques sous. le ventre , et vingi-sept sons k queue. Son corps est fgunätre ,. avec des taches brunes irrégulieres sur le dos. Sgn haleine étourdit les petits amimaux dont il veut faire sa proie, etles empêche de lui échapper, DR TRE PT I L'ES 301 IV. LES ORFETS. ( Anguis.) Ont le dessus et le dessous du corps également couverts de petites écailles, disposées comme des tuiles. Leur queue est souvent aussi épaisse que le reste du corps, et le défaut de grandes plaques sous le ventre leur permet de se mouvoir avec une facilité presque égale en avant et en arrière. 1. L’orvet commun. ( dnguis fragilis.) Roussätre ; à ventre noir. Ilest commun dans tout l’ancién continent, se tient dans des trous souterrains, vit d'insectes et de vers, et n’a aucun venin. Lorsqu'on le prend , il se roidit avec tant de force, qu'il se casse souvent; Il y a encore quelques genres dé serpens étran- 4 gers, et peu nombreux en espèces , tels que V. LES DOUBLES MARCHEURS, ( Amplusbæna. ) Dont le corps est également épais , et revêtu par-tout d’anneaux écailleux complets. Ils rampent - dans les deux sens, et la grosseur de leur queue a fait croire qu'ils avoient deux têtes. VI. Les cécrrres. ({Cæcilia.) Dont tout le corps est dépourvu d'écailles, et qui ont sur les côtés des plis ou rides transversales. VII. L’ACROCORDE. Dont tout le corps est revêtu d’une peau tuber- culeuse, 302 DES RE PEN UE ER V LIT TL'aNcar a: Dont le ventre est garni de bandes écailleuses , qui, s'alongeant à mesure qu'elles s’éloignent de la tête , finissent par devenir des anneaux complets, et dont le bout de la queue est revêtu tout autour de petites écailles comme dans les orvets. LR D E EE, À Ù CD É MENLATRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DES, A,N I M AUX. mme | LIVRE CINQUIÈME. DE Sr PO IS:-SS ONE RHADITRE PREMIER De l’organisation des poissons en général, et de £' 4 leur division. $. 1. L'air est l'élément propre des trois premières classes d'animaux; et si quelques- uns d'eux, commeles cétacés, les grenouilles, etc., peuvent plonger pendant un temps fort Far DIE SE DL STS OnNe: long, c'est qu'ils jouissent de la faculté de suspendre leur respiration plus LEE ps que les autres. | Les poissons, au contraire ; respirent l’eau en nature, soit qu’elle agisse sur leur sang en se décomposant, ou seulement en lui aban- donnant l'air qu’elle tient en dissolution, où en simple mélange, Leur cœur reçoit dans son oreillette le sang apporté de tout Île corps par les veines. Il n’a qu'un seul ventricule, d’où. part une artère uni- que qui se distribue toute entière à l'organe de la respiration, nommé /es branchies. De là le sang se rend par les veines branchiales dans un tronc Commun situé dans le dos, qui, prenant un tissu artériel, le porte dans toutes les parties. Ces branchies sont des feuillets placés aux deux cotés de la tête, er sur lesquels les vais= seaux se ramifient à l'infini. Entre ces feuillets est un passage libre pour l’eau que le poisson fait entrer par la bouche, et qui en sort par une ouverture extérieure nominée ozze. Les feuillets des branchies sont formés de filamens rangés comme les dents d’un peigne et atta- chés DES P@'TSSONS. 305 chés du côté de la bouche à des osselets, ar- ticulés d’une part au crâne, et de l’autre à un os qui soutient la langue. Leur bord opposé est attaché dans quelques poissons à la face interne de la peau , et alors il y a pour la sortie de l’eau autant de trous particuliers que d’in- tervalles entre les feuillets. Mais, dans le plus grand nombre, ce bord est libre de toute adhé- rence , et l’eau sort par une ouverture com- mune , simple dans quelques-uns, et recou- verte, dans la plupart, d’une pièce écailleuse nommée opercule, qui peut s'ouvrir et se fer- mer , et qui est pourvue pour cela à sa partie inférieure d’une membrane qui se-plisse comme le cuir d'un soufflet, et est soutenue par quelques rayons osseux. On la nomme mem- brane branchiosteège, ou des ouïes. em $. 2. Les organes du mouvement des pois- sons sont appropriés à leur séjour dans l’eau. Leur tête et leur tronc forment une masse con- tinue sans cou distinct, et terminée par une queue aussi épaisse que le corps, parce que cette queue étant le principal instrument de la natation, elle est pourvue de muscles très- y 306 D ES P:0)168448 0: N 5. considérables. Il y a à son extrémité une na- geoire verticale. Au lieu de membres, les poissons ont quatre nageoires où membranes soutenues de nom- breux osselets : deux pectorales, qui représen- tent les bras , et sont quelquefois assez grandes pour servir au vol; et deux venrrales , qui re: présentent les pieds, et qui sont placées tantôt fort en arrière des pectorales: vers la queue (dans les poissons abdominaux ), tantôt au- dessous des pectorales ( dans les shorachiques), tantôt au devant vers la gorge ( dans les jou- laires ): elles manquent tout-à-fait (dans les apodes ). La plupart des poissons ont des côtes orêles qui se nomment arées. Ce nom s’ap- plique aussi aux longues apophyses épineuses de! vertèbres. Beaucoup de poissons n’ont ni les unes ni les autres. Le squélette de ces derniers est ordinairement caïrtilagineux. Outre les nageoires qui remplacent les mem bres et celle qui termine la queue, il y en a sur le dos (rap. dorsales ), et sous la queue - (zag. anales ), qui sont verticales et soutenues par des osselets qui s’articulent entre les apo- physes épineuses des vertèbres. D E S$ YU SES ON S, 307 Beaucoup de poissons ont dans l'abdomen, contre l’épine , une vessie pleine d’air, qui sert à les tenir en«équilibre, et à les faire monter ou descendre dans l’eau, par les divers degrés de compression dont elle est susceptible. Elle communique avec l’œsophage, ou avec l’esto- mac, par un canal particulier. $. 3. Les yeux des poissons sont grands, et dépourvus de paupières. Leur crystallin est presque globuleux. Il n'y a point de procès ciliaire. Leur oreille est contenue entièrement dans l'épaisseur du crâne, ou même dans la cavité qui renferme le cerveau , et consiste en trois canaux membraneux et en un sac de même nature, qui contient de petits corps tantôt -pierreux, tantôt friables. Leurs narines sont deux fossettes creusées sur le museau, et tapissées par une membrane mucilagineuse. Comme leur ‘langue est attachée sur le fond de la bouche, et de nature osseuse, ils doivent avoir peu de goût. Leur peau est tantôt nue, tantôt garnie de papilles plus ou moins rudes, et le plus souvent recouverte d’écailles qui varient pour Via 308 DES Poches Oo NS. la grandeur et la figure. Un certain nombre a autour de la bouche des barbillons mous qui peuvent servir au sens du tact. Leur cerveau est petit, et ses divers tubercules sont très- séparés. $. 4. Les deux mâchoires des poissons sont mobiles, recouvertes d’une peau sensible, et quelquefois de lèvres. Les dents varient pour la figure, y en ayant de pointues, de mousses et de tranchantes; et par la position, tantôt - sur les mâchoires, ou sur la langue , ou au palais, ou dans la gorge. Beaucoup de pois- sons ont des cœcums nombreux autour du py- lore. On trouve chez tous un foie et une rate, dans quelques-uns même un pancréas. La vessie se décharge par lanus. Presque tous se nourris- sent de poissons plus petits ou d’autres ani- maux aquatiques. $. 5. La plupart des poissons n’ont d’autres organes de la génération que des vésicules sé- minales pour le sexe mâle , et des ovaires pour la femelle. Celle-ci pond ses œufs, que le mâle asperge ensuite de sa semence ou arte. Les DE’ st PAOMSS oO NS. 30g poissons à branchies fixes ont seuls des ovi- ductus et une matrice : ils ont besoin d’un ac- couplement pour produire , et ne mettent leurs œufs bas qu'après qu'ils ont pris un certain dé- veloppement. Il y a cependant aussi parmi les poissons ordinaires quelques espèces vivipares qui ont di par conséquent opérer une sorte d’accouplement avant de produire. $. 6. Beaucoup de poissons vivent continuel- lement dans l’eau salée ; d’autres remontent dans les rivières à certaines époques ; il y en a quelques-uns qui demeurent toujours dans l'eau douce. L'homme sait enfermer ceux-ci dans des étangs ou des viviers , pour les prendre au besoin : il poursuit les autres par une mul- ticude de moyens qui constituent l’art de la pêche. $. 7. Nous ferons un ordre à part des pors- sons à branches fixes, qui se rapprochent beau- coup de certains reptiles ; nous en ferons un autre de ceux à branchies libres qui n’ont point d’arêtes. Quant à ceux qui ont Les branchies libres et qui sont pourvus d’arêtes, ils sont beau- V 3 310 DES Poissons. coup plus nombreux, et par conséquent ils ont besoin d’être subdivisés. On pourroit peut-être le faire avec succès d’après les dents, selon qu’elles tiennent aux mâchoires mêmes ou aux arcades du palais , ou au milieu du palais même, ou à la langue , et d’après la figure de chacune de ces sortes de dents; mais on n’a pas pour cela les connoissances nécessaires. La considération de la forme générale du corps pourroit aussi fournir des familles assez naturelles, telles que celles des poissons an- guilliformes, erc., etc. Mais on ne peut pas leur assigner des caractères précis. Nous nous voyons donc forcés de conserver l’ancienne division de Zinnæus , d’après [a po- sition des nageoires, quoiqu’elle nous paroisse peu d'accord avec l’ensemble des rapports na- turels. Ainsi la classe des poissons comprend SX ordres ji; L Les chondroptérygiens : à squélette cartilagi- neux ou sans arêtes, et à branchies fixes. IT. Les branchiostèeges : à squélette CHARS» à branchies libres. IIT. Les apodes : à squélette osseux, sans na- geoires ventrales. DPF 4) MPHOLICSÈS CUN S. 311 IV. Les jugulaires : à- squélette osseux, à na- geoires ventrales placées en avant des pectorales. V. Les thorachiques : à squélette osseux, à na- geoires ventrales placées sous les pectorales. VI. Les abdominaux : à squelette osseux , à na- geoires ventrales placées en arrière des pectorales. CHA PAT REC LI Des porssons à branchies fixes, ou CHONDRO- PTÉRYGIENS. LEURS branchies sont attachées par l’un et l’autre bord , et l’eau en sort par plusieurs ou- vertures. Leur squélette demeure toujours car- tilagineux, et n’acquiert point la dureté des os. Ils n'ont point de côtes ni d’apophyses épi- neuses aux vertèbres. Îls n’ont jamais d’écailles. On les divise en quatre genres. I. Les rAmMPRoIES. (Petromyzon.) Ont seules, parmi tous les poissons, six feuilles de branchies de chaque côté, et par conséquent sept trous pour la sortie de l'eau. Leur corps est cylindrique et alongé ; la bouche est à l'extrémité V4 312 DEL S "Pi Risi ST Oo INL's! antérieure de la tête, ronde, et propre à sucer : aussi les lamproies se fixent-elles, par ce moyen, aux rochers et à d’autres corps, d’où vient leur nom ( à lambendo petras ). Entre les yeux est un trou qui perce le crâne et communique dans le gosier , et par lequel l’eau entre et sort librement. Les lamproies n'ont point de nageoires pectorales ni ventrales ; leur peau est lisse ; leur canal intes- tinal est égal par-tout, et sans contours ni renfle- mens. 1. La lamproie proprement dite. ( Petromyzon marinus. ) Est un assez grand poisson, marbré de blanc ou de jaune et de verdâtre, qui se trouve dans toutes les mers, et remonte au printemps dans les fleuves pour y frayer. On le reconnoît à ce que ses deux nageoires dorsales et celles de l'anus sont toutes distinctes de celle de la queue. « 2. La lamproie de rivière ou pricca. ( Petromyzon fluviatilis. ) Plus petite que la précédente, d’un gris bleuätre. Se trouve dans les ruisseaux. Sa nageoire dorsale se réunit à celle de la queue. Il. Les Rarrs. ( Raia.) Ont un corps de forme rhomboïdale ou arrondie, applati horizontalement , terminé par une queue grêle. Cette figure bizarre vient de la grandeur L , . . énorme des nageoires pectorales (ou aïles), qui s'étendent depuis Le côté de la tête jusqu'à l’origine de DAEMSALE QE S 'STONN'S. 313 la queue. Là sont deux nageoires ventrales aux deux côtés de l'anus. Il n’y a de nageoiïire dorsale que sur la queue, qui elle - même n'en à pas toujours une à son extrémité. La bouche, qui est très-grande, est à la face inférieure , ainsi que les ouvertures des ouïes, cinq de chaque côté. A la face supérieure sont les yeux, et deux trous (ou évents ) qui don- nent dans la gueule. Les narines sont aux angles de la bouche. Les mâchoires sont comme pavées de dents, arrondies dans certaines espèces, et pointues dans d’autres. Les raies sont des animaux très- voraces. Leur éstomac est vaste et robuste; et il n'y a, pour tout canal intestinal, qu'une espèce de gros sac court, qui a à l'intérieur une membrane spirale allant d'un bout à l’autre : il se termine à l'anus. La s'ouvre aussi la matrice qui a deux grandes cornes, au travers desquelles passent les œufs. Ceux-ci ont une enveloppe coriacée brune , de forme quarrée, avec quatre cornes aux angles : le peuple les appelle rats de mer. Les raies adhèrent avec force dans laccouplement. On distingue les mâles à des ap- pendices plus ou moins longues qu'ils ont au bord interne des nageoires ventrales, et qui manquent aux femelles. Les raies restent au fond de l’eau dans les en- droits fangeux. Leur peau est rude, et souvent hérissée d'aiguillons. La pupille de leurs yeux peut 314 DyEnShiP 0,1 € Ss0xN«s. se fermer à volonté, au moyen d'un voile dentelé très-remarquable. Parmi les raies à dents aiguës , sont 1. La rorpille, ( Raia rorpedo. ) Qui se distingue de toutes les autres par son corps ovale et lisse. Ce poisson est célèbre depuis long-temps par la propriété de communiquer une commotion électrique aux hommes et aux animaux qui le touchent. Il paroît qu’elle sert à le défendre , ou à rendre immobiles pour un instant les poissons qu'il veut saisir. Cette commotion s’intercepte par les corps idioélectriques , tels que lacire et le verre , et traverse les conducteurs. On trouve des torpilles à peu près dans toutes les mers. Ce n’est que dans 1 force de l’âge, et dans l’état de pleine santé , qu’elles peuvent exercer leur force électrique. 2. La raie blanche. (Raia batis.) Lisse sur le dos; un seul rang d’aiguillons sur la queue. Elle devient la plus grande de toutes, et pèse quelquefois jusqu'a deux cents livres. 3. Le mirailler. ( Raia miraletus.) Lisse sur le dos; quelques aiguillons près de chaque œil; trois rangées sur la queue ; une grande tache en forme d'œil ou de miroir sur chaque aile. Parmi les raies à dents mousses, sont 4. La pastenague. ( Ruia pastinaca. ) Lisse, à bec obtus, à queue sans nageoïre , se terminant comme celle d’un rat , armée en dessus d’un long dard dentelé comme une scie, qui tombe et se renouvelle chaque année. Les blessures faites par ce dard sont douloureuses, mais il paroit Dies DCOTIOS SON S. 315 A que c’est à tort quon l'a accusé d’être venimeux et même mortel. j 5. La raie bouclée. ( R. clavata. ) Armée sur le corps et sur la queue, d’un grand nombre de ” tubercules osseux, surmontés chacun d’une grosse épine. C’est la plus estimée des raies. Elle eft fort commune dans nos mers. On dit qu’on en a pris de près de douze pieds de lon- gueur. III. Les squazes. ( Squalus.) Vulg. chiens de'mer. Ont, avec les raies, la plus grande ressemblance dans toute leur organisation interne et externe ; mais, comme leurs nageoires pectorales sont beau- coup plus petites, et leur corps rond et alongé, ils s’éloignent moins que les raies de la forme or- dinaire des poissons. Leur bouche est sous le bec; * mais les trous des ouïes sont aux côtés du cou, tantôt sous lesnageoires pectorales , tantôt au devant. Les uns ont, comme les raies, des évents derrière lès yeux ; d'autres\en manquent. I y a deux nageoires ventrales aux côtés de l'anus, deux dorsales qui varient pour la position, et une anale qui manque quelquefois. Les squales sont des animaux très-voraces, qui nagent sur le dos à cause de la position de leur gueule, et dont les deux mâchoires sont garnies . de plusieurs rangées de dents aiguës ou à plusieurs pointes , tournées en dedans. Leurs œufs sont 316 p'ersPiofusfs dns semblables à ceux des raies; mais l'enveloppe en est transparente comme de belle corne, et l’un des angles se prolonge en un cordon alongé. Parmi les espèces qui n’ont point de nageoire de l'anus , on remarque 1. L'ange. ( Squalus squatina.) Son corps applati, et la grandeur des nageoires pectorales et ventrales, qui se rapprochent les unes des autres , lui don- nent des rapports avec les raies. 2. La scie. ( Squalus pristis. )] Est un grand poisson remarquable par son museau très-pro- longé, et armé de chaque côté d’une vingtaine de grosses dents osseuses et pointues. C’est une arme terrible , avec laquelle la scie attaque même les baleines , contre lesquelles on lui attribue un antipathie furieuse. Parmi les espèces qui ont une nageoire de l'anus, et qui man- quent d’évent , est 3. Le requin. ( Squalus carcharias. ) Animal célèbre par son excessive voracité , la constance avec laquelle il suit les vaisseaux pour saisir tout ce qui en tombe, et le danger dont il eft pour ceux qui nagent dans la mer. Ses dents sont triangulaires et dentelées comme des scies. Il devient d’une grandeur énorme. Parmi les espèces qui ont une nageoire anale er des évents, sont 4. Le marteau. ( Squalus zygæna.) Dont la tête, faite comme un cylindre placé en travers de la direction du corps, représente l'instrument dont ce poisson porte le nom. Les yeux sont aux deux extrémités de cette tête de marteau. DNERSUR 0 HIS IS IOANUS. 319 5. La roussette. ( Squalus canicula. ) À tête ronde ; à peau blanchätre , tachetée de brun. La peau de tous les squales est très-rude; mais comme celle de la rous- sette l’est le plus, on s’en sert dans les arts pour polir les bois , et d’autres objets. IV. Les cHimÈres. ( Chimæra. ) Vulg. rois des harengs. Les trous des ouïes sont au nombre de quatre, si rapprochés, qu’ils ,paroissent n’en faire qu’un seul a l'extérieur. Le corps ressemble assez à celui d’un squale ; la bouche est sous le bec, et a deux dents incisives à chaque mâchoire. La queue se termine en un fil plus long que tout le corps. 1. Le roi des harengs du nord. ( Ch. monstrosa. ) N'est point aussi monstrueux que son nom et les figures bizarres d'Aldrovande et de Jonston pourroient le faire croire. Il a la forme d’un requin; la peau lisse , grise, ou jaunâtre ; deux nageoires dorsales | dont la première a en avant une grosse épine, et F idé autre se prolonge sur la queue. Le museau est ridé en dessous, Ce poisson vit dans les mers du nord. 318 DEsO P DAS S 'oNSs CA AE RARE. LE Des poissons à branchies libres , à squélette cartilagineux , Sans Côtes nt arêtes , normes BRANCHIOSTÈGES. A. À bouche sous le museau, sans dents. I. LES ESTURGEONS. ( Acipenser.) Ont un couvercle osseux aux ouïes, sans mem- brane ; leur bouche ést en travers sous le museau , comme dans les squales, auxquels ils ressemblent par la forme générale du corps, et par le nombre et la position des nageoires. Ils ont sur le corps plusieurs séries longitudinales d'écussons osseux et saillans ; il n'y a point de dents; en avant de la bouche sont quatre barbillons. Les esturgeons sont utiles par leur chair, leurs œufs dont on fait le caviar, et par la colle de poisson, qui est un extrait desséché de leurs mem- branes. Ils remontent en abondance dans les fleuves, sur-tout dans ceux qui se jettent dans la mer Cas- pienne et la mer Noire, et leur pêche fait la prin- cipale occupation des habitans de ces contrées, tes Cosaques du Don, du Jaïk et du Volga. DébMse RO 0 15: SO NE S 319 1. L’esturgeon ordinaire. ( Ac. sturio.) À museau très-obtus , à peu près égal à la largeur de la bouche , à lèvres fendues. Se trouve dans la plupart des grands fleuves de l’Europe : il étoit extraordinairement estimé des Romains. 2. Le grand esturseon. ( Ac. huso.) À museau tres-obtus , moins long que la bouche n’est large ; à lèvres ‘entières. C’est principalement de cette espèce qu'on fait la colle de poisson. Elle atteint jusqu’à vingt-quatre picds de longueur , et perd tous ses boucliers avec l’âge. Elle est commune dans le Danube et le Volga. IT. Les PÉGASES. ( Pegasus.) Ont le corps anguleux par les pièces osseuses qui le revêtent, et la tête prolongée en pointe. La bouche s'ouvre en dessous , à la base de ce bec; il y a de larges nageoires pectorales, des ventrales très-étroites , placées en arrière des pectorales, une petite dorsale sur la queue, et une anale dessous. 1. Le dragon de mer. ( Pegasus draconis. ) A le tronc plus épais que la queue , et de grandes nageoires pectorales arrondies semblables à des ailes : delà ce nom de dragon. Ce petit animal est de la mer des Indes. B. À bouche au bout du museau, sans dents, TIL Les syncnarTues. ( Syngnathus.) Vuls. aiguilles de mer. L'opercule des ouïes a son bord attaché au tronc par une membrane; en sorte qu'il ne reste qu'un 310 B'ETSMPrOl ILSYS oO :N'S: trou vers la nuque pour la sortie de l’eau. La tête s'alonge en un bec terminé par la bouche. Le corps est long, grêle, et revêtu de plusieurs séries de pla- ques osseuses, qui le rendent anguleux. Il n'y a point de nageoires ventrales; les pectorales sont. petites. Aucun poisson de ce genre n'atteint une grande taiile. 3. Le cheval marin, ou hippocampe.(Syngnathus hippocampus.) La tête est épineuse ; le corps a septangles , et de forts tuber-. cules ; la queue, moins épaisse, n’a que quatre angles, et se termine en pointe sans nageoiïre. Ce petit poisson est commun dans la Méditerranée. Il se recourbe en mourant comme une S, et alors la partie supérieure a quelque ressemblance avec l'encolure d’un cheval : de Îà vient son nom. 2. L’aiguille de mer. ( S. acus. ) Ce nom lui a été donné à cause que son corps est extrême- ment long et grèle. Il a sept angles, sans tubercules saillans. 3. Le tuyau de plume. ( S. pelagicus.) Diffère du précédent , parce qu'il manque de nagcoire .à lanus. IV. Les cENTRISQUES. ( Centriscus.) Vul. bécasses de mer. Leur tête se prolonge en un bec, au bout du- quel est une bouche sans dents. Le corps est com- primé verticalement , ovale, et a le ventre tran- chant. Les nageoires ventrales sont réunies. La première dorsale a en avant une forte épine. L'o- percule des ouïes est grand, et cache la membrane. 1, La bia: YPO; IS TRE ONE 321 1. La bécasse ordinaire. ( C. scolopax. ) Son corps est revêtu de petites écailles. L’épine dorsale est dentelée. C’est un petit poisson de la Méditerranée. 2. La bécasse bouclée. ( C. scutatus. ) L'épine dorsale est si grande, qu’elle recouvre tout le dos comme un bouclier, et se prolonge en arrière plus loin que la queue. Sous le ventre sont une douzaine de pièces cornées qui le revêtent entièrement. Ce singulier poisson vient des Indes, C. À bouche au bout du museau, armée de dents. V. Les BALISTES. ( Balistes.) Ont un museau proéminent, terminé par une bouche armée de huit dents à chaque mâchoire ; un corps comprimé, rude, dort le ventre et le dos sont tranchans : le ventre est souvent pendant. Les branchies n’ont point d’opercules , mais seule- ment une membrane à deux rayons. La première -nageoire dorsale à une forte épine pour premier et quelquefois pour unique rayon. 1. Le baliste licorne. ( B. monoceros.) Moirâtre ; sans nageoires ventrales ; un seul aïguillon, long et dentelé , à celle du dos. 2. La petite licorne. ( B. tomentosus. ) Brun; à ventre singulièrement pêndant sous le corps. 3. Le baliste à deux piquans. ( B. biaculearus. ) La nageoire dorsale à quelques rayons mous derrière 52 X 328 DHENSS D, DA 6 45: ON 5: grosse épine. Deux autres épines tiennent lieu de nageoires ventrales. | VI. Les coFFrres. ( Ostracion.) Ont la tête et le corps entièrement enveloppés dans une écaille d’une seule pièce ; la queue seule est libre et mobile, et sort de la partie postérieure de l’écaille par un trou. L'ouverture des ouïes est garnie d’un petit opercule coriacé. Il n'y à point de nageoires ventrales. Les pectorales , et celles du dos et de l'anus, tiennent à l’écaille. La bouche est au bout du museau, et a un grand nombre de dents. 1. Le coffre lisse. ( Ostracion triqueter.) Écaïlle trièdre , sans épines, divisée en compartimens hexa- gones ; à centres proëminens. >. Le coffre maille. ( Ost. concatenatus. ) Écaille trièdre, sans épines, divisée en une multitude de petits compartimens triangulaires ou rhomboïdaux. 3. Le coffre parallelipipède. ( O. cubicus. } É . , < 1e x . caille tétraèdre , sans épines ; à compartimens hexagones. 4. Le coffre à quatre piquans. ( O. quadricornis. ) Écaille trièdre ; deux épines sur les yeux , deux sur l’anus. 5. Le coffre à deux piquans. ( O. cornutus.) Écaille tétraèdre ; piquans comme dans le précédent, etc, BhESOoP Oo 15 #0 Nes. 323 * Ces poissons si étranges habitent les mers des pays chauds. Ils sont voraces. On mange leur chair. D. À bouche au bout du museau ; les os des ma- choires nuds , tenant lieu de dents. VIT. Les TÉTRODONS. ( Tetraodon. ) N'ont pour toutes dents que les os des mâchoires à nud, dont le tranchant leur sert à mâcher. Ces os sont divisés dans leur milieu par une fente, et ont l'air de former quatre dents. Le corps est re- couvert d'une peau rude, et le ventre est singu- lièrement renflé dans plusieurs espèces. Il n’y à point de nageoires ventrales. L'ouverture des ouïes pa- roît comme un simple trou au devant des nageoires pectorales. 1. Le flasco-psaro. ( Tetr. hispidus. ) Son ventre est si gonflé, qu'il avance même plus que. la bouche, et que ce poisson a Pair d’une boule, où la queue seule est en saillie ; aussi les anciens lui avoient-ils donne le nom d’orbis. Le corps est gris, hérissé de petites pointes. On #ouve cette espèce dans la Méditerranée. 2. Le tétrodon tortue. (T. testudinarius. ) Son corps est oblong , et son ventre plat. Le dos est brun acheté de gris, et les Aancs rayés de brun et de blanc. DesIndes, VIII. Les mozes. (Mola.) Les os Michôires leur servent aussi de dents; mais il ny 4 qu'une légère échancrure dans leur X 2 Sa SE:SE POS. SO RS. milieu. Le corps est comprimé, et la queue si courte et si large, qu'elle a l'air d’avoir été coupée, et que l'animal ressemble plutôt à une tête de pois- son qu'à un poisson entier. Les nageoires dorsale et anale n’en font qu'une avec celle de la queue. 1. La lune. ( Mola rotunda.) Terraodon mola. Lin. Estun grand poisson qui pèse jusqu’à trois cents livres; sa forme bizarre , sa peau argentée, ses yeux grands et brillans, 1e rendent remarquable. Ii se trouve dans nos mers. IX. Les propons. ( Diodon.) Vulg. hérissons de mer. Leurs os des mâchoiïres sont également à nud, mais sans fente ni échancrure, en sorte qu'ils ont l'air de n'avoir que deux dents. Leur corps est oblong , ovale, ou globuleux, et entièrement hérissé d'épines fortes et aiguës. 1. L'orbe hérisson. ( Diodon hystrix.) A le corps globuleux , hérissé d’épines à trois racines qui res- semblent à l'instrument nommé chausse-trappe. On en connoît plusieurs variétés , et il se trouve dans les mers des pays chauds. 2. L’aringue. ( Diodon atinga.) A corps oblong ; à épines simples, longues et fortes. D’A- IMETIQUE. E. 4 grande bouche, à rayons de la membrane branchiostège nombreux. X. Les 8AUDROIES. ( Lophiu#s) $e reconnoissent à ce que leurs nageoires pecto- DES Poissons. 32$ rales sont portées sur une espèce de pédicule qui les fait ressembler à des bras. Leurs ouïes sont recou- vertes d’une membrane garnie de rayons, et ne s'ouvrent que fort loin en arrière; leurs nageoires ventrales sont placées en avant des pectorales. Ce genre est composé de trois espèces fort dis- semblables. R 1. La raie pécheresse. ( Loph. piscatorius.) La tête applatie horizontalement , arrondie dans son pour- tour, et épineuse , est plus large que le corps. La bouche est énorme : la mâchoire inférieure avance plus que autre ; toutes deux sont garnies de dents recourbées en dedans, et éntourées de nombreux tentacules. Il y en a aussi de petits tout autour du corps , et deux ou trois très-longs sur la tête, dont on dit que le poisson se sert pour pêcher ; il résulte de tout cela une figure si horrible, que cette espèce a reçu en beaucoup d’endroits le nom de diable de mer. On en trouve dans toutes les mers. Son estomac est vaste et mince. Il n’y a que deux cœæ- cums au pylore , quiest près du cardia. Le foie est petit, à trois lobes. 2. La chauve-souris de mer. ( L. vespertilio.) Tout son corps est garni de tubercules cartilagineux et coni- ques. La tête se rétrécit en un museau pointu, saillant au-dessus de la bouche ; puis le corps va en s’élargissant beaucoup jus- qu'aux nageoires pectorales, derrière lesquelles il se rétrécit subitement. Cette partie antérieure est fort plate. Les trous des ouies sont sûr les nageoires pectorales. 3. Le crapaud de mer. ( L. histrio.) A le corps comprimé verticalement, revêtu d'une peau rude X 3 326 DES Poirssons. Sur le nez est un filament qui porte deux masses charnues; et plus en arriére sont, à la suite l’une de l’autre, deux espèces de tentacules charnus terminés par des filamens. Le corps est jaune ou gris, marbré de brun. Ces deux singuliers poissons sont des mers d'Amérique. XI Les cYCLOPTÈRES. (Cyclopterus. ) Ont sur les branchies un opercule bien conformé, et une membrane pourvue de quatre rayons. Les mâchoires sont armées de petites dents. Ils ont toutes les sortes de nageoires : mais leur caractère distinctif consiste en ce que celles du ventre, pla- cées sous les pectorales, sont réunies en une seule, de forme presque circulaire , attachée au corps par son centre ; les pectorales sont fort larges, et se rapprochent sous la gorge. 1. Le lump. ( Cyclopterus lumpus. ) Est un poisson à corps ovale , épais en tout sens, recouvert d'une peau rude, avec sept rangées longitudinales de tuber- cules cartilagineux. On le trouve dans toutes les mers. Sa chair, quoique mollasse , est mangeable. Il est tantôt verd , tantôt brun, et atteïht jusqu’à deux pieds de longueur. L’estomac est ample et membraneux $ le pylore près du :cardia est garni de rombreux cœcums. Le foie est petit et sans divisions. ME SM APIOUINS"S ON S 327 CMP RE T'É:Eù TV. Des poissons à arêtes qui n’ont point de na- geotres ventrales , ou des APODES. LES sept premiers genres de cet ordre peu- vent être considérés comme une famille véri- tablement naturelle, qui a lazpurlle pour type, et la longueur et la hauteur uniforme des na- geoires dorsale et anale , ainsi que la forme alongée du corps, pour caractère. Peut - être cette famille devroit-elle encore comprendre les genres cépole ; lépidope, etc., que la pré- sence des nageoires ventrales a forcés de placer dans d’autres ordres. I Les Ancurrres. ( Muræna.) Se distinguent par la longueur de la membrane des ouïes, qui dépasse l’opercule, et ne s'ouvre que sous les nageoires pectorales. Le corps est long A “, 1 . . CFA 2x . et grêle; et les écailles sont si petites, qu'a peine on peut les appercevoir (1). Ces poissons aiment les (1) La plupart des poissons à arêtes, qu’on a regardés comme alé- pidotes ou sans écailles, n’en sont pas totalement dépourvus. Ces écailles viennent à paroïtre lorsque la peau est desséchée. X 4 328 DE $ P:0:1:s3%5 ON $5. eaux tranquilles , les fonds vaseux ; ils sortent quel- quefois de l’eau spontanément, et peuvent rester quelque temps dans lair sans périr. Leur irritabi- lité est si durable , qu'ils conservent du mouvement même après avoir été écorchés et coupés en mor- ceaux. Leur estomac est long; le pylore près du ._cardia, sans cœcum; le canal court et sans plis; le foie peu divisé. LES ANGUILLES proprement dites ont la membrane des ouïes soutenue par des rayons ; des nageoires pectorales ; celle de l’anus et celle du dos, unies à celle de la queue, qui se termine en pointe. Telles sont 1. L'anguille. ( Muræna anguilla. ) Est un des poissons les plus répandus ; on remarque cepen- dant qu'il n'y en à ni dans le Danube , ni dans les fleuves qui s’y jettent. Celles qui habitent dans les eaux claires sont d’une couleur plus argentée et d’un goût moins bourbeux. Les an- guilles se cachent pendant le jour dans la vase , et ne sortent de leur trou que la nuit. On dit que pendant la canicule leurs petits naissent vivans. Leur peau trèstenace est utile pour diverses sortes de liens. ÿ 2. Le congre. ( Muræna conger. ) Est une anguille de mer , quia, comme celle d’eau douce, le corps presque cyhnaaique ; la mächoire inférieure un peu plus longue, deux très- petits barbillons à la supérieure ; la tête plus épaisse dans le mâle. On distingue le congre de l’an- guille , en ce que sa nageoire dorsale commence beaucoup DE 5 PaO SE à N° & 329 plus près de la tête, qu’elle à le bord noir, et que sa ligne latérale (1) est ponctuée de blanc. N. B, On a séparé des anguilles, et on a fait un genre à part des MURÈNES ( MURENOPHIS), qui n'ont point de rayons à la membrane des ouïes. L'espèce commune ( muræna helena , L.) est marbrée de blanc et de brun, et manque de nageoires pectorales comme de ventrales. C’est elle que les anciens estimoient tant, qu'ils élevoient dans des viviers par- ticulicrs. Wedius Pollion faisoit jeter ses esclaves coupables à ses murenes. On a aussi fait un genre à part, sous le nom de CÉCILIE, du muræna eæcilia de Linné , le seul poisson connu quimanque absolument de nageoïres (2). Enfin on à découvert depuis peu, près des côtes d'Angleterre, un petit poisson à corps long , étroit, et si comprimé, qu’il est presque transparent. Il manque de nageoires pectorales et ventrales ; la dorsale et Vanale s'unissent à celle de la queue. La petitesse de sa tête lui a fait donner le nom générique de ‘LEPTOCEPHALUS, IT. Les GymnoTEs. (Gymnotus.) Ont le corps des anguilles; mais la nageoire dorsale manque , ou bien elle est petite et isolée : celle de l'anus forme sous le corps une espèce de carène, et se prolonge jusqu'au bout ou près du bout (1) On appelle ligne latérale dans les poissons, un sillon peu pro- fond , formé par une série de très-petites glandes, qui s'étend sous la peau tout le long de chaque côté du corps; elle ne manque que dans très-peu d'espèces. (2) Cee changemens appartiennent au citoyen Lacépède. 330 DES NP IONMTS 5 O0 N 6 de la queue, qui finit en pointe. Le couvercle des OUïes est comme à l'ordinaire. Leur membrane a cinq rayons, 1. L'anguille électrique. ( G. electricus. ) Est un poisson d'Amérique , très-célèbre par sa propriété électrique , bien plus considérable que celle de la torpille. Ses -Commotions vont jusqu'à faire perdre connoissance. Elles se communiquent à une nombreuse chaîne de personnes, et pas- sent au travers de tous les conducteurs. On a même apperçu des étincelles , en le plaçant sur une plaque de métal collée sur “un verre , à quelque distance de laquelle étoit collée une autre plaque. Cette vertu cesse lorsqu'on le saisit de manière à em- pêcher le mouvement des muscles du dos, qui en sont appa- remment la cause. Elle sert. à ce poisson pour étourdir ceux qui voudroient lattaquer, ou dont il faut qu'il se nourrisse. Ce gymnote se distingue par sa queue obtuse. Sa peau est brune , sans écailles sensibles, mucilagineuse ; sa tête dépri- mée , son museau arrondi. Il a deux lignes latérales de chaque côté. IT. Les TricruRrEes. ( Trichiurtis.) Ont le corps alongé, comprimé , finissant en queue pointue. La nageoire anale manque: celle du dos se continue depuis la nuque jusqu’au bout de la queue. Les dents sont fortes, et la membrane des ouïes a sept rayons. L'opercule en est grand et simple. 1. La ceinture d'argent. ( Tr. lepturus. ) A tout le corps lisse, de la plus belle couleur argentée. On le trouve dans les eaux douces de l'Amérique méridionale. DE 9 P'OorrSeE @ NS 331 IV. Les récAzECS. (Regalecus.) Ont le corps très-alongé, rond : point de na- geoire de l'anus; celle du dos va depuis la nuque jusqu'au bout de la queue, qui est mousse. Leur ca- ractère distinctif consiste dans des opercules com- posés de six pièces. 1. La glesne. ( Regalecus glesne. ) Est un petit poisson des côtes de Norwège ;: au devant de 12 nageoire du dos sont sur la tête quelques rayons épineux libres. Jl y à deux longs filamens sous les nageoires pectorales. V. LES DONZELLES. ( Ophidium. ) Ont le corps alongé , comprimé, et de la forme d'une lame d'épée; les nageoires du dos et de l'anus sont longues , et s'unissent, comme dans les anguilles , à celle de la queue. L’opercule est grand, la membrane a sept rayons, leur tête est mousse, et leurs mâchoires égales. | 1. La barbue. ( Ophid. barbatum. ) À quatre barbillons sous la mächoire inférieure. C’est un pois- son de dix à douze pouces, de Ia couleur d’une anguille, qui se trouve dans la Méditerranée. Il faut nécessairement séparer de ce genre l’ophidium aculea- tum L. qui à les nageoires dorsale et anale distinctes de celle de là queue; la première ,| précédée d’une longue rangée d’ai- guillons, et la mâchoire supérieure prolongée en un long mu- scau pointu. Il est des Indes, 332 Deals: P'ONL SA O N s. VI. Les AMMODYTES. ( Ammodytes.) Ont le corps alongé, les nageoires dorsale et anale distinctes de celle de la queue, qui est four- chue ; les mâchoires pointues; et celle d’en bas plus longue et plus étroite. La membrane des ouïes a sept rayons. 1. L'équille. ( Ammodytes robianus. ) Est un petit poisson gris argenté, qui se tient dans le sable, et qu'on va y chercher avec des bèches, lors du reflux. C'est un manger délicat. VII. Le$ ANARRAHIQUES. (Anarrhichas.) Ont le corps rond , les nageoires dorsale et anale distinctes de celle de la queue ; la tête entièrement arrondie ; une membrane des ouïes à six rayons. On les distingue sur-tout à leurs nombreuses et grosses dents , dont celles du palais sont rondes et serrées comme des pavés, et celles de devant coniques et pointues. 3. Le loup marin. ( Anarrhichas lupus. ) Trèsgrand poisson de l'Océan, qui a jusqu’à quinze pieds de longueur ; il se nourrit de crabes et de testacés , qu’il broïe aisément. Sa peau lisse et tenace , comme celle de languille , sert aux mêmes usages. On trouve en divers endroits des pétrifications qui ont beau- coup de ressemblance aux dents palatines des anarrhiques , et qu'on à nommées bufonies ; parce qu’on les regardoit autrefois DE s POS S OoN.S 333 comme des œufs de crapaud pétrifiés. Elles proviennent sans doute de ce poisson ou de quelque autre analogue, VIII. Les ErsP4DoOnNs. ( Xiphias.) Ont pour caractère distinctif, la mâchoire supé- rieure se prolongeant en forme d'épée très-longue et très-étroite. Leur bouche est en dessous, sans dents. L’opercule est grand, et la membrane a huit rayons. 1. L’espadon, ou l'empereur. ( X. gladius. ) Est la seule espèce connue. C’eft un poisson qu’on trouve dans toutes les mers, et qui atteint jusqu’à vingt pieds de lon- gueur. Son corps est rond et s’atténue vers la queue. La partie antérieure de la nageoire dorsale est élevée en pointe ; le reste est court et s'étend jusque vers la queue. Celles de la poitrine, de l’anus et de la queue, sont grandes. À chaque côté de la queue est une pétite membrane horizontale ; la peau est grasse et sans écailles sensibles. La chaïr est bonne à manger. IX. Les STROMATÉES. ( Stromateus. ) Sont les seuls poissons de cet ordre qui aient le corps très -haut verticalement, et très-plat par les côtés. Le corps et la tête sont couverts d’é- cailles petites et foibles. L’opercule est grand, la membrane à deux rayons. 1. La fiarole. (Sr. fatola.) Très-beau poisson de 1a Méditerranée , marqué de raies trans- versales jaunes sur un fond bleu argenté. 334 D; E:.S0 : POSTES Où N: S: æ. Le paru. ( Str. paru.) Des mers du Brésil. A tout le corps d’un beau jaune ; les na- geoires sont noirâtres. N. B. Dans l’ordre naturel, les stromatées deyroïient se rapprocher des labres, des spares , eic. ; ils ont même deux tubercules qui sem- blent être des indices ou des rudimens de nageoires ventrales, CET AUPOF RIRE Ne Des poissons a arêtes, qui ont les nageoires P q ventrales placées sous la gorge, en avant des pectorales , ou des poissons JUGULAIRES. CET ordre contient six genres, qui appar- tiennent à deux familles distinctes , à chacune desquelles on pourroit réunir plusieurs des Sénres que la position de leurs nageoires ventrales a fait placer dans les ordres suivans. À. Jugülaires à tête épineuse, L Lrs CAzzIONY MES. ( Cailionymus.) Ont la tête applatie horizontalement , les yeux rapprochés. La membrane des ouïes, à six rayons, se colle par-tout au corps, er ne laisse, pour la sortie de l'eau , qu'un trou vers la nuque. La par- tie antérieure du corps.est large, et les nageoires We ft PAONIUS 5.0 NE 33$ ventrales grandes et écartées. La nageoire anale est longue , et en a une dorsale vis-à-vis toute pa- reille; au devant de celle-ci en est une autre : celle de la queue est distincte. De chaque côté de la: tête est une épine à trois pointes. 1. La lyre. (Callionymus lyra. ) A la première nageoire dorsale plus longue que tout le corps. 2. Le dragonneau. ( Call. dracunculus. ) N’a pas la première nageoïre du dos plus longue que l’autre. Ces deux poissons se trouvent dans nos mers, ont une peau lissé, tachetée, et vivent de crabes et d’oursins. IT Les pires. ( Trachinus.) Ontla tête comprimée par les côtés, et les yeux pla- cés sur le haut : les opercules sont grands et armés chacun d’une forte épine. La membrane a six rayons. La nageoire de l'anus , et celle du dos qui est vis-à-vis, sont fort longues. En avant de celle - ci, sur la nuque , en est une à quatre rayons. Les pectorales et les ventrales sont médiocres. 1. La vive ou dragon de mer. ( Trachinus draco. ) Est un poisson de nos mers ; à dos. lPestime à cause de sa chair blanc run , à ventre blanc. On | mais un, peu sèche. Sa premiére nagcoire dorsale est de couleur noire, et les piquures de ses rayons passent, chez les pêcheurs, pour dangereuses. Son estomac est petit, épais; ses cœcums nombreux ; son canal fort court : le foie est médiocre et sans divisions. 336 DE su POSTS NS. IT. Les wraiwoscopes. (Uranoscopus.) Ontla tête de forme quarrée, étant applatie en dessus et aux côtés, et revêtue de pièces osseuses très-dures. Les. yeux sont à la face supérieure, et regardent le ciel : de là le non. La mâchoire inférieure est ver- ticale , en sorte que l'ouverture de la bouche est aussi dirigée vers le ciel. Les opercules sont armés de fortes épines. Il y en à trois sous la mâchoire inférieure. Les négeoires sont arrangées comme dans la vive. Les mâclioires sont Hu de tentacules. 1. Le rat, rapeçon ou bœuf. ( Uranosc. scaber. ) Est un poisson dt: la Méditerranée , de couleur grise ou bruñe, dont la peau est rude, et la chair blanche et dure. B. Jugulaires à tête dépourvue d'épines. IV. Les GADEs. ( Gadus.) Forment un genre, dont les espèces nombreuses et fécondes sont un des objets les plus intéressans de nos pêches. Leur corps est légèrement comprimé; leur tête un peu alongée ; leurs écailles petites, et comme encroûtées sous la peau. Leur caractère le plus distinct consiste dans les nageoires ventrales, étroites et pointues. Malgré leur position si en avant, la cavité de l’'abdomenkse prolonge fort en arrière; le foie en occupe toute [21 ongueur. L’estomac est petit, les cœcums nombreux, le canal peu ployé, les vési- cules séminales divisées en lobes nombreux. Il y a des gades : a.) À De St 2:10 LH LUSTS ,0 \N is. 337 / / a.) À deux nageoires derrière l’enus, er trois sur le dos. Deux de celles du dos sont placées vis-à-vis de celles de anus, etilyena une de plus, piacée au-dessus des nageoires pectorales. Ces espèces sont a.) Sans barbillons: 1. Le merlan. ( Gadus merlangus.) À corps blanchâtre ; à mâchoire supérieure plus longue ; d’un pied de long ; très-abondant dans nos mers chair légère et de bon goût. 2. Le Lieu où grélin. ( Gadus pollachius. ) + À corps blanc jaunâtre ; à mâchoire inférieure plus longue; à ligne latérale courbe. Plus grêle et beaucoup plus grand que le merlan : moins estimé. \ 3. Le colin. ( Gadus carbonarius.) En quelques endroits, merlus, À corps brunâtre ou noirâtre; à mâchoire inférieure plus longuc:; à ligne latérale droite. On le sale comme la morrhue, ? 6.) Avec des barbillons. 4. La morrhue. ( Gadus morrhua. ) # + Les mâchoires égales; un seul barbillon ; le premier rayon de fa nageoire de anus, épineux. Ce poisson est célèbre par sa grande abondance, la facilité avec laquelle il se conserve étant salé ou des- séché, et le grand commerce auquel il donne lieu. On en prend dans toutes les mers du nord, et même sur nos côtes , et aux embouchures de nos grands fleuves; mais c’est sur-tout sur le grand banc de Terre-Neuve qu'il y en a une quantité exces- sive : elle ne doit pas étonner , puisqu'on a calculé que chaque femelle à dans ses ovaires 0,34/4,000 œufs. Les morrhues se Y 338 DAENSD PONT SOS NOUN:SE nourrissent de merlans , de harengs, et d’autres poissons. On sale et on vend avec elles, plusicurs espèces voisines, telles que 5. Le narvaga. ( Gadus callarias. ) A mächoire supérieure plus longue ; à un seul barbillon; à corps tacheté. 6. L’änon. ( Gadus eglefinus. ) À mächoire supérieure plus longue ; à un seul barbillon ; à corps blanchâtre 3° queue un peu fourchue, etc. Tous ces poissons ont de deux à quatre pieds de longueur. b.) D’autres gades n'ont qu’une nageoire derrière l’anus, et deux sur le dos. Celle de lanus et celle du dos, qui est vis-à-vis, sont aussi longues que les deux qu’elles remplacent. Leur corps est plus égal que dans les précédens. 7. Le grand merlus. ( Gadus merluccius. ) Sans barbillon ; à mâchoire inférieure plus longue. Le corps est gris, long d’un pied et demi. c.) On devroit faire un genre propre du gadus tau de Linnæus, qui a la tête applatie horizontalement , trois épinés à chaque oper- cule , et les mächoires entourées de nombreux tentacules. Cest un poisson de la Caroline, lisse, muqueux , tacheté de brun et de blanc, qui a sur lapplatissement de la tête une tache en forme de lunette. Il diffère, comme on voit, beaucoup des autres gades. V. Les PERCE-PIERRES. ( Blennius.) Ont la tête courte et ronde; le corps à petites écailles, alongé; les membranes des ouies à six pobrsy P© 116 5 ON S 339 rayons ; les nageoires du dos et de l'anus régnant jusques à la queue, et s’ÿ joignant quelquefois. Leur principal caractère est que les nageoires ventrales n'ont que deux rayons. a.) Les uns ont sur la réte des filamens charnus ou des crêtes, 1, La coquillade, ( Blennius galerita. ) Sur la tête est une crête transversale, faite par un repli de la peau. Les nageoires de l’anus et dû dos sont égales, peu éle- vées, et vont jusqu'auprès de la queue. De l'Océan. Brun; long de quatre à cinq pouces. 2. Le lièvre. ( Blennius ocellaris. ) Verd foncé et argent. La nagcoire dorsale est haute, et échancrée dans son milieu. Le lobe antérieur a une tache en forme d'œil. Sur les yeux sont deux filamens branchus. De la Méditerranée, Long de sept à huit pouces. b.) D'autres manquent de ces ornemers. 3. Le perte-pierre vivipare. ( BL. viviparus.) Se reconnoît à deux barbillons que porte la mâchoire supé« rieure. Ce n’est pas la seule espèce de ce genre qui soit vivi- pare. 4. Le gunnel. ( Blénnius gunnellus.) Se trouve sûr nos côtes. C’est un petit poisson très-alongé. Sa nageoire dorsale commence à la nüque , et va Jusque près du bout de la queue. Il en est de même de celle de l’anus. La première a dix taches en formes d’yeux. Il n’y a qu’un rudiment de nagcoires ventrales. 2 +080: Deus OR @,1.9,8 0 NS: VT. Le KuURTE. ( Kurtus. ) On a fait sous ce nom un genre nouveau qui ne comprend qu'une espèce : C'est un poisson très- comprimé et très-haut, dont le dos sur-tout est comme bossu: il ny à qu'une seule nageoire au milieu. Celles de la poitrine et du ventre sont assez grandes; celle de l'anus va jusque près du bout : de la queue, où il y en a une fourchue. La mem- brane des ouïes n'a que deux rayons. On ne voit point d’écailles. Ce poisson à le dos et les nageoires d'un bel aurore ; les flancs et le ventre du plus grand brillant argentin. Il est de l'Inde. ( Kurtus indi- cus. Lin.) CU AS PT RTE ONT EE Des poissons a arêces qui ont les nageoires ven- trales placées sous les pectorales, ou des THo- RACHIQUES. CET ordre est le plus nombreux de tous, et contient à lui seul plus d’espèces que tous les autres ensemble. On les a réparties en vingt-trois genres, qui, dans l’ordre naturel, DES. PAG 1STS ONE, 341 devroient être placés dans des familles très- différentes. A. Thorachiques à tête cuirassée et tuberculeuse. Il y en a trois genres, qui paroissent devoir être rapprochés de la première division des jugu- aires. | I. Lzs cHABOTS. ( Cottus.) Ont la tête plus ou moins épineuse et plus large que le corps, qui finit en pointe. Elle est un peu applatie horizontalement , etles yeux regardent en dessus. La membrane des ouïes à six rayons. Les écailles sont à peine visibles. La plupart ont deux nageoires dorsales, dont la première est épineuse. L'estomac est ample; le canal intestinal court, peu ployé; il y a douze cœcums. Le foie est large et non divisé. | Il y a des espèces dont le corps est cuirassé de pièces osseuses; tel eft 1. Le chaboi cuirassé. (Cottus cataphractus.) À corps cuirassé , octogone ; à machoire inférieure entourée dé nombreux barbillons. Se trouve sur nos côtes dans les lieux ‘sablonneux. D’autres ont le corps mou, comme 2. Le scorpion, ou crapaud de mer. ( C. scorpius. ) A tète armée d’épines ; à corps varié de brun et de blanc. Le mâle se distingue par deux grosses épines saillantes de chaque côté. Ce poisson est de nos mers, ‘ Ÿ 3 \ 341 DE &) >P'ON HSE © N 6: 3. Le chabot , ou térard. ( C. gobio.) À deux aiguillons courbés sur chaque opercule ; à cérps gris et brun. De nos rivières. » IE Les RASCASsEs. (Scorpæna.) Ont la tête comprimée verticalement, hérissée d'épines ou de tubercules, et ornée de différentes appendices. La membrane des ouïes a sept rayons; il n’y a qu'une nageoire dorsale, dont les rayons antérieurs Sont épineux. Ce sont des poissons de forme très-bizarre et d'un aspect horrible, 1. La rascasse porc ( Sc. porcus ), et 2. La rascasse truie ( Sc. scrofa ), Sont deux espèces fort semblables, qui vivent en tronpes dans nos mers, et se nourrissent de poissons et même d'oiseaux de mer. Klles ont sur les yeux deux gros tentacules. La seconde espèce, qui est beaucoup plus grande que lautre, en a aussi autour de la mâchoire supérieure. ù 3. La rascasse volante. Se trouve dans les mers des Moluques. Ses nageoires pec= torales sont assez grandes pour la soutenir en l'air pendant quelque temps. Elle à deux appendices sur les yeux. Les rayons épineux de la nageoire du dos sont très-longs, et séparés presque jusqu’à leur base. III. Les TRriGzESs. ( Trigla.) Leur tête est grosse, quarrée , et revêtue de fortes pièces osseuses ; il y à le plus souvent deux m'est ENVOIS TS, os 343 nageoires dorsales, et sept rayons à la membrane des ouïes : mais le principal caractère consiste en des filamens articulés placés sous les nageoires pec- torales, et qui paroissent en être des rayons sé- parés. L’estomac est fort ample; les cœcums, au nombre de dix ; le foie large et non divisé. 1. Le malarmat. ( Tri, lu loricata, ) À deux rayons pectoraux; à corps cuirassé de huit rangées de boucliers osseux ; à museau prolongé en deux fourchons osseux et applatis : la lèvre inférieure a quatre barbillons bran- chus ; une seule nageoire dorsale allant tout le long. De la mer Méditerranée. 2. Le perlon , ou rouget. ( Tr. cuculus.) À trois rayons pectoraux ; à corps nud ; à museau arrondi. Ce poisson est rouge ; sa chair est estimée. 11 se prend dans toutes nos mers. 3. Le trigle volant. ( Tr. volitans. ) Vingt rayons pectoraux, réunis par une membrane, et for- mant par là, sous la nageoire pectorale, une autre nageoire beaucoup plus grande qui ne sert que pour le vol. Le mu- seau de ce poisson est fendu comme celui du lièvre. On ls trouve dans toutes les mers. C’est de tous les poissons volans celui que les navigateurs rencontrent le plus fréquemment. B. Thorachiques à tête non cuirassée | à ‘rayons des nageoires mous”, excepté le premier, qui se trouve Jp É Sous ce titre sont comprises trois familles dis- tinctes de poissons. Y 4 344 meet où PONTS SF ON: s: a.) Ceux à corps alongé, à écailles à peine sen- sbles. Hs paroissent voisins de la famille des anguilles. k IV. Les Cérozes. ( Cœpola.) Ont le corps excessivement alongé, plat par les côtés ; la tête ronde ; la bouche dirigée vers le haut; six rayons à la membrane des ouïes. L’anus est tout près de la gorge, et suivi d’une nageoire qui va jusqu'à la queue. Celle du dos commence dès la nuque. : | 1, Le ruban. ( Cæpola tænia. ) » . * Q À J L] Gris; à nageoires rougeâtres ; à ventre argenté; à corps presque transparent. De la Méditerranée. V. Les 1zéprpopPzs. ( Lepidopus.) Ont le corps très - alongé, comprimé; la tête pointue. La nagseoire du dos va de la nuque au bout de la queue. L’anus , placé au milieu du corps, n'est suivi que d'une petite écaille pointue. Les nageoires ventrales sont aussi remplacées par des écailles pointues. On n'en connoît qu’une espèce ( ep, argenteus), qui est un petit “poisson de la Méditerranée , de couleur argentée. VI. Les sucers. ( Echeneis.) Ont le corps rond, alongé, diminuant en ar- fière; l'anus placé assez en arrière, suivi d’une HÉEMNSN B'OrIISNS) OnNE s: 345 nageoire qui va jusque près du bout de la queue, et à laquelle en répond une pareille sur le dos. Leur caractère le plus frappant, c’est d’avoir sur la tête un grand applatissement ou bouclier ovale, traversé de plusieurs sillons transversaux, avec une ligne longitudinale saillante. Ils peuvent s'attacher aux différens corps par une espèce de succion qu’ils pro- duisent en gonflant et diminuant alternativement les intervalles des sillons, et en faisant par là le vuide dans ceux-ci : de là vient la fable, que ce petit poisson est susceptible d'arrêter le plus grand navire au milieu de sa course. Leur mâchoire in- férieure est plus avancée; la membrane des ouïes a dix rayons. On en connoît deux espèces. 1. Le remora. ( Echeneis remora. ) À queue fourchue ; à dix-huit sillons sur la tête. 2, Le pilote. ( Echeneïs naucrates. 2 À queue ronde ; à vingt-quatre sillons sur la tête. On le trouvé dans toutes les mers. b.) Ceux à corps alongé, écailleux On n’en connoît qu'un genre, composé d’une seule espèce, qui paroïît voisine des gades. C’est : VIL. LE MACROURE. ( Macrourus.) Ainsi nommé de la longueur de sa queue, qui finit en pointe. La nageoire de l'anus, et une du dos qui lui répond, se prolongent et s'unissent 346 pes Pioiris is où NS au bout de cette queue. Il y en a une autre sur Je dos au-dessus des pectorales et des ventrales. La téter est grosse, écailleuse comme le corps ; le mu- seau saillant ; un barbillon sous la mâchoire infé- rieure. C'est un grand poisson des côtes du Groen- land. c.) Ceux à corps comprime , ayant les deux yeux du meme côté. VIII. Les PrEURONECTES. (Pleuronectes.) Sont les seuls animaux connus dont le corps ne soit pas symmétrique : il est entièrement applati par les côtés. Les nageoires , la ligne latérale , la bou- che, sont disposées comme à l'ordinaire : mais les deux yeux sont du même côté. Celui qui est au- dessus de l’autre est plus petit. Il en est de même des narines. Le côté du corps où sont les yeux est d'une couleur foncée ; l'opposé est blanc : l’oper-. cule des ouïes de ce côté est fermé en partie. Les pleuronectes ont une nageoire qui règne tout le long du dos, et une autre qui est presque tout le long du ventre, parce que l'anus est fort en avant. Leurs côtes sont très-petites. Ils n'ont point de vésicule aérienne , et restent dans la vase ; ils nagent dans une position oblique , le côté des yeux en dessus. Leur estomac n'est qu'un léger renflement du canal alimentaire, qui est dépourvu de cœcums, ou n'en a que deux outrois petits. Le foie DUAS BIO) MSI Q NS . dur est petit et sans division. La cavité de l'abdomen se prolonge des deux côtés des apophyses épineuses inférieures des vertèbres de la queue. Les organes de la génération , et même une partie des boyaux, sont logés dans ces deux prolongemens. Dans quelques espèces (25 soles), ces deux nageoires s'unis- sent à celle de la queue. 1. La sole commune. ( PI, solea.) A le corps oblong , les yeux à droite ; ce côté du corps, d'un brun uniforme ; la mâchoire supérieure avançant sur Yautre comme un crochet. Dans d’autres , les nageoires dorsale et anale sont distinctes de celle de la queue. 2. Le turbor. ( PL maximus.) À le corps de forme rhomboïdale , tuberculeux , les yeux à gauche. Ce poisson devient énorme. Il est d’un beau noir du côté des yeux. 3. La plie. { PI. platessa. ) A le corps de forme rhomboïdale , les yeux à droïte , six tuber- cules sur la tête de ce même côté, qui est brun, tacheté de rouge, 4. Le flet ou picaud: ( PI. flesss. j Diffère de la plie par l'absence des tubercules , qui sont rem- placés par une ligne rude , et par la couleur uniformément brune du côté des yeux. Toutes ces espèces et plusieurs autres se trouvent dans nos mers , et sont fort estimées pour leur chair blanche , légère et délicate. 348 DES PO sets ON ss C. Thorachiques à tête non cuirassée , à rayons du dos en grande partie épineux. Les uns ont deux nageoires sur.le dos; une à rayons épineux , l’autre à rayons mous : les autres n'en ont qu'une, dont à peu près moitié des rayons (quelquefois plus) sont épineux. a.) À deux nageoires dorsales. IX. Les cogres. ( Gobius.) Se distinguent aisément par les nageoires du ventre, qui sont réunies en une seule. Leur tête est petite. La membrane des ouïes a quatre rayons; l'opercule est attaché en grande partie; le corps est revêtu de petites écailles. Il y a deux petits trous entre les yeux. 1. Le boulereau. ( Gobius niger.) À quatorze rayons à la seconde nageoire dorsale. C’est un petit poisson tacheté de brun et de blanc, qui se trouve dans nos mers, et fait la principale nourriture de plusieurs espèces de gades. X. Les surMULETS. (Mullus.) Oft le corps et la tête garnis de grandes écailles très-lîches , trois rayons à la membrane dés ouïes, et trois pièces aux opercules. 1. Le surmulés où rouget, ( Mullus barbatus. ) Est un poisson de la Méditerranée et de l'Océan, remat- DAS, PONTS TS OÙ NS 349 quable par la belle couleur rouge de son corps, lorsqu'on lui a enlevé ses écailles. Il étoit dans une estime extraor- dinaire chez les anciens. Sa mächoire inférieure a deux longs barbillons. XI. Les scomBREs. ( Scomber.) Sont des poissons à corps alongé, grêle vers {4 queue, qui est cérénée latéralement, c’est-à-dire, qui présente de chaque côté une ligne saillante, La peau est brillante, lisse, et sans écailles sensibles. La membrane des ouïes a sept rayons. L’estomac est très-long , terminé en pointe. Le pylore est près du cardia , et a un très-srand nombre de cœcums. Le canal alimentaire fait trois replis. Le foie est mé- diocre et sans divisions. Ce sont des poissons de passage , utiles par leur abondance, leur bon goût, et la facilité de leur conservation. Plusieurs espèces ont de nombreuses petites nageoires der- rière celles du dos et de Panus. 0 1. Le thon. ({ Scomber thynnus. ) A huit fausses nageoires en haut et en bas ; est un poisson argenté, à dos couleur d’acier , de deux pieds et plus, quelque- fois de dix pieds de longueur , très-vorace, qui s'approche des rivages pour y pondre en mai eten juin, en troupes ser- rées et bruyantes, et donne une occupation lucrative aux he- bitans des isles de la Méditerranée par sa pêche, sa salaison , et les autres moyens de le conserver. 2. Le maquereau. ( Scomber scombrus. ) À cinq fausses nageoires en haut ct en bas, Est plus petit 35° DES © OMS S ON S. que le thon, de couleur d’argent , à dos varié de bleu ct de noi IL s'approche en grandes troupes des côtes de l'Océan en été, et occupe avantageusement les hommes et les bâtimens, que la pêche du hareng emploie l’automne et l'hiver. D’autres espèces n’ont point de fausses nageoires. Elles méri- teroient peut-être dc faire un genre à part. XII. Les ÉPINOCHES. (Gasterosteus.) Sont de petits poissons, dont la queue est caré- née de chaque côté, comme celle des scombres; des aiguillons libres et sans membrane tiennent lieu de la première nageoire dorsale. Il y a, entre les nageoires ventrales, une pièce osseuse, visible au dehors. Leur estomac n'est qu'un renflement du canal alimentaire , qui est court et sans cœcums. 1. Le trois-tpines. ( Gasterosteus aculeatus. ) A trois épines libres eur le dos, et deux au lieu des fiagéoires ventrales. Chaque côté du corps est revêtu d’une rangée de larges pièces écailleuses. Ce poisson vit dans l’eau douce, et nuit aux étangs, en détruisant le frai des poissons utiles, 2. L’épinoche proprement dite. ( G. pungitius. ) A peine long d’un pouce, nud, à dix aiguilions libres sur le dos. XIII. Les scrénes. ( Sciæna.) Ont pour caractère une fossette le long du dos, dans laquelle se cachent les nageoires dorsales : c’est un genre encore mal distingué, et dont plusieurs espèces sont obscures, Il y en a à opercules épi- | 0e s Pio rss on. $ 351 neux, d’autres à opercules sans épines. On range parmi les sciènes beaucoup de poissons qui n’ont qu'une seule nageoïire dorsale , et qui devroient sans doute être rapportés à d'autres genres, ou en faire un à part. XIV. Les PERCHES. (Perca.) Joignent à l'absence des caractères qui distin- guent les autres genres de cette section à double nageoire dorsale, his opercules garnis de pi iquans , et dont la pièce antérieure est dentelée (1). La tête et les fans sont couverts d’écailles comme dans les sciènes et la plupart des genres qui vont suivre. La membrane des ouïes a sept rayons. 1. La perche de rivière. ( Perca fluviatiis.) A seize rayons à la deuxième nageoire du dos. C’est un des plus beaux poissons d’eau douce ; il est verdâtre sur le dos, doré aux flancs, avec des bandes noires : ses nageoires sont d’un beau rouge. 2. Le sandat, ( Perca lucioperca. ) Vingt-trois rayons à la deuxième nageoire du dos; corps l (1) C'est le citoyen Lacépede qui a déterminé ainsi le genre des perches ou persèpues, qui, dans Linnæus, présente la même confu- sion que celui des sciènes. Ploch , au contraire, paroît donner le nom de sciana à toutes les sciènes et les perches de Linnæus qui ont deux nageoires dorsales , ‘et celui de perca aux poissons de cette sec« tion à une seule nagevire dorsale , et à opercules sans dentelures et Sans piquans, qu'il n’a pu caractériser autrement, ni placer parmi les chætcdons , les spares, les Jabres, etc. | 352 HEs) Pboriis S © N & argenté ; rayé de brun; dosnoirâtre, tacheté de bleu ; nageoires jaunâtres ; celles du dos tachetées de noir. Des lacs d’eau douce. 