aps-ia sis Collège of ^ïjpaictanô ano purgeons; TECHNIQUE DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE ET PATHOLOGIQUE Bruxelles. — F. Hayez, imprimeur de l'Académie royale de Belgique, Rue de Louvain, 112. TECHNIQUE DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE El PATHOLOGIQUE PAR M. le D' A. SLOSSE Adjoint à l'Institut Solvay Chargé de cours a l'Institut de physiologie de l'Université libre de Bruxelles AVEC UNE PREFACE DE M. le D' HEGER Professeur de physiologie à l'Université libre de Bruxelles BRUXELLES H. LAMBRTIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR Rue du Marché au Bois, 20 1896 QPM9 SIS PREFACE Il existe de nombreux traités de chimie physiologique. Indépendamment des grands ouvrages classiques deSchutzen- berger, de Hoppe-Seyler, de Gautier, de Gamgee, qui sont entre les mains de tous ceux qui enseignent, ces dernières années ont vu paraître des publications plus restreintes, s'adressant particulièrement aux élèves et résumant avec pré- cision les données scientifiques récentes. Si M. le docteur Slosse, en éditant ce Manuel, s'était pro- posé un but analogue à celui de ses devanciers, il aurait pu se dispenser d'écrire et il se serait borné, sans doute, à recom- mander à ses élèves un des bons livres récemment publiés, par exemple les Eléments de chimie physiologique de MM. Mos- SELMAN et HÉBRANT. Mais son point de vue a été plus spécial : il veut être uni- quement didactique; il s'adresse à l'étudiant en médecine qui, VI PRÉFACE. entrant au laboratoire, se trouve paralysé par son inexpérience et s'oriente difficilement dans la technique des opérations chi- miques élémentaires. Tous ceux qui s'intéressent à l'enseignement de la médecine ont pu se rendre compte de la difficulté que comporte l'orga- nisation des cours pratiques. Et pourtant, depuis vingt ans, l'enseignement des sciences médicales s'est à tel point modifié, qu'il ne peut plus se limiter aux cours parlés ; la transforma- tion est radicale : que les exercices pratiques fonctionnent comme un complément de l'enseignement oral ou qu'ils con- stituent en eux-mêmes des cours distincts, ils doivent être largement organisés dans toutes les écoles de médecine. Pour qui s'est préoccupé de suivre cette transformation, il est clair qu'elle s'accentue de jour en jour et qu'elle s'impose comme une nécessité. D'ailleurs, elle n'est qu'un symptôme de l'état général des esprits : nous croyons de moins en moins, et nous voulons juger par nous-mêmes. L'argument d'auto- rité, si puissant autrefois, est trouvé faible aujourd'hui ; la preuve est exigée; bien plus, l'élève ne se contente pas d'une démonstration faite devant lui, il désire y procéder lui-même, il demande à entrer au laboratoire. Cette tendance est louable; elle doit être encouragée et nous devons nous efforcer, dans notre enseignement, de multiplier les contacts avec la nature, de stimuler chez les élèves le déve- loppement des facultés d'observation, trop souvent négligées dans l'enseignement moyen. Dans cette conception moderne de la pédagogie, le cours le plus parfait serait certainement celui dans lequel le professeur s'efface autant que possible et où l'élève, guidé par les conseils du maître, arrive à voir de ses yeux les phénomènes tels qu'ils sont. PRÉFACE. vil Nous sommes loin d'avoir réalisé cel idéal, mais il n'en esl pas moins vrai que l'extension toute récente de la méthode expérimentale a àféé pour tous ceux qui enseignent de nou- veaux devoirs et pour tous ceux qui étudient, de nouveaux besoins. Il faut aujourd'hui, dans les écoles de médecine, de grands laboratoires destinés non plus seulement aux professeurs, mais aux élèves; ceux-ci doivent trouver occasion de travailler par séries sans se gêner mutuellement; ils doivent aussi pouvoir se grouper et s'initier aux procédés de recherches; il faut qu'ils aient accès dans les laboratoires comme ils étaient autrefois admis dans les bibliothèques pour y puiser avec sûreté des renseignements relatifs à leurs études. Cette organisation nouvelle a été partiellement réalisée à l'Université libre de Bruxelles, grâce à l'intelligente initiative de M. Ernest Solvay. M. le docteur Slosse s'est efforcé de répondre à ses vues en ce qui concerne la chimie physiolo- gique; il a organisé des exercices pratiques que les élèves en médecine suivent librement. C'est pour leur éviter toute perte de temps, pour abréger les tâtonnements du début, qu'il a songé à condenser dans ce Manuel les enseignements tech- niques indispensables aux recherches de laboratoire. En attendant qu'il lise les traités de chimie plus étendus dont j'ai parlé tout à l'heure, l'étudiant en médecine trouvera dans ce Manuel la ligne directrice ou le schéma de ses pre- miers travaux pratiques. L'enseignement oral, toujours supé- rieur au livre parce qu'il est vivant et direct, devra compléter ce schéma, entrer dans le détail. Au surplus, M. Slosse s'est limité à rendre compte des procédés qu'il a choisis et des méthodes qu'il a préférées. Il s'est dispensé de les exposer VIII PRÉFACE. toutes, car le livre n'a pas été son but, et c'est toujours l'exer- cice pratique qu'il a eu en vue, même en écrivant. Attaché depuis plusieurs années à l'Institut Solvay, M. le docteur Slosse a pu contrôler par lui-même les procédés tech- niques dont il fait l'exposé; c'est à nos étudiants que son livre s'adresse; j'espère qu'il leur sera utile et que leur formation médicale en retirera de sérieux avantages. Bruxelles, le 20 novembre 1895. D1 Paul Hegek. TABLE DES MATIERES. Chapitre premier. — Généralités . 1 § 1. Opérations générales 1 § 2. De la pesée 8 § 3. Analyse volumétrique 10 § 4. Méthodes optiques 21 Chapitre II. — La salive ; digestion salivaire ....... 31 Chapitre NI. — Le suc gastrique : la digestion gastrique . ... 37 § 1. Le suc gastrique 37 § 2. La digestion gastrique 54 Chapitre IV. — Digestion pancréatique . 63 § 1. La trypsine. 66 § 2. L'amylopsine 73 § 3. La stéapsine 75 Chapitre V. — La bile 77 Analyse des calculs biliaires . 86 Chapitre VI. — Le sang 89 SI. Le sang défibriné 89 § 2. Les substances album i no ides du sang 100 § 3. Analyse quantitative 105 X TABLE DES MATIÈRES. Pages. Chapitre VII. — Le lait 115 Analyse qualitative 115 Analyse quantitative 122 Chapitre VIII. — L'urine normale 127 S 1. Caractères physiques 127 § 2. Caractères chimiques généraux 130 § 3. Caractères des principaux composés organiques . . 132 § 4. Principes minéraux 166 Chapitre IX. — Éléments anormaux de l'urine 187 § 1. Substances albuminoïdes 187 § 2. Les sucres 198 §3. Graisses 212 §4. Pus 212 § 5. Matières colorantes 213 § 6. Substances médicamenteuses 219 § 7. Analyse des calculs urinaires 226 Chapitre X. — Transsudats 231 § 1. Substances albuminoïdes 232 § 2. Graisses 235 Annexes 237 Tarle spectrale des principaux pigments 246 Tari.e alpharétique des matières 247 TECHNIQUE DK CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. CHAPITRE PREMIER. GÉNÉRALITÉS. On distingue dans l'analyse chimique, l'analyse qualitative et l'analyse quantitative. La première nous renseigne sur la nature des corps; la seconde a pour but dVn déterminer la quantité. En règle générale, il est d'abord nécessaire d'extraire les corps des milieux complexes qui les renferment, de les pré- parer en un état de pureté suffisant, afin de pouvoir en déter- miner les propriétés et afin de pouvoir les doser, c'est-à-dire en déterminer la quantité. DE LA TECHNIQUE. § 1. — Opérations générales. L'extraction et la préparation des corps à l'état de pureté Opérations générale& l'xigent la connaissance de certaines opérations générales de la chimie, dont nous passerons les principales en revue. 2 TECHNIQUE Ce sont la décantation, la colature, la filtration, l'évapora- tion, la dessiccation, la calcination. La décantation, la colature, la filtration sont trois moyens du même ordre : ils ont pour but de séparer les particules solides tenues en suspension dans un liquide. Décanter, c'est séparer par le repos les particules solides tenues en suspension dans un liquide; les particules solides gagnent le fond du vase tandis que les couches supérieures s'éclaircissent. Lorsque les particules solides se sont agglo- mérées au fond du vase et ne troublent plus le liquide, on verse prudemment et sans secouer la couche limpide dans un autre récipient. On peut aussi recueillir la liqueur au moyen de la pipette à boule : on aspire doucement, sans trop approcher du préci- pité le bec de la pipette. Ce procédé a l'inconvénient de pro- duire dans le liquide des tourbillons qui entraînent mécani- quement les parties les plus ténues du précipité. On emploie la décantation quand les matières solides sont en fragments suffisamment grands, et aussi lorsqu'il s'agit de séparer un précipité très fin (le sulfate de baryte). Ordinaire- ment on associe la filtration et la décantation. Colature. La colature est la séparation grossière de masses solides et de liquides. On la réalise soit à l'aide d'un tamis fin, soit à l'aide de toile fine ou d'étamine que Ton fixe aux quatre angles d'un cadre de bois léger. Le poids du liquide creuse dans l'étoffe une sorte de pochette dans laquelle les matières solides sont retenues. IH CHIMIE l'MYSIOLûCJIUUK. 3 La colature ne donne (jue des liquides troubles qu'il faut éclaircir |>;ir filtration. La fiUvalion se fait généralement au moyen de papier, nitration. Celui-ci doit retenir complètement les particules solides, ren- fermer le moins possible de substances minérales et enfin ne point opposer trop de résistance au passage du liquide, c'est- à-dire tiltrer promptement. Ce sont là les qualités principales d'un bon papier à filtrer. On filtre dans des cas exceptionnels sur laine de verre ou sur asbeste, mais la filtration sur papier est de beaucoup la plus importante. On se sert soit de libres plats, soit de filtres à plis. L'usage des premiers est limité aux cas où il s'agit de récolter les corps retenus; en dehors de ces cas, on a généralement recours aux tiltres à plis; ils présentent l'avantage de la rapidité. La filtration est soumise à certaines règles dont il est bon de ne point se départir. 1. Le filtre ne peut jamais dépasser les bords de l'enton- noir; s'il s'agit d'un filtre plat, la partie filtrante doit s'appli- quer bien exactement sur le cône de l'entonnoir. 2. Avant de commencer la filtration, le filtre doit être mouillé, c'est-à-dire recevoir quelques gouttes du véhicule qui tient en suspension le précipité, et qu'on laisse égoutter. 3. S'il s'agit de précipités suffisamment gros, floconneux, la filtration s'opère facilement; mais si le précipité est très fin, comme l'est le sulfate de baryum, il convient de laisser d'abord décanter et de ne jeter le précipité sur le filtre qu'après le passage de la plus grande partie du liquide. Il faut nécessairement entraîner sur le filtre la totalité des précipités. 4 TECHNIQUE y compris les particules adhérentes au verre. Un les détache mécaniquement, soit par un jet de pissetle, soit au moyen d'une baguette de verre coiffée de caoutchouc. 4. Il faut avoir soin de verser le liquide à filtrer, non point au centre du filtre, ce qui peut en produire la déchirure, mais sur l'un des côtés et le long d'une baguette de verre. o. Le lavage des précipités se fait à l'aide de la pissette; il doit être continué jusqu'au moment où le liquide filtrant n'entraîne plus de matière. On s'assure facilement qu'il en est ainsi, en recueillant sur une lame de platine une goutte et en s'assurant que l'évaporation ne laisse aucun résidu. La filtralion est une opération parfois fastidieuse, mais elle a une importance telle, qu'il est légitime d'insister sur les principales précautions à prendre. Parfois aussi la nature chi- mique des liquides entrave par elle-même le passage du liquide : tel est le cas pour les solutions albumineuses; on peut, dans certains cas, s'aider alors de la filtralion avec succion. La rupture des filtres est l'inconvénient principal de cette méthode. On se sert soit de filtres spéciaux résistants, que le commerce livre tout préparés, soit d'une plaque de porcelaine perforée de nombreux trous. Cette plaque se place dans l'en- tonnoir; on la recouvre de deux rondelles de papier à filtrer ordinaire, de dimensions différentes. La première rondelle, la plus petite, s'applique exactement sur la plaque de porce- laine; la seconde déborde de 1/2 centimètre environ de toutes parts. La partie de celle rondelle qui déborde forme une sorte de godet qui s'applique exactement sur la paroi de l'entonnoir à l'aide d'une baguette de verre. Les moyens de succion sont variés; actuellement on se sert surtout de trompes qui permettent d'apprécier le degré d'aspi- ration. DE CIIIMIK PHYSIOLOGIQUE. Calcination. — Calciner, c'est détruire par l'action de la Calcination. chaleur la partie organique «lt-s corps, en ne laissant comme résidu que les parties inorganiques. En général, on calcine les substances desséchées el encore sur le filtre; il s'ensuit que le filtre doit être par lui-même exempt de résidu, ou du moins ne laisser qu'un résidu connu; que la calcination doit être poussée suffisamment loin pour que le filtre soit complètement brûlé; il faut en outre que la substance soit bien dessécliée, sinon l'élévation brusque de température peut produire un dégagement tumultueux de vapeur d'eau qui entraîne des particules légères et amener, par conséquent, des pertes de substance. Pour calciner, on place la substance et le filtre desséchés dans un creuset en porcelaine ou en platine, selon les cas, que l'on incline sur un triangle en terre de pipe. On chauffe prudemment d'abord; puis, quand la combustion est suflisam- ment avancée, on chauffe plus vivement. Lorsque la calcina- tion est terminée, on transporte, à l'aide de pinces, le creuset dans un dessiccateur; on le laisse refroidir. Dessiccation. — On entend par la l'élimination de l'eau Dessiccation, mécaniquement entraînée lors de la précipitation, ou bien retenue mécaniquement entre les cristaux lors de la cristal- lisation. Les moyens qui permettent d'éliminer cette humidité sont très variés et il convient d'en faire un choix judicieux, selon la nature et les propriétés des corps qu'il s'agit de dessécher. On peut, après avoir broyé les cristaux dans un mortier, élendre la poudre fine entre plusieurs doubles de papier à filtrer et presser le tout ; puis renouveler le papier après 6 TECHNIQUE vingt-quatre heures. Tel est le cas pour le sulfate de cuivre. Parfois il convient, pour les corps qui ne s'altèrent pas dans l'air sec, mais à la chaleur, de les placer dans un espace fermé dont l'air est desséché par de l'acide sulfurique ou du chlorure de chaux. On donne à ces appareils le nom de dessic- cateurs. C'est une sorte de boîte en verre à parois épaisses et munie d'un couvercle rodé. On enduit de suif les surfaces de jonction de la boîte et du couvercle. Dans l'intérieur, un ajutage en laiton ou en verre sert de support au récipient contenant la substance; dans le fond de la boîte, on place l'agent dessiccateur : acide sulfurique, chlorure de chaux. On laisse les corps dans cette atmosphère sèche jusqu'à ce que leur poids ne change plus. Pour les substances qui perdent leur eau à 400° sans altéra- tion, on se sert plutôt de bains d'air. C'est une boîte de cuivre, munie d'une porte à charnières et percée d'un trou livrant passage au thermomètre. On chauffe l'appareil à l'aide d'un bec de gaz que l'on règle facilement. On met généralement les substances à dessécher dans un verre de montre ou dans des flacons spéciaux : flacons à peser. On maintient la substance pendant plusieurs heures à haute température jusqu'au moment où le poids de la substance ne change plus. Évaporation. L'évaporation consiste à chasser d'une solution l'excès du dissolvant; elle détermine dans ce cas une concentration crois- sante du corps tenu en dissolution. Elle peut aussi servir à séparer l'un de l'autre deux dissolvants d'une inégale volatilité (eau et alcool). Cette opération a toujours pour but l'isolement et la récolte de la partie la moins volatile de la dissolution. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 7 Il n'est guère de manipulation chimique ni d'extraction de corps dans laquelle il ne faille avoir recours à cette opération. On peut, lorsqu'il s'agit d'un liquide volatil (l'éther sulfu- rique, par exemple), abandonner la solution a l'air. On peut aussi évaporer directement, c'est-à-dire à feu nu; on place, dans ce cas, le récipient au-dessus d'une flamme de Bunsen, de telle façon que le liquide ne puisse entrer en ébullition; on interpose en général entre la flamme et le réci- pient une toile métallique qui disperse beaucoup plus égale- ment la chaleur. Mais en général, on se sert du bain-marie. Il faut, autant que possible, empêcher la chute de matières étrangères dans la solution soumise à l'évaporation. On se met bien à l'abri de cet inconvénient en évaporant dans une salle spéciale ou sous une hotte réservée à cet usage. Si l'on ne peut disposer de l'un ou l'autre de ces moyens, on se met assez bien à l'abri de la poussière en recouvrant la capsule d'un papier a tiltrer bien propre. L'évaporation doit être surveillée de près : s'il s'agit de solutions qui grimpent facilement le long des parois du réci- pient, il faut, d'une façon à peu près continue, rincer les croûtes qui tendent à se former sur les parois du vase à l'aide de la solution qui est soumise à l'évaporation. On réalise facilement ce desideratum par l'agitation du liquide à l'aide d'une baguette de verre. Il faut éviter, s'il s'agit d'un liquide volatil, l'ébullition de la solution; elle entraîne facilement la projection de gouttelettes liquides et par conséquent des pertes de substance. TECHNIQUE § 2. — De la pesée. Nous n'indiquerons pas dans ce chapitre les qualités d'une bonne balance. Les traités de physique générale fournissent à ce sujet des renseignements suffisants; nous nous bornerons à quelques indications pratiques sur l'emplacement de la balance et sur les caractères d'une bonne pesée. Emplacement Emplacement de la balance. — La balance, protégée par une ' cage de verre, sera tenue à l'abri des variations de température, de l'humidité et surtout des vapeurs acides. Ce n'est donc pas dans le laboratoire même que l'on placera l'instrument, mais dans une chambre spéciale. Les poids, généralement réunis dans une boîte fermée, seront aussi conservés à l'abri de la poussière et de l'humi- dité et maniés au moyen de pinces, de crainte que le contact de la main ne les graisse ou ne les souille. La boîte contient ordinairement les poids suivants : 1 poids de 50 gr. ; 1 de 20 gr. ; 2 de 10 gr. ; 1 — de 5 gr. : 1 de 2 gr. ; 2 de 1 gr. Les divisions des grammes sont représentées par : 1 poids de Os'.f) ; 2 de 0»'-.2 ; 2 de Os*. 1 ; 1 — deOsr.QS; 2 de 0^.02; 2de0s«\0i; 1 _ de 0o'\005; 2 de Os^.002; 2 de Oer.OOi. Dans certaines balances, les valeurs inférieures au centi- gramme se déterminent à l'aide d'un cavalier mobile sur le fléau. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQl E. !» Règles à suivre dans lu pesée. — 1° On ne pèsera jamais (à moins qu'il ne s'agisse d'un métal) en plaçant directemenl la Bubstance que l'on pèse sur le plateau «le la balance. Il faul avoir soin de mettre la substance dans un récipienl approprié à sou étal : verre de montre double, vase à peser, si elle esl solide; flacons bouchés à l'émeri, si elle est liquide ou volatile. 2" On procède généralemenl au tarage du récipient, puis, ce poids établi, on introduit la substance a peser. Parfois, c'est l'inverse : on pèse en bloc le vase et la sub- stance, puis on lave ou dessèche le récipient et on le tare. Parfois encore on établit, une fois pour toutes, la tare des réci- pients et l'on pèse simplement. La différence des deux pesées exprime le poids de la substance. On ne protège jamais le plateau de la balance; à l'aide de papier; il absorbe l'humidité de l'air, change par conséquent de poids et expose à de graves erreurs. 3° On met toujours la balance au repos avant d'ajouter ou d'enlever des poids, ou bien avant d'enlever ou d'ajouter de la substance à peser. i° On ne pèse jamais un corps chaud ; il condense à sa sur- face de la vapeur d'eau qui modifie le poids; de plus, il échauffe l'air ambiant et produit ainsi un léger mouvement de l'air qui peut modifier la situation des plateaux de la balance. 5° Enfin, on ne se sert pas de tel ou tel poids pris au hasard, mais on suit une marche méthodique allant du poids le plus fort vers le poids le plus faible. Cette méthode permet i\c se rapprocher de plus en plus de la limite exacte de l'équiva- lence; elle est plus rapide que n'importe quelle autre et mel mieux à l'abri de l'erreur. On note le poids en faisant la somme des poids qui se Il» TECHNIQUE trouvent sur le plateau de la balance, et on contrôle par l'examen des poids manquant dans la boîte à ce moment. Du poids ainsi trouvé, nous retranchons le poids du réci- pient : la différence représente le poids de la substance. § 3. — L'analyse volumétrique. On donne le nom d'analyse volumétrique à une méthode spéciale d'analyse qui, par sa rapidité et la simplicité de son principe, rend chaque jour de nombreux services. Les analyses quantitatives ordinaires ont pour base la pesée de la substance, précédée des opérations nombreuses, compli- quées et longues que nécessite la préparation du corps. L'analyse volumétrique substitue la lecture d'un volume à la pesée, sans qu'il soit nécessaire de tenter l'extraction de la substance à analyser. Elle consiste toujours à saturer la sub- stance soumise à l'analyse, à l'aide d'un réactif, jusqu'au moment où la saturation est complète. Ce moment est indiqué tantôt par la formation d'un précipité qui sert d'indicateur, tantôt par la cessation dans la production du précipité, le plus généralement par un changement de coloration que détermine sur une substance spéciale, inerte et passive, l'excès du réactif. La composition des liqueurs titrées nous montre que cette méthode n'est, comme le dit Mohr, qu'une pesée; mais au lieu de peser à l'aide de la balance et des poids, on pèse à l'aide d'une solution ayant une force chimique connue et déter- minée une fois pour toutes par la pesée. Exemple : Une solution de chlorure de sodium précipite par le nitrate d'argent à l'état de chlorure d'argent. Le titre DR CHIMIE PHYSI0L0GIQ1 K. 1 I de la solution argentique est établi par calcul et par vérifica- tion île telle façon que 1 c. c. raies de Frauenhofer. Analyse {.pcclroscopique «les cendres. — Un grand nombre de Analyse spec- iroscopique métaux qui peuvent se rencontrer dans les tissus et les organes, des tendres possèdent un spectre caractéristique Pour mettre ceux-ci en lumière, il sutlit de calciner le tissu ou un fragment de l'or- gane dans un creuset jusqu'à destruction complète des matières organiques, de récolter quelques parcelles du résidu salin dans un a'illel de fil de platine et de porter celui-ci dans une flamme non éclairante de Bunsen, placée devant le col- limateur du spectroscope. On peut, a l'aide du prisme comparateur, comparer le spectre normal et le spectre nouveau. On rencontre d'une façon constante la raie du sodium, souvent celle du potassium. Les métaux que l'analyse spectrale peut facilement déceler sont : le sodium, le potassium, le rubidium, le coesium, le lithium, le didyme, le strontium, le baryum, le calcium, etc. 24 TECHNIQUE 2. La polarisation. Un grand nombre de composés organiques à poids molé- culaire élevé exercent une déviation sur le plan de la lumière polarisée. Les principaux groupes de corps organiques faisant partie intégrante de nos tissus ou de nos organes qui pos- sèdent ces propriétés, sont : les sucres, les albumines, etc. Parmi ces substances, les unes sont dextrogyres, c'est-à-dire dévient vers la droite la lumière, les autres sont lévogyres, c'est-à-dire font dévier vers la gauche le plan de polarisation. L'intensité de cette action, c'est-à-dire l'angle de déviation, varie pour chaque corps; c'est une propriété particulière de ce corps et caractéristique; elle est proportionnelle au nombre de molécules de ce corps. Il s'ensuit que la détermination exacte de l'angle dont un corps donné fait dévier la lumière polarisée, aura la valeur la plus grande pour la détermination de l'identité du corps, et éventuellement aura une valeur suffisante pour en déterminer la quantité. Quelle que soit la forme d'instrument à laquelle on s'adresse, il y a, dans l'étude de la polarisation, quelques règles con- stantes à suivre. 1° Il faut que les solutions soient claires, limpides et inco- lores ; une faible coloration jaune n'entrave point la lecture, mais les couleurs rouges et brunes rendent tout essai irréali- sable. Dans ces conditions, il faut avoir recours à l'action des réactifs pour débarrasser la liqueur de l'agent colorant (acé- tate de plomb, noir animal). 2° La source lumineuse est, soit une bonne lampe à huile, soit une llamme incolore de Bunsen, dans laquelle on sus- DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 28 pend une petite corbeille de platine portant une perle de sodium et fournissant ainsi une lumière monochromatique. On entoure la source lumineuse d'une cheminée munie d'une ouverture latérale permettant le passage des rayons lumineux dans l'appareil. On appelle pouvoir rotatoire d'une substance, le degré de déviation que détermine, pour la lumière du sodium, une solu- tion contenant 1 gramme de substance active pour 1 c. c. d'eau , et observée sous une épaisseur de 1 décimètre. Ou marque le sens de la déviation par le signe -J- s'il s'agit d'un corps dextrogyre, par le signe — si la substance est lévogyre. Pour déterminer avec précision le pouvoir rotatoire d'une substance, il convient de se servir de la lumière du sodium dont la raie coïncide avec la raie D de Frauenhofer; on le repré- sente par le symbole («V La déviation du plan de polarisation est proportionnelle ;ui nombre de molécules influencées par le rayon de lumière; il convient donc de se servir d'une solution suffisamment riche du corps, et d'en emplir un tube de la plus grande longueur possible. On détermine, à l'aide de l'instrument, la déviation, puis on vide le tube dans une capsule. On rince le tube à l'aide du même dissolvant, on réunit la solution et le liquide de rinçage, on évapore à siccité et l'on détermine par pesée la quantité de substance. On a au préalable déterminé soigneu- sement la capacité du tube, et l'on calcule le pouvoir rota- toire exact à l'aide de la formule fa (a)n = ±z — pi -<» TECHNIQUE dans laquelle a est la déviation observée; v la contenance exacte du tube en centimètres cubes ; ;; le poids de la substance active exprimé en grammes, et / la longueur du tube en déci- mètres. 11 existe de nombreux appareils destinés à mesurer l'inten- sité de la déviation que certaines substances exercent sur la lumière polarisée. Nous n'entrerons pas dans le détail de leur description qui se trouve dans tous les traités de physique. Ces instruments se composent, dans leurs parties essen- tielles : 1° D'un polariseur; 2° D'un tube destiné à recevoir la substance active dissoute dans un dissolvant inactif; H0 D'un analyseur. Polarimètre à, pénombre de Laurent. Le polarimètre à pénombre de Laurent se compose d'un nicol polariseur et d'un nicol analyseur. Entre eux est inter- posée une lame de quartz demi-onde, disposée de telle façon qu'elle corresponde à la moitié d'un diaphragme placé près du polariseur et qui limite les rayons venant de la source lumineuse. Le champ de la lunette est divisé en deux moitiés; la droite laisse passer directement les rayons lumineux tels qu'ils viennent du polariseur; dans la moitié gauche, par contre, les rayons venant du polariseur doivent traverser la lame de quartz susmentionnée. Si la section principale du polariseur est parallèle ou perpendiculaire à l'axe de la lame de quartz, celle-ci restera sans action, et les rayons lumineux passeront avec la même vitesse dans les deux moitiés du champ \)E CIIIMIK l'IlYSHH.OClOUK. 27 de la lunette et ces deux territoires seront éclairés avec une égale intensit*; ; s'il n'en est pas ainsi, les rayons ne passeront pas avec la même vitesse dans les deux moitiés du champ de la lunette et celui-ci apparaîtra comme deux demi-disques inégalement éclairés. l'olarimèlre à pénombre de Laurent. L'analyseur est mobile; on le fait tourner d'une quantité suffisante pour rétablir l'égalité des deux plages lumineuses; on lit cette quantité sur le vernier : elle exprime, selon l'in- strument, soit l'angle de déviation, soit le nombre de grammes de substance active. Mode d'emploi. — 1° On s'assure le maximum de lumière en visant les parties les plus lumineuses du brûleur. 2° On procède a la détermination du zéro sans regarder la graduation. Si le zéro est atteint, les deux parties montrent des disques paraissant d'un gris jaunâtre absolument identique, et la ligne qui les sépare absolument nette. Si l'on n'est pas dans la position exacte, les deux parties du 28 TECHNIQUE disque n'ont pas une similitude parfaite et la ligne de démar- cation qui les sépare est diffuse. On rétablit l'égalité à l'aide des vis de correction. Si l'on corrige dans le bon sens, le côté sombre s'éclaircit et le côté clair s'assombrit. Lorsqu'on a obtenu l'égalité des teintes, on procède à la lecture du vernier. 3° On place dans le tube la solution à étudier. L'égalité d'éclairage est détruite. On la rétablit en tournant le bouton qui commande le nicol analyseur de telle façon que le côté clair s'assombrisse et que le côté obscur s'éclaire. On continue cette manœuvre jusqu'au moment où l'égalité de teinte des deux demi-disques est rétablie et leur frontière nette. Si le vernier a tourné à droite, il s'agit d'un corps dextrogyre ; s'il a tourné vers la gauche, c'est à une substance lévogyre que Ton a affaire. Polaristroboscope de Wild. Le polaristroboscope de Wild se compose d'un nicol pola- riseur mobile et d'un nicol analyseur. Un polariscope deSavart, formé de deux lames de spath, est interposé entre l'analyseur et l'œil de l'observateur. Si les sections principales de ces deux niçois sont parallèles ou perpendiculaires, les rayons lumineux sortant du polari- seur passent avec une même vitesse dans tout le système optique de l'appareil et le champ de la lunette apparaîtra complètement lumineux; par contre, dans toutes les positions intermédiaires des deux niçois, l'un par rapport à l'autre, les rayons ne posséderaient plus la même vitesse dans toute l'éten- due du champ, et dans celui-ci apparaîtront des raies horizon- tales (raies d'interférence). DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 29 Le nicol polariseur est fixé dans un disque métallique dont la circonférence porte une double graduation; la lecture se fait à l'aide d'une seconde lunette. Polaristroboscope de VVild. Mode d'emploi. — 1° Il faut diriger l'instrument vers le point le mieux éclairé, et où la lumière est le plus homogène. 2° L'observateur règle par tirnge la mise au point jusqu'au moment où la croisée des fils atteint son maximum de visi- bilité. On détermine le zéro en modifiant la position du polari- seur au moyen d'un bouton ; lorsque le zéro est atteint, c'est-à-dire lorsque les axes principaux du polariseur et de 30 TECHNIQUE DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. l'analyseur coïncident ou sont perpendiculaires, le champ est dépourvu de franges. 