Lpl STOfcAGE J li PROCESSiNG-ONi - £ 1 8 F U.B.C. LIBRARY rg ?r tbrnrvî Ùhe lliùvrerraty al" book 6> //L IC ^rvx^CTr» fc , £sç rfa/c h\0V. \^>4G ~i%ouéeâbn m . tèfW&y «JS**8*** TRAITE D'ENTOMOLOGIE FORESTIÈRE Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation reserves pour tous pays. Copyright by Berqer-J.eurault. igi3. >/ c TRAITE / D'ENTOMOLOGIE FORESTIÈRE A L USAGE DES FORESTIERS DES REBOISEURS ET DES PROPRIÉTAIRES DE BOIS Par A. BARBEY EXPERT FORESTIER CORRESPONDANT ÉTRANGER DE LA SCCIÉTE NATIONALE D* AGRICULTURE I>E FRANCE Ouvrage illustré de 350 figures originales et de 8 planches hors texte en couleurs exécutées par l'Auteur Je voudrais que les observa- teurs qui travaillent à L'histoire des Insectes donnassent des cata- logues de ceux qui se nourris- sent mu- chaque [liante. ■• Hi lUMUR. BERGER-LEVRAULT, LIBRAIRES-ÉDITEURS PARIS (»»«, RUE DES BKVUX-ARTs, J — "] NANCY RUE DES GLACIS, l8 1913 Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of British Columbia Library http://www.archive.org/details/traitdentomolOObarb A MON MAITRE M. le Professeur Dr PAULY DIRECTEUR DE LA DIVISION DE ZOOLOGIE A L'INSTITUT FORESTIER ROYAL DE L'UNIVERSITE DE MUNICH So u peu ir d' affection et de sympathique gratitude A. BARBEY TABLE DES MATIÈRES Préface ix Introduction xin Partie générale Partie zoologique 8 Partie spéciale . : 25 Insectes : de I'Épicéa 31 du Sapin blanc 133 des Pins 167 du Pin Cembro 283 du Mélèze 297 des Chênes 317 du Hêtre 419 du Châtaignier 5t51 des Bouleaux 459 des Peupliers 477 des Tilleuls 499 des Ormes 505 des Erables •">-! des Frênes "-" du Charme 54 3 des Aunes 549 des Saules 567 des Alisiers et Sorbiers 591 du Robinier ou Acacia 593 Insectes utiles 597 Conclusions 599 Appendice 607 Index bibliographique 613 Index des Genres et des Espèces 619 PRÉFACE L'Entomologie forestière est la branche la plus impor- portante de cette partie des sciences forestières qu'on appelle Protection des forêts et qui étudie les moyens les plus propres à prévenir, à enrayer et à arrêter les dégâts causés aux peuplements par les animaux ou les végétaux parasites (Mammifères, Oiseaux, Insectes, Champignons, etc.), ou par les météores (vent, neige, grêle, etc.). Beaucoup de forestiers entrent dans la pratique de leur métier sans se rendre suffisamment compte du rôle considérable et néfaste que jouent les Insectes dans l'existence des végétaux ligneux. Leurs ravages s'accen- tuent de jour en jour, surtout depuis l'extension des reboisements en résineux (Pins, Épicéa, Mélèze) qui ont favorisé le développement d'Insectes autrefois rares en France et signalés comme nuisibles seulement de l'autre côté des Vosges (Hylobe, Lyde, Lasiocampe, divers Bos- tryches, etc.). Seule la connaissance approfondie de la biologie des Insectes peut permettre au praticien d'intervenir (quand la chose est possible) avec le maximum d'efficacité et le minimum de frais, soit pour prévenir, soit pour combattit' des dommages qui, étant donnée l'extrême fécondit •'■ «l«> X PREFACE Insectes, amèneraient fort bien la ruine des peuplements, si Ton restait les bras croisés. On pourrait citer de nom- breux exemples. C'est dans cet esprit que le présent ouvrage a été com- posé. Il arrive à point, au moment où, plus que jamais en France, l'opinion publique et le Gouvernement accordent une attention spéciale à la forêt dont les rôles divers (économique, climatologique, esthétique) sont mis de plus en plus en lumière. L'étude de l'Entomologie forestière, et spécialement de la biologie des Insectes ravageurs, a été poussée très à fond durant les trente dernières années. Alors que les sylviculteurs allemands, autrichiens, voire même anglais, ont à leur disposition des manuels leur permettant de déterminer les Insectes et de connaître les procédés pro- pres à entraver leur extension, nous n'avions pas en France d'ouvrage moderne sur la matière. M. Auguste Barbey, qui, après avoir étudié l'entomo- logie forestière auprès de maîtres éminents en Allemagne et en Suisse, s'occupe depuis longtemps d'expertises fores- tières et de gérance de forêts, qui est en contact permanent avec la vie des arbres, est un savant doublé d'un prati- cien. Il était dès lors le mieux qualifié pour combler cette lacune regrettable de notre littérature. Sachant à quelle catégorie de lecteurs il s'adressait spécialement, il a réussi à présenter le sujet sous une forme accessible à tous. Laissant de côté la classification systématique, il a admis un groupement biologique basé sur les observations les plus élémentaires que le praticien est appelé à faire lors- qu'en présence d'un ravage en forêt il désire connaître le nom du coupable, savoir s'il doit intervenir et comment il doit intervenir. PREFACE XI En parcourant le Traité cl' Entomologie forestière, on sera frappé du grand nombre de figures qu'il contient, presque toutes originales, qui viennent compléter les descriptions des Insectes et de leurs ravages; elles constituent une pré- cieuse documentation dont on ne trouve pas l'équivalent même dans les ouvrages allemands, pourtant richement pourvus à cet égard. M. Barbey s'est rendu compte qu'un livre de vulgarisation scientifique moderne devait faire une large place à l'illustration, ce qui a permis au texte descriptif d'être traité d'une façon très succincte, tout en demeurant dans le cadre d'une étude rigoureusement scientifique. Il reproduit aussi un certain nombre de dégâts familiers au sylviculteur, mais qui ne sont pas à considérer comme des éléments de dépérissement des végétaux ou de leurs organes essentiels. Ces dégâts, d'un ordre tout à fait secondaire, sont décrits et représentés pour montrer au lecteur qu'on ne doit pas leur attribuer de rôle prépondé- rant dans la vie des peuplements. En groupant les Insectes nuisibles suivant les arbres attaqués et suivant les différents organes de ces arbres, l'auteur a considérablement facilité la tâche de ceux qui, sans être des entomologistes expérimentés, désirent péné- trer dans le domaine compliqué de la vie des bois. Plus facilement qu'à l'aide de tables dichotomiques, le fores- tier, portant surtout son attention sur les faits biologiques que l'observation dans la forêt lui permettra de préciser, arrivera presque toujours à déterminer rapidement l'auteur du dégât. La culture raisonnée et méthodique des végétaux ligneux, qu'ils soient élevés en ordre dispersé, comme en arboriculture, ou en ordre serré, comme en sylviculture, est aujourd'hui en grande faveur. En France spéciale- XII PREFACE ment, un mouvement très vif se dessine pour la mise en valeur par le boisement de vastes surfaces, autrefois cultivées, devenues friches par suite de la dépopulation des campagnes. On boise activement de tous côtés, pas toujours avec beaucoup de discernement quant au choix des essences, et Ton oublie que la forêt artificielle avec ses grandes parcelles de peuplements équiens, formés d'une seule essence résineuse, offrira toujours un appât de prédilec- tion aux ravageurs des forêts. L'ouvrage de M. Barbey permettra encore de faire à cet égard un choix judicieux. En somme, et pour conclure, l'excellent Traité d'Ento- mologie forestière de M. Auguste Barbey, que nous recom- mandons chaleureusement aux agents forestiers, aux gérants et propriétaires de forêts d'ancienne ou de nou- velle origine, est un ouvrage impatiemment attendu et qui manquait, nous le répétons, à notre littérature. Il leur permettra de déterminer facilement l'auteur des dégâts commis, de connaître ses mœurs, de savoir s'il est dangereux ou non et quelles sont les mesures les plus convenables à prendre soit pour prévenir, soit pour com- battre le mal. C'est un livre que doivent posséder tous ceux qui s'occupent de propriétés boisées. Nancy., 4 juin 1913. Hexry. Sous-Directeur et Professeur à l'École nationale des Eaux et Forêts. INTRODUCTION L'Entomologie forestière est la science qui s'occupe des Insectes ravageant les végétaux ligneux. C'est une branche de la « Protection des forêts », un des plus castes chapitres des sciences forestières, qui comprend V étude de la météorologie, de la botanique, de la zoologie, du droit et de la police. Cette branche ne peut forcément qu'être ébauchée à V Ecole fores- tière, car Vhistoire des Insectes destructeurs et leur rôle dans Yêco- nomie forestière doivent être surtout étudiés dans le grand labora- toire qu'est la Nature. A V École forestière, on apprend le nom des ravageurs les plus importants; ces derniers sont présentés piqués dans des boîtes; parfois, on met sous les yeux des élèves des spécimens de leurs dégâts. Mais, pour bien des commençants, cette science est hérissée de diffi- cultés, et ce n'est que lorsque l'étudiant est devenu un praticien. qu'il est apte à comprendre les manifestations de la vie des bois et peut alors être à même d'observer avec profit les animaux qui peu- plent les forêts en compromettant la vitalité des arbres. Il est évident que, dans le présent ouvrage, il ne peut être question d'initier le lecteur à tous les mystères de V Entomologie forestière, ni d'envisager les différentes phases de l'existence de hais les Insectes. Ce livre est un o vade-mecum » à V usage de l'agent forestier, de l'étudiant en sciences forestières, du propriétaire reboiseur et aussi du préposé OU employé inférieur des Eaux et Forêts. Nous nous sommes donné comme lâche de publier un simple guide dont l' unique prétention est de permettre au forestier de reconnaître à quel ennemi il a affaire. Ce traité le mettra à même de discerner si. oui ou non, XIV INTRODUCTION V intervention de l'homme peut être efficace en cas de ravages appré- ciables et s'il est opportun d'appliquer des moyens prophylactiques propres à enrayer le mal. En vue de faciliter V étude de V Entomologie forestière nus sylvi- culteurs et reboiseurs habitant les pays de langue française, nous avons élaboré un plan nouveau et spécial relatif à la répartition des ravageurs, espérant par là que l'étude de cette branche de la Protection des forêts en sera sérieusement facilitée. Renonçant à une classification par ordre systématique, nous avons groupé les Insectes suivant les arbres sur lesquels ils vivent et les organes auxquels ils causent des dégâts. Comme complément, nous avons pensé qu'un livre moderne d'histoire naturelle appliquée devait être très largement doté d'illustrations. L'importance des études d'Entomologie est indiscutable pour l'agent forestier ou le propriétaire gérant ses bois; car il ne faut pas oublier que la forêt sert de refuge à de nombreux Insectes, dont révolution ne peut se produire qu'au détriment des végétaux ligneux. Mais il est un autre argument qui nous pousse à faire connaître cette branche des sciences naturelles au monde des sylviculteurs et à provoquer, parmi nos collègues de langue française, le goût de l'Ento- mologie forestière : c'est le développement des connaissances en histoire naturelle. En effet, en raison de ses occupations, le forestier est placé dans les meilleures conditions pour faire d' intéressantes et utiles observations ; car, en parcourant en tous sens la campagne et les bois, il est à même d'observer de près la vie animale dans ses différentes manifestations. Les Insectes sont, parmi les êtres animés, ceux qui peuvent le plus entraver son intervention et contrecarrer ses efforts. A étudier la forêt en qualité de forestier naturaliste, la carrière sylvicole gagne en intérêt et le labeur parfois ardu de l'homme des bois semble moins monotone. TRAITÉ D'ENTOMOLOGIE FORESTIÈRE A L USAGE DES FORESTIERS DES REBOISEURS ET DES PROPRIÉTAIRES DE BOIS PARTIE GÉNÉRALE GENERALITES ET PLAN DU TRAITE Il faut reconnaître que, pour beaucoup, les études d'Entomo- logie constituent un épouvantail, en raison même des difficultés qui surgissent lorsqu'on aborde les questions de nomenclature. D'autre part, il est manifeste que, si un bon nombre de natu- ralistes n'avaient pas pour unique but de léguer leur nom à la pos- térité en créant de nouvelles espèces ou variétés basées sur des caractères plus ou moins discutables, nous ne nous débattrions pas dans le dédale des synonymes où il est souvent fort difficile de se reconnaître. Nous nous efforcerons donc, dans le présent ouvrage, de nous en tenir à la nomenclature la plus rationnelle, tout en tenant compte des publications d'Entomologie forestière les plus ré- centes. La principale difficulté inhérente aux études d'Entomologie forestière réside dans la détermination des espèces d'Insectes, car, à peu d'exceptions près, la taille minuscule de ces êtres nécessite l'emploi de la loupe ou du microscope. Eu miirr, 1.- forestier qui veut s'occuper de cette branche «!«' la Protection, ENTOMOLOGIE FORESTIÈRE 1 2 PARTIE GÉNÉRALE doit avoir une vue d'ensemble sur les caractères des différents ordres, car les ravageurs des forêts se recrutent dans toutes les subdivisions de la classe des Insectes. Il est évident que la durée de la vie d'un forestier ne lui permet pas d'étudier le rôle économique de tous les Insectes qui vivent en parasites dans les forêts de l'Europe centrale. Il existe encore une foule de questions biologiques à résoudre, et, seuls, l'observa- tion dans la Nature et les travaux de laboratoire peuvent les élucider. Un forestier ou un propriétaire gérant ses forêts seraient-ils capables, même sans études spéciales, de reconnaître l'ennemi qui décime leurs peuplements et, après en avoir déterminé l'espèce, de prévoir des mesures préventives et répressives? Nous répondons affirmativement à cette question, si le dit fores- tier a le sens de l'observation, doublé d'un amour passionné pour l'histoire naturelle et le monde des bois. C'est précisément le but de ce livre : de familiariser le sylviculteur, le reboiseur et l'administrateur des propriétés forestières avec la science de l'Entomologie forestière et de leur faire saisir le rôle si important que jouent les Insectes dans l'économie des bois. Les régions où les essences résineuses dominent sont beaucoup plus exposées aux dégâts des Insectes que celles où les feuillus occupent une place prépondérante; nous avons là l'explication de ce fait indéniable : les forestiers allemands, autrichiens et russes, travaillant principalement dans les forêts de Conifères, sont beaucoup plus avancés en Entomologie que les sylviculteurs de France dont le domaine boisé est surtout composé d'essences feuillues. Les ravages intéressant les arbres à feuilles persistantes ont, en général, pour conséquence la destruction de la plante, tandis que les atteintes des Insectes sur les feuillus sont moins importantes et ne provoquent, souvent, qu'un ralentissement dans l'accroissement.. Les êtres animés présentent la particularité que chaque • - a son développement personnel, des coûts et des instincts qui lui sont propres. Or, sans l'étude de la biologie spéciale «le telle ou telle espèce, il n'est pas possible de lutter contre les ravageurs, PARTIE GENERALE car le succès de l'intervention de l'homme dépend uniquement des conditions dans lesquelles ce dernier pourra agir au moment opportun pour contrecarrer l'évolution de l'animal. En raison même de la variété infinie des phases de développe- ment et surtout des traces que laissent les Insectes de leur pas- sage dans les végétaux ligneux, on peut arriver, dans neuf cas sur dix, à distinguer l'espèce à l'examen seul des dégâts. C'est là un précieux appoint pour la détermination et le choix des moyens de lutte préventive et répressive. Dans un cas de ravage isolé ou d'invasion, le plus simple sera presque toujours de déterminer l'espèce au moyen de deux points de repère que le forestier ou le propriétaire pourront fixer sans beaucoup de difficulté, à savoir : l'essence attaquée et le type de ravages constaté sur tel ou tel organe du végétal. Le travail à la loupe ou l'examen microscopique viennent autant que possible confirmer cette première détermination; ils sont, du reste, indispensables dans les cas douteux. Il est indiscutable que l'étude des Insectes forestiers, qui apparaissent presque tous sous la triple forme de Larve ou Che- nille, de Chrysalide et d'Insecte parfait, est particulièrement difficile. Aussi, plus nous pourrons guider les recherches par la représentation graphique aussi fidèle que possible de ces Insectes, plus la tâche du lecteur sera simplifiée. Naturellement, comme c'est le côté biologique qui est spécialement envisagé dans ce Traité, nous nous sommes attaché à reproduire par l'image les dégâts et à donner, d'une façon aussi scientifique que possible, des dessins de l'Insecte ou de telle ou telle partie de son corps propre à le faire reconnaître. Nous savons bien que le forestier ou le propriétaire qui auront constaté dans leur domaine une invasion de ravageurs, deman- dent à l'entomologiste ou au traité d'Entomologie forestière moins le nom de l'espèce incriminée que l'indication de ce qui, au point de vue économique, peut arrêter le mal. Naturellement, si le zoologue forestier se présente comme le guérisseur infaillible, il ne pourra, dans la plupart des cas, satisfaire le maître de la forêt. En effet, il ne faut pas oublier que nous avons affaire à 4 PARTIE GENERALE une science de création récente et que l'homme demeure parfois absolument désarmé devant l'étendue, l'imprévu et la portée de telle ou telle invasion. S'il ne peut rendre la vie aux arbres contaminés ou en voie de dépérissement, ses efforts doivent tendre avant tout à circonscrire l'étendue du mal et à retenir l'Insecte prisonnier dans une partie du peuplement où, en vue de le capturer, on a d'emblée admis de sacrifier un certain nombre d'arbres. Pour réussir dans cette voie, il est indispensable de prendre, comme base, la biologie de l'Insecte; elle doit faire l'objet d'une étude spéciale pour chaque espèce et pour chaque cas. Il n'est pas facile de classer les Insectes forestiers dans des compartiments bien définis, car peu d'espèces sont exclusivement monophages. Il faut cependant reconnaître que la plupart des ravageurs montrent une préférence bien marquée pour tel ou tel végétal. Peu d'espèces sont essentiellement polyphages, c'est-à-dire s'attaquant indifféremment, ou sous l'influence de conditions particulières, aux principales essences ligneuses. Nous citerons la Nonne, le Bombyce dissemblable, le Cossus gâte-bois, le Bostryche disparate parmi les espèces essentielle- ment polyphages. La partie spéciale de ce Traité commence par l'étude des para- sites des Résineux pour se continuer par celle des parasites des Feuillus, donc dés essences spéciales qui forment la flore ligneuse des peuplements de l'Europe centrale. Nous laisserons de côté les arbrisseaux et les arbres fruitiers en nous limitant ainsi exclusivement aux espèces végétales qui constituent la richesse de la forêt européenne. Voici la liste des arbres dont les différents organes seront exa- minés dans un ordre déterminé avec rénumération tirs principaux parasites : A) Essences résineuses : 1. Épicéa. '«• Pin cembro ou Arolle. 2. Sapin blanc ou des Vosges. 5. Mélèze. 3. Pins (sylvestre, noir ou d'Au- triche, de montagne, maritime, laricio, d'AJep, Weymouth). PARTIE GENERALE 5 B) Essences feuillues : 1. Chênes (pédoncule, rouvre, cer- 8. Érables (plane, sycomore, cham- ris, vert, suber, occidental, pêtre, etc.). yeuse, etc.). 9- Frêne. 2. Hêtre. 10. Charme. 3. Châtaignier. 11. Aunes (glutineux ou noir, blanc, 4. Bouleaux (blanc et verruqueux). vert). 5. Peupliers (tremble, blanc, noir 12. Saules. du Canada). 13. Sorbiers (des oiseleurs, domes- 6. Tilleuls (à grandes et à petites tique, etc.). feuilles). 14. Alisiers (blanc, torminal, etc.). 7. Ormes (de montagne, diffus, 15. Robinier (faux-acacia). champêtre). Nous avons déjà dit plus haut que, dans ce Traité, nous avons renoncé à suivre l'ordre systématique, estimant que. dans un ouvrage qui prétend venir en aide au forestier, il valait mieux s'en tenir aux manifestations extérieures de la vie et aux ravages des Insectes, tout en stimulant le sens de l'observation dans la Nature. Le sylviculteur, appelé à déterminer des dégâts d'Insectes, peut facilement préciser deux points, à savoir : l'essence attaquée et l'organe de l'arbre sur lequel les parasites ont laissé des traces de leur passage. C'est sur cette base que nous avons établi notre classification en groupant les ravageurs dans les compartiments suivants, qui partent des organes souterrains pour atteindre la cime de l'arbre : 1. La Racine. 4. Les Rameaux. 2. h'Écorce du tronc et des branches. 5. Les Bourgeons. 3. L'Intérieur du bois (Xylophages 6. Les Feuilles. proprement dits). 7. Les Fruits. Nous ne nous faisons pas d'illusions; cette répartition peut prê- ter le flanc à la critique, car il est certains Insectes qui ne peuvenl être classés dans un compartiment plutôt que dans un autre. En outre, il y aura lieu, lorsque nous traiterons des ravageurs polyphages, de faire de nombreux renvois, car il existe certains Insectes (Cossus ligniperda L., Bombyx ilisjxir L.. etc.). que nous retrouvons sur presque toutes les essences feuillues et d'autres qui attaquent les semis de tous les brins en pépinière {Mcl<>- D PARTIE GENERALE lontha vulgaris L., etc.). Nous croyons néanmoins qu'une répar- tition de ce genre sera appréciée par tous ceux qui considèrent le présent Traité comme une introduction à l'étude de l'Ento- mologie forestière. HISTORIQUE Nous ne pouvons songer à étudier ici l'évolution de la science entomologique appliquée à la sylviculture, ni à énumérer tous les ouvrages qui ont été publiés par des naturalistes ou des sylviculteurs. Gomme nous l'avons dit plus haut, ce sont les contrées forestières peuplées en majorité de Conifères et, par conséquent, celles qui ont le plus à souffrir des dégâts des In- sectes, qui ont donné naissance aux publications les plus remar- quables sur cette branche de la Protection. Déjà à la fin du dix-huitième siècle, Gmelin (1787) et von Sierstorpf (1794) signalèrent les ravages des Insectes dans les sapinières allemandes. Mais c'est au savant Ratzeburg (1837- 1844) que nous devons le premier ouvrage complet sur l'Ento- mologie forestière. Il fit paraître trois volumes aussi documentés que richement illustrés et qui, aujourd'hui encore, constituent de précieux documents. Après Ratzeburg, ce furent Nord linge R, Altum et Théodore Hartig qui, en Allemagne, contribuèrent le plus à enrichir la littérature entomologique forestière. M \thieu (1848) publia en français son Cours de Zoologie fores- tière, qui demeure le seul ouvrage général concernant la branche zoologique de la Protection des forêts. Nous rappelons à ce propos deux éditions de l'Atlas d'Entomologie forestière de Henry ( 1892 et 1903), qui reproduisent sans texte les planches de l'ouvrage de Mathieu et un certain nombre de nouvelles figures. Au milieu du dix-neuvième siècle, Perris (ISôti) publia son étude sur les Insectes du Pin maritime, qui peut être considérée comme un modèle en matière de recherches biologiques. La famille des Scolytides ainsi que celle des Bostrychides occupent naturellement une place importante dans les publi- cations des zoologues forestiers. Ce fut Eichhoff (1881) qui PARTIE GENERALE 7 contribua le plus à faire connaître la vie de ces Xylophages que nous traiterons d'une manière approfondie. Ce sylviculteur a décrit toutes les espèces de Scolytides et de Bostrychides connues dans les forêts de l'Europe centrale, il a déterminé les phases d'évolution du plus grand nombre d'entre elles. Les découvertes d'Eichhoiï ont été récemment complétées et en partie rectifiées par les publications de Lôvendal (1898), de Chewyreuv (1905) et de G. Fuchs (1907). A l'époque de l'apparition du travail d'Eichhoff, Altum pu- blia un ouvrage de zoologie forestière, peu d'années après la première édition de la Protection des Forêts de Hess (1898). L'Autrichien Henschel (1895) fit paraître un Manuel d'Ento- mologie forestière et horticole, la même année où Judeich et Nit- sche (1895) publièrent leur remarquable travail de plus de 1.400 pages sur les Insectes forestiers de l'Europe centrale, ouvrage dont l'illustration détaillée égale la valeur du texte et la documentation bibliographique. Deux ans plus tard, Eckstein (1897) écrit un ouvrage général de zoologie forestière, puis vient Nusslin (1905), qui fait paraître à Garlsruhe un nouveau Manuel d'Entomologie, destiné spécia- lement aux étudiants en sciences forestières. Enfin, dernièrement, l'entomologiste Gillanders (1908) a écrit en anglais le premier ouvrage d'Entomologie forestière publié en Grande-Bretagne, pays où les questions économiques forestières commencent à intéresser l'opinion publique. A côté de cette série de Manuels envisageant cette vaste branche dans son ensemble, il faut mentionner les innombrables publications malheureusement disséminées dans un beaucoup trop grand nombre de Revues scientifiques et forestières. Elles sont l'œuvre de praticiens et d'entomologistes forestiers, parmi lesquels nous citerons : Bargmann, Bourgeois G., Cecconi, Ghapuis, Gholodkowsky, Coaz, Eggers, Erichson, Fank- hauser, Fucus, de Geer, Germar, Gyllenhal, Hennings Kaltenbach, Keller, Knociie, Knotek, Lindemann, Lo- vendal, Macquart, Mulsant, Regimbeau, Reitter, Skverin, Strohmeyer, Thomson, Trédl, Wachtl, Wollaston. etc.. 8 PARTIE ZOOLOGIQUE Nous aurons l'occasion dans ce Traité de citer diverses publi- cations de ces auteurs. L'ouvrage classique sur lequel nous revien- drons à chaque instant est celui de Judeich et Nitsche, dont la documentation et l'envergure sont d'une incontestable valeur pour tous ceux qui veulent travailler à fond cette branche spé- ciale. Tous ces observateurs ont enregistré déjà beaucoup de faits ; néanmoins, il reste encore énormément à observer dans ce vaste laboratoire qu'est la forêt et dans lequel nous proposons au lecteur de pénétrer avec nous. Bien des questions biologiques sont encore à résoudre et il incombe en particulier au sylviculteur de faire avancer la science entomologique forestière. PARTIE ZOOLOGIQUE ZOOLOGIE GENERALE Les Insectes, appelés aussi Hexapodes, en raison du nombre de leurs pattes qui s'élève à trois paires, constituent une classe de l'embranchement des Arthropodes. Leur corps, à symétrie bilatérale, est divisé en trois parties : la tête, le thorax et l'ab- domen. La respiration est trachéenne et les sexes sont séparés. La tête est une boîte chitineuse portant les antennes, organes du tact, les yeux, les pièces buccales; elle est le plus souvent large- ment unie au thorax. La figure 1 montre le groupement des différents organes, parmi lesquels le front, en général compris entre les yeux, sert de critère dans la détermination. Le thorax se compose de trois parties juxtaposées (fig. 3) : le prothorax, le mésothorax et le métathorax. Chacune de ces régions se décompose en une plaque chitineuse ventrale (stérilité) (1) La « partie zoologique » a été rédigée avec la collaboration de M. Mau- rice Jaquet, docteur es sciences, qui a bien voulu se charger également de la correction des épreuves de l'ouvrage entier. Nous lui exprimons ici nos sincères remerciements pour son précieux concours. PARTIE ZOOLOGIQUE 9 et une plaque dorsale (tergite). Entre ces deux organes on dis- tingue des pièces latérales ou pleures, formées par une membrane plus ou moins molle. Les organes locomoteurs sont fixés au thorax. EU yjves FeniS Fi(j. i. -■ Organes extérieurs de VErgates Faber /-. 1/1 gr- nat- (orig.)- L'abdomen est, en général, arrondi ou cylindrique; il compte de deux à dix segments apodes. 10 PARTIE ZOOLOGIQUE Chez les Guêpes et les Fourmis, par exemple, l'abdomen est uni au métathorax par un mince pédoncule. Il porte souvent des appendices qu'on nomme cerques. Chez les Insectes xylophages, 0 a b c d , 1 ' / / , 1 / / Il 1 / ' „ F ^ 9 "Vf^v \ P i : /< : \ nm j\ \> h 1 -u Fig. 2. — Tète de Carcibus hortensis L. a, sommet; b, œil; c, front; d, bouclier cépha- liaue ; e, antenne ; J, lèvre supérieure ; g, man- dibules ; h, palpe maxillaire ; p, lèvre infé- rieure;,/, (lenticule au milieu du bord antérieur du menton; k, menton; /, base de l'antenne; m, fossette ; n, gorge ; o, occiput ; i, palpe labial (d'ap. Kolbe). ces dépendances ont une importance; chez les Sirex, par exemple, Tr Ab Fig. 3. — Cerambysc héros Scop. T, tète ; Tr, thorax ; i, prothorax ; 2, mésothorax ; 3, métathorax ; Ab, abdomen ; F, élytre ; A, aile postérieure, 1/1 gr. nat. (orig.). la femelle se sert de sa tarière pour creuser un trou dans le bois et y déposer les œufs. Appendices articulés. — Si l'on examine la partie anté- rieure des Insectes, on trouve en premier lieu deux organes faisant presque toujours saillie : ce sont les antennes qui, au PARTIE ZOOLOGIQUE 11 nombre de deux, revêtent des formes infiniment variées, même chez les espèces forestières européennes. La détermination des genres et des espèces s'appuie sur ce critère. L'antenne est filiforme, serriforme, plumu- leuse (Microlépidoptères), foliacée, etc. On distingue dans cet organe, en général (Coléo- ptères, par exemple), trois parties (fig. 4) : le scape, qui constitue le premier seg- ment, le pédicelle qui forme le deuxième, et finalement le funicule, le dernier, lequel, segmenté, est parfois ter- miné par une massue (Bos- tryches, par exemple). Chez Fig 5 _CTêle de Charançon. les Charançons dont la tête «,.œil; b, antenne dont est prolongée en un rostre (fig. 5) à l'extrémité duquel se trouve la bouche, l'antenne est située en arrière de cette der- nière; son scape peut se loger dans une rigole pratiquée sur les côtés du rostre. Fig. 4- — Antenne à'Hylastes ater Payk. a, massue à 4 articles ; b, fu nicule à 6 articles ; c, pédi celle ; d, scape (orig.). le scape peut se loger dans une rainure ; c, mandibule (d'ap. Kolbe). Pièces buccales. - - L'alimentation des Insectes étant infini- ment variée, les organes buccaux offrent, de ce fait, des varia- tions infinies. Les Insectes sont broyeurs, piqueurs, aspirateurs, lécheurs. La première pièce qu'on trouve — toujours en allant de l'avant à l'arrière — est le labrum fixé au front, puis les trois paires d'organes symétriques : les mandibules, les maxilles anté- rieures et les maxilles postérieures (fig. 6). Chez les Insectes broyeurs les mandibules sont des pièces rigides, chitineuses, non segmentées et portant à leur bord interne des dents qui leur permettent de triturer les substances solides (le bois par exemple, chez les Bostryches et Céramby- cides). Les maxilles antérieures et postérieures sont composées de plusieurs articles qu'on trouvera représentés dans la figure 6. 12 PARTIE ZOOLOGIQUE Ces organes compliqués ont pour fonction de sélectionner les ali- ments triturés grossièrement par les mandibules et de les faire parvenir dans la bouche. Chez les Insectes suceurs (Papil- lons), on remarque une trompe qui, au repos, s'enroule en spirale et per- met à l'animal d'extraire la nourri- ture liquide qu'il trouve au fond des fleurs. Les lécheurs (Hyménoptères) ont un labre normal, leurs mandibules ressemblent à celles des Coléoptères et les maxilles antérieures allongées A, mandibules ; a et b, apophyses articu- laires ; B, mâchoires (premières maxilles) ; forment, en Se rapprochant l'une i, cardo ; j, stipes ; k, palpigère ; /, lame interne ;«, lame externe ou galea;/i, palpe; de l'autre, Wl fourreau encerclant L, lèvre inférieure (deuxièmes maxilles ou labium) ; c, palpe ; d, galea ; t, lame interne ; 1Q ma-villo r^notôriouro /, palpigère; g, mentum ; h, submentum; ld m<*Xllie pObieneUie. D, lèvre interne (d'an. Kolbe). t ta /tt' *■ ' ; Les Insectes piqueurs (Hémi- ptères) sont en même temps suceurs. En général, les maxilles an- térieures et les mandibules revêtent la forme de stylets allongés et tranchants. L'aspiration du liquide se fait au moyen du labrum Fig. 0. — Pièces buccales broyeuses de Locusta viridisshna L. Fin. 7. — Plaques de plomb transpercées, à gauche, par le Cerambyx bajulus L., à droite, par leSirex spectrum !.. 1 1 gr. nat. (Orig. coll. StandfUSS, Zurich). et les organes buccaux sont assemblés sous forme de rostre replia- ble, au repos, sur la face ventrale de la pari if antérieure du corps. Certains Insectes xylophages tels que les Cérambycides, les Bostryches et les Sirex, ont des mandibules offrant une force de perforation considérable. PARTIE ZOOLOGIQUE 13 La figure 7 ci-jointe prouve que même certains de ces Insectes parviennent à sortir de boîtes métalliques hermétiquement closes par des orifices qu'ils forent à travers les parois. Les ailes. — Les organes du vol sont des expansions souvent en forme de feuille, articulées et fixées aux flancs du méso et du métathorax. On ne remarque jamais plus d'une paire d'ailes Fig. 8. — Aile de Coléoptère (Cerambyx héros Scop.). 1-7, nervures convexes ; .1, cellule cubitale ant. ; B, cellule nu- mérale ; C, cellule cubitale post. ; U, cellule médiane. Les lignes ponctuées indiquent les plis de l'aile à l'état de repos. Près de FF, articulation permettant à l'extrémité de l'aile de se replier (d'ap. Kolbe). fixée à chacun de ces deux anneaux postérieurs. L'antérieur ne porte jamais d'ailes. Ces dernières sont formées de deux lames minces chitineuses juxtaposées et sillonnées de nervures où ''"".I- '.l- La même .nie (pu- dans la ligure 8. à l'état de repus sous l'élytre. Les lignes ponctuées in- diquent les limites des parties ue l'aile pliées, par rapport à la surface al aire (d'ap. Kolbe). pénètrent du sang, des trachées et des nerfs (Henneguy, 1904, p. 47). Les deux paires d'ailes peuvent avoir une forme et une consistance très différentes (fig. 8 et 0). Chez les Coléoptères, les ailes antérieures, très résistantes, sont désignées sous le nom â'élytres ; elles recouvrent 1rs ailes peste- 14 PARTIE ZOOLOGIQUE Heures souvent fort minces et délicates. Les Xylophages, en parti- culier, sont ainsi en mesure de circuler dans l'intérieur du bois, grâce à la forme cylindrique de leurs élytres protecteurs. Nous verrons plus loin quel rôle joue, en particulier chez les Scolytides, la sculpture de ces appendices pour la détermination des espèces. Dans certains ordres (Hyménoptères, par exemple), on utilise pour la classification la forme ou la disposition de cellules com- prises entre les épaississements chitineux. Les pattes. — Les organes de locomotion terrestre sont dépen- dants des fonctions vitales particulières à telle ou telle espèce. Cependant, on distingue toujours trois paires de pattes, chacun des anneaux thoraciques en porte une paire. La patte se compose, en partant du corps (fig. 10), de la coxa ou hanche, logée dans un en- foncement de la face ventrale du thorax, du trochanter souvent composé de deux articles, du fémur ou cuisse, du tibia ou jambe, du torse articulé portant des grif- fes ou crochets, parfois même, comme c'est le cas chez les Mouches, muni d'une pelote jouant le rôle de ventouse. On remarque que les pattes de cer- tains Insectes ont encore d'autres fonc- \fy tions que celle de la locomotion; ainsi. i;ig. io.— PiMe de cerambyœ héros scop. les pattes antérieures des Abeilles sont a, coxa; b, fémur ou cuisse; c, tibia ■,■ % . -,-, e -, ou jambe ; d, éperon ; e, tarse articulé ; disposées de telle laÇOn que 1rs ailtell- t\ tarse vu de face; g, premier article „ 'tarsai; h, griffes ou crochets; i, tro- nés peuvent être nettoyées à 1 aide d'un chanter (orig.). appareil spécial que porte le métatarse. -V-S Téguments. — Le corps des Insectes peut être lisse, couvert d'une pilosité plus ou moins dense et rigide ou d'écaillés qui revêtent sur le même individu des couleurs infiniment variées. Glandes cutanées. — Certains Insectes portent des glandes PARTIE ZOOLOGIQUE 15 sécrétant un Fig. il — Hypoderme d'une Chenille de linm- byx pini L. a, poils urticants ; b, glandes à venin ; c, nypoderme, d, cuticule (d'ap. Claus). liquide que l'animal laisse échapper pour sa défense. Chez la Chenille de la Gastropacha pini L. et de la Processionnaire du Pin (fig. 11), on trouve à la base de chaque poil une glande à venin dont le produit se répand au dehors lorsqu'on agite l'air autour de la Chenille. Les glandes cirières des Abeilles sont pla- cées sur la face ventrale des segments abdomi- naux. Chez les Hyménoptères porte-aiguillon, le liquide toxique est introduit dans le corps étranger à l'aide d'un stylet fixé à l'abdomen. Système musculaire. — Les Insectes sont pour- vus de muscles, tous striés, qui se rencontrent aussi bien dans le tronc que dans les membres. Chez les espèces ailées, chaque aile compte deux muscles extenseurs et un fléchisseur. Système nerveux. — Le système nerveux des In- sectes s'étend de la tête à l'extrémité du corps; il revêt la forme d'un double cordon, fixé à la par- tie ventrale, et renflé dans chaque segment en un double ganglion. Du premier de ces ganglions par- tent deux ramifications qui encerclent l'œsophage pour se souder à une masse sus-œsophagienne nerveuse remplissant le rôle de cerveau et duquel se détachent les nerfs se rendant aux organes des sens (fig. 12). Organes dos sens. — Le sens du tact doit être attribué à des poils sensitifs fixés spécialement sur les antennes et sur les palpes. Il y a lieu de remar- quer que tous les poils ne sont pas munis «l'un.' fibre nerveuse. Seuls, ceux dont l'axe renferme une fibre reliée à un ganglion nerveux présentent un pouvoir sensil if. Fig. 12. — Système iin\ eux d'Epheme- rn danica A. F. Muller. (/, ganglion supérieur (i'M)|i}i.M|irn. /', ncrl de l antenne; e, nerf visuel ; il, ganglion inférieur œsopha- gien; 8, /, ;/. gan- glions du thorax ; i, > ommissures (d'ap. Kolbe). 16 PARTIE ZOOLOGIQUE On admet que le sens de l'olfaction est localisé dans les an- tennes et parfois dans les palpes. Henneguy (1904, p. 139) affirme que le sens olfactif est moins développé chez l'Insecte au repos que chez l'animal en mouvement. Parfois, certains Insectes portent dans le voisinage des organes buccaux de petites fossettes densément garnies de poils sensitifs et qui constituent des centres d'odorat. Yeux. — Sauf certains Insectes cavernicoles, plusieurs para- sites, les soldats et ouvriers des Termites, tous les Insectes sont pourvus d'yeux. Ces derniers sont ou bien simples, on les désigne en entomologie sous le nom A' ocelles ou de stemmates, ou bien composés, ce sont les yeux à facettes. Les ocelles sont généra- lement placées sur le sommet de la tête. Les yeux à facettes sont envisagés comme la réunion d'yeux simples (ommatidies); ils occupent parfois la plus grande partie de la tête et peuvent atteindre le nombre de 20.000 pour un seul œil composé. Audition. — Certains Insectes possèdent des organes auditifs appelés organes chordonotaux. Ils sont situés sous les téguments et constitués par une cellule nerveuse se prolongeant en un filament sur le trajet duquel on trouve un noyau (Henneguy, 1904, p. 142). Certaines espèces produisent des sons par le frottement d'une partie de leur corps contre les parois des ° objets dans lesquels elles se meuvent, tel VAno- bium pertinax L. D'une façon générale, c'est surtout le mâle qui est capable d'émettre des sons, principalement en vue de l'accouplement . Système digestif — Le tube digestif est infini- Vl%iScôîytaspr^L^il ment varié dans le monde des Insectes, car il a,desKs'deMa?piÉ doit s'adapter à des genres d'alimentation fort yœcum (d'ap. Nussi difTérents n est très développé, et se laisse tou- jours décomposer en trois sections. La première partie ou intestin antérieur comprend la bouche. l'œsophage et le jabot. Chez les espèces carnassières et lignivores, PARTIE ZOOLOGIQUE 17 une partie de l'intestin antérieur sert à la trituration des ali- ments, c'est le gésier, dont la paroi interne se relève en denticules ou aspérités chitineuses. Chez les Abeilles, le jabot sert de labo- ratoire dans lequel s'opère la fabrication du miel. La deuxième section du tube digestif est désignée sous le nom d'intestin moyen, elle est d'une consistance non chitineuse. La région antérieure de cet intestin moyen forme l'estomac, la pos- térieure représente l'intestin grêle qui se confond souvent avec l'intestin terminal ou troisième section du tube digestif terminé par l'anus qui s'ouvre à l'extrémité postérieure du corps. Glandes salivaires. — Ces organes, placés dans la région anté- rieure du corps, s'ouvrent à l'origine du tube digestif. Leur rôle est, non seulement de collaborer à la digestion des aliments, Fig. 14. — Tube digestif arec accessoires de la Chenille du liomhy.r. fini L. a, tubes deMalpighi; 6, glande flliaire ; C, glande salivaire ; d, intestin moyen; e, œsophage; f, intestin grêle ; g, rectum (d'ap. Suckow, ds. Judeich et Nitsche). mais ils peuvent également élaborer du venin. Chez certaines Chenilles, ces glandes ont le pouvoir de sécréter la matière soyeuse qui forme le cocon. On sait que le Bombyx mort L., dont la larve est le Ver à soie, fabrique de la soie ; or, les fils soyeux sont éla- borés par des glandes séricigènes juxtaposées aux glandes sali- vaires et débouchant sur la lèvre inférieure. On envisage comme glande digestive pancréatique des diver- ticules parfois très nombreux de l'int est in moyen. I ,\ HIMOtOc.ll. hOHKsl 11 H! 18 PARTIE ZOOLOGIQUE Système circulatoire. — Le sang ne circule pas toujours dans des canaux spéciaux, mais pénètre dans des espaces non délimi- tés et spécialement dans les pattes et les ailes. Le cœur, organe propulseur, est placé au-dessus du tube digestif abdominal; il est relié à la paroi dorsale par des fibres conjonctives. Ce vais- seau se renfle en une chambre contractile à chaque segment. Le sang est le plus souvent incolore ou légèrement teinté de jaune ou de vert. Cette coloration est due au plasma liquide. Système respiratoire. — La respiration des Insectes s'effectue au moyen de trachées qui sont des canaux maintenus ouverts par un fil chitineux en spirale. Ces trachées sont presque toujours mises en relation avec l'extérieur au moyen de stigmates, petites 34 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Fig. i5. — Larve du Cerambyx héros Scop. i, tèle; b, pattes; c, d, callosités ventrales — organes de locomotion dans Les couloirs creusés dans le bois : 2-4 : les 3 segments tkoraciques ; *5-i4 : les 10 segments abdominaux ; e, >!i> sont particulièrement à recommander. Il faut, dans le choix de ces engrais, attacher une grande importance à ce que ces derniri> dégagent une forte odeur, et ne considérer les propriétés fertili- santes que comme un facteur secondaire : /) Finalement, on peut aussi introduire dans une pépinière ravagée par les Vers blancs une Taupe, qui ne tardera pas à détruire ces parasites. Toutefois, ce remède n'est pas applicable en toutes circonstances, car la Taupe bouleverse les carreaux. En définitive, le véritable remède efficace, applicable en grand et dans des conditions économiques avantageuses, est encore à trouver. Dans les situations particulièrement exposées a La ponte et aux invasions très intenses qui se produisent tous les (1) Dans les pépinières forestières il suffit de répandre un peu avant la ponte une couche de feuilles mortes. On peut être certain qu'aucune femelle ne viendra y déposer ses œufs, EPICEA 35 trois ou quatre ans, il ne faut ni installer ni entretenir une pépi- nière. La lutte est encore plus difficile dans les jeunes plantations. Si à l'examen des racines on constate la présence de Larves, il faut, en remuant le sol, arracher les pieds malades au moment où les Vers blancs sont encore occupés à ronger et ne pas ren- voyer cette opération à l'automne. On doit veiller à détruire le plus de larves possible et extirper hors de leurs trous les rava- geurs, qui, l'année suivante, compromettraient la reprise des nouveaux plants. Otiorrhynchus niger Fabr. Coléopt., Ciirculionidœ Grand Charançon noir et Otiorrhynchus ovatus L. Le premier mesure de 8 à 12 millimètres. Il est d'un noir bril- lant; le corselet, aussi long que large, est densément ponctué. Le second atteint de 4,5 à 5 millimètres. Il est noir avec pubescence grise. Les anten- nes et pattes sont de couleur brun rouge. Ces deux Charançons, fréquents dans les pépinières, s'atta'quent aux racines et au collet dos brins et semis; la Larve ronge les parties corticales sans épargner parfois les couches ligneuses. L'Insecte parfait, aux ailes atrophiées, s'accouple sur le sol, en mai. La femelle pond aussitôt après ses œufs dans la terre. Les ravages se continuent duranl sis à huil semaines. Le Charançon hiverne dans la terre sous sa forme parfaite. Fréquents dans les régions montagneuses et surtoul dans 1rs pépinières établies sur des terrains très meu- bles, ces deux Otiorrhynques peuvenl s'attaquer à des planta- Oliorrhynchus niger ! abr. Grand ' iharançon noir (orig.). 36 RACINES tions d'Épicéas âgées de dix ans. Les plants rongés par la larve résistent parfois un été, mais présentent un aspect jaunâtre. Moyens répressifs. - - Récolter les Insectes dans les pépi- nières infestées. L'O. ovatus L. s'attaquant de préférence aux semis, on peut intercaler entre les lignes de ces derniers des bandes de mousse dans lesquelles les Insectes vont se réfugier; il facile alors de les capturer. Hylastes cunicularius Er. Goléopt., Scohjtidœ Hvlésine mineur Longueur : 3,5 à 4,5 millimètres. Caractérisé par sa couleur noire; ses élytres glabres, ruguleux, sont profondément ponctués. Ressemble beaucoup à H. ater Payk; mais ce dernier a le corselet moins arrondi sur les côtés et la sculpture des élytres moins pro- noncée. L'Hylésine mineur devrait, à la vérité, être placé entre les ravageurs de la racine et ceux du tronc, car il s'attaque à ces deux parties de l'arbre, surtout dans la région du collet. Nous l'inter- calons donc à cette place avant de passer au deuxième groupe biologique de l'Épicéa, nous réservant d'exposer plus loin, d'une façon générale, les caractères de la famille des Hostry.liid. - laquelle appartiennent les Hylésines. ~L' Hylastes cunicularius Er. hiverne sous forme d'Insecte parfait, soit attaché aux racines, soit caché dans l'écorce du bas du tronc. La femelle creuse un court couloir de ponte vertical, duquel partent latéralement des galeries de larves qui finissent par s'entrecroiser. On compte deux générations dans les climats tempérés. I le Jura, nous l'avons rencontré au milieu de jeunes 1 "i ■■■'>■ plantations de Picea pungens E. (Épicéa piquant) à tes cumcuiàrius 1.200 mètres d'altitude. Celles-ci étaient dévas Er., Hvlésine mineur (orig.). l'| nseete avant l'ait périr plrsqiie tOUS 1' s plants ;iLT' - de six ans. Les ravages rappellent beaucoup ceux de VHylo- bius abietis L. L'animal travaillant principalement sniis terre EPICEA 37 ou au niveau du sol, on ne constate sa présence qu'une fois le dégât lopéré, lors du dessèchement des plants. \v ImÊlÈ *$. Fia. 2."). — Type normal du systènu- de couloirs de Y Hylastes cunicularids Er. dans Épicéa (tronc) i /a » de ce groupe ne peuvent digérer les débris de boiSj Leurs pièces buci aies n'étant pas disposées en vue de cette fonction: ils s:' nourrissenl des sucs ligneux ou de champignons qu'ils cultivenl «lins Luis couloirs. Hagedorx désigne ce groupe sous le nom de Ssetidentatœ. ÉPICÉA 41 reconnaître, par l'examen seul du système des galeries, si l'arbre avait été attaqué sur pied ou abattu. Or, cette constatation peut avoir une grande importance dans la pratique forestière. Nous avons vu plus haut que, à peu d'exceptions près, tous les Bostryches opèrent leur cycle d'évolution dans la matière ligneuse. En effet, ces Insectes ne prennent leurs ébats au dehors que sous la forme parfaite, dans le but de s'accoupler, de trouver de nouveaux centres d'alimentation ligneuse ou de se ménager des quartiers d'hiver. A l'état de Larve ou de Nymphe, les Bostryches sont toujours cachés dans le bois ou l'écorce et ne supportent pas longtemps l'exposition aux intempéries, à la pluie et au soleil, en particulier. Par contre, enfermés dans leurs cachettes naturelles, ils bravent l'humidité et le froid le plus intense de nos forêts élevées. Les Insectes parfaits ont deux ailes membraneuses qui leur permettent de se maintenir momentanément dans l'atmosphère pour voler d'arbre en arbre. Ces ailes inférieures sont pliables et protégées par une carapace chitineuse qui représente les ailes supérieures. Ces dernières, qu'on appelle élytres, jouent le rôle de protecteurs des ailes membraneuses et n'entravent pas le travail de forage des Xylophages. Les individus mâles du genre Xyleborus ne possèdent que des ailes atrophiées. Le vent joue certainement un grand rôle dans le déplacement des Bostryches au moment où ceux-ci ont acquis leur complel développement. On observe souvent de ces déplacements passifs de foyers d'invasion pendant la prédominance de vents pins on moins violents. Les Bostryches sont on polyphages on nionophages. Certaines espèces montrent parfois une préférence marquée pour telle essence et ne s'attaquent à un autre arbre que dans des cas ex- ceptionnels ou dans le but de satisfaire un appétit qui se révèle surtout au momenl des invasions intenses. Les ann.il.s de l'Kntii- mologie forestière relatent sous ce rapporl des faits tout a t'ait remarquables et qui viennent en travers de nos connaissant es et surtout de nos théories biologiques, \insi. dernièrement, nous 42 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES avons découvert dans la forêt d'Aletsch (Valais, Suisse), à 2.100 mètres d'altitude dans l'écorce du Pin cembro, un Polygrap/ms grdiididava Thoms, mort à l'extrémité de sa galerie de ponte. Or, cet Insecte était connu jusqu'ici comme un parasite du Cerisier des régions de plaine et pouvant remonter, mais rare- ment, dans la montagne. Gomment s'était-il égaré à l'extrême limite de la région forestière? Peut-être sous l'influence du vent. Certaines essences sociales sont réfractaires aux atteintes de ces Xylophages : ainsi le Platane, le Houx. l'If, les Sorbiers et les Aliziers n'hébergent pas de Bostryches de l'écorce. L'arbre le plus recherché par ces derniers est bien certainement le Pin sylvestre, qui abrite un nombre considérable d'espèces. L'hivernement des Bostryches a lieu sous les formes de Larve, de Chrysalide et d'Insecte ailé, et la question de succession de générations est encore aujourd'hui parmi les plus discutées par les sylviculteurs qu'intéressent les problèmes biologiques de l'entomologie. Au point de vue de la protection des forêts. If nombre annuel de générations et l'époque du travail des Larves ont une grande importance; aussi le but principal de cet ouvrage est-il précisément d'orienter les forestiers dans cette branche essentielle de la conservation forestière. Relativement à l'alimentation, les Coléoptères de la famille des Bostrychides peuvent être classés en deux groupes, à savoir : ceux qui se nourrissent de la sciure du bois ou de l'écorce (c'est la grande majorité), et ceux qui sucent la sève ou mangent les parasites cryptogames qui s'infiltrent dans certaines galeries pratiquées dans le bois. C'est le cas de la plupart des espèces du genre Xi/Ieborus. La sciure qu'on observe à l'orifice des couloirs d'entrée comme derrière le chemin parcouru par les Larves est donc de la substance ligneuse non assimilée. Quand, sur un tronc de Sapin. d'Épicéa ou de Pin non écorcé, on relève la présence de petits am; s sciure blanchâtre, on peut en conclure que l'arbre est ravagé par un Xylophage du bois (par exemple. Xyîoterus Uneaius 01.), tan- dis que, si la sciure qui s'échappe des trous est de couleur bru- nâtre, le dégât peut être attribué à un Bostryche de l'écorce. EPICEA 43 Le calibre des trous que pratiquent ces Insectes est toujours le même pour chaque espèce, ce qui n'est pas le cas pour ceux produits par d'autres Coléoptères xylophages, les genres Sirex et Lymexylon, par exemple. l'iq. 27. — Forme schématique du système de couloirs du Tomicus typographus !.. 11, encoche d'accouplemeni ; i>, chambre nuptiale ou d'accouplement : c, berceau de < Ihrysalide; d, couloir de ponte ; e, couloir de larve achevé;,/', trou desortie de l'Ins. parf ; g, coul. de larve commencé; h, encoche «le ponte; r, orifice d'entrée creusé par le P. (orig On a souvent comparé l'aspecl extérieur des troncs à l'inté- rieur desquels les Bostryches ont opéré leur cycle d'évolution aux traces qu'au l'ait laissées sur Ferons lu décharge de grenaille • I un fusil de chasse. Les Bostryches sont monogames (tous 1rs Scolytes^ tous 1rs Hylésinides <■! certains Tomicides), bigames ou polygames. Ils laissenl dans le bois des traces très visibles de leur évolution 44 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES sous forme de ce que nous pouvons appeler un « Système de couloirs ». Les principaux organes de ce système sont, pour les Bostrychides de l'écorce : le trou d'entrée et la chambre d'accou- plement creusés par le mâle, chez les espèces polygames. Chez les monogames, c'est la femelle qui fait tout le travail de forage; le mâle n'a d'autre tâche que celle de s'accoupler, opération qui s'effectue sur l'o- rifice d'entrée ou à la base du couloir de ponte. C'est toujours la femelle qui creuse Fig. 28. — Insecte femelle du Tomicus trjpofjraphus l. forant ce dernier, appelé la galerie maternelle et dépo- sant ses œufs des deux côtés aussi galerie mater- de cette dernière env. 6/1 gr. nat- nelle. Il y a autant a, $ occupée à la ponte ; b, amas de détritus; c, tampon retenant de COllloirS de DOnte lœufds. 1 encoche; d, Larve; e, œuf. (orig.). qUe fe femelles dé- pendant du même système. C'est encore Chewyreuv (1905) qui, chez les Bostryches monogames et poly- games, a précisé le rôle des deux sexes dans les questions d'accouplement. Nous reviendrons plus loin sur les découvertes fort intéressantes faites par ce naturaliste russe. On constate toujours dans un système achevé sous écorce, deux ou plusieurs galeries maternelles, des couloirs de larves e1 des berceaux de chrysalides. Les figures ci-jointes expliquent plus clairement que de longues descriptions la formation de ces différents organes. Toutefois, il y a lieu de remarquer que les l iç|. 39. Système de couloirs vu de profll au moment de la ponte 1 la gai. inf.esl supposée . a, $ creusant la galerie mater- nelle ds. l.i région cambiale; A. aubier; c, encoches d'accoi - plemenl ; irp un orifice de même calibre que celui d'entrée pratiqué quelques semaines auparavant par ses parents cl par lequel il sort de l'arbre. Si Ton met à nu le système de galeries au moment où la femelle est occupée à creuser le couloir principal, ou remarque des deus côtés de ce dernier, mais toujours sur un même plan, de petites 46 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES encoches dans lesquelles l'animal dépose un œuf qu'il fixe par un tampon pour qu'il ne soit pas entraîné dans le canal principal avec les détritus (fig. 28, c). Certaines femelles pondent plusieurs œufs à la fois; ceux-ci sont alors déposés dans des couloirs dits « de famille » {Dendroctonus micans Kug., Xylechinus pilosus Ratz.). D'autres, et c'est la grande majorité, possèdent des ovis- captes qui ne leur permettent de pondre qu'un œuf à la fois. Jusqu'au moment où Chewyreuv a mis en lumière le rôle principal que jouent les mâles dans la construction de l'habita- tion ligneuse, on admettait que les trous et cavités pratiqués per- pendiculairement à la galerie maternelle servaient à l'aération de cette dernière et cette fonction leur avait valu le nom de « sou- piraux » (fig. 29 c). Souvent, nous avons mis en doute cette assertion, car ces niches n'étaient la plupart du temps qu'ébau- chées, même dans des systèmes entièrement achevés, et nous nous demandions comment la famille avait pu complètement se développer, privée de cette aération que tous les auteurs considéraient comme indispensable. On connaît même des gale- ries de plusieurs espèces et, en particulier, celles des monogames, où les soupiraux et même leurs ébauches n'existent pas. Chewyreuv (1905, p. 55), ayant observé des Scolytes et Hylé- sines mis en élevage sous vitres, a pu constater que ces cavités n'avaient d'autre but que de permettre au mâle de s'accoupler pendant le forage de la galerie de ponte. Ce n'est donc pas la mère pondeuse qui pratique ce que nous appellerons les « enco- ches d'accouplement ». Le rôle du mâle dans la construction du système est donc en premier lieu d'assurer la fécondation répétée .de la femelle, puis de seconder cette dernière dans le nettoy; _ de la galerie maternelle (Voir fig. 30). Types de couloirs Presque tous les Bostryeles européens peuvent être ramenés, lorsqu'on envisage les traces qu'ils laissent dans le bois, à l'un des types suivants. Un petit nombre d'espèces formenl excep- tion; nous y reviendrons plus loin. EPICEA A) Bostryches de l'écorce 1. Couloir de ponte vertical simple propre aux espèces monogames, toujours pratiqué de bas en haut dans les arbres debout (par exemple, Myelophilus piniperda L., Scolytus Ratzeburgi Jans.). 47 2. Couloir de ponte vertical double propre aux ( espèces polygames (bigames) et construit d'une façon différente, suivant que les arbres sont ^ couchés ou debout. Il y a une chambre d'ac- couplement (par exemple, Tomicus typogra- phus L.). Fig. :î • 3. Couloir de ponte étoile longitudinal, propre aux espèces polygames, avec chambre d'accouplement comptant de trois à cinq bras ayant la tendance à s'allonger vers la cime et les racines de l'arbre (par exemple, Tomicus sexden- tatusBœrn., Tomicus cembrx Heer, To- nnais bistrid entât us Eichh.). I-iq. 33. ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES 4. Couloir de ponte étoile transversal. Même distribution que celle du type précédent avec ramifications horizontales sur l'arbre debout (par exemple, Tomicus curvidens Germ.). Fig. 34. 5. Couloir de ponte étoile simple, avec cinq à sept bras de ponte divergeant plus ou moins régulièrement de la chambre d'accouplement à la façon des rayons d'une roue (par exemple, Tomicus chal- cographus L., Pityophthorus glabratus Eichh.). Fig. 35. 6. Couloir de ponte horizontal simple avec un seul bras et logeant une seul»' femelle (par exemple, Sco- lytus intricatus Ratz.). Fiy. 31',. EPICKA i9 1 ig ■-. 7. Couloir de ponte horizontal double avec deux bras, formant une accolade ouverte en haut et horizontalement. Les deux bras, dont l'un peut être seulement ébauché, pré- sentent souvent une direction oblique ou même verticale sur les branches ou les troncs abattus. Le trou d'entrée est toujours dirigé de façon à permettre l'évacuation de la sciure. Une seule femelle par sys- tème (par exemple, Myelophilus minor Htg., Hylesinus fraxini Fabr.). 8. Couloir de ponte arrondi irrégulier avec couloirs de larves disposés en rayons. La cham- bre d'accouplement se confond avec la galerie de ponte. Espèces monogames (par exemple, Xylechinus pilosus Ratz., Cryphalus picex Ratz.). ! - - 9. Couloir de jamille avec galeries de larves indistinctes se confondant les uiips avec les au- tres (par exemple, Dendroctonus micans. Kug.). i ig.39. 10. Couloirs de ponte et de larves irréguliers avec tendance verticale (par exemple, Dryocœtes alni Georg.). 1 n 1 OMO! OCIE 1 "in - 1 il m 50 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Fig.4i. Fig. 42 FVj. 43. 11. Couloir de ponte irrégulier présentant la forme d'un crochet ou d'un éperon. Les galeries de larves quittent perpendiculaire- ment le couloir de ponte (par exemple, To- micus laricis Fabr.). B) Bostryches du bois 12. Couloirs en échelons dans lesquels les galeries de larves, très courtes et courant parallèlement aux fibres du bois, sont en même temps des berceaux de Chrysalides (par exemple, Trypodendron lineatum 01 i\\). 13. Couloirs de famille irréguliers for- mant une cavité entaillée généralement dans la couche tendre du printemps. Elle est commencée par la femelle et achevée par les Larves (par exemple, Xyleborus Saxeseni Ratz.). 14. Couloirs horizontaux fourchus en- tièrement creusés par l'Insecte femelle. Les œufs sont déposés dans ces canaux. et les Larves ne pratiquent pas de gale- ries spéciales (par exemple, Xyleborus monographus Fabr.). Fiy • 44- 15. Couloirs ramifiés sur plafis diffé- rents creusés entièrement parles femelles ri sans forage de larves (par exemple, Xyleborus dispar Fabr.). i ni. ; s EPICEA 51 Avec Chewyreuv {1905, p. 88), nous pouvons formuler la règle suivante en ce qui concerne la direction du couloir d'entrée des Bostryches de l'écorce. Sur l'arbre debout, tous les canaux d'entrée sont creusés verticalement et de bas en haut, avec une inclinaison plus ou moins prononcée vers le centre de l'arbre. Par contre, sur un tronc à terre, ces mêmes galeries d'entrée sont disposées transversalement. Enfin, quand ces mêmes couloirs sont creusés sur les côtés latéro-supérieur ou inférieur du tronc à terre, ils sont dirigés dans tous les sens. Fiij. 4'i. — Couloir de ponte du Tornscus typorjraphus L. représentant la disposition de la chambre d'accouplement et des galeries maternelles dans un arbre abattu. a, $ forant les coul. de ponte; b, orifice d'entrée du q' et de sortie de la sciure; c, amas de détritus évacué par le çf ; d, çf ; e, encoche de ponte;/, coul. de larve;, y, encoches d'accou- plement (orig.). En introduisant un brin d'herbe ou de paille dans le trou d'entrée, on peut reconnaître de prime abord si l'attaque des Bostryches a eu lieu alors que l'arbre était sur pied ou après sa chute. Dans le premier cas, le brin de paille suit la direction des fibres, tandis que sur les troncs abattus, il s'en ira dans des direc- tions variées, mais de préférence transversalement. La durée de l'existence d'une famille scolytienne est excessive- ment variable. Actuellement , les eut omol ogisti s disent en! encore beaucoup cette question infiniment complexe, car plusieurs fac- teurs peuvent, en effet, accélérer ou ralentir l'évolution de ces Insectes mineurs. Le genre d'arbre, son âge, son étal de végéta- tion, sa situation au milieu d'un peuplement, l'altitude de ce der- nier, la saison dans laquelle l'Insecte essaime, la température et, en général, les conditions climatériques de la période de végétation sont autant de causes qui peuvent entrer en ligne de compte. On distingue quatre périodes bien tranchées dans la vie d'une 52 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES famille de Scolytides: a) l'essaimage avec raccouplemenl qui en est la conséquence; b) la ponte qui correspond au forage de la galerie maternelle; c) la période larvaire et finalement d) le repos de la Chrysalide qui précède l'apparition de l'Insecte parfait, capable à son tour de voler et de se reproduire. Nous avons dit plus haut que la question de succession des générations est très importante pour les sylviculteurs, car toutes les mesures prophylactiques que ces derniers doivent prendre à ! d'un massif infesté par les Bostryches sont la consé- quence d'une observation minutieuse des faits biologiques pro- pres à telle ou telle espèce. Chaque année, la littérature entomologique forestière nous apporte des renseignements nouveaux sur la vie et l'évolution des Xylophages. C'est surtout à Fuchs (1907) que nous sommes redevables d< s découvertes les plus récentes et importantes dans ce domaine. En effet, «cet auteur a démontré pour quelles raisons certaines femelles de Scolytides, celle du Bostryche typographe en particulier, sont amenées à prati- quer après la première ponte, des « fo- rages de régénération » ou minages stériles, pendant la construction des- quels elles bouleversent souvenl le système de couloirs ou prolongent la galerie maternelle. Il ne faut pas pér- ir- de vue que la femelle pondeuse a une existence beaucoup plus longue qu'on ne l'admettait jusqu'ici et que chez certaines espèces (Bostryche ty- pographe), les femelles peuvent essai- mer deux fois. Après le forage de ré- génération, ces Insectes procèdent, d'après Fuchs {1907. p. 31), à une deuxième ponte. Le même entomologiste a désigné sous le nom de forage com- plémentaire » (1907. p. 3) les galeries que pratiquent les lus nouvellement transformés. Ces couloirs, de forme très variable, ...a Forage de régénératk n du Tomicus Ujpographus L. n, orifice d'entrée; b, li - EPICEA 53 ne se rencontrent pas chez toutes les espèces de Bostryches et sont pratiqués par l'Insecte parfait précisément au moment où il achève sa croissance. Durant la période d'attente, son enveloppe chitineuse se durcit et le développement de ses organes sexuels s'achève. Dans certains cas, l'Insecte, en creusant des forages de régénération, agrandit le berceau de chrysalide, tandis que, dans d'autres cas {Myelophilus piniperda L., et M. rninor Htg., Hylesinus fraxini Fabr.), les jeunes Bostryches pénètrent, pour effectuer ce stage complémentaire, dans les pousses ou dans des écorces fraîches ( « Roses de Frêne »). Influences extérieures sur le réveil des Xylophages. -- La tem- pérature joue un certain rôle dans l'existence de ces Coléoptères ; elle exerce son influence tout particulièrement à l'époque de l'essaimage. On peut dire qu'avec l'altitude, les circonstances mé- téorologiques ont une action considérable sur la propagation des invasions. Plus le premier printemps est doux et hâtif, plus les Xylophages sont enclins à commencer tôt leurs déprédations. La durée des générations est très variable; on peut affirmer avec Nusslin (1905, p. 151) que, chez les Bostrychides mono- games, le cycle d'évolution dure moins longtemps que chez les polygames. Nous envisagerons, dans la suite, le développement propre à chaque espère importante. ToufeluN. d'une façon fmit ,, fait générale, on peut admettre que les Scolytides de plaine ou des régions tempérées ont deux générations par an. tandis que 'eux qui vivent en parasites sur les arbres des montagnes et des con- trées froides n'essaiment qu'une fois dans l'espace de douze mois. En examinant un système de coulons, on peut se rendre compte de la durée de la période de ponte; car. plus il y aura de différence entre la longueur des premières galeries de larve- (donc les plus rapprochées du couloir d'entrée) et les dernières, plus la femelle pondeuse aura mis de temps ;i déposer ses œuf» desdeux côtés de la galerie maternelle. Si nous étudions la biologie du Bostryche typographe, nous reconnaissons que, dans des circonstances favorables, en plaine 54 ÉCORCE DU TRONC ET DES RRANCHES et par un printemps doux, par exemple, l'essaimage peut se produire à la fin d'avril. On compte de dix à treize semaines pour l'évolution complète de cette première génération. A la fin de juin ou dans les premiers jours de juillet, les Insectes ailés issus de cette première volée peuvent être en état de s'accoupler et les femelles se mettent à pondre. Comme le cycle évolutif de la se- conde génération se produit au moment de la belle saison et par une température plus élevée, les périodes larvaire et de chrysa- lidation sont sensiblement raccourcies. Déjà à la fin d'août, on aperçoit des Insectes ailés. Ces derniers hivernent le plus sou- vent, mais peuvent aussi parfois pondre en septembre. Dans ce dernier cas, l'hivernage a lieu sous la forme larvaire. Fuchs {1907, p. 30) a démontré que les femelles du Typographe sont en état de vivre de dix-huit à vingt mois. Dans les cas de longévité, les Insectes pratiquent alors les « forages de régénération » dont nous avons parlé. Nous ne pouvons songer à étudier plus à fond ces questions de générations successives, bien que dans la lutte contre les Xylo- phages on doive en tout premier lieu tenir compte de la période d'évolution de ces derniers. Nous nous bornerons à signaler en passant les principales observations relatives aux invasions des ravageurs les plus intéressants, c'est-à-dire les plus redoutés dans les peuplements forestiers. Maintenant que nous avons esquissé à grands traits la vie des Bostryches, examinons quel est leur rôle en matière de protection des forêts. Si nous comparons ces Insectes xylophages à d'autres représentants de ravageurs des bois, nous remarquons une parti- cularité dans leur travail de désagrégation de la matière ligneuse. En effet, ces animaux ne se contentent pas de pondre leurs œufs en restant à l'extérieur de l'arbre, comme le font les Céramby- cides et les Pissodes, par exemple, mais ils pénètrent dans le bois ou sous l'écorce pour effectuer leur ponte, se mettant ainsi à l'abri des influences du dehors. Les Scolytiens ne vivent que très peu de jours au grand air, soit pour se transporter d'arbre en arbre, soit pour chercher à s'accoupler à la surface de l'écorce. Il ne faut pas oublier que, chez certaines espèces polygames, ÉPICÉA 55 l'accouplement peut s'effectuer à l'intérieur du système de cou- loirs. Les Bostryches de l'écorce se multiplient dans des propor- tions effrayantes, car une seule femelle peut, en avril, pondre de quatre-vingls à cent œufs. En admettant que, parmi les Larves nées de cette ponte, il y ait quarante femelles pondeuses, nous aurons, si rien ne vient entraver révolution, pour la deuxième génération essaimant en juin, une production de plus de trois mille Larves toutes en travail en juillet et août. On comprendra aisément comment ces Insectes mineurs parviennent en si peu de temps à provoquer par des forages sans cesse agrandis et répétés, une solution de continuité entre l'écorce et les parties vitales de l'arbre dans lesquelles la circulation de la sève est intense. Très rapidement, surtout au moment de la période de végétation, les couches corticales sont criblées de trous, désa- grégées et fouillées. La matière libéreuse dépérit et l'aubier perd sa protection naturelle. On peut affirmer que tout peuplement résineux héberge des Bostryches dont le nombre des espèces ainsi que celui des indi- vidus varient dans chaque cas. Nous savons qu'une forêt d'âges gradués, composée de plusieurs espèces d'essences de conifères ou mélangée de feuillus, poussant sur un sol fertile et dans des condi- tions d'humidité atmosphérique suffisante, présente plus de résis- tance aux déprédations des Insectes et particulièrement des Bos- tryches de l'écorce que le massif équien végétant sur un sol maigre et par trop ensoleillé. Les coupes rases suivies de planta- tions donnant naissance à des forêts résineuses pures et régulières, offrent le meilleur champ d'activité aux Bostryches. Les innom- brables invasions qui sévissent en Allemagne en sonl une preuve irréfutable. On a' groupé les ravages en deux catégories : les ravages pri- maires et les ravages secondaires. Les premiers peuvent être considérés comme entraînant le dépérissement de Parbre ou de l'une de ses parties. Ils sont plus rares que les seconds, qui se manifestent surtout chez les résineux atteints par d'autres Insectes (Papillons), par des Champignons ou ayanl été tour- 56 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES mentes par des ouragans, des avalanches ou une perturbation quelconque apportant un trouble dans l'existence du végétal. Les Scolytides qui se propagent par invasion peuvent s'atta- quer à des arbres en pleine vigueur; c'est là une des caracté- ristiques de leurs ravages et une des raisons pour lesquelles le sylviculteur doit autant que possible intervenir énergiquement au moment où il s'aperçoit qu'un foyer d'infection prend de l'ex- tension sur des arbres menacés. En d'autres termes, il y a danger lorsque les ravages, de secondaires qu'ils sont, deviennent pri- maires. Si le forestier n'a pas le pouvoir de modifier brusquement le faciès d'un peuplement et de rendre ce dernier plus ou moins invulnérable par des mesures d'ordre cultural, il s'efforcera, sur- tout dans les forêts résineuses infestées de Bostryches, de tendre des pièges aux Insectes et de les engager à pondre dans un cer- tain nombre de troncs abattus ou dans des fragments de branches munis de leur écorce et laissés sur le sol. Il est évident que ces arbres-pièges doivent être surveillés très attentivement; car il est reconnu qu'ils ne peuvent rendre des services qu'autant que le personnel des préposés et des bûcherons aura suivi avec attention, et dans des cas isolés, le développement de l'Insecte coupable. C'est précisément pour l'élaboration de mesures prophylactiques que le maître de la forêt, le gérant ou l'agent doivent posséder les connaissances relatives à la biologie des ravageurs les plus importants. Lorsque le tronc est habité par les Bostryches, on peut, par un temps calme, entendre de l'extérieur le bruissement des Larves en travail de forage et se rendre ainsi compte de l'intensité des ravages et du degré de danger. Lorsque dans un peuplement de résineux on se trouve en présence d'un dégât imputable aux Insectes, il faut en tout premier lieu chercher à se rendre compte si le dépérissement de certains arbres ou des bouquets peut être attribué à des Bos- tryches seuls ou bien à des Bostryches unis à d'autres Xylo- phages déjà établis et ayant commencé l'œuvre de destruction. Dans la majorité des cas, on constatera que l'établissement ÉPICÉA 57 des Xylophages a été provoqué et favorisé par les conditions défectueuses du peuplement, par sa constitution anormale, par la nature du sol, le défaut d eclaircies pratiquées au moment propice, par les accidents météorologiques, par les dégâts d'ex- ploitation et bien souvent par les atteintes des Champignons parasites. Les invasions locales et restreintes sont donc la plu- part du temps provoquées par un des facteurs que nous venons de mentionner. Lors des grandes invasions, les Bostryches qui se sont déve- loppés dans des conditions favorables ne trouvent plus au bout de la première ou de la deuxième génération, du matériel anémié en suffisance. C'est alors que, grâce aux influences climatériques appropriées, et suivant l'étendue et la constitu- tion du massif, les ravageurs se propagent dans des proportions énormes et déciment des arbres parfaitement sains. Moyens d'enrayer les invasions. — Le sylviculteur possède un seul moyen direct de s'opposer à la multiplication de l'espi et à l'envahissement des parties prospères de la forêt, c'est d< circonscrire la lutte sur un nombre restreint de sujets dont le maintien comme arbres d'avenir ne semble pas indispensable. Il faut employer ces arbres comme pièges en les abattant au fur et à mesure de l'extension des ravages et de l'apparition des géné- rations. En jetant à terre des résineux partiellement infestés, on offre aux Insectes parfaits des conditions propices à la ponte, la circulation de la sève étant entravée, la vitalité de la plante diminue de jour en jour. Les Bostryches se jettent de préférence sur ces troncs gisant à terre et y établissent des systèmes de cou- loirs très rapprochés. C'est au moment où l'on s'est assuré que la première ponte est en train de s'accomplir qu'il faut intervenu énergiquement et écorcer très soigneusement tout le tronc pen- dant que les femelles sont encore à l'œuvre, cachées dans la galerie maternelle. A l'aide de haches et d'écorçoirs. on enlève les *, ni- ches corticales; elles se détachent facilement el l'on bouleverse la plus grande partie des Larves et des œufs. Ceux-ci. exposés au soleil ou à la pluie, ne peuvent y vivre el l'on parvient à anéantir. 