3. Le loup. ( Perca labrax.) Vingt-sept rayons à la deuxième nageoire du dos ; corps argenté; dos bleu foncé , tacheté de noir dans sa jeunesse. De la mer. Les perches sont toutes fort voraces. b.) 4 une seule nageoire dorsale. XV. Les,:zées. ( Zeus.) Quoique la partie épineuse et la partie molle de la nageoïre dorsale soient souvent distinguées par une forte échancrure , et que les premiers rayons de la partie molle soient quelquefois plus longs que ceux qui les précèdent, il n'y à pourtant qu'une nageoire. Le corps des zées est comprimé, et sa hauteur verticale presque égale à sa longueur; derrière cha- que épine de la mageoire du dos est un long fila- ment ; les nageoires ventrales sont longues et poin- tues; les écailles ne sont point sensibles. On regarde comme le caractère essentiel de ces poissons, une membrane verticale placée transversalement sous la lèvre supérieure. 1. La dorée, on poisson Saint-Pierre, ( Zeus faber.) , Se trouve dans nos mers. C’est un gros poisson plat, de couleur argentée et dorée, marque sur les flancs d’une tache noires He 2 99 D ©: TL CES: O6. ft 454 moire. De chaqüe côté de la nageoire de l'anus et de. la part molle de la nageoire dorsale, est une rangée de tubercuies fourchus. La chair de ce poisson est très-estimée. _XVL Les CHÆTODONS, CUBANDOULIÈRES, (Chæ- tO&On. Ont pour caractère essentiel des nes longues et menues, serrées les unes contre les autres , ets ARE bles aux crins d’une brosse. Il y en a uni très-orand nombre d'espèces, qui presque toutes brillent des plus belles couleurs, et se trouvent dans lès mers des pays chauds. Leur corps est très-comprimé ver- ticalement; leurs têtes, leurs opercules, et même uné grande p pargie de pers nageoires, sont couvertes d'écailles. Celles du dos et su l'anus sont épaisses et charnüues, et on ne voit .pas leur séparation d'avec le corps. a.) Les uns ont es opercules sans épinés , lès nageoires di dos et de l'anus en forme de faux , c’est-à-dire en pointe très longue , légèrement courbée , ou tout-à-fait inclinée en arrière. Tels sont . Leteira. (€ ætodon téïra. ) A Corps _ haut que long oeoires du dos et de l'anus chacune plus fongue que, 1e r Mnest haut, et s’aiguisant en pointe, en sorte que le poisso d'éntier ressemble à un croissant ; six bandes verticaics alteriiativement blanches ct noires ; la queue ronde. Des Indes. 2. La bandoulière bleue. ( Ch. glaucus.). À nageoires fort échancrées derrière leurs pointes ; bleue ; à À 354 ESS P O:i16 S$ O2Njs. 5) ventre argenté; des raies noires en travers sur le dos; la queue fourchue. D’Amérique. b.) D’autres ont les opercules sans épines , et les nageoires terminées en arrière par une proéminence triangulaire; comme 3. La bandoulière à bec. (Ch.rosrratus.) | A bec très-alongé , grise ; à quatre bandes verticales , brunes, jisérées de blanc ; une tache noire , bordée de blanc sur les na- geoires du dos. c.) D’autres ont les opercules sans épines, et le contour des nageoires parallèle à celui du corps. Tel est 4. Le soufflet. ( Ch. longirostris.) A bec encore plus long et plus grêle que le précédent ; jau. nâtre ; une tache ronde et noire au bout de la nageoire de l'anus ; le ventre rayé de bleu ; la nageoire du dos bordée de noir. De la mer Pacifique. d.) Ilyen a dont la pièce antérieure des opercules est ter- minée en bas par une forte épine , et parmi lesquels on retrouve les trois formes de nageoires ; savoir : / En faux, comme 5. La dorade de Plumier. ( Ch. aureus.) D'un beau jaune; le bout eoires, verd. D’Amérique. 6. La bandouliétéMire. (Ch. paru.) Noire ; à écailles bordées d’or. D’Amérique. En triangle, comme 7. L'empereur du Japon. ( €h.imperator.) Le corps rayé de jaunefet de bleu en longueur ; la tête jaune ; mea PIONINSSS À NN & 353 les bords des opercules et l’épine , bleus ; les pointes des na- geoires, arrondies. Des Indes. 8. La griselle. ( Ch. bicolor. ) La moitié antérieure du corps , blanche ; la postérieure 2 2 2 pourpre ; la queue , blanche. Egales, comme 9. La bandoulière rayée, ( Ch. fasciatus. ) Blanche ; bandes transversales nombreuses bleues, lisérées de brun. D'Arabie. | XVII Zzs scarrs. (Scarus.) Ont un caractère bien tranché, parmi tous les poissons à arêtes; c'est que leurs os maxillaires sont à nud, et leur tiennent lieu de dents comme dans Les tétrodons , qui sont un genre parmi les bran- chiostèges. Leur corps est oblong, comprimé, cou- vert, même sur la tête, de grandesécailles; leurs na- geoires égales ; leur Aer des ouïes a quatre rayons ; l'opercule sans épine ni dentelure. 1. Le scare verd. ( Scarus viridis.) ‘À le corps jaunätre , à écailles bordées de verd; les nageoires rayées de ces deux couleurs. XVII Les cORYVPHÈNES ne Ont la tête comprimée et le front tranchant, et tombant verticalement, en sorte que la tête est comme tronquée : c'est ce qui fait leur caractère essentiel. Du reste , leur corps est dés com- AE 356. m'B15) P'0 115%. 0 NS. primé , couvert, même sur la tête et les opercules, de grandes écailles. La nageoïire du dos commence des la nuque ; celle de l'anus varie en longueur. Ce sont des poissons voraces, ornés de très-belles cou- leurs, et bien connus des navigateurs sous le nom de dorades , qui sont les principaux ennemis des poissons. volans dans la zone torride. 1, Le dôphin ou dorale dés Antilles. ( Coryphæna hipuris.) Verd et argent, tacheté de jaune ; les nageoïres du plus beau jaune. 2. Le rasoir bleu. ( Coryphæna cærulea. ) Toute bleue. D’Amérique. 3, L’éventail, ( Coryphæna velifera. } Les nageoïres de l’anus et de la queue sont chacune aussi hautes que le corps est long. N. F. Après avoir ainsi séparé de la masse des thorachiqnes à rayons épineux tous ceux qui présentent dans quelque ‘partie importante x des caractères propres à distinguer des genres, il en reste encore une multitude qu’on a été obligé de répartir d’après la considération des piquans , et des dentelures de leurs opercules. Ce sont : XIX. Les soprAnws. ( Bodianus.) Qui ont à leurs opercules des piquans sans den- telures ; | XX. LES HOLOCENTRES. ( Holocentrus.) Dont les opercules ont des piquans et des den- telures ; et. m6 8. PO TS S O NN 354 XXI. Les LzuTrANS. ( Lutianus.) Qui ont à leurs opercules , des dentelures sans piquans. Ne Ces trois genres, établis par Bloch, contiennent une mule titude d'espèces, toutes fort semblables, habitantes des pays chauds, remarquables pour la plupart par des couleurs brillantes tranchées, et mêlees jusqu'ici avec les perches et les espèces genres suivans, sous les noms de Zabres, de spares des deux & et de perches. Les genres labre et spare ne contiendront donc plus que les espèces qui n'ont pu entrer dans aucun des précédens ; par conséquent à opercules sans pi- quans ni dentelures. Le citoyen Lacésède les dé- termine ainsi qu'il suit : XXII. Les Lagres. ( Labrus.) Ont pour caractère essentiel la lèvre supérieure double et extensible. Ce sont, comme les trois genres précédens, des poissons de forme oblongue, comprimée, couverts, même sur la tête et les opercules, de grandes écailles; on observe souvent un filiment derrière chaque rayon de la nageoire du dos. Ii n’y a point d'estomac distinct. Le canal intestinal, court et sans cœcum , grossit tout-ä-coup à quelque distance de l'anus. Le foie est divisé en deux lobes. Le mésen- tère à une quantité innombrable d’appendices grais- seuses dont on ignore l'usage. La vessie aérienne 4e) ue à 4 358 DES MPAONIES ON est simple et épaisse. Les espèces en sont trés-nom _ breuses. 1. Le 1ourd, ( Labrus turdus.) Est un assez grand poisson, d’un beau verd, tacheté de jaune, commun dans la Méditerranée. 2. Le mélope. ( Labrus melops.) Se trouve dans nos mers, est orangé tacheté de bleu, et a une tache noire derrière l'œil. 3. La girelle. ( Labrus julis.) Plus étroit que les autres à proportion de sa longueur, a le corps d’un beau bleu, avec une raie longitudinale festonnée ‘jaune. Il est de la Méditerranée. XXIIL Lrs sPARES. (Sparus.) Se reconnoissent à la force des dents; car les uns ont de très-fortes dents incisives , et d’autres ont au moins plusieurs rangs de dents molaires, ou des dents intermaxillaires en haut et en bas; ces mo- laires sont ordinairement rondes et mousses. Du reste , les spares ont à peu près la même forme que les quatre genres précédens. 1. La dorade. ( Sparus aurata.) À six dents i incisives ; une tache dorée entre les yeux, ct une noire à la queue. Le dos est bleuitre ; ics flancs argentés. On trouve ce poisson dans toutes nos ImeTrs, 2. La saupe. ( Sparis salpa. ) A le corps verdâtre , mêlé de bleuâtte vers le dos, argenté vers le ventre, et rayé longitudi: uement de fauve, De la Mé- diterrance. pe = Prose ts où 359 CON PT OERAES CNT Ts Des poissons a arêtes qui ont les nageotres Ver- trales placées plus en arrière que les pecto- rales , ou des poissons ABDOMINAUX. C'EST , parmi les abdominaux , que se trou- vent le plus grand nombre des poissons d’eau douce. : I. Les cARPES. (Cyprinus.) Ont pour caractère essentiel la bouche sans au- cune dent, et la membrane des ouïes à trois rayons. Ce sont des poissons à corps oblong, à tête com- primée , couverts de grandes écailles, ayant toutes les sortes de nageoires, dont une seule dorsale à peu près sur le milieu du dos. Leur chair est esti- mée; ils se nourrissent de limon, de vers aqua- tiques , etc. Leur estomac n’est qu'un renflement du anal alimentaire, qui n'a point de cœcum, et ne se replie que deux fois. Le foie est petit; la vessie acrienne double et grande. Un petit nombre d'espèces ont des barbillons. 1. La carpe proprement dite. ( Cyprinus carpio.) N’a que deux barbillons très-courts : le second rayon de la ZL 4 360 DES) MiQuLE SO NT'S] nagcoire dorsale est épineux et dentelé par derrière ; celle de l'anus a neuf rayons. La carpe est le plus connu des poissons, à cause de la facilité avec laquelle on lélève dans les étangs et les viviers; elle parvient à un âge fort avancé, et atteint jusqu'a quatre pieds de longueur. La carpe sauvage aime sur- tout les eaux les plus tranquilles ; elle est très-féconde. Il y en a une variété qui a la peau nue, et des écailles excessivement larges , formant çà ét là des espèces de miroirs. * 2, Le barbeau. ( cyprinus barbus.) Se distingue à sa machoïre supérieure plus avancée, ct garnie de quatre barbillons. 11 aime les courans rapides sur un fond de cailloux , et devient assez grand. On l'estime moins que la carpe. 3. La tranche. ( Cyprinus tinca.) À deux très-petits barbillons , les écailles trés-petites, les na- geoires épaisses, et le corps entier enduit d’une substance glai- reuse. Elle préfère les eaux dormantes, et diffère des autres espèces de ce genre , parce que ses mâchoires ont chacune quatre denis courtes et larges. C’est un manger peu estimé. Il y en a en Silésié une variété d’une belle couleur d’or, tacheiée de noir, à nageoires minces. 4. Le goujon. ( Cyprinus gobio. ) Est un petit poisson de nos ruisseaux, qui a deux baxbillons , et n'atteint pas plus de huit pouces. Les autres carpes manquent de barbillons. Elles sont en grand nombre. 5. Le poisson doré: de La Chine. ( Cyprinus auratus. } Remarquable par sa belle coulcur rouge , avec des reflets dlarés : on l'élève avec beaucoup de soin à la Chine, et on tra ù ) l'a aussi introduit en Europe, La domesticité a produit beau ME D 'PVONMSNS O NS 361 coup de variétés pour l1 grandeur et pour la couleur, qui est quelquefois rose ou argentce, et variée de taches bleues ot noires. 6. La brème. ( Cyprinus Brama.) Est un assez grand poisson, à corps comprimé, gris argenté , à nageoires noirâtres, fort abordant dans les fleuves ct les lacs des pays du nord, et dont la pêche, principalement lorsqu'ils sont placés, est d’un produit considérable. 7. L'able, ( Cyprinus albula.) CUS : . 1% , Se distingue à sa mächoire supérieure un peu avancée et x e c' À 7 . . son éclat argentin. La matière colorante de ses écailles sert à teindre les fausses perles. 8..La rosse. ( Cyprinus rutilus.) À liris et toutes les nageoires rouges. Il remonte les rivières pour frayer en bandes serrées, alternativement composées de mäles et de femelles. Il aime les eaux claires ct les fonds sabion- neux. IT Les mucrs. (Mupil, Ont une bouche sans dents, et une saillie à la lèvre inférieure qui répond dans un sillon de La supérieure. Leur tête est horizontalement applatie , leur corps couvert de grandes écailles, et leur mem- brane des ouïes pourvue de sept rayons. Le dos a tantôt deux , tantôt une seule nageoire. 1. Le muge ordinaire. ( Mugil cephalus.) Est un poisson de la taille du hareng, d'un gris rayé de Jh ; MOITATC ; qui se trouve dans toutes nos INEIS, 362 n'es, PaotINs rs ON ’E. II. Les rxocærTs. ( Exocætus.) Ont la tête comprimée, la bouche grande et sans dents, le corps écailleux, la membrane des ouïes à dix rayons. Leurs nageoires pectorales sont assez grandes pour fournir au vol. Une seule na- geoire dorsale. 1. Le poisson volant du tropique. (Ex. volirans.) À environ un pied de long, et des nageoires pectorales de plus d'un demi-pied. Il est fort commun dans les mers de la zone torride : poursuivi par les coryphènes, il ne s’élève dans l'air que pour devenir la proie des albarrosses et des frégaites. IV. Les rorynëmes. (Polynemus.) Sont des poissons des Indes et de l'Amérique, à corps comprimé, écailleux, à deux nageoires dorsales , à cinq ou sept rayons à la membrane des ouïes, qui ont pour caractère distinctif et tranché un certain nombre de rayons libres, non articulés, au-dessous des nageoires pectorales. 1. Le pol. à cinq doists. ( Pol. quinquarius.) À cinqrayons de chaque côté beaucoup plus longs que tout le corps. 2. Le poisson de paradis. ( Pol. paradiseus. ) À sept rayons, dont les plus longs égalent le corps. V. Les HARENGS. (Clupea.) Ont le corps comprimé, alongé, revêtu de grandes écailles qui tembent aisément; les mâchoires ar- BE 6 Promis © NS. 363 mées de petites dents, ainsi que la langue; huit rayons à la membrane des ouïes; une seule na- geoire sur le milieu du dos. Leur caractère le plus saillant est que leur ventre est tranchant, et que les écailles y forment des dentelures , comme celles d'une scie. À l’intérieur, les harengs se distinguent par le grand nombre d’arêtes fourchues, et aussi fines que des crins. Leur estomac est très-long et finissant en pointe; le pylore est près du cardia; et la beaucoup de cœcums. Le canal intestinal tout droit ; le foie petit. 1. Le hareng proprement dir. ( Clupea harengus. ) À corps argenté, sans tache, à mächoire inferieure plus longue. Ce poisson fameux se porte tous les ans, en été cten automne , du nord au midi, en légions innombrables, ou plutôt en bancs serrés, d’une étendue incalculable. Ii est poursuivi dans sa marche par les cétacés, les chiens de mer, et tous les genres de poissons voraces ; des flottes entières s’occupent de sa pêche, qui entretient par conséquent à tous les états maritimes de nombreux matelots, et donne lieu à un commerce aussi étendu que lucratif. 2, La sardine. ( Clupea sprattus.) Un peu plus petite que le hareng, .en diffère encore en ce qu'elle n’a que treize rayons à la nagcoïire du dos, tandis qu’il en à dix-huit. On l'emploie aux mêmes usages. Elle se trouve dans l'Océan et dans la Méditerranée. 3. L’alose. ( Clupea alosa. ) Est un assez grand poisson comprimé, argenté, avec des ,364 DM En PP OUT IS 6,01 NS taches noïres sur les flancs : il remonte les fleuves au printemps pour y déposer ses œufs ; alors sa chair est fort estimée : mais 1 les aloses prises en mer sont sèches ct de mauvais goût. Le bout de son museau est un peu échancré. 4. L’anchois. (Clupea encrasicolus. ) Est long au plus d’ün empan, de couleur cendrée ; habite l'Océan et la Méditerranée, s'approche amprintemps des rivages. On le sale après lui avoir Ôté la tête et les intestins, et on l’emploie en assaisonnemens. La mâchoire supérieure est la plus longue. VI. Les ATHÉRINES.( Atherina.) Ont en petit la forme des harengs; leurs mâchoires sont garnies de dents nombreuses et petites ; la supérieure est un peu applatie ; la membrane des ouïes a six rayons; le corps est comprimé, et. à chacun de ses côtés brille une bande longitudi- nale Ge couleur d'argent. Ï y en a ne espèce de la Méditerranée ( a. hepsethus ) qui n’a que douze rayons à la nageoire de lPanus. Les autres sont de lInde ou de l'Amérique. | VII. Les ARGENTINES. ( Argentina.) Ont la tête plus grosse que le corps, qui est écailleux, les mâchoires et la langue garnies de dents ; la membrane des ouïes a huit rayons ; l'anus voisin de la queue ; et les nageoires ventrales mu- nies Ge rayons nombreux. | L'espèce de la Méditerranée (4. sphyræna) a neuf rayon N'ES PAO/ECS 5: GUN s! 36$ à la nageoïre de lanus. Sa vessie aérienne à un vernis qui sert à colorer les fausses perles. VIÏl. Les mormrres. ( Mormyrus.) . Sont des poissons du Nil, qui ont la forme des carpes ou des harengs, et qui se distinguent des autres abdominaux, et même de tous les poissons à arêtes, parce que leurs branchies n’ont point de couvercles écailleux , mais seulement une mem- brane soutenue d'un rayon. IX. Les AmMIES. ( Amia.) Ont le corps alongé, écailleux; la tête ‘osseuse ; rude, et comme écorchée ; des dents aiguës et ser- rées aux mächoires et au palais, douze rayons à la membrane des ouïes, deux barbillons sur le nez; une nageoire dorsale longue et unique. On n’en connoît qu'une-espèce (a. calpa), qui est des eaux douces de la Caroline. X. Les saumons. (Salmo.) Ont le corps alongé , couvert de petites écailles ; des dents fortes ét crochues aux mâchoires, à la langue, au palais; la tête comprimée, la gueule grande. Leurféarädtère le plus marqué est d’avoir la seconde nagedire dorsale adipeuse et sans ucun rayon. Ce sont des poissons voraces, qui pa n'habitent que les eaux les plus pures, à fond pier- Le ‘reux ou sablonneux , et ne peuvent souffrir Les eaux troubles; ceux même qui habitent la mer viennent LS 366 DJELSS PousSons: frayer dans les fleuves : ce sont les meilleurs et les plus sains de tous les poissons. On divise ce genre en quatre sections. a.) Truires, à corps racheté. 3. Le saumon proprement dir. ( Salmo salar.) A méchoire supérieure proéminente. Est un grand pois- son, qui remonte en troupes les fleuves au printemps, sur- tout dans les pays du nord, ou sa pêche et sa salaison for- ment une branche d'industrie considérable. fl saute far-dessus de petites cataractes. La maächoire inférieure du mâle forme un crochet sous la supérieure ; le dos est noirâtre, les flancs bleuâtres , le ventre argenté ; il a en mer des taches noires, qu’il perd après quelque temps de séjour dans Feau douce. 2. La truite saumonnée. (Szlmo trutra. ) A la chair rouge comme le saumon, et les taches noires avec un point clair au milieu. - 3. La truite commune. ( Salmo fario.) Est marquce de taches noires et rouges, a la chair blan- châtre , et est moins estimée que la précédente. 4. L'ombre chevalier. ( Szlmo umbla. ) A ligne latérale ponctuée, se recourbant vers le dos, à queue fourchue ; habite les lacs de la Sui t de l'Italie. Cette première section a l’estomac ing | le pylore près du cardia, et de nombreux cœcums. Les œufs sont gros et rou- A geñtres. b.) Eperlans : à corps non racheté. 5. L’éperlan proprement dir. ( Salmo epertanus. ) Petit poisson transparent , brillant du plus beau verd, mêlé 2 = DES PoOoIrsSOonNs. 367 d’or et d'argent. On le pêche dans les fleuves, où il remonte au printemps. Il forme un manger très- délicat. Son estomac est fort petit, et il n’y a que trois ou quatre cœcums. c.) Ombres : à dents à peine sensibles. 6. L'ombre proprement dir. (Salmo thymallus. ) À mâchoire supérieure un peu plus longue , vingt-trois rayons à 12 nageoïre dorsale ; les écailles rhomboïdales. Le dos est d’un verd noirûtre , les côtés mélangés de gris et de bleu. Il y 2 des raies longitudinales brunes. Ce poisson habite les courans les plus purs et les plus froids. 7. Le lavaret. ( Salmo Lavaretus. ) À mâchoire supérieure plus longue, à écailles échancrées ; quatorze rayons à la nageoïre dorsaïe. Il remonte les fleuves en cohortes triangulaires, à angle antérieur aigu. Le ferra des lacs de Suisse en est une variéte. d.) Characins : à membrane des ouïes n'ayant que quatre rayons. Ce sont des espèces étrangères, assez différentes du reste du genre, XI. Les grocHETS. ( Esox.) Ont le corps alongé et écailieux, la gueule très- fendue , et garnie de dents nombreuses et pointues; les deux mâchoires applaties horizontalement et formant un bec plus ou moins long, depuis sept jusqu'a douze rayons à la membrane des ouïes : ce sont des poissons très-voraces. Il ÿy à des espèces dont la nageoire dorsale est opposée à celle de lanus, L. 368 DÉE 8: PAOLIUSS © NE. 1. Le brochet proprement dir, ( Esox lucius.): A les mâchoires égales , assez courtes, larges, et arrondies : -le corps ést quarré ; le dos noirûtre , le dessous blanchätre. C’est | un poisson d'eau douce, qui fait une grande destruction des autres poissons ; il aftaque même les mammifères et les oiseaux aquatiques ; il croît vite, et devient très-grand. Sa chair est bonne et saine. 2, L’orphie. ( Escx belone.) Habite dans! nos mers. Son corps est long et rond ; ses deux mächoires sont alongées en un bec très-menu ; ses os sont d’un verd foncé, lorsqu'ils sont cuits; ce qui dépoüte bien des per- sonnes de sa chair, qui est cependant agréable. 3, Le caiman. (Esox osseus.) Ëst un grand poisson d'Amérique, qui a les mâchoires moins alongées ct plus larges que lorphie, et les écailles. pointues et entièrement osseuses. 4. Le brocher espadon. ( Esox brasiliensis. ) À ia mächoire supérieure très-courte, ct l'inférieure se pro- Jongeant en une pointe étroite plus longue que la tête. D’autres brochets ont leur nagcoire dorsale placée vis-à-vis des ventrales ; ils ont les mâchoires plus courtes. L'un (esox pulpes ) na que trois rayons à la membrane des ouiïes; l'autre (esox synodus) wen a que cinq. Ïls sont tous deux d’Amé- rique. On devroïit peut-être en faire un genre, comme on en a fait un sous le nom d'ELors, d’un poisson qui leur ressemble beaucoup, mais qui a trente rayons à la membrane, ( E/ops saurus , Lin.) Ces trois poissons sont d'Amérique, N. B. Tous les genres d’abdominaux dont nous avons parlé jusqu'ici sont assez sembiables les uns aux autres , pour être considérés comme de la même famille naturelle, Ceux qui vont suivre paroïssent s’en écar- &er chacun à sa manière. XII DES. Pro nsis 6 à 6 369 XIL Les rocurs. (Cobitis.) Ont le corps alongé , presque égal par - tout, muqueux, à écailles à peine visibles; la tête pe- tite, les yeux en haut, quatre à six rayons à la membrane des ouïes, des opercules d’une seule pièce fermés par en bas; une seule nageoire sur le dos. Ce sont de petits poissons d’eau douce. 1, La barbotte. ( Cobiris barbatula. ) À six barbilions, la tête comprimée et sans épines ; le corps de trois à quatre pouces. On la trouve dans les ruisseaux d’eau claire. 2, La loche franche. ( Cobitis tænia. ) À six barbillons , une épine sous l’œil, à corps tacheté, de cinq pouces. Elle se tient sous les pierres. 3. Le misgurn. ( Cobiris fossilis.) À huit barbillons, une épine sous l'œil, le corps rayé, de dix à douze pouces. Elle habite les marais dans le limon même, et elle trouble l’eau lorsqu'il doït venir un orage. XIII. Les sizuRrESs. (Silurus.) Ont le corps sans écailles apparentes , muqueux, comprimé , la tête grosse, la gueule fendue , les lèvres épaisses , les mächoires garnies de beaucoup de petites dents , la langue lisse. Le nombre des rayons de la membrane des ouïes varie de quatre à seize. Le premier rayon dorsal et le premier des pectoraux sont épineux et dentelés. Ce dernier est sur-tout remarquable par sa force. La plupart des Aa 370 D'E8 Parois ts ON s! silures habitent les eaux douces. Ils ont l’estomac ample, les intestins longs, vastes , sans cœcum ; le foie petit. a.) Certains silures n’ont qu’une nageoire dorsale, placée au-dessus des ventrales. 1. Le mal. ( Silurus glanis.) Le plus grand de nos poissons d’eau douce, pèse quelque- fois jusqu’à trois cents livres. Sa tête est très-grosse, son museau arrondi , à six barbillons, dont deux supérieurs très-longs. La nageoire de l’anus est fort longue. I est d’un noir verdätre, de mœurs paresseuses , se tenant tranquille la gueule ouverte pour attendre sa proie. Il est peu fécond. Ses nageoires n'ont pas des aiguillons comme dans les autres espèces. b. ) D’autres ont une seconde nageoïre dorsale sans rayons, placée au-dessus de celle de l’anus. 2. Le scherlan, ( Silurus clarias. ) A six barbillons, dont les deux supérieurs sont aussi longs que le corps, qui a de douze à quinze pouces, et est de cou- leur cendrée. Ce poisson vit dans les fleuves d'Afrique et d'Amérique. Son aiguillon dorsal cause des blessures si cruelles, qu'il passe pour venimeux. c.) D’autres n’ont sur le dos que La nageoire adipeuse, placée vis-à-vis de celle de l’anus. 3. Le trembleur. ( Silurus electricus.) x À six barbillons courts, à corps de vingt pouces, cendré, tacheté vers la queue. Ce poisson est des fleuves d’Afrique, et cause des commotions analogues à celles de la torpille, quoique plus foibles, DEN ETON MS "S ds 371 d.) Enfinil y a des silures qui ont sur le dos une nageoire unique, allant presque tout du long, et rayonnée. 4. Le scharmut ( Silurus anguillaris.) À corps grêle et alongé, à huit barbillons. Du Nil. XIV. Les Loricarres. (Loricaria.) Ont le corps long, anguleux , parce qu'il est re- vêtu de plaques osseuses ; la tête applatie horizon- talement ; six rayons à la membrane des ouïes; la bouche ouverte sous le museau, avec deux lèvres chargées d’une multitude de filamens. On en con- noît deux espèces qui habitent en Amérique. XV. Les risTuraAIRES. (Fistularta.) Ont le corps rond, très-long, grêle; la tête se prolonge en un long museau, à peu près du même diamètre que le corps, au bout duquel est une petite bouche. XVI Les ruzurures. ( Theuthis.) Ont Le corps comprimé, très-haut verticalement, couvert, même sur la tête et les opercules, de grandes écailles; la tête comme tronquée par-devant; la bouche petite, avec une rangée de dents ; une seule et longue nageoire dorsale , en partie épineuse. Ce sont des poissons d'Amérique , qui, dans l’ordre naturel , tiennent de près à la famille des chétodons et des spares, mais que la position de leurs na- geoires ventrales à forcé d’en écarter. Aa 2 FO ARS D LOURDE A , ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DE A CNT NPA PURE LINE «S LX I EM E: DES MOLLUSQUES. ad. CEA PDT PE NRA MIE ve: Des animaux à sang blanc en péneral, et en particulier des MOLLUSQUES. S.: EL Les animaux à sang blanc n’ont pas autant de caractères communs que ceux à sang rouge ; ils paroissent même n’en avoir que de négatifs, comme l'absence d’une colonne ver- DES OM O ELU SOEES. 37 tébrale, et d’un squélette intérieur articulé, etc. Nous dévons donc nous borner à les considé- rer successivement, et à indiquer les diverses dégradations que leur organisation subit, et les principales divisions qui en résultent. $. 2. Ceux des animaux à sang blanc qui sont le mieux pourvus d'organes, ont un cœur musculaire, dans lequel la liqueur nourricière arrive par les veines, et dont elle sort par les artères ; des ‘organes assez semblables aux branchies des poissons, dans lesquels cette liqueur est exposée à linflueñce de l'élément ambiant ; des glandes qui versent dans le canal alimentaire différentes liqueurs digestives. On leur observe un cerveau, des nerfs, et quelques organes des sens ; mais il y a, à cet.éçard, plus de variation que dans le reste. - Leur corps ou du moins leurs membres n’on point d'os à l’intérieur ; mais plusieurs d’entre eux sont enveloppés dans des étuis très-solides , ou mème pierreux, qu'on nomme coquilles ( cesta ), et portent en particulier le nom de restacés : nous les comprendrons , avec ceux qui sont entièrement nuds, sous le nom com- mun de "”ollusques. Ka 3 SD ES DL O TL US OUES $. 3. Les animaux auxquels on a donné le nom d'insectes, à cause que leur corps est partagé par des espèces d’étranglemens, ont aussi le sang blanc, et manquent de parties dures à lintérieur ; mais ils n’ont point de cœur musculaire. On suppose, sans preuve, que ses fonctions sont en partie suppléées par un vaisseau qui règne tout le long de leur dos, et dans lequel on apperçoit une liqueur en mouvement. Les insectes n’ont point de cerveau propre- ment dit, mais seulement une moëlle épi- nière gonflée d'espace en espace en nœuds ou tubercules, desquels partent les nerfs. L'air né- cessaire à leur vie pénètre dans leur corps par des vaisseaux nommés srachées, ouverts à leurs côtés, et se ramifiant dans leur intérieur. Cha- cune de leurs articulations est renfermée dans un étui de substance cornée, qui forme un ginglyme avec ceux des articulations voisines. Ce que les insectes ont de plus particulier, c'est que ceux d’entre eux qui doivent avoir des ailes ne les prennent pas d’abord ; ils sont obligés de passer auparavant par deux formes souvent très-différentes de leur état parfait, DES MO L'iETUNSÉO U ES, 37 dont la première se nomme /arve, et la seconde nymphe. Is n’engendrent que lorsqu'ils font par- venus à leur étar parfait; les écrevisses etquelques genres voisins sont les seuls insectes parfaits qui aient un cœur musculaire, et respirent par des branchies comme les mollusques. Il y a des animaux à corps articulé , à moëlle épinière noueuse, en un mot très-semblables à des larves d'insectes, et qui cependant ne changent point de figure, n’obtiennent jamais des membres articulés, et engendrent dès ce premier état. Nous leur réservons le nom de vers. $. 4. Enfin nous donnerons le nom de 700- phytes aux animaux qui n'ont ni cœur ni cerveau, dans lesquels chaque point du corps paroït être pourvu de la faculté de sentir, et recevoir immédiatement sa nutrition par les organes de la digestion, ou par son con- tact avec les matières nutritives. Il y a en- core plusieurs degrés différens de perfection entre ces zoophytes ; les derniers d’entre eux ne paroissent même être qu'une pulpe animée ou des atomes mobiles. Aa 4 Ÿ 376 nesv Meioux,IL UNS, u° rs! &. 5. Ainsi les animaux à sang blanc se di- visent en : I. Mollusques , qui ont un cœur musculaire, et point de moëlle épinière noueuse; IL Jnsectes et vers, qui ont un vaisseau dorsal longitudinal, et une moëlle épinière noueuse, où au moins l’un des deux; UT Zoophytes, qui n’ont ni cœur, ni cer- veau, ni nerfs. LES MOL LUSQUES. $. 6. Ontles muscles blancs, très-irritables, et la vie très-dure. Ils conservent du mouve- ment, même après avoir été coupés en mor- ceaux, et ils reproduisent des parties très-con- sidérables de leur corps lorsqu'elles ont été enlevées. Leur peau est toujours. humide ; il en suinte le plus souvent une humeur vis- queuse ; elle est très-sensible, et pourvue d'organes susceptibles de s’alonger plus ou moins pour mieux palper, nommés zezracules. On ne connoît point à ces animaux d'organes de l’odorar ; mais beaucoup ont des yeux, et quelques-uns même des oreilles. MEME OC LLC S0 0 ES 37 1 Leur corps est ordinairement enveloppé, ou au moins recouvert en partie, par un manteau membraneux ; plusieurs ont de plus une enveloppe pierreuse, nommée coquille, d'une ou plusieurs pièces ou valves, qui est produite par un suc calcaire qui transsude du manteau. Son accroissement se fait par de nouvelles couches qui se collent à la face in- terne des premières, et qui les débordent toujours. Le corps de l’animal y est attaché par des muscles qui servent à le retirer dedans ou à rapprocher les valves. Ces muscles chan- gent réellement de place, en s’oblitérant d’un côté et en croissant de l’autre, de manière à garder toujours la même position relativement aux parties de la coquille, malgré son accrois- sement inécal. Le plus grand nombre des mollusques ha- bite dans les eaux de la mer. Il y en a aussi dans les eaux douces, et quelques-uns d’ab- solument terrestres. $. 7. On peut diviser les mollusques d’après leur forme, quelles que soient les enveloppes qui les revêtent. Les uns ont le manteau en forme 373 DES MoLLUSQUES. de sac, d’où sort une tête couronnée de grands centacules sur lesquels ils rampent ; nous les nommerons céphalopodes. D'autres rampent sur le ventre, qui est fait en forme de disque plat et gluant, et ont une tête libre et saillante; nous les nommerons gasréropodes. Enfin il y en a dont la tête ne consiste que dans une bouche cachée sous le manteau ; ce seront nos acéphales. Chacun de ces trois ordres contient des genres nuds, et d’autres revêtus de coquilles. CH APT SRE. Des mollusques CÉPHALOPODES , ou a corps en forme de sac , a tête libre , couronnée par les pieds. ù Y Les seIcHES. ( Sepia. ) . LEUR sac à une nageoire de chaque cûté, et contient vers Le dos un corps de substance friable ou cartilagineuse , placé entre les chairs sans adhé- DE TM OTEUS QU ES 77% rence , et allant d’un bout à l’autre sans articulation. La tête est ronde , et pourvue de deux gros yeux mobiles, dont l’organisation est presque aussi par- faite que celle des yeux des animaux à sang rouge. La bouche est sur le sommet de la tête, et garnie de deux mâchoires semblables, pour la forme et la sub- stance , à un bec de perroquet; huit tentacules co- niques, garnis de suçoirs ou d'espèces de ventouses, au moyen desquels l'animal se fixe où il veut, entourent cette bouche , et forment sur la tête une espèce de couronne. Il y en a de plus deux très-longs, qui n'ont de sucoirs qu'a leur extrémité, et qui servent à la seiche pour se tenir à l'ancre. Au devant du cou est un entonnoir qui ferme l'entrée du sac, et par lequel s’écoulent les excré- mens; car la seiche se tient toujours la tête en bas. J y à dans l'intérieur un foie, un gésier musculeux, que suit d'ordinaire un cœcum, et un canal intes- tinal court. La circulation s'effectue par des organes très-sin- guliers. Un cœur placé vers le fond du sac pousse le sang dans tout le corps par les artères : les veines le ramènent dans la veine cave , qui se partage pour le porter dans deux autres cœurs placés sur Les côtés, qui le poussent dans les branchies, d’où il revient ensuite dans le premier cœur. Sat Es MiouL\TuIv)sSEQ vw Ets! La femelle pond des œufs mous, réunis en une espèce de grappe, que le mâle arrose de sa laite. Les seiches répandent , lorsqu'elles s’appercoivent de quelque danger , une liqueur noire qui les cache en obscurcissant au loin l'eau de la mer, et que prépare dans leur corps une glande particulière. Re- cueillie et desséchée, cette liqueur fournit l'encre de la Chine. 1. La seiche commune. ( Sepia officinalis. L. ) L'os de son dos est ovale, fort épais, d’une substance friable, / \ 4 - composée de lames très-minces , dans les intervalles desquelles sont une multitude de petites colonnes creuses perpendiculaires à ces lames. Le manteau est garni, tout du long de ses deux côtés, d’une nageoire étroite. 2. Le calmar. ( Sepia loligo. L.) Son os est mince, cartilagineux , transparent , et en forme de lame d'épée. Le corps est oblong, pointu, et na que vers le bout deux larges nageoires triangulaires. Ces deux espèces sont communes dans l'Océan et dans la Méditerranée ; elles vivent de crabes et d’autres animaux marins. IL. Les PouzPESs. | Octopus.) Ont les intestins, les cœurs, la bouche, les huit tentacules et la liqueur noire, comme les seiches; mais ils n'ont aucune partie solide dans le dos, et ils manquent de ces deux longs bras qui n'ont de suçoirs prets) MO L LU SO UE Ss 34 qu'à leur extrémité. En revanche, leurs tentacules sont beaucoup plus alongés que ceux des seiches. 1. Le poulpe commun. ( Ocropus vulgare. ) Sepia octopus. L. A peau lisse, à suçoirs serrés. Est commun dans nos mers, et détruit sur nos côtes beaucoup de coquillages, de crabes, et d’autres animaux utiles. Il devient très-srand ; on prétend même quil peut être dangereux aux nageurs en appliquant ses suçoirs à leur corps , et en s’entortillant ainsi autouf d’eux. 2. Le poulpe ridé. ( Octopus rugosus. } Sepia rugosa. Bosc. À peau ridée, à suçoirs écartés. Des mers de la Chine. Répand une odeur de musc. Il paroît que c’est de lui em particulier que les Chinoïs tirent leur encre. ° IT. Les ARGONAUTES. ( Arsgonauta.) On a donné ce nom à des coquilles qu’on prétend habitées par un animal entièrement semblable aux poulpes ; elles sont faciles à distinguer des autres univalves ou coquilles d'une seule pièce, par leur forme de chaloupe ou de bateau à carène profonde, qui résulte de ce que les tours de spirale sont tous dans le même plan, et que le dernier, toujours beaucoup plus grand que les autres ensemble, les enveloppe tous. Leur substance est blanche, et si mince, qu'on l'a comparée à du papier , et que quel- ques-uns les appellent rautiles papyracés. On dit que l'animal vogue à volonté à la surface des eaux, ou s'enfonce dessous ; que, dans le premier état, il élève deux de ses bras, entre lesquels est tendue doi Dies, NÉ OUT dE AU: SR Un Eye une membrane mince qui lui sert de voile, et quil abaisse les six autres pour les employer au lieu de rames. IV. Les nNaurires. ( Nautilus.) Sont un autre genre de coquilles univalves, qui passent aussi pour appartenir à un animal semblable aux poulpes. Les tours de spirale sont tous dans le même plan, et, dans l'espèce commune, le dernier tour enveloppe tôus les autres. Toute leur cavité est partagée par des cloisons transverses en une mul- titude de chambres, dont l'animal ne remplit que la dernière : elles sont toutes traversées à leur milieu par un tube, dans lequel est logé le ligament qui retient l'animal ; mais ce tube ne communique point dans les chambres. L'espèce commune ( nautilus pompilius ) est une grande coquille bombée, qui, dépouillée de son écorce, présente un bel éclat nacré; on en fait des vases à boire, qu’on grave, ct qu'on garnit en or ou en argent. On trouve sous terre, dans certaines couches de pierres calcaires et autres, un grand nombre de . 4 . 74 . ! à ' coquilles fossiles ou pétrifiées , qui ont quelque rap- port avec les nautiles, et dont on ne connoît point les analogues vivantes; ce sont les 4MMONITES, ou cornes d'Ammon, dont toutes les spires sont dans le même plan, sans s'envelopper, et se par- tagent en une multitude de chambres par des cloi HUE ME O" LT ENU SOU Es) 383 sons transverses , à bords profondément découpés, et dont un des côtés est percé d’un tube. Il y en a beaucoup d'espèces de grandeurs très-différentes, Les ORTHOCÉRATITES ont la même structure interne que les ammonites ; mais une grande partie de leur coquille est en ligne droite. On ne les con- noît de même que dans l'état fossile. Les CAMÉRINES sont un troisième genre de fos- sile , qui présente à l'extérieur la forme d’une len- tille ou d'une pièce de monnoie , et qui contient à l'intérieur un canal, contourné en nombreuses spi- rales , et divisé en une infinité de petites chambres, sans tube qui les traverse. Ce n'est que par conjecture qu'on a placé dans cet ordre ces différens fossiles. CARRE PRE TOR EURE E Des mollusques GASTÉROPODES , ou rampant sur le ventre, et ayant une tête libre er mobile; et en particulier des gastéropodes nuds. Les gastéropodes ont sous le ventre un plan musculeux qui leur sert à ramper par ses con- tractions , comme chaçun peut le voir dans 384 De 8: MO: LILEU: SO 0 © 4 la limace. Ils n’ont qu'un cœur. Leuts bran- chies sont tantôt dans l'intérieur du corps, tantôt autour du corps, tantôt sur le dos ; nues dans les uns, et recouvertes de quelque opercule dans d’autres; elles prennent la forme de lames, de feuilles, de panaches ou de simples réseaux. Le tronc commun des veines se subdivise pour distribuer aux branchies le sang qui revient du corps, et qui des bran- chies retourne au cœur, qui Penvoie par-tout. La plupart des gastéropodes sont hermaphro- dites, et ont besoin pour se féconder d’un accouplement réciproque. Il ya presque tou- jours dans le voisinage de la matrice une poche contenant une liqueur dont on ignore l'usage dans l'économie de ces animaux, mais qui, chez plusieurs, est la liqueur colorante : de la pourpre. Les intestins consistent dans un estomac plus ou moins épais, un canal intestinal et un foie volumineux. Il y a un cerveau et des nerfs. Un grand nombre de gastéropodes est re- vêtu de coquilles. Il seroit avantageux de pouvoir rapprocher chacun d'eux des genres nuds , RES LOL LU 30 UE S. 385 nuds, qui leur ressemblent le plus : mais comme nous n'avons pas toutes les connois- sances nécessaires pour cela, nous serons obligés d'en traiter à part, et de Îles classer princi- palement d’après la forme de leurs coquilles, qui sont beaucoup plus connues , parce qu’on les a de tout temps recueillies dans les cabinets À cause de. leur beauté et de la facilité de leur conservation. | Les principaux genres des gastéropodes nuds sont : I. Les r1mACES. ( Limax.) Qui ont le corps oblong, exprimant à la moindre contraction beaucoup d'humeur glutineuse. Leur dos est garni d'une sorte de bouclier coriace et ridé. La tête et les quatre tentacules dont elle est sur- montée rentrent dans le corps, et en ressortent comme les doigts d’un gant : les deux tentacules supérieurs portent chacun un petit point noir à leur extrémité; on croit que c'est un œil. La bouche a une forte mâchoire ; les branchies sont à l’inté- rieur, et reçoivent l'air par une ouverture placée au côté droit du tronc; l'anus est au bord posté- rieur de cette ouverture ; l’orifice de la génération est sous le tentacule droit. Les limaces habitent dans notre pays, sont nombreuses en espèces et en Bb 486 MES VE Of Lu di SO 1ù mi individus , se nourrissent d'herbes, et font beaucoup de dégâts dans nos cultures, sur-tout lorsque le temps est humide. On les distingue par la grandeur et les couleurs. a. La limace rouge. ( Limax rufus.) ». La limace noire. ( Limax arer.) 3. La grande limace brune. ( Limax cinereus. ) 4. La perire limace grise. ( Limax agrestis.) etc. IL Les" TÉTAYS. (\Wethys) Ont à peu près le corps fait comme la limace; mais le manteau a les bords libres et flottans, ét il s'étend au devant de la tête en un voile large, arrondi et frangé. La bouche est sous ce voile, et s’alonge en forme de trompe; les orifices de la génération et de la respiration sont au côté droit du cou. Ces animaux habitent la mer Méditerranée. Il y en a une espèce plus grande, dans laquelle le bord du voile est festonné (zechys fimbria), et une autre plus petite dans laquelle ïl est frangé (cerhys leporina). TILL. Les 4piysies. ( Aplysia.) Ont à peu près la forme des limaces. Leurs yeux sont sur la tête même ,au pied des tentacules su- périeurs ; les inférieurs ne sont qu'un repli de la / ‘èvre. Les côtés du corps sont bordés d’une mem- brane qui se recourbe sur le dos., Les branchies sont de nombreux feuillets vasculeux placés sur le milieu DE SE O EE D SOUDE S. 387 du dos, et recouverts d’un opercule qui contient entre deux membranes une pièce à peu près ana- logue à l'os du calmar : l'anus est sur le derrière du dos; l'orifice des parties mâles, sous [a corne droite ; celui des femelles, au côté droit du tronc. La vessie de la pourpre contient , selon quelques auteurs, une liqueur fétide et si âcre, qu'elle fait tomber les poils : d’autres nient cette particularité. Les aplysies sont communes dans la Méditerranée. 2 L'espèce la plus répandue (aplysia depilans ) est de cou- leur noirâtre. IV. Les ports. ( Doris.) Le corps a la forme de celui de la limace; mais il est plat, et bordé, tout autour, d’une large mem- brane, qui s'étend même au-dessus de a tête. La bouche et les tentacules inférieurs sont dessous, mais les supérieurs sont dessus : les branchies sont autour de l'anus, sur le derrière du dos, libres et sans couvercle, et représentent des franges et des ramifications. 1. L'argus. ( Doris argo. ) Ses tentacules supérieurs paroissent porter chacun un grand nombre d’yeux. Le dos est plat et lisse : cet animal se trouve dans la Méditerranée. On pourroit séparer du genre des doris : a. ) LES TRITONIES, ( Tritonia.) Qui ont, comme les limaces, le corps rampant et convexe Bb 2 SÉPAAIDAE 5 NT O ie 0 So Ù ES sur le dos. Le nombre des tentacules qui entourent {a bouche varie de deux à huit : les organes de la respiration sont des espèces de panaches portés par des pédicules, ou des faisceaux de fibres régnant tout le long du dos. b. ) LES ÉOLIDES. ( Æolidia, ) Qui ont le corps comme les tritonies ; mais leurs organes de la respiration sont des espèces de feuilles ou d’écailles membraneuses, rangées comme des tuiles des deux côtés du dos. V. Les Puyzzipes. ( Phyllidia.) Ont un bouclier coriace comme les limaces, mais qui déborde le corps de toutes parts. Les branchies sont de petits feuillets membraneux, placés à la file les uns des autres comme ceux d’un livre, et for- mant un cordon, sous le rebord du mantéau ou bouclier , tout autour du corps. VI. Les scyziées. ( Seyllæa.) Ontle corps comprimé, de substance presque gé- latineuse. Le pied est en forme de sillon ; et non de disque, comme dans les genres précédens : aussi ces animaux s’en servent-ils pour embrasser les tiges de fucus. À une extrémité est la bouche, sur laquelle sont deux tentacules en forme de feuilles. Il y en a un ou deux pareils sur l'autre bout. Les branchies sont d’autres feuillets, rangés par paires sur le dos, et ayant, sur la face par laquelle ils se regardent, des houppes de vaisseaux. HS MA ONLILEUNS\Q ur Es: 780 VIT Les THArIDES. ( Thaüs.) ( Thalia. Brug.) (Holothuria. Lin.) Ont un corps comprimé, gélatineux. Le pied est en forme de carène ; ou plutôt elles n’en ont aucun, et nagent toujours. L'organe de la respiration est une crête membraneuse droite , placée sur le dos. Une espèce ( thalis physalus ) ( holothuria physalus , Lin.) a de longs et nombreux tentacules; les autres (Aolochurie thalia, etc. Lin.) en sont dépourvues. VIII. Les zERNÉES. ( Lernæa.) Sont des mollusques parasites , qui s’attachent aux poissons pour les sucer ; elles ont un corps rond, flexueux, prolongé en avant en un cou grêle, au bout duquel est la bouche, entourée de tentacules ou de cornes en petit nombre, souvent. branchus à leur extrémité. Cette bouche peut se prolonger en manière de trompe : on voit au-dessus de petits tubercules qui pourroient être des yeux. À larrière du corps pendent deux intestins très-longs, striés en travers et très-entortillés , qu'on a pris pour des OVAIres. 1. La Zernee des morues. ( L. branchialis.) Longue de deux pouces, jaunûtre ; le cou rouge, brun, dur, terminé par trois cornes branchues. Elle s’attache aux bran- ehies des morues et des autres gades de la mer du nord. On trouve , sur les branchies de plusieurs poissons, des ani- Bb 3 390 DES: MO iLILIUUSVQ-U ES. maux parasites, que les naturalistes ont pris pour des lernées, mais qui paroissent se rapprocher davantage des insectes, et en particulier de la famille des monocles. C'ÉL ALP TER EE. LD Des mollusques gastéropodes TESTACÉS , qui font la plus grande partie des coquillages unzvalyes. LES animaux qui habitent les coquillages univalves présentent moins de différences dans leur organisation que les gastéropodes nuds. Leurs branchies sont, ou, comme dans les phyllides , sous le rebord du manteau, ou, comme dans les /maces , dans une cavité par- ticulière, qui elle-même a pour orifice ou un trou, où un tube charnu plus ou moins long. Tous ceux qui ont leurs branchies à Pinté- rieur paroissent avoir besoin de respirer air en nature, et viennent souvent pour cela à la surface de l’eau. Les tentacules sont au nombre de quatre dans les espèces terrestres , et de deux dans presque toutes les aquatiques. Les yeux sont tantôt sur la pointe de ces pires NE © L L UM U E,S .3ar tentacules, tantôt sur leur base , quelquefois sur la tête même. La bouche est fendue en long ou en travers, ou percée en rond, ou prolongée en forme de trompe; elle est armée, ou non, de dents dures. Quant coquilles, elles varient à nn par les LR et par les couleurs ; leurs dif- férences les plus importantes tiennent à la forme de l'ouverture, à l'élévation des tours de spire au-dessus du dernier, aux tubercules, aux varices, aux sillons qui se trouvent à leur surface, etc. Plusieurs genres sont pourvus d’un opercule testacé ou corné, attaché aux pieds de Pa- nimal, qui ferme la coquille en tout ou en partie mad ÿ est rentré. Les genres de ces gastéropodes testacés sont : À. Ceux à coquille de plusieurs pièces. I. Les oscABRrIONS. ( Chiton.) L'animal ressemble aux phyllides ; mais son man- teau à sur son milieu une suite longitudinale de pièces testacées : ses deux bords sont coriaces, tantôt lisses et tantôt ridés, chagrinés, velus, ou même épineux , selon les espèces. Bb 4 % toediDE ts MEL L'US) QU € s! 1. L’oscabrion ponctué, ( Chiton puncratus.) Est commun sur nos côtes, dans les endroits pleins de ro- chers. Il a huit valves, carénés longitudinalement. Le corps est marqué de points enfoncés. B. Ceux à coquille d’une seule pièce non spirale. ILPLES PATELRES ( Patgha. ) L'animal ressemble aux phyllides, c’est - à- dire qu'il respire par des branchies placées sous le rebord du manteau tout autour. Fl à sur la tête deux ten- tacules , derrière lesquels sont les yeux, etle bord de son manteau est garni en outre d’autres tenta- cules plus petits qu'il étend à volonté. Sa coquille est en cône très-Éévasé. T1 y en a des espèces dont le cône est simple, comme : 1°. La patelle commune. | Patella vulgara.) Grisätre , à quatorze sillons mal marqués. Très-commune sur nos côtes. 2°, La parelle applatie. ( Patella saccharina. ) À sept grosses côtes obtuses, à cône presque plat. D’autres ont la pointe du cône recourbée en arrière, comme: 30, La patelle cabochon. ( Pat. hungarica. ) Ronde, blanche , striée finement, à pointe recoquillée en arrière. Quelques-unes ont, avec cette dernière conformation , une lime horizontale , tenant au bord postérieur du cône, et s’a- vançant un peu dans l’intérieur. Telles sont : DES (MPO L'L'UPS"Q\NUYE 8) "108 4°. La patelle porcelaine. ( Patella porcelana. ) Plate, blanche , tachetée de fauve. r 5°. La parelle polie. ( Patella polita.) Vulg. la nacelle. Lisse, marquée d’un réseau violet sur un fond blanc. D’autres ont en dedans , vers la pointe, une lame verticale contournée en demi-tube, comme 60. La patelle bonnet de Neptune. ( Par. equestris.) Blanche , à stries radiées, fines et bien marquées. On en observe enfin qui ont une lame oblique descendant spiralement, et formant un passage si marqué aux coquilles spirales, qu’il est difficile de les distinguer de certains turbo, Pellenestie 7°. La patelle bonnet chinois. { P. chinensis.) À coquille en cône obtus, rond, sillonné en rayons, où Pon voit à l’extérieur une ligne qui indique a lame du dessous. Bruguiëres à fait un genre à part de certaines patelles à coquille conique , à base oblongue, dont le sommet est percé d’un trou qui sert probablement de passage à l'anus; il les à nommées fissurelles. Telle est : 8°. La patelle grecque. ( Pac. græca.) Qu'on distingue, indépendamment du trou, à de nombreuses côtes radiées que d’autres côtes circulaires croisent. C. Coquille d'une seule pièce en spirale , à bouche Le ; ; entière , Sans echancrure ni canal. TILL LES ORMIERS où OREILLES DE rm1ERr. ( Ha- lyotis. ) Coquille à très-srande ouverture, semblable à un M4 DE S Mo LE U So uv. Exs. bassin ovale, et à spire extrémement petite, dont on voit presque tous les tours par dedans, percée de plusieurs trous sur une ligne parallèle à la lèvre externe , C'est-à-dire, au bord de l’ouverture qui est opposé à la columelle ou à Taxe autour duquel la spire tourne ou est censée tourner. L'animal à quatre tentacules, deux supérieurs courts, portant des yeux au bout, et deux inférieurs longs et pointus. Tout le bord de son manteau est garni de nombreux fillimens. 1. L’oreille de mer ordinaire. ( Hal. tuberculosa. ) Ovale, marquée en dehors de stries croisées; son intérieur est du plus beau nacre : il en est de même de presque toutes les autres espèces. Celle-ci vit sur nos côtes. 2. L'oreille d’äne. ( Hal. asinia.) Cblonguc, étroite, lisse, et tachetée en dehors de verd sur un fond gris. Elle est d’Amboise. IV. Les NÉRITES. ( Nerita.) La spire s'élève peu au-dessus du dernier trou; la bouche est demi-circulaire, à columelle droite, et fermée exactement par un opercule de même forme, et qui, lorsque l'animal sort, se rabat comme un volet sur la partie plate de la columelle. L’ani- mal a sur la tête deux tentacules très-fins ; les yeux sont à leur base en dehors. On a subdivisé les nérites en natices, dont la coquille est embiliquée; c'est-à-dire que les tours de spire, ne se tou- DHENSY MOULE) LIU NO: DIE 8] 140$ chant pas entièrement du côté interne , laissent un creux qui pénètre l’axe de la columelle. Telles sont : 1. La nérite jaune d'œuf. ( N. vicellus.) Lisse, jaune, nuée de blanc; ombilic en forme de cœur. Des grandes Indes. 2. La nérite bouche noire. ( N. melanostoma. } Oblongue, grise, à columelle brune. Et en nérites proprement dites, qui n’ont point d’ombilic; leur columelle est applatie , et le plus souvent dentelée. Telles sont : 3. La dent saignante. ( N. peloronta. ) columelle dentelée, blanche, marquée -Variée en couleur, à d'une tache rouge. 4. La nérice polie. ( N. polita.) Lisse, joliment variée en couleur; à columelle dentelée, blanche, lisse; intérieur jaunûtre. 5. La grive. ( N. exuvia.) Variée de blanc et de noir, et sillonnée par de grosses côtes qui suivent la direction des tours; lèvre intérieure tuberculée. 6. La nérire d’eau douce, ( N. fluviatilis. ) De nos rivières, lisse, petite; à columelle entière, blanche et grise, avec des écailles brunes. V. Les PLANORBES. ( Planorbis. Br.) . Leur coquille est discoïde, c’est-à-dire que tous les tours de spirale sont dansle même plan:ils se touchent ao On et Sir ES où Li Er SU: rs sans s'envelopper , et on les voit tous des deux côtés. L'ouverture est ronde ou demi-ronde, plus large que haute. L'animal à deux tentacules , et les yeux placés à leur base antérieure. Les planorbes häbitent dans les eaux douces. Linnæus les laissoit dans le genre des hélices. 1. Le planorbe corné. ( Planorbis cornea. ) D'un pouce de diamètre au plus, grisitre, presque lisse ouverture ronde. De nos rivières. 2. Le planorbe corne de belier. ( PI. cornu arietis. ) Semblable au précédent, mais tournant en sens contraires ce qui se voit, parce que, dans tous les deux, il y a un | Wed \ 2 î côté où la spire est plus concave. 3. Le planorbe tourbillon. ( PL. vortex.) À tours applatis d’un côté; ce qui produit une arète qui suit leur longueur, et vient se terminer à un angle saillant de la bouche. De nos rivières. VI Les xÉzices. ( Helix.) Vulg. colimacons. Les tours de spire s'élèvent de façon à former une coquille tantôt globuleuse, tantôt orbiculaire : l'ouverture est plus large que haute, et en demi- lune, parce que lavant-dernier tour échancre le dernier. Ce sont des coquillages terrestres, dont l'animal ressemble à la limace, a comme elle ses branchies à l'intérieur, respire par un trou latéral, et porte quatre tentacules, dont les supérieurs sont terminés par des yeux. Dis NL @ LE OÙ S10 (UE 'S. So 1. Le grand colimaçon des vignes. ( Helix pomatia. L.) Grand, jaune grisâtre, légèrement strié en travers des tours. L'animal est mangeable. Les anciens en élevoient autrefois pour cela; il est trés-vorace, ét fait tort aux cultures. 2, La livrée. ( Hel. nemoralis. ) Presque lisse ; à bord de la bouche noir; à coquille jaune, fauve ou blanche, avec des lignes brunes plus ou moins larges, plus ou moins nombreuses, qui suivent la longueur des tours. Cette hélice est très-commune dans les jardins, et nuit aux arbres. 3. La lampe antique. ( Hel, rincens.) Sa coquille est peu convexe : sa bouche est retournée en haut; c’est-à-dire, dirigée du même côté que la spire. On voit deux dents à chacun de ses bords. De Saint-Domingue, VII. Les BuLImMES. ( Bulimus.) Avoient aussi été mêlés aux hélices par Linnæus. Ils en différent en ce que l'ouverture est plus haute que large : l'avant-dernier tour échancre le dernier comme dans les hélices. La spire s'élève diversement. 1 y a des bulimes: a. ) À columelle lisse ; à bouche entière. 1. Le bulime des étangs. (Bul. stagnalis.) Helix sragn. Lin. Mince, gris, à spire longue et pointue. De nos eaux dor- mantes. L'animal à deux tentacules courts, comprimés; l'œil est à leur base en dedans. 2. Le bulime épineux. ( Bul. amarula.) Helix amar. L. Brun noirâtre; le haut de chaque tour, couronné d'épines. Des rivières de l’Inde, dé De SM 0 Leu SO UE S b. ) À bouche entière ; à columelle plissée , c’est-à-dire, présentant quelques lignes saillantes qui se contournent au- sour d'elle. 3. Le bulime oreille, ( Bul. auris Midæ.) Bulla auris Mide. L. Coquille ovale, brune, striée en croix, et comme granulée ; deux forts plis à la columelle. c. ) À columelle tronquée par Le bas ; à coquille ovale es. pointue. 4. Le bulime zébre. ( Bul. zebra.) Très-grand , lisse, rayé, en travers des tours, de blanc et de fauve. Cette espèce est terrestre, et vit au Sénégal des feuilles et des jeunes pousses des arbres. L’animal a quatre tentacules, dont les deux supérieurs portent les yeux à leur cxtrémité. VIIL Les guzres. ( Pulla.) Ont .une coquille à tours très-bombés, dont le dernier est plus vaste que ceux.qui le précèdent, et les déborde en haut et en bas. 1, La bulle œuf. ( Bulla ovum.) Grande , ovoïde, lisse, blanche, jaune en dedans; la bouche est étroite , et le bord se ploie, à chacune de ses extrémités, en un petit canal. 2, La bulle muscade. ( Bulla physis.) Lisse, ovoïde, nuée de blanc et de brun. L'ouverture est plus étroite du côté de la spire que du côté opposé, - DES: (ME OyL; LyU SO WU ES 398 3, La bulle oublie. ( B. lignaria.) Oblongue , striée, et rayée de jaune et de blanc, selon Ia direction des tours; ouverture ample , et très-large par en bas. 4. La bulle à ceinture. ( B. gibbosa. ) Oblongue; une saillie obtuse se prolonge le long du milieu des tours ; la bouche est étroite et linéaire ; coquille petite, lisse, blanche. IX. Les sAzoTs. ( Turbo.) Ont, leur spire plus ou moins élevée : l'ouverture et la coupe des tours sont parfaitement rondes , soit que chaque tour soit un cylindre courbé en spirale , soit qu'il soit complété par le tour précé- dent, contre lequel il se coile comme dans les hé- lices. La coquille est fermée par un opercule. L'animal a le plus souvent, outre les deux ten- tacules ordinaires, quelques filamens extensibles aux deux côtés du manteau. Les espèces à tours complets sont ou, a. ) À spire élevée en pointe (turriculée), comme: 1. La scalata. ( Turbo scalaris.) Petite coquille célèbre par sa cherté. Ses tours ne se tou- chant point, elle représente en quelque sorte un tire-bourre. Des arêtes tranchantes entourent, comme des anneaux, chaque tour d’espace en espace. Ce n’est peut être qu'une variété de La fausse scalara. . Qui n’en diffère que parce que ses tours se touchent comme ads (DES; NOT LU SOU E & dans toutes les coquilles. L'une et l’autre sont de la Médi- terranée. On nomme aussi fiusse scalara une coquille d'Amérique plus alongée, et à varices plus obtuses que les précédentes. C'est le turbo clathrus. L. Ou b. ) À spire plus ou moins applatie , comme : 2. Le dauphin. ( Turbo delphinus. ) À coquille ombiliquée, à spire applatie, à tours armés de grosses épines obtuses et découpées, tournées verse la bouche. Les espèces à tours incomplets ont aussi différentes formes de coquille. Il y en a: a. ) A spire turriculée, comme : 3. Le sabot à vis. ( Turbo duplicatus.) À coquille très-longue et très-pointue, où deux lignes sail- lantes suivent la direction de tous les tours. b. ) À spire en forme de cône obtus, sans sillons entre les tours, comme : 4. La veuve. { Turbo pica.) Lisse , ombiliquée, tachetée de noir et de blanc, . c. ) À tours très-distincts par des sillons. 5. La bouche d’argent. (T. argyrostomus. ) L'intérieur est d’un beau nacre. Les tours sont sillonnés selon leur lonçueur, et armés d’une double série d’épines. d. ) À spire applatie. 4 6. L’éperon. ( Turbo calcar. ) À coquille tout-à-fait plate, àx tours comprimés en carène ; tranchante , DES M 0 E E 0 $6 U E 6 ‘40 franchante , armée d’épines; en sorte que le tout représente une molette d'éperon. X. Les rouÿres. ( Trochus:) Leur spire forme un côné peu aigu : l'ouverture A 11 à : ’ ” DST nc de la coquille est presque quadrangulaire , et coupé de biais la direction du dernier tour. On doit remarquer : a. ) Les espèces à base plate, dont L’ombilic ést en forme d’entonnoir évasé. Tel est, 1. Le cadran. ( Trochus perspéctivus. ) Blanc, à tours bordés d’une ligne brune et blanche. La spire est très-obtuse, et l’ombilic si ouvert, qu’on voit la face Ins terne de tous les tours. b. ) Celles à base convexe, avec un ombilic: 2. Le bouton de camisole. (Tr pharaonius. ) Petit, à bouche et à ombilic dentelés. Des suites seriées de tubercules, les unes toutes rouges, les aütres blanches et noires, suivent la direction des tours, et font ressembler cette coquille à un tissu de verroterie: c. ) Celles à base convexe, sans ombilies 3. Le moule de bouton. ( Tr. vestiärius.) Trés-lisse, également convexe des deux côtés, joliment vañié en couleurs. d. ) Cellés à base concäve; 4. La fripière: ( Trochus égglutirans. ) Ramasse des brins de coquilles, on de petites coquilles Cé 262 BE 5 MIO L'E Ü S0 DE NS] entières , ou de petits cailloux , et les incorpore grossièrement dans la sienne. D. Coquille d'une seule pièce en spirale, à bouche terminée par un canal. — A commencer par les halyotidés et les nérites, la partie solide qui sert de retraite à l'animal se con- ‘tourne de plus en plus en spirale ; mais son ouver- ture étoit restée, dans tous les genres précédens, en- tière ou sans échancrute, quoiqu’elle s’alonceît un o : © peu dans les bulimes, et encore plus dans les bulles. Dans le$ genres suivans, nous allons la voir se pro- longer en un canal plus ou moins long, qui sert à loger un tube charnu que l'animal alonge à son gré, et qui établit une communication de ses bran- chies à l'air extérieur. XI. Les murEex. ( Murex.) € 5 FRE Linné a réuni sous ce nom tous les coquillages. . , ve PNA qui ont leur ouverture terminée par un canal droit. Comme ils présentent beaucoup de formes diffé- rentes , on les a subdivisés. astt) Bruguières a donné Île nom de CÉRITHES à ceux qui ont la coquille turriculée er le canal court. Il y a de ces cérithes : 1 «. ) À canal droit, comme : 1. Le cérithe noduleux. ( Murex nodulosus. L.) Ridé, à tours armés d’un rang de gros tubercules, tt LE Fu d pm S NE 0 L'iu rs" UE $& 4ob &. ) A canal recourbé en arriére ; comme : 2. Le cérithe demi-strié. ( Murex vertagus. ) Dont la columelle a un pli. Ses tours sont lisses à leur partie inférieure , et sillonnés en travers à la supérieure. y. )' A canal contourné en dehors , comme : , Le cérithe télescope. ( Trochus telescopium. L. ) À spire parfaitement conique, à tours striés selon leur loh- gueur, à base plate, à canal tournant en dehors en spirale. b. ) Bruguières a donné le nom de FUSEAUX à ceux qui onf la coquille turriculée et le canal long. Tels sont : 4. Le fuseau ordinaire. ( Murex fusus. ) LE ( ï De ; À tours arrondis, lisses ; à canal très-long, ainsi que la spire; “ \ A à lèvre externe dentelée. 