3° On interpose la substance active; les franges reparaissent et l'on rétablit le zéro, c'est-à-dire que l'on corrige la position relative des deux niçois. On lit sur l'alidade l'angle de dévia- tion. 11 importe de ne pas se borner à une lecture unique, mais de procéder à une dizaine de lectures, et d'en prendre la moyenne. Calcul de l'analyse. — L'expérience démontre que si l'on examine la substance active sous une épaisseur de 200 milli- mètres, un degré de déviation correspond à 9g'.92 de glucose; si l'on se sert d'un tube de 400 millimètres, un degré corres- pond à 9.92 X 2 = 19er.84. Pour calculer la quantité de glucose d'une solution sucrée, on multiplie la déviation obtenue par le facteur 9.92. Exemple : Soit pour un tube de 200 millimètres une déviation de 2°.5, on trouvera la concentration au moyen du calcul sui- vant : 2°.5 x 9.92 = 24er.80 °/oo. CHAPITRE II. LA SALIVE. — DIGESTION SALIVAIRE. La salive est formée par le mélange des sécrétions des glandes parotide, sublinguale et sous-maxillaire. C'est an liquide incolore, légèrement opalescent, d'aspect trouble, pos- sédant une réaction franchement alcaline. La salive renferme des sels (sels de chaux et sulfocyanure de potassium) qui suffisent a la caractériser, de la mucine et un ferment transformant l'amidon et les dextrines en sucre. Sulfocvanure de potassium. — Il existe d'une façon constante Sulfocyanure de polassiutn. dans la salive et suffit, par sa présence, à caractériser cette sécrétion. On reconnaît la présence du sulfocyanure à la réaction sui- vante : on acidifie le liquide à l'aide de quelques gouttes d'acide chlorhydrique, puis on y ajoute goutte à goutte du perchlorure de fer. Le liquide prend alors une teinte rouge-sang caractéris- tique, due à la formation de sulfocyanure de fer. Mucine. — On reconnaît la mucine aux caractères suivants : Mucine lu On ajoute quelques gouttes d'acide acétique concentré à 10 c. c. de salive filtrée; la mucine se précipite sous la forme de flocons insolubles dans un excès d'acide; 32 TECHNIQUE 2° On précipite la mucine par addition d'un excès d'alcool ; on filtre, on lave à l'alcool, puis à l'éther. On reprend ensuite le précipité, sur le filtre, par l'eau alcalinisée. Ce résidu donne la réaction du biuret, c'est-à-dire qu'il prend à froid une cou- leur rose-violet en présence de soude caustique et de quel- ques gouttes d'une solution diluée de sulfate de cuivre; 3° L'ébullition de la mucine avec de l'acide sulfurique dilué dédouble la mucine en une substance protéique et en un corps du groupe des sucres qui réduit la liqueur de Trommer. On porte à ébullition 10 c. c. de solution de mucine acidifiée d'acide sulfurique; après refroidissement, on neutralise à l'aide de soude caustique; on ajoute quelques gouttes d'une solution diluée de sulfate de cuivre et l'on porte le mélange à l'ébul- lition ; le sulfate se réduit à l'état d'oxyde rouge. iMyaline. La ptyaline. — La digestion artificielle de l'amidon est le meilleur moyen de déceler la présence de ce ferment. On soumet quelques centimètres cubes (10) d'empois d'ami- don à l'action de 1 c. c. de salive; on met à l'étuve à 40° envi- ron. Après quelque temps, la liqueur s'éclaircit et les carac- tères chimiques qu'elle présentait ont changé. L'empois d'amidon qui, avant l'action de la salive, virait au bleu par addition de quelques gouttes de bi-iodure de potas- sium, prend sous l'influence du même réactif une teinte d'un rouge plus ou moins prononcé, qui disparaît à chaud pour reparaître par refroidissement; en outre, la liqueur, primi- tivement inactive sur les solutions cupro-alcalines, renferme un sucre fermentescible que nous caractériserons plus bas et qui réduit la liqueur de Trommer. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 33 Produits de la digestion salivaire. Un pèse environ "20 grammes d'amidon que Ton fait bouillir Digestion avec environ 1 litre d'eau; puis on laisse refroidir à 40°. On ajoute environ 20 c. c. de salive; on mélange bien et on laisse séjourner a l'étuve pendant deux à trois heures. L'empois opaque sVst éclairci au bout de ce temps, et les caractères qu'il pré- sentait ont disparu pour faire place à des propriétés nouvelles. L'empois d'amidon est opaque; il se colore en bleu-violet intense en présence de bi-iodure de potassium ; il ne réduit pas la liqueur de Fehling ni la liqueur de Trommer. Lorsque la digestion s'est opérée, le bi-iodure de potassium appelle une coloration rouge-acajou, ou bien, si la digestion est sutli- samment avancée, ce réactif ne détermine plus aucune colo- ration. En outre, le liquide réduit plus ou moins abondam- ment la liqueur de Fehling et la liqueur de Trommer et four- nit la réaction de la phénylhydrazine. L'action du ferment a transformé l'amidon insoluble en deux groupes de produits nouveaux : dextrine et maltose. On pourra facilement séparer ces divers produits l'un de l'autre en suivant la marche ci-après : Schéma do la marche a suivre. Amidon digéré. On filtre : J r 1 Résidu d'amidon Liquide légèrement opalin : non transformé. dextrine et maltose, additionné d'excès d'alcool. L r i Précipité Filtratum clair de dextrine. renfermant la truiltose. 3 34 TECHNIQUE Dextrine. Dextrine. — On la caractérise par les réactions indiquées ci-dessus : elle se colore en rouge-acajou par le bi-iodure de potassium. Cette coloration s'atténue par la chaleur pour reparaître par refroidissement. Insoluble dans l'alcool qui la précipite de ses solutions, elle se dissout facilement dans l'eau. On y distingue plusieurs variétés parmi lesquelles nous ne mentionnerons que les deux groupes : a) L'érythrodextrine : coloration acajou par l'iode; précipi- tation par l'alcool ; ne réduit pas la liqueur de Trommer; j3) L'achroodextrine : pas de coloration par l'iode; précipi- tation par un excès d'alcool. Maiiose. Mnltose. — C'est une variété de sucre appartenant au groupe des bioses. Après que l'on a séparé les dextrines, on évapore l'alcool, puis on recherche dans la dissolution aqueuse la présence de la maltose. 1. La liqueur de Trommer : En présence de soude caus- tique, la solution sucrée dissout le sulfate de cuivre; la solu- tion prend une teinte bleu céleste. L'ébullition réduit le sul- fate de cuivre à l'état d'oxyde ou d'oxydule jaune ou rouge qui se précipite. 2. Réaction de la phénylhydrazine : On dissout quelques gouttes de phénylhydrazine dans la solution sucrée; on y ajoute quelques gouttes de solution diluée d'acide acétique (à 50 %). On agite, on filtre, puis on chauffe au bain-marie pendant une demi-heure et on laisse refroidir. Le refroidissement fait précipiter l'osazone de la maltose. Celle-ci se présente sous forme de petits cristaux jaunes, minces, réunis en houppes, insolubles dans l'eau froide et solubles dans l'eau bouillante. Leur point de fusion est 205°. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 38 Action des acides sur la fermentation salivaire. Les acides exercent une grande influence sur la fermenta- tion salivaire. La présence d'un acide minéral libre (acide chlorhydrique) ou d'un acide organique (acide lactique) suffit à arrêter l'action de la ptyaline. On prépare de l'empois d'amidon à 5 % (10 c, c.) que l'on additionne de 5 c. c. de solution chlorhydrique a 0.2 °/0 et de 1 c. c. de salive. On place dans l'étuve à 39° pendant vingt- quatre heures et l'on recherche, au bout de ce temps, la pré- sence des produits de transformation de l'amidon (dextrines et sucres). A cet effet, on alcalinise une partie de la solution (2 c. c. environ) et l'on soumet à l'action du réactif de Trommer; une autre portion (5 c. c.) est réservée à l'essai de la phénylhydra- /ine, et dans les portions restantes on recherche la réaction de l'iode. La réaction de Trommer est négative, c'est-a-dire que la solution ne renferme point de sucre; il en est de même de la réaction de la phénylhydrazine. Quant à la réaction de l'iode, elle est en général négative, c'est-à-dire qu'elle colore en bleu la solution; parfois une légère teinte violacée apparaît. On fait une expérience de contrôle, sans addition d'acide, qui donne les résultats mentionnés plus haut. CHAPITRE III. LE SUC GASTRIQUE. — LA DIGESTION GASTRIQUE. § 1. — Le suc gastrique. Si l'on ouvre l'estomac en dehors du temps de la digestion, on constate sur la paroi la présence d'un liquide plus ou moins abondant, de réaction alcaline : le mucus. Pendant la digestion, au contraire, la muqueuse est rouge, turgescente; elle sécrète un liquide abondant, de réaction fortement acide : le sur gastrique. L'acidité du suc gastrique peut dépendre de trois facteurs qui s'associent : l'acide chlor hydrique, l'acide lactique et enfin des sels acides. Recherche de lacide chlorhydrique libre. I. Réaction de Gi'insluirg. — On obtient ce réactif en dissol- Réaction de (lUnsburg. vant 1 gramme de vanilline, 2 grammes de phloroglucine dans 100 grammes d'alcool. On verse 2 ou 3 c. c. du suc à analyser dans une capsule, on y ajoute deux, ou trois gouttes du réactif et l'on chauffe sur une petite flamme en agitant sans cesse le mélange. 38 TECHNIQUE Le résidu de l'évaporation prend, en présence de l'acide chlorhydrique, une couleur rouge vif; en l'absence d'acide, une coloration brunâtre. Cette réaction est d'une sensibilité exquise et ne se produit pas même en présence de fortes pro- portions d'acides organiques. Tropéoiine. 2. La tropéoline. — On emploie la tropéoline 00 en solution à 0.25 °/00. On opère comme pour la réaction précédente. On prélève quelques centimètres cubes de suc gastrique que l'on verse dans une capsule, on y ajoute quelques gouttes de solution de tropéoline et l'on chauffe sur une petite flamme en agitant sans cesse le mélange. La présence d'acide chlor- hydrique se révèle par l'apparition de stries colorées sur la paroi de la capsule, ou d'un résidu d'un bleu-pourpre ou violet intense. L'acide lactique en solution assez concentrée fournit la • même réaction. On peut employer aussi le papier à la tropéoline; ce papier ne possède pas la même sensibilité que la réaction même. Kouge Congo. 5. Le ronge Congo s'emploie, comme la tropéoline, en solution ou sous forme de papier imprégné de la matière colorante. On verse dans un tube à essai quelques centimètres cubes du suc à analyser, puis on y ajoute quelques gouttes d'une solution faible de rouge Congo. La liqueur prend instantané- ment une couleur bleu-azur. L'acide lactique opère aussi le virage du rouge Congo. Le papier Congo que le commerce fournit, présente les mêmes propriétés que la solution. Il vire au bleu pour une propor- DE CHIMIE PBY8I0L0GIQ1 B. 39 tion trt's faible d'acide chlorhydrique; mais l'acide lactique concentré le bleuit aussi. 4. Le violet de méllivle s'emploie en solution faible (0.5 %0). Viole» de métbyle. On verse dans un tube à essai quelques centimètres cubes de suc gastrique, on ajoute quelques gouttes de violet de métbyle. En présence d'acide chlorhydrique, la teinte de la liqueur change, passe au bleu vif. Un grand excès d'acide décolore la liqueur ou la fait virer au vert. Les acides organiques, quand ils sont suffisamment concen- trés, opèrent le même virage. 5. Le vert brillant s'emploie en solution aqueuse très étendue Veri brillant. (0.5 %o). La réaction s'obtient comme, la précédente ; la solution est d'un bleu pâle; elle vire au vert foncé en présence d'acide chlorhydrique. Les acides combinés aux albumines opèrent aussi le virage. 6. La résorcine. — Le réactif possède la composition sui- Résorcine, vante : Résorcine resublimée 5.0 gr. Saccharose 3.0 gr. Alcool dilué 100.0 gr. On verse quelques centimètres cubes de suc gastrique dans une capsule, on y ajoute de trois à cinq gouttes du réactif et l'on chauffe prudemment sur une petite flamme; on obtient, en présence d'acide chlorhydrique, une coloration rouge- cinabre, semblable à celle que donne la phloroglucine-vanil- 40 TECHNIQUE line, et qui disparaît par le refroidissement; les acides orga- niques ne donnent pas la réaction. Ces réactions possèdent une grande sensibilité; néanmoins, on accordera la plus grande valeur à la réaction de la phloro- glucine-vanilline et à la réaction de la résorcine; les autres réactions possèdent plutôt une valeur de contrôle. Toutes ces réactions sont sous la dépendance immédiate de la richesse du suc gastrique en albumines dissoutes. On sait que toutes les substances albumineuses ont une grande avidité pour les acides, soit qu'elles forment avec eux des composés définis, soit qu'il y ait simplement un mélange très intime. Dans ces conditions, il devient difficile de déceler la présence de Yacide qui est dit combiné. La dialyse, la distillation ne per- mettent pas de réaliser la séparation. Il faut recourir à cet effet à la méthode de l'analyse capillaire. Voici en quoi consiste cette méthode. Analyse Si l'on fait traverser à un mélange de corps, ayant des gran- capillaire. deurs moléculaires différentes, un système capillaire, le corps dont la molécule est la plus petite passera le plus facilement et apparaîtra en premier lieu. La différence considérable de grandeur de la molécule d'acide chlorhydrique et d'albumine permet d'espérer que celle-là aura moins de difficulté à s'élever dans un système capillaire. Si on plonge dans un suc gastrique renfermant de l'acide combiné des bandes de papier suédois et que, après un certain nombre d'heures, on débite ces bandes en tranches, les bandes supérieures, imprégnées de phloroglucine-vanilline, rensei- gnent la présence d'acide chlorhydrique libre, que le même réactif ne décelait point dans le liquide soumis à l'analyse. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUB. 41 Recherche de l'acide lactique dans le suc gastrique. Il est facile de reconnaître la présence de ce corps dans le suc gastrique. 1. Itéaction d'UiTcliiianii. — Le réactif d'Ulfelmann s'obtient Réaction Il ll'Hlllaill). en faisant Le mélange suivant : 20 c. c. d'eau distillée, 10 c. c. A'wnv solution phéniquée a 4% et deux gouttes d'une solu- tion de perchlorure de fer. On obtient ainsi une liqueur d'une couleur améthyste qui ne se conserve pas, même à l'abri de la lumière, et qui vire au jaune-citron ou au jaune-canari sous l'action de l'acide lactique. Le réactif ne reste pas indifférent en présence d'acide chlor- hydrique qui le décolore et fait passer la teinte primitive au ^ris ; les phosphates, les lactates et des substances alimentaires, sucres, etc., peuvent aussi opérer le virage. i. Réaction «le Boas. — Si l'on oxyde prudemment une Réaction solution d'acide lactique, l'acide se transforme en donnant naissance à de l'aldéhyde et de l'acide formique. La formule suivante nous montre cette réaction : CH* — CH0H-G00H - CH'CHO + CH00H Acide lactique. Aldéhyde. Acide formique. Si l'oxydation est trop intense, les produits de la réaction sont autres et l'aldéhyde ne prend plus naissance, ainsi que l'établissent les formules suivantes : CIP — CHOH — C00H + 20 = CH5 — C00II + CO2 + H«0 Acide acétique. 42 TECHNIQUE On prélève 20 c. c. environ de suc gastrique, on y ajoute 5 c. c. d'acide sulfurique pur, quelques centigrammes de per- manganate de potassium; on dilue faiblement et on distille. Dans le distillât, on recherche la présence de l'aldéhyde par la réaction suivante : On alcalinise les premiers centimètres cubes qui passent à la distillation par de la soude caustique, on ajoute 1 c. c. environ d'une solution de bi-iodure de potassium le long de la paroi, de façon que les liquides se superposent sans se mélanger. En présence d'aldéhyde, il se forme, au point de contact des deux liquides, un anneau blanc d'iodoforme. On reconnaît ce corps à son odeur caractéristique et à la forme microscopique de ses cristaux (étoile hexagonale). Extraction 3. Extraction de l'acide lactique. — On prélève environ de l'acide lactique. 50 c. c. de suc gastrique, on agite deux fois avec une quantité égale d'éther sulfurique dans un entonnoir à robinet; on sépare, on laisse évaporer l'éther, on reprend le résidu dans J> c. c. d'eau et l'on soumet soit à la réaction d'Uffelmann, soit à la réaction de Boas, soit à la préparation des sels inso- lubles d'acide lactique (lactate de zinc ou baryum). Lactate de zinc 4. Lactate de zinc. — On porte à l'ébullition 10 c. c. du suc gastrique, on filtre pour séparer le coagulum d'albumine, on ajoute au filtratum une petite portion de carbonate de baryum et on évapore au bain-marie a consistance sirupeuse. On reprend cette masse sirupeuse à plusieurs reprises avec de L'alcool absolu, on laisse reposer pendant quelque temps et Ton filtre. On réduit le filtratum au bain-marie a un petit volume, on acidulé à l'aide de quelques gouttes d'acide sul- I)K CHIMIE l'MYSIOl.OUUI B. W furique dilué el Ton agite à plusieurs reprises dans l'enton- noir a robinet avec de l'éther. On laisse reposer jusqu'à séparation nette (1rs deux liquides, on récolte, la solution éthérëe, on chasse l'éther et l'on reprend le résidu acide par l'eau, en y ajoutant du carbonate de zinc Lactate de zinc. fraîchement précipité; puis on porte à l'cbullition, on filtre et l'on réduit à un faible volume. Le refroidissement produit déjà la cristallisation du lactate de zinc en prismes rhombiques isolés ou agglomérés en houppes. Ce sel est peu soluble dans l'eau froide, assez soluble dans l'eau chaude, insoluble dans l'alcool; il renferme 18.18% d'eau, teneur en eau qui suffit à caractériser ce corps. 44 TECHNIQUE Recherche des sels acides. L'acidité du suc gastrique peut aussi dépendre de la pré- sence de sels acides. Léo a indiqué une méthode permettant de déceler la présence de ces sels. Méthode de Léo Méthode de Léo. — Le principe de la méthode est que le carbonate de chaux neutralise à froid les acides libres, tandis qu'il reste inactif en présence de phosphates acides de potas- sium ou de sodium. Si donc on neutralise du suc gastrique à l'aide de carbonate de calcium, et que la réaction perde son acidité, on sera fondé à admettre l'absence de sels acides. Si l'acidité persiste, il sera permis de conclure à la présence de sels acides, les acides libres s'étant combinés au carbonate de calcium. On prélève donc 10 c. c. de suc gastrique filtré, on y ajoute de la solution de chlorure de calcium à o °/0, puis on détermine le titre acidimétrique de cette solution. On prélève une nouvelle portion de suc, on la mélange avec quelques grammes de carbonate de calcium en poudre et l'on filtre. On fait barboter de l'air dans le filtratum pour chasser l'acide carbonique qui s'est formé pendant la réaction, on ajoute de la solution de chlorure de calcium et l'on titre à l'aide de la solution sodique. Ces deux analyses donnent- elles des résultats différents, on admettra la présence de sels acides et, dans ce cas, on con- naîtra la richesse du suc en acide libre. DE CHIMIE PHY8I0L0GIQ1 B. '»•> Dosage de l'acide chlorhydrique du suc gastrique. Il existe de nombreux procédés permettant de déterminer la quantité de l'acide du sue gastrique; nous n'indiquerons que les principaux, c'est-à-dire ceux qui permettent d'obtenir des renseignements cliniques utilisables. I. Acidimétrie. — Nous avons exposé dans le deuxième Cha- acidimétrie. pitre de cet ouvrage (p. 31) la théorie sur laquelle repose l'acidimétrie ainsi que les règles à suivre pour la confection des liqueurs titrées. Nous n'y reviendrons pas. L'emploi de cette méthode renseignera le degré d'acidité que possède le suc gastrique, sans spécifier la nature des agents qui lui communiquent cette acidité. On mesure exactement 10 c. c. du suc à analyser à l'aide de la pipette; on y ajoute deux ou trois gouttes d'une solution de méthylorange, ou bien d'une solution d'acide rosolique, et on laisse prudemment et goutte h goutte couler la solution déci- normale de soude, jusqu'au moment où le virage de Tin 1 i- cateur indique le point de neutralisation du liquide. L'acide rosolique rougit par les alcalis, le méthylorange est rouge en présence d'acide et prend, en présence d'alcalis, une colora- tion jaune. Le nombre de centimètres cubes de la solution décinor- malede soude qu'exige la saturation de l'acide dissous, exprime la quantité de cet acide. Par exemple, si 10 c. c. de suc néces- sitent l'emploi de 12. 5 c. c. de solution décinormale de soude, on établira que cette quantité renfermait 12.5 x 0.00365 = 0.0456 HC1; soit 4.56 par litre. 46 TECHNIQUE Celle mélhode est d'une technique facile; elle ne nécessite qu'un temps très court. Mais elle a l'inconvénient de ne four- nir que des renseignements grossiers; elle fait calculer sous le nom d'acide chlorhydrique, l'acide libre, l'acide combiné aux substances proléiques, l'acide lactique, les sels acides et tous les acides de fermentation dont la pathologie nous révèle l'existence dans les stases gastriques. 2. Méthode de Sjbqvist, modifiée par v. Jakscli. — Principe de la méthode. — Si l'on traite le suc gastrique par du carbonate de baryum bien pur et que l'on calcine le mélange, l'acide chlorhydrique se combine à l'état de chlorure de baryum soluble dans l'eau et résistant à la calcination; les autres acides forment des sels insolubles et se décomposent à la chaleur. 11 est, dès lors, facile d'isoler le chlorure de baryum, de doser la quantité de métal contenue dans la solution et de déduire par le calcul la quantité de chlore auquel il était combiné. Technique. — On neutralise exactement par du carbonate de baryum 10 c. c. de suc gastrique additionnés de quelques gouttes de teinture de tournesol. On évapore la masse à sic- cité. On incinère le résidu, on le calcine à feu nu; on laisse refroidir les cendres ; puis on fait plusieurs extraits de celles-ci à l'aide d'eau distillée chaude jusqu'au moment où l'addition d'une goutte d'acide sulfurique dilué ne détermine plus la formation de précipité; on filtre et l'on réduit par évaporation à un volume moindre (50 c. c). Tout le chlore libre, le chlore combiné aux albumines a pris la forme de chlorure de baryum que l'eau distillée entraîne. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. il On acidifie la liqueur à l'aide de quelques gouttes d'acide chlorhydriqueu on porte dans un verre de Bohême et Ton chauffe jusqu'à près de l'ébullitioD ; on y ajoute quelques cen- timètres cubes d'acide sulfuriquc dilué, également chauffé. On continue alors la chauffé au bain-marie jusqu'à ce que le précipité de sulfate de baryum se soit bien rassemblé au fond du vase; puis on filtre a travers un filtre de papier sué- dois, en y rassemblant soigneusement tout le précipité; on lave à l'eau jusqu'à ce qu'il ne passe plus ni chlorures ni acide sulfurique (on s'assure qu'il en est ainsi au moyen du nitrate d'argent et du chlorure de baryum); on lave à l'alcool absolu, a l'éther. On porte alors le filtre et son contenu dans un creuset; on chauffe lentement d'abord, puis plus vivement à feu nu, on laisse refroidir dans une atmosphère d'acide sul- furique et l'on pèse. Une molécule de sulfate de baryte, c'est-à-dire une molécule de baryum, correspond à deux molécules d'acide chlor- hydrique. Pour trouver la quantité d'acide chlorhydrique, on établit la proportion suivante : 233 : 73 : : 0.052 : X, (p. m. du (p. m. de (quantité S0*Ba) 2 mol. HC1) suif, de baryte d'où ou pesée) 73 x 0.032 x = — = 0.01o3 , AÔO 0.1(33 o/oHCl. Salkowsky a recommandé, pour simplifier le procédé, de faire un simple dosage du chlore contenu dans le chlorure de baryum. Il préconise l'emploi de la méthode de Volhardt (voir ci-dessous). 48 TECHNIQUE 5. Méthode de Lûllkc. — Principe de la méthode. — Le chlore existe dans le contenu gastrique sous forme d'acide chlorhy- drique libre, sous forme d'acide chlorhydrique combiné à des matières organiques, sous forme de chlorures (de potassium, de sodium, de calcium). Un simple dosage de chlore ren- seigne cette valeur, à laquelle on donne le nom de chlore total. Un deuxième dosage, fait après calcination, exprime la quantité de chlore associé aux métaux. En effet, la calcination d'une combinaison organico-chlor- hydrique détermine la combustion complète de la matière organique, et l'expulsion sous forme gazeuse de l'acide chlor- hydrique engagé dans cette combinaison ; au contraire, la cal- cination du chlore combiné aux bases alcalines est impuis- sante à déterminer la décomposition des chlorures et à libérer le chlore engagé dans la combinaison. La différence entre le chlore total et le chlore métallique représente l'acide chlorhydrique. Solutions nécessaires pour le dosage du chlore : 1° Solution décinormale de nitrate d'argent. — On dissout 17 grammes de nitrate d'argent pur et cristallisé dans une quantité suffisante d'eau distillée que l'on acidifie à l'aide de 25 % d'acide nitrique chimiquement pur et l'on dilue pour faire i litre. 2° Solution décinormale de mlfocyanure d'ammonium renfer- mant 7k'.6 de sel au litre. — On dissout 8 grammes environ de sel dans 1 litre d'eau distillée, et l'on rectifie la dilution par titrage en présence de la solution décinormale d'argent. 10 c. c. de la solution 2 — 10 c. c. de la solution 1. 3° Comme index, une solution d'alun ferrique. — La liqueur prend, en présence de sulfocyanure, une coloration rouge due à la formation de sulfocvanure de fer. DE CHIMIE IMIYS10L0CIQUE. 49 Teclinique de la méthode : du prudemment, au bain de sable, 10 c. c. du contenu gastrique; chlore combiné aux hases. puis on calcine au rouge sombre, jusqu'au moment où le charbon ne brûle plus. Il faut éviter une calcination trop intense, car elle décom- pose les chlorures et met en liberté le chlore. Après refroidissement, on triture le charbon avec un peu d'eau, on le lave soigneusement et l'on étend la solution à 4 50 TECHNIQUE 100 c. c. On filtre, on ajoute à la liqueur 10 c. c. de solution de nitrate d'argent; on filtre de nouveau et Ton détermine, à l'aide de la solution de sulfocyanure, la quantité d'argent restée en solution. La différence du nombre de centimètres cubes de la solution d'argent (10) et de la solution de sulfocyanure employé exprime la quantité d'argent restée en solution, c'est-à-dire la quantité de chlore métallique contenue dans 10 c. c. En soustrayant ce dernier résultat du premier résultat obtenu et en multipliant ce résultat par 0.00365, on obtient la quantité d'acide chlorhydrique. Méthode 4. Mélliode de Toe|ifer. — Toutes les méthodes que nous de Tûepfei". venons de décrire ont l'inconvénient d'exiger un outillage complet, tel qu'on n'en trouve que rarement dans les cliniques médicales, et de nécessiter un temps qui ne s'accommode guère aux exigences de la clinique. Principe de la méthode. — La méthode de Toepfer repose sur la différence de sensibilité de différents indicateurs, soit en présence d'acides minéraux libres, soit en présence d'acides combinés, soit en présence d'acides organiques. Ces indicateurs sont : 1° Le diméthylamidoazobenzol , qui passe du jaune au rouge en présence de traces d'acide chlorhydrique. Les acides orga- niques ne produisent ce virage qu'en solution assez concentrée et, en présence d'acide organique, d'albumine et de peptone, le virage fait totalement défaut. Ces qualités font de cet indi- cateur un agent très délicat de recherche de l'acide chlorhy- drique libre. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 51 2° La phénolphtaléine, sensible à tout facteur acide et, l'in- conséquent, bon agent de recherche de l'acidité totale. H" L'alizarine, sensible à tous les facteurs d'acidité, excepté l'acide chlorhydrique combiné a l'albumine. Technique de la méthode. — On prélève donc 10 c. c. du sue à analyser, on y ajoute quelques gouttes de la solution de phénolphtaléine et on y laisse couler goutte à goutte de la solution décinormale de soude caustique jusqu'au moment où. l'acidité est neutralisée, moment qu'indique le virage de la solution vers le rouge. On note la quantité de centimètres cubes nécessaire pour cette neutralisation. Cette valeur exprime l'acidité totale calculée en acide chlorhydrique. On fait une deuxième analyse acidimétrique semblable à la précédente, en remplaçant la phénolphtaléine par quelques gouttes d'une solution d'alizarine. On note la quantité de soude nécessaire pour produire le virage de la solution au rouge. La différence entre l'analyse n° 1 et l'analyse n" "2 exprime en acide chlorhydrique la quantité d'acide combiné. Par exemple : Dans un mélange comprenant 30 c. c. d'une solution à 0.5 °/o d'albumine de l'œuf; 10 c. c. d'une solution d'acide chlorhydrique ; lU normal , c'est-à-dire 0.9 °/0 HC1 : 10 c. c. d'eau distillée. La titration nous donne les valeurs suivantes pour 5 c. c. du mélange : a) Phénolphtaléine : La neutralisation exige 2.85 c. c. de solution décinormale de soude caustique; b) Alizarine : La neutralisation exige 2.6 c. c. de solution décinormale de soude caustique. La différence entre a et b — 0.2o c. c. de solution déci- normale de soude, c'est-à-dire 0»r.018 °/0 d'acide chlorhydrique combiné. 52 TECHNIQUE On fait alors une troisième analyse acidi métrique semblable aux deux précédentes en prenant comme indicateur quelques gouttes de la solution de diméthylamidoazobenzol. On note le nombre de centimètres cubes de solution décinormale de soude nécessaire pour produire le virage du rouge au jaune. Cette quantité exprime la valeur en acide chlorhydrique libre. Reprenons notre exemple : c) Diméthylamidoazobenzol : La neutralisation de S c. c. de la solution exige 2.3 c. c. de solution décinormale de soude caustique, c'est-à-dire 0.00839, soit 0.168 °/o. En additionnant l'acide libre et l'acide combiné : 0.168 -\- 0.018 = 0.186 o/o d'HCl. Le calcul théorique donne 0.1824%. L'avantage de cette méthode est de réduire les opérations à trois recherches acidimétriques, faciles à faire et ne deman- dant qu'un laps de temps très court. Méthode 5. Méthode de Minlz. île Mintz. Principe de la méthode. — On neutralise, à l'aide de soude caustique, tout l'acide libre contenu dans le suc gastrique, c'est-à-dire jusqu'au moment où la réaction de Gùnsburg y donne un résultat négatif. Technique. — On mesure, à l'aide de la pipette, 10 c. c. de suc gastrique et on y laisse s'écouler goutte à goutte de la solution décinormale de soude caustique; de temps à autre on prélève une goutte du mélange; on y ajoute une goutte de réactif de Gùnsburg et on chauffe prudemment sur une petite flamme; si la réaction est positive, c'est-à-dire si le résidu DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 53 prend une coloration rouge vif, l'acide libre n'est pas encore complètement saturé et il faut continuer la neutralisation; si la réaction est négative, il faut s'assurer, par un deuxième essai, que l'on n'a pas dépassé le point voulu. On calcule facilement la quantité d'acide libre; on multiplie 0.003G5 par n, le nombre de centimètres cubes employé pour atteindre la neutralisation de l'acide libre. Recherche de la pepsine dans les vomissements. On prend 10 à 20 c. c. de matières vomies, on y ajoute Recherche de la pepsine 10 c. c. d'une solution d'acide chlorhydrique a 0.2 %; on y «lans les vomissements. laisse tomber un petit flocon de fibrine lavé ou bien un petit cube de blanc d'œuf coagulé; on porte le mélange à 40" au bain-marie et on prolonge cette action pendant quelques heures. Le suc normal digère la fibrine en une demi-heure; l'action est plus lente pour le cube de blanc d'œuf. La présence de la pepsine se manifeste par la dissolution complète de l'albumine et par la formation de peptone. Certains corps, tels que les gommes et les sucres, peuvent entraver la digestion. H suffit pour s'en assurer de faire l'expé- rience suivante : On prépare trois ballons renfermant chacun une vingtaine de centimètres cubes du suc à analyser; à l'un d'eux, on ajoute une solution de sucre; à l'autre, une solution de gomme arabique, et on laisse le troisième intact; on y ajoute quelques flocons de fibrine et l'on met à l'étuve. On compare facilement la rapidité de formation de la peptone. La même méthode est valable pour apprécier le pouvoir digestif des échantillons de pepsine livrés par le commerce. Nous indiquons plus loin la méthode à suivre pour la recherche de la peptone. 