58 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES avec le concours des éléments météorologiques, cette première génération surprise, en général, au moment de la métamorphose d'œuf en Larve. On a remarqué que les Insectes parfaits offrent une résistance autrement plus grande; ainsi des Bostryches emprisonnés durant plusieurs semaines dans des fragments de glace, reprennent vie dès qu'on les expose lentement à la chaleur. Il est évident que l'on doit faire coïncider l'abatage des arbres- pièges et leur écorçage avec l'évolution de tel ou tel Bostryche dont on a constaté la présence dans un massif. Il peut être indiqué dans certains cas, en abattant des arbres-pièges, de ne pas leur enlever les branches, mais de les utiliser comme pièges dans les- quels ira se loger toute une catégorie de Scolytides (par exemple, Tomicus chalcographus h., T. micro graphus Gyll.). Là encore une observation minutieuse des premiers agissements des ron- geurs permettra à l'agent de se rendre compte s'il a à redouter seulement la multiplication des Bostryches du tronc, ou s'il doit agir également par des moyens analogues contre les parasites des branches. Il est évident qu'après examen, ces branches devront être brûlées entièrement et non pas écorcées. Nous verrons plus loin, en parlant des deux plus redoutables ennemis du Sapin, pour quelles raisons les arbres-pièges ne sau- raient être employés lorsqu'il s'agit d'entraver l'essor du Tomicus curvidens Germ. et du Cryphalus picese Ratz. Les troncs ou cimes d'arbres employés comme appâts peuvent, dans certains cas où l'on craint un dessèchement trop rapide, être plantés en terre, de façon à retarder l'évaporation qui, sans cette précaution, s'effectuerait trop rapidement par la section inférieure. Les invasions d'Insectes débutant toujours au moment où la végétation s'épanouit, soit durant les premières semaines d'avril en plaine, ou à la fin du mois de mai dans les régions élevé - on peut déjà réserver durant les coupes de l'hiver un certain nombre d'arbres-pièges qu'on n'écorce pas et qui constitueront autant de laboratoires de contrôle pour suivie l'évolution des Scolytides dans un massif où l'on a des raisons de redouter une ÉPICÉA 59 invasion estivale. Les préposés, ainsi que les bûcherons intelli- gents, seront chargés de suivre l'évolution des Bostryches dès leurs premiers ravages sur ces troncs gisant à terre. Si le Scolytide produit une seconde génération en juillet, par exemple, il faut alors le suivre dans son développement et ne pas négliger de lui présenter de nouveaux pièges, car tous les Insectes ne seront pas nécessairement capturés par les premiers appâts. Nous l'avons déjà dit plus haut, ce moyen est le seul, avec l'éducation de peuplements résistants, que l'entomologiste forestier puisse conseiller pour entraver, sinon anéantir, le déve- loppement des Bostryches; mais encore faut-il que les arbres- pièges soient abattus et écorcés au moment propice et qu'ils soient répartis suivant l'importance du chantier de l'invasion. Seuls, des gardes et des bûcherons capables, actifs et en nom- bre suffisant, peuvent être en mesure d'engager la lutte pour en- rayer le mal ou le faire disparaître. Le sylviculteur ne peut malheureusement guère compter sur des auxiliaires naturels pour la destruction de ces minuscules Insectes mineurs. Les Oiseaux capables de détacher l'écorce, tels que les Pics, préfèrent, en général, des Larves plus volumi- neuses, comme celles des Pissodes, des Cèrambycides ou des Buprestes. Du reste, jamais dans les pays de l'Europe centrale, on n'a autant protégé les Oiseaux insectivores qu'actuellement, et pourtant les invasions d'Insectes sont toujours aussi nom- breuses dans les peuplements purs et à la suite d'accidents que nous avons mentionnés plus haut. C'est la preuve que les Oiseaux sont incapables d'entraver l'évolution des rongeurs Xylophages. On trouve cependant dans les galeries de Scolytides quelques Insectes qui font la chasse aux Larves. Parmi les (Inléopièivs, nous citerons : le Rhizophagus depressus Fabr., le Nemosoma elongatum L., le Stapkilinus erythropterus L., le Clerus formica- rius L., etc. Nous revenons maintenant au Bostryche typographe, le plus répandu des Xylophages de l'Épicéa et aussi le plus nuisible, car avec la Nonne, ce Coléoptère a de tout temps été le plus redoutable destructeur des forêts de cette essence. 60 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Tomicus typographus L. Coléopt., Scolytidœ (Bostrichus octodentatus Gyll., Ips typographus Reitter.;- Bostryche typographe ou de l'Epicéa Longueur : 4,5 à 5,5 millimètres. Ce Scolytide se distingue par un denticule placé au milieu du front et par la dentelure des élytres qui, chez les deux sexes, peut cependant être con- fondue avec celle d'autres espèces telles que Tonnais amitinm l'i'j. ^s. — Tomicus typographus L. vu de profil [orig.). Eichh. et T. cembrse Heer. Vus de profil, les élytres montrent quatre dents dont la troisième à partir du haut, la plus grosse, se termine en bouton triangulaire. En examinant la face anté- rieure de la massue des antennes, on observe que la deuxième suture, en partant de la base, accuse un angle plus ou moins aigu. Jusqu'à ces dernières années, on admettait que ce critère était indiscutable pour distinguer les deux espèces voisines men- tionnées plus haut. Keller (1910, p. 5) démontre que les T. amitinus Eichh. et T. cembrœ Heer ne peuvent être envisagés comme deux espèces distinctes et que la suture de la massue présente des inflexions variables suivant l'altitude et l'essence. Nous nous rangeons à cette manière de voir, car les déductions de Keller sont appuyées par des arguments irréfutables. Quant au caractère qu'on retrouve dans presque tous les ou- EPICEA 61 vrages d'entomologie forestière et qui consiste à prouver que la dépression des élytres est d'aspect mat chez le T. typogra- Fig. 49. — Antenne du Tomicus typographus L. (face anl.) Cliché J. Jullien (orig.). phus L. tandis que chez le T. cembrœ Heer elle serait bril- lante, nous avouons que, dans la plupart des cas, il nous a été Fig. 5o. - l'aile «lu Tmiiiriis lii/mi/nt/i/uis !.. Cliché J. Jullien [orig.). impossible de faire une distinction entre l'apparence mat»' e1 br lante de cette dépression. 62 ECORCE DU TRONC ET DES RRANCHES Au point de vue pratique, et en région montagneuse, le plus simple sera toujours de s'en tenir à la forme des couloirs qui, chez le Typographe, n'est jamais étoilée, comme c'est le cas pour ceux forés par le Bostryche du Pin cembro. Le Typographe essaime plutôt tard au printemps, souvent à la fin d'avril et suivant le climat et l'altitude, seulement les pre- miers jours de mai. Les générations se succèdent d'une façon fort variable, comme le prouve le calendrier graphique ci- dessous (1), où nous représentons les différentes variantes les plus fréquentes de l'évolution de cet Insecte qui peut produire une et demie, deux ou deux générations et demie en une année. Le facteur principal qui influe le plus sur la rapidité de l'évolution des Bostryches est la température. D'une manière générale, on compte, quand les circonstances sont favo- rables, toujours deux générations et Fuchs {1907, p. 30) affirme que, dans certains cas, les Insectes issus de la deuxième généra- tion peuvent encore essaimer en automne, mais seulement dans le but de découvrir de nouvelles cachettes d'hivernage. Le Typographe est un Bostryche de l'é- corce du tronc qui ne se rencontre presque jamais dans les branches et rarement dans les tiges de faible dimension, belles que celles des gaulis ou des bas perchis. En général, l'infection de l'Épi- céa commence par sa partie supérieure et »lt scend jusqu'à terre. Au printemps, sous l'influence des déprédations sous-corticales, la frondaison prend une couleur de rouille et plus tard, à la fin de l'été, les aiguilles desséchées finissent par tomber. Finale- Janv . . + + + + + + + I I 0 + + + + - [ I I 1 0 _j_ 1 - I r o ■ + Fév. . . Mars . . + + 0 + + 0 + + + + Avril . . Mai. . . [ Juin . . juin . . Août . . Sept . . Oct. . . Nov. . . Dec. . . (1) . = Œuf. i — Larve ou Chenille. O = Chrys.dide. 0 = Larve non chrysalidée enfermée dans le cocon. + = Insecte parfait. | = Période de ravages. EPICEA 63 ment l'écorce, sous laquelle on découvre des amas de sciure pour- rie d'aspect noirâtre, se détache par grandes plaques. Pour donner une idée de la gravité que peuvent revêtir cer- taines invasions du Typographe, citons un cas décrit par Ju- deich et Nitsche (1895, p. 515). Il s'agit de l'importante invasion qui se produisit dans les forêts de Bohême (Bôhmerwald), à la suite de l'ouragan du 7 décembre 1868. Cet ouragan renversa une énorme quantité de bois de cette région montagneuse peu- plée surtout d'Épicéas. A ce désastre vint s'ajouter un autre malheur: le cyclone des 26 et 27 octobre 1870, qui abattit d'im- menses cantons forestiers. L'effet de ces deux accidents météorologiques qui se produisirent dans l'intervalle de deux années, fut l'anéantissement de 100.000 •hectares de forêts situées sur la fron- tière séparant la Bohême de la Bavière. Les administrations forestières de ces deux pays firent des efforts considéra- bles pour lutter contré la propagation du Typographe qui, au commencement de l'été 1870, s'était jeté sur les Épicéas renversés par le premier ouragan. Près de 9.000 bûcherons furent alors occupés à débiter environ 2.700.000 mètres cubes de bois et, en 1875, après avoir prati- qué des coupes à blanc étoc sur plus de 6.000 hectares, après avoir abattu p lus de 300.000 arbres-pièges, l'invasion fut conjurée non sans avoir exigé des intéressés des sacrifices pécuniaires éimniio. Plus récemment, en France, les forêts domaniales et com- munales des Vosges, en particulier dans les environs de Gérard- mer, ont été ravagées par le Typographe qui ses! jeté sur des cantons entiers à la suite de l'ouragan du Ier février 1902. Ge1 ou ragan abattit 1.233.283 mètres cubes de bois résineux donl une partie d'Épicéas qui furenl envahis par le Typographe. L'Insecte s'étant propagé d'une façon inquiétante dans ces cantons, ritj-.'n. — Système de couloirs commencé du Toniïcus lypogra- phus I. dans éc. Epicéa. 1/1 or. aat. (orig ,colI. Pauly, Munich). Fig. 5i. — Système de couloirs achevé du Tomicus typographas L. ds. éc. Épicéa, i i gr. nat. (orig., coll. Pauly, Munich). ÉPICÉA 65 l'administration intervint à temps et au moyen d'arbres-pièges réussit à arrêter le fléau en 1906. Nous verrons plus loin combien les sapinières des mêmes forêts eurent à souffrir des atteintes du Tomicus curvidcns Germ., et du Pissodes piceae, 111. M. le conserva- teur de G ail (R. D. E. F.) (1), constata dans cette invasion des Vosges l'heureuse action des Staphylins qui pullulaient dans les systèmes de couloirs du Typographe. Moyens répressifs. — Nous avons vu plus haut que l'abatage d'arbres-pièges constitue l'unique mesure prophylactique que le forestier puisse employer pour enrayer les dégâts des Bostryches de l'écorce et notamment des espèces qui s'attaquent au tronc. Ce procédé est spécialement indiqué dans la lutte contre le Typographe, et tout ce que nous avons dit des arbres-pièges s'applique en premier lieu à cet Insecte. Bien souvent on constate, dans les branches des Épicéas, dont le tronc est ravagé par le Typographe, la présence d'autres Bostry- ches, en particulier du Pityophthorus micro graphus Gyll., du Tomi- cus chalcographus L., du Poly graphus poly graphus L., et plus par- ticulièrement dans le Jura vaudois du Phtorophlœus spinulosus Rey, dont les atteintes concourent également au dépérissement de la plante. Dans la partie inférieure du tronc des Épicéas peuplant surtout les régions montagneuses, on trouve certains Gérambycides tels que Lamia sartor F. et L. sutor L., Rhagium inquisitor L. Ces derniers Insectes ne peuvent être envisagés que comme des éléments secondaires ou tertiaires de la mort de l'arbre. Le Typographe s'attaque également au Mélèze, aux différentes espèces de Pins et très exceptionnellement au Sapin blanc, ainsi qu'à certains Conifères exotiques acclimatés dans les forêts de l'Europe centrale. (1) Nous devons à l'amabilité de M. le prolVss"iir ll'inv la communica- tion d'un rapport manuscrit qu'il a présenté en 1907 à la Direction géné- rale des Eaux et Forêts, touchant les invasions d'Insectes qui, de 1900 à 1906, ont causé des ravages dans les forêts de France. Les citations concernant ce rapport sn-'iiil indiquées dans la suite par les lettres R. D. E. F. (Rapporl à la Direction des Eaux et Forêts)". ENTOMOl ne. il. ! OBJ mm ni 66 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Tomicus chalcographus L. Coléopt., Scolytïdx (Pityogenes chalcographus Bedel, Ips spinosus de Geer.i Bostryche chalcographie Longueur : 1.5 à 2 millimètres. Ce Bostryche, sensiblement plus petit que l'espèce précédente, est reconnaissable, comme tous les Insectes de ce groupe, à la dentelure des élytres qu'il est facile de distinguer à la loupe en examinant l*animal de profil. Chez le mâle, on remarque trois dents coniques à peu près de même gros- seur et légèrement inclinées en dedans. Ces dernières sont remplacées chez la femelle par trois denticules. Les stries FlL'Ex^Stéf^té^Mldêféi^ juxtasuturales sont profondément creu- sées vers la déclivité et les lignes de points s'effacent sur la partie postérieure des élytres. Le Bostryche chalcographe a généralement deux générations par an. Dans les régions montagneuses il ne produit, à l'instar du Typographe, parfois qu'une seule génération. La figure des couloirs de cet Insecte est caractéristique. En effet, elle présente toujours une forme étoilée avec quatre à huit bras partant d'une chambre d'accouplement presque toujours pratiquée dans l'épaisseur de l'écorce. Le Chalcographe est sur- tout un ravageur des perches, cimes et branches et, comme nous l'avons dit plus haut, il se rencontre très souvent en compagnie du Typographe. En général, c'est le Chalcographe qui commence L'attaque des Épicéas; son compagnon le suit dans lu partie inférieure du tronc. Moyens préventifs. — Ne pas laisser à terre les chablis sans les ébrancher et enlever les Épicéas renversés par les avalanches ou les ouragans. Moyens répressif». - Dans les forêts ravagées par le Chalco- EPICEA 67 graphe il faut ménager, durant la période de végétation, des arbres-pièges auxquels on laisse les branches. Les Insectes iront wêJÊÊ l i'|. .">',. — Couloirs terminés du Tomieus ehalcographus I.. i/i . macrographe Le premier mesure 1,3 millimètre. C'est un des plus petits Bostryches de l'Kurope centrale, si Ton fait exception du Car- Fig. 55. — Extrémité postérieure du corps : A gauche Pityophthorus mucrographus Schr. ; à droite du P. micrographas Gyll. (orig.). 68 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES phoborus minimus Eichh. et du Crypturgus pusillus Gyll. Le Bostryche micrographe n'offre pas de déclivité des élytres hérissée de dents, mais bien une tron- cature sillonnée de la même façon que chez le Chalcogra- phie. Les bords extérieurs de la déclivité sont de la même hauteur que la suture qui relie les élytres. Chez le Pityophthorus macrographus Schr. qui mesure 2 millimètres de longueur, la suture est plus enfoncée que les bords externes. Les deux espèces ont une forme très allongée. Au point de vue biologique, les systèmes de couloirs étoiles sont assez différents. La chambre d'accouplement est généralement entaillée dans l'aubier, les bras de ponte s'éloignent dans presque toutes les direc- tions et sont au nombre de trois à sept. Les galeries maternelles du Macrographe sont souvent moins nombreuses, mais elles ont toujours une direction longitudinale et atteignent parfois 15 à 18 centimètres de longueur. L'évolution de ces deux Insectes ressem- ble beaucoup à celle du Chalcographe et leurs ravages se produisent dans les mêmes conditions, soit dans les tiges el perches de faible dimension, soit dans les branches à écorce mince de l'Épicéa. Moins communs que l'espèce précédente, ces deux Bostryches sont justiciables des Fig ... _Couloira ,lu PUyopm mêmes mesures prophylactiques. 'ZT{^n^ l ÉPICÉA 69 Tomicus quadridens Htg. Coléopt., Scolytidse Bostryche à quatre dents Longueur : J,5 à 2,2 millimètres. Troncature du mâle large, orbiculaire, à bord muni d'un fort crochet recourbé vers le bas et, au milieu, d'un denticule co- nique, aigu. Troncature de la femelle sil- lonnée de chaque côté de la suture rebordée en deux bour- relets. Souvent chacun de ces „. . „ . , ■ , tJ. Fig. 07. — Tomicus quadridens Htg. Extre- bourrelets porte Un petit tuber- mité postérieure àes élytres (ong.). cule verruciforme. Le Bostryche à quatre dents est polygame, ses couloirs sont étoiles. Sur les branches de faible dimension, les galeries mater- nelles, au nombre de trois à sept, prennent une direction verti- cale. Cet Insectes'attaque surtout aux jeunes plants et aux bas perchis. On le rencontre également sur d'autres résineux et dans les branches des arbres de forte dimension. Phloeophthorus rhododactylus Chap. Coléopt., Scolytidœ (Phthorophloeus spinulosus ReyJ Longueur : 1,7 à 2 millimètres. Se distingue par la massue pointue de ses antennes; elle est formée de trois articles net li- ment séparés. Le funicule compte cinq articles dont le premier est le plus grand. Les élytres cylindriques sont ornés de stries crénelées et d 'interstries relevées en carène, portant chacune une ligne régulière de tubercules et de soies raides el dressées. Nous ne signalons ce Bostryche que pane que fréquemment, dans le Jura, on le rencontre dans les branches traînanl à terre. Son couloir de ponte, très caractéristique est entaillé dans I "au- 70 ËCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES hier. Il est formé de deux bras de longueur souvent inégale, mais ne mesurant guère plus de 3 centimètres. La biologie du Phloeophthorus est encore peu connue. Les Fig.58. — Couloirs du Phloeophthorus rhodo- dactylus Chap. (Phthorophlœus spinulosus Reyj Epicéa, i ,2 gr. nat. (orig.). mesures à appliquer contre les déprédations de ces deux der- nières espèces sont identiques à celles que nous avons indiquées pour le Bostryche chalcographe. Dryocoetes autographus Ratz. Goléopt., Scolytidx (Bostrichus villosus Gyll.) Bostryche autographe Longueur : 3 à 4 millimètres. Cet Insecte esl sensiblemenl plus grand que les deux espèces précédentes et d'un facii - — différent. En effet, la massue est tronquée à son extrémité et le corselet, élargi en son milieu, présente une ligne médiane lisse. Les élytres sont plus larges que la base du corselet, à épaules EPICEA 71 Fig. 5g.— Massue de l'an- tenne du Iiryocoetes au- tographas Ratz. (orig.). saillantes. La surface est profondément striée et ponctuée, l'extrémité est convexe. Il est fort difficile de décrire les couloirs de ce Bostryche, car c'est généralement dans les écorces épaisses des souches d'Épicéas qu'on le découvre, souvent en compagnie d'autres Xylophages dont il bouleverse les dégâts. La galerie maternelle est, dans la ma- jorité des cas, composée d'un court bras vertical, plus ou moins élargi, dans lequel les œufs sont dé- posés par tas. Les couloirs de larves partent per- pendiculairement de la galerie maternelle, mais finissent par s'entrecroiser dans un espace relativement restreint. On trouve parfois ce Coléoptère travaillant sous terre, dans les racines, à la façon de YHylastes cunicularius Er. L'Autographe apparaît tôt au printemps, souvent déjà à la fin de mars, dans les régions à climat tempéré. Il a, en général, deux générations annuelles et hiverne sous la forme parfaite. Ce Scolytien recherche parfois des reboisements et peut faire périr des Épicéas de trois à dix ans. Il attaque également le Sapin blanc et le Pin Weymouth. Moyens préventifs. — Éviter de maintenir dans les chantiers de re- boisement des souches d'Épicéa dans Fia. Ou. — Couloirs de ponte du , ,, , Dryocoetesautographushatz.Évi- lesquelles on a remarque sous les céa (orig coll. Pauly, Munich . _ ecorces la présence de 1 Autographe. Moyens répressifs. — Si l'on n'a pu conjurer 1 "invasion sur les jeunes Épicéas, il faut, surtout au moment de la deuxième génération, utiliser comme pièges les troncs encore à terre, puis, une fois la ponte achevée, les décort i<| uer e1 brûler l'écorce. Si les souches sont en nombre insuffisant, on peut y suppléer en offrant à l'Insecte des pièges artificiels tels que des sériions de grosses branches ou des billes recouvertes «le leur écorce que 72 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES les femelles préféreront presque toujours aux Épicéas de faible dimension. Dendroctonus micans Kug. Coléopt., Scolytidœ (Hylesinus micans Ratz.) Hylésine géant Longueur : 8 à 9 millimètres. De tous les Bostryches vivant en parasites sur 1 "Épicéa, celui-ci, le plus grand, ne peut être confondu avec aucune autre espèce. La partie antérieure de son corselet est échancrée en son milieu et forme ainsi un angle obtus. Ce que nous avons dit des couloirs de l'Autographe s'applique à ceux de l'Hylésine géant; ils sont très difficiles à décrire. Cet Insecte construit un couloir de famille composé d'une ga- lerie maternelle élargie, irrégulière, en forme de sac, de tuyau ou d'entonnoir. La femelle dépose ses œufs en tas, généralement en marge du couloir de ponte, dans un élargissement rempli de sciure et de débris ligneux. La ponte a lieu par poussées dis- tinctes, les œufs étant déposés par paquets. Les Larves rongent ensuite les couches corticales et souvent l'aubier d'une façon désordonnée, sans qu'on puisse, la plupart du temps, discerner des galeries individuelles. Les dégâts de l'Hylésine géant ne peuvent être confondus avec ceux d'autres Xylophages. Ils sont presque toujours signalés à l'extérieur par des grumeaux ou écoulements de résine plus ou moins mélangée à de la sciure d'écorce et qui se coagule en dessous de l'orifice du couloir d'entrée. Nos illustrations don- nent une idée assez exacte de ce caractère propre aux ravages de ce Bostryche. Si l'on met à découvert le système de irul»'ries à la fin de l'évolution, donc au moment de la troisième méta- morphose, la figure est fort embrouillée, les couloirs de ponte et de larves se confondent dans des amas de sciure brune. C'est Pauly (1892, p. 253) qui a mis en lumière la biologie <1" l'Hylésine géant. Ce naturaliste a remarqué en particulier que I"' ' ■'» ' i or. liai. (,„•■„, ^•^Ss»::, tde'« unich i. 74 ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES la femelle, après avoir pénétré sous l'écorce, ferme le couloir d'entrée au moyen d'un bouchon de sciure. Le développement du Dendroctonus micans Kug. est très variable, comme le prouve notre graphique. En général, cet Insecte essaime entre le mois de mai et le mois d'août. Il est peu probable que les Insectes issus de la ponte tar- dive soient en état de maturité sexuelle avant l'hiver. C'est pour ce1 te raison que l'évolution de FHylésine géant est irrégulière et très variable3 car elle dépend beaucoup des condi- tions de température. Le Dendroctonus micans Kug. s'at- taque exclusivement à l'Épicéa et se rencontre en plaine comme à la mon- tagne. Dans le Jura, nous l'avons trouvé à 1.300 mètres. C'est surtout au pied des troncs qu'on remarque les vestiges de ses déprédations, car les grumeaux de résine sont beau- coup plus abondants à la partie inférieure de l'arbre que vers la cime. On remarque aussi parfois ses traces sur les racines mai- tresses et à l'intersection des arbres dou- bles. Ce sont surtout les Épicéas blessés, cassés, amputés ou entamés par le gibier que ce Bostryche attaque de préférence. Les couloirs d'entrée sont généralement pra- tiqués dans le voisinage immédiat de ces accidents de l'écorce. Dernièrement, les forestiers belges et, en particulier, l'entomologiste Sévérin {1902, p. 152) ont eu à se plaindre des attaques de ce1 Insecte qui a Fig. iVi. — Écoulement de résine pro- voqué parle Dendroctonus micans Kikj. Epicéa, 1/2 rjr. nat. (oritj. coll. l';uily, Munich). Janv.. . — + + + + • 1 1 0 _i_ + + • i 1 1 0 + 1 Fév. . . Mars . . Avril . . Mai. . . Juin . . Juill. . . Août . . Sept. . . Oct. . . Non . . . Dec . -j_ EPICEA 75 causé de sérieux ravages à certaines pessières poussant dans des conditions défectueuses de végétation. Quairière (1904, p. 626) signale à son tour une invasion du Dendroctonus micans Kug. dans le cantonnement de Nassogne (Belgique), où l'Insecte a, entre autres, attaqué des Épicéas parfaitement vigoureux. Bri- l'irj. 63. — Grumeaux de résine et sciure amalgamés en dessous de L'orifice d'entrée du Dendroc- tonus micans Kug. Épicéa, 3/4 gr. nat. (<>i-iij . coll. Pauly, Munich). chet (1900, p. 409) parle d'un lolmeumon, le Pimpla terebrans Ratz., qui détruirait une forte proport ion de Chrysalides du Dm- droctonus micans Kug. Moyens préventifs. -- Certains Épicéas blesses, sur lesquels on a lieu de redouter une infection par l'Hylésine géant, peuvent être préservés en badigeonnant le bas du tronc d'un mélange de terre glaise, de bouse de vache et de sang de bœuf. Dans les 76 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES peuplements étendus ces moyens ne peuvent être mis en œuvre. Il faut alors se contenter de surveiller l'invasion de très près, puis abattre et écorcer durant la période de végétation tous les Épicéas contaminés. Moyens répressifs. — Les arbres-pièges ne peuvent pas être employés avec succès dans la lutte contre cet Insecte, car ce dernier n'attaque pas volontiers les troncs abattus. Dans les parcs où l'on désire sauver certains Épicéas envahis partielle- ment, on peut enlever soigneusement les fragments d'écorce renfermant les larves et appliquer sur la blessure du goudron ou un mastic. Polygraphus polygraphus Reitt. (1) Goléopt., Scolytidœ (Hylesinus polygraphus Ratz., Polygraphus pubescens F.) Hylésine polygraphe Longueur : 2 à 2,5 millimètres. Le mâle porte au front une touffe de poils jaunâtres et la déclivité des élytres accuse un léger enfoncement de chaque côté de la suture. Le front de la femelle est muni de deux petits tubercules en- tourés d'une légère pilosité. La déclivité des élytres est convexe. Chez les deux sexes, la massue des antennes est solide, non ar- ticulée et les yeux sont partagés en deux parties. Les élytres sont recouverts d'une pubescence squamuleuse et le troisième article tarsal est simple. Cette espèce se classe, au point de vue systématique, entre les Hylésiniens et les Ypidiens ou Tomicides. Nous avons affaire ici à l'un des Bostryches de l'Épicéa les plus communs. Ses cou- loirs revêtent des formes excessivement variables suivant qu'ils (1) Polygraphus subopacus Thoms. est une espèce voisine qui vit égale- ment sur l'Épicéa. Polygraphus grandiclava Thoms., sensiblement plus grand, mais très semblable aux autres espèces du même genre, attaque surtout le Cerisier. EPICEA 77 Fig. 6^. — An- tenne du Polygra- sont pratiqués dans les grosses écorces du bas du tronc ou dans les couches corticales minces des branches et des tiges de per- chis. La forme classique du système de galeries est le couloir étoile avec chambre d'accouplement entaillée généralement dans l'épaisseur de Fécorce. En outre, il y a trois ou quatre bras fouillant le liber, rarement l'aubier. Dans la plupart des cas, les ravages de ce Bostryche appa- raissent sous une forme embrouillée, les galeries de larves s'entrecroisent en tous sens et les fragments de couloirs de ponte ressortent comme de petits traits gé- néralement horizontaux, surtout lorsqu'il s'agit d'une écorce épaisse. Le Polygraphe est le seul Scolytien du groupe des Hylésines qui soit polygame. C'est le seul Hylésine fi£?jS^ qui s'attaque au Mélèze et au Sapin blanc. La struc- ture anatomique de ses organes génitaux et son tube digestif le rapprochent du groupe des Tomicides (Fuchs, 1907, p. 52). Habituellement le Polygraphe a deux générations par an et son vol se produit généralement tard au printemps. Dans le Jura, cet Insecte suit l'Épicéa jusque dans les stations les plus élevées et, en plaine, là où cette essence a été installée à une altitude trop basse, on remarque que le Polygraphe est son para- site le plus commun. Après la sécheresse de 1906, qui a eu pour effet d'anémier les Épicéas poussant isolément dans les parcs bordant le bassin du lac Léman, nous avons constaté, en 1907 et 1908, de nombreux ravages occasionnés par ce Bostryche. En France également, on signale de tous côtés les déprédations de cet Insecte dans les perchis et surtout dans les peuplements créés dans des conditions anormales ou à la suite d'avalanches ou de bris causés par la neige. Le Polygraphe attaque parfois les Pins. 3Ioyens préventifs. — Parcourir le plus tôt possible les planta- tions à l'état de gaulis et s'efforcer d'élever des tiges saines el 78 ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES suffisamment espacées. Écorcer au printemps les Épicéas cassés ou abattus par l'ouragan et la neige. Moyens répressifs. — Lutter au moyen d'arbres-pièges durant toute la période de végétation en suivant les règles indiquées pour le Typographe. Ces deux Insectes vivent du reste souvent #»•' £■ t. -s: ♦ Fia. or>. — Couloirs de ponte du Polygraphus polygraphas Reitt. Épicéa, i a gr. aat.(orig.). sur le même arbre, le Polygraphe infestant plus volontiers la cime que le bas du tronc. Quatre autres Bostryches vivant en parasites sur l'Épicéa doivent encore être signalés ici, bien qu'à propremenl parler, ils ne puissent être rangés parmi les Insectes dangereux de cette essence. Nous les mentionnons en passant, de façon à per- EPICEA 79 mettre au sylviculteur de reconnaître leurs traces et de les dé- terminer. Le Crypturgus pusillus Gyll. est facilement reconnaissable par sa taille. En effet, il mesure 1 millimètre de longueur. Ses couloirs sont d'un type difficile à décrire, car le système est pres- que toujours établi dans le réseau de galeries d'un autre Bostry- che (Voir fig. 101). Ses dégâts sont donc secondaires. Le Cryp- turgus pusillus Gyll. attaque également d'autres résineux. Fiy. 66. — Couloirs terminés dn Polygraphus polygraphus Reitt., avec perforation de l'écorce par 1rs lus. parf. sortanl des berceaux de nymphose. Épicéa, 3/4 rn-.iu: 82 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES cause dans les bois ouvragés et plus spécialement dans les meu- bles. Nous parlerons plus loin du caractère de ces dégâts. L'Anobium emarginatum Duft. est allongé, de couleur brunâ- tre, avec pubescence gris-jaune. Le corselet porte de chaque côté une protubérance faisant saillie latéralement et dont le bord antérieur est transversal. En outre, on remarque deux dépres- sions situées près de sa base. Cette Vrillette est surtout très commune dans les Épicéas de grosses dimensions et ses orifices d'entrée se distinguent à première vue sur les écailles de l'écorce. En détachant ces der- nières, on constate des couloirs embrouillés n'entamant pas le liber, mais se confondant dans une poussière brunâtre. Ils ne fouillent que les couches corticales extérieures. Nous n'avons donc pas affaire à des Insectes nuisibles proprement dits, mais à des parasites qui peuvent laisser croire à la présence d'un Xylo- phage dangereux, et c'est pour ce motif seulement que nous les mentionnons. Il n'en est pas de même d'un autre groupe appartenant à la famille des Charançons et dont l'importance forestière est indis- cutable. Deux de ces espèces se rencontrent dans les écorces de l'Épicéa. La plus importante est le : Pissodes harcyniœ Hbst. Coléopt., Curculionîdœ (Curculio hercyniœ Ratz ) [PI. I. fig. 2] Pissode de l'Epicéa ou Pissode résineux Longueur : 7 à 9 millimètres. On compte dans l'Europe cen- trale sept espèces de Pissodes. Au point de vue morphologique, ce genre se distingue du genre Hylobius par le rapport qui existe entre la largeur des élytres et celle du corselet. Chez les Pissodes, la base du corselet est de même dimension que la base des élytres, tandis que chez l'Hylobe les épaules des élytres sont sensible- ment plus larges et forment des proéminences. En outre, dans le genre Pissodes les antennes sont insérées plus loin de la bouche que ce n'est le cas chez V Hylobius. : épicéa 83 Les Pissodes, de même que les Bostryches, appartiennent aux Xylophages dont les déprédations sont surtout causées par les Larves et exclusivement dans les essences résineuses. Moins répandus et moins prolifiques que les Scolytides, ils causent cependant de sérieux ravages et la dimension de leur corps pro- duit un type de dégâts qui, à l'instar de celui des Cérambycides, entraîne une prompte désagrégation des couches subcorticales et, par suite, le dessèchement rapide de l'arbre. Les ravages des Pissodes revêtent presque toujours le carac- tère de dégâts secondaires. En effet, ils parachèvent, dans la grande majorité des cas, le dépérissement des arbres renversés par l'orage, brisés par le poids de la neige, atteints par des Cham- pignons ou par des Bostryches qui se sont installés dans la cime. Les dernières études entreprises par Nusslin et Mac Dou- gall (1905, p. 124) montrent que les Pissodes ont une longue existence. La femelle pond durant toute la belle saison, soit d'avril en septembre. La ponte a toujours lieu par paquets situés dans le voisinage des nœuds (Pissodes picese 111.). Les Larves, qui éclosent en général trois semaines après la ponte, se dispersent dans toutes les directions. De ce fait, le type de couloirs est plutôt étoile. En général, l'évolution complète dure une année, mais en soulevant l'écorce d'un résineux attaqué par les Pissodes, on trouve parfois des individus à l'état de Larve à côté de Chrysa- lides et d'Insectes parfaits. Le développement des organes géni- taux dure assez longtemps et ne se produit en général qu'après un hivernage. Les Larves doivent, surtout dans les arbres à écorce mince, s'enfoncer dans l'aubier pour effectuer la deuxième métamor- phose, et c'est pour cette raison que l'on découvre, presque tou- jours, dans les arbres atteints par cette catégorie de ravageurs de l'écorce, des berceaux de chrysalides disposés dans le sens des fibres du bois et encerclés de détruits ligneux. Ils se déta- chent en clair sur le fond brunâtre de l'écorce (fig. 6!*). Le Pissode de l'Épicéa, de couleur noirâtre, porte sur les ély- 84 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES très deux bandes transversales claires, souvent interrompues. Les troisième et cinquième interstries des élytres sont relevées. La femelle s'attaque de préférence à des arbres surcimés. de l'iij. 69. — Système de couloirs achevé du Pissodes harcynix Hbsi. Épicéa, 3 \ gr. nat. (orig.). faible ou de moyenne dimension et dépose ses œufs en général dans l'écorce mince de la cime. Cependant, lors des invasions, la ponte peut également s'effectuer dans la partie inférieure des ÉPICÉA 85 troncs de gros calibre. Après cette première perforation des couches corticales, il se produit presque toujours un écoule- ment de résine qui fait croire que l'arbre a été éclaboussé avec de la chaux. A l'aide de son oviscapte, la femelle dépose ses œufs généralement pa" tas, et les Larves, une fois c'closes, fouillant en tous sens, construisent un système étoile dont les galeries finis- sant pa ' s'ent Tcr^iser. Gomme chez les Bostrychcs, ces couloirs augmentent de dimension jusqu'au berceau de cluysalide qui, chez cette espèce, mesure de 8 à 10 millimètres de longueur sur environ 5 millimètres de largeur. C'est seulement dans le cas où le système entier est établi dans des écorces épaisses qu'on découvre dans les couches libéreuses des berceaux de coloration bru- nâtre. Nous rappelons que, dans les galeries creusées par les Cha- rançons, il n'existe pas de couloir de ponte, la femelle ne péné- trant pas sous l'écorce pour y déposer ses œufs. Pour constater le plus facilement la présence des Pissodes dans un tronc, il faut chercher à découvrir les berceaux dont le type ne peut être confondu avec celui produit par d'autres Xylophages, notam- ment les Cérambycides. On n'est pas encore complètement fixé sur l'évolution de ce Pissode. Cependant, on constate que les Insectes parfaits appa- raissent, en général, tôt au printemps et montent le long du tronc pour opérer la ponte dans la cime. Dans d'autres cas, ce sont les Larves qui hivernent. On a remarqué que souvent le Pissode de l'Épicéa attaque les massifs ravagés par la Nonne. Cette constatation a suit ont été faite dans les régions montagneuses de la Bavière et du Wurtem- berg. Moyens préventifs. — Il faut traiter les peuplements fores- tiers comme pour les préserver des atteintes des Bostryches. Toutefois, les arbres-pièges ne peuvent pas être employés ici, car l'Insecte pond de préférence sur les arbres deboul ri dans la cime. Il faut, avant tout, pour conjurer une invasion, s'efforcer d'écorcer et de brûler sur place les fragnienls d'écorce renfermanl des berceaux qu'on aura découverts dans les produits d'éclair- »b INTERIEUR DU ROIS cies. C'est surtout après les invasions de Lépidoptères dans des peuplements purs d'Épicéas qu'il faut avoir l'œil ouvert. Moyens répressifs. — Lorsque les troncs sont encerclés par un anneau de glu, les Pissodes sont retenus prisonniers en dessous de ces pièges disposés pour les Chenilles. De cette façon, on peut détruire bon nombre de ces Coléoptères (1). INTERIEUR DU BOIS Xyloter us lineatus Oliv. Coléopt., Scolytidœ (Trypodendron lineatum Stph.) (Tomicus lineatus Oliv.) Bostryche liseré Longueur : 2,8 à 3 millimètres. Ce Bostryche porte sur chaque élytre deux lignes longitudinales brunâtres se détachant sur un fond plus foncé. Ce caractère ne se retrouve chez aucune autre espèce de Bostryches européens de l'écorce. La massue des antennes est légèrement arrondie à son extrémité, non articulée et le funicule est composé de quatre articles. Comme chez les autres espèces de ce genre, le corselet est plus large que long. Le front du mâle est concave, celui de la femelle convexe. Souvent, les taches des élytres sont effacées et, chez les individus imparfaitement développés, ces bandes foncées ne sont pas visibles. Le Bostryche liseré appartient à cette catégorie de Scolytides dont nous avons déjà parlé, et qui a une tout autre façon de vivre que les Bostryches de l'écorce. Avec les Xyloterus quercus (1) Pissodes scabricollis Mill. (longueur: 3 à 4 millimètres Noir u brun noir avec tête, antennes et pattes rougeâtres. L'élytre porte deux bandes transversales d'un blanc jaunâtre, dont l'antérieure est la plus petite. Se rencontre souvent en compagnie du Pissode de l'Epicéa. Le type de ses couloirs rappelle beaucoup celui de son congénère, mais l'ensemble du sys- tème est plus réduit. Cet Insecte est moins répandu que le Pissodes har- cynise Mbst. EPICEA 87 Fiy. 70 Xylo'erus lineatus Oliy. a (orig.J Eichh. et domesticus L., il forme un groupe dont l'évolution est très caractéristique. La femelle creuse un couloir suivant à peu près les rayons médullaires; il porte généralement des em- branchements de même calibre plus ou moins obliques et disposés dans le même plan. Après l'accouple- ment qui a lieu le plus souvent dans la galerie maternelle ou à son orifice, la femelle pond ses œufs alternativement en haut et en bas. Les Larves, une fois écloses, prolongent la cavité sur une longueur de 5 à 7 millimètres et évacuent dans le couloir principal les détritus que les parents jettent au dehors. Pour effectuer sa métamorphose en Chrysa- lide, la Larve se tourne dans la direction de la galerie-mère, après en avoir bouché l'ouverture au moyen d'un tampon de sciure. Les couloirs de ce type sont connus, en entomologie forestière, sous le nom de « couloirs en échelons ». Les Larves vivent de sucs ligneux ainsi que de Champignons désignés dans ce cas sous le terme d' «Ambroisie», et dont le mycélium teinte parfois en noir ou en vert foncé les parois du bois. La génération est, en général, double, comme le montre le graphique ci-contre. Dans les régions montagneuses qui abritent cet Insecte, lorsque ce dernier se trouve dans les plus hautes stations de l'Epicéa, une seule génération parvient à matu- rité. Dans ce cas, l'essaimement se produit vers la fin de mai. 11 est très facile de déterminer les ravages du Bostryche liseré, car ce dernier jette au «h-Imi-s de la sciure vierge de détritus provenant des cou- ches corticales et qu'on découvre par petits tas coniques, surtout dans les chantiers de troncs exposés au soleil et abattus au moment , — Amoncellements de sciure claire en des- sous » j i — . milices d'entrée. Épicéa attaqué par le Xyloterus tineatus Oliv., .'! '( gr. nat. (orig. coll. Pauly, Munich). met une dessiccation rapide des bois, ce qui contrarie le liseré. Il faut, en outre, créer des dépôts dans des endroits bien aérés et exposés aux courants d'air. (1) Dans la Suisse française on appelle les dosses des cœnnaux •. ÉncÉA 89 Moyens répressifs. — Dans l'éventualité où un chantier de bois, à proximité des scieries par exemple, serait sérieusement infesté par ce genre de Xylophages causant des ravages techni- ques aux assortiments de valeur, on peut, d'une part, badigeonner les troncs avec un goudron protecteur, et de l'autre, disposer ici et là des sections de troncs ou de perches enfoncées en terre et qu'on traitera comme des arbres-pièges des Bostryches de l'écorce. Callidium luridum L. (i) Coléopt., Cerambycîdœ (Tetropium luridum L., Cerambyx luridus L.) [PI. I, fig. 3] Callidie de l'Épicéa Longueur : 10 à 16 millimètres. Ce Capricorne appartient au groupe d'Insectes comprenant également les deux espèces sui- vantes qui ravagent les troncs et les branches d'Épicéas debout et abattus, alors qu'ils sont généralement déjà en voie de dépé- rissement. Le Callidium luridum L., dont la couleur varie, est, en général, d'apparence foncée, la tête et le corselet sont noirs, les pattes rougeâtres et les élytres d'un brun foncé. Les antennes, comme celles de tous les Cérambycides, comptent onze articles; elles sont plus longues que le corselet. Ce dernier ne porte pas de denticule latéral. Les yeux sont divisés extérieurement en deux parties. Les élytres sont très finement et très densément ponc- tués avec des lignes longitudinales relevées, plus ou moins appa- rentes. L'Insecte pond ses œufs dans les couches corticales du bas du tronc des Épicéas de fortes dimensions, exceptionnellement dans les perches, mais le plus souvent dans les charpentes et piquets abattus et qu'on a négligé d'écorcer. Après avoir fouillé l'écorce en tous sens et entamé souvent (1) Callidium fuscum Gyll., espèce voisine, avec biologie analogue et qui attaque également l'Épicéa. 90 INTERIEUR DU ROIS l'aubier, comme le montre la figure 73 a, la Larve, une fois son dé- veloppement complet atteint, pénètre dans le bois en creusant un couloir en forme de crochet. Il constitue le berceau de chry- salide (fîg. 73 b). On compte une génération par an. Fig. 7,'i a. — Couloirs du Callid'um luridum L. hier d'un tronc d'Épicéa, 1/1 gr. nat. (orig. < .Munich.). >!!. Pauly, Fig. 73 b. — Berceau de chrysa- lide en forme de crochet foré par la Larve du Callidium luridum L. Épicéa (orig.). On reconnaît facilement cette espèce en soulevant 1 ecorce des résineux envahis, car les couloirs sont aplatis et les entrées dans le bois sont ovales. On trouve aussi dans ce système de ravages des zones remplies, d'une part, de sciure brunâtre d ÉPICÉA 91 de l'autre, de détritus blanchâtres provenant du forage dans l'intérieur du bois (1). Exceptionnellement, cet Insecte s'attaque aux Pins et aux Mélèzes. Moyens préventifs. — Ils sont les mêmes que ceux mis en action pour éduquer des peuplements sains et vierges de tiges en voie de dépérissement. Moyens répressifs. — Gomme ce Cérambycide recherche surtout les bois abattus, il faut éviter de laisser en période de végéta- tion des perches et troncs abattus et non écorcés dans le voi- sinage de massifs résineux. On peut également utiliser les chablis comme arbres-pièges, mais en ayant soin d'écorcer avant que la Larve ait pénétré dans le bois, donc avant l'automne. Lamia sartor Fabr. (Ioléopt., Cerambycidœ [PI. I, fig. i | Lamia sutor L. Longueur : 25 à 33 millimètres et 1 6 à 24 millimètres. Ces deux Insectes peuvent être examinés ensemble, car leur morphologie est assez semblable. Le mâle du premier se distingue par la dimension des antennes qui sont beaucoup plus longues que le corps. Chez la femelle, ces appendices sont à peine plus longs que le corps, et à partir du troisième article, leur racine est recouverte d'une pilosité grisâtre. Le corselet est, chez les deux sexes, muni de chaque côté d'un denticule. Les élytres chagrinés ou finement ponctués sont sensiblement plus larges que le corselet et portent sur leur partie antérieure une dépression transversale superficielle. L'ensemble de l'Insecte est d'un brun noirâtre avec reflets métalliques alternant avec des tarins pileuses de forme variable. Le Lamia sutor L., sensiblement plus petit, se différencie (1) Les dégâts d'Anthaxia quadripunctata L. qui présentent une certaine analogie avec ceux de la Callidie seront décrits dans le chapitre du « Sapin ». 92 INTÉRIEUR DU ROIS par l'absence de dépression sur les élytres et par la présence d'une ligne médiane lisse sur le corselet. On ne sait pas grand'chose sur la biologie de ces deux Gérarn- bycides. On admet toutefois qu'ils évoluent en une année. Les couloirs que, surtout dans les régions élevées, ils pratiquent dans les grands Épicéas en voie de dépérissement, sont du même type, mais plus gros que ceux du Callidium luridum L. La Larve s'enfonce dans le bois, mais ne creuse pas de galerie en forme de crochet. Dans le Jura et les Alpes, on remarque à tous moments la pré- sence de ces Cérambycides dans les souches en voie de décompo- sition. Ils ne causent guère que des ravages secondaires (1). Formica ligniperda Latr. Hyménopt., Formicidx Formica herculeana L. [PI. I, fuj. 5] Fourmis On rencontre plusieurs espèces de Fourmis dans la campagne et les bois. Nous ne signalons ici que les deux espèces les plus importantes au point de vue de la conservation des forêts. On sait que les Fourmis, à l'instar des Abeilles, constituent des sociétés dans lesquelles on distingue trois sortes d'individus : les femelles, les mâles, tous deux ailés et les ouvrières aptères. Les femelles perdent leurs ailes après l'accouplement qui.se produit dans les airs. La principale caractéristique morphologique des Fourmis réside dans la forme de l'abdomen qui est ovalaire et rattaché au thorax par un pédicule très étroit. Les ailes ne sont pas pliables. Les organes génitaux des femelles et des ouvrières débouchenl dans un aiguillon. Les Larves apodes sont composées de onze segments, avec tête (1) On trouve également dans les couches cambiales de l'Épicéa des couloirs sinueux avec berceaux en forme <1«' crochets entaillés dans le bois. Ces dégâts sont causés par les Larves d'un Cérambycide, le Molorchus minor L. Son importance forestière est minime. EPICEA 93 fortement chitineuse, privée d'yeux. Dans certains cas, l'Insecte tisse avant sa chrysalidation un cocon de soie. Les deux espèces forestières se différencient par les caractères suivants : le premier segment abdominal de l'ouvrière de la Formica herculeana L. porte seul une tache rougeâtre. Longueur: 15 à 17 millimètres. i'i(j. -\. — Poutre d'Épicéa ravagée par la Formica herculeana L. (la périphérie est restée indemne], r/2 gr. nat. (orig.). L'ouvrière de la Formica ligniperda Latr. mesure de 10 à 14 millimètres de longueur; elle est noirâtre, avec le funicule, les pattes et presque toujours la partie antérieure du premier segment abdominal brun-rouge. La femelle, qui mesure de 16 à 18 millimètres de longueur, est brillante, porte des ailes d'un brun jaunâtre avec nervures foncées. Ces deux espèces vivent dans les troncs de l'Épicéa, du Sapin et d'autres résineux, en choisissant de préférence les arbres dont le pied est atteint par la pourriture. Les Fourmis peuvenl remon- ter à l'intérieur du tronc jusqu'à 8 à 10 mètres de hauteur et 94 INTÉRIEUR DU ROIS recherchent le bois sain où elles pratiquent des galeries sinueuses généralement de 1 à 5 centimètres de diamètre. Les plus impor- tantes sont celles qui ont une direction verticale et qui sont forées dans le bois tendre de la première sève. Certains systèmes de ravages présentent parfois des feuillets verticaux qui sont constitués par les couches ligneuses d'automne que l'Insecte évite de ronger, en raison même de leur dureté. Ce sont les Pics qui font généralement découvrir la présence des Fourmis à l'intérieur des troncs. Les arbres envahis doivent être exploités en même temps que les chablis; mais dans certains cas, il peut être indiqué de réserver certains d'entre eux comme nichoirs pour les Pics qui sont certainement de bons auxiliaires des forestiers (1). Sirex gigas L. Hyménopt., Uroceridse ou Sericîdss [PI. I, fig. 4] Sirox géant Longueur : femelle, 24 à 45 millimètres (tarière comprise); mâle, 20 à 30 millimètres. Les Sirex ne peuvent être confondus avec aucun autre Insecte. Ils doivent être classés parmi les Xylophages européens les plus grands. Le principal organe dis- (1) Ces Fourmis dévastent parfois les bois ouvragés, spécialement les colonnes et poutraisons apparentes des chalets, des bois non immunisés par une substance préservatrice. Une autre Fourmi se rencontre à chaque pas dans les forêts résineuses, c'est la Formica ruja L. qui, à l'aide de détritus ligneux, construit de grandes fourmilières au pied des troncs ou dans les anfractuosités de ru- chers. Si l'on examine ces détritus, on voit qu'ils sont mélangés à des débris d'Insectes de tous genres, recrutés spécialement parmi les espèces nuisibles, car les Fourmis se nourrissent, non seulement de végétaux, mais aussi de substance animale. On sait que, dans certaines régions, on récolte les uuifs de Fourmis, qui sont à proprement parler des cocons, pour la nourriture des Oiseaux. Cette coutume ne devrait pas être tolérée et les sylviculteurs devraient protéger cette espèce de Fourmi dont le travail contribue à enrichir le sol d'humus et à détruire, en particulier, les Chenilles ravageuses qui sont déchirées et sucées. Le professeur Auguste Forel a publié des études très complètes sur la vie des Fourmis et leurs travaux dans les bois et les champs [187 é). ÉPICÉA 95 tinctif est la tarière, qui, chez la femelle, se compose d'une gaine protégeant un double stylet extérieurement dentelé et un gor- geret qui sert à perforer verticalement dans le bois une galerie destinée à recevoir l'œuf. La tête et le thorax sont noirs, les antennes filiformes; derrière les yeux, on aperçoit deux taches; les a;les et les pattes sont jaunes. Le mâle porte sur les seg- ments abdominaux de deux à six bandes transversales brun- rouge. Le premier segment abdominal est noir. Les segments de la femelle sont de couleur brun violet. L'extrémité de l'abdomen est en forme de spatule recouvrant la région antérieure de la tarière. L'essaimage a lieu en juin, et, après l'accouplement, la femelle choisit un emplacement sur le tronc debout ou abattu, avec ou sans écorce, pour y opérer sa ponte. C'est au moyen de la tarière que les œufs sont déposés individuellement au fond d'un canal du calibre d'une a'guille. La Larve, une fois éclose, creuse un couloir sinueux ayant jusqu'à 15 à 20 centimètres de longut-ur. Elle parcourt le bois en abandonnant derrière elle des excréments ligneux. Le couloir aboutit au berceau de chrysalide d'où l'In- secte s'échappe en forant une galerie spéciale cylindrique et en arc de cercle. L'Insecte ailé fore parfois sur une longueur de 8 à 10 centimètres une galerie taillée dans le bois sain pour gagner le dehors par le plus court chemin. Fabre (1891, p. 308) a démon- tré pour quelles raisons ce couloir ne pouvait être rectiligne. En examinant de l'extérieur les troncs ravagés par les Sirex, on remarque des trous de calibres très divers, rappelant ceux pratiqués par un autre Xylophage des résineux, le Lymexylon dermestoides L.; toutefois, les orifices et couloirs des Sirex sont sensiblement plus grands. On n'est pas encore exactement fixé sur la durée de l'évolution des Sirex. Cependant, on admet que la génération dure au moins deux ans. L'Insecte attaque de préférence des arbres anémiés ou donl la partie inférieure du tronc a été blessée, jamais des résineux dont le bois est pourri. Les Sirex rechenlicni aussi souwni charpentes ou des poutres équarries parfaitement saines ou abattues à la sève. 06 INTERIEUR DI ROIS Il n'est pas rare qu'on introduise inconsciemment, dans les bois employés à la construction, des œufs de Sirex. Dan- ce cas, le travail de forage des Larves se poursuit en sourdine dans les *m \\ il y . ï •. I l Fi l'i ;': 't i H \ r* Vr !i fi ■••' ( ■¥;>} • i !; i ■ « "•*&■>■ "■■ *\rJS''à-w Fig. 77. — Poutre d'Épicéa ravagée par VAnobium domesticum Fourc., 1 i gr. nai. (orig. coll. Pauly, Munich V épais, avec renflements transversaux sur les segments. La tête, fortement chitineuse, est beaucoup plus étroite que les anneaux thoraciques. Les pattes sont bien développées et pileuses. Les Vrillettes sont avant tout, des ravageurs de bois ouvragés, soit meubles, charpentes ou poutraisons. On appelle communé- ment «vermoulure» la poussière qui s'échappe des objets qu'ils ont envahis. Ces Insectes ont ceci de particulier, c'esl qu'ils se 100 INTÉRIEUR DU ROIS plaisent à évoluer dans les bois absolument desséchés. Le mou- vement de sève leur est contraire; ils sont à redouter dans toutes les constructions et plus particulièrement dans les bois résineux (Sapin et Épicéa). h'Anobium domesticum Fourc. mesure de 3 à 4.5 millimètres de longueur; il est noirâtre. Le corselet porte à sa partie anté- rieure un petit tubercule tronqué dont les faces latérales sont aplaties; une dépression se trouve de chaque côté de ce tubercule. Les élytres sont finement striés, ponctués et convexes à leur extré- mité. On ne sait pas grand'chose sur l'évolution de ces Insectes, mais il est certain qu'ils essaiment en juillet et en août. D'une manière générale, les Vrillettes, comme nous l'avons dit. s'attaquent aux bois ouvragés, recherchant les couches extérieures tendres dont les sucs sont plus abondants que dans celles du cen- tre. C'est surtout l'amidon de l'aubier qui tente ces Xylophages. On les remarque dans les meubles et boiseries de Chêne et de Noyer dans lesquels leurs ravages s'arrêtent souvent à la limite du bois de cœur. La Larve de YAnobium domesticum Fourc. creuse des couloirs dans tous les sens, respectant la surface des objets où l'on n'aperçoit guère que les orifices de sortie des Insectes parfait >. Lorsque les ravages sont intenses, le bois tombe en poussif iv et devient « vermoulu ». Anobium molle L. Coléopt., Anobiidse Vrillctte molle Longueur : 5 millimètres. De couleur brun rougf. nblong, recouvert d'une pilosité grisâtre, très fine. Corselet plus large que long, de même largeur que la base des élytres. Les ravages de cette espèce rappellent beaucoup ceux causés par la précédente. Moyens préventifs. — Éviter d'employer, pour la construction ÉPICÉA 101 des maisons et des meubles, des bois abattus à la sève ou insuf- fisamment desséchés. Les poutraisons, charpentes et parties cachées des boiseries et des planchers, ainsi que tous les bois employés en plein air devraient être badigeonnés avec des liquides insecticides, comme le préconise le professeur Henry (1909). Moyens répressifs. — Dans les endroits où il est facile de surveiller le travail des Insectes parfaits, grâce à la sciure rp jetée au dehors, on peut faire pénétrer dans les systèmes en activité des solutions de 5 grammes de sublimé dans un demi-litre d'alcool ou de chlorure de zinc. De cette façon, on détruira une certaine quantité de Larves et d'Insectes opérant dans les couches exté- rieures. RAMEAUX Magdalis violacea L. Coléopt., Carculionidse (i) Longueur : 3,5 à 4,8 millimètres. Couleur générale bleuâtre, yeux aplatis, rostre à peine recourbé. Les élytres sont striés, ponctués avec des interstries deux fois plus larges et ornées d'une ligne pointillée prononcée. Fémur des pattes antérieures muni d'un fort crochet. L'évolution de ce Charançon dure une année. La femelle pond généralement en mai (en juin dans les régions élevées), dans les branches et rameaux des Épicéas en voie de dépérisse- ment et, le plus souvent, dans les branches ou perches gisant à terre ou employées pour des clôtures. De toute façon, cet Insecte exige pour sa ponte des bois non écorcés. La Larve fouille en tous sens le liber de l'écorce ainsi que l'au- bier pour y pratiquer les berceaux de chrysalide en forme d'é- ouelle. Souvent la chrysalidation se produit dans la moelle. Le Magdalis violacea L. peut parfois infester les rameaux (1) Vivent également sur l'Épicéa les deux espèces voisines: Magdalis phlegmatica Hbst. et M. duplicata Germ. 102 RAMEAUX sains. On le trouve également sur d'autres résineux, en particulier sur les Pins. Ses ravages sont d'ordre secondaire et sa biologie nécessite une étude plus approfondie. Chermes abietis Kltb. Rhynchotes, Phylloxeridx Chermes de l'Epicéa Les Chermes doivent être rangés parmi les Insectes qui se reproduisent par parthénogenèse cyclique ou hétéroparthéno- genèse, phénomène que nous avons exposé dans la « Partie zoo- logique ». L'évolution des Chermes est aussi curieuse que compli- quée et ressemble à celle du Phylloxéra de la vigne. Nous ne pouvons entrer ici clans les détails biologiques sans sortir des limites que nous nous sommes imposées. On trouvera dans Henneguy {1904, p. 241 à 245), Judeich et Nitsche {1895, p. 1121 à 1240), et Nusslin {1905, p. 415 à 429) une description détaillée de ces Insectes et de leur développement. C'est à Cholodkowsky {1896) que nous devons les plus impor- tantes études sur les Chermes. D'après cet auteur, presque toutes les espèces de Chermes ont un cycle reproducteur de deux ans et comptent au maximum six formes d'individus, souvent avec migrations sur des Conifères différents. On distingue chez le Chermes abietis Kltb. : a) fondatrices femelles vraies; b) émigrantes ailées; c) émigrées ; d) exilées sexupares; e) sexués. Cet Insecte évolue en une année et sans migration. Il ne revêï crue cinq formes. On observe dans ce cas deux générations par- thénogenétiques, l'une sans ailes qui hiverne et l'autre ail'''- qui se développe durant la saison estivale. La forme ailée porte des antennes à cinq articles et deux paires d'ailes transparentes. Elle mesure de 2 à 2,4 millimètres. Les ailes antérieures déployées peuvent compter 3 millimètres. Le corps est vert jaunâtre, la tête noirâtre. La forme aptère, hivernante, porte sur le dos six lignes longitudinales de plaques glandulaires. Au printemps, cette l'orme est d'apparence venlàire ri foi entourée d'un duvet laineux. EPICEA 103 L'Insecte aptère se fixe en automne à la base d'un bourgeon prêt à se développer l'année suivante. Au moment de la sève ascendante, l'animal subit plusieurs mues et devient le fonda- teur dont les piqûres à la base de la pousse annuelle provoquent l'if) 78. — Rameau d'Epicéa ravagé par le Cherrnes abieiis K!tb. a, coupe à travers [a galle montrant les niches des larves, 1/2 gr. nat. (oriij. . la formation des galles en forme d'ananas si fréquentes dans les plantations d'Épicéas de la plaine et de la haute montagne. Tout forestier connaît les ravages causés par les Chermes; ils déforment les Épicéas de deux à vingl ans. Il ne faut toutefois pas assimiler ces ravages à ceux des Papillons e1 des Xylophages, car rarement on constate le dépérissement de la plante, mais, bien plutôt, seulement une déformation ou le dessèchement de certains rameaux latéraux, eu moins souvenl encore '. nat. (orig.). Kltb. sont plus petites et plus globuleuses que celles du Chermes abietis Kltb. Les femelles ailées déposent leurs œufs au printemps sur les aiguilles du Mélèze. De ces œufs, sortent en automne des Larves jaunâtres qui ne sucent que pendant peu de temps les aiguilles et hivernent, cachées dans les anfractuosités de l'écorce. Au printemps suivant, ces Larves se transforment en femelles aptères capables de pondre. Après cette troisième mue, les Insectes se divisent eu deux groupes : l'un ilnnriiiv sur !•■ M»'- 106 BOURGEONS lèze, produisant plusieurs générations parthénogenétiques qui finissent par dégénérer. Les individus de l'autre groupe, après avoir subi une mue, acquièrent des ailes et retournent à l'Épicéa. Ils deviennent sexupares en mai ou juin et pondent quelques œufs dans les aiguilles des bourgeons en formation. Deux ou trois semaines après, les Insectes de la cinquième génération éclosent et sucent les aiguilles en provoquant des taches à leur surface. La quatrième mue se produit après trois ou quatre semaines et les jeunes se transforment en sexués privés d'ailes. L'accouple- ment suit, puis il est pondu un seul œuf qui donne naissance à la fondatrice (Henneguy, 1904, p. 243). Dans le Jura, cet Insecte est beaucoup moins commun que le précédent. Toutefois, dans certaines parties de la France, le cas inverse est plus fréquent. Si dans les parcs, cultures, établissements arboricoles, pépi- nières, il peut être indiqué d'asperger les arbres contaminés au moyen d'un liquide insecticide, cette opération ne peut être entreprise dans les forêts d'une certaine importance (1). BOURGEONS ' Tortrix pactolana Zll. Lkpidopt., Tortricidœ Pyrale des ver tici lies [PI. I, fia. o] Envergure : 12 à 14 millimètres; Chenille, longueur : 9 à 11 millimètres. Le Papillon est d'apparence grisâtre. Les ailes antérieures sont d'un vert olivâtre avec une double ligne mé- diane brisée, de couleur blanchâtre, formant une pointe dirigée vers la bordure. (1) Nous signalons encore parmi les ravageurs îles rameaux de l'Épicéa un Rhynchote de la famille des Coccides, le Lecanium kemicryphum Daim, qui apparaît dans les cultures et provoque la formation de petites boules fendues ayant la forme de grains de café et inséréesà la base des verticilles. Cet Insecte est beaucoup moins répandu que les Chermes et ses ravages sont peu appréciables. EPICEA 107 La Chenille est jaune pâle; sa tête ainsi que l'écusson sont d'un brun clair. L'évolution de ce Papillon est indiquée par le graphique ci- après. En juin, la femelle dépose ses œufs dans les minuscules anfractuosités de l'écorce, à la base des verticilles. Les jeunes Chenilles pénètrent sous l'écorce où elles pratiquent de très courts couloirs irréguliers qu'elles garnissent d'un duvet soyeux. Peu de temps après la perforation des couches corticales, on re- marque des amoncellements de sciure brunâtre formant des grumeaux souvent amalgamés par des gouttes de résine qui s'échappe de l'orifice d'entrée. La chrysalidation se produit à cet endroit et le Papillon quitte le cocon, tandis que ce dernier reste pris dans la sciure résineuse. La période de ravages se poursuit jusqu'aux premiers froids de l'arrière-automne et peut re- commencer parfois déjà en mars si la température est élevée. Ce sont les Épicéas âgés de dix à treize ans que ce Papillon recherche. On remarque que, sur les jeunes arbres dont les ra- meaux supérieurs et la flèche sont encore trop minces, les ravages apparaissent le long de la tige à partir du quatrième ou cinquième verticille, par la simple raison que l'écorce doit avoir une certaine épaisseur pour permettre à la Chenille de construire un système de couloirs. Toutefois, les Papillons évitent d'attaquer les Épi- céas âgés, revêtus d'une écorce épaisse. On comprend facilement quelle est la conséquence de ces meurtrissures qui intéressent spécialement la tige des jeunes arbres. La sève et la résine s'écoulent avec d'autant plus de rapi- dité que l'Insecte aura fouillé une plus grande surface du pour- tour de la tige- Si la Pyrale des verticilles peut parfois provoquer, surtout après les années de sécheresse, le dépérissement des Épicéas, ses ravages peuvent, également favoriser l'invasion d'autres Xylophages ou même de Champignons. Janv . . Fév. . . Mars . . + Avril. . Mai. . . Juin . . .Juin. . . — Août . . Sept . . Oct. . . Xov. . . Dec. . . 