5. L’entonnoir. ( Murex colus.) Tours en carène, avec une série de tubercules suivant {eur direction. La spire et le canal sont fort longs. & ) La troisième famille des murex est à spire ovoide ow applatie, ec. à canal plus ou moins long. Elle se subdivise * selon que la coquille est, a ) Garnie de varices, c’est-à-dire, de bourrelets qui traversent La direction des tours (1). C'est à eux que Bruguières a réservé le nom de MUREx. Tels sont : (:) Ges bourreleis sont formés par l’animal autour de sa bouche, lorsqu'il a pris un certain accroissement ; lorsqu’ensuite il augmente sa coquille, la varice reste à l'endroit où étoit la bouche auparavant, Le nombre des varices augmente ainsi successivement. Coca 2540 E 51 AL 0) Li LU) S,0 0 ER 6, La réte de bécasse épineuse. ( Murex tribulus.) Céquille ovale, canal extrêmement long; trois series dé 0 / Del. 4 1 A varices , armées de beaucoup d’eépines longues, gréles cé pointues. 7, La cuiller. (Murex haustellum. ) Coquille ovale ; canal très-long ; varices serrées ; ridées, sans épines. 8. La massue. ( Murex brandaris. ) Spire un peu plate, canal longs varices pourvues chacürié de trois grosses épines. 6. ) Ou à coquille sans varices. 9. La figue. ( Murex ficus.) Coquille arrondie, se retrécissant insensiblement en canal, et représentant une figue. 10. Le nègre. ( Murex morio. ) 0] Coquille à spire peu pointue , à tours applatis vers le haut. L'angle longitudinal que cet applatissement forme est festonné. Couleur brune. Un cordon blanc sur la jonction des tours. XII Les STROmBES. ( Strombus.) Ont une ouverture oblongue, terminée par un canal plus ou moins long, droit ou coutbé, soit à droite, soit à gauche, indépendamment duquel leur lèvre a vers le bas une échancrure profonde. Cette lèvre, simple dans les jeunes, s'élargit avec l'âge, et se divise dans quelques espèces en des digitations très-variées, DÉS 0 Me ONLILIU SA QUE s 404 Il ya des strombes : a. ) À coquille turriculée. 1. Le strombe fuseau. (Str. fusus.) À spire très-pointue, à canal long, et à lèvre dentelée au-dessus de son échancrure. b. ) À spire courte, à lèvre non digitée. 2, Le strombe pesant. ( Str. pugilis.) . w D£raire * * la ° Spire courte; un rang d’épines à chaque tour; lèvre élargie, mais ne s’élevant pas au-dessus du dernier tour ; coquille fauve et lisse. 3. Le strombe large. ( Scr. Zlarissimus. ) Coquille lisse, sans épines ; à lèvre très-épaisse , s’élevant en une large appendice arrondie, plus haute que la spire. 4. Le strombe crête de coq. ( Sir. gallus. } Un rang d’épines courtes et grosses ; lèvre large, s’élevant en une longue lanière canaliculée, bien plus haute que la spire. c. } À spire courte, à lèvre digitée. 5. Le millepied. ( Strombus millepeda. ) La lèvre a de dix à douze digitations courtes; la coquille a trois rangs de tubercules sur le dernier tour, et un sur chacun des autres. 6. Le scorpion. ( Strombus scorpius. } À sept longues digitations, en comptant le canal ordinaire, qui se recourbe du côté de ia lèvre externe. La bouche est eillonnée en travers. Ce: 3 406% DYErs y MéouriILAUCS lo vert st XIIL Les casques. ( Cassidea.) Ont la spire très-peu saillante , le dernier tour très-haut ; l'ouverture alongée et dentelée, se ter- minant par un canal court, recourbé vers le dos; ses bords se reploient en de larges lèvres. ( Linnæus comprend les casques parmi les buccins.) Il y a des espèces : a.) À spire un peu pointue. 1. Le casque dentelé ( Buccinum vibex. Lin.) | À coquille lisse ; à lèvre interne à peine marquée ; l'externe a en dehors vers le bas quelques petites dents. b.) Æ spire arrondie. 2, Le casque rayé. ( Rucc.-tesriculus. Lin.) A sillons farges, ‘à peine enfoncés suivant la direction des tours ; des stries fines et serrées les traversent. La bouche est sillonnée aux deux, lèvres. c.) À spire plate. 3,) Lecasque roux. ( Bucc. rufum. Lin.) Coquiile tuberculée ; lèvres larges , enflées , lisses , sillonnées vers la bouche, et d’une belle coulcur rousse très-vive. | 4. Le casque tricoté, ( Bucc. cornutum. Lin. ) Coquille gravée d’une multitude de points enfoncés qui y sont comme des mailles ; deux bandes longitudinales lisses ; une série de tubercules au haut de chaque tour; bouche blanche. Avec lâge, la lèvre interne devient un grand applatissement discoïde , et es tubercules se changent en de fortes ‘épines. pets M0 LIL U SQ UE s. 407 5. Le casque triangulaire. ( Bucc. tuberosum. Lin.) . La lèvre interne forme, à certaines époques, un grand applatis- sement triangulaire , dont la marque reste lorsque la coquille s’augmente au-delà. Ces marques successives donnent à la spire une forme triangulaire. Il y a une grande tache brune à la lèvre. Les tours sont tuberculés vers le haut. E. Coquille d’une seule pièce en spirale, à ouver- ture échancrée par le bas. L'échancruré des genres de cette section sert, comme le canal des genres de la section précédente, à transmettre au dehors le tube par lequel l'animal respire. XIV. Les guccins. ( Buccinum. L.) . Ont une spire plus ou moins saillante, une co- quille ovale ou alongée, et une ouverture ample, terminée en bas par une large échancrure. Il y a des espèces : a.) À coquille ventrue ; à dernier tour trés-convexe , striè selon sa longueur. ( On tes nomme vulgairement TONNES. ) \ 1, La perdrix. ( Buccinum perdix. } A sillons peu marqués , variés par ondes de gris et de blanc. 2. La licorne. ( Bucc. monodon. } A côtes longitudinales écailleuses ; une longue épine sail- lente , implantée au bord externe de la bouche près de Péchan- crure 4 s Ce + dShpEts Mo r ru 'ou'E!s b:}) 4 coquille ventrue, garnie de côtes saillantes en tr@= vers des tours. ( Valg. HARPES. } 3. La harpe ordinaire. ( Bucc. harpa.) A côtes rouges et blanches ; à intervalles blancs, ondes de brun, striés transversalement, c.) À coquille ventrue , dont l’échancrure & au-dessus d’elle un petit canal creux dans la bouche. Linné les avoit placés parmi les murex. Ce sont les pourpres de Bruguières. 4. Le buccin persique. ( Bucc. persicum. } À coquille épaisse, brune , avec des stries et des cordonnets noirs ct blancs suivant la direction des tours. 5. La müre. ( Bucc. morus.) A coquille ronde, épaisse, avec de grosses épines courtes ; la bouche dentelée , de couleur de lilas. d.)' 4 coquille ventrue; à spire pointue. 6. La double spire. ( Bucc. spiratum. ) Lisse , à ombilic spiral; un canal sur la ligne de jonction des tours; couleur blanche , tachetée de fauve. e.) À coquille surriculée. (Ce sont les vis de Bruguières. } 7. La double vis lisse. ( Bucc. dimidiatum. ) Coquille lisse, à spire tres-longue et trés-pointue ; un seul 2 sillon suivant la direction des tours. 8. La double vis rayée, ( Bucc. duplicatum. } Semblable au précédent. Un sillon longitudinal ; plusieurs en travers, DRIENIS M'oLLUSOUES. 409 XV: Les routes. {( Foluta.') Leur ouverture, plus ou moins alongée , se ter- mine en bas par une large échancrure. La colu- melle est comme plissée, c'est-à-dire que queiques fortes cannelures la contournent en spirale. L'animal des volutes est un gastéropode à deux cornes ou tentacules; sa bouche et son canal de respira tion Ne prolongent l'un et la autre en manière de trompe. Il y a des volutes : a. ) À spire courte et arrondie. 1. La tasse de Neptune. ( Voluta cymbium. ) Trés-crande , lisse , fauve. La jonction des tours forme un canal profond, ou une sorte de fossé, qui contourne toute la spire. La columelle a deux gros plis ; l'ouverture est fort ample. b.) 4 spire un peu élevée en pointe. 2. Le plain-chant. (Woluta musica.) Le haut des tours a une série de tubercules. Leur face est marquée de lignes longitudinales jaunes et de taches quarrées noires , qui lui donnent quelque ressemblance avec du plain- Chant. Il y a huit plis à la columelle. c.) À spire tout-à-fuit turriculée. 3. La mitre. { Volura mirra.) Trés-pointue, lisse, blanche, à grandes taches rouges. XVI. Les ozrres, ( Oliva.) Eçur coquille est presque cylindrique, à spire AIO) DHE ES: MAO: L | LyUuSIOQ Ua: E* st plate canaliculée; leur bouche longitudinale et étroite; leur columelle sillonnée d’une multitude de plis. Les olives sont remarquables par leurs jolies couleurs. ( Linné les rangeoit parmi les volutes.) 1. L’olive de Panama. ( OZ porphyria.) Devient fort grande, et d’un fauve très-pâle , avec un grand nombre de lignes distinctes, en forme de zigzag , de couleur brune. XVIL Les PORCELAINES. ( Cypræa. ) La spire est presque nulle, parce que le dernier tour s’élevant au niveau des précédens, les enve- loppe presque en entier. La forme totale de la co- quille est ovoïde ; et l'ouverture, étroite, longue et dentelée, paroît la partager en deux parties égales, parce que la lèvre externe est renflée de manière à égaler le reste en largeur. L'animal des porcelaines est un gastéropode à deux cornes , dont le canal de la respiration s'ouvre au-dessus de la tête. Son manteau est si ample, qu'il peut, en se retroussant autour de la coquille, lenvelopper toute entière ; et, à certaines époques, il la revêt par dehors d’une couche calcaire, au- trement colorée que celle qu'il avoit produite d'abord de la manière ordinaire; ce qui rend la coquille beaucoup plus épaisse. C’est aussi alors que se forment les lèvres renflées et dentelées; car Les DES MOLnHWSQUuE.sS Ar coquilles de porcelaines ont, dans leur état mince, des lèvres simples et un ouverture assez large. Il y a des porcelaines : a.) À coquille oblongue , de diamètre égal. 1. L'argus. ( Cypræa argus.) De couleur gris-brun , avec des taches en forme d’anneaux, d’un brun noirâtre. Les lèvres ont chacune deux grandes taches . noires. Cette coquille , dans son premier état, est fauve , avec deux rubans blanchätres qui l’entourent. b.) À coquille ovale, plus large vers le haut, à lèvres applaties. 2, La carte de géographie. ( Cyprea maypa.) Le dos est tout couvert de petites traces brunes : 1Î y a une large ligne blanchâtre , irrégulière, donnant des branches des deux côtés, et ressemblant à un fleuve tel qu'on les repré- sente sur les cartes. Onivoit de plus quelques taches rondes et blanchâtres parsemées dans le brun. 3. Le cigre. (Cypræa nigris. ) Coquille blanche, très-lisse, agréablement parsemée de taches 4 rondes , violettes et brunes. c. ) À coquille ovale, à lèvres renflées et formant un rebord des deux côtés. 4 Le cauris. (Cypræa moneta). Petite coquille blanche, dont les lèvres sont renflées incoa- lement, et forment de chaque côté une ou deux tubérosites. Cette espèce sert de petite monnaie dans quelques contrées de l'Inde, 112 DES MO E HIS Oo D Ed XVIIL Les corneTs. ( Conus. 1.) La spire est applatie ; l'ouverture tout-à-fait en forme de ligne, étroite et sans dents. Les tours se rétrécissent par le bas; en sorte qu’au total la co- quille a la figure d'un cône, dont la spire feroit la base. L'animal à deux tentacules qui portent les yeux près de leur pointe; sa trachée est en forme de tube, et son manteau fort étroit : son pied porte Sous son extrémité postérieure un très-petit opercule arrondi. Les espèces de cornets sont recherchées à cause de l'éclat et de la variété de leurs couleurs. Elles sont fort nombreuses. On les divise : a, ) En corners & coquille conoïde et couronnée ; c’est-d-dire don: les tours sont tuberculés vers la spire. 1. Le damier. ( Conus marmoratus.) Grand, lisse, à fond brun, parsemé de grandes taches triana gulaires blanches, serrécs. Des Moluques. 2. La piqüure de mouches. ( Conus stercus-muscarum. ) Médiocre , lisse, blanc, à petits points bruns, serrés. 3. Le cedo-nulli. ( Conus ammiralis-summus. ) De grandes taches fauves sur un fond bianc ; des cordonnets pointillés suivant la direction des tours. C’est à cette espèce qu’appartiennent ces variétés si précieuses connucs sous le nom d'anraux, p EM or BE S 0 VE & : 4t3 4. La couronne impériale. ( Conus imperiais.) Spire tout-à-fait plate ; des rubans interrompus , jaunes, tache= tés de brun. b.) Corners à coquille conoïde et non couronnée. 5. Le minime. ( Conus figulinus.) Fauve, rayé de brun, par lignes serrées, selon la direction des fours. / 6. L’amiral ordinaire. { Conus ammiralis.) À été confondu par Linné avec le cede-nuili , mais n'a point de tubercules. Est marqué alternativement de rubans fauves, semés de grandes taches triangulaires blanches , et d’autres rubans à fond blanc finement réticulés de jaune. 7, Le mille-points, ( Conus literatus.) À spire parfaitement applatie ; à tours canaliculés, blancs, avec une multitude de points quarrés bruns. c.) Cornets cylindracés : à coquille presque cgale et ventrue, 8. La brunette. (Conus aulicus.) À fond brun ; à taches triangulaires blanches, inégalement dispersées ; à spire conique et convexe. 9. Le drap d’or. ( Conus textile.) De même forme que le précédent ; à taches semblables, mais à fond d’un beau jaune rayé de brun. Ath D E S' Mo! LtLtu so vs di CHA D TRE 4 Des mollusques sans tête distincre, ou ACÉPHALES. CES animaux , dont la plupart sont revètus de coquilles à deux valves , ont le corps entier enveloÿpé dans un manteau membraneux, ouvert, par-devant, ou aux deux bouts, ou à un seul. C’est à ce manteau, et surtout à la partie par laquelle s'introduit l’eau | que tiennent de petits tentacules, seuls organes sensitifs que ces animaux montrent à l’exté- Leurs branchies sont de grands feuillets vasculeux , placés des deux côtés, immédia- tement sous le manteau. Le cœur est vers le dos. Ils ont un foie dans l’intérieur duquel est l'ésromac , et la plus orande partie du canal alimentaire , qui reçoit la bile par des pores er et non par un seul canal. La bouche, qui mène droit À l’estomac , . est placée entre les branchies, au bout opposé BEs (M Or E 6 SNQ UE s: 4 à celui par lequel l’eau leur arrive. Cette eau seule fournit de la nourriture à la bouche ; car il n’y a point de tête mobile. Autour de la bouche sont quatre feuillets triangulaires , Qui sont sans doute des espèces de tentacules. Le cerveau est placé entre les branchies et le canal intestinal , du moins dans les solens et les pholades ; car 1l n’a point encore été vu dans les autres genres. Plusieurs genres ont un pied placé au devant du corps entre les branchies , et plus ou moins bien organisé. Ils paroissent être tous hermaphrodites , et produire sans accouplement. À. Acéphales nuds ou sans coquille. eo I Les Ascrpres. ( Ascidia. ) Ont un manteau en forme de sac, dé substance à demi cartilagineuse , à demi gélatineuse; se fixant à quelque corps, souvent plusieurs individus en- semble. Il y a deux ouvertures vers l'extrémité libre. Lune mène leu entre les branchies jusqu'a la bouche, qui est dans le fond du sac; l'anus aboutit à l'autre : il n’y a point de pied. Le sac est plus vaste quil ne faut pour contenir le corps de Fa- nimal, et le reste de l'intervalle est rempli d’eau. Les espèces d'ascidies sont nombreuses, et varient da6 DES ONPONEILND:S 0 818 pour la grandeur et les couleurs. On en trouvé dans toutes les mers. IL Les rIPHORES. (Salpa. Lin.) Leur manteau est ouvert aux deux bouts : l’une des ouvertures , qui est fort grande, sert à l’intro- duction de l’eau entre les bfanchies et à sa sortie ; autre est l'anus. Du reste, leur organisation res- semble à celle de tous les acéphales. Ils n'ont point de pieds. On trouve de ces aniinaux dans toutes les imers. Plusieurs de leurs espèces sont remarquables par l'ordre qu'elles observent dans leur manière de nager: il y en a dont les individus sont toujours à la file les uns des autres sur deux lignes, l’une sur l'autre, et se touchant, mais de manière que chaque individu de la ligne supérieure* porte sur deux de l'inférieure ; d’autres sont placés à côté les uns des autres, en lignes dont la supérieure avance plus que l'inférieure, etc. Chaque arrangement est observé avec constance par toutes les troupes de la même espèce. B. Acéphales testacés , sans pied, et à coquille inéquivalve, Ïls ont tous le manteau ouvert par-devant, et son bord garni de tentacules; des branchies au nombre de quatre; quatre feuillets trianigulaires autour 24 NT © L Le Uù SO UE S1 qu autour de la bouche, et un seul muscle au milieu, qui va droit d'une valve à l'autre, et ferme la co- quille en se contractant. Elle ne s'ouvre que par l'élasticité d’un ligament placé derrière la charnière. On prétend que c’est la valve la moins bombés ( nommée couvercle) qui reste dessous, et qui s'attache même souvent au sol. Les genres de cette section sont !: IT. Les Huirres. (Ostrea.) Leur coquille est irrégulièrement ovale, épaisse, composée de lames mal unies. Leur charnière ne présente aucune dent, mais seulement un creux à chaque valve, pour l’attache du ligament. 1. L’huëtre commune. ( Ostrea edulis. ) Dont la forme est connue de tout le monde, sattache ordi- nairement aux rochers, aux pierres, ou autres corps immobiles du fond de la mer. On va l'en arracher , et on la conserve dans des parcs sous l’eau pour le besoin. On estime particulière- ment celles de certains marais où l’eau salée, ne se renouve- lant que dans les grandes marées, prend une couleur verte qui se communique aux huîtres, et les fait appeler Aufrres vertes. Ce coquillage sert plutôt à aiguiser lappétit qu'à le satisfaire. On prétend que le laït en facilite la digestion. Les huîtres , quoique manquant de pied, ne sont pas tota- lement dépourvues de mouvement progressif. On dit du moins que celles qui ne sont point attachées savent ouvrir et fermer subitement leur coquille , de mänière à se faire donner par l’eau qu’elles en chassent, une impulsion du côté où est la char< nière. D d AU DIE S "INT ON TELUS MO (0 ENS On dit aussi que celles qui ont vécu dans les lieux souvent découverts lors du reflux, se conservent mieux dans le trans- port, parce que le manque d’eau qu'elles ont souvent souffert leur a appris à tenir leur coquille fermée pour conserver Pere qu'elle contient. IV. Les sponpyzes. ( Spondylus. ) Ont une coquille épaisse , irrégulière et épineuse. La valve la plus convexe est très-massive. Le cou- vercle est plat, et a deux fortes dents courbes qui entrent dans deux fossettes de la valve opposée; au milieu est, de chaque côté, une fossette pour Le ligament. 1. Spondylus gæderopus. Le pied'd’äne. -Sa coquille, hérissée de grosses épines, est tantôt blanche, tantôt de différens rouges. Le talon de sa valve la plus convexe à un applatissement qui semble avoir été fait avec une scie. On trouve cette espèce dans la Méditerranée et les contrées chaudes de l'Océan. V. Les PpracuNESs. ( Placuna.) Ont une coquille irrégulière composée de deux valves très-minces et Por plates. Il n’y a point de charnière ; mais deux petites lames forment un chevron saillant au dedans de chaque valve , et donnent attache au ligament. $ 1. La selle polonaise. ( PL. selia.) Anomia sella. X. À valves arrondies , l’une convexe , l’autre concave, n'inter- DE EN EN NET ONLAEMUPS"O UT Es! 419 veptant qu'ui espace extrèmement mince, en sorte qu'il faut que l’animal soit très-plat. Leur couleur est violette. 2, La vitre chinoise. ( PL, placenta. ) A valves rondes ;: lune lévèrement convexe , l’autre plate, V , b > Couleur blanc d'argent demi-transparente. VI. Les ANOmMIES. ( Anomia.) Ont deux valves irrégulières, minces, l’une con- vexe, l’autre plate ou concave : celle-ci à une ou- verture ou plutôt une échancrure vers sa base , au travers de laquelle passe un muscle qui s’insère dans une troisième valve beaucoup plus petite , qui ._ adhère aux rochers ou à d’autres corps. 1. La pelure d’oignon. ( Anomia ephippium. ) À valves feuilletées, luisantes , avec une teinte rougeätre comme celle des pelures d’oignon. 2, L'anomie sillonnée. ( An. patella.) Les feuillets sont moins distincts ; la valve perforée a cinq larges sillons peu profonds, allant de la charnière au bord. VII. Les PÉLERINES. (Pecten.) Ont une charnière semblable à celle des huîtres, c'est-a-dire sans dents, avec une fossette à chaque valve pour le ligament. Les valves sont minces , et sans lames détachées , assez régulière- ment ovales, et augmentées , de chaque côté de la charnière , d'une oreillette triangulaire. D'd'2 4201 DAErS 4 PO LALAU /s 0 rare: Les espèces des pélerines sont nombreuses. Il y en a qui ont une valve convexe, et l’autre plate ou méme concave , comme, 1. La grande pélerine. ( Pecten maximus. ) Osirea maxima. Lin, A s Grande ,- rougeûtre , à quatorze côtes larges et plates, strices en long ; à intervalles striés en travers. Cette coquille est de nos mers. On la sert sur nos tables. ME 2. , Le bénitier. ( Pecten zigzag.) Ostreu zigzag. Lin. L'une des valves est très-bombée , et l’autre entièrement plate. Toutes deux sont fort minces, et ont quarante-huit stries en rayons , rapprochées par paires. D'autres ont les deux valves convexes , comme, 3. La sole. ( Pecten. pleuronectes.) Ostrea pleuronectes. Lin. A valves extrêmement minces, fort plates , parfaitement lisses au dehors , marquées en dedans de vingt-quatre côtes fines, élevées , rapprochées par paires. 4. Le corail ( Pecten nodosus.) Ostrea nodosa. Lin. D'une belle couleur rouge , à valves très-épaisses, à neuf grosses côtes fort saillantes , striées selon leur longueur , et garnies de gros nœuds arrondis. Il y a, parmi ces pélerines aux deux valves con- vexes , des espèces qui les ont presque égales, er qui doivent peut-être former un genre à part, qu'on rangera dans la section suivante, si on observe un jour qu'elles aient un pied. DN ECS MAVEL Où I I DISNQ DE S. 423 C. Acéphales testacés, munis d’un pied, à valves égales, à manteau ouvert par-devant. Leur pied est une masse charnue, qui ne sert aux uns qu'à ramper, mais qui, dans d'autres, est fait en forme de langue, et peut, en se ployant ‘en gouttière, tirer des fils avec une matière glu- tineuse que fournit une glande particulière. L’ani- . mal se sert ordinairement de ces fils pour se sus- ‘pendre aux rochers. Du reste, le corps de ces acé- phales ne diffère point de ceux de la section pré- cédente ; seulement le bord postérieur du manteau s'alonge quelquefois en double tuyau. VIIL Les r1meEs. ( Lima.) Sont confondues avec les pélerines par beaucoup d'auteurs , parce qu'elles ont de même une oreil- lette triangulaire aux deux côtés de la charnière : mais leurs valves sont toujours égales et obliquement ovales ; leur ligament est placé au dos des valves, et non dans les fossettes. Enfin l'animal a un pied, et fait partir un paquet de fils par une échancrure du côté postérieur. 1. La lime ordinaire. ( Lima alba.) Ostrea lima, Lin. ‘ Flanche ; à vingt côtes élevées, garnies d’écailles de mi-tubu« leuses. IX. Les PERNES. ( Perna.) Avoient été autrefois confondues avec les huîtres Dd 3 des Die )Ss Mb or D Liu sou ES a cause que leur coquille est aussi formée de feuillets qui se séparent aisément. Leurs valves sont égales, de contour irrégulier ; leur charnière est composée de plusieurs côtes transverses, qui ne se croisent point avec celles de la valve opposée, mais quisont placées vis-à-vis; leurs intervalles servant à loger les ligamens. L'animal s'attache aux rochers par un paquet de fils ou byssus, qui sort comme dans les limes. 1. La selle. ( Perna ephippium.) À coquilles rondes, légèrement convexes, avec une échan- crure à un des côtés tout près de la charniète. 2. La cuisse. ( Perna isognomum. ) Ostrea isognomum, Lin. r 4: . . 2 CE à La coquille s'alonge irrégulièrement en forme de langue étroite. La charnière est plus large que le reste. X. ÊEs ARONDES. ( Avicula.) La charnière n’a aucune dent ; son côté est tou- jours droit: le reste de la coquille est tantôt arrondi, tantôt alongé; mais il y a toujours près de la charnière une échancrure pour le passage du byssus. Linnæus avoit mêlé les arondes en partie avec les moules, en partie avec les huîtres. 1. L’aronde aux perles. ( Avicula margariuifera. ) _Myrilus margaritiferus. Lin. * Sa coquille est’arrondie , légèrement plissée en rayons , strite DE.6 AM Q L DE SOU ES 428 parallèlement au bord, et d’un verd obscur à l'extérieur ; l’inté- rieur fournit la nacre de perle, que son brillant , et les couleurs changeantes qui s’y mêlent à un éclat argenté , font employer dans les arts; les perles elles-mêmes sont produites par une extravasion de la liqueur destinée aux augmentations périodiques de la coquille. Il!s’en forme dans tous les testacés , et elles ont dans chaque espèce la couleur de sa nacre. On ne préfère celles de laronde aux perles qui sont si célébres sous le nom de perles d’orient, qu’à cause que sa nacre est la plus belle de toutes. On sait que les plus belles perles se pêchent près du cap de Comorin. 2. L’hirondelle. ( Avicula hirundo.) Mytilus. hirundo. Lin. La coquille est arrondie ; le côté de la charnière est plus large, et déborde par deux oreillettes triangulaires. 3. Le marteau. ( Avicula malleus.) Ostrea malleus. Lin. La coquille est irrégulière, alongée , et très-étroite ; le côté .de Ja charnière forme deux oreillettes longues, d’où résulte au total la figure d’un marteau. Cette coquille est rare et chère. XI Les moures. ( Mytulus.) Leur coquille est fermée par-tout, et longitu- dinale , c’est-à-dire plus longue, à prendre depuis la saillie que chaque valve fait près de la charnière (saillie qu'on nomme nates) jusqu'au bord, que dans le sens opposé. La charnière n'a qu'une ow " Dd 4 434 DE SUMIOELITLÈULS Q UE! deux petites dents, ou même en manque tout-à- fait. Le ligament est à un des côtés en dehors. L'animal a un pied en forme de langue déliée, susceptible de contractions et d'extensions très-va- triées. El file. 1. La moule commune. ( Mytulus edulis.) Ses coquilles sont d’un violet noirâtre , et presque lisses. On la mange , maïs c’est une viande indigeste et mal saine. On dit que l’eau-de-vie soulage , lorsqu'on est incommodé par les moules. 2. La feuille-de-tulipe. ( Mytulus modiolus.) À ses coquilles rayées ou flambées de violet ou de pourpre sur un fond blanc ou jaunûtre. XIT EEs JAMBONNEAUXx. ( Pinna.) Ont deux valves en forme d’éventail, ou de secteurs de cercle, soudées ensemble par l'angle, et par conséquent ne pouvant se mouvoir ni s'é- carter. Il reste entre elles un intervalle pour le passage du pied et du byssus. Celui-ci est très-fin dans les jambonneaux. On l’emploie à tricoter , et on le : mêle même dans les draps et d’autres étoffes, aux- quels il donne un éclat particulier. Les espèces en sont peu distinctes. XII. LES ANODONTITES, ( Anodontites. ) Ont été confondues autrefois dans le genre des moules; mais leur coquille est transverse, c'est-à D EE D ME ON EE DO D SON U # Si 40% dire moins large des nates au bord que de l'autre sens, et il n’y a aucune dent à la charnière. L'animal ne file point. Toutes les anodontites sont fluviatiles. +. L'anodontite des oies. ( An. anatinus. ) Mytulus anatinus, Lin. C'est la moule des étangs ; elle y est très-commune, ainsi que dans tous les ruisseaux à fond de vase. Ses valves sont fort minces , blanchâtres en dedans, verdâtres au dehors. XIV. Les gro. ( Unio.) Sont des coquilles fluviatiles qui ressemblent aux anocontites par l'extérieur , et. qui renferment un animal tout pareil au leur. Mais Ja charnière con- siste , d’un côté, en une dent qui entre dans une fossette pareille de la valve opposée, et, de l'autre, en une lame longue qui se place entre deux lames semblables, 1. La moule des peintres. ( Unio pictorum. ) Mya pictorum. Lin. Se trouve dans tous les ruisseaux. Sa coquille est mince et oblongue. 2. L’unio épaisse, ( Unio listoralis. ) Est également fort commune. Sa coquille est épaisse, et presque quarrce. 3. La moule du Rhin. ( Unio margaritifera. } Mya margaritifera. Lin. Est semblable à la précédente , mais un peu plus ovale, et devenant beaucoup plus grande. Son nacre est assez beau, ct 426) IDE) SONT O IL LIU so UE ses perles peuvent s'employer. On prétend qu’en la nourrissant d'une certaine manière, on peut lui en faire produire plus abondamment. XV. Les TELrINES. ( Tellina.) La coquille est plate, tantôt oblongue, tantôt ronde. Il y a vers l’une des extrémités un angle qui semble être né de ce qu'on auroit ployé l’une et l’autre valve à la fois, suivant une ligne allant de Ia charnière au bord. La charnière a deux dents au milieu, et deux lames éloignées sur les côtés, n'entrant dans aucune fossette. L'animal a un pied, mais ne file point. Son manteau forme en arrière deux tubes, un pour l'anus, l'autre pour lintro- duction de l'eau. On peut remarquer parmi les tellines oblongues , 1. Le soleil levant. ( Tellina virgata.) Couleur de rose , avec de larges rubans blancs, qui s’éten- dent en rayons de la charnière vers les bords. 2. La langue de char. ( Tellina lingua felis. ) Blanche , à rayons couleur de rose ; toute semée de tubercules rudes, placés en quinconce. Et parmi celles qui sont presque rondes, 3. La lime rude. ( Tellina scobinata. ) Blanche , fort plate, hérissée de petites écailles demi-tubu- leuses , placées en quinconce. XVI. Les BucARDES. ( Cardium. ) Les nates ou protubérances des valves sont si _ 5rs Mo WU SOU E & Ag fortes, qu’elles donnent à la coquille la forme d’un cœur. La charnière a deux dents dans son milieu, et, à quelque distance, de chaque côté, une lame entrant dans une fossette de la valve opposée. L'animal file dans quelques espèces. Son manteau forme par derrière deux tubes courts, Jun pour l'anus , l'un pour l'entrée de l’eau. Leurs orifices sont garnis de tentacules. 1. Le cœur de Vénus. ( Card. cardissa. ) Les valves sont si comprimées par les côtés, que leur milieu forme une carène aiguë, quelquefois dentelée. La coquille est mince et blanche. 2. La coque. ( Cardium edule. ) La coquille est bombée , épaisse , et a sur chaque valve vingt- cinq côtes saillantes , disposées en rayons, à stries transversales, peu marquées. Cette espèce est très-commune sur nos côtes, €t on la mange. 3. Le cœur à côtes. ( Card. costatum. )) À coquille très-bombée ; à côtes élevées, comprimées ct tranchantes. XVII. Les macTres. ( Mactra. ) Leur coquille est ovale, plus large que longue, . / plate. La charnière à des lames latérales comme dans les bucardes, et au milieu une fossette pour le ligament. L'animal ne file point. Son manteau a deux tubes. 1. La mactre papyracée. ( M. stulcorum. ) À coquille presque mince comme du papier. Y 8 DES MoLLUSQUES. AVTIL Des Penue (nus) Les valves sont plus ou moins convexes, ordi- nairement plus larges que longues. Sur leur jonction il Ya, en avant et en arrière, une impression qui varie pour la forme et l'étendue. On a donné le : nom de vulve ou de corselet à celle qui est du côté éu ligament, et celui d’anus ou de cœur à celle du côté opposé. La ch:rnière à au milieu deux dents comme dans les bucardes; mais il n’y à qu'une seule lame latérale du côte du ligament. L'animal est semblable à celui des mactres et des bucardes. Il ne file point. | 1. La conque de Vénus. ( Venus dione. ) Aa vulve très-orande , applatie , bordée de deux rangées d'épines saillantes ; lanus petit, en forme de cœur, et des côtes tranchantes parallèles au bord. 2. La vieille ridée. ( Wenus paphia. ) Vulve oblongue , concave, lisse ; anus en forme de cœur ; très-grosses côtes arrondies, parallèles au bord, devenant tran- chantes du côté de la vulve. 3. La lisse, ( Venus chione. } Grande, épaisse , lisse, roussätre en dehors; vulve étroites anus large , en forme de cœur. On a distingué des Vénus, les DONACES , qui ont Le côté de anus tellement applari, qu'il semble tronqué ; les LUCINES», qui onc l'anus comprimé et comme tranchant ; et les CAPSES» gui n'ont, du côté de l'anus , ni impression ni compression, Dm sn ME 6: L: EU SO U Ê Se . 419 XIX. Les cames. ( Chama.) Ont de grosses coquillés, souvent irrésulières, dont la charnière n'a qu'une seule dent épaisse ét oblique, entrant dans une fossette semblable de l'autre valve, ét du côté antérieur une lame qui entre dans un sillon. Bruguières a réservé le nom de CAMES aux espèces irrégu= dièresier fixes, qui doivent être placées auprès des Auferes et des spondyles ; telles que 1. Le gâteau feuillere. ( Chama lazarus.) À coquilles peu convexes , fermées de lames mal unies , plissées, débordant les unes sur les autres , de couleur jaune ou rougeätre. Il a donné Îe nom de TRIDACNES à celles qui ont une coquille régulière er des nates peu proéminentes , telles que 2. La tuilée. (Chama gigas. ) A coquille comme ployée en s'llons profonds et arrondis J et en côtes relevées d’écailles semblables à des tuiles. Un des côtés de la coquille a une ouverture dentelée. C’est le plus grand de tous les coquillages connus. \ . Û Il appelle CA4RDITES Îles espèces à coquille régulière, à nates saillantes et contournées comme en spirale. Tel est 3. Le cœur de bœuf. ( Chama cor.) Grosse coquille roussâtre , extrêmement bombée, dont les nates se recourbent d’un côté. XX. Les ARCHES. ( Arca.) Ont des coquilles tantôt rondes, tantôt oblongues, et plus ou moins convexes, ou même bossues. 450 DES MoLtiusQquers: Leur charnière consiste en de nombreuses dents, qui s'insèrent entre des dents pareilles de la valve opposée. On peut remarquer parmi /es arches à coquille ronde, 1. L’arche ondée. ( Arca undata. ) A valves peu convexes, épaisses , blanches , tachetées de fauve, à bord légèrement crénelé. Parmi célies & coquille transversalement oblongue, 2. L’arche de Noë. ( Arca Noz. ) Sa charnière est une longue ligne droite, divisée en petites dents comme une scie. Le dos de la coquilie est applati, et ses mates saillantes et courbées vers ia charnière. Les faces des valves sont sillonnées en rayons. D. Acéphales testacés, pourvus d'un pied; à valves égales; à coquille ouverte par les deux bouts ; à manteau fermé par-devant. XXI. Les sozenxs. ( Solen.) Vulg. manches de couteau. Leur coquille est cylindrique , ou du moins d’une arseur égale, ouverte par les deux bouts. La char- nière n'a qu'une ou deux dents. L'animal alonge par une extrémité un pied cylindrique, qui sert à le soulever ou à lenfoncer dans le sable, où il demeure ordinairement enterré; par l’autre extré- mité sort un tube court qui contient les deux tuyaux de l'anus et de la respiration. Il y a des solens qui ont /eur charniére au milieu de La lon- gueur des valves. Celles-ci sont plus larges: nhrssh Ms ot LSTAUyS AU E°65/; 437 1. Le solen rayé. ( Solen strigilatus. ) À valves plates, striées obliquement , couleur de chair, avec deux rayons blancs. D'autres ont leur charnière tout- à - fair à une extrémité. Leurs valves sont piu étroites et DE longues. 2. Lefourreau. ( Solen vagina.) À coquille cylindrique , toute e dro 3. L’épée. ( Solen ensis.) À coquille cylindrique , arquée sur sa longueur. Tous deux se trouvent sur nos côtes. XXIL Les myes. (Mya.) Ont une coquille ouverte par les deux bouts comime les solens : par une extrémité passe le pied; par re le manteau s'alonge en un tube, dont l'intérieur contient les deux tuyaux ordi- naires. La charnière consiste en une grande lante de l'une des valves ,-qui n'entre dans aucun enfoncement de la valve opposée e lame sail- XXIIT Les PHOLADES ou Darrs. ( Pholas.) Ont une coquille composée de deux grandes valves égales , Ouvertes par les deux bouts, et de quelques autres plus pee attachées sous le ligament en dehors. Le nombre de ces dernières varie selon les espèces ; mais il y en a toujours au moins une d’im- paire. L'animal fait sortir par une extrémité un lon tube formé par le manteau, et contenant les FE SR 432 Dors 1 DTCOUL.LADUS 10 CES, tuyaux ordinaires ; par l'autre extrémité, qui est toujours plus large, sort un pied cylindrique ou com- primé, court, à base plate. Les pholades vivent dans l'intérieur des rochers calcaires , qu'elles savent dissoudre et ronger. Elles s'y creusent dès leur enfance des trous, dont l’ou- verture ne les laisseroit plus passer lorsqu'elles ont pris de l'accroissement. XIV. Les TARETS. ( Teredo.) Le manteau de l'animal est en forme de tube alongé, et enveloppé dans un tube semblable, calcaire , très-mince , logé dans l'épaisseur des bois enfoncés sous l’eau. Il y à par en bas deux valves semblables en petit à celles des pholaces, entre les- quelles sort un pied cyli Abe Le taret se sert d'elles pour percer le bois. Son autre extrémité sort par un trou de la surface du bois, et émet deux tuyaux courts, analogues à ceux dés genres précé- dens, rude de chaque côté ; d'une petite pièce testacée en forme de palette. 1. Le tarer ordinaire. ( Teredo navalis. ) Est originaire de la zone torride , d’où il a été apporté en Eu- rope dans le bois des navires. Il les détruit , ainsi que les pieux et tous les bois qu’on enfonce sous l’eau de la mer, et il a sou- vent alarmé la Hoilande , en la menaçant de détruire ses digues. LA FISTULANE. Brus. ( Teredo clava. Lin.) À son tube prolongé sur les deux valves, et fermé entière- ment sur elles. 11 faut présumer que l'animal en ouvre le fond, lorsque Ds Mio!r LUS QUE & 433 Jorsque son accroissement le force à s'enfoncer davantage dans le bois. E. Acéphales testacés , sans pied, munis de deux tentacules charnus, ciliés, roulés en spirale. Depuis l’huitre jusqu'au taret, on n'observe de différence bien marquée entre les acéphales qu'un pied, et quelques prolongemens ou quelques con- nexions dans les bords du manteau, de plus ou de moins. Les deux sections suivantes ont des carac- tères plus importans. La première à un manteau à deux lobes, à chacun desquels adhèrent les bran- chies, qui ne sont autre chose que des cordons de petits feuillets membraneux; entre ces lobes sont les viscères et les muscles , et, du côté du bord, deux bras ou tentacules fort longs, bordés de cils mous , et que l'animal roule en spirale lorsqu'il les retire. XXV. Les TÉRÉBRATULES. ( Terebratula.) Ces coquilles, que Linnœus avoit réunies dans un seul genre avec les anomies et les placunes, ont deux valves régulières, dont l’une a sa tubérosité ou son rates bien plus avancé que l’autre, et for- mant par-là une espèce de bec, percé d'un trou à son extrémité. Par ce trou passe un ligament ou ‘un tube, qui s'attache à quelque corps fixe. La charnière est formée de deux dents qui entrent dans des fossettes, Ee 434 D B8 AVE or 1 LU SO WE 8 À la valve non percée tiennent deux branches osseuses , grêles , fourchues , qui servent de soutien à l'animal. On connoît des térébratules vivantes dans la mer 3 mais il y en a un bien plus grand nombre d'espèces qui ne se trouvent que fossiles ou pétrifiées. Parmi les espèces vivantes , il yena a.) À coquille lisse. ‘ 1, La poulette. ( Terebratula vitrea.) Anomia terebratula. Lin. Ovale, lisse, convexe ; à valves minces, blanches et demi» tränsparentes. De la Méditerranée. b.) À coquille striée en rayons. 2. La rérébratule bossue. ( Terebratula dorsata. ) A coquille aussi large que longue , sillonnée en rayon ; un enfoncement longitudinal sur la valve plate ; une saillie sur celle qui a son rates percé. Du détroit de Magellan. 3. La térébratule tronquée. ( Terebratula truncata.) Plus large que longue; un enfoncement à la valve plate ; une saillie à l’autre; le nates de celle ci tronqué au niveau de la charnière. De la mer Méditerranée. On range aussi parmi les térébratules une petite coquille de substance cornée et transparente , dont les deux valves sont soudées par le dos , lequel à trois dentelures, dont la moyenne est perforée. Une de ces valves est oblongue ; l’autre , beaucoup plus courte et plus convexe, est presque hémisphérique , Ensorte qu’il reste par devant un espace toujours ouvert. C’est l'ano- mnia tridentata. Lin, On la trouve dans la Méditerranée vers le Levant, pm æ S NE © EU S'Q UE & 4Y Les térébratules fossiles présentent des formes analogues à celles des térébratules vivantes; mais on a fait, sous le nom de CRANIE , un genre propre d’une espece fossile à deux valves plates, soudées ensemble , dont l’inférieure, légèrement concave, est percée de trois trous, qui probablement étoient fermés par trois opercules adhérens aux -rochers. Ce genre est sans. doute plus voisin des anomies que de tout autre. XXVI. Les rIrnNGuzLESs. ( Ligula.) Ont une coquille composée de deux valves lon- gitudinalement oblongues, peu convéxes , à nates pointus, égales entre elles, sans dents à la char- nière. Le ligament se prolonge en un tube charnu, qui se fixe aux rochers ou à quelque autre corps. L’a- nimal n'a point de squélette osseux comme celui des térébratules. Son manteau est bordé de poils fins. “ 1, Le bec de cane. ( Ligula unguis.) La coquille est mince et verdâtre. Linné n’en a long-temps connu qu’une valve , dont il faisoit une patelle. (Par. unguis. } Ensuite , ne connoiïssant point leur pédicule commun, Gmelina fait passer ce coquillage dans le genre des anomies. (47. unguis.) 1 1 a 7 . 0 C'est Bruguières qui à établi le genre lingule, mais il na point connu l'animal qui l'habite. XXVII. Les orgrcUrES. ( Orbicula. ) L'animal paroît ressembler beaucoup à celui des lingules ; mais il n'a qu'une seule coquille, semblable à celle des patelles. Son autre face adhère tellement aux pierres ou à d’autres corps, qu'on ne peut l'en séparer sans le déchirer. Fe 2 456: DES dMboïr:Liu SM" u Es On'ne connoît de ce genre qu'une seule espèce, découverte par Müller en Danemarck, et rangée jusqu'ici parmi les patelles. ( Patella anomala. ) F. Acéphales testacés, munis d’une multitude de tentacules articulés et ciliés, rangés par paires. Ces animaux-ci s'éloignent encore, bien plus que ceux de la section précédente, du modèle commun des acéphales; et leurs tentacules ou pieds , de sub- stance cornée , et divisés en articulations, semblent en faire une nuance entre la classe des mollusques et celi® des ‘insectes et des vers. XXWVIIT. Les ANATIFES.( Anatifa.) Vulg. pousse- pieds. Se reconnoissent à un tube charnu plus ou moins long , adhérent par une extrémité, et portant à l'autre un assemblage de pièces testacées, au nombre de cinq, sept, ou davantage , mais s’'ouvrant comme une coquille bivalve , et doublées du manteau de l'animal. Son corps adhère au tube par sa base, où est la bouche, dirigée en avant ; l’autre extrémité se termine en une trompe longue et pointue. Entre elle etla bouche sont de ie côté cinq tubercules, qui exe chacun cinq tentacules longs , cornés, comprimés , ciliés, divisés en une multitude d’articu- Jations , et qui se retirent en se roulant en spirale. Les ovaires sont entre la base du corps et le man- me 51 MioiriL slow À S teau. On voit dans l'intérieur un canal intestinal , et deux tubes serpentans qui tiennent lieu de tes- ticules. La trompe sert d’anus. On ne connoît point de branchies, à moins que les tentacules n’en tien- nent lieu. Ce sont les anatifes qui ont donné lieu à la fable de certains canards qu'on prétendoit naître sur des arbres ou du bois pourri des vaisseaux. De là leur nom de conchæ anatiferæ. 1. L’anatife lisse. ( Anatifa lævis.} Lepas anatifera. Lin. À cinq valves comprimées, lisses, à tube ridé. Se rencontre dans toutes les mers ; s’attache aux vaisseaux , etc. 2. L’anatife pousse-pied. ( An. pollicipes.} Se trouve ordinairement en grouppes de plusieurs individus. Outre les cinq valves ordinaires, il y en a un grand nombre de plus petites à la base, et même sur le tube, où elles repré- sentent de petites écailles. XXIX. Les BArANITES. ( Balanus. ) Leur animal est semblable à celui des anatifes: mais 1l na point de tube, et est revêtu d’une co- quille en forme de cône tronqué, dont la base est fixée sur quelque corps, et dont l'autre extrémité a une ouverture garnie de quatre battans testacés qui l’ouvrent et la ferment au gré de lanimal. Ee 3 438: Des M'ouL:Evus té © € & 1. Le gland de mer. ( Balanus. vuloaris. } Lepas balanus. (Lin.) Petit , blanchätre , si commun, qu’il recouvre les rochers, les cailloux , et souvent les autres coquillages , et même les écre- visses et les crabes. 2. Le Balaniie tulipe. ( Bal. tintinnabulum, ) (Lepas tintinnabulum. Lin. ) Est beaucoup plus grand et a une coquille plus élevée que celle du précédent, rayée de blanc et de pourpre. N. B. Linnæus avoit réuni les anatifes et les balanites sous. le nom commun de Zepas. DAN Ph le CAS TT ÉLÉMENTAITRE DE L'HISTOIRE NATURELLE PE SA IN EN INT LA EI TON LR SRI GT TEE RU SERRE EEE SEE LIVRE SÉPTIRNE DES) INSECTES, ET, DESLVERS CHA. PET.R ER RIEIM LE R: Des ensectes en general et de leur métamorphose. 6: x. UÜx papillon femelle, après s'être accou- plé, pond des œufs, desquels ilnaît, non pas des papillons , mais des animaux à corps très- alengé, partagé en anneaux, à tête pourvue de mâchoires et de plusieurs petits yeux, ayant Fe) + 440 D ES MEN SÆICAT Es: des pieds très-courts, dont six écailleux er pointus , placés en avant, et d’autres en nombre variable , membraneux , attachés aux derniers anneaux. Ces animaux, connus sous le nom de chenilles, vivent un certain temps dans cet état, et changent plusieurs fois de peau sans changer de forme. Enfin il arrive une époque où de cette peau de chenille sort un être tout différent, de forme oblongue, sans membres distincts, et qui cesse bientôt de se mouvoir pour rester long-temps avec l'apparence, de mort et de desséchement, sous le nom de chrysalrde. En y regardant de trés-prés , on voit en relief, sur la cs extérieure de cette chrysalide ,: des linéamens qui représentent toutes les parties du papillon , mais dans des proportions différentes de celles que ces parties auront un jour. Après un temps plus ou moins long, la chrysalide se fend , et le papillon en sort humide, mou, avec des ailes flasques et courtes; mais en peu d’instans il se descèche, ses ailes croissent, se rafermissent, et il est en état de voler. Il a six longs pieds, des antennes, une trompe spirale, des yeux com- posés; en un mot il ne ressemble en rien à ride s' VE RE 441 la chenille dont il est sorti : car on a vérifié que ces changemens d'état ne sont autre chose que des développemens successifs de parties contenues les unes dans les autres. Voilà ce qu'on appelle les métamorphoses des insectes. Leur premier état se nomme /arve ; le second, rymphe ; le dernier, étar parfait. Ce n’est que dans celui-ci qu’ils sont en état de produire. $. 2. Tous les insectes ne passent pas par ces trois états. Ceux qui n’ont point d'ailes sortent de l’œuf avec la forme qu'ils doivent toujours garder (1): on les appelle insectes sazs métamorphose. Parmi ceux qui ont des ailes, un grand nombre ne subit d'autre changement que de les recevoir : on les nomme insectes à demi- métamorphose. Leur larve ressemble à l'insecte parfait, à lexception seulement des ailes qui lui manquent tout-à-fait. La nymphe ne diffère de la larve que par des __moignons ou rudimens d'ailes, qui se déve- (1) I1 faut en excepter très-peu, tels que Za puce, les mulers des fourmis, etc. 442 DES +IUN Sy Er @ TES loppent à la dernière mue pour mettre lin secte dans son état parfait. Telles sont les punaises, les sauterelles, etc. Enfin le reste des insectes pourvus d'ailes, nommés à métamor- phose complète , est d'abord une larve de la forme d’une chenille ou d'un ver, devient en- suite une zyrphe immobile, mais présentant toutes les parties de insecte parfait, contrac- tées, et comme emmaillottées. | Ces parties sont distinctes , quoique rappro- chées, dans les scarabées , les abeilles , etc. Elles sont distinctes , mais enveloppées d’un étui formé par la peau desséchée de la larve, dans les mouches à deux ailes. Elles sont confuses, et formant une masse où on ne les. ktm pas aisément, dans les papillons. Aucun insecte ailé ne sort ainsi de l’œuf(r). $- 3. Le corps du plus grand nombre des z7- sectes parfaits est composé de trois parties sé- parées par des étranglemens ; savoir, la a qui porte les yeux, les azrennes et la bouche (1) L'hippobosque n’est pas une exception réelle. Voyez son article, BOT DE GS NV ER S 443 le corseler, qui porte Îes pieds et les ailes ; et l'abdomen , qui pend en arrière , et contient la plupart des viscères. Cependant il faut re- marquer que dans les arargnées , et quelques autres genres, la tête et le corselet ne font qu'une pièce; qu'il en est de même dans les crabes; mais qu’au lieu d’abdomen ils ont une queue articulée , et portant même des pieds; et que, dans les zillepieds , cloportes , etc. le corps est composé d’une multitude d’articulations qui portent toutes des pieds, sans distinction de corselet, ni d’abdomen, ni de queue. $. 4. Les larves et les 7ÿymphes des insectes à dermi- métamorphose ont aussi ces trois par- ties, et sont pourvues de pieds, d'antennes et de bouches semblables à celles des insectes parfaits : mais dans les insectes à métamorphose complète il y a une grande différence ; la forme du corps de leurs larves n’a point de rapport constant avec celle qu’auront les insectes par- faits ; il est ordinairement alongé, et com- posé d'un certain nombre d’anneaux ronds ou plats. Leur tête est tantôt écailleuse et pourvue de mâchoires ; tantôt molle, à 444 DÉENSY LINGE € T'eis bouche en forme de trompe : elle n’a jamais d'yeux composés; on ne lui observe que des rudimens d'antennes , qui manquent même souvent. Les unes n’ont point de pieds; d’autres en ont beaucoup, mais toujours plus courts, et: avec moins d’articulations que ceux des insectes parfaits. $. s. Les insectes ont toutes sortes de sé- Jours, «et par conséquent toutes sortes d'organes du mouvement. Les ailes sont des pièces membraneuses, sèches, élastiques, attachées sur les côtés du dos du corselet. Entre leurs attaches, un peu en arrière, est un tubercule nommé écusson. Il y a quatre ailes dans les abeilles , les guêpes, les demoiselles, etc. ; ellesrestent droites, ouse replient, ou même se croisent sur le dos selon les espèces, lorsque l’insecte est en repos. Celles des papillons, aussi au nombre de quatre, sont cou- veïtes de petites écailles, qui ont à l'œil nud l'apparence d’une poussière, et qui leur don- nent toutes leurs couleurs. Les insectes à deux ailes ont au-dessous deux petits pédicules mo- ENT” DE S IVM ER, 44$ biles, terminés en massue, qui semblent tenir la place des ailes qui manquent. On les nomme battans où balanciers ( halteres. ) Beaucoup d'insectes ont, au lieu des ailes antérieures , des espèces d'étuis plus où moins durs, nommés élytres, qui s'ouvrent et se fer- ment, et sous lesquels leurs ailes se replient dans le repos: on nomme ces insectes coleoprères. Les ailes leur manquent quelquefois, mais jamais les étuis. | Aucun insecte ailé n’a plus ni moins de six jambes , quoique l’une ou l'autre de leurs paires soit quelquefois moins développée. Parmi ceux qui manquent d'ailes, 1l y en a à six, à huit, à dix, à douze, à quatorze, et jusqu’à plusieurs centaines de jambes. Il n’y en a que deux ou trois espèces ; et encore très-petites, dans lesquelles On croit n'en avoir VU que quatre. Ces membres sont composés d’une cuisse, d'une jambe, et d'un doigt, divisé lui-même en plusieurs phalanges ou articulations , et ter- miné d'ordinaire par un double crochet. Les insectes nageurs ont leurs doigts applatis en manière de rames. Les muscles des insectes sont très-forts et 446 DES ÎNSECTES très-irritables : ils sont fort multipliés dans ceux qui ont le corps composé d’anneaux mous et flexibles ; mais il n’y en a guère que deux pour les articulations enveloppées d’une croûte dure, comme celles des jambes, parce qu’étant atta- chées en deux points, elles ne peuvent se mouvoir que dans un seul plan. $. 6. Les yeux des insectes sont de deux sortes : les simples , très-petits, immobiles : les composés, qui paroissent formés d’une multi- tude d’yeux simples, réunis en grouppes ; ils sont ordinairement immobiles. Les écrevisses les ont sur des tubercules mobiles. Comme le corps des insectes parfaits est re- vêtu de croûtes dures, il doit être peu sen- sible ; mais ils y suppléent par les antennes , qui sont des filets articulés et mobiles en tout sens, très-variés pour les formes, placés en devant de la tête, et ne manquant qu’à très- peu d'insectes, comme les araïgnees , les scor- pions et les /zmules. Quelques-uns ont supposé qu’elles servent aussi à l’odorat, dont l'organe est inconnu chez les insectes, quoiqu’on sache bien qu'ils ont la sensation. Il est plus probable . EUTTDE $ WMV EtR MS, 449 que cette sensation s'exerce à l’entrée des stig- mates, qui sont des ouvertures par lesquelles Vair-entre dans le corps des insectes (r). Îls en- tendent aussi, et cependant on n’a encore décour vert que dans les écrevisses une sorte d'oreille. Tous les insectes connus, et leurs larves, ont, du côté du ventre, un double cordon médullaire , allant d’une extrémité à l’autre, et renflé d’espace en espace en petits tubercules, dont le premier, qui passe pour leur cerveau, est seul situé du côté du dos, au-dessus de Yœsophage, et se joint aux autres par deux cordons qui embrassent ce canal comme un collier. Les nerfs partent de ces différens tu- bercules pour se rendre à toutes les parties. $. 7. Les organes de la mastication sont plus variés dans les insectes que dans aucune autre classe d'animaux. Il y en a qui ne prennent que dés nourritures liquides, er qui n’ont point de mâchoires, mais seulement une trompe à double tuyau, Se roulant en sprrale (Engua), ou un tube aigu, se recourbant sous le corps (rostrum), ou une mm meer memes (1) Cette opinion est du citoyen Duméril, 448 DE SYLN SE6GTE‘S zrompe charnue , a deux lèvres (proboscis) , ete. Ceux qui ont des mâchoires, les ont se mouvant dans un plan transverse à la longueur du corps, ou decôté, et non de haut en bas, comme les autres animaux. Il y en a le plus souvent deux paires, dont la supérieure, plus forte, se nomme mandibule,etVautre retient le nom de #4choire. Quelquefois l’une ou l’autre manque, ou bien il y en a plusieurs paires. Il y a de plus deux lèvres, une supérieure et une inférieure; celle- ci varie beaucoup par la forme, la connexion vec les r24choires , et la manière dont son ex- trénuté , nommée langue , s'aionge ou se rephe. Les palpes ou antennules sont de petits filamens, ordinairement articulés, attachés aux diverses parties de la manducation ; le plus souvent il y en a sur le dos des mâchoires et sur la lèvre inférieure. Ils servent à faire mieux connoître à linsecre les matières qu’il mañge. Le canal alimentaire varie pour les renflemens et les inflexions; il est d'ordinaire plus long dans ceux quise nourrissent de vésétaux, et l'estomac y est moins robuste. Des espèces très - voraces, comme les chenilles, ont cependant les intes- tins gros et courts; quelques autres, comme les ESIDES MERS. 449 les sauterelles, ont plusieurs estomacs. Le foie et les autres glandes sont remplacés par de longs Vaisseaux , Échos sans doute aux vaisseaux propres des Miles des autres animaux , mais qui sont deb , et ne forment point de corps solide par leur assemblage. $. 8. Il n’y a que les écrevisses et les genres voisins dans lesquels on trouve un cœur mus- culaire : on ne connoît rien de semblable dans les autres ; mais ils ont le long du dos un vais- seau partagé par plusieurs étranglemens, et dont les articulations se contractent alternati- vement, en sorte que la liqueur qu’il contient paroit aller d’une extrémité à l’autre; quelques auteurs lui ont donné le nom de cœur, quoi- qu'on n’ait vu aucune branche en sortir ni s’y rendre. II seroit possible que ces animaux n’eus- sent réellement ES de système vasculaire , et que les parties de leurs corps se nourrissent par imbibition. Les écrevisses ont aussi seules des branchies, placées diversement, selon les es- pèces. Les autres insectes ne respirent que par des srachees. On nomme ainsi des vaisseaux à parois élastiques , qui s'ouvrent au dehors par F£ 459 D'E S ALN S'RLGIT.E s des trous nommés szgmates , placés aux côtés du corps. Ces trachées se ramifient à l'infini dans l'intérieur. Les insectes consomment l'air pur, et périssent dans les autres de la même ma- nière que les autres animaux. Ils périssent aussi lorsqu'on bouche leurs stigmates avec des corps gras. &. 9. Swammerdam divise Îes insectes d’a- près la métamorphose ; Zinnœus, d’après la pré- sence ou l’absence des ailes, leur nombre, et leurs tégumens ; Fabricrus , uniquement d’après leurs organes de la mastication ou de la déplu- tition. Nous adopterons une méthode combinée d’après ces trois points de vue, de manière à faire connoître les classes établies par ces trois auteurs, et nous les subdiviserons jusqu'à ce que les réunions de genres nous paroissent en- tièrement naturelles. EUTTME & NE RS. 451 ÈS CHA OPOI ER EE Des insectes pourvus de mâchoires , et sans ailes. CET ordre comprend plusieurs familles natu- relles, savoir : A. Les crustacés, qui ont plusieurs paires de machoires. ( AGONATA. Fabr.) Sous leurs mandibules sont plusieurs paires d’or- ganes qu'on peut considérer comme des mâchoires, puisqu'ils se meuvent de CÔTÉ ; ces organes por- tent des palpes à leur pointe et sur leur dos, et sont souvent fort nombreux. On reconnoît en outre ces insectes, en ce que le plus grand nombre des articulations de leur corps porte des pieds ou des nageoires ; qu’il n’est point distingué en trois parties comme la plupart des autres, mais qu'il est formé dans les uns d’une suite d’articulations égales, ou que, dans d’autres , la tête et le corselet ne sont point distingués. Le plus grand nombre est aquatique , respire par des branchies, et est pourvu d'un cœur musculaire. T Les monocres. (Monoculus.) Linnæus a réuni sous ce nom une multitude FF z 452. DES AIN SE CTÆ NS d'insectes si différens , qu'ils n'ont pas même tous um œil unique comme leur nom l'indique. La seule propriété coinmune à laquelle on les reconnoisse, est que leur tête et une grande partie de leur corps, souvent celui-ci tout entier, sont recouverts par un grand bouclier crustacé, tantôt d’une, tantôt de deux pièces. Nous croyons devoir les diviser ainsi qu'il suit : a.) LES LIMULES, dont le corps tout entier adhère sous un large bouclier crustacé , partagé en deux pièces par une suture transverse , et terminé par un long stylet. Ils n’ont point d’an- tennes. 1. Le limule géant. ( Monoculus polyphemus. Lin. ) Limulus gigas. F, Nuls. Le crabe des Moluques. C'est le plus grand de tous les insectes connus. La partie aniérieure de son bouclier est en demi-lune , et 2 sur le dos deux yeux composés fort écartés. En dessous elle porte cinq paires d'organes qu’on peut regarder comme des mà- choiïres : courts, comprimés , hérissés de petites épines , portant chacun un très-grand palpe, en forme de pied à quatre articu- lations , terminé par une serre semblable à celles des écrevisses. Les serres de la première paire sont très-gonflées dans les mâles : celles de la dernière sont petites et accompagnées de quelques lamés écailleuses. En avant de ces mâchoires est la lèvre supé- rieure, de forme prismatique , petite, portant deux palpes à deux articulations aussi terminés en serres. La lèvre inférieure est en arrière de la dernière paire de mächoires, et formée de deux lames dentelées. La partie postérieure du bouclier est plus étroite , a le bord dentelé et anmé d’épires mobiles; en dessous: elle porte six paires de feuillets larges et minces, dont la face ET (DE es MN FRE Se 453 postérieure a des filamens qui servent de branchies. Le tout est termine par une très-longue queue pointue , droite, et d’une seule pièce. La bouche est un trou placé sous la lèvre supérieure, Il n'y a ni antennes ni mandibules. N. B. Fabricius nomme lèvres ce que nous appelons ici mé- choires , et mandibules ce que nous regardons comme les palpes de la lèvre supérieure. Cet insecte singulier se trouve dans la mer des Indes et dans leur archipel. b.) LES CALYGES , dont le corps tout entier adhère sous un large bouclier d’une seule pièce, qui n’a en dessous que des membres qu’on a regardés comme des pieds, et qui sont peut- être des palpes analogues à ceux des limules ; la première paire a souvent été nommée antennes. Leurs yeux sont si rapprochés, qu'ils paroissent n'en former qu'un. Hyena, 1°. sans appendice à la queue | nommés par Müller nauplius lorsqu'ils ont six pieds , et amymones lorsqu'ils n’en ont que quatre. Ce sont des animaux excessivement petits , qu’on ne distingue qu’au microscope , et dont nos eaux dormantes con tiennent beaucoup d’espèces qui y nagent en troupes avec vitesse. I paroît, d’après les nouvelles observations de M. de Jurine, que plusieurs de leurs espèces ne sont que des larves de cyclopes. 2°. Avec des appendices (les calyges proprement dits de Müller ). La plupart de leurs espèces sont parasites, et s’attachent aux poissons, ou à d’autres animaux aquatiques. La plupart des lerneæ de Linnæus leur doivent être rapportés. Les plus remarz quables sont , 2. Le pou des poissons. ( Monoculus piscinus. L.) Calygus eurtus. Müller. À bouclier ovale, sous lequel sont cinq paires de pieds'ou de EC'e 454 DES INSECTES palpes, et deux yeux vers les côtés. Ila en arrière une écaille fourchue , et deux longs filets , qu’on regarde comme ses ovaires ; et il y a deux très-petites antennes au bord antérieur du bouclier. Cet insecte s’attache à divers poissons. 3. Le pou du maquereau. ( Monoculus scombri. ) N'a que quatre palpes ; ses yeux sont sur le dos, très-rappro- chés ; sa queue est simple , son bouclier étranglé vers le milieu : du reste il ressemble au précédent. On le trouve entre les ouïes du maquereau. 4. Le pou du tétard. ( Monoculus gyrini. ) Son bouclier est fortement échancré par devant et par der- rière, en sorte qu'il représente deux espèces d’aïles ; la queue est fourchue ; il y a huit pieds ou palpes; deux yeux distincts sur la tête, et deux espèces de ventouses ou de suçoirs par lesquels il s'attache aux tétards de grenouilles sur lesquels il vit, ainsi que sur les épinoches et sur d’autres petits poissons. c.) LES AFUS, qui ont le corps articulé , attaché par sa partie antérieure seulement à un grand bouclier sous lequel ou dans lequel ïl se meut librement. Leurs palpes, mächoires, nageoires , ou branchies , car on ne sait lequel de ces noms leur donner , sont dans un mouvement perpétuel qui indique qu'ils servent à la respiration. On les distingue , 1°. en ceux qui onci le bouclier d’une seule pièce , tels que 5. L’apus cancriforme. ( Monoculus apus. Lin.) Limulus apus. Müller. C'est la plus grande espèce connue de cette subdivision ; elle a plus de deux pouces de long, Son bouclier est mince et flexible, de forme ovale, échancrée par derrière , con- ; le bord antérieur se reploie en dessous, et porte deux très- petites antennes. La bouche a deux mandibules robustes et dentées ; vexe. Ï y a sur le dos deux yeux très - rapprochés fEgrt DE s VIE Ris. $54 puisdeux paires de petites mâchoiïres sans palpes ; puis vingt- six autres paires de larges feuillets , qui ressemblent à des mà- choires par leur base, et à des branchies par le reste de leur étendue , et dont la première porte quatre soies articulées , dont trois fort longues , que quelques-uns ont prises pour des antennes. Ces feuillets occupent la plus grande partie du corps, qui n'a que cinq articulations libres , et se termine par deux longs filets. On trouve cet insecte dans nos eaux dormantes. 