34 technique § 2. — Etude des produits de la digestion. L'albumine subit par l'action du suc gastrique, agissant à la température du corps, de profondes modifications. Ces modi- fications comportent la transformation de l'albumine inso- luble, peu diffusible et non dialysable, en des substances solubles, diffusibles et qui traversent facilement les membranes organiques, capables, par conséquent, de traverser la paroi gastrique et d'atteindre les vaisseaux absorbants du réseau de la veine porte. La nature intime de cette transformation n'est pas encore éclaircie et l'accord n'est pas établi d'une façon définitive sur le point de savoir si ces corps constituent des substances autres que l'albumine ou bien s'ils ne sont pas simplement une modification de l'état physique de celle-ci. Si l'on met de la fibrine à digérer, en présence de suc gas- trique artificiel, on constate tout d'abord que la fibrine se gonfle fortement, que les bords des flocons deviennent moins opaques et qu'après un temps variable (une demi-heure à quel- ques heures) elle se dissout. On obtient alors un liquide jau- nâtre, louche, dans lequel nagent quelques débris qui résistent indéfiniment à l'action du suc gastrique. Préparation du suc gastrique artificiel. Snc gastrique 11 suffit de préparer une solution d'acide chlorhydrique artificiel. , n n , ., , . . a 0.2 % et d y ajouter de la pepsine du commerce. On peut aussi extraire le ferment de l'estomac du porc fraî- chement tué. On ouvre l'estomac, on l'étend sur une plan- DE CHIMIE PHY8I0L0G1Q1 i.. 00 chette avec la lace péril laie contre le bois, on rince la muqueuse à grande eau, puis on la dissèque soigneusement. On hache cette muqueuse, puis on la fait macérer pendant vingt-quatre à quarante-huit heures dans un litre d'eau aci- dulée de 8 à 10 c. c. d'acide chlorhydrique. La solution com- prend alors à peu près 0.2 " » d'acide. Le lendemain, on décante, on filtre à travers un linge tin, on fait un second, puis un troisième extrait que l'on réunit au premier. Digestion artificielle. Toute substance albuminoïde, le blanc d'œuf, la fibrine du Digestion ... . . . , . .T artificielle. sang, la chair musculaire, convient pour cette opération. IVous employons généralement la fibrine. On lave sous un courant d'eau 200 grammes de fibrine jus- qu'à ce que toute trace de sang ait disparu, on exprime l'eau et l'on introduit la fibrine dans un ballon bien lavé. On ajoute alors 1 */g litre de suc gastrique artificiel, on bouche le flacon à l'aide d'un tampon d'ouate et on le met à l'étuve chauffée à 37 ù 40°. Après un temps qui varie d'après la richesse en acide et d'après la température de l'étuve, on constate que la fibrine, qui s'était d'abord gonflée, s'est complètement dissoute. Il ne suffit pas que la fibrine soit dissoute pour que la digestion soit terminée, comme nous le verrons plus tard. Généralement vingt-quatre heures de digestion suffisent pour opérer la trans- formation de la fibrine. Cependant, si l'on veut récolter une quantité assez grande de peptone, il est bon de prolonger la digestion pendant quatre ou cinq jours. On se sert alors d'une étuve ù température constante et l'on empêche la putréfaction 56 TECHNIQUE de l'albumine par l'addition de quelques cristaux d'acide sali- cylique. Meissner admettait dans la transformation de l'albumine trois stades distincts : 1° La parapeptone; 2° La métapeptone ; 3° La peptone. La parapeptone précipite de ses solutions par le sulfate de soude. La métapeptone précipite par les acides quand les solutions sont d'abord débarrassées de la parapeptone. La peptone comprend, d'après cet auteur, trois variétés : a) Une peptone précipitée par le ferrocyanure de potassium en solution acétique. L'acide nitrique la précipite de ses solu- tions ; b) Une peptone précipitée par le ferrocyanure de potassium en solution acétique et restant indifférente en présence d'acide nitrique ; c) Une peptone ne précipitant pas par les réactifs. Peptone Peptone de Kiiline. — Les recherches de Kùhne et de ses 'A présence d'acide sulfurique dilué, la décompose aussi dans les mêmes éléments. Le réactif de Millon forme un précipité blanc qui devienl rouge par ki chaleur. L'antipeptone n'est nullement attaquée par la trypsine ; àntipeptone. l'ébullition avec l'acide sulfurique dilué ne fournit que très peu ou pas de tyrosine. Le réactif de Millon ne détermine point la formation d'un précipité rouge, mais d'un précipité jaune sale. CHAPITRE IV. DIGESTION PANCRÉATIQUE. Le suc pancréatique exerce sur le bol alimentaire une triple action : il transforme les substances protéiques en peptones et même en leurs sous-produits, tels que la leucine et la tyro- sine; il émulsionne et saponifie les graisses; il transforme les féculents et les flextrines en sucre. dette triple action n'est pas le fait d'un ferment unique; le suc pancréatique renferme trois principes actifs distincts l'un de l'autre : la trypsine, ferment qui transforme les substances albuminoïdes en peptones; Yamylopsine, qui saccharifie l'ami- don; la stéapsine, qui émulsionne et saponifie les graisses. Ces différents ferments peuvent être extraits et préparés soit isolément par des méthodes spéciales, soit globalement par la seule action de l'eau. Préparation simultanée des trois ferments. Cette préparation livre en quelque sorte du suc pancréatique Extrait aqueux ne p3ncrcds. artificiel et, en étudiant les propriétés de ce liquide, on se place dans des conditions expérimentales analogues à celles que réalise la fistule pancréatique. On débarrasse un pancréas frais de la graisse et du tissu conjonctif qui l'entourent; on le coupe en petits morceaux que l'on fait macérer dans de l'eau distillée froide. On empêche 5 66 TECHNIQUE très facilement la putréfaction soit par l'addition de 1 % de fluorure de sodium, soit par l'addition d'acide salicylique, ou de sublimé corrosif en poudre fine. Cette macération pos- sède la triple fonction du suc pancréatique. § 1. — Ferment digestif. — La trypsine. Préparation de la trypsine; méthode de Kûhne. Préparation On broie avec du verre et de l'alcool absolu un pancréas de la Irvpsine. . . . , ^ . . trais finement divise. Un dissout dans 1 eau a 0° le précipite formé et on le précipite de nouveau par l'alcool. On renou- velle cette opération à plusieurs reprises. Le ferment est alors encore assez impur; il renferme une substance particulière dont on le débarrasse en acidifiant la solution aqueuse de 1 % d'acide acétique. Après cette purification, on précipite de nouveau le ferment par l'alcool. Le même auteur a préconisé un autre mode de préparation du ferment. On fait agir sur 100 grammes de pancréas bien divisé, de l'alcool et de l'éther, puis on fait macérer cette masse, après décantation de l'alcool, avec 500 c. c. d'une solution à 0.1 °/0 d'acide salicylique pendant douze heures à 40°. On filtre à travers un linge et l'on fait macérer le résidu de cette sépa- ration avec 500 c. c. d'une solution de soude à 0.25 % pen- dant douze heures, en ayant soin de thymoliser la solution. Après filtration, on mélange les deux solutions. Produits de la digestion par la trypsine. Digestion Pour étudier en détail l'action de la trypsine sur les sub- par la trypsine. , ,, .. , .. , . ,. , , ,, stances albuminoides, il est indispensable d avoir recours au ferment isolé plutôt qu'aux macérations de la glande dans l'eau. En effet, pendant la macération, le ferment agit déjà sur DK CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. <>7 le tissu même de la glande et en transforme la substance en peptone: on trouve donc déjà dans cette macération de l'organe les principaux produits que l'on doit rechercher pour carac- tériser l'action du ferment. La trypsine agit sur les substances albuminoïdes qu'elle dissout rapidement et qu'elle transforme de la façon la plus rapide lorsque le milieu est légèrement alcalin. La température de choix est de 37° à 40°. Ce ferment transforme la fibrine en une globuline, en albu- moses, puis en peptone, puis en acides amidés (leucine et tyro- sine). Il agit d'une façon analogue sur la gélatine qu'il dissout rapidement et qu'il transforme en glutose, en gélatine pep- tone et en acides amidés (glycocolle). Nous nous bornerons à étudier l'action du ferment sur les substances albuminoïdes. Schéma de la Méparation des produit* de la protéolyse. Fibrine + trypsine ■+■ V2 °/o de C03Na!, température 40°. On neutralise exactement par l'acide acétique + sulfate de magnésie à saturation \J/ Globuline Solution d'albumoses, peptones Précipitation du sulfate de magnésie. S0*(NH*)* à saturation [ 1 V Albumoses Peptones et acides amidés Évaporation Cristaux d'acides Solut. d'antinept. amidés + alcool \]/ Peptones. Sol. alcool. 68 TECHNIQUE On soumet pendant quelques heures (deux à trois), à une température de 40°, de la fibrine bien lavée et finement hachée à l'action de la trypsine. On ajoute au mélange une faible quantité de carbonate de soude pour favoriser l'action du ferment (1/2 %) et l'on empêche la pullulation de micro- organismes par la présence d'un cristal de thymol. La fibrine se dissout rapidement et subit les transformations énoncées ci-dessus. On arrête l'action du ferment en acidulant légère-, ment à l'aide d'acide acétique et l'on sature la liqueur au moyen de sulfate de magnésie en cristaux. La globuline qui a pris naissance se précipite; on filtre, on lave le précipité sur le filtre à l'aide d'une solution saturée de sulfate de magnésie et l'on exprime à la main ou à la presse. Les autres produits de transformation passent dans le filtratum. Globuline. Préparation «le la globuline. — On reprend le précipité, on le divise dans l'eau et l'on élimine le sulfate de magnésie par dialyse. On continue l'action de la dialyse jusqu'au moment où tous les sels ont traversé la membrane. A mesure que la solution s'appauvrit de sels, la globuline se précipite. Lorsque la dialyse est terminée, on reprend le précipité dans une solu- tion de NaCl à 10 % et l'on en étudie les propriétés princi- pales. (Voir chap. VI.) Allramoses. Préparation des alluinioses. — Les produits plus avancés de l'action de la trypsine sur la fibrine ont passé dans le filtratum. On débarrasse d'abord la liqueur du sulfate de magnésie; dans ce but, on porte la liqueur à l'ébullition, on y ajoute du car- bonate de baryum jusqu'au moment où la solution ne ren- ferme plus de sulfates. On s'assure qu'il en est ainsi par l'action DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 69 du chlorure de baryum. Puis on en sépare les albumoses; à cet effet, on sature la solution à l'aide de cristaux de sulfate d'ammoniaque; les albumoses se précipitent : on filtre, on lave le précipité sur le filtre a l'aide d'une solution saturée de sulfate d'ammoniaque. . On élimine le sulfate d'ammoniaque par dialyse dans l'eau courante, que l'on prolonge jusqu'à disparition complète du sel, et l'on étudie les caractères des albumoses. (Voir chap. III : Digestion gastrique.) Antiprptone. — La peptone et les produits plus avances Antipeptone. passent dans le filtratum. La peptone produite par l'action de la trypsine n'est p;is identique a la peptone produite par l'action du suc gastrique. S'agit- il de corps chimi jucment différents? Nous n'en savons rien. Kùhne a donné à la peptone gastrique le nom d'ampho- peptone. Celle-ci est attaquée par la trypsine et donne nais- sance à de la leucine et de la tyrosine. Il donne, par contre, le nom d'antipeptone à la peptone produite par l'action de la trypsine. Celle-ci résiste à l'action de ce ferment et ne peut être transformée par lui en acide amidé. Pour obtenir une quantité suffisante d'antipeptone, il faut prolonger l'action du ferment pendant cinq ou six jours et empêcher la putréfaction par la présence de thymol. Préparation de l'antipeptone. — On débarrasse le filtratum de l'excès de sulfate d'ammoniaque qu'il renferme. On porte la liqueur à l'ébullition, on y ajoute du carbonate de baryum en agitant le mélange. On filtre pour séparer le sulfate de 70 TECHNIQUE baryte et on précipite l'excès de baryum dans le filtratum par addition, goutte à goutte, d'acide sulfurique dilué ; on filtre de nouveau et on évapore le filtratum a basse température : les acides amidés (leucineet tyrosine) se prennent en cristaux; on sépare les eaux mères par filtration ou par décantation ; on acidulé d'acide acétique; on précipite par l'alcool; on redissout et reprécipite à plusieurs reprises pour séparer com- plètement des dernières traces d'acides amidés, puis on des- sèche dans le vide sur acide sulfurique ou bien à l'étuve à 1 10°. L'antipeptone possède les mêmes propriétés que l'ampho- peptone; elle s'en différencie surtout par la résistance qu'elle présente à l'action de la trypsine. Par l'ébullition avec de l'acide sulfurique, elle ne livre que peu ou pas de tyrosine et ne four- nit pas avec le réactif de Mi lion la coloration rouge net que donne l'amphopeptone, mais seulement une coloration qui varie du jaune sale au brun jaunâtre. Nous avons vu ailleurs que l'amphopeptone produit par l'ébullition avec de l'acide sulfurique de notables quantités de tyrosine, et avec le réactif de Millon, une coloration rouge pourpre intense. Acides amidés. Préparation des acides .-iniidés. — Nous venons de voir comment on peut séparer ces corps de l'antipeptone; on peut aussi séparer l'une de l'autre la leucine et la tyrosine qui ont pris naissance. On dissout la masse cristalline dans l'eau bouillante alcali- nisée par l'ammoniaque et, tout en agitant la liqueur, on y ajoute de l'acétate basique de plomb jusqu'au moment où le précipité que produit ce sel n'est plus brunâtre, mais bien blanc; on filtre; on acidulé le filtratum chaud par de l'acide sulfurique dilué; on sépare le sulfate de plomb par filtration; DE CII1M1K PinSIOI.OGIQUK. 71 on laisse refroidir et l'on abandonne le filtratum à la cristal- lisation : la tyrosine se prend en cristaux et s'élimine presque complètement. On décante les eaux mères; on précipite l'excès de plomb par un courant d'hydrogène sulfuré, on filtre, on évapore et l'on fait bouillir pendant deux minutes environ avec de l'oxyde de cuivre hydraté. On traite à chaud par un courant d'hydrogène sulfuré, on filtre, on évapore et l'on abandonne à la cristallisation. Cristaux de tyrosine et de leucine. Tyrosine. — Acide paraoxyphénilamidopropionique Tyrosine. OH C6Ht ^pusfu/îviu ïfOOH — ^a tvros'ne cristallise en fines aiguilles brillantes, incolores, agglomérées en houppes. Elle 72 TECHNIQUE est peu soluble dans l'eau froide, un peu plus soluble dans l'eau chaude, insoluble dans l'alcool absolu et dans l'éther. Elle se dissout dans les alcalis caustiques et, dans les solu- tions de carbonates alcalins ; elle se dissout aussi dans les acides minéraux étendus et difficilement dans l'acide acétique. Réactions. — 1° L'ébullition avec le réactif de Millon colore la solution de tyrosine en rouge intense. 2° Réaction de Piria. — On dissout la tyrosine dans un peu d'acide sulfurique, on chauffe pendant quelque temps au bain- marie; il se forme une combinaison dont la solution, neutra- lisée par du carbonate de baryte et filtrée, prend, en présence de perchlorure de fer, une coloration violette. Leucine. Leucine. — Acide amidocapronique CR* — (CH2f.CH(NH2)C00H. — La leucine cristallise en petites lames d'un blanc brillant et parfois, surtout quand elle est impure, sous l'aspect de petites sphères rondes, analogues à celles que présente l'acide urique. Elle se dissout assez bien dans l'eau froide, mieux dans l'eau chaude, presque pas dans l'alcool. Quand elle est impure, elle est beaucoup plus soluble. Elle se dissout bien dans les alcalis caustiques et les solutions des carbonates alcalins ainsi que dans les acides minéraux concentrés. Prudemment chauffée, elle se sublime à 170° et se présente sous l'aspect de masses laineuses. lirai (ions : 1° Réaction de Scherer. — On évapore prudemment sur une lame de platine de la leucine et de l'acide nitrique. La leucine laisse un résidu imperceptible, incolore, qui, chauffé avec DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 73 quelques gouttes d'une solution de soude caustique, prend une couleur qui varie du jaune au brun. Si l'on chauffe davan- tage, ce résidu se transforme en une gouttelette oléagineuse qui n'adhère pas au métal. 2° On chauffé de la leucine dans un tube à essai; elle se sublime et cristallise, dans les parties froides du tube, en masses d'un blanc laineux et dégage en même temps l'odeur de l'amylamine. § 2. — Ferment mastasique. — Amylopsine. Préparation du ferment diastasique. La nature du ferment diastasique n'est point encore déler- Amylopsine. minée comme l'est celle de la trypsine. On n'est pas encore parvenu à isoler le ferment à l'état de pureté; on peut cepen- dant l'extraire de la glande en un état suffisant pour en étu- dier l'action ; pour cela, on traite par l'alcool le pancréas haché ; on dissout dans la glycérine le précipité formé, on précipite a nouveau par l'alcool et on isole le ferment. Ce ferment est soluble dans l'eau, dans la glycérine; inso- luble dans l'alcool; ditfusible. Son action est ruinée par l'ac- tion des acides forts et des alcalis caustiques. Une température supérieure à 70° le détruit. Pour les diastases d'origine ani- male, la température la plus favorable à l'action du ferment est aux environs de 40°. On peut toutefois, sans avoir recours à l'extraction du fer- ment, en étudier les propriétés diastasiques en se servant de la macération aqueuse de la glande. Cette macération contient en effet une notable quantité d'amylopsine. 74 TECHNIQUE Action du ferment sur l'amidon cnit. Saccharitica- Le ferment diastasique transforme rapidement l'amidon cuit ïamyiopsine. en dextrine et en un sucre fermentescible, doué d'un pouvoir rotatoire intense, la maltose; si l'on prolonge la durée d'action, on consate aussi la formation de glucose et d'isomaltose. On fait digérer à une température de 35° à 40° de l'amidon cuit, dilué soit avec la macération aqueuse du pancréas, soit avec une solution de ferment. Dès les premières minutes, l'action du ferment se manifeste : la solution d'amidon perd son opalescence et devient trans- parente. L'amidon s'est transformé en donnant naissance à des dextrines. Cette transformation se traduit aussi par une modi- fication des caractères chimiques; l'iode ne colore plus la solu- tion en bleu, il lui donne une coloration brun-acajou et même ne la colore plus; de plus, la solution, primitivement indiffé- rente en présence du réactif cupro-alcalin, réduit la liqueur de Trommer et fermente en présence de levure de bière. On peut schématiser ces transformations de la façon sui- vante : Amidon cuit -(- ferment agissant à 40° filtré ! f 1 Amidon „.,. [ dextrines Filtratum non transformé j sucres -f- alcool en excès I f — 1 Précipité de dextrines. Filtratum : maltose, glucose. L'action du ferment pancréatique est semblable à celle de la ptyaline, mais elle est plus énergique et plus rapide. La maltose (CGH10O^)2 appartient au groupe des bioses. DK CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 75 Nous avons indiqué plus haut les caractères de ces différents Maitose, glucose. groupes de corps; nous nous bornerons à indiquer ici le moyen de séparer l'une de l'autre et de reconnaître les deux variétés de sucres qui ont pris naissance. On évapore au bain-marie pourchasser l'alcool et on réduit par évaporation au Vio du volume primitif. On ajoute à la liqueur refroidie 10 grammes de chlorhydrate de phénylhydrazine et 20 grammes d'acétate de soude; on mélange intimement et on chauffe dans un verre de Bohême couvert au bain-marie pendant une heure et demie. Au bout de ce temps, on filtre la liqueur chaude. L'osazone de la glu- cose reste sur le filtre, celle de la mallose passe en solution et ne se précipite que par refroidissement. On reconnaît ces composés à leur forme cristalline ainsi qu'à leur point de fusion et à leur teneur en azote. § 3. — Ferment saponifiant. — Stéapsine. Ce ferment est le moins connu des trois ferments pancréa- stéapsine. tiques; il est instable, difficile à isoler. Il passe néanmoins dans les macérations aqueuses du pancréas en quantité suffi- sante pour qu'on puisse en étudier l'action. Il émulsionne les graisses et les saponifie, c'est-à-dire qu'il décompose les éthers d'acides gras, en acides gras libres et en glycérine. Il suit de cette action même que pour mettre en lumière saponification par l'action de ce ferment, il faut agir avec une graisse préalable- la stéapsine. ment débarrassée de ses acides gras libres. Pour la préparer, on dissout de l'huile d'olive dans l'éther sulfurique; on agite cette solution éthérée dans une solution de soude caustique; on décante l'éther, on le lave à l'eau, puis on l'évaporé. Le résidu est la graisse privée d'acides libres. 76 TECHNIQUE DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. On mélange intimement des volumes égaux de cette graisse et du liquide dont on veut étudier les propriétés saponifiantes; on agite de temps en temps le mélange et l'on maintient à 40° pendant cinq ou six heures l'émulsion fine qui s'est produite. Extraction des acides gras libérés. Acides gras. On ajoute à l'émulsion de la soude caustique et de l'éther, on agite modérément et, lorsque la séparation des liquides s'est opérée, on décante l'éther qui entraîne la graisse non transformée. On reprend la solution alcaline; on l'acidulé nettement à l'aide d'acide sulfurique dilué, on reprend par l'éther à plu- sieurs reprises, on réunit les extraits éthérés, on laisse évaporer l'éther et l'on recherche dans le résidu la présence d'acides gras libres. Pour séparer les différents acides gras, on maintient le résidu graisseux pendant deux ou trois heures à une température de 20°; la palmitine et la stéarine cristallisent. On sépare les cristaux, on les lave à l'alcool ordinaire froid et l'on exprime la masse. On chasse l'alcool par évaporation lente. Celui-ci laisse un résidu huileux ne cristallisant pas : l'oléine. L'oléine, C3H5(C18H3302)3, est une huile incolore, jaunissant a l'air; elle est peu soluble dans l'alcool ordinaire froid, assez soluble dans l'alcool absolu, très soluble dans l'éther sulfu- rique. Le mélange de palmitine et de stéarine cristallise sous une forme spéciale : sphères composées de petites plaques ou d'ai- guilles irradiées autour d'un point central. CHAPITRE V. LA BILE. Marche systématique dans l'analyse d'un calcul biliaire. La bile renferme un pigment, des savons dissous, des sels d'acides spéciaux (les acides biliaires), de la cholestérine. Pour séparer l'un de l'autre ces divers corps, on suit la marche suivante : (Schéma de la niarche a suivre. Bile -t- charbon animal : dessiccation. Extrait par alcool absolu. On filtre : Résidu insoluble, mucine, majorité du pigment 1 Solution alcoolique d'acides biliaires, cholestérine, pigment -(- éther sulfurique en excès Sels des \J/ Acides biliaires, Acide glycoeholiqui' — taurocholique. Cholestérine. On évapore au bain-marie 100 c. c. environ de bile de bœuf, additionnée de charbon animal. On fait ensuite bouillir le résidu avec de l'alcool absolu et l'on filtre. Le filtre retient la 78 TECHNIQUE mucine et laisse passer la liqueur alcoolique renfermant les acides biliaires et la cholestérine. On ajoute au filtratum limpide de l'éther sulfurique, jus- qu'au moment où le précipité produit ne se dissout plus. (Acides biliaires.) On filtre; la cholestérine passe dans le filtratum; on aban- donne cette solution à cristallisation. Mucine. \. Mucine. — Elle est identique à la mucine de la salive, c'est-à-dire qu'elle précipite par l'acide acétique concentré et qu'elle se décompose en présence d'acide chlorhydrique ou d'acide sulfurique en deux corps, dont l'un réduit les liqueurs cupro-alcalines. 2. Acides biliaires. — Pour les séparer de la cholestérine dis- soute, on ajoute un excès d'éther, on couvre, on laisse sédi- menter, on filtre. Le filtre retient les acides biliaires : bile cristallisée de Plattner. Les acides biliaires sont l'acide glycocholique et l'acide tau- rocholique, c'est-à-dire la combinaison du glycocolle et de la taurine avec l'acide cholalique, le véritable acide de la bile. Acide 1. Acide glycocholique. — Cristallise en aiguilles soyeuses, glycocholique. ^ soiubles dans l'eau froide, plus solubles dans l'eau chaude, solubles dans l'alcool fort, insolubles dans l'éther. C'est un acide assez énergique; il décompose les carbonates alcalins et forme des glycocholates alcalins. En présence d'acétate de plomb, il forme un sel plombique insoluble. L'ébullition prolongée avec l'acide chlorhydrique faible, avec l'acide sulfurique dilué, avec les alcalis caustiques, DK CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 79 l'hydrate de baryum le décompose en ses constituants, le glycocolle, C*H*NO* (acide amido-acétique), et l'acide chola- lique, C»H4008. 2. Avide tauvocholique. — Cristallise en fins cristaux soyeux A<-i liquides se superposent sans se mélanger; on voit apparaître^ 8G TECHNIQUE alors, au point de contact des deux liquides, une série d'an- neaux colorés en vert, bleu, violet, rouge, jaune. 2° Réaction de Erlich. — On ajoute à quelques centimètres cubes d'une solution chloroformique de bilirubine, un ou deux volumes d'une solution d'acide sulfanilique à 0.1 % fortement acidifiée d'acide chlorhydrique, un ou deux volumes d'alcool, de telle sorte que le mélange soit bien homogène; la solution vire rapidement du jaune au rouge. L'addition de quelques gouttes d'acide chlorhydrique concentré fait pas- ser la liqueur par le violet pour acquérir ensuite une couleur bleue pure persistante. Cette réaction est caractéristique. La biliverdine (C32H36N409) se présentc^Sftiis l'aspect de masses amorphes, d'un vert noirâtre, insolubles dans l'eau, dans l'éther et dans le chloroforme; solubles dans l'alcool éthylique et dans l'alcool méthylique, dans les solutions éten- dues de soude caustique et dans les solutions des carbonates alcalins. Elle se dissout dans l'acide acétique concentré et dans l'acide chlorhydrique pur. Elle donne la réaction de Gmelin. Analyse systématique d'un calcul biliaire. On broie finement le calcul dans un mortier, on lave la poudre à l'eau, puis on la verse dans un petit ballon et l'on extrait à plusieurs reprises par l'alcool bouillant. On procède ensuite comme on a procédé pour l'analyse de la bile. I»K CIIIM1K l'IlYSIOI.OUOI E. 87 Marche »yat(-iiiutique dan« l'analy*e «l<» calcul» biliaire». Calcul pulvérise lavé a l'eau | parties égales d'alcool et d'éther Résidu insoluble |- solution diluée de HC1 [ Matières colorantes biliaires Mctu. de Staedeler. I Solution d'alcool étliéré, cholcstérine par évaporation. Solution chlorhydrique évaporée, siccité, calcinée Reprise par HC1 Recliercbe de la chaux et du cuivre. CHAPITRE VI. LE SANG. Nous étudierons dans ce chapitre : 1° Le sang défibriné, c'est-à-dire le sang débarrassé de sa tibrine, qui contient le pigment sanguin et les substances extraclives dissoutes (urée, sucre) ; 2° Les substances albuminoïdes, c'est-à-dire le sang coagulé : a) La fibrine; sérum-globuline (paraglobuline) ; S) Le sérum ( sérum-albumine; 3° L'analyse quantitative du sang. Matières colorantes du sang. Le sang renferme de l'hémoglobine, soit libre, soit com- binée à l'oxygène (oxyhémoglobine, méthémoglobine), soit combinée à des gaz étrangers, oxyde de carbone (carboxyhé- moglobine). Cette matière colorante présente, par elle-même et par ses dérivés, une importance considérable en médecine générale et en médecine légale. Owliéniogloliine. Owht'moglo- bine. Préparation de V oxyhémoglobine. — On soumet le sang défi- briné à l'action de la force centrifuge pendant une heure ou 90 TECHNIQUE une heure et demie; au bout de ce temps, les hématies ont gagné le fond des cylindres, et le sérum clair s'est séparé. On décante celui-ci et on lave la masse globulaire à l'aide d'une solution de chlorure de sodium à 0,6 %• On centrifuge de nouveau pendant deux heures. Au bout de ce temps, on décante la couche limpide. Après plusieurs lavages, la masse globulaire est presque complètement privée d'albumine. On mélange alors la masse des globules avec deux ou trois volumes d'eau saturée d ether sulfurique. L'éther doit être de réaction neutre et privé d'alcool. Les globules du sang se gonflent et deviennent invisibles, et la liqueur prend un aspect caractéristique de laque; on y ajoute prudemment, et goutte a goutte, en agitant fortement, une solution à 1 °/0 de sulfite de sodium, jusqu'au moment où le sang se trouble et reprend l'aspect du sang frais. Sous l'influence de ce sel, les stromata des globules se rétractent, s'agglomèrent au fond du vase et la force centrifuge les sépare facilement du liquide. On refroidit à 0° cette solution décantée et tout à fait claire; on y ajoute le quart de son volume d'alcool pur, préalable- ment refroidi à 0", ou mieux, à plusieurs degrés sous zéro; on agite à l'air et on laisse reposer pendant vingt-quatre à qua- rante-huit heures à — o° ou — 15°. En général, tout le liquide se prend en une masse de cristaux brillants; on les broie, on les jette sur un filtre refroidi et on les lave avec de l'alcool à 25 °/0 refroidi. On redissout toute la masse dans une faible quantité d'eau à 30°; on refroidit à 0° et on fait recristalliser par l'alcool. On dessèche clans le vide sur de l'acide sulfurique. L'oxyhémoglobine cristallise en formes variables, selon les DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 91 espèces animales. Ces cristaux se présentent sous la forme de tétraèdres (cobaye) ; sons celle de prismes rhombiques allongés (chien); de courts prismes orthorhombiques (cheval) ; parfois la cristallisation se t'ait difficilement (homme, porc). Cristaux tl'oxyhémoglobine. Elle est soluble dans l'eau, insoluble dans l'alcool qui l'al- tère ù la longue. Les acides et beaucoup de sels des métaux lourds la précipitent de ses solutions, mais en la décomposant. Caractères sjieclroscopiijues de l'oxyliémoglobine. — En solu- tion cencentrée, l'oxyhémoglobine détermine l'absorption de tout le spectre, excepté le rouge jusqu'à la raie C. En solution plus étendue (0,5 à G %„), les solutions montrent deux raies d'absorption caractéristiques, situées entre D et E ; elles sont d'inégale largeur : l'une (a), placée près de D, est étroite, nette; 92 TF.CIIMQLE l'autre ({3), située plus près de E, est large, diffuse, mal déli- mitée. (Voir planche, spectre n° 1.) L'oxyhémoglobine est réductible et l'addition de quelques gouttes d'une solution de sulfure d'ammonium réduit l'oxy- hémoglobine à l'état d'hémoglobine et le spectre de celle ci remplace le spectre de celle-là. Hémoglobine réduite. — Elle existe dans le sang veineux; on peut facilement la préparer extemporanément en faisant agir sur de l'oxyhémoglobine, ou sur une solution de ce corps, un réducteur puissant (sulfure d'ammonium). La solution d'oxyhémoglobine perd sa rutilance et prend une teinte vio- lacée. Caractères sjiectroscojnques de /' hémoglobine réduite. — L'es- pace clair qui sépare l'une de l'autre les deux bandes d'ab- sorption de l'oxyhémoglobine s'obscurcit dans le spectre. Les bandes d'absorption de l'oxyhémoglobine pâlissent et entre elles apparaît une bande unique, large, diffuse, qui est donc située entre D et E du spectre. (Voir planche, spectre n° 2.) Combinaisons de l'hémoglobine avec des gaz. a) MélliémogloJiine. — C'est une combinaison oxygénée de l'hémoglobine, qui se produit sous l'influence des agents oxy- dants sur l'hémoglobine (permanganate de potassium, nitritc d'amyle, etc.), et qui se distingue de l'hémoglobine en ce que dans le vide elle ne dégage pas d'oxygène libre. Caractères speclroscopiques. — Les solutions neutres ou fai- blement acides de méthémoglobine possèdent une large bande DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 93 d'absorption dans le rouge, entre , plus près de C, et une bande mal délimitée entre D et F. (Voir planche, spectre m" :!, en solution alcaline; n° 4, solution acide.) b) Carbaxvhémogloliine. — La préparation des cristaux est Carboivbémo* globine. tout à fait semblable à celle des cristaux d oxy hémoglobine ; leurs formes cristallines sont comparables. Leurs solutions sont moins vivement colorées; elles possèdent plutôt une teinte carminée. Le vide mercuriel les décompose et dégage l'oxyde de carbone. Caractères' speclroscopiqu&t. — A un degré suffisant de dilu- tion, les solutions de carboxy hémoglobine montrent deux raies d'absorption situées entre D et E. Ces raies se différencient peu des raies de l'oxyhémoglobine ; plus déjetées vers E, elles se maintiennent malgré la conservation prolongée de la solu- tion, ce qui constitue un caractère différentiel précieux; elles ne se modifient pas par l'addition de quelques gouttes d'une solution réductrice. Outre ces propriétés spectroscopiques, la carboxyhémoglo- bine présente quelques réactions chimiques qui la caracté- risent. Caractères chimiques. — L'ébullition des solutions neutres de carboxy hémoglobine détermine la formation d'un coagulum d'un rouge vif. On ajoute à 3 c. c. du sang suspect environ 100 c. c. d'eau distillée, on y ajoute quelques gouttes de soude caustique et une solution aqueuse d'acide pyrogallique, et l'on conservé a l'abri de l'air. Le sang normal prend dans ces conditions une 94 TFXHNIQUE couleur d'un brun sale; la carboxyhémoglobine donne un précipite d'un rouge vif. L'hémoglobine et ses combinaisons avec les différents gaz sont instables; sous l'influence des acides et des alcalis, elle se décompose, se dissocie en une substance protéique et un pig- ment. Le pigment, en l'absence d'oxygène, est de l'hémochro- mogène; en présence d'oxygène libre, l'hémochromogène se transforme en hématine; en l'absence d'oxygène et dans un milieu acide, le fer de l'hémochromogène ou de l'hématine forme avec l'acide un sel ferreux et le pigment se transforme en hématoporphyrine. Héniocliroiiiogène. — La grande instabilité de l'hémochro- mogène et l'action rapide qu'exercent sur lui les acides et l'oxygène n'ont pas permis jusqu'à présent d'en réaliser la préparation, celui-ci en donnant l'hématine, celui-là l'héma- toporphyrine. Hémaim?. Hématine. Préparation de l'hématine. — On dissout, dans une solution très diluée de soude caustique pure, des cristaux d'hémine bien laves, à l'eau, à l'alcool, à l'éther; on filtre, on précipite par l'acide chlorhydrique dilué, on lave à l'eau chaude le précipité brun, on continue ce lavage jusqu'à ce que les eaux de lavage ne précipitent plus par l'addition de nitrate d'argent. On sèche d'abord à basse température, puis à 120°. C'est un corps non cristallisé, qui brûle au delà de 180°, sans fusion préalable; il dégage de l'acide cyanhydrique et laisse un squelette d'oxyde de fer (12.6%). Insoluble dans l'eau, l'alcool, l'éther, le chloroforme, un peu DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 9.