108 BOURGEONS Exceptionnellement, la Tortrix pactolana Zll. s'attaque au Sapin et au Genévrier. Fig. 81. — Verticille d'Épicéa attaqué par la Tortrix pactolana Zll. a, Chrysalides retenues dans les amoncellements de sciure brune, env. 3/'» gr. nat. (orig. coll. Standfuss, Zurich). Moyens préventifs. — Comme nous avons affaire ici, avant tout, à un ennemi de l'Épicéa, il faut éviter ses déprédations dans les grands chantiers de reboisement et associer d'autres essences à l'Épicéa. C'est, du reste, le meilleur moyen de circonscrire, d'une manière générale, les ravages de tous les Insectes. Moyens répressifs. -- Lorsque les foyers d'infection sont peu ÉPICÉA 109 étendus et n'affectent que des arbres de petite dimension, on peut traiter les plaies à l'aide du goudron ou du coaltar. Il est aussi indiqué d'abattre et brûler les tiges dont le dépérissement est trop avancé. Tortrix duplicana Zll. Lépidopt., Tortricidœ Envergure : 15 à 16 millimètres. Ressemble beaucoup au pré- cédent. Toutefois, les ailes antérieures sont plus brunâtres et la tache claire qui les orne est interrompue par le champ foncé. D'après Frey (1880), ce Microlépidoptère se rencontrerait dans les Alpes jusqu'à 1.800 mètres d'altitude. Sa biologie et ses ravages sont à peu près semblables à ceux de la Tortrix pactolana Zll., avec laquelle on l'a longtemps confondue (1). FEUILLES Liparis monacha L. Lépidopt., Liparidœ [Ocneria monacha Hbn., Psilura monacha Stph., Lymantria monacha L.) [PL I, %. io, io a, io l>] Nonne ou Bombyce moine. Nous parlerons ici, à propos de l'Épicéa, du plus dangereux ravageur des futaies résineuses, la Nonne, bien que celle-ci soit excessivement polyphage et s'attaque à presque toutes les essences forestières sociales. Il n'en est pas moins vrai que ce sont les forêts pures d'Épicéas de l'Allemagne e1 de l'Autriche (1) Un Insecte de la famille des Élatérides (Coléopt.) ravage l'épidémie des bourgeons de l'Epicéa, c'est YElater tesselatus I... qui, sous la forme de Larve, provoque le dépérissement des pousses au momenl de leur dévelop- pement. Ce ravageur est rare. 110 FEUILLES qui ont été le plus sérieusement dévastées durant le siècle der- nier. Les pessières pures de France et de Suisse, recouvrant une surface boisée beaucoup moins vaste, restreignent le champ d'activité de la Nonne; aussi, ces pays n'ont pas eu jusqu'ici à déplorer des ravages d'une importance et d'une gravité comparables à ceux des régions germaniques où la régénération artificielle entreprise presque exclusivement à l'aide de l'Épicéa, demeure toujours en faveur. En Belgique (Dubois, 1907, p. 149, 489, 579; Drumaux et de M., 1908, p. 251, 500, 555, 617, 679), la Nonne a fait plusieurs fois son apparition, notamment dans la Campine où des me- sures énergiques prises dès le début ont entravé son extension, non sans avoir exigé des sacrifices importants de la part des propriétaires de forêts envahies. Si la Nonne n'est pas un spectre menaçant pour les forêts françaises et suisses, il n'en est pas moins vrai que les reboise- ments artificiels de résineux qui, dans certaines régions, ont pris une très grande importance, peuvent offrir dans un laps de temps plus ou moins lointain un sérieux appât à ce Papillon. C'est pour- quoi nous jugeons opportun d'entrer ici dans certains détails concernant la lutte à entreprendre contre ce redoutable ravageur. Longueur du Papillon étalé, mâle : 33 à 45 millimètres; fe- melle : 40 à 55 millimètres; Chenille, au moment de la sortie de l'œuf : 5 millimètres; après la quatrième mue : 50 millimètres. Le Papillon a les ailes antérieures d'un blanc crayeux avec des lignes en zig-zag noirâtres. Les ailes postérieures sont grises. L'abdomen est rétréci chez le mâle, il porte à son extrémité un pinceau élargi. Sur la face dorsale de l'abdomen, on remarque une série de taches noirâtres se détachant sur un fond de couleur rosée devenant plus intense vers l'extrémité, surtout chez la femelle. Cette dernière porte, en outre, un oviscapte proéminent. Les anneaux abdominaux sont dans les deux sexes frangés d'une bordure foncée. Les antennes du mâle, comme celles de la plupart des Macrolépidoptères, sont allongées, peetinées et de couleur grisâtre. EPICEA 111 La couleur de la Chenille et du Papillon varie suivant l'âge et l'alimentation. Au moment de la sortie de l'œuf, la Larve est de couleur noirâtre; cette pigmentation est concentrée sur six ma- melons pileux. Plus tard, cette Larve prend, le plus souvent, une Fig. H:>. — Aspect d'une futaie d'Épicéas ravagée par La Nonne (Liparis monacha L.)au moment d'un second vol des Papillons. Les arbres sont complètement dépouillés de Leurs aiguilles. l'orôt d'Ebersberg, Bavière, juillet i8 préférence la nuit et au bord des massifs à la lisière « l»s clairières. Durant les nuits claires, on remarque apillons sont tirs mobiles et capables de se transporte! à de grandes distances. En 1891, par exemple, ils ont traverse le lac de Constance. Les lumières les attirent et dans les villes que les I Janv . . 1 Fév. . . Mars. . Avril . . Mai. . . + Juin . . Juill . . Août . . Sept . . Octobre. Nov. . . Dec. . . EPICEA 113 avoisinant les forêts contaminées, on a remarqué que les Papil- lons essaimaient en grand nombre autour des réverbères. L'accouplement a lieu d'une façon assez curieuse et toujours Fig. 83. — Papillons de la Nonne sur un tronc d'Épicéa avant la ponte (oriij. cliché de Tubeufj au repos, le mâle ayant les ailes pliées en triangle, la tête en bas, la femelle dans la même position, mais la tête dirigée vers la cime de l'arbre. Dans certains cas, on trouve des Papillons accou- plés sur des troncs abattus ou fixés sur d'autres objets, surtout si l'invasion est intense. La femelle pond 20 à 100 œufs dans un espace très réduit, en prenant comme abri les écailles de l'écorce des résineux ou des ENTOMOLOGIE iiliii. 114 FEUILLES lichens des arbres à écorce lisse. La ponte peut s'étendre sur toute la longueur du tronc. Au milieu d'avril, les jeunes Larves éclosent et demeurent quelques jours réunies en « miroirs » sur un espace de quelques centimètres carrés. Elles forment des mi- roirs semblables pour effectuer chacune de leurs mues. 'tfsr t 1 Fig. 84- — Chenilles adultes delà Nonne descendant de la cime et arrêtées par l'anneau de glu (<>rig. cliché de Tubeuf). Dès leur éclosion, les jeunes Chenilles tissent des fils de soie qui leur permettent de grimper le long des troncs lisses, du Hêtre par exemple, ou de confectionner des voiles qui leur faci- litent le passage d'un arbre à l'autre ou les engagent à franchir des obstacles de toute nature. Le moindre mouvement se pro- duisant dans le voisinage de l'arbre ou une commotion dans l'air remplissent la Chenille de crainte et l'engagent à gagner rapidement le sol au moyen du fil de soie. L'animal reUaini»1 ÉPICÉA 115 ensuite dans la cime en suivant le tronc. A mesure qu'elle gros- sit, la Chenille renonce à tisser des fils qui ne la soutiendraient plus et ses migrations se produisent par simple adhérence contre le tronc. C'est surtout pendant la nuit que les Larves rongent les aiguilles et les feuilles. Le matin, avant le jour, elles redes- cendent se reposer au bas du tronc ou souvent dans la mousse. Si les troncs sont munis d'un anneau de glu, comme nous le verrons plus loin, les Chenilles s'amoncellent au-dessus de cet obstacle où certains parasites peuvent les décimer (fig. 84). On constate que, au moins une fois durant leur existence de neuf à dix semaines, les Chenilles descendent à terre surtout pour chercher de nouveaux arbres à dépouiller ou par la crainte d'un danger. C'est en raison de cette mobilité et de cette migration que l'on a imaginé de rendre les cimes des arbres plus ou moins inaccessibles en entourant le tronc d'un anneau glutineux fai- sant fonction de piège. La seconde métamorphose, se produisant en juillet, dure deux à trois semaines. Elle a lieu dans les anfractuosités de l'é- corce, les cocons étant fixés au moyen de fils aux lichens ou à la mousse. Lors de fortes invasions, on aperçoit des chaînons de cocons pendant aux branches ou aux arbrisseaux. La Nonne qui, comme nous l'avons dit plus haut, est un des ravageurs les plus polyphages de nos forêts, vit à l'état plus ou moins endémique de Suède en Corse. Elle affectionne plus particulièrement la plaine et ses peuplements forestiers rési- neux ou mélangés de feuillus. Elle peut exceptionnellement monter jusqu'à 1.400 mètres dans les Alpes. Toutefois, au-dessus de 1.000 mètres, on estime que ses atteintes ne présentent plus le caractère d'invasions. Comme la Nonne, sous sa forme la plus dangereuse, opère ses dégâts précisément au moment où la végétation commence, les déprédations sont d'autant plus graves que la Chenille ab- sorbe une grande quantité de nourriture tendre pour son alimen- tation. Toutefois, la façon de ronger varie suivant les essences; ainsi, sur l'Épicéa, le jeune animal entame les bourgeons et les pousses qui s'épanouissent, tandis que, après la deuxième mue, 116 FEUILLES elle se jette sur les aiguilles de l'année précédente et les dévore, en allant de la pointe à la base. Sur les Pins, par contre, c'est l'inverse qui se produit; les Chenilles, une fois écloses, s'attaquent aux anciennes aiguilles en commençant par la base. Les Larves adultes coupent par la moitié les aiguilles des Pins, laissant tomber à terre la pointe et mangeant le solde jusqu'à sa gaine. Fig. 85. — Peuplement d'Épicéas infesté par la Nonne. Les arbres sont munis d'un anneau de glu au-dessous duquel les Chenilles se sont amoncelées. Forêt d'Ebersberg, Bavière, juin 1891 (orig. cliché de Tubeuf). Les dégâts sur les essences feuillues varient suivant que les feuilles sont sessiles ou non. En général, les jeunes Chenilles rongent en premier lieu les bourgeons; puis elles percent les feuilles en évitant de toucher aux nervures. Dans d'autres cas, en particulier sur le Hêtre, la feuille rongée prend l'aspect d'une ancre, la nervure centrale étant épargnée. Lors des invasions normales et peu intenses, c'est la partie inférieure de la frondaison qui est atteinte en premier lieu, par EPICEA 117 le fait que la ponte a lieu surtout dans le bas du tronc. Lorsque les ravages revêtent un caractère aigu, toute la cime est envahie par les Chenilles. Dans le cas qui nous occupe, on peut faire la même remarque propre aux ravages causés par la majorité des Lépidoptères vivant en parasites sur les arbres forestiers, c'est qu'une très forte proportion de l'appareil foliacé tombant à terre est gaspillée sans aucun avantage pour les Chenilles. ^ Fia. 80. — Aspect d'une coupe rase dans une futaie d'Épicéas pure après une in\asion intense de la Nonn.?. Les bois ont été exploités et écorcés afin de prévenir une invasion de Bostryches. Forêt d'Kbersberg, Bavière, juin 1891 (brio,, cliché de TubcuQ. D'une façon générale, on peut admettre que la Nonne ne cause pas la mort des feuillus et du Mélèze, tant que ces arbres ont acquis une certaine dimension, mais provoquent seulement une perte d'accroissement et de semence. Il n'en est pas de même pour l'Épicéa et les Pins qui, après un dépouillement complet de la frondaison, sèchent l'automne suivant ou au plus tard au printemps. Parfois, on remarque au moment de la sève d'août la formation de bourgeons proventifs qui s'épanouissen', mais ils ne tardent pas à leur tour à périr. 118 FEUILLES Jusqu'ici on ne peut pas encore juger de quelle façon se com- porte le Sapin, car les forêts envahies comptaient peu d'arbres de cette essence. L'Épicéa a plus à souffrir des atteintes de ce Papillon que les Pins; en raison même de la forme conique de sa cime dont les branches inférieures gardent plus longtemps leur vitalité que celles des Pins. Les Chenilles, qui remontent le tronc de l'Épicéa, trouvent donc à proximité immédiate du sol de quoi satisfaire leur voracité. Il est évident que, dans les jeunes peuplements de Pins, à l'état de perchis par exemple, la Nonne peut, après avoir rongé les frondaisons d'une façon intensive, provoquer la mort des arbres attaqués. Voilà plus de cent vingt ans que les forestiers européens s'oc- cupent de ce fléau particulièrement redoutable en Allemagne, en Russie, en Autriche et dernièrement en Suède (1898-1901). L'homme, malgré tous ses efforts, n'est pas encore arrivé à anéan- tir une invasion. Seules, certaines mesures, prises à temps, peu- vent circonscrire les ravages et diminuer leur intensité. Nous nous bornerons ici à indiquer très brièvement les principales règles à suivre, en renvoyant le lecteur, pour des détails complémen- taires, aux ouvrages d'entomologie que nous avons déjà cités, en particulier, Judeich et Nitsche (1895, p. 803-863). Moyens préventifs. — ■ 1. Constitution de massifs d'essences mélangées en opposition aux peuplements étendus et équiens d'Épicéas à l'état pur. 2. Éclaircies entreprises à temps dans le but de donner très tôt de la vitalité à toutes les tiges d'avenir. 3. Inspections minutieuses et répétées à partir du mois d'avril des forêts où l'on a, l'été précédent, remarqué des Papillons de la Nonne. 4. Protection des Oiseaux insectivores, en particulier des Pics, des Étourneaux et des Chouettes. Moyens répressifs. — Ils sont nombreux et très variés. C'est bien lorsque la Nonne est sous la forme de Chenille adulte qu'on ÉPICÉA 119 peut le mieux lui tendre des pièges et provoquer sa destruc- tion. 1. Les œufs et les « miroirs » de jeunes Chenilles doivent être brossés et écrasés au début de l'invasion si la ponte est localisée sur un nombre restreint d'arbres qu'on abat durant le mois d'avril. 2. Pendant l'essaimement, on peut déposer en forêt des écrans glutineux qu'on éclaire la nuit au moyen de torches et de flambeaux, alors que les Papillons opèrent leur vol. C'est une façon de capturer un grand nombre de ces Lépidoptères. 3. Au début de l'invasion, circonscrire au printemps les mas- sifs contaminés en creusant tout autour un fossé dont la paroi extérieure doit être verticale et mesurer de 40 à 50 centimètres de hauteur. Les abords de ces fossés doivent être débarrassés de toute la couverture du sol et du sous-bois, car la Chenille se jette au besoin sur les arbrisseaux et les plantes parasitaires. C'est dans ces fossés qu'on doit concentrer la destruction des Chenilles qui cherchent à envahir les peuplements voisins encore indemnes. Sur le bord extérieur de ces fossés, on dispose des perches qu'on recouvre d'une couche de glu (« Raupenleim» des Allemands) qui constitue le piège permettant de retenir les Chenilles prisonnières. On peut alors les affamer, les anémier, ou bien le personnel les écrase et les détruit en les aspergeant d'un insecticide. 4. A la périphérie de ces zones isolées où la lutte est entre- prise d'une façon intensive, on doit, sur une largeur de 50 à 70 mètres, revêtir d'un anneau de glu tous les arbres de la forêt. On contrôle parce moyen l'invasion d'un massif encore indemne et, éventuellement, on entrave la marche ascendante de la Che- nille dans la cime des arbres limitant la zone contaminée. Le « Raupenleim » se répand au moyen d'une spatule ou d'un instrument ad hoc, à hauteur de poitrine sur le pourtour du tronc. L'anneau doit avoir environ 3 centimètres de largeur et 3 à 5 millimètres d'épaisseur. On compte en moyenne de 30 à 100 ki- los de glu pour traiter un hectare de pessière dont les troncs ont leur partie inférieure dépouillée de branches. Un fût de 100 kilos 120 FEUILLES de cette substance coûte de 15 à 20 francs. L'opération peut être entreprise en avril ou en mai au plus tard et, suivant les cas, il est nécessaire de la renouveler l'année suivante. Ces anneaux, qui constituent un des moyens répressifs les plus efficaces, empêchent, d'une part, l'ascension des Chenilles, et de l'autre, la descente de ces dernières, alors qu'elles sont trop grosses pour se laisser tomber à terre au moyen de leur fil de soie. Elles s'amoncellent donc immédiatement des deux côtés de cet obstacle et, par suite du manque de nourriture, finissent par tomber malades (voir fig. 84 et 85). Elles peuvent, surtout en cas d'invasions intenses, être anéanties par les Ichneumons, les Diptères, les épidémies cryptogamiques ou bactériennes qui provoquent des perturbations dans le tube digestif de la Nonne. Toute mesure tendant à entraver ou à détruire ce terrible ravageur doit aussi avoir pour but de favoriser les ennemis de ce dernier. Ainsi, lorsqu'au moyen d'anneaux, de perches gluti- neuses ou de fossés, on a réussi à concentrer sur un espace réduit un grand nombre de Chenilles, il ne faut pas les détruire, mais bien plutôt les affamer pour permettre à leurs parasites de se multiplier sur leur corps en voie de dépérissement. Remarquons, toutefois, que cette mesure n'est applicable qu'aux Chenilles ayant atteint la moitié de leur développement. Avant cette période de leur évolution, elles tentent moins les ennemis que nous venons d'énumérer et doivent être détruites par écrase- ment, par le feu ou par un insecticide. Lors des grands ravages bavarois qui se produisirent de 1889 à 1892, on a observé que les Chenilles amoncelées en grappes au sommet des pousses terminales étaient plus ou moins immo- bilisées, endormies et décimées par une épidémie que le professeur de Tubeuf (1S95, p. 829) a attribuée au Schizophyte nomme Bacterium monachœ. Tub. qui perfore le tube digestif de la Nonne et finit par désagréger le corps de la Chenille (voir fig. 87). En outre, les Ichneumons et certaines Mouches carnaires (Diptères) pondent leurs œufs dans les Chenilles de la troisième ou quatrième mue, alors que le ravageur est le plus vorace et le plus dangereux. EPICEA 121 Après l'encerclage des troncs au moyen du « Raupenleim » entre- pris tout au début et qui peut entraver sérieusement l'exten- sion de l'invasion, ce sont bien les parasites qui sont les plus précieux auxiliaires dans la lutte. L'attention du forestier doit se Fig. 87. — Hameaux d'Kpicéa couverts de Chenilles décimées par le liuetrriiiiii monachx Tul>. (oriy. cliché de Tubeuf porter sur leur diffusion par les moyens les plus rapides et surtout les plus économiques. Nos vues photographiques donnent une idée du caractère des ravages dans les grandes invasions. La figure 86 représente un chantier d'exploitation après le dépérissement d'un peuple- ment d'Épicéas. 122 FEUILLES Il faut, en effet, après le passage de la Nonne meurtrière, abattre et écorcer au plus tôt les arbres en voie de dessèchement afin d'empêcher autant que possible l'installation dans le bois des Xylophages tels que les Bostryches, les Charançons, les Cé- rambycides, etc., dont les déprédations peuvent s'étendre éga- lement aux massifs voisins qui auraient été épargnés par les ravageurs des feuilles. Nematus abietum Htg. Hyméxopt., Tenthredinidœ (Nematus abietinus Christ.) [PI. I, fig. 7] Némate de l'Epicéa Longueur, Chenille : 14 à 16 millimètres; Insecte mâle : 4,5 à 5,5 millimètres; femelle : 5,5 à 6 millimètres. Cet Insecte appar- tient à la famille des Tenthrédinides dont les représentants portent des ailes veinées, deux crochets aux tibias antérieurs et un abdomen composé de huit anneaux. La femelle possède un oviscapte en forme de scie, qui lui permet de déposer ses œufs à l'intérieur des végétaux. La Chenille est pourvue de trois paires de pattes thoraciques articulées. Les anneaux abdominaux sont munis, ou bien de six à onze paires de fausses pattes, ou bien d'une paire d'appendices propulseurs se détachant des deux côtés du dernier anneau. Le Nematus abietum Htg. porte des antennes à neuf segments. Le mâle est brun pâle avec la face dorsale du thorax et de l'ab- domen d'un brun noirâtre. La femelle est brun foncé, l'abdomen et les pattes sont brun clair. La Larve est verdâtre, soit de la même teinte que les aiguilles de l'Épicéa. La tête, le bouclier nuchal ainsi que les yeux sont noirs. Au-dessus de chaque fausse patte, on remarque une verrue ornée de nombreuses petites épines. C'est le plus souvent sous la forme larvaire qu'on trouve cet Insecte. En examinant l'animal avec attention, on ne peut le confondre avec la Chenille de certains Papillons s 'attaquant éga- EPICEA 123 lement aux aiguilles de l'Épicéa, bien que, sous le rapport de la couleur et de la dimension, il rappelle la Chenille de la Tortrix tedella Cl. Ses ravages se constatent presque toujours à la fin de la pé- riode d'alimentation intense, soit précisément au moment où Fig. 88. — Nematus abietum Htg. Aiguilles de la pousse de l'année ravagées par la Chenille. Les aiguilles de l'année précédente sont épargnées. Épicéa, i (3 gr. nat. (orig.). la Larve descend dans la couverture du sol pour s'y chrysalider. A cette époque-là, les aiguilles en voie de formation (fin de mai ou commencement de juin) prennent une couleur do rouille et se déforment. Le plus souvent les bourgeons ne sont pas atteints et l'année suivante les arbres reprennent leur aspect ordinaire non sans avoir subi une perte d'accroissement. On constate rarement le dessèchement de la cime ou d'une partie de la fron- daison bien que les invasions se succèdent en général plusieurs années de suite. D'après le calendrier graphique ci-joint, on voit que l'évo- 124 FEUILLES lution de cet Insecte dure une année avec hivernage sous la forme de Chrysalide. La ponte a lieu à la fin d'avril ou au commencement de mai. Les œufs sont déposés sur les rameaux en voie de formation. Le Nematus abietum Htg. est un Insecte de plaine; il n'attaque pas d'autres essences et recherche presque exclusivement les Épicéas de dix à vingt- cinq ans. Moyens préventifs. — Éviter dans les travaux de reboisement en plaine de créer de grandes éten- dues de peuplements d'Épicéas à l'état pur. Moyens répressifs. — Il est difficile, voire même impossible, dans les invasions un peu importantes, de rechercher les Larves sur les rameaux, de les détruire au moyen d'un liquide toxique ou à l'aide d'un badi- geonnage d'une solution de 1 % de benzine et d'eau, car les frais de ce traitement seraient disproportionnés à l'importance des dégâts. La récolte des Chrysalides cachées dans la couver- ture morte est encore moins réalisable. En somme, cet Insecte est assez commun dans les plantations, mais il ne peut être rangé au nombre des ravageurs très nuisibles de l'Épicéa. Janv . . 0 0 0 + il 0 0 0 0 0 0 Fév. . . Mars . . Avril . . Mai. . . Juin . . JuiU . . Août . . Sept . . Octobre. Nov. . . j Dec. . . Lyda hypotrophica Htg. Hyménopt., TenthreHinicUe Lydc de l'Epicéa Longueur, Insecte ailé, mâle : 12 millimètres; femelle : 13 mil- limètres; Larve : 25 à 30 millimètres. L'abdomen de l'Insecte parfait est, chez les deux sexes, d'un jaune-rouge, la tête et le thorax d'un noir brillant avec des dessins jaune clair. Les antennes comptent de 22 à 28 articles. La Larve varie de couleur suivant son âge. Au début, elle est EPICEA 125 d'une teinte vert clair plus ou moins grisâtre. La tête et les par- ties chitineuses plus dures sont noires. Après la dernière mue, elles deviennent brun clair. La "Chrysalide est de couleur jaune. La Lyde essaime soit en mai, soit en juin et s'accouple dans la f Fig. 89. — Lijda hypotrophica Htg. Amas de «léhiis attaché au verlicille d'un Kpicéa, 3/4 gr. nat. (orig. coll. l'auly, Munich). couronne des Épicéas des perches et des vieux peuplements, exceptionnellement des jeunes arbres. Les œufs sont déposés par paquets de quatre à douze sur le pourtour des aiguilles de l'année précédente (Bàhr, 1903, p. 171). Après l'éclosion, les Larves descendent dans un verticille où elles vivent en colonie. Elles rongent les aiguilles des dernières années et tissent un nid soyeux qui finit par être rempli d'excréments. Au mois d'août, les Larves se laissent tomber à terre et pénètrent à 15 ou 20centi- 126 FEUILLES mètres de profondeur pour remonter et hiverner dans les couches supérieures du sol ou dans la couverture morte. Au printemps suivant, un ou deux ans plus tard, d'après les circonstances, la chrysalidation se produit, mais sans tissage de cocon. Nous avons donc affaire ici à un Insecte dont l'évolution dure de un à trois ans. Par le fait que la Lyde s'attaque à des arbres âgés, ses ravages revêtent un caractère plus grave que ceux de la Némate. Toute- fois, on remarque que, même après un dépouillement complet, les bourgeons sont en état de donner naissance, l'année suivante, à de nouvelles aiguilles. Naturellement, l'accroissement de l'arbre est diminué et ce dernier est menacé des atteintes des Bostryches. Parfois certains Épicéas succombent, mais c'est là un fait plutôt rare. L'Insecte est monogame et peu répandu sous forme d'inva- sions. Moyens préventifs. — Ils sont identiques à ceux mis en œuvre pour lutter contre la Némate. Moyens répressifs. — On a remarqué que la femelle est très peu mobile; pour gagner la cime en vue de la ponte, elle se laisse arrêter par les anneaux de glu (« Raupenleim ») (Lang, 1897). Ce procédé est à appliquer lorsqu'on trouve plus de cinquante Larves par mètre carré. Grapholitha tedella Cl. Lépidopt., Tortricuhr (Tortrix tedella Cl., T. comitana Schiff., T. pinetana Hbn.) Tordeuse ou Pyrale des aiguilles de l'Epicéa [PI. i, fig. 6, 0 a] Longueur, Papillon, ailes déployées : 12 millimètres. Ce Papil- lon a une apparence générale d'un brun rougeàtre; les ailes antérieures sont foncées avec reflets dorés et taches argentées placées transversalement. Les ailes postérieures sont d'un brun grisâtre avec franges blanches. La Chenille, que les forestiers EPICEA 127 ont plus souvent l'occasion d'identifier que le Papillon, est de couleur brun jaune avec une double bande longitudinale brun rouge. Parfois la Chenille a un aspect verdâtre avec les lignes du dos d'un gris sale. Cet Insecte est répandu partout où végète l'Épicéa en plaine comme dans les Alpes où nous l'avons rencontré en 1907, jusque dans les stations les plus élevées de l'Épicéa (Alpes valaisanes, Suisse). Dans le Jura, il a été également abondant en 1906 et 1907. Suivant le calendrier graphique ci-joint, le Pa- pillon apparaît à la fin de mai ou au commence- ment de juin et dépose quelques œufs isolés sur les aiguilles. Au bout de quinze jours, les Chenilles sor- tent de l'œuf, pénètrent dans l'intérieur de l'ai- guille pour y trouver leur nourriture. Nous avons donc, avec cet Insecte, affaire à un genre tout spé- cial de ravages, lesquels sont très différents de ceux que nous venons d'étudier. Il est évident que, dans les fortes invasions et à certaines périodes de leur évolution, les Chenilles peuvent couper les aiguilles en deux. Une des manifestations les plus singulières de la biologie de cette Tordeuse est la faculté que possède la Chenille de rester tard en automne dans la cime et de ne gagner le sol qu'au moment où le froid apparaît. Ainsi, lors de l'invasion dans le Jura, nous avons constaté dans les forêts de Vallorbe (Suisse), les premiers jours de décembre 1907, des Chenilles qui se laissaient tomber à terre au moyen de leur fil de soie. En effet, lorsque la Tordeuse de l'Épicéa craint un danger ou sent la frondaison agitée par le vent, elle quitte aussitôt son nid et se cache le long du tronc ou dans la couver- ture morte. Keller (1885, p. 10-26) a observé qu'en Suisse l'hivernement avait lieu dans la cime. La Chenille attaque de préférence les verticilles des petites branches et réunit parfois plusieurs aiguilles qu'elle entoure d'un filet soyeux qui finit par se remplir d'excréments. La Tordeuse de l'Épicéa attaque les arbres de toute dimension Janv . . i i i o 0 • • Fév. . . Mars . . Avril. . Mai. . . Juin . . Juill . . Août . . Sept . . — Octobre. Nov. . . Dec. . . 128 FEUILLES et préfère les expositions ensoleillées et les Épicéas des bordures. En outre, on observe également sa présence dans les cultures dont l'épaisse couverture du sol facilite rhivernement de la Che- nille. Durant l'automne, les cimes des peuplements contaminés revêtent une apparence chétive et de couleur de rouille. Fig. 90. — Rameau d'Kpicea ravage par la Tortri.c tedellu CL, 3/4 gr. nat. (orig. coll. Pauly, Munich . Mer (1892, p. 215-220) a observé que, lorsque la Tordeuse opère ses ravages au moment où la période de végétation est avancée, la vitalité de l'arbre est peu compromise, car le travail de la zone cambiale est déjà accompli. ÉPICÉA 129 Ce Papillon n'est donc pas dangereux et ses invasions se per- pétuent, en général, deux ou trois ans de suite sans provoquer la mort des Épicéas attaqués. Moyens préventifs. — La Tortrix tedella Cl. étant monophage, il faut encore, dans ce cas, éviter de créer des peuplements étendus purs. Moyens répressifs. — On ne peut guère traiter les peuplements âgés en vue de dépouiller leur ramure des Chenilles qui y sont attachées. La récolte de ces dernières ou des Chrysalides n'est pas non plus possible dans les cultures. Tortrix histrionana Froel. Lépidopt., Tortricidœ Pyrale des pousses de l'Epicéa [PI. I, fig. 8, 8 n] Longueur, Papillon étalé : de 15 à 19 millimètres. Les ailes antérieures sont d'un gris bleuâtre, la base porte une bande brune transversale en forme de crochet; les espaces médian et marginal sont d'un brun foncé et séparés en deux par une tache blanche. La Chenille est d'un vert tendre avec ligne dorsale foncée. La tête est d'un brun foncé. L'écusson, partagé en deux longitu- dinalement, est vert foncé dans sa partie antérieure et brun pos- térieurement. La biologie de ce Tortrioide est encore peu connue et son importance est minime. Cet Insecte est beaucoup moins répandu que l'espèce précédente. On admet que l'hivernement a lieu sous la forme d'œuf. La Chenille ronge les aiguilles de l'année précédente après les avoir entourées d'un filet soyeux; plus tard, elle attaque les bour- geons qui s'épanouissent. Ces derniers finissent par s'étioler et se recoquiller. La rareté des apparitions de ce Papillon nous dis- pense d'envisager ici les moyens propres à le combat tir. ENTOMOLOGIE FORESTIERS 9 J30 CÔNES CONES Trois Anobiides sont à signaler comme causant des dégâts aux cônes d'Épicéa : Anobium abietis Fabr. Coléopt., Anobiidae Anobium longicorne St. Anobium angusticolle Ratz. Vrillettes Le premier mesure 3 à 4 millimètres; le second 2,5 millimètres et le troisième 2,5 à 3 millimètres. L'Insecte parfait dépose ses œufs dans les cônes alors que ces derniers pendent encore aux branches. Les Larves éclosent, puis continuent à fouiller l'inté- rieur des fruits,, même lorsque ces derniers sont tombés. Ces ravages causent une perte de graines à laquelle on peut remédier en récoltant en automne les cônes dont les Fig.91. — Tète et antennes écailles laissent échapper de la sciure. tfAnobium longicorne St. (orig.). _ A . Le même genre de ravages est provoque par les deux Lépidoptères suivants : Phycis abietella Zk. Lèpidopt., Pyralidœ (Dioryctria abietella Zell. Tinea sylvestrella Ratz. T. splendidella H. Sch.) Pyrale des cônes Longueur, Papillon étalé : 3 centimètres; Chenille, 3 centi- mètres. Les ailes antérieures sont d'un gris cendré avec bandes transversales noires et blanches. Les postérieures sont d'un blanc sale. La Chenille est ou bien verdâtre ou rougeâtre; elle porte une étroite bande longitudinale sur le dos et une autre plus large sur EPICEA 131 chacun des deux côtés. Le bouclier et la tête sont bruns. Le Papil- lon essaime en juillet, en août dans les régions élevées ou froides. Il dépose ses œufs dans les cônes ou sur les pousses des Épicéas ayant moins de vingt-cinq ans. Dans les tiges des rameaux les plus minces, on trouve parfois un cou- loir central fouillant la moelle et mesurant jusqu'à 30 centimètres de longueur; il est foré par la Chenille. Nous avons donc affaire, avec ce Papil- lon, à la fois à un ravageur et des cônes et des pousses. Toutefois, ce sont les cônes qui semblent le plus souvent recherchés. Ces derniers, fouillés en tous sens, sauf dans l'axe, finissent par se désagréger et tom- bent prématurément, avant que la graine ait acquis sa faculté germinative. En octobre, la Chenille descend dans la terre, se cache dans la couverture morte où elle s'entoure d'un filet soyeux (Altum, 1881, p. 169) chrysalidation ne se produit qu'au printemps suivant. La Pyrale des cônes s'attaque aussi aux pousses du Sapin, aux cônes des Pins sylvestre et maritime. La récolte des fruits ne peut être conseillée que dans le cas où ces derniers n'ont pas encore été délaissés par les Chenilles descendues à terre (1). Fiq. ni Jacobs, Insecte polygame pratiquant dans la partie supérieure du tronc et surtout dans les branches un couloir de ponte étoile, et le T. spinidens Reitt. ou T. heterodon Wachtl, dont Reitter (1897) a donné une description morphologique et biologique. Ces deux Tomicides habitent également le Sapin et se rencontrent exceptionnellement sur d'autres résineux. SAPIN BLANC 135 Fig-94- Tomicas Germ. Déclivité des élytres de la femelle (orig.). élytres sont sculptés de stries crénelées, profondément ponctuées et qui s'élargissent vers la partie postérieure du corps. Les inter- stries sont couvertes de rangées de points très fins. La déclivité porte de chaque côté cinq dents, dont la première est recourbée vers le haut, la deuxième (qui est la plus forte) vers le bas, la troisième vers le haut, les deux dernières sont droites. La déclivité des élytres de la femelle est munie de trois den- ticules qui remplacent les trois crochets du mâle. Chez les deux sexes, le corselet est, de chaque côté du disque, transversalement impressionné; il est finement ponctué postérieurement et présente une ligne médiane longitudinale lisse. Le Bostryche curvidenté pratique des couloirs généralement en double accolade, dont les bran- ches, au nombre de deux à cinq, courent trans- versalement. Il n'y a pas, à proprement parler, de chambre d'accouplement. On admet que l'In- secte est ou monogame ou polygame, le plus sou- vent bigame; cette question n'est, du reste, pas résolue d'une façon définitive. La figure 95 donne une idée exacte de la forme qu'affecte en général le système des galeries, qui demeurent le plus souvent indépendantes les unes des autres. Une des caractéristiques du travail de forage du Bostryche curvidenté réside dans la manière dont cet Insecte pratique son berceau de chrysalide. Dans les troncs à écorce mince, il est presque tou- jours foré longitudinalement dans l'aubier (fig. 96). Dans les troncs à couches corticales épaisses, ce berceau est en général établi dans le liber. Dans la plupart des cas, ce Bostryche a deux gé- nérations par an et se développe suivant le gra- phique ci-joint. La première génération arrive à maturité en juin et la deuxième en septembre. En plaine, le premier essaimement se produit parfois en avril et l'hivernement a lieu sous la forme uroidens Janv . . + + + i i Q + Févr. . Mars . . Avril. . Mai. . . Juin . . Juill. . . + • I I I (1 + + + Août . . Sept. . . Oct. . . Nov. . . Dec. . . Kig. <>>. — Tomicus curvidens Germ. Système de couloirs achevé dans l'ecorce du Sapin blanc, t i < rci au de chrysalidi recouverl de la i-alotlc liijiicusc des Pissodes. i , i <|i\ nal. uri gr. nat. (orig aux jeunes pousses d'un vert tendre, qu'au moment de la période des ravages, on a beaucoup de peine à surprendre les coupables. On peut affirmer que des invasions se succédant d'une façon intense pendant plusieurs années consécutives ne provoquent I NIIIMnI.lll.il KOllK.s I II Kl 162 FEUILLES pas le dépérissement des arbres, mais seulement un ralentisse- ment dans l'accroissement. Dernièrement, durant l'année 1911, les sapinières du Jura neuchâtelois (Suisse) situées à une altitude de 700 mètres environ, en particulier celles du val de Ruz, ont été de nouveau et d'une façon très intense infestées par la Tordeuse. Grâce à la chaleur de l'été de 1911, il faut prévoir une extension de cette épidémie pour les années prochaines, comme cela fut le cas dans la région jurassienne après la sécheresse de 1906. Moyens préventifs. — Comme nous avons affaire ici à un rava- geur essentiellement monophage, le meilleur moyen de contre- carrer son évolution consiste à associer une autre essence au Sapin, comme nous l'avons exposé à propos de la lutte contre le Bostryche curvidenté. .Moyens répressifs. — On a tenté de lutter contre la Tordeuse à l'aide de fumigations ou d'aspersions d'un liquide toxique dans les massifs au moment où la Chenille ronge les aiguilles. Ce procédé fort coûteux ne peut donner des résultats satisfaisants que lorsqu'il s'agit d'arbres de grande dimension; pratiquement, il est inapplicable. La récolte des Chrysalides, qu'on ne peut guère distinguer dans les détritus du sol, est aussi un moyen parfois préconisé, mais il doit être rejeté. Mongenot {1911) affirme que le Ramier et les Ichneumons détruisent une grande quantité de Chenilles. En somme, le fores- tier demeure à peu près désarmé en présence de ce Microlépi- doptère. Il doit cependant se féliciter qu'un ravageur aussi com- mun ne provoque pas la destruction des Sapins. Le compagnon habituel delà Tortrix ru fimitrana H. Sch. est la : Tortrix in urinana Hbn. Lépidopt., Tortricidx (T. histrionana Ratz. T. eaprimulgana Koch.) [ 1*1 . II. fig. S. S a] Tordeuse du Sapin blanc Longueur, Papillon étalé : 15 à 25 millimètres. Le Papillon est très variable comme couleur; le plus souvent la tète et le prothorax sont d'un jaune pâle ou grisâtre. Les ailes antérieures SAPIN BLANC 163 ont le fond jaune-pâle, tacheté de brun avec une bande oblique foncée séparée en deux parties. Une autre tache brune, placée près de l'extrémité, s'étend parallèlement à la bande oblique. La Chenille mesure 21 millimètres ; elle a la tête noire; l'écusson occipital, d'un brun noirâtre, est partagé en deux dans le sens de la longueur. L'évolution de ce Papillon ressemble singulièrement à celle de son compagnon, la T. rufimitrana H. Sch. Ces deux Insectes ont tellement les mêmes goûts et les mêmes instincts que leurs ravages se confondent presque toujours. Dans certains cas, la période de dévastation de la Chenille est déjà achevée à la fin de mai, donc de quinze à vingt jours avant celle de la T. rufimi- trana H. Sch. Au sujet de la ponte, Wachtl (1882) affirme que les œufs sont déposés sur les aiguilles comme, les tuiles d'un toit, ou encore en paquets sur les rameaux. La chrysalidation se pro- duit chez cette espèce dans la frondaison, les Cocons étant sus- pendus aux aiguilles ou aux filets soyeux tissés par la Chenille. Tout ce que nous avons dit au sujet des ravages de la T. rufi- mitrana H. Sch. et de son importance au point de vue forestier s'applique également à la T. murinana Hbn. Lipuris monacha L. — Voir : Chapitre de l'Epicéa, Schizoneura abietina Koch. Rhynch., Schisoneurinae Pou des rameaux du Sapin Cet Insecte, d'importance tout à fait secondaire, a été tout récemment décrit comme un ravageur des rameaux du Sapin par Nusslin (1905, p. 408). D'après cet auteur, la femelle, ailée. ne sécrète pas de cire. Son abdomen porte des bandes transver- sales d'un vert foncé. Longueur, femelle étalée : 7 à 9 millimètres. Les nuls s. .ni déposés en juin dans les rameaux et plus spécialement flans les bourgeons. D'après Ni sslin, les Larves n'éclosent qu'en avril ou mai de l'année suivante et donnent naissance après trois mur- a des « Fundatrix » ou femelles parthénogénétiqnes aptères d« couleur vert jaune qui sucenl les pousses tendres. Cette se- 164 FEUILLES conde génération sécrète une masse laineuse blanchâtre dans laquelle les excréments s'amassent. Fig. 117. — Rameau de Sapin blanc dont les aiguilles de l'année sont déformées et réunies en faisceau par le Scfdzoneura abirti/ia Koch. 1/1 gr. nat. (orig.). Comme le montre la figure 117, les rameaux s'atrophient et les aiguilles tordues présentent souvent leur face inférieure tour- née vers le haut. Dans les invasions intenses, les aiguilles dépé- rissent et le rameau dépouillé se dessèche. Cet Insecte, peu répandu, a une minime importance au point de vue forestier. Boarmia crepuscularia Hbn. Lépidopt.. Geometridx (Geometra crepuscularia Hbn.) Longueur, Papillon étalé : 35 à 40 millimètres. Le mâle porte des antennes courtes doublement ciliées. Le Papillon est, dans les deux sexes, d'une couleur blanche grisâtre; il est saupoudré de brun avec une tache brune double dans la cellule alaire médiane. Sur les nervures cette tache devient plus foncée. SAPIN BLANC 165 La Chenille, qui mesure de 28 à 32 millimètres, est trapue, cylindrique, d'un blanc sale plus ou moins foncé avec des raies longitudinales brunes courant le long du dos et sur les côtés. La tête est ronde, plate, avec des marbrures de couleur gris-brun. D'après Henschel (1895, p. 387), ce ravageur se reproduirait deux fois dans l'espace de douze mois; il essaime en juin et en automne. L'hivernement aurait lieu sous la forme de Chrysalide qui se tient cachée dans la couverture morte. D'après Judeich et Nitsche (1895, p. 972), la Chenille de la Boarmia crepuscularia Hbn. qui est un Insecte essentiellement polyphage, présente des variations de couleur s'harmonisant avec celles du feuillage dont elle s'alimente. Henry (1904, p. 711-713) décrit une invasion de ce ravageur ou de son proche parent, la B. consonaria Hbn. dans une sapinière du canton d'Ambert (Puy-de-Dôme). Cette invasion débuta en 1902 sur une surface de 250 hectares; elle s'est propagée jus- qu'en 1904 en s'étendant par taches d'huile. Le sous-bois, d'es- pèces variées, était aussi ravagé par les mêmes Chenilles. En 1904, dans les pineraies de la vallée de la Loire, sur les ter- ritoires des communes de Chamalières et de Vorcy, on a constaté également des dégâts de ce Papillon. Ce dernier, par contre, n'a, à notre connaissance, jamais été vu dans les forêts suisses. Henry préconise l'introduction de Porcs en hiver et au prin- temps dans les massifs infestés. Ces animaux, en fouissant le sol, détruisent une notable quantité de Chrysalides (1). BOURGEONS Tortrix nigricana H. Sch. Lépidopt., Tortricif/.r Tordeuse des bounjeons du Sapin blanc Longueur, Papillon étalé : 11 à 13 millimètres. Les ailes an- térieures sont d'un gris brun foncé avec une tache sombre à la partie basilaire. La cellule médiane est allongée avec taches on- (1) Le Chermes picese Ratz. a été signalé dernièrement par Nusslih (1905, p. 425) comme causant de sérieux dégâts dans les sapinières. 166 BOURGEONS dulées d'un bleu blanchâtre. La cellule cubitale antérieure porte des taches irrégulières foncées. Les ailes postérieures sont d'un gris sale avec franges claires. La Chenille est, au début de son existence, d'un brun rougeâtre avec tête noire; elle mesure environ 8 millimètres de longueur. Ce Papillon, qui est très peu répandu, peut être considéré comme le seul ravageur des bourgeons du Sapin blanc. Il essaime en juin ou juillet et dépose ses œufs dans les bourgeons, que la Larve ronge en se développant. Elle passe l'hiver dans ces cachettes et redevient active en mars et avril, pour se chrysa- lider à la fin de mai. Les dégâts amènent une atrophie des bourgeons, qui laissent échapper de la résine et sont entourés d'un duvet soyeux plu> ou moins garni d'excréments. Ce Lépidoptère attaque les arbres de tout âge, mais, vu sa rareté et la difficulté d'entraver son évolution, il n'y a pas lieu de chercher à le combattre. Phycis abietella Zk. — Voir : Chapitre de l'Epicéa. CÔNES Phycis abietella Zk. — Voir : Chapitre de l'Épicéa. Tortrix margarotana H. Sch. Lépidopt., Tortricidx (Retinia margarotana H. Sch. » Tordcuse des côues du Sapin Longueur, Papillon étalé : 14 à 17 millimètres. Ce Papillon, dont les ailes antérieures sont d'un brun foncé tirant sur le rouge, est très peu répandu. Il ravage les cônes du Sapin et a été décrit par Wachtl (1882, p. 43-45). Son importance fores- tière est minime (1). (1) La T. rétif erana Woche, espèce voisine, cause à peu près les mêmes ravages. 3. Les Pins Pinus sylvestris L., P. austriaca Hbst., P. montana Mill ., P. maritima Mill., P. halepensis Mill., P. pinea L., P. strobus L. RACINES Gryllus gryllotalpa L. Melolontha vulgaris L. Voir : Chapitre de l'Épicéa. Cneorrhinus plagiatus Schall. Coléopt., Curculionidœ (G. geminatus Fabr.) Longueur : 5 à 6 millimètres. Cet Insecte appartient au groupe des Charançons qui, sous la forme d'Insectes parfaits, incapables de voler (par exemple, genre Otiorrhynchus), ron- gent les racines de certains végétaux ligneux. Le Cneorrhinus plagiatus Schall. est de couleur brunâtre avec les côtés écailleux et blanchâtres. Les élytres sont convexes, revêtus de poils clairs. On n'est pas encore exactement fixé sur l'évolution de ce Cha- rançon; cependant il est prouvé qu'il hiverne sous la forme par- faite et qu'au printemps et on automne il ronge les racines des brins, en pépinière surtout (JuDEiCHet Xitsche, 1895, p. 403). Son importance forestière es' minime. 168 RACINES Brachyderes incanus L. Coléopt., Curcuh'onidas Longueur : 8 à 11 millimètres. Ce Charançon, de couleur brune, porte des écailles d'un brun gris présentant parfois des reflets métalliques. Il est trois fois plus long que large. Les an- tennes sont d'un brun rouge et les élytres sont finement striés- ponctués. A l'état de Larve, le Brachyderes incanus L. est nuisible comme parasite des racines, et sous la forme parfaite, comme ravageur des aiguilles des Pins. L'Insecte hiverne et dépose ses œufs au printemps dans l'appareil radicellaire des brins. " Il suffit, pour débarrasser une pépinière de ces ravageurs, de récolter les Insectes parfaits au moment des travaux du prin- temps. En somme, l'espèce est peu répandue et ses dégâts peu importants. Anthomyia rufipes Meig. Dipt., Anthonujinse Longueur, mâle : 5 millimètres; femelle, plus courte; Larve : 5 millimètres. Ce Diptère possède une tête rougeâtre. Les ailes sont d'un gris sale, le thorax d'un noir mal teint. L'abdomen est gris cendré. Une bande dorsale longitudinale court le long de l'abdomen; elle est de couleur noire, de même que le premier anneau abdominal. h'Antkomyia rufipes Meig. essaime en juillet et les œufs sont déposés au pied des petits brins en voie de formation; la racine est ensuite ravagée par la Larve. On a remarqué que les carreaux de pépinière sur lesquels on avait répandu des cendres souf- fraient spécialement des atteintes de ce ravageur. Ce dernier attaque parfois aussi les Mélèzes. Le moyen le plus simple de se défaire de ce Diptère consiste à asperger les carreaux de jus de tabac au moment où l'on con- state que les Insectes sont occupés à pondre. LES PINS 169 Noctua vestigialis Rott. Lépidopt., Noctuse (Noctua valligera Hbn.) Noctuelle des Pins Longueur : Papillon étalé : 30 à 40 millimètres. La paire d'ailes antérieures est d'un brun jaunâtre avec taches claires. Une ligne blanche part de la partie basilaire de l'aile et rayonne dans la direction de l'extrémité. La cellule marginale porte des taches foncées liserées de blanc. La Chenille, d'aspect terreux, présente parfois des reflets ver- dâtres ou couleur de chair. La face dorsale de la tête porte une plaque chitineuse, foncée, allongée transversalement. Elle a la forme de deux triangles dont les sommets se rencontrent presque sur la ligne médiane. La Chenille mesure 3 à 4 centimètres. Le Papillon essaime à la fin d'août et dépose ses œufs dans le sol sablonneux. La Chenille commence à ronger les radicelles des Pins, soit des semis en pépinières, soit des plants en forêt. L'hivernement a lieu sous la forme de Chenille à demi-adulte et la chrysalidation s'effectue sous terre au mois de juillet. Au mois de mars ou d'avril, les dégâts recommencent, précisément au moment où les brins bénéficient du mouvement de la première sève. Durant la nuit, le Papillon s'attaque également à la tige, aux rameaux inférieurs et parfois aussi aux aiguilles ( 1 ). Moyens préventifs. — Aucun, si ce n'est le changement d'es- sence, car ce ravageur est monophage. Toutefois, dans les sols sablonneux, on ne peut pas toujours planter une autre essence que celle des Pins. Moyens répressifs. — Destruction des Chenilles qui sont atta- chées aux radicelles ou rameaux des brins attaqués. (1) Une autre espèce voisine, la Noctua segetum SchifF., produit à peu près les mêmes ravages et s'attaque également aux Épicéas et aux Mélèzes. En somme, ces Noctuelles sont rares. 170 RACINES Strophosomus obesus Marsh. Coléopt., Curculionidie Longueur : 4 à 5 millimètres. Ce Curculioriide est d'apparence noirâtre. De petites écailles gris brun, présentant des reflets mé- talliques, recouvrent les élytres dont la suture est peu distincte. Le corselet ne porte pas de ligne médiane. Le premier et le deuxième article du funicule des antennes sont d'égale longueur. Bien que nous ayons placé cet Insecte dans le groupe des ron- geurs de racines, nous faisons remarquer qu'il peut s'attaquer indifféremment à tous les organes des brins en pépinière. Il essaime au printemps et cause des dégâts également aux plantations d'un an en ravageant le collet, la tige et les aiguilles. C'est à l'état d'Insecte parfait qu'il commet ses déprédations. Celles-ci peu- vent également intéresser le Chêne. On peut combattre le Strophosomus obesus Marsh, en lui ten- dant les mêmes pièges qu'à YHylobius abietis L. Heliopathes gibbus Fabr. (1) Coléopt., Tenebrionid.i' Longueur : 7,5 à 8 millimètres. Ce Coléoptère, incapable de voler, est noir, brillant, avec tête et corselet finement ponctués. Ce dernier est de forme carrée avec les angles postérieurs légè- rement en saillie. Les élytres striés-ponctués portent des inter- stries relevées et chagrinées. La biologie de cet Insecte est presque inconnue bien qu'on ait à constater ses ravages dans les racines et les tiges des jeunes plants de Pins poussant do préférence sur les sols sablonneux des régions maritimes. Dans les cas d'invasions, on peut opposer les mêmes moyens de destruction que ceux préconisés pour l'Hylobe du Pin. (1) UOpatrum sabulosum L. et YO. tibiale Fabr., qui appartiennent au même groupe, produisent des dégâts à peu près semblables. Ce sont égale- ment des ravageurs monophages. LES TINS 171 Hylastes ater Payk. Coléopt., Scolytidee Hylésine noir du Pin Longueur : 4 à 5 millimètres. Cet Insecte, qui appartient au groupe des « Hylastes » dont nous avons parlé à propos de l'É- picéa {H. cunicularius Er.), se caractérise par la couleur fonrée et l'apparence brillante de tout son corps. Les côtés du corselet sont droits et parallèles, tandis que chez Y H. cunicularius Er., ils sont arrondis. Le troisième article tarsal est cordiforme, moins large que les deux premiers. La massue des antennes est ovoïde. Les antennes et les pattes sont de couleur rougeâtre. Ce Coléoptère, de même que les trois Insectes sui- vants, essaime très tôt au printemps, parfois déjà en _ Téte de mars. Il peut produire deux générations par an et «ytosfesafer Payk. hiverne sous la forme parfaite. Les dégâts de ce groupe de rongeurs des tiges, des collets et des racines des Pins, sont sensiblement du même type que ceux de VH. cunicularius Er. (chap. de 1' « Épicéa »). Du fait que ce Bostryche s'attaque presque toujours à des tiges de très petit calibre, son système de couloirs se présente rarement sous sa forme normale. Le plus souvent, vu l'exiguïté du champ d'action, les galeries de larves se confondent avec le couloir maternel et tout le système est encombré de sciure brune. Les dégâts dans les couches corticales des jeunes plants provo- quent un jaunissement des aiguilles et des écoulements de résine. Nous avons vu, en parlant de l'Hylésine mineur de l'Épicéa, de quelle façon on peut contrecarrer l'évolution de ce parasiti'. Les mêmes indications s'appliquent à la lutte contre les Hylastes des Pins. Hylastes attenuatus Er. Coléopt., Scolytidse Longueur : 2 à 2,5 millimètres. Le corselet, à peine plus long que large, est étranglé antérieurement. Ses deux parties laté- 172 RACINES raies sont plus finement ponctuées que le milieu qui est coupé par une ligne longitudinale lisse. L'extrémité des élytres est tronquée presque verticalement. Les stries ponctuées vont en s 'accentuant à mesure qu'on approche de la troncature; les inter- stries convexes portent des granules et des soies. Cette espèce rare est plutôt répandue sur les Pins du Midi. Sa biologie se rapproche de celle de YH. ater Payk. Hylastes angustatus Hbst. Coléopt., Scolytidse Longueur : 2,3 à 3 millimètres. Cette espèce a beaucoup d'analogie avec la précédente; cependant, elle est légèrement plus grande et son corselet, moins long que large, est profondé- ment ponctué avec la ligne médiane relevée. Les élytres, qui sont trois fois plus longs que le corselet, portent des interstries se rétrécissant vers la troncature. h'H. angustatus Hbst. est rare. Hylastes opacus Er. Coléopt., Scolytidœ Longueur : 2,5 millimètres. h'Hylastes opacus Er. ressemble beaucoup à YH. angustatus Hbst. ; toutefois, il est moins allongé, d'un noir mat, et recouvert d'une pilosité très peu dense. Le cor- selet, dont les côtés sont arrondis, est plus étranglé à l'extré- mité qu'à la base; la ligne médiane est lisse, saillante. Les élytres portent des interstries pubescentes, rétrécies à l'extrémité et mu- nies de lignes de tubercules. Les mœurs de Y Hylastes opacus Er. ressemblent beaucoup à celles des espèces que nous venons de décrire. Ces Insectes provoquent la mort des Pins âgés de deux à dix ans. Cepen- dant, on trouve parfois les traces de leurs ravages dans des perches de la grosseur du poignet, mais ce sont là des cas excep- tionnels. Ce que nous avons dit à propos de VH. cunicularius Er., sous LES PINS 173 le rapport de la lutte répressive, peut s'appliquer à tous les In- sectes de ce groupe (1). ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Les ravageurs de ce groupe sont fort importants chez le Pin; car, comme nous l'avons déjà vu, cette essence résineuse attire tout spécialement les Xylophages. Les Pins étant surtout plan- tés dans des terrains arides, de fertilité médiocre et aussi éduqués le plus souvent à l'état pur, les invasions prennent parfois, dès le début, un caractère de gravité que nous ne retrouvons pas sur d'autres arbres. En quittant la racine, nous atteignons le collet qui héberge deux ravageurs de la région subcorticale et qui s'égarent parfois aussi bien dans l'appareil radicellaire que dans la tige et excep- tionnellement dans les branches des perches. Ce sont le Pissode noté et l'Hylobe du Pin, deux Xylophages qui doivent être inter- calés, à proprement parler, entre le groupe des rongeurs de la racine et celui des ravageurs du tronc. Pissodes notatus F. Coléopt., Curculioriidœ Pissode noté [PI. III, Bg. 2] Longueur : 5 à 7,5 millimètres. Ce Charançon est carac- térisé par la base bisinuée du corselet dont les deux angles sont recourbés en pointe trapue dirigée en arrière. La distance qui sépare la base de l'antenne de la bouche est plus grande que celle de YHylobius abietis L. Le corps entier est de coule m- brun (1) Un autre Insecte de ce groupe, VHylurgus ligniperda Fabr., peut être rattaché biologiquement aux Hylastes du Pin. Deux Élatérides, Elater marginatus L.'et E. œneus h., causent également des ravages dans les pépinières et les cultures de Pins en rongeant les radi- celles des brins. 174 ECORCE DU TRONC ET DES RRANCHES ,i rouge. On remarque très souvent de chaque côté de la ligne mé- diane du corselet quatre points blancs disposés en losange. La partie antérieure des élytres est ornée d'une bande blanchâtre transversale, interrompue des deux côtés de la suture. Une autre tache plus large, formée d'écaillés blanches et dont les côtés latéraux sont d'aspect roux, recouvre toute la largeur des élytres immédiatement en arrière de leur milieu. La Larve, du type des Charançons, ne peut être, sous le rapport de la dimen- sion, confondue avec celle desBostryches dont la taille est plus réduite. Elle est recourbée en dedans, privée d'yeux et de pattes. Quant à la Chrysalide, son rostre prolongé permet de la reconnaître sans hésitation et de ne pas la confondre avec la Chrysalide d'un Longicorne, d'un Sco- lytidc ou d'un autre Xylophage. Nous avons déjà vu dans le chapitre de F « Épicéa » de quelle façon les Pissodes opèrent leur ponte et comment, de l'ex- térieur, ils déposent leurs œufs. Le Pis- sode noté travaillant en général dans les tissus des tiges et des branches de petit calibre, et sa dimension étant relative- ment grande pour un rongeur des cou- Schéma du travail de forage des Pissodes. cheS Subcorticales, la forme de SOn SVS- a, larve; b, couloir de larve; c, berceau de .< i i . . i-/r» -i < .-• chrysalide; a, calotte de détritus ligneux terne de couloirs est dimeile a caractériser. Cependant, lorsque l'on découvre les dégâts de ce Coléoptère, on remarque presque toujours un bour- souflement de l'écorce et les berceaux de chrysalides entaillés dans l'aubier sont recouverts d'une calotte composée de fibres de bois; cette calotte protège l'animal durant sa double métamor- phose (Voir fig. 119). Ces berceaux, le plus souvent très rappro- chés les uns des autres et disposés à des hauteurs diverses sur le pourtour de la tige, constituent le meilleur critère pour dé- terminer l'espèce- C-- d — LES FINS 175 Au point de vue de l'évolution, le Pissodes notatus F. paraît se comporter différemment dans l'Europe centrale et dans le Midi. Au Nord, il semble que ce soit sous la forme d'Insecte par- fait qu'il hiverne, tandis que dans les régions méridionales, ce serait, suivant Pekris (1856, p. 428) plutôt à l'état de Larve. De Fig. 120. — Pissode sortant du ber- ceau de chrysalide (oritj.)- toutes façons, une seule génération parvient à maturité durant l'espace d'une année. C'est surtout comme Larve que ce Curculionide est ù redouter. car l'Insecte pond ses œufs en tas dans les couches corticales et ligneuses des Pins anémiés, malingres et poussant dans des condi- tions anormales. Les plantations faites dans des sols pauvres, exposées en plein soleil, sont souvent décimées par le Pissode noté. Moyens préventifs. — Associer autan' que possible d'autres essences aux Pins, lorsqu'on crée des peuplements artificiels, 176 ECORCE DU TRO^C ET DES BRANCHES puis surtout ne pas mettre en terre des plants de faible consti- tution. Moyens répressifs. — Ceux-ci sont bien simples. Lorsqu'on découvre dans de jeunes plantations ou sur des perches des traces Kig. 121.— Boursouflements provoque-- ;m collet de plants de Pin sylvestre par la Larve du Pissodes notatus Fabr. a, calotte de détritus ligneux; b, Insecte parfait sortant du berceau de chrysalide. i/i gr. nat. (orig.). de la présence de ce Charançon, il faut extirper les plantes at- teintes avant la troisième métamorphose et brûler sur place les bois infestés. LES PINS 177 Hylohius abietis L. (1) Coléopt., Curculionidse (Curculio pini Ratz.) [PI. III, Eg. 3] Hylobc du Pin Longueur : 7 à 13 millimètres. La tête porte un rostre épais, légèrement arqué et de chaque côté duquel une rainure peut loger le scape de l'antenne. Cette dernière est insérée beaucoup plus près de la bouche que ce n'est le cas dans le genre Pissodes. Le corselet est plus long que large, densément et profondément ponctué. Ses côtés sont arrondis, rétrécis antérieurement. La ligne médiane, ou carène, est lisse, revêtue comme les côtés de poils roux couchés. Les élytres sont plus larges que le thorax; ils sont recouverts de taches de poils roussâtres disposées en quatre bandes transversales interrompues. La forme de ces der- nières est, du reste, infiniment variable sui- vant les individus. Les pattes, d'un brun noirâtre, sont garnies de poils cendrés. Ce Charançon, très commun et très nui- sible, a une évolution assez compliquée en raison même de sa dissémination dans des régions et à des altitudes fort variables. C'est surtout à l'état d'Insecte parfait que ce ra- vageur occasionne des dégâts. La littéral ure entomologique forestière renferme beaucoup de données relatives à son développement. Nous nous en tiendrons au schéma présenté par Judeich et Nitsche (1895, p. 417); il représente bien les différentes phases évolu- tives en pays de plaine et nous l'exprimons sous forme du calendrier graphique ci-joint. L'Insecte essaime au premier printemps el s'accouple dès Janv . + • + + • + - i i i î • 0 • 0 0 © © 0 • 0 1 + + + + + + Fév. . Mars . Avril . Mai. . Juin . Juill . A.OÙI . Sepl . Oct. . Nov. . Dec. . • 0 (1) On peut, au point de vue morphologique, envisager ici une autre espèce, YH. pinastri. Gyll., mais qui, en matière d'entomologie forestier.', doit être assimilée à YII. abietis L. ENTOMOLOGIE FORESTIERE 178 KCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES qu'il a atteint son plein développement sexuel, en général en mai. La femelle, après l'accouplement, dépose de un à cinq œufs au fond d'un trou pratiqué dans l'écorce. Au bout de deux se- maines, la Larve éclose commence à creuser des couloirs qui fouillent les couches libéreuses et dont le ca- libre s'accroît au fur et à mesure qu'ils s'enfoncent dans l'aubier. Ces galeries aboutissent au berceau re- couvert de fragments de bois. Au bout de trois à quatre semaines, l'In- secte parfait est formé ; il creuse alors dans cette calotte un trou rond qui lui permet de gagner le dehors. C'est à ce moment, soit en août ou septembre, qu'il se jette sur les jeu- nes cultures et décortique les tiges des plants. Aucun autre Coléoptère n'a une évolution aussi embrouillée, variable et même déconcertante que celle de l'Hylobe du Pin, et en pratique, ce fait est de nature à compliquer la lutte que les sylviculteurs sont sou- vent appelés à lui opposer. Judeich et Nitsche {1895. p. 418) donnent un résumé des recherches de von Oppen (1883, p. 547) sur la biologie de ce Curculionide. Nous ne pouvons développer ici plus longuement cette question de l'évolution qui est ex- posée, suivant les recherches les plus récentes, dans l'ouvrage déjà cité de Xusslin {1905, p. 116). Cet auteur relate que l'In- secte parfait a une longue existence: il possède la faculté de pondre dans le courant de l'année même de son éclosion et peut, grâce à la longueur de la période de ponte, déposer des Fig. 122. — Hulobius abietis L. ron- geant une tige de Pin sylvestre. i 1/2 gr. nat. (orig.). LES PINS 179 œufs durant plusieurs mois consécutifs tout en continuant son travail de forage. La phase de nocivité est donc relativement longue et la lutte contre ce ravageur compliquée, car les influen- l-'itj. i23. — Ti très du Tomicus seu-denin- nophages qui, saut de très rares exceptions, ne tris Boern. (oriq.). .... se rencontrent que dans les pineraies. En examinant de près le Tomicus sexdentatus Boern, on cons- tate que les première et deuxième sutures de la massue sont courbées à angle aigu vers l'extrémité. Le corselet, éparsément ponctué, a sa partie antérieure recouverte de tubérosités transver- sales rappelant la disposition des tuiles sur un toit. La portion postérieure, finement et profondément ponctuée, présente une ligne médiane lisse. Les élytres, un peu plus longs que le thorax, portent des stries grossièrement ponctuées; les deux stries juxta- suturales sont plus profondes que les autres. Les interstries des côtés des élytres sont densémenl et ruguleusement ponctui - tandis que ces ligues de points n'existent pas sur le dos. La déclivité des élytres est en forme de panier à fond lisse, brillant, parsemé de gros points épars. Les deux sexes sont exté- rieurement semblables. **èï? ï y^*5 -fefe -k^^ l'iij. 132. — Système il ilqirs achevé du Tomicus sexdentatus Boern. dans l'écorce de Pin sj l\ estre, 1 / 1 gr. nat. oi ig , 196 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES En raison même de sa dimension spéciale, ce Bostryche pra- tique sous l'écorce des réseaux de galeries de dimensions extra- ordinaires, car un système peut parfois s'étendre sur 80 centi- mètres de longueur. Les couloirs de ponte, au nombre de deux à quatre, rare- ment cinq, ont une direction longitudinale, quelquefois obliqi mais ils ne sont jamais étoiles. Le Tomicus sexdentalus Boern. recherche avant tout les écorces épaisses du bas du tronc des gros Pins, rarement les perches ou les grosses branches. Il est exclusivement monophage et plus fréquent dans les pineraies du Midi et du Centre que dans celles du Nord de l'Europe. Dans la plupart des cas, on compte deux générations, avec essaimement des Insectes ailés en avril et en juillet. La période larvaire dure en général quatre semaines et la nymphose de huit à douze jours. En somme, toute l'évolution ne demande pas plus de huit à neuf semaines. Il peut arriver qu'on trouve en hiver, sous l'écorce, à la fois des Insectes parfaits et des Larves. Ces dernières sont issues de la deuxième génération automnale qui, dans des conditions clima- tériques particulièrement favorables, a réussi à pondre avant la mauvaise saison. Le Bostryche sténographe pratique également ces couloir- de régénération dont nous avons déjà parlé à propos du Bostryche typographe. Les ramifications de ce type anormal boulev irs souvent une partie du réseau de galeries de la famille et rendent ce dernier méconnaissable. Moyens préventifs. — Malheureusement, connue nous l'avons déjà rappelé à différentes reprises, il n'existe guère de procédés pour protéger les pineraies contre les atteintes «les Xylophag - car les Pins étant surtout cantonnés sur les sols sablonneux, superficiels, pauvres, on ne peut guère leur associer d'autres essences sociales, dans le but de constituer des massifs mêlai - - et éviter ainsi l'éducation de peuplements purs. Par tempérament, et en raison même de son besoin intense LES PINS 197 de lumière, la pineraie a toujours la tendance de s'éloigner du type de la forêt jardinatoire, surtout si elle est constituée par les Pins sylvestres et d'Autriche. Par contre, dans le Midi, on constate, mélangés au Pin maritime, des Chênes-lièges, verts, etc. ; parfois aussi, il existe un sous-bois composé d'essences variées qui recou- vrent le sol et maintiennent une certaine fraîcheur propre à favo- riser la végétation de l'étage supérieur du peuplement. Dans les Landes, pays par excellence des Pins maritimes, on a l'œil ouvert sur les menaces de propagation des Xylophages, et, grâce à la gestion intensive, activée encore par le gemmage, on arrive à arrêter à temps l'extension des ravages. Cependant, dans les Landes, le Pin maritime pousse à l'état pur et ses massifs ont un caractère d'uniformité qu'on ne peut considérer comme l'idéal pour réagir contre les atteintes des Insectes. Il faut tou- tefois reconnaître que le Pin maritime se trouve dans sa véri- table station, celle qui réunit toutes les conditions nécessaires à son développement, et c'est dans ce fait qu'il faut chercher le facteur qui peut le mieux contribuer à rendre les arbres résis- tants. Moyens répressifs. — Dans les pineraies où l'on constate des ravages dus aux Bostryches de l'écorce, on doit procéder de la même façon que s'il s'agissait du Bostryche typographe; car, chez le Sténographe, de même que pour les cinq espèces suivantes, qui toutes recherchent les troncs et exceptionnellement les per- ches, l'arbre-piège abattu au bon moment, suivant les circons- tances biologiques de chaque Insecte, constitue le seul moyen capable d enrayer les invasions. Tomicus acuminatus Gyll. Goléopt., Scohjtid.r (Bostrichus geminatus Zett.) Bostryche acuminé Longueur: 3 à 3,7 millimètres. Le corselel de rot Insecte est plus long que large, légèrement rétréci antérieurement, fine- ment et éparsement ponctué sur le dessus, sans ligne médiane 198 ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES lisse. Les élytres, un peu plus longs que le corselet, sont médio- crement striés-ponctués, avec interstries portant des rangées de points. La troncature des Fig. i33. — Tomicus acuminatus Gyll. Déclivité des élytres (orig.). élytres, vue de profil, présente de chaque côté trois dents, dont l'inférieure est la plus forte. Chez le mâle, la troisième dent, soit l'inférieure, est tron- quée; elle semble formée par la soudure de deux denticules dont on distingue nettement les deux extrémités libres. Cette même dent est simple, pointue chez la femelle. Les couloirs creusés par ce Bostryche sont d'un calibre sensiblement plus petit que celui de l'espèce précédente. Toutefois, ils n'ont pas la même forme régulière ni la même étendue, et sont plus ou moins étoiles suivant la grosseur de la branche ou du tronc dans lesquels ils sont creusés. Une des caractéristiques de ce système de galeries est l'intervalle «pu sépare 1rs couloirs de larves disposés inégalement des deux côtés des trois ou quatre Fig. i34< — Couloirs tores par le Tomicus acu* minatus Gyll. dans une branche de Pin sylvestre. .'} 4 gr. nat. orig.). LES PINS 199 bras de la galerie de ponte. On doit, suivant Fuchs (1907, p. 31), attribuer ces espaces relativement grands au fait que la femelle se passe du mâle et achève la ponte sans rechercher d'autres rencontres avec ce dernier. Le Tomicus acuminatus Gyll. est très commun dans les pine- raies du Midi où, grâce aux hivers moins longs, il produit deux générations par an. Nous l'avons rencontré à 1.700 mètres d'altitude, au mont Catogne, dans les Alpes Valaisannes, où il creuse des couloirs dans les branches à écorce mince, comme aussi dans les racines arrachées par l'ouragan. La plupart du temps, à l'instar d'autres Bostryches, lorsque l'épaisseur de l'écorce ne suffît pas pour le mettre en sûreté, lui et sa progéniture, cet Insecte creuse ces différents organes, surtout la chambre d'accouplement et les berceaux de nym- phose, dans l'aubier. En région élevée, le Bostryche acuminé ne produit qu'une seule génération et le plus souvent hiverne sous la forme d'In- secte parfait. Tomicus suturalis Gyll. Cjléopt., Scolytidse (Tomicus nigvitus Gyll.) Longueur : 3 millimètres. Le corselet de cet Insecte est un peu plus long que large, légèrement rétréci antérieurement, den- sément et ruguleusement ponctué en arrière; la ligne médiane est lisse. Les élytres portent des interstries rugu- leuses et chacune d'elles possède une ligne de points fins. La troncature est plus verticale que chez le Bostryche acuminé; elle porte également trois Fi 3 dents, mais recourbées plutôt en de- dans, l'inférieure se trouve en dessous du milieu de la hau- teur de cette déclivité. Entre la deuxième e1 la troisième dent, on remarque deux petits tubercules. Chez le mâle, les dents de Déclh ité des élytres du lo- micus suturaSs Gyll. (orig.). 