20, Ceux dont le bouclier est de deux pièces latérales ou battans , unies par le dos, et s’ouvrant ou se fermant jusqu’à un certain point, comme une coquille bivalve. Ce sont de très-petits animaux qui se meuvent avec vitesse dans toutes nos eaux dormantes. Müller a nommé cypris ceux qui n'ont qu'un œil, point de tête distincte, et quatre pieds sans compter les antennes ni les filets de la queue ; cycheres, ceux qui ont huit pieds, et qui d’ailleurs ressemblent aux cypris. Ceux à tête distincte , à antennes , ou plutôt à soies des pre- mières paires de palpes, branchues, à un seul œil, sont ses SR zu A : daphniæ ; enfin ses lyncei ne diffèrent des daphniæ que parce qu'ils ont deux yeux distincts, et que leurs antennes ressemblent à des pinceaux. Le plus remarquable est : 6. La puce d’eau. ( Monoculus pulex. } Daphnia pulex. Müll. À valves transparentes, terminées en arrière par une pointe droite. La tête est distincte, mais immobile. Sur son bord sont deux très-petites antennes. On voit au dedans un seul œil mobile : à ses côtés sortent les deux grandes soies branchues. La trans- parence de l’écaille permet de voir les mouvemens du cœur et des intestins. Cet insecte fourmiile dans les eaux dormantes , ainsi que quelques espèces voisines. Comme ses intestins et ses palpes sont rougeätres ; son extrême abondance donne aux eaux F£4 456 DER TNIS EE TES une couleur de sang. Ilnage par bonds : de 12 son nom de puce d’eau. d.) LES CYCLOPES se rapprochent plus que les précédens de Ia forme ordinaire aux insectes. L’écaïlle commune de la tête et du corselet ne couvre qu'une petite partie du corps ; le reste est libre , articulé, et forme une espèce de queue sou- vent terminée dans les femelles par deux grappes d'œufs. Il y a un seul œil , formé de deux rapprochés sur le dos , et deux ou quatre longues antennes en forme de soies. Ce sont encore de très-petits insectes aquatiques. Îls existent même dans les eaux les plus pures ; ils nagent avec beaucoup de vitesse. e. ) Enfin Müller a décrit , sous le nom de polyphemus oculus, un insecte fort bizarre , sans bouclier, ayant en avant un très- gros œil composé , qui semble pad toute sa tête. Son corps æst ovale et obtus, à quatre palpes ordinaires , et deux fort Zongs et fourchus. Sa queues est une soie terminée par deux pointes. Il est très-petit, et nage en grandes troupes dans les eaux. C’est le monoculus oculus Lin. IT. Les ÉCREVISSES. (Cancer.) Sont encore un genre extrêmement nombreux, et dont les espèces ont des formes très-variées Leurs caractères communs sont d’avoir la tête et je corselet réunis en une seule pièce, qui porte cinq paires de pieds, dont la première est ordinairement terminée en manière de pince; la queue plus où moins grande, formée de plusieurs articles, et por- tant un certain nombre de nageoires; des yeux composés , portés sur un pédicule mobile ; plusieurs paires de mâchoires sans lèvre inférieure, portant Penn Due ss MIVI Sens. 457 des palpes à leur dos et à leur extrémité ; de fortes mandibules, portant chacune un palpe. Elles ont le plus souvent quatre antennes formées de soies quelquefois doubles ou triples, portées sur des pé- dicules, et des branchies fort composées, placées sous les rebords de l’écaiile du corselet; un cœur mus- culaire , d’où partent beaucoup de vaisseaux ; un es- tomac soutenu par une charpente osseuse, et con- tenant trois pièces dures, et comime pierreuses, qui y broient encore les alimens. Les organes de la génération sont doubles dans chaque sexe, et ont leur issue à la base de l’une des paires de pieds. La femelle porte quelque temps ses œufs , quoique pondus , attachés à des filimens qu'elle à sous la queue. Toutes les écrevisses sont aquatiques ; elles changent de test chaque année, et vomissent alors, même les pierres de leur estomac. M. Fabricius les a divisées en un grand nombre de genres, distingués sur-tout par le nombre, la position et vs structure des antennes. Nous croyons suffisant pour notre objet de les distribuer ainsi qu’il suit : À.) À queue courte et mince, sans nageoires au bout, se reployant dans une fossetre entre les picds. 5 y a.) LES CRABES , ou CANCRES proprement dits, ont le test plat , court , et fort large , avec un bord saïllant tout au- tour, qui est tantôt mousse, tantôt aigu , simple ou dentelé: leur queue, recourbée en dessous, ne paroït point. Ils ont tous cinq 458 DES INSECTES paires de pieds , dont la première porte de grosses serres ; es dernières sont quelquefois élargies en manière de rames , quelque- fois remontées vers le dos. Sous la queue sont deux ou trois paires de pieds fort grêles , qui servent sur -tout à attacher les œufs. Les yeux sont dans deux fossettes du bord antérieur , et les antennes entre eux. Les latérales ont un court pédoncule et'une soie un peu longue; les moyennes un pédoncuie long, terminé par deux petites soies. Dans les uns , les pieds de derrière se terminent en pointe. ( CaxceER. Fabr.) 1. Le crabe. ( Cancer mænas.) Cinq dentelures de chaque côté du thorax , cinq festons entre les yeux ; surface presque lisse. Très-commun sur nos côtes , ct peu estimé. 2. Le poupart ou tourteau. (Cancer pagurus.) Neuf festons de chaque côté du thorax, cinq entre les yeux; thorax lisse, très-larse ; le bout des serres, noir. Il devient très-grand , et est fort bon à manger. Dans d’autres, les pieds de derrière se terminent en nageoire app latie. ( PoRTUNUS. Fabr.) 3. L’étrille. ( Cancer puber.) La forme du crabe ; les mains plus alongées; tout le corps ct les membres revêtus de poils courts. C’est le plus eftimé des crabes de nos côtes. Quelques-uns ont les pieds de derrière remontés sur le dos, (DRoMIA. Fabr.) 4. Le crabe tortue. (Cancer dromia. ) À corps très-convexe , velu, dentelé ; à pieds de derrière ter- minés chacun par deux ongles, Il a l'habitude singulière de se BUT D Es AV EiRs. 459 “récouvrir le dos d’un alcyon, dont il se forme une espèce de bouclier. Ce crabe est d'Amérique. Vufe il y en a dans lesquels le bord saiïllant du thorax forme de chaque côté une espèce de voûte sous laquelle les pieds se retirent. CALAPPA. Fabr.) 5. La migrane. ( Cancer granulatus. ) A thorax très-convexe, dentelé vers la partie postérieure, marqué de séries longitudinales d’éminences; à serres très-com- primées, dentelées'vers le haut comme des crêtes de coq. Il est commun dans la Méditerranée. b. (LES ARAIGNÉES DE MER. ( INACHUS. Fabr.) Ont le test ovale, arrondi par les côtés et pointu par devant: les yeux sont attachés aux côtés de cette espèce de bec. Les antennes latérales sont au devant des yeux , en forme de soie ; les autres sont dans des fossettes sous ce bec. 6. L’araignée, (Cancer araneus.) A thorax velu, hérissé d’épines , dont cinq plus grosses de chaque côté et deux entre les yeux. Cette espèce devient souvent fort grande. 7. Le faucheur. ( Cancer phalangium. ) Quelques tubercules sur le thorax ; deux longues epines entre les yeux ; des pieds très-longs et grêles. B.) À queue épaisse et alongée , terminée par des feuilles écaiileuses, ou nageoires. a.) LES HERMITES. ( PAGURUS. Fabr.) Ont la queue molle , et non recouverte , comme dans les: autres, de pièces écaïlleuses : maïs ïls ont l'instinct particulier de introduire dans des coquilles univalves , vuides, qu’ils traînent avec eux par-tout comme les animaux auxquels ces coquilles HA, tenoient ; lorsqu'ils grandissent, ils changent de coquille , 460 D:E45y IN S & G TuEes prennent celle qu'ils trouvent sans s’attacher à une espèce par préférence. Leur thorax est petit et oblong. Ils ont cinq paires de pieds; la première porte de grosses serres, iné- gales ; les autres se terminent en pointes, mais les deux der- nières sont beaucoup plus courtes. Sous la queue sont trois paires de nageoires qui portent des œufs ; elle ‘est terminée par cinq petits feuillets. Les antennes latérales sont en soie et fort longues. Les intermédiaires ont un long pédicule , ter- miné par deux soies fort courtes. Les pédicules des yeux sont alongés. 8. L'hermise bernard. ( Cancer bernhardus.) À corselet lisse; à serres larges, chagrinées ; la droite plus grande. ]1 se trouve sur toutes nos côtes, et habite toutes sortes de coquilles. b.) LES ÉCREVISSES proprement dites. ( AST ACUS. Fabr. ) Ont la queue recouverte de pièces écailleuses et pourvue de muscles très-forts ; elles s’en servent pour la nage et pour le saut. Leur thorax est presque cylindrique , terminé en avant par un bec saillant entre Îes yeux. Leurs antennes fatérales ou inférieures sont en soies excessivement longues ; les intermé- diaires en portent deux dans ies unes, trois dans les autres, fort longues aussi. 9. L'écrevisse de rivière. ( Cancer astacus. Lin.) Astacus fluviatilis. Fabr. À serres égales , ovales; à seconde et troisième paires de pieds terminées en petites pinces. Il y en a des variétés rougeitres , et d’autres qui demeurent brunes même en cuisant. Cest un animal très-vorace qui vit jusqu'à vingt ans. On sait que sa chair est très-estimée. Lorsqu'il doit reproduire un nouveau test, on trouve aux côtés de son estomac deux concrétions ÉRTIAN ES NL EURES. AGY calcaires , qu'on emploie en médecine comme absorbant , sous le nom impropre d’yeux d’écrevisse. u 10. Le homar. ( Cancer gammarus. Lin.) * Astacus marinus. Fabr. . À serres inégales ; l’une oblongue , à petites dents nom- breuses ; l’autre ovale , à dents grosses et mousses ; à seconde et troisième paires de pieds terminées en pinces. Cette espèce se trouve sur nos côtes, ct devient beaucoup plus grande que lécrevisse de rivière , à laquelle elle ressemble d’ailleurs beau- coup. L'une ou l’autre de ses serres , indistinctement, est tou- jours plus grande. 11. La crevette ou salicoque. ( C. squilla. Lin.) Petit animal d’un goût délicat ; la corne de son front est comprimée verticalement , et dentelée en haut et en bas en manière de scie. La première et la seconde paires de pieds portent de petites serres. Les antennes latérales ont à leur base un grand feuillet crustacé. Les intermédiaires portent une soie triple. 12. Le cardon. C. crangon. Lin.) Plus petit et moins estimé que la crevette ; n’a au front qu'une pointe très-courte ; ses serres sont à la première paire de pieds, de grandeur médiocre ; le doigt immobile est très- court; les antennes intermédiaires n’ont que deux soies. c.) LES LANGOUSTES. ( PALINURUS. Fabr. } Ont le corps et la queue comme les écrevisses. Leurs antennes latérales sont d'une seule soie fort longue, portée sur un pédicule épineux ; les intermédiaires ont un très-long pédicule terminé par deux \ . . . . . trés-petites soies. Le doigt immobile de leurs serres est très- gourt , ou nul. 462 DES INSECTES 13. La langouste proprement dite. (°C. komarus. Lin.) Est une grande espèce qui se trouve sur les côtes méridio- nales de France et dans toute la Méditerranée. Son thorax est tout hérissé d'épines , et ses serres très-petites. C’est le locusra des anciens. LES GALATHÉES de Fabr. ne diffèrent des langoustes que par la briéveté de leurs antennes moyennes et la grandeur de leurs serres. d.) LES CIGALES DE MER. ( SCYLLARUS. Fabr.) Ont les antennes intermédiaires comme les précédentes, mais les laté- rales n'ont qu’un feuillet écailleux sans aucune soie. Ce sont des espèces à thorax large, à queue tres-robuste , sans serres. ce.) LES MANTES DE MER. ( SQUILLA. Fabr. ) Ont le thorax très-petit, mollasse; la queue fort grande , s’élargissant et s’épaississant en arrière , terminée par une large écaille et deux petites nageoires. Leurs antennes latérales sont fort courtes, accompagnées d’un feuillet oblong ; les intermédiaires ont un long pédicule terminé par trois soies. La seconde paire de pieds est très-grande » € terminée non par une serre , mais par un doigt dentelé comme une scie ou découpé en lanières pointues; la première et les trois dernières ont de petites serres sans doigts mobiles. Ces écrevisses, de forme extraordinairement bizarre, ont leurs branchies , non pas , comme les autres, sous le thorax ; mais entre les nageoires de dessous la queue , qui sont plus larges que dans les autres espèces, N. B. Nous ne parlerons point de quelques sous-genres que Von pourroit encore établir parmi les écrevisses, parce que les espèces en sont moins bien connues, JIL. Les CroPorTes. (Oniscus. Lin.) Ont une tête distincte, des yeux composés im“ pérr D &.s y reuus. 463 mobiles ; des articulations, ordinairement au nombre de sept, représentant le thorax, et portant chacune une paire de pieds; d’autres plus petites représen- tant la queue, et ayant chacune une paire de lames posées en recouvrement. On doit les diviser en trois familles. 2.) LES ASELLES (PHYSODES. Fabr.) : à plusieurs paires de mâchoires ; à quatre antennes sétacées. Îls sont aquatiques ; ont le corps long , trois paires de mächoires, de fortes mandi- bules, avec un palpe dessus ; quatre antennes égales dans les unes , et celles du milieu plus courtes dans d’autres. 1. L’aselle d’eau douce. ( Oniscus aquaticus.) A corps oblong ; à queue arrondie, portant en dessous deux pointes fourchues. On le trouve dans toutes nos eaux dormantes parmi nos herbes aquatiques. b.) LES CLOPORTES proprement dits : à plusieurs paires de mächeires ; à deux antennes séracées. Ils vivent sous les pierres, dans la mousse, etc.; ont le corps ovale , la queue terminée par une petite appendice, qui en a deux à ses côtés. On les emploie en médecine comme ayant une vertu analogue à celle des cantharides. Ils son: vivipares. 2. Le cloporte armadille. ( Oriscus armadillo. ) À queue arrondie ; à bord du premier segment simple. Il est très commun ici, et se roule, sitôt qu’on le touche , comme un tarou. 3. Le cloporte d’Iralie. ( Oniscus iralicus. ) À queue arrondie ; à bord du premier segment double. On le trouve chez les apothicaires, qui le font venir d'Italie, Il gst plus grand que l’armadille, auquel il ressemble, 464 DE NS AN 8 E © T'ES 4. Le cloporte ordinaire. ( Oniscus asellus. ) L’appendice intermédiaire de la queue a à ses côtés deux . À : Ÿ . autres appendices plus longues qu’elle ; le corps est chagriné. ) Cet insecte est très-commun par-tout. c.) LES CYMOTHOËS. (CYMOTHOA4. Fabr.) Manquent de mandibules , et n’ont que deux fort petites méchoires , et guatre antennes courtes. Ce sont des insectes marins qui vivent souvent aux dépens des poissons où même des cétacés, aux- quels ils s’attachent comme animaux parasites. B. Les MILLEPIEDS, qui ont le corps composé de beaucoup de segmens | portant des pieds. mais qui n’ont pas plusieurs mâchoires. (MITOos4TA. Fabr.) Cette famille ne comprend que deux genres: IV. Les suzes. (Julus. Lin.) Ont sous chacune de leurs articulations deux paires de pieds; elles sont toutes égales, terminées en simple pointe. La lèvre inférieure et lés mâchoiïres sont soudées en une seule pièce. La mandibule est forte , à trois dents : il n'y a nul palpe. Les antennes sont courtes, obtuses, à peu d'articles. Les parties de la génération sont sous la partie antérieure. De petits yeux simples sont rangés sur une ligne de chaque côté de la tête. © a.) À corps ovale , semblable à celui des clopories. 1. Le jule ovale. ( Julus ovarus. ) À dix segmens, sans compter ni la tête ni la queue : cette dernière bi DE & AN ECRTS! 46$ dernière. est demi-ronde. Îl y a vingt paires de pieds. On le trouve sous des pierres dans les lieux humides. Il ressemble au cloporte armadille , et se roule, comme lui, en boule, à La Door apparence de danger. b.) À corps cylindrique trés-alongé. Leurs articles sont bien plus nombreux que dans les ovales ; ïls se contournent volontiers en spirale comme des serpens. On en trouve par-tout sous des pierres : leurs espèces se distinguent par le nombre des anneaux ct des pieds. 2, Le jule terrestre. ( Julus cerrestris….) À cent paires de pieds. 3. Le jule du sable. (Julus sabulosus.) À cent vingt paires. Du double plus grand que le précédent. Tous deux sont de notre pays. c.) A corps applati très-alongé. Leurs articles sont moins nombreux, plats en dessus, Ils ne se roulent point. 4. Le jule plat. (Julus complanatus.) À trente paires Ge pieds. V. Les scozorEenpres. ( Scolopendra. ) Ont le corps très-long, composé d’articulations applaties, qui portent chacune une paire de pieds, et non deux , comine dans les jules. Les antennes sont en forme de soies, et ont beaucoup d'articles. Ïl ya, à la bouche, de très-petites mandibules; des mâchoires plus grandes sans palpes ; une paire _de palpes entre elles er la lèvre; celle-ci très-grande, Gg 466 DES 1 JUN 6 Æ € THEis épaisse, dentelée, portant deux grands palpes cro- chus, formant ensemble une forte pince; de petits yeux simples, au nombre de quatre ou cinq de chaque côté. 1. La scolopendre brune. ( Scol. forficara. Lin.) Quinze paires de pattes; les dernières plus longues. Com- mune dans les lieux humides, les fruits gâtés, etc. Longue d'un pouce. 2. La scolopendre d'Amérique. ( Scol. morsitans. Lin. ) À vingt paires de pattes ; longue de cinq à six pouces. Commune dans les Antilles, où on la nomme malfuisanr. 3. La scolopendre électrique. ( Scol. elecrrica. ) A soixante-dix paires de pattes ; longue et grêle ; elle luit dans l'obscurité. Commune dans les lieux humides. C.) LES ARACNÉIDES : une seule pièce pour la tête et le corselet, portant huit pieds; l'abdomen sans pieds. (UnoGATA. Fabr.) Leurs mandibules ont un crochet mobile 2 leur extrémité; les mâchoires sont très-petites ou nulles. On en connoît quatre genres, savoir : VI. Les scorpions. ( Scorpio.) Se distinguent aisément en ce que leur abdo- men se prolonge en une longue queue articulée, terminée par un crochet aigu et mobile, dont les piquures passent pour dangereuses. Sous leurs man- dibules sont d'énormes palpes , beaucoup plus longs BOTET D € $S AV EtRté: 467 que les pieds, terminés par une serre semblable à celles des écrevisses. Point d'antennes ; huit yeux simples sur la tête, et deux parties figurées comme des peignes, placées sous Le corps derrière les huit pieds. Les scorpions vivent d'insectes, et se tiennent dans les lieux obscurs. Il n’y en a point dans les pays froids. 1. Le scorpion d'Europe. ( Scorpio europæus.) Est très-commun en Espagne , en Italie, et même dans nos départemens méridionaux. Il est long d’un pouce ou deux; à serres ovales , anguleuses ; ses peignes ont seize dents. 2. Le scorpion d’ Afrique. (S. afer. ) Très-grand ; à serres velues, en forme de cœur. 3. Le scorpion d’ Amérique. (S. americanus. ) Grêle ; à serres minces, filiformes, etc. VIL Les ARAIGNÉES. ( Aranea. ) Différentes des scorpions par leur abdomen ovale ou oblong, sans queue , et leurs palpes, qui ressemblent à leurs pieds, mais sont souvent ter- minés en massue dans les mâles, qui y portent leurs organes sexuels. Ce sont des insectes très-cruels , qui n’épargnent pas même leur propre espèce. Une partie est vagabonde ; mais la plupart se tissent des toiles, de fils qu’elles tirent de petits tubercules placés sous leur anus. Les unes les font verticales et circulaires, à mailles lâches; elles se placent au Gg 2 468 DAENS | T/N 8 Æ € TE centre, et n'y prennent que les plus petits mou- cherons : d’autres les placent dans quelque coin obscur, leur donnent un tissu très-serré, se cachent ‘dans un petit creux pratiqué exprès, et fondent de là même sur de très-grosses mouches. Lorsqu’elles trouvent de la résistance, élles garrottent leur vic- time de plusieurs tours de fil, qu'elles tirent à vo- lonté : elles ne font que sucer les humeurs des mouches , et rejettent ensuite le cadavre. Les araignée$ vivent solitaires : elles ne s’approchent même qu'avec crainte dans le temps de l'accoû- plement; et dans ces occasions celle qui s’avance trop est souvent dévorée. On divise les araignées d’après arrangement de leurs huit yeux; on a ob- servé entre eux les dispositions que voici : 1. L’araignée des jardins. ( Aranea diadema. ) Est une des plus grandes, parmi celles qui se font une toile ENT TO ES VERT. 469 circulaire. Elle est rousse, avec une rangée longitudinale de points blancs et noirs, et trois transversales sur l’abdomen. 2. L’araignée des maisons. ( Aranea domestica.) r Est la plus commune de celles qui font des rets horizontaux. Son abdomen est ovale, brun, marqué de cinq taches noirâtres, Ses pieds sont annelés de noir et de brun. 3.- L’araignée à sac. ( Aranea saccara.) Est vagabonde , court à terre dans les jardins , et se fait remarquer par un sac blanchâtre de soie attaché sous son abdomen , dans lequel elle porte ses œufs. Elle le défend avec courage ; et si on le lui arrache, elle cherche à le recouvrer et à se le rattacher. 4. L’araignée sauteuse, ( Aranea scenica.) Est une de celles qui courent sur les murs, etc., et sautent sur leur proie. Son abdomen est marqué de chevrons alternative= ment noïrs et blancs. *, 5. L’araignée des oiseaux. ( Aranea avicularia. ) Se trouve en Amérique, et est la plus grande espèce connue. Il y en a de grosses comme le poing. Elle poursuit même les petits oiseaux , tue les colibris, suce leurs œufs. Sa couleur est un brun noirâtre uniforme ; il y a sur son corselet un enfon= cement transversal. 6. La tarantule. ( Aranea rarantula.) Se trouve dans le midi de l'Europe , niche dans des trous qu'elle se creuse dans un sol arpilleux , a des taches triangu- laires noires sur le thorax ; l’abdomen rayé de noirûtre , ainsi que les pieds. On prétendoit jadis que sa morsure causoit la mort, Gg 3 A7O DES INSECTES ÿ à moins qu'une musique appropriée au malade ne le ranimät , et ne le fit danser excessivement. Tout cela n’est qu’une fable. VII. Les FAUCHEURS. ( Phalangium.) Ont le corps et les pieds des araignées, et man- quent également d'antennes : mais ils n'ont que deux yeux rapprochés sur le milieu du thorax; et leurs mandibules, ayant un ongle immobile vis-à-vis du mobile , représentent des pinces : leurs organes de la génération sont simples et placés sous le ventre. Il y a des faucheurs : a.) À palpes terminés par des serres commeceux des scorpions. 1. Le scorpion des livres. ( Phalangium cancroides. ) Est un petit animal cendré, à pinces grêles et rougeûtres, qu'on trouve dans les vieux papiers, les livres, etc., où il vit de cermites et d’autres petits insectes. b.) 4 palpes filiformes. 2. Le faucheur ordinaire. ( Phalangium opilio. ) Gris en dessus, blanchâtre en dessous ; à pieds très-longs, qui se remuent encore long-temps'après avoir été arrachés, IH est fort commun sur les vieux murs, etc. LES HYDRACNÉS. (Hydrachra. L.) Trombidium. F. Sont des insectes aquatiques, qui ressemblent , pour la forme, aux araignées et aux faucheuts , EM D ES VIE m'S. 471 mais qui n'ont pas même l'abdomen distinct du thorax; en sorte que tout leur corps ne forme qu'une seule pièce ovale. Elles nagent en tournoyant, vivent de larves aquatiques et de monocles. Les espèces en sont fort nombreuses. Presque toutes ont deux yeux : il y en a quelques-unes à quatre et à six. Othon Frédéric Müller , Danois, est celui qui en a fait connoître le plus grand nombre, ainsi que des monocles. Il faut remarquer que les hydracnés pondent des œufs rouges, sphériques, qui deviennent de forme lunaire, et d'où sortent des petits qui n'ont que six pieds, et dont la bouche se prolonge en une trompe. D. ) Les PHTYRÉIDES : à tête distincte; corselet portant six pieds ; abdomen sans pieds. IX. Les PoDURES. ( Podura. ) Sont de petits insectes qui se distinguent aisé- ment par une queue grêle, fourchue au bout, se repliant sous l'abdomen, et qui, par son ressort, leur fait faire de très-srands sauts. Elles sont très- nombreuses; on en trouve par-tout : elles vivent des feuilles des plantes. Leur corps est cylindrique dans les unes, presque globuleux dans les autres; leurs antennes sont filiformes , courtes, à peu d’ar- ticles , et les pieds courts et égaux. Gg4 472 DE 8 MN SCT ES X. LES FORBICINES. ( Lepisma. ) ‘ Sont de petits insectes à corps alongé, couvert d'écailles aussi menues que de la poussière, terminé par trois longues soies. Leurs antennes sont aussi en forme de soies, et aussi longues que le corps. Leurs pieds sont égaux, alongés; elles courent très-vîte. 1. La forbicine argentée. ( Lepisma saccharina. ) Vulgairement lingére. Est très - commune parmi les livres, les vieux papiers, le ) 2 linge , etc. Elle est originaire d'Amérique , où elle s’amasse en grand nombre dans les lieux où on conserve du sucre. 2. La forbicine marbrée. ( Lepisma polypoda. ) Marïbrée d’or et de brun. Dans les vieux murs. LES rICINS. ( Ricinus.) Ont été confondus parmi les poux, et sont en effet, comme eux, des insectes parasites, qui vivent sur le corps des animaux à sang chaud ; mais 1ls en différent, en ce qu'ils ont des mandibules placées sous la tête, qui est toujours de forme applatie, tandis que les poux ont une trompe au bout de la iète, qui est petite et arrondie. La plupart des prétendus poux des oiseaux sont des ricins. IE est des espèces, d'oiseaux qui en ont plusieurs espèces sur elles, et des espèces de ricins qui vivent sus ER DE: S: NP ER. 473 plusieurs oiseaux diférens. Leurs antennes sont fli- formes, courtes , et composées de peu d'articles. 1. La poule en a un oblong, un, dont la tête est en forme de demi-lune ; il se trouve aussi sur les perdrix et les faisans. 2. La poule en a un second à corps ovale, à tête presque quarrée , arrondie par devant; tête et corselet jaunûtres ; abdo- men gris, à milieu noir. 3. La perdrix en a encore de deux sortes : un oblong, à tête ovale, de couleur grise ; et un large et court, à tête en demi-lune , de couleur blanche. Il en est de même de presque tous les oiseaux, CH A PT RUE, UTP Des insectes pourvus de mâchoires, à quatre ailes réticulées , où des NÉVROPTÈRES. COMME aucun insecte à deux ailes nues n’a de mâchoires, nous passons de suite à ceux qui en ont quatre , lesquels forment quatre ordres différens. Le premier est de ceux à quatre ailes nues, dont les nervures forment une espèce de treillis ou de réseau à mailles, et qui n’ont point d’aiguillon. 74 DFE REUN S dE NC'ITifE NS Il contient trois familles naturelles, savoir : À. ) LES LIBELLES : à quatre grandes ailes non ployées; à mächoires pourvues d'un palpe non articulé; à lèvre enveloppant toute la bouche, sans palpes. (OponATA. Fabr.) Cette famille ne comprend qu'un genre. I. Les pemorserres. (libellula.) LD Sont de grands insectes très-remarquables par leurs belles ailes à réseau fin, et la rapidité avec laquelle elles poursuivent les mouches , dont elles font leur proie. Leur tête à deux très-grands yeux, et de très-courtes antennes, de la forme d'un poil ou d'une soie fine. Le mâle, ayant les organes de la génération à la base de l'abdomen, ne peut s’'accoupler qu'en forçant la femelle à prendre une position singulière ; pour cet effet, 1l la saisit par le cou, au moyen de deux pinces qu'il a au bout de l'abdomen, jusqu'à ce qu’elle recourbe le sien , de manière à ce que son extrémité vienne toucher la . base de celui dû mâle, et on les voit souvent voler ainsi réunis en anneaux. La femelle pond dans l'eau. La larve y habite : elle est assez semblable à l’insecte parfait, excepté les couleurs et les ailes; seulement sa lèvre inférieure est portée avec genou sur ‘un long pédicule qui la rend susceptible de se Jeter subitement en avant; et comme elle est terminée ÉPREUVE SON EN RI 91" 475 en manière de tenaille, linsecte s'en sert pour saisir les petits animaux quil veut dévorer. La nymphe ne diffère de la larve que par des rudi- mens d'ailes qui lui viennent sur le thorax ; elle se meut et mange de même. Elle ne sort de l'eau que pour prendre l’état parfait. Les mandibules des de- moiselles sont très-fortes ; leurs mâchoires sont di- visées en plusieurs dents très-aiguës, et portent un petit palpe non articulé. Leurs doigts ont trois articles. Fabricius les subdivise , d’après les formes de leur lèvre infé- rieure , en trois genres. a. ) Dans les LIBELLULES proprement dites (LIBELLUI A F.), elle est convexe et divisée en trois pièces mobiles , dont Pinter- médiaire est plus courte. Ces espèces ont le corps plus court, et les aïles étendues horizontalement dans l’état de repos. Leur tête est très-grosse à cause de l’étendue des yeux. Leur larve est courte et grosse , et a les yeux petits, et une lèvre dont les branches sont légèrement dentelees , et ont un petit lobe entre elles, 1. La demoiselle applatie. (Libella depressa.) À abdomen applati horizontalement. Elle est très-commune, verdâtre , quelquefois d’une couleur d’ardoise. La base de ses ailes est d’un jaune opaque ponctué de noir. b.) Dans les 4ESNES (AESHNA Fabr.), la lèvre inférieure est divisée en trois lobes, dont le moyen porte deux petits aiguillons mobiles ; les latéraux se terminent en une pointe, en dehors de laquelle est aussi un petit aiguillon mobile. Elles portent leurs ailes comme les libellules , et ont de même la 476 DES JENSEÉGTES tête arrondie et presque entièrement couverte par deux gros yeux ; mais leur abdomen est grêle et alongé. Leur larve est assez grosse; les branches de sa lèvre sont brisées et terminées chacune par un petit onglet. 2. La grande demoiselle. ( Libellula grandis.) _ Est un insecte très-commun , mais très-beau : ses gros yeux bleuätres sont fort brillans ; son corps est varié de verd et de noir dans les unes, de rouge et de noir dans leurs autres : Pabdomen est trés-long , noir, avec des taches vertes et bleues; les ailes grandes, transparentes, et présentant dans les reflets toutes les couleurs de l'iris. On le voit voltiger avec une rapi- dité extrême dans les prairies et sur le bord des eaux, et y poursuivre les mouches comme pourroient le faire des hiron- delles. c.) Dans les 4GRIORS (Fab. ), la lèvre inférieure est partagée en quatre parties; les deux moyennes sont mousses , les laté- jales portent chacune à leur bout un petit onglet mobile : ce sont des espèces à corps très-grêle , à tête semblable à un cy- lindre transversal, aux deux bouts duquel seroient Îles yeux, et dont les aïles sont rapprochées dans un plan vertical lorsque linsecte se repose. Leur larve est grêle et à la queue termi- " née par trois longues soies ou feuilles, et les branches de sa lèvre divisées en trois onglets chacune. 3. La demoiselle à ailes colorées. (Lib. virgo.) Son corps est du plus beau verd doré , jouant au bleu-noir. à À ; : Ses aïles sont, en tout ou en partie, colorées de noir, ou elles ent du moins une teinte jzunâtre. 4. La petite demoiselle. ( Li. puella. La plas petite de ce pays-ci : ses ailes sont toujours trans- . s \ 4 parentes ; mals On En TIOUVE à Corps de couleurs très-diffé- Bus DE SAN EURSS: 477 rentes , bleu céleste, verd doré, rouge doré, gris, couleur de chair , mais toujours rayé de noir. On voit fréquemment ces variétés indistinctement accouplées. B. Les PERLES : à ailes se rejetant sur le dos dans l’état de repos ; à mâchoires et lèvre pourvues de palpes articulés; à bouche pourvue de mandi- bules. Leur mâchoire est libre et articulée, à genou, avec une petite pièce qui s'attache au bas de la lèvre. Il. Les TERMITES. ( Termes. Lin.) Ce sont ces insectes si connus dans toute la zone torride, sous le nom de fourmis blahnces, et dont les dégâts sont aussi cruels que l’'écono- mie de leurs sociétés est étonnante. Leurs larves sont petites , blanchäâtres, à six pieds, à tête médiocre sans yeux, pourvue de mâchoïres courtes , et d'antennes moniliformes , c’est-à-dire en forme de chapelet. Elles seules travaillent et élèvent les énormes édifices que nous verrons , et vont à la provision, toujours dans des canaux qu'elles se creusent , soit sous terre, soit dans les vieux bois, ou qu'elles se font en voûtant en terre et d'avance le chemin qu’elles veulent prendre. Elles creusent en moins de rien les plus grandes pièces de bois, en ne laissant que la pellicule extérieure : c'est ainsi 478 D'AE AE LIN BE COTE qu'elles détruisent tous les meubles , et qu'au mo- ment où on y touche, on voit que les pièces de bois qui les composent sont entièrement vuides en dedans , et tombent en poudre au moindre choc. Les nymphes, aveugles et mobiles comme les larves, mais pourvues d'une très-grosse tête et de très -Jongues mâchoires pointues sans dentelures, restent dans l'intérieur du bâtiment , le défen- dent contre les attaques , se jettent sur ceux qui y font une brèche , et les mordent jusqu’au sang. Elles forcent aussi les larves au travail. Lorsqu'ils ont passé à l'état parfait, les termes s’envolent en quantités innombrables ; ils sont pour- suivis de toutes parts par les oiseaux : leurs ailes se dessèchent et tombent; alors ils deviennent la proie des fourmis, des lézards, etc. Il n'échappe et ne vit pardelà le deuxième jour que le peu de couples quiaura été rencontré par des larves , et choisi par elles pour fonder une nouvelle colonie. Elles en- ferment sur-le- champ ces deux époux dans une grande cellule, qui devient la chambre ou la prison uptiale, ayant une multitude de trous, mais trop petits pour laisser passer d'autres que des larves : elles nourrissent les époux; ont soin des œufs, que la mère, dont l'abdomen s'enfle bientôt de ma- nière à devenir plusieurs centaines de fois plus gros, pond en abondance. L'édifice, qui a souvent plusieurs pieds de hau- Te DES (Vi EGRLS. 479 J teur, est divisé en une multitude de chambres pour les œufs, et d’autres pour les provisions. La chambre nuptiale est au centre. Il n'y à aucune issue à tout le bâtiment , les larves n’en sortant que par dessous terre. Hi Les termites parfaits ont le corps et la tête applatis horizontalement ; trois articles à tous les doigts. Leurs antennes, en forme de chapelet, les distin- guent assez des autres genres de cet ordre. Ils ont des mandibules; des mâchoires portant chacune un palpe ; une lèvre inférieure divisée en quatre la- nières étroites , et portant deux palpes à deux arti- culations. Leurs ailes sont deux fois plus longues que le corps. 1. Lerermite belliqueux. ( Termes fatale.) Est l'espèce la plus grande et la plus commune. C’est le plus grand fléau de l’Afrique et des Indes, par la promptitude avec laquelle elle détruit tout, les meubles , les palissades, et même la charpente des maisons. Ses édifices sont en forme de pain de sucre, de dix ou donze pieds hors de terre , et de presque autant au dessous. Elle est brunätre, à ailes pales, dont la côte cst rousse. 2. Le termite atroce. ( Termes arda. ) Noir , à pieds pèles, et 3. Le termite mordant. ( Termes mordax.) Noir, à pieds de même couleur. Se trouvent aussi en Afrique , et construisent des nids en forme de tourelle cylindrique , avec une espèce de toit conique. 430 DE 4S ATNNAS UE GITES 4. Le termite des arbres. ( Termes destructor. ) Se trouve en Amérique , et y fait autant de mal que les précédens en font dans l’ancien continent. I1 construit un nid ovale, autour d'une branche d'arbre , et m arrive par une multis tude de chemins couverts qui descendent fMiong du tronc. IT. Les HÉMÉROBES." ( Hemerobius.) Sont des insectes à corps grêle, à ailes transpa- rentes, agréablement réticulées , presque semblables à de la gaze, et se plaçant en manière de toit sur le dos, quand l'animal se repose. Ils proviennent de larves à six pieds, à corps court , à longues mäâ- choires, qui vivent d'insectes, et se changent en une nymphe immobile, enfermée dans un cocon. Jis sont pourvus de mandibules, de mächoires ar- ticulées comme celles des termites, et d'une lèvre simple et membraneuse. On les divise en a.) HÉMÉROBES proprement dits (kemerobius) : à longues antennes en forme de soie; à quatre palpes filiformes. Leur larve vit, sur les feuilles d'arbres, de pucerons qu’elle suce, et dont elle détruit beaucoup. Leurs œufs sont suspendus aux feuilles par de longs filamens. 1. L’hémérobe verd. ( Hemer. perla. ) Le corps et les nervures des ailes sont d’un beau verd clair. 2. L’hémérobe verd et noir. ( Hem. chrysops.) Le corps et les nervures des aïles sont d’un verd bleuâtre, avec EME {5 ES NV ER: 481 avec de petits traits noirs ; les yeux de ces deux espèces sont d’une belle couleur d’or. 3. L’hémérobe roux. ( H2m. phalænoïdes. ) Les aïles supérieures sont opaques , et d’une couleur rousse ; leur bord postérieur est découpé. b.) LES SEMBLIDES (Semblis, Fabr.) : & antennes ex forme de soie, à quatre palpes filiformes , dont les articles sont courts ; à très-petites mandibules. L Leur tête et leur corselet sont applatis horizontalement ; leurs ailes se replient sur le dos dans l’état de repos. Leur abdomen est souvent terminé par deux soies. La larve est aquatique ; elle ne gagne la terre que pour se métamorphoser. 1. La semblide de la boue. ( F1. lutaria. ) Très-commune dans tous les lieux humides. Elle place ses œufs par centaines, en paquets très-serrés, sur les brins d’herbe. Son corps est brun , et ses aïles sont treillissées, de nervures noi- râtres. Les soies de son abdomen sont très-courtes. 2. La semblide à longue queue. ( S. bicaudata. ) Les soies de son abdomen sont aussi longues que son corps. Elle est verdâtre , et porte ses œufs collés sous son ventre. c.) LES FOURMIS-LIONS ( MYRMELEON) : à antennes courtes, en forme de fuseaux ; à six palpes, dont deux labiaux, longs, et terminés en massue, er quatre maxillaires Jiliformes. Ce sont des insectes célèbres par l'industrie de leur larve, ovale, épaisse , à très-longues mandibules dentelées : elle”vit Hh 482 DIE 5 IN SECTE )s dans le sable fin, s'y enfonce entièrement, et se forme, em rejetant le sable au loin à coups de tête, un entonnoir sous le fond duquel elle se tient. Les fourmis ou autres insectes qui passent sur les bords, glissent au fond à cause de la pente, ou y sont jetés par le sable que la larve leur lance. Elle les saisit , les suce , et rejette ensuite le cadavre. Elle file pour se métamorphoser en un cocon revêtu de sable par dehors. L’in- secte parfait est grand, et a de longues ailes étroites. 1. Le fourmi-lion ordinaire. ( M. formica leo.) À ailes transparentes, tachetées de’ brun; à corps brun, varié de jaune. d.) LES ASCALAPHES ( 4SCALAPHUS): à antennes trés- longues, terminées par une grosse masse; à six palpes fili- formes. Ce sont des insectes à grosse tête très-velue, qui ont, au premier aspect , l’air de papiilons. Leurs aïles sont larges, et ordinairement colorées. IV. Les PANORPES. ( Panorpa.) Se distinguent aisément à un long bec corné, qui n’est que la prolongation de leur front , et au bout duquel sont de petites mandibules. La lèvre est dessous, fort longue et étroite. Les mächoires sont fourchues : il y a quatre palpes filiformes. Les antennes sont sétacées et très-longues. La femelle a la queue terminée comme une serre d'écrevisse : celle du mâle est pointue. L'un et l’autre sexe a de longues et larges ailes à réseau. Les doigts ont tous cinq articles. ET DE S MIE RS. 433 . La panorpe commune. (Pan. communis.) Vulg. mouche- scorpion. À ailes transparentes, tachetées de brun; très-commune par= tout. V. Les rRAPHIDIES. ( Raphidia. ) Sont un petit genre assez semblable aux panor- pes, mais à tête ovale, sans bec, portée sur une longue avance du thorax. Le derrière de la femelle a une pointe recourbée. La raphidie ordinaire. ( Raph. opliopsis. ) Agiles transparentes, à corps brun. C’est un petit insecte peu commun. C. ) Les AGNATHES : à mâchoires et lèvres pour- vues de palpes articulés , sans aucune mandibule. VI. Lss FrrIGANES. ( Phryganea.) Leurs ailes se reploient sur le dos dans l’état de repos ; leurs antennes sont très-longues et en forme de soies. If n'y a point de mandibules du tout, et es mâchoires sont soudées avec la lèvre en une seule pièce portant quatre grands palpes. Elles proviennent de larves à six pieds, qui vivent dans l'eau, dans des fourreaux SRaMqués: qu'elles se construisent en liant avec de la soie des brins d'herbe , ou de petits morceaux de bois, ou de petits coquiilages , ou des grains de sable, selon les espèces. Lorsqu'elles veulent se transformer, H h 2 484 DES IN SE CIT E'S elles grillent les deux bouts du tuyau en fils de soie, et la nymphe y demeure immobile. Elle présente toutes les parties de finsecte parfait en contraction, et de plus deux mandibules qui ne servent qu'a percer le grillage, et qui restent à la dépouille de nymphe. Lineute parfait ne vit que le peu de temps a il lui faut pour s'accoupler ét pondre ses œufs dans l'eau. 1, La frigane striée. ( Phr. striata. ) A antennes médiocres, à ailes brun roussâtre, strices longi- tudinalement de noïrâtre. La larve fait son tuyau de feuilles, et le revêt en dehors de brins d'herbe placés parallèlement, selon sa longucur. 2. La grande frigane. ( Phryganea grandis. ) À antennes médiocres ; à ailes grises, ondées et tachetées de brun et de noirâtre. Le tube de sa larve est de petits mor- ceaux de feuilles ou de petits brins d’herbe rangés sur une ligne spirale. 3. La frigane à longs fils. ( Phr. filosa. ) Petite, brunätre; à antennes trois fois plus longues que le corps. On la voit quelquefois par milliers voler au-deseus des eaux tranquilles. VII Les ÉPHÉMÈRES. ( Ephemera.) Ont des ailes non plissées, dont les postérientes sont extrêmement petites. Leurs antennes, en forme de soie, sont fort courtes. Leur abdomen est ter- ENT) DE SUV EcRcs, | 485 miné par de longues soies articulées, très-grêles. Leurs doigts ont cinq articles. Le nom d’éphémere ‘a été donné à des mouches à cause de la briéveté de leur vie ailée; car, après avoir passé un ou deux ans sous l'eau comme larves et nymphes, elles ne parviennent à l'état parfait que pour s’ac- coupler, pondre et mourir. Plusieurs espèces ne voient pas le soleil. Les larves sont des vers à six pieds, à corps alongé, respirant par des bran- chies en forme de houppes ou de feuilles rangées des deux côtés , et dont la bouche est armée de fortes mâchoires. Les nymphes n'en diffèrent que par les rudimens d'ailes qui leur viennent au cor- . selet. Quelques espèces parvenues. à avoir des ailes sont encore obligées de changer une fois de peau. 1. L'éphémère tacheté:. ( Eph. vulgara. Lin. ) x D a. Est la plus grande espèce de ce pays-ci. Sa queue a trois filets ; ses ailes son£ brunes et blanches. Elle est si commune en certains pays, qu'elle sert à fumer les terres. IN. B. Les deux dern'ères familles de ce chapitre sont réu- nies par M. Fabricius!, avec la dernière du chapitre précédent, en un seul ordre, sous le nom de-SY NISTATA, HE 3 486 DES INSECTES CE AU DO EN RNA Des znasectes pourvus de mächoires, a quatre ailes veinées et non reticulées , où des HY- MÉNOPTÈRES. (PIEZATA. Fabr.) ON d'stingue aisément ces insectes des né- vroptères , en ce que les nervures de leurs ailes sont beaucoup moins nombreuses, et ne re- présentent point des rets ou des treillis, mais d:s veines irréculières se joignant obliquement. Elles sont, au reste, toujours au nembre de quatre, dé substance membraneuse, et nues. La plupart des ina ont des a'guilions à j’anus, mais lés mâles en manquent toujours. Ils subissent une métamorphose complète. Leurs larves sont des vers qui diffèrent entre eux par la forme, le nombre et même la présence ou Pabsence des pieds, selon les genres, mais qui ont toujours une tête écailleuse et deux man- dibules. Leur zyrphe est . a et pré- sente tous les membres de linsecte parfait, contractés et rapprochés pe uns es autres. Et DATA N:rR s. 487 L’insecte parfait varie beaucoup pour ses formes. Il n’a jamais que deux antennes er six pieds, dont les tarses sont à cinq articles. Sa bouche a deux mandibules mobiles ; une lèvre enferieure cornée, €@t deux mächoires cornées attachées à cette lèvre, et avec elle dans une échancrure du dessous de la tête, par une membrane commune ; quatre palpes articulés, dont deux attachés au bout de la lèvre, et les autres à celui des mâchoires. L'extrémité de la lévre porte une Zangue ou trompe membraneuse dont le canal ou lou- verture est dirigée en bas. Les mâchoires ont à leurs extrémités une partie également mem- braneuse , mais plus consistante, qui recouvre la langue par-dessus et lui sert d’eéruz : ces deux parties varient beaucoup en longueur et en figure, comme nous le verrons. Les *ymenoptères sont les insectes les plus remarquables par eurs mœurs et leur impor- tance dans l’économie générale de la nature: il y en a beaucoup qui vivent en société, avec une police aussi étonnante que bien ob- servée, et qui produisent des ouvrages admi= rables. Hh 4 453 Dash NS E € MES I. LES ABFIILES. ( Apis.) Se reconnoissent à la longue trompe qui leur sert 4 w >. ] a sucer le miel des fleurs; elles ont toutes l’ab- domen sans pédicule , les antennes filiformes, et un aiguillon rétractile , qui blesse douloureusement. a.) LES ABEILLES proprement dites ont, 1°, La lèvre inférieure et les mächoires étroites et alongées : 2°. La langue en forme de trompe cylindrique, mince et longue ; deux petites écailles à sa base : 39. Les étuis longs et étroits, enveloppant la langue, et se reployant avec elle dans l’état de repos: o . « . . 4°. Les palpes labiaux à premier article très-long; les « . maxillaires à peine visibles. Il résulte de cet appareil un organe divisé en cinq brins NS : ( Zingua quinquefida ),. | 1. L’abeille. ( Apis mellifera. } Peu velue; d'un gris brun uniforme. Tout le monde sait que les abeilles vivent en sociétés ex- traordinairement nombreuses, soit dans des creux d’arbres, soit dans les demeures que l’homme leur a préparées, et qui se pomment ruches. Chaque ruche contient, 1°. une femelle uni- que ( /a reine); à la présence de laquelle semblent attachés le courage, la constance, l’uniformité de volonté de tous les autres individus. | 2°, Environ quinze cents mâles, nommés faux - bourdons s qui ne servent qu'a féconder la reine. Ils s’accouplent succes- sivement avec elle dans le haut des airs : lorsque le temps de l’accouplement est passé, ils sont chassés de la ruche, ét périssent misérablement. «| SEPT D ES NYN EN RS 489 30, Environ vingt mille individus sans sexe, ou abeilles ou- vrières, dont Punique destination est le travail, c’est-à-dire la construction du rayon, la récolte du miel et de la cire, et l'éducation de la postérité de la reine. Le räyon est formé de giteaux suspendus verticalement à la voûte de la ruche , contenant deux couches adossées de cellules prismatiques hexagones , dont la base est une pyramide ! formée de trois rhomboïdes de 109° + et 70° ? d’angles, figure la plus économique de toutes celles qui étoient possibles. La matière de ce rayon est la cire , substance particulière, liquescible au feu, et qui provient du pollen des fleurs, qui a subi dans le corps des. abeilles une préparation préalable. Elle en sort sous forme de sueur entre les articulations de l’abdomen. L’abeille la colle au rayon, et la façonne avec les mandibules et les pieds. Les cellules ordinaires servent à déposer le miel et les pous- sières des étamines qui sont les matériaux de la cire ;ÿ mais sur-tout à loger les larves qui doivent donner les abeilles ou- vrières. Flles servent indistinctement et successivement à ces trois usages. Ces larves sont de petits vers blancs, sans pieds, à tête écailleuse , que les abeilles nourrissent d’une pâte miellée , jusqu'à ce qu'ils filent un cocon de soie, qui tapisse leur cel- lule, et dans lequel ils se transforment en nymphes. Leur mé- tamorphose se complète en vingt jours. Les cellules qui con- tiennent ‘des larves destinées à devenir des mâles sont plus ‘grandes que les antres. Quant aux nouvelles reines, ce ne sont que des abeilles ardinaires dans lesquelles les organes de la génération sont développés par une nourriture plus abondante. Les abeilles choisissent parmi les œufs ordinaires celui qu’elles veulent faire devenir reine ; elles, lui construisent une cellule . à particulière, très-crande, de forme ovale, placée en dehors du 490 DES INSECTES gâteau , l'ouverture en bas. Les nouvelles reines deviennent les chefs d’essaims ou de colonies qui vont former de nouvelles ruches, S'il en naît plusieurs à la fois , elles se battent à outrance , jusqu'à ce qu'il n'en reste qu’une. On peut, en s’emparant de la reine, se faire suivre où on veut par son essaim, qui ne la quitte jamais. Lorsque la reine meurt, l’essaim se disperse et périt. Mais si on lenferme avec du rayon et du couvain ( c’est le nom qu'on donne aux cellules qui contiennent des larves), il choisit une des larves, lui construit une cellule royale, et lui donne la nourriture nécessaire pour en faire une reine. La mère-aberlle se distingue à sa grandeur plus. considérable, à la forme alongée de son abdomen, à ses ailes courtes ; les mâles , à leur grosseur, à leurs ailes longues ; les owvriéres , à leur taille plus petite et aux cuillerons de leurs pattes de derrière , dans lesquels elles amassent les pelotes de poudres d’étamines. 2. L’abeille des mousses. ( Apis hypnorum. ) Cette espèce, conne sous le nom de bourdon, aïnsi que toutes celles qui sont velues, a le corselet roux, et l’abdomen d’un gris jaunâtre. Elle vit en société de quarante ou cinquante au plus. Les trois sortes d'individus diffèrent plus pour Ia taille que dans l'espèce des abeilles, et travaillent tous égale- ment. [l y a plusieurs femelles, et des individus sans sexe de. deux différentes grandeurs. Leur nid, caché dans les herbages ,. est enveloppé de mousse, et enduit par dedans de cire brute. I] contient un ou plusieurs gâteaux composés de corps ovales, placés les uns contre les autres, selon leur longueur , et qui ne sont autre chose que les cocons desquels les abeilles sont sorties. Îls sont entre-mêlés de masses irrégulières de poussières. d'étamines agoglutinées avec une matière mielleuse, qui contien- nent les œufs et les larves , et leur servent à la fois de demeure. , BUT DES 4 VW ER. 491 et de nourriture. Enfin ily a, à différentes places, des vases de _cire remplis d’un excellent miel, qui sert de provision. Vers Fhiver, tout se disperse et périt, à l’excepiion de quelques mères qui se réfugient dans des trous, et qui perpétuent l’es- pèce. 3, L’abeille souterraine. ( Apis terrestris. ) Noire, à derrière blanc, à deux bandes transversales jaunes, et 4. L’abeille des pierres. ( Apis lapidaria. ) Noire , à derrière rouge. Ce sont deux espèces de gros bourdons qui construisent en société des nids, dont larrangement est semblable à celui de Pabeïlle des mousses; mais Pabeille terrestre le place sous terre à une certaine profondeur, et l’autre le met sous des tas de pierre, 5. L’ubeille maconne. ( Apis cæmentaria.) Est une espèce solitaire, noire, à ailes brunètres. Le mâle est roussâtre ; elle se construit, avec des grains de sable qu elle agelutine, un nid extrêmement solide, qui ressemble à une motte de terre. Elle le place contre un mur au soleil. Il est composé de plusieurs cellules, dans chacune desquelles l'abeille dépose un œuf, avec la quantité de pâtée, composée de pofien et de miel, qui sera nécessaire à la larve jusqu'à sa métamor- phose; elle enveloppe toutes les cellules d’une couche générale de mortier moins compact, puis les abandonne. Les abeilles une fois formées percent leur demeure pour en aller canstruire ailleurs une semblable. Les males ne travaillent pas. 6. L’abeille perce-bois. ( Apis violacea.) Grande , velue, noire, à ailes violettes et luisantes. C’est aussi une espèce solitaire. Elle creuse dans les vieux bois ou lés troncs d’arbres un canal vertical assez long, parallèle à la surface, et fort près d’elle ; elle place dans le fond un œuf avec 492 DES A TUN SE 6 T\ris sa pâtéce , le couvre d’une cloison horizontale , faite de râpure de bois agglutinée, remet un autre œuf dessus, et ainsi de suite. Les jeunes abeilles percent le bois pour s'échapper. Les abeilles coupeuses de feuilles se distinguent des précé- dentes par une pièce écaiileuse mobile, placée sous la lèvre supérieure , et se recourbant sur la langue pour la garantir du frottement , lorsque ces abeilles coupent les pièces de feuilles qu'elles emploient pour leur nid. Elles le creusert dans terre, de forme cylindrique et droite, et y font, avec des MOrCCaUX de feuilles coupés exactement en rond et en ovale, une cellule, de la figure d’un dé à coudre, où elles placent un œuf avec sa pâtée ; puis elles mettent une autre cellule semblable devan la première , et ainsi de suite , jusqu’à ce que le trou soit plein. Il y en a plusieurs espèces, comme 7. L’abeille coupeuse du rosier. ( Apis centuncularis, ) Brune ; à segmens de l’abdomen bordés de blanc sur les côtés; à anus roux en dessous. 8. L’abeille coupeuse des charmilles. ( Apis bicornis. } Gris brun; une petite corne pointue à la base de chaque mandibule , etc. On a séparé du genre des abeilles’, b.) LES EVCÈRES ( EUCERA, Fabr.), dans lesquelles les deux écailles de labase de la langue s’alongent autant qu'elle ; en sorte que tout le reste étant comme dans l'abeille, il en résulte Un organe divisé en sept brins ( Zngua septemfila). Telle est o. L’eucére à longues cornes. ( dpis longicornis, } À corps épais, trèsvelu, grisâtre ou gunätre; à antennes noires , plas longues que le corps. Commune sur les fleurs. c.) LES NOMADES ( NOMADA, Fabr.), dont la bouche ne diflére de celle des abeilles qu'en ce que les quatre palpes sont PTE DE SIVIE RTS. 493 longs, sétacés, et à quatre articulitions. Ce sont de petites mouches à corps lisse, à abdomen court, tachetées ordinaire- ment de jaune ou de gris sur un fond noir. On les trouve sur les fleurs. Elles ont plutôt lair de guépes que d’abeilles ; mais elles se rapprochent de celles-ci par la trompe. On ne çon- noît rien touchant leur économie. 10. La nomade variée. ( Apis variegata. Lin.) Petite, noirätre, tachetée de blanc sur l'abdomen. 11. La nomade à antennes rousses. ( A. ruficornis.) Abdomen noir, rayé de jaune ; corselct roux, varié de noir; antennes Trousses. d.) LES ANDRÈNES (ANDRENA, Fabr. ), qui ont la lèvre et les mâchoires très-longues , et pouvant se retirer beaucoup, parce qu’elles sont portées à genou sur un petit pédicule. Leur langue et ses étuis sont très-courts ; les palpes assez longs, filiformes , à articulations. Ce sont des mouches qui représen- tent en petit les abeïlles, et qui se trouvent abondamment sur diverses espèces de fleurs. \ 12. l’andrène des fleurs. ( Apis florum.) Petite, noirâtre ; l'abdomen grêle, roussâtre vers sa base, avec une tache noire sur chaque segment. Elle est extrêmement commune sur les fleurs; elle creuse en terre des trousde neuf à dix pouces de profondeur, et place dans le fond un œuf avec sa pâtée. (Réoum. VE, p.97. € 9, £ 406%) e.) LES HYIÉES. (HYrÆvs. Fabr.) Ont le port et la bouche des andrères, à cela près que leur lèvre et leurs mächoires sont plus courtes, et que leur langue est large, concave, et échancrée par-devant. 494 DES IL NAS NÉ CT ES 13. L’hylée glurineux. ( Apis glutinans.) Noirâtre ; la tête, le corselet et les pieds, ont des poils gris, Les ségmens de l'abdomen sont bordés de poils blancs. Elle fait un trou cylindrique, dans lequel elle place à la file des cellules semblables à des dés à coudre, formées d’une bave visqueuse, et dont chacune reçoit une laïve et sa pâice. (Réaum. VI, tab, 12, £ 1. 10.) IT. Les GuÉPESs. ( Vespa.) Se reconnoissent à leurs ailes supérieures qui sont ployées longitudinalement dans l’état de répos, et à leur aiguiilon rétractile. Elles ont un corps lisse, varié de noir et de jaune ou de roux, une tête triangulaire, des yeux en forme de reins, des antennes filiformes, brisées après le premier article. Leur lévre et leurs mâchoires sont courtes; la langue et les étuis encore plus : ceux-ci sont simples ; la langue est large, échancrée, avec une petite soie de chaque côté. Les palres sont fli- formes. Les labisux ont quatre articulations ; les maxillaires six. | Ce sont des insectes voraces et cruels, qui vivent d’autres petits insectes. Elles aiment aussi beaucoup la chair , les fruits, le miel, et nuisent aux espaliers et aux ruches d’abeiiles. Elles font avec du bois , réduit en pâte, un rayon de substance analogue à celle du papier ou du carton , dont les gâteaux sont horizontaux, et n'ont qu'une couche de cellules hexagones, à fond ANT DES IVVEUR IS: 495$ plat, à bouche dirigée en bas, qui ne servent qu'à loger les petits. Chaque guépier est commencé par une mère, qui pond d’abord quelques œufs, d'où naissent des neutres, ou des guêpes ouvrières, qui l’aident à agrandir son ouvrage, et à nourrir les petits qui éclosent ensuite. | Il ne nait de mäles et de femelles que vers le mois de septembre. Jusques là il n'ya dans le guêpier que la seule femelle fondatrice, et les neutres qu'elle a procréés. Les femelles restent toutes dans le guépier. Les mâles ne prennent aucune part au travail. Les guëpes nourrissent leurs larves d'insectes, de viandes, et de fragmens de fruits. Vers l'automne elles tuent toutes les larves et les'nymphes qui ne pourroient pas venir à bien avant le mois de no- vembre. Les mâles et les neutres périssent eux-mêmes pendant l'hiver, et il ne reste que quelques femelles pour propager l'espèce. 1. Le frélon. ( Vespa crabro.) Roux, varié de noir ; le bout de l'abdomen jaune, avec trois points noirs sur chaque segment. Il est très-grand; c’est le plus cruel ennemi des abeïlles, dont il vole le miel, et qu’il dévore elles-mêmes. [1 place son nid dans les vieux troncs d’ar- bres, le construit d’un carton grossier, à peu d’étages. 2. La guépe commune. ( Vespa vuloaris. Lin. ) Moins grande que le frélon, noire, tachetée de jaune ; une ligne jaune avec trois points noirs sur chaque segment de 496 DE SOIN SE CE 5 l'abdomen. Eîle fait son nid dans des trous sous le gazon ; il est composé de beaucoup d’étages et de cellules d'un papier très- fin, et revêtu d’une enveloppe genérale en carton. 3. La guépe des arbustes. ( Vespa gallica.) Plus petite que la commune; noire, tachetée de jaune ; deux taches jaunes sur le second segment de Pabdomen. Elle construit un petit guépier , dont les étages sont verticaux, et l’attache à une branche d’arbuste. 4. La guépe à carton fin. ( Vespa nidulans.) Petite, noire, à segmens de l'abdomen bordés de jaune. Elle est de Cayenne, et.célèbre depuis long-temps par les nids d'une grandeur considérable qu’elle suspend aux branches des arbres. L’extérieur en est revêtu d’un carton très-fin et solide, et n’a d’issue qu’un trou au bas, au milieu d’un fond qui est en en- tonnoir; au dedans il y a plusieurs étages, qui ne communi- quent ensemble que par un trou au centre de chacun. 5. La guépe à carton grossier. ( Vespa tatua.) Toute noire : le premier segment de l'abdomen étroit cuen forme de poire ; le second gros et en cloche. Son nid ressemble par sa structure à celui de la précédente ; maïs il est beaucoup plus grand, d’un carton plus grossier, et a le fond plat, et percé à l’un des côtés. Cette guêpe est aussi d'Amérique. On pourroit faire un genre particulier des guêpes qui ont les mandibules longues , foibles , aiguës, sans dentelures sensibles, et toutes les parties de la bouche plus alongées que les guêpes ordinaires. La plupart de leurs espèces ont l'abdomen porté sur un long pédicule arqué. 6. La guépe étranglée. ( Vespa coarctata. ) De notre pays: le premier segment de l'abdomen en poire ; le second en cloche , avec deux pointes jaunes. Tous sont bordés 3 de EH DES VERS. 497 de jaune. Elle fait sur des branches d’arbustes de petits nids en terre , dans chacun desquels eile place un œuf avec une pätée mieileuse , l’'enferme et l’abandonne. III. Les sPHzx. ( Sphex.) Sont des hyménoptères , connus sous le nom de , guêpes solitaires, qui ont un aiguillon rétractile et piquant comme les guépes , mais dont les ailes ne sont pas ployées dans l’'erst de repos, ni les yeux en forme de reins. La briéveté de leur langue les distingue des abeilles, et l'absence d’une écaille relevée sur le pédicule de l'abdomen empéchera de les confondre avec les fourmis. Enfin leurs an- tennes sont filiformes. Voili tout ce qu'ils ont de commun; du reste ils présentent des différences assez marquées pour en faire plusieurs sous-gentes ,: tels que : a. ) LES FIGULES; à étuis fendus ; à langue courte, tron- quée, divisée en trois. Il y en a 4 ahdomen sessile, à réte triangulaire. A à. Le sphex des chemins. ( Sphex viatica. ) . Noir, ailes brunes, trois raies rouges sur la base de l'abdomen, 2. Le sphex brun. ( Sphex fusca.) Noir, ailes transparentes , la base de l'abdomen rousse. 3. Le sphex orné. ( Sphex exalrata. ) Noir, à ailes brunes, avec un point transparent ; la base de Pabdomen rousse. Ces insectes approvisionnent leur ver de leur chasse. Ils li 498 DEAUNSMECUTES creusent un trou , puis vont chercher quelque insecte säne ailes , araignée ou autre , le blessent pour laffoiblir , le traînent quoique souvent plus grand qu'eux, et l’enfouissent avec leurs œufs pour servir de pâture à la larve qui doit en éclore. D’autres ont Z’abdomen porté par un pédicule en forme d’entonnoir , et la réte ronde. 4. Le sphex des champs. (Sphex arvensis. ) Noir, lisse, varié de jaune ; trois bandes jaunes sur labdo- men, la seconde interrompue. Il loge ses petits dans des trous de terre, et les nourrit journellement de mouches à deux ailes, dont Ia larve mèle les débris à son cocon. 5. Le sphex varié. ( Sphex variegata. ) Noir, lisse, varié de blanc; quatre points blancs sur la base de l'abdomen. Enfin il y en a dont l’abdomen est porté par un pédicule filiforme. 6. Le sphex portier. ( Sphex fizulus.) Noir, la lèvre argentée, les antennes légèrement dentelées d’un côté. Il place ses œufs dans les trous creusés par d’autres insectes , y ajoute une araignée , et bouche le tout en glaise. b.) LES SPHEX proprement dits : à étuis entiers; à langue longue, fendue en deux, ayant de chaque côté une soie grêle. Il yen a à abdomen sessile, qui sont Ia plupart étrangers. 7. Le beau sphex. ( Sphex speciosa. ) La plus grande espèce connue ; long de trois pouces; noir gelouté; à ailes d’un beau roux satiné. D’Amérique. D’autres ont l'abdomen porté sur un pédicule filiforme. 