*> soluble dans l'acide acétique glacial, surtout à chaud, elle se dissout très bien dans tous 1rs liquides alcalins et reste inso- luble dans tous les véhicules acides. Caractères Spectroscopiques. — Ces caractères varient selon que l'on s'adresse à une solution acide ou alcaline. En solution alcaline, elle fournit un spectre caractérisé par une absorption complète jusqu'au rouge, puis une large bande mal délimitée, diffuse, située entre C et D, mais atteignant et dépassant I); tout le reste du spectre n'est pas influencé. En solution acide, elle fournit une absorption beaucoup plus grande du spectre. Celui-ci est totalement absorbé jus- qu'au rouge; puis, entre C et F, s'espacent une série de quatre bandes d'absorption dont la première, droite, située au milieu de l'espace qui sépare C et U dans l'orangé, est étroite et carac- téristique; entre D et E, deux raies semblables à celles de la niétliémoglobine; enfin, une quatrième entre b et F, bien marquée et bien sombre; le bleu et le violet sont modérément absorbés. Ilénune ou chlorhydrate d'hematine C^IL^N^FeO^HCl. — La Hémine. préparation de ce corps a acquis une grande valeur en méde- cine légale. La préparation des cristaux de Teichmann consti- tue en effet le meilleur moyen de déceler la présence du sang. Préparation des crislaux (Chemine. — On chauffe dans un verre de montre et sur une petite flamme quelques gouttes de sang, ou de solution d'oxyhémoglobine, ou de matières sus- pectes, et très peu de chlorure de sodium et d'acide acétique glacial. On agite et l'on pousse la chauffe jusqu'à l'ébullition: puis on laisse refroidir la solution, on la réduit. On l'examine % TECHNIQUE au microscope cl l'on constate l'existence de cristaux caracté- ristiques, se présentant sous l'aspect de tables rhombiques obliques (cristaux de Teiclimann). Insolubles dans l'eau; dans l'acide acétique glacial; soluble dans l'acide acétique bouillant. Cristaux d'hémine. Hémaio- Hématoporplrjiiiic. — Lorsqu'on fait agir d'une façon pro- porpliyrine. . longée un acide minerai sur une solution d nématine, le ter qu'elle contient forme avec l'acide un sel ferreux, et l'héma- tine se transforme en un composé nouveau, l'hématoporphy- rine. Préparation de l'hématoporphyrine. — Méthode de Nencki et Sieber. — On fait agir environ 75 grammes d'acide acétique glacial saturé d'acide brombydrique sur 5 grammes environ de cristaux d'hémine; on chauffe pendant vingt ou trente minutes le ballon au bain-marie, jusqu'au moment où il n'y a plus de dégagement d'acide bromliydrique; on verse cette liqueur dans une grande quantité d'eau distillée. Il se forme, DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 97 dans la liqueur colorée en rouge foncé, un précipité brunâtre, floconneux. On laisse reposer quelques heures, puis on filtre, on neutralise le filtratum par une solution de soude caus- tique; on refiltre pour recueillir le précipité; on sèche gros- sièrement, puis on fait digérer au bain-marie dans de la soude caustique, on sépare des résidus ferreux et l'on abandonne la solution au repos. Pendant le refroidissement, la paroi du vase se recouvre de cristaux d'hématoporphyrine associée à la soude. On décante et l'on dissout ces cristaux dans l'acide acétique; le pigment se précipite, on décante, on lave le précipité à l'eau; on le dissout prudemment dans de l'acide chlorhydrique et on laisse évaporer la solution rouge foncé dans le vide sur de l'acide sulfurique. La majeure partie du chlorhydrate d'hématoporphyrine se prend en une masse de fines aiguilles. On lave celles-ci dans l'acide chlorhydrique a 10 %; on les redissout dans de l'eau tiède que l'on acidulé en quantité surlisante par l'acide chlor- hydrique, on filtre, on ajoute de l'acide chlorhydrique de 1.12 et l'on évapore dans le vide. Les solutions acides de ce chlorure d'hématoporphyrine, traitées par l'acétate de sodium, laissent précipiter l'hémato- porphyrine libre, sous forme de flocons bruns. L'hématoporphyrine (C1GH18N.20;3) est insoluble dans l'eau, peu soluble dans les acides dilués, plus soluble dans les acides concentrés; soluble dans les alcalis, très soluble dans l'alcool acidulé ou alcalinisé. Caractères spectroscopiques. — En solution acide, l'hémato- porphyrine présente deux raies d'absorption, l'une pâle et 7 98 TECHNIQUE étroite, à cheval sur la raie D, mais débordant celle-ci vers la gauche; l'autre large, plus foncée, située entre D et E, avec sa plus grande accentuation vers E. En solution alcaline pas trop diluée, elle présente quatre raies : deux raies foncées, l'une étroite, entre D et E, plus près de D; l'autre large, entre b et F, débordant légèrement b, sans atteindre F; deux raies plus pâles, étroites : l'une entre C et D, l'autre entre D et E, plus près de E. Le sang tient en solution des bases azotées, des hydrates de carbone et des sels dont l'extraction et le dosage présentent un grand intérêt. Tels sont l'urée et le sucre. Les procédés d'extraction de ces corps présentent un point commun : la précipitation des albumines du sang. 11 existe de nombreuses méthodes qui réalisent ce desideratum. Recherche Recherche du sucre dans le sang. — Dans ce cas, la précipita- du sucre. tion des albumines s'obtient de la façon la plus favorable par la méthode de Schmidt-Mulheim-Hofmeister. On prélève 50 grammes de sang au moins, on dilue de dix fois le volume d'eau et l'on chauffe dans une capsule; lorsque les premières vapeurs apparaissent, on ajoute 4 à 5 c. c. d'une solution à 18 °/0 de perchlorure de fer et 15 c. c. d'une solu- tion à 60 % d'acétate de sodium, et l'on porte à l'ébullition. La liqueur prend alors une coloration chocolat, et entre les flocons du précipité le liquide apparaît limpide. On neutra- lise prudemment à l'aide de carbonate de soude en cristaux, jusqu'à ce que la réaction ne soit plus que faiblement acide; une réaction faiblement alcaline n'entrave point l'opération. On filtre, on presse le précipité à la main d'abord, puis à la DK CHIMIE l'MYSlOLOCIQUK. 99 presse; on le reprend par l'eau acidulée; on répète l'extrac- tion à plusieurs reprises; on réunit, on concentre les diffé- rente extraits aqueux a un volume déterminé, et l'on y recherche la présence du sucre, soit qualitativement par la phénylhydrazine, soit quantitativement par la liqueur titrée de Fehling. (Voir chap. VIII : Dosage du sucre.) Recherche de l'urée dans le sang. — On mesure un volume Recherche de déterminé de sang (50 c. c), on coagule l'albumine par addi- l'urée. tion d'un volume suffisant d'alcool; on laisse sédimenter pen- dant douze heures, on filtre et on évapore, à une température inférieure à 75°, le filtratum a consistance sirupeuse. On reprend le résidu de cette évaporation dans l'eau chaude et l'on traite par un excès d'acétate basique de plomb. On obtient une masse épaisse, filtrant difficilement; pour faciliter le passage à travers le filtre, on ajoute à la liqueur un peu de sulfate d'alumine, puis de l'eau de baryte, jusqu'au moment où il ne se forme plus de précipité; on fait passer un cou- rant d'acide carbonique et l'on filtre. On précipite le plomb par un courant d'hydrogène sulfuré, on filtre, on chauffé pour chasser l'excès d'hydrogène sulfuré. La liqueur étant ainsi préparée, on précipite l'urée par le nitrate mercurique (voir chap. VIII : Méthode de dosage de l'urée. Solution de Liebig) et l'on neutralise l'acide libéré par de l'hydrate de baryte. On lave soigneusement le précipité, on le débarrasse des graisses par lavage a l'éther de pétrole, on suspend le précipité dans l'eau chaude; on précipite le mercure par un courant d'hydrogène sulfuré et l'on éva- pore prudemment le filtratum à une température inférieure a 78°. 100 TECHNIQUE On caractérise les cristaux obtenus par les réactions sui- vantes : 1° On dissout quelques cristaux dans une goutte d'eau dis- tillée, que l'on place sous le microscope : sur le bord de la lamelle on fait arriver une goutte d'acide nitrique concentré ou de solution d'acide oxalique qui pénètre sous la lamelle par capillarité. Il se produit un précipité cristallisé caractéris- tique de nitrate ou d'oxalate d'urée. (Voir chap. VIII.) 2° On place sous le microscope quelques cristaux non dis- sous et recouverts d'une lamelle ; sur le bord de celle-ci on dépose une gouttelette de solution d'hypobromite ou d'hypo- chlorite de soude. On observe la production d'un dégagement gazeux. § 2. — Albumines du sang. Le sang, dès sa sortie des vaisseaux, se coagule, c'est-à- dire que, dès ce moment, de la fibrine se précipite, entraînant dans ses mailles les éléments figurés du sang. Après quelques heures, lorsque les conditions de température et de repos sont favorables, le caillot se rétracte en expulsant de son réseau un liquide jaune citrin, albumineux : le sérum. Sang coagulé I 1 Caillot, Sérum fibrine liquide et facilement et pigments. séparable. Fibrine. Fibrine. — La fibrine se présente sous l'aspect de longs fila- ments blancs, élastiques; insoluble dans l'eau, elle se dissout DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. KM lentement, si elle esl fraîche, c'est-à-dire non coagulée cha- leur, alcool), dans des solutions pas trop concentrées de substances alcalines (NaCI; NO;iK; NO»Na, etc.); des solutions faibles a 0.2°/» d'acide chlorhydrique agissanl à une tempéra- ture de il)1, la gonflent d'abord, la rendent plus transparent'' et finissent par la dissoudre en la transformant en syntonine. (Voir chapitre : Digestion.) En présence d'eau oxygénée (H^O2), elle produit un dégage- ment de fines bulles de gaz. Sérum. — Liquide jaune citrin, de coloration plus ou moins Sérum sanguin. foncée, parfois opalescente (graisse et albumines), de réaction alcaline. Le sérum sanguin renferme deux substances albuminoïdes : la sérum-albumine (serine de Denis) et la sérum -globuli ne (paraglobuline), dans la proportion de 22 à 15 °/0; par sa richesse en albumines, il est justiciable de toutes les réactions générales des substances albuminoïdes. Préparation du sérum. — On prépare le sérum sanguin en abandonnant à la coagulation, dans des vases de forme cylindrique, le sang qui sort des vaisseaux. Après quelques heures, le caillot se rétracte, expulse le sérum du réseau de fibrine. On peut aussi déiibriner le sang par le battage : on filtre le sang défibriné à travers une toile d'étamine, puis on laisse sédimenter; les éléments ligures gagnent le fond du vase et le sérum, assez coloré, s'amasse dans les couches les plus super- ticielles; ou bien on soumet à l'action de la force centrifuge pendant quelques heures. On décante, dans ces conditions. 102 TECHNIQUE un sérum non complètement dépourvu d'éléments figurés; on soumet de nouveau à la centrifugation, et l'on obtient alors un sérum bien clair et limpide. On recueille le sérum à l'aide de la pipette. Albumines Séparation de la sérum-albumine et de la sérum-globuline. — >du sérum. 1" On dilue le sérum de cinq fois son volume d'eau et l'on fait barboter pendant plusieurs heures dans un courant d'acide carbonique; la globuline se précipite, l'albumine reste en solution. Ce procédé ne permet pas la séparation complète des deux substances. 2° Procédé de Hamuiarsteii. — Ce procédé est plutôt un procédé de préparation de la globuline à l'état de pureté. On dilue le sérum dans vingt fois son volume d'eau, puis on y ajoute du sulfate de magnésie en cristaux jusqu'à satu- ration. La globuline se précipite, l'albumine reste dissoute. On filtre, on lave le précipité sur le filtre au moyen d'une solution saturée de sulfate de magnésie. 11 est utile de renou- veler à plusieurs reprises la dissolution et la précipitation de la substance. 3° Procédé de Drechsel. — On étend le sérum de trois fois son volume d'une solution saturée de sulfate d'ammoniaque; puis on ajoute, en agitant continuellement le mélange, de nou- velles quantités du même sel en cristaux, jusqu'à sursatura- tion. Les deux substances albuminoïdes se précipitent; on filtre, on lave le précipité sur le filtre à l'aide d'une solution saturée de sulfate d'ammoniaque; on peut aussi reprendre le précipité dans un peu d'eau et précipiter de nouveau les deux substances protéiques. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 103 On dissout le précipite'' lavé dans le moins d'eau possible et l'on élimine les sels par une dialyse énergique. La globuline se précipite peu à peu, à mesure de l'appauvrissement de la solution en sels; l'albumine reste dissoute. Lorsque la dialyse est terminée, c'est-à-dire lorsqu'il ne passe plus de sulfate d'ammoniaque à travers la membrane, on filtre, on lave le précipité sur le tiltre. On neutralise exactement le filtratum, on le soumet de nouveau à la dialyse, on tiltre, et on l'évaporé à basse température, 40° environ. Lorsque la liqueur est refroidie, on précipite l'albumine à l'aide d'alcool fort, on tiltre immédiatement, on presse le précipité, on le lave à l'éther pour chasser l'alcool qui altère les propriétés de la substance et l'on dessèche sur acide sulfurique. Propriétés de In sérum-albumine. — La sérum-albumine se Sérum - albumine. dissout dans l'eau dans toutes les proportions et donne une liqueur claire. Elle est insoluble dans l'alcool qui la précipite et en altère rapidement les caractères; elle est peu ditTusible; elle dévie la lumière polarisée vers la gauche [a]D = — 62°. 6 à — 64°. 59. En présence d'une quantité suffisante d'acide acétique, la chaleur la coagule; la coagulation se produit d'une façon pro- gressive; vers 60° à 65°, le liquide albumincux se trouble et la précipitation en flocons se produit vers 7U2" à 73°. La richesse de la solution en sels influence beaucoup la température de coagulation. Le sulfate d'ammoniaque en cristaux, en excès, la précipite de sa solution sans l'altérer; le sulfate de magnésie ne l'in- fluence pas; par contre, si on sature de sulfate de soude la solution albumineuse déjà saturée de sulfate de magnésie, 104 TECHNIQUE l'albumine se précipite; le chlorure de sodium à saturation n'entraîne pas la précipitation de la sérum-albumine. En résumé : Solubilité dans l'eau; Indifférence en présence de la saturation par le sulfate de magnésie, le chlorure de sodium; Précipitation par la saturation de cristaux de sulfate d'am- moniaque ; Coagulation de 72° à 73° ; Rotation — 62°.6 à — 64°.59. Sérum- Caractères de la sérum-gloliuline. — La sérum-globuline est globuline. insoluble dans l'eau, dans l'alcool qui la précipite en l'altérant et en en modifiant les propriétés ; elle se dissout dans l'eau salée (5 à 10 °/0); elle se dissout moins bien si la solution est plus riche et aussi plus pauvre en sel. Les solutions légèrement alcalines précipitent par l'addition d'acides, même d'acide carbonique; la sérum-globuline n'est point altérée par cette action. Les solutions légèrement alca- lines, saturées d'acide carbonique, laissent précipiter la globu- line sans l'altérer; l'excès d'acide carbonique redissout une partie du précipité; l'expulsion de cet excès entraine la préci- pitation de la globuline. Les cristaux de sulfate d'ammoniaque en excès la précipitent complètement ; le sulfate de magnésie agit de même (Ham- marslen); le chlorure de sodium la précipite complètement, mais seulement si la globuline est pure. La sérum-globuline coagule à 75°; elle dévie la lumière polarisée [a]D = — 47°. 8 à - 48°. 2. DE CHIMIE PHYSI0L0GIQ1 i 108 Eo résumé : [nfolubilité dans l'eau; solubilité dans l'eau salée à 10%; Précipitation par ta saturation au moyen de cristaux de sul- fate de magnésie; Précipitation par la saturation au moyen de chlorure de sodium en cristaux, niais seulement à l'état de pureté; Coagulation à 7o°; Déviation [a]„ = — 47°.8 à — 48°.2. Le fibrinogène qui se rencontre dans le plasma sanguin fait Fibrinogènek généralement défaut dans le sérum; cependant, dans des con- ditions indéterminées, il peut se faire qu'il en reste un excès libre après la coagulation du sang. Il possède la plupart des propriétés de la paraglobuline et s'en différencie par son point de coagulation : 52" à ;>5°. S 3. — Analyse quantitative du sang. I. Réaction du sang. — Il est assez difficile de rechercher la Réaction du réaction du sang; le pigment sanguin reste fixé sur le papier sang. de tournesol qu'il colore et peut facilement faire admettre une donnée erronée. Aussi a-t-on jugé utile de modifier les méthodes d'essai. Liebreich arrose de teinture bleue ou de teinture rouge de tournesol des plaques de plâtre ou de terre poreuse. Sur ces plaques préparées d'avance et desséchées, on laisse s'écouler quelques gouttes de sang; puis on lave à grande eau. Si le sang est alcalin, la place où s'est écoulée la goutte de sang se marque sur le fond rouge général de la plaquette par une tache bleue; dans le cas où le sang est acide, la place de con- tact se marque par une tache rouge sur fond bleu. 106 TECHNIQUE Zuntz recommande l'emploi de bandelettes de papier glacé et imprégné de teinture de tournesol. On humecte le papier à l'aide d'une solution de chlorure de sodium ou de sulfate de soude, puis on le plonge à plusieurs reprises dans le sang; on relave le papier à l'eau chlorurée ou dans la solu- tion de sulfate de soude. On a préconisé même des méthodes permettant d'apprécier en chiffres l'alcalinité du sang. Von Jaksch établit une échelle de dix-huit solutions diffé- rentes, composées : I. 1 c. c. de solution renferme 0.9 c. c. d'acide tartrique, Viooo N; 0.1 c. c. sulfate de soude. II. 1 c. c. de solution renferme 0.8 c. c. d'acide tartrique, '/îooo N; 0.2 c. c. sulfate de soude. III. 1 c. c. de solution renferme 0.7 c. c. d'acide tartrique, Viooo N"> 0.3 c. c. sulfate de soude, et ainsi de suite jusqu'à la solution IX. 1 c. c. de solution renferme 0.1 e. c. d'acide tartrique, '/10oo N; 0.9 c. c. sulfate de soude. X. 1 c. c. de solution renferme 0.9 c. c. d'acide tartrique, Vioo N'> 0.1 c. c. sulfate de soude, et ainsi de suite jusqu'à la solution XIV. 1 c. c. de solution renferme 0.5 c. c. d'acide tartrique, */ioo N ; 0.5 c. c. sulfate de soude, et ainsi de suite jusqu'à la solution XVIII. 1 c. c. de solution renferme 0.1 c. c. d'acide tartrique, Vioo N; 0.9 c. c. sulfate de soude, dont, par conséquent, la richesse en acide va graduellement croissant. DE CHIMIE PHYSIdLOGIQI B. 107 On mélange dans un verre de montre les quantités d'acide et de sulfate, mesurées au moyen d'une pipette; on y verse, au moyen d'une pipette graduée, 0.1 c. c. de sang, prélevé à la région dorsale; on agite le mélange et on y plonge des bande- lettes de papier tournesol très sensible. On observe dans laquelle de ces solutions le mélange est bien neutre, c'est-à-dire ne rougit pas le tournesol bleu et ne bleuit pas le tournesol rouge. La quantité d'acide contenue dans cette solution exprime la quantité d'acide nécessaire pour neutraliser l'alcalinité de 0.1 c. c. de sang; pour 100 c. c. de sang, il faudra 1000 fois plus d'acide. Le dosage doit être pratiqué avec rapidité; on sait en effet que le sang soustrait a l'action de l'endotbélium perd rapide- ment son alcalinité. 2. Dosage de l'albumine par la méthode de Kjeldalil. — On opère sur 5 c. c. de sang frais; on y ajoute, dans le flacon spé- cial, 10 c. c. d'acide sulfurique Kjeldahl et quelques centi- grammes d'oxyde jaune de mercure (0.20) ; on ebauffe jusqu'au moment où la décoloration totale est atteinte. Pour le reste, on procède comme il est indiqué ailleurs. (Voir chap. VIII : Dosage de l'urée.) Calcul de la quantité d'albumine. — L'albumine renferme en moyenne 16 °/0 d'azote; pour connaître la teneur du sang en albumine, on multiplie le chiffre d'azote renseigné par le 100 dosage, par le facteur — = 6.25. Le résultat exprime la quantité d'albumine contenue dans o c. c. de sang. 108 TECHNIQUE Dosage de 5. Dosage de l'hémoglobine. — On dose l'hémoglobine dans l'hémoglobine le sang, soit par des méthodes colorimétriques, soit par des méthodes chimiques. a,\ a' Hémomètre de Fleisclil. Méthode 1 . Méthode coloiimeliitjue. — Hémomcde de Fleisclil. — L'instru- (.olorimétrique. ment se compose d'une platine semblable à celle du micro- scope; elle porte au centre une ouverture dans laquelle s'em- boîte une petite auge subdivisée par une cloison verticale en deux parties égales. Sous la platine, un ajutage porte, en guise de réflecteur, une plaque de plâtre, et, correspondant à l'une des deux petites augettes, une pièce de verre colorée en rouge. On peut faire varier, au moyen d'une vis, la position de cette lame. La lame de verre est mince d'un côté et augmente graduellement d'épaisseur; sa couleur paraît de plus en plus foncée ù mesure que la couche observée devient plus épaisse. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 109 Une graduation spéciale permet de calculer en chiffres le degré de coloration. Principe de lu méthode. — Ce dosage consiste à comparer entre elles la teinte que donne un volume déterminé de sang dilué dans un volume constant d'eau et la teinte que présente une portion quelconque de la lame de verre, observée sous une même épaisseur d'eau. Technique. — On récolte le sang au moyen d'une pipette, qui n'est qu'un tube capillaire de capacité connue : 6.5 milli- mètres cubes. Ce tube est ouvert a ses deux bouts et porte un petit ajutage métallique à sa partie médiane. On dissout le sang recueilli, dans l'augette, dans une quantité d'eau correspondant au-Vs ou au l/i de la contenance de l'au- gette de comparaison; on rince soigneusement la pipette et l'on remplit les deux augettes d'eau, de telle façon que l'on obtienne une surface plane et non pas un ménisque concave ou convexe. On fait varier la position de la lame colorée jus- qu'au moment où les deux demi-auges présentent une teinte rigoureusement égale. La quantité d'hémoglobine pour cent est indiquée par le chiffre de la graduation. i. Dosage chimique «le l'hémoglobine. — L'hémoglobine ren- Méthode chimique, ferme une quantité fixe et constante de fer, dont on peut évaluer la proportion à 0.42 % ('e 'cr Pour '100 grammes d'hémoglobine. Il sera donc facile de déterminer la propor- tion d'hémoglobine contenue dans un échantillon de sang d'après la quantité de fer qu'il renferme. 110 TECHNIQUE Principe de la méthode. — La méthode consiste à transfor- mer une quantité inconnue d'un sel de protoxyde de fer en peroxyde de fer par une solution de caméléon ayant une force oxydante connue. Si l'on a une solution de permanganate de potasse et si l'on sait combien de fer une'quantité quelconque de cette solution peut transformer en peroxyde de fer, il sera facile de déter- miner la quantité inconnue de fer d'après la quantité de camé- léon nécessaire pour opérer la transformation. Préparation du sang. — On évapore au bain-marie 20 à 30 ce. de sang jusqu'à dessiccation complète; puis on calcine prudem- ment, jusqu'au moment où il ne se dégage plus de fumées. On reprend le charbon avec de l'acide chlorhydrique pur ; on filtre sur un filtre de papier suédois, on lave abondamment à l'eau (élimination des chlorures). On dessèche dans la cap- sule le filtre et le charbon qu'il retient, on ajoute peu à peu l'extrait chlorhydrique, on acidulé d'acide sulfurique, on éva- pore, puis on incinère charbon et filtre à feu vif. On reprend le résidu refroidi par de l'acide sulfurique dilué (2 parties sur 3 parties d'eau); on chauffe un peu pour activer la dissolution du résidu et l'on dilue à 50 c. c. ou à 100 c. c. On obtient ainsi le fer réduit partiellement à l'état de sel ferreux et partiellement à l'état de sel ferrique. Ce dernier doit être réduit à l'état de sel ferreux avant de procéder au dosage. Dans ce but, on chauffe la solution sulfurique dans un petit ballon à long col incliné, et l'on y ajoute de petits fragments de zinc privé de fer. On chasse, pendant l'action de cette réduction, l'air contenu dans le ballon par un courant d'acide carbonique. On prolonge l'opération jusqu'à complète décolo- DE ClilMlB PHYSIOLOGIQUE. I 1 I ration et jusqu'à dissolution complète du zinc; on laisse refroidir dans un courant d'acide carbonique. La solution est alors préparée pour le dosage du fer. Solutions nécbssaibbs poob le dosaoe do feh : Solution de caméléon. — On dissout 3w.L10 environ de per- manganate de potassium dans 1 litre d'eau. Cette solution a une couleur violette et se conserve bien à l'abri de la lumière et surtout à l'abri des poussières organiques. Il est cependant prudent de rétablir le titre de la solution avant de s'en servir. On établit le titre de la solution soit au moyen du sulfate double de fer et d'ammoniaque, soit au moyen de l'acide oxalique. a) Titrage par le sulfate double de fer et d'ammoniaque : Ce sel se conserve bien ; il contient le V7 de son poids de fer métallique; il permet de faire rapidement une solution de fer connue. Les cristaux doivent être vert bleuâtre et bien limpides (les cristaux jaunes sont à rejeter). On pèse exactement 3s'\92 de ce sel que l'on dissout dans 200 c. c. acidulés de 20 c. c. d'acide sulfurique et l'on étend pour faire 1 litre. Cette quantité de sel représente une quan- tité de fer métallique égale à 0sr.56. On mesure à la pipette 10 c. c. de cette solution contenant 0«r.O056 de fer; on laisse s'y écouler le caméléon goutte a goutte, en remuant le mélange continuellement. Les gouttes rouges se décolorent rapidement au début, puis plus lentement, jusqu'au moment où l'addition d'une dernière goutte détermine l'apparition d'une teinte rose qui persiste malgré l'agitation. On fait alors la lecture et l'on établit, après plusieurs essais, la moyenne du nombre de centimètres cubes de caméléon qui suffisent à oxyder 10 c. c. de la solution, c'est-à-dire 0«r.00o6 de fer. On établit alors le calcul suivant : N : 0.00;iG : : 1 : x 112 TECHNIQUE dans lequel N représente le nombre de centimètres cubes de solution de permanganate et x la quantité de fer que 1 c. c. de cette solution peut transformer en peroxyde. (3) Titrage par l'acide oxalique : On pèse exactement Os1'. 63 d'acide oxalique pur et dessécbé et l'on étend cette solution pour faire 1 litre. On mesure 25 c. c. de cette solution, on les porte dans un ballon conique, on ajoute 3 à 4 c. c. d'acide sulfurique privé de fer et l'on chauffe sur une toile métallique. On laisse alors couler, goutte à goutte, la solution de caméléon jusqu'au moment où l'agitation fait apparaître une coloration rosée dont on déter- mine plus facilement l'apparition sur fond blanc. On note le nombre de centimètres cubes de solution de permanganate nécessaires pour atteindre ce point. I c. c. de la solution de permanganate correspond à 0.56 milligramme de fer, si le titre est exact, c'est-à-dire si 25 c. c. de caméléon = 25 c. c. d'acide oxalique. S'il n'en est pas ainsi, et qu'il faille, pour atteindre le point final de la réaction, employer seulement 24.4, ia valeur de A A 1 1 ♦• A . a 0.56X^5 1 c. c. de la solution de permanganate sera de — — — — s 24.4 = 0.573 milligramme de fer. Dosage du fer 5. Dosage du fer dans le sang. — On procède au dosage de la dans le sang. même façon que Ton procède à l'établissement du titre de la solution de caméléon. On calcule facilement la teneur du sang en hémoglobine : on multiplie la quantité de fer trouvée par le facteur ft— = 238. Dosagedel'urée 4. Dosage de l'urée dans le sang. — On emploie la méthode dans le sang. décrite plus haut (Recherche qualitative du sang). On reprend la masse cristallisée dans une très petite quan- tité d'eau distillée et l'on y dose l'azote par le procédé de Kjeldahl. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. \VA L'urée renferme, ainsi qu'il est dit plus haut, 46.66% d'azote; pour trouver la quantité d'urée correspondant à une quantité déterminée d'azote, on multiplie la quantité d'azote trouvée 5. Dosage du sucre dans le sang. — On opère sur 5'0 c. c. de Dorage du niera ,,,,,. . d»M le sauf;. sang en suivant exactement la méthode décrite ci-dessus (p. 98) ; on réduit à un volume déterminé (100 c. c.) les différents extraits et l'on y dose le sucre par la liqueur de Fehling. (Voir chapitre IX : Dosage du sucre.) CHAPITRE VII. LE LAIT. Le lait est une émulsion; il renferme de nombreuses gout- telettes de graisse, suspendues dans un plasma dont les prin- cipaux éléments constitutifs sont : la caséine, la lactalbumine, la lactose. Sa réaction est en général faiblement alcaline, parfois neutre, parfois même acide; par la conservation, le lait subit une fermentation, qui livre comme produit de l'acide lactique de fermentation, et la réaction d'alcaline qu'elle était, devient de plus en plus acide. Par le repos, les globules de lait se réunissent à la surface et forment une couche de crème plus ou moins épaisse, sans cependant que la couche sous-jacente soit complètement pri- vée de graisse. L'emploi de la force centrifuge permet d'opérer cette séparation d'une façon beaucoup plus complète. La densité du lait non écrémé oscille entre 1.029 et 1.033; celle du lait écrémé entre 4.032 et 1.036. On la détermine soit à l'aide de l'aréomètre, soit à l'aide du pycnomètre; on peut aussi faire usage d'instruments spéciaux, les pèse-lait. Nous étudierons dans ce chapitre les principaux éléments normaux du lait : 1° La caséine ; 2° La lactalbumine; 3° La lactose (sucre de lait); 4° Les globules de lait. 116 TECHNIQUE Schéma de l'analyse qualitative. 20 c. c. de lait -|- 400 centilitres d'eau : additionnés d'acide, acétique dilué 0.1 % + CO2 , ! i ; î Caséine, beurre Filtratum : albumines, sucre, -f- éther sulfate d'ammoniaque en cristaux I I l I Caséine. Graisse. Albumines. Sucre. On dilue 20 c. c. environ de lait dans 400 c. c. d'eau distil- lée, on acidifie à l'aide d'acide acétique dilué, jusqu'à ce que le mélange renferme environ 0.1 % d'acide. On mélange inti- mement. La caséine se précipite en gros flocons qui gagnent rapidement le fond du vase, entraînant avec eux la graisse. On filtre et on lave le précipité à l'eau sur le filtre; pour séparer la graisse, on lave le précipité à l'alcool, puis abondamment à l'éther, ou bien on porte le tout dans un appareil à extraction. On récolle l'éther, on le laisse évaporer et l'on obtient la graisse comme résidu de cette évaporation. Caséine. On redissout la caséine dans de l'eau distillée faiblement alcalinisée; on acidulé de nouveau à l'aide d'acide acétique; la caséine se précipite dans un état de pureté suffisant pour l'étude de ce corps. La caséine se présente sous la forme d'une poudre blanche, insoluble dans l'eau, soluble dans les alcalis caustiques, même en solution très étendue; dans les solutions des carbonates alcalins et dans les solutions de sels alcalins; dans l'eau de baryte, l'eau de chaux; dans les solutions diluées d'acide. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 117 L'addition d'acide acétique dilué la précipite • oi i i ,«. lactoglobuline. lement en ajoutant au filtratum des cristaux de sulfate d am- 120 TECHNIQUR moniaque jusqu'à refus. Dès que la liqueur est saturée, l'albu- mine et la globuline se précipitent en fins flocons. On redis- sout le précipité dans un peu d'eau chlorurée à 10 %, puis on ajoute des cristaux de sulfate de magnésie jusqu'à saturation. La lactoglobuline précipite en fins flocons que l'on sépare facilement par filtration; on lave le précipité sur le filtre, à l'aide d'une solution saturée de sulfate de magnésie. La lactoglobuline possède les propriétés générales de la globuline du sérum sanguin. (Voir chapitre VI, p. 104.) Lactaibumine. Lactalbumme. — Dans le filtratum passent la lactalbumine et la lactose. On extrait la lactalbumine, en ajoutant à la solution des cristaux de sulfate d'ammoniaque jusqu'à refus; la lactalbumine précipite en fins flocons. La lactalbumine possède les propriétés de la sérum-albu- mine. (Voir chapitre VI, p. 103.) Elle n'en diffère que par son pouvoir rotative moindre [(a)D = — 36°.4à — 36°.98]. La lactose reste seule en solution. Lactose. Lactose. — La lactose, C4i2H2!2041 -f- H^O, est une biose; elle cristallise en prismes à quatre pans; elle se dissout assez bien dans l'eau froide, mieux dans l'eau chaude, peu dans l'alcool. Elle dévie la lumière polarisée vers la droite [(a)D = -f 52°.53]. Bouillie avec de l'acide sulfurique ou chlorhydrique étendu, elle se transforme en deux molécules de hexose : C12H220h + H20 = 2Cc1I120c. Glucose ou ealactose. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. \ 2\ De même que la glucose, elle s'engage dans des comp" insolubles avec les alcalis (solution alcoolique de soucie ou de potasse), avec certains sels métalliques (sels de cuivre ou de plomb), avec le chlorure de benzoïle et la soude caustique, enfin, avec l'acétate de phénylhydrazine. II l'.iri i ii ii s principales. 1 . Épreuve de la fermentation. — La lactose ne fermente pas en présence de levure de bière. 2. Réaction de Fehling. — La lactose réduit la liqueur de Fehling, mais son pouvoir réducteur est moindre que celui de la glucose : 100 milligrammes de glucose suffisent à réduire à l'état d'oxydule 20 c. c. de liqueur de Fehling; cette quan- tité de liqueur exige pour complète réduction 184 milli- grammes de lactose. 3. Réaction de Rùbner. — On ajoute à 10 c. c. de solution sucrée, 3 grammes d'acétate de plomb et l'on ajoute ensuite de l'ammoniaque; on chauffe longtemps a Pébullition. La liqueur prend une couleur rouge plus ou moins manifeste qui se fixe sur le précipité. i. Réaction de la phénylhydrazine. — On fait agir sur 20 c. c. de solution de lactose quelques gouttes de phénylhydrazine et le double d'acide acétique dilué à 50 %• On mélange bien et l'on filtre, s'd y a lieu. On chauffe le filtratum limpide au bain-marie pendant une heure et demie ; par le refroidisse- ment, la lactosazone se montre alors sous forme de cristaux agglomérés en houppes. 122 TECHNIQUE Ce composé appartient au groupe des osazones pauvres en azote ; il partage les propriétés de la maltosazone, c'est-à-dire qu'il se dissout dans l'eau chaude, et que le refroidissement le fait cristalliser. II répond à la formule C18H32N4O9. Son point de fusion est 200°. Analyse quantitative du lait. Poids 1. Détermina lion du poids spécifique du lait. — On détermine le spécifique . du lait. poids spécifique du lait soit au moyen du pycnomètre, en sui- vant les règles indiquées au chapitre suivant, soit au moyen du densimètre. Quelle que soit la méthode que l'on emploie, il faut au préalable agiter soigneusement le lait afin d'opérer un mélange bien intime de la graisse et de la caséine. Du bon lait de vache pèse de 1.029 à 1.033. Dosage 2. Dosage du résidu solide et du résidu fixe. — On pèse dans du résidu solide , , et une petite capsule recouverte d un verre de montre, de 15 a du résidu fixe. 20 grammes de lait bien mélangé. On évapore au bain-mane jusqu'à siccité. On chauffe alors le résidu dans un bain d'air à 110°-112°, jusqu'au moment où le poids reste constant; ou bien on le place dans un exsiccateur et on le maintient dans cette atmosphère sèche jusqu'au moment où l'on ne constate plus de perte d'eau. On chauffe alors le résidu à l'étuve à 110°-120° pendant quelques heures; on le laisse refroidir dans l'exsicca- teur et l'on pèse. Pendant la dessiccation complète du lait au bain-marie, la lactose se décompose et brunit par la chaleur. On peut éviter cet inconvénient en terminant la dessiccation sur de l'acide sulfurique dans un courant d'air. DE CHIM1K PHYSIOLOGIQUE. 123 Les pertes qui résultent de cette décomposition sont de peu d'importance et peuvent être négligées. 3. Détermination de In quantité de sels contenue dans le lait. — Quantité de sels contenue On calcine prudemment, au rouge naissant, le résidu pesé de daw le lait. l'évaporation du lait, jusqu'au moment où il ne se dégage plus de fumée. On épuise alors le charbon par l'eau chaude, on filtre sur un filtre lavé de papier suédois; on dessèche la cap- sule et le filtre, ainsi que les résidus charbonneux; on les cal- cine au rouge vif jusqu'au moment où le charbon apparaît blanc de neige; on facilite l'incinération en écrasant les frag- ments de charbon à l'aide d'un couteau en platine. On laisse refroidir les cendres dans l'exsiccateur, puis on ajoute l'extrait aqueux ainsi que les eaux de lavage du charbon ; on évapore, puis on calcine au rouge naissant le résidu de cette évapora- lion. On laisse refroidir pendant douze heures dans l'exsicca- teur et l'on pèse. Le poids donne la quantité de matières salines. 4. Dosage des sulislances alliumineuses dans le lait. — On dilue Dosage des substances 20 c. c. de lait dans 200 c. c. d'eau distillée ; on jette cette masse aibumineuses dans le lait. dans un grand verre de Bohême, puis on acidifie en versant goutte à goutte de l'acide acétique dilué jusqu'à la formation d'un précipité tloconneux. On fait alors barboter à travers la solution un courant d'acide carbonique pendant une demi- heure; on laisse sédimenter pendant douze heures. On filtre à travers un filtre lavé; on rince le caillot sur le filtre. On récolte le filtratum et les eaux de lavage, on porte à l'ébulli- tion ; on jette sur le même filtre si l'on a en vue le dosage des albumines, sur un autre filtre lavé, si l'on recherche séparé- 124 TECHNIQUE ment la quantité de caséine et d'albumine. On lave à l'eau distillée, à l'alcool, et à plusieurs reprises à l'éther ; on dessèche le précipité au bain d'air à 120°, on laisse refroidir dans l'exsiccateur, puis on pèse le caillot et on le calcine en suivant les règles générales de la calcination. Le poids du cail- lot diminué du poids des cendres représente le poids total des substances albumineuses. Cette méthode de dosage n'est pas applicable au lait humain, car la caséine du lait humain ne précipite qu'incomplètement par l'acide carbonique et l'acide acétique. Dosage 5. Dosage «le l'azote total par la méthode de Kjeldahl. — On de l'azote total ' J parla méthode mesure 10 c. c. de lait à la pipette; on verse cette quantité de Kjeldahl. n ' M dans un ballon Kjeldahl, on y ajoute 10 c. c. d'acide sulfu- rique Kjeldahl. environ 0sr.2 d'oxyde jaune de mercure; puis on chauffé jusqu'à décoloration complète du mélange qui avait d'abord noirci. On procède ensuite à la distillation comme il est indiqué plus bas (chapitre VIII, p. 140). On multiplie la quantité d'azote renseignée par le dosage par le facteur — — = 6.37. Le résultat exprime en grammes la quantité de caséine. Dosage 6. Dosage de la graisse dans le lait. — On mesure 30 c. c. de de la graisse dans le lait, lait que l'on verse dans un flacon bouché à l'émeri ; on alca- linise par addition de 1.5 c. c. de potasse caustique de 1.27; on ajoute 100 c. c. d'éther sulfurique absolu et on agite le mélange, de façon à mettre l'éther bien en contact avec le lait alcalinisé. On laisse les liquides se séparer, on décante l'éther que l'on récolte dans un flacon bien bouché. On répète cette opération à plusieurs reprises, jusqu'au moment où l'évapora- DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 125 lion d'une petite portion de l'extrait éthéré ne laisse plus dé résidu graisseux. On réunit tous ces extraits dans un petit fla- con conique et Ton chasse l'éther par une chaleur modérée* Pour terminer l'expulsion des vapeurs d'éther, on l'ait passer ;'i température modérée un courant d'acide carbonique. On dessèche a l'étuve à température modérée, on achève la dessic- cation à l'exsiccateur et on pèse le résidu. On peut aussi faire usage de l'appareil à extraction de Soxhlet. On verse 20 c. c. de lait dans le filtre Soxhlet préala- blement rempli de kaolin calciué; on dessèche pendant plu- sieurs jours à 100°, puis on fait l'extraction avec 200 grammes d'éther sulfurique absolu. On évapore l'extrait obtenu et l'on pèse le résidu desséché de cette évaporation. 7. Dosage du sucre dans le lait. — On peut utiliser, pour le Dosage du sucre dans le lait, dosage du sucre dans le lait, le filtratum obtenu après la séparation de la caséine et la coagulation de l'albumine. Il est préférable cependant de prélever 20 c. c. de lait dont on sépare les éléments albuminoïdes, comme il est indiqué ci-dessus, c'est-à-dire par l'action combinée d'un courant d'acide carbo- nique et d'acide acétique, et l'action de la chaleur. On filtre, puis on reprend le caillot avec de l'eau bouillante et l'on exprime le coagulum albumineux soit à la main, soit à la presse. On réunit les différents extraits, on les réduit à un petit volume (100 c. c.) et l'on y dose le sucre par la liqueur de Fehling, en prenant toutes les précautions indiquées ailleurs (chapitre IX : Dosage du sucre). Le sucre de lait possède un pouvoir réducteur moindre que la glucose; 10 c. c. de liqueur de Fehling nécessitent, pour leur réduction intégrale à l'état d'oxyde, 0sr.067de sucre de lait. 126 TECHNIQUE DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. Dosage 8. Dosage du sucre de Jail par Je polarimètre. — On mesure du sucre de lait . ,, . t. _„ „ . par 50 c. c. de lait que Ion additionne de 25 c. c. d une solution le )iolarimètre. d'acétate basique de plomb; on porte ce mélange à rébulh- tion, dans un ballon muni d'un bouchon percé d'un trou dans lequel s'engage un réfrigérant vertical. Dès que l'ébulli- tion s'est produite, on cesse de chauffer, on laisse refroidir le mélange et l'on filtre; si les premières portions du filtra- tum sont encore troubles, on le rejette sur le même filtre. On remplit, avec les précautions ordinaires, un tube de pola- rimètre de 200 millimètres et l'on détermine la déviation. Une déviation de 1° égale pour le tube de 200 millimètres 0er.94 de lactose. Le calcul de la quantité de sucre de lait se fait suivant les règles indiquées plus haut, c'est-à-dire x = 0.94 X n, dans laquelle n représente l'intensité de la déviation indiquée en degrés. CHAPITRE VIII. L'URINE NORMALE. L'étude chimique de la sécrétion urinaire est des plus impor- tantes. C'est elle qui fournit les renseignements les plus précis sur la nutrition d'un organisme; c'est, en effet, par l'urine que s'élimine la totalité des dérivés oxydés des substances albumi- DOÏdes; il s'ensuit qu'elle reflète d'une façon presque mathé- matique l'état de la nutrition. Elle renseigne aussi l'existence de certains états patholo- giques avant même qu'aucun symptôme objectif ne se soit manifesté. Les moindres détails de cette analyse acquièrent de l'im- portance et permettent au médecin de s'orienter dans sa recherche clinique. Nous étudierons : 1° Les caractères physiques de l'urine ; 2° Les caractères chimiques généraux ; 3° Les caractères chimiques des principaux éléments consti- tutifs de l'urine et les méthodes qui permettent d'en déter- miner la quantité. § 1. — Caractères physiques. 4. Couleur. — La couleur de l'urine peut, dans certains cas, Couleur fournir des renseignements précieux à l'analyse. 428 TECHNIQUE On peut distinguer pour l'urine une couleur normale et une couleur anormale. a) La couleur normale varie du jaune au rouge brunâtre. On admet des degrés divers de coloration : les urines pâles, c'est-à-dire les urines jaune-paille ; les urines normalement colorées, variant du jaune d'or au jaune d'ambre; les urines concentrées, allant du jaune rougeâtre au rouge ; les urines sombres, du rouge brunâtre au brum noirâtre. Vogel a clas- sifié ces différentes teintes en une échelle de coloration crois- sante. On comprend qu'à ces variations de couleur correspondent vraisemblablement des variations dans la composition chi- mique, et avec un peu d'habitude, l'inspection de l'urine permet de présumer dans quelle voie l'analyse doit être con- duite. b) Couleur anormale. — L'urine peut aussi présenter une couleur anormale. On donne ce nom aux urines colorées par des substances étrangères, soit que celles-ci proviennent direc- tement de l'organisme, soit qu'elles dépendent de l'ingestion de certains mets ou de certains médicaments. Les principaux pigments étrangers qui peuvent se rencon- trer sont les matières colorantes du sang, les pigments biliai- res, etc. Les médicaments qui peuvent influencer la couleur de l'urine sont : le phénol, l'acide chrysophannique, la san- tonine, etc. Nous reviendrons plus tard sur l'étude de ces pigments étrangers (voir chapitre IX). Odeur. 2. Odeur. — L'odeur de l'urine n'est pas sans importance. Elle peut, par elle-même, renseigner sur l'existence de cer- DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 129 tains états pathologiques, voire même révéler certaines simu- lations. Uui o*a été frappé de l'odeur urineuse ou ammoniacale que dégagent certains malades atteints de cystite? Il nous est arrivé d'avoir décelé dans l'urine d'une hystérique la présein le de lait fermenté, parce que l'odeur spéciale de l'urine nous avait mis en défiance. 5. Poids spécifique. — Il y a, en général, des rapports étroits Densité, entre la couleur de l'urine et son poids spécifique. Ce n'est guère que dans le diabète qu'il n'en est pas ainsi ; une urine claire et pâle renferme généralement peu d'éléments dissous ; par contre, si l'urine est foncée, on peut admettre a priori qu'elle est riche en matières dissoutes. Le poids spécifique de l'urine varie de 1002 à 1040. On apprécie le poids spécifique soit à l'aide du densimètre, soit à l'aide du pycnomètre. Le densimètre-uromètre devra renseigner les densités de Densimètre, 1000 à 1040. Il est bon d'avoir deux densimètres, l'un allant de 1000 à 1020, l'autre de 1020 à 1040, afin d'apprécier avec plus de précision la densité du liquide soumis à l'analyse. Pour mesurer la densité de l'urine par le densimètre, on la verse dans un cylindre en verre, en ayant soin d'éviter la for- mation de mousse, et l'on y plonge lentement l'instrument. Le cylindre doit avoir une largeur suffisante pour que le densimètre flotte librement, sans adhérer aux parois du vase. On attend, pour faire la lecture, que l'instrument ait pris une position d'équilibre et on lit sur l'échelle graduée le point d'affleurement du sommet du ménisque. 9 430 TECHNIQUE Pycnomètre. L'appréciation de la densité au moyen du pycnomètre repose sur le principe suivant : on pèse un même volume d'eau distillée et d'urine, et l'on divise le poids de l'urine par celui de l'eau. Le pycnomètre le plus employé consiste en un petit ballon en verre mince, d'une contenance de 25 ou 50 c. c, bouché à l'émeri et portant au col un trait de jauge. Le col est étroit, afin de réduire au minimum les erreurs de lecture. On détermine une fois pour toutes le poids de l'instrument vide et sec, puis on remplit jusqu'au trait avec de l'eau distillée et l'on attend pour déterminer le poids que le ballon ait pris la température du milieu ambiant. On vide, on rince, on dessèche l'instrument et l'on procède de même pour déter- miner le poids de l'urine. § 2. — Caractères chimiques généraux. liéactiou Réaction. — La réaction de l'urine est ordinairement acide, de l'urine. c'est-à-dire qu'elle rougit le papier de tournesol bleu; elle peut cependant, dans certains états physiologiques et surtout dans certaines maladies, prendre une réaction alcaline, c'est- à-dire bleuir le papier de tournesol rouge. Enfin, il est des cas peu déterminés où la réaction est amphotérique, où l'urine réagit à la fois comme un liquide acide, c'est-à-dire rougit le papier de tournesol bleu, et comme un liquide alcalin, bleuis- sant le papier de tournesol rouge. Ordinairement, l'urine normale présente une réaction acide, dont les éléments sont restés jusqu'à présent indéterminés; il est rare cependant qu'un acide libre y prenne une part quel- DK CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 131 conque, et l'on peut admettre que généralement l'acidité est sous la dépendance de sels acides (phosphate acide de soudr, lactates, urates, hippurates). L'acidité de l'urine est un élément permanent, c'est-à-dire Urines acides, qu'une urine à réaction acide conserve assez facilement son degré d'acidité. Parfois cependant il n'en est pas ainsi, et l'acidité augmente par la conservation de l'urine; il s'agit vraisemblablement, dans ce cas, d'une décomposition du sucre qui existe, d'une façon normale, dans un nombre relativement élevé d'urines. Le plus ordinairement l'acidité de l'urine diminue. Ce changement de réaction dépend, en tout premier lieu, de la formation de carbonate d'ammoniaque. Celui-ci se forme facilement aux dépens de l'urée, sous l'influence d'un ferment; mais, tandis que cette fermentation ne s'accomplit que tardive- ment dans une urine normale, elle se produit facilement et rapidement quand les conditions sont favorables à la fermen- tation ammoniacale. On peut facilement s'assurer que l'élément neutralisant est le carbonate d'ammoniaque; l'urine bleuit légèrement le papier de tournesol rouge, mais ce virage ne résiste ni à la dessicca- tion ni à la chaleur. Si l'urine est neutre ou alcaline, l'alcalinité peut dépendre : Urinesalcalinea ou neutres. a) De la fermentation ammoniacale de l'urine, soit après l'émission, soit déjà dans le réservoir urinaire; b) De la présence d'un excès de bases fixes, dépendant soit de l'ingestion de certaines substances salines (carbonates alca- ' lins), soit d'une nourriture riche en sels, soit de troubles peu déterminés du métabolisme. 132 TECHNIQUE Proportion Détermination de la proportion de résidu solide et de résidu lixc. — de résidu solide ei de L'urine renferme un grand nombre de corps dissous ; ceux-ci résidu lixc. s'y trouvent en forte proportion. Le montant du résidu s'élève dans la moyenne des cas à 4.5 °/0 de matières solides. Les unes, organiques, sont constituées principalement par les dérivés azotés des substances albuminoïdes (l'urée, l'acide urique, etc.) ; portées au rouge, elles brûlent sans laisser de résidu fixe, c'est-à-dire qu'elles dégagent tous leurs compo- sants sous forme de gaz (acide carbonique, azote, vapeur d'eau). Les autres sont les sels inorganiques, dont les principaux sont les chlorures. Ces sels constituent le résidu fixe, c'est-à- dire la portion du résidu qui ne se décompose pas au rouge. Si donc on évapore à siccité, à une température de 75°, une quantité pesée ou mesurée d'urine, on pourra, par la pesée du résidu solide, déterminer à peu près la quantité de sub- stances dissoutes (décomposition de l'urée). La calcination de ce résidu, puis la pesée des parties non brûlées donnent la proportion de résidu fixe. Caractères des principaux composés organiques. 1. Urée C0(NH2)2. Poids moléculaire 60. crée. L'urée est le terme ultime de l'oxydation des substances albuminoïdes chez les Mammifères. Elle est très riche en azote (46.66 %) et représente, d'après Pflùger et Bohland, 86.6 °/0 de l'azote urinaire, le reste se rap- portant aux substances voisines (acide urique, créatinine, etc.). DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 133 L'homme sain, normalement nourri, élimine en vingt-qua- tre heures de ±2 ;i 33 grammes d'urée. Si l'on tient compte du poids moyeu de l'homme adulte, on constate qu'il élimine de KO à 60 centigrammes d'urée par kilogramme; chez l'en- fant, la proportion est plus grande jusqu'à l'âge de 12 à li ans. Il élimine alors de 70 à 80 centigrammes, et même parfois 1 gramme par kilogramme; chez le vieillard, on constate une progression décroissante; chez certains vieillards, le poids de l'urée éliminée descend à 25 centigrammes par kilogramme. La quantité d'urée dépend donc d'un grand nombre de facteurs; elle varie avec l'Age, ainsi que nous venons de le voir, avec le poids de l'individu; elle est sous la dépendance directe de l'alimentation et de la richesse de celle-ci en sub- stances albuminoïdes ; elle est influencée par certains états pathologiques. Tous les états qui impliquent une augmenta- tion du métabolisme entraînent une augmentation dans l'éli- mination de l'urée (fièvre). La quantité d'urée est sous la dépendance de l'alimentation, et cependant dans le jeûne l'urine n'en est pas dépourvue (Succi). Il se produit dans ces conditions une courbe décrois- sante et, au bout de trois à quatre jours, un état d'équilibre et une élimination d'urée qui, chez un chien de 20 kilogrammes, oscille encore entre 9 et 12 grammes. Dans ce cas, l'urée se forme aux dépens des masses musculaires; 100 grammes de chair musculaire = 3&r.4 d'azote = 7er.286 d'urée. 1 gramme d'urée représente donc l'utilisation de 13«r.72 de chair mus- culaire. Il s'ensuit que pendant le jeûne l'organisme con- sommera autant de fois 13s,-.72 d'albumine qu'il élimine de . grammes d'urée. Si l'alimentation est riche en azote, c'est-à-dire si elle ren- 134 TECHNIQUE ferme une quantité d'albumine correspondante à celle que représente la quantité d'urée éliminée, l'organisme éliminera sous forme d'urée la totalité de l'azote ingéré, plus une petite quantité dont l'origine se trouve dans sa propre substance. Si l'on augmente la ration de viande, il viendra un moment où la portion d'urée due à l'utilisation de la substance propre de l'individu, se réduira à zéro ; il s'établit ainsi un état d'équi- libre, dans lequel l'ingestion d'azote est exactement compensée par l'élimination d'azote. C'est Y état d'équilibre azoté. Si l'on dépasse cet état, l'organisme ne transformera pas intégralement l'azote fourni en azote éliminé. Ce n'est qu'après un certain nombre de jours que l'équilibre se rétablira. L'organisme possède donc le pouvoir de s'adapter, c'est-à- dire de se mettre en état d'équilibre pour des régimes alimen- taires différents, pourvu toutefois qu'ils ne soient pas inférieurs à la ration d'entretien. propriétés Propriétés de l'urée. — 1. L'urée se présente sous la forme de de l'urée. cristaux rhombiques, ayant l'aspect d'aiguilles à quatre pans terminées par une petite pyramide ; les formes cristallines sont parfois moins nettes. Ces cristaux ne renferment aucune eau de cristallisation. Bien séchés, ils fondent entre 130° et 132° ; si la dessiccation n'est point parfaite, ils se décomposent déjà à 100°. Ils sont très solubles dans l'eau, solubles dans l'alcool, surtout à chaud, insolubles dans l'éther et dans le chloro- forme. 2. L'urée se combine facilement aux acides inorganiques et organiques ; ces combinaisons sont des combinaisons molécu- DE CHIMIE PIY8IOL0GIQUB. 188 laires et non des produits de substitution; c'est plutôt une juxtaposition de molécules qu'une véritable combinaison chimique. Deux de ces combinaisons présentent un véritable intérêt, en raison de leur peu de solubilité. Ce sont le nitrate et l'oxa- late d'urée. Cristaux de nitrate d'urée. a) Nitrate d'urée (CH*N2Q), NO^H. — Si l'on ajoute un excès d'acide nitrique concentré et exempt de vapeurs nitreuses à une solution concentrée d'urée, il se forme un précipité blanc, cristallin. Ces particules se présentent sous l'aspect de tables rhomboï- dales, qui s'imbriquent l'une sur l'autre ou se juxtaposent. Il peut se faire, que les cristaux aient une forme hexagonale par troncature de l'angle obtus du cristal. Ce corps se conserve à l'air, se dissout facilement dans l'eau, difficilement dans l'eau ou l'alcool saturés d'acide nitrique; il se décompose par la chaleur. 136 TECHNIQUE b) Oxalate d'urée (CH+N20)2, C^O*. — On l'obtient de la même manière que le nitrate. La forme cristalline de ce com- posé est sensiblement la même que celle du nitrate d'urée. Cristaux d'oxalate d'urée. Les cristaux sont solubles dans l'eau, difficilement solubles dans l'éther, l'alcool et l'acide oxalique. La chaleur les décom- pose. 3. L'urée s'unit aussi à de nombreux sels (chlorure de sodium), aux chlorures de métaux lourds, entre autres au chlo- rure de palladium (Drechsel). La plus remarquable de ces combinaisons est la combinaison de l'urée avec l'oxyde de mercure. Il peut se former, d'après Liebig, trois combinaisons diffé- rentes, selon la concentration de la solution d'urée et la richesse de la solution mercurique : 1° Pour 1 molécule d'urée, 1 molécule d'oxyde mercurique ; 2° Pour 2 molécules d'urée, 2 molécules — — 3° Pour 2 — — 3 — — — DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 137 La connaissance de ces composés puise son importance dans ce fait que c'est sur la formation de ces corps qu'est basée la méthode de dosage de Liebig, que nous examinerons plus bas. 4. L'urée a une parenté très étroite avec le carbonate d'am- moniaque. La pénétration de deux molécules d'eau dans une molécule d'urée, sutfit à transformer celle-ci en sel ammo- niacal : MI' ONH4 C0 r l r ' de .*..,,,,, . ., . . l'acide urique Principe de la méthode. — Le nitrate d argent ammoniacal par la méthode de LuilwL. en présence de sels neutres ou d'une solution ammoniaco- magnésienne, précipite l'acide urique et les urates à l'état de combinaison. Les sulfhydrates, les sulfures alcalins mettent l'acide urique en liberté, sous forme d'urates alcalins. Un décompose ces derniers par l'action de l'acide chlorhy- drique, et l'acide urique libéré cristallise; on dessèche les cristaux et on les pèse. Solutions nécessaires : t° Solution ammoniacale d'argent. - On dissout '2b' grammes de nitrate d'argent pur dans de l'eau distillée; on ajoute de 156 TECHNIQUE l'ammoniaque jusqu'au moment où il se forme un faible préci- pité brun d'oxyde d'argent qui se redissout, et l'on dilue pour faire 1 litre. 2° Solution ammoniaco-magnésienne. — On dissout 100 gr. de chlorure de magnésium dans de l'eau, puis on y ajoute un excès d'une solution, saturée à froid, de chlorure d'ammonium. On ajoute alors de l'ammoniaque, jusqu'à ce que l'odeur du liquide soit devenue franchement ammoniacale et l'on dilue pour faire 1 litre. (Cette solution doit être absolument limpide.) 3° Solution de suif hydrate alcalin. — On dissout 10 grammes de soude caustique (privée d'acide nitrique et d'acide nitreux) dans l litre d'eau ; on divise cette solution en deux portions égales, et dans l'une d'elles, on fait barboter jusqu'à saturation de l'hydrogène sulfuré; puis on réunit de nouveau les deux portions. Dosage de l'acide urique dans l'urine. — On opère sur 100 c. c. d'urine, que l'on verse dans un vase à précipité; on prépare dans un autre vase le mélange de solution d'argent et de mix- ture ammoniaco-magnésienne (10 c. c. de la solution ammo- niacale d'argent -f- 10 c. c. de la solution ammoniaco-magné- sienne). On dissout dans de l'ammoniaque le précipité qui se forme pendant cette préparation. On verse cette solution dans l'urine, en agitant et l'on obtient un précipité, qui gagne rapidement le fond du vase; on filtre à la trompe ; on lave à deux ou trois reprises à l'eau ammo- niacale. Le liquide laveur servira à rincer le vase dans lequel on a fait la réaction et à en retirer jusqu'aux dernières por- tions du précipité. On sépare le précipité du filtre avant qu'il soit complètement sec, au moyen d'une baguette de verre et sans entamer le papier. On verse dans un autre vase le précipité qu'on vient de récolter, on y ajoute 10 c. c. de la solution de sulfhydrate DE CHIMIB PHYSIOLOGIQUE. 157 alcalin, dilué de moitié, et on chauffe à feu nu jusqu'à «;l>ul I i- tion. On continue à chauffer jusqu'au moment où le précipité a pris une teinte uniformément noire, mais en évitant de chauf- fer trop ou trop longtemps, un excès de chaleur amenant une perte notable d'acide urique. On jette alors le précipité noir sur le même filtre, on rince le précipité à l'eau bouillante el l'on recueille le filtratum et les eaux de lavage dans une capsule en porcelaine. On acidifie au moyen d'acide chlorhydrique (S c. c. d'acide d'une densité de 1.12 suffisent). On concentre la liqueur de manière à n'avoir que 10 à 15 c. c En une heure, l'acide cristallise. On le porte sur un filtre de laine de verre taré, on lave soigneusement à l'eau ammoniacale et l'on dessèche à 110°; on laisse refroidir dans un exsiccateur et l'on pèse. Dosage de l'acide urique par la méthode de Haycraft. Dosage volumétrique de Principe de la méllwde. — L'acide urique, en présence de l'acide urique. sels de magnésie, précipite par le nitrate d'argent ammonia- cal, et le précipité renferme 1 molécule d'acide urique pour 1 atome d'argent. La détermination de la quantité d'argent contenue dans le précipité suffit par conséquent à apprécier la quantité d'acide urique. Solutions nécessaires : 1° Solution ammoniacale de nitrate d'argent. (Voir procédé de Ludwig.) 2° Mixture magnésienne. (Voir procédé de Ludwig.) 3° Solution de sulfocyanure de potassium ljm normale. — On . dissout environ 2 grammes de sulfocyanure de potassium dans 1 litre d'eau et l'on établit le titre de la solution à l'aide d'une 158 TECHNIQUE solution titrée de nitrate d'argent. (Voir plus bas : Dosage du chlore.) 4° Titrage de la solution de sulfocyanure de potassium. — 1 c. e. de la solution = 1 c. c. de solution de nitrate d'argent 1/so normale. On mesure à la pipette 10 c. c. de solution de nitrate d'argent, et après addition de quelques gouttes d'une solution d'alun fer- rique, saturée à froid, on y laisse s'écouler la solution de sulfo- cyanure jusqu'au moment où la liqueur prend une teinte rouge, grâce à la formation de sulfocyanure de fer. Ce titre doit être très exactement établi. Technique de la méthode. — On ajoute à 50 c. c. d'urine 5 c. c. de solution ammoniacale d'argent et 5 c. c. de mixture magnésienne; on laisse sédimenter pendant quelque temps, puis on filtre à la trompe (<) en décantant la couche limpide. On ajoute sur le filtre quelques grammes de bicarbonate de soude en fragments, puis on porte le précipité sur le filtre. On lave soigneusement le verre de Bohême ainsi que le précipité sur le filtre, jusqu'au moment où les eaux de lavage sont privées de chlore et d'argent. Il faut éviter de continuer l'aspiration par la trompe pendant ce lavage, à cause de l'entraînement des particules les plus fines du précipité. On reprend, dans de l'acide nitrique à 20-30 %, le précipité bien lavé sur le filtre. (Cet acide doit être chimiquement pur.) Après la dissolution du précipité, on lave le filtre à l'aide de (>) Préparation du filtre. — On place dans un entonnoir une rondelle de platine percée de trous; on étend sur cette rondelle un peu de laine de verre, puis au-dessus des filamenls d'asbeste humectés d'eau. On tasse ces différentes couches à l'aide d'une baguette de verre, de façon à former une sorte de feutrage serré. L'asbeste doit être bien lavée à l'acide chlorhydiïque, puis à l'eau, jusqu'à dispa- rition des dernières traces de chlore. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 189 la trompe, EU moyen (l'une solution diluée d'acide nitrique pur, puis d'eau distillée. On détermine alors, au moyen de la solution de sulfocya- nure de potassium, en présence de quelques gouttes d'alun ferrique, la quantité d'argent passée en solution. Calcul de l'analyse. — 1 c. c. de la solution de sulfocyanure de potassium correspond à 3.36 milligrammes d'acide urique; on multiplie le nombre de centimètres cubes de la solution de sulfocyanure employé pour atteindre le point final de la réaction par 3.36. 3. Corps du groupe de la xanthine. Tous les corps qui constituent ce groupe sont très voisins Corps du groupe l'un de l'autre; ce sont pour la plupart des termes de l'oxyda- de la xanthine. tion de l'un d'eux. Ils se rapprochent beaucoup de l'acide urique, ainsi que le montre leur constitution moléculaire : UN - GO CO-C-NH hn — c — myKjV Acide urique. HN - CH CO-C-NH HN_C-N /MJ Xanthine. L'examen des formules démontre aussi cette oxydation croissante : CsH*N*05 Acide urique. C«HW0« Xanthine. C5H'N»0 Hypoxanthine. Tous ces corps se rencontrent dans l'urine normale en proportions variables, parfois assez considérables, mais leur signification clinique est encore indéterminée. 460 TECHNIQUE Propriétés des corps du groupe de la xanthine. — 1. Tous ces corps forment avec les acides et les bases des combinaisons cristallines. La plus remarquable des combinaisons avec les acides s'obtient par l'acide phosphotungstique et par l'acide picrique (guanine, paraxanthine). Les principales combinaisons métalliques se font avec les sels de mercure et les sels d'argent. Tous ces corps, sans exception, précipitent par le bichlorure de mercure et par le nitrate d'argent ammoniacal. 