200 ÉCORC.E DU TRONC ET DES BRANCHES la troncature sont plus saillantes et plus voisines du Lord laté- ral; celles de la femelle sont obtuses, la deuxième et la troi- sième sont situées plus en dedans que la première. Le Tomicus suturalis Gyll. travaille un peu à la façon du pré- cédent et le calibre des couloirs est assez semblable pour les deux espèces. On observe, suivant la grosseur du tronc attaqué, de deux à six galeries ayant presque toujours une direction longi- tudinale et il y a naturellement autant de femelles en activité que de bras de ponte. Très souvent les berceaux sont aussi entail- lés dans l'aubier, surtout si Fécorce est mince. Le Tomicus suturalis Gyll. est moins répandu que le précédent. Toutefois, il est à redouter dans les pineraies des Landes où il parvient à essaimer deux fois dans l'espace de douze mois, quoique le premier vol ait lieu tard au printemps. On constate souvent la présence de ce ravageur dans les perches et dans la partie supérieure des tiges des Pins de forte dimension. Ce n'est qu'exceptionnellement qu'il attaque l'Épicéa et, dans certains cas, se jette sur les jeunes cultures de Pins sylvestres. Tomicus proximus Eichh. Colkopt., Scolytidm Longueur : 3 à 4 millimètres. Cette espèce est encore une de celles qui s'attaquent aux Pins et dont la troncature des élytres varie d'un sexe à l'autre. Le corselet, transversalement im- pressionné de chaque côté du disque, présente une ligne médiane lisse, indis- tincte. Les élytres sont rugulés. à slrio profondes, crénelées. Les points des in- O terstries ont à peu près 1»' même écar- Fig. i36. -Déclivité des élytres tenu-lit qui- CeUX des Stries. ilu lomicus proximus Eichh. forig.). ^ t» i -i 1 i Ce Bostrycne est sensiblement plus trapu que le précédent ; la déclivité des élytres porte trois ou quatre dents suivant le sexe. Mâle : quatre dents, dont la se- conde (comptée à partir du dessus) est légèrement plus grande que les autres; elles sont toutes recourbées en dedans. Pig. i.(7. _ svsté " '"'-■'" r:::z';:rz::;^ »*— . 202 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Femelle : trois dents moins accusées que chez le mâle; par- fois on remarque un petit tubercule inséré entre la deuxième et la troisième dent. Il est très difficile de faire une distinction entre les couloirs de cet Insecte et ceux forés par le T. suturalis Gyll. Dans la plupart des cas, ils ont trois bras et un aspect étoile. La chambre d'accouplement a parfois une forme très irrégulière et les galeries larvaires sont souvent plus rapprochées les unes des autres que ce n'est le cas chez le T. suturalis Gyll. Le Tomicus proximus Eichh. recherche aussi les écorces minces, de sorte que sa chrysalidation se passe naturellement dans l'aubier. Aussi peu répandu que l'espèce précédente, il n'a pas été signalé jusqu'ici comme un des Xylophages les plus à re- douter dans les pineraies. Tomicus laricis Fabr. (Ioléopt., Scolytidœ Longueur : 3,5 à 4 millimètres. Le Tomicus laricis Fabr., malgré son nom, est avant tout un parasite des Pins, très rare- ment des Mélèzes; jamais nous ne l'avons rencontré sur cette essence dans sa station naturelle, soit les Alpes. Il est caractérisé par un corselet dont la ponctua- tion rappelle celle du Tomicus proximus Eichh.. ce- pendant ses côtés sont plus parallèles que ceux du corselet de son proche parent. Les stries des élytres portent des points fins rapprochés et les interstn>> sont planes avec points très fins. La déclivité - Fidèséf'tTêsDduiniie orbiculaire, densément ponctuée; elle est, vue de Fa™$ri3.)!aricis profil, presque perpendiculaire à la parti»' supé- rieure des élytres. La troncature porte dans les deux sexes trois dents, dont l'inférieure est séparée de la précédente par deux petits tubercules. Ces dents sont, chez la femelle, sen- siblement moins saillantes. Au point de vue biologique, le Tomicus laricis Fabr. offre uw particularité qui se retrouve chez le Dendroctonus micans Kug. LES PINS 203 En effet, chez ces deux espèces, on constate que la chambre d'ac- couplement est essentiellement variable, revêtant parfois la forme d'une botte, d'un éperon ou d'un crochet plus ou moins Wjrl? Fig. i3g. — Couloirs de poule du Tomicus laricis l'.ilir. dan* récurer du l'in sylvestre. a, $ déposant les œufs en tas; b, orifice d'entrée; c, ramification de la galerie maternelle. i /i gr. nat. (orig.)- compliqué. Les œufs sont déposés tout autour par paquets. Chez le Tomicus laricis Fabr., les galeries larvaires partenl dans toutes les directions et, dans la plupart des cas. les Larves forenl une excavation irrégulière dans laquelle on a '"- ? (oris->. Le Tomicus longicollis Gyll. est un Scolytide très rare dans le centre de l'Europe; il se rencontre plus souvent dans les pine- raies du Midi de la France et en Corse. Nous avons pu étudier ses ravages sur des échantillons qui nous sont parvenus de la vallée de la Tinée (Alpes-Maritimes) et de la Corse. Au point de vue biologique, cet Insecte est encore peu connu. Cependant Chewyreuv {1905, p. 81) a décrit la forme si curieuse de ses couloirs qui sont d'un type absolument différent de celui des galeries forées par les autres Scolytides européens. En effet, de la chambre d'accouplement partent plusieurs couloirs de ponte, sinueux et ramifiés. Ils sont remplis d'une sciure brunàt re que le mâle, en raison même du profil irrégulier de ces canaux, n'arrive jamais à enlever lorsqu'il cherche à rejoindre la femelle pour s'accoupler à intervalles répétés. La fécondation s'opère dans ces encoches d'accouplement dont nous ;i\ons déjà parlé et qui permettent aux mâles circulant sur l'écorce de pénétrer 208 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES dans un système de galeries en formation pour féconder les femelles. nasH Fia. i43. — Système des couloirs achevés du Tomicus longicollis Gyll. dadl l'éoorae du l'in maritime. 1,1 gr. uat. (orig. . Un autre fait typique que Ciiewyreiy a également mis en lumière et qu'on ne retrouve chez aucun autre Bostryche de LES PINS 209 l'Europe, est la disposition des encoches de ponte. En effet, les œufs sont presque toujours déposés sur la ligne médiane, soit du côté du rhytidome de l'écorce, et non pas sur les faces laté- rales de la galerie maternelle. Les couloirs de larves se trouvent donc dans l'épaisseur de l'écorce, et ce n'est que lorsque cette dernière est trop mince, qu'on aperçoit à sa face interne des fragments de galeries larvaires. Le Tomicus longicollis Gyll. fait une exception, au point de vue des travaux architecturaux que pratiquent les Scolytides. Sa biologie est encore peu connue et son importance forestière est minime (1). Crypturgus mediterraneus Eichh. Coléopt., Scolytidse (Crypturgus mimidicus Ferrari) Longueur : 1 à 1,3 millimètre. Crypturgus cinereus Hrbst. Coléopt., Scolytidœ Longueur : 1,1 à 1,2 millimètre. Ces deux Insectes minus, ni. -, pas plus grands que des têtes d'épingles, appartiennent au même groupe que I" Crypturgus pusillus Gyll., dont nous avons déjà parlé dans le chapitre de I' o Épicéa ». Les systèmes de couloirs de ces deux espèces ont beaucoup d'analogie. Nous avons décrit ceux du C. mediterraneus Eichh. (Barbey 1006, p. 217 à 220) que nous avons trouvés en grand nombre dans les pineraies du littoral méditerranéen où l'ani- mal vit très souvenl en marge des ravages d'autres Bostryches, dont il bouleverse les canaux. (1) Le Tomicus Mannsfeldi Wachtl. esi un Bostryche de ce groupe qui a été signalé dans 1rs pineraies de la Basse-Autriche. Le système •!<• ses couloirs rappelle celui courant en général perpendiculairement aux fibres du bois. Pour passer d'une pièce de bois à l'autre, les Termites se fraient un passage sous terre, de façon à éviter la lumière. La périphérie du bois est épargnée3, car l'obscurité complète ii toujours régner dans la demeure ligneuse. Si, par suite d'un accident, cel te A !l;"" '"• : dégâts di s Te extérieure de la . ■'!'■ .'•'"• Termes lucffuffus Hoss 222 INTERIEUR DU BOIS dernière est brusquement entr'ouverte, l'orifice est vite bouché à l'aide d'excréments agglutinés par de la salive. Le rôle des soldats consiste à monter la garde et à détruire les autres Insectes qui cherchent à pénétrer dans la Termitière et parmi lesquels les fourmis sont les plus fréquentes. On sait que le redoutable Termite est un des Xylophages les plus polyphages et que. lorsqu'il pénètre dans une habitation, il passe du grenier à la cave et dévore papiers, provisions et vête- ments. Ce sont surtout les souches et débris de Pins maritimes ainsi que d'autres essences des Landes qui favorisent l'évolution des. Termites; mais leurs méfaits sont encore plus à redouter dans les bâtiments dont ils provoquent la désagrégation, car ils forent leurs galeries aussi bien dans les charpentes que dans les pou- traisons et les boiseries. D'après une communication de M. le professeur Feytaud, de la Faculté des Sciences de Bordeaux, il n'est plus admissible, comme on l'a prétendu, que le Termes liicifiigus Rossi fut intro- duit à La Rochelle par un chargement de bois provenant d'Afri- que où il existe plusieurs espèces de Termites. On admet actuelle- ment que ce ravageur a toujours vécu dans les forêts du Sud- Ouest. Ses ravages se sont multipliés d'une façon inquiétant e, ces dernières années, dans les deux Charentes, la Gascogne et la Gironde et nous connaissons des villes de cette partie de la France où les maisons de certaines rues sont invendables pour la seule raison que le Termite y est connu à l'état endémique. Moyens préventifs. — Ils consistent, clans les régions me- nacées, à imprégner les charpentes et poutraisons d'un liquide insecticide (créosote et surtout Carbolineiim avenarius) ou pour certaines parties essentielles des bâtiments, à substituer le fer au bois. Moyens répressifs. - - Un des meilleurs procédés qui soit en mesure de détruire une partie des colonies que l'on découvre dans un bâtiment, consiste à injecter du sulfure de carbone dans les LES PINS 223 cavités qu'elles ont creusées (1). On doit employer ce liquide avec beaucoup de précaution, vu sa grande inflammabilité. RAMEAUX Les principaux ravageurs des rameaux des Pins sont incontes- tablement les : Myeîophilus pi ni perd a L. et Myeîophilus minor Htg. l'cj. i5a. Rameau 'le Pin maritime ravagé i>;- Pin maritime. 1 , i gr. nat. (orig.). (1) Le Calotermes flavicollis L. cause également des dégâts dans le Midi de la France, mais ils sont moins graves que ceux du Termite lucifuge. 224 RAMEAUX dont les formes ailées perforent les pousses et creusent un couloir dans la moelle. Nous avons parlé de ce genre de dégât en décri- vant les mœurs de ces deux Bostryches, dont les Larves fouillent l'écorce des Pins. Anobium nigrinum Strum. Coléopt., Anobiidœ Anobium pini Strum. Coléopt., Anobiidœ Ces deux Vrillettes sont également à signaler dans cette caté- gorie de dévastateurs de pineraics; leurs Larves fouillant la moelle des pousses font souvent croire à la présence des Hylésines. Cependant, en examinant la Larve qui porte trois paires de pattes, on se rend bien facilement compte qu'il ne s'agit pas d'un Scolytide. Lamia fasciculata De Geer. Coléopt., Cerambycidse (Pogonochaems fascicularis Panz.) Longueur : 5 à 6,5 millimètres. Ce Longicorne, de petite dimension, porte de chaque côté, au milieu de la longueur du corselet, une pointe horizontale dirigée en dehors. La partie supérieure du prothorax est munie de deux petits tubercules jumeaux et lisses. Les antennes ont à peu près la même longueur que le corps; le troisième article (à partir de la base) est un peu plus court que le quatrième. Chacun des élytres porte trois nervures longitudinales et deux à quatre touffes de poils foncés. La partie antérieure de chaque élytre est ornée d'une bande blanchâtre courant obliquement d'avant en arrière et de dehors en dedans. Ces deux bandes forment donc une sorte d'angle à sommet dirigé en arrière. Tout le reste du corps est revêtu de poils allongés et peu denses. La Larve de ce Longicorne creuse des couloirs sinueux dans les rameaux mesurant de un à quatre centimètres d'épaisseur. Elle commence par forer dans les couches corticales, tuais lorsqu'elle grossit, elle attaque dès le début, surtout dans les branches de très faible dimension, l'aubier et atteint souvent la moelle. Le berceau de nymphose, presque toujours eu forme de crochet vertical, est entaillé dans le centre du rameau. LES PINS 225 La génération est simple; l'hivernement se produit sous la M i 17 \ tt ai* i * Wi Fig. t54- — Hameau de l'in sylvestre ravagé par la Larve de Lamia fascicalata De Gréer. i/i gr. nat. (orig.)- forme larvaire. Le Lamia fasciculata de Geer. est commun dans les pineraies dont le sol est parfois couvert de rameaux tombés ENTOMOLOGIE FORESTIER! 15 226 RAMEAUX à terre et ravagés par sa Larve. On admet cependant que seules, les branches encore en sève peuvent le tenter. Son importance au point de vue de la protection des Pins étant minime, il n'y a pas lieu de lui opposer des moyens de lutte particuliers. Nous signalons ici trois Charançons d'importance secondaire, mais qui causent dans les petites branches des Pins des ravages à peu près identiques. Magdalis violacea L. Coléopt., Curculionidse Longueur : 3,5 à 4,5 millimètres. Magdalis duplicata Garni. Goléopt., Curculionidœ Longueur : 3 à 5 millimètres. Magdalis memnonia Fald. Goléopt., CureulîonidsR Longueur : 4 à 7 millimètres. Ce sont les Larves de ces trois Curculionides qui provoquent des dommages en fouillant l'écorce et parfois la moelle des petits rameaux de Pins. On constate leurs dégâts dans les bois en voie de dépérissement et dans les chablis et perches qu'on a négligé d'écorcer. Tomicus bidentatus Hbst. Goléopt., Scolytîdœ (Tomicus bidens Fabr.) Bos'.rvclu' bideuté Longueur : 2 à 2,3 millimètres. Ce Bostryche appartient au même groupe que le Tomicus quodridens Htg. de l'Épicéa et que le Tomicus bistridentotus Eichh. du Pin cembro (Arolle). lia les caractères extérieurs propres à ces deux espèces, mais s'en différencie par la forme delà troncature des ély- tres. Cette partie du corps (iig. 155). 9 vue de profil, porte chez le mâle un FiL^^££VbeiéY/fgrdUnS: fort crochet au-dessous duquel on re- '""' marque parfois un petit denticule. La femelle a la déclivité des élytres privée de dents, mais la su- ture relevée présente de chaque côté deux bourrelets arrondis. LES PINS 227 La forme des couloirs du Tomicus bidentatus Hbst. est facile à reconnaître. Elle se compose de deux à sept galeries étroites, ayant la tendance à s'allonger dans les petits rameaux (fig. 156). On compte une femelle par couloir de ponte. Le Tomicus biden- tatus Hbst. attaque aussi bien les rameaux que les tiges des a i i«|. [56. Rameau de Pin sylvestre ravagé par le Tomicus bidentatus Hbst., i. i gr. aat. orig.). jeunes plants de Pins et l'on a constaté que le mouvemenl de la sève circulant dans les arbres en pleine végétation a'en- trave en rien sa marche. Comme il est très nuisible e1 commun, son évolution doit être enrayée par des mesures cultura I. >s 228 RAMEAUX appropriées et dont nous avons déjà exposé les principes. L'ex- ploitation rapide des chablis et les éclaircies répétées assureront avant tout aux peuplements de Pins une vitalité suffisante pour résister aux atteintes des Xylophages de tous genres. Les arbres- pièges ne peuvent être conseillés pour contrecarrer l'évolution des Bostryches de cette catégorie, car ces derniers recherchent de préférence les branchages et les tiges de petite dimension. Tomicus austriacus Wachtl. Coléopt., Scolylidœ (Tomicus trepanatus Ncerdl.) (Tomicus elongatus Lôwendal) Longueur : 1,8 à 2,2 millimètres. Ce Bostryche, particulier au Pin noir, rappelle beaucoup au point de vue morphologique le Tomicus chalcographus L. de l'Épicéa. Toutefois, il s'en diffé- rencie par les caractères suivants : la femelle porte une petite fossette au milieu du front; en outre, chez les deux sexes, on remarque que les stries atteignent l'extrémité postérieure des élytres et que les interstries sont également munies de points très fins. Les couloirs forés par ce Bostryche sont en général du type étoile, mais la plupart du temps, ils sont pratiqués dans des rameaux d'un si petit calibre, que le type normal est difficile- ment reconnaissable. Le Tomicus austriacus Wachtl, surtout répandu dans les forêts de Pins noirs de la Basse- Autriche, décime parfois les frondaisons de cette essence. On le rencontre également sur les autres Pins, mais il n'y est pas fréquent. Tomicus ramulorum Perris. Coléopt., Scolytidse Longueur : 1 à 1,5 millimètre. Le Tomicus ramulorum Perris est surtout un parasite du Pin maritime; il se distingue par sa petite taille et la forme de la troncature des élytres qui. de chaque côté de la suture, est munie d'une rainure profonde et assez large. Les deux sexes sont identiques. LES PINS 229 Perris (1855, p. 193) a signalé ce Bostryche comme abondant dans les brindilles du Pin maritime, surtout dans les rameaux tombés à terre. Cet auteur a remarqué que le Tomicus ramulo- rum Perris, vu le petit calibre des branches dans lesquelles il opère sa ponte, ne pratique pas un système de galeries étoile, mais presque toujours allongé et anormal. Au point du vue forestier, ce minuscule ravageur n'a qu'une importance secondaire. Deux autres Bostryches causent à peu près les mêmes ravages dans les rameaux et branches des différentes espèces de Pins. Pityophthorus Lichtensteini Ratz. Coléopt., Scolytidse Longueur : 1,5 à 1,7 millimètre. La partie postérieure de la ligne médiane du corselet n'est pas carénée. Les élytres por- tent des stries simples avec interstries non ponctuées. Les couloirs creusés par ce Xylophage sont du type étoile, de deux à cinq, rarement sept bras. Ils courent presque toujours dans les rameaux de très petite dimension; le système revêt donc une forme allongée. Pityophthorus glabratus Eichh. Coléopt., Scolytidse Longueur : 1,8 à 2 millimètres. Ressemble au précédent, quoique plus gros, plus brillant et non pileux. Les élytres por- tent des stries très fines et leur déclivité est sillonnée de chaque côté de la suture. Cette dernière, ainsi que ses bords, sont à peine relevés et recouverts de tubercules presque impercepti- bles. La femelle porte sur le front une touffe de poils jaunâtres. Le système des galeries est également, comme celui de l'espèce précédente, du type étoile, mais la plupart du temps, lorsqu'on découvre les ravages sur un rameau de moins d'un centimètre de diamètre, on ne perçoit que des couloirs de ponte longitu- dinaux. Souvent les galeries larvaires fouillent des brindilles, perforent ces dernières de part en part et, sous l'influence du vent, le rameau se brise en plusieurs fragments. Dans les régions méridionales, on observe deux générations 230 RAMEAUX annuelles et, en général, l'importance de ces deux Bostryches apparaît comme secondaire. Retinia resinella L. Lépidopt., Tortricidœ (Tortrix resinana Fabr.) Tordeuse résim-use Longueur du Papillon étalé : 16 à 20 millimètres; Chenille : 15 à 20 millimètres. Les ailes antérieures, brun foncé, portent des taches grisâtres transversales. Les postérieures, de même que la tête et le corps, sont d'un gris sale. La Chenille, de teinte jaune grisâtre, a la tête foncée. Ce Papillon, très commun, répandu un peu dans toutes les pineraies, essaime en mai et dépose ses 'œufs en-dessous du bour- geon terminal. La Chenille, une fois éclose, ronge l'écorce, puis le bois, souvent jusqu'à la moelle et provoque un écoulement de résine qui se coagule dès le mois de juillet en un grumeau revêtant la forme et la dimension d'un haricot et dans lequel la Chenille hiverne. Au printemps suivant, le retour du ravage détermine un nouvel écoulement de résine qui englobe souvent la base de quelques aiguilles; il forme une nouvelle capsule qui, entourant celle de l'été précédent, en augmente le volume. C'esl au centre de cette double enveloppe résineuse durcie, pleine d'excréments, que la chrysalidation s'opère; l'évolution dure ainsi deux ans. La conséquence de ce ravage est souvent le dépérissement du bourgeon terminal, aussi bien de la flèche que des branches latérales des jeunes Pins. Le vent jette fréquem- ment à terre des rameaux auxquels restent attachés des frag- ments de ces grumeaux. La Retinia resinella L. est très répandue dans toutes les pine- raies de l'Europe, mais on ne peut imputer à ses dégâts le dépé- rissement des Pins, car seules, les frondaisons peuvent être par- tiellement décimées (1). (1) Un autre Papillon de cette même famille., la Tinea dodecella l... cause des ravages insignifiants dans les rameaux des Pins. Sa biologie est encore peu connue. LES PINS 231 Finalement, nous signalons en passant un Insecte qui vit en parasite sur les rameaux et sur le tronc du Pin Weymouth Kit). 157. — Galle de résine formée sur des pousses de Pin syl\ estre par la Chenille de la Retinia resineLla L. 1/1 gr. nat. (orïg.). où il provoque parfois la dessiccation de certaines branches; il s'agit du : Ghermes strobi Htg. Rhynchotes, Phylloxeridse (Chermes corticalis Kltb.) Ce pou attaque également les aiguilles. Son importance fores- 232 RAMEAUX tière est presque nulle. Dans les parcs, on peut le combattre en ■ i Fig. i58. — Rameau de Pin Weymouth attaqué par le Chômes strobi Htg. i/i gr. mit. (orig.). traitant les branches et rameaux infestés au moyen d'un liquide insecticide. LES PINS 233 BOURGEONS Aucune autre essence forestière n'a autant à souffrir que le Pin des atteintes de certaines Chenilles qui recherchent parti- culièrement les bourgeons. En effet, presque partout, les planta- tions de Pins sylvestres en particulier, sont plus ou moins com- promises par l'une ou l'autre des trois espèces suivantes : Retinia buoliana Schiff. Lépidopt., Tortricidas Pyrale des pousses [PI. III, %. 8, 8 a, 8 b] Longueur, Papillon étalé : 18 à 22 millimètres ; Chenille : 15 à 22 millimètres. Les ailes antérieures sont de couleur orange, avec sept bandes blanches transversales sineuses, n'atteignant pas toutes les deux bords de l'aile. Les ailes posté- Fig. i5g. — Aspect d'un bourgeon termina] de Pin sylvestre dans lequel une Chenille de là Tortri.r buoliana Schiff. est en activité, i/j gr. nat. (orig. coll. Paul] . Munich). rieures sont d'un jaune brunâtre. La tête et le corps ont une couleur jaune pâle. La Chenille, qui compte, outre les vraies pattes, cinq paires de fausses pattes, est d'un brun foncé; avant d'opérer sa chrysa- 234 BOURGEONS lidation, elle devient d'une teinte plus claire. La tête et le cou sont d'un noir brillant. L'animal, comptant environ vingt et un millimètres de longueur, est recouvert d'une légère pilosité. La Chrysalide, qui mesure de dix-huit à vingt millimètres, est d'un brun jaunâtre; elle porte sur le dos des rangées de fines épines. Le Papillon vole en juin ou juillet et dépose ses œufs sur les bourgeons terminaux. La Chenille, éclose au commencement de l'automne, hiverne dans ces organes de l'arbre après en avoir foré le verticille. En avril, le même ravage recommence et la Chenille vide la base de la pousse en formation. Il se produit alors, suivant les cas, un dessèchement de la pousse terminale, souvent aussi de l'une ou de plusieurs des pousses latérales. Dans la plupart des cas, la terminale attaquée s'incurve, puis .se redresse avec la sève d'août, précisément au moment où la Che- nille va s'arrêter pour se chrysalider dans la pousse minée qui laisse échapper de la résine. Les atteintes de la Pyrale des pousses provoquent ces « baïonnettes » (« Posthorn » des Alle- mands) que représente notre illustration (fig. 160). Souvent ce sont un ou plusieurs bourgeons latéraux qui sont attaqués. Comme ils ne parviennent pas à donner naissance à des pousses, il résulte de ces atteintes multiples un rabougris- sement du rameau qu'on a souvent de la peine à distinguer du dégât causé par la Retinia turionana Hbn. Parfois les deux espèces attaquent le même arbre et aussi successivement le même bourgeon. Du nord au sud de l'Europe, toutes les espèces de Pins sont ravagées par cette Chenille ainsi que par celle dont la descrip- tion vient ensuite. Nous avons constaté leur présence dans les Alpes et le Jura jusque dans les stations les plus élevées du Pin sylvestre. Quoique le dépérissement de l'arbre ne soit pas la conséquence des déprédations de ce Papillon, on peut néanmoins affirmer que ce dernier est un redoutable ravageur des pineraies poussant aussi bien sur les sols fertiles que sur ceux de qualité inférieure, car il provoque la déformation des cimes et retarde sérieusement l'accroissement. Dans les périmètres de reboisement du Haut-Yar moyen, LES PINS 235 cet Insecte a attaqué, en 1904, de 30 à 90 % des. Pins installés artificiellement à une altitude de 500 à 1.200 mètres (R. D. E. F.). j l i ■ j . i6o. - Hameau de Pin sylvestre déformé par la Chenille de La Tortrix buoliana SchiD*. i/a gr. nat. (orig. Moyens préventifs. - - La Retinia buoliana Schiff. étant mono- phage, il faut éviter d<> créer Ui!\* invasions par un temps calme, nous avons souvent remarqué que la chute des excréments provenant des Chenilles logées an s me1 des Pins, produit un bruit qui rappelle celui des premières gouttes de pluie précédant une averse. 244 EE TILLES On trouve des Chenilles sur un peu toutes les espèces d'arbris- seaux qui poussent en sous-bois dans les pineraies et le Bombyee du Pin, quand il est affamé, ne semble pas très difficile à cet égard, bien que des invasions ne se produisent pas dans des peuplements purs d'Epicéas ou de Sapins. La chrysalidation a lieu en général à la fin de juin ou au commencement de juillet, dans un co- con soyeux, gris, que tisse la Chenille autour de son corps, après s'être fixée à l'intersection de deux rameaux, entre les écailles de l'écorce ou bien sou- vent aussi sur les branchages du sous-bois. Cette pé- riode de nymphose, qui dure à peu près trois semai- nes, varie naturellement suivant la température. Lors de l'invasion du Gastropacha pini Ochsh. dans la forêt d'Ardon (Bas- Valais, Suisse), invasion qui a duré deux ans (1909 et 1910), nous avons constaté, le 22 juillet 1910, à la fois des Chenilles, des Chrysalides et des Papillons, ce qui prouve que, dans un espace limité, l'évolution peut varier d'une façon sensible suivant les individus. Ratzeburg (1840, p. 143), Jtdeich et Nitsche (1895, p. 876) ont calculé qu'une Chenille consommait, durant son existence; en moyenne mille aiguilles. On peut donc se faire une idée de l'importance des ravages, si l'on songe que, dans une invasion intense, on trouve de 700 à 1.000 Chenilles sur un seul arbre. En outre, lorsque les invasions atteignent leur paroxysme el que les Chenilles sont à court de feuillage, elles s'attaquent aux bourgeons et causent ainsi un dommage encore plus sérieux. Ce sont surtout les peuplements de 60 à 100 ans qui souffrent le plus; néanmoins, les Pins à l'état de bas perchis ou de plants de deux ou trois mètres de hauteur ne sont pas épargnés. En général, les invasions durent de trois à six ans ''t. comme toutes les manifestations de la vie des Insectes, subissent l'in- fluence des températures élevées qui se produisent surtout an moment de l'éclosion des œufs ••( des premières évolutions des Chenilles. Janv . . 1 o • • Fév. . . Mars . . Avril . . Mai. . . Juin . . juin . . Août . . Sept . . Oct. . . Nov. . Dec. . . LES PINS 245 Les dégâts dans la pineraie d'Ardon, auxquels nous avons fait allusion plus haut, et qui ont été décrits par Fankhauser -vn- Fig. ififi. — Gastropacha pini Ochsh. Chenilles el • locon fixés aux aiguilles du Pin sylvestre. 3 ', gr. nat. (orig.). {1909, p. 240-244), ont pris fin avec l'année 1910, à la suite de l'été pluvieux durant lequel les Bombyces n'ont pu assurer la perpétuation de leur espèce. 246 FEUILLES Dans la plupart des invasions constatées au cours du siècle dernier, en Allemagne, on a remarqué que si, durant deux années de suite, on n'entravait pas l'évolution de l'Insecte, les Pins périssaient en grande partie pendant la troisième année. Le Gastropacha pini Ochsh. est donc un ennemi sérieux avec lequel le sylviculteur doit compter et contre lequel il doit sévir avec beaucoup d'énergie dès qu'il constate sa présence dans un can- tonnement de Pins. Heureusement que la nature, par ses lois admirables d'équilibre, nous offre un aide que nous pouvons envisager comme un auxiliaire appréciable. A l'instar de celle de la Nonne, la Chenille du Bombyce est attaquéeÉ par des Champignons parasitaires (par exemple : Cordiceps militaris L.). Toutefois, on n'est pas encore exactement fixé sur l'évolution de ces parasites végétaux. Parmi les Ichneumons (Hyménoptères), les espèces du genre Microgaster Htg. font une guerre intense aux Chenilles ainsi qu'aux Chrysalides du Bombyce du Pin. En effet, ces parasites apparaissent sous forme de petits Cocons blancs allongés, qui emprisonnent les Chenilles enfouies dans la terre, fixées aux rameaux ou bien logées dans les anfractuosités de l'écorce. Ce sont bien les Ichneumons qui sont les meilleurs auxiliaires naturels des forestiers, et l'histoire de la lutte contre les Lépi- doptères phytophages prouve que leur concours a toujours été fort apprécié. Parmi les Coléoptères, le Calosoma sycophanta L. fait égale- ment la chasse aux Chenilles. Les Oiseaux, tels que les Étour- neaux, les Corbeaux et les Mésanges, recherchent le Bombyce du Pin; mais il ne faut pas compter sur une collaboration efficace de ces animaux, qui sont en beaucoup trop petit nombre dans les pineraies pour pouvoir détruire une quantité appréciable de Chenilles de grande dimension. Schwabe (1910) donne un aperçu du désastre qui fut la consé- quence d'une invasion du Bombyce du Pin dans la pineraie de Jagdschloss (Brandebourg), où plus de 5.000 hectares ont été envahis et partiellement anéantis. La lutte contre ce fléau nécessita le concours non seulement de toute la population LES PINS 247 ouvrière agricole et forestière de la région, mais aussi d'un con- tingent de soldats. Les pineraies artificielles des sols crayeux de la Champagne ont été sérieusement ravagées, de 1892 à 1894, par. le Bombyce du Pin. De Taillasson (1894) a décrit cette invasion qui a causé un désastre dans cette contrée au sol pauvre, jusque-là inutilisé par l'agriculture et que des boisements récents commençaient à mettre en valeur. Cet auteur a reconnu qu'en Champagne, les Pins d'Autriche et Laricio de quinze à trente ans ont résisté d'une façon remarquable. Par contre, les Épicéas disséminés par petits groupes parmi les Pins ont été ravagés. Les Ichneu- mons et les Corbeaux sont intervenus, et, grâce à l'été pluvieux de 1894, l'invasion a pris fin, non sans avoir provoqué l'abatage de centaines d'hectares en plein accroissement. Il est à noter qu'au cours de cette invasion en Champagne, on n'a pas, sauf dans quelques cas isolés, lutté contre la Chenille en employant l'encerclage des troncs avec de la glu. opération qui aurait été difficile, vu la forme branchue des jeunes Pins et la ramification basse des troncs. De Taillasson et Hickel (1894) reconnaissent que les Corbeaux et Corneilles ont détruit une sérieuse quantité de Cocons dont, dans certains cantons, les débris jonchaient le sol. M. Mena, conservateur des Eaux et Forêts, auquel nous devons une obligeante communication touchant cette invasion, nous affirme qu'en Champagne, le Pin d'Autriche a été épargné, et que, d'autre part, les pineraies de sylvestres reposant sur des terrains calcaires jurassiques de cette région n'ont subi aucun dommage. Ces observations peuvent avoir une valeur capitale dans le choix des différentes espèces de Pins à employer, lors de nouveaux boisements. Moyens préventifs. — Le meilleur moyen d'empêcher l'exten- sion des Insectes nuisibles aux forêts est d'éduquer des peuple- ments normalement constitués, sains et dont les arbres puissent résister aux attaques de leurs ennemis. Le Gastropacha pini ( Ichsh. 248 FEUILLES- étant avant tout un parasite des aiguilles de Pin, il y a lieu de créer, autant que le sol le permet, des massifs mélangés dans la constitution desquels on fera entrer une aussi forte proportion que possible d'essences feuillues. En effet, les feuilles de ces dernières tombant à terre chaque année, y maintiennent une humidité plus grande que la couverture formée par les aiguilles des Conifères. Nous avons vu plus haut que les Chenilles redoutent beaucoup Fhivernement dans le sol humide, car c'est dans l'humus épais que les Champignons et les Ichneumons peuvent le plus faci- lement infester leur proie. Outre la protection accordée aux Oiseaux qui ne jouent jamais qu'un rôle secondaire dans la destruction de cette catégorie d'Insectes nuisibles, la mesure la plus efficace pour prévenir l'extension du fléau sera la surveillance minutieuse des cantons dans lesquels on a constaté des vols de Papillons ou des ravages isolés de Chenilles. Il est à peine besoin de rappeler que les peu- plements équiens et de grandes étendues, constitués unique- ment à l'aide de Pins, sont précisément ceux qui favorisent le plus les invasions des Papillons. L'aménagiste doit donc s'effor- cer de provoquer la formation de massifs relativement de petite dimension, en permettant une alternance intime entre les jeunes bois et ceux de forte dimension. Moyens répressifs. — On admet que ces derniers doivent être mis en vigueur lorsque le dénombrement des Chenilles hivernant sous terre accuse plus de quarante sujets par tronc dans Les vi< ux peuplements et vingt dans les perchis. Ces inventaires doivent être faits par surfaces d'essais disséminées dans les différents étages de la forêt. Si ces chiffres sont dépassés, on doit intervenir, car l'expérience prouve que, dans ce cas, la vitalité des Pins est compromise. 1° Le moyen le plus simple pour lutter contre les ravages du Bombyce du Pin est de capturer ce dernier à l'état de Chenille, au moment de son ascension, au premier printemps. C'est in encore qu'intervient l'anneau de glu ( Raupenleim ») dont nous LES PINS 249 avons parlé à propos de la Nonne, et qui constitue le meilleur piège, à condition que l'opération soit faite à temps et à l'aide d'une substance de bonne qualité qui ne se durcisse pas pendant les trois ou quatre premiers mois de sa mise à l'air libre. L'application de la glu doit se faire après avoir décortiqué, à hauteur de poitrine, le pourtour du tronc sur une largeur de 10 à 15 centimètres, de façon à supprimer les aspérités de l'écorce et à permettre l'adhérence au liber. L'anneau glutineux, qui doit avoir environ 4 centimètres de largeur sur 5 millimètres d'épais- seur, est déposé à l'aide d'une spatule de bois. Grâce à ce procédé, on a pu, dans les cas d'invasions intenses, capturer jusqu'à 10.000 Chenilles en dessous de ces pièges (Judeich et Nitsche, 1895, p. 891). Ces prisonnières ne tardent pas à mourir de faim, puis à être décimées par les ennemis dont nous avons déjà parlé. L'encerclage des troncs coûte, tous frais compris, de 20 à 60 francs par hectare, et l'achat du « Raupenleim » seul, de 17 à 25 francs par 100 kilos. On compte généralement de 50 à 60 kilos par hectare; 2° Lorsqu'on remarque que les Chenilles, empêchées par la glu de gagner la cime, cherchent à circuler dans le massif ou à en sortir pour envahir un autre peuplement non protégé, on pratique des fossés de 30 centimètres de profondeur et autant de largeur dans le fond desquels on creuse tous les 5 à 8 mè- tres des trous de capture de 50 centimètres, de profondeur. Les Chenilles y tombent et sont détruites par un liquide toxique ou par écrasement. Ces fossés doivent être creusés à pic du côté extérieur et à pente douce du côté intérieur. Ils sont à établir, lorsque cela est possible, le long des chemins ou des limites parcellaires, de façon à ce que les Chenilles ne puissent pas, parle chemin des frondaisons, passer d'une partie contami- née, dans une partie mise en défends. En d'autres termes, les cimes des deux parcelles ne doivent pas avoir de contact par des branches s'entrecroisant. Comme il est difficile de pratiquer des fossés à parois abruptes dans les terrains sablonneux, il faut remédier i\ cel inconvénient en plaçant sur le côté extérieur du fossé des perches glutineuses qui offrent aux Chenilles un obstacle eu gênerai infranchissable, 250 FEUILLES à la condition que la glu soit assez visqueuse pour rester atta- chée aux pattes et aux poils des Chenilles isolées qui ont réussi à franchir ces perches; de cette manière, on les immobilise au bout de quelques mètres; 3° La destruction des œufs est difficile à exécuter; on peut toutefois se servir de ce procédé au début, mais seulement dans les champs d'invasion tout à fait restreints. En employant une brosse fixée au bout d'un long manche, on décortique partiellement le tronc et l'on écrase une certaine quantité d'œufs fixés aux écailles de l'écorce. Cependant, on ne détruit ainsi qu'une portion seulement de la ponte qu'abrite un Pin. Ce procédé, très coûteux, ne peut être conseillé lors de fortes invasions; 4° La destruction des Chenilles en hivernage est également dispendieuse, car on ne parvient guère à découvrir et à écraser plus de la moitié d'entre elles; 5° Finalement, on peut aussi tenter de secouer isolément pendant l'été les perches de moins de trente-cinq à quarante ans, et dont les frondaisons sont couvertes de Chenilles adultes. Le poids de ces dernières les fait facilement tomber à terre où on les écrase ou détruit par des procédés trop longs à énumérer ici. En somme, le Gastropacha pini Ochsh. est un ravageur très dangereux, et les forestiers des pineraies doivent avoir l'œil ouvert sur cet ennemi redoutable au même titre que la Xonne pour les sylviculteurs des pessières. Les Pins sont également attaqués par la Nonne. Liparis monacha L. Voir : Chapitre de l'Epicéa. Cnethocampa pinivora Fr. Lépidopt., Bombycidœ Bonibvce pinivore (PI. III, fîg. 6) Longueur, Papillon étalé : çf, 30, 9- 36 millimètres. Che- nille : 30 à 35 millimètres. Le Papillon a les ailes antérieures gris bleu plus ou moins jaunâtre, avec taches transversales LES PINS 251 foncées allant en divergeant du bord postérieur au bord an- tero-externe. Les ailes postérieures sont blanches avec franges d'un gris sale. Le front du Papillon est orné d'une protu- bérance chitineuse dont la forme rappelle celle d'une crête de coq. La Chenille a la tête noire, presque glabre. La face ventrale des anneaux est verdâtre et la dorsale noire avec taches circu- laires jaunes sur les anneaux 4 à 11. Tous les anneaux sont pourvus de 4 à 5 points rouges disposés en travers et portant des touffes de poils jaunes. La Chrysalide, qui mesure de 15 à 18 millimètres de longueur, est d'un brun jaunâtre avec une double pointe à l'extrémité anale. On confond facilement ce Papillon avec le Cnethocampa pityocampa Schiff., dont la Che- nille est également une processionnaire. Le vol se produit en général en mai ou juin, rarement en juillet. Après l'accouplement, les œufs sont déposés en spirale autour d'une paire d'aiguilles et recouverts d'écaillés protectrices soyeuses. Les Chenilles apparaissent deux à trois semaines après et rongent en premier lieu les anciennes aiguilles qu'elles entament latérale- ment; plus tard, elles s'attaquent aux pousses de l'année. La chrysalidation a lieu sous terre. dans la couverture morte. L'évolution de cet Insecte est très variable, et le plus souvent s'effectue suivant le graphique ci-contre. Ce- pendant, dans certains cas, on a observé que l'évolution com- plète de ce Papillon avait lieu en douze mois avec hivernement à l'état de nymphose. Dans d'autres circonstances, cette évolution chevauche sur quatre années. Les Chenilles dépouillent partiellement les frondaisons des Pins, mais, en général, ne font pas périr 1rs arbres. Elles ne confectionnent pas de nids soyeux, et, pour opérer leurs mues, se réunissent par paquets à l'intersection des branches. Elles Janv . . 0 Fév. . . 0 0 0 0 0 + 0 0 () II Mars . . Avril . . Mai. . . Juin . . Juill . . Août . . + Sept . . Oct. . . Nov. . . Dec. . 252 FEUILLES circulent de jour par processions simples, doubles ou triples. Leurs poils ont un pouvoir urticant. L'aire d'extension de la Cnethocampa pinivora Fr. semble limitée aux régions tempérées du Nord de l'Europe qui sont influencées par le climat maritime. Les invasions de ce Bombyce sont peu importantes. En France. Zurlinden a signalé en 1905 des ravages dans la pineraie de Brotonne aux environs de Rouen (R. D. E. F.). Dans une par- celle de cette forêt, les frondaisons des Pins ont été complète- ment dépouillées, mais par suite d'un écobuage pratiqué au printemps de 1906 dans le but de détruire les cocons protégés par la couverture morte, l'invasion fut arrêtée et les Pins atta- qués ont reverdi la même année. Le procédé à préconiser dans les rares cas d'extension de ce ravageur consiste dans la destruction, soit des Chenilles amon- celées et en repos sur les branches, soit des Cocons hivernant en terre. Cnethocampa pityocampa Schiff. Lépidopt., Bombycidx Processionnaire du Pin (PI. IV, fig. .">, ."> ") Longueur, Papillon étalé : çf , 30, $, 35 à 40 millimètres; Che- nille : 30 à 40 millimètres. Ce Papillon a le corps jaunâtre avec les segments bordés transversalement de bandes brunes; la tête porte sur le front la même protubérance que le Bombyce pini- vore. Les ailes antérieures sont d'un gris sale avec deux taches transversales foncées presque parallèles, situées près du bord externe; les franges sont tachetées et les ailes postérieures blan- ches, chacune avec une petite tache gris foncé à leur angle postérieur. La Chenille est de couleur noirâtre sur le dos, jau- nâtre sur la face ventrale avec taches d'un brun rouge disposées sur le dessus et les côtés, à peu près de la même façon que chez la Cnethocampa pinivora Fr. Ce Lépidoptère est un parasite de toutes les espèces de Pins croissant spontanément dans les régions tempérées de L'Europe. LES PINS 253 Il est abondant sur le pourtour du bassin de la Méditerranée. l'ig. 167.— Nid de soie de la Cnethocampa pityocampa Schiff. Dxé à un rameau de Pin sylvestre. i/a gr. nat. (orig.)- se rencontre au Puy-de-Dôme, dans les pineraies des Landes 25' FEUILLES et dans le Valais (Suisse), jusqu'à 1.000 mètres environ, où il bénéficie encore d'un climat très doux. Au pied du Jura vau- dois, nous constatons chaque année sa présence par des cas isolés jusqu'à 600 mètres d'altitude, zone qu'il ne semble pas dépasser dans la contrée située au nord du bassin du Léman. Au sud des Alpes, la Cnethocampa pityocampa Schiff. est très abondante dans le Tessin, la Valteline, ainsi qu'au nord de l'Adriatique. Tout le monde connaît les nids soyeux que tisse sur les ra- meaux des Pins la Chenille processionnaire; ils se détachent en clair sur le ciel comme des bourses argentées. Toutes les espèces de Pins deviennent la proie de ce Papillon, sauf peut-être le Pin Weymouth, mais il est probable que si cette espèce était cultivée dans le Midi où la proces- sionnaire abonde, elle serait à son tour attaquée. Si nous envisageons les conditions climatériques du versant sud des Alpes, nous constatons que le vol du Papillon se produit à la fin de juin ou au commencement de juillet. Les œufs sont déposés, comme c'est le cas pour l'espèce précédente, au- tour d'une paire d'aiguilles, formant ainsi un man- chon. Les Larves éclosent au bout de quatre se- maines environ. Durant l'existence des Chenilles, on constate trois mues, la première au début de l'automne et les deux autres au printemps. Le nid. construit sur des rameaux dont les ai- guilles ont été rongées, sert de retraite à l'animal lors des mues et du froid de l'hiver, comme aussi durant la jour- née, après que les Chenilles ont terminé leur procession nocturne sur telle ou telle partie de la frondaison pour se procurer de la nourriture. Il est à remarquer que la processionnaire, en quittant si m nid, laisse derrière elle un fil de suie qui lui permettra toujours, même dans une obscurité complète, de retrouver sa demeure. Cette dernière, remplie d'excréments, possède des parois si Janv . . i l'es. . . Mars . . 1 o 0 0 + Avril. . Mal. . . Juin . . Juin . . Août . . + 1 Sept . . Oct. . . Not. . . Dec . . LES PI>"S 255 densément tissées qn'il est difficile d'y pratiquer une incision verticale au moyen d'un instrument tranchant. Fiy. 168. — Chenilles de la Cnetfiocampa pityocampa Schiff. quittant le nid, l*i n sj Ivesl re. i ■>. ijr. n.il. ' < > i • i < j . , - Au mois de mai ou au plus tard en juin, les Chenilles quittent définitivement les frondaisons des l'ius e1 descendenl en procès- 256 FEUILLES sions le long du tronc pour se chrysalider dans la couverture morte, au pied même des arbres. Le ravage n'entraîne pas généralement la mort du Conifère, mais lorsque les nids sont abondants, il provoque une défor- mation des rameaux, parfois aussi un dépérissement de la cime ou d'une partie de la couronne. On sait qu'il faut éviter de toucher les Chenilles procession- naires, car leurs poils ont un pouvoir urticant qui provoque, surtout au cou, au poignet et entre les doigts, des démangeai- sons insupportables. Fabre (1895, p. 298 à 392), qui a admirablement décrit les mœurs de ce Papillon, conclut que la substance toxique que la Chenille émet ne provient pas d'une ampoule terminant le poil et qui éclaterait au toucher, mais que ce produit urticant imprègne probablement le corps de la Chenille et ses poils bar- belés. Le moindre mouvement de l'air provoque le dégagement de ces émanations toxiques. Il est probable que cette propriété vésicante réside dans des poussières ou poils minuscules qui se dégagent du corps de la Chenille. Ce ravageur est surtout un hôte malcommode pour les fores- tiers qui ont à circuler dans les pineraies où il vit à l'état endé- mique, ainsi que pour les jardiniers qui veulent en débarrasser les Pins exotiques cultivés dans les parcs. Moyens préventifs. — 11 n'existe aucun procédé permettant de se prémunir contre les attaques de la Processionnaire du Pin, à moins qu'il ne s'agisse de cantons fortement envahis durant une série d'années, et dans lesquels on cherche à introduire un mélange d'une autre essence. Mais dans le Midi et sur les pentes arides et exposées au sud des vallées méridionales des Alp - on ne peut guère associer une autre essence sociale aux Pins. Moyens répressifs. — La chasse aux Chenilles disséminées pied des arbres ne peut être entreprise sans des frais hors de proportion avec les résultats obtenus. Le meilleur procédé consiste à couper en hiver les nids et à LES PINS 257 les incinérer, ou bien à les brûler sur la branche à l'aide d'une torche fixée au bout d'une perche. Cette opération, qui ne se fait pas sans danger pour les ouvriers, en raison du pouvoir urticant des Chenilles, ne doit être entreprise qu'avec beaucoup de précautions dans les pineraies ensoleillées du Midi où le danger d'incendie des forêts est toujours à craindre. Lorsque les nids sont à des hauteurs considérables, il est possible d'en anéantir le contenu en tirant contre eux des charges de gre- naille. Finalement, on peut aussi introduire une dose de pétrole dans l'intérieur des bourses, comme le recommande Calas (1897, p. 58 à 99). Ce sylviculteur qui, de 1887 à 1897, eut à lutter contre une sérieuse invasion de la Processionnaire du Pin dans les boisements artificiels des Pyrénées- Orientales, préconise, surtout pour les jeunes peuplements, la lutte à outrance dès la formation des bourses. Les nids fixés aux branches inférieures âgées de plus de trois ans sont coupés et incinérés; ceux qui sont construits sur les flèches reçoivent une injection de pétrole (environ un demi-litre pour cent bourses). Ce liquide ne tarde pas à asphyxier les Chenilles adultes au repos. Le travail de Calas expose dans tous ses détails la lutte contre ce redoutable Insecte, et son auteur prouve qu'une défense éner- gique, entreprise dès le début, peut entraver complètement l'extension d'une invasion. Noctua piniperda Panz. Lépidopt., Noctuse (Tvachea piniperda Latr., Noctua griseovariegata Goetze) Noctuelle piniperde (PI. III, %. 7; PI. IV, fig. 2) Longueur du Papillon étalé : 30 à 35 millimètres; de la Che- nille : 30 à 32 millimètres. Les Noctuelles se distinguent par la forme trapue de leur corps et la proportion plutôt réduite de leurs ailes. Les antérieures sont étroites, les postérieures sont plus courtes, mais légèrement plus larges. La Noctua piniperda Panz. se distingue par la couleur du corps qui est d'un gris mêlé de brun muge; < II'' est recouverte d'une pilosité soyeuse de même nuance. Les ailes antérieures ENT01101 OGIE I ORES l II ni. 258 FEUILLES sont d'un jaune sale avec bandes transversales rougeàtres alter- nant avec des taches blanches à contours bien déterminés. Les ailes postérieures sont d'un gris foncé plus ou moins brun. La teinte de la Chenille varie avec les mues. Au début, la tête est brunâtre et le corps vert clair. Le dos est longé par une ligne blanche. Chacune des rangées de stigmates est intercalée entre deux bandes blanches dont la supérieure est très fine et double. Il y a donc sept lignes longitudinales blanchâtres. Après chaque mue, la Chenille devient plus foncée; finalement la tête et la plaque nuchale chitineuse sont d'un noir brillant. Le Papillon, quoique répandu d'une extrémité à l'autre de l'Europe, n'est pas très commun. Il essaime en mars ou avril suivant l'altitude et surtout d'après les conditions atmosphé- riques. Les œufs sont déposés par rangées de quatre à huit sous les aiguilles de Tannée précédente. La ponte est en général d'autant plus forte sur un arbre que la frondaison est densé- ment constituée. Ce sont surtout les perclus de Pins que cet Insecte recherche. La période larvaire coïncide avec l'épanouissement des bour- geons, de sorte que les pousses en formation sont rongées et se dessèchent rapidement. Au moindre mouvement, la Chenille se laisse tomber à terre au moyen d'un fil de soie. Les ravages se prolongent jusqu'à la fin de juillet, époque à laquelle l'Insecte descend définitivement à terre pour hiverner à l'état de Chrysalide dans la couverture morte. La Nymphe n'est pas entourée d'un Cocon soyeux. L'évolution dure exactement douze mois. Dans les invasions intenses, les ravages s'éten- dent également aux aiguilles de l'année précé- dente, et il arrive que la couronne entière est dépouillée, ce qui entraine la morl de l'arbre. Un des caractères des invasions île la Noctuelle piniperde est L'apparition précoce de la Chenille, qui ravage les bourgeons au moment même de la formation des aiguilles. D'après les observations faites en Allemagne (Judeich et Jaiiv . . i 0 o o + Fév. . . Mars. . Avril. . Mai. . . 1 1 Juin . . Juill . . 0 (1 0 o Août . . Sept . . Oct. . . Nov . . Dec. . . LES PINS 259 Nitsche, 1895, p. 934 à 937), les invasions n'ont jamais duré plus de trois ans, entraînant cependant le dépérissement complet des Pins et provoquant des abatages sur de grandes étendues. En France et en Suisse, ce Papillon n'a, à notre connaissance, jamais été signalé comme auteur de déprédations importantes. Moyens préventifs. — On' a observé que la Noctuelle déposait ses œufs de préférence dans les peuplements à l'état de perclus dans lesquels on avait pratiqué le soutrage et la récolte de la litière. Ces opérations doivent donc, en thèse générale, être proscrites. La pineraie équienne et à l'état pur, s'étendant sur de vastes surfaces, constituera toujours un champ propice à l'évolution des Insectes nuisibles et en particulier de la Noc- tuelle. Il faut donc, lors des revisions d'aménagement et des grands travaux de reboisement, éviter de donner de grandes dimensions aux massifs de même âge, et surtout chercher à associer une autre essence au Pin. Moyens répressifs. — Ils sont très difficiles à appliquer. En Allemagne on a tenté l'application des anneaux de glu (« Rau- penleim >»), mais sans beaucoup de succès. Lorsqu'on peut inter- venir au début d'une invasion qui est encore localisée sur de petites surfaces, les parcelles envahies devront être circons- crites au moyen de fossés ou de perches- pièges dont nous avons déjà décrit la disposition à propos du Bombyce du Pin. En secouant de mai à juillet les arbres couverts de Chenilles, on peut faire tomber et détruire une bonne quantité de ces animaux. Ceux qui échappent aux ouvriers seront retenus pri- sonniers dans les fossés ou sur les perches enduites de glu. Enfin, un autre procédé qui, dans certains cas, a donné de bons résul- tats, consiste à lâcher en forêt, dès le mois d'août, des porcs qui sont très friands des Chrysalides enfouies dans !<■ sable ou dan- la couverture morte. Malheureusement l'administration fores- tière a souvent beaucoup de peine à obtenir des agriculteurs de laisser leurs porcs se nourrir des Noctuelles. Heureusemenl que ces dernières sont très l'aeilement dérimées duranl la période de nymphose par les Tachines et les Champignons parasitaires. 260 FEUILLES Fidonia piniaria Tr. Lépidopt., Geometridse (Geometra piniaria L., Bupalus piniaria Leach; Arpenteuse ou Fidonie du Piu (PI. IV, fig. 3, 3 a, 3 h) Longueur du Papillon étalé : 30 à 37 millimètres; de la Che- «_ ^ Fig. 169. — Plant de Pin sylvestre ravagé par la Chenille de la Fidonia pinjarîa Tr. i i gr. nat. (oriy. cliché de TubeuO. nille : 27 à 30 millimètres. Le mâle est caractérisé par la couleur jaune pâle de ses ailes antérieures dont les extrémités sont d'un LES PINS 261 brun chocolat. On observe sur les ailes postérieures des bandes lon- gitudinales jaunâtres nettement limitées et se détachant sur un fond foncé. En résumé, l'examen du mâle de la Fidonie montre que le jaune occupe autant de place que la teinte chocolat. La femelle est rouge brique avec taches d'ailes également jaune paille et ayant les mêmes formes que celles du mâle. Le corps est dans les deux sexes foncé avec bandes transversales jaunâtres; il est recouvert d'une pilosité claire. La Chenille est verte, elle porte au milieu du dos une ligne longi- tudinale blanche. On remarque sur chacun des côtés une double bande vert foncé également longitudinale et au-dessous de la ran- gée des stigmates une bande jaune clair. La tête et les pattes sont verdâtres, et c'est là un des caractères qui permet de distinguer le plus facilement cette Chenille d'autres arpenteuses forestières. Généralement le Papillon, fixé sur le tronc ou les rameaux, a les ailes à moitié relevées; elles montrent ainsi leur face infé- rieure dont la tacheture est à peu près semblable à celle de la face supérieure. Ce Papillon, répandu sur tout le continent européen, vole en juin durant le jour et dépose ses œufs sur la face inférieure de l'aiguille, suivant une ligne parallèle à son axe longitudinal. Les Chenilles, qui au début de leur existence mesurent 5 millimètres et ont une apparence jaunâtre, commencent par ronger les côtés puis la pointe de l'aiguille, en épargnant en général la nervure. Cependant, le type de ra- vages est très variable. L'évolution de la Fidonie est représentée par le graphique ci-joint. Chose curieuse, la Chenille poursuit son travail dévastateur jusqu'à l'arrière automne et ne se laisse descendre à terre au moyen de son fil de soie que lorsque les premières gelées apparaissent. La nymphose se produit sans Cocon dans la couverture morte, dans le sable ou dans la terre meuble. La Chenille attend parfois un ou deux mois dans le sol avant de subir sa métamorphose. Janv . . 0 0 • 0 1 1 1 Fév. . Mars . . Avril. . Mai. . . Juin . . juin . . Aoùl . . Sep) . . I Ict. . . 1 Nov. . . 1 ' 0 Dec . . UnwasKA*88*' ' LES PINS 263 La Fidonie gaspille une énorme quantité de feuilles dont les débris tombent à terre. Les couronnes des Pins attaqués finis- sent par présenter au moment de la sève d'août une apparence grisâtre, puis deviennent couleur de rouille. Si une invasion précoce et intense dépouille la moitié de la frondaison, l'arbre ne reverdit en général pas l'année suivante, et il suffit que pendant cette seconde année la Fidonie réapparaisse avant la formation complète des pousses pour que le peuplement soit condamné. Toutefois, il faut agir très prudemment avant de considérer une pineraie comme perdue et ne pas entreprendre, au printemps qui suit la première invasion, l'abatage des Pins dépouillés avant de s'être préalablement assuré par un examen minutieux sur des arbres d'expérience, que la sève ne circule plus. Une des invasions les plus importantes qui ait été observée au siècle dernier est celle du Reichswald, aux portes de la ville de Nuremberg, en Bavière. Nous avons décrit ce désastre forestier (Barbey, 1895, p. 348 à 352) dont nous avons eu l'occa- sion d'étudier sur place les manifestations. Cette invasion, qui a débuté en 1893, s'est continuée en 1894 pour s'étendre en 1895 sur 40.000 hectares de pineraies poussant sur un sol sablon- neux de médiocre qualité. L'administration forestière s'est vue dans l'obligation d'abattre plus de 10.000 hectares d'un peu- plement d'âge moyen et dont la plus grande partie des produits n'a pu être utilisée que comme bois de chauffage. Le grand danger de ces calamités provoquées par les Chenilles qui dévorent les feuilles des résineux réside dans l'intervention subséquente d'ennemis tels que les Xylophages, qui sont d'autant plus à redouter que l'abatage et l'écorçage n'ont pu être exécutés à temps, c'est-à-dire au printemps. Notre illustration représente les forêts de Pins de Nurem- berg ravagées par la Fidonie. En Champagne, ce Lépidoptère a été signalé parmi les ravageurs qui ont accompagné les inva- sions du Bombyce du Pin. Hickel (1894) a observé en juin inillimètres; Larve : 18 à 26 millimètres. Le genre Lyda compte quelques espèces qui ravagent les résineux. La Lyda campestris 1 1. es1 la plus répan- due parmi les Lydes des Pins; le corps de la forme ail« si caractérisé par la couleur métallique d'un bleu noir intense. (1) Deux autres espèces du même genre, le Lophyrus pallidus Kl. ei le L. similis Htg., beaucoup plus rares, sonl encore à classer parmi les ennemis des aiguilles des Pins; leur importance forestière est minime. 272 FEUILLES La partie médiane de l'abdomen est coupée par une tache trans- versale jaunâtre. La tête n'est pas soudée au prothorax, comme c'est le cas chez les Lophyres, mais bien dégagée. Les antennes Fia. 171'). — Dégâts delà Lyda campestris L. sur un plant de '( .m> de l'in Banks, i/agr. uat. Corig. . qui comptent de trente-six à cinquante-quatre articles, sont, de même que les pattes, d'un jaune paille. La Larve, d'un vert sale, avec tête brune, est privée de pattes LES PINS 273 thoraciques. Grâce aux fils de soie qu'elle a la faculté de sécréter, elle peut construire les nids si caractéristiques de cette catégorie d'Insectes xylophages (Voir fig. 176). L'Insecte ailé vole en juin et dépose ses œufs isolément clans la pousse terminale des Pins de trois à six ans. La Larve, une fois formée, commence à tisser un nid qui ne tarde pas à enlacer le dernier verticille. Ce nid, dont la forme est souvent triangu- laire, avec base ékrgie, est bientôt rempli d'excréments ainsi que de débris provenant d'aiguilles nées l'année précédente et qui ont été rongées pendant l'été. C'est en général au mois d'août que la période de ravages prend fin; la Larve adulte descend alors à terre pour hiverner et s'y chrysalider en mai. Au point de vue de la protection des forêts, la Lyde cham- pêtre, qui attaque presque toutes les espèces de Pins en plaine, ne joue pas un rôle important, car seules, la cime ou les extrémités de certaines branches des jeunes Pins peuvent sécher à la suite de ses atteintes. ■ Lyda erythrocephala L. Hyménopt., Tenthredînidse Lyde bleue Longueur de l'Insecte étalé : 24 à 26 millimètres; Larve : 23 à 25- millimètres. Cet Hyménopt ère a une apparence d'un bleu métallique avec les ailes d'un gris sale. Chez le mâle, la région de la tête située en avant de l'insertion des antennes est jaunâtre. La tête de la femelle est rouge avec entourage des yeux du même bleu que le reste du corps. La Larve est d'un vert olive avec tête jaunâtre tachetée «le brun; sa nuque est noire. Les anneaux abdominaux sont ridés transversalement; chacun d'eux, à l'exception du dernier, porte sur le dos des taches transversales foncées. L' Insecte construit un nid soyeux plus allongé que celui de l'espèce [U'érédentc En général, on ne trouve qu'une Larve par fourreau de soie plus ou moins garni d'excréments. L'évolution de la Lyde bleue ressemble à celle de l'espèce ENTOMOLOGIE 1 mu M II 111. 1 -. 274 FEUILLES précédente. Comme cette dernière, cet Hyménoptère attaque plusieurs espèces de Pins. Ces deux Insectes sont assez répandus dans les jeunes pineraies. Lyda stellata Christ. Hyménopt., Tenthredinidx (Lyda pratensis Fabr.) Lvde étoilée Longueur de l'Insecte étalé, mâle : 20 millimètres; femelle : 24 millimètres; Larve : 27 à 28 millimètres. Cette Lyde doit son nom spécifique à la tache jaune clair en forme d'étoile qui orne la face dorsale de la tête dont la couleur est noirâtre. Les côtés de l'abdomen brun mur sont rougeàtres; chez les deux sexes les an- tennes et les pattes sont jaunes. La Larve est parfois d'un vert jaune avec la tête d'un jaune sale tacheté de brun et la nuque noire. La face ventrale est claire; la ligne médiane dor- sale ainsi que chacun des côtés sont ornés d'une raie longitudinale d'un brun foncé, ces bandes encadrent entre elles une ligne jaunâtre. Les pattes sont cerclées d'anneaux alternative- ment bruns et noirs. La Lyde étoilée a une biologie un peu diffé- rente de celle des autres espèces que nous venons de décrire. Si elle construit à peu près le même type de nids soyeux, son évolution dure trois ans et la Larve passe trois hivers sous terre avant de se métamorphoser en Chrysalide. Cet Insecte attaque les pineraies de tout âge et commence ses déprédations par le bas de la frondaison ou des rameaux; une grande quantité de débris reste attachée aux nids. Le dépéris- sement total ou partiel des couronnes de Pins est parfois la conséquence de ces ravages. C'est bien la Lyde étoilée qui est la plus redoutable des trois espèces du genre Lyda : au poinl de Fi9- ' 77- — Chenille delà Lyda stellata Christ 3/4 gr. nal. (orig.). vue les pins *'° forestier, son importance n'est toutefois pas à comparer Fig. 178.- Hameau .le Pin Wey.noutl. ravagé par la LydasteUata Christ. r/3gr.nat. (orig. . avec les dégâts causés par les Chenilles des Papillons que nous avons décrits plus haut. 276 FEUILLES Moyens préventifs. — La Lyde étant un ravageur monophage, il faut agir, en matière de constitution de forêts, suivant les principes que nous avons déjà énoncés, c'est-à-dire éviter la création de vastes peuplements de Pins à l'état pur. Moyens répressifs. — Ils ne peuvent être mis en action d'une façon économique et efficace que lorsque l'invasion est à son début. Dans les pineraies dont les arbres n ont pas plus de 2 à 4 mètres de hauteur, on peut atteindre les Larves et les détruire au moyen d'aspersions d'un liquide toxique (le pétrole, par exemple) ou les écraser alors qu'elles sont prisonnières dans leurs nids. La Lyde étoilée, qui passe deux années et demie sous terre, peut être détruite dans les massifs âgés et au sol nu par des labours, sarclages ou hersages pratiqués au pied des arbres. Cette opération a pour but de faire sortir de terre les Larves endormies qui deviennent alors la proie des Ichneumons et des Oiseaux. Cryptocephalus pini L. Goléopt., Chrysomelidse (Cryptocephalus abietis Suffr.) Chrysomélide jaune du Pin Longueur : 3.5 à 4 millimètres. Ce Coléoptère est caracté- risé par la couleur jaune pâle des élytres et par la teinte d'un brun rougeâtre du corselet qui est densément ponctué. Les pattes sont ramassées, épaisses, et d'un brun rouge. La Larve est du type de celle des Chrvsomélides. nous en parlerons plus loin en décrivant la Galéruque de L'Orme. Perris {1857, p. 341 à 343) a relaté la présence du Crypto- cephalus pini L. en octobre et novembre dans les cultures de six à quinze ans du Pin maritime des Laudes. L'accouplement avait lieu à ce moment-là et les Pins attaques étaient en bordure ou à la lisière des massifs. Il est inopportun de prévoir des mesures prophylactiques LES PINS 277 contre les Chrysomélides et Galéruques des Pins, car leur action est d'ordre secondaire et leur biologie est encore trop peu connue. Galeruca pinicola Duft. Coléopt., Chrysometidœ Galéruque du Pin Longueur : 3 millimètres. La tête, le corselet, l'abdomen et les élytres sont noirs. Le thorax est deux fois plus large que long Fig. 171,). — Aiguilles <1<' Pin sylvestre atta- quées p m iii Galeruca pinicola Duft. a/i gr. na ~ (orig.). avec les côtés et les angles arrondis; il est tacheté de jaune orange. Les antennes brunes ont les quatre premiers articles jaunes. Au point de vue économique forestier, ces deux Coléoptères causent à peu près les mêmes ravages sur les différentes espèces de Pins. Ils sont peu répandus et n'ont qu'une importance 278 FEUILLES secondaire, bien que leurs déprédations aient pour conséquence de provoquer le dépérissement de telle ou telle partie de la frondaison des Pins attaqués. C'est à l'état d'Insectes parfaits qu'ils rongent les aiguilles et Tépiderme des pousses des pieds âgés en général de moins de vingt ans. La biologie de ce ravageur est encore peu connu»'. I Fig. 1H0. — l'hijvis sulvestrella L. Ecoulement de résine provoqué par le forage de la Chen'lle dans les blessures des c quarres » du Pin maritime. i/3gr. nat. (orig. cliché Biquet). Fig. 181 . — Ecoulement de résine provoqué par le forage de la Chenille de la Phycis sylves- trella L. sous une blessure d'élagage du Pin maritim>-. 1 ,'i qr. nai. (orig. cliché Bi- quet . Tinea piniarella Zll. Coléopt., Tortricidx Longueur du Papillon étalé : 4.5 à 5 millimètres. Ce Lépi- doptère, d'un gris sale, est d'une importance minime. La Chenille. LES PINS 279 dont le corps est gris vert, fore l'aiguille des Pins de la pointe à la base. Parvenue près de cette dernière, elle construit un fourreau formé de deux ou plusieurs aiguilles entourées de soie et dans lequel elle se chrysalide. Les ravages causés par cette Chenille sont peu communs et insignifiants (1). A la longue série des ravageurs des feuilles, nous ajoutons encore les espèces suivantes dont les dégâts d'une importance minime peuvent être observés dans les pineraies. Ce sont : Aspidiotus pini Htg. et abietis Schrk. ; Rhizotrogus solsticialish.; Lachnus pini L. et pineti Fabr. ; Cantharis fuscah.; Anthono- mus varians Payk. La description de ces Insectes parasitaires des Pins sort des limites que nous impose le cadre de cet ouvrage. CONES Phycis sylvestrella L. Lépidopt., Pyralidœ Les mœurs et les dégâts de la Chenille de ce Lépidoptère ont déjà été étudiés à propos des ravageurs des rameaux des Pins et des cônes d'Épicéa. Ces Chenilles s'attaquent également aux cônes dont ils anéantissent partiellement la semence (2). (1) Une autre Chenille extraordinairement polyphage, n'attaquant qu'exceptionnellement les aiguilles des résineux et en particulier celles du Pin sylvestre, est la Chenille de YOrgya antiqua L. Nous la décrirons dans la partie de notre étude traitant des essences feuillues. (2) Nous avions déjà rédigé notre manuscrit lorsque nous avons reçu de M. Biquet, inspecteur des Eaux et Forêts à Bordeaux, des renseigne- ments fort curieux sur les dégâts de la Chenille de la Phycis sylvestrella L. fouillant l'écorce des Pins soumis au gemmage et à Télagage, spécialement dans la région des Landes. En effet, M. Biquet a observé que les pineraies des particuliers, qui ont à subir l'élagage, hébergent des Chenilles de ce Lépidoptère. En outre, les « quarres » abandonnées et qui ne sont pas rafraîchies périodiquement, renferment également dans leurs bourrelets des couloirs forés par la même 280 CONES Fig. 182. — Pkycîs syloestrella L. sur Pin Weymouth. a, orifice d'entrée de la Chenille; b, écoulement de résine, i/l ijr. nat. (orig. coll. Standfuss, Zurich). Chenille (voir fig. 180 et 181). L'un et l'autre type de dégâts n'ont, du reste, pas pour conséquence d'entraîner la mort du Pin maritime, essence qui, placée dans des conditions absolument normales de végétation, est en mesure de résister à des opérations contre nature telles que l'élagage des houppiers et le gemmage. En résumé, nous pouvons envisager la Phycis sylvestrella L. comme le seul Insecte dont la Chenille attaque toutes les parties hors de terre du Pin maritime. LES PINS 281 Fig. i83. — Cône de Pin sylvestre portant un grumeau de résine formé par le dégât de la Chenille de la Pkycis sylv est relia L. i/i gr. nat. (orig.). Pissodes validirostris Gyll. Coléopt., Curculionidse (Pissodes strobili Redtb.) Pissode des cônes Longueur : 7 à 9 millimètres. Ce Charançon ressemble beau- coup au Pissode noté, ce ravageur du collet du Pin. Son corselet est tacheté de deux points blancs; son bord postérieur décrit un angle droit avec chacun des côtés. Les élytres portent deux bandes transversales d'un jaune brunâtre, la postérieure s'élargit sur les côtés. Le Pissodes validirostris Gyll. dépose un à trois œufs dans les cônes en formation des Pins sylvestre et noir. La Chenille en ronge l'intérieur et décime les graines. Le cône tombe en été et laisse échapper en septembre l'insecte ailé. 282 cônes La métamorphose complète s'opère donc à l'intérieur des cônes ravagés qui revêtent alors une forme appoint ie; les écailles sont peu apparentes et de couleur jaunâtre. L'évolution de ce Charançon dure douze mois et ses dégâts rares ont une importance secondaire (1). (1) Phycis elutella Hbn. peut être également rangé au nombre des Lépi- doptères dont la Chenille fouille les cônes des Pins et détruit les graines. 