8. Le sphex tourneur, ( Sphex spirifex. ) Noir; les piede et le filet de l’abdomen, jaunes. Il construit , PT DE SN EUR:S. 499 avec une glaise fine, des cellules cylindriques , dont les parois semblent formées d’un cordon tournant en spirale , jointes les unes aux autres sur une où deux rangées , et attachées aux murs ou aux plafonds. Il met dans chacune un œuf avec sa provision d'insectes. De notre pays. à 9. Le sphex verd doré. (Sphex lobata.) Long d’un pouce et demi, du plus beau verd brillant, et changeant en bleu ; les aïles jaunes. De lIsle-de-France. c.) LES FOUISSEURS : à étuis alongés et grêles ; à langue simple, longue et grêle, fourchue par le bout. Leur tête est plate en dessus, et leur abdomen a un pédicule filiforme. 10. Le sphex du sable. ( Sphex sabulosa. ) Noir : un long pédicule ; labase de l’abdomen, rousse. I1 creuse 2 ? dans le sable un canal à plusieurs branches , dans chacune des- 3 quelles il dépose un œuf, avec une provision de plusieurs araignées. 11, Le sphex du gravier. ( Sphex arenaria. ) Noir, velu ; la base de l'abdomen, rousse ; son pédicule court. Il fait son nid dans le sable comme le précédent. Tous deux sont de notre pays. Nous devons placer ici une partie des nouveaux genres établis par M. Fabricius, dont Linné avoit rangé les espèces qu'il connoissoit parmi les trois précédens. Les BEMBÈCES. ( Bembex.) Ont tellement l'air et les couleurs des guêpes, qu'on est souvent tenté de sy méprendre; leur tête est cependant faite autrement, à cause de la Ji 2 500 D'EJS ANS E C TES grandeur de leurs yeux ovales. Une lèvre supérieure mobile, se recourbänt entre les mandibules, cache une lèvre et des mâchoires fort semblables à celles des sphex proprement dits. Elles construisent sous terre des nids semblables , pour la forme et la ma- tière, à ceux des abeilles coupeuses de feuilles, LES MASARES. ( Masaris.) j Ressemblent assez aux bembèces : mais léur tête est plus petite ; et leurs antennes , de sept articles, se terminent en massue. LES TIPHIES. ( Tiphia.) Qui ont la langue courte, votée, divisée en trois lobes , et les étuis fendus. Ce sont des insectes velus, qui ressemblent assez à de petites abeilles. On les trouve sur les fleurs. LEs sco1tEs. ( Scola.) Qui ressemblent en grand aux tiphies , maïs ont la bouche toute autre; lèvre et mâchoires longues ; étuis très-courts; langue consistant en#trois filets charnus, velus, implantés sur le milieu de Ja lèvre Les antennes des mâles sont longues et droites; celles des femelles sont fort courtes. Ces insectes. ne se trouvent guüère que dans nos provinces mé- ridionales. : LES CRABRONS. ( Crabro. ) Insectes très-communs sur les fleurs, et ressena- ENT MONES NE RS. soi blans à de petites guèpes, étant bariolés, comme elles, de noir et de jaune. Leurs étuis sont courts et entiers; leur langue demi-cylindrique , entière , évasée par le bout; leurs palpes à gros grains courts. a.) LES CRABRONS proprement dits. ( CRA4BRO. ) Ont les antennes brisées, et la lèvre supérieure argentée ou dorée. Ils creusent leurs trous dans les vieux bois, et les remplissent de mouches, de pucerons , ou d’autres insectes, pour servir de provision aux larves qu'ils y renferment en comblant ces trous de sciure. Les mâles de plusieurs de leurs espèces ont les jambes de devant élargies en palette. La plus commune est 1, Le crabron porte-crible. ( Cr. cribrarius.) Ses palettes sont triangulaires, brunes , et ont beaucoup de points transparens qui les font ressembler à des cribles ; mais elles ne sont point percées, et ne servent. qu'à mieux serrer sa femelle. N.-B. Fabricius a récemment démembré quelques genres de celui-ci, mais leurs caractères ne me paroissent pas encore assez distincts. Les ErANIES. ( Evania.) Ont les antennes presque en forme de soie, les pieds de derrière très-alongés, et l'abdomen excessivement petit, comprimé , et porté par un pédicule mince, attaché sur le dos du corselet. 1. L’évanie noire. ( Evania appendigasier.) C’est un insccte tout noir , que la forme et la position bizarre Et Noz + (DE SANNS EG TES de son abdomen ont fait remarquer depuis long-temps des na« turalistes. On lui associe mal-à-propos des espèces à antennes plus grosses vers le bout , à abdomen conique , sessile , et fermimé par une petite pointe , sous laquelle se cache Paiguillon. 2. L’évanie tachetée. ( Evania maculata. ) Noire, pieds rouges ; quelques taches sur le corselet , une ligne et deux points sur l'abdomen , blancs. Commune sur les fleurs en automne. IV. Les cHrysipes. (Chrysis.) Vulg. guépes dorées. Sont de petits insectes qui ont quelques rapports avec les sphex et les guêpes, mais qu’on reconnoît sur-le-champ à la forme de leur abdomen oblong, convexe en dessus, concave en dessous , et aux belles couleurs métalliques dont tout leur corps brille. Leur aiguillon est fait de pièces écailleuses qui l'envelop- pent, et ne sert qu'à déposer leurs œufs dans de petites cellules qu'elles pratiquent dans le mortier des murs exposés au midi. Leurs antennes sont filiformes, brisées; leur langue petite, ovale; leurs étuis tronqués ; leurs palpes filiformes, les maxil- laires plus longs. 1. La chr. bleue et rouge. ( Chr. ignita. ) Tête et corselet d’un bleu changeant en verd doré ; abdomen rouge , changeant en couleur d’or, et terminé par quatre den- telures. 2. La chr. verte et bleue. ( Chr. cyanea. ) Toute entière d’un bleu changeant en verd doré, DPTNME S'OV E'RTS. 503 V. Les moucxEs 4 SCIE. ( Tenthredo.) _ Ont un aïguillon très-court placé sous l'anus entre deux petites valves, comprimé et dentelé comme une scie. On les reconnoît d’ailleurs à leur vol lourd, à leurs ailes qui ont l'air d'être chiffonnées, et à leur abdomen attaché au corselet par toute sa base. L'aiguillon ne se trouve que dans les femelles, auxquelles il sert à faire des entailles à la peau des feuilles pour placer leurs œufs dessous. Il en sort des larves nommées fausses cherulles, à cause de leur grande ressemblance avec les larves des papillons. Mais les chenilles vraies ont six yeux de chaque côté, et jamais plus de seize jambes, tandis que les fausses n’ont qu'un seul œil de chaque côté, et jamais moins de dix-huit jambes. Elles se cachent sous terre pour se métamorphoser. L'in- secte parfait a des mächoires et une lèvre inférieure courtes , des étuis fendus, une langue divisée en trois lanières, les palpes maxillaires longs et pointus, les labiaux filiformes. Il ÿ en a une multitude d'es- pèces qu'on peut subdiviser ainsi qu'il suit : Lu a.) À antennes en massue. Ce sont les plus grosses espèces: Leur 2bdomen est ovale. 1. La mouche à scie jaune. ( Tenthreda lutea.) Jaune ; à corselet tacheté de noir. Sa larve est verte, avec une raie dorsale noire. Elle vit sur le saule , l’aune et le bouleau. Ii 4 so4 DES IN SEÉMTES 2, La mouche-ä-scie à grosses cuisses. (T. femorata.)} Grande ; les cuisses de derrière fort épaisses, le corps et les picds noirs, les antennes jaunes. Sa larve est verte , avec une raie noire sur le dos, et une jaune"de chaque côté du corps. Elle vit sur le saule et l’aune. b.) À antennes cylindriques sans articulations visibles. Les mâles les ont velues en dessous. | 3. La mouche à scie du rosier. (T. rose.) Jaune ; la tête, le dessus du corselet, et le bord externe des grandes ailes, noirs. Sa larve est verte , à tubercules noirs ; n'a que dix-huit pattes , et ronge les feuilles des rosiers. c.) À antennes filiformes , de neuf articles ;, qui sont: Tantôt plus grosses vers le bout , comme dans x 4. La mouche à scie de la scrofulaire, ( T. scrofulariæ. ). Noire ; antennes et jambes fauves; les bords des anneaux de l'abdomen, jaunes, excepté celui du deuxième et du troisième. Sa larve a vingt-deux pattes, est blanche, pointillée de noir, et vitsur les différentes espèces de scrofulaires. ar Tantôt égales en épaisseur, comme dans 5. La mouche à scie de l’osier. ( T. nassata. ) ‘ Tête et corselet jaunûtres , variés de noir; l'abdomen, les an tennes , et les pieds, roussätres. Tantôt terminées en pointe , comme dans 6. La mouche à scie verte. (T. viridis.) D'un verd clair, agréablement varié de lignes noires, 84 larve vit sur le bouleau. ERES 0 IV E IRIS: elt Il y a encore des mouches à scie : d.) À antennes en forme de soie , de beaucoup d'articles. e.). À antennes en forme de plumes. f. ) À antenies fourchues. VI. Les 1CHNEUMONS. ( Ichneumon. ) Ont pour caractère des antennes longues, de plus de vingt articles, et finissant en pointe. Leur port est lécer ; leur abdomen grêle, et porté sur un pédicule plus ou moins long; leur tête petite, triangulaire; leurs ailes grandes, et leur vol assez prompt. Les femelles ont un aiguillon quelquefois plus long que le corps, placé entre deux étuis minces comme lui; ce qui leur donne l'air d’avoir une queue composée de trois poils. Elles s’en servent pour percer ke corps des chenilles et des autres larve: d'insectes, et pour y placer leurs œufs. Les larves qui en éclosent dévorent les parties intérieures de celle dans laquelle elles se trouvent, et la font périr , souvent avant so dévienne nymphe, mais toujours avant qu'elle passe à l'état parfait ; alors elles en sortent pour ler LL. coque ét 5e métamorphoser elles-mêmes. Certaines espèces d'ich- neumons s'attachent à percer des espèces déter- minées de larves; d’autres Les attaquent toutes in- distinctement. Les ichneumons ont la langue large, échancrée, les étuis fendus ; les palpes maxillaires sétacés , de cinq articles; les labiaux filiformes, de trois. 506 DES AIN SMBaTEs Leurs espèces sont extrêmement nombreuses. Il yena a.) À abdomen applati horizonta'ement, dont l’aiguillon ne dépasse pas Le bout. 1. Îchn. noir et jaune. ( Ichn. luctatorius. ) Noir; écusson, jambes , et les deux'ème cet troisième anneaux de l’abdomen, jaunes. b.) 4 abdomen comprimé par les côrés ; à aiguillon court. 2. L’ichn. jaune. ( Ichn. lureus. ) Tout entier d’une couleur orangée uniforme. Il place ses œufs sur la peau des chenilles : ses larves les sucent par dehors, et restent le derrière engagé dans la coque de l'œuf long-temps après être éclases. . - LI LI L LJ c.) À abdomen cylindrique ; à aiguillon plus ou moins long. M ” 3. L'’ichn. pointillé. ( Ichn. persuasorius. ) Noir ; les pieds rouges, le ventre alongé ; l’écusson , et deux points sur chaque segment de l’abdomen, blancs; laiguillon aussi long que le corps. C’est une des plus grandes*espèces. B que Fe: Poe ; Ici doivent venir quelques genres nouveaux qui ressemblent aux ichneumons par la maniere de placer leurs larves. Les cHALcIDES. ( Chalcis. Fabr.) Sont de petits insectes à antennes courtes, grosses par le bout, brisées; à abdomen sessile, terminé Q . . . Le en pointe; à cuisses de derrière épaisses et propres à sauter. L’aiguillon des femelles est dans une fente sous l'abdomen. mir 9 IVSE RUE. s07 \ 1. Leichalcide à jarretières. ( Ch. annulata.) Noir; la pointe de l’abdomen longue ; les jambes blanches, avec un anneau noir dans le milieu. On le trouve dans les nids des guêpes cartonnières d'Amérique, où sa larve vivoit aux dé- pens de celles des guêpes. 2. Le ch. menu. ( Ch. minuta. ) Noir ; les cuisses dentelées , jaunes aux genoux ; les jambes jaunes. On le voit souvent sur les fleurs. Nous avons, dans ce pays, beaucoup de petits insectes à an- tennes brisées et en chapelet , qu’on a rangés parmi les ichneu- mons, parce qu'une partie de leurs espèces a aussi l’aiguillon prolongé ; mais ils paroissent plus voisins des chalcides : ils ont des couleurs bronzées ou dorées, et ils attaquent les larves d’hyménoptères , et sur-tout celles des cynips ; en sorte qu’on leur a quelquefois attribué la formation des galles dont on les voyoit sortir, après qu'ils y avoient vécu aux dépens des vé- ritables habitans. Une espèce ( ichn. moderator) place ses œufs dans les larves d’ichneumons, et leur fait éprouver le même sort qu’elles font éprouver aux chenilles. Les EULOPHES. ( Eulophus. Geoff.) Ne se distinguent des petits chalcides dont nous venons de parler, que parce que leurs mäles ont des antennes branchues. Les rEucosP1s. ( Leucospis. Fabr.) _. Diffèrent des chalcides par leur abdomen com- primé, et par leur aiguillon, qui se recourbe sur le 508 D ES UN SNEUCAT € 5 dos, et atteint jusqu'à la base de l'abdomen, dans une rainure duquel il est logé. 1. Le leucospis dorsigére. ( L. dorsigera. ) Long de quatre lignes, varié de noir et de jaune; les cuisses postérieures fort grosses , jaunes , avec une tache noire. Il s’in- troduit dans les guêpiers pour y pondre. Sa larve vit dans lin- térieur de celles des guêpes. VII. Les uROCÉRES. ( Sirex.) Ont, comme beaucoup d’ichneumons, un long aiguillon renfermé entre deux valves filiformes. Leurs antennes longues et grèles ont une vingtaine. d'articles. Leur abdomen est cylindrique et attaché par toute sa base au thorax; son extrémité forme une pointe au-dessus de l’aiguillon. Ils enfoncent leurs œufs sous l'écorce des arbres, principalement. des pins et des sapins, La larve s’y nourrit et Sy développe jusqu'au moment de sa métamorphose. Leur lèvre est très-petite; leur langue courte _et obliongue. Les palpes labiaux se terminent en massue; les mâchoires sont si petites, qu'on les apperçoit à peine, et n'ont qu'un rudiment de palpe. 1. Le grand urocère. ( Sirex gigas. ) Long de deux pouces, noir, à corselet velu ; les pieds $ les antennes, la base et les trois segmens de lextrémité de l'abdomen , sont orangés. Cet insecte est commun dans les forêts d'arbres verds, et dans les lieux où on bâtit les maisons en sapin. END E 94 MER 509 VIII. Les cynrrs. ( Cynips.) Ont l'abdomen comprimé par les côtés, et tran- chant par en bas, où il contient, entre deux James écailleuses, un aiguillon qui se recourbe en dedans en spirale , €t qui ne sort que lorsque l'insecte veut déposer son œuf sous l’épiderme d'une plante. Sa piquure y cause une protubérance qui va tou- Jours croissant , et dans laquelle la larve vit jusqu'à sa métamorphose. Ces protubérances se nomment galles ou noix de galles. I en vient sur un grand nombre de plantes, et elles y sont causées par autant d'espèces de cynips; il y a même des plantes, _telles que le chène , qui en ont de beaucoup d'’es- pèces, qui les piquent toutes à des points déter- minés , comme les feuilles , leurs pétioles , les fleurs, etc. Chacune de ces galles a sa forme particulière. Tous les cynips ont la. tête petite ; les antennes minces, longues, de treize à quinze articles; les ailes grandes et presque sans nervures; le thorax comme bossu. 1. Le cynips de la galle des teinturiers. ( C. quercés perioli. ) D’un brun roussâtré , les pieds plus clairs. Il produit, sur les pédicules des feuilles de chêne, la grosse galle ronde, héris- sée de tubercules , qu'on emploie pour teindre en noir, en en mêlant la décoction avec une solution de viriol verd ou sul- fate de fer. 2. Le cynips des fleurs de chêne. ( C. quercis peduncul.) - Gris; une croix noirâtre sur les ailes. Il pique les chatons $10 DAENS IPN S = BUTUETS des fleurs mâles du chêne , et y produit des galles rondes qui leur donnent lair de petites grappes de fruits. 3. Le cynips du bédéguar. (C. rose.) Brun ; abdomen roux, brillant. 11 produit sur le rosier sau- vage ces toufles de filamens jaunes et rouges, connues sous le nom de mousse de rosier ou de bédéguar. L IX. Les rourmis. ( Formica. ) Se reconnoissent presque toutes au pédicule de leur abdomen, qui porte en dessus une petite écaille verticale. Elles ont la tête grosse, les yeux petits, les antennes brisées , les mandibules fortes , de petites mâchoires entières; une langue courte, con- cave, coupée quarrément ; des palpes longs et fili- formes. Elles vivent, comme les abeilles, les guépes et les termites , en grandes sociétés : chaque espèce est de trois sortes ; les mâles et les femelles, pourvus de longues ailes, et les neutres, qui n’en ont point du tout. Ces deux dernières sortes ont des aiguillons piquans et rétractiles. Les neutres seuls travaillent ; ils creusent la fourmillière, en emportent la terre au dehors , apportent les provisions, nourrissent les larves, les exposent à l'air pendant le jour, les remettent à l'abri pour la nuit, les défendent contre les attaques, etc. Ils ont les mêmes soins pour les nymphes, qu'on connoît vulgairement sous le nom impropre d'œufs de fourmis. Les femelles ne restent que pour la ponte, et sont chassées impitoyable- ÉD DES 4 WE Ris 1 ment lorsqu'elle est finie : c'est alors qu'on voit ces grandes processions de fourmis ailées. Quant aux mâles , ils n'entrent point, mais se conten- tent de voltiger autour de la fourmillière, où les femelles viennent les trouver. Les fourmis à sexe périssent dès les premiers froids : les neutres passent l'hiver engourdies dans leur fourmillière, et ne font, quoi qu'on en ait dit, aucune provision 1. La fourmi ruse: noire. ( Formica rufa.) Noire ; le corselet et les pieds roux ; assez grande. Elle s’éta- blit dans les forêts sablonneuses. Sa fourmillière à souvent un pied de haut : elle est composée de feuilles de sapin sèches, et de brins d'herbes ou de bois. 2, La fourmi brune. ( Formica fusca. ) Noire ; la bouche, la pointe du corselet, et les pieds, cou leur de rouille. Dans les bois. 3. La fourmi rouge. ( Formica rubra. ) Rousse; les yeux et un point sous labdomen, noirs. Sous les pierres, dans les bois ou leurs environs. | X. Les murTirzes. (Mutilla.) Sont des hyménoptères velus, à abdomen ovale, à corselet quarré, à aiguillon rétractile et piquant, à antennes filiformes, dont les mâles sont ailés, et les femelles sans ailes. On ne connoît point leur économie; on ignore même si elles vivent en société, Flles se trouvent assez rarement. Leurs mächoires ont des étuis très- petits, leur langue est aussi T2 DAËNs y Din SE © Tiets fort courte, ovale, concave en dessous. Leurs quatre palpes sont filiformes. ” 1. La mutille tricolore. ( Mue. europæa. ) D'un noir bleuâtre ; le corselet rouge ; quelques ceintures de poils blancs sur l'abdomen. On la réncontre par-ci par-là sur les ficurs. CHAPITRE V. Des insectes pourvus de maächoires, à deux arles recouvertes par deux étuis de substance cornée, sous lesquels elles se reploient, ou des COLÉOPTÈRES (ELEUTERATA. Fabr.). L] LES coléoptères sont les plus nombreux et les mieux connus de tous les insectes. On Îles a recueillis avec plus de soin dans les cabinets à cause de la singularité des formes de plusieurs, de leurs couleurs éclatantes ou deleur beau poli, et parce qu'ils se conservent plus facilement. Ils n'ont que deux yeux composés : les trois petits yeux simples des insectes à ailes nues leur manquent. La partie du corselet qui est au devant des atles ne porte qu'une paire de pieds, et est séparée dew’autre, qui en porte SH TDEs VERS ÿ11 porte deux autres paires, et à laquelle on donne le nom de poitrine. Celle-ci est sous les ailes, et se continue avec l’'âäbdomen. Les é/yres ou étuis Se trouvent dans tous les coléoptères, mais les ailes manquent quelquefois. Les 47- tennes prennent des formes très-diverses. La bouche est composée d’une lèvre inférieure sut laquelle est le gosier, qui porte deux palpes articulés , et qui est portée elle-même sur une pièce écailleuse nommée GANACHE (1); de deux mâchoires se mouvant librement sur cette ganache , et portant chacune un et quelque- fois deux palpes articulés; de deux mandi. bules quelquefois très-petites, et souvent d’uné lèvre supérieure. Leur larve est un ver qui a le plus souvent une crête écailleuse, et six pieds, mais qui en manque quelquefois. La nymphe est immobile, et réprésente toutes les parties de l’insecte par- fait. Le séjour, la nourriture et les mœurs des coléoptères et de leurs larves, varient à l'infini. (1) Cette partie n’a FL que par le citoyen Latreilles Kk #14 DES INSECTES À. CoTzÉOPTÉRES dont les antennes sont ters minées par üne masse feuilletée, c’est-à-dire , composée de feuillets attachés par un bout et dibres de l’autre. Tous ont cing articles à tous les doigts. Linnæus avoit d’abord réuni tous ces insectes sous le nom commun de scarabées ; ensuite il fit un genre à part des /acanes ; depuis on les a en- core plus divisés, comme nous l'allons voir. I. Les zucAnzs. ( Lucanus.) Ont pour caractère, des antennes dont la masse est faite en manière de peigne, c’est-à-dire, dont les feuillets sont re l'axe. Ge gerire comprend , a.) LES CERFS-VOLANS. ( ZUCANUS. Fabr.) À mandibules longues et dentelées ; à lèvre inférieure termi- née par deux pinceaux de poils; à mächoires semblables aussi à des pinceaux de poils. Ce sont des insectes dont la larve vit long-temps dans l’intérieur des arbres, sous la forme d’un gros ver blanc, à six pieds. L’insecte parfait est remarquable par des mandibules qui dans plusieurs espèces sortent au dehors, et ressemblent à des cornes de cerf. Les femelles, connues sous le nom de biches, les ont aussi courtes que la plupart des insectes. - L 1. Le grand cerf-volant. ( Lucanus cervus.) À tète plus large que le corselet ; ses mandibules ont trois grosses dents et plusieurs petites * ET IDE SIN ENS. Sas 2. Le petit cerf-volant. ( Lucanus capreolus. ) À tête de la largeur du corselet ; les mandibules n’ont que deux grosses dents, et plusieurs petites. b.) LES PLATYCÈRES. ( PLATYCERUS. Latr.) À mandibules courtes dans les deux sexes; à lèvre inférieure dé- pourvue de pinceaux. Ce sont de petits insectes à corps oblong, peu convexe, qu’on trouve sur les feuilles. 3. Le platycère verd. ( Lucanus caraboïdes.) D'un bleu ou d’un verd bronzé ; à étuis pointillés en stries4 ©, }) LES PASSALES. ( PA4sSALUS. Fabr. ) À mandibules courtes , lèvre inférieure cornée, mächoires 2 deux dents pointues. Ce sont des insectes étrangers , à corps presque parallélipipéde. Les syNonenpres. (Synodendrum. Fabr. ) Sont un genre de petits insectes autrefois con- fondus avec les scarabées. Ils ont le corps cylin- drique , les étuis rudes, le corselet comme tron- qué par devant, la tête petite, et la masse des antennes formée en peigne. On les trouve sur les arbres : leur larve vit dans le bois, Il. Les scARABÉES. ( Scarabœus. ) Ont la masse de leurs antennes composée de feuillets longs, attachés au bout de l'antenne, comme si son extrémité étoit fendue, et y Jouant librement. Linnæus a rassemblé sous ce caractère KR K 2 516 DES ‘IL'N 6 EC T'ES une multitude d'insectes, qui n’ont ni des formes ni des mœurs semblables, comme : a.) LES STERCORAIRES. ( GEOTRUPES. Latr.) À corps ovale et convexe; à lèvre supérieure mobile; à mandi- bules fortes ; à lèvre inférieure profondément fourchue ; à mà- choires membraneuses fendues. Ils vivent dans les fientes des ani- maux , et creusent dessous des trous profonds pour y pondre. Leur larve est un ver cylindrique à six pieds, qui vit sous terre. 1. Le srercoraire. (Scar. stercorarius. ) st D'un noir brillant ; en dessous, d’un beau violet changean, en verd avet un éclat métallique ; à étuis rayés longitudina- lement ; un tubercule sur la tête. 2, Le stercoraire du printemps. ( Scar. vernalis. ) D'un noir brillant , changeant en bleu et en violet; étuis lisses. Ces deux insectes sont fort communs, sur-tout dans les pêturages, à cause des bouses. 3. Le stercoraire phalangiste. (Scar. typhœus. ) D'un noir profond, lisse. Le corselet porte de chaque côté une longue corne dirigée en avant , et au milieu une troisième ‘ plus petite. Îl est plus rare que les précédens. b.) LES BOUSIERS. (CorRIs. Geoff.) À tête large et applatie , couvrant la bouche; point de fèvre supérieure; des mandibules membraneuses très-petites, des mâchoires membraneuses fendues ; la lèvre inférieure presque entière. Ils vivent, comme les précédens, dans les fentes d’ani- maux, et préviennent l'infection par la promptitude avec la- quelle ils les dévorent. Plusieurs enferment leurs œufs dans des boules qu’ils forment de fiente desséchée: d’autres les déposent simplement sous terre, Îl y en à PE D Es à V'E(RNS. s17 «.) À corps court et large , sans écusson. 4. Le bousier lunaire. ( Scarabæus lunaris. } à 5 4 z SA el , , D'un noir brillant; à étuis striés; à corselet tronqué par devant , ayant une corne de chaque côté ; à tête demi-circu- laire , portant sur son milieu une corne pointue dans le mâle, échancrée dans la femelle. C’est le plus grand bousier de nos © D . LA environs. 5:4Le bousier sacré. ( Scarabœus sacer.) : Brun noirûtre , applati horizontalement ; à tête arrondie, den- , , S) telée dans son contour. Il est d'Égypte ; les anciens Égyptiens Padoroient , à cause de son utilité pour détruire les immondices. Il entroit dans leurs hiéroglyphes , et on le voit souvent sur leurs pierres gravées. G. Le bousier taureau, ( Scarabæus taurus.) Petit, noir ; deux cornes sur la tête, formant un demi-cercle, 7. Le bousier nuchicorne. ( Sc. nuchicornis. ) Petit, brun; une corne unique sur le derrière de la tête du ile. Ces deux espèces se trot f 3 dans 1 mûle. Ces deux espèces se trouvent fort communément dans les bouces de vache, qui en contiennent encore plusieurs autres. 2 4 6.) À corps oblong ; à écusson. (PLATYCEPH ALUS. Brongn.) C] 8. Le bousier du fumier. ( Sc. fimetarius. ) Noir, à étuis roux, striés: à trois petits tubercules sur fa tète. 9. Le bousier gris et noir. (Sc. conspurcatus.) Noir ; les étuis etles bords du corselet, gris. On trouve ces espèces et d’autres voisines dans les bouses. c.) LES SCARABÉES proprement dits. æ x A La * LA 5 À Corps oblon® et convexe ; à tête petite ; à mandibules cer KK 3 13 ME STTNSEE T'Eis nées, non proéminentes , sans lèvre supérieure. Les mächoires et la lèvre inférieure varient assez dans leurs formes pour fournir encore plusieurs subdivisions. Ces insectes sont nombreux, et présentent des formes souvent très-extraordinaires. Leur larve habite dans les terres végétales, ou terreaux, sous les racines des arbres, etc. : l’insecte parfait se trouve aux environs , mais jamais dans les bouses. Il n’y en a dans notre pays qu’une espèce, savoir : 10. Le scarabée nasicorne. ( $c. nasicornis.) Brun marron brillant , une corne sur Ia tête , trois tubercules sur le thorax ; corps très-convexe ; étuis légèrement striés. On de trouve sur-tout dans le tan des couches. Mais les pays étrangers, sur-tout la zone torride, en four- aissent beaucoup ; nous ne remarquerons que 11. Le scarabée Hercule. (Sc. Hercules.) Dont la tête porte une longue corne recourbée en dessus, et le corselet en produit une encore plus longue , .qui fait avec Îa première une espèce de pince. Il est noir, à étuis verdâtres, tachetés de noirâtre, et se trouve aux Antilles. Il a jusqu’à six pouces de long. 12. Le scarabée branchu. (Sc. dichotomus. ) La corne de la tête est très-longue et partagée eñ deux branches fourchues ; celle du thorax est courte et a deux pointes. Tout le corps est marron. 15. Le scarabée à longs bras. ( Sc. longimanus. ) Grand , d’un fauve terre , sans cornes ni tubercules ; à pieds de devant de moitié plus longs que tout le corps. Des Indes. N.B. Ces trois premières divisions des scarabœus de Einné ne font dans Fabricius qu'un seul genre qui porte cé même ET D-'E's LV EtRU SR 19 nom. C’est au contraire M. Fabricius qui a établi comme genres les divisions suivantes. d.) LES HANNETONS, ( MELOLONTHA. Fabr. ) À corps oblons, convexe , sans épines ni tubercules; à lèvre supérieure mobile échancrée ; à lèvre inférieure large , peu échancrée ; à mandibules cornées ; à mâchoires cornées , fortes, armées de plusicurs dents pointues ; à quatre palpes filiformes. Le second article de leurs antennes est alongé. On distingue les mâles à la grandeur des feuillets qui terminent leurs antennes. Ces insectes vivent de feuilles, et détruisent souvent toutes. celles de nos arbres. Leurs larves passent plusieurs années. sous terre : elles y font du dégât, en dévorant les racines des plantes, 14. Le hanneton ordinaire, ( Scarahæus melolontha. ) Noir, à étuis roux, à segmens de l'abdomen marqués de: chaque côté d’une tache triangulaire blanche. Chacun connoté£ cet insecte , et le tort qu'il nous fait lorsqu'il est très-abondant, I paroïît au mois de mai. 15. Le foulon..( Scarabæus fullo.) Brun , tout couvert de taches blanches, Plus grand et moins. commun que le précédent. 16. Le hanneton d’éêré. (Scar.sofstirialis.) Plus petit que le hanneton ordinaire , d'un jaunätre uniformes Paroît au mois de juillet. ce.) LES CÉTOINES. ( CETONrA: Fabr.). : - Qi s À « 4 À corps large, un peu applati en dessus ; à petite tête oblonouez à ‘ 4 : à mandibules très-petites, membraneuses, cachées à mâchoîres. sans dentelures, terminées par un pinceau-de poils ; à lèvre infé> rieure cornée , échancrée ; à quatre palpes filiformes. Le second axticle des antennes est rond, et plus gros que les suivans. Om KKk 4 f2o. ‘NES TINSUE LC T'ES trouve ces insectes sur les fleurs, dont ils inmangent les pousse sières des étamines, et le miel. a.) Les cétoines proprement dites ont, à la base de chaque étui en dehors, une petite pièce triangulaire, ct leur poitrine forme de chaque côté de l'abdomen une épine saillante. 17. La cétoine dorée. ( Sc. auratus.) D'un verd doré en dessus, d’un roux cuivré en dessous, tachetée de blanc. Commune sur les fleurs. 18. La céroine magnifique. (Sc. fastuosus. ) Plus grande ; du plus beau verd doré uniforme. Sur les fleurs. 19. La petite cétoine, (Sc. sercéicus. ) Noir bronzé, tacheté de blanc ; hérissée de poils blanchâtres.' Commune sur toutes les fleurs. 6.) Les TRicxiEs. ( TricHiUs. Fabr.) N’ont point de pièce triangulaire à la base des étuis, ni de pointe saiïllante sur les cÔtés, ‘ Du reste elles ressemblent aux céroines. 20, La trichie noble. (Sc. nobilis.) D'un verd bronzé obscur. Commune sur les fleurs , sur-tout les ombellifères. 21. La trichie rayée. ( Sc. fasciatus. ) Velue, grise, à étuis jaunes, avec trois bandes noiïres, in- terrompues dans je milieu. Commune sur les fleurs. 22. La trichie hermite. ( Sc. eremira. ) Grande , d’un noïr luisant , corselet convexe , à trois sillons lonoitudinaux , les bords antérieurs de la tête relevés. f.) Les TROX ( Trox Fabr.) Sont de petits scarabées, à corps oblong , très-convexe, débordé de toutes parts per le thorax et les étuis, qui sont ordinairement ET DE 6 MNT ERA NX Ar munis de séries longitudinales de tubercules., Ils vivent dans le sable. B. CoréoPpTzres dont les antennes sont portées SUN becs qui n'est qu'un prolongement de la tête, et au bout duguel est la bouche. Tous ont quatre articles à tous les doigts. IT. Les cHARANSONS (Curculio.) Linnæus appeloit attelabus ceux des coléoptères à bec qui ont là tête rétrécie par derrière, et dannoit a tous les autres le nom de curculio. Fabricius a < 3: . fl - Givise CES 1nsecfes Un peu autrement. Voici ses genres: a.) LES CHAR ANSONS proprement dies. ( CURCULIO. Fabr.) Sont tous ceux qui ont des antennes terminées par une masse perfoliée , c’est--dire formée de lames rondes enfilées par leur milieu , ct brisées , c'’est-i-dire dont le premier article est cylindrique , long , et fait angle avec le reste ; leur corps est ovale ou oblong. Les uns ont le bec lons et grêle , souvent même flexible; leurs larves vivent la plupart dans l'intérieur des végétaux, et sur-tout des fruits. 1. Le charanson des palmiers, ( Curculio palmarum. ) Long de plus d’un pouce, noir velouté, plat en dessus; à étuis plus courts que labdomen, striés ; à masse des antennes ironquée ; à jambes de devant velues én dessous. fl se trouve aux Indes. Sa larve vit dans la moëlle des pülmicrs : {es Indiens la mangent. : À 2. Le charanson des noix. ( Curculio nucum. } Petit, fauve, varié de brun; bec plus long que le corps, $22 Dre ATNSEICIMTENS semblable à un fil, flexible. La larve se trouve dans l’intérieur deg noisettes. 3. Le charanson du grain. (Curculio granarius. ) Oblong , d'un brun rouge foncé ; il attaque les grains, ef cause des dégâts immenses dans les greniers, où il se trouve quel- quefois à millions. D’autres ont le bec court et gros. Leurs larves se nourrissent sur-tout de feuilles. 4. Le charanson verd. (;Cerculio viridis.) Verd, borde de jaune ; jaune en dessous. , A 4 Et parmi les espèces étrangères : 5. Le charanson impérial, ( Curculio imperialis. Noir, avec des séries longitudinales de points enfoncés , bril= lans du plus bel or-couleur ; le dessous du corps est tout entier de cet éclat. Ce bel insecte est du Brésil. b.) LES ATTÉLABES. (ATTEL ABUS.) Ont le corps ovale où oblong, le bec alongé, courbé er dessous, portant des antennes non brisées, en forme de cha- pelcet, plus épaisses vers Je bout. Leurs larves vivent dans Pintérieur des semences, et y causent beaucoup de dégats. 6. L’atrélabe du coudrier. ( Artelabus coryli.) Rouge , à tête noire , étroite par derrière. Il détruit beaucoup de noisettes. 7. L’attélabe de La vigne. ( Attelabus bacchus.) Velu, d'un beau rouge de cuivre très-brillant. 11 enfonce son bec dans les bourgeons, et les détruit. 8. L’attélabe du bouleau. ( Arr. beruleri. ) D'un bleu brillant, ou d’un verd doré. Le mâle à deux petites épines à son corselet, rimes NEmis s23 o. L’attélabe du fromenr. ( Arr. frumentarius.) Rouge clair, petit. Il nuit aux grains. c.) LES BRENTES. ( BRENTUS. Fabr.) Ont le bec long et droit, portant des antennes en chapelet, plus épaisses vers le bout ; le, corselet et l'abdomen également étroits et alongés. d.) LES ANTHRIBES. ( ANTHRIBUS. Fabr.) Ont le corps ovale ou oblong, le bec court, applati par de- vant, et portant sous son tranchant des antennes non brisées, terminées par une masse perfoliée. | e.) LEs BRACHYCÈRES. ( BRACHYCERUS. Fabr. ) à , / Ont le corps épais et ramassé , le bec court et quarré, por- tant deux très-courtes antennes, perfoliées dans toute leur lon- gueur. f.) LES RHINOM ACRES. ( RHINOMACER. Fabr.) Ont le corps ovale ou oblong, le bec court,” portant des an- tennes filiformes. IV. Les gruUcCHES. ( Bruchus.) Ont un bec très-court, portant des antennes fili- formes ; le corps plat en dessus; les élytres ordi- nairement plus courts que l'abdomen. Leurs larves vivent dans l’intérieur des semences, et leur font beaucoup de tort. 1. Le bruche des pois, ( Bruchus pisi.) Noiätre, le derrière blanc, et des taches sur les élytres, blanches, Il détruit les grains des plantes légumineuses. PA LL @ESs MN SemerTes C. COLÉOPTÈRES dont les antennes sont en forme de massue, et qui n’ont que! trois articles aux doigts. Cette section ne comprend que : V. Les coccrwerzes. (Coccinella.) Petits insectes à corps hémisphérique, bordé de toutes parts, lisse, et orné de jolies couleurs, que l'on connoît vulsairement sous le nom de bêtes à Dieu. Leurs antennes sont brisées et terminées par une masse solide. Leurs. palpes maxillaires, en forme de hache, paroissent plus que leurs antennes. Beskirves do coccinelles.sont des vers à six pieds, qui passent leur vie sur des feuilles chargées de pucerons. Elles en dévorent beaucoup, et nous dé- livrent par-là d'insectes fort nuisibles aux plantes que nous CüultivONSs: : Les espèces de coccinelles diffèrent par les couleurs de leurs élytres, et le nombre des taches ou des points qui sont dessus, +. 1. La coccinelle à sept points. ( C. 7-punctara. ) À étuis rouges , marqués de sept points noirs." Cest la plus commune , et l’une des plus grandes. 2. La coccinelle à deux points. ( Cocc. 2-punctata. ) À étuis rouges; à deux points noirs. | 3. La coccinelle à deux pustules. ( Cocc. bipustulata.)} Noire ; l’abdomen et une tache sur chaque étui, rouges , etc. PT UD NE SUN EN Riel “as D. CorfoPpTÈRESs dont les antennes sont terminées -en forme de massue, et qui ont cinq articles à tous les doigts. VI. Les sirPnes, ( Silpha.) Ont pour caractère un corps plat, débordé par le thorax, et le plus souvent par les élytres. On les divise en a.) PORTE-MORTS. ( Nicrophorus. Fabr. ) À élytres tronqués, dont le bord est peu saïllant, à masse des antennes globuleuse. Leur lèvre est fendue, et ses bords ciliés ; leurs palpes Jabiaux sont fliformes ; les maxillaires en massue. Ces insectes ont été nommés 'enterreurs où porte-morts, parce que quelques-unes de leurs espèces ont l'instinct de se réunir pour trainer le cadavre d’un petit quadrupède, comme souris , taupe, etc. et pour l’enfouir après y avoir déposé leurs œufs, afin que les larves qui doivent en naître y trouvent leur nourriture. 1. Le fossoyeur, ou point de Hongrie. ( Silpha vespillo.) Noir, deux bandes transverses, orangées, dentelées sur les élytres. C’est l'espèce la plus commune ici. b.) BoucziErs. (Silpha. Fabr.) À masse des antennes mince et alongée, à élytres débor- dant le corps deïtoutes parts. Leur lèvre est fendue ; leur mä- choire terminée par une dent aiguë, et leurs quatre palpes fili- formes. Ils se nourrissent, ainsi que leurs larves, des charognes les plus infectes, et sont par-là fort utiles en nous débarrassant des miasmes dangereux que répandroïent les corps corrompus. Les larves ressemblent beaucoup aux Msectes parfaits, les élytres exceptes, * 526 DES PNSECTES 2. Le bouclier à quatre points. (S. 4-puncrata. } D'un brun päle, une tache sur le corselet; l'écusson, quatre points sur les élytres, et tout le dessous du corps, noirs. On trouve ordinairement l’insecte parfait sur les chênes; ce qui est une habitude particulière à cette espèce. 3. Le bouclier lisse. ( Silpha lævigata.) Tout noir et lisse. 4. Le bouclier ponctué. ( S. atrata.) Noir pointillé; trois lignes saillantes sur chaque élytre, etcs c.) NITIDULES. ( Niridula. * A étuis débordant le corps de toutes parts; à masse des antennes ovale et solide, c’est-à-dire, paroissant toute d’une pièce. On les trouve dans les bois pourris, les champignons, etc. Elles sont toutes de petite taille, et n’ont que des couleurs peu remarquables. d,) EzopHORES. ( Elophorus. Fabr.) À corps oblong, peu débordé; à masse des antennes ronde; composée de trois pièces ; à étuis ridés. Is nagent à la surface de Peau ou se tiennent sur les plantes aquatiques , et y vivent de larves de petits insectes, et d’autres mätières animales. Le pARrNUS de Fabricius, ou pryoPs d'Olivier et Latreille, est un petit insecte, vivant dans l'eau comme les élophores et les hydrophiles, à corps ovale , applati, dont le caractère est d’avoir le second article des antennes armé en dedans d'un crochet plus long quê toute leur masse. Il est assez commun aux environs de Paris. ÉUTI DE Su VERS. 527 VII. Les HYDROPHILES, ( Hydrophilus. ) Ont le corps ovale ou oblong, convexe, bordé; des antennes courtes, terminées par une masse glo- buleuse , perfoliée , et quatre très - longs palpes grêles , filiformes. Ils habitent dans l'eau. Les pieds de derrière ont les doigts plats, en forme de rames, et leur ser- vent à nager; ce qui les a fait placer long-temps dans le genre des dytisques , autres insectes aqua- tiques dont nous parlerons plus bas. Les larves d'hydrophiles sont des vers aquatiques, à six pattes, à mächoites longues et crochues, qui sont très-carnassières, et nuisent même aux étangs, en dévorant le frai. Elles ont aux côtés des houppes de poils, qui servent sans doute à leur respiration; elles se cachent sous terre pour se métamorphoser. L'insecte parfait nage , plonge et vole bien, mais 3l marche mal. C'est sur le soir qu'il s'envole pour aller gagner d’autres eaux. Les mâles se distinguent, parce que leurs doigts de devant sont applatis en forme de palettes triangulaires. 1. Le grand hydrophile. ( Hydrophilus piceus.) L'un des plus grands coléopières de ce pays; tout entier d’un brun noir uniforme. Les élytres ont quelques stries peu mar- quées. Le dessous du thorax est en forme de carène, et se termine en une pointe aiguë. La femelle enveloppe ses œufs dans un cocon de soie, qui flotte sur l’eau jusqu’à ce que les petites larves soient écloses et puissent s’y précipiter, 3 528 DÉEUS 4 ÎIN 5 E € Tire VIIL Les srxéRiprrs. ( Sphæridium. ) Sônt de petits insectes à corps rond ou ovale, convexe , bordé de toutes parts, à tête ronde, à mandibules non saillantes. Leurs antennes sont brisées , et terminées par une masse perfoliée ; leur gañache est quarrée ; leurs quatre palpes filiformes. On les trouve en abondance dans les bouses. Le sphéridie à quatre taches. (S. scarabæoïdes. ) Noir, lisse, une tache rouge à la base de chaque élytre ; leur extrémité jaunâtre. Cest l'espèce la plus commune. LES scaPnipies. ( Scaphidium. ) Sont de très-petits insectes ovales, pointus par les deux bouts, à élytres comme tronqués , à masse des antgnnes ne. grêle ,-et à pieds plus alongés ue les sphéridies. On ie trouve sous les écorces das et dans les champignons. IX. Les Escarsoïrs. ( Hister.) Sont de petits insectes à corps rond, applati ho- rizontalement, non bordé; à tête petite, libre dans une échancrüure au corselet ; à mandibules proémi- nentes. Leurs antennes sont terminées par une masse solide. 1, L’escarbot noir. ( Hister unicolor.) On a confondu sous ce nom beaucoup d’espèces de même couleur, mais qui difiérent par le nombre et la longueur des stries ET: 0 8,6 MN} E Us. s29 stries de leurs élytres, et par les dentelures de leurs jambes de devant. LE LETHRUS est un insecte voisin des escarbots , mais plus grand , plus convexe, et dont les antennes sont terminées par une masse solide et tronquée. Son corselet est très-srand, et ses élytres soudés. Il n'a point d'ailes. On le trouve au midi de l'Europe. X. Les BYRRHES. ( Byrrhus.) Sont de petits insectes à corps ovale, convexe en dessus , et même un peu en dessous, qui, lors- quon Îles ue retirent leur tête et ie mem- Le. contre le corps, et resrésentent alors de pe- tites boules immobiles. Ils ont des antennes à masse perfoliée, composée de cinq ou six articles. On les trouve sous les pierres, dans le gazon, etc. 1. La pilule. ( Byrrhus pilula.) . Brune ; quelques lignes noirâtres, interrompues sur les élytres, On. a séparé , avec raison, du genre des byrrhes, î 1 LES ANTHRÈNES. ( Anthrenus. Fabr.) Dont les antennes ont leur masse solide. Ils sont fort petits, et ont le corps ovale, légèrement convexe en dessus et en dessous. On les trouve principalement sur les fleurs. 2. L’anthréne de la scrofulaire. ( A. scrofulariæ. ) Noirâtre, tacheté de blanc ; une ligne rouge sur la suture des élytres. Commun sur les fleurs ombellifères. EI 530 DAFAS LIN SE C TE às XI. Les DERMESTES. ( Dermestes. ) Ont le corps oblong , légèrement convexe, non débordé par le corselet ni par les élytres, et les antennes terminées par une masse perfoliée ; leur tête se renfonce dans le thorax. Ils vivent, dans les deux états, de matières animales desséchées, et sont le fléau des marchands de pelleteries et des col- lections d'anatomie et d'histoire naturelle. 1. Le dermeste du lard. ( D. lardarius. ) Noirâtre, à base des étuis cendrée. 2. Le dermeste de pelleteries. ( D. pellio.) Brun foncé ; un point blanc sur le miliéu de chaque élytre. E. CorÉOPTÈRES dont les antennes sont terminées en forme de massue , et qui ont quatre articles à tous les doigts. XII. Les B0STRrICHES. ( Bostrichus. ) Ce sont de petits insectes, dont le corps est presque parfaitement cylindrique, et dont la tête se renfonce entièrement dans le corselet. Leurs larves vivent sous l'écorce; ils s’y multiplient quel- quefois avec une rapidité effrayante, et causent dans les forêts des dégâts énormes , qu'on ne peut souvent arrêter que par des abattis considérables. On les divise en a.) BOSTRICHES proprement dits, ( Bosrrichus, F.) À masse des antennes solide, DATID ES VIE Rs, 531 1. L’imprimeur. ( B. typographus. ) Bran obscur, velu. Les élytres ont par dérrière un creux bordé de dentelures. C’est le fléau des forêts de pins et de sapins; il creuse sous l'écorce de ces arbres des multitudes de conduits en forme de labyrinthes. 2. Le scolyre. ( Bostrichus scolytus. ) Noirâtre , à étuis couleur de marron. L’abdomen et les étuis sont courts et coupés quarrément. Il dévaste les ormes en creu- sant des espèces de labyrinthes sous leur écorce. b. ( LES APATES. ( Apate. Fabr.) À masse des antennes composée de trois lames distinctes, 3. Le caputin. ( Bostrichus capucinus. ) Noir, à élytres rouges ; dans les troncs d’arbres morts, les cloisons , etc. Ici doivent se placer plusieurs genres nouvelle- ment établis, dont Linnæus confondoit les espèces avec les dermestes , etc. Les corypres. ( Colydium.) À corps étroit, long, à tête libre, à masse des antennes de trois pièces. Îls sont très-petits, et vivent dans le bois, les grains, etc. Les iYCcTESs. (Lyctus.) À corps étroit, long, à tête libre, à masse des antennes solide. Ils ont la forme et le genre de vie des précédens. LI 2 523 DIE 5 NIVN) S\m e TIES LES TROGOSSITES. ( Trogossita. ) 4 À corps alongé, plat, à tête libre, à mandibules saillantes , à masse des antennes de plusieurs arti- k 1 2 SA À sd : cles; un peu plus grands que les précédens, vivant de grains, etc. À . Les ' ps. (Jos: À corps ovale ou oblong, lésèrement convexe, à masse des antennes perfoliée. LES mYyCcETOPHAGUES. (Mycetophagus.) À corps ovale ou oblong , légèrement convexe; à antennes grossissant insensiblement vers le bout en une masse oblongue. LES CLAIRONS. (Clerus.) À corps oblong ; à corselet plus étroit, arrondi; à tête pendante; à masse des antennes obliquement tronquée ; à palpes en forme de hache. Ce:sont des insectes à couleurs variées, dont les larves dé- votent celles d’autres insectes. 1. Le clairon des ruches. (CT. apiarius.) Bleu foncé, trois bandes rouges sur les étuis. Il s’introduit dans les nids des différentes espèces d’abeilles pour y pondre. -Sa larve dévore celle des abeilles. C’est un ennemi dangereux -de nos ruches. 2. Le clairon de bois. ( CI. mutillarius.) Noir ; deux bandes blanches sur les étuis ; leur base rouge, EU D E 6 VV E'RIS. 533 IH'pond dans les vieux bois vermoulus , où sa larve dévore celle des vrillettes. F. CozÉOPTÈRES à quatre palpes , dont les an- tennes sont en forme de fils, et qui ont cinq articles à tous les doig!s, et des élytres durs. XIII. Les PTINES. ( Ptinus.) Ont, comme les dermestes et les Eostriches, la tête renfoncée dans le corselet; mais ils se distin- guent de ces deux genres par leurs antennes, qui sont par-tout d’une épaisseur égale. Ils compren- nent, a.) LES FRILLETTES. ( 4NOBIUM. Fabr.) À corps cylindrique ; à antennes dont les trois derniers articles sont un peu plus gros et beaucoup plus longs que les autres. Leurs larves vivent dans le vieux bois, qu’elles percent dans tous les sens, et rendent vermoulu. 1. La vrillette opiniäâtre. ( Pr. pertinax.) Noiïrâtre ; à élytres striés longitudinalement. Quand on la touche , elle est immobile et fait la morte. Elle ronge les meu- bles, les lambris, etc. et s’attache de préférence au bois de chêne. LES PANACHES ( PTILINUS ) ne diffèrent guère des vrillettes que parce que leurs antennes sont en forme de peignes. Ils vivent de même dans le bois. b.) LES PTINES proprement dits. ( PTINUS. Fabr.) À abdomen ovale, convexe ; à corselet plus étroit; à an- tennes dont les articles sont à peu près égaux. Leurs larves Etes $34 DES: ÎNSECTE!S vivent de matières animales ou végétales desséchées ; elles détruisent les herbiers et les collections d'histoire naturelle, si on ne les en chasse pas, soit par le sublimé corrosif, soit par des recherches continuelles. 1. Le ptine voleur. ( Pr. fur.) Erun ; quatre éminences sur le corselet ; deux bandes blan- châtres sur les élytres. 2. Le ptine larron. ( Pr. latro.) D'un gris roussäitre uniforme. 3. Le prine puce. ( P. scotias.) Noir ; élytres très-convexes , lisses, soudés ensemble, roux. XIV. Les Tauprins. ( Elater.) Sont des insectes de forme alongée, étroite, applatie horizontalement ; à tête renfoncée dans le corselet ; à antennes en forme de fil ou de scie, quelquefois de peigne; à pieds courts et minces. Lorsqu'ils se trouvent couchés sur le dos, ils font des sauts assez considérables, qu'ils répètent jusqu'à ce qu'ils retombent sur leurs jambes. Ce mouve- ment s'opère par une épine de la partie inférieure de leur corselet , qu'ils font entrer avec ressort dans un trou de la base de l'abdomen. Lorsqu'on les prend dans les doigts, ils font le même mouvement pour tâcher d'échapper. Les larves vivent sous terre. Les insectes parfaits se tiennent sur les fleurs; dans le gazon, etc. 1. Le taupin bronté. (Elater æneus.) L'un verd bronzé. PNEU DE S'MVN ER. 535 2, Le taupin noir et fauve. ( El. castaneus. ) Noir; les étuis orangés, à pointe noire. 3. Le taupin à collier rouge. ( El. ruficollis. ) Noir; la moitié postérieure du corselet, rouge , etc. Parmi les espèces étrangères on doït remarquer 4. Le cucujo. ( ET. noctilucus. ) De l'Amérique méridionale ; brun noirâtre , avec une fache jaune et lisse à chacun des angles postérieurs du corselet. Ces taches répandent un éclat phosphorique tel, que plusieurs peu- plades de sauvages ne se servoient point d’autre lumière avant l’arrivée des Espagnols, Aujourd’hui les femmes placent le cucujo dans leur coëfiure comme ornement, dans leurs promenades du soir. Des insectes voisins des taupins ont donné lieu à l'établissement de quelques genres nouveaux, dont nous ne remarquerons que LES MÉLASIS. ( Melasis.) Qui ont le corps des taupins, à l'exception des pointes du corselet et de la faculté de sauter, et qui se distinguent principalement par des antennes en forme de peignes. On n’en connoît qu’une espèce : c’est un petit insecte brun, à étuis striés, qui se trouve dans le bois mort. XV. Les ricHarps. ( Buprestis. ) Ont les antennes en forme de fil ou de scie; la forme générale du corps oblongue, plus étroite en arrière ; le corselet court , large, recevant une bonne L'T''4 536 DCENSH IN SE IC T'ES partie de la tête, et ne se prolongeant pas en pointe par les angles, comme cela se trouve dans les tau- pins. Leurs palpes sont filiformes; les maxillaires plus longs. La lèvre est, petite et simple, la mà- choire fendue. Ils'ne sautent point. On croit que leur larve vit dans le bois. Les richards des pays chauds sont au nombre des plus grands et des plus beaux coléoptères ; l’éclat métallique le plus vif, toutes les nuances de lor-cou- leur et de l'acier bruni, se font remarquer dans leurs différentes espèces. On en trouve aussi de très-jolies en France, mais moins grandes et moins nom- breuses. LA On peut remarquer parmi les espèces étrangères, 1. Le richard géant. ( B.: gigantea.) De la Guïane ; long de deux ‘pouces, d’un verd bronzé; élytres ridés, changeant du verd au pourpre, terminés par une double pointe ; deux taches sur le corselet, de couleur d'acier bruni. 2. Le richard bande-derée. ( B. vitrara.) Verd doré , changeant en bleu; une bande longitudinale d’une couleur d’or très-éclatante sur chaque élytre. Des Indes orientales. 5. Le richard sternicorne. ( B. sternicornis.) Le dessous de la poitrine forme une corne mousse dirigée en avant. Le corps entier est d’un verd doré brillant ; le corselet et la tête sont marqués d’une multitude de petits creux; xois points au bout de chaque élytre, Burn 6 UV EUR S. 537 4. Le richard chryside. ( B. chrysis.) Semblable au précédent en forme et en couleur , mais double en grandeur, et à étuis couleur de marron. L'un et l’autre sont des Indes orientales. Parmi les espèces de ce pays nous citerons, 5. Le richard verd. ( B. viridis.) Long, étroit, d’un verd bronzé obscur. 6. Le petit richard. ( B. minura.) Ovale, court, d’un brun foncé brillant, avec des ondes blan- châtres. Commun sur l’aune. G. CorÉOFTÈRES à quatre palpes, à antennes en forme de fil ou de soie, à cing articles aux doigts, à elytres flexibles. Linné n’en faisoit d'abord qu'un sèul genre , qu'il nommoit cantharide ; mais fort improprement , car Ja véritable cantharide n’est pas du nombre. fl Fa ensuite divisé en deux; savoir : XVI Les rampyres. ( Lampyris.) Qui ont la tête cachée sous un corselet plat et demi-circulaire. Les femelles manquent d'ailes et d’élytres dans quelques espèces, et restent à terre au pied des buissons; les mâles ailés sont attirés vers elles par une lumière phosphorique qu'elles ré- pandent par un ou deux des derniers segmens de leur abdomen , et qui leur a valu le nom de vers luisans , sous lequel on les désigne ordinairement : 533 DES MEN USUE IC TES les mâles ont aussi deux points lumineux sous lab- domen , mais beaucoup plus foibles, et cette lu- mière disparoît dans l’un et l’autre sexe après le temps de la fécondation. Leurs mandibules et leurs mâchoires sont peu saillantes, et leurs palpes fili- formes. 1. Le ver luisant ordinaire. ( Lampyris noctiluca. ) D'un gris cendré ; le corps roussâtre. Tout le monde connoît la femelle, qu’on rencontre par-tout au mois de juin. Le mâle est plus petit, et n’a qu’une lumière très-foible. 2, Le ver luisant d’Iralie. ( Lamp. italica. } Noiïrâtre, à corselet roux; l'abdomen a le bout tout blanc. Le mäle et la femelle sont ailés, et contribuent, par leur éclat, leur abondance , et la diversité de leur vol, à embellir les soirées d’été de l’heureux climat qu’ils habitent. Il y en a aussi dans quelques-uns de nos départemens méridionaux. On a séparé, avec raison, du genre des lampyres, LEs LyrQUESs. ( LrcUs. Fabr.) Dont les antennes sont entièrement comprimées et applaties, et dont la tête, cachée sous le corselet comme dans les lampyres, se prolonge en une espèce de bec terminé par la bouche, qui ne diffère de celui des charansons que parce qu'il ne porte point les antennes, qui sont insérées entre les yeux. Le corselet et les élytres débordent beaucoup le corps. Ces derniers sont souvent bien plus larges en arrière qu'à leur base. 1, Le lyque sanguin. ( Lycus sanguinea. ) Rouge ; le milieu du corselet noir. Commun dans le midi de la France. BTS ANIiE RS 539 XVII. Les cANTHARIDES. ( Cantharis. ) Ont la tête libre au devant d’un corselet quarté , à bord saillant, et les antennes en forme de soie grêle. On les a distinguées en + a ) CANTHARIDES proprement dites. ( CANTH ARIS. Fabr.) À corps plus plat et plus alongé; à palpes en forme de hache : elles vivent d’autres insectes, soit dans leur état par- fait, soit dans leur état de larve, et font quelquefois sortir des quatre angles de leur corselet de petites vésicules transparentes. 1. La cantharide brune. ( C. fusca. ) Noirâtre ; le contour du corselet roussâtre. 2. La cantharide livide. ( C. livida.) Roussâtre ; élytres jaunâtres. On les trouve en quantité sur les fleurs. b.) Maracies. ( Maracuius. Fabr.) A corps un peu plus court , à élytres plus convexes ; à palpes finissant en pointes. Ils se tiennent sur les fleurs, et vivent d'insectes. Lorsqu'on les touche, il sort, de chaque côié du corselet et de l'abdomen, des vésicules rouges, divisées en trois lobes , qui rentrent le moment d’après. On en ignore l'usage. 3. Le malachie bronzé. ( C. ænea. ) D'un verd bronzé ; le bord des élytres rouge. 4. Le malachie à deux taches. ( C. bipustulata.) D'un verd bronzé; l'extrémité des élytres rouge. On a encoré séparé de ce genre, c.) LES LIME-BOIS. ( LYMEXYLON.) Qui ont le corps cylindrique, alongé , étroit, et des antennes 549 DÉS AN SE GT ES courtes et en forme de chapelet. Leurs larves vivent dans le bois. 5. Le lime-bois du ch£ne. ( C.-navalis.) Noirâtre ; le bord des élytres jaurâtre. Sa larve attaque le bois de chêne, et contribue, avec les tarets et beaucoup d’au- tres animaux, à gater les vaisseaux et les digues. On a établi nouvellement quelques g genres voisins des précédens. ‘Fels sont : LES TILLES. ( Tullus.) — lindrique , les antennes en scie , les palpes maxillaires filiformes, et les labia aux très- grands, en forme de hache. On les trouve sur les fa Qui ont le corps alongé, le corselet étroit, cy- LES DRILES. ( Drilus.) Qui ont le corps oblong, bordé, les palpes en massue , et les antennes en peigné dans toute leur longueur. On en trouve une espèce sur le chêne, etc. F EH. CoréoPTERES à quatre palpes, dont les an- tennes sont en forme de fil ou de chapelet, quel- quefois renflées vers le bout ou dans le milieu, et qui ont cinq articles aux quatre doigts de devant, et quatre à ceux de derrière, et des élytres flexibles. T£ a 5 : ; à 4 , Linnæus n'en faisoit qu'un seul genre, les méloés. Fabricius l'a subdivisé , et il faut en rapprocher É autres que Linnæus avoit confondus : avec es cantharis Ou ses chrysomèles. BTrDE S zNIE m6. S4I XVIII. Les mEL:OÉS. ( Meloe.) Cnt pour caractères, selon Linnæus , des antennes en. chapelet, dont le dernier artic le est oblong, une tête tombant au nee dé corselet A. non bordé, et des élytres mous et flexibles; on peut ajouter que les ongles qui terminent leurs doigts sont doubles. Ils vivent de racines dans leur état de larve; et se nourrissent de feuilles dans ur état parfait. On iles divise en a.) MELOÉËS proprement dits. ( MELOE. Fabr.) À élyÿtres plus courts que l’abdomen, sans ailes. Les mâles ont leurs antennes renfiées dans le milieu, et irrégulièrement courbées. On voit ces insectes au printemps ramper dans l’herbe. Ts répandent, lorsqu'on les touche, par toutes leurs articulations, une huile jaune et fétide. On les regardoit autrefois comme un spécifique contre la rage. 1. Le proscarabée. ( Meloe proscarabœæus.) D'un noir bleuitre . uniforme. 2. Le meloé de mai. ( Meloe maialis.) D'un noir bleuâtre ; le bord des segmens de l'abdomen, cuivré. b.) LyTTESs. ( LyTTA. Fabr.) ( Lescantharides propre- ment dites. +. À élytres couvrant entièrement les ailes et l'abdomen; à antennes filiformes, minces et égales 3. La cantharide des boutiques. ( Meloe vesicatorius. ) - D'un beau verd doré ; commune sur les frênes. C’est €et in« secte si célébre par son eficacité comme vésicatoire, $42 DES LUN SECTE 6 c.) MYLABRES. ( MYLABRIS. Fabr. ) A forme des subdivisions précédentes ; à antennes en cha« pelct, grossissant par degrés vers le bout. Leurs couleurs sont ordinairement variées de noir et de jaune. On n’en trouve guère que dans les pays chauds. 4. Le mylabre de la cicorée. ( M: cichorii.) Noir; tête et corselets velus; trois bandes jaunes sur les élytres. Très-commun dans tout l'Orient. Il paroît que c’est de cette espèce que les anciens se servoient comme vésicatoire. On lemploie encore à cet usage dans la Chine. Les subdivisions précédentes ont les mâchoires fendues : les suivantes les ont entières. d.) CÉROCOMES. ( CEROCOMA. Fabr.) Semblables aux lyttes pour la forme ; les antennes sont ren: fées par le bout, et très-irrégulièrement courbées dans les mâles. 5. Le cérocome de Schæffer. ( Meloe Schæfferi. ) Verd doré; antennes et pieds fauves. e.) LES NOTOXES. ( Noroxus. Fabr. ) À antennes filiformes, grossissant légèrement vers le bout; à palpes en forme de hache. Ce sont généralement de fort petits insectes. Nous n'en citerons que 6. La cuculle. ( Meloe monoceros.) Qui se fait remarquer par une corne du'corselet , qui avance au-dessus de la tête. C’est un petit insecte rougeâtre , avec deux marques noires sur chaque élytre. On peut encore remarquer parmi les insectes voisins du genre méloé : BETA S VUE RS. 43 LES CARDINALES. ( Pyrochroa. ) Qui ont une tête inclinée, un corselet plat , ar- rondi , l'abdomen et les élytres grands et plats, et les antennes en scie ou en peigne. 7 1. La cardinale rouge. ( P. coccinea. ) D'un beau rouge et d’un luisant satiné. Linné la rangeoit parmi les lampyres. Les LAGRIES. ( Lagria. Fabr.) À corps velu, oblong ; à tête courte; à corselet court, cylindrique, plus étroit que les élytres ; à antennes en chapelet, plus grosses vers le bout. Les palpes maxillaires sont en hache; les labiaux en massue. Ces insectes sont communs sur les fleurs. Linnæus les avoit confondus avec ses chrysomèles. 1. La lagrie velue. ( Lagria hirta.) Noirâtre ; élytres jaunâtres, lisses. Elle est très-commune eur les fleurs. LES cISTÈLESs. ( Cistela. Fabr.) À corps oblong ; à tête ovale ; à corselet presque aussi large en arrière que les élytres; à antennes grêles , longues, en forme de fil ou de soie. Les palpes sont en massue. Ces insectes vivent sur les fleurs. Linnæus les avoit aussi confondus avec ses chrysomèles. 1. La cistéle capricorne. ( C. ceramboïdes. ) Noire ; étuis jaune-bruns ; antennes en soie de 14 longueur du corps. Commune sur les fleurs s44 DIE S MINISE CITE 5 LES ÉDÉMEÈRES. ( Œdemera. Oliv.) ( Dryops et necydalis. Fabr.) A corps, mince, à tête triangulaire, à yeux sail- lans; à corselet étroit, cylindrique; à élytres finis- sant en pointe; à antennes grêles , longues , fili- formes. Les cuisses postérieures sont souvent très- renflées , et les ailes en partie découvertes. On les trouve sur les fleurs. 1. L’édémère bleue. ( Œd. cærulea. ) D'un beau bleu changeant en verd doré; les cuisses posté- rieures du male très-renflces. JL CoLÉOPTÈRES à quaire palpes, à antennes en forme de fil ou de chapelet, qui ont cinq articles aux quatre doigts de devant et quatre seulement à ceux de derrière, et des élytres durs. Linnæus n’avoit fait, de tous ceux de ces insectes qu'il connoïssoit, que déux genres, les ‘ténébrions et les mordelles, et il en avoit rejeté quelques-uns parmi les chrysomèles , etc. XIX. Les TÉNÉBRIONS. ( Fenebrio.) Ont pour caractère, selon Linnzæus, des antennes en forme de chapelet, dont le dernier. .article.est arrondi; une tête libre, et des étuis durs. Ces in- sectes ont généralement des couleurs brunes ou noires. Ils vivent tous dans les lieux humides, et obscurs, ET DE, SANTE RES. $45 obscurs, les caves, les trous souterrains, etc. Plu- sieurs manquent d'ailes, Leurs larves se nourrissent de farine , de pain gâté etd'autres comestibles. Il y en a quelques-unes qui vivent dans le bois. On les divise en a.) TÉNÉBRIONS proprement dits. ( TENEBRIO. Fabr.) À corps alongé, de largeur uniforme, légèrement convexe ; % Lé * = x à corselet quarré; à antennes grossissant vers le bout; à palpes terminés en massue.. 1. Le ténébrion des moulins. ( T. molitor. ) D'un brun noir, tirant sur le roux ; les antennes de la lon- gueur du corselet. Sa larve se nourrit de farine, et est connue sous le nom de ver des moulins. C'est l'aliment le plus agréable aux rossignols qu'on tient en cage. b.) HÉLOPES. ( HELOPS. Fabr.) * A corps oblong, convexe; à antennes grêles, égales, ou même plus minces vers le bout; à palpes maxillaires en forme de hache. 2. L’hélope à pieds velus, ( H. lanipes.) Noir-brunâtre; élytres striés, aigus en arrière; doigts des pieds, laineux. c.) LES BLAPS. ( BLAPs. Fabr.) A corps ovale, convexe , sans ailes; à élytres soudés, ter- minés en pointe ; à corselet plat, quarré ; à antennes en chapelet vers l’éxtiémité; à palpes maxillaires en forme de hache. 3. Le porte-malheur. ( Blaps mortisaga.) Noir, lisse; les étuis à pointe aiguë «et saillante, légère. M m 546 DES LINE E € TES ment chagrinés. Le peuple de quelques pays croît que sa pré- sence dans les maisons est de mauvais augure. 