2. Réaction de Weidel. — La plupart de ces corps donnent une sorte de réaction de murexide qui porte le nom de réac- tion de Weidel. On dissout une portion de corps dans de l'eau de chlore fraîche et l'on évapore au bain-marie à siccité. On place le résidu blanc ou jaunâtre de cette opération, sous une cloche renfermant des vapeurs d'ammoniaque; le résidu prend une coloration, qui varie d'après la nature du corps. La xanthine et ses deux homologues, l'hétéro- et la para- xanthine, ou mieux la méthyl- et la diméthylxanthine, pren- nent une couleur d'un rouge sombre ou franchement pourpre. La guanine et l'hypoxanthine ne donnent pas cette réaction. 3. La xanthine et la guanine fournissent avec l'acide nitrique une réaction spéciale. On dissout de la xanthine ou de la guanine dans l'acide nitrique à chaud ; on évapore à siccité au bain-marie. La xanthine laisse un résidu jaune-citron, qui se dissout dans la soude caustique en prenant une couleur orange. Si l'on évapore cette nouvelle solution, celle-ci prend une teinte DK CHIMIE PHT8I0L0GIQDE. 164 violette et laisse un résidu pourpre qui devient indigo par dessiccation. 4. Tous les corps du groupe dégagent par calcination des vapeurs d'acide cyanhydrique. .'i. A l'étal libre, ces corps sont blancs, cristallisables, inso- lubles dans l'eau, l'alcool et l'éther. li. Les principaux corps de ce groupe sont : Xanthine C8H*N*0*. Hétéroxanthine tméthylxanthine) . . CuH5N'02CH3. Paraxanthine idiméthylxanthine) . . C5H«M)»(CH»)8. Guanine (MWO. Hypoxanthine CH'WO. Ailénine CHBNB. Carnine C7H*N'03. 4. Crcalinine C'H7N30. Poids moléculaire, 113. — 37.16 °/o d'azote. Cette substance est en relation très étroite avec la créaline Créatinine. dont elle est, en quelque sorte, l'anhydride. La créatine est elle-même en rapport très voisin avec la guanine. Les formules suivantes démontrent les liens qui unissent ces sub- stances entre elles : /MI« \ C ( NH } Guanidine. \NH« ) /NH* ! C(NH [ Glvcocvamine. \NH — CH* — COOH . . ) /NH« > C(NH Créatine. \N(CH3)CH2 — COOH . . ) /NH i C \ NH f Créatinine. xN(C0Hs)CH!0 . . . . ) 11 162 TECHNIQUE La créatine ne se rencontre pas dans l'urine; par contre, la créatinine en constitue un élément normal. Propriétés générales de la créatinine. — 1. Cristallise en prismes incolores, brillants. Les cristaux se disposent parfois en rayon. Elle est un peu soluble dans l'eau froide, plus soluble dans l'eau chaude ; elle se dissout moins bien dans l'alcool. L'éther n'en dissout que des quantités insignifiantes. 2. La créatinine est une base faible et possède une réaction faiblement alcaline. Elle se combine à la plupart des acides minéraux et forme des sels qui cristallisent. Les combinaisons avec l'acide phosphotungstique, l'acide phosphomolybdique, l'acide picrique, sont quasi insolubles. 3. Elle se combine à certains sels minéraux. Certaines de ces combinaisons acquièrent une grande impor- tance, parce qu'elles permettent de doser la créatinine. Le chlo- rure mercurique donne avec la créatinine un abondant préci- pité caséeux, qui se prend peu à peu en une masse cristalline. La combinaison de chlorure de zinc et de créatinine est plus importante encore. Si l'on ajoute, à une solution aqueuse ou alcoolique de créatinine, une solution concentrée et neutre de chlorure de zinc, il se forme un précipité cristallin. Examinés au microscope, ces cristaux se montrent sous la forme de petits prismes, rarement isolés, généralement réunis en houppes ou en rosettes ayant une forme radiée caractéristique. Cette combinaison est peu soluble dans l'eau froide, plus soluble dans l'eau chaude, insoluble dans l'alcool ; elle se dissout dans les acides minéraux et dans les hydrates alcalins. 4. La créatinine réduit les liqueurs cupro-alcalines sans que DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 16M l'oxydulede cuivre se précipite. Un produit la précipitation en saturant la liqueur par du carbonate de soude. 5. Héaction de Weyl. — Si l'on traite une solution de créa- tinine par une solution très étendue et fraîche de nitroprus- siate de soude, et de soude caustique diluée, la solution prend une teinte rouge-rubis, puis jaune. Si alors on sature la solution à l'aide d'acide acétique et que l'on chauffe, elle prend une couleur verdâtre, puis bleue, et enfin il se forme un précipité de bleu de Prusse. 11 ne faut pas perdre de vue que l'acétone présente une réaction analogue (réaction de Légal). Elle diffère toutefois en ce que l'addition d'acide acétique ne fait point apparaître la teinte verdâtre. 6. Réaction de Jaff'é. — Si l'on ajoute à une solution de créa- tinine un peu d'acide picrique en solution aqueuse et quelques gouttes de soude caustique étendue, la liqueur vire d'une façon immédiate au rouge intense. Aucun autre élément de l'urine normale ne donne une réaction de ce genre; seul, l'acétone prend dans les mêmes conditions une teinte jaune rougeâtre. 7. En présence de créatinine, une solution très diluée de chlorure ferrique prend une couleur rouge sombre. La cha- leur assombrit encore la couleur. Les acides amidés donnent la même réaction. Recherche de la créntinine dans l'urine. — Pour déceler dans l'urine la présence de créatinine, il suffit d'avoir recours à l'une des trois dernières réactions. Seul, l'acétone peut induire, en erreur; pour se mettre à l'abri de cette cause d'erreur, il suffit de faire bouillir l'urine pendant quelques minutes avant de faire ces réactions. 164 TECHNIQUE Dosaye Dosage de la créatinine. — On alcalinise par un lait de chaux delà créatinine. 240 c. c. d'urine; on y ajoute du chlorure de chaux; on dilue à 300 c. c. et on filtre. On prélève de cette quantité 250 c. c. que l'on acidulé à l'aide d'acide acétique pour empêcher la transformation de créatinine en créatine. On concentre au bain-marie et l'on réduit à un volume de 20 c. c. environ : on ajoute à cette liqueur une égale quantité d'alcool absolu. On porte ce mélange dans un ballon jaugé de 100 c. c, renfermant un peu d'alcool absolu ; on rince le premier récipient à l'alcool absolu, on réunit le tout et l'on ajoute la quantité d'alcool absolu nécessaire pour faire 100 c. c. On abandonne au repos pen- dant vingt à vingt-quatre heures; durant ce repos, le chlorure de sodium se précipite. On filtre et l'on ajoute 0.5 à 1.0 c. c. d'une solution alcoolique de chlorure de zinc pour 80 c. c. de solution. On abandonne au repos pendant deux ou trois jours, on filtre sur filtre taré; on lave à l'alcool; on sèche à 100°, et on pèse. Calcul de la créatinine. — La quantité de substance trouvée représente la quantité contenue dans les deux tiers du volume primitif de l'urine. Dans cette masse cristalline, la créatinine pure est représentée par 62,44 °/0 de la masse. 5. Ammoniaque NHS. Poids moléculaire, 17. — 82.35 °/0 d'azote. Ammoniaque. L'ammoniaque existe constamment dans l'urine, dans des proportions qui varient de 0«r.6 ou 0«r.8 à ler.2 en vingt- quatre heures. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. "i;» A l'état normal, elle a son origine dans la régression des sub- stances album inoïdes et dans l'ingestion de sels ammoniacaux. Ceux-ci s'éliminent sous forme d'ammoniaque s'ils pro- viennent d'un sel ne pouvant dégager de l'acide carbonique par décomposition (sulfate d'ammoniaque); si, par contre, l'ammoniaque forme un sel capable de dégager de l'acide car- bonique lors de sa décomposition, l'élimination se fait sous forme d'urée (formiate d'ammoniaque). La plupart des sels ammoniacaux se dissolvent bien, ils sont volatils, ils se décomposent par la chaleur, ainsi que par l'ac- tion des alcalis fixes, qui mettent en liberté l'ammoniaque. Les sels ammoniacaux forment avec le chlorure de platine des sels doubles, qui se décomposent par l'action des alcalis fixes et mettent de l'ammoniaque en liberté. Le réactif de Nessler (<) les précipite. On reconnaît facilement la présence de sels ammoniacaux en décomposant le sel ammoniacal par un excès d'alcali et en approchant de l'orifice du tube à essai une baguette de verre imbibée d'acide chlorhydrique. Il se forme dans ces conditions des vapeurs caractéristiques de chlorhydrate d'ammoniaque. Dosage de l'ammoniaque dans l'urine. — Méthode de Schlbsing. Dosage Solutions nécessaires : a) Solution ilécinormale d'acide sulfurique; b) Solution décinormale de soude caustique. (») Réactif de Netuler. — On dissout -2 grammes d'iodure de potassium dans i>0 c. c. d'eau et l'on ajoule dans la solution chaude de l'iodure dr mercure jusqu'à refus. On dilue la solution dans "20 c. c. d'eau ei l'on ajoute de la lessive de potasse (deux parlies de liqœar cl Unis parties de lessive alcaline ; on lillre, s'il y a lieu. 166 TECHNIQUE Méthode Principe de la méthode. — On décompose, sous une cloche de Schlosing. . . hermétiquement close, les sels ammoniacaux par un excès d'alcali caustique; on place sous cette cloche une quantité suffisante d'acide sulfurique décinormal, qui absorbe l'ammo- niaque libérée. Technique de la méthode. — On place sous une cloche de verre bien rodée et bien fixée une capsule de porcelaine ren- fermant 25 c. c. d'urine ; on alcalinise fortement à l'aide d'un lait de chaux bien fin. Sur un trépied de verre, on dispose une capsule renfermant 100 c. c. d'acide décinormal. On ferme rapidement la cloche et on abandonne pendant trois à quatre jours. On titre l'acide au méthylorange. Calcul de la quantité d'ammoniaque. — L'abaissement du titre de l'acide employé représente l'acide saturé par l'ammo- niaque. On multiplie le nombre de centimètres cubes saturés par le facteur 0.0017. Modification de Wùrster. — Cette modification permet de doser l'ammoniaque avec plus de rapidité. On distille l'urine fortement alcalinisée, après addition de quelques fragments de zinc pour régulariser l'ébullition. On recueille l'ammoniaque dans un ballon renfermant la quan- tité nécessaire d'acide sulfurique titré. Principes minéraux de l'urine. Si l'on évapore l'urine au bain-marie, puis qu'on calcine le résidu solide, une partie de celui-ci brûle en laissant un char- bon léger, difficilement combustible, et un résidu cristallin, qui représente les principes minéraux de l'urine. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 167 Ceux-ci sont des combinaisons des bases suivantes : sodium, potassium, calcium, magnésium ; et des acides : chlore, phos- phore, soufre. 4. Chlore. L'urine renferme toujours une notable proportion de chlore, combiné pour la plus grande part au sodium. La quantité de chlorure de sodium éliminée par la voie rénale varie de LS à 20 grammes. L'élimination du chlore est étroitement subordonnée à l'ali- mentation; dans la fièvre, dans le jeûne, elle diminue faible- ment; elle est encore plus intimement liée à la nutrition des tissus, l'élimination s'abaissant à son minimum lors de la formation d'exsudats ou d'abcès. L'importance clinique du dosage du chlore est donc consi- dérable et de nature à rendre de grands services aux prati- ciens. Dosage du chlore. — Principe de la méthode. — On précipite tout le chlore dissous sous la forme de chlorure d'argent; on indique la fin de la réaction par addition d'un autre corps ayant pour l'argent une affinité moindre et formant avec les sels d'argent une combinaison de couleur différente. On a préconisé différentes méthodes pour le dosage des chlorures alcalins. 1. Méthode de Wolhardt. Solutions nécessaires : 1° Solution de nitrate d'argent. — On pèse 298r.07o de nitrate d'argent bien pur et fondu; on dissout cette quantité dans de l'eau distillée, puis on dilue pour foire i litre. Chlore. Dosage «lu chlore. Méthode • le Wolhardt. 168 TECHNIQUE I c. c. de cette solution correspond à 0sr.01 de NaCl. On peut aussi faire une solution décinormale de ce sel, en dissolvant dans l'eau distillée la quantité de sel que le calcul renseigne (17 grammes). Dans ce cas, 1 c. c. de la solution d'argent correspond à 0.00585 de chlorure de sodium. 2° Une solution d'alun ferrique et d'ammoniaque. — On se sert d'une solution d'alun ferrique et d'ammoniaque saturée à froid, ou bien d'une solution de sulfate ferrique rigoureusement privée de chlore. La solution renferme environ 50 gr. °/00. 3° Une solution de sulfocyamtre de potassium. — On pèse environ 10 grammes de ce sel que l'on dissout dans 1 litre d'eau distillée. II faut que 1 c. c. de cette solution soit équivalent à l c. c. de la solution d'argent. Établissement du titre. — On remplit de cette solution une burette graduée divisée en dixièmes de centimètre cube. On mesure, à l'aide d'une pipette, 10 c. c. de la solution de nitrate d'argent. On y ajoute 4 c. c. d'acide nitrique pur et 5 c. c. de la solution d'alun ferrique; on laisse alors s'écouler dans ce mélange de la solution de sulfocyanure jusqu'au moment où la teinte du liquide vire au rouge. On fait de même plusieurs essais ; on note tous ces résultats et l'on en établit la moyenne. Celle-ci renseigne sur le degré de dilution ou de concentration nécessaires : Soit, par exemple, 9.4 le résultat moyen, c'est-à- dire la quantité de solution nécessaire pour provoquer le virage de la solution. 9.4 : 10.0 : : 1000 : x. x représente la quantité d'eau à ajouter. Dosiige du chlore dans l'urine. — On mesure à la pipette 10 c. c. d'urine; on verse cette quantité dans un ballon jaugé d'une contenance de 100 c. c; on y ajoute 4 c. c. d'acide nitrique pur ; on mélange bien ; on mesure à la pipette 10 c. c. de la solution titrée de nitrate d'argent; on mélange bien, puis DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 169 on remplit d'eau distillée jusqu'au trait de jauge. Oo jette sur un filtre à plis sec; la filtration s.' l'ait rapidement et livre un liquide clair. On prélève .*>o c. c. du filtratum, oo y ajoute quelques gouttes de la solution d'alun ferrique. On titre dans cette por- tion de liquide, qui représente 5 c. c. d'urine, l'argent non combiné au moyen c. c. de < -« * 1 1 < * solution pour 50 c. c. d'urine. 4° Indicateur : a) Teinture de cochenille. — On fait un extrait alcoolique de cochenille en poudre (quelques grammes sur 200 grammes d'alcool). I n excès d'oxyde d'urane détermine dans cette liqueur la formation d'un précipité vert. b) Solution à lu ° o de ferrocyanure de potassium. — Un excès d'oxyde d'urane forme avec le ferrocyanure de potassium un précipité marron. Titrage de la solution d'urane. — On mesure exactement 50 c. c. de la solution de phosphate, on y ajoute o c. c. de la solution acétique d'acétate de soude, puis quelques gouttes de teinture de cochenille; on chauffe le mélange jusqu'à près de l'ébulli- lion, on y laisse s'écouler la solution de nitrate d'urane jus- qu'au moment où le mélange chaud prend d'une façon défini- tive une teinte verte bien nette qui persiste après agitation. 11 est à remarquer que dès l'addition des premières gouttes de la solution d'urane, la liqueur prend cette teinte au point de contact des deux liquides; l'agitation la fait disparaître. 11 faut, pour la facilité des calculs, que 20 c. c. de la solution d'urane correspondent exactement à 50 c. c. de la solution de phosphates. Supposons qu'il faille 22.5 c. c. de la solution d'urane pour atteindre la tin de la réaction et le virage de l'in- dicateur; la liqueur d'urane est trop diluée et il importe de la concentrer par évaporation ; supposons, par contre, que 18.7 c. c. suffisent pour atteindre la fin de la réaction, il faudra ajouter autant de fois 1.3 c. c. qu'il y a de fois 18.7 c. c. de solution en réserve. Dosage du phosphore total dans l'urine. — On procède comme il est décrit ci-dessus. On opère sur 50 c. c. d'urine. 474 TECHNIQUE 5. Soufre. — Acide nul fini que. Soufre. Le soufre existe dans l'urine sous différentes formes : 4° Combiné aux métaux sous forme de sulfate; 2° Combiné aux radicaux du groupe du phénol, formant avec ces corps les acides sulfoconjugués ; 3° Combiné à des bases organiques autres que des acides (cystine, etc.) donnant le soufre neutre ; 4° Sous la forme plus rare et moins importante d'hypo- sul fîtes ; 5° Sous la forme très rare et nettement pathologique d'acide sulfhydrique. La quantité totale de soufre éliminée en vingt-quatre heures par l'organisme oscille entre 4.5 et 3 grammes de SO3. Cette quantité fournit un complément important du bilan de la nutrition organique; elle exprime, avec l'azote, l'activité des échanges et du métabolisme des substances azotées. Dosage i. Dosage (lu soufre lolal dans l'urine. — On dilue dans 75 ou du soufre total dans l'urine. 400 c. c. d'eau distillée 25 ou 50 c. c. d'urine filtrée; on ajoute 5 à 40 c. c. d'acide chlorhydrique et l'on chauffe jusqu'à près de l'ébullition; on ajoute alors un excès de solution de chlo- rure de baryum. On chauffe le mélange au bain-marie pendant une couple d'heures, puis on laisse reposer la liqueur pendant vingt-quatre heures. On filtre sur un filtre de papier suédois lavé la partie limpide de la liqueur. On reprend la masse du précipité par l'eau chaude. On répète cette opération jusqu'au moment où le filtratum limpide ne renferme plus de trace de chlorure de baryum (acide sulfurique, nitrate d'argent). On jette alors sur le même filtre la grande masse du précipité; on DB CIIIMIK PHYSIOLOGIQUE. I 70 lave à l'alcool chaud, puis on dessèche à une température voisine de 100°. On porte le filtre et le précipité dans un creuset en platine et l'on chaude peu a peu, puis plus vivement jusqu'à calcination complète. On laisse refroidir sur l'acide sulfurique et l'on pèse. Le résidu de cette calcination est du sulfate de baryte; on déduit facilement du poids de sulfate de baryte le poids du soufre : 100 parties de sulfate de baryte renferment 34.335 de SO3. 2. Dosage du soufre des acides sulfoconjugués. — Il faut débar- Dosage du soufre rasser l'urine du soufre combiné aux métaux, c'est-à-dire des des acides aul- foconjugués. sulfates préformés. On y parvient par l'action d'un mélange harytique (deux parties d'une solution saturée à froid d'hy- drate de baryte, une partie d'une solution saturée à froid de chlorure de baryum); les sulfates et les phosphates se préci- pitent; on filtre. On ajoute à 25 ou 50 c. c. d'urine filtrée une égale quantité du mélange barytique, et l'on filtre. On prélève 50 ou 100 c. c. de ce mélange, ce qui correspond à 25 ou 50 c. c. d'urine ; on acidifie par 5 ou 10 c. c. d'acide chlorhydrique; on chauffe fortement, puis on ajoute un excès de chlorure de baryum. Pour le reste, on opère comme pour le dosage du soufre total. 5. Dosage du soufre des sulfates. — Ce dosage est inutile en Dosage rlu soufre pratique; la différence du soufre total et du soufre des acides .les sulfates. sulfoconjugués représente le soufre des sulfates. 4. Recherche du soufre neutre. — On élimine le soufre des Recherche du sulfates et des acides sulfoconjugués par les opérations indi- s,Jufl'e neutre. quées ci-dessus; puis on évapore le filtratum à siccité;on le 176 TECHNIQUE fond à basse température avec deux parties de carbonate de soude chimiquement pur et une partie de nitrate de potassium. On dissout le résidu blanc cristallin dans l'eau, on filtre, on acidifie àl'aide de quelques gouttes d'acide chlorhydriqueetl'on ajoute quelques gouttes de solution de chlorure de baryum. En présence de soufre, il se produit un précipité blanc de sul- fate de baryte. Recherche 5. Recherche de l'hyposulfite. — On traite l'urine par un excès de l"hv|iosuliite. d'eau de baryte, on réduit au bain-marie le volume du filtra- tum. On filtre pour séparer du carbonate de baryum qui s'est formé; on précipite alors par l'alcool ; on filtre et l'on reprend le précipité par l'eau ; on porte cette liqueur à l'ébullition; on filtre et l'on évapore. L'évaporation abandonne de l'hyposulfite de baryum que l'on reconnaît aux réactions suivantes : 1° L'addition d'acide chlorhydrique à la solution d'un hypo- sulfite le décompose et met en liberté du soufre qui se pré- cipite sous forme de soufre blanc; 2° Le chlorure ferrique colore les solutions d'hyposulfite en violet. Recherche 6. Recherche de l'acide sulflrydrique. — L'acide sulfhydrique sulfhydrique. n'existe dans l'urine que dans des cas pathologiques. On recon- naît sa présence à l'aide d'un papier à l'acétate de plomb. On verse l'urine acidulée dans un ballon à large col que l'on bouche soigneusement; dans la partie inférieure du bouchon, on fait une incision dans laquelle on fixe un fragment de papier à filtrer imbibé de solution alcaline d'acétate de plomb, en ayant soin d'éviter le contact entre le papier plombique et le col du ballon, et l'on abandonne pendant quelques heures; l'acide sulfhydrique se dégage, et il se forme sur le papier au plomb une tache noire de sulfure de plomb. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 177 Acclone (CI1YCO. L'acétone existe on le fait bouillir dans de l'alcool ordinaire. On fait ensuite digérer le précipité avec de l'alcool aiguisé d'acide sulfurique ; on décante celte solution alcoolique, on la sature d'ammo- niaque; on l'étend d'eau et l'on fait agir le chlorure de zinc. On récolte le précipité brunâtre, on le lave à l'eau froide, puis à l'eau chaude; ensuite on le traite par l'alcool bouillant; puis on le dessèche, on le pulvérise. On dissout le précipité pulvérulent dans l'ammoniaque; on filtre, et l'on traite la liqueur ammoniacale par l'acétate de plomb; on lave, à plu- sieurs reprises, le précipité à l'eau. On le fait ensuite digérer dans de l'alcool aiguisé d'acide sulfurique; après décantation de l'alcool, on ajoute du chloro- forme (un volume de chloroforme pour deux volumes d'alcool) et un excès d'eau, et l'on agite fortement. On sépare le chloroforme que l'on a lavé une couple de fois, on l'aban- donne à l'évaporation. Lorsque l'urine est riche en urobiline, on peut extraire ce pigment à l'aide d'un procédé plus simple et plus rapide. On précipite le pigment par un excès de sous-acétate de plomb; on laisse sédimenter le précipité; lorsque le précipité DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 18î> s'est rassemblé au fond du vase, on décante l'urine décolorée. On reprend alors le précipité par de l'alcool aiguisé d'acide Bulfurique, et l'on soumet à l'examen spectroscopique la solu- tion ainsi obtenue. Cette m'ëthode ne fournit point l'urobiline à l'état de pureté ; elle suffit cependant pour la détermination spectroscopique du pigment. Propriétés de l'urobiline. — C'est un corps amorphe, de cou- leur rougeàtre. Il se dissout à peine dans l'eau; il se dissout bien dans l'alcool, dans l'éther, dans l'éther acétique, dans le chloroforme ; ces solutions sont neutres au papier de tour- nesol et possèdent a la lumière transmise une couleur d'un brun jaunâtre; a la lumière réfléchie, une fluorescence verte. L'addition d'acides donne aux solutions alcooliques une teinte plus rouge et fait disparaître la fluorescence. Les solu- tions alcalines ont une teinte jaune rosée; l'ammoniaque la fait virer vers le vert et lui donne une fluorescence verte. L'acétate basique et le sous-acétate de plomb, le chlorure de chaux, le chlorure de zinc et l'ammoniaque la précipitent presque complètement. Caractères speclroscoinques. — Les solutions alcooliques acides présentent une raie d'absorption entre b et F; lorsque la concentration des solutions est suffisante, la raie passe au delà de F. En solution neutre ou alcalinisée, l'urobiline possède une raie bien délimitée au milieu de l'espace qui sépare b de F. Ce spectre est situé a peu près entre le vert et le bleu. (Voir planches nos 7 et 8.) CHAPITRE IX. ÉLÉMENTS ANORMAUX DE L'URINE. § I. — Substances aluuminoïdes. On peut rencontrer dans l'urine, dans les états les plus Substance» r alliuminofde* divers, différentes espèces de substances albuminoïdes : de l'albumine, de la paraglobuline, de la nueléo-albumine, de la fibrine, de l'hémoglobine, des albumoses et des peptones. Pour procéder à la recherche ou à la détermination de ces substances, il faut opérer sur une urine claire et bien trans- parente. Il arrive fréquemment que la filtration soit insuffi- sante pour éclaircir des urines pathologiques et que cette opération ne livre qu'un liquide louche; c'est surtout le cas pour les urines en voie de fermentation. Dans ces cas, il est utile d'agiter l'urine avec une poudre inerte, telle que le car- bonate de baryte ou la magnésie calcinée, puis de la filtrer. La présence des variétés de substances albuminoïdes dans l'urine se caractérise par l'une ou l'autre des réactions sui- vantes. I. Coagulation. — On chauffe dans un petit ballon de l'urine faiblement acidifiée d'acide acétique dilué : la liqueur se trouble peu à peu, et à l'ébullition le trouble formé se préci- pite sous la forme de fins flocons. Le précipité ne se redissout pas par addition de quelques 188 TECHNIQUE gouttes d'acide nitrique, lorsqu'il est albumineux ; s'il es( formé de sels (phosphates alcalins terreux), il se redissout et la liqueur redevient limpide. 2. Réaction du ferrocyanure de potassium et de l'acide acétique. — On verse une partie d'urine dans un tube à essai, on l'acidifie par de l'acide acétique et l'on ajoute quelques gouttes d'une solution de ferrocyanure de potassium. L'albumine se préci- pite en fins flocons; il peut cependant se faire qu'un précipité non albumineux prenne naissance; précipité dû, soit à la décomposition du ferrocyanure, soit à la formation de compo- sés nouveaux de nature indéterminée. Il faut donc s'assurer de la nature albumineuse du précipité. On sépare le précipité suspect et l'on essaie l'une ou l'autre des réactions colorantes de l'albumine (voir ci-dessous). 3. Réaction de Heller. — On ajoute prudemment, le long de la paroi d'un tube à essai incliné, de l'urine à l'acide nitrique, sans que les deux liquides se mélangent. S'il existe de l'albu- mine, il se forme au point de contact des deux liquides un anneau finement floconneux et grisâtre. 4. Réaction d'EsItacb. — On ajoute à l'urine quelques centi- mètres cubes de liqueur d'Esbach; les albumines se précipitent sous la forme de fins flocons jaunes. Cette réaction ne doit s'appliquer qu'avec réserve, lorsqu'il s'agit d'urines en voie de fermentation ammoniacale; il peut se former, dans ce cas, un précipité cristallin de picrate d'ammoniaque. Ces quelques réactions suffisent à la pratique journalière; elles renseignent avec une précision suffisante sur la présence de l'albumine. Il est même possible, en combinant ces réac- tions, d'obtenir quelques données sur la nature de l'albumine DE CHIMIE PHYS10L0GIQ1 E. 18'J dissoute clans l'urine. Prenons comme exemple, soit une urine ne précipitant pas par le ferrocyanure, ni par la coagulation, ni par la réaction de Heller, et donnant un précipité floconneux par la réaction d'Esbach : il est probable que cette urine con- tient dts peptones; soit une urine ne se coagulant pas par la chaleur ni par la réaction de Heller, niais précipitant par la ferrocyanure de potassium, et par le réactif d'Esbach de fins flocons : l'urine renferme soit des albumoses et des peptones, soit seulement des albumoses. 11 est cependant des cas où ces réactions sont d'une netteté insuffisante pour permettre de formuler une conclusion; dans ces cas, il faudra avoir recours à un plus grand nombre d'essais. Propriétés générales des substances albuminoïdes. Nous indiquons ci-dessous les principales propriétés de propriétés générales l'albumine. des substances albuminoïdes, Toutes les substances albuminoïdes possèdent une série de réactions générales qui permettent de les caractériser. 1. Polarisation. — Toutes les solutions des substances albu- minoïdes dévient vers la gauche la lumière polarisée. 2. Coagulation. — La plupart des substances albuminoïdes se coagulent par la chaleur; pour les unes, la coagulation se produit le mieux après acidification du milieu (albumine, nucléo-albumine); pour d'autres, la coagulation se produit en solution neutre (globuline, hémoglobine); d'autres, enfin, ne sont point influencées (peptones). La richesse des solutions albumineuses en sels exerce une importante action sur le point de coagulation des substances albumineuses, qu'elle élève. L'urée, le nitrate d'urée exercent la même action. 190 TECHNIQUE 3. Action des seJs. — La plupart des sels alcalins exercent une grande influence sur les solutions albumineuses : Le sulfate d'ammoniaque en cristaux jusqu'à refus précipite toutes les variétés d'albumines (la peptone exceptée); Le chlorure de sodium précipite incomplètement : la globu- line, la nucléo-albumine, la protoalbumose ; l'hétéroalbumose se précipite intégralement; la peptone ne se précipite pas. Le sulfate de magnésie en cristaux en excès précipite com- plètement la globuline (Hammarsten) et n'influence nulle- ment l'albumine. Certaines de ces réactions permettent de séparer et d'extraire les albumines de milieux complexes et acquièrent une valeur diagnostique considérable. 4. Toutes les substances albuminoïdes précipitent par l'une ou l'autre des réactions d'alcaloïdes. a) La principale de ces réactions est la réaction du ferrocya- nure de potassium en solution acétique : toutes les variétés de substances albuminoïdes précipitent, les peptones exceptées. b) Les acides phosphotungstique, phosphomolybdique en solution sulfurique précipitent complètement toutes les variétés de substances albuminoïdes ; incomplètement les peptones. c) Le tannin, de l'iodure double de mercure et de potassium, de l'acide picrique précipitent complètement toutes les variétés de substances albuminoïdes. 5. Réactions colorantes : a) Réaction du biuret. — On ajoute à l'urine de la soude caus- tique en excès, puis, goutte à goutte, une solution diluée de sulfate de cuivre; le liquide prend une couleur rose d'abord, qui passe au violet et se rapproche peu à peu du bleu. L'inten- DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 191 site de la réaction dépend de la richesse de la solution en albu- mine el de la (juantité de sel cuivrique. b) Réaction xanthoprotéique. — On chauffe une solution albu- mineuse avec de l'acide nitrique concentré; la solution prend une teinte jaunâtre, qui vire à l'orange ou au brun par addition d'ammoniaque ou d'un alcali caustique. La réaction se produit également bien si le coagulum d'al- bumine se dissout dans l'acide ou s'il reste floconneux. c) Réaction de Millon (*). — Le réactif de Millon produit dans les solutions des substances albuminoïdes un précipité blanc. Le précipité ainsi que le liquide se colorent peu à peu en rouge; la chaleur produit instantanément ce virage. d) Réaction d'Adamkiewicz. — Une solution albumineuse prend une coloration violette en présence d'un mélange d'acide acétique glacial et d'acide sulfurique concentré. On chauffe à l'ébullition une petite quantité de solution ou rie substance dans un mélange de 1 volume d'acide sulfurique concentré et de 2 volumes d'acide acétique. e) Réaction de Liebermann. — On chauffe la solution albumi- neuse avec un mélange d'acide chlorhydrique concentré et */>> d'acide sulfurique concentré; la solution prend une belle teinte violette. f) Réaction diazoïque. — On ajoute à la solution albumi- neuse quelques gouttes d'une solution d'acide sulfanilique ; elle se colore faiblement en jaune; mais si l'on alcalinise ce mélange, il prend une teinte jaune-orange ou brun-rouge. ;•) Préparation du réactif de Millon. — On chauffe 1 partie de mercure métal- lique avec 2 parties d'acide nitrique concen'ré et pur, jusqu'à dissolution complète. On dilue cette solution limpide dans la proportion de 1 à 2. 192 TFXHNIQUK Détermination des variétés d'albumine. Un rencontre fréquemment dans l'urine des albumines, que l'on peut classer en quatre groupes : a) La nucléo-albumine (mucine de certains auteurs); b) Les albumines du sang (sérum-albumine, sérum-globu- line); c) Les albumoses ; d) Les peptones. Toutes ces substances peuvent se rencontrer soit isolément, soit simultanément. Schéma de la marche systématique. a) Urine + acide acétique concentré. Un précipité = Nucléo-albumine ; b) Urine (250 c. c.) +- acide acétique dilué, chauffée au bain-marie = coagulation et filtration Coagulum. Filtratum clair 1» Albumines du sang : ne se coagulant plus a) Albumine; par la chaleur; (3) Globuline. saturé par sulfate d'ammoniaque 2° Nucléo-albumine. en cristaux L_ r 1 Précipité : les albumoses. Filtratum clair ne précipitant plus par l'addition de sulfate d'ammoniaque. Ébullition avec carbonate de baryte r 1 Précipité de sulfate Filtratum renfermant de baryum. les peptones. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 19-> 1. On recherche d'abord la présence de nucléo-albumine, en ajoutant à une petite portion d'urine, de l'acide acétique con- centré. La nucléo-albumine se précipite. Voir p. 194 et cha- pitre X.) 2. Pour la recherche des albumines du sang, on opère sur l'.'A) c. c. d'urine filtrée, que l'on acidulé faiblement à l'aide d'acide acétique dilué, et l'on porte à l'ébullition : on filtre pour séparer le coagulum d'albumine, et l'on s'assure, par un nouvel essai de coagulation, de l'absence d'albumine coagulante dans le filtratum. S'il n'en est pas ainsi, c'est-à-dire si l'ébullition détermine encore la formation d'un précipité, on sépare ce nouveau coagulum en filtrant l'urine, sur le môme filtre. En général, lorsque le degré d'acidité de l'urine est suffisant, toute l'albu- mine se précipite lors de la première ébullition, et le filtratum est limpide et débarrassé de toute albumine coagulable, et approprié à la recherche des albumoses et peptones. 3. Recherche des albumoses. — On sature l'urine limpide à l'aide de cristaux de sulfate d'ammoniaque; on chauffe légè- rement pour faciliter la dissolution du sel. Si le liquide reste limpide, on peut admettre l'absence d'albumoses; si, au contraire, il se forme un précipité, on a affaire à l'une ou l'autre des variétés d'albumoses. 4. Recherche des peptones. — Après séparation du précipité d'albumoses, on chauffe le filtratum limpide a l'ébullition, en y ajoutant, peu à peu, du carbonate de baryum ; on débarrasse par filtration la liqueur du sulfate de baryum formé, puis de l'excès de sel de baryum, en acidulant légèrement la solution d'acide sulfurique dilué. On filtre de nouveau; le filtratum renferme les peptones. 13 194 TECHNIQUE Caractères spéciaux des différentes variétés de substances albuminoïdes. Nucléo- albumine. 1. Nucléo- albumine. — a) La nucléo-albumine coagule entre 74° et 76°, sous la forme d'un trouble grisâtre qui, par addition d'acide acétique, prend la forme de fins flocons. (3) L'acide acétique concentré la précipite à froid de ses solutions; le précipité se redissout dans un excès de réactif. Tous les acides, même l'acide carbonique, agissent de même. L'acide trichloracétique serait le meilleur agent de précipita- tion. (Voir chapitre X.) 2. Albumines du sang (sérum-albumine, sérum-globuline). — Elles se rencontrent rarement isolément. Elles coagulent, par la chaleur, en présence d'acide acétique dilué, vers 70°-75°, et le coagulum prend vers 100° un aspect nettement floconneux. Certains sels exercent une grande influence sur les solutions de ces albumines : a) Le sulfate d'ammoniaque en cristaux à saturation préci- pite les deux substances sans en altérer les propriétés; (j) Le ferrocyanure de potassium en solution acétique les précipite. Elles se précipitent sous la forme d'acide-albumine par l'action de l'acide nitrique (réaction de Heller) ; l'acide picrique associé à un autre acide organique les précipite (réaction d'Esbach); les acides phosphomolybdique et phosphotungstique en solu- tion sulfurique les précipitent. De nombreux sels de métaux lourds (sels ferriques, sels de plomb) les précipitent. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 195 Séparation de ï albumine et de lu globuline. — Ces deux sub- séparation de l albumine Stances présentent un grand nombre de réactions communes; et de . I.i globuline. I action de certains sels n est point la même pour les deux substances et permet de les isoler. (Sulfate de magnésie.) L'urine sursaturée de cristaux de sulfate d'ammoniaque est jetée sur un filtre. On dissout dans l'eau le précipité et la masse des cristaux, sur le filtre ; on soumet à la dialyse, et on sature la li(|ueur filtrée a l'aide de cristaux de sulfate de magnésie jusqu'à r» fus. La globuline seule se précipite; on sépare le pré- cipité par filtration; l'albumine passe seule dans le filtratum; on redissout dans l'eau le précipité et la globuline, sur le filtre. Caractères de la séruni-alhuniine. (Voir chapitre VI.) Caractères de la globuline. (Voir chapitre VI.) 3. Albumoses. — Les albumoses ne se coagulent pas par la Albumoses. chaleur et l'acide acétique : elles sont plus ou moins solubles (la solubilité augmente, a mesure qu'on se rapproche de la peptone). Elles précipitent par le ferrocyanure de potassium en solu- tion acétique. Elles précipitent par le réactif d'Esbach. L'acide nitrique trouble les solutions d'albumoses; ce pré- cipité ne se forme qu'à froid; il disparaît par l'ébullition et reparaît par refroidissement. Les solutions d'albumose, fortement acidifiées par l'acide acétique et additionnées de chlorure de sodium, précipitent à froid ; ce précipité se redissout à chaud, et reparaît par le refroidissement. Les cristaux de sulfate d'ammoniaque précipitent complète- ment les albumoses de leurs solutions. Toutes les albumoses donnent la réaction du biuret. 196 TECHNIQUE Peptones. 4. Peptones. — Les peptones se dissolvent bien dans l'eau, ne se dissolvent pas dans l'alcool fort, ne se coagulent pas par la chaleur et l'acide acétique, et échappent à la plupart des agents chimiques. Elles ne précipitent par aucun sel alcalin, ne sont pas influencées par le ferrocyanure de potassium et l'acide acétique. Elles précipitent par certains sels de métaux lourds et par les acides phosphotungstique et phosphomolybdique, en pré- sence d'acide sulfurique; elles précipitent aussi par le réactif d'Esbach; le précipité se dissout à chaud et reparaît par refroidissement. Elles donnent la réaction du biuret. Dosage de l'albumine dans l'urine. 1. Méthode par pesée. — L'urine, acidulée d'acide acétique en quantité suffisante, est portée à la température de coagulation de l'albumine. On filtre alors sur un filtre séché et taré pour séparer le liquide du coagulum ; on lave à l'eau, à l'alcool et à l'éther; on sèche et l'on pèse. La différence de poids exprime la quantité d'albumine existant dans la portion d'urine employée. Pour mettre ce principe en pratique, il est de la plus grande importance d'atteindre exactement le degré d'acidité voulu pour favoriser la coagulation des albumines. Dans ce but, il est utile de procéder à quelques essais préliminaires. On prélève une quantité connue d'urine, on l'acidifie à l'aide d'une quantité connue d'acide acétique, et on chauffe d'abord au bain-marie, puis, lorsque la coagulation est ter- minée, à feu nu jusqu'à ébullition franche, et l'on filtre. On s'assure que l'ébullition, après l'addition de quelques DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. li'T gouttes d'acide acétique, ne détermine plus l'apparition de trouble dans le liltratuiu en question. S'il nYii est pas ainsi, ou bien si le liltiatum parait trouble, on peut a priori admettre que l'acidulation était insuffisante et que toute l'albumine n'est pas encore coagulée, et l'on recommencera l'opération. Si aucun trouble nouveau n'apparaît, on peut admettre que toutes les albumines coagulantes sont précipitées et que l'on a atteint le degré d'acidité exact. On procède alors au dosage réel. Ce dernier porte sur une quantité qui varie avec la richesse en albumine que l'on attribue au liquide soumis à l'analyse ; il esl bon que le précipité d'albumine ne dépasse pas 0^.2 à 0^.3 d'albumine. On verse, dans un verre de Bohême, la quantité d'urine que Ton juge appropriée, et l'on porte au bain-marie; puis on chauffe à feu nu. On jette alors rapidement le coagulum sur un filtre taré, en détachant, à l'aide d'une baguette de verre coiffée de caoutchouc, les particules collées aux parois du vase. Cette opération doit être menée avec célérité, l'albumine coa- gulée prenant rapidement un aspect corné et s'incrustant pour ainsi dire sur les parois du verre. On lave a l'eau chaude, jusqu'à complète disparition des chlo- rures, puis à l'alcool et à l'éther, et l'on sèche à 120° pendant vingt-quatre heures; l'on chauffe jusqu'à constance de poids. Pour obtenir un résultat tout à fait exact, on calcine le filtre et le coagulum, on pèse les cendres et l'on soustrait leur poids du poids primitivement obtenu. 2. Méthode volumétriqued'Esliacli. — Esbach apprécie la quan- Dosage volumétrique tité d'albumine contenue dans un liquide, d'après le volume de l'albumine. du précipité qu'y détermine l'acide picrique. 198 TECHNIQUE La liqueur d'Esbach se compose de 10 grammes d'acide picrique et 20 grammes d'acide citrique par litre. On forme le précipité dans un tube spécial, Yalbuminomètre d'Esbach. L'albuminomètre d'Esbach est un tube semblable à un tube ù essai, long de 15 centimètres, large de 15 millimètres; il porte une graduation arbitraire. A environ 6 centimètres du fond, il porte un trait marqué de la lettre U, et à environ 4 cen- timètres plus haut, un autre trait marqué de la lettre R; enfin, vers le fond, une série de traits d'inégale largeur, marqués de 1 à 7. On remplit d'urine l'appareil, jusqu'au moment où la tangente du ménisque de l'urine affleure le trait marqué U; puis, en prenant les mêmes précautions, de réactif, jusqu'à la lettre R. On bouche au moyen de la pulpe du doigt et l'on retourne une dizaine de fois, afin de bien effectuer le mélange des deux liqueurs. Un précipité se forme; on place le tube bouché, bien verticalement, dans un supportai hoc; le précipité gagne le fond du vase, se tasse, et après vingt-quatre heures on lit sur l'échelle la quantité d'albumine en grammes, par litre. Les conditions de température jouent un rôle important dans l'emploi de ce procédé. Ne sont comparables entre eux que des résultats obtenus à la même température. L'urine doit posséder une réaction acide bien nette; sa den- sité doit osciller entre 1006 et 1008. Si elle est plus dense, il faudra la diluer. Enfin, cette méthode n'a sa meilleure valeur que lorsque l'urine ne renferme pas plus de 4 grammes d'albu- mine au litre. Dosa.L-. 5. Dosage de l'allmmine par la méthode de KjeldahL — Cette de l'albumine . , c par la méthoar la liqueur , . , , • de Fehimg. Piïncipe de la méthode. — Le principe de la méthode consiste à déterminer exactement la quantité d'urine nécessaire et suffi- sante pour transformer à l'ébullition un volume déterminé de liqueur de Fehling à l'état d'oxydule de cuivre. Solutions nécessaires : La conservation de la liqueur de Fehling est difficile; il con- vient de conserver séparément la solution de sulfate de cuivre et la solution alcaline et de les mélanger au moment de l'emploi. 1° Solution de sulfate de cuivre. — On pèse exactement 34er.64 de sulfate de cuivre fraîchement cristallisé et bien sec ; on dis- sout dans un peu d'eau et l'on dilue pour faire 500 c. c. 2° Solution alcaline. — On pèse environ 173 grammes de sel de seignette ; on mesure 100 c. c. de solution de soude caustique d'un poids spécifique de 1.34. On étend d'eau distillée pour faire '/2 litre. On mélange au moment de faire le dosage des volumes égaux des deux solutions : 5 c. c. de l'une et 5 c. c. de l'autre donnent 10 c. c. de liqueur de Fehling qui réduit 0.05 de glucose. La méthode atteint, d'après Soxhlet, son maximum d'exac- titude quand la richesse en sucre oscille entre 0.5 et 1 %; il convient, par conséquent, de diluer Furine dans la plupart des cas. La densité de l'urine peut servir de guide pour détermi- ner la quantité dont il faut diluer l'urine; une urine pesant DE CHIMIE PHYS10L0GIQI E. -<>7 1030, doit être diluée dans cinq fois son volume d'eau ; l'urine qui marque 1040 ou plus au densimètre, doil être diluée dans dix t'ois son volume d'eau distillée. On porte cette solution dans la burette*. On mesure 10 e. c. de liqueur de Fehling, que l'on verse dans un petit flacon conique; on ajoute environ 50 c. c. d'eau distillée et linéiques centimètres cubes d'une solution concen- trée de soude caustique; on porte à l'ébullition, puis on laisse s'écouler, dans le ballon, la quantité d'urine sucrée que l'on croit nécessaire pour transformer la liqueur en oxydule de cuivre; on fait bouillir pendant une minute, puis on éloigne le matras de la source de chaleur. Si la réduction n'est pas complète, on ajoute une nouvelle quantité d'urine, et l'on fait bouillir de nouveau : ainsi de suite, jusqu'au moment où l'on constate la fin de la réduction. On lit le nombre de centimètres cubes employés, en tenant compte des fractions de centimètres cubes, et l'on recommence l'opération sur une nouvelle quantité de liqueur, en laissant s'écouler en un seul jet la quantité d'urine sucrée que la pre- mière expérience a donnée. On note soigneusement le nombre de centimètres cubes, et l'on recommence, en ajoutant cette fois une quantité d'urine moindre de l/io de centimètre cube ; on arrive ainsi, par tâtonnements, â déterminer deux points ne différant que de i/io ou -/i0 de centimètre cube, dont l'un ne réduit pas intégralement et l'autre dépasse la quantité de liqueur de Fehling employée. La détermination du point final de la réduction est déli- cate : on a recommandé, à tort, de filtrer une petite portion du mélange et de déterminer, sur deux écbantillons de cette fil- tration, l'influence qu'exercent respectivement l'addition d'une 208 TECHNIQUE goutte de liqueur de Fehling et d'une goutte de solution sucrée. Cette méthode présente l'inconvénient d'exiger assez de temps; en outre, le liquide, incolore au moment de la fil- tration, reprend facilement sa couleur au contact de l'air. L'examen, sur fond blanc bien éclairé, de la zone claire qui se forme lors du dépôt du précipité d'oxyde de cuivre, permet d'apprécier avec une suffisante précision le degré de la réduc- tion ; si celle-ci n'est pas complète, la teinte bleue de la liqueur de Fehling tranchera nettement sur le fond blanc; si la réduc- tion est terminée, cette zone apparaîtra limpide et incolore. Le calcul de l'analyse est des plus simples : 1 c. c. de liqueur de Fehling est réduit à l'état d'oxydule par 5 milli- grammes de glucose; 10 c. c. réduisent 50 milligrammes de glucose. La présence d'albumine n'est point rare dans l'urine des diabétiques : l'albumine n'influence pas directement le dosage volumétrique; mais sa présence entrave la sédimentation de l'oxyde de cuivre et rend plus difficile l'appréciation du point final ; il vaut donc mieux débarrasser d'abord l'urine de l'al- bumine qu'elle renferme. 2. Méthode de la polarisation. — Nous avons indiqué ailleurs le principe de la méthode; on conçoit facilement que la con- naissance de l'angle de déviation de la glucose, observée sous une épaisseur de 1 décimètre, permette de déterminer, dans les mêmes conditions, la richesse d'un liquide en glucose, d'après la grandeur de la déviation observée. La limpidité, ainsi que la couleur des liquides, exerce une grande influence sur la valeur du dosage; les couleurs rouge- liK CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 209 brun, jaune rougeâtre absorbent une grande; quantité de lumière et rendent le dosage impossible; il f;iut, dans ces cas, débarrasser l'urine des pigments qu'elle renferme au moyen d'une solution de sous-acétate de plomb (C*H203)* PbO Gorup BCzanez). L'emploi de ce sel n'entraîne aucune perte en sucre. 10 c. c. d'une solution de ce sel à 2o % su (lisent à pré- cipiter de ô'O à 70 c. c. d'urine. Décoloration de l'urine. — On mesure dans un cylindre de verre gradué un volume d'urine de 50 c. c, on y ajoute, en un mince jet, 10 c. c. de solution plombique; on mélange acti- vement et l'on jette sur un filtre sec : si les premières portions du filtra tu m sont encore troubles, on les reprend et les rejette sur le filtre. Calcul de la quantité de sucre. — On établit d'abord le zéro de l'instrument cl on lit sur la graduation le chiffre qui cor- respond à cette position; on interpose dans l'appareil le tube de 100 millimètres renfermant l'urine décolorée, et l'on corrige la position de l'analyseur, de manière a éteindre les raies d'interférences. Lorsque cette extinction est obtenue, on lit sur la graduation le chiffre correspondant à cette position. La différence de la première et de la seconde lecture est l'angle de déviation (a). Pour calculer la quantité de sucre, on se sert de la formule suivante : — J"»â- Un certain nombre de substances lévogyres exercent une grande influence sur le dosage du sucre par le polarimètre : il 14 210 TECHNIQUE faut signaler l'albumine, l'acide (3-oxybutyrique, l'acide glycu- ronique et les sucres : fructose, laiose. On s'assure facilement de la présence ou de l'absence d'al- bumine, par l'épreuve de l'ébullition, ou par la réaction du ferrocyanure de potassium. Si ces essais sont positifs, on mesure un volume déterminé d'urine, on l'aciditie à l'aide de quelques gouttes d'acide acétique dilué et l'on porte à l'ébul- lition; on sépare le coagulum d'albumine par liltration, on laisse refroidir le filtratum, et l'on y ajoute autant d'eau distil- lée qu'il est nécessaire pour obtenir rigoureusement le volume primitif. L'acide {3-oxybutyrique et l'acide glycuronique se mani- festent par la persistance de la déviation vers la gauche, avant et après la fermentation par la levure de bière. Les sucres lévogyres ne se manifestent que par la différence des résultats que donnent les deux méthodes de dosage : le dosage volumétrique et le dosage optique. En dehors de ce défaut de concordance, il n'y a guère de moyen de s'assurer de la nature du sucre. Il faut donc recourir simultanément aux deux méthodes de dosage. Kosage du sucre 5. Dosage pnr fermentation. — Principe de la méthode. — Cer- par fermentation, tains sucres fermentent en présence de levure de bière, déga- gent de l'acide carbonique et forment de l'alcool CCH<206 = 2C2H30H + 2C02. Lorsque les proportions de glucose et de levure sont bien exactes, la décomposition de la glucose se fait intégralement. On peut mettre a profit cette propriété pour déterminer DE CII1MIK PHYSIOLOGIQUE. 211 la quantité de glucose : 100 grammes . — Recherche des matières colorantes dans i/i rine. On peut rencontrer dans l'urine, d'une façon accidentelle, les pigments suivants : oxyhémoglobine, hémoglobine réduite ; leurs dérivés : liématine, hématoporphyrine ; les pigments biliaires : bilirubine et tous les dérivés, et certains acides aro- matiques (alcaptone, etc.). i. Hnnoiïloliine. — Nous avons décrit dans un autre chapitre Rechercha n r de les propriétés de ce corps. (Voir page 89.) Ihémoglobin». Examen spectroscopique. — On verse une portion d'urine dans un récipient approprié, et on l'examine au spectroscope, soit à la lumière du jour, soit à la lumière d'une bonne lampe à gaz ou à pétrole. L'oxyhémoglobine se caractérise par le spectre suivant : dans le voisinage «le D et E se présentent deux raies caractéris- tiques, l'une, près de I), étroite et bien limitée, l'autre plus large et plus diffuse. Si le champ de visée est trop sombre, il convient de diluer le liquide. La présence de ce spectre n'est cependant pas caractéristique ; elle ne peut le devenir que si, par l'action d'un réducteur puis- sant (sulfhydrate d'ammoniaque), on réduit l'oxyhémoglobine à l'état d'hémoglobine réduite, et que concurremment les deux raies d'absorption de l'oxyhémoglobine font place à la raie de l'hémoglobine réduite. Cette raie est large, diffuse, intermé- diaire aux deux précédentes. Dans le doute, on peut aussi transformer l'hémoglobine en hématine dont le spectre est plus manifeste. Dans ce but, on ajoute quelques gouttes de soude caustique à la solution renfermant l'hémoglobine réduite. 214 TECHNIQUE Le spectre de l'hématine est de beaucoup le plus manifeste ; il présente, comme principal caractère, l'existence d'une bande sombre située entre les deux raies de l'oxyhémoglobine. Cette raie disparaît sous l'influence de la chaleur; elle reparaît par le refroidissement. Moyens chimiques. — 1° L'ébullilion en présence d'acide acétique détermine la formation d'un précipité qui entraîne l'hématine, et qui se colore en rouge. 2° Réaction de Heller. — On alcalinise fortement l'urine par la soude caustique, et l'on porte à l'ébullition; l'hémoglobine se transforme en hématine, et celle-ci est mécaniquement entraînée dans la précipitation des phosphates alcalino-terreux, qu'elle colore en brun rougeâtre. 3° Réaction de l'hémine. — On alcalinise l'urine à l'aide d'am- moniaque ou de soude caustique ; puis on y ajoute une solution de tannin et de l'acide acétique, jusqu'à réaction bien nettement acide. La présence du pigment sanguin se reconnaît à la for- mation d'un précipité de couleur sombre. On filtre, on récolte et l'on sèche le précipité; on le broie dans un mortier avec une trace de chlorure de sodium ; on trans- porte dans un verre de montre, on ajoute de l'acide acétique glacial et l'on chauffe à l'ébullition; on filtre clans un verre de montre et on laisse doucement évaporer à siccité, puis on exa- mine le sédiment au microscope. Le chlorhydrate d'hémaline (hémine) se présente sous l'aspect caractéristique de tables rhombiques allongées. (Voir p. 96.) 4° Réaction de la teinture de gayac et de la térébenthine. — On mélange, dans un tube à essai, parties égales d'urine suspecte, de teinture de gayac et d'essence de térébenthine; on agite DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE 215 fortement pour émulsionner la masse; la présence de sang se révèle par une coloration bleue plus ou moins intense ; une douce chaleur favorise la réaction. Il faut noter que cette dernière réaction ne suffit pas à elle seule à caractériser le pigment sanguin; le pus, le lait pos- sèdent la même propriété. 2. Hémaloporpbjrine. — On traite l'urine (30 à o'O c. c.) par Recherche i i- i i . ii ,le I hémato une solution alcaline de chlorure de baryum; on lave le pré- porphyre cipité a l'eau, puis a l'alcool absolu et on laisse égoutter soigneusement. On tranpsorte le précipité dans un petit mor- tier, on y ajoute 8 à 10 gouttes d'acide chlorhydriquc, et, s'il est nécessaire, quelques gouttes d'alcool absolu; on mélange bien, de telle sorte que le mélange soit humide et un peu fluide; on abandonne pendant quelque temps, puis on jette sur un filtre sec. L'extrait alcoolique est coloré en rouge et montre les deux raies caractéristiques de l'hématophorphyrine en solution acide; si l'on alcalinise à l'aide d'ammoniaque, la solution vire au jaune, et le spectre se modifie et montre les quatre raies caractéristiques. 3. Pigment biliaire. — On rencontre fréquemment le pigment liecherche du pigment biliaire dissous dans l'urine, soit sous forme de bilirubine, biliaire. soit sous forme de dérivé oxydé de celle-ci. Nous avons indiqué ailleurs la méthode d'extraction de ces corps; nous nous bornerons pour le moment à l'étude des réactions qui permettent de déceler leur présence dans l'urine. La couleur de l'urine peut déjà fournir des renseignements sur la présence ou l'absence de pigment biliaire; l'urine ictérique présente une coloration jaune verdûtre, parfois même brunâtre; l'écume en est jaune. 216 TECHNIQUE 1° Réaction de Gmelin. — On verse, dans un tube à essai, 5 c. c. environ d'acide nitrique chargé de vapeurs nitreuses; puis, le tube étant fortement incliné, on ajoute, en versant le long de la paroi, une quantité égale d'urine suspecte. En présence de pigment biliaire, il se forme, à la surface de con- tact des deux liquides, une série d'anneaux colorés en jaune, vert, bleu, violet, rouge, jaune pâle, parmi lesquels l'anneau vert est caractéristique. Jolies a établi récemment la sensibilité de cette réaction; celle-ci s'est montrée insuffisante (limite inférieure de sensi- bilité 5 %); aussi sera-t-il prudent d'avoir recours soit à l'une des nombreuses modifications apportées à la technique de cette réaction, soit surtout à d'autres agents. Modification de Rosenbach. — On filtre l'urine, et sur la paroi interne du filtre on verse quelques gouttes d'acide nitrique chargé de vapeurs nitreuses. La sensibilité de ce procédé ne dépasse guère celle de la réaction de Gmelin. 2° Réaction de Rosin. — On verse dans un tube à essai quelques centimètres cubes d'urine, puis on ajoute prudem- ment, le tube étant très incliné, quelques centimètres cubes de teinture d'iode très diluée, de telle façon que les liquides se superposent sans se mélanger. Il se produit après une minute, ou parfois même immédiatement, un anneau vert pré au point de contact des deux liquides. 3° Réaction de Jolies. — On ajoute à 50 c. c. d'urine quelques gouttes d'acide chlorhydrique a 10 %, un excès de chlorure de baryum et 5 c. c. de chloroforme, et l'on agite fortement le mélange pendant quelques minutes. On laisse alors reposer DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 217 pendant une dizaine de minutes pour permettre au précipité et au chloroforme de gagner le fond «lu vase. On récolte le chloroforme et le précipité à l'aide d'une pipette, et on les recueille dans un tube à essai que Ton porte au hain-marie, chauffé à 80° environ. Cinq minutes de séjour suffisent à chasser le chloroforme; on laisse refroidir pendant quelques minutes, le précipité gagne le fond du vase et se sépare facilement des petites portions d'urine entraînées. On laisse couler le long de la paroi du tube 3 ou 4 gouttes d'acide nitrique chargé de vapeurs nitreuses, et bientôt appa- raissent les anneaux de couleur de la réaction de Gmelin, prin- cipalement le vert et le bleu (sensibilité 0.1 %). 4. Acide diacétique. — On ajoute à l'urine fraîche du perchlo- Recherche de l'acide rure de fer, jusqu'au moment où le précipité n'augmente plus, diacétique. On filtre et Ton ajoute quelques gouttes de perchlorure de fer au filtratum. Ce réactif se colore en rouge-bordeaux en pré- sence d'acide diacétique. Cette coloration disparaît par la chaleur, ce qui permet de différencier cette réaction de la réaction analogue de l'anti- pyrine, etc. 5. Alcaptone (acide homogentisinique). — On rencontre rare- Recherche de l'alcaptone. ment, il est vrai, l'alcaptone. Il colore les urines, au contact de l'air, en jaune de plus en plus foncé, virant vers le noir. Exfraction de l'alcaptone. — On concentre, au dixième de son volume, l'urine au hain-marie, après l'avoir acidifiée de 2o0c.c. d'acide sulfurique à 12 °/0. On laisse refroidir, puis on extrait à deux ou trois reprises avec deux ou trois volumes d'éther. On réunit les différents extraits éthérés, on les abandonne à 218 TECHNIQUE l'air et l'on obtient, après plusieurs jours, un liquide à odeur aromatique, qui parfois se prend en cristaux. On dissout ce résidu dans environ 200 c. c. d'eau distillée bouillante, on ajoute une quantité suffisante d'acétate neutre de plomb, on porte à l'ébullition, on filtre la liqueur bouillante et l'on recueille le filtralum dans un cristallisoir à grande surface. Le liquide limpide ne tarde pas à se troubler et si on l'examine à la lumière réfléchie, on y voit flotter de nom- breuses paillettes cristallines. On reprend ces cristaux après vingt-quatre heures, on fait passer un courant d'hydrogène sulfuré, on filtre et on évapore au bain-marie. Caractère de Falcaptone. — Cette substance cristallise en gros prismes courts, incolores; ils fondent à 146°. 5-147° en un liquide jaune brunâtre. Ce corps se dissout dans l'eau, dans l'alcool, dans l'éther; il est insoluble dans le chloroforme, le benzol et le toluol. La solution aqueuse se colore en jaune, puis en brun au contact de l'air; l'addition d'alcalis fait jaunir la solution d'une façon immédiate. Ces solutions réduisent instantanément le nitrate d'argent ammoniacal ainsi que la liqueur de Fehling. Le perchlorure de fer, en solution très étendue, produit une coloration bleu verdâtre très fugace. Le réactif de Millon détermine une coloration jaune et un précipité amorphe, qui rougit par la chaleur. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 419 § *>. — Recherche de différentes substances médicamenteuses. i. Recherche de l'iode. — On ajoute à 5 c. c. d'urine, 1 c. C. Recherche de d'acide sulfurique à 25 %, 1 à 3 gouttes d'une solution l'iode. de nitrite de soude à 2 °/0. On recueille l'iode qui se libère dans quelques gouttes de chloroforme, qu'il colore en rouge brunâtre. î. Recherche du plomh. — Méthode de Lehinann. — On oxyde R^hercho du les substances organiques, à l'aide de chlorate de potasse et plomb. d'acide chlorhydrique; on évapore à siccité; puis on dissout le résidu dans une notable quantité d'eau. On fait barboter un courant d'hydrogène sulfuré, qui précipite le plomb a l'état de sulfure. On récolte le précipité, on le dissout dans un peu d'acide nitrique dilué et l'on soumet aux diverses réactions du plomb. 3. Recherche du mercure. — Méthode de Winternitz. — On aci- dulé, à l'aide d'acide chlorhydrique (0.1 vol.), environ oOO c. c. d'urine; on chauffe, pendant quelque temps, au bain-marie en présence d'un fin réseau de cuivre métallique. On lave ce dernier a l'aide d'une solution très diluée de soude caustique pour chasser toutes les matières organiques. On porte alors le métal amalgamé et séché dans un tube de verre a parois épaisses, fermé à un bout et étiré en pointe fine à l'autre bout; puis on chauffe sur un bec de gaz ordinaire; il se dégage de la vapeur d'eau, qui se condense et fait dans la partie capillaire du tube l'office d'un bouchon retenant le mercure qui distille à son tour. Recherche du mercure. 220 TECHNIQUE On casse alors la portion capillaire du tube, on y introduit une trace d'iode et l'on observe à la loupe la formation d'un cristal d'iodure de mercure. Recherche 4. Acide salicylique. — L'acide salicylique et ses sels prennent, de l'acide sali- cylique. en présence de perchlorure de fer, une coloration violette intense; en présence de sulfate de cuivre, une couleur vert- émeraude. L'addition d'un autre acide libre (acide chlorhydrique, acide acétique) fait disparaître ces teintes. Ces réactions sont insuffisantes néanmoins pour déceler sans préparation la présence de cet acide dans l'urine. On extrait l'acide en agitant, à plusieurs reprises, l'urine avec de l'éther, on récolte l'éther, on l'évaporé, et l'on sou- met le résidu aux réactions indiquées. Il vaut mieux, suivant Piccard, évaporer l'urine, faire un extrait alcoolique du résidu, évaporer l'alcool, et reprendre ce nouveau résidu acidifié par l'éther, qui dissout l'acide sali- cylique, ainsi que l'acide salicylurique. Recherche ■>• Rhubarbe, séné, sanlonine. — L'usage de l'une ou l'autre ei,u dr ' ' de ces substances médicamenteuses altère la couleur de l'urine. Celle-ci prend un aspect analogue à celui d'une urine icté- rique; elle est jaune, ou jaune verdâtre, et couronnée d'une écume jaune. Cette coloration est due à la présence d'acide chrysophannique, ou bien à une matière colorante peu déter- minée (santonine). L'usage externe de la chrysarobine fait aussi passer de l'acide chrysophannique dans l'urine et confère à ce liquide les mêmes caractères. Les alcalis colorent ces urines en rouge ; cette coloration disparaît en présence d'acide acétique. DE CHIMIE PHYSI0L0G1QUB. 221 On peut, selon 1. Munk, différencier L'acide chrysophannique du pigment de la santonine. L'urine renfermant de l'acide chrysophannique se colore instantanément en rouge en présence de carbonates alcalins. Cette coJoration est stable et perdure; l'urine qui renferme l<' pigment de la santonine ne se colore, dans les mêmes condi- tions, que lentement et d'une façon peu prononcée; celte coloration est fugitive et disparaît après vingt-quatre a qua- rante-huit heures. D'après Penzoldt, l'urine renfermant de l'acide chrysophan- nique cède cet acide a l'éther et le colore en jaune. L'éther ainsi coloré prend, par addition de soude caustique, une coloration rouge; par contre, l'urine renfermant de la santonine ne colore pas l'éther, et celui-ci n'est point coloré en rouge par l'addition de soude caustique. 6. Antifébrine, anlipyrine : Recherche de l'iintifébrine a) Antifébrine. — Cette substance ne s'élimine pas sous celte rantipyrine. forme, mais sous forme d'acides sulfoconjugués (acide para- amidophénolglycuronique, ou acide acétylpara-amidophénol- glycuronique). Les urines qui renferment ces dérivés de l'antifébrine sont lévogyres (acide glycuronique) et réduisent les liqueurs cupro- alcalines. Pour déceler la présence de ces dérivés dans l'urine, on met en liberté le para-amidophénol et on le caractérise : on fait bouillir l'urine pendant quelques minutes avec le quart de son volume d'acide chlorhydrique; puis on alcalinise faible- ment et l'on extrait à plusieurs reprises par l'éther; ou bien on agit directement sur l'urine. 