4. Pin Cembro, Pinus cembra L. Arolle Comparé aux essences résineuses que nous venons d'étudier, le Pin cembro est relativement pauvre en parasites de la classe des Insectes. La raison en est bien simple, car il s'agit ici d'un arbre dont la station naturelle est confinée aux limites supérieures de la forêt alpestre, c'est-à-dire à une altitude où, par suite de la rigueur du climat, le monde des Insectes est faiblement repré- senté. Comme le Pin cembro est susceptible de végéter en plaine et de s'y développer, il arrive souvent que les ravageurs xylo- phages et phytophages des conifères des régions basses se jettent sur cet arbre de la haute montagne; mais ce sont là des cas excep- tionnels et pour ainsi dire anormaux que nous ne pouvons envisa- ger ici. Nous nous en tiendrons donc aux parasites de la station naturelle de cette essence. RACINES Aucun ennemi particulier, à part les rongeurs de racines qui peuvent attaquer les brins de Pin cembro élevés dans les pépi- nières de plaine. Voir : Chapitres de l'Épicéa et des Pins. 284 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Tomicus cembrœ Heer. Coléopt., Scolytidm Grand Bostryche du Pin cembro [PI. V, fig. i, i a] Longueur : 4,5 à 5,5 millimètres. Nous ;ivons déjà vu. lors de la description du Bostryche typographe, que le Tomicus cem- brœ Heer est synonyme du T. amitinus Eichh., espèce introduite dans la littérature entomologique par Eichhoiï (Keller. 19 lu. p. 10) (1). Le Tomicus cembrse Heer ressemble beaucoup au Tomicus typographus L. dont nous avons donné une description détaillée, toutefois le Bostryche du Pin cembro est plus trapu et la ponc- tuation de la troncature des élytres, plus profonde, est plus bril- lante. La déclivité, vue de profil, présente également quatre dents, dont la troisième, qui est la plus forte, se termine en bouton (PI. V, fig. 1 a). La deuxième suture de la massue des antennes forme un angle plus ou moins aigu et la pubescence de l'Insecte entier est en général plus dense. En somme, la distinction entre ces deux espèces est fort diffi- cile à faire et l'on recourra le plus souvent dans les cas douteux à la forme des couloirs. En effet, la galerie maternelle forée par le Bostryche du Pin cembro ne court presque jamais parallèle- ment aux fibres du bois, mais toujours plus ou moins obliquement (Voir fig. 184). Les bras de ponte sont au nombre de trois à cinq et l'ensemble de la figure couvre à peu près le même espace que le système des couloirs du Bostryche typographe. Dans les branches de faible dimension où cet Insecte pullule également, la galerie maternelle revêt alors une forme étoilée. En ce qui concerne l'évolution de ce Xylophage, nous avons déjà mentionné que dans les régions supérieures des Alpes, une seule génération parvient à maturité (Barrey. 1901, p. 83). Keller (1910, p. 21). qui a eu l'occasion de préciser certaines manifes- (1) Cette affirmation vient d'être réfutée par les très récentes recherches anatomiques de Fuchs (1913, p. 1-45). Cet auteur reconnaît dans le T. ami- tinus Eichh. une variété et crée d'autres espèces nouvelles. mm I Aspect îles galer Fig. i ics an moi y. -System doirs du Vom-cvs cembras Hecr Ltdelamét; rphos la Larv i Chrysal.de.. i gr. nat. (ong.)- 286 ÉCORCE DU TRONC ET DES RRAN'CHES tations biologiques de cet Insecte dans les Alpes suisses, admet également une seule génération, mais avec deux périodes dp ponte. La première se produit en juin et il en sort, environ trois mois après, des individus ailés qui hivernent. La deuxième, ou ponte dite tardive, commence à la fin de juillet ou les premiers jours du mois d'août. Dans ce dernier cas, l'hivernement se pro- duit sous la forme de Larve ou de Chrysalide. Le Tomicus cembrœ Heer est très abondant dans les branches sèches tombées à terre ou dans celles qui dépérissent sur les Pins cembros. Nous l'avons rencontré pour ainsi dire dans tous les dépôts de cette essence, en particulier dans les scieries des hautes vallées. Il est à noter que cet Insecte est aussi abondant sur le Mélèze. Nous l'avons également trouvé sur l'Epicéa, lorsque cet arbre pousse dans la zone des forêts de Pins cembros et de Mélèzes. Nous connaissons un Pin cembro qui, depuis soixante à soixante-dix ans, végète aux environs de Genève, soit à une alti- tude de 415 mètres. Certaines branches de sa frondaison en voie de dépérissement hébergent le Tomicus cembrœ Heer, sans que d'autres résineux poussant dans le voisinage immédiat soient infestés par ce Xylophage. Jusqu'ici on n'a pas signalé d'importantes invasions de cet Insecte dans les forêts des hautes Alpes, où le Pin cembro vit plutôt dans un ordre dispersé ou le plus souvent en mélange avec le Mélèze. Comme à ces altitudes supérieures, les végétaux ligneux ont surtout à souffrir de l'âpreté du climat et des accidents météo- rologiques et que la culture forestière est plutôt extensive en raison même des intérêts pastoraux, on ne peut guère prévoir de mesures prophylactiques en vue de contrecarrer l'évolution des Insectes ravageurs. Tomicus bistridentatus Eichh. Coléopt., Scolytidx Petit Bostryche du Pin cembro [PI. V, iiij. :î. 2 a] Longueur : 2,2 à 2,8 millimètres. Le corselet est impressionné transversalement au milieu, rétréci antérieurement, éparsement PIN CEMRRO 287 et finement ponctué postérieu- rement, orné d'une ligne mé- diane et d'une petite tache lisse de chaque côté. Les élytres sont finement striés-ponctués. Mâle : La troncature des ély- tres est orbiculaire, lisse; chacun de ses bords latéraux porte un fort crochet semblable à celui du Tomicus bidentatus Hbst. et du T. quadridens Htg. En des- sous de ce crochet on remarque au milieu de la hauteur de la troncature un petit denticule et au-dessus de ce même crochet un fort tubercule. Femelle : Elle porte sur le front une touffe de poils jau- nâtres et de chaque côté de la déclivité deux petits tubercules coniques ornés de soies raides. En somme, ce Bostryche est fort difficile à distinguer du To- micus quadridens Htg. Le sys- tème de couloirs est formé de trois à cinq bras de ponte quit- tant la chambre d'accouple- ment. Dans les branches de faible dimension, on trouve cet I asecte même dans des rameaux de la grosseur d'un crayon; le sysl eme entier y revêt alors une forme allongée, tandis que dans 1rs perches et pièces de bois de plus fort calibre, il présente un aspect étoile et ramassé. Les I iij. [85. Tomicus b'slridentalus Bichh. Systèmes embrouillés des couloirs avec « forages complémentaires >. i i gr. nat. (orig.). 288 ÉCORCE DU TRONC ET DES RRAXCHES couloirs de larves, qui sont beaucoup moins longs que les gale- ries maternelles, courent dans tous les sens et sont assez distants les uns des autres, ce qui prouve que la ponte est lente et peu abondante. Le plus souvent les ravages du Tomicus bistridentatus Eichh. entament l'aubier, surtout si les branches attaquées ont une écorce mince. En général, les systèmes sont très embrouillés, enchevêtrés les uns dans les autres, comme le montre la figure 185. Les observations les plus récentes (Keller, 1910, p. 24, et Fuchs. 1907, p. 35) nous enseignent qu'en haute montagne, le petit Bostryche du Pin cembro a une seule génération avec une longue période de ponte. On aperçoit déjà à la fin de mai l'Insecte pénétrant sous l'écorce pour y forer sa chambre d'accouplement. On peut encore l'observer en juillet occupé à pondre. De même que c'est le cas pour le Tomicus cembrœ Heer, qui est du reste le compagnon habituel du Tomicus bistridentatus Eichh., on découvre au printemps, en soulevant l'écorce des Pins, les cou- loirs occupés à la fois par des Insectes ailés, des Larves et des Chrysalides. Dans les Alpes suisses, ce Bostryche est très abondant : on le trouve un peu partout dans les perches et pieux qu'on n'a pas eu soin d'écorcer. 3Ioyens préventifs. — Ce ravageur étant monopliage, on doit constituer des peuplements mélangés (à l'aide du Mélèze, du Pin de montagne, par exemple), débiter et écorcer à temps les Pins cembros cassés ou renversés par les ouragans et les avalanches. Moyens répressifs. — Si l'Insecte envahit les peuplements ins- tallés artificiellement et souvent en ordre trop serré dans les régions mises en défense contre l'érosion et les glissements de neige, on peut lutter contre son extension en utilisant les perches de moindre val. an- comme arbres-pièges. UHylastes decumanus L.3 dont mais avens parle dans le cha- pitre de l'Epicéa, est aussi connu smis le m un de Hylastes xlu- PIM CEMBRO 289 bratus Zett. C'est Keller(1910, p. 28) qui l'a signalé comme un des Bostryches des régions alpestres attaquant exceptionnellement le Pin cembro. Cet auteur l'a trouvé à Zermatt (Suisse) à 1.600 mètres, et il admet qu'à cette altitude une seule génération arrive à maturité dans l'espace de douze mois. Nous signalons ici cet Insecte surtout au point de vue biolo- gique, car en matière de protection forestière il n'a qu'une impor- tance tout à fait secondaire. Tomicus quadridens Htg. Cryptiirgus pusillus Gyll. Voir : Chapitre de l' Épicéa. Pissodes pini L. Voir : Chapitre des Pins. Pytho depressus L. Goléopt., Pythidse Longueur : 7,5 à 16 millimètres. Cet Insecte rare, qui fait partie d'une famille faiblement représentée dans la faune euro- péenne, rappelle les Callidies. La tête et le thorax sont d'un bleu métallique, l'abdomen d'un brun plus ou moins rougeâtre. Le. corselet est une fois et demie plus large que long; sa plus grande largeur apparaît en avant du milieu. La Larve est aplatie, de même épaisseur sur toute sa longueur; son extrémité postérieure est munie de deux pointes. C'est Keller (1910, p. 29) qui, le premier, a décrit ce ('.<»- léoptère comme un ravageur du Pin cembro. Il compare les couloirs forés par la Larve à ceux des Rhagies. La nymphose s'opère dans l'écorce même et l'hivernement a lieu sous la forme parfaite. Les trous de sortie sont elliptiques. Les ravages du Pytho de- pressus L. ont jusqu'ici été découverts surtout dans les Pins cembros en voie de dépérissement. (Vile espèce, dont l'impor- I NTOMOLOGIE FORES I DE m L9 290 INTÉRIEUR DU BOIS portance forestière est minime, se rencontre, d'après Keller, également sur le Mélèze. Anthaxia quadripunctata L. Voir : Chapitre du Sapin. Callidium luridum L. Voir : Chapitre de 1* Épicéa (PL I, fig. 3). INTÉRIEUR DU BOIS Pas de ravageur dans l'intérieur du bois, à moins que les troncs de Pins cembros ne soient descendus dans les scieries et chan- tiers de plaine où certains Xylophages des résineux peuvent péné- trer dans la matière ligneuse. RAMEAUX Sauf le Tomicus bistridentatus Eichh. que nous avons déjà décrit parmi les ravageurs de l'écorce du tronc et des branches, les rameaux du Pin cembro n'hébergent pas dans leur station natu- relle d'autres parasites de la classe des Insectes. FEUILLES Tinea copiosella Frey. Lépidopt., Tîneidx (Ocnerostoma copiosella ZU.) [PI. V, Gg, -, 7 a] Teigne du Pin ceml ru Longueur, Papillon étalé : 4 à 5 millimètres; Chenille : 5 à 6 mil- limètres. Ce Papillon minuscule a les ailes d'un gris argenté, très brillantes avec de longues franges de mémo teinte. Ces der- nières sont relevées chez le mâle. La Chenille esl d'un brun fonce avec tête noire, brillante. PIN CEMBRO 291 C'est Bourgeois {1894, p. 9 à 15) qui a fait connaître ce Micro- lépidoptère comme un des ravageurs les plus communs des aiguilles du Pin cembro et vivant à l'état endémique dans les forêts de la Haute-Engadine (Suisse). Fig. i80. — Tinea copiosella Frey. Ravages de la Chenille à l'intérieur clc-, aiguilles^du l'in cembro. i i " C.EMBRO 295 Les conditions dans lesquelles ce ravageur plutôt rare opère dans les forêts des hautes Alpes ne permettent pas de préconiser des moyens de lutte pour entraver son évolution. Fig. 189. — Aiguilles du Pin cembro minées parle Lachnus pinicolus Kltb., 1/ 1 gr. nat. (orig. coll. Standfuss, Zurich). A cette courte liste des ravageurs des feuilles du Pin cembro, nous ajoutons deux Rhynchotes que Keller {1910, p. 37 à 39) a signalés comme causant des déprédations dans les forêts des Alpes suisses. L'un de ces Pucerons, le Lachnus pinicolus kit I».. vit en colonies 296 FEUILLES principalement sur les aiguilles de l'année, dont il ronge l'intérieur et provoque ainsi le dessèchement de faisceaux d'aiguilles et parfois de rameaux. L'autre Puceron est le Putonia aniennata Sign., dont Keller a observé la présence en Suisse sur les Pins cembros poussant au- dessus de Zermatt (2.200 mètres). La femelle mesure 3 millimètres; elle a des yeux relativement gros et des antennes allongées. La face dorsale du corps est fortement convexe, de couleur brune; les pattes sont plus foncées. L'extrémité postérieure porte au centre deux protubérances pointues et les côtés de cette extré- mité se prolongent en deux cônes de consistance cireuse. En suçant la sève des aiguilles, l'Insecte entraîne naturellement le dépérissement de ces dernières et parfois des rameaux. Des flo- cons blancs, adhérents aux aiguilles desséchées, témoignent de la présence des carapaces chitineuses des Pucerons. 5, Mélèze, Larix europœa I). C. RACINES Gryllus gryllotalpa L. Melolontha vulgaris L. Otiorrhynchus niger Fabr. Otiorrhynchus ovatus L. Voir : Chapitre de I Epicéa Anthomyia rufipes Meig. Noctua segetum Schiff. Voir : Chapitre des Pins. Une Larve d'Élatéride, YAgriotes aterrimus L., ronge occasion- nellement les radicelles des brins éduqués en pépinière. Il en est de même d'un Diptère de la famille des Tipulides, la Tipula cro- cata L., dont la Larve peut être également comprise dans le nombre des rongeurs des racines de plantules. Ces deux Insectes, quoique rares, s'attaquent également à d'autres essences rési- neuses. ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Tomicus cembrse Heer. Tomieus bistridentatus Eichh. Voir : Chapitre du Pin cembro. 298 ÉCORCE DU TRONC ET DES RRANCHES Tomicus typographus L. Tomicus chalcographus L. Xylechinus pilosus Ratz. Hylesinus palliatus Gyll. Polygraphus polygraphus Reitt. Crypturgus pusillus Gyll. Callidium lurîdum L. Voir : Chapitre de 1* Épicéa. Ptihyopkthorus glabratus Eichh. Tomicus laricis Fabr. Pissodes notatus Fabr. Voir : Chapitre des Pins. Tomicus curvidens Germ. AntJiaxia quadripunctata L. Voir : Chapitre du Sapin. Comme on le voit par la liste qui précède, on ne peut découvrir dans les couches corticales du Mélèze aucun Insecte spécial à cette essence. Il n'en est pas moins vrai que ce Conifère est, de même que les autres résineux, attaqué par les Xylophages cons- truisant leur système de galeries dans la zone cambiale et dans l'écorce. Nous pourrions, il est vrai, ajouter à ces espèces certains Cérambycides et Buprestes qui. occasionnellement, pénètrent dans les troncs en décomposition du Mélèze cultive, surtout dans les régions de plaine où la faune des Insectes ravageurs est riche- ment représentée. Le plus commun des Bostryches de l'écorce des troncs de Mélèze, et qu'on rencontre partout dans la région alpestre, est le Tomicus ccmbrac Heer. Ce Scolytide s'installe aussi bien dans les Mélèzes en voie de dépérissement que dans les troncs abandonnés des dépôts de bois et pourvus de leur écorce. Le système de ses couloirs revêt presque les mêmes caractères que lorsqu'il esl creusé dans les couches corticales du Pin cembro. MÉLÈZE 299 INTÉRIEUR DU BOIS Dans cette catégorie, nous constatons également que le Mélèze ne compte pas d'Insectes qui lui soient en propre. Les troncs descendus en plaine peuvent cependant subir les atteintes de certains Cérambycides ou Buprestides parasites des résineux, dont les berceaux de chrysalides pénétrant dans l'aubier sont susceptibles de faire déprécier les couches extérieures des bois de service. Nous signalons cependant les Insectes suivants que nous avons déjà décrits et qui ont été parfois trouvés dans les Mélèzes des hautes Alpes. Xyloterus lineatus 01. Sirex gigas L. Voir : Chapitre de I Epicéa. Xyleborus Saxeseni Ratz. Voir : Chapitre du Sapin. RAMEAUX Vespa crabro L. Voir : « Partie spéciale » et Chapitre des Frênes. Tomicus bidentatus Hbst. Voir : Chapitre . 5 n, 5 l>\ Pvrale grise du Mélèze Longueur, Papillon étalé : 18 à 20 millimètres; Chenille : 10 à 12 millimètres; Chrysalide : 8 millimètres. Ce Microlépi- doptère, qui est sensiblement plus grand que celui dont nous venons d'exposer les mœurs si curieuses, a les ailes antérieures d'un gris clair brillant, avec dessins bruns et blancs, dont [es formes varient suivant les individus. Les ailes postérieures sont d'un gris uniforme plus foncé sur les bords, avec franges de même teinte. La Chenille ne peut être confondue avec celle d'aucun autre Phytophage du Mélèze. Elle est, au début de son existence, d'un noir de suie avec tête et nuque chitineuses et brillantes (PI. V, fig. 5 a). Plus tard, son corps devient moins foncé et revêl une apparence verdâtre avec une ligne noirâtre sur le dos et sur cha- cun des côtés (PI. V, lig. bb). La face inférieure est du même vert clair que les deux raies longitudinales qui se trouvent en dessus des stigmates. Les anneaux quatre à dix portenl chacun quatre mamelons dont les deux antérieurs sont plus rapprochés l'un de l'autre que les deux postérieurs. Chacun d'eux porte un poil. Le onzième anneau est pourvu de trois m< 'Ions dis- posés en triangle et dont le postérieur esl le plus gros. 310 FEUILLES Le Papillon vole en juillet ou août suivant l'altitude et les conditions dimatériques, puis dépose ses œufs sur les faisceaux Fi Papillmi dans les Alpes, affirment que dans la plupart des invasions, seule, une bande relativement étroite est décimée. Au-dessus de cette zone, on remarque presque toujours un.' portion de la masse boisée restée indemne; c'est en général la limite supérieure de la forêt où la Pyrale n'ose pas s'aventurer. Jany, • ■ m • Fév. . . Mars . . Avril . . Mai. . . Juin . . + + • • Juin. . . Août . . Sept. . . un. . . Nbv. . . • Dec. . . • 312 FEUILLES Cet Inscrit' n'est pas exclusivement monophage et, dans Les cas de pullulation, il s'attaque aux essences croissant spontané- ment avec le Mélèze et plus spécialement au Pin cembro et par- fois à l'Épicéa dont les aiguilles et surtout les bourgeons sont rongés par la Chenille. Comme la Pyrale a une période de ravages très courte, et se terminant à la fin de juin, la majorité des arbres reverdissent avec la montée de la sève du mois d'août. La forêt qui, au début de l'été, semble décimée par un incendie, tellement les frondaisons revêtent une couleur de rouille, reprend petit à petit sa parure verte, tandis que la Chenille se transforme en Papillon qui ne peut nuire aux végétaux. Les forêts de Mélèzes et de Pins cembros de l'Engadine (Suisse) ont de nouveau été ravagées en 1912 par la Chenille de la Pyrale grise. Nous devons à M. Ganzoni, Inspecteur forestier de l'arrondisse- ment de Samaden, une obligeante communication écrite touchant cette invasion récente qui va fort probablement se renouveler durant deux ou trois étés consécutifs. Ce sylviculteur, qui a suivi la marche des dernières invasions de la Pyrale grise dans les hautes Alpes grisonnes, affirme qu'après deux ou trois atta- ques répétées, les arbres anémiés, âgés ou prédisposés au dépé- rissement succombent. Si l'on examine les coupes transversales des troncs de Mélèzes attaqués par la Pyrale, on constate une diminution de l'épais- seur des cernes correspondant précisément aux années d'inva- sion. C'est là un phénomène analogue à celui que l'on observe dans les chênaies à la suite des dévastai ions causées par les Hannetons. Coaz (1894) compte beaucoup sur le concours des oiseaux insectivores pour la destruction des Chenilles de la Pyrale. <>t cet auteur déplore la chasse que font les Italiens aux Hirondelles, surtout à la frontière septentrionale du Piémont. Certains parasites, tels que les Tachines (Diptères), détruisent les Chrysalides et les Chenilles de ce Microlépidoptère. La Steganoptycha pinicolana /11. n'est pas seulement un pa- MÉLÈZE 313 rasite des forêts alpestres, mais aussi des Mélèzes installés en plaine. Moyens préventifs. ■ Ils consistent à tenir les massifs de Mélèzes dans un état normal de vitalité et à éclaircir à temps les peuplements issus d'un semis serré. En agissant dans ce sens, on formera des arbres sains, fortement constitués et sus- ceptibles de résister aux invasions qui durent en général deux ou trois ans et cessent ensuite brusquement, non sans avoir provoqué la mort des arbres peu résistants. L'association d'au- tres résineux tels que l'Épicéa, peut-être aussi de certains exotiques bien appropriés au climat et à l'altitude, peuvent rendre les déprédations de cet Insecte moins pernicieuses pour les forêts qui semblent devoir être périodiquement visitées par lui. Moyens répressifs. - Le forestier ne dispose d'aucun procédé lui permettant d'entraver les agissements de ce parasite du Mélèze, qui, tous les six à huit ans, continuera, comme par le passé, à colorer en brun les frondaisons des Mélèzes peuplant les Alpes. Les apparitions répétées de ce Papillon ne doivent cependant pas décourager le sylviculteur montagnard donl la tâche consiste à donner toujours plus d'extension aux travaux de reboisement. Ceux-ci ne sauraient être compromis par cet ennemi d'une nocuité plutôt secondaire (1). Nematus Erichsoni Htg. Hyménopt., Tenthredinidse Grande Némale du Mélèze Longueur, Insecte étalé : 22 millimètres; Larve : 18 à 22 milli- mètres. Cet Hyménoptère est dune couleur dominante aoire. Les (1) Grapholit/ui ocellana Fab. esl une espèce voisine très rare qui cause ù peu près les mêmes dégâts. 314 FEUILLES deux pattes antérieures, sauf les hanches, ainsi que la partie supérieure des cuisses des deux pattes postérieures et les anneaux abdominaux un à quatre, sont d'un jaune rougeâtre. On remarque sur le cinquième anneau abdominal deux petites taches dorsales qui parfois sont soudées par leur bord interne. Les épaul» is du corselet sont jaunâtres. La Chenille est d'un gris vert sur le dos, jaune sur la face ven- trale et plus claire sur les flancs. Les pattes thoraciques ainsi que la tête sont noires. • La femelle, qui essaime en mai ou juin, dépose ses œufs à l'intérieur de rainures qu'elle pratique dans l'écorce des bour- geons en formation. La Chenille commence par dévorer les pousses terminales, puis attaque les faisceaux d'aiguilles pour achever ses ravages au mois d'août, époque à laquelle elle gagne le sol et se tisse un cocon cylindrique ressemblant à ceux des Lophyres. L'hivernement a donc lieu à l'état de Nymphe dans la couverture morte. Dans certains cas, une invasion intense peut provoquer la mort de l'arbre. Jusqu'ici le Nematus Erichsoni Htg. a été signalé surtout dans les forêts de Mélèzes du Hartz et du Hol- :-tein (Judeich et Nitsche, 1895, p. 662). Dernièrement, les importantes cultures de Mélèzes d'Angleterre et d'Ecosse ont subi une invasion de la Némate qui leur a causé de sérieux ravages (Henry, 1910, p. 705-710). A notre connaissance, cet Hyménoptère n'a pas été signalé jusqu'ici comme occasionnant des déprédations appréciables dans les forêts des Alpes. 3Ioyens préventifs. - Comme il s'agit ici d'un Insecte mono- phage, il y a lieu d'associer une autre essence au Mélèze, si l'on veut empêcher que tous les pieds d'arbres d'une plantation ne soient décimés par un ravageur de cette catégorie. Moyens répressifs. - Il n'y a qu'un cas où il soit possible d'entraver l'évolution des Némates, c'est lorsque, à l'état larvaire, celles-ci sont occupées à dévorer les aiguilles des Mélèzes hauts MÉLÈZE 315 de 2 à 3 mètres. On peut alors asperger les Chenilles de pétrole ou d'un autre liquide toxique ou bien les écraser (1). Chermes laricis Th. Htg. Rhynch., Phylloxeridse Pou ou Chermès du .Mélèze Cet Insecte représente la forme des émigrantes du Chermes strobilobius Kltb. qui se transportent sur les aiguilles du Mélèze pour sucer la sève. Nous avons souvent constaté sa présence sur les Mélèzes des Alpes poussant en compagnie des Épicéas. Les Poux, revêtus d'un duvet blanchâtre, apparaissent généralement à la fin de juin. En juillet, les aiguilles se coudent en leur milieu et se dessè- chent partiellement (Voir fig. 194). Ce genre de dégâts ne peut être confondu avec ceux causés par les Microlépidoptères que nous venons d'étudier. Certains rameaux peuvent être dépouillés, mais, comme le Mélèze renou- velle chaque année ses feuilles, ce Rhynchote ne compromet pas la vitalité de l'arbre. Nous avons décrit dans le chapitre de l'Épicéa l'évolution des Chermès, aussi ne reviendrons-nous pas sur la biologie de cette forme émigrante du Chermes strobilobius Klll>. Tortrix piceana L. Sphinx pinastri L. Gastropacha pini L. Voir : Chapitre des Pins. Liparis dispar L. Voir : Chapitre du Hêtre. (1) Deux autres Némates, les Nematus laricis 11 II;', el Nematus Wesmaeli I' 'isc h b., évoluent un peu plus tôt au printemps el provoquent des ravages à peu près identiques à ceux de la grande Némate. Leurs Chenilles sont d'un ca- libre légèrement plus petit, niais leur importance forestière est presque nulle. 316 CONES Liparis monacha L. Voir : Chapitre de l' Epi- céa (1). CÔNES Les cônes de Mélèzes n'ont pas de ravageurs apparte- nant à la classe des Insectes. (1) Un Charançon, le Poly- drusus cervinus L., sous sa foiin>- parfaite, ravage] occasionnelle- ment les aiguilles du Mélèze (Voir chapitre des « Chênes »). Fig. i">- Lacon murinus L i /a iji'. ii.ii . orig. Cynips aptera Fabr. IIvmk.nopt., Cynipidse (Biorhiza pallidœ Oliv.) Longueur, Insecte parfait : \ millimètres. Ce1 animal est la forme àgame (sans sexe) «lu Cynips terminalis Fabr. dont nous parlerons plus loin à propos des parasites di^ feuilles. 320 RACINES Il ne peut être question dans cette étude, qui est avant tout d'intérêt pratique, d'entrer dans des détails relatifs à la famille des Cynipides, dont l'évolution compliquée de ses représentants est encore peu fouillée. Au point de vue morphologique et biolo- gique, elle n'a qu'une importance secondaire pour la protection des forêts. Nous estimons que le sylviculteur ne doit pas envisager les multiples espèces de ces Hyménoptères comme ravageurs im- portants des forêts. Nous passerons donc sous silence la des- cription de chacune des espèces qu'on trouve spécialement sur les feuilles, les rameaux et les fruits de certaines essences feuillues et nous nous bornerons à indiquer les noms et à reproduire les galles des espèces les plus communes de façon à permettre au forestier de les identifier (i). Les Cynipides ont de commun avec les représentants d'une autre famille du même ordre, les Séricides (Sirex), que nous avons décrits au chapitre de l'Épicéa, la présence d'un oviscapte pointu leur permettant de déposer leur ponte parfois à quelques milli- mètres de profondeur dans la matière ligneuse. Le corps est ramassé, l'abdomen bien séparé du thorax porte une tarière de longueur variable suivant les espèces, insérée en dessous et se recourbant en haut. La tète élargie porte des an- tennes de douze à seize articles. Les ailes antérieures ne sont pas bordées et comptent de six à huit cellule-. Les Larves sont blanchâtres, sans pattes, recourbées sur leur face ventrale, la tête est peu apparente, non chitineuse, mais avec mandibules bien formées permettant à l'animal de se mou- voir dans le bois. Une disposition spéciale relative à la reproduc- tion s'observe chez plusieurs des représentants des Cynipides, chez lesquels la parthénogenèse cyclique est fort répandue. Ou distingue chez certaines espèces deux formes sexuées (gamogénie) : i Nous devons signaler ici le récenl et remarquable ouvrage de Hoi \.nn (1908) sur les Zoocécides des Plantes d'Europe, ouvrage de première valeur, richement illustré et qui jette un jour nouveau sur cette branche si vaste de la parasitologie végétale. L'ordonnance parfaitement claire de cette pu- blication rend son étude accessible. CHENES 321 chez d'autres, seule la femelle agame est connue; dans ce cas, la reproduction est parthénogénétique. Enfin, la reproduction est à la fois gamogénétique et parthénogénétique, avec alternance constante (Henschel, 1895, p. 269). Dans l'étude des dégâts occasionnés par les Insectes de cette famille, on s'attache surtout à observer la forme que revêtent les galles ou excroissances ligneuses qui, suivant les espèces, se Fig. 196. — /', Cyrùps aptera Fabr. (forme des racines); cellules. Ce développement anormal du I NÏO.MCH 01.11: FUIU >.III lu 322 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES bois se traduit au dehors par une déchirure ou une monstruosité de répiderme, c'est la galle. L'hivernement a presque toujours lieu à l'intérieur de cette galle. La formation de celle-ci coïncide le plus souvent avec l'épcque d'éclosion de la Larve. Dans les cas où la déformation corticale apparaît immédiatement après la ponte, il faut admet tre que la piqûre introduit dans la matière ligneuse une substance toxique qui pénètre dans répiderme en même temps que l'œuf. Si l'on ouvre une galle d'une certaine grosseur et vieille d'une année (par exemple : Cynips terminalis Fabr.). on remarque plu- sieurs cavités qui toutes donnent naissance à un court couloir avec ouverture sur la périphérie; cette disposition indiqur que plusieurs a?ufs ont été déposés dans le tissu épidermique au moment de la ponte. Il est évident que si les galles sont abondantes sur les racines, la lige ou les bourgeons d'un jeune pied de Chêne, on aura alors à déplorer un ravage d'une certaine importance, mais ce sont là des cas individuels et rares qui bien rarement compromettent la vitalité d'une plante. Les Cynipides sont surtout très abondants sur les feuilles des différentes espèces de Chênes des forêts euro- péennes. Il est à peine besoin d'affirmer que la protection des forêts ue peut envisager une lutte possible et opportune contre un ennemi d'une importance aussi négligeable. Nous nous bornerons donc comme nous l'avons dit plus haut, à indiquer les espèces 1rs plus connues et à reproduire leurs galles. ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Lachnus longirostris Alt. Rhynchotes, Aphiidx Longueur : 4 à 6 millimètres. Ci' Rhynchote, comme son nom spécifique L'indique, est caractérisé par un rostre très allongé; il atteint parfois une dimension trois lois plus longue que le corps. CHÊNES 323 Ce critère varie, du reste, avec les individus, et Ton rencontre des Lachnus longirostris Alt. dont le bec n'est pas plus long que le corps. Ce dernier est de couleur brunâtre. Cet Insecte, dont le développement est parthénogénétique, peut se présenter sous la forme ailée et sous la forme aptère. Il cause des dégâts à peine sensibles sur l'écorce des branches de petite dimension en intro- duisant le rostre dans les fentes corticales pour sucer la sève. Il provoque parfois des boursouflures sur les rameaux ou les troncs de jeunes Chênes. On a observé que les fourmis (Formica jidiginosa Latr.) se servent des perforations exécutées par les Lachnus pour pénétrer dans le bois et en hâter la désagréga- tion. Cet Insecte est un parasite des Chênes, des Bouleaux, des Peu- pliers et des Érables, mais sa nocivité est à peine perceptible (1). Agrilus viridis L. Coléopt., Bapre&tidx (Buprestis fagi Ratz.) Bupreste vert Longueur, Insecte parfait : 5 à 8 millimètres; Larve : 10 à 12 millimètres. En raison même de sa coloration et de sa grandeur variables, ce Bupreste ne compte pas moins de onze noms diffé- rents dans la littérature entomologique. Il varie comme couleur du vert ou du bleu au bronze brillant. Cet Insecte est caractérisé par un corselet beaucoup plus large que long, ruguleux, portanl de chaque côté, en arrière du milieu, deux renflements obliques dirigés vers les côtés. Les élytres sont étranglés à leur base et présentent des épaules proéminentes. Ils sont très allongés, arrondis à leur extrémité, finement rides et glabres. La Larve est blanchâtre, aplatie, privée d'yeux el de pattes. La tête a sa partie postérieure chitineuse, profondément 1 1 1 Deux autres espèces vivent égaleme il sur le Chêne, ce sonl le Lachnus qut rcus L. el L. roboris L. 324 ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES C._ encastrée dans le premier anneau thoracique qui est très grand. Ce type de Larve se répète à peu près identique pour les quatre espèces suivant.'-. UAgrilus viridis L. est très répandu dans les forêts de feuillus. II attaque principalement le Chêne et le Hêtre. Au milieu de l'été. la femelle dépose ses œufs au nombre d'un à cinq dans l'écorce, à la façon des Charançons ou des Céram- bycides. Après l'éclosion, la Larve fore un couloir sinueux entamant les couches cor- ticales et souvent aussi l'aubier surtout dans les tiges et les branches dont l'é- corce est mince. La section transversale de ces couloirs est elliptique; cette con- figuration est subordonnée à la forme aplatie des Larves. Durant la période de forage, ces dernières se tiennent en géné- ral arquées et la partie postérieure de leur corps est dirigée dans la direction de la tète (fig. 197, b). Cette caractéris- ai galerie larvaire remplie de sciure; tique lie se retrouve pas dans d'autl't s &, Larve dans sa position normale; L l familles du monde des Insectes xylo- phages. Les berceaux de chrysalide, éga- I» m» nt à section elliptique, sont creusés obliquement dans l'in- térieur du bois. Dans les écorces épaisses, on trouve parfois les Chrysalides nichées dans le liber. L'Insecte parfait creuse dans la paroi du berceau de chrysalide un orifice de sortie opposé à l'orifice d'entrée de la Larve (fig. 197, à). Le plus souvent les systèmes de couloirs des Buprestes appa- raissent sous une forme embrouillée, car les galeries larvaires s'entre-croisent en tous sens. Elles sont constamment remplies de sciure digérée et solidement comprimée entre les parois des couloirs. L'évolution de ces Xylophages dure en général deux ans el l'on a r< marqué que l'Ins< cte parfait butine sur les fleurs de certaines essences à feuilles caduques et se nourrit de pollen. On reconnaît facilement, en particulier sur li s branchi s d< - c/__ Fig. 1.97. — Affrilus viridis L. c, Chrysalide dans son berceau d, orifice «le sortie elliptique 1 1 gr. nat. (orig.). CHÊNES 325 baliveaux en voie de dépérissement, les traces des ravages des I-'m|. 198.— Agriliu viridis !.. aspect d'un système de coula' rs dans l'aubier d'un tronc de Hêtre. 1 1 i-ii | . coll. l'auly. Munich . Buprestes, car l'écorce se dessèche rapidemen! e1 se détache très 326 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES vite de la matière ligneuse. Ces dégâts sont en outre très com- muns sur les piquets et perches de Chênes et de Hêtres. Moyens préventifs. — U Agrilus viridis L. attaque presque exclusivement les Chênes et les Hêtres, mais fait rarement périr lis arbres sains et d'une certaine taille; il en. déforme plutôt la frondaison. Là où le traitement et la nature du sol le permet- tent, il y a lieu de constituer des peuplements d'âges et d'essences mélangés. De toute façon, il faut éduquer des perchis bien consti- tués et ne pas négliger de faire très tôt des éclaircies qui auront pour but d'éliminer les tiges anémiées, trop faibles ou déjà atta- quées par d'autres parasites. Plus les jeunes arbres seront s;iin- et normalement constitués, plus ils offriront de résistance aux lns< ctes. Lorsqu'on emploie des bois de Chêne ou de Hêtre pour les constructions, clôtures, etc., il faut à tout prix les écorcer, car le bois écorcé ne peut être infesté par les pontes des Buprestes. Moyens répressifs. — Ceux-ci sont difficiles à mettre en action dans la grande culture forestière. Cependant, lorsque dans les éclaircies et coupes, on découvre une certaine proportion de tiges ou de branches renfermant des Larves ou des Chrysalides de Buprestes, on doit brûler ces branches et tiges avant le mois de juin, c'est-à-dire avant l'essaimement des Insectes parfaits. Les Buprestes suivants ont une biologie à peu près analogue à celle de V Agrilus viridis L. : Agrilus angustiûus Illg. Agrilus elongatus Hhst. Agrilus biguttatus Fabr. Agrilus subauratus Gebl. Un autre Insecte de cette famille, très répandu dans les Chênaii s, VAgrilus aflinis Fabr. [Chrysobothrys affinis Fabr.) pro- cède à peu près de la même façon que VAgrilus viridis L.; tou- tefois, le berceau de chrysalide est ovale, entaille soit dans l'aubier, soit dans le liber. En outre, la Larve axant de se méta- morphoser, s)' place de façon à avoir sa tête dirigée «lu côté de CHÊNES 327 l'orifice d'entrée de telle sorte que l'Insecte ailé gagne le dehors sans être obligé de creuser un trou de sortie particulier, mais en se servant de l'orifice pratiqué par la Larve pour pénétrer dans la chambre de nymphose. L'évolution de cet Insecte dure de deux à trois ans et son importance forestière peut être assimilée à celle des espèces que nous venons de décrire. Agrilus bifasciatus Oliv. Coléopt., Buprestidœ (Corœbus bifasciatus Lap.j Bupreste ou (ioruebus du Chêne (PI. VI, fîg. '■'>) Longueur, Insecte ailé : 11 à 15 millimètres; Larve : il à 42 millimètres. Ce Bupreste, qui est du même type que les autres espèces que nous avons étudiées dans le paragraphe précédent, se distingue facilement par sa couleur d'un vert bleu métallique. Chacun des élytres porte sur sa paiiie postérieure deux bandes transversales d'un noir bleuâtre. La Larve, qui est d'une dimension a .H 1res variable en raison même de sa longue exis- tence el du travail intense qu'elle accomplit à $ l'intérieur du bois dur, modifie légèrement sa a forme durant son évolution. En effet, au début, elle est grêle et aplatie, |»nis pendant la période qui précède sa métamorphose, elle devient pres- que cylindrique. Le premier segment, qui est le ,.ii( 1 Chênes-liège et verts. Nous avons parcouru dans le Midi des peuplements de ces essences donl les frondaisons étaient complètement déformées par ses attaques répétées. Cependant, on m»' peut assimiler à ces ravages ceux causés par les Bostryches aux essences résineuses et il ne faut pas oublier que le Bupreste opère seulement sur une plus ou moins grande proportion de la cime, sans cependant provoquer dans l i règle la mort de l'arbre. Moyens préventifs. - Le Corœbus attaquant surtout les bran- ches exposées au soleil, donc celles qui sont placées en évidence, ou a remarqué que certains oiseaux, les Pics en particulier, perfo- CHÊNES 333 raient les rameaux en voie de dépérissement pour tâcher de déni- cher les Larves. La protection des oiseaux insectivores est donc une mesure utile dans le cas présent. Malheureusement le Bu- preste du Chêne étant surtout un parasite des Chênaies du Midi, il ne faut pas trop compter sur la protection des oiseaux dans une région où l'on fait une guerre acharnée à tout ce qui vole. Moyens répressifs. — Il n'est pas facile de faire la chasse à cet Insecte dont l'existence se passe en grande partie à l'intérieur du bois. On ne peut pas songer à tendre des pièges durant le vol de la forme ailée. En France, on a cherché à combattre Y Agrilus bifasciatus Oliv. en brisant ou coupant les rameaux en voie de dépérissement, de façon à le capturer à l'état larvaire. Ce procédé est actuellement le seul qui soit à recommander; mais il faut, autant que p< ssible. intervenir durant la première période de la vie de la Larve, alors que la branche commence à souffrir des atteintes de l'Insecte encore occupé à forer dans la partie supé- rieure. Plus tard, au moment du creusage du couloir en anneau et à l'époque de la métamorphose, on a bien des chances d'écraser l'animal en tirant sur la branche au moyen d'un crochel ; mais à cette épeque, on détruit du même coup un Ichneumon décrit par de Trégomain (1876, p. 115) (pas encore déterminé) et qui peut être rangé au nombre des parasites destructeurs des Larves de Buprestes. En somme, lorsqu'on ne peut absolument pas agir au début des ravages, il esl rependant opportun de couper ou casser les branches sèches, car il ne faut pas espérer compter d'une façon absolue sur le concours des [chneumons. I ni détruira ainsi une certaine quantité de Corœbus prêts à se reproduire. Agrilus undatus Fabr. Colkopt., Buprestidx (Corœbus undatus Fabr.) Conduis du lièfje Longueur : 12 à I 'i millimètres. Ce Bupreste a le corselet et la base des élytres d'un brun clair métallique. La région postérieure de ces derniers, d'un bleu unir, porte trois bandes transversales 334 ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES dentelées, de teinte claire. La Larve est à peu près de même taille que celle du Corœbus bijasciatus Oliv.; les deux pointes chiti- neuses qui terminent le dernier segment sont lisses, c'est-à-dire non épineuses. On ne sait pas grand'chose sur révolution de cet Insecte qui est surtout répandu dans les forêts de Chênes-liège du Midi et de l'Ouest de la France. Son évolution doit certainement être aussi longue que celle du Corœbus du Chêne. La Larve de YAgrilus undatus Fabr. creuse de très Longs cou- loirs sinueux dans la couche cambiale du Chêne-liège; une fois a a Fiij. 204. — AgrlUis nurfutus Fabr. dans le liège, a, coupes transversales des galerie^ larvaires. 1/ 1 gr. nat. (orig.). parvenue à sa pleine maturité, elle pénètre dans le liège qu'elle parcourt en tous sens, finissant par désagréger les assortiments les plus épais et lés mieux formés. Durant la première période de ravages, la Larve, fouillant sur- tout le cambium. entrave la formation des couches corticales et provoque des écoulements de sève qui. à la longue, anémient l'arbre. Dans le Sud-Ouest, ce Xylophage est devenu très gênant, car ses ravages techniques prennent une certaine importance dans les Chênaies établies en vue de la production du Liège. Pour entraver la marche îles ravages, on en est réduit à récolter et détruire les Larves et Nymphes qu'on découvre Lors de la décor- tication ou du débitage du liège dans les chantiers de mise en valeur de ce produit ligneux. CHÊNE- 335 Apate sexdentata Oliv. Coléopt., Anobiidœ (Sinoxylon sexdentatum Oliv.) Vrillette ou Apate à six dents Longueur : 6 à 7 millimètres. Le groupe des Vrillettes dont les ravages techniques déprécient presque toutes les essences ligneu- ses employées dans l'industrie, est aussi représenté parmi les parasites des branches de Chêne. L' Apate sexdentata Oliv. a le corps subcylindrique, plutôt ramassé, avec tête verticale, presque invisible, vue d'en haut; il est d'un brun foncé. Les antennes ont dix articles; les deux Fiij. 2i>5. — Apate sexdentata Oliv. (orig.). premiers sont à eux deux plus longs que les cinq suivants. La massue, aussi longue que le funicule, est formée de trois articles. Le corselet est épais, convexe, tubercule, fortement granulé e1 muni, sur le devant, d'épines courtes et relevées. Les élytres sonl profondément et irrégulièrement ponctués, leur déclivité est munie de six dents dont les deux plus fortes sont insérées au milieu de la troncature, de chaque côté de la suture (lig. 205). Les tibias sont dentelés et les tarses allongés; le premier article tarsal est al rophié. le second est aussi grand que les deux suivants réunis. La Larve est du type de celle des A.nobiideS. Cette Vrillette vil en parasite dans les troncs de petites dimen- sions et les branches d'une foule d'essences ligneuses de la région de l'Europe méridionale. Elle tore les tiges du figuier aussi bien 336 ECORCE DU TRONC ET DES RRANCHES que les souches de la vigne. C'est comme parasite des Chên»-. du Chêne-rouvre en particulier, qu'elle présente un intérêt pour le forestier. La femelle pénètre dans les rameaux ou perches ayant de 1 à m A I I I Fig. 206. — Branche liose du Clytus arcua- tus L. 1/1 gr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris). Fig. 20S. Couloirs de larves et orifices de sortie du Clytus arcuatus L. i 1 gr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris . couleur noirâtre avec un corselet orné de deux bandes étroites. CHENES 339 obliques, interrompues. La base de chaque élytre porte quatre points jaunes dont un sur l'écusson et l'autre sur la suture; en outre, ces organes sont ornés de quatre bandes également jaunes. * ïf~' * ^-" '■» • ^Oi Ml *:"0 «• a P* 2 J Ki. — Ravages duScolytus intrïcatus lt.ii/. dans une branche de Chine. ' 3/4 gr. liai, (orig.)- opposées; elles sont plus ou moins sinueuses et atteignent une 342 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES longueur de 10 à 15 centimètres, au maximum. Suivant l'épais- seur de l'écorce, les berceaux de chrysalide sont entaillés plus ou moins obliquement ou longitudinalement dans le liber ou l'au- bier. L'évolution dure en général une année; parfois, sous l'influence de circonstances climatériques propices, on observe deux géné- rations dans l'espace de douze mois. L'hivernement a toujours lieu à l'état de Larve ou de Nymphe. Souvent en décortiquant une branche de Chêne, on aperçoit la femelle morte à l'extrémité de la galerie de ponte. Celle-ci est chez tous les Insectes du genre Scolytus privée d'une chambre d'accouplement, le rapprochement des sexes ayant lieu soit à l'orifice d'entrée, soit dans son voisi- nage immédiat. Le Scolytus intricatus Ratz. est très fréquent dans les Chênaies et à chaque pas on rencontre les vestiges de ses ravages sur les tiges et branches gisant à terre, rarement sur les troncs d'une certaine dimension. Les piquets et perches qu'on laisse à l'air, revêtus encore de leur écorce, sont dans la plupart des cas infestés par ce Xylophage qui ne redoute pas de s'attaquer même aux tiges et aux branches en vigueur. On cite le cas de la forêl de Vincennes, dans laquelle, au commencement du dix-neuvième siècle, 50.000 Chênes de vingt à trente ans ont été infestés par le Scolyte. puis abattus après un rapide dépérissement (Judeich et Nitsche, 1905, p. 483). Moyens préventifs. -- Ils consistent à éviter de créer des peu- plements de Chênes purs, étendus et du même âge. Les éclaircies doivent être entreprises tôt et serviront de prétexte pour enlever de la forêt ou de détruire tous les débris pouvant offrir un appât au Scolyte qui ne dédaigne pas de pénétrer dans 1rs branches gisant à terre. Moyens répressifs. -- Les arbres-pièges ou aussi les branches- pièges peuvent rendre de bons services à condition de les fixer en terre, pour leur conserver le plus longtemps possible le mou- vement de la sève; il faut ensuite les surveiller attentivement. CHENE-, 343 Dryocœtes villosus Fabr. Coléopt., Sco/ytid;e (Bostrichus villosus Ratz.j Longueur : 2,5 à 3 millimètres. Au point de vue systématique, ce Bostryche se classe à côté du Dryocœtes autographus Ratz., dont nous avons parlé à propos des Scolytides creusant des cou- loirs dans les troncs et les souches de l'Epicéa. Le corselet a la : ig. 2ii. Couleurs de ponte du Dryocœtes villosus Fabr. dans L'écorce de Chêne, i/i çiV. nat. (orig.) forme d'une demi-ellipse, il est rétréci antérieurement, tronqué transversalement à la base où il égale à peu près la largeur des élytres. La face dorsale est entièrement couverte de granulations serrées. Les élytres ont des stries à encoches profondes aveu 344 INTÉRIEUR DU ROIS interstries garnies de points très fins. Les deux stries juxtasutu- rales sont plus enfoncées que les autres. Tout l'Insecte est recou- vert d'une pubescence blonde. Les couloirs que creuse le Dryocœtes villosus Fabr. rappellent ceux du Bostryche curvidenté, c'est-à-dire que leur type normal est horizontal avec deux à sept galeries de ponte coupant trans- versalement les fibres du bois. Comme cet animal fouille surtout le bas des troncs et les souches à écorce épaisse, son évolution se passe exclusivement dans les couches corticales. Les couloirs de larves sont courts, irréguliers et embrouillés. Il semble que, dans des conditions favorables au point de vue climatérique, ce Xylophage peut produire deux générations par an. Le Dryocœtes villosus Fabr. attaque le Chêne, le Châtaignier et accidentellement d'autres essences feuillues. C'est un Insecte très peu répandu et en somme très peu nuisible aux Chênaies (1). Hylesinus crenatus Fabr. Voir : Chapitre des Frênes. INTÉRIEUR DU BOIS Lucanus cervus L. Voir : Partie spéciale. Cerambyx héros Fabr. Coléopt., Cerambycidœ Hamaticherus cerdo L. Capricorne ou héros du Chêne (PI. VI, Qg. i) Longueur : Insecte parfait : 20 à 50 millimètres: Larve : 65 à 80 millimètres. Ces chiffres nous montrent que le Capricorne du Chêne est un des plus volumineux parasites des forêts euro- péennes. Sous sa forme parfaite, il est de couleur brune très foncée, (1) On rencontre deux autres Bostryehes dans les écorces épaiss - Chêne, ce sont : Tctphrorychus Bulmerinqui Kolen et T. villifrons Duft ; ils sont encore plus rares et moins importants que l'espèce décrite ci-dessus. CHÊNES 345 sans reflets métalliques. Le corselet, grossièrement et irréguliè- rement sculpté, porte sur chacun de ses bords latéraux un tuber- cule épineux dirigé en dehors. Les yeux, très convexes et appa- rents, ont des facettes facilement visibles à l'œil nu. Les an- tennes sont, chez le mâle, plus longues que le corps. Les élytres rétrécis, brunâtres et finement chagrinés à la partie postérieure, présentent une base plus foncée et grossièrement chagrinée. On remarque, en outre, à leur extrémité une épine suturale. La Larve, dont les proportions sont les mêmes, a ses segments bien dégagés; sept d'entre eux portent des plaques dorsales chagrinées. Elle est couleur de cire, avec une petite tête brune, aplatie et chiti- neuse. La partie antérieure du premier segment thoracique porte une bande transversale brunâtre. Les antennes, qui comptent trois articles, sont très fines; peu apparentes, les pattes sont rudimentaires. Le Capricorne du Chêne est commun; il essaime en général au commencement de l'été (juin ou juillet) et au crépuscule. Après l'accouplement, la femelle dépose ses œufs dans les anfrac- tuosités, défauts ou blessures des Chênes à écorce épaisse. La Larve ne tarde pas à pénétrer non seulement dans les couches corticales, mais encore aussi dans le bois le plus sain, où elle creuse des couloirs sinueux, proportionnés aux dimensions de son corps qui se développe duranl trois ou quatre ans. A la fin de cette période larvaire, l'animal atteint la grosseur d'un index humain et gagne souvent le cœur du bois qui est perforé en tous sens. La métamorphose se produit dans une niche garnie de débris ligneux et creusée parfois dans les parties les plus reculées de ce réseau compliqué. Lorsque l'Insecte ;iilé est formé, il gagne l'extérieur en suivant les galeries larvaires. De l'extérieur, on peul facilement reconnaître la présence de ces ravageurs aux écoulements de sève qui se munirent aux ori- fices durant la période de végétation, comme aussi aux amas de sciure brunâtre et jaunâtre qui s'échappent de ces orifices. Par- fois on peut observer, surtout le soir, l'Insecte ailé qui dégage difficilement ses antennes de ces ouvertures jamais circulaires, mais généralement elliptiques. 346 INTERIEUR DU ROIS Le Capricorne héros est donc le plus volumineux ravageur de nos forêts et celui dont l'existence est la plus longue. C'est surtout au point de vue technique que le Cerambyx héros / Fia. :M2. — Cerambyx héros Fabr. dans un tronc de Chêne. 1 '•• gr. nat. orig.). Fabr. est à redouter, car il est évident que des grumes de Chênes qui sont touillées par sa Larve sont inutilisables au point de vue industriel. Cet animal est capable de s'attaquer à galeries larvaires et la decorticatîon naturelle. i/5gr. nat. (orig.). des troncs ou des branches infestées. On peut aussi au moyen de crochets et avec beaucoup de patience, attirer au dehors des orifices de sortie les Longicornes timides qui attendent la tombée du jour pour essaimer. Les injections et fumigations n'ont plus d'effet si l'on intervient dans un arbre de grosses dimensions envahi depuis longtemps. CHENES 349 En somme, ces moyens ne peuvent être utilement mis en œuvre par les forestiers et sur une grande échelle, car ce ravageur ne cause que rarement des déprédations physiologiques compro- mettant la vitalité de peuplements entiers (1). Lymexylon dermestoides L. Xyleborus Saxeseni Ratz. Voir : Chapitre du Sapin blanc. Lymexylon navale L. Coléopt., Lymexylonidse Dermeste du Chêne Longueur, Insecte parfait mâle : 5 à 10 millimètres; femelle : 12 à 13 millimètres; Larve : 11 à 14 millimètres. Nous avons & ' 5 Kg. 3i5. - Lymexylon navale L. dans une poutre de Chêne, a, galerie maternelle; b, couloirs larvaires, i i gr. nat. (orig.). déjà parlé dans le chapitre du Sapin blanc d'une espèce voisine, le Lymexylon dermestoides L. qui perfore le bois sain d>^ résineux (1) On confond souvent un Longicorne voisin, mais plus petit, le Crram- byx Scopolii Fussl (C. cerdo Scop.) avec le Capricorne héros. N'iuis parlerons de cette espèce polyphage dans le chapitre du Châtaignier. 350 INTERIEUR DU BOIS et de certaines essences feuillues. Le Dermeste du Chêne présente à peu près les mêmes caractères; on lui a donné le nom de « Der- meste naval » parce que ses ravages ont, à l'origine, été cons- tatés dans les coques des navires. Cet Insecte est de couleur variable. En général, le femelle a le corselet et l'extrémité pos- térieure des élytres noirâtres, tandis que le reste du corps d'un ~f¥- 3E Fig. 21O. — Poutre de Chêne ravagée par le Lymexylon navale L. 3/4 gi-- nat. (orig. coll. Muséum, Paris jaune brun, est recouvert d'une pilosité fine et serrée. Le corseli I du mâle se colore le plus souvent de brun foncé. Les pattes sont, dans les deux sexes, jaunes. [es antennes simples et d'un noir de suie. La Larve, dont le thorax est convexe, porte sur son dernier segment une protubérance épineuse, relevée. La biologie de ce Xylophage est encore peu connue; <>n admet que son évolution complète se produit dans l'espace d'une année. La ponte a lieu au commencement de l'été el la femelle cherche CHÊNES 351 presque toujours pour y déposer ses œufs les parties du tronc des Chênes sur pied ou abattus et dont l'écorce a été détachée. Les couloirs de ponte et de larves sont transversaux et obliques, on a parfois de la peine à les distinguer les uns des autres. Comme c'est le cas pour le Lymexijlon dermestoides L., on remarque qu'une grande quantité de sciure d'un brun jaunâtre s'échappe des ori- fices dont les dimensions sont variables. Ce sont surtout les bois ouvragés et les zones de l'aubier riches en amidon qui deviennent la proie de ce Xylophage. Un badigeonnage au goudron ou au carbolineum avenarius ou même encore une imprégnation à la créosote, peuvent préserver les grumes de Chêne des atteintes des Dermestes. Ces derniers s'attaquent également au bois du Châtaignier. Xyleborus monographus Fabr. Coléopt., Scolytidœ (Tomicus monographus Ratz.) Bostryche monographe (PI. VI, 11g. 5) Longueur : élytres. Ces derniers sonl finement si liés-ponctués avec interstries faiblement ruguleuses. Les côtés du corselet sont égalemenl bordés de noir. La massue des an- tennes est relativement grandi", non articulée, élargie antérieure- ment et obtusémcnt acuminée à l'angle interne. Chez le mâle, la partie antérieure du front porte au milieu un petit tubercule et le corselet es1 faiblement arqué antérieurement. Ottc partie du thoras est plus fortemenl arquée chez l;i femelle. CHÊNES 355 La biologie de cet Insecte du bois ressemble beaucoup à celle du Bostryche liseré que nous avons étudié dans le chapitre de 1' « Épicéa ». Les couloirs de ponte sont ramifiés sur un plan généralement horizontal, ils sont munis en haut et en bas d'en- coches de ponte. A la suite du travail de forage des Larves, ces encoches sont transformées en petites niches de 5 millimètres de longueur qui deviennent les berceaux de chrysalides. Sous sa forme larvaire, l'animal parcourt ainsi un espace très restreint et, durant cette période, il se nourrit à la fois de débris et de sucs ligneux. On compte deux générations par an, car le Xyloterus signatus Fabr., parasite du Chêne, ne se rencontre guère que dans les régions tempérées. Dans la pratique forestière, et dans le domaine de l'industrie des bois ouvragés, on ne peut guère appliquer en grand des pro- cédés avantageux d'immunisation. Dans certains cas, où l'on n'a pas à préserver des assortiments de Chêne destinés à l'ébénisterie, on peut appliquer sur les grumes écorcées des liquides toxiques protecteurs qui empêchent les Xylophages de pénétrer dans la matière ligneuse. Xyloterus domesticus Er. Voir : Chapitre du Bouleau. Xyleborus dispar Fabr. Voir : Chapitre des Erables. Cossus aesculi L. Platypus cylindrus Fabr. Voir : Chapitre du Châtaignier. Le Platypus cylindr if or mis I > * • i 1 1 . es1 une variété donl la biolo- gie ressemble beaucoup à celle du Platypus cylindrus Fabr. Ce1 Insecte fore des couloirs sinueux dans le buis du Chêne, du Hêtre et peut-être aussi d'autres essences feuillues. S mon m i \ i i; ( 1907) 356 INTERIEUR DU BOIS Fig. 2iij. — Système i> de Chêne. 3/4 yr. nat. (orig. coll. Pauly. .Munich). a décrit les ravages de ce Xylophage très rare, dont nous repro- duisons les dégâts (fig. 21M). Sesia asiliformis Rott. Lépidopt., Sesiidœ (Sesia cynipiformis Esp.) Grande Sésie du Uht'-no Longueur, Papillon étalé : 20 à 25 millimètres; Chenille : 22 à 25 millimètres. Les Sésies constituent une famille tout à fait à part dans l'ordre des Lépidoptères. En effet, ces Papillons se CHÊNE 5 357 distinguent au premier abord par la structure des ailes; les anté- rieures sont par places non écailleuses et transparentes. Les pos- térieures ne sont jamais recouvertes d'écaillés, mais sont d'une couleur uniforme, transparente. Le dernier segment abdominal porte une touffe de poils foncés. La Chenille, munie de seize pattes, est en général blanchâtre, avec tête brune. Le Cocon est brunâtre, légèrement ceintré sur la face ventrale. La face dorsale des seg- ments abdominaux porte des rangées transverses de pointes recourbées en arrière. L'extrémité anale est garnie d'une cou- ronne d'épines. Les Chenilles des Sésies ravagent plusieurs essences feuillues, en creusant des couloirs sinueux à l'intérieur des jeunes tiges ou des branches. L'évolution dure deux ans environ et l'animal hiverne le plus souvent sous la forme larvaire. La Chrysalide brune reste généralement fixée à l'entrée de l'orifice de sortie d'où s'échappe le Papillon. La Sesia asilijormis Rott. porte sur les segments abdominaux deux, quatre et six taches transversales jaunâtres; en outre, on remarque sur chacune des ailes antérieures une bande transver- sale de couleur orange. Cet Insecte, qui ronge parfois les tiges des taillis de Chênes. es1 très rare et son importance forestière est minime (1). Parmi les Vrillettes. qui rentrent dans une famille dont nous avons décrit les mœurs dans le chapitre de 1' « Épicéa », nous pourrons citer les : Anobium lesselatum Fabr. Anobium rujovillosum de (ieer. Anobium plumbeum III. Anobium pertinax L. qui perforent les bois ouvragés du Chêne e1 sonl particulièrement à redouter dans les meubles. Nous avons indiqué plus haut par (1) On trouve parfois dans les tiges de Chênes une autre Sésie, Sesia conopiformis Esp., mais ses ravages n'eut qu'une importance toul à Fa.i1 secondaire. 358 INTÉRIEUR DU BOIS quels procédés les industriels du bois peuvent se prémunir contre leurs atteintes. Au point de vue forestier, ces Insectes sont d'un intérêt minime; cette raison nous dispense de les étudier ici de plus près. Ptilinus pectinicornis L. Coléopt., Anobiidse Longueur : 3 à 5 millimètres. Cette Vrillette appartient à un groupe de la famille des Anobiides chez qui le mâle porte des antennes longuement pectinées et couleur de rouille. Les élytres \ \ Fig. ■•••o. — Ptilinus pectinicornis 1.. dans l'aubîerde Chêne, i i gr. nat. (orig.). sont allongés, bruns, recouverts d'une fine pilosité grise. Le cor- selet est antérieurement granuleux. La femelle a des antennes dentelées et, de chaque côté du corselet, on remarque une petite tache glabre. Après sa sortie de l'œuf, la Larve fore le bois le plus sain dans toutes les directions, laissant ses couloirs remplis de sciure. L'Insecte parfait dépose souvent sa ponte dans les anfracl uosités de l'écorce ou les défauts du bois. Au point de vue biologique, le Ptilinus pectinicornis 1.- est très semblable aux espèces du genre Anobium : il attaque le Hêtre el d'autres feuillus encore (1). (1) Une autre espèce voisine vil également en parasite dans les bois ouvragés de Chêne; c'est le Ptilinus costatus Oy 11. CHENES 359 Lyctus canaliculatus Fabr. Coléopt., Cryptophagidse (Lyctus unipunctatus Herbst.) Longueur : 3 à 4 millimètres. Cet Insecte, de dimension varia- ble, est allongé, brunâtre, avec pattes et antennes couleur de rouille. La tête et le corselet sont chagrinés. Ce dernier, de forme rectangulaire, est creusé en son milieu d'une fossette longitudi- nale, les élytres sont finement striés-ponctués. On remarque une ligne de poils très fins entre chaque strie. Fig. 221. -- Lyctus canaliculatus Fabr. dans le lio's <'e Chêne. 3/4 <|r. nal. (orig. coll. l'auly. Munich). Le Lyctus canaliculatus Fabr. agit à peu près de la même façon que les Anobiides, dont nous avons déjà parlé. Les ravages ont beaucoup d'analogie avec ceux des Vrillettes e1 sonl reconnsrissa- bles aux amas de sciure très fine qui se forment autour des orifices de sortie. C'est naturellement l'aubier, très riche en amidon, qui tente surtout ce Xylophage. A l'instar du CalUdium bajulus L., cet Insecte évite en général de forer ses galeries larvaires dans la périphérie des objets ligneux qu'il a infestés. Ce sont de pré- férence les bois écorcés, ouvragés, abattus à la sève ou insuffi- samment desséchés dans des locaux mal aérés, que ce Coléoptère recherche. Il est polyphage. Moyens préventifs. - - Ne pas employer en menuiserie ou en parqueterie du bois de Chêne abattu à la sève ou mal dessiqué et refuser, pour les assortiments de premier choix, le bois d'au hier. 360 RAMEAUX Moyens répressif?. — Incinérer dans les chantiers les fragments ligneux renfermant des vestiges du forage des Larves. Cossus ligniperda Fabr. Voir : Chapitre des Saules. RAMEAUX Polydrusus cervinus L. Colkopt., Curculionidœ Longueur : 4 à 4,5 millimètres. Ce Charançon, de couleur noi- râtre, tacheté de vert ou de gris sale, a le corselet à peu près aussi large que long. On trouve cet Insecte, au moment de la formation des feuille-. occupé à ronger l'épiderme de ces dernières ainsi que celui des bourgeons et des rameaux. Sa biologie est peu connue (1). Strophosomus obesus Marsh. (2). Hylobius abietis L. Voir : Chapitre des Pins. Nous signalons ici : Elater aterrimus L., E. marginatus L.. E. tesselatus L., E. aeruginosus Oliv., qui. surtout comme Insectes parfaits, détériorent l'épiderme des pousses de Chênes. mai> sont des rongeurs d'une importance secondaire. Cantharis obscura L. Coléopt., Cantharidœ Longueur : 9 à 13 millimètres. Les Cantharides qui. à l'état larvaire, sont carnivores, se nourrissent, comme Insectes parfaits, (1) Polydrusus micans Fabr. est aussi commun et attaque également les frondaisons des Hêtres. (2) Strophosomus coryli Fabr. vit spécialement sur le Chêne, ainsi que Sur le Noisetier. CHÊNES 361 des sucs et de 1'épiderme des rameaux de Chênes. La Cantharis obscura L. a le corselet carré, noir, avec les bords latéraux jau- nâtres. Les élytres, de même couleur, sont très allongés, pourvus d'une pilosité grise; ils recouvrent complètement l'abdomen. L'article basai des antennes et la région antérieure de la tête sont rougeàtres. Au point de vue forestier, on connaît encore peu la biologie des Élatérides. Cependant, dans certains cas, on a pu constater qu'ils provoquent des plaies sur i'épiderme des tiges et des rejets de Chênes à écorce fine (1). Coccus quercicola Sign. Rhynch., Cocëidœ On trouve ce pou fixé aux rameaux du Chêne et recouverl d'une calotte allongée, convexe, formée par une sécrétion de l'animal; cette calotte est bordée de franges cireuses. Le Coccus quercicola Sign. attaque presque toutes les espèces de Chênes et occasionne, par la succion des rameaux de petite dimension, des ravages locaux qui ne sont, toutefois, p;i> de nature à provoquer l'application de mesures prophylactiques. Un autre Rhynchote, le : Lecanium cambii Ratz. a été trouvé sur les rameaux du Chêne. Cet Insecte est encore fort peu connu au point de vue biologique. Vespa crabro L. Voir : Chapitre des Frênes. Andricus rhizomac Htg. And riens testaceipes Htg. (2). (1) Cantharis fusca L. et C. rustica Fall. causent des ravages à peu près identiques. (2) Fig. 222 et 223, orig. coll. Marchai, Paris. BOURGEONS Fig. 222. — Andricus rhisomae Htg. 1/1 gr. nat. (orig. coll. Marchai, Pans). Fig. 223 — Andricus testaceipes Htq 1,1 gr. nat. [orig. coll. Marchai, Pans). BOURGEONS Barypeithes araneiformis, Schrank. Voir : Chapitre des Saules. CHENES 363 Le Pkyllobius piri L. attaque parfois les Chênes. Voir : Chapitre des Bouleaux. Tinea lutipenella Zll. Lépidopt., Tineidse Longueur, Papillon étalé : 15 millimètres; Chenille : 10 milli- mètres. Ce Papillon, de petite dimension, se distingue par ses Firj. ïï2'(. — Cynips quercus-calicis Burgsd. sur Chêne pédoncule, i/i gr. nat. (orig. coll. Marchai, Paris l. ailes antérieures qui sont d'un jaune terreux avec franges plus claires: les postérieures ont un aspect grisâtre. Les antennes 364 BOURGEONS sont claires avec des articles foncés. La Chenille est grise, glabre sa tête est noirâtre. Ce très rare Lépidoptère a jusqu'ici causé un seul ravage d'une certaine importance, celui de la chênaie de Sonderburg, en Prusse (R. Hartig, 1870). Fig. 225. — Cynips quercus-toem Bosc. sur < ihêne Tauzin, i / 1 gr. nat.(orig. coll. Marchai, Paris Au moment de la sève printanière, la Chenille pénètre dans le bourgeon, le fore partiellement, puis lors de l'épanouissement de la végétation, elle se fixe sur un rameau, s'entoure d'un sa* soyeux et attaque ensuite les feuilles. La métamorphose en Papillon ;i lieu en juillet, précisément avant la sève d'août qui CHENES 565 permet à la frondaison attaquée de se reformer et à l'arbre de reprendre sa vitalité. Le même phénomène biologique se pro- duit avec la Tordeuse du Chêne que nous décrivons plus loin. Fiy. 22f>. — Synophiis politm Htg. sur Chène-îiège. 1/1 gr. nat. (brig. coll. Marchai, l'aii-.). On n'est pas encore lixé au sujet du mode d'hivernemenl de la Tinea lutipenella Zll., que bien peu de forestiers <»ut eu l'occa- sion d'observer. Fig. 227. — Cynips Kollari Htg. sur Q iercu . Mirbech i I >ur. 1 / 1 gr. nat. (orig. coll. Marchai, Paris). p D^3 Fig. 228. — Andricus fecundator Htg. sur Chêne pédoncule. 3 '( gr. aal. (orig.). CHENES 367 FEUILLES Orchestes quercusL. Coléopt., Curculionidx Longueur : 2,5 à 3,5 millimètres. Ce Charançon, qui est un proche parent de l'Orcheste danseur, dont nous parlerons dans le chapitre du « Hêtre » est de couleur brun jaune qui tourne parfois au rouge. Seuls les yeux, le corselet et le premier anneau abdominal sont noirs. Les élytres sont recouverts d'une pilosité jaune sensiblement plus dense et apparente à la base; elle affecte la forme d'une tache prolongée posté- rieurement en pointe. L'évolution de ce Curculionide se pour- suit durant l'espace de douze mois, avec hivernement à l'état d'Insecte parfait caché dans la couverture morte du sol. En général, au commencement de mai, l'animal apparaît et gagne la frondaison précisément au moment de l'épanouis- sement des bourgeons. La femelle, après avoir fait une incision le plus souvent dans la nervure centrale de la feuille, dépose ses o-ufs un par un. La Larve commence par ronger cette nervure, puis ne tarde pas à s'introduire entre les deux épidémies du limbe où elle fore un couloir sinueux dirigé vers la périphérie. La chrysalidation se produit dans l'épidémie même, déjà au commencement de juin. A partir de son éclosion, l'Insecte par- fait parachève l'œuvre de destruction de la Larve, car, étant très mobile, il saute de feuille en feuille e1 ronge ces dernières d'une façon désordonnée. Comme cette période de ravages se produit précisément au moment de la sève d'août, il résulte de cette diminution de l'appareil foliacé une perte d'accroisse- l'ii|. 229. Feuille ili~ Chêne pédon- cule r.i\ âgée par la Lan e de L'Oi - clientes quercus L. a, origine « 1 1 1 couloir Lan b, région fouillée par la Lan e. ■'< \ gr. nat. (orig.). 368 FEUILLES ment. Cette dernière peut aussi avoir pour conséquence, surtout dans les invasions répétées, une anémie de l'arbre qui prédispose ce dernier aux attaques d'autres Xylophages plus dangereux et de Champignons lignifuges. Pratiquement, aucune intervention efficace et économique ne peut être entreprise contre ce Charançon (1). Attelabus curculionoides L. Coléopt., Curculionidœ Longueur : 3 à 5 millimètres. Cet Insecte porte un rostre rela- tivement court, épais, moins allongé que le reste de la tête. Le l'içj. 23o. — Attelabus curculionoides L. mu- Chêne pédoncule. a, rouleaux <•< nfectionnés par l'Insecte parfait, b, nid de 1 1 Tordeuse verte. 