2 { d.) Les sCAURES. ( SCAURUS. Fabr.) A corps oblong , convexe, sans ailes; à élytres soudés, obtus ; à corselet arrondi, convexe ; à antennes en chapelet vers l’ex- trémité; à palpes filiformes. Ils sont des départemens méridio- naux et des pays chauds. e.) L&sS sÉPIDIES. ( SEPIDIUM. Fabr.) À corps oblong, sans ailes; à élytres soudés, embrassant le thorax ; à corselet anguleux. Leurs antennes sont en chapelet; leurs quatre palpes filiformes. Ils sont tous des pays chauds. f. ) Les ÉRODIES. ( ERODIUS. ) À corps ovale, court, convexe ; à tête large; à élytres soudés, sans ailes. Leurs antennes en chapelet sont terminées par une très-petite masse ronde ; leurs palpes sont filiformes. Ils sont tous des pays chauds. g.) LES PIMÉLIES. ( PIMELIA.) @* À corps ovale; à élytres soudés , embrassant l’abdomen ; &- corselet convexe , à antennes en chapelet vers l'extrémité, palpes filiformes. Il y en a quelques-uns en France. 4. La pimélie rude. (T. muricatus. L.) Noire ;iquatre lignes relevées , lisses, sur chaque élytre ; leurs intervalles pointillés. Cette espèce se trouve aux environs de Paris. h.) LES EURYCHORES. ( EURYCHORA. Latr.) À corps court, sans ailes; à élytres soudés, embrassant l'abdomen; à corselet très-large ; à rebords saillans relevés qui le rendent concave en dessus. On en trouve en Italie, en Afrique, etc. RE PDA PS FAN EPS, 547 i.) LES OPATRES. ( OPATRUM. Fabr.) À corps ovale ; à corselet plat, dont les bords latéraux sont saillans ; à antennes en chapelet, grossissant vers le bout ; à palpes maxillaires en massue. On en trouve assez souvent dans les terrains sablonneux. 5. L’opatre du sable. ( Ten. sabulosus.) Noirâtre , oblong ; trois lignes rudes sur chaque élytrex 6. L’oparre gris. ( Ten. griseus. ) D'un gris brun terne ; trois lignes relevées sur chaque élytres On a fait des genres nouveaux de quelques in- sectes voisins des ténébrions , tels que, LES SERROPAEPES. ( Serropalpus. ) À corps alongé , un peu applati ; les palpes maxil- laires en forme de hache, dentelés à leur bord interne , et plus longs que la tête. Les pr4PÈRES. ( Diaperis.) A corps ovale, court, convexe ; à antennes per- foliées dans toute leur longueur; les palpes sont filiformes. Ces insectes se trouvent dans les cham- pignons. 1. La diapère du bolet. ( D. bolexi. ) Noire, lisse ; trois bandes jaunes sur les élytres. Commune aux environs de Paris. Les HYPrOPHLIÉS. ( Hypophleus.) À corps oblong, étroit , peu convexe; à antennes M m 2 548 Dies, IÔN.SLE CE E,S en fuseau ou perfoliées dans toute leur longueur. Ce sont de très-petits insectes , qui vivent sous les écorces. | XX. Les mMoRDELLES. ( Mordella.) Sont de petits insectes qu'on distingue aisément à leur port tout particulier, qui vient de leur tête renfoncée sous le corselet, de leurs élytres rétrécis par derrière, et de leurs doigts très-alongés , sur-tout les postérieurs. Elles ont les antennes en chapelet, grossissant vers le bout, courtes. On les trouve sur les fleurs. Les femelles ont or- dinairement l'abdomen terminé par une pointe aiguë. 1. La mordelle rayée. ( M. fasciata. ) D'un aspect soyeux, grise, avec deux bandes transyerses plus brunes. K. COLÉOPTÈRES à quatre palpes, dont les an- tennes sont en. forme de fil ou de chapelet, &e ren- flant quelquefois au bout , et qui ont quatre. articles à tous les doigts. Tous ces insectes vivent sur les feuilles des plantes, et s’en nourrissent, à l’état de larves comme à celui d'insectes parfaits. Ces derniers ont ordinairement des couleurs vives, et brillent souvent d’un éclat métallique; ce qui les rend le plus bel ornement des collections. Linnæus n'en faisoit que trois genres, ET DIS VAE R S. $49 les hispes , les chrysomèles et les ‘cassides ; mais Geoffroy et Fabricius ont subdivisé.les chrysomèles d'après des indices donnés par Linnæus lui-même. XXI. Les cassipes. (Cassida.) ui 1 b Ont les étuis beaucoup plus larges que le corpsÿ et la tête entièrement cachée sous Le corselet, em sorte qu'elles représentent une espèce de bouclier ambulant. 1. La casside-verte. ( Cassida viridis. ) Ovale, d’un verd clair en dessus, noire en dessous ; sa larve est un ver à six pieds, à corps applati entouré d’épines, qui vie sur les feuilles de menthe, de chardons , et a toujours le dos recouvert de ses propres excrémens, 2. La casside nébuleuse. ( Cassida nebulosa.) Ovale, jaunâtre , pointillée de noiratre. 3. La casside galonnée. ( Cassida nobilis. ) Jaunâtre ; une ligne dorée sur chaque élytre, qui s’efface par le AA XXIL Les cHRysOmÈLES. ( Chrysomela. ) . N'ont de caractères communs que des antennes en fil ou en chapelet qui les distinguent des hispes, et un corps non An Éau par les élytres ni par le thorax, ce qui les distingue des cassides. On les divise en | 2.) CHRYSOMÈLES proprement dites. ( CHRYSOMELA. F.) À corps ovale, convexe ; à antennes en chapelet insérées au devant des reux, augmentant de grosseur vers le bout, , Mm 3 55° DES LNAMATES 1. La chrysomèle noire. ( Chr. .rencbrioides. ) Une des plus grandes espèces de ce pays-ci, toute noire, sans ailes, les élytres soudés. Elle se tient sur difiérentes plantes. 2. La chrysoméle du peuplier. ( Chr. populi. ) Verd bronzé , les élytres rouges. 3. La chrys. sanglante. ( Chr. sanguinolenta. ) Noire , le bord externe des étuis rouge; sur le saule. 4. La chrys. riche. ( Chrysomela fastuosa. ) Verd déré à trois lignes bleues et trois lignes rouges sur chaque étui; le tout brillant d’un éclat métallique. Sur les arbres , les ronces, etc. b.) LES GALÉRUQUES. ( GALERUCA. Fabr.) Ont le corps plus plat que les chrysomèles, le corselet ridé, et les antennes insérées entre les yeux, égales dans toute leur longueur ; du reste, leur gene, de vie est le mène. ‘5. La gal, de l’ormes (Chr. culmariensis. ) Verditre ; une ligne noire vers Le bord de chaque élytre ; des points noirs sur le corselet. 6. La gal. de la tanaisie. ( Chr, tanaceti. ) Noire, pointillée ; le corselet ridé ; trois lignes saillantes sur chaque élytre. c. } LES. ALTISES. (ALTICA. Fabr.) Ne difiérent guère des galéruques que par la grosseur de leurs pieds de derrière, qui les met à mêine de faire des sauts consi- dérables, Les jardiniers les connoissent sous le nom de puces de terre, ct les abhorrent beaucoup à cause du dégât qu’elles font des jeunes plantes, RTE 5, IENTELRNS. ss! 7. L’altise des crucifères. ( Chr. olerasea.) D'un bleu briilant, changeant en verd bronzé; elle crible les jeunes choux, les jeunes navets, etc. d.) LES GRIBOURIS. ( CRYPTOCEPHAI.US.) Se distinguent aisément par leur corps entièrement cylindri- que , et de même largeur d'un bout à l’autre. Ils ont la tête renfoncée dans le corselet, les yeux échancrés, et les antennes filiformes. 8. Le gribouri soyeux. ( Chr. sericea.) D'un beau verd doré , soyeux. On le trouve fréquemment sur les fleurs des composées. Olivier et Larreille distinguent encore des gribouris les CLYTRES | CLYTRA), qui ont le corselet un peu plus plat, les yeux oblongs, et les antennes en forme de scie. 9. La clytre quadrille. ( Chr. 4 - punctata. ) Noïre, étuis rouges à quatre points noirs. Se trouve sur le prunellier. €.) LES CRIOCÈRES. ( CRIOCERIS. ) Ont le corps oblong, et le corselet sensiblement plus étroit que les élytres. 10. Le criocère de l’asperge. ( C. asparagi.) Bleu ; corselet et bord des élytres, rouges; trois taches blan- ches sur chaque élvtre, La larve de ce joli coléoptère dévaste les asperges. 11. Le criocère du lis. ( C. merdigera.) Noir; le corselet et les élytres d’un rouge de cire d'Es- pagne. On le trouve sur le lis. Sa larve est toujours à Pabri sous une voûte qu’elle se forme de ses propres excrémens. M m 4 # 552 DESSIN SE 6 T'ES F. ) LES 20PÈRES. { LUPERUS.) | ë LA Ont la même forme que les criocères ; mais leurs élytres sont mous, et les articles de leurs antennes plus où moins alongés. 12. Le lupère de l’orme. (€. ulmaria. ) © Le male est tout noir, et a lés antennes deux fois plus lon- gues que le corps; la femelle à le corselet jaune et les antennes plus courtes que le corps. On le trouve sur toutes sortes d’ar- bustes. F { - . étui, noires. d.) Carabes a corselet presque quarré. Ce sont les espèces les plus communes ; mais leur grandeur est presque toujours médiocre. 5. Le carabe cuivré. ( Carabus cipreus. ) D'un verd changeant en couleur de cuivre ; les antennes noires , à base rousse ; le dessous du corps et les pieds noirs. Trés-commun par-tout, On #0 "DIE S AVC AUS. 61 On pourroit distinguer de ce genre certaines espèces étran- gères, de grande taille , sans ailes, dont le corselet fait de chaque côté un angle saillant. Le lobe intermédiaire de leur ga nache est trois fois plus long que les latéraux. On pourroit en séparer égalementde petites espèces de notre pays, qui ont les mandibules élargies à leur base , et les mä- choires garnies d’une rangée d’épines. _ LES SCARITES ( Scarites.). Ne diffèrent des carabes que par leurs antennes en forme de chapelet, et leurs jambes de devant larges et dentelées ; leurs élytres sont aussi plus étroits à proportion du corselet, et en sont séparés par un étranglement plus notable. Ils se creusent des trous dans des terrains sablonneux. XXX. Les crciNpÈzrs. ( Cicindela.) Ont toutes les parties de la bouche encore plus alongées que les carabes , les palpes filiformes, ceux de la lèvre velus, et la lèvre cachée derrière la ganache. Leurs pieds sont longs et grèles , et elles courent avec une ui extrême. Leur thorax est court, applati aux côtés ; la tête plus large que lui, sur-tout à cause de ses yeux proéminens. Ces insectes brillent ordinairement de très-belles couleurs. La larve est aussi vorace que l’insecte par- fait ; elle se tient dans un trou cylindrique creusé en terre, “d'où elle sort pour aller à la chasse , et où elle rapporte sa proie, au moyen de ses longues mâchoires, Ne 562 D'PEUS MTONCS ER NC TES 1. La cicindèle des champs. ( C. campestris.) D'un beau verd de pré en dessus, avec cinq points blancs sur chaque élytre ; en dessous, de toutes sortes de couleurs , avec un brillant métallique. C’est Pespèce la plus commune. LES ÉLAPHRES. ( ELAPHRUS. Fabr.) Ne paroissent guère différer des cicindèles que par leur lèvre inférieure , qui est entière , tandis que les cicindèles Font trifide. On les trouve ordinairement au bord des eaux. Ils ont des couleurs bronzées. ». L’élaphre des rivages. ( Cicindela riparia. ) D'un noir bronzé ; les élytres chargés de creux arrondis. Commun près des étangs, etc. | On a fait des genres particuliers de quelques insectes étran gers qu'on rangcoit autrefois parmi les cicindeles. Le plus re- marquable est la M ANTICORE , qui est du Cap de Bonne-Espé- rance. Elle est beaucoup plus grande , sans aïles, à étuis em- brassant l’abdomen , hérissés de poils et de tubercules. Son corselet est très-court, et échancré par derrière. Cet insecte est tout noir. N. CoréoPTÈREs dont les élytres sont beaucoup plus courts que l'abdomen , et recouvrent néanmoins entièrement les ailes lorsqu'elles sont replées. Ils ont tous quatre palpes, les antennes en cha- pelet , et cinq articles à tous les doigts. Leur forme est alongée et étroite, et leur genre de vie consiste à se tenir sous les pierres, les herbes, dans les lieux humides ou ombragés, et à y vivre ETS DE S IVe Rs. 563 de petits insectes. On en trouve aussi dans les cha- sognes , les vieux champignens , etc. Lorsqu'ils apperçoivent quelque danger, ils font sortir de l'anus deux vésicules qui se recourbent sur l'abdomen. On en ignore l'usage. Les larves ressemblent beaucoup aux insectes par- faits, les élytres exceptés, et ont le même genre de vie. Linné n'en faisoit qu'un seul genre. XXXI LES STAFPHILINS. (Staphilinus. ) Qu'on divise aujourd'hui en a.) STAPHILINS proprement. dits ( STAPHILINUS. Fabr. ). A antennes en! chapelet ; à corps plat, souvent velu; à tête large , ronde ou quatrée. Leurs palpes sont filiformes ; leur lèvre inférieure divisée en trois lanières, dont la moyenne est large et échancrée. 1. Le staphilin tricolor. ( Sraphilinus hirtus.) Velu, noir; la tête, le corselet et l’anus, jaunes ; le bord postérieur des élytres cendré. 2. Le staphilin à mäâchoires. ( Staph. maxillosus. ) Velu , noir; les élytres ct l'abdomen variés de cendré par bandes transversales. 3. Le staphilin gris de souris. ( Staph. murinus.) Gris , pointillé de brun, les antennes rousses. 4. Lestaphilin à élytres rouges. ( Szaph. erythropterus.) Noir; antennes, pieds et élytres roux. N n 2 564 D'Æ:6NTUN SEC TES b.) LES PÉDÈRES. ( PÆDERUS. Fabr.) A antennes en chapelet ; à tête et corselet ovales; à corps étroit , lisse ; leurs palpes maxillaires sont en massue. 5. Le pédère des rivages. (Stuph. riparius.) Rouge ; la tête, les élytres, l’anus et les genoux, bleu foncé. c.) LES OXYPORES. ( OxXYPORUS. Fabr.) "A antennes perfoliées dans toute leur longueur ; à palpes Jabiaux très-grands et en forme de hache. Ils ont le corps plus ramassé , et les mâchoires plus saïllantes. 6. L’oxypore roux. ( Sraph. rufus. D'un orangé vif; la tête, le bord postérieur des élytres , et Textrémité de l'abdomen, noirs. I1 se trouve dans les champi- gnons gâtés. d.) LES STÈNES. ( STENUS. Latreille. ) À antennes renflées par le bout; à corps étroit, chagriné ; à tête plus large que longue , à caufe des yeux, qui sont globuleux ct très-saillans. 7. Le stène à deux taches. (Stenus biguttatus.) Petit, noir ; un point roux sur gheque élytre. CES ANDRE T OR ENNE Des insectes pourvus de mâchotres, dont les ailes se replient sous des élytres mous ow demi-membraneux , qui ne 5e jorgnent point par une suture exacte, où des ORTH OPTÈRES. Oliv.( VULONATA. Fabr.) TouTes les parues de leur corps sont re- vêtues de tégumens, dont la substance est moins dure que dans la plupart des coléo- ptères , dont ils diffèrent aussi beaucoup pour la métamorphose ; car leur larve ressemble entièrement à l'insecte parfait, à l'exception des ailes qui lui manquent, et leur nymphe ne se distingue que par des moignons ou des rudimens d’ailes qui lui viennent sur le cor- selet. Du reste , elle se meut et mange comme les larves et les insectes parfaits. Il ÿ a même des espèces qui n'ont jamais d'ailes, et qui par conséquent s’accouplent et produisent dans un état tout semblable à celui des larves. Le caractère le plus sûr de cet ordre est ‘pris de Nn 3 566 DES LIN S BÇGTE.S la bouche. Les insectes qui le composent ont tous une lèvre supérieure mobile, deux fortes mandibules, deux mâchoires articulées, avec genou aux côtés d'une lèvre inférieure plus ou moins divisée, sur la base de laquelle est le pharynx , et quatre palpes articulés, savoir, deux labiaux et deux maxillaires : mais il ya de plus au dos de la mâchoire ze parrie membraneuse mobile ; tantôt conique, tanrôr applatie , qui pourroit passer pour un palpe non articulé , et que M. Fabricius a nommé CASQUE (GALEA). Elle se trouve dans toutes les es- pêces de cet ordre, et manque dans tous les autres insectes. L I Les PERCE-OREIILES. ( Forficula.) Ont le corps alongé, la tête libre, six pieds à eu près égaux , dont les doigts sont à trois articles, abdomen terminé par une tenaille écailleuse , les élytres beaucoup plus courts que l'abdomen , les ailes se repliant entièrement sous eux, les antennes minces et longues , la lèvre inférieure fourchue ; la mâchoire a deux dents au bout; le galea est grêle et pointu , Les palpes filirormes. Ce sont des insectes qui aiment les fruits , et qui sont très-communs dans les lieux frais et humides. Leur nom français vient de ce P l Hour Si VERS 567 qu'on leur attribuoit mal à propos l'instinct de se fourrer dans les oreilles. 1. Le grand perce-oreille. ( Forficula auricularia.) Quatorze articles aux antennes ; les élytres blancs à leur ex- trémité. 2, Le petit perce-oreille. ( Forficula minor. ) Onze articles aux antennes. Il est beaucoup plus rare. IL Les BrATTES. ( Blatta.) Ont le corps applati; les élytres très-grands , ho- rizontaux , débordant Le corps ; Le corselet en forme de large bouclier, sous lequel la tête est toujours cachée ; leurs pieds sont épineux et à peu près égaux, à doigts de cinq articles ; leurs antennes longues et minces ; leur lèvre inférieure arrondie, divisée en deux lobes larges; leur mâchoire ciliée à la base et fourchue au bout ; leur galea très - gros vers le bout ; leurs palpes filiformes. Ce sont des insectes qui se tiennent dans l'obscurité , et dévorent les meubles , sur-tout les substances animales , comme le cuir, etc. 1. La blatte orientale. ( Blatra orientalis. ) D'un roux brun uniforme ; originaire d’Asie, d’où elle s'est successivement propagée jusque chez nous ; très-commune en Russie , où elle est un vrai fléau. 2. La blarte de Lapponie. ( Blatra Lapponica. ) Jaune ; à élytres tachetés de noir. Chez nous, elle se tient dans les forête et sur les fleurs : mais dans le nord elle s’est N n 4 568 D'E S'AN S ECTE.Ss introduite dans les maisons, et y dévore la farine et les autres provisions. UT. Zzs manrTes. ( Mantis.) Ont le corps applati, les élytres horizontaux , le corselet cylindrique et singulièrement alongé, la tête penchée en bas, les antennes en forme de soies , les quatre pieds de derrière courts et simples, ceux de devant comprimés, épineux, très-longs, et se ployant de manière que la jambe fait avec la cuisse une forte tenaille capable de saisir de petits animaux. Tous leurs doigts ont cinq articles; leur lèvre inférieure est divisée en quatre lanières égales, leur mâchoire ciliée sur son tranchant, et leurs quatre palves filiformes. Ce sont des,insectes qui vivent de proie, et qu'on ne trouve point dans le nord. 1. La mante religieuse. ( Mantis religiosa. } À corselet et étuis verds et sans taches. 2. Le prie-dieu. ( Mantis oratoria. ) A corselet lisse ; à étuis verds , une tache noire sur l'aile. Ces espèces se trouvent dans le midi de l’Europe. Le peuple suppose qu’elles ne tiennent leurs bras de devant relevés que pour prier Dieu ; et les Turcs ont même pour elles, à cause de cela, un respect religieux. 3. La feuille. ( Mantis gongylodes.) Insecte des Indes , remarquable par sa forme bizarre. L’abdo- men est bordé en arrière par une feuille membraneuse ; les cuisses ct Le corselet, qui est très-long, ont des feuilles semblables à PT. DE S (VERS. 569 leur extiémité ; le sommet de la tête s’aiguise en une pointe aussi terminée par une petite feuille. LES SPECTRES. ( SPECTRUM. Stoll.) Devront être sé- parés du genre des mantes, auquel on les à réunis jusqu'ici. Leur tête ovale, libre, a de très-petits yeux; leurs pieds de devant ressemblent aux autres et ne font point la tenaille ; leur lèvre inférieure est divisée en deux trés-longues lanières, et deux très-petites collées contre le bord interne de celles-là ; leur mächoire est dentelée au bout , et leurs quatre palpes sont composés d'articles comprimés comme des feuilles. Il y a des specsres a.) À antennes en forme de soie; à corselet cylindrique ; à pieds gréles. Leurs élytres sont très-courts, et le bord externe des ailes coriace. Leur corps entier est cylindrique et comme tout d’une venue. 4, Le soldat. ( Mantis gigas.) Long de huit à dix pouces, verdâtre ; à ailes tachetées de brun. Des Indes. k b.) 4 antennes filiformes ; à corseler étranglé dans son milieu ; à abdomen applati ; à pieds comprimés. Iis ont la forme applatie horizontalement des mantes ; leurs cuisses et leurs jambes ressemblent à des feuilles dentelées ; les bords du corselet sont tranchans et épineux. 5. La feuille sèche. ( Mancis siccifolia. ) Abdomen très-plat; grands étuis, antennes plus courtes que la tête ; point d’ailes. Des Indes. IV. Les sauTEREILES. ( Gryllus.) Linnæus à réuni sous ce nom tous les orthoptères que leurs pieds de derrière très-alongés et les cuisses 570 DES LIN SE É T4Es épaisses rendent capables de faire de grands sauts. Ils ont tous le corps cylindrique, les ailes se rabat- tant sur ses côtés, la tête serrée par sa base contre le corselet; mais ils diffèrent assez d’ailleurs pour être divisés en plusieurs genres , tels que, . a.) LES LOCUSTES. ( LOCUSTA4. Fabr.) Tettigonia. Lin. Qui ont de trés-longues antennes gréles en forme de soies, et l'abdomen terminé dans les femelles par une double pointe écailleuse, en forme d’épée ou de sabre, qui sert à déposer les œufs sous terre. Leur lèvre supérieure est ronde ; linférieure est divisée en deux grands lobes arrondis, entre lesquels sont deux petites pointes. La mâchoire a trois dents à son extrémité, et un ga/ea à peu près cylindrique. Les doigts sont tous de quatre articles. Ce sont des insectes voraces qui détruisent beaucoup de plantes ; et qui s’entre-dévorent eux-mêmes. 1. La grande sauterelle. ( Gryllus viridissimus. ) Grande , d’un beau verd uniforme. Elle se trouve dans les foins. Ses antennes sont bien plus longues que son corps. Son: sabre est droit. 2. La sauterelle rachetée. ( Gryllus verrucivorus. ) Grande ; à grosse tête; à ailes vertes, tachetées de brun; à antennes de la longueur du corps ; à sabre recourbé en haut. Les paysans lui font ronger leurs verrues , croyant que cela les empêche de repousser. LES ACHÈTES de M. Fabricius ne diffèrent de ses Zocusres que parce qu’elles ont à la queue deux longs stylets velus, dont les focustes n’avoient que des vestiges, et que leurs doigts n’ont que trois articles. Tels sont: ENT: © € 6 MM E(R4S. 71 3. Le taupe-grillon. ( Gryllus gryllo-talpa. ) Autrement courtillière. Velu, brun noirâtre, vivant sous terre comme la taupe, et y faisant un grand dépât de nos plantes potagères. Ses pattes de devant sont raccourcies et élargies de manière à former une espèce de pelle propre à pousser la terre en arrière. Son nid est une motte arrondie et bien maçonnée , au centre de Îa- quelle sont les œufs, en très-erand nombre. Il paroïît que les petits vivent quelque temps en société. 4. Le grillon domestique. ( Gryllus domesticus. ) 2 E A ARE . 0 D'un brun jaunâtre; à ailes pointues, plus longues que Îles élytres. Il se plaît dans les maisons, aux lieux où règne une chaleur habituelle , comme les fours, les foyers; et il impor- tune par son abondance et son bruit aigre et désagréable. 5. Le grillon des champs. ( Gryllus campestris.) D'un noirâtre uniforme ; à grosse tête arrondie; à thorax / A . 2 . x d . quarré ; à veines des étuis trés-saillantes. [1 habite à la cam- pagne dans des trous souterrains. b.) LES CRIQUETS. ( AcRIDIUM. Fab. ) Bulla. Lin. Ont des antennes filiformes, et le thorax prolongé par der- rière en une pointe qui égale ou même dépasse le bout de lab- domen. Leur lèvre supérieure est ronde ; Pinférieure est par- tagce en quatre lanières étroites, dont les moyennes sont du double plus courtes. La mâchoire a deux petites dents ; le galea est pointu , les quaire palpes filiformes; les doigts ont trois articles. ! 6. Le criquer à deux points. (Gryllus bipunctatus.) \ . . c FPA . Très-petit ; sans ailes ni élytres ; le corselet, aussi long que Pabdomen. s72 DESTIN SEeCTIES 7. Le criquer pointu. ( Gryllus subulatus.) Le corselet dépasse l'abdomen ; les ailes existent, et à leur base deux très-petits élytres. Ces insectes sont communs dans les lieux secs et pierreux. c.) LES SAUTERELLES propremen® dites. ( GRYLLUs.F.) Locusta. Lin. Ont des antennes filiformes ; la lèvre supérieure échancrée ù Pinférieure divisée en deux lobes arrondis ; la mâchoire à deux dents à sa pointe , le galea plus large au bout qu’à la base, les quatre palpes filiformes!, les doigts de trois articles. Le nombre des espèces est fort grand. ë. La sauterelle à ailes rouges. ( Gryllus stridulus.) Prune , nuagée de gris; les ailes rouge d’écarlate, avec une bande ‘noire. Commune dans les lieux secs, les collines pier- reuses, etc. 9. La sauterelle à ailes bleues. { Gryllus cærulescens. ) Brun et gris ; à ailes bleuâtres, noires au bout. Se trouve 7 également dans ce pays. , 10. La sauterelle ensanglantée. ( Gryllus grossus. ) Verdätre , jaunâitre en dessous ; trois lignes élevées sur le corselet ; le dedans des cuisses, rouge. Commune dans nos campagnes. 11, La sauterelle de passage. (Gryllus migrarorius. ) Verdâtre; à aïles tachetées de brun ; les mandibules très- grosses, bleues , noires au bout. C’est une des plus grosses espèces ; elle est originaire de Tartarie, et arrive quelque- fois en colonnes innombrables dans les pays orientaux de lEu- rope , la Pologne, la Hongrie, même jusqu’en Allemagne. Elle . à ra ; ravage tout sur son passage , et ne lajsse ni bled ni foin. H m'en ED 0 4 S VIE RS: 573 reste ensuite pendant nombre d’années qu'une petite quantité dans ces pays. LES ACRIDA de Lin. ( TRUXALIS. Fab. ) Ont la bouche et les pieds comme les sauterelles ; leur tête à la forme d’une pyramide oblique , très-aieue, dont la base est la bouche , et dont la pointe porte les yeux et les antennes , qui sont comprimées en lame d’épée , comme on le voit aussi dans quelques grylles, ce qui leur donne une figure très-singulière. On en trouve dans le midi de l’Europe. Les PFNEUMORA de Gmelin ont la bouche et la forme de tête et d'antennes des sauterelles ordinaires ; mais leur abdomen est extrêmement gonflé , et transparent comme une vessie, et leurs pieds de derrière sont à peine plus longs que les autres. On les trouve en Afrique. SEL, À D I TRE, Vi ET Des insectes sans mächoires , pourvus d’un bec recourbé sous la poitrine, dont les arles se replient sous des élytres mostié coriaces , mortie membraneux , Ou des HÉMIPTÈRES. Lin, (RYNGOTA. Fabr.) Nous voici arrivés aux insectes qui n'ont point de mâchoires, et qui ne peuvent par conséquent diviser aucun aliment.solide, mais S74 DES VIS PCTES se bornent à pomper des fluides animaux ou végétaux. Nous commencerons par ceux dont la bouche consiste en un tube composé de pièces articulées à la suite les unes des autres, et contenant trois soies fines, roides et aiguës. Ces soies entament les vaisseaux des animaux ou des plantes , desquels le tube doit extraire le fluide par la succion. Elles ne sont accom- pagnées d'aucun palpe. Les insectes qui ont cette sorte de bouche, que les entomologistes nomment bec (rostrum), sont tous à demi-métamorphose, et ne diffé- rent dans leurs trois états que par le degré de développement de leurs ailes. Dans l’état parfait, leurs élytres se croisent presque toujours lun sur lPautre; et ils sont généralement coriaces à leur base, et mem- Ron à leur extrémité : quelques genres cependant Îles ont entièrement d’une même consistance. I. Les PUNAISES. ( Cimex.) Ont pour caractère des antennes en forme de fil ou de soie, composées de quatre ou cing articles. Elles ont routes un corps applati, un bec naissant de l'extrémité de la tête , et se reployant sous le GNT HD ES MGR aus: 75 corps, et trois articles aux tarses. Files vivent en suçant les autres animaux. La plupart répandent au moment du danger une odeur insupportable. On les divise en: a.) ACANTHIES, à corps excessivement plat, et comme membraneux. 1. La punaise des lits, ( C. lectularius.) Sans ailes ni élytres. Tout le monde. connoît cet insecte in- commode et dégoûtant. On le chasse moyennant différentes plantes à odeur forte, comme l’hiéble, la menthe, etc. On le tue par la vapeur de charbons ou d’huile de térébenthine, lhuile de tabac : on en détruit les œufs par les onguens mercu- riels. Quelques auteurs prétendent qu’on a vu des punaises de lit ailées : mais d'ordinaire elles propagent dans un état sem- blable à celui de larves. b.) PUNAISES propremenr dires. ( CIMEX. Fabr. ) À antennes de cinq articles; à corps ovale où arrondi. H y en a dont l’écusson recouvre presque tout l'abdomen. 2. La punaise rayée. (C. lineatus. ) Rayce alternativement de noir et de rouge; se trouve quel- quefois aux environs de Paris. D’autres où les angles du corselet sont épineux. 3. La punaise'hémorrhoïdale. ( C. hemorrhoïdalis. ) Verte en dessus, jaune en dessous, derrière et pieds rouges. Dans le plus grand nombre le corps est arrondi, et l’écusson médiocre. 4. La punaise des choux. ( C. oleraceus. ) D'un bleu brillant ; une ligne sur l'écusson, et un point sur chaque éiytre , blancs ou rouges. 576 DES Ten 6 EGCEIT A 5. La punaise des crucifères. ( C. ornatus. ) Rouge, avec des taches et des lignes noires très- varices, Ces deux espèces sont extrêmement communes sur les plantes crucifères. v c.) CORÉES. ( COREUS. Fabr.) À antennes de quatre articles, dont le Méues est en masse ; leur corps est oblong, et l’abdomen déborde les élytres de cha- que côté. 6. La punaise bordée. (C. marginatus. ) » LA D'un brun rougeitre ; abdomen ovale ; les angles latéraux du thorax saïllans et un peu relevés; antennes rousses, à masse brune. Sur diverses plantes. d.) ZyYGÉESs. (LreÆus.Fabr.) À antennes de quatre articles, filiformes ; leur corps est eblong, souvent même alongé. 15 7. La croix de chevalier. ( C. eguestris. ) Rouge ; une croix noirâtre sur les élytres ; des points blance sur leur partie membraneuse. 8. La punaise demi-aille. (C. apterus.) Rouge, variée de noir; point d'ailes ni de parties mem- braneuses aux élytres. Très-commune dans les jardins. e.) GERRES. ( GERRIS. Fabr.) Ont le bec court, recourbé; le corps étroit ; les antennes en soie, de quatre articles; les quatre jambes de derrière beaucoup plus longues. Ils marchent sur l'eau, et y pourchassent les petits insectes. Nous en avons plusieurs petites espèces peu différentes. f.) HYDROMÈTRES. (HYDROMETRA. Latr.) Ont la tête très-alongée, étroite dans le milieu, les antennes attachées k UE Gad ar ñ Pre NE Re $57 attachées au bout, sétacéés , de quatre pièces, le bec recourbé dans une fente sous la tête; leur corps est mince comme ut fil, Ils marchent sur l'eau comme les précédens. 2 : Ve £ 9. L’hydromèétre des érangs, (€. stagnorum. ) Noiïrâtre, sans ailes ni élytres, g.) LES RÉDUVES. ( REDUPIUS.) Différent de tous les autres par leur bec court, simplement arqué , et non recourbé sous le corps, et par leurs antennès en soies insérées eur le front. Leur forme ést oblongue comme telle des lygées. to. Le réduve masqué. ( C. personatus.) Tout brun, velu. Il poursuit les autres punaises, et peut être employé à la destruction de celles des lits. IL. Les nèpzs. (Nepa.) Vulg. scorpions aqua= tiques: Ont pouf caractères communs des antennes tres- Courtes , cachées sous la tête, un bec court, arqué, ét des mn de devarit tu la jambe est termi- fée par un onglet, et forme avec la cuisse une espèce de pince ou de tenaille. Elles habitent toutes dans l'intérieur des eaux, et y vivent en suçant les insectes et les vers, qu'elles saisissen£ avec la tenaille de leurs pieds de devant, On les -divise en : a.) RANATRES, ( RANATRA. Fabr.) Dont le corps est très-long et trèsétroit , et les quatre pieds de derrière minces ét alongés ; leur abdomen se termine par deux Oo 57 DES EAN 9 E @ TUE soies, qui forment ensemble un tuyau dont l'animal se sert pour respirer l'air sans sortir de l’eau. Leurs antennes sont fourchuese Elles pondent des œufs ovales, pourvus de deux petites soies, semblables aux aigrettes de certaines semences. 1. La nèpe étroite. ( Nepa linearis. ) Cendrée ; à queue aussi longue que le corps. On Ia trouve dans toutes les mares au printemps. b.) NÈPES proprement dites. ( NEPA. Fabr.) Ne diffèrent des ranatres que par leur corps ovale et applati, plus large en arrière, par leurs pieds moins alongés. Leurs œufs ont sept petites aigrettes. 2. La nèpe cendrée. ( Nepa cinerea. Ovale, cendrée ; le dos rouge sous les ailes, la queue pres- que aussi longue que le corps, Elle habite dans les mêmes lieux que la précédente. c.) LES NAUCORES. ( NaucORIs. Fabr.) Ne ressemblent aux autres nèpes que par les serres de leurs pieds de devant. La forme de leur corps est la même ‘que dans les punaises, c’est-à-dire plate et courte. Leur tête est large, appliquée contre le corselet ; leurs antennes simples, filiformes’, leur bec court, dirigé en arrière ; leurs pieds de derrière sont applatis et ciliés, pour servir de nageoires. 3. La nèpe punaise. ( Nepa cimicoïdes. ) D'un brun verdâtre ; l’abdomen dentelé en scie, débordant les élytres. JIL. Les NoToNECTESs. ( Notonecta.) Vulg. pu- naises d’eau. Ont des antennes très-courtes, cachées entre la EXT DES V Es: 79 tète et le corselet, un bec court dirigé en ar- rière , le corps oblong, et les doigts de derrière élargis par des poils serrés qui les rendent très-propres a nager : aussi ces insectes se meuvent-ils en tout sens dans l’eau avec une grande vitesse. Ils vivent de proie. On les divise en a.) CORISES. ( SIGARA. Fabr. ) À bec large, très-court, applati ; à corps plat, sans écusson entre les élytres. 1. La corise striée. ( Notonecta striata.) Le dessus de son corps est pointillé de noir et de blanc ; le dessous est blanchäâtre. On en trouve des individus de plusieurs grandeurs différentes. b.) NOTONECTES proprement dites. ( NOTONECT 4, Fabr.) À bec mince, dirigé en arrière ; à corps oblong, convexe ; un écusson entre les élytres. 2. La notonecte rousse. ( N. glauca.) Roussètre ; l’écusson, et des taches au bord des élytres, noirs. Elle nage presque toujours sur le dos pour saisir plus facilement sa proie. Il y en a un grand nombre dans toutes les eaux dor- mantes. \ IV. Les cicares. ( Cicada. Lin.) Ont, pour caractères communs, des antennes courtes , et un bec alongé, droit , qui semble naître du cou, c'est-à-dire de l'endroit par lequel la tête tient au corselet. Leurs élytres sont d'une consistance égale, coriace dans les unes , trans- QO o 2 530 DOENSRAPN SEC MES parente dans les autres. On les divise en plusieurs genres, tous remarquables par leurs formes ou leurs habitudes. A a.) LES FULGORES. ( FULCORA.) Ont les antennes terminées par une masse globuleuse, situées sous les yeux ; deux yeux simples, placés entre les yeux et les antennes; et le front dilaté en une espèce de vessie, ovale cylindrique ou conique , selon les espèces. 1. Le porte-lanterne. ( Fulgora laternaria.) C’est un très-grand insecte qui habite à 1a Guiane. Il est agréa- blement varié de jaune et de roux, et a sur chaque aile une grande tache en forme d'œil : mais ce qui le singularise le plus, c’est la dilatation de son front, qui est presque aussi grande que son Corps. Quelques voyageurs ont assuré que cette excrois- sance répand une forte lumière; mais il paroft au moins que cela n’a pas lieu en tout temps. b.) LES CiGALES proprement dites. (TETTIGONLA. Fabr.) Cicada. Oliv. Ont les antennes terminées par une soie fine , situées en avant des yeux; trois yeux lisses sur le milieu du front, et des élytres transparens et veinés. Ce sont ces insectes si connus par l'es. pèce de musique que les mâles font entendre. Les organes qui la produisent sont situés à chaque côté de la base de Pabdomen, et consistent en deux vessies élastiques, garnies d’arêtes saillantes, ou plutôt de plis, qui s'élèvent et s’abaissent par le moyen d’un muscle propre à chaque vessie. Ce mouvement produit un son, ! mème lorsqu'on limite après la mort de Panimal. Ces instrumens « sont situés chacun dans une cavité fermée en dehors par une pièce écailleuse, et séparée du reste de labdomen par une membrane fine et élastique, | ENT Die S 'EV ERA. 581 Les cigales vivent sur les arbres, et en sucent a sève. La femeile dépose ses œufs dans les branches mortes, au moyen d’un triple aïguillon renfermé dans deux étuis demi - tubuleux. La larvée a les pieds de devant courts et larges pour creuser la terre, dans laquelle elle se tient , et où elle se nourrit en perçant les racines des arbres. Les anciens la connoïssoient sous le nom de tettigometra, et la regardoïent comme un mets délicat. Nous n'avons de ces insectes que dans nos départemens méridionaux ; ils sont très-communs en Italie. Ce sont leurs piquures qui fort découler de l'espèce de frêne appelée ornus, le suc mielleux et purgatif connu sous le nom de manne. . 1. La cigale de l’orne. ( Cicada orni.) C’est une des plus grandes ; elle est noire, variée de roux, et a des élytres et des ailes transparentes, à veines rousses vers leur base, et brunes vers le bord. 2. La cigale commune. ( Cicada plebeia. ) Un peu moindre que la précédente; six points bruns vers le bord postérieur des élytres, et une bande brune sur le milieu. C,) LES CICADELLES. ( CICADA et CERCOPIS. Fabr.) Ra- natra. Lin. Tercigonia. Gliv. Sont des insectes semblables en petit aux cigales, mais dont les élytres sont ordinairement opaques , et qui n’ont que deux petits yeux lisses sur le sommet de la tête. On en voit un grand _nombre dans notre pays, sur presque toutes les plantes. Elles font. de grands sauts. 3. La cicadelle écumeuse, ( C. spumaria. ) Grise , deux taches transparentes sur le bord externe de cha- que élytre. Sa larve se tient sur le saule, et rend par l'anus une liqueur écumeuse qui la recouvre toute entière. Cela lui est COMBUnR Avec plusieurs autres espèces. Oo 3 582 DEN SP AN NS NRC DHENS 4. La cicadelle sanglante: (C. sanguinolenta. ) Noire ; trois taches rouges sur chaque élytre. d.) LES MEMBRACES. ( MEMBRACIS. Fabr.) Cnt la tête applatie horizontalement, et les antennes insérées sous son rebord; leur corselet a souvent des formes aesez ex- traordinaires. 5. Le perir diable. ( C. cornuta. ) Brun; le corselet a une corne pointue de chaque côté, et se termine en arrière en une longue queue. V. Les THrips. ( Thrips. Lin.) Sont de Hire insectes, à antennes filiformes, à corps alongé, étroit, à bec gros et très-court, à ailes et élytres ob one , qu'on voit sans cesse voltiger et sautiller dans les fleurs. Leurs doigsts sont terminés par une petite vessie qui en fait le second article ; mais on ne peut bien l'observer qu'au microscope. VI. Les PucERONS. ( Aphis.) Sont de petits insectes à corps ovale, portant en arrière deux tubercules ou deux soies, à an- tennes filiformes , à bec de cinq pièces, quelquefois plus long que le corps, qui vivent du suc des plantes sur lesquelles ils se tiennent en grandes troupes , le bec fiché dans la pulpe des feuilles ou des tiges, et presque toujours immobiles. Il y a dans Cid espèce des individus sans ailes, et d'autres qui en ont quatre, transparentes, disposées UP DE 6 M: V..RIIRAS: 533 en toit; leurs pieds sont égaux : ils ne sautent point. Il ne paroît de mâles que vers l'automne, temps où se fait l’'accouplement, qui est suivi d'une ponte d'œufs qui ne doivent éclore qu'au prin- temps suivant. Tous les individus qui en naissent sont femelles, et produisent, sans aucun accou- plement, des petits vivans, tous également femelles et vierges, qui reproduisent comme leurs mères. Il en est ainsi pendant neuf générations , sur lesquelles l'action fécondante se perpétue. Les pucerons nuisent beaucoup aux plantes sur lesquelles ils habitent; ils y font naître quelquefois diverses excroissances , et ils y répandent par les deux cornes de leur abdomen un suc miellé dont les fourmis sont très-avides. Ils ont, même parmi les insectes, une foule d’ennemis ; les larves des coccinelles, des hémérobes, et de certaines mouches à deux ailes, en font une destruction considérable. 1. Le puceron du tilleul, ( A. tilie.) Verdâtre ; pieds et antennes variés de noir et de blanc ; une ligne blanche sur chaque côté du corselet; quatre séries de points noirs sur l’abdomen. Il s'attache aux jeunes pousses de tilleul, et les fait se contourner en spirale. 2. Le puceron de l’orme. ( A. ulmi.) À corps oblong, roussâtre , couvert d'un feutre gris. 11 fait boursoufler les feuilles de lorme en vessies irrégulières très #pacieuses, dans lesquelles les pucerons se trouvent renfermés, Oo 4 s54 DES IN SE GC: TiEÉS 3. Le puceron du héere. ( À. fugi..) Revêtu d’une laine légère plusieurs foîs plus longue que lui. 4. Le puceron du chêne. ( A. quercüs. ) Noirâtre ; le bec du double plus long que le Su Il se tient dans ne fentes de l'écorce du chêne. . VIL Les PSyrzEs. ( Chermes.) Ont beaucoup de ressemblance avec les pucerons, et vivent, comme eux, du suc des plantes; mais elles sont susceptibles de sauter, et ont des antennes de beaucoup d'articles, et un bec conique très-court. Elles altèrent aussi par leurs piquures la forme des feuilles et des autres parties des plantes, et rendent par l'anus une matière sucrée assez consistante. 1. La psylle du buis. ( Ch. buxi. ) Verdâtre, à ailes d'un jaune brun. Elle habite dans les some mités du buis, dont elle fait enfler les feuilles. VIT. Les GALLINSECTES. ( Coccus.) La femelle à la forme d’un bouclier attaché fixement contre les tiges ou les feuilles des plantes, et. vit du suc qu ‘elle en tire par un bec long qu'elle y insère. Elle à six pieds courts, et deux antennes courtes et cylindriques. Le mâle a dans son état de larve une figure à peu pres semblable à celle de sa femelle; mais il se métamorphose en un très-petit insecte à deux ailes longues, à longues antenres fliformes , à six yeux lisses , Sans auçuA + EYE* DE 4 Pr 558$ bec apparent. Il se promène sur la femelle, qui est beaucoup plus grande “ee lui, er qui és emeure 1im- mobile. Éorsqu’elle a été Robe , elle s'enfle considérablement ; les œufs qu'elle sond restent sous son corps, qui se dessèche ensuite, et sert d'abri aux œufs, et pendant quelque temps aux petits qui en éclosent. Ceux-ci sortent par une échancrure de la partie postérieure du cadavre de leur mère , Et. courent quelque temps sur l'arbre, avant de se fixer. 1. Le gallinsecte des serres. ( Coccus Hésperñdum. ) Très-commun sur Îles orangers et les autres arbustes de serre, auxquels il fait beaucoup de tort. Lorsque la femelle cest des- séchée , elle devient noire, luisante et anguleuse, 2. Le kermés. ( Coccus ilicis.) Nulg. graine d’écarlate. Ï vient sur une espèce de chêne verd de Provence et d'T- talie. La femelle prend la figure ct la grosseur d’un pois; clle est d’un violet noir. C’est un article de commerce considérable , à cause de son usage pour la teinture en cramoisi. On l’em- ployoit autrefois à Fécarlate. 3. La cochenille. ( Coccus cac.) 7« : . Vient en Amérique sur une espèce de cactus , appelée n0pa?, ‘La femelle est ovale , et conserve des traces des segmens de son corps ; elle est célèbre par la teinture d’écarlate que donne le. mélange de sa décoction avec la solution d’étain par l'acide nitro-muriatique : seule elle teint en cramoïsi. Cette production i est l’une dés principales richesses du Mexique. 4. La cochenille de Pologne. { Coccus polonicus. } "Elie s'attache aux racines du soferantus annuus, plante qui 8. mirusu ln 4 CrrEvs croît dans les terrains sablonneux, et elle faisoit, avant l'in. troduction de Ia cochenille, un article de commerce important pour la Pologne. Les Cosaques l’emploient encore à la teinture. CODE AP FER ONLINE Des insectes sans mächoires, pourvus d’une trompe qui se roule en spirale ; à quatre ailes, revêtues d’écailles semblables à une poussière fine , ou des LÉPIDOPTÈRES. Lin. (GLOSSATA. Fabr.) CES insectes, connus sous le nom de pa- pillons , font l’ornement des campagnes par la beauté de leurs couleurs et la variété de leurs mouvemens. Leurs larves, nommées chenilles, ont un corps plus ou moins alongé, divisé en anneaux, pourvu de six pattes écailleuses , attachées aux anneaux antérieurs, et d’un nombre de pattes membraneuses, qui varient depuis deux jusqu’à dix. Ces dernières sont attachées aux derniers anneaux. La tête des chenilles est écailleuse ; elle porte six petits veux lisses de chaque côté, Dre DS 29 NPC EN RU S. 557 et deux très-courtes antennes. Leur bouche est composée de fortes mandibules , de mächoires qui portent des palpes, et d’une partie ana- logue à une lèvre inférieure. En un mot, elle ressemble à celle des insectes qui ont les or- ganes de la manducation les plus compliqués. Ce sont des animaux très-voraces, et bien connus par les dommages que plusieurs de leurs espèces nous causent en détruisant les plantes que nous cultivons. Leur canal alimentaire est fort gros et tout droit, allant d’une extré- mité du corps à l’autre sans inflexion. À chacun de ses côtés est un long vaisseau qui contient une liqueur filante , qui se dessèche à Pair, et qui forme a soie. Les chenilles lémploient pour se suspendre ou pour s’envelopper lors- qu’elles veulent se métamorphoser. Leur nymphe porte le nom de cArysalide : elle est immobile ; on n’y apperçoit que de égers indices des parties qui doivent compo- ser linsecte parfait. Celui-ci a le genre de vie le plus opposé qu'il soit possible à celui de sa larve; il voltige toujours, et ne se nourrit que du miel des fleurs. Les femelles sont trés-fécondes. 588 DES MIN SUR C T'ES Les papillons ont six pattes, quatre ailes, tantôt droites ; tantôt susceptibles de'se ployer dans le resos, couvertes, ainsi que tout le corps, de petites écailles qui ressemblent à une poudre colorée, ‘et qui s’enlèvent aisé ment. is ont deux grands yeux composé et'trois simples; deux longues antennes ; qui ! sont tantôt renflées au ti ou au mtlieu, rahtôt en peigne ou en soie, etc. Leur bouche consiste en une trompe doublement tubuleuse, me cs elle est lg se roule en spi- rale ‘dans l'état de ‘repos; ‘et est reserdies entre‘deux paipes comprimés, articulés et velus. Linnœus n’a fait que trois genres de lépide- pières , Savoir , les papillons de jour, les sphinx ou papillons de soir, et les phalènes ou papillons de nuit. On les a depuis beaucoup subdivisés. I. Les PpApILzEONS. ( Papilio.) Se caractérisent par leurs antennes terminées par un renfement obtus, et leurs ailes qui se relèvent dans le repos l’une contre l'autre en un plan vertical. Leurs chenilles ont toutes seize jambes ; elles se suspeñdent ou se lient contre des corps soliées, lorsqu'elles veulent se métamorphoser, mais ne se filent point de coques. Ce genre contient plusieurs tribus. EHMPT DH 9 ./VNIE RE, 589 a.) LES NY MPHES (NYMPHALES, Lin.) : à ailes den- telées ; à pieds de devant courts, cachés, er sans doigts. Îls viennent de chenilles rases, hérissées de longues épines , souvent branchues ; elles se suspendent par la queue lorsqu'elles veulent se métzmorphoser, : Leurs chrysalides présentent une espèce de masque ou une image grossière d’un visage humain. 1. Le deuil. ( P. antiopa.) “Les ailes d’un pourpre obscur ; un bord jaune pâle ; et un autre plus en dedans, noir, tacheté de bleu. Sa chenille est noire, avec une rangée de taches quarrées rouges sur le dos. Elle vit en grandes troupes sur les saules. 2. Le paon de jour. ( P. 10.) - Les aiïles mordorées, bordées de brun; sur chacune , une grande tache ronde en forme d'œil, jaune, noire. et. rousse dans les antérieures ; grise, noire et bleue dans Îes pôstérieures ; chenille noire, pointillée de blanc, vivant en société sur l’ortie, 3. La belle dame. ( P. cardui.) Les ailes rouges, variées de noir ; le bout des antennes noir, tacheté de blanc ; le dessous des postérieures marbré de gris et . de brun, avec cinq yeux bleuâtres sur le bord; chenille grise et jaune, vivant solitaire sur Ics cherdons. (2 TT 4. Le vulcain. ( P. atalanta.) Les ailes noires ; une bande oblique sur les antérieures, et le bord des postérieures , rouges ; le dessous est tres-joliment marbré de diverses couleurs ; chenille grosse et courte, variant en couleur, vivant solitaire et cachée entre les feuilles de la petite ortie. _ Quelques uns de ces papillons ont des taches argentées sous les ailes, et sont connus sous le nom de zacr 4 CAN us 590 DES ANSE CG TES D’autres ont les taches disposées comme les mailles d’un filet, et sont connus sous le nom d’échiquiers. b.) LES DANAIDES (DANAI) : à ailes rondes sans den- selures; à pieds de devant semblables aux autres. Is viennent de chenilles cylindriques et sans épines, qui, ainsi que celles de toutes les tribus suivantes, s’attachent par une ceinture ou par deux liens de soie contre quelque corps solide , lorsqu'elles veulent se métamorphoser. 5. Le papillon du chou. ( Ps brassicæ. ) Aïles blanchâtres ; le bout et deux points sur les antérieures, noîrs ; chenille solitaire grise, avec trois lignes jaunes, vivant sur le chou. 6. Le papillon de la rave. ( P. rapæ.) Semblable au précédent, mais de moitié moindre ; il vient d’une chenille verte, avec trois lignes jaunes ou cuivrées, qu’on trouve sur le chou, la rave, la capucine, etc. c.) LES PARNASSIENS ( PARNASSIL) : à ailes rondes dépouillées d’écailles. 7. L'apollon. ( P. apollo.) Ses ailes sont blanches, avec quelques taches noires; les postérieures ont en dessus quatre yeux rouges, et en dessous six, avec d’autres taches rouges à leur base. Sa chenille est noire , tachetée de rouge sur les côtés ; elle a deux tentacules charnus sur le cou, et se nourrit des plantes grasses de nos montagnes. d.) LES HÉLICORIENS ( HELICONI) : à ailes longues et étroites, sur-tout les antérieures, Ils sont tous étrangers, Eat iD Es D'VPESRUS sort e. LES GUERRIERS ( EQUITES) : à ailes de devant relle- ment proportionnées ; que leur bord externe est plus long que de postérieur. Ce sont les plus grands et les plus beaux de tous les papillons. Nous n’en avons qu'un petit nombre d'espèces ici; mais les pays chauds en fournissent une quantité prodigieuse, dont les couleurs sont admirables par leur vivacité, leurs reflets et leur disposition. Les chenilles des guerriers sont lisses, et ont quelquefois sur le cou des tentacules charnus, qu’elles peuvent émettre ou retirer. Les papillons ont tantôt les ailes postérieures arrondies, tantôt prolongées en une ou plusieurs queues. 8. Le porte-feuille du fenouil. ( P. machaon. ) : Jaune , à nervures des aïles noires; leur bord externe noir avec une rangée de taches bleues; une tache en forme d'œil rouge et bleu, à l’angle des postérieures. Sa chenille est verte, avec des anneaux noirs ; lorsqu'on la touche, elle fait sortir de son cou deux tentacules charnus. Elle vit sur les plantes om- bellifères. f.) LES PLÉBÉIENS. ( PLEBEII.) On nomme ainsi les plus petits papillons de jour, qui pro- viennent de chenilles courtes et larges, comme des boucliers, Il y en à aussi à ailes en queue, et d’autres à ailes rondes. 9. L’argus. ( Papilio argus. Lin.) Petit papillon à ailes dentelées, d’un beau bleu en dessus, gris de perle avec des points noirs en dessous, qu’on voit vol- tiger par-tout en été. Sa chenille est verte, avec une raie brune sur le dos, et la tête et les pieds noirs. Elle se trouve sur le genêt et le noirprun. On a séparé nouvellement du genre des papillons : 592 DIFERS N'IÊN S'É C'T'E 4%: LES HESPÉRIES. ( HESPERIA. Fabr.) Dans lesquels le renflement des antennes est pointu, la tête grosse, et qui tiennent ordinairement les ailes horizontales, où du 1 a AT A 197à api re : ; : moins ne les relèvent qu’à demi, Leurs chenilles ont seize jambes, et se filent une coque. 10, Le P. de la mauve, ( P. malvæ, ) Petit; ailes d’un brun foncé , parsemées de taches blanches. IT Les sPHINx. ( Sphinx.) DIE: k | 4 Se caractérisent par des antennes renflées vers leur milieu, et finissant ensuite en pointe plus ou moins aiguë. On les divise à présent en trois genres. a.) LES SPHINX proprement dits (sPHINx, Fabr.) : à antennès prismatiques , en forme de massue. Is ont le corps gros et long ; leurs aïles se rapprochent dans le repos en un plan horizontal. Ils volent en planant et en bour- donnant sur les fleurs qu'ils sucent. Ils proviennent de chenilles rases à seize pattes, qui ont une corne sur le derrière. Elles relèvent souvent la partie antérieure de leur corps; ce qui leur donne quelque ressemblance avec les figures de sphinx des sculp- teurs : lorsqu'elles veulent se meétamorphoser , elles se filent sous terre une coque légère. 1, Le sph, du tithymale. ( S, euphorbicæ. ) Ses aïles supérieures sont grises, avec deux bandes vérd foncé ; les inférieures pourpres, à base noire. La’chenille est ) noire , pointillée de jaune, avec une bande de taches jaunes de chaque côté, et une bande rouge sur le dos. 2. Le sph. tête de mort. ( S. atropos. Ê P Ses ailes supérieures sont agréablement variées de brun foncé k 3 de BUT DiE,6,1V: ECRAS. s93 de noir, de gris, de roux et de jaunâtre ; les inférieures sont jaunes avec une ligne noire. Sur le corselet est une tache qui représente assez bien une tête de mort ; aussi ce papillon a-t-i causé quelquefois de grandes frayeurs dans les contrées où il se multiplioit plus qu’à l'ordinaire. Sa chenille vit sur le jasmin s le chanvre, la pomme de terre, etc. b.) LES SÉSIES. ( SES14. Fabr.) À antennes cylindriques ; à langue alongée , tronquée ; leur derrière est ordinairement garni de poils, qui imitent plus ou moins une queue d'oiseau. Îl y en a plusieurs espèces dont les aïles sont transparentes, et ne portent d'écailles que sur leur bord : leur port et leur vol sont les mêmes que ceux des précédens. 3. La sésie des rubiacées. ( Sph. srellatarum.) Vulg. papillon à queue de pigeon. Les ailes supérieures grises, les inférieures rousses ; les côtés de l’abdomen tachetés de noir et de blanc. c.) LES ZYGÈNES. ( ZYGÆNA.) À antennes longues, renflées subitement à quelque distance du bout ; à langue alongée et pointue : leurs ailes se rappro- chent ordinairement en toit, dans l’état de repos. 4. La zygêne de la filipendule. (Z. filipendulæ. ) D'un bleu noir; six taches rouges sur les ailes supérieures; les inférieures rouges bordées de bleu. Sa chenille est jaune, avec quatre lignes de points noirs ; elle attache le cocon dans lequel elle doit se metamorphoser contre quelque brin d’herbe. IIL. Les PHA1ENES. ( Phalæna.) On comprend sous ce nom les innombrables papillons de nuit, qui ont tous les antennes en P p 14 Dies «DNS EGTES _ forme de soie, c’est-à-dire, diminuant de la base à la pointe, et qui volent tous de préférence pendant la nuit, mais qui différent tellement les uns des autres sous tous les autres rapports, que M. Fabricius en'a fait beaucoup de genres, dont voici les principaux. a.) LES BOMBYX. ( BOMBYx. Fabr.) Ont la langue courte, charnue , et les antennes en fil, tantôt simplement dentelé, et tantôt (sur-tout dans les males) en peigne ou en plume. Leurs chenilles sont toutes à seize jambes. 1 y en a dont les aïles restent étendues dans un plan ko- rizontal. ( Arraci. Lin.) 1. Le paon de nuit. (Ph. pavonia.) Cest un de nos plus beaux papillons de nuit; ses ailes sont nuancées des plus belles teintes de gris et de brun, etily a sur chacune un grand œil noïr, à cercles blancs. 11 y en a deux variétés ; une plus grande et une moindre. Leurs chenilles sont rases , d'un beau verd, et ont sur chaque anneau un cercle de boutons, bleus dans la grande , jaunes dans la petite. Leur coque est en forme de bouteille à double goulot, dont lin- térieur est formé de fils élastiques et convergens, de manière qu'ils cèdent au papillon lorsqu'il veut sortir après sa méta- morphose , mais qu’ils ne laissent rien entrer. D’autres ont dans le repos leurs ailes en toit, et le bord inférieur de celles du dehors dépassant celui des aïles de dessus. ( Bombyces alis reversis.) 2, Le ver à soie. ( Ph. mori.) Cet insecte, si fameux par l'emploi que le luxe fait du pré- cieux fil dans lequel sa chenille s’enveloppe, est un assez petit ED IDE S VERS. 595$ papillon blanchâtre , qui a trois raies brunes, et une tache en forme de croissant sur ses aïîles supérieures. Tout le monde sait qu'il est originaire de la Chine, et qu'il fut apporté en Europe sous Justinien. Sa chenille est nue, blanchätre , et se nourrit de feuilles de mürier blanc. 3. La Livrée. ( Ph. neustrià.) C'est la chenille la plus commune et la plus nuisible à nos arbres fruitiers, sur lesquels elle vit en troupes nombreuses. Elle est légèrement velue:, bleuâtre, avec trois lignes rouges de chaque côté, et une blanche sur le dos. Le papillon qui en provient est gris jaunâtre , et a deux bandes fauves sur les ailes supérieures. Î1 dépose ses œufs en anneaux serrés autour des branches. 4. La processionnaire. { Ph. processionea. ) Sa chenille brune, à dos noirâtre, se tient en troupes de plusieurs centaines dans des nids de soie qu’elles attachent aux troncs des grands chênes, et d’où elles sortent tous les soirs en longues processions, une à une, deux à deux, trois à trois, et ainsi de suite, les derniers rangs devenant tou* jours plus nombreux. Elles se rendent ainsi sur les branches pour y paître. Leurs poïls, ainsi que ceux de quelques autres espèces, causent des ampoules sur la peau. Le papillon est gris brun, avec une raie plus foncée sur les ailes de la femelle, et trois sur celles du mâle. 5. La queue fourchue. ( Ph. vinula.) Le papillon est blanchâtre, avec des lignes étroites noires y formant des zigzags sur les aïles. Il vient d’üné chenille rase , verte, à dos brun, donf le corps se termine par deux longues soies, qui remplacent la dernière paire de jambes. Elle vit pur sur le saule, et lance, A on l'attaque , une liqueur très-âcres Pp 2 $96 DES) NS ET TES Une troisième famille de hombyx a les ailes en toit, les supérieures couvrant les inférieures, ( 4/æ deflexe. ) 6. La marte. ( Ph. caja.) Ses ailes supérieures sont blanches avec de grandes taches brunes ; les inférieures d’un beau rouge avec quelques taches noires. Sa chenille est hérissée de longs poils serrés, et vit de légumes , sur-tout de leitue. Il y a encore plusieurs espèces qui ressemblent à celle-ci par la distribution et l’éclat des cou- leurs : on les nomme phalénes nobles. 7. Le zigzag. ( Ph. dispar.) Le mâle est brun, et a ses ailes rayées en travers de noir et de jaunâtre ; la femelle est deux fois plus grande, blanche, avec trois lignes brunes sur les ailes. Elle met ses œufs en un tas, qu'elle recouvre soigneusement de poils qu’elle détache de son abdomen. Sa chenille est brune et très-velue ; elle fait beaucoup de tort aux arbres fruitiers. Enfin une quatrième famille de bombyx a ses aïles rappro” chées et croisées en un plan horizontal. | 8. L’étoilée. ( Ph. antiqua. ) Le mâle a les ailes supérieuresbrunes, avec une tache blanche gen forme de croissant à leur bord postérieur; la femelle n’a point d’ailes du tout. La chenille est remarquable par des pin- ceaux de longs poils qu’elle porte sur le corps. On la trouve sur l’aubépine , le prunier, etc. b.) LEs cossus. ( Cossus. Fabr.) Ne diffèrent des bombyx qu’en ce qu'ils n'ont pas même de vestige de trompe. 9. La rongeuse de bois. ( Ph. cossus. Lin. ) Cossus ligniperda. Fabr. La chenille est grande, nue et rougeâtre ; elle répand une ED. D) 2 6, JV) E RS. 597 odeur fétide, et vit dans l’intérieur du bois de saule, d’orme, de chêne , et d’autres arbres, qu’elle ronge après Pnce ramolli au moyen d’une liqueur âcre qu’elle rend par la bouche. Elle s’enveloppe pour sa métamorphose dans un cocon garni de poudre de bois. I1 en naît un grand papillon gris foncé, dont les ailes sont chargées d’une multitude de petites ondes noi- râtres. c.) LES HÉPIALES. ( HEPIALUS.) Ont un vestige de trompe, des antennes courtes, en cha- pelet, et des ailes en toit alongé. 10. La phalène du houblon. ( Ph. humuli.) Le mâle a les aïles d’un blanc pur ; la femelle les a jaunes, rayées de roux. La chenille ronge les racines du houblon , et cause beaucoup de tort dans les pays où cette plante est un objet de grande culture. On la chasse par le fumier de cochon. Ses œufs sont noirs, petits, et.extrémement nombreux. d.) LES NOCTUELLES. ( NocTu A4. Fabr.) Ont les antennes longues, en forme de soies, sans barbes ni dentelures, et la trompe longue et de substance cornée. C’est un sous-cenre très-nombreux, qu’on subdivise, comme celui des bombyx , d'après la position des ailes dans le repos, et des huppes de poils qui sont sur le corselet. Parmi les noctuelles à aïles croisées horizontalement , on peut remarquer, 11. La lichenée rouge. ( Ph. pacta.) Grande ; ailes supérieures grises, joliment ouvragées de brun; les SUR d'un beau rouge avec deux bandes noires ; Pab= domen rouge en dessous. Sa chenille est grise, presque rase, et vit sur le saule, le chêne, etc. Il y a plusieurs espèces Pp 3 s938 DES EUX SEC TIENS voisines de celle-ci par la vivacité des couleurs des ailes infés rieures ct leur disposition en bandes. Parmi celles qui ont les aïles en toit, on peut remarquer , 12. La noctuelle dorée. ( Ph. chrysitis.) Ses ailes de dessus sont de couleur de laiton poli, avec des taches grises. ; 13. La noctuelle gamma. ( Ph. gamma. ) Ses aïles de dessus sont grises, variées de brun, et il y a au milieu un y couleur d’or. 14. La noctuelle du bouillon blanc. (Ph. verbasci.) Ailes étroites, dentelées , jaunâtres, rayées de brun ; brunes vers le dos; une huppe saillante sur le corselet. La chenille est nue, verdâtre, pointillée de noir. Elle se construit un cocon très-solide en entre-mêlant des brins de feuilles dans la soie e.) LES PHALÈNES proprement dites. ( PH 4LÆN A, Fab.) Ont les antennes en fil, et la trompe longue et membraneuse, Ce sont pour la plupart, Des arpenteuses. ( Geometræ. Lin.) Dont les papillons ont les ailes rapprochées dans le repos en un plan horizontal, mais sans se croiser. Leurs chenilles man- quent de pattes membraneuses, intermédiaires , en sorte que, pour marcher, elles recourbent leur corps en haut, en rappro- chant l’extrémité postérieure de l’antérieure , qu’elles portent en- suite en avant , comme si elles vouloient mesurer: de là leur nom, Les papillons ont, outre les deux palpes ordinaires, deux autres très-petits. Les antennes des mâles sont souvent en forme de peigne. 15. L’arpenteuse du groseillier. ( Ph. grossulariata. ) C’est une des espèces les plus communes. Ses ailes sont grrondies , blanches, avec beaucoup de taches rondes et noiresà Pur: DES AV 'EtR\S. 599 dont deux rangées traversent l’aile et sont séparées par une ligne jaune. La chenille est blanche, et a le ventre jaune et le dos tacheté de noir. Elle n'a que deux paires de jambes membra- neuses aux deux derniers anneaux. 16. L’arpenteuse du lilas. ( Ph. syringaria. ) Les ailes sont dentelées et anguleuses , grises, variées de jaune et de rougeûtre , avec une ligne transverse brune. La che- nille est remarquable par deux petites cornes courbées par le bout, qu'elle porte sur le huitième anneau. 17. L’arpenteuse du potamogeton. ( Ph. potamogata. ) C’est un petit papillon à ailes grises , sur lesquelles des lignes brunes forment des anneaux et des treillis. Sa chenille se tient dans l’eau , dans une loge faite de deux morceaux de feuille collés ensemble avec de la soie. Ce sous-genre phalæna comprend aussi des espèces qui ont les ailes pointues en arrière , en sorte que leur extrémité posté- rieure fait une espèce de fourche lorsqu'elles sont rapprochées, Linnæus les nomme en particulier pyralis, Leurs chenilles ont quatorze ou seize jambes. 18. La phalène de l’ortie. ( Ph. urticata.) Corps jaune ; ailes blanches, avec deux bandes de points noirs vers le bord; des taches sans ordre vers la base. C'est un des papillons les plus communs. Sa chenille a seize jambes, et se loge dans les feuilles d’ortie , qu’elle entortille. 19. La phalène du chou, ( Ph. forficalis. ) Les aïles päles, rayées de roux , en toit, faisant bien la fourche en arrière. Chenille vivant sur le chou. f.) LES TORDEUSES. ( PyRALIs. Fabr.) Se reconnoissent d’abord à des ailes larges et courtes, qui Pp 4 600 DE is MATIN SEC T'EUS présr atent dans le repos une surface plane , arrondie pardevant et coupée quarrément par derrière. Leur trompe est membraneuse, leurs antennes presque en soie, et leurs palpes dilatés dans le milieu. Leurs chenilles ont seize jambes ; la plupart tordent les feuilles des plantes, et les lient avec de la soie pour se faire des logemens, dont elles rongent la surface intérieure. 