222 TECHNIQUE On caractérise le para-amidophénol par la réaction sui- vante: après refroidissement, on ajoute à quelques centimètres cubes d'urine, quelques centimètres cubes d'une solution à 3 % d'acide phénique, puis un peu d'acide chromique ou de percblorure de fer en solution très diluée. La liqueur se colore en rouge, puis passe à un beau bleu, quand on la sature d'ammoniaque. b) Antipyrine. — L'urine qui renferme de l'antipyrine prend, par addition de perchlorure de fer, une coloration brun-rouge qui résiste à l'ébullilion, mais disparaît par addi- tion d'acides. Pour isoler l'antipyrine, on sature l'urine à l'aide d'éther de pétrole, puis à l'aide d'ammoniaque, et on agite ce mélange avec du chloroforme, du benzol ou de l'alcool amylique. On évapore le dissolvant et l'on caractérise le résidu par les réac- tions suivantes : a) Une solution neutre d'antipyrine se colore en rouge-brun intense en présence de perchlorure de fer. (j) L'acide nitrique chargé de vapeurs nitreuses colore une solution d'antipyrine en un beau vert. iieciierche 7. Alcaloïdes. — Un grand nombre d'alcaloïdes passent comme tels dans l'urine et peuvent y être décelés par des méthodes qui varient suivant la nature de l'alcaloïde. La mor- phine présente, à ce point de vue, une grande importance, et l'analyse chimique de l'urine peut servir à asseoir définitive- ment un diagnostic douteux ou difficile à faire. Méthode d'extraction de DragendorfJ et Kauzmann. — On concentre au quart la totalité de l'urine, on reprend le DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 2i2M résidu par trois ou quatre volumes d'alcool aiguisé d'acide sulfurique, el on laisse macérer pendant vingt-quatre heures. On chasse l'alcool de la solution filtrée, on laisse refroidir, puis on filtre à travers un filtre mouillé et l'on épuise la liqueur acide par l'alcool amylique, jusqu'à ce (pie plus rien ne se dissolve. On neutralise alors par l'ammoniaque la solution alcoolique chaude et l'on agite vigoureusement, pendant quelque temps. On sépare l'alcool dans un entonnoir à robinet; on fait un second extrait. On réunit ces extraits, on les lave à l'eau distil- lée, puis on les abandonne à l'évaporation. On épuise le résidu, à plusieurs reprises, par de l'eau acidulée chaude (1 partie d'acide sulfurique pour 60 à 70 parties d'eau); on filtre ces extraits, on les réunit, on les neutralise avec de l'ammoniaque et l'on agite la solution alcaline avec de l'alcool amylique. On décante l'alcool, on l'évaporé, on reprend le résidu dans une petite quantité d'alcool éthylique fort et l'on abandonne à cris- tallisation. Caractères de la morphine. — a) Forme cristalline. — L'alca- loïde cristallise en prismes tronqués à bords bien nets (prismes rhom biques courts), s'agglomérant parfois en amas étoiles. La morphine se dissout peu dans l'eau froide, un peu mieux dans l'eau bouillante; elle se dissout peu dans l'alcool, presque pas dans l'éther, dans la benzine, le chloroforme. Elle se dis- sout bien dans l'alcool amylique, surtout à chaud. b) Réaction de Fiôhde. — La morphine se colore en violet, puis en bleu et finalement en vert sale, en présence d'une solu- tion fraîche de molybdate d'ammoniaque dans l'acide sulfu- 224 TECHNIQUE rique concentré. La solution doit renfermer 0?r.l de molyb- date par centimètre cube d'acide sulfurique. On dépose quelques gouttes du réactif frais sur une plaque de porcelaine, on y ajoute un petit cristal de morphine que l'on écrase à l'aide d'une baguette de verre. On obtient une coloration violette qui passe peu à peu au vert. La conserva- tion ou l'agitation de ce mélange lui communique une teinte bleu foncé. c) Réaction de Husemann. — L'acide nitrique dilué colore en bleu-violet et puis en rouge-sang les solutions sulfuriques de morphine chauffées au préalable à 150°. On dépose quelques gouttes de la solution sulfurique de morphine sur une plaque de porcelaine, on y ajoute une trace de salpêtre; la solution prend immédiatement une cou- leur violette qui passe rapidement au rouge-sang. d) Réaction du perchlorure de fer. — Le perchlorure de fer colore en bleu foncé les solutions neutres et concentrées de morphine. Les acides libres empêchent la réaction; un excès de perchlorure en diminue la sensibilité. Recherche 8. Ptomaïnes. — Méthode d'extraction de Griffiths. — On alca- des ptomaïnes. , . , , . , . . ., linise l'urine à 1 aide de carbonate de soude, puis on 1 agite, avec la moitié de son volume d'éther sulfurique, dans un entonnoir à robinet. On sépare les deux liquides; on agite l'extrait éthéré avec une solution aqueuse d'acide tartrique. On filtre celle-ci, puis on l'alcalinise à l'aide de carbonate de soude, et l'on agite de nouveau avec une quantité égale d'éther sulfurique. On récolte cet extrait éthéré que l'on abandonne à l'évaporation. Les ptomaïnes restent comme résidu cristallin. DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 228 Caractères. — Les ptomaïnes sont de nature encore indéter- minëe; elles présentent, d'une manière générale, la plupart des réactions des alcaloïdes. Griftilhs en a décrit un certain nombre et établi leur formulr brute. Ce sont : La ptomaïne de la diphtérie; — de la scarlatine; — de la rougeole. Elles précipitent par les acides phosphotungstique et phos- phomolybdique en solution sulfurique; Elles colorent d'une façon variable le réactif de Frôhde ; Elles forment avec le chlorure d'or et de platine, avec le chlorure mercurique des combinaisons cristallines. 9. Les diamines. — Baumann et Udranszky ont reconnu Kecnerche des diamines. l'existence, dans des cas particuliers (cystinurie), de corps très toxiques et très voisins des alcaloïdes. Ils ont donné à ces corps le nom de diamines. Les principales sont la cadavérino et la putrescine. Extraction. — On agite la quantité d'urine des vingt-quatre heures, avec 200 c. c. de soude caustique à 10 % et 20 à 30 c. c. de chlorure de benzoïle, jusqu'au moment où l'odeur du chlorure de benzoïle a disparu. Il se forme, dans ces conditions, un précipité de phosphates, de composés' du benzoïle et des diamines, que l'on récolte et que l'on fait digérer dans de l'alcool. On filtre, on réduit le filtratum a un petit volume et on le verse dans une grande masse d'eau distillée froide. Les diamines se précipitent sous forme de composés ben- 15 226 TECHNIQUE zoïques cristallins. On laisse reposer pendant quelques jours, puis on filtre et on lave le précipité sur le filtre. Cadavérine. La cadavérine : pentamélhylènediamine, H2N(CH2)SNH2, forme, avec le chlorure de benzoïle, une combinaison cris- talline C5H10(NH— CO — C6H5)2. Elle cristallise en longues aiguilles, très solubles dans l'alcool, insolubles dans l'eau, dans l'éther. L'acide sulfurique concentré la dissout sans l'altérer. Elle fond à 129°-130°. Putrescine. La putresciw : tétraméthylènediamine , H2N(CH2)4NH2, forme, avec le chlorure de benzoïle, une combinaison qui cris- tallise en plaques brillantes, insolubles dans l'eau, dans l'éther, presque insolubles dans l'alcool froid, solubles dans l'alcool chaud. Elle fond à 175°-176°. §7. — Analyse des calculs urinaires. Analyse L'examen macroscopique des calculs, leur couleur, leur des calculs uri- . .,.,.,. . naires. dureté, leur densité, peuvent fournir des indications sur la nature des éléments qui les constituent. On connaît les variétés suivantes de calculs : 1° Calculs de xanthine (rares), brun-cannelle, modérément durs; ils acquièrent, par frottement, un aspect cireux. 2° Calculs de cystine (rares), blancs ou jaunes; ils possèdent un aspect cristallin. 3° Calculs mûriformes, formés d'oxalate de chaux; ils pré- sentent l'aspect d'une mûre ; ils sont généralement blancs, par- fois brunâtres (hématine), durs. 4° Calculs d'urates, brun rougeâtre, très durs; ils renferment souvent de l'acide urique pur. DK CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. 227 .> Calculs de phosphates; ils sont durs, blancs et se clivent facilement quand ils sont formés d'un phosphate cristallisant (phosphate de chaux); blancs et mous quand ils sont formés de phosphates de magnésie ou d'ammoniaque. 6° Calculs complexes, dans la constitution desquels il entre différents corps. Marche à suivre dans l'analyse. Si le calcul est petit, il faut le pulvériser et analyser la poudre obtenue; s'il est gros, il vaut mieux le scier par son milieu, récolter les sciures pour en faire l'analyse et con- server les fragments, pour déterminer le mode de formation de la concrétion. On fait deux parts inégales de la poudre de calcul. Épreuve de la calcination. — On brûle prudemment la moins Épreuve de importante de ces deux parts, sur une lame de platine. On la calcination. observe les caractères de la combustion et la nature des gaz qui se dégagent. Si la poudre brûle, elle est formée de matières organiques; si elle brûle incomplètement, elle est formée d'un mélange de matières organiques et inorganiques. Action de l'acide clilorliydrique. — La plus grande partie de la Aciion Q6 I'rckIp poudre de calcul est réservée à l'étude détaillée des réactions; chlorhydrique. le réactif de choix est l'acide chlorhydrique. On chauffe la poudre avec un excès d'acide chlorhydrique dilué. Ce qui ne se dissout pas peut être de l'acide urique. 1. Recherche de l'acide urique. — On sépare par filtration la Acide urique. 228 TECHNIQUE partie insoluble dans l'acide chlorhydrique ; on en calcine une portion et l'on recherche l'odeur d'acide cyanhydrique ; l'autre portion est réservée à la réaction de murexide. (Voir chapitre VIII, p. 154.) Dans le filtratum passent la xanthine, la cystine, l'oxalate de chaux, les sulfates et les phosphates. Sulfates. 2. Recherche des sulfates. — On décèle les sulfates par l'ad- dition d'une goutte de solution de chlorure de baryum ; en présence de ces sels, il se forme un fin précipité insoluble dans l'acide chlorhydrique. Xanthine. 5. Recherche de la xanthine. — 1° On ajoute, à une portion du filtratum, un excès d'ammoniaque ; on filtre, et on ajoute à ce nouveau filtratum quelques gouttes de nitrate d'argent ammoniacal; il se forme un précipité gélatineux qui se dissout faiblement dans l'ammoniaque. 2° Réaction de Weidel. (Voir chapitre VIII, p. 160.) Cystine. 4. Recherche de la cvstine. — On alcalinise une portion de la solution chlorhydrique de poudre de calcul, à l'aide de car- bonate de soude; le précipité qui se forme renferme, outre la cystine, les phosphates alcalins terreux et l'oxalate de cal- cium. On reprend le précipité par l'ammoniaque qui dissout la cystine et l'on filtre. On précipite la cystine soit par l'addition d'acide acétique, soit par évaporation. Elle cristallise en tables hexagonales, parfois en formes prismatiques; elle renferme du soufre. DE CIIIM1K l'llYSIOI.lH.IQUE. i±\) Réactions. — 1° On chaude de la cystine, avec de la soude caustique, sur une pièce d'argent décapée; il se forme une tache brun noirâtre persistante de sulfure d'argent. û" On chauffe de la cystine avec de l'acide nitrique; elle se dissout et laisse à Pévaporation un résidu brun rougeâtre qui ne donne pas la réaction de murexide. 3° La forme cristalline. Le résidu insoluble dans l'ammoniaque servira à la recherche des phosphates et des oxalates. .'>. — On reprend le résidu insoluble dans l'ammoniaque, Phosphates, on acidifie par l'acide acétique; celui-ci dissout les phosphates et reste sans action sur l'oxalate. On reprend par l'acide chlor- hydrique dilué le résidu insoluble dans l'acide acétique. On alcalinise la solution acétique par l'ammoniaque; les phosphates alcalino-terreux se précipitent. G. — La solution chlorhydrique, traitée par l'oxalate de Oxaiaio soude, précipite l'oxalate de chaux, reconnaissable à sa forme cristalline (octaèdre à base carrée). 230 TECHNIQUE DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. Tableau de l'analyse des calculs urlnalres. .H* es a. o in t/3 '■3 Brûle sans flamme et dégage une odeur d'acide cyanhydrique. Réaction de murexide. Acide urique. T3 Xi «3 03 'S "S o ca — _ tfl La poudre brûle sans flamme. Pas de réaction de murexide. — Réaction de Weidel. Xanthine. + 's _o "m o a; -o K CHIMIK. PHYSIOUMÎIQUK. 235 S 2. — Recherche des gravées. Extraction «I «*s graisses. — On alcalinise faiblement, à raide de soude caustique, 50 c. c. de transsudat et on agite a plu- sieurs reprises avec de l'éther dans un entonnoir à robinet. On réunit les différents extraits ; on évapore la solution éthérée à température basse. Dans cet extrait se trouvent les graisses, la cholestérine, la lécithine. Caractères des graisses. (Voir chapitres V et VII.) (Iniissps. Recherches de la choleslérine. — On extrait le résidu de l'éva- Cholestérine. poration par une solution alcoolique de soude caustique bouillante; on filtre et on évapore. On reprend le résidu dans l'alcool absolu bouillant, on filtre et on abandonne à cristalli- sation. (Voir chapitre IV, p. 82.) Recherche de la lécithine. — On reprend par l'alcool une Lécithine. portion du résidu de l'extrait éthéré; on filtre, on évapore l'alcool. On mélange le résidu de cette évaporation avec du nitrate de soude et du carbonate de soude, et l'on fond cette masse, jusqu'à disparition du charbon. On reprend par l'eau chaude acidulée d'acide nitrique, et l'on recherche dans cette solution la présence du phosphore, au moyen du molybdate d'ammoniaque. La formation d'un précipité de phosphomolybdate d'ammo- niaque renseigne sur la présence de lécithine. Recherche du sucre. (Voir chapitres VI et IX.) Recherche de l'urée. (Voir chapitres VI et VIII.) Sucre. Urée. 236 TECHNIQUE DE CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. Créatine. Recherche de la créa Une. — On coagule l'albumine par ébulli- tion; on filtre; on ajoute au filtratum de l'acétate de plomb, en évitant l'excès de sel; on filtre; on élimine le plomb par un courant d'hydrogène sulfuré, et l'on évapore la solution à une température inférieure à 50°. Lorsque cette solution est suffisamment concentrée, on la porte dans un endroit frais, et l'on abandonne pendant sept à huit jours à cristallisation. La créatine cristallise en prismes rhombiques durs; elle répond à la formule C4H7N302 -f H20 ; el,e Perd facilement son eau de cristallisation. Elle se dissout dans l'eau chaude, presque pas dans l'alcool, pas du tout dans l'éther. Chauffée en solution acide, elle perd de l'eau et se trans- forme en créatinine. Leucine Recherche de la leuc'me et de la tjrosine. (Voir chapitre IV.) et tyrosine. AHantoïne. Recherche de l'allantoïne. — On débarrasse le liquide à analyser de l'albumine qu'il renferme, par ébullition en présence d'acide acétique. On filtre; on précipite par le nitrate mercurique, on retient le précipité sur un filtre, on lave à l'eau. On suspend le pré- cipité lavé dans l'eau, on élimine le mercure par un courant d'hydrogène sulfuré, on filtre. On réduit au bain-marie à un petit volume, puis on aban- donne à cristallisation. On caractérise l'allantoïde par sa combinaison avec l'argent : on alcalinise la solution à l'aide d'ammoniaque, puis on pré- cipite l'allantoïde par le nitrate d'argent ammoniacal. Cette combinaison renferme 40.75 °/0 d'argent. ANNEXER. TABLEAU N° 1. Proportions de sonde anhydre et d'hydrate de soude dissoutes d'après leur densité. (Geri.ach et SciniT, extrait du Chemikm Kalender.) QUANTITÉS DENSITÉ A t 15». QUANTITÉS DENSITÉ A 4 15». sur 100 parties — sur 100 parties de Soude Hydrate de Soude Hydrate la solution. anhydre. de soude. la solution. anhydre de soude. 1 1.015 1.012 31 1.438 1.343 2 1020 1.(123 32 1.450 1.351 3 1.043 1.038 33 1 402 1.363 4 1.058 1.046 34 1.478 1.374 5 1.074 1.059 35 1.488 1.38 6 1.089 1.070 36 1.500 1.398 7 1.104 1.081 37 1.818 1 408 8 1.119 1.092 38 1 830 1.445 9 1.132 1.103 39 1543 1.496 10 1 145 1.115 40 1558 1.417 H 11 60 1.126 41 1.570 1.447 19 1.178 1.137 19 1.583 4.456 13 1.190 1.148 43 1.597 1.468 14 1.203 1.189 44 1.610 1 478 15 1.219 1.170 45 1.623 1488 16 1533 1.181 46 1.637 1.499 17 1.245 1.192 47 1.650 1.508 18 1.258 1.202 48 1.663 1.519 19 1.270 1.213 49 1.678 1.529 20 1285 1.838 50 1.690 1.540 24 i 300 1.236 51 1.705 1.550 39 1.315 1.247 82 1.719 1.560 23 1.329 1.258 53 1.730 1.570 24 1341 I.S69 54 1.743 1.580 25 1.355 1.279 55 1.760 1.591 26 1.369 1.290 56 1.770 1.601 27 1.381 1.300 57 1 785 1.611 28 1.395 I.31D 58 1.800 1.622 . 29 1.410 1.321 59 1.815 1.633 30 1.422 1.332 60 1.830 1.643 240 ANNEXES. TABLEAU N° 2. Quantité d'acide sulfurique par rapport à la densité, à -♦- 15° (Kolb, extrait du Chemiker Kalender.) -ai S 3 ai „ 3 100 parties en poids ren erment 4 litre renferme au kilogramme 03 "O S» S) OJ Q 2 .H" a. vi. o O O 33 «03 «a? -a o o C/3 o- m aï 03 ^ o « -° .">. i 56.9 58.3 59.6 61.0 62.5 64.0 65.5 67.0 68.6 70.0 71.6 73.2 74.7 76.4 7X.I 79.0 81.7 84.1 815.5 X9.7 H iMi 46.1 i7.9 49.7 51.1 53.3 55. 1 56.9 58.3 60.0 61.9 63.8 65.6 67.4 69.1 70.9 72.9 74.7 76.3 78.1 80.0 82.0 83.9 85.8 87.8 X9.6 91.7 93.7 95.7 97.8 100.0 102.3 104.6 107.7 110.8 1 1 1.x 128.0 53.7 55.8 57.'.i 60.0 02.1 64.2 663 (17.9 70 0 72.1 74.3 76.4 78.5 80 6 82.7 84.9 87.0 89.0 91.0 93.3 H5.5 97.8 100.0 102.4 101.5 106.9 II 111.2 I I I 5 114.0 116.6 I1H.2 I2l.li 125.5 1211. 1 138.8 I4H.3 11.57 1 0.392 0.411 0.429 0.447 0.468 0.487 0.505 0.525 0.5i6 0.569 0.589 0.611 0.63 i 0.037 0.681 0.706 0.730 0.754 0.780 0.807 0.836 0.867 0.894 0.922 0.954 0.986 1.019 1.05.". 1.01)2 1.129 1.169 i.2 m 1.268 1.332 1.503 0.459 0.481 0.505 0.526 U.511I 0.573 O.507 0 017 0.042 0668 0.696 0.722 0.749 0.777 0.805 0.835 0.864 0.893 0.923 0.956 0.990 1.024 1.059 1.095 1.131 1.170 1.210 1.248 1.292 1 .336 1.384 l 152 1.492 1.554 1.632 L.842 0.5X7 0.616 0.615 0.071 0.70 1 0.734 0.765 0.791 0.822 0.856 0.891 0.925 0.960 ii.m il 1.030 1.070 ■1.108 1.443 1.182 1.224 I 21 iS 1.311 1.355 1,102 L.447 1.499 1.348 1,599 1.654 1.711 1.772 1.838 1.911 1.1 mo 2.088 2.358 16 0.717 0.751 0.785 0.820 0.856 0 892 0.921 0.959 0.111)7 1.038 1.077 1.108 1.159 1.202 1.246 1.230 l.5:io 1.378 1.427 1.477 1.529 1.580 1.636 1.688 1.747 1.804 1.863 1.928 1.095 2.005 2.137 2.220 2.319 2.434 2.750 242 ANNEXES. TABLEAU N" 3. Tension de la vapeur d'eau, calculée en millimètres de mercure, d'après Regnault. (Bunsen, Gasomelrische Methoden, Braunschweig, II. Auflage, p. 357.) Degré C. Tension. Degré C. Tension. Degré C. Tension. Degré C. Tension. 0 mm „ mm „ mm 0 mm -2.0 3.955 + 4.1 4.975 + 4.2 6.483 + 7.3 7.647 •1.9 3.985 4.2 5.011 4.3 6.226 7.4 7.699 18 4.016 4.3 5.0 il 4.4 6.270 7.5 7.754 4.7 4.047 4.4 5.082 4.5 6.313 7.6 7.804 1.6 4.078 4.5 5.448 4.6 6.357 7.7 7.857 4.5 4.409 4.6 5.155 4.7 6.401 7.8 7.940 1.4 4.140 4.7 5.194 4.8 6.445 7.9 7.964 1.3 4.474 4.8 5.228 4.9 6.490 8.0 8.017 1.2 4.203 4.9 5.26S 5.0 6.534 8.4 8 072 4.4 4.235 2.0 5.302 5.4 6.580 8.2 8.126 4.0 4.267 2.4 5.340 5.2 6.625 8.3 8.181 0.9 4.299 2.2 5.378 5.3 6.671 8.4 8.236 0.8 4.331 2.3 5.446 5.4 6.747 8.5 8.291 0.7 4.364 2.4 5.454 5.5 6.763 8.6 8.347 0.6 4.397 25 5.494 5.6 6.810 8.7 8.404 0.8 4.430 2.6 5.530 5.7 6.837 8.8 8.461 0.4 4.463 2.7 5.569 5.8 6.904 8.9 8.517 0.3 4.497 2.8 5.608 5.9 6.951 9.0 8.574 0.2 4.534 2.9 5.647 6.0 6.998 9.4 8.632 0.4 4.565 30 5.687 6.4 7.047 9.2 8.690 0.0 4.600 3.4 5.727 6.2 7.095 9.3 8.758 + 0.4 4.633 3.2 5.767 6.3 7.444 9.4 8.807 0.2 4.667 3 3 5.807 6.4 7.493 9.5 8.865 0.3 4.700 3.4 5.848 6.5 7.242 9.6 8.923 0.4 4.733 3.5 5.889 6.0 7.292 9.7 8.985 0.5 4.767 3.0 5.930 6.7 7.342 9.8 9.045 0.6 4.800 3.7 5.972 6.8 7.392 9.9 9.405 0.7 4.830 3.8 6.014 6.9 7.442 40.0 9.165 0.8 4.874 3.9 6.055 7.0 7.492 40.4 9.227 0.9 4.905 4.0 6.097 7.4 7.544 40.2 9.288 4.0 4.940 4.4 6.140 7.2 7.595 40.3 9.350 ANNEXES. 243 i lu. i m;; 10.8 10.7 10.8 10.9 1 1.0 11.1 11.9 II.:! Il i ILS n.r. 11.7 II s 11.0 110 12.1 12.2 12.3 12.4 I2.:i 116 12.1 12.8 I2.:i 13.0 i::.l 132 13.3 13.4 13.5 13.6 13.7 13.8 13.9 l ension. mm 9.412 !M7; 9.831 9.601 9.668 9.728 Î1.7H2 9.881 9.923 9.989 10.084 10.120 10.187 10.285 10.322 10.389 10.481 10.826 [0.896 10.663 L0.73i 10.801 10.87-'; 10.941 [1.019 11.090 11.162 11.2:!;; 11.309 11.383 1 1 .486 11.830 11.608 L 1.681 11.737 n,x;:-2 i [40 14.1 1 1.2 14.3 l i. i i i.:; 1 1 6 14.1 [4.8 1 LU 18.0 18.1 18.2 18.3 18.4 15.5 15.6 18.1 18.8 18.9 16.0 16.1 16.2 16.3 16.4 16.8 16.6 10.7 10 8 16.9 17.0 17.1 17.2 17.3 17.; 17.;; rension. 11.008 11.986 12.064 12.142 12.220 12.208 12.378 [2.438 12.838 12.010 12.699 12.781 19.86-1 12.017 13.020 13.112 13.107 13.281 13.360 13,131 13.836 13 623 13.710 13.191 13.888 13.072 14.C62 14.181 14.241 1 1.331 14421 U5I3 14.605 1 1.007 14.790 14.882 i 17.6 17.7 17.8 17.0 18.0 18.1 18.2 [8.3 18.; 18.3 18.6 18.7 18.8 18.!) 19.0 19.1 10.2 19.3 10 1 10.3 19.6 19.7 10.8 100 20.0 20.1 20.2 20.:! 2H.1 20.5 20.0 2.1.7 2 1.8 20.9 210 21.1 Tension. I1H77 13.072 18.167 I32t.2 18.381 i:.. ;:>i 18.852 13(30 15 717 13.8 13 13.! 113 [6.048 16.148 16.246 [6.348 16.449 16.332 16 633 16.758 16.861 16.907 17.073 11.119 17.2s:, 17.391 11800 17 1118 17.717 11.826 11.938 18.047 18.189 18.271 18.383 18.495 18.610 1212 21.3 21.4 21.5 21.6 21.7 22.8 22.'. I 23.11 23 I 23.2 218 21.0 22 0 22 I 22.2 22.3 22,1 22.3 22 6 22.7 23.3 23 4 23.3 23.1! 23.7 23.8 23 '.» 210 24 1 21.2 21.3 214 21.5 211! 21.7 1 1 osion. mm 18.721 18.839 [8.981 [9.069 Il M 87 19.308 111.123 1H.51I 10.050 19.780 19.901 20.022 20. 1 13 20.265 20.389 20.314 20.039 20.763 20.88S 21.016 21.114 21272 21.409 21.828 21.689 21.710 21.021 22.1153 22.184 22.31!) 22.153 22.388 22.723 22 888 22.996 23.135 244 ANNEXES. De^ré C. Tension. Degré C. Tension. Degré C. Tension. Degré C. Tension. + 34.8 mm 23.278 0 + 27.4 mm 27.136 0 + 30.0 mm 31.548 0 + 32.6 mm 36.576 24.9 23.411 27.5 27.294 30.1 31.729 32.7 36.783 25.0 23.550 27.6 27.455 30.2 31.911 32.8 36.991 25.1 23.692 27.7 27.617 30.3 32.094 32.9 37 200 25.2 23.834 27.8 27.778 30.4 32.278 33.0 37.410 25.3 23.976 27 9 27.939 30.5 32.463 33.1 37.621 25.4 24.119 23 0 28.101 30.6 32.650 33.2 37.832 25.5 24.261 28.1 28.267 30.7 32.837 33.3 38.045 25.6 24.406 28.2 28.433 30.8 33.026 33.4 38.258 25.7 24.552 28.3 28.599 30.9 33.215 33.5 38.473 25.8 24.697 28.4 28.765 31.0 33.405 33.6 38.689 25.9 24.842 28.5 28.931 31.1 33.596 33.7 38.906 26.0 24.988 28.6 29.101 31.2 33.787 33.8 39.121 26. 1 25.138 28.7 29.271 31.3 33.980 339 39.344 26.2 25.283 28.8 29.441 31.4 34.174 34.0 39.565 26 3 25.438 28.9 29.612 31.5 34.368 34.1 39.786 26.4 25.588 29.0 29.782 31.6 34.564 34.2 40.007 26.5 25 738 29.1 29.956 31.7 84.761 34.3 40.230 26.6 25.891 29.2 30.131 31.8 34.959 314 40.455 26.7 26.045 29.3 30.805 31.9 35.159 34.5 40.680 26.8 26.198 29.4 30.479 32.0 33.359 34.6 40.907 26 9 26.851 29.5 30.654 32.1 35.559 31.7 41.135 27 0 26.505 29.6 30.833 32.2 35.760 34.8 41.364 27.1 26.663 29.7 31.011 32.3 35.962 31.9 41.594 27.2 26.820 29.8 31.190 32.4 36.165 85.0 41.827 27. 3 26.978 29.9 31.3b9 32.5 36.370 ANNBXI S. 248 i IBLEAl N«4. Tableau de la valeur 1 -+- 0.00367 t\ De — 2° ;i +40°, ainsi que les logarithmes de ces valeurs. Valeur. Los. Valeur, Log. Valeur. I.OK. -10 î.:; 1.0 it.:; o.o *0.5 1.0 I..". 2.0 2.8 O.O 3.8 1.0 i.:; 5.0 5.5 0.0 6 S 7.0 7.:; 80 8 5 9.0 9.3 10.0 10.3 11.0 11.5 12.0 0.99266 0.99449 0.09638 0.99816 1.00000 1.00181 1.00367 i.oo:;:;i 1.00734 1.001)1 s 1.01101 1.01285 1.01468 1.01652 1.04838 1.02019 1.02202 1.02386 1.02569 1.02783 1.02930 1.03120 1.03303 1.03487 1.03670 1.03854 1.04037 1 01221 1.01404 959681 9.99760 9.99841 9.99920 0.00000 0.00080 0 0015!) 0.00239 0.00318 0.00397 0.00-476 0.00555 0.00633 0.00712 0.00790 0.00808 0.00946 0.01024 0.01102 0.01179 0.01257 0.01334 0.044H 0.01489 0.0451 5 0.01642 0.01719 0.01796 0.01872 i 12.5 13.0 13.8 14.0 14.5 15.0 18.8 16.0 16.5 17.0 17.5 •18 0 18.8 19.0 19.5 20.0 20.5 21.0 21.5 22.0 22.5 23.0 2;! 5 24.0 24.8 25.0 25.5 26.0 1.04888 I. il 1771 1.04988 1.08138 1.08322 1.05808 1.05689 1.05872 1.06056 1X6239 1.06423 L.06606 1.06790 1.06973 1.07157 1.07340 1.07824 1.07707 1.07891 1.08074 4.08258 1.08 itl 1.08625 1.08808 1.08992 1.09175 1.09389 1.09842 0.01948 0.02024 0 02(1! Il) 0.02176 (102252 0.02327 0.02403 0.02478 0.02883 0.02628 0.02703 002778 0.02883 O.U2027 on: !oo2 0.03076 0.03140 0.03224 0.03298 0.03372 003446 0.03519 0.03593 0.03666 0.03739 0.03812 0.03888 0.03958 1 26.8 27 0 27 5 28.0 28.8 2110 20.5 30.0 30.8 31.0 M 1.5 32.0 32.8 33.0 33.5 34.0 34.5 350 33.5 36.0 368 37 0 37 5 33.0 38.8 39 0 39 5 40.0 I H072.. 1.09909 1.10093 I 10270 1.40460 1.10643 1.10827 1.11010 1.44494 1.11377 1.44861 1.14744 1.11928 1. 121 11 1.12298 1.12478 1.12602 1.12845 1.13029 1 13212 1.13396 1.13579 1.13763 1.13946 1.14040 1.14313 1.14497 1.14680 0.04031 0.04103 004176 0.04248 0.04321 0.04392 0.04466 0.04536 0.04608 O 01070 0.04751 0.04822 0.04894 0.04965 0.05036 0.05107 0.05178 0.05248 0.05319 0.05389 0.05150 0.05530 0.05600 0.05670 0.05706 0.05810 0.08879 0.05949 16. TABLE SPECTRALE DES PRINCIPAUX PIGMENTS. 1. Spectre de l'oxyhémoglobine. 2. Spectre de l'hémoglobine réduite par le suif hydrate d'ammoniaque ; la raie y est caractéristique. 3. Spectre de la méthémoglobine. Les raies a' et P' correspondent aux raies a et {3 du spectre de l'oxyhémoglobine. 4. Spectre de l'hématine, en solution dans de l'alcool acidifié. La raie I est caractéristique; elle apparaît seule, quand la solution est trop diluée ou l'éclairage insuffisant. 5. Spectre de l'hématine en solution alcaline. 6. Spectre de l'hématine réduite par le sulfhydrate d'ammoniaque. 7. Spectre de l'urobiline en solution acide. 8. Spectre de l'urobiline en solution ammoniacale. i i 0 fto 90 '00 no Graduation ou Spectre TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES. Acétone. 177. Acides, aciion sur la digestion salivaiiv, 36, Acidimétrie, 55. Acides amidés, 70. Acide biliaire, 78. — chlorhydriquc, recherche, 37. — dosage, 45. — cholalique. 7!». — ctarysopbanniqae, "2-21. — diacétique, 217. — glycocholique, 78. — gras, 76. — — propriétés, 119. — lactique, recherche, 44. — — extraction, 12. — rosalique, 21. — salicylique, 230. — sulfhydrique, 176. — sulfoconjugués, 175. — sulfurique, 11). — taurocholique, 79. — urique. extraction, 153, 227. — — dosage, lob, 157. Achroodextrine, 34. Adamkiewicz (Réaction d'), 191. Adénine, 161. Albumine dans le lait, 120. — dans le sang, Km. — dans les transsudats, 234. — dans l'urine, 187, 193. — propriétés, 189, 19i. — dosage dans le lait, 123. — — dans le sang, 107. — — dans l'urine, 196. Albumoses, propriétés, 195. Albumoses, digestion, 58, 68. — transsudats, 23 i. — urines, 193. Alcaloïdes, 222. Alcaplone, 217. Allantoïne, 236. Allen (Réaction de), 179. Ammoniaque, l'il. dosage dans l'urine, 165. Amphopeptone, 62. Amylopsine, 73. Analyse capillaire, 40. — qualitative, 1. — quantitative, 1. — spectrale, 22. — volumétrique, 10. Antifébrine, 221. Antipeptone, 63, 69. Antipyrinc, 222. Azote, dosage dans le lait, 12 i. — — dans le sang, 107. — — dans l'urine, 139. Ballons jaugés, 11. Barfoed (Réaction de), 201. Bile, 77. — cristallisée, 78. — pigment, 84. Biliaire (Calcul), 86. Bilirubine, 85. Biliverdine, 86. Biuret. réaction, 190. Boas (Réaction de), 44. BOttger (Réaction de), 201. Burettes, 13. 248 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Cadavérine, 226. Calcination, 5. Calculs biliaires, 86. — urinaires, 226. Carboxyhénioglobine, 93. Carnine, 161. Caséine, 116. Cendres, analyse spectrale, 22. Chlore, dosage dans l'urine, 167. Cholestérine dans la bile, 82, — transsudats, 233. Chylurie, 212. Colature, 2. Congo (Ilouge), 38. Couleur de l'urine, 12T. Créatine, 161. — transsudats, 236. Créatinine, propriétés, 161. — dosage, 164. Crésol, 179. Cylindres gradués, 15. Cystine, 228. Décantation, 2. Densité du lait, 122. — de l'urine, 129. Dessication, 5. Dcxtrine, 34, 74. Diamines, 225. Diazoïque (Réaction), 191. Digestion artificielle, 55. — gastrique, 55. — pancréatique, 65. — salivaire, 31, 33. Dioxybenzol, 181. E Erlich (Réaction d'), 86. Erythrodextrine, 34. Esbach (Méthode d'), 197. Évaporation, 6. Fehling (Méthode de), 206. Fer, dosage dans le sang, 109. Fermentation, 203. — (Dosage par), 210. Ferments du suc pancréatique, 65. Fibrine dans le sang, 100. — dans les transsudats, 232. — dans l'urine, 212. Fibrinogène, 105, 234. Filtra tion, 3. Frohde (Réaction de), 223. Globuline, 68, 103. — dans les transsudats, 233. — dans le sang, 101. — dans l'urine, 194, 193. Glucose, 75, 200. — dans l'urine, 205. Glycocolle, 81. Glycocyamine, 161. Gmelin (Réaction de), 83. Graisses, action du suc pancréatique, 76. — propriétés, 118. — du lait, 117. — dans l'urine, 212. — dosage dans le lait, 124. — dans les transsudats, 235. Guanidine, 161. Guanine, 161. Giinsburg (Réaction de), 37. Haycraft (Méthode de), 157. Heller (Réaction de), 188, 214. Hémaline, 94. Hematoporphyrine, 96. — dans l'urine, 215. Hémine. 95, 213. Hémochromogène, 94. Hémoglobine, 92. — dosage, 107, 109. TABLE AI.PIIABftTll}l'E DES MATIÈRES. 240 Hémoglobine '.Réaction de), 201. Lactalbumine, 120. Laitatc de zinr, 42. Lactoglobuline, ll'J. Lactose, 120. — dosage dans le lait, 125, 186. — dans l'urine, "205. Lactosazone, 121, 208. Lait, 115. Léciihine dans les iranssudats, 235. Léo (Méthode de), 44 Légal lï» action de\ 178. Leucine, 73. — dans les Iranssudats. 2:ît>. Lévulose, 205. Lieben (Réaction de), 42, 177. Liebermann (Réaction de), 84, 191. Licbig (Méthode de), 142. Lipuric, 212. Liqueurs tilréps. 16. Ludwig Méthode de , 165. Lûttke iMéthode de), 48. M Maltose, 34, 75. . — dans l'urine, 30?». Maltosazone, 205. Mercure dans l'urine, 210. Mesure (Moyens de), 11. Met hémoglobine, 92. Méthodes optiques, 21. Méihylorange, 21. Millon (Réactif de), 62, 70, 72, 191, 218. Mintz (Méthode de), 52. Moore (Réaction de), 200. Mohr (Méthode de), 169. Morphine, 223. Mueine dans la bile, 78. — dans la salive, 31. — dans les iranssudats, 232. Mylius (Méthode de), 79. — (Réaclion de), 80 N Nessler (Réactif de), 165. Neubauer-Salkowsky Méthode de), 170. Nitrate d'urée, 135. Nucléoalbumine, propriétés, 194. — dans les transsudats,2::2, — dans l'urine, 153. Obcrmayer (Réaction d'), 183. Oléine, 76, 117. Oxalate d'urée, 136. Oxalates, calculs, 229. Oiyhémoglobine, 89. 250 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Palmitine, 76, 118. Pancréas, 65. Papiers. (Voir Indicateurs.) Paraglobuline, 101. propriétés, 103. dans les Iranssudats, 233. — dans le sang, 101. — dans l'urine, 194, 195. Paraxanthine, 161. Pepsine, 33. Pcptone, suc gastrique, 56, 71. — dans l'urine, 193, 196. — dans les transsudats, 234. Pesée, 8, 9. Pettenkofer (Réaction de), 80. Phénols, 178, 179. — dosage, 180. Phénolphtaléine, 21. Phénylhydrazine, 3ï, 75, 121, 202. Phloroglucine vanilline, 37. Phosphates, 170. — . dosage, 172. — calculs, 229. Phosphore (Recherche), 233. Pigment (Spectroscopie), 22. — biliaire, 84. — biliaire dans l'urine, 215. — urinaire, 182. Pipettes, 12. Piria (Réaction de), 72. Plomb, 219. Poids spécifique de l'urine, 1*29. Polarimètre à pénombre, 26. Polarisation, 24, 125, 189, 203, 208. Polaristroboscope de Wild, 28. Pseudomucine, 233. Ptyaline, 32. Pulrescine, 226. Pycnomètre, 129. Pyrocatéchine, 181. Pyurie, 212. Réaction dans le sang, 105. — dans l'urine, 130. Résidu fixe du lait, 123. — solide du lait, 122. — tixe de l'urine, 132. — solide de l'urine, 132. Résorcine, 39. Rhubarbe, 220. Rosembach (Réaction de), 210. Rosin (Réaction de), 210. Rouge Congo, 38. Rilbner (Réaction de), 121. S Saccharitication par amylopsine, 74. — par ptyaline, 31. Salive, 31. Sang, 89. — dans l'urine, 213. Santonine, 220. Saponification par stéapsiuc, 75. Scherer (Réaction de), 72. Schiff (Réaction de), 154. SchlOsing (Méthode de), 165. Schmiedeberg (Méthode de), 182. Sels acides (suc gastrique), 44. — dosage dans le lait, 220. Séné, 220. Sérum, préparation. 101 — albumine, 102, 103, 10 1. Sjoqvist (Méthode de), 46. Solution normale, 17 — titrée, 16. Soufre, 174 — total, dosage, 174. — neutre, 175. Spectroscope à main, 22. Stéapsine, 75. Stéarine, 76. Suc gastrique, 37. — — artificiel, 54. — — sels acides, 4i. Sucre, combinaisons, 202. — dans le lait 121. TAItl.K ALPHABÉTIQUE DBS HATIÉBES. 251 Sacre dîna le lait, dosage, (SS. — réactions générales, 100. — dans le sang, !IS. — dosage, 113. — dans les transsudats, 335. — dans l'urine. I!t!t. — — dosage, 20ti. Snlfates, dosfge, 175. — calculs urinaircs, 338. Sulfoconjugués (Acidea , 175, Sulfocyanure de potassium, 31. Synlonyne, 88 Taurine, 80. roepfer (Méthode de), 50. Tournesol, 20. Trommer (Réaction de), 34, 7i, 154, 162. 181, 200. 218 Tropéoline, 38 Trypsine, préparation, 06. — digestion, 66. lyrosine, 74. — dans les transsudats, 236. U l llelm; uni (Réaction d '), M. liée dans le sang, 09. — — il laage, 143. — dans l'urine, 133. — dosage I3'.l, 117. — dans les Iranssudats, 335. Urique (Acide), 133. — — dosage, 453, 457. Urobiline, 484. Vert brillant, 39. Violet de mélhyle, 39. W Weidel (Réaction de), 160. Weyl (Réaction de), 4ii3. Wolhardt (Méthode de), 467. Xanthine, 459, 161, 228. Xanthoprotéique (Réaction), 451. Zinc (Lactate de), 42.