3 » gr. nat. (orig.). corselet, régulièrement concave, est, de même que les élytres, rougeâtre. Ces derniers sont striés longitudinalement de lignes (1) Orchestes ilicis Fabr. se rencontre aussi sur les feuilles de' Chênes. CHENES 369 de points relativement gros et distants et d'interstries très finement ponctuées. La tête et l'abdomen sont d'un noir intense. Ce Charançon fait partie de ce groupe dont les représentants, à l'état d'Insectes parfaits, enroulent les feuilles de certaines essences forestières et de la vigne pour y déposer leur ponte. Au commencement de l'été, Y Attelabus curculionoides L. coupe la feuille transversalement à une distance variable de la base, mais sans toucher à la nervure médiane. L'animal confectionne ensuite un cylindre dans lequel un seul œuf est déposé, il don- nera naissance à une Larve qui hiverne dans ce rouleau. La partie de la feuille qui a été épargnée est formée de deux lobes souvent de grandeur différente. En général on ne remarque qu'un seul rouleau par feuille, mais souvent sur un même rameau on peut constater que cha- que feuille a été déformée suivant ce procédé. L' Attelabus curculionoides L. recherche surtout les Chênes, mais on a observé ses dégâts également sur le Châtaignier etsur les Aunes. Apoderus coryli Oliv. Colkopt., Curculionidse (Attelabus coryli L.) Apodère cigareur Longueur : 6 à 7 millimètres. Porte un rostre court e1 épais, a peine plus long que la moitié du reste de la tête. Cette dernière, bien détachée et d'un noir brillant, se relie au corselet par un étranglement. Le corselet rétréci antérieu- rement, porte en son milieu une tache noi- râtre, étroite, qui atteint la moitié de sa longueur. Le reste du thorax et les élytres sont rouges ou jaune ronge. Les antennes sont de douze articles avec une massue ramassée et pileuse. Cet Insecte, très polyphage, est surtoul lies abondant sur les Noisetiers ainsi que . . -i • . i l'ii|. ••.'(!. - Ipoderus coryli Oliv. sur certains autres arbustes; il vit égale- long.). i NTOMOl 'K.ii' FORES I II lu 370 FEUILLES ment sur beaucoup d'essences feuillues et recherche aussi les Chênes. Fig. a.32. — Feuille de Noisetier enroulée par YApoderus coryli Oliv. 3/4 gr. nat. (orig. La femelle déforme — comme c'est le cas pour l'espèce pré- cédente — la feuille pour y déposer un œuf donnant naissance ■:'/* ,. i 1 '^TmJ "1 m rWMX- f JÊËà ' .i\ ' - . 1 v\ >>, plissements de la partie enroulée. i/i «jr. nat. (orig.) à une Larve et celle-ci à une Chrysalide dont L'existence se pass dans cette niche foliacée. Le ravage est donc uniquement eau-' CHÊNES 371 par la forme parfaite et l'évolution entière de l'animal se para- chève dans l'espace de deux mois seulement. Chez cette espèce, la femelle coupe transversalement la feuille à peu près à la même hauteur que le fait YAttelabus curculio- noides L, mais en sectionnant aussi la nervure médiane et une partie de l'autre lobe. Ensuite l'animal enroule en spirale fermée aux deux extrémités cette portion détachée de la feuille. On obtient ainsi une sorte de cigare qui reste suspendu au rameau par la partie de la feuille demeurée intacte. On ne peut songer à entreprendre une lutte contre ces Cha- rançons dont les atteintes n'ont qu'une importance très réduite au point de vue de la conservation des Chênaies. Phyllobius viridicollis Fabr. Voir : Chapitre du Hêtre. Melolontha vulgaris L. Coléopt., Scarabœidas Hanneton vulgaire (Fig. 18 c) Le Hanneton commun est trop connu pour que nous donnions ici une description détaillée de ce Coléoptère polyphage qui est aussi redouté des maraîchers, des arboriculteurs que des sylvi- culteurs de la plaine. En parlant des ravageurs des racines de l'Épicéa, nous avons déjà signalé son importance, alors qu'il est à l'état larvaire et indiqué les moyens propres à défendre les pépinières contre ses atteintes. Il convient cepeii CHÊNES 375 L'accouplement qui se produit généralement dans l'air est suivi de la ponte qui dans la règle, a lieu au commencement du mois d'août. La femelle cherche un sol meuble, sec, pas trop recouvert d'une végétation herbacée ou buissonnante et pénètre à une profondeur de 10 à 20 centimètres pour y déposer en une fois une trentaine d'œufs, en un ou plusieurs tas. Elle succombe aussitôt cet effort accompli. Le mâle, qui est resté dans la cime des arbres, subit le même sort. A ce moment, le végétal, débar- rassé de ses hôtes de deux mois, bénéficie de la sève du mois d'août et peut alors reconstituer une frondaison nouvelle. Quatre semaines environ après la ponte, les jeunes Larves se mettent à ronger les radicelles de tous les végétaux ligneux et herbacés qu'elles trouvent à leur portée immédiate. Au com- mencement d'octobre, subissant déjà les effets des premiers froids, elles pénètrent plus profondément dans le sol où, enfouies parfois à la profondeur de 80 centimètres, elles s'engourdissent du sommeil hivernal. L'ascension à la surface du sol commence suivant la précocité de la saison, souvent déjà en mars et c'est à partir de cette époque que les Vers blancs causent de vrais désastres dans les jeunes plantations, dans les pépinières, les cultures agricoles ou simplement dans les prairies. Pendant la première année de l'existence larvaire, les ravages sont limités aux radicelles ou aux parties tendres de la racine, mais durant la deuxième année, alors que les Larves ont acquis leur dimen- sion maximale, elles se disséminent, et leurs exigences en fait de nourriture sont telles que les parties les plus coriaces de l'appareil radicellaire ne les rebutenl pas. En juin ou en juillet, toujours suivant les conditions climatériques, l'existence lar- vaire cesse, l'animal pénètre profondément dans le sol, parfois jusqu'à lm50 et s'y transforme en Nymphe. Avant le commen- cement de l'hiver les Hannetons sont entièrement formés, mais ils restent blottis dans ces cachettes profondes jusqu'au prin- temps, époque à laquelle leur courte existence aérienne com- mence. Nous avons déjà vu plus haul quecesonl plus spécialemenl les (mènes qui tentent le Hanneton. Il y a lieu de remarquer que les 376 FEUILLES autres essences feuillues des forêts et des paris lui servent égale- ment de pâture. Il en est de même des arbres fruitiers placés dans des conditions spéciales, par exemple entre des champs à terre meuble et les grands massifs de futaies feuillues ou de taillis composés des régions de plaine. Il s'établit alors dans ces conditions un mouvement intense entre les champs et la forêt, mouvement dû aux vols qui se répètent tous les trois ans dans la règle. Les arbres fruitiers vivant dans la zone comprise entre les berceaux de nymphose et les Chênes constituent les premiers appâts sur lesquels l'animal se jette. Il arrive parfois que les résineux sont attaqués et plus spécialement les Mélèzes au feuil- lage tendre. La caractéristique des ravages du Melolontha vulgaris L. est précisément cette longue existence et cette double activité nocive qui est exercée par l'animal, soit sous la forme d'Insecte ailé, soit sous celle de Larve. C'est cette dernière qui est incontes- tablement la plus préjudiciable au point de vue de la vie des végétaux. Il résulte de ces faits qu'on peut intervenir de deux façons dans l'existence de ce redoutable Coléoptère. La première, de beaucoup la plus répandue, est expérimentée depuis plus d'un siècle; elle consiste à récolter les Insectes ailés au moment de leur assoupissement, alors qu'alourdis par leur repas, ils demeurent immobiles sur les arbres des vergers et (!•■- forêts. C'est le « Hannetonnage ». coutume qui. dans certains pays, est rendue obligatoire et qu'on encourage d'ailleurs par des primes accordées par l'État ou les Communes. Dans d'autres régions, on oblige le laboureur à faire récolter les Larves que la charrue met au jour. Il est bien difficile de dire quelles conséquences onl ces diffé- rentes mesures coercitives, qui sont d'autant plus sévèrement appliquées que les régidns dans lesquelles le Hanneton est à l'état endémique sont cultivées d'une façon intensive. En d'autres termes, est-il permis d'affirmer que si cette lutte entre- prise contre cet ennemi ne se taisait pas. les désastres causés par les Vers blancs et les Hannetons seraient plus grands? Nous ne croyons pas qu'il suit possible de répondre à cette question. CHENES 3ê i Moyens préventifs. - - Ils consistent, au point de vue fores- tier, à créer avant tout des massifs mélangés soit d'essences, soit d'âges différents et à protéger les ennemis naturels des Hannetons et des Vers blancs. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer la Marte et le Renard, la Chauve-Souris et la Taupe, puis parmi les Oiseaux, le Corbeau-freux, la Corneille, le Chouca, la Pie, le Moineau, etc. Mais de quelle minime utilité sont, dans une Chênaie, quelques centaines de ces auxiliaires — dont plusieurs sont d'autre part nuisibles aux agriculteurs par la destruction de certaines graines — ■ en comparaison des myriades de Vers blancs et de Hannetons qui vivent aux abords de nos forêts de plaine en produisant toujours de nouvelles générations! Moyens répressifs. • — Nous avons déjà signalé dans le chapitre de l'Épicéa comment il faut envisager, uniquement au point de vue de la protection des" forêts, la lutte contre le Melolontha vulgaris L. Les dernières recherches de Decoppet (1912) ont mis en lu- mière les procédés de destruction par le sulfure de carbone. Si actuellement, le résultat n'est pas encore absolument concluant, il convient d'enregistrer avec satisfaction les expériences de ce sylviculteur, qui du reste n'a pas achevé ses ('tudcs dans ce domaine. Decoppet a expérimenté certains des procédés connus jusqu'à présent et que nous avons énumérés au commencement de ce! ouvrage. Il n connaît que celui que nous avons cite et qui con- siste à empêcher la ponte eu répandant sur les carreaux d'une pépinière menacée une couche de feuilles, n'empêche pas la femelle du Hanneton de pénétrer dans le sol à travers ce matelas végétal pour y déposer ses œufs. Par contre, cel auteur préconise le traitement au sulfure de carbone qu'il décril dans tous >,» détails et qui a le mérite, non seulement de détruire partielle- ment les Larves rongeuses, mais surtout de provoquer, comme agent fertilisateur, une nouvelle vigueur du plant, favorisant ainsi la reformation rapide des racines. Nous croyons qu'il serait opportun de compléter ces reeher- 378 FEUILLES • lies par de nouvelles expériences qui auraient pour but de dé- terminer le parcours que les Vers blancs sont capables de faire horizontalement dans une pépinière, car ces constatations sont d'une importance capitale lorsqu'on est appelé à entreprendre la lutte au moyen du sulfure de carbone dans une pépinière de valeur qu'on veut à tout prix maintenir et défendre contre ces redoutables dévastateurs. En résumé, la question n'est nullement résolue; elle mérite cependant de l'être, car les pépinières forestières ne compU-iit pas de pire ennemi que le Ver blanc (1). Haltica erucœ 01. Goléopt., Chrysomelidœ (Haltica quercetorum Foudr.) Altise du Chêne Longueur : 4 à 5 millimètres. Cet Insecte peu répandu es! reconnaissable à sa couleur d'un bleu vert métallique très bril- lant. Le corps est allongé, ovoïde. Le corselet lisse porte en avant du milieu un sillon transversal atteignant presque les bords latéraux. Les élytres ont une ponctuation très fine et le bord externe plissé. L'Insecte ailé hiverne dans la couverture morte «lu sol ou dans les crevasses de l'écorce. Dès que les feuilles s'épanouissent au mois de mai, l'animal gagne la cime et dépose ses œufs sur la face inférieure des feuilles, évitant d'entamer l'épiderme supérieur: plus tard, au moment d'atteindre leur forme adulte les Larves dévorent tout, sauf les nervures. La feuille ainsi « squelettée » ne tarde pas à sécher. La chrysalidation a lieu à la fin de juillet dans le sol ou les anfractuosités de l'écorce et le même ravage se reproduit jusqu'à l'apparition des froids de l'automne, mais cette fois par les soins de l'Insecte ailé. Cet animal relativement peu dangereux attaque occasionnel- lement 1rs aunes et les noisetiers. [1) Le Melolontka hippocastani Fabr. a la même biologie. CHENES 379 Il n'y a pas lieu de faire la guerre à l'Altise du Chêne, car ses "ravages n'ont qu'une portée secondaire. Tout au plus dans les pépinières menacées par ses apparitions fréquentes, peut-on conseiller de la capturer dans des récipients avec pièges gluti- neux. Toutefois, ce procédé est assez difficilement applicable, vu la grande mobilité de l'animal. Sphinx tiliœ L. Voir : Chapitre des Tilleuls. Liparis chrysorrhoea L. Lépidopt., Bombycidœ (Porthesia chrysorrhoea L.) Bombyce chrysorrhée ou cul-brun [FI. VI, fîrj. 9, 9 a] Longueur, Papillon étalé : 35 à 40 millimètres ; Chenille : 25 à 30 millimètres. Ce Papillon est d'un blanc brillant. Le mâle porte souvent au milieu des ailes antérieures une tache foncée. La partie postérieure de l'abdomen est chez la femelle d'un jaune brunâtre, tandis que chez le mâle cette partie du corps est plus foncée. Les antennes du mâle, de couleur jaunâtre, sont longuement et doublement pectinées. La Chenille, qui compte seize pattes, est d'un l)riin plus ou moins foncé, elle porte des touffes de longs poils jaunes. La face dorsale est ornée de taches d'un brun rouge foncé. Les anneaux un à trois présentent plusieurs taches transversales, les quatre à dix deux bandes en zigzag disposées de chaque côté de la ligne médiane foncée. Sur les anneaux quatre, cinq et onze, on remarque une petite tache poilue noirâtre; elle es! frangée de blane sur les autres anneaux. Parmi les Papillons nuisibles au poinl de vue forestier, il en est peu qui, dans les régions tempereis el chaudes de l'Europe, ont une aire d 'extension aussi étendue. En effet, le Bombyce Janv . . 1 Fév. . . 1 Mars . . 1 Avril . . + + 1 Mai. . . Juin .Inill . , \nlll . Sepl . . Oct. . . Nov. . . Dec. . ! 380 I EUILLES cul-brun est fréquent dans toute l'Europe centrale, sur ]-• pour- tour de la Méditerranée et jusque dans l'Hymalaya. On le renJ contre rarement au nord de la France et dans la région bal- tique. Son évolution rentre dans le cadre de celle de la plupart des autres Lépidoptères dont les Chenilles se nourrissent des feuilles de nos essences forestières social s. Fijj. 23G. — Nid d'hivernage de la /.i/iuris chrysorrhoea I... 3 \ gr. nat. (orig.). Le Bombyce cul-brun essaime en général à la fin de juillet connue l'indique le graphique ci-contre. C'esl surtout à la fin de la journée, au crépuscule, qu'on le voit prendre son vol. La femelle dépose ses œufs un peu à la façon du Bombyc ! disparate, par paquets qui ressemblent à de minuscules éponges jaunâtres. Deux à trois semaines après la pont,., les jeunes Chenilles apparaissent et se mettent a mn^'r l'epiderme de la feuille sur laquelle elles sont écloses, en respectant généralement les ner- vures les plus importantes. Lorsqu'elles ne trouvent plus ass de nourriture sur cette première Feuille, elles s'attaquent à CHENES 381 d'autres et l'automne venu, en réunissent quelques-unes par des soies, formant ainsi un nid solide qui leur sert de chambre d'hi- vernage. La présence de cette dernière constitue en hiver le critère le plus facile pour la détermination des dégâts (fig. 236). Au réveil de la végétation, en général en avril, les Chenilles sortent de cette cachette et se jettent sur les feuilles qui s'épa- nouissent, dévastant ainsi avant leur développement les boutons Fig. 1-37. — Colonie <1<* Chenilles «le la Liparis chrysorrhoea L. 3 \ gr. nat. (orig. coll. Paulj . Munich i. à fleurs. Ce travail est interrompu par Les mues qui se produisenl alors que les individus sont réunis en colonies fixées à l'intersec- tion des rameaux (fig. 237). En juin, on observe la chrysali- dation, l'animal étant fixé aux feuilles ou caché dans la cou- verture morte du sol. Le Liparis chrysorrhoea L. est avec le Bombyce disparate un des Lépidoptères les plus polyphasés qui se rencontrenl dans les régions forestières de l'Europe centrale. Il recherche avant tout les Chênes el lis arbres fruitiers et nous l'avons trouvé dans la vallée du Rhône, à Ardon (Valais, Suisse) rongeanl les feuilles de vigne à proximité de Chênes isolés. 582 FEUILLES Le Bombyce cul-blanc a été signalé en 1903 dans les Conser- vations de Nîmes dont les taillis de Chênes verts étaient infestés. Fig. a38. — Rameau de Chêne pédoncule déformé par les Chenilles delà Liparis chrysorrhoea L. i/i gr. iiat. (orig. coll. Marchai, Paris). On a remarqué alors que l'Insecte s'attaquait à toutes les s- sences feuillues du sous-bois e1 en particulier à l'Arbousier. Fait remarquable, cette invasion a pris fin brusquemenl en mai 1904, à la suite d"un brouillard épais et froid qui a provoqué la mort CHÊNES ^"° instantanée des Chenilles au moment de leur activité printa- nière (R. D. E. F.). Fiq .,-,,, Liparis chrysorrhoea L. sur un rameau de I ;hène pédoncule. i-*— - sr^stsft "' ''""'' 384 FEUILLES Ce Papillon n'est toutefois pas à ranger parmi les ravageurs les plus communs et les plus redoutables des Chênaies. Moyens préventifs. - Comme ce Lépidoptère n'attaque pas les résineux, on n'a pas à redouter de dégâts importants dans les forêts mélangées de résineux et de feuillus, mais il est surtout à craindre dans les vergers avoisinant les Chênes qui poussent dans un climat tempéré. Aucune mesure culturale n'est à même de prémunir un massif de ses atteintes. Moyens répressifs. — Dans certains cas qui intéressent plutôl lis cultures fruitières à proximité des Chênaies, on peut inter- venir en faisant couper et brûler en hiver les nids ou bourses qu'il est possible d'atteindre à l'aide d'un éehenilloir. En avril et mai, on peut également écraser les colonies de grosses Che- nilles au repos. Il faut toutefois prendre certaines précautions lors de cette chasse, car la Chenille a un pouvoir urticant rap- pelant celui des Processionnaires du Chêne et du Pin. Bombyx quercus L. Lépidopt., Bombycidse Bombyce du Chêne (PI. VI, fig. 2, 2 a, 2 6). Longueur, Papillon étalé, çf : 4.5 à 5.5; $ : 6 à 7 millimètres; Chenille : 5 à 6,5 millimètres. Les ailes antérieures et posté- rieures sont barrées transversalement et à peu près au milieu de leur longueur par une raie claire qui est moins bien arr< à l'extérieur qu'à l'intérieur. Chez les deux sexes, <»n remarque à peu près au centre des ailes antérieures une tache blanche encadrée d'une bordure foncée. La femelle est ocre jaune, tandis que le mâle est brun chocolat. La Chenille est brun-jaune, fortement velue; chaque anneau est séparé du suivant par an cercle noir velouté, très étroit. 1. - côtés sont tachetés longitudinalemenl de blanc. Ce Bombyce, peu répandu et polyphage, essaime en juin et hiverne à L'état de Chenille. Cette dernière, devenue adulte, peut détruire la frondaison des Chênes et d'autres essences feuillues. CHENES 385 On a observé également les ravages du Bombyx quercus L. dans les semis de Pins sylvestres. I iij. a4o. — Bombyx quercux I.. < iiienilles de dillV-rentes finisseur-- r<)ni|e;iiii les iVuiili » (Je i Ihéne pédoncule. 3 'i (jr. uni. (oricj.). Il s'agit ici d'une espèce rare <|iii se rencontre plutôl isolé- ment et qui n'apparaît généralement |>as sons la forme d'inva- sions. Nous nous dispenserons donc d'étudier les moyens propres à prévenir l'extension de ces Papillons. 1 STOMOLOGIE FORESTIERE 25 386 FEUILLES Bombyx neustria L. Lépidopt., Bombycidse Bombyce livrée [IM. Vf, lig. [\, 4a] Longueur, Papillon étalé, n l'a observée parfois sur la frondaison des chênes. 390 FEUILLES tion des Chenilles, sont rongées et i squelettées ». A la fin de la pé- riode de ravages, qui se prolonge jusqu'en septembre, l'animal dévore la feuille entière en ne respectant que la nervure mé diane. La chrysalidalion a lieu sous terre, durant l'hiver et sans la protection d'un Cocon soyeux. Le Papillon attaque tous les feuillus, et il peut être opportun, en cas d'invasion dans les parcs, de détruire les Chenilles au mo- ment où elles ont acquis leur développement maximal. Dans les chênaies, il apparaît fortuitement sans causer de ravages sé- i ieux. Noctua aceris L. ( 1 ). Voir chapitre des Erables. Cnethocampa processionea L, Lépidopt.. BombycîdaR Processionnaire du (ihéne [PI. VI, fig. 7, 7 a] Longueur, Papillon étalé, nt r»ii t pailnis sui les frondaisons des Chênes., mais ne peuvent cependanl être considérées comme des ravageurs typiques de cette essence. CHENES 391 La Chrysalide, qui mesure 15 millimètres au maximum, est brune, régulièrement rétrécie antérieurement et obtusément arrondie à son extrémité; elle est munie d'une pointe de chaque côté de l'anus. L'évolution de ce Lépidoptère se déroule suivant le graphique ci-joint, qui nous montre que la période nocive est très courte. Le Papillon essaime en août et dépose ses œufs par rangées juxtaposées fixées sur l'écorce des branches supérieures des grands arbres, ou sur les tiges des Chênes de petites dimensions. L'Insecte protège le plus souvent sa ponte en la recouvrant d'un fin duvet soyeux et choisit comme emplacement de ponte la face sud des branchages ou des troncs. L'hivernement a lieu sous la forme d'œuf, et les jeunes Chenilles apparaissent précisément au mo- ment de l'épanouissement des feuilles. Ces der- nières sont aussitôt rongées en totalité ou en partie; la Chenille adulte s'attaque ensuite aux bourgeons. Comme c'est le cas pour la Processionnaire du Pin. dont nous avons décrit les mœurs dans le chapitre des Pins, les Chenilles de la Processionnaire du Chêne ont une activité nocturne. C'est en effet parce qu'elles circulent de nuit sur la frondaison des Chênes, qu'elles laissent sur le chemin qu'elles ont parcouru un fil conducteur qui, après leur repas, leur permettra de regagner le nid dans lequel elles se réunissent durant le jour. Ces nids revêtent les formes les plus variables et sont le plus souvent placés à l'intersection des branches. Ils hébergent les Chenilli s lois de leurs diffé- rentes mues et, à la lin de l'évolution (l'uni' génération se trouvent, malgré leur taille qui peut parfois atteindre une longueur de I mètre sur une largeur de 20 à 30 cenl imèl r< s, rem- plis de débris de Chenilles, de Cocons et d'excréments. La métamorphose a lieu à la lin de juillel dans ces cachettes soyeuses où la Chenille se seul à l'abri dis rayons si laires et de Janv . . i o Fév. . . Mars . . Avril . . Mai. . . Juin . . Juill . . Août . Sepl . I ri. . . X..V. . . Dec. . . la pluie. Il arrive fréquemment qui dans li s chênaii s l'on renconl re 392 FEUILLES de jour des processions de deux ou trois rangs de Chenilles cir- culant sur les troncs ou sur le sol. Ce phénomène se produit en général lorsque l'invasion est intense; alors les Chenilles quittent un arbre dont le feuillage ne leur offre plus de nourriture en Fig. 2^. — Nid de la Cnethocampa processionea !.. 3 't gr. nat. (orig. coll. Pauh . Mnnicb . suffisance. Il y a de grandes variations dans les dégâts. En effet, à la fin de la période des ravages, on remarque parfois que les Chenilles dévorent toute la feuille, sauf la nervure médiane et certaines nervures latérales, spécialement celles des feuilles anciennes. L'intensité de l'invasion varie suivant le développe- ment de l'arbre, la forme et l'exposition de sa frondaison. On peut envisager les conséquences des invasions de la Pro- cessionnaire comme ayant à peu près la même importance que celles de la Tordeuse du Chêne et que nous examinerons plus loin. Dans les cas normaux, la période de ravages prenant tin précisément au moment où la sève d'août provoque une refor- CHÊNES 39: mation de l'appareil foliacé rongé, la vie du végétal n'est pas compromise, seul l'accroissement est diminué. Lors des inva- sions intenses et lorsque les bourgeons à fleurs sont détruits, il est évident que la production des glands est compromise. Dans certains cas exceptionnels, la Processionnaire devient polyphage. En toutes circonstances, le pouvoir urticant de ces Fig. y '(4- — Cnethocampa processionea L. sur un tronc de Chêne pédoncule. a, Chenilles ; b, Papillon $; c, miroir d'oeufs. 3/4 gr. nat. (orig. coll. Pauly, Munich). Chenilles rend la circulation e1 le travail dans les forêts envahies très malaisé durant la phase de nocivité de l'animal. Les invasions dînent en général deux à trois ans au pins, el en Allemagne, plus spécialement, on a observe que dans cer- taines chênaies elles se renouvelaient tous les Imit à dix ans [Judeich el Nitsche, 1895, p. 911). En France, dans les départements *\f l'Aube, de l'Yonne et 394 FEUILLES de la Côte- d'Or, on a constaté de 1902 à 1906 une forte invasion qui a atteint son apogée en 1904 et 1905. Dans la Côte-d'Or en particulier, les dégâts de la Procession- naire ont eu pour effet de détruire les fleurs et par conséquent d'annuler à peu près complètement la production des glands (R. D. E. F.). Moyens préventifs. — Us consistent à propager et à protéger dans les chênaies menacées la Chauve-Souris, qui fait la chasse aux Papillons et aux Cocons, et le Calosoma sycophanta L, qui est avide de Chenilles et parfois de Chrysalides. Moyens répressifs. - - Lorsque l'on surprend à la fin de la période de ravages des processions de Chenilles qui circulent d "arbre en arbre, on peut employer des enfants à écraser ces dernières qui, allourdies par leurs copieux repas, ne peuvent -'•'(•happer facilement. Un autre procédé, qui donne également de bons résultats, consiste à détruire l'animal durant la période larvaire, alors que les Chenilles se sont, pendant le jour, retirées dans leurs nids. Des ouvriers, portant des perches munies à une de leurs extrémités d'épongés ou de tampons d'étoupe, parcourent alors les peuplements infestés. L'éponge ou l'étoupe, étant imbibée de pétrole, puis allumée, sert à enflammer les nids de la Procession- naire. Geometra defoliaria L. Lépidopt., GeometridsR (Hibernia defoliaria L.) [ 1*1 . VI, iiij. io, ioo] Hiberaide ou Phalénide ilôfeuillée Longueur, Papillon étalé, cf : 35 à 40 millimètres: Chenille : 30 à 35 millimètres. Cette arpenteuse présente un caractère spécial que nous ne retrouvons chez aucune antre espèce fores- tière de l'ordre des Lépidoptères. En effet, la femelle, longue de s à lo millimètres, est complètement privée d'ailes, d'un CHÊNES 395 blanc sale tacheté de noir. Le mâle se distingue facilement par les caractères de ses ailes antérieures qui sont, de même que le corps, d'un jaune citron, avec deux bandes transversales brun chocolat très variables dans leur forme. Les bordures des ailes sont souvent blanches. On rencontre parfois des individus de la Phalénide défeuillée dont le tachetage alaire est embrouillé ou même effacé. Les ailes postérieures sont blanc crème avec franges non tachetées. La Chenille, jaune blanchâtre, porte dix pattes. Après la der- nière mue, la face dorsale revêt une teinte orange foncé, tandis que la face ventrale demeure beaucoup plus claire. Les pattes postérieures sont rougeâtres. Ce Papillon très polyphage essaime en septembre ou en octo- bre, parfois seulement en novembre. La Chenille recherche par- ticulièrement les feuilles des Chênes et des Hêtres dont elle découpe les bords en évitant en général d'entamer les nervures. On n'a pas remarqué que cette espèce réunisse quelques feuilles en faisceau par un filet soyeux pour en faire un nid. L'hivernage a lieu à l'état d'œuf. Au point de vue forestier, ce ravageur, qui est à redouter dans les vergers, a la même importance que la Geometra brumata h., mais il est beaucoup moins répandu (1). Geometra brumata L. Lépidopt., Geometridse (Cheimatobia brumata L.) [PI. VI, Gg. li] ( Ihcimatobie hiémale Longueur, Papillon étalé, q '• '^> à 30 millimètres; Ç longueur «In corps : 5 à 6 millimètres; Chenille : 18 à 22 millimètres. Bien que la Cheimatobie hiémale soit à propremenl parler un rava- geur «les vergers, on la redoute également dans les chênaies, (1) Les Geometra aurantiaria Esp. G. aescularia S< liill'.. G. progemmaria Hb. jouent, au poinl de vue de la protection des chênaies., à peu près le même l'ôlc, tiiul en étant encore moins fréquentes que la G. defoliaria !.. 396 FEUILLES ainsi que sur tous les autres feuillus, sauf le Hêtre. Ce Papillon présente un dimorphisme sexuel très accusé. En effet, le mâle est pourvu de deux ailes antérieures d'un gris plus ou moins rougeâtre avec rayures transversales un peu foncées. Les ailes postérieures claires portent parfois des taches transversales très effacées. La femelle est munie de rudiments d'ailes qui n'atteignent pas la longueur du corps. Les antérieures, d'apparence verdâtre, portent deux bandes transversales brunâtres, les postérieures seulement une. La Chenille se reconnaît à ses dix pattes et à la teinte vert jaunâtre de son corps dont la ligne dorsale est plus foncée. La biologie de cet Insecte présente ceci de par- ticulier — son nom l'indique — que l'essaimage se produit au moment des brumes automnales, presque au commencement de l'hiver. En effet, les mâles apparaissent à la moindre température clé- mente de l'arrière-automne et volent, le soir sur- tout, autour de la couronne des arbres pour y rechercher les femelles. Ces dernières, fécondées, déposent individuellement leurs œufs sur les bour- geons à fleurs et sur les rameaux. Ces œufs sont solidement collés, ce qui leur permet de ne pas être détachés durant l'hiver par la pluie et la neige. L'apparition des jeunes Chenilles a lieu au moment du réveil de la végétation, et ce phénomène est naturellement sous la dépendance complète des conditions atmosphériques. L'animal pénètre en général en avril dans les bourgeons dont il dévore partiellement l'intérieur durant la nuit. Pendant le mois de mai et une partie de juin, le ravage se poursuit et atteint Les feuilles en voie de formation qui sont ordinairement perforées. Plus tard, les ouvertures sont agrandies à mesure que la Chenille devient plus grosse et active «'t. à la fin de la période des dégâts, on remarque des faisceaux de feuilles réunii - par un filet soyeux. Parvenue à cette étape de son existence, La Cheimatobie hu- .l;in\ . . • 3 0 Fév. . . Mars . . Avril . . Mai. . . j Juin . . .luill . . o 0 Août . . Sept . . 0 o + + I Oct. . . Xi'\ . . - Dec. . . CHEXES 397 maie suspendue à un fil se laisse tomber à terre et se cache dans le sol ou dans les débris ligneux pour s'y métamorphoser. Cette phase de nymphose dure environ quatre mois. La Geometra brumata L. est surtout à redouter dans les ver- gers où elle compromet souvent la fructification et, à la suite d'invasions successives, provoque la mort de l'arbre ou de cer- taines branches, préparant ainsi le chemin aux Insectes poly- p liages. Parmi les essences forestières feuillues, ce sont le Chêne et le Charme qui semblent le plus exposés à voir non seulement leurs feuilles, mais surtout leurs graines détruites. Les forêts de la Haute-Marne ont été envahies par ce Papillon de 1904 à 1906. La Cheimatobie évoluait en compagnie de la Tordeuse du Chêne et du Bombyce livrée (R. D. E. F.). Moyens préventifs. — Comme il s'agit d'un Insecte essentiel- lement polyphage et mobile, on ne peut guère prémunir les vergers et et les chênaies contre ses atteintes, à moins de prendre les devants et d'appliquer préventivement le procédé indiqué plus loin. Moyens répressifs. — Le moyen le plus employé dans le un unie des arboriculteurs consiste à fixer, par une ficelle autour du tronc des arbres envahis ou à protéger, des bandes de papier de 10 à 15 centimètres de largeur. Sur ce papier on dépose de la glu en un anneau de 1 à 2 centimètres de largeur sur 2 à 3 cen- timètres d'épaisseur. Le piège est placé en octobre, soit au début de la période d'accouplement des Papillons; il a pour but d'arrêter l'ascension des femelles. En effet, ces dernières avec leurs rudiments d'ailes sont incapables de voler et deviennent facilement prisonnières dans cette matière gluante qui leur obstrue le passage lorsqu'elles gravissent le tronc. L'usage de ce bracelet de papier offre en outre un autre avan- tage dans la culture arboricole, c'est qu'entre l'écorce et le papier viennent souvent hiverner d'autres Insectes ravageurs qu'on détruit à la fin de l'hiver en détachant le piège glutineux. 398 FEUILLES En protection forestière, on ne peut guère faire usage de pro- cédés aussi coûteux; du reste ce ravageur est peu nocif dans les chênaies. Tortrix viridana L. Lépidopt., Tortricidœ Tordeuse verte ou du Chêne [l'I. VI, fig. 8, 8 a] Longueur, Papillon étalé : 21 à 24 millimètres; Chenille : 10 à 14 millimètres. C?tte Tortricide se reconnaît fadlement à l'i<|. '.•')'>. Ravages de Tortrix- viridana !.. sur un rameau de Chêne pédoncule. a, Papillons; /'. Chenilles rongeant I ss feuilles. .') 'i gr. uat. (orig. coll. Standfuss, Zurich). l'aspect verdâtre, couleur de jeunes feuilles de Chêne, ailes antérieures et à la teinte grisâtre de l'abdomen. La Chenille, munie de seize pattes, est également verte ou d'un CHENES 399 vert noirâtre, à peine pileuse; sa ponctuation et la tête sont noires. La Chrysalide, d'un noir brillant, est de forme allongée. La Tordeuse du Chêne est répandue dans toutes les forêts de Chênes de l'Europe; on l'a même observée dans les Alpes grisonnes (Suisse) à 1.100 mètres d'altitude. La biologie est très simple et ne présente aucune particularité, l'hivernement ayant lieu sous la forme d'œuf. Ce Microlépidoptère apparaît fréquemment dans les chênaies et ses invasions durent en général de trois à six ans. C'est à la fin de juin ou au commencement de juillet que le Papillon essaime, et ce vol s'effectue non seulement au crépuscule, mais encore en plein soleil. Le vol est très agité et les Insectes ne de- meurent jamais posés longtemps au même endroit. On sait que la ponte s'opère dans la frondaison, mais on n'a pas encore pu préciser si les œufs sont fixés aux rameaux ou aux bourgeons; cependant la plupart des entomo- logistes forestiers penchent pour cette dernière alternative. Comme c'est le cas pour tant d'Insectes phytophages, la pé- riode nocive coïncide précisément avec l'épanouissement de l'appareil foliacé, c'est-à-dire en plein mois de mai. A cette époque, la Chenille commence son carnage et s'attaque en pre- mier lieu aux bourgeons à fleurs, puis aux jeunes feuilles dont les parties tendres sont dévorées. A la fin de son existence lar- vaire, la Tordeuse entame les feuilles formées e1 se plaîl à les enrouler de diverses façons, parfois en cornet, en cigare, en portefeuille triangulaire (fig. 246). Ces travaux de pliage sonl consolidés par l'adjonction d'un reseau soyeux. Dans certains cas, on remarque également des nids formés de plusieurs feuilles agglomérées par de la soie. Ces feuilles tordues ou réunies ser- veiil de retraite aux Chenilles à la lin de la période de ravages; c'est dans ces cachettes, a l'abri de la pluie el du soleil, que ces Janv . . • i 0 • Fév. . . Mars . . Avril . . Mai. . . Juin . . Juill . . Août . . Sept . . Oct. . . Nov. . . Dec. . . iOO FEUILLES animaux achèvent de se gaver de débris et qu'ils subissenl leur métamorphose en Chrysalide. Lors d'invasions intenses, l'animal change de branche ou se laisse tomber à terre, suspendu à un fil qu'il tisse au fur et à mesure de la descente. Il atteint ainsi des rameaux couverts de feuilles plus ou moins indemnes. On observe aussi, lors de ces invasions, que d'autres Papillons arrivent en masse dans les forêts et, par un temps calme et sec, on peut entendre la chute bruyante des excréments dans les massifs densément infestés; à la fin de la période des ravages, la circulation sous les Chênes est parfois rendue fort désagréable par les fils qui pendent de Ficj. 240. — Différentes formes de nids de la Tortrix viridana L. 3/4 in- la Chenille entre les deux épidermes; //, Chenille perçant l'épiderme desséché, i , i gr. nat. (orig.). La Chenille est de couleur claire indistincte, presque glabre, avec tête et extrémité anale à peine plus foncées. Seules, les trois paires de pattes thoraciques sont bien formées, tandis que les postérieures restent à l'état de mamelons. Le Papillon essaime en mai et dépose ses œufs dans les feuilles en formation. La jeune Chenille passe toute son existence, qui CHÊNES 407 dure en général dix mois, emprisonnée entre les deux épidémies des feuilles de Chêne et de Châtaignier, pratiquant des couloirs sinueux qui augmentent de calibre avec l'âge de l'animal. Fina- lement ce dernier, avant de se métamorphoser, creuse un élar- gissement de grandeur variable dont les parois supérieure et inférieure, se desséchant, prennent une apparence claire (fîg. 250). Ce ravage que l'on constate surtout sur les rejets ainsi que sur les rameaux près de terre est commun, mais il ne peut être envisagé comme la cause du dépérissement des Chênes. On trouve aussi occasionnellement sur les feuilles de Chêne la Tinea cognatetta Fr. Tinea ferrugana Tr. Lépidopt., Tortricidœ Tordeuse ferrugineuse Longueur, Papillon étalé : 16 à 17 millimètres; Chenille : 11 millimètres. Ce Papillon qui figure dans la littérature ento- mologique sous huit noms différents porte une tête et un thorax en général ocre jaune ou brun rougeâtre; l'abdomen, de même que les ailes postérieures, présentent de nombreuses variations de couleur. Le plus souvent ocre jaune, tachetées de foncé chez certains individus, elles apparaissent parfois d'un gris rougeâtiv. La bordure antérieure est ondulée et le bord antérieur porte deux taches brunâtres qui se confondent parfois avec une autre tache de même teinte occupant le centre de l'aile. Les franges se dessinent en plus clair sur la couleur du fond. La Chenille, munie de seize pattes, a la tête et la plaque nucale brun foncé; le corps se teinte de brun pâle ou de vert sale. Le dos et les côtés sont sillonnés longitudinalement par cinq bandes d'un vert olive foncé. Sur le milieu du corps, on remarque des deux côLés de la ligne médio-dorsale qui est plus large et d'appa- rence bleuâtre de petits points noirs. La période du vol de la Tordeuse ferrugineuse a lieu en août et se poursuit parfois jusqu'en octobre. Chose curieuse, l'hiver- nement se passe sous la forme parfaite, ranimai se blottissant 408 FEUILLES durant la mauvaise saison dans des feuilles sèches repliées, for- mant des nids fixés aux rameaux. L'accouplement et la ponte s'effectuent au premier printemps et la Chenille se met en mai ou juin à attaquer les jeunes feuilles réunies en faisceaux soyeux irréguliers. Elles sont rapidement « squelettées » et tombent en débris qui, avec les excréments, constituent des amoncellements informes retenus par le réseau soyeux. Dans la plupart des cas, les rameaux qui portent plusieurs de ces faisceaux de feuilles rongées dépérissent. Il résulte donc de ces dégâts, cependant rares, des déformations de la frondaison. La Tortrix ferrugana Tr. attaque également d'autres essences feuillues et certains arbrisseaux qui forment le sous-bois des chênaies. Le forestier n'est guère appelé à intervenir pour entraver l'évolution d'un Insecte dont les dégâts sont aussi rares que peu prononcés. Pour achever l'énumération des parasites des feuilles de Chênes, nous signalons encore deux ennemis plus rares : Phylloxéra quercus Fonsc. Rhynch. P/u/lloxeridx On observe trois formes chez cette espèce. En été, les Insectes aptères parthénogénétiques apparaissent et se mettent à sucer l'épiderme de la partie inférieure des feuilles de Chênes. En automne, les femelles ailées, de couleur rosée, déposent leurs œufs qui donnent naissance à des Insectes des deux sexes. Sur les feuilles attaquées, on remarque des pustules jaunâtres qui n'ont pas grande importance au point de vue de la protection forestière. Phyllopertha horticola L. Voir : Chapitre des Aunes. Fig. 2.">i. — Triffonaspis megaptera Panz. Chêne pédoncule. i/i gr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris). Fig. 202. — Andricus infiator Htg. Chêne pédoncule. 3 '( cjr. oat, Corig.). SS^T^-W ■■•■ "- ^** k'jr?*&*~ Fi.;. 253. — Neuropterus quercus baccharum Oliv. (gén. agame) = Diplolepis lentieularis Oliv. Chêne pédoncule. 3/4 gr. nat. (orig. coH. Muséum, Paris). Fig. 254.— Dryomyia circinans Giraud. Chêne pédoncule. 3 ', gr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris) Fig. 255. — Dryophanta fola !.. Chêne pédoncule 3, \ gr. nat. orig.). CHENES 413 Fig. 256. — Cecidomyia Lichtensteini Fr. Lôy. Chêne yeuse. 3/4 gr. iiat. (orig. coll. .Muséum, Paris). GLANDS Balaninus elephas Gyll. Coléopt., Curculionidœ Balanin éléphant Longueur : 9 à 10 millimètres. Les Balanins sont reconnais- sablés à leur corps trapu, élargi. La tête porte un long rostre plus ou moins rectiligne, repliable sous le corps. Les yeux sont saillants et relativement grands; les antennes, fines et allongées, sont terminées par une massue ovoïde. Les élytres sont plus larges que le corselet, avec épaules anguleuses, arrondies. L'écus- son, très visible, est régulièrement arrondi. Les cuisses sonl dentelées et les jambes antérieures portent une épine; les cro- chets des tarses sont munis à leur base de dentelures pointues. 414 GLANDS Le Balanin éléphant, de couleur brun clair, se rencontre sur- tout sur les Chênes verts du Midi. Il attaque également les Châtaignes. Son évolution, de même que celle des deux espèces suivantes, peut avoir lieu en une année, mais souvent elle che- vauche sur un laps de temps plus grand. Ce ravageur essaime en été, parfois même en automne. La femelle, dont le rostre est légèrement plus long que celui du mâle, se promène survies glands demeurés sur l'arbre, puis cherche un fruit encore in- a 7. * Fig. 207. — Glands de Chêne pédoncule détériorés par la Larve du Balaninus elephas Gyl a, ravage larvaire; b, Gland montrant l'oriliee de sortie de la Larve. 3/4 gr. nat. (orig.). demne dans lequel, par un travail de forage très long, elle enfonce son rostre aussi profondément qu'il peut pénétrer. Après l'avoir retiré, elle se retourne et présente l'extrémité de son abdomen à l'orifice dont la dimension est celle d'un trou d'une très fine aiguille, l'œuf est alors déposé dans cette caillette. Fabre (1912, p. 197-221) a découvert que l'abdomen de la fe- melle porte dans son intérieur une gaine extensible dont l'extré- mité en forme d'ampoule lui permet de prendre l'œuf à sa sortie de l'oviducte, puis de le pousser au fond du canal foré préala- blement à l'aide du rostre. L'œuf arrivé dans le cœur même du gland donne naissance à une Larve qui, durant plusieurs semaines, parfois pendant des mois, se nourrit de la masse cotylédonaire. Le gland tombe à terre, finit par être excavé et prend, une couleur noirâtre. La Larve gagne le dehors en automne ou en hiver en forant dans CHÊNES 415 l'enveloppe un orifice circulaire (fig. 257, b), puis elle se chry- salide dans le sol ou la couverture morte. Les dégâts ont souvent pour conséquence la destruction d'une bonne partie de la glandée. Dans les cas où l'on tient à obtenir le maximum de glands sains, il peut être indiqué de récolter en automne les fruits attaqués et de les incinérer sur place. Balaninus glandium Marsh. Coléopt., Curcu/ionicùe (Balaninus venosus GermJ Balanin des glands Longueur : 6 à 8 millimètres. Ce Balanin dont le rostre de la femelle est aussi long que le corps et deux fois plus long que Fig. 258. — Rostre du Balaninus glandium Marsh. 5/i gr. mit. (orig.) celui du mâle, porte des élytres roux à marbrures et taches brunes; l'écusson est grisâtre. On remarque une sorte de touffe pileuse à l'extrémité postérieure de la suture des élytres. Balaninus nucum L. Coléopt., Curculionidœ Balanin des noisettes Longueur : 5 à 7 millimètres. Le Balanin des noisettes est reconnaissable à ses élytres qui sont d'un brun grisâtre avec taches obliques pileuses plus claires. Tous les tibias sont munis du côté interne de forts crochets recourbés. On rencontre éga- lement la Larve de ce Charançon dans les glands. 416 GLANDS Balaninus tesselatus Fourc. Coléopt., Curculionidir Petit Balanin du Chêne Longueur : 4 à 6 millimètres. Ce Charançon qui vit également dans les noisettes est de couleur gris jaune et tacheté de brun sur les élytres. Ces derniers ne sont pas arrondis à leur extrémité, mais leurs pointes se touchent à la suture. Le rostre de la femelle est légèrement plus long que celui du mâle. Ces trois espèces provoquent également à peu près les mêmes ravages dans les glands que le Balaninus elephas Gyll., et le forestier appelé à protéger les chênaies contre de multiples ennemis, n'aura généralement pas à prendre des mesures spé- ciales à l'égard des Balanins. En effet, les déprédations de ces derniers n'ont d'autre conséquence que celle de diminuer la glandée, laquelle demeure presque toujours assez abondante pour assurer le rajeunissement des peuplements (1). Tortrix splendana Hbn. Lépidopt., Tortricidœ (Carpocapsa splendana Tr.) Longueur, Papillon étalé : 15 à 18 millimètres; Chenille : 8 à 9 millimètres. Ce rare Papillon est reconnaissable à la couleur d'un blanc sale de ses ailes antérieures qui sont striées en dia- gonale par des taches foncées. Le centre de chacune des ailes est marqué par une zone plus claire. La Chenille est d'apparence claire ou légèrement teintée de rose, avec tête, extrémité anale et plaque nucale noirâtres. Cette dernière est divisée par un sillon médian longitudinal en deux moitiés. Chaque anneau du corps porte deux rangées transver- sales de plaques pileuses. (1) D'autres Coléoptères, tels que Elater subfuscus Mull.. E. seneus L., Lacon murinus L. sont également, à l'état larvaire, des ravageurs de glands. CHENES 417 On n'est pas encore parfaitement au clair sur l'évolution de cette Tordeuse dont la Chenille pénètre dans les glands pour en dévorer le contenu. La chrysalidation doit s'opérer au prin- temps, soit dans la terre, soit à l'intérieur des glands dans les- quels l'hivernement se produit le plus souvent. Les Papillons apparaissent en juin. Lorsqu'on ramasse des glands perforés, on reste souvent per- plexe en examinant les Larves qui ont fouillé leur intérieur. Si ces rongeurs ont des pattes, il s'agit de la Tordeuse ou d'Elaté- rides; dans le cas contraire, ce sont des Balanins (1). (1) Tortrix amplana H., espèce voisine, ravage, outre les glands, les noi- settes et les châtaignes. t:\ MlMill Oi.lE II HISTll HK 7. Hêtre Fagus sylvatica L. RACINES Gryllus gryUotalpa L. Melolontha vulgaris L. Voir : Chapitre de l'Épicéa. Hylobius abietis L. Xoctua segetum Schiff. Voir : Chapitre des Pins (i). ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Lachnus exsiccator Alt. Rhyncii., Aphidœ Longueur : 5 millimètres. La forme ailée de ce Pou de cou- leur noire porte des antennes de six articles, plus courtes que le corps. Les ailes antérieures translucides ont la moitié externe tachetée de noir. Le Lachnus exsiccator Alt. attaque les branches et tiges de faible dimension du Hêtre, exceptionnellement du Chêne et du Châtaignier. Les Poux, réunis en colonies sur Fécorce sucent, (1) Un petit Charançon, le Strophosomus coryli Fabr., incapable de voler, ronge les radicelles des plants de Hêtre; ses dégâts sont plutôt rares et peu importants. 420 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES celle-ci durant l'été. Cette opération provoque un développement anormal de la zone cambiale qui, s'accroissant irrégulièrement, produit des déchirures corticales longitudinales. Le ravage est rare et sans grande importance (1). Coccus fagi Bàrensp. Khynch.. Coccidœ Longueur de la femelle : 6 millimètres. Cette dernière, de forme presque circulaire, d'un blanc sale, est privée de pattes et d'ailes. Le mâle est encore inconnu. On trouve en général durant l'été les colonies d'Insectes fixées sur les troncs ou branches de Hêtre de toute dimension. Un duvet blanchâtre sécrété par l'animal recouvre la colonie pendant que les Coccidies sont occupées à sucer l'écorce qui se crevasse et revêt une apparence chancreuse. Le dégât, répété plusieurs années de suite sur le même Hêtre, peut provoquer le dépérissement soit d'une branclm. soit de la tige entière. Agrilus viridis L. Agrilus angustulus III. Agrilus elongatus Hbst. Voir : Chapitre des Chênes. Cimbex variabilis Klug. Hyménopt., Tenthredinid;r Longueur. Insecte parfait : 15 à .'!•• millimètres; Larve : 20 à 30 millimètres. Comme son nom l'indique, cet Insecte est noo seulement de couleur, mais de dimensions très variables. Le genre Cimbex est très voisin du genre Lophyrus dont nous avons étudié plusieurs espèces dans les chapitres des Pins et du Pin (1) Un autre Insecte du même genre, le Lachnus fagi L.. qu'on trouve également en colonies dans les forêts de Hêtres, esl reconnaissante au duvet blanchâtre qui le recouvre. Il s'attaqu>> aux cotylédons et aux feuilles -mi plein épanouissement. On constate parfois des ravages appréciables dans les s.uuis. mais dans la grande culture forestière, on ne peut facilement intervenir contre lui. HÊTRE 421 cembro. 11 règne encore une grande confusion dans la nomen- clature relative à ce genre, certains auteurs ayant créé des es- pèces suivant les essences sur lesquelles ces Hyménoptères opèrent leur évolution. Nous ne pouvons entrer ici dans l'examen de ces formes, qui n'offrent que peu d'intérêt au point de vue de la protection forestière. Le Cimbex variabilis Klug. a la tête et le thorax noirs, jaunes F in. a'i'j. — Deux variétés du Cimbex variabilis Klug. 1 ; i gr. oat. (orig. coll. Standfuss, Zurich). et noirs ou brunâtres. Entre le thorax et l'abdomen on remarque une large plaque articulée blanchâtre. Les ailes sonl translucides avec l'extrémité parfois d'un brun opaque. Les antennes ont un funicule de cinq articles et la massue semble à peine articulée. La Larve, munie de vingt-deux pattes, est ornée de verrues blanchâtres en rangées transversales et de stigmates encadrés de plaques chitineuses en forme de parenthèse. Il es1 très difficile de préciser la couleur des Larves de cette espèce, car elle présente tous les tons compris entre le vert jaune et le bruo rougeâtre. La face dorsale est parfois tachetée longitudinalemenl de brun foncé ou de noir. En général, les Larves ramassées sur les Fron- daisons du Hêtre ne sonl pas de même couleur que celles qui se nourrissent des feuilles de Bouleaux. 422 ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES a..__ ■. 428 INTERIEUR DU BOIS Xyleborus dryographus Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. Xyleborus dispar Fabr. ; Voir : Chapitre des Érables. r *»■'< ^m % 1 S 1 Fig. 267. — Galeries du Bnpres'ùi berolinens'x Herbst. dans une poutre de Hein'. 1/1 yr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris). Cossus œsculi L. Voir : Chapitre du Châtaignier ^■Egosoma scabricorne Fabr. Voir : Chapitre «1rs Peupliers. HETRE 429 Cossus ligniperda L. Voir : Chapitre des Saules. - 4 *■ Fit}. 268. — Ptilinus pectinicornis L. dans l-'ig. 2C19. — Anobium tesselatum Fabr. dans un une branche de Hêtre. 1/1 gr. nat. (orig. tronc de Ilèire. 1/1 gr. nat. (orig. coll. Muséum, coll. Muséum, l'aris). l';iris). Dorcus parallelipipedus L. Coléopt., Lucanidœ Longueur : L6-22 millimètres. Ce1 Insecte ressemble beaucoup au Lucane cerf-volant, mais il esl sensiblemenl plus petit. Le mâle est caractérisé par de fortes mandibules munies en leur milieu d'un deuticule relevé, (le (loléoptère se nourril des sucs ligneux, taudis que la Larve fouille les troncs en décomposition 430 FEUILLES des Hêtres et d'autres essences feuillues; son importance fores- tière est très secondaire (1). Fig. 270. — Mâle et Femelle du Dorais paraUeUpipedas L. fouillant un tronc de Hêtre en décomposition. 1/1 gr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris). FEUILLES Un certain nombre de Charançons, dont quelques espèces auraient pu à la rigueur figurer dans le chapitre de l'Épicéa (1) Pas d'Insectes spéciaux aux « Rameaux » et aux 1 Bourgeons ». HÊTRE 431 des Pins, du Mélèze et des Chênes, causent particulièrement sur les feuilles de Hêtre des dégâts très communs, mais ne compro- mettant jamais la vitalité des arbres et ne causant guère de perte d'accroissement. Le Polydrosus cervinus L. qu'on recon- naît à la couleur cuivrée brillante de ses élytres tachetées de foncé et à son bec arrondi, est un des ravageurs les plus répandus de cette catégorie. Les Phyllobius argentatus L., maculicornis Germ., oblongus L., viridicollis Fabr., glaucus, Scop., les Metallites mollis Germ. et atomarius Oliv. sont des Phytophages polyphages qui, à l'état parfait, perforent les feuilles du Hêtre et d'autres essences feuillues. » Melolontha vulgaris L. Melolontha hippocaslani Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. Melolontha fitllo L. Voir : Chapitre des Pins. Orchestes fagi L. Coléopt., Curculionidse Orcheste danseur ou du Hêtre [PI. VII, fig. i] Longueur : 2 à 2,5 millimètres. Ce Charançon de petit»» dimen- sion et de couleur chocolat est caractérisé par un bec plutôt allongé, portant de chaque côté en son milieu une antenne à funicule de six articles. Les côtés du corselet sont arrondis et les élytres striés-ponctués avec interstries planes. Les fémurs anté- rieurs sont munis d'un petit crochet et les antennes, tibias et tarses sont brun-jaune. L'évolution de l'Orcheste du Hêtre s'accomplit en une année, comme l'indique le graphique ci- joint. C'est après avoir hiverné à l'état d'Insecte parfait dans le sol ou les anfractuosités de l'écorce que les femelles se jettent sur les feuilles en voie d'épa- nouissement pour déposer leurs œufs en général des deux côtés 432 FEUILLES Janv. . . + + + 1 • 0 1 + + + + Fév. . . Mars . . Avril . . Mai. . . Juin . . Juill. . . Août . . i Sept . . Oct. . . Nov. . . Dec. . . de la nervure médiane. Huit à dix jours après la ponte, les jeunes Chenilles se mettent à forer entre les deux épidermes de la feuille un minuscule couloir décrivant des méandres plus ou moins sinueux, pour atteindre une ou deux se- maines plus tard la périphérie de la feuille. Le fo- rage s'élargit un peu à la façon de celui creusé parla Tinea complanella Hbn. (Voir Chapitre des « Chênes») et forme le berceau de nymphose. Déjà à la fin de juin apparaît 1" Insecte parfait. Il est très mobile, saute de feuille en feuille, — de là son nom de danseur — jusqu'au moment où le feuil- lage devenant trop coriace, il songe à hiverner. C'est sous la forme parfaite que cet animal e*st surtout nocif, car il perfore de part en part les feuilles qui ne tardent pas à se dessécher partiel- lement. A première vue, et pour celui qui n'observe pas de près les causes de ce ravage, les hêtraies sem- blent avoir subi les atteintes de la grêle ou de la gelée, tellement les feuilles perforées et à moitié sèches sont en forte proportion (fig. 272). On a déjà beaucoup discuté sur les effets que ces ravages peu- vent avoir sur la vitalité des Hêtres qui, au milieu de l'été, voient leur frondaison à moitié décimée, ainsi que ce fut le cas un peu partout dans l'Europe centrale en 1912, en plaine comme Fig. 271. — Feuille de Hêtre ravagée dans les Stations les plus élevées par VOrchestesJàgi L. a, origine du couloir larvaire: b, zone fouillée de Cette essence dans les Alpes et par la Larve ; c, perforations opérées par l'Insecte parlait, i i ijr. nat. (orig.V le Jura. En 1902, et dans certaines régions durant 1rs années suivantes, on a constaté une forte invasion de l'Orcheste dans. mit. Ainsi, la HETRE 433 forêt de Fontainebleau entre autres, fut très éprouvée par ce ravage plus particulièrement intense dans les parties à sol super- l'i(|. 272. — Rameau de Ili'tre présentant des vestiges de ravages intenses de VOrchestes fagi L. 1 fa gr. nat. (orig.). ficiel. Les Hêtres on1 beaucoup soufferl depuis e1 nous avons pu constater sur place le desséchemenl de nombreux arbres e1 de l.N 1I1.MII Il I nul M II III 28 434 FEUILLES branches d'une certaine grosseur. Certains sylviculteurs (R. D. E. F.) ont alors cru pouvoir rendre le Charançon responsable de ce dépérissement du Hêtre; nous ne pouvons nous ranger à cet avis, car, dans les peuplements décimés à ce moment-là, les vestiges de Champignons lignifuges étaient surtout abondante. Nous demeurons convaincu que le dépouillement partiel de la frondaison durant deux à trois années consécutives, détermine certainement une perturbation dans la vie du végétal, mais dans la grande majorité des cas, il anémie seulement les Hêtres, préparant ainsi la voie à d'autres ennemis xylophages. 11 n'existe aucun moyen répressif capable d'arrêter l'invasion de ce ravageur phytophage qui apparaît dans des proportions fantastiques et qui. à l'état larvaire, ne semble redouter que certaines gelées tardives. Rhynchites betuleti Fabr. Goléopt., CurculiohicUe (Rhynchites alni Mull.) Longueur (rostre compris) : 6 à 9 millimètres. Ce Charançon, Fig 273. — Feuilles de Hêtre déformées par le Rhynchiles betuleti Fabr. r/i gr. nai. (orig. coll. Panlj . Munich). HÊTRE 435 d'apparence verte ou bleue, a un corselet large et lisse; les élytres sont striés de lignes ponctuées. Il est très fréquent dans le vignoble, mais déforme également les feuilles de Hêtres et parfois aussi d'autres arbres feuillus. Sa biologie ressemble beaucoup à celle de VApoderus coryli L. et de Y Attelabus curculionoides L. Insectes que nous avons décrits dans le chapitre précédent. Les dégâts de ce Coléoptère phytophage ressemble singulièrement à un cigare. Nous signalons en passant le Rkynchites betuleti Fabr. sans lui attribuer d'influence nocive sur le développement des hêtraies. Geometra boreata Hbn. Lépidopt., Geometridœ Arpenteuse du Hêtre [PI. VII, fîy. 5J Longueur : Papillon étalé, ^ : 35; Ç, 10 millimètres: Chenille : 20 à 25 millimètres. Le mâle est caractérisé par des ailes anté- rieures allongées, d'un gris jaunâtre avec des taches transver- sales à peine plus foncées, peu distinctes, formant un angle aigu avec le bord antérieur qui est également foncé. Les ailes posté- rieures plus claires, portent quelquefois une tache brune au centre. La femelle, à l'instar de celle de l'espèce voisine CheimatobUi brumata L., a des ailes anormales, c'est-à-dire que lorsque les antérieures sont repliées, elles atteignent chez l' Arpenteuse du Hêtre à peine l'extrémité de l'abdomen. Les ailes antérieures du mâle sont grises avec une large bande transversale d'un brun foncé. Le corps est également grisâtre, mais tacheté de blanc. La Chenille se distingue par sa couleur verdâtre et ses deux lignes longitudinales blanches courant de chaque côté de la ligne médiane dorsale. Les stigmates, de même quô la tête, sont noirs. Cette Arpenteuse, qui s'attaque également aux Bouleaux. ;i une biologie rappelant singulièrement celle de la Cheimatohii' hyémale que nous avons étudiée dans le chapitre des Chênes e1 avec laquelle on est facilement porté à la confondre dans la nal lire. Les conséquences des déprédations dr la I Ihenille sur les feuilles 436 FEUILLES de Hêtres sont identiques à celles des invasions de l'espèce précitée, c'est-à-dire que la frondaison partiellement anémiée au moment de son épanouissement, ne permet pas à l'arbre de bénéficier d'un accroissement annuel normal è1 la production des faînes en est souvent également compromise. Quant aux moyens préventifs et répressifs à opposer à la pro- pagation de ce Papillon rare, nous en référons à ce que nous avons dit à propos de la Geometra brumata L. Geometra defoliaria L. Geometra auront iaria Esp. Phalera bucephala L. Liparis chrysorrhoea L. Liparis similis Fussl. Bombyx neustria L. Voir : Chapitre des Chênes. Orgya pudibunda L. Lépidopt., Bombycidœ (Dasychira pudibunda Stph.) Orgye pudibonde ou du Hêtre [PI. VU. fig. 3, 3 a] Longueur, Papillon étalé : 35 à 65 millimètres; Chenille : 35 à 40 millimètres. Ce Bombycide, de relativement grande dimen- sion, est d'un gris plus ou moins jaunâtre, parfois couleur chaudron, avec des dessins d'un brun effacé sur les ailes anté- rieures. Ces derniers forment spécialement deux bandes trans- versales nettement détachées, à peu près au milieu de la longueur des ailes. Celles-ci sont, en outre, couvertes d'un»1 fine poussière formée d'écaillés et de même teinte que les tachetages transver- saux. Les franges insérées entre les nervures sont foncées. Les ailes postérieures portent à peu près aux deux tiers antérieurs de leur longueur une bande brunâtre peu distincte. La tête el l'abdomen présentent approximativement la même couleur que les ailes. HÊTRE 437 Si le Papillon nViïre pas de caractères bien saillants an point pjg, .,-',. — Orffua pudibunda L. sur le Hêtre, a, jeune Chenille, b, Chenilles adultes < m; il. Chrysalides . e, feuilles rongées par les ( Ihenilles. i i gr. aat. > <>rig.)- de vue morphologique, il n'en est pas de même de la Chenille que Le forestier peul déterminer au premier coup d'œil, car 438 FEUILLES aucun autre animal du monde des bois ne lui ressemble. Elle est d'un vert jaune avec tête claire; cependant il y a lieu de remar- quer que la couleur dominante du corps peut varier du jaune ocre au brun rouge, c'est du reste un phénomène que nous avons signalé en décrivant la Chenille monophage du Bombyce du Pin. La Chenille de l'Orgye du Hêtre porte au sommet des anneaux 4 à 7 une touffe de poils très serrés, qui semblent avoir été coupés au même niveau avec des ciseaux et dont la surface de section forme un rec- tangle transversal. Entre ces quatre houppes pi- leuses, on remarque quatre bandes d'un noir in- tense, puis sur les côtés des anneaux 8 à 10, une raie également d'un noir velouté.- Mais le critère principal réside dans le pinceau rougeàtre fixé sur le onzième anneau et dont l'extrémité est dirigée en arrière. Les Chenilles, à leur sortie de l'œuf, sont réou- vertes d'une pilosité dense permettant de distin- guer avec peine la couleur du corps. Les toupets de poils et le pinceau leur font également défaut, ces appendices n'apparaissant qu'après la deuxième ou troisième mue. Ce Bombycide est peu répandu; il n'a été constaté comme causant des ravages importants que dans certaines régions bien il»' terminées de l'Europe centrale, en particulier sur les côtes de la Baltique, dans les Vosges, le Hartz. etc.. soit dans la patrie du Hêtre (Judeich et Nitsche, 1895, p. 7i">). Le Papillon essaime au moment de l'épanouissement des feuilles et vole plutôt bas dans les futaies. La femelle dé] - - - œufs par tas qui comptent parfois plusieurs centaines d'élé- ments rangés en séries juxtaposées sur la partie intérieure des troncs. Les jeunes Chenilles apparaissent au commencement de juillet, entament généralement les feuilles par leur face inté- rieure et les transpercent également. Ce n'est qu'après la première mue qu'elles rongent les régions latérales, détachant de grands fragments qui. inutiles, tombent à terre. 1 .lanv . . ii 0 0 + + 1 I I I 0 0 Fév. . . Mars . . Avril. . .Mai. . . Juin . . juin . . , Août . . ; Sept . . ! Oct. . . Nov. . . Dec. . . HÊTRE 439 Ce ravage foliaire ressemble beaucoup à celui causé par la Nonne. Bien que la Chenille montre moins de vivacité que celle de la Liparis monacha L.. elle se laisse choir sur le sol au moyen d'un fil, dès qu'elle se sent peu en sûreté dans la frondaison ou que le vent agite les branches. La chrysalidation a lieu le plus souvent dans la couverture morte ou exceptionnellement sur les rameaux du sous-bois. C'est à l'état de Chrysalide que l'In- secte hiverne. Bien que l'Orgye pudibonde soit essentiellement un ravageur du Hêtre, on la rencontre parfois sur d'autres arbres feuillus et accidentellement sur les résineux. Dans la plupart des invasions un peu importantes de ce Lépidoptère, on a remarqué que les Cocons et Chenilles souffraient particulièrement de l'humidité et étaient attaqués par des Champignons (Cordiceps) dont 1" in- fluence avait pour effet de mettre un terme à la propagation (h; l'épidémie. . .:o: Au point de vue de la protection forestière, on constate que les Hêtres, dont la frondaison a été envahie par MQpjrya i>u7-">. — Liparis dispar L. sur un tronc de Chêne, a, Femelle occupée à pondre; b, miroirs d'œiifs; c, Mule. 3/4 gr. nat. (orig. coll. Pauly, Munich). la présence de ces Insectes sur les résineux. 1* Épicéa et le Pin sylvestre en particulier. En 1909, nous en avons même observé une invasion dans la forêt de Mélèzes d'Isérables, située à l.olli) métrés d'altitude dans les Alpes valaisannes (Bakbky. 1909, p. 468-470), mais c'est là un cas exceptionnel. En France, c'est surtout sur le Chêne-liège que ses dépréda- tions ont été nocives. Lomey {1886, p. 359-363) relate une invasion de ce Papillon dans les chênaies de la région de Constan- tine (Algérie), où 2.000 hectares environ lurent dévastés; il eu HETRE 443 est résulté une diminution sérieuse de production du liège et un important déchet dans la glandée. Les mêmes phénomènes ont été observés il y a une quarantaine d'années en Espagne. m as* vMpi| %>*>:■ WsMtDi • - ■ -■^«-*«» • "* «" VÎT Fin 276 — Miroirs d'œufs de la Liparis dîspar L. recouverts d'un duvet protecteur el fixés sur l'écorce du Hêtre, i/i ur. nat. (orig. coll. Muséum, Pans . Plus récemment, dans les départements de la Gironde, de la Creuse, du Loiret, du Loir-et-Cher et de la Côte-d'Or, on a pu enregistrer, durant les années L902àl906, <\r> déprédations assez sensibles dans les forêts feuillues el surtoul dans celles où le 444 FEUILLES Chêne occupe une place prépondérante. Dans la forêt d'Orléans, la perte d'accroissement a été particulièrement intense. En 1902, cette foret fut. sur une superficie d'environ 1 .100 hectares, dépouillée de sa frondaison et, pendant l'hiver qui suivit, on réussit à détruire la ponte sur 500 hectares au moyen d'appli- cation sur les miroirs, d'un mélange de goudron et de pétrole. Dès Tannée suivante, le nombre des Insectes diminua sensible- ment, et la disparition n'eut lieu toutefois qu'en 1904(R. D. E. F.). On observe cependant que dans les régions précitées du centre et du midi de la France, le Liparis dispar L. vit à l'état endé- mique et isolé. Les invasions sont particulièrement néfastes dans les vergers, car aucune Chenille ne montre aussi peu de préférence pour une espèce spéciale de végétaux, tout lui est bon et sa voracité est excessive. Les forestiers et arboriculteurs américains sonl actuellement aux prises avec ce destructeur importé d'Europe, qu'ils cherchent à combattre en l'infestant de parasites de la famille des Tachi- naires, également importés de l'Ancien Monde. Les premiers résultats obtenus avec cette nouvelle méthode sont encoura- geants, et celle-ci a également été appliquée à la Liparis chrysor- rhoea L. Moyens préventifs. — Cette Chenille est tellement polyphage, qu'on ne peut guère modifier la condition culturale des peuple- ments exposés à ses ravages par l'adjonction d'essences résistant à ses attaques. Il faut se borner à éduquer des arbres normale- ment constitués, et surtout surveiller attentivement la multipli- cation de l'animal dans le canton où il a été signalé par cas isolés, puis intervenir énergiquement suivant les procédés men- tionnés ci-dessous. 3Ioyens répressifs. - Le moyen le plus simple, et que nous avons déjà signalé plus haut à propos de l'invasion dan- la forêt d'Orléans, consiste à faire en hiver la chasse aux miroirs d'œufs, qu'on peul détruire au moyen de crochets, bms>es métalliques eu autres outils plus ou moins rigides qu'on fixe à «les perche-. HÊTRE 445 Il est prudent d'écraser ou de brûler sur place ces pontes tombées à terre, car dans des situations abritées, les intempéries ne par- viennent pas toujours à compromettre l'éclosion. Il est égale- ment indiqué d'intervenir en juin et juillet contre les agglomé- rations de Chenilles adultes, alors que gavées de nourriture, ces dernières se reposent aux intersections des branches ou dans les anfractuosités des écorces. Si, dans des cas exceptionnels, l'animal pullule d'une façon intense dans un peuplement, on peut alors, au moyen de fossés à pièges, restreindre son activité, l' affamer et permettre ainsi à ses ennemis de le décimer, # Liparis monacha L. Voir : Chapitre de l'Épicéa. Halias prasinana L. Lépidopt., Bombyrîdœ Longueur, Papillon étalé : 32 à 35 millimètres; Chenille : 30 millimètres. Ce Bombycide est aussi peu connu que répandu. On le reconnaît à ses antennes rougeâtres et à la couleur ver- dâtre de sa tête, de son thorax et de ses ailes antérieures qui présentent, en outre, des bigarrures transversales obliques d'un jaune effacé. Le mâle a le bord antérieur des ailes de devant teinté de rouge, tandis que cette partie est, chez la femelle, d'une nuance jaunâtre. La Chenille qu'on trouve accidentellement sur les feuilles du Hêtre et encore moins souvent sur d'autres feuillus, est d'un vert jaune avec trois lignes dorsales d'un jaune foncé. La tête est lisse, verte, avec marbrures jaunâtres. Seul, Altum (1882, p. L14) a décrit une invasion de ce papil- lon qui, en 1878, a eu pour théâtre une hêtraie de Westphalie. Liparis chrysorrhoea L. Liparis similis Fussl. Bombyx neustria L. Phalera bucephala L. Tarir ix viridana L. 446 FEUILLES Tortrix ferrugana Tr. Voir : Chapitre des Chênes. Une Noctuelle, la Noctua coryli L. a une Chenille polyphage qu'on rencontre parfois sur les frondaisons des Hêtres. En consé- quence, on ne peut pas, à proprement parler, ranger ce Papillon au nombre des Insectes parasites de cette essence. Il en est de même des deux espèces suivantes : Noctua aprilina L. Voir : Chapitre des Chênes. Xoctua aceris L. Voir : Chapitre des Erables. Megachile centuncularis L. Hyménopt., Anthophilœ Megachile ou Abeille découpeuse Cet Insecte qui. étalé, mesure environ 30 millimètres, appar- tient à la même famille que les Abeilles. Il est d'un noir violacé à reflet très brillant. L'abdomen est large avec partie supérieure aplatie chez la femelle, rougeâtre à la face inférieure. Chez le mâle, l'abdomen est convexe avec les deux derniers segments recourbés en dessous. L'Abeille découpeuse n'a que peu d'importance au point de vue de la protection des forêts. Nous ne reproduisons ses dégâts sur les feuilles du Hêtre que pour permettre de les identifie! aux ravages que causent les Chenilles nuisibles. Le Megachile centuncularis L. découpe d'une façon très régu- lière et méthodique les feuilles de plusieurs essences notamment du Hêtre, des Érables et aussi des Rosiers (fig. 277). A l'aide de ces fragments foliaires, l'Insecte confectionne un petit cigare avec couvercle qui ressemble parfois à un dé à coudre de dimen- sion moyenne. C'est dans cette cachette que la femelle dépose un œuf noyé dans une provision de miel. Ces nids se rencontrent dans les bois pourris, parfois aussi dans les couloirs forés par d'autres Xylophages de grande dimension ou encore dans la HETRE 447 terre. La biologie de cet Hyménoptère rappelle d'une façon frappante celle de la Xylocope violacée, décrite dans le chapitre des « Saules ». l'iij. 277. — Feuillus de Hêtre découpées par la Megachile eentuncularis L. 1 1 1 gr. nat. (orig.) Quand nous aurons encore signalé un Orthoptère, I»1 Pezo- tettix alpinus Koll., qui ravage très exceptionnellement Les, hê- traies, nous aurons passé en revue les ennemis les plus typiques des^frondaisons des Hêtres. Deux Diptères, de la famille des Cécidies, provoquenl sur les Fig. 278. — Galles delà Cecldomyia f agi Th. Htg. sur des feuilles de Hêtre. 