20. La tordeuse du chêne. (Ph. viridana. ) { Les ailes supérieures entièrement vertes. Sa chenille est verte, rase , pointillée de noir, et roule avec adresse les feuilles de chêne , en les assujettissant par plusieurs liens de soie. 21. La tordeuse du saule. ( Ph. chlorana. ) Les ailes supérieures vertes, bordées de blanc. Sa chenille Ve ensemble en un seul paquet plusieurs des jeunes feuilles non encore développées de saule, et se loge au milieu. 22. La chenille des pommes. ( Ph. pomana.) Les ailes un peu plus alongées , plus convexes, noirâtres , ondées de noir ; une tache à leur bord postérieur, rouge doré. Elle pond sur les germes, et sa chenille ronge l’intérieur des fruits. g.) LES TBIGNES. ( TINEA. Lin.) Ce nom, qui appartenoit originairement aux chenilles qui demeurent toujours logées dans un étui qu’elles se fabriquent elles-mêmes, a été étendu par Linnœus à toutes les phalènes aux- quelles leurs ailes longues et étroites donnent dans l’état de repos une forme à peu près cylindrique. Ce sous-genre pour- roit être beaucoup subdivisé, d’après des caractères pris du nombre cet de la forme des palpes. Nous nous contenterons d'indiquer la première division de Fabricius. MT DE 8 VI EËR°S: Got Ses teignes proprement dites. ( TINEA. Fabr.) Ont quatre palpes , deux de chaque côté, dont les antérieurs sont plus longs. Ses alucites. ( ALUCITA.Fabr. ) N’en ont que deux, quelquefois fendus dans une partie de leur longueur. Maïs les espèces connues n'étant pas encore entièrement bien réparties dans ces deux genres , et M Fabricius se proposant de publier bientôt une nouvelle division, nous allons exposer in- distinctement les espèces les plus remarquables. On nomme reignes vraies celles dont les chenilles vivent dans des fourreaux mobiles qu’elles transportent avec elles. 23. La teigne des pelleteries, ( Ph. pellionella. ) D'un gris argenté ; un point noir sur le milieu de chaque aile. Sa chenille vit dans un tuyau feutré sur les pelleteries , dont elle coupe les poils à la racine , et qu’elle détruit rapi- dement. 24. La teigne des draps. ( Ph. fascitella. ) D'un gris argenté ; un point blanc de chaque côté du corselet. Sa chenille se tient sur les draps et autres étoffes de laine, dans un tuyau mobile, qu'elle se fabrique en tissant des brins de laine avec de sa soie. Elle lalonge par les bouts à mesure qu’elle croît , et le fend longitudinalement pour Pélargir. Cette chenille se nourrit aussi de laine, et ses excrémens gardent la couleur de celle qu’elle a mangée. On nomme fuusses teignes celles qui habitent un tube im- mobile. 25, La teigne des tapisseries. ( Ph. tapezella.) Le papillon à la moitié antérieure des ailes, noire ; feutre 602 DES EN SEC T'ES moitié et la tête , blanches. Ses ailes se relèvent en arrière, et y forment une sorte de crête. La chenille vit sur les étoffes de laine sous une voûte immobile, qu'elle alonge en avançant. 26. La teigne des grains. ( Ph. granella. ) Le papillon est gris argenté ; ses ailes se relèvent en arricre, et sont irréoulièrement tachetées de brun. La chenille lie en- semble plusieurs grains de bled avec de la soie dont elle se forme un tuyau, duquel elle sort de temps en temps pour ron- ger ces grains. Elle fait beaucoup de tort à nos greniers. 27. La teigne de La cire. ( Ph. cerella.) Ailes grises, yeux bruns , tête fauve. Ce papillon est un des plus dangereux ennemis des abeïlles : il va pondre dans les ruches, et sa chenille en perce les rayons pour dévorer la cire. Elle se tient dans une galerie de soie , qu’elle recouvre en dehors de petits brins de cire, et se trouve par-là à l'abri de l’aiguillon. On nomme mineuses celles dont les chenilles se tiennent dans l’épaisseur des feuilles , où elles se creusent un logement entre leurs deux surfaces. Il en naît de très-petits papillons, dont les ailes brillent le plus souvent de couleurs métalliques. \ 28. La mineuse du prunier. ( Ph. merianella.) Très-petite; à ailes noires , traversées de trois bandes cou {eur d'argent. Enfin il y a des teignes dont les chenilles vivent à la manière de celles des autres phalènes. Telle est 29. La phalène du cerisier. ( Ph. padella. ) Les aïles supérieures plombées, avec vingt points noirs ; les inférieures brunes. Sa chenille est brune. Elle vit en grandes. sociétés , sous une toile commune , sur différentes espèces d’ar- bres fruitiers, Bért DEL SVP E ms. 603 h.) LES PTÉROPHORES. ( PTEROFHORUS. Fabr. } Alucita. Lin. Sont de petites phalènes dont les ailes sont divisées en un certain nombre de digitations semblables à autant de plumes. 30. La phalène à cing digitations. ( Ph. 5-dactyla.) Ses ailes sont d’un blanc de neige ; les antérieures ont deux brins , les postérieures trois. GERA P TTPRRAE EX: Des insectes sans mächotres , à deux arles nues, sous lesquelles sont deux balanciers , ou des DIPTÈRES, Lin. (ANTLIATA. Fabr.) CES insectes ont tous sous la base de chaque aile un petit corps mobile en forme de ba- guette, nommé balancier, ce qui fait qu'on donne aussi à cet ordre le nom de #alterata. Il y a le plus souvent sur chaque balancier une petite écaille qui lerecouvre, et contre laquelle il bat, lorsque les insectes volent; ce qui pro- duit le bourdonnement. Leurs larves sont des vers, sans pieds arti- culés , et souvent même sans rêre écailleuse , 604 D'E US EM SE CITE qui varient beaucoup pour la forme et le genre de vie. Leur nymphe est immobile, et présente, comme dans tous les insectes à métamorphose complète, toutes les parties de l’insecte parfait ramassées contre le corps; mais, dans la plu- part des genres, cette nymphe reste envelop- pée dans la dernière peau du ver, qui se des- sèche sans se déchirer, er que l’insecte parfait est obligé de percer pour en sortir. Leur bouche consiste en une ou plusieurs soies nommées suçoirs, accompagnées de deux palpes et d’une gaine, dans une rainure de laquelle elles se placent lorsque l’insecte ne s’en sert point. Cette gaine est dure et pointue dans quelques genres ; mais, dans le plus grand nombre, elle forme une trompe charnue , ter- minée par deux lèvres renflées. Les diprères sont au nombre des insectes qui approchent le plus de l’homme. Plusieurs es- pèces attaquent les viandes que nous voulons conserver; d’autres viennent sucer notre propre corps ou celui des animaux domestiques, et même y loger leurs larves. En revanche, il en est qui nous servent, en nous débarrassant de matières infectes , ou en dévorant des insectes nuisibles. ET DiE.s V'W'EPRtS; 60$ I. Les TiPutzzEs. ( Tipula.) Ont pour caractères généraux , une trompe très- courte avec une seule soie, deux longs palpes ordinai- rement articulés, et de longues antennes en forme de fil, de plume, ou de chapelet. Ce genre com- prend des insectes fort différens, soit comme larves, soit dans leur état parfait; savoir : a.) Les cipules à ailes écartées , à très-longs pieds : un petit bec avançant sur la trompe ; l'abdomen délié, plus gros vers le bout dans les mâles, finissant en pointe dans les femelles. On les voit voler en abondance dans les prés, etc. Leurs larves sont pour la plupart de longs vers, qui vivent sous terre en rongeant les racines des plantes. Leur nymphe quitte tout-à-fait la peau de larve. Elle a sur le haut du corselet deux petites cornes qui lui servent à respirer. 1. La tipule à antennes en peigne. ( Tip. pectinicornis. ) Noire, variée de jaune et de roux. Les antennes du mâle ont, des deux côtés, des filets rangés comme les dents d’un peigne, et alternativement plus courts et plus longs. 4 b.) Les tipules à aiïles croisées , à corps délié, à longs pieds. Elles ont lair frêle des cousins, et proviennent, comme eux , de larves aquatiques , qui sont très -abondantes dans les eaux dormantes. 2. La tipule à antennes en plumes. (Tip. plumosa. ) Verdâtre ; des anneaux bruns sur l'abdomen; un point noir sur laile ; les antennes du mâle semblables à des plumes. EFx- trêmement commune dans Îes lieux humides. Sa larve est un Petit ver rouge, qui se tient sous l’eau dans des tuyaux de terre, 6to DS TEEN SECTES La nymphe a, de chaque côté du corselet, des panaches qui lui tiennent lieu de branchies. c.) Les tipules à àiles croisées, à antennes perfoliées , dont les mâles ont la tête ronde , grosse , l'abdomen mince, et les pieds de derrière applatis ; les femelles, la tête étroite et l'abdomen épais. On les nomme vuigairement mouches de Saint- Marc. ( Bibions. Geofk.) Leurs laves vivent sous la terre , et ont à chaque anneau un rang de petites soïes. Les insectes parfaits font tort aux fleurs des arbres fruitiers. 3, La tipule des jardins. ( Tip. hortulaza.) Le male est tout noir; la femelle a le dessus du corselet rouge, et l'abdomen orangé. Très-commune au printemps , sur-tout dans les jardins fruitiers. d.) Les très-perites ripules à larges ailes, velues ou écail= leuses. Files ont l’air de petites phalènes. On les trouve dans les lieux humides, parmi les ordures , etc. On 2 encore séparé du genre tipule Le KERATOPLATUS, Bosc. dont les antennes sont compri- mées ét elliptiques; sa larve vit dans lagaric de chêne. Il est rare. Le sCATOFSE. Geoff. Très-petit insecte noir, à antennes en chapelet, qui n’a point de palpes articulés comme les autres tipules. [1 est commun dans les lieux étoufies, les lieux d’aisance , etcs. IL. Zes cousixs. ( Culex.) Ont, comme les tipules, de longues antennes en fil ou en plume; leur suçoir consiste en cinq soies renfermées dans une gaîne charnue, fort ets ne Dre média dé ESS ÉÈREE RÉE: DE SUWERE 6077 longue, et surmontée de deux longs palpes articulés. Ce sont de petits inseêtes minces, à longues jambes, qui suçent le sang des grands animaux; ils provien- nent de larves alongées, qui remplissent les eaux dor- mantes, et y nagent avec beaucoup de vitesses La tête de ces larves est grosse, et pourvue d'antennes et de mächoires; de chaque côté du corps est une rangée de soies , et vers l'extrémité un tube pour la respiration. La nymphe présente tous les membres de l’'in- secte parfait ramassés contre le corselet ; néanmoins elle nage aussi par les mouvemens de son abdomen. Elle respire, comme les nymphes de tipules, par deux petites cornes qu'elle a sur le corselet. Lorsque l'insecte parfait en sort, la dépouille de nymphe lui sert de bateau, jusqu'a ce que ses ailes soient séchées. 1. Le cousin comntun. ( Culex pipiens. ) Gris ; huit anneaux bruns sur lPabdomen; les antennes du mâle en plume. Il est excessivement commun dans les lieux marécageux. C’eft l’une des calamités des pays du nord. Les Lappons ne s’y soustraient qu’en vivant dans une fumée con- tinuelle. Les moustiques , et autres insectes si incommodes des isles de l'Amérique , paroissent être d'espèces voisines de celle-ci. IT. Les moucxes. ( Musca.) Linnæus à étendu ce nom à tous les insectes à deux ailes, qui ont une trompe charnue , pourvue de deux palpes simples, terminée par deux lèvres, 608 DES NS RATES dans un repli de laquelle les soies du suçoir se cachent dans le repos. La trompe toute entière peut se retirer dans une excavation du dessous de la tête. On les divise aujourd'hui en plusieurs genres, tels que A. LES MOUCHES proprement dires. ( MUscA. Fabr. } Ont les antennes de trois articles , dont le dernier porte une soie latérale , et leur suçoir ne consiste qu’en deux soies placées l'une devant l’autre, à la base de la trompe. Leur corps est nud, ou hérissé de poils rares. Ce genre contient plusieurs tribus, telles que : #.) Les mouches à antennes dont le dernier article est grêle, prismatique , et plus long que les deux autres ensemble. Leurs larves sont des vers mous, longs, sans pieds, dont la ‘bouche est armée d’un ou deux crochets, et dont l’extrémité postérieure est comme tronquée. Elles vivent dans diverses matières putrides. La soie est en plume dans 1. La mouche des maisons. ( Musca domestica.) Tout le monde connoît cet insecte, si importun et si abon- dant. Sa larve vit dans le fumier de cheval. 2. La mouche à viande. ( Musca vomitoria.) Noirâtre ; abdomen bleu brillant ; front fauve. Elle dépose ses œufs sur la viande qui commence à se gâtér , et les vers qui en éclosent y augmentent bientôt l'infection. Les plantes qui répandent une odeur de charogne , la trompent au point qu'elle va y pondre, et que ses petits y périssent. 3. La mouche verte. (Musca cæsar. ) Verd doré brillant. Elle pond dans les charognes. 4. La MD E:S EVE Res: 609 4. La mouche vivipare. ( Musca carnarix.) Grise, rayée, dans les deux sens, denoir. Ses œuf éclosent dans son corps même. Elle dépose ses larves dans les cha- rognes , etc. La soie est simple dans 5. La mouche des chenilles. ( M. larvarum. ) Gris brun; le corselet rayé de noirâtre ; le bout de, l’écusson roussâtre. Elle pond sur le corps des chenilles, que ses larves 4 : Si 11 2 : dévorent à la manière de celles d’ichneumon. 6. La mouche des excrémens. { M. scybalaria.) Velue; d’un jaune vif; un point brun sur laile. Elle dé- ose sur les excrémens humains des œufs que deux petites P 1 € P ailes empêchent de s’y enfoncer tout-à-fait. €.) Mouches dont Le second article des antennes est along?, et le dernier large , court, et tronqué quarrément. Elles sont ordinairement hérissees de poils plus rudes, et ont Pabdomen plus arrondi. 7. La plus grosse mouche. ( M. grossa.) La plus grosse des espèces connues; toute noire ; la tête d’une couleur d’or pâle ; la base des ailes fauve. Sa larve vit dans les bouses de vache. 8. La mouche aux flancs fauves. (M. fera. ) La tête d’une couleur d’or pâle ; le corselet et les pieds bruns; l’abdomen orangé , avec une raic noire le long du dos. Elle est du nombre des espèces vivipares. y.) Mouches dont les articles des antennes sont presque ‘égaux ; et le dernier coupé obliquement en pointe. Elles ont le corps menu , et lextrémité de labdomen des Qq L) 2 4 2 mâles souvent recourbée en dessous et renflée. 619 DES! ENS € € T's 0. La mouche à pince. ( M. nobilirata. ) D'un verd doré ; les pieds alongés , jaunâtres ; le renflement de l'abdomen du mâle , terminé par deux palettes triangulaires blanches. Commune dans les bois , les taillis, etc. À ) Mouches à antennes très-courtes , arrondies, à corps nud effilé, à jambes gréles et alongées. Elles ont une forme toute particulière. 10. La mouche pétronille. ( M. petronella. ) Corps noir, mince comme une aiguille ; pieds très-longs, jau- nâtres; tête alongée. On la voit souvent sur les feuilles. Elle marche bien sur les eaux dormantes : de là son nom. s.) Mouches à antennes crés-courtes , oblongues, à corps nud, à ailes barrées ou tachettes de noir. L’abdomen des fe- melles se termine en une longue pointe ; leurs larves vivent dans l’intérieur des plantes, en minent les feuilles, en ron_ gent les fruits, ou y causent des galles. 11. La mouche du charlon. ( M. cardui. ) Noire ; les ailes blanches, marquées de quatre bandes noires; les yeux verds. Sa larve habite les galles des chardons , sur-tout de la sarrette des champs , où chardon hémorrhoïdal. B. LEs sYyRPHES. ( SxrRPHUs.Fabr.) Ont, comme les mouches proprement dites, une soie latérale sur chaque antenne : mais leur suçoir est composé de quatre soies, dont les deux latérales sont attachées à la base des palpes,. Leur corps est nud , ou cotonneux, ou velouté. Ils comprennent aussi plusicuis tribus, telles que, e.) Les syrphes à antennes dont le dernier article esr Le plus long , er porte une soie emplum'e. Le bas du front s’alonge en une espèce de bec pointu, derrière lequel se retire Le ED DES EVE ns. Gri trompe. Le corps est velu, et ressemble fort souvent, même par la distribution des couleurs, aux grosses espèces d’abeïlles nommées hourdons. On a mal à propos rapporté jusqu'ici ces insectes aux mouches proprement dites. 12. La mouche bourdonnante. ( M. bombylans. ) Très-velue , noire ; le derrière roux ; le front jaune. 13. La mouche afjamée. ( M. inanis. ) ‘Rousse ; ailes jaunes ; l’abdomen transparent, jaune, avec deux bandes noires. C’est un des plus grands syrphes. 6. ) Les syrphes à antennes courtes, dont le dernier article est arrondi. Il y en aa corps cotonneux, qui proviennent de vers aquatiques, remarquables par une queue mince et très- longue , au moyen de laquelle ils respirent en se suspendant à la surface de Veau. Ils ont été nommés par quelques auteurs vers à queue de rat. Telle est : 14. La mouche abeülliforme. ( M. tenax.) Brune; f’abdomen noirâtre ; une tache jaune de chaque côté du premier segment. Elle ressemble , au premier coup d'œil, à l’abeille commune par sa couleur et sa grandeur. Sa larve vit dans l’eau de fumier , dans les lieux d’aisance , etc. Elle est si vivace , que la compression la plus forte ne peut la dé= truire. I y en a parmi ceux-là quelques-uns qui se font remarquer par leurs cuisses de derrière , plus épaisses. 15. La mouche sifflante. ( M. pipiens.) Noire ; à corps étroit ; deux taches rousses de chaque côté de l'abdomen ; les cuisses postérieures grosses et dentelées. Elle vole en planant, ce qui produit un petit sifflement. x x 1 4 D’autres à corps nud, à abdomen extrêmement plat, pro- viennent de vers sans pieds , qui vivent sur les feuilles chargées Q q 2 612 DES INSECTES L LA de pucerons, qu'ils dévorent , sans presque changer de place, t£ J et sans éprouver de résistance. Ils en font une grande destruc- tion. Ces syrphes-là sont ordinairement barrés de noir et de jeune. 16. La mouche du groseillier, ( M. ribesii. 124 Brune ; l’écusson jaunätre ; quatre bandes jaunes sur Vabdo- men, dont la première est interrompue. Sa larve se tient parmi les pucerons du groseillier. y.) Les syrphes à antennes trés-alongées. Le nombre des espèces n’est, pas grand. On les trouve sur les fleurs, comme en général tous les insectes parfaits de ce genre. On ne con- noît point leurs larves. s 17. La mouche ichneumon. ( M. ichneumonea. ) Rousse ; la tête , le dessus du thorax , et le bout de l’abdomen, noirs. L’abdomen est mince et cylindrique. LES RHINGIES. ( RHINGIA. Fabr.) Dont Linnæus faisoit des conops , ne diffèrent des syrphes que parce que le bas du front forme une corne ou un bec pro- éminent sous lequel la trompe se retire. Leurs antennes sont courtes , à soie latérale , et leur forme est assez semblable à celle de la mouche domestique. 18. La mouche à bec. ( Rhingia nostrata. Fabr.) Noire ; l’écusson, l'abdomen et les pieds , roux. Telles sont les mouches dont les antennes portent une soie sur ie côté. Celles qui n’en ont point, ou chez lesquelles elle est à l'extrémité même de l’antenne , forment dans Fabricius plusieurs autres genres , dont voici les principaux. C:aLEs MOUCHES-ARMÉES. (STRATYOMYS. Fabr.) i Elles ont les antennes brisées, le dernier article en fuseau, ENT DE S MVLE RSS. 613 la trompe courte , les palpes à deux articles , et le suçoir de deux pièces. Leur abdomen est applati horizontalement , presque rond , et leur écusson armé de deux pointes aiguës. Elles pro- viennent de vers aquatiques alongés, plats, qui respirent par une longue queue, dont l'extrémité est garnie d’un cercle de poils. 19. La grande mouche armée. ( M. chamæleon.) Noire ; des taches à la tête ; l’écusson , et sept taches sur l'abdomen , jaunes. Il faut en séparer : #.) Les espèces dont les antennes sont courtes, en forme d’alène , et qui ont quatre soies au suçoir. Leur forme est la même. On ne connoïit point leurs larves. 20. La mouche à selle, ( M. ephippium. ) Noire ; le dessus du corselet , rouge ; une pointe à chacun de ses côtés, et deux à l’écusson. 21. La mouche odorante. ( M. olens.) Brune ; abdomen roux, rayé en travers de jaune, et tacheté de noir. Elle répand une forte odeur de mélilot, qui dure long- temps dans les collections où on la garde. €.) Les espèces dont les antennes sont courtes , et terminées par une soie, et qui n'en ont que deux au suçoir. Leur forme est encore la même. On ne connoît point leurs larves. 22. La petite mouche armée. ( M. hypoleon. ) D'un noir brillant ; des taches à la tête , aux côtés du corselet; Pécusson , et cinq taches sur l'abdomen, jaunes. Commune sur les haies. y. ) Les espèces dont les antennes sont courtes, terminées par L une soie , qui n’en ont qu'une au suçoir , et dont l’écussen est Sans pointes, et l'abdomen oblong ou alongé. Qq 3 614 DE 6 11/06 À € TlEïs 23. La mouche cuivrée. ( M. cupraria.) . y D'un verd doré ; Pabdomen bleu dans le mâle, jaune bronzé dans la femelle ; pieds noirs; genouillères jaunes. Commune sur les haies. 2.) Les espèces dont les antennes sont minces et pointues , sans soie , et l'abdomen oblong et applati. Il y en à dont lécusson a six pointes. 24. La mouche à grandes pattes. ( M. clavipes. ) Noire; abdomen jaune ; pieds de derrière du mâle alongés et applatis. Sur les hates. D'autres n’en ont aucune. 25. La mouche des fenêtres. (M. fenestralis.) Noire ; quelquefois des traits blancs sur Pabdomen. On fa fencontre sur les vitres. D. LES CÉRIES. ( CERIA. Fabr.) Ont les antennes en fuseau, portées toutes deux sur une tige commune. Leur forme ressemble assez à celle des syrphes mangeurs de pucerons. On ne connoïît point leurs larves. E. Les némotèles. ( NEMOTELA. Fabr.) Ont un bec semblable à celui des rhingies, maïs qui porte deux petites antennes Comprinées et en fuseau. Leur forme gessemble à celle des mouches armées. F. LES ANTHRAX. Fabr. Ont les antennes courtes, composées de trois articles globu- leux, dont le dernier se termine en pointe roide ; leur suçoir est de quatre pièces ; leur tête grosse, ronde ; leur corps vel, leur abdomen plat, et leurs ailes toujours étendues, D CrNODIE ST IV EUR 61; 26. La mouche nègre. ( M. morio.) Toute noire ; les ailes noires, depuis la base jusqu'aux deux tiers de leur longueur. G. LES BIBIONS. Fabr. Ont les antennes en forme de poinçon, courtes ; le suçoir de quatre pièces ; l’abdomen mince, conique, et les ailes croisées dans le repos. 27, La mouche plébéienne. ( M. plebeia. ) Grise ; les jambes rousses. H. LES :RH 4GIONS. Fabr. Ont les antennes courtes, composées de trois sraîns, terminées par une longue soie ; de gros palpes velus ; le suçoir de quatre pièces ; l'abdomen conique, grêle , et les pieds fort longs. 28. La mouche raon. (M. scolopacea.) Jaunâtre ; labdomen presque transparent, avec des points noïirs sur le haut; le corselet noiïrâtre ; les aïles sans taches. Commune sur les haies, Elle poursuit les autres insectes. IV. Les Traons. ( Tabanus.) Ressemblent assez pour la forme aux mouches ordinaires; mais leur trompe est armée d’un suçoir formé de cinq pièces semblables à autant de lan- cettes , et recouvertes en avant par deux gros palpes pointus, recourbés en bas. Ce sont des in- sectes très-incommodes par leurs piquures doulou- reuses et suivies d’enflure. Le bétail, et sur - tout les chevaux, en sont tourmentés dans les temps chauds et orageux. Leurs larves vivent sous le gazon. IF yen à, antennes en forme de croissant. Qq 4 616 DES LiINPS2ENCT € $s 1. Le raon des bœufs. ( Tabanus bovinus. ) Erun ; Pabdomen roussâtre ; une tache triangulaire noire sur chaque segment ; les yeux verds, avec trois bandes brunes. C’est un des plus grands. D'autres ont les antennes droites et pointues. 2. Le raon aveugle. ( T. cæcutiens. ) Brun; les aïles blanches, à deux bandes noires ; les is d’un verd au ; tacheté de noir. V. Les Empis. ( Empis.) Ont une trompe giêle, et un suçoir de même longueur que la trompe et de trois pièces, dont lintérieure sert d'étui aux deux autres qui sont fines comme des soies. Le tout est dirigé en bas, sans pli ni genou; à la base sont deux très - petits palpes ; les antennes sont en poinçon; le corps est mince, l'abdomen du mâle terminé par une pince écailleuse, et les pieds minces et: alongés. Ces in- sectes sont très-communs sur les arbustes , le long des haies, etc. Ils vivent en suçant d’autres insectes. 1. Z'empis à pieds emplumés. ( Emp. plumipes.) Noire ; les pattes de derrière garnies de poils rangés comme des barbes de plumes. Commune dans.les bois. VI Les EOmMBYz1ES. ( Bombylius.) ,Jarse, et velu; des ‘ailes toujours, étendues ; des antennes en forme de fil, courtes et pointues > Une trompe extrêmement ( È \ 1 Ont. un COTPS Court w EU DE SV E RS 617 longue, dirigée en avant; et trois soies de moitié plus courtes, dont la supérieure, qui est un peu plus grosse, forme avec la trompe une espèce de bec à deux valves. Ils volent en planant, et suçent le miel des fleurs. 2. Le grand bombyle. { B. major.) Velu, jaunâtre ; la moitié extérieure de chaque aile, noire. VII Les conops. ( Conops.). N'ont point de trompe, mais une gaîne cornée, qui renferme les soies du, suçoir dans une rainure de sa face supérieure. Elles vivent en suçant le sang des animaux. Fabricius les divise en a.) CONOPS proprement dits ( cONOPs) : à gaïne coudée à sa base, er dirigée en avant; à antennes longues , brisées, et en fuseau. Leur tête est grosse, et leur abdomen cylindrique, courbe en dessous à son extrémité. 1. Le conops à grosse tére. (C. macrocephala.) Roux, varié de noir; la tête couleur d’or ; l’abdomen noir, à bord des segmens jaunes ; les ailes brunes. : b.) STOMOXES (STOMOXIS ): à gaine coudée à sa base, dirige en avant; à antennes courtes , portant une sole la- térale. Lcur forme est exactement celle des mouches communes. 2. Le stomoxe piquant. (C. calcitrans.) Gris varié de noir; la soie des antennes emplumee. C'est 618 DiFUSN EN sm ETES cette mouche qui pique si douloureusement les jambes, sur- tout lorsqu'il doit pleuvoir. c.) MyoPpEes (MYOPA): à gaine coudée deux fois, l'extrémite dirigée en arrière; à antennes courtes, portan£ une soie latérale. Leur forme est semblable à celle des conops proprement dits, 3. Le myope roux. (C. firruginea. ) Couleur de rouille; le front jaune ; les aïles grisätres. VIIL Les asrtes. ( Asilus.) N'ont point de trompe, mais une gaîne cornée très-courte, tranchante, dirigée en avant, et ren- fermant les soies du suçoir; leurs antennes sont courtes, en poincon, terminées en pointe fine ; leur corps est alongé. Ils vivent en suçant d’autres insectes, sur-tout de petits hyménoptères. Leurs larves se tiennent sous tefre. 1. L’asile frélon. ( À. crabroniformis. ) Cotonneux, brun; les pieds roux, l’abdomen jaune , à base > ) P ) } ) noire ; les aïles jaunâtres , tachetées de noirître vers le bord. C’est une des plus grandes espèces. IX. Les urppogosques. ( Hinpobosca.) Vulg. riouches - araignées. Ce dernier nom leur a été donné, parce que leur abdomen rond et applati, leur corselet court et leur tête petite, leur donnent un peu Fair d'a- raignées. Leur bouche consiste en une soie longue EM DIESQNUE dis: éig qui peut se retirer dans un étui membraneux, à la base duquel sont deux palpes longs et velus, Leurs antennes sont très-courtes, et leurs doigts sont terminés par plusièurs onglets. Ce sont des in- sectes parasites qui s'attachent à différens animaux. Leurs premieres métamorphoses s’opèrent dans le corps même de la mère, qui met bas une vraie nymphe, de laquelle sort l'insecte tout parfait. Cette nymphe a la forme d’un œuf, et est presque aussi grande que la mère. gs L’'hippobosque du cheval. ( H. equina.) Brune, le corselet tacheté de blanc; les doigts à quatre onglets. Elle attaque les chevaux. 2. L’hippobosque des hirondelles. ( H. hirundinis. ) Les ailes pointues ; les doigts à six onglets. Elle se trouvé dans les nids d’hirondelles. 3. L’hippobosque des De ( Æ. ovina.} Sans ailes. Elle se trouve dans la laine des moutons. X. Les @STRES. ( Œstrus.) Sont des insectes qui ont l'air de taons ou de grosses mouches ; leur tête est ronde et gonfiée; leurs antennes courtes et à soie latérale, et il n'y a pour toute bouche que trois petits tubercules. Leurs larves sont des vers cylindriques, annelés, souvent garnis de cercles de petites soies. Elles vivent dans les intestins , ou même dans l’intérieur des chairs de divers grands animaux, auxquels elles 610 D'Æ S M PEN AGE ICT AE SS font le plus grand tort.'Lorsqu'elles veulent se mé- tamorphoser , elles se laissent tomber à terre, où s’enfoncent sur-le-champ. 1. L’œstre des moutons. (1Œ. ovis.) L’abdomen tacheté de noir et de blanc ; la tête blanche poin- tillée ; les yeux marbrés. [1 pond dans le nez des moutons, et ses larves pénètrent dans les cavités les plus reculées des na- rines , les sinus frontaux. 2. L’œstre du cheval. ( Œ. hemorrhoïdalis. ) Jaune ; une bande noire sur le corselet, et une à l'extrémité de labdomen; les ailes rayées de brun. Il va pondre dans Fanus des chevaux lorsqu'ils rejettent leurs excrémens, et sa Erve traverse les immenses intestins de ces animaux pour arriver à lestomac , où sa quantité leur est quelquefois mortelle. 3. L’œstre de la peau. ( Œ. bovis.) Velu, jaunâtre; une bande noire sur le corselet, et une autre sur le milieu de Pabdomen ; les ailes sans taches. Il pond sur la peau des bœufs et d’autres animaux. Sa larve s'établit dans le cuir, et y cause des plaies et des tumeurs. douloureuses. 4. L’æœstre de la gorge. ( Œ. nasalis.) Corselet roux ; abdomen noir; poils jaunätres ; le premier segment de l'abdomen, blanchâtre ; ailes sans taches. Il traverse ‘les marines de différens animaux, sur-tout du cerf, et sa larve se tient en nombre dans des bourses qu’elle se creuse dans l'intérieur de la gorge. | » EXT D'EMSEVEE 0R 1e: Gi GAP ER RCE EX, Des insectes sans mâchoïres et sans ailes, pour: vus de membres articulés. ILS ne forment qu'un petit nombre de genres, savoir : LOPPS PUCES. CPuler.) Ce sont des insectes parasites, à ceux de derrière sont plus longs, et propres à faire de grands sauts; à antennes courtes , de quatre six pieds dont articles; à bec alongé, contenant deux soies , et garni à sa base de deux petits palpes en forme d'écailles. Ce sont les seuls insectes sans ailes qui subissent une métamorphose complète. Leur larve est cylindrique, sans pieds, armée de deux petites pointes sous la queue. Elle vit dans les vieux bois, et se change en une nymphe immobile, comme celle des hyménoptères. 1. La puce ordinaire. ( Pulex irritans.) : il C’est l’insecte incommode que tout le monde connoît : recherche plus les femmes que les hommes; et, parmi les animaux , ce sont les lièvres qui en sont le ci poursuivis. 622 D'ELS UN) SE ©Tr'rtS 2. La puce pénérrante. ( Pulex penerrans. ) «+ Se trouve en Amérique, y entre dans les chairs du pied ; et cause souvent des ulcères dangereux, et même la mort. On distingue cette espèce par la longueur de son bec , qui égale celle de son corps. La femelle prend une taille énorme lors- qu’elle est pleine d'œufs. Il. Les poux. ( Pediculus.) Sont des insectes parasites, à six pieds égaux, à corps plat, dont le suçcoir ne consiste qu'en un tube susceptible de s'alonger et de se raccourcir, et n'a ni soie n1 palpes. Leurs antennes sont fili- formes et courtes. 1. Le pou humain. ( Pediculus humanus. ) Cet animal dégoûtant habite dans les cheveux, sur-tout des enfans. La variété qui se tient dans les vêtemens des gens mal-propres est plus blanche, plus grande et moins dure que celle qui reste dans les cheveux : toutes deux ont l'abdomen ovale , et crenelé sur les côtés. 2, Le morpion. ( Pediculus pubis. ) \ *, . / Q Il s'attache à différentes parties du corps des hommes ex- cessivement mal-propres, et se cramponne tellement à la peau, qu’on ne peut s’en défaire qu’en y appliquant des substances propres à le faire périr, telles que les ongüuens mercuriels. Cette espèce se distingue par ses pieds fourchus et par son abdomen échancré par derrière. UT. Les miTEs. ( Acarus.) Sont des insectes à corps ovale, à huit pieds ; dont la bouche est un sucoir surmonté de deux EST. D,6,9./"V EfR;S, 613 palpes filiformes, qui semblent quelquefois faire une cinquième paire de pieds. Les mites sont très- nombreuses en espèces et en individus, et elles sont la cause de plusieurs maladies, tant dans les plantes que dans les animaux. 1. Le siron. ( Acarus siro.) C’est une des plus petites mites ; à peine peut-on la distinouer à la vue simple. Elle se trouve dans les fromages, la farine, et d’autres substances nutritives gardées trop long-temps. Elle est blanche, et a la tête et les cuisses fauves ; son abdomen est garni de longues soies. 2. La mite de la gale. ( Acarus scabieï. ) Encore plus petite que la précédente; blanche, à pieds roussâtres et velus. Fille se tient sur les personnes affectées de gales invétérées. Quelques auteurs la regardent même comme la cause de la gaie. 3. La rique. ( Acarus ricinus.) C'est une des plus grandes espèces ; elle habite sur les chiens, les bœufs, etc. est de forme globuieuse, et porte des antennes en forme de massue. 4. La mite des oiseaux. ( Acarus passerinus. ) Brun, à pieds courts; ceux de ia troisième paire sont plus gros et plus longs que Îles autres. Elie ne s'en sert point pour marcher , mais seulement pour se retourner lorsqu'elle est sur le dos. On la trouve sous les plumes de toutes sortes d'oiseaux. 5. La mite tissérand. ( Acaruds telarius. ) % 7 2 : Rougeâtre ; une tache brune de chaque côté de lPabdomen. Elle file une soie extrêmement fine , dont elle entoure Îes feuilles < . . / x 2 cpyrir des arbres, au point de nuire réellement à ceux quon conservé dans les orangeries, 614 DES à IUN:S E G TH ACHETE PI IT BCE NT Des vers. LES insectes parfaits se distinguent, parmi tous les animaux à sang blanc, par la per- fection de leurs organes du mouvement, qui consiste sur-tout en ce que leurs membres ont des articulations distinctes, et que les parties en sont solides, Une partie de leurs larves jouit aussi de cet avantage : celies des orthoptères, des hémi- ptères, ont des jambes aussi parfaites que leurs insectes parfaits ; les larves des lépido- ptères, des colécptères, ont généralement ces membres très-courts , et peu susceptibles de produire un mouvement prompt. ils disparoissent entièrement dans les larves des diprères et de beaucoup d’hyménoptères, dans lesquelles ils sont remplacés par des poils , des soies, ou seulement par les anneaux et les rides transVersales du tronc. Les animaux dont nous allons parler sont dans Een. pis}! M EN RES: 625 dans le cas de ces larves ; mais ils ne chan- gent jamais de forme, et se propagent dans cet état. Les plus grands ont le corps divisé en an- neaux bien distincts : on trouve à leur inté- rieur un cordon médullaire noueux. Ceux qui vivent dans l’eau respirent souvent par des branchies membraneuses ou en panache, comme beaucoup de larves aquatiques. D’autresont, aux côtés du corps, des stigmates entièrement sem- blables aux orifices des trachées des insectes. Plusieurs ont, pour organes du mouvement, des soies roides, ou même des épines. Les autres rampent en ridant ou en contractant successi- vement les diverses parties du corps. On ob- serve à quelques-uns jusqu'a des antennes. En un mot, il est impossible d’assigner un ca- ractère général pris de la forme extérieure où de l'organisation intérieure, par lequel on puisse, dans tous les cas, distinguer les vers des larves d'insectes. La plus grande partie des vers habitent dans l'intérieur des autres animaux, comme font quelques larves d'insectes ; d’autres vivent dans la cerre ou dans les eaux. I y en a parmi ceux- Rr 626 DMEUS VIN IS ŒUC T'ES ci qui se construisent des maisons solides, soit en agglutinant des corps étrangers, soit en transsudant un suc calcaire, comme le font les mollusques testacés; mais on distinguera toujours les coquilles des vers de celles des mollusques , parce que celles des vers sont en forme de tubes plus ou moins droits, plus on moins tortueux, mais jamais en spirale en- tièrement régulière ni en cône évasé, et sur- tout parce que lanimal n’est point attaché à sa coquille, tandis que les mollusques le sont toujours. À. VERS pourvus d’épines ou de soies pour s’aider dans leurs mouremens. I. LES APHRODITES. ( Aphrodita. ) Leur corps est oblong , applati horizontalement, et divisé en anneaux , chacun desquels porte des paquets d’épines roides , que l'animal peut mouvoir en divers sens, ou même retirer. Ces paquets forment deux rangées de chaque côté; une supérieure, et une inférieure. La bouche est à une extrémité, san, dents ; l'anus est à l’autre. Du côté de la bouche sont de petites antennes charnues et articulées. Les organes de la respiration sont de petites crêtes dentelées, placées dans les intervalles de BE DES :N ER Ss. 627 feuillets membraneux, disposés sur le dos comme deux rangées d'écailles. 1, L’aphrodite commune. ( À. aculeata. ) Ovale, longue de quatre à six pouces. Entré Îles épines naissent des paquets de poils fins, qui brillent des plus belles couleurs métalliques, et une espèce d’étoupe grise, mêlée, qui recouvre tout le dos comme un manteau. Ce ver est répandu dans toutes nos mers, sur-tout vers le nord. Son estomac est musculeux et trés-robuste ; le canal intestinal produit de chaque côté une quantité de canaux qui paroïssent se distribuer aux branchies ; le système nerveux est organisé comme dans les in= sectes. [1 y a environ quarante anneaux et quatorze paires d’écailles dorsales. Celles-ci ont un vuide à Pintérieur comme des sacs, Il. Les AmPuINomES. ( Terebella. Lin.) Leur corps est plus alongé que celui des aphro- dites , et porte de même deux rangées de houppes de soies de chaque côté : mais leurs organes de Ia respiration sont des espèces de panaches ou de ramifications, et ne sont point recouverts par des feuillets membraneux; ils règnent tout le long du dos. On voit autour de la bouche plusieurs filets charnus. IL. Les AMPHITRITES. ( Amphitrite. ) Ont le corps alongé, garni de chaque côté d’une rangée de houppes de soies : mais les panaches, souvent tres-grands et très-composés , qui leur servent de branchies , sont situés à l'extrémité Rr'a 6218 D'EMSATTIONISUE CT ES antérieure du corps seulement. La bouche est garnie de beaucoup de filets charnus, et il y a souvent sous elle des espèces de peignes, de substance dure et de couleur métallique, dont on ignore l'usage. Ces animaux se tiennent dans des tubes qu'ils com- posent de grains de sable, de fragmens de coquilles, ou de substances. | 1. L’amphirrite des huîtres. ( A. ostrearia. ) Est très-commune sur les coquilles d’huîtres , qu’elle recouvre de tubes tortueux , construits en sable fin, et assez solides. Elle a une longue queue tubuleuse, qui se recourbe vers l’en- trée du canal. Linnæus a réuni, sous le nom de SA4BELLA, tous les tubes semblables à ceux des amphitrites, dont il ne connoiïssoit pas les animaux. Il en est plusieurs dans ie nombre qui paroissent avoir été construits par des larves de friganes ou d’autres in- sectes. IV. Les SERPULES. ( Serpula.) Sont des animaux semblables aux amplutrites , qui habitent des tubes d’une substance calcaire, uniforme, qu'elles paroissent former comme les mollusques testacés forment leur coquille. Ces tubes de serpule sont attachés aux rochers ou à d’autres corps , et sont tantôt droits, tantôt tortueux, ou diversement contournés, selon les espèces. 1. La serpule en masse. ( S. conglomerata. ) À tubes tortueux, légèrement anguleux, collés les uns aux autres en masses considérables sur des coquilles, des pierres, etc. Eure es VERS: 631 On a séparé des serpules, L’ARROsSOIR. ( PENICILLUS. Br.) Serpula penicillata. Lin. Qui est un tube calcaire conique, dont le bout large est fermé par une plaque percée de trous ou de tubes très-courts, qu'un cercle de tubes un peu plus longs entoure. On ne con- noît point l'animal auquel il appartient. Il faut aussi séparer de ce genre de prétendues serpules 2 spirale régulière , dont les tours sont écartés les uns des autres, qu’habitent des gastéropodes, tels que le serpula lumbricalis Lin. et les SILIQUAIRES , Brug., dont la coquille est un tube tortueux , spiral, avec une fente qui en suit toute la longueur. L’animal est un ver sans soies ni tentacules. Le serpula anguina Lin. est de ce genre. V. Les DENTALES. ( Dentalium.) Sont des tubes en forme de cônes très-alongés, de substance calcaire , solide, ouverts par Les deux bouts, et libres de toute adhérence, qui sont formés et habités par des animaux semblables aux serpules. 1. Le dentale élérhantin. ( D. elcphantinum. ) En cône très-long , un peu arqué, à neuf côtes longitudi- males ; ordinairement de couleur verdûtre. VI. Les néréiDes. ( Nereis.) Sont des vers nuds, habitans de la mer, dont le corps est alongé, articulé, et pourvu de houppes de soies de chaque côté , comme les précédens, Sr 3 630 DES HINSECTÉES mais qui n'ont point d'organes extérieurs dé la respiration. Leur bouche est garnie de filets charnus ou tentacules. 1, La néréide phosphorique. (IN. noctiluca.) C’est un petit ver presque invisible à l'œil nud, qui est lune des causes les plus fréquentes de la lueur qu’on observe sou- vent à l’eau de la mer. VIT. Les NaraDes. ( Nauis.) Sont des vers nuds, habitans des eaux douces, dont le corps est long, grêle, un peu applati, articulé , et dont les soies latérales sont simples, mais longues et sensibles. Leur bouche n’a aucun tentacule. 1. La naïade à trompe. ( Naïs proboscidea.) Rougeître ; la bouche alongée en martière de fil. Elle se tient à moitié enfoncée dans la vase ; la partie libre flotte dans Peau, et s'enfonce à la moindre apparence de danger. Ce ver se . . » "1 À Q °\ .\ d . «24 multiplie d’une manière très-particulière : sa dernière articulation prend par degrés la forme d’un animal entier, qui ne se sépare souvent de sa mère qu'après en avoir produit lui-même un autre de la même façon. Au reste, il se multiplie aussi par les œufs ; et sa force de reproduction est telle, qu’on peut le couper en plusieurs mor- ceaux, qui redeviennent tous des animaux parfaits. VIIL Les romprics, ( Lumbricus.) Sont des vers nuds, à corps long , cylindrique, articulé, pourvu de plusieurs rangées de très-petites EP DES iNe TER. Ca ) épines à peine sensibles, et dont la bouche n’a aucun tentacule. Ils vivent sous terre, ou dans le limon sous l'eau. 1. Le lombric terrestre. (Æ. terrestris. ) Vulg. ver de terre. Est le ver le plus commun et le plus connu de tous. On sait qu'il s’en montre des millions à la surface de la terre après la pluie. 1 paroît qu'ils ne se nourrissent que de terreau; ïls x servent à le rendre plus poreux, et à faciliter l'accroissement !, des -végétaux. Ils ont les deux sexes, et ont besoin pour pro- duire d’un accouplement réciproque. Leur force de reproduction est assez grande ; et lorsqu'on les coupe en deux, chaque partie devient un animal entier. IX. La FruRrIE. ( Furia.) Est un petit ver de Lapponie, à corps cylindrique, pourvu, de chaque côté, d'une rangée de petites épines dirigées en arrière. On prétend que lorsque le vent la jette sur un homme ou sur un animal, elle pénètre en moins de rien dans les chairs, et cause une mort prompte , précédée de douleurs atroces : de là son nom de furia infernal. B. VERS dépourvus d’épines et de soies. Quelques genres vivent dans l’eau où dans la terre, mais le plus orand nombre n'existe que dans l'intérieur des animaux. X. Les sAancsuss. ( Hirudo.) Ont le corps alongé , plus ou moins applat Rr 4 632 D'ES LIN SET horizontalement, divisé par beaucoup de rides an- nulaires , sans soies ni tentacules, mais pourvu, à chaque extrémité, d’un disque charnu qui exerce une force de succion considérable ; elles marchent en se tenant alternativement sur l’un de ces disques, et en alongeant et raccourcissant leur corps, selon le besoin. Leur bouche est sous l'extrémité anté- rieure : elle a trois petites dents, qui entament la peau des animaux, dont la sangsue tire le sang à longs traits. L'anus est à l'extrémité opposée. Chaque individu est pourvu des deux sexes, et à besoin, comme les gastéropodes , d’un accouplement réci- proque pour produire. Les sangsues ne se tiennent que dans l'eau douce. 1. La sangsue des chirurgiens. ( H. medicinalis. ) Etroite, noirâtre ; six raies jaunes , variées de noir en dessus ; tachetée de jaunâtre en dessous. On s’en sert aÿec avantage pour tirer du sang dans certaines maladies, sur-tout dans les hémorrhoïdes. XI. Les PLANAIRES. ( Planaria.) Ont le corps applati horizontalement, presque gelatineux , la bouche à Fextrémité antérieure, et deux ouvertures sous le ventre, lune pour la géné- ration , l'autre pour l'anus. Elles vivent dans l’eau douce comme les sangsues. Leurs espèces sont très- multipliées; et comme elles diffèrent par la forme, le nombre des yeux, absence ou la présence des mr) DE sd VLE ms. 633 tentacules, on pourroit peut-être les diviser en plusieurs genres. LES VERS INTESTINS, proprement dits. C'est-à-dire ceux qui se trouvent dansl'intérieur des animaux vivans, sont extraordinairement nombreux. Il n’est presque aucun animal qui n'en nourrisse plu- sieurs espèces, et rarement celles qu'on observe dans une espèce d'animal se retrouvent-elles dans une autre. Il y en à non-seulement dans le canal alimen- taire, mais jusque dans le tissu cellulaire et dans le parenchyme des viscères les mieux revétus. La difficulté de concevoir comment ils y parviennent, jointe à l'observation qu'on ne les trouve point hors des corps vivans, a fait penser à plusieurs naturalistes qu'ils s'y engendroient spontanément. XII. Les poures. ( Fasciola.) Ont le corps extrêmement applati, la bouche à l'extrémité antérieure, et un peu plus en arrière une ouverture qui sert d’anus, et par ou sortent les organes de la génération ; les deux sexes sont réunis dans chaque individu, et il leur faut un accouplement réciproque. Elles sont ovipares; on voit dans leur intérieur des intestins tortueux et des ramifications colorées. On en trouve dans toutes sortes d'animaux. 1. La douve du foie. | Fasciols heparica. ) Eu forme de feuille, longue de près d'un pouce, On là 634 DÆSYIÎN SAGTES trouve dans les conduits biliaires et la vésicule du fiel de beaucoup d'animaux domestiques , et surtout des moutons, auxquels sa trop grande abondance cause l’hydropisie et la mort. Les rIGULES. ( Ligula.) Ne paroissent différer des douves que parce que leur corps est excessivement alongé et étroit comme un ruban. On en trouve une espèce dans les oiseaux, et une dans les poissons. LA LINGUATULE. ( Linguatula.) Est un petit ver plat comme les douves, qui a quatre petits trous à l'extrémité antérieure, et qu'on trouve dans les poumons du lièvre. XI. Les TÆnrA. ( Tœnia.) Sont un genre très-nombreux et très-funeste aux animaux dans lesquels ces espèces habitent. Leur corps est tout-a-fait plat, composé d'articulations très-distinctes, qui ont ordinairement un petit trou à chacun de leurs bords; la tête porte quatre ou- vertures propres à sucer, et souvent, entre ces ou- vertures, un cercle de petits crochets dirigés en dehors. On en trouve plusieurs espèces dans l'homme, et on les connoît vulgairement sous le nom im- propre de vers solitaires. a.) TÆNIA dont la tête n’a aucun crochet. 1. Le tœnia large, ( Tænia:lata.) Blanc ; à articles très-courts, noueux dans leur milieu les ÉTUDE S'VE RTS. 635 ouvertures latérales isolées. 11 se trouve dans les intestins de Fhomme. 11 y en a eu de plus de cent pieds de long, et de près de six lignes de large. Cette espèce est plus commune en Russie qu'ailleurs. On la chasse par lhuile de ricin. b.) TÆNIA dont du tére est armée de crochets. 2. Le cucurbitain. ( Tænia solium. ) Blanc, presque cartilagineux ; à articles quarrés ou oblongs, s’engaînant en partie les uns dans les autres; à bords minces , à ouvertures latérales isolées. Il se tronve dans les intestins de Fhomme, souvent en grand nombre, et cause de grands maux et même la mort. C’est l'espèce la plus difficile à chasser. Il y en a eu de soixante pieds de longueur. On la dit plus com- mune en Saxe et en Hollande au’aïlleurs. 3. Le 1ænia commun. ( Tænia vulgaris. ) Mince , transparent, et comme membraneux ; à ouvertures latérales doubles. C'est l'espèce la plus ordinaire en Suède ; “elle est aussi très-difficile à chasser : mais on n’en a trouvé que de dix à seize pieds de longueur. c.) LES HYDATIDES , dont la téte est armée de crochets? et dont le corps se termine en une vessie. Ils vivent dans le parenchyme même des viscères, où dans l'épaisseur des membranes, et y présentent des espèces de vessies pleines d’une liqueur limpide , qui font partie de leur corps. Leur trop grande abondance cause souvent des maladies graves. 4. L’hydatide du cerveau. ( Tænia cerebralis.) b] . .. N’a qu’une seule vessie, commune à plusieurs corps; elle se trouve sur. le cerveau et le cervelet des moutons attaqués de la folie, maladie qui les fait sauter ou tourner, et qu’on regarde comme incurable, 636 DHEAS£ UN SE € TiEss XIV. Les ASCARIDES. ( Ascaris.) Sont , après les tœænia , les vers les plus communs et les plus dangereux. Is ont le corps long, rond, pointu par les deux bouts, et trois petits tubercules à la tête par lesquels ils s’attachent aux intestins. Ils y vivent en troupes, ont les sexes séparés, et sont le plus souvent ovipares. L'homme en a deux especes. 1. L’ascaride lombrical. ( A. lumbricalis.) Long d'un empan; assez semblable au ver de terre, maïs facile à distinguer par l’absence des petites épines et du ren- flement annulaire. Sa queue est obtuse , et son anus en forme de fente transverse. 2. L'ascaride vermiculaire. ( A. vermicularis.) Long d’un demi-pouce ,.à queue très-pointue : il attaque sur- tout les enfans, ct se tient dans l'intestin rectum, où il cause des chatouillemens insupportables. On le chasse par l’infusion de mousse de Corse. Les observateurs modernes ont encore découvert dans les intestins de l’'homime et des animaux une multitude d’autres vers dont ils ont fait plusieurs genres , tels que LEs TricHURES. ( Trichocephalus. ) À corps rond, gros et obtus en arrière, se con- tournant en spirale , terminé en avant par une tromve longue, grêle, et sans aiguillons. 14 PE DES VER 'e 637 On en trouve une espèce dans l'homme, qui est fort fréquente dans certaines maladies, se tient sur-tout dans le cœcum, et atteint jusqu'a deux pouces de longueur. Les ÉcHiNoruynQuESs. ( Echinorhynchus. ) À corps long ,. rond, armé en avant d’une courte trompe garnie de petits aiguiilons recourbés en ar- rière, au moyen de laquelle ils s’attachent fixement aux intestins. Îls sont nombreux en espèces : mais on n'en a point encore trouvé dans l’homme. Les cRAmPOnNS. ( Hæruca.) À corps long, rond; à bouche au bout antérieur, entourée d'un cercle de crochets recourbés en dehors. LES STRONGLES. ( Strongylus. ) A corps long, rond; à bouche ciliée; à queue eo 2 terminée dans le mâle par une épine et trois petits feuillets membraneux. On en trouve dans les chevaux, dans les moutons, etc. Les uncINAIRES. ( Uncinaria. ) À corps long , rond ; à bouche molle, anguleuse; à queue terminée dans le mäle par une vésicule, dans la femelle par un crochet. On en trouve dans les blaireaux , les renards, etc. ÆLES PROSOSCIDES. ( Proboscidea. ) A corps long, rond; à bouche en trompe, 638 De£.Sh NN S E 6 TyBxs située sous un museau proéminent, et dépourvue d’aiguillon. On en trouve dans plusieurs sortes d'animaux. LES CUCULLANS. ( Cucullanus.)- À corps long, rond, pointu en arrière, obtus en avant; à bouche située sous une espèce, de ca- puchon strié. On les trouve sur-tout dans les poissons. Les MASSÈTES. ( Scolex. ) À corps excessivement petit, contractile; à tête grosse , susceptible de prendre diverses figures, et pourvue de quatre trous ou suçoirs. On n'en connoît que deux espèces trouvées dans des poissons. Lrs GÉROFLÉS. ( Caryophyllœus. A corps rond , court, obtus en arrière, ouvert en avant en une bouche large, découpée et frangée. On les à trouvés dans les poissons d’eau douce. XV. Les DRAGONNEAUXx. ( Gordius.) Ont le corps mince et fort long, absolument semblable à un fil, pointu par les deux bouts. 1. Le dragonneau des ruisseaux. ( G. aquaticus.) Brun; les extrémités noirâtres. Commun dans les eaux de source, les argilles humides, etc. 2. Le ver de Médine. ( G. medinensis. ) Blanchätre, 11 est des pays chauds, pénètré souvent dans les ENT! D,E S4\ V.Eum s 639 chairs des hommes, et y cause des maux graves, qu'on ne peut prévenir qu'en l’en retirant avec beaucoup de précaution, crainte de le casser, On en a vu de plusieurs pieds de longueur. Les dragonneaux qu’on a observés dans le corps de divers ani- maux, portent le nom de f/aria, Ils se tiennent plutôt dans le tissu cellulaire que dans la cavité intestinale. Une espèce vit dans les chenilles, et leur fait beaucoup de mal, M RAP de a Mu ee: ee D ÉLÉMENTAIRE DE L'HISTOIRE NATURELLE DÉS AN: I NI. 4 LIVRE HUITIÈME. D'EST ZOO PH VITAE 'S, CH API TR EGP PE MT EUR: Des zoophytes en général, et de leur division. STE Vorc1 les derniers des animaux, quant à leur organisation et à leurs facultés. Les mollusques ont pour la digestion, la circula- tion , les sensations, la respiration, à peu près le même appareil de viscères que les animaux \ à DENS, NANON ON PIN TE 5. CAR à sang rouge; ils s’'approchent même beaucoup des poissons. Les insectes plus bas d’un degré n’ont plus de circulation distincte, et ne res- pirent que par des trachées; néanmoins on leur voit une moëlle épinière, des nerfs et des organes sensitifs bien prononcés. On ob- serve les mêmes choses dans beaucoup de vers, et 1] est probable que la plupart les possèdent. Mais, dans les £oophytes , nous ne trouvons plustrien de tout cela : à peine des viscères digestifs, et quelque ind'ce de respiration dans quelques-uns. Plus de centre de circulation , plus de nerfs, ni de centre de sensations : chaque point du corps semble se nourrir par succion, et être pourvu par lui-même de la faculté de sentir. $. 2. Aussi la plupart de ces animaux re- poussent bien vite les parties qu’on leur en- lève. Il y en a même qui multiplient par une simple division , comme les plantes. Il faut pourtant observer que, dans cette simplicité commune à tous, 1l y a bien des degrés diffé- rens ; ét nous passerons successivement d'êtres pourvus de pieds, de tentacules, de parties Ss Gus DES WIONOWMN TE & dures et molles, ayant des viscères distincts, à d'autres dont le corps entier n’est qu’une pulpe gelatineuse diversement configurée, ou ne présente même au plus fort microscope qu'un point en apparence indivisible. $. 3. Les premiers ordres sont disposés selon les différens degrés de perfection de leur orga- nisation. Les derniers contiennent des zoophytes du dernier ordre de simplicité, mais réunis en grand nombre pour former un animal composé , qui a pour base des parties solides, de sub- stances et de formes très-différentes. Ces derniers êtres approchent des plantes pour la forme extérieure comme pour la sim- plicité dans l’organisation, et c’est à juste titre qu'on les nomme 7oophytes ( animaux-plantes). On remarque, dans la disposition respective de leurs organes, une tendance manifeste à Ja forme étoilée ou rayonnante. D E"S “ZLIOMNONPIEUY À E S 643 C'É A PobPiR ExbE Des zoophytes qui ont une enveloppe coriace ou calcaire , un organe respiratoire rntérieur distinct , et souvent des pieds rétractiles nom- breux ; ou des ÉCHINODERMES. CES zoophytes sont les mieux organisés de tous. Leur peau est souvent d’une nature plus ou moins crustacée, ou même c’est une vraie coquilie. Leurs pieds passent à travers des trous : de cette enveloppe, et peuvent s'étendre où s’affaisser : ils sont souvent rangés avec beau- coup de régularité. On voit dans leur intérieur une cavité alimentaire , précédée d’une bouche pourvue le plus souvent de cinq dents disposées en cercle; des ovaires, et un organe ramifié très-étendu , qui paroït établir une circulation perpétuelle de l’eau au travers du corps de ces animaux, et par conséquent une espèce de res- piration : mais on n’appercçoit rien qui remplace le cœur ou le cerveau. Ss 2 65 DES LOObEEHN TES I. Les HOLOTAURIES. ( Holothuria.) Ont un corps de forme cylindrique, une peau coriace et épaisse. À l'une des extrémités est la bou- che, entourée de tentacules plus ou moins nom- breux et branchus, et armée de cinq dents calcaires. Dans quelques espèces, le canal alimentaire est aveugle , et les excrémens ressortent par la bouche; dans d’autres, il aboutit à l'extrémité opposée. du corps, où 1l y a une grande ouverture par laquelle l'eau entre dans le corps et en sort. L'organe res- piratoire est formé d’un ou deux troncs ramifiés presque à l'infini, et ressemblant à des arbres : ils débouchent dans cette ouverture postérieure. Les pieds sont tantôt épars par toute la surface, tantôt tous d'un côté, tantôt rangés en séries lon- gitudinales. [1 y a des espèces qui n'en ont point du tout. a.) Parmi les espèces qui ont tous les pieds d’un côté, on peut remarquer, 1. L’holothurie timide. ( H. tubulosa. Lin.) Cylindrique ; longue de près d’un pied lorsqu'elle s'étend : tout le dessus de son corps est couvert de papilles coniques ; le dessous est garni d’un grand nombre de pieds cylindriques, rétractiles, et terminés par des suçoirs; autour de la bouche sont vingt tentacules, dont l’extrémité cest en forme d'étoile, On la trouve dans la mer Méditerranée. b.) Parmi les espèces qui ont les pieds disposés en plusieurg D'AS MIBrOLP CUT FE & . ÉA séries, et qu'on a nommées avec assez de justesse des owrsins coriaces ( echini coriacel ), on remarque, 2. Le concombre de mer. ( H. pentacta. ) Ovale, cinq rangées de pieds ; les intervalles de ces rangées, lisses; dix tentacules branchus autour de la bouche. On la trouve dans toutes les mers. IT. Les ASTÉRIES. ( Asterias.) Ont le corps divisé en cinq branches formant une étoile. La bouche est au centre, et a cinq dents calcaires, sans tentacules. L’estomac est court ; les excrémens ressortent par la bouche. Chaque branche a une tige osseuse articulée, et le reste de son enve- loppe est soutenu par un réseau de même nature. Les pieds sont tous du côté de la bouche, rangés en plusieurs files tout le long de ces tiges. Le côté opposé en est dépourvu, mais a une infinité de pe- tits tubes que l'animal n'étend que lorsqu'il est dans l'eau, et qui paroissent la pomper. L'intérieur con- tient, outre les ovaires, cinq paires d'organes bran- chus, dont les troncs aboutissent vers la bouche, et qui sans doute reportent au dehors l'eau intro- duite par les tubes. - Les astéries ont leurs branches plus où moins grosses ou grêles, garnies d’épines plus ou moins longues et différemment disposées, quelquefois lisses, et divisées, dans quelques-unes, en une multitude de rameaux. Une branche perdue se répare bientôt. SS 3 646 DES ZLbOPRTTES a.) Espèces à branches coniques. 1. L'étoile de mer commune. ( A. rubens. ) Ses branches sont grosses, arrondies; leur pointe est peu aiguë; leur surface est hérissée de très-petits tubercules, et garnie de petits tubes calcaires mobiles, dont sortent les petites bouches charnues qui aspirent l’eau , et qu’il ne faut pas con- q Ù q fondre avec les pieds , qui sont beaucoup plus grands, et tous 2 à la face inférieure du corps. Indépendamment du mouvement de chacun des pieds , les branches entières peuvent se féchir P > 2 quoiqu’avec beaucoup de lenteur. Cette espèce est d’une belle couleur rougeâtre ; elle est si commune sur nos côtes, 8 ; qu’en quelques endroits on la répand sur les terres au lieu de fumier. b.) Espèces à branches ramifiées. 2. La téte de Méduse. ( À. caput Medusæ. ) Ses cinq branches primordiales sont minces et anguleuses ; elles se divisent et se subdivisent un grand nombre de fois, toujours en se bifurquant. Les derniers petits rameaux sont fins comme des cheveux. On en trouve dans toutes les mers. c.) Espèces simplement anguleuses. 3. La patte d’oie. ( A. membranacea.) Applatie, mince, et simplement pentagonale : le dessus est tout garni de tubercules hérissés de petites soies ; le dessous a cinq sillons rayonnans, dans lesquels sont placés les pieds. De la mer Méditerranée. d.) Espèces à plus de cinq rayons. 4. Le soleil. ( A. papposa. ) À onze, douze ou treize rayons applatis, hérissé en dessus de tubercules soyeux. De l'Océan. dw SZ 0,0,2.HAYUF ES. . La IT. Les oursins. (Eclunus.) Ont un corps ovale ou arrondi, plus ou moins déprimé, dont l'enveloppe est entièrement pier- reuse. Sa surface est garnie de tubercules de diffé- rentes grandeurs, rangés avec une régularité surpre- nante, sur lesquels s’articulent des épines calcaires de grosseurs, de longueurs et de formes très-variées, mobiles au gré de l'animal. Les pieds sont tubu- leux et terminés en sucoirs, comme ceux des as- téries ; ils passent par des trous de la coquille dis- posés très-résulièrement , et qui y forment comme des allées de jardin, dont on leur a aussi donné lenom (ambulacra). L'intérieur contient un canal intesti- nal plus ou moins long, un ovaire divisé en cinq grappes , et un organe ramifié divisé en cinq troncs qui se déchargent dans la bouche, et qui paroissent servir à faire circuler l'eau dans l’intérieur du corps. a.) LES OURSINS proprement dits ont le corps plus ou moins convexe, la bouche au milieu de la face inférieure, et l'anus directement vis-à-vis. Les ambulacres vont de lun à Pautre, et divisent la coquille-en côtes comme un melon. H y en a à base circulaire, comme : 1, L'oursin mangeable, ( Échinus esculentus. ) Coeuille plus qu'hémisphérique ; dix ambulacres , rapprochés par paires ; leurs intervalles remplis de beancoup de tubercules, Ss 4 ÿ 648) QELSI £ Q°@ 2 & À TaENS. petits, et presque égaux, qui portent de courtes épines coni- ques et violettes. On le trouve dans toutes les mers. Le turban. ( Echinus cidaris. ) A / A « ' . Coquille en sphéroïde applati par les poles ; cinq ambulacres en zigzag ; dans chaque intervalle , deux rangées de gros ma- melons, portant de longues et grosses épines striées, au nombre de cinquante en tout. Il y en a une multitude de très- petites autour de leurs bases. A base ovale, comme: 3. L’oursin violer. ( Echinus atratus. ) ; Plat en dessous, à dix ambulacres. Les épines de toute la patie convexe ressemblent à des têtes de clou ou à des pavés, et sont serrées les unes contre les autres : celles qui entourent la base sont un peu alongées, et plates comme des rames. De la mer des Indes. b.) LES BRISSES ont la bouche au milieu de la face infé- rieure , et l'anus à cette même face, entre la bouche et le bord. Leurs ambulacres forment sur la face supérieure une espèce de fleur à cing pétales. Il y en a de convexes en dessus et concaves en dessous , comme : 4. La rosace. ( Echinus rosaceus. ) Coquille en forme de bouclier, ovale , anguleuse ; ses bords LI 4 A . sont Mi toute la superficie est marquée de très- petits cercles enfoncés; les ambulacres représentent cinq grandes feuilles ovales ; ro est près de l'extrémité la plus obtuse, Cn la trouve des l'océan des Indes. LA D’autres sont tout-à-fait plats des deux côtés, et ont le bords tranchans ES BAMOMONTPIHNN UE 7. C2 5. Le gâteau. ( Echinus hexaporus. ) Mince comme une galette ; les ambulacres forment une petite rosace sur le dos; vis-à-vis lextrémité de Chaque feuille est une fente qui perce d’une face à l’autre. [l y a une sixième fente vis- à-vis de l'anus, qui est situé à la base inférieure, tout près de la bouche. De la mer Pacifique. c. ) LES SPATAGUES ont la coquille ovale , la bouche sous la coquille, un peu vers le devant, et l'anus précisément à son extrémité postérieure. Les ambulacres forment aussi une rosace sur le dessus ; toute la surface est chagrinée , et porte des épines courtes et minces comme des poils. Leur bouche est garnie de tentacules en forme de pinceaux. 6. Le spatague cœur. ( Echinus lacunosus. ) Cinq ambulacres autour de la bouche , et cinq enfoncés sur le dos , dont celui qui est opposé à l'anus, étant plus profond que les autres, donne à la coquille la figure d’un cœur. N. B. On trouve un très-grand nombre d’oursins fossiles et pétrifiés, dont plusieurs se laissent rapporter aux divisions ci+ dessus ; mais il en est aussi qui ont des formes différentes de celles que nous venons d'indiquer. ù 6590 DES LDObVEX rs CEA PLAT R ERA Des zoophytes mous dans lesquels on ne voir point d’organe respiratoire , et qui n’ont point de pieds rétracuiles. | À. Les grands, dans lesquels on apperçoit des fibres et des intestins, vulgairement ORTIES DE MER. L Les mMÉDUSES. ( Medusa.) La forme de leur corps, dans l’état tranquille, est celle d’un segment de sphère, dont la convexité est lisse, er dont la partie plane est pourvue de divers tentacules. Sa substance est transparente et gelatineuse, et il se réduit presque à rien par l'é- vaporation ou la cuisson. On voit dans son inté- rieur des lignes colorées, mais rien qui annonce une circulation. On croit cependant voir, vers les bords, des vaisseaux plus multipliés, qui paroiïssent être des appendices de la cavité alimentaire. Les méduses babitent dans la mer ; elles nagent fort bien en ren- dant leur corps alternativement plus ou moins con- vexe, et en frappant ainsi l’eau. Lorsque la mer se retire, elle en laisse beaucoup sur le rivage, qui y DAS VNOMO)PAHNT EE di GE sont sans mouvement; car elles ne peuvent abso- lument que nager. 1. La méduse bleue. ( Medusa aurita.) Elle est grande , fort plate ; sa couleur est d’un gris bleuâtre de reflet : car, en la regardant directement, elle est transparente. Sous le corps sont quatre ouvertures, dans lesquelles on voit des paquets de feuillets membraneux. Au milieu est une espèce de tête ronde, mobile, portant quatre grands tentacules den- telés et pointus, et ayant à ses côtés plusieurs feuillets saillans, De la Manche. T1 y a beaucoup d’autres méduses , variant par le plus ou moins de longueur de la partie qui est sous leur corps , laquelle répond assez pour la forme au pédicule d’un champignon, et par le nombre et la nature des tentacules qui s’attachent à cette partie, ou même à la surface inférieure du corps, et à ses bords. Les anciens les nommoïent orties de mer Libres. Müller et Bruguières séparent des méduses LES BEROÉ. ( BEROE.) Qui ont un corps gelatineux , de forme ovale, partagé par des sillons en côtes, comme un melon. À l’une des extrémités est une ouverture qui sert de bouche , de laquelle sortent dans quelques espèces deux tentacules plus où moins longs et divisés. Les côtes sont ciliées. Ils se servent de ces cils pour frapper l’eau , et nagent ainsi en tournant. Ils sont phosphoriques, £t répandent pendant la nuit une lueur brillante. 1. Le Beroé globuleux. ( Medusa pileus.) Grand comme une noisette; à huit côtes; à tentacules trée- longs et ciliés, De l'Océan et de la Méditerranée. E52 DÉS Z'bOPMN TES IT. Les AcrTinrEs. ( Actinia.) Se tiennent ordinairement attachées au sable ow aux rochers par leur base. Leur corps est coriace, et a une grande force de contraction; ce qui le fait varier depuis la forme de demi-sphère lorsque la bouche se ferme, jusqu'a celle de cylindre lors- qu'elle s'ouvre. Dans ce dernier état, on apperçoit plusieurs rangées de tentacules coniques, longs et mobiles, qui entourent la bouche, et qui, lorsqu'ils sont tous épanouis , représentent une belle fleur d’a- némone double : aussi a-t-on nommé les actinies anémones de mer. Ce sont les orties de mer fixes des anciens. La bouche est ronde, et mène droit à l'estomac , qui est cylindrique, à parois ridées. L’ac- tinie se nourrit de petits crabes , qu’elle saisit et en- veloppe avec ses tentacules ; elle arrache du moins quelques pattes aux gros. Les excrémens sortent par la bouche. Il n'y à entre les parois de l'estomac et la peau qu'une multitude innombrable d’'intestins fort menus, entrelacés ensemble, dont on n’a pu con- noître l'usage ni les issues. Les actinies sont célèbres par leur force de re- production. Lorsqu'on les coupe en deux, chaque moitié se recomplète. Elles reproduisent aisément des portions moindres. Les jeunes actinies naissent vivantes, soit par la bouche, soit en perçant le corps de leur mère, dont la cicatrice se referme bientôt. D EH ALOMO(PAH NY D E SG On dit même que sa base se déchire spontanément, et que les morceaux qui restent adhérens au rocher deviennent bientôt de petites actinies. La plus ou moins grande extension des actinies a, selon Diquemare, un rapport constant avec la beauté du temps qu'il doit faire. Elles marchent tantôt sur leur base, tantôt sur leurs tentacules. 1. Actinie pourpre. ( À. purpurea.) Lisse; à peau fine, pourpre, souvent mouchetée de verd clair : Îes barbillons sont rouges ; autour d’eux est un rang de petites vessies bleu céleste. Commune sur les rochers des bords de la Manche. 2, Actinie coriace. ( À. coriacea.) À peau dure et paroissant tuberculée lorsqu'elle se contracte; de couleur fauve orangée ; les tentacules blanchâtres, avec un anneau de couleur rose dans leur milieu. Elle est plus grande que la première , et ne se fixe que sur le sable , dans des enfon- cemens tels, qu’en se contractant elle est de niveau avec le sol. On doit rapprocher des actinies LES ZOANTAHES, qui ont la bouche et les tentacules comme les actinies, mais dont le corps est plus grêle par en bas que par en haut; ce qui leur donne absolument lair d’une fleur portée sur un pédicule. 1. Le zoanthe à cinq pétales. ( Acrinia dianthus.) (Æydra dianthus. Gm.) Des côtes d'Angleterre. Son disque se partage en cinq lobes chargés de petits tertacules, 64 DES LZé bb ET TES 2. Le zoanthe à drageons. ( Actinia sociata.) ( Hydra sociara. Gm. ) Un tube charnu rampe sur le sol, et pousse, d'espace en espace, des pédicules ou des animaux. Des mers d'Amérique. B. Ceux qui n’ont qu'un corps gelatineux , sans or- ganisalion apparente, et croissent dé bourgeons, vulgairement POLYFES. HI. Les HyDRES , ou polypes à bras. (Hydra.) Sont ces êtres si fameux par la découverte de la génération des animaux, par bouture, dont ils ont fourni le premier exemple. Ils ont un corps conique, dont la pointe se prolonge quelquefois en une queue, et s'attache ordinairement à quelques corps. La partie évasée est ouverte, et garnie de six, huit ou dix tenta- cules filiformes, très-longs dans quelques espèces. Leur corps n'est qu’une espèce de bourse ou cornet. Ses parois ne présentent à l'œil et au microscope qu'un mucilage dans lequel on voit des points plus opaques. Ils vivent de naïdes, de monocles, et autres petits insectes aquatiques, qu'ils saisissent avec leurs tenta- cules et mettent dans la poche qui fait leur corps. Is s'y digèrent à vue d'œil, et les excrémens sont rejetés par la bouche. Un polype dont on retranche une partie quel- conque, la repousse bientôt. Si on le coupe en deux, dans quelque sens que ce soit, chaque moitié re- DES, L'O OCP HT TE SE. Ai devient un polype entier. On peut greffer deux moi- tiés de difrérens polypes, ou deux polypes entiers. Enfin on peut retourner un polype comme un gant, sans qu'il cesse de remplir ses fonctions. Naturellement il se multiplie en poussant de dif- férens points de son corps des bourgeons qui se dé- veloppent en petits polypes. Ils restent quelquefois ainsi attachés, et en repoussent même d'autres ; de sorte qu'il se forme une espèce d'arbre dont chaque branche est animée, a sa volonté propre, et cherche à prendre sa nourriture à part, quoique ce qu'elle mange semble profiter à toutes. 1. L’hydre verte. ( Hydra viridis. ) C’est le polype à bras, sur lequel Trembley a fait ses pre- mières expériences. Il est d’un beau verd, et a ses bras plus courts que le corps. Il est fort commun dans les eaux dormantes, sur-tout sous les lentilles d’eau. 2. L’hydre à longs bras. ( Hydra fusca.) Est plus rare; de couleur grise. Son corps n’a pas un pôuce de long, et ses bras en ont plus de dix. Parmi les zoophytes voisins des hydres, dont Bruguières a fait des genres particuliers, nous remarquerons : 2.) LES BOTRYLLES. ( BOTRYLILUS.) Ont une tête sessile, entourée de tentacules tubuleux, percés selon leur longueur. L'ouverture de la pointe reçoit l’eau. Celle de la base donne dans la bouche commune ou le ventre de l'animal. On en connoît deux espèces, 69 DHL A BbE ur ras 1. Le botrylle conglomére. (B. conglomeratus. ) À plusieur s rangs de tentacules serrés, qui représentent une espèce de mûre. 2. Le borrylle étoilé. ( B. scellatus.) N’a qu'un seul rang de tentacules qui varient pour le nombre: Plusieurs botrylles étoilés sont attachés à un corps commun, en forme de croûte gelatineuse qui recouvre diverses plantes marines, Si on ne touche qu'un tentacule , il se contracte seul. Si onirrite la bouche ou le réceptacle commun, ïils se contractent tous. b.) LES CORINES. ( CORINE.) Ont une tige molle, simple, portant à son extrémité une vésicule de même nature, terminée par une bouche , et dont la surface est hérissée de tentacules filiformes. Elles produisent des œufs qui restent quelque temps attachés au bas de la vési- cule. Nous croyons aussi devoir faire un geure c.) DES CRISTATELLES, ou polypes à plumets. ( CRIST A- TELLA)\) Qui ont sur la bouche une espèce de plumet formé par des ten- tacules portés sur une tige commune , et rangés parallèlement ou en pinceaux. Leurs mouvemens servent à amener vers la bouche les corpuscules dont l’animal se nourrit. Les cristatelles habitent les eaux stagnantes , et leurs amas ne paroiïssent à l'œil nud que comme des taches de moisissure. 1. La cristatelle moisissure. ( Crist. mucedo. } Le corps commun a plusieurs bouches ou plumets, ne forme pas un arbre divisé en branches, mais une seule masse ronde ou irrégulière. Les plumets ont la forme de deux peignes à double rang de dents, IV. Les DÉS ‘2N0/'0 PH ‘D Ed 657 IV. Les rorrrcezres. Vulg. polypes à bouquets. (Porticella.) Leur bouche n'a point de tentacules; mais on en voit sortir de petits organes en forme de cils, qui tournent sans cesse avec rapidité, et dont on ignore la nature et l'usage. Quelques vorticelles sont ses- siles, d’autres s’'alongent en une queue, d’autres enfin sont supportées par des pédoncules filiformes; ces dernières sont souvent réunies en arbres, comme les hydres, et représentent assez bien un bouquet de muguet. Elles habitent dans Les eaux dormantes, et sont si petites , qu'un amas entier ne paroît à l'œil nud que comme une tache de moisissure. Elles mul- tiplient par divisions : une des fleurs ou corpuscules se fend , et chaque moitié devient une fleur com- plète. on 1. La vorticelle poire. ( Worticella pyraria.) Pédonculée , formant des bouquets très-composés, à fleurs en forme de poire. S’attache aux insectes aquatiques , etc. 2. La vorticelle muguet. ( Vorticella convallaria. ) Isolée ; à fleurs en forme de cloche ; portée sur un pédoncule contourné en tire-bourre, qui s’alonge et se raccourcit à volonté, © 3. La vorticelle trompette. ( Vorticella stenrorea. ) N’a point de pédoncule , mais s’amincit en une queue. Elle est simple , et ressemble à une trompette dont la bouche seroit échancrée, At \ 6i8)" DES Æ Qi0'P ENT) EN 0) 4. La vorticelle fruit de mürier. { Worticella cratægaria. ) Sessile ; à corpuscules ronds}, réunis en grouppes, repré- sentant à peu près des müres. Elle s'attache à la queue des monocles. C. Les très - petits isolés, appelés vulgairement ANIMAUX INFUSOIRES, Déja les vorticelles échappent à l'œil nud. Il y a une multitude d’autres animaux qui ne peuvent également être observés qu'a l’aide du microscope. Leur organisation devient de plus en plus simple, et on peut les diviser, d’après ces degrés de sim- plicité , en plusieurs genres très-distincts. Comme les espèces sont très-nombreuses, on en a fait aussi des genres fondés sur des considérations moins impor- tantes, comme des poils, etc. Nous ne nous y ar- rêterons pas ici. Ce que ces animaux ont de plus singulier, c'est qu'un grand nombre d’entre eux ne se rencontrent que dans des-infusions de matières végétales ou ani- males ; 1l y en à même qui n'y paroissent que lors- qu'elles commencent à se corrompre. Enfin quel- ques espèces habitent uniquement les liqueurs ani- males, comme la semence, etc. IV. Les ROTIFÈRES. ( Rotifer.) Ont, comme les vorticelles , deux/ organes ciliés qui tournent continuellement ; mais ils sont isolés € e+ WT, ZOO IP AY TES 4 libres, nageant sans cesse dans l’eau avec une célé- rité extrême, le plus souvent en tournant. Ils ont des espèces de queue qu'ils alongent ou raccour- cissent. Îls développent ou rentrent leurs organes rotatoires; ce qui leur donne presque à chaque ins- tant une figure Gauvede On ne peut les observer qu'au microscope : à peine présentent-ils à l'œil nud l'apparence de points indivisibles. 1. Le rotifère de Spallançani. ( Rotifer redivivus. ) ( Vorticella rotatoria, Gmel. ) Est très-commun dans les eaux dormantes, où il patoït à l'œil comme un point verdâtre. Sa queue rentre en elle-même comme les tubes d’une lunette. La partie antérieure est comme fourche, et fait sortir des organes qui ressemblent à des roues dentées. Mais toutes ces parties changent sans cesse de figure par les diverses contractions. On voit à l’intérieur une espèce d’esto- mac qui a un mouvement lent et irrégulier. Ce petit animal est sur-tout célèbre par la propriété, qu’il a fait voir le premier, de pouvoir rester desséché et sans mou vement pendant des années entières, et de reprendre vie sitôt qu'il est de nouveau humecté. V. Les PRAcHIONS. ( Brachionus.) Sont libres comime les rotifères, et ont , comme eux, deux organes rotatoires au devant de la tête, et la faculté de nager très-vite pour de si petits corps ; mais leur dos est visiblement recouvert d’une espèce d'écaille solide, qui diffère de forme selon les espèces. Lt 66) - DES 2 0:00 à Y Tr S :. Le brachion à six dents. ( Brachionus urceolaris. ) Écaille dentelée par devant , échancrée par derrière. On le voit souvent adhérer par sa queue aux monocles, et autres petits insectes aquatiques. Îl à quelquefois au derrière deux petits paquets qui ont l'air de grappes d'œufs. VI. LES TRICHOCERQUES. Sont très - voisines des brachions et des roti- fères ; elles ont une queue à peu près semblable, quelquefois fortilongue, ou double, ou fourchue: mais il n'y a point d'écaille sur le dos, et la partie antérieure du corps est seulement garnie d'espèces de poils, et n'a point d'organe Lobète Le reste des animaux dt ne présente à l'œil qu'un corps mou, contractile dans tous les sens, en tout ou en partie , et dans l'intérieur duquel on n'appercçoit qu'une gelée à demi transparente, rem- plie de molécules plus obscures. Ils changent arbi- trairement de forme jusqu'à un certain point : ce- pendant leur corps reprend dans la plupart, lors- qu'ils se reposent , une forme dérerminée pour chaque espèce. . On a nommé srichodes ceux qui ont des poils à une extré- mité ; Zeucophres, ceux qui ont le corps entouré de cils ; kérones , ceux qui montrent des espèces de cornes ; hursaires , ceux qui l’ont creux'en forme de sac. Il est sg et ns dans les gones, plat et sinueux dans les Kolpodes, plat et oblong dans les paraméces, plat et ovale dans les cyclides , rond et alongé dans les vibrions, cylindrique dans les enchelides. Dés 20 o'PHY TES! 661 Les protées sont les plus singuliers de tous. On ne peut assigner aucune forme déterminée à leur corps : car il en change À chaque instant , et prend successivement toutes les formes possibles; tantôt arrondi et ramassé, tantôt divisé et subdivisé en lanières de la manière la plus bizarre. On en trouve une espèce dans l’eau des marais. C'est à la famille des }'1BRIONS qu'appartiennent 1. Les anguilles du vinaigre. ( Wibrio aceti.) Qui ressemblent , par la forme alongée et la manière de nager, au poisson dont elles portent le nom. Elles sont souvent assez grandes pour être distinguées à l’œil nud. La gelée ne les fait point périr, mais bien l’évaporation , à moins qu'elles ne soient protégées par quelques poussières du contact de l'air. On prétend qu’elles changent de peau; qu’il Ÿa parmi elles . , » . . PCA distinction de sexe; qu'elles font des petits, vivans en ete, et qu’elles pondent ensuite des œufs jusqu’à la fin de l’automne. 2. L'anguille de la colle. (Vibrio glutinis.) Qui se trouve dans la colle de farine, et a, à peu près, la même économie que la précédente. On la distingue par une tache brune, entourée de blanc, qu’elle a sur le dos. LES CERC AIRES. Sont des animaux microscopiques , à corps ovale , de forme fixe , terminé par une queue : on ne leur voit point d’intestins. Il yen a dans diverses infusions : mais ce sont surtout celles qui habitent dans les semences des animaux , qui se sont attiré l'attention des naturalistes, par le rôle qu'on croyoit qu'elles jouoient dans la génération. Il paroît qu’elles sont entièrement étrangères à cette fonction animale, et me sont là que comme des hôtes. F073 662 D ES 0 10 DEN Let, LA BACCILLAIRE ( BACCITIZRIA.) Fstun être très-paradoxal. Elle paroît consister en petits hni- maux cylindriques, semblables à des baguettes, mais forcés de vivre ensemble par une loi qu’on ignore. Dans l'état tranquille, ils sont accollés les uns aux autres, et forment un quarré long : mais ils peuvent avancer par paires ou autrement, de manière wà faire une écharpe ou toute autre fisure, comme par des évo- lutions militaires. Cet animal se trouve sur les algues des côtes de Danemarck. VII. Les rorroces. Ont un corps rond, de forme fixe, transparent, et sans aucun organe visible; ils nagent en tour- . : Re noyant, avéc plus ou moins de rapidité. 1. Le volyoce sphérique. ( Volvox globator.) Se trouve abondamment en été dans les eaux des marais: il est alors rougeâtre. On voit dans son intérieur des globes sem- blables à lui, qui en sortent pour tournoyer de même, et qui dés-lors en contiennent d’antres plus petits, en sorte qu'il est gros à la fois de plusieurs générations successives. 2. Le volyoce du fumier. ( Folvox conflictor. ) Dans l’eau de fumier; se meut en tournoyant , à droite et à gauche alternativement. Tout son intérieur est plein de molé- cules rondes, qui se meuvent sans ordre et beaucoup plus vite que lui. Les monApEs. (Monas.) Sont les plus simples et les plus petits des ani- maux connus : même aux plus forts microscopes, DE S$ Z'ONObPH'Y T ES) (66 ils ne paroissent que comme des points, soit ronds, soit ovales, se mouvant avec célérité en toute sorte de sens. Il y en a des milliers dans les moindres gouttes de toutes les infusions et de toutes les eaux dormantes. ; On seroit même tenté de croire que plusieurs de ces animaux microscopiques ne se forment que des la décomposition des matières soumises à Pinfusion. C'ENASPUÉ TRE à EVE: Des z0ophytes dans lesquels la substance animale craverse l'axe de la substance cornée qui lur sert d’enveloppe , et a chacun de ses rameaux terminé en polype ; ou des ZOOPHYTES proprement dits. LA partie dure, ou du moins la croûte quiles revêt, paroît faire partie de leur corps et croitre avec eux par ni pe D en sorte que les branches qui naissent ça et là du tronc, dans les espèces qui ne restent pas simples, sont de véri- tables végétations, tout comme celles des polypes du-chapitre précédent, ec non des additions que les habitans construiroient contre celles T & 4 66ar sas 2 o or 4 Y TES. qui existoient déja, comme le sont, par exem- ple, les cellules que les abeilles ajoutent de temps eñ temps à leur construction. C’est donc assez justement que les animaux dont nous allons traiter ont été nommés zoophytes, ou animaux-plantes. La partie solide a pris, par une expression figurée , le nom de ge, etla tête des polypes, ou plutôt leur partie mobile et pourvue de tentacules, celui de fleur. Les genres des zoophytes sont : I. Les FLrOosCcULAIRES. ( Floscularia.) _ La tige est un petit tube conique, simple, qui paroît, au microscope, composé de pièces hexagones, toutes marquées d’un point. L'animal est un roti- fère; mais il ne paroît pas intimement lié à son étui, et peut-être auroit-on dû le placer ailleurs qu'ici. La tête paroît comme une fleur à quatre lobes qui tourneroit perpétuellement dans le même sens. On le trouve dans l’eau douce, sur les feuilles, etc. Quelquefois de nouveaux tubes se fixent contre le premier. IT. Les Tugurarres. ( Tubularia.) Ont pour tige un tube de substance semblable à de la corne , tantôt simple, tantôt branchu, à l’ex- trémité duquel se montre un animal quelquefois Dés} Zidiedir EN TIENS)) . 68 semblable aux cristatelles ou polypes à panache, d’autres fois montrant deux rangées de tentacules, une extérieure circulaire, radiée, et une intérieure, en houppe, représentant presque le pistil d’une fleur. Les œufs viennent entre les tentacules extérieurs. 1. La tubulaire à coller. ( Tubularia campanulata.) Forme une petite tige branchue, rampant sur les feuilles et les tiges des plantes d’eau douce, qui est gelatineuse d’abord, et se durcit peu à peu. Les orifices des tubes sont plus étroits, et forment des espèces de collets. 2. La tubulaire ouverte. ( Tubularia reptans.) Ressemble à la précédente, et est des mêmes lieux. Les bouts des tubes ne sont point rétrécis. Les crêtes de l’une et de l’autre sont à double rang et en demi-cercle. 3. La tubulaire sultane. ( Tubularia sultana. Flum. ) Est d’eau douce, et ressemble aux précédentes. Sa crête est seulement en un seul paquet conique, comme les panaches appelés sulranes. 4. La tubulaire chalumeau. ( Tubularia indivisa. ) Est une des nombreuses espèces marines ; celle-ci est com- mune sur nos côtes. Ses tiges sont des tubes très-simples, jau- nâtres, longs de deux à trois pouces, semblables à des brins de chaume, qui ont vers leur base des espèces de genouillères membraneuses et tordues. IL Les capsurarrxs, (Capsularia.) Ont une tige papyracée, simple ou branchue. Toutes les extrémités sont terminées par de petites capsules ovales, ouvertes pour la bouche de l'ani- ÉG&.… ET LE 010 ‘blé TT ES D mal, qui est une corine, et percées de petits trous pour le passage de ses tentacules, lesquels ne peu- vent se retirer dans la capsule. Elles croissent sur les fucus dans les mers d'Angleterre. IV. Les SERTULAIRES. ( Sertularia.) Ont une tige cornée, formée d’un ou deux rangs de vésicules placées alternativement, et dont la figure. arie. Cette tige est tantôt simple, tantôt branchue; et ces branches sont disposées de toutes sortes de facons, comme les folioles dans les feuilles cômpo- sées des plantes. La substance sensible traverse la tige et les branches, comme le feroit la moëlle d’une plante, et il en sort par chaque cellule un animal, ou plutôt un membre de l'animal total, de la forme d'une hydre ou polype à bras. La multiplication se fait par des œufs, qui paroissent en grappes dans des cellules plus grandes que les autres, autrement placées, et d’une forme différente. Les sertulaires ont l'air d’une petite plante de la plus grande dé- licatesse. 4 1. La sertulaire goupillon. ( Sertularia chuya. ) Sa tige est droite, ferme, ployée en zigzag. Le bout est: très-branchu ; les branches plates, portant à chaque bord un rang serré de petites vésicules conîques. Celles des œufs sont ovales, grosses , et placées dans la bifurcation des branches. 2. La seriulaire plume. { Sertularia pluma. ) Les branches sont simples, et disposées des deux côtés de BE" S ZIONOGPHY TE & , 66 l2 tige comme les barbes d’une plume. Les vésicules des hydres sont en cloche, dentelées, et sur un seul rang. Celles des œufs sont semblables à des cosses de pois; c’est-à-dire larges, comprimées , pédiculées. Elle croît sur nos côtes, sur les moules et les plantes marines. 3. La sertulaire épineuse. ( Sertularia spinosa. ) Très-fine , à ramifications longues, en zigrag : de chaque pli sortent de petites branches, de nouveau divisées, mais plus courtes. Les vésicules des hydres sont étroites et pointues. On ne les voit que dans la plante fraîche. Cette espèce est commune sur nos côtes. C'H AR LT Er FA BE Des zoophytes dont chaque polype est adhérent , 4 e. \ . dans une cellule cornée ou calcaire , & parois minces 3 ou des ESCARES. OK ne voit point'ici, entre routes les parties de la substance animale, une communication aussi directe que dans les genres du chapitre précédent. Chaque polype paroït isolé dans sa cellule ; ec s'ils communiquent tous ensemble, c'est sans doute par les parties déliées qui tra- versent [a substance des cellules mêmes: car 663 DES Z'bäorémrwy TES on ne peut guère douter qu’elles ne croissent par une intus-susception ordinaire, quoique les nouvelles branches se développent par une ger- mination analogue à celle des plantes. On voit quelquefois, sur les cellules, de petites bulles, qu'on croit être les ovaires. 1. Les cerrurarnres. (Cellularia.) Ont, comme les sertulaires, la forme de petites plantes extrémement déliées et composées d’articu- lations ; mais, au lieu de vésicules sailjantes que les polypes tenant à la moëlle traversent, il n’y a que des cellules creusées à la surface de chaque articu- lation, et un polype est logé dans chacune. De plus, la tige des sertulaires est cornée ; celle des cellulaires est calcaire et friable, a. Cellulaire rampante. ( Cellularia reprans.) Est l’espèce la plus commune sur nos côtes. Elle s'attache aux fucus , aux moules, etc. , et forme de jolis petits buissons déliés de la plus grande blancheur. Les cellules sont disposées sur deux rangs et tournées du même côté : elles ressemblent à des cônes renversés. Chaque ouverture est munie de deux petites épines. Il part des ramifications de petites racines gar- nies de crochets, comme dans les plantes rampantes. 2. La cellulaire cotte de mailles. (Cellularia loriculata.) Chaque articulation ressemble à un corselet, et a deux cel- fules dirigées obliquement, qui en représentent les trous des bras. Elle forme un buisson droit et toufu. DES “© 'oùP HW FE S 669 IL Les FLUSTRES. ( Flustra.) Leurs cellules sont placées tout-à-fait les unes contre les autres sur une seule surface, à pen près comme un ONE d'abeilles, ou comme un réseau. Quelques espèces recèlent ainsi d’autres corps; d’au- tres ne s’adossent à rien, et forment des feuilles ou des tiges persistantes par elles-mêmes, et dont un seul côté est garni de cellules dans certaines espe- ces, et tous les deux dans d’autres. 1. La flustre en feuilles. ( Flustra foliacea.) Forme des feuilles garnies de cellules des deux côtés, sem- blables à la plus fine gaze , étroites à la base , s’évasant vers le haut, se divisant souvent, et ayant le bord dentelé. Elie est très-commune sur nos côtes. Ses cellules ont la forme de portes cintrées, sont placées en quinconces, et garnies d’une - petite épine de chaque côté. 2, La flustre tronquée, (Flustra truncata. } À la même texture que la précédente ; mais ses ps ou 4 réc feuilles sont étroites, d’egele largeur par-tout, et tronquées par le bout. On croit aussi devoir rapporter à cet ordre: III. Les coraAzzINES. (Corallina.) Quoiqu’on n’en ait pu encore appercevoir Les po- lypes. Elles ont la forme de plantes plus ou moins branchués; la tige et les branches sont composées d’articulations enduites d’une substance calcaire, et 670. DES ZODPENTEÉS dont la figure varie selon les espèces. Lorsqu'on dis- sout la matière calcaire, il reste un axe de sub- stance cornée, duquel partent des fibres de même nature qui traversent la substance calcaire pour aller à la surface. On suppose qu’elles renferment des polypes qui sortent par des pores imperceptibles, ou qu'elles sont elles-mêmes animées et prennent leur nourriture par ces pores. 1. La coralline des boutiques. ( Corallina offcinalis.) Couvre des espaces immenses sur les bords de la mer. Ses articulations sont ovales, la pointe en bis. Les branches sont disposées deux fois de suite en barbes de plumes, et très-ser- rées; en sorte que Îa plante entière forme un petit buisson cal- caire très-toullu. La couleur varie, tantôt blanche , tantôt ver- dâtre , le plus souvent rougeitre. CPAM D PERMET VUE 7 Des zoophytes qui ont un axe de substance solide, recouvert par-tout d’une chair sensible, des creux de laquelle sortent des polypes ; ou des CÉRATOPHYTES. LEUR axe est tantôt ligneux ou corné, tantôt pierreux. Il est recouvert d’une subs- tance chatnue, sensible, et se pouvant con- Di N AVOAONP NE D HS Ca tracter. Elle forme des tubercules creux, des- quels sortent à volonté des têtes, ou plutôt des bouches tentaculées en forme de polypes’'; ils appartiennent tous au même animal, comme les branches d’une hydre. Po si ise par Pun profite à l’ensemble : il paroït même que l'animal total a une volonté commune ; car il s'étend, RE est. nécessa sHpON se former une base par laquelle “he adhère À un corps quelconque. Il s'étend aussi pour réparer les pertes causées à un des Fou de la substance corticale ; il recouvre même et enduit d’une nouvelle couche ee dla matière de son.axe. les, corps étrangers qui se seroient attachés à cet axe. L’axe paroïit produit par lécorce ; on y ap- perçoit des couches concentriques. Ceux qui sont ligneux ont des tubes longitudinaux qui paroissent communiquer avec és polypes ; dans les pierreux , on ne voit que des stries. Ïl y en a dont le milieu est vuide et traversé de mem- branes ou de diaphragmes : on lui a donné le nom impropre de moëlle. s Les branches sont produites aussi par l’écorc> charnue qui les colle contre le tronc, mais sans 4 6e D € S'LAONOSPOHNT TE 6! que leur moëlle et leurs couches aient de com- munication avec les siennes. EL Lxs ANTIPATHES, Vulgairement corail noir. (Antipathes.) L'axe est d’une substance cornée, ordinairement noirètre, dure, et disposée par couches. La surface est ordinairement hérissée de petites épines. La croûte animale est purement gelatineuse, et elle dis- A . À , . . LA] paroît sur le corail desséché. Celui-ci est tantôt simple, tantôt différemment branchu. 1. L’antipathe spiral. ( Antipathes spiralis. ) Tige entièrement simple , de la grosseur d’un tuÿau de plume, se roulant irrégulièrement en tire-bourre ; épines très-petites. De différentes mers. 2. L’antipathe éventail. ( Antipathes flabellum.) Tige courte, mince. De ses deux côtés naissent des rameaux qui montent dans le même plan en se subdivisant de même, et représentant une espèce d’éventail. Les dernières ramifica- tions sont quelquefois soudées les unes aux autres. De la mer des Indes. IT. Les GORGONES, (Gorgonia.) L4 L’axe des gorgones est le plus souvent corné, quel- quefois ligneux , ou ressemblant à du liège ou à du cuir durci ; en cela elles ressemblent aux antipathes : mais a chair qui revêt cet axe contient des parti- cules crétacées, qui, lorsqu'elle vient à se dessécher, forment ME Si LIO ND TE'S 6% forment une croûte calcaire et friable qui a assez fair d’un enduit qu'on auroit applique sur des brins de fucus. Quelques auteurs ont même cru que les gorgones métoient qu'une couche calcaire formée sur des plantes par des polypes; mais on a reconnu, depuis , que l'axe appartient à l'animal, comme lé corce extérieure. 1, La gorgone éventail. ( Gore. flabellum.) Ses petites branches se réunissent chacune à celles qui lui sont les plus voisines, et toutes demeurent dans le même plan, de manière que l’ensemble représente un rets ou untreïllis , sou- vent de quelques pieds en longueur et en largeur ; lécorce est jaunc. On trouve cette espèce dans toutes les mers. On peut séparer des gorgones : LE CORAIL. (CORALIIUM. ) Qui 2, comme elles, une chair sensible, munie de cavités , des- quelles sortent des têtesiet des bras de polypes , et remplie de molécules calcaires qui forment une croûte en se desséchant. Mais l'axe que cette chair recouvre est d’un tissu pierreux et compacte comme du marbre. Sa surface externe est striée. C'est la substance connue sous le nom de corail, et si estimée à cause de sa belle couleur rouge , et du poli qu’elle est susceptible de prendre. Sa chair ou son écorce est d’un rouge aurore. Les polypes ont chacun huit tentacules dentelés. L’axe est quelque- fois blanc ; on y voit aussi quelquefois des couches concen- triques de différentes couleurs. Sa base est assez large et se colle aux rochers, où à quelque autre point fixe : les branches sont peu nombreuses , et s’écartent presque à angle droit. Le corail croit ordinairement sous quelque avance de rocher. Vyv ét DES") oO HYETEELS On le pêche en faisant descendre une machine formée de branches de fer, placées en croix horizontaie, qui larra- chent , et auxquelles il s'accroche. Le corail dont les po- lypes sont morts, et qui a été attaqué par d’autres animaux , esf moins précieux. UT. Les 1515. (Isis.) Ont un axe alternativement pierreux comme ce- lui du corail, et corné comme celui des gorgones, c'est-à-dire que les articulations pierreuses sont join- tes ensemble par d'autres de substance. cornée, et quelquefois de substance spongieuse. Les premières sont striées comme l'axe du corail. loge l'arbre des isis grandit, les articulations cornées de la tige disparoissent, parce que l'animal les recouvre de couches pierreuses, en sorte quil n'en reste plus qu'aux branches. La chair qui recouvre l'axe est semblable à celle des gorgones et du corail. 1. L'isis noir et blanc. (Isis hippuris. ) Les articulations calcaires sont d’un blanc pur ,* et leurs join- tures cornées d’un brun très-foncé ; ce qui produit un fort bel effet. On trouve cette espèce dans toutes les mers, IV. Les PENNATULES. ( Pennatula.) Ont une tige cartilagineuse, libre, recouverte _ d'une écorce charnue, et dont la partie supérieure a des branches disposées en barbes de plume, ap- platies, qui ont elles-mêmes des espèces de barbes, mais seulement d’un côté, entre lesquelles parois- DE 6 ALIOt O0 PUY T'ES. O7) sent les polypes. Les pennatules nagent dans la mer d’un mouvement commun à tous leurs animaux. Plu- sieurs espèces répandent une lueur dans l'obscurité. 1. La pennatule luisante. ( P. phosphorea. ) Rougèâtre ; à tige relevée de petites écailles ; à baïbes se recouvrant comme des tuiles : c’est l'espèce qui répand le plus de lueur. On en trouve dans toutes les mers. On pourroit distinguer des pennatules : LES WÉRÉTILLES. ( VERETILLUM.) Qui ont aussi une tige libre , mais sans aucune branche, recouverte uniformément d'une chair sensible, et parsemée de polypes semblables à des hydres , pourvus de huit bras ciliés LOe Et ZESs OMBELLULES. ( CMBELLULA.) Qui ont une tige osseuse, mince , et sans branches , enve- loppée d’une membrane charnue , et terminée par un bouquet de polypes , formant une ombelle attachée à son extrémité. Ces animaux composés sont libres et nagent d’un mouvement commun. Leurs polypes ressemblent à des hydres , et ont chacun huit bras ciliés. On n’en connoît qu’une espèce , qui se trouve dans la mer du Groenland. GE" DE ss VLNONONPAHUY T'E's ee ——————©22 CH AP DER EMILE Des ;0ophytes qui ont un axe ou une base de substance pierreuse , dans laquelle sont creusés les recepracles des polyres ; ou des LITHC- PHYTES. CES animaux sont en si grand nombre dans certaines mers, qu'ils y forment des isles er- tières. Plusieurs de celles de la mer du Sud ne consistent qu'en amas de madrépores, aui, après s'être élevés jusqu’à la surface des eaux, ont été couverts de limon par les flots’, et ont ainsi surmonté le niveau de la mer. I. LES MADRÉPORES. ( Madrepora.) Sont tous les litophytes dont les réceptacles sont garnis de lamelles parallèles ou divergentes , qui re- présentent le plus souvent la figure d'une étoile. Nous les subdiviserons ainsi qu'il suit. a.) LES FONGITES. ( FUNGITES.) Ne sont composés que d’une seule étoile pierreuse, souvent fort grande, dont les lames sont verticales, et partent , dans quelques espèces, du centre pour se rendre à la circonférence ; DÉS L'or TES 67 en se partageant selon certaines loïs. Dans d’autres, les lames sont parallèles entre elles, et partent des deux côtés d’une ligne droite où courbe ; ce qui produit un corail de forme plus où moins aiongée , quelquefois fourchue. Toute cette partie pier- reuse est recouverte d’une espèce de mucilage sensible , sur lequel on remarque de petites vésicules mobiles, rangées le long des lames. Tout cela disparoît et se retire entre les lames lorsqu’on touche le fongite ou qu’on le retire de l’eau. 1. Le fongite champignon de mer. ( Madrepora fungites. ) l De la mer des Indes. Blanc, rond; un côté des lames est convexe ; le côté opposé. est concave, et on y voit des séries de petites épines. Assez souvent il y a d’autres fongites plus petits qui y adhèrent, maïs qui ont leurs lames du côté con- cave. Il paroît que ce fongite est libre dans la mer. 2. Le fongite chenille de mer. (Madrepora pileus. ) De forme très-oblongue, plat. Ses lames sont rangées des deux côtés d’une ligne qui les coupe toutes; elles ont leur tranchant «en arc de-cercle : en dehors il y en a d’autres qui commencent entre les extrémités des premières. b.) LES pÉNTEs, ((TÆANDRITES.) Ont leur surface creusée de vallens plus où moins longs ; | _sinueux et branchus, séparés par des collines semblables. Les lames sont perpendiculaires à la direction des vallons : tantôt “elles s'étendent par-dessus les collines jusqu’à celles du vallon voisin ; tantôt les collines sont lisses. D’autres fois les vallon sont si profonds et les collines si escarpées, qu'elles ressemblen à des feuilies striées. On ne connoïît point encore leurs ani- maux. Fe 3. Le méandrite laitue. ( Malrepora lactuca.) C’est un de ceux qui ont les vallons si profonds, Ses collines / ; Vv3 Cab) DAS Æ.01 0, PE W TE UE! ressemblent plutôt à des lames tranchantes, striées transversale ment, en sorte que leur ensemble a quelque rapport avec des feuilles de laitue. 4. Le meandrire à sillons. ( Madrepora phrygia.) Forme , comme les suivans , une masse ovale. Ses vallons sont trés-longs , peu profonds , étroits, peu branchus, presque droits et parallèles. Les collines sont étroites et lisses. 5. Le méandrue lisse. ( Madrepora gyrosa. ) Vallons larges , peu creux, peu branchus, mais fort con- tournés ; collines lisses ; lames peu saillantes, ou plutôt des fossettes transverses de différentes longueurs , et comme caver. neuses. €.) LES ASTROITES. ( ASTROITES.) Ont une masse ou sphérique , ou étendue en feuilles tantôt plates, tantôt plus où moins plissées ou contournées. Leur sur- face est parsemée de cellules étoilées, et éparses assez égale- ment. On ne connoît point exactement leurs animaux. 6. L’astroïte rayon d’abeille. ( Madrepora favosa. ) Sphérique : les étoiles sont grandes , anguleuses ; les lames sont dentelées , et se continuent par-dessus les intgrvalles qui sont étroits, pour se joindre à celles des étoiles voisines. De la mer des Indes. 7. L'astroïte feuille. ( Madrepora foliosa.) En feuilles larges et irrégulières , parsemées de très- petites étoiles sur un fond légèrement tuberculeux. d.) LES PORITES. ( PORITES.) Ont une tige tantôtisimple, tantôt branchue , plus ou moins 8 JR UNP Ju à longue , cylindrique ou prismatique, mais où il n’y a d'étoiles qu'à l'extrémité de chaque branche, pis" 2 040-P:H:Y DES 679 8. Le porice gerbe-liée. ( Madrepora fascicularis.) Tiges cylindriques , striées, simples , rassemblées en grand nombre en une espèce de gerbe arrondie. 9. Le porite branchu. ( Madrepora ramea. ) Rond, divisé en branches peu nombreuses , striées vers leurs extrémités. 10. Le porite chardon. ( Madrepora carduus. ) Grosse tige ronde , se divisant en deux ou trois branches ; lames dentelées, se continuant au dehors en des séries longi= tudinales de tubercules. e.) LES MADRÉPORES proprement dits. ( MADREPORA. } Ont une tige branchue , parsemée d'étoiles sur toutes les parties de sa surface. On donne en particulier le nom de corail blanc aux espèces de ce genre qui'ont cette couleur. P £ 4 11. Le madrépore pointu. ( Madrepora seriata. ) Les branches sont peu nombreuses, et se terminent,en pointe. Les étoiles sont rangées en séries longitudinales. 12. Le madrépore abrotanoïde. ( Madrepora muricata.) Toute sa surface est comme hérissée d’épines, parce que les bords de ses étoiles sont saillans, et représentent de petits tubes. Il varie extrêmement par ses branches plus ou moins divi- sées, formant tantôt un petit arbre très-simple , d’autres fois un buisson assez toufflu, ou une espèce de gerbe serrée | comme un chou-fleur, etc. Il ya, en un mot, des variétés innombrables, Sa couleur est blanche. IT. Les mirzépores. ( Millepora.) Sont les lithophytes dont les réceptacles ne sont Vva 6%. ‘DE S$ ZL'o"o PNY FES que de simples pores, ou de petits trous souvent à peine visibles. a. )Ilyena de branchus, comme : 1. Le millépore sofide. (Millepora polymorpha. ) Blanc, dur; à branches courtes "nombreuses, prenant toutes sortes de formes. On ne peut appércevoir les pores à l'œil nud. Il est si commun dans certaines mers, qu'on l’emploie à faire de la chaux. u b.} D’autres sont membraneux, et représentent des feuilles irrégulièrement plissées. 2. Le millépore feuille. ( Millepora foliacea. ) Lamelleux , plissé, portant des pores des deux côtés; il en- duit des pierres, des coquilles, etc. On le trouve dans la mer du Nord. | c.) Quelques-uns sont rériculés, c’est-à-dire minces , plats, et percés de part en part d’un grand nombre de trous. 3. La manchette de Neptune. ( M. cellulosa.) ‘ILest porté sur un pédicule, et s’évase comme un calice ; ses parois sont plissées, et percées de trous si serrés et disposés si régulièrement , qu’elles ressemblent à de la dentelle ou à du filet. Les pores sonttous à leur face interne. C’est un des plus jolis lithophytes. On le trouve dans toutes les mers. , ÿ me ETES mere Dés P'o'oiP HN TE 1. Er CE AS PAT RENE ET \ Des zoophytes qui ont pour base une substance spongieuse , frable ou fibreuse, enduite d’une croûte sensible, contenant quelquefois de polypes. a ON n’en a fait que deux genres. I. Les ArcyONS. ( Alcyoniim.) Leur intérieur est léger, friable lorsqu'il est des- séché, composé de fibres fines, roides.et divergen- tes. L’enveloppe est une croûte molle, sans parti- cules calcaires , qui devient coriace en se desséchant, et qui est percée de cellules, desquelles sortent les têtes des polypes. _ a.) Il y en a qui s'étendent comme une écorce sur la surface de différens corps ; comme 4. L’alcyon mamelonné. ( Alcyonium mammilosum. } Sa surface est charnue , et contient dans son intérieur ure sorte de sable fin; elle recouvre les rochers, et présente, à sa surface, des mamelons serrés les uns contre les autres , et percés chacun d’une cellule cylindrique. b.) D’autres forment des masses plus ou moins arrondies, comme : Li" Gêas DES 06 PH M TiEss: 2. L'orange de mer. ( Alcyonium lyncurium. ) De forme irrégulièrement globuleuse , vuide à l'intérieur, adhérent aux rochers par un point seulement ; surface blanche , inégale, percée de beaucoup de petits pores disposés en quin- conce. F4 . 3. La figue de mer. ( Alcyonium ficus.) En forme de figue ou de poire, adhérent par un pédicule; une ou deux grandes cellules sur le haut. c.) Enfin il y en a de plus ou moins branchus. 4. La main de mer. { Alcyonium digitatum. ) I recouvre divers corps marins, en formant quelques pro- éminences obtuses, qu'on a comparées à des doigts. Toute sa surface est percée de pores ronds. IL Les ÉPONGES. ( Spongia.) Sont peur être les êtres qui participent le moins aux facultés animales; elles consistent en un tissu fibreux plus ou moins dense, plus ou-moins flexi- ble, qui estenduit, dans son état frais, d’une sorte de gelée animale à demi-fluide et très-mince. Le seul signe de vie qu'on prétende y avoir observé, c’est un léger frémissement, une contraction peu marquée , lorsqu'on les touche. Après la mort ; la gelée animale disparoît, et il ne resteique sa base. 1. L'’éponge des bouti ues. ( Spongia offcinalis. 14 q 'POnE En grandes masses brunes, formées de fibres très-fines, flexi- bles, élastiques, et percées Frs grand nombre de pores et de petits conduits irréguliers, donnant les uns dans les autres. DÉEÉS 2 6 OT EH ETES" 68 L’éponge œillée. (Spongia oculata. ) Tissu blanc , ferme ; tige cylindrique | tuberculeuse , irrégu- lièrement branchuë, percée, d’espace en er de trous sem- blables aux cellules d’un madrépore. 3. L'éponge d canons. ( Spongia fistularis.) De gros tubes simples et droits , dont les paroïs consistent em fibres crépues, roides, fines, presque cassantes, de couleur noire, WIN, | SEE be DES NOMS FRANCAIS, DES CLASSES, DES ORDRES’, DES GENRÉS, ET DE LEURS SUBDIVISIONS. M reminiur. Abeilles. Acanthies, Acéphales. Achètes. Acrides. Acrocorde. Âctinies. Âësnes. ÂAgami. Agnathes. Agoutis. Aigles. Albatrosse. Alcyons. Alouattes. Alouettes, À Aîlques. Altises. Alucites. Amazones. Amies. | Ammodytes. Amphibies. Amphinome, Amphitrite. Anarrhique. Anatifes. Andrènes. Angaha. Anguilles. Anpuilles. Anhinga. Animaux infusoires. 277 550 6o1 236 365 332 170 G27 627 332 436 493 302 327 328 268 658 TABLE FRANÇAISE. Anodontite. Anomie. Anthrax. Anthrènes. Anthribes. Antilope. Antipathe. Apates. Aphrodite. Aplysie. Apodes. Apus. Ara. Aracnéides. Araignée. Araignée de mer. Baccillaire Babouin. Balanite, Baleine. Baliste. Bandoulière. Barbu. Baudroic. Bécasse. Bec-croisé. Bec-en-ciseaux, Becs-fins. Bembèce. Bergeronctte. 425 439 614 529 523 162 614 531 626 386 327 454 237 466 467 459 Arche, Argentine. Argonaute. ÂAronde. Arrosoir. Ascalaphe. Ascaride, Aselle. Asile. Astérie. Astroïte. Athérine Attélabe. Autour, Aütruche. Avocette. Beroé Bibion. Biphore, Blaireau. Blaps. Flattes. Bo. Bodian. Bœuf. EBombyle. Bombyx. Bostriche. Bostriche. Botrylles. 686 Bouclier. Bousier. EBouvreuil. Brachion. Brachycère. Branchiostèges. Brebis. Brente. Brève. Brisse. Cabiai. Cabiaï. Cacique. Cacique. Cachalot. Caille. Calao, Callide. Callionyme. Calyge. Came. Came. Camerine. Campagnol. Canard. Cancre. Cantharide. Cantharide. Capricorne. Capricorne, JA UBALUE 525 Brochet. 516 Bruant. 212 Bruüche. 659 Bucarde. 523 * Buccin. 818 ,: Bulime, 165 Bulle. 523 Bursaire. 204 Euse. 648 Byrrhe. Capsulaire, Carabe. Cardinale. Cardite. Carnivores, Carouge. Casoar. - Casque. Casside. Castor. Cecilie. Cécilie. Cellulaire. Centrisque. Céphalopodes. Cepole. Cératophytes. Cercaire. Cerf. Cerf-volant. F RAIN PC TANT S FE: Cérie. Cérithes. Cérocome. Cétacés. Cétoine. Chabot. Chalcide. Chameau. Chameau. Characins. Charanson. Charanson. Chardonneret. Chat. Chauve-souris. Chauve-souris. Cheiropteres. Chétodon. Cheval. Chèvre. Chevrotain. Chien. Chien. Chimère. Chondroptérigyens. Chouette. Chouette. Chryside. Chrysomèle, Chrysomèle. Cicadelle. Cicindèle, Cigale. 614 402 542 173 ‘519 34 506 157 158 . 367 522 TD 214 117 103 104 103 353 168 164 159 120 120 317 Pa f 197 198 502 549 549 581 561 979 à] Cigale. Cigales de mer. Cigognes. Cistéle. "Civette. Clairon. Cloporte. Cicporte. Ciytre. Coati. Coccinelle. Cochon. Coffre. Colibri. - Colibri. Coliou. Colydie. Conops. Coq: Corail. Coralline. Corbeau. Corée. Corine. Corise. Cormoran, Cornet. Coryphène, Cossus. Cotinga. Coucou. Couieuvre. Couleuvre, GE8 Couroucou. Cousin. Crabe. Crabron. €rabron. Crampon, Crapaud. Crics. Criocère. Crquet. Dai. Daman. Danaide. Dasyure. Dauphin. Demoiselle. Dentale. Dermeste. Diapère. Didelphe. Dindon. Ÿ Echinodermes. Echinorhynque. Ecrevisse. Ecrevisse. Ecureuil. Ecureuil. TABLE L 233 Cristatelle. 606 Crocodile. 457 Crustacés. 500 Cucuilan. 561 ‘ Cyclide. 5357 Cyclope. 294 Cycloptère. 237 Cymothoé. 381 Cynips D 431 Diptères. 132 Donacie. 390 Donzelle. 125 Doris. 474 Douve, 629 Dragon. :530 Dragonneau. 547) Drile. 123 Dronte. 246 Dytisque. 643 : Fdémère 637 Edentes. 456 Elephre. 460 Eléphants. 135 Fléphant. 135 Elcuterates. Double marcheur. 656 2ç0 451 638 66Go 456 326. : 464 509 6c3 556 33: 367 30% 633 2095 656 540 251 Æ 55 544 142 562 146 146 512 Élophore,. F Elophore: Empis. Fnchélide. Engoule vent. Eolide. Epeïlan. Ephémère. Epinoche. Eponge. Escarbot, Faisan, Faucheur, Faucon. Figule. Fistulairez Flarmant. Flosculaire: Flustre. Fongites. Forbicine. Fouisseur. Fourmilier, Gade: Galago, Galathée. Galéopithèques Galéruque, RAIN CO .ANT $. Es 526 616 660 229 388: 366 484 350 682 528 Escares. Espadon. Fsturgeon. Etourneau. Eucére. Eulophe, Eurycore: Evanie. Exocet. Fourmilier, Fourmilier écailleux Fourmilier épineux. Fourmilier { oiseau ). Fourmi: Fourmi-lion, Fou. Frépatte, Frigane, Fulgore, Furie. Fuseau, Gallinacés, Gallinsecte, Gastéropodes. Gerboise. Gérofé; 6859 667 333 316 210 493 507 546 5ot 263 584 383 146 635 690 Gerres. Girafe. Gobe-mouche. Gobe-mouche. Gobie. Gone. Gorgone. Grèbe. Grenouille. Grenouille. Gribouri. Griffon. Grimpereau. Grimpeurs à bec grêle. Hamster. Harneton. Hareng. Harle. Harpe. Hélice. Héliconien. Héiope. Hémérobe. Hémérobe. Hémiptères. Hépiale. Heérisson. . Hérisson. Hermite. Héron. HAS DE 576 161 201 Grimpeurs à gros bec. Grive. Gros-bec. Gros-bec. Grue. Guan. Guenon. Guëépe. Guépier. . Guerrier. Guillemot. Gymnote. Gyrin. Héron. hiHEspérie: Hibou. Hippobosque. Hippopotame. Hirondelle. Hirondelle de mer. Hocco. Holocentre. Hoilothurie. Homme. Huiïtre. Huñîtrier. Huppe. Hydatide. Hydracné,. Hydre. Hydromètre. Hydrophile. bis. Ichneumon, Indr1. Infusoires. Jabiru. Jacamar. Jacana. Kakatoés. Kanuchi. Kanguroo. , Kératoplate. Labre. Lacomys. | Lagrie. Lama. Lamantin. Lamproie, FRAN 654 576 527 122 258. 505 10% _… GC AU SES Hylée. Hyménoptères, _ Hypophié. Insectes. Ips. Isis, 658 5 ‘257 .229 263 236 253 126 606 357 132 543 158 173 311 Jambonneaë, Jule. | K Kérone, Kinkajou, Koipode, Kurte. Lampyre, Langouste, Lavandière. Lépidope. Lepidoptères. Leptocéphale, h va 4% X 2 69x 470 486 547 439 523 674 424 464 660 1 13 660 340 837 460 220 344 586 329 692 Lepture. Lernée. Lethrus. Leucophre Leucospis. Leézard. Lézard. Libelles. Libellule, Lièvre. Ligule. Limace, Lime. Lime-bois, Limule. Linguatule, Lingule, Macaques. Macareux. Macroure. Mactre. . Madrépore. Madrépore. Maki. Mak:i. Malachie. Mammifères. Mammifères carnassiers Manakin. Mauchot, TABLie 556 389 529 660 507 289 200 474 475 Lithophytes, Loche. Locuste, Loir. Lombric, Loricaire. Loriot. Lori. Loutre. Lucane. Lupère. Lutian, Lycte. Lygée. Lyque. Lytte, M Mangouste. Mante. Mante de mer, Marmotte. Marte. Marte. Martinet. Martin-pécheur. Masare. Massète. Méandrite, Méduse. Mélasis, 676 369 870 341 630 372 210 101 . 115 514 551 357 331 576 538 541 113 5638 462 136 114 119 222 227 500 658 677 650 435 Meloé. Meloé. Membrace. Merle. Merle chauve, Mésange. Messager. Milan. Mille-pieds. Millépore. Mite. Moineau. Mole. Mollusques. Molorque. Momot. Monade. Monocle. Mordelle. Naïade. Narval. Nautile. Nécÿdale.. Némotèle.. Nèpe. Néréide. Nérite. Œsére FoR'AMN;C ATIS EP 541 Mormyre. 541 Morse. 582 Mouche. 202 Mouche. 20% Mouche armée. 215 Mouche-à-scie. 254 Moucherolle. 19 Mouffette. 464 Moule. 679 Muge. 622 Murène. 212 Murex. 323 Murex. 372 Musaraigne. 557 Mutille. 226 Mycétophague. 662 Mye. 451 Mylabre. 548 Myope. N 630 Névroptères: 176 Nitidule. 382 Noctilion. 557 Noctuelile. 614 Nomade. 577 Notonecte, 639 Notoxe. 304 Nymphes, O 6ig Oiseaux, 693 365 17% 6o7 608 612 503 20% 116 423 364 329 402 403 108 51x 523 432% 542 618 473 526 _ 106 597 492 578 54a 589 1$® 694 Oiseaux de proie. Oiseaux de rivage. Oiseaux grimpeurs. Oiseaux mouches. Oiseaux nageurs. Olive. - Ombeliule. Ombre. Ondatra. Opatre. Orbicule. Oreille de mer. Pachydermes. Paille-en-queue. Palmipèdes. Parache. Pangolin. Panorpe. Paon. Papegais. Papillon. Paramèce. Paresseux. Parnassien. Passale. Passereaux. Patelle. -Pédère. ps Pédimanes. Pégase. TOSET Ormier. Orthocératite. Orthoptères. Orties de mer. Orvet. Oryctérope. Oscabrion. Ours. Oursin. Outarde. Oxypore. Peintade. Péierine. Pélican. Pennatule. Perce-oreilie. Perce-pierre. Perche. Perdrix, Perles. Perne. % Perroquet. Pétrel. Phalanger. Phalène. - Pholade. Phoque. Phtyréides. Phyllide. Phyllostome,' Pic. Pie-grièche. Pigeon. Pimélie. Pingouin. Pinson. Placune. * Planaire. Planorbe. Plantigrades. Platicères. Plébéiens. Pleuronecte. Plongeon. Plongeon. Pluvier. Podure. Quadrumanes. Raie. Raines. Ranatres. Râle. © Raphidie. Rascasse. Rat. Rats. HR AN) 'ANPISLE 109 Poissons. Polatouche. Polynème. Polypes. Porcelaine. Porc-épic. Porite. Porte mort. Poule-d’eau. Poulpe. Pou. Pourpre, Prione. Proboscide, Promérops. Ptérophore Ptine. Puce. Q Quadrupèdes ovipares. R Rats-taupes. Raton. Réduve. Régalec. ‘ Reptiles. Rhagies. Rhagion. Rhingie. 696 Rhinocéros. Rhinolophe. Richard. Ricin. Rollier. Sabot. Salamandre. Sang sue. Sapajou. Saperde. Sarigue. Saumon. Sautereèlle. Sauterelle. Savacou. Scaphidie. Scarabée. Séarabée. Scare.” Scarite. Scatopse. Scaure. Sciène. Scolie. Scclopendre. Scombre. Scarpion. Scorpion aquatique. Scyllée, Seiches LAB ULUE 193 105 535 472 208 Rongeurs. Rotifère Roussette Ruminans, Semblide. Serpens. Serpent à sonnette. Serpule. Sertulaire. Silphe. Silure. Singe. Sittelle. Solen. Solipèdes. Spare. Spatague. Spatule. Spectre. Sphéride. Sphex. Sphinx. Spondyle. Spondylis, Squale. Staphilin. Stère. Stercoraire. Stomore. 198 658 104 155 | 482 296 ‘300 628 666. 525 369 94 223 430 168 358 649 258 569 528 497 502 418 556 313 3563 564 516 637 Stromatée. Strombe. Strongle, Sucet. Tænia: Tangara. T'aon. Tapir. Taret. Tarsier. Tatou. Taupe. Taupin. Teïgne. Teline. T'érébrion, Tenrec. Térébratule. Termite. Testacés. Téthys. Tetras, Tétrodon. Thalide, Theuthie. Todier, Uncinaïre. FRANÇAISE. 33 404 6 7 344 Surmulet. Syngnathe. Synodendre. Syrphe. Tonnes. Torcol. T'ordeuses. Tortue. Toucan. Toupie. Tourniquet. Touyou. Trichie. Trichiure. Trichocerque. Trichode. Trichure. Tridacné. Trigle. Tritonie. Trogossite. Troupiale. . Trox: Truite. Tubulaire. 697 348 319 513 61e PSS ©] Ur 608 TT A BCE FER AW CMTSE. Vanneau. Vautour. Vénus. Verdier. Vérétille. Vers. Vers intestins. Veuve. Zée. Zoanthe. Zoophytes. v Vibrion. Vipère. Vis. Vive. Volvoce. Volute, Vorticelle. Villette. 14 Zoophytes. Zygènes. 660 207 408 335 662 533 D'E S'IN'OMMESMRELA T'I NS. tue. Accipitres. Acheta. Âcipenser. Acrida. Acridium. Actinia. Æolidia. Aeshua. Agonata. Alauda. Alca. Alcede. Allucita. Altica. Alcyonium. Amia. Ammodytes. Ampelis. Amphibia. Amphibia reptilia. Amphibia serpentes, Amphisbæna. TB LE Amphitrite.” Amymone. Anarrhichas. Anas. Anatifa. Andrena. Anguis. Anobium. Anodontites. Anomia. Anseres. Anthrax. Anthrenus. Anthribus. Antilope. Antipathes. Antliata. Apates. Aphis. Aphrodita. Apis. Aplysia. Aptenodytes. 700 Apus. Aranea. Arca. Arctomys. ÂArdea. Argentina. Argonauta. Ascalaphus, Ascaris, Baccilaria Ealæna. Balanus. Palistes. Bembex. Eeroe. Bibio. Blaps. latta. Blennius. Boa. Bodianus. Fombyliuss FRombyx. Bos. Cæpola. Calappa. . Callidium. Callionymus, (AR : LU 454 407 429 136 255 264, 381 482 636 Ascidia. Asilus. Astacus. Asterias. Astroites. Atherina. ÂAttelabus. Avicula. Bostrichus. Bostrichus. Botryilus. Brachionus. Brachycerus Bradypus. Brentus. Bruchus. Buccinum. Bucco. Buceros. Bulimus. Bulla. Buprestis. Byrrhus, Camelo-pardalis, Camelus. Cancer. Cancer: Cancromz; Canis. Cantharis, Cantharis. Capra. Caprimuloue. Capsularia. Carabus. Cardium. Caryophyllæus, Cassida. Cassidea. Castor. Cavia. Cellularia. Centriscus. Cerambyxz. Cerambyx. Cercopis. Ceria. Cerocomas Certhia. Cervus. Cétonia, Chætodon, Chalcis. Chama. Charadrius, Chermes. Chimæra, Chiton. Chrysis. Chrysomefa, L 4 254 121 559 539 164 223 666 559 26 638 549 406 134 133 668 320 553 553 581 614 542 159 519 353 506 429 259 584 DST, NUE: Chrysomela, Cicada. Cicada. Cicindela. Cimex. Cimex. Cistela. Clerus. Clupea. Clytra. Cobitis. Coccinella, Coccus. Cécilia. Coluber. Columba. Colydium. Colymbus. Conops. Conus. Copris. Coracias. Corallina, Corallium. Coreus. Corine. Corvus. Coryphæna. Cossus. Cottus. Crabro. Crabro, Crax, 7e2z Crioceris, _ Cristatella. Crotalus. Cryptocephalus. Cucullanus. Cuculus. Culex. * Curculio. Danai. Daphniæ. Dasypus. Delphinus. Dentalium. Dermestes. Diaperis. Didelphis.. Didus. Diodon. > Echeneis. Echidna. Echini coriacei. Echinorhynchus. Echinus. Elaphrus. * Flater. Elephas. Eleuterata. ASE LLIE 55 656 300 Curculio. Cyclopterus. Cymothoa. Cynips. Cypræa. Cyprinus. Cypris. Cytheres. Diomedea. Dipus. Donacia. Doris. Draco. Drilus. Dromia.: Dryops. Dytiscus. Elophorus. Emberiza. Empis. Ephemera. Fquites, Equus. Erinaceus. Esox. Eucera. 271 140 556 387 2093 549 458 526 1 557 526 214 616 485 Sox 168 107 367 492 Eulophus, Eurychora. Falco. Fasciola. - Felis. Filaria. Fistularia, Filoscularia, Fiustra. Gadus. Galbula. Galcopithecus. Galeruca. Gailinæ. Gallus. : Gasterosteus. Geotrupes. Gerris. Glossata. Hæmatopus. . Hæruca. Halyotis. Heliconii. Helix, LA CDOT NÉE: 5 546 Evania. Exocætus, Forficula. Formica. Fringilla. Fulgora. Fuiica. Fungites. Furia, Gobius. Gordius. Gorgonia. Gracula. Graliæ. Gryllus. Gryllus. Gymnotus. Gypactos. Gyrinus. Helops. Hemerobius. Hemerobius, Hepialus. Hesperia. 703 501 362 566 510 212 589 263 676 63: . 348 638 672 209 .252 569 572 329 191 558 545 480 480 597 592 704 Hippobosca. Hippo potamus, Hirudo. Hirundo, Hispa. Hister. Histrix. Holocentrus, Îchneumon, Inachus, Julus. Keratoplatus, Labrus. Lacerta. Lagria. Lampyris, Laänius. Larus. Lemur. Lepidopus. Lepisma, TA TE 618 Hôlothuüria: 154 Hÿydra. 631 Hydrachna. 221 Hydrometra. 852 Hydrophilus. 320) 1 AMLEUS. 130 Hypopbhleus. 356 Hyrax. 305 Ips. 459 Isis: 464 Jynx K 606 ‘ Kurtus, L 357 Leéptocephalus, 289 Leptura. 543: Lepus. 337 Lernza: 200 Lethrus. 269 Leucospis. 100 Libellula. 344 Libellula. 472 Ligula Lima, Limax. Linouatula, Lingula. Locusta, Lophius, Loricaria. Loxia. Lucanus. Lucanus, Macrourus, Mactra. Vadrepora, Madrepora. Mæandrites. Nalachius. Manis. Mantis. Masaris. Medusa. Megatherium, Melasis. Meleagris, Meloe. Meloe. Mélolontha. Membracig Mergus. Merops. Mileporas LM MPOIPONE À: 421 385 634 435 570 324 371 211 514 514 Eumbricus, Luperus. Lut'anus, Lyctus, Lycus. Lygæus. Lÿmexylon, Lynæi. Lytta, Mitosata. Mola. Molorchus. Monas. Monoculus. Monodon. Mordella. Mormyrus. Moschus. lotacilla, Musil. Mullus. Muræna. Murenophis, Murex. Mus. Musca. fusca. Muscicapa, Mustela, 70$ 639 55 357 532 538 576 539 554 542 464 323 357 662 451 170 548 365 159 218 361 348 327 329 402 136 607 608 201 114 706 Mutilla. Mya. Mycetophagus. Mycteria. Mylabris. Nais. Nauplius. Nautilus. Necydalis. Necydalis. Nemotela. Nepa. Nepa. Nereis. - Nerita, Octopus. Odonata. Œdemera. Œstrus. Oliva. Ombeliula. Oniscus. Opatrum. Pæderus. JA LE Si Myopa. 432 Myoxis. 532. Myrmecophaga, 257 Myrmeleon. 542 Mytulus. 564 N Nicrophorus, Nitidula. ® Noctua. E Nomada. Notonecta. Notonecta. Notoxus. Numida. Nymphales, Orbicula. Oriolus. Orycteropus, Ostracion. Ostrea. Gtis. Ovis. Oxyporus. Pagurus, 6:18 144 142% 48x 423 525 526 597 492 578 579 542 246 589 435 209 144 322 417 248 165 564 459 Palamedea. Palinurus, Panorpa. Papilio. Paradisea. Parnassii, Parnus. Parra, Parus. Passalus, Passeres. Patella. Pavo. Pecten. - Pediculus. Pegasus. Pelecanus. Penelope. Penicillus. Pennatula. Perca. Perna. Petromyzon, Phaeton. Phalæna. Phalæna. Phalangium. Phasianus. Phoca. Phœnicopterus. Pholas. Phryganea, Phyllidia, L'AUT EN 253 461 482 588 208 590 526 264 215 515 199 392 243 9 622 319 266 248 631 674 351 421 Sig 267 593 598 470 D: 171 254 431 483 389 Physeter. Physodes. Picæ. Picus. Piezata. Pimelia. Pinna. Pipra. Placuna. Planaria. Planorbis. Platelea. Platycephalus. Platycerus. Plebeii. Pleuronectes. Plotus. Pneumora. Podura. Polynemus. Polyphemus. Porites. Prionius, Proboscidea. Procellaria. Psittacus. Psophia. Ptilinus. Ptinus. Ptinus. Pulex. Pyralis. Pyrochroa. Yy 2 # F: TO Raïa, Rallus. Ram phastos; Rana. Raratra. Raphidia, Recurvifostra. * Reduvius. Regalecuss Rhagios Sabella. Salmo. Salpa. Saperda, Scansores. Scaphid'um, Scarabæus. Scarites. Scarus. Scaurus. Sciæna. Sciurus. Scolex. Scolia, Scolopax. Sdolopendra, £comber, T'A BE + Rhagiums Rhea. Rhinchops, Rhingia. Rhinoceros. Rhinomacer. Ricinus. PRotifer. Ryngota. Scorpæna Scorpio. S cyliæa. Scyllarus. Semblise Sepia. Sepidium. Serpentarius. Serpula. Serropaipus. Sertularia. Ses'a. Sigars. Silpl a: Silpha. Silu-us Simias os 556 250 270 612 153 523 653 Sirexz, Sitta. Solen. Sorex. Sparus. Spectrum. Spheridium, Sphex. Sphinx. Sphinx. Spondylis. Spondylus. Spongia. Squalus. Squilla. Staphilinus. T'abanus, Tænia. Ta! pa. Tanagra. Tantalus. Tapirus. Teliina. Tenebrio. Terthredo. _ Terebella. T'erebratula. T'eredo. Termes. Testudo, LATINE. 508 223 430 109 3538 569 328 497 592 592 556 418 ‘ 682 315 462 563 615 634 110 205 258 152 426 544 503 627 45 432 477 207 Staphilinas Stenus. Sterna. Stomoxis. Stratyomys. Strix. Stromateus. Strombus. Strongilus. Struthio, Sturnus. Sus. Syngnathus. Synistata. Synodendron. Syrphus. Tethys. Tetrao. T'etraodon. Tettigonia, Thalis. Theuthis, Tillus. Tinea. Tiphia. Tipula. Todus. Trachinus. Trichecus. Trichiurus, * 1e T'ABLEæIÉ A T1 NE Trichius, 520 Trogon. 233 Trichocephalus, 636 Trogossita. 532 Friglas 342 Trox. ‘ 520 Tringa. 269 Truxalis. 573 Tritonia. 387 Tubularia. 664 Trochilus. 225 Turbo. 399 Trochus, dos Turdus, 203 U Ulonatà. 565 Upupa. 225 Uncinaria, 657 Uranoscopus. 336 Unio. 425 Ursus. A ‘VALE Unogata, 466 * Venus. : 428 Viverra. | 123 Veretillum. 675 Voluta. 409 Vespa. 494 Volvox. + 662 Vespertilio. 103 Vorticella. +657 Vibrio. 662 Vultur. 189 Xiphias 333 Zeus, 352 Zygæna. 593 Fin de la Table. LP LR sn. en L us 7 : P DATES LA x = .S Cal pe = . | Lé é Ce L - : F a. e * _ : LL : ji | N CU k | 1e. re j “ | : | nl 4 4 J . EE » d > « é h 1 ol ; __* : 4 : û | È, er F | : , ; où a LU LL 2 L ÿ Si : n 7 . » L | [ : | . - | | n _ _ ' % : à. » » a h a: Fr t : - ? ,. | s > L ) : | ; : : : a s À , Li | | _ : L Qe. _ _ = p 7 u ; L :] 4 ñ Lu L - _ . ù à L à É se | | ‘ k L bre 1 L . » 1 à J | x nl = 2 d | : ns NL - D | . Dre < Le L ur. ri re À “ ER Pt = F on - 4 Le au Ga 1 Nan PAT AU Con Enr n be LP tu \E {1 Da LT RO) 511,471 We AAA DEL V ‘1 ai\\ 4 Pÿ 19 LAC FLE re PO | AX = AT SRE ALT ÿ (RU IMAC. fl f EP EA RS RES CR ect RS 0 Ta QE eu en