1/1 gr. nat. (orig.). Fig. 279. — Galles de la Cecldomyia annulipes Th. Htg. 1 1 gr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris] HÊTRE 449 feuilles du Hêtre, des galles bien connues des forestiers, mais qui n'ont aucune importance en matière de protection des peuple- ments, ce sont : Cecidomyia fagi Th. Htg. Cecidomyia annulipes Th. Htg. FAINES Un seul Insecte ravage les faines, c'est la Tortrix grossana Hbn.; sa biologie rappelle beaucoup celle de la Tortrix splen- dana Hbn., dont nous avons décrit les forages dans les glands. i \ rOHOLOGIE TORES III lu 8. Châtaignier Castanea vulgaris Lam. RACINES Les racines des Châtaigniers peuvent, surtout dans les cultures en pépinières, être endommagées par les Insectes que nous avons décrits dans les chapitres précédents, en particulier par 1rs Vers blancs et les Courtilières. Le Châtaignier, sous ce rapport, n'offre pas de particularité. ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Callidium varidbile L. Callidium sanguineum L. Voir : Chapitre du Hêtre. INTÉRIEUR DU BOIS Cossus œsculi L. Lkiudopt., Cossidte (Zeuzeva œsculi Latr.j < inssus iln .Marronnier Longueur, Papillon étalé ç? : 50, Ç : 60 à 70 millimètres; Chenille : 4 à 5 millimètres. Les ailes de ce Papillon soûl d'un blanc brillant parsemé de multiples taches bleuâtres, plus effa- cées sur les ailes postérieures. La tête, le thorax e1 l'abdomen sonl 452 INTÉRIEUR DU BOIS également blancs; le thorax porte de chaque côté trois taches Fia. 280. Papillons et Chenilles du Cassas œsculi L. 3 4 gr. nat. (orig. Coll. Pauly, Munich). Fig. 2S1.— Chrysal de du Cossus sesculi L. dans son I»' -ces ". 3j '( gr. nat. (orig. coll. Paulj . MunicL . bleues bien marquées et l'abdomen des bandes transversales également bleues. La Chenille, de couleur jaune muni.' de 16 pattes, possède CHATAIGNIER 453 une tête d'un brun foncé au sommet de laquelle se trouve une tache jaune en forme d'ancre. La plaque nucale. partagée longi- tudinalement et s'étendant sur le premier anneau, est également d'un brun très brillant. Les anneaux abdominaux 2 à 11 sont ornés de granulations verrucif ormes noirâtres, le douzième porte deux taches de même cou- leur. Le Cossus du Marronnier, plutôt répandu dans le sud et le centre de l'Europe, est ce- pendant peu commun. C'est un des Lépidop- tères les plus polyphages que nous connais- sions, ne montrant pour ainsi dire pas une préférence plus marquée pour une espèce feuillue que pour une autre; il n'a pas de raison d'être appelé « Cossus du Marronnier » plutôt que Cossus du Châtaignier, de l'Érable ou des arbres fruitiers. Les ravages provoqués par la Chenille rap- pellent beaucoup ceux causés par les Sésies. La femelle dépose sa ponte en juin ou juillet dans les anfractuosités de l'écorce. La Che- nille ronge la zone libéreuse en laissant der- rière elle un couloir très irrégulier et rempli de sciure. Après un premier hivernage, l'ani- mal, toujours à l'état larvaire, remonte en gé- rig. 282. - Cossus œscutiL. J _ ° dans tige de Cl fttaignier. néral l'arbre en forant une galerie cylindrique ■ t gr. nat. (orig.) qui s'enfonce plus ou moins profondément vers le centre de la branche ou du tronc. Apres avoir passe encore un hiver dans le bois, la Chenille redescend e1 se chrysalidi près de l'orifice par lequel les excréments on1 été rèjetés au dehors. Au moment de la dernière métamorphose, la Chrysalide appa- raît à cet orifice 1 I le Papillon est ainsi en étal de prendre direc- tement son vol. Connue le Cossus du Marronnier attaque surtout les liges de petite dimension, il est. dans la plupart des cas, très difficile de mettre la main sur un système de couloirs normale- ment établi; le plus souvent les Mates de forage de cet Insecte 454 INTÉRIEUR DU BOIS apparaissent si ms la forme que nous avons reproduite par la figure 282. Ces dégâts sont du reste rares et se produisent par cas isolés plutôt que par invasions. Les atteintes de la Chenille du Cossus œsculi L. sur les tiges des feuillus cultivés en pépinière ou édu- qués dans les perchis, ont pour conséquence de provoquer des bris ou le dessèchement de troues ou de branches. Bien rarement le forestier sera amené à intervenir contre ce Xylophage autrement qu'en faisant brûler les troncs et branches qui, lors des coupes ou éclaircies, recèlent des Chenilles de ce Lépidoptère. Cerambyx Scopolii Lakh. Colkopt., Cerambycidœ (Cerambyx cerdo Ratz.) Longueur : 20 à 30 millimètres. Ce Longicorne prête souvent à des confusions de détermination avec son proche parent le Grand Capricorne dont la biologie a été décrite dans le chapitre des Chênes. Le Cerambyx Scopolii Laich. se distingue de ce dernier par l'absence de pointe épineuse à l'angle suturai des élytres, par la forme non étranglée postérieurement de ces dernier- .t leur couleur franchement noire. Au point de vue des ravages et de ses travaux de forage dans le bois de plusieurs essences feuillues, nous n'avons rien de par- ticulier à signaler. En général, on admet que cet Insecte évolue en deux ans; sa présence a été constatée non seulement dans les arbres forestiers, mais aussi dans les fruitiers. Il n'est cependant pas commun et semble peu redoutable au point de vue physio- logique. Xyleborus dispar Fabr. Voir : Chapitre des Érables. Anobium tesselatum Fabr. Lymexyhn navale L. Dryocœtes villosus Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. CHATAIGNIER 455 V aigus hemipterus L. Voir : Chapitre du Robinier (Ac.ch). Pig. -j83. — Piquet de Châtaignier rongé par le Valrjus hemipterus L i i gr n.il (prig. coll. Muséum, Paris) 456 INTÉRIEUR DU BOIS Platypus cylindrus Fabr. Coléopt., Platypodœ Longueur : 5 millimètres. Nous avons déjà parlé, dans le cha- pitre des Chênes, d'une espèce, le Platypus cylindriformis Reitt. qui est à proprement parler une variété du Platypus cylindrus Fabr. Ce dernier est caractérisé par une tête verticale plus large que le corselet; les yeux sont arrondis, très saillants, les antennes courtes, à funicule de quatre articles, portant une grande massue comprimée et solide. Le corselet rectangulaire, densément ponctué, présente postérieurement une plaque lissr partagée en deux par une profonde ligne longitudinale. Les élytres, irrégulièrement ponctués, portent des stries longitudi- nales creusées en sillons avec interstries relevées en carène. La couleur générale de l'Insecte est d'un brun plus ou moins foncé avec pilosité blonde. Chez le mâle, la plaque du corselel est lisse H brillante; a l'extrémité des élytres on distingue deux denticules distants l'un de l'autre. La femelle a cette plaque du corselet très finemenl ponctuée et mate, ainsi que des granulations épars.s ;) l'extrémil é des élytres. La biologie de ce rare Xylophage a été décrite par Strou- meyer (1906, p. 329, 409, 506). Le Platypus cylindrus Fabr. fore des couloirs de ponte très profondément dans le bois sain: des galeries larvaires .courtes en échelons aboutissent à ces cou- loirs principaux. Cependant, suivant la nature des bois attaqués, les systèmes peuvent présenter des variétés multiples quant à la disposition et à la direction des couloirs. Outre le Châtaignier, les Chênes et le Hêtre sont le plus recher- chés par le Platypus cylindrus Fabr., qui peul provoquer une sérieuse dépréciation des bois ouvrages. Les Forestiers seront bien rarement mis dans l'obligation d'intervenir pour préserver les grumes de Châtaigniers ou d'autres essences contre les atteintes de ce Coléoptère xylophage. CHATAIGNIER 457 RAMEAUX Lachnus exsiccator Alt. Voir : Chapitre du Hêtre. Fig. 284. — Rameaux de Châtaignier attaqués par Le fur/mus exsiccator Alt. B, colonie d'Insectes, b, écorce crevassée longitudinalement. 1 1 gr. nal 458 CHATAIGNES BOURGEONS Barypeithes araneiformis Schrank. Voir : Chapitre des Saules. FEUILLES Attelabus ciirculionid.es L. Voir : Chapitre des Chênes. Liparis dispar L. Voir : Chapitre du Hêtre. Noctua aceris L. Voir : Chapitre des Erables. CHATAIGNES Balaninus elephas Gyll. Tinea amplana Hbn. Tinea splendana Hbn. Voir : Chapitre des Chênes. Les Chenilles de deux autres Tineides, répandues dans le Midi. ravagent parfois les Châtaignes. Il s'agit de la Tinea Bcaumuriana Hein, et T. grossana H\v. 9. Bouleaux Betula alba L., B. verrucosa Ehrh., B. pubescens L., B. nana L. RACINES Mêmes ravageurs que ceux mentionnés dans les chapitres pré- cédents. ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Agrilus viridis L. Voir : Chapitre des Chênes. Agrilus betuleti Ratz. Colkopt., Buprestidse Longueur : 5 millimètres. Ce Bupreste se distingue de V Agrilus çîridish., que nous avons décrit dans le chapitre des Chênes, par la forme du corselet qui, plus large que Les élytres, a les côtés aplatis et impressionnés. La couleur de ces deux Insectes est a peu près semblable. h'Agrilus betuleti Ratz vit en parasite dans les branches de Bouleaux en voie de dépérissemenl ; il est très peu connu. Scolytus Ratzeburgi Jans. Coléopt., Scolytidœ (Eccoptog'aster destructor Ratz.) Scolyte destructeur on du Bouleau [l'I. VII, Qg. 6] Longueur : 4,5 à 6,5 millimètres. Les Scolytes constituent un groupe très peu nombreux de la Famille des Bostryches el i60 ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES sont faciles à distinguer par le corselet dont 1rs côtés sont bor- dés et par l'extrémité des élytres relevée en auvent; l'abdomen ascende vers la partie postérieure. Les Scolytes ont des antennes insérées au-devant des yeux, non coudées, avec scape raccourci et massue non articulée. Autre caractéristique de ce groupe : jamais on ne trouve de Scolyte ravageant les essences résineuses. Le Scolyte destructeur est une des plus grandes espèces du 85; — Écorce de Bouleau avec « encoches d'accouplemenl (vues de L'extérieur) du Scolytas Ratseburgi Jans. i i gr. nat. groupe; son corselel est d'un noir brillant, finement ponctué, tandis que les élytres sonl bruns, striés-ponctués, à interstries larges, planes, généralement avec une ligne de points très tins. Chez le mâle, le troisième segment abdominal est muni d'un tubercule verruqueux; le bord du quatrième est relevé en carène; BOULEAUX 461 le front est distinct, densément garni de longs poils jaunes. Chez la femelle, les troisième et quatrième segments abdominaux sont simples. La biologie de ce Scolytide est fort simple. Les Insectes par- faits apparaissent en mai ou juin, pondent aussitôt et ce sont les Larves et les Chrysalides qui hivernent dans les berceaux de nymphose entaillés plutôt dans le liber que dans l'aubier. Le système des galeries du Scolyte est assez caractéristique. En effet, on ne trouve dans chaque réseau qu'un seul couple; c'est la femelle qui commence le forage en creusant l'orifice d'entrée et, suivant Chewyreuw (1905, p. 36). l'accouplement se produit dans cette niche où la femelle, à moitié engagée, présente son abdomen à celui du mâle dont la tête est dirigée en bas. Dans cette position, les deux Insectes sont fixés à angle droit ou aigu, le sommet de l'angle étant formé par les extrémités des élytres. Aussitôt après ce premier accouplement, la femelle commence à creuser la galerie maternelle qui, sur les arbres debout, est toujours dirigée en haut, rarement en diagonale. Si de l'extérieur, on regarde un système de couloirs du Scoly- tus Ratzeburgi Jans. le tracé-de la galerie de ponte est très sou- vent reconnaissable à la ligne d'orifices qu'autrefois on appelait « Soupiraux » et qui ne sont nullement destinés à l'aération des forages des Bostryches, mais à permettre des accouplements répétés durant la période de ponte. Comme Chewyreuw l'a prouvé (1905, p. 52) et comme nous l'avons déjà signalé au com- mencement du chapitre de l'Épicéa, ce sont les mâles qui pra- tiquent ces « Encoches d'accouplement » tout en visitant la femelle dans la galerie maternelle, et en l'aidant à faire tomber la sciure au dehors. Ils utilisent ces cavités pour l'accouplement de la même façon que lorsqu'ils fécondenl pour la première fois les femelles sur l'orifice d'entrée. Chez celle espèce, les galeries larvaires sont très uombreuses et rapprochées, ce qui prouve que la mère a la facnllc de déposer rapidement et beaucoup d'œufs au cours du forage du couloir (\r ponte (Voir fig. 286). Le Scolyte destructeur est monophage; il abonde surtoul dans 462 Le ÉCORCE DU TRO NC ET DES BRANCHES nord de l'Europe, p articulièrement en Scandinavie et en .... „8, Système decouloirsach^s^S^J^j 1 "i , r. ,„i,i,T d'un tronc de Bouleau. .1 dans l'aubier d'un BOULEAUX 463 Russie, pays dans lesquels le Bouleau occupe une place impor- tante dans la forêt. Rarement il provoque le dépérissement des arbres sains; le plus souvent on constate sa présence sur des Bouleaux brisés par l'ouragan, la neige, ou anémiés par des Cham- pignons parasitaires. Scolytus rugulosus Ratz. Colkopt., Scolytidœ Scolyte ruçjuleux Longueur : 2 à 2,5 millimètres. Ce Scolyte esl sensiblement plus petit que le précédent; son corps est ovale, allongé, presque également rétréci antérieurement et postérieurement. Le cor- selet est plus long que large, parsemé de points serrés et profonds, un peu plus petits sur le disque, généralement étirés dans le sens de la longueur et formant de grossières rugosités. Les élytres sont couverts de tubercules ruguleux. L'abdomen ne présente pas de protubérances, comme c'est le cas chez le Scolytus Rat- zeburgi Jans. L'évolution est parfois plus rapide que chez l'espèce précé- dente, c'est-à-dire que, dans des contrées tempérées et grâce a des circonstances climatériques favorables, on constate parfois deux générations en une année. Le couloir de ponte est le plus souvent très court et vertical, parfois coudé, oblique ou horizontal, suivant la position des troncs ou la direction des branches infestées. Les galeries lar- vaires sont, proportionnellement au couloir de ponte, beaucoup plus allongées, sinueuses, se croisant dans tous les sens. Les ber- ceaux de chrysalides sont en général pratiqués dans les couches cambiales, surtout si l'écorce est mince. Ce Bostryche est à proprement parler un parasite des arbres fruitiers; il intéresse plutôt les horticulteurs que les forestiers. Nous le citons ici, car il arrive parfois qu'il se jette sur les Bou- leaux et sur d'autres feuillus forestiers, sans qu'il soit indiqué de prendre à son égard des mesures prophylactiques spéciales. Fig. 287. —Scolytus rugulosus Ratz. .huis mie branche de Pommier. 1 1 gr, aat. (orig.) BOULEAUX 465 INTERIEUR DU BOIS Anobium plumbeum III. Voir : Chapitre des Chênes. Melasis buprestoides L. Coléopt., Eucnemîdx Longueur : 7 à 9 millimètres. Ce Coléoptère appartient à une famille intercalée entre les Buprestides et les Elatérides. On reconnaît le Melasis buprestoides L. à son corselet légèrement élargi sur le devant et dont les côtés sont droits, sa ligne médiane est enfoncée. Les élytres sont plus étroits que le corselet, profon- dément striés et ornés de granulations. Le corps entier est d'un noir mat, recouvert d'une pilosité brunâtre. Les galeries que creuse ce Xylophage sont irrégulières et ((tu- rent en général perpendiculairement aux fibres ligneuses. On ne sait pas encore grand'chose sur l'évolution de cet Insecte qui est plutôt rare et en tous cas peu nocif. Lijmexylon dermestoides L. Voir : Chapitre du Sapin. Cryptorrhynchus Lapathi L. Voir : Chapitre des Aunes. Xyphidria dromedarius Fabr. Voir : Chapitre i\>^ Saules. Xyloterus domesticus Er. Coléopt., Scolytidx (Trypodendron domesticum Er.) Longueur : 3 millimètres. Ce Bostryche, qui esl un parasite des feuillus, se rencontre plus spécialemenl dans le huis de Bouleau e1 dans celui de Hêtre cl de Chêne. Son corselel présente une ENTOMOLOGIE FOR] si H m 30 466 INTERIEUR DU BOIS bande transversale de points ruguleux. Les antennes sont termi- nées par une massue solide dont le bord interne se prolonge en un denticule nettement accusé. Les élytres, sillonnés de chaqui côté de la suture, présentent un angle suturai saillant. La suture et l'extrémité des élytres se détachent en noir sur la couleur brune du fond. Le mâle a le front profondément concave, muni antérieurement Fig. 288. — Couloirs en échelons Forés dans le liois de Bouleau par le Xyloterus domesticus Er. 1/1 gr. nat. (orig.). en son milieu d'une cornicule longitudinale: le corselet est beau- coup plus large que long. La femelle a le front convexe; le corselet, arqué antérieurement, est muni en son milieu de deux denticules très rapprochés qui s'avancent jusque sur l'occiput. Le plus souvent, le Xyloterus domesticus Er. hiverne à l'état d'Insecte parfait et apparaît au premier printemps pour donner naissance à une ou deux générations, suivant 1rs conditions clima- tériques. Nous avons étudié, dans le chapitre de l'Épicéa, la manière de forer propre à un Insecte du même groupe, le Xyloterus linea- tus Oliv. Notre Xylophage du Bouleau opère à peu près de la même façon, c'est-à-dire en établissant un réseau de galeries en échelons dont nous avons décrit les détails en parlant du Bos- tryche liseré. Eichhoff (1881. p. 294) a presque toujours trouvé dans les systèmes de couloirs de cet Insecte un nombre égal de BOULEAUX 467 mâles et de femelles, ce qui n'est pas le cas pour les colonies des autres espèces ûu même groupe où les mâles sont en infime minorité. Les moyens de combattre cette espèce qui ne cause généralement pas, de ravages dans les arbres sains, sont identiques à ceux que nous avons exposés à propos du Xylo- terus lineatus Oliv. Xyloterus signatus Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. Xyleborus Saxeseni Ratz. Voir : Chapitre du Sapin. Cossus œsculi L. Voir : Chapitre du Châtaignier. Cossus ligniperda L. Voir : Chapitre des Saules. Sesia culiciformis L. Lépidopt., Sesiïdse %.- V Longueur, Papillon étalé : 25 millimètres; Chenille, 18 à 22 millimètres. Le corps de cette Sésie es1 d'un bleu noirâtre, avec le quatrième anneau abdominal de couleur brun rouge. La racine e1 la bordure anté- rieure des ailes de devant sonl rougeâtres. La Chenille a 16 pattes de Couleur Crème ; la Fi.,. "V Branc Bouleau + Af^ ^.u;+;„~ ., u i ravagée par la Chenille dn < tête cnitineuse, brune,porte sur chacun des sus œsculi l. i igr. nat. anneaux des poils dressés. Les quatre der- nières ,. ,iires de pâlies abdominales sonl munies d'une couronne de simples crochets. C'esl au mois de mai ou en juin que la femelle recherche les 468 INTÉRIEUR DU BOIS anfractuosités ou les blessures de l'écorce des Bouleaux pour y déposer sa ponte. Après l'éclosion de l'œuf, la Chenille pénètre dans les couches libéreuses et cambiales, puis, lorsqu'elle a acquis un certain développement, elle pénètre profondément dans le bois, surtout des tiges et des branches de faible dimension. Sur les arbres debout, elle remonte le tronc généralement sur une longueur de 5 à 6 centimètres. Les excréments tombent à terre par une ouverture pratiquée au bas de la galerie larvaire. La chrysalidation s'opère au haut du couloir et dans un cocon garni de détritus ligneux agglomérés par un réseau de iils soyeux. La caractéristique des Sésides réside dans la dernier.' méta- morphose. En effet, au moment où l'animal va prendre son vol, la Chrysalide est à moitié sortie de l'orifice marquant l'ouverture supérieure de sa galerie larvaire. En examinant un tronc ravagé par une Sésie, on observera souvent le long de la tige ou'des branches contaminées des fragments de Chrysalides qui sortent. semblables à de petites cornes. Cette espèce a une génération par an avec hivernement à l'état de Chenille. Elle s'attaque également aux Aimes et peut parfois provoquer des dégâts sérieux tout en étant un Xyl< 'pliage rare ( 1 ). Moyens préventifs. --Il n'en existe pour ainsi dire pas, tout au moins pour la grande culture forestière. Moyens répressifs. - - Lorsqu'on constate dans une forêt <>\t un parc la présence de Sésides, on peut préserver les arbres de valeur en badigeonnant de goudron on de gin les parties Mes-. - et les sections de branches élaguées; cela entravera certainement la ponte. On peut aussi, avant l'éclosion des Papillons, déposer de la glu autour des tiges ou branches infestées et sur lesquelles on a constaté des orifices laissant échapper de la sciure. Sesia spheciformis Grng. Voir : Chapitre des Aunes. (1) Une autre espèce voisine., la Sesia scolUeformis, Bkh. cause desrava- ges à peu près analogues sur les Bouleaux. BOULEAUX 469 RAMEAUX Polydrusus cervinus L. Strophosomus coryli Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. Cimbex variabilis Klug. Voir : Chapitre du Hêtre. Vespa crabo L. Voir : Chapitre des Frênes et « Partie spéciale ». BOURGEONS Tortrix ferrugana Tr. Tinea lutipeneUa Zll. (1). Voir : Chapitre des Chênes. (2). FEUILLES Melolontha vulgaris L. Melolontha kippocastani Fabr. Strophosomus coryli Fabr. Orchestes ilicis Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. Rhynchites betulse L. Goléopt.., Curculionidx Rynchite du Bouleau Longueur : 2, 5 à k millimèl res. Ce Charançon, de couleur noire, recouvert d'une pilosité brunâtre, porte un rostre épais el courl chez le mâle, plus allongé chez la femelle. La cuisse des pattes (1) Tinea milvipennis Zll. est une espèce voisine très rare., qu'on rencontre parfois sur les feuilles de Bouleau. (2) On peut encore signale!' parmi les Insectes qui occasionnellement ravagent les Bourgeons des Bouleaux, un Puceron, le Vacuna betulse Kalt. et un Acarien, le Phytoptus calycophthirus Nol. b70 FEUILLES postérieures du mâle est épaissie, munie intérieurement d'une rangée de denticules. Nous avons déjà parlé à propos de Y Attelabas curcnlionides L., dans le Chapitre des « Chênes », des mœurs et travaux de ce groupe Fia. 290. — Feuilles de Bouleau enroulées par le Rkynchiles betulse L. 1/1 nat.(orig.). de Curculionides qui découpent les feuilles suivant un système propre à chaque espèce. Le Rhynchite du Bouleau fabrique avec la feuille découpée en S plus ou moins irrégulier à la base, un cornet dont la pointe reste fixée à cette base par la nervure médiane. Ces cornets hébergent au commencement de l'été un ou plu- sieurs œufs qui donnent naissance à des Larves tombant sur le sol pour s'y chrysalider dans un cocon terreux. Les dégâts causés par cette catégorie de Coléoptères phyto- phages sont sans portée pour la vitalité des arbres. Rhynchites betuleti Fabr. Cimbex variabilis Klug (1). Voir : Chapitre du Hêtre. (1) Hylotoma pullata Zadd. [Hylotoma enodis L.), qui appartient à la famille des Tenthredinidœ, a été décrite par Altum (1882j p. 262), comme rongeant, à l'état parfait, les feuilles de Bouleaux. BOULEAUX 471 Galeruca alni L. Chrysomela senea L. Voir : Chapitre des Aunes. Galeruca capreœ Fabr. Voir : Chapitre des Saules. Janv . l'Vv. Mars Avril. Mai Juin juin. A mil Sept. i»,-, Bombyx lanestris L. Lépidopt., Bombycidx {Gastropacha lanestris Ochsh.) [PI. VII, fig. 4, 4 a] Bombyce laineux Longueur, Papillon étalé : 30 à 40 millimètres; Chenille : 35 à 40 millimètres. La couleur de ce Bombyce est variable; chez certains individus, elle est d'un brun rouge, tan- dis que chez d'autres, elle est gris bleu. Les ailes antérieures sont plus foncées à la base sur laquelle apparaissent des taches blanches que l'on retrouve à peu près au milieu de l'aile. Les ailes antérieures et postérieures sont sillonnées en travers par une bande claire. Les antennes du mâle sont longues et doublement pectinées; la femelle porte à l'ex- trémité abdominale une touffe de poils laineux. La Chenille compte 16 pattes, est de couleur bru- nâtre avec tête d'un gris foncé. On remarque, sur chacun des anneaux 2 à 11, deux rangées de points d'un jaune rouge très marqué; ils sont garnis de poils rigides de môme couleur. Au dessous de ces touffes pileuses, chaque anneau porte le plus souvent trois points blancs. Le Bombyce laineux essaime en avril, dépose ses œufs si rameaux et recouvre sa ponte d'un duvet soyeux très car ristique. Aussitôt après l'éclosion, en général en mai, les Chenilles commencent à gagner les jeunes feuilles qui viennent de s'épa- nouir el qui sont entamées de façon forl variable. Les Chenilles r les acte- 472 FEUILLES aiment à vivre et à travailler en colonie ; aussi, dès qu'elles sont dérangées par le mauvais temps, elles se réunissent à l'intersec- tion de branches ou de rameaux où elles construisent un nid soyeux qu'elles agrandissent à mesure qu'elles augmentent de M Fig. 291. — Nid du Bombyx lanestris L. sur un rameau de Bouleau. •'< '( gr. aat orig grosseur (fig. 291). A la fin de la période «les ravages, les excré- ments alourdissent le nid qui finit par s'allonger et prend la forme d'une bourse pendante qu'on peut apercevoir du pied de l'arbre. BOULEAUX 473 Durant la dernière phase de la période de ravages, la Chenille opère plutôt seule, puis en juillet, ou au commencement d'août, elle se laisse choir sur le sol et, s'entourant d'un cocon soyeux, hiverne dans la couverture morte. Parfois la chrysalidation a lieu déjà en automne. Le Bombyx lanestris L. attaque surtout les Bouleaux et, le plus souvent, ne provoque que le dessèchement de certaines branches. Exceptionnellement, il s'attaque aux Chênes, Tilleuls et Saules ainsi qu'aux arbres fruitiers. Il est plus répandu dans le nord de l'Europe, peuplé de Bouleaux, que chez nous. Moyens préventifs. — Comme il s'agit en somme d'une espèce peu répandue et ne causant pas de dégâts très redoutables, on n'a pas à prendre de mesures spéciales pour prémunir les massifs de Bouleaux des atteintes de cette Chenille. Moyens répressifs. Ils consistent à détruire, de mai à juillet, les bourses qui pendent des branches et qu'on peut facilement atteindre au moyen d'un échenilloir. Cette opéra- tion doit être entreprise de préférence par le mauvais temps, alors que l'animal s'est retranché dans son nid protecteur. On peut également détruire les colonies d'œufs fixées aux ra- meaux. Bombyx neustria L. Jj paris chrysorrhoea L. Liparis si mi lis Fussl. /'luttera bucephala L. Geometra brumala L. Geometra defoliaria L. Geometra progemmaria 11 bu. Geometra aurantiara Esp. Noetua incerta II In. Noctua coryli L. Voir : Chapitre des Chênes. 474 FEUILLES Liparis dis par L. Orgya pudibunda L. Geometra boreata L. H alias prasinana L. Voir : Chapitre du Hêtre. Liparis monacha L. Voir : Chapitre de I Epicéa. Orgya antiqua L. Lkpidopt., Bombycidœ, Orgye antique Longueur, Papillon étalé : 30 à 33 millimètres: Chenille : 35 millimètres. Les deux sexes de cette espèce sont fort différents. Tandis que le mâle a toutes les ailes brunâtres et l'extrémité des antérieures plus foncées avec une tache blanche en demi-lune à leur angle inféro-externe, la femelle est d'un gris sale avec des rudiments alaires qui ne lui permettent pas de voler. La Chenille, munie de 16 pattes, a la face dorsale du corps gris foncé, la face ventrale est jaune; les côtés, dont la teinte fonda- mentale est grise, sont ornés de taches rouges. Les anneaux \ à 7. portent des touffes de poils jaunâtres coupés ras. Sur le pre- mier anneau, on distingue en outre deux pinceaux foncés dirigés en avant et, sur chacun des côtés du quatrième, un autre pin- ceau perpendiculaire au corps; enfin, au sommet du onzième anneau se trouve un appendice semblable et dirige en arrière. On est d'accord pour reconnaître que ce Papillon, excessive- ment polyphage, essaime deux fois durant l'été, soit en juin et en septembre. La ponte est déposée dans le voisinage immédiat du cocon fixé aux branches et l'hivernemenl a lieu à l'étal d'eeuf. Nous avons signale ce Papillon dans le chapitre d>'> > Pins». La Chenille peut être rencontrée sur n'importe quelle essence f< tière ou fruil ière, mais elle n'est presque jamais la cause du dépé- BOULEAUX 475 rissement d'un arbre, car elle ne provoque qu une défoliaison partielle (1). Geometra betularia L. Lépidopt., Geometridse (Amphidasis betularia Tr.) Longueur, Papillon étalé : 50 à 60 millimètres; Chenille : 45 à 55 millimètres. Le Papillon de cette arpenteuse a les ailes d'un blanc crayeux tacheté de noir. Des bandes foncées en zigzag se prolongent sur les ailes postérieures. La Chenille a dix pattes, elle est d'un brun marbré, glabre. La tête est carrée et présente des dessins en V sur le front. Le Papillon essaime en mai et les Chenilles opèrent dans la frondaison durant tout l'été. La chrysalidation a lieu dans le sol et l'animal hiverne à l'état de Nymphe. Ce Phytophage est aussi peu connu que rare. Nematus septentrionalis Ratz. Hymknopt., Tenthredinidœ Longueur, '. variolosa Payk. \n point de vue de la protection forestière et de la déformation des jeunes tiges de Peupliers, ils ont. la même importance que l 'Agrilus viridis L.. tout <'ii étant beaucoup plus rares. 478 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES transverse au bord antérieur du corselet; ce dernier est légère- ment étranglé sur le devant. Les élytres sont finement striés- ponctués avec léger enfoncement suturai près de l'extrémité. Glyptoderes binodulus Ratz. Coléopt., Scolytidx (Cryphalus asperatus Gyll.) Longueur : 1,5 à 2 millimètres. Encore plus petit que le précédent, avec des denticules presque semblables sur la partie antérieure du corselet qui est demi-sphérique. On remarque en arrière de ces quatre denticules, une large tache formée de mi- nuscules tubercules. La biologie de ces deux Bostryches est encore peu connue; on a observé que la ponte est déposée sous Tépiderme cortical et que les Larves rongent d'une façon désordonnée sans forer de galeries distinctes. Les ravages n'ont guère d'influence sur le développement des Peupliers attaqués. Cryphalus Grothi Hagd. Colkopt., Scolytidse Longueur : 1.1 à 2,2 millimètres. Le corselet porte sur le devant 4 à 6 denticules, et en arrière de ces derniers se trouve une tache de rangées concentriques de granulations qui. sur la partir postérieure, se confond avec la ponctuation. Les élytres ont les stries juxta-suturales enfoncées et profondément ponc- tuées. Le mâle est muni de chaque côté de la déclivité, d'un.' pointe plus ou moins obtuse suivant les individus; la femelle en est privée. Cette espèce, encore peu connue e1 peu répandue, attaque les Trembles. Hagedorn {1904, p. 228 à 233, 372 el 373), décrit sa biologie et la forme de ses ravages qui intéressent surtout les couches corticales extérieures, comme le montre la fig. 292. PEUPLIERS 479 Les Trembles ne paraissent pas devoir pâtir de ces atteintes superficielles. . Yj -• : % r « w /&$* ^ Fig. :>(j2. — Écorcc de Tremble ravagée par le Cryphalus Grothi Hagd. i/i gr. nat. (orig. i. INTÉRIEUR DU BOIS Xyleborus Saxeseni Ratz. Voir : Chapitre du Sapin. Scolytus multistriatus Marsh. Voir : Chapitre des Ormes. Cryptorrhynchus Lapathi L. Voir : Chapitre des Aunes. 480 INTÉRIEUR DU BOIS Saperda carcharias L. Goléopt.j Cerambycidœ (Saperda punctata De Geer) Saperde chagrinée [PI. VII, 6g. 9] Longueur : 22 à 30 millimètres. Ce Longicorne, d'apparence jaunâtre, possède un corselet dont les côtés sont arrondi-, sans épines. La tête, échancrée au milieu, porte des antennes pileuses, à peu près de même longueur que le corps; le troisième article est plus long que le quatrième. Chacun des anneaux, à l'exception du dernier, est tacheté de noir à l'extrémité distale. Lesélytres, sensiblement plus larges que le corselet, ont des épaules saillantes; ils sont profondément et grossièrement ponctués, présentent dans la déclivité des granulations peu distinctes, et sont recouverts d'une pilosité jaune. L'extrémité postérieure du mâle est plus étroite que celle de la femelle. La Larve, qui peut atteindre 38 millimètres de longueur, est du type de celle des Lamiites dont la tête se détache très peu du prothorax; ce dernier est recouvert dorsalement par une plaque chitineuse brunâtre. Le corps, privé de pattes, est lisse et brillant : il porte quelques courts poils isolés. L'ouverture anale est limitée par une paroi dont les contours ont la forme d'un Y. Ce Coléo- ptère essaime en juin ou juillet et recherche en général les parties inférieures des troncs de Peupliers, de Trembles ou parfois encore les branches, les anfractuosités de l'écorce dans lesquelles la femelle dépose sa ponte œuf par œuf. La jeune Larve, qui naîl sous l'écorce, commence par forer une galerie irrégulière. A mesure qu'elle augmente de volume, elle pénètre plus profondément et, remontant le tronc, pratique un couloir sinueux, aplati, ayant une section elliptique. Les systèmes sont remplis de débris ligneux qui tombent au dehors et, se coagulant avec la sève, forment des grumeaux qui prudent en dessous des orifices de dégagement pratiqués par la Larve. Pour opérer sa métamor- phose en Chrysalide, qui a lieu après deux hivernages, la Larve bouche l'orifice île sa niche à l'aide d'un tampon de fragments BOULEAUX 481 de bois (fi g. 293). L'Insecte parfait gagne le dehors en mai, donc ?ig. :>Moi < il 1 1: i mu mu he 482 • INTÉRIEUR DU ROIS Peupliers et Trembles de faible dimensioo qui ont subi, pendant deux ans consécutifs, les atteintes d'une ou de plusieurs Saperdes ne tardent pas à dépérir. Dans les pépinières surtout, les I _ et les branches infestées se brisent facilement sous le poids de la neige ou par les coups de vent. Ces dégâts sont aussi à redouter lors du débitage des grumes de Peupliers dont le bois est actuellement fort recherché pour la fabrication des caisses d'emballage. La culture du Peuplier esl fort en honneur en ce moment, et «'est à juste titre qu'on cultive cet arbre en grand dans les terrains marécageux assainis, ainsi que le long des chaussées et des canaux, car si m bois trouve un placement assuré et avantageux. Moyens préventifs. — Lorsqu'une jeune plantation, une allée. une pépinière sont infestées par les Saperdes. on peut préserver de la ponte la partie la plus exposée des tiges, soit une zone de 1,50 à 2 mètres au-dessus du sol, en la recouvrant d'un mélange de fumier de vache et d'argile ou encore de glu (« Raupenleim»)- Moyens répressifs. — Lors de l'abatage des arbres infestés par ces Longicornes. il faut s'efforcer de détruire l'animal sous ses différentes formes. Au moment de la période de ponte, alors que l'Insecte parfait gagne le dehors ou quand la femelle dépose sa ponte, on peut également capturer les Saperdes sur la partie inférieure t\v> troncs. Saperda populnea L. Goléopt., Cerambycidx Saperde du Tremble ou du Peuplier Longueur : 8 à 13 millimètres. La Saperde du Tremble, qu'on appelle parfois aussi la Saperde du Peuplier. es1 surtout fréquente dans le Tremble, dont elle constitue le ravageur le plus commun. Elle ne peut être confondue avec l'espère précédente. En effet, elle est d une teinte noire tout en étant beaucoup plus petite. Le corselet porte trois lignes longitudinales jaunâtres dont la médiane est souvent effacée. Chacun des élytres esl recouvert de quatre ou cinq taches d'un jauni' plus ou moins clair. PEUPLIERS 483 . La durée de révolution de ce ravageur est également de deux ans et coïncide à peu près avec celle de la Saperde chagrinée. La Larve, qu'on trouve .surtout dans les tiges, rejets et Les petites branches de la grosseur du pouce, pratique au début un . Kg. '!c)$. — Tiges de Tremble déformées par la Larve de la Saperda populn '.a !.. a, origine d ravage (encoche de ponte ; h, couloir circulaire; c, couloir central : '/, galle \ ne de l'extéi e, orifice de sortie, i i gr. nat. orig.). couloir semi-circulaire creusé entre l'écorce et la moelle; c'est le dégât périphérique, suivi l'année suivante du dégâl central. Eu effet, la Larve adulte fore au centre de la tige une courte galerie remontante dans laquelle elle se chrysalide, la tête tournée vers le bas, puis l'Insecte parfait gagne l'extérieur en passant par un orifice rond (fig. 294). Ce réseau de couloirs, si ramassé cl qui héberge ranimai durant deux ans. est plus OU moins rempli de sciure et de débris ligneux. De l'extérieur, les tiges et branches envahies des Peupliers el ^4 INTÉRIEUR DU BOIS des Trembles sont facilement reconnaissais aux renflements (fig. 295), qui peuvent se multiplier et parfois se souder l'un à Ur;e, .jalon, larvaire œntrale. . , ,,,-. .,.,..'','„. aymphose ' '<■ '"^'<' parfail prêl .. sor? PEUPLIERS 483 l'autre. Ces boursouflures sont la conséquence d'une déformation des couches cambiales et corticales qui, fouillées au moment de la végétation, provoquent une perturbation dans la formation du tissu ligneux. Les bris de vent et de neige achèvent souvent d'endommager les arbres. Comme le Tremble est dans bien des cas un végétal encombrant et nuisible dans certains peuplements f ou chantiers de reboisement, ses ennemis naturels ne sont pas à redouter. Par contre, dans les pépinières de Peupliers, nous avons constaté que ce Longicorne est plus répandu et encore plus nuisible que la Saperde chagrinée. Il y a lieu d'appliquer aux jeunes Peupliers les procédés de préservation que nous avons décrits plus haut et de faire la chasse aux Insectes parfaits au moment opportun. jEgosoma scabricorne Scop. Collopt., Cerambycidœ Longueur : 35 à 50 millimètres. Ce Longicorne peu répandu qui, au point cle vue forestier, n'offre qu'un intérêt très secondaire, est caractérisé par la teinte brun rougeâtre uniforme de son corps et surtout par les trois à quatre (••Mes longitudinales plus ou moins sail- lantes des élytres. Le mâle a les antennes presque aussi longues que le corps et den- tées du côté interne (lig. 296). Chez la femelle ces organes sont lisses, sensiblement plus courts que ceux du mâle. Le corselet, plus large que long, est étranglé antérieure- ^ nient, en arrière il est muni de chaque coté d'une épine. La biologie de ce Xylophage de gros <;i- libre n'est presque pas connue; il est à pré- i „, ,,,, / ,.,•,„„„„.<, /.,•„■„,,„• ,, , ... , . . Scop. i i ai nat. "ii.i coll. Slimer que I évolution rappelle beaucoup i>;,uiy. Munich). celle de V Er gâtes faber L. que nous avons décrite dans le chapitre des Pins ». La lig. 297 donne une m INTERIEUR DI' IiOI> idée de la disposition et du calibre des galeries larvaires qui sont forées parfois dans le bois sain. l'iy. ->t )7 . — Tronc de Peuplier foré par la Larve de l'.-Eyosorna scabricorne Scop. i i <|i\ iiat. orig. coll. Staudfuss, Zurich). Cossus ligniperda L. Voir : Chapitre d<>< Saules. ( 'ossus aesculi L. Voir : Chapitre du Châtaignier. Sesia apiformis L. Lépidopt., Sesiidss (Trochilium api for me L.) Longueur, Papillon étalé : 35 à 40 millimètres. Ce Papillon a la tête jaune avec antennes teintées de noir en dessus <'t couleur PEUPLIERS 487 de rouille à la face inférieure. Le thorax, d'un brun foncé, est orné antérieurement d'une bande bleue; en arrière il présente Fig. 2;|8. — [lavages de la Sesia apiformis L. dans un tronc de Peuplier. ". $ $ occupées à pondre ; //. Chenille adulte : c, détritus ligneux entassés au bas rie la galerie larvaire, i 2 gr. n;ii . (orig. coll. Standfuss, Zurich l ig. 299. — !*;< i>illi »i 1 - de I ' Sesia apirormîs L. el branche de Peu- plier forée parla Chenille. 1 1 gr. nat. orig. coll. Standfuss, Zurich . il«Mix taches anguleuses jaimàlres <|uj touchenl la racine des élytres. L'abdomen est égalemenl jaune avec les anneaux I el 5 entière ni. les autres partiellement, tachetés de brun ou de bleu métallique. 488 INTERIEUR DU BOIS L'évolution de cette Sésiide dure deux ans avec double hiver- nement à l'état larvaire. Les femelles déposent plus volontiers Fig. 3oo. — Sesia tabanïformis Rott. dans une branche de Peuplier partagée en deux, a, Che- nille prête à se chrysalider ; />, aspect des couloirs larvaires encombres de détritus ligneux. 1/1 yr. nat. (oritj. coll. Standfuss, Zurich). leur ponte au pied des troncs ou des jeunes Liges de Peupliers ou de Trembles cultivés en pépinière. La Sesia apijormis L. évolue à peu près de la même façon que la Sesia culiciformis L. que nous avons étudiée dans le Chapitre des « Bouleaux . PEUPLIERS 489 La Sesia tabanijormis Rott. peut être également rangée au nombre des Xylophages des Peupliers. Il s'agit ici d'un In- secte rare et presque sans importance forestière (PI. VII, fig. 10). RAMEAUX Cimbex varia bilis Klug. Voir : Chapitre du Hêtre. Vespa crabro L. Voir : Chapitre des Frênes, et Partie spéciale (1). BOURGEONS Pas de ravageurs spéciaux aux Peupliers. FEUILLES Melolontha vulgaris Fabr. Voir : Chapitre de l'Épicéa. Melolontha hippocastani Fabr. Voir : Chapitre «les Chênes. Orchestes populi Fabr. Goléopt., Carculionidœ Orclieste du Peuplier Longueur : 1,5 à 2 millimètres. Ce Charançon, qui porte des antennes donl le funicule compte six articles, est d'une couleur fondamentale noire atténuée d'une pilosité grise; le corselet est blanchâtre, les pattes d'un jaune rougeâtre. L'Orcheste du Peuplier est fort peu répandu; il opère à peu (1) Deux Rhynr.hiitcs : Aspidinttts saticis L. et A. p>puli R.esp. dmit les femelles se couvrent le corps d'une carapace cireuse ovale, sucent I des Peupliers et des Trembles; ils ne jouent aucun rôl ■ au point de vue 'I'- la protection forestière. 490 FEUILLES près de la même façon que l'Orcheste danseur du Hêtre, c'est-à- dire que les dégâts foliaires sont l'œuvre à la fois do la Larve et de l'Insecte parfait. Rhynchites populi L. Coléopt., Curculionidœ Rhynchite «lu IVuplier Longueur : 4 à 6 millimètres. Ce Charançon de taille minus- cule, a le front profondément sillonné: le dessous du corps es1 bleuâtre, le dessus d'un vert bronzé à reflets métalliques par- fois rougeâtres. L'Insecte parfait enroule Les feuilles il» s Peupliers e1 des Kit). 3oi. — Feuilles de Peuplier enroulées par le Rhynchites populi L. i i gr. nat. orig. coll. Pauly, Muuich). Trembles, en fait une cigarette de petil calibre dans Laquelle la ponte est déposée (fig. 301). Les déformations n'apparaissent en général que par cas isolés et ne provoquent pas de perturbation dans la vie du végétal. Rhynchites betulae L. Rhynchites betuleti Fabr. Voir : Chapitre des Bouleaux. Galeruca a lui L. Voir : Chapitre des Aunes. PEUPLIERS 491 Galeruca capreœ L. Voir : Chapitre des Saules. Lytta vesicatoria L. Voir : Chapitre des Frênes. Lina populi L. Colkopt., Chrysomelidse (Chrysomela populi L. [PL VII, fig. 7] Chrysomèle du Peuplier Longueur : 8 à 10 millimètres. Les Chrysomélides sont carac- térisées par la forme ramassée de leur corps; la tête, dépourvue de rostre, porte des antennes relativement courtes. Les Larves sont facilement reconnaissables à leurs pattes articulées ainsi qu'à leur tête, thorax et abdomen nettement distincts les uns des autres. La Lina populi L. a le corselet, la tête, ainsi que la partie inté- rieure du corps d'un bleu verdâtre, presque noir ; les élytres, par contre, sont d'un rouge vermillon avec le bord interne de leur ex1 rémité noir. La Larve blanchâtre, est rétrécie aux deux e'xtrémités ; la tête est noirâtre, le premier anneau thoracique porte dorsale- ment une plaque chitineuse transversale de teinte foncée, les anneaux 2 et 3 sont ornés chacun de 4 verrues noires, etdechaque côté se trouve une protubérance blanche. Sur les s anneaus antérieurs de l'abdomen, on remarque huit lignes longitudinales composées de taches foncées; les quatre centrales sonl plus <>u moins tondues ensemble. C'est une forme de Larve de I ioléoptère que nous n'avons pas encore eu l'occasion d'étudier chez les espèces précédentes, elle ne peut être confondue avec celle d au- tres Insectes phytophages. Les Insectes parfaits, qui hivernent dans la couverture morte, apparaissent au premier printemps el s'accouplent sur les feuilles à la face inférieure desquelles la femelle dépose ensuite ses œufs 492 FEUILLES par tas allongés. Peu après, donc en mai ou en juin suivant les conditions climatériques, les Larves entament le parenchyme et dévorent presque toute la matière foliaire comprise entre les nervures (fig. 302). Les Insectes parfaits coopèrent également à Fig. 3o2. — Feuille do Peuplier « squelettée » par la Lina populi L. a, Larves adulfa i/i gr. uat. (orig, coll. Standfuss, Zurich . cette œuvre de destruction, et l'on observe en général deux, parfois même trois générations par an. La chrysalidation a lien sur la feuille même; la Nymphe, d'un brun jaunâtre, recouverte de lignes de points noirs, reste suspendue à la feuille par son extrémité anale et attend dans cette curieuse position sa transformation en Insecte parlait. PEUPLIERS 493 La Lina populi L. anéantit parfois les feuilles des rejets de l'année. A plusieurs reprises nous avons observé des dégâts intenses sur les Trembles dont les feuilles squelettées jonchaient le sol, formant ainsi, à la fin de l'année, un tapis de plusieurs centimètres d'épaisseur. Les Saules souffrent également des mêmes atteintes et dans les oseraies en particulier, on redoute beaucoup ce dépouil- lement toujours intensif qui peut parfois anéantir une récolte d'osier. 3ïoyens préventifs. — Il n'existe aucune mesure capable de prémunir les Peupliers contre ces Insectes. Moyens répressifs. --La seule opération qu'on puisse tenter, lors d'invasions répétées dans un même peuplement ou dans des pépinières, consiste à ramasser en hiver la couverture morte et de l'incinérer, afin de détruire les Chrysomèles qu'elle peut renfer- mer. Lina tremulse Fabr. Coléopt., Chrysomelidie (Chrysomela tremulse Fabr.) Chrysomèle du Tremble Longueur : 7,5 à 9 millimètres. Ressemble beaucoup à l'espèce précédente. L'extrémité des élytres n'est pas tachetée de ncir et les ongles des tarses sont à peine visibles. Le corselet a les côtés plus droits et presque parallèles sur le tiers antérieur de leur longueur. Au point de vue biologique, on ne fait guère de distinction entre la Lina tremulse Fabr. et la Lina [lopiili L. La Chrysomèle du Tremble attaque également les feuilles de différentes espèces de Saules. Les dégâts de ces deux Phytophages sont tellement semblables qu'il est presque impossible d'indiquer auquel des deux Insectes il faut les uttribuer, si l'on n'a pas l'auteur sous les yeux ( 1 ). (1) Lina longicollis Suffr. plus raie, esl également une Ctirysnmelide qui vit en parasite sur les Peupliers, le Tremble el les Sauts. 494 FEUILLES Fig. 3o3. — Rejet de Tremble de L'année ravagé par la Lina iremulse Fabr. i i gr, nai. (pria. Galeruca al ni L. Voir : Chapitre des Aunes. Lylta vesicatoria L. ' Voir : Chapitre des Frênes. PEUPLIERS 495 Chrysomela vitellinse L. Chrysomela vulgatissima L. Chrysomela viennensis Schrk. Galeruca capreœ L. Li paris salicis L. Voir : Chapitre des Saules. Endromis versicolora L. Voir : Chapitre des Bouleaux. Liparis monacha L. Voir : Chapitre de l'Epicéa. Liparis dis par L. Voir : Chapitre du Hêtre. Les Chenilles de deux Papillons de la Famille des Nymphalidœ attaquent les arbres fruitiers, et occasionnellement les Peupliers, sans cependant provoquer des dommages appréciables à la fron- daison de ces arbres; ce sont : Vanessa antiopa L. et Limentis populi L. Il en est de même des Sphinx populi L. et S. ocellata L. que nous ne faisons que signaler. Liparis chrysorrhoea L. Liparis similis Fussl. Bombyx neuslria L. Geometra defoliaria L. Geometra aurantiaria Esp. Geometra progemmaria H h. Voir : Chapitre des Chênes. Bombyx lancstris L. Nematus septentrionahis Ratz. Voir : Chapitre des Bouleaux. Cladius viminalis Pall. Hyménopt.j Tenthredinidx Longueur : 1» millimètres. La tête el h' thorax de ce1 Hymé- noptère sont noirs, sauf cependanl la bordure postérieur du 496 FEUILLES prothorax qui est jaunâtre, de même que l'abdomen; la face infé- rieure des antennes apparaît sous une teinte rouge. La Larve, munie de 20 pattes, mesure de 15 à 25 millimètres; elle est jaune, velue, avec la tête noirâtre. Chaque anneau porte Fiy. 3o^. — Galles'produite* par la piqûre du Pemphigus pyriformis Licht. i ■>. yr. mit. orifj.). une ligne transversale de points foncés distincts. La femelle pond en mai, parfois aussi en août, ses œufs dans le pétiole de la feuille. Au début, les jeunes Larves, groupées en colonies, commencent par ronger l'épiderme, puis le ravage s'étend en n'épargnant que les nervures. La chrysalidation a lieu dans les anfractuosités du tronc ou à l'intersection des rameaux; c'est à l'état de Nymphe que l'animal hiverne. Celui-ci n'a, du reste, qu'une importance secondaire pour la vitalité des Peupliers. Quand nous aurons encore cité deux Rhynchotes, les Pemphi- PEUPLIERS 497 gus bursarius L. et P. pyriformis Licht. ainsi qu'un Acarien, Kiij. 3o5. — Eriophyes dispnr Nal. sur des feuilles de Peuplier. .'i/'i gr. uni. (ori \. coll. Muséum, Taris). Y Eriophyes dispar Nal., qous aurons passé en revue les principaux Insectes parasites des Peupliers. ENTOMOLOGIK FOUI si n mi 11. Tilleuls Tilia. parvifolia Ehrh., T. grandifolia Ehrh. RACINES Mêmes ravageurs que ceux mentionnés dans les chapitres précédents. ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Agrilus viridis L. (1). Voir : Chapitre des Chênes. Cryphalus tiliœ Panz. Goléopt., Scolytidœ, (Ernoporus tiliœ Thoms.) Bostryche du Tilleul Longueur : 1,3 à 1,8 millimètre. Ce Bostryche qui vit en parasite presque exclusivement dans l'écorce et l'aubier du Tilleul, a un corselet conique, armé antérieurement de quatre pointes proéminentes. Immédiatement en arrière de ces dernières, cinq ou six rangées concentriques de granules sont disposées en arc de cercle; sur la première, les granules sont épars, la deuxième est interrompue Fia. 3o6. Corselet .,. 0 -, , . du Cryphalus tilise au milieu, entin sur les autres, les granules sont Panz.ili,r l'anz. dans une lige de Tilleul. 1/1 gr. nat. (orig.) présenter des anomalies, ainsi l'une des deux galeries mater- nelles peut être atrophiée; dans d'autres cas. elle manque complètement. Les galeries larvaires sont courtes el longitu- dinales. Dans les régions tempérées, il se produit souvenl deux géné- rations par an et l'hivernement a lieu à l'état parfait. Le Tilleul semble rarement souffrir des atteintes «le ce Xylo- TILLEULS 501 phage qui, le plus souvent, précipite le dépérissement de cer- taines branches dont la vigueur a déjà été amoindrie par une autre cause (i). INTÉRIEUR DU BOIS Buprestis rutilans L. Coléopt., Buprestidœ Bupreste du Tilleul Longueur : 10 à 14 millimètres. Ce Bupreste est un des Insectes les plus élégants qu'on puisse rencontrer dans le monde des bois de nos régions. En effet, il est d'un vert à reflets métal- liques, souvent bleuâtres. Le corselet et les élytres semblent parfois avoir été dorés tellement leur éclat est brillant. La Larve est du type de celle des Buprestides dont nous avons énuméré les caractères à propos du Bupreste vert (Voir : chapitre des « Chênes »). Elle fore des couloirs sinueux dans le liber, plus tard dans le bois et pratique une chambre de nymphose en forme de crochet dans laquelle l'animal est placé la tête en haut; il en sort en creusant un orifice elliptique. On n'est pas encore fixé sur la durée de l'évolution du Bu- prestis rutilans L.. mais on présume que la génération est de deux ou trois ans. Les Tilleuls sont rarement mutilés par les ravages des Bu- prestes dont les systèmes de couloirs achèvent de dessécher certaines branches anémiées, atteintes par d'autres Insectes, par des Champignons ou encore brisées par la neige et le vent. Xyleborus Saxeseni Rat/.. Voir : Chapitre du Sapin. Xyleborus drjjographus Ratz. Xyloterus signalas Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. (1) Nous mentionnons une espèce voisine, le Cryp/mlus Schreineri Eichh. qui vit également dans les couches cortieales du Tilleul; il es1 aussi rare que peu important pour la protection des forêts. 502 FEUILLES Xyloterus domesticus Er. Voir : Chapitre des Bouleaux. Cossus œsculi. L. Voir : Chapitre des Châtaigniers. Cossus ligniperda L. Voir : Chapitre des Saules. RAMEAUX Strophosomus coryli Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. Strophosomus obesus Marsh. Voir : Chapitre des Pins. Cimbex variabilis Kl. Voir : Chapitre des Hêtres. Vespa crabro L. Voir : Chapitre des Frênes et « Partie spéciale ». Lachnus exsiccator Alt. Voir : Chapitre du Châtaignier. BOURGEONS Pas de ravageurs spéciaux. FEUILLES Melolontha vulgaris L. Melolontha hippocastani Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. TILLEULS 503 Deux Charançons, le Polydrosus cervinus L. et le P. micnns Fabr., se rencontrent occasionnellement sur la frondaison des Tilleuls dont, à l'état d'Insectes parfaits, ils perforent les feuilles. Phyllobiiis viridicollis Fabr. Voir : Chapitre du Hêtre. On rencontre parfois sur les Tilleuls un Papillon de grande dimension, le Sphinx tilise L. dont la Chenille ronge les feuilles de plusieurs essences, mais sans causer aucun dommage au développement du végétal, car cette espèce n'apparaît pas sous forme d'invasions. Liparîs monacha L. Voir : Chapitre de ! Epicéa. Rhynchites betuleti Fabr. Bombyx lanestris L. Voir : Chapitre des Bouleaux. Noctua aceris h. Voir : Chapitre des Erables. Orgya pudibunda L. Noctua aprilina L. Noctua coryli L. Voir : Chapitre du Hêtre. Li paris similis Fussl. Geometra defoliaria L. Geometra aurantiaria Esp. Geometra brumata L. Voir : Chapitre des Chênes (I). fl) Au nombre «les Insectes se nourrissant occasionnellement «les feuilles de Tilleul, on peut encore citer une Noctuelle, la Noctua cœruleocephala L., qui est plus connue des arboriculteurs que d,-^ forestiers. 504 FEUILLES Nematus septentrionalis L. Voir : Chapitre des Bouleaux. Un Hyménoptère, le Selandria annulipes Klug., a été signalé par Judeich et Nitsche (1895, p. 670) comme ravageant les Tilleuls, sans causer cependant des dommages appréciables. 12. Ormes Ulmus campestris Smith., U. montana Smith., U. effusa Wild. RACINES Mêmes ravages que ceux mentionnés dans les chapitres pré- cédents. ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Scolytus Geoffroyi Gœtze. Coléopt., Scolytidœ (Eccoptogaster scolytus Ratz.) Grand Scolyte de l'Orme Longueur : 4 à 6 millimètres. Nous avons déjà indiqué dans les chapitres précédents que le groupe des Scolytes est très facile à distinguer de ceux des Hylésines et des Tomieides. En effet, la forme de leur massue, de leurs élytres et surtout de leur abdomen est ca- ractéristique (fig. 308). Le Scolytus Geoffroyi Gœtze a le corselel noir, * . Fia. 3o8. - Ahdomen tandis que les élyties sont bruns; ces derniers AuScolytus Geoffroy i iœtze (orig.). sont en outre rétrécis postérieurement, striés- ponctués, avec interslries parsemées de points réguliers. I '.iu- les deux sexes, les troisième e1 quatrième segments abdomi- naux sont munis en leur milieu d'un tuberculi verruqueux (fig. 308). 506 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Ce Bostryche creuse un couloir de ponte vertical, relative- A ' Fig 3o<). — Système de couloirs du Scolytus Geoffroy! Gœtze dans l'écorce d'Orme. i/i yr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris). ment court, toujours dirigé de bas en haut dans les arbres sur ORMES 507 pied. Les galeries larvaires sont d'abord perpendiculaires, plus tard elles deviennent sinueuses et finissent par suivre plus ou moins irrégulièrement les fibres ligneuses. Lorsqu'une forte invasion s'est abattue sur les Ormes, l'écorce de ces derniers se détache par grandes plaques et les systèmes apparaissent parfois tellement rapprochés et enche- vêtrés qu'on a de la peine d'en distinguer les différents éléments. Fig. 3io. — Ecorce d'Orm.2 perforée (côté extérieur) par le Scolytus Geoffroyi Gcetze (gros trous) et le N. wil/islrinfns Marsh, (petits trous). 1/1 gr. u.it. (orig.). On observe en général une seule génération par an. Cepen- dant, à la faveur de circonstances climatériques favorables, il se produit un second essaimage en août. Les Scolytes sont de dangereux' ennemis des Ormes e1 donl on a surtout à craindre l'apparition à la suite des atteintes de la Galéruque. Les arbres plantés dans les boulevards «les villes 508 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES sont particulièrement exposés à être décimés par ces Xylo- phages car, poussant dans des conditions anormales sous le rapport du sol, il sont facilement anémiés et, par cela même, attirent les Insectes de l'écorce. Les boulevards de Paris ont de tout temps souffert des ra- vages des Scolytes et actuellement avec les pavages en bois et les canalisations multiples qui occupent la surface et le sous--"] de ces artères, la culture des végétaux ligneux devient bien aléatoire. Ce n'est guère que le Platane, essence peu exigeante, très résistante et qui ne compte presque pas d'ennemis, qu'on peut installer en bordure des artères des grandes villes. En général, le Grand et le Petit Scolyte occupent les mêmes écorces et, bien que la dernière de ces espèces ait une prédilec- tion pour les petites branches et les rameaux, on observe par- fois aussi le début d'une invasion du Scolytus Geoffroyi Gœtze dans les parties extrêmes de la frondaison. L'Insecte, redoutant de s'attaquer au bas du tronc qui bénéficie encore d'un mou- vement intense de sève, dépose ses œufs à l'intérieur des rameaux dans lesquels la végétation, pour une cause ou pour une autre, a déjà été compromise; c'est là le point vulnérable de l'arbre que les Insectes décortiqueurs recherchent, et une fois installés dans ls haut de la frondaison ils attendent pour poursuivre leur forage dans les parties inférieures du tronc, que la sève ascende avec moins de vigueur, grâce à la détérioration qu'ils ont accom- plie dans les rameaux et bourgeons terminaux. Moyens préventifs. — Les Scolytes de l'Orme que nous décri- vons ici et dans les paragraphes suivants sont tous des Insectes monophages très actifs et qui apparaissent par invasion. L'< Irme étant plutôt cultivé à l'état isolé, on peut affirmer qu'il est toujours exposé à être décimé par les Scolytes. surtout à un âge avancé et à la suite d'accidents, de dépouillement partiel de la frondaison ou d'invasions de la Galéruque. Seuls, les arbres normalement constitués et poussant dans un sol favo rable à leur tempérament peuvent résister. Moyens répressifs. — Certains arboriculteurs e1 architectes ORMES 509 paysagistes se sont ingéniés à activer par des moyens radicaux le mouvement de la sève et à provoquer la formation de nou- velles couches corticales dans le bas du tronc des arbres par- tiellement attaqués, en détachant Técorce par bandes longitu- dinales. Des procédés de ce genre ont, paraît-il, donné de bons résultats dans certains cas, mais il faut agir avec prudence et examiner chaque arbre menacé ou attaqué partiellement. De toutes façons, dans les parcs et les allées, il faut surveiller les Ormes, enlever les branches infestées, puis brûler sur place les écorces qui renferment des Scolytes. Scolytus multistriatus Marsh. Coléopt., Scolytidœ (Eccoptog aster multistriatus Ratz.) Petit Scolyte de l'Orme Longueur : 3,4 à 3,5 millimètres. Il est facile de .distinguer cette espèce de la précédente, car, outre la dimension sensible- ment plus réduite du corps, le corselet est un peu plus long que large, densément ponctué, avec des élytres dont les inter- stries ont une ponctuation sercée presque aussi pro- noncée que celle des stries. La base du deuxième segment abdominal est munie d'un appendice épi- neux dirigé en arrière et terminé en bouton. L-J—?1 Le mâle a le front déprimé, garni postérieure- Fiq.an.- abdomen , , , , .,..,. du Scolytus mul- ment et sur les cotes de longues soies dirigées du tistriatus Marsh. (orig.). côté de la ligne médiane longitudinale, tandis que la femelle a le Iront convexe, faiblement impressionné antérieurement, avec les deuxième, troisième et quatrième seg- ments abdominaux plus accentués aux angles latéraux. Au point de vue biologique, le Petit Seolvte ressemble beau- coup au (irand Scolyte sur les un ours et les instincts duquel nous nous sommes étendu dans les pages précédentes. En examinant la figure 312, on se rend compte de la caractéris- tique du système des couloirs dont le calibre est proportionné aux dimensions réduites t\r l'Insecte 510 ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Les dégâts du Scolytus multistriatiis Marsh, sont aussi fré- quents et ont la même iniluence sur les Ormes que ceux causés Fig. 3i2. — Systèmes de couloirs du Scolytus muttistriatus Marsh, dans l'aubier d'un tronc d'Orme. 1/1 gr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris). par le Grand Scolyte. Dans la plupart des cas. quand ces <\i>ux Insectes travaillent en commun sur le même arbre, le premier ORMES 511 est, d'une iaçon générale, plus abondant dans les branches que dans le tronc Lorsqu'on veut à tout prix immuniser des arbres de valeur et qu'on a lieu do redouter une invasion, on peut badigeonner l iij. 3i3. — Système de couloirs du Scolytus Isevis Chap. i i gr. nat. 'orig.). les troncs et les branches principales avrec du goudron nu de la glu (« Raupenleim »). Les Scolytus pygmseus Fabr., S. Kirschi Skal. et S. lœvis Chap. sont aussi des parasites des Ormes, mais beaucoup plus rares que les espèces précédemment décrites. Le Scolytus lœvis Chap. pratique un couloir de ponte légèrement plus long que celui du Petit Scolyte; ses berceaux de nymphose sont en général entaillés dans l'aubier. Scolytus vittatus Fabr. Coléopt., Scolytidx Longueur : 2 à 2,5 millimètres. Le corselel de ce1 Insecte est plus large que long, étranglé antérieurement, finemenl ponctué, )12 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES recouvert d'une pilosité jaunâtre et parsemé de granules; sa ligne médiane est à peine distincte. Les élytres sont convexes à l'extrémité postérieure, recouverts de squamules qui formenl Kiçj. 3i'|. — Écorce d'Orme ravagée par le Scolytus vittatus Fabr. 1 i ijr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris . des bigarrures irrégulières variant de forme avec chaque indi- vidu. Le système des couloirs du Scolytus vittatus Fabr. diffère absolument de celui des espèces précédentes. Nous avons ici une galerie maternelle horizontale, longue de 2 à 3 centimètres avec couloirs larvaires également très courts, mais verticaux ORMES 513 (fig. 314). Cette espèce est rare et encore peu connue au point de vue biologique (1). INTÉRIEUR DU BOIS Baprestis rutilans {'2). L. Voir : Chapitre des Tilleuls. Cerambyx Scopoli Laich. Cossus œsculi L. Voir : Chapitre du Châtaignier. Cossus ligniperda L. Voir : Chapitre des Saules. Xyleborus dryographus Ratz. Voir : Chapitre des Chênes. RAMEAUX Cimbex variabilis Kl. Voir : Chapitre du Hêtre. Saperda linearis L. Voir : Chapitre du Charme (3). BOURGEONS Schizoneura lanuginosa Th. Htg. Khyncu.. Aphididx Longueur : L,5 à '1 millimètres. Au poinl de vue systéma- tique, ce l'on csl 1res voisin du genre Lachnus que dous avons (1) Dans l'Europe méridionale on rencontre encore sur 1rs Ormes : Scolytus Perfisi Chap. H S", vestitus Muls. (2) Buprestis decipiens Mannerh. qui ;i été trouvé dans !<■ bois dJ( >rme est envisagé par certains entomologistes comme synonyme de />'. ruti- lans L. (3) Un Puceron, le Cnn-ns ni mi < reoffr., cause certains ravages sur l'< des tiges el rameaux des Ormes, provoquanl parfois le dépérissemenl des jeunes arbres ou des branches infestées. I N IllM.ll lli.ll Inlll s| |l lu 514 BOURGEOISS mentionné dans le chapitre du Châtaignier. La figure 315. b représente la galle provoquée par la piqûre de la femelle « Fecundatrix » qui attaque au printemps le bourgeon terminal d'un rameau latéral, ou parfois plus tard le pétiole ou la nervure médiane d'une feuille en voie de formation. L'excroissain .■ Fig. 3i5. — Déformation de bourgeons et de feuilles d'Orme champêtre. a, Schizoneura ulmiL.; b,Schi:oneura laniiginosa Th. Htfj. 3 4 gr. »at. (orig.). qui se produit à la suite de cette piqûre prend la dimension d'une noix, dans quelques cas, celle d'une grosse pomme de terre recouverte par places d'une sécrétion blanchâtre. Cette galle a la forme d'une grosse bourse côtelée qui finit par s'ouvrir en automne et laisse échapper les habitants ailés. En hiver, cette excroissance, à la base de laquelle on remarque presque toujours une ou plusieurs feuilles atrophiées, finit par se des- sécher et apparait sous forme de grosses coques épanouies el de couleur brune. C'est surtout l'Orme champêtre qui est attaqué par ce Hlivn- chote, commun sur cette essence. Dans la vallée du Rhône ORMES 515 supérieur (canton du Valais, Suisse), nous observons depuis longtemps l'évolution de ce parasite qui n'épargne pour ainsi dire aucun Orme poussant à l'état isolé ou en bordure de route. Comme dans cette région, les agriculteurs récoltent en automne les rameaux de l'Orme pour en donner les feuilles à leurs chè- vres, cette nourriture foliacée est sérieusement dépréciée par les atteintes de la Schizoneura lanuginosa Th. Htg. FEUILLES Les feuilles des Ormes sont également déformées par deux autres Poux, dont la figure 316 donne la représentation des galles; il s'agit de la Tetraneura ulmi De Geer, qui par sa piqûre l'i<|. .'ii il. Tetraneura ni mi i ;<• Geer sur des feuilles d'Orme champêtre. ■'< \ gr. nat. (orig.). produit des excroissances sur les feuilles et de la Schizoneura ulmi L. qui enroule longitudinalemeni un des côtés de ces feuilles (fig. 315, a). Ces deux dégâts sont également fréquente et, sans occasionner la mort des Ormes ou de certaines parties de Ja ramure, provoquent cependant une certaine diminution d'accroissement ( I). (1) Les Tetraneura alba liai/... T.rubraJ. Lent., et Schizoneura compressa Koch. produisent également des galles sur les feuilles des Ormes. 516 FEUILLES Anisoplia senea De Geer. Voir : Chapitre des Pins. Orchestes al ni L. Voir : Chapitre des Aunes. Galeruca xanthomelœna Schrk. Goléopt., Chrysomelidse (Galeruca calmariensis Fabr.) [PI. VIII, %. 3] Galéruque de l'Orme Longueur : 7 millimètres. Ce Coléoptère, bien connu des hor- ticulteurs et des arboriculteurs, ne peut être confondu avec d'autres Insectes ravageant les feuilles des essences feuillues. En effet, on le reconnaît à sa couleur d'un brun jaunâtre; il es1 faiblement pileux. La tête, très courte, porte des yeux volumi- neux; le corselet brillant a les cotes à peine arrondis, il est un peu plus fortement ponctué que la tête; de chaque côté de sa ligne médiane on distingue deux petites fossettes et trois ou quatre taches foncées, peu apparentes. Chacun des élytres porte sur le bord externe une bande longitudinale brun noir. Les pattes sont jaunes, tandis que la partie inférieure de l'abdomen est foncée. La Larve, avant sa deuxième mue. est d'un brun noir; plus tard, son dos s'orne de deux lignes jaunâtres ainsi que d'une bande plus large et de même teinte sur chacun des côtés. Le prothorax porte un double bouclier chitineux. Les deux autres anneaux thoraciques, ainsi que les anneaux abdo- minaux sont munis de trois bandes chitineuses longitudinales. Au printemps, la femelle dépose ses œufs sur la face inférieure des feuilles, tout en rongeant ces dernières. La jeune Larve « squelette » les feuilles, comme le montre la ligure ;;I7. Au commencement des ravages, seul l'épidémie inférieur est entamé par la jeune Larve, plus lard, la feuille est transpercée. La chrysalidation a lieu dans la terre ou dans la couverture moite; on ne sait encore exactement si l'hivernement se produit a ORMES 517 l'état d'Insecte parfait ou de Nymphe. On compte dans certaines circonstances favorables trois à quatre générations par an l-"i(j. .'(17. Ravages de la Galeruca xanthomelœna Schrk. sur des feuilles d'Or hampêtri 1 1 gr. uat. (orig. coll. Muséum, Paris). (Judeich cl Nitsche 1895, p. »'>!>!')■ Souvent, lorsque le venl souffle, les Larves au lieu nt péri et nulle part nous n'avons pu découvrir d'arbres ou dr lu-anches importantes ayant séché à la suite des atteintes de la Galéruque. Ce que l'on est en droit de redouter à la suite de> ravages foliaires causés par cette Chrysomélide, ce sont les Scolytes qui peuvent profiter d'une anémie de l'arbre pour pénétrer sous l'écorce et y opérer des ravages qui entraînent fatalement la perte des Ormes. C'est là le principal danger des invasions de la Galeruca xanthomelœna Schrk. Moyens préventifs. -- L'Insecte étant inonophaiîe et phyto- phage, on ne peut conseiller de mesures propres à immuniser d'avance les Ormes des parcs et des promenades publiques. Moyens répressifs. - - Dans certains cas. comme le conseille Davall, on peut disposer au pied des troncs un amas circulaire de mousse qui sert de piège pour capturer les Larves descendant à terre en suivant le tronc. On récolte au moment propice cette mousse, puis on la brûle sur place avant que les Insectes aient réussi à s'en échapper. Naturellement, lorsque les générations se succèdent dans l'espace de quelques mois d'été, il faut renou- veler cette opération après avoir déterminé avec s. .in les diffé- rentes phases de l'évolution el constaté que l'animal gagne pluti'it le sol en descendant le tronc qu'en se laissant choir. En culture forestière, on n'aura que bien rarement a intervenir ORMES 519 contre la Galéruque de l'Orme. Cependant, mentionnons un cas particulier cité par Mathey (R. D. E. F.). Dans la Côte- d'Or, ce sylviculteur a constaté la mort des Ormes cultivés en forêt et ayant subi l'invasion de 1900 à 1906. Vanessa polychloros L. Lépidopt., Iihopalocerci Longueur, Papillon étalé : 50 à 60 millimètres. La couleur est d'un rouge jaunâtre avec taches noires; il existe en outre Fig. 3i8 Rameau et feuilles d'Orme champêtre ravagés par la Chenille de Vanessa poly- chloros !.. .'(/'( gr. nat. (orig. coll. Marchai, Paris). sur le bord antérieur des ailes de devant d'autres taches plus ou moins circulaires d'un bleu pensée. La Chenille, qui adulte mesure de lo à 5') millimètres de longueur. es1 d'un bleu noirâtre, 520 FEUILLES parfois aussi gris brun; elle est munie sur la face dorsale de poils épineux ramifiés, couleur de rouille. Entre ces derniers on remarque une pilosité plus courte, simple el blanche. Ce Papillon, peu connu des forestiers, hiverne à l'état parfait; il dépose ses œufs par anneaux autour des rameaux ou dans les anfractuosités de l'écorce. La période des ravages dure de mai au milieu de juillet: à ce moment, la Chenille adulte se suspend aux rameaux la tête en bas et, dans c stte position, subit sa métamorphose. Les jeunes Chenilles, réunies au début de leur existence, tissent un réseau de fils autour des feuilles qu'elles ont entamées. Le Vanessa polychloros L. apparaît rarement par invasions; il est polyphage et se rencontre également sur les arbres frui- tiers. Liparis monacha L. Voir : Chapitre de ! Epicéa. Bombyx neustria L. Liparis similis Fussl. Liparis chrysorrhoea L. Noctua coryli L. Geometra brumata L. Geometra defoliaria L. Voir : Chapitre des Chênes. Orgya pudibunda L. Liparis dispar L. Voir : Chapitre du Hêtre. Orgya antiqua L. Voir : Chapitre dr> Bouleaux. Cossus œscuii L. Voir : Chapitre du Châtaignier. Cossus ligniperda L. Voir : Chapitre des Saules. 13. Érables Acer pseudoplatanus h., A. platanoides L., A. opulifolium V. A. campestre L., A. Monspessulanum L. RACINES A part les ravages cités dans les chapitres précédents et qui Fig. 3ig. — Forme agame de Pediaspis aceris Fœrst. sur les racines d'Erable. 1/1 gr. n.ii. (orig. coll. Standfuss, Zurich). siml communs aux Érables, nous pouvons signaler un Gynipide dont la forme agame produit <\<'< galles sur les racines de cette 522 INTÉRIEUR DU BOIS essence. Il s'agit de la Pediaspis aceris Foerst. dont la figure 31§ représente le dégât, du reste sans grande importance au point de vue économique. Otiorrhynchus niger Fabr. Voir : Chapitre de I Épicéa. ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Callidium hungaricum Hbst. Goléopt., Cerambycidse Longueur : 18 à 24 millimètres. Ce Longicorne, de couleur noire, a le corselet privé de pointes latérales, lisse au milieu, finement ponctué sur le reste de sa surface. Les élytres ver- dâtres sont légèrement rétrécis vers le centre, leur base est grossièrement chagrinée, tandis que les extrémités le sont extrêmement finement. Cet Insecte monophage est souvent confondu en classifica- tion avec le Callidium insubricum Germ. dont certains auteurs font une espèce spéciale. 11 opère au début de la période larvaire dans les couches corticales, puis, après un premier hivernement dans des galeries sinueuses du type de celles des Callidies que nous avons décrites dans les chapitres précédents, l'animal pénètre dans le bois, y pratique un couloir en crochet dont l'extrémité est dirigée en bas. C'est dans cette niche que la Larve passe un deuxième hiver et attend sa seconde métamorphose. L'évolution dure donc vingt-quatre mois environ. Au point de vue technique, ce Longicorne déprécie assuré- ment les grumes d'Érables, mais il est rare et peu redoutable dans les parcs et les forêts. INTÉRIEUR DU BOIS Xyleborus dispar Fabr. Coléopt., Scolytidœ Bostryche disparate [l'I. VIII, iig. !\ et .">] Longueur, çf: 2; 9: 3 à 3,5 millimètres. S. ut nom l'indique, ce Bostryche présente une grande différence entre les deux ERABLES 523 sexes, non seulement sous le rapport de la dimension, mais aussi sous celui des caractères morphologiques. Le mâle est caractérisé par sa forme ovoïde, son corselet étranglé et abaissé antérieurement, ses pattes allongées, le manque d'ailes posté- rieures. La femelle a le corselet globuleux, lisse avec ligne médiane Fig. 320. — Tige d'Érable avec galeries du Xyleborus dispar Fabr. i i gr. nat. (orii). coll. Standfuss, Zurich). terminée en avant par nu petit bourrelet tronqué. Les élytres sont ornés jusqu'à leur extrémité de rangées régulières de points. Chaque interstrie porte une ligne de points encore plus tins qui, vers la déclivité, se transforment en granules obsolètes. Chez les deux sexes, ranimai adulte est noir de poix el rouvert d'une pubescence blonde. Les figures \ et 5 de la planche VIII repré- sentent le Xyleborus dispar Fabr. à l'étal semi-adulte. Le forage des galeries est uniquement l'œuvre de la femelle qui construit un couloir de ponte plus ou moins perpendiculaire aux libres ligneuses, puis des ramifications secondaires souvenl sinueuses, de longueur variable, mais dont la direction générale 524 FEUILLES est parallèle aux fibres. C'est dans ces galeries que les œufs sont déposés par tas et plus tard les Larves s'y placent les unes à la suite des autres. Elles subissent leur métamorphose dans cette position et se nourrissent <\e* sucs ligneux et d" Ambroisie », évitant tout travail de forage. On compte en général deux générations par an et l'on sait que ce Xylophage s'attaque à toutes les essences feuillues faisant périr des tiges et des branches parfaitement saines. Les forestiers ne peuvent songer à opposer des moyens de lutte à un ennemi dont les déprédations, sans être isolées, sont loin de constituer un danger pour la vitalité des peuplements feuillus. Xyleborus Saxeseni Ratz. Xyloterus signatus Fabr. Ptilinus pectinicornis L. Anobium tésselatum Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. Xyloterus domesticus Er. Voir : Chapitre des Bouleaux. Lymexylon dermestoides L. Voir : Chapitre du Sapin. Cossus ligniperda L. Voir : Chapitre des Saules. Cossus œsculi L. Voir : Chapitre du Châtaignier (l). FEUILLES Melolontha vulgaris L. Melolontha hippocastani Fabr. (1) De même que c'est le cas pour le Hêtre <'t d'autres essi qi es feuillues, les bourgeons et rameaux des Érables sont indemnes de dégâts 'lu> aux Insecte. ERABLES o2o Liparis similis Fussl. Liparis chrysorrhoea L. Bombyx neustria L. Phalera bucephala L. Geometra brnmata L. Voir : Chapitre des Chênes. Liparis dis par L. Voir : Chapitre du Hêtre. Lytta vesicatoria L. Voir : Chapitre des Frênes. Noctua aceris L. Lépidopt., Noctuîdse (Acronycta aceris Ochsh.) Longueur, Papillon étalé : 40 à 45 millimètres; Chenille : 4 à 5 millimètres. Ce Papillon commun e1 répandu du nord au sud de l'Europe, se distingue par la couleur gris bleu de ses ailes antérieures qui sont ornées de dessins brunâtres et blancs formés par des lignes transversales brisées. Les ailes posté- rieures sont d'un gris sale. Détail caractéristique propre à cette espèce : les deux sexes ont les antennes identiques. La Chenille adulte a le corps d'un jaune rougeâtre avec tête noirâtre et des faisceaux de longs poils fauves sur les anneaux 4 à 12; en outre, chacun des anneaux 1 à li porte sur la face dorsale une tache blanche frangée de noir. Avec l'épanouissement du feuillage, apparaît la jeune Che- nille qui ronge les feuilles en ménageant en général les nervures. D'après Judeich et \n-< he (1895, p. '»">2), les arbres peuvenl refaire leur frondaison le même été, corni sela se passe avec la Tordeuse du Chêne. La chrysalidation se produit dans un Cocon solidemenl fixé aux anfractuosités de l'écorce; l'animal hiverne smis forme de Nymphe dans cette enveloppe La XocIiki (terri* L. ras -;ige également la frondaison des Hêtres, 526 GRAINES des Châtaigniers, des Ormes et des Tilleuls, mais elle n'intéresse pas spécialement le sylviculteur. En somme, les Erables font partie des essences feuillues de la forêt européenne qui attirent le moins les Insectes rongeurs. Parmi les Hyménoptères, on a signalé la Larve du PhyUotoma aceris Kltb. comme ayant ravagé une fois en Hollande des feuilles d'Érables (Ritzema-Bos, 1892, p. 9-16). GRAINES Les graines d'Érables sont attaquées par la Chenille d'un Microlépidoptère minuscule, la Tinea sericopeza Zll. Chose curieuse à noter relativement à cette espèce : tandis que les jeunes Chenilles de la première génération vivent dans le paren- chyme foliaire, celles de la seconde génération — celle du mois d'août — fouillent la pulpe de la graine (Judeich et Nitsche 1895, p. 108(1). 14. Frênes Fraxinus excelsior L., F. oxyphylla Bieb., F. ornus L. RACINES Mêmes espèces que celles citées dans les chapitres précédents. ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Scolytus Geoffroyi Gœfze. Scolytus multistriotus Marsh. Voir : Chapitre des Or mes. Hylesinus fraxini Fabr. Coléopt., Scolytidse Hvh'sine du Frêne Longueur : 2,5 à 3 millimètres. Cette espèce, ainsi qui1 la sui- vante, sont très facilement reconnaissantes à la très grande largeur de leur corselet. Ce dernier, chez l'Hylésine du Frêne, est tronqué, presque droit à la hase, sensiblement plus large que long, finement ruguleusement ponctué et tuber- cule en-dessus, couvert de squamules d'un gris jaunâtre et marqué à la base, de chaque côté, près de l'écussun. (Tune tache brune. Les élytres i,,,. ;<.,. coneiei de ... , , Iffy lésinas fraxini Fabr. sont convexes de la base vers 1 ext renute qui est à (ong. . peine en pente. Ils sont irrégiilièremenl marqués de squamules d'un unis sale et portent des stries finemenl ponc- 528 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES tuées avec interstries planes, tuberculées à la base et munies en arrière d'une rangée de granulations. L'abdomen, convexe, est *ï *-»?*•%■ ^ K." •;i I"ig. 322. — Système achevé des couloirs de V Hy Usinas fra cini Fabr. dans l'aubier du Frêne. 1/1 gr. n;il. (orig.). relevé vers l'anus. Tout le corps esl recouvert d'une abon- dante p.ubescence grise. FRENES 529 L'essaimement de ce Bostryche se produit en avril, parfois encore une seconde fois en août ou septembre. Les galeries ma- ternelles sont en accolade et les couloirs larvaires perpendicu- laires, très serrés, entourent l'aubier dans les troncs et branches Fi(j. 3a3. — « Roses de Frêne ■ I Hîjlesiniis fraxini Fabr.). i ; i gr. nat. (orig.). à écOPCe fine et le liber dans le cas inverse. Les systèmes de COU- loirs sont en général très nombreux et souvent enchevêtrés sur le même tronc. Les ravages de cet Insecte se remarquent parfois dans les branches de la grosseur d'un crayon. Une particularité très curieuse qui ne se retrouve chez aucun autre Xylopliage, c'est que Y I nsecte parfait se creuse dans les cou- ches corticales, en vue de l'hivernage, un petit couloir particulier i n rOMOI OGIE i ORES i il m I 530 ECORCE DU TRONC ET DES BRANCHES où il se réfugie durant la mauvaise saison. Comme conséquence de ce ravage minuscule, apparaît une excroissance anormale de l'écorce qui se crevasse dans tous les sens; il se produit ce que l'on appelle en entomologie forestière des « roses de Frêne b (fig. 323). ■ WÊM Fig.[324. — Galeries de VUylesinus orrd Fuchs. a, berceaux de nymphose entaillés dans l'aubier du Frêne. 3 4 ii brisées par le vent ou la neige, VHylesinus fraxini Fabr. attaque et provoque rapidement leur désagrégation. Il n'est pas FRÊLES 531 de dépôt de bois de Frêne non écorcé, par exemple les chantiers de bois de charronnage, qui ne soit infesté par ce Coléoptère, lequel attaque parfois aussi l'Olivier et les arbres fruitiers. 11 peut éga- lement provoquer le dessèchement de Frênes parfaitement sains. surtout si ces attaques se répètent plusieurs années de suite. Moyens préventifs. — Comme c'est le cas pour la lutte en géné- ral contre les Insectes vivant sous l'écorce. il faut enlever les branches des arbres et les tiges des peuplements qui, pour une cause quelconque, se dessèchent, offrant ainsi un appât à cette catégorie de ravageurs. Moyens répressifs. — Ils sont fort simples à mettre en vigueur, car peu de Bostryches sont aussi friands des troncs et bran- chages laissés à terre. On s'efforcera donc, en vue d'entraver la diffusion de l'espèce soit dans une forêt, soit dans un dépôt de bois, d'écorcer les Frênes avant la sortie de l'Insecte parfait (i). Hylesinus crenatus Fabr. Coléopt., Scolytidse H y lésine crénelé Longueur : 4 à 5 millimètres. Cette espèce, beaucoup moins répandue que la précédente, est munie d'un corselet dont la largeur égale presque la lon- gueur et qui se prolonge en pointe vers l'êcus- sim. Ses côtés sont fortement arrondis, sa ponc- tuation est profonde, serrée avec un point lisse sur le disque et une impression de chaque côté en avant de l'écusson. L-s élvtres sont ... Fia. 325. - i orselet de peu déclives postérieurement avec stries créne- ^usùius crenatus vabc lées et interstrics très ruguleuses munies de tubercules à soies très courtes. Ls corps est presque glabre, (1) Flchs (1906, p. 291 à 293) a décril les ravages d'une nouvelle espèce commune, V Hylesinus orni Fuchs, dont nous donnons la reproduction des dégâts (fig. 324). La caractéristique de ces derniers réside dans les ber ceaux de nymphose qui sont entaillés perpendiculairement dans le liber après que la Larve. ayanl achevé son couloir, esl revenue en arrière, plus ou moins près de la galerie maternelle. Fiff- 3a6. Écorce i kl M\M "'"'""'"" •'"'"'"• '•"»'•*» .-««„ ,,„„, ,, „,,„„ FRÊNES 533 brillant et noir lorsque F Insecte a atteint son complet déve- loppement. La biologie de cet Hylésine est encore peu connue. La forme de ses couloirs est très peu régulière. La figure 326 donne une idée du type le plus courant du système de ses galeries, mais on observe un peu toutes les formes de galeries maternelles et sou- vent des couloirs larvaires très allongés, sinueux et enchevêtrés les uns dans les autres. C'est plus fréquemment sur les Frênes âgés des parcs et des avenues que sur les arbres de forêt que Ton trouve Y Hylesinus crenatus Fabr. Au point de vue protection, nous pouvons renvoyer le lecteur à ce que nous avons dit dans les pages précédentes à propos de V Hylesinus fraxini Fabr. INTÉRIEUR DU BOIS Cerambyx héros Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. Xyleborus dis par Fabr. Voir : Chapitre des Érables. Cossus ligniperda L. Voir : Chapitre des Saules. Cossus xsculi L. Voir : Chapitre «lu Châtaignier. RAMEAUX Vespa crabro L. Hyménopt., Vespidœ (iu(''[>c-IYelon ou l'ivl.m Dans la « Partie spéciale nous avons déjà parle du Frelon, qui ne mérite pas une description détaillée, car toul le monde connaît cet Hyménoptère que chacun redoute. An point de vue 534 RAMEAUX forestier, il est également à craindre, car il cause aux jeunes tiges et rameaux de Frêne en particulier, des détériorations qui, surtout dans les jeunes cultures et pépinières d'arbres d'avenue, peuvent anéantir les plus beaux Frênes, Bouleaux, Chênes, Fig. 32 Vespa crabro L. décortiquant un tronc de Frêne, a, blessures mit la surface de l'aubier, i 1/2 gr. nat. (orig.). Aunes, etc., en général toutes les essences feuillues. < m est enclin à admettre que le Frelon décortique les arbres, d'une part, pour se procurer des débris ligneux qui lui permettront d'édifier son nid, et, d'autre part, pour provoquer <\r* écoulements de sève qu'il suce (Voir fig. 327, a). Les plaies produites à la suite des FRÊNES 535 piqûres de cet Hyménoptère revêtent des formes très variables; plus elles encerclent la tige ou la branche, plus elles sont à redou- ter, car la partie située au-dessus de la plaie ne tarde pas à sécher et le jeune Frêne est alors déformé. Durant l'été torride de 1911, nous avons, dans une plantation de 3 mètres de hauteur, composée de Frênes âgés de douze ans, constaté jusqu'à trois Frelons occupés à décortiquer la tige sur une longueur de 20 centimètres. Cette année-là, grâce à la cha- leur exceptionnelle, les Frelons ont été abondants. Il est facile de les capturer le soir et de les détruire dans leurs nids (1). BOURGEONS Tinea curtisella Don. Lépidopt., Tineidœ Longueur, Papillon étalé : 14 à 17 millimètres; Chenille : 7 à 10 millimètres. Ce Microlépidoptère a les ailes antérieures blan- ches, avec une tache grise triangulaire, dont la base arrive au bord antérieur de l'aile. Les postérieures sont foncées e1 pour- vues sur leur bord de franges grisâtres. Au début de son existence, la Chenille est jaune paille; la tête, la plaque nucale et l'extrémité anale sont brunes; dans la suite, le corps devient verdâtre, avec reflets rougeâtrés sur la lace dorsale. La Tinea curliseUa Don. apparaît en juin et dépose ses nuls sur les feuilles de Frêne. Aussitôt après leur éclosion, les jeunes Chenilles se mettent à ravager les feuilles dont, au début. «'Iles entament seulement l'épiderme, puis transpercent plus tard le parenchyme e1 finissent par « squeletter ) la feuille entière. Par- fois, plusieurs de ces dernières ont été préalablement réunies enl re elles par un réseau soyeux. La chrysalidation s'opère en août dans la couverture morte. il) Les rameaux de Frêne sont également attaqués par un Rhynchote de peu d'importance., le Coccus fraxini Mlle, dont la larve hiverne dans les anfrartuosités des bourrelets de recouvrement. 536 FEUILLES C - Une deuxième ponte a lieu durant le même mois par les si uns de la seconde génération dont les Chenilles se mettent, comme celles de la première génération, à ronger les feuilles, puis, au mois d'octobre, quand ces dernières tombent à terre, la Chenille gagne le bourgeon terminal qu'elle entoure d'un réseau de fils de soie retenant prisonniers les excréments (Voir fig. 328 b). L'ani- mal, qui a pénétré dans le bour- geon, y passe l'hiver, puis, au mois d'avril, creuse un court cou- loir médullaire qui redescend de 1 à 2 centimètres le long de la tige. La chrysalidation a lieu en mai dans un filet de soie qui pend au rameau et duquel le Papillon s'échappe en août (Judeich et Nitsche, 1895, p. 1062- 1065). On voit que la biologie de ce Papillon est assez compliquée et que la première génération compromet le feuillage, tandis que celle d'automne, détériorant les bourgeons, provoque vraiment un dommage appréciable, car les Frênes sont ainsi déformés, leurs tiges s'atrophient et deviennent fourchues. Dans la grande culture forestière, on ne peut songer à faire la récolte des bourgeons de Frêne renfermant des Chenilles de ce Papillon, lequel est fort peu répandu et n'offre en somme qu'un intérêt secondaire. Fig. 328. — Ravages de la Tinea curlisella Don. dans les bourgeons du Frêne, a, ori- fice de sortie de la Chenille ; b, Chenille prise dans le filet ; c, excréments ; d, couloir entaillé dans le bois ; e, Chenille. 1 / 1 gr. nat. (orig.). FEUILLES Meloloniha vulgaris L. Melolontha hippocastani Fabr. Voir : Chapitre des Chênes. Cionus fraxini De Geer. Collopt., Curculionidse Longueur : 3 à 3,5 millimètres. Ce Charançon, de couleur très FRÊNES 537 variable, mais en général d'un brun rouge, a le corselet ovoïde, les élytres sont striés-ponctués. Sur le disque on remarque une tache et sur les élytres une bande transversale de squamules foncées; le rostre et les antennes sont couleur de rouille. Cette espèce, de même que la précédente, pourrait figurer aussi bien dans le groupe des ravageurs des bourgeons que dans celui des ravageurs des feuilles, car ce Coléoptère, qui produit deux à trois générations durant le même été, s'attaque aux deux organes. Au début de son existence, la Larve se met à ronger l'épidémie inférieur ou supérieur de la feuille en évitant de toucher aux nervures. Avant de se chrysalider, l'animal se replie sur lui-même et se fixe sur une feuille ou dans la couver- ture morte, puis s'entoure d'un cocon muqueux dans lequel il attend sa dernière métamorphose. Il sort de cette cachette après avoir pratiqué un orifice circulaire et se met alors à ronger aussi bien les feuilles que les bourgeons. On ne sait pas encore exacte- ment sous quelle forme l'Insecte hiverne et l'on admet que l'évo- lution d'une seule génération dure en été de trois à quatre semaines (Judeich et Nitsche, 1895, p. 397). Dans le Midi, où ce Charançon est assez répandu, ses dégâts sont encore plus redoutés sur l'Olivier que sur le Frêne, car en dévorant les feuilles, il compromet la formation des fruits. Comme ravageur des forêts, le Cionus jraxini De Geer ne joue qu'un rôle peu néfaste et n'a guère plus d'importance que la Tiiwa ciirtisclla I ) Scolytus carpini Ratz. est pour ainsi dire le seul Kylophage de récurée qu*on trouve dans les troncs e1 branches de cette essence qui est bien un «les feuillus les plus épargnés pai les I nsectes. 544 INTERIEUR DU BOIS Fig. 332. —Système as couloir* du Scolytas carpini Ratz. dans l'aubier d'une brandie île < lharme. 1/ 1 gr. nat. (orig.). CaUidium variabUe L. Callidium sanguineum L. Voir : Chapitre du Hêtre. INTÉRI EUR DU BOIS Anobium tesselatum Fabr. Buprestis berolinensis Herbst. Voir : Chapitre du Hêtre. CHARME 545 Ptilinus pectinicornis L. Voir : Chapitre des Chênes. Xyleborus dispar Fabr. Voir : Chapitre des Erables. Xyloterus domesticus L. Voir : Chapitre des Bouleaux. Saperda linearis L. Coléopt., Cerambycidœ Longueur : il à 15 millimètres. Ce Longicorne d'un noir intense porte un corselet sans pointe latérale. La région anté- rieure des élytres ainsi que les pattes sont jaunes. La Larve, du type de celle des Lamiites, est privée d'yeux et apode; adulte, elle mesure de 25 à 30 millimètres. L'Insecte ailé essaime en mai ou juin et la femelle dépose ses œufs individuellement dans l'épaisseur de l'écorce. Les Larves commencent en général par fouiller l'écorce autour de la branche, puis durant le premier été, forent une galerie descendante dans le centre de la branche ou de la pousse de l'année précédente. L'année suivante, la Larve ayant acquis une dimension et des forces plus grandes, s'attaque à des bois plus anciens et par conséquent moins tendres. La chrysali- dation a lieu à la fin de la seconde année ou au printemps de la troisième, de sorte que toute l'évolution dure deux ans. Les perforations de ce Longicorne dans 1rs frondaisons de certaines essences feuillues, en particulier dans celles «lu Charme et du Noisetier, ont pour conséquence d'enlraiiuT le dépéris- sement de certains rameaux, mais la Saperda linearis L. a'appa raît pas par invasions. Un autre Cérainhycidc, le Le plu-ru scutellata Fabr. donl la figure 333 reproduit les ravages, a été trouvé accidentellement dans le Charme. En outre un Sirex plutôt rare, le Sirex fusci- cornis Fabr. dont nous reproduisons les ravages (fig. 334), vil dans les feuillus, en particulier dans le Charme. i-.ntomoi.ouii: Kintsiii m. 546 RAMEAUX & ■ ■ "*~0 P ■ Fia,. 333. — Couloirs de la Leptura scntel- lata Fabr. dans une branche de Charme. 1/1 gr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris). Fin,. 334. — Galeries du Sire.r fuscicornis Fabr. dans une planche de Charme. », In- secte formé dans le berceau; b, coupe à travers la galerie larvaire. 3 '1 gr. nat. (orig. coll. Muséum, Paris). RAMEAUX (I) Saperda linearis L. Voir ci-dessus. Cimbex variabilis Kl. Voir : Chapitre du Hêtre. (1) Les bourgeons du Charme, comme ceux du Hêtre., semblenl être à l'abri des atteintes des Insectes. CHARME 547 FEUILLES Apoderus coryli L. Melolontha vulgaris L. Melolontha hippocastani Fabr. Geometra defoliaria L. Geometra brumata L. Geometra progemmaria Hb. Liparis similis Fussl. Liparis chysorrhoea L. Bombyx neustria L. Phalera bucephala L. Tortrix viridana L. Noctua coryii L. Voir : Chapitre des Chênes. Rhynchites betulœ L. Voir : Chapitre des Bouleaux (1). Fig. ■'!.').">. Phytoptus macrotrichus Nal. sur des feuilles de Chai me i, boursouflée ts de le nervure centrale, i i gr. nal (orig. coll. Standfuss, Zurich). Liparis monacha L. Voir : Chapitre de l'Épicéa. (1) On trouve parfois sur la face inférieure des feuilles de Charme les traces des dégâts d'un Acarien : le Phytoptus macrotrichus Nal., Insecte tri et peu nocif (Voir fig. 335). 16. Aunes Alnus glutinosa Gaertn., A. incana D. C, A. pubescens Fausch. RACINES Les racines des Aunes ne sont pas exposées à être ravagées par des Insectes spéciaux. Seuls, les semis en pépinière peuvent souffrir des atteintes de certaines espèces que nous avons étudiées dans les chapitres précédents. Otiorrhfjitchiis niger Fabr. Voir : Chapil re de I Epicéa. ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES A gril us viridis L. Voir : Chapitre des Chênes. Hylobius abietis L. Voir : Chapitre des Pins. Deux Bostryches, les Dryocœtes alni Georg. e1 Glyptoderes alni Lind., creusenl des couloirs irréguliers dans l'écorce; ils sont rares et sans importance. 550 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES à Y •t Fig. 3.36. — Galeries du Dryocœtes alni Georg. forées dans l'écorce d'Aune, i/i gr. nat. (orig.). Cryptorrhynchus Lapathi L. Coléopt., Curculionidse Cryptorrhynque ou Charançon de l'Aune [PI. VIII. fig. 2] Longueur : 7 à 9 millimètres. Ce Charançon ne peul être confondu avec les autres Xylophages de cette famille. En effet, il porte un rostre fortement arqué aussi long que la fcête <'t 1ê corselet réunis. Les élytres rétrécis à l'extrémité sont d'un brun noirâtre; leur tiers postérieur ainsi que le corselet et le milieu des fémurs sont recouverts d'une pilosité blanche plus ou moins bleuâtre ou rosée. On remarque en outre sur le corselel el les élytres de petites touffes courtes et éparses de poils noirs. Les ouvrages d'entomologie forestière renfermenl un bon nombre d'indications erronées et contradictoires sur L'évolution de cet Insecte. Tout dernièrement, Sr.n eidter (1913, p. -7!1 à 300) a publié une remarquable étude sur la biologie «lu Cri/p- AUNES 551 rotrhynchus Lapathi L. dont il a pu suivre le développement soit en laboratoire, soit dans la nature. D'après cet entomolo- giste, Tanimal apparaît en août et jusqu'à l'hiver, se nourrit en forant superficiellement l'écorce des tiges et rameaux de l'année. Il hiverne rarement dans la couverture morte, le plus souvent dans les anfractuosités de l'écorce ou dans les couloirs abandonnés par les générations précédentes. Pendant les pre- miers beaux jours de la saison printanière, l'In- secte acquiert son complet développement, s'ac- couple et en mai ou juin commence la ponte. A cet effet, la femelle blesse légèrement l'écorce et dépose dans la plaie un œuf à la fois. Cet œuf, chose curieuse à noter, hiverne dans cette cachette et ne donne naissance à la jeune Larve qu'au mois de mars ou d'avril de l'année sui- vante. La période larvaire durant laquelle le Charançon perfore en premier lieu les couches cambiales, puis plus tard l'aubier et le centre des petites tiges, dure jusqu'à la fin de juillet, époque à laquelle l'animal se chrysalide à l'ex- trémité de la galerie plus ou moins sinueuse pratiquée de bas en haut. Lorsqu'on découvre la cachette dans laquelle le Charançon est blotti en vue de sa première métamorphose, on constate que l'animal s'est retourné la tête dans la direction de l'orifice du couloir lar- vaire. Pour gagner le dehors, l'Insecte ailé ne perfore pas directement le bois comme c'est le cas pour les Pissodes, mais se fraie un passage à travers les détritus ligneux comprimés par la Larve à mesure qu'elle allonge sa galerie. Nous constatons donc chez le Cryptorrhynchus Lapathi L. un premier hivernage à l'état d'œui et un second à l'étal (fin- secte parfait. Souvent, et le cas se rencontre surtoul dan-, les tiges de l'Aune d'une certaine dimension, les pavages sont opérés par plusieurs Larves dont les systèmes finissenl par 8e confondre. SCHEIDTER observe également que eliaqi té Oïl peul trouver Janv . . + • • i i i 0 0 + + Fév. . . + + Mars . . Avril. . Mai. . . Juin . . Juill.. . Août . . Sept.. . Oct. . . .Ni IV. . Dec. . . 552 ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES des Larves adultes en travail de forage; c'est la preuve que Fig. 3.37. — Tiges d'Aune ravagées par le Cryptorrhynchus Lapathi L. a, débris ligneux compri- més >ous Pécorce; b, galerie larvaire; c, déchirures de récurée: d. orifice à<- sortie. .'( '( gr. nat. (orig.). deux cycles d'évolution peuvenl simultanément être constatés dans le même peuplement. AUNES 553 Un des caractères les plus frappants des détériorations de ce Charançon sont les déformations superficielles extérieures dont notre figure 337 donne une idée. Ces excroissances qui vont en s'accentuant à mesure que la tige ou la branche gros- sissent, sont la résultante des forages superficiels de la Larve qui travaille, comme nuis lavons exposé plus haut, dans le liber avant de s'enfoncer dans le centre de la tige. Ces déformations extérieures permettent très facilement d'identifier au premier abord l'Insecte xylophage. Le travail des Charançons ne peut être confondu avec celui des Sésies dont nous parlons plus loin. Moyens préventifs. -- Dans les plantations ou cultures com- plémentaires faites dans les peuplements d'Aunes infestés par le Cryptorrhynque, il peut être indiqué de badigeonner en avril les jeunes plants avec de la glu «Raupenleim», ce qui aura pour effet d'empêcher la ponte. Mais cette opération doit se renou- veler plusieurs années de suite, car la glu finit par se dessécher et se crevasser à la fin de l'été. Moyens répressifs. Seuls, l'enlèvement <■! l'incinération des tiges renfermant des Larves peuvent être recommandés. Les branches et rejets infestés sont facilement reconnaissables à la sciure brunâtre qui s'échappe de l'origine des couloirs larvaires, cette constatation permet de tirer la conclusion que la Larve est en activité à l'intérieur. La récolte des Insectes parfaits est une opération fort coûteuse et qui ne donne pas un résultat satisfaisant. INTÉRIEUR DU BOIS liuprestis rutilans L. Voir : Chapitre des Tilleuls. Anobium tessélatum Fabr. Ptilinus pectinicornis L. Voir : Chapitre des Chênes. 554 INTÉRIEUR DU ROIS Xyleborus dispar L. Voir : Chapitre des Erables. Xyleborus domesticus L. Voir : Chapitre des Bouleaux. Xyleborus Pfeili Ratz. Coléopt., Scolytidx Longueur : 2,7 à 3 millimètres. Ce Bostryche dont le mâle est une des plus grandes raretés parmi les Insectes xylophages européens, est caractérisé par un corselet plus long que large, Ifa*^ Fiis d'Anne. 3 \ <]r. nat (orig. coll. Muséum, Paris). arrondi antérieurement et dont le milieu du disque porte an tubercule allongé, très finement et éparsément ponctué posté- rieurement. Le corselet du mâle rappelle celui du Xyleborus AUNES 555 dryographus Ratz. Les élytres sont finement striés-ponctués avec interstries ruguleuses munies d'une rangée de points plus fins; la déclivité est obliquement déprimée. La suture ainsi que la troisième interstrie sont munies de tubercules denti- formes. La biologie de ce Bostryche est encore fort peu connue. Cet Insecte fore des galeries qui rappellent celles creusées par le Xyleborus monographus Fabr., mais elles pénètrent moins pro- fondément dans l'intérieur du bois. Le Xyleborus Pfeili Ratz. semble rechercher spécialement le bois d'Aune. Il a été trouvé exceptionnellement sur le Tremble. Sesia spheciformis Grng. Lépidopt., Sesiïdee (Sesia sphegiformis Ratz.) [PI. VIII, fig. 8J Longueur, Papillon étalé : 25 à 30 millimètres. Ce Papillon est d'un noir bleuté, quelques taches jaune mat ornent la face ventrale du thorax, directement au-dessous de la naissance de chacune des paires d'ailes, de même que les côtés du thorax, la face dorsale du deuxième et la face inférieure du quatrième segment abdominal. La face ventrale des pattes est blanchâtre. Nous avons exposé dans le chapitre des Bouleaux les mœurs des Sésides qui comptent plusieurs espèces s'attaquant en par- ticulier aux Bouleaux, aux Peupliers et aux Aunes, quelquefois aussi aux Chênes. L'évolution de la Sesia spheciformis Grng. dure une année en général, et la façon d'opérer de sa Chenille est semblable à celle de la Sesia culicijormis L. qui ravage égalent, nt les Aunes. Nous avons vu que la earaetéristique de ces types de ravages réside dans la façon donl l'Insecte ailé prend son vol en s'échap- pant de la Chrysalide à moitié sortie de l'écorce (fig. 340). En parlant de la Sesia culicijorviis \... nous avons dit ce que les forestiers pouvaienl entreprendre pour entraver la multi- plication des Sésides en général. 556 INTERIEUR DU BOIS S esta culicijormis L. Voir : Chapitre des Bouleaux. 1E> ' Fig. 33g. -*■ Couloirs larvaires de la Sesia spheciformis Grng. dans une tige d'Aune, i i gr. aat. orig.). Fig. 3',o. — rige d'Aune ravagée par la Sesia spheciformis Grng. a. femelle déposant sa ponte : t>. Chrysalides. m/'i gr. nat. (orig. coU. Miiuliu^s. Zurich). AUNES 557 Cossus ligniperda L. Voir : Chapitre des Saules. Cossus sesculi L. Voir f Chapitre du Châtaignier. Saperda linearis L. Voir : Chapitre du Charme. Xyphidria camelus L. Hyménopt., Uroceridœ Longueur (tarière comprise) : 20 à 25 millimètres. Cet Hymé- Fig, 3 '4 1 . — Tronc d'Aune ravagé par la Larve du Xyphidria '■mur/us l.. i i gr, nat. ong. coll. Muséum, Paris }. 558 INTERIEUR DU BOIS noptère qui au point de vue systématique est très voisin des Sirex, a la tête fixée à l'extrémité d'un prolongement aminci, émanant du thorax; les ailes antérieures ont deux cellules radiales. La Larve qui compte neuf stigmates de chaque côté (Judeich et Nitsche, 1895, p. 677) fouille le bois des Aunes et exception- nellement des Bouleaux et des Peupliers sans que le type des ravages se différencie sensiblement de celui des Sirex (fig. ?>fi\). Cet Insecte est aussi rare que peu connu. Melasis buprestoides L. Coléopt., Kuchnemidœ Longueur : 8 à 9 millimètres. Cet Insecte, de couleur noirâtre, Fig. 34a. Couloirs larvaires du Melasis buprestoides L. dans un Iront orig. coll. Muséum, Paris). d'Aune, i , i gr. aat . AUNES 559 porte un corselet qui est élargi antérieurement; ses côtés sont droits et la ligne médiane enfoncée. Les élytres sont plus étroits que le corselet, profondément striés. Tout le corps est couvert d'une pubescence brune. La Larve de ce Coléoptère peu répandu et encore moins connue des forestiers, fouille horizontalement les troncs des Aunes. Liopus nebulosus L. Coléopt., Cerambycidse (Hesperophanes nebulosus Oliv.) Longueur : 8 à 9 millimètres. De couleur grise, avec pubes- cence fauve, ce Cérambycide très voisin du genre Lamia a des élytres qui portent deux bandes transversales noires et glabres. La racine des fémurs est rouge et leur extrémité noir foncé. Les Larves fouillent le bois de certaines essences feuillues, en particulier de l'Aune, en pénétrant parfois assez profondé- ment dans la matière ligneuse où elles laissent derrière elles des galeries ayant en général une direction verticale (fig. 343). Cet Insecte, peu répandu, n'a qu'une importance tout à fait secondaire comparativement à celle des Insectes xylô- phages qui compromettent la vie des végétaux ligneux. — a — a l- Fig. 343. — Dégâts du Liopus nebulosus L. dans le bois d'Aune, a, couloir larvaire avec marques des mandibules; b, excréments. 1/1 gr. nat. (orig, coll. Muséum, Paris . AUNES 561 RAMEAUX Cimbex variabilis Klug. Voir : Chapitre du Hêtre. Vespa crabro. Voir : Chapitre des Frênes et « Partie spéciale ». BOURGEONS Tinea fuscedinella Zll. Lépidopt., Tineidse Longueur, Papillon étalé, * horticulteurs. Un Charançon, le PhyUobius Fabr.. aussi rare qu'insignifiant, peut être rangé également au nombre des Phytophages des Aunes. Galeruca alni L. Coléopt., Chrysomelidse (Agelastica alni) [PI. VIII, fig. i] Galéruque ou Chrysomèle de l'Aune Longueur : 5 à 6 millimètres. D'un beau bleu métallique sur le dos, cet Insecte a la face inférieure noire, son corselet est plu- large que long, fortement rétréci sur le devant, de même que les élytres; il est grossièrement et éparsément ponctué. La Larve qui. adulte, mesure 12 millimètres, est noire avec reflets verdàtres, fortement pileuse, la tète est aplatie ( >d remarque que chacun des anneaux thoraciques porte une paire de fortes pattes. Tous les anneaux thoraciques et abdominaux sont relevés de chaque côté de la ligne médiane en une petitr verrue allongée transversalement. L'Insecte parfait hiverne et apparaît au moment où le végétation s'épanouit pour déposer par paquets sur les feuilles des œufs jaunes. Au buut d'une ou de deux semaines environ, les jeunes Larves éclosent : leur existence dure approxima- tivement un mois et pendant ce temps, elles s'attaquent aux feuilles, comme c'est du reste aussi le cas pour les Insectes parfaits. Les uns et les autres « squelettent les feuilles d'Aune, comme le montre la figure 344. L'hivernement et la chrysali- dation se passent sous terre et il arrive parfois qu'on décoim- au milieu de l'été, sur les feuilles d'Aunes, la Chrysomèle sous ses trois formes; c'est la preuve que la femelle a une longue période de ponte. La Galeruca alni L. est un Insecte excessivement commun e1 répandu dans toute l'Europe; il attaque exceptionnelle- ment les Saules et les Peupliers. Il est évident, comme le fait se présente à la suite des dépré- A v y E S 563 dations de tant de ravageurs phytophages qui agissent surtout au commencement de la période de végétatif m. que les essences à feuilles caduques peuvent, dans une certaine mesure, recons- l'ii). :i'('i- — Feuilles à" Vune ravagées par la Galeruca (Uni L. '! 'i çjr. nat. orig. coll. l'.mlv. Munich). tituer leur frondaison sous l'influence de la sève d'aoû.1 ou en bous cas, l'année suivante. Il résulte donc en premier lieu de l'apparition des Galéruques qui opèrenl en masse, une dimi- nution d'accroissement, raremenl !»• desséchemenl de certaines branches ou de t iî_r»s d'Aum 3. 564 FEL ILI.ES Moyens préventifs. -- Il ne saurait être question d'immuniser une plantation d'Aunes pour la tenir à l'abri des attaques de la Chrysomèle. Moyens répressifs. - Dans certains peuplements, les parcs en particulier, on peut se donner la peine de secouer sur des draps les branches sur lesquelles les Insectes parfaits sonl fixés, puis on incinère ces derniers sur place. Une opération aussi minutieuse et coûteuse ne pourra guère être exécutée en forêt (l). l"ig. 345. — Psylla alni L. sur des feuilles d'Aune. 1 1 n reconnail ce Longicorne i Nous nous dispensons d'indiquer les noms des multiples espèces et hybrides «lu genre Salix. 568 ECORCE DU TRONC ET DES RRANCHES aux caractères suivants : Il est de couleur brune avec fino pilosité grisâtre; son corselet, qui n'est pas épineux sur les côtés, Si Fig, 346. — Tiges d'Osier ravagées par la Larve du Callidium pygmsewn Fabr. i, i rig- coll. Pauly, Munich général forée dans les tiges d'osier ou les branches de Saules âgées de deux ans. La conséquence de ces détériorations est le dessèchement des branches ou des liges infestées. SAULES 573 Dans les oseraies on pourra utilement couper et incinérer sur place les parties atteintes en automne pendant que l'animal est encore dans sa cachette Saperda populnea L. Voir : Chapitre des Peupliers. Plilinas peclinicornis L. Voir : Chapitre des Chênes. Cossus œsculi L. Voir : Chapitre du Châtaignier. Cossus ligniperda L. Lépidopt., Bombycidx (Cossus cossus L.) [PI. VIH, %. 7] Cossus gàte-bois Longueur, Papillon étalé <$ : 50 à 70; $ : 70 à 90 millimètres; Chenille adulte : 80 à 100 millimètres. L'apparence générale du corps est d'un gris blanchâtre avec thorax encerclé de aoir à la partie postérieure. Les ailes antérieures sont ornées de taches transversales d'un brun foncé velouté (fig. 349), tandis que les postérieures présentent des ondulations de même teinte, mais moins importantes et plus effacées. La Chenille ne peut être confondue avec aucune autre des Papillons vivant dans la matière ligneuse (PI. VIII, fig. 7). Munie de seize pattes, elle est de couleur brune ou carminée sur le >\>>*: les flancs et la partie inférieure sont jaunes. La tête est large, d'un brun l'once; la plaque chiijneuse dorsale du premier anneau thoracique est divisée en deux par un sillon longitudinal. La tête et chacun t\r^ anneaux sont munis de poils lins disposés en lignes transversales. Une caractéristique de cette Chenille est l'odeur pénétrante et désagréable qu'exhale son corps. Le Cossus gâte-bois esl ;'i la !"'-■ le plus polyphage des Papil- 574 INTERIEUR DU BOIS Ions forestiers et le plus gros des ravageurs qu'on trouve dans les forêts de l'Europe. Nous avons déj^ mentionné ce Lépi- doptère dans presque tous les chapitres des esences feuillues et l'on peut affirmer que presque tous les arbres à feuilles cadu- ":"'"**'' 'Vt* 'jy^llilc^' Fig. 349. — Papillons du Cossus Ugniperda L. 1/1 gr. nat. [orig. . ques de nos forêts le tentent. 11 y a lieu de remarquer qu'il évite de s'attaquer en général aux Conifères, probablement à cause de la résine qu'il redoute. A l'aide de son oviscapte la femelle dépose en juin ou juillet ses œufs par paquets dans les crevasses des grosses et vieilles écorces, de préférence au bas du tronc, souvent au niveau du sol. Après un forage de quelques semaines dans l'écorce, la Chenille, qui augmente de volume et par conséquent de vigueur, pénètre dans le bois sain ou en voie de putréfaction et pratique, en remontant le tronc, des couloirs sinueux, embrouilles, rem- plis de sciure, et d'une section elliptique. L'animal hiverne deux fois sous la forme larvaire et la chrysalidation se produit en mai de la troisième année, en général à l'extrémité d'une galerie. SAULES 575 Au moment de sortir, le Papillon entraine avec lui le cocon qui. de même que celui des Sésies, reste à moitié engagé dans l'orifice pratiqué par l'Insecte parfait (fi.g. 350). Dans certains cas. la l'ii|. 35o. — Tronc de Saule rouillé par la Chenille du Cossus lignipenda I.. u. Papillon opérant >:i ponte; /;, Chenilles semi-adultes; •-, Chrysalides à l'orifice de sortie, i 4 gr nat. (orig coll. Standfuss, Zurich). nymphose a lieu dans la couverture morte, alors la Chenille se niche dans un cocon ovoïde formé de délais ligneux qu'elle recueille au pied ^\w tronc, a l'origine d'un réseau de galeries larvaires. Les conséquences de ces ravages très communs sonl plutôt >76 INTERIEUR DU BOIS (l'ordre technique. En effet, le Cossus gâte-bois prépare les végé- taux parfois en plein épanouissement à être décimés par d'autres facteurs, tels que bris de neige, coups de vent, champignons, etc. Le sylviculteur est rarement aux prises avec ce Lépidoptère que les jardiniers et arboriculteurs se contentent d'anéantir en brûlant et écrasant les Chenilles qu'ils trouvent lors du débitage des bois infestés. Sesia formicœformis Esp. Lépidopt., Sesiïdœ Longueur, Papillon étalé : 18 à 20 millimètres. La couleur Fia. 35i. — Forage de la Sesia formiez formis Esp. dans une tige d'Osier partagée en deux. a, Chenilles adultes; /-, base de la galerie larvaire, i 1 gr. nat. (orig. coll. StandTuss, Zuricl SAULES 577 dominante de ce Lépidoptère est bleu noir avec l'anneau abdominal 4, la partie inférieure du cinquième et parfois, chez le mâle, le sixième ainsi que la bordure antérieure des ailes de F Fig. 35s. — Ravages de ta Chenille de la Sesia crabroniformis Lew, dans une branche de Saule. i/i gr. nat. orig. coll. Standfuss, Zurich . devant d'un rouge brique. La face dorsale des deuxième el troisième anneaux es1 saupoudrée de jaune. La Chenille, du même type que celle des autres Sésies que nous avons décrites dans les chapitres précédents, commence par forer légèremenl les couches corticales, puis pénètre direc- tement dans la moelle des rejets el branches ayanl 2 à 5 centi 37 I s iiimiii m. Il KilUf>TII III 578 INTÉRIEUR DU BOIS mètres de diamètre et se chrysalide à l'extrémité de la galerie larvaire remontante (fig. 350) (Altum, 1885, p. 1 à 12). La dernière métamorphose se produit le plus souvent dans les couches ligneuses externes et le cocon vide, comme c'est le cas chez les autres Sésides, demeure à moitié engagé dans l'orifice de sortie. De même que la Sesia crabroniformis Lew. dont nous reprodui- ;< Fig. 353. — Couloirs du Xyphidria dromedarius Fabr. dans le bois de Saule, i/a gr. uat. (orig. coll. Muséum, Paris). sons les travaux de forage (fig. 352), cette espèce est rare et pres- que sans importance pour la conservation des forêts, car Tune et l'autre s'attaquent surtout aux oseraies. Le Xyphidria dromedarius Fabr. est un Sirex peu connu qui attaque le bois de Saule et y pratique des galeries larvaires SAULES 579 qu'il n'est guère possible de distinguer de celles creusées par les autres espèces de ce genre (fig. 353). Nous mentionnons dans cette catégorie de ravageurs des bois de Saules, un Diptère, la Cecidoniyia saliciperda Dul't., dont la femelle dépose ses œufs par chaînons sur les branches et le tronc. Les jeunes Larves perforent l'écorce et atteignent perpendiculairement les couches cambiales précisément au ?ig. 351- — Coupe à travers une branche de Saule déformée par la Cecidomyia saliciperda Duft. a, épaississement de l'écorce; h, cellules larvaires de l'aimée; c, cellules de l'année pré- cédente à moitié bouchées par l'accroissement du bois, i/i lien, i i gr. uat. orig. coll. Standfuss, Zurich). loppement, 1rs Xylocopes les plus âgées n'attendenl paa néces- sairemenl <|ii<" leurs sœurs nées au-dessus d'elles aienl perforé 582 INTERIEUR DU ROIS les plafonds des différentes cellules; à l'aide de leurs mandibules, elles pratiquent souvent chacune pour son compte, une galerie I i.|. 357. I'i- ■ de Saule présentant des systèmes rappru.-ln's «le qalerie-. de la Xi/locnpn violacea L. 1/1 gr. nat. ■ « n-i *j . coll. Muséum, Pans). transversale qui par les chaleurs de l'été, leur permet de gagner, rapidement et indépendamment les unes des autres, le dehors où elles peuvent alors butiner sur les plantes leur offrant «In nectar. SAULES 583 Gomme on le voit par cette brève description des urs si curieuses de cet Insecte, et par l'examen des figures 356 et 357 le travail de la Xylocope est fort singulier et ingénieux, il cons- titue une véritable merveille biologique dans le monde des Insectes xylophages. C'est à ce titre seulement que nous signalons cel Hyménoptère qui, au point de vue forestier, est très peu nocif. RAMEAUX Vespa crabro L. Voir : Chapitre des Frênes. l'i<|. 358. Déformation corticale d'une branche - nal - orig. . 584 FEUILLES Cimbex variabilis KJug. Voir : Chapitre du Hêtre. In Hyménoptère, le Nematus pentandrœ Ratz., provoque des déformations corticales sur les rameaux de Saules (fig. 358) ( 1 ). BOURGEONS Un Cureulionide, le Barypeithes araneijormis Schrk., est un Insecte polyphage qui peut occasionnellement ravager les bour- geons des Saules. Enfin la Larve d'un Diptère, la Tipula pra- tensis L., est à ranger dans la même catégorie. FEUILLES Galeruca capreœ L. Coléopt., Chrysomelidse (ialéruque du Saule Longueur : 5 à 6 millimètres. Ce Coléoptère porte un corselet jaunâtre dont les angles postérieurs sont coupés en biais. Les élytres, de la même teinte que ce dernier, sont densément ponctués, mais sans lignes relevées. La tête, le thorax, l'abdomen et les cuisses sont noirs. La Galéruque du Saule est un Phytophage polyphage dont la Larve « squelette » les feuilles. Le ravage est continué par T Insecte parfait qui entame en général le bord de la feuille et perfore cette dernière (Krohe, 1886. p. 193 et 243). ( m compte une, deux ou trois générations par an. La Galeruca lineola Fabr. provoque à peu près les mêmes ravages sur les feuilles des osiers. Dans la même catégorie d'Insectes ravageant les feuilles, 1 Xous nous bornons à mentionner encore les Cecidomyia salins Schrk. -t C terminalis II. Low. dont la description sort des limites de notre do maine d'Entomologie forestière. SAULES 585 nous plaçons encore quatre autres Chrysomélides qui n'ont qu'une importance absolument secondaire en économie fores- tière, ce sont : Chrysomela vulgatissima L., C. viennensis Schrk., C. vitellina h., C. versicolora Laich. D'après Judeich etNiTSCHE Fig. 35g. — Feuilles de Saule Mar< eau rongées par la Galeruca caprex L. i i gr. aat. (orig.). (1895, p. 600-605), ces Insectes hivernent sous la forme parfaite dans la couverture morte et l'un complr deux, parfois trois générations dans l'espace de douze mois. Les dégâts sonl causés à la fois par les Larves «'I parles Insectes parfaits. Lina longicollis Suffr. Rhynchites populi L. Orckestes populi Fabr. Voir : Chapitre des Peupliers. 586 FEUILLES Rhynchites betiûeti Fabr. Voir : Chapitre des Bouleaux. Fii|. .'î6o. — Feuilles de Saule « squelettées » par la Chrusomela nersicotora Laich. a, occupés à ronger. 3/4 M1'- "'''■ '"'"'.l- coll. Standfuss, Zurich . Galeruca alni L. Voir : Chapitre des Aunes. Halias chlorana L. Lépidopt., Cymbidœ Longueur, Papillon étalé : 20 à 22 millimètres; Chenille : 20 à 25 millimètres. Ce Papillon peut être confondu avec la Tordeuse du Chêne dont il a la même couleur verte dominante. La tête, les ailes postérieures, l'abdomen et la bordure anté- rieure des ailes de devant sont blancs. La Chenille, renflée en son milieu, est blanchâtre avec une bande longitudinale brune plus ou moins interrompue sur chacun des côtés; la tête est également brune avec col blanc sur le premier anneau thoracique. La Chenille apparaît probablement deux luis par an el réunit ensemble plusieurs feuilles dr Saules par un réseau de fils à peine SAULES 587 visibles de l'extérieur. Elle dévore partiellement ee faisceau deffeuilles et ne craint pas de ronger également le bourgeon terminal autour duquel les feuilles ont été réunies. Le dommage est peu important; dans les oseraies il est facile de couper ces nids, puis de les incinérer sur place avec la Chenille unique que chacun d'eux renferme. Fig. 36i. Nid de la Bombyx neastria L. sur une branche de Saule Marceau. :i '( gr. nat. (orig. coll. Pauh . Munich . Liparis chrysorrhoea !.. Liparis similis Fussl. 005 FEUILLES Orgya pudibunda L. Bombyx neustria L. Phalera bucephala L. Geometra brumata h. Voir : Chapitre des Chênes. Liparis dispar L. Voir : Chapitre du Hêtre (1). Liparis salicis L. Lépidopt., Bombycidœ (Dasychira salicis L.) [PI. VIII, fig. q. 0 a] Bombyce du Saule Longueur, Papillon étalé, $ : 50 à 52; rf : 40 à 45 millimètres; Chenille : 40 à 45 millimètres. Ce Bombycide est facilement reconnaissable à sa dimension, à la couleur d'un blanc laiteux de ses ailes dont la frange des antérieures est d'une teinte jaune citron (surtout dans les exemplaires de collection). Les tibias et tarses ont des cercles noirâtres. La Chenille, munie de sefze pattes, a la face inférieure et les côtés d'un gris sale. On remarque sur le dos de chaque anneau une rangée transversale de six verrues étoilées d'un brun rouge et portant de longs poils. Les deux verrues médianes sont plus développées que les quatre autres, et entre elles se trouve, exactement sur la ligne médio- dorsale, un point blanc ou jaune clair; il est remplacé dans chacun des anneaux 4 et 5 par deux verrues noires ayant une base commune. Ce Papillon, qui est plutôt commun en Europe essaime en juin ou juillet et dépose ses œufs par paquets sur l'écorce des Saules et parfois des Peupliers. Les Chenilles apparaissent soit à la fin de l'été, soit seulement le printemps suivant ; elles hiver- nent dans les crevasses de l'écorce. (1) Deux autres Papillons de la famille des Rhopaloceraj les Vanessa polychloros L. et V. antiopa L., ravagent également les Feuilles d'Osiers. SAULES 589 Les dégâts sur les feuilles sont néfastes, surtout s'ils se pro- duisent dans l'intervalle compris entre le mois de mai et relui de juillet, car, durant cette période, les Chenilles ne se contentent pas seulement de « squeletter » mais parfois de dévorer les feuilles jusqu'à la naissance du pétiole. La nymphose a lieu le plus souvent dans la frondaison ou sur le tronc, l'animal s'entourant pour cette transformation d'un léger réseau soyeux. La Liparis salicis L. apparaît en général par invasions et devient nocive surtout dans les oseraies où elle peut anéantir la feuillaison d'une saison. Il est possible de lui faire la guerre en raclant les œufs, en écrasant les Chenilles ou les Cocons fixés aux branches. Deux Hyménoptères, le Nematus septentrionalis L. (dont nous avons donné la description dans le chapitre des « Bouleaux ») et le N. salicis L., sont, à l'état larvaire, également nuisibles aux feuilles de Saules. 18. Alisiers et Sorbiers Sorbus aria Crantz., S. scandica L., S. latifolia Pers., S. chamsemes- pilus Crantz., S. terminalis Crantz., S. hybrida L., S. aucuparia L. Si le nombre des espèces de ce genre est élevé, il n'en est pas de même des Insectes qui semblent redouter particulière- ment les Sorbiers et les Alisiers pourtant si répandus dans les taillis. Il nous est impossible de donner une liste exacte des Insectes qu'on peut trouver accidentellement sur les différents organes de ces essences feuillues. Jamais nous n'avons pu constater, par exemple, des Bostry- ches en activité sur l'écorce des Alisiers ou des Sorbiers sains, probablement parce que le bois de ces essences exhale i odeur très prononcée qui éloigne les Xylophages. Il est fort possible que l'un ou l'autre des ravageurs de l'écorce et du bois puisse fortuitement pénétrer dans le tronc ou les branches à moitié desséchées et brisées par le vent ou la neige, mais ce sont là des cas exceptionnels qui ne peuvenl être envisagés dans ce « Traité ». De même, certains Buprestes (.1 grilus viridis L. par exemple) ont été également trouvés «Lois l'écorce des Sor biers. En ce qui concerne les dégàls observés sur les feuilles, nous ferons remarquer que plusieurs des Lépidoptères polyphages qui ont été mentionnés dans les chapitres précédents peuvent. 592 ALISIERS ET SORBIERS lorsqu'ils apparaissent en masse dans les chênaies ou les hêtraies, s'attaquer occasionnellement et par erreur ou par besoin aux feuilles de certains Sorbiers ou Alisiers poussant dans les peu- plements contaminés. Nous citerons comme rentrant dans cette catégorie en particulier la Nonne et, parmi les Coléoptères, le Hanneton. En résumé les Sorbiers et les Alisiers européens sont parmi les essences feuillues de la forêt, celles qui ont le moins à pâtir des ravages dus aux Insectes. 19. Robinier ou Acacia Robinia pseudo-acacia L. Le Robinier est aussi très pauvre en Insectes; cependant, il compte quelques espèces monophages que nous indiquons ci-dessous. RACINES Mêmes rongeurs que ceux mentionnés dans les chapitres précédents. ÉCORCE DU TRONC ET DES BRANCHES Hylesinus fraxini L. Voir : Chapitre des Frênes. INTERIEUR DU BOIS Un Coléoptère encore très peu connu de I « t famille <\c* Scara- bxidw, le Y (il^ns hemipterus Y., recherche les essences Feuillues pour y déposer sa ponte, en particulier le bois de Robinier el i.ntomiii OGIJ FOR1 ' ii t, i 594 INTERIEUR DU ROIS de Chône. Les Larves fouillent le bois en voie de décomposition et forent des couloirs à section elliptique (fig. 362). Les piquets de Chêne, Châtaignier et Robinier sonl parfois attaqués par Fig. 362. — Branche île Robinier (Acacia) fouillée par la Larve du Valgus hemipteras L. i/i <>is des Pins avec berceaux de nymphose en forme de crochel entaillé dans le !><>is. Hespewphanes cinvn'iis Villers esl égalemen! un Cérambycide ENTOMOLOGIE F k- wood. 1787. • — Gmei.in. Àbhandlungen iiber die Wurmtrockniss. Leipzig. 1904. — Hagedorn (M.), Revision unserer Pappelborkenkàfer (Afûnchener koleopt irologische Zeitschrift. Munich, Wolf und Sohn). INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 615 1910. — Hagedorn. 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Kl longicorne St 1 :t" moJfe L 100 nigrinum SI ru ni. . . . 224 pertinax L 359 pi/ii Strum 224 plu.mbev.rn III 3.">7 rufovïllosum I >e < ieer. . 357 tesselatum Fabr 357 I nniitnl Pages Apoderus coryli Oliv 369 Aspidiotus abietis Schrk 279 />/«/ Htg 279 — populi Bàrsp sn\ 570 Attelabus curculionoides ] 368 Balaninus elephasGyll 113 glandium Marsh. ... i I ■"■ nucum L 115 — tesselatus Fourc. ... 116 — re/i"w/> ( . • ■ i ■ 1 1 1 'il". Barypeithes araneiformis Schrank Biorhiza pallidse Oliv 319 Boarmia crepuscularia Hbn. . . . 164 Bombyx lanestris L 171 — neustria l /'//u L 241 quercus I Bostrichus geminatus /.rit. . . . 197 •< lineatus Vdams , . 15 i — octodentatus < îj II. . . sténographia Dufl 194 viUosus » lyll 70 villosus Ratz Brachyderes incanus L 168 Bruchus villosus Fabr. ..... Bupalus piniaria Leach Buprestis berolinensis Herbst. . . '•- cyanea Fabr 214 decastigma Fabr. . . decipiens Mannerh. . Ratz mariaim 1 608 rustica L 15 rutilons L. 501 i ariolosa Pavk .... 620 INDEX DES GENRES ET DES ESPECES < 'allidium bajulus L — juscum Gyll hungaricum Hbst. . . . — insubrieum Germ. . . . lividum Rossi luridum L pygmseum Fabr sanguineum L variabile L nm inquisitor L — sycophanta L. . . . 25, Calotermes flavicollis L Cantharis fusca L — obscura L — rustica Fall (.'arabus auratus L Carphoborus minimus Eichh. . . Carpocapsa splendana Tr Cecidomyia annulipesTh. Htg. . . abietiperda Hensch. . f agi Th. Htg Kellneri Hensch. . . picese Hensch. . . . saliciperda Duft. . . salicis Schrk terminalis H. Lôw. . Cerambyx alpinus L — cerdo Ratz cerdo Scop liens Fabr luridiis L moschatus L Scopolii Fussl Scopolii Laich. . . 124, variabile L Cheimalobia brumata L Chermes abietis Kltb cortical is Kltb laricis Th. Htg picese Ratz 165, strobi Htg strobilobius Kltb Ckrysobothris solieri Lap Chrysomela senea L populi L tremulœ Fabr versieolora Laiih. . . viennensis Schrk. . . i iirllina L vulgatissima L. . . . Cicindela campestris L Cimbex variabilis Klug ' 'imiHs fraxini De Geer Cladius viminalis Pal! ■ formicarius I Clytus arcuatus L — détritus L Pages 155 89 522 610 298 567 124 422 597 597 223 279 360 361 25 210 416 449 607 449 304 607 579 584 584 424 454 349 344 89 570 349 454 424 395 102 231 315 605 231 105 608 564 491 493 585 585 585 585 420 536 495 597 338 ,< ' lytus tropicus Panz Cneorrhinus geminatus Fabr. plagiatus Schall. . Cnetkocampa pinivora Fr. . . . pityocampa Schiff. processionea L. . . t 'occus jagi Bàrensp jraxini Kltb — quercicola Sign — ulmi Geoiïr Coleophora laricella Zll Coroebus bifasciatus Lap. ... — undatiis Fabr ' 08SU& sesculi L — cossus L — ligniperda L Cryphalus abietis Ratz — asperatus Gvll jagi Fabr Grothi Hadg picese Ratz Schreineri Eichh. . . . tiliœ Panz Cryptocephalus abietis Suiïr. . . . pini L Cryplorrhynchus Lapathi L. . . . Crypturgus cinereus Hrbst. . . . — mediterraneus Eichh. . — numidicus Ferrari. . . pusillus GyU. . . 79 ( 'urculio abietis Ritz — hercyniœ Ratz — pini Ratz Cynips aptera Fabr Pages 340 167 167 250 252 390 420 535 361 513 305 m: 333 451 573 573 142 478 iJi '*7s 139 501 499 2 7 h 27»'. 550 209 209 209 143 213 m: 177 3 1 '.* Dasychira pudibunda Stph. . . . 136 — salicis L 588 Dendroctonus micans Kup 72 Dermestes piniperda L 182 Dioryctria abietella Zell 130 Dorcus parallelipipedus L iJ'1 Dryocoetes aln i Georg ">4y autographus Ratz. . . 70 — villosus Fabr 343 Eccoptogaster destructor Ratz . . . 459 intricatus Ratz. . . :;«o multistricdus Ratz. . 509 scolytus Ratz. . . . 505 Elater teneus L 173, 317 — seruginosus < >liv 360 aterrim.ua L 360 lineotus L 317 marginotus L 173, 360 — subfuscus Mull. . . . ;i~ .!•' tesselatu8 L 360 Endromis versieolora L 4 75 INDEX DES GENRES ET DES ESPE4 ES 621 Pages Er gales faber L 28, 217 Eriophyes dispar Nal 497 — tiliœ Pag 610 Ernoporus fagiThoms 424 tiliœ Thoms 499 Fidonia piniaria Tr. . . Formica herculeana L . . — ligniperda Latr. rufa L 260 12 92 94 Galeruca alni L — calmariensis Fabr. caprese L pinicola Duft. . . . — xanthomelaena Schrk. Gastropacha lanestris L. . . . pini < )rhsh. . . . Geometra aurantiaria Esp. — betularia L boreata Hbn. . . . brumata L crepuscuiaria II lui dejoliaria L. . . . gescularia W. V. liturata Cl piniaria L progemmaria III». . prosapiaria L. . . . Glyptoderes al ni Lind. . . . binodulas Ratz. . granulalus Ratz Gracilia minuta Fabr (irapholitha ocellana Fat). . . tedella Cl Gryllotalpa vulgaris L. . . . Gryllus gryllotalpa L Halias chlorana L prasinana L Haltica erucœ Ol quercetorum Foudr. . . . Hamaticherus cerdo L Heliopalhes gibbus Fabr Hesperophanes cinereus Vlllers ne h a lus n s Oliv. . . Hibernia dejoliaria L Hylastes angustatus Ilbst ater Payk atténuât us Er cunicularius Er decumanus I. . . su. glabratus Zetl opacus Er Hylesinus crenatus Fabr fraxini Fabr — nnr,nis RatZ 562 516 584 277 516 471 241 395 475 435 395 164 394 395 265 260 395 265 549 178 ',77 567 313 126 31 31 586 '» i) 3 7 H 378 :i l i 170 609 559 172 171 171 36 288 288 172 5 11 Pages Hylesinus minor Ht# 1 91 — orn; Furhs 531 — palliatus Gyll — piniperda Gyll L82 — polygraplins Ratz. ... Hylobius abietish 177 — piceus De Geer pinasin ' '.vil 177 — pineti Fabr Hylotoma enodis L 170 -^ pullata Zadd Hylotrupes bajulus Serv 155 £/ ylurgus ligniperda F 'abr 173 7/)s spinosus De Geer - typographus Reitter Lac/mus abietinus Koch lôs — exsiccator Alt » 1 i — /agiL 120 longirnstns Ail — piceœ Fabr 158 pineti Fabr /h/m 1 27 — pinicolus Kllb — quercus L roboris I Lacon murinus L 319 Lamia œdilish 609 fasciculata De Geer. ... 224 — galloprovincialis Ol. . . . 21V >r;r/-yr Fabr 91 — su/or L 91 — lextor L Lasiocampa pini Latr 2 il Lecanium cambii Ratz — rabiniarium Dougl. . . Leptura scutelleUa Fabr 545 Limentis populi L ■ • Z.i'na longicollis SulTr . • — populi L i '! tremula- Fabr I, mpiis nebulosus L 559 Lipans chrysorrhoea L detrita Esp dispar L i < monacha 1 109 salins 1 similis FÛSSI .... . 271 Lophyrus elongatulus kliiu' — pullulas Kl. . . . pallipis l'.ill . . ptnt I- ru/tu Rati s i ai il i s II l. / ucanus cervus I Lyctus canaliculatus Fabr 622 INDEX DES GENRES ET DES ESPECES Pages Lyctus unipunctatus Herbst. . . . 359 Lyda campestris L -71 — erythrocephala L 273 — hypotrophica Htg 124 — pralensis Fabr 274 — steUata Christ "274 Lymantria monacha L 109 Lymexylon dermestoïdes L 148 — navale L 349 Lytta vesicatoria L 537 1D1, Macrophya punctum Fabr. Magdalis duplicata Germ. — memnonia Fald phlegmatica Hbst. . . . violai en L 101, Megachile centuncularis L Melasis buprestoides L. . . . 465, Melolontha fullo L hippocastani Fabr. . . — solstitialis L — vulgaris L 32, .1/- tallites atomarius Oliv — mollis Germ Molorchus miner L Monokammus galloprovinciàlis 01. Mordella fasciata Fabr Myelophilus minor Htg piniperda L. . . . . Necydalis abbreviatus Panz. . . . — major L Nematus abietinus Christ — abietum Htg Erichsoni Ht g laricis Htg pentandrœ Ratz. . . . . septentrionalis Ratz. . . — Wesmaeli Fischb \ -" 103 431 . 3 ! 431 431 431 526 408 469 541 5 S y ■ 82 L73 143 213 - 281 281 66 67 229 69 69 - i 360 503 76 76 INDEX DES GENRES ET DES ESPECES 623 Payes Polygraphus subopacus Thoms. . 76 Porthesia chrysorrhoeah 379 Psilura monacha Stph 109 Plitinus costatus Gyll 358 — pectinicornis L 358 Puton i a antennata Sign 296 Pytho depressus L 289 Rétinia buoliana Schilï 233 — duplana Hbn 239 — margarotana II. Sch. . . . 166 — resinella L 230 turionana Hbn 236 Rhagium bifasciatum Fabr. indisator Fabr. . . 153 . 153 inquisiior L I 52 mordax De Geer 337 sycophanta Schrk. . . . 337 Rhizolrogus solsticialis L 279 Rhynchites alni Mull 134 betulse L 169 betuleti Fab ■ 134 populi L 490 Rosalia alpina Serv 'i-'« Saperda carcharias L 180 linearis L 545 oculata L 571 populnea L tN2 punctata I >•• ( ieer 480 Schizoneura abietina Koch. . . . 163 compressa Koch. . . 515 lanuginosa Th. Htg. . 513 u/mi L 515 Scolytus carpini Ratz 543 Geoffroyi < îœtze 505 iniriralus Ralz 34(1 Kirschi Skal 511 /r'iv.s- Chap 511 multistriatus Marsh. . . 509 Perrisi Chap 513 pygmseus Fabr 511 Ratzeburgi buis i59 . 163 . 5 1 3 511 rugulosus Ratz. . . vestitus Muls vittatus Fabr Selandria annulipes Klug 504 — nigrita Fabr 541 Semasia zebeâna II. Sch :î< " > Sesia apiformis L 186 asiliformis Rnll 356 cephiformis I >■ lisli 1 « 7 conopiformis Esp 357 crabroniformis Serv 57s culiciformis L 167 cynipiformis Esp 356 formicteformis Esp 576 scolieeformis Hkh 168 .s--,.; spheciformis Grng. . — spkegiformis Ratz — tdbaniformis Rott Sinoxylon sexdentatum < >liv. . . . Sirex juscicornis Fabr — gfgas L — juvencus L — spectrum L Sphinx ocellata L — pinastri L — pinastri I — populi L ////,/■ I Spondylis buprestoides I Staphylinus erythropterus I Steganoptycha diniana Gn. Ind. pinicolana Zell. . . rufimitrana II. Sch. Stenocorus inquisiior Fabr Strophosomus coryli Fabr. . 360, obesits Marsh. . . . Taphrorychus bicolor Herbst. . . Bulmerinqui Kolen. Tenthndo cingulata Fabr Termes lucifugus Rossi Tetràneura alba Ratz rubra I . Lch l /////(/ Ratz Tetropium luridum L Tinea amplana II bu — cognatella Fr complanella 1 1 lui copiosella Frey curtiseUa Don dodecella I ferrugana Tr fuscedinella /II. . . . 175, grossana ll\\ IsevigateUa II. Sch laricella 1 1 lui — lutipenella Zll — milvipennis ZL /munir lia Zll podana Scup Reaumuriana Hein sericopeza Zll splendana 1 1 bn splendidella II S< h sylvestrella Ratz. . , syringella Fabr. . . Tischeria complanella Hbn. Tomicus acuminatus Gyll. — amitinus Ei< hh austriacus W ai h ! bidens Fabr. . . . — bidenlalus llb^l. . Pages .", 5 5 5 5 5 189 ; 94 - 97 195 240 3 1 5 195 608 309 L58 152 119 L70 i 10 126 '.27 215 219 515 5 1 5 5 1 5 158 107 105 290 535 107 561 303 363 5 . 1 i 10 279 105 197 624 INDEX DES GENRES ET DES ESPECES Tomicus bistridentatus Eichh. cembrœ Heer. . . ckalcographus L. . — curvidens Germ. . elongatus Lôwendal. — erosus Woll. . . . — heterodon Wachll. — laricis Fabr. . . . laricis Perris. . . lineatus Oliv. . . Lipperti Hensch. . — longicollis Gyll. Mannsfeldi Wacht. monographus. Ratz — nigritus Gyll. . . proximus Eichh. . — psilonotus Germ. . quadridens Htg. — ramulorum Perris. — rectangulus Eichh. sexdentatus Bœrn. spinidens Reilt. — suturalis Gyll. . . trepanatus Nœrdl. typographus L. . . Vorontzowi Jacobs. Tortrix amplana II — caprimulgana Koch. comitana Schiff. . . Coiucayana Fabr. . cratœgana Hbn. . . duplicana Zll. . . . — ferra gana Tr. . . . — grossana Hbn. . . histrionana Frœl. . margarotana H. Sch. murinana Hbn. . . nigricana H. Sch. . pactolana Zll. ... piceana L , Pages 286 284 66 134 228 204 134 202 204 86 212 207 209 351 199 200 134 69 228 204 194 134 199 228 60 134 417 162 126 541 564 109 407 449 129 166 162 165 106 315 l'ages Tortrix pinetana Hbn 126 — resinana Fabr 230 retiferana VV'oche 166 — rufimitrana H. Sch. ... 158 splenduna Hbn 416 strobilana Hbn 131 strobilelln L 131 tedella Cl 126 turionana Hbn 236 — viridana L 398 — zebeana Ratz 300 Trachea piniperda Latr 257 Trochilium apiforme L 486 Trypodendron domesticum Er. . . 465 lineatum Stph. . . 86 quercus Eichh. . . 354 Vacuna betulœ Kalt 469 V aigus hemipterus L. . . . 455, 593 Vanessa antiopa L 495 — polychloros L 519 Vespa crabro L 28, 533 Xyleborus dispar Fabr 522 dryographus Ratz. . . 353 eurygraphus Ratzb. . . 216 — monographus Fabr. . . 351 — Pleili Ratz 554 — Saxeseni Ratz 150 Xylechinus pilosus Ratz 298 Xylocopa violacea L 579 Xyloterus domesticus Er 465 — lineatus Oliv 86 — signalas Fabr 354 Xyphidria camelus L 557 — dromedarius Fabr. . . 578 Zeuzera sesculi Latr 451 — pyrina L 610 NA.NCY-1'ARIS, IMPRIMERIE BERGER-LEVRAULT Traité d'Entomologie forestière PI. I. 10b A. BARBEY del. et pinx. S f/) h., hnp INSECTES DE L'EPICEA I. Lamia sartor L. — 2. Pissodes harcyniae Hl>st. i, C a 1 1 ici iuiii luridtlRI L. 4. S gigas L. -- 5. Formica herculeana L. - - 6, 6a. Grapholita ledella Cl. — i NematUS abtetum Htg. 8, 8a. Tortrix histrionana Kr. - 9. Grapliolita pactolana Zell. 10, 10a, 10b. Liparis monacha L. Traité d'Entomologie Forestière PI. II. ^7- 9a. A. HARIiEY luis I .il n - 6. Go metra brumata L. - 7, 7a. Cnethocampa processionea L. 8,8a. Torlnx virulana L. 9,9a. I cluysorrhoea L. 10,10a. Geometra defoliaria L. II. Scolytua iotricatua RatJ 12. Phalera buccphala L. Traité d'Entomologie Forestière PI. VII. .1. BARBEY ici et pinx. S AD INSECTES DU HÊTRE, DES BOULK.U \ Il I '1 S PI I PI IERS I. Orchestes fagi L. — 2, 2a, 2b. Liparis dispar L. v la, Orgya pudibunda I 4,4a Bombyx laneslris L. - 5. Geometra boreata Hbn. 6 ScolytUS Ratzeburgi J.ins. somela populi L. 8,8a. Callidium variabile L. 9 Sapei I tabanitormis Rott. Traité d'Entomologie Forestière PI. VIII A. BARBEY Jel. et pinx. s 10 : INSECTES DES ORMES, DES ÉRABLES. DES AUNES. DES FRÊNES ET DES SAULES I Galeruca alni L. — 2. Cryptorrhynchus Lapalhi L. — ■ 3. Galcruca xanlhomelarna Schrk. 4. Xyleborus dispar Faht.Q — 5. Xyleborus dispar Fabr.O — b Lytta ^rsicalona L. 7. Cossus ligniperda l'abr. — 8. Sesia sphecilormis Cmg. 9, 9a. Lipans salicis L. AUX SYLVICULTEURS! L'auteur du Traité d'Entomologie forestière se met à [a disposition des sylviculteurs et propriétaires forestiers pour la déter- mination des dégâts causés par les Insectes des forets. 11 est recommandé d'envoyer (par échantillon sans valeur ou colis postal) des Insectes sous la forme parfaite ou larvaire, à l'état vivant si possible et enfermés dans des boîtes métalliques avec orifices d'air minuscules. Ces boîtes doivent être à moitié remplies de la nour- riture habituelle de l'animal. Si les ravageurs sont découverts morts dans leurs cachettes, il faut alors les expédier dans des tubes ou de petites bouteilles renfermant de l'alcool. Cependant, au point de vue de la protection, les renseignements les plus utiles sont fournis par l'examen des dégâts. Il faut, en consé- quence et autant que possible, expédier les fragments «le feuillage, d'écorce ou de bois qui portent les traces de forage. Pour les branches et les tiges de faible dimension, il est spécialement recommandé de ue pas écorcer une section portant des traces de ravages, mais d'envoyer cette dernière intacte à la longueur de ■><» à 3o centimètres au un uns. Ces échanges de renseignements et de documents peuvent incon- testablement faire progresser la science de l'entomologie forestière el compléter, voire même corriger, certains faits biologiques observés jusqu'ici d'une façon insuffisante. A. BARBEY, Expert Forestier, à MONCHERAND-SUR-ORBE (Vaud, Suisse). «ANCY-PARI3, IMP. BtRGtH-LtVHAULT i T AQtflOlLTURÉ =F-C51tf$TRY 1IBRAR.Y UJ LU 1 I iilià1 l m\\ i II! I ï ;! ! l! I i! If I ilisi i